re {\ ù l Ü Î TT Wr n , } V 10 AR a% L 2 ï À pi DCDOMPTES RENDU: a. # D nl ARE *BAIMNES NES SHRANLE: HE L'ARAPER EE Mis mr L A COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L’ACADÉMIE Lu date du 43 Juillet 1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME SIXIÈME. JANVIER—JUIN 4838. BACHELIER , IMPRIMEUR-LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° 55. _ —8—- * 4838 [a tait ST OR D … ste D 2 CUGAAA ATIMOD AAA AAA "to 48 AAA 4 À Det u EROAVE 244 AIMATAIL J a ms Hh: £ AE an AMEL K- dE LE ii Te TA pe der à test ds He 2 < VCARE | Ma ri iv é d TARDE e es ds 7 LS AAA # Ù ! n 4 k LE ci # + UT 4 (4172 :AWOT RER TRAME 4 (sie | M RATES q 0 LR ch 109 “ Q 7 } A q - AAA AU LHARIT a L té E 4 devras ñ ” va rs — 1 N COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 2 JANVIER 4838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU. L'Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d’un Vice- Président pour l’année 1838. Le nombre des votants est de 47. M. Chevreul obtient 38 suffrages; M. Cordier 4; MM. Serres et Larrey, chacun 2; M. Double, 1. M. Chevreul est en conséquence proclamé Vice-Président pour l’an- née 1838. M. Becquerel, Vice-Président pendant l’année 1837, passe aux fonctions de Président. MÉMOIRES LUS. M. Larrey commence la lecture d’un Mémoire intitulé : Nouvelles réflexions sur la manière dont la nature procède à l'occlusion ou à la cicatrisation des plaies de la tête, avec perte de substance aux os du crâne; pour faire suite au Mémoire sur les effets consécutifs de ces plaies, que cet académicien a communiqué en 1834 à l'Académie. La lecture de ce Mémoire sera continuée dans la prochaine séance. C.R. 1838, 1°r Semestre. (T. VI, N° 4.) D (2) RAPPORTS. 200LOG1E. — Rapport sur un mémoire de M. Jourpan, de Lyon, concernant quelques mammifères nouvec: © (Commissaires, MM. Duméril, F! Cuvier‘rapporteur. ) « L'Académie nous a chargés, M. Duméril et moi, de lui faire un rapport sur un mémoire de M. Jourdan, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon, relatif à quelques mammifères nouveaux de l’Australasie, des Phi- lippines et du Brésil. C’est ce rapport que nous avons l’honneur de lui pré- senter aujourd'hui. » Si la crainte de voir Pesprit du nomenclateur dominer à l'époque où nous sommes l’histoire naturelle des mammifères, n’était pas une crainte aussi vaine que nous le pensons, aujourd’hui que les principes de la méthode naturelle sont si généralement admis, il nous semble qu’on pour- rait se rassurer pour l’avenir.em voyant l'esprit dans lequel. sont écrits tous les mémoires qui paraissent chaque jour sur cette première classe du règne animal. Aucun de leurs auteurs en effet ne se borne à nommer et à classer, pour les classer et les nommer seulement, les espèces qu'il se propose de faire connaître ; tous les classent et les nomment pour montrer leurs rap- ports véritables avec les autres mammifères, pour remplir les intervalles grands ou petits qui séparent encore les espèces entre lesquelles elles sont appelées à se placer par leur organisation ; et c’est tout-à-fait dans cet esprit éclairé que M. Jourdan a fait le travail dont nous venons vous rendre compte. » Ce travail a pour objet létablissement de trois genres sur trois espèces nouvelles qui en deviennent les types, et la description de trois espèces, nouvelles aussi, mais qui appartiennent à des genres connus. » Le premier de ces genres est présenté sous le nom d'Hétérope; il ap- partient à la famille des Kangurdos, et se distingue; comme:son nom l'indique, de toutes les autres espèces de ce groupe, par des jambes et des tarses postérieurs beaucoup plus courts et plus trapus que les leurs. De plus l’ongle du grand doigt ou du troisième, fort grand chez les Kanguroos,,et qui.est pour eux une arme assez forte, dépasse à peine la partie charnue sur laquelle il s'appuie chez l’Hétérope et semble ne devoir être pour lui d’aucuneutilité particulière. Privé de canines comme les Kan- guroos proprement dits, l’'Hétérope se rapproche par là plus du groupe (3) que forment ces animaux, que des Potoroos qui sont pourvus de ces dents; mais la brièveté de ses membres postérieurs le rapproche un peu davantage de ceux-ci que des autres. Ainsi, à ces différents égards, l’'Hétérope se placerait entre ces deux-:groupes principaux en se rapprochant cependant davantage des secondsygque des premiers. » L'espèce qui à présenté ces caractères et qui vient de la Nouvelle-Galles du Sud, se caractérise par un pelage gris-brun , des membres et la queue noirs, et une tache blanche sous la gorge; de là le nom spécifique 4/bo gularis que lui donné M. Jourdan. Sa taille est à peu près celle du renard commun. » Le genre Acérodon appartient à la famille des Roussettes ou Chéirop- teres frugivores, et ne se distingue des Roussettes proprement dites, que par des molaires inférieures à trois collines etpar des molaires supérieures à collines tuberculeuses, dans lesquelles cependant se montre avec évi- dence le type caractéristique des molaires de cette famille. Les formes mêmes de la tête rappellent celles qui sont essentiellement propres aux têtes des espèces du genre ou du sous-genre Roussette ,etcomme ces Roussettes encore, l’Acérodon a quatre incisives à l’une età l'autre mâchoire. » La considération de ces tubercules caractéristiques des molaires de l’'Acérodon, pourrait faire penser qu’il existe entre ces molaires et celles des Chauve-Souris, des rapports de structure propres à fonder entre les deux familles de Chéiroptères, un rapprochement beaucoup plus intime que celui qui existait avant que cette espèce füt connue. Quant à nous, nous ne pensons point que ces modifications aient en rien changé la nature des;dents de l'Acérodon, et puissent même-exercer une influence très sen- sible sur les mœurs de cet animal. Le système dentaire de la famille des Roussettes et celui de la famille des Chauve-Souris, sont différents dans leuressence de forme; chacun d’eux peut se présenter avec des modifica- tions plus ou moins profondes; mais tant que ce qui est essentiel à leurs formes dominera, les Roussettes ne seront pas des Chauve-Souris, ni les Chauve-Souris des Roussettes. Or, l’Acérodon appartient encore exclusi- vement sous ce rapport, à cette dernière famille. C’est pour n’avoir pas reconnu la distinction des formes principales et des formes accessoires dans les dents, qu'on a proposé, par la considération de ces organes, des rap- prochements si insolites entre certains mammifères. » Les rapports de l’Acérodon et des Roussettes se retrouvent même jusque dans la distribution des couleurs qui sont brunes, avec une tache plus pâle ou plus brillante sur le cou. L’Acérodon de Meyen a la taille des plus 1. (4) grandes espèces de ce genre; il est originaire des Philippines, et si M. Meyen l’a décrit sous le nom de Pyrocephalus, ‘il ne l'a point fait de manière à ce qu'on en puisse reconnaître les caracteres principaux. D’ail- leurs, il ne l’a donné que comme une simple Roussette. » Le genre Mélomys a pour type une espèce de rongeur originaire du Brésil, à laquelle M. Jourdan réunit l'Échimys huppé; ces deux espèces se ressemblant par des oreilles arrondies peu développées , une queue velue, des tarses courts, des membres trapus et une forme générale assez lourde. Cette réunion suffirait pour indiquer les rapports des Nélomys avec les Échimys, l'Échimys huppé étant le type de ce dernier genre, si en effet les Échimys formaient un genre naturel. » Depuis long-temps l’un de nous avait signalé la construction irrégu- lière de ce genre Échimys, et la nécessité de ramener les espèces qui le composent à leurs véritables rapports. M. Jourdan propose, pour arriver à ce but, de séparer des Échimys qui, comme l’Échimys huppé, auraient les caractères des Nélomys, les espèces distinguées de ceux-ci par de gran- des oreilles, une queue écailleuse et nue, des tarses allongés et une forme générale élancée. C’est pour ces dernières espèces qu'il réserve le nom générique d’Échimys, et il donne pour type de ce genre l'Échimys de Cayenne. Nous regrettons que M. Jourdan n'ait pas complété son travail en nous indiquant les modifications organiques sur lesquelles il fonde vé- ritablement l’un et l’autre de ces genres; car une conque externe de lo- réille un peu plus ou un peu moins grande, des tarses un peu plus où un peu moins longs, une queue un peu plus ou un peu moins velue, ne peu- vent être que des signes extérieurs de leurs véritables caracteres. Il nous donne bien quelques-uns de ces caractères pour les Nélomys qui ont qua- tre molaires à racines et à couronnes composées de chaque côté de lune et de l’autre mâchoire , et cinq doigts à chaque pied, les pouces excessi- vement courts; mais il ne le fait point pour les Échimys, ce qui laisse beaucoup de vague et d'incertitude sur la véritable nature de ces derniers, relativement aux autres; en effet, de ce qu'ils différent un peu des Nélomys par les oreilles, les tarses et la queue, ce n’est point une raison pour qu’il en soit de même par les organes plus importants et véritable- ment caractéristiques des genres. Nous pouvons dire cependant que l'Échimys huppé, qui a une queue velue, des tarses courts, etc., comme le Nélomys, a aussi des molaires semblables aux siennes, et que l'Échimys dactylin, qui a une queue nue et écailleuse, a des dents fort différentes pour la forme, de celles des Nélomys; mais nous ignorons si elles ressem- (5) blent à celles de l'Échimys dé Cayenne. Ces simples indications, au reste, seraient loin de'suffire pour établir les rapports des neuf à dix espèces de rongeurs qui, à la’suite‘des observations de notre confrère M: Geoffroy Saint-Hilaire et de M. Lichtenstein, de Berlin; ont été réunies dans le genre que le premier à nommé Échimys, et le second , d’après Illiger, Lonchères. Quoi qu'il en soit, les Échimys et les Nélomys ont entréeux dés rapports intimes, et c’est dans le groupe naturel qu'ils forment que viennent se ranger le Cercomys et les Agoutis, autres rongeurs de l'Amérique du Sud. » T/espèce sur laquelle M. Jourdan a fondé son genre Nélomys, et qu’il nomme ÎVélomys de Blainville, grande comme un cochon d'Inde, est fauve en-dessus, blanche en-dessous, et sa queue est noirâtre; plusieurs des poils de sa croupe sont épineux. Elle ne paraît pas en effet avoir en- core été décrite. » Les trois espèces nouvelles que M. Jourdan fait connaître consistent en un Kanguroo proprement dit, qu'il nomme 7rma, en un Hydromys, qu’il désigne par le nom de Fulvo-Venter, eten un carnassier qu’il regarde comme un Paradoxure, auquel il donne le nom de philippensis. » Nous n'avons aucune espèce d'obsérvation à faire 'sur les deux pre- mieres espèces; elles diffèrent en effet, par les teintes et les couleurs de quelques-unes de leurs parties, des espèces de leur genre qui jusqu’à pré- sent ont été décrites. » Quant au carnassier, il serait assez difficile de dire st'en effet il ap- partient! à ce genre Paradoxure, qui menace de devenir ce qu'était avant lés travaux modernes, le genre Viverra de Linnæus, c’est-à-dire le genre le plus hétérogène de toute la mastologie, célui où venaient se réunir tous les carnassiers de moyenne taille, dont on n’avait pas su apprécier la nature; et il faut convenir que Linnæus lui-même, en le formant, avait donné l'exemple de cette confusion, sans cependant tomber dans l’exces de ses successeurs, les Gmelin, les Erxleben, etc’ Car! un genre dans le- quel se trouvent réunis comme dans ce genre Viverra de la 13” et dernière édition du Systema Naturæ, les Ichneumons aux Coätis, ceux-ci aux Moufettes, et les Moufettes aux Civettes et aux Genettes, est uu genre artificiel , que tous les naturalistes depuis se sont appliqués à rectifier. En effet, si tous s’accordent aujourd'hui à rapprocher, mais dans des groupes distincts, les Ichneumons, les Civettes, les Genèttes, tous s’accordent aussi, non-seulement à en séparer les Coatis et les Moufettes, mais même à éloigner considérablernent ceux-ci lun de l'autre, et des V’iverra propre- ment dits. C’est à ce dernier groupe, où se réunissent les Civettes , et beau- (6) coup d’autres carnassiers encore, qu'appartient celui des Paradoxures ; mais ce groupe générique, formé d’abord du plus petit nombre d'espèces, et d'une principalement, le Paradoxure type, dont la nature jusque-là avait été tout-à-fait méconnue, s'est vu enrichir en peu de temps par douze à quinze autres espèces de petits carnassiers tout-à-fait inconnus auparavant et dont on n’a pas toujours eu soin de décrire les caractères avec assez de détails pour qu’on puisse déterminer leurs vrais rapports; de sorte qu’au- jourd’hui il pourrait arriver pour ce genre ce qui est arrivé pour le genre Viverra de Linnæus : que les caractères sur lesquels il avait d’abord été fondé ne convinssent plus à toutes les espèces qui le composent aujour- d'hui, et qu'il fallût lui en assigner de nouveaux sinon le diviser. Quoi qu'il en soit, le Paradoxure des Philippines .qui nous occupe en ce mo- ment, réunit quelquesuns des caractères propres à ce genre ; M. Jourdan assure qu'il en a les dents et les doigts. Nous avons bien pu reconnaitre sur une peau desséchée que cet animal a en effet une marche plantigrade et des ongles acérés; mais nous n’en avons vu ni les dents, ni aucune autre partie, et la queue était à moitié détruite. Quant aux couleurs, elles ne nous ont paru se rapporter en effet à aucune des espèces publiées jusqu’à ce jour. » Tel est le contenu du Mémoire de M. Jourdan. Nous n’examinerons point en critique la formation de ses genres ni celles de ses espèces; cet examen nous conduirait sur la formation des genres et des espèces en gé- néral, à une discussion d’autant plus déplacée que notre objet principal doit étre le mémoire dont nous rendons compte; sur ces hautes questions d’ailleurs les principes généraux ne donnent la solution d'aucune difficulté, et les principes particuliers, les seuls dignes d'intérêt, paraissent être encore un sujet de controverse que nous ne pourrions aborder convenable- ment ici. Peu importent au reste ces principes dans le cas particulier qui nous occupe. Ce qui doit surtout fixer notre attention, ce sont les obser- vations de M. Jourdan; elles ont un caractère de nouveauté et d’exacti- tude que personne ne pourra leur refuser. La science les recueillera, cha- cun en fera son profit suivant ses propres vues, et si par la suite on est tenté d'en tirer d’autres résultats que ceux qu'il en a tirés lui-même, on ne pourra du, moins lui refuser cette justice que sans elles ces résultats nouveaux n'auraient probablement pas été obtenus. » Nous conclurons donc par demander que M. Jourdan soit invité à continuer de recueillir ses observations et d’en faire part à l’Académie. » Les conclusions du rapport sont adoptées. (Ke) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapportsun un Mémoire de M. A. Monix, capitaine d'artillerie, contenant des expériences sur les turbines de M. Fourneyron. (Commissaires, MM. de Prony, Arago, Gambey, Savary rapporteur.) « Dans un premier travail auquel l'Académie a donné son approbation, M. Morin à fait connaître par des mesures nombreuses et précises, ce que peuvent réaliser d’effet utile, pratiquement disponible, les diverses, roues hydrauliques, ordinairement en usage et qui tournent sur des axes horizontaux. » C’est en, quelque sorte le complément de ce premier travail que M. Morin a présenté, dans, le Mémoire dont nous venons rendre compte aujourd’hui. » Gette fois, les recherches. de M. Morin ont eu pour objet ces nou- velles roues hydrauliques, peu multipliées encore , mais sur lesquelles l’at- tention publique est si vivement fixée depuis quelque temps, les turbines de M. Fourneyron. L’ingénieur à qui l'on doit et la disposition et l'établis- sement de.ces précieux. moteurs, celui qui lutte avec persévérance depuis quinze ans pour les. perfectionner et les répandre, M. Fourneyron lui- même a prêté, à l'auteur dé.ce Mémoire, pendant toute la durée des expé- riences; le secours d’une, active coopération. » Sous le nom général de turbines ; on comprend aujourd’hui des roues qui n’ont guère de commun entre elles, que de tourner les: unes: et les autres , autour d'un axe vertical. Celles qu’un ingénieur, homme d’iuven- tion: et de science, M: Burdin imagina et fiteünnäaitre le premiersous cenom, recoivent l’eau’ à la base supérieure d’un cylindre ou tambour vertical et la rejettent à la base opposée. L'eau: entre et sort: près de la circonférènce extérieure, suivant’ des canaux pliés'en hélice'à la'surface du tambour qui doit avoir une hauteur égale à la moitié dela hauteur entière de la: chute d’eau disponible. » Dans les turbines: de Mi Fourneyron:, le tambour n’a jamais qu’une petite épaisseur; quelques décimètres, par exemple: L'eau s'élance . obli- quement en jets horizontaux de tout le, contour: d’un cylindre intérieur vertical; pénètre de tous côtés: dans les compartiments de la roue qui, en tournant, affleure ce cylindre; suit en les: pressant, des aubes. courbes renfermées entre les deux bases horizontales, etis’échappe horizontalement par la tranche verticale du tambour extérieur. (8) » On aura une idée des turbines de M. Fourneyron, en concevant que l'on pose à plat une roue ordinaire à palettes courbes , et que l’eau, arri- vant sur les palettes par le centre , sorte à la circonférence. » Un de nos confrères, M. Poncelet, a proposé, en 1826, une disposi- tion inverse de celle que nous indiquons ici : l'eau devait arriver par la circonférence de la roue et sortir par le centre. » C’est peu encore que d’être guidé par ces indications générales. Les difficultés les plus graves se présentent dans les détails d'exécution; l’eau, pour satisfaire aux meilleures conditions d’effet, devrait entrer sans choc et sortir sans vitesse. Comment donner aux jets liquides, lancés dans la roue, la direction la plus avantageuse ? Comment faire en sorte qu’apres avoir épuisé leur action sur les aubes , ils les abandonnent sans difficulté? Comment avec des dispositions simples obtenir des effets peu variables, et toutefois permettre à la roue de prendre au besoin des vitesses très diffé- rentes? Telle est une partie seulement des questions que l'expérience devait résoudre et que M. Fourneyron a résolues par lexpérience, pa- tiemment et habilement. » Ces questions, d’un si haut intérêt pour la science, ne peuvent être examinées ici. M. Fourneyron a construit des moteurs, mais il n’a rien fait connaître des proportions qu'il leur donne. M. Morin ne pouvait, il le déclare, penser même à le devancer dans la publication de ces détails. Son unique but était de constater, comme il l’a fait pour les autres roues, des résultats immédiatement utiles à l’industrie. C’est de ces résultats seule- ment que nous aurons à parler. » Deux turbines récemment établies par M. Fourneyron ont été sou- mises aux recherches de M. Morin. Toutes deux conduisent des tissages mécaniques, l'une à Moussay près de Senones dans les Vosges, l’autre à Mäüllbach, dans le département du Bas-Rhin. Celle-ci marche sous une chute d’eau de 3 mètres environ; celle-là sous la chute très forte de 7 mètres dans sa valeur moyenne. » Les quantités de travail ont été mesurées à l’aide de l'appareil devenu en quelque sorte indispensable à ces recherches, du frein dynamométrique de M. de Prony.: Le frein était directement appliqué à l'arbre vertical des turbines, continuellement arrosé, et la température des surfaces frottantes variait si peu que les oscillations à l’extrémité du levier n’ont jamais dé- passé, dans les expériences faites à Müllbach, 4 à 5 centimètres d’ampli- tude. Il semble, pour le dire en passant, qu'un tel moyen de mesure ne laisse plus rien à désirer. + (9) » Les garanties d’exactitude qu'offrent les dispositions prises par M. Morin , et qu’on pouvait attendre d’un ingénieur aussi habiles,ont com- plétement confirmées par la régularité des séries d'observations. Ces séries, - rapportées d’abord sous forme de tableaux et en chiffres, sont ensuite, quant au résultat principal, représentées graphiquement par des courbes. Ce mode de représentation a l'avantage de mettre en évidence d’une ma- nière plus frappante le peu de variation qu'éprouve l'effet utile des ma- chines pour des variations de vitesse très considérables. » Citons quelques nombres. Relativement à la turbine de Moussay, la quantité d’eau dépensée restant la même et d'environ 736 kilo- grammes par seconde, la vitesse a pu varier de 140 à 230 tours par mi- nute , sans que le rapport du travail disponible au travail absolu de la chute d’eau se soit écarté de plus de - de la valeur maximum observée 5. » Objectera-t-on qu'ici le volume d’eau dépensée, évalué d’une manière indirecte , laisserait une très légère incertitude ? D'abord cette incertitude pourrait bien être défavorable à la machine ; ensuite, et en tout cas, elle n'existe nullement de la même manière, pour la turbine de Müllbach. » Relativement à celle-ci, où du reste les expériences sont plus concor- dantes, les séries plus régulières, pour des variations de vitesse qui s’éten- dent de 55 à 79 tours par minute, l'effet utile a toujours été compris entre les 78 et les 79 centièmes du travail moteur. Ces différences sont de l'ordre des erreurs dont on ne saurait entièrement se garantir. » Nous devons aller au-devant d’une seconde objection. Si l’on nous de- mandait pourquoi, en ne citant que quelques nombres, nous choisissons les séries dont les résultats moyens sont les plus élevés, notre réponse serait facile. » L'eau est lancée dans la turbine par des orifices dont un vannage per- met de varier la hauteur. De cette hauteur dépend la quantité d’eau con- sommée par la roue dans un temps donné. Eh bien! plus cette hauteur d'ouverture augmente, plus la quantité d'eau consommée devient consi- dérable, plus l'effet utile s'accroît et se rapproche du travail moteur. Cela ressort avec évidence de la marche régulière des chiffres. Nous sommes donc fondés à dire qu'aucune des séries ne présente encore les circonstances les plus favorables à la machine, et que si on veut la juger, surtout rela- tivement à d’autres, il faut, autant qu'il est possible, se rapprocher de ces conditions de meilleur effet. Des obstacles matériels, que M. Morin si- gnale, l'ont seuls empêché de pousser jusque-là les expériences. Ajoutons toutefois que même encore pour des levées de vanne et des dépenses C. R, 1838, rer Semestre. (T. VI, N° 4.) 2 (10) d’eau moins considérables et moins avantageuses, l'effet utile diffère long- temps assez peu de celui que nous avons cité. » Si, pour une même dépense d’eau, on fait varier la vitesse des turbines au-delà des limites déjà très étendues dans lesquelles il convient de se ren- fermer, on voit à la vérité leur puissance s’affaiblir rapidement. Mais de quel moteur n’en est-il pas ainsi ? Les limites d’effet avantageux sont encore plus resserrées pour les autres roues hydrauliques; l'action des hommes, celle de la vapeur ont, comme on le sait, relativement à chaque mode d’appli- cation, des vitesses convenables dont on ne saurait s’écarter sans diminuer leur produit. » Puisque nous avons abordé cette grave et délicate question de com- parer les turbines à d’autres moteurs, il est d'autant plus naturel de nous y arrêter encore, que le précédent Mémoire de M. Morin, Mémoire dont celui que nous analysons est la suite, nous offre, relativement aux roues hydrauliques le plus communément employées, les éléments de la comparaison déterminés avec le même appareil et par le même ingénieur. » Veut-on connaître le résultat le plus immédiat de cette comparaison ? Ce que nous avons dû regarder comme une limite d'effet inférieure à l'effet le plus avantageux des turbines, c’est déjà, d'après M. Morin, pour la turbine de Müllbach, la plus grande action des roues à augets les mieux établies ; c'est déjà pour la turbine de Moussay, le plus grand effet de la roue de côté de l'atelier des meules à Baccarat, lorsque cette dernière roue marche dans les conditions les plus favorables. » Une seule roue de côté dans les expériences de M. Morin, celle de la taillerie de cristaux du même établissement, semble donner un résultat de très peu supérieur. Mais cette supériorité n’est qu'apparente. » Pour le prouver quelques détails sont nécessaires. Quand on veut évaluer la puissance d’un cours d’eau, dans l'impossibilité d’en jauger directement le volume, on le force ordinairement à passer sur un déver- soir. La nappe qui s'incline au-dessus du seuil de cette espèce de barrage, fournit une quantité de liquide dépendant principalement de la hauteur du niveau dans le bief supérieur. Cette quantité dans chaque cas, pourvu que toutes les circonstances soient exactement pareilles , se calcule à l’aide d’une formule empirique, déduite d'expériences directes et toujours très délicates. » Eh bien! des expériences récentes de M. Castel, publiées par M. d’Au- buisson, ont conduit à modifier légèrement la formule précédemment ad- mise. Ces expériences n'étaient pas connues lorsque M. Morin étudiait la (11) roue de la taillerie à Baccarat. Il en résulte que là il estimait d'après l’an- cienne formule le volume du cours d’eau, tandis que dans les observations faites sur les turbines, il évalue la dépense par la formule corrigée. » La différence des deux modes d'évaluation est en faveur de la roue de la taillerie ; si l’on rectifie l’ancien calcul d’après les données actuelles, on trouve sensiblement, pour les deux roues de côté, le même effet utile, à très peu près égal à l'effet maximum observé de la turbine de Moussay. » Ce n’est pas tout encore ; dans la roue de la taillerie à Baccarat, la tête de la vanne qui forme le seuil du déversoir est arrondie : dans les déversoirs sur lesquels on a mesuré la quantité d’eau employée par les turbines de Mous- say et de Müllbach, le seuil se termine en amont par une arète vive. Sur cette arète, la surface inférieure de la nappe liquide se relève et cette cir- constance diminue le volume d’eau qui s'écoule. Si l'évaluation de ce volume est juste à Moussay et à Müllbach, elle est trop faible à Baccarat. La différence tourne encore à l’avantage de l’ancienne roue. Des mesures directes pourraient seules lever ces petites incertitudes. » De ces détails trop longs peut-être, nous nous croyons en droit de conclure, qu’en faisant une part convenable aux erreurs des jaugeages, les turbines observées par M. Morin sous de grandes chutes d’eau offrent au moins des résultats aussi avantageux que les meilleures roues ordi- naires. On remarquera qu'il s’agit de moteurs équivalant à l’action de 4o, 60 et 90 chevaux. » Si l'on rapproche ces résultats de ceux qu’une commission d’ingé- nieurs habiles ,. MM. Mary, Saint-Léger, Maniel, ont obtenus sur la turbine d’Inval ; de ceux que M. Fourneyron lui-même avait publiés antérieurement sur la même roue, on arrive constamment à des conclusions semblables : » Partout et sous des chutes qui ont varié depuis la faible valeur de 3 décimètres (1 pied) jusqu’à 1, 2, 3 et 7 mètres, le travail disponible transmis par les turbines a pu atteindre jusqu'aux 7 ou 8 dixièmes envi ron du travail moteur. Voilà pour l'effet utile considéré d’une manière absolue. » Par rapport aux applications, par rapport aux circonstances variables où un moteur hydraulique peut se trouver placé, les turbines offriront de nouveaux avantages. » Elles sont de toutes les roues hydrauliques celles qui, sous le plus petit volume, utilisent la plus grande quantité d’eau. » L'eau qui les pousse ne pèse presque point sur leur axe. » Les énormes vitesses, les vitesses variables qu’on peut leur laisser Fe (12) prendre sans rien sacrifier de leur action, permettent de supprimer dans beaucoup d'usmes ces engrenages , ces axes pesants destinés à transmettre avec accélération, mais aussi avec perte d'effet, le mouvement si peu rapide lorsqu'il est le plus avantageux, des grandes roues à augets. » Une autre propriété des turbines est plus importante encore. M. Mo- rin, comme les ingénieurs qui l’ont précédé, remarque qu'elles fonc- tionnent aussi bien étant noyées que hors de l’eau; ce serait mieux qu'il faudrait dire, s’il était permis de s'arrêter à de légères différences. » À plus d'un mètre de profondeur sous l'eau, les nappes liquides s'échappent des aubes avec autant de facilité qu’à la surface. L'action ne dépend que de la différence de niveau en amont et en aval : peu importe la hauteur absolue de part et d'autre. » On voit de suite combien cette propriété des nouvelles roues est précieuse : elle permet de profiter, dans tous les temps, de la chute entière du cours d’eau. » Qu’arrive-t-il, au contraire, avec les roues verticales? Si le niveau s'élève dans le bief d’aval, si une portion des aubes est noyée à la partie inférieure, le moteur ne fonctionne plus qu'avec perte et avec peine : veut-on soulever la roue ? il faudra encore soulever le coursier. Pour éviter ces complications, il arrive qu’on préfère souvent élever tout le système d'une manière invariable, m’utiliser qu’une partie de la chute quand elle est forte, pour se trouver à une hauteur convenable, quand elle vient à diminuer. » Ainsi, la comparaison que les turbines soutenaient avec avantage aupres des anciennes roues, considérées dans les circonstances qui leur sont le plus avantageuses, aurait été bien plus favorable encore aux nouveaux moteurs dans le plus grand nombre de cas. » Cette confirmation de la haute valeur des turbines, que viennent d'apporter les belles expériences de M. Morin, cette propriété surtout de ne rien perdre pour être plongées, d’engloutir et d'utiliser sous un volume mé- diocre de grandes masses d’un puissant cours d’eau nous autorise à rappeler la proposition que l’un de vos conimissaires , M. Arago, a faite il y a déjà long-temps, de substituer ces roues nouvelles aux machines antiques qui fournissent si mesquinement à la consommation d’eau de la ville de Paris. A l’époque où la proposition de M. Arago fut mise en avant, l'expérience n'avait point encore prononcé sur ce qu'on en pouvait attendre. Depuis cette époque, trois séries de mesures sont venues confirmer les prévi- sions de notre confrère. Elles les ont confirmées pour des circonstances (13) analogues à celles où les turbines devraient fonctionner, noyées à une profondeur variable dans les eaux de la Seine. Aujourd’hui, il ne peut rester aucun doute sur le résultat de leur établissement. » Outre les expériences directes sur l'effet des turbines, le Mémoire de M. Morin contient encore des recherches sur la dépense d’eau qui a lieu par les orifices d’où la veine s’élance sur les aubes. Mais ces détermi- nations étant elles-mêmes subordonnées à la détermination de la dépense qui se fait sur le déversoir, peuvent être sujettes encore aux mêmes in- certitudes, qui toutefois sont très légères. » Pour nous résumer, le travail de M. Morin est digne d’éloges sous le rapport du nombre et de l'exactitude des observations, sous le rapport de la difficulté vaincue et de l'utilité pratique : vos commissaires vous proposent d’accorder votre approbation à son mémoire et d’en ordonner l'impression dans le recueil des Savans étrangers. » Ces conclusions sont adoptées. carmre. — Rapport sur un Mémoire de M. PAYen, ayant pour titre : Mémoire sur les acétates et le protoxide de plomb. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Dumas et moi, de lui rendre compte du Mémoire dont nous venons d'indiquer le titre. » L'intérêt que présentent les combinaisons de l’eau et de l'acide acétique avec l’oxide de plomb, sous le triple rapport des arts, de la médecine et de l'analyse, a, depuis long-temps appelé sur elles l'attention des chimistes. Cependant, il restait encore quelques lacunes à combler, quelques points à éclaircir : M. Payen a tenté de le faire ; nous allons exposer les résultats auxquels il est parvenu : » On connaissait avant son travail trois acétates de plomb, dans les- quels pour la même quantité d’acide les quantités de base sont entre elles comme les nombres 1,3 et6. M. Payen a répété l’analyse et confirmé la composition des deux premiers sels; il a déterminé leur solubilité, la forme de leurs cristaux déposés dans le sein de l’eau, de l'alcool et de l'esprit de bois, examiné les circonstances diverses dans lesquelles ils perdent leur eau de cristallisation. Mais la partie véritablement intéressante de son Mé- moire est celle dans laquelle il annonce la découverte d’un nouvel acétate de plomb, jusqu'ici inconnu des chimistes, et d’une combinaison égale- ment nouvelle entre l'eau et le protoxide de plomb. La découverte de ces (14) deux substances présentait de nombreuses difficultés, que M. Payen a surmontées avec beaucoup d’habileté. Elle explique plusieurs phénomènes dont la cause était jusque-là inconnue, et sous le rapport de l'analyse des matières organiques , elle devient d’un puissant intérêt. En effet, on se sert fréquemment des acétates de plomb pour déterminer la capacité de satu- ration des acides et de quelques autres matières du règne organique. On produit, par double échange, des précipités dans lesquels on examine avec le plus grand soin le rapport de l'oxide de plomb à la matière orga- nique, afin d'en déduire le poids atomique de celle-ci. Or, ce rapport est en général déterminé par la composition même de l’acétate de plomb em- ployé. Si celui-ci est neutre, le nouveau sel le sera aussi, ou, au moins, il aura de la tendance à le devenir; s'il est basique, la même chose se pré- sentera encore, et l’on conçoit des-lors, Pimportance qu'il y a à connaître l'existence et la composition du nouvel acétate de plomb signalé par M. Payen. » Ce sel est formé de 2 atomes d'acide acétique, 1 atome d’eau et 3 ato- mes d’oxide de plomb; si lon néglige l’eau pour ne considérer que les proportions relatives de base et d'acide, c’est un sel sesqui-basique. » En assimilant, au contraire, l’eau à une base, et cela paraît d’autant mieux permis que la chaleur ne la dégage qu'alors seulement que le sel lui-même se décompose, on peut le considérer comme un acétate bi- basique, dans lequel un atome d’eau remplace un atome d’oxide de plomb. » Quelle que soit, au reste, la manière sous laquelle on l’envisage, le nouveau sel se distingue facilement des trois autres par sa composition, sa grande solubilité dans l’eau et dans l'alcool anhydre, par la forme de ses cristaux, qui sont des lames hexagonales d’une grande netteté, et par plusieurs autres caractères encore. » Sa solubilité dans l’eau , beaucoup plus considérable que celle des trois autres acétates de plomb, explique très bien pourquoi une dissolution concentrée de ce sel se prend en masse aussitôt qu'on y verse quelques gouttes de vinaigre; c'est qu'alors il se produit de l’acétate neutre qui se dépose immédiatement, ne pouvant trouver assez d’eau pour rester dissous. » Ce résultat donne également la clé de certains accidents de fabrica- tion, depuis long-temps signalés à l'attention des chimistes. » L'existence d’un hydrate de plomb, d'abord généralement admise, avait été rendue très douteuse, dans ces derniers temps, par M. Winkel- blech. En précipitant l’acétate et le nitrate de plomb par un excès de (15) potasse, à diverses températures, ce dernier chimiste n’était jamais par- venu à obtenir de l’hydrate de plomb pur; c'était constamment ou du protoxide anhydre, ou un sel très basique qui se déposait. » Plus heureux, M. Payen a obtenu de l’hydrate de plomb parfaitement pur et cristallisé en beaux octaèdres transparents, en substituant l’am- moniaque à la potasse, et étudiant d’ailleurs avec soin l'influence de la température et de l'état de concentration plus ou moins grande des li- queurs, dans la production de l’hydrate. En variant les circonstances, il a pu obtenir à volonté, tantôt de l’oxide anhydre, tantôt de l'oxide hydraté, tantôt un mélange de ces deux substances. » La composition de l’hydrate de plomb est remarquable : il contient pour 3 atomes d’oxide de plomb, un seul atome d’eau, et correspond par conséquent à l’acétate tribasique avec lequel on le prépare, en traitant ce sel par un excès d'ammoniaque. » Votre rapporteur a confirmé l'exactitude des analyses de M. Payen sur lacétate et l'hydrate de plomb dont ce chimiste vient de faire connaître l'existence. » De l'hydrate de plomb cristallisé en octaëdres réguliers ; diaphanes et incolores , a été tenu pendant plusieurs jours dans le vide, et chauffé en- suite un peu au-dessous du rouge obscur, sans le contact de l'air. Il a éprouvé une perte de poids correspondant à 1 atome d’eau pour 3 atomes d'oxide de plomb. Le résidu s’est entièrement dissous dans du vinaigre faible, sans aucune effervescence. C'était de l’oxide tout-à-fait pur. L'eau recueillie dans une autre expérience était neutre aux réactifs colorés et sans saveur. » Ces résultats excluent la présence de l'ammoniaque et de l'acide acé- tique dans l’hydrate de plomb, en même temps qu'ils font disparaître toute espèce de doute sur l'existence et la pureté de cette dernière substance. » En résumé, les recherches de M. Payen ont ajouté plusieurs faits nouveaux à l'histoire des combinaisons de l’oxide de plomb. Nous avons l'honneur de proposer à l’Académie l'insertion du Mémoire de ce chimiste dans le Recueil des Savans Étrangers. » - Ces conclusions sont adoptées. (16) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. curnurGiE. — Mémoire sur le traitement des rétrécissements organiques ; par M. BÉniqué. (Commissaires, MM. Larrey, Dutrochet, Roux, Breschet.) « Depuis bien des années, dit l’auteur dans la lettre d’envoi, les prati- ciens qui se sont occupés du traitement de ces sortes de maladies, au moyen de la dilatation, ont fait des tentatives nombreuses pour limiter cette dilatation à l’étendue du rétrécissement. Parmi elles, une idée tou- jours prise et toujours abandonnée depuis près d’un siècle m’a paru ren- fermer les éléments d’une solution assez rationnelle. » Un tube membraneux est introduit vide dans le rétrécissement, puis distendu par une injection. » Trois objections principales ont fait rejeter ce moyen de la pratique. 1° Difficulté d'agir sur le rétrécissement qui étranglait l'enveloppe mem- braneuse et formait, au-dessus et au-dessous de lui, des ventres beaucoup plus nuisibles qu’utiles. 2° Danger de produire une trop grande extension. 3° Impossibilité de maintenir les liquides dans le sac membraneux à tra- vers lequel ils s'échappaient rapidement. » À cela on peut répondre : » 1°. Que rien n’est plus simple que de forcer un tube membraneux gonflé par un liquide à agir sur un point déterminé. Il suffit, en effet, de le soumettre à une forte extension dirigée suivant sa longueur. Dans ce cas toute l'impulsion se portera sur le milieu de l’espace compris entre les deux ligatures. On devra seulement mettre ce point en rapport exact avec le rétrécissement. » 2°. Que la crainte d'exagérer la dilatation est chimérique. Les tubes organiques sont doués d’une élasticité limitée. Dans ce cas particulier , l'allongement qu’on leur a fait subir a épuisé cette propriété dans un sens; et il est facile de préciser le diamètre au-delà duquel le tube, malgré sa résistance, se déchirera plutôt que de céder. È » 3°. Que si la troisième objection était insoluble à l’époque où on la faisait, elle ne l’est plus aujourd'hui, grâce aux belles découvertes de M. Dutrochet sur les lois qui règlent le transport des liquides à travers les diaphragmes poreux. Injectez l'enveloppe membraneuse avec (17) un liquide dense, et elle empruntera aux liquides ambiants beaucoup plus qu'elle ne leur donnera. La dilatation persistera donc; bien plus, elle sera augmentée. Mais ce qui me frappe surtout, c’est que cet appareil fournit le moyen de diriger sur le rétrécissement un médicament soluble quel- conque, pourvu qu'il ne s'oppose pas aux courants endosmotiques. Il suffit de l’associer en proportion variable , selon son énergie et l’effet que l’on veut produire, au liquide dense qui lui servira de véhicule. De cette ma- nière se trouvent réunies une dilatation mécanique bornée au point du rétrécissement, et une médication appropriée à la nature de la mala- die qu'on veut combattre. » ANATOMIE. — Sur la constitution microscopique du sang ; par M. À. Donxé. (Commissaires, MM. Biot, Magendie, Dumas, Turpin.) L'auteur commence par insister sur la nécessité d'observer le sang immé- diatement après sa sortie des vaisseaux 'afin de pouvoir se faire une juste idée de la constitution des globules qui nagent dans le sérum. Il annonce que cette méthode d'observation lui a permis de découvrir dans la nature des globules du sang des différences et des caractères demeurés jusqu’à ce jour inaperçus et qu'il résume en ces termes : » 1°. Il existe dans le sang trois espèces de particules solides apprécia- bles au microscope, ainsi que l'ont reconnu plusieurs observateurs : ce sont les globules sanguins proprement dits, rouges, circulaires, aplatis et of- frant un point obscur à leur centre;les petits globules attribués au chyle et les globules blancs, sphériques, légèrement chagrinés, un peu plus gros que les rouges et sans apparence de noyau central; ces derniers glo- bules existent en beaucoup plus grande quantité qu’on ne l’avait dit jusqu’à présent, et la propriété qu’ils ont d’adhérer au verre et d’être insolubles dans l’eau , permet de les séparer des globules rouges pour l’ob- servation microscopique; » 2°. Ces globules blancs sont sphériques dans les animaux qui ont les globules rouges circulaires, et elliptiques chez ceux dont les globules sanguins proprement dits, ont cette forme ; » 3°. La proportion des globules blancs varie considérablement dans certaines maladies, et je les ai trouvé, particulièrement dans un cas d’hy- dropisie cachectique, en nombre vingt fois plus grand au moins que dans l'état normal. C.B, 1838, 1°7 Semestre, (T. VI, No 4.) 3 (18) » 4. Les globulès sanguins proprement dits Sont égalenient susceptibles d’éprouver dès modifications profondes dans leur aspect, dans leur consti- tution , leur netteté, l’arrangement qu'ils prennent entre eüx, ete.; mais ces altérations, ainsi que celles des globules blancs né peuvent s'observer que sur du sang pris pendant la vie, au moment même de sa sortie des Vaisseaux ; » 5e. Les altérätions que le sang peut subir dans les maladies, ne portent donc pas seulément, commé lés analyses chimiques l’établissent ordimaï- rement , sur la différence de proportion entre les divers éléments de ce fluide, tels que la fibrine, l'albumine, la matière colorante, etc. Les glo- bules sont aussi le siége de modifications organiques, que l’analyse mi- croscopique permet seule jusqu'à présent d'apprécier. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — [Vote sur l'équation A° = C; par M. Pacani. (Commissaires, MM. Lacroix, Libri.) GÉOLOGIS. — Forêt sous-marine des côtes de Bretagne. Les différents objets dont M. Zemaout avait annoncé l’envoi à l’Acadé- mie, dans une précédente communication à ce sujet , étant arrivés, une Commission est chargée de les examiner. (Cette Commission se compose de MM. Brongniart, Brochant, et Élie de Beaumont.) CORRESPONDANCE. ÉCONOMIE RURALE. — Ÿ’ers à soic. M. le Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture et du Commerce invite l’Académie à nommer une Commission pour examiner divers objets relatifs à l'éducation des vers à soie dans le Bengale, objets rapportés par la Bonite , au retour de son voyage de eircum-navigation. « Ce sont : des œufs et des cocons de vers à soie, des graines de deux arbres dont les feuilles servent à nourrir ces insectes; enfin, quelques-uns des ustensiles servant pour les élever. Un Mémoire de M. f’aillant , com- mandant de la Bonite, fait connaître les usages de ces ustensiles ainsi que (19) les moyens auxquels il a eu recours pour empécher l’éclosion des œufs pendant la traversée. » (Commissaires, MM. Silvestre, de Mirbel, Duméril, D’Arcet.) ÉCONOMIE RURALE. — Sur des œufs de vers à soie, rapportés de l'Inde en Europe par M, Gaudichaud, — Extrait d’une lettre de M. Aunourx. « M. Gaudichaud a remis au Muséum d'histoire naturelle des œufs de vers à soie qu'il a recueillis à Calcutta en mars 1837 et qui sont arrivés à Paris à la fin de décembre après avoir passé deux fois la ligne, A sa demande j'en ai fait l'examen. » Ils ont l'apparence d’une conservation parfaite et l'étude que je viens d'en faire au microscope m'a montré que le germe était très peu avancé dans son développement. J'en ai soumis plusieurs à la température de nos serres pour hâter leur naissance et juger plus exactement ainsi du terme d’acroissement auquel les embryons sont parvenus. J'aurai l'honneur d'informer l'Académie des résultats de ces expériences. Dès à présent je mets sous ses yeux plusieurs des œufs rapportés par M. Gaudichaud, ainsi que le procès-verbal que j'ai dressé à leur arrivée au Muséum et où se trouve l'indication des moyens pris pour assurer leur conservation pen- dant la traversée. » ( Renvoi à la Commission précédente, nommée sur la demande de M. le Ministre du Commerce.) M. Becquerez fait la communication suivante, d’après une lettre qu'il a recue de M. de la Rive : « M. le docteur Prevost, de Genève, a réussi à aimanter des aiguilles de fer doux très fines, en les plaçant très près des nerfs , et perpendiculaire- ment à la direction dans laquelle il supposait que le courant électrique devait y cheminer. L’aimantation a eu lieu au moment où, en irritant la moelle épinière on détermine dans l'animal une contraction musculaire. » M. Rarreneau-Detise, professeur de botanique à l'École de Médecine de Montpellier, se met sur les rangs pour la place actuellement vacante dans la Section d'Économie rurale. M. Delile déclare que s’il était nommé, il quitterait sur-le-champ la place qu'il occupe à Montpellier. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) ( 20 ) M. Lecrerc-Taouix demande à être compris dans le nombre des can- didats pour la place vacante dans la Section d’Économie rurale. (Renvoi à la Section.) M. Laïenec annonce qu'il fera le 7 de ce mois des expériences sur ses courbes , au rayon de 5o mètres avec des rails sans bordure extérieure et avec une vitesse de 10 lieues à l'heure; il invite MM. les membres que ces essais intéresseraient à vouloir bien y assister. M. Taomsox écrit qu'aucun des mémoires qu'il avait présentés depuis long-temps à l’Académie, n’a été publié, quoique plusieurs aient été im- primés; que son intention n’est point de les présenter au Concours pour les prix Montyon avant que l’ensemble du travail dont ils font partie ne soit terminé; qu’en conséquence, il demande que la Commission à l'examen de laquelle ces différents mémoires ont été renvoyés, veuille bien en faire l’objet d’un rapport. M. Gopaix adresse un paquet cacheté. l’Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des Sciences ; n° 26, 2° semestre 1837, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par M. Gay-Lussac et AraGo, tome 65, juillet 1837, in-8°. Annales des Sciences naturelles ; tome 7, juin 1837, in-8°. Traité de Phrénologie humaine et comparée; par M. Vimoxr, 2 vol. in-4°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Physiologie expérimentale. ) (21) Recherches Statistiques sur le département du Finistère , 1"°, 2°, 3° et dernière livraison; par M. Ducxarerurer, Nantes, in-4°. ( Cet ouvrage est adressé pour le concours de Statistique. ) Société d'encouragement pour la production, l'amélioration et l'emploi des soies de l'arrondissement de Lavaur, et des arrondissements limithro- phes (Extrait des registres des Procès-Verbaux pour les années 1833, 1834, 1835 et 1837); in-4°. Considérations sur la Physiologie et l'Hygiène des pieds ; par M. Gour- DON, in-8°. Notices des Travaux de M. O. Lecrerc-Taouin, demi-feuille in-4°. (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) Correspondance Mathématique et Physique publiée par M. Querezer, 3° série, tome 1”, 2° livraison , in-4°, Bruxelles. Bulletin de l'Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bru- æxelles , n° 10, séance du 4 novembre 1837, in-8°. George’ s Creek... Exploration du district concédé à la Compagnie des Mines de houille et de fer de George’ s Creek (État de Maryland), 1856, in-4°. (M. Alex. Brongniart est prié de rendre un compte verbal de cet ou- yrage. ) Beitrage zur...Mémoires pour servir à l'Histoire de la génération et de l'ovologie, par M. Ron. Wacxer , in-4°. Fragmente zur... Fragments pour servir à la Physiologie de la géné- ration, principalement à l'analyse microscopique du sperme ; par le même, in-4°. ( Ces deux ouvrages sont adressés ponr le concours au Prix de physio- logie expérimentale.) Bulletin général de Thérapeutique Médicale et Chirurgicale ; tome 13, dernière livraison , in-4°. Gazette Médicale de Paris, tome 5, n° 52, et table des matières de 1837. Gazette des Hôpitaux, tome 11, n° 151, 152, table des matières de 1837, et tome 12, n° 1, in-4°. La Phrénologie , journal , tome 1°*, n° 27. Echo du Monde savant; n° 103. +‘ + :‘stow np sauualoyy c'z +|9°9 + p'Y +lGi‘gcl c s'y +l6e'gcl GoL1* "1103 1ç ne 13 np auuaÂo | 4 «6 + a TPE PTT Tee G >‘ el cLo‘æmorl oznert ‘4 Sens geo 4 dt + Le 1 Pr LLOL É ) Le d È “nnuos no nf O1 ne ,,1 np ouuofo ÎL'o |: + ca +|9ç‘açl ) çg‘e + LÉREE I A LÉ à xhoBena saxglctc +kc<6 + Meur cc +{r6 66 DE HE a St "sudo sort pæeyrmorgls ‘Ÿ +|ÿ‘L + z‘G +ç1‘o9b ‘6 Xe 100 CREER [Pr nvog|i°c +1c‘6 + 69 +fcr‘gcl “g'$f" "step son pregqmomgliér +leh +1 |p'e +los ‘agi à (St DE 1900") 6‘e + y‘e + z‘h +[90 ‘oçL ‘a’ ! 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On tire de la seconde, sous sa dernière forme, une conséquence remarquable : des quatre quantités qui entrent dans son premier membre, F est la plus considérable, et la seule , à peu près, qui influe sur les résultats, car l'influence de la pesanteur, représentée par £, = es Vs F : ce est négligeable, et la hauteur —, due à la vitesse du piston, est tou- 8 2g? P ; jours petite. Or on voit, par cette seconde équation, que si F était nul, on aurait sensiblement P, = P,. » La différence entre la pression dans le cylindre et la pression dans la chaudière, et les refroidissements qui en sont la suite, tiennent donc à peu près uniquement aux frottements que la vapeur éprouve entre la chaudière et le piston (1). » Cette quantité F ne désigne pas seulement le travail des frottements ordinaires , qui ont lieu dans un mouvement régulier ; elle comprend aussi le travail des frottements extraordinaires, ordinairement appelés pertes de force vive, et qui sont déterminés par le tournoiement du fluide, surtout aux points où sa section d'écoulement augmente brusquement. La substitution, dans le second membre de la deuxième équation, des résultats des expériences faites ou à faire, peut seule fournir la valeur de cette quantité F, ou plutôt du premier membre de la seconde équa- tion. Mais une fois que l’on aura une table des valeurs de cette quantité pour différents cas, ou plutôt une table des coefficients par lesquels il faudra multiplier le carré de la vitesse du fluide à son passage par l'o- rifice rétréci; pour avoir ces valeurs (les expériences connues ayant appris que les frottements ordinaire et extraordinaire sont à peu près comme ce carré), les deux équations posées ci-dessus donneront, pour toute machine à établir, deux relations entre les quantités P., V., @, gi P,, V,,&,,0,. En y joignant la loi trouvée par M. Clément, pour la quantité de chaleur nécessaire à la formation de vapeur (2), et la for- mule donnée par MM. Dulong et Arago, pour représenter les résultats de leurs expériences sur la tension de la vapeur à diverses températures , on aura tout ce qu'il faut pour résoudre les questions posées au commen- cement de cet extrait. » RER DRE SAR EN RNA (1) L’auteur observe qu’une conclusion de ce genre se présente dans la théorie des eaux courantes. (2) L'auteur se propose de prouver, dans un autre mémoire, qu’elle est beaucoup plus près de la réalité que la loi donnée par Southern. C. R. 1838, 1°r Semestre. (T, VI, N° 9.) 7 (48 ) enysiQue. — ÎVote de M. Secrrer sur divers phénomènes électriques. (Commissaires, MM. Savart, Becquerel , Savary.) La première partie, purement historique, de la note de M. Sellier, est relative aux expériences de divers physiciens qui ont engendré des sons à l’aide de l'électricité. L'auteur passe ensuite aux procédés de son invention qui lui ont donné les mêmes résultats. M. Sellier trouve qu'il suffit de poser légèrement la pointe d’un diamant électrique sur une vitre, pour la faire chanter. Quand on place une aiguille à coudre parfaitement polie, sus- pendue à un cheveu, dans une éprouvette remplie d’une solution de sulfate de cuivre acide, le verre décrépite, même après que l'aiguille a été reti- rée et que le liquide a été épanché. De très petits courants d'électricité ordinaire, deviennent perceptibles à l'oreille, au moyen d’une paille de froment maintenue sur un tambour du papier dit végétal. Nous rapporterons textuellement une dernière expérience de M. Sellier, dans laquelle il n’est point question de son, de bruit, mais qui n’en semble pas moins très digne de l'attention des physiciens. « En saupoudrant une plaque vibrante avec une poudre siliceuse, celle- » ci s'arrête sur les lignes nodales. Le contraire arrive en employant de » la colophane en poudre impalpable : alors les lignes nodales se vident » et les parties vibrantes se recouvrent de résine. » Considérons attentivement cette dernière expérience : les lignes no- » dales attirent le verre en poudre qui s’y accumule en tourbillonnant. » Ces mêmes lignes se vident avec la colophane qui les fuit, au contraire » en tourbillonnant, tandis que les sections intermédiaires (les ventres) l'y » arrètent. Ces dernières possèdent donc l’électricité positive et les pre- » mières l'électricité négative. De là cette conséquence qui paraît ri- » goureuse : » Dans un corps résonnant, l'électricité se fractionne. » cmiRuRGrE. — [Vouvel instrument pour la lithotritie ; présenté par M. Le- ROY D'ÉTIOLLES. ( Commissaires, MM. Larrey, Roux, Breschet. ) Les conditions que l’auteur annonce s'être proposé de remplir au moyen de cet instrument sont les suivantes : » 1°. D'exercer la percussion pour la destruction mécanique de la pierre (49 ) dans la vessie, sans se servir de point d'appui, et même sans le secours de la main d’un aide. » 2°. De proportionner toujours la force du coup à la résistance de l'instrument. » 3°. De pouvoir faire succéder rapidement les percussions à la pres- sion, et, au besoin , de pouvoir exercer l’une et l’autre à la fois. » onmue. — De la nécessité de distinguer dans les actions chimiques les phénomènes de déplacement de ceux d’altération; par M. Persoz. ( Commissaires, MM. Chevreul , Robiquet. ) ANATOMIE MICROSCOPIQUE. — ÎVouvelles recherches sur le sang humain ; par M. LæreLuier. ( Deuxième partie. De la fibrine, de ses variétés, de sa for- mation; de la couenne inflammatoire. ) ( Commissaires, MM. Magendie, Dumas, Pelouze. ) ACOUSTIQUE. — Principes de mélodie et d'harmonie ; par M. le baron BLEIN. ( Commission précédemment nommée. } L'auteur, dans la lettre d'envoi, annonce que ce travail est complétement différent de celui qu'il a publié sous le même titre en 1832. oprique. — Objectifs achromatiques ; présentés par M. Caucar. ( Commissaires, MM. Bouvard, Arago, Mathieu. ) L'auteur annonce qu'avec ses objectifs, dont le diamètre est de six pouces quatre lignes, on distingue trés nettement les deux anneaux de Saturne. M. Cuillier, machiniste du théâtre des Variétés, demande qu’un pro- cédé qu'il a imaginé pour préserver de l'incendie les cintres des théâtres , soit soumis à l'examen d’une Commission. ( Commissaires, MM. Dumas, Poncelet. ) M. Rarrexeau-DeuLre, correspondant de l'Académie (section de Bota- nique ), candidat pour la place vacante dans la section d'Economie rurale, adresse une notice imprimée de ses travaux scientifiques. { Renvoi à la section d'Economie rurale. ) (50) M. Dupuy, médecin vétérinaire, ancien professeur à l’École d'Alfort, aujourd’hui directeur de l’École vétérinaire de Toulouse, demande à être placé sur la liste des candidats pour la place vacante dans la section d'Éco- nomie rurale, et adresse une notice manuscrite de ses travaux relatifs à la physiologie et à la médecine des animaux domestiques. (Renvoi à la section d'Économie rurale. ) M. Loiseeur-DEsconGcHamPs demande également à être compris dans le nombre des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Tessier. Il adresse une collection des Mémoires qu'il a publiés sur divers points relatifs à l'économie rurale et y joint l'indication d’autres travaux, les uns imprimés dans des recueils scientifiques, les autres en- core inédits, mais déjà soumis au jugement de l’Académie. ( Renvoi à la section d'Economie rurale. } CORRESPONDANCE. * M. ce MinisTRE pu COMMERCE, DE L'AGRICULTURE ET DES TRAVAUX Purics annonce l'envoi de soixante-cinq exemplaires du Rapport de M. Æ. Bourdon sur l'emploi de la ventilation forcée dans les magnaneries. Un exemplaire doit être remis à chacun de MM. les membres de l'A- cadémie. M. l’amiral Roussiw, ambassadeur à Constantinople, annonce l'envoi prochain d’un travail de M. le docteur Bullard sur la peste, et sur un moyen de la guérir que croit avoir trouvé ce médecin. MÉTÉOROLOGIE. — Aurores boréales. M. Roserr adresse de Hambourg quelques détails:sur deux aurores bo- réales qu’il a observées, l’une le 23 septembre 1837 à Carlstadt, l’autre le 18 du mois suivant à Stockholm. Il cite aussi une troisième aurore qui a été vue le 12 décembre à Copenhague. Dans la même lettre M. Robert parle d’un procédé particulier à l’aide duquel il pense qu’on pourrait rendre propres à la culture les marais tour- beux de la Suède et de la Norwége. Il indique encore , pour les tourbières de nos pays, certains travaux qui, suivant lui, auraient pour résultat de mo- (51) difier la tourbe de manière à ce qu’elle püt ensuite être employée aux mêmes usages que la houille. MÉTÉOROLOGIE. — Tableaux des observations météorologiques faites à l'École de l'Artillerie et du Génie de Metz; par M. Sonusrer. Ces observations ont été présentées par M. Arago. Elles sont faites avec Là FE ? Ce L une grande régularité, avec beaucoup d’exactitude et avec d’excellents instruments. Voici les valeurs moyennes qu’elles donnent pour la pé- riode diurne barométrique, c’est-à-dire pour le décroissement de la pres- sion atmosphérique entre 9 heures du matin et 3 heures de l'après-midi. Janvier. ....., CRC EI CESR GERS Février. 2.208 4h Ass o ,43 Mars et -nceLels-me a oo ,87 is lEromemel se Poe 0. 5x MAT Ananas ces o ,95 JUIN eee ot 00670 nl lama ont donne 0 04 ROUTE PE ce ee o ,6g9 SÉPIeMDrE. eee 0 ,76 Ottobre MEME MERE 0 ,42 Novembre. .............. o ,28 Décembre::5r 3144.10. > 10 in50 MÉTÉOROLOGIE. — Observations météorologiques faites au fort Vancouver, sur la rivière Columbia (latitude 45°37' nord; longitude 125°10/ ouest de Paris); par M. Joux Mac Loucxuin. En présentant ces observations, M. Arago à qui elles ont été remises par M. Mac Loughlin, médecin, s’est attaché à en faire ressortir l'impor- tance. Elles embrassent l'intervalle compris entre le mois d’avril 1836 et le mois de mars 1837 inclusivement. M. Arago en communiquera les résultats à l'Académie dès qu'il aura pu les comparer à ceux des observations faites en Europe ou sur la côte orientale d'Amérique, par des latitudes correspondantes. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Zelégraphe électrique. Il est donné lecture de l'extrait d’une lettre de M. le docteur Buckland à M. le docteur Roberton, dans laquelle il est question d’un télégraphe électrique que M. WmeaTstonE se propose d'établir entre Londres et Liver- (52) pool. Les fils destinés à faire jouer les lettres aux extrémités de la ligne, seront placés sous le chemin de fer (the Rail road) qui va de l'une à l'autre de ces deux villes. PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Magnétisme de rotation. M. Haïpar adresse à M. #rago une note dans laquelle il annonce, comme d’autres physiciens l'avaient déjà fait auparavant, que les phéno- mènés de magnétisme par rotation, s'expliquent naturellement « en admet- ; tant une extrême célérité dans le changement que l'état magnétique des » corps peut éprouver. » M. Haldat à cru arriver à la détermination de cette célérité, en se fondant sur une expérience qui a consisté à faire tourner un disque de cuivre suspendu à un fil de soie, à l'aide du mouvement rotatif de deux barreaux aimantés placés au-dessous. Ces deux barreaux étaient pa- rallèles, très rapprochés , et Les pôles hétéronomes se trouvaient en regard. Le résultat numérique obtenu par M. Haldat est le suivant : sur un corps, tel que le cuivre, un pôle magnétique par influence , nait et se dissipe en moins de 555 de seconde. M. Bœhm avait soumis l'an passé, au Jugement de l’Académie, une flûte d'une construction particulière, et qui fut renvoyée à l'examen d’une Commission. Aujourd’hui M. Camus écrit que cette flûte lui a été laissée par l'auteur pour être mise à la disposition des Commissaires, lorsqu'ils juge- raient convenable de l'examiner. La Commission sera invitée à hâter son Rapport. M. MarécnaL réclame contre une partie du rapport qui a été fait sur une modification proposée par lui dans la disposition des sphères armil- laires, Il a proposé, dit-il, de remplacer l’armille perpendiculaire à l'axe de l’ancienne sphère, non par une certaine surface conique, comme on l'a supposé ; mais par une armille inclinée à cet axe et prise sur la surface du cône en question. M. Fowzr avait soumis il ÿ a quelques mois au jugement de l'Académie, des dents artificielles de sa composition ; il demande qu'un membre de la section de Mécanique soit adjoint aux deux membres de la section de Mé- decine (MM. Serres et Larrey), qui avaient été désignés pour faire le rapport: M. Gambey est adjoint à la Commission précédemment nommée. (58) M. Sécux adresse un paquet cacheté qu’il annonce étre relatif à un nou- veau mode d'éclairage. M. Leroy D'Ériorces et Leeranp adressent aussi chacun un paquet cacheté. L'Académie accepte les trois dépôts. A quatre heures et demie l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures, A. (54) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences; 1838, 1°’ semestre, n° 1, in-4°. Voyage en Islande et au Groënland, publié sous la direction de M. P. Gaimaro, 6° livraison in-fol. Mémoire sur la théorie de la Lune et spécialement sur les inégalités lu- naires à longues périodes ; par M. be PonrécouLawr, in-8°. Annales de la Société d'Horticulture de Paris; tome 21, 122° livrai- son, novembre 1837, in-8°. Mémoire sur les Maladies dites cancéreuses de la matrice ; par M. Mau- RICE TREILLE, 1° mémoire, Paris, 1838, in-8°. Supplément au traité sur les Gastralgies et les Entéralgies ou maladies nerveuses de l'estomac ; par M. Barras, Paris, 1838, in-8. Galerie Ornithologique ou collection d'oiseaux d'Europe; par M. »'Or- BIGNY, 51° livraison in-fol. Notes sur la structure des Hydatides et de l’épiderme dans quelques animaux ; par M. Gruce, in-6°. Note sur M. A.-H. Tessier, au nom de l’Académie de Médecine; par M. MÉrar ; in-8°. Nouveau système de Déligation chirurgicale; par M. Mavor, 2° édition, 2 vol. in-8°. Astronomische. . .. Nouvelles Astronomiques de M. Scuumacuer, n° 345, 1n-4°. Ueber die... Sur la formation du Spath calcaire et de l'Arragonite; par M. Gusrave Rose, in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; par M. J. Liouvise, Janvier 1838, in-4°. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 1. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 2 et 5. L'Écho du Monde savant ; n° 5. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 45 JANVIER 1858. i PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. « M. MAGENDIE présente à l’Académie le 3° volume de ses Leçons pro- fessées au Collége de France, sur les Phénomènes physiques de la vie. » Dans cette série de lecons, l’auteur s’est surtout proposé d’apporter de la précision et même des mesures exactes dans l'appréciation des phé- nomènes de la circulation du sang. Il a employé, à cet effet, l'instrument récemment imaginé par M. Poiseuille, et approuvé par l'Académie. » La pression que supporte le sang contenu dans les vaisseaux artériels ou veineux, les variations qu'offre cette pression par le volume du liquide sanguin, sa température, son mélange avec l’eau tiède, l’eau froide, l'infu- sion de café, l’alcool faible, etc., ont été successivement examinées sous ce point de vue; et l’on a reconnu qu’à l'exception de l’eau chaude , toutes ces liqueurs augmentent sensiblement la pression que supporte le sang; cette augmentation s'explique par le mode d'action que ces divers liquides exercent sur la fréquence et l'intensité des contractions du cœur. » En suivant ce procédé, on est arrivé jusqu’à mesurer en millimètres de mercure dans le tube de l'instrument, les effets des sensations vives, C.R. 1538, 1er Semestre. (T. VI, N° 3) à 8 ( 56.) agréables ou douloureuses, ce qui se comprend aisément par les change- ments subits que les émotions fortes excitent dans les mouvements du cœur. { » M. Magendie cite ensuite plusieurs singuliers résultats d'expériences re- latifs à la fibrine que contient le sang dans la proportion minime de —5 àa-B2. Tant queteette sul$tance Existe dans lesañg'et qu'elletconserte la propriété de se coaguler, la circulation persiste normale dans les vais- seaux capillaires; mais dès que la fibrine est artificiellement soustraite du sang, ou qu’à l’aide d'un réactif elle est rendue incoagulable, aussitôt le passage du sang dans les infiniment petits vaisseaux s’embarrasse, le li- quide s’extravase, les tissus s’imbibent, s’engorgent , et finissent par offrir des lésions désignées par lés’pathôlogistes’ sous le nom de ‘ésions locales qui, dans certains cas déterminés, ne seraient que la conséquence de lal- tération primitive du-sanig; l'étüde des! modifications du sang doit donc en- trer pour beaucoup dans les recherches relatives aux maladies où il existe de graves lésions locales. » M. Serres prend.la parole à l’occasion de cette communication. « Je demande, dit M. Serres, à faire quelques observations sur la cause assigniéé par notre honorable collègue, aux ‘fièvres graves désignées sous le nom de fièvre typhoïde, entéro-mésentérique , entérite folliculeuse , dôthinenterite, etc. » Ces maladies, bienancienneménit décrites, bien anciennement connues d'après l'ensemble deleurs phénomènes, le sont beaucoup moins relative- mént”à leur ‘cause, ou, pour me servir d'une expression plus logique, relativement à leur-point de départ. La médecine ancienne en avait placé la causé dans Paltération (des humeurs ,tet:plus spécialement dans ‘celle du sang; depuis la publication de notre ouvrage sur la fièvre entéro-mésen- térique (1), lamédecine moderne leur a assigné , pour point de-départ, les lésions qui se rencontrent sur l'intestin grêle et les ganglions mésentéri- ques.'La constance ide: ces-lésions, la subordination des phénomènes de la maladie au degré où elles sont parvenues, ne laisse aucun doute sur le rapport quiie entre eux ces deux ‘ordres de faits, dont les uns sont primitifs, les autres consécutifs. » On sait que la lésion de l'intestin grêle consiste dans un déveioppe- (x) Traité de la Fièvre entéro-mésentérique , par MM. Petit et Serres ; Paris, 1813. (57) ment insolite des plaques de Peyer, qui, simplement tuméfiées. dès, l’ori- gine, s’injectent et se couvrent de vaisseaux capillaires dans, ua; degré plus avancé; ‘plus tard enfin, la membrane muqueuse est détruite, et lulcération. qui en, est la suite, peut aller jusqu'à perforer. toutes les membranes intestinales, Avec, ces, divers états de, l'intestin , coïncident des altérations. correspondantes des, ganglions. mésentériques, qui engorgés dans le, premier temps, deviennent rouges et durs: dans le, second, de manière, à se rapprocher, par leur, consistance, de la strugture, du, rein; enfin, dans la troisième période morbide, ces ganglions se, ramgllissent et suppurent. : » Or, à chaçun des temps de cette altération, pathologique, correspond un groupe, particulier de symptômes morbides, de telle sorte que si les malades succombent, on peut, d’après, le groupe de symptômes, déter- _miner Je degré où l’on trouvera l’altération, comme, pendant la vie on peut présumer l’altération, par le degré.où sont parvenus, les symptômes: La, conséquence immédiate, et, pratique de ces faits, est donc. qu’en mo- difiant le point de départ de, la fièvreigrave, on modifie, les symptômes; or, c'est de cette manière. que nous avons constaté, sa, guérison(, lors même que les plaques. de Peyer avaient été profondément ulcérées. » Que. chez un chien dont le. sang à été, défibriné, ces, lésions, intesti- nales se développent; c’est un fait curieux : mais il y a loin de, là à .con- clure que, la défibrination du sang est la cause première des, fièvres graves chez l’homme. Les conséquences pratiques que l’on pourrait, dé- duire de cette conclusion, m’obligent à entrer ici dans quelques. détails. >, 11 est bien vrai que dans les fièvres graves le sang. est défibriné ; mais il n'offre ce caractère qu'à un. degré déjà avancé, de la maladie. Souvent, dès son début, une pleurésie, une pneumonie ka complique, et: dans çes cas le sang loin d'être défibriné, est au contraire plus fbriné que dans l'état normal. Cette fibrination exagérée du :sang. arrête-t-elle, Ja.magche de la maladie ? Suspend-t-elle le développement des plaques de Peyer et l'engor- gement des ganglions mésentériques ? Nullement ; une. expérience malheu- reusement trop fréquente nous apprend, au contrairé, que presque tou- jours ces complications rendent les fièvres graves mortelles. » Je le répète; je ne récuse nullement les résultats observés chez les chiens ; c’est leur application à l’homme que je xoudrais prévenir ayant que toutes les conditions en aient été exactement appréciées, En attendant, je dois faire remarquer que les altérations intestinales et mésentériques, qui constituent le caractère fondamental des fièvres graves, ne se mani- te (58) festent pas dans les maladies où la défibrination du sang a été observée chez l’homme. » Ainsi, tous les médecins savent que la chlorose, chez la femme, est ca- ractérisée par la défibrination du sang; or, si les malades succombent après un temps plus ou moins long de la durée de la maladie, ils suc- combent sans présenter les symptômes des fièvres graves, et sans que le canal intestinal en offre les traits caractéristiques. Il en est de même du scorbut; tout le monde sait que le scorbut a été placé en tête des maladies cachectiques, précisément à cause du peu de fibrine que contient le sang des scorbutiques, condition qui chez eux rend les hémorragies si dangereuses. Or, les scorbutiques n’offrent à aucune époque les symp- tomes typhoïdes, et personne, que je sache, n’a observé sur eux les caractères anatomiques de la fièvre entéro-mésentérique. Ce que je viens de dire de la chlorose et du scorbut se remarque également dans les affec- tions rachitiques, dans les anémies succédant aux longues hémorragies, dans les varioles confluentes, ainsi que dans d’autres cas morbides dont il serait trop long de présenter ici le catalogue. » On conçoit que si, des faits qui précèdent, je déduisais la con- clusion que la défibrination du sang est complétement étrangère à la production des fièvres graves, je tomberais moi-même dans l'erreur que je demande que l’on évite. Tel n’a pas été le but de ces observations. Leur but est de bien faire sentir, au contraire, que si les résultats fournis par l'expérience en pathologie paraissent contradictoires à ceux obtenus par les expériences sur les animaux, il est vraisemblable que l’un de leurs éléments principaux nous échappe dans les deux cas. La science doit donc enregistrer ces deux ordres de faits, afin de les étudier comparativement, et pour chercher à déterminer par leur comparaison l'influence qu’exercent sur le développement des fièvres graves, les altérations des solides et des fluides ; car, c’est dans l'alliance de cette double voie de recherches, que la médecine peut espérer de se rapprocher de la solution des problèmes si importants dont elle s'occupe. » « M. MaGENDIE répond qu'il conçoit parfaitement que son confrère n’ad- mette pas les conséquences qu'il croit pouvoir déduire de ses expé- riences, puisque ces conséquences sont formellement en opposition avec les opinions généralement admises; mais ce qui est positif, c’est qu'en modifiant artificiellement le sang, on voit se développer à point nommé, à heure fixe, pour ainsi dire, des lésions d'organes dont le mécanisme se (59) trouve ainsi parfaitement connu, et que la médecine séra ainsi plus apte à guérir. » RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un appareil manométrique à ressort , à cadran , à vanne de décharge , applicable aux chaudières à vapeur , soumis à l'examen de l'Académie par les nommés Cnarres TEsru et François LETERRIER, éous deux actuellement détenus au bagne de Brest. ( Commissaires, MM. Arago, Dulong, Séguier rapporteur.) « L'appareil sur lequel nous avons l'honneur de provoquer un instant votre attention a été imaginé et construit pour servir à indiquer l’état de la pression intérieure d’une chaudière à vapeur. Les auteurs et construc- teurs de ce mécanisme en ont disposé les diverses parties de façon à faire lire sur un cadran par l’oscillation d’une aïguille , les variations successives survenues dans la pression, et à opposer par l’ouvertere d’un orifice, une limite à la tension de la vapeur. » L'appareil destiné à réaliser ces effets se compose principalement d’un tube vertical alésé intérieurement, garni d’un piston métallique et d’une boîte à vapeur contenant un tiroir formant une ouverture pratiquée dans sa paroi latérale. Ce tiroir est attelé au piston par une tige dentée en forme de crémaillère, engrenant avec un pignon; l'axe du pignon passe au travers d’une boîte à étoupes et reçoit extérieurement une aiguille; l'aiguille indique sur un cadran la position des organes internes. » La chambre à vapeur contenant le tiroir peut se joindre facilement à toutes les chaudières avec lesquelles cet appareil manométrique peut être mis en relation; le cylindre au piston se termine dans sa partie supérieure, par un bouchon taraudé, traversé par une tige filetée. Un fort ressort à boudin en acier est emprisonné entre le piston et le bouchon. » Telle est la description succincte de la machine présentée; expliquons-en très brièvement les fonctions : la vapeur de la chaudière vient remplir la chambre au tiroir, elle applique le tiroir sur l’orifice qu’il est destiné à boucher; elle exerce également sa pression sur le piston ; elle le pousse jusqu’à ce que la tension du ressort lui fasse équilibre. » La marche intérieure du piston est rendue sensible au dehors par l'aiguille sur le cadran ; ses divisions convenablement tracées et en rapport avec le ressort, font connaître l’état de la pression intérieure de la chau- ( 60 ) dière. Cet appareil peut servir à indiquer de basses ou de hautes pressions. Le moment de l'ouverture du tiroir de décharge peut de même étre ac- cordé avec une limite de pression déterminée. Les fonctions de cet appareil se règlent à l’aide de la tige taraudée qui traverse le bouchon du cylindre. En l’appuyant plus ou moins sur l'extrémité du ressort, on détermine à volonté sa tension. Un indicateur placé à côté de cette tige fait connaître son rapport de position avec les tensions du ressort. Ces dispositions per- mettent de combiner facilement l'ouverture du tiroir et les indications de l'aiguille avec les diverses pressions dont on à besoin et qu’on ne veut pas dépasser. » La machine déposée est bien conçue, très bien exécutée; les surfaces du piston ont été calculées, en centimètres, les tensions du ressort en ki- logrammes; elle pourrait certainement fournir des indications exactes si elle n’était exposée à des causes d’erreurs que ses auteurs semblent eux-mêmes avoir pressenties. En effet , le, piston peut être entravé dans ses fonctions, paralysé même complétement par la présence, des sédiments entraînés et déposés, par la vapeur avec laquelle il est constamment en contact immédiat. Les résistances de son frottement peuvent considérable- ment varier suivant la présence, ou l'absence où même l’état de l'huile dont il sera indispensable de recouvrir le piston; le tiroir lui-même auquel il est attelé peut éprouver de grande variations de résistance par le chan- gement d'état de ses surfaces flottantes. » Ces seules incertitudes dans les fonctions d’un appareil destiné à in- diquer et à limiter la pression des chaudières à vapeur, suffisent pour qu'il ne soit pas permis d'en conseiller l'emploi. Il serait cependant possible de détruire l’objection que nous tirons de la présence des sédiments, en ne faisant éprouver au piston la pression de la vapeur que par l’intermé- diaire d’un liquide. On pourrait même dans ce cas le soustraire à l’ac- tion de la chaleur. » Par ces considérations, vos commissaires pensent qu'ils doivent se borner à vous proposer d'exprimer l'intérêt que vous prenez aux efforts tentés par les sieurs Testu et Leterrier pour réparer par des travaux utiles à la société les torts dont ils ont eu le malheur de se rendre coupables envers elle. » Ces conclusions sont adoptées. (61) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un instrument d'arpentage pré- senté par M. DERICQUEHEM. ( Commissaires , MM. Savary, Puissant rapporteur. ) «Le géodésimètre de M. Dericquehem,.que l'Académie a renvoyé à l'examen de M. Savary et de moi, est, à quelques modifications près, le même qui lui-fut présenté, il y a peu d'années, et sur lequel l’un de nous fit un rapport. »:Cet‘instrument, de 22 centimètres de rayon, et d’une assez belle construction, a une. (certaine analogie avecile théodolite ordinaire dont on aurait supprimé Ja lunette de repère; mais au Jieu d’être un cercle,entier, il a simplement la forme d’un secteur dont l'arc divisé comprend 90 degrés. Le plan de ce secteur parvient à la position horizontale lorsqu’à l’aide des trois vis du pied les deux petits niveaux à bulle d'air, adaptés au limbe per- pendiculairement lun à l’autre, se trouvent horizontaux. » L’alidade, garnie à son extrémité d’un vernier donnant la demi-mi- nute, se meut autour du centre de la graduation du limbe, et entraîne un petit plateau circulaire surmonté d’une plaque au baut de laquelle est fixée une lunette plongeante que l'artiste a pris soin de faire mouvoir dans un plan perpendiculaire au limbe. Ce plateau, en tournant sur son axe de manière à faire un tour d'horizon, imprime à la lunette le même mouve- ment angulaire; mouvement qui peut s’'évaluer à une minute près, jau moyen des divisions qui entourent ce même plateau, et du vernier qui en dépend. » Pour mesurer l'angle horizontal compris entre deux objets terrestres, l'instrument étant bien calé, on amène la ligne de foi de l’alidade sur le zéro de la graduation, et l’on dirige la lunette sur un des objets; ensuite on fixe cette lunette à l’alidade au moyen d’une vis de pression, et l’on fait mouvoir cette alidade rendue libre, jusqu’à ce que l'axe optique de la lu- nette passe par l'autre objet. Alors l'arc parcouru sur le limbe par la ligne de foi est exactement la mesure de l'angle cherché, si cependant le limbe n'a éprouvé aucun dérangement par l'effet du mouvement imprimé à la lu- nette, dérangement qui serait accusé par une lunette de repère. » On voit donc que cet instrument, inférieur à ceux qu’on emploie en géodésie, ne peut mesurer immédiatement que les angles aigus , ou que le supplément des angles obtus. Toutefois, si l'on ne voulait avoir un angle quelconque qu’à une minute près, on pourrait l'obtenir sur-le-champ en (62) recourant aux divisions relatives au plateau qui supporte la lunette, et qu’on ferait alors tourner sur son centre. » Le géodésimètre a aussi la propriété de donner les angles de hauteur ou de dépression. En effet, quand la lunette est amenée à la position hori- zontale à l’aide du petit niveau à bulle d’air qui y est adapté, l'index attaché à son centre de rotation doit répondre au zéro de la graduation du petit secteur vertical fixé au support de la lunette; et lorsque ensuite on dirige l'axe optique sur un objet quelconque , l'index indique l'angle de hauteur ou de dépression de cet objet. Mais cette manière de procéder présente un assez grave inconvénient, parce que l'instrument n'offre ni le moyen de reconnaître et de corriger l’erreur de collimation, ni celui de s'assurer qu’en faisant faire bascule à la lunette, on ne dérange nullement la ligne hori- zontale à partir de laquelle on estime les angles verticaux. Il est donc évi- dent, sans entrer dans plus de détail, que le géodésimètre ne peut être employé avec sécurité pour déterminer exactement des différences de ni- veau, et qu'il serait absolument indispensable, pour la mesure précise des angles horizontaux, qu’il fût muni d’une lunette de repere. » M. Dericquehem présente son géodésimètre de poche, simplifié et ré- duit aux plus petites dimensions possibles, comme étant propre à l’arpen- tage. Dans cet état, cet instrument, d'environ trois pouces de rayon, ne mesure que les angles horizontaux, et ne les estime qu’à la minute. Il se place sur un pied à trois branches ou à l'extrémité d’un bâton ferré, et s’é- tablit horizontalement au moyen d'un petit niveau à perpendicule et de trois vis boutantes qui agissent sur son axe de support. Quant à son usage, il est indiqué dans un petit ouvrage imprimé en 1835, où l’on trouve, en outre, différents problèmes concernant la mesure des lignes et des sur- faces, et dont les solutions, qui ne sont pas toujours les plus directes! repo- sent uniquement sur les propriétés du triangle rectangle. » En résumé, l'instrument de M. Dericquehem est une espèce de théo- dolite non répétiteur, mais qui m'a ni la précision, ni même la simplicité de ce dernier. Néanmoins , nous pensons que celui de poche est suscepti- ble de remplacer avantageusement l’équerre d’arpenteur dans les opérations trigonométriques qui ont pour objet l'évaluation des surfaces agraires de peu d’étendue.» Les conclusions de ce rapport sont adoptées. (63) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ÉCONOMIE RURALE, — Considérations sur les variations de température auxquelles les œufs du ver à soie peuvent être soumis; par M. Loisr- LEUR-DESLONGCHAMPS. t (Renvoi à la section d'Économie rurale.) Le principal objet de ce Mémoire est de prouver, au moyen d’expé- riences, que les œufs du ver à soie peuvent supporter, sans inconvé- nient, le froid de nos hivers, lorsque l'on ne prend aucune précaution pour les en garantir. De ces expériences, nous nous contenterons de citer les suivantes: « Le 1 novembre 1836, j'ai, dit l’auteur, exposé à l’air libre sur une fe- nêtre tournée au nord-est, un certain nombre d'œufs de vers à soie, et je les y ai laissés pendant le reste de l'automne, tout l'hiver et la majeure partie du printemps ; enfin, jusqu’à ce que l’éclosion eût lieu spontanément. Pendant tout ce temps, les œufs fixés à la toile sur laquelle ils avaient été pondus, eurent à supporter toutes les alternatives causées par les différentes variations de la température atmosphérique. Le maximum du froid ne fut que de 7 degrés en janvier, mais les jours de gelée furent très nombreux , et ils se prolongèrent jusqu’au milieu d'avril; les œufs passèrent plusieurs fois, pendant cet espace de temps, de 4 à 5 degrés au-dessous du terme de la congélation à plusieurs degrés au-dessus, et dans ce dernier cas, avec de l'humidité et de la pluie. Tout cela n’empêcha pas les œufs d'éclore depuis le 6 juin jusqu’au 16 du même mois. Pendant les jours où l'éclosion eut lieu, le thermomètre varia depuis 8 degrés ? au-dessus de zéro, le 8 juin à 5 heures du matin, jusqu’à 24 1 dans le moment le plus chaud de la journée du 14, et ces variations ne parurent avoir au- cune influence sur la sortie des vers; car ce fut en général avant 5 heures du matin, c’est-à-dire dans le moment le plus froid de la journée, que le plus grand nombre sortit de l’œuf. » En somme, 675 œufs produisirent 601 vers vivants. Dans 56 œufs seulement, les vers avortèrent, ce qui ne s'éloigne pas beaucoup de la CR. 1838, 197 Semestre. (T. VL, N° 3.) 9 ( 64 ) proportion dans laquelle naissent des vers dont les œufs ont été con- servés à l'abri du froid pendant toute la mauvaise saison. » Je dois ajouter que plusieurs orages survenus pendant l’éclosion , ne parurent pas avoir sur celle-ci la moindre influence fächeuse. C'est ce qu'on pourra reconnaître par l'inspection des tableaux dans lesquels j'ai présenté, pour chaque expérience, les phénomènes de l’éclosion natu- relle des. vers, avec l'indication des circonstances météorologiques. » Outre les expériences qui lui sont propres, l’auteur cite celles que fit, en 1829, M. Pomarède, et celles qu'a faites, dans le siecle dernier, Bois- sier de Sauvages. « En rapprochant les divers résultats ainsi obtenus ; on est conduit, dit M. Loiseleur-Deslongchamps, à reconnaître que l'embryon du ver à soie. contenu dans l'œuf, peut être soumis, sans que cela l'empêche d'éclore, à une différence de température de plus de 6o degrés. Si done l'œuf de cet insecte ést déjà doué d’une si grande force vitale, tout porte à croire que l'être auquel.il donne naissance, sera aussi doué d'une cons- titution très robuste; c'est, en effet, ce que prouve l'expérience, ainsi que je le ferai voir dans un second Mémoire, où je considérerai..les. vers à soie dans leur trois états, de larve, de chrysalide et de papillon. » MÉDECINE. — JVote sur les animalcules microscopiques considérés comme cause efficiente du cancer ; par MM. BauPerTHUY et ADET DE ROSEVILLE. (Commissaires, MM. Duméril, Turpin, Bory de Saint-Vincent.) « En examinant au microscope, disent les deux auteurs, les éléments de la matière caucéreuse (et sous le nom de cancer nous ne commprenons que le squirrhe et l’encéphaloïde), nous y avons trouvé constamment des animalcules en très grand nombre, des lames de tissu : cellulaire , des débris de vaisseaux lymphatiques, des globules graisseux, des globules sanguins peu nombreux dont quelques-uns étaient altérés dans leur forme et presque tous dentelés sur les bords, enfin, des débris de vaisseaux sanguins et de petits cristaux. » Les animalcules s'étant. constamment rencontrés en très grand nombre dans tous les cancers qu'ils ont observés tant à l’état de crudité qu'à celui de ramollissement, les auteurs se croient autorisés à en conclure que c’est à la présence de ces êtres qu'on doit attribuer le développement du can- cer, comme on attribue à celles des acarus le développement de la gale. (65 ) ÉCONOMIE RURALE. — Du mürier et du ver à soie en Touraine ; par M. Bar. (Commission précédemment nommée pour la question des vers à soie.) L'auteur rend compte ‘des changements favorables qui se sont opé- rés. depuis quelques années en Touraine dans cette branche d'industrie. L'éducation des vers à soie était tombée presque exclusivement dans les mains des paysans qui les tenaient beaucoup trop à l'étroit et dans des conditions manifestes d’insalubrité. Aujourd'hui plusieurs grands pro- priétaires ont établi des magnaneries construites d’après les meilleurs mo- dèles, et ont commencé à planter des müriers multicaules. Cette espèce qui ne produit point de graines dans le nord en donne dans la Touraine dont le sol et le climat semblent lui être très favorables, et elle y peut être cultivée avec d’autant plus d'avantage qu’on n’a point à craindre de voir, comme dans nos provinces du midi, ses feuilles déchirées par le vent et atteintes de la rouille, maladie qui les rend impropres à la nourriture des vers: M. Bain avoue cependant que ces müriers ont été gelés dans l'hiver de 1836—1837, ce qui n’avait pas encore été observé; mais il ajoute que la récolte des feuilles n’a pas été pour cela perdue, et que des vers qui en ont été exclusivement nourris, dans un'essai fait très en petit, ont donné de fort belle soie. MÉCANIQUE arrziquée. — Vote sur la théorie de la machine à vapeur, en tenant compte du changement de température de la vapeur pendant son action dans la machine; par M. pe Pamsour. (Commission précédemment nommée. ) NAVIGATION INTÉRIEURE. — JVote sur un moyen de conserver, à l'aide d'un barrage, une portion de rivière libre de glaçons et propre à ‘la naviga- tion, pendant le temps des grandes gelées ; par M: DE LA HAYE: (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) esocrarnie. — Nouveaux globes terrestres dans lesquels une sphère creuse de métal remplace la sphère de carton communément employée; par M. CH. Dien. (Commissaires, MM. Bouvard, Mathieu.) M. Huerxe De Pommeuse se présente comme candidat pour la place va- 9: ( 66 ) cante dans la section d’Économie rurale, par suite du décès de M. Tessier, survenu le r1 décembre 1837. A cette lettre est jointe une Notice des travaux scientifiques de l’auteur. 1 (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) à : M. Soucance Bonin adresse une semblable demande et annonce l'envoi prochain d’une Notice de ses travaux. (Renvoi à la Section.) CORRESPONDANCE. GiRURGIE. — Traitement des fractures des membres inférieurs au moyen du bandage amidonné. M. Lararçur, de Saint-Émilion, écrit relativement à une modification qu'il propose d'introduire dans la méthode de traitement employée pour ces fractures par M. Seutin et par M. Velpeau. Cette modification, qui a pour objet d'obtenir une plus prompte solidification de l'appareil, consiste dans l'emploi d’un mélange , à parties égales , d’empois ordinaire et de plâtre pulvérisé, au lieu d’empois pur dont font usage les deux chirurgiens précédemment nommés. ÉCONOMIE RURALE. — Appareil pour la conservation des grains. M. le général Dusoure écrit qu'il a imaginé depuis long-temps, pour la conservation des grains , un appareil qui ne diffère presqu’en rien de celui qu'a proposé M. Vallery, et sur lequel il a été fait un rapport à l’Aca- démie dans la précédente séance. Il annonce que des documents qui cons- tatent son droit de priorité, ont été adressés par lui au Ministère du Com- merce en 1830. M. Dubourg sera invité à envoyer à l'appui de sa réclamation les pièces justificatives. M. Beau adresse trois propositions relatives à certains phénomènes ré- sultant de l’état de pléthore des artères, propositions qu'il croit renfer- mer des idées nouvelles, pour lesquelles il désire prendre date. M. MoreL adresse un paquet cacheté. ( 67 ) M. Manor adresse également un paquet cacheté. L'Académie accepte les deux dépôts. À quatre heures l’Académie se forme en comité secret. La section d’Astronomie présente, par l’organe de M. Mathieu, la liste suivante de candidats pour une place de correspondant, vacante dans son sein : MM. Littrow........ à Vienne, SANÉNT ET à Padoue, Hansen........ à Gotha, Robertson. .... à Armagb, Rosenberg. .... à (Prusse). Les titres de ces divers candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance; MM. les membres en seront prévenus par bil- lets à domicile. La séance est levée à 5 heures: F. ÆErratum. (Séance du 8 janvier.) Page 50, ligne 2, M. Dupuy, aujourd’hui directeur de l’École vétérinaire de Toulouse, lisez ancien directeur, etc. ( 68 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; 1°" semestre 1838, n° 2, in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, Tables du 1° semestre 1837, m-4°. Leçons sur les phénomènes physiques de la vie; professées au Collége de France par M. Macennie, recueillies par M. James, tome 3, in-8°. Esquisse d'organographie végétale; par M. Turen , in-fol. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis; Pars 6; par M. pr Canvozre, in-8°. Cours élémentaire de Mathématiques ; par M. ne MonTrERRiER , 1 VO. in-8°. (M. Sturm est chargé d’en rendre un compte verbal.) Traité d'Anatomie chirurgicale et de Chirurgie expérimentale; par M. J.-F. Marcarewe, 2 vol. in-8. (Cet Ouvrage est adresse pour le Con- cours Montyon.) Recueil de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Eure , °° 31 et 32, in-8°. Séances publiques de la Société libre d'Emulation de Rouen; années 1835 et 1836, 2 brochures in-6°. Bulletin de la Société libre d'Émulation de Rouen; 1", 2°, 3° et 4° trimestre 1837, in-8°. Bulletin publié par la Société industrielle de l'arrondissement de Saint- Étienne; 14° année, 4° livraison de 1837, in-8°. Bulletin des séances de la Société royale et centrale d'Agriculture ; Compte rendu mensuel; juillet — décembre 1837, in-8°. Recueil industriel, manufacturier et commercial; n° 47, novembre 1837, in-8°. Annales maritimes et coloniales , 22° année, décembre 1837, in-8°. Galerie ornithologique des Oiseaux d'Europe; par M. »'Ornenx, 32"° livraison. Notice des Travaux de M. Denise (Autre RAFFENEAU), in-4°. Notice sur les globes et sphères de M. Cu. Dies , in-4'. ( 69 ) Sur l’Anatomie du bas-ventre et sur les hernies ; par M. Atex. Taomsox, 1"° livraison in-6°. The continental. .. Revue médicale de la Grande-Bretagne et du Con- tinent, ou Journalmensue lde Thérapeutique, édité par M. Bureau Riorrrer, décembre 1837, in-8°. Klinische Darstellungen. . .. Exposition clinique des maladies de l'œil humain ; par M. F.-A. ne Ammox, médecin du Roi de Saxe, Berlin, 1858, in-fol. (Cet ouvrage est adressé pour le Concours au prix de médecine Mon- tyon. ) Flora fluminensis; par le père José Mariano Vetrozo De Coxceiçao, 11 volumes de planches lithographiées et un cahier contenant la table des planches avec la synonymie des végétaux figurés, in-fol. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 4; janvier 1837, in-8°. . Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie , n° 3, décembre 1837, in-8°. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 2 , in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12; n°% 4—6, in-4°. Echo du Monde savant ; 5° année, n° 2, in-4°. La Phrénologie ; tome 1“, n° 28, in-4°. L'Éducateur; »° année, n° 11 ; in-40. “Ass iso ss! LU. NE :: CNE 1 8EAi snilod cozabsh 10f sb nigabhie ! -10M CHÉQULE oh xiup, FPS ef NL: Lu TEE 14 di oo | _ AE ‘og 35 AE) 2 . Mb | né sr cnre He u DUR SX »ù HE A LA RATE nt | 1 | $ is £ | Ka: "200 "M ii “hr TT : hf are ER: “ AO n4 «+ 4 RE" de Î LE mx ,d-smot uk Sens ere PUANIDRS Le % ÿ Re td Bt à | à Lu +. 0 gg AT ave trier M qu g RAR à BE VA EME ER 86 #1. V'Atfof gate x, à val. ie dat. 0 vÉbair 3 Cap) Eure Va D di pu le iahar (he: Pi ARMES. »: PPS AT n?? Ft REP 02 Nat M DFA #7 hal UE ] 1 2 | AVES : | , La 4 L di h | NES ” # PRE £ » tr: Lie Hiua : e: 2 PAIE ai at à ai h û tu : { 1 £ Cu TRE D AP KR: ART. . pe r Lk ; Fri rs à da n° LAVE 5 CLEAN IA ET La Û " j L | AE HA DRE | NAS EPORNTETONT (3 L à va 2h APM dc antricle di (Ni ï F " en ñ "i dé LT rs 1 “ è RCA “ js L ul RT. | fi J Dette au ‘ titre " ANT NT É- 1 LE e ; Ü ï i LE 4 be | ( f ‘ ù l'ARN Le “Ra PR wgi 4 Ya NUTTS LS, het là Haha, dj: UV ; | ' pe pr: 1 mn Dinar Rae “a pr! ( Ë Lu FA Fe u k clins LS TS {Aun j f ŒATATET 4 Wie, ” ei wi 10 fe TR TR VS" à COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 JANVIER 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. Ù MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. M. le Présent présente les tomes XIV et XV des Mémoires de l’Académie des Sciences. La SECTION D'ÉCONOMIE RURALE propose, par l’organe de M. Huzard, de déclarer qu’il y a lieu d’élire, à la place devenue vacante dans son sein, par le décès de M. Tessier. L'Académie, consultée par voie de scrutin sur cette question, décide, à une majorité de 32 voix contre 1, qu’il y a lieu à élire. En consé- quence, la Section présentera, dans la prochaine séance, une liste de candidats ; MM. les membres en seront prévenus par billets à domicile. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur quelques points d'une discussion élevée dans la 7° réunion de l'Association Britannique pour l’avance- ment des sciences , partie Mathématique ; par M. Bior. « Parmi les questions traitées dans ces savantes conférences, et dont le compte rendu vient d’être porté à la connaissance du public, une des premières a eu pour objet l'état de liquide non évaporable, assigné par C. R. 1838, 17 Semestre. (T. VI, N° 4.) 10 (72) M. Poisson aux dernières particules d'air qui limitent l'atmosphère ter- restre. Dans le nombre des conséquences physiques qu'on a présentées comme dérivant de cette condition, soit pour l’appuyer, soit pour la combattre, on a dit : « Qu’une épaisseur hétérogène d'air liquide, offre » une difficulté au ealcul de la réfraction astronomique horizontale par » des quadratures mécaniques, exposé par feu M. Atkinson, employé » par lui dans les Transactions de la Société Astronomique, et par » M. Biot, dans la Connaissance des Tems (de 1839); à moins que ce calcul » ne füt en quelques points modifié (1). » » C’est à M. Poisson de juger s’il lui conviendra de discuter les objec- tions qu'on à faites contre l'opinion qu'il a émise, et qui, je l'avoue, m'a toujours paru n'être que l'expression exacte de l'état d’un gaz privé de tout ressort. Mais, quant à la conséquence qui en résulterait contre le calcul des réfractions atmosphériques, par la méthode que j'ai employée, et qui n’est pas du tout celle de M. Atkinson, cette conséquence, dis-je, me paraît sans aucun fondement dans la spécialité de son applica- tion. Car, si la couche d’air liquéfiée avait assez de masse pour influer sensiblement sur les réfractions totales qu'on observe, la nécessité d’a- voir égard à cette donnée nouvelle, exigerait une modification corres- pondante, non pas seulement dans la méthode dont j'ai fait usage, mais dans toutes celles qu’on a jusqu'ici appliquées à ce problème; puisque les lois de l'équilibre et de la réfraction, dans la couche liquéfiée, seraient différentes de celles des gaz que toutes ces méthodes emploient. » En effet, pour calculer le mouvement du rayon lumineux à travers l'atmosphère, il faut inévitablement la définir. On l’admet donc, telle que les phénomènes observables nous l’indiquent, composée de couches gazeuses, pesantes, élastiques, dilatables, réfringentes. Des expériences très précises, faites dans les couches inférieures , nous font connaître les lois physiques suivant lesquelles ces propriétés s’y exercent; et ces lois sont constantes depuis l’état naturel de l'air à la sur- face de la terre, jusqu’au dernier terme de raréfaction où nous puissions artificiellement l’amener. Maintenant, lorsque nous nous élevons dans l'atmosphère, nous trouvons la densité, la température et l'état hygro- métrique variables avec la hauteur des couches. Mais, dans toutes les hauteurs que nous pouvons atteindre, et qui comprennent la portion de (x) Ce passage est traduit littéralement du rapport imprimé dans l’Athenœum , n° 519, p- 743 (73) beaucoup la plus réfringente de l'atmosphère totale, la nature chimique de l'air et toutes ses propriétés physiques sont invariablement les mêmes que dans la couche inférieure. Or, comme tous les gaz permanents qui ne réagissent pas chimiquement les uns sur les autres, étant mis en contact , se répandent dans tout l’espace commun, de manière à former bientôt un mélange de composition uniforme, nous devons conclure que la même composition et les mêmes propriétés physiques subsistent en- core à des élévations beaucoup.plus grandes que celles où nous pouvons les constater matériellement ; ce qui doit en faire résulter, sinon la to- talité, du moins une proportion très considérable de la réfraction en- tière qui s'observe; et par conséquent réduire à une quantité excessi- vement petite, si elle n’est pas nulle, la partie de cette réfraction qui peut être due à des états différents de l'air, où les mêmes propriétés physiques n’existeraient plus. Cette conséquence est encore fortifiée par l'affaiblisse- ment continu des réfractions, à mesure qu'on s'élève; comme aussi par le peu de courbure totale des trajectoires lumineuses sur lesquelles les astres nous deviennent visibles à l'horizon même, dans l’état de régularité et de calme où l’on peut admettre la sphéricité des couches d’égale den- sité sur l'étendue d’une même trajectoire. » Avec cet ensemble de données physiques, que devaient faire les géo- mètres pour calculer les réfractions théoriquement? ils devaient continuer la même nature de lair et les mêmes propriétés générales jusqu’aux der- nières limites sensibles de l'atmosphère , en attribuant aux couches suc- cessives le décroissement des températures indiqué par l'observation dans les hauteurs que nous pouvons atteindre, et le prolongeant par induc- tion au-delà de ce terme, si toutefois cela était absolument nécessaire pour évaluer la réfraction totale jusqu’au point de précision où l’on peut effecti- vement l’observer. Car ces conditions étant posées, les lois de la mécanique et de l’optique déterminent complétement les densités de toutes les couches aériennes , ainsi que les réfractions opérées par chacune d'elles, et par leur ensemble, sur les rayons lumineux qui les traversent suivant des directions quelconques. Il ne reste à vaincre que des difficultés analytiques pour ob- tenir complétement ces déductions. » Mais ces difficultés étaient extrêmes. Et aussi, pendant long-temps, malgré beaucoup d'efforts, le problème n’a été résolu qu'avec des limita- tions qui conduisaient à des lois de réfractions plutôt théoriques que réelles. Enfin, M. Laplace d’abord, puis à son exemple M. Ivory, assujéti. rent le décroissement des températures à des lois artificielles, à la vérité. 10.. (74) mais réunissant les trois avantages : d’imiter detrès près les lois naturelles dans les couches inférieures où on les observe, de donner des expressions différentielles de la réfraction approximativement intégrables, et enfin de conduire à des valeurs absolues, conformes aux résultats moyens des ob- servations les plus précises. Les tables numériques obtenues ainsi par ces deux géomètres, ne pouvaient guère laisser espérer d'améliorations sen- sibles dans cette appréciation des résultats moyens, les seuls qu’ils avaient voulu calculer. » Toutefois, en admettant leurs lois du décroissement des températures, comme représentant avec assez d’approximation l’état moyen de l'air dans les hauteurs que nos instruments peuvent atteindre, et même en les pro- longeant, ainsi qu’on peut sürement le faire, à des distances encore assez grandes au-delà de ces limites, il reste douteux que ces mêmes lois doi- vent s'étendre jusqu'au dernier terme de l'atmosphère gazeuse; et cette incertitude en produit une correspondante dans l'évaluation de la réfrac- tion opérée par les couches où elle a lieu. Peut-on s’exempter de cette supposition , ou est-elle inévitable? En outre, ce décroissement, que les difficultés du calcul forcent à supposer constant et régulier dans les in- tégrations analytiques, il n’est pas tel en réalité ; on y trouve au contraire des variations considérables d’un lieu à un autre, et, dans le même lieu, aux diverses saisons. En le supposant observé, ne pouvait-on pas, par quelque autre voie, calculer avec une suffisante approximation les réfrac- tions vraies et actuelles qui en résultent? Telles sont les deux questions que j'ai cherché à résoudre dans la Connaissance des Tems de 1839. » Des données antérieurement admises, je n’emploie que la conserva- tion de l'état gazeux, et la permanence des propriétés physiques de l'air atmosphérique dans toute la portion de l'atmosphère qui influe sensible- ment sur les réfractions; ce qui permet d'appliquer, dans toute cette étendue, les équations de l'équilibre et les lois de réfractions habituelles des masses gazeuses. J'établis sur ces fondements les équations différen- tielles qui expriment le mouvement de la lumière dans une atmosphère sphérique ainsi définie, et ayant d’ailleurs une composition chimique constante ou variable avec la hauteur. Considérant alors la portion infé- rieure de cette atmosphère, que nous pouvons étudier matériellement , j'introduis dans les équations les conditions de continuité, comme de na- ture chimique qu’elle nous présente, lesquelles par le principe de diffu- sion des gaz doivent encore s'étendre plus haut. Alors, pour obtenir la portion de la réfraction totale qui s'opère dans cette zone d'air, je m’ap- (7) puie seulement sur un fait, ou plutôt même sur une condition physique inhérente à la constitution des gaz; c’est que, dans l’état d'équilibre per- manent de la masse gazeuse, la densité et la nature chimique ne peuvent pas varier brusquement avec la hauteur. De sorte qu’en partageant une hauteur totale donnée, en intervalles convenablement petits et d’une li- mite d'épaisseur toujours assignable, le décroissement de la densité, dans chaque intervalle, peut être représenté par une expression parabolique, que je démontre, par les équations différentielles mêmes, ne devenir Jja- mais fautive, dans les distances zénithales où l'on a besoin de l’employer. Alors j'emploie en effet une telle forme; et l’introduisant dans une ex- pression nouvelle de l'élément de la réfraction qui est particulièrement propre à cet usage, j'en déduis la portion correspondante de la réfraction totale, avec un degré d’approximation toujours mesurable, et qui peut être rendu indéfini. Parvenu ainsi à la hauteur quelconque où la densité est réduite environ à —! de la densité initiale, je prouve que la somme oo des flexions ultérieures de la trajectoire lumineuse, c’est-à-dire le reste de la réfraction, peut s’obtenir entre des limites d'erreur moindre que 2 de seconde, même pour la trajectoire qui arrive horizontale au niveau de la mer, sans qu’on ait besoin de spécifier, en aucune manière, le mode de superposition des couches gazeuses par lesquelles ce reste est produit. La méthode qui conduit à ce dernier résultat, étant appliquée à des distances zénithales moindres, donne la réfraction totale entre des limites pareilles , quel que soit le mode de superposition de toutes les couches gazeuses, supérieures à celle où l'observateur est placé. 1l n'y a donc ici plus rien de supposé, si ce n’est la continuité de l’état aériforme, avec la conservation des propriétés ordinaires des gaz, dans toute l'épaisseur de l'atmosphère réelle qui contribue sensiblement à la réfraction. Or, pour 45° de distance zénithale, par exemple, l'erreur possible de ces évaluations gé- nérales est seulement de 0",oo1; elle n’est même encore que de 2"”,25 à 80°; et, tant à ces distances, que pour des trajectoires plus basses , les réfrac- tions ainsi obtenues sont exactement conformes à la moyenne de celles qui s’observent. De là, ne doit-on pas inférer , avec une extrême vraisem- blance, que si les lois de compressibilité, de dilatabilité, et de réfraction propres à l'air gazeux observé ici-bas, cessent d’exister à une hauteur quel- conque dans l'atmosphère terrestre, comme cela semble nécessaire pour sa permanence, ces modifications ne peuvent avoir lieu en réalité qu'à des hauteurs où la densité est si affaiblie que tout l'ensemble des couches ultérieures ne produit aucun effet appréciable sur la réfraction ? Toutefois, (76) le même résultat final aurait lieu encore dans le cas fictif de décroissement des températures et des densités que M. Poisson a considéré à la fin de son Mémoire, pour présenter une réalisation numérique de ses conceptions. Car, conservant, comme il le fait, les conditions ordinaires de l'équilibre des gaz, et l’uniformité de leur dilatation, jusqu’à la limite de l'atmosphère où la pression devient nulle, la liquéfaction supposée n’a lieu que dans la surface sphérique mathématique qui forme cette limite. Conséquemment l'effet en serait nul sur la réfraction totale, qui pourrait ainsi, dans tout l'intérieur de l'atmosphère refringente, s'évaluer encore par parties, comme je lai fait dans les exemples que j'ai choisis. Seulement, la densité de l'air à sa surface extrême , dans cet exemple idéal, étant encore très considérable, et se trouvant brusquement contiguë au vide, on devrait, pour maintenir la continuité des équations différentielles de la réfraction dans ce passage le concevoir opéré par une loi quelconque de décroissement infiniment rapide, comme l’a fait M. Laplace pour l'atmosphère à densité constante de D. Cassini. Alors les mêmes considérations de limite que j'ai employées s'y appliqueraient encore , mais avec d’autres amplitudes d'erreurs que dans la véritable atmosphère. » La méthode que je viens de rappeler diffère, je crois, totalement de celle de M. Atkinson, qui est exposée dans le tome II des Mémoires de la Société astronomique. Cet auteur ne fait aucun usage des équations différentielles du mouvement de la lumière; il ne les pose même pas; et il ne s’astreint pas, non plus, aux relations que les équations de l'équilibre des gaz établissent entre les densités et les températures à diverses hauteurs. Mais, concevant l’atmos- phère tout entière partagée en couches assez minces pour que la variation des densités dans chacune d’elles soit très faible, ilévalue l’inflexion du rayon en passant de l’une à l'autre, par des considérations synthétiques, dont le résultat final revient à faire varier la densité dans chaque couche en pro- gression arithmétique avec la différence de hauteur, en changeant de pro- gression pour les différentes couches, selon les conditions indiquées par le baromètre et le thermometre pour toutes les hauteurs où ces instru- ments peuvent être portés (1). Tel est du moins l'effet numérique des (1) M. Atkinson adopte, pour ie décroissement des températures, une expression fon- dée sur l’ensemble de toutes les observations qu'il a pu réunir. Cette expression, combinée avec les équations de la dilatabilité et de l’équilibre des gaz, fixe évidemment les relations correspondantes de la hauteur avec les pressions et les densités. Mais l’au- teur, au lieu de lier ainsi ces éléments, déduit les densités des hauteurs par le moyen Ù (57) formules auxquelles l’auteur arrive, lesquelles mème, avec les restric- tions qu'il y apporte, supposent que l’on se borne à la première puissance du pouvoir réfringent. Cela est aisé à reconnaître, puisqu’en les appliquant à l'atmosphère totale, elles le conduisent à la règle de Bradley, que l’on sait être produite par le décroissement arithmétique des densités. Pour calculer la réfraction par cette méthode, l’auteur partage atmosphere en- tire en ‘couches d’autant plus nombreuses, que la distance zénithale est plus grande. Mais le mode d'évaluation qu'il a adopté est d’une application si pénible, qu’à l'horizon, par exemple, ses couches les plus basses n’ont que quelques pieds d'épaisseur ; et de là elles croissent graduellement en dimension avec la hauteur, au nombre de 34, jusqu’à la dernière qui com- mence au point ou la densité est réduite à -& de la densité initiale, d’où elle s'étend jusqu’au reste de l'atmosphère (1). Or, pour cette dernière couche, la réfraction qu’elle produit étant calculée en une seule fois , par la règle de Bradley, qui suppose implicitement le décroissement des tem- pératures et des densités en progression arithmétique, jusqu’à sa limite, la part qu’on lui attribue dans la réfraction totale, implique également cet état. Ainsi, la légitimité de l'évaluation exigerait qu’on prouvât qu'il existe, ce qu’on est très éloigné de pouvoir faire. En cela donc, le calcul de M. Atkinson, analysé avec exactitude dans ses éléments physiques, prète- rait à la même illusion que les autres lois continues de décroissement employées par tous les géomètres qui Font précédé; illusion qui consiste à supposer qu’en pliant ces lois aux mesures de température faites dans les couches inférieures , et tirant de leur emploi analytique des réfractions conformes à celles qui s’observent, on peut inférer de cette coïncidence, que les mêmes lois s'étendent, même approximativement, aux couches su- périeures par lesquelles l'atmosphère est terminée. Car lorsque l’on main- tient ainsi, jusque dans ces couches, l’état et les propriétés habituelles des gaz, la portion de la réfraction totale qu’elles produisent, a toujours une valeur sensiblement égale dans tous les modes de superposition qu'on peut leur attribuer. Donc, inversement, on ne doit pas alors chercher des indices de leur température dans les valeurs des réfractions observables. Et auxiliaire de la formule barométrique approchée. Voyez son Mémoire, pages 191, 192 et 106. (2) Pour ce cas de la trajectoire horizontale, la réfraction produite par les quinze pre- mières couches de M. Atkinson, est obtenue dans /a Connaissance des Tems de 1839 , par une seule quadrature , page 81; et directement, par une autre méthode , page 89. (78) il ne faut pas non plus faire intervenir les mesures de ces réfractions , dans la discussion de l’état physique que d’autres considérations pourraient faire attribuer aux dernières couches atmosphériques. Car le seul effet des couches où l’état gazeux est indubitable, donne déjà une portion si con- sidérable de la réfraction entière, que les modifications qu'on pourrait réellement appliquer au reste de l’atmosphere , auraient des conséquences numériques trop faibles pour être apportées en preuve de la réalité, ou de la non-réalité, de ces conceptions. Ces remarques m'ont paru propres à simplifier le savant débat qui s’est élevé dans le sein de l'Association britannique, en montrant que la théorie mathématique des réfractions, complétée par le peu que j'ai tâché d'ajouter aux travaux de tant d'illus- tres géomètres, est tout-à-fait désintéressée dans son résultat, pour ce qui concerne les applications réelles à l'astronomie (1).» (1) En nommant p la pression dans la couche dont la densité est e, le cas fictif que M, Poisson a considéré conduit à la relation p°=Bé+C, B et C étant deux constantes finies dont la première est positive, la seconde négative. Cette relation, introduite dans l’équation de l’équilibre des couches gazeuses , la rend immédiatement intégrable. Si C pouvait être supposé nul ou infiniment petit, elle don- nerait la pression proportionnelle à la densité, par conséquent la température constante et la densité décroissante en progression géométrique avec la hauteur. On ramènerait de même, empiriquement, aux idées de M. Poisson, le cas du décrois- sement en progression arithmétique , et celui du mélange des deux prosressions si heu- reusement employé par M. Ivory. Ce dernier, par exemple, résulterait de l’expres- sion P°= (4e + Be) + c, la constante c étant toujours supposée infiniment petite et négative. Alors la couche où la pression deviendrait nulle aurait aussi une infiniment petite densité, ce qui ne mo- difierait pas sensiblement les réfractions obtenues en la négligeant, comme l’a fait M. Ivory, et comme je l’ai fait dans mon Mémoire, ( 79 ) ANATOMIE. — Recherches sur la structure des membranes de l'œuf des mammifères ; par MM. Brescuer et GLUGr. « La structure des membranes de l’œuf des mammifères est digne d’in- térêt, non-seulement sous le rapport de l’histoire des développements or- ganiques, mais aussi sous celui de l'anatomie générale. On ignore complé- tement la composition des tissus dont l'existence est temporaire ou bornée à la durée de la vie intra-utérine, et qui diffère des tissus dont l'existence n'a pour limites que celles de notre propre vie. En un mot, on ne sait pas s’il y a analogie de structure entre les membranes de l'œuf, et les autres tissus du corps qui jouissent de la faculté de se reproduire. Ces questions une fois posées, nous avons cherché à y répondre. » Nos observations ont été faites avec le microscopede Schick, et le gros- sissement n’a pas été porté au-delà de 250 à 300 fois le diamètre. Nous avons fait nos recherches sur les membranes de l’œuf de l’homme, du singe, de la vache et du chien. » 1. Chorion. — Cette membrane ne contient aucune trace de fibres, le plus grand grossissement n’a pu en faire apercevoir. La masse organique est constituée par de petites molécules étroitement apposées les unes auprès des autres. Cette matière est parsemée de globules blanchâtres, plus grands que ceux du sang humain. Quelques-uns de ces globules sont à surface unie, les autres contiennent un grand nombre de petits grains dans une masse uniforme. Les globules offrent une grande régularité et se détachent facilement des autres masses. Des filaments qui se ramifient et qui n'atteignent pas un diamètre d’un centième de millimètre, sont dispersés dans la masse; nous n’osons dire si ce sont des vaisseaux. » 2. La partie de la membrane du chorion qui se prolonge sur le cordon ombilical offre une structure tout-à-fait analogue au reste de-cette même tunique. La matière gélatineuse (gélatine de Wharton ), contenue dans la masse du cordon, est pourvue d’un tissu cellulaire, dont les fibres primi- üves ont un plus grand diamètre que celles du tissu cellulaire ordinaire. Les contours n’en sont pas aussi nets, et l’on y reconnaît encore les carac- tères d’une formation récente. » On sait que, suivant Utini et Fohmann, cette masse gélatiniforme est une substance albumineuse contenue dans des vaisseaux lymphatiques ; maïs nous n’avons pu reconnaître ici si les fibres du tissu cellulaire, qui sont répandues dans cette substance, offrent l'apparence d’un canal vas- C.R. 1838, 1°r Semestre. (T. VI, N° 4.) ge ( 80-) culaire. Des injections avec des matières colorantes ne pourraient rien prouver, car l’état particulier du tissu cellulaire favorise trop les extra- vasations et les épanchements, etc. » 3. Les granulations quenousavons examinées surle cordonombilical du veau, sont formées seulement par des couches superposées d’une matière comparable, d’après ses caractères extérieurs: aux couches de l’épiderme ou.de l'épithélium. » On voit sur ces parties des cellules hexagones, contenant des globules parfaitement semblables à ceux que nous avons trouvés dans le chorion. Ces cellules'sont exactement placées les unes à côté des’autres etse correspon- dent par leurs angles, ce qui leur donne une régularité fort remarquable. » 4. L’amnios offre exactement la même structure que celle que nous venons de décrire dans le chorion: On ne saurait l'en distinguer à l'aide du microscope. La quantité des couches superposées constitue la diffé- rence visible à l'œil nu dans les deux membranes. Ea liqueur renfermée dans l’amnios contient des particules irrégulièeres:et des cristaux. » La structure presque uniforme des membranes de l'œuf offre un rap- prochement assez curieux avec les couches de l’épiderme de la peau‘ou de l’épithélium,des membranes muqueuses de beaucoup. d'animaux. M. Valentin a décrit les cellules hexagones de l’épiderme des, Batraciens ; qui se détachent sans cesse sous forme de mucus. L'un de nous, M. Gluge (x), a examiné l’épiderme des oiseaux, etle mucus qui se.sépare de la: sur- face du corps des Sangsues et, de celui des. Batraciens. L’épiderme des oiseaux offre les cellules hexagones, contenant à leur centre un globule d’une surface unie; la même structure appartient à l’épiderme de la Ba- leine, où les couches constituant les cellules sont fort nombreuses. L’épi- derme des Sangsues au contraire n’a pas de cellules, mais il est formé d'une matière homogène parsemée de globules, qui ressemblent à ceux qu'on trouve dans les membranes de l’œuf. Ils offrent en grande partie une surface unie et contiennent de petits grains dans leur intérieur: Nous croyons signaler ‘un fait assez curieux dans cette réssemblance ‘entre les membranes de l’œuf, l'épiderme et l'épithélium. Tous ces tissus sont fort simples, sans organisation proprement dite bien distincte, et semblent résul- ter d’une dessiccation régulière d’un liquide sécrété; chez tous il existe une destruction et! une reproduction continuelles; (1) Bulletin de la Société de Bruxelles, décembre 1837. (8r) » Nous avons encoré porté notre'attention sur quelques autres points de structure microscopique qui ont rapport à notre sujet: » Ainsi nous avons examiné de nouveau les villosités du chorion de l'œuf humain, qui ont été déjà décrites par l’un de nous (1),et en général nous croyons pouvoir affirmer l'exactitude de tout ce qui est consigné dans le travail que nous citons. On ne saurait donner une meilleure idée de ces villosités de l'œuf du chorion humain, qu’en les comparant à des villosités intestinales qui, au lieu d’être simples, seraient rameuses. » Toute la différence entre les villosités de l'intestin, et l'espèce de che- velu rameux ou arboriforme de la surface du chorion de l'œuf humain, ne consiste que dans cette circonstance d’une tige simple chez les pre- mières, et d’une tige avec des embranchements chez les dernières. Quant à la structure des unes et des autres, il nous a été impossible:de la décou- vrir, Car elle est aussi simple que celle du chorion lui-même ou de l’épi- thélium intestinal, et les fonctions deces deux ordres d'organes doivent avoir la plus grande analogie, celle d’absorber des liquides destinés à la 9 Las; 1 nutrition. » Dans l'utérus de la vache noüs ‘avons trouvé untissu recouvrant la couche musculaire, et qui n’a pas,encore été décrit comme appartenant à cet organe : c’est le tissu élastique qui présentait des fibres cylindriques formant des ramifications dont l’arrangement produit un réseau. Par cette disposition, unique jusqu'ici parmi les tissus connus, ces fibres consti- tuent un organe à la fois résistant et élastique, qui sous ce rapport peut être comparé, d’après les fibres dont nous parlons, aux ligaments jaunes des vertèbres, aux ligaments cervicaux des grands ruminants, et au tissu jaune des bronches. La seule différence que nous ayons trouvée dans le tissu élastique de l’utérus, est que le diamètre de ses fibres est moindre que celui des autres tissus élastiques. La découverte de ce tissu dans l'u- térus-nous paraît être/de quelque importance pour expliquer la force et la résistance de cet organe, son élasticité ou sa contractilité si manifestes, bien que les paroïs de l'utérus de la vache n'aient pas une épaisseur assez grande-pour qu’on puisse les comparer à celles de l'utérus de la femme. Lobstein avait rapproché le tissu.de l'utérus du tissu fibreux jaune, mais il w’avait pas anatomiquement reconnu l'existence de ce tissu jaune élas- tique. Cependant les fibres réputées musculaires n’en existent pas moins, et leur. présence,a. été également constatée par nous dans l'utérus de là are Mr M, Er cr ir gr fr mins nan ne (@) M. Breschet et M, Raspail, Voyez le Répertoire d’analomie ; etc. 11. ( 82) vache. Elles sont cylindriques, et offrent un diamètre presque double de celui du tissu cellulaire. Ces fibres sont étroitement placées les unes auprès des autres, et forment des faisceaux si bien unis entre eux qu'il. est très difficile de les isoler. » Dans un autre mémoire, nous parlerons de la structure de l’allantoïde , de la vésicule ombilicale et du placenta. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Chorion du chien. a. Fibres ou vaisseaux dispersés irrégulièrement dans la masse. 5. Masse amorphe du chorion. c. Globules contenus dans la masse { grossissement de 225 diam.). Fig. 2. Idem, Structure des globules, a. Comme dans la figure précédente. b. Globules à surface unie. c. Globules avec de petits grains à l’intérieur. Fig. 3. Membrane du cordon ombilical. Fig. 4. Tissu cellulaire du même cordon. Fig. 5. Cellules qui forment les granulations sur le cordon ombilical du veau. Fig... 6. Idem. On voit les fibres cellulaires en-dessous. Fig. 9. Tissu élastique ou jaune de l’utérus de la vache. Fig. 8. Fibres musculaires de l’utérus du même animal. Fig. 9. Le même tissu isolé. Fig: 10. Villosités du chorion de l’œuf humain. Fig. 11. Cristaux de la liqueur de lamnios ( liquor amnii). OSTÉOGÉNIE. — Des centres d'ossification , et de leur position par rapport à celle des artères nutricières des os. (Extrait par l’auteur.) « M. Larrey, en réponse aux observations relatives à l’ostéogénie, de son honorable confrère M. Serres, insérées dans le dernier Compte rendu , a communiqué à l’Académie quelques réflexions, qui font suite à son Mémoire sur le mode de cicatrisation des plaies du crâne, et dans les- quelles il développe sa pensée sur la manière dont la nature procède à l’ossification primitive des os. Selon M. Larrey, et cette idée est conforme à celle de M. Serres, l’ossification marche des points où les artères nu- tricieres pénètrent dans le canevas membraneux destiné à la formation des os, pour se répandre successivement, par rayons divergents, de ces troncs artériels vers les branches, rameaux et ramuscules, qui y prennent naissance, en sorte que ce point ayant commencé dans les masses laté- (83) rales de la tête et du rachis, le travail d’ossification doit marcher de ces centres latéraux vers la ligne médiane, où il se termine. » La cicatrisation des ouvertures du crâne se fait dans le sens de la marche de ces vaisseaux, qui partent des bords de ces ouvertures en s’allongeant et en se développant vers le centre de ces espaces, jusqu’à ce qu'ils soient en contact immédiat, pour s’anastomoser et opérer une adhésion mutuelle, ce qui termine la cicatrice de ces plaies. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Vote sur la phosphorescence de la mer dans les environs de Montpellier; par M. Dowar. « On a observé la phosphorescence de la mer sous presque tous les méridiens et à un grand nombre de latitudes. On l’a notamment indi- quée dans le bassin méditerranéen , près des côtes de Murcie, dans les lagunes de Venise, aux environs de Naples, etc. Il est étonnant qu’elle n’ait pas été signalée sur les côtes méditerranéennes de la France, où elle est presque habituelle. » Les pêcheurs languedociéns nomment ardent , en patois languedocien ardenn, ce phénomène remarquable. À toutes les époques de l’année, mais certains jours seulement, pendant l'obscurité de la nuit, la mer, les lagunes et les canaux qui communiquent avec elle, paraissent être en feu. Quand on considère de près ces eaux flamboyantes, on y voit une multi- tude de petits corps lumineux très brillants qui se meuvent dans l'eau avec assez de vitesse : on les voit monter, descendre, aller à droite et à gauche, à la manière des animalcules infusoires qu’on observe dans une goutte d'eau vue au microscope; les pêcheurs les comparent à des pail- lettes métalliques. Ces corps brillants sont quelquefois en si grande quan- tité et si lumineux, qu'ils éclairent l’eau à plusieurs brasses de profon- deur. Quand ce phénomène se manifeste avec énergie, il arrive souvent que la pêche ne peut avoir lieu, parce que les poissons évitent les filets qui sont alors brillants de clarté. La pêche ax globe se fait avec un grand filet carré qu'on tend en travers d’un canal, et qu'on soulève par ses angles au moyen de tours fixés sur les rives. Le filet étant ainsi soulevé, il est suspendu au-dessus du canal en forme d’hémisphère creux. S'il y a beaucoup d’ardent, les gouttelettes d’eau qui abandonnent le filet pour retomber dans le canal, sont comme des lames de feu; le filet lui-même paraît quelquefois tout en feu. » Certains jours il y a de l’ardent dans les eaux, sans qu’elles soient lu- (84) mineuses à leur surface. Dans ce cas, quand l’aviron des barques ou tout autre corps frappe l’onde, la petite nappe d’eau :qui est déplacée paraît à l'instant lumineuse. Les jours où l’ardent se montre, on trouve dans les lagunes des espaces qui me sont jamais lumineux; ces espaces man- quent de poisson, et les pêcheurs disent qu’ils sont froids, quoiqu'il n'en apprécient jamais la température. Dans le même temps, d’autres portions des lagunes sont très lumineuses, et comme on trouve dans ces dernières beaucoup de poisson, les pêcheurs disent qu’elles sont chaudes, mais seulement parce qu’elles sont. poissonneuses et lumineuses ; car d’ailleurs ils ne se sont jamais enquis de leur température; ils ne cher- chent pas même à l’apprécier grossièrement par la sensation que l’eau peut produire sur leurs mains. » Les eaux dont nous parlons ne sont lumineuses que pendant les nuits obscures; mais toutes les nuits obscures ne présentent pas ce phé- nomène, à beaucoup près. Dans quelles circonstances se manifeste-t-il principalement ? C’est ce que personne n’a pu me dire encore. Tous les pécheurs de la côte s'accordent sur ce point, qu'il a lieu à toutes les époques de l’année, mais plus fréquemment en été qu'en hiver. Je me propose d'étudier avec suite ce phénomène, pour tàcher de découvrir les causes qui le produisent, et les circonstances dans:lesquelles il se fait ob- server. Si Je réussis à apprécier nettement ces causes .et ces circonstances, j'en ferai le sujet d’un petit mémoire , que j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie, » rALÉONTOLOGIE. — Notice sur la Nérinée gigantesque, Nerinea gigantea testa turrita elongato-cylindracea subplicata, anfractibus ad suturam convexis, in medio profunde canaliculatis; par M. »'Homeres-Firmas. « La coquille fossile dont il est question, est une. Vérinée, genre de la famille des Cérithes, signalé depuis quelques années par. M. de France. Nous l'avons nommée gigantesque à cause de sa taille; la plupart des Né- rinées connues étant généralement assez petites. » Elle fut trouvée il y a plusieurs années sur le penchant occidental de la montagne de Bouquet, à peu près au quart de sa hauteur au-dessus du village de Brouzet, qui est à seize kilomètres à l’est d’Alais. » Elle était isolée avec d’autres pierres, au milieu des souches: dé: buis: s sa couleur grisätre, et quelques lichens encroûtés à sa surface; témoi- gnent qu'elle était depuis long-temps détachée de la roche dont elle avait (8) fait partie. Sa forme arrondie pourrait faire supposer qu’elle avait roulé de plus haut, mais il m'a été impossible de reconnaitre le banc dans lequel elle était pétrifiée. Peu importe du reste sa position ou sa hauteur, puisque la montagne entière est de la même formation, et qu’elle appartient comme les collines de toute cette chaine aux terrains crétacés inférieurs. » On peut suppléer à ce qui manque à cette coquille, se figurer le nombre de ses spires et leur décroissement jusqu’à sa pointe, et en ajou- tant de l’autre côté un demi-tour seulement, formant son ouverture, elle aurait environ quarante-cinq centimètres de long. » En voyant cette Nérinée extérieurement, on ne reconnait pas son test, il semble, comme dans tant d’autres fossiles, que c’est un noyau ou moule de l'intérieur; mais je l’ai fait scier et polir, et l'on distingue parfaite- ment dans la coupe sa columelle qui est très plissée, ainsi que la face interne des spires; les cloisons et toute la coquille d’une pâte calcaire plus blanche , plus fine, plus compacte que celle dela terre qui la remplit, qui est'également calcaire. » Les spires sont bifides , ou partagées extérieurement en deux portions égales par une large cannelure qui forme une arète aiguë dans leur inté- rieur ; une rainure sépare les tours de spire dans l’endroit le plus saillant de la coquille et correspond à leurs sutures. » Les naturalistes qui ont examiné ma Nérinée, ceux à quij'en ai parlé, l'ont considérée comme une nouvelle espèce, et me pressaient de la faire connaître; j'ai différé, dans l'espoir d’en rencontrer un échantillon plus complet ou mieux caractérisé. J'aurais voulu voir l'ouverture et l’opercule de cette coquille, ce canal étroit , tronqué et sans échancrure qui la dis- tingue des vis. J'ai été souvent sur la montagne de Bouquet, et j'ai exploré les environs dans cette vue ; quelques amateurs désireux d’avoir cette Né- rinée, m'ont accompagné et y sont retournés plusieurs fois : toutes nos recherches ont été vaines jusqu’à ce jour, aucun de nous n’en a trouvé la moindre trace : en attendant, j'ai fait mouler l'échantillon que je possède, et, faute de mieux, je puis en-offrir la copie en plâtre aux curieux. » ÉCONOMIE RURALE. — Second mémoire sur Le mürier des Philippines ; par M. D’Homeres-Firmas. ( 86 ) NOMINATIONS. L’Académie procède, par voie de scrutin, à la nomination d'un mem- bre correspondant pour la section d’Astronomie. Le nombre des votants est de 44. Au premier tour de scrutin, M. Littrow obtient 43 suffrages; il y a un billet blanc. M. Lirrrow est, en conséquence, proclamé membre correspondant de l’Académie pour la section d’Astronomie. RAPPORTS. ÉCONOMIE RURALE. — Rapport sur divers travaux entrepris au sujet de la maladie des vers à soie, connue vulgairement sous le nom de mus- cardine. ( Commissaires, MM. Duméril, Silvestre, Dumas , Adolphe Brongniart, Bory de Saint-Vincent, Dutrochet, rapporteur.) « L'Académie nous a chargés de lui faire un rapport sur plusieurs tra- vaux soit imprimés, soit manuscrits qui lui ont été présentés et qui ont pour objet la maladie des vers à soie, connue vulgairement en France sous le nom de muscardine. Ces travaux sont : » 1°. Un ouvrage imprimé de M. Bassi, docteur en droit et avocat à Lodi, intitulé : Del mal del segno , calcinaccio o moscardino ; ouvrage qui a été traduit par extrait en français par M. le comte Barbo; » 2°, Un ouvrage imprimé de M. Lomeni, intitulé : L’innocuita e l'ef- Jicacia de’ lescivi medicinali di potassa, di potassa e calce , del cloruro di soda e dell acido nitrico , propositi dal signor Bassi, per la cura del mal del segno o calcino de’ bachi da seta , richiamate ad esame per via delle esperienze e dei fatti ; » 3. Deux mémoires manuscrits de M. Audouin ; le premier intitulé : Recherches anatomiques et physiologiques sur la maladie contagieuse qui attaque les vers à soie et qu'on désigne sous le nom de muscardine. Le second intitulé : Nouvelles expériences sur la nature de la maladie conta- gieuse qui attaque les vers à soie et qu'on désigne sous le nom de mus- cardine ; (87) » 4°. Un mémoire manuscrit de M. Montagne intitulé: Expériences et observations sur le champignon entomoctone, ou histoire botanique de la muscardine: Z » Nous allons avoir l'honneur de vous rendre compte de ces diverstra- vaux. Les deux premiers étant imprimés, nous ne présenterons à l’Aca- démie nos conclusions que sur les trois derniers, auxquels d’ailleurs l’ana- lyse des ouvrages de MM. Bassi et Lomeni doit servir nécessairement de préambule. $ I. Recherches antérieures à celles du docteur Basst. « Une maladie désastreuse et connue de tout temps pour être conta- gieuse, ravage souvent les établissements où l’on élève les, vers à soie, et fait périr une multitudé de ces insectes. Cette: maladie est désignée, en Italie, sous les noms de mal del segno, de calcino, de calcinetto, de calcinaccio , parce que le corps du ver à soie, après,sa mort, devient couvert d'une substance blanche semblable à de la chaux; en France, cette maladie est appelée muscardine , parce que le corps mort du ver à soie devient semblable à une sorte de pastille saupoudrée de, sucre, en usage en Provence, et qui porte ce même nom. » Le ver à soie attaqué de cette maladie, en manifesté peu la présence par des signes extérieurs; il continue de manger, et.ce n’est qu’à l’ap: proche de la mort qu'il cesse de prendre de la nourriture ; souvent, quoique infecté de la maladie, il file son cocon et se transforme en nym- phe ; il meurt alors sous cette dernière forme : quelquefois même, la mort n'arrive qu'après la transformation de la nymphe en papillon. Quelle que soit l’époque de la vie de l'insecte à laquelle arrive la mort causée par la muscardine, ce n’est qu’alors que se manifestent à l'extérieur les signes de l'existence de la cause morbifique à laquelle la mort est due. Le corps privé de vie ne tarde pas à se couvrir d’une efflorescence blanche , comme pulvérulente; et, ce qu'il y a de remarquable, la pu- tréfaction n’a point lieu : le corps se dessèche et se momifie. » Quelle’est la nature de la maladie désignée sous le nom de muscardine ? quels sont les moyens de la prévenir? Ces questions ont été soulevées à diverses reprises. On sent combien leur solution intéresse à la fois les édu- cateurs des vers à soie et les gouvernements intéressés à maintenir floris- sante une aussi précieuse branche de l’industrie agricole. En 1806 ; : le gouvernement français chargea M. Nysten de se rendre dans les départe- ments méridionaux, pour ÿ étudier la muscardine. Ce médecin a publié, C.R. 1838, 1°r Semestre. (T. VI, N° 4.) Le (88) en 1808, un travail assez étendu sur cette maladie, dont il a vainement recherché la nature, tout en constatant qu’elle était véritablement con- tagieuse. Il a fait de nombreuses expériences, dans la vue de trouver des moyens curatifs ou préservatifs de cette maladie; mais ses tentatives à cet égard sont demeurées sans résultats positifs. Cependant son travail a été utile, en ce qu'il a prouvé l’inutilité des divers moyens préservatifs qui étaient préconisés, et entre autres des fumigations acides et am- moniacales. Il est arrivé à ce seul résultat, que les soins de propreté et le renouvellement suffisant de l'air, étaient les seuls moyens efficaces pour éloigner le fléau contre lequel tous les moyens chimiques étaient insuffisants. » Après les recherches de Nysten vinrent, entre autres, celles de Paro- letti en 1810, et celle de Foscarini en 1819. Paroletti combattit l'opinion, déjà commune, que l’efflorescence blanche qui se manifeste à la surface du ver à soie muscardiné, était une moisissure; 1l crut que cette efflo- rescence était du phosphate de chaux : du reste, il n’apprit rien sur les moyens de prévenir cette maladie. Foscarini, dans les publications qu'il fit dans la Gazette de Milan, en 1819, dans le Raccogliatore italiano e straniero, et dans la Bibliothèque Italienne, en 1820 et 1821, fit voir que la maladie dont il est question, se communiquait aux vers à soie par le contact et par l’inoculation de l’efflorescence muscardinique. Plus tard, MM. Confligliacchi et Brugnatelli, professeurs à l’Université de Pavie, annoncèrent dans leur Journal de Physique, que l’efflorescence muscardinique était véritablement une moisissure. Cette assertion a été confirmée plus tard par M. Bonafous, qui en outre fut amené, par ses recherches, à ce résultat, qu'une ventilation bien dirigée était préférable aux moyens que la Chimie offre aux éducateurs de vers à soie, pour assainir l'air des magnaneries. $ II. Recherches de MM. Basst et Bazsamo. » Ainsi que nous venons de le dire, on savait déjà, avant les recherches du docteur Bassi, que l’efflorescence blanche qui se manifeste à la surface du corps du ver à soie mort dela muscardine, est une moisissure, et l’on savait aussi que le contact et l’inoculation de cette efflorescence commu- niquaient la muscardine. Mais il devait paraître probable que cette plante cryptogame était née sur le corps mort du ver à soie, comme on voit naïi- tre des moisissures sur presque toutes les substances organiques humides qui ont cessé d’être animées par la vie, ou de faire partie de l'organisme ( 89 ) vivant. M. Bassi reproduisit ces faits connus , et de plus, il admit que la moisissure dont il était question, était la cause matérielle de Ja maladie, que ses semences s’introduisaient dans l'intérieur de l'animal vivant , et y éprouvaient un commencement de développement, et que c'était à l’exis- tence de ce végétal parasite dans l’intérieur du ver à soie, qu'était due la maladie appelée muscardine. Ce n’était qu'après la mort de l'insecte que la plante cryptogame, cachée dans son intérieur, perçait la peau, et se ma- nifestant au dehors, produisait ses organes de fructification. Voyons quelles sont les preuves que le docteur PBassi apporte à l'appui de cette assertion. » Cet observateur a constaté, par des expériences nombreuses que l’ef- florescence blanche dont se couvre le ver muscardiné après sa mort, étant déposée sur la surface de vers sains, leur communique la muscardine. Cette efflorescence étant formée par les tiges de la mucédinée chargées de semences ou de sporules, il semble que l'on est en droit d’en conclure que, dans les expériences dont il s’agit, on a fait un véritable semis, et que les sporules ayant germé, la plante parasite s’est introduite dans le corps de linsecte dont elle occasionne la maladie, attendant pour se montrer à l'extérieur que l’insecte soit mort. Le docteur Caldarini a fait, avec raison, l’objection suivante à cette théorie. Le principe contagieux de la muscar- dine et l’efflorescence qui se manifeste sur le corps mort du ver à soie peuvent être associés ou mélangés sur le corps mort du ver à soie, en sorte qu’en croyant n’appliquer sur les vers sains que les seules semences de la mucédinée, on leur appliquerait, en outre, le principe contagieux de la maladie muscardinique. » Les moisissures, avant de se manifester au dehors, existent à l’état de thallus dans l'intérieur des substances organiques humides sur lesquelles elles développent plus tard leur partie aérienne. Ce fait a été démontré par votre rapporteur et a été publié en 1834, c’est-à-dire un an seulement avant la publication de l’ouvrage du docteur Bassi, qui, étranger aux sciences na- turelles, n’a certainement point connu ce travail. » Le développement du hallus dans l'intérieur de la substance organi- que humide qui lui sert de territoire, précède nécessairement l'apparition de la moisissure aérienne. » La question relative à la muscardine se réduit donc à savoir si le thal- lus, prédécesseur nécessaire de la végétation mucédinée aérienne, existe chez le ver à soie vivant, et devient la cause de sa mort, ou bien si ce thal- lus ne se développe dans le corps de l’insecte qu'après sa mort, et cela en 12. (90) vertu de certaines circonstances favorables à son apparition et à son déve- loppement. Votre rapporteur, dans le travail précité, a fait voir que dans dé l'eau albumineuse, chez laquelle il ne se développe jamais spontané- ment des thallus dé mucédinées, ces thallus apparaissent promptement lorsqu'on ajoute à ces liquides une très petite quantité d'un acide quel- conque. L'eau distillée elle-même, dans laquelle il n'apparait jamais de thallus de mucédinées, ne tarde pas à en montrer lorsqu'on lui ajoute seu- lement un millième de son poids d’un acide végétal, tel que l'acide tar- tique, oxalique ou citrique. Or, le docteur Bassi a vu, de même que d’autres observateurs antérieurs, que les liquides organiques des vers à soie attaqués de la muscardine donnent des signes très évidents d’acidité. La pointe d’une aiguille enfoncée dans un ver muscardiné s’y rouille, dit- il, en peu de minutes. Or, ne pourrait-on pas penser que lorsqu'on ino- cule à un ver sain le liquide intérieur d’un ver malade de la muscardine , et qu'on lui communique de cette manière la maladie, ainsi que la fait le docteur Bassi; ne pourrait-on pas penser, disons-nous, que l’on inocule- rait-à l'animal sain, non des germes de moisissure qui existeraient dans le liquide inoculé, mais bien un acide dont la présence servirait en quelque sorte de ferment aux liquides organiques de l’animal inoculé, les ferait de- venir acides, et par cela même aptes à développer des thallus de moisis- sure sans aucun semis préalable apparent, ainsi que cela arrive à l’eau distillée à laquelle on ajoute une quantité très petite d’acide, et à laquelle on semble iroculer, pour ainsi dire, en même temps , des mucédinées ? » On voit par-là combien sont peu concluantes les expériences par les- quelles le docteur Bassi a communiqué la muscardine à des vers à soie sains, en leur inoculant ce liquide acide intérieur des vers muscardinés, ou en baignant leur surface ou celle des chrysalides avec ces mêmes liquides. Nous ne voyons point en outre ce qui a prouvé au docteur Bassi , que la mucédinée parasite se développe dans le corps de l'animal vivant, et non dans son corps seulement après sa mort; et que l’on note bien que c'est là toute la question. Nous ne voyons nulle part dans l'ouvrage du docteur Bassi, qu'il ait cherché en disséquant des vers muscardinés vivants et en se servant du microscope pour observer leurs organes in- térieurs, qu'il ait cherché, disons-nous , à découvrir la plante parasite in- térieure dont il admet l'existence sur de simples inductions rationnelles qui peuvent être trompeuses, et qui, par conséquent, ne peuvent établir un fait de cette importance, d’une manière irréfragable. Il se borne, par exemple, à faire voir que les vers morts de la muscardine possèdent la ( 91 ) propriété de communiquer cette maladie au ‘moyen de l'inoculation de toutes leurs parties, même des plus centrales ; il a observé que ces parties centrales se-couvrent de moisissure muscardinique comme la surface ex- térieure. Ces faits, comme on le voit facilement, ne prouvent en aucune manière, que l'insecte ait été envahi de son vivant par la mucédinée muüscardinique que M. Bassi n’a observée qu'après la mort. Cet observa- teur n’a point fait usage du microscope dans ses recherches ; il se contente d'en ‘conseiller l'emploi. Il invite notamment M. Amici à observer avec son puissant microscope la planté qui produit la muscardine ; qui sait, dit-il, si en observant avec ce microscope la plante dont il s'agit dans son intégrité, on ne découvrira pas en-elle la faculté locomotive , et s'il ne se présentera pas à l'œil, au lieu d'une plante, un animal? Cela \au moins n'est pas impossible; d'autres productions de la nature'que l'on croy ait végétales ont été reconnues ensuite pour de vrais animaux. On voit par ce passage, traduit d’une note qui se trouve à la page 51 de l'ouvrage de M. Bassi, qu'il n’ayait aucune idée’ nette touchant la nature de l'être or- ganique vivant, plante où animal, dont il admettait l'existence dans le Ver à soie malade dela muscardine. Tlne l'avait point vu, et, nous le ré- pétons, il n’admettait son existence que sur des inductions rationnelles ; aussi dans ‘un autre endroit (page 4r), en parlant à ceux des lecteurs qui, dit-il, pourraient répondre à sa doctrine avec un sourire; il ajoute, qu'a près tant d'observations et d'expériences entreprises par lui sur la cause efficiente de la muscardine, il croirait véritablement renoncer à la raison s'il n'était pas d'avis que cette maladie contagieuse est produite et répandue par un être doué d'organisation et de’ vie. Celui qui possede des preuves matérielles et irrécusables d’un fait qu'il annonce ne tient point un sem- blable langage, il ne fait point! appel à/la raison mais bien au témoi- gnage des yeux. Autreste, M. Bassi a vuque la muscardine pouvait se transmettre à beaucoup, de chenilles’ et! notamment à celles’ du: Phalena dispar. W a fait même une observation assez curieuse à cet égard : d’une chenilie de Phalena dispar, à laquelle il avait inoculé la muscardine, il sortit sept larves d'ichneumon, desquellesitrois mourarent dela muscar- dine; les quatre:autres se métamorphosèrent: » Telle est en substance l'analyse des faits contenus dans la première partie de l'ouvrage de M. Bassi, intitulée Theoria ; nous l'avons donnée d'après le texte italien, et non d'après la traduction abrégée et souvent inexacte qu’en à faite M. le comte Barbo. Quant à la seconde pantie de cet. ouvrage , intitulée Pratica , nous n'avons pu er prendre connais- (92) sance que par la traduction précitée, n'ayant pu nous procurer le texte original. Dans l'introduction de cette seconde partie, introduction due à M. Barbo, se trouve l'exposition abrégée des recherches auxquelles s’est hvré M. Balsamo, professeur d'Histoire naturelle au lycée de Milan, à l'oc- casion du travail de M. Bassi. Ce sont des recherches sur la moisissure muscardinique : ces travaux de M. Balsamo ont été publiés d'abord par la Gazette de Milan, du 17 juin 1835, et ensuite, dans la même année, par le recueil intitulé Biblioteca italiana (tomo LXXIX). Nous n’avons pu nous procurer la Gazette de Milan, mais nous avons heureusement pu consul- ter les deux notes insérées par M. Balsamo dans la bibliothèque italienne ; car l'extrait abrégé au’en a donné M. le comte Barbo dans son intro- duction précitée, eût été insuffisant pour nous éclairer à cet égard. » M. Balsamo a constaté, par l'observation microscopique que l’efflo- rescence qui se manifeste à la surface des vers à soie morts de la muscar- dine, est véritablement une mucédinée à laquelle il a donné d’abord le nom de Botrytis paradoxa, et ensuite celui de Botrytis Bassiana, en l'honneur de M. Bassi. Il donne à cette mucédinée les caractères suivants : floccis densis, albis, erectis, ramosis, ramis sporidiferis , sporulis su- bovatis. » M. Balsamo n’a observé le développement de cette mucédinée que sur des vers à soie morts de la muscardine; il n’a jamais dirigé ses investiga- tions sur des vers vivants et attaqués de cette maladie. Il a vu que leur coloration après leur mort avait son siége, non dans la peau qui était dans le même état que celle des vers sains, mais dans un pigmentum sous- cutané qui vu au microscope offre une quantité immense de granules semblables aux sporules de la moisissure, et parmi lesquels se décou- vraient des fragments de fils plus gros que les filaments du Botrytis; il lui parut probable que ces filaments étaient des fibres animales. » Chez des vers à soie et chez leurs chrysalides, il vit que le pigmentum, dont il vient d'être question, avait envahi souvent tous les organes, au point de les faire presque disparaître. Les fragments isolés de ce pigmen- tum se couvrirent toujours sous ses yeux du Botrytis Bassiana. Enfin il a vu des globules isolés pris dans le pigmentum, émettre des filaments qui lui ont paru être la même mucédinée. Dans sa seconde note , M. Bal- samo reconnait que la substance altérée morbifiquement, à laquelle il a donné le nom de pigmentum dans le ver à soie mort de la muscardine, correspond, dans le ver sain , aux deux masses de tissu adipeux auxquelles Lyonnet a donné le nom de corps gras. « Il me parait actuellement, dit-il, ( 95 ) ÿ que Je tissu adipeux du ver à soie est celui qui se trouve morbifique- » ment affecté dans la maladie muscardinique, puisqu'elle en change la » structure et la consistance, et: en accroït la, quantité au point qu’elle » semble restreindre les organes encore existants. La détermination de » l’organe spécialement affecté dans la muscardine, ne nous fait toutefois » point connaître la cause qui produit cette maladie... L'état morbide » du tissu adipeux peut dériver, où de la semence de la muscardine qui, » introduite dans le corps de l'animal, produit dans le tissu une altéra- » tion spéciale, laquelle prédispose les organes du ver à soie après sa mort » au développement du Botrytis Bassiana ; ou bien, si l’on ne veut » pas admettre ce mode de développement de la maladie contagieuse, on » peut croire qu'une maladie donnée devient contagieuse (ainsi que cela » arrive à d’autres animaux), d’après certaines circonstances particulières, » et, par-là, devient susceptible de se propager et de se répandre chez » d’autres individus. » » On voit par cet exposé des recherches de M. Balsamo sur la muscar- dine, que cet observateur est demeuré incertain sur la nature de l’affec- tion morbide dont les corps adipeux du ver à soie sont attaqués lors de l'invasion de la contagion muscardinique. 1l a aperçu des filaments mélés aux globules dont se composent ces corps adipeux, mais il les a pris pour des fibres animales; au lieu de reconnaitre là l'existence du thallus caché que possèdent toutes les mucédinées et dont les filaments se développent ensevelis dans la substance organique qui leur sert de terrain, et qui en- suite donnent naissance à la partie aérienne de la mucédinée. M. Balsamo ne reconnaît donc point que l'affection muscardinique provient du déve- loppement de la mucédinée dans l’intérieur des organes du ver à soie, il penche seulement à admettre, mais sans l’affirmer, que les sporules du Botrytis Bassiana introduits dans le corps du ver à soie y ont produit une altération morbide qui les prédispose à la production de cette mu- cédinée. D'ailleurs M. Balsamo déclare lui-même qu'il n’a étudié que des vers à soie morts; il n’a point dirigé de recherches sur les vers à soie vi- vants et malades de la muscardine. Tout demeure donc jusque là in- certain sur la uature de la maladie et sur sa cause efficiente intérieure, bien qu'il soit prouvé que sa cause occasionnelle se trouve dans la contagion communiquée par le contact des vers muscardinés, par le simple contact de leur efflorescence ou par l’inoculation de leurs liquides intérieurs. » Nous nous sommes un peu étendus sur ce sujet parce qu'il était, im- (94) portant de démontrer que, malgré tout ce que l'on en a dit, MM. Bassi et Balsamo n’ont rien prouvé relativénent à la véritable nature de la mus- cardine. La découverte des vérités, comme l’a dit l'illustre Laplace, n’ap- partient qu'à celui qui parvient à les établir solidement par le calcul ou par l'observation. M. Bassi, s'appuyant sur des inductions rationnelles , a pres- senti que la mucédinée, considérée comme cause de la muscardine, se développait dans l'intérieur du corps du ver à soie vivant, et il n’a point craint d'affirmer que cela était ainsi. M: Balsamo est arrivé assez près de la découverte de ce fait, mais elle lui a échappé et il a cru devoir rester à cet égard dans un doute digne d’un esprit philosophique. Ni l'un ni l'autre n’ont découvert ce fait. » Nous arrivons à l'exposition des moyens proposés par M. Bassi pour prévenir la muscardine et pour guérir cette maladie. Les moyens préser- vatifs consistent à éloigner ou à détruire les germes de la contagion. Pour purifier les œufs, M. Bassi conseille de les laver avec un mélange d’eau et d'alcool à parties égales. Pour purifier les magnaneries et les claies on ustensiles qui ont servi à élever les vers à soie, M. Bassi con- seille de les laver à l’eau bouillante, où avec une solution d’une partie de potasse caustique dans huit parties d’eau. On blanchit les parois des magnaneries infectées avec la chaux vive à laquelle est ajoutée de la po- tasse caustique; on fait des lotions avec l'acide nitrique étendu d'eau. M. Bassi conseille encore de faire des famigations d’acide sulfureux. Si malgré ces précautions, la muscardine s’introduit dans li magnanerie, M. Bassi conseille de tremper les feuilles de mürier qui servent de nour- riture aux vers à soie dans de l’eau à laquelle, sur 32 parties, on a ajouté quatre parties de potasse et une de chaux. On peut, selon M. Bassi, rem- placer cette lotion par une solution de sel marin, ou par l'acide nitrique assez étendu d’eau pour ne marquer que deux degrés à l’aréomètre de Beaumé. Ces diverses solutions doivent aussi servir à laver le corps des vers à soie. De cette manière, M. Bassi prétend attaquer et détruire les germes de la muscardine à l'extérieur et à l’intérieur de ces insectes. En résumé, M. Bassi, pour prévenir la muscardine où pour la guérir, conseille l'emploi du chlore, de l'alcool, de la lessive de potasse caustique, des acides nitrique, sulfurique, muriatique; de lammoniaque, du mercure, de l’iode, de la quinine, du camphre; de l'électricité, de la grande cha- leur, de l'humidité, de la chaleur solaire, de l’eau bouillante, de la va- peur d’eau, des fumigations d’ammoniaque, de tabac, d'essence de téré- benthine , etc. (95 ) » On sent facilement tout ce qu'il y a de peu philosophique dans la proposition d'employer contre le germe muscardinique des agents aussi dissemblables dans leur mode d’action, que le sont ceux dont nous ve- nons de faire l'énumération. Déjà un observateur judicieux, M. Bonafous, a reconnu l'inutilité complète de l'emploi des moyens chimiques pour guérir la muscardine. Parmi les moyens chimiques, un seul peut-être au- rait de l’action si son emploi n'était dangereux pour les vers à soie, et même pour les hommes qui les soignent, c’est le mercure on plutôt ses diverses préparations. Depuis long-temps il a été prouvé, par M. Astier, que le mercure s’opposait complétement au développement des moisis- sures ; votre rapporteur a confirmé ce résultat par ses expériences. Il a vu que les acides et les alcalis à faibles doses favorisent le développement des moisissures bien loin d'y mettre obstacle; à fortes doses ils tueraient égale- ment l’insecte et la mucédinée muscardinique. Les agents chimiques ne peuvent donc être employés que pour détruire sur les tables, sur les claies, sur le pavé, etc., les germes de la mucédinée, Ces moyens, joints aux soins de propreté et d’éloignement de la contagion, sont véritable- ment les seuls dans lesquels on doive avoir confiance pour éloigner la muscardine : il faut renoncer à l'espoir de la guérir chez les vers à soie infectés. $ III. Recherches de M. Loweni. » Ainsi que l'annonce le titre de son ouvrage, M. Lomeni ne s’est proposé que de faire des recherches sur l'emploi des moyens proposés par M. Bassi, pour prévenir ou pour guérir la muscardine. Incidemment il jette un coup d’œil sur les découvertes que M. Bassi est censé avoir faites sur cette maladie , et il fait voir que ces prétendues découvertes sont loin d’être aussi positives qu’on l’a dit, puisqu'on savait avant M. Bassi que l’efflorescence muscardinique est une moisissure, et que son contact et son inoculation communiquent la muscardine. Quant à l'introduction des semences de la moisissure et à leur développement dans l’intérieur de l'animal vivant, M. Lomeni fait observer, comme nous l’avons fait plus haut, que M. Bassi n’a point du tout prouvé cette assertion, qui n’est point soutenue non plus par M. Balsamo. » Le principal objet du travail de M. Lomeni étant de faire des recher- ches sur l'emploi des solutions de potasse, de chaux, de chlorure de so- dium et d’acide nitrique, que recomma:de M. Bassi pour prévenir ou pour guérir la muscardine, c’est à ces recherches expérimentales que se trouve C. R. 1838, 1er S:mestre. (T. VI, N° 4.) 13 ( 96 ) consacré presque tout son ouvrage. Nous nous contenterons de dire ici que le résultat final de toutes ses expériences a été que les solutions de potasse seule, de potasse associée à la chaux, d'acide nitrique étendu jus- quà deux degrés de l'aréomètre de Baumé, que le chlorure de soude, pro- posés et affirmés comme très efficaces, par le docteur Bassi, pour la gué- rison et la destruction de la muscardine , n’ont pas la plus petite efficacité pour diminuer ou pour guérir cette maladie , soit par leur usage intérieur, soit par leur application extérieure , soit enfin par la réunion de ces deux modes d'emploi à la fois. Les expériences de M. Lomeni prouvent en outre que ces substances sont nuisibles à la santé des vers à soie sains: $ IV. Recherches de M. Bérar». » En raison de l'importance du sujet, nous croyons ne pas devoir pas- ser ici sous silence les recherches que M. Bérard, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, a faites sur les moyens de prévenir la mus- cardine. M. Bérard s’est, avec raison, borné à rechercher quels sont les moyens les plus efficaces pour prévenir la muscardine , en détruisant les germes contagieux. Les expériences qu'il a faites dans ce but ont offert des résultats qui paraissent concluants. Il a commencé par s'assurer que l'on pouvait communiquer la muscardine aux vers à soie, en infectant les œufs desquels ils doivent naître par le contact des vers morts de la muscardine. » M. Bérard, après avoir expérimenté qu’en agitant dans une caisse de bois destinée à élever des vers à soie, quelques-uns de ces insectes, morts et couverts de l’efflorescence muscardinique, cela ne manquait pas de communiquer la muscardine aux vers sains qu'on y élevait ensuite, a essayé de purifier ces caisses par des lotions de sulfate de cuivre et de sublimé corrosif, et par des fumigations sulfureuses. Des vers à soie ayant été élevés dans ces caisses, il n’y en eut pas un seul muscardiné sur 354, dans la caisse purifiée par les lotions de sulfate de cuivre; il mourut trois vers seulement sur 236, non de la muscardine proprement dite, mais de la jaunisse muscardinée , dans la caisse qui avait été purifiée par ses lotions de solution de sublimé corrosif; enfin, il n’y eut qu'un seul muscardiné sur 176, dans la caisse purifiée par les fumigations sulfureuses. M. Bé- rard conclut de ces expériences, que les lotions de solution de sulfate de cuivre offrent le plus efficace des moyens pour préserver les vers à soie de la muscardine. (97) $ V. Recherches de M. Auvours. » L'ouvrage de MABassi sur la muscardine ayant attiré l'attention des savants sur cet obj M. Audouin, professeur d'Entomologie au Mu- séum d'Histoire naturelle, et membre de la Société royale et centrale d'Agriculture, fut, en France, le premier qui s’empressa de faire des recherches sur ce sujet si intéressant, tant sous les points de vue de l'histoire naturelle et de la pathologie, que sous celui de l’éconoraie agricole. » M. Audouin ayant reçu de M. Bassi, par l'intermédiaire de M. le comte Barbo, une chrysalide de ver à soie, morte de la muscardine et couverte de la mucédinée blanche qui en est le caractère , eut occasion par-là de se livrer à de nombreuses recherches expérimentales sur la nature de cette maladie des vers à soie et sur sa propagation. Il s'agissait surtout de déterminer si le développement de la mucédinée muscardi- nique avait lieu effectivement dans le corps du ver à soie vivant, ainsi que l'avait affirmé, mais non démontré, M. Bassi; et ainsi que l'ont admis sans examen bien des hommes qui n’ont pas assez réfléchi sur les véri- tables fondements de la certitude. M. Audouin, reprenant ici les choses dès le principe, a voulu voir par lui-même : 1° Si la mucédinée prise sur le corps du ver à soie mort de la muscardine; étant inoculée à un in- dividu sain à l’état de larve, de chrysalide et de papillon, reproduisait la muscardine chez l’insecte sous ces trois états; 2° si le développement de la mucédinée avait lieu à l’état de thallus, dans le corps de l’insecte vivant. : » Au mois de juin, et par une température élevée , M. Audouin inocula à dix vers à soie le Botrytis Bassiana qui couvrait le corps de la chrysalide qui lui avait été remise par M. le comte Barbo. Six jours après l’mocu- lation les vers parurent malades et cessèrent de prendre de la nourriture; ils moururent tous le neuvième jour, à l'exception d’un seul qui échappa complétement à la contagion. Trois jours après leur mort, ces insectes commencerent à se couvrir de la mucédinée muscardinique qui s’accrut les jours suivants. M. Audouin a fait la même expérience et avec les mêmes résultats sur des chenilles du grand Paon, du Papillon machaon et du Ziparis dispar. Ces expériences sont la répétition de celles de M. Bassi. Ce dernier n’avait point tenté d’inoculer la muscardine à des chrysalides et à des papillons; M. Audouin l’a fait avec succès. Il Jui res- tait à aborder la question capitale qui jusque alors était restée sans solu- Da)ao (98) tion réelle, celle du développement de la mucédinée muscardinique dans l'intérieur du corps de vers à soie vivants. Au mois de juillet M. Audouin inocula à quatre chrysalides de vers à soie les sporules ou la matière efflo- rescente du cryptogame; deux jours après , une d&uces chrysalides étant disséquée, fit voir à M. Audouin , et avec le secours du microscope, que le thallus commençait à se développer, ayant ses filaments fixés sur les globules du corps adipeux. Une seconde chrysalide , observée le troi- sième jour, fit voir un développement encore plus considérable du thal- lus, qui envahissait de plus en plus le corps adipeux portant ses rayons ramifiés dans tous les sens. Ces rameaux du thallus étaient transparents, et l’on voyait que leur intérieur était rempli de granules. A côté de ces ra- meaux se trouvaient des globules isolés et vésiculeux, desquels com- mençaient à partir sur plusieurs points des rameaux semblables à ceux du thallus, en sorte qu'ils devenaient l’origine d'autant de thallus nou- veaux. Ces globules sont des corps reproducteurs produits par les filaments du thallus, premier résultat de l'inoculation. » On sait, en effet, que les thallus des mucédinées, comme celui des funginées , produisent des corps reproducteurs globuleux que l'on pour- rait peut-être considérer comme des sortes de tubercules. Ces globules re- producteurs sont considérés par M. Audouin comme pouvant, étant dis- séminés dans le liquide intérieur de l'insecte, porter dans toutes ses parties les germes du développement de nouveaux thallus. On savait, par les rer cherches de M. Balsamo , que c’est le corps adipeux qui est spécialement le siége de la maladie dans la muscardine ; M. Audouin a donc confirmé ce résultat; mais il a vu, de plus, que le tissu de ce corps adipeux est complétement envahi et absorbé par le développement du cryptogame parasite. » M. Audouin a répété ces expériences et avec les mêmes résultats sur des vers à soie à l’état de chenille et de papillon; ainsi il a établi par des observations positives ce fait, avant lui contestable, que la mucédinée muscardinique se développe sous son état primitif de thallus, dans le corps du ver à soie vivant, et que même elle s’y multiplie par le moyen de ses globules reproducteurs. Ce n’est qu'après la mort de l’insecte que ce thallus intérieur peut produire sa végétation aérienne et sporidifère. Cela a lieu surtout lorsque l'humidité de l'atmosphère permet à la peau de conserver assez de mollesse pour qu'elle puisse être perforée par cette végétation. » C’est en 1836 que M. Audouin a lu ce premier mémoire à l'Académie (99 ) des Sciences; en 1837 il lui en présenta un second sur le même sujet. M. Bassi avait affirmé que la muscardine ne se développait jamais sponta- nément , et, quoiqu'il eût reconnu que la chaleur jointe à l'humidité était une des circonstances qui favorisaient le plus le développement de cette maladie, il ne pensait pas qu’elle püût la produire sans contagion préalable ; il n'hésite donc point à déclarer qu'on ne réussirait jamais à faire naître la muscardine spontanément. M. Audouin a cru avec juste raison ne point devoir se laisser imposer par cette assertion émise avec autorité, et il l’a soumise à l'épreuve de l'expérience. IL a voulu en même temps savoir si cette maladie pouvait naître spontanément chez d’autres insectes que les vers à soie. M. Audouin commença par soumettre à l'expérience des larves dela Saperda Carcharias , espèce de capricorne qui se nourrit de l’aubier des peupliers. Deux tronçons de ces arbres, contenant des larves. de Sa- perde, furent placés, l’un au sec, dans un bocal fermé simplement avec une gaze, l’autre, à l'humidité, dans un bocal fermé avec du papier , et qui contenait de la mousse humide. Ces bocaux, qui recevaient les rayons du soleil pendant une partie du jour, et cela dans le mois d’août, étaient soumis à une chaleur assez élevée. Le neuvième jour deux des larves qui étaient dans l'air humide moururent, et deux jours après elles se couvri- rent d’une efflorescence blanche qui ressemblait tout-à-fait à la mucédinée muscardinique des vers à soie; une troisième larve de Saperde, qui se trouvait dans le même bocal que les deux précédentes, continua, de vivre et se métamorphosa en insecte parfait, lequel fut atteint de la mus- cardine. » Les larves de Saperde, qui étaient dans le bocal couvert de gaze, n'é- prouvèrent aucune maladie, et parcoururent sans accident leurs période de métamorphose. M. Audouin a fait une expérience analogue, avec les mêmes résultats, sur des larves d’une espèce de Bupreste qui vivent aux dépens du bois du frêne. » M: Bassi avait obtenu des résultats semblables en opérant à peu près de la même manière sur des vers à soie, mais l'affection qu'il avait déterminée chez eux lui parut manquer du caractère essentiel de la véritable muscardine, celui d’être transmissible par. contagion. M. Audouin. voulut voir. s’il en serait de même par rapport à la muscardine spontanée; qu'il avait obtenue; il inocula à vingt vers à soie l’effloresceuce blanche qui couvrait le corps d’une des larves de Saperde dontil est ques- tion plus haut; quinze de ces vers à soie moururent quatre à cinq jours après, et tous se couvrirent après leur mort de l’efflorescence museardini- ( 160 ) que; cinq seulement échappérent à la contagion et suivirent le cours de leurs métamorphoses. M. Audouin a répété cette expérience, et avec les mémes résultats, en inoculant à des vers à soie l’efflorescence blanche née spontanément sur les larves de Bupreste. Ici, il s’attacha à suivre chez les vers à soie soumis à l'expérience le développement intérieur du thallus du Botrytis inoculé, et il s’assura que ce développement était en tout sembla- ble à celui qu’il avait précédemment observé chez les vers à soie auxquels il avait inoculé la muscardine originaire d’autres vers à soie. Après leur mort les vers à soie inoculés avec le Botrytis pris sur la larve de Bupreste, présentèrent à l'extérieur ce même Botrytis qui était le Botrytis Bassiana. Ce méme Botrytis, pris alors sur les corps muscardinés des vers à soie dont il vient d'être question, étant inoculé à des vers à soie sains, leur communiqua la muscardine. » Jusqu'ici la mucédinée parasite n’a été communiquée d’un individu à un autre qu'au moyen de ses semences ou sporules, c’est-à-dire par le moyen du semis. M. Audouin a entrepris de la communiquer par le moyen de la transplantation du thallus. Il prit dans l'intérieur d’un ver à soie qui venait de mourir de la muscardine inoculée, de petites portions de thallus qui avait envahi le corps adipeux , et il introduisit chacune de ces parcelles de thallus sous la peau de six vers à soie : dix-huit heures après l'opération, un des vers à soie était mort et tous les autres succombèrent dans les deux jours suivants. Ils ne tardérent pas à se couvrir de l’efflorescence muscardinique. Ainsi la mort arrive beaucoup plus promptement en ino- culant le thallus qu’en inoculant les sporules du Botrytis, ce qu'il était rationnel de prévoir. M. Audouin s’assura, par l'examen microscopique, que le thallus inoculé avait envahi par son rapide développement tout le corps adipeux des vers à soie chez lesquels il avait été transplanté. » On voit par ce rapide exposé, combien sont à la fois importants et dé- cisifs les résultats qui découlent des expériences de M. Audouin. A lui seul appartient véritablement le mérite d’avoir prouvé qu’une mucédinée parasite envahit les organes des vers à soie et d’autres insectes pendant leur vie ; M. Bassi qui avait affirmé ce fait ne l'avait point vu , il l'avait deviné. Mais la science ne se compose pas de devinations : pour qu’un fait entre dans la science , il faut qu’il soit démontré par des preuves tellement palpables, que tous les doutes deviennent impossibles. Or, c’est ce que M. Audouin seul a fait, par rapport au parasitisme du Botrytis Bassiana chez les insectes vivants. On a vu d’ailleurs par l'exposé ci-dessus, quelle extension il a donnée à ses expériences sur cette mucédinée parasite. ( 101 ) $ VI. Recherches de M. MonTacnr. » Un habile cryptogamiste, M. Montagne , a présenté à l’Académie des Sciences un mémoire accompagné de planches et principalement destiné à l'Histoire botanique du Botrytis bassiana. I en a suivi le développe- ment avec soin et l’a décrite avec exactitude. Voici l'exposé sommaire de ses observations. » Le Botrytis bassiana paraît d’abord comme un léger duvet blanc à la surface de l’insecte mort de la muscardine. Le deuxième jour de leur apparition à l'extérieur ses filaments ont un demi-millimètre seulement de longueur ; ils sont rameux et cloisonnés. On voit dans leur intérieur des globules qui deviendront plus tard les sporules. Le troisième jour de leur apparition extérieure, les filaments ont acquis toute leur longueur, qui est d’un peu plus d’un millimètre. Plusieurs des globules ou des sporules qui étaient à l’intérieur des rameaux sont devenus extérieurs; ils sont disposés en chapelet le long des rameaux ou à leur extrémité. M. Montagne à fait germer ces sporules en les plaçant à l'humidité entre deux lames de verre. Il a vu d’abord se développer le £hallus ou mycelium, et ensuite les ra- meaux sporidifères ; il a vu dans cette expérience les sporules ou sporidies s'échapper de l'extrémité des rameaux en leur empruntant, à ce qu'il pense, une enveloppe particulière. Ilsresteraient adhérents aux rameaux au moyen d’un enduit visqueux. » M. Montagne a répété plusieurs fois cette intéressante expérience qui prouve que le Botrytis Bassiana n’est pas, comme on a pu le penser, ex- clusivement apte à se développer dans le corps des insectes, c’est-à-dire que cette mucédinée n’est pas nécessairement parasite , mais qu’elle peut se développer par la germination de ses sporules sans avoir besoin d'autre chose que d’une humidité suffisante. M. Montagne est parvenu à isoler une seule de ces sporules et à suivre de l’œH le développement de la plante à laquelle elle avait donné naissance jusqu’à l’époque de la fructification. » Ayant introduit des sporules de Botrytis Bassiana sous l'aile d’une grosse mouche morte, il y vit naître une autre mucédinée, le Monilia pe- nicillata. 1] ne faut pas en conclure, dit l’auteur, qu'il y a eu là une méta- morphose du Botrytis semé, mais seulement qu'il est né là une autre mucédinée que celle qui avait été semée ; et en effet, il se développe sur les corps organiques humides une multitude d’espèces différentes de mu- cédinées dont l’origine est inconnue. » Après avoir donné la description générale de la mucédinée muscardi- (Cro2”) nique ou entomoctone, M. Montagne reconnait avec M. Balsamo qu’elle appartient au genre Botrytis, tel qu'il a été réformé par Fries dans son Systema mycologicum, mais il n’est pas certain que cette mucédinée doive former une espèce nouvelle ; il lui trouve la plus grande ressemblance avec le Botrytis diffusa (Dittmar). Toutefois, il admet provisoirement le Botry- tis Bassiana, en réformant ainsi sa phrase diagnostique : » Botrytis Bassiana floccis fertilibus candidis erectis, simplicibus, dicho- tomis, breviter ramosis , ramis sparsis sporidüiferis, sporidiis globosis circa apices ramorum parce collectis, tandem capitato conglomeratis. GONCEUSIONS, » M. Audouin, en prouvant, par l'observation microscopique, que le thallus du Botrytis Bassiana se développe dans le corps du ver à soie pendant sa vie, a fait entrer dans la science ce fait nouveau et d’une grande importance, fait que le docteur Bassi avait précédemment deviné ou en- trevu, mais qu'il n'avait point prouvé. M. Audouin, par ses observations nombreuses , a suivi dans toutes ses phases le développement de la mucé- dinée parasite dans les vers à soie et dans d’autres insectes à toutes les pé- riodes de leur existence. » M. Montagne a donné une bonne histoire botanique du Botrytis Bassiana, et il a prouvé, contre l’assertion formelle de M. Bassi, que cette mucédinée n’est point exclusivement parasite, puisqu'il a observé sa ger- mination et son développement entre deux lames de verre et à l’aide de la seule humidité. » Votre Commission vous propose de décider que ces deux Mémoires seront imprimés dans le Recueil des Savans étrangers. » Ces conclusions sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. #CONOMIE nurALE. — Recherches chimiques sur la végétation, entreprises dans le but d'examiner si les plantes prennent de l'azote à l'atmosphere ; par M. Boussineaurr. (Commissaires, MM. Dumas, Dutrochet, Turpin.) (Extrait.) « L’azote paraît être un élément constant des végétaux, et l’on est assez généralement porté à croire que les substances alimentaires tirées du règne végétal, doivent une grande partie de leur faculté nutritive aux principes “ ( 103 ) azotés qui s’y rencontrent. M. Gay-Lussac a déjà constaté la présence de l'azote dans un très grand nombre de semences, et les analyses que j'ai faites pour doser cette matière dans plusieurs graines employées comme fourrage, ont établi qu’elle y entre souvent pour une portion assez forte. La vesce, les lentilles, les féverolles ont fourni 4 à 5 pour cent d'azote; la graine de trèfle, comme on le verra dans ce Mémoire, en contient 7 pour cent. » La présence de l'azote dans les différents organes des végétaux est due à certaines substances azotées qui s’y trouvent répandues, et qui offrent une grande analogie de composition avec les matières d’origine animale. » Dans l’état actuel de nos connaissances sur les phénomènes chimiques de la végétation, nous savons qu'immédiatement après la germination, lorsque la plante est née de la graine , ses organes, en agissant sur le gaz acide carbonique qui fait partie de l'atmosphère, peuvent sous certaines conditions de chaleur et de lumière, s’en assimiler le carbone; de plus, il est reconnu que ces mêmes organes fixent en même temps les éléments de l’eau. » Ainsi, une graine soumise à l’action de l'air, de l’eau, de la lumière et d’une certaine température, germera , développera une plante qui, au moyen de ces seules ressources, pourra, sinon acquérir un développement complet, s’en approcher beaucoup, fleurir, par exemple, et donner des indices de fructification. Durant le cours de cette végétation, la graine produira une plante qui pèsera beaucoup plus que ne pesait la grame employée, le tout étant supposé au même état de dessiccation. C’est une expérience qui a été faite pour la première fois, par M. de Saussure, en faisant germer et végéter des fèves dans le sable siliceux et arrosé avec de l'eau distillée. En soumettant au même régime des semences de trèfle, j'ai obtenu un résultat semblable; 10 de graine ont produit une récolte qui a pesé 26. » Par l’action bien connue que les feuilles exercent sur l’acide carbo- nique, on comprend comment une plante peut, à l'aide de l'humidité et des seuls éléments contenus dans l'atmosphère, s’accroïtre et augmenter de poids. En effet, les expériences qui ont démontré cette action font voir que la force vitale s'exerce d’abord sur l’oxigène , pendant la germi- »ation, et ensuite sur le gaz acide carbonique, pendant la végétation pro- prement dite. Mais rien dans les recherches de ce genre n’a prouvé d’une mamére positive que l’azote de l'air fût sensiblement absorbé. » Il est vrai qu’à une époque déjà ancienne, Priestley, et apres lui C. R. 1838, 195 Semestre. (T. VI, N° 4.) 14 (104 ) Ingenhoutz, crurent reconnaître une absorption manifeste d'azote pendant la végétation ; mais ces expériences, répétées depuis par M. de Saussure, avec des procédés eudiométriques plus précis, ont établi que cette fixa- tion d'azote n’a point lieu; cet habile observateur crut même apercevoir une légère exhalation de ce gaz. Les résultats de Saussure sont confirmés par ceux plus récents de Digby, à cela près que ce dernier physiologiste a prouvé que les plantes n’exhalent pas d’azote. Cependant la présence de l'azote dans les végétaux étant à l’abri de toute objection, et l’assimi- lation de ce principe pendant la végétation étant prouvée par le fait même de la multiplication des semences, on dut nécessairement admettre que dans les expériences que j'ai rapportées, et dans lesquelles on a fait végéter des graines germées aux dépens seuls de l’eau et de l'atmosphère , la végétation s’opérait sans le secours de l'azote. Cette opinion était for- tifiée par la difficulté, je puis même dire par l'impossibilité de faire grainer une plante ayant pour aliments uniques, l’eau et l’air. On voyait effectivement que dans ces conditions défavorables de culture , la graine, qui est la partie la plus azotée d’un végétal, n’était pas reproduite. On fut dès-lors conduit à supposer que l'azote, originairement renfermé dans la semence, se trouvait réparti dans l’ensemble de la plante chétive et incomplète qui en était issue. » Dans la nature, l'accroissement d’une plante n’a pas lieu aux dépens seuls de l’eau et l’atmosphère : les racines qui fixent un végétal dans le sol, y puisent aussi une portion notable de sa nourriture; dans les con- ditions ordinaires, le développement d’une plante se fait par le concours simultané des aliments que les racines vont chercher dans la terre, et par celui des éléments gazeux que les feuilles enlèvent à l'air. Comme il est d'ailleurs reconnu que la nourriture fournie par le sol est azotée, on a, pour cette dernière raison, considéré les engrais comme la source prin- cipale, unique même, de l’azote qui se rencontre dans les végétaux. Les observations de Hermbstædt, en montrant que les céréales cultivées sous l'influence dés engrais les plus azotés, sont celles qui contiennent le plus de gluten, donnent une certaine force à cette manière de voir; aussi Hermbstœdt a-til conclu de ses recherches, que les plantes prennent dans les engrais la totalité de leur azote. » Néanmoins, il est des faits agricoles qui tendent à faire penser que, dans plusieurs circonstances, les végétaux trouvent dans l'atmosphère une partie de l'azote qui concourt à leur organisation; mais pour bien saisir la valeur de ces faits, il convient de discuter d’une manière générale la na- ( 105 ) ture de l'aliment répandu dans le sol, et qui est recueilli par les racines, Laissant de côté toutes les idées hasardées sur l'influence des terres dans la végétation, je considérerai , avec Thaer , le fumier ou le terreau qui en dérive, comme l'agent qui contribue le plus efficacement à la formation des plantes, et j'admettrai que la force de végétation est déterminée par la proportion de sucs nourriciers qui se rencontrent dans le terrain; en- tendant par sucs nourriciers, cette partie du terreau susceptible d’être absorbée par les suçoirs des racines, celle en un mot qui, toujours suivant le grand agriculteur que je viens de nommer, constitue la fécondité, la fertilité du sol. » Par les récoltes, le sol se trouve généralement épuisé, sa fertilité di- minue; mais cette diminution est loin d’être la même pour toutes les cul- tures. Les plantes vivant aux dépens de l'air et du terrain, on conçoit que celles qui puisent largement dans l'atmosphère épuiseront d'autant moins le sol ; on conçoit encore que les récoltes totales, absolues comme celles des tubercules, de la garance, l’épuisent au plus haut degré. Les récoltes, au contraire, qui laissent des racines dans le sol et des fanes sur le ter- rain, seront beaucoup moins appauvrissantes, puisque, par des labours subséquents, les parties abandonnées deviendront de véritables engrais. Au reste, à parité de circonstances, les récoltes possèdent des propriétés épuisantes très variées. Thaer, qui a constamment cherché à introduire dans la science agricole une précision qui y était inconnue avant lui, a essayé d'exprimer par des nombres la puissance épuisante des différentes cultures. Sans présenter ici les rapports numériques qu’il a déduits de ses longues observations, rapports qui cesseraient peut-être d’être vrais pour des conditions météorologiques différentes, je mentionnerai le résultat général auquel il est arrivé, et c’est que les plantes les plus nourrissantes, celles qui, sous un poids donné, peuvent nourrir le plus grand nombre d'animaux, sont précisément celles dont la culture épuise davantage le sol. » Or, Thaer pose en principe que les engrais les plus actifs, ceux qui procurent aux terrains la plus grande fertilité, sont aussi ceux qui con- tiennent la plus forte dose de substances animalisées. D'un autre côté, j'ai fait voir, dans mon premier Mémoire sur les fourrages, que ceux-là sont les plus nutritifs, qui renferment le plus d'azote. En combinant ces deux résultats, on trouve que les cultures qui exhument du sol la plus grande quantité d'azote, sont en même temps celles qui l'appauvrissent le plus. / 14. ( 106 ) » Ceci rend donc probable que, pendant l'épuisement du sol, l’action épuisante s'exerce principalement sur la matière azotée qui fait partie des sucs nourriciers, et que pour restituer à la terre le degré de fertilité qu’elle possédait avant la culture, il faut y introduire par les fumiers une quantité équivalente de cette même matière azotée. » Mais si les cultures épuisent généralement le sol, il en est aussi qui le rendent plus fécond; celle du trefle, par exemple, est dans ce cas. 11 paraît qu’en laissant ses racines dans le terrain, et en y enfouissant, comme cela se pratique communément, la dernière pousse, on rend au sol une quantité de matière organique plus forte que celle à la formation de laquelle il a contribué, et qu’on a enlevée comme fourrage; ainsi, tout compte fait, le sol a reçu de l'atmosphère plus qu'il n’a fourni à la plante récoltée. » Toute récolte verte enfouie dans le sol l’enrichit. La quantité de ma- üère organique introduite par la semence est si minime, qu'on peut tout- à-fait la négliger, et l'effet utile de cette pratique est évidemment produit par l'introduction dans le sol des éléments que la plante a soustraits à l'atmosphère. » J'ai dit que les physiologistes ont reconnu que les plantes ne pren- nent pas d'azote à l’atmosphère. Cependant, d’après les idées que J'ai ex- posées sur le principe efficace des engrais, on conçoit difficilement com- ment le sol, en recevant seulement de la matière organique non azotée, puisse acquérir une fécondité telle que celle que lui communique la cul- ture des plantes améliorantes , fécondité qui permet de faire une récolte abondante de végétaux alimentaires, et par conséquent riches en azote. Il y a donc lieu de croire que les cultures améliorantes, l’enfouissage en vert, les jachères, ne se bornent pas, comme semblent l'indiquer les ex- périences des physiologistes, à faire entrer dans le sol du carbone, de l’hy- drogène et de l’oxigène, mais encore de l'azote. » Tels sont les faits agricoles qui, dans mon opinion, rendent vraisem- blables que les parties vertes des plantes sont aptes à s’assimiler l'azote de atmosphère. Dans plusieurs établissements agricoles, c'est réellement à l'atmosphère que l’agriculteur emprunte les principes fécondants qu'il ré- pand sur son terrain. Je ne prétends pas parler ici de cultures situées dans des conditions très favorables sans doute, mais que l'on doit considérer comme exceptionnelles ; tels sont les établissements qui peuvent disposer des immondices des grandes villes, etc. Je considère maintenant une in- dustrie agricole isolée et réduite à fabriquer ses engrais à l’aide de ses (107) propres ressources; encore faut-il établir une distinction , et supposer une localité telle qu'il n’existe pas même de prairies naturelles irrigables, car par les inondations, les prairies reçoivent de la nature organique étran- gère. Je prendrai pour exemple une ferme consacrée à la culture des cé- réales, possédant par conséquent un nombre assez limité de bestiaux; on connaît par expérience la quantité d’engrais indispensable, ainsi que le rapport qui doit exister entre la surface cultivée en fourrage, et celle des- tinée à la culture du produit marchand. Je suppose l'établissement tout formé. Chaque année on exportera du froment, du caséum , quelques pièces de bétail. Ainsi il y aura exportation constante de produits azotés sans qu'il y ait une importation appréciable de la même matière. Cepen- dant la fertilité du sol ne s’affaiblira pas. On voit que dans de semblables conditions, la matière organique continuellement exportée sera remplacée par la culture des plantes améliorantes, ou par les jachères, et l’art de l’agriculteur consiste à adopter l’assolement qui favorise le mieux et le plus promptement possible la transition des éléments de l'atmosphère dans le sol. » En résumant les faits favorables ou contraires à l’idée que les plantes prennent de l'azote à l'atmosphère, on voit que l’on peut considérer la question comme indécise, et c’est dans l'espoir de la résoudre que j'ai entrepris les expériences qui font le sujet de ce Mémoire. » J'emploie l'analyse, je compare la composition des semences à la com- position des récoltes obtenues aux dépens seuls de l’eau et de l'air. Bien que les recherches dont je me suis occupé aient été spécialement entre- prises dans le but d’examiner la question de l'azote, elles déterminent en- core avec précision les éléments perdus, ou acquis par les graines de trèfle et de froment, pendant leur germination et leur végétation. J’étudie d’a- bord la germination du trèfle; je nomme première période de la germi- nation l'époque à laquelle les radicules sont développées ; la deuxième période est l’époque où les feuilles séminales sont formées. 1" PÉRIODE. Carbone, Hydrogène. Oxigène. Azote. 2£",893 de graine contenant....... 1,222, 0,144, 0,866, 0,173, Ont donné : graine germée 26,241, contenants, . eos 2e telle on se 1,154, o,141, 0,767, 0,178, Différences. .......— 0,068, — 0,003, — 0,099, + 0,005. ( 108) 2° PÉRIODE. Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 28",074 de graines, contenant........ 1,054 0,124 0,747 0,149 ont donné graine germée 1,727, conten. 0,817 0,104 0,656 0,150 Différences ee EEE ++ — 0,237 — 0,020 — 0,091 “+ 0,001 » L'analyse indique que pendant la première période de sa germination le trèfle a éprouvé une perte totale de 0,068. Sa perte consiste en carbone et en oxigène; le poids de l’oxigène perdu est beaucoup plus fort que celui du carbone; la perte en hydrogène et le gain en azote sont assez faibles pour se trouver compris dans les erreurs possibles de l'analyse. » Durant la 2° période de germination, le trèfle a également perdu du carbone et de l’oxigène, mais ici la perte en carbone surpasse celle en oxigène. De plus, l'analyse montre une perte non équivoque en hydrogène. On retrouve dans la graine germée l’azote qui existait dans le trèfle avant la germination. » La perte totale s’est élevée à 0,117. » La germination du froment présente à l'analyse des résultats sem- blables. » Je désigne par 1"° période l’époque de l'apparition des radicules ; par 2° période l’époque à laquelle les jeunes tiges ont la longueur du grain; par 3° période celle à laquelle les parties vertes dominent dans la graine germée : les tiges avaient alors une longueur de 3 à 5 centimètres. ie PÉRIODE. — Le froment a perdu 0,028 pendant sa germination. Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 28,429 de froment, contenant. ...... 192 o,141 1,073 0,083 ont produit froment germé, contenant. 1,111 0,139 1,026 0,087 Différences... ...... susssse — 0,021 — 0,002 — 0,047 + 0,004 2° PÉRIODE. — Le froment a perdu 0,034 en german. Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 2£',130 de froment, contenant......., 0,993 0,124 0,90 0,073 ont produit froment germé, contenant 0,932 0,121 0,929 0,075 Différences... ..,...,..,.... — 0,061 — 0,003 — 0,011 “+ 0,002 ( 109 ) 3° PÉRIODE. — Le froment a perdu 0,16 en german. Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 2£,075 de froment, contenant........ 0,945 0,117 0,895 0,070 ont produit froment germé 1,704, cont. 0,804 0,104 0,723 0,072 Différences................ — 0,141 — 0,013 — 0,172 + 0,002 » Ces résultats généraux, sur la germination, auxquels on est conduit par l'analyse, différent, comme on peut voir, de ceux obtenus antérieure- ment, en se bornant à étudier l'action des graines germantes sur l'air at- mosphérique. » La méthode manométrique employée jusqu’à ce jour a sans doute un grand avantage que n’a pas l’analyse: c'est de constater directement les produits gazeux qui peuvent se développer pendant la végétation. C’est là la limite de son pouvoir. Les substances qui s’échappent sous un tout autre état ne sont plus perceptibles par cette méthode. » De son côté, l'analyse dernière est impuissante pour nous révéler la nature particulière des produits qui prennent naissance pendant la vie vé- gétale, mais elle nous fait connaître avec précision les éléments bruts qui sont acquis, ou éliminés, quel que soit d’ailleurs l’état sous lequel ils aban- donnent la plante ou viennent s’y fixer. » Dans les premières périodes de la germination ; par exemple, la mé- thode manométrique prouve qu’il se forme toujours, aux dépens de l'air, du gaz acide carbonique; quelquefois elle indique aussi une absorption d’oxigène. On en a conclu que dans cette circonstance, la graine perd du carbone : c’est ce que confirme l'analyse, mais de plus elle accuse une perte en oxigène , et elle montre que cet oxigène ne se dissipe pas entière- ment à l’état d’eau. Il devient alors très probable que c’est unie au carbone, en formant avec les éléments de l’eau un composé non gazeux, qu’une partie de cet oxigène se sépare de la graine. » M. Becquerel admet qu'il y a toujours formation d'acide acétique, lors de la germination, J'ai constaté le fait de l'acidité en faisant germer des semences sur une feuille de papier de tournesol. En reconnaissant avec ce savant physicien que l'acidité est due à de l'acide acétique, il est évident qu’alors, et par le seul fait de son apparition, une graine peut perdre en germant une partie de son carbone, autrement qu'en for- mant de l'acide carbonique avec l’oxigène de l'air; et, dans cette occur- rence, il est probable que de l’oxigène appartenant à la semence entre pour quelque chose dans la composition de l'acide organique formé, (ro ) » Les éléments de la graine qui concourent à la production de cet acide ne sauraient être appréciés par les moyens eudiométriques, et l’on peut en dire autant de tous les produits non gazeux, mais qui, volatiles comme l'acide acétique, peuvent se dissiper à l’état de vapeur pendant la dessicca- tion de la graine germée. Cultures dans un sol privé d'engrais. » Les graines ont été cultivées dans du sable siliceux, préalablement chauffé au rouge, pour détruire toute trace de matière organique. Les plantes ont été arrosées avec de l’eau distillée. Résultat de la culture du trèfle, pendant deux mois (septembre et octobre). Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 1#°,532 de grains contenant................ 0,778 o,0g2 0,552 o,110 ont donné une récolte pesant 1,649, contenant 1,278 0,146 o,982 0,120 Différences... + 0,500 40,054 + 0,430 + 0,010 Ainsi, pendant une culture de deux mois, le trèfle paraît avoir un gain en azote ; la quantité d’azote trouvée en excès semble assez forte pour ne pas l’attribuer à une erreur ordinaire d'analyse. La graine, ou plus exacte- ment la plante qui en est issue, a pris à l’air et à l’eau , du carbone, de l'oxigène et de l'hydrogène. Il est à remarquer que le rapport dans le- quel se trouvent ces deux derniers éléments est précisément celui dans lequel ils constituent l’eau. Culture du trèfle pendant trois mois (août, septembre, octobre). Carbone. Hydrogène, Oxigène. Amote. 15",586 de grains, contenant....... Dovoboedute 0,806 0,095 0,571 0,114 ont produit une récolte pesant 4,106, contenant 2,082 0,271 1,597 0,156 Différences... + 1,276 0,196 1,026 + 0,042 Je passe maintenant aux objections que l’on peut élever sur l'exactitude de la méthode que j'ai suivie. » Une critique sérieuse et qui a été faite toutes les fois que l'on a voulu fixer le poids des éléments que les végétaux empruntent à l’eau et à l'atmosphère, est celle qui attribue une partie des éléments acquis par la plante aux poussières qui voltigent continuellement dans l'air. On ne peut nier la présence de ces poussières, et l’on peut soutenir qu’elles in- terviennent en agissant jusqu'à un certain point, comme le ferait un en- ( xxx ) grais; et comme il n’est pas douteux qu’une partie de ces poussières ne soient d’origine animale, on doit supposer, jusqu’à démonstration du con- traire, qu'elles ont fourni à la plante l'azote qu'elle s’est approprié pen- dant la végétation. » Pour lever tout scrupule à cet égard, j'ai fait germer et végéter du trèfle dans un appareil qui met la plante complétement à l'abri des pous- sières qui sont tenues en supension dans l'atmosphère. Comme cet ap- pareil peut offrir différents avantages dans les recherches chimiques sur la végétation, je le décris avee quelques détails : les résultats obtenus sont conformes à ceux déjà mentionnés. » Au reste, les observations faites sur la culture du froment léveront toutes les objections qui auraient pour base l'intervention des poussieres, car Je vais montrer que le froment cultivé exactement dans les mêmes circonstances que le trèfle, pendant le même temps, dans le même lieu, n'a pas absorbé une quantité d'azote appréciable par l'analyse ; si l’on admet que les poussières de l'air aient contribué à porter de l’azote dans les récoltes de trèfle, il tombe sous le sens qu’elles auraient dû agir également sur les récoltes de froment. Culiure du froment pendant 2 mois (septembre, octobre). Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 151,244 de froment, contenant . . . . . .. 0,580 0,072 0,549 0,043 ont produit une récolte pesant 1,819 conten. o,got 0,116 0,762 0,040 Différences. . . . . + 0,321 + 0,044 + 0,213 + 0,003 Culture du froment pendant 3 mois. Carbone. Hydrogène. Oxigène. Azote. 1#°,644 de froment contenant. . . . . . .. 0,767 0,095 0,725 0,057 La récolte a pesé 2,022, contenant. . . .. 1,456 0,173 0,333 0,060 Différences, 2 micro + 0,689 + 0,078 + 0,608 + 0,003 » En résumant les faits contenus dans ce mémoire, on trouve : » 1°. Qu'en germant, le trèfle et le froment ne gagnent ni ne perdent d'azote ; » 2°. Que pendant la germination, ces graines perdent du carbone, de l'hydrogène et de l’oxigène; et que la quantité de chacun de ces éléments, ainsi que le rapport suivant lequel les pertes ont lieu, varient aux dif- férentes phases de la germination ; » 3°. Que durant la culture du trèfle, dans un sol absolument privé C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 4.) 15 (iaritie d'engrais, et sous la seule influence de l’eauet de l'air, cette plante prend du carbone, de l'hydrogène, de l’oxigène et une quantité d'azote appré- ciable par l'analyse ; » 4°. Que le froment cultivé exactement dans les mêmes conditions, emprunte également à l’eau et à l'air du carbone, de l'hydrogène et de l'oxigène; mais qu'après une culture de trois mois ;, l'analyse n’a pu cons- tater un gain ou une perte en azote. » MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — JVote sur la théorie de la machine à vapeur, en tenant compte du changement de température de la vapeur, pendant son action dans la machine; par M. nr Pamsour (1). (Commission précédemment nommée. ) (Extrait. ) « Dans.uue suite de mémoires présentés à l'Académie, j'ai exposé une théorie analytique de la machine à vapeur; mais dans le but de rendre les formules plus simples, j'ai supposé que pendant son passage de la chaudière au cylindre, la vapeur conserve sa température. Cette suppo- sition, quoique n'’altérant que très peu les résultats, n’est cependant pas réellement exacte, et dans un mémoire récemment soumis à l’Académie, on.a essayé de tenir compte de cette circonstance par un calcul acces- soire. » Le mode proposé dans le mémoire dont il est question consiste à introduire la température et plusieurs autres quantités nouvelles, dans les équations générales dont je déduis les formules définitives du calcul des machines. Ce mode qui, du reste, n’est qu’indiqué, et pour le cas des machines sans détente seulement, ne me paraît, en aucune maniere, ré- soudre la question. » Voici comment j'intraduis la circonstance du refroidissement de la vapeur dans la théorie dejà exposée, non pas dans le: cas des machines sans détente seulement, mais dans le cas le plus général des machines à vapeur. (1) Nous avons pensé, mon confrère et moi, devoir donner ici une analyse détaillée de la note que M. de Pambour présenta à l’Académie dans la dernière séance. Les lecteurs du Compte rendu auront ainsi sous les yeux le tableau chronologique et complet des efforts que M. de Pambour a tentés pour perfectionner la théorie des machines à vapeurs ( 113 ) » J'ai reconnu par une série nombreuse d'expériences, entreprises dans le but de déterminer la relation entre la pression dans la chaudière, dans le cylindre et dans la tuyère, que pendant toute son action dans une machinelbien faite, la vapeur reste à l’état de vapeur saturée, sans qu'il se fasse aucune précipitation d’eau. C'est-à-dire que sa température reste toujours liée à sa pression, comme dans les vapeurs qui sont en contact:avec le liquide générateur; circonstance qui tend à confirmer la loi de, M. Clément surlaquantité de chaleur nécessaire pour constituer la vapeur à différents degrés de tension. » Or, dans les vapeurs à l'état de saturation, le volume de la vapeur rapporté à celui d’un pareil poids d’eau, peut se déduire immédiatement de la pression, au moyen de la formule empirique indiquée par M: Na- vier, SAVOIr : 10,000 NE ——_—_—_—— ——— 0.9 + 0.000484 F° lorsque la pression Fest exprimée en kilogrammes par mètre carré, ou 10,000 7 0.9 + o.3oiép' lorsque la pression p est exprimée en livres anglaises par pouce carré. Nous écrirons donc en général » Cela posé, quand la vapeur passe, dans la machine, d’un certain vo- lume m’ à un autre volume également connu m, et abandonne, en con- séquence ; sa première pression P’, pour en prendre une autre p, il est facile de reconnaitre qu’on a entre ces deux pressions la relation P 1 — mn m Po 1 mn m C'est là tout ce qu'ilnous faut pour introduire la variation de température dans nos formules! générales! » En effet, on sersouvientique la théorie que jnous)appliquons à la ma- chine! à: vapeur «consiste jà {établir deux relations générales entretles ‘don nées et les inconnues du problème :la première éxprimant que larmachine étant arrivée au mouvement uniforme, la quantité de travail appliquée par la puissance est égale à la quantité d'action développée par la résis- 19° (114) tance ; la: seconde, qu'il y a égalité entre la dépense et la production de vapeur. » Supposons donc une machine travaillant par détente et dans le cas le plus général. Soit P la pression totale de la vapeur dans la chaudiere, P' la pression qu’elle prendra à son arrivée dans le cylindre avant la dé- tente, et p la pression en un point quelconque de la détente; L étant la longueur totale de la course du piston, L’ la portion parcourue au mo- ment.où commence la détente, et celle qui correspond au point de la détente où la vapeur a acquis la pression p. Soit encore a l'aire du piston, et c la liberté du cylindre. » Si l'on prend le piston au moment où la longueur de course parcou- rue est L.et.la pression p, on verra que si le piston parcourt en outre un espace élémentaire d!, le travail élémentaire produit dans ce mouvement sera padl. Mais en même temps le volume a (L'+- c), occupé par la vapeur avant la détente, sera devenu 4(7 + c). Donc, d’après la loi précédem- ment indiquée, il existera entre les pressions correspondantes le rapport p _ L'+c 1—na(l+c) DAV Ne qui, en multipliant les deux membres par adl, donne padl = As, 4 — rad). ina (L'+ c) l+c Par conséquent, en intégrant cette équation entre les limites L/ et L de la détente, on a pour le travail total qu’elle produit P'a tar c) el + © 1—na(L'+c) L'+ c — na(lL — L | Ajoutant à ce travail celui P'aL/ appliqué par la vapeur avant la détente; et égalant la somme à la quantité d'action aRL développée par la résis- tance R pendant la même course, on obtient, pour la première relation générale, P'a(L'+ c) L’ L+c —— © —— | —— ———— — naL )—aRL... (A). 1—na(l'+ c) Em L'+c Gt ) Ye (à, » Maintenant, pour obtenir la seconde relation, si l'on exprime par S le volume d’eau vaporisé par la chaudière dans une minute, ce volume, en arrivant dans le cylindre, transformé en vapeur à la pression P', y deviendra, d'aprés la relation déjà énoncée (a), S n + ql" (115) Ce sera donc le volume de vapeur à la pression P', fourni par la chau- dière dans une minute. D'autre part, a (L'+ c) est le volume de cette vapeur à la pression P’, qui se dépense par coup de piston, et s’il y a K coups de piston par minute, Ka(L’+ c) sera la dépense par minute; ou bien , si v exprime la vitesse du piston, ce qui donneK = ? TL le même volume de vapéur dépensée sera Te +0: Donc, puisqu'il y a égalité entre la production et la dépense de vapeur, on aura S v © —= — # ». (B REP LL +c),.. (B), qui. est la seconde relation générale entre les données et les inconnues du problème. Enfin, en éliminant P' entre ces deux équations, on obtient, pour la relation définitive Se 7 SL És: Go D giE es D — na) Le RE à CEE De de me (1). . an (L' + c) (= log D+e £—naL) + agRL [1—na (L' + e)] ». Cette res est, comme: nous l'avons annoncé , moins simple que celle .que nous avons Hbinse en supposant la conservation: de tempé- rature ; mais elle a l'avantage de tenir compte ‘d’une nouvellé circons- tance dans le calcul. Du reste, en y détruisant l'effet de cette circons- tance , on la ramène facilement à nos formules précédentes. » En effet, comme nous ayons vu que, d’après l'équation (a), le volume de la vapeur à la pression P est donné par la relation I Ton+gl 1,57903 80 jaune... AS 3,5833 (2) **""* se] soso 23,55 de tartrate basique qu’on sépare par filtration ; après quoi on rapproche la liqueur au degré de densité ici indiqué. (0) Pc srstémeavait été obervé dans un tube de 275,5, et il ÿ avait donné pour déviation à travers le verre rouge - 70,85 ; on a ramené cette déviation à l'épaisseur 5252 par la loi de proportionnalité , afin de rendre les résultats plus évidemment comparables. (a) La déviation ici consignée a été observée à la vue simple. D'après la constance presque exacte du rapport exprimé dans la dernière colonne, la déviation à travors le verre rouge aurait êté + 20,755 ; mais la forte coloration du système l'aurait rendue trop diflicile à olserver. TABLEAU Ne 4. — Systèmes formés par l'acide tartrique , la glucine et l’euu , en diverses proportions. Désignation ÉLÉMENTS DU SYSTÈME DENSITÉ LONGUEUR ; s POUVOIR RAPPORT RAPPORT Fa dans l'unité de poids. “ COULEUR TEMPERAT. | DÉVATION | rotatoire spéci- | ‘dela [deladéviation| NOMBRE pparente re observée fi NT) ns d: ë du Liquide s)& travers Fe ätraversle verre] du tarte ate sasnen qu d tu >: en r ANIEEe Proportion Proportion QE CN TT . IE l'observation rouge pour 100mm ea De É mixte. le d' tube d'observation. conclu à celle du | rayon jaune, | observat. tartrate gluciniq. d'eau. _0,100p34 | 0,899054 1,047 Hrgun Vert léger un peu jaunâtre. 2188 1, 526 | Ve pile rayon rouge, |en treutièmes ——— — + 220,675 | + 4ue,3o2 | 1,587 | 20 en e is dans un flacon fermé par un bouchon de liége.. Dus50r | L Eér 7164) UE | F | ar adéition d'ent AT sde né ( 161 ) manière absolue; et ils sont au moins quintuples, comparés à la population des deux pays. » Et cependant : » Il ya neuf fois autant d'individus condamnés, année moyenne, dans le Royaume-Uni, qu’il y en a en France proportionnellement à la popu- lation. » Les condamnations à mort sont 22 fois plus multipliées dans les Iles Britanniques, et les exécutions le sont au-delà de trois fois. » Ces chiffres, qui résultent des documents officiels , prouvent : » 1°. L'inutilité des gibets; » 2°. L'erreur de ceux qui accusent d’un débordement de perversité, la France, telle que l’a faite la Révolution.» NOMINATIONS. L'Académie procède par voie de scrutin à l'élection d’un membre pour la place vacante dans la section d’Économie rurale , par suite du décès de M. Teissier. Avant qu’on procède au scrutin, M. le Président annonce que M. Huerne de Pommeuse, l’un des candidats présentés par la section, se désiste de sa candidature. Le nombre des votants est de 56. Au premier tour de scrutin M. Audouin obtient... 38 suffrages, M. de Gasparin......... 17 M. Soulange-Bodin. .,... r. M. Audouin ayant obtenu la majorité absolue des suffrages est déclaré élu. Sa nomination sera soumise à l’approbation du Roi. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Appareils de sûreté pour les machines à vapeur. M. ze Minisrre pu Commerce xt prs Travaux Pugzics transmet: une lettre qui lui:est adressée par le président de la: Société industrielle de Mulhouse , relative aux appareils de sûreté et aux recherches à ce sujet CR, 1838, 17 Semestre, (T. VI N° 6.) 22 ( 162 ) dont s'occupe maintenant l’Académie, sur la demande de l’adminis- tration. La Société industrielle de Mulhouse!’ exprime le désir «de voir l'épreuve » des moyens de sûreté que proposera en définitive la commission de l'Aca- » démie, faite par ceux qui pourront plus tard être astreints à les appli- » quer à leurs chaudières, c’est-à-dire que l'efficacité de ces moyens soit » constatée non-seulement par la science, mais aussi par la pratique, en » mettant à la disposition des industriels , dans un certain nombre de lo- » calités, les appareils adoptés par la Commission, pour les appliquer à des » chaudières de dimensions différentes et en observer pendant un temps » donné les effets par un emploi régulièrement suivi. » L'auteur de la lettre rappelle que la Société a adressé, au commence- ment de l’année dernière, un rapport qui lui avait été fait sur les ron- «elles fusibles, rapport dont les conclusions diffèrent à plusieurs égards des opinions émises sur la même question par plusieurs membres de l'Académie. Cette pièce a été présentée dans la séance du 27 février 1837, et il en est fait mention au Compte rendu, 1° semestre de 1837, page 342. La lettre de M. le Ministre et celle du président de la Société indus- trielle de Mulhouse, sont renvoyées à la Commission des rondelles, fu- sibles. 2001061e. — Memoire sur les Polypes du genre des Tubulipores ; par M. Mine Epwarps. ( Commissaires, MM. Duméril, de Blainville, Flourens. ) « Ce travail, qui a pour objet des êtres dont l’organisation intérieure était presque entièrement inconnue, fait suite à une série de Mémoires sur l'anatomie, la physiologie et la classification des polypes, précédem- ment présentés à l’Académie par M. M. Edwards. » D'après les faits exposés dans ce Mémoire, on voit, dit l’auteur, que les polypes du genre Tubulipore ne sont pas des animaux hydriformes , comme on devait le croire, d’après le peu de mots qu’en avaient dits MM. Quoy et Gaimard , et que leur mode d'organisation, loin de res- sembler à celui des hydres et des autres polypes parenchymateux infé- rieurs ; est beaucoup plus compliqué , et a beaucoup d’analogie avec celui des Eschares et des Flustres: En effet, ils présentent, comme ceux-ci, un tube digestif ayant des paroïs distinctes de lenveloppe tégumentaire , une ( 163 ) bouche et un anus séparés, un appareil tentaculaire garni de cils vibratiles qui paraissent servir à la respiration aussi bien qu’à la préhension des ali- ments, des muscles bien formés, etc. ; maïs ils n’ont pas comme ces Eschares et ces Flustres, un appareil operculaire garni de muscles bilatéraux, et ils en diffèrent aussi par la conformation de la gaïné tégumentaire qui, en se durcissant, constitue la cellule tubuleuse dans laquelle toutes les parties molles se retirent lors de la contraction. À raison du plan général de leur structure, tant intérieure qu'extérieure, ces petits animaux appartiennent donc au même type organique que les Eschares, et doivent prendre place, avec eux, dans l’ordre des polypes tuniciens ; mais ils ne présentent pas tous les caractères anatomiques des Eschariens, et ils établissent un passage entre le mode d'organisation propre à ces derniers polypes et celui qui s’observe dans les Sérialaires, les Vésiculaires, etc. C’est donc avec raison que M. de Blainville, guidé seulement par la considération de la dépouille cal- caire des Tubulipores, en a formé le type d’une famille particulière. Quant aux limites naturelles de cette famille, je m’en occuperai dans un prochain Mémoire, et je montrerai alors que les caractères anatomiques propres aux Tubulipores se retrouvent tous chez un grand nombre d’autres polypes qui, dans les classifications proposées jusqu’à ce jour, sont disséminés dans des familles et même dans des ordres différents. » Nous avons vu aussi comment les circonstances dans lesquelles vivent ces petits zoophytes peuvent influer sur la croissance du polypier , et en modifier la forme générale. L'étude des variations déterminées par les causes extérieures dans la conformation d’un Tubulipore assez commun sur nos côtes, a montré qu'avec une seule et même espèce, les zoologistes ont formé deux genres et trois espèces nominales.….. » Ce polypier se compose d’un grand nombre d'individus dont la gaine tégumentaire constitue un tube calcaire, et lorsqu'il se développe sur une surface plane telle que la fronde d’une laminaire, les séries formées par la succession des générations se prolongent d’un centre commun avec assez de régularité, de façon à donner naissance à une petite masse circulaire encroûtante dont la surface supérieure est hérissée de rangées divergentes de tubes redressés vers le bout. Mais lorsqu'il se trouve fixé sur la tige arrondie d’une plante marine ou sur quelque autre corps dont la surface est irrégulière, il se déforme en grandissant, et cette déformation peut être portée au point de le rendre presque méconnaissable. Ainsi, au premier abord, on serait certainement porté à croire que les polypiers figurés dans les planches qui accompagnent ce Mémoire, appartiennent à des es- 22. (164) pèces distinctes ; mais pour peu que l’on multiplie les observations, on ne tarde pas à se convaincre que ce sont de simples variétés d’une seule et même espèce et que ces variétés sont déterminées par les circonstances dans lesquelles ces animaux agrégés se sont développés. En effet, je n'ai pu découvrir aucune différence individuelle entre les polypes composant ces agglomérations d’un aspect si différent, et j'ai trouvé dans la même localité tous les degrés intermédiaires entre ces états si semblables. Quand le polypier était fixé sur une surface plane il grandissait régulièrement tout autour et restait circulaire; mais lorsqu'il vivait sur un corps dont la surface était inégale, il s’étendait aussi d’une manière inégale , et suivant qu'il rencontrait dans telle ou telle direction quelque obstacle, il se con- tournait en divers sens et devenait pyriforme , rameux, tubulaire ou d’une forme tout-à-fait indéterminable. Or,ce Tubulipore est loin d’être nouveau pour la science, et il a même été observé sous plusieurs des formes acciden- telles qu’il affecte lorsque son accroissement régulier est entravé; mais faute d’avoir été convenablement étudié, l'identité spécifique de ces variétés a été souvent méconnue. Effectivement, lorsque son développement est normal, ce polypier ne diffère en rien du Madrepora verrucaria d'Othon Fabricius ; lorsqu'il vit sur la tige cylindrique et rameuse de quelque fucus il affecte quelquefois exactement la même disposition que le Millepora tu- bulosa d’Ellis; enfin, lorsque sa croissance a été, dès le principe arrêtée d'un côté par quelque obstacle mécanique, et s’est faite librement dans la direction opposée, ce même polypier devient quelquefois pyriforme et les rangées de tubes dont il se compose se recourbent en dehors, de facon à lui donner tous les caractères du petit zoophyte agrégé, dont Lamouroux a formé son genre Obelia. Quelquefois on rencontre dans le même polypier, une portion dont la disposition ne diffère en rien de celle du Millepora tubulosa (considéré par Cuvier, comme le type du genre tubulipore), et une autre portion qui, si elle venait à se détacher, ne pourrait être distin- guée de l’'Obelia tubulifera ; un des échantillons dont je place le dessin sous les yeux de l’Académie présente ce double caractère. Il me parait donc évident, que le Madrepora verrucaria d'Othon Fabricius, le Millepora tubulosa d'Ellis et l'Obelia tubulifera de Lamouroux, ne sont que de simples variétés d’une seule et même espèce. » L'auteur s'occupe successivement de toutes les espèces vivantes du genre Tubulipore et fait voir que ces petits animaux existaient dans les mers anciennes aussi bien que dans celles de l’époque actuelle. Jusqu'ici on n'avait pas signalé de Tubulipore à l’état fossile, mais M. Milne Edwards ( 165 ) en a découvert dans les terrains tertiaires des environs de Paris et dans la craie de Meudon, trois espèces qui ont beaucoup d’analogie avec celles de la période actuelle, sans cependant pouvoir être considérées comme iden- tiques. Ce travail est accompagné d’un atlas de quatre planches. EMBRYOLOGIE. — Ovologie du kangourou ; Mémoire de M. Coste en réponse à la lettre de M. Owen. (Commissaires, MM. de Blainville, Serres. ) Le mémoire de M. Coste est accompagné de la lettre suivante : « J'ai lu avec regret la lettre que M. Owen a écrite au sujet d’un pro- duit utérin de kangourou, qu'il désigne sous le nom de Jœtus et ses ap- pendices vésiculeux et que j'ai considéré comme un œuf. » Comme sur ce point la discussion parait plutôt porter sur les mots que sur les choses, et comme d’ailleurs je suis parfaitement en mesure de répondre à toutes les assertions de M. Owen, je demande à l’Académie la permission de soumettre à son jugement le Mémoire ci-joint dans lequel elle trouvera, j'espère, les moyens de décider la question et dans le fond et dans la forme. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur une formation de vaisseaux dépendant de l'appareil respiratoire chez les Phthisiques; par M. N. Guiccor. (Commissaires, MM. Magendie, Breschet. ) « J'ai l'honneur de vous communiquer le fait suivant qui me paraît di- gne d'intérêt. » Il consiste dans des vaisseaux de formation nouvelle développés chez les phthisiques, pour lesquels ils sont les organes d’une circulation acci- dentelle. » Avant d'indiquer le moyen par lequel on démontre l'existence de ces nouveaux vaisseaux qui communiquent, soit avec les artères bronchiques, soit avec les artères intercostales, il est nécessaire de dire comment on s'assure de la destruction (partielle ou totale, suivant le degré de la maladie) des dernières ramifications de l'artère pulmonaire, dans les parties où exis- tent soit des cavernes tuberculeuses, soit des tubercules considérables. » Pour cela, il suffit de lancer des injections de matière colorée par l'artère pulmonaire, et l’on voit alors qu’elle cesse de se répandre dans les endroits les plus malades. { 166 ) » Ce fait étant vérifié, on passe alors à l’examen des particularités sui- vantes : » Une injection de matière colorée dirigée par les artères naissant du ventricule gauche du cœur, par l'aorte thoracique ou par l’aorte abdominale d'un phthisique dont l’artère pulmonaire a été liée pour plus de précaution, pénètre néanmoins dans une plus ou moins grande étendue des poumons , et l’on remarque alors que des vaisseaux se répandent dans toutes les par- ties où l’on a cessé de pouvoir reconnaître les dernières divisions de l'artère pulmonaire. » Ces vaisseaux nouveaux occupent quelquefois les deux tiers des pou- mons malades, et ils se terminent surtout autour des tubercules les plus volumineux et à la surface des cavernes dans lesquelles ils forment comme de petites villosités. » Si l’on cherche leur origine, on voit qu’elle est double, cependant je n’affirmerais pas qu'elle ne puisse être simple, mais je signale ici seule- ment le cas dont j'ai pu faire l'observation. » D'une part ils naissent des artères bronchiques, et l'on sait que dans l’état sain ces arteres ne donnent que des rameaux peu nombreux et peu considérables aux bronches et à leurs divisions. » De l’autre, ils communiquent pas des anastomoses multipliées avec les artères intercostales , au travers des adhérences et des fausses membranes développées si généralement dans les plèvres des phthisiques. » De tels vaisseaux remplaçant les conduits ordinaires de la circulation des poumons, et portant dans ces organes, pendant le cours de la phthisie, un sang qui ne les parcourt pas dans l'état de santé, sont donc importants à considérer ; et leur étude peut jeter quelque lumière sur les dernieres phases de cette maladie. » cmimie APPLIQUÉE. — Vote sur un moyen propre à diminuer la fréquence des incendies; par M. LereLrier. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Dumas. ) L'auteur passe en revue les différents moyens qu'on a proposés pour rendre les substances végétales non pas incombustibles , comme on la dit quelquefois à tort, mais inhabiles à s'enflammer. Le moyen qui lui a paru le mieux réunir les conditions exigées, y compris celle d'économie, consiste à imbiber les substances végétales (167) d'une solution concentrée d’un verre formé de 4 parties de potasse et 1 partie de silice. Plusieurs membres de l'Académie font remarquer qu'on a depuis long- temps proposé l'emploi du verre soluble, pour diminuer les chances d'incendie; ils renoncent d’ailleurs à développer ces observations, la note de M. Letellier devant être l’objet d'un rapport. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Appareil pour sonder en mer à de grandes profondeurs ; par M. Laicnez. (Commissaires, MM. Mathieu, Séguier.) L'auteur pense qu’à l’aide de l'appareil qu'il a imaginé on pourra en une seule opération, non-seulement connaitre la profondeur de la mer en ce point et la température du fond, mais encore obtenir de l'eau de la couche inférieure, etc. M. Gasser, chirurgien-major d’un régiment d'infanterie du pacha d'Égypte, régiment qui doit partir prochainement pour le Sennaar et peut-être s’avancer jusqu’en Abyssinie, offre de recueillir dans ce pays les objets d'histoire naturelle qui ne se trouveraient pas dans nos col- lections. M: Gassier, pendant un précédent voyage en Syrie avait recueilli un certain nombre de coléoptères et de coquilles provenant de mollusques terrestres ou fluviatiles; ces divers objets se trouvent aujourd’hui entre les mains de son père, médecin à Marseille, qui les adressera au Mu- séum d'Histoire Naturelle, si l'on pense qu'ils puissent contribuer à y remplir quelques lacunes MM. Duméril et de Blainville sont chargés de faire une liste des desi- derata qu’on peut espérer d'obtenir des provinces dans lesquelles va pé- nétrer M. Gassier. M. Serre, d'Uzès, adresse pour le concours de médecine Montyon, un mémoire imprimé et un mémoire manuscrit sur le traitement abortif de l'inflammation, au moyen du mercure. Pour établir ses titres à la priorité relativement à ce mode de traitement, il adresse un numéro du journal de Strasbourg, dans lequel se trouve un rapport fait en 1828 sur son travail. (Commission Montyon.) ( 168 ) M. Lomwgarp présente en manuscrit un tarif des bois en grume, calculé en mesures métriques. (Commissaires, MM. Mathieu, Puissant.) M. Lacwens adresse plusieurs échantillons de roches comme pièces à l'appui d’une note qu’il a adressée en décembre dernier sur un gissement siugulier de feldspath. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. Géococie. — Modifications de certains terrains de sédiment par le voisinage de roches ignées. — Extrait d’une lettre de M. Puirron-Bosraye, capitaine d'état-major, à M. Elie de Beaumont. « Je vous prie de vouloir bien communiquer à l’Académie quelques ob- servations géologiques que j'aurais voulu développer devant elle, si mon prompt départ n’y avait mis obstacle. Ces observations se rapportent aux modifications, ou, suivant l'expression anglaise, au métamorphisme des dé- pôts stratifiés. Depuis long-temps, la plupart des roches cristallines et réellement sératifiées sont pour vous des sédiments modifiés après leur dépôt. Ce fait devrait être acquis à la science, et, s’il ne l’est pas encore, c'est peut-être parce que sur ce sujet, comme sur tant d’autres, on a cher- ché à s'approprier au plus vite une théorie au lieu d'observer, et que, s'emparant des idées et des faits nouveaux, on les a portés au-delà des limites de leurs applications. Ainsi , il n’est sans doute pas impossible que toutes les roches feuilletées, micaschistes, gneiss, diorites, et même certains granites, soient des sédiments modifiés pendant les actions et réactions exercées entre le noyau terrestre et son enveloppe refroidie. Cela a été répété fort souvent, mais ces assertions sans preuves n’ont point avancé la question. J'ai donc pensé que dans l’état où elle se trouvait, il ne serait pas inutile de prouver que l’une des roches cristallines et stratifiées les plus connues et les plus remarquables, le schiste avec cristaux de macles, ap- partenait dans l’ouest de la France, à tous les âges, même les plus récents, du terrain de transition, et provenait de vases marines, avec leurs fossiles, modifiées après leur dépôt. » En partant de Paris, on peut déjà observer le schiste maclifère aux ( 169 ) environs d'Alençon. On voit au hameau de Saint-Barthélemy que cette ro- che cristalline n’est qu'une modification du schiste-ardoise exploité pres de là, à Saint-James. Ïl s'appuie, tantôt sur le granite, tantôt sur le grès d'Écouves; je donne ce nom au grès qui forme toutes les crêtes de la forêt d'Écouves, et s'étend, à partir de là, jusqu'aux extrémités de la Bretagne ; c'est le grès de Caradoc des Anglais, qui, en Bretagne et em Normandie, sépare les systèmes primaires anciens et récents, ou les terrains Cambrien et Silurien des Anglais. En le prenant pour horizon géognostique, on voit que le schiste maclifère d’Alencon appartient au système silurien inférieur. Le grès a participé aux modifications du schiste; car, partout où il avoi- sine le granite, il perd sa texture sableuse et toutes traces de stratification et de fossiles, pour devenir un quarzite homogène et cristallin. » Les environs de Rennes sont la localité que je citerai ensuite. Cette ville est située dans un vaste bassin, occupé par les schistes argileux et quelques psammites du système silurien supérieur. C’est le gisement de l'anthracite dans l’ouest de la France, comme le système silurien inférieur est le gisement de l’ampélite; observation bien essentielle dans la recherche des combustibles minéraux. Ces schistes de Rennes sont en général feuil- letés et tendres comme de l'argile à peine endurcie ; ils recouvrent de leurs couches ondulées et uniformes toute la campagne des environs de Rennes, en se dirigeant à peu près de l’est à l’ouest. Si l’on prend la route de Fou- gères, on voit cette uniformité dans la nature du sol, interrompue: par deux filons ou dykes de granite qui coupent la route dans la direction ci- tée précédemment. On remarque en approchant de la roche ignée, que le schiste prend une texture grenue et brillante; que la stratification et les plans de clivage eux-mêmes disparaissent, tandis que les fissures se mul- tiplient; plus près encore, c'est une roche de mica compacte, micacite , toute semée de petites màcles bleues souvent glanduleuses. De l’autre côté du filon, les mêmes phénomènes se répètent, puis le schiste reprend son aspect ordinaire, pendant 2 à 3 kilomètres. Là, on retrouve un second filon de quelques mètres seulement de puissance qui donne lieu à des modifications semblables. On, conçoit comment les argiles schisteuses. de Rennes ont dû se convertir par l'action de la chaleur en roches de mica compacte, et non en micaschistes ; roches avec excès de silice qui ont dû provenir souvent de la modification des psammites. Cette localité nous montre donc des argiles schisteuses du sytèmesilurien supérieur, converties en, roches maclifères par la pénétration de filons de granite qui n’ont C. R. 1638, 1°7 Semestre. (T. VI, N° 6.) 23 (i70) cependant qu'une faible puissance. Ici, la cause et l'effet se montrent réunis de la manière la plus convaincante. » Le troisième gisement que je citerai est celui des Salles-Rohan, près de Pontivy, gisement connu de tous les minéralogistes , par la beauté et la grandeur des mâcles. La roche est un schiste bleu foncé, souvent en- tièrement formé de petits cristaux ou glandules de cette couleur, et lardé dans toutes les directions de grandes mâcles blanches. Cette roche est si remarquable qu’elle fixa l'attention long-temps avant qu’on s’occupät de minéralogie en France, et surtout en Bretagne; on voit figurer les mâcles dans les armes des Rohan, dès l’origine du blason, et c’est peut-être la seule substance minérale qui en ait eu les honneurs. Au XV° siècle, je crois, dans une contestation de préséance entre les Rohan et les Pen- thièvres, les premiers exaltant les richesses et les merveilles de leur duché, citent les mâcles des Salles qui se trouvent, disent-ils, non-seulement dans les roches, mais imprimées dans les arbres de la forêt. » M. Bigot de Morogues, frappé des singulières apparences de ces belles mâcles, voulait y voir des corps organisés; cette erreur minéralogique ne fut pas adoptée, mais on en commit une autre aussi grave en géologie, en plaçant le schiste maclifère dans les roches primitives, plus anciennes que le terrain dit de transition, où apparaissent les premiers indices de l’organi- sation. » Dans mon dernier voyage en Bretagne, j'ai voulu m'assurer de sa véritable position, et j'ai reconnu qu'il appartenait à la série de l’Ampélite et même à ses couches supérieures, qui, dans le voisinage, contiennent des fossiles encore bien distincts. » En quittant Pontivy; on marche long-temps sur le système cambrien bien caractérisé : ce sont des schistes talqueux, fibreux et souvent aiman- tifères, comme dans certaines parties des Ardennes. Au-dessus s'élève la crête des grès d’Écouves (grès de Caradoc ), sur laquelle reposent des schistes coticules, puis des schistes rubannés et enfin des roches schis- teuses très carburées, qui prennent une texture fibreuse et cristalline, et passent insensiblement au schiste maclifère. C’est exactement la place du schiste ampéliteux dans tout l’ouest de la France, et par conséquent le fait de la modification ou du métamorphisme était déjà prouvé pour moi. Mais j'ai eu en outre la satisfaction de le confirmer d’une manière inattendue, en trouvant dans ces schistes fibreux et cristallins des em- preintes bien distinctes d’orthis et de fragments de trilobites; ces frag- ments sont le fossile caractéristique de l’ampélite. Si je ne possède pas Cagi ) encore d'échantillons qui renferment à la fois des mäcles et des fossiles, je suis convaincu, d’après la continuité des couches et la cristallinité qui appartient aux unes et aux autres, qu’il serait facile de s’en procurer. » La cause modifiante est encore ici à côté de la roche modifiée; c’est un grand épanchement de roches diverses à base de feldspath et d’am- phibole. Plusieurs de ces roches devraient peut-être être considérées elles- mêmes comme des remaniements de sédiments préexistants par l’action de léruption feldspathique. La plus répandue parmi ces roches est peut-être l'eurite compacte parsemée de lamelles verdâtres, qui est exploitée au bourg de Peret. Un fait assez remarquable, est que cette roche m'a pré- senté une identité parfaite avec la matière des haches gauloises ou celta, qu’on trouve le plus communément dans toutes les parties de la France, identité que je n’étais pas encore parvenu à trouver dans aucune des ro- ches qui s’en rapprochent davantage. » Je pourrais, sans sortir de la Bretagne, m’appuyer sur beaucoup de faits analogues à ceux que je viens de citer, mais ils suffisent à ce qu'il me semble pour prouver que ce n’est point la cristallinité, mais la po- sition et les fossiles, qui fixent l’âge d’une roche, et que l’on peut à l’aide de ces derniers caractères parvenir à le déterminer malgré toutes les mo- difications qu’elle a éprouvées. » \ MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Expériences faites en décembre 1837, sur une turbine établie par M. Fourneyron dans le moulin de M. RasouRnin, situé à Lépine, canton d’ Arpajon, département de Seine-et-Oise ; par M. Duu, chef d’escadron d'artillerie, etc. « Depuis quelque temps l'attention des savants et des constructeurs de machines hydrauliques, se porte avec intérêt sur la nouvelle roue hori- zontale de M. Fourneyron, à laquelle on a donné le nom de turbine. Des expériences ont.déjà été faites sur cette machine; mais comme elles sont encore en petit nombre, il a paru utile de faire connaître celles qui ont été faites récemment sur la turbine établie par M. Fourneyron dans le moulin de M. Rabourdin. » Les conditions du marché étaient celles-ci: la turbine devait dépenser 445 litres d’eau par seconde, ou le produit d’un déversoir de 1",22 de lon- gueur sur 0",345 de hauteur, sous la chute franche de 2",05. » Le produit net mesuré au moyen du frein dynamométrique sur l'arbre même de la roue, devait être de 0,60 de la force brute dépensée, eu de 7 chevaux =. 23.. ( 172 ) » Avant de rapporter les résultats des expériences faites avec le frein, 1l est utile de donner une description succincte des localités, et de faire con- naître les dispositions qui ont été prises pour mesurer la force théorique dépensée par la turbine. » Le moulin de M. Rabourdin est situé sur la rivière de Juine, et sur le même bief, il éxiste deux autres moulins appartenant à M. Lefebvre, la roue d’un de ces moulins est contiguë à celle de M. Rabourdin, elle n’en est séparée que par la motte en pierre; la seconde roue est établie sur un autre bras de la rivière. » Pour mesurer le volume d’eau dépensé, dans les expériences qui ont eu lieu, on a établi en amont de la turbine, et contre les piles d’un pont en pierre, un barrage sur le bras de la rivière qui alimente le moulin de M. Rabourdin; de cette manière on a pu élever suffisamment le niveau du bief supérieur, pour qu’au moyen d’une ouverture rectangulaire pratiquée dans le barrage, on ait fait écouler en déversoir l’eau qui arrivait sur la turbine; la crête de ce déversoir était formée par une règle en fer taillée à vive arète ; ün flotteur placé en amont, et hors du remou, a servi à dé- terminer l'épaisseur de la lame d’eau écoulée. Pour jauger le volume d’eau dépensé, on s’est servi de la formule Q'—= 0,406.1.h.Va.g.h. Q’ Volume d’eau écoulé dans une seconde. L._ Largeur du déversoir. k. Épaisseur dé la lame d’eau, mesurée de la crête du déversoir, au niveau supérieur de l'eau, pris au-dessus du remou. g=9",808, la gravité. 1 { Cette formule revient à celle-ci : Q= 1,80./.h* recommandée par M. d'Aubuisson. ) » On a établi convenablement, en amont et en aval de la turbine, deux autres flotteurs, qui ont servi à mesurer la chute. Soit H cette chute, on a pour la quantité de travail fournie par le moteur 1000Q'H4-7, » Il était nécessaire, avant de commencer les expériences, de mesurer le volume d'eau perdu par les fuites, tant de la turbine que de la roue du moulin qui lui est contigué ; pour cela, la vanne de chacune de ces deux roues étant fermée, on a réglé l'épaisseur de la lame d’eau écoulée sur le déversoir, de manière que le niveau de l’eau au-dessus de la turbine était entretenu constamment à la même hauteur; le volume d'eau mesuré sur le déversoir était celui absorbé par les fuites, et dans les expériences (17) qui ont suivi, il a été retranché du volume total de l'eau écoulée : ainsi q étant le volume d’eau absorbé par les fuites, Q celui employé par la turbine, on à Q — Q'— g, et pour la quantité de travail théorique de la turbine X = 1000 Q.H*r. » Le frein dont on s’est servi, se compose d’un manchon en fonte , qui a été fixé sur l'arbre même de la turbine de manière à être solidaire avec lui; et de deux mächoires en bois embrassant le manchon, elles sont réunies par des boulons dont un homme peut facilement manœuvrer les écrous, au moyen d’une clé; on a placé au-dessus du manchon un baquet d'où s’écoulait un filet d’eau, qui empêchait un trop grand échauffement sur les surfaces frottantes, et qui maintenait la régularité dans le mouve- ment. À l'extrémité du bras de levier du frein, on a fixé l’un des bouts d'une courroie flexible, on a fait passer cette courroie sur une poulie dont les tourillons étaient bien graissés, et à l’autre bout de la courroie était attaché un crochet auquel on a suspendu les poids, qui ont varié pour chaque expérience; la partie pendante de la courroie et le crochet ont été pesés, ce qui a donné la charge constante du frein == 0‘,625. » La vitesse de rotation de l'arbre a été mesurée avec un compteur de Robert, au moyen duquel on peut apprécier + de seconde, et l'on n’a tenu compte que des expériences pendant lesquelles la vitesse de rotation a été constante. » Cela posé, soient P la charge totale du frein; R le bras de levier du frein = /"; # le rapport du diamètre à la circonférence = 3,1415; N le nombre de tours de l'arbre par minute; Y le travail effectif par seconde, calculé au moyen du frein : on a x = NT" ou Y — (0,41886.P.N.)". » Le tableau ci-après fait connaître les résultats des huit expériences qui ont été faites. ( 174 ) Tableau des expériences. TRAVAIL EFFECTIF eue 8 LME TRAVAIL EFFECTIF OusRe s ë cure |: | rapport £ d’eau exprimé Une PAUSE .__ [exprimé |, entre. a. exprimé totale exprime le travail & | dépensé cu en pre en 2 effectif et 8 chevaux Rire du frein. | minute | kilomet. | Chevaux | le travail = x kilomèt. Y théorique 8 < N Y — X 2 Hs kilom. 73:77 | 699. | 9:32 | 0,773 88,20 | 688,2 | 9,15 0,763 80,35 | 694 G:25 | 0,763 72,58 | 687,7 | 9,17 | 0,757 67,16 | 692,7 | 9,23 | 0,768 64,10 | 714,8 | 9,53 | 0,595 58,44 | 700,6 | 9,34 | 0,784 90,90 | 671 8,94 | o,772 Moyenne............ | 0,772 PHYSIQUE Du GLose. — Nature minéralogique et composition chimique des cendres lancées par deux volcans de l'Amérique tropicale. — Lettre de M. Durrévoy. « M. Biot a présenté à l’Académie, dans sa séance du 3 mai dernier, des cendres rejetées en 1797 et en 1836 par les volcans de la Guadeloupe. M; Élie de Beaumont a fait quelques essais sur ces cendres, et je les ai déjà soumises à un premier examen dont j'ai communiqué le résultat à l'Académie, dans sa séance du 15 mai. Ces premiers essais ayant appris qu'il y avait quelque intérêt à connaître la composition de ces déjections volcaniques, j'avais annoncé l'intention de compléter ce travail. » J'ai l'honneur d'adresser aujourd’hui à l'Académie, un mémoire dans lequel je fais connaître la nature minéralogique de ces cendres et leur analyse. » J'en extrais les passages suivants qui contiennent le résumé des prin- cipaux résultats auxquels je suis arrivé : (175) » Cendres de 1797.— Ces cendres qui ont un goût astringent contiennent 0,024 de sels. L’acide muriatique concentré les dissout en partie et permet d'étudier isolément les deux éléments principaux dont elles se composent. » Cette première opération les fractionne de la manière suivante : Substance insoluble dans les acides. ..… 0,5625 Substance soluble.................... 0,3258 SELS PRE à Lie efe use 10 AL ce 0,02/42 BauPeteperten. 0. 0,0875 1 ,0000 » La substance soluble est en grains blancs laiteux cristallins. Elle est composée de Oxigène. Silicerrter #40 a larns 0,5819 ...... 0,2923 Alumine. ,........., se: 02397 ...... 9,1110 Chaux. ........... +++ 00976 ...... 0,0274 Oxide de fer...., s.. 030722 ...... 0,0221 RTE 2h ne da 0,0106 1,0000 » La partie insoluble qui constitue les grains byalins brillants contient Oxigène. Silice. ...,.. d Oo ne + 0,6210 ...... 0,3226 Alumine. ......... ’ 0,2241 ..... + 0,1047 Chaux: tescnemres 0,0085 ...... 0,0024 Magnésie......,,...... 0,0231 ..,... 0,008g Botasse. 2. + 00712 ...,.. 0,0121 Soude. ........ Srécaue 0,0368 +. 0,0094 PERTE a rene 0,0153 1,0000 » Cendres de 1836. — Cette poussière vue au microscope est composée comme la précédente de deux éléments distincts en proportions à peu près égales : l’un hyalin, complétement transparent et criblé de bulles , ressemble au feldspath vitreux; l'autre est d’un blanc laiteux en grains amorphes. » L'action des acides sépare les cendres de 1836 comme celles de 1797, en deux parties qui correspondent aux deux éléments qu’on vient d'indiquer. (196) » Les analyses de ces deux éléments ont donné, Pour la partie soluble. Partie insoluble dans les acides. Oxigène. Oxigène. Silice. ere reE EE 0,5930 ... 0,30Br ........ 0,6312 ... 0,3279 ... 10 Alnmines - 7. 1022249 0:00, 1010-02. 0:2009 10; 0074 ENS CRAN css 0 00899 -#-HOs022E- nn +. 0,0142 ... 0,00/40 Protoxide de fer.. o0,0702 ... 0,0154 Potasse,. 0,0821 ... 0,0139 p.. 1 Magnésie......... 00037 ..e 090018 ........ 0,0160 ... 0,0062 Soude. -.-.2.-. TT O-O0{0.-- 0ODIZ Eee -eRet 0,0310 ... 0,0070 Pertes: sect o,0145 0,0170 1 ,0000 1,0000 » La composition de la partie des cendres qui s’est dissoute dans les acides, se rapproche beaucoup de la même partie dans les cendres de irruption de 1836. La seule différence consiste dans une petite quantité de soude que présente cette analyse; la présence de cet alcali rend assez pro- bable l'association avec le labrador, seulement il serait remplacé en partie par de la chaux et du protoxide de fer : la formule serait alors de même ordre. Quant à la composition des grains hyalins elle est fort analogue à celle de la partie correspondante des cendres de 1836; mais elle s'écarte assez fortement de la formule adoptée pour leryacolithe qui est(N K), S+3 AS, tandis que l'analyse ci-dessus conduirait à la formule (N, K, CM), S+ 34 Sÿ. » L’analogie de composition des cendres de 1797 et de 1836 ne peut pas être le résultat du hasard; cela tient à ce que les produits d’un même volcan sont de même nature; il en résulte donc, que si l'élément hyalin appartient au ryacolithe, il faut nécessairement modifier la formule qui représente la composition de cette espèce minérale. Cette hypothèse est du reste complétement confirmée par les analyses que M. Berthier a faites des feldspaths vitreux du Drakenfelds et du Mont-Dore. La composition de ces derniers feldspaths qui ont été décrits depuis par M. G. Rose, comme appartenant au ryacolithe, se rapprochent beaucoup de la formule (N,K,M,C,) S + 3A S, à laquelle conduit l'analyse des cendres de la Guadeloupe. » Cendres de Cosigüina.—Les cendres de Cosigüina envoyés par M. Rou- lin, sont d'un gris blanchâtre, elles sont extrémement fines et doivent avoir été recueillies assez loin du volcan. Il faut un grossissement d’au moins 200 fois pour distinguer la nature des grains qui les composent, et ce n’est qu'avec un grossissement de 350 que l’on peut apercevoir les chvages assez nets qu'ils présentent. Ces cendres vues au microscope sont (177) homogènes. Elles sont presque entièrement composées de grains blancs hyalins très lamelleux ; beaucoup de fragments présentent deux clivages trés voisins de l'angle droit, si méme ils ne sont pas rectangulaires. Ce tissu lamelleux est mis à découvert par le phénomène des anneaux colo- rés. IL y a quelques grains noirs, très rares et quelques-uns colorés en brun. Le barreau aimanté indique la présence d’une proportion tres faible de fer titané; au chalumeau, ces cendres sont très difficilement fusibles; on a plus de peine à les agglomérer que celles de la Guadeloupe et surtout que celles de l’Etna. » Chauffées légèrement, ces cendres perdent 6,27 p. ro0 d’eau hygro- métrique. Attaquées par l'acide hydro-chlorique concentré et reprises par une dissolution potassique, elles se sont partagées en deux parties. 18 P- 100 environ ont été dissous dans l'acide. COMPOSITION De la partie soluble dans les acides. De la partie insoluble. Oxigène. Oxigène, Silice............ 0,5155 .… 0,2678 0,6429 ...... 0,3340 Alumine. ,....... 0,1523 ... o,o711 OS 2H 0 ,9868 Chaux........... o,1118 0,0314 GPOFAO = ee 0,0393 Protoxide de fer.. o,1302 0,0396 | Magnésie..... 0,0075 ..... 0,002g DOUTE ee ea os 0,0622 ... 0,0159 0,0967 ..... + 0,02/47 Potasse..,.... de on My SEE 0,0345 ... 0,002a PERTE. 10. L'ETOi6a8o 24 E, 1,0000 j 1,0069 » Il résulte de ces analyses que la partie soluble dans les acides, con- tient à la fois de la soude et de la chaux dans des Proportions qui se rapprochent de celles Caractéristiques du labrador; ces grains renferment en outre 1îne grande quantité d’oxide de fer qui étant très probablement au minimum, doit être considéré comme isomorphe de la chaux, et dans ce cas les proportions s’éloignent alors beaucoup de la composition du labrador. Ces grains pourraient être considérés comme appartenant à une espèce particulière dont le signe serait A.S°+ CS. » Les grains insolubles dans les acides renferment à la fois de la soude et de la potasse comme le ryacolithe. Dans les cendres du Cosigüina, la soude est de beaucoup le plus abondant des deux alcalis, ce qui est l'inverse dans le ryacolithe. En outre les apports atomiques des éléments sont tres différents. Ils sont représentés dans ce dernier minéral par le CR. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 6) 24 (178) signe (NK) S+H+3AS, tandis que l’analyse des grains insolubles conduit à la formule 4AS* + 2CS + (KN)S*. » En résumé, la composition des cendres de la Guadeloupe et de Cosigüina, ne peut en aucune manière être rapprochée de celle du feldspath et de l’albite; l'analyse des laves de l’Etna que M. Laurent a donnée dans les 4nnales de Chimie, et celle des laves du Vésuve, que j'ai faites, prouvent également que ces minéraux ne font point partie essen- tielle des produits de ces deux volcans. Ces exemples autorisent à penser que le refroidissement des laves des volcans brülants et probablement des volcans à cratères, quelque lent qu’il soit, ne développe pas cependant les circonstances nécessaires à la production du feldspath et de l’albite. » cmme. — Action de la vapeur d’eau sur le charbon incandescent ; par M. Lowccnawr. « Tous les chimistes admettent que lorsque l’eau en vapeur passe sur des charbons incandescents, elle se décompose et donne naissance à différents gaz; on a même fondé récemment, sur ce fait, un procédé de fabrication des gaz d'éclairage. Des considérations particulières me portaient à embrasser une opinion contraire à celle des chimistes, et je me suis convaincu, par les expériences suivantes, que mes soupçons étaient fondés. » J'ai disposé un tuyau de fonte de 3 pieds (0",974) de longueur et 3 pouces (0",081) de diamètre intérieur, dans un fourneau cons- truit en briques. La partie qui était portée au rouge-blanc avait une lon- gueur de 20 pouces (0",542). Une des extrémités était hermétiquement bouchée par un bouchon de fonte et de l'argile humectée ; mais ce bou- chon était percé d’un trou pour laisser passer un filet d’eau. L'autre ex- trémité était pareillement close et le bouchon percé pour donner issue aux gaz qui déposaient d’abord leur eau dans une boîte en fonte, et se ren- daient de cette boîte sous une grande cloche en zinc ou gazomètre. » Les choses ainsi disposées, j'ai rempli le tuyau dans toute sa lon- gueur de bon charbon de bois : il y avait donc 20 pouces (0",542) de ce charbon portés au rouge-blanc, et 10 à 12 pouces (0,271 à 0,325) qui étaient plus ou moins fortement chauffés. » Le poids du charbon était de 7625,5. L'eau introduite avait un écoulement constant et toujours uniforme. Son poids était de 3“",500. » L'opération a duré 4 heures 40 minutes. Il y a eu moins d’un pied (179) cube (30 à 34 litres de gaz produit, et seulement 62,5 de charbon ont disparu. » Les 700 grammes restants ont été remis dans le tuyau de fonte, et dans l’espace de 6 heures 4o minutes on a fait passer sur le charbon, porté au rouge-blanc, 5 kilogrammes d’eau qui se sont écoulés d’une ma- nière toujours uniforme. » Le volume de gaz produit n'était pas tout-à-fait de 2 pieds cubes (6o à 65 litres), et le poids du charbon restant était de 600 grammes. » Le gaz produit, qui était en quantité infiniment petite, si l’on a égard au poids du charbon et de l’eau employés , ainsi qu’à la durée des opé- rations , n'a point été essayé; d’abord, parce que l’air qui était dans mon appareil, et dont le contenu était de plus de 4 pieds cubes (140 à 15olitres), était en trop grande quantité par rapport au gaz obtenu, et, en second lieu, parce que le charbon renferme toujours des corps gazeux, et qu'on ne pouvait pas savoir pour quelle quantité ces gaz entraient dans le pro- duit obtenu. Enfin, on conçoit que l'effet de la vapeur d’eau sur la fonte fortement chauffée est d’oxider la surface du tuyau, ce qui donne naissance à l'hydrogène; puis le charbon, à ses points de contact, réduit les oxides et donne naissance à de l'oxide de carbone; et ainsi une réaction contraire se continue indéterminément pour produire de l'hydrogène ou de l’oxide de carbone. » La durée des deux opérations a été de 11 heures 20 minutes. » Si l’on veut bien discuter avec soin toutes ces causes, on reconnaîtra que la petite quantité de gaz obtenue ne provenait aucunement de l’ac- tion de l’eau sur le charbon incandescent, et que, par conséquent, le charbon ne décompose point l’eau , ainsi que nous le trouvons mentionné dans tous les traités de chimie, du moins cette décomposition ne s’opère pas dans la circonstance que je viens de rapporter et qui est précisément celle qu'ils mentionnent; mais j'ai reconnu qu’elle peut s’effectuer dans d’autres circonstances données. » J'ai fondé sur les faits qu’elles m'ont présentés et sur des considéra- tions d’une autre nature, des modifications importantes dans la fabrica- tion des gaz d'éclairage; mais ces procédés ne m’appartenant plus, je ne puis par cette raison les indiquer ici. Tout ce que je puis dire, c’est que je diminue de plus de 25 pour 100 le revient du gaz provenant de la distillation de la houille, et de 5o pour 100 le revient du gaz de résine; car je supprime plus de la moitié des fourneaux, des cornues, et par conséquent l’économie sur le combustible et sur la main-d'œuvre se fait 24. ( 180) dans le même rapport. Enfin, j'ajouterai que le gaz produit par mes procédés a tout le pouvoir éclairant d'un bon gaz, et l'on sait que la quantité n’est rien, ou du moins nest qu'une bien fausse donnée, si l'on n’a pas égard à l'intensité de la lumière qui est produite pendant la com- bustion. » Plusieurs membres font des remarques sur le contenu de la Note de M. Longchamp. M. Gay-Lussac observe que si l'écoulement de vapeur a été très ra- pide, les charbons intérieurs ont pu être suffisamment refroidis pour qu’il n'y ait pas eu de décomposition. D’autres pensent qu'avant de rien statuer sur le résultat annoncé par M. Longchamp, il serait nécessaire et d’analyser les gaz permanents que l'expérience fournit et de la répéter avec un tube de porcelaine. M. Warpen adresse quelques détails sur divers événements récents, relatifs à l'Amérique, savoir : 1°. À un tremblement de terre qui s’est fait sentir les 18 et 19 octobre dernier à Acapulco, et a, dit-on, détruit presque complétement cette ville. 2°. À la découverte qu’on vient de faire dans la province de Truxillo (Pérou), d'une ville ensevelie sous terre, probablement à la suite d’une grande éruption volcanique. Les gens du pays n’ont pas conservé la mé- moire de cet événement, qui semble remonter à une époque assez voisine de l'établissement des Espagnols dans lé pays: la catastrophe paraît avoir été soudaine et avoir surpris les habitants au milieu de leurs occupations habituelles. 3°. A l'existence d’un gissement considérable de marbre blanc statuaire découvert par M. Featherstonhaugh, dans une chaîne de montagnes du pays des Cherokees; jusqu'à présent on n'avait trouvé ce marbre aux États-Unis, qu’en couches trop minces pour qu’on püût l’employer dans les arts. 4°. À l'état où se trouvaient à la fin de l’année, les travaux entrepris pour la construction du canal qui doit unir l'Océan Atlantique à l'Océan Pacifique. Le choléra qui à fait de très grands ravages dans la province de Nicaragua, a causé,momentanément l'interruption des travaux. M. DE Paravey écrit qu'une fable rabbinique consignée dans l'ouvrage de Basnage , et où il est parlé du Samir vermisseau , qui polissait sans ( 181 ) bruit les pierres du temple de Jérusalem, lorsque Salomon le fit cons- truire, semble trouver son explication dans la connaissance qu'auraient eue les anciens du fait observé par M. Ehrenberg ; savoir, que certains tri- polis se composent presque entièrement de carapaces siliceuses d’infusoires. A quatre heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. A. ( 182 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences, n° 5, 1° semestre 1838, in-4°. Éloge historique de Joseph Fourier, par M. Araco, secrétaire perpé- tuel ; ue à la séance publique du 18 novembre 1833, in-4°. Notions synthétiques , historiques et physiologiques de philosophie na- turelle; par M. Gsorrroy Saivr-Hicaine , in-6. Voyage métallurgique en Angleterre, et recueil de Mémoires; par MM. Dorrévoy, Êure De Beaumonr, Coste et Perponner, 2° édition, tome 1° in-8°, avec un atlas de planches in-fol. Recherches administratives, statistiques et morales sur les enfants- trouvés; par M. l'abbé Garrrarb, Paris, 1837, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Statistique.) Traité de l’'Ophthalmie , la Cataracte et l'Amaurose; par M. Sicuet , un vol. in-8°, Paris. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris ; tome 21, 123 livraisons in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du département de la Charente ; tome 19, n° 5, septembre et octobre 1837, in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France ; tome 9, feuilles 1—5, in-6°. Société havraise d'études diverses. ... Résumé analytique des travaux de la 2° année; par M. Pourain, secrétaire , in-8°. Statistique minéralogique du département du Rhône; par M. Pariset , Lyon, in-8°. Pi industriel, manufacturier et commercial ; 2° série, n° 48, dé- cembre 1837, in-8°. Société royale et centrale d'Agriculture. — Bulletin des séances, Compte rendu mensuel; par M. Sourance Bonix, juillet — décembre 1837, in-8°. Société industrielle de Mulhouse.... Rapport fait au nom du comité de Mécanique; par M. Émxe Koscnuw; dans la séance de la Société du (183) 25 janvier 1857, sur les plaques fusibles et les soupapes de sûreté des chau- dières à vapeur, Mulhouse, 1837, in-8°. Quelques réflexions critiques sur l'éducation et sur l’enseignement mé- dical à l'occasion de l'École auxiliaire et progressive de M. Sanson ( Ex- trait du Journal des Connaissances médicales), in-8°. Séance publique de la Société Linnéenne de Normandie ; tenue à Hon- Jleur, le 28 juin 1837, Caen ; in-8°. Actes de la Société Helvétique des Sciences naturelles ; 22° session, 1837, in-8°. Astronomische... Vouvelles astronomiques de M. Scaumacæer, n° 344. Bericht Ueber.... Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin, et destinés à la publication, pendant les mois de novembre et décembre 1837, in-8°. Ueber den.... Sur les résultats des autopsies cadavériques duns les cas de Choléra oriental; par M. Paorssus, Berlin, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon , Médecine et Chirurgie.) Sulle formole.... Sur les formules à employer dans les calculs géodé- siques pour la réduction des angles à l'horizon de la station; par M. F. Awante , Naples ; in-4°. Journal dé Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 4, n° 2, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6, n° 5, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome ‘12, n°% 13—15, in-4°. La Phrénologie ; tome 1°, n° 30, in-4°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; février 1838, in-8°. La Ruche, journal d’études familières ; 2° année , n° 15, in-8°. L'Expérience , journal de Médecine , n° 18, in-8°. L'Écho du Monde savant ; 5° année, n° 306, in-4°. Voyage en Crimée, au Caucase, en Géorgie et en Arménie fait de 1831 à 1835; par M. Dusors ne Moxrréreux , prospectus in-8°. ) ( 184 9 ‘ÿ — : ‘siow np souualoyg ol —lofr — 012 0""449)| 16 ne 16 np ouuoÂoN frto —|ptr + 1Lcto‘"ino2| oc ne 11 np ouualoy g'ci— ce “anus ua ‘omg] OI NE LI NP auuoÂoy G‘c —lo‘r + a ——_—_—_ _ — HN NS A ET TE MOTT L$r +|ç'c + ils 09 GhnBe Ex *:"319An07 9fz == lebre, + gr *t+-eese.seemaoanonlg"o —|9‘9 + “x's'sl" .... stesese.jaoanonf{ to —|2°G + "A'N NP 200$ DE pe **"}12An0") g‘o1— y — "TON CN IN sc... “*-"-xna1odeAlc ts — ET — Gi 000 sesssseresenesqfoL —|Ltr — QC ME ONE xnorode À | ‘L —|L 0 + AIR ARE? ou Lnt = Zn < CA (Ba = ÿ 9,). A + NE ANSE A dt; di, EE Si n'—n + dn cette inégalité devient dm Cr 7 OÙ, en intégrant de- puis la température r00 degrés pour laquelle nr = 1 : On La < X + [7 Ca dB. M. Dulong annonce, dans son rapport du 9 janvier 1832, sur les appareils a . . » I producteurs de vapeur de M. Séguier, avoir trouvé €, = = et © < ; quand » > 1. On a donc, à fortiori, æa < x, + = (8, — 100). La loi de Southern donnerait x, —=x,+,— 100, celle de Watt x, = x, : la relation précédente montre que la première de ces deux lois est inadmis- sible, que la seconde peut être vraie, et que, en tous cas, la réalité doit être beaucoup plus près du nombre constant donné par celle-ci, que des nombres variables donnés par celle-là pour valeurs de la quantité de cha- leurre » Les deux équations démontrées dans le Mémoire du 8 janvier (voyez le Compte rendu du même jour ) sont nécessaires, comme on l'a dit, pour résoudre les questions posées, qui comprennent la détermination de la pression dans la chaudière pour une résistance donnée du piston. Mais lorsqu'on n’a pour objet que la détermination de la quantité d’eau à éva- porer pour produire un travail donné P,&,V, sous une résistance aussi donnée P, , et lorsqu'on admet que la température se règle dans le cylindre conformément à la loi de Watt, la première de ces deux équations suffit. » En effet, elle donne, dans les machines sans détente, Q étant le poids cherché de la vapeur à former en une seconde, E; ai V, == ( 203 ) On a le rapport È — 12862 (1+&0), P, représentant des kilogrammes pressant l'unité superficielle qui est le mètre carré, «à étant le coefficient de la dilatation des gaz pour chaque degré d’augmentation de température (0,00364 d’après les expériences les plus récentes), et 8, étant la tempéra- ture à laquelle se formerait de la vapeur à la pression P,. On peut dresser P, 2 L d'avance une table des valeurs de ce rapport FA La formule simple qu’on vient d'écrire donne donc immédiatement ce qu’on cherche, et tient compte, implicitement et sans qu’on en fasse un calcul spécial, de l'influence des dimiuutions de pression et de température qui ont lieu au passage de la vapeur de la chaudière dans le cylindre (1). » Considérons maintenant le cas où la vapeur agit avec détente. La masse du cylindre étant beaucoup plus considérable que celle de la vapeur qu’il contient, nous pensons que ce qu'il y a de moins inexact, est de supposer qu’elle se détend sans que sa température baisse assez pour al- térer sensiblement sa pression, qui variera ainsi, à peu de chose près, sui- vant la loi de Mariotte. Mais le cylindre qui lui a fourni une portion de sa chaleur, et dont la température a légèrement baissé, liquéfiera, par son con- tact, une pete portion de la vapeur qui affluera à la pulsation suivante. En appelant g cette vapeur liquéfiée, rapportée à l’unité de temps, V, la vitesse moyenne du piston pendant toute sa course, P,, I,, 0, la pression, la densité et la température de la vapeur au moment où la détente com- mence, L, L’, c, R ce qui se trouve désigné par ces lettres dans les Mé- moires de M. de Pambour ( Comptes rendus des 30 octobre 1837 et 22 jan- vier 1838), æ' le poids de l'unité de volume de la vapeur qui occupe l’es- pace c après que le reste s’est dissipé dans l'air ou dans le condenseur , et en posant, comme cet auteur, l'égalité du travail de la vapeur sur le piston pendant la course L au travail Rœ,L de la résistance, et l'égalité du poids (Q—g) = de la vapeur maintenue à l’état élastique au poids nn | ho RER (1) La formule de M. de Pambour, établie en négligeant la diminution de tempéra- 2 IE U , : ture, étant (avec nos notations) Q = P;2,v,, on voit que l'emploi de celle-là re- o vient à l'emploi de celle-ci, fait en supposant que la vapeur se forme directement à Ja pression connue P,, qu’elle doit prendre dans le cylindre, et non à la pression incon- nue P, : c’est précisément la modification proposée par M. le lieutenant de vaisseau de Champeaux La Boullaye, dans une Note présentée le 3 mai 1837, à la théorie de M. de Pambour, dont il se montre , du reste , partisan comme nous. 27: ( 204 ) IL, @,(L'+c) —@æ'w,c de la vapeur dépensée, obtient les deux équa- tions LA (4 T P y donné Fr Q Fa DB ETAT or L'HUEEAEC L+c’ La PINOT DITES L #. L log- L'+c () Mae on 16 L'ÆHc La première ayant fourni P,, on en déduira, comme on vient de ledire, ( en admettant toujours que la température se règle dans le cylindre con- formément à la loi de Watt) la valeur du rapport @ et laseconde équa- tion donnera immédiatement la valeur de Q —q qui répond au travail brut R ®, V, et à la résistance R. On aura la quantité Q de vapeur à produire, en y ajoutant la valeur de la petite quantité g qui est donnée approxima- tivement par l'équation c,(Q—g)(8,—8,) — q (650 —8,), 8, étant la tem- pérature répondant dans la table de MM. Dulong et Arago à la pression 1e ET ee - après la détente, €, étant la chaleur spécifique de la vapeur ( en sorte qué le premier membre exprime la quantité de chaleur qui ramè- nerait à sa température primitive 8, la vapeur supposée refroidie par l’ef- fet de la dilatation) et 650 étant le nombre d'unités de chaleur qu’un kilogramme de vapeur fournirait en se transformant en eau à zéro, en sorte que 650 — 6, est ce qu'il fournit en se condensant à la température 8, (1). » Mais il ne suffit pas, pour l'établissement d’une machine, de con- naître la quantité d’eau à vaporiser; il convient aussi de connaître, au moins approximativement, à quelle pression P, la vapeur se formera dans la chaudière. Il convient, réciproquement, quand on connaît la pression P, sous laquelle une machine déjà établie peut produire une quantité connue de vapeur dans l'unité de temps, de savoir calculer quelle pression P, sera exercée sur son piston avant la détente de la vapeur. » La solution de ces problèmes et de plusieurs autres exige que l'on possède une relation entre P, et P.. » Or il est facile de voir que cette relation est de même forme, quand il ya détente que quand il n’y a pas détente. Elle peut être exprimée (1) Supposons, par exemple, que la détente ait lieu de quatre atmosphères à une atmosphère, on aura : 2 B— 8, 000; =No0 ic, => environ, g= (Q—g) Se = _ (Q — 9). ( 205 ) ( Compte rendu du 8 janvier ) par . ee + ñ) log F = À — w étant la vitesse moyenne du passage de la vapeur à travers la partie la plus étroite de la communication de la chaudière au cylindre, et À étant un coeffi- cient plus grand que l'unité, qui pourra être un peu autre que dans le cas où la communication reste continuellement ouverte, et dont les va- leurs relatives aux différentes formes de cette communication doivent être demandées aux expériences faites ou à faire. Une fois qu’on aura une table des valeurs de ce coefficient, celle du second membre de l’équation qu'on vient de poser sera connue, puisque w n’est que le quotient, par l'aire du passage rétréci, du volume de la vapeur produite en une seconde et ame- née à la densité I, ; cette équation, si l’on admet toujours la loi de Watt et ; P ; les valeurs qui en résultent pour les rapports = suffira, sans recourir aux équations de température, pour donner avec facilité P, en fonction de P, (1). Nous pensons donc toujours que c’est vers la détermination des valeurs de ce coefficient À que les recherches ultérieures devraient surtout se diriger, pour donner aux méthodes de calcul de l'établissement des machines à vapeur, un complément dont elles ont besoin. » MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la véritable cause des explosions des chaudières à vapeur, et sur les moyens propres à les prévenir ; par M. L. DEsSMARETz. ( Commission des rondelles fusibles.) (1) Quand P, ne diffère pas beaucoup de P,, cette équation se transforme approxima- , P P w? £ tivement en = — = + à TA Elle apprend qu’alors la pression de la vapeur dans la L 1 chaudière, évaluée en hauteur de colonne d’un fluide de même densité que la vapeur dans le cylindre, est égale à la pression de la vapeur dans le cylindre, évaluée de même, plus la hauteur due à la plus grande vitesse du passage, multipliée par le coefficient à. Nous pensons que ce théorème suffira le plus ordinairement pour avoir une valeur ap- prochée de P,. { 206 ) CORRESPONDANCE. M. le MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE transmet ampliation de l’or- donnance royale qui confirme la nomination de M. Æudouin à la place vacante dans la section d’Économie rurale, par suite du décès de M. Tessier. M. le Ministre DE LA MARINE annonce que «M. Gaimard, président de la Commission scientifique d'Islande, doit prochainement partir, avec plusieurs membres de la Commission, pour aller recueillir en Dane- marck, Suède et Norwége, au cap Nord et au Spitzberg des observations nouvelles destinées à compléter celles qui ont été déjà faites par eux en Islande. » Afin que ce nouveau voyage, dit M. le Ministre, ait pour la science tous les bons résultats qu’on a droit d'en attendre, il importe que ceux qui vont s’y livrer trouvent dans des instructions bien faites un guide sûr. Ce sont ces instructions que je demande à l’Académie. » Une Commission composée de MM. Arago, Flourens, Becquerel, Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Ad. Brongniart, Élie de Beaumont, est chargé de rédiger les instructions demandées. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. — /Vouveau mode de chauffage. — Extrait d’une lettre de Londres en date du 6 février 1838; communiquée par M. BensAMIN DELESSERT. » On parle beaucoup ici, depuis quelques jours, d’une nouvelle ma- nière économique de chauffer les appartements, inventée par M. Joyce, jardinier à Camberwell, près de Londres. » C’est un appareil en bronze de la forme d'une urne d'environ 2 pieds de hauteur sur 8 pouces de diamètre; on a placé dans le milieu un tuyau surmonté d’une soupape qui sert à régler la chaleur. » Quand le combustible que cette urne renferme est allumé, on obtient une chaleur rayonnante qui dure pendant 24 à 30 heures, et la dépense pour chauffer parfaitement une grande chambre est d'environ 12 sous. Ce combustible ne donne ni odeur ni fumée. On en a fait l'expérience dans plusieurs établissements publics, à la Société d’horticulture et à l’Institution des architectes, et elle paraît avoir parfaitement réussi. » Le mérite de l’invention est la composition du combustible, qui brûle ( 207 ) long-temps et sans fumée. On prétend qu'il consiste en un mélange de char- bon, de chaux pour absorber l’acide carbonique, et d'une autre substance dont on a fait mystère jusqu’à présent. » Ceux qui ont vu fonctionner cet appareil ne paraissent pas douter du succès de cette invention, et pensent qu’elle pourra avoir des résultats très importants : ses principaux avantages consistent dans la suppression de l'odeur et de la fumée, dans l'absence de tout danger de feu, et surtout dans la grande économie. » L’inventeur s'occupe de se des brevets en Angleterre et dans les pays voisins, et il ne tardera pas à faire connaître son procédé; jusque alors il est permis de douter de la réalité de tous les avantages qu'il s’en promet, » cuire. — Formation d'un perchlorure de soufre cristallisé. M. Mirrow annonce qu’en faisant passer un courant de chlore dans du chlorure de soufre rouge qui paraissait déjà saturé de ce gaz, il a obtenu des cristaux qui constituent un degré de chloruration supérieure. Ces cristaux étaient jaunes et répandaient une vive odeur de chlorure de soufre : ils se volatilisaient rapidement et complétement en produisant des vapeurs blanches. Dans l’eau ils faisaient entendre un frémissement semblable à celui d’un fer rouge et disparaissaient aussitôt en donnant lieu à un léger dépôt de soufre. ê Mais , remarque l’auteur, une propriété qui semble tout-à-fait caracté- ristique de leur degré de chloruration supérieure, c’est qu'ils se dissol- vaient très bien dans du chlorure jaune de soufre, distillé sur un excès de soufre, et le coloraient fortement en rouge. CHIMIE APPLIQUÉE. — Décomposition de l'eau pour la fabrication du gaz éclairage. — (Extrait d’une lettre de M. SecuiGuE.) « « Dans la séance du 5 février, M. Longchamp a communiqué à l’Aca- démie, des expériences qui lui semblent prouver que l’eau en vapeur, en passant sur des charbons ardents, ne se décompose point. Il dit avoir profité de cette remarque, pour modifier le procédé de fabrication du gaz d'éclairage, et le rendre beaucoup moins coûteux. » Depuis long-temps, je m'occupe moi-même des moyens d’obtenir un ( 208 ) gaz d'éclairage qui soit moins coûteux que celui dont on fait usage, et exempt de divers inconvénients qu'on reproche à celui-ci. Or, mon pro- cédé se basant sur la décomposition de l’eau et de matières carburantes dans des conditions que réglaient mes appareils; j'ai dû, afin de m’assurer de la valeur de mes procédés, faire sur ces décompositions des expé- riences en grand, et j'ai fait, il y a déjà plus de trois ans, celle qu’annonce M. Longchamp; seulement, j'ai été conduit à des résultats qui ne s’ac- cordent nullement avec les siens. » Les résultats de mes essais en grand sont consignés dans un tableau joint à ma lettre, où se trouvent aussi indiqués les rapports qui doivent exister entre les capacités qui contiennent le charbon, la quantité d’eau qui doit passer en vapeur dans un temps donné, et celle des matières carburantes, si l’on veut obtenir une production régulière et constante. Comme M. Longchamp, je me suis servi d’un tube de fonte, et dont la dimension était la même; mais les matières sur lesquelles j'agissais étaient dans des proportions très différentes. En effet, pour obtenir la décomposition de l'eau dans les conditions indiquées, M. Longchamp aurait dû, d’après la capacité de son tube de fonte (196 pouces cubes) rempli de charbon, ne faire passer par heure qu'environ 6o_ grammes d’eau en vapeur, qui lui auraient produit au minimum 4 pieds cubes de gaz, dont moitié gaz hydrogène et moitié gaz oxide de carbone; il aurait alors employé 4o grammes de charbon par heure, et pas un atome de fer n'aurait été attaqué. » Ainsi, en 11 heures, il aurait obtenu 44 pieds cubes de gaz, et aurait employé 440 grammes de charbon. Mais M. Longchamp ne pouvait pas obtenir la décomposition de eau en passant par heure 750 grammes d'eau au lieu de 60, que la capacité de son tube exigeait pour que l'eau ft décomposée d’une manière régulière; car les charbons-étaient re- froidis par la vapeur d’eau, bien que le tube fût maintenu au rouge par un feu soutenu, et dans ce cas il y a impossibilité de décomposer l’eau , les charbons n'étant plus incandescents : il n’est pas alors étonnant que dans cette circonstance, la fonte de fer soit attaquée; mais quand le charbon sert à la décomposition de l’eau comme dans mes procédés , les cylindres ne perdent pas de leurs poids, même après six mois de pro- duction continue (1). » (1) Joyez, pour une remarque semblable déjà faite par M. Gay-Lussac, notre Compte rendu précédent, page 180. ( 209 ) GÉOLOGIE. — Modifications des terrains de sédiment par l'apparition des roches ignées. — Lettre de M. Rivière. Dans une lettre communiquée dans la séance précédente, M. Puillon Boblaye avait rapporté diverses observations tendant à prouver que l’une des roches cristallines stratifiées les plus connues, le schiste maclifère, ap- partient dans l’ouest de la France à tous les âges, même les plus récents du terrain de transition, et provient de vases marines, avec leurs fossiles, mo- difiées après leur dépôt. M. Rivière rappelle à cet occasion que dans un mémoire sur la géologie des environs de Quimper et de quelques autres points des départements de l'Ouest, lu à l’Académie, le 20 mars dernier, il avait non-seulement rapporté un grand nombre de faits concernant les modifications produites dans les roches aqueuses par l'apparition des ro- ches ignées, mais que de plus, il avait pris un grand nombre de ces faits dans les localités où M. Boblaye a travaillé récemment. M. Êue DE Braumonr fait remarquer que l’auteur de la lettre ne parait pas avoir bien saisi le sens de la communication de M. Boblaye; ce géolo- gue n’ayant prétendu en aucune façon fournir, pour les pays en question, les premiers exemples de roches d’origine aqueuse passant à l’état cris- tallin dans le voisinage de roches d’origine ignée, mais faire connaître un nouveau caractère, la présence de fossiles, qui, pour certaines roches cristallisées , permet de déterminer leur âge malgré toutes les modifications qu’elles ont éprouvées. Les MEmBnes DU BUREAU DE BIENFAISANCE DE LA VILLE DE LILLE rap- pellent qu’en 1836 ils ont adressé à l’Académie un rapport sur les résul- tats avantageux qu'ils avaient obtenus de l’emploi de la gélatine extraite des os, dans l'alimentation. « Depuis l’envoi de ce rapport, ajoutent-ils, nous avons encore étendu nos distributions, et nous nous sommes de plus en plus félicités d’avoir adopté ce mode d’alimentation pour la classe indigente. Nous présentons aujourd’hui un tableau sommaire des quantités delivrées en 1837; en bouillon, viande et légumes, avec le prix de revient. » M. Muissiar écrit relativement au rôle qu’il croit pouvoir attribuer à la pression atmosphérique dans l'acte de la déglutition. M. Dusourc adresse un paquet cacheté portant pour suscription : « Des- C, R. 1838, 19r Semestre. (T, VI, N°7.) 28 ( 210 ) cription sommaire de quelques nouveaux moyens économiques de creuser les ports situés vers embouchure des rivières , d'améliorer les barres, de régulariser le cours des rivières, de rendre navigables ou au moins flotta- bles les plus petits cours d’eau. » M. Soucier D’ALcex adresse également un paquet cacheté. Le dépôt de ces deux paquets est accepté. A quatre heures et demie l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. F: (211 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie à recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences , 1°" semestre 1838, n° 6, in-4°. Considérations sur la nature des végétaux qui ont couvert la surface de la terre aux diverses époques de sa formation; par M. A. BRONGNrART, in- 4°. Notice historique sur A.-L. de Jussieu » Par le même (Extrait des Annales des Sciences naturelles), in-8. Recherches anatomiques et physiologiques sur la maladie qui attaque les vers à soie, et qu'on désigne sous le nom de muscardine ; par M. V. Au-- DOUIN , Paris, 1838, in-8°. Nouvelles expériences sur la maladie contagieuse qui attaque les vers à soie ; par le méme , in-8°. Voyage de MM. ne Huwsoupr et BoxrranD.... Examen critique de l'Histoire de la géographie du Nouveau. Continent et des progrès de l’Astro- nomie nautique aux XV° et xvi® siecles , par M. Arex. pe Howsocor, pages 439—478. Statistique judiciaire des Îles-Britanniques, d'après les documents of- ficiels. Fragment du 2° volume de la Statistique de La Grande-Bretagne et d'Irlande ; par M. À. Moreau DE Jonnès ; 1838, in-8°. Traité de phrénologie humaine et comparée; par M. Vimonr: l'Atlas in-fol. Ovologie du Kanguroo ; Mémoire de M. Cosre » en réponse aux lettres adressées par M. Owex à l’Académie > in-8. École des Ponts-et. Chaussées. -+ Leçons de mécanique appliquée ; Jaites par intérim, par M. ve Sannr-Vexanr, 4 feuilles lithographiées in-fol. Études sur le système nerveux; par M. Josenr (ve Lamparre), 2 vol. in-8°. Philosophie naturelle. — Essai sur la différence du degré de certitude que présente l’Idéologie et la Physique générale, et sur les procédés in- tellectuels qu’elles exigent; suivi de cette question : la Statistique est-elle applicable aux Sciences d'observation, et notamment à la Médecine ; par M. Baznx, 1837, in-8°. (212 ) Galerie ornithologique ou collection d'oiseaux d'Europe; par M. »'Orst- cxy, 34° livraison in-fol. Annales maritimes et coloniales ; par MM. Basor et Porrré, 25° année, 2° série, janvier 1838, in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente; tome 19, septembre et octobre 1837, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines, 8° année, n° 85, janvier 1838, in-8°. Archives de la Médecine homæopathique, 2° série, publiée par MM. Lxr- enr et LéON Simon, tome 7, janvier 1838, in-8°. A lecture.... Leçon sur la pourriture sèche des bois; par M. R. Dicxsox, Londres, in-8°. Di una ligatura.... Sur une ligature de l'artère axillaire à sa sortie de dessous la clavicule ; par M. N. Caranoso, Messine, in-8°. Journal des Sciences physiques, chimiques, etc.; par M. Jurra ne Fon- TENELLE , Janvier 1838, in-5°. Journal des Connaissances Médicales Pratiques et de Pharmacologie ; janvier 1838, in-8’. Gazette médicale de Paris , tome 6 , n° 6. Gazette des hôpitaux , tome 12, n° 16—18. Écho du Monde savant, 5° année, n° 31. La Phrénologie, Journal, tome 1, n° 31. L'Expérience, Journal de Médecine, n°° 19—20. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 FÉVRIER 41838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALOGIQUE. — Æxamen du conglomérat formé autour d'une ancre trouvée dans la Seine; par M. BECQUEREL. « Le 15 juin de l’année dernière, il a été trouvé dans la Seine, près du Gros-Caillou, par M. Neveu, marchand de bois de bateaux, une ancre en fer forgé, d’une grandeur et d’une forme inusitées sur les rivières de France, loin de leurs embouchures. Cette ancre est recouverte d’une couche silicéo-piriteux-calcaire, de 27 millimètres environ d'épaisseur, dans laquelle se trouvent enchässés cà et là, des os, des cailloux, des débris de poterie commune et des coquilles. Dans l’un de ses becs est engagé un morceau de bois minéralisé en partie, surtout dans son contact avec le fer. » M. Neveu ayant fait part de cette découverte à l’Académie, elle me chargea d'examiner l'ancre et de lui rendre compte des produits qui s’é- taient formés à sa surface, pendant son séjour dans la Seine. » Après une première inspection , je témoignai le désir à l’Académie que quelques-uns de nos confrères fussent chargés de reconnaître les débris de corps organisés qui sont incrustés dans la croûte. M. de Blainville, C. R. 1838, 1° Semestre. (T. VI, N° 8.) 29 Ca14) chargé de cette mission, constata que les os provenaient d'animaux dont on se nourrit dans nos contrées, et que les coquilles étaient absolument semblables à celles que l’on trouve dans la Seine. » MM. Raoul-Rochette et Letronne, désignés par l’Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres, pour examiner l'ancre sous le rapport de son an- tiquité, m’engagèrent à consulter à cet égard M. Jal, chef de la section historique au ministère de la Marine, et connu dans le monde savant par plusieurs travaux importants sur l'archéologie maritime. » M. Jal, dans une dissertation savante insérée dans les Annales ma- ritimes (janvier 1838, p. 77), a cru devoir conclure de ses recherches, que l'ancre, d’après sa forme, devait remonter au xv° ou au xvi‘ siècle ; mais qu'il pouvait se faire cependant qu'elle appartint à des siècles anté- rieurs , attendu qu’on n’avait aucune notion sur la forme des ancres des xh, xu°,xir et xiv° siècles (1). » Mon attention se porta d’abord sur la structure et la composition de la croûte qui recouvre le fer. Les fragments, examinés à la loupe, m'ont paru formés de grains de sable agglutinés par une matiere brunûâtre; ils font feu au briquet, se dissolvent avec effervescence dans l'acide hydro- chlorique étendu d’eau, en dégageant de l'hydrogène sulfuré et en abandon- nant une grande quantité de petits grains de quartz. La dissolution pré- cipite en bleu avec le deuto cyanure de potassium et de fer, Ces essais suffisent pour démontrer que la croûte n’est qu'un agrégat de grains de sable, de carbonate de chaux et de protosulfure de fer. » Il restait à déterminer la composition du bois minéralisé, qui est engagé dans le bec de l'ancre. Je priai notre confrère, M. Berthier, dont l’'obligeance est extréme quand il s'agit de faire des analyses qui doivent éclairer des points d'histoire naturelle; de vouloir bien s'en charger. Voici (1) M. Jal ayant trouvé que je n’ayais pas rendu compte de son opinion d’une ma- nière assez explicite, je vais rapporter textuellement les deux passages de sa disser- tation qui sont relatifs à l’antiquité de l’ancre. « Je conclus : l’ancre trouvée par M. Neveu pourrait être du xv° siècle; mais ses pro- » portions satisfont complétement à la formule de fabrication des ancres françaises du xvi* siècle... Rien n'autorise à la croire plus ancienne que 1400 ; et telle qu’elle est, ne füt-elle que de 1500, comme je le crois, elle me paraît assez intéressante » pour prendre place au Musée naval. » Je croyais avoir dit vrai, en déclarant que l’ancre devait remonter au xy° ou au xvi° siècle, et qu'il serait possible qu’elle appartint à quelques siècles antérieurs, puisque nous ne connaissons pas la forme des ancres de ces époques. ( Note de M. B.) (215) le résultat de son analyse : Carbonate de chaux . . . . . 0,650 Sulfure de fer. . . . . . . .: 0,250 Matières combustibles . . . . o,100 1,000. » Le sulfure de fer se trouve pour la plus grande partie à l’état de proto- sulfure ; l’autre, suivant toutes les apparences, est à l’état de persulfure. Nous ajouterons que la partie minéralisée est magnétique. » On voit, par cette analyse et par les essais que j'ai rapportés, que la matière qui cimente les grains de sable est de même nature que celle qui constitue le bois minéralisé. Ce bois a de l’analogie avec celui que l’on trouve dans les falaises du Havre. Ce rapprochement n’est pas sans intérét pour la géologie, qui doit être à la recherche de toutes les causes qui ont présidé à la production de toutes les substances qui composent la couche superficielle de notre globe, » Si l’on cherche à se rendre compte de la formation de la pyrite dans la croûte et dans le bois, nous trouvons qu’elle s’est opérée à peu près dans les mêmes circonstances que celles que nous avons employées pour obtenir dans nos appareils le même composé, si ce n’est que nous avons réuni toutes celles qui nous ont paru les plus favorables pour arriver au résultat. Peut- être n’est:l pas inutile d’entrer ici dans quelques détails sur la formation des pyrites en vertu d’actions lentes. » Le protosulfure de fer est composé d’un atome de fer et d’un atome de soufre; ces deux éléments s'y trouvent donc dans la même proportion que dans le protosulfate de fer; si donc ce sel est en contact avec des corps qui peuvent enlever lentement au protoxide de fer et à l’acide sulfurique leur oxigène, sans toucher au fer et au soufre, il se formera du proto- sulfure de fer. » Citons maintenant des exemples de formation moderne de pyrites. » On a trouvé à Pontgibaut des cristaux de protosulfure sur un mor- ceau de fer provenant de l'arbre tournant d’une roue hydraulique, où il servait à fixer le tourillon. On était dans l’usage d’enduire les extrémités de l'axe de matières grasses purifiées par l'acide sulfurique ; ainsi la réaction sur le fer de ces matières et de l'acide sulfurique qu’elles renfermaient a suffi, dans l'espace de quelques années, pour produire des pyrites. On ne peut douter qu'il ne se soit formé d’abord un protosulfate qui a été dé- composé ensuite lentement par la matiere grasse. » Dans une ancienne galerie de mine de la même localité, on a trouvé 29.. ( 216 ) il y a quelques années un outil de mineur, qui était recouvert de petits cristaux de protosulfure de fer. Cette galerie était abandonnée depuis des siècles. Nous ignorons la nature des réactions qui ont amené leur for- mation. » Dans les eaux thermales, on trouve aussi des dépôts de pyrite, comme M. Longchamp en a observé dans un des tuyaux de conduite des eaux de Chaudes-Aigues. » À Bex, en Suisse, j'ai trouvé, dans une des galeries de communication de la saline, appliqué sur le toit, un magma pâteux rempli de petites pyrites, lequel a donné à l'analyse, après avoir enlevé ces dernières : Sables Made ttoteteeR laval 1 dir 0226 Carbonate;de;thauks.4tce 5er ne true OL SUNSET TOR EC OO M ET nee MOVE Suliate de Chaux" - Lecce sel ce elceei 0,21 Pyrites non enlevées et matières organiques... 0,06 1,00 » Ce magma était évidemment de formation moderne, comme me l'ont assuré du reste les personnes qui fréquentent les lieux. Il est infiniment probable que les pyrites ont été formées par la décomposition lente du sulfate de fer, au moyen des matières organiques, gélatineuses ou autres. Quant au persulfure de fer, il peut être formé également en mettant en présence du persulfate un corps qui puisse enlever lentement l’oxigène au peroxide et à l'acide sulfurique , puisque le persulfate et le persulfure ren- ferment les mêmes proportions relatives de soufre et de fer. Je l'ai obtenu dans l’espace de 4 à 5 ans, en abandonnant aux actions spontanées, à l'air, un mélange de protosulfate de fer, de carbonate de chaux et d'huile, dans des proportions convenables : on a eu pour résultat du sulfate de chaux cristallisé, un dépôt ferreux et de jolis cristaux de pyrites en do- décaëedres à faces pentagonales. » Revenons maintenant aux pyrites de l’ancre, qui se trouvent, non- seulement dans le bois, mais encore dans le ciment qui agglutine les grains de sable, les cailloux, les os et les débris de poterie; ces pyrites, accompagnées de carbonate de chaux, n’ont pu être formées qu’en admet- tant que le fer était en présence du sulfate de chaux et de matières orga- niques; le sulfate de chaux se trouvait dans la vase ou dans l’eau; le bois et les débris de corps organisés ont fourni les matières organiques: celles-ci ont changé le sulfate de chaux en sulfure de calcium, qui, en (217) réagissant sur le fer, pendant qu’il s’oxidait, a donné naissance à du proto- sulfure de fer et à de la chaux, qui s’est combinée avec l'acide carbonique produit dans la décomposition du bois, ou qui était en dissolution dans l'eau. Ces diverses réactions, que les effets électriques de contact ont favorisées, rentrent entièrement dans celles que nous avons signalées plus haut. « Nous en avons dit assez pour prouver que l'ancre trouvée dans la Seine par M. Neveu intéresse les sciences naturelles; il paraît que l’on a proposé à l'autorité de l’acquérir pour le Musée naval; si ce projet se réalise les archéologues et les naturalistes n'auront qu’à s’en féliciter, parce qu'ils pourront la consulter à loisir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les carbo-vinates, les carbo-méthylates et la véri- table constitution du sucre de cannes ; par MM. Dumas et E. Péuicor. « L’un de nous, il y a dix ans maintenant, dans un mémoire sur les éthers composés qu’il publia conjointement avec M. P. Boullay, s’est trouvé dans le cas d'émettre sur la nature du sucre de cannes une thus qui a fixé l'attention des chimistes. » La composition du sucre de cannes est telle en effet qu’on peut la représenter par de l'acide carbonique et de l’éther sulfurique, tout comme celle de l’éther acétique par exemple, se représente par de l’acide acétique et de l’éther sulfurique. Or, on sait maintenant que l’éther acétique, traité par les alcalis, donne de l'acide acétique et de l'alcool en s’emparant d’un atome d’eau. Tout portait à croire qu'il en était de même du sucre et que ce corps en s’emparant d’un atome d’eau, fournissait l'acide carbonique et l'alcool qui prennent naissance dans la fermentation. » Quand cette opinion fut émise pour la première fois, la constitution des éthers neutres était seule connue, celle des acides composés que l’al- cool engendre était ignorée à l'état libre. » On sait maintenant que ces acides composés sont des éthers où un atome de la base est remplacé par un atome d’eau , comme on le voit dans l'exemple suivant : C0%,CH'°0 éther oxalique, Ci0:, CO H'°0 + C40*,H°0 acide oxalo-vinique. » Or, le sucre de cannes d’après son analyse se rapportait précisément non pas à C-0?,C'H0 éther carbonique , (218) mais à C20?,CSH'°0 - C2 0? éther bicarbonique. » Cet exposé fait voir que la comparaison entre le sucre et les éthers n’était pas entièrement exacte. Pour en faire un éther neutre, il faudrait lui ôter un atome d'acide; pour en faire un éther acide, il faudrait lui ajouter un atome d’eau. Ces remarques faciles à faire aujourd’hui n’ont pourtant été présentées par aucun des chimistes qui ont traité cette question depuis dix ans. » Elles expliquent comment la découverte de léther carbonique par M. Ettling, comment celle de l'acide carbo-vinique dont nous venons entre- tenir l'Académie ont fait connaître des corps qui ne présentent en rien les propriétés du sucre de cannes, ni celles d'aucune espèce de sucre. » Nous ferons voir tout à l'heure , par d’autres motifs et par des motifs non moins puissants, que le sucre ne pouvait pas être de l'acide carbo- vinique, et si nous insistons sur cette discussion, c’est qu’il y a toujours à gagner pour la science, à bien montrer comment le manque de faits ou les fautes de logique conduisent à des erreurs que l'expérience vient heureusement redresser bientôt. » On peut se procurer très facilement la combinaison d’acide carbonique, d’éther méthylique et de baryte; sa préparation repose sur une propriété remarquable de l'esprit de bois absolu, qui dissout, comme on sait, la baryte anhydre avec la plus grande facilité, et en abondance. La dissolu- tion de baryte dans l'esprit de bois absolu étant soumise à l’action de l'acide carbonique sec, donne immédiatement naissance à un précipité blanc, un peu nacré, qui, lavé avec de l'esprit de bois, consiste tout entier en carbo-méthylate de baryte pur. » Ge sel est insoluble dans l'esprit de bois et dans l'alcool. » Il se dissout au contraire très bien dans l’eau froide; mais la liqueur, abandonnée à elle-même, se trouble bientôt, laisse précipiter peu à peu une quantité considérable de carbonate de baryte, et laisse dégager la moitié de son acide carbonique. La liqueur se boursoufle, écume, et au bout de quelques heures, tout le carbo-méthylate de baryte a disparu. Il ne reste absolument que de l'eau et du carbonate de baryte; l'acide carbonique s’est dégagé en entier. » On favorise singuliérement cette réaction par une élévation même peu considérable de température. Dans l’eau bouillante, la décomposition est instantanée. » Soumis à l’action du feu, le carbo-méthylate de baryte se décompose (219) rapidement; il donne un gaz inflammable soluble dans l’eau , un liquide éthéré peu abondant, beaucoup d'acide carbonique et du carbonate de baryte. Il éprouve une demi-fusion, mais il ne noircit pas. » Nous reviendrons plus tard sur l’action que les acides exercent sur lui. Voici les détails de l'analyse de ce sel remarquable : » L — 0,880 de matière, ont laissé 0,600 de carbonate de baryte, par une simple calcination ; » IL.— 0,767 id., ont fourni 0,615 de sulfate de baryte, correspondant à 0,520 de carbonate. » TT. — 1,500 id., ont produit 0,678 d’acide carbonique et 0,298 d’eau. On a eu soin d’arrêter l'expérience dès que la totalité du tube a été portée à l’incandescence. Cette analyse a, du reste, été très facile, la matière s’étant décomposée et brûlée avec une netteté parfaite. » On a donc obtenu, en résumé : Carbone" -mtctere 13,5 Hydrogène. et 2,2 Oxipene AREA EUR EEE 17,1 Carbonate de baryte..... 68,2 ... 67,8 100,0 » Le carbo-méthylate de baryte serait formé, d’après le calcul, des elé- ments suivants : (EP ENEES LS 229,56....... : 12,7 Pose ones 37,90 ........ 2,0 TPépasaansos 300, 00e 16,6 C: 0°, BaO. 1232,26......... 68,7 1799, 32 100,0 » Cette formule représente en effet C*H#H*O, C* O* + BaO, C*0*, et, plus simplement, C*H$O, C*O* + BaO, C* O*. » Qui ne serait frappé de la simplicité des réactions qui donnent naus- sance à ce sel ou qui se manifestent quand il se décompose ? Sous l'in- fluence de l'acide carbonique, l'esprit de bois perd un atome d’eau; sous l'influence de l’eau, le carbo-méthylate de baryte le reprend, et régénere l'esprit de bois. » Ces réactions, qui semblaient l'apanage des acides les plus énergiques, nous les voyons prendre naissance sous l'influence du plus faible des aci- des, l'acide carbonique, dès qu’on lui offre à la fois la base minérale et les éléments de la base organique, avec lesquels il peut constituer le sel dou- ble qui tend toujours à se former dans ce genre de réaction. ( 220 }) » Après nous être procuré si facilement le carbo-méthylate de baryte, nous avons pensé qu'il ne nous serait pas impossible d'obtenir également quelque carbo-vinate, et, après divers tàätonnements, nous avons fixé toute notre attention sur la préparation du carbo-vinate de potasse. » Rien de plus facile que de former ce sel, mais sa purification nous à fait perdre tant de matière et de temps que nous avons été plus d’une fois sur le point d'abandonner cette recherche. » Voici le procédé qui nous a réussi : » On dissout dans l'alcool absolu de la potasse portée à la chaleur rouge et ne renfermant que son atome d’eau essentiel. La liqueur est sou- mise à l’action du gaz carbonique bien sec, en ayant soin d'éviter l'éléva- tion de température qui ne manque pas de s'établir; il se forme un dépôt cristallin abondant ; en ajoutant de l’éther sulfurique anhydre de temps en temps, son évaporation abaisse la température et corrige ainsi l'inconvé- nient qui résulterait de l'élévation de température occasionée par l'union de l'acide carbonique à la potasse ou aux éléments de l'alcool. » Quand le produit cristallisé est assez abondant, on cherche à le puri- fier : ce produit consiste en carbonate de potasse, bicarbonate de potasse et carbo-vinate de potasse; en y ajoutant son volume d’éther et filtrant, la liqueur entraîne la potasse libre et laisse ces trois sels sur le filtre; on délaie le produit cristallisé dans l’alcool absolu; on filtre de nouveau, et l'on ajoute de l’éther à la liqueur filtrée; l'alcool dissout le carbo-vinate de potasse, et l’éther le précipite pur; en filtrant de nouveau et séchant rapi- dement, on a le carbo-vinate de potasse en lames nacrées d’un grand éclat. » La complaisance de M. Thilorier nous a permis d'entreprendre quel- ques essais pour la préparation de ce sel au moyen de l'acide carbonique solide. Nous avons projeté par petites portions l'acide carbonique solide dans la dissolution alcoolique de potasse, et nous avons obtenu beau- coup plus de carbo-vinate que par le moyen précédent. Le grand froid produit par l’évaporation d’une partie de l'acide n’a pas permis à la tem- pérature du liquide de s'élever, et a préservé ainsi le sel de cette dé- composition, qui le transforme en bicarbonate. » À cette occasion, nous devons remarquer qu’en broyant l'alcool et l'esprit de bois avec l'acide carbonique solide, on obtient une liqueur tres chargée d'acide carbonique, et qui, par l'addition de l’eau , fait une vive effervescence. C’est M. Thilorier qui a tourné notre attention vers ce phénomène , que nous étudierons plus tard. » Revenons au carbo-vinate de potasse. { 221 ) » Ce sel est blanc, nacré; il brûle avec flamme sur la feuille de platine, et laisse un résidu charbonneux. Dès le contact de l’eau il se transforme en alcool et bicarbonate de potasse. Ce changement s’effectue même, quoi- que moins vite, dans l'alcool aqueux. » À la distillation, il donne des gaz inflammables qui brülent avec une flamme bleue non brillante, du gaz carbonique, un peu de liquide éthéré, à odeur d’ognon; enfin, un résidu de carbonate de potasse mélé de charbon. ( » Voici l'analyse de ce sel : » 1. — 0,523 de ce sel ont Jaissé par la calcination 0,302 de carbonate de potasse ; » IL. — 0,603 d’un nouveau produit ont fourni 0,350 de chlorure de potassium ; » IT. — 0,680 d’un autre ont fourni °,390 de chlorure de potassium ; » IV. — 0,702 du même ont produit 0,592 d’acide carbonique et 0,248 d’eau; » Ve — 0,777 d’un nouveau sel ont produit 0,657 acide carbonique et 0,274 eau. » En résumant ces expériences on trouve les résultats suivants : L Il III. IV V Carbone. ........, + 00,0 ,.... 00,0 ..... 00,0 .... 232000 23,40 Hydrogène. ......., 00,0 ...….. 00,0 +... 00,0 ...,. 3,92 «+. 4,04 Carbonatede potasse. 53,5 ..... D, BE 0331 0 ce MB 347 ee … 0347 Oxigène. .... dans 00,0 7... 00,0 ... . 00,0 ..... 19,28 ..... 19,09 Carbo-vinate de POLASSE Peine Hoi LUN, MU SE 100,00 100,00 » Dans les analyses élémentaires de ce sel, la potasse est demeurée tout entière à l’état de carbonate neutre. Rien de plus facile à obtenir, quand 9n peut, comme c’est ici le cas, mettre fin à l'analyse dés que le tube est rouge partout. Le dégagement de gaz qui cesse brusquement montre aisé- ment l'instant où le carbonate d’éther est entièrement brülé, et où le car- bonate de potasse commencerait à éprouver à son tour quelque réaction de la part de l’oxide de cuivre. » Voici du reste les résultats indiqués par le calcul pour le carbo-vinate de potasse : CR Lx +. 382,60 ... 23,56 H°........ 62,50 ... 3,88 OO. fasse + 300,00 ... 18,63 KO, CO... 865,24 ... 53,73 1610,34 100,00 » Il est évident que cette formule s'accorde avec les analyses précé- C. R. 1838, 165 Semestre. (T. VI, N° 8.) 30 ( 222 ) déntes, de la manière la plus exacte. Ainsi le carbo-vinaté de potasse ren- ferme comme on pouvait le prévoir CHE, HO ,C:0? + KO ,C-0° ou bien CSH10,C°0°+ KO ,C-0?, selon qu'on veut y voir un carbonate double de potasse et d'hydrogène bicarboné, ou bien un carbonate double de potasse et d’éther. » Le carbo-vinate de potasse est-il dissous dans l'alcool non absolu , il se décompose plus ou moins vite et se convertit en bicarbonate de po- tasse avec un atome d’eau. Rien de plus désagréable que cette propriété, car à chaque préparation de ce sel, elle oblige à recourir à l'analyse pour en reconnaître la pureté. En effet, le bicarbonate se dépose en larmes nacrées comme le carbo-vinate et se confond aisément avec lui. Toute- fois, quand les deux sels sont purs, on reconnait le bicarbonate, eu ce que la chaleur n’en dégage rien d’inflammable, et en ce que ses lamelles sont plus rigides que celle du carbo-vinate. » La composition de ce bicarbonate nacré nous a paru digne d'être constatée. 0,732 du sel ont laissé par la calcination 0,506 de carbonate de potasse, c’est-à-dire 69,1 pour 100. On aurait par le calcul : KO COMME ENS 665 DR" RGD 0 H'D/COTE MP. 560 02 LAN TIE D 1254 ,26 100,0 » Ainsi, dans la conversion du carbo-vinate en bicarbonate il y a, comme dans toutes les réactions analogues , deux atomes d’eau qui interviennent; l'un pour changer l’éther en alcool, l’autre pour convertir l'acide carbonique en un sel d’eau. Le phénomène est absolument semblable à celui qui se produirait par la décomposition du sulfo-vinate de potasse au moyen de l'eau. 11 se produirait, en effet dans ce cas, de l'alcool et du sulfate d’ean par la fixation de deux atomes d’eau. Qu’on prenne en effet (CSH5,H°0 ,C°0°+ KO, C’0°) + H0°— CSHS,H:0° + (H‘0,C’0°+ KO,C:0”), ou bien (CH, H°0,S0: + KO ,S0°) + H 0° — CH, H:0° + (H°0,50°-+KO,S0%. » Il est évident que la réaction sera absolument la même dans les deux circonstances. » Parvenus à ce terme de notre travail, il nous a paru convenable de rechercher jusqu’à quel point les nouveaux sels que nous venions de faire connaître se rattachaient par leur constitution à ces combinaisons du (228 )) sulfure de carbone si remarquables, découvertes par M. Zeise. En con- séquence, nous avons préparé et étudié quelques composés produits par l'action du sulfure de carbone sur les dissolutions alcalines d’esprit de bois. » Quand on met en effet du sulfure de carbone dans une dissolution de potasse dans l'esprit de bois, il se forme du sulfo-carbo-méthylate de potasse tres pur, qui cristallise en fibres soyeuses et dont voici l'analyse. » L— 1,388 de sulfo-carbo-méthylate de potasse ont produit 0,689 de chlorure de potassium. » IT. — 1,000 du même sel ont donné 0,214 d’eau et 0,598 d’acide carbonique. » Ces résultats représentent en centièmes : Carbone es eue 16,54 Hydrogène ........... 2,37 PO (SSE EE eee ee 31,42 » Ils s'accordent évidemment avec ceux qu'indique la formule du sulfo- carbo-méthylate de potasse. En effet, on aurait d’après celle-ci : C5 .... 306,08 ... "16,65 602660 37;6o0nù. 40 SH ONCE I00 00 Eco 45 S$ 11080464 443,77 KO .... 589,90 .... 32,09 1838, 12 100,00 » L'accord de ces nombres rendait tout.autre. détermination parfaite- mentinutileet la formule du sulfo-carbo-méthylate de potasse demeure fixée de la maniere suivante : C*H#,H:0,5°C° + KO, S’C, ou bien encore C*H°O; S°C? + KO, S:C-. » Nous avons également analysé le sulfo-carbo-méthylate de plomb, obtenu par double décomposition. Ce sel nous a fourni les résultats sui- vants : 1: — 0,580 sulfo-earbo-méthylate de plomb ont donné 0 ,565 de sufate de plomb. IT. — 0,607 d’un autre produit ont fourni 0,440 de sulfate de plomb. IL. — 0,935 de ce dernier sel ont donné 0,369 d’acide carbonique et o,127 d’eau. » Ces résultats, donnent pour la composition du sel, 30.. Carborte:.f. 4, ct 2401092 Hydrogène ...:....... 1,50 Oxide de plomb....... 53,32 — 53,29 » En calculant la composition de ce sel, on aurait CENT 500 08200 HE 7 00e Te ONE 100 00-702, 76 SM O0 0e EU ODA PhO ....139{,50 .... 52,78 2642,72 104,00 conformément aux deux formules admissibles de ce sel; CH, H°0,C S° + PbO, C’S’, ou bien C#H°0, C'S? + PbO, C'S:. » Quand on traite les sels bleus de cuivre par le sulfo-carbo-méthylate de potasse, il se présente des phénomènes de réduction très remarqua- bles, et analogues à ceux que M. Zeise a observés avec les sulfo-carbo- vinates. » Les expériences que nous avons faites sur les sulfo-carbo-méthylates, auraient été plus étendues, si au moment même où nous nous en occu- pions (car ces analyses sont déjà assez anciennes), nous n’avions appris que l’un des plus habiles chimistes anglais, M. Kane, se livrait lui-même à un travail complet sur cette classe de corps. » En résumé, l’acide carbonique donne, en présence de l'esprit de bois ou de l’alcool et des bases, de l'acide carbo-méthylique ou carbo-vinique entièrement comparables aux acides analogues formés par le sulfure de carbone , avec les éléments de l'alcool ou de l'esprit de bois. » L’acide carbo-vinique ne peut plus être confondu avec le sucre de cannes; c’est un corps évidemment tout différent. Outre que ces deux corps sont séparés par leur nature propre, l'acide carbo-vinique et le sucre doivent l'être encore par leur formule, comme on l’a vu plus haut. Enfin , ils doivent l'être aussi, et ils le sont en effet, par leur poids atomique, circonstance qui, toutefois, n'avait pu jusqu'à présent être prise en grande considération, le poids atomique du sucre pouvant, à la rigueur, être représenté de diverses manières. » Arrivés à ce point du travail que nous avions entrepris, 1l n’en ré- ( 225 ) sultait qu’une seule chose, savoir, la nécessité de reprendre à fond ‘étude du sucre ou plutôt des sucres ; on ne pouvait plus faire à leur su- jet que des suppositions creuses, faute d'expériences approfondies. » L'un de nous, M. Péligot, s'est dévoué à ces expériences pendant deux ans, et il offre les résultats de ce grand travail à l’Académie, dans un mémoire spécial. (Voir aux Mémoires présentés.) « Ce travail ne nous apprend pas encore ce que c’est que le sucre de cannes, mais il nous fait connaître des propriétés nombreuses, qui servi- ront un jour à établir la formule rationnelle de ce corps. » RAPPORTS. MÉCANIQUE. — Rapport sur divers mémoires de M. de Pamsour , ayant pour objet la détermination des résistances que présentent les machines loco- motives sur les chemins de fer , et le calcul de l'effet tant de ces machines que des machines fixes en général. (Commissaires, MM. Arago, Séguier, Poncelet, Coriolis rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Arago, Séguier, Poncelet et moi, de lui faire un rapport sur divers mémoires de M. de Pambour, ayant pour objet la détermination des résistances que présentent les machines à va- peur locomotives sur les chemins de fer, et le calcul de l'effet des machines à vapeur en général et particulièrement des locomotives. » M. de Pambour, dans un premier mémoire, donne les résultats de ses expériences sur les résistances des machines locomotives : il compare ensuite ces résultats à ceux que peuvent fournir les considérations théoriques. » L'ingénieur anglais Wood avait fait quelques expériences pour déter- miner la résistance des trains sur les chemins de fer; mais il n’en avait pas donné qui missent en évidence les résistances dues aux seules machines locomotives : M. de Pambour est le premier qui les ait déterminées. 1] a distingué celles qui tiennent à l'appareil roulant, de celles qui tiennent à la machine à vapeur; il a séparé encore dans ces dernières celles qui sont indépendantes des charges qu’elles ont à tirer, de celles qui croissent avec ces charges et leur sont à très peu près proportionnelles. Pour déterminer ces résistances il a employé trois modes différents : 1° le dynamomètre mesurant la traction ; 2° la pente avec laquelle la machine marche sans le secours de Ja vapeur; 3° la pression de la vapeur exactement nécessaire ( 226 ) pour vaincre seulement les résistances. Les nombres fournis par ces trois méthodes différent assez peu pour qu’on accorde confiance aux moyennes adoptées par l’auteur. » Il résulte de ces expériences que, comme moyennes de résultats ob- tenus sur 9 machines locomotives telles qu’elles étaient construites sur le chemin de Liverpool à Manchester, on peut porter à 18 kilogrammes la résistance due aux seuls mouvements de la machine à vapeur ; à 3, 60 par tonne de son poids, la résistance due au roulement de la machine consi- dérée comme voiture; et enfin, à 0,68 ce dont s'accroît la résistance de la machine et de la voiture par tonne du train qu’elle tire. » L'auteur a cherché à déterminer par des considérations théoriques l'accroissement de la résistance qui provient de l’action nécessaire pour tirer le train, accroissement qu'il appelle résistance additionnelle. Les nombres qu'il obtient ainsi different assez peu de ceux que ses expériences Jui ont fournis. » M. de Pambour dans son calcul, substitue la force moyenne à la force effective et variable. Cette méthode ne serait exacte qu’autant que la résis- tance additionnelle serait proportionnelle à la force du tirage; comme cette proportion n'existe pas à la rigueur, il y a une petite inexactitude à pro- céder ainsi, mais elle a peu d'importance. » L'auteur, pour évaluer le frottement sur les essieux, regarde la résis- tance due au tirage nécessaire pour faire avancer le train comme une force appliquée à la circonférence de la route, tandis qu’elle l’est réellement sur laxe même. Dans une note supplémentaire où il a modifié sa première marche, il a commis l'erreur dans un autre sens en prenant pour la pression sur l’essieu celle qui agit sur la manivelle. Ces inexac- titudes ont peu d'influence sur les résultats, et d’ailleurs, en les rectifiant, les nombres se rapprochent encore plus de ceux qu'ont fournis les ob- servations. » Les expériences de M. de Pambour donnent à son travail une grande importance. Avant lui, on n’avait rien d’exact sur les résistances des ma- chines locomotives, et par conséquent on ne pouvait en calculer les et- fets sans commettre de grandes erreurs: c'est ce qu’il établit dans une seconde partie de son travail. Il a tiré parti des résultats de ses premières expériences, pour prouver que dans les machines à vapeur locomotives les pressions dans le cylindre et dans la chaudière ont souvent une très grande différence. Sans doute que déjà, par des considérations théoriques et aussi par des expériences, on reconnaissait que cette différence exis- (227) tait. L'ingénieur Wood les signale dans son travail sur les chemins de fer. Watt avait dit que pour certaines machines fixes elle pouvait être d’un quart ou d’un tiers d’atmosphère. Mais ces remarques isolées n'avaient pas conduit à porter cette différence au point où elle doit l'être en cer- tains cas. M. de Pambour, en partant de la résistance qu’éprouve le pis- ton, ainsi qu’elle était déterminée par son premier travail, en conclut la pression dans le cylindre, puisque dans le cas du régime permanent elle doit toujours faire équilibre à cette résistance : elle est devenue ainsi pour lui, comme il le dit très bien, une soupape ou un manomètre. Ayant cons- taté que pour des orifices d'introduction de la vapeur, ouverts comme ils le sont ordinairement, il peut y avoir entre les pressions dans la chau- dière et dans le cylindre des différences de plus d’une atmosphère sur deux ou trois, on ne pouvait plus employer dans le calcul de l'effet de ces machines le coefficient de correction en usage jusque alors dans le calcul. Pour faire comprendre l'erreur dans laquelle on tombait par l'emploi de ce coefficient, rappelons ici en quoi consiste la méthode. » Après avoir calculé le travail produit sur le piston en y supposant la pression égale à celle de la chaudière, on tenait compte de la réduction due tant à l'inexactitude de cette supposition qu’aux pertes par les frotte- ments et autres résistances, en affectant cette quantité de travail d’un cer- tain coefficient de réduction. Quelques auteurs, comme Wood dans son Traité des Chemins de fer, avaient été jusqu’à l'employer également soit qu'on eût déduit le travail du volume même parcouru par le piston, et donné alors par sa surface et sa vitesse, soit qu’on calculät ce volume au moyen du poids d’eau vaporisée et de la pression que doit avoir la vapeur. Or, c'était déjà commettre une erreur que de conserver le même coeffi- cient pour ces deux systèmes de données. M. Poncelet, qui, dans ses lecons à l'École de Metz, avait recueilli des expériences propres à en fixer la valeur, ne l'avait présenté que pour la premiére manière de procéder. Néanmoins, il y aurait encore dans ce cas une erreur évidente à s’en servir quand la seule réduction à opérer sur la pression de la chaudière devient une fraction très variable avec la vitesse. M. Navier, qui, à défaut d'expériences spéciales sur ies résistances, avait employé ce coefficient dans un premier travail sur les calculs des machines locomotives, a rectifié sa méthode quand il a eu les données de M. de Pambour sur les résis- tances de ces machines. » Non-seulement cet auteur a donné ainsiles éléments nécessaires à la solution de ce problème si important aujourd'hui, mais il a posé lui- ( 228 ) mème les véritables formules auxquelles on doit appliquer ces éléments. Si l'on examine ce que contiennent à ce sujet les ouvrages imprimés, on peut dire qu'il n'y avait pas de théorie bien concue pour calculer dans tous les cas les effets des machines locomotives et même des machines en général. Les vitesses, dans les traités anglais, étaient données par des for- mules qui n'avaient aucune base exacte; et bien que ces questions fus- sent cependant assez faciles à aborder, et qu’elles eussent été bien con- cues par quelques ingénieurs qui ne les avaient pas encore développées dans aucun écrit, la priorité n’en reste pas moins à M. de Pambour, pour avoir publié le premier ces véritables formules. La quantité d’eau vaporisée par les chaudières, élément fondamental de la puissance des machines que l'auteur a fait ressortir dans ses formules, n’avait pas encore été déterminée par une série complète d'expériences en grand pour les machines locomo- tives. C’est un service que M. de Pambour a rendu en publiant celles qu'il a faites à ce sujet. Il serait à désirer qu'il pût compléter ce travail en dé- terminant la proportion entre la quantité de vapeur arrivant dans le cy- lindre et la quantité d'eau entrainée sans être vaporisée : ce rapport , qu'il évalue approximativement, aurait besoin d’être bien établi par des expériences faites dans les diverses circonstances qui peuvent le modifier. » Nous devons faire remarquer que M. de Pambour établit bien que dans l’état permanent la pression dans la chaudière est réglée par la charge de la machine, et que c’est de cette charge que l’on peut conclure la vitesse , en prenant les deux équations de permanence pour la vitesse et pour la température. L'ouverture du régulateur, quand la chaudière reste bien fermée, n’a d'influence sur la pression dans le cylindre que pen- dant quelques instants, jusqu'à ce que l’uniformité soit rétablie; alors, c'est la pression dans la chaudière qui se trouve réglée d’après ce degré d'ouverture. Ces considérations avaient déjà été présentées dans un mé- moire que votre rapporteur a lu à l'Académie en 1834 : ce travail n'ayant pas été publié, M. de Pambour n’en à pas eu connaissance. A défaut d'expériences sur les résistances des machines locomotives, j’employai dans ce mémoire un coefficient constant de réduction, ainsi que l'avait fait depuis M. Navier dans son premier travail sur les locomotives : c'était une erreur qui a été mise en évidence par M. de Pambour. » Nous devons faire remarquer que l’auteur semble conclure de ses ex- périences qu'il y a une indépendance complète entre la pression dans le cy- lindre et celle de la chaudière. C’est l'énoncé de cette proposition qui a donné lieu à une note de M. de Champeaux de la Boulaye, dans laquelle il (229) Témarque avec raison, ainsi que le savent tous ceux qui se sont occupés de ces matieres, que cette différence dépend de l'ouverture des conduits. Depuis, M. de Pambour, tout en reconnaissant cette influence des con- duits et des ouvertures, soutient encore, dans son dernier mémoire , que, non-seulement ces deux pressions ne varient pas dans le même sens, mais qu'il n’y a aucune loi qui les lie, puisque, dit-il, ses expériences prouvent qu'elles peuvent varier en sens. contraire. Ce fait important de la marche en sens contraire de,ces deux pressions , signalé par M. de Pam- bour, et qui lui a fait croire à une indépendance, peut s'expliquer par les considérations théoriques ordinaires. » Quelle que soit la relation entre la différence de pression et la vitesse d'écoulement de la vapeur, dés qu’on suppose seulement que.ces quanti- tés croissent en même temps, on Peut reconnaître de quelle nature est la loi qui lie les pressions dans le cylindre et dans la chaudière, pour un foyer d’une puissance de vaporisation constante et Pour un régime perma- nent de la machine. En prenant la première de ces pressions pour abscisse horizontale, et en regardant la seconde comme une ordonnée verticale, on aura une courbe de la forme d'une portion d'hyperbole. A partir de l’origine, elle sera trés peu en-dessus d’une droite asymptote in- clinée à 45°. Les ordonnées de celle-ci étant égales à ses abscisses, repré- senteront par conséquent les pressions dans le cylindre. Ces deux ordon- nées croîtront donc ensemble indéfiniment , mais près de l’origine, c’est-à- dire pour de faibles charges données à Ja locomotive, la courbe se relèvera, et la pression dans la chaudière, loin de diminuer en même temps que celle du cylindre, la surpassera de plus er plus. Cette marche contraire, qui a été signalée par M. de Pambour, a pu lui paraître comme une in- dépendance. En effet, si les observations sont faites pour des pressions fort peu éloignées de celle qui répond au point de minimum de la courbe hyperbolique, on trouvera une certaine constance dans les pressions de la chaudière, pour d'assez grandes variations des pressions dans le cylindre. » Si l’on se servait des formules ordinaires pour déterminer les dimen- sions de cette courbe , elles seraient telles que dans les circonstances mêmes des expériences de l’auteur on ne se trouverait pas dans la partie où l’or- donnée varie peu Par rapport à l’abscisse. Ses expériences apprennent donc qu’on ne peut appliquer ces formules ordinaires à l’écoulement de la vapeur dans les machines locomotives. Jusqu'à présent on avait pensé à tort, que même dans ces machines on devait se placer dans cette partie CR. 1838, 16r Semestre. (T. VI, N° 8.) 31 (230) ascendante de la courbe. Ayant examiné ce point avec plus de soin, nous n'avons pas eu de peine à croire à l'exactitude des observations de M. de Pambour. Bien qu'on ne puisse résoudre ici avec exactitude la question mathématique dans toute sa rigueur, cependant on voit que les formules du mouvement permanent ne peuvent s'appliquer, eu égard au trouble apporté dans l'écoulement, par les fermetures périodiques des tiroirs, par le mouvement varié du piston, et aussi par l’abaissement de température qui peut accompagner la dilatation de la vapeur. Il n’y a donc rien de surprenant que l’on trouve une plus grande différence entre la pression dans le cylindre et celle de la chaudière, qu’on ne l'avait calculée jusqu'à présent. » Mais en admettant ce point pour les machines locomotives où les ori- ficés sont tous assez petits et où les vitesses des pistons des tiroirs sont assez grandes, rien ne prouve encore qu'on puisse l'étendre à toutes les machines fixes, ainsi que le fait M. de Pambour pour y chercher la prin- cipale cause de: la réduction qu’il faut faire subir au travail théorique afin d'obtenir le travail utile. L'auteur se met en quelque sorte en contradiction avec lui-même sur ce point, puisque dans les machinés locomotives il re- connaît qué pour de faibles vitesses il n’y a qu’une différence insensible. Tout ce quela théorie, à défaut d'expériences spéciales peut indiquer sur ce point, nous porte à croire qu'il en est ainsi dans la plupart des machines fixes ayant d’assez larges orifices pour l'introduction de la vapeur dans le cylindre. Il ne paraît pas qu'on doive rien conclure de général de l'obser- vation de Watt que Fareÿ a signalée dans son traité, parce que les circons- tances’ de l'expérience ne'sont pas bien connues, et que d'ailleurs cette différence ést loin d'aller au point où M. dé Pambour la porterait pour les machines fixes en général. » En définitive, vos commissaires émettent sur le travail de l’auteur l'avis suivant : » M. de Pambour, tant dans les différents mémoires qu'il a présentés à l'Académie que dans l'ouvrage qu'il à publié sur les machines à vapeur locomotives, a rendu un grand service à la science de Fingénieur en don- nant le premier une sérié d’expériénces sur les résistances de ces machines, sur lés quantités d’eau qu’elles vaporisent, sur leurs puissances et sur leurs vitesses dans différentes circonstances. On doit reconnaître qu'il a publié le premier dans son ouvrage les formules exactes pour le calcul de l'effet de ces machines ,-en y introduisant comme élément principal la quantité d'eauvaporisée! M! de Pambour a constaté par ses expériences la grande (231) différence qui s'y manifeste entre la pression dans le cylindre et la pres- sion dans la chaudière ; et il a montré les erreurs que l’on commettait en se servant dans ce cas d’un coefficient constant de réduction dans l'emploi de ces formules. » Vos commissaires, en jugeant le travail de M. de Pambour digne de l'approbation de l'Académie , en proposeraient l'insertion dans le Recueil des Savans étrangers ; si une partie de ses mémoires n’avait pas déjà été publiée dans son Traité des Machines locomotives, et si les autres parties ne devaient pas être insérées dans une nouvelle édition de cet ouvrage. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. M. Bory pe Saivr-Vincenr fait, sur le Dictionnaire pittoresque d'his- toire naturelle publié par M. Guérin, un rapport favorable, qu'il ter- mine de la manière suivante : « Je ne puis résister au besoin de signaler la plupart des articles qu'on doit aux plumes consciencieuses de : MM. Puillon-Boblaye, Cocteau, Martin Saint-Ange, Thiébaut de Berneaud, Grimaux de Caux, WVirlet, Garnot, etc. | . ‘ » Avec de tels collaborateurs, le Dictionnaire pittoresque ne! peut que s'améliorer de jour en jour. S'il n’est .pas nécessaire aux, naturalistes de profession , qui n’y trouveraient que. ce,qu'’ils savent ; et souvent l’ex- trait de leurs propres écrits, il êst indispensable à ces classes de la société où, j'aurai le courage de le dire, on a, généralement des. idées aussi fausses de la science, dont traite le Dictionnaire pittoresque. que de la plupart des autres branches des sciences physiques. L'histoire natu- relle tient cependant par d’intimes rapports à l’universalité des con- naissances humaines, et se marie étroitement même aux arts; elle.ést la base ou la source de toutes choses, et cependant très peu de Iper- sonnes ont une idée juste de ce qu'elle, est. Des. livres qu'on dit en avoir répandu le goût, ont au contraire contribué à l'ignorance où lon test généralement sur son but et sur. ce qu’elle enseigne réellement. Il serait temps que les bons esprits, quelle que füt la direction donnée à leurs études, en prissent au moins une teinture,.ne. füt-ce que pour s'affranchir d'une foule d'erreurs qu’on admet comme des vérités incontestables;: en les répétant de confiance, parce. qu'on ne. s'est Jamais donné Ja: peine d'approfondir ce qu’il en est et de remonter aux sources :tils en trouve- ront les moyens dans un livre qui mérite {la bienveillance ; dé l’Acadé- mie et l’honneur d’être admis avec distinction dans sa bibliothèque. » De { (0252) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la nature et les propriétés chimiques des sucres ; par M. E. PÉLicor. (Extrait.) (Commissaires, MM. Biot, Gay-Lussac, Thénard et Dumas.) « Les matières sucrées sont mal connues, et plusieurs causes, dit l’au- teur, peuvent aisément l'expliquer. On connaît, comme chacun sait, deux principales variétés de sucres fermentescibles : » 1°. Le sucre ordinaire, de betteraves ou de cannes, en cristaux géométriques réguliers, d’une saveur douce très franche; » 2°. Le sucre de raisins, plus difficile à obtenir à l’état solide, qui ne cristallise presque jamais régulièrement, d’une saveur douce beaucoup moins agréable, qui se rencontre dans les raisins et dans presque tous les fruits sucrés qui présentent une réaction acide. » On a confondu avec le sucre de raisins le sucre de diabètes, le sucre d’amidon, le sucre qu’on extrait du ligneux, de la gomme, du sucre ordi- naire, lui-même, modifié par les acides ou la fermentation. Cette identité n'existe pas, du moins pour plusieurs de ces sucres, d’après les expérien- ces de M. Biot. » Sucre ordinaire. Beaucoup d'analyses de ce sucre ont été faites, mais elles offrent des différences sensibles sur le carbone. En répétant l'analyse avec tous les soins possibles, on a trouvé que la formule adoptée depuis long-temps est celle qui s'accorde le mieux avec l'expérience : cette for- mule est C*# HO". » M. Berzélius seul a essayé de déterminer le poids atomique du sucre ordinaire; il a trouvé que sa combinaison avec l’oxide de plomb renferme C“H0, 2PbO; il considère ce sel comme bibasique. » En desséchant le même sel à 160°, j'ai obtenu C*H'* O9, 2PhO. » Ainsi, le sucre anhydre = C* H°* O®, au lieu de C* H® O°e. » Le sucre se combine avec les alcalis. » J'ai obtenu un saccharate de baryte cristallisé par le contact direct du sucre et de la baryte dissous dans l’eau, et j'ai trouvé la formule C2#H# 0", Ba O pour le saccharate de baryte. » Le saccharate de chaux s'obtient en précipitant par l'alcool une disso- (233 ) lution de chaux dans le sirop de sucre; il a la même composition. Ce sel est trés remarquable par son action sur l’eau à diverses températures; il présente une très grande solubilité à la température ordinaire, et devient presque insoluble vers 100°; de sorte que la liqueur se prend en une sorte d’empois. Le tartrate basique de potasse et de chaux offre un phé- nomène analogue. Cette insolubilité à chaud paraît jouer un grand rôle dans la défécation des jus de betteraves. » J'ai combiné le sucre avec le sel marin. La composition de ce corps est représentée par C# H#? O0", Ch* Na. » Or, je propose de considérer comme 1 équiv. de suore la partie qui se trouve unie à r équiv. de chlorure de sodium. Alors le sucre candi est................. C#H#O',4H0; le saccharate de plomb.........…... C#H#0O'%#, 4PbO ; le saccharate de chlorure de sodium. C‘#H#0'%, (Ch’ Na, 3H°0); Enfin le saccharate de baryte..,..... .... GH#O'", 2Ba0, 4H°0. » Les trois premières combinaisons contiennent 4iat. de base , en consi- dérant l’eau comme tenant la place d’une base. Le saccharate de baryte s’é- carte par sa composition des précédents, ce qu’on doit peut-être attribuer, tant à l’affinité spéciale de la baryte pour l’eau, qu’à l'indifférence du sucre à jouer le rôle d’acide. » Sucre d'amidon et sucre de diabètes. L'identité de composition élé- mentaire du sucre des raisins et du sucre d’amidon étant bien établie, j'ai analysé le sucre de diabètes, que jai eu occasion d’obtenir en grande quantité et très pur; Proust n’avait pas donné la composition de ce sucre avec une précision convenable. » J'ai trouvé qu’on devait la représenter par la formule C*#H*O1*; cette formule est également celle qui appartient au sucre de raisin, au sucre de miel et au sucre d’amidon. » Le poids atomique de ces sucres n’a été fixé par aucun chimiste. J'ai cherché à remplir cette lacune, ce qui n’était pas sans quelque difficulté ; j'ai produit et analysé la combinaison de sucre de diabète et de sel marin, obtenue par M. Calloud , et j'ai trouvé que ce curieux produit est repré-- senté par la formule C#* H**O*$, Ch*Na. » M. Brunner, de Berne, a étudié une combinaison faite au moyen de sucre d'amidon identique évidemment avec le composé précédent, bien- que M. Brunner ait commis une légère erreur. dans la détermination du carbone et de l'hydrogène de ce corps. (234) » J'ai obtenu une combinaison d’oxide de plomb et de sucre d’amidon par le contact de l’acétate de plomb ammoniacal avec le sucre dissous em- ployé en excès. Sa composition estreprésentée par la formule C#*H#0O*,6PbO. J'ai étudié aussi le saccharate de baryte du sucre d’amidon; la formule qui le représente est C4 H°°O*', 3Ba0. » Je propose de représenter le sucre d’amidon et ses composés par les formules suivantes : CSH#0::, 75H40, sucre cristallisé; C#H#0::, 3H°0, sucre desséché à 100°; C8H#0°1, 3Ba0, 7H°0, saccharate de baryte : mais la difficile préparation de ce corps laisse quelque doute sur la détermination de l’eau; CSH#0*, 6PbO, saccharate de plomb; C#H#0°,Ch°Na, 5H°0, combinaison avec le sel marin; C#H#0°!,Ch° Na, 2H°0, la même desséchée à 130°. » J'ai dit que le sucre ordinaire se combinait avec les alcalis sans s’al- térer : le sucre d’amidon et tous les sucres connus, autres que le sucre ordinaire , se combinent d’abord avec ces mêmes corps, puis se détruisent graduellement, en donnant naissance à deux produits distincts, selon les circonstances du contact établi entre ces corps. » La chaux dissoute dans le sirop de sucre d’amidon perd peu à peu ses propriétés caustiques , et se trouve saturée par un acide qui s'est dé- veloppé sous son influence. » Le sel de chaux formé, rendu neutre, précipite très abondamment par le sous-acétate de plomb. Le sel de plomb insoluble a pour formule C#H°0%, GP O. » L’acide libre n’a pu être étudié convenablement; il n’est pas volatil et forme des sels presque tous solubles dans l'eau. » En chauffant la dissolution de sucre d’amidon et d’un alcali, on ob- serve une action plus rapide; il y a coloration et formation d’un acide brun-noir, ayant de la ressemblance avec l'acide ulmique. » Mais il en diffère totalement. Sa composition est représentée par la formule G{#$H°°0!°. » Il paraît identique avec l'acide obtenu par M. Swanberg, en traitant par la potasse caustique l'acide du cachou ; lequel offre la composition repré- sentée par la formule précédente. Cependant quelques différences s’obser- vent dans les analyses qui ont donné 1 pour cent d'hydrogène de trop. » Cet acide s'obtient très facilement avec le sucre d’amidon fondu et (535) une lessive concentrée. de potasse caustique; l’action est des plus vives. Quand la coloration,est devenue très intense, on ajoute de l’eau et l'on précipite l'acide au moyen de lacide chlorhydrique. » Si l'identité avec, l’acide japonique existe, cet acide à l’état sec est re- présenté par C#H'$O*. » Ces deux acides ne diffèrent du sucre que par de l’eau en moins. En effet, C#8H#2 02: sucre anhydre, devient C48 H#O15 premier acide, en perdant 6H°0. » Puis C48 H% O'Ÿ devient C#H!6 O8 acide japonique, en perdant 7H°0. Le sucre perd donc ainsi de l'eau successivement, au sein même de l'eau. Cette transformation remarquable est bien caractéristique pour le sucre d’amidon et ses analogues. » En soustrayant le sucre et l’alcali au contact de l’eau, le phénomène de décomposition ne se manifeste pas : on obtient un saccharate alcalin dans lequel le sucre est doué de ses propriétés ordinaires. » Le saccharate de baryte serait donc un corps très difficile à préparer, si l'on n’avait quelque moyen de parer à la formation des acides dont on vient de parler. Le saccharate de baryte du sucre des raisins s'obtient en mettant en contact des dissolutions de baryte et de sucre d’amidon faites au moyen de l'esprit de bois. Le précipité blanc qui prend naissance est lavé avec de l’esprit de bois, puis desséché d’abord à l’aide de la chaux vive, ensuite par l’acide sulfurique, afin d'éviter complétement l'intervention décomposante de l’eau. » J'ai étudié aussi l’action des acides et particulièrement celle de l'acide sulfurique concentré sur les sucres. Avec ce dernier et le sucre ordinaire on observe une forte coloration et la production d’une certaine quantité d’acide japonique. » Avec le sucre d’amidon, au contraire pas de coloration, et chose re- marquable, il y a combinaison de l'acide sulfurique avec ce sucre; en un mot, formation d'acide sulfo-saccharique. On sature par le carbonate de baryte, on traite par le sous-acétate de plomb, il se précipite lesulfo:saccha- rate de plomb qui a pour composition : C4 H#02°, SOS + 4P4O. » Mais je n'ai pas déterminé avec une précision convenable la quantité d’eau que l'acide sulfo-saccharique contient. . » Cet acide, à l’état libre, est très peu stable; il ne précipite pas les sels de baryte, forme des sels en général solubles. » Enfin, l’action de la chaleur sur les sucres, appliquée avec discerne- ment, fournit des résultats très simples. En opérant à 210° il se dégage de ( 236 ) l'eau seulement et il reste un produit noir entierement soluble dans l’eau. Je lui ai conservé le nom de caramel. Purifié par l'alcool, il offre un corps sans saveur qui ne fermente pas. Sa composition est très simple C#5 H$6 O18 et ne diffère de celle du sucre que par une perte d’eau. » Le sucre ordinaire et le sucre d’amidon donnent finalement le même produit dans cette circonstance. » Ces expériences modifient comme on voit singulièrement, les idées sur le poids atomique des sucres, tout en confirmant les analyses déjà faites pour le sucre de cannes, pour le sucre d'amidon. » Il reste démontré, je pense, par ce qui précède, que les propriétés du sucre que je viens de définir ou de constater sont de nature à jeter un grand jour sur les divers procédés industriels dont les sucres sont l’objet ; c'est ce que je me propose d'établir dans un autre mémoire. » mÉTÉOROLOGIE. — Sur la glace qui se forme au fond des rivières; par M. Marre. (Commissaires, MM. Arago et Dulong.) L'objet principal de l'auteur est de réfuter l’une des deux explications de la formation des glaces spongieuses flottantes que M. Arago avait signalées dans l'Annuaire de 1833; c’est précisément celle que M. Gay-Lussac a pris la peine de développer et d'enrichir de savantes considérations. Le prochain rapport des Cornmissaires nous fournira l'occasion de revenir sur ce curieux phénomène. comme. — MNouvelles recherches sur la composition des alcalis orga- niques ; par M. V. RrGNAULT, ingénieur des mines. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze. ) « IL résulte de mon travail, dit M. Regnault dans la lettre qui accom- pagne son mémoire, que la loi généralement admise pour la composition des alcalis organiques n’est pas exacte, que ces bases ne renferment pas tou- jours 2 atomes d’azote dans 1 atome de base, comme on avait cru le remar- quer jusqu'ici; mais que plusieurs d’entre elles renferment 4 atomes d'azote. » Voici les formules que mes analyses me conduisent à admettre pour les bases organiques que j'ai examinées. (237) Equivalents. Morphine. . . . . . . H C$ Az O5 + Hf O2. . . . . 3702,» Cotémnes PEER RH PICS AT OR 201,9 NarcOURE RER REA CE PAZ ONE 5274 OUEN EN EU SC EAZ OH OV EM ET rG0,0 CCE RME RENE EN PAT ONE EN OP 301,1 SicychniRe EME ANGEL AZAION ENTRE TON OC 439718 Brucine sus... : HS5#C# Az4 Of :« Ho 010. . . & 5160,1. » Il résulte également de mes recherches que tous les sels formés par les bases organiques avec les oxacides renferment 1 atome d’eau qu'on ne peut leur enlever sans les décomposer. Ainsi ces bases présentent une analogie complète avec l’'ammoniaque dans leur manière de se comporter avec les acides. » J'observerai que les substances azotées basiques, si remarquables, découvertes dans ces derniers temps par M. Liebig, je veux dire, l'ammé- line et la mélamine renferment 1 atome d’eau dans les sels avec les oxa- cides qui ont été examinés. Mes analyses démontrent qu'il en est de même pour l’urée; les oxalates et nitrate d’urée, que l’on a regardés jusqu'ici comme anhydres, renferment 1 atome d’eau, » On est ainsi conduit à former un même groupe des substances ba- siques que nous présente le règne organique. Ces substances se distinguent non-seulement par ce caractère remarquable qu’elles renferment toutes de l'azote, mais encore par leur manière de se comporter avec les acides. Ainsi ces bases se combinent directement avec les hydracides, sans les décomposer, comme cela a lieu avec les bases oxidées du règne minéral; et, avec les oxacides dissous dans l’eau, elles forment des sels qui re- tiennent toujours 1 atome d’eau qu’on ne peut leur enlever sans les dé- composer. » ÉCONOMIE RURALE. — {Vote sur la conservation des grains; par M. le général DEmARçAY. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, de Mirbel, Dulong, Séguier. ) Cette note est accompagnée de la lettre suivante : « Depuis 1825 jusqu’à ce jour, je conserve mes blés (froment), sans au- cune espèce de soins , et sans y toucher. La première expérience a eu lieu du mois de novembre 1825 à la fin de juillet 1828. Le blé mis dans mon grenier était de la récolte de 1825; il y est resté, sans qu’on y ait touché, jusqu’à la fin de juillet 1828, époque de la vente. Ce grenier a toujours C. R. 1838, 1e° Semestre. (T. VI, N° 8.) 32 { 238 ) été employé depuis à recevoir mes blés, que j'ai vendus en raison des convenñances du prix. Les récoltes de 1834 et 1835 y sont restées environ trois ans, comme à la première expérience; Jamais ils n’ont été attaqués par les charançons. Jamais ils n'y ont éprouvé la moindre humidité, et le blé avait toujours, au moment de la vente, la couleur, l'aspect et le ma- niement du blé de l’année, et je suis porté à croire qu'il y serait resté indéfiniment avec le même degré de conservation. Ce grenier contient 220 hectolitres, ou 360 quintaux. Ces expériences ont été faites au vu et au su de tout mon voisinage, et peuvent être attestées par plus de 100 personnes, parmi lesquelles se trouvent notamment les acheteurs du blé. Le peu de mots que je vais dire de ce moyen de conservation, insuffisant pour le public, suffira, je crois, pour que le résultat annoncé paraisse non-seulement possible, mais encore très probable, à Messieurs de l’Aca- démie des Sciences. » Si le blé à conserver n’est pas exposé à une chaleur au-dessus de +13°, et à moins de + 7° R.,si en même temps il est contenu dans l'air le plus sec possible, qui n’éprouve presque jamais ni mouvement, ni variation hygrométrique, il se trouvera dans une condition convenable pour que les œufs des charancons ne puissent y éclore, et que ces insectes ne puissent s’y propager. Le blé y sera toujours sec, et continuera à rester constamment dans cet état. L'écorce en sera toujours brillante, polie, et le grain coulant à la main, comme cela a lieu pour le blé nouveau quand il est très sec, Voyons si j'ai mis mon blé dans cette situation. » J'ai fait établir dans une glacière une caisse posée sur une char- pente, à 1 pied au-dessus du fond de la glacière. établis des poutrelles appuyées contre les murs, la glacière est ronde; c’est un cône tronqué. J'ai fait clouer un parquet sur la charpente du fond et sur les poutrelles latérales, de manière que l'air peut s'élever avec la plus grande facilité du fond, par tout le pourtour de la caisse, jusqu’au toit de la glacière, qui est en paille, exposé aux courants d'air et à l’action du soleil. Je prie de bien remarquer ce point, qui avec la position de la caisse forme tout l’artifice et la particularité de mon grenier. On doit encore savoir qu'on met sur le haut de la caisse des planches les unes à côté des au- tres, comme un diaphragme, pour s'opposer au mouvement de l'air, et à la propagation de la chaleur, On remarquera que la caisse, dans tout son pourtour, est éloignée des murs de la glacière d’une distance égale à l'épaisseur des poutrelles. » On verra facilement, en pensant aux greniers ordinaires, que la cha- (239 ) leur y varie de — 8° où — 10° jusqu'à + 24 ou 26° et que le blé sy trouve exposé à une variation dechaleur de 34 degrés au moins, et, sous le rapport hygrométrique, à des variations extrémement marquées. De là la cause qui ride l'écorce du blé, la rend légèrement grise, puis plus fon- cée, puis plus ridée, et enfin, au moyen de pelletages et autres mouve- ments qu'il faut faire éprouver au grain, finit, après deux ou trois ans au plus tard, par le couvrir d’une poussière qui ne fait que s'accroitre , et lui donne cette couleur désagréable qui nuit beaucoup à sa valeur. Si l’on réfléchit à la position de mon grenier, on verra qu'il doit avoir, à 2 ou 3° en plus ou en moins, la température d'une cave: Quant à la sécheresse de l'air contenu, il suffit de penser à la construction que j'ai donnée, pour voir qu’il doit rester constamment sec, et que le blé ne doit être exposé ni aux charancons, ni à l'humidité, ni aux gonflements et rétrécisse- ments successifs qui ont lieu dans les greniers ordinaires, et qui causent inévitablement les inconvénients dont je viens de parler, l'écorce ridée et grise. » Je donne dans la note ci-jointe les dimensions du grenier dont je me suis servi; jy joins le devis d’un autre grenier, sur les mêmes principes, mais avec quelques modifications. Je me suis servi de ma, glacière telle qu'elle était, On y verra que le grenier projeté, de la contenance de 1250 hectolitres, dont la construction ne reviendrait pas dans ma localité à 8oo fr., y est portée à 1200, avec des détails qui convaincront, je crois, tout homme ayant quelques notions de constructions. Si l'on compare ce grenier aux greniers ordinaires, on verra qu'il ne coûte pas la dixième partie de ce que coûteraient les greniers pouvant contenir la même quan- tité de grain. Je donne aussi une coupe du grenier projeté; j'y donne de plus un exemple de spéculation dont toutes les données sont calculées , de manière à prouver que je n’abonde pas trop dans mes idées. Je joins encore à ma note deux extraits imprimés des /nnales de l'Agriculture , l'un du cahier de décembre 1823, et l’autre extrait du tome 27, deuxième série du même ouvrage, pour l’année 1826. Non-seulement j'y parle de ma glacière et du grenier que j'y ai placé, mais jen donne la description, et j'y rends même compte de la première partie de mon expérience, ter- minée en juillet 1828. » 32... ( 240 ) HYDRAULIQUE PRATIQUE. — Mémoire sur un nouveau système d'écluses à flotteur et à colonne oscillante ; par M. ANATOLE DE CaLiGny. (Commissaires, MM. de Prony et Coriolis. ) Le système d’écluses à décharges latérales, inventé en 1646 par le maître charpentier Dubié, et exécuté à Bouzingue, exige, quant au temps, que l’éclusier opère la fermeture de diverses vannes avec une précision mathématique. M. de Caligny y supplée par des moyens mécaniques mis en action à l’aide de flotteurs. Quant à la partie du liquide qui ne doit pas entrer dans des décharges latérales, l’auteur l’applique, comme force mo- trice, à un bélier 4 une seule soupape, à l'aide duquel il fait remonter une partie de cette eau dans les biefs supérieurs. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Observations sur un mémoire de M. Iusrr, relatif à la théorie de la chaleur; par M. Liouvizee. (Commissaires, MM. Biot, Poisson, Poinsot, Sturm.) Ce mémoire de M. Libri est inséré dans le tome 7 du Journal de M. Crelle, page 116. L'auteur s’est proposé d'y développer une méthode nouvelle d’approximation, mais, suivant M. Liouville, les formules aux- quelles il arrive sont inexactes, et le principe général sur lequel il s’appuie est inadmissible. Après l'analyse verbale que M. le Secrétaire perpétuel fait du mémoire de M. Liouville, M. Lier: prend la parole et présente quelques observations à ce sujet. Il ajoute, au reste, qu’il ne pourra discuter les arguments de M. Liouville que lorsqu'il lui aura été permis de prendre connaissance de ce travail (r). Le mémoire de M. Libri, que M. Crelle a bien voulu reproduire dans son Journal, a paru pour la première fois, en Italie, en 1827. (1) Dans un Mémoire inséré parmi les nouveaux Mémoires de l'Académie des Sciences (voyez tome VIIT, p.621), M. Fourier a parlé du travail de M. Libri, dont il a ap- prouvé la méthode et les résultats. Peut-être est-il permis de croire que M. Liouville, s’il se fût rappelé cette circonstance, aurait été moins affirmatif dans sa critique. (Note de M, Zabri.) (241) CHiMiEe. — De l'action que le chlore exerce sur les bases salifiables ; par M. PELLETIER. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet, Pelouze. ) L'auteur donne dans les termes suivants le résumé de ce travail : « 1°. Le chlore ne se combine point aux bases salifiables organiques. » 2°. Il agit surelles en les décomposant : il se porte principalement sur l'hydrogène et forme de l'acide hydro-chlorique. » 3°. Le résultat de cette action est la formation d’une substance par- ticulière pour chaque base. Ces matières sont neutres , incapables ‘de saturer les acides, un petit nombre paraissent susceptibles de cristal- lisation. » 4°. La strychnine est la substance alcaloïde qui fournit les résultats les plus positifs. Elle produit avec le chlore une matière d’un bleu éclatant soluble dans l'alcool et dans l’éther. C’est un corps composé de cinq élé- ments dont l'analyse est rapportée avec tous ses détails dans la notice, et dont la composition peut être représentée par la formule C# H% Az CI O5. » 5°. L’extrème sensibilité du chlore comme réactif de la strychnine, (réactif qui était encore à trouver) devient un moyen précieux d’inves-- tigation, dans les Recherches toxicologiques relatives à cette substance si éminemment vénéneuse, » CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. —Âu moment de retourner à Naples, le savant directeur de l'Observatoire royal de cette ville, a mis sous les yeux de l'Académie, plu- sieurs instruments destinés à enrichir ce bel établissement. Le premier est un photomètre dont M. Capocci se propose de faire usage dans la déter- mination des grandeurs relatives des étoiles. L'image de comparaison ré- sulte de la réflexion de la lumière d’une petite bougie sur une boule sphé- rique en acier. Des diaphragmes à ouvertures variables, servent à graduer convenablement les intensités. En substituant une boule d'ivoire à la boule métallique, l’auteur espère obtenir des images assez analogues au noyau et à la chevelure des cométes, pour être à même d'étudier les change- (242) wents de forme et d'intensité de ces astres mystérieux, plus exactement qu'on n'a pu le faire jusqu'ici. S Les verres colorés , présentés par M. Capocci, sont des combinaisons dans lesquelles, en profitant des belles découvertes de M. Melloni, on a trouvé le moyen d’arrêter presque en totalité les rayons calorifiques qui mélés à la lumiere et formant foyer en même temps qu'elle, rendent les observations du Soleil si pénibles. Le troisième instrument est un micromètre destiné à l'observation des comètes tres faibles. Les repères consisteraient en quatre petites aigrettes électriques, situées aux pointes de quatre fils métalliques placés deux à deux en regard. M. Capocci a aussi l’intention de se servir d’un fil très fin, qui sera rendu lumineux par un couple voltaique placé à côté de l'oculaire. M. Arago et M Savary avaient, chacun de leur côté, songé jadis à cette dernière combinaison, et ils en ont parlé dans leurs cours. M. Arago a renoncé à la faire exécuter, par la crainte, peut-être mal fondée, que le petit fil incandescent ne donnât lieu à des courants d’air qui nui- raient un peu à la netteté des images. Pl M. Libri présente la copie légalisée d’une lettre que M. Matteucci écrivit à M. Linari le 5 avril 1836, et dans laquelle on lit deux passages dont voici la traduction littérale : « Je me réjouis en apprenant que vous avez vu l'étincelle de la torpille. » Pourquoi n’étais-je pas avec vous ? J'espère pouvoir bientôt la répéter ; » il sera nécessaire que vous me racontiez minutieusement toute l’expé- » rience et que vous me décriviez l'appareil. J'en écrirai à Arago et je lui » ferai l'historique sincère du fait. Ne négligez donc pas de m'en donner » la description. ...... MR MAN A0 EH LÉ A PHP ME dc A do » Écrivez à Antinori et à Giorgiet parlez-leur de votre belle expérience. » Adieu, votre affectionné, » MaTTEUGCI. » La lettre de M. Matteucci à M. Santi-Linari sera déposée aux archives de l'Académie. Après avoir rappelé quelques circonstances de la discussion de priorité que les dernieres observations sur la torpille ont fait naître entre MM.Matteucci et Santi-Linari, le Secrétaire perpétuel se hasarde à émet- tre l'opinion qu'il s’est formée touchant les droits respectifs des deux com- pétiteurs. Suivant lui, et sauf de plus amples informations, M. Matteucci (243) a imaginé les moyens généraux d’expérimentation, et M. Linari les a mis le premier en pratique, en les perfectionnant plus ou moins. CHIMIE. — Action des charbons incandescents sur la vapeur d'eau; Note de M. Lonccæamr, en réponse aux observations de M. Gay-Lussac, consignées page 180 du Compte rendu. « Aprés la communication faite par M. Arago de la note dans laquelle je fais connaître les résultats que j’ai obtenus de l’action de la vapeur d'eau sur le charbon incandescent , M. Gay-Lussac a observé, avec raison, que si l'écoulement de la vapeur a été très rapide, les charbons ont pu être suffisamment refroidis pour qu'il n’y ait pas eu de décomposition. » On se convaincra à la lecture de ma note, que le charbon a toujours été maintenu au rouge-blanc. L’écoulement a toujours été en même pro- portion pendant toute la durée des opérations, et pour cela le réservoir qui alimentait l'écoulement avait une assez grande surface pour que la hauteur de la colonne d’eau ne variât pas sensiblement, et toutes les 40 minutes je versais dans le réservoir 5oo grammes d’eau, quantité qui s’écoulait pendant ce temps par l'ouverture du robinet, qui a été fixée une fois pour toutes. » boo grammes d’eau en 4o minutes donnent 5o grammes par 4 minutes, ou environ 1 gramme d'eau en 5 secondes. Le tuyau de fonte avait deux centimètres d'épaisseur, sa capacité était de prés de cinq litres, dont trois litres étaient maintenus au rouge-blanc. Quel pouvait être l'effet d’un gramme de vapeur d’eau introduite en cinq secondes pour refroidir une pareïlle masse et une pareille capacité ? » Lorsque j'ai remis ma note à M. Arago, en le priant d’en faire la com. munication à l’Académie, il m’a fait observer que mon expérience, pour lever toute objection , devait être recommencée dans un tube de porcelaine. L'observation de M. Arago paraît avoir été reprise dans la séance par d’autres Académiciens. Sans doute l'expérience serait à faire, mais les chi- mistes qui la feront devront en discuter avec soin les résultats; car il n'y a pas de bois qui ne contienne des sels, lesquels sont réduits à leurs bases par la carbonisation, et ces bases ramenées à l’état métallique par la réaction du charbon fortement chauffé. Si donc vous portez les charbons au blanc, la vapeur d’eau introduite sera décomposée, et il y aura production d'hy- drogène, puis le carbone réagira sur les oxides pour donner naissance à de l'oxide de carbone; enfin les effets se passeront dans le tube de porce- (244) laine comme ils se sont passés dans le tuyau de fonte, il n’y aura de diffé- rence que dans la quantité de gaz produit. » Au surplus, le sujet est trop important pour que je ne cherche pas à l'éclairer. Ne voulant pas abuser des moments de l'Académie, je ne suis entré dans aucune discussion des résultats ; mais je publierai cette discus- sion avec tous les développements qu’elle commande, et j'espère qu'il restera pour incontestable que le charbon de bois incandescent ne décom- pose point l’eau. » Je rappelle qu'il ne s’agit ici que du charbon de bois, que c’est seule- ment le résultat admis par les chimistes que je conteste; car j'ai déjà dit et je prouverai que le carbone, dans des circonstances données, décom- pose l’eau. » M. l'amiral Roussis, dans une lettre écrite de Thérapia, en date du 27 janvier, à M. Arago, donne quelques détails sur le éremblement de terre du 23 janvier, lequel a été ressenti aussi à Constantinople. « À 9 heures 35 minutes, dit l’auteur de la lettre, nous ressentimes deux secousses ; elles avaient lieu dans le sens du méridien, qui est la direction de la partie du Bosphore sur laquelle nous habitons. L’air était calme pendant la secousse ; mais le vent du nord qui régnait un peu avant, a recommencé aussitôt après. » Le mouvement ne parait pas s'être fait sentir sur la rive asiatique du Bosphore. » M. pe Paravey écrit qu'il a vu à Leyde, dans le cabinet de M. le pro- fesseur Van Breda , un squelette fossile de salamandre, de trois pieds en- viron de longueur, et beaucoup plus complet que celui qui a été figuré par Scheuchzer dans son Homo diluvii testis. Ce qui augmente l'intérêt de ce morceau, c'est qu'il renferme , dans la partie correspondante à l’abdomem, plusieurs coprolites où l’on distingue des fragments d'os de grenouilles, d’arètes d’anguilles, etc.; de sorte qu’on a ainsi la preuve que l'espèce an- tédiluvienne avait le même genre de nourriture que les grandes salamandres de notre époque. Une très grande salamandre rapportée du Japon par M. Siébold, vit en- core aujourd'hui au musée de Leyde, où on la nourrit principalement de grenouilles. Le célèbre voyageur avait apporté en Europe le mâle et la femelle, mais celle-ci fut un jour dévorée par son compagnon, qu’on avait sans doute laissé trop long-temps privé de nourriture, (245) M. de Paravey ajoute que cette salamandre est décrite dans lEncy- clopédie japonaise , dont nous avons à Paris une traduction chinoise, et il croit trouver dans la composition du caractère qui exprime en chinois le nom de l’animal , la preuve qu'on aurait dans ces pays les mêmes préjugés populaires qu’en Europe, relativement aux salamandres ; c’est-à-dire qu'on supposerait que le feu ne peut leur nuire. Il rappelle que les fables re- latives au caméléon , se retrouvent également en Europe et dans cette partie de l'Asie, et 1l tire de cette double coïncidence, un nouvel argu- ment à l'appui d’une opinion qu'il a déjà plus d’une fois soutenue, concernant l'existence d’un ancien centre de civilisation d’où seraient parties la plupart des notions relatives aux sciences et aux arts que nous avons reçues des Grecs et des Romains, ou que nous trouvons dans les vieux livres chinois. M. C. Soururer écrit relativement à un système de sonnerie pour les horloges, système qui diffère en quelques points de celui qu'a proposé, il y a quelque temps, M. Castil-Blaze. Ainsi, les coups frappés successivement ne sont pas les notes qui se suivent dans la gamme montante ou ascen- dante, mais des sons séparés par d’autres intervalles musicaux, et tels qu'ils forment un accord agréable à l’oreille lorsqu’elle les perçoit simul- tanément; or, dit M. Soullier, cette simultanéité de perception existe dans les sonneries à plusieurs cloches, la première frappée vibrant encore, lorsque la seconde est frappée à son tour. M. Beau et M. Soucurer D'ALLEx adressent, chacun, un paquet ca- cheté. L'Académie en accepte le dépôt. À 4 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret, La séance est levée à 5 heures. ? C. R. 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 8.) 35 ( 246 ) BULLETIN LIBLIOGRAPHIQUE, Ï/ Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1838, 1° semestre, n° 7, in-4°. Annales des Sciences naturelles rédigées par MM. Avuroun, Mine Enwarps, BroneniarT, et GuiLLemiN, tome 8, août 1837, in-8°, 4° année, 2° série. Annules des Mines ; 3° série, tome 12, 4° livraison de 1837, in-8°. Journal de la navigation autour du globe de la Frégate la Thétis et la Corvette YEspérance, pendant les années 1824, 1825 et 1826, publié par ordre du Roi, sous les auspices du département de la Marine; par M. le baron DE Boucainvizce, 2 vol. in-4°, avec un atlas de planche in fol. Voyage dans l'Amérique méridionale, par M. »'Onmeny, 30° livraison in-8°. Essai sur les Cryptogames des écorces exotiques offcinales, 2° partie : supplément et révision; par M. A.-L.-A. Fée, Paris, 1837, in-8°. Recherches sur la partie théorique dela Géologie; par M. H. pe La Brours, traduites de l’anglais par M. ne Cozrecno, in-8°. Bulletin de la Société de Géographie; 2° série, tome 8, juillet à dé- cembre 1837, in-80. Nouvelles recherches sur l’'Ophthalmie contagieuse qui règne dans les armées et principalement dans celle des Pays-Bas ; 2° édition par M. Lu- SAKDI, Paris, 1838, in-8°. Des enfants-trouvés et du danger de la suppression des tours dans la ville de Paris; par M. Arexis Hamez, brochure in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine ; tome 2, n° 9, in-8°. Revue critique des livres nouveaux; rédigée par M. Joez Cuersuutez, n° 2, 1836, in-8. Répertoire de Chimie scientifique et industrielle , rédigée par M. Marin, sous la direction de M. Gaurrien ne CLausry. Principles of.... Principes d'économie politique , 1"° partie. Lois de la production et de la distribution des richesses; par M. H.-C. Carey, in-8°. Philadelphie. (247) Proceedings of.... Comptes rendus des séances de la Société royale d'Édimbourg ; w° 12, 4 décembre 1837, et 1° janvier 1838, in-8°. Astronomische.... Nouvelles Astronomiques de M. Scnumacuer, n°°3 —5, in-4°. Tijdschrift voor.... Journal d'Histoire naturelle et de Physiologie, publié par MM. J. Vanoer Hosvex et W.-H. pe Vrisse, 4° partie 1° et 2° livraison in-8°, Leyde. Journal général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par M. Miquez, 7° année, tome 14, 5° et 4° livraison, in-8°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 19—21, in-4. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 7, in-#°. La Phrénologie, tome 1, n° 31, in-4°. Écho du Monde savant ; n° 309—510, in-4°. L'Expérience, Journal de Médecine ; tome 1, n° 20 et 2r. Veil 5 6 RCE Li arte à » 4 00 5 Nnko 7.40 se rer NE OCTO eV :E Non < ne sobre. ka ie jet . Enr à ALT qu M pe RATE Pre En Mn ie \nstrin EN AT . The Annals.... Annales d'Électricité, de Magnétisme et de Chimie ; vol. 2, n° 8, février 1838, in-8°. The Athenœum , n° 121, janvier 1838, in-4°. Nouvelles Astronomiques de M. Scnumacrer, n° 346, in-4°. Istituzione. ... Fondation Bressa. (M. César-Alexandre Bressa, natif de Langosco, mort à la fin d'octobre 1836, a laissé, par testament en date du 23 septembre 1855, tout son bien à l’Académie royale des Sciences de Turin, pour la fondation d’un prix bisannuel, de la valeur d’environ 10,000 francs. Ce prix, pour la première fois, sera décerné au savant, ita- lien ou étranger, qui dans les quatre années précédentes aura fait la dé- couverte ou produit l’ouvrage le plus remarquable concernant les Sciences physiques et expérimentales, l'Histoire naturelle, les Mathématiques pures et appliquées, la Physiologie et Pathologie, la Géologie, l'Histoire, la Géographie et la Statistique. Pour la seconde fois, le prix sera accordé aux mêmes conditions, à cela près que les italiens seront seuls admis à concourir, et il en sera de même pour tous les concours de rang pair, tandis que les concours de rang impair seront ouverts également aux étran- gers el aux nationaux. } — La Notice imprimée qui contient les diverses dispositions du legs, et les précautions prises par le testateur, pour assurer la perétuité de la fondation, est adressée à l'Académie par M. Bo- nafous, un de ses correspondants. Joumal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; n° 3, tome 4, 2° série, mars 1838. Jourral des Sciences physiques , chimiques et arts agricoles et industriels: par M. Joux pe FonTenezee , février 1858, in-8°. Gazate médicale de Paris ; tome 6, n° 9, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 25— 27, in-4°. Écho du Monde savant ; 5° année, n° 313. L'Expérience, Journal de Médecine, n°° 24 et 25, in-&. ( 308 ) Llz Présentant les carac- téres propres à les distinguer entre eux , et à reconnaître leur nature : par M. A. Donxé. (Commissaires, MM. Dumas, Turpin , Breschet.) « Dans ce travail, dit l’auteur, je me suis proposé de déterminer, à l’aide du microscope et des agents chimiques, la nature de toutes les ma- tières qui se déposent dans ce fluide à l’état normal et dans les différentes affections, soit générales, soit locales et particulières des organes génitaux- urinaires. » J'ai tracé, dans le tableau que je mets sous les yeux de l’Académie, la description succincte de toutes ces matières, et indiqué les caractères essentiels propres à les reconnaître. Une figure exacte de chaque substance est jointe au tableau. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Meches de sauvetage pour les mineurs. — Note de MM. Arasson DE GRANDSAGNE et E. pe Bassano, ( Présentée pour le concours Montyon, Arts insalubres. ) « Une des causes les plus fréquentes des accidents mortels qui accompa= gnent trop souvent l'exploitation des mines et surtout des houillères, c’est ce qu'on appelle vulgairement le mauvais air. Ce mélange, principale- ment composé d'acide carbonique et de gaz sulfureux, éteint les lampes dès qu'il entre pour un dixième environ dans le volume de l'air atmos- phérique. Les hommes, cependant, Peuvent ÿ rester encore quelques momenis 1mpunément, et les mineurs auraient toujours le temps de se sauver, :sils n'étaient pas privés de la lumière qui les guidait dans le Ja- byrinthe des galeries. Mais, une fois plongés dans les ténèbres, ils s'éga- rent et succombent bientôt asphyxiés. » Les auteurs pensent être Parvenus à porter remède à ces accidents par l'invention d’une espèce de Mêches de Sauveiage, qui, contenant du chlorate de potasse, porte en elle-même l'oxigène nécessaire à sa com- bustion et brûle dans l'acide carbonique. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Modèle et description d'un système d'enrayage auxiliaire au moyen d'un sabot mécanique; par M. Fusz. (Commissaires, MM. Poncelet, Séguier.) (420) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Z'héorème pour calculer les racines incommensu- rables en une seule opération; par M. Cosre. (Commissaires , MM. Libri , Sturm.) mÉvecIvE. — De l'or dans le traitement des scrofules; par M. LEcraxo. 1 partie : emploi de l'or dans les affections scrofuleuses des parties PAU ; 2% partie: emploi de l'or dans les affections scrofuleuses des os. (Adressé pour le concours aux prix de médecine et de chirurgie, fon- dation Montyon.) 1 La té HISTOIRE NATURELLE. — JVote sur les caractères généraux des corps naturels minéraux , végétaux et animaux ; par M. Barsrer, d'Amiens. à (Commissaires, MM. Cordier, de Blainville, Ad. Brongniart.) MÉDECINE. — Mémoire sur l'emploi de la pommade de proto-iodure de mercure dans le psoriasis (lepra vulgaris); par M. Boxer. (Adressé pour le concours aux prix de médecine et de chirurgie, fon- dation Montyon.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur l'application aux arts industriels de l'appareil inventé pour les travailleurs qui ont à pénétrer dans des lieux infectés; par M. PauLIN. (Adressé pour le concours Montyon, arts insalubres.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — figure et description d'un nouveau Lit mécanique destiné aux malades et aux blessés; par M. Nicoze BEerTHELOT. (Adressé pour le concours au prix de Mécanique , fondation Montyon.) ÉLECTRO-CHIMIE. — JVote sur un Phénomène qui se présente quelquefois lorsque l'on grave sur fer au moyen de l'eau forte, et qui paraît dé- pendre d'une action électrique; par M. Lepace. (Commissaires, MM. Becquerel, Savary.) ( 421) PALÉONTOLOGIE. — Dents fossiles de rhinocéros trouvées dans la commune d'Aillas (Gironde); par M. Bircaupet. Ces pièces et une Notice imprimée sur les ossements fossiles recueillis en 1833 et 1834 dans la même localité, sont renvoyées à l’examen de MM. F. Cuvier et Flourens. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Modèles de jambes artificielles pour divers cas d'amputation; par M. Marin. (Présentés pour le concours au prix de Mécanique, fondation Montyon.) CORRESPONDANCE. ÉLECTRO-CHIMIE. — Æxtrait dune lettre de M. C.-F. ScHornerin à M. Becquerel. « Dans ces derniers temps je me suis beaucoup occupé de l'action vol- taïque de plusieurs peroxides métalliques, notamment de ceux d'argent et de plomb; et de ces expériences j'ai obtenu des résultats qui ont peut-être quelque intérêt pour vous. Relativement au peroxide de plomb, il est bien connu que l'acide nitrique pur n’exerce pas la moindre action sur lui. Or, d’après la théorie chimique de la pile telle qu’elle a été établie par M. de- la Rive, le peroxide de plomb étant voltaiquement combiné avec du pla- tine, par exemple, et mis dans l'acide sus-mentionné, ne devrait pas produire un courant. Cependant mes expériences ont démontré, non-seulement que dans les circonstances citées il y a un courant qui va du platine au peroxide à travers le liquide, mais aussi que la dernière substance disparaît , et qu'il y à formation d’un nitrate. Des résultats semblables s’obtiennent lorsqu'on fait usage d’une dissolution de sulfate de cuivre au lieu de l'acide nitrique. La manière que je trouve la plus commode pour combiner voltaiquement les peroxides de plomb et d’argent avec le platine, consiste à plonger pen- dant quelques minutes ce métal comme pôle positif d’une pile (1), dans une dissolution d’acétate de plomb ou de nitrate d'argent. La décompo- sition du peroxide de plomb, à ce qu’il me parait, est due à celle de C. R. 1838, 1èr Semestre. (T. VI, N° 44.) 58 (422) l'eau. Comme j'ai développé mes idées sur cette décomposition remarqua- ble en particulier, et sur l’action voltaique des peroxides en général, dans plusieurs Mémoires qui seront bientôt publiés par le Philosophical Maga- zine, la Bibliothèque universelle et les Annales de Poggendorff, je n’entre pas ici dans plus de détails; mais permettez-moi que je vous fasse encore quelques observations générales sur la matière en question. D'après mes expériences, le peroxide d'argent est, de tous les corps connus, le plus négatif ( pour parier le langage des voltaistes), car en le combinant d’une manière convenable avec le peroxide de plomb , substance que l’on a con- sidérée jusqu’à présent comme le corps le plus électro-négatif, et en met- tant ce couple dans l'acide nitrique, on obtient un courant continu qui va du peroxide de plomb à travers le liquide au peroxide d'argent; et lors- qu'on combine voltaiquement ces peroxides avec le platine ou le fer inac- tif, la substance dont le nom précède dans la liste donnée, est négative par rapport à celle dont le nom suit. Dans mes expériences j'ai employé un galvanomètre qui est pourvu de 2,000 circonvolutions de fil et d’un système d’aiguilles bien mobile; cet instrument a, par conséquent, une sensibilité extraordinaire, et accuse le plus faible courant. Pour concilier ces faits remarquables (qui parlent en faveur de l'hypothèse de Volta ) avec la théorie chimique, il faut admettre que la seule tendance de deux corps à s'unir l’un avec l’autre, suffit déjà pour troubler leur équilibre électrique, quoiqu'il n’y ait aucune action chimique entre eux. Quelle que soit, du reste, la cause qui produit les courants que j'ai observés dans mes expériences, il me paraît que le principe de M. de la Rive doit être modifié dans certains cas; car ce qui est maintenant mis hors de doute, c'est l'existence des courants qui ne sont pas précédés par des combi- naisons ou des décompositions chimiques. Dans votre traité si riche en données importantes et en vues originales, j'ai trouvé quelque part des observations sur le peroxide de manganèse, qui ont quelque rapport avec mes derniers travaux et avec ma manière d'envisager l’action voltaique des peroxides. » Quant à la cause qui produit l’état anormal du fer , permettez-moi de vous en dire quelques mots. Dans plusieurs Mémoires consignés dans les Annales de Poggendorff, et de même dans mon petit ouvrage, J'ai dé- montré que l'explication donnée par M. Faraday sur le phénomène en (1) J'ai fait connaître ce procédé dans les Annales de Physique et de Chimie. T, LXIIT, p. 180. (Note de M. Becquerel.) (423 ) question, est en contradiction directe, non-seulement avec nombre de faits, mais aussi avec le principe même sur lequel se base l'hypothèse du cé lèbre physicien anglais. Vous trouverez également quelques-unes des ob- jections que j'ai faites à l'explication dont il s’agit, dans le Philosophical Magazine, vol. X, p.172; et dans le même Mémoire il y a une note de M. Faraday, qui me semble indiquer que ce physicien a abandonné son hypothèse. Quant à moi, je ne hasarde pas encore d’énoncer aucune opi- nion positive sur la nature de la cause à laquelle sont dus les phénomènes de passivité. 11 n’est pas impossible qu'ils dépendent d’un certain équi libre instable des molécules du fer, équilibre qui est peut - être produit par un courant. Jusqu’à présent on explique l’isomérisme par l'hy- pothèse que le même nombre d’atomes de deux éléments peuvent entrer de plusieurs manières en combinaison chimique ; or, il me semble qu'on- pourrait admettre que les molécules d’une matière simple sont aussi ca- pables de s’agréger différemment dans différentes circonstances. En effet, nous savons très bien que le soufre, par exemple, ainsi que le sélénium et le phosphore, peuvent exister chacun dans des états bien différents l’un de l’autre, et il est en même temps bien’connu que l’état d’agrégation dans lequel se trouvent ces corps influe beaucoup sur leurs propriétés chimi- ques. La raison principale qui me fait penser que l'inactivité du fer pour- rait dépendre d’un arrangement particulier des molécules de ce métal, consiste dans le fait que l'état normal est détruit par un ébranlement vio- lent qu’on fait éprouver au fer inactif. » L'opinion énoncée par M. Nobili à l'égard de la nature chimique des couleurs qui sont produites sur des plaques de platine, de fer et d'acier, par le moyen d’un courant et d’une solution d’acétate de plomb, n’est pas fondée. J'ai démontré par des expériences décisives que ces couleurs sont dues à une mince couche de peroxide de plomb. Quelques résultats de mon travail sur ce sujet se trouvent consignés dans le petit Ouvrage que j'ai pris la liberté de vous envoyer l’autre jour. Le physicien italien ayant commis une erreur dans les cas cités, j'avoue que je doute beaucoup de la justesse des vues qu’il a émises sur la composition des apparences électro-chimiques en général. » 58... (424 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — {Vote sur un bouleversement de sol observé aux environs de Sassari; communiquée par M. Bowarous. « Dans la nuit du 2 février 1838, un phénomène remarquable a eu lieu dans le vallon nommé Baddi Partusu, non loin de la ville de Sassari, sur un terrain de 500 pas carrés de superficie. Quelques centaines d’oliviers et divers autres arbres ont été arrachés jusqu'aux racines, brisés et dis- persés à de très grandes distances. Sur le même terrain ont paru de nou- veaux rochers qui n’y existaient pas; les anciennes roches présentent des fentes larges et profondes; un énorme quartier de roc, de près de roo pieds de longueur, de 5o de largeur et d'épaisseur, a été déplacé; et tout le ter- rain paraît rehaussé et déchiré en tout sens. » Suivant les habitants du voisinage, le bouleversement a été accom- pagné d’un grand bruit. On n’a pu faire jusqu'ici que des conjectures sur les causes qui l'ont occasioné. » PHYS10LOGIE. — Sur les propriétés nutritives des. aliments empruntés au règne végétal. — Lettre de M. GannaL. A l’occasion d’un Mémoire présenté par M. Boussingault à la séance du 26 mars dernier, Mémoire dans lequel l’auteur apporte de nouveaux faits à l'appui d’une proposition qu’il avait précédemment développée, savoir, que les substances employées comme fourrages sont d’autant plus nutri- tives qu’elles contiennent une plus grande proportion d’azote, M. Gannal écrit que:ses recherches sur l'alimentation l’ont conduit à une conclusion différente. « Une des conséquences: auxquelles je suis arrivé, dit-il, se trouve énoncée de la: manière suivante dans un travail déposé sous enveloppe cachetée, le:27 mars 1837 : « L’azote contenu dans certaines matières végétales n’est point assi- » milé. Ces substances sont alimentaires seulement en raison de la quan- » tité de fécule, de sucre, d'huile, de gomme et de mucilage qu’elles » renferment. » Il ajoute qu'il s’est assuré, au moyen d’expériences direetes, que « la quantité d’azote qu’une vache, par exemple, fournit journellement par le lait, l'urine et les déjections alvines, est dix fois plus considérable que celle qui se trouve dans les matières végétales qu’elle prend comme ali- ments dans l’espace de vingt-quatre heures, même en admettant pour ces dernières les nombres donnés par M. Boussingault. » (425 ) M. BoNNAFONT ; chirurgien en chef de l'hôpital militaire de Constantine, écrit qu'il a commencé à faire, dans cette ville, une suite d'observations météorologiques", et offre d'en transmettre les résultats à l'Académie. M. H. Roger adresse un paquet cacheté. L’A cadémie en accepte le dépôt. À 4 heures trois quarts, l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. (426) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences ; 1% semestre 1838, n° 13, in-4°. Annales des Mines , 3° série, tome 12, 5° livraison, septembre et oc- tobre 1837, in-8°. Traité pratique des Maladies vénériennes; par M. Pa. Ricoro, un vol. in-8°, Paris, 1838. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Recherches pratiques sur les maladies de l'oreille et sur le développement de l'ouïe et de la parole chez les Sourds-Muets , 1° partie : Maladies de l'oreille moyenne; par M. Derrau, 1 vol. in-8°, Paris, 1838. (Cet ou- vrage est adressé pour le concours Montyon.) Mémoire sur le Varicocèle et en particulier sur la cure radicale de cette affection; par M. Lanvouzy; Paris, 1838, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Rapport sur un Appareil dit Lit mécanique présenté à l’Académie royale de Médecine par M. Nico BerraeLor, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Nouveaux éléments de Médecine opératoire; par M. Béarn, 3 vol. in-8°, Paris, 1838. Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coleoptères; par MM. De- LAPORTE €£ Gory, 16—18° livraison, in-8°. Essai sur la Gravelle et la Pierre; par M. Sécaras, 1°° partie , 2° édi- tion, in-8°. Histoire naturelle des Iles Canaries , 29° livraison, in-4°. Histoire de la Grippe à Lyon en 1837.— Rapport demandé par la Mairie de Lyon; rédigé par M. L. Gusrax, Lyon, 1837, in-8°. Académie royale de Bruxelles, Bulletin des séances des 10 février et 3 mars 1838, in-8°. Bibliothèque universelle de Genève, nouvelle série, 3° année, n° 26, février 1838; in-8°. Fundamenta nova investigationis orbitæ veræ quam Luna perlustrat ; Auct. P,-A. Hansen, Gotha, 1838, in-8°. (427) Geology and.... Géologie et minéralogie considérées dans leurs rap= ports avec la théologie naturelle; par M. W. Bucxrann > 2 vol. in-8°; atlas in-4° des planches du même ouvrage. The magazine... Magasin d'Histoire naturelle (continuation de la publication de Lounox ), nouvelle série, vol 1, 1837, in-8°. The Zoology.... Zoologie du voyage du Bâtiment de L'État le Beagle exécuté sous le commandement du capitaine Fitzroy, pendant les années 1852—1836. Mammifères fossiles; par M. Ricnarn Owex, Londres, 1838, in-40. Phrenology.... La Phrénologie expliquée dans ses rapports avec les écritures ; par M. Joux Ware, Londres, 1838, in-8°. Proceedings... Procès-V’erbaux de la Société géologique de Londres, 1" et 15 novembre 1837, in-8. Astronomiche.... Vouvelles astronomiques de M. Scaumacner ; n° 348, in-/°. Gazette médicale de Paris; tome 6, n° 13, in-4. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n°° 37—39, in-4°. L’Expérience , journal de Médecine , n° 30, in-8°. L'Écho du Monde savant ; 5° année, n° 321, in-4°. La Phrénologie, Journal, tome 1 , n° 36. ( 428 ) ol + ‘‘srouu np sonualo]y Loo‘c" ‘xx ghe‘g''mos “mnuss ua ‘ang 1 (e) Z© © So 9e +lç'or+ 1e ne 1 np ouuoion fztz +|oor+ oz ne 11 np auuog Lee lc or or ne ,,r np onuofoyy otc +|to1+ 20e see 21e CSA E OT fe + 1Ti+ ‘**: neag 1 +|çg‘ci+ -.-.-xno8enu saxplg‘e +|o‘ci+ cecrer-emmaaoglo } +|ÿ‘cr+ ÆŒN a S 4 © SaSCOsdorioiiaz +++++++ ‘jaoanonf08 +|9°c1+ .. ‘+: 19196 o‘o esse ua |E 0 —|9°6 ne CMD *-nraag{t o —|1* Do” *+e-xnoSenglio +|9° vetesersssese xnoSennlp it +lo'tl + . …. +++. -aoanonlotl +|Lte + +++++--gaoanonlotq +|0°or+ tes... -xnoSenglatl +|c'ci+ CCC ECC CCE jaaanoniÿ‘o +\c it sp 3 xnoSenu saagloL +|9bi+ ‘6 + ‘6 + £a1+ SHOe RER SA A°Aid io To “IpHU 4 [010 aux |'urcenx np LVL ‘AULANONUAUL “uo13} er c‘o +|6c‘ÿçl 8‘6 +|ch‘ecLl rare 2e c‘6 +lcg'ecl L‘9 ET ookct| cl +|Gz ‘col 9‘9 +lgz‘ÿcl G‘9 +|eL‘ocl rer = De EN OL = 0 ©XO + © Le] 20 © Si L ST 15 «0 M É [RS CE La HR EE RER RE RER ER ER TERRE Le] mn A OTO 0 © a 0 TE ODO ROTH A N ENFSTAN © EO OXO SH OX © D = © © © © cc ete ete. mue etat lee in el ein le iniine In te mO © Où CD LL HAT Si en M M © EXO 1 1) D LO OO © + E DD © ED a © 10 m ES oc D © = joe] Le] CC "199x0 “uno ], | woivg ‘008 -wos na sauoan 6 L'ODMENS 1‘o1+|69zgL L:6 + |o9‘eçL L:6 + |oç‘6PL g‘6 +lap‘coL ÿ‘6 +]|LoVcL 9‘6 +|6z‘6ÿL 9‘6 +|or‘ocl c‘eit-|Li ‘col o“ç1+|c6‘o9L ac |06‘Lol|- 9‘e1+|90cgL De PoreeL t‘o1+|ç9*8çL eo +[<2 be o‘e +|CL'LYL gl +lcc'yyl g‘o1+ oÿ53 mètres ; par M. WALFERDIN. « La commune de Saint-André (département de l'Eure) est presque entièrement privée d’eau ; quelques mares qui se forment dans l'argile plastique, à la surface du sol, et qui se dessèchent pendant l'été, et un seul puits ordinaire de 75 mètres de profondeur, ne suffisent point à ses besoins journaliers. Aussi a-t-elle été, dans ces derniers temps , une des premières à faire l'essai d’un forage artésien. Un trou de sonde a été pratiqué par les soins persévérants de M. Mulot à 263 mètres de pro- fondeur. » On a traversé, dans l'argile plastique. . . . 13,52 dans la eraïe blanche. . : !, ‘10 ,46 dans la craie marneuse. . . 29 ,24 dans la glauconie:, |, , : 13,64 et dans les sables verts. . . 84 ,36 263,02 CR. 1818, 16r Semestre. (T. VI, No 46.) 69 ( 504 ) » Mais, alors, les sables sont devenus mouvants, et la partie inférieure des tubes fréquemment dégorgée, s’est remplie elle-même de sables sur une hauteur de plusieurs mètres. » À une telle profondeur, l’ascension des sables est souvent l'indice de la présence, à peu de distance du point où l’on est parvenu, des nappes d’eau qui tendent à remonter; et il est vivement à regretter que les tra- vaux aient été alors suspendus. Comme on vient de le voir, la craie avait été entièrement traversée, et la question de la présence des eaux jaillis- santes dans les sables et argiles inférieurs à la craie, que tant de circons- tances diverses peuvent rendre incertaine, question si importante pour la théorie des puits artésiens en général, et surtout pour le forage de Gre- nelle, aujourd’hui poussé à plus de 400 mètres , était vraisemblablement sur le point d’être résolue dans celui de Saint-André au moment où les tra- vaux ont cessé. » Avant qu'ils ne fussent arrêtés, j'ai pu déterminer, avec tout le soin possible, la température à 253 mètres (778 pieds) sur 263 mètres de profon- deur, la cuillère dans laquelle les instruments ont été placés et une couche compacte de sables remplissant un espace de 10 mètres environ. » J'ai fait descendre, le 18 juin dernier, deux de mes thermomeètres à dé- versoir, enfermés chacun dans un tube de cristal soudé à la lampe à ses deux extrémités, où ils sont complétement à l'abri de la pression qui changerait notablement les résultats à cette profondeur. Après dix heures d'immersion , l’un d'eux a marqué 17°,96 c., et l’autre 17°,03 c. » Ainsi, en admettant que la température est constante à la profondeur à laquelle l'expérience a été faite, on peut conclure de ces deux nota- tions une température de 17°,65. » Mais, pour en déduire l’accroissement proportionnel de la température en raison de la profondeur, les données auxquelles on a le plus souvent re- cours ont manqué : la température moyenne du plateau de Saint-André n’est pas connue, et l’on ne trouve même dans un rayon de une à deux lieues, aucune source qui en puisse donner une indication approximative; mais j'ai pris pour point de départ la température du seul puits qui existe dans la commune, et j'ai trouvé, à la profondeur de 75 mètres (230 pieds), la température du puits Saint-André, situé à 13 mètres de distance du puits Mulot, de 12°,2 c. » Ainsi, 17,99 — 12°,2 — 5°,7d d'augmentation pour 178 mètres ou 30 mètres 95 par degré centigrade. » J'avais fait descendre en même temps dans le trou de sonde deux ther- ( 505 ) mométrographes enfermés chacun dans un tube en cuivre destiné à les garantir de la pression; et quoique les indications qu’ils ont données ne soient pas susceptibles d’être admises, il me paraît utile d’en signaler le résultat aux personnes qui se livrent à ce genre d'observations. » L'un des thermométrographes a indiqué 19,2 c., et l’autre 15°,8c. » Ainsi, le thermométrographe n° 1 a indiqué une différence en plus sur Ja température constatée par mes deux thermomètres à déversoir de 1°,25, et le n° 2 une différence en moins de 2°,15. » Voici comment s'expliquent ces différences : quoique le tube qui con- tenait le thermométrographe n° r ait été fermé avec soin, une certaine quantité d’eau y avait pénétré, et l’on conçoit que la pression exercée sur la cuvette de l'instrument ait fait monter la colonne de mercure qui pousse Tindex, de re, 25 en plus. Le tube qui contenait le thermométrographe n° 2 n'avait point pris eau. L'instrument était par conséquent resté à l'abri de la pression, mais son index mobile s'était déplacé par suite des secousses que l'instrument reçoit nécessairement pendant qu’on le ramène à la surface du sol, et ces secousses l'ont fait descendre de 2°,15. » Ainsi, et pour deux causes différentes, chaque thermométrographe a donné une indication fausse l’une en plus et l’autre en moins. Je cite cet exemple pour faire voir avec quelle circonspection doivent être admises, pour en déduire la loi d’accroissement des températures souterraines, les observations obtenues à de grandes profondeurs, au moyen d’instru- ments à index, surtout lorsque ces observations n’ont pas été faites avec plusieurs instruments à la fois, et lorsqu'ils n’ont pas été complétement garantis des effets de pression. Résultat de diverses observations faites à de grandes profondeurs dans le bassin de Paris. » Dans l'expérience à laquelle M. Arago a bien voulu me faire con- courir pour la détermination de la température du puits de Grenelle, à 4oo mètres de profondeur, on a trouvé 239,5 c. » Si, au lieu de déduire, comme on le fait ordinairement, de cette in- dication la température moyenne de la surface du sol, on recherche, comme l'a proposé M. Arago, à une certaine profondeur, un point de température constante, et si l'on prend, par exemple, à Paris, pour point de départ la température constante (119,7) des caves de l'Observatoire, à 69., ( 506 ) la profondeur de 28 mètres, on a pour un degré centigrade. ... 31",5(1). » Dans la seconde expérience que j'ai répétée plus tard, dans le même forage, j'ai trouvé, à la mêmé profondeur, 23°,75 c. ou, en partant de Ja température constante et de la profondeur des caves de l'Observatoire, par chaque degré 2e QUES Rp e0IS 08 TN (2) » J'avais précédemment constaté à la profondeur de nt mètres dans le puits foré de l'École Militaire, distant du puits de Grenelle de 600 mètres environ, et pratiqué comme Jui dans la craie, une température de 16°,4 ©. (3). » En déduisant de cette notation la température constante et la profon- deur des caves de l'Observatoire, on a pour un degré..... 30,85. » Enfin, on vient de voir que la température du puits foré à Saint-André était, à 253 mètres, de 17°,95 c. qui, déduction faite de celle que j'ai constatée à 75 mèt, de profondeur, donne pour un degré centig.. 30",95. » Aïnsi , il résulte d'observations diverses faites de 173 à 400 mètres de profondeur que la proportion d’après laquelle la température croît avec la profondeur dans le terrain de craie , paraît être régulière dans le bassin de Paris. » Il serait important de constater maintenant par des expériences faites avec précision, si, dans la partie moyenne, et dans la partie inférieure des terrains secondaires, la température croît avec la profondeur dans la même progression, et c’est sur ce point que je me propose de diriger mes recherches. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mesure de la température du fond d'un puits artésien a Rouen; par MM. GIRARDIN et PERSON. « L'expérience à été faité le 13 mars 1838, dans un puits artésien creusé à l’abattoir de Rouen, faubourg Saint-Sever, dans un terrain qui est de niveau avec les eaux moyennes de la Seine, et par conséquent d'environ 16 mètres plus bas que le zéro du pont de la Tournelle, à Paris. A la profondeur dé 183 mètres (564 pieds) où l’on était alors parvenu, on a trouvé une température de + 17,6 (thermomètre centigrade). Voici quelques détails sur l'opération : » On s’est servi d'un thermométrographe de Bunten qu'on avait com- (1) Compte rendu des séances de l'Académie des Séiences, 1°! semestre 1837, p. 783. (2) Idem, idem, idem , ps 977. (3) Idem, idem , 1°" sèmestre 1836, p. 514 (507 ) paré entre + 15° et + 20°, avec un thermomètre de Collardeau, afin de bien déterminer la partie de l'index qui donnait la température. On avait aussi vérifié le thermomètre de Collardeau dont on avait trouvé le zéro remonté de 0°,3. » Le thermométrographe était dans son étui de verre qu’on avait lesté pour prévenir l'introduction de l'air. On avait mis l’étui dans un de ces tuyaux de fer qui servent à ramener le résidu de la trituration. Quelques anneaux de liége l’'empêchaient de toucher la paroi; il était en outre fixé par un fil de fer qui l’entourait de plusieurs spires, s’attachant d’une part à l'extrémité supérieure du tuyau et dé l’autre à un bois vissé à l’extré- mité inférieure. Le fil de fer empêchait l’étui de balloter et donnait le moyen dé le retirer. Le rétrécissement de l’orifice du tuyau n’avait pas permis d’ajuster les anneaux de liége à frottement, ce qui d’ailleurs eût pu rendre l'extraction de l’étui difficile, à cause du gonflement produit par l'eau qui pénétrait librement par des trous à la partie supérieure du tuyau. » La descente s’est faite le lundi 12 mars, à u eure de l'après-midi ; elle a duré une demi-heure , à cause de l’ajuste des tiges de la sonde. Il n’y a pas eu le moindre choc. On n'avait pas travaillé la veille; le matin on avait seulement remonté la sonde. Sous la tente, en revenant de la des- cente, la température était de +- 10°,4. » Le lendemain mardi, à six heures du matin, on a retiré la sonde, de sorte que le thermomètre est resté plus de seize heures au fond du puits, L’ascension , qui a duré trois heures et demie, n’a présenté aucun accident. On a eu occasion de remarquer la forte aimantation des barres. Il fallait un effort très notable pour en détacher une tige de fer. Mais cette aiman- tation ne pouvait avoir aucune influence sur la marche de l'index, dont le déplacement d'ailleurs était tellement difficile, même avec l’aimant an- nexé à l'instrument, qu'il fallait à la fois un choc et l’action de cet aimant pour l'obtenir. » Le thermomètre fut retiré en bon état; seulement l’eau avait pénétré dans son étui, de sorte que l’instrument avait subi une pression d’environ dix-huit atmosphères. Le puits était plein d’eau jusqu’à 4 mètres de l’ori- fice. » Cette pression, à laquelle l'instrument était soumis , devenait une cause d'erreur dont MM. Girardin et Person ont dû tenir compte. Nous ne donnerons pas ici leur méthode de réduction qui, jt être bien appré- ciée, aurait peut-être besoin de plus de détails qu’on n’en trouve dans leur note. Il nous suffira de dire que le chiffre qu'ils indiquent pour la température est le nombre corrigé. ( 508 ) Note additionnelle sur deux formules propres à donner le volume de la vapeur SATURÉE, en fonction de la pression seulement; par M. or Pamsour. « Les formules que j'ai dernièrement communiquées à l’Académie pour calculer la densité de la vapeur saturée, en fonction de sa pression seule- ment, sans recourir aux températures, ayant donné lieu à une note consi- gnée dans le Compte rendu de l’avant-dernière séance, je crois utile d'a- jouter quelques mots à ma première communication. » Il résulte de la note dont il s’agit, qu’outre les formules de divers au- teurs, que j'ai citées comme servant à calculer la pression de la vapeur saturée, quand on connaît sa température ; une autre expression, non point partielle comme les précédentes, mais générale, c’est-à-dire conve- nant à tous les points de l'échelle des températures indistinctement, a été communiquée à l’Académie par M. Biot, dans la séance du 5 septembre 1836, et imprimée depuis dans les additions à la Connaissance des tems de 1839. Cette formule tres si effectivement, doit être éminemment utile dans un grand nombre de recherches , telles que celles dont s’est occupé l'il- lustre physicien qui l’a proposée, comme dans le calcul des réfractions astronomiques. Elle peut de même être employée avec succès pour résou- dre beaucoup de questions qui se présentent dans l'emploi de la vapeur comme force motrice, et pour construire une table des tensions de la va- peur, d’après la connaissance des températures. Elle possède alors l’avan- tage de substituer une relation unique, à la succession de trois relations partielles; et, sous ce rapport, elle ferait également disparaître l'une des difficultés que j'ai rencontrées dans l'emploi des formules successives : savoir, l'incertitude qui naît sur le choix à faire entre elles, quand les li- mites de la détente ou de l’action de la vapeur ne sont pas définies. Mais, malheureusement, elle n’offre pas la même facilité pour calculer les tem- pératures, lorsque ce sont les pressions qui sont connues, et sa forme logp=a—aatt— aa,0#, où la température £ entre en exponentielle, tandis qu'elle doit être élimi- née avec l'équation des volumes 1 + 0.00364 t P » la rend impropre à remplir l'objet que je m'étais proposé dans ma dernière note. C'est pourquoi , les formules approximatives que j'ai indiquées, pour v= 1287 ( 509 ) calculer le volume de la vapeur saturée, en fonction de sa pression seule- ment, me paraissent toujours les plus propres à résoudre cette question, avec la simplicité convenable aux applications pratiques. » L'objet de la note de M. Biot n’était que de rappeler une formule, déjà publiée par lui, et qui cependant paraissait n'être pas assez généra- lement connue, et non d'indiquer qu’elle pût être employée dans le cas qui nous occupe. Mais comme on aurait pu croire que cette formule rendait les miennes inutiles, j’ai cru devoir transmettre ces courtes obser- vations. » Remarques de M. Bior sur la note de M. Pampour. « On pourrait, je crois, atteindre, dans beaucoup de cas, le but que M. Pambour indique, et offrir en même temps des éléments utiles aux physiciens et aux ingénieurs, si l’on commençait par calculer numérique- ment, sur la formule générale, les tensions exactes de la vapeur, de degré en degré centésimal, dans tout l'intervalle qu'elle embrasse. Alors, par la seule inspection d’une pareille table, on connaïtrait immédiatement la température qui répond à une pression donnée, ou réciproquement ; de même que, dans l'usage des tables logarithmiques, on trouve, avec une égale facilité, les nombres par les logarithmes ou les logarithmes par les nombres. Cette réciprocité suffirait aussi pour calculer soit le volume de la vapeur, soit toute autre de ses modifications, pour une pression ou une température données. Enfin, si quelque recherche spéciale exigeait qu’on laissät à l’un de ces deux éléments une certaine latitude d’indétermination analytique comprise entre des limites peu étendues, on formerait son ex- pression parabolique d’après la table même , en prenant pour données les valeurs des deux éléments, correspondantes à ces limites et au terme in- termédiaire ; car leur continuité permet toujours de lier ainsi des termes peu distants. Cette forme, très simple et très sûre, d'interpolation, me semblerait préférable dans de telles circonstances à l'emploi des formules partielles où l’un des éléments est affecté de radicaux , et les résultats ainsi obtenus, pourraient être rendus indéfiniment exacts par des approxima- tions ultérieures de même nature, si cela avait jamais quelque utilité. » Le calcul numérique de la table, et l'application de ses résultats aux indications du thermomètre à mercure, peuvent être facilités Par quelques dispositions et quelques données que j'ai depuis long-temps préparées, mais que je n’ai pas en ce moment à Paris. Je les insérerai dans un des prochains numéros du Compte rendu. » (5ro) ÉCONOMIE RURALE. — Sur les climats convenables a la culture du the. — Lettre de M. SranisLas JULIEN. « Il y a déjà long-temps que des agronomes distingués me pressent de publier, d'apres les auteurs chinois, un Traité étendu sur la culture du thé et ses diverses préparations. Ils paraissent croire qu’un tel ouvrage ne serait pas moins utile que le Résumé des Traités chinois sur la culture des müriers et l'éducation des vers à soie, que j'ai traduit et imprimé l'an passé par ordre du Gouvernement. » Mais, jusqu’à présent, nos agriculteurs n’ont guère cultivé le thé qu’en serre chaude; et beaucoup de personnes qui ignorent ce qui se pratique en Chine, dans des pays plus froids que le nôtre, osent à peine espérer que le thé puisse réussir même dans le midi de la France. » Je crois intéresser l’Académie des Sciences, en lui communiquant, à cette occasion, une lettre de M. l'abbé Voisin (l’un des directeurs actuels des Missions étrangères), qui a résidé pendant douze ans en Chine, dans la partie de la province du Ssé-Tchuen qui touche au Thibet. Dans cette contrée, toutes les espèces de thé se cultivent avec succès en plaine comme sur les montagnes, quoique le froid y soit d'ordinaire beaucoup plus intense que dans nos hivers les plus rigoureux, et que (suivant M. Voisin ) les neiges ne fondent jamais avant la fin d'avril. » Prochainement, le Gouvernement recevra des graines des principales espèces de thés, par les soins de M. Louis Hébert (élève de M. Camille Beauvais), que M. le Ministre du Commerce a envoyé en Chine, pour pro- curer à la France les meilleures espèces de vers à soie et de müriers. » Si le thé peut réussir dans quelques parties de la France, notre pays pourra s'enrichir d’une industrie nouvelle dont les avantages sont incalcu- lables. Il existe une Monographie du thé renfermant vingt-quatre traités chinois qui ont été composés depuis le vi siècle jusqu’à nos jours. On pourrait y puiser tous les renseignements nécessaires pour la culture de cette plante et ses différentes préparations. » Mais avant d'entreprendre cette traduction longue et difficile, j'ai be- soin d'attendre que la culture ait été éssayée en pleine terre, sur divers points de la France, et que d'heureux résultats aient pleinement confirmé les espérances que peut faire naître la lettre de M. l'abbé Voisin. » (br1) Lettre de M. l'abbé Vorsix à M. Stanislas Julien. « Vous m'avez demandé si l’arbre à thé croît dans les régions froides de la Chine, et si, par conséquent, il pourrait s’acclimater en France. Je vais répondre à votre première question en vous racontant ce que j'ai vu moi-même; je laisse à d’autres le soin de résoudre la seconde. » Dans l’année 1833, je fis un voyage à Mou-p'in, petite principauté située dans le pays des Si-fan( c’est-à-dire dans le Thibet), à l’ouest de la province du Ssé-Tchouen, par la latitude de Tchhing-tou, qui en est la ca- pitale. (Cette ville est à 30° 40° de latitude, et à 12° 18’ de longitude, en comptant d’après le méridien de Péking.) Sur les montagnes que j'eus à traverser pour me rendre à Mou-p'in, je fus tout étonné de trouver de beaux arbres à thé noir. Nous étions alors dans les premiers jours de mai et l’on ne faisait que commencer à semer le mais. » À mon point de départ de Tsong-Khin-Tchéou (même datitude ), dans la plaine, ville située à neuf lieues de Tchhin-tou (capitale de la province), l’on faisait la récolte de l'orge, du froment, etc., et sur ces hautes montagnes couvertes d’arbres à thé, la neige n'avait pas encore dis- ptru partout. Dans la nuit du 4 au 5 maï, elle tombait encore en abon- dance. » Je puis attester que, sur ces hautes montagnes, le froid «est beau- coup plus intense qu’à Paris, même: dans les hivers les plus rigoureux. J'ajouterai ce qui arriva à l'un de nos confrères qui, incommodé par les chaleurs de la plaine, fut envoyé à Mou-p'in pour achever de,se-perfec- tionner dans la langue chinoise. Pendant le peu.de temps qu’il.y passa, la rigueur du froid Jui fit perdre deux fois connaissance :en disant la messe ; de sorte qu’il fut obligé de quitter ce pays de fraîcheur après lequel il avait tant soupiré pour chercher un climat un peu plus doux. » L'hiver de 1832 à 1833 fut tellement rigoureux, même dans la plaine où je me trouvais, que l’eau desrizières et des étangs fut gelée à trois ou quatre pouces d'épaisseur. (Je suis obligé de m’exprimer ainsi, parce que je n’avais pas dethermomètre à ma disposition. ) » Dans le district de Khiong- Tchéou (à quinze ou seize lieues-de Ja ca- pitale mentionnée plus haut}, où l’on recueille des thés de toutes les qua- lités, le froid, fut.encore plus intense que dans le pays où je me trouvais à cette époque. Cependant, malgré la rigueur de la,saison, les habitants de cette contrée, n’ont. jamais manifesté, la plus légère inquiétude au Sujet de leurs arbres à thé. C. R. 1838, rer Semestre. (T. VI, N° 46.) 70 (5151) » J'ai traversé, du sud au nord-ouest, toute la province du Fo-Kïien ( du 25° au 27° degré de latitude), ainsi que la province du Tché-Kiang (du 27° au 30° degré de latitude), qui fournissent une immense quantité d'excellents thés. Ces provinces, toutes montueuses, sont si froides en hiver que, même dans les parties les plus méridionales, on trouve souvent sur les routes des hommes morts de froid. » nyprOGRAPHIE. — Vote sur l'existence probable d'un volcan sous-marin situé par environ 0°20' de latitude sud, et 22° de longitude ouest ; par M. P. Daussy. « Dans sa séance du 5 mars dernier, l'Académie a recu de M. Ségur- Dupeyron, l'extrait de plusieurs documents relatifs à une éruption sous- marine qui a eu lieu en 1720, dans l'archipel des Açores. Déjà de semblables extraits se trouvent dans les Mémoires de l’Académie pour l’année 1722. J’avais donné moi-même, en 1830, dans les Annales maritimes, à la suite d’une traduction du routier des Açores de Tofiño, par M. Urvoy de Portz- ampare, une notice contenant toutes les pièces que nous possédons au Dépôt de la Marine, relativement à cet événement, ainsi que les vues de l’île nou- velle qui avait apparu à la suite de cette éruption : j'ai l'honneur d’offrir ici à l’Académie un exemplaire de cette traduction et de la notice qui donne, pour ainsi dire, l’histoire de ce volcan. J'avais été porté à faire ces recherches parce que Tofiño, dans ce routier, regarde le fait de cette éruption sous- marine comme une fable, et attribue à un des volcans des îles les pierres ponces qui, dit-il, surnageant à la surface de la mer, avaient donné lieu à l'opinion qu'une nouvelle île avait apparu dans ces parages. » Aujourd’hui on n’élève plus aucun doute sur l'exactitude de ce fait, et d'autres semblables sont venus récemment lever toute incertitude à cet égard. » Mais l'attention continuelle que je suis obligé de porter à tout ce qui peut intéresser la navigation, et les recherches que j'ai dû faire sur les vigies qui se trouvent indiquées en si grand nombre dans l'Océan atlan- tique, m'ont porté à faire une remarque qui peut, je pense, avoir quelque intérêt relativement à la physique du globe, et que j'ai l'honneur de sou- mettre au jugement de l’Académie. » On sait qu’on appelle vigies, des rochers où des bancs de sable à peu de distance de la surface de la mer, soit au-dessus, soit au-dessous, et dont l'isolement rendrait la rencontre funeste aux bâtiments qui vien- draient à les trouver sur leur route sans que rien les en eût avertis. Lés { 513 ) cartes sont couvertes de ces indications, car il est bien difficile de ne pas signaler aux marins des dangers qui les intéressent à un si haut degré, lors- qu'ils sont annoncés par des hommes dont rien ne peut faire suspecter la bonne foi. Cependant le nombre des vigies dont l'existence a été constatée est bien petit; ‘on ne peut:guère compter comme étant dans cette caté- gorie, dans l’Océan atlantique , que les rochers de Penedo de San Pédro, auprés de la ligne, et le rocher Rockol, situé à environ 72 lieues au large des îles Hébrides. » Il ÿ a done lieu de croire que presque toutes celles qui sont marquées sur les cartes ne doivent leur existence qu'à des illusions qui auront fait prendre pour des rochers ou des bancs; des corps flottants tels que des bâtiments naufragés, des baleines mortes où des glaces. Il serait même certainement utile de les faire disparaître de dessus les cartes, comme en- travant la navigation; mais cela ne pourrait avoir lieu qu'après avoir fait de chacune d’elles une recherche spéciale , comme on l'a déjà fait pour plusieurs. » Cependant, si l’on doit reconnaître qu’un grand nombre de vigies n'ont d'autre origine que des illusions et que beaucoup de bâtiments ont passé sur les mêmes positions sans rien apercevoir, on ne peut pas:en conclure d’une manière absolue, de ce qu'on ne retrouve plus un danger signalé, qu'il n'a jamais existé : car on a plusieurs exemples de soulève- ments qui ont fait apparaître à la surface des eaux, des iles dont lexis- tence n'a été que momentanée et qui ont disparu ensuite : telles sont, ‘île Julia, dans la Méditerranée, et celles qui surgirent dans les Acores en 1720 et en 1811. » L'examen attentif de toutes les indications fournies par les navigateurs m'a porté à croire qu’un semblable phénomène aurait bien pu se pro- duire à quelques milles au sud de l'équateur et vers les vingtième ou vingt-deuxième degré de longitude occidentale; ou du moins, que les se- cousses éprouvées par différents bâtiments dans ces parages pourraient indiquer l'existence en cet endroit d’un volcan ébranlant de temps en temps le sol qui le contient. » On sait que, quand des tremblements de terre se font ressentir en mer, ils produisent sur les bâtiments un effet semblable à un choc contre des rochers ou contre le fond. Ainsi, dans celui qui eut lieu en 1835 sur la côte du Chili, et qui s’est étendu sur un espace de plus de 15° du nord au sud et de 10° de l'est à l’ouest, des bâtiments sous voiles ou à l'ancre ressentirent des secousses comme s'ils avaient passé en touchant sur des 70. (514) rochers (1). Celui qui a eu lieu le 9 février dernier à Odessa, présenta la même circonstance (2). Il est donc probable que lorsqu'un bâtiment éprouve une secousse semblable dans un endroit où la profondeur ne per- met pas de croire qu'il ait touché, cela peut être attribué à l'effet d’une ac- tion de ce genre ; or voici les différentes remarques qui ont été faites aux environs du point signalé plus haut, et qui se trouve presque à moitié de distance entre la côte occidentale d'Afrique et la côte orientale de l'Amé- rique du sud dans les points où elles sont le plus rapprochées l’une de l’autre, c’est-à-dire entre le cap des Palmes et le cap Saint-Roque. » Le 17 octobre 1747, le vaisseau le Prince, capitaine Bobriant, en al- lant aux Indes, ressentit une ou deux secousses, comme sil eùt touché sur un haut fond : il était alors par 1° 35” de latitude sud, et 20° 10° de longitude ouest. » Le 5 février 17954, on ressentit sur le vaisseau a Silhouette, com- mandé par M. Pintaul , une secousse ou tremblement extraordinaire comme si le vaisseau avait touché sur un haut fond : il était alors à heures après midi; et, suivant la latitude qu’on avait observée le même jour, ce danger serait 20’ au sud de la ligne, et par 23° 10’ de longitude occidentale. » Le 13 avril 1758, la frégate la Fidele, capitaine Lehoux, étant aussi par 0° 20° de latitude sud et 23° 20° de longitude, ressentit de semblables secousses. » Le 3 maï 1761, le capitaine Bouvet, du navire le Vaillant ; vit une ile de sable par o° 23’ sud et 21° 30! ouest. » Le 3 octobre 1771, la frégate le Pacifique, capitaine Bonfils ; dans le trajet de la Côte-d'Or à Saint-Domingue , ressentit, à 8 heures du soir, une secousse: ou tremblement extraordinaire et pareil à celui qu'éprouve un vaisseau en échouant, ou, pour mieux dire, à celui que l’on ressent dans un vaisseau qu'on met à l’eau. On fit sur-le-champ carguer les voiles et sonder sans rencontrer le fond. On était alors par 42” de latitude sud, et on s’estimait par 22° 47 à l’ouest du méridien de Paris; la mer était très agitée. » Le 19 mai 1806, M. de Krusenstern, étant alors par 2°43° de latitude sud et 22° 5" de longitude ouest, aperçut à 12 ou 15 milles dans le nord- nord-ouest, une colonne de fumée qui, à deux reprises différentes, s'éleva très häut ; il pensa, ainsi que le docteur Horner, que ce pouvait. bien. être l'effet d'une éruption volcanique. (1) Journal de la Société royale de Géographie de Londres, t. VI, p. 320. (2) Journal des Débats du 27 février 1838. (515) .» Le 18 décembre:1816 , ile capitaine Proudfoot, du navire Le Triton, passa sur un écueil situé par 0° 23° sud et 20° 6” ouest. Ce danger paraissait avoir, environ:3 milles! d’étendue; de; l’est à l’ouest, et un: .mille, du nord auwsud:-0n trouva dessus 26 brasses d’eau; fond. de#sable, brun; aucun brisant n’était visible autour. » Le 12 avril, 1831, le navire l’Aiglei capitaine J. Taylor, étant par 0° 22/ de latitude sud et 23° 27! de longitude ouest, ressentit à midi, par un beau tempset:la mer étant calme;:une-sécousse} exactement comme si le bâtiment,eût glissé sur un rocher : le gouvernail fut fortement agité et l’on entendit un bruit sourd-sous l’eau, » En novembre 1832, le navire la Seine, capitaine Le Marié, se trou- vant par 0°22' sud et 21° 15” ouest, et filant 4 à 5 nœuds, éprouva à 11 heures du’soir une secousse tellement forte ,:qu'oncrut avoir touché sur un banc: S-Je9" » Le o févrièr 1835, la barque la Couronne, de Liverpool, après avoir traversé l'équateur, ‘en filant 6 nœuds avec uné joliéfbrisé d'est-sud-est, toucha à 10 heures ? et racla le fond avec sa quille comme s elle eût passé sur un récif de corail. Aussitôt qu’on fut dégagé, un eanet fut mis à la mer et l’on sonda, sans trouver le fond, par 135 brasses; la position du lieu était : latitude, o° 57/ sud; longitude par des chronomètres et des distances lunaires, 25° 39° ouest. » Le journal du capitaine Jaÿer, commandant le Philantrope de Bor- deaux, m’a fourni encore les notes suivantes : « Le 28 janvier 1836, à 9 heures du soir, étant par 0°/40' sud et 22° 30 » de longitude ouest, nous avons ressenti un tremblement de terre qui a fait trembler le navire pendant trois minutes, comme sil raclait sur un banc, au point que je crus le navire échoué. » ÿ 3 » Et plus loin : « Du 13 au 16 mars, beau temps, en vue d’un navire américain, le Saint- » Paul de Salem , allant à Manille : ce navire, que nous avions vu sous la » ligne, a éprouvé le même tremblement que nous avons! ressenti, à la » même heure, étant à 10 milles dans l’ouest de nous.» » Enfin, j'ai trouvé dans le numéro de novembre 1836, du journal de la Société asiatique du Bengale, l'extrait suivant des procès-verbaux de la Société de Calcutta : ) « M:T:-L: Huntley présente des cendres: volcaniques recueillies en mer » par le capitaine Fergusson, du navire Herry-Tanner. ( 516 ) » Ces cendres étaient noires et avaient la consistance de cendres de » charbon de terre ou de ponce. » Le point où elles furent recueillies est par o°35” sud et 15° 50’ ouest » de Greenwich (18° 10° de Paris); la mer était dans une violente agi- » tation. » Dans un précédent voyage fait par le même commandant, et presque » à la même place (latitude 1°35/ sud et 20° 45' ouest de Greenwich), (23° 5° » de Paris), on eut à bord'une alarme très vive en entendant un très grand » bruit. Le capitaine et les officiers croyaient que le bâtiment avait touché » en raguant sur un rocher de corail, cependant on n’eut pas le fond » avec la sonde. » » Il me semble qu'on peut conclure de tous, ces faits, dont plusieurs se rapportent à très peu près à la même position, qu'il existe dans ces parages, c’est-à-dire vers 0° 20/ de latitude sud et 22° de longitude ouest, un foyer volcanique qui quelquefois lance au-dessus de la mer des cen- dres et de la fumé, et qui souvent produit des) mouvements semblables à ceux occasionés par les tremblements de terre. » cmiruRGIE. — Recherches sur les noyaux de diverses natures qui servent de bases aux calculs urineux. — Extrait d’une lettre de M. CrviALe. | Un tableau annexé à cette lettre contient 166 faits, d’où il résulte que le noyau des pierres, a été formé dans 32 cas par des aiguilles ou des épingles, dans 21 par des bougies ou des sondes, dans 14 par des morceaux de bois, dans 13 par des balles, dans 23 par des fragments d'os, des tiges de plantes, ou des tuyaux de pipe; dans 14 par des épis de blé ou des poils, dans 4 par des bourdonnets de charpie, quelquefois par des corps plus bizarres encore , des anneaux, des clous, des dents, des grains de blé, des haricots, des pois, des grains de raisin, des noyaux de prune, un caillou, un poinçon, un rat de cave, un étui plein d’aiguilles, un bout de tube de baromètre, des plumes, un cordon de soulier, un sifflet d'ivoire, méme une pomme d'api. » Sous le point de vue thérapeutique, dit M. Civiale, la présence de ces corps étrangers dans la vessie présente beaucoup d'intérêt. Dans 12 cas seulement sur les 166 dont le tableau fait mention, ces corps sont sortis d'eux-mêmes soit par l’urètre, soit par une voie artificielle. Cette particu- larité frappe d’autant plus, qu’étant la plupart du temps peu volumineux, on pourrait croire la vessie d'autant plus apte à s’en débarrasser que Pu- rètre venait de leur livrer passage. CS17) »Dans 64 cas il a fallu recourir à la taille, dont les difficultés ont pres- que toujours été en raison inverse du volume et surtout de la densité de lincrustation calculeuse. » On ne compte que 26 cas dans lesquels ces corps aient été extraits par l’urètre et sans recourir à l’instrument tranchant. La plupart de ces faits sont nouveaux, et ces résultats sont dus à emploi de la lithotritie. Sous ce rapport aussi, la nouvelle méthode à introduit d'importants chan- gements dans la pratique. Déjà j'ai fait connaître six cas dans lesquels j'ai pratiqué heureusement cétte opération; je puis aujourd’hui en ajouter deux autres. » Le premier à rapport à une bougie‘de cire qui avait été introduite dans l'urètre d’un homme pour combattre un écoulement blennorrha- gique, et qui, pendant le sommeil du malade, s’enfonca en entier dans la vessie. l » Au bout de deux mois et demi, cé malade fut admis dans le service des calculeux, présentant tous les symptômes de la pierre vésicale. » A la première tentative que je fis pour extraire la bougie qui s’était re- couverte, pendant son séjour dans la vessie, d’une incrustation peu con- sistante, je parvins bien à la saisir avec le litholabe; mais son volume ne lui permit pas de traverser l’urètre. Le résultat fut le même une seconde fois. Je pris alors le parti d’écraser cette bougie, de la pétrir avec un instru- ment plus gros et plus fort que celui dont je m'étais servi d’abord. A Ja suite d’une troisième séance, le malade rendit quelques parcelles d’incrus- tation calcaire, de cire et même de linge. L'opération suivante eut un effet analogue. Les douléurs qui s'étaient calmées d’abord augmentèrent, et l'extraction devint urgente; j'y procédai le 5 septembre 1837, etelle eut un plein succès. J'avais saisi la bougie par l'une de ses extrémités, avec une petite pince à crochets courts. Elle était pelotonnée et bosselée; la matière incrustante faisait corps avec la cire et le linge, et le tout formait une masse longue de trois pouces sur 5 lignes et demie de diamètre dans le point le plus gros. L’extraction, faite avec beaucoup de lenteur, ne fut douloureuse qu’au moment où la partie la plus’ épaisse traversa le milieu de la portion spongieuse. Cependant, au bout de peu de jours la santé était parfaitement rétablie. Deux explorations donnèrent la certitude qu'il ny avait plus rién dans la vessie. » Le second cas a quelque chose de plus étrange. » Un jeune homme de 20 ans s'était introduit dans l’urètre, un bout fermé de baromètre, long d'environ trois pouces, sur deux lignes trois ( h18 ) quarts de diamètre, et à parois trés minces. Ce tube pénétra dans la vessie, où il séjourna plus.de 4 mois. Il produisit des accidents primitifs assez graves, qui se calmèrent par un séjour au lit de deux mois, qu'une autre maladie vint rendre nécessaire, mais qui reparaissant dès que le malade put faire de l'exercice, l'obligèrent bientôt à entrer à l'hôpital Necker. La connaissance de ce qui s'était passé ne permettant pas de se méprendre sur la nature du mal, je procédai immédiatement à l'extraction du corps étranger, qui fut saisi, à une première séance, Avec Une pince à trois branches; mais, comme il ne pouvait résister à la pression, il se brisa ; quelques fragments furent extraits dans la pince, et plusieurs ;sortirent d'eux-mêmes avec l'urine. D’autres parcelles furent encore retirées, quel- ques jours après, par le même procédé. Enfin, le 27 septembre 1837, le malade rendit avec l'urine ce qui restait du tube, dont les parois étaient couvertes d’une incrustation grise, tant à l’intérieur qu’à l'extérieur. Cette portion avait dix-sept lignes de longueur, et présentait le cul-de-sac intact; l'autre bout était coupé en biseau. Le malade n'éprouva aucun des acci- dents que devaient faire craindre le passage dans l'urètre de corps sitran- chants, et sa santé fut promptement rétablie. » _»avsiQue nu 6LorE.—Phosphorescence de la mer dans les climats froids. M. Rogerr adresse quelques détails sur dés observations qu'il a eu oc- casion de faire à ce sujet dans le cours de son voyage en Islande et au Groënland. Il est porté à croire que les causes de la phosphorescence de la mer dans les régions voisines du cercle polaire, sont différentes de celles qu’on assigne généralement à ce phénomène, quand on le considère dans les mers tropicales, Suivant lui, en effet, l’eau des mers du nord, lorsqu'elle se montre lumineuse, devrait cette propriété à des matières animales qu'elle tiendrait en dissolution, et non point à la présence de petits ani- maux vivants; il avoue d’ailleurs n'avoir pas eu l’occasion de faire les-ob- servations microscopiques qui eussent.été nécessaires pour confirmer pleinement l'opinion qu'il soutient. M. Guisow, qui avait adressé , à la. séance du 26-mars dernier, une Note sur un cas de sphacèle du scrotum et d’une partie des téguments de la verge, survenu chez un septuagénaire, écrit, quil a présenté le même jour, à l'examen de plusieurs des membres de la section de Médecine et de Chirurgie, le malade qui fait le sujet de cette observation, et qui. est (519) maintenant complétement guéri. Il regrette que cette circonstance n'ait pas été indiquée dans le Compte rendu de la séance. M. pe Tristan demande qu'il lui soit permis de reprendre un mémoire manuscrit qu’il avait présenté en 1836, et qui a pour titre : Marmonie des organes végétaux, étudiés principalement dans l'ensemble d’une méme plante. L'Académie, après avoir consulté la Commission qui a fait un rapport sur ce travail, décide que le manuscrit sera remis à l’auteur. M. BLampienon se plaint de ce qu'un Mémoire sur le choléra-morbus épidémique de Troyes, qu'il avait adressé en 1833 pour le concours au prix de Médecine, fondation Montyon, n'ait été mentionné dans aucun des rapports qui ont été faits depuis cette époque sur les pièces adressées pour ce concours. Il sera répondu à M. Blampignon que dans la partie des rapports qui est rendue publique, la Commission ne cite que les travaux qui lui ont paru mériter des prix, des encouragements, ou des mentions honorables. M. Levmerie écrit que dans un Mémoire sur les effets thérapeutiques de la chaleur, dont il n’a pu achever la lecture, il avait consigné des ob- servations relatives à des questions de luxations spontanées des fémurs, et de torticolis ancien, guéris au moyen de la chaleur appliquée suivant une méthode qui lui est propre. La séance est levée à 5 heures, À, C.R. 1838, 12° Semestre. (T. VI, N° 16.) 71 ( 520 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE: L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences; 1° semestre 1838, n° 15, in-/4°. Voyage dans l'Inde; par M. Victor Jacquemonr; 16°, 17° livraison, in-4°. Cours élémentaire de Mathématiques pures, suivi d'une exposition des principales branches de Mathématiques pures et appliquées; par M. A.-S. De Moxrrerrier ; tome 2, Paris, in-8°. De l’'Albuminurie ou Hydropisie causée par maladie des reins; par M. Marin Socon; Paris, 1838, in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Mémoire sur le Choléra-Morbus épidemique de Troyes , en 1852; par M. Bramrienox , de Méry-sur-Seine, 1858, in-8°. Notice familière sur la Géologie du Mont-d'Or Lyonnais; par M. Avexanpre Leymerte; Lyon, 1838, in-8°. Galerie ornithologique d'oiseaux d'Europe; parM. »'Ossieny; 37‘ livraison. Description nautique de l Archipel des fles Açores, publiée en espagnol; par M. Vicente. Torino, traduite en langue française par M. Urvoy De Portzampare; Paris, 1838, in-8°. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Meaux. — Publications de mai 1856 à mai 1837, in-8°. Recherches physiologiques sur les Hydrophytes de la Belgique, 1° mé- moire : Histoire d'un genre nouveau de la tribu des Confervées nommé Aphanizomène; par M. Cu. Morren; Bruxelles, 1838, in-4°. Recherches sur le mouvement et l'anatomie du Stylidium graminifolium; par le même; in-4°. Les Femmes et les Fleurs ; 5° discours prononcé à la 15° exposition de fleurs de la Société royale d'Horticulture de Liège, le :1 mars 1838; par le même; in-8°. De la spécialité des cultures propres aux établissements horticoles de Liège; par le même; in-8°. Adrien Spiegel. — Extrait d'une histoire inédite de la Botanique belge; par le même, in-8°. ((.52% 9 Note sur le développement des tubercules Didymes; par le même ; in-8°. Astronomical.... Observations astronomiques Jaites à l'Observaicire royal de Greenwich, sous la direction de M. G. Biorrx. ArrY, astronome royal; Londres, 1837, in-4°. Appendix.... 4ppendice au précédent vol.; in-4?, 1837. Astronomical. . .. Observations astronomiques Jaites à l'Observatoire de Cambridge pendant l'année 1836; par le révérend James Cnarris; tome 9, Cambridge, 1837, in-4°. À Catalogue... Catalogue d'Étoiles circompolaires , déduites des ob- servations de M. Srepuex Groowsrince, réduites au 1° janvier 1810 ; publié par ordre de l’Amirauté, par les soins de M. Bioperr-Airy, 1858, in-4. Philosophical. ... Transactions philosophiques de la Société ro yale de Londres pour l'année 1837; 1° et 2° partie, in-4°. The royal Society.... Liste des membres de la Société royale au 30 novembre 1837, in-4°. Transactions... Transactions de la Société philosophique de Cam- bridge ; vol. 6, 2° partie, in-4°. Transactions. ... Transactions de la Société géologique de Londres ; 2° partie, 1° vol., in-4°, Observations. ... Observations sur la structure intime de quelques-unes des formes les plus élevées de Polypes, avec des vues sur un arrangement plus naturel de cette classe d'animaux (Extrait des Transactions philo- sophiques de 1837); par M. À. Farre ; Londres , in-4°. The nautical.…. Æ{manach nautique et É ‘phémérides astronomiques pour l'année 1859 (avec un appendice); Londres, 1838, in-8°. Report of... Rapport sur la sixième réunion de l Association britannique pour l'avarcement des Sciences, tenue à Bristol au mois d'août 1836 ; vol. 5, Londres, 1837, in-8°. The ninth.... Le neuvième Traité de la Jondation Bridgewater ; par M. C. Basmace; 2° édition, in-8°. The Magazine... Magasin des Sciences populaires , et Journal des Arts utiles; années 1836 et 1837, 2 volumes et numéro de février 1838, in-8°. On the elements... Sur les éléments de l'orbite de la Comète de Halley à son apparition en 1835—:1856; par M. W.-S. Srxarrorn (Ex- trait du Vautical Almanac), pour l’année 1839 in-8°. Abstracts..….. Table des Mémoires imprimés dans les Transactions phi- losophiques de la Société royale de Londres de 1830—1 837 inclusivement, in &. (15207) Proceedings... Proces-V'erbaux des séances de la Société royale de Londres; n® 28—51 (octobre 1836—8 février 1858), in-8°. Whewell's letter. ... Lettre de M. Wuewerr à l’Éditeur de la Revue d'Édimbourg , a l'occasion d'un article publié dans ce Recueil sur l'Histoire des Sciences inductives. Astronomische.... Nouvelles astronomiques de M. Scnumacner, n° 340, in-4°. Sugli.... Annotation anatomico-phrénologique sur les hémisphères cé- rébraux des Mammifères; par M. Beuuincerr; Turin, 1838, in-8?. Sulla.... Sur la résolution des équations identiques ; par M. Hevrx Crrurrr; Naples, 1837, in-4°. Gazette medicale de Paris ; tome 6, n° 15, in-/4°. Gazette des Hépitaux ; tome 12, n°*45—45, in-4°. L'Écho du Monde savant ; 5° année, n° 325, in-4°. La Phrénologie, Journal, 2° année, n° 1. L'Expérience , journal de Médecine , n°’ 32 et 35, in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 AVRIL 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. Réclamation de M. Durrocer, relativement à la Note sur la circulation du Chara, présentée à l'Académie , dans sa dernière séance, par M. Donné. « Parmi les observations sur le chara que M. Donné a présentées à l’A- cadémie dans sa dernière séance (16 avril), se trouve celle du pelotonne- ment spontané des séries ou chapelets de globules verts du chara. Je crois devoir réclamer ici la priorité pour la découverte de ce fait. »:Dans l'extrait demon Mémoire sur la circulation du Chara , lu à PAcadémie dans sa séance du 4 décembre dernier, j'ai dit (p. 780 du Compte rendu) que ce sont les séries de globules verts qui sont les agents des mouvements convulsifs observés souvent chez le chara soumis à l’action de certaines causes extérieures, et que ces séries de globules verts se courbent quelquefois en zigzag comme des fibres musculaires. J'ai donc annoncé ici le premier la tendance vitale que les séries de globules verts du chara ont à se mouvoir spontanémenten se courbant. Ici les séries de globules verts conservaient leur intégrité; elles n'étaient point rompues. Lorsqu'il'arrive que ces séries-de globules verts sont brisées, on voit quel- quefois ceux de leurs fragments courts qui nagent isolés dans le liquide C, R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 47.) 7e ( 524 ) circulant s’agiter spontanément et se pelotonner, ainsi que l'a dit M. Donné. Or, j'avais également vu ce phénomène, et de plus deux autres qui ne se sont point présentés à M. Donné; je ne les ai point communiqués à l'Académie, lors de la lecture de l'extrait de mon Mémoire, parce que, croyant ne pas pouvoir me faire bien comprendre sans le secours de figures, jetréservais la publication de ces faits pour l’époque de la publication de ce Mémoire, qui est imprimé et qui ne tardera pas à paraître, accompagné de planches, dans les numéros de janvier et de février des Ænnales des Sciences naturelles (1. 1x, 2"° série). Je présente à l’Académie l'épreuve de la première des feuilles du numéro de janvier, laquelle contient, à la page 16, l'exposé des faits dontil est ici question. Cette épreuve, qui est la deuxième, m'a été envoyée de l'imprimerie le 16 avril, ainsi que le prouve le timbre dont elle est revètue; la première épreuve m'avait été envoyée le 24 mars, ainsi que le prouve l'attestation de l’imprimeur. Ces épreuves ont été revues par M. Guillemin, l'un des rédacteurs des 4n- nales des Sciences naturelles. Je puis ici invoquer son témoignage. Mon honorable collègue, M. Adolphe Brongniart, sait d’ailleurs que je lui avais remis mon Mémoire bien du temps auparavant pour être imprimé dans ces Annales. La priorité de mes observations étant ainsi établie, je vais les exposer ici très sommairement. » Jai vu, ainsi que vient de le voir M. Donné, le pelotonnement, ou plutôt le roulement en spirale d’un fragment détaché d’une série de glo- bules verts du chara. M. Donné n’a rien observé de subséquent à ce roule- nent spontané ; or, ici mes observations ont été plus loin : j'ai vu cette série de globules verts roulée en spirale, comme un ressort de, montre, se dérouler par un mouvement spontané et reprendre sa rectitude première. Je savais que cette série de globules verts avait été détachée de la partie affectée au courant descendant du liquide circulant. Or, par l'effet du ha- sard , elle se trouvait dans une position renversée par rapport à la posi- tion naturelle qu'elle occupait avant d’avoir été détachée: En-continuant de lobserver, je la vis se courber en anse-sur elle-même; portant son ex- trémité supérieure vers le bas, de manière qu'elle se trouva changée de position bout pour bout, reprenant ainsi sa direction naturelle ét primi- tive. Ces phénomènes sont rendus facilesacomprendre par les figures des planches annexées à mon Mémoire. 0 » Ainsi, j'ai vu le premier que les séries ou chapelets de globules verts du chara sont susceptibles de mouvements: spontanés.et vitaux, mouve- ments alternatifs d'incurvation et de redressement, » ( 525 ) M. Grorrroy Saint-HiraiRe fait hommage à l’Académie d’un ouvrage qu'il vient de publier, et qui a pour titre : Votions de Philosophie natu- relle, précédées d'une introduction dans laquelle Napoléon adolescent est approuvé d'avoir contesté aux découvertes de Newton un caractère absolu d'universalité. « M. Libri présente à l’Académie les deux premiers volumes de son Histoire des Sciences en Italie qui viennent de paraître (1). » Il indique brièvement, à cette occasion, le plan de cet ouvrage, dans lequel on s’est proposé, pour la première fois, de faire marcher de front l'histoire scientifique et l'histoire politique de l'Italie. » Dans le premier volume, M. Libri a tracé rapidement l’histoire des sciences chez les anciens. Il a analysé les travaux des Grecs et des Ro- mains, et il a montré ce que nous devons aux peuples orientaux : prin- cipalement aux Arabes, aux Hindous et aux Chinois. Ce volume renferme un grand nombre de documents inédits, parmi lesquels on doit remar- quer des extraits de différents ouvrages chinois, sur l’algèbre, sur les satellites de Jupiter, etc.; une lettre inédite de Burattini, qui prouve qu'il existait au moyen âge des espèces de télescopes à réflexion; un ancien calendrier, et différents traités d’algebre traduits au moyen âge en latin. » Le second volume commence à l'introduction de l'algèbre parmi les chrétiens. Cette science a été rapportée d'Orient, en 1202, par Léonard Fibonacci, de Pise. M. Libri publie dans ce volume l’algébre de Fibonacci, qui était restée toujours inédite. Il traite ensuite la question de l’intro- duction de la boussole et de la poudre en Europe : la création des uni- versités et leur organisation ; l’origine des académies; l’histoire des arts, du commerce et des manufactures, se trouvent esquissées rapidement dans ce volume, qui se termine à Laurent de Médicis, époque à laquelle M. Libri place la plus grande décadence des sciences et des mœurs en Italie. De nombreux documents inédits complètent ce second volume. L'un des plus remarquables est un petit Traité de magnétisme, dù à un savant français (Pierre Peregrinus), qu'on avait attribué à un prétendu Adsygerius, et qui renferme des faits intéressants. » M. Libri annonce à l’Académie, qu'après avoir dit, dans la première édition du premier volume de son ouvrage, que les Arabes avaient connu et traité les équations du troisième deuré, il est forcé maintenant d’avouer (1) L'analyse qui suit de cet ouvrage nous est remise par M. Libri. 72. ( 536 ) qu'ils ne les ont jamais résolues. M. Sédillot avait affirmé, dans le Journal asiatique, avoir trouvé la résolution de ces équations dans un ouvrage arabe, et comme M. Libri n’avait jamais pu consulter le manuscrit origi- nal, il avait répété cette assertion d’après M. Sédillot. Depuis lors, il a pu examiner ce manuscrit, et il doit annoncer à l’Académie qu'aucune vé- ritable équation du troisième degré n’est résolue dans cet ouvrage. L’au- teur arabe fait l’'énumération des équations cubiques, mais il ne résout que celles qu'on peut réduire immédiatement à des équations de degrés inférieurs, ou à des extractions de racines. Pour les autres, il se borne à les construire à l’aide de courbes, comme l'avaient déjà fait les Grecs. Ainsi l’ouvrage signalé par M. Sédillot (que par parenthèse il avait cru anonyme, mais qui a pour auteur Omar-ben-Ibrahim), ne contient absolu- ment rien de nouveau, et ne renferme nullement la solution de ces... .. équations, comme l'avait annoncé M. Sédillot. » M. Libri regrette beaucoup de n’avoir pas pu examiner aussi la ques- ton de la découverte de la variation, que M. Sédillot avait également attri- buée aux Arabes. » Mais le manuscrit où devrait se trouver cette découverte étant, depuis plus de deux ans, entre les mains de la personne qui l'avait annoncée, M. Libri est forcé de s'abstenir, pour ne pas s’exposer à se tromper encore comme il l’a fait lorsqu'il a parlé, d’après le même M. Sédillot, du ma- nuscrit d’algèbre dont il lui avait été impossible de prendre alors connais- sance. » M. Dureau DE La MaLcr fait hommage à l’Académie d’un exemplaire d’un ouvrage qu’il vient de faire paraître, et qui a pour titre : Peyssonnel et Desfontaines , Voyages dans les régences de Tunis. RAPPORTS. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — /nstructions pour l'expédition scientifique qui se rend dans le nord de l'Europe. Partie relative aux phénomènes de l'électricité, rédigée par M. BECQUEREL. « Les phénomènes électriques ont pris aujourd’hui une telle impor- tance, en raison de leurs relations avec un grand nombre de phénomènes naturels, qu'il faut les prendre en considération lorsqu'on étudie ces der- (527) niers ; aussi les voyageurs, quelles que soient les parties du globe qu'ils parcourent, doivent-ils essayer de reconnaître si tel ou tel phénomène qui se passe sous leurs yeux a, où non; une origine électrique, ou du moins si l'électricité intervient d’une manière quelconque dans sa production. » Nous allons indiquer plusieurs séries d'expériences à faire, non-seule- ment dans le nord de l'Europe, mais encore dans toute autre localité. Nous diviserons ces séries en trois catégories : la première sera relative à l'électricité de l'atmosphère; la deuxième ; à l'électricité en mouvement et à son usage, et la troisième à l'électricité agissant comme force chi- mique. Électricité atmosphérique. » L’atmosphère, dans les temps sereins, lorsque aucune causé pertur- batrice ne vient mélanger les diverses couches d’air situées à une certaine distance de la terre, est un vaste réservoir d'électricité positive dont l’in- tensité, qui est croissante depuis la surface de la terre jusqu’à une certaine hauteur non encore déterminée, est soumise à des variations qui donnent deux mazxima et deux minima toutesiles 54 heures. » Cet excès d'électricité, qui est assez faible peu avant le lever du soleil, augmente peu à peu avec le lever, puis rapidement, et arrive ordinaire- ment quelques heures après à son premier maximum. Cet excès diminue d’abord rapidement, ensuite lentement, et arrive à son minimum quelques heures avant le coucher du soleil. Il recommence à monter dés que le so- leil s'approche de l'horizon, et atteint peu d'heures après son second maximum , puis diminue jusqu’au lever du soleil. Il suit ensuite la marche indiquée précédemment. » Il résulte d'observations faites avec soin par Schubler, que l’intensité de électricité pour les deux maxima et les deux minima va en croissant, de- puis le mois de juiliet jusqu’au mois de janvier compris, de sorte que la plus grande intensité a lieu en hiver, et'la plus faible en été; aussi trouve-t:on, dans les mois d’hiver, que ; par les jours sereins , augmentation de l’élec- tricité est toujours en rapport avec l'accroissement du froid. Il serait intéressant de voir si l’on obtiendrait des résultats semblables dans les ré- gions polaires pendant les longues nuits d’hiver, durant lesquelles l’état de l'atmosphère éprouve peu de variation, afin de savoir jusqu’à quel point la chute de la rosée, la formation des vapeurs terrestres et l'électricité de la terre influent sur les phénomènes observés. » Quand le temps est couvert, l'électricité libre qui se trouve dans l'at- mosphère éprouve de grandes variations soit dans sa nature, soit dans son ( 528 ) intensité. Pendant les-orages ; ou lorsqu'il pleut ou qu'il neige; l'électricité est tantôt positive, tantôt négative ;.et son intensité est alors bearcoup plus considérable que dans les temps sereins:.On n’a pu:établir jusqu'ici au- cune loi stir la nature.de l'électricité dans de:telles circonstances , seulement l'expérience a prouvé que dans le cours; d’une année il y a à peu près autant de jours négatifs que de jours positifs. Il sérait à désirer! qu'on se li- vrât à des expériences suivies, les jours où l’état de: l'atmosphère est trou- blé, pour voir si l’on ne pourrait pas trouver des rapports entre l’état électrique de l'atmosphère et les effets physiques qui se manifestent alors. Ces expériences peuvent être faites avec différents appareils dont on trouvera la description dans l'ouvrage de l'un de vos commissaires ( Traité de l'Électricité et du Magnétisme, t.xv, p. 79 à 85 et 107). » Plusieurs causes locales font varier, en général, l'intensité de l’électri- cité atmosphérique, même lorsque le ciel est serein. Cette électricité est généralement plus forte dans les lieux les plus élevés «et les plus isolés, nulle dans les maisons, sous les arbres, dans les rues, dans les cours , et en général dans les localités renfermées de toutes parts. Elle est cepen- dantsensible,dans les villes au milieu des grandes places, au bord des quais, et principalement sur les ponts, où elle est plus forte qu’en rase campagne. » Voilà ce qui se passe dans nos climats. On-doit vérifier s'il'en est de mème, comme on doit le présumer ; dans d’autres climats. » D'un autre côté, on sait que l’atmosphère.et la terre sont continuel- lement dans deux états électriques différents. Ces deux électricités doivent donc se recombiner continuellement dans les couches inférieures de l’at- mosphère par l'intermédiaire des corps qui se trouvent à la surface de la terre. En rase campagne, l'expérience prouve qu’on ne commence à trou- ver de l'électricité positive, dans les temps sereins, bien entendu, qu'à un mètre ou 1*,3 environ au-dessus du sol. La recomposition des deux électricités s'opère donc à cette hauteur quand aucune cause étran- gere ne vient troubler l’état de l'atmosphère, Au-delà l'électricité se répand dans l'air suivant une loi que nous ne connaissons pas, mais qui dépend de la mauvaise conductibilité de ses parties constituantes et de diverses causes sur lesquelles nous n'avons aucune idée. Cette loi variant à chaque instant, en raison des vapeurs qui s'élèvent du sol ou qui s’abais- sent sur la terre, il est difficile d'en trouver l'expression algébrique ; mais si l’on veut avoir des valeurs approchées de l'intensité électrique à mesure qu’on s'élève dans l'atmosphère , on peut employer le procédé dont nous nous sommes servis, M. Breschet et moi, au grand Saint-Bernard. Nousavons (529 ) étendu sur Ja terre un morceau: de taffetas gommé de 3 mètres de long sur > de large; Isur lequelcon a déroulé un fil de soie recouvert de clinquant, de 8o mètres de longueur. L’unides bouts de ce fil a été mis en communi- cation avecila tige d’un -électromètre à pailles;:au moyen d'un nœud cou- lant serrant légèrement la tige; l’autre bout aiété'attaché au fer de lance d’une:flèche, puis on a lancé celle-ci avec! un: arc: fortement tendu. La flèche, ‘en: s’élevant, a emporté le! fil qui, étant faiblement attaché à 1a tige, s’en estiséparé aussitôt qu'il ajété déroulé: Les pailles se sont écar- tées peu à peuà mesure que la flèche s'élevait ; ét l’écartement aïété bien- tôt tel, que les pailles sont-venués. frapper! fortement les parois de ‘Ja cloche. Le filétant séparé de la tige, l'appareil a conservé Pélectricité qi lui avait été communiquée; laquelle était positives Nous ne doutüns pas que par ce moyen on ne parvienmé à charger un :condensateur au point de donner -des-étincelles,;:même dans les temps: ordinaires. Onconcoit qu'avec ce procédé et des électromètres convenables, on pisse évaluer approximativement l'intensité de: l'électricité: LT ME à diverses hauteurs au-dessus:du:sol;:22421 55 21192 16 10951 » Pour s'assurer que. l'électricité transmise à l'appareil "par J# flèche, n’est pas due à son frottement contre l'air, il suffit de tirer la flèche h- rizontalement ,-à trois pieds au-dessus du;sol, et de voir si lon‘6btient deseffets;! ordinairement on'n’en)aspas:11 basup ,1 » 91199 £ 9 »Auliew d’une flèche; on peutseservir d’un:ballon- muni: des atcés- soires convenables, qu'on retient captif avec: une corde conductrice dont l'extrémité inférieure communique 'avec-un ‘électrométre; ce: mode d’ex- périmentation n’est pas aussi simpleique le précédent; ent ce qu’onn'a pas toujours à -sa, disposition les:moyens de se! procurer Idu gaz hydrogèné, etque les couvarñits Id’air: latéraux emportant le’ ballon, Ne FU de s'élever wverticalement::12; 1 ip 29118: b 25b4 I ais b ë »i Nous engageons les expéricrenissenve x se mettré en a contre ün effet observé-par MM: 1Gay-bussac et Biot dans] leur! voyage aérostaliqué, en cherchant; à serendre: compte dela distribution de'l’éléctricité” dans les régions-élevées de l’atmosplière, jaw moyen:d'un fil de métal de 56 nié: tres de long ,! terminé ‘inférieurement par runé boule dé métal, et attaché par l'autre bout à la nacelle; ils ont observé que;' bien: que le témips”fit trés serein; l'électricité était négative: Ce résultat était en opposition avec Je fait, bien avéré déjà à cette époque;lqué atmosphère possèdé toujours un «excès d'électricité positive}:lorsquerdeuciels est: sans nuages M: Biôt a donné une-explication de ce fait à laquelle nous Rs le8 voyageurs. ( Traité de l Électricité et du Magnétismestoimopram)onstier 29 (1850 )) » L'électricité qui est propre à la terre, peut être reconnue en employant le procédé de M. Peltier, dont on trouve la description dans le Traité de l'Électricité et du Magnétisme (t. xv, p. 107). Cette électricité donne lieu à des effets qui ont été observés d’abord par Tralles, puis confirmés par Volta et l'un de vos commissaires. » Tralles se trouvant un jour dans les Alpes, vis-à-vis d'une cascade, présenta son électromètre atmosphérique, non armé de la verge métallique, à la pluie très fine qui résultait de l’éparpillement de l’eau. Il obtint aussi- tot des signes très distincts d'électricité négative, même pendant destemps sereins; et lorsque l'électricité libre de l'atmosphère était positive. Des effets semblables ont été observés dans le voisinage de plusieurs cascades. » On.est porté à croire que l’eau, en tombant avec une grande vitesse sur des rochers, s'éparpille en globules vésiculaires qui emportent avec eux dans l'air l'électricité négative qu'ils ont enlevée à ces rochers, et par suite à la terre. Cette électricité ne saurait être attribuée à l’évaporation, attendu qu’elle est de nature contraire à celle que produit cette action. Nous recommandons aux voyageurs de répéter ces expériences près des casçades, et d'étudier les effets produits, afin d'arriver à:en donner une explication complete. » Dès l'instant que la terre possède une électricité qui est de signe con- traire à celle de l’air, quand celui-ci est serein , il s'ensuit que les nuages, qui sont toujours, plus ou moins électrisés, doivent éprouver divers genres d'action de la part des montagnes. Nous appelons particulièrement l’atten- tion dés voyageurs sur l’état ‘électrique des nuages parasites qui se ras- semblent autour des pics, lesquels nuages semblent exercer sur eux une attraction à laquelle laction:de l'électricité pourrait bien ne pas être étran- gère, comme le fait suivant tend'àle faire croire : M: Boussingault a ob- servé dans les Andes des nuages parasites qui étaient immenses en largeur, et venaient s'attacher à la partie supérieure, du cône de trachite; ils y adhéraient , et le vent,ne pouvait les en détacher; la foudre sillonnait cette masse de vapeurs, et de la grèlemélée despluie ne tardait pas. à inonder la base de la montagne. Rien ne s’opposait alors à ce que la grande quan- tité d'électricité. que possédaient les nuages qui ceignaient, les cimes de ces montagnes, n'exérçassent sur ces dernières une puissance attractive, tant que la décharge n’était pas effectuée. Des recherches à cet égard ne seraient pas sans intérêt pour la physique du globe. : » Lors de l'apparition des aurores boréales, il sera convenable de s’as- surer si l’état électrique de l'atmosphère, dans les temps sereins , n’éprouve pas des variations particulières: \E ( 531 ) » Des tubes fulminaires. — Lorsque la foudre tombe’sur un point quel- conque de la surface de la'terre , elle suit toujours les corps meilleurs con- ducteurs pouratteindre des nappes d’eau. Les corps sont fondus, brûlés s’ils sont combustibles ou brisés, suivant leur naturé et l'énergie de la décharge ; mais si, pour'arriver à ces nappes d'eau à ‘une certaine distance au-déssous de la surface: de la’ terre, elle est obligée de traverser des masses de sable plus ow moins considérables ; il'se produit des tubes vitrifiés, appelés tbes Julminaires. Cet effet a lieu particulièrement dans les plaines sablon- neuses: dépourvues d'arbres et de maisons. Quand l’océasion se pré- sentera, il sera bon dettrecueillir tous les renseignements qui sont rela- tifs àce phénomène, et de’‘suivre autant que possible la direction de'ces tubes jusqu’à la nappe d’eau, afin de bien connaître toutes les circonstances de leur production. » Emploi des courants électriques pour la détermination de la tempéra- ture des parties intérieures du corps de l’homme, des animaux et des végétaux. — Jusqu'ici on s'est servi de thermometres ordinaires pour déterminer la température des parties intérieures du corps de l’homme et des animaux, mais leur emploi est très borné; car, si l'on fait une in- cision pour y introduire l'appareil ; on produit une désorganisation et, par suite, un trouble dans les fonctions vitales. Pour obviér à cet inconvé- nient, on Se. sert d’aiguilles composées chacune de deux autres, l’une de cuivre et l'autre d'acier, soudées par un de leurs bouts. Supposons que ces deux aiguilles soient mises en communication par leur côté cuivre avec les: deux extrémités du fil-d'un multiplicateur très sensible, ét de l'autre par leur bout acier avec un fil d’acier. Quand la température est la même-dans les’ deux soudures ‘iln’y a aucun maps thermo-électrique ; mais pour peu qu'il y'ait une différence de -+ de degré centig., il se manifeste aussitôt un courant en faveur de la’ soudure qui a la témpéra- ture la plus ‘élevée. 121: Ù » Supposons :maïnténant: qu'une des! ailes soit introduite’ dans un muscle par le procédé de l'acupuncture | la soudure se trouvant au mi- lieu, et que la soudure de la:seconde aiguille soit misé dans une source de chaleur:dont;la température test constante, la direction et l'intensité du courant serviront à faire connaître la différence de température qui existe entre les deuxsoudures ; et; par suite, la température du muscle. Les effets étant instantanés , il en résulte que ce procédé est éminemment propre à faire/conmaître les changements de température qui se manifestent dans les phénomènes physiologiques. C. R. 1838, 19° Semestre. (T. VI, N° 47.) 73 ( 532 ) » La source de température constante est fournie par l'appareil deM.Sorel, décrit dans le Traité de l'Électricité et du Magnétisme (1. 1v, p. 13), ou par la bouche d’une personne qui s’est habituée par des essais préalables à maintenir dans la même position une des soudures entre la bouche et le palais. On peut voir, dans le Mémoire qui a été communiqué dernie- rement à l’Académie par M. Breschet et par l’un de vos Commissaires , les précautions à prendre pour évaluer avec exactitude la température des par- ties intérieures de l’homme et des animaux. » On a avancé que la température de ces parties diminuait en allant des pôles à l'équateur. Nous engageons les physiciens qui se rendent dans le nord de l'Europe à varier les expériences, afin de s’assurer de ce fait. » Ils pourront aussi évaluer la température intérieure des arbres et des arbustes. Le même appareil leur servira également à déterminer la tem- pérature de la terre et les variations qu’elle éprouve jusqu’à une profon- deur qui est limitée par les sondes que l'expédition aura à sa. disposition pour perforer le terrain; nous leur conseillons aussi de se servir du gal- vanomètre et des réflecteurs de M. Melloni, pour s’assurer si l'aurore bo- réale rayonne vers la terre une chaleur appréciable, et d'employer l’appa- reil thermo-électrique toutes les fois qu’il s’agira d'apprécier des change- ments de température spontanés, attendu qu'il n'existe pas d'instruments aussi délicats pour apprécier de semblables effets. » Magnétisme polaire des montagnes et phénomènes électro-chimiques.— Depuis qu’on a appliqué les effets électro-chimiques à l'explication de plu- sieurs phénomènes géologiques, un champ vaste de recherches est ou- vert aux personnes qui veulent étudier les rapports qui existent entre-eux. Nous allons leur indiquer quelques questions à résoudre qui ne sont pas sans importance pour la physique du globe. » M. de Humboldt est le premier qui ait constaté le magnétisme polaire d’une montagne schisteuse et serpentineuse, dans le Heidelberg. » Ce qu'il y a de remarquable dans ce magnétisme, c’est la distribution et le parallélisme des axes. Les pôles homonymes occupent une même pente. M. Lichtemberg a énoncé la conjecture que ces axes pourraient bien être l’effet des tremblements de terre qui, dans les différents cata- clysmes de notre planète, ont agi long-temps dans une même di- rection. » M. de Humboldt a vu, en effet, une fois, l’inclinaison magnétique, en Amérique, changée à la suite d’un tremblement de terre. D’après cela, (535) rien ne s'oppose à ce que les axes magnétiques des montagnes qui possè- dent la polarité n’éprouvent également des changements par l'effet des tremblements de terre; il serait donc à désirer que l’on püt s'assurer si la direction de ces axes est constante, ou bien si elle change avec la direction du méridien magnétique de la contrée. » Les axes des montagnes magnétiques étant déterminés, il faudra exa- miner, toutes les fois que les roches qui les constituent sont en décomposi- tion , si les parties qui possèdent une même polarité sont dans le même état de décomposition, en tenant compte, bien entendu, de leur exposi- tion aux vents. Dans le cas où les parties qui ne possèdent pas la même po- larité présentent des différences, on notera ces différences et les produits formés, afin de remonter aux causes qui ont exercé sur eux une influence déterminante. Les mêmes observations doivent être faites à l'égard des montagnes de granite, de gneiss ou autres roches qui sont en décompo- sition, c’est-à-dire qu’on devra rechercher avec soin si toutes les parties des montagnes semblablement placées, par rapport au méridien magné- tique, se trouvent dans ie même état de décomposition. » Ces observations s'étendent également aux changements qui s’opèrent dans les anciennes galeries de mines. » Il existe encore une foule d'observations à faire sur la décomposition des roches dans lesquelles les forces électriques jouent un certain rôle, ou du moins les effets de contact, dont l'influence ne peut être mise en doute. Nous renvoyons à cet égard, au 5° volume du Traité de FÉlectricité et du Magnétisme , p. 185 et suivantes.» » De l'existence des courants électriques dans les filons. — On est porté à croire qu'il existe des courants électriques parcourant les veinules mé- talliques conductrices de l'électricité, qui établissent la communication entre la partie non oxidée du globe et les liquides venus de la surface par des interstices, et d’où résulte une réaction chimique énergique, comme les déjections volcaniques en sont une preuve évidente. Pendant cette ré- action, la partie non oxidée prend l'électricité positive, et la partie oxidée l'électricité négative. Ces électricités se recombinent par l’intermédiaire de tous les corps conducteurs qui se trouvent dans leur voisinage ; ces cou- rants électriques se ramifient probablement dans toutes les veinules mé- talliques. Jusqu'ici on n’a pu démontrer d’une manière exempte d’objec- tions, l’existence de ces courants, attendu qu’on n’a pas pris les moyens nécessaires pour se garantir des causes d'erreur. Voilà une nouvelle série de recherches de la plus haute importance, que nous recommandons aux 73. ( 534 ) voyageurs physiciens qui visiteront les travaux de mines. Nous renvoyons pour plus amples informations à cet égard, au Traité de l'É lectricité et du Magnétisme, tome v; page 165 et suiv. , 201, etc. » Les veinules métalliques qui probablement sont parcourues par des courants électriques , sont interrompues:en mille endroits par des: roches non conductrices de l'électricité, formant'autant de:solutions de continuité nécessaires pour que les courants réagissent chimiquement sur les parties constituantes des liquides ou des dissolutions qui mouillent et les vei- nules et les gangues. Il doit résulter de là une foule de décompositions et de combinaisons nouvelles ; dont la nature dépend de celle des principes qui sont en présence ; nous raisonnons ici bien entendu dans l'hypothèse où l'écorce de notre globe serait sillonnée dans tous les sens par des cou- rants électro-chimiques; dont l'existence, quoique non encore reconnue d’une manière incontestable par l'expérience, est néanmoins admise en théorie. » Les recherches que nous: recommandons à MM. les membres de l'ex- pédition scientifique dans le nord de l'Europe, sont assez délicates ; elles exigent l'habitude d'appareils d’une grande sensibilité, dont on ne con- nait bien l'usage, si l’on veut éviter toutes les causes d’erreur:, qu'après avoir expérimenté souvent. Aussi leur conseillons-nous de multiplier leurs expériences avant de commencer leurs travaux de recherches. » Insrruerions concernant la zoologie, rédigées par M. IsiporE GEOFFROY SAINT-HILAIRE. « Depuis 1732, époque du célèbre voyage de Linné en Laponie, la presqu'ile scandinave à été plusieurs fois explorée dans presque toutes ses parties par des zoologistes distingués, ou du moins par des collecteurs iris- truits. Malgré tout le zèle des naturalistes de la nouvelle Commission, et les circonstances favorables dans lesquelles ils vont se trouver placés par le concours bienveillant du gouvernement suédois, nous ne saurions donc espérer que la découverte d’un grand nombre d’objets nouveaux pour la science doive récompenser leurs efforts. Mais ni les sujets de recherches, ni les moyens d’être utiles à la zoologie, ne leur manqueront dans les diverses contrées qu'ils doivent successivement parcourir. » Dans la presqu'île scandinave, s’opére graduellement la transition de la faune de l'Europe témpérée et centrale, qui nousestsi bien connue, à cette faune des régions circum-polaires, sur laquelle au contraire nous ne pos- sédons que des documents si incomplets. Nulle part ailleurs, et c’est là ce (535) qui pour nous constitue le principal intérét de l'étude zoologique de la Scandinavie, cette transitionne peut étre observée et suivie avec autant de fruit pour la science. La Russie septentrionale, là seule contrée européenne qui, avec la Läponie ; ’étéhde au nord du cercle polaire arctique, pourra ässurément, par la suite mais ne peut encore donner lieu à des compa- raisons d’un égal intérêt pour la géographie zoologique: Cette possibilité ne sera réalisée que lorsque la faune de la Russie tempérée, aussi bien con- nue que celle de l’Europe centrale, pourra donner un terme parfaitement établi de comparaison pour la faune des régions arctiques de l’empire russe. » En se plaçant au point de vue que nous venons d'indiquer, les zoolo- gistes de l'expédition donneront à leurs recherches l'extension la plus grande et la plus profitable à la science. Ces recherches ainsi conçues, devront, en effet, se diriger vers un triple but, savoir : tendre à com- pléter sous plusieurs rapports l’histoire de nos espèces de l'Europe cen- trale, à rassembler des matériaux nombreux pour l’histoire souvent si im- parfaite, parfois à peine ébauchée des espèces arctiques ; enfin à recueillir tous les faits propres à jeter du jour sur la distribution géographique, et sur les rapports des unes et des autres dans la presqu'ile scandinave. S L. » De ces trois questions, posées ici dans toute leur généralité, mais que- nous allons successivement reprendre, et pour ainsi dire décomposer en leurs éléments principaux, la première n’est, à notre sens, ni la moins diffi- cile, ni la moins importante. À une époque encore peu éloignée de nous, il eût pu paraître singulier de voir recommander avec autant d'intérêt à des zoologistes allant visiter une contrée lointaine, d’y étudier avec soin les animaux de leur propre Pays; on eût cru alors perdre, dans la consta- tation des légères différences qu'ils y Peuvent présenter, des recherches pour lesquelles on ne voyait guère d'autre but utile que l’addition de quelques espèces de plus à la longue série des animaux déjà connus. Les progrès de la science ont heureusement modifié et modifient de plus en plus cette tendance des esprits, née d’une intelligence très incomplète de l’œu- vre admirable de Linné; et les variétés de localité, ces demi-espèces, selon une expression ailleurs employée par l’un de nous, ces sub-species, comme les appellent aussi les auteurs allemands, excitent maintenant, aussi bien que les groupes appelés espèces, l'intérêt de tous les zoologistes dis- tingués. (536) » Ce n'est ici le lieu ni d'exposer ni d'indiquer même les controverses scientifiques dont la difficile question des variétés de localité est devenue le texte : encore bien moins pouvons-nous examiner jusqu’à quel point il est permis d'espérer que ces petites et quelquefois presque insensibles différences, si long-temps négligées, deviennent un jour la clé des plus grandes et des plus tranchées. Mais il suffit que des questions graves et qui intéressent la philosophie elle-même de la science, aient été soulevées à l'égard des variétés de localité ; il suffit que de leur étude approfondie dépende la solution de difficultés qui, dans l’état présent, pèsent sur la zoologie, et tendent à en rendre la marche incertaine et vacillante; il suf- fit, en un mot, qu'il y ait doute , pour que nous devions demander aux z00- logistes de l'expédition des observations et des matériaux pour la collection desquels la Scandinavie offre d’ailleurs les conditions les plus favorables. Cette vaste presqu’ile, qui possède à la fois des plaines étendues et de gran- des chaines de montagnes, est assez voisine de nous pour que nos espèces s'y retrouvent presque toutes, mais en même temps aussi, assez distante et surtout assez différente par son climat, pour qu'elles y présentent déjà le plus souvent, des modifications très notables. Le petit nombre de faits qui nous sont déjà connus, permettent de prévoir à l'avance l'intérêt des résultats qui pourront être obtenus de la comparaison des faunes des deux pays, lorsqu'elle reposera sur des exemples suffisamment nombreux et choisis dans tous les degrés de l'échelle zoologique. » Des voyageurs qui traversent plus ou moins rapidement un pays, ou tout au plus, comme il entre dans les plans de la nouvelle Commission , qui séjournent quelques mois de suite dans la même localité, ne peuvent évidemment à eux seuls recueillir tous les matériaux nécessaires à la com- paraison que nous venons d'indiquer. Mais, outre ce qu’ils pourront faire par eux-mêmes, les membres de l'expédition ne pourront manquer de trouver en plusieurs lieux des secours extrêmement précieux. Il est pré- sentement en Suède, en Norwége, en Danemarck, un grand nombre de personnes qui cultivent, soit scientifiquement , soit comme simples ama- teurs, la zoologie tout entière ou quelqu’une de ses branches, et qui diri- gent ou se forment pour elles-mêmes des collections riches en produits du pays. Parmi les zoologistes suédois, M. Nilsson surtout , dont l’obligeance égale le savoir, pourra être très utile à la Commission, en raison des efforts qu'il ne cesse de faire depuis plusieurs années pour recueillir et complé- ter de plus en plus les matériaux nécessaires à sa Faune scandinave. » En engageant les zoologistes de l'expédition à recueillir tous les ob- ( 537) jets qu’ils pourront se procurer pour une comparaison , d'autant plus frue- tueuse en effet qu’elle sera établie sur une base plus large, nous leur indiquerons toutefois quelques groupes zoologiques qui nous paraissent pouvoir offrir un intérêt plus grand sous ce point de vue. Tels sont les lépidoptères ; les mollusques terrestres; les mollusques et poissons lacustres et fluviatiles; les oiseaux de proie; les passereaux, et spécia- lement, parmi eux, les moineaux; les rongeurs, mais par dessus tous, le castor, dont les habitudes en Scandinavie doivent être constatées avec soin; et les carnassiers à fourrure, notamment ceux du genre Mustela. Ces derniers objets auront un double intérêt, leur comparaison pouvant être faite avec les martes, putois, et hermines de l'Amérique du nord aussi bien qu’avec les nôtres. » Il est presque inutile de faire remarquer que ces matériaux ne sauraient avoir toute leur utilité pour la science, si, à l'envoi de chaque animal, n’était jointe l'indication aussi exacte que possible de la situation géographique et de la disposition topographique de la localité dans la- quelle il a été pris. La saison où sa capture a été faite doit aussi être notée. Ces renseignements, toujours si utiles, deviennent indispensables lors- qu'on veut comparer des individus de même espèce, mais de localités diverses : car plus faibles sont les différences qu’il s’agit d'apprécier, et plus les données de la comparaison doivent être complètes et précises. ».Les zoologistes de l'expédition pourront aussi concourir très utile- ment à compléter l'histoire des espèces européennes, en recueillant, par tous les moyens qui seront en leur pouvoir, des documents sur les migra- tions, soit des poissons et des oiseaux de mer sur les côtes, soit des oiseaux terrestres dans l’intérieur de la presqu'’ile scandinave, et surtout dans sa partie septentrionale, Plusieurs voyageurs, notamment Acerbi, d'apres Julin d’Uléaborg , et quelques-uns des zoologistes modernes, ont déja publié quelques renseignements à cet égard; mais une multitude d’autres restent à recueillir. Il serait à désirer que l’on püt posséder la liste aussi complète que possible, de toutes les espèces de passage; et, pour cha- cune de celles-ci, que l'on püût résoudre quatre questions que l’on peut ainsi résumer : » 1°. Ses migrations ont-elles lieu régulièrement tous les ans ? ».2°. Quelle est l'époque de son arrivée? » 3°. Jusqu'où s’avance-t-elle vers le nord? » 4°. Quelle est l’époque de son départ? Si, comme il y a tout lieu de le penser, ces questions ne peuvent être Y ( 538 ; résolues pour toutes les espèces, il sera du moins utile que les zoologistes de l'expédition s’attachent à en avoir la solution précise pour un certain nombre d’entre elles, prises comme exemples. Nous leur indiquons spé- cialement les Hirondelles et le Coucou; oiseau dont il sera en outre très utile d'étudier avec soin les mœurs, afin de voir s'il ne diffère pas, à cet égard, des coucous de l'Europe centrale, comme on l'assure, mais sans preuves suffisantes, des coucous du Japon. | »ÿ Pour les animaux qui n’émigrent pas, il sera d’un très grand intérêt, au moins quant à la partie septentrionale de la presqu’ile, de recueillir tous les faits propres à nous faire apprécier l'état dans lequel ils passent l'hiver. Nous ‘récommandons spécialement cette question, parmi les animaux supé- rieurs, à l'égard des rongeurs, des insectivores, des blaireaux et des ours eux-mêmes ; sur lesquels il sera si facile de se procurer de nouveaux ren- seignements dans la presqu'ile scandinave, qui n’en nourrit malheureuse - ment qu'un trop grand nombre. La même question se présente, et avec plus d'intérêt'encore , à l'égard du petit nombre de reptiles qui existent en Scandinavie, des poissons d’eau douce, et de tous les animaux des classes inférieures, soit aquatiques, soit terrestres. Enfin, on connaît les céle- bres , mais douteuses observations d’Olaüs Magnus, archevêque d'Upsal, d’après lesquelles nous devrions ajouter ici les hirondelles, où du moins l'une des lespèces de'ce genre, l’hirondelle de rivage. Les observations assez nombreuses qui, au dire de quelques auteurs, auraient confirmé ultérieurement celles que rapporte Olaüs, sont loin d’être des preuves suffisantes pour ‘un fait aussi paradoxal que le serait l'hibernation des hirondelles; mais elles ont fait naître des doutes dans quelques esprits éclairés , et dés lors-nous devons inviter les zoologistes de l’expédition à recueillir des renseignements à cet égard dans les divers points de la Scan- dinavie qu’ils visiteront successivement , et, pour ainsi dire, à y faire uve sorte d'enquête sur cette question. » La congélation d’une partie des liquides contenus dans des animaux privés plus ou'moins complétement de vie par la rigueur du froid, et la possibilité de les füre revivre, comme ils révivent naturellement au prin- temps, par la restitution graduelle et lente de la chaleur, sont des faits in- contestables, mais encore imparfaitement conuus. Lies expériences restées incomplètes, de l’un de nous, les démontrent de la manière la plus posi- tive, mais ne vont pas au-delà: Les membres de l'expédition se trouve- ront sans doute dans des circonstances très favorables pour étendre etcom- pléter: enfin la contiaissance de ces faits curieux. Il sera utile qu'ils les ( 539 ) vérifient, non-seulement sur des animaux placés par eux dans des circons: tances propres à produire! la congélation ; mais, ce que votre rapporteur n'a jamais eu occasion dé faire, trouvés congelés dans les circonstances même où ils vivent naturellément. Nous recommandons spécialement aux'observa- teurs qui reprendront ce sujet, la constatation exacte, en premier lieu, de la position relative des ‘nombreux petits glaçons que l’on ‘trouve sous la péau;en second lieu, de l’état du sang contenu dans le cœur et dans les gros vaisseaux ; enfin, du degré d’insensibilité de l’animal. Toutes cés ‘6b- servations sont évidemment possibles sous le climat dé Paris, et rmêrne dans des partiés de l'Europe bien plus méridionales : mais elles seront'beaucoup plus faciles , ét en même temps plus complétés, en ce sens qu'ilsera ‘pos- sible d'en varier davantage les circonstances dans les régions froides ‘où plusieurs naturalistes vont être retenus l’hiver prochain par leur zèle‘pour la science. » Enfin, pour terminer ce qui concerne notre première question gé- nérale, les animaux domestiques, ordinairement si négligés par les voya- geurs , doivent fixer ; aussi bien que les animaux sauvages , l'attention des zoologistes de l'expédition. La connaissance des premiers nous importe, à d’autres égards peut-être , mais, sans nul doute, tout autant que celle des seconds. Il serait à désirer que l’on pût rapporter des échantillons de toutes les races de taille petite ou médiocre ; notamment des chiens:et des moutons. La possession du squelette est ici aussi essentielle que celle de la peau. Quant aux très grandes espèces, aux bœufs, par exemple, dont la préparation ou le transport offriraient de trop grandes difficultés, des dessins exacts faits sur les lieux et l'envoi des crânes et des cornes pourraient suffire, surtout si l’on y joignait l'indication exacte du nombres des verte- bres et des côtes. Dans tous lés cas, et à l'égard de toutes les races , il sera très intéressant de recueillir des documents sur l'utilité qu'on en retire, sur le genre d'éducation ‘et les soins qu'on‘leur donne, et surtout sur la durée de leur accroissement etsur l’âge auquel elles ont entièrement atteint l’état adulte et sont devenues aptes au travail soutenu et à la reproduction. Enfin les renseignements que l’on pourrait obtenir sur l’époque de Pim- portation et‘sur la patrie originaire de quelques-unes de ces races, formerait pour ceux qui précèdent, un tres utile complément. $ IL. ». Nous’ serons plus brefs à l'égard des animaux qui composent-spéciale- ment la faune arctique; non, à beaucoup près, que les besoins de: la C.R. 1938, 167 Semestre. (T. VI, N° 47.) 74 € 640 ) sciencé soient ici moindrés,! mais parce. qu’ils sont. plus généralement sentis, et d’ailleurs beaucoup plus faciles à indiquer. », Un très grand nombre d'animaux des régions circum-polaires-ont été décrits ou mentionnés, et figurent dans les oise mais la plupart n’ont pas été examinés en. nature par les zoologistes du centre de l'Europe, et l’histoire. de ceux, même que l’on connaît le mieux, par exemple, du Renne; de l’Élan , de, Ours polaire, du Glouton, du Lemming, offre en- core de nombreuses lacunes. » Le Renne est de tous les animaux de la Laponie celui qui devait le plus fixer et qui a le plus fixé, en effet, l'attention des voyageurs : mais; par cela même, son histoire se trouve obscurcie par des doutes et des fables sans nombre. Il sera facile aux membres de l'expédition de lever les n$ et de détruire.les autres, en recueillant enfin tous les éléments d'une relation fidèle des mœurs de cet animal, et de toutes les circonstances qui le rendent siutile aux Lapons, si remarquable pour les zoologistes.. Les points qu'il nous parait surtout utile d’éclaircir, sont : les'effets que la castration pro- duit surlesmâles, notamment par rapport à leur bois, effets qui paraissent varier suivant l’époque et les circonstances dans lesquelles la castration. à été opérée; l’état, également variable à ce qu'il parait, des bois des fe- melles; enfin les différences de races qui peuvent exister dans l'espèce. Il sera utile de se procurer les peaux et les crâänes de faons de différents âges, ainsi qu'un mâle et une femelle de Renne sauvage, pris dans l’un des cantons où la race passe pour être le plus complétement exempte de mélange avec les Rennes domestiques. » Les faons de l’Élau sont plus rares encore dans les collections que ceux du Renne, et la possession du mâle adulte est elle-même à désirer; de même que des renseignements précis sur la plus grande taille à laquelle il parvient et sur les variétés de forme.et de grandeur de son bois. » Ge sont de même de jeunes individus que nous avons surtout à dé- sirer à l'égard de lOurs polaire. Leur comparaison avec les jeunes des autres éspèces ne peut manquer de donner lieu à quelques remarques in- téressantes. Tout ce que l'on rapporte de l'hibernation de cette redou- table-espèce, et de ses fureurs au printemps, séra très utilement soumis à une révision. » Il en est encore ainsi des détails en partie contradictoires que les voya- geurs nous ont transmis sur les habitudes du Glouton. Plusieurs des faits même les plus généralement admis à son égard, ne sont pas suffisamment A authentiques. Enfin, il serait aussi à désirer que: l'on pût se: procurer la (541) série des différentes variétés d'âge dece carnassier, ou,iu moins, un mâle et une femellé”adultes!et un! jeunerindividu. ) L » Les migrations du Lemming, leur irrégularité, tout ce que l'on rap- porte des circonstancés dans lesquelles elles s’opèrent, doivent de même, et avec plus de soin encore, devenir le sujet d’un nouvel examen. Plus tous ces faits offrent d'intérêt pour la science, ‘et plus il est'indispensable de les soumettre à un contrôle sévère: Nous recommandons ;spécialement à MM. les zoologistes de expédition de prendre de nouveaux .renseigne- ments sur la direction des migrations qui, d’après les auteurs. .les plus dignes de. confiance, auraient eu quelquefois lieu à l'approche de l'hiver, du sud au nord ; par exemple, en 1742, année dans laquelle l'hiver a été plus rigoureux dans des provinces plus méridionales. C’est d'après ces faits, comme on le sait, queles Lemmings passent pour jouir de la faculté, abso- lument incompréhensible pour nous, de pressentir les hivers rigoureux : instinct qui a été également attribué àlquelques autres rongeurs|et.à un grand nombre d'oiseaux voyageurs. » Parmi les mammifères, nous recommandons encore; et avec! d'autant plus d'intérêt qu'ici ce ne sont plus seulement des renseignements, sur les animaux, mais les animaux eux-mêmes qui-nous manquent ou que nous ete à peine: » 1°. Le Narval, dont les singulières:'et gigantesques défenses. sont si communes dans les collections, dont on. possède même quelques erânes fracturés, mais dont la peau, si ce n’est peut-être, dans une collection d'histoire! naturelle à Hambourg, .et.le squelette manquent dans tous, les musées de l'Europe. L'une ou l’autre est l’un des plus beaux objets que l’ex- pédition puisse rapporter. A leur défaut, la possession des viscères,de crânes bien conservés à une défense} de crânes, même fracturés, à deux défenses, serait d’un très grand intérêt pour la science. Le Narval paraît n’être pas rare dans la mer Glaciale, entre le Groënland ; le Spitzberg et le cap Nord, c'est-à-dire précisément dans la portion de l'Océan arctique que traversera l'expédition si elle se rend au Spitzberg; et il échoue parfois sur les côtes de ces diverses contrées. L'expédition ne négligera sans doute rien, pour se procurer un animal aussi précieux, et remplir enfin l’une des, plus re- grettables lacunes des musées européens. Si elle ne peut y parvenir, nous recommandons au moins à MM. les zoologistes de recueillir, principalement auprès des pêcheurs qu’ils trouveront au Spitzberg, les renseignements les plus étendus et les plus précis, sur:leés mœurs de ce cétacé, notam- ment sur les combats qu’il livrerait à la: baleine, sur son genre.de nour- 74. ( 542) titure, sur la taille des plus vieux mâles, sur celle des femelles et des jeunes, sur la longueurimaximum à laquelle-parviennent les défenses , sur leur état chez la femelle et le jeune, ‘sur le, degré de rareté des indi- vidus'à deux défenses , enfin sur les différentes dispositions de la, défense unique chez les individus ordinaires. 5 2°, Les Baleines, Cachalots, et en: général tous les Cétacés des mers arctiques. Au défaut de la peau d’une baleine adulte ou sémi-adulte, celle d’un jeune sujet serait encore une acquisition très précieuse: La possession des divers viscères, des'organes génitaux, des organes des sens; des, par- ties caractéristiques du squelette, est également désirable. Si, par des circonstances que la rencontre d’un navire baleinier peut facilement réa- liser , les zoologistes de l'expédition trouvaient à se procurer, quelques parties déjà dépecées et informes d’un très grand cétacé, ils pourraient encore être utiles à la science en rapportant des échantillons convenable- ment choisis des plus gros nerfs et des vaisseaux principaux. Eufin, telle est même l’imperfection de nos connaissances sur tous ces gigantes- ques habitants des mers polaires ; que des dessins exacts et des mesures bien prises, constitueraient déjà une addition très importante aux docu- ments que possède la science actuelle, et dont les zoologistes de l’expé- dition trouveront un résumé clair et fidèle dans l'ouvrage récent de notre confrère M. F. Cuvier, sur les cétacés. » 3°. Le Morse, presque aussi rare que le Narval, et à peine plus connu. Quelques auteurs ont soupçonné l'existence de deux espèces, d’après la forme des défenses tantôt plus comprimées, tantôt plus rapprochées de la forme conique. Ce ne sont probablement que deux variétés; mais leur distinction nette n’en serait pas moins un service rendu à la mammalogie. » 4°. Enfin, les Phoques du nord, dont il serait à désirer que l'on pût se procurer une série, en raison des nombreuses variétés d'âge et de sexe que présentent la plupart des espèces; d’où l'extrême difficulté de la dé- termination de celles-ci. Ici encore M. Nilsson pourra prêter aux zoolo- gistes de l'expédition un concours très utile, ses recherches assidues sur les carnassiers amphibies l’ayant conduit à connaitre avec une; rare pré- cision les différentes espèces qui habitent les côtes de la presqu'ile scan- dinave. » Après ces grandes espèces de mammifères dont l'intérêt zoologique est au-dessus de tout autre, nôus ‘recommandons encore spécialement à MM. les zoologistes de l’expédition les ours terrestres du Nord, en raison des doutes que certains auteurs ont conçus sur l'unité spécifique des races (543 ) que Linné comprenait sous le nom d'Ursus arctos; les Lynx du Nord; Îes Chauve-Souris, et notamment le P/ecotus cornutus du J utland; les divers genres d’insectivores et de rongeurs, notamment le Polatouche d'Europe, les Écureuils et les Campagnols, parmi lesquels se trouveront sans doute des espèces nouvelles qu’il sera très intéressant de comparer à leurs ana- logues du nord de la Russie, si admirablement décrites par, Pallas; la Ghouette laponne dans ses différents âges, les espèces les, plus septen- trionales de Passereaux, et tous les Gallinacés ; les Serpents et Batraciens du Nord, parmi lesquels on a signalé des espèces qui seraient propres à la Scandinavie; enfin , les poissons des lacs et des rivières qui versent leurs eaux: dans l'Océan glacial et dans la mer Blanche. Dans les classes infé- rieures du règne animal, qui toutes offriront à l'expédition, dans leurs re- présentants les plus septentrionaux, des objets d’un très grand intérét, nous pouvons indiquer spécialement les Lithodes et autres crustacés des mers arctiques, les Mollusques terrestres et d’eau douce, et le petit nombre de Lépidoptères qui ornent l'été presque sans nuits de la Laponie, Enfin, il seraitrès utile de recueillir sur les petits animaux phosphores- cents des mers septentrionales que l'expédition doit traverser, des obser- vations qui viendront très utilement compléter celles qui ont été faites si souvent, et dans ces derniers temps encore, par les zoologistes de /4 Bonite, dans des mers si différentes par leur situation géographique et leur température. S'TIL. » Nous ne saurions trop engager les zoologistes de l'expédition À fixer , aussi exactement qu'ils le pourront, la distribution géographique des di- verses, espèces, soit de la faune européenne, soit de la faune arctique , qu'ils pourront se procurer. En complétant, sous ce point de vue si im- portant, leurs, propres observations par des renseignements pris auprès des zoologistes, et aussi auprès des chasseurs du pays, ils arriveront à re- cueillir des documents très précieux pour la détermination des limites où cessent de se trouver nos espèces européennes, et où commencent à ap- paraître les espèces arcliques. Cette question , sans nul doute, n’est pas susceptible d’une solution simple et générale, la faune européenne ne se supprimant pas brusquement pour faire place à la faune arctique : ce sont des solutions partielles qu'il faut chercher; et celles-ci même, tant le su- jet est difficile, nous ne pouvons les espérer que pour un certain nombre d'exemples, quelque confiance que nous ayons dans le zèle des zoologistes (544 ) de l'expédition et dans l’obligeance que M. Nilsson et ses compatriotes mettront à les seconder. Mais les exemples que nous leur devrons, fussent- ils très peu nombreux, ne pourront manquer d'offrir un intérêt réel pour la science, surtout s'ils sont bien choisis, c’est-à-dire s’ils se rapportent à des espèces bien déterminées , et à l'égard desquelles il ne puisse rester d'incertitude. Nous pensons qu'un des moyens d'atteindre ce but, est de s'attacher particulièrement aux especés dont la connaissance n’est pas ren- fermée uniquement dans le cercle des personnes instruites en zoologie, mais sur lesquelles , au contraire, quelques circonstances de leur organisa- tion ou de leurs habitudes ont fixé l'attention générale. Par là le nombre de personnes que l’on pourra consulter avec fruit, deviendra beaucoup plus considérable. Pour des espèces de petite taille, peu remarquables par leurs caractères extérieurs et leurs mœurs, les zoologistes seuls pour- raient donner une réponse; les chasseurs, au contraire (et la chasse, comme chacun le sait, est l'occupation principale d’une portion considé- rable des habitants de la Scandinavie), pourront être sûrement et utile- ment consultés, lorsqu'il s'agira de déterminer, par exemple, jusqu'où s’avancent, au nord, le renard commun, le lièvre vulgaire et nos Mustela de France ; jusqu'où, au sud, l'isatis, le lièvre variable, la zibeline. Que les premiers succèdent immédiatement aux seconds, qu'ils en soient sé- parés par un intervalle plus ou moins grand, ou bien, enfin, qu'ils coexistent dans quelques lieux, et, pour ainsi dire, se rencontrent sur les limites de leur distribution géographique : le résultat, quel qu’il soit, des recherches que nous indiquons ici, devra être enregistré avec soin, et ne pourra manquer de conduire à des conséquences d’un très grand intérêt. » Enfin, nous inviterons encore les zoologistes de l’expédition, à re- chercher les analogies qui pourraient exister entre la faune des parties élevées des Alpes scandinaves et celle des régions basses, plus reculées vers le nord, que traverse la même ligne isotherme. Déjà de tels rapports ont été signalés par plusieurs auteurs pour diverses régions; entre au- tres, par M. Latreille, pour la Suède elle-même, comparée à nos Alpes et à nos Pyrénées; et ils sont de trop d'intérêt pour qu'on ne doive pas chercher, par de semblables observations en d'autres lieux, à les confir- mer et à les généraliser de plus en plus. » (545) Insraucrions. concernant la botanique, rédigées par : 8 . M. ADOLPHE BRONGNIART. « La Suède, la Norwége et la Laponie ont été depuis long-temps explo- rées avec tant de soin sous le point de vue de la botanique, par les sa- vants suédois et danois les plus célèbres, depuis Linné jusqu'à MM. Wah- lenberg, Agardh, Fries, etc., qui, dans ces derniers temps, ont fait de la distinction des espèces et de leur distribution géographique une étude si ap- profondie, qu'il serait presque impossible à des voyageurs de rien ajouter à cet égard. » Mais la comparaison des plantes de ces contrées sibien étudiées par les botanistes du nord de l’Europe, avec celles des contrées plus méridionales de l'Europe auxquelles on applique les mêmes noms, serait d’an grand intérêt, soit pour déterminer les modifications que le climat peut apporter aux formes d’une même espèce, soit pour s'assurer si les plantes de France auxquelles on donne les noms que Linné a imposés aux espèces suédoises sont bien identiques avec elles; cette comparaison, en effet, devrait servir de base à tout travail de géographie botanique générale, et il faudrait que les matériaux pour un travail de ce genre pussent être réunis dans les collections publiques d’une ville centrale comme Paris. Il serait donc à dé- sirer qu’une collection bien complète des plantes de la Scandinavie, tant phanérogames que cryptogames, püt étre déposée dans notre Musée d'His- toire naturelle de Paris, où elle pourrait servir à tous les botanistes qui voudraient comparer nos espèces indigènes avec celles décrites par Linné et Wahlenberg, dans leurs Flores de Suède et de Laponie; mais ce n’est que par les botanistes mêmes de ces pays qu’on pourrait espérer de former des collections complètes de cette nature, la durée d’un voyage ne permettant évidemment d’en recueillir qu'une petite partie. » Malgré les données si précieuses pour la géographie botanique, que M: Wahlenberg a publiées sur la distribution des arbres et des plantes enr Suède et en Laponie, l'étude de la végétation des montagnes de la Norwége et de la Laponie pourrait encore fournir le sujet de quelques observations qui paraissent ne pas avoir été faites par ce savant botaniste. Ainsiila parfai- tement fixé les limites géographiques des espèces: les plus remarquables et surtout des grands arbres, et il a insisté ; le. premier, sur la différence singu- lière que présentent sous ce rapport les deux versants occidentaux etorien: taux, de la chaîne de montagnes qui traverse la Laponie dans toute sa lon- gueur; maisil ne paraît pas avoir eu les moyens de fixer avec précision la (546 ) hauteur absolue à laquelle parvient, à diverses latitudes et sur les deux ver- sants, la limite des principales espèces d'arbres tels que sapins, pins et bouleaux. Il serait donc important de profiter de l’aide que pourraient se donner les divers membres de la Commission pour fixer par de bonnes observations barométriques correspondantes, la hauteur de la limite des sapins , des pins, des bouleaux et du terme de la végétation herbacée à des latitudes plus ou moins septentrionales, soit sur la pente des montagnes du côté de l'Océan, soit du côté opposé. » L’élévation des montagnes, entre Roerstadt et Qvickjock, et entre Tromsoe et Enontekis, rendraient ces points particulièrement favorables pour ces détermination. » Si les membres de la Commission étendent leur voyage jusqu'au Spitzherg, les recherches botaniques acquerront un beaucoup, plus grand intérêt; non qu’on puisse espérer de trouver beaucoup de plantes nouvelles dans cette région glaciale, mais on possède à peine quelques indications sur la végétation de cette île, et il serait intéressant de :cons- tater quelles sont les espèces de l'extrémité boréale de l'Europe qui s'é- tendent encore plus près du pôle. 11 faudrait surtout déterminer si dans certaines localités favorablement exposées, le pin, le bouleau, ou le ge- nevrier, croissent encore, ne fut-ce que sous la forme d’arbuste, ou si, comme toutes les relations des voyageurs semblent l'indiquer, ces arbres manquent complétement sous cette latitude. » Il serait très essentiel de s'assurer si dans les tourbières ou dans les attérissements des rivières , il ne se trouve pas des troncs d'arbre, comme les membres de la même Commission l'ont constaté en Islande; et dans le cas où l’on en rencontrerait, il serait essentiel de rapporter les troncs les plus gros et les plus intacts pour bien déterminer leur nature; mais il faut bien éviter de confondre avec ces arbres, qui auraient nécessairement crû dans l'ile, ceux que les courants apportent fréquemment sur les ri- vages. Enfin, il faudrait rechercher si dans les tourbes on ne trouverait pas quelques graines , ou autres parties caractéristiques des végétaux qui vivaient -lors de leur formation, et les recueillir avec:soin pour tâcher d'apprécier par là les changements qui auraïent pu s’opérer dans la nature de la végétation, depuis que cette matière se forme à la surface du sol. » Il faudrait recueillir avec la plus grande attention, et dans des loca- lités aussi variées que possible , toutes les plantes qui croissent sur cette terre glaciale. Phipps'; dans son Voyage indique 17 plantes phanérogames recueillies par lui dans cette ile; plus anciennement, Frédéric Martens:, de ( 547) Hambourg, avait figuré unedixaine de plantes qu'il y avait observées, parmi lesquelles quatre semblent différentes de celles énumérées par Phipps. Ainsi la végétation phanérogamique de cette île, telle qu'on la connaissait par ces voyageurs, ne se composait que de vingt-une espèces. » Dans ces derniers temps, Scoresby a ajouté à cette liste six espèces que les voyageurs précédents n’avaient pas observées, et qu’il a trouvées dans les parties les plus septentrionales de cette île, vers le 70° de latitude; enfin une petite collection faite dans cette contrée, et qui a été vue à Christiania par votre rapporteur, comprend encore quatre espèces qui ne sont pas indiquées dans ces catalogues, ce qui porte à trente-une espèces le nombre total des plantes phanérogames recueillies dans ce pays. Pour faciliter les recherches des membres de la Commission, nous croyons devoir en donner ici la liste. Liste des Plantes phanérogames trouvées au Spitzberg par divers voyageurs. GRAMINÉES. ......, Phippsia algida, R, Brown, Ch, Mely, (Phipps.) Agrostis algida, Soland., in Phipps yoy. Alopecurus alpinus, Smith. (Herb. Christ.) JUNÇÉES:. 4... Luzula hyperborea, R. Br., Ch. Melv. (Phipps —Scoresby ) SALICINÉES = Salix polaris, Wablenb. (Mart.—Ph.—Scor.) Salir herbacea, Phipps, voy. — Spreng., hist. r. k,, p, 106 POLYGONÉES........ Polygonum viviparum, Linn. (Mart.—Phipps,) PERSONÉES, ..,,.... Pedicularis hirsuta, Linn. (Scor.—Herb. Christ ) ÉRICINÉES. ......... Andromeda tetragona, Linn. (Scoresby.) SAXIFRAGÉES....... Sazifraga oppositifolia, Linn. (Mart.—Ph.—Scor.) _ nivalis, Linn. (Mart.) var. Hyperborea, Deinboll. (Herb. Christ.) — stellaris, Linn. (Mart.) — herculus, Linn. (Herb. Christ.) — cernua, Lien. (Phipps.—Scor.) _ bulbifera, Linn. (Herb. Christ.) _ rivularis, Linn. (Phipps.—Mart.) _ cæspitosa, Linn. (Phipps.) var. Groenlandica. (Scor.—Herb, Christ.) CRASSULACÉES. ..... Sedum annuum, Linn. (Phipps.) Bulliarda aquatica, de C. (Phipps.) ROSACÉES. ......... Sibbaldia procumbens, Linn. (Phipps.) Dryas octopetala, Linu. (Scor.—Herb. Christ.) CARYOPHYLLÉES.... Cerastium alpinum, Linn. (Mart.— Phipps.— Scor.) Silene acaulis, Linn. (Herb. Christ.) C. R. 1838, 19 Semestre. (T-VI, N° 47.) 75 (548 ) CRUCIFÈRES........ Cochlearia danica, Linn. (Phipps.) — groenlandica, Linn. (Mart.— Ph.— Scor.) Cardamine bellidifolia , Linn. (Scor.) Draba alpina, Linn. {Scor.) PAPAVÉRACÉES.. ..… Papaver nudicaule, Linn. var. Radicatum. (Scoresby.— Herb. Christ.) RENONCULACÉES.... Ranunculus (1) nivalis, Wabl. (Mart.— Phipps.) — sulphureus, Soland. (Mart.— Phipps.— Scor.) — prgmœæus, Wabhl. (Mart.) —_ hyperboreus, Rottb. (Mart.) — lapponicus, Linn. (Phipps.) » Si l'on considère que des familles encore fort nombreuses dans la flore de Laponie n’ont aucun représentant dans cette énumération , ou n’en ont qu'un ou deux; que, par exemple, ce catalogue ne comprend pas une seule Cypéracée, tandis qu’on en connaît soixante-une espèces en Laponie; qu'il n’y a que deux Graminées sur cinquante-deux que nourrit ce der- nier pays; qu'il n’ÿ a pas une seule Composée, tandis que la Laponie en présente quarante-quatre : on sera porté à croire que des recherches plus suivies que n’ont pu l'être celles des voyageurs précédents, doubleraient au moins le nombre des plantes phanérogames de cette flore, et permet- traient alors de comparer la végétation de la terre la plus voisine du pôle à laquelle on soit parvenu, avec celle des parties les plus arctiques de l'Amérique que les voyages de Parry, de Ross et de Francklin nous ont fait connaître, et qui sous une latitude moins élevée paraissent déjà pré- senter une flore presque aussi restreinte. » Il faudrait surtout porter une attention spéciale sur les familles des Graminées et des Cypéracées, qui paraissent avoir été presque entièrement négligées par les voyageurs précédents, et qui cependant jouent un rôle important dans cette végétation arctique, où elles représentent presque seules la grande classe des Monocotylédones. » L’exploration de cette île, sous le rapport de la Cryptogamie, n’aurait pas moins d'intérêt. On sait qu’en général le nombre de ces plantes, com- paré à celui des Phanérogames, s’accroït à mesure qu’on s'approche du (1) La distinction des espèces du genre Renoncule qui croissent au Spitzberg est encore environnée de beaucoup de doute, plusieurs d’entre elles étant fondées sur l’ins- pection des figures de Marteus, et les limites entre ces espèces étant très difficiles à déter- miner : c’est un genre qui mérite de fixer l’attention des voyageurs. ( 549 ) pôle; mais on ne sait pas cependant jusqu’à quel point ces végétaux peu- vent supporter les climats de contrées aussi voisines du pôle. Le catalogue de Phipps ne contenait que seize Cryptogames terrestres ; ce nombre a déjà été augmenté notablement par Scoresby; les deux catalogues combi- nés de ces voyageurs le portent à environ trente-cinq; mais. il est bien probable que ce nombre est encore très inférieur à celui des espèces qui croissent au Spitzherg, si l’on en juge par le nombre si considérable de ces plantes , et surtout des Lichens, dans le nord de la Laponie. » Ainsi, l’on ne saurait trop recommander la recherche des Mousses, des Hépatiques , des Lichens et même des Champignons qui croissent à la sür- face du sol ou sur les rochers; pour les espèces qui croissent immédia- tement sur les rochers, on devra remarquer, si par la position des sur- faces sur lesquelles on les a trouvées, ces plantes doivent rester à nu pendant l'hiver, sans être protégées par la neige contre la rigueur de cette saison, et quelles sont les espèces qui croissent dans cette position. » Il serait important de recueillir également les Conferves et les Chara qui peuvent habiter les eaux douces de cette ile, et de s'assurer si les familles des Fougères, des Lycopodes et des Équisétacées, mont plus en effet aucun représentant sous ce climat glacial. » Il est enfin un dernier point de géographie botanique important à étudier durant ce voyage : ce sont les changements qu'éprouve la vé- gétation marine depuis le 60° degré de latitude environ, où elle est assez bien connue jusqu'au cap Nord, le long des côtes de Norwége et de Laponie, puis les différences qu’elle présente sur les rivages, si long-temps environnés de glace , du Spitzberg. » La nature des espèces qui croissent dans cette région, leur grandeur, leur plus ou moins d’abondance, sont autant de faits très importants à déterminer pour jeter quelque lumière sur la question trop peu étudiée de la distribution géographique des plantes marines. » Ænsrrucrions concernant la géologie, rédigées par M. ÉL1E DE BEAUMONT. « Si, dans une-expédition scientifique du genre de celle qui se prépare pour le nord de l'Europe, il ne s’agissait uniquement que de mieux faire connaître les contrées que l’expédition aura à parcourir, considérées seu- lement en elles-mêmes, les instructions demandées à l'Académie auraient pu, quant à la partie géologique, être fort laconiques. On aurait pu dire aux naturalistes de l’expédition : la Scandinavie a donné naissance à un 7b.. ( 550 ) grand nombre de minéralogistes et de géologues justement célèbres qui ont depuis long-temps commencé à la décrire; d'illustres voyageurs l'ont parcourtüe dans tous les sens et ont fait part au public des résultats de leurs obsérvations; lisez ces différents écrits, suivez les traces des maîtres de la science, et tächez de compléter leur ouvrage. » Mais en tenant un pareil langage, l'Académie, nous le croyons, ne remplirait pas toute sa mission, et ne rendrait même pas une justice en- tiére aux savants célebres dont les travaux ont fait de certains points de la presqu'’ile scandinave des localités classiques pour la géologie. Le premier pas de la géologie consiste sans doute à décrire exactément la forme et la composition du sol d'une contrée; mais le second consiste à comparer entre elles des contrées plus ou moins éloignées. Cette comparaison peut se préparer dans les livres, mais elle ne peut s'achever que par la vue des objets; et elle nécessite tout au moins la formation de collections de roches qu'on puisse mettre en contact et ên parallèle les unes avec les autres. Il pourrait être fort utile à la science qu’un géologue suédois, complétement familiarisé avec le grand attérissement diluvien de la Suède, vint en faire la comparaison avec les formes particulières que prennent les phénomènes diluviens dans la vallée de la Seine, aux environs de Paris. Ce sont des comparaisons de ce genre que nous devons chercher à provo- quer ou à préparer. Mieux un pays est connu de ses habitants, mieux il a été décrit par eux, et plus il peut offrir des termes de comparaisons utiles. » Sous ce rapport, peu de pays ont été mieux préparés que les parties méridionales de la Suède et de la Norwége; c’est un voyage de comparai- son qu'il s’agit d'y faire. Quant à la Laponie et surtout au Spitzhberg, il y a encore là ample matière pour un voyage de découvertes. » Ayant eu l'honneur d’être chargé de rédiger la partie géologique des instructions destinées à l'expédition qui va partir pour le nord de l'Eu- rope, je n'ai pas cru devoir me contenter des recherches que je pouvais faire dans les ouvrages publiés sur ces contrées. Malgré le soin que MM. les naturalistes de l'expédition ont bien voulu mettre à m'aider dans cette recherche, et la complaisance qu’a eue en particulier M. Eu- gène Robert, de me communiquer les notes qu'il a lui-même recueillies dans un grand nombre dé recueils, des points importants auraient peut- être pu nous échapper. Je me suis donc adressé à M. Léopold de Buch, qui lui-même, il y a près d’un tiers de siècle, a porté le flambeau de la science dans les contrées qu’il s’agit de soumettre à de nouvelles investi- ( 551 ) gations, et dans chacun des paragraphes de cette instruction je mettrai en premiere ligne les indications de l’'illustre voyageur qui veut bien encore ici me servir de guide. » Parmi les roches les plus importantes à recueillir, M. de Buch cité les roches hypersthéniques qui donnent un caractère particulier à la grande chaine des Kiôlen , dans sa partie maritime. La syénite hypersthénique est une roche à très gros grains, et s'élève en chaînes peu étendues de plusieurs milliers de pieds de hauteur. C’est surtout aux environs de Bergen qu’elle se présente en formes colossales, et elle est en même temps d’un très facile accès. Le Samnangerford , à six ou huit lieues de Bergen, vers l’est, est séparé de cette ville par une chaine très escarpée des roches hyper- sthéniques qui s'étend jusqu’à Ous, droit au sud de Bergen. Une chaîne semblable a été découverte par M. Esmark, près de Tôns, sur le Glommenelv, aux environs de Rôraas, c’est-à-dire bien enfoncée dans l’intérieur du pays. » On retrouve ces roches hypersthéniques sur l’Alt-Eid, à 70° de latitude. Enfin, on les rencontre de nouveau au cap Nord même, mais non pas sur le Promontoire; il faut se donner la peine d’entrer dans l'intérieur de l'ile de Magerôe, où je les ai vues, dit M. de Buch à votre commissaire , surtout sur les hauteurs du Honigvoogeid. Tout le profil des couches, depuis Kielvig Jusqu'au cap Nord, est très curieux, et mériterait bien la peine d’être examiné avec une attention particulière. » Depuis quelque temps une compagnie anglaise exploite des mines de cuivre dans le Refsboten, près d’Alten, par 70° de latitude: je crois aussi, dit M. de Buch, dans une roche hypersthénique : elle est ici à grains très fins. » L'étude de ces roches hypersthéniques à grains très fins présenterait beaucoup d'intérêt. M. Gustave Rose, en décrivant les filons de syénite hypersthénique à grains très fins qui traversent le gite métallifère de Schlangenberg en Sibérie, a déjà fait remarquer combien il est difficile de les reconnaître. Lorsque leurs caractères échappent, on est dans l’ha- bitude de les confondre parmi les roches de trapp. Mais il est aujour- d'hui avéré, et ceci en est même un nouvel exemple, que la classe des trapps contient des roches dune composition très variée, quoique tou- jours également indiscernable. Il serait à désirer qu’on pt faire sortir les roches d’hypersthène à grains trés fins de cette espèce de chaos, et peut-être en trouverait-on des moyens en étudiant avec soin la série de dégradations par laquelle passe la syénite hypersthénique lorsque son grain diminue, De bonnes suites de ces passages seraient fort utiles, (5522) » Ce que je viens de recommander pour les roches hypersthéniques , je crois pouvoir le recommander en général pourtous les trapps de la Suède. Lorsque Cronstedt et Wallerius ont commencé à fixer l'attention sur ces roches, dont ils ont dérivé le nom du mot suédois treppa, qui veut dire escalier , ils n’ont pu les caractériser que par de simples apparences ex- térieures. Il est indubitable , ainsi que je viens de le rappeler, que ces apparences sont revêtues par beaucoup de roches de composition diffé- rente. Généralement cette composition est indiscernable ; mais en exami- nant avec soin les montagnes trappéennes, peut-être trouverait-on quel- ques parties dans lesquelles le grain deviendrait plus gros, et dans lesquelles on pourrait prendre des échantillons susceptibles d’être soumis au procédé d'analyse microscopique si heureusement mis en usage pour les roches volcaniques par M. Fleuriau de Bellevue, et surtout par M. Cordier. De- puis que les recherches modernes ont appris à ne voir dans l’amphibole, le pyroxène, et plus encore dans le feldspath que des groupes d’es- pèces, l'analyse minéralogique des trapps est devenue un vrai besoin pour la science. » Peut-être parmi les trapps de Suède existe-t-il de véritables basaltes. Divers auteurs en ont indiqué, soit au Kinnekulle, sur les bords du lac Wenern; soit dans les collines des environs de Svebesholm et de Hôr, en Scanie (1). Sont-ce bien de véritables basaltes comparables en tous points à ceux d'Auvergne? On aimerait à s’en assurer, en mettant en regard de bonnes suites de roches des deux pays. » Des roches d’euphotide ont aussi été plus d’une fois signalées en Norwége et en Laponie. Une partie de ces roches n'étaient certaine- ment que des syénites hypersthéniques dont l’hyperstène avait été pris pour du diallage ; mais n’existe-t-il pas de véritables euphotides en Norwége? Il serait important de s’en assurer. On a cité des serpentines en Norwége et en Suède (2). On connait l’affinité singulière de gisement des serpentines et des euphotides; une affinité du même genre existe- t-elle entre les syénites hypersténiques et certaines serpentines, et la sub- stance nommée serpentine est-elle la même dans les deux cas? Il serait important de s’en assurer. (r) Carte géognostique des parties moyennes et méridionales de la Suède ; par M. Hisinger. (2) Reise nach dem Hohen norden, von /’argas Bedemar. Frankfurt, 1810. Hisinger, Mineralogische geographie von Scheweden. Freyberg, 1819. (553) » Parmi les roches à examiner dans le nord sous le rapport de leur composition, je citerai encore une espèce de granite nommée Rapakivi, qui existe en divers points de la Finlande, et notamment , d’après Acerby , à deux milles au nord d’Uleaborg. Si l’on en trouve l’occasion , il sera bon d’en faire dés collections soignées sur lesquelles on puisse lever tous les doutes qui existent sur sa composition. » Les environs de Christiania présentent comme un vaste musée de roches aussi belles que variées, dont le gisement présente une foule de circonstances curieuses, et qui sont aussi propres que les basaltes et les trachytes de l'Auvergne, à être prises comme types dans la description des autres contrées. Il sera extrêmement utile d’en posséder de bonnes collections. Je citerai particulièrement les mélaphyres, les porphyres et surtout la syénite zirconienne, dont M. de Buch a signalé la superposition à un terrain sédimentaire. Un profil vers le Sennesio fait voir, écrit M. de Buch à votre commissaire, toute la succession de ces roches. Les carrières d’Aggers-Kirke poursuivent de gros filons de mélaphyre, et surtout de roches hypersthéniques. Les modifications sans fin et très remarquables des mélaphyres s’observent très bien en traversant le Krogskov, depuis Rärum, vers le Holsfiord. L’épidote s’y voit en filons, et surtout assez souvent tapissant l’intérieur des cristaux de labrador, que les cristaux d’épidote ont évidemment rongés pour se former et s’agrandir. Des géodes dans ce mélaphyre, contiennent du bitume. Le Krogskov doit fournir une ample récolte. » Les escarpements de Holmestrand font voir un passage du mélaphyre au basalte. Holmestrand doit arrêter la personne chargée des collections pendant plusieurs jours. » La siénite à zircons est la plus caractérisée aux environs de Laurvig, puis encore vers Stavern. Cette belle roche s'étend ici sur des lieues carrées entières ; il n’est donc guère nécessaire de désigner plus spécialement des lieux convenables pour la recueillir. » On la retrouve à Egersund, au sud de Bergen, où son étendue n’a pas été examinée, ce qui cependant en vaudrait bien la peine. Plus loin, vers le nord, il n’y en a plus. » Je ne me bornerai pas à recommander de rechercher toutes les va- riétés des roches que je viens de mentionner, et d’en recueillir des collec- tions complètes. Les circonstances remarquables du gisement de ces roches, la manière dont elles traversent souvent les roches adjacentes, dont elles les bouleversent, dont elles les recouvrent; les modifications de texture, et C 554 ) quelquefois même de composition, que ces dernières éprouvent pres du point de contact, doivent être étudiées en détail et représentées par de bonnes suites d’échantillons; elles méritent aussi d’être dessinées. » Nos deux confrères, MM. Alexandre et Adolphe Brongniart, dans le voyage qu'ils ont fait en Norwége et en Suède, dans l’année 1824, ont ob- servé, surtout aux environs de Christiania, de nombreuses masses de roches éruptives telles, par exemple, que des mélaphyres injectées au milieu de roches préexistantes. M. Adolphe Brongniart a fait, des gisements et des pénétrations mutuelles de ces roches, des dessins à la fois pittoresques et géologiques, que je crois pouvoir recommander à limitation de MM. les naturalistes et dessinateurs de l’expédition. » On sait de quelle importance sont devenus, pour la géologie, les filons de granite que Hutton découvrit dans le Glen-Tilt, en Écosse, S'é- levant à travers le calcaire superposé. La Norwége abonde en phénomènes de pénétration et d'injection non moins curieux. MM. Naumann et Keilhau en ont indiqué un grand nombre et en ont figuré plusieurs (1), mais toujours dans des dessins d'une petite échelle, qui sans doute don- nent une idée des lumières que la science peut puiser dans ces localités, mais qui ne sont pas toujours suffisants pour permettre de les comparer d'une manière sûre aux apparences du même genre qui existent dans d’autres contrées, par exemple, dans les Alpes et dans les Pyrénées. » Des dessins suffisamment développés dans lesquels ces localités clas- siques seraient fidèlement représentées avec une partie au moins de ce qu'elles ont de pittoresque, et dans lesquels l’enchevêtrement des roches serait représenté, comme l’a fait M. Adolphe Brongniart, par des cou- leurs convenablement appliquées, formeraient un atlas des plus inté- ressants pour la géologie. » Il est aujourd’hui prouvé que les mélaphyres, les porphyres, les syé- nites et même les granites, ainsi qu’une foule d’autres roches analogues, ont cristallisé par voie de refroidissement, Ces roches sont par conséquent des produits des laboratoires mystérieux que notre globe a renfermés dans tous les temps. Sous ce rapport, elles ont de la ressemblance avec les pro- ductions volcaniques de l'époque actuelle. Mais cetteressemblance d’origine ne va pas jusqu'à l'identité; elle laisse place à de nombreuses et importantes dissermblances. Le moment est venu pour la science de préciser ces dis- {1) Naumann, Beytrase zur Kenntniss Norwegen’s. Leipzig, 1824. Keïlhau , Darstellung der neb ergang’s-formation in Norvegen. Leipzig, 1826. (565 ) semblances, etce sera'en grande-partie dans un examen attentif, détaillé, minutieux même de phénomènes-de pénétration tels que ceux dont il vient d'être question, qu'on pourra trouxier la clé et la mesure de ces dissem- blances. ». Les couches: de gneiss présentent tout le long des côtes des contor- sions et des mouvements très remarquables qui frappent extrêmement, parcé qu'on les voit exposés à la vue sur un long espace et tout-à-fait à nu, sans être cachés par des herbes ou des forêts. Un bon dessinateur, crité M. de Buch à votrecommissaire, remplirait un portefeuille très étendu de tous ces accidents, et il serait à désirer qu’on s’en occupât (1). » Les accidents de: la stratification, les contournements des couches, leurs brisures, les rapports de leur position avec celle des masses de roches éruptives, peuvent aussi être étudiés plus en grand, et cette étude peut soulever denouvelles questions. » Si l'on jette les yeux sur des cartes suffisamment détaillées de la Norwége et de la Suède, on reconnaît assez aisément que les principaux traits des montagnes de la côte orientale se coordonnent à deux directions différentes, dont là combinaison détermine toutes les formes de la côte. » La première de ces deux directions, qui s’apercoit surtout dans la disposition des îles de Loffoden:, dans celle des bras de mer et des lacs qui avoisinent Drontheim, et dans celle des monts Dovre-Field , entre Drontheim et Christiania, court entre le nord-est et l’est nord-est, en cou- pant le méridien de Christiania sous un angle d’un peu plus de 60°. Elle est elle-même coupée sous un angle très marqué par les chainons les plus étendus des Alpes scandinaves. Le plus considérable de ces chaînons, connu sous le nom de Kiolen, partant de l'extrémité nord-est du Dovre-Field, sé- (1) Le marbre statuaire blanc grenu: est ordinairement tourmenté comme le gneiss! : on le voit à Salthellen; près de Sulboeliord , au sud de Bergen, à 60° de latitude, sur l'ile de Wyck, près de laigrande ile Sartoroe, et à Hope-Holm , à unc lieue de Bergen, près de Tiosanger. On doit encore recommander la recherche des couches de dolomie dans Le schiste mi- cacé ; on y verra et trouvera , dit M. de Buch, beaucoup de minéraux encore inconnus de ces localités: des tourmalines vertes, des rubis, des cyanites, des apatites. Ces dolomies Se trourant à Cashess par 69° de latitude , elles y sont très étendues. Puis sur l'île de Sengen , aux enrirons de Kloïven où la trémolite est très belle; à Lenwig, ansud de Tromsôe; à 69° : de latitude, età Benoëjard, encore plus près de Tromsüé, avec stauro- tide en abondance ; enfiu, sur l’île de Tromsôe même. Ces couches forment une grande partie de ces montagnes, et se retrouvyeraient , suivant toute apparence, dans l’intérieur des polfes. CR, 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 47.) 76 ( 556 ) pare la Suède de la Norwége septentrionale; et après s'être partagé à son extrémité nord-nord-est, entre les différentes baies du Finmarck, il se termine à la mer Glaciale, sur le Sverholt, entre le Laxefiord et le Porsan- ger-Fiord , et par le Nord-Kyn, entre cette dernière baie et le Tannaford. » L'existence dans la Scandinavie de ces deux directions principales, m'a fait conjecturer qu'il doit s’y être opéré deux principales séries de disloca- tions. La première appartiendrait au grand système de dislocations dont sont affectés dans toute l’Europe les dépôts stratifiés les plus anciens; la se- conde, d'après la direction de la chaîne du Kiôlen, m’a paru devoir se rap- porter à l’époque du soulèvement des Alpes occidentales. Ces conjectures peuvent conduire à poser la question de savoir s'il n’y aurait pas eu dans le nord un premier soulèvement de granite très ancien, qui aurait donné naissance au premier système ; un dernier soulèvement de roches hyper- sthéniques, qui aurait donné naissance au Kiôlen , et si dans l'intervalle très long qui les aurait séparés n’auraient pas apparu les syénites zirco- niennes, les porphyres, les mélaphires, qui ne semblent se rattacher qu’à des accidents orographiques d’un ordre moins important. » En posant ces diverses questions, je n’ose croire qu’elles soient toutes destinées à recevoir une prompte solution, à cause du petit nombre des formations sédimentaires qui se montrent sur le sol de la Scandinavie; mais si l’on ne peut remplir toutes les lacunes de la science, relativement à ces phénomènes anciens, peut-être en sera-t-on dédommagé par les ob- servations que l'expédition pourra faire sur les phénomènes actuels qui attestent sous nos yeux, dans ce même pays, la mobilité de l'écorce ter- restre. Ces phénomènes, dont les traces s’observent sur les côtes , doivent étre particulièrement recommandés à une expédition, qui aura à sa dis- position un bâtiment de l’État. Je veux parler des variations de niveau que présentent beaucoup de parties des rivages de la Suède. » Tout le monde sait que certains points des côtes de cette contrée s'élèvent progressivement au-dessus du niveau de la mer qui les baigne. Je ne rappellerai pas ici les anciennes observations de Celsius et de Linné, les repères tracés sur les rochers de la mer Baltique et du Kattegat , les conséquences tirées par Playfair, les observations de M. de Buch, l’incré- dulité qui les a d’abord accueillies , les observations réitérées qui ont levé tous les doutes. M. Arago, dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes ; M. Lyell, dans les Transactions philosophiques , ont donné à cette classe de faits toute la célébrité qu’ils méritent si justement. » Mais ce qu'on ne sait pas aussi généralement, et cé qui rend le phé- (557) nomène plus curieux encore, c’est que non-seulement il n’a pas lieu sur toute la côte au même taux annuel; mais que certains points, au lieu d’une élévation progressive, éprouvent un abaissement graduel, tandis que d’autres sont dans un état stationnaire. » Les points qui présentent ces trois circonstances diverses, méritent également de fixer l'attention des observateurs ; les trois classes d’obser- vations se contrôlent mutuellement. Lorsqu'on voit que, sur une même côte, certains points s’immergent, tandis que d’autres restent station- naires et que d’autres s’émergent de plus en plus, on ne peut plus craindre aucune illusion dans les observations, et ces observations, en même temps qu’elles prouvent que l'écorce terrestre est mobile, prouvent aussi qu’elle st assez flexible pour que des points peu éloignés éprouvent des mou- vements en sens contraire. » Afin de mieux fixer les idées, je citerai ici quelques observations locales. » Le baron Hermelin, à qui l’on doit une description minéralogique et une carte de la Laponie, écrivait en 1804 (1): Entre Seivits et Mikkala, et entre ce dernier endroit et la ville de Torneo, se trouvent deux golfes dont la profondeur diminue d’année en année, et qui, depuis qu’on y a jeté des ponts de pierre il ÿ a quelques années, sont presque compléte- ment à sec. Les académiciens français arrivèrent à Torneo, en bateau, en 1736, et, plus anciennement, de grands vaisseaux pouvaient arriver jus- qu’à la ville; mais aujourd’hui ils sont obligés de rester à l'extrémité mé- ridionale de Bjôrkôr, à cause du peu de profondeur de l’eau. » Ainsi, il paraît que le phénomène d'élévation progressive, si connu sur les côtes de Suède, depuis Calmar jusqu’à Gôfle, s'étend jusqu'à Torneo. Mais il n’a pas lieu en Scanie; la côte de Scanie, au contraire, s'enfonce par degrés. » En 1749, Linné avait mesuré la distance qui existait entre la mer et “un rocher voisin de Trelleborg; M. le professeur Nilsson a trouvé que cette distance est aujourd'hui de 100 pieds plus courte qu’elle ne l'était du temps de Linné. Dans un grand nombre de ports de la Scame , il existe des.rues qui sont au-dessous des hautes eaux de la Baltique; quel- ques-unes même sont au-dessous des eaux les plus basses. A Malmæ, la mer recouvre quelquefois une des rues de la ville, et l’on a reconnu, par des excavations, le sol d’une ancienne rue plus basse de 8 pieds. (1) Hermelins minerographie von lapplard und IVestbothnien, p. 138. 76.. (558 ) A Trelleborg et à Skanœr, il est des rues plus basses de quelques pouces que le niveau des grandes marées, tandis qu'à Ystadt, une rue se tronve exactement au niveau de la mer. Évidemment on n'a pu ‘bâtir dans une telle position relative. » D'un autre côté, les côtes de Norwége paraissent être-immobiles ; du moins M. Eugène Robert, qui a déjà parcouru la Scandinavie l’année der- nière, rapporte que le sol des bords du golfe .de Christiania:paraitrait étre stationnaire depuis 200 ans, à en juger par un payé-de l’ancienne ville de Frédéricksvaern, brülée depuis'cette:époque , qui se trouve:en- core au niveau de la mer à l’endroit du port. » M. Everst, dans son voyage en Norwége (1), nous apprend que;la petite île de Munkholm, qui est un rocherisolé dans.le portide Drontheim, présente une preuve concluante que la terre, dans:cette région, est, restée stationnaire pendant les troïs derniers siècles. T'étendue: superficielle de cette île n'excède pas celle d’un petit village, et un nivellement officiel à constaté que son ‘point culminant! s'élève à 23 pieds au-dessus des hautes mers moyennes. Un monastère y arété fondé par Canut-lé;Grand, en fan 1698, et trente-trois ‘ans auparavant on s’en servait comme d’un.lieu d'exécution. D'après le‘taux moyen de l'élévation de la Suède, (environ 40 pouces anglais par siècle), nous serions; obligés de-supposer que cette ile était à 3 pieds 8 pouces au-dessous-de la haute mer moyenne ; lorsqu'elle a été choisie pour devenir ke siége d'un monastère. » Il'serait extrêmement ‘intéressant de tracer un joursur la, carte, de la Scandinavie les limites respectives de la zone ascendante, de Ja zone descendante et de la zone stationnaire. Rienne doitêtre négligé de ce qui peut conduire à ce résultat si important pour:la physique terrestre et pour la géologie. » Certains faits géologiques attestent aussi que les rapports de:miveau entre la terre et la-mer ont varié dans plusieurs parties du mord de l'Eu- rope, à une époque géologique récente. Il:s’agit maintesant 1le dépôts coquilliers souvent argileux qui s’observent dans certaines parties de. la Suede et de la Norwége, à diverses hauteurs au-dessus: de laimer, dépôts qu'on peut comparer, quant à leur nature, aux Fahluns de; la- Touraine et au Crag du Suffolk, mais qui sont probablement plus modernes. » Tout le monde connaît les curieuses ‘observations-faites:enc2807 par M. de Bucb et vérifiées depuis par M: Brongniart.et«par/ M; Lyell, :sux QG) Lyell, principles of Ceology, tome IT, page 35. (559 ) le dépôt de. coquilles marines d'espèces actuellement vivantes, situé à Uddevalia en Suède, près des frontières de la Norwége, à 70 metres au- dessus de la mer. » Des dépôts, du même genre ont été observés dans les environs de Stockholm, ainsi,qu’à Orust.et sur les bords du lac Rogyarpen. » (Les environs de Christiania en.présentent également: M. le profes- seur, Keilhau. les, y,a observés jusqu'à 600. pieds au-dessus de la mer ; M: Eugène Robert, dans le voyage, qu'il:a déjà fait l’année dernière en Norwége-et'en.Suède, a aussi constaté différents faits du même genre. Il a remarqué, par exemple, entre Drammen et Christiania, sur le bord de la route, à Raunsborg, un calcaire noir fétide avec térébratules, rempli de coquilles, de la.saxicava rugosa , qui l'ont perforé à une époque où la mer atteignait ce,paintélevé de 500: pieds au-dessus de son niveau actuel. » Des: faits; de ce genre sont précieux, parce. qu'ils sont précis et ir- réfragables. On, peut, s'attendre à en trouver. du méme genre, dans toute l'étendue des côtes. de, la: Norwége. :»:Des.coquilles marines d'espèces actuellement vivantes ont été recueil- Jies en -desi points très avancés dans les-terres près. de Drontheim. D’après M. dei Buchiet-M..Strôm, des:dépôts de, cette nature..existent à une éléva- tionrde-plus-de 40e pieds;au-dessus de la mer, dans la, partie septentrio- nale de la Norwége. D’après M. de Buch, on voit ces couches coquillières sur l'ile de Luroe; sous, le;cercle-polaire même et à Tromsée, par 69° de latitude. »-On les retrouve.aussi au Spitzherg. D'après.M, le professeur Keïlhau , on‘trouve-dans le-Stans-Foreland (l’une des grandes iles dont.Ja réunion constituerle Spitzberg),; à! 9 milles, et, demide Ja mer et à 100 pieds au- -dessus derson niveau;un:banc d'argile alluviale renfermant des bivalves “et analogue à ceux deseôtes: de Norwége. » Sur desanille iles quibordent la côte sud du Spitzherg, on trouve à “uner hauteur [considérable des os de-baleine acccumulés. » D'après Pennant, la grève d’une ile basse:située à l'est du Spitzberg, presque à l’opposite de l’entrée du Waygat, serait forméed’une antique -concrétion:de sable , d'os de:baleine ,:de troncs d'arbres ou de-bois iflotté. »1Gependant ces:dépôts coquilliers ; si répandus sur les côtes du nord de Europe, ne s'y montrent pas invariablement, ») D'après les données que M; le: professeur Nilsson a fournies à M. Lyell, -ebiquecce dernier a-consignées dans sondiscours à la Sogiété géologique de Eondres, en février 1837, auine:trouve pas:dans la -Scanie de-plages de ( 560 ) coquilles analogues à celles dont il vient d’être question; on sait aussi que ce phénomène manque presque complétement dans la partie moyenne de l'Europe, ou ne s’y observe qu’à une très faible hauteur. » Les faits géologiques que je viens de rappeler ont souvent été rappro- chés du phénomène actuel de l'élévation graduelle de certaines parties de la Suède; mais rien ne prouve que la mise à sec des hautes plages coquilléres soit le résultat d’un phénomène lent et graduel; leur apparence générale semblerait, peut-être , plus en harmonie avec l’idée d’un phénomène subit. Ce point sera, au reste, pour l'expédition, un sujet de recherches inté- ressant. » Mais ce qui paraît déja certain, c'est que les sphères d'activité des denx phénomènes (le changement de niveau actuel et le changement ancien), sont trés différentes l’une de l’autre. M.de Buch, qui a toujours regardé les deux phénomènes comme très différents, a montré d’une manière péremptoire que le phénomène d’élévation de la Suède est étranger aux parties de la Norwége que recouvrent les couches coquillières dont il s’agit. On voit m'écrit-il, à Luroe, des pierres runiques placées sur ces couches à une élé- vation si peu considérable au-dessus de la mer, qu’il n’y aurait pas encore eu de fond pour placer ces pierres qui remontent à une haute antiquité, si la règle, pour la Suède, de quatre pieds d’élévation par siècle, était appli- cable à la Norwége. » À peine votre commissaire a-t-il besoin d'ajouter que tous les faits de ce genre et toutes les remarques relatives à cette question que l'expédition pourrait recueillir, seraient pour la science des acquisitions précieuses. » En outre, il serait important de posséder de bonnes collections de ces coquilles fossiles récentes répandues en tant de points de la surface de la Suede, de la Norwége, de la Laponie et du Spitzhberg, et en même temps des collections des coquilles qui vivent actuellement dans les mers les plus voisines, afin de pouvoir apprécier complétement le degré de ressemblance que présentent les unes et les autres, et les changements plus ou moins sensibles qui peuvent avoir eu lieu dans les mers, depuis que leur fossila- tion a eu lieu. » Une certaine anse du Spitzberg, nommée Baie des Coquilles, pour- rait peut-être fournir en coquilles fossiles ou vivantes, des objets utiles pour cette comparaison. » Il serait aussi très intéressant de trouver dans ces dépôts des osse- ments de quadrupèdes ou de cétacés qui n’y ont pas encore été signalés, excepté au Spitzberg ; lacune d'autant plus singulière, que les mers des ( 561) contrées boréales inhabitées fourmillent d’un si grand nombre de baleines, de phoques, d'ours blancs et autres grands animaux , et que la Suède, la Norwége et la Laponie présentent un grand nombre de rennes, de loups, d'ours, de gloutons et autres quadrupèdes dont les ossements s’enseve- lissent certainement, de nos jours, dans les dépôts littoraux. » Parmi les dépôts modernes qui doivent être recommandés aux natura- listes de expédition, on ne doit pas oublier cette farine fossile composée principalement de carapaces siliceuses d’infusoires, souvent analogues à des espèces vivantes, que les Lapons ont quelquefois mélée à leurs aliments. On en a trouvé près d'Umea , à Degerford et en Finlande. Il serait inté- ressant de bien connaître le gisement de ce dépôt siliceux d’origine orga- nique, et de posséder des collections de toutes ses variétés et de tout ce qui l'accompagne. » La plupart des formations sédimentaires reconnues par les géologues dans le centre et le midi de l'Europe manquent dans la Scandinavie. 11 y a lieu de penser que pendant une grande partie des périodes tertiaires. et secon- daires, ce pays faisait partie d'une grande île ou d’une terre continentale ; les petits lambeaux de terrains secondaires qu’on y observe n’en sont que plus intéressants pour la géologie. Je citerai particulièrement, à cet égard, le lambeau de terrain jurassique que M. Hisinger, dans son excellente carte géologique de la Suède méridionale, figure dans le midi de l'ile de Gott- land. C’est un des points les plus septentrionaux où l’on ait réussi, quant à présent, à constater la présence de cette formation. M. Hisinger, dans son ouvrage intitulé Læthea suecica , cite, comme provenant de l’île de Gott- land, des fossiles qui ne permettent pas de douter qu’on n’y rencontre le lias, par exemple, la gryphæa arcuata , la lima gigantea et des vertèbres d’ichtiosaurus. | serait intéressant de posséder une collection des fossiles de ce dépôt, pour les comparer avec ceux enfouis à la même époque dans des climats plus méridionaux. » Je recommanderai aussi à MM. les naturalistes de l'expédition , le gîte de combustibles fossiles qui se trouve dans l'ile de Bornhom, et qu'on est porté à rapporter, comme celui de Brora, en Écosse, au terrain jurassique. Une suite des fossiles animaux et végétaux dont ce combustible est peut- être accompagné, présenterait de l'intérêt. » Mais , si les périodes tertiaire et secondaire ne sont représentées dans la Péninsule scandinave que par des lambeaux d’une petite épaisseur, on en est en quelque sorte dédommagé par le grand développement qu'y présentent les dépôts plus anciens qu’on appelle de transition. Les dépôts de cette ( 562 ) période y couvrent des provinces entières, et s'y montrent lé plus son- vent en couches presque horizontales, aussi faciles à observer que les terrains jurassiques dé là France et de l'Angléterré. Ces terrains sort remplis de fossilés aussi nombreux que bien conservés! Îl sérait intéres- sant de posséder des originaux des figures remarquables, publiées par M. Hisinger dans sa Zæthea suecica. 1 le serait peütétre plus encore de posséder les fossiles des terrains de transition dé la Norwége. Jus- qu'ici on n’a pas encore publié de description spéciale dé ces derniers, pas même de ceux que renferment le schisté ét le calcaire de Chris- tiania. À Christianià même, me dit M. de Buch, en remontant l’Aggers- El, vers Aggërs-Kirke , on trouve beaucoup d’orthocères dans ce calcaire. La mine d’alun d'Opslo se sert de globules, d’ellipsoides calcaires dans le schiste, qui renferment chacun une pétrification ; mais la plus grande quantité de ces corps organisés sé trouve dans Præstegieldt (paroisse) dEger, entré Christiania et Kongsberg. Les endroits les plus connus sous ce rapport sont les métairies de Raae, de Soulhong et Saasen sur lès bords oécidentanx du lac de Fiskrenr, où lés'orthocères et les trilobites sont entassés par millions. Il serait à désirer qu'on remplit quelques caisses de ces productions : on aurait le loisir de les examiner à Paris. » Je n'ai Jimais enténdu dire, ajoute M. de Buch, qu’on ait trouvé dés corps organisés dans les schistes de Hedmärkeri ou du Hadelaneb ; il sérait d'autant plus intéressant d'y en découviir mêmé de faibles tracés. » Ces collections serviront à établir les relations qui existent sans doute entre les divers étages des térräins de transition de la presqu'île $candi- nave et ceux du pays de Galles que MM. Murchison et Sedgvick viennent dé diviser en deux grands systèmes, le système silurien et le $yrstèrie cambrien. » Maïs si les motifs que je viens de méntionner rendent désiräbles de bonnes collections de fossiles des parties méridionalés de la preésqu’ile Scandinäve , un intérêt plus grand encoré s'attache à ceux qu'on poufrait recueillir dans lès latitudes élevées que l'éxpédition doit parcourir. Des formations sédiméntaires qu'ün peut supposer analogues à celles du midi dé la Suèdé, couvrent en partie lé terrain compris entre Torneo et le Cap Nord ; la vallée de la rivière dé Tôfnéo, près de cette ville, ‘ét celle de l'Alten, près d’Altengaard , Sont ouvettes dans cés formations : mais ce qui surtout péut fairé présager des! découvertes du plus grand intérêt, c’est qu'ine partie du Spitzberg ét dés îles qui lavoisinent sont esral de terrains Stratifrés d'üné apparence aësez analogté. ! !" À [ 563 ) » A cette occasion, je rappellerai en peu de mots les détails que nous ont donnés, sur la constitution géologique du Spitzherg, plusieurs voyageurs instruits , tels que Pennant, lord Malgrave, et surtout le capi- taine Scoresby et M. le professeur Keilhau , de Christiania. » La partie occidentale du Spitzherg a pour noyau une chaîne de mon- tagnes élancées qui s'élèvent du sein des flots et des glaces à une hauteur considérable. Leurs , formes dentelées, auxquelles est dû sans doute le nom même de Spitzherg , annonce une crête de roches cristallines, ana- logue à celles des Alpes suisses et scandinaves. Leur aspect massif rap- pelle quelquefois le granite; ailleurs, elles sont stratifiées, maïs en cou- ches très inclinées ; elles commencent à la pointe méridionale par 76° de latitude. Ici ce sont des micaschistes et des quarzites en couches ver- ticales courant du N.-E au S.-O. Ces roches forment le pays montueux qui environne le korn Sound et le bell Sound, et elles se continuent encore plus au nord. Le horn Sound doit son nom à une montagne pointue for- mée de ces mêmes roches. Cette montagne, la plus haute de celles mesu- rées par le capitaine Scoresby en 1815, a, d’après lui, 4395 pieds an- glais (1339 mètres) de hauteur. » Des dépôts stratifiés plus modernes existent aussi dans ces parages , et ils paraitraient; comme dans la Suède méridionale, reposer en stratifi- cation discordante sur les anciennes roches cristallines. Le capitaine Sco- resby en cite un exemple curieux. On voit, dit-il, au fond de la baie du Roi (King's bay ), un très régulier et magnifique ouvrage de la nature : il se compose de trois piliers rocheux, d’une forme régulière , connus sous le nom des Trois Couronnes: Is reposent sur la crête d’autres monta- gnes. Chacun d’eux commence par une table ou couche horizontale de rocher; sur celle-ci:son:en voit une autre d’une forme et d’une hauteur pareilles , mais d’une aire moins étendue. Ceci se continue par une troi- sième, une quatrième couche,;et ainsi de suite, chacun des strates sui- vants étant plus petit que celui sur lequel il repose, jusqu’à ce que le tout forme une pyramide en gradins, aussi régulière que si elle avait été faite par l’art. : | » Le capitaine Scoresby cite de beau marbre dans cette même baie du Roi, et le nom de Kalk bay, donné à une des anses de la côte, peut faire pré- sumer qu'il y existe des couches calcaires. Des calcaires, des grès et même des gypses , ont été indiqués au pied des montagnes, dans les baies ou fiords qui découpent la côte, et dans les îles qui la bordent. On y a trouvé aussi dés dépôts charbonneux d’une médiocre qualité, qui s'étendent C. R. 1838, 1er Semestre. (T. V1, N° 47.) 7 ( 564 ) jusqu’à 79° de latitude, et que l’on peut atteindre très facilement. En 1826, on a exporté 60 tonnes de combustible fossile du Es Sund , situé sous le 78° degré. On a donné à ce combustible le nom de cannel-coal, qui semble indiquer que son aspect rappelle celui d’un des combustibles du terrain houiller. » Les diverses localités que je viens de citer sont situées sur la côte occidentale, qui est la plus souvent visitée, mais qui, suivant toute appa- rence, n'est pas la plus riche en dépôts sédimentaires, car elle est formée en partie par la chaine des roches cristallines dont j'ai parlé d’abord, tandis qu’en ayançant vers l’est, le pays s’abaisse et devient plus plat. » La partie S.-E. du Spitzberg est formée par une grande île détachée nommée Stans-Foreland. D'après M. le professeur Keïlhau, la côte occi- dentale de cette île présente, entre 77° et 78° de latitude, une roche trappéenne granulaire, surmontée par des assises alternatives de grès fin, de marne schisteuse arénacée, de calcaire siliceux compacte et de trapp. Ce mème terrain paraît s'étendre jusqu’à 80° de latitude, et il domine probablement dans la plus grande partie du Spitzberg oriental. » D'après les observations du même savant, le Cherry, ou ile aux Ours , située entre la côte de la Laponie et le Spitzhberg, est formée en entier de grès secondaire et de calcaire coquillier horizontal. Ce grès con- tent un lit charbonneux de 2 à 4 pieds d'épaisseur. » D'après le capitaine Scoresby, on a trouvé dans cette même île, du minerai de plomb en filons à la surface du sol , des échantillons d’argent vatif, et du charbon de bonne qualité. » Il serait très intéressant d’avoir une bonne collection de la formation qui compose cette île, et qui peut-être n’est qu’un anneau intermédiaire qui lie la formation sédimentaire du Stans-Foreland à celle des environs d’Alten, en Laponie. » Combien ne serait-il pas curieux de trouver des madrépores dans les calcaires de l'ile Cherry et du Spitzberg; de trouver des troncs d’équise- tacés et de fougères arborescentes dans le toit ou le mur des couches de combustibles de ces pays glacés. Les découvertes faites à l’le Melville et de Ingloolick, par l'expédition du capitaine Parry, rendent cette décou- verte probable sans diminuer l'intérêt qui s’y attacherait. Prouver par des faits nombreux que des récifs de madrépores ont pu exister jadis à dix ou quinze degrés du pôle, que des fougères arborescentes ont pu vivre et se propager sur un horizon d’où le soleil est absent plusieurs mois de l'an- aée, serait le complément et en quelque sorte la clé de la voûte d’une (565 ) des classes lès plus intéressantes des faits géologiques , d’une de celles qui prouvent le mieux que depuis l’origine des choses la surface de notre globe a éprouvé d'immenses changements. » Dans un ordre d'idées moins élevé, certains dépôts de bois qui sui- vant quelques indications se trouveraient sur les côtes du Spitzherg, pré- senteraient aussi de l'intérêt; peut-être fourniraient-ils la preuve que le Gulf-stream, qui amène si souvent les productions du Mexique sur les côtes des îles Britanniques, de la Norwége, de lIslande, et même de la Sibérie, les jette aussi sur celles du Spitzherg. Comme motif de re- cherches à cet égard, je citerai le nom même de la baie au bois, qui s'ouvre au milieu des anfractuosités de la côte septentrionale du Spitzberg, entre 79 et 80° latitude boréale, dans une contrée où croissent à peine quelques plantes annuelles d’un pied de hauteur. » Peut-être aussi trouvera-t-on au Spitzberg le surturbrand ou lignite de l'Islande. » Ces deux phénomenes et surtout le premier n’ont du reste rien de commun avec les polypiers et les plantes tropicales dont le gisement annon- cerait, comme je l'ai dit tout à l'heure, qu'elles ont crü dans le pays même. » Parmi les phénomènes géologiques que présente le nord de l’Europe, un des plus grands, des plus curieux, des plus importants pour les ques- tions générales que la géologie se pose à elle-même et dont elle cherche souvent long-temps la véritable solution, est le phénomène connu sous le nom de diluvium scandinave. On sait que depuis les côtes du Northum- berland jusqu'aux environs de Moskou, les plaines de l'Angleterre, des Pays-Bas, du Danemark, du nord de l'Allemagne, de la Pologne et de la Russie sont couvertes d’un nombre immense de blocs souvent d’une gros- seur prodigieuse de roches diverses, dont les analogues n'existent qu'au- dela de la mer Baltique, et qui doivent avoir été transportés depuis les montagnes du Nord jusqu’à leur gîte actuel, par des causes dont la déter- mination précise est un des plus beaux problèmes de la géologie. » Tous les blocs, tous les graviers, tous les sables mis en mouvement par cette cause problématique ne sont pas arrivés au terme que je viens d’indi- quer. La Suède en est couverte, et les traces que le phénomène y a laissées ont été depuis long-temps l’objet de beaucoup d'observations que notre confrère M. Brongniart a lui-même en partie vérifiées et qu'il a résumées dans un Mémoire lu à la Société Philomatique, le 12 avril 1828 (1). Depuis (1) Voyez Annales des Sciences naturelles , t. XIV, p. 5. res ( 566 ) lors les observations ont continué; M. Sefstroem s’en est particulièrement occupé dans ces derniers temps, et les aperçus auxquels il a été conduit se trouvent consignés dans une lettre de M. Berzélius à M. Dumont d'Urville, insérée dans le Compte rendu de nos séances au mois d'août dernier (1). » Des traces de ce phénomène existent aussi en Norwége, et M. Eugène Robert, dans le voyage qu'il a fait l'été dernier, en a lui-même reconnu les traces dans le voisinage de Christiania. Toutefois on connaît jusqu'ici beaucoup moins de traces du phénomène diluvien en Norwége et en Laponie qu'en Suède même. 1] sera important de s'assurer si les maté- riaux de transport y forment aussi de ces longues traînées en forme de digues dirigées du N.-N.-E. au S.-S-O., désignées en suédois sous le nom d'ôse ou de sundosar , et s'ils s'étendent toujours sur la surface des fahluns ou argile coquillière dont j'ai parlé précédemment. » Une des plus curieuses circonstances qui se rapportent au phénomène dont nous parlons, sont les sillons polis tracés sur la surface des ro- chers que Saussure , en parlant des grandes débâcles dont il reconnaissait les traces dans les Alpes, a désignés comme les ornières dues au passage des blocs transportés, et sur lesquels les observations faites récemment par M. Agassiz, aux environs de Neufchâtel, ont contribué à fixer de nou- veau l'attention {2). Un savant francais bien connu de l’Académie, M. le comte Charles de Lasteyrie, ancien compagnon de voyage de Dolomieu, en voyageant lui-même en Suède au commencement de ce siècle, y reconnut de pareils sillons, et quelque temps après, l’un des plus illustres géologues de l’école écossaise, sir James Hall, en signala d’analogues sur les collines dites Corstorphine hills, à une demi-lieue à l’ouest d'Édimbourg. MM. Buckland et Sedgwick, en ont aussi reconnu dans d’autres parties de la Grande- Bretagne; M. Brongniart, dans son voyage en Suède, a vérifié avec M. Berzélius la réalité de ces apparences. » Nous avons vu, dit-il dans le mémoire déjà cité (3), notre célèbre et savant compagnon de voyage M. Berzélius, ne vouloir admettre l’existence constante de ces sillons, que quand, frappé de leur abondance et de leur (1) Comptes rendus, t. V, p. 341, séance du 28 août 1837. (2) Lettre de M. Agassiz à l’Académie des Sciences. Compte rendu, 1. NV, pag. 506. (Séance du 2 octobre 1837.) (3) Ad. Brongniart. Notice sur les blocs de roches des terrains de transport en Suède. (Annales des Sciences naturelles, 1. XIV, p. 19.) ( 567 ) netteté vers la descente d'Hogdal, il ne put se refuser à l'évidence d'un phénomène aussi remarquable: sut | . » Depuis lors, ce phénomène n’a, pas cessé d’être étudié ; l'Académie à déjà pu en juger par la lettre déjà citée de M. Berzélius à à M. Dumont d'Ur- ville; et je rapporterai, en outre, à cette occasion, l'extrait suivant d'une lettre que M. Berzélius a bien veut me faire l’honneur de m ‘adresser à moi- même, le 8 novembre dernier, par l'entremise de M: Eugène Robert. « Je joins à cette lettre, dit M. Berzélius, une pierre tirée de la surface » des montagnes nee d ‘Élfdalen en Dalekarlie » qui porte des mar- » ques d’une révolution géologique dont mon, compatriote M.Sefstrôem, a » étudié les vestiges sur nos montagnes, et qui. me paraît, mériter l'atten- » tion des Lédtèjagés Vous ayez sans doute pris, connaissance d’une lettre » qu’à la demande de M. Sefstrôem, j'ai adressée à M. Dumont d’Urville , et » que M. Arago m'a fait l'honneur de lire à l'Académie. des Sciences; j'en » ai même vu un extrait dans un journal français. Dans cette supposition, » Je ne parlerai pas à présent des idées de M. Sefstrôem. » Quant à l'échantillon ci-joint, il était destiné à accompagner la lettre à » M. Dumont d’Urville, chose impossible vu que la lettre parte par la » poste aux lettres. Vous y remarquerez qu'il paraît être passé à l’émeri, à » direction rectiligne constante. Toutes nos montagnes ont le côté nord- » est ainsi usé avec des raies parallèles, rectilignes dans- la direction du » nord-est au sud-ouest, lesquelles, sur le granite, sont souvent beau- » coup plus profondes et larges que sur cette pierre plus résistante. Le » côté sud-ouest, au contraire, conserve encore les angulosités produites » lors de leur soulèvement. » M. Sefstroem explique ce phénomène par une courant d’eau et de » de pierres roulantes dont ce courant à laissé, au moins chez nous, des » restes énormes de pierres roulées. Le mémoire de M. Sefstroem, présenté » à l’Académie (de Stockholm) il y a déjà deux ans, va paraître incessam- » ment et sera probablement reproduit dans les Annales de Poggendorff. » Les gravures, un peu difficiles à exécuter, qui l’accompagnent, ont été la » cause du retard de sa publication. » ». J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l’Académie le fragment de porphyre poli d’Elfdalen, mentionné dans la lettre de M. Berzélius, et jy joins, comme terme de comparaison, un fragment de calcaire ju- rassique également poli, détaché d’une surface polie très étendue, que M. Agassiz m'a fait observer au mois de juillet dernier, à Landeron, près du lac de Neufchätel. ( 568 ) » I me paraîtrait désirable que MM. leS naturalistes de l'expédition rapportassent des échantillons aussi grands que possible de ceS roches polies de la Suède, car on en prend uné idée beaucoup plus juste sur de grands échantillons. Ayant à leur disposition un bâtiment de l'État, ils au- ront à cet égard des facilités qui peut-êtré né se reproduiront pas d'ici à long-temps. El » Beaucoup de géologues ont pensé que des glaces agissant comme ra- déaux , où de telle où telle autre manièté', ont joué un rôle important dans le transport des blocs erratiqués. L'expédition devant visiter le Spitzberg , où se présentent de magnifiques glaciers, aura peut-être l'occasion de faire à cet égard d’utiles observations. » Les montagnes du Spitzberg sont couvertes de neiges éternelles dans une grande partie de leur étendue , et de vastes glaciers en descendent un grand nombre jusqu’à la mer. » Les vallées de ce pays, dit lord Mulgrave, comblées d’une glace éter- nelle, sont totalement inaccessibles, et ne se distinguent que par les in- tervalles qu’elles déterminent entre les cimes des montagnes, ou bien par les glacièrs qui marquent les endroits où elles viennent se terminer à la mer. » Une des choses les plus remarquables que l'on puisse voir au Spitz- berg, dit le capitaine Scoresby, sont les montagnes de glace (Æis berg). » La situation la plus favorable pour la formation de montagnes de gla ce se trouve là où une crête court parallèlement à la côte; et c’est précisé- ment une situation pareille qui, un peu au nord de l'ile Charles , a favorisé l'accumulation de ces prodigieux amas de glaces, connus sous le nom des sept montagnes de glace. Chacune de ces masses occupe une vallée pro- fonde, qui s’'avancé du côté de la mer, et est formée par des montagnes d'environ 2000 pieds de hauteur , et terminée dans l'intérieur de Pile par la grande chaîne dont la hauteur atteint 3000 à 3500 pieds, et qui suit la direction du littoral. Ces montagnes de glace sont absolument de la nature et de l'apparence des glaciers de la Suisse. » Chacune des sept montagnes de glace, dit encore le capitaine Sco- resby, a à péu près un mille dé diamètre et peut-être 200 pieds de haut du côté du rivage de la mer; mais quelques-unes de celles qui se trouvent vers le sud sont de beaucoup plus grandes. La plus grande que j'aie vue est située un peu vérs le nord de Horn-Sund; elle occupe 11 milles de longueur sur la côte de la mer. » Le front des Æis berg, dit lord Mulgrave , a la couleur de l'émeraude, ( 569 ) Des, cataractes de neige fondue Sespnécipitent -du sommet en différents endroits, et de noires montagnes pyramidales rayÿées dé:blanc', bordent les côtes et s'élèvent roc sur roc et/éime sur cime ; aussi loin: que. l'œil peut atteindre dans le fond de la Perspective. Parfois, d'immenses fragments de glace se: brisent |ét.tombent dans l’eaujcavec'!le fracas le plus terrible : une pièce d’une de! ces masses! d’un-yert brillant, étant ainsi tombée, et s'étant /assise.sur un fondde 24 brasses,; elle s'élevait encore de 50 pieds au-dessus de, l’ean..De pareils glaciers sont fréquents dans toutes les ré- gions arctiques, et c’est à leur écroulement que sont dues, ces montagnes de glace solide qui hérissent:les mers de.ces Pärages, » Ges (glaciers, analogues à ceux des Alpes; devant être, comme eux, couverts de quartiers.de rocher! éboulés..des montagnes adjacentes, :on conçoit que.les îles. de: glace qui s’en détachent doivent quelquefois char- rier ces blocs de rocher sur'la surface de l'Océan , et donner lieu à des phénomènes de transport: dont l'observation Pourrait fournir. des termes de comparaison intéressants Pour une partie de la théorie du phénomène des blogs erratiques. » Mais indépendamment de. ces phénomènes journaliers ; on peut. aussi se demander si quelque grande éruption volcanique; survenue pres du pôle n'aurait pas pu mettre.en mouvement lés-glaces polaires chargées de quar- tiers de rocher, et produire ainsi tout. d'un Coup, une grande .émission de blocs erratiques. La possibilité physique de phénomènes, de ce genre doit faire attacher une importance particulière:à toutes les roches d'origine éruptive observées dans la zoné glaciale. Le Spitzberg n’en est pas ‘exempt. J'ai déjà cité les roches tfappéennes observées par M, le professeur Keilhau dans le Stansforeland > il,en existe aussi-en d’autres points. jee, ». A l'est du Spitzberg, dit Penmant ; se trouve une autre ile très basse, presque à l'opposite de l'entrée du Waÿgat. Elle. est remarquable, ajoute- t-il, pour n’être qu’une portion de la chaîne de basalte qui se montre .en mille -endroits dans, l'hémisphère Septentrional; Cest, ajoute:t-il encore, une espèce :de' marbre, du grain le.plus fin; d'un noir foncé et lustré comme l'acier,poli, jamais.ne-reposant en couches dans. la terre, mais élevé débout.en colonnes: à angles. réguliers, composées, de nombre de portions placées l'une sur l’autre avec tantide. justesse, qu’on les dirait formées par|la main d'unobabile architecte. Jei lés -colonnes sont de 18 à 30 pouces, de diamètre, la; Plupart hexagones et, formant un superbe pavé ou parquet de.marbre: 2 ;: :,, [Ov se swaolens 916761 ot » L:y:al:;sûivant toùte ‘apparence, des:trapps dw desbasaltes; et; d’a- (570 ) près quelques indications du’capitaine Scoresby, on ponrrait encore être tenté de se deriander si l'ile Moffenet l'ile Basse situées au nord du Spitz- berg , à plus de 80° de latitude, ne seraient pas formées de matières vol- caniques. el 7119996194 ), DO 9 » Mais tous cés foyers d'éruption paraissent aujourd’huiéteints, et c'est dans l'ile de: Jean Mayen, située pary1° de latitude: boréale qu’on! peut observer le volcan le plus voisin du'pôle. Nous sera-t-il permis d’expri- mer le vœu que lexpédition mu cette ile remarquable dans le cercle de ses travaux. » D'après le capitaine Scoresby; l'ile de Jean Mayen est très allongée du S.-O. au N.-E. Sa longueur est de dix lieues; elle s’élargit à son extré- mité N:-E., qui présente la forme d'un losange dont chaque côté a envi- ron trois lieues. Cet espace: forme la base de la: montagne remarquable nommée le Beerenberg (montagne aux! ours). La partie S:0.:de Pile ést jointe à la partie N.-0. parun ithsme étroit, et est: elle-même très allongée, et sa largeur varie d’un à cinq milles. » L'objet qui frappe surtout les yeux quand on approche de l’île est le pic élancé du Beerenberg, qui s'élève àune hauteur de 6870 pieds anglais (2094 mètres) au-dessus de la mer: Il semble posé sur une base qui elle- même est montagneuse et s'élève à une ‘hauteur moyenne de 1500 pieds (457 mètres), mais qui n’est pas sans échañcrures: | » A la partie la plus étroite de l'ile se trouve la baie ou bois (Æout-Bay). Cette dénomination lui a été donnée à cause de la grande quantité de mor- ceaux de bois pourri qu’on y trouve. Ces bois ,' soit flottés’, soit fossilles, donneront lieu aux mêmes questions qu'au Spitzberg (voir plus haut). » Cette baie est, sur le côté oriental de File, précisément en face de la! grande baie anglaise, On y trouve de petités montagnes qu’on peut fran- chir facilement et passer ainsi de l’une à l’autre baie, de la côte occiden- tale à la côte orientale. » Le capitaine Scoresby, ayant mis pied à terre dans ces parages, re- marqua des indices d’éruptions volcaniques. On voyait, dit-il, à chaque pas des fragments de lave; il cite aussi des rochers de trapp et de ba- salte celluleuxlavec cristaux de pyroxène, des cendres; dés scories, des laves vassiculaires, des argiles brülées! 9272 out ie si CLS IUE » Une colline haute de 1500 pieds (457 mètres), sur laquelle il monta, lui présenta un‘beau cratère circulairerde 5 à 600 pieds de profondeur. » Un autre cratère analogue se voyait au S.-O:1du premier. » L'aspect de toute la contrée annonçait l'action ‘des feux souterrains. (Er ) » À quelque distance de là, près de grandes fissures qui çà et là se montraient dans le rocher, on voyait d'immenses accumulations de laves qui semblaient avoir été jetées de ces fissures. » À la fin d'août 1818, dit encore le capitaine Scoresby, nous, vimes avec surprise, près du mont Esk, des jets considérables de fumée, qui sortalent de la terre à des intervalles de. 3 à 4 minutes. Cette fumée. était projetée avec une grande vélocité, et s'élevait jusqu'à 4000 pieds (1219°). » Cette éruption et les traces d’éruptions anciennes remarquées par le capitaine Scoresby, pourraient bien, comme celles qui ont lieu quelque - fois à peu de distance de la mer, près de Naples ou de Catane, n'être que des éruptions latérales d’un volcan principal, qui serait, suivant toute apparence, le Beeremberg lui-même. » Cest ce qu'on pourrait constater par un examen attentif de la struc- ture de l'ile entière, et particulièrement de sa partie septentrionale. » Il est vraisemblable que les neiges.et les glaciers, qui ne sont pas moins remarquables dans l’île de Jean Mayen qu’au Spitzberg, ne per- mettent pas de monter sur cette montagne, mais peut-être pourra-t-on explorer celles qui se groupent autour de sa base, et pénétrer dans les crevasses qu’elles présentent. Il sera tout au moins possible de dessiner sous divers aspects ce pic remarquable, dont Ja structure n’est peut-être pas sans quelques rapports avec celle du pic de Ténériffe. Il serait fort intéressant aussi de recueillir des collections des productions volcaniques que renferme l'ile, et des autres roches qui peuvent s’y montrer. » L'intérêt qui s’attacherait à ces recherches pourrait être d'autant plus grand que l'ile de Jean Mayen se trouve dans le prolongement de la bande volcanique qui traverse l'Islande, et qui a déjà été l’objet des explorations de plusieurs, des naturalistes de la présente expédition. » L'exploration de l'ile de Jean Mayen terminerait d’une manière) bril- Jante le périple de l'Océan Atlantique boréal ; poursuivi avec tant de per: sévérance par MM, Gaymard et Robert.» C.R. 1838, 18 Semestre. (T. VI, N° 47.) 78 ( 572 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur une explosion survenue dans une ma- chine ‘à vapeur à basse pression; suivi de quelques considérations sur les rondelles fusibles ; par M: Lxvartois, ingénieur en chef des mines. 01! — Bapport fait à M. le Directeur des Ponts-et-Chaussées sur ce Mémoire, par la Commission des Machines à vapeur. Ces deux pièces sont: transmises |par M: le Ministre Des TRAVAUX PU- BLICS , DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE, comme documents pour servir æux travaux de la Commission chargée par l’Académie de faire un rapport sur la’question des rondelles fusibles ; et'en général sur les moyens pro- pres à prévenir l'explosion des machines à vapeur. 200L0G1E. — Mémoire sur les Crisies , les Hornères et plusieurs autres Po- lypes. vivants ou fossiles, dont l'organisation est analogue à celle des Tubulipores:; par M. Mnxe Enwarps. ( Commissaires, MM. Duméril, de Blainville, Flourens.) L'auteur résume dans les termes suivants les principaux résultats de son travail: «... D’après les observations rapportées dans ce Mémoire, on voit que le mode d'organisation que j'ai fait connaître chez les Tubulipores se re- trouve chez un grand nombre d’autres Polypes qui, à raison de laspect général du Polypier,; sembleraient devoir ‘appartenir à des types tout-à- fait distincts et qui, en effet, ont'été jusqu'ici éloignés dé ces zoophytes par tous les naturalistes, et dispersés dans dés familles où même ‘dans des sous-classes différentes. Ainsi Lamarck, quia formé des T'ubulipores un genre particulier, en a éloigné les Hornères , les Crisies , etc., pour réunir les premiers aux Rétépores et les seconds aux Cellaires.Cuvier a suivi une marche à peu près semblable; et dans le système de Lamouroux , les Tubulipores prennent place dans l’ordre des Celléporées , les Crisies dans l'ordre des Cellariées, et les Bérénices dans l’ordre des Flustrées, tandis que les Æornères et les Zdmonées se trouvent reléguées dans l’ordre des Milleporées , qui fait partie d’une classe différente; enfin M. de Blain- ville, dont la méthode est en général bien plus naturelle que toutes (578) les classifications dont je viens de parler, range les Tubulipores et les Hornères dans deux familles différentes de sa sous-classe des Polypiaires Pierreux , et place les Bérénices'et les Crisies dans deux familles séparées d’une autre sous-classe. Cependant, si l’on considère anatomiquement un polype du genre Crisie, on y retrouve, à des nuances près, la même structure que chez les Tubulipores ; et'tous les caractères essentiels tirés de la conformation individuelle des Idmonées ; des Hornères, des Bérénices , etc., se rencontrent également soit chez les Tubulipores , soit chez les Crisies. | » Or, une classification naturelle n’est autre éhose qu’un résumé des modifications plus où moins importantes observées dans le mode de structure des animaux, et une sorte de représentation des degrés divers de ressemblance et de dissemblance que ces êtres offrent entre eux. Par conséquent , il me semble de toute évidence que les différents genres que nous avons trouvés si analogues sous le rapport de la structnre anato- mique, ne doivent plus étre dispersés comme par le passé , et doivent être réunis dans une seule et même famille dont le type nous est fourni par les Tubulipores. » Ce groupe se distingue nettement de la famille des Eschariens par l'absence de l'appareil Operculaire, si remarquable chez ces derniers , et par plusieurs autres caractères dont l'énumération trouvera mieux sa place ailleurs ; il est également bien séparé de la famille des l’ésicula- riens, et Semble établir le passage de l'une à l’autre. Du reste, les 7Tubu- lipores, les Bérénices, les Mésentéripores, les Tdmonées, les Hornères, les Crisies, les Crisidies ét les Alectos, ne sont pas les seuls Polypes tuni- ciens qui doivent ÿ être rangés ; il est probable que les Diastopores, les Spiropores, les Phéruses, etc., ÿ appartiennent aussi, ‘et qu'il faudra y placer également les Frondipores, les Fasciculaïres, etc., opinion que je me propose de discuter dans un autre mémoire. » Quant aux différences de quelque importance que présentent entre eux les divers Tubuliporiens, dont nous venons de nous occuper, elles dépendent essentiellement ‘de la manière dont naissent les bourgeons reproducteurs, et dont les jeunes polypes se soudent entre eux, cir- constances d’où dépend le mode de groupement de divers individus réunis dan$ un polypier commun; aussi est-ce ce mode de groupement qui four- nit d'ordinaire les meilleurs caractères pour l'établissement des divisions génériques: » Ainsi, lorsque la série d'individus provenant d’une suite de généra- 78... 4 ( 574 ) tions ne se soude pas avec les séries voisines, et que tous les individus dont elle se compose sont dirigés dans le même sens, il en résulte des Crisidies ou des Alectos, suivant que ces séries sont rampantes et encroûtantes , comme chez ces derniers, ou bien dressées, et maintenues dans une posi- tion verticale à l’aide de fibrilles radicellaires, comme chez les premiers. » Lorsque les divers individus d’une même lignée restent également distincis de ceux appartenant à des séries collatérales, mais naissent ados- sés les uns aux autres, et se dirigent par conséquent alternativement en sens opposé, ces Polypes présentent les caractères distinctifs des Crisies. » Lorsque ces séries collatérales, au lieu de rester isolées, se soudent entre elles, ét qu'un même individu ne donne que rarement naissance par bourgeons à deux jeunes, ces Polypes sont groupés en faisceaux allongés et constituent les Pustulopores, les Hornères et les Zdmonées, suivant que les divers individus ainsi agrégés sont disposés circulairement dans tous les sens, ou bien tournés tous du même côté, et alors disposés 1rrégu- lièrement, ou par demi-rangées transversales alternes. » Enfin, les Tubuliporiens, dont les lignées se dichotomisent tres fré- quemment et se soudent entre elles dans tous leurs points de contact, constituent des expansions lamelleuses et se subdivisent en Mésentéri- pores, en Bérénices et en Tubulipores, suivant que ces expansions sont composées d'individus adossés sur deux plans opposés, comme chez les Mésentéripores, ou bien d'individus dirigés dans le même sens et s'ou- vrant sur une même surface du Polypier, soit qu’ils restent soudés entre eux jusque auprès de l'ouverture de leur cellule tégumentaire,comme chez les Bérénices; soit qu'ils deviennent libres dans une étendue considé- rable, et hérissent ainsi de tubes isolés la surface du Polypier, comme chez les Tubulipores. » Ce Mémoire est accompagné d’un atlas de 19 planches. M. PAyen adresse une note additionnelle à son Mémoire sur l'état de la fécule dans les pommes de terre gelées et sur les moyens de l'utiliser. (Commissaires, MM. Dumas, Dutrochet, Turpin.) M. Tmgauzr adresse une figure de sa nouvelle échelle à incendies, et demande que cet appareil soit admis à concourir pour le prix Montyon concernant les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. (Renvoi à la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour ce Concours.) (575 ) CORRESPONDANCE. M. ze MinisTRE DU COMMERCE , DE L'AGRICULTURE ET DES TRAVAUX PUBLICS adresse une collection des réglements sanitaires qui régissent actuelle- ment ou qui ont régi à diverses époques les lazarets de France; pièces qui lui avaient été demandées pour là Commissiôn des prix de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon. M. LE DirECrEUR pes DOUANES adresse un exemplaire dela première partie du Tableau décennal du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères (1827 — 1836), et annonce l'envoi prochain de la deuxième partie de cet ouvrage, qui est publié par l'administration des Douanes. PHys1oLOGre.—Sur l'importance de l’hydro-chlorate de soude dans le régime alimentaire. —Lettre de M. BarBier, d'Amiens. L'auteur, à Foccasion des instructions que l'Académie prépare en ce mo- ment pour divers voyages, demande que l’on comprenne dans le nom- bre des questions proposées, celle qui a rapport à l’usage du sel marin dans le régime alimentaire des différentes nations. « [| me paraît intéressant, dit-il, de rechércher s’il existe entre les peuples de divers climats, des dif- férences notables, par rapport à la quantité de sel qu’ils prennent, et si l’on peut attribuér à l’usage inégal de cette substance , des variations dans la complexion de ces peuples, dans leurs habitudes, dans leur longévité , dans la nature de léurs. maladies. « J'ai désiré consaître, ajoute M. Barbier, quelle était la quantité de sel que consommait par jour un homme dans notre pays; j'ai trouvé qu'elle variait de trois gros à une /once. » M. Juxon dépose un paquet cacheté relatif à des modifications apportées à ses appareils pneumatiques. A: 5’ heures moins un quart l'Académie se forine en comité secret. La séance est levée à 5 heures. ( 576 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences, 1°" semestre 1838, n° 16, in-4°. Notions de Philosophie naturelle, précédées d'une introduction dans lu- quelle Napoléon adolescent est approuvé d'avoir contesté aux découvertes de Newton un caractère absolu d'universalité; par M. Grorrroy Sainr- Hicume; 1 vol. in-8°. Histoire des Sciences mathématiques en Italie depuis la renaissance des lettres jusqu’à la fin du 17° siècle; par M. Lisnr; 1° et 2° vol. in-8°. Peyssonnel et Desfontaines. — Leurs Voyages dans les régences de Tunis et d'Alger; publiés par M. Doreau De La Marre; 2 vol. in-8°. Annales des Sciences naturelles ; tome 8, novembre 1837, in-8°. Tableau décennal du commerce de la France avec ses Colonies et les puissances étrangères; publié par l'administration des Douanes; 1827 —1836, 1° partie, in-fol. Guide pittoresque du voyageur en France par une Société de gens de lettres; Paris, 6 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Statistique.) Voyage en Islande et au Groënland ; 9° livraison in-fol. Voyage en Islande et au Groënland exécuté pendant les années 1836 et 1837 sur la corvette la Recherche, commandée par M. TRÉHOUART ; pu- blié par ordre du Roi, sous la direction de M. Paur Garmarn.— Histoire du voyage; par M. GarmarD; tome 1*, 1"° partie, in-8°. Voyage dans l'Amérique méridionale ; par M. A. D'Ormeny, 33° livrai- son in-4°. Traité de Physiologie comparée de l'homme et des animaux; par M. A. Ducis; tome 1°, Montpellier, in-8. Traité complet d’Arithmétique théorique des négociants; par MM. Wanr- EL et J. GARNIER; Paris, 1838, in-8°. Fragments des poèmes de M.-T. Cicéron, traduction nouvelle; par M. Azasson DE GRANDSAGNE; in-8°. Notice sur un aveugle, sourd et muet; par M. HenrY ; Perpignan, 1838, in-8°. (577) Recueil de la Société Polytechnique ; mars 1838, in-8°. Bulletin publié par la Société industrielle de l'arrondissement de Saint-Étienne; 14° année , 6° livraison de 1837, in-8°. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux; iome 9, 6° livraison, et tome 10, 1° livraison, in-8°. Proposition faite à la Société libre d'émulation de Rouen, dans sa séance du 1* décembre 1837, concernant la réformation de la loi du 7 germival, an xr1, sur la fabrication et la vérification des monnaies ; par M. Jouannin, in-8°. On the treatment... Sur le traitement de la Cataracte , sans opération , à l'Hôpital royal ophthalmique de Moorfields, sous les auspices de M. Tyrrer, chirurgien et de MM. Macuurno et DarrymPze, chirurgiens adjoints; par M. L.-F. Gonprer; Londres, in-8°. The magazine.... Magasin d'Histoire naturelle; nouvelle série, n° 16, avril 1838, in-8°. The quaterly.... Journal trimestriel d'Agriculture, Mémoires couronnés et Transactions de la Société d'Agriculture d'Écosse. (The Highland and agricultural Society of Scotland); n° 38, septembre 1837, in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; 7° année, tome 14, 7° et 8° livraison in-8°. Répertoire de Chimie scientifique et Industrielle ; tome 3, n° 3, mars 1838, in-8°. Revue critique des livres nouveaux ; rédigée par M. Joez Caersuiez ; 6° année, n° 4, in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; 24° année, n° 4, in-8°. Bulletin de la Société royale de Médecine; tome 2, n° 13. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 16, in-4°. Gazette des Hpitaux ; tome 12, n° 46 — 48, in-4°. Echo du Monde savant ; 5° année, n° 16. La Phrénologie, 2° année, n° 2, in-4°. L'Expérience, Journal de Médecine , n° 34, in-8°. CT en IVations de Philoephia nauthevi) + restititiqn io çotephnD nf | ah Frmsiqaime rai ao DETL éf, Hdiinéos à As Ag D nos Vallon “lin 1rooanerte MATE ; { DENT TON 4h d* à HD partie: Érvfi : D ul ro ARR LEE aol Sp Red de léstrére Purts.;16 ele 8 es Rerrags te uhoges SE y to Mi : Vu 4 Dnsétenntt asot- M 04 Su A M 3 LAS F PRE) 0 MACT CITE PL hi + É : DAETOOTE UNE "ET ACER survie la Re MS ride af LEE 8 da “At ahe Na PA RAA r0Enf l'eti SR, Dore 4e mé GR Lie * "NR ras qun- ki ai h L a Penn 18 Fat ” 4 pee Ms . de gt : ts M. han PAMAREMAATTT ; in 4 FL Motkès sos tir sh “ir mu jan We © dur M ! "” PE HOR ir RO AE Ts es \ “ COMPTE RENDÜ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 AVRIL 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. —Sur la constitution comparée de l'atmosphère, sous le parallèle de Paris et à l'équateur ; par M. Bior. « Dans les dernières communications que j'ai eu l’honneur de faire à l’A- cadémie, j'ai dit combien il serait à désirer que l’on eût des séries d’obser- vations barométriques simultanées, assez complètes ; et faites dans des co- lonnes d’air assez hautes, pour qu’on püt en déduire la relation générale des pressions aux densités, comme je l'ai fait d’après les observations re- cueillies par M. Gay-Lussac, dans son voyage aérostatique. Je me suis apercu depuis, qu'avec un peu d'artifice , on pouvait se servir pour ce but,des ob- servations que M. de Humboldt a faites sous l'équateur, quoique lui-même w’ait pas cherché à leur donner tous les caractères qué je viens de rappe- ler. Ce ne sera pas la première fois que ce célèbre voyageur aura recueilli des documents dont il ne pouvait prévoir l'utilité fature , et qui ont étonné, par leur exactitude, ceux qui les ont employés. » Dans le mois de juin:1802, M. de Humboldt-fit neuf stations baromé- triques aux environs du Chimboraco, et finit par porter ses instruments presque jusqu’au sommet de cette montagne, qu’on croyait alors la plis C, R. 1838, 19r Semestre. (T. VI, N° 48.) 79 ( 580 ) élevée du globe. Quoique ces observations fussent nécessairement succes- sives, néanmoins la constance singulière et toute spéciale du climat dans cette saison, dans toute année même, permettait de rapporter immédia- tement chacune d’elles au niveau de la mer Pacifique qui baigne cette par- tie des côtes du continent américain. Il suffisait, pour cela, de noter l'heure du jour où la hauteur barométrique était observée. Car, d’après le témoignage de M. de Humboldt, confirmé par tous les navigateurs qui ont parcouru cette région, l'atmosphère y est soumise à des influences si cons- tamment réglées, que le baromètre y éprouve seulement une petite oscilla- tion diurne rigoureusement périodique, dont M. de Humboldt avait dé- terminé la marche:et l'étendue avec un tel soin, qu'il pouvait, et qu'on peut, d’après lui, assigner la longueur actuelle de la colonne barométrique, l'heure du jour étant donnée. Cette régularité du baromètre est, comme on le pense bien, accompagnée d’une température de l'air presque constante, que M. de Humboldt évalue à 25°,3 cent. pour le mois de juin où il obser- vait; et M. le capitaine Duperrey l’a trouvée à peine plus haute, même au temps de l’équinoxe, dans ces parages. On voit donc que si l’on admettait ces conditions de constance et de périodicité comme rigoureusement inva- riables, on pourrait réellement, en ce point de la terre, employer les ob- servations barométriques d’un même mois ou de la même année, comme si elles étaient faites simultanément, pourvu que l’on appliquât au baromètre supérieur une petite correction qui le reportät à une heure commune, en maintenant le rapport des pressions effectivement observé. Mais, du moins, ce mode de réduction peut être employé en toute assurance, si les obser- vations ont été faites dans la même saison de l’année, à des jours peu dis- tants, et à peu près à la même heure du jour. J'ai donc choisi parmi les neuf observations de M. de Humboldt celles, au nombre de cinq, qui offraient cette presque identité d'heure entre elles, et avec celle qui avait été faite au sommet du Chimboraço; puis, en appliquant à chacune la petite réduc- tion horaire que:je viens d'expliquer, je les ai transformées en observations exactement contemporaines. » Mais'elles n'étaient pas accompagnées d'indications hygrométriques, dont alors on pouvait tout au plus présuméer l'utilité sans avoir les moyens d'en calculer l'influence. Quelque faible que celle-ci dût être, j'y ai eu égard, sinon avec une complète rigueur, du moins avec un degré d'approxi- mation qui doit être très près de Ja réalité, Considérant que, dans cette région du globe, la chaleur solaire soulève constamment les couches infé- rieures de l'air, et, leur imprime un mouvement d’'ascension, j'ai songé ( 58r ) qu'un tel mouvement devait ôter le principal obstacle à la diffusion de da vapeur aqueuse dans ces couches; lorsqu'elles reposent sur la mer. Ty ai donc supposé toute la vapeur qui pouvait y exister à la température de 25°,3 que M. de Humboldt avait admise. Puis, comme la proportion de cette vapeur diminue toujours à mesure qu'on s'élève, de manière à devenir très faible à de grandes hauteurs, ce que M. de Humboldt à par- ticulièrement constaté pour là zone d'air où il observait, j'ai donné à son décroissement la même loi qui résultait ici des observations de M. Gay-Lussac, laquelle rend la vapeur insensible, et la fait, pour ainsi dire, expirer dans les couches où la densité est environ 9,45, et la pression 0,38 de leurs valeurs initiales. Au moyen de cette correction, toujours très pe- tite, j'ai rendu à chaque observation barométrique de M. de Humboldt, les indications hygrométriques qui la complétaient. Alors rien ne m’a plus manqué pour calculer les densités et les pressions dans les: cinq stations élevées, en prenant pour unité les éléments analogues et contemporains qui existaient au niveau de la mer Pacifique; ce qui m’a déterminé réelle- ment ces quantités pour six points, espacés entre eux dans une colonne d'air ayant 5988= de hauteur. » J'ai d’abord construit graphiquement ces résultats, avec la même échelle, sur la même feuille, que j'avais employée pour les observations de M. Gay-Lussac, et je mets ce tracé sous les yeux de l’Académie. Sa seule inspection fait voir que les points donnés par les cinq stations élevées de M. de Humboldt, y sont exactement en ligne droite comme l'étaient les seize points relatifs aux plus hautes stations de M. Gay-Lussac. Seulement, Jusque vers la densité 0,5, la droite équatoriale est:plus rapprochée de l'axe des pressions, ce qui donne dés densités moindres à pression égale; en ou- tre, elle fait avec cet axe un plus petit angle, ce qui indique jun décrois- sement des températures plus rapide dans les couches d’air où elle s'étend. Enfin , elle ne peut se rejoindre à la couche inférieure que par une courbe convexe vers l'axe des pressions , ce qui indique, pour cette première zone d'air, un décroissement des températures beaucoup plus lent que dans la portion élevée, et qu’à Paris même. fi H » Cette reproduction d’une relation rectiligne dans des régions si dis- tantes, méritait qu'on la confirmât par le calcul. Je l'ai fait ici comme pour les observations de M. Gay-Lussac; et, non-seulement la forme rec- tiligne du: lieu s’est trouvée véritable, mais elle a offert une précision telle, que le seul écart sensible, qui porte sur la troisième station élevée, suppose seulement un écart de 0"*,8 dans la pression, que M. de Humboldt ne 19% ( 582 ) note qu’en dixièmés de ligne. Encore n’oserais-je pas KL que cela ne vint pas de quelque petite erreur arithmétique que ÿ laurais faite dans mes calculs, malgré le soin que jy'ai mis! » Jl paraît donc ainsi bien probable que cette configuration rectiligne du lieu formé par les densités et les pressions,à une certaine hauteur;est un fait inhérent au mode de superposition des couches atmosphériques et consé- quemment général! Si les observationsultérieures confnment cette relation, il en résultera une grande facilité pour le calcuk exact des réfractions astro- nomiques. Car, pour toute la partie rectiligne du lieu, on les obtiendra ri- goureusement; et quand elle cessera d’être applicable; leur trajectoires lu- mineuses seront devenues assez obliques sur la verticale pour qu’on puisse obtenir le reste de la réfraction par des limites, comme je l'ai fait dans Ia Connaissance des tems de: 1839: Il n’y aura donc réellement que les cou- ches inférieures, jusqu’à la hauteur d'environ 2000", dont Fétat accidentel aura besoin d’être habituellement étudié et fixé par des'imstruments. » Le voyage de M. de Humboldt n'offre pas, entre ses cinq stations élevées et la mer Pacifique, d'observation intermédiaire suffisamment rapprochée et contemporaine, pour qu’on puisse lemployer au raecorde- ment: de ces stations avec la couche inférieure! située: au niveau de cette rer. Il se peut ; vu: la condition calorifique différente de la terre ét des eaux , que ce raccordement soit brusque. Mais si Pon veut le supposer continw, cerquin’est:pas non plus invraisemblable, la lenteur du décroisse: ment total des températures se décompose et se résout pour ainsi dire én deux marches contraires; les températurés croissant d'abord depuis la mer jusqu'à 830" de: hauteur d’une très petite quantité égalé en tout à 1,6 centésimal, puis! décroissant ensuite dé: manière à rejoindre le: dé- croisement rectiligne à la plus basse des cinq stations, où il est de 1° centé- simäl pour 188" de hauteur; après quoi il:s’accélère proportionnellement à la densité des couches aériennes, tant que la forme rectiligne continue de subsister. Cette inversion initiale dans la marche des températures: n'a rién qué de très naturel, si l’on considère que, d’après les observations de M. de Humboldt, confirmées par le capitaine Duperrey, la partie! oc- cidentale dés côtes de l'Amérique, dont il! s'agit ici, est constamment _ par ün courant d’éau froide venant de l'Océan austral, lequel rend la-surface de la mer toujours un peu plus: froide que air qui repose: sur elle. Toutefois jé ne veux présenter. cé! mode que: comme un résultat: et un exemple de raccordement possihlé, lequel pourra avoir son appli- cation réelle et certaine. dans dlaûtres cas âñalogues, oùles couches ( 583 ) aériennes inférieures reposeront sur un: sol plus froid que ne l’est leur température propre à quelqué hauteur. » Au reste, de quelque manière qüe l’on veuille raccorder les stations élevées avec la! mer, dansi les observations de M. de Humboldt, la forme nécessairement presque rectiligne du lieu qui les unit, fera que les hau- teurs, calculées seront toujours à très peu pres les. mêmes dans toutes ces suppositions; et cela peut bien se voir par ce seul fait que celles que j'ob- tiens ainsi, par exemple, diffèrent très peu de celles auxquelles conduit la formule barométrique de M. Laplace, quoique la seule configuration du lieu observé suffise pour faire voir qu’elle doit donner ici les hauteurs un peu trop faibles. Or, pouvant ainsi compter sur ces hauteurs, leur com- paräison avec celles de Paris à densité égale, conduit à un résultat phy- siq ue assez important , par lequel je terminerai cet extrait. » Après avoir fixé les densités et les pressions dans les cinq couches d’air observées par M. de Humboldt, après en avoir déduit leurs hauteurs au-dessus du niveau de fa mer Pacifique, j'ai cherché d’abord, par le calcul, quelle était à Paris la hauteur de la couche qui, dans les observations de M. Gayÿ-Lussac, avait une densité physiquement égale à celle de la couche inférieure dans les observations de M. de Humboldt. J'ai trouvé cette hauteur de 94”,7 au-dessous de l'Observatoire de Paris, ce qui tient surtout au petit excès de température qui existait ici dans la couche inférieure, lorsque M. Gay-Lussac fit son ascension. » J'ai caleulé ‘ensuite de la même manière quelle était ici la hauteur: des couches d’air qui avaient alors la même densité que les cinq couches équatoriales fixées par les observations de M. de Humboldt. J'ai déterminé aussi les pressions qui s’yexerçaient. Tout celam'était facile d’après larelation eixpérimentale qui hait.les pressions aux densités. J'ai même établi la com- paraison. pour une station fictive, plus haute que la dernière de M. de Hum- boldt,, et dans laquelle la densité aurait été réduite à 0,4 de sa densité initiale. J'ai réduit toutes les pressions calculées pour l'expérience de Paris, à. ce qu'elles auraient été, si l’on avait pris pour unité la pression mesurée par la. hauteur, barométrique observée au niveau. de la mer Pacifique, ce que j'ai faitren ayant égard. à la variation de la gravité entre Paris et l’équa- teur. J'ai eu ainsi les intervalles. de: hauteur compris entre les couches d’égale densité dans les deux lieux. d'observation. En.outre, les différences des pressions. successives dans chaque série, m'ont. donné aussi les poids respectifs de.ces intervalles; poids, que. Fon: pourrait exprimer en milli- metres de mercure: à o°,.en!les:multipliant tous par le nombre 758,523... (584) qui exprime le nombre de ces millimètres composant la pression baromé- trique inférieure, dans les observations de M. de Humboldt. » Gette espèce de sondage de l'Océan aérien, dans des parages aussi divers, m’a donné les résultats contenus dans le tableau qui suit. Éléments des couches atmosphériques d'égale densité, dans les observations de M. de Humboldt à l'équateur et de M. Gay-Lussac à Paris. A L'ÉQUATEUR. SOUS LE PARALLÈLE DE PARIS. DENSITÉ, | PRESSION, | HAUT. Fous CA 44 BASE NE HAUTE Poids de là NUMÉROS cle ET here EE DENSITÉ , ee UTEUR | col. aérienne jal es] la colonne celle e è compté depui qui a lieu Pair n mètres pté depuis de la couche dans au- aëénennc;- || de la couche la couche inférieure [la couche |. dessus LS équatoriale L couche inférieure, 4 inférieure [du niveau] {Puis inférieure | qtatonare de qui a une de étant 1 : la couche étant 1: inférieure l'Ob densité égale $ inférieure étant 1: ae lMtlsftensite M. de Humboldt = de ER où la toire équatoriale pr Ps Pacifique-| densité est de Paris. Pr d'ordre des stations au-dessus étant 1: de mms | nee | nes | comen | m m. La mer Pacifique.|r1 ,0000000 |1,0000000 0,00/0,000000 ||r,00000000| 1,0176705 |— 94,72|0,0000000 N° 201....[0,77127465|0,7576283|2439,64|0,2423719|0,77127465|0,7457338 |+2611,30|0,2719367 - |o,96306148|0,545754|2552,96|0,2522458|0 ,76306148|0,5360093 | 2722,65|0,2815612 .[o,73:03836|0,7183400|2020,23|0,2816600|0,73:03836|0,7059102 | 3075,25|0,3r17602 .|o,71284,60|0,6885468|3274,100,3114532l0,71284969|0,6780916 | 3412,50|0,3305789 -lo,55181192|0,495439615.,85, r210,5045624|0,55181192|0, 4987876 | 5914,4510,5188829 0,40000000|0,3135362|9407,53|0,6864638|0, 400000 |0,332833r | 9010, 19|0,6848374 » La comparaison de ces nombres fait voir qu’en partant de la couche de densité égale à celle qui reposait sur la mer Pacifique, les intervalles d'égale densité sont d’abord plus grands et d’un poids plus considérable à Paris qu’à l'équateur. Depuis 2440 mètres de hauteur à l'équateur, jus- que vers 3000 mètres, la différence totale, soit d'épaisseur, soit de poids, est à peu près constante; et, dans son maximum, qui a lieu vers 3000 mètres; elle est, pour la hauteur, environ 250 métres, pour le poids à peu près 22% 83 de mercure à 0°, animés par la gravité équatoriale: Au-dessus de 3000 mètres, c'est dans la colonne équatoriale que les intervalles successifs d'égale densité deviennent comparativement plus épais et plus lourds; et quand la densité y est réduite à 0,4, la hauteur où cette densité existe sur passe de 300 mètres la couche de même densité sur notre parallèle. De sorte que, si un tel état de choses avait lieu simultanément, sur un même méri- (585) dien , dans une atmosphère momentanément en équilibre, cet équilibre de-- vrait serompre par la distribution inégale des couches d’égale densité; les inférieures tendant à tomber lentement du pôle vers l'équateur, les supé- rieures de l'équateur vers le pôle. Quelque conformité que ce résultat pré- sente avec l'existence des deux courants inférieurs et supérieurs qui ont réellement lieu dans notre atmosphère, suivant ces deux sens, et qui pro- duisent les vents alisés, je suis très loin d’en vouloir tirer une manifestation certaine de ce grand phénomène météorologique, les temps et les cir- constances des observations comparées ne permettant pas d’en tirer avec sûreté cette déduction. Je ne le présente que comme un exemple des con- séquences physiques auxquelles ce genre de discussion pourra conduire lorsqu'on aura l’occasion de l'appliquer à des observations barométriques complètes, faites simultanément à des latitudes différentes, sous les mêmes méridiens, et dans des colonnes aériennes d’une grande longueur. Si l’on avait de telles observations dont l’exactitude fût certaine, il con- viendrait, en les comparant, d’avoir égard à la force centrifuge dont je nai pas tenu compte ici. Mais cela serait facile; car d'aprés les lois qui la régissent, son introduction dans l'équation de l'équilibre des couches, n’ajoute aucune difficulté nouvelle aux intégrations. Mais auparavant il faudra enfin connaître la différence qui existe en chaque lieu entre la température apparente de l'air telle que le thermomètre l'indique, et la température vraie de ce fluide que le thermomètre n’accuse que mêlée avec les effets du rayonnement des corps qui l’environnent. Heureuse- ment un de nos confrères, M. Pouillet, s’occupe de cette recherche, et son travail pourra bientôt nous fournir l'importante notion qui nous reste à désirer. ». À l’occasion de cette lecture de M. Biot, M. ArAGo donne une connais- sance anticipée d’un paragraphe des Instructions qu'il a rédigées pour le voyage de M. Gaimard, et dans lequel il est question de températures croissant avec la hauteur, observées en plein jour. ARCHÉOLOGIE. — Sur une fouille faite dans le terrain primitif de l'ile de Santorin; par M. Boryx DE SAINT-VINCENT. « Entre les objets rares de diverse sorte que j'observai dans mon ex- cursion des Cyclades, lors du voyage de la Commission scientifique de Morée, il en est plusieurs qui, pour ne pas être tout-à-fait du domaine. (586 ) des sciences physiques, méritent néanmoins, par les points de contact qu'ils ont avec elles, l'attention de l’Académie. Tels sont les tombeaux et les vases contenus dans ces asiles des morts, que je découvris à Santorin, ile de lArchipel, dont la volcanisation avait jusqu'ici fait la seule célé- brité. Les antiquaires semblaient l'avoir dédaignée, et cependant non moins qu'aucune autre, elle renferme des vestiges des plus vieux temps. On pourrait même dire que ses entrailles, qui n’avaient jamais été inter- rogées , recèlent d’irréfragables témoignages de ce qu’étaient les arts vers la fin des temps dits héroïques. » Tournefort, voyageur non moins exact qu'érudit, y entendit parler de ruines au commencement du siècle dernier. « Mais, dit-il, par la ma- » ladresse de mes guides , qui n’eurent pas l'esprit de m'y conduire, je ne » les vis point. » Plus heureux que notre illustre compatriote, parce que, ne me fiant point à des guides, je cherchais moi-même dans toutes les directions, je trouvai ces vénérables débris, je pus les examiner et les dé- crire dans ma Relation de la Grèce à l'usage des gens du monde (1). » Entre ces ruines jusque alors ignorées, je signalerai un petit temple, ou plutôt une chapelle du paganisme, presque cubique, construite avec la plus extrême simplicité, en gros morceaux à peu près carrés de beau marbre blanc, venu probablement de Paros, et située isolément dans la plaine méridionale de l'île, au milieu de champs de coton, où sa teinte blanchätre empêche de la reconnaître quand on en est à quelque distance. Le monument a tout au plus six mêtres sur toutes ses faces, avec une seule porte latérale, et sa toiture plate est formée de longues dalles. » Les restes d’une cité d'Éleusis méritent aussi une mention particu- lière. On les voit sur une montagne prolongée en cap escarpé vers l’orient , et qu'unit au Saint -Hélie, sommet culminant de l’île, un col en arète tranchante contre les flancs rapides duquel on doit cheminer pour se rendre de l’une à l’autre. Des murs cyclopéens, une esplanade dont la vue s'étend sur la mer, des bases de tours, des emplacements de temples et des maisons renversées s’y distinguent, outre une multitude de citernes enfoncées et demeurées pour jamais à sec. Tout le pays est recouvert d’une couche immense de pierre ponce réduite en fragments souvent fort petits et agglutinés, qui composent son sol cultivable. Il n’y existe point d'autre terre, et c'est dans cette substance ameublie que croissent d'excellents (1) 2 volumes in-8°, avec un Atlas petit in-folio, chez Pitois et Levrault, Paris et Strasbourg, 1837 et 1838. (587 ) vignobles, unique source des richesses de: Santorin, Au-dessus de cette couche, d’un aspect plâtreux , blanchâtre et stérile, et pourtant d’une certaine fertilité, dont la puissance varie, de dix à cinquaute mètres, sont, du côté abrupte qui se courbe en figure de. croissant , d'autres couches, de matières également volcaniques , superposées, très yariées par leur nature ou leur teinte, et dans lesquelles Ja lave passe par.tous les états, depuis ceux d’ébsidienne, de basalte compacte ou poreux , et de trachites très durs jusqu’à ceux de tuffos fragiles, peu liés dans leurs grains, et d'argile diversement colorée; car c’est ici que se peuvent observer les diverses transmutations des roches d'origine ignée , transmutations qui jouent un grand rôle dans la nature, dont on n'a pas assez tiré-parti dans les sys- tèmes de géologie qu’on s’est trop hâté d'établir, et que j'ai signalées il y a déjà bien des années dans mon voyage aux quatre îles des mers d'Afrique, sans qu’on en ait guère tenu compte: » Le rempart naturel que ces couches variées par Jeur nature et par leur épaisseur, forme autour de la vaste baie, où se reconnaît la moitié d’un vaste cratère d'affaissement, présente dans sa nenaçante courbe l'aspect le plus bizarre; on pourrait même dire le plus infernal : le rouge souvent tres vif, s’y mélant crûment au noir le plus funèbre, ou bien à d’autres teintes non moins tranchées, sans que la moindre verdure y récrée jamais l'œil du voya- geur. Les Kaiménis, soupiraux volcaniques, soulevés dans l’intérieur du vaste cirque, y sont non moins lugubres , et contrastant par leur coulenr fuligi- veuse avec l’azur du ciel et de la mer, complètent la singularité du tableau. Ayant examiné soigneusement tous ces lieux dans leurs brisures, depuis le niveau de la mer, où s’amarrait mon brick, jusqu’a.leur surface, alors couverte de pampres et de délicieux raisins, en ayant recueilli les. subs- tances constitutives dans toute leur épaisseur, mise à jour par tant de com- motions volcaniques, je m'étais accoutumé à l’idée que l'ile était de fond en comble un produit d’éruptions successives, et. qu’elle était entière- ment sortie par l'effet de nombreux vomissements, des profondeurs du globe à l’état coulant ou dé cendre, Je fus donc très surpris, lorsque ayant atteint le sommet de Saint-Hélie, où Tournefort fut également étonné de trouver ce qu'il appelle ün marbre bâtard, lorsque , dis-je, je reconnus que:da masse de la montagne, dont les pentes sont aussi revêtues par la couche meuble, était formée de ce calcaire moréotique qu’on rencontre en tant d’autreslieux du pourtour dela Méditerranée. Ce calcaire compacte et grisâtre a-été mis à nu par l’action dés torrents de pluie qui tombent dans la mauvaise saison. Je reconnus ensuite qu'il se montrait sous les «lé: C.R. 1838, 165 Semestre. (T. VI, N° 48.) 80 ( 588 ) combres de la ville antique, dont les citernes y furent creusées. Je l'ai re- trouvé enfin, perçant à travers cértaines pentes du côté oriental de l'ile où saille un immense bloc, contre lequel est bâtie une léproserie au pourtour de laquelle la vigne est cultivée sur la couche arable de forma- tion supérieure , conséquemmént moins ancienne. Il m'importait de véri- fier si ce même calcaire que je revoyais partout où l'inclinaison donnait à l'eau du ciel la facilité de raviner ét d’entrainer le terrain, était la base du pays. Je choisis donc aux racines du col, dont il a été parlé plus haut, un point où la terre éboulée facilitât mes recherches. En un de ces points où là pente était telle qu'après la première sape des masses immenses se déta- chaient aisément comme des avalariches; je vis bientôt, entraînés par un glissement tumultueux, de nombreux débris de poterie avec des frag- ments de vases et de pierres sépulcrales. Ce fut donc au-dessous du revé- tement mouvant, dans le sol de formation antérieure même que je décou- vris presque de prime abord , des tombeaux à peu pres semblables à ceux dont se criblent Égyne et la grande Délos. Plusieurs étaient éfondrés etrem- plis de ponce presque en poussière; deux étaient intacts; le couvercle en avait seulement été un peu déplacé, comme par glissement, et une sorte de lapillo y ayant pénétré, formait comme un tuffo par l'épaisseur duquel leur capacité était plus ou moins remplie; deux vases y étaient empâtés en partie et parfaitement conservés. Cette trouvaille ayant fait quelque bruit au port de Phira, lorsque jy revins, le gouverneur, M. Avérino , homme instruit, qui m'avait accompagné dans mes promenades, apprit, que peu de mois auparavant, un habitant de Ghonia, village situé au pied de la montagne, ayant remarqué sur ses péntes ün espace aplati vers la base du col qui en he la cime à celle d'Éleusis , imagina d'y planter quelques ceps. Ses travaux ayant occasioné un éboulément dans le genre des miens; il mit également à nu quelques points de la vieille roche avec des tombeaux vierges, ren- fermant, à ce qu’on assurait, des trésors et des beaux vases parfaitement imtacts. Je ne répondrais pas que les trésors aient jamais existé, mais ils se fussent certainement réalisés au prix que l'explorateur demandait de ses poteries, s’il eût rencontré des acquéreurs. M'étant rendu avec M. Avé- rino chez un notable du lieu, dépositaire des objets dont la découverte antérieure à la mienne était venue à nos oreilles, je pus les y contempler et reconnaître qu'il s'y trouvait des choses fort,curieuses , mais d’origine et d'époque bien différentes. Dès que j'eus refusé de les acheter, parce qu’il ne m'avait point été alloué de fonds pour ce genre de dépenses, il y eut de grands pourparlers, dont le résultat fut qu'on me prierait de recevoir à ( 589 ) mon bord le résultat des fouilles pour.le porter à M. le président, Capo d'Istria, auquel je l’ai remis effectivement, et qui la, déposé dans le musée d'Égynes, où l’on doit le voir encore, à moins que S. M.;le roi de Bavière n’en ait fait l'acquisition lorsqu’elle fut dernièrement rendre visite à son fils sur le trône. de Grèce. » Trois tombeaux vus par moi, et sept ou huit, dit-on, par le vigne- ron qui le premier fouilla à la base du, col peu de temps auparavant, étaient en tout semblables. Il est à craindre qu’ils ne soient.pas demeurés à découvert, parce que les éboulements du sol supérieur très mobile s’y seront multipliés, surtout si la cupidité a poussé quelques habitants à continuer des fouilles dont, en Grèce, on attend toujours des richesses enfouies. Peut-être, à l'heure qu'il est, n’existe-t-il plus, à Santorin, un sépulcre entre le mont Saint-Hélie et celui d’Éleusis, qui n’ait été violé, et dont le pourtour ne soit parsemé, des tessons de tout ce qu’on ne sera point parvenu à en retirer/intact. Quoi qu'il en soit, ces tombeaux, longs de deux mètres environ, larges d’un, tant soit peu plus profonds et creu- sés comme .de simples auges dans le calcaire compacte, sont enduits avec du stuc grossier d’un rouge foncé, qui conserve toute sa fraicheur partout où des amas de poussière volcanique blanchätre ne l'ont pas corrodé en l’encroûtant.. Des dalles plates, tirées sans, doute de la roche même où les sépulcres furent pratiqués, et qui furent évidemment d’une seule pièce, épaisses d’un à deux décimètres, les fermaient et en, faisaient toute la saillie extérieure. Ces dalles , parfois demeurées en place quoique fendues, mais généralement brisées et culbutées par quartiers dans la fosse même, n'auront pu résister au poids de la couche volcanique qui les dut tout à coup surcharger de, son, énormité lors de la grande éruption qui boule- versa l'ile. Aucune de ces couvertures, n’a offert d'inscriptions ni de carac- tères quelconques, d’après lesquels on ,püt statuer quoi que ce soit sur leur âge, et connaitre quels purent être ceux dont les_cadayres en de- vaient être protégés. | » Il ne faut pas confondre les tombeaux dont il, est As et qui étaient placés, à la distance d’une de leur largeur environ, à:côté les uns des autres, dans le sol: primitif, -et selon. l’inclinaison de celui-ci, avec d’autres sépulcres incomparablement plus modernes que l’on trouve au- dessus dans le tufot de ponce, et qui ressemblant à ceux, du reste de la Grèce, continrent les réstes des citoyens d'Éleusis. Ceux-ci ont été de- puis long-temps fouillés, culbutés ,, comblés, refouillés et ruinés, sans qu'on n’y puisse reconnaître que des fragments de vases pareils pour la 80.. ( 690 ) substañce, les teintes, et ce qu’on peut réconnaitre de leur forme, à ce qu’on retrouve à Égine, ainsi qu’en tant d’autres endroits de la Grèce et de l'Italie. » Du côté où je suppose qu'étaient tournés les pieds des cadavres dans les tombeaux de première antiquité, on pratiquait une sorte de niche dans laquelle se plaçaïent de grands vases. C’est du moins à cette place que nous en avons trouvé deux dans le meilleur état de conservation avec les dé: bris de ceux qui furent brisés par la chute des morceaux des pierres de re- couvrement lors de l'invasion des laves supérieures. D’autres vases moins considérables avaiént aussi été déposés sur les côtés , et la plupart, demeu- rant exactement empâtés dans le tuffo qu'ont formé la poussière volcani- que ét les fragments de ponce dans la éapacité des tombes; ne peuvent que très difhcilément être extraits de leur espècé de gangrie, sans être bri- sés. Les osséments semblent s'être assimilés dans celle-ci et en font si bien partie, que leur apparence étant à peu près 14 même 6n n’en distingue présqué plus rien; l'analyse seule en pourräit faire reconnaître l'existence au milieu de la substance qui les enserre ; et dans laquelle nous trouvämes cependant des dents assez bien conservées. » Comme il existe des tombeaux de deux sortes sur la montagne, les supérieurs creusés dans la ponce par les citoyens de l'antique Éleüsis, et les inférieurs dans une roche antérieure par des hommes inconnus, les fouilles qu'on y fit ont produit des vases de nature très différente. Dans les moins anciens, on à rétrouvé les mêmes formes et la même matière qu'à Égyne, c'est-à-dire unñé grande analogie avec les produits étrusques et de la terre de Nola: Parmi les richessés de ce genré qui me fürént confiées pour êtré remises à M. lé Président, jé‘visentré autrés un vase de Ta plus par- faite beauté et de la meilleure Conservation. C'était une sorte d’aiguiere de quinze pouces environ dé hauteur et de huit dé diamètre dans la partie la plus renflée de so pourtour, avec un col aminci, dont l'ofifice était une tête d’aigle ou de griffon du meilleur goût; une anse gracieusement con: tournée y était ajustée $an$ trop de saïllie et la légèreté du tout était re- marquable. Sa couleur était celle de l’hématite, ou pierre sanguine, avec des traits «en écailles ou d’autres ornements et un petit sujet dessiné en noir lisant ét poli. Un carnassier à pelage moucheté du genre Æelis y était représenté dévorant un ruminant à bois rameux. Je crus reconnaître dans ces deux animaux un lynx et uncerf; or, comme le lynx et le cerf'sont des mammifères de la Grèce, le sujet était évidemment grec. » Il n’en est pas de même pour les vases trouvés dans les sépuleres ini- ( Sor ) férieurs et les plus anciens. Îci les formes, les proportions, les ornements et la matière sont totalement différents. Les amateurs qui usurpent trop souvent le titre d’antiquaires, en achetant à tout prix des collections de vases étrusques qu'ils n’estiment qu'autant que le pourtour s’en charge davantage de figurines rouges ou noires, et qui s’exfasient devant les conceptions plus bizarres que correctes des potiers de la vieille Italie, ne feront probablement pas grand cas de nos vases ultra-antiques , qu’on me passe cette expression; ils n’y admireront point ces deux ou trois couleurs mattes qu'ils regardent comme des conditions de beauté, ni de ces personnages singulièrement groupés, où jusqu’à des contre-sens anatomiques leur semblent être des perfections de dessin; mais le vrai savant doit y trouver de profonds sujets de méditation et y reconnaître, dans la pauvreté même du décor jointe à l'élégance mâle des formes, la main d'un peuple antérieur à la civilisation étrusque, et chez lequel les arts marchaïent dans là voie du perfectionnement, quand une grande révolution physique vint tout engloutir, jusqu'aux artistes. » En effet, Santorin était une île considérable, fertile, verdoyante, riche en sources, l’une des plus heureuses de Archipel, et qui s’appelait Kalliste ( la plus bellé ), vers la fin des temps héroïques; C'est-à-dire de quinze à seizé cents avant l’ère moderne, lorsque les Phéniciens, commen- cant à explorer les terres qualifiées successivement par eux d’Hespérie ( pays du soir ou du couchant ), vinrent communiquer aux Pélages de Ja Grèce INT NTÉ ......... Cet art ingénieux 5 De peindre la parole et de parler aux yeux. » » Cadmus s’ÿ arrêta d’abord, et la trouvant digne d’être colonisée y laissa quelques-uns de ses Phéniciens sous l'autorité de Membliarès, l’un de ses parents. L'île était déserte avant l’arrivée de Cadmus, puisque la tradition ne porte point que celui-ci y ait rencontré d’indigènes; les hommes qu'il ÿ laissa durent s’ÿ multiplier et vivre heureux en cultivant les arts qui florissaient déjà dans Tyr, lieu de leur berceau, et cet état de choses dura probablement jusqu’à l’époque des commotions volcaniques dont leur nouvelle patrie fut le théâtre, Ces secousses qui brisèrent Kalliste et les affaissements qui en firent disparaître la plus grande partie dans l’abime des mers, durent probablement lui donner cette forme de crois- sant qu'elle conserve encore, ils eurent donc lieu après l’âge de Mem- bliarès. La première révolution physique de ces lieux ne serait-elle pas (592) contemporaine ou de très peu postérieure à ce déluge de Deucalion, qu'on pourrait regarder comme la conséquence de quelque grand soulèvement ou boursoufflement volcanique et sous-marin de la région entière ? Quoi qu'il en soit, le pays désolé, dépouillé par le feu de ses fontaines et de ses ombrages dut, comme Herculanum et Pompeie, être brusquement recou- vert d’un terrain nouveau; ce nouveau terrain est celui que nous recon- naissons dans la couche supérieure de ponce et de trachites en petits fragments d’une île, probablement demeurée comme anonyme par la perte de sa beauté, jusqu’à l’époque où Théras, aussi parent de Cadmus, vint après quelques cent ans, lui donner son nom en les repeuplant avec des Spartiates et des Myniens fugitifs que leurs femmes avaient sauvés des prisons de Lacédémone. » Ce ne peut donc être qu'entre l’époque de la première venue des Phéniciens, commandés par le fils d’Agénor, et la seconde colonisation, conduite par Théras, avant là grande éruption qui bouleversa Kalliste, c'est-à-dire vers l’an 1540 avant J.-C., que se creusaient les tombeaux que nous avons trouvés à Santorin, dans son premier calcaire, Les vases qu’on rencontre dans de tels sépulcres sont donc antérieurs au temps où la Grèce connut le tour du potier et eut des artistes qui en faisaient un si élégant usage. Aussi ces vases portent-ils un caractère bien différent de celui qu'on voit aux poteries du reste de la Grèce et de l'Italie; pareils les uns aux autres par la composition, les formes, la teinte et la misère d'ornements, leur matière est dure et grenue, un peu sonore; on la di- rait être une sorte de grès à leur couleur et au toucher; notre confrère, M. Brongniart, auquel je les ai montrés, a remarqué qu’on aiguiserait une lame de couteau en la frottant contre leur surface. La forme en est simple, mais noble et gracieuse; le plus considérable a 2 pieds 5 pouces de hau- teur, et 1 pied 9 pouces de diamètre vers son milieu, où il se renfle. Quatre anses, disposées par paire de chaque côté, devaient en rendre le maniement assez commode. Un second vase, qui n’a que deux anses, une de chaque côté, est de la même forme, c’est-à-dire semblable à une belle urne dont l’orifice s’évaserait ; sa hauteur est de 2 pieds, sur 15 pouces de diametre. L'un et l’autre, que nous trouvâmes à peu près rem- plis de poussière volcanique, paraissaient avoir été déposés vides dans leur tombeau respectif. Ils sont bien grands pour n’avoir contenu que les cendres d’un individu; minces pour qu’on les püt, avec sécurité, remplir d'un liquide quelconque. Probablement, on y déposait du grain pour la provision du mort; ce qui tiendrait à des croyances bien anciennes, com- (593 ) inunés à l'Égypte primitive, et antérieures à celles de la Grèce historique. Leur couleur ést' la teinte naturelle de la terre dont ils sont formés; des bandes parallèles, d'un brun chocolat, sont le fond des ornements géné- raux. On voit que ces bandes annulaires ont été faites sur le tour même. A la gorge, outre les cercles bruns, l'artiste esquissa quelques figures particulières ; telles qu’un Méandre incomplet; de petits ronds unis l’un à l’autre par une ligne oblique, un zigzag inscrit entre deux des grands cercles d’en haut, des triangles, et surtout des oiseaux de la famille des Grues, et approchant pour la forme de celle de Numidie mis en regard. Ces mêmes oiseaux se retrouvent avec ce que je crois être la figure d’un bouclier, sur lé vase de moins grande taille. Il est remarquable que dans ces deux belles pièces, et dans toutes celles du même genre que j'ai ob- servées à Santorin , l'artiste, sans doute IE ’épargner de la peine, n’a rien dessiné sur l’un des côtés, celui qui n'était pas censé devoir être vu, parce qu'il était tourné du. côté de la niche dont il a été parlé plus haut, et qu'on rencontre à l’une des extrémités du sépulcre. Une sorte de monogramme, qui fat peut-être celui du fabricant, et qu’on voit également sur nos vases, pourrait-il éclairer nos savants confrères de l’Académie des Inscriptions, sur leur origine et leur âge. Je n’entends point m'en occuper ; de pareilles recherches sortent de mes travaux habituels, pour rentrer dans le domaine de l'antiquaire véritable. Je me bornérai simple- ment à répéter, de les tombeaux où se trouvent ces vases, sont évidem- ment antérieurs à la révolution volcanique par laquelle tout le pays fut bouleversé de fond en comble. et recouvert de l'énorme couche de ponce qui partout y dérobe la vue du sol primitif; ce fait donne, à la poterie de Santorin, une importance historique supérieure à celle des pièces du même genre dont se remplissent la plupart des Musées, où l’on semble attacher plus de prix à ce qui fut en tout temps compositions de fantaisie, comparables tout au plus aux gravures du Journal des Modes de l’é- poque actuelle, qu’à des choses dont l'étude pourrait éclaircir des points obscurs de diverses origines et de ce qu'étaient les arts quand l’Asie, l'Afrique et l’Europe se mirent en contact à travers la mer Égée. » M. Bory met sous les yeux de l’Académie les dessins au trait des deux vases décrits dans son Mémoire. Après la lecture de ce Mémoire, M. DurEAU DE LA MazLe fait remarquer que les vases en question, autant qu’on en peut juger par les dessins qui les représentent, ne ressemblent en rien aux vases phéniciens que ( 594 ) l’on possède dans les Musées archéologiques, et dont l’origine ne saurait être douteuse. Les vases de Santorin ont au contraire, dans leur forme générale et dans les ornements qui les décorent, tous les caractères qui les décorent. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — /Vote sur une collection de rapports officiels de M. Hubert , relatifs aux navires à vapeur; par M. Cu. Dupin. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie une collection de sept rapports sur les bâtiments à vapeur de la marine militaire; ils sont dus à notre savant correspondant pour la section de mécanique, M. Hubert, directeur des constructions navales à Rochefort. » M. Hubert a le premier, en France, résolu le problème de la cons- truction des navires à vapeur réunissant à la fois la structure solide qui convient à des bâtiments de l’État et la supériorité de marche qui constitue l'un des principaux avantages de cette espèce de navires. » Le premier essai fut le Sphinx, construit à Rochefort en 1828 et 1829. Ce bâtiment était muni d’un mécanisme à vapeur ayant la force de 160 chevaux , lequel sortait des ateliers de M. Faucett de Liverpool. » Depuis, nous avons fondé le bel établissement d’Indret, où nous avons fini par exécuter, avec des ouvriers français, des machines aussi parfaites que celles des Anglais. » L'État possède aujourd’hui quatorze navires à vapeur de 160 chevaux, y compris ceux qui font le service des ports orientaux de la Méditerranée. » Dès 1830, éclairé par l'expérience du Sphinx , M. Hubert proposa des améliorations essentielles à la construction projetée de navires devant avoir un moteur de cette force. A la même époque, il présentait aussi les plans et les calculs d’un navire à vapeur de 200 chevaux; cette dernière propo- sition n'eut pas de suite. » Les Anglais avançant par degrés rapides dans l'agrandissement de leurs navires à vapeur, le Ministre de la Marine, en 1835, donna l’ordre à M. Hubert de présenter les calculs et les plans d’un bâtiment mû par une force de 220 chevaux. Trois navires de l’État sont en construction d’après ces plans. » Ici nous ferons remarquer la marche essentiellement différente des progrès de la navigation par la vapeur chez les Français et chez les Anglais. » En France, la marine militaire devance toujours la marine du com- merce par la grandeur de ses essais. Ainsi, jusqu’en 1835, un seul navire ( 595 ) du commerce avait une force qui s’élevat à r40 chevaux, ‘quand les neuf dixièmes des navires à vapeur de l’État avaient la force de 160 chevaux : dès que l'industrie particulière approche de la limite‘ atteinte par les travaux de la force navale, celle-ci fait un nouveau pas et tierce sa force motrice. » En Angleterre, au contraïre, tandis que les navires de l'État n’ont pas encore dépassé la force de 250 chevaux, le commerce en fait cons- truire à Liverpool, à Bristol, à Londres dont la force, fixée à 380 che- vaux, tend à s’accroître chaque jour, et, selon nous, au-delà des justes proportions entre lle tonnage et la puissance motrice, pour parcourir de très grands espaces. » La formule donnée par Euler pour calculer la résistance relative et la force motrice des vaisseaux, montre que cet accroissement simultané de la grandeur des navires et des forces motrices permet d'atteindre une plus grande vitesse avec une force qui met en mouvement un poids propor- tionnellement plus considérable. » J'ai pensé qu'on verrait avec intérêt quelques rapprochements que j'ai faits pour rendre ce résultat sensible, au sujet des deux premières classes de navires à vapeur de la marine française. NAVIRES A VAPEUR FRANCAIS, 2° CLASSE, 1" CLASSE. Force motrice évaluée en chevaux......,.,. 160 chev. 220 chev. Tonnage total du navire......... ........ 777 tonn. 257kil. 1334 tonn. 149 kil. Portion du tonnage total par cheval moteur. 4 858 6 064 Vitesse maxima par ‘un temps calme et dans : un milieu sans courant... ..........1... 1onœuds 10 neuds 4 Poids normal duchargementquechaquenavire doit recevoir,sous forme decombustible... 100 tonn. 30otonn. Combustible par force de cheval. .......,.,. 625kil. 1350 kil. » Ainsi le navire de 220 chevaux aura ce qu'il faut de combustible pour naviguer pendant un temps plus que double du navire de 160 chevaux. » Afin de suffire à de très longs trajets, les navires de 220 chevaux ont leurs roues à aubes établies de manière à pouvoir agir encore efficacement malgré l’immersion qu’exigera la surcharge de 118 tonneaux de houille: surcharge qu’on réservera pour les longues navigations (1). » On pourra donc partir avec 1854 kilogrammes de combustible par force de cheval. Cette quantité de combustible représenterait, avec un vent ET EE CORRE PE (1) Les navires de 160 chevaux reçoivent une surcharge de 8o tonneaux. C. R. 1838, 1€T Semestre. (T.VI, N° 48.) 81 ( 596 ) calme et un milieu sans courant, un espace parcouru de 7030624 mètres, c'est-à-dire un espace égal aux Z de la distance du pôle à l'équateur, ou 1758 lieues de 4000 mètres parcourues en 4or heures --, ou 16 jours Z. » Une telle rapidité suffirait à la rigueur pour aller, dans un temps calme, de France aux États-Unis; mais on est encore ici loin du terme qu'on doit atteindre pour être certain d'arriver malgré les temps les plus contraires. » Ainsi, le navire anglais, le Syrius, quoique mùû par une force de 400 chevaux, vient de mettre six jours pour parcourir les 240 premières lieues de son trajet, de Liverpool à New-York : à ce compte, il lui faudrait trente jours de mauvais temps pour parcourir 1200 lieues. » L’insuffisance de la seule force de la vapeur pour accomplir dans tous les cas d'immenses trajets, a fait penser à rendre plus efficace la combi- naison des forces de la vapeur et du vent. Tel est l’objet d’un rapport de M. Hubert (octobre 1837), pour qu’un de ses bateaux à vapeur de 220 che- vaux, le Caméléon , puisse à volonté naviguer au moyen des voiles seu- lement. » Un officier de vaisseau fort ingénieux, M. Bechameil, s’est pareille- ment occupé de résoudre ce problème par des dispositions qui lui sont propres, et pour lequel il a fait récemment des travaux d'étude et des ex- périences dans la grande usine de la Chaussade, appartenant à la marine royale. » En m'adressant les diverses pièces officielles dont je viens de donner une idée , et qu'il me prie de déposer dans les archives de l’Académie, M. Hubert ajoute : « Je regrette que ee travail ne soit pas complet, et vous aurez à juger si je dois y donner suite en y ajoutant les plans des navires, les détails de la charpente et des installations , les plans de voilure, etc. » » Il me semble qu’en remerciant notre habile correspondant, pour les communications qu'il vient de nous adresser, nous devons lui faire con- naître que l’Académie ne pourra que recevoir avec reconnaissance les pré- cieux matériaux qui compléteront le présent que j'ai l'honneur de déposer aujourd’hui sur le bureau. » ( 597 ) RAPPORTS. YOYAGE SCIENTIFIQUE. — Rapport sur l'expédition de la Bonite: par M. DE FREYCINET. (Hydrographie, navigation et histoire du voyage.) « D’après les sections du rapport sur le voyage de la Bonite, qui déjà ont été lues dans cette enceinte, l'Académie aura pu juger de l’empres- sement de MM. les observateurs, pour tout ce qui tient à l’histoire natu- relle, à la physique du globe, au magnétisme et à la météorologie; mais il a été facile de prévoir que celles des observations qui exigeaient un long séjour au mouillage ont été beaucoup moins favorisées : tels sont en particulier les travaux qui se rattachent à la levée des cartes et plans bydrographiques. » Levée des cartes. — M. Darondeau, élève de cette école célèbre que dirige avec tant d'éclat celui que les étrangers eux-mêmes appellent /e père de l'hydrographie européenne , avait certainement toute l'instruction né- cessaire pour procéder d’une manière brillante à l'exploration des côtes visitées par l'expédition ; toutefois, nous le disons avec peine, la courte durée des relâches et les circonstances de la navigation ont mal servi son zèle; aussi cet habile ingénieur n’a-t-il pu satisfaire à l’ardent désir qu'il avait d'enrichir l'expédition, qu’en s’occupant des observations de phy- sique. À peine, en effet, aperçoit-on parmi les matériaux qui ont été soumis à notre examen, quatre plans particuliers, dont le plus considérable est celui de la baie de Karakakoa , Sur l’une des îles Sandwich; les autres sont un plan du mouillage de Puna, dans la rivière de Guayaquil; un plan du mouillage de Cobija, au Pérou; un dernier enfin d’une partie de la rivière Hoogly, dans l'Inde, en face de Chandernagor. Il faut ajouter à ce succinct catalogue, quelques sondes additionnelles portées, sur le plan du port d'Honoloulou, levé pendant la campagne de /’Uranie. Ces tra- vaux ont été exécutés par les meilleures méthodes, et font vivement re- gretter que les talents de M. Darondeau n'aient pu s'exercer sur une plus grande échelle. Les membres de l'état-major qui l'ont aidé dans ses opéra- tions, sont MM. Chevalier et Touchard, enseignes, et MM. Garrel et Chaptal, élèves de marine. » Nous devons joindre à la liste qui précède, un certain nombre de cartes et plans dont quelques-uns sont peu répandus en Europe, et qu’on a eu 81. ( 598 ) l'attention de se procurer ; aucun d’eux n’est inédit et tous sont dus à des explorateurs espagnols ou anglats. » Astronomie nautique. — M. Touchard, enseigne de vaisseau, parti- culièrement chargé des montres marines et des observations d'astronomie nautique, s’est acquitté de ce devoir avec un talent et une précision re- marquables. Cet habile officier a surtout donné une attention particu- lière à la répartition de l’erreur des montres, reconnue après une longue traversée. En rendant compte des observations qu'il a faites pendant le cours de la campagne, tant à terre qu’à bord du vaisseau, il se livre à des recherches intéressantes sur la meilleure méthode à suivre pour ré- partir cette erreur finale sur les points intermédiaires. Déjà plusieurs na- vigateurs s'étaient occupés de cet objet, les uns en supposant que la va- riation de 14 marche moyenne du chronomètre a été uniforme pendant la traversée, et les autres qu’elle a été uniformément accélérée. M. Tou- chard discute de nouveau la question sous ce double rapport; et apres avoir fait ressortir les inconvénients et les avantages de chacune de ces hypothèses, il donne la préférence à la dernière. Devant ici me borner à des aperçus généraux, je ne suivrai point l'auteur dans les conséquences utiles qui résultent de son analyse; et je m'y résigne avec d'autant moins de peine, que je connais son intention d'en faire plus tard l’objet d'un mémoire spécial. » Le même officier donne ensuite deux tableaux : l’un des variations diurnes des chronomètres, telles qu’elles ont été trouvées à chacune des stations de la corvette; l'autre du petit nombre de positrons géographi- ques, déterminées par ses soins, dans le cours de la campagne. Les longi- tudés y sont comptées de deux manières : 1° du méridien de la dernière stition, et 2° du méridien de Paris. » Les registres d'observations, et ceux où les calculs ont été écrits, sont tenus avec beaucoup d'ordre, et l’on est satisfait de voir la parfaite con- cordance des résultats, surtout dans les observations faites à terre. » Histoire du voyage. — Ta collection considérable de paysages, de vues de marine, dessins de costumes, etc., qui nous a été communiquée , laisse peu à désirer tant pour le nombre et la variété des sujets, que pour le charme des points de vue et la perfection du travail. Toutes ces ri- chesses, dues à l’activité et au talent de MM. Fisquet, enseigne de vais- seau , et Lauvergne, agent comptable, ne peuvent manquer de répandre un grand agrément sur l’atlas pittoresque qui accompagnera sans doute la relation du voyage, et l’on peut croire, par aperçu, que 150 dessins’, ( 599 ) dont‘un grand nombre sont coloriés, pourront entrer dans cette publi- cation. » Conformément aux recommandations de l'Académie, quelques docu- ments phüiologiques ont'été rapportés et mis sous les yeux de la Com- mission; ils consistent: 1° en un Nouveau-Testament en langue des iles Sandwich, imprimé sur ces îles mêmes, par les missionnaires protestants établis à Wahou; 2° un Vocabulaire sandwichien et anglais; 3° cinq pe- tits volumes sandwichiens, relatifs à l'éducation des enfants et à l'étude de la religion; 4° un alphabet de la langue des Birmans ; 5° enfin un Caté- chisme, suivi de dialogues, en langue bengali. » Si l’on fait attention aux difficultés et aux exigences de la campagne, si lon se rappelle que, malgré tantide travaux inusités, les officiers qui s’y sont livrés concouraïent , avee leurs camarades; à toutes les parties du service , il sera difficile de ne pas reconnaître en eux autant de savoir que de dévouement, et de ne pas faire des vœux pour qu’une aussi généreuse et noble conduite recoive da Gouvernement une digne récompense. » CHIMIE ORGANIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Frémy, relatif aux modifications que la chaleur fait éprouver à l'acide tartrique et à l'acide paratartrique. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze, Dumas, rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Robiquet, Pelouze et moi, de lui rendre compte d’un mémoire de M. Frémy, qui a pour objet l'examen des modifications que les acides tartrique et paratartrique éprouvent lorsqu'ils sont soumis à une chaleur assez forte, quoique incapable de les convertir en produits pyrogénés proprement dits. M. Braconnot avait remarqué que l'acide tartrique soumis à la fusion change de propriété; M. Frémy a voulu approfondir ce fait, en trouver la cause, et il est parvenu à des résul- tats pleins d'intérêt, juste récompense du long travail auquel il s'était dévoué. » La nature des acides oxigénés peut s’expliquer:par deux théories, qui, probablement, sont toutes les deux vraies, mais qui probablement aussi ne s’appliquéront chacune qu’à un certain nombre de ces corps. L'une de ces théories, ‘celle qui est admise d’un ‘avis presque unanime, consiste à les regarder comme des corps distincts, de véritables acides oxigénés, qui s'unissent à l’eau ou aux bases pour former des sels. L'autre ne tient au- cun compte de ces acides quand ils sont anhydres ; elle considere ces ( 600 ) acides, quand ils sont hydratés, comme des hydracides, et elle regarde leurs sels comme des corps analogues aux chlorures. » Ces deux théories se trouvent aux prises de la manière la plus étroite en ce qui concerne la nature de l'acide tartrique, car l'une d'elles, celle qui considère l’acide tartrique comme un oxacide, est incompatible avec l'analyse de l’émétique anhydre, et si, d’après la composition de ce corps, on veut regarder l'acide tartrique comme un hydracide, on éprouve quel- que difficulté au premier abord à se rendre compte des résultats observés par M. Frémy. Ceux-ci sont en effet bien plus faciles à expliquer, en re- gardant l’acide tartrique comme un oxacide. » Jetons un coup d'œil sur ces résultats. » M. Frémy a découvert le corps qui, dans les idées généralement ad- mises, doit porter le nom d'acide tartrique anhydre. » Il l'obtient avec la plus grande facilité, car il suffit d'exposer l'acide tartrique à l’action de la chaleur dans une capsule. L’acide fond, perd de l'eau, finit par se boursouffler, et laisse une masse spongieuse qui consiste en grande partie en acide tartrique anhydre, assez peu soluble dans l'eau pour qu'on puisse le séparer à l’aide de ce dissolvant des parties d'acide tartrique incomplétement privées d’eau. » 0,467 d'acide tartrique anhydre préparé par M. Frémy, sous les yeux de votre rapporteur, ont donné à l'analyse 0,626 d’acide carbonique, et 0,139 d’eau; d’où l'on tire Caleul. Exp. Garbone: ete SO EST NS OS 37,0 Hydrogène... Map 0. OT 3,3 OXBENES. ee OO. ae M0 2 ia aete ee OO 831 100,0 100,0 » Ainsi, le corps décrit par M. Frémy, sous le nom d'acide tartri- que anhydre, possède bien les propriétés et la: composition qu'il lui assigne. » On sait qu'outre l’acide tartrique, il existe un autre acide qu'on a successivement appelé racémique et paratartrique, et qui possède en effet, dans ses sels, la composition exacte de l'acide tartrique. Dans toutes les réactions destructives, l'acide tartrique et l'acide racémique, se comportent de la même maniere, en sorte que jusqu'ici rien ne peut nous éclairer sur les différences qui peuvent exister entre les deux, relativement à leur for- mule rationnelle. » M. Frémy a dü soumettre l'acide paratartrique au même traitement ( Got ) que lui avait fourni l'acide tattrique anhydre. On pouvait espérer que dans cette occasion, il se manifesterait quelque différence entre ces deux corps. » Il n’en a rien été. L’acide paratartrique s’est comporté comme l'acide tartrique, et a produit un corps analogue qu’il faut désigner sous le nom d'acide paratartrique anhydre. Cette circonstance a paru tellement digne d'attention à votre rapporteur, qu'il a cru nécessaire de multiplier les véri- fications, en ce qui concerne Ja composition de l'acide paratartrique an hydre. FE 0,317 ont donné o,oy2 eau et 0,425 acide carbonique ; IL. 0,500 id. 0,150 id. 0670 acide carbonique; NL. :0,332 id, 0,447 acide carbonique; ce qui produirait en centièmes IL. IL. 111. Carbone, 37,0 .... 37,0.... 37,2 Hydrogène, #3,2.... 3,3.... » Oxigène, 59,8... 59,7 ....» 100,0 100,0 » » Ces trois analyses, parfaitement d’accord avec celles de M. Frémy, ne peuvent laisser le moindre doute sur l'existence d’un acide paratrique anhydre exactement composé comme l'acide tartrique anhydre lui- même. » A côté de ces deux faits remarquables par eux-mêmes et surtout en raison des deux acides qui les ont fournis, M. Frémy en fait connaitre deux autres qui, par leur nouveauté, ont fixé, très vivement l'attention des chimistes qui travaillent au développement de la chimie organique. » En effet, ce n’est pas de l'acide tartrique anhydre qui se produit immé- diatement quand on vient à fondre l’acide tartrique., Avant de passer à cet état, l'acide tartrique ordinaire donne naissance à deux produits inter: médiaires d’un haut intérêt pour la théorie. Le premier c’est l'acide tar- tralique , le second l'acide tartrélique de M. Frémy. » L’acide tartralique se représente, par de l'acide tartrique qui, au: lieu de saturer deux atomes de base, n’en saturait plus que ; atomes. » L’acide tartrélique se représente à son tour par de l'acide tartrique qui ue saturerait plus qu’un seul atome de base. » De telle sorte qu’en partant de la formule la plus vraisemblable pour l'acide tartrique CS H5 0,2 H°0 ou C Hi: 0", ( 6p2 ) on voit que les trois produits dont il s’agit se représenteraient.de la ma- nière suivante dans leurs sels de plomb respectifs: C'5H8O'°, 2PbO.... Tartrate, C5HSO'®, SPbO.... Tartralate, CSHSO'°, PbO.... Tartrélate. » Ainsi, M. Frémy s’est assuré qu'à mesure que l'acide tartrique perd de l'eau, il donne successivement naissance à.des corps quise combinent avec des quantités moindres de base, et qui prennent à l’état de sel des quantités de base équivalentes aux proportions d’eau qu’ils avaient con- servées. » Ces modifications rappellent celles qui ont été assignées, avec tant de raison, par M. Graham, comme les causes des variations que l'acide phos- phorique et les phosphates éprouvent par l’action de la chaleur. » L'auteur s’est convaincu que les acides tartralique et tartrélique re- viennent facilement à l’état d'acide tartrique. » Votre rapporteur a vérifié l'analyse du tartralate de plomb. Le sel soumis aux essais renfermait du tartrélate, ce qui s’évite difficilement ; mais il a donné, du reste, pour l’analyse de l’açide anhydre, des résul- tats conformes à ceux de M. Frémy. » Il résulte done, du travail de M. Frémy, que l'acide tartrique peut perdre de l’eau, en passant par des modifications analogues à celles de l'acide phosphorique, jusqu'à ce qu'il arrive à l’état d'acide tartrique anhydre. L’acide paratartrique est dans le même cas. » Nous aurions désiré que les deux acides anhydres dont il s'agit, eus- sent été soumis à l’action du brôme où du chlore; que des essais de ce genre eussent été tentés égaälemént sur les acides tartrique et paratartri- que hydratés; c'est ce que M. Frémy pourra faire plus tard. » M. Frémy a donc introduit, dans l'étude des acides organiques , un point de vue neuf, et qui lui appartient en entier. Il semble, au premier abord, avoir tranché la question touchant leur nature, Tone décou- vrant l'acide tartrique anhydre, il paraît avoir mis hors de doute la for- mule réelle de cet acide à l’état hydraté ; mais avec un peu d'attention, on voit que ces nouveaux résultats Sexpliquent aisément, quand on con- sidere l'acide tartrique comme un hydracide. » En effet, à mesure que l'acide tartrique perd de l’eau, il donne naissance à des produits dont la capacité de saturation diminue toujours, jusqu’à ce qu’elle devienne nulle; car l'acide tartrique anhydre n’est plus ( 603 ) un acide, et entre ce produit et l'acide tartrélique il se forme encore d’autres substances douées d’une capacité de saturation moindre que celle de l'acide tartrélique lui-même et dont l'étude mérite toute l'attention de l’auteur. » On peut donc considérer l'acide tartrique et les nouveaux acides de M. Frémy, comme autant d'hydracides distincts. », Quant à l'acide tartrique anhydre, ce serait un produit de décompo- sition, mais non pas un acide par lui-même. » Quoi qu’il en soit de ces vues théoriques, nécessaires à présenter pour prouver que les recherches de M. Frémy ne détruisent en rien les résultats donnés par l'analyse de l’émétique, il est clair que le travail de M. Frémy mérite toute l'approbation de l'Académie, par la nouveauté des faits, leur importance, leur exactitude, et l'excellent esprit dans lequel ils ont été discutés. » Nous avons donc l'honneur de proposer à l'Académie, de décider que le Mémoire de M. Frémy sera imprimé dans le recueil des Savans étrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. Rapport sur un mémoire concernant les courants périodiques et les marées de la Manche; par M. Moxxxr , ingénieur hydrographe de la Marine. (Commissaires, MM. Arago, Beautemps-Beaupré, Poncelet rapporteur.) « Une analyse de ce travail a déjà été publiée dans le Compte rendu de la séance du 12 mars dernier; nous pourrons donc nous dispenser en partie de la reproduire ici, et borner ce rapport à quelques observations. » Les courants à la surface de la mer sont loin souvent de s’arrêter pour revenir sur eux-mêmes aux heures où la marée cesse de monter ou de descendre : ce fait indiqué plusieurs fois, n’est point un fait excep- tionnel, il a, au contraire, une grande généralité; cependant il est resté peu connu. L’un de nous, M. Beautemps-Beaupré, l’a bien signalé pour la mer de Flandre, il y a déjà long-temps; le capitaine White en a bien fait une mention spéciale. Beaucoup d’observateurs n’en ont pas tenu compte, et c’est avec toute raison, à notre avis, que M. Whewell, dans son Mémoire de 1833, attribue à la confusion qui aura fréquemment eu lieu entré les heures de reversement du courant et les heures de pleine ou de basse mer, les grandes différences que présentent les diverses évaluations données, pour un même lieu, de ce que l’on nomme l'heure de l’établisse- ment. On’ne saurait trop appeler sur ce point l'attention des navigateurs. C. R. 1838, 1°r Semestre, (T. VI, N° 48.) 82 ( 604 ) » M. Monnier a donc rendu un service important en réunissant sur une carte qui accompagne son Mémoire, les résultats de ses propres ob- servations hydrographiques pour toute l'étendue de la Manche, et en les complétant, autant que possible, par quelques indications des observa- teurs anglais. » La carte de M. Monnier présenté en chaque point et pour l'époque des syzygies , les heures différentes du réversement de la marée et du re- versement du courant. La différence des deux époques, dans une grande partie du canal, s'élève jusqu'à trois heures, c'est-à-dire à la moitié du temps que la mer emploie à s'élever ou à descendre. Le flot continue de courir jusqu'à la demi-marée, jusqu’à l’époque où la mer s’est abaissée de la moitié de son abaissement total. » Ce n’est pas toujours dans une seule et même direction que le courant s’avance et revient, pendant la durée de chaque période de r2 heures. Sou- vent il s’infléchit et passe graduellement par toutes les directions d’une droite qui accomplirait en un demi-jour une révolution entière. » Ce phénomène, M. Whewell en a cité déjà un exemple, relativement aux îles Scilly; M. Monnier l'avait aussi déjà observé dans les parages de Cherbourg, il le retrouve en un grand nombre de points de la Manche; il l'indique sur la carte en courbant les flèches dont la direction, lors- qu’elle est rectiligne, représente la direction principale des courants de flot et de jusant. Enfin, résumant ses observations, M. Monnier arrive à ce résultat général que la révolution graduelle des courants, dans la période du demi-jour, s’effectue en sens contraire, pour des heures correspon- dantes, sur les côtes opposées de France et d'Angleterre. » Toutes ces variations, M. Monnier les rapporte, comme l'a fait M. Whewell, à la rencontre de deux marées partielles qui se propagent dans un canal ouvert en y pénétrant à peu près simultanément par ses deux extrémités. C’est ce qui a lieu dans la Manche; on le voit par les heures de l'établissement; lune des marées arrive du sud, et principalement le long des côtes de France; l’autre, presque aux mêmes heures, vient du nord en suivant la côte d'Écosse. » Ce n’est pas seulement à la surface de la mer qu'il importe d'étudier les courants périodiques; à une certaine profondeur, leur direction paraît être quelquefois différente : le reversement semble ne pas s’y opérer aux mèmes heures qu’à la surface. Ainsi, quelquefois, un bâtiment qui aurait un fort tirant d’eau et une légère chaloupe, abandonnés au courant, pourraient aux heures voisines du reversement, se trouver entrainés dans des direc- ( 605 ) tions opposées. M. Lebeau, conducteur des travaux maritimes à Lorient, a obtenu des indications de ce fait à l'aide d’une sorte de girouette sous- marine. L’un de nous a eu communication d’un fait semblable observé par un officier de marine, dont tous ceux qui l'ont connu appréciaient le zèle et les talents, par l'infortuné M. de Blosseville. M. Monnier rapporte des exemples qu'il a constatés lui-même de ces mouvements contraires du: Courant à la surface et à quelque profondeur. » Sans que nous ayons besoin d'entrer dans de plus grands détails, l'A. cadémie verra par combien de laborieuses observations M. Monnier à pu obtenir l’ensemble des résultats qu'il offre aux physiciens et aux naviga- teurs. La publication de son travail sera un véritable service rendu aux sciences, et l'Académie, en engageant l’auteur à continuer ses recherches, nous semble devoir appeler de ses vœux cette publication. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, — Rapport sur un mémoire de M. Doxxé, relatif à » certains phénomènes de mouvement observés chez le Chara hispida. (Commissaires, MM. Adolphe Brongniart, Dutrochet rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Adolphe Broneniart et moi, de lui fait ses observations, en s’aidant du secours du compresseur de Purkinje. Nous avons répété avec M. Donné, les observations annoncées par lui, et rétablir ensuite. Une PressiGn nouvelle et plus forte produit de nouveau les mêmes effets. Ces premiers phénomènes, observés par vos Commis- ment troublée; beaucoup de globules verts Composant les séries ou cha- pelets se désagrègent, et devenant isolés se mêlent aux globules que charrie le liquide circulant. Ces globules verts devenus isolés sont faciles à distin- 82. ( 606 ) guer des globules circulants à leur couleur verte; les globules circulants n'ont point cette couleur. Or, nous avons vu plusieurs de ces globules verts, désagrégés et devenus libres dans le liquide que contient le tube central du chara, se mouvoir spontanément en tournant sur eux-mêmes , ainsi que l’a annoncé M. Donné. Nous nous sommes assurés que ce mou- vement de rotation ne leur était point imprimé par le liquide circulant, car nous l'avons observé le globule vert étant placé dans un endroit où il n’y avait point de courant circulatoire, et cela parce que les séries de globules verts avaient été détruites dans cet endroit par l’effet de la compression. Alors le globule vert tournait sur lui-même, presque sans changer de place. Quelquefois ces globules verts, animés d’un mouvement de rotation, sont entrainés , dans cet état, par le courant circulatoire. » M. Donné nous a donné une preuve irréfragable de la spontanéité du mouvement de rotation des globules verts du chara par l'expérience sui- vante. Ayant ouvert un tube central de chara, il en a exprimé avec force le liquide intérieur sur une lame de verre. Cette action comprimante a né- cessairement détaché et isolé quelques-uns des globules verts appartenant aux séries ou chapelets, et ils sont sortis du tube mélés au liquide ex- primé. Ce dernier étant soumis au microscope , nous avons vu que ceux de ces globules verts qui étaient contenus dans la partie la plus aqueuse du liquide étaient sans mouvement; mais il n’en était pas de même de ceux de ces globules qui se trouvaient au milieu de grosses gouttes d’un liquide plus épais et granuleux. Ces globules présentaient un mouvement continuel de rotation sur eux-mêmes, et ici la spontanéité de ce mouvement n'était pas douteuse. Il est donc hors de doute que les globules verts sériés du chara sont animés par une force qui leur est propre ou qui émane d’eux ; force au moyen de laquelle ils agissent sur le liquide qui les environne. Si ces globules sont fixés, ils impriment du mouvement au liquide environ- nant; s'ils sont libres et flottants, le mouvement qu'ils tendent à imprimer au liquide environnant réagit sur eux-mêmes et les fait tourner dans un sens déterminé et qui paraît ne point varier. » Il nous restait à voir des fragments de séries ou de chapelets de glo- bules verts se mouvoir spontanément et se pelotonner ainsi que l’a dit M. Donné, et ainsi que l'avait vu avant lui l’un de vos Commissaires. Mais, dans ces observations, il faut être servi par le hasard, car on ne peut être sûr de les reproduire à volonté. Or, pendant deux heures que vos deux Commissaires sont restés associés pour ces observations , ils n’ont pu par- venir à être témoins du fait dont il s’agit. Votre Commissaire rapporteur, ( 607 ) resté seul pendant une troisième heure employée à suivre, par lui-même , ce genre de recherches, est enfin parvenu au résultat qu'il cherchait, eten même temps, il a vu un autre phénomène qui ne s'était point présenté à M. Donné, et qui confirme pleinement les assertions de cet observateur relativement à l'existence de la force au moyen de laquelle les globules verts agissent sur le liquide qui les environne. Un fragment de chapelet composé de cinq globules verts s’était courbé assez profondément pour rapprocher ses deux extrémités l’une de l’autre, en sorte qu’il formait un cercle complet. Ce cercle, placé, par hasard, dans un endroit où la circula- tion n'existait pas, tournait sur lui-même, comme une roue en mouve- ment, mais presque sans changer de place, et son mouvement de rotation était toujours dans le même sens. Ce mouvement de rotation, bien évidem- ment spontané, prouve que la série ou chapelet de globules verts ployé en cercle, communiquait au liquide environnant une impulsion dirigée sui- vant la circonférence de ce cercle et dans un sens déterminé, impulsion qui, réagissant sur ce petit cercle en raison de-sa mobilité, le faisait tour- ner sur Jui-même, par un mécanisme analogue à.celui qui fait tourner un soleil d'artifice, ou qui fait tourner une turbine, » Ce fait a eu pour témoin un physicien distingué, bien connu de l'Académie, M. Peltier. Des faits pareils, que le hasard seul peut offrir, ont besoin d’être appuyés par des témoignages: Il reste donc bien dé- montré que les globules verts sériés du chara exercent une action impul- sive sur le liquide qui les environne. Lorsque ces globules verts sont isolés, l’action, impulsive qu'ils exercent sur le liquide environnant les fait tourner sur eux-mêmes, ainsi que l’a découvert M. Donné; lorsque ces mêmes globules verts sont réunis en série ou chapelet, et que ce chapelet mobile est courbé en cercle, l'impulsion exercée sur le liquide environnant est dirigée dans un sens déterminé suivant la circonférence du cercle, c’est- àa-dire suivant la longueur’ du chapelet, et ce chapelet circulaire et mo- bile tourne sur lui-même; enfin, dans l’état naturel , les globules verts étant réunis en séries ou chapelets fixés à l’intérieur du tube central du chara, leur action impulsive s'exerce sur le liquide environnant suivant la longueur:et selon la direction plus ou moins: spiralée de ces séries ou chapelets de globules verts. Comme ces chapelets sont fixés, c’est le li- quide seul qui se meut. Ainsi se trouve démontré définitivement un phéno- mène de la plus haute importance en physiologie végétale, celui de l'im- pulsion que les globules verts et fort probablement de même tous les autres globules ou très petites cellules des végétaux exercent sur les li- ( 608 } quides intérieurs avec lesquels ils se trouvent en contact. Il reste actuel: lement à déterminer quelle’est la cause et quel est le mécanisme de cette impulsion. Mi » On connaît le beau travail de MM. Purkinje et Valentin sur le mou- vement vibratoire qui existe à la surface de certaines membranes mu- queuses de la plupart des animaux et quelquefois à la surface de leur peau. Ce mouvement vibratoire, qui a son siége dans des cils microsco- piques , imprime un mouvement de progression aux liquides environnants. Les auteurs que nous venons de citer ont été tentés de rapporter à la même cause le mouvement du liquide circulant chez le chara (1); mais l’obser- vation n’a point confirmé leurs soupçons à cet égard : ils n’ont pu parve- nir à voir des.cils vibrants chez le chara, ni chez les autres végétaux dans lesquels: il existe une circulation cellulaire. Ne pouvant ainsi reconnaître l'identité de la cause de ce mouvement chez les animaux et chez les plantes, les auteurs se sont bornés à admettre, par présomption, l’ana- logie de cette cause. C’est cette analogie qu’admet M. Donné : cette ana- logie, dit-il, est d'autant plus complète que les organes vibratiles des membranes muqueuses se séparent eux-mêmes , ainsi que je l'ai démontré, en particules où l'on voit le mouvement persister souvent plus de vingt- quatre heures. Noûs ferons observer ici qu'avant M. Donné, MM. Purkinje et Valentin (2) avaient vu que les particules détachées des parties vibrantes soit par lart, soit par la nature elle-méme (natura ipsa), se meuvent et nagent au moyen de la vibration de leurs cils, affectent les divers mouve- ments que l’on voit chez les animalcules infusoires. Or, de ce que dans les parties vibrantes des animaux et dans les chapelets de globules verts du chara, des particules détachées et isolées se meuvent spontanément, peut- on en conclure, avec M. Donné, qu'il y a de l’analogie dans la cause de leur mouvement? L'absence complète de cils vibratiles chez les globules verts sériés du chara, absence annoncée par MM. Purkinje et Valentin et constatée par M. Donné, ne doit-elle pas porter à penser que la cause du mouvement spontané des globules verts isolés n’est pas la même que celle du mouvement spontané des particules munies de cils vibratiles qui sont détachées des parties vibrantes des animaux ? MM. Purkinjetet Valentin (3) (1) De Phenomeno generali.et fundamentali motûs vibratorti continui in membranis tum externis tum internis animalium plurimorum , K 3 ét ir. (2) Ouvrage cité, 33. (3) Idèm, K 00. (609 ) ont vu que les substances qui agissent puissamment sur le système nerveux des animaux, telles que l’opium et l'acide hydro-cyanique, n’ont pas la moindre influence sur le mouvement vibratoire des cils de leurs mem- branés ; or, votre commissaire rapporteur a expérimenté que ces mêmes substances agissent très énergiquement pour suspendre ou abolir le mou- vement circulatoire du chara; on voit donc que l’analogie de la cause de ces mouvements n’est pas encore bien établie. Il y a encore beaucoup à faire sur ce point fort important de la physiologie animale et végétale. M. Donné, par la découverte qu'il a faite de la rotation spontanée des globules verts du chara lorsqu'ils sont isolés de leurs séries, a bien mérité de la science. Nous avons l'honneur de proposer à l'Académie de donner son approba- tion aux recherches de cet observateur zélé, et de l’engager à es conti- nuer, » A la suite de ce rapport, M. Anozpxe Bronenrarr communique les pas- sages suivarits d’une lettre qu'il vient de recevoir de M. Dowxé: « En collant à la surface d’un compresseur un petit fil de verre, de manière à étrangler en un point le tube de chara soumis à l’ébservation, non-séulèment je parviens à détacher, par une! compression graduée, un bien plus grand nombre de granules pariétaux , qu’en me bôrnant à com- primer la plante entre les deux surfaces planes, ainsi que je l'ai fait devant vous; mais j'intérromps la continuité de beaucoup de séries de granules verts que l’on voit alors flotter librement dans le liquide ambiant par l’une de leurs extrémités. Ces chapelets se mettent aussitôt à s’agiter en tous sens, à se replier sur eux-mêmes, se recourber, s’enrouler, puis se dérouler et se replier dans un sens inverse, enfin à se contourner de mille manières, à peu près comme le font deux moitiés d’un ver coupé par le milieu du corps; ces contorsions durent souvent fort long-temps sur un chara frais et vigoureux. » Il se produit ensuite des.changements très remarquables dans l’ordre et dans la forme des globules, pariétaux au moment où la circulation vient à être abolie par une cause quelconque. Dans: l’état normal, les granules verts sont rangés, comme on voit, en séries régulières contre la paroi in- terne des tubes de chara; ces granules sont à peu près elliptiques et pres- que en contact les uns avec les autres par leurs extrémités allongées: ils semblent se tenir par une substance intermédiaire que l’on n’aperçoit pas nettement. Deux changements notables dans l’ordre et dans l'aspect de ces particules coïncident constamment et d’une manière instantanée, non pas ( 610 ) avec la suspension, mais avec l’arrêt définitif de la circulation; aussitôt que par un moyen ou agent quelconque on anéantit le mouvement circu- latoire, les granules verts éprouvent dans toute l'étendue du tube un re- trait sur eux-mêmes, une sorte de contraction, de manière qu'ils devien- nent à peu près sphériques d’elliptiques qu'ils étaient, et se séparent ainsi les uns des autres par une distance appréciable; ce mouvementest si prompt qu'il semblerait un ressort que l’on détend. » En même temps le bord de chaque granule, de vague et mal défini qu'il était, se prononce et devient presque noir; des inégalités se dessi- nent dans ces petits corps, comme si leur substance se plissait par l'espèce de contraction qu’elle subit. » J'ai fait de nouveaux efforts pour découvrir une action directe de la part des granules verts sur le liquide en circulation; en d’autres termes, pour apercevoir des organes de mouvement sur ces petits corps auxquels il est difficile maintenant de refuser une influence immédiate sur la circu- lation du chara; toutes mes expériences et mes tentatives n’ont réussi qu’à bien constater un point : c’est que les particules suspendues dans le liquide en circulation ne passent pas indifféremment auprès des granules verts, c'est-à-dire qu’elles éprouvent toujours une petite déviation dans leur cours, de manière à décrire de légères sinuosités en rapport avec la circon- férence des granules. En un mot, on ne les voit jamais arriver au contact immédiat de ces granules; mais elles suivent à une certaine distance le contour de l’auréole existante autour de chaque granule. » Rapport sur un Mémoire de M. CasrérA, relatif aux moyens de sauver les naufragés. (Commissaires, MM. Becquerel, Poncelet et de Freycinet, rapporteur.) « Un de ces hommes que l'amour du bien consume, et qui, depuis longues années , sacrifie son temps, sa fortune et sa vie, à porter des se- cours à une classe nombreuse de ses compatriotes, celle des marins nau- fragés, vient encore de prendre la plume et d’adresser à l’Académie un nouveau Mémoire sur les moyens de sauvetage qui peuvent être employés avec le plus de succès. C’est de cet ouvrage, de M. Castéra, dont MM. Becquerel, Poncelet et moi, nous sommes chargés de rendre compte. » Dans un préambule plein d’un touchant intérêt, M: Castéra peint avec le feu d’un homme qui sait sentir, tout ce que la profession de ma- (-6rr ) rin à de pénible et de meurtrier. Peut-être plus d’un'auditèur ignore-t-il qu'il en périt annuellement de 10 à 15 mille sur les rivages européens ; que les mers du Jutland én engloutirent 20 mille il ÿ à peu d'hivers, et que la ville de Dunkérque en a perdu récemment 360 en quelques Jours. i » Après cet exposé, l’auteur passe en revue les moyens de sûreté qui peuvent être opposés aux accidents de mer. {1 parle des embarcations in- submersibles , destinées à se rendre du rivage à bord des navires, pour y recueillir les naufragés. Il n’y a pas encore 5o ans, dit-il, que partout, l'assistance accordée à ces malheureux, se bornait à tendre du rivage une main courageuse à celui qui se débattait contre la mort, ou à offrir, sur le sol, un abri hospitalier à l’infortuné qui n'avait pas été englouti par les flots. Les bateaux insubmersibles furent enfin imaginés par Grethead , et construits la première fois en 1790; le succès de l'invention dépassa les espérances du vulgaire, et l’auteur n’eût-il conservé la vie qu'aux 300 personnes que, dans ses premières années d’épreuve, il sauva sur un seul point des côtes britanniques, il méritait bien, assurément, les honneurs et les richesses que le Parlement lui décerna. » Bientôt cette embarcation se multiplia le long des rivages où elle avait pris naissance, sans toutefois en franchir l'enceinte; et l’on voyait avec douleur périr, d'un côté de la Manche, ceux qu’on eût pu sauver de l'autre. » En 1800, un bateau de ce genre fut embarqué dans l'expédition du capitaine Baudin , aux Terres-Australes; mais, pendant long-temps, ce cas isolé n’eut point d'imitateurs; et lorsqu’en 1826, M. Castéra lut son premier mémoire sur cette matière, on ne comptait encore aucune de ces embar- cations en France; sept ans plus tard, il y en avait une à Cherbourg; depuis lors on en a construit dans beaucoup de localités. .» Mais ce moyen de sauvetage ne peut appartenir qu'au port où il a été établi; et l'on sent, d’ailleurs, qu’il serait impossible d’en garnir à la fois toutes les côtes; de quantité sera ainsi toujours bornée par leur prix et leur spécialité. Il fallait donc chercher les moyens de procéder du vaisseau à da côte, et d'établir dans le premier sens, des méthodes plus économiques et d’un emploi plus facile. C’est sur ce double eue que porte la suite du mémoire de M. Castéra. “5 Le plus Simple de ces moyens, et en même temps le moins coûteux, consiste à rendre toute espece de bateau, insubmersible, par l'addition de barils vides et fermés placés à ses extrémités, et occupant une capacité C.R. 1838, 19° Semestre. (TL. VI, N° 48.) 83 ( 612 ) suffisante pour tenir l’embarcation à fleur d’eau, lors même, que la vague en envabhirait le reste. Ce procédé aurait d’ailleurs la propriété d’être à la fois utile sur un navire comme dans le port; car les marins qu'on vou- drait aller chercher à bord du vaisseau en perdition ,pourraient eux-mêmes tenter de se rendre sur le rivage, s’ils n’avaient à craindre de se voir sub- mergés pendant l’opération. » Viennent ensuite les moyens de faire des trajets sur mer, sans, l’inter- médiaire d'aucune embarcation. On connaît le procédé ingénieux du.capi- taine Manby, qui, à l’aide d’un projectile, est parvenu à lancer de la côte, sur le vaisseau, une corde pouvant servir de trajectile aux naufragés. La difficulté de franchir un espace dangereux pendant la tourmente, a suggéré à M. Castéra l’idée d'employer des bateaux à vapeur à cet usage; il pense cependant, qu’on trouverait dans les formes et les combinaisons de la ton- nellerie, les moyens de faire des machines de sauvetage plus économiques et plus à portée du besoin. L'auteur décrit plusieurs dispositions de ce genre, qu'il a imaginées, et dont il a exécuté lui-même les modèles avec in- telligence; ces idées méritent, toutefois, d’être éprouvées par l'expérience , qui, dans des questions aussi graves, doit toujours être consultée en dernier ressort. » M. Castéra rend également compte de divers systèmes de bateaux-ra- deaux , et d'appareils de sûreté dont il est l’auteur, et dont il conseille de placer les éléments à bord des navires. Je crois que si ces machines étaient le long du vaisseau à l'instant d’un péril prochain, l'équipage pourrait en profiter avec grand avantage; mais la routine des marins ne s’opposera-t- elle pas long-temps à l’embarquement, toujours plus ou moins encombrant, des pièces qui doivent entrer dans la composition de ces machines? Et, d’ailleurs, n’existe-t-il pas encore un motif qui empécherait les capitaines d'adopter de tels expédients? On sait qu’en cas de danger, c’est le salut du navire qui est l’objet exclusif dont il faut s'occuper, et non pas le salut particulier de chaque homme. Ne serait-il pas à craindre, en effet, qu’à l'instant du péril, les matelots cherchassent à monter les pièces d’un ap- pareil sauveur, plutôt que de travailler à la conservation du vaisseau ; sans doute ce n’est pas sans motifs que la loi punit de mort tout capitaine d'un bâtiment de guerre qui, en cas de désastre, n’abandonne pas son na- vire le dernier. Ce sont de pareilles considérations qui, depuis long-temps, ont fait abandonner l'usage des scaphandres, qu'il paraïîtrait si simple, d’ailleurs, et si utile d'utiliser à bord. L'un de nous a été tres partisan jadis de ces appareils, et même il en a fait embarquer sur des nayires qu’il (613 ) commandait; cependant, une plus 1 longue expérienec les _ 4 fait aban: donne. » Nous ne suivrons pas M. Castéra dans la déséription des dix-neuf ap- pareils qu il propose; plusieurs nous ont paru ingénieux, et} il peut arriver des cas où il serait bon d'en faire usage, sur dés navirés marchands et des bateaux de pêché. Mais ‘encore une fois, c’est à l'expérience à prononcer sur le mérite définitif, ét sur le plus ou moins de coñvenañce dé telles in- ventions; et l’on ne Saurdit assurément faire des essais sur un sujet plus digne, » Malheureusement 14 ficheuse posrtidfi dé fortune et de ‘santé de l'auteur ne lui permét pas de se livrer à des ‘expériences qui ne pour- räient être faites que dans un port de Le ét dont les premières seraiènt toujours trés dispendieuses. » En résuñié, nous pénsons que l'Académie doit remercier M. Castéra de la dernière communication quil vient de lui faire, et surtout le louer de son infatigable ‘et honorable insistance à se rendre utile à une classe nom- breuse d'infortunés. » Les conclusions de’ce rapport sont adoptées. ! ! MÉMOIRES PRÉSENTÉS. 20010618. =—|Swrdl'acärus de la gale du cheval ; observations faites à L'École vétérinaire de Toulouse; par M.:Bonxes (1), présentées par M. Huzard. (Commissaires, MM. Huzard, Audouin et Duméril.) Faite plusieurs fois l’occasion d'observer ce parasite. à l'œil nu, ainsi qu'avec le secours ‘d’un excellent microscope achromatique et à divers grossissements ; ib abonde dans'les parties furfuracées qui se détachent de certains chevarx galeux:1Je dis certains; parce qu’on: me le trouve pastou- Jours-sur les’sujets atteints dercetté maladie , lors même qu'ils n’ont subi aûcûn traitement; Je |crois que: l1 même Meur arété: faite éd les: in- dividus de notre espèce. je193 ,£ eser1c lw1Les poils: extrémiemient longs qui sont RIRE cu des pattes de cet insecte; Cénxsûrtout qui Sont! fixés aux! membres postérieurs; paraissent Sr ER rss ro gag RTE trainer _. là ces | 22 di ol yes (1) M. Bonnes, secrétaire de ]a, RASE ,: s'occupe avec FAT de zèle et de succès d’ ahssrratons Apicrofegpiques appliquées à la Fpologie et. à l'étude de la médecine vétérinaire, 83.. (614) » La marche de l’acarus est semblable pour la vitesse à celle de la mite du fromage; j'en excepte pourtant la mite vagabonde qui accomplit ses mouvements avec une grande rapidité. » Dès qu'une certaine quantité d’açarus ont été emprisonnés entre deux plaques, il se forme, de suite de nombreux accouplements; mais malgré cela, si l’on ne faisait périr par un moyen quelconque cette petite société ainsi casernée, la faim, toujours impérieuse , deviendrait une cause inévitable de destruction; quelques débris répandus çà et là, témoigne- raient dansles vingt-quatre heures qu’une bataille a dù se livrer. Cet accident, aussi toujours inévitable parmi les mites du fromage, n’offre pas la seule analogie qu’il soit possible de remarquer entre les deux espèces. Comme il est moins facile de se procurer l’insecte de la gale que celui du fromage, il conviendrait d'observer les habitudes de ce dernier avec le plus grand soin; cela fournirait beaucoup d'indications qui se rapporteraient au premier. »: Aussitôt que, je suis parvenu, par certains procédés assez délicats, à renfermer plusieurs acarus entre les plaques, je les fais, périr à l’aide d’une lentille de verre que je place à la distance convenable pour obtenir une chaleur modérée; j'évite par ce moyen la déformation de l’animal qui, dans le cas contraire, pourrait se racornir au point de n'être plus con- naissable. Comme on ne peut faire un habit qui soit propre à renfermer toutes les tailles, voici l'effet que produit le rapprochement des plaques : les plus gros acares sont écrasés, au moins en partie; les plus petits, en sé- chant, ont leurs extrémités plus ou moins recourbées verticalement aux plaques ; enfin ceux qui sont de moyenne grosseur, conservent un peu mieux leur forme; leur pose naturelle. C'est dans ces trois états qu'on pourra les observer; mais ils perdent beaucoup à être vus à Pétat de ca- davres. Les huit ventouses termmales dont. chacun, de. ces petits: êtres est pourvu, sont fortement rétrécies par la dessiccation; ces organes, qu’il est si cuiieux de voir fonctionner, peuvent néanmoins être conservés avec la formé qu'ils prénnent dans leur plus grand Re :1l suffit de quelques précautions prises à temps. 3 » Lorsque je pourrai me procurer de nouveaux acarus;: il. me sera facile de les étaler beaucoup mieux ,1et je ne manquerai, pas de recueillir beau- coup de faits sur leurs hiabitudes et'leur propagation, ainsi que sur celle du-sarcopte-qu’on pose trouver sur le chien; ce sarcopte présente des différences assez marquées avec’celui: du’ cheval. 01958 2ONNO AI » Des acarus que j'avais déposés entre deux plaques trop éspacées, (Gi8) s'étant pelotonnés, j'essayai l'immersion dans un liquide, pour voir si, comme certains débris de feuilles s sèches, ils reprendraient la figure plane ; mais je n’ai pas réussir. Leurs CECI E LS étaient devenus flasques et sans ressort ; je n'avais qu’ un point noir très informe. » Ceux qué j'ai déposés dans mes plaques rn ‘ont paru plus intéressants à voir à la lumière diffuse. » : } cminurGIE. — Sur la nature et de guérison pa put ven par M. Duvar. $:partie. (Adreësé pour le concours MSG , Médécine ét Chirurgie.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — ÆEssaiisur les bateaux à vapeur, mémoire portant pour cpigraple : « La phgorte et la Presque doivent se prêter un mu- tuel appui: » LE (Adressé pour. le concours au prix concernant là navigation par la vapeur.) EMBRYOGÉNIE. — Recherches sur le développement des Limaces et autres mollusques gastéropodes; suivies de considérations générales sur les phé- nomènes dynamiques de la Zoogénie; par M. L. LAURENT. (Renvoi à la Commission nommée pour un précédent travail de l'auteur sur le même sujet.) cie APPLIQUÉE.— M. Leroy demande en son nom et celui de M. Drevon, que l’Académie se fasse rendre compte des résultats obtenus au moyen du procédé qu’ils emploient pour convertir la fonte én fer et en acier. Aïcette. lettre sont joints quelques échantillons de Ja fonte sur laquelle MM. Drevon et Leroy se proposent d'agir. (Commissaires, MM. Chevreul, Berthier.) MÉCANIQUE, APPLIQUÉE, —, MM. Montgolfier et Dubouchet demandent que l’Académie charge une commission d'examiner un nouveau mode de cons- tuction qu'ils ont imaginé, et au moyen duquel ils pensentiqu'on rendra les édifices, plus légers, sans, leur, ôter rien de leur solidité, et en méme temps moins,exposés aux chances d'incendie. Hieoqeib 911 (Commissaires, MM. Poncelét, Coriolis.) M. sie adresse, pour: le concours au prix de Mécanique, fondation Montyon, une sphère céleste, destinée à servir, dans l'enseignement élé- mentaire; à, la démopstration du système de Copernic. ( 616) CORRESPONDANCE. M. ce MinISTRE LE L'INSTRUCTION PUBLIQUE écrit relativement a la marche à suivre pour que les communications qu'a aurait à lui faire l'Aca- démie ne soient exposées à aucun retard, ù 3 ? 1041N M. Le Ministre pu COMMERCE, DE'L'AGRICULTURE ET DES TRAVAUX PUBLICS, demande si l’Académie a reçu un paquet cacheté adressé par M. Midy, et concernant les machines à vapeur. Ce paquet n’est point parvenu à l'Académie. M. pe Humpocot, en transmettant le premier volume de l’ouvage de M. le professeur Ratzeburg , sur les insectes nuisibles aux forêts (voir au Bulletin bibliographique), annonce que cet ouvrage, publié aux frais du gouvernement prussien ; sous les auspices de M: Eadenberg, ministre se- crétaire d'État au département des Foréts;.est distribué gratis dans tous les États prussiens, aux inspecteurs et sou$-inépecteurs,des, forêts: « L'Aca - démie, dit M. de Humboldt, verra, je pense, avec intérêt, parmi les plan- ches qui accompagnent ce Traité, cellé qui représente les différents genres d'érosion qui caractérisent chacun des insectes destructeurs. » M. Duméril est chargé de faire un rapport verbal sur cet ouvrage... ! PHYSIQUE DU MONDE. — Résultat de l'examen des eaux! de mer recueillies pendant le voyage de la Bonite, avec es té sg PA M: Bior. — Note de M. DARONDEAU « Les échantillons d’eau de mer recueillie avec l'appareil de M. Biot, et rapportés en France pour être soumis à' Vanalyse, étatent'au' HbHBre de cinq. Deux avaient tété pris dans le’ golfe du Bengale, non loin des bouches du Gangé ; les trois autres provenäient de l'Océan” Pacifique, de l'Océan Indien et de l'Océan Atlantique’ iñéridiénal."4ls étaïént énférmés dans des flacons bouchés à l'éméri,'dont'ils fie remplissent Süuêré lque les deux tiers, parce que les flacons que l’on ayait-mis,à notre disposition étaient d'une capacité plus grande que celle du récipient de l'appareil. Cinq échantillons, provenant de-la/ surface dé ‘la! mer, avaient été 're- cueillis dans les mêmes parages ; ils’étaient , comme les autrés , énférmés dans des flacons à l'émeri dont ils remplissaïent la capacité. Un de ces fla- (617) çons;-celui-qui-contenait-l’eau-prise-à-la-surface-de la mer dans l'Océan Atlantique méridional , a été brisé dans le trajet de Brest à Paris. | » Toutes les eaux prises, à la’ surface étaient parfaitement limpides ; celles au cofitraire , recueillies à une certaine profondeur, tenaient en suspension des matières floconneuses blanchâtres, en quantité plus ou moins (considérable. | _» Toutes les expériences relatives à l'examen de ces eaux , Ontiété faites dans le-laboratoire du Collége de France, sous les yeux et'avec l’assis- tance de M. Frémy, à Pobligeance duquel je dois de pouvoir présenter ces résultats à l’Académie. | » Ona déterminé la densité de ces eaux en pesant un flacon à l’émeri successivement vide, plein d’eau distillée et plein d’eau de mer, et Compa- rant les poids de deux volumes. égaux d’eau distillée et d’eau. de mer; ces pesées ont été faites à des températures qui ont varié de 7°,5à 10° cen- tigrades. » On a déterminé la quantité de gaz tenue en dissolution dans l'eau, en chauffant jusqu’à ébullition un ballon d’une capacité connue et plein de cette eau : le gaz dégagé dans cette opération a été recueilli sur le mer- cure ; la proportion d'acide carbonique qu'il renfermait à été dosée au moyen de la potasse, ‘et l'oxigène au moyen du phosphore. » Enfin, pour avoir la quantité de matières salines, on a suivi le pro- cédé indiqué par M. Gay-Lussac, dans 1e TV* volume des Annales de Physique et de Chimie, qui consisté à faire évaporer à siccité un poids connu d’eau de mer, dans ün ballon‘dont' le poids est connu et que l’on incliné à 45°, pour qu'il n'y ait pas projection de matiéres au-dehors. Le poids du résidu , chauffé au rouge-brun, donne la quantité de matières salines , moins l'acide chlorhyÿdrique provenant de’ [à décomposition du chlorure de magnésium par la éhaleür; mais on en tient compte en dé- terminant la quantité de mägnésié contenue dans le résidu, et rempla- cant dans cette magnésié l’oxigène par son équivalent de chlore. » Cest en opérant ainsi qu’on est'arrivé aux résultats indiqués dans le tabléäü suivant : a M V ARE D LT (618) : : : uantités| ÉPOQUES 1 ROFONDEURS Résidus|Qu de gaz COMPOSITION auxquelles l'eau DENSIT: | salins |. PT D de-r00 parties du gaz E auxquelles Te Para partie pe a été prise, LATITUD. | LONGITUD. à 80 pour la Te nn A l'eau températ. et 109 cent.|100parts es SE à Acide de Oxigène.| Azote. pression. et lieux d'ou elle provient. a été prise. d'eau. carbon. 30 août 1856. Océan Pacifique.| 11° 8°N. 198°50/ 0. 19 mars 1837. * | ) Surface. ...|1,02594 [3,429 | 2 6,16 |83,33 10,58 79 brasses. | 1,02902 [3,528 | 2, 10,09 |71,05 |18,06 LSnrface fs. 1,02545 |3,218 5,53 180,50 [13,97 200 brasses.|1,02663 |3,497 ,04 3,29 138,56 [58,15 Surface. .….|1,02611 |3,358 |1x 6,34 |80,34 |13,32 rc d 1,02586 [3,484 | 2 5,72 [64,15 |30,13 Golfe du Bengale. 11.43 N.| 87.18 E: { 10 mai 1857. Golfe du Bengale.| 18. o N.| 85.32 E. 51 juill. 4857. Océan Indien....| 24: 5 S.| 52. 0 E: 24 août 1837. Océan Atlantique méridional....| 30.40 S.| 11.47 Era. 1,02708 3,575 | 4519 (67,07 |28,82 Surface. ...|1,02577 [3,669 | x, 9,84.[77,70 |12,46 450 brasses .|1,02739 [3,518 | 2 9,85 [55,23 154,92 » » (*) Dans cette observation , il doit y avoir, de l'incertitude sur la quantité d'acide carbonique, parce qu’on ne l’a pas dosée immédiatement. » Les nombres inscrits dans ce tableau montrent que généralement la densité de l’eau prise à la surface est moindre que celle de l’eau prise à une certaine profondeur; dans un cas;seulement, de l’eau prise à 300 brasses dans le golfe du Bengale, a eu une densité plus faible que celle de l’eau prise à la surface, et la différence est de 5. » Si l'on considere la proportion d des résidus provenant de la dessicçation, on voit, comme dans le cas précédent, que aspéralement l'eau de mer a un degré de salure plus considérable au fond qu’à la surface; dans un cas, cependant , le degré de salure. est moindre, Toutefois, ces résultats sem- blent n’être pas inadmissibles; car il y a une grande différence entre les températures de l’eau de la surface et de celle qui. se trouve à 800 ou {vo brasses : l'équilibre aurait donc toujours lieu. dr » Pour ce qui est de la quantité d’air tenu en dissolution dans l’eau, le tableau montre que l’eau prise à la surface renferme dans tous les cas une proportion d’air moindre que celle PRIEE à une certaine profondeur ,et que la différence peut s'élever jusqu'à + du volume de l’eau. » Enfin, la colonne qui indique la composition du gaz provenant de cha- que échantillon d'eau , montre que le gaz provenant d’une eau prise à une grande profondeur, contient beaucoup plus d'acide carbonique que celui qui provient de l’eau prise à la surface. Cet acide carbonique existe-t-il ( 619 ) tout formé dans l’eau, ou bien provient-il de la décomposition des ma- tières floconneuses qui se trouvaient dans tous les flacons d’eaux prises à une grande profondeur ? C’est ce que des analyses faites sur les lieux pour- ront seules apprendre, Toujours est-il qu'on sera amené, au moyen de l'appareil imaginé par M. Biot, à confirmer peut-être un de ces deux faits également remarquables : 1° que l’eau de la mer, à une certaine profon- deur, tient en dissolution une quantité d'acide carbonique beaucoup plus grande que l'eau prise à la surface; ou bien, 2° qu’à cette profondeur, l'eau renferme des animalcules transparents, ou, tout au moins, une ma- tière organique transparente qui n’existe pas à la surface, et qui avec le temps se décompose, et prend à l'air, tenu en dissolution dans l’eau, de loxigene pour former de l'acide carbonique. » Dans cette dernière hypothèse, la proportion d’oxigène contenu dans l'air provenant du fond, serait plus considérable que celle de l'air prove- nant de la surface; car pour le premier cas, l’oxigène libre et l’'oxigène de l’acide carbonique forment avec l’azote qui y est contenu, un air beau- coup plus oxigéné que l'air atmosphérique; tandis que dans le second cas (celui de l’eau prise à la surface), loxigène libre et l’oxigène de lacide car- bonique forment avec l'azote qui y est contenu, un air dont la composition differe très peu de celle de l'air atmosphérique. Expériences faites à bord de la Bonite. » Dans une expérience faite le 12 septembre 1836, dans l'océan Paci- fique, par 16° 53° de latitude nord et 118° 13’ de longitude ouest, de l’eau prise à 380 brasses renfermait 1,62 de gaz pour 100 p. d’eau; on n’a pas pu analyser ce gaz. Dans cette même expérience, la vessie contenait 90,66 centimètres cubes d'air, lequel volume ramené à 0° de température et 760" de pression, donne, en ayant égard à la capacité de l'appareil, 6,48 parties d’air pour 100 parties d’eau prise à 380 brasses. » — Le 21 novembre 1836, dans Île canal, entre les îles Mariannes et les iles Philippines , par 18° 22’ de latitude nord et 132° 13’ de longitude est , l'appareil a été envoyé à 300 brasses : l’eau provenant de cette pro- fondeur contenait 2,20 d'air pour 100 parties d’eau; l’eau prise à la surface dans le même endroit, en contenait 2,27; la vessie ne renfermait qu'une très petite quantité d'air. » — Enfin, le 29 novembre, dans la mer de Chine, en vue de l’île Lucon, par 18° o’ de latitude nord et 117° 30’ de longitude est, l'instrument ayant été envoyé à la profondeur de 300 brasses, la vessie contenait 55 centi- CR 1538, 1°r Semestre, (T. VI, N° 48.) 84 ( 620 ) mètres cubes d'air, ce qui à o° et 760 du baromètre fait 3,89 pour 100 de l'eau prise à cette profondeur, » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur de nouveaux produits extraits de la salicine ; par M. Prrra. « M. Dumas présente à l’Académie des produits récemment obtenus dans son laboratoire et sous ses yeux, par M. Piria, jeune chimiste napo- litain. Ces produits donneront lieu plus tard à la lecture d'un mémoire développé. » Je regrette vivement, dit M. Dumas, que les usages de l’Académie ne permettent pas à M. Piria de présenter lui-même les observations que je vais avoir l'honneur de lui soumettre en son nom, Mais limportance des faits qu'il a observés justifiera le désir qu'il éprouve de leur donner une prompte publicité. » M. Piria, qui s’est occupé de l’étude de la salicine avec le plus grand soin, ayant soumis cette substance à l’action de l'acide sulfurique et du chrômate de potasse, en a obtenu, outre l'acide formique qui se produit en pareil cas, un produit nouveau, huileux, tout-à-fait comparable à une huile essentielle, et trop abondant d’ailleurs pour qu’on puisse le regarder comme une matière accidentelle. » Cette huile, soumise à l’analyse, présente exactement la même com- position que l'acide benzoïque hydraté. Elle offre la même densité que ce corps à l’état de vapeur. » Jusqué-là ce n’est qu'un cas d’isomérie comme on en observe tant en chimie organique. » Cette isomérie se poursuit plus loin, car si l’on forme une combinai- son de l'huile nouvelle avec l’oxide de cuivre, on trouve qu’elle se repré- sente dans ce cas par la même formule que l’acide benzoïque anhydre qui Te rencontre dans les seis. » Mais vient-on à soumettre l'huile en question à l'action du chlore, on obtient une production d’acide chlorhydrique et en même temps for- mation d’un produit cristallisé en belles lamelles incolores. » Le brôme se comporte de la même maniere. Dans les deux cas, il y a perte de deux atomes d'hydrogène et remplacement par deux atomes de chlore ou de brôme. » On à donc ainsi C#H':01 buile, C:H'°0 Ch® composé chlore, C‘#H'°04#Br? composé brôme. ( 621 ) » Ces résultats rappellent si clairement ceux que MM. Liébig et Vôhler ont obtenus en agissant sur l'huile d'amandes amères, que l’on se trouve conduit à les représenter d’une manière analogue. » Dés-lors l'huile nouvelle devient C:#H!20f salicyle, radical hypothétique, C#H'°0'H° hydrure de salicyle — huile, C*#H'°0{Ch° chlorure de salicyle, C#H°0!Br° brômure de salicyle. » Ce qui confirme pleinement ce point de vue, c’est que l’hydrure de salicyle se combine avec la baryte, et forme d’abord un composé qui se représente par C#H'20f, BaO, H°0; desséché dans un courant d'air sec à 160°, ce corps perd non-seule- ment l'atome d’eau qu'il renferme, maïs aussi un atome d’eau de plus, laissant ainsi un véritable salicylure de barium C#H'°04, Ba. » L’hydrure de salicyle se combiné de même avec la potasse; il pro- duit ainsi un sel qui cristallise en belles et grandes lames d’un jaune d’or. L'analyse de ce produit s'accorde avec celle du précédent. » Il s’unit également à lammoniaque, etc. | » Si l’on traite à froid le chlorure de salicyle par la potasse, les deux corps se combinent et forment un véritable sel soluble, dont les acides précipitent le chlorure intact. » L'ensemble des faits observés par M. Piria se représente par une supposition tellement simple, qu’elle me semble digne de quelque at- tention. » J'ai regardé le benzoïle comme un corps susceptible d’être représenté par un carbure d'hydrogène oxidé C8 He + O2. » Ce carbure d'hydrogène, en s’unissant à 2 atomes d’oxigène, fourni- rait donc un radical, le-benzoiïle. » Ce serait ce même carbure d'hydrogène, qui en s’unissant à quatre atomes d'oxigène, produirait un nouveau radical, le salicyle CH + Of »'Il'est difficile de n'être pas tenté de comparer le radical C** H'°, à l'azote lui-même ,.et l’on aurait alors les séries suivantes : 84. ( 622 ) RERO PS SE 0 CITES Ar 0er LC 0H 00, VAE EEE COMMON s LOU O LE Ex 0 IRC tomate elriis OCU LA AO EEE EEE » » Voici, du reste, les résultats des analyses de M. Piria : Hydrure de salicyle. » Deux analyses de cette substance ont fourni les nombres suivants : I. 0,445 hydrure de salicyle, 0 100 EAU Reef He NH 100; 1,117 acide carbonique... C — 69,4. IT. 06,474 bydrure de salicyle, DP209MEAU-------r-- El: 007 1,185 acide carbonique... C — 69,11. » Par le calcul on obtiendrait les mêmes nombres : C....1071,2...09,3 He C0 TH:0... 420 » Voici les données relatives à la densité de la vapeur de cette substance : Excès de poids du ballon plein de vapeur, sur le ballon plein d’air......................... Of,421 Capacité du ballon, c. cub....,.............. 11202 T empérature de la vapeur. ......:........... «001230 Baromètre... ....... te oeerete snels-fieele . 0,764 Température atmosphérique. ............. SOUPE GLS) Air resté dans le ballon.......,..... momie iO;e Densité de la vapeur................ Fbnodadanon sie » On aurait par le calcul les nombres suivants : 7 volume vap. carbone...... S=—N27,0912 3 volumes hydrogène......... — 0,2064 1 volume oxigène.........°.. — 11026 Densité calculée.............. = 4,2602 » Cette densité s'accorde, comme on voit, avec celle que M. Mitscher- ich et moi-même nous avons trouvée pour l’acide benzoïque. ( 623 ) Salicylure de cuivre anhydre. » On a fait l’analyse d’un salicylure basique de cuivre pour avoir un résultat net relativement à la composition élémentaire du salicyle, et l'on a trouvé les nombres suivants : 0,827 salicyle combiné au cuivre. HAE OMC booba Otoddoobra H=—=#4,5 0,877 acide carbonique......... C — 74,2 » En calculant la composition du salicyle, on aurait : C8... 1071,2.....74 317 Ho HD 624.0... 4,3 04..... 400,0 Salicylure de barium. » Ce sel s'obtient facilement neutre et anhydre, et il mérite la préfé- rence pour fixer le poids atomique du salicyle. 1,237 sel desséché à la température ordinaire dans le vide, ont éprouvé o,110 de perte, après avoir été desséché dans un courant d’air sec à 160°. Cette perte répond à 8,8 p.100, ou à 2 atomes. ‘ 0,522 sel desséché à la 1empérature ordinaire dans le vide, a donne 0,292 sulfate de baryte, » Par le calcul, on aurait dans ces deux cas: C#,. r071,2 Hi° 62,4 Expér Où. 300,0 Baryte..... 26,7 ....... BO.. 956,9 36,6 Eau..... 8,8 ....... 2H°0. 224,9 8,6 2615,4 » On a essayé l'analyse élémentaire de ce même salicylure de barium , et l’on a, comme dans tous les cas analogues, eu moins de carbone qu 7 n’en faudrait. 0,595 sel desséché à 190° dans un courant d’air sec, 0,934 acide carbonique. Expér. Calcul. = 43,4 .....,. C..,., 1071,2 44,8 H°°..... 62,4 : 04... 7 400,0 Ba... 856,9 2390,5 ( 624 ) Chlorure de salicyle. » Ce produit a été analysé avec soin, et a donné les résultats suivants : I. 0,645 chlorure de salicyle, 0,591 chlorure d'argent. IT. 0,456 chlorure de salicyle, 0,133 eau, 0,892 acide carbonique. » D'où l’on tire les nombres suivants : Carbone..." dhirs.r. ts Gi: Mogr,2 54,2 Hydrogène... 3,2 2, 24% OP E 62540158; (CESSE 400,0 Ghlore-.1.1..: LONERRE CN Che 442,6 22,4 Bromure de salicyle: » On en à fait plusieurs analyses : I. 0,582 bromure de salicyle, 0,539 bromure d'argent. Il. 0,400 bromure de salicyle, 0,089 éau, 0,608 acide carbonique. » D'où l’on tire les nombres suivants : (CS °C: PR Cr #40 2 #26 He MOT eee Hors Pet Go; 4 21 Or 400,0 Br 86-680 ee Br 162. 978,3 38,9 2511,9 » M. Piria continue ses expériences; elles vont avoir pour objet de mettre hors de doute la juste proportion dhydrogèné que renferment ses produits, car c’est le seul élément sur lequel il pourrait y avoir quel- que correction à craindre. En admettant que ces analyses soient confir- mées par de nouvelles épreuves, reste à trouver le moyen de passer du benzoïle au salicyle, et réciproquement. Ce sera nécessairement là l'objet de nombreuses tentatives de la part de ce jeune chimiste. » ( 625 ) ÉLECTRICITÉ ANIMALE. — Sur l'étincelle obtenue de la torpille. M. Marreuca, dans une lettre adressée à M. Dulong, donne quelques détails relativement à la question de priorité agitée entre lui et M. Linari. « Je n’ai jamais donné à entendre, dit-il, que j'aie observé le premier l'étincelle; M. Linari l’a obtenue 15 jours avant moi, et cela est dit assez clairement dans un Mémoire présenté par nous deux à l’Académie, en 1836; mais ce que j'ai revendiqué comme m’appartenant, c'est l’idée d'appliquer à la torpille l'appareil d’extra-courant de Faraday. Si dans une lettre que l’on a citée comme tendant à prouver le contraire, je Jui de- mande des détails sur l'appareil qu’il a employé, ce n’est pas que je ne susse fort bien quel était cet appareil, dont j'avais moi-même conseillé l’em- ploi, mais seulement, qu'ayant à décrire les expériences , je voulais pou- voir dire combien de mètres de longueur avait le fil dont il s'était servi. » ÉCONOMIE RURALE. — Culture du thé en France. — Extrait d’une lettre de M. Guirrory, président de la Société industrielle d'Angers. « L'importance qui s'attache à l'introduction de la culture du thé en France, me fait un devoir d'indiquer à l’Académie des Sciences, des essais qui ont été faits à ce sujet. D’après le désir manifesté par le Conseil d’ad- ministration de la Société royale d’Horticulture de Paris, dans sa séance du 1°" février 1837, la Société industrielle d'Angers lui donna une note sur la culture du thé en pleine terre ; note résultant de l’expérience pratique d’un de ses membres, M. 4. Leroy, horticulteur à Angers. » L'Académie des Sciences, en consultant cette communication, insérée dans le Bulletin de la Société industrielle d'Angers , page 69 de la hui- tième année (1837), y verra que M. Leroy possédait alors, depuis 5 à 6 ans, plusieurs jeunes thés verts (£hea viridis), thé bou (£hea bohea), livrés à la plein terre, exposés au couchant et plantés en terre de bruyère, parmi de fort beaux camélias variés à fleurs doubles, qui avaient plus de 8 à 10 pieds d’élévation, et qui, depuis 10 à 15 ans, ont résisté à nos hivers sans aucun abri. » MÉTÉOROLOGIE. — M. Roerr adresse quelques détails sur un nuage qu'il a observé le 25 de ce mois, entre six et sept heures du soir, nuage qui se montrait du côté du nord où il resta long-temps immobile, et qui semblait attirer vers lui d’autres nuages plus légers. ( 626 ) La méme lettre contient quelques réflexions sur l'opportunité qu'il y aurait à munir d'un paratonnerre l’obélisque de Luxor, la foudre ayant souvent frappé dans ce quartier de Paris, des objets élevés. Un des membres fait remarquer que si l'on surmontait ce monolithe d’un pyramidion en bronze, comme on en avait eu d’abord l'idée, il serait plus exposé encore à être foudroyé. Cette assertion donne lieu à une discussion à laquelle plusieurs me mbres prennent part. M. nr Paravey adresse de nouvelles remarques sur les conséquences qui peuvent, suivant lui, se déduire de la composition de certains caractères de l'écriture chinoise, relativement aux connaissances scientifiques du peuple chez lequel cette écriture a été inventée. M. Drsprerz demande que le tome 2° du Cours de Mathématiques ; de M. de Montferrier, présenté à la précédente séance, soit renvoyé, ainsi que l'a été le premier, à l'examen d’un commissaire chargé d’en faire l'objet d'un rapport verbal. M. le secrétaire perpétuel rappelle, à cette occasion , la décision prise par l’Académie relativement aux rapports verbaux qui ne pourront plus avoir pour objet des ouvrages écrits en français et publiés en France. La séance est levée à cinq heures. A. ( G27 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a:recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences; 1° semestre 1838, n° 17, in-4°. Annales des Sciences naturelles ; tome 8, novembre 1857, in-8°. Annales de.la. Société d'Horticulture de Paris ; tome 22, 126 livraisons in-68°. Anatomie pathologique du corps humain ; par M. Crovensmer; 29° li- vraison in-fol. sait ARE Traité élémentaire de Physique générale et médicale ; par M. PurzerAs ; 2 vol. in-8°. pe Voyage en Islande et au Groënland (Physique); par M. Loris; 1" partie, in-8. a Lettre sur le voyage ordonné par le Roi en Scandinavie , .en Laponie et au Spitzberg, adressée à M. le baron Berzeuus; par M. Gamaño; avril 1838, .in-8°. : fi Clinique des Maladies des enfants nouveau-nés ; par M. Varrerx;. Paris, 1838, in-8°. 1 ak pe ui LL 2 PTE Relation de l'expédition de Constantine; par M. le docteur Baunens (Extrait de la Revue de Paris des 1* et 8 avril 1838), in-8. pds Dictionnaire des Études médicales pratiques ; tome 1‘; lettre A—AP, in-8°. Leçons de Mécanique appliquée, faites par interim en 18357—1858 à l'École des Ponis-et-Chaussées; par M. ve Sanr-Venanr; 17 feuilles li- thographiées, in-fol. Mémoire sur le traitement de la Rétention d'urine ; par M. Penir; Paris, 1811, in-8. - sr Mémoire sur la Rétention d'urine ; par le même; Paris, 18:18, in-8°. Revue médicale, française et étrangère, Journal des progrès de la Méde- cine hippocratique ; par le même ; in-8°. (Ces trois ouvrages sont adressés pour le concours au prix de Méde- et de Chirurgie fondation Montyon). Mémoires de la Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nancy, année 1836; Nancy, 1837, in-8°. 1C.R, 1838, 197 Semestre. (T. VI, No 18.) 85 | | | | | ( 628 ) Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Seine-et-Oise ; année 1835, in-8°. Bulletin de la Société industrielle de l'arrondissement de Saint-Etienne; 15° année, 2: livraison de 1838, in-8°. Bibliothèque universelle de Genève ; nouvelle série, mars 1838, in-8'. Manuel de Cosmographie; par M. Dranr; Hagueneau, in-8°. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis sive enumeratio con- tracta ordinum , generum, specierumque plantarum usque cognitarum , juxta methodi naturalis normas digesta; par M. A.-P. ne CaAnDorr; 7° partie, section 1"°, 1838, in-8°. The fourth.... 4° Rapport annuel de la Société royale Polytechnique de Cornouailles; 1836, Falmouth, in-8°. Indication of.... /ndication de quelques formes appartenant à la fa- mille des Parianées (Ornith.) ; par M. H. Honcsox , demi-feuille in-8°. Die forst insecten.... Les Insectes des foréts , ou figures et descriptions des Insectes connus comme nuisibles ou utiles dans les forêts de la Prusse et des États voisins; par M. Rarzerourc, professeur à l’École royale fo- restière de Prusse ; Berlin, 1837, in-4°. Astronomische.... ÂVouvelles Astronomiques de M. Scnumacxer; n° 350, in-4°. Bericht uber.... Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication ; mois de février 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6 , n° 17, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 49—51, in-4°. L'Expérience , Journal de Médecine ; tome 1, n° 25. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE . DU LUNDI 7 MAI 41838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. » caimie. — Lettre de M. Berzéuius à M. PrLOUzE. « La chimie nous a fourni bien des matières d'entretien depuis ma der- nière lettre. Vous me permettrez d’en profiter dans celle-ci. La proclama- tion scientifique du 23 octobre de l’année passée, publiée par MM. Liebig et Dumas, m’a causé une vive satisfaction. Les idées théoriques qu’elle dé- veloppe d’une manière si claire, si précise et si élégante, m'ont fait d’au- tant plus de plaisir, qu’elles sont entièrement conformes à ma manière de voir. Je regrette qu'il s’y soit glissé une légère erreur de rédaction, en ce que M. Dumas y dit avoir depuis dix ans travaillé dans l'esprit de cette théorie, lorsque toutes les, personnes qui ont suivi les annales de la science, ont pu admirer la sagacité avec laquelle il a tâché, justement pendant ces dix dernières années, d’en combattre plusieurs points prin- cipaux., Envore dans la séance de l’Académie du 3 avril de l’année passée, iltâcha de nous rendre probable que le camphre devait être considéré comme une combinaison de carbure, d'hydrogène avec de l’eau, tout aussi, bien que l'alcool. Malgré cela je lui sais gré, de tout mon cœur, C. R. 1838, 127 Semestre. (T. VI, N° 19.) 86 (630 ) d'employer dorénavant ses talents pour développer et éclairer des vues théoriques, que je considère comme plus saines, et par lesquelles la science gagnera infiniment plus. » Je remarque cependant, non sans regret, que le premier travail com- mun de l'illustre compagnie chnnique est tout de suite rétrograde, et dérogeant aux principes si bien établis dans le programme du 23 octobre. Je veux parler de l’explication donnée de la déperdition d’eau que su- bissent quelques sels à acides organiques à une température élevée, et la- quelle ces sels peuvent reprendre. C’est précisément la même explication que vous avez donnée de la perte de l’eau dans les citrates, en me com- muniquant dans votre avant- dernière lettre quelques résultats de vos re- cherches sur l’acide citrique. Vous me pardonnerez bien si je vous avoue franchement que je ne saurais point l’admettre. Voici sur quoi je me fonde : lorsque nous voulons déterminer le poids d’un atome organique, nous tàchons de le combiner, atome pour atome, avec une substance inor- ganique d’un poids atomique connu. C’est notre fil conducteur universel. Si l'atome de l'acide citrique , d’après votre supposition, était en effet com- posé de C'H"°0"", il se combinerait à coup sûr avec un atome de potasse, de soude, etc. Mais l'expérience prouve qu'il en faut non moins de trois atomes pour le neutraliser. Qu'est-ce que cela prouve, sinon qu’une sup- position qui rend l'atome citrique aussi lourd, et qui, en même temps, fait une exception aux règles générales , doit être rejetée? Si nous laissons de côté notre fil conducteur, toutes les fois que nous ne voyons point d'avance où 1] nous mène, nous nous égarerons assurément. Comment expliquerez- vous, dans l'hypothèse précitée, la composition du citrate éthylique (éther citrique)? Ne faudrait-il pas y admettre trois atomes d’oxide éthy- lique avec un atome d’eau ? Vous savez, cepeñdant, que l’eau ne fait jamais partie des combinaisons éthyliques neutres. » Quant à l'explication que donnent MM. Dumas et Liebig, du même phénomène chez quelques autres sels, et nommément chez le tartrate an- timonio - potassique, elle est, selon moi, encore moins admissible. L’acide tartrique serait composé d'hydrogène et d'un corps halogène composé qui, au lieu de se combiner avec deux atomes, c’est-à-dire un équivalent chi- mique d'hydrogène, n'en demande pas moins de quatre équivalents, et qui, pour donner un sel neutre avec du potassium, demande, non pas quatre atomes de ce métal, mais bien deux atomes de potassium et deux équivalents d'hydrogène. Où est cette simplicité de vues, cette con- formité aux lois qui président aux combinaisons inorganiques, sur les- ( 631 ) quelles s'appuie avec si grande raison le programme du 23 octobre? Je crains ; en vérité, que l’auteur de cette hypothèse n’ait été que trop nou- vellement converti aux vues simples du programme, pour être bien garanti contre des rechutes dans ses anciennes opinions. » Ce phénomène appartient à un nouvel ordre, qu'il faut peut-être plus long-temps étudier, pour en avoir une explication satisfaisante; mais cela ne nous empêchera pas de rejeter celles qui sont mauvaises. Lorsque la véritable vient, nous la connaissons tous, et nous n’en disputons plus. Tout en avouant que jé ne puis pas expliquer ce phénomène d’une ma- nière qui me satisfasse entièrement, je vous invite, cependant, à faire avec moi une excursion pour chercher la véritable explication, au risque qu'elle nous échappe. Nous prendrons pour point de départ une ex- cellente recherche, que vous avez faite en commun avec M. Jules Gay- Lussac, celle de la composition de l'acide lactique. » Vous avez constaté : » 1°. Que l'acide lactique hydraté est — CSH'°0f; » 2°. Que Pacide des lactates est — CfH'°0; » 3°. Que l'acide hydraté exposé à la distillation se décompose en deux atomes d’eau et en un corps sublimé = CfH3Of, » Vous en avez conclu que le corps sublimé est le véritable acide lac- tique, et que les lactates peuvent retenir, même à la température de + 245°, un atome d’eau. Tireriez-vous la méme conclusion aujourd’hui ? Je crois que non; puisqu'elle serait en contradiction avec la force ordinaire de l’affinité de l’eau. Il n’y a que les plus puissantes bases, les alcalis fixes, la baryte et la strontiane, qui la retiennent à cette température; les sels neutres la laissent échapper à des températures moitié moins élevées. Le véritable acide lactique est donc C‘H'°O5 ou plutôt 2C3H5 + 50. L’acide hydraté contient donc, comme les acides hydratés en général, un atome d’eau, échangeable contre un atome de base. Vous pouvez fort facilement mettre cette question hors de toute incertitude, en produisant et analysant ’éther lactique ou le lactate de méthyiène. » Mais qu'est-ce donc que le corps sublimé? Vous avez vous-même constaté qu'il n'est point un acide, qu'il ne se dissout point dans l'eau, pourvu qu'il n’en ait pas d'avance subi un changement, mais qu'il se dissout dans l'alcool, et reparaît non altéré par la cristallisation. C’est done un oxide organique indifférent, comme bien d’autres, composé de C'Hf + 20. Vous retrouvez ce même radical dans l'acide mucique et dans son isomére l'acide saccharique (l'acide malique artificiel, oxalhydrique de 86. (632 ) Guérin). Ces acides sont composés ; comme vous lé savez, de 2C*H{ + 50, tout comme l'acide oxymanganique l’est de 2Mn + 90; il est donc à ces acides dans le même rapport que l’hyperoxide manganique. à l'acide oxy- 4 manganique, tout comme, d’un autre côté, le benzoïle est à l’acide ben- zoïque :: Mn: Mn. » Vous avez découvert que cet hyperoxide organique a la curieuse pro- priété de se changer par un contact prolongé de l’eau, surtout à l’aide de la chaleur, en acide lactique hydraté, en s’unissant avec deux atomes d’eau, dont vous avez pu chasser l’un par une base quelconque , mais dont il a retenu l’autre. Deux atomes d'hydrogène et un atome d’oxigène se sont donc combinés avec lui, non comme de l’eau, mais comme une addi- tion d’atomes élémentaires. Il en est résulté un autre radical et un acide puissant de ce radical. Voilà des conséquences auxquelles vous auriez été d’abord conduit vous-même, si vous n’eussiez pas alors évalué trop haut la force de l’affinité de l’eau pour des sels neutres. Voilà donc l'exemple d'une substance qui, par l'influence de l’eau , sans intervention d’une force médiatrice, se change en une autre, en s’appropriant les éléments de l’eau. Nous en possédons, comme vous le savez, d’autres exemples en grand nombre : par exemple, les sels ammoniacaux qui se changent en sels am- moniques ; le gaz oléfiant combiné avec l'acide sulfurique anhydre, qui se change en oxide éthylique où en un corps isomère à ce dernier; l’oxide éthylique qui se change en alcool; l'acide cyanique qui se change en acide cyanurique, l’amidon en sucre de raisin , l'oxide carbonique (dans le chlo- ral) qui, avec l'eau d’une base hydratée, se change en acide formique, etc. Mais parmi ces exemples, il n'y a aucun cas où toute influence étrangère soit écartée au même degré que dans le premier. » Nous savons qu’il y a de nombreuses substances qui, à une tempéra- ture élevée, sans se détruire entièrement, laissent dégager de l'hydrogène et de l’oxigène en proportions propres à produire de l’eau; nous avons vu tout-à-l’heure, qu'il y en a d’autres en bien moins grand nombre, qui jouissent de la propriété de se recombiner avec l'hydrogène et l’oxigene perdus, lorsqu'elles viennent en contact avec de l'eau. Pourquoi donc chercher l'explication de ces phénomènes dans des hypothèses étranges, mal conformes aux lois qui dirigent les combinaisons chimiques? Un tartrate neutre et anhydre perd à + 190° un atome d’eau; il a cessé d'être un tartrate, il est devenu un autre sel (R — Radical) — Rap C#H:0{; qui se dissout peut-être sans changement dans un dissolvant anhydre, mais qui, en y ajoutant de l’eau, reproduit le tartrate en s’appropriant les élé- (633) ments de l’eau: Un citrate chauffé à 190° perd de l’eau et se change én un sel double de 2RC#H#0* + RC#H°O5. L’eau change l'acide du dernier terme en acide citrique et le tout redevient un citrate. T’acide citrique exposé à une chaleur modérée devient brun, extractiforme ; prend ün goût amer, et dépose, en se refroïdissant, des grains cristallins d’un acide que M. Dablstrom a analysé, et qui est, en effet, C#H*O”, isomère à vos acides pyromaliques. Cet acide n’a pas été assez bien étudié pour que je puisse vous dire s’il y a des circonstances où il se change en acide citrique ; mais la chose est très probable. Il est évident que son étude particulière pourrait mettre l'explication donnée ci-dessus, hors de toute incertitude. » Si vous n’approüvez point ces vues, du moins vous m'avouerez qu'elles ne dépassent point les bornes d’une grande probabilité. » Puisque nous sommes une fois sur le terrain théorique, vous me permettrez de: vous entretenir de quelques autres points de la théorie de la composition organique. » La théorie des substitutions établie par M. Dumas, dans tél; par exemple, le chlore peut échanger l'hydrogène, en se mettant, à nombre égal d’atomes, à sa place, m'a paru d’une influence nuisible aux progrès de la science : elle jette un faux jour sur les objets, et empêche: d’en distinguer les véritables formes. Je regrette que notre ami commun, M. Malaguti , s’en soit laissé préoccuper dans ses belles recherches sur l'action réciproque du chlore et de différentes espèces d’éther, dont vous m'avez fait part dans une de vos lettres. J’ai-ensuite eu l’occasion de lire un extrait de ses mémoires dans le journal intitulé l’/nstitut. Il a produit par l’action du chlore sur l’éther ordinaire une combinaison fort intéres- sante, et dont il a fait, conformément à la théorie des substitutions, un éther, dans lequel 4 atomes de chlore remplacent 4 atomes d'hydrogène. Un élément aussi éminemment électro-négatif que le chlore, ne saurait jamais entrer dans un radical organique : cette idée est contraire aux premiers principes de la chimie ; sa nature électro-négative et ses affinités puissantes feront qu’il ne pourra s'ÿ trouver que comme élément d’une combinaison qui lui soit particulière. Dans l'éther chloroxicarbonique de M. Dumas, il est contenu sous la forme d’oxichlorure de carbone , et cet éther est composé d’un atome d'éther carbonique et dé 2 atomes d’oxichlo- rure de carbone; mais cette forme n’est pas la seule sous laquelle i! se trouve dans des combinaisons éthérées. Nous en connaissons encore d’autres , par ‘exemple, l’hyperchloride formique, ou le chloroforme de M. Düimas: Je vais vous rendre probable qu'il peut y entrer encore comme chlo: ( 634 ) ride carbonique, CCE ; vous vous rappelez que ce chloride est tellement congénère aux éthers, qu'il serait impossible de l'en distinguer, excepté par l'analyse, sion le rencontrait sans connaître ce qu'il est. Si ce corps éthéré se combine avec les éthers, comme fait l’oxichlorure de carbone, ce qui est d’une grande probabilité, l'explication des combinaisons décou- vertes par M. Malaguti devient d’une simplicité étonnante. L'éther re- présenté par C#H°CI*O, se change alors en 1 atome d'oxide méthylique — 2C + 6H +O 2 atomes de chloride carbonique — 2C + 4CI. £C + 6H +10 + 4CI. [! 1 atome du corps éthéré En traitant les éthers benzoïque, camphorique et ‘œnanthique par du chiore, il a produit des benzoate, camphorate et œnanthate méthyli- ques, combinés chacun avee 2 atomes de chloride carbonique. — En traitant l’éther pyromucique par du chlore, la théorie des substitutions a été en défaut, en ce que le chlore y est entré sans rien substituer. L’in- téressante combinaison qui en résulta aurait dü avoir été examinée d’un peu plus près, surtout quant à la nature du précipité caillebotté, que les alcalis y produisent. Cependant, le résultat de l'analyse s'accorde par- faitement avec la composition suivante : 1 atome d’acide pyrurique 1 atome d’oxide éthylique 4 atomes de chloride carbonique 6C + 6H + 50 4G + 10H + O 4C + 80 14C + 16H + 60 + 8CI. HI 1 atome de l’éther composé ] C'est là le nombre d’atomes que M. Malaguti lui-même a calculé, d'après son analyse. Ici, comme dans la précédente, l’oxide organique et le chlo- ride carbonique contiennent le même nombre d’'atomes de carbone, » L'ammoniaque décompose cet éther, avec dégagement de gaz (azote), en produisant du chlorydrate d’ammoniaque et en précipitant du carbone ; c'est ce qui doit arriver lorsque l'ammoniaque s'empare du chlore du chloride carbonique. (L’oxichlorure de carbone aurait produit du carbo- nate d'ammoniac.) En le traitant par l'hydrate de potasse, l’oxide éthy- lique reproduit de l'alcool, et la potasse se combine avec un acide qui n’est plus l'acide pyro-mucique , et dont le sel potassique bouilli avec un excès de l’hydrate, se décompose et brunit : c'est là le caractère bien marqué du pyrurate potassique. La production de cet éther composé s’ex- plique d’une manière fort simple. L’acide pyro-mucique , auquel je revien- (635 ) drai encore une fois, est 10C + 6H + 50. Le chlore se combine avec 4 atomes de carbone et le convertit en acide pyruvique; il en résulte de l'héter pyromucique, qui reste combiné avec le chloride carbonique pro- duit. Ces vues si simples, et probablement fondées, se seraient offertes à M. Malaguti, s'il n'avait pas été préoccupé par la fatale théorie des substitutions. Je vous prie de soumettre ces idées au jugement de M. Malaguti. » Mais voici encore quelques autres exemples de l'influence de la théorie des substitutions : M. Laurent, dont je révère le rare talent pour les re- cherches, mais qui par sa manière compliquée et bizarre de les juger en di- minue beaucoup la valeur, nous en fournira un exemple des plus saillants. M: Laurent fit passer du chlore dans de l’acétate méthylique, et en retira un liquide éthéré, dont la composition était CHS OC; vous y reconnaissez tout de suite le radical formique partagé entre du chlore et de l'oxigène, un'oxichlorure de formyle. M. Laurent l'appelle chloryle, et le considère comme composé de C*H*CHO% + C{H° CI + H:0. Nous y reviendrons. » Le chloryle traité par l’hydrate de potasse, donne naissance à -une autre combinaison; dont M. Laurent trouva la composition C: H*CJ». Qui ne verrait là tout de suite le chlorure formique, composé de 1 atome de formyle et de 2 atomes, ou un équivalent, de chlore? M. Laurent en fait un radical organique, et l'appelle radical chloromithyglase. » L'existence de ce chlorure donne tout de suite la clé de la composition du chloral, qui contient 1 atome de chlorure formique — 20 + °H + 2CI 2 atome d'oxichlorure de carbone — 2C + 4CI + 20 1 atome de chloral = 4C + 2H + 6C1 + 20. » L'hydrate de potasse, en se combinant avec l’oxide carbonique, donne du formiate potassique, et dégage le formyle combiné avec les 6 at. de chlore, sous formé d’hyperchloride formique ou chloroforme. » Le chloryle de M. Laurent paraît être composé de 1 at. d’hyperchlofide formique — 2C + 2H + 6C1. 2 at. d’acide formieux anhydre — 4C + 4H + 40 1 at. d’oxichlorure de formyle — 6C + 6H + 6€. + 40. L’hydrate de potasse le résout en » at. de chlorure de potassium, 2 at. de formiate de potasse et 1 at. de chlorure formique. (636 ) » En traitant la liqueur des Hollandais par du chloré, M. Laurent en a retiré un liquide composé de C*H{C/, qu'il considère comme composé de C#H2 CIS + H* CP, et qu'il appelle hydrochlorate de chloréthérise. Écrivez C?H* + 4 Cl, et vous aurez le chlorure de formyle, correspondant à l'a- cide formieux ou l’hyperchlorure formique. M. Laurent nous a donc en- richi de deux nouveaux chlorures de formyle, sans s'en apercevoir. M. Laurent remarqua que lorsqu'il traita lhyperchlorure par de l'hydrate potassique sec, il,s’en dégagea une substance volatile, douée d’une! odeur aussi pénétrante que celle du gaz ammoniac. Lorsqu'on , décompose 2 at. de l'hyperchlorure formique avec de l'hydrate potassique, il en ré- sulte 4 at. de chlorure de potassium, 1 at. de formiate de potasse, et 1 at. C*H°+0, ou oxide formique. Si, comme cela est très vraisemblable, cet oxide peut, comme Poxide acétique, s'approprier les éléments d’un atome de l’eau , pour produire un aldéhyde formique composé de CH O°, ana- logue à l’aldéhyde,acétique, c’est M. Laurent qui, le premier, l’a pro- duit. Il a exprimé combien il a été surpris par l'odeur irritante de cette substance. Croyez-vous que tous ces rapports auraient échappé à la saga- cité de M. Laurent, si la malheureuse théorie des substitutions ne les avait pas dérobés à sa vue ? Je suis persuadé que non. — Dans mes rapports annuels à l’Académie des Sciences de Stockholm, j'ai cité une foule d'exemples pareils. » Je vous prie de soumettre au jugement de votre ami M. Frémy les observations suivantes relatives à ses belles recherches sur les acides gras, que l'acide sulfurique sépare de la glycérine dans l'huile d'olive. Vous savez qu'il y a découvert non moins de cinq acides gras nouveaux, dont deux liquides et trois cristallisés. Son hypothèse que les trois derniers acides se dérivent de l'acide margarique, en ce qu'un de ces acides lui est isomère et les deux autres produits par l'addition des éléments d’un et de deux atomes d’eau, est très ingénieuse; mais elle ne s'accorde pas aussi bien qu’on aurait pu le souhaiter avec les résultats analytiques. Et en- core des formules telles que C% H%, C5 H%, C* H”', portent déjà dans le nombre impair des atomes de l'hydrogène un motif de douter de leur en- tière exactitude. Les nombres impairs,quoiqu'ils existent lorsque le nombre des atomesélémentaires est très limité et que l'équivalent du radical qui en résulte est composé de 2 atomes, comme, par exemple, dans les acides lactique et mucique; ces nombres impairs, dis-je, ne doivent jamais être admis lorsque le nombre d'atomes élémentaires est grand, parce que, comme vous le savez , l'équivalent chimique de l'hydrogène est de 2 atomes. (657) » On parait avoir admis une conjecture de moi que les acides marga- ‘rique et stéarique puissent être des différents degrés d’acidification du même radical. Cette conjecture peut être vraie, ‘sans cependant qu'on ait une connaissance précise du nombre des atomes d'hydrogène dans cé ra- dical. L'analyse de l'acide margarique par M. Chevreul, la seule que je connaisse de cet acide, donnerait pour la composition du radical tout au plus C*5H5%£, Vous m’objecterez peut-être que.les nombreuses analyses que vous avez faites! en commun:avec M. Liebig du bistéarate glicérique, prouvent bien que l'acide stéarique est 12 C5 HS + 50. Mais non, ces analyses prouvent, si vous le voulez, que le radical stéarique est C# H5 eu même C%H”°; car le calcul d’après CH donne 12,18 p. c. d’hydro- gène, et les analyses varient de 12,25 à 12,37. Il est donc évident que nous ne sommes point encore arrivés à un résultat clair. Les analyses des éthers margarique et stéarique ou des Margarate ou stéarate de methylène nous mettraient sans doute hors de l'incertitude. — Or, si l'acide mar- garique n’a pas la composition que nous lui assignons, l'ingénieuse hypo- thèse de M. Frémy n'explique rien. Il y a encore la question suivante à résoudre. Quel est l'acide primitif de l'huile? Est-ce celui que l'acide sul- furique dégage en s’emparant de la slycérine ou celui dont l’alcali s’em- pare en mettant la glycérine en liberté ? » Les résultats analytiques de M. Frémy, de ses trois acides gras cristal- lisés, s'accordent admirablement avec l'idée que ces trois acides sont des degrés successifs d’oxidation du même radical, CH, En voici l'expo- sition : ACIDE MÉTAMARGARIQUE ACIDE HYDRO-MARG. HYDRATÉ ACIDE HYDRO-MARGARITIQUE trouvé. at. calculé. trouvé. at. calculé. trouvé. at. calculé. Carbone..... 78,6 35 78,407 73,82 35 73,808 73,701 35 74,065 Hydrogène... 12,9 7o 12,801 12,46 92 12,30 12, 20 79 12,092 Oxigène..... 8,5 3 8,702 13,72 5 12,797 14, 07 5 13,843 » En jetant les yeux sur les nombres calculés d’après l'hypothèse de M. Frémy (Annales de Ch. et de Phys., LXV, 113), vous verrez qu'ils s’é- cartent beaucoup plus des résultats trouvés. Ces acides Peuvent donc réel- lement être composés de C%5 H7 avec 3, 4 et 5 at. d’oxigéne. — Les deux acides métaoléique et hydroléique sont isomères, comme le prouve le ré- sultat identique de leur distillation. Dans l'analyse de l'acide métaoléique il y a un excés de 6,9, d’un p. 100 d'hydrogène, qui n’est probablement qu'une erreur de rédaction, car comme erreur d'observation elle serait excessive. » Le nombre constant de 35C dans les radicaux des acides gras mérite C, LE. 1838, 1° Semestre. (T. VI, N° 49.) 87 (638 ) bien de l'attention. Je crois qu'il serait très utile à la science de comparer les radicaux des oxides organiques entre eux, pour en avoir des séries où le nombre de carbone soit constant, Nous devons, en vérité, un tel essai à M. Laurent, et quoiqu'il l'ait enveloppé de subsitutions bizarres et com- pliquées, la bonne idée y est toujours. Pour les acides gras nous avons la série suivante ; Radical métaoléique et hydroléique = 35C+64H Radical élaidique et oléique (analyses de M. Jaurent) = 35 C + 66 H Radical margarique «et stéarique = 35 C4 x H Radical hydromargaritique, etc. = 35C+70H » Vous voyez de quel intérêt un tel rapprochement pourra devenir, mais aussi combien il sera nécessaire dorénavant de bien préciser l’hydro- gène dans les analyses. » Voici une autre série de radicaux; mais, pour la commencer, il faut dire quelques mots sur l'éther pyromucique, analysé par M. Malaguti. Il a trouvé le poids spécifique de son gaz 4,859. Cela nous fournit un moyen de calculer la composition de l'acide, par rapport au nombre d’a- tomes de radical qu'il contient. Cet acide doit contenir 10 vol. de carbone gazéiforme — 8,/280 6 vol. de gaz hydrogène — 0,4124 5 vol. de gaz oxigène 5,5112 Condensés à deux volumes d'acide pyromucique — 14,3516, cela donnerait le poids spécifique de son gaz = 7,17958. Or 1 volume de gaz pyromucique = 7,1758 1 volume de gaz éthylique — 2,5809 Sans condensation, produisant 2 vol. -d’éther pyromucique = 957567 dont la moitié — 4,87835 est le poids spécifique de l’éther pyromu- cique. Ce résultat se rapproche du résultat de l'expérience beau- coup plus que la plupart des pesées de corps gazéiformes ne le font ordinairement, et nous autorise à considérer le poids spécifique du gaz pyromucique comme bien fondé. Or, il s'ensuit que ce gaz est composé d'un volume de radical et de 2 4 vol. d’oxigène condensés en un seul vo- lume, d’où nous pouvons conclure que cet acide est composé de 2 at. de radical sur 5 atomes d’oxigène, tout comme, par exemple , l'acide nitrique. » Dans les Annales de Poggendorff , novembre 1837, p. 434, vous trouvez une suite de calculs de cette espèce, tirée de mon rapport an- (639 ) nuel , présénté à l’Académie de Stockholm , le 31 mars 1837. Je serais bien äise que cette note fut publiée en France, parce que les résultats qui en découlent sont d'un grand intérêt. - » L’acide pyromucique étant donc 2 CH + 50 , nous pouvons donner la série Suivante de radicaux contenant 5C, saVoir : Les radicaux pyromucique et pyroméconique, — 5C + 3H Le radical pyrocitrique. . . . . . . . . , = 50 + 4H + pyrotartrique.. + 4 © . 0, 40 = 60 + 6H — phocénique. . ARLES EI = 5C + 5H — de lacidé camphorique.. . . . : = 5C + 8H —1de l’acide valérianique., : . . , . . . . = 5C + 9H. » Si je n’abuse pas dé votre patience, je ne finirai point encore ma lettre, quoiqu’elle soit déjà assez longue. — Je voudrais fixer votre at- téntion sur une forme de combinaison organique que la nature paraît se plaire à multiplier par dés corps isomérés extrêmement nombreux : c'est celle du sucre de canne. » Nous le considérons généralement comme composé de C'*H*0"°. Ces nôtnbres sont trop hauts pour représenter un seul oxide à base organi- que, ce qui à conduit plusieurs chimistes à le considérer comme composé dé plusieurs oxides réunis, par exemple, comme un bicarbonate éthylique. Cette hypothèse serait vraie, si l'hydrate de potasse le convertissait en alcool et en acide carbonique. Le sucre se combmée, comme vous le sa- véz , avéc les basés, par exemple, les alcalis, les térres alcalines, oxide de plomb; et ces combinaisons sont composées d’un atome de la base com- binée avec C‘H®O$. La véritable composition du sucre paraît donc être cèlle-ci, 2CH5 + 50; il est donc un oxide organique, et son atome n’a que la moitié du poids que nous avons supposé d’abord. Or, non-seule- ment l'acide lactique lui est isomère, mais comme le prouvent les belles expériénces de M. Payen sur la composition et la capacité de saturation de l’amidon et de la déxtrine, ces deux subtances lui sont isoméres. Par parenthèse, j'ajoutérai qu'un chimiste très exercé a répété les expériences dé M. Payen, qu’il a trouvées exactes, excepté quant à la dépérdition d’eät que devrait subir lamylaté plombique à + 190°, et qu'il auraït la faculté de reprendre; jamais il n’en a pu extraire une trace d’eau qu’à là température où la distillation sèche commence , et où d’autres produits accompagnent l’eau. Je ne le nomme pas, parce que Jignore s'il le permettrait ; il publiera probablement lui-même ses expé- riences. M. Mulder, à Rotterdam, vient de trouver que la gomme arabique, 87. ( 640 ) la gomme adragant, l'inuline, l’amidon de la mousse d'Islande, le salep, les mucilages de guimauve, des semences de coings, la pectine et l'acide pectique, sont tous composés de la même manière, et sont isoméres avec sucre de canne. Plus nous pénétrons dans les secrets de la composition organique, plus nous la trouvons d’une simplicité éton- nante. » Dans ma derniere lettre, je vous ai rendu compte de quelques expé- riences sur les acides sulfo-naphtaliques, qui alors n'étaient point encore terminées. Je vous en communiquerai quelques détails nouveaux. J'ai vu avec bien du plaisir que M. Regnault est tombé sur la même idée que moi, par rapport à l’état de l’acide sulfurique dans cette combinaison. Ce chimiste brille autant par ses recherches, que par la clarté de ses vues, en jugeant leurs résultats. L’explication qu'il a donnée de la forma- tion de l'acide hypo-sulfurique est ingénieuse, elle m’entraina d’abord. Les analyses concordantes de MM. Faraday, Liebig et Wôhler, me pa- rurent rendre une analyse de la partie combustible dans le sel barytique superflue. Les idées émises par M. Regnault m’engagèrent à l’entre- prendre. En employant environ un gramme de sel de baryte à la combus- tion , il était facile d’avoir l'hydrogène avec la précision requise, car le résultat calculé d’après C*H'#, présupposé par M. Regnault, et d’après C#H!5, qui est le résultat de MM. Faraday, Wébhler et Liebig, donnerait prés de trois centigrammes de différence dans le poids de l’eau produite. Or, une telle perte ou, un tel excès surpasse toute possibilité, lorsqu'on sèche la masse. à brüler à 100°, alternativement dans l'air sec et dans le vide. J'ai toujours eu le rapport du carbone à l'hydrogène :; 20C : 16H. En calculant les expériences de M. Regnault, on y trouve le rapport de 200 : 15H. Cette perte est facilement explicable si M. Regnault s’est servi d’un bouchon bien privé d’eau pour joindre le tube de combustion avec le récipient de l’eau, car la surface du bouchon dans l’intérieur du tube, constamment en contact avec une atmosphère surchargée d'humidité, s’en charge de nouveau et la retient. Cette méthode doit être évitée lors- que le nombre des atomes d'hydrogène est grand, car l'erreur de l’ob- servation peut surpasser le poids d’un ou même de plusieurs atomes d’eau. J'ai ensuite découvert une substance dont la composition rend la question principale de cette recherche, c’est-à-dire l'état de l'acide sulfurique, dif- ficile à résoudre. » Cette substance se produit conjointement avec les acides sulfo-naph- taliques, lorsqu'on traite la naphtaline tant par l'acide sulfurique hy- ( 641 draté, que par lacide anhydre. Elle se combine alors avec l'excès de la naphtaline, dont on la sépare par la distillation avec de l’eau ; elle est so- lide, cristallisable, fusible bien au-dessous de + 00°, non volatile sans destruction, soluble dans l'alcool et dans l’éther, neutre. Elle est com- posée de C*H'5 + SO*. L’acide sulfo-naphtalique peut être une combi- naison d’un atome de cette substance et d’un atome d’acide sulfurique, fout aussi bien que C*H'f +S. Il est impossible de décider la question. » Lorsqu'on traite la naphtaline par l'acide sulfurique anhydre, il se produit encore une autre substance analogue, peu soluble dans l'alcool et dans léther, et qui n’est point fusible à 100°; ces deux substances ont une propriété qui mérite bien attention des chimistes , c’est que l'acide nitro- muriatique, qui ne les décompose que difficilement, ne fait que changer lentement la composition de la substance organique, sans acidifier le soufre. Après trois jours de digestion bouillante, le tout s’est trouvé dissous. L'eau y produisit un précipité, mais dans le liquide filtré il n’y avait pas de trace d'acide sulfurique. La substance moins fusible, mélée avec du nitrate de baryte, subit la distillation sèche, avant de détonner avec le nitrate, ce qui arrive encore, quoiqu’en moindre degré, avec un mé- linge de chlorate potassique et de soude. J'ai pu déterminer qu’elle con- tient du soufre, mais non pas en quelle proportion. A juger d’après la perte par l’analyse avec l’oxide de cuivre, elle doit être composée de C*H°4 + SO*; elle serait donc un sulfc-benzide à deux atomes de benzide: Elle ressemble tellement à l'hydrate de benzoïle de M. Laurent , tant par ses propriétés que par les produits de la distillation sèche, que je voudrais bien engager M. Laurent à chercher du soufre dans cette combinaison quil a produite également par l'influence de l'acide sulfurique anbydre, mais sur l’huile d'amandes améres. » Lorsqu'on prépare l'acide sulfo-naphtalique par l'acide sulfurique anhydre, et qu'on le sature ensuite par du carbonate barytique, il se pro- duit très peu de sulfate de baryte, mais il est rose. 1l contient un sé] barytique d’un acide sulfo-naphtalique nouveau, coloré par une substance résineuse, mais électro-négative. J'ai appelé cet acide ac. sulfo-glutinique, parce qu’il se présente sous la forme d’une masse poisseuse, et que ses sels, à base d’alcalis avec une petite quantité d’eau, sont aussi poisseux. L’acide est incristallisable, d’un goût acidule et amer, très soluble dans Feau, d’où l’acide muriatique le précipite sous forme de flocons blancs, qui se réunissent au fond en une masse glutineuse comme de la térében: ( 642 ) thine ; il se dissout dans l'alcool et un peu dans l'éther. Ses sels de plomb et de baryte sont peu solubles! dans l’eau froide, un peu plus dans l’eau bouillante ; ils sont fusibles au-dessous de + 100°. Le sulfo-glutinate po- tassique, traité à une température convenable avec de l’hydrate potas- sique, donne beaucoup de sulfate potassique. Cet acide se trouve aussi dans les eaux-mères après la cristallisation des autres sulfo-naphtalates , quoique dans une très petite quantité, Je n’en ai jamais eu assez pour l’analyser. » Les combinaisons d’un carbure d'hydrogène avec le soufre et l’oxi- gène, dont la sulfo-benzyde de Mitscherlich est le premier exemple connu, m'ont engagé à faire une révision des corps gras, qui contiennent du soufre, du phosphore et du nitrogène, et dont nous avons des analyses par M. Couérbe. En présupposant une combinaison de phosphore analogue à celle du soufre, et en prenant la nitro-benzyde de Mitscherlith pour mo- déle de calcul de la combinaison azotée , j'ai été conduit à des combinaisons si simples et si concordantes avec les résultats numériques de M. Couérbe, que ce chimiste distingué en sera probablement tout aussi étonné que moi. J'ai publié ces calculs dans mon mémoire sur les acides sulfo-naphta- liques; il serait un peu trop long d’en donner les détails ici. » Pour donner suite à mes recherches sur les couleurs automnales des feuilles, j'ai entrepris un examen de Ja chlorophylle. Si l'on en excepte la couleur et la solubilité dans l'alcool et dans l’éther, cette substance n’a aucun des caractères qu’on lui a assignés, » C'est une matière colorante végétale , dont les feuilles contiennent tout aussi peu que nos toiles teintes de matière colorante, Infusible à 200°, où elle commence à se décomposer; insoluble dans l'eau, mé- diocrement soluble dans l'alcool et dans l’éther. Elle se dissout dans l'acide sulfurique concentré et dans l’acide muriatique également con- centré ; l'eau l'en précipite. L'acide muriatiqueé peut être évaporé sans détruire la chlorophylle. Elle donne des combinaisons définies avec les bases, teint la laine alunée, ét montre des signes non équivoques de ré- duction et de réoxidation. Au reste, elle est très altérable à l’air et à la lumiere. — Les expériences donnent la chlorophylle en trois modifica- tions bien distinctes. » 1°. Chlorophylle des feuilles fraîches ; qui se distingue des autres par la belle couleur verte de ses combinaisons avec les alcalis et les bases non colorées en général. L’acide acétique la précipite en flocons trans- lucides d’un vert d’émeraude, qui se dissolvent avec une belle couleur C6) verte dans l'alcool et dans l’éther. Si on les sèche, ils deviennent presque noirs et leur dissolution est alors d’un vert bleuätre. La dissolution muriatique est précipitée par de l’eau. » 2°. Chlorophylle des feuilles séchées. Elle se dissout par les alcalis avec une couleur vert sale des feuilles long-temps séchées. Les dissolu-" tions dans l'alcool et l'éther sont plus bleues, et tirant sur le pourpre, que verdâtres. Bien saturées , elles sont presque bleues; en les étendant jusqu’à faire presque ‘disparaître leur couleur, le vert sale revient. T’acide muria- tique la dissout, avec une superbe couleur d’émeraude ; Peau ne l'en pré- cipite pas. Pour l'en séparer je me suis servi du marbre, qui, à mesure que l'acide se sature, en sépare la chlorophylle. — Lorsqu'on traite de feuilles sèches par de l'acide muriatique de t,14, elles donnent une solu- tion d’un beau vert, de laquelle l'eau précipite la chlorophylle; mais lorsque l'eau acide a passé, le précipité se redissout dans l’eau avec laquelle on le lave; la dissolution contient alors cette même modification de la chlorophylle. » 3°, Une modification particulière, qui paraît se trouver dans des es- pèces de feuilles dont la couleur est plus foncée, comme cela a lieu avec les feuilles du Pyrus area, dont je me suis servi, pour ces expériences. Elle est soluble avec la précédente dans de l'acide muriatique de 1.19; l'eau les précipite ensemble; l'acide muriatique de 1.14 dissout la précé- dente et laisse celle-ci sous forme d’une masse noire poisseuse. Desséchée, elle est noire et cassante ; elle redevient poisseuse par l'humidité de l'air. Elle est insoluble dans l’eau, soluble dans l'alcool et l’éther, avec une belle couleur vert foncé. L’acide sulfurique la dissout avec une couleur d’un brun verdâtre, l’eau la précipite inaltérée. Les alcalis la dissolvent avec cette même couleur. Pour vous donner une idéé de la différence de ces trois modifications, j’ajouterai que la première se dissout dans l'acide acétique bouillant avec une couleur vert-pomme, et se précipite avec cette couleur par le refroidissernent ; la seconde s’y dissout avec une cou- leur bleue d’indigo et se précipite avec une couleur vert foncé presque noire; la troisième enfin s’y dissout avec une couleur brun verdâtre et se précipite de même. Au reste, dans leur manière de se comporter avec les réactifs chimiques, elles s’imitent l’une lautre, comme le font, par exemple, les acides tanniques tirés de différentes espèces de végétaux. » Je regrette beaucoup que dans le grand volume de selution éthérée que j'avais préparé pendant l'été dernier et que j'ai analysé cet hiver, la quantité de chlorophylle de chacune de ces modifications se soit trouvée si ( 644 ) limitée, qu'elle n'a point suffi pour des analyses par la combustion. Je suis persuadé que toutes les feuilles d’un grand arbre ne contiennent pas 10 grammes de chlorophylle, tant la nature a économisé cette substance colorante. » Les diverses nuances de vert chez les feuilles de différentes espèces sont produites non-seulement par les différents états de la chlorophylle , mais aussi par la xanthophylle, dont elles contiennent une quantité consi- dérable. J'ai cru que cette dernière se produit de la chlorophylle par l’in- fluence de la lumiere, et que les feuilles deviennent jaunes, lorsque la sécrétion de la chlorophylle cesse. Mais la chlorophylle isolée, dissoute dans l'alcool, exposée aux rayons solaires jusqu'à devenir jaune, ne m'a point fourni de xanthophylle; je n'en ai retiré qu'une substance jaune, soluble dans l’eau , et de la chlorophylle encore inaltérée. » Si vous croyez que les communications que je viens de vous donner dans cette lettre puissent être de quelque intérêt pour nos confrères de l'Académie des Sciences, vous m’obligerez beaucoup en en faisant part à l’Académie, dont je suis fier d’être honoré du titre d’associé. » Note de M. Perou. « Dans la première partie de la lettre que je viens d’avoir l'honneur de lire à l'Académie, M. Berzélius cite, en la combattant, une opinion que je lui ai depuis long-temps soumise, sur la constitution de l'acide citrique. » Je demande la permission d'entrer à cet égard dans quelques détails. » Quand on soumet à une température de + 180 à 200° les citrates neutres de soude et de baryte, ils perdent un tiers d’atome d’eau qui est nécessairement de l’eau de constitution pour les chimistes qui admet- tent que l'atome d'acide citrique anhydre a pour formule C*H#Of. » Ce résultat, annoncé par M. Berzélius, excita l'attention générale; chacun en chercha l'interprétation, mais personne ne s’occupa de la trouver par la voie de l’expérience ; et pendant long-temps on ne connut que les deux exemples de déshydratation que je viens de rapporter. » Les faits manquaient donc de généralité ; leur isolement même, sans diminuer leur importance, leur prêtait un caractère d’anomalie. » Cette anomalie disparut par l'observation que je fis, que les citrates de chaux , de strontiane , de potasse, de manganèse, etc., se comportaient comme ceux de soude et de baryte. » Je pensai dès-lors que cette déshydratation devait être considérée (645) comme. générale pour. les citrates, et que si quelques-uns d’entre eux, comme ceux de cuivre ,de,plomb.et d'argent , semblaient, faire exception, cette circonstance tenait. à.ce qu'ils: étaient brulés, par leur propre base ayant la limite de température, à laquelle, la, perte. d’eau..pouyait s’effec- tuer. Je considérai l’eau éliminée comme de l’eau,de.cristallisation, » C’est cette opinion que j'ai soumise à M. Berzélius.; dans le,but seul de faire disparaître toute fraction d’atome., je lui représentai-la formule de l'acide citrique anhydre par C'’H'°0! = 3,C#H{0#— ; H°0. .».Je communiquai également à M.Dumas lui-même le fait de la déshy- dratation d’un grand. nombre de citrates et la, croyance où. j'étais que l'eau perdue par ces sels n’était autre chose que. de l’eau de cristallisation dont la constitution de l'acide, citrique n’était pas affectée, _.» Ces faits et la conséquence que j'en ai, déduite,se trouvent rappor- tés, sans que mon nom. soit cité, dans une note que M. Dumas a lue à l’Académie des Sciences quelques mois après l'entretien dont je, parle. » 11 me suffira, je l'espère, d’invoquer ses souvenirs pour qu'il s'em- presse de réparer ce qui ne peut être de sa part qu'un oubli, et pour faire droit à ma juste réclamation. » Observations sur les communications précédentes ; par M. Dumas. «C'est par. une précaution oratoire parfaitement iputile que. M::Pelouze vient de parler avec doute des souvenirs que la conversation qu’il rap- pelle ont pu laisser dans mon.esprit, et de mon adhésion à la réclamation qu’il adresse à l’Académie. » M. Pelouze sait, depuis long-temps;.queje:suis prêt; pour mon compte , et comme ayant rédigé la note qui a été publiée en mon nom et en celui -de M. Liebig, à expliquer avec simplicité et netteté ma position à son égard; elle n’a rien qui puisse m’embarrasser. » M. .Pelouze m'a communiqué, en effet; les résultats de; quelques-ex- périences sur les citrates qui lui auraient prouvé: qu'ils: perdent:de; leaw tantôt par tiers d'atome, tantôt par demi-atome. 1] m’a cité en partieulier le citrate de zinc comme, étant dans,ce dernier cas.|Ces, résultats sont tbien loin d’avoir la netteté de ceux. que M. Pelouze ;vient -d’énoncer: Aussi M. Pelouze ne m'a:t:l point dit. qu’il,eût | imaginé,aucune explication de ces faits qui n’en, étaient pas susceptibles. », Je, me suis empressé de faire connaître;à M. Pelouze que je terminais des analyses de citrates qui avaient pour objet de vérifier une formule qui Jn’avait, semblé convenir à l’acide citrique, mais qui ne s’accordait pas avec C. R. 1838, 197 Semestre. (T.VI, N° 19.) 88 ( 646 ) ses propres expériences. Je n’ai pas fait une seule analyse de ce genre, de- puis cette conversation, qui avait lieu pendant le séjour de M. Liebig à Paris. Elles devenaient inutiles par les analyses du citrate d’argent que M. Liebig m’envoya peu de temps après son retour en Allemagne, et qui s'accordaient avec les miennes. » Ainsi, M. Liebig et moi, nous n'avons eu qu’une chose en vue, c’est de nous assurer que la formule C**H'°0" représentait bien la composition des citrates anhydres. Si en rédigeant la note que j'ai publiée sous nos deux noms, je n’ai pas cité M. Pelouze, c’est que ses expériences étaient en contradiction avec les nôtres, et que son analyse du citrate de zinc ne pouvait se concilier avec nos résultats. » J'ai laissé à M. Pelouze le soin d’éclaircir ce point, mais ne pouvant combattre ses expériences ni m'en étayer, je n’en ai point parlé, tout prêt à convenir qu'il avait fait des analyses de citrates en même temps ou même avant l’époque à laquelle j'ai soumis la formule que nous en avons donnée, à des vérifications qui m'ont semblé suffisantes. » Réponse de M. PrLouzr. « M. PELouze assure que ce fut, non pas immédiatement, mais long- temps après qu'il eut communiqué à M. Dumas le fait de la déshydratation des citrates, que M. Dumas lui apprit qu'il soccupait de son côté d'un travail sur le même sujet: » Il a dit, en effet, à M. Dumas que le citrate de zinc seul perdait un demi-atome d’eau, mais M. Dumas savait parfaitement que les ‘expé- riences de M. Pelouze n'étaient pas terminées. » Réplique de M. Duuas. « La mémoire de M. Pelouze le sert mal: c'est au moment méme ét non long-temps après que j'ai fait connaître à M. Pelouze ces expériences dont je m’occupais pour établir la formulé de l'acide citrique. Je laffirme positivement: » Du reste, la seule chose intéressante dans ce petit débat, ce serait de savoir si le citrate de zinc perd un tiers ou un demi-atome d’eau, et M. Pe- louze doit comprendre que s’il s’est trompé sur ce point, comme il en convient, il n’a pu être conduit à la même formule que nous pour l'acide citrique; aussi M. Pelouze m’a-t-il parlé d'analyses de citrates, mais nou de la. formule de l'acide citrique. | » Mais c'est assez, c'est trop même à ce sujet; de tels détails sont'sans (647) intérêt. pour l'Académie et ils perdent toute importance à côté des ques- tions soulevées par la lettre de M. Berzélius dont M. Pelouze. vient de donner lecture. » Il y a dans cette lettre des expressions dont je ne veux pas pour le moment discuter la convenance, des formules nouvelles que je n’ai pu saisir à la lecture, des attaques contre mes théories et enfin quelques faits nouveaux. » L'Académie remarquera qu'il n’y a pas une seule de mes expériences qui soit contestée par M. Berzélius. Je crois qu’il sera facile de prouver qu’il se trompe pour l’eau que perd l’amylate de plomb; je laisse ce soin à M. Payen. Je persiste, en ce qui me concerne, à dire que mon analyse du dextrinate de plomb est exacte. Les idées de M. Berzélius sur ce corps, comme sur les sucres, vont être l’objet d’une discussion toute naturelle, à l’occasion du rapport dont je suis chargé sur le mémoire de M. Péligot Je ne manquerai pas de m'y livrer. » Quant à ces nouvelles formules que propose M. Berzélius, il est clair pour tout le monde qu’il est toujours facile, au bout de quelques années, de coordonner des recherches qui se sont présentées d’une ma- nière détachée, et qu’on a beau jeu à redresser en apparence les idées qu'un expérimentateur émettait il y a cinq ou six ans, quand on est éclairé par de nouvelles expériences dont il a souvent lui-même enrichi la science. C’est un rôle facile à jouer, mais celui qui le joue ne doit jamais oublier les égards qui sont dus à ceux dont le travail lui a fourni les matériaux sur lesquels il fonde ses théories. » Je termine par une remarque relative à la loi des substitutions. M. Berzélius en fait une critique amère qui n’a qu'un seul défaut, c’est de porter sur un point qui ne me concerne en rien. J'ai dit qu’en général un corps hydrogéné qui perd de l'hydrogène sous l'influence du chlore , rend par chaque atome d'hydrogène enlevé un atome de chlore, et ainsi des autres corps analogues. » Je maintiens ce que j'ai ve. l'expérience universelle est là pour montrer que j'ai dit une chose Deer vraie. » Mais je n'ai jamais dit que le nouveau corps formé par substitution , eñt le même radical, la même formule rationnelle que: le premier.-J’ai dit tout le contraire en cent occasions. M. Berzélius me prête là une opinion qui, n’est pas la mienne ; que celui qui voudra la revendiquer pour lui la soutienne : elle ne me concerne pas. » La note de M. Berzélius, quand j j'aurai pu la lire, deviendra du reste, 88.. (648) de ma part, l'objet d'une réponse qui ne se fera pas attendre, et dans laquelle’ j’essaierai de limiter le débat aux questions de théorie générale, et d'en écarter toutes les personnalités qui pourraient l'envenimer. » «M. Ligrr communique un extrait d’une lettre de New-Yorck, dans la- quelle on lui annonce la mort de M. Bowditch. Cet habile géomètre, qui s'était formé tout seul et qui avait si brillamment réparé le défaut d'édn- cation première , est mort à Boston, le 15 mars dernier. On sait qu'il avait traduit en anglais la Mécanique céleste de Laplace, en y joignant d'utiles et savants commentaires. Trois volumes de ce grand ouvrage ont paru; le quatrième était presque entièrement imprimé lorsque la mort a enlevé M. Bowditch à la science: mais rien n’était prêt pour la publication du cinquième. M. Libri croit que l’Académie s’associera à ses regrets pour la perte d’on savant qui a élevé un si beau monument à la gloire de Laplace.» RAPPORTS. vovace screnrrriQue. — Rapport sur les résultats du voyage de la Bonite autour du monde. — Minéralogie et Géologie. (Rapporteur, M. Cordier.) « Le soin de former des collections géologiques et minéralogiques pen- dant les relâches de /a Bonite, a été confié à M. CHevaLERr, enseigne de vaisseau!, qui a su s’en acquitter avec succès , malgré le peu de temps que lui laissaient d’autres services et quoiqu'il n!y fût pas préparé; car ce n’est qu'après le départ de l’expédition qu'il a eu connaissance du surcroit de travail qui était imposé à son activité éclairée et à son dévouement. » Les collections consistent en plus de 1300 échantillons, dont 1 roo sont catalogués et accompagnés de notices propmes à faire connaître exactement les circonstances de gisement. Les autres échantillons sont des roches, ou des minéraux métalliques qui ont été donnés à M. Chevalier par diffé- rentes personnes avec lesquelles il a été en rapport, soit en Amérique, soit dans les Indes-Orientales. » La constitution des deux premiers points de relâche, Rio-Janeiro et Montévidéo, est bien connue; mais il s'agissait d'augmenter et de com- pléter les matériaux que nous en possédons : c'est ce qui a été fait au moyen de 8o échantillons et de croquis indiquant la manière dont les (649 ) roches préhiotéislel qui’ont'été recueillies S'insérént'lesunes dans les autres. { » Surla côte occidentale de l'Amérique du Sud; les rechérches ont porté Sur'cinq-points, dont les’ deux extrémes, Valparaïso et Guayaquil, sont distants d'environ: 760 lieues. » Les ‘environs de Valparaiso 6nt fourni utié! belle suité: des ‘éléments qui composent le terrain dioritique stratiforme que nous y connaissions déjà; mais, en outre, la libéralité de‘M. Burotté, consul français , et de M. Lamartine, a procuré un bon-nômbre d'échantillons deminerais de cuivre et d'argent provenant dé l'intérieur du Chili ét du Pérou. » À Cobija, seul port que la république de Bolivie possédé sur Océin Pacifique , le terrain complexe qui forme la! charpénte du pays, à fourni des pegmatites, des diorites, des syénites, des serpéntines et des waäckés, . roches que nous ÿ connaissions déjà en’ partie, ét dont il paraît que les circonstances locales ne permettent pas de déterminer les rapports. C'est sur la tranche de ces roches, à une hauteur de 6 à 10 mètres au-dessus du ni- veau delamer, quese trouve ce bancsi curieux deterrain alluvial, ayant jus- qu’à 600 mètres de largeur; qui contient de nombreuses coquilles marines, en général bien conservées , et qu’on a dit semblables à cellés qui vivent maintenant sur lès rivages adjicéths. Lés échantillons que M.’ Chevalier avait recueillis de ce terrain ont, malheureusement, été perdus; en sorte que nous ne pouvons encore cette fois déterminer l’âge géologique de ce dépôt, et répondre à la question de savoir à quélle époque il faut rap- -porter le relèvement de cette portion du sol de l'Amérique méridionale. » D’après les observations de M. Chevalier, ce phénomènese serait étendu à une grande distance , car sur l’île de San-Lorenzo près de Lima, c’est-à-dire à 275 lieues au nordde Cobija, cet officier a reconnu l'existence d’un dépôt coquillier tout-à-fait analogue au précédent; mais icice n’est plus la hauteur de 10 mêtres, mais celle de 30 mètres que le dépôt a atteinte au-dessus du niveau de la mer. Les échantillons ont été également perdus, au grand regret de M. Chevalier. Du reste, la constitution du sol fondamental de l'ile de San-Lorenzo, de la baie de Callao, et des environs de Lima, est représentée dans les collections rapportées, par une bellé suité dé roches de’ transition, sans débris fossiles , laquelle, au moyen des détails qui l’ac- compagnent, complète les notions que nous possédions déjà sur cette contrée. » Une suite analogue représente le térraïn de transition qui constitue le sol fondamental des environs de Payta, point qui est situé, comme on le ( 650 ) sait, à 200 lieues au nord,de Lima, On remarque également dans ces ro- ches une absence complète de débris de corps organiques ; mais cette ab- sence est ici bien compensée par l'immense quantité de débris de ce genre que renferme le conglomérat calcaire celluleux, qui s'étend au loin.et horizontalement sur la tranche des couches de transition, Ce système cal- caire, qui est peu épais, peu élevé au-dessus de la mer, et qui paraît ap- partenir aux dernières époques de la période palæothérienne ou tertiaire, nous était déjà connu par de nombreux échantillons rapportés. par M. le capitaine Duperrey et par M. Lesson. Les échantillons nombreux re- cueillis par M. Chevalier donneront de nouveaux et utiles renseignements sur sa composition et sur celle des lits de grès, d'argile, de marne et de gypse, qui lui sont subordonnés sur beaucoup de points. : » Enfin, à Guayaquil, M. Chevalier a eu la preuve que le remarquable terrain calcaire de Payta se retrouvait à plus de 75 lieues vers le nord, aux environs de la pointe Sainte-Hélène; car on tire de cette dernière localité des filtres en grès coquilliers absolument semblables à ceux qu’on exploite à Payta pour le même usage. Il faut, vraisemblablement, rapporter au même terrain les roches de grès quartzeux polygénique, d'argile et de marne contenant quelquefois des rognons de silex, qui ont été recueillies, soit à Guayaquil, soit à l'ile de Puna qui est à l'entrée du golfe. » Les collections recueillies à Hawaï et Oaou , les deux îles principales de l'archipel des Sandwich, ne contiennent que les matériaux déjà connus de ces îles, c’est-à-dire des laves péridotiques et pyroxéniques de différents âges et des calcaires madréporiques ; mais on trouve parmi les échantillons des variétés intéressantes. Telle est l’obsidienne (ou verre volcanique) en filaments capillaires isolés , que le volcan de Pélé rejette de temps à autre au lieu de cendres, et à laquelle les habitants du pays donnent le nom de cheveux de Pélé. M. Chevalier a eu occasion de voir sur plusieurs points, le calcaire madréporique recouvert par des layes assez anciennes, ce qui est digne de remarque. Il a eu soin de rapporter, ainsi que cela avait été recommandé par les instructions de l’Académie, des échantillons des madrépores que vivent actuellement près des rivages. La comparaison des madrépores vivants avec ceux des roches calcaires, fera connaître s’il y a des différences notables dans les espèces, ce qui paraît probable, du moins au premier aperçu. » Aux îles Philippines, la baie de Marivels, qui est à l’entrée du golfe de Manille, a fourni une suite curieuse de produits basaltiques en partie décomposés et qui paraissent appartenir à la période palæothérienne ou ( 651 ) tertiaire. Il en est de même des laves pyroxéniques et quelquefois felds- pathiques qui ont été recueillies par MM. Gaudichaud et Eydoux, dans une excursion faite de Manille à la Laguna, qui en est à dix lieues au N-E. Dans la méme contrée on trouve, -en outre, des pierres calcaires com- pactes secondaires et quelques porphyres syénitiques: à » Le vaste terrain granitique, superficiellement décomposé, qui cons- titue les environs de Macao et l’île de Hiang-Chang, qui fait partie du même archipel, a fourni une intéressante suite de roches HE lesquelles sé trouvent des roches subordonnées remarquables , telle qu'ane syénite violette semblable à celle des Vosges ou de Corse , et des masses en filons telles que du basanite amygdalaire et du fluorure de chaux. Des blocs granitiques arrondis et souvent incrustés d’hydrate de fer manganésé, sont parsemés partout à Ja surface du sol et paraissent, le produit de la décomposition, séculaire de la roche fondamentale. Le volume de ces blocs dépasse quelquefois 200 mètres cubes; on les trouve parfois groupés et laissant des vides entre eux. La célèbre grotte du Camoëns, à Macao, est due à un de ces groupements. Quelques échantillons recueillis par M. Fisquet attestent que ce terrain s'étend jusqu'aux environs de Canton, et qu'en outre on trouve à peu de distance de là des couches DÉS diennes. » Un des caractères de ces roches granitiques consiste en_ce.qu’elles empâtent assez fréquemment des fragments de gneiss surmicacé, Cet acci- dent, si important pour la théorie de la formation des terrains graniti- ques, est, d'aprés M. Chevalier, beaucoup, plüs commun à la baie de Touranne, sur la côte de Cochinchine, et à l’île de l'Observatoire, qui est voisine de cette baie. Ici le terrain granitique est en partie, recouvert par des assises de grès quartzeux, vraisemblablement peu anciens, dont le ciment est ferrugineux , et qui contiennent fréquemment des galets de quartz. RE ANS » La presqu'ile Malaie a été, visitée. sur trois points, savoir,: 1°: à Sin- gapore, dont les environs ont fourni des psammites friables. de différents grains, à ciment plus ou moins. ferrugineux; des argiles rouges ou grises, et des, couches subordonnées ou des, amas d’hydrate de fer compacte ou cellulaire. Ce système paraît peu ancien. 2°. À Malacea, où le système pré- ne est tellement surchargé d’hydrate de fer, qu'il en résulte;un des gites les plus remarquables et les plus sondes de ce genre,de mi- nerai qui existent à la surface du globe.,3°. Enfin, à l'ile de Pulo-Pénang, où tout est composé de granite avec quelques .. accidentelles en ( 652) filons, telles que des pegmatites avec tourmaline et du fer oligiste écailleux. » Mais en outre, à Malacca , M. Chevalier a pu se procurer quelques- uns des principaux matériaux qui se trouvent dans l'intérieur de la pres- qu'ile Malaie, du granite ordinaire, de l’ytabirite, du calcaire de transi- tion à polypiers, et sept variétés du minerai d’étain si célèbre qu'on y exploite de temps immémorial, Il résulte de l'examen de ces diverses va- riétés que les gîtes en extraction ne sont rien autre chose que des amas de sables quartzeux stannifères superficiels, analogues à ceux que nous connaissons en Bohème, en Angleterre et dans l'Amérique du Sud, mais beaucoup plus étendus ou beaucoup plus riches. » Les environs de Calcutta n’ont fourni qu'un petit nombre d’échan- tillons qui représentent cette singulière couche argileuse imprégnée de sous-carbonate de soude, qu’on exploite de tout temps, à peu de distance de Chandernagor , pour les usages domestiques ; mais la libéralité de MM. David, Prinsep et Cracrost, a procuré à M. Chevalier un bon nombre de roches ou de minéraux ordinaires venant de diverses parties des Indes, et une belle suite de terrain phylladien et calcaire, de transition, qui constitue en grande partie l'île de Diemen , à la Nonvelle-Hollande. Cette suite est surtout remarquable par la quantité et la variété des coquilles de spirifère qu’elle renferme. » À Pondichéry, l’excursion faite à Trinvincarré a fourni de nombreux échantillons des grès quartzeux, des métaxites friables, et des bois fos- siles siliceux, que nous y connaissons depuis long-temps; mais elle a produit de plus de beaux échantillons d'une lumachelle arénifere, tout-à- fait remarquable par la nature des fossiles qu’elle renferme. Ce sont en effet des catilus, des inocérames, des huîtres plissées, des natices, des bélemnites ét des débris d’hamites ou de scaphites. Ainsi, un terrain tout-à-fait analogue à ceux qui appartiennent à la période crayeuse dans nos contrées , existe dans les environs de Pondichéry. » Enfin, dans les relâches "à l'ile de Bourbon et à l’île de Sainte-Hélène, diverses variétés des roches volcaniques que nous y connaissons, ont été recueillies. On trouve parmi ces roches quelques produits nouveaux, savoir: de l’arragonite blanche eu très grands cristaux, et des lignites enveloppés de tufa. » Mdépendamment de tous les produits dont il vient d’être fait men- tion, M. Chevalier n’a pas négligé de recueillir les vases marines de pres- que tous les mouillages où la Bonite à stationné, et M. Gaudichaud a (653) augmenté les collections d’environ 120 échantillons de roches ou de mi- néraux qui lui ont été donnés, ou qu'il a récoltés lui-même sur différents points. r » Il résulte de tout ce qui précède que les recherches de M. Chevalier ont un véritable mérite, et que la science et le Muséum d'Histoire natu- relle profiteront notablement des collections minéralogiques et géologi- ques qu'il a rapportées. Les additions que MM. Gaudichaud, Eydoux et Fisquet ont faites à ces collections, ajoutent à l'intérêt qu’elles pré- sentent. » : NOMINATIONS. L'Académie procède par voie de scrutin à la nomination de trois de ses membres qui, conformément aux dispositions du décret du 25 août 1804, devront faire partie de la Commission chargée de l'examen des pièces de concours de MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées. MM. Poncelet, Dupin, Élie de Beaumont réunissent la majorité des suf- frages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PALÉONTOLOGIE. — Mémoire sur des ossements fossiles de mamrmiferes et d'oiseaux trouvés dans la caverne de Brengues (Lot); par M. T. Purt; pour faire suite à un Mémoire précédent sur des débris fossiles de renne provenant de la même localité. (Commissaires, MM. de Blainville, F. Cuvier.) « Des fouilles nouvelles dans la caverne de Brengues m'ont fait dé- couvrir, dit M. Puel, de nombreux débris appartenant aux espèces que Cuvier avait, dès 1820, signalées pour cette localité (rhinocéros, cheval, bœuf, renne); mais de plus j’y ai trouvé des ossements de plusieurs rou- geurs (lièvre , campagnol, etc.), une espèce de cerf que je regarde comme loutà-fait identique avec le cerf du Canada, et deux espèces d'oiseaux (pie et perdrix), dont la première n’avait pas encore été signalée, du moins en France, dans les cavernes à ossements. J'ajouterai encore que plusieurs os de solipèdes m'ont paru devoir êtrerapportés à l’equus asinus ou âne. Enfin parmi les débris du genre bœuf, plusieurs os appartiennent très certaine- ment à l’Aurochs. Cuvier, qui n’avait eu en sa possession qu’un seul os de bœuf provenant de Brengues ( un humérus), avait vu cependant : C.R. 1833, 17 Semestre, (T. VI, N° 49.) 89 ( 654 ) « que très probablement cet os devait se rapporter à l'espèce dont le cräne » est large et bombé, c’est-à-dire à l'Aurochs fossile. » » Les restes de rhinocéros sont en très petit nombre; je n'ai recueilli que six fragments bien caractérisés qui tous ont appartenu à un individu jeune. » La plupart des animaux que j'ai signalés dans la caverne de Brengues appartiennent à des espèces dont les analogues vivent encore dans la contrée : tels sont le cheval, l'âne et particulièrement le lièvre, la pie, la perdrix. Comme, d’un autre côté, plusieurs de ces os sont d’une parfaite conservation et d’une blancheur vraiment remarquable (ceux de pie, par exemple), on pourrait être tenté d’y voir des débris des temps modernes. Je pense donc qu'il n’est pas inutile de faire observer que j'ai débarrassé les os dont il s’agit des matières terreuses et calcaires qui les enveloppaient : du reste quelques-uns d’entre eux présentent des traces évidentes de ces incrustations. » cHiRURGIE. — Mémoire sur un déplacement complet de l'articulation tibio- fémorale droite, après une déviation de nutrition dans les surfaces os- seuses qui la constituent ; par M. A. Tarerry. ( Commissaires , MM. Larrey, Breschet. ) cmrRuRGIE. — Réflexions à l'occasion d'une lettre de M. JT. Guérin sur quelques points relatifs à l’histoire du traitement du torticolis ancien par la section du sterno-mastoidien ; par M. Bouvier. (Commission nommée pour les divers mémoires relatifs au traitement du torticolis ancien par la section sous-cutanée des tendons du sterno- cléido-mastoidien.) cHiRurGE, — Appareils destinés à augmenter ou à diminuer, selon les cas, la pression atmosphérique sur une portion plus ou moins grande de la surface du corps humain. Modifications apportées à quelques-uns de ces appareils. Observation de diverses affections graves dans lesquelles l'ap- plication de grandes ventouses a été suivie de guérison ; Mémoire de M. Juwon. ( Commission précédemment nommée. ) MÉTÉOROLOGIE. — Tableaux des observations météorologiques faites à Flacq (ile Maurice); par M. DessarDins (mars, avril, mai 1837 ), (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ; ( 655 ÿ. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Supplément à un Mémoire sur la résolution des équations numériques; par M. Cotrs. ( Commissaires, MM. Täbri, Sturm.) mÉDecine. — Note sur une nouvelle méthode de traitement pour les fièvres intermittentes rebelles; par M. Bouvize. : (Adressée par M. le Ministre du Commerce et des Travaux publics pour le concours aux prix Montyon, médecine et chirurgie.) M. Laurenr adresse les planches qui doivent être jointes au Mémoire qu'il a présenté dans la séance précédente, sur le developpement de la limace , etc. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. ANTOINE-ALEXANDRE présente une note relative à un perfectionne- ment qu'il croit qu’on pourrait introduire dans l’art du teinturier. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) M. Srein adresse une nouvelle copie d’un Mémoire ayant pour titre : Réflexions physiques sur la loi du mouvement de la lumière , de la Terre, de la Lune et des eaux dans le flux et reflux de la Mer. La Commission à laquelle le Mémoire a été renvoyé lors de la première présentation, sera invitée à hâter son rapport. CORRESPONDANCE. PALÉONTOLOGIE. — Ossements fossiles du Gers ; extrait d'une lettre de M. Larrer à M. Flourens. « Je viens encore vous prier d'annoncer à l’Académie un nouvel envoi d’ossements fossiles, le plus considérable peut-être que j'aie adressé au Muséum. Dans l’une des trois caisses dont il se compose, se trouvent des restes d'animaux de divers genres, entre autres quelques morceaux d’un nouveau grand carnassier plus voisin du chien, ce me semble, que celui déjà désigné par le nom d’#mphicyon. » La partie importante de cet envoi consiste dans deux grandes caisses 89.. ( 656 ) du poids de sept quintaux environ, lesquelles renferment une bonne moitié au moins du squelette d’un Mastodonte à dents étroites. » Suit une énumération de ces différentes pièces que M. Lartet considère comme ayant indubitablement appartenu au même individu. « Ces pièces, reprend-il, sont en général d’une conservation rare, eu égard à l’état dans lequel se trouvent d'ordinaire les restes des grands ani- maux. Les côtes sont presque toutes fragmentées, mais il sera possible d'en rejoindre les morceaux. » La demi-mâchoire inférieure est tronquée par le bout, et l’on y re- connaît distinctement l’alvéole d’une forte incisive, dont on retrouve un fragment avec les autres pièces. J'ai déjà envoyé au Muséum plusieurs de ces incisives inférieures de mastodonte; elles se distinguent des supé- rieures par leur forme plus comprimée et par l'absence totale d’émail. En revanche , elles sont revêtues d’une couche d'ivoire d'une texture diffé- rente de celui qui forme le noyau de la dent. » L'existence, incontestable maintenant, d’incisives chez le mastodonte à dents étroites (M. angustidens, Cuv., l’ancien animal de Simorre) ne 'accorderait pas avec quelques observations très précises de G. Cuvier. Il restera donc à décider si ces faits contradictoires excluent l'identité spé- cifique , ou bien si l’anomalie signalée ne rentrerait pas dans le cas d’une distinction purement sexuelle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau carbure d'hydrogène obtenu de l'huile de pommes de terre. — Lettre de M. Canours à M. Dumas. « Je viens de reprendre mon travail sur l'huile de pommes de terre, ainsi que vous m'y aviez vivement engagé. J'avais admis, d’après la densité de vapeur de l'huile et la composition qui résulte de laction de l'acide sulfurique sur elle, qu’elle se comportait comme un véritable alcool. Afin de vérifier cette hypothèse, il fallait en isoler l'hydrogène carboné : c’est ce dont je viens de m'occuper. En traitant l’huile par l'acide phosphorique anhydre et lui faisant subir plusieurs distillations sur cet acide, j'obtiens un liquide huileux, léger, d’une odeur aromatique, bouillant vers 160°, et possédant des propriétés toutes différentes de l'huile qui lui donne nais- sance. J'ai fait de ce produit trois analyses qui m'ont donné : 0£,450 ont fourni Eau.... 0,562 Acide carbonique..:. 1,394 0,400 ont fourni Eau.... 0,499 Acide carbonique.... 1,245 0,250 ont fourni Eau.... 0,309 Acide carbonique.... 0,777 = Ce qui donne : ‘8 11. IN (Care 85,90 ..... 86 . 86 HER 14,05 .. TASSE TA 99,95 100 100 Ce qui conduit à la formule CH. » C’est donc un véritable carbure d'hydrogène ayant même composition que le méthylène et le gaz oléfiant, et ne différant de ceux-ci que par l’état de condensation de ses éléments. Il était nécessaire de déterminer la.den- sité de vapeur de ce produit, et j'ai obtenu d’une expérience faite dans votre laboratoire les résultats suivants : Excès de poids du ballon......... 08,508 Température de la vapeur........ 200° Volume du ballon:..... Dobdeon at 196°% Baromètre .......... ÉDRUEe 14. 00,700 Température de Jair............ 18° Ce qui donne pour la densité cherchée 5,06. » La densité calculée, en supposant que C*H*° représente 2 volumes de vapeur, serait 4,904. Il existe donc ici une anomalie que ne présentent ni le méthylèhe ni le gaz oléfiant. Je vous prie de vouloir bien m'éclairer à ce sujet, » Note de M. Dumas à la lettre précédente. « Ordinairement les carbures d'hydrogène sont plus volatils que les al- cools qui les fournissent ; mais ordinairement aussi, un équivalent de cha- cun de ces carbures d'hydrogène fournit quatre volumes de vapeur. On avait déjà, cependant, une exception dans le carbure qui s’extrait de l’es- prit pyro-acétique; celui-ci est bien moins volatil que l’esprit pyro-acétique lui-même. M. Cahours vient de rencontrer un nouvel exemple de ce genre, mais il me semble qu'il a fait plus, c’est-à-dire qu’il a découvert l’explica- tion de ce fait remarquable. » M. Cahours vient de trouver, en effet, que tandis que l'huile de pommes de terre qui est un alcool se divise par quatre, son carbure d'hy- drogène se divise par deux seulement; en sorte qu'ici, le carbure d’hydro- gène est deux fois plus dense que dans les alcools ordinaires. Si l’on se demande maintenant pourquoi le carbure d'hydrogène nouveau ne se di- vise que par deux au lieu de se diviser par quatre, la seule réponse qui puisse être faite, c’est que dans le nouveau carbure d’hydrogene, le car- ( 688 } bone entrerait en atomes impairs dans chaque volume de vapeur. Il en se- rait de même dans le cas du carbure d'hydrogène extrait de l'esprit pyro- acétique. ; à < ÿ 4 10 F20 20 H°° » Ainsi, au lieu d’avoir n — CH; on à = C'°H'°. D'un autre Qu ; : : CHE côté le carbure provenant de l'esprit pyro-acétique donnerait ni == OST, ë I C'2 HS ; : tandis qu'on a probablement T3. Je prends la liberté de recommander ce point de vue à M. Kane. » Voila une nouvelle preuve , et une preuve remarquable, du danger de généraliser les lois qui en semblent le plus susceptibles, et surtout du dan- ger qu'il y aurait à se contenter de déduire des densités de vapeur non déterminées de celles de leurs combinaisons en se guidant par de simples analogies. » GéoGrAPgrE, — M. DEnaix, en adressant une nouvelle livraison de son Nouveau Cours de Géographie générale (Atlas physique, politique et histo- rique de la France), rappelle qu'il y a déjà onze ans que ses premiers essais de géographie méthodique et comparative ont été présentés à l’Académie. « L'accueil bienveillant que j'en recus alors, dit M. Denaix, m'encouragea à poursuivre l’entreprise ardue de refaire l'enseignement de la science sur des bases nouvelles, bases que je trouvais indiquées d’ailleurs dans la savante introduction à la géographie physique de M. Lacroix. » Parvenu aujourd'hui à la neuvième livraison de mes publications, je n’ai presque rien encore fait paraître comme texte explicatif de ma méthode. Mes éléments de géographie générale sont néanmoins entière- ment rédigés; mais, en raison des relations qui doivent exister entre cette première partie et les suivantes, je ne me hâte pas de mettre sous presse....» MÉTÉOROLOGIE. — M. Korrrsky adresse des réflexions relatives à la com- munication faite dans la séance précédente par M. Arago, sur certames observations dans lesquelles la £empérature de l'air, en plein jour, a été trouvée croissante avec la hauteur. M. Jules Guérin adresse un paquet cachete. L'Académie en accepte le dépôt. A quatre heures trois quarts l’Académie se forme eu comité secret. La séance est levée à cinq heures. F; ( 65% } BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE: L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences, 1°* semestre 1858, n° 18, in-4°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et AraGo; tome 66, décembre 1837, in-8°. Annales de la Société Entomologique ; tome 6; 4° semestre, 1837, in-8°. Portrait de M. Arago, gravé par M. Srxoemers, d’après le tableau de M. Schefjer. Atlas Physique, Politique et Statistique de la France , formant les 10°, 11 et 12° livraisons du nouveau Cours de Géographie générale; par M. Denuix. Histoire naturelle des Iles Canaries; par MM. Wess et BERTHELOT : 30° livraison in-4. Voyage dans l'Amérique méridionale; par M. »'Ormenx, 32° livraison, in-4°. De l'Ibérie ou Essai critique sur l'origine des premieres populations de l'Espagne; par M. Grasuin; Paris, 1838, in-8°. Histoire philosophique des Sciences et de la Civilisation; par M.J. Morann; Paris, 1838, in-8. Des générations spontanées, de l'Ovologie et de l'Embryologie ; par M. Gxiaup DE Caux; Paris, 1838, in-8°. Suite des observations relatives à l'efficacité des eaux thermales de Vichy contre la pierre et contre la goutte; par M. Cu. Perir; Paris, 1858, in-8°. Histoire abrégée de quelques affections qui peuvent occasioner la mort subite ; par M. F.-L. Picuaro; brochure in-8°. Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne. — Résumé des Rapports faits à la Société dans les Séances des 9 septembre, 7 novembre 1837 et 1°* février 1838, in-8°. Notice historique sur le T employé à la construction des hautes che- minées d'usine; par M. Toroeux, pharmacien; Cambray, in-8°. Lettre de M. le chevalier de Paravey sur les collections chinoises et japonaises se trouvant à La Haye et à Leyde; demi-feuille in-8°. ( 660 ) Revue zoologique, par la Société Cuviérienne, association universelle ; par M. Guérin Mennevicce ; avril 1838, in-8°. The civil engincer. ... Journal des Ingénieurs civils et des Architectes ; feuilles N, O et P, in-4°. Reise nach dem.... Voyage à l'Oural, à l’'Altaï et à la mer Cas- pienne , fait par ordre de S. M. l'Empereur de Russie, en 1829; par MM. Avexanore De Humsornr, Gusrave Rose et ExRENBERG ; partie géo- gnostique rédigée par M. G. Rose; tome 1 avec une carte fondée sur les observations astronomiques de MM. Wiscuxewze, Humsornr et Enrwar; Berlin, 1837, in-4°. Elementi di...Æléments de Mathématiques adoptés par la Commission d'instruction publique pour les Écoles de Sicile ; par M. A. Casano; Palerme, 1832 —1835, 3 vol. in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; tome 4, n° 5, mai 1838, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales ; 5° année, n° 7, avril 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 18, in-4°. Gazette des H6pitaux ; tome 12, n° 52 — 54, in-4°. Écho du Monde savant ; 5° année, n° 331. La Phrénologie, 2° année, n° 3, in-4°. L'Expérience, Journal de Médecine , n° 36—37, in-8°. L'Armée, Journal militaire , n° 45. ( 661 ) cl ‘9 + ‘siou np souualoyy Gtz +|c'or+ L'9 +lçitegl L<6 +|Go‘ cl l See 1g‘1çL cl +log‘zçl | 0ç‘€ ‘‘'109)| ofne ic up ouuaÂo Lie + g‘o1+ 9‘9 + Ye ‘LL c‘ot + 19 ‘ol &‘6 + og ‘ol CCE oo tLyl (a go‘ÿ ‘noo) oc ne 11 np So g‘a + 1tot+ 0: +|e6‘ecL 6:g JL gs ‘el c‘g +19 PçL p'L +16 pol] « “mu u> ‘amy OI NE ,,1 Np 9Nu9AOY 9‘z +]L o1+ ÿ L + gr‘ççl vE o‘o1— 09 DA ; 166 + co‘ccL 6°9 D 19GGL ñ 0'S rite syoanonleto [pci c‘o1+|Lo‘oçl o‘r1+|Lo‘ogl g'oi+le:‘ocl 8‘6 +|g9‘oçl| oc O'N'N tte amo8ennlrég +]ltc + op +l9ç'içL Si +]go'6pL 9°9 +|89 ‘gpl ie +/c0'LYL| 67 “AN N rte quoanonflte ÆHI6L + 1°G +|gc‘opL g‘£ --|YotoÿL 99 +lo1‘ohl V'c +los‘ Lil] gc eee ee écjaoanonléch LL 6 À e‘ç + lol ‘oct 8‘8 +|18‘ocl g'ë +|Liticl 8°e +lo1‘içl] Le NT eee puoanonlo £ +letcr+| g‘or+|çl‘6ÿL ÿ‘qi+|cofLyl g‘ci+|90 ‘gpl Y'oi1+|pc‘gÿl| oc ON TRS °° teexno8ennlott +6 Pr + g‘oi—|ÿo‘obl 9° Vr-+|Yo ‘ol o‘ci+|06 ‘ol 6e +|66'LYEL cz ass" "em ‘yranoploth +lgtuitl Go HIS one 18 +9 yyL ÿ'6 +igc pl a +189 "EL ÿe SEE ER ANte + 9‘11+ CU +loc'chpl 1‘o1+|98 ‘zh 69e HlrotchL g‘9 +|ga‘zbl £c "M0p 3 gs". *-xnoxode yo —|£gçr+| &‘9 +|gc‘oÿl Lait gl'Lol g‘or+|pÿ la réponse de M: Berzélius avec la justice qu’il devait vous rendre. Je Vai »'prié de m'envoyer sa/note pour voir enfin clair à ce qu’il dit relative- »'ment ‘aux citratés, mais il ne l’a pas encore fait.» » Quatre mois se ‘sont écoulés depuis que! M. Liebig m'a écrit ces lignes. M. Bérzélius n’a pas repris , que je sâche, l'analyse du citrate d'ar- gent. Jé ne pouvais attendre plus long-temps une rectification à laquelle C. R. 1838, 17 Semestre. (T. VI, N° 20.) 92 (672) J'avais tant de droits. J'ai réclamé : M. Dumas m'a répondu qu'il y avait de l’'ambiguité dans mes conclusions. J'affirme, moi, qu'il les a reproduites textuellement dans sa note, et qu’elles y sont très claires et très explicites. J'affirme, également, que j'en ai fait part dans les mémes termes à MM. Thénard, Gay-Lussac, Dulong et Chevreul. L'époque à laquelle j'ai communiqué mes expériences à MM. Thénard, Gay-Lussac et Dulong est ancienne : je ne pourrais la préciser. Quant à M. Chevreul, ce fut dans le mois de juin ou dans le mois de juillet que je lui appris que j'étais parvenu à enlever + d'atome d’eau à beaucoup de citrates. Tout en admettant l'exactitude de mes expériences, M. Chevreul rejeta mes explications. Il croyait, comme M. Berzélius, que la nature des citrates était changée, et qu'ils étaient convertis en de nouvelles matières. » Je m'en serais tenu à ma réclamation de lundi dernier, malgré le man- que singulier de mémoire auquel M. Dumas a été sujet dans cette circons- tance, si j'avais trouvé dans l’article du Compte rendu relatif à cette dis- cussion, l'analyse fidèle de ce que notre confrère me fit l'honneur de me répondre devant l’Académie ; mais M. Dumas a voulu mettre ses dénégations sous l'égide de son collaborateur M. Liebig, quoique dans notre débat de- vant l’Académie le nom de M. Liebig n’ait pas été prononcé. » C’est là ce qui m’a mis dans l'obligation de montrer ce que pensait de mes droits, de la convenance et de la justice de ma réclamation, le chimiste habile dont on voudrait aujourd’hui me faire un adversaire. » M. Dumas appelle un petit débat , la discussion soulevée devant l’Aca- démie par ma réclamation. » C’est assez, c’est trop méme à ce sujet, dit-il, encore, en terminant sa note. » 11 m'a semblé, quant à moi, que lorsqu'il s’agit, moins d’une question d’amour-propre que d’un fait qui touche à ma probité littéraire, rien n’est de trop; que quelques lignes ou quelques paroles ne sont pas de trop. » Réplique de M. Dumas. « La nouvelle Note qui vient d’être lue m'oblige à quelques développe- ments. Je persiste à dire que la conversation dont il s’agit eut lieu chez M. Robiquet; qu'il y fut question d’analyses et point de la formule de l'acide citrique, et que dans les analyses citées, il y en avait de contradic- toires. Cependant, dès que j'ai connu la réclamation de M. Pelouze, je lui ai offert d'imprimer la note qu'il rédigerait à ce sujet, dans le mémoire développé que nous devions publier et qui devait paraitre lorsque l’ana- (673) lyse du citrate d'argent aurait été vérifiée par M. Berzélius à qui M. Liebig en avait écrit. » Ainsi, je n’ai pas parlé des expériences de M. Pelouze parce qu’elles étaient en partie en contradiction avec les nôtres; mais dès qu’il m’a té- moigné le désir de voir ses résultats rapportés dans notre travail, j'y ai accédé avec franchise et sans réserve. Je ne m'explique donc pas la forme sous laquelle cette réclamation s’est présentée ici, puisque j'acceptais la note de M. Pelouze sans restriction, et que l’époque de sa publication était prévue. » Z00LOGIE. — /libernation des hirondelles. — ŒExtrait d’une lettre de M. DurrocerT à M. IsiDORE GEOFFROY. « Je vois dans les Instructions concernant la zoologie, que vous avez rédigées pour l'expédition scientifique qui se rend dans le nord de l’Eu- rope, que vous invitez les naturalistes de l'expédition à prendre des renseignements à l'égard de la prétendue hibernation des hirondelles. Je puis vous citer, à cet égard, un fait dont j'ai été témoin. Au milieu de hiver, deux hirondelles ont été trouvées engourdies dans un enfoncement qui existait dans une muraille et dans l’intérieur d’un bâtiment. Entre les mains de ceux qui les avaient prises, elles ne tardèrent pas à se réchauffer et elles s’envolèrent. Je fus témoin de ces faits. Peut-être ces hirondelles, entrées par hasard dans le bâtiment, n'avaient pas pu en sortir; peut-être, appartenant à une couvée tardive, étaient-elles trop jeunes et trop faibles pour entreprendre ou pour continuer le long voyage de la migration. Quoi qu'il en soit, ce fait prouve que les hirondelles sont susceptibles d'hibernation, bien qu’elles n’hibernent pas ordinairement. » M. Durrocner adresse en même temps un paquet cacheté, pour prendre date relativement à des observations sur lesquelles il doit faire, à son retour, une communication à l’Académie. RAPPORTS. .+ M. Araco continue la lecture des instructions demandées pour l'expédi- tion d'Afrique et pour le voyage dans le nord de l’Europe (partie relative à la physique du globe et à la météorologie). Cette lecture ne peut être achevée. 92.. ( 674 ) NOMINATIONS. MM. Magendie et Serres sont chargés de rendre compte à l'Académie d’un Mémoire sur la Staphyloraphié, par M. Devillemur , lès’ deux com- missaires primitivement désignés, sie Larrey et Breschet, ayant cru de- voir sé récuser. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. céoroc1e. — Mémoire sur les terrains secondaires inférieurs du département du Rhône; par M. A. LEYMERIE. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, de Bonnard.) (Extrait par l’auteur.) « Dans le département du Rhône, entre les terrains anciens ( primor- diaux et de transition) et le calcaire à gryphées, il existe deux systèmes de couches qui forment la partie inférieure des terrains secondaires. » Le plus inférieur de ces systèmes est représenté par des grès quart- zeux et quartzo-feldspathiques à ciment ealcaire, dans lesquels j'ai re- connu des couches subordonnées de marnes et de calcaires magnésiens. Ces grès sont assez connus des géologues sous le nom de grès de Chessy, à cause des minerais célèbres de cuivre carbonaté qu'ils renferment; ce- pendant ils n’ont jamais été décrits spécialement et leur place est loin d'être fixée. Il était donc important d’en faire une étude toute particulière et de chercher à les déterminer: c’est ce que j'ai fait dans une partie de ce mémoire, et, malgré l'absence des fossiles, en me servant de carac- téres dont chacun isolé n'aurait pas une grande valeur, mais qui tirent une assez grande force de leur réunion et de leur accord; je crois être parvenu à la détermination dont il s'agit, et c’est aux marnes trisées que je rapporte ce terrain; peut-être même appartient-il à la partie supérieure de cette partie du Lias, ainsi que M. Élie de Beaumont en avait eu l'idée. » Le second système est un terrain calcaire très distinct, d’une part, des grès précédents: sur lesquels it repose, et, d'autre part, du calcaire a gryphées qui le-recouvre, et dont il est séparé par une assise de cal- caire quartzifère et de macigno; en sorte que ce terrain, qui ne présente (675 ) pas de grains de quartz, est compris entre deux groupes de couches arés nacées quartzeuses, et se trouve ainsi très bien limité: ». Personne; que je sache, ne s'était occupé de ce système que j'ai nommé choin-bdtard, d'après les carriers de ce pays; on l'avait toujours confondu :avec-le calcaire à gryphées dont il! diffêre essentiellement. J'ai cru qu’il serait utile de le faire connaître, et j'en donne, dans mon mé. moire, une description trés détaillée. Comparant ensuite ce choin-bâtard aux couches qui occupent la même position en différents points de la France, en Bourgogne; par exemple, en Normandie, en Franche- Comté, J'ai cherché à donner une idée générale.de l'ensemble des Caractères que ces couches présentent. Je termine mon travail, par quelques, considéra- ons qui tendent à faire voir : qu’il existe , au moins. en France » entre les marnes, irisées et le calcaire à gryphées proprement dit, un système de couches composé de calcaires, de grès (macignos en général), et, de 7nar- nes, très, variable d'un point à un autre, soit dans le-sens. horizontal, soit dans le, sens vertical, ce qui suffirait pour le faire distinguer du calcaire à gryphées. le plus constant, peut-être, de tous les horizons géologiques, dont il diffère d’ailleurs par l’ensemble des fossiles et par d’autres carac- tères de moindre valeur; d’où il semble résulter qu'il conviendrait peut- être que les géologues fixassent sur ce point leur attention d’une manière plus, positive qu'ils ne l'ont fait jusqu’à ce jour, et qu'une place particu- lière, que les besoins de la science semblent réclamer, füt donnée au ter- rain dont il s’agit, ce qui n'empécherait pas de le considérer toujours comme une dépendance du lLias. » Parmi les faits d'un ordre moins élevé, auxquels m'ont conduit mes recherches, je citerai la présence dans.le, terrain dont il vient d’être ques- tion. et:dans toutes les.contrées oùil a été décrit avec quelque détail, d’un assez grand nombre d'échinides appartenant aux genres, Diadema.et Ci- dlaris. Le! département. du, Rhône m'a fourni. trois espèces nouvelles que M. Agassiz a rapportées au genre Diadema (Gray); la Bourgogne, en a of- fert une quatrième également nouvelle, et appartenant encore au même genre. Enfin, l’on a cité depuis long-temps. des Cidaris.dans le calcaire de Valognes, fossiles qu’un nouvel examen ferait peut-être rentrer aussi dans le nouveau genre que nous. venons. de nommer... Les échinides (Cidaris et Diadema), peuvent donc étre considérés comme des fossiles habituels du terrain dont il s’agit. Ce fait me paraît mériter d'autant plus de fixer l'at- tention de l’Académie , que l’on avait cru jusqu’à présent les oursins ex- trêmement rares dans les lias où ils s'arrêtent d’ailleurs, car on n’en con- ( 676 ) nait pas:de bien constatés au-dessous de ce niveau. Et en effet, apres s'être montrés assez communs dans certaines couches de l'étage inférieur de loolite, ils disparaissent, pour ainsi dire, dans le calcaire à gryphées. Leur réapparition dans le terrain immédiatement inférieur pourra servir à le caractériser et contribuera peut-être à le tirer des ténèbres dans lesquels il est resté plongé jusqu’à ce jour. » MICROGRAPHIE. — Observations sur les éponges; par M. F. DurarDiN, (Commissaires, MM. Turpin , Audouin.) « Je viens de répéter cette année sur les spongilles ou éponges d’eau douce des observations que j'avais déjà faites plusieurs fois depuis trois ans sur les éponges marines et d’eau douce, mais qu’en raison de leur importance j'ai cru devoir vérifier par tous les moyens possibles et avec des instruments de plus en plus perfectionnés. » Ces observations doivent fixer désormais d’une manière incontestable la place des éponges dans la classification, et prouver que ces êtres am- bigus promenés jusqu'ici du règne végétal au règne animal, sont réelle- ment des groupements d'animaux , de parties vivantes analogues aux amibes et protées de Müller. S'il n’y a point dans les éponges l’indi- vidualité propre aux animaux des classes supérieures, on y voit bien po- sitivement au moins la contractilité et l’extensibilité alternatives qui carac- térisent tous les animaux. » En effet, si d'une éponge vivante on détache une parcelle pour la sou- mettre au microscope entre des plaques de verre, on voit la substance vi- vante se grouper en masses arrondies irrégulièrement, renfermant des granules verts ou diversement colorés suivant l’espèce qu’on observe. Ces masses irrégulières semblent d’abord immobiles , mais en se servant d’un éclairage convenable on voit sur les bords des expansions arrondies, dia- phanes qui changent de forme à chaque instant ; souvent aussi des parties isolées par le déchirement de la masse et largés de un à deux centièmes de millimètre, se meuvent lentement dans le liquide en rampant sur le verre au moyen de leurs expansions mobiles et diaphanes comme de vé- ritables amibes. Ces parties isolées on les prendrait pour de simples glo- bules verts remplis de granules, si l’on ne faisait apparaître les bords des expansions par un effet de réfraction. » Tels sont les faits que j'ai observés dans la spongia panicea et dans la cliona celata sur les côtes de la Manche, et dans les spongilles de l'Orne et des environs de Paris, depuis l’année 1835. » ( 677 ) MÉDECINE. — Mémoire sur l'ophtalmologie ; par M.TrRAvERSAT. (Adressé pour le concours au prix Montyon, Médecine et Chirurgie.) PHYSIQUE Du GLo8e. — Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées ; par M. Foxrax. (Commissaires , MM. Richard, Pelouze.) BOTANIQUE. — Mémoire sur les végétaux indigoferes, deuxième édition; par M. JaUME SainT-Hrraire. ( Commissaires, MM. Thénard, d’Arcet, Robiquet. ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur une balance pneumatique ; par M. Bertuor, ingénieur des Ponts-et-Chaussées. (Commissaires, MM. Arago, Pouillet, Gambey.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur un appareil destiné à préserver de l'inspiration de poussières nuisibles, les ouvriers employés au polissage des canons de fusil; par M. Perir. (Adressé pour le concours au prix Montyon, concernant les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. ) STATISTIQUE. — Supplément à un mémoire sur la Statistique générale de l'arrondissement de Narbonne, par M. Py; formant la 15° partie de ce travail. (Adressé comme les parties précédentes pour le concours au prix de Statistique. ) CHIRURGIE. — Mémoire sur un sac chirurgical propre au service des armées de terre et de mer; par M. ACKERMAN. (Commissaires, MM. Larrey, Roux.) M. Paray annonce avoir trouvé pour la préparation du charbon destiné au chauffage des appartements, une méthode au moyen de laquelle on ferait disparaître, en grande partie, les inconvénients qui résultent de l'emploi des diverses sortes de braseros jusqu'ici employés; il demande que son procédé soit soumis à l'examen d’une commission. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Thénard.) ( 678 ) MM. Muursacuer freres demandent que l’Académie se fasse faire un rapport sur un nouveau système de ressorts de voitures qu'ils ont in- ventés: (Commissaires, MM. Poncelet, Séguier, Gambey.) CORRESPONDANCE. M.le Ministre DES TRAVAUX PUBLICS, DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE, invite l’Académie à désigner\ trois de.ses membres pour faire partie:de: la Commission chargée de l'examen des pièces de concours de MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées. (Voyez pour les noms des commissaires désignés, le Compte rendu de la précédente-séance.) MATHÉMATIQUES. — De la connaissance qu'ont eue les anciens d'une numé- ration décimale écrite qui fait usage de neuf chiffres, prenant des valeurs de position. — Lettre de M, Cases. « Dans mon ouvrage intitulé : Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en Géométrie , que j'ai eu l'honneur d'adresser à l’Académie en octobre dernier, j'ai traité la question de système de nu- mération, souvent. agitée depuis deux siècles, et à laquelle avait donné lieu le passage qui termine le premier livre de la Géométrie de Boëce. Un examen approfondi du texte, qui avait toujours paru inintelligible, m'a conduit à ce double résultat : » 1°. Que la Table de Pythagore, Mensa Pythagorica, dont parle Boëce, et que les modernes, dit-il, ont, appelée. “bacus, m'est pas la 1a- ble de multiplication , comme on l’a supposé jusqu'ici; mais bien un tableau particulier, préparé pour la pratique de l’arithmétique dans le nouveau système de nuimératiôn ; » 2°. Que ce système repose sur ces trois principes, qui sont aussi le fondement du nôtre-actuel, savoir : la progression décuple dans les diffé- rents ordres d'unités ; l'usage de neuf chiffres, et la valeur de position de ces chiffres. » Mais qu'il ne fait pas usage du zéro ; parce qu'ai moyen de colonnes tracées sur lé tableau , ét qui marquaient les différents ordres d'unités décuples , on laissait la place vide, là où nous mettons un zéro. » De sorte que, à cette seule différence pres, le systeme exposé par Boëce, il y a treizesièeles., est absolument semblable au nôtre actuel. ( 679 ) » Je n'ignorais pas le sentiment d’incrédulité que rencontrerait, dans le premier moment, cette solution imprévue d’une question historique long- temps controversée , et toujours couverte d’obscurité; parce que je savais que c’est une opinion admise généralement, que ni les Grecs , ni les Latins n’ont connu le principe de la valeur de position des chiffres. Aussi, il a fallu que je fusse dominé par une profonde conviction pour me décider à insérer cette explication du passage de Boèce dans mon ouvrage; d'autant plus que je savais qu’elle n’obtenait pas l’assentiment d’un célèbre géo- mètre, dont la vaste érudition était pour moi une autorité décisive en toute autre circonstarice, et dont j'aurais été heureux de partager la ma- nière de voir en celle-ci. » L'ouvrage de ce savant, en effet, qui vient de paraître, exprime , à ce sujet, une opinion raisonnée, contraire à la mienne. » Cette opinion, déjà d’un grand poids, quant à la question controver- sée, pourrait influer sur le jugement que l’on porterait sur les autres parties et sur l’ensemble de mon ouvrage, où j'ai essayé de traiter à fond diverses autres questions, si je ne m’empressais d'annoncer que j'aurai l'honneur de communiquer prochainement à l’Académie un nouveau travail sur le passage de Boëce, et de prier les personnes qui prennent intérêt à cette question d'histoire scientifique, de suspendre leur jugement jusqu'à ce moment, » Je prouverai qu'il est tres vrai que le système de numération , reposant sur l'usage de neuf chiffres et leur valeur de position en progression dé- cuple, que j'ai cru trouver dans Boëce, est bien celui qui répond à la tra- duction littérale de ce texte qui paraissait si obscur, et qui deviendra clair et intelligible. » Je prouverai aussi que c’est ce même système, comme je l'ai annoncé dans mon Aperçu historique , qui a été exposé par Gerbert dans son fa- meux traité De Numerorum divisione, adressé à Constantin; et que c’est à tort que tous les écrivains, depuis six siècles, et en dernier lieu l'illustre Colebrooke lui-même, ont attribué une origine arabe à cette pièce qui dérive, en réalité, ou de ce passage même de Boèce, ou, certainement, de la même source que lui. » Je ne pourrai pas donner une démonstration aussi formelle de la vérité de l’assertion de Boëce, qui attribue une origine grecque, très an- cienne, à ce système de numération, en disant que c’est Pythagore lui- même qui l'a enseigné; mais je crois, cependant, pouvoir apporter quel- C. R. 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 20.) 93 ( 680 ) ques documents anciens, tels que des passages de Martianus Capella, de saint Augustin, et d’autres, qui militent en faveur de cette assertion. » Ce sont là les trois propositions que j'ai développées dans mon 4perçu historique , et dont je donnerai de nouvelles preuves, incontestables quant aux deux premières , dans le nouveau travail que j'ai l'honneur d'annoncer à l’Académie. » De sorte qu’on peut dire des Latins, avec certitude, et des Grecs, avec une très grande probabilité , qu’ils ont connu la numération décimale écrite, qui fait usage de neuf chiffres prenant des valeurs de position. » Permettez-moi d'ajouter, M. le Président, que je maintiens aussi l'exactitude d’un autre résultat nouveau, consigné dans mon Aperçu his- torique , au sujet des ouvrages mathématiques des Indous, savoir : que la partie géométrique de Brahmegupta, loin de présenter des éléments de géométrie, comme on l’a pensé, roule presque entièrement sur une seule théorie particulière, celle du quadrilatère inscrit au cercle ; et que l’auteur y résout la question suivante qui n’y avait point été remarquée : Construire un quadrilatère inscriptible au cercle, dont les côtes, les diagonales, les perpendiculaires , la surface ainsi que le diamètre du cercle, soient ex- primés en nombres rationnels. » Cette question, précédée, dans l'ouvrage de Brahmegupta, de toutes les propositions sur lesquelles repose sa solution, telles que celle qui ex- prime l'aire du quadrilatère inscrit, en fonction de ses quatre côtés, an- nonce une grande culture des sciences chez les Indiens, à une époque reculée. Car on ne doit la regarder que comme un fragment échappé aux injures du temps. Sous ce rapport, l'ouvrage de Brahmegupta est un document très important pour l'histoire. » PHYSIQUE Mépicace. — Vote sur l'application de l'électricité au tétanos ; par M..C. Marreucor. « Tout physicien qui a fait quelques expériences sur le passage du cou- rant électrique dans les membres d’une grenouille, a dû voir souvent l’a- nimal pris d’une espèce de contraction tétanique. Il suffit pour détermi- ner cette contraction de préparer rapidement la grenouille , de lui enlever tout d’un coup la peau, d’enfiler sa moelle épinière, lorsqu'elle est encore très vivace, ou bien de renouveler le passage du courant électrique dans ses muscles un grand nombre de fois, en laissant le moindre intervalie possible de temps entre les passages. » Depuis Folta, nous savons aussi que le passage continué, et toujours ( 68: ) dans le même sens, du courant électrique dans les muscles de la grenouille cesse de produire des contractions. C’est en partant de ce principe que j'ai pu réussir à faire disparaître la convulsion tétanique développée dans les grenouilles par les causes susdites. » Ayant pu, de cette manière, réaliser sur la grenouille la méthode pro- posée par M. Voili, pour l'application de l’électricité au tétanos, jai cherché quelles devaient être, pour rendre cette application plus utile, et la direction du courant, et la manière de l’introduire. D'après un cer- tain nombre d'essais faits, toujours sur les grenouilles, il m’a semblé qu'on devait faire en sorte que la première introduction du courant dé- terminât, dans l'animal, la moindre contraction possible; et j'ai vu aussi que les grenouilles tétanisées se rétablissent plutôt sous l'influence du courant inverse. Il y a encore un soin qu'il ne faut pas oublier dans cette application , surtout lorsque le courant électrique est produit par un grand nombre de couples, c’est d'établir la circulation du courant d’une manière lente, et presque inaperçue pour l'animal : on y réussit en tou- chant la peau et les muscles par des morceaux de toile avec lesquels on termine les conducteurs métalliques de la pile. On mouille petit à petit ces morceaux de toile avec de l’eau d’abord distillée, et ensuite avec de l’eau de plus en plus conductrice, et salée. » De même, on doit remplacer la première pile par une seconde, la première étant fatiguée, de façon à ce que l'introduction du courant ne détermine pas de contractions. » Après ces recherches, j'ai toujours attendu avec impatience le cas fa- vorable d’appliquer le courant électrique à quelque malheureux pris de tétanos. » Le docteur Farina, habile médecin de Ravenne, appelé auprès d’un malade atteint de tétanos, a bien voulu se prêter dernièrement à cette ap- plication; je dois lui en savoir d’autant plus gré, qu'obligé de rester au lit depuis vingt jours par la fracture d’une jambe, je n'ai pu moi-même faire cette application. Malheureusement, la cause du tétanos était, dans ce cas, la présence, depuis une dixaine de jours, d’un grand nombre de grains de plomb dans les muscles, les tendons, etc., d’une jambe, par suite d'un coup de fusil. C’est là, suivant moi, le cas le plus défavorable, le séjour de ces corps étrangers étant une cause toujours présente, propre à déterminer dans les nerfs cet état d’oscillation permanente qui me sem- ble constituer le tétanos. Cependant deux jours avant la mort, et lorsque la maladie était déjà développée au plus haut point, on crut pouvoir 93.. ( 682 ) essayer l'emploi de l'électricité. La pile dont on fit usage était de 25, 30, 35 couples, à colonne, large de huit centimètres, et chargée avec de l’eau salée, et légèrement acidulée. Le courant marchait de l’ex- trémité de la moelle épinière au cou ; son passage était continué pendant une demi-heure, en renouvelant une fois la pile dans cet intervalle. Le courant était introduit de la manière indiquée plus haut, c’est-à-dire, en humectant les extrémités en toile des arcs conducteurs appliqués sur la peau avec de l'eau d’abord très peu conductrice. L'application du courant fut répétée six fois dans les deux jours, et chaque fois, aussitôt que le courant était établi, on voyait, à la surprise d’un très grand nombre de médecins présents à cette application, le malade se tranquilliser, sa bou- che s'ouvrir, tous les muscles se détendre, la peau s’humecter, la circu- lation reprendre son cours naturel. » L'influence bienfaisante de la circulation était telle, que le malade de- mandait constamment à y être soumis, et une fois satisfait, il remerciait avec effusion le médecin. » Malheureusement, ces améliorations n'étaient pas de longue durée ; il paraît qu’on ne pouvait pas les soutenir même en renouvelant la pile. J'ai beaucoup regretté de ne pouvoir pas diriger moi-même l'application ; mais telle a été l’impression produite par cet essai, que je puis bien compter sur le zèle et l’empressement de tous les médecins éclairés de la ville, toutes les fois que des cas semblables se présenteront. » Le docteur Farina publie, dans ce moment-ci , l’histoire complète de cette maladie, et les résultats de l’autopsie cadavérique. » Réponse de M. Sérirxor à la note insérée par M. Lisri dans le Compte rendu de la séance de l'Académie des Sciences du 23 avril 1838. « M. Sédillot a pu voir dans la note de M. Libri, une insinuation qui tendrait à faire croire que lui (M. Sédillot) garderait les manuscrits de la Bibliothèque du Roi , et ne permettrait à personne de les consulter; ja- mais M. Libri n’a fait demander à M. Sédillot les manuscrits qui lui étaient confiés. MM. les Conservateurs de la Bibliothèque sont prêts à affirmer que M. Sédillot n’a jamais refusé de rendre ceux qui lui étaient réclamés, et M. Libri est, certes, trop au courant de ce qui se passe à la Biblio- thèque, pour supposer qu’on puisse conserver indéfiniment des manus- crits que le public a besoin de consulter. Ce serait attaquer MM. les Conservateurs eux-mêmes, qui ne laissent, jamais un manuscrit dans les ( 683 ) mains de la personne qui s’en occupe qu’autant qu'aucune autre ne le de- mande; et puisque M. Libria pris la peine de feuilleter le registre particu- lier-où l’on inscrit les manuscrits prêtés, afin d'imprimer dans son livre (pag: 300 et 303) les dates exactes des emprunts, il aurait bien pu, ce semble, exprimer à l’un de MM: les Conservateurs, le désir de consulter un-de ceux que M. Sédillot avait entre les mains ; et le faire redemander, ce qui n’aurait souffert aucune difficulté. » M: Libri arrive ensuite à la notice que M. Sédillot a publiée du ma- nuscrit arabe n° 1104, dans lequel il ‘existe un ‘fragment d’un traité d’Algèbre qui montre que les Arabes ont connu et traité les équations du 3% degré; « il est forcé d’avouer (Compte rendu de la séance du » ,23 avril 1838) qu'ils ne les ont pas résolues. M. Sedillot avait affirmé , » dans le Journal Asiatique ; avoir trouvé la résolution de ces équations, » dans un ouvrage arabe; l'ouvrage signalé ‘par M. Sédillot (que par pa- » renthèse M. Sédillot a cru anonyme, et qui a pour auteur Omar Ben ». Ibrahim }, ne contient absolument rien de neuf, et ne renferme nulle- ». ment la solution de ces….équations, comme l'avait annoncé M. Sédillot. » ». Ges assertions tendraïent à faire douter de l'exactitude de l'analyse que M. Sédillot a donnée du manuscrit n° 1 104 de la Bibliothèque Royale, et cependant aucune incertitude n’est possible; M. Sédillot maintient pour vrai tout ce qu'il a avancé; pourquoi M. Libri souligne-t-il /a solution de ces. «équations ; pourquoi passe-t-il le: mot géométrique? Pourquoi ne cite-t-il pas textuellement le Journal asiatique, mai 1834, où on lit que les solutions géométriques de ces équations exigent l'emploi des sections coniques , et que l'auteur ne-se propose de les résoudre que géometrique- ment. » Le texte arabe est positif: Er NOUS N’AVONS PU TROUVER LA cHosr (/a cosa) QUE PAR DES MOYENS GÉOMÉTRIQUES (ms. n° 1104, Ê° 29, lig. 4; M. Sédillot n’a pas exprimé, autre chose:(soit dans le Journal asiatique , loc. cit. , soit dans les Notices des manuscrits publiées par l'Académie des Inscriptions ;et Belles-Lettres); c’est un. fait nouveau qu'il était inté- ressant de signaler. M. Libri s’est d’ailleurs chargé lui-même de la ré- ponse de M. Sédillot,.en reconnaissant dans son. livre (page 300), que le fragment analysé par M. Sédillot ne contient pas, comme on l'avait déjà dit, de nom d'auteur; il annonce ensuite qu’il a trouvé un autre 7raité d'algèbre composé: par Omar al Kheyamy ; de>Nisapour, qu'il croit le même qu'Omar Ben Ibrahim, et qui lui paraît être l’auteur du fragment publié par M. Sédillot; qu'il n’y a point vu la résolution des équations du GE) troisième degré, et enfin qu’il donnera une édition de ce Traité, des que ses occupations le lui permettront. Mais il n’en réste pas moins bien cons- taté que le fragment dont M. Sédillot a fait l'analyse ne contient réelle- ment pas de nom d'auteur, que M. Sédillot a fidèlement reproduit tout ce que ce fragment renfermait; et comme M. Sédillot n'a pas à s’expli- quer sur un nouveau manuscrit qu'il ne connaît pas, et qui est depuis très long-temps entre les mains de M. Libri, il attendra /es preuves que celui-ci doit fournir à l'appui de ses assertions sur les Grecs et sur les Arabes, pour qu’elles puissent être appréciées par des juges compétents et en connaissance de cause. » En dernier lieu, M. Libri parlant du manuscrit d’Aboul Wefä, dont M. de Sacy a chargé M. Sédillot de faire la notice, exprime le regret de n'avoir pu examiner la question de la découverte de la variation que M. Sédillot a attribuée aux Arabes: « Il serait, dit-il, d'autant plus utile » qu'on püt consulter le manuscrit et l’étudier, qu’il se trouve porté » comme une traduction de l’{/mageste de Ptolémée dans le catalogue » imprimé des manuscrits de la Bibliothèque du roi, et non pas comme » Almageste d'Aboul Wefà, à qui on l'a attribué dans le Journal asia- » tique.» Et il ajoute : « il est prudent de suspendre tout jugement sur » la découverte de la variation, jusqu’à ce que d’autres personnes en » aient constaté l'existence. » Il est vraiment fâcheux que M. Libri cherche ainsi ses autorités dans les catalogues imprimés des manuscrits; il se serait, assurément , évité la peine de réimprimer dans son livre une erreur de catalogue, s'il eùt voulu consulter ses souvenirs (voy. les Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 14et28 mars 1836); il doit savoir que le manuscrit d’Aboul Wefà a été examiné par M. de Sacy et par M. Reinaud; qu'il n’y a aucun doute à élever sur son authen- ticité; qu'il porte le titre d'Acwmaceste D'Arou’z Wera Monammen BEN Monammen Ar Bouzprant (Journal asiatique ; mai 1836), et que la question de la découverte de la variation a été complétement résolue en faveur de l’astronome arabe, non-seulement par nos plus célebres orientalistes, mais encore par tous les savants qui ont suivi la discus- sion. D'un autre côté, M. Libri regrette de n'avoir pu consulter et étudier le manuscrit. M. Sédillot à répondu , au commencement de cette note, à cette réclamation ; il n’ajoutera qu'un mot : c’est que M. Libri aurait fort bien pu étudier le passage arabe dont il s'agit dans le Mémoire même de M. Sédillot , qui renferme texte et trar duction. » ( 685 ) » Aureste, M. Sédillot s’en réfère entièrement à l'avis de MM. les com- missaires nommés par l’Académie des Sciences pour l'examen de ses der- niers Mémoires. » Après cette communication , M. Libri prend la parole et présente brievement quelques observations qu’il términe en disant : qu'ayant traité ces questions avec tous les développements nécessaires dans les deux pre- miers volumes de son ouvrage, il ne croit pas devoir abuser des moments de l’Académie pour reprendre ici cette discussion. ÉCONOMIE RURALE-—Destruction de la pyrale de la vigne au moyen de la cueillette des feuilles sur lesquelles ont été déposés des œufs. M. Sawain écrit de Mâcon relativement à cette pratique, qu'il annonce avoir recommandée antérieurement à M. Audouin. Il adresse , à l'appui de sa réclamation de priorité, un numéro du Journal de Saône-et-Loire, dans lequel il expose (en date du 12 juillet 1837) ses idées à ce sujet. Nous extrayons de ce journal les paragraphes suivants, dans lesquels l'auteur discute l'efficacité des divers moyens de destruction auxquels on peut imaginer de recourir. « Maintenant que nous avons examiné les caractères essentiels de la vie de cet insecte dans les quatre états , il nous sera facile de déterminer les » époques où il pourra être attaqué avec avantage. » Et d’abord ce ne sera pas dans la première période de son existence » comme chenille, parce qu’alors il est trop multiplié et trop ténu; ce né » sera pas non plus pendant qu'il est blotti entre la deuxième et la troisième » enveloppe corticale du bois de la vigne, car il est ainsi protégé par un » double rempart que l'on ne peut traverser sans péril pour la vigne même, » et sansle secours d'appareils ou de procédés incommodes, compliqués et » onéreux. Enfin ce ne sera pas quand il voltige dans les airs, quand il les » parcourt dans tous les sens; ses évolutions rapides, irrégulières, le mettent » à l'abri des poursuites dont il serait l’objet, soit par des feux allumés » sur un grand nombre de points, soit par tout autre procédé également » coûteux. D ÿ x » Il nous reste donc à voir si ce n’est pas exclusivement à l’état de » chrysalide, puis à l’état d'œuf, qu’il faut entreprendre de le combattre » et de l’exterminer. » Nous avons dit que, dans le premier de ces deux états, il est comme ( 686 ) » emmailloté dans les feuilles; que ces feuilles sont roulées, desséchées et » roussätres: On les distingue facilement des autres; on peut donc aisément » les détacher des branches, puis les brüler ; et ce travail, qui ne réclame » n1intelligence ni force, sera exécuté même par les enfants, les femmes et » jes vieillards. » Nous avons dit aussi que; dans le second de ces états , les feuilles peu » nombreuses où: sont exposés les œufs se reconnaissent à leurs plaques » d'un blanc imitant le plâtre pulvérisé : on pent donc encore facilement » les détacher et les brüler. » La première cueillette de feuilles, si elle était complétement exécutée, » dispenserait de la seconde, qui n’en est que le complément et le con- » trôle. » M. Dumas fait remarquer que M. Sambin ne propose l’enlévement des œufs que comme un moyen auxiliaire, pendant que M. Audouin place ce moyen en première ligne. « De plus, dit M. Dumas, la teinte blanche assignée par l’auteur de l'article aux plaques formées par les amas d'œufs de pyrale, est un caractère qui se montre seulement apres l’éclosion des larves, de sorte que si l'on n’enlevait les feuilles qu'au moment où elles offrent ces taches imitant le plâtre pulvérisé, dont parle M. Sambin, on ferait une opé- ration complétement inutile. M. Audouin, lorsqu'il sera de retour, aura sans doute d’autres remarques à faire relativement à cette réclamation. » M. pe Hazceere écrit relativement aux facilités qu’il y aurait, suivant lui, pour pénétrer jusqu’à Tombouctou, en s’acheminant par la Nubie et le Darfour. M. de Hallberg s'offre pour faire ce voyage en supposant que l'Académie veuille en faire les frais qu'il évalue à trente mille francs. M. Paori prie l'Académie de hâter le rapport qui doit étre fait sur un Mémoire qu'il a adressé, et qui a pour titre : Recherches sur le mouvement moléculaire des solides. M. Leymerite demande qu’on lui remette différents Mémoires qu’il avait présentés touchant les épidémies et la vaccine, Mémoires sur lesquels il n’a pas encore été fait de rapport. MM. Cozer et CorrrREAU adressent un paquet cacheté qu'ils annoncent être relatif à un nouveau mode de transport pour les voyageurs. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à 5 heures. A. ( 687 ) Errata. (Séance du 7 mai.) Page 634, ligne 20, pyrurique, /isez pyruvique Ibid., 35, pyrurate, lisez pyruvate 635, 16, + ŒH°'CE, Zisez CH°Cl° 639, 5, 2C‘H5+ 5o, lisez 2C°H° + 50 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1838, 1° semestre, n° 10, in-4°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie royale des Sciences ; Tables du 2° semestre 1837, in-4°. Recherches nouvelles pour servir à l'histoire des Sciences mathématiques chez les Orientaux ; par M. Sénirior ; in-4°. Mémoire sur l'équilibre d'un corps solide suspendu à un cordon flexible; par M. Pacani; in-4°. Note sur l'équation A°—C; par le même; in-4°. Leçons d'Analyse mathématique, faites à l'École Polytechnique en 1837 et 1838; par M. Dunamer ; 2 vol. in-4° autographiés, ÆEssui sur l'application de la Chimie à l'étude physiologique du sang de l’homme ; par M. Denis; 1838, in-8°. (Adressé pour le concours Montyon.) Annales maritimes et coloniales ; avril 1838, in-82. De trois Lois à faire sur les travaux publics; par M. Vase, in-8°. De l'éducation des vers à soie dans les environs de Paris; :par M. ArexanDre; in-8°. Compte rendu par M. Alexandre, du Rapport sur L à soie par M. Bournon; in-8°. Rapport à la Société de Médecine de Lyon sur l'ouvrage de MM. Terme et MowrrALcow, intitulé : Histoire statistique et morale des enfants trouves; par M. Cu. Perrin; Lyon, in-8°. Observations sur la gamme mineure; par Soyer Waiiremer; Nancy, 1837, in-0°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe- ment de la Charente ; tome 20 , janvier et février 1838, in-8°. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Limoges; tome 16, n° 2, in-8°. Bulletin de la Société Géologique de France; iome 9, 10—14, in-8°. C.R. 1838, 17 Semestre. (T. VI, N° 20.) 94 ’éducation des vers ( 688 ) Bulletin de l'Académie royale de Médecine; tome 2, n° 14, in-8°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; 8° annce, avril 1838, in-8°. Note sur les petits lacs des Terrains basaltiques de l'Auvergne ; par M. Lecoo ; in-8°, Clermont-Ferrand. The Édimburgh.... Mouveau Journal philosophique d'Édimbourg ; janvier — avril 1838, in-8°. The Annals.... Annales d'Électricité, de Magnétisme et de Chimie avril et mai 1838 , in-8°. The Journal. . . . Journal de la Societé royale géographique de Londres; vol. 8; 1"° partie. Proceedings.... Procès-l’erbaux des séances de la Société royale de Londres ; n° 52, 15 février 1838—5 avril 1838, in-8°. Proceedings.... Procès-Verbaux des séances de la Société royale d'Irlande ; n° 7—10, 15 novembre 1837—26 mars 1838, in-8°. Proceedings. ... Procès-Verbaux des séances de la Société géologique de Londres; n° 54 et 55, 17 janvier—16 février 1838, in-8°. The Athenœeum, Journal; mars et avril 1838; in-8°. Elementi di anatomia.... Éléments d'Anatomie physiologique appli- quée aux Beaux-Arts; par M. F. Berninotri, professeur d’Anatomie à l'Académie Albertine des Beaux-Arts; 1° vol. grand in-8° avec atlas in-fol.; Turin, 1837. Iconografia.... /conographie de la Faune italienne; par M. Cx. L. Boxararte, prince de Musignano ; 22° cahier in-fol. Observaciones..…. Observations faites à l'Observatoire de San Fernando dans l'année 1835, publiées conformément aux ordres de S. M. par, Don Josepn Sancuez CerqQuero, directeur dudit établissement; San Fernando, 1836 , in-fol. Journal de Mathématiques pures et appliquées ; avril et mai 1858, in-4°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; 24° année, mai 1838. Gazette Médicale de Paris, tome 6 , n° 10. ; Gazette des Hôpitaux, tome 12, n° 55—57, in-4°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; mai 1838, in-8°. La Phrénologie, Journal, 2° année n° 4. L'Expérience., journal de Médecine , n° 38, in-8°. L'Écho du Monde savant ; 5° année, n° 333, in-4°. Programme de la Société d'Agriculture, du Commerce ; Sciences et Arts de la ville de Calais; in-8°. > (ne COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 MAI 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. Réponse de M. Dumas à la lettre de M. Brrzéius. « L'Académie a compris que la lettre de M. Berzélius lue à la séance du 7 de ce mois par un de nos confrères, exigerait de ma part une ré- ponse précise. Je viens remplir ce devoir. =» Et d’abord que me reproche M. Berzélius? Sont-ce des erreurs graves d'analyse? S'il en est ainsi, je suis prêt à confesser mes torts, encore bien que dans les recherches continuelles dont je m'occupe , quelques erreurs d'analyse fussent excusables. Mais non, M. Berzélius ne me reproche rien de pareil; je suis heureux de le constater. » Ce sont donc des erreurs de raisonnement qui me valent les reproches un peu durs que M. Berzélius adresse à mes idées. À cet égard, je déclare qu’encore bien qu'il soit toujours fàcheux d’avoir commis une erreur de raisonnement, cette erreur est tellement atténuée par les circonstances qui la font presque toujours commettre, dans les sciences d'observation, qu’il est trés fréquent de s’y voir exposé. On est tout étonné, quand on C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N°21.) 95 ( 690 ) est éclairé par quelques faits de plus, de voir comment on raisonnait, lorsqu'on en était privé. » Mais, admettons que j'aie commis de véritables erreurs de raisonne- ment, ne pourrais-je pas me consoler quelque peu en parcourant les ou- vrages de notre maître à tous, de M. Berzélius, et voyant que si partout on y trouve la preuve que les questions ont été étudiées avec le plus grand soin et par des expériences pleines d’exactitude, quelques erreurs de rai- sonnement peuvent néanmoins fort bien s’y glisser. » Je prendrai mes exemples dans quelques questions de chimie phy- siologique relatives aux phénomènes des sécrétions. M. Berzélius, en effet, considérant l’ensemble de ses expériences, paraît conduit à s’en former l'image suivante : Pour lui, le sang est un liquide circulant dans des vais- seaux qui le portent aux organes sécréteurs, véritables laboratoires où à chaque instant une portion du sang se détruit et se transforme en pro- duits nouveaux que l'organe sécréteur recueille dans des canaux particu- liers. Ainsi l'urine est un liquide bien plus complexe que le sang d’où elle provient; le rein est un organe oxidant, car on trouve dans l'urine des sulfates, des phosphates en abondance, tandis que dans les matériaux du sang on ne rencontre que du soufre et du phosphore. » Telle n’est point ma manière de voir sur ces matières. Il y a long- temps que je regarde le sang comme un fluide extréèmement compliqué, dont les organes sécréteurs se bornent à séparer divers ingrédients. Cette opinion est partagée, je le sais, par plus d’un de nos confrères. Depuis long-temps elle a pris place d’ailleurs, au rang des vérités scientifiques, en ce qui concerne le rein , grace à l'expérience que nous avons exécutée, M. Prévost et moi, dans le but d'établir la vraie théorie des sécrétions. » En effet, à une époque où je m’occupais avec la plus vive ardeur de physiologie animale, guidé par l'expérience et l'esprit élevé du docteur Prévost, nous faisions, de la théorie des sécrétions, l’objet de nos médita- tions les plus assidues. Cette question se reproduisait sans cesse entre nous: L’organe sécréteur est-il un simple agent d'élimination? Est-il au contraire chargé de fabriquer les produits qu'il fournit ? » Les expériences intéressantes de M. Richerand sur l’extirpation des reins furent un trait de lumière pour nous; les animaux privés de leurs reins ponvaient vivre. Dés-lors, l’urée devait se retrouver dans leur sang , si le rein n’était qu’un organe d'élimination; elle devait y manquer comme à l'ordinaire, si le rein était chargé de la fabriquer. » L'expérience faite, l’urée se retrouva dans le sang des animaux né- ( 697 ) phrotomisés. Dès ce jour, il me fut démontré que le rein et probablement tous les organes sécréteurs n'étaient que des appareils d'élimination agis- sant sur un liquide, le sang, qui devait offrir dès-lors une complication singulière dans sa composition ; présomption que la suite des recherches est venue confirmer de toutes parts. » Or, dans la dernière édition de sa chimie, M. Berzélius rapporte l'analyse qu’il a faite d’un rein, bien débarrassé d'urine, mais renfermant encore le sang des vaisseaux capillaires, et il nous apprend qu'il a vaine- ment cherché à ÿ démontrer la présence de lurée. « Je m'attendais à y » trouver ce principe, dit-il, d'autant plus que Prévost et Dumas ont » cherché à prouver qu'il ne se produit pas dans les reins, et que ces » organes sont seulement la voie par laquelle il s’échappe du corps. » » Ainsi, M. Berzélius paraît disposé à repousser nos résultats parce qu'il n’a pas trouvé d’urée dans le sang des reins, comme si dans notre opi- nion ce fait avait rien d’étrange. Si nous avions cru que le sang contenait assez durée pour qu'on püt la reconnaître à l'analyse quand ce liquide ar- rive dans le rein, nous aurions tout simplement recueilli du sang provenant de l'artère rénale, et nous l’aurions examiné. Mais non, nous savions fort bien que le sang des chiens sur lesquels nous opérions ne pouvait pas renfermer 5555 d'urée, tandis que nos moyens d'analyse nous permettaient à peine d’en reconnaître 33. » Mais si je ne m'’abuse, le raisonnement de M. Berzélius n’est pas en- tiérement juste et son analyse est ce qu’elle devait être dans notre opi- nion et non pas dans la sienne; car, pour nous, le sang des capillaires du rein loin d’être riche en urée, doit en contenir comme le sang ordi- naire et même moitié moins (1), c'est-à-dire des quantités inappréciables. Pour M. Berzélius, au contraire, le sang des reins devrait être ce sang déjà modifié, élaboré par un organe qui le métamorphose en urée, qui oxide son soufre et son phosphore, et qui par suite en convertit les matériaux en ceux de l'urine elle-même. Ainsi, dans son opinion, et non dans la nôtre, on aurait dù trouver de l’urée dans l'analyse du rein. » Cette différence qui existe entre ma manière de raisonner, en ce qui concerne la théorie des sécrétions, et celle de l’illustre chimiste suédois, je la retrouve tout entière dans l'appréciation des méthodes d'analyses ap- TT TT TT TT ET CET ref Ve. == ee USE Ie UE (1) Si le rein ne fabrique pas l’urée, le sang des capillaires veineux de cet organe doit en contenir moins que la masse, et le sang des capillaires artériels des quantités iasensibles. c 95. ( 692 ) plicables aux fluides animaux. Il est évident, pour moi, que M. Berzélius n’accorde pas assez d'importance à leur étude microscopique, et je suis convaincu qu'il en résulte de grandes différences dans notre manière de juger les faits. » Peut-être les études physiologiques par lesquelles j'ai été condait à m'occuper de chimie organique, ont-elles exercé une grande influence sur mes opinions. Je suis loin de le nier, et cette circonstance peut me con- duire à des idées fort éloignées de celles que M. Berzélius adopte. Mais si je me trompe, je serai le premier à le confesser , quand l'expérience m'aura éclairé. » Examinons, pour le moment, les reproches que M. Berzélius m'a- dresse. 11 y a long-temps que je professe sur la nature des corps qu’on ap- pelle neutres, comme les sucres, les gommes, l’amidon, une opinion qui est bien connue des personnes qui suivent mes cours. » Je crois que les corps qui ne sont pas volatils renferment un grand nombre d’atomes d’oxigène, et se rapprochent par là des corps organisés les plus simples que nous connaissions. » Dans mon opinion, la fibrine, le ligneux sont des matières organisées dont le poids atomique serait très considérable, et qui par suite, renfer- ment un grand nombre d’atomes d’oxigène. » L’amidon, la dextrine, les sucres, les gommes sont des corps qui s’en rapprochent beaucoup et qui doivent posséder aussi un poids atomique considérable et un grand nombre d’atomes d’oxigène. » Comme les acides citrique , tartrique, tannique , etc., se rapprochent, par leur destructibilité au feu, des matières qui précèdent, je crois qu’elles doivent s’en rapprocher aussi par leur constitution. » De ces premiers aperçus en découlent d’autres fort inutiles à dévelop- per, si ceux-ci sont inexacts, mais de nature à jeter quelque lumière sur les phénomènes de la nutrition et sur la transition entre la chimie des corps organiques et celles des corps organisés, si ces premiers aperçus sont justes. » Avant de soumettre ces opinions au public, je devais les soumettre d'abord aux épreuves de l'expérience. J'ai donc suivi avec la plus scrupu- leuse attention les recherches de M. Payen sur l’amidon et la dextrine, celles de M. Péligot sur les sucres, et j'ai trouvé dans leurs résultats une entiere confirmation de mes vues. » J'ai fait, moi-même, une analyse de l’orcine, où j'ai cru saisir un fil conducteur d’une nouvelle espèce, et j'ai déduit de cette analyse la for- mule de l’acide citrique; voici comment : (693 ) » L’orcine, en se combinant avec l’eau, avec l’oxide de plomb , prend 5 atomes d’eau, 5 atomes d’oxide de plomb. S'il fallait adopter le point de vue de M. Berzélius, on dirait qu'il n'entre dans ces composés qu'un seul atome d’oxide de plomb, et par suite on essaierait de réduire le poids ato- mique de l’orcine au cinquième de celui que j'ai adopté. Mais cela est im- possible, les atomes élémentaires de l’orcine ne peuvent pas se diviser par 5. » Cette circonstance me fit faire beaucoup d'analyses et me fit beau- coup réfléchir. IL était clair que si les atomes élémentaires de l’orcine eussent été divisibles par 5, qu’on n’eût pas été dirigé par la densité de la vapeur de ce corps, on aurait adopté pour le représenter un poids ato- mique trop faible et inexact à coup sür. » Ce cas s'était offert sans doute déjà, il pouvait dé nouveau s'offrir ; il devenait nécessaire d’y avoir égard, et d’y avoir égard surtout pour les corps non volatils et très oxigénés qui, dans mon opinion, devaient avoir un poids atomique considérable. » L’acide citrique, considéré par M. Berzélius comme un acide à poids atomique très léger, ne pouvait se concilier avec mes idées, puisqu'il n’est pas volatil et qu’il est tres oxigéné. Je fus donc conduit à essayer de lui construire une formule, et celle que je tirai des expériences ano- males de M. Berzélius, se trouva confirmée d’une manière qui me parut nouvelle et décisive, par les analyses des sels qu’on avait regardés comme les plus rebelles, tel est le citrate d’argent préparé à froid. » Mais tandis que je me livrais à ces recherches et aux réflexions qui en, découlent en ce qui concerne la constitution des corps organisés, M. Liebig arrivait par une autre voie précisément au même résultat. » Je lui laisse le soin d’exposer et de défendre ses propres vues sur ce sujet, vues élevées et fécondes, auxquelles je m'associe pleinement; il ne peut me convenir d'engager M. Liebig dans une discussion à laquelle il pourrait désirer demeurer étranger. » Mais sans exposer les idées primitives de M. Liebig, je puis me per- mettre de citer la phrase suivante d’une lettre que j'ai reçue de lui de- püis que la lettre de M. Berzélius est parvenue à l’Académie, et qui ren- ferme la plus ample confirmation des opinions que M. Berzélius attaque. « Mes recherches sur les acides organiques, dit M. Liebig, m'ont con- » duit à des expériences sur les acides tannique et gallique. Le premier » neutralise, comme l'acide phosphorique , 3 atomes de base, l'acide gal- » lique 2 atomes. En faisant bouillir du tannin quelques instants avec l'a- » cide sulfurique ou avec la potasse caustique, il est changé en acide gal- ( 694 ) » lique. L’acide tannique sec est égal à C''HO". J'ai trouvé un sel de » plomb qui est C'#H'°03 + 3PbO. L’acide gallique sec est C’HfO5; son » sel de plomb C'H*0$ Æ 2PbO. Ces analyses et quelques autres m'ont » conduit à diviser les acides en trois classes très distinctes. » Un atome d’un acide de la première classe neutralise 3 atomes de » base: un atome de la deuxième 2 atomes de base; un atome de la troi- » sième 1 seul atome. » Les acides bibasiques forment des sels appelés acides, mais qui ne le » sont réellement pas. Un sel acide renferme 2 atomes d'acide, et, saturé avec » une seconde base, il se partage en deux sels distincts, qui cristallisent » séparément. Le bisulfate et le bioxalate de potasse, saturés par de la » soude, forment du sulfate et de loxalate de soude et de potasse, qui se » séparent par cristallisation. Mais le fulminate acide d'argent, le tartrate » acide de potasse, saturés par une autre base, forment des sels doubles , » même avec les bases non isomorphes. Mais ce ne sont pas des sels » doubles, l'acide tartrique demande deux atomes de base dans le sel » acide; l’une d’elles est de l’eau, qui peut être remplacée par de la po- » tasse, par de la soude ou par de l’ammoniaque. » L'existence du gallate de plomb, dont je vous ai donné la formule, » prouve d'une manière évidente l'existence de cette classe de corps. » Calculé pour un atome de plomb, l'acide gallique ne renfermerait qu'un » demi-équivalent d'hydrogène. » » Ainsi, de même que l’orcine exige absolument 5 atomes de base, parce que ses atomes élémentaires ne sont pas divisibles par 5; de même l'acide citrique exige 3 atomes de base, sous peine d’avoir des frac- tions d’atomes élémentaires dans l'acide citrique sec; de même, enfin, l'a- cide gallique exige qu'on lui donne 2 atomes de base , à moins d'admettre un demi-équivalent d'hydrogène dans ce corps. » Le fil conducteur de M. Berzélius se brise donc entre nos mains, des que nous essayons de l'appliquer à des combinaisons organiques un peu complexes, tout comme en chimie minérale à l’occasion des phosphates et des arséniates. » En chimie organique, ce fil nous a guidétant qu’il a été question d’acides volatils analogues aux acides minéraux ; mais dès qu'on a voulu s’en servir pour l'étude des composés chez lesquels on trouve une physionomie plus décidément organique, des lois nouvelles sont devenues nécessaires, et une fois trouvées, ces lois ont mis d'accord les vues de la physiologie et celles de la chimie elle-même. (695 ) » En effet, M. Berzélius veut qu’en général l'oxigenie des acides soit un multiple par un nombre entier de l’oxigène des bases. » Or, il est certain qu’en admettant dans les orcinates le rapportde 5 : 3, et dans les citrates celui de 3 : 11, on admet des lois de composition bien différentes. ». J'avoue que cette circonstance ne m'arrête pas, et que pour moi, les vrais rapports à considérer, sont ceux qui ont lieu entre la molécule de Jacide et celle de la base. Il est peu probable que les éléments même doi- vent conserver de certaines relations dans la formation des sels. Le hasard a fait quelques cas de ce genre, et l’on a peut-être fait les autres, en donnant des poids atomiques aux acides qui fussent précisément conve- nables pour les faire rentrer dans la loi admise. » Passons à la théorie des substitutions qui joue une trop grand rôle dans la lettre de M. Berzélius, pour que je puisse laisser sans réponse les accusations graves dont elle y est l'objet. » Rappelons d’abord ce que c’est que la théorie des substitutions : elle prend son origine dans des expériences que j'ai faites, touchant l’action du chlore sur l'alcool; mais en les publiant, je n’ai pas manqué de rap- peler, toutefois , que M. Gay-Lussac avait déjà fait relativement à l’action du chlore sur la cire, une remarque analogue à celle à laquelle je me trouvais conduit. Encore bien que ce fait n'eut jamais été publié par M. Gay-Lussac, qu'il l’eût seulement énoncé dans ses cours, dès que je me trouvais d'accord avec mon illustre confrère, je devais reproduire ses ob- servations , et j'ai eu soin de le faire. » Ce que j'ai appelé phénomène de substitution, c’est celui qui se passe quand on soumet ainsi à l’action du chlore une substance hydrogénée quel- conque. J’ai cru voir qu'a mesure que sous l'influence de ce gaz elle perd de l'hydrogène, qui se convertit en acide hyÿdro-chlorique, elle gagne des quantités équivalentes de chlore. Ainsi pour un atome d'hydrogène qui s’en va, il se fixe un atome de chlore. » J'ai ajouté, toutefois, que si l'hydrogène existait dans le corps à l’état d’eau, les choses se passeraient autrement. Il me semblait résulter. en effet, de mes expériences, que dans ce cas, le chlore enlevait lhydrogène de l'eau, sans le remplacer. » Examinons d'abord les- objections faites contré ces deux propositions. M. Berzélius m’attribue à ce sujet une opinion précisément contraire à celle que j'ai toujours émise, savoir, que dans ces occasions le chlore prendrait la place de lhydrogène sans changer la nature du corps. Je ( 696 ) n'ai jamais rien dit de pareil, et l’on ne saurait certainement le déduire des opinions que j'ai émises sur cet ordre de faits. » Partant de là, M. Berzélius témoigne tout son regret de voir M. Ma- laguti se guider par de telles vues, et il développe de nouvelles idées au sujet des expériences dont s'occupe encore cet habile chimiste. Je laisse à ce dernier le soin d'établir si la théorie des substitutions lui a été utile ou nuisible. » Mais je crains que M. Berzélius ne se soit trop hâté de donner la théorie des faits nouveaux que M. Malaguti étudie; l'exemple suivant pourra justifier cette opinion. » En effet, de même que M. Berzélius donne une théorie tres simple, et qui lui semble très probable, des expériences de M. Malaguti, de même il en donne une non moins simple et non moins riche en développe- ments des expériences de M. Laurent, relativement à action du chlore sur l’acétate méthylique. Je savais que M. Malaguti avait étudié ce sujet; je lui ai demandé de vouloir bien me confier le résultat de ses expé- riences : voici ce qu'il m'a répondu : « Sans vouloir contester les résultats de M. Laurent, il faut que j'avoue » que dans mes expériences je n’ai rien obtenu qui leur ressemble. » » Je me borne ici à cette phrase, et je joins en note la lettre de M. Malaguti elle-même, où se trouvent les détails de ses expériences (1). » Les déductions tirées des expériences de M. Laurent par M. Berzélius —_—_—_—_—— (1) Acétate de méthylène et de chlore. — Sans vouloir contester les résultats de M. Laurent, il faut que j’avoue que, dans mes expériences, je n’ai rien obtenu qui leur ressemble. D'abord, mon acétate chloruré se dissolyait énergiquement dans l'alcool de potasse, et ne laissait rien précipiter par l’eau. Distillé, eten fractionnant les produits, j'ai cons- tamment trouvé que la matière distillée s’enrichissait de plus en plus en chlore; mais je n’ai jamais pu en trouver, soit dans les produits, soit dans le résidu, au-delà de 48 pour cent. Mon acétate chloruré n’a pas un point fixe et constant d’ébullition ; il n’y a pas de doute qu'il se décompose, et son point d’ébullition s'élève à mesure que la distillation est poussée, et finit par se convertir en une matière très acide, noire poisseuse. Quelle que soit l’époque de la distillation, il y a toujours et constamment dégage- ment considérable d’acide hydro-chlorique. L’acétate chloruré est attaqué par les alcalis d’abord, et même par l’eau, mais très lentement. Le produit de la décomposition est de l’acide acétique et de l'acide formi- que. Cela a été bien vérifié au moïns six rois. J'ai remarqué quelquefois qu’en jetant la matière brute dans l'eau, il y avait un ( 697 ) tombent d’elles-mèmes. Pour le moment, je me borne et je dois me bor- ner à dire que, dans sa lettre, M. Berzélius a dénaturé ma pensée, et que pour montrer le tort que ma théorie a fait à M. Malaguti ou à M. Laurent, il faudrait autre chose que des formules établies sur des expériences non terminées de M. Malaguti ou sur des expériences inexactes de M. Laurent. » Relativement à l’action du chlore sur les carbures d'hydrogène ou les corps analogues ; il me semble donc généralement reconnu que les substi- tutions’ qui s’y observent sont d'accord avec la règle que j'ai énoncée. » En est-il dé même pour le cas où j'avais supposé que le corps ren- fermait de l’eau ? EL: 1 Le LL : Le RER 4 EP Ta à 1 Reel EU petit dégagement d’un gaz non absorbable par la potasse, et qui m’a semblé de l’oxide de carbone (ce que je ne pourrais pas affirmer avec certitude). Les phénomènes qui accompagnent l’action du chlore sur l’acétate de méthylène sont : élévation de température, absorption de chlore, dégagement d’acide hydro chlorique, et d’une matière très volatile et très piquante, augmentation de densité et de point d’ébullition. Je produirai les analyses telles:que je les ai trouvées dans mon cahier : I. II. IL. IV. G:.:. 26,48 26,08 25,95 26,20 Hh.1093%13 3,00 3,11 3,21 CL... :48,02 75809 : 47,75 48,00 En adoptant cette formule C5 H°0O° + C*H:CIl4 0, on aurait Carbone. ........ . 25,58 Hydrogène. ... .. 2,78 Chlore. .:.:..1..1 49,33 La grande difficulté que j’ai rencontrée à purifier mon acétate chloruré, la nature des produits de sa décomposition par l’eau ou les alcalis, les résultats obtenus:en étudiant Vaction du chlore sur l’éther sulfurique, enfin les analyses qui ne sont pas très éloignées du résultat calculé, m’ont déterminé à y trouver une identité entre l’action du chlore sur l’éther sulfurique, et l’action du même agent sur le méthylène. Au reste, mon travail n’est pas terminé ; je reprendrai ces expériences, et je me flatte d’arriver à un résultat bien net. Il est inutile de vous rappeler que le benzoate de méthylène se convertit par le chlore en chlorure de benzoïle ; que loxalate sé convertit en ün corps décon:posable par l’eau en oxide de carbone, acide hydro-chlorique ét acide oxalique’; que le sulfate de mé- thylènese/convertit en acide sulfarique hydraté et différents chlorures de carbone vo- Luls, etc. ! ., CR 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 24.) 96 (698 ) » Quand j'ai parlé pour la première fois des phénomènes de substitu- tion, J'étudiais l’action du chlore sur l'alcool. On sait que dans l’une des théories par lesquelles la nature de l'alcool s'explique , on admet que ce li- quide renferme deux atomes d’eau, c'est-à-dire quatre atomes d'hydrogène à l'état d'eau-et huit atomes d'hydrogène à d'état d'hydrogène carboné: c’est la théorie donnée depuis long-temps par M. Gay-Lussac. » Je, trouvais {que ;par l'action. du chlore sur l'alcool, quatre atomes d'hydrogène, disparaissaient sans remplacement , ce qui produit l’aldehyde, découverte plus tard par M. liebig. En continuant l’action du chlore, Pal- dehyde perd six atomes d'hydrogène et en gagne six de chlore, C'H°O? + Chf — CŒHO* + ChH4 CSHs0O? + Ch‘? — CFH°0:Chf + Ch5Hf, » Cette réaction me parut propre à démontrer que dans l'alcool il y'avait deux états de l'hydrogène ; que les quatre atomes disparus sans remplace- ment pouvaient bien appartenir en effet à de l'eau, auquel cas on aurait été conduit à conclure que dans les corps qui renferment de l’eau le chlore enlève l'hydrogène sans se substituer à sa place. » Depuis cette époque, de nouvelles expériences ont été faites; voyons ce qu’elles nous apprennent, » M. Kane, dans un Mémoire du plus haut intérêt sur l'esprit pyro- acétique, qu'il considère comme un alcool, vient d'étudier l'action du chlore sur cette substance. Ses analyses, qui sont du reste sensiblement d'accord avec celles que M. Liebig et moi-même nous avions faites du com- posé dont il s’agit, le conduisent à le représenter de la manière suivante: C2 H®0° — Hi + Chi = Ce HSO: Chi. » Si l’on représente cette formule par C“HS5O° Ch? + H°Ch°, et qu'on mette le corps en contact avec deux atomes de potasse, on aura C H5 0° Ch® + H°Ch° OK OK (C:H505 + H:0) + 2K Ch: » Ce composé C'* HO + H*0 a été obtenu, en effet, par M. Kane, qui l'appelle acide pteléique, en traitant par la potasse le produit de l’action du chlore sur l'esprit pyro-acétique. » Ainsi, le résultat brut des expériences de M. Kane est en opposition avec la règle que j'avais posée; mais si, procédant à la manière de M. Ber- ( 699 ) zélius, je fais subir une légère modification ä sa formule, modification qui s'accorde du reste avec les réactions, je l’y fais parfaitement rentrer: » D'un autre, côté, M. Cahours vient de traiter l'huile de pommes de terre par Le chlore. On:sait.que ce jeune chimiste a trouvé que: cette huile appartient au groupe des alcools. En la soumettant à l’action du chlore, il en a obtenu un composé dans lequel il y a du chlore et où quatre vo- lumes d'hydrogène disparaissent aussi sans remplacement. » Ne nous pressons donc pas trop de conclure sur ce point, et loin de moi du reste la pensée de trouver là rien de concluant maintenant pour la théorie des éthers. » La théorie des substitutions exprime donc une simple relation entre l'hydrogène qui s’en va et le. chlore qui entre: Cette relation,se trouve de volume à volume dans le plus grand nombre de cas. En l'énoncant, je crois avoir.rendu un service réel à la science. En effet, avant qu'elle eût été signalée, il n'existait peut-être pas une seule analyse exacte d’un pro- duit formé par l’action du chlore sur une substance organique. Depuis qu'elle a fixé l’attention des chimistes sur ce genre de réactions, les faits se sont multipliés, les analyses ont reçu une précision dont on a compris l'importance; et j'aurais cru que, par cela seul qu’elle avait fait naître presque tous les faits sur lesquels M. Berzélius, raisonne, elle. aurait mé- rité. quelque indulgence de sa part. » Si l'application de la théorie des substitutions au cas où le corps renferme, de l’eau, conserve encore quelque indécision , il faut, je crois, l'attribuer tout simplement au manque de faits. Il y a si peu de corps où lon soit certain de la présence de l’eau toute formée, et il y a si peu d'expériences faites dans cette direction. », Mais si, l’on me faisait dire que l'hydrogène, enlevé est toujours rem- placé par le corps électro-négatif, on m’attribuerait une opinion que mes recherches; sur l’indigo démentent;. car l'hydrogène perdu, par l’indigo blanc n’est pas remplacé pan de l’oxigène, quand celui-ci se convertit en indigo, bleu, comme je l'ai publié il y a long-temps. » Si l’on me fait dire que l'hydrogène est remplacé par du. chlore, qui joue le méme rôle que lui, on, m'attribue une opinion contre laquelle. je proteste, hautement, car elle est en contradiction avec tout ce, que j'ai écrit sur ces matières. » Que. les chimistes examinent les limites où doivent se renfermer ces substitutions, mais.qu'ils ne les repoussent pas de-la science. Le moment n'est pas éloigné peut-être où elles deviendront. d’un grand, secours pour 96.. ( 700 ) faire un pas de plus dans l'étude de l’action des corps. Un exemple peut le faire comprendre. » J'ai trouvé que l'acide indigotique qui a pour formule C*#H#Az:0s, se convertit en acide carbazotique, en vertu de la réaction suivante : C#HSA70: — C#Hf + Az!Of — CH4Az60",. » Ainsi le corps primitif perd C‘Hf et gagne Az{Of. » M. Piria, en examinant l’action de l'acide nitrique sur l’hydrure de salicyle, vient de trouver de son côté un nouvel acide qui a pour formule C*HSA7z8 0" et qui se produit en vertu de la réaction suivante : C:8 H'o Of — C{H4 HE Az$ Of — C4 HS O!° Az8. » Ainsi, en perdant CfHf, la matière gagne Az° Of. Ne serait-il pas heureux pour la science que des relations de ce genre, si elles se repré- sentent souvent, eussent été remarquées plus tôt. Elles auraient donné à l'étude des produits azotés, résultant de l’action de l'acide nitrique sur les matières organiques, un intérêt théorique , qui, seul, est capable de faire surmonter la fatigue attachée à leur étude. » Livrons ces idées de substitutions à elles-mêmes, laissons-leur le temps de se vérifier, de se modifier s’il le faut, mais ne repoussons pas une régle empirique, car ce n’est pas autre chose, qui, loin d’avoir embar- rassé la marche de la science, lui a procuré, depuis quelques années, une foule d'analyses exactes auxquelles personnes ne songeait. » J'arrive enfin à la partie de la lettre de M. Berzélius qui est relative à la manière de représenter les corps qu'on appelle neutres, c'est-à-dire les sucres, l’amidon, la dextrine, etc. La différence qui existe entre sa manière de voir et celle que j'ai adoptée au sujet de ces corps, est de nature à être vérifiée par l'expérience; par conséquent, on peut en par- ler ici. » J'ai déjà dit, plus haut, quelles sont les raisons qui m'ont conduit à admettre dans les corps décomposables au feu, un poids atomique élévé et un grand nombre d’'atomes d’oxigène. Cette vue se trouve confirmée pleinement par les nouvelles recherches de M. Liebig; elle s'accorde aussi avec les expériences de M. Payen sur l’amidon ou la dextrine, et celles de M. Péligot sur les sucres et les gommes; enfin celles de M. Régnault sur l'acide pectique. » Remarquons, en passant, que les analyses des corps neutres dont il s'agit, et que M. Berzélius adopte, ont été exécutées par un chimiste, M. Mulder, qui a déjà commis quelques erreurs si graves, qu’on ne peut (7or) lui accorder une confiance bien grande. Aussi, n'est-on pas étonné de voir que dans l'analyse de l'acide pectique, qu'il regarde comme isomé- rique avec le sucre, M. Mulder à commis une erreur d'environ 2 pour 100 sur l'hydrogène. » D'après M. Berzélius, l’'amylate, et, par conséquent, le dextrinate de plomb; doivent conserver la formule Ci{ H°0%, tant qu'ils n’ont pas subi de décomposition. J'ai trouvé que le dextrinate de plomb perd un atome d’eau. M. Payen a vu la même chose pour l'amylate de plomb; ce qui ra- mène la formule de l’amidon et celle: de la dextrine à C*#H'#Os. M. Payen, pour répondre à la lettre de M. Berzélius ; vient de vérifier ses expériences par de nouvelles épreuves, qui s'accordent exactement avec les anciennes. » D’après M. Berzélius; le saccharate de plomb renferme C:4H O:°,2PbO; d’après M. Péligot, il contiendrait C:4 H'#O5,2PbO, où plutôt C#H%O'E 4PbO. Ainsi, tandis que M. Berzélius dédouble son ancienne formule du sucre, M. Péligot se trouve conduit à la doubler, et tandis que M. Berzélius persiste à donner C*#H+*0°%, comme étant le sucre anhydre , les expé- riences de M. Péligot conduisent à retrancher un atome d’eau de cette formule. » J'ai vérifié, ces jours derniers, la composition du saccharate de plomb, et Je suis retombé exactement sur les nombres trouvés par M. Péligot. » J'ajoute que M. Péligot à trouvé que la gomme arabique donne un gommate de plomb qui diffère exactement -de la même maniere du gom- mate de plomb anciennement analysé par M. Bérzélius. » Ainsi, la formule C## H'# O* convient à l’amidon, àla dextrine, au sucre de cannes et à la gomme arabique : ces corps sont isomériques ; mais leur composition diffère par un atome d’eau de celle qu'admet M. Ber- zélius. De plus, comme ils renferment un nombre impair d’atomes d’oxi- gène, le dédoublement de leur formule, que M. Berzélius propose, ne peut pas s'exécuter. Tout porte à penser, au contraire, qu’il faudra plutôt doubler celle-ci , au moins pour le:sucre. » Ces faits nous ramènent vers le point de départ de la lettre de M. Berzélius , et jettent, comme on voit, de grands doutes sur la solidité des conclusions auxquelles il'est:conduit en ce qui concerne les acides décomposables au feu, dont il représente les formules d’une maniere qui ne s'accorde pas plus avec les nouvelles expériences dont ils ont été l’objet, qu'avec les idées auxquelles on est conduit par l'analyse de l'amy- late, du dextrinate, du saccharate et du gommate de plomb. ! » En un mot, si j'essaie de ramener le contenu de la lettre de M. Ber- ({ 702) élus à une-expression générale, je: vois qu'i-faut. mettre de. côté la théorie des: substitutious!, C’est une regle empirique; tant qu'elle, sera d'accord avec l'expérience il: faudra: y'avoir égard : si quelqu'un a. voulu lui donner une extension qui n’était pas dans ma pensée, cela: ne, peut me regarder. Il reste donc, comme fait fondamental en discussion: de sa- voir s'il faut admettre l'existence d’acides:organiques eapables de prendre plusieurs atomes de, base dans:leurs sels neutres, ou s’il faut renoncer aux formules de ce genre: ; » Jusqu'ici l'expérience :sémble nous conduire à admettre que les acides organiques non volatils:ou beaucoup d’autres corps faisant fonc- tion d'acides, prennent plusieurs atomes de base dans leurs sels neutres. Or, cest là ‘une affaire d'expérience, et pas autre chose à mes) yeux. » Que M. Berzéhus, démontre. par des faits la possibilité d'expliquer la constitution du citrate d'argent, celle de Fémétique anhydre, celle du gallate de plomb, autrement qu’en admettant l'existence, de sels neutres à plusieurs atomes de base? Que M: Berzélius aille plus loin, et qu’il veuille bien nous dire pourquoi il ne saurait exister d’hydracides tels que ceux que nous avons admis ? Avec des faits, nous serions bientôt d'accord ; avec de simples assertions, rien ne saurait se terminer. » Je regrette vivement qu'une discussion de-ce: genre, ait été entamée devant l’Académie, d’une, manière, qui en a fait perdre de vue la-nature ; mais, je dois le répéter, il nel s’agit nullement ici d'opinions, de théories, il s’agit d'analyses et des formules qui en découlent immédiatement. Que ces formules s'accordent ou, non avec des opinions préconcues, cela n’a pas grande, importance; nous devons écarter:tout ce qui tient aux vues de l'esprit pour nous en teniraux faits. » 1l est un point de la lettre de M: Berzélius sur lequel l'Académie ap- préciera ma réserve. Mais devant une Académie qui renferme MM. Thé- nardi, Gay-Eussac, Chevreul-et:M: Berzélius, lui-même, les créateurs dela chimie organique, l’illustre chimiste suédois aurait pu, je le-pense, indi- quer quelque chose. d'élevé à tenter dans l'intérétde la science; mais je laisse à la :sollicitude de nos maitres le soin.de le découvrir, prêt à se- conder leurs efforts avec un, dévouement | complet aux intérêts de la vérité, » (703 ) so 29 DD HOTTE 5 0! 200L0GrE. =" #iberriation des Hirendelles. = Note communiquée par M: LarRevi 91000 B sr M. Larrey,e, s’étant.pas| trouvé, à la dernière séance de l'Académie au moment où..il ya été, lu,une note .de M Dutrochet:; rélative à l'hiber- aation.des hirondelles. rappelle, \dans celle-ci, uñe,ob$ervation à ce sujet, qu'il a consignée dans l’histoire de ses campagnes et reproduite dans:sà notice sur le choléra-morbus indien, observé dans le midi de la France en 1835. Ci 2 5247 12192 «IL raconte dans sa Campagne d'Italie (tome It), que,, passant à! la fin de l'hiver..de 1792 dans la' vallée, de, Maurienne, pour reyénir;sen France, il avait découvert dans une grotte, profonde d'une, montagne, nommée l’Airondellière (parce qu’elle est couverte d’hirondelles à l'entrée des hivers), une grande quantité de ces oiseaux suspendus comme un essaim d’abeilles dans l'un dés coins dé Ja voûte de cette grotte. Et de ce fait M. Larrey avait conclu que, loin d’émigrer ou de passer les. mers comme on l'avait cru jusque alors, les ‘hirondelles ; du moins celles de nos climats, hibernaient dans les antres ou. les anfractuosités profondes des montagnes des Alpes et dés Pyrénées.» 2.8 4111 il = « M. Isipore Grorrroy fait remarquer qu'en communiquant à l’Aca- démie l'observation deNf. Hutrôchét ; 1e RPM ne présentée comme unique dans la science, mais, au contraire comme venané établir par,une preuve nouvelle et authentique, un fait ‘dont la réalité, malgré. un grand nombre de témoignages, est encore généralement contestée ou regardée comme douteuse par les ornithologistes. C’est en raison de ces doutes que M. Isidore Geoffroy, bien qu'il connüt depuis long-temps le passage que vient de rappeler M. Earréy, 4 eru'devoir, danses instructions que l’Aca- démie l’a chargé de rédiger, appeler de nouveau l'attention des observa- teurs sur la question de l'hibernätiôn ‘des’hirondélles , et qu'apres avoir lu avec beaucoup d'inténét pour son propre-comptesmune lettre écrite par M. Dutrochet, en réponse à cette demande, il a jugé utile de la livrer à la publicité. » : À PROD ERPR: 288 IF A UN, M. Tüxpin comménce la lécture d'in Mémoire inbitulé ? | 115144 poire; sur la formation des concrétions lignéuses dé la dernière , celle des (704 ) noyaux et du bois, comparées aux concrétions calcaires qui se trouvent sous le manteau des Arions et à l'ossification des animaux en général. La lecture de ce Mémoire sera continuüée dans la prochaine séance. M. GrorFRoY SainrHrLARE fait hommage à l'Académie d’un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier, sous le titre de Fragments biogra- phiques ; prébdiie d'Études sur . vie, si id et les doctrines de Bufjon. ty 3 293 i6G j ) it} ) 1 il i RAPPORTS. M. Araco continue la lecture des Instructions pour l'expédition scien- tifique dans l'Algérie et pour le voyage dans le nord de l’Europe ( partie relative à la physique du globe et à la météorologie ). NOMINATIONS. L'Académie procède par voie de scrutin à la nomination d’une commis- sion, chargée de décerner la médaille de Lalande pour l'année 1838. MM. Arago, Bouvard, Mathieu, Savary, Damoiseau , réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ENromoLoGie. — Vote sur un coléoptère du midi de la France, décrit sous le nom de Scarabæus phosphoreus; sur un insecte qui attaque la luzerne, et qu'on nomme Négril dans quelques-uns de nos départements, etc.; par M. VALLOT. (Commissaires, MM. Duméril, Audouin.) GéomÉTRIE. — Nouvelle théorie des parallèles; par M. Bazaiwe. (Commissaires, MM. Lacroix, Sturm.) MÉDECINE. — Essai critique contre les adversaires de la contagion par infection, dans le cas de la peste; par M. Lerèvre. — Adressé d'Alexandrie, en Égypte, en date du 30 janvier 1838, et transmis par M. le Ministre des Affaires étrangères. (Commissaires, MM. Serres, Double.) ( 705 ) MÉDECINE, — État nosologique des Cyclades dans l'année 1834, par M. Bouros. (Commissaires, MM. Magendie, Double.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machine cboueuse, machine destinée an nettoiement des routes; par M. J. CHarpor. (Commissaires, MM. Poncelet, Séguier.) M. RousseL DE VAUzÈME présente, figurées en cire, les principaux organes internes d'un fœtus de baleine. Toutes les pièces ont été moulées sur na- ture. L'auteur annonce que l'examen anatomique de ce fœtus lui a fourni le sujet d'un mémoire qu’il soumettra à l'examen de la commission qui sera désignée. (Commissaires , MM. Magendie, de Blainville, Breschet. ) CORRESPONDANCE. puysiQue. — Sur la polarisation de la chaleur. — Lettre de M. Forprs à M. Arago. « Je vous serai obligé de faire part à l'Académie des Sciences des princi- paux résultats auxquels je suis arrivé récemment dans mes recherches sur la chaleur, et que j'ai communiqués à la Société royale d'Édimboure. » T. Le seul point important sur lequel nous continuons à différer, M. Melloni et moi, est relatif à l’inégale polarisabilité de la chaleur pro- venant de différentes sources ; lui ne trouvant point de différence à cet égard, et moi affirmant que la chaleur provenant d’une source dont la température.est peu élevée est moins polarisée que celle qui est accom- pagnée de lumière : cette proposition est exacte, je la maintiens. J'ai ré- pété mes expériences avec les précautions nécessaires pour éviter complé- tement les causes d'erreur dont M. Melloni croyait mes résultats affectés. Ceux que j'ai obtenus ainsi m'ont présenté, en les comparant avec les siens, des différences encore plus marquées. » Je ne.me suis pas contenté de cette confirmation, je suis parvenu à mettre en évidence les vraies causes de ce désaccord entre les résultats de C. R. 1838, 127 Semestre. (T. VI, N° 24.) 97 ( 706 ) M. Melloni et les miens, en prouvant que, d’après la construction des piles de mica qu'il emploie, lesquelles ont dix fois et peut-être vingt fois l’épais- seur de celles dont je me sers, la chaleur, dans l’acte de la polarisation, acquiert, par sa transmission à travers cette épaisseur de mica, un carac- tère uniforme ou normal qui fait que la différence des sources devient une chose à peu pres indifférente. C’est seulement en employant des piles d’une épaisseur très petite, eu égard au nombre de plaques, comme celles que je suis parvenu à construire, que l'on peut mettre en évidence les dif- férences caractéristiques des chaleurs provenant de différentes sources. » II. Au moyen de trois séries d'expériences sur la chaleur de différentes sources dépolarisée par linterposition de cinq épaisseurs : tete ie AOL de mica, j'ai déterminé la valeur de la fraction Togun de la formule de dépolarisation de Fresnel. On la trouve presque exactement la même pour la chaleur fournie par une lampe d’Argant, par le platine incandescent et par le cuivre échauffé obscur. Cette valeur diffère beaucoup de celle que l’on a pour la lumière, et il faut ou que o — e soit beaucoup plus petit, ou À (la longueur d’une ondulation ) beaucoup plus grand que pour le cas de la lumière. Cette dernière supposition, au reste, est rendue peu probable par les résultats dont nous allons parler. » IIL. J'ai déterminé l'indice de réfraction moyenne d’un grand nombre de sortes de chaleur, en observant l'angle critique de la réflexion totale dans des prismes de verre. Les principales conclusions auxquelles je suis arrivé sont les suivantes : » 1°. La réfrangibilité des différentes espèces de chaleur sur lesquelles j'ai expérimenté (onze modifications en tout) est moindre que celle des rayons lumineux. » 2°, La réfrangibilité moyenne de chaleurs provenant directement de différentes sources, lumineuses ou non, est à peu près la même, la cha- leur obscure étant quelque peu moins réfrangible. » 3. L'interposition des écrans de diverses natures que j'ai essayés ( dans le nombres sont ceux de mica et de verre noir) élèvent l’indice de réfraction de la chaleur. » 4°. Le principe de ma méthode entraine la possibilité de la déter- mination de la dispersion. Je n’ai pas pu encore faire l'expérience avec toute la précision convenable, mais je crois que la dispersion est beau- coup plus grande pour la chaleur lumineuse que pour la chaleur obscure, » Tels sont les principaux résultats auxquels je suis arrivé et que je (707 ) considére comme ayant une grande importance pour la théorie de [a chaleur. J'espère pouvoir vous envoyer promptement le Mémoire où les preuves sont exposées avec tous les détails nécessaires. » CONGRÈS SCIENTIFIQUE. — Réunion de l'Association britannique pour l'avan- cement des sciences. M. YATss, secrétaire de la Société, écrit que la prochaine réunion aura lieu dans la ville de Newcastle-sur-Tyne, et durera depuis le 20 août jusqu’au samedi 26 inclusivement. « Le conseil de l’association, dit M. Yates, serait heureux d'apprendre que quelques-uns des savants français se proposent d'assister à cette réunion. » CHIRURGIE. — Æxpériences sur l’oblitération des veines. M. Davar prie l’Académie de vouloir bien faire ouvrir un paquet cacheté dont il a fait le dépôt le 24 janvier 1831. Le paquet est ouvert et contient deux notes : l'une concernant des re- cherches commencées sur l'introduction de corps étrangers dans la cavité des veines et des artères, mais sans aucun détail sur le procédé opératoire ni sur les résultats; l’autre sur l'oblitération des veines, au moyen d’une aiguille qui traverse le vaisseau de part en part en deux points de sa continuité. M. Dusreuiz annonce la mort de M. Ducis, professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier, et correspondant de l’Académie pour la section d'anatomie et de zoologie. M. pr Grécory adresse quelques détails relatifs à des expériences qu'il a faites au mois de septembre 1837, sur les eaux thermales d'Aix, en Savoie. M. Korirsxy adresse quelques réflexions sur les nuages parasites. À 5 heures moins un quart l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. F. 97. ( 708 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences; 1° semestre 1858, n° 20, in-4°. Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l Académie royale des Sciences ; 2° semestre 1837, 1 vol. in-4°. Notice sur l'Épidémie du Choléra-Morbus indien qui a régné dans les ports méridionaux de la Méditerranée et dans toute la Provence, pendant les mois de juillet ef d'août 1835; par M. le baron Laney ; in-8°. Fragments biographiques, précédés d'Études sur la vie, les ouvrages et les doctrines de Buffon; par M. Grorrrox Sanr-Hiraire; 1858, in-8°. Notice sur les Mines d'asphalte , bitume et lignites de Lobsann (Bas- Rhin); par M. le vicomte Héricanr De Tuury; in-8°. Opuscule sur la cause et la contagion de la Peste; janvier 1837; par le docteur Lerëvre ; Alexandrie, in-8°, De M. le docteur Burarp et de la Peste; août 1837, par le même ; in-8°. Essai critique contre les adversaires de la contagion par infection ap- pliquée à la peste ; par le même ; in-8?. Teletatodydaxie ou Télégraphie électrique; par M. Huserr ; Rey, in-8°. Supplément au Mémoire sur les Musaraignes ; par M. Doveroy; in-4°. Tableau des ordres, des familles et des genres de Mammifères ; par le même ; in-4”. Mémoires sur les coquilles fossiles lithophages des terrains secondaires du Calvados; par M. Euvss Desconccuawrs ; Caen, in-/°. Canal de Provence.—Examen du projet Bazin adressé à M. le conseil- ler d'État, Directeur-général des Ponts-et-Chaussées et des Mines; par M. le comte pe Vrizeneuve et M. Gexparme DE BEvorTE ; Marseille, in-4°. Voyage en Islande et au Groënland sous la direction de M. Gaimarn.— Géologie et Minéralogie; par M. Evcèwe Rorerr ; Atlas in-8°, 1838. Des Éléments, de leurs effets dans l'univers , etc., nouvelle édition par M. Prurr; 1838, in-8°. Annales de la Société royale d'Horticulture de Paris; tome 122, avril 1838, in-8°. ( 709 ) Mémoires de la Société d Agriculture, Sciences , Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube; n° 62—64, 2°, 3° et 4° trimestre 1837, in-8°. Répertoire de Chimie scientifique et industrielle; n° 4, avril 1838, in-8. Cours complet d'Agriculture; tome 16, in-8, et 16 livraisons de plan- ches in-8°. Recueil de la Société Polytechnique sous la direction de M. 0e Mozion ; avril 1838, in-80. Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; 7° année, 15—530 mai 1838, in-8°. Bibliographie universelle; 3° livraison, mars 1838, in-8e. Vers à Soie.— Tableau synoptique publié sous les auspices du Ministre du Commerce et de l'Agriculture; par M. Bruner ve LacranGe. (Tableau.) Bryologia Europæa seu genera muscorum Europæorum monographicèe illustrata; par MM. Bruca et W.-P, Sonimrer, livraisons 2—/ ; Stuttgardt, 1838, in-4°. Memorie della.... Mémoires de Mathématiques et de Physique de la Société Italienne des Sciences résidante à Modène ; tome 21. Partie Phy- sique ; Modène, 1837, in-4°. Journal des Sciences physiques, chimiques et Arts agricoles et industriels de France; par M. Jura ne FoNTENELLE ; avril 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6, n° 20 , in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 58—60, in-4°. L'Écho du Monde savant ; 5° année, n° 335, in-4°. La Phrénologie, Journal, 2° année, n° 5. L'Expérience, journal de Médecine et de Chirurgie, n° 39—40, in-8. Dictionnaire classique des Sciences naturelles ; par M. Davrrz. (Prospectus.). came Dis Mu ee ; va # (Ne at ne is Mob TD LA “ dir A me aarechr malle D ÉCES Le gra cer pen 1 or vel 3 more hé 1H lariani Eure dure M, Qi nréviile HA + ro! CRE TE COR 0 LL usa din Fu ! DA CT PETITE RE | te x wi ui : " k t 1 LA SN for F' 6 rot: à met da & a “ di à “ à x Ta o pes Tai . W 2] f ' l ni { ds" ù à ent 2 10 mb " 0 ft j: Dre uw , " #4 ÿ f La t CT" l nl Ï k 1 j Li À | F COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÈMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 MAI 4838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL, MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. ANATOMIE COMPARÉE. — Mémoire sur la différence qu'offrent les tissus cellulaires de la Pomme et de la Poire; sur la formation des concré- tions ligneuses de la dernière, celle des noyaux et du bois, comparées aux concrétions calcaires qui se trouvent sous le manteau des Arions (1), et à l'ossification des animaux en général; par M. Turrin. PREMIÈRE PARTIE. « Tout en étant frappé des nombreuses ressemblances et de l’intime parenté qui lient si étroitement le Pommier et le Poirier, chacun de nous cependant les distingue aussi nettement que s'ils appartenaient à des familles végétales très éloignées. (a) Le genre Arion, formé par de Férussac avec quelques Limaces, comprend les espèces suivantes : Arion Empyricorum, A. albus, A. subfuscus, 4. melanocephalus , A. fuscaius, et 4. hortensis. C. R. 1838, 1°r Semestre, (T.VI, N° 29.) 98 (712) » Tout le monde sait voir que le Poirier, comparé au Pommier, est plus mâle, plus vigoureux; que sa taille est plus grande, sa forme pyra- midale et altière; que ses feuilles, plus longuement pétiolées, sont en même temps plus lisses, plus coriaces, peu sujettes à être mangées par les insectes, et presque toujours ployées en gouttières, et à peine den- ticulées en leurs bords; que ses fleurs, qui précèdent celles des Pom- miers d’une quinzaine de jours, sont blanches (1), portées sur de longs pédoncules, et rassemblées en bouquets plus lâches ou moins serrés que ceux des Pommiers; que ces fleurs ont des étamines plus étalées et des styles lisses, libres ou isolés jusqu’au fond de la cavité de la fleur; que les fruits, qui succèdent à ces fleurs, ont une queue longue qui ne s’im- plante point dans une cavité, mais qui semble s’épaissir graduellement sous la forme allongée de la poire, forme si connue que dans mille au- tres cas nous appelons pyriforme , comme moyen de comparaison. Cette forme si caractéristique de la poire offre quelques exceptions; on en voit de globuleuses (2) et une variété dont je parlerai tout-à-l’heure, qui, étant isolée de son arbre, a absolument la forme et tout l'aspect d’une pomme. » Les racines du Poirier, soumises à la même puissance d’extension que les rameaux du système aérien, ont aussi une grande étendue per- pendiculaire; elles s’enfoncent profondément et exigent, par ce besoin, une épaisseur de terre bien plus considérable que les racines du Pom- mier, beaucoup plus étalées. » Le bois du Poirier, quoique ayant les plus grands rapports avec celui du Pommier, est plus serré, plus solide, a le grain plus fin, et doit être préféré pour la durée et les travaux qui demandent un grand fini dans leurs détails. » Le Pommier, qui semble être la femelle du Poirier, a une taille moins élevée; son port est plus humble, sa forme abaissée est arrondie en demi-sphère, et ses rameaux ont une tendance à s’incliner; sa feuille, portée sur un pétiole court, est velue, plus étoffée, plus dentée, mais aussi plus tendre et plus souvent dévorée par les insectes. » Les fleurs, rassemblées en bouquets serrés, sont grandes, et leurs pétales étalés sont presque toujours teints en partie d'un rose très vif; (1) Sauf un très petit nombre de variétés, dont le bord des pétales est teint d’un peu de rose. (2) Exemple, l’Orange rouge et quelques autres. (758) leurs étamines, au lieu d’être ouvertes et lisses comme celles des Poiriers, sont velues et rapprochées en faisceau , de maniere à embrasser et à ca- cher les styles qui, contrairement à ceux des Poiriers , sont velus et soudés dans leur partie inférieure (x). » Les fruits, le plus souvent arrondis où pommiformes, mais aussi quelquefois allongés, ou d’autres fois déprimés ou aplatis sur leur axe, se distinguent de ceux du Poirier par une queue plus courte implantée dans une cavité, et par un œil terminal souvent entouré de cinq bosse- lettes plus ou moins proéminentes (2). » Les racines du Pommier, de même que le système aérien s'élève peu et s'étale beaucoup, restent pour la plupart près de la superficie du sol ; aussi le Pommier peut-il vivre dans une terre peu profonde, et là où le Poirier, dont les longues racines ont besoin de s'étendre verticalement ; périt en peu d’années. De la direction naturelle des racines de ces deux espèces d’arbres fruitiers , il en résulte que le Poirier se fixe solidement ‘au sol, tandis que l’on voit souvent les Pommiers être défacinés et ren- versés sur la terre par le vent. Le bois de ceux-ci, moins solide et sur- tout moins élastique que le bois du Poirier, fait que ces arbres se déchi- rent souvent lorsqu'ils sont exposés aux coups de vent (3). » J'ai dit plus haut que je parlerais d’une variété de Poire dont tout l'aspect est celui d’une Pomme. Étant allé en Normandie pendant les années 1806 et 1807, pour y étudier parmi les Pommes à cidre et les Poires à poiré, celles qui par leur beauté et leur bonne qualité, pou- vaient être admises dans nos jardins, sur nos tables, et faire partie du r 7 — (1) Ge caractère des cinq styles libres dans toute leur longueur chez les fleurs des Poiriers , et soudés par leur partie inférieure chez celles des Pommiers, est en rapport ayec la différence d’énergie vitale qui a lieu entre ces deux sortes d’arbres. La désoudure des parties de la fleur, chez les végétaux, est toujours un signe ou un acte de plus grande vigueur. C’est ainsi que j’ai observé que toutes les corolles ordi- nairement monopétales du Cobæa scandens étaient devenues polypétales sur un individu qui végétait outre mesure. ( J’oyez ce que j'ai dit de ce cas de végétation, dans mon Æsquisse d'Organographie végétale, placée en tête du grand Ætlas des OEuvres d'Histoire naturelle de Goethe, 1837, page 70.) (2) Dans l’Api étoilé, dont la forme est pentagone, chacune des cinq saillies du fruit, en s’élevant autour de l’œil, y produisent autant de bosselettes très prononcées. (Pour. et Ture., Arbr. fruit., t. V, pl. 6.) (3) Le tronc d’une espèce de Pommier à cidre, cultivé dans les environs d’Alençon, se tord constamment et invariablement dans le même sens, de la même manière que cela se voit chez les vieux troncs de Grenadiers qui ornent nos jardins publics. 98.. ( 714) Traité des Arbres fruitiers dont nous nous occupions alors, M. Poiteau et moi, je rencontrai une Poire qui avait entierement la forme d’une Pomme. Une seule chose pouvait la démasquer et la faire reconnaitre : c'était son poids, qui, par une exception de plus, se trouvait être plus grand encore que dans les Poires ordinaires. Cette Poire pommiforme ressemblait, à s’y méprendre, à une Pomme de reinette grise. Jen rapportai quelques individus à Paris, que je présentai à la Société Philomatique. M. Dupetit- Thouars, qui assistait à cette séance, crut d'abord, comme tout le monde, que c'étaient des Pommes, et il ne fut détrompé que lorsque je lui en mis une dans la main, et qu'il en sentit le poids, fort différent de celui d'une Pomme. » L'arbre qui produisait constamment ces Poires pommiformes avait aussi un aspect qui l’éloignait des Poiriers et le rapprochait des Pom- miers; son port était plus étalé, ses rameaux plus divergents , ses feuilles velues et plus dentées. Je n’ai point vu les fleurs. » La différence de poids qu'offrent les Pommes et les Poires est en° core un caractère qui les distingue, assez nettement. On sait que, gé- néralement, les Poires tombent au fond de l’eau , tandis que les Pommes nagent. Ce qui rend la Poire plus pesante, c'est, d'abord, la présence des nombreuses concrétions pierreuses qu’elle renferme; c’est ensuite un nombre plus considérable de vésicules dans la composition de son tissu cellulaire ou de sa chair; c'est encore à une plus grande quantité d’eau et, par conséquent, moins d'air dans ses vésicules. » Ce qui rend, au contraire , la Pomme plus légère, c’est l'absence totale de concrétions pierreuses, ce sont des vésicules plus grandes, pour lors moins nombreuses, moins multipliées, et enfin contenant moins d’eau et plus d’air. De là cette autre différence entre la densité de la chair de ces deux sortes de fruits. La Pomme, plus sèche, plus spongieuse, n'est jimais fondante comme le sont certaines variétés de Poires. » À l'exemple de ces inimitiés, d'autant plus grandes qu’elles ont lieu entre plus proches parents, le Pommier et le Poirier s'unissent peu ou point par la greffe (1). (1) Tous les essais de greffe tentés entre ces deux espèces d’arbres, n’ont jamais eu qu’une très faible réussite et d’une assez courte durée. La greffe, mal collée sur le sujet, y a toujours langui et y a toujours péri avant d’être en état de fleurir et de fructifier. Il existe cependant, en ce moment, un exemple de cette greffe qui date de six ans, (719 ) » En admettant les fécondations vagabondes chez les végétaux, cette antipathie se montre encore bien plus prononcée dans le refus opiniätre que manifestent ces deux espèces d’arbres à se féconder mutuellement, de manière à produire des mulets ou des hybrides, qui consisteraient en Pommes-poires ou en Poires-pommes. C’est ce que l’on ne voit jamais malgré l’habitation commune dans laquelle vivent pêle-mêle les Poiriers et les Pommiers, et la facilité qu’ils auraient à se livrer à ces sortes d’écarts ou de libertinage. » Les monstruosités qui se présentent chez les fruits des Poiriers et ceux des Pommiers, offrent encore une différence extrêmement remar- quable, que j'ai déjà fait connaître ailleurs et où j’en dis la cause (a). » La monstruosité des Poires consiste toujours dans une proliférie, c’est- à-dire dans le développement successif de plusieurs Poires les unes au- dessus des autres, tandis que celle des Pommes n’a lieu que par des fruits plus ou moins greffés côte à côte (2). » Beaucoup d’autres caractères, soit distinctifs, soit d’analogies, éloignent ou rapprochent les Poiriers des Pogmiers. » Si la feuille du Poirier est plus coriace, si elle est moins dévorée par les insectes que celle du Pommier, elle a aussi ses ennemis particuliers. L’Æcidium cancellatum (3), si remarquable dans sa structure, qui nait et qui, sans être bien vigoureuse, produit des fruits. La greffe, dirigée en quenouille, est un Poirier de Doyenné enté très bas, et à quelques pouces au-dessous du sol, sur un Pommier doucin ; quelques drageons partant du sujet attestent sa nature. La quenouille a produit quelques beaux fruits. Ge cas extraordinaire, qui a dû son existence jusqu’à ce jour à ce que l’union des deux espèces est très près du collet du sujet, se trouve à Saint-Denis, dans les pépinières de M. Henri Cordonnier , où il a été examiné avec tout le scrupule qu’exigeait un sem- blable fait. (Ann. d'Hort., tome XXI, page 184.) {1) Esquisse d'Organographie végétale, Atlas des OEuvres d'Histoire naturelle de Goethe, page 68. (2)Je ne connais qu’une exception, c’est celle qu’offre constamment la Pomme-Fipue (Malus apetala), dans la singulière structure de laquelle se trouvent trois fruits emboîtés à la manière des tubes d’une longue-vue fermée. ( Voyez la description détaillée que j'ai donnée des organes de la fleur et de ceux de cette singulière Pomme, dans mon Esquisse d Organographie végétale, Allas des OEuvres d'Histoire naturelle de Goethe, page 68.) (3) Ræstelia cancellata, Reb. De même que pendant long-temps on à attribué au voisinage de l’Épine-Vinette la cause, l’origine et le développement de la rouille des blés (Uredo rubigo-vera), soit par une sorte d'ensemencement des vésicules polliniques ( 716) et s'élève sur la face intérieure, vit à ses dépens en laissant au-dessous une tache orangée; le Cladosporium fumago, autre végétal parasite et microscopique , qui apparaît à la face extérieure de la feuille sous la forme d'un grand nombre de taches noires ou fuligineuses. Cette production, qui attaque plus particulièrement les feuilles du Poirier Doyenné, s'établit et tache, en même temps, la surface des fruits, ce qui les déprécie beaucoup sans que cela nuise cependant à leur bonne qualité. On ne peut s'empêcher ici de remarquer que la face extérieure des feuilles, la seule qui sert de territoire à ces petits végétaux , correspond exactement avec celle des feuilles du verticille quinaire qui s'offre à la surface du fruit. » Les Tigres, petits insectes ailés, mouchetés de gris, de brun et de violet, en se fixant sur la feuille des Poiriers, surtout du Bon-Chrétien d'hiver en espalier, en sucent le parenchyme, laffament, lui donnent des fleurs du Berberis, soit par une dégénérescence de l ÆÆcidium qui attaque fréquem- ment les feuilles de cet arbuste, M. Eudes Deslongchamps, dans ces mêmes idées de voisinage et d’inoculation , a fait connaître ghelques observations qui tendraient à faire croire que le pollen abondant d’un fort pied de Sabine (Juniperus sabina), planté près d’un grand nombre de Poiriers, leur communiquait lÆÆcidium cancellatum, et que ce parasite devenait plus rare à mesure que les Poiriers étaient plus éloignés de la Sabine. De cette même source d'infection, suivant M. Eudes Deslongchamps, c’est-à-dire des mêmes germes, seraient encore résultées d’autres forines et par conséquent d’autres ve- gétaux, comme par exemple l’Uredo pinguis, D.C., sur les feuilles de plusieurs variétés de Rosiers, plus encore une autre production à la face inférieure des feuilles de vigne, qui est l’Erineum witis, sorte de petit Bédéguard dû à la surexcitation, par place, des poils normaux qui deviennent monstrueux. Toutes ces productions, qui ne sont que des dégénérescences des organes élémen- taires des tissus propres des feuilles ou des tiges dans lesquelles et sur lesquelles on les voit se développer, dégénérescences dues à des causes d’excitation, sont toujours favo- risées par les abris, l'humidité et la diminution de l’air et de la lumière. Il me paraît donc tout simple qu'après le pied de Genévrier abattu, les feuilles des Poiriers et autres plantes voisines se soient trouvées saines et dégagées de toutes ces excroissances tissu laires montrueuses. Dans une campagne près de Paris, que j'ai habitée pendant quelques années, la terre y est forte, compacte, froide et retient l’eau. Je n’ÿ ai jamais aperçu qu'un seul pied d’Épine-Vinette, et cependant les blés y sont couverts de rouille. Mon jardin, bourre d’arbres fruitiers qui se gènaient mutuellement, en entretenant parmi eux une grande humidité et en se privant réciproquement de l'air et de la lumière, ne contenait aucune espèce d’arbres verts, et pourtant les feuilles des Poiriers étaient couvertes d’Æcidiim cancellatum , et les feuilles de mes raisins blancs étaient toutes attaquées en-dessous soit par V’Erineum vitis, soit par le 7'orula dissiliens, Duby. (717) l'aspect d’un bronzé sale, ce qui finit par épuiser l'arbre et le faire périr. » On sait que le Gui (1), la seule plante parasite appendiculée de notre pays, germe et végète en rayonnant dans tous les sens sur les branches du Pommier. On sait aussi que plus les Pommiers sont vieux, faibles ou malades, plus ils sont infestés de ce parasite incommode qui, en se mul- tipliant de plus en plus, les affame et finit par les tuer. Ce que l’on sait moins, c'est que les Poiriers n’en montrent jamais, tandis que d’autres arbres de genres et de familles très éloignés, tels que des Épines (2), des Acacias (3), des Peupliers blancs de Hollande (4), des Chênes, etc., en sont quelquefois couverts. D’où peu venir cette antipathie du Gui pour le Poirier? Vient-elle d’une qualité de sève qui ne convient pas au para- site, ce qui parait le plus probable, ou le Poirier, plus vigoureux que le Pommier, repousse-t-il le Gui, ce qui est moins probable, car les vieux Poiriers languissants finiraient par en recevoir. » Je terminerai enfin ces nombreuses différences , entre deux arbres qui d’ailleurs offrent tant de ressemblances , par celle qui existe dans la qua- lité particulière de leur sève, ce qui fait que les Pommiers peuvent être mortellement infectés du Puceron lanigère (5) lorsque les Poiriers en sont toujours exempts. Je rappellerai aussi que, quant à la saveur des fruits, l'acidité appartient plutôt aux pommes qu'aux poires (6). » Deux arbres tout-à-la-fois si caractérisés et si semblables (7) devaient tenir les auteurs systématiques divisés et dans une fluctuation d'opinion relativement à la formation, bien peu importante, d’un ou de deux genres. Aussi at-on vu Tournefort, Jussieu, Lamarck, Duhamel, Desfontaines et de Candolle admettre la validité des genres Pyrus et Malus, tandis —————— "TT TT (1) Fiscum album, Linn. (2) Mespilus oxyacantha, Gærtn.. (3) Robinia pseudo-acacia, Linn. (4) Populus alba. (5) Myzoxylon du Pommier. (6) L’acidité des Poires, susceptibles de développer cette saveur, est-elle diminuée ou entièrement absorbée par les concrétions pierreuses, comme le pensait Grew ? .(7) Un petit caractère qui rapproche encore les Pommiers des Poiriers, consiste dans la couleur rouge dont se teint la chair des Passe-Pommes, des Calvilles rouges et des Poires désignées sous le nom de Sanguine d'Italie, avec cette légère différence que c’est près de la peau chez les Pommes et près des loges chez les Poires, que la couleur rouge est la plus in!ense, (718) que Linnée, Willdenow, Persoon, de Candolle (1) et Lindley , mus par d’autres sentiments, ne reconnaissent que le seul genre Pyrus. » On doit s'étonner que ceux des auteurs qui avaient intérêt à distinguer et à caractériser les genres Pyrus et Malus, qui devaient les étudier avec soin sous le rapport de toutes leurs différences, s’en soient tenus seulement à la soudure dela partie inférieure des cinq styles, à leur villosité (2), à la forme sphéroïde du fruit, et à sa queue implantée dans une cavité, carac- teres qui, vu leur peu d'importance organique, s’effacent quelquefois com- plétement , et qu’ils aient négligé celui, très constant , de la présence ou de l'absence absolue des concrétions pierreuses qui, comme on va le voir, en détermine un autre des plus curieux et des plus inattendus. » M. de Mirbel, dans son savant rapportsur un manuscrit de M. deTris- tan (3), dit : « Les éléments organiques sont, à peu de chose près, sem- » blables dans la plupart des espèces monocotylédonées ou dicotydonées, » Je fus frappé de la justesse et de la profondeur de cette assertion, car il est très vrai que de l’analogie plus ou moins grande qui existe entre les formes et les divers arrangements des organes élémentaires, dont sont formées les masses tissulaires végétales , dépendent les formes si variées de tous les or- ganes extérieurs des plantes; formes qui ne sont que les effets obligés d’une cause plus profonde qui se trouve dans la nature, l’ordre ou la com- binaison des vésicules et des tubes des tissus. Mais aussi cela me fit sou- venir, en même temps, d'une grande et très remarquable exception à cette règle générale. » On a vu combien sont grands les rapports de ressemblances qui existent entre le fruit de la Poire et celui de la Pomme. On devait croire que des structures aussi semblables et des formes aussi rapprochées, de- vaient être subordonnées, ou le résultat d'organes élémentaires pareils et combinés de la même manière. » Eh bien! il en est tout autrement, jamais dissemblance ne fut plus grande. (1) L’illustre professeur de Genève n’admet plus le genre Malus que comme une sec- tion du genre Pyrus. (2) Les styles n’étant que le prolongement de la nervure médiane des feuilles ova- riennes , ceux des fleurs des Pommiers, dont les feuilles sont velues , doivent conserver ce même caractère de villosité, tandis que ceux des fleurs des Poiriers, dont les feuilles sont lisses, doivent également être dépourvus de poils. (3) Harmonie des organes végétaux étudiés principalement dans l’ensemble d'une même plante , Comptes rendus, séance du 29 janvier 1838, pag. 135—136. (719) » Le tissu cellulaire de la Pomme, celui qui en forme la chair ou la partie mangeable, comme tous les tissus cellulaires végétaux, se compose d’une grande quantité de vésicules distinctes, simplement agglomérées, vivant et végétant chacune pour son compte, de grandeur variable dans la même Pomme, et d'autant plus grandes en général, que ces fruits sont plus gros et plus légers. Ces vésicules, incolores et transparentes, s’alte- rent d'autant plus dans leur sphéricité naturelle et primitive qu’elles ont manqué de l’espace nécessaire à leur développement individuel. Dans leur intérieur se trouve une globuline également incolore, ou en d’autres termes, une nouvelle génération de jeunes vésicules variables en diamètre et qui, quelquefois, en continuant de végéter et de croître dans le sein de la vésicule maternelle, finit par remplir toute la cavité de celle-ci. La nouvelle génération, quoique prenant un grand accroissement, reste stérile; elle ne montre jamais une troisième génération dans l’intérieur de ses vésicules, comme on l’observe parfois dans des tissus cellulaires plus énergiques ou moins épuisés que celui de la Pomme, dans lequel toute force végétative arrivée à son dernier terme est évanouie. » Toutes ces vésicules , insipides par elles-mêmes, comme autant d’outres particulières, contiennent une eau plus ou moins abondante, et dans la- quelle réside la saveur acide, sucrée ou amère, qui se fait sentir dans chaque variété de Pommes. La grandeur moyenne de ces vésicules est d'environ & de mill. » Comme on le voit, le tissu cellulaire de la chair des Pommes est en- tièrement semblable à celui de tous les autres végétaux et particulière- ment à ceux qui sont lâches et aqueux, et dans Jesquels les vésicules, jouissant de l’espace, se sont peu gênées mutuellement. On n’y rencontre jamais ni cristaux, ni concrétions pierreuses. È » Le tissu cellulaire de la Poire offre, contre toute attente, une consti- tution aussi élégante qu’elle est extraordinaire, et probablement très rare dans le règne végétal. » Si l’on étudie ce tissu naissant dans un ovaire ou même dans une très jeune Poire, on le trouve formé de très petites vésicules contiguës et déjà remplies de nombreux globulins. Ce jeune tissu est entièrement comparable à celui, également naissant , qu’on appelle Cambium. Peu de temps après, lorsque la Poire a atteint environ la grosseur d’une petite noix, on com- mence à s’apercevoir que cà et là il se forme de petits noyaux qui se mul- tiplient, grossissent un peu, deviennent plus opaques et s’endurcissent, C. R. 1838, 1r Semestre, (T, VI, N° 22,) 99 ( 720 ) Ce sont ces petits noyaux qui, assez régulièrement répartis dans tout le tissu cellulaire de la chair des Poires, sont désignés sous le nom de roche ou de pierre. Toutes les poires en sont plus ou moins pourvues, et les par- ties qui en contiennent le plus sont celles qui touchent immédiatement l'épiderme, et celles plus centrales qui avoisinent l'axe ligneux (1) du fruit, depuis l'insertion de la queue jusque près de l'œil formé par les rudiments séchés de la fleur. Là elles sont plus grosses et plus nombreuses que sous l'épiderme, et elles semblent, par leur assemblage et leur répé- tition, une sorte d'enveloppe ou de noyau osseux autour des cinq loges ou des cinq carpelles cartilagineuses du fruit. » Les Poires les plus avantageuses à étudier sous le double rapport de la formation des concrétions pierreuses et de la singulière disposition des vésicules du tissu cellulaire, sont celles de Saint-Germain et d'Angleterre, parce que leurs pierres sont grosses, leur tissu plus lâche et plus aqueux, ce qui rend plus facile l'isolement des parties pour être plus commodé- ment soumises au microscope. Analyse microscopique. » J'ai dit, il y a un instant, que le tissu cellulaire d’un ovaire ou d’une très petite Poire était régulier; c'est-à-dire qu’il se composait, comme tous les tissus cellulaires végétaux, de vésicules agglomérées, plus ou moins remplies d’une jeune globuline, et qu'il n’offrait encore aucune trace de concrétions pierreuses. C’est donc en continuant de se développer que les pierres apparaissent successivement, et que le tissu cellulaire subit, en même temps, la plus curieuse des métamorphoses. » Si l’on porte sous le microscope armé du grossissement de 250 fois environ de petites tranches de tissu cellulaire prises dans une Poire mûre, soit de Saint-Germain, soit d'Angleterre, ou de toute autre espèce, on ne pourra s'empêcher d'admirer l’élégante disposition de ce tissu. On verra d'abord que les pierres qui paraissent simples à l'œil nu, sont assez gran- dement espacées et qu’elles se composent d’un nombre très variable de corps cristalloïdes, agglomérés en sphéroïdes plus ou moins réguliers, opa- ques ou semi-transparents, marqués au centre d’une sorte d’ombilic punctiforme ou discoïde, d’où rayonnent un grand nombre de petites rides qui se multiplient à mesure qu’elles s'étendent vers la circonférence. (r) Prolongement du faisceau fibreux de la queue dans le fruit, qui s’ouvre ensuite et enveloppe les cinq carpelles cartilagineux. (721) Ces corps ou ces petites pierres particulières, toujours anguleuses, tou- jours aplaties, sont quelquefois intimement soudées, de manière à pa- raître comme si elles étaient munies de plusieurs ombilics, et leur agglo- mération sphéroïde rappelle parfaitement celle des véritables cristaux qui se forment dans les vésicules des tissus cellulaires des Cactées et des Rhi- zomes, des Rhubarbes. » Autour de ces sphéroïdes, composés de petites pierres agrégées, rayonnent dans tous les sens un grand nombre de vésicules allongées en massue, tubuleuses, le plus souvent simples; mais aussi quelquefois comme articulées ou comme formées du plusieurs vésicules développées à la suite les unes des autres. Ces vésicules tubuleuses et rayonnantes, variables en forme et en longueur, s'étendent autant que l’espace produit entre chaque agglomération pierreuse le permet, et jusqu’à la rencontre mutuelle des rayonnances voisines où il se fait opposition. Transparentes, molles et in- colores, elles contiennent l’eau de la Poire et vers leur extrémité des gra- nules fins, ou une globuline avortée. Semblables aux utricules succulents des Oranges et de toutes les vésicules des tissus cellulaires aqueux, ce sont elles qui forment ce que l’on appelle la chair ou le parenchyme dans ces sortes de modifications. » D’après ce qui vient d’être dit, on voit que la chair de toutes les Poires est une masse formée par agglomération et par développements partiels, d’un nombre considérable de sphéroïdes rayonnants, lesquels, vus au microscope , simulent admirablement autant de fleurs radiées, dont le centre ou le disque, plus coloré , serait formé par les pierres agglomé- rées, et les fleurons de la circonférence par les vésicules aqueuses et al- longées. Rien ne ressemblerait plus à des Marguerites, que ces sphéroïdes rayonnants , si les vésicules divergentes, au lieu de partir de tous les points du pourtour du noyau central, n’émanaient seulement que latéralement, comme je les ai figurées dans l'intention d’être plus clair. » Dans les Poires à chair cassante, comme celle du Messire-Jean, par exemple, les rochers ou les agglomérations de petites pierres sont infini- ment plus nombreux que dans les Poires à chair fondante; de là des vé- sicules rayonnantes moins allongées , et de là, par conséquent, le caractère cassant de ces tissus et celui plus élastique des tissus fondants. » Lorsqu'on enlève l'épiderme d’une Poire mûre de Messire-Jean , on voit immédiatement au-dessous une couche mince qui se compose d’une infinité de petits globules fauves ou roussâtres qui semblent comme un sable fin ré- pandu avec assez d'ordre à la surface de la chair. Chacun de ces globules, ( 722 ) vu au microscope, est un petit rocher formé de pierres roussâtres, semi- transparentes et entouré, comme ceux que j'ai déjà décrits, de vésicules incolores, rayonnantes, simples ou composées de deux articles. C’est à ka couleur roussätre des rochers et à leur très grand nombre qu’est due cette même couleur qu'offrent à l'extérieur les Poires de Messire-Jean, dont l'épiderme par lui-même est transparent et sans couleur. » Sous l’épiderme d’une de ces Poires j'ai trouvé, une fois, un assez grand nombre d’Acarus dont le corps ovoïde, muni de pinces ramassées en museau et de quatre soies postérieures, n’offrait, chose remarquable, que quatre pattes articulées et terminées par un seul ongle légèrement arqué, jeunes individus qui attendaient leur mue pour prendre leurs huit pattes. » À mesure que l’on pénétrait dans la chair de ces Poires, les rochers à vésicules rayonnantes devenaient plus gros, plus composés, mais aussi plus rares ou plus espacés, et les fleurs radiées, par conséquent , plus grandes. Vers le centre et dans le voisinage des loges ils étaient plus nom- breux et formaient, comme je l'ai déjà dit, une sorte de capsule pier- reuse. » Ayant poussé mes recherches microscopiques sur la disposition ou l'arrangement des vésicules des tissus cellulaires de quelques fruits ana- logues à ceux de la Poire, tels que le Coing et la Nèfle, j'ai trouvé que toute-la masse charnue ou pulpeuse de ces deux sortes de fruits était ab- solument, comme dans les Poires, composée de sphéroïdes florifères for- més également d’un centre pierreux et de vésicules rayonnantes; mais offrant, dans leurs parties composantes, des modifications de forme dont je vais parler. » Malgré les analogies qui existent entre la Poire, le Coing et la Nefle, ces trois fruits présentent des différences extrêmement remarquables. Les Poires résultent d’une inflorescence disposée en bouquet, de manière à ce que chaque fleur et par suite chaque fruit est latéral, tandis que les Coings et les Nèfles, toujours solitaires, terminent un scion (1). Dans ces trois sortes de fruits charnus, le centre est également occupé par cinq loges ou carpelles qui correspondent avec le même nombre de styles; mais ces loges ou carpelles, cartilagineuses dans la Poire et le Coing, sont os- (1) La Poire, née à l’aisselle d’une feuille rudimentaire, provient d’un bourgeon la- téral et axillaire, tandis que le Coing et la Nèfle résultent d’un bourgeon terminal. ( 723 ) seuses dans la Nefle, et contiennent dans leur intérieur un nombre de graines très variable suivant les espèces. Dans celles de la Poire et de la Nèfle elles sont originairement au nombre de deux, situées l’une au-des- sus de l’autre, tandis que dans le Coing, comme dans les Citrons, chaque loge contient de douze à quarante graines superposées et enduites d’une prétendue matière mucilagineuse qui, vue au microscope, est parfaite- ment organisée, et consiste en des sortes de poils ou de papilles cunéifor- mes, d'une transparence égale à celle de l'écume d’eau et qui, enfin, émanent par extension de la face extérieure (1) de la feuille ovulaire, de- venue brune et cartilagineuse dans la maturité de la graine (2). » Dans le Coing, comme dans la Poire, toute la masse charnue est for- mée, par contiguité, d’une innombrable quantité de sphéroïdes florifères qui ne différent de ceux des Poires que : 1° par les roches particulières ee ——_—_—— —…——— — .— ———_—_—_.—_…—… (1) Cette face est la même que celles qu’offrent à l’extérieur du fruit les cinq feuilles verticillées et soudées, et celle extérieure des feuilles caulinaires, toutes également cou- vertes de poils ou comme drapées. Les pepins de Pommes et de Poires onctueux au toucher doivent ce caractère au déve- loppement à leur surface, d’un grand nombre de papilles ou de poils rudimentaires ana- logues à ceux, beaucoup plus longs, qui recouvrent les graines de Coing. Un assez grand nombre de graines paraissant unies à leur surface semblent se gonfler, blanchir et être comme enveloppées d’une couche plus ou moins épaisse de mucus dès qu’on les humecte. M. Poiteau, dans sa Monographie du genre Hyptis, est le premier qui a signalé ce mode de développement sur les graines de quelques espèces de ce genre. Mais ne l’ayant observé qu’à l'œil nu , il n’a pu voir que ce mucus consistait en des poils rayonnants au- tour du spermoderme de la graine. M. Eudes Deslonchamps ayant fait la même remarque sur plusieurs espèces de graines de la famille des Labiées , et s'étant servi du microscope, a vu que le prétendu mucilage développé par l'humidité, était dû à la présence de poils nombreux et divergents. Par la sécheresse, tous ces poils se contractent ou se recoquillent et semblent disparaître à la surface des graines, où cependant ils ne sont que couchés ; mais dès l'instant qu’on les mouille, très hygrométriques de leur nature, ils se gonflent et se redressent comme une chevelure autour de la graine dont l’enveloppe est véritablement pileuse comme celle du coton et de beaucoup d’autres. Il est plus que probable que les graines des Labiées dont les feuilles sont lisses, sont en même temps dépourvues de poils ou de ce faux mucus. Le mucilage abondant que produit la graine de lin n’offre point au microscope d’orga- nisation appréciable , c’est un chaos composé de granules très ténus , doués d’un mouve- ment de grouillement; c’est une matière organique sans organisation qui, dans ce cas, mérite le nom de mucilage. (a) Tégument ou Spermoderme des auteurs classiques. (724) des rochers, qui sont plus transparentes, marquées d’un ombilic discoïde ouvert, ponctué, et bordées d’un épais bourrelet ridé en travers. » 2°, Par des vésicules tubuleuses et rayonnantes, plus grandes et plus souvent composées de deux articles. » Dans la Nefle, il y a cette différence que les roches des rochers sont plus grandes, leur disque bien plus ouvert et semé de points opaques d’où rayonnent des lignes noires, qu’elles sont souvent colorées en jaunâtre; qu’autour des rochers rayonnent des vésicules plus solides, larges, courtes , de formes tres variables, quelquefois bizarres, assez souvent composées de deux articles et remplies d’une globuline pulvisculaire très abondante, parmi laquelle se trouvent quelques grains sphériques assez gros. Une autre différence tres remarquable, dont nous expliquerons la cause tout à l'heure, consiste dans ce que, contrairement aux Poires et aux Coings, on ne trouve point de pierres ou de rochers dans le voisinages des loges osseuses des Nèfles. » Après avoir observé les tissus cellulaires de la Pomme, de la Poire, du Coing et de la Nefle, on se demande: » Comment se forment les grains osseux ou les pierres répandues dans la chair des Poires, des Coings et des Néfles ? Pourquoi les Pommes, si ana- logues aux Poires, en manquent-elles toujours absolument? Pourquoi sont- elles isolées et espacées dans le tissu ? Pourquoi se trouvent-elles en plus grande quantité sous l’épiderme, dans la direction de l’axe central, et au- tour des loges dans les Poires et les Coings ? Quelle peut être la nature de la matière concrétée dont elles sont en partie constituées ? Sont-elles orga- nisées ou ne sont-elles que des agglomérations de matiere organique, con- glomérée à la manière des concrétions urinaires ou des rognons siliceux ? Cette même matière ne s’accumule-t-elle pas sous d’autres formes et en d’autres lieux des tissus végétaux? A quoi peut-on attribuer la disposition rayonnante et florifere des vésicules allongées autour de chaque agglomé- ration pierreuse, qui devient pour elles une sorte de point d'appui ou de centre commun? » On a vu au commencement de ce Mémoire, que dans l'ovaire et dans les très jeunes Poires, les vésicules, comme dans tous les tissus cellulaires naissants , sont semblables, sphéroïdes, remplies de globulins et en simple contiguité. Ce n’est que plus tard que certaines de ces vésicules, groupées plusieurs ensemble en nombre très variable , s’engorgent et se remplissent peu à peu d’une matière indigeste qui s’y dépose moléculairement et con- fusément, qui leur donne leur opacité, leur dureté, leur couleur, et à la- ( 725 ) quelle je propose de donner le nom de Sclérogène (1), comme étant la cause qui produit, par incrustation , l’endurcissement des tissus. » Mais d’où peut provenir ce changement qui consiste dans un ombilic punctiforme ou élargi en un disque quelquefois fort grand et dans les petites stries ou rides qui rayonnent autour de cet ombilic? Il est très probable que la vésicule organisée ne change point par elle-même, et que le nouvel aspect qu’elle prend est dû au mode suivant lequel la Sclérogène s'arrange à mesure qu'elle se dépose aux parois intérieures de la vésicule. Quant à ce que de semblables inscrustations n’ont jamais lieu dans les vé- sicules du tissu cellulaire de la Pomme, j'en ignore complétement la cause; et quant à leur isolement et à leur espacement, par petits groupes, parmi un grand nombre d’autres vésicules, ayant toutes les mêmes droits à l'in- crustation ; je n’en sais pas davantage. » La Sclérogène dissoute et ambiante dans le milieu où se trouve plongé le Poirier, étant absorbée pas ses tissus, on conçoit facilement comment étant amenée et charriée par les vaisseaux réunis de la queue de la Poire, SE CE PE EE PS PU PP TP OA TTOT (1) Je donne cette dénomination collective à toutes les matières étrangères à l’orga- nisme, matières d’abord en suspension dans l’eau séreuse, puis déposée et concrétée aux parois intérieures des organes creux et élémentaires des tissus. Les substances tinctoriales qui occasionent la coloration des bois de teintures, le Cachou noir, avec sa prodigieuse quantité de Raphides ou d’aiguilles cristallines; le Tannin , etc., quoique pouvant avoir des caractères chimiques différents, viennent , comme matière indigeste et comme so— lidifiant les tissus, se ranger, comme espèces, sous la dénomination générique de Sclé- rogène. Je n’ai pu conserver celle de matière ligneuse employée en chimie, parce que sous cette dénomination très collective se trouve compris non-seulement la Sclérogène inso- luble, aussi étrangère aux tissus vivants que le sont les concrétions urinaires à la vessie, mais encore les fibres , les tubes, les vésicules et leurs grains de fécule. * Dans les masses tissulaires végétales , il y a deux choses fort distinctes : 1°. Les divers organes élémentaires jouissant, chacun, des attributs de la vie orga- nique : la naissance, l'absorption, l'assimilation, l'accroissement , la reproduction et la mort. Cette partie, la plus considérable, peut, étant dégagée de tout ce qui lui est étranger, servir indistinctement à la nourriture des animaux, parce qu'elle ne possède que des qualités nutritives. C’est elle qui, bouleversée dans ses différents organes sous l’action de l’analyse chimique , prend le nom de Zigneux. 2°. L'eau et les divers produits chimiques qui se forment par sécrétion ou par dépôt dans tous les organes creux des tissus, qui s’y déposent et s’y concrètent, soit à l’état diffus, soit à l’état cristallin. Matières dans lesquelles seules se trouvent l’odeur, la sa= veur, la couleur et les qualités délétères des végétaux. ( 726 ) elle se répand à l'aide de ces conducteurs autour de l'axe central et des loges, et comment, allant se déposer dañs les vésicules les plus voisines, elle y forme les plus grosses et les plus nombreuses concrétions pier- reuses. ; » La cause qui occasione la formation de celles tres nombreuses aussi, mais toujours plus petites que celles du centre, et qui, situées sous l’é- piderme, constituent une sorte d’enveloppe pierreuse, est la même au fond. Elle diffère de la première en ce que la Sclérogène, au lieu de lui arriver par les vaisseaux de la queue, est immédiatement absorbée et ac- cumulée de suite dans les vésicules les plus extérieures de la masse tissu- laire de la Poire. Cela explique ensuite comment, entre les concrétions du centre et celles sous-épidermiques, il s’en forme moins; et comment, par cette raison, cette partie intermédiaire de la Poire est préférable au goût et d’une digestion plus facile. » Chacun des corps agglomérés en sphéroïde, pierreux, est composé de trois choses fort distinctes : 1° de la vésicule maternelle devenue une sorte de géode; 2° de la globuline ou grains de fécule, engendrés par la vésicule ; 3° de la Sclérogène absorbée, inassimilable, et simplement accu- mulée dans l'intérieur de la vésicule, de manière à la bourrer et à lui donner la solidité qu’on retrouve, par exemple, dans les graines dures et osseuses du Raisin et de la Groseille. Il y a donc ici à distinguer deux par- ties bien caractérisées dans les trois composants dont je viens de parler : 1° la vésicule maternelle et la globuline ou fécule, qui jouissent de lor- ganisation et de tous les attributs de la vie organique; 2° la Sclérogène sans organisation déposée dans la vésicule pêle-méle avec la globuline organisée. » Après l'analyse de chacune de ces vésicules ossifiées et de leur assem- blage en un corps sphéroide, on devine aisément comment les pierres des Poires ont en même temps la double propriété d’être compressibles et élastiques, par la présence des vésicules, et cassantes par celle de la Sclé- rogène accumulée et concrétée. » Si maintenant on étudie, toujours par le voir-venir, la formation os- seuse des noyaux, et la cause de l’endurcissement, de la solidité et de la coloration des bois, on verra que c’est toujours la même matière qui, ab- sorbée, s'incruste ou se dépose plus ou moins aux surfaces intérieures d'organes qui, par eux-mêmes; sont, toujours flexibles, faibles et sans couleur. » Les fruits à noyaux, tels que ceux de la Prune, de la Pêche, de (727 ) l’Abricot, etc., observés à l’état d’ovaires où de très jeunes fruits, étant formés, comme on le sait, d’une feuille pliée et soudée par ses bords n'offrent rien encore qu'un tissu vivant, mou et herbacé. Cette feuille ovarienne, comme toutes les feuilles, est seulement composée de deux faces épidermiques , entre lesquelles sont les vésicules du tissu cellulaire, remplies de leur globuline, le plus ordinairement verte, et le tissu fi- breux ou vasculaire qui vit et s'étend parmi les vésicules. Rien encore ne s'est ossifié; mais à mesure que le fruit se développe, à mesure que le tissu cellulaire s'accroît, comme dans les Poires, la Sclérogène arrive par voie d'absorption, et va se déposer successivement et confusément dans l’intérieur des vésicules les plus voisines de l’épiderme intérieur, ou de ce que l’on nomme la membrane endocarpique du péricarpe. Là la matière arrivant et remplissant successivement un plus grand nombre de vésicules, la couche s’épaissit dans de certaines limites, et forme cette enveloppe plus ou moins colorée, dure et cassante dans tous les sens, que l’on appelle noix ou noyau, et qui, toujours; fait partie or- ganique du péricarpe, puisque, comme on vient de le voir, elle n’est due qu’à l’ossification , par engorgement de matière accumulée, d’un nombre variable de ses vésicules (r). La Sclérogène, qui sert par dépôt ou par incrustation à solidifier en bois la partie intérieure de certains péri- carpes, présente quelques modifications , soit dans le mode de son dépôt, soit dans son degré de dureté, soit dans la couleur qu’elle est susceptible de prendre en vieillissant. » Dans certaines Prunes, dites sans noyau, la Sclérogène n’arrivant que peu ou point, l’ossification du tissu cellulaire voisin de la loge n’a point —_—_— 1 (1) Si on laisse tremper dans l’eau pendant quelques jours un noyau d’Amande, et qu’on en soumette ensuité quelques fraginents au microscope, on voit qu'il est en- tièremént formé de vésicules irrégulières, sewi-transparentes ; simplement contiguës, plus ou moins remplies de Selérogène, et, comme celles du Going et de la Nëfle, mon- trant un disque grand, ponctué et limité par un bord épaissi. Si l’on concasse finement un morceau de noix de Coco, et qu’on fasse bouillir ces fragments dans de l’acide nitrique, la couleur noire disparaît ou est affaiblie en un blanc jaunâtre. Portés ensuite sous le microscope , ils n’offrent plus que des vé- sicules isolées de formes et de grandeurs très variables, souvent fusiformes ou triangu- laires en forme de chapeau; semi-transparentes , ellés sont ossifiées ou pleinés de Sclérogène, et leur surface, comme ponctuée, offre un grand uombre de petites stries ou rides, qui partent d’un centre ombilical punctiforme ou allongé en ligne, sui- vant la forme de la vésicule. C. R. 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 2.) noe ( 728 ) lieu, ou elle se fait inégalement et par place, comme dans les pierres isolées des Poires. C’est la cuillère incomplète du fondeur, par défaut de matière. La même chose se passe dans la Nefle sans noyaux; mais ici la même cause d'appauvrissement de matière, qui empèche lossification, amène aussi, probablement, l’oblitération des carpelles et l'avortement complet des graines (r). » En parlant des roches qui se trouvent dans le tissu cellulaire ou dans la chair des Nèfles, j'ai fait remarquer que, contrairement aux Poires et aux Coings, il ne s’en formait point d’isolées ou sous forme de gravier dans le voisinage des loges. Cette différence vient de ce que la Sclérogène, au lieu de s'arrêter à distance des loges et de ne s'accumuler, comme dans les Poires, que dans de petits groupes de vésicules séparés les uns des autres, s'empare, comme dans les fruits à noyaux, de toutes les vésicules du tissu cellulaire les plus voisines de la paroi intérieure des cinq loges, et y constitue, par cette incrustation intérieure et par- tielle des vésicules, ce que l’on appelle les cinq osselets de ce fruit. La même explication s'applique à tous les fruits à noyaux, dont la chair, comme on le sait, n'offre jamais de pierres isolées. DEUXIÈME PARTIE. » Ce n’est pas sans dessein qu’en parlant, dans la première partie de ce Mémoire, de la formation ou plutôt de l’ossification des noyaux, j'ai qua- lifié cette enveloppe de cassante indistinctement dans tous les sens. Cela doit être en effet le caractère d’un corps produit par dépôt et sans inter- ruption d’un grand nombre de molécules confusément entassées les unes sur les autres, et remplissant complétement des vésicules nombreuses et en simple contiguité. » Sans cette matière ossifiante, sans la Sclérogene, le bois qui, dans sa jeunesse , n'est composé que d'organes élémentaires mous, flexibles, blancs et diaphanes ; n'aurait aucune couleur, aucune dureté et serait fort peu durable. Les arbres ne pouvant se soutenir fléchiraient sous leur propre poids. Tous ramperaient sur le sol. Mais à mesure qu'ils augmentent en tissus nouveaux, les anciens, les plus intérieurs , se remplissent ou s’en- —————— _ _—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_————— (1) Sexualiste, je dirais que l'avortement de cinq carpelles osseux et des dix graines provient de ce que les fleurs de cette variété n’ont que des étamines ou des mâles, et qu’elles manquent de styles terminés par des glandules stigmatiques, ou, en termes plus rationnels , de cordons pistillaires et de vulves ou vagins. (729 ) duisent intérieurement de Sclérogène , laquelle, comme dans les vésicules du tissu cellulaire.des Poires, du Coing et de la Nèfle pour la formation des pierres ou bien pour celle plus continue des noyaux, les durcit tout en leur laissant cependant une partie de leur élasticité naturelle ;élasticité due seulement aux organes contenants et non à la matière contenue qui, Par sa nature, est très cassante. » Ta couleur propre de la Sclérogène étant la cause de celles que pren- nent en vieillissant les différents bois, dont les organes creux et constitutifs des masses tissulaires n’ont jamais de couleur par eux-mêmes, toutes ces teintes devaient également se montrer dans le bois ou l’ossification des noyaux. Aussi en voit-on de blanchätres, de jaunâtres, de rougeâtres, de brun-marron et d’un noir d’ébène comme dans la noix de Coco et de divers autres Palmiers. » M: Dutrochet, dans ses études sur les organes élémentaires des végé- taux (1), a reconnu que la solidité des bois était bien moins due à la mul- tiplicité des fibres tubuleuses qu’à la substance qu’elles contiennent et à laquelle elles doivent leur coloration. Des fragments de bois d'Ébène cuits dans l'acide nitrique et examinés au microscope n'offrirent plus à l’auteur que des tubes dissociés , d’un blanc nacré, c’est-à-dire vides ou dépouillés, par l'acide , de leur substance noire et solidifiante (2). » Le beau poli, la dureté, le poids, la coloration et le cassant ou Le peu d’élasticité que présente la Sclérogène dans tous les petits ouvrages que l’on exécute avec des noyaux et des noix de Coco (3), tissus dans lesquels elle abonde, prouvent que plus le tissu du bois en contient, plus aussi il est dur, pesant, cassant ou peu élastique, plus il est coloré et susceptible de recevoir un plus beau poli. La Sclérogène, comme on le voit, est aux tissus végétaux ce qu'est le phosphate calcaire aux tissus des animaux. Dans l’un et l’autre de ces tissus ces deux matières de nature différente, s'accumulent, se concrètent et solidifient les tissus , Sans jamais RE @) Mém.;,tom. 1, p.122—123. (2) M. Dutôchee, pour.distinguer, l’ancien bois qui ne vit plus, du nouveau qui peut-être vit encore , c’est-à-dire du bois de cœur et de l'aubier, a proposé Je nom de Duramen pour le premier devenu dur et coloré par incrustation de la Sclérogène. (3) A l’article Bézoard du Dict. de l'Acad., on trouve Bézoard végétal avec cette définition : « Concrétion pierreuse que l’on trouve dans les cocos. » Comme cela ne peut être que de la noix dure etosseuse donton a voulu parler, pourquoi prendre son exem- plie dans un fruit étranger , lorsque le noyau de la Pêche ou della Prune offre la même partie? Le Bézoard végétal et.sa définition me paraissent deux choses de toute nullité. 100. ( 730 ) s'y assimiler, mais seulement à la manière des matières dont on se sert dans les injections : aussi se sert-on, avec toute raison, dans ces deux sortes d’injections ou d’incrustations tissulaires, des mots ossifié et ossification. » Un autre caractère qui est commun à ces deux matières inassimilables et par conséquent étrangères aux tissus organiques, se fait encore remar- quer dans leur mode d’accumulation ou d’ossification. » Dans les jeunes tissus végétaux et animaux, lorsqu'ils sont suscep- tibles de durée et de se remplir de matiere, l’incrustation pariétale et par dépôt commence par des points ou des centres particuliers, d’où ensuite elle s'étend en rayonnant plus ou moins dans des limites et sous des formes déterminées : c’est ce qu’on voit, soit chez les animaux vertébrés, lorsque toutes les parties de leur squelette vivant, mou et organisé se remplissent comme accidentellement de phosphate calcaire, et qu'il devient, par ce moyen, dur et osseux ; soit chez les végétaux appendiculés, lorsque leurs tissus vivants, mous, diaphanes et sans couleur, s’engorgent de Sclé- rogéne, partiellement sous forme de gravier comme dans les Poires ou plus complétement dans l’ossification des noyaux et des noix, ou plus com- plétement encore dans les tiges, à mesure qu’elles se convertissent en bois dur et coloré. » Ces points ou ces centres de départ ont toujours lieu par lincrus- tation pariétale d’une première vésicule ou de tout autre organe élémen- taire creux, faisant partie de la masse tissulaire. Dans les végétaux , dont généralement les tissus sont plus rigides que ceux des animaux, rien n’est plus facile que de suivre les progrès successifs de l’ossification. On voit clairement, en prenant une suite d'états différents, que le travail de cet endurcissement a commencé par l’encroütement pariétal, et souvent par couches d’une vésicule, puis ensuite de contre-en-contre dans les voi- sines, et cela, comme je viens de le dire, dans des formes et des éten- dues toujours déterminées. On peut se demander ici : D'où vient cet arrét dans le travail de l’incrustation successive des vésicules? Pourquoi toutes les vésicules du tissu cellulaire de la Poire ne s’incrustent-elles pas éga- lement, de manière à ne plus offrir qu'une masse aussi dure que le noyau ? Pourquoi l’incrustation des nombreuses vésicules qui forment la partie organisé» des noyaux, s’arrête-t-elle brusquement et nettement pres de la pulpe composée de vésicules molles et succulentes , restées inacces- sibles à la Sclérogène solidifiante? Pourquoi, enfin, cette matière s’accu- mule-t-elle en plus grande abondance dans certains bois plutôt que dans certains autres ? (731) » On ne peut pas plus répondre à ces questions qu’à celles de sa- yoir pourquoi, dans certains organes creux, soit végétaux, soit animaux, il se forme constamment des cristaux invariables dans leurs diverses formes, comme dans leurs éléments chimiques, tandis que dans beaucoup d’autres espèces, il ne s’en trouve jamais. » Les concrétions pierreuses de la chair des Poires étaient trop sen- ‘sibles ou trop apercevables , elles dépréciaient trop ces excellents fruits, pour n'avoir pas, dans tous les temps, fixé l'attention de tout le monde, et particulièrement celle des physiologistes et des chimistes. » Grew, dans son Anatomie des Plantes, nomme, très ingénieusement , la Carrière, Yensemble des pierres éparses qui se trouvent, comme semées ou nichées, dans la chair des Poires : il remarque que ces pierres sont étrangères à l’organisation; qu’elles ne sont que des amas composés de petits nœuds pierreux, d’autant plus durs et d’autant plus nombreux qu'ils sont plus voisins de l’œil de la Poire, et qu’en cet endroit les pierres sont tellement serrées qu’elles semblent, par cette contiguité, n’en former qu'une seule aussi dure qu’un noyau de Prune. Il pense que l’origine de la carrière, ou des diverses pierres dont elle se compose, est due à des sucs coagulés et endurcis, tel que cela se passe dans la formation des concré- uons urinaires, quoique de nature chimique différente. » En parlant des noyaux, Grew dit positivement que la partie exté- rieure de ces enveloppes osseuses est formée de parties qui se précipitent et se coagulent, comme dans les Poires; mais avec cette différence que dans les noyaux, la matière, au lieu de s'y agglomérer en un grand nombre de petites pierres isolées, forme un noyau continu et d’une seule pièce. 11 compare, toujours trés ingénieusement , les formations graveleuses des Poires et celles continues des noyaux à ce qui se passe dans l'urine relati- vement au gravier d’une part, et aux pierres de l’autre. » Il fait encore cette remarque très juste que, soit entre les petites pierres des Poires, soit dans l'épaisseur du précipité concret des noyaux, il se trouve un mélange de parenchyme. Mais ce célèbre anatomiste igno- rait complétement la formation des pierres des Poires et celle des noyaux par lincrustation particulière, intérieure et pariétale de chaque vésicuie; il croyait que la Sclérogène se précipitait et se concrétait en congloméra- tions libres. » Cet article est illustré d’une planche (tab. 67) dans laquelle la fig. 4 représente une portion très grandie de la coupe horizontale d’une Poire. C'est une figure de convention, géométrique, plutôt explicative que vraie, ( 732) dans laquelle l’auteur a seulement cherché, à l'aide de signes arbitraires, à établir la disposition générale du gisement des pierres par de petits groupes de cercles, et la direction rayonnante des vésicules allongées du tissu cellulaire parenchymateux par des séries moniliformes composées d'une suite croissante d'autres petits cercles, structure tout-à-fait contraire à la vérité. 5 » Leeuwenhoek, dans son Anatomie microscopique sur la structure de la Poire (1), ne fait aucune mention des concrétions pierreuses, ni de la disposition rayonnante des vésicules tubuleuses du tissu cellulaire, où s’il en parle, c'est d’une manière si obscure, qu’il ne m'a pas été possible d’y reconnaître ces deux caractères. » Dans la mauvaise planche annexée à cet article, on ne trouve qu'un pepin, un embryon, une coupe verticale et très grandie de l'embryon, et un bout de trachée. » Duhamel, dans son £xamen anatomique de la Poire (2), parle lon- guement des concrétions lapidiformes des Poires, auxquelles il donne les dénominations de corps aciniformes (3), de roches, d’enveloppes ou de capsules pierreuses , de canal ou de gaïîne pierreuse. Sous le rapport de la distribution et de la formation de ces corps , Duhamel n’en dit pas plus que Grew, son devancier. Mais il commet une erreur lorsqu'il considère chaque pierre comme un peloton de vaisseaux très fins ou comme une glande provenant de la partie terminale des autres vaisseaux. Cette erreur prouve que le microscope dont se servait cet illustre auteur était très faible, puisqu'il n’a pas pu lui faire voir la vésicule organisée qui enve- loppe ou contient la Sclérogène ou la matière concrétée de chaque pierre, et que les rides rayonnantes des vésicules devenues lapidiformes, mal ob- servées, ont pu lui sembler des fibres pelotonnées. Si l'on consulte les figures originales relatives aux concrétions des Poires, figures exécutées sous la direction de Duhamel, on aura la preuve la plus complète du peu de connaissance que cet observateur avait sur la formation et la véritable structure des concrétions, ainsi que sur la disposition et la forme des vé- sicules rayonnantes composant le parenchyme. On verra, par les figures 227 et 231 de la pl. VIT, qui se rapportent le plus aux détails de ces deux com- posants, et dont je montre, parmi mes dessins, un calque exact, que la (1) Épist. Phys. tome IV, pages 170-182. (2) Physique des Arbres, page 22. (3) D’après Ruysch. ( 733 ) première est de toute nullité et que la seconde pourrait être facilement prise pour une portion de tige aplatie d’un Opuntia, armée de ses ai- guillons disposés en faisceau étalé, ou pour un fragment de feuille recou- vert de poils étoilés. Analyse chimique. » Sous le titre d'Éxamen des concrétions vulgairement nommées pierres, qu'on rencontre dans les Poires (1), Macquart et Vauquelin, dans l'inten- tion d’être utiles à la chimie et de détruire en même temps une erreur po- pulaire, consistant à croire que les concrétions des Poires étant de même nature que celles urinaires, pouvaient occasioner la formation des pier- res dans la vessie, ont donné conjointement, sur les concrétions pier- reuses des Poires, une très bonne analyse chimique précédée de ce qu'on savait alors sur la partie physique et physiologique de ces concrétions. » Dans cette analyse on remarque les caractères suivants qui, tous, confirment mes observations sur la formation et la véritable structure des concrétions pierreuses des Poires, dans lesquelles , comme je l'ai déjà dit, se trouvent trois parties bien distinctes, savoir : une vésicule de tissu cellulaire, la globuline ou fécule contenue dans la vésicule, et la Scléro- gène ou matiere indigeste confusément accumulée et mélangée avec les grains de fécule. » De tels corps devaient en effet, sous l’action destructive de l’expé- rience chimique, montrer : 1° qu’ils brülent au feu en exhalant une odeur de pain grillé, puisque le pain n’est composé que des deux principales parties des concrétions des Poires, de la. vésicule maternelle et de la fé- cule ; 2° que soumis à une forte ébullition, ils se dissolvent; c’est ce qui arrive à tous les tissus cellulaires végétaux et à leur fécule, chaque fois qu’on leur fait subir la même épreuve. Quant à la matière indigeste, ainsi qu’on le sait pour celle qui solidifie les tissus flexibles du bois, elle doit également se dissoudre sous la même action. 3° Qu'ils sont ductiles, élas- tiques et difficiles à pulvériser. » Ces corps, en raison de leur structure, ont tout-à-la-fois le caractère de l’élasticité et du cassant ;. ils sont élastiques par la vésicule organisée et: enveloppante, et cassants par la matière indigeste et inorganisée qui encroûte ou remplit la vésicule. C'est ce qui arriverait à une vessie rem- (1) La Médecine éclairée par les sciences physiques, etc. ; par Fourcroy, tome I, page 232. (734) plie de résine ou de toute autre matière cassante. 4° Qu'ils sont formés d'ane matière ligneuse semblable à celle des tissus du bois de l'arbre, confusément cristallisée et dans laquelle se trouve mélangée une petite quantité de fécule amylacée. » Ce dernier composant, qui s’isole sous l’action de l’expérience chi- mique, prouve combien il est utile, en chimie organique, de connaître préalablement l'organisation microscopique des corps que l’on se propose d'étudier par voie de division. » Si l’on se rappelle que j'ai dit que toutes les vésicules du tissu cellu- laire d’une très jeune Poire sont encore vierges sous le rapport de l’incrus- tation , et que toutes contiennent maternellement leurs nombreux globu- lins de fécule, il paraîtra tout simple qu’on retrouve dans la vésicule incrustée les grains de fécule qui n’ont pu disparaître , maïs seulement enveloppés ou empâtés dans la matière indigeste à mesure qu’elle s’est introduite par absorption dans la vésicule. » J'ai dit dans ce Mémoire que je croyais que la formation des concré- tions pierreuses par incrustation de la cavité des vésicules du tissu cellu- laire des fruits devait être une chose rare dans le règne végétal. Un nou- vel exemple vient de s'ajouter au petit nombre de ceux que je connaissais. M. Décaisne, déjà bien connu de l’Académie par les excellents travaux qu'il a publiés, m'a communiqué, tout récemment, des dessins qui repré- sentent des vésicules inicrustées qu’il a obsérvées dans le tissu cellulaire du péricarpe du Lardisabala biternata , et qui, en même temps, offrent, comme dans celles des Poires , le caractère remarquable d’une sorte d'om- bilic central d’où partent, en rayonnant, un grandnombre de petites stries. » Comme on l’a vu, la formation et la solidification des concrétions isolées dans le tissu cellulaire pulpeux des Poires , des Coings et de la Nèfle, celles continues des noyaux, des noix et du bois durci, ont lieu par ab- sorption, par dépôt ou incrustation de la Sclérogène indigeste , inassimi- lable, qui, peu à peu, remplit partiellement plus ou moins, les organes creux et élémentaires des tissus flexibles, toujours diaphanes et sans cou- leur, de la mème manière que s’encroûtent quelquefois la paroï intérieure des conduites d’eau, lorsqu'elles sont en fonte. » Des concrétions partielles et isolées comme celles de la chair des Poires, mais d’une matière d’une nature différente, se forment de la même manière dans les vésicules du tissu cellulaire de certains animaux. Là aussi, chaque vésicule devient un centre d’attraction et s’ossifie pour son compte en se remplissant successivement de carbonate calcaire. (735) » Lorsque je poursuivais mes recherches relatives à la belle cristallisa- tion des rhomboèëdres, que j'avais découverts dans l’intérieur des œufs des Hélices, je fus naturellement conduit à examiner des coquilles à leur dé- but et les coquilles rudimentaires et internes qui se trouvent sous la partie moyenne et gauche du manteau ou du bouclier des Limaces et autres mollusques dépourvus de coquilles extérieures. » Dans les véritables Limaces , je vis que la coquille rudimentaire, pour se former, n’avait eu qu’un centre d’action. Il y avait unité dans son ac- croissement , et sa matière élémentaire était amorphe et confuse, quoique disposée par couches. On n’y découvrait aucune cristallisation. » Mais il n’en fut pas de même lorsque ensuite j’examinai ce qui, par position relative ; devait être la même partie dans les Arions. Là c'était une petite masse ovoïde, molle, blanche, friable, et comme crétacée. Soumise au microscope, après avoir été étalée dans une goutte d’eau en- tre deux lames de verre, ce qui, pour l’œil nu, paraissait un corps unique dans sa formation , était au contraire une agglomération composée d’un grand nombre de corps cristalloïdes parfaitement isolés les uns des autres. Ces corps ou ces cristaux imparfaits sont très variables dans leurs formes et leurs grandeurs. Blancs et semi-transparents, ils paraissent assez légers, car on les voit souvent rouler dans l’eau dans laquelle on les observe; plusieurs sont groupés et soudés par deux, trois, quatre, et même en plus grand nombre. Beaucoup sont allongés, semicylindriques, arrondis ou an- guleux aux extrémités; d’autres, comme aplatis, plus symétriques, mon- trent six pans assez bien caractérisés. La surface de tous, comme dans les concrétions des Poires, offre un centre ombilical punctiforme ou ouvert en disque d’où rayonnent un grand nombre de stries fines et interrompues. Malgré cette grande variabilité de formes, qu'il est plus facile de figurer que de décrire, malgré les angles arrondis ou émoussés de ces corps, on voit que dans l’arrangement des molécules composantes, il y a eu une in- tention cristalline non équivoque. Ces corps cristalloides, dont la grandeur varie depuis + jusqu’à = de mill., soumis à l’action de l'acide acétique se dissolvent promptement et ne laissent plus à leur place qu'une enve- loppe membraneuse, plus ou moins chiffonnée ou plissée, restée inso- luble et dans laquelle on aperçoit quelques-uns des globules de l’organisa- tion qui s’y trouvaient avant le dépôt calcaire. » La grande analogie qu'offrent les concrétions calcaires et cristalloïdes agglomérées en sphéroïde dans la chair du bouclier des Limaces, dési- gnées sous le nom générique d’Arion, avec les concrétions ligneuses des C. R. 1838, 19r Semestre. (T. VI, N° 22.) 207 ( 736 ) Poires, ou mieux avec les vésicules ossifiées et dissociées de la noix de Coco, me porte à.croire que, comme dans la formation de celles-ci, les concrétions partielles du sphéroïde des Arions ont eu pour géode une vé- sicule du tissu cellulaire du manteau, et que ce sont ces mêmes vésicules organisées qui, inattaquables par les acides , restent intactes après la dis- solution complète du carbonate calcaire qu’elles renfermaient. » Ces formations multiples et calcaires, qui n’ont jamais été observées (r), me paraissent autant d'osselets particuliers, comparables chacun à ceux uniques, mais plus volumineux, des Sèches, lequel présente une enve- loppe unique et organisée qui, sur le dos de l’osselet, montre un grand nombre de stries progressives, granuleuses, en rapport avec la disposition des couches sous-jacentes et très analogues avec celles de chacun des petits osselets microscopiques des Arions, qui, eux-mêmes très probablement, sont, aussi formés intérieurement de couches superposées. d’accrois- sement. » Entre ces deux sortes d’ossifications, il y a, ce qui me semble d’une grande importance en organisation, pluralité de centre d'action et, de corps, chez l’osselet composé des Arions, et unité d'action et de Corps dans l'osselet des Limaces et dans celui des Sèches. » L'osselet de la Sèche, très petit et microscopique à son début, se forme, comme l'un de ceux des Arions, dans l’intérieur d’une vésicule organisée, susceptible de s’accroitre à mesure que la partie calcaire intérieure et la- melleuse s'étend unilatéralement du sommet, qui en a été le point de départ, jusque vers la partie inférieure et tranchante où le travail régu- lier de l'ossification s’est terminé. » La grande ressemblance qui existe entre les osselets calcaires et isolés des Arions et les vésicules remplies de Sclérogène qui forment, par con- tiguité, la noix de Coco (2), prouve que chaque osselet de la massse cré- (1) Tous les zoologistes qui se sont occupés de l'anatomie des Limaces et des Arions, ayant porté toute leur attention sur les différents organes de ces mollusques, et la plupart ne s’étant point servis de microscopes dans leurs dissections , les corps cristal- loïdes des Arions leur sont restés inconnus; car ce n’est pas connaître que de dire seu- lement, en parlant des Limaces en général : « Dans l’épaisseur de la partie moyenne » et gauche du manteau est logée, tantôt une plaque calcaire, dure; formée de cou- » ches comme les coquilles ordinaires , tantôt au moins un amas de particules créta- » cées et friables. » Cuvier, 4nn. Mus., tome VII, 1806, pag. 140—14/4. (2) Les formes irrégulières, polymorphes, la grandeur variable et le granulé des vé- sicules de la noix de Coco, dissociées par la cuisson dans l'acide nitrique, et remplies de Sclérogène, leur donnent l’aspect d’un amas de Parameæcies. (787 ) tacée des Arions a eu pour moule une vésicule organisée du tissu cellulaire de J’animal. CONCLUSIONS. » Des recherches contenues dans ce Mémoire il résulte à » 1°. Que le tissu cellulaire parenchymateux de la Poire, du Coing et de la Nèfle, si caractérisé par la préserice des concrétions pierreuses ou des noyaux ligneux isolés et par la disposition rayonnante des vésicules tubuliformes, diffère entièrement de celui de la Pomme, toujours dé- pourvu de concrétions, et dont les vésicules sphéroïdes sont simplement agglomérées. » 2°. Que les concrétions pierreuses de la chair de la Poire, du Coing et de la Nèfle sont formées d’un nombre variable de vésicules contiguës in- crustées intérieurement par la Sclérogène, matière indigeste qui les ossifie en les rendant dures et Cassantes. » 3°. Que la formation, la dureté et le Cassant dans tous les sens des noix et des noyaux, ne diffère de celle des concrétions partielles des Poires qu'en ce que dans les fruits à noyaux toutes les vésicules du tissu cellulaire les plus rapprochées de la cavité du jeune fruit, se remplissent également et uniformément de Sclérogène. C’est une ossification continuée ou sans interruption. » 4°. Que les organes creux et élémentaires, mous, flexibles et herbacés des jeunes tiges ne s’endurcissent et ne deviennent bois qu’en s’encroûtant intérieurement de la même matière, ! » 5°. Que la dureté, la compacité.et le cassant des bois sont principalement dus à l'introduction et au dépôt d’une plus ou moins grande quantité de Sclérogène. » 6°. Que les organes élémentaires des tissus organiques, toujours inco- lores, diaphanes , inodores > insipides et innocents par eux-mêmes, doivent leurs couleurs, leur opacité , leurs odeurs, leurs saveurs et leurs qualités bonnes ou mauvaises aux matières étrangères suspendues dans l’eau, tou- Jours pure par elle-même , ou concrétées, par évaporation, dans les divers creux ou espaces des masses tissulaires. C’est ainsi que, comme or- ganes plus nouvellement nés, les fécules qui n’ont encore absorbé que la matière qui s’est assimilée à leur Organisation, sont éminemment nutri- tives, qu’elles Manquent tout-à-la-fois d’odeur et de saveur et de qualités malfaisantes, quel que soit le végétal dont elles ont été éxtraites > pourvu que dans quelques cas on leur fasse subir des lavages. 101. (758) » 7°. Que la Sclérogène est une matière aussi étrangère à l’organisation tissulaire des végétaux que celle des concrétions urinaires, celle du car- bonate, du phosphate de chaux, etc., le sont aux tissus des animaux. » 8. Que le dépôt de toutes ces matières étrangères à l'organisme, soit à l’état confus, soit à l’état cristallisé, a toujours lieu partiellement sous l'abri protecteur, le plus souvent d’une vésicule, et quelquefois d’un tube, comme dans le bois des végétaux. » g°. Que toute espèce d’ossification, soit végétale, soit animale, est identique en ce qu’elle provient toujours de l'introduction d’une matière hétérogène aux tissus, matière qui leur nuit en les inscrustant , mais aussi qui sert à l’ensemble de plusieurs espèces de végétaux et d'animaux, en les solidifiant et en leur donnant une sorte de charpente, sans laquelle ils se- raient tous forcés de ramper. » 10°. Qu’enfin rien ne me paraît plus propre à démontrer la marche que suit l’ossification des os en général, par dépôt de phosphate de chaux dans chaque cellule ou vésicule du tissu encore gélatineux du squelette, que l’ossification en noyau ou en noix de la partie interne du tissu cellulaire d’une Pêche, d’un Abricot ou du Coco, dont les vésicules, partiellement incrustées de Sclérogène, peuvent être dissociées et parfaitement isolées les unes des autres par la cuisson dans l’acide nitrique. » À cette démonstration j'en ajouterai une autre plus convaincante encore en ce qu'elle a lieu dans un tissu cellulaire animal. Rien de plus ressem- blant aux points d’ossification naissante des os ou à ces ossifications ad- ventives qui se montrent parfois dans les parties molles, que le corps ovalaire et crétacé formé sous le manteau des Arions. Ce corps, composé, comme on l’a vu, d’une agglomération de vésicules incrustées de carbo- nate de chaux, explique merveilleusement le travail de l’ossification par l'incrustation partielle de chacune des cellules composant, par aggloméra- tion, le tissu gélatineux et vivant du squelette avant son obstruction calcaire. » z00L0G1E. — Recherches sur l'ancienneté des Mammifères insectivores à la surface de la terre ; précédées de l’histoire de la science à ce sujet, des principes de leur classification et de leur, distribution géographique actuelle; par M. DE BLAINVILLE. (Extrait. ) « Les animaux qui constituent le groupe des Mammiféres insectivores sont dans le cas des Chéiroptères ou chauve-souris, c’est-à-dire qu’offrant (739 ). un assez bon nombre de singularités d'organisation et de mœurs, ils n’ont pu échapper, et souvent malgré leur petitesse, aux observations des na- turalistes, depuis les temps les plus reculés jusqu’aux nôtres, et d'autant plus que les trois espèces types habitant toutes les parties de l’Europe, ont dû se présenter d’abord à l'examen des observateurs. On trouve, en éffet, les taupes, les mMusaraignes et les hérissons déjà signalés dans quelques-unes de leurs particularités par Aristoté, Pline et leurs abréviateurs ou commentateurs. Et cette année même les musa- raignes seules viennent de donner lieu à un grand travail de la part de M. Nathusius. » D'après celui auquel M. de Blainville vient de se livrer » €t dont cet article est extrait, on peut, dans l’état actuel de nos connaissances au sujet des Mammifères insectivores, donner les résultats suivants : » À, comme résultats historiques : » Les anciens naturalistes connaissant à peine les trois types européens de cet ordre de Mammifères, ne se sont nullement occupés de leurs rap- ports naturels, pas plus que de leur place dans la série. » Gesner est le premier qui les ait passablement définis, au moins les deux genres Talpa et Sorex. » Ray est le premier qui, sentant leurs rapports naturels, les ait rappro- chés tous les trois convenablement, dans un système mammalogique. » Daubenton, qui a également admis ce rapprochement, a commencé à distinguer les espèces, du moins dans le genre Musaraigne ; mais seulement par la considération de la taille et de la couleur, comme l'ont fait tous les zoologistes qui se sont occupés de ce sujet avant Wagler. » Storr et Pallas ont parfaitement senti les rapports naturels des Insec- tivores entre eux et avec les autres Mammiféres, ce que le Premier a mon- tré dans son prodrome d’une méthode naturelle des Mammifères. » Link a formé le premier un ordre distinct avec ces trois genres d'animaux. ? Lacépède surtout, et à son imitation G. Cuvier et Illiger, prenant en considération rigoureuse le système dentaire, les ont Partagés en plu- sieurs sections génériques. » Raffles, Smith et Brandt y ajoutent les nouvelles. formes, beaucoup plus distinctes, fournies par l'Afrique, l’Inde et l'Amérique. » Wagler, appliquant aux musaraignes proprement dites le même prin- cipe de divisions génériques qui avait été employé par Lacépède, pour les (740 ) trois genres Linnéens, a introduit les bases de la distinction et de la distribution des espèces , ce qui a été adopté par MM. Duvernoy et Nathu- sius. » B, comme résultats de classification : » 1° Les Mammifères insectivores doivent constituer un ordre distinct; » 2° Sa place est intermédiaire à celui des Chéiroptères ou chauve- souris, et à celui des Édentés. s » 3°. La disposition, la distribution des espèces doit être des plus ano- males pour fouir et vivre dans la terre, qui doivent commencer, aux plus normales et aux moins souterraines , c’est-à-dire des Talpa, en passantaux Sorex et en finissant par les Erinaceus, dont le système dentaire devient normal, comme chez les Carnassiers, » 4°. La distinction des espèces repose essentiellement sur le système dentaire qui, pour chacune d'elles, présente une particularité tranchée dans le nombre, la forme ou les proportions. Le tableau suivant rendra facile à comprendre la classification des Mammifères insectivores , telle que nous proposons de l’établir. A. Chrysochloris. Talpa aurea, etc. ! B. Talpa....... Talpa vulgaris, T. cæca, T. Moogura. G. Tare4.t. «À 0: Sculops:. dur virginiana ou Talpa-sorex pensylvani- cus (Lesson), etc. D. Condylurus... Talpa cristata. Sorex moschatus. Sorex pyrenaïcus (G. Galemys, Wagl. Mygalina, 1s. Geoff.). Sorex paradoxus ( G. Solenodon, Brandt). (a). Espèces qui ont 5 dents intermédiaires. 1. Sorex vulgaris (Linn., Nathusius), Syn. S. tetragonurus, Herm. E. Geof. S. constrictus et S. lineatus,E. Geoff. S. concinnus, rhinolophus, mela- nodon , Wagler. |2. Sorex pygmœus. J 3. Sorex Forsteri; synon : $. Parvus, Say , S. personatus, Is. Geoff. 4. Sorex brevicaudatus ou 4. talpoïdes , Grapper. (b). Espèces qui ont # dents intermé diaires, * les dents colorées. BST: -.1 G. SorEx ( C. Macroscelis .. 741 ) 5.:Sorex fodiens (Pallas, Nathusius), ou © S. Daubentonii, Erxleben; $. ca- rinatus, et constrictus , Hermann ; 8: rernifer , Ê.\Geoff. S. fluviatilis, Beschtein; S.!amphibius , natans, stagnalis, Brehm ; S. musculus et psilurus, Wagler, S. nigripes , Melchior ; S. Hermanni , Duv. ou S. remifer, variété à dents rouges, I. Geoff. . Sorex palustris, Richards. ésp. douteuse , S? surinamensi: , Schreb. * Les dents non colorées. 7. Sorex etruscus (Savi). 8. Sorex myosurus (Pallas), ou S. murinus, Linn. S. avellanorum, indicus et - capensis, Et. Geoff. S. cærulescens, Raffles; S. giganteus, Sonnerati, Serpentarius , Ts. Geoff. - Sorex gracilis (Bv.). Espèce nouvelle du Cap, grande comme le S. etruscus, mais à queue comprimée, c). Espèces qui n’ont que À dents intermé- diaires. 10. Sorex varius (Smuts), probablement le S. Herpestes, Duvernoy. ur. Sorex araneus (Schreber) , ou S. Leuco- don Hermann, S. pachyurus,Kust., S. inodorus , Savi , S. fimbriatus , moschatus , major, rufus, polio- gaster, Wagler. 12. Sorex flavescens (Is. Geoff.), ou S. cin- namomeus , Lichtenstein ; S. via- rius , Sorex géganteus momifé; S. religiosus ? Is. Geoff., S. crassicau- dus et Suncus sacer, Hemprich et Ehrenberg. 13? Sorex capensoides, Smith; S. cyaneus, Duvernoy. : Macr. typus (Smith), 2 Macr. Rozeti (Duver- .n0ÿ); 3 Macr. Jaculus ou Rhinomys Jaculus (Lichtenstein). (742) 1 GI. ferrugineus, 2 G1. Javanicus ou Tu- païa peguana, Less. E. Échino-Sorex. 1°. Viverra Gymnura (Raflles). A. Erinaceus.... E. Europœus, E. Auritus, etc. * Incis. 2 T'endrac ou Ericulus : Erinaceus G. ErrNAcEUS. (2) spinosus ou setosus, le Tendrac de Buff. B. Tanrecus..….. ji Incis. £ ou 2, T'anrec : Erinaceus, se- Creer h Glisorex.... { mispinosus ou variegatus , Erinac. ecaudatus. » C, comme résultats de répartition géographique : » 1. Les trois genres principaux sont essentiellement de l’Ancien- Monde. » 2. Tous les trois sont européens. » 3. Un seul est de toutes les parties de la terre, la Sud-Amérique et la Nouvelle- Hollande exceptées : c'est le genre Sorezx. » 4. Les Taupes proprement dites sont exclusivement de l’ancien con- tinent ou tout au plus des parties septentrionales du nouveau, et c’est à peine si elles dépassent en Asie et en Afrique, le littoral de la Méditer- ranée. Cependant il en existe au Japon. » 5. La Sud-Afrique seule offre les taupes dorées. » 6. La Nord-Amérique les taupes musaraignes. » 7. Les musaraignes proprement dites sont de toutes les parties de l'ancien continent, et même du nord du nouveau. » Les quatre sections de ce genre se trouvent réunies en Europe seulement. » L’Asie seule possède les musaraignes-écureuils et les musaraignes- hérissons. » L'Afrique seule a offert les musaraignes gerboises ou macroscélides. » 8. Les hérissons sont exclusivement de l’ancien continent. » 9. Les tenrecs sont exclusivement au contraire de Madagascar. » D, comme résultat de l'ancienneté à la surface du globe : » 1. Les trois types européens sont de la plus haute antiquité his- torique. (1) On conçoit que les Macroscélides et les Glisorez puissent être considérés à cause des différences que présentent quelques-uns de leurs caractères, et aussi leurs habitudes, comme formant chacun un genre distinct. (2) Je ne connais encore que de nom l’espèce de Madagascar, qui sert de type au genre Échinops de M. Martin. On conçoit que le Gymnure ait pu être aussi rapporté par quelques personnes aux Erinaceus ; ila em même temps des rapports avec eux et les Sorez, mais nous ne l’avons pas eu en nature. (743) » L’un d'eux est conservé à l’état de momie, et l’espèce que nous con- naissons à cet état ne diffère pas d’une espèce actuellement vivante en Afrique et même en Égypte, aux environs de Suez. » 2. Tous les trois genres se trouvent à l’état fossile : » À, Dans les brèches osseuses du littoral de la Méditerranée. » B, Dans le sol des cavernes d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique et de France. » C, Dans un terrain tertiaire moyen des montagnes sous-pyrénéennes. » D, Dans un terrain d’eau douce d'Auvergne. » Les cinq ou six espèces qui ont été reconnues jusqu'ici comme fos- siles, une taupe, trois espèces de musaraignes et un hérisson, ne différent pas spécifiquement de celles qui existent actuellement à l’état vivant. » Elles se trouvent péle-mêle avec des restes d'animaux qui ne vivent plus dans nos contrées, et d’autres qui y vivent encore. » D'où il faut conclure, comme nous l'avons fait à l'égard des singes et des chauve-souris, que, depuis deux ou trois mille ans, d’après les ren- seignements historiques, et depuis un temps inapprécié et probablement inappréciable, d’après les renseignements géologiques, c’est-à-dire depuis l'époque de la formation du diluvium et des terrains tertiaires moyens, les circonstances et milieux propres à entretenir la vie animale à la surface de notre globe, n’ont pas changé. » Observation. Dans ce mémoire sur les Mammifères insectivores il n’a dù être question que de ceux. qui appartiennent à la sous-classe des Mo- nodelphes. Je ne parlerai donc du fossile de Stonesfield, que l’on a regardé assez généralement jusqu'ici comme un insectivore Didelphe, sans raisons bien concluantes peut-être, que lorsque je serai arrivé à cette partie de mon travail; je me bornerai à copier la note que je remis peu de temps après son retour d'Angleterre à M. Brochant de Villiers, qui m'avait consulté sur une mâchoire d’un animal de Stonesfield, rapportée par lui de cette localité : « demi-mâchoire inférieure gauche, vue à la face interne, provenant d'un petit animal de la famille des Sauriens. On pourrait aussi concevoir que cet os aurait appartenu à un poisson de la famille des Labres, et que ce serait un os incisif; mais la première détermination est infiniment plus probable. » Ce qui paraît certain, c’est que cette pièce ne peut provenir d'un Mam- mifère didelphe, ou non, comme on aurait pu le croire un moment à la première inspection. » « M. Ëuie pe Beauonr fait observer qu'une petite mâchoire rapportée de Stonesfield par M. Brochant de Villiers, M. Dufrénoy et par lui-même, C.R. 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 99.) 102 (744) appartient en effet à un Saurien , mais que cela n'empêche pas que des ossements de mammifère n’aient été trouvés à Stonesfeld. M. Cuvier et M. Agassiz ont reconnu comme M. de Blainville que la mâchoire rap- portée à Paris appartient à un Saurien, mais lorsque M. Elie de Beaumont la montra à M. Cuvier, cet illustre anatomiste, en lui faisant voir pourquoi elle ne pouvait ètre rapportée à un mammifere, lui montra aussi en quoi elle différait des mâchoires du petit mammifère trouvé dans le même gise- ment (Didelphis Bucklandi}; dont existence dans cette partie de la série oolitique, ne conserve rien de douteux. » «M. Bory De Sainr-VincenT présente à l'Académie le canevas de la trian- gulation faite pendant la reconnaissance du général Négrier, sur Stora, et dans les tribus de Saguenia et des Actas, par M. le capitaine Boblaye. Ce travail rattache Constantine et plusieurs points de l’intérieur des terres aux rivages de la mer. De retour le 10 de ce mois , d’une expédition mili- taire où la science a tant gagné, M. Boblaye, qui annonçait pour le pro- chain courrier le complément de son travail, devait partir le 12 pour Ghelma, afin de continuer ses opérations géodésiques. «Si je parviens, dit- » il, dans sa lettre du 11 adressée à M. le lieutenant-général Pelet, » comme j'en ai presque la certitude, à faire la station de la montagne » Serdy-el-Aouda, Constantine se trouvera aussi liée à Bone par plusieurs » points. Les reconnaissances topographiques de nos routes dans la pro- » vince ont été faites par M. le capitaine Tourville, et il me semble que » vous aurez lieu d’en ètre satisfait. » M. Bory présente ensuite une re- connaissance du capitaine Martin Pré, qui rectifie quelques parties de la carte de la province d'Oran, gravée au Dépôt de la Guerre, et montre ainsi de quelle manière on ne cesse, dans cet établissement, de perfectionner ce qui s’y publie avec tant de célérité par les soins de son infatigable directeur: » M. Durrocuer adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. RAPPORTS. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Conclusion générale du rapport sur les résultats scientifiques de l'expédition de la Bonite; lue par M. DE BLaïnviee. ( Foyez pour les différentes parties de ce Rapport, nos Comptes rendus précédents , pages 445, 481, 597 et 649.) « La Commission conclut : (745) »1°. À ce que l'Académie adresse des remerciments à M. leMinistre de la Marine pour avoir bien voulu lui offrir cette occasion de faire faire les récherches qu’elle jugerait convenable dans le voyage de la Bonite. » 29, Qu'elle accorde son approbation et ses félicitations à MM. les na- turalistes de a Bonite , ainsi qu'à ceux de MM: les officiers de l'état-major et à M. l'ingénieur hydrographe, qui ont bien voulu prendre part aux travaux scientifiques et pour avoir fait autant pour la science et nos col- lections en aussi peu de temps et dans des circonstances peu favorables à cause de la nature du voyage. » 3°. Enfin, à ce que l’Académie exprime au Ministre le désir que ies prin- cipaux fruits de l'expédition de la Bonite soient immédiatement acquis pour la science, et qu’à cet effet, en ce qui concerne l’histoire naturelle, ils soient publiés le plus tôt possible, et d’une manière convenable, par MM. les officiers de santé eux-mêmes, sous la direction de M. Gaudiÿhaud, leur collègue, à qui son âge, son expérience et les travaux importants qui l'ont placé parmi nous, ont donné une position scientifique élevée. » Quant aux observations de magnétisme et de physique générale, la Commission ne croit pas avoir à en parler ici, parce qu’elle ne doute pas que M. le Ministre ne confie leur publication à un ingénieur dépendant de son département, qui, par la nature de ses travaux, réside une grande partie de l’année à Paris. Nous voulons parler de M. Darondeau, qui pendant l'expédition, s’est acquitté de ses fonctions d’une manière si distinguée. » Ces conclusions sont adoptées. MÉMOIRES LUS. NAVIGATION.— Mémoire sur la théorie générale de la manœuvre des vaisseaux et autres points qui sy rattachent; par M: LETOURNEUR. (Commissaires, MM. Dupin, de Freycinet, Poncelet.) Ce mémoire a pour objet des expériences faites récemment par M. Le- tourneur, dans son voyage aux Antilles, sur la frégate {4 Terpsichore. Le principal résultat de ces expériences, relativement à la marche des navires, est ainsi exprimé par l’auteur : « Il y a de l'avantage, sous le rap- port de la célérité, comme sous beaucoup d’autres, à faire deux routes grand largue plutôt qu'une vent arrière constante. » De toutes les allures possibles, celle qui fatigue le plus la coque 102.. ( 746) du bâtiment, la mâture et les gréements, est sans contredit celle vent arriere; c'est également celle qui contrarie le plus toute espèce d’exer- cices et à laquelle on gouverne le plus mal; c’est encore celle qui fatigue le plus les passagers, les malades. Enfin elle est d’une monotonie ex- trême, et, quand on se trouve dans les parages des vents alisés, elle tend à taire perdre à l'équipage cette habitude salutaire d’action que l’on doit tou- jours chercher à entretenir parmi les marins. Contre tous ces inconvénients il n'y aurait à mettre en balance que l'avantage de la célérité, s’il était réel, comme on le croyait autrefois; mais les expériences qui font l’objet de ce mémoire, montrent que sous ce rapport même, la marche vent arrière n’a que du désavantage. » ARTILLERIE. — ÀÆusil koptipteur, inventé par M. HEURTELOUP. (Commissaires, MM. Arago, Dupin, Rogniat, Séguier. ) M. Heurteloup présente un fusil de guerre construit sur le même prin- cipe que celui qu'il avait soumis, en 1835, au jugement de l’Académie, mais dont il a modifié le mécanisme en divers points importants. Le fusil koptipteur, c’est le nom par lequel M. Heurteloup désigne cette arme, s'amorce au moyen d'un tube de métal aplati et rempli de poudre fulminante, tube qui peut être divisé par morceaux au moyen d’une lame tranchante sans qu’il en résulte de détonnation. La détente en partant fait jouer une pièce qui agit d’abord comme couteau pour détacher la partie qui doit prendre feu, puis comme mar- teau pour l’écraser ; le mouvement par lequel on arme le chien fait avan- cer le cylindre d'une quantité égale à celle qui a été employée pour le coup précédent et l'amène sur la lumière. Cependant on peut à volonté faire jouer le chien sans que l’amorce avance; il suffit pour cela de tenir le fusil horizontalement , mais avec la sous-garde dirigée en haut. C’est là une propriété que ne présentait pas l’ancien modèle. Une autre modification importante consiste dans la disposition de la batterie, qui se compose d’un petit nombre de pièces assez simples de forme pour qu’on puisse aisément les obtenir toujours identiques : il en résulte qu'une pièce venant à se détériorer peut être remplacée sur-le- champ, sans qu'il y ait besoin de faire aucun rajustage. « Le tube-amorce fournit à 35 coups de suite, et il ne faut que très peu de temps pour le remplacer lorsqu'il est épuisé. Cependant, dit M. Heurteloup, il se pourrait qu’à ce moment le soldat se trouvât serré (747) de trop près, pour faire la substitution; aussi ai-je dü songer à lui mé- nager une ressource, un dernier coup pour assurer sa retraite. Quand donc son fusil venant à rater au 36° coup, l’avertira que le tube-amorce est épuisé, il suffira qu’il arme de nouveau le chien pour faire arriver sur la lumière une dernière amorce que je nomme amorce de miséricorde. » Le fusil koptipteur, poursuit M. Heurteloup, est comme on le voit un fusil à magasin; mais il est exempt de l'inconvénient qui a fait renoncer jusqu’à présent aux armes de cette sorte, je veux dire à la chance que le feu ne se communique d’une amorce à toutes les autres et ne cause ainsi une explosion dangereuse. Lors même que la déflagration de la partie dé- tachée du tube-amorce mettrait le feu au reste, cette dernière partie brü- lerait lentement et sans détonnation.» Pour prouver cette dernière asser- tion, l’auteur allume à la flamme d’une bougie le tube qui lui a déjà fourni plusieurs amorces, et la combustion s’en fait sans produire d’explosion. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les oscillations de l’eau dans les tuyaux de conduite; par M. ne Cauicny. — Additions à la quatrième partie de ce Mémoire. (M. Coriolis est adjoint à la @ommission précédemment nommée.) cmrrurG1E. — ÎVote additionnelle à un Mémoire sur le traitement curatif des varices par l'oblitération des veines ; par M. Davar. Dans cette note l’auteur présente des documents qui ont pour objet d'établir ses droits à la priorité d'invention relativement à la méthode de traitement exposée dans son précédent Mémoire. (Commission des prix de médecine et de chirurgie, fondation Montyon.) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Réponse de M. Lresie à M. BERZÉLIUS. « Si l’on veut se borner aux questions de fait, rien de plus aisé que de réfuter l’attaque de M. Berzélius. C’est par là que je vais commencer en ce qui me concerne. Avant que l'analyse du citrate d’argent eût été exécu- tée, la formule que M. Pelouze réclame et que M. Berzélius critique, n’eüt été qu’une pure hypothèse. Pendant mon séjour à Paris, M. Dumas ayant déterminé le carbone et l'hydrogène de ce sel avec le plus grand ( 748 ) soin, et moi-même en ayant déterminé l'argent d’une manière très pré- cise, la question relative à la composition des citrates, des méconates , des cyanurates, etc., me parut tranchée. È » Eneffet, M. Berzélius , qui vient attaquer les formules déduites de cette analyse, qui s'élève à ce sujet contre notre théorie des hydracides, a-t-il bien réfléchi à cette difficulté? Comment croire qu’en mélant à froid de l'acide citrique et du nitrate d'argent, il se fasse une métamorphose telle que le tiers de l'acide se change en un autre ayant la même composition que l'acide fumarique ou équisétique, et que les deux autres tiers gar- dent la composition des citrates? C’est cette analyse qui a tout décidé quant à l’acide citrique. » Mais voici autre chose. L’acide méconique a pour formule C*H*O"*. Pour chaque atome de base qui s’y combine un atome d’eau est éliminé; trois atomes d'oxide d'argent éliminent trois atomes d’eau. Quelle méta- morphose M. Berzélius suppose:t-il dans ce sel? Il contient C*#H*0''+3Ag0; il se prépare à la température ordinaire; il possède cette composition sans avoir été exposé à l’action de la chaleur, » Le même raisonnèment s'applique à l'acide métaméconique, cyanu- rique , gallique, tannique, etc., etc. » Ainsi donc, la méthode ordinaire epgployée pour déterminer le poids atomique d’un acide, se trouve en défaut ici. Cette règle nous a caché pendant bien long-temps les anomalies de l'acide phosphorique ; elle a été cause de ces anomalies. Nous ne pouvions y rien comprendre, parce que cette règle obscurcissait nos yeux. En abandonnant cette règle pour l’a- cide phosphorique et l'acide arsénique, nous voyons tout à coup clair ; en nous dégageant d'elle pour une certaine classe d'acides organiques .qui se comportent exactement comme l'acide phosphorique , nous verrons clair aussi. Nous sommes forcés de l'abandonner parce qu’elle nous mène à l'absurde. » Voyons un peu, d’un autre côté, quel singulier rôle joue l’eau dans ces combinaisons. Est-ce bien de l'eau que nous chassons à l’aide des oxides métalliques, de l’eau qui serait contenue comme telle dans les composés d’où elle sort ? Qui est-ce qui a prouvé cela? Nous l'avons admis, c'est vrai; mais où est la preuve de l'existence réelle de l’eau dans les acides méconique, cyanurique, etc.? Cette preuve, nous ne l’avons pas, si l’on veut parler sans préjugés de tout ceci. » Qu’y a-t-il donc dans ces phénomènes ? Il faut en convenir, rien de clair, sinon le remplacement d’un équivalent d'hydrogène par un équi- ( 749 ) valent de métal. Voilà le seul fait clair, patent ; le seul que nous puissions prouver. » N'’est-il pas singulier, si l’eau est contenue comme telle dans ces acides, que l'oxide d'argent, un oxide facilement réductible, puisse remplacer son équivalent d’eau , lequel ne pourrait être éliminé par la potasse, qui est une base si énergique. » N’est-il pas encore plus singulier que les tartrates doubles contenant deux atomes de base renfermant chacune un seul atome d’oxigene, puis- sent être chauffés au point de se décomposer sans abandonner de l'eau, tandis que si l’on remplace l’un de ces oxides par un autre qui contienne trois atomes d’oxigène, comme l’oxide d’antimoine, le sel devient tout à coup capable de perdre deux atomes d’eau de plus. L’acide tartrique perd deux atomes d’eau par l'intervention de bases contenant deux équi- valents d’oxigène; il perd quatre atomes d’eau, si les bases qui s’y unissent contiennent quatre atomes d’oxigène. C’est sans doute là un phénomenc bien surprenant, un phénomène inexplicable d’après la théorie admise. C'est là ce que nous avons tenté d’expliquer. » Sans connaitre la marche de nos expériences , sans attendre le déve- loppement de nos idées, M. Berzélius vient tout à coup poser une barrière devant nous; il nous défend de passer outre. Faut-il nous arrêter pour cela? Non, sans doute. » Qui peut nier que parmi les questions à résoudre en chimie organi- que, l’une des plus importantes soit d'expliquer comment il se fait que les matières les plus diverses puissent entrer dans le radical, sans augmenter ou diminuer sa capacité de saturation ; comment l'indigo, l’acide benzoi- que, l’hydrure de benzoïle peuvent entrer dans le radical de l'acide sulfu- rique ou de l'acide hyposulfurique, comment l'hydrure de benzoile peut entrer dans le radical formique, sans que la capacité de saturation de ces acides change. » N’est-il pas évident que la composition du radical n’influe en rien dans la faculté de saturer les bases? » D’un autre côté, on dit, en parlant la langue de la théorie admise, que si l’on vient à changer la quantité d’eau, la capacité de saturation de l'acide est altérée, qu’elle dépend complétement de cette eau; que pour les acides méconique , tartrique, phosphorique, cette capacité de satura- tion dépend de l’eau que l’on chasse et rien de plus. » On sait d’ailleurs que cette capacité de saturation primitive ne revient pas à l'acide pyro-phosphorique que l’on dissout dans l’eau; que ce n’est (750) pas même au bout de deux mois de contact avec l'eau, qu'on lui retrouve la faculté de saturer trois atomes de bases, comme avant la calcination. » Cette eau n’est donc pas de l’eau, puisqu'elle ne rentre pas de suite en combinaison; puisqu'il faut supposer qu'elle joue le rôle de base, et qu’en contact avec un acide qui en est très avide, qui est dissous dans cette eau-même, il lui faut des mois entiers de contact pour s’y combiner. » En disant que la capacité de saturation des acides dépend d’un état particulier de combinaison du radical avec l'hydrogène , nous expliquons toutes ces anomalies. Cette théorie répand une clarté non équivoque sur toutes les combinaisons des corps non acides avec les oxides métalliques, et M. Berzélius reconnaitra plus tard qu'il s’est trop hâté de la condamner.» CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la composition de l Amylate de plomb. — Lettre de M. Payen à M. Dumas. « Les nouvelles expériences anoncées par M. Berzélius dans sa lettre du 7 de ce mois, m'ont conduit à exécuter de nouvelles analyses que je vais rapporter. Employé Amylate de plomb 1,025 0 ,988 Oxide 0:61 0,630 Obtenu Carbone 0,17 0,178 Eau 0,198 07180 centièmes de la matière organique Hydrogène 5,83 Oxigène 46,8r 46,68 46,69 Équivalents en (Carbone 47,34 | 47,4 8 Le Es | 28 fé 100,00 100,00 100,00 »La matière employée dans la première analyse avait été préparée avec de la fécule pure traitée par 100 fois son poids d’eau bouillante, puis combinée intégralement avec loxide de plomb sans rien séparer préala- blement par le filtre. » Les trois analyses suivantes furent faites sur deux autres amylates pré- parés tous deux avec une solution d’amidon filtrée. (75K ) » La température de la dessiccation pour la première expérience fut soutenue à 135° pendant 3 heures dans le vide sec; pour les essais sui- vants on a porté la température à + 170°; enfin la première et la troisième analyse ont été faites par M. Schmershall et moi, la: deuxième par M. Schmershall seul et la quatrième par moi seul. » La formule C*# H'# O9 donnerait les nombres suivants qui s’accor- dent bien avec la moyenne et chacune des analyses ci-dessus : ils offrent une nouvelle confirmation des résultats consignés dans mon dernier Mé- moire. Calculé. Trouvé. C#4.... 9182 47,52 47,23 H'8... 1123 ou 4,83 5,85 09 .... 900 46,65 46,9r ÉCONOMIE RURALE. — M. DuREAU DE La Mazze, dans une lettre adressée à M. de Blainville, donne des détails sur les ravages que causent depuis plusieurs années, dans certains cantons du département de l'Orne et des départements voisins , les larves de hanneton, désignées vulgairement sous les noms de turc et de ver blanc. Il exprime le désir de voir les entomologistes s’occuper de la recherche des moyens propres à arréter les progrès de ce fléau qui cause à l’agriculture des dommages considé- rables et qui souvent ne peuvent être réparés de long-temps. Les plantes annuelles, en effet , ne sont pas les seules qui aient à souffrir, mais des pépinières, des vergers même de 30 à 4o ans sont détruits en deux ou trois mois. M. DE PARAvEY adresse une lettre relative à la question soulevée entre MM. Chasles et Libri relativement à l'ancienneté de la numération écrite dans laquelle on fait usage de neuf caractères ayant une valeur propre et une valeur de position. Il annonce avoir donné en 1826, dans son Essai sur l'origine unique des chiffres et des lettres de tous les peuples, la preuve que le zéro et notre arithmétique de position ont été connus de tout temps dans l’Assyrie et dérivent de l'usage de la machine à compter, nommée 4bacus par les latins, machine encore en usage en Russie, en Chine, et au Japon, où elle est nommée Soen pan. M. de Paravey joint à sa lettre un trait lithographié offrant, d’après une gravure chinoise du Musée de La Haye, la représentation d’un Miao-tsé, c'est-à-dire d’un habitant des montagnes du sud-ouest de la Chine. C R. 1838, 197 Semestre, (T. VI, N° 29.) 103 ( 752 ) M. Koricsky adresse une seconde lettre relative aux zuages parasites. Il prie, en même temps, l'Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur deux Mémoires qu'il a présentés, et qui ont pour titre : /nfluence du soleil et de la lune sur les phénomènes atmosphériques. M. Cawwer annonce qu'il obtient de la fleur d'iris une encre d'un très beau noir et très facile à préparer ; il offre de faire connaître le mode de 4 préparation. A quatre heures trois. quarts Académie se forme en comité secret. La séance est levée à cinq heures. F. Errata. (Séance du 13 mai.) Page 675, ligne 24, une dépendance du lias, lisez du {rias, 704 ligne 14, l'année 1838, lisez l’année 1837. 308, ligne 18, Hubert; Rey, lisez Hubert-Recy. (73) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences, n° 21, 1° semestre 1838, in-/°. Recherches microscopiques sur l’organisation et la vitabilité des globules du lait, sur leur germination, leur développement et leur transformation en un végétal rameux et articulé; par M. Turn; in-8°. (Extrait des Annales des Sciences naturelles.) Annales des Sciences naturelles ; tome 9, janvier 1838, in-8°. L'art de vérifier les Dates depuis 1770 jusqu'à nos jours, publié par M. le Marquis de Fortia; tome 16, in-8°. (Antilles), partie rédigée par M. Warpen. L'art d'observer en Géologie; par M. De La Bècue; traduit de l’angjais par M. »e Correcxo; Paris, 1838, in-8°. Nouvelles considérations sur les affections nerveuses de l'organe de la vue; par M. Bessières ; Paris, 1838, in-8°. Rapport sur les jardins et pépinières des environs de Lyon; par M. Héror; Lyon, 1838, in-8°, présenté par M. Huzarp. Traité des maladies des Femmes et de l'hygiène spéciale de leur sexe; par M. Coromsar pe L'Isère; 2 vol. in-8°: Paris, 1838. Sur les Zoospermes des Mammifères et sur ceux du Cochon d'Inde en particulier ; par M. Dusarnin; in-8°. Voyage en Islande et au Groënland sous la direction de M. Garmarn.— Géologie et Minéralogie; par M. Evcèxe Rogenr, atlas, 2° livraison in-8°. Cartes géographiques des environs de Quimper; par M. A. Rrviëre. L'industrie sucrière et ses progrès en 1838; par M. Éo. Sroté; Paris, 1858, in-8°. à Traité d'Histoire naturelle; par MM. Manrin Samnr-ANce et Guérin ; 35° livraison in-8°. Tenue des livres.— Cours complet et nouveau système de tenue des livres de commerce en partie double; par M. Sainr-Craune; Paris, 1838, in-8°. Revue critique des livres nouveaux ; par M. Cuersuriez; 6° année, n° 5, in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine; tome 2, n° 15 et 16, in-8. 109: (754 ) Compendium de Médecine pratique, etc., par MM. »e 14 Berce et Mos- nNereT; tome 2, COE—CON, 7° livraison in-8°. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève ; tome 8, 1° partie, 1838, in-4°. Bibliothèque universelle de Genève ; avril 1838, in-8°. Flora cestrica, an attempt.... Essai d'une énumération et d'une des- cription des plantes à fleurs et des plantes filicoïdes du comté de Chester, dans l'état de Pensylvanie, avec une courte indication de leur propriété et de leurs usages dans la Médecine, l'Économie rurale , l'Économie domes- tique et les Arts; par M. W. Danunerow; West-Chester, 1837, in-8°. Transactions. ... Transactions de la Société philosophique américaine; Philadelphie, vol. 2°, in-8°. (Duronceau, sur l'écriture chinoise, etc.) 1838. Catalogue of....Catalogue de Plantes croissant naturellement ou na- turalisées dans le voisinage de Newberg (Nouvelle-Caroline)};, New-York, 1837, in-8°. Transactions.... Transactions de la Société d'Agriculture et d'Horti- culture de l'Inde. — Rapport sur la condition physique de l'arbre à thé d'Assam par rapport à la structure géologique, au sol et au climat; par M. Mac Crerrann; Calcutta, 1837, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales pratiques et de Phar- macologie; 5° année, mai 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6, n° ar, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 61—63, in-4°. Écho du Monde savant, 5° année, n° 337. L'Expérience, Journal de Médecine et de Chirurgie ; tome 1, n° 41. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 JUIN 1858. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE ’ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Memoire sur les déviations de la boussole, produites par le fer des vaisseaux ; par M. Poisson. « La force magnétique de la terre varie d’un lieu à un autre en direc- tion et en intensité; elle dépend de la distribution des deux'fluides ma- gnétiques dans la masse du globe, qui ne nous est pas connue. Cetteforce et sa direction en un point donné, ne peuvent donc être déterminées que par l'expérience. Ce: sont les observations qui montrent, en effet, qu'en tous les points de l'hémisphère boréal, le pôle austral de l'aiguille aimantée s’abaisse au-dessous du plan horizontal mené par son point de suspension, et que ce même pôle s'élève au-dessus de ce plan dans l'hémisphère austral. Toutefois, la courbe qui sépare ces deux hémis- phères magnétiques , est une ligne à double courbure qui s'écarte nüta- blement de l'équateur terrestre. A mesure que l’on s'éloigne; d'un eôtéou de l’autre , de cette courbe où l’inclinaison est nulle, l'expérience a aussi fait voir que cet angle et l'intensité magnétique du globe augmentent C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, Nô 23.) 104 (756) suivant des lois que l’on ne connaît pas encore. Quant à la déclinaison, non-seulement elle varie sur chaque méridien et d’un méridien à un autre, mais en un point donné, l'observation nous a appris qu’elle change lentement, et que le pôle austral de aiguille passe même de l’est à l’ouest, ou réciproquement. À Paris, par exemple, la déclinaison qui avait lieu à l’est avant 1663, est devenue nulle dans cette année, a lieu maintenant à l’ouest, et paraît avoir atteint son maximum, d'environ 22 degrés et demi, vers 1820. L’aiguille horizontale éprouve aussi de petites variations diurnes ; nous ne connaissons aucunement les causes de ces oscillations , ni celles des déplacements annuels, qui, vraisemblablement, affectent aussi la force magnétique du globe et l'inclinaison en chaque lieu. » La déclinaison n’éprouvant que de petites variations dans la journée, et son changement d’un lieu à un autre, séparés par une petite distance, étant aussi fort petit, 1l s'ensuit qu'abstraction faite de l’action du fer d’un vaisseau sur la boussole, l’aiguille demeurera sensiblement parallèle à elle-même pendant quelques jours, quels que soient les changements de direction du navire dans cet intervalle de temps. Si donc, à une époque quelconque, on a déterminé par l'observation du soleil ou autre- ment, l’azimut de la boussole, c’est-à-dire, l'angle qu’elle fait avec le mé- ridien; cet azimut ne changeant pas durant plusieurs jours, l'observation de l'angle de la boussole et de l’axe qui va de la poupe, où elle est placée, à la proue du navire, fera connaître immédiatement l’azimut de cette droite, ou de la section principale de ce vaisseau; d'où l’on conclura ensuite la direction suivant laquelle il est poussé par le vent. Mais les masses de fer que contient un vaisseau s’aimantent par l'action de la terre; elles agissent dans cet état sur la boussole, et la font dévier de sa direction naturelle. Or, cette déviation change de grandeur et de sens avec la di- rection du navire; par conséquent, l'observation de l'angle que fait sa section principale avec la direction apparente de l'aiguille, ne pourra plus sérvir à déterminer exactement l’azimut de cette section. Pour fixer les idées, supposons que l'axe qui va de la poupe à la proue était d’abord perpendiculaire au plan du méridien magnétique vrai, et dirigé à l’ouest ; que dans cette position, la déviation de l’aiguille s'élevait à 20 degrés, et avait aussi lieu à l’ouest de sa direction naturelle; que ce même axe soit venu à tourner de 180°, ou de l’ouest à l'est; et que par l'effet du chan- gement de direction du vaisseau , la déviation ait aussi passé de l’ouest à l'est, et soit toujours de 20 degrés. 1l est évident qu'un observateur qui ne connaîtrait pas l'action du fer, et qui croirait, en conséquence, que C 757 ) l'aiguille est restée parallèle à elle-même, devrait juger que la rotation du vaisseau a été seulement de 180° — 40°, ou de 140°; en sorte qu'il se trom- perait de 40° sur la seconde direction du navire, en supposant qu'il eût déterminé exactement, par les procédés ordinaires , azimut de la section principale dans sa première direction. L'action du fer des vaisseaux a donné lieu quelquefois, dans les hautes latitudes, à des déviations de plus de 20 degrés, soit à l’ouest, soit à l'est, qui ont pu produire, consé- quemment, des erreurs de plus de 40° dans les changements de direc- tions d’un navire, conclus de l'observation de la boussole. » Cependant, la connaissance de ces déviations ne remonte pas à une époque fort ancienne. Wales , astronome du voyage de Cook, paraît être le premier qui les ait remarquées. Dans le voyage de d’Entrecasteaux, notre confrère, M. Beautemps-Beaupré, en a aussi observées, et il a jus- tement signalé les erreurs qu’elles peuvent occasioner dans les relève- ments des côtes, faits à bord des vaisseaux, au moyen de la boussole. Flinders a reconnu qu’elles augmentent, pour un même bâtiment, avec l'inclinaison magnétique; relativement aux directions du navire, il a cher- ché à lier entre eux les résultats des nombreuses observations de Wales, au moyen de formules empiriques qui se sont trouvées démenties par les observations postérieures. Enfin, dans ces derniers temps, on s’est beau- coup occupé de cet important phénomène; et dans les voyages de décou- verte au pôle nord, les officiers de la marine anglaise ont observé les grandes déviations que je viens de citer. » Les erreurs, dangereuses pour la navigation, qu’elles peuvent pro- duire, étant bien constatées, M. Barlow a proposé un moyen très ingé- nieux de les éviter, ou de les amoindrir, qui a été effectivement employé avec succès dans la marine. Ce moyen consiste à placer dans le voisinage de la boussole, une plaque de fer doux qui s’aimante, comme les autres masses de fer du vaisseau, par l'influence du globe , et qui, à raison de sa proximité de l'instrument, peut balancer leur action et ramener l'aiguille a sadirection naturelle Par des essais, on détermine la position qu’on doit donner à la plaque pour qu’elle détruise cette action ,autantqu'il est possi- ble, dans toutes les directions du bâtiment autour de la boussole. S'il existe une telle position pour laquelle cette destruction ait lieu rigoureusement au point de départ du navire, qu'on l'ait trouvée, qu’on y ait fixé la plaque, et que la distribution des masses de fer ne change pas pendant le voyage, il est aisé de s'assurer que la résultante de leurs actions et l'action de la plaque, se détruiront encore, d’une manière complète, en 104.. ( 758 ) tout autre point où la force magnétique du globe aura changé en grandeur et en direction. Mais si les déviations de l'aiguille n'ont été qu'imparfaite- ment détruites, au lieu pour lequel la position de la plaque aura été fixée, il est à craindre qu’elles ne deviennent plus sensibles, et ne reparaissent en d’autres lieux. C’est en effet, ce que l'expérience à fait voir : les déviations ayant été réduites, au moyen de la plaque, à quelques minutes, au départ de l'Angleterre, elles se sont retrouvées de quelques degrés à de hautes latitudes, dans des circonstances, il est vrai, où elles auraient été encore bien plus grandes, et de 20 à 30 degrés, sans le secours de cet ins- trument. », M.,Barlow à aussi proposé un autre moyen d'employer ce même ins- trument : on transporte la boussole à terre, et l’on détermine par des es- sais, s’il est possible, des distances du centre de la plaque, soit au point de suspension de l'aiguille, soit au-dessus ou au-dessous du plan horizontal mené par ce point, qui soient telles que la déviation de laiguille ait le même sens.et la même grandeur, pour chaque azimut dela plaque, que la déviation qui a lieu à bord du vaisseau, pour le même azimut de sa section principale , en vertu des masses de fer qu'il contient. Cela fait, on place le centre de la plaque dans le plan de cette section, aux distances de la boussole , qui viennent d’être déterminées: l’auteur suppose ensuite que les actions de ce morceau de fer et du système des autres masses s’ajou- tent sans se modifier mutuellement; en sorte que les déviations de la boussole soient doublées dans tous les azimuts, par l’addition de la plaque. Par conséquent, en un lieu quelconque du globe, si l’on observe succes- sivement les angles que fait la direction apparente de la boussole avec la section principale du navire, sous l'influence de la plaque ainsi placée, et lorsque la plaque est assez éloignée de l'aiguille, pour que cette in- fluence soit sensiblement nulle, il est évident que l'excès du premier angle sur le second sera la déviation due aux masses de fer du vaisseau, et qu’en retranchant cet excès, du second angle, on aura l'angle compris entre, la section principale et le méridien magnétique; ce qui fera con- naître la déclinaison vraie, lorsque l’azimut de cette section aura été dé- terminé par les procédés ordinaires, Mais l'hypothèse de l’auteur ne peut étre rigoureusement exacte; car le fer du vaisseau ,en:même temps qu'il agit sur la boussole, influe aussi sur l’état magnétique de la plaque; et alors l'action, de ce corps sur la boussole n’est plus la même, à bord du naviresqu'elle était à terre, en dehors de l'influence du fer de ce bâtiment. De cette différence, ilipeut résulter des erreurs dans le calcul. de la dévia- ‘(759 ) tion et de la déclinaison, qui ne soient point insensibles à de hautes latitudes. » Maintenant, je me propose, dans ce mémoire, de déterminer directe- ment l'inclinaison et la déclinaison vraies en un lieu quelconque du globe, d’après les observations de la boussole, faites à bord d’un vaisseau et sous l'influence du fer qu'il contient. Ce fer étant aimanté par la force magné- tique de la terre, il est évident que son action sur l'aiguille sera propor- tionnelle à cette force. De plus, les composantes de cette action, rela- tives à trois axes rectangulaires, qui passent constamment par les mêmes points du navire, ou sont fixés dans son intérieur, ont pour expressions, des fonctions linéaires, par rapport aux composantes de l’action du globe, suivant ces mêmes axes. C’est sur ce principe unique, résultant de la théorie du magnétisme, que mon analyse est fondée. » La force magnétique du globe est alors facteur commun à tous les termes de l’équation d'équilibre de la boussole, et en disparait consé- quemment. Les inconnues qui restent dans cette équation sont l’incli- naison et l’angle que fait, à chaque instant, le méridien magnétique avec la section principale du navire. Elle renferme, en outre, l'angle compris entre la direction apparente de l’aiguille et cette section, que l’on observe immédiatement, quel que soit l’azimut de cette même section, et qu fournit les données du calcul dans chaque lieu où le vaisseau se trouve. Elle contient, en outre, sous forme linéaire, cinq quantités dépendantes de la totalité et de la distribution du fer que le vaisseau renferme, dont les valeurs pourront toujours se déterminer au lieu de départ du vaisseau, où l’on aura mesuré à terre l’inclinaison ét la déclinaison vraies: à cet ef- fet, on fera, à bord du bâtiment, et pour des azimuts différents de sa section principale, un grand nombre d'observations de l'angle variable avec ces azimuts; il en résultera un pareil nombre d’équations de con- dition, desquelles on déduira les valeurs des cinq constantes, par la méthode des moindres carrés. Cela étant, en un autre lieu quelconque où le vaisseau se sera transporté, il suffira, pour deux directions de la section principale, comprenant un angle connu, d'observer les’ arigles qu’elle fait avec la direction apparente de la boussole; et l'équation d'équilibre, ap- pliquée successivement à ces deux données, fera connaîtré les valeurs des deux inconnues qu’elle contient. Toutefois, le calcul numérique de ces valeurs pourrait être assez compliqué pour nuire à l'usage de la mé- thode, si lon conservait à la! question toute sa généralité. Mais dans les vaisseaux , les masses de fer sont généralement distribuées’ d’une manière (760 ) symétrique ou à très peu près, de part et d'autre de la section princi- pale; or, cette circonstance rend nulles trois des cinq constantes; et, par suite, les expressions des deux inconnues prennent une forme très simple, et seront très faciles à réduire en nombres. On connaîtra donc, en chaque point de la course du vaisseau, l’inclinaison et la déclinaison vraies, après, cependant, qu'on aura déterminé, par les méthodes astro- nomiques , les azimuts de la section principale, qui répondent aux deux observations, ou l’un de ces angles et la quantité angulaire dont le vaisseau aura tourné, d’une observation à l’autre. » Les masses de fer d’un vaisseau sont aussi situées , en grande partie, au-dessous du plan horizontal mené par le point de suspension de la boussole. Il est facile d’en conclure que si, pour fixer les idées, l'axe qui va de la poupe à la proue est d’abord compris dans le méridien magné- tique et dirigé vers le nord, et qu'on fasse tourner le navire horizon- talement, ces masses aimantées par l'influence du globe, tendront, dans notre hémisphère, à entrainer le pôle austral de l'aiguille dans le sens du mouvement de la section principale, et à repousser le pôle boréal dans le sens opposé. Or, le calcul montre que pendant cette rotation du vaisseau indéfiniment prolongée, il pourra arriver deux cas distincts : dans l’un, le plus ordinaire, le pôle austral suivra d’abord la section prin- cipale jusqu’à une certaine limite; puis il rétrogradera vers le méridien ma- gnétique, le dépassera, y reviendra de nouveau, et ses positions d’équi- libre relatives à tous les azimuts de cette section, oscilleront de part et d'autre du méridien; dans le second cas, ce pôle suivra la section princi- pale pendant la première demi-révolution, la précédera pendant la seconde, et passera en même temps que ce plan dans celui du méridien. Ainsi, dans ce second cas, il y aura des directions du vaisseau où l'action des masses de fer l’emportera sur celle du globe, et produira même un re- tournement complet des deux pôles de la boussole. Le calcul montre éga- lement que pour chaque vaisseau , le déplacement révolutif de l'aiguille aura toujours lieu, quelle que soit la distribution des masses de fer, en s'éloignant convenablement de l'équateur; mais jusqu'à présent les navi- gateurs ne se sont pas encore assez approchés du pôle, pour que cet effet ait pu être observé. Il y a aussi un cas singulier qui se rencontrerait diffi- cilement dans la pratique, où les masses de fer seraient tellement disposées dans le navire, qu’en tous les lieux de la terre, l'aiguille demeurerait cons- tamment dans le plan de la section principale. » Non-seulement, dans le cas du déplacement révolutif de la boussole, (761) : sa déviation n’a pas de maximum, mais dans l’autre cas, où il en existe un, ilne répond pas, comme on pourrait le croire, àla direction de la section principale du navire perpendiculaire au méridien magnétique, et peut quelquefois s’en écarter beaucoup. Toutefois, la déviation correspondante à cette direction jouit d’une propriété trés digne de remarque. En deux points quelconque du globe, aussi éloignés l'un de l'autre que l’on voudra, les tangentes de cette déviation sont entre elles comme les tangentes des inclinaisons magnétiques. Ce théorème est indépendant de la distribution des masses de fer du navire; il suppose seulement qu’elle soit symétrique des deux côtés de la section principale, et qu’elle ne change pas dans le trajet du point à l’autre de la terre. Pour le vérifier, j'ai pris des obser- vations faites dans les voyages au pôle nord que j'ai cités plus haut. » Dans celui du capitaine Ross, en 1818, on a trouvé à bord de l'Zsa- belle ; pour la déviation dont il s'agit, observée à Lerwich (ile Schetland), 4° 34! à l'est du méridien magnétique, quand la section principale du na- vire était aussi dirigée vers l’est, et 5° 11” à l’ouest, lorsque cette section était tournée vers l’ouest. La différence de 37° qui existe entre ces deux déviations pent être attribuée, en partie à un petit défaut de symétrie dans la distribution des masses de fer, et en partie aux erreurs inévitables des observations. En même temps, l'inclinaison à Lerwich était de 74°2/. En un point de la baie de Baffin, où l’inclinaison s'élevait à 85° 50’, les déviations que nous considérons ont été 17° 30’ à l’est et 18° à l’ouest. Or, si l’on prend leur moyenne 17°45° pour la déviation, en ce lieu de la terre, correspondante à la direction perpendiculaire au méridien ma- gnétique , la proportion des tangentes donne 4° 46 pour cette déviation à Lerwich; valeur comprise entre les deux déviations mesurées en cet autre lieu, et qui ne diffère de leur moyenne 4° 52° 30", que de 630”. Réciproquement , en prenant cette moyenne et la précédente pour les déviations à Lerwich et à la baie de Baffin, et partant de l’inclinaison 35° 50’, observée dans le second lieu, cette même proportion donne 74° 41! pour l’inclinaison à Lerwich ; ce quin’excède que de 19/, l’inclinaison 74° 22° directement mesurée. » À bord de /’Hécla ; dans le voyage du capitaine Parry, en 1818 et1819, on a trouvé à North-Fleet (près de Londres), 4° 41! à l’est, pour la dé- viation, lorsque la section principale était dirigée vers l’est du méridien magnétique. Celle qui avait lieu, lorsque cette section était tournée vers l'ouest ; n’a pas été observée. L’inclinaison était de 70° 30’. En un point de la baie de Baffin, différent de celui de observation du capitaine Ross, : ( 762 ) et où l'inclinaison était de 84° 15’, cette déviation, aussi vers l’est, s’est trou- vée de 15°5'. Or, d’après ces deux inclinaisons et cette.dernière déviation, la proportion des tangentes donne 4° 23! pour la déviation à North-Fleet, ou seulement 18/ de moins que la déviation observée. Réciproquement, en prenant les déviations observées 4° 41" et.15° 5, et y joignant l'incli- naison 70° 30/ qui répond à la première, on trouve, par cette même proportion, 83° 52! pour l’inclinaison à la baie de Baffin, c’est-à-dire 23" de moins que celle qui a été directement observée. On jugera sans doute remarquable qu’au moyen de variations de la boussole observées à bord d’un même vaisseau, en deux lieux de la terre aussi éloignés lun de l’autre, et de linclinaison mesurée en l’un de ces deux points, on puisse calculer, à moins d’un demi-degré près, l’inclinaison relative à l’autre. » Dans les diverses applications que j'ai pu faire des formules de ce Mé- moire aux observations, le sens des déviations observées a. toujours été celui que la théorie indiquait. En grandeur absolue, les différences entre le calcul et l'expérience ont aussi été peu considérables, mais non pas aussi petites, cependant, que dans les exemples que je viens de citer. Il y a lieu de croire qu’elles diminueraient encore, et pourraient être attribuées en- tièrement aux erreurs des observations, sur un vaisseau préparé d'avance, de maniere que la distribution des masses de fer approchät autant qu'il est possible de la symétrie, de part et d'autre de la section principale. Mais des à présent, l'accord du calcul et de l'observation est bien suffisant pour ne laisser aucun doute sur l'exactitude de la théorie et de ses appli- cations à la pratique. » Puisque le problème présente deux inconnues à déterminer , linchi- naison et la déclinaison vraies, il y faut employer deux données de lob- servation; celles qu’exigent les formules de ce Mémoire que j'ai citées jusqu'ici, sont les angles de la section principale du vaisseau et de la direction apparente de la boussole , avant et après que l’on à fait tourner cette section d’un angle connu; mais on peut éviter cette manœuvre au moyen d’autres formules que l'on trouvera également dans mon Mémoire, et dont l'application sera, je crois, plus immédiate, et par conséquent plus commode dans la pratique. Pour cela , je, suppose que, sans changer la symétrie des masses de fer, on y ajoute un morceau de ce métal, assez rapproché de la boussole, pour en changer notablement la direction, et qui pourra être, par exemple, la plaque de M. Barlow, mais sans qu’elle soit assujétie à faire disparaître ou à doubler les déviations de l'aiguille. Par l'effet de cette addition, les deux constantes contenues dans l'équation ( 765 ) d'équilibre prendront des valeurs différentes de celles qu'elles avaient auparavant, que l’on déterminera comme celles-ci au départ du navire, et qui dépendront dela position qu’on aura donnée à la plaque. Cela posé, lorsque le vaisseau sera parvenu en un point quelconque du globe, on ob- servera, sans rien changer à sa direction , et sans connaître même l'azimut de sa section principale, les angles différents que fait cette section avec la direction apparente de la boussole, soit quand la plaque agit sur l’ai- guille, soit lorsqu'elle en est assez éloignée pour ne plus exercer une action sensible; puis, au moyen de ces deux données de l'observation, on calcu- lera facilement l'inclinaison et l'angle que fait la direction vraie de la boussole avec la section principale, en sorte qu'il ne restera plus qu'à orienter le bâtiment par les moyens ordinaires, pour connaître la déclinai- son vraie au lieu de l'observation. » Quoique les déviations de la boussole produites par le ferdes vaisseaux soient l’objet spécial de ce Mémoire, j'ai cependant réuni, dans un pre- mier paragraphe, les formules connues qui se rapportent aux directions et aux oscillations de l'aiguille horizontale et de l'aiguille d’inclinaison. J'ai aussi rappelé, dans ce même paragraphe, le procédé que j'avais indiqué, autrefois, pour comparer les intensités de la force magnétique du globe, en deux lieux différents et à des époques éloignées l’une de l'autre, au moyen de deux aiguilles aimantées et librement suspendues, soumises à leur action mutuelle et à celle de la terre, et qui peuvent n'être pas les mêmes à ces deux époques. M. Gauss a fait plus que de l'indiquer, il a mis en pratique un procédé analogue à celui-là, dans lequel cet illustre géo- mètre a substitué la mesure des directions des aiguilles, à l'observation de leursoscillations que j'avais proposée. En prenantimplicitement pour unité de force, l’action attractive ou répulsive des fluides magnétiques, sous l'unité de masse et à l’unité de distance ; en choisissant, en outre, le mil- limètre, la seconde sexagésimale, la masse dont le poids est un milli- gramme, pour unités de longueur , de temps, de quantité de matiere, M. Gauss a trouvé 4,8085 pour le nombre qui exprimait à Gottingue et au milieu de 1832, la force magnétique du globe. Pour que l'on en püt con- clure le rapport de cette force à la gravité, il faudrait que, sous des masses égales et à la même distance, le rapport de la puissance magnétique à l'attraction newtonnienne nous fût connu. D'après l'observation de la pesanteur à la surface de la terre, la longueur de son rayon, sa densité moyenne déterminée par Cavendish, nous pouvons facilement connaître la mesure de cette attraction, c’est-à-dire la vitesse que l'attraction d’une CR, 1838, 1°r Semestre. (T. VI, N° 25.) 105 ( 764 ) masse homogène, sphérique et prise pour unité, imprimerait en une unité de temps à un point matériel, d’une nature quelconque ainsi que la masse attirante, et situé à l'unité de distance du centre de ce corps. Mais quant à la mesure absolue du pouvoir magnétique, je ne vois aucun moyen de la mesurer, ni même de savoir, à la rigueur, si cette puissance varie avec le temps : au lieu du nombre 4,8085, déterminé à Gottingue, si l’on en trouvait un autre dans le même point du globe , mais à une époque très éloignée de la nôtre, nous ne pourrions pas, en effet, décider si ce changèment proviendrait de ce que la force magnétique de la Terre aurait varié dans l'intervalle, par quelque cause locale ou générale, ou bien de ce que la puissance attractive ou répulsive, inhérente aux particules du fluide magnétique, serait devenue plus grande ou plus petite. Nous savons seulement que cette puissance est immensément plus grande que l'attraction newtonnienne, faute de pouvoir apprécier le rapport de l’une de ces forces à l’autre, nous ne pouvons pas non plus connaître quelle serait la vitesse que l’action magnétique du globe imprimerait au fluide magnétique qui viendrait à se détacher d’une aiguille aimantée. En faisant une supposition convenable sur le rap- port de la puissance magnétique à lattraction universelle, on peut rendre cette vitesse, dans le sens vertical, égal à celle de la lumiere, et même beaucoup plus grande; ce qui montre comment une certaine action d’un corps, sur des particules d’une extrême ténuité situées à sa surface, peut les lancer dans l’espace avec une immense vitesse, comme on le suppose, à l'égard du fluide lumineux, dans la théorie de l'émission. Dans les suppositions particulières que j'ai prises pour exemples de calcul, le poids du fluide libre, contenu dans l’une des aiguilles dont M. Gauss s'est servi, aurait une grandeur assignable , égale à une très petite fraction de milligramme, et le poids du fluide à l'état neutre, qu’elle renfermait également, demeurerait tout-à-fait inconnu. Mais il faut observer, à cette occasion, que dans la théorie du magnétisme, l'hypothèse que les deux fluides soient impondérables n’est pas essentielle, attendu que ces subs- tances ne sortent jamais des corps de la plus petite dimension, et que les déplacements intérieurs qu’elles éprouvent dans l'acte de l’aimantation , sont regardés comme insensibles. Cette supposition est nécessaire à l'égard du calorique et des deux fluides électriques, parce que le poids des corps n’augmente ni ne diminue jamais d’une manière appréciable , quelque grandes que soient les quantités de chaleur et d'électricité qu’on y intro- duise. Elle l’est également par rapport au fluide lumineux, qui se meut, dans (765 ) la théorie de l'émission , avec une excessive vitesse, et qui n'exerce, cepen- dant, aucune percussion d’un effet appréciable, sur les corps qu'il vient frapper en si grande abondance; ce qui exige que les masses, et par conséquent les poids de ses particules, soient insensibles, relativement aux masses et aux poids des molécules, dont sont composées les ma- tières pondérables. » Je joins à cet extrait les principales formules qui sont contenues dans le Mémoire. » Soient 8 et \ l'inclinaison et la déclinaison vraies, & l'azimut de l'axe qui va de la poupe à la proue, z l'angle que fait la direction apparente de la boussole avec cet axe, a et b deux constantes déterminées au dé- part du vaisseau, et qui dépendent de la distribution des masses de fer, que l’on suppose symétrique de part et d’autre de la section principale ; on aura cos (L — a)sinz + atang sinz — bsin(Ÿ — «) cosz. L'azimut © changeant et devenant &/, soit z' ce que deviendra l'angle 7, on aura de même cos(£ — «’) sinz + atangôsinz — Dsin (Y — 2')cos 7’. Par l'élimination de a tang 6, entre ces deux équations, et en faisant =0u +20, d— 0 —0, = +4, on obtient cette formule, Me sin(z + z') 7 bsin(z — 7)coto, — 2sinzsinz , dont l’usage est facile à comprendre pour déterminer la déclinaison. L'une des deux équations précédentes fera ensuite connaitre l’inclinaison. Dans le cas de w,— 180°, on aura en particulier 2 sinzsins tang (L — «) —= CS a » La déviation de la boussole, ou l’angle compris entre sa direction ap- parente sous l'influence du fer, et sa direction naturelle, sera la différence 2— 1]. En la désignant par &, quand la section principale du navire est perpendiculaire au méridien magnétique, ou quand on a d—w= 90°, on aura atang 8sinz — bcos x. 105. ( 766 ) En un autre lieu, où les angles 8 et æ deviendront 6’ et @æ', on aura également, pour le même vaisseau, atang #"sinæ, — Vcosz,; d'où l’on conclut tang 0° tang 0. Pb ce qui renferme la proportion des tangentes énoncée dans l'extrait pré- cédent. » Soient encore æ, 6, €, ce que deviennent les deux constantes & et b, et l'angle £, après l'addition d’une plaque de fer près de la boussole. La première des équations précédentes se changera en celle-ci : cos (Ÿ — w)sin € + æ tang 8 sin 6 — 6sin (Ÿ — «) cosé; et de ces deux équations, on déduit (a — G)sinz sin & Ang — 0) = © —° — —© — ; formule qui pourra remplacer l'expression de tang 4,, pour le calcul de la déclinaison. » PHILOSOPHIE NATURELLE. — De la loi d'attraction de soi pour soi: et nou- veaux efforts de l'inventeur pour en présenter le principe comme une annexe étendant les vues de la gravitation universelle de Newton; par M. GEroFFROY SAINT-HILAIRE. (Extrait. ) « Remarquons préliminairement qu'il est admis comme une principale regle des associations académiques de n'attribuer à chacun que sa part de sociétaire dans les recherches tentées par &Qus en philosophie scientifique. Sur ce pied, entré comme zoologiste dans les rangs, il arriva que, tant que je fus fidèle à l'essence de ma première position, c’est-à-dire que je fus attentif à ne point m'écarter des prescriptions du Maitre, notre chef d'é- cole, qui avait borné ses visées à des travaux de description et de classi- fication, je fus approuve et reconnu par lui et ses amis, comme un utile travailleur au profit commun. » Mais quoi! vieillir dans ce service comme je l'ai fait, avoir passé qua- rante-cinq aus de ma vie sous l’action d’études incessantes et suivies dans la même voie, et n’arriver jamais à se laisser préoccuper par quelques divaga- ( 767 ) tions , était-ce praticable ? Non, non. Dominé au contraire par un instinct philosophique, et entrainé vers la synthèse des choses, j'en vins à re- cueillir avec une prédilection, qui charmait mes travaux, quelques vues générales que l’étude des faits apportait à mon esprit. Avec le temps, je parus en beaucoup d’occasions rompre avec l’école systématique lin- néenne, croyant à un savoir progressif, à remettre mieux en honneur dans ces derniers temps : j'en fus repris en 1830 par de vives attaques, auxquelles je répondis vivement à mon tour. » Ceci se range aujourd'hui dans le passé, surtout depuis que Goethe, vaste génie et naturaliste synthétique, eut pris en main le jugement de nos débats. Le livre d'histoire naturelle qui contient les jugements de ce poète philosophe, vient de paraître cette année par les soins de M. Ch. Martins. Ces débats terminés et ce procès jugé, d’autres soins m’occupèrent. J'ima- ginai d’examiner le principe d'attraction qui était dans la science, pour en chercher une application possible dans les recherches touchant l'essence des corps organisés. Je désirai me rendre compte, si et comment ce serait à découvrir. » Ce fut, en tout temps, une vérité de sentiment, qui avait fait ad- mettre cet axiome : Natura semper sibi consona, d’où l’on avait conclu que la matière jouissait de vives actions ; se montrait douée d'activité propre. Ainsi, ce devint d’un enseignement général et pratique que l'ordre dans la nature répondait nécessairement et avec un empire absolu aux décrets de Dieu, au titre et comme développant le caractère d’un don d’es- sence propre aux racines des choses. Ce fait général, âme universelle pour celles-ci, aperçu d’abord théologiquement, et depuis deux siècles com- pris et introduit comme une révélation appliquée dans les sciences astro- nomiques, fut enfin formulé sous le nom d'attraction. » Newton en vint à étudier ce qu'il ne’croyait praticable que pour les corps isolés, mobiles et cheminant dans les espaces célestes : il chercha l'idéal de leurs relations; il le trouva dans des éléments communs, appar- tenant à la nature distincte des corps planétaires; et finalement il fut frappé, en son livre de l’'Optique publié en 1704, où il résume ses magni- fiques travaux; il fut frappé des rapports de l’uniformité des masses du système planétaire , avec des considérations analogues à {a surface de la terre. C’est alors qu'abandonnant son âme aux sentiments d’une vive admi- ration , il comprit qu'une même raison d'affinité et de structure était aussi à considérer dans l'essence des êtres organisés ; il pensa que les corps isolés, les animaux, ont une vie à part comme les planètes; qu'ils entrent ( 768 ) réciproquement dans un même plan d’arrangement ; que pareillement les uns à l'égard des autres ils sont faits et gagnent un but respectivement identique, et qu'ils sont ainsi mus par quelque chose de semblablement animé. » Ce principe attraction qui est reconnu comme une sorte d’incorpo- ration d'essence chez les corps célestes, pourquoi n’en serait-il point de méme à l'égard des particules minimes de la matière? pense ce philosophe. Ce n’est qu'une conjecture d’abord : plus tard, ce devint plus explicite. A l'attraction faudra-t-il attribuer tous les cas phénoménaux concernant la vie et les mouvements de toute chose, dans des corps organisés nota- blement? Ce fut facile à concevoir, et d'autant mieux qu’on n’avait devers soi aucune justification pour l’établir comme zoologiste, et qu'on ne se laissait encore guider par aucunes inductions analogiques. » Ainsi s'expliqua Maupertuis, vers 1750, lequel entrainé par un ins- tinct de généralisation et de vues unitaires, alla, comme un de ces philoso- phes de l'antiquité, voyager en terre étrangère pour se former aux études de la vie phénoménale de l’Univers. Maupertuis se rendit à la source des grandes idées, au sujet de l'attraction, pour s’empreindre des vérités probables, ainsi qu'il les pressentait. Mais trop pénétré à priori des théories conçues par son esprit, il y prit confiance sans examen ultérieur et zoolo- gique, car il n'était nullement naturaliste pour en entreprendre de justi- fiées par l'étude des faits. » Voltaire, hostile à sa personne, plaisanta sur la précipitation des juge- ments du philosophe, surtout de cet étrange procédé de transporter de plein saut des vues d'astronomie à des formules de physique et de phy- siologie. » Mais ce n’est point de la même façon que j'ai songé à rentrer dans la route justement délaissée par les successeurs directs de Maupertuis ; j'ai em- ployé une grande partie de mes dernières années à rechercher & posteriori la solution de ces hauts problèmes : et si j'ai été heurté et poussé dans les débats de 1830 par mon illustre adversaire, certes ce ne fut pas toujours par lui avec succès. En preuve, je puis dire; que je reprenne une idée qui m'avait échappé en traitant de mon principe de l'unité de composition. Ainsi je lis dans Condorcet, citant dans un rapport pour honorer les travaux d'anatomie comparée de Vicq d’Azir, cette phrase : « Ce fut la pensée de » ce maître, que la nature avait imprimé, chez tous les êtres un caractère » de constance dans les types, comme dans la variation de leurs modifica- » tions : c'est le même plan, qu’elle sait modifier à l'infini, etc. » ( 769 } » Ce que j'ai donc tenté au sujet de tant de vues zoologiques, que je tiens maintenant pour entrées dans la pensée publique, je viens de renou- veler le même système de recherches, en ce qui concerne des vues de physique céleste. Comment? J'ai un livre publié vers le 15 février dernier : Notions de philosophie naturelle (M. Pizcor, libraire - éditeur). Je ne répéterai point ici ce que je viens d'y placer. Mais, craignant de n'avoir point été assez explicite et lucide J'ai retourné les questions dans d’autres rédactions , sous le titre de Fragments biographiques. C’est l'ob- jet d’un second ouvrage terminé vers la fin d'avril ; ouvrage qu’on trouve aussi chez le même éditeur. » Ce que j'ai cru faire de plus victorieux pour ma position sans cesse militante, ce fut d’opposer Par un travail profondément médité l'école de Buffon à celle de notre dernier maître et grand zoologiste. Buffon avait été délaissé par les savants voués aux détails de descriptions et de classifi- cations , et quelquefois violemment attaqué par eux. J'ai cherché à rendre à la vie de ce philosophe synthétique, tous ses droits à l'admiration des penseurs du xix° siècle. » Tout est aujourd’hui entrainé dans une voie de généralisation : tout se synthétise et se concoit de même dans des vues unitaires, Or, voilà ce qu'avait déjà fait Buffon. Expliquer ce grand homme me paraît le plus grand besoin de ia science de notre Âge; aussi ayant eu plusieurs. bio- graphies à produire concernant nos derniers naturalistes , je me suis en particulier étendu dans celui de mes fragments biographiques, sur le morceau que j'ai établi sous ce titre : Études sur la vie, les ouvrages et les doctrines de Buffon. » Ceci remplira-t-il mon but? C'était d'appeler présentement par des détails curieux l'attention des Penseurs sur ma formule : Attraction de soi Pour soi , laquelle contient peut-être le dernier mot sur la création , une explication de cette pensée de Pline : Rerum naturæ opus et rerum ipsa natura. Je m'en flatte : je ne me suis rien proposé au-delà par la produc- tion de mon ouvrage et par cette nouvelle note concernant mes derniers travaux. » CHIMIE. — Remarques de M. PeLouze à l'occasion d'une lettre de M. Lrerrc, lue à la séance précédente. « Dans le compte rendu de la dernière séance à laquelle je n’ai pas as- sité, il y a une lettre de M. Liebig, dans laquelle ce chimiste me prête, sur ( 770 ) la formule de l'acide citrique, une réclamation que je n'ai pas faite, que je n'ai jamais eu l'intention de faire. » J'ai dit, et c'est le seul point sur lequel a porté ma réclamation , que j'étais parvenu à enlever à beaucoup de citrates un tiers d’atome d’eau que je regardais comme de l’eau de cristallisation. » Pour terminer définitivement un débat sur lequel aucun motif, quel qu'il fût, n'aurait pu me ramener le premier, il me reste une chose à faire, c'est de prouver que long-temps avant l’époque assignée par M. Dumas lui-même à ses recherches sur l'acide citrique, par conséquent long-temps avant l’arrivée de M. Liebig à Paris, je m’occupais des citrates, et que j'é- tais parvenu aux résultats dont je viens de parler. A cet égard, j’invoque Île témoignage de mes honorables confrères, MM. Thénard, Dulong, Chevreul, et celui de mon honorable maître, M. Gay-Lussac.» Gtonésie. — Supplément à une nouvelle détermination de la distance méridienne de Montjouy à Formentera, etc.; par M. Puissant. « Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est un sup- plément à celui qui a pour objet une nouvelle détermination de la dis- tance méridienne de Montjouy à Formentera, et que j'ai lu dans la séance du 2 mai 1836. L'analyse trigonométrique dont je fais usage dans ce se- cond mémoire, donne lieu à des artifices de calcul qui simplifient singu- lièrement les formules de M. Legendre applicables aux triangles sphéroi- diques, et qui ramènent mieux qu'on ne l'a fait jusqu'à présent leur résolution complète à celle des triangles sphériques de même espèce. Cet avantage résulte principalement de ce que le calcul des coordonnées des sommets d’un triangle sphéroïdique est rendu tout-à-fait indépendant des latitudes réduites de ces mêmes points; latitudes qui ont duù être intro- duites dans les deux équations différentielles de la ligne de plus courte distance pour en faciliter l'intégration par les séries, mais qui, en définitive, nuisent à la promptitude des évaluations numériques. Sous ce rapport, mon nouvel écrit est aussi une extension de la note insérée à la page 739 du tome III du Compte rendu de nos séances. » Je suis intimement persuadé que si mes honorables confrères, MM. Arago et Biot, examinent un jour, ainsi qu'ils l'ont fait espérer, le point de théorie dont je viens de m'occuper derechef, et qui se rattache essen- tiellement à leur belle opération géodésique, leur analyse et leurs calculs confirmeront pleinement mes résultats. » C771) ANTHROPOLOGIE. — Remarques sur la constitution physique des Arabes, qu'on peut considérer comme la race primitive de l'espèce humaine: ou comme son prototype; avec l'intention de les faire servir aux recherchés qu'une commission scientifique est chargée. d'aller faire dans nos posses- sions d'Afrique; par M. LaARREY. « Pendant notre expédition en Égypte, à la fin du xvir* siècle, j'a- vais porté une attention spéciale à étudier l’état physique des habitants de cette contrée et plus particulièrement celui des Arabes. J'avais à cet ‘effet soumis à des recherches anatomiques très suivies un assez grand nombre de cadavres des individus des deux sexes et de tout âge de cette nation, que nous étions, dans l’usage de traiter dans des salles particulières des hôpitaux de l'armée. J'avais aussi préparé des squelettes et uniasséz grand nombre de.têtes qui furent déposées avec beaucoup d’autres objets d'His- toire naturelle dans ma maison du Caire, où la peste s'étant introduite pendant mon absence à Alexandrie, l’ordre d’en brûler tout le mobilier fut intimé au gardien de cetie maison par la commission. sanitaire cen- trale de l'Égypte, et ma collection fut perdue. Cependant j'ai été assez heureux pour avoir retracé dans mon journal et dans ma relation chirur- gicale de l’armée d'Orient, les principaux traits du physique et le carac- tere de ces Arabes (1). » Aujourd’hui j'ajouterai à cette esquisse le résultat de. nouvelles re- cherches que j'ai faites et fait faire par plusieurs de mes collaborateurs (2), soit en Égypte, soit en Afrique; elles portent spécialement sur les formes extérieures des individus de cette nation, sur la structure ou la densité de leurs os,.sur la conformation des organes de la vie intérieure, de ceux de la vie de, relation etisur leurs facultés instinctives. » Ce peuple, sans doute l’un des plus anciens de la terre, a été produit par cette contrée immense qui sépare d’une part la mer Rouge du golfe Persique, et. de l’autre la Méditerranée de la mer d’Asie. Le climat doux et salubre de cette contrée présente de légères modifications, qu'on doit attribuer aux différences des terrains ou à:la nature du sol de chacune de ses principales régions : les productions en sont connues ; cependantl’homme (1) Foyezuma Relation. chirurgicale de l’armée d'Orient. (2) M: le docteur: Guyon, ‘chirurgien.en chef des hôpitaux: militaires en Afrique, m’a surtout fourni à ce sujet de précieux matériaux. CR. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 25.) 106 (772 ) et les animaux ont une physiononnie et un caractère tout particuliers, qui les distinguent en général de ceux que produisent les autres régions de la terre. » L'étude physique de la première classe (des Arabes) a été l’objet prin- cipal de mes recherches, ainsi que je l’ai indiqué dans ma campagne d'É- gypte; on peut distinguer cette espèce d'homme en trois races diffé- rentes : » 1°. Celle des Arabes orientaux venant des bords de la mer Rouge ou de l'Arabie proprement dite ; » 2°. Celle des Arabes occidentaux ou africains originaires de la Mauri- tanie ou des côtes d’Afrique ; » 3°. Enfin, celle des Arabes-Bédouins ou Scénites, errants sur les li- sieres des déserts. » Les individus de la premiere race, qui se sont répandus et perpétués dans la classe des fellahs (laboureurs) et artisans de toute l'Égypte et des contrées fertiles de l'Afrique, sont d’une taille un peu au-dessus de la moyenne; ils sont robustes et bien faits, leur peau est hàälée ou brune , et élastique ; ils ont le visage ovale, de couleur cuivrée; leur front est large ; élevé, le sourcil noir détaché, l'œil de la méme couleur, vif et enfoncé; le nez est droit, de moyenne grandeur; la bouche bien taillée, les dents sont bien plantées, belles et blanches comme l'ivoire; l'oreille, d’une belle forme et de grandeur normale, est légèrement recourbée en avant : son trou auditif est parfaitement parallele avec la commissure externe ou temporale des paupières, comme chez les individus de tous les peu- ples (1). » On observe chez leurs femmes quelques différences avantageuses; on admire surtout les contours gracieux de leurs membres, les proportions régulières de leurs mains et de leurs pieds, la fierté de leur attitude et de leur démarche, etc. » La deuxième race d’Arabes ne diffère point essentiellement, pour ses formes physiques, de la première, et il y a une parfaite analogie de carac- tère entre les individus de ces deux races. » Les Bédouins, ou Arabes bergers, sont généralement divisés par tribus (1) L’exactitude de ces rapports a été parfaitement suivie par l’habile pinceau de Gi- rodet, dans la tête du cheik arabe que je présente à l’Académie. D'ailleurs le pavillon de l’oreille peut varier à l'infini par sa forine et sa grandeur, non-seulement chez les différents peuples, mais aussi chez les individus de chaque espèce. (773 ) éparses sur les lisières des terres fertiles, à l'entrée ou sur les bords des déserts; ils habitent sous des tentes qu’ils transportent d’un lieu à un autre selon les besoins; ils ont aussi le plus grand rapport avec les autres Arabes; cependant leurs yeux sont plus étincelants; les traits de leur vi- sage généralement moins prononcés, leur taille est moins élevée que chez les Arabes civilisés; ils sont aussi plus agiles, et, quoique maigres, ils sont trés robustes, ils ont l’esprit vif, le caractère fier et indépendant; ils sont méfiants, dissimulés, errants, mais braves et intrépides; l’hospitalité est sacrée chez eux; ils sont surtout d’une grande adresse, d’une profonde et rare intelligence; ils passent pour d'excellents cavaliers, et l’on vante avec raison leur dextérité à manier la lance et la javeline. Au reste, ils sont très aptes à l'exercice de tous les arts et métiers. » Les mœurs et les coutumes sont à peu près les mêmes chez tous; ils élèvent des troupeaux de moutons, de chameaux, et des chevaux d'une espèce très recherchée; tous parlent la langue arabe et suivent la même religion. Tous vivent à peu près de la même manière; ils se nourrissent principalement de laitage, d’œufs et de végétaux; ils mangent rarement et très peu de viande, et en général ils sont très sobres; ils supportent fa- cilement tous les genres de privations. Tous se rasent la tête et laissent croître la barbe. » Les femmes laissent grandir leur chevelure qu’elles colorent souvent, ainsi que leurs sourcils, avec une teinture brune plus ou moins foncée, qui n’est nullement nuisible aux cheveux ; elles les nourrit au contraire et leur imprime une belle couleur noire; elles se teignent aussi, avec une liqueur d’un jaune doré faite avec le henné, le pourtour des pieds et des mains jusqu’au bout des doists. On protége ces mêmes régions et le vi- sage des jeunes personnes, un peu riches, de l’action désorganisatrice de la variole (lorsqu'on n’a pu Jes en préserver par l’inoculation) au moyen de feuilles d'or qu’on applique à l'invasion de la maladie sur toutes ces parties (1); cet usage paraît avoir été commun aux Égyptiens comme aux Arabes proprement dits. » Tous les individus des deux sexes portent un turban d’étoffe plus ou moins riche, selon la fortune de chacun; ce turban leur ceint la tête cir- culairement au-dessus des oreilles qui sont légèrement renversées vers les G) M. Larrey présente un pied de momie où l’on voit les traces de ce genre de dorure. 106. (774) tempes, ce qui donne au crâne de ces individus une forme presque sphéri- que et détermine une grande élévation à, la voüte de cette boite os- seuse (1). Cette forme particulière des oreilles et cette élévation du crâne ont sans doute fait dire à notre très honorable confrère M. Dureau de la Malle que les trous auditifs étaient placés plus bas dans la tête des Arabes que dans celle des individus des autres nations; mais nous nous sommes convaincus. par l'examen comparatif des os temporaux dans lesquels ces ouvertures sont pratiquées , que leur situation respective est absolument la même dans les têtes des individus de tous les autres peuples. » Le génie propre de ces hommes les a portés à fournir les premiers rois pasteurs de l'Égypte , les premiers astronomes, des philosophes pro- fonds et de grands médecins; on connaît d’ailleurs leurs travaux et leurs conquêtes. ». La perfectibilité que nous avons reconnue dans tous les organes de la vie intérieure et dans ceux de la vie de relation chez les Arabes, an- nonce en effet une intelligence innée proportionnée à cette perfectibilité physique, et sans doute supérieure, toutes choses égales d’ailleurs, à celle, par exemple, des peuples du nord de la terre. » En Égypte, nous avons remarqué que les jeunes individus arabes de l'un et de l'autre sexe, imitaient avec une facilité étonnante tous les tra- vaux de nos artistes et de nos ouvriers; ils apprenaient également les lan- gues avec une rapidité remarquable. a; » IL est vraisemblable que le climat de l'Arabie, la vie sobre, régulière et simple de cette race d'hommes qui a pris naissance dans cette riche et fertile contrée, aient contribué à leur donner cette perfectibilité d’or- ganes et cette intelligence rare qui en fait, en quelque sorte, une espèce à part. » Indépendamment de cette élévation de la voüte du crâne et de sa forme presque sphérique, la surface des mâchoires a une grande étendue et se trouve dans une ligne droite ou perpendiculaire; les orbites plus évasés qu’on ne l’observe en général sur les cränes des Européens sont (1) Cette expansion excentrique ou ce développement du travail de l’ossification qui se fait du centre, à Ha circanférence justifie les principes que j'ai établis dans les mé- moires que j’ai eu l'honneur de lire à l’Académie sur les plaies de tête et l’ostéogénie de la boîte du crâne. On se convaincra de cette vérité physiologique par l'examen de Ja pièce que je présente. ( ’oyez pour les détails relatifs à l'observation du sujet de cette sète, la Clinique chirurgicale, tome IV, page 36 et suivantes ) (775 ) un peu moins inclinés ‘en arrière ; les arcades alvéolaires sont peu pronon- cées et garnies de ‘dents très blanches et régulières; iles dents canines surtout sont ‘peu ‘saillantes, ce :qui confirme l’assertion ‘émise par les voyageurs qui ont été à même d'observer le régime des Arabes, portant que ce peuple mange peu et rarement de la viande. Nous nous sommes éga- lement convaincu que les os de la’ tête des individus de cette nation sont plus minces et m'ont paru plus denses | en leur supposant les mêmes ‘di- mensions que chez les autres peuples. Je regrette beaucoup de n'avoir pu déterminer la pesanteur spécifique de ces os, mais les expériences qu’on peut faire pour obtenir ce résultat sans offrir une certitude réelle sont trop dif- ficiles ; mais la transparence ‘que ’présentent les 65 de cette boîte osseuse prouve déjà cette densité particulière. Je pense d’ailleurs qu’il séra aisé aux anatomistes d'apprécier par un ‘examen ‘attentif les différences que nous venons d'indiquer. 7 » Cette perfectibilité physique des os ‘de Hi tête, s’observe également dans les autres parties du squelette. En effet, j'ai remarqué comparative- ment que les os des membres des Arabes sont plus denses, d’un tissu plus compact sans cesser d’être élastique ; les éminences qui donnent in- sertion aux cordes ou bandelettes fibreuses des puissances motrices sont très prononcées ; ce qui donne à ces puissances autant de points d'appui très solides et une grande précision aux mouvements. Nous avons reconnu encore : } » 1°. Que les circonvolutions du cerveau, dont la masse est proportion- née à la capacité du crâne, sont plus multipliées, les sillons qui les sépa- rent plus profonds et les substances qui forment cet organe plus denses ou plus fermes que chez les autres races (1). » 2°. Le système nerveux qui part de la moelle allongée et de la moelle épinière nous a paru être composé de nerfs plus denses que chez les peuples européens en général. » 3°. Le cœur et le système vasculaire artériel présentent une régularité et un développement parfaits. » 4°. Les sens des Arabes sont exquis et d’une perfectibilité remar- quable; la vue chezeux s'étend fort loin; ils entendent à de très grandes (1x) Ces phénomènes ont été observés dans le cerveau du célèbre poète lord Byron; nous avons rendu compte de sa nécropsie dans le 5%° volume de notre Clinique chirurgicale. (776) distances, et ils perçoivent les odeurs les plus subtiles : cette perfection se fait remarquer aussi dans tous les organes de la vie intérieure. » Le système musculaire ou locomoteur est fortement prononcé et se dessine sensiblement sous la peau ; ses fibres sont d’un rouge foncé, fermes et tres élastiques, ce qui explique la force et l’agilité de ce peuple. On est loin de trouver cette perfectibilité physique chez les nations mélangées d'une partie de l'Asie, de l'Amérique, et surtout chez celles septentrionales de l'Europe. D’après cela, je me persuade que le berceau du genre hu- main se trouve dans le pays que nous avons désigné : on arriverait sans doute à cette conclusion positive, si l’on pouvait mesurer la pesanteur spécifique des os des vrais Arabes; cette pesanteur serait assurément re- connue plus grande, toutes choses égales d’ailleurs, que chez les individus des autres nations qui ne possèdent pas sans doute au même degré de perfection les autres propriétés normales, ce qui me porte enfin à croire que l’Arabe est l'homme primitif. » J'ai trouvé chez les Espagnols, les Basques et les Catalans , une grande analogie dans les qualités physiques et instinctives avec les Arabes des- quels sans doute la plupart des habitants de l'Espagne et de nos monta- gnes pyrénéennes sont descendus; je pourrais y ajouter les habitants de la Corse et ceux de plusieurs autres iles de la Méditerranée. Les peuples ou les individus des autres contrées de la terre dont les formes de la tête et la structure des organes s’approchent le plus de l’état physique des vrais Arabes ont nécessairement une perfectibilité proportionnée dans leurs fonctions sensitives et dans leurs facultés intellectuelles. » Nous nous arrêtons aujourd’hui à ces idées générales, qui sont le ré- sultat de mes recherches et des observations comparatives que j'ai été dans le cas de faire chez plusieurs nations des quatre parties du monde ; je me persuade qu’elles pourront être de quelque utilité à la Commission scientifique chargée d'aller explorer l’Algérie et l’ancien royaume de Syphax; peut-être aussi pourront-elles servir à établir des règles d’hygiène propres à conserver et à propager les qualités physiques et instinctives de cette race d'hommes primitifs. » M. Larrey présente à l’Académie une tête de corse et les deux têtes dont il à parlé, celles d’un arabe et d’un enfant de Paris âgé de 12 ans, et une tête de nègre. Ces têtes sont destinées au Muséum d'histoire naturelle. (37) mÉrÉOROLOGIE. — Vote sur des grèlons en pyramides sphériques ; par M. BEUDANT. « Dans les premiers jours du mois de mai, à 5 heures du soir, pendant que j'étais à la campagne près de Saint-Cyr, il y eut une chute de grêle. » Pendant deux ou trois minutes il tomba des grelons globuleux , peu nombreux, de huit à neuf lignes de diamètre, très lisses, et formés de couches concentriques, qui se distinguaient par des alternatives de trans- parence et d’opacité. » Un coup de tonnerre éclata , et presque aussitôt le nombre des grèlons devint beaucoup plus considérable; mais ils n'étaient plus globuleux, ils présentaient tous des pyramides quadrangulaires dont la base était une portion de sphère. La hauteur de ces pyramides était de quatre lignes à quatre lignes et demie; c'était donc le rayon des globules qui étaient tombés en premier lieu. Ces pyramides étaient en outre formées de couches curvilignes parallèles à la base, alternativement transparentes et opaques, de la même épaisseur que les couches concentriques des grelons globuleux. » Il paraît donc évident que les grelons pyramidaux qui tomberent en dernier lieu, étaient des fragments des premiers grèlons globuleux, qui se seront éclatés du centre à la circonférence, par une cause qu'il faut cher- cher. Cette observation vient à l'appui de celles qui ont été faites par M. Élie de Beaumont, et pourra être utile un jour pour la théorie de la grêle qui est encore si peu claire. » Quelques idées théoriques me conduisant à soupçonner une cause possible de la rupture des globules ; j'engagerai les personnes qui se trouveront dans la position convenable, à placer les grèlons globuleux dans le vide, pour voir s’il n’arriverait pas alors qu'ils éclatassent. » RAPPORTS. ÉCONOMIE RURALE. — Rapport sur un nouveau procédé pour la conservation des grains, proposé par M. le général DEmARÇAY. (Commissaires, MM. de Mirbel, Dulong, Séguier, Gay-Lussac rapporteur.) « L'Académie, dans sa séance du 19 février dernier, nous a chargés, MM. Mirbel, Dulong, Séguier et moi (1), d'examiner le procédé de M. Demarçay, et de lui en donner notre opinion. Nous venons aujour- d'hui terminer auprès d’elle la mission qu’elle nous avait confiée. (1) M. Gay-Lussac. C7) » Il. y a peu de temps, l'Académie: a entendu le rapport d’une autre commission sur un procédé de M. Vallery,, ayant le même objet, et lui a donné son approbation. Ce rapport , en' nous interdisant les mêmes dé- tails, nous permettra d’abréger beaucoup notre tâche, quoique, d’ail- leurs , les deux procédés soient très différents. » M. Demarçay entend par conservation du grain, ‘et particulièrement du blé, la conservation de toutes les qualités qui lui donnent de la va- leur et lui assurent la préférence sur les marchés, ou au moins la concur- rence avec les blés semblables les plus sains. » Suivant M. Demarçay, le blé parfaitement conservé doit avoir une écorce lisse et unie, cette couleur vive que l’on remarque dans le blé nou- veau ; il doit être surtout bien sec, bien coulant à la main pour se mieux tasser et avoir ainsi le plus grand poids à mesure et à qualité égales. A la mouture, le son doit se détacher en écailles sans trop se briser; la fa- rine est alors plus blanche et plus belle. » Mais dans les greniers ordinaires, ceux surtout, placés au-dessus. du rez-de-chaussée , le blé perd en vieillissant de ses qualités et conséquem- ment de sa valeur commerciale. À 12 ou 15 mois, il commence déjà à prendre une couleur d’un gris un peu terne. Après deux ans , cette cou- leur augmente d'intensité; le grain paraît plus rétréci, et son écorce com- mence déjà à se rider. À la troisième année, tous ces défauts sont fort accrus ; il paraît, en outre, couvert d’une poussière grise, qui commence dès la deuxième année, qui ne fait que s’accroître et dont ne le délivrent pas les nombreux mouvements et pelletages qu'il faut lui faire, éprouver pour l'empêcher d'être mangé par les charançons. Ainsi altéré, par le temps., le blé donne à la mouture, une, moins, belle farine;, l'écorce ne s’'enleve plus en larges écailles, comme dans le blé nouveau, elle. est. au contraire tranchée et réduite en petites parcelles, qui ne peuvent être séparées de la fleur. » Ces divers défauts, que le temps amène dans le blé, M. Demarçay les attribue au mouvement intestin, à peu près continuel,.que le grain éprouve par les variations atmosphériques de froid et de chaud, d’hu- midité et de sécheresse. Les éviter, où au moins les resserrer dans des limites très étroites, serait donc une circonstance très favorable de con- servation, » Ces observations sun lasconservation des céréales nous paraissent pleines de justesse, Il est certain. que! l'humidité en gonflant le 'grain:; la: chaleur en favorisant l'action réciproque de ses éléments, puis des alternatives ( 779 ) contraires de sécheresse et de froid, usent en lui sa faculté germina- tive et doivent finir par altérer même ses propriétés nutritives. » Mais les blés conservés dans des greniers exposés aux vicissitudes at- mosphériques sont destinés encore à un autre bien grave inconvénient. Dans la saison chaude, le charançon ne tarde pas à s’y loger, et finirait par y produire les plus grands ravages s’il n’y était harcelé par de fré- quents pelletages qui le troublent dans ses habitudes et sà reproduction. Six semaines environ suffisent pour les diverses phases d’une nouvelle génération, Une fois logé dans le grain, il peut y pulluler à une tempé- rature de l’air qui ne serait pas assez élevée pour l’éclosion de ses œufs ; il se réunit.en groupes au-dessous de la surface du grain, et là, la chaleur qu’il développe, concentrée et ajoutée à celle de l'air, devient suffisante à sa reproduction. On pourrait donc, en maintenant le grain à une tem- pérature assez basse, non-seulement rendre stériles les œufs du charancon, mais encore restreindre considérablement sa multiplication, si même on ne l’arrêtait pas complétement, dans le cas où déjà il aurait pris pleine possession du grain. » Enfin ‘une dernière condition, mais bien connue, de la conservation du grain, c'est l'interdiction de tout accès à l'humidité dans le grain , au risque d’une prompte et profonde altération. » Telles sont les conditions auxquelles M. Demarcay a cherché à satis- faire pour obtenir une complète conservation du grain, et que, à notre avis, on n'avait pas encore aussi bien appréciées; empêcher l'humidité d’en approcher; le préserver des rapines du charançon, et le maintenir à l'abri desrvicissitudes météorologiques. » Une ancienne glacière, située dans sa propriété, a paru à M. Demarçay pouvoir réaliser ces diverses conditions. Elle a en effet assez de profon- deur pour que sa température soit peu affectée*les variations de la tem- pérature extérieure, et se maintienne à un abaissement peu favorable à lincubation des, œufs du charançon. De plus, avec de légères modifica- tions, elle pouvait être amenée à un état de dessiccation convenable à la conservation du grain. » Il a fait établir dans la olacière une caisse en bois, isolée seulement de ses parois de l’épaisseur des poutrelles verticales sur lesquelles sont clouées les planches qui entrent dans sa construction. Le fond de la caisse est un peu plus. distant (de! celui de la glacière. Cette disposition à un double objet, d'isoler les parois de:la caisse en bois de celles de la gla- cière naturellement chargées de quelque humidité, et de permettre à l'air C.R. 1838, 197 Semestre. (T. VI, N° 25) 107 ( 780 ) un libre mouvement dans l’espace qui les sépare. La glacière est couverte d'un toit conique en chaume, imité de celui des glacières américaines, auquel M. Demarçay attribue une grande puissance de dessiccation. Il con- poit que les vapeurs humides, qui peuvent s'élever du fond et des murs de la glacière, montent avec la plus grande facilité jusqu’à la couverture en paille dans laquelle elles pénètrent d'autant plus aisément que cette couverture est exposée aux courants d'air et à l’action du soleil. La caisse en bois étant remplie de blé, à environ un mètre de son bord, on place au-dessus du blé deux ou trois couvertures ou diaphragmes en planches non jointes, superposées à un tiers de mètre de distance, pour s'opposer au mouvement de l'air intérieur, et, par suite, à l’échauffement de ce même air. » Telle est la disposition du silo proposé par M. Demarçay. Il se dis- tingue essentiellement des autres silos tentés ou en usage jusqu’à ce jour par sa cage en bois et par sa couverture en chaume. Une expérience de douze années a donné constamment les résultats les plus satisfaisants. Le mème blé est resté jusqu’à trois années consécutives dans le silo sans offrir la moindre apparence d’altération; et, chose remarquable, du blé mouillé par une pluie assez forte au moment du mesurage sur l'aire où il avait été battu, et mis immédiatement dans le silo, a été trouvé trois semaines après parfaitement sec et aussi coulant que de la graine de lin. Dans une autre circonstance, du blé retiré du silo en février et porté dans un grenier au premier étage, sous la tuile, a acquis en deux mois assez d'humidité pour peser 2 kilogrammes de moins par hectolitre qu'au moment de la sortie du silo. Il s'était gonflé, et coulait avec plus de peine; l'hectolitre devait conséquemment contenir moins de grain. » Voilà les faits : leur exactitude est incontestable, et dans les circons- tances semblables ils se reproduiraient les mêmes. Mais les principes in- voqués pour l’assèchement de la glacière ne paraissent pas assez évidents de leur nature pour qu'on puisse affirmer que l'application en serait en tout lieu également süre. Aussi est-il à désirer que le procédé de M. Demarçay fixe l'attention des sociétés d'agriculture et qu'il soit mis à exécution dans des localités très différentes. La conservation des grains est de la dernière importance, et les encouragements de l'administration ne pourraient lui manquer. » L'Académie, toujours empressée d'accueillir les choses utiles, ne sau- rait non plus refuser son intérêt à un procédé qui se recommande par sa simplicité, par des dispositions nouvelles et par une expérience heu- ( 781 ) reuse de douze années. Nous avons l’honneur de lui proposer de le dé- clarer digne de son approbation. » Ces conclusions sont adoptées. ARTILLERIE. — Rapport sur le fusil à koptipteur de M. Heurterour. (Commissaires, MM. Arago, Ch. Dupin, Séguier, Rogniat rapporteur.) « M. Heurteloup, sur le fusil duquel l’Académie nous a chargés de faire un rapport, MM. Arago, Séguier, Ch. Dupin et moi, s’est atta- ché surtout à résoudre le problème de mettre le feu aux poudres de la charge avec autant de sureté que de promptitude. Ce problème important n'a pas été résolu jusqu'à présent d’une manière satisfaisante pour les armes à feu de guerre. À l'invention grossière du mousquet à mèche suc- céda le fusil à rouet, qui, lui-même, fut bientôt remplacé par le fusil à silex dont Louis XIV arma toute l'infanterie française en 1703. C’est le fusil dont se servent encore toutes les troupes de l’Europe, malgré ses imper- fections. Vous connaissez, Messieurs, le jeu de sa platine : une pierre à silex frappe obliquement une batterie d'acier et en détache de légères parcelles, qui, embrasées à la chaleur du choc qui les produit, retombent en étincelles sur la poudre du bassinet à laquelle elles doivent mettre le feu ; mais divers accidents causent des ratés, qui deviennent très fréquents dans les mauvais temps. Tantôt le vent, dérangeant la direction des étin- celles dans leur chute, les détourne du bassinet; tantôt la poudre de l’a- morce, atteinte par l'humidité d’un temps pluvieux et brumeux, ou ne prend. pas le feu de l’étincelle, ou fait long feu. Quelquefois le silex émoussé et encrassé ne détache aucune étincelle de Ja batterie ; quelque- fois aussi, la lumière, obstruée par la crasse, ne laisse pas pénétrer le feu de l’amorce jusqu'aux poudres de la charge. Sans doute que le soldat peut prévenir en grande partie ces deux derniers accidents en changeant ou en aiguisant la pierre de fusil, et en désobstruant la lumière avec son épinglette; mais ces soins minutieux lui échappent souvent au milieu de la chaleur et des émotions du combat. » On reproche aussi au fusil à silex d'exiger trop de temps pour amorcer, environ cinq,ou six secondes sur les quinze à vingt que demande la charge complète. ». L'Académie comprendra aisément combien il est essentiel que le ba- taillon d'infanterie charge promptement , et que toutes les armes partent. I] est essentiel qu'il charge vite, non pas pour tirer beaucoup, ce qui, 107. (782 ) dans la plupart des circonstances, ne produirait qu'un vain bruit, et ne ferait que consommer des munitions en pure perte; mais pour rester le moins long-temps possible désarmé contre la cavalerie. Car, si le lancier au galop arrive sur le fantassin avant que celui-ci n'ait rechargé, son fusil, quoique muni de sa baïonnette, étant une pique trop courte, il est atteint sans pouvoir atteindre, et la lance triomphe facilement de la baïonnette. C'est par l'effet meurtrier d’une grêle de balles que le bataillon d’infgnterie repousse lescadron de lanciers, et non pas en se fraisant de baïonnettes sans portée suffisante. » Il est également essentiel que les ratés soient fort rares ; car chacun di- minue l'intensité et par conséquent l'effet meurtrier de cette grêle de balles; et enfin, comme cela est arrivé souvent dans les mauvais temps, au milieu de la boue des bivouacs, les ratés peuvent devenir tellement nombreux, que les balles soient trop rares pour repousser la cavalerie. Alors les fantassins s'inquiètent , s'éffrayent, se désunissent ; les cavaliers , dont l'audace s’ac- croit en raison inverse du danger, chargent à fond, pénètrent au milieu des rangs des bataillons et les taillentsen pièces. Aussi les militaires atta- chent-ils la plus grande importance à posséder des fusils dont la charge soit très prompte et qui soient à peu près exempts de ratés. » Toutefois, on n’apercevait rien de préférable à la platine à silex jus- qu'au moment où la découverte des poudres fulminantes vint offrir un agent nouveau pour mettre le feu à la charge. On conjectura aussitôt que le feu rapide et subtil, comme l'éclair, qui jaillit des fulminates sous le choc d’un marteau, devait présenter de grands avantages pour enflammer la charge du fusil; et bientôt la capsule fut inventée avec la platine à piston. Ce procédé à paru satisfaisant pour le fusil de chasse; mais des objections sérieuses l'ont fait écarter jusqu’à présent des armes à feu de guerre. Pour coiffer de la capsule le sommet de la chéminée, il faut du sang-froid et une certaine adresse ; or, les émotions variées du champ de bataille, ne laissent pas au soldat assez de calmé et de tranquillité pour qu'il ait la main sûre. Dans son agitation nerveuse il commettrait bien des mala- dresses, bien des méprises, et larme resterait souvent sans amorce; d’ailleurs ; il faudrait au moins autant de temps pour ajuster la capsule que pour verser la poudre dans le bassinet, et la durée de la charge ne se- rait point abrégée. On a cherché vainement un mécanisme simple, facile et solide qui püt remplacer les doigts du soldat pour djuster là capsule; bien dés essais ont été faits, mais rien de satisfaisant n'a été découvert jusqu’à présent. Les puissances de l'Europe attendént qu’on leur indique (783) un procédé sûr, facile et prompt de piacer l’'amorce fulminante, pour ar- mer leurs troupes du fusil à piston à la place du défectueux fusil à silex. » M. Heurteloup' croit'avoir trouvé ce procédé : il rejette la capsule; au lieu de cette enveloppe, il prend un petit tube d’un millimètre de dia- mètre , formé d’un métal mou qu'il aplatit au laminoir après l'avoir rempli de poudre fulminante. Il loge ce tube dans un petit canal pratiqué dans le bois du fusil, de manière qu’en armant le chien de la platine qu'il nomme un koptipteur | on imprime un mouvement de rotation à une petite roue dentée sur laquelle repose le tube qui y est comprimé par un res- sort, en sorte que le mouvement de rotation de la roue donne un mouve- ment de translation au tube dont le bout va se placer au-dessus de la cheminée lorsque le fusil est armé. » Le koptipteur est formé à sa partie supérieure d’urie lame tranchante de deux millimètres de saillie, et à sa partie inférieure d’an marteau qui lui estuni ; le koptipteur part et se rabat comme le chien de la platine à silex. Dans ce mouvement sa lame commence par couper un petit tronçon du tube qu’il rencontre au-dessus de la cheminée où le marteau frappe presque aussitôt ce tronçon d’un coup raide qui en fait jaillir une flamme subtile, dont quelques rayons pénètrent par la lumière de la cheminée jusqu'aux poudres de la charge. En réarmant ensuite le ‘koptipteur, on imprime de nouveau un mouvement progressif au petit tube d’amorce, dont l'extrémité est ramenée comme auparavant «u-dessus dela cheminée : en sorte que le simple mouvement d’armér le fusil suffit pour amorcer, ettoutest terminé en moins d'une seconde. » Nous ferons remarquer que l’idée de renfermer de la poudre d’amorce fulminante dans un tube, dont l'extrémité serait frappée par un instru- ment à double effet, de manière à en couper un tronçon et à le frapper sur la cheminée, est déjà connue depuis long-temps. En effet, on trouve, page182 du tome XIVIdes Brévets d'invention, la déscription suivante d'un brevet accordé à M. Lebœuf de Valdahon, le 21 septembre 1827 : « Un tube de paille de cinq , six ou sept pouces de longueur, rempli de » poudre fulminante , fournit quinze à vingt amorces, etc. » Cette petite cartouche d'amorcés $'introduit dans un canal pratiqué »idans le bois: du ‘fusil, ‘sous la main gauche; et au moyen d'un petit re- »poussoir auquel-ellé est assujétie} ét'qu'on fait glisser, le bout de la » petite cartouche se présenté vis-à-vis la lumière’, et s’en éloigne de méme. » Un ressort ; placé sous l’écusson dû pôntet, (fait seul l'office du chien et » de toutes les parties qui le font mouvoir; cé ressort porte en avant une ( 784) » petite lame pour couper la partie de la cartouche d’amorce qui se pré- » sente vis-à-vis de la lumière ; il est en autre muni d’un piston pour frap- » per l'amorce : la lame empèche, après qu’elle a coupé, la communica- » tion de l’amorce avec le reste de la cartouche. » » Mais si l'idée première de cet appareil d’amorce n'appartient pas à M. Heurteloup, il a du moins le mérite incontestable de l'avoir appliquée beaucoup plus heureusement au fusil de guerre ; entre son fusil et le frêle fusil Valdahon , il ya toute la distance qui sépare une machine capable de rendre des services d’une autre machine qui ne peut en rendre aucun. D'ailleurs, l'idée si importante pour abréger la durée de la charge, d’entrai- ner le bout du tube d'amorce sur la cheminée par le simple mouvement d'armer le fusil, paraît bien appartenir à M. Heurteloup; du moins on n'en trouve aucune trace dans le brevet cité plus haut. » Nous ne décrirons point toutes les pièces, au nombre de vingt-deux, y compris les vis, qui composent la platine du koptipteur. Il nous suffira de faire remarquer que le jeu certain et facile de toutes les parties de la ma- _chine est un garant qu’elles remplissent bien leurs fonctions. Elles répon- dent à tous les besoins : ainsi le koptipteur n’est point dur à la détente; on l'arme sans effort, et dans ce mouvement il entraîne la rotation uniforme de la roue motrice du tube d’amorce; on le place aisément à son point d'arrêt, et lorsqu'on l'arme de nouveau, ce mouvement n’entraïne pas une nouvelle progression du tube d’amorce. Si l’on arme le koptipteur en tour- nant sa platine sens dessus dessous , on évite par cette disposition d’entrai- ner le tube d’amorce, ce qui donne la certitude que le coup ne peut pas partir. » Toutes les parties de cet appareil présentent-elles la solidité conve- nable pour garantir leur durée? C’est une question à laquelle un long usage dans les mains des soldats, au milieu des accidents des marches et de la boue des bivouacs, par les plus mauvais temps, peut seul répondre; et nous n'avons eu pour en juger que quelques heures d'expériences par un beau temps. Deux pièces seulement paraissent fatiguer beaucoup, et doivent être remplacées, suivant l’auteur, après un nombre de coups qui varie de 1200 à 1800 : c’est le marteau et la cheminée. Le marteau du koptipteur est formé d’une tête de vis qu'on remplace avec la plus grande facilité, et qui est d’un prix insignifiant, La cheminée est vissée au canon, près de la culasse; lorsqu'elle est fatiguée, et que la lumière commence à s'évaser, rien de plus aisé que d’en visser, une autre à la place. Chaque soldat peut avoir ces petites pièces de rechange. ( 785 ) » L'auteur adapte et fixe sa platine au canon, et nullement sur le bois du fusil, ce qui est un avantage sous le double rapport de la solidité et de la durée. Le bois de fusil ne fait que la recouvrir, et en quelque sorte l’habiller : rien ne saille à l'extérieur, à l'exception de la gâchette et du koptipteur. La platine est ainsi garantie de tout choc destructeur, et elle se trouve aussi préservée de l'humidité. Sa position au-dessous de l’arme est une garantie de plus contre la pluie; l’eau ne peut pénétrer que par le trou dans lequel joue le koptipteur ; mais on remarquera que pour lui fermer cette entrée unique, il suffit d'un bouchon ou d’un petit cou- vercle. »’ Démonter et remonter le fusil avec facilité, en isolant et ensuite en réunissant de nouveau les diverses pièces qui le composent, pour décrasser l'intérieur de la platine, laver le canon, nettoyer le bois, et remplacer des pièces altérées, n’est pas sans importance : le fusil de M. Heurteloup nous paraît encore bien entendu sous ce rapport. » Le tube mis en service fournit successivement 35 tronçons d’amorce, et par conséquent il suffit au tir de 35 coups : le soldat en porte plusieurs autres dans un étui métallique; dès qu’il est prévenu par un raté que celui qui était en service vient de finir, un facile mécanisme lui permet de le remplacer par un autre avec autant de promptitude qu'on change une pierre du fusil à silex, Et toutefois, si l'ennemi le presse tellement qu'il n'ait pas le temps d'ajuster un nouveau tube, l’auteur lui réserve dans un bout de tube une dernière amorce, qu’il nomme l’amorce de miséricorde. » Après avoir examiné l’arme en détail, la Commission s’est appliquée à la voir fonctionner dans des circonstances variées. L'auteur a tiré avec son fusil une trentaine de cartouches à balles, puis autant de coups à poudre libre; enfin, il a brülé une très grande quantité d’amorces. Tou- jours le simple mouvement d’armer le fusil a ramené le bout du tube au- dessus de la cheminée d’une manière fort exacte , et l’on n’a éprouvé aucun raté. La percussion s’opérant au-dessous de larme, nous nous sommes assurés que les troncons du tube métallique, qui contenaient l’amorce, tombent à terre par le trou laissé dans le bois pour le jeu du koptipteur, de manière à ce qu’on n'ait pas à craindre que ces scories aillent gêner et engorger la platine. Nous nous sommes assurés aussi que la lumière ne s’obstrue point, soit parce que la crasse se trouve repoussée en dehors par la force expansive de la poudre de la charge, soit parce que le tronçon d'amorce est frappé à côté et non pas au-dessus de la lumière. » Quoique dans toutes les expériences qui ont eu lieu sous nos yeux, ( 786 ) le feu de l'amorce ne se soit:pas communiqué à la portion restante du tube, cependant comme cet accident pourrait arriver, soit par suite de quelque dérangement intérieur, soit par l’imperfection d’une arme, nous avons voulu nous assurer du degré de gravité qu'il aurait : pour cela nous avons allumé un tube par un bout; il y a eu déflagration successive sans la plus légère détonnation ; ce qui paraît devoir rassurer sur les suites de l’inflam- mation d’un ou de plusieurs de ces tubes, soit dans l'arme, soit dans l'étui du soldat , soit dans les caissons de transport. » Pour éprouver les amorces sous le rapport de l'humidité, nous avons jeté de l’eau dans l'intérieur par le trou du koptipteur. Le bout du tube d’amorce ayant été baigné par l’eau, le premier coup a raté , mais il a suffi de réarmer le fusil pour faire partir le second coup ainsi que les autres. Nous avons ensuite plongé un tube dans l’eau durant quelques secondes, et nous l'avons aussitôt mis en service dans le fusil; aucune amorce n’a raté. Toutefois, si un tube d’amorce se saturait d'humidité par une cause quelconque, il est vraisemblable qu’on éprouverait bien des ratés; mais le soldat pourrait facilement y porter remède en substituant à un tube hu- mide un tube sec pris dans son étui. » Sans doute que si les tubes d’amorce, aplatis au lamimoir, n'étaient point fabriqués et vérifiés avec soin, quelques parties pourraient rester vides de poudre , ce qui produirait des ratés lorque la portion vide se trou- verait sous le koptipteur, Toutefois, cet accident, dû à une mauvaise fa- brication, serait bientôt réparé en armant de nouveau le koptipteur. Tel est l'avantage de cette arme , qu’un raté y est bien rare; et qu'arrivàt-il par défaut de précautions, une seconde suffit pour y remédier, sans cesser même de tenir le fusil en joue; à peine si l'on a le temps de s'en aper- cevoir. » Le feu de l’amorce s'échappe en dessous par le trou du koptipteur en un jet de flamme un peu incliné en avant, de manière à ne pas incommo- der le tireur: cela ne suffit pas sans doute ; il est nécessaire de plus que le soldat qui combat encadré dans des rangs serrés , ne nuise point à ses vois sins. Il est évident d’après la direction du jet de l’amorce, qu'il ne peut incommoder ses voisins de droite et de gauche; mais nous sommes loin d’être aussi rassurés pour son chef de file. Nous ayons objecté à l’auteur que dans les mouvements irréguliers du combat, il pourrait arriver que le jet de flamme de lamorce se dirigeät sur la giberne d’un des soldats qui le précèdent, au moment où ce soldat y puise des, cartouches, et sur la cartouche même qu'il y a puisée, et y communiquât le feu. Il a tâché de (787 ) repousser l’objection, en nous faisant voir que le jet du feu de l'amorce ne se prolongeait pas au-delà de quelques centimètres; et, en effet, en dirigeant ce jet produit par la combustion successive de plusieurs amorces, en présence du rapporteur de la Commission , sur de la poudre ordinaire , éparse sur une table, elle ne s’est enflammée que lorsqu'elle n’a plus été qu'à sept à huit centimètres de l’orifice du jet. Cependant, cette expérience incomplète ne nous a pas rassurés entièrement; et il ne nous parait pas impossible que le jet, prolongé par l'expansion de la poudre de la charge, et à la faveur d’une lumière évasée, ne s’étende bien au-delà de huit à dix centimètres , et ne produise des accidents graves. M. Heurteloup est con- venu avec nous qu'il serait prudent de changer la giberne de place, et de la mettre par devant, en lui donnant la forme d’une demi-ceinture, ainsi que cela est d'usage dans l'infanterie légère de quelques nations. S'il veut bien s'occuper lui-même de rechercher ces changements de forme et de position de la giberne, il fera disparaitre l’objection la plus sérieuse qu'on puisse faire à l'adoption de son fusil; et il sera conduit naturellement à tâcher de résoudre un problème de mécanique et d'hygiène beaucoup trop négligé jusqu’à présent, savoir : la juste répartition de la charge du soldat sous les rapports de la force et de la santé, et sous celui de la facilité des mouvements. » La Commission, en rendant compte à l’Académie des expériences en- tièrement satisfaisantes qui ont eu lieu sous ses yeux, par un beau temps, durant quelques heures, avec une arme bien soignée, n’en conclura pas que le Gouvernement devrait se hâtér d’armer toute l’armée du fusil à kop- tipteur. Elle n’ignore pas qu'il est prudent de lui faire subir bien d’autres épreuves pour en constater la durée, la solidité et les avantages dans tou- tes les circonstances de la guerre, avant de se résoudre aux sacrifices pé- cuniaires et à la grave responsabilité qu'entrainerait un changement d’arme. » Elle en conclura seulement que cette arme présente assez de proba- bilité de succès pour qu'il soit désirable que l’essai en soit fait en grand. Si, comme elle le pense, des épreuves répétées entre les mains des soldats, n’y signalent aucun vice capital et irrémédiable, quelques imperfections de détail faciles à corriger, comparées aux avantages qu’elle parait présenter, ne peuvent empêcher qu’on ne la regarde comme un bon fusil de guerre: » Nous croyons que le fusil à koptipteur mérite de fixer, dès à présent, l'attention de l'Académie, et que son auteur est digne d'obtenir ses en- couragements. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. C.R. 1838, 1°T Semestre. (T.VI, N° 95.) 108 ( 788 ) PRIX DE MÉCANIQUE. — M. Coriolis fait, au nom de la commission char- gée de décerner le prix, le rapport sur les pièces adressées au concours. Ce rapport sera imprimé dans le Compte rendu de la séance annuelle. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — /nstructions pour le voyage dans le nord de l'Europe. Le départ de l'expédition étant tres prochain , et M. Arago n'ayant pu assister à la séance pour achever la lecture des instructions relatives à la météorologie , on vote sur les parties qui ont été lues dans les séances des 30 avril, 13 maiet 21 mai. L'ensemble des instructions, approuvé par l'Académie, sera transmis à M. le Ministre de la Marine. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Note sur l'application du système métrique à la filature et au tissage en PP 5 général; par M. Bresson. (Commissaires, MM. Costaz, Séguier.) « Depuis l'ordonnance royale de 1819, dit M. Bresson, le numérotage des cotons filés est métrique; le numéro d'un fil, qui indique son degré de finesse, indique en même temps combien il faut d’écheveaux de mille mètres, pour peser un demi-kilogramme. Pourquoi le numérotage des fils de laine; de lin, de chanvre, de soie, ne se fait:1l pas sur le même principe ? » Dans plusieurs localités , les fils de laine cardée , ont pour numéro, le nombre d’écheveaux de 1256 aunes, qui pèsent une livre, marc. » Les fils de laine peignée se numérotent sur le même principe, mais les écheveaux ne sont que de 615 aunes seulement. » Le degré de finesse des fils de lin, s’indique par le poids de ce qu'on nomme un quart; ce quart est une longueur fixe de 3200 aunes. Il.est fa- cile de comprendre que plus le fil est fin, et moins le quart pèse ; ce mode est done inverse de celui employé dans le numérotage du coton et de la lame. » À Lyon et ailleurs, le degré de finesse de la soie est indiqué par le poids d’un écheveau de 400 aunes, poids qui s’'énonce en grains et deniers, de la livre de Montpellier. Cette livre est égale à 414 grammes à. » Le défaut d’uniformité que nous venons de signaler est une entrave ( 789 ) aux transactions commerciales qui se font entre des départements éloignés, parce qu’il donne lieu à des mal-entendus, et même favorise des fraudes. On ferait disparaitre cet inconvénient en convenant de prendre pour le numéro de toute espèce de fil, comme on l’a fait pour le coton, le nombre exprimant combien de mille mêtres du fil sont contenus dans un éche- veau pesant un demi-kilogramme. » Une réforme analogue, poursuit l’auteur, devrait être faite dans le commerce et la fabrication des tissus unis; ainsi la qualité d’un tissu pour- rait être indiquée par un double nombre, composé du numéro du fil em- ployé et du nombre de fils de chaine qui se trouve dans un centimètre de long ; un calicot 30-26 serait un calicot fait avec du coton n° 30, et tel que le nombre de fils dans un centimètre füt de 26. » ANTHROPOLOGIE. — Mémoire sur un nouvel instrument propre à mesurer les dimensions de la Tête; par M. ANTELME. (Commissaires , MM. Serres , Breschet.) L'auteur annonce qu’au moyen de cet instrument, qu’il désigne sous le nom de céphalomètre, on obtient avec facilité et précision la mesure de l'angle facial, celle des diamètres du crâne, et enfin les diverses dimen- sions que peuvent avoir besoin de connaître les physiologistes qui s’occu- pent de l'étude des caractères physiques des races humaines. cnrRuRGIE. — JVote sur les avantages du mastic gypso-amylacé dans la confection des bandages inamovibles employés pour le traitement des fractures ; par M. LararGue, de Saint-Emilion. (Commissaires, MM. Larrey, Roux.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur l'emploi de la vapeur perdue des machines à haute pression pour remplacer en partie le combustible ; par M. Loyer. (Comraissaires, MM. Arago, Savary, Séguier.) CORRESPONDANCE. M: ve Carieny demande qu'un Mémoire sur les oscillations de l'eau dans les tuyaux de conduite, dont il a présenté il y a pres d’une année la première partie, soit admis à concourir pour le prix de mécanique. 108.. ( 790 ) L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés portant les sus- | criptions suivantes : Description d'un nouveau mode d'emploi de l'air chaud comme moteur ; par M. Brrsson. Note relative au remorquage des bateaux sur les rivières et les canaux ; par M. Dumery. Indication d'une substance végétale avec laquelle l'auteur espère faire du papier propre à remplacer le papier de Chine; par M. Parras, médecin de l’armée d'Afrique. La séance est levée à 5 heures. LÉ ( 791 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : * Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale des Sciences ; 1° semestre 1838, n° 22. Annales des Sciences naturelles ; tome 8, décembre 1837, in-8°. Mémoires de la Société royale d'Agriculture et des Arts du départe- ment de Seine-et-Oise ; publiés dans la 37° année, in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Saint-Étienne; 16° année, 5° li- vraison de 1858, in-8°. Projet de voyage à Madagascar, pour y continuer des travaux d'His- toire naturelle, de Philologie et de Topographie médicale; par M. Ac- KERMAN; Paris, 1838, in-8°. Instruction sur le canonnage à bord; par M. le lieutenant-colonel Préaux; 1837, in-8?. Bulletin des Sciences physiques et naturelles en Néerlande ; rédigé par MM. Miquez, Murver et Wencresacu ; année 1838, Leyde, in-4°. Icones anatomicæ equi; par MM. Gersex et Vormar; Berne, 1837, in-folio. (Renvoyé à M. Flourens pour un rapport verbal.) Guy’s Hospital... Compte rendu de l'hôpital de Guy ; avril 1858. New treatment.... ÎVouveau traitement pour certains cas d'Enkylose; par M. Barrow ; Philadelphie; brochure in-8°. Astronomische.... Vouvelles astronomiques de M. Scrumacxer ; n® 551—352, in-/°. Prüfung.... Examen de la doctrine de la pesanteur de l'air, d'après une nouvelle théorie sur la vaporisation et la précipitation dans l'atmos- phere ; par M. F. Kice ; Mayence, 1837, in-8°. Das Weltsystem.... Le Système du monde ou l'origine et les mouve- ments du Soleil, des planètes, de la Lune et des comètes ; par le même; 1836, in-8°. Bericht über.... {nalyse des Mémoires lus à l’Académie des Sciences de Berlin et destinés à la publication; mars 1858, in-8°. Due Memorie.... Deux Mémoires géologiques sur les terrains de la Toscane ; par M. le docteur Savi; Pise, 1838, in-8°. Revue géologique de la Société Cuviérienne , n° 5, mai 1838, in-8°. ( 792 ) Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires ; 24° année, n° 6, juin 1858, in-8°. Gazette Médicale de Paris, tome 6 , n° 22. Gazette des Hôpitaux, tome 12, n°° 64—66, in-4°. L'Écho du Monde savant , 5° année, n° 339, in-4°. La Phrénologie, Journal, 2° année n° 6. L'Expérience , journal de Médecine , n° 42, in-8. L'Éducateur ; janvier et février 1838. où ‘ÿr + ‘srow np souualogg lo‘6G + WG co‘ ‘197, 1çne 1& np ouusko cor + o‘oz+ oL‘ÿ ‘anoo) oë ne 11 np ouuoloy ÿ'c lo cr+ nue vo omgl ©1641 np onuofoy | ecrit 11e pc GERS xna3en | ecpi+l6 ca + rene ci+|6zc+ tte -soSenu sanbjonQle ter + G‘rc+ ss... Lite moñennlg hr +|L'ec+ ss... *‘utaaaçiet o1+|c Yc+ AO JEnSsnnls ts +lo"61+ ‘’aluepuoqe ammqglo‘c +|LeLi+ ee molle G +|g pi+ sos. *‘moan0n|6: 9 +le Lit LR RE De AUOT c‘Li+ + *omjqlc‘ PE0 91+- ***xno8enu soupir" 8 +lc‘ Jose FOTO “uronog|s: ‘119007 ‘19400 QD OR 0 ‘xuoSengie °°: ‘xno8enu sa T|G “eee ‘xne$enu s211]9 STE GO AE uso "+" ur1oç|} ET terrestre. nvogl **‘nuog ‘‘uLaI2G ‘uraxoçlo **sanodva son) Yet ‘***°-xnorodea sai plo O'NONC ZOÉ vi à vi ui © ….... 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J'ai retrouvé la même loi en faisant passer par le multiplicateur l'électricité appelée par influence, sur un globe de 33 centimètres de diamètre, résultat qui s'oppose à regarder cette électricité comme une simple polarité, comme le pense M. Faraday. » Après ce résultat, j'ai dû ramener à mon unité statique toute l'élec- tricité contenue dans un carreau, dont la tension étant 25,5, avait de- mandé un courant de 3°, et J'ai trouvé que la charge de ce carreau consistait en une quantité électrique telle, qu'étant estimée en unités de l'électromètre, elle en contenait 6362 1°. En ramenant à l'unité de courant les 3° dynamiques , il faut, d’après ce qui précède, diviser le produit sta- tique par le carré de 3 ou 9, ce qui donne 7060?. Ainsi, la quantité élec- trique qui donne par sa propagation un degré dynamique, étant reçue et coercée, donne un effet statique de 7069 unités. Comme l'unité dyna- mique n’a besoin que de l’oxidation de oi: 0000000151 de zinc, il ne faudra, pour une unité statique, que 0"",000000000002. » Il faut donc ajouter au tableau du Mémoire du 9 janvier 1837, les deux paragraphes suivants : Électricité statique. Électricité dynamique. Si l’on arrête et coerce sur des surfaces | Si l’on mesure le courant que produit des quantités d'électricité, dont la propa- | l'écoulement de diverses quantités stati- gation produisait un effet dynamique me- | ques coercées sur des surfaces , on trouve suré, on trouve que les effets statiques de | que ces courants sontentre eux comme les ces quantités sont entre eux comme les | racines carrées des quantités staliques, carrés de leurs effets dynamiques. ( 8:19 ) GÉOLOGIE. — Sur les terrains tertiaires du nord-ouest de lItalie; par M. pe CorrEeno, ancien capitaine d'artillerie. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Élie de Beaumont.) « Les recherches paléontologiques ont déterminé depuis quelques an- nées la division des terrains postérieurs à la craie en trois étages carac- térisés chacun par des groupes différents de fossiles, et la géologie de superposition a confirmé sur plusieurs points de l’Europe les distinctions fondées sur les caractères paléontologiques. » Deux de ces étages paraissent exister seuls dans le sud-est de la France; car il est difficile d'admettre comme tertiaires les calcaires à nummulites des Alpes lorsqu'on a étudié sur place les relations de gisement des cou- ches qui renferment ces fossiles. Mais outre ces calcaires, il existe au pied des Alpes deux étages tertiaires bien distincts qui s'étendent depuis la Suisse jusqu’à la Méditerranée. M. Elie de Beaumont a montré dans ses Recherches sur les révolutions du globe (1), combien les caractères géo- logiques et paléontologiques de ces deux terrains s’accordaient pour les faire rapporter à deux formations entierement distinctes l’une de l’autre. » Les mêmes terrains se retrouvent sur le revers italien des Alpes, mais avec des caractères un peu différents de ceux qu’ils présentent dans le sud- est de la France. Ainsi, au lieu des dépôts lacustres de la Bresse et du Dauphiné, l'étage tertiaire supérieur est représenté en Piémont et le long des Apennins par des marnes bleues et des sables calcaires dont les fos- siles marins ont été décrits par Brocchi dans sa Conchyliologie fossile su- bapennine. Les travaux de M. le professeur Bonelli amenèrent , il ÿ a dix ans, une division paléontologique des couches tertiaires d'Italie. Cette distinction , adoptée d’abord par MM. Lyell et Deshayes , est admise au- jourd’hui par la plupart des géologues ; mais personne ne s’est occupé en- core de mettre en rapport la différence de fossiles que présentent les deux formations tertiaires du nord-ouest de l'Italie avec les caractères purement géologiques de ces formations. Cependant les interruptions entre les divers dépôts tertiaires sont tout aussi marquées sur le revers méridional des Alpes qu'elles le sont dans le sud-est de la France : on peut s’en convain- cre sur les collines de Superga , sur les pentes des Apennins et au pied des Alpes. (1) Annales des Sciences naturelles , tom, XVIII et XIX. C.R, 1838, 1° Semestre. (T. VI, N° 24.) 112 ( 820 ) » À Superga, les couches de la formation de la mollasse (2° étage ter- tiaire), se relèvent autour de petites protubérances crétacées; et elles sont recouvertes en stratification discordante par les marnes bleues de l'étage tertiaire supérieur. La distinction géologique est tout aussi évidente au pied des Apennins, dans la vallée de la Bormida où la mollasse est forte- ment redressée, tandis que les marnes bleues sont presque horizontales ; la même discordance se voit encore dans les environs de Tortone. » Au pied des Alpes, les terrains tertiaires sont réduits à des lambeaux séparés par les grandes vallées de la Doire, de la Sesia, du Tessin, etc. A l’est du Tessin, les couches tertiaires paraissent, d’après leurs fossiles , appartenir à l'étage supérieur, tandis que les dernières pentes des Alpes sont formées à Como et à Lecco par des couches qui font partie de la for- mation de la mollasse. Il résulte de cette disposition qu’on ne peut point constater au pied des Alpes le même genre de discordance qu'a Superga et au pied des Apennins : mais il est tout aussi évident que le relief du sol et la forme du bassin des mers avaient changé entre le dépôt des deux terrains , car les couches, appartenant aux deux étages tertiaires , reposent indifféremment sur les terrains secondaires. L'époque de cet événement géologique se trouve, par ce seul fait, être la même que celle de la révo- lution du globe qui a donné naissance à la partie occidentale de la chaîne occidentale des Alpes. » Un second événement dumême genre a eu lieu à la fin du dépôt des mar- nes bleues et des sables calcaires qui les accompagnent. En effet, les cou- ches de cette dernière formation sont aujourd’hui plus ou moins fortement redressées à V’errua, à Plaisance, à San Colombano, à Maggiora, etc.; partout elles s’enfoncent brusquement sous les terrains meubles qui re- couvrent le sol de la grande vallée du P6; partout leur direction est sen- siblement parallèle à la grande chaîne des Alpes (est-15 à 20° nord). Le mouvement qui a redressé les marnes subapennines est donc antérieur au dépôt des terrains meubles de la plaine de Lombardie; et puisque ce mouvement est postérieur au dépôt des marnes subapennines, il se trouve nécessairement contemporain du soulèvement de la partie orientale des Alpes (entre le Saint-Gothard et l'Autriche). » J'ai dit que ce mouvement était antérieur au dépôt des terrains meu- bles de la plaine de Lombardie; c’est qu’en effet le transport de ces ter- rains est le résultat du mouvement même qui a redressé les marnes su- bapennines. Les eaux diluviennes qui débouchèrent de toutes les grandes vallées des Alpes, lors de la dernière dislocation de cette chaine, démo- ( 821 ) lirent en grande partie les couches tertiaires du nord-ouest de l'Italie, et les masquèrent ailleurs de manière à ne laisser apercevoir aujourd'hui que des lambeaux isolés de ces couches. La masse de l’eau diluvienne dut changer brusquement de direction à la rencontre des Apennins; sa force de transport en fut tellement diminuée qu’une grande partie des détritus que cette eau tenait en suspension mécanique dut tomber au fond, et recouvrir de quelques pouces d’une vase grossière la surface des caillous arrivés en même temps par les grandes vallées. Si les Apennins n’avaient pas existé lors de cette débâcle, les caillous se seraient arrêtés seuls à l’ouverture des grandes vallées alpines; les détritus moins volumineux auraient continué vers la Méditerranée, et aujourd’hui les plaines fertiles du Piémont et de la Lombardie ne seraient peut-être qu’une mer de caillous comparable à la plaine de la craie, » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Réflexions sur les causes des explosions des ma- chines à vapeur; par M. Darzu, membre de la commission de sur- veillance des bateaux à vapeur de la Marne. (Renvoi à la commission des rondelles fusibles.) PHYSIQUE DU GLORE. — 7 raité de Météorologie; par M. Denis, 1° partie. (Commissaires, MM. Arago, Savary.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Essai sur des machines mues par l'air chaud joint à la vapeur; par M. Fixrpr. (Commissaires, MM. Dulong, Poncelet.) NAVIGATION. — Sur le tir à bord des navires avec des canons sans bragues ; par M. LETOURNEUR, capitaine de vaisseau. (Commissaires, MM. Dupin, de Freycinet, Rogniat.) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mécanisme à l'aide duquel on peut retourner sur le porte-objet du microscope, des corps de petite dimension qu'on veut examiner successivement sous plusieurs aspects; par M. Manpz. (Commissaires, MM. de Mirbel, Turpin.) 112, ( 822) NAVIGATION INTÉRIEURE, — Æssai sur la navigation intérieure en Angle- terre , accompagné dun tableau de la navigation intérieure du conti- nent de l'Europe. (Adressé pour le concours au prix de Statistique. ) Au mémoire est joint un billet cacheté contenant le nom de l’auteur. STATISTIQUE, — Statistique raisonnée du paupérisme , etc. ; par M. Boyer. (Adressé pour le concours de Statistique.) ÉCONOMIE RURALE. — De Vemploi de la vapeur d'eau pour l'épuration des huiles de graines, et spécialement des huiles de colza et de lin; par M. DE GATIGNY. (Commissaires, MM. Robiquet , Pelouze.) MÉTÉOROLOGIE. — Résumé des observations météorologiques faites à la Basse-Terre (Guadeloupe), pendant une période de dix ans, de 1828 à 1837 inclusivement ; par M. Dupuy. — Tableau des observations météorologiques faites à Cherbourg pen- dant l’année 1837 ; par M. LAMARCHE, capitaine de vaisseau. — Tableau des observations météorologiques faites à Constantinople, au collége des Lazaristes, pendant l'année 1835. M. Arago fera connaître, s'il y a lieu, dans une des prochaines séances, les principaux résultats qui se déduisent de ces observations. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Figure et description d'un nouveau moteur ; par M. GAUTIER. (Commissaires, MM. Gambey, Séguier.) M. Boirror adresse une nouvelle copie d’un Traité d'arithmétique qu'il avait présenté en 1829, et sur lequel il n’a pas été fait de rapport, par suite du décès d’un des commissaires chargés de l’examiner, feu M. Le- gendre. (Commissaires, MM. Lacroix, Sturm.) M. Divize pe CHaBrior adresse une seconde copie d’un Mémoire sur la Navigation de l'Allier, la première ne s'étant pas retrouvée parmi les papiers de MM. Navier et Girard, qui avaient été chargés d'en rendre compte à l’Académie. (Commissaires, MM. Dupin, Coriolis.) ( 83) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Lettre de M. Luezic à M. le Président. « Je crois rendre hommage à la dignité de l’Académie en lui adressant directement et sans intermédiaire les observations et rectifications que je dois faire aux communications qui se sont faites en mon nom, dans des discussions élevées sur la découverte de la constitution de l'acide citrique. Le récit exact des faits va satisfaire à toutes les prétentions et éclairer cette affaire embrouillée, d’une lumière non équivoque. Je dois déclarer d'avance que je n’entends nullement, par la démarche que je fais dans ce moment-ci, discuter une question de priorité; ce serait une question trop petite à mes yeux. » M. Berzélius découvrit, il y a quatre ans, que les citrates de baryte et de soude, exposés à une température de 150 à 200°, perdent 3 d'atome d’eau de plus que ne comportait la constitution de l'acide. » Ce fait remarquable, établi par un chimiste dont l'exactitude et l’ha- bileté n’ont jamais été surpassées, excita l'attention de tous les chimistes. Un grand nombre d’eux s’occupa dès ce moment de recherches pour trouver une explication de cette anomalie. D'où venait-elle, cette eau? L’acide ci- trique, jusqu'ici regardé comme anhydre dans ces sels, contenait-il de l’eau toute formée, ou était-elle produite par l’action de la chaleur à cette haute température sur les éléments de l'acide? Voici les questions à ré- soudre. Si Les citrates avaient perdu 1 at. d’eau au lieu d’un tiers d’atome, il n’y aurait pas eu de difficultés, c'était alors de l’eau de cristallisation. Mais pour admettre de l’eau toute formée dans le citrate de soude séché à 100, il fallait multiplier par trois l'atome de ce sel, pour faire rentrer le phénomène dans les lois admises, pour faire d’une fraction un nombre rond. On était par-là conduit à admettre dans les citrates un acide d’une espèce tout-à-fait nouvelle, un acide dont 1 atome saturait 3 atomes de base, qui formait des sels dans lesquels l’oxigène de la base était à l’oxi- gène de l'acide dans le rapport de 3 : 11. Ce rapport était en opposition avec l'expérience; il était une anomalie encore plus grande que la perte d'un tiers d’atome d’eau qu'éprouvait un sel dont l'acide contenait de loxigène et de l'hydrogène, c’est-à-dire les éléments de l’eau. Aucun chimiste ne pouvait appuyer, ne pouvait soutenir cette hypothèse; il n'en existait aucune analogie dans les combinaisons organiques. Aussi ( 824 ) aucun chimiste ne se hasarda à se prononcer publiquement pour cette hypothèse. » Nous connaissions au contraire une foule de phénomènes qui par- laient tous en faveur de l’autre hypothèse , d’après laquelle, l’eau expulsée au-delà de l’eau de cristallisation, par une élévation de température au- dessus de 100°, que cette eau avait été formée des éléments de l'acide par l'influence de la chaleur. On savait, par exemple, par les belles expé- riences de M. Pelouze sur l’acide malique, que cet acide se décompose à 150° en eau, en deux autres acides isoméres, en acide fumarique ou équisetique, qui ne différent tous deux de l'acide malique qu’en ce qu'ils contiennent un atome d’eau de moins. Le malate pouvait donc être repré- senté par la même formule qu’un fumarate plus r at. d’eau. » On savait en outre, par les expériences du même chimiste, qui confir- maient celles que j'avais faites moi-même sur l’acide malique, que cet acide possédait absolument le même poids atomique, la même composition que l'acide citrique tel qu’il a été établi par M. Berzélius. » Il était donc tout naturel de penser que la perte d’eau qu’éprouvaient les citrates de soude et de baryte à 200°, provenait de la même cause qui fit transformer l'acide malique en acide fumarique; qu’elle provenait donc de l’action bien connue de la chaleur, que cette eau était donc formée aux dépens des éléments de l'acide citrique. Voilà l'explication à laquelle s'arrête le célèbre chimiste suédois : elle était appuyée par un raisonne- ment logique et clair; de nombreuses analogies lui donnaient un carac- tère de vérité tout-à-fait convaincante. » M. Pelouze avait trouvé que non-seulement le citrate de soude et de baryte, mais une foule d’autres citrates subissaient par l'influence de la chaleur la même perte d’eau; M. Dumas trouva plus tard, en octobre 1837, que le citrate d'argent séché à 130° dans le vide, avait la même composi- tion que le citrate de soude à 150°. Il avait donc établi, pour sa propre instruction, car ses expériences n’ont pas été publiées, que le vide aidé par une température de 130°, produisait pour ce sel le même chan- gement qu'une température plus élevée produirait dans le sel de soude à la pression ordinaire. Il n’y avait dans cette expérience rien de surpre- nant; l'effet du vide équivaut pour les matières volatiles, à une élevation de température : c'était un effet bien connu. La solution du problème était-elle trouvée à cette époque? Avait-on décidé et prouvé par des expé- riences positives que l’eau expulsée des citrates était de l’eau de cristalli- sation ? Nous allons le voir tout à l'heure. ( 825 ) » Je commençai en novembre 1837, un travail sur la constitution des acides organiques, et je fus guidé dans mes recherches par une théorie, émise pour les acides iodique et chlorique, par Davy; M. Dulong y avait depuis long-temps attiré l'attention des chimistes par des réflexions pro- fondes sur la constitution des oxalates. D’après cette théorie, pour chaque atome d’oxigène renfermé dans une base qui se combine à un acide , deux atomes d'hydrogène devraient étre éliminés sous forme de l'eau, ou, ce qui est la même chose, chaque équivalent de métal entrant dans la composi- tion d'un acide hydrogéné, doit remplacer dans la nouvelle combinaison , un équivalent d'hydrogène. » Je devais donc examiner, pour appliquer la loi qui découlait de cette théorie, cette classe d'acides dont on savait qu’elle possédait la pro- priété de se combiner en plusieurs proportions avec des oxides métalliques, ou, ce qui est la même chose, dans la composition desquels entrait un ou deux atomes de métal. C'était donc la classe d'acides qui forme des bi-sels et des sels dits basiques. Les acides cyanurique, tartrique, mé- conique, appartenaient à cette classe. Il ne fallait qu'un travail de quinze jours pour trouver qu’on avait ignoré jusque là la vraie composition des cyanurates, tartrates et méconates; je trouvai que les acides cyanurique et méconique forment trois séries de sels, à 1, à 2, à 3 atomes de base. Pour chaque atome de base se combinant à l'acide, un atome d’eau était expulsé et remplacé par l'équivalent de l’oxide métallique. Il en découlait les faits remarquables que l'acide cyanurique dans de certains sels perdait tout son hydrogène; que pour les quatre atomes d’oxigène dont les bases entrent dans la composition de l'émétique, quatre atomes d’eau pouvaient en être expulsés, sans que le sel éprouvât d'autre décomposition. » Voilà donc, pour ces trois acides, la théorie de Davy coïncidant avec l'expérience; j'étais obligé pour éviter des fractions d’atomes, et pour con- former les faits avec la loi des proportions et la théorie atomique, à doubler le poids de l'atome de l'acide cyanurique et méconique. » On me demandera avec raison, quel rapport avaient donc ces re- cherches avec la question des citrates? On se convaincra bientôt que le rapport était des plus intimes. » Je communiquai le 16 novembre les expériences que j'ai mentionnées, et les conclusions importantes pour la chimie organique qui en décou- laient, à M. Dumas; comme j'avais devant moi un champ immense et fécond à exploiter, je l'invitai à y joindre ses talents, et de vouloir achever ce travail en commun avec moi. L'Académie voudra juger si cette invita- ( 36) tion peut venir d’un homme jaloux d’un avantage personnel, ou le met- tant plus haut que le profit que la science pouvait tirer des efforts réunis de deux chimistes. En recevant la lettre que j'écrivis à M. Dumas, avait-il trouvé à cette époque la solution de la question des citrates ? I/Académie en jugera par la réponse qu’il me fit à cette lettre; elle est datée du 24 no- vembre : « Je vais droit au fait, votre plan de travail est accepté sans hésitation : » c'est un champ magnifique à exploiter. Ce que j'ai fait sur l'acide ci- » trique va très bien avec ce que vous avez vu sur l’émétique. Faites moi » le plaisir d'étudier le citrate de baryte, en le chauffant fortement, mais » sans l’altérer. Je crois qu'il décidera la question. Je n'ai pas mes notes, » ici, Chez moi , sans quoi je vous donnerais des nombres : il perd plus d'eau » que Berzélius n’en a fait perdre. » » Ainsi, pas de doute, le 24 novembre, M. Dumas attendait la solution du problème des citrates, du citrate de baryte. Il n'avait donc pas trouvé d'autre chose que le fait d’une perte d’eau encore plus considérable que celle trouvée par M. Berzélius. Il se trouva encore plus tard, que cette dé- couverte reposait sur une erreur. En répondant à cette lettre le même jour où je la recevais, je lui disais que je n’avais pas besoin d'examiner le citrate de baryte pour expliquer l’anomalie des citrates, que j'avais trouvé la so- lution de ce problème. Voici de quelle manière j'y fus conduit, » J'avais trouvé dans mes expériences qu'il était impossible de combi- ner les acides cyanurique et méconique à 3 atomes de potasse, de soude, ainsi à 3 atomes de bases très difficiles à réduire; que ces acides ne formaient de sel'à 3 atomes de base, qu'avec l’oxide d’argent, le plus réductible de tous. Nouvelle anomalie. La potasse est une base plus forte que l’oxide d'argent, nous l’avions admis. Cette anomalie disparaissait d’après la théorie de Davy; c'en était une conséquence toute naturelle. En admettant, en effet, que l’eau remplacée par les oxides n’était pas contenue dans les acides comme eau toute formée, mais comme hydrogène, il fallait bien que les oxides basiques les plus réductibles éliminassent cet hydrogène de préfé- rence à tout autre oxide. L’oxide d'argent devait donc être placé à la tête de tous les autres. » Je ne veux point Giscuter devant l'illustre corps de l’Académie l’ad- missibilité ou la non-admissibilité de cette théorie, je l’ai fait dans un mé- moire particulier qui simprime dans ce moment-ci dans les 4nnales de Chimie; mais je dois lui soumettre la marche de mes idées et de mes expé- riences, J'avais trouvé que dans le méconate d’argent le rapport de ( 827 ) loxigène de la base à Poxigène de l'acide était précisément et exactement le même que celui dans les citrates, dans la supposition que le tiers d’a- tome d’eau expulsé au-dessus de 100° füt de l’eau toute formée : c'était le rapport de 3 : r1. » Il fallait donc nécessairement conclure, si l’acide citrique appartenait à la méme classe d'acides que l'acide cyanurique et méconique, que cet acide devait former, dans ce cas, avec l’oxide d'argent un sel anhydre, ayant, sans être exposé à l’action de la chaleur, la même composition que les autres citrates à base plus difficile à réduire, ont à une température éle- vée. Cette supposition se confirma par l'expérience. Il se trouva que le ci- trate d'argent préparé et séché à la température de 100°, puis le même sel séché à la température ordinaire, possédait une composition analogue aux citrates de soude et de baryte exposés à 190°— 200°. Voilà donc une expé- rience positive, une preuve évidente que la chaleur ne fit pas former de l'eau aux dépens des éléments de l'acide citrique, en exposant un citrate à une élévation de température , que cette anomalie était indépendante de la température. La question d’où venait cette eau était donc résolue. » Je fis part de mes expériences et de mon raisonnement à M. Dumas (j'ai l'honneur de le faire remarquer à l'Académie), le même jour où il m'in- vita à décider la question des citrates, par l'examen du citrate de baryte. C’est de ce moment que ce célèbre chimiste fut déterminé à adopter le point de vue qui m'avait conduit dans mes recherches. À ma demande, il donna connaissance à l’Académie de mes expériences dans notre nom commun, dans la Note lue le 18 décembre; M. Dumas y joignit les résultats qu’il avait obtenus par l'examen d’un grand nombre d’autres citrates; ce sont les seules des siennes qui s’y trouvent. Voilà un incident que je ne pouvais prévoir, qui s'éleva relativement aux expériences de M. Dumas, sur les citrates cités dans cette Note. Un membre de l’Académie auquel je suis lié par une amitié étroite et sincère, et dont le caractère de probité est re- connu par tous ses collègues et par tous ceux qui savent l’apprécier, ré- clama de la part de M. Dumas les mêmes expériences sur les citrates comme sa propriété; il demanda mon intercession auprès de M. Dumas pour lui faire restituer ce qui lui appartenait. Il s'agissait d’analyses, de faits, de formules communiqués ; à 100 lieues de distance du centre des débats, il était impossible de séparer ce qui appartenait à l’un ou à l’autre. Je sui- vais donc l'impulsion de l'amitié en appuyant auprès de M. Dumas la de- mande de M. Pelouze, et en faisant tous les efforts qui étaient en ma dispo- sition, pour faire réparer loubli, sans doute involontaire, dont on C, R. 1818, 16° Semestre. (T. VI, N° 24.) 113 (828) accusait M. Dumas. Ces expériences n'avaient aucun rapport à mon travail, ou comme je dois dire, à notre travail commun; elles ne décidaient aucune question , n’éclairaient aucun point obscur; il me paraissait tout-à-fait in- différent de faire mention d’une seule ou d’ignorer toutes, à l'exception de l'analyse du citrate d'argent que M. Pelouze n'avait pas faite, et qu’il ne ré- clamait pas. M. Pelouze produisit à l'Académie mes lettres qui l’informaient de mes démarches auprès de M. Dumas, et qui prouvent jusqu’à l’évi- dence que je m'étais intéressé vivement et loyalement pour lui faire resti- tuer ce qu'il réclamait comme sa propriété. » Dans les séances du 7 et du 14 mai, M. Pelouze venait de prononcer une réclamation formelle et publique de toutes les communications qu'il avait faites à M. Dumas, des faits ou formules ou expériences qu'avait fait entrer M. Dumas dans la note du 18 décembre, et qui n’étaient pas la propriété de M. Dumas, qui n'étaient pas notre propriété. »Je dois maintenant me prononcer aussi formellement sur la justice, sur la justesse de cette réclamation. Elle embrassait deux points principaux : » 1°. M. Pelouze réclamait-il des expériences, des faits qu’il avait trouvés avant M. Dumas? des formules, des analyses? Cette réclamation était juste; M. Dumas l'avait reconnu, il fallait la satisfaire sans délai. » 2°. M. Pelouze réclamait-il encore, comme sa propriété, une opinion qu'il s'était formée individuellement, c'était celle de regarder le tiers d’atome d’eau dans les citrates, ete., comme de l’eau toute formée, comme de l’eau de cristallisation. » Cette manière d'envisager la constitution de l'acide citrique ne repo- sait sur aucun fait positif trouvé par M. Pelouze, elle n’était aucunement une conclusion tirée d'expériences, car elle pouvait être faite sans con- naître les siennes ; elle pouvait être imaginée sans connaître d’autres expé- riences que celles de M. Berzélius. Une réclamation d’une opinion indivi- duelle ne pouvait avoir lieu devant l’Académie; telle qu’elle était donc présentée, elle me paraissait et me paraît encore s'adresser à la décou- verte de la constitution de l'acide citrique. M. Pelouze doit, en homme d'honneur, se prononcer devant l’Académie même s’il réclame la décou- verte de la constitution de l'acide citrique! Je la lui ai contestée, je la lui contesterai non comme question de priorité, mais comme hommage à la vérité; je la lui conteste avec la conviction intime que les expériences de M. Pelouze ne pouvaient conduire à la solution du problème; c'était l'examen des cyanurates, des méconates, l'existence enfin de corps ana- logues qui l'ont décidée. Je suis pleinement persuadé que l'Académie par- tagera cette conviction. ——_———— ne ( 829) » J'avais employé tous les moyens pour empêcher M. Pelouze de faire une réclamation; à mes yeux, une réclamation pour des expériences, cela n’en valait pas la peine; je pensais que c'était au-dessous de la position scientifique de M. Pelouze; une réclamation de la découverte de la vraie constitution de l’acide citrique n’était pas soutenable de la part de M. Pe- louze. Il en a pensé autrement. » Remarques de M. Pecouze à l'occasion de la lettre de M. Liebig. «Il y a dans la lettre de M. Liebig, plusieurs observations sur l’opportu- nité et l'importance de ma juste réclamation contre M. Dumas : elles expriment sincèrement l'opinion personnelle de M. Liebig. Sans la par- tager je n'ai pas à m'occuper de la combattre. » M. Liebig avait pensé que je m’attribuais la découverte de la formule de l'acide citrique : telle n’a jamais été mon intention, et je l’ai dit très expressément dans ma dernière note. J'ai réclamé des expériences de déshyüratation, et une conséquence que j'en avais déduite. À cet égard M. Liebig s’était laissé induire en erreur. Aujourd’hui, mieux informé, il admet avec tout le monde la justice de ma réclamation; cela ne pouvait manquer d’arriver, car mes analyses lui étaient connues depuis long-temps. J'ai déjà dit qu’elles l’étaient également de plusieurs de mes honorables confrères. J'ai eu l'honneur de déposer sur le bureau une lettre de l’un d'eux, M. Thénard, qui atteste l'exactitude de ce que j’avance. » On donne lecture de cette lettre dans laquelle M. Thénard déclare que M. Pelouze lui avait communiqué , avant le mois d'octobre dernier , ses expériences sur la déshydratation des citrates. M. Cuevreur déclare de son côté que M. Pelouze Ini avait fait part, bien avant le mois d'octobre, des résultats auxquels il était arrivé relativement aux citrates. Remarques de M. Dumas à l’occasion des communications précédentes. « La note que l’Académie vient d'entendre et les explications données par M. Pelouze me laissent peu de chose à ajouter. » J’avais cru que lors de sa premiére réclamation, quand il parlait des faits et de leurs conséquences, c’est à la formule de l'acide citrique que M. Pelouze faisait allusion, et c’est dans ce sens que je lui ai toujours répondu. » La formule de l'acide citrique pouvait s'établir en montrant que tous les 113. ( 830 }) citrates offrent la méme composition, et c’est dans ce sens que j'avais di- rigé mes expériences en m'attachant aux sels caractéristiques, comme le citrate d'argent, que tout chimiste aurait naturellement choisi de préfé- rence pour une analyse décisive. F » M. Liebig a pensé qu’une seule analyse suffisait pour trancher la ques- tion, celle du même citrate d'argent desséché à froid. Cette vue lui appar- tient tout entière. Je préparais mon citrate d'argent à froid pour éviter toute altération de la part de l’eau sur l’acide citrique, puis je le dessé- chais dans le vide à 130°. M. Liebig a desséché le sien dans le vide à froid. Son analyse prouve donc que, dès sa formation, le citrate d'argent possède la composition que je lui avais trouvée et sans qu'on ait besoin de lui faire perdre d’eau. » ASTRONOMEE. — Vote de M. Madler, professeur à l'Université de Berlin , sur la forme d'une certaine région de la Lune. «Le 2 mai dernier j'examinai une partie de la Lune, à l’aide de la grande lunette de l'Observatoire royal de Berlin, et j'obtins l’esquisse ci-jointe, représentant la contrée voisine de la tache Schroeter, très près du centre de la partie visible (la position sélénographique du centre de cette région étant 6° 36° lat. bor. et 7° 27’ long. austr.). Cette partie est une des plus difficiles pour l'observateur, vu le grand nombre et l'extrême petitesse des chaînes et collines qui la couvrent. Mon atten- tion fut principalement dirigée sur une partie où se trouvent deux petites chaînes d’une direction presque méridionale, liées entre elles par cinq montagnes transversales. M. Gruithuysen avait annoncé, en 1824, qu'il y avait observé plusieurs digues et une fortification artificielle qu'il attri- buait aux sélénites. Ni M. Lohrmann, ni M. Beer, ni moi, ne fümes assez heureux pour trouver ces forts détachés; mais l'on pouvait attribuer le peu de succès aux instruments dont nous nous étions servis, instruments bien inférieurs au nouveau réfracteur de 13 pieds, permettant une am- plification de 5 à Goo fois avec une parfaite netteté des images. Un instru- ment si puissant me semblait propre à dissiper les doutes. » Les chaines ci-dessus mentionnées , forment des vallées fermées et tres égales en forme et en grandeur, surtout quand l'ombre de la chaîne oc- cidentale les couvre à moitié et cache ainsi les petites sinuosités irrégu- lières formées par le contour du pied des montagnes; mais je n’y trouve aucune analogie avec une ‘œuvre artificielle, et cette contrée n’est pas ( 831 ) la seule où les rangées ou rainures se montrent parallèles entre elles. Comparez, par exemple, les alentours de Jules-César, d’Aristote, d Ukert et de Capella, où ces formations se montrent facilement à cause de leurs grandes dimensions. » Le centreide cette contrée est le point le plus élévé. Nos mesures lui donnent 390 toises de hauteur au-dessus du pied oriental de la montagne. Quant aux autres points, aucun d'eux ne semble atteindre plus de 150 toises , et la plupart reste au-dessous de 100 toises. Les très petits, rangés au nord de la montagne centrale, qui n'étaient visibles qu'avec la plus grande difficulté, n’ont probablement que 15 à 20 toises.» GEODÉSIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. — Extraits de plusieurs lettres de M. Pent- land à M. Arago, datées de la Paz (république de Bolivia). « J'ai refait la mesure de l’Z/limani en me plaçant dans une station plus favorable que celle où je m'étais établi en 1827. La hauteur totale, d’après un calcul provisoire, s’est trouvée être de. . . . . . .... 7275 mètres. » La hauteur de mes bases au-dessus du niveau de la mer était de dures BTE « . 3997 mètres. » J'ai déterminé barométriquement la limite inférieure des neiges per- pétuelles sur les flancs occidentaux et méridionaux des Cordillières de ce pays. Voici les résultats de quatre mesures : 4823 mètres. 4736 4782 4775: » En 1827, j'avais trouvé cétte limité bien plus élevée sur les flancs N. E. des montagnes. » M. Pentland, que M. Arago avait prié d'examiner s’il serait possible de mesurer un arc du méridien sur le plateau si élevé où se trouve le lac de Titicaca , répond qu'il a parcouru une plaine dans laquelle la mesure d'une base de 5 lieues ne présenterait aucune difficulté; que la triangula- tion serait aussi très aisée à faire; qu’elle pourraït embrasser l’espace com- pris entre 14° 4 et 19°; de latitude sud, à une hauteur moyenne de 3750 mètres ; que le général Santa-Cruz, président de la république Bolivienne, a accueilli avec empressement les ouvertures de M. Arago, mais que l’état politique du pays est en ce moment très peu favorable. ( 832) mAGNÉTISME. — Sur une construction perfectionnée des aiguilles et des barreaux magnétiques ; par M. Wirriam Scoresy. Cette Note est le complément du Mémoire dont nous avons déjà rendu compte dans le n° du 12 mars, page 310. Au lieu de se servir, comme dans ses premières expériences, de lames d’acier faiblement trem- pées, M. Scoresby les emploie aujourd'hui trempées de tout leur dur. Cette substitution permet d’accroitre la force du système presque indéfi- niment. Avec 72 de ces nouvelles lames superposées, M. Scoresby est arrivé à une force triple de celle qu'il avait pu obtenir à l'aide des an- ciennes combinaisons. Ce barreau, composé de 72 lames dont chacune avait 15 pouces anglais de long, 1 pouce ? de large, et pesait 1075 grains, soutenait, par son attraction, une clé en fer du poids de 129 grains, à travers une planche de Æ de pouce d'épaisseur; une clé de 975 grains, à la distance de # de pouce ; un fil du poids de 19 grains, plié sous la forme d’un V, à la distance de 1 pouce #. V’ingt-quatre petites sphères en fer, pesant de 18 à 75 grains, et formant dans leur ensemble une longueur de 7 pouces Z, placées successivement sous l’aimant artificiel de M. Scoresby, y restèrent suspendues comme les grains d’un chapelet. Il est permis d'espérer que la découverte de M. Scoresby contribuera au perfectionnement des instruments magnétiques. MÉTÉOROLOGIE. — Chute de pluie par un ciel serein. M. Warrmanx écrit à M. Arago que le 31 mai dernier, à 7 heures 2 mi- nutes du soir, ilesttombé à Genève une pluie qui a duré six minutes, le ciel étant parfaitement clair au zénith et aucun nuage ne s’apercevant dans le voisinage de cette région. Cette pluie, dont la température était tiède, tom- bait verticalement en gouttes d'abord assez grosses et assez serrées, mais qui devinrent de plus en plus fines jusqu’à la fin. Un thermomètre centi- grade placé au-dessus du sol, marquait dans ce moment +18°,15. La jour- née avait présenté de fréquentes alternatives de pluie et de soleil. PHYSIOLOGIE. — Expériences sur la Torpille. M. Marreuccr, dans une lettre adressée à M. Dulong, annonce que de nouvelles expériences qu'il vient de faire sur la torpille confirment pleine- (83) ment les résultats auxquels il était déjà arrivé relativement à l’inégale puis- sance des diverses parties du cerveau pour produire des commotions; ainsi, les hémisphères cérébraux peuvent être touchés, blessés et même enlevés sans qu’il se produise de décharge; on en obtient, mais seulement lorsque l'animal est très vivace, des couches optiques situées entre les hémisphères cérébraux et le cervelet. Quant au quatrième lobe, on ne peut le toucher sans qu'il donne la décharge, et l'effet se produit encore quelque temps après la mort de l'animal; ce lobe enlevé, toute décharge cesse. PHYSIQUE DU GLOBE. — 7remblement de terre du Chili. M. Gay, dans une lettre adressée à M. Arago, donne des détails sur plusieurs effets du tremblement de terre qui s’est fait sentir au Chili, le 7 novembre dernier. « Le fait le plus remarquable, dit-il, et qui semblerait prouver que le mouvement a eu lieu dans une direction verticale, c'est qu’un grand mât enfoncé de plus de 10 mètres dans la terrasse du fort de San-Carlos et assujéti par trois morceaux de fer, a été si bien enlevé que la terre des environs n’a laissé aucune espèce de mächure; le trou est resté tout-à-fait rond et d’une régularité presque parfaite. » Perturbations de l'aiguille aimantée. — Dans la même lettre, M. Gay annonce que la boussole de variations diurnes a offert de grandes irrégu- larités dans sa marche, le 17 et le 18 novembre 1835, à Valdivia aussi bien qu’à Paris. La perturbation dans la marche de l'aiguille observée en France, coincidait avec l'apparition d’une aurore boréale; y a-t-il eu de même coïncidence pour le Chili entre les perturbations observées et l'apparition d’une aurore australe? C’est ce que l’état du ciel, dans le lieu où se trou- vait M. Gay, n’a pas permis de constater. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. — Æmploi de la gélatine comme aliment. Le ConseiL D'ADMINISTRATION du Dépôt de mendicité de la ville de Lyon, en adressant à l’Académi* un exemplaire du procès-verbal de la dernière assemblée des souscripteurs électeurs, appelle l'attention sur le passage suivant, relatif à un appareil pour la préparation de la gélatine alimentaire monté dans l'établissement, avec l’aide et les conseils de M. d’Arcet. « L'appareil, est-il dit dans ce passage, est aujourd’hui en pleine activité. (834 Quels en seront les résultats financiers? nous ne pouvons les prévoir et vous les faire connaître encore; au temps seul il appartient de nous fixer à cet égard. Ce qui, dès à présent , est certain, c’est que le régime alimen- taire des pauvres se trouve notablement amélioré par l’animalisation de la soupe qui forme leur principale nourriture. » M. Beur rappelle qu'il n’a pas encore été fait de rapport sur un Mémoire concernant l'emploi du zinc dans les couvertures, adressé par lui en juil- jet et novembre 1832. A 5 heures moins un quart l’Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures. A. Erratum. (Séance du 11 juin 1838.) Page 766, ligne 13, au lieu de æ—G, lisez à — à ( 835 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale des Sciences ; 1° semestre 1838, n° 23. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco; tomes 67; janvier 1838, in-8°. Description des Machines et procédés consignes dans les brevets d'in- vention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée; tome 32, in-4°. Treizième Supplément du catalogue des spécifications des brevets d'in- vention , de perfectionnement ct d'importation ; année 1837, in-8°. Annales maritimes et coloniales; par MM. Busor et Porrré; 23° année, 2° série, mai 1838, in-8°. Voyage dans l'Amérique méridionale ; par M. »’Orsieny; 34° livraison in-/°. Essai sur l'analyse physique des Langues; par M. Ackenmanv; Paris, 1838, in-8°. Notice sur lOxalide de Deppe; par M. Henox; Lyon, 1838, in-8°. Dépôt de Mendicité de la ville de Lyon. Assemblée de MM. les Sous- cripteurs électeurs pour le renouvellement partiel des Membres du Conseil d'administration ; 19 avril 1838, in-4°. Esquisse d’un voyage dans la Russie méridionale et la Crimée; par M. Déminorr; in-8°. Essai sur la Statistique générale de la Belgique; par M. Heuscuuwe ; 1 vol. in-12. (Cet ouvrage est adressé pour le concours de Statistique.) Proceedings.... Proces-Verbaux de la Société royale de Londres; n° 52, du 15 février au 5 avril 1838; in-8e. Proceedings.... Procès-Verbaux de la Société royale d'Irlande; n° 11, O et 25 avril 1838, in-8°, avec une liste des Membres de la Société au mois d'avril 1838. The quarterly Review; n° 122, avril 1838, in-8°, Londres. The Athenœum; mai 1838, in-4°. C. R, 1838, 1° Semestre. (T. VI, N° 24.) 114 ( 836 ) Skizze.... Esquisse sur Alger considéré sous le point de vue médical; par M. ScuonserG; Copenhague, 1837, in-8° (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon.) Memorie... Mémoires de Physique expérimentale du professeur Marian, écrits depuis 1856 ; première année (1837), premier fascicule ; Modène, 1838, in-8°. Rendicolto.... Compte rendu clinique pour les années académiques 1835—1836 et 1836—1837; par M. le professeur Sacero; Turin, 1838, in-$°. Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ; mai 1838, in-8°. Journal de Chimie medicale ; juin 1838, in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales ; juin 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris ; tome 6, n° 23, in-4°. Gasette des Hôpitaux ; tome 12, n°* 68 — 69, in-4°. Écho du Monde savant ; 5° année , n° 341. L’'Expérience, Journal de Médecine et de Chirurgie, n° 43—44, in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 JUIN 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Remarques de M. Potssow, à l’occasion d'un rapport lu à la séance précédente sur un Mémoire relatif à l'attraction des ellipsoïdes. « Par des considérations géométriques, fondées sur les propriétés connues de l'ellipse, Maclaurin a déterminé, le premier, l'attraction d’un ellipsoide homogène sur un point de sa masse ou de sa surface , et étendu cette détermination aux points extérieurs situés sur le prolongement de l'un des axes de figure. En appliquant, aussi le premier, l'analyse à cette ques- tion (1), Lagrange en a déduit les résultats obtenus par Maclaurin, et n’est pas allé plus loin: Dans un ouvrage sur le mouvement des planètes, pu- blié en 1784, aux frais du président de Saron, Laplace a étendu la règle de Maclaurin pour les points extérieurs , aux points situés en dehors des axes de figure, et il en est résulté ce théorème : les attractions exercées sur un même point extérieur par deux ellipsoïdes homogènes, qui ont les (1) Mémoires de l’ Académie de Berlin, anvées 1773 et 1775. C. R. 1838, 17 Semestre. |T. VI, N° 95.) 119 (838) mêmes foyers, sont éntre elles comme les masses de ces deux corps et dirigées suivant la même droite; mais la démonstration qu’il en a donnée, et qu'il a ensuite transportée dans le II° livre de la Mécanique céleste, est extrémement compliquée. M. Yvori, en 1812, a démontré trèssimplement cette proposition, ou plutôt il l’a déduite d’un autre théorème, qui lui ap- päntient ; sur Aa comparaison dès attractions exercées au dehors, à des attractions exercées au dedans. Ce beau théorème ne laisse rien à désirer, lorsque Fon se propose de réduire ces attractions les unes aux autres ; mais sous le rapport du calcul intégral, la question reste tout entière, rela- tivement aux attractions extérieures. Les composantes de l'attraction d’un corps homogène, de forme quelconque, se réduisent immédiatement à des intégrales doubles, dépendantes de là forme du corps et de la position du point attiré; pour un ellipsoide à trois axes inégaux, ces formules se réduisent ensuite , dans le cas d’un point intérieur, à des intégrales simples que l’on peut calculer au moyen des fonctions elliptiques; mais dans le cas des points extérieurs, elles présentent de bien plus grandes difficul- tés; et faute de pouvoir les réduire directement à des intégrales simples , on s’est borné pendant long-temps à tâcher de ramener le second cas au premier. Dans les Mémoires de l’ancienne Académie des Sciences pour l'année 1788, Legendre s’est proposé de surmonter et non pas d’éluder la difficulté de calcul intégral relative à.ce second cas; mais l'analyse dont il a fait usage pour y parvenir était vraiment inextricable: il a bientôt re- connu lui-même qu’elle ne pouvait pas le conduire au but qu'il voulait atteindre (x), si ce n’est dans le cas particulier et plus facile à traiter, où le point attiré est compris dans le plan de l’une des sections principales de l'elipsoide; et pour le cas général , il s’est contenté de donner une dé- monstration du théorème de Laplace, encore plus compliquée que celle de l'auteur. » Lies choses en étaient là, lorsque je me suis occupé de ce problème, à la fin de 1833 (2). J'eus alors l’idée de partager l’ellipsoïde en couches infiniment minces , concentriques el semblables; c’est ce qu'on n'avait point fait encore, et ce qui me conduisit à la solution complète de la ques- tion. J'abandonne mon analyse au jugement des géomètres ; mais, Je ne crains, pas de le dire, soit qu'on ait-recours à des méthodes analytiques, ou à des procédés géométriques, comme on voudra les appeler, on ne A ——_—_—_—_—]_—_—_—_—————————_———————" —_—_———————————————— (1) Page 480. (2) Mémoires de l'Académie des Sciences, tome XIH: ( 839) parviendra jamais qu'au moyen de cette décomposition, à réduire à des in- tégrales simples, les intégrales doubles que l'on a à considérer dans ce pro- blème. En effet , les composantes de l'attraction de chaque couche sur un point extérieur, s'exprimant sous forme finie} ainsi que je l’ai trouvé, celles de l'attraction de l’ellipsoïde ont pour ‘expressions des intégrales simples, soit quand l’ellipsoïde est homogène, soit quand sa densité varie d’une couche à une autre, suivant-une loi donnée. » Peut-être qu’en rendant compte d’un Mémoire dont l'auteur a effective- ment suivi cette marche qui pouvait seule le conduire au résultat (1), au- rait-on pu mentionner le titre de l’ouvrage où le principe essentiel de la décomposition de l’ellipsoïde én couches concentriques et semblables, avait été employé pour la premiére fois, et où le problème se trouvait, aussi pour la première fois, complétement résolu. Si j'eusse assisté à la lecture du rapport, sans m’opposer aux conclusions , j'aurais adressé cette observation à MM. les Commissaires (2), en me réservant de la dévelop- per dans une note, comme je le fais aujourd’hui; et je leur aurais aussi rappelé que M. Steiner, dès qu’il eut connaissance du théorème sur l'at- traction d’une couche elliptique, auquel j'étais parvenu, a donné, dans le journal de M. Crelle (3), une démonstration géométrique de la partie relative à la direction de la force, suivant l'axe du cône tangent à la couche et ayant son sommet au point attiré. » Si quelqu'un se fût avisé de différentier les expressions que Laplace a donné le premier, des composantes de l'attraction d’un ellipsoide sur un point extérieur, en faisant varier les trois axes suivant un même rap- port, il aurait vu que les intégrales disparaissent dans le résultat, et que les composantes de l'attraction d’une couche elliptique s’expriment sous forme finie. Cette remarque, que je n’ai faite qu'après coup, aurait mis sur la voie de la solution directe du problème, en montrant que pour réduire les intégrales doubles à des intégrales simples, il suffisait de déterminer à priori, en grandeur et en direction, par des considérations géométriques ou par l'analyse, l'attraction sur un point extérieur d’une couche infini- ment mince, comprise entre deux surfaces elliptiques semblables. Par là, on aurait aussi reconnu la possibilité d’étendre ces intégrales simples au cas de l'ellipsoide hétérogène; extension dont on verra des exemples cu- (1) Compie rendu de la dernière séance. (2) L'usage de l'Académie est de n’adopter que les conclusions des rapports. (3) Tome XII, page 241. 210 ( 84o ) rieux, fondés sur les formules de mon Mémoire, dans la Connaissance des Tems pour l'année 1837, qui a paru en 1835. » Je termine en faisant remarquer linexactitude de la phrase du rap- port, où il est dit que l’auteur du Mémoire démontre que deux couches ellipsoïdales dont les surfaces externes ont les mêmes foyers, attirent um même point extérieur, suivant une même direction et avec des forces pro- portionnelles à leurs masses. Cela ne suffit pas : encore bien que ces cou- ches soient infiniment minces, leurs surfaces internes influent néanmoins sur la direction et le rapport de leurs forces attractives. » La lecture de cette Note donne lieu à quelques observations de M. Poinsot. M. Poisson répond; la discussion se termine par quelques nouvelles re- marques de M. Poinsot. PHYSIQUE marmémaTIQuE.— Sur les hauteurs relatives des signaux terrestres, conclues de leurs distances zénithales réciproques ; par M. Bior. « Dans les grandes opérations géodésiques, les hauteurs relatives des signaux se concluent de leurs distances zénithales réciproques, observées, ou censées observées, par couples, au même instant. L’angle compris au centre de la sphère osculatrice , entre les verticales des deux stations, étant connu, l'observation simultanée donne immédiatement la somme des deux réfractions partielles qui affectent ces distances. Mais, comme cela ne dé- termine pas la valeur isolée de chaque réfraction, on suppose celles-ci égales entre elles. En corrigeant, d’après cette hypothèse, Les distances zé- nithales apparentes, on obtient les trois angles du triangle vertical formé au centre de la sphère osculatrice; d’où l’on déduit la différence des dis- tances de ce centre à chaque signal, qui est la différence de niveau cher- chée. » L'égalité supposée des deux réfractions ne peut pas être vraie en géné- ral. 11 doit même arriver bien rarement qu’elle existe et qu’elle soit exacte. L'erreur a pu paraître de peu d'importance quand on ne voulait que ré- duire à un niveau commun des réseaux de triangles, étendus sur la surface terrestre, dans des plans toujours trés peu inclinés à chaque horizon. Mais on ne peut plus la négliger, ou du moins il faut pouvoir s’en rendre ( 841 ) compte, quand on veut déduire de ces opérations la vraie hauteur relative de deux points situés aux extrémités de la chaîne; par exemple, celle de l'Océan et de la Méditerranée en traversant la France; celle de la mer Caspienne et. de la mer Noire en franchissant le Caucase; celle de l'Océan atlantique et du Pacifique à travers l’isthme de Panama. Ces détermina- tions qui, de notre temps, ont acquis un si grand intérêt par les consé- quences géologiques qui s’y rattachent, exigent maintenant des géomètres l'appréciation précise d’un élément qui y concourt, et qui n’a été jusqu'ici qu'hypothétiquement évalué. »Or, pour cela, on ne peut pas s’aider de quelque forme particulière de constitution atmosphérique , que l’on supposerait plus ou moins conforme aux réalités. Les trajectoires lumineuses, sur lesquelles on observe, sont ici toujours comprises dans les couches inférieures de l'atmosphère, où la dis- tribution des pressions, des températures, et de la vapeur aqueuse, éprouve le plus de variations. La question, si elle est résoluble, ne peut donc l'être que par les considérations les plus générales. C’est ce qui n’a pas échappé à l’auteur de la Mécanique céleste, comme on le voit à la fin du chapitre 2 de son X° livre, où il entreprend de calculer les réfractions des signaux terrestres. Car, après avoir essayé le décroissement des densités en progression arithmétique, et supposé, pour ce cas, les réfractions partielles égales entre elles, afin d'atteindre les plus petites hauteurs apparentes, il abandonne ces hypothèses trop restreintes , lorsque les hauteurs devien- nent un peu plus considérables; et il développe alors l'équation différen- tielle de la trajectoire lumineuse, sans rien supposer sur la constitution des couches aériennes, en admettant seulement la centralité de la force qui sollicite l'élément lumineux, et bornant le développement aux limites de hauteurs nécessaires pour la convergence des séries. Après quoi il emploie ce développement général pour calculer approximativement la hauteur re- lative des signaux, en fonction d’une seule distance zénithale apparente et de l’angle au centre compris entre les deux extrémités de l'arc; ce qui exige que l’on y connaisse aussi le rapport des pressions. Mais si, au lieu de recourir à l'équation différentielle , il eût considéré seulement la condition plus générale encore, qui exprime le caractère central de la force en quan- tités finies, il aurait vu aisément qu’elle suffit dans tous les cas, et qu'il n’y a aucune intégration à faire lorsque les deux distances zénithales récipro- ques sont données par des observations faites simultanément. C’est même ce qui lui est arrivé quand il a voulu déterminer la dépression de l’hori- zon de la mer, l’une des distances zénithales se trouvant alors donnée par (842) la condition de tangence; ce qui, pour ce cas, l’a dispensé aussi de toute intégration. » Quelle que soit la constitution actuelle des couches d’air qui séparent deux signaux terrestres, pourvu qu'elle soit la même sur tous les rayons de la sphere osculatrice en cette partie de la Terre, l'observation simulta- née des distances zénithales réciproques, jointe aux indications du ther- mometre et du baromètre dans les deux stations , suffit pour calculer rigoureusement leur différence de hauteur, en partie du rayon mené de l’une d'elles au centre. Inversement, si le rapport des rayons est donné, ainsi que les conditions météorologiques extrêmes, une seule distance zénithale étant observée, l’autre s'en déduit. » Ces relations ont lieu en termes finis, et ne renferment pas l'angle com- pris au centre de la sphère entre les verticales des deux stations. Si cet angle est connu, avec les données précédentes, on peut, outre la diffé- rence de hauteur des signaux, déterminer la somme et la différence des réfractions partielles qui s’y produisent; conséquemment connaître cha- cune de ces réfractions. » Il n’est pas même nécessaire que les couches d’égal pouvoir réfringent soient actuellement en équilibre. Elles peuvent avoir un mouvement de translation horizontal, ou plutôt concentrique à la sphère osculatrice. Pourvu que la vitesse de ce mouvement soit infiniment petite comparati- vement à celle de la lumière, condition toujours remplie dans le trans- port de l'air par les vents, le théorème ci-dessus énoncé aura encore lieu. Il n’est assujéti qu'a la centralité de la force, condition générale de la théorie des réfractions. » La démonstration en est tres simple; et les formules auxquelles :1l conduit sont aussi faciles, ou même plus faciles, à calculer numériquement que les formules ordinaires , fondées sur l'hypothèse de l'égalité des deux réfractions qui ont lieu à chaque signal. » Considérons deux points M’, M" situés sur une même trajectoire lumi- neuse. Supposons M’ dans une couche dont la densité soit p', le pouvoir réfringent #’, et r' la distance au centre de la sphère osculatrice à la Terre dans cette région. Appelons v’ l'angle que 7’ forme avec la tangente de la trajectoire en M’. Ce sera la distance zénithale apparente de M" observée en M’, et que nous nommerons Z’, ou bien ce sera son supplément. Em- ployons pour M" des dénominations analogues affectées de deux accents. Cela posé : ( 843 ) » La vitesse de la lumière en M! sera V/1+4#'p!, cette vitesse dans le vide étant r. Si, du centre de la sphère, qu’on suppose être aussi celui des couches aériennes, on mène une perpendiculaire sur la tangente de la trajectoire. en M', la longueur de cette perpendiculaire sera 7’ sinw'. Les quantités analogues pour M” seront Vi4 K'p",r'sins”. Or, dans tout mouvement soumis à une force centrale, les vitesses en deux points quel- conques de la trajectoire sont réciproques aux perpendiculaires menées du centre des forces sur les tangentes. Cette condition générale donnera donc ici: r'sinv WTE ARE — rsnw Vi+A4Kr. En outre, si l’on suppose, par exemple, M" plus élevé que M’, on aura v'=Z, et: v"—180°— Z#, Consequemment, dans tous les cas, r'sinZ"Vr+4ke = r'sinZ Vri+4kr. (1) La » Les pouvoirs réfringents actuels kp°,k"fp”, se concluent des observa- tions météorologiques faites dans les deux stations. Si, en outre, Z'et Z" à r' | à k É sont observés, le rapport 7 sera défini par cette relation, et l’on en dé- duira la différence r'—r' en fonction de r’ ou de r”. Ce sera la différence de niveau -cherchée. Inversement : si cette différence est donnée avec les cir- constances météorologiques, et une seule des distances zénithales, on trouvera l’autre. Il ne s’agit plus que d’opérer ces déductions, de manière que les calculs numériques puissent se faire avec facilité. » Cherchant d’abord la différence de niveau, je prends pour inconnue : TT, k if la fonction Fri et, la représentant par x, j'ai Mr : 1+x —— = zx d'où r"=7r be HT (1— x) Ceci substitué dans (1), donne __ sin Z Vi+4Ær —sin Zik sin Z V1 +4 Ke — sinZ" Vi +4 ke Je fais maintenant es sinZ'—sinZ __tang:(Z"—2) , VILA Er — Vi Ke U sinZ—sinZ tang 5 (242) it ke + Vita re ( 844 ) ce qui revient à - 2 k'p—a k°p" Tirant, de la première, sin Z' en sin Z', puis substituant dans x; il vient @ / @ — 4 TE $ 7 1 — où On va voir que w et w' seront toujours des quantités individuellement tres petites et très faciles à calculer. » D'abord, quant à &, pour y mettre ces conditions en évidence, j'in- troduis les hauteurs apparentes réciproques, qui seront toujours trés pe- tites, et que je nomme à’ et &”. C'est-à-dire que je fais généralement Z'= go — 5; Z'— 90° — à”; chacun des angles ?, à” sera positif, quand l’objet auquel il s'applique sera vu au-dessus du plan horizontal de l'observateur. Il deviendra, au contraire, négatif quand il y aura dépression. Cette transformation intro- duite dans & donne Te : pe 5 œ — tang ä (à — à!) tang = ( + cr); Ce qui vérifie déjà ce que j'en ai annoncé. » Quant à !, on voit, par son expression même, qu'il est tres petit de l’ordre des pouvoirs réfringents. Jusqu'ici, j'ai désigné ces pouvoirs par des lettres différentes, comme je l'ai fait dans mon Mémoire sur les Réfractions , pour montrer que la même marche et les mêmes formules s’appliqueraient en- core à un milieu où le pouvoir réfringent varierait sur chaque rayon d’une manière quelconque, indépendamment de la densité. Cela n’a pas lieu ainsi dans l'atmosphère terrestre, parce que le mélange de gaz permanents et de vapeur aqueuse qui la constitue, ne varie de composition que par la quantité de cetie vapeur qu'il renferme ; et qu'en outre, sous une même pression , et pour une même température, le mélange humide réfracte tou- jours sensiblement comme l'air sec. On peut donc, dans l'expression de &', faire k' et 4" égaux entre eux, et leur substituer le pouvoir réfringent 4 de l'air sec, en prenant pour p’ et £” les densités qu’aurait ce même air sec, sous les conditions barométriques et thermométriques des deux stations, quelle que puisse être d’ailleurs la proportion de la vapeur aqueuse dans chacune d'elles. Avec ces modifications on aura ( 845) = 2k (pe — 6") SOS oise KE: + 2k (PF + p") ze VIH ARE HP) 166 ep" @ » D’après les expériences que nous avons faites autrefois, M. Arago et moi, si l’on prend pour unité de densité celle de l'air atmosphérique sec, à la température de la glace fondante , et sous la pression d’une colonne de mercure de 0",76 à cette même température, dans un lieu où la gra- vité soit g,, tandis qu’elle est G à l'Observatoire de Paris » ON aura pour ce lieu de la Terre 4k = 0,000588768. &. Alors, dans ce même lieu, à la température £, sous la pression d’une co- lonne de mercure À réduite à o°, et animée de la gravité g,, la densité p de l'air sec sera k FER 0®,76 (1 +. 0,00375) Il faudra donc l’évaluer ainsi dans les deux Stations, d'après les valeurs de t et de } qu'on y aura observées; puis, en multipliant par 4, on aura les valeurs des pouvoirs réfringents kp', kp"” qui entrent dans w. » Par exemple, si l'on se borne à tenir compte de ces pouvoirs, jusques et y compris leurs secondes puissances, on aura simplement ; k(e —") , ÉEUE 1H 2H) Ceci suffit pour faire voir avec quelle facilité &/ peut être calculé numéri- quement dans tous les degrés d'approximation. Joignant donc sa valeur numérique actuelle à l'expression de © en ?’ et à”, on aura x) ÿ ss a'—tangi(—;) tang (à + :") ( UE. lang (£ —?#) tang L( +7)’ de sorte que x sera également facile à déterminer. : de. AS , UT : » Maintenant, cette quantité étant égale à F7 0n en tirera l’une ou l'autre de ces expressions Z £ — r = or, 5 MN Elo te, 1— x 1+ x lesquelles se calculeront également avec la plus grande facilité: On em- C. R. 1838, 127 Semestre, (T. VI, N° 25.) 116 ( 846 ) ploiera la première quand on connaîtra r'; la seconde quand on connaîtra r. Mais, dans les opérations réelles , r" — r' est toujours une si petite fraction de ces deux quantités, que l’on peut toujours les remplacer dans les seconds membres des équations précédentes par le rayon moyen de la Terre, dont la valeur en mètres est 6366198. » Je viens maintenant au cas, où , connaissant r —r' en r' ou 7",avec une des distances zénithales apparentes Z' ou Z", on veut déduire l’autre de l’équa- tion (1). Pour faire ce calcul exactement, et avec facilité , si Z', par exem- ple, est la distance zénithale connue, il faudra chercher un angle auxiliaire V'tel qu'on ait on le trouvera facilement par sa cotangente, car on a: : A sa € r"2 2 r'2 r"2 (4k"e" ES 4ke) CHA = 7 + 7 RETE CT TTNEN Chacun des termes du second membre est très facile à calculer, à cause de la petitesse des pouvoirs réfringents, et de la différence de niveau 7” — r". L'angle V' étant connu, l’équation (1) donnera ne cot’°Z" — ns + cot‘Z’, expression dont les deux termes sont pareillement trés petits et facilement calculables. Cette transformation est la même que j'ai employée, et appli- quée au calcul numérique, dans la Connaissance des Tems de 1839, page 78 de mon Mémoire sur les Réfractions. » En nous limitant à la constitution réelle de l'air atmosphérique, Æ" et k deviennent tous deux égaux au pouvoir réfringent k de cet air supposé sec, pourvu que l’on calcule, comme ci-dessus, les densités p' et p” dans la même supposition. Si l'on introduit de plus, au lieu de Z' et Z', les hauteurs apparentes 7’, à”, les expressions précédentes deviendront : PL Fr — ‘4 r"2 4K(e" Es e) : cot’V' ss tang’ 2 — Tor + tangé. Si, dans ces équations, l’on suppose #’ nul, à” sera la dépression de l'ho- rizon de la mer, et l’on retombe, pour ce cas, sur la même expression que M. Laplace, a trouvée, livre X, page 281. (847) » Examinons enfin ce que pourra ajouter à ces résultats la connaissance de l’angle au centre compris entre les verticales des deux stations, angle que je désignerai par V. Si l’on désigne par d”, d”, lesréfractions partielles qui affectent la vision à chacun des signaux, et que l’on nomme comme nous l’a- vons fait i’,i", les hauteurs apparentes réciproques, en laissant toute liberté à leurs signes propres, on aura d’abord cette relation connue NM LE LV. (2) » Ce n’est encore que la somme des deux réfractions partielles. Pour les séparer, je considère le triangle vrai formé par r' et r” avec la corde rectiligne qui les joint. Les distances zénithales vraies de cette corde se- ront Z'+ d’, Z'+ 4"; et comme elles sont les suppléments des angles opposés , dans le triangle, aux côtés r", r’, on aura (3) r'sin(Z" + d"') = r'sin(Z + d"), Je traite cette équation comme j'ai traité (1); c’est-à-dire que je fais éga- lement M —r r + 7" substituant, et mettant au lieu des distances zénithales Z’, Z", leurs valeurs générales 90° — ’, 90° — i”, il vient = ZT; x = tangi (à — à + 2 — d').tang!(i + — à — à), ou, en se servant de l’équation (2), (ZX) æ—=— tangiV. tangi(é — 2 + à — à"), » Voilà tout ce que donne l'observation des distances zénithales récipro- ques, jointe à la connaissance de l'angle au centre V, quand on n’y fait pas concourir les observations du baromètre et du thermomètre dans les deux stations. Cette expression de x contient inévitablement la différence d" — J" des deux réfractions, que l’on y suppose ordinairement nulle, par une hypothèse inutile et inexacte. Ici nous pouvons facilement ap- précier cette différence; car l’inconnue auxiliaire x étant identiquement la même que nous avons déjà employée plus haut, il n’y a qu’à égaler ses deux expressions entre elles, et en déduire tang1(Jd”— J") qui sera ainsi donné linéairement. » Pour faciliter cette déduction, je fais Nov TO 00), OL EU hay: ( 848) sur quoi il faut remarquer que, lorsqu'il n’y a pas de réfraction, CV + i + à) ou vi, est nul en vertu de l'équation (2); de sorte que cet l'angle est de l’ordre de la réfraction comme &'. Cela posé, en sépa- rant autant que possible les quantités de cet ordre, et celles qui sont in- dépendantes de la réfraction, je trouve : tang v 7 tang tano’d it A 2 (0 L ang(v + 2) tang/à + o'tang (1 —tang i tang v) cos" à tangi ( ) & (1 + tang’d tangi tang v) 1 — laugi tang É = tang d tang (v + 1) + » On aura donc ainsi la différence, exacte et complète, des deux réfractions, laquelle est exprimée ici par d'—4J", lorsque les quan- tités qui entrent dans cette équation seront observées. Par-là on poürra évaluer l'erreur que lon commettait en supposant cette différence nulle. Par exemple, la somme des deux réfractions pourrait se trouver nulle dans l'équation (2), ce qui rendrait + à nul, sans que pour cela d'—J" fût nul; car, pour qu'il le fût, il faudrait que © se trouvât aussi nul dans le cas particulier dont il s’agit. Au reste, cette détermination semble ne devoir plus être que de pure curiosité, puisqu'on ne cherche ordinaire- ment les réfractions que pour obtenir les différences de niveau, que l’on calculera plus aisément et plus directement par l'équation (1) sans em- ployer l'angle au centre. » vuysique. — Mémoire sur la chaleur solaire, sur les pouvoirs ‘rayon- nants et absorbants de l'atmosphère, et sur la température de l'espace ; par M. Pourczert. La lecture de ce Mémoire n'ayant pas été achevée dans cette séance, et devant se continuer dans la suivante, l'analyse du tout sera donnée dans notre prochain Compte rendu. M. Bory De Saint-VincenT fait hommage à l’Académie, en son nom et de la part de son collaborateur, M. Chaubard, d’un volume in-folio, inti- tulé Nouvelle Flore du Péloponese et des Cyclades. H présente, à cette occasion, les considérations suivantes sur la géographie botanique des ré- gions orientales de l'Europe, ainsi que du bassin méditerranéen. «Le premier catalogue des végétaux de la Hellade, compris dans notre grand ouvrage de la Commission scientifique de Morée, ayant attiré sur les ( 849 ) productions végétales de cette contrée l'attention de beaucoup de bota- nistes , la plupart des voyageurs qui visitèrent après nous quelques parties de la Grèce, se sont empressés de nous faire part de leurs découvertes ; et par le résultat de leurs herborisations, le nombre des plantes recueillies sur le sol que nous avions visité s’est élevé de r,550, où nous l’avions porté à 1,821. Il s’en trouve encore dans ce nombre de nouvelles que nous avons dû faire connaître et figurer. » Mon compatriote, M. Chaubard, ayant bien voulu une seconde fois joindre ses efforts aux miens pour la composition de la Ælore nouvelle d'un pays mieux exploré, S. M. le roi de la Grèce a manifestéle désir de voir son nom placé en tête de l'ouvrage, nous nous sommes empressés de lui en adresser hommage. » Il résulte de l'examen de la présente Flore qu’en éliminant du cata- logue des plantes qu'on y trouve, les Anabaina monticulosa , Oscillaria Adansonü , Oscillaria urbica, Nematoplata arcuata, Diatoma bidulfia- num , Diatoma obliquum et Achnantes Vexilum, productions ambigués appartenant au règne intermédiaire dont je proposai l'établissement sous le nom de Psicropraire; il résulte, dis-je, que 1,620 espèces appartenant à 99 familles sur 1,821, en tout réparties dans 118, sont phanérogames. En supprimant de ce nombre les végétaux qui ne sont pas évidemment indi- gènes, les hespéridées, les méliacées, les cactées, les sésamée, et les pal- miers disparaissent; ce qui réduit à 94 les familles à sexe évident dans le Péloponése, les Cyclades et l’Attique; et comme dans la famille des cucur- bitacées le nombre des espèces propres au sol n’est que de deux, il se trouve 11 familles composées de deux plantes seulement, et 15 qu’une seule re- présente sur la terre classique : dans leur ordre de richesse, trois passent 100, savoir: celle des légumineuses, qui est la plus forte et qui en com- prend 183, puis celle des synanthérées ou composées, où nous en avons compté 175; enfin celle des graminées, au nombre de 1 17. Dans une série décroissante on trouve les labiées portées à 90, les crucifères à 80, les cariophyllées à 65, etles ombellifères à 67. Sept famillesseulement comp- tent ensuite 40 ou un peu plus de 30 espèces, savoir : les renonculacées au nombre de 4», les scrophulariées de 40, les asphodélées de 39, les cypé- racées et les borraginées également de 38 » les orchidées de 37, et les rosa- cées de 35. »On voit par cet apercu que les cryptogames et les agames, qui ne vont qu’à 20r, sont à peu près au reste de notre Ælore comme un à neuf. Les monocotylédones s'élèvent à 3017 > ‘et les dicotylédones plus nombreux, ( 850 ) comme ils le sont partout ailleurs, à 1,319. Parmi les légumineuses sont les genres les plus forts en espèces : le seul Trifolium en comprend 28, puis V'icia 18, Medicago 17, Lathyrus 15, Lotus 13, Astragalus 12, et Ononis 11. Les euphorbes sont au nombre de 21, les silènes de 22, les géraniers et les renoncules chacune de 19, etc. 63 genres parmi les acotylédones, 23 chez les monocotylédones, et 151 entre les dicotylédones n’en comp- tent qu’une. » La flore grecque offre donc le plus grand rapport quant à sa compo- sition avec les flores de l'Italie méridionale et de la Bétique. Comme dans celles-ci, il s'y mêle aux végétaux de notre Europe plusieurs plantes afri- caines, ou, mieux, barbaresques et lybiques ; il y en existe en outre quel- ques asiatiques. Mais ce mélange de la végétation des trois parties conti- guës de l’ancien continent, ne donne pas au pays cette physionomie particulière que le voyageur botaniste pourrait se flatter d’y rencontrer. Lorsqu'on a visité l'Espagne orientale et nos régions occitaniques ou pro- vençales , on se fait une idée fort exacte de l’aspect du sol de l'Orient et de sa verdure disséminée, verdure glauque ou noirâtre, qui ne rafraichit guére la campagne, si ce n’est dans un petit nombre de vallons favorisés, et dans quelques gorges des hautes montagnes où des bouquets de bois, qu'on ne saurait que rarement décorer du titre de forêt, ont échappé à l'imprévoyante et destructive coignée. L'usage où sont les agriculteurs et les bergers surtout, de brüler les maquis, pensant fertiliser la terre au moyen des cendres produites par l'incendie des arbustes et des buissons, est cause de cette stérile nudité qui va toujours croissant, et qui ne tarderait pas à réduire ces malheureux pays à l’ardente condition des déserts de l'Afrique, de l'Arabie et de la Perse, si l'administration nouvelle, favorisant l’agri- culture intelligente et bien entendue, n’y portait un prompt remède. » On remarquera encore que dans notre Flore, les espèces marines sont proportionnellement peu nombreuses. En général, les eaux de la Méditerranée sont loin d’être aussi riches en productions naturelles que celles d'un même développement des côtes océanes, et à mesure que s’é- loignant du détroit de Gibraltar on s’enfonce dans cette étendue liquide qui sépare l’Europe de l'Afrique, la pauvreté de cette étendue se manifeste de plus en plus; aussi beaucoup d’hydrophytes, de polypiers et autres animaux des ordres inférieurs qu’on trouve encore sur les bords occidentaux d'I- talie et sur ceux d'Afrique, jusqu’à la hauteur que l'on pourrait appeler l'étranglement punique, formé par le cap où fut Carthage et l'extrémité des Calabres , ne se revoient plus sur les rivages ioniens. La mer Egée est en- ( 851 ) core moins peuplée, et nous avons été frappés de la stérilité aquatique des îles de l’Archipel. Nous possédons dans nos collections un peu plus d’une centaine d’hydrophytes et de polypiers flexibles de la Méditerranée occi- dentale. Bertholoni, après une étude approfondie de lAdriatique, mer qu’on peut avec son prolongement péloponésiaque considérer comme la Méditerranée centrale, n’y mentionne qu’une trentaine de polypiers et une quarantaine d’hydrophytes, un peu plus de soixante en tout. M. Nac- cari (Flora veneta), après de longues recherches, étend ce nombre en y comprenant les espèces des lagunes et d’eau douce, à près de cent en sus. Nous n’en avons énuméré que quatre-vingt et quelques dans notre Flore, dont le quart tout au plus se retrouve aux Cyclades, où la disette des productions marines nous a paru si remarquable. Les côtes d'Égypte, de la Syrie et le Pont-Euxin , à en juger par les catalogues de MM. Delisle et Durville, présentent un plus grand dénüment encore, et les espèces considérables par leur taille, ont à peu près disparu dans les mers qu'ex- plorèrent ces messieurs. » Les méditerranées seraient-elles aux océans ou hautes mers ce que sont aux plaines de notre terre ces montagnes où la végétation va s’'apau- vrissant en proportions et en nombre d’espèces, à mesure que partant de leur base on se rapproche de leur sommet où toute existence organique disparaît au-dessus d’une certaine élévation? L'absence des marées notables est peut-être la principale cause de ce moindre nombre de productions de l’onde amère dans notre Méditerranée; entre les hydrophytes et les polypiers des océans divers où le flux et le reflux se font puissamment ressentir, beaucoup veulent être alternativement baignés ou exondés, et ne se plaisent qu'entre les limites des hautes et des basses eaux : ce sont précisément ceux-là qui manquent au pourtour de la Grèce, où qui ne sont que pauvrement représentés par très peu d'espèces cachées à une certaine profondeur. » Après la misère de la botanique des eaux sur les côtes péloponésia- ques, on sera frappé de celle de la cryptogamie du pays, où les plus hautes montagnes même ne présentent pas ce luxe de végétation du dernier or- dre qui couvre les Alpes des autres climats. Cinquante-neuf lichens, seize hépatiques, vingt-trois mousses, vingt-deux fougères, ou plantes de fa- milles ordinairement confondues avec ces élégants végétaux, en tout, seu- lement, cent-vingt espèces composent cette partie de notre flore, qui n’a été augmentée que de six, parce que nous l’avions soigneusemens étudiée, et nous doutons qu’on en porte jamais le nombre à deux cents, y ajoutât- ( 852 ) on les champignons dont nous n’avons mentionné que deux, soit parce que nous n'avons pas visité les lieux où l’on en doit trouver pendant les époques de l’année où ils s’y peuvent développer, soit parce qu'il n’y en à effectivement que très peu, soit enfin qu’il n’y en ait que de trop fugaces pour qu'on püt les saisir dans la rapidité d’une investigation telle que celle que nous fümes à portée de faire. La raison de ce dénüment tient à la sécheresse du climat. Sous ce même parallèle, partout où la disposition des lieux appelle l'humidité atmosphérique, le reste de la terre dans les iles équinoxiales surtout, et comme je le démontrai il y a près de trente- six ans, se couvre d’une multitude d’agames et de eryptogames, qui n’ont méme pas d’analogues dans le nord, où l’on répète néanmoins par habi- tude, que les cryptogames prédominent, et quimanquent entièrement dans tout le levant; les contrées riveraines de la Méditerranée, partageant cette privation, sont non moins dépourvues de plantes réputées imparfaites que leurs eaux le sont d'hydrophytes et de polypiers. » M. Enwarps, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, fait hommage de deux dissertations ayant pour sujet l'alimentation et les aliments. De ce travail, dit M. Edwards, il résulte : «1°. Qu'on ne doit pas chercher dans un aliment en particulier une nu- trition complete, mais dans l’ensemble des aliments qui constituent le régime. »2°, Qu'il faut que dans ce régime se trouvent tous les aliments qui en- trent dans la composition de notre corps. »3°. Qu'il faut que ces aliments soient combinés dans ce régime sous les rapports physiques et chimiques, de façon à convenir au système nerveux et aux autres organes pour être assimilés. » (853) RAPPORTS. ACOUSTIQUE. — Extrait du rapport sur un ouvrage de M. le baron Birin ayant pour titre : Principes dé Mélodie et d’'Harmonie. (Commissaires, MM. Savary, de Prony, rapporteur.) « M. le baron Blein 4 publié en 1833 un ouvrage ayant pour titre: Principes de Mélodie et d' Harmonie, dont il a fait hommage à l’Aca- démie, en témoignant le désir qu'il en fût rendu un compte verbal. » Depuis cette époque, il a fait une nouvelle rédaction de son Traité et en a adressé le manuscrit à l’Académie qui a chargé une Commission de lui en faire un rapport. » La Commission distinguant, dans ce Traité, la partie physico-mathé- matique, dans laquelle M. le baron Blein établit les bases de son système musical, et celle qui concerne spécialement la composition musicale, s’est déclarée incompétente pour le jugement de cette seconde partie, dont elle à demandé le renvoi à:la section de musique de l’Académie des Beaux-Arts qui aura aussi à prononcer sur divers changements , proposés par l’auteur, à la notation ét à la nomenclature musicale, à l'accord des instruments à son fixe, etc. » Un premier objet, bien important, de l'examen de la partie physico- mathématique est le mode de comparaison et de mesure des intervalles musicaux ; un intervalle musical est donné, par le rapport des nombres synchrones de vibrations produisant les sons entre lesquels cet intervalle existe, rapport qui est désigné par le nom de rapport constituant de l'in- tervalle; or une erreur commune à tous les auteurs français qui ont écrit sur la musique, depuis et y compris Rameau, est d’avoir employé, pour comparer et mesurer les intervalles musicaux les valeurs immédiates des rapports constituants au lieu des logarithmes de ces rapports; de là des résultats de calcul insignifiants et même absurdes, dont la Commission cite un exemple remarquable (1). » Il s’est cependant écoulé près d’un siècle depuis que le grand géome- Peine nn ose NUS US QUE) puits (1) Il faut citer comme cas d'exception, la démonstration donnée par Suremain de Missery, dans sa Théorie acoustico- musicale, publiée en 17093, de la proportionnalité des intervalles musicaux aux logarithnies de leurs rapports constituants, propriété dont il n’a pas tiré parti pour la mesure des intervalles. C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° Q3.) 117 ( 854 ) tre Euler a publié un ouvrage ayant pour titre : T'entamen novæ theoria musicæ (Pétersbourg, 1739) dans lequel il emploie, pour comparer et mesurer les intervalles musicaux un système de logarithmes dont la base est 2; trente-cinq ans après le géomètre Lambert fit paraître, dans les Recueils de l’Académie de Berlin, un Mémoire sur le tempérament en musique où les intervalles musicaux sont comparés et mesurés par l’em- ploi d’un système de logarithmes dont la base est V2; ces systèmes de logarithmes, désignés par le nom de logarithmes acoustiques, ont été adoptés par les deux géomètres susnommés, parce que entre autres pro- priétés ils ont celles de donner l’énonciation immédiate des valeurs des intervalles musicaux, les unités d’intervalles étant l’octave, pour le sys- tème d’Euler, et le — d'octave, ou chrome moyen, pour celui de Lambert ; les logarithmes vulgaires sont bien loin d'offrir de pareils avantages, car en les considérant comme acoustiques il faudrait prendre, pour unité, l'intervalle dont le rapport constituant est et dont la valeur est de 3 2, Ce qui est inadmissible (1). octaves 25 » » M. le baron Blein, dans la première édition de son Traité, n’a fait aucun usage des logarithmes et ne les a même pas mentionnés; il a voulu suppléer cette lacune dans sa nouvelle rédaction, mais, malheureusement, au lieu de suivre l'exemple remarquable qu'Euler et Lambert lui avaient donné, en employant les systèmes logarithmiques spécialement adaptés aux calculs musicaux, il leur a substitué les logarithmes vulgaires, Une communication qu'il a faite à la Commission, postérieurement à l'envoi de son manuscrit à l'Académie, semblerait annoncer l'intention de faire à son mode logarithmique des améliorations fort désirables. » L'exposition de la génération harmonique commence par la génération de l'accord parfait majeur que M. le baron Blein déduit de la triple ré- sonnance d’une corde sonore qui fait entendre, avec le son principal, l'octave de la quinte et la double octave de la tierce, ou, en terme équi- valent, la 12€ et la 17° aiguës du son générateur. » Rameau avait déduit l'accord parfait mineur des phénomenes observés sur trois cordes sonores, l’une montée au ton du générateur wt, et les (1) L'emploi des logarithimes acoustiques pour les calculs musicaux, n’exige que des tables d’une très petite étendue; M. de Prony a placé deux de ces tables à la suite de son {nstruclion élémentaire sur la mesure des intervalles musicaux, qui n’occupent chacune qu'une page in-4°, et sont beaucoup plus que suffisantes pour les calculs que comporte leur destination. (855) deux autres respectivement à la 12° et à la 17° graves de ce générateur: si l’on fait résonner la corde wt, les deux autres frémissent sans résonner et leurs ondulations les divisent, savoir: celle qui est montée à la 12° en trois parties séparées par deux points de repos, et celle qui est montée à la 17° en cinq parties séparées par quatre points de repos. On a aussi déduit l'accord parfait mineur de l'accord parfait majeur en rendant la tierce de ce der- nier génératrice de la quinte par son abaissement d’un demi-ton. M. le baron Blein trouve les trois sons de l'accord parfait mineur dans la triple résonnance d’un cylindre de fer, suspendu verticalement, et qui, frappé, donne pour générateur l’u£ fondamental , faisant entendre, comme harmo- niques, le fa, 12° grave et le lab, 17° grave, d’où il conclut l'accord par- fait mineur fa , lab, ut. » Pour obtenir d’autres sons admissibles dans l’échelle tant diatonique que chromatique, il a recours à la résonnance de trois plateaux de cristal, frappés en différents points, l’un circulaire, l’autre carré, et le troisième triangulaire; les combinaisons des sons ainsi obtenus, par les divers moyens que nous venons d'indiquer, et la considération des consonnances lui servent ensuite pour compléter son échelle chromatique. Il donne quelques notions sur la composition de l'échelle qu’on appelle enharmo- nique qui n’est pas employée dans les compositions musicales, et insistant sur la préférence qu’il voudrait qu’on accordât à son échelle chromatique sur celle du tempérament égal, il a formé un tableau de comparaison des deux échelles dans lequel les différences entre les intervalles corres- pondants sont exprimées en logarithmes vulgaires; la commission a inséré dans son rapport , une traduction de ce tableau en logarithmes acoustiques qui rend manifeste la supériorité de ces derniers logarithmes sur les pre- miers pour l’énonciation et la comparaison des intervalles; ainsi, en pre- nant pour toniques les notes successives de l'échelle chromatique de M. le baron Blein, et faisant le calcul en chromes , on découvre à vue, dix altérations de tierces ou de sixtes qui surpassent # de chromes; les plus grandes altérations dans l'échelle du tempérament égal ne sont pasde # de chromes. j » Des phénomènes sonores qui appartiennent spécialement à la théorie physico-mathématique de la musique, et dont les premières observations ont été faites par Tartini et Romieu, sont ceux des résonnances graves qui se font entendre lorsque deux cordes sonores, voisines l’une de l’au- tre, sont mises en vibration. Tartini n’avait conclu de ses expériences que l’existence d’un troisième son résultant de la simultanéité de deux _ 117.. (856) résonnances ; M. le baron Blein dit avoir.constaté par des expériences ré- pétées et complètes , que deux sons étant donnés, dont les nombres syn- chrones de vibrations sont m et m + n, il en résulte constamment deux résonnances graves dont les nombres de vibrations synchrones sont m etm—n. » Il explique ces phénomènes par la ‘coïncidence ou concurrence pério- dique des vibrations des corps sonores ; Lagrange avait donné de pareilles explications dans les Mémoires de l’Académie de Turin , et M. Paul Coq- heré s’est ensuite occupé, avec succès, des mêmes recherches. » M. le baron Blein a placé, à la fin de son Traité, une note qu'il avait communiquée à l’Académie en 1837, relative à l’analogie qu'il croit exister entre les phénomènes sonores et lumineux. La commission s’est bornée à la citation de cette note, qui n’est relativement à la théorie musicale, qu'un objet de pure curiosité. Le rapport contient une très courte indi- cation des matières traitées dans l’ouvrage de M. le baron Blein, qui ont un rapport immédiat avec la composition musicale, et qui seront exa- minées, en parfaite connaissance de cause, par la section musicale de l’Académie des Beaux-Arts. » En définitive, la commission pense que le Traité de Mélodie et d'Har- monie de M. le baron Blein doit être distingué de tous les traités de même genre qui ont été publiés par des auteurs français, et sera favorablement accueilli par les personnes qui s'occupent de théorie acoustico-musicale surtout si l’auteur y fait les améliorations indiquées dans le rapport. » La commission conclut au renvoi de son rapport, et de l'ouvrage, à l’Académie des Beaux-Arts. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la résistance des constructions hydrauliques ; par M. VÈne. — Extrait. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) « En comparant les épaisseurs employées dans les constructions hydrau- liques avec les formules d'équilibre, j'ai trouvé des coefficients qui diffé- raient trés peu du nombre 1,79, employé pour la poussée des terres. Ce ( 857) résultat inattendu conduisait donc à l'alternative de reconnaître | ou une exagération dans les valeurs usuelles qu'emploient les constructeurs, ou une inexactitude dans les formules d'équilibre ; et c'étaient là des diff. cultés qu'il n’était :pas aisé de lever. » Après des tentatives infructueuses, le hasard est venu m'éclairer et me montrer que les formules ordinaires ont besoin d’un terme nouveau pour devenir complétement exactes. Voici: quelle est la circonstance for- tuite dont nous parlons et la théorie qu’elle nous a suggérée : » En 1827 j'habitais une ile. des Antilles où ‘existent: deux citernes construites en briques anglaises : le 19 juin de cette année survint une grande pluie d'orage à la suite de laquelle je m’apercus que des gouttes d’eau exsudaient lentement à travers les murs d’une des citernes. » Voulant connaitre la cause de ces filtrations ; je pénétrai dans l'inté- rieur de ce bâtiment, et je vis qu'on avait bouché l'ouverture destinée à l'évacuation du trop-plein,, ce qui avait porté le niveau de l’eau à une sur- élévation de 1",10. Il me vint alors dans l’idée que sous des pressions éle- vées les murs peuvent être pénétrés par l’eau et qu’étant imbibés de ce liquide, ils éprouvent l’action d’une force ascensionnelle qui tend à af- faiblir leur résistance et dont jusqu’à ce jour on n’a tenu aucun compte. » Je ne dis pas que la pénétration de l’eau ait toujours lieu, j'affirme seulement qu’elle a lieu quelquefois : or il suffit qu'elle puisse exister dans certaines circonstances pour qu'il soit prudent, je dirai même pour qu'il soit nécessaire que les murs, lorsqu'on les construit}, aient assez d'épaisseur pour résister à cette épreuve. Afin d'exprimer claire- ment mes idées à ce sujet, imaginons pour un moment un mur parfaite- ment imperméable, mais supposons que sur ses fondations, il soit fait une entaille horizontale du côté de l’eau, semblable à un trait de scie, pénétrant dans le vif du mur : l’eau s’introduira dans cette entaille, et donnera lieu à deux forces nouvelles, l’une ascensionnelle tendant à sou- lever la face supérieure de l’entaille, et coopérant par conséquent au renversement du mur autour de l'arète extérieure ; l’autre, dirigée en sens opposé, n'ayant à cause de cette direction d'autre effet que de comprimer les fondations. Ainsi l'équilibre ne sera complet qu’au- tant qu'on ajoutera aux formules ordinaires le terme qui résulte de la force ascensionnelle dont nous parlons, force qui se mesure, comme on sait , en multipliant la hauteur de l’eau par la superficie de la coupure. » Remettons maintenant les choses dans leur état naturel et considérons un mur sans coupure : dans ce cas, la question consistera à étendre aux (858) filtrations ordinaires l'appréciation de la force ascensionnelle, ét voici comment je l'ai résolue : » J'ai remarqué d’abord que dans cette recherche il ne s’agit pas d’obte- nir une expression mathématiquement exacte de la force ascensionnelle, dont la nature est d’être variable suivant l’espèce et la qualité des matériaux. » J'ai cru, au contraire, qu'il suffit de trouver une force maximum, laquelle répond à l'emploi des matériaux les plus poreux et les plus per- méables à l'eau : c’est en effet une force de cette espèce dont j'ai calculé la valeur, et une fois trouvée, je l'ai introduite dans les formules géné- rales d'équilibre, en ayant soin de l’augmenter proportionnellement à l'épaisseur des murs. » Les fonctions officielles dont j'ai été investi au Sénégal m'ont mis à méme de calculer cette force pour les briques fabriquées dans ce pays qui sont à coup sûr les plus poreuses dont les constructeurs puissent faire usage, car dans douze expériences consécutives, ces briques, dont le volume est de x litre 213 millièmes de litre, ont absorbé 305 gram- mes d’eau formant un cube de 0"**,306 sous la température de 24 degrés centigrades, qui est celle de l’eau au moment des expériences. » De là je tirai cette conséquence, que les pores des briques avaient un volume de 0*,306 et que leur rapport avec le volume de la brique était égal à 5 + 5, ce qui prouve que les pores forment environ le quart du volume total : par conséquent si x désigne l'épaisseur d’un mur construit en briques de cette espèce, À sa hauteur, et & le poids d’un mètre cube d'eau, la force ascensionnelle que produit une tranche située à la hauteur des fondations, sera exprimée par #zxh 3.96 et le moment de cette force, relativement à l’arète extérieure, par . 22 h 72 3.06 » À l’aide de ces expressions j'ai été conduit à la formule d'équilibre k TZ ————, V5 244 laquelle remplace la formule ordinaire k v6 T= ( 859 ) » Voilà le résultat remarquable auquel je suis arrivé : pour le faire fructifier, ou plutôt pour le rendre applicable aux constructions usuelles, J'ai suivi la route déjà tracée par M. Français, à l'égard de la poussée des terres, c'est-à-dire que j'ai multiplié le moment total des forces par un coefficient À, et ce coefficient, je l'ai calculé de maniere que mes murs aient la même stabilité que ceux de la grande citerne construite à Cons- tantinople, dans le quartier du Fanal, près de la mosquée du sultan Selim, construction qui, dans son espèce, est la plus vaste dont nous ayons connaissance; et de la sorte j'ai obtenu 1 +5 pour la valeur de ce coefficient, lequel m'a conduit à l'équation pratique B: (0.598) + BT (0.30) — }° (0.20) + T:(0.50), dans laquelle B et T sont les épaisseurs du mur, à la base et au sommet, et de laquelle j'ai tiré des tables usuelles, dont je livre l'appréciation aux constructeurs éclairés. » Ces tables s'appliquent aussi aux constructions hydrauliques surmon- tées d’une voûte, mais dans ce cas il faut faire usage de la formule B— VB +p, dans laquelle B représente l'épaisseur tirée de nos tables, et p l'épaisseur des pieds-droits d’une voûte ordinaire de même diamètre et de même épaisseur. Nos des briques. { 860 ) 1. Table relative à la porosité des briques du Sénégal. DIMENSIONS des briques. (2) CUBE des briques. (3) POIDS des briques sèches, PESANTEUR spécifiq. POIDS des briques imbibées d’eau. (6) k. 2,275 2,105 2,425 1,885 2,150 2,315 2,240 2,330 OESERVATIONS. On à choisi les briques les plus poreuses, qu’on a placées dans un baquet plein d’eau, où on les a laissées séjourner pendant 8h. A leur sortie de l’eau , elles ont été pesées, et ont donné les ré- sultats portés dans la 6° colonne. ( 861 ) IT. T'able indiquant l'épaisseur des murs verticaux qui ont à soutenir une charge d'eau connue. ÉPAISSEURS CUBE HAUTEUR D'EAU de la maçonnerie correspondantes exprimée en mètres. Lune des murs. 1 mètre de longueur. m. 0,24 0,120 0,49 0,490 0,74 1,110 0,98 1,960 1,23 3,075 1,47 4,410 1,72 6,020 7,840 9,945 12,250 14,850 17,640 20,735 24,010 27,600 31,360 35,445 39,690 44,270 49,000 54,075 59,290 64,860 70,560 76,625 82,810 89,370 96,040 103,095 110,250 CHIMIE APPLIQUÉE. — {Vote sur l'application de la lumière Drummond à l'é- clairage public et privé ; par M. Gawpin. (Commissaires, MM. Arago, Berthier, Becquerel.) « J'ai adressé à l’Académie, en 1836, un paquet cacheté afin de me conserver la priorité de quelques résultats et de divers projets relatifs à C. R. 1838, rer Semestre. (T. VI, No 25.) 118 ( 862 ) l'application de la lumière Drummond à l'éclairage public et privé, en at- tendant que mon travail fût terminé. » Ce paquet, dont je demande aujourd’hui l'ouverture, contient ainsi qu’on le verra , le plan d'un chalumeau à gaz séparés, et jy indique la magnésie et l'iridium, comme pouvant remplacer avec avantage la chaux , en les préparant et les disposant d'une certaine manière. Aujourd'hui, je n'ai conservé de tout ce plan que quelques principes et je n’emploie gé- néralement que l’oxigène, l’esprit-de-vin et la chaux; mais avec une prépa- ration et une disposition telles, que j'en obtiens le maximum de lumière possible. » La chaux, telle que je emploie est, je crois, à l’état de cristaux, car on voit briller à sa surface des facettes innombrables, et elle ne se délite pas à l'air bien que préparée seulement au rouge-cerise. Les acides la dis- solvent sans développement de gaz, mais avec un grand dégagement de chaleur. , » Une conséquence importante de cette maniere de préparer la chaux , est que l’on en peut faire des creusets et des tubes aussi minces qu’une co- quille d'œuf, et aussi réfractaires que l’iridium pur. Ils se moulent avec la dernière précision et n’éprouvent pas la moindre gerçure au point de fusion de l’alumine; leur dureté est d’ailleurs très grande, ce qui permettra un jour d’y fondre le platine et ses alliages avec le palladium , le rhodium , l'i- ridium, etc. » Je trouve que le platine, allié à une portion très notable d’iridium (5 environ) et fondu, est très malléable, brillant à la coupe, et non terne comme le platine pur; susceptible, en outre, de se durcir à la trempe, ce qui mene de suite à faire des miroirs métalliques inoxidables, en plaquant le cuivre avec un alliage. » Pour l'éclairage en question, il s'en faut bien que je nr'astreigne à l’u- sage de l’esprit-de-vin; jemploie, au contraire, avec certains avantages, tous les autres liquides combustibles, et le plus commun d'entre eux, l'essence de térébenthine, est le plus précieux de tous. » L’essence de térébenthine, alimentée d'air, ne fume pas du tout et passe à la flamme bleue si on lui donne trop d'air; avec l'air con- venable, elle donne une flamme bien plus blanche que celle d’une lampe Carcel, et qui coûte, à lumière égale, deux fois moins que la chandelle, en établissant l'essence à 50 cent. la livre. Avec l’oxigene, c'est tout autre chose ; on obtient une flamme d’un blanc éblouissant qui éclaire cent cinquante fois autant que le gaz; et, chose bien singulière, il est difficile (186) de l'empêcher de fumer. Tous les liquides, dont la flamme fume à l'air, se trouvent dans le même cas, mais ils sont plus chers. » La chaux, telle que je la prépare, est transparente, à ce point du moins qu'elle éclaire en raison de son épaisseur. C'était là une ques- tion décisive pour les grands phares; elle se trouve donc résolue à leur avantage. J'ai imaginé divers procédés pour obtenir avec le gaz oxi- gène une flamme éblouissante, que j'appelle une flamme sidérale; mais ces moyens ne sont bien praticables qu’en grand; aussi me suis-je bien réjoui de pouvoir obtenir ce genre de flamme partout avec l'essence de térébenthine. » Je crois aussi qu'il sera facile d’augmenter de beaucoup leffet éclairant d’une dépense donnée de gaz ordinaire, en lui appliquant mon procédé. Il est possible que cela double ou triple la lumière avec l'avantage d’une combustion plus parfaite, et qu’on y substitue le gaz hydrogène tiré de l'eau ou du zinc, qui serait le plus agréable de tous, puisque sa combus- tion ne donnerait que de l’eau. Enfin, je puis le dire aujourd’hui avec assurance , nous sommes arrivés à un moment où tous les genres d’éclai- rage vont éprouver forcément une modification fondamentale : car une quantité donnée de lumière obtenue avec l’oxigene, est, à n’en pas douter, bien moins chère que par le gaz, surtout en employant pour l'extraction de l’oxigène les procédés que je connais. A l’aide de mes combinaisons, cet éclairage est devenu tout-à-fait sans danger; et comme il faut cent fois moins d’oxigène que de gaz d'éclairage pour produire la même lumière, il en résulte qu’elle est bien plus portative. Le gaz oxigene, on le sait, n’a ni odeur ni émanation sulfureuse ; la flamme d’éther ou d’esprit-de-vin qu'il alimente, non plus; enfin cet éclairage est bien plus sain puisque l'oxi- gène qu'il dépense n’est pas pris à l'air ambiant. » méDecine. — Vote sur l'emploi de la poudre de noix vomique torréfiée dans le traitement de l'épilepsie ; par M. LecraND. (Commissaires, MM. Magendie, Serres. ) L'auteur a continué les expériences faites à ce sujet, depuis plus de douze ans, par M. Chrétien de Montpellier, et il indique les résultats des unes et des autres, en même temps qu'il fait connaître le mode d’admi- nistration du médicament. 118. " (864) ÉcowomrE powesrique. — Mémoire sur le chauffage de l'intérieur des appartements , etc.; par M. SusLEAU. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Dulong.) mécanique arrciquée. — Sur les causes probables de l'explosion des machines à vapeur; par M. Scuweicu. (Commission des rondelles fusibles.) M. Rozs prie l’Académie de vouloir bien lui désigner des commissaires à l'examen desquels il puisse soumettre le procédé qu'il emploie pour l'extraction du principe odorant des fleurs et des plantes aromatiques. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) M. Deny DE Curis demande qu’un ouvrage sur la confection des mortiers, dont il a fait hommage l’an passé à l’Académie, soit admis à concourir pour un des prix de la fondation Montyon. CORRESPONDANCE. NAVIGATION. — /nstallation des navires pour la navigation au vent et à la vapeur. M. BecHAMEIL, officier supérieur de la marine, écrit relativement à une communication faite à l’Académie dans sa séance du 30 avril dernier, par M. Ch. Dupin. Le passage sur lequel porte la réclamation est le suivant : « T’insuffisance de la vapeur pour accomplir dans tous les cas d’im- » menses trajets, a fait penser à rendre plus efficace la combinaison des » forces de la vapeur et du vent. Tel est l’objet d’un rapport de M. Hubert » (octobre 1837), pour qu’un de ses bateaux à vapeur de 220 chevaux, » le Caméléon, puisse, à volonté, naviguer au moyen: des voiles seu- » lement. » » Un officier de vaisseau, fort ingénieux, M. Bechameil, s’est pareïlle- » ment occupé de résoudre ce problème par des dispositions qui lui sont » propres, et pour lesquelles il a fait des travaux d'étude et des expé- ( 865 ) » riences dans la grande usine de la Chaussade, appartenant à la Marine » royale. » « On pourrait croire, d’après ce passage, dit l’auteur de la lettre, que M. Hubert a eu le premier l’idée d'appliquer à des bateaux la double navi. gation du vent et de la vapeur, et que moi (Bechameil), je n'aurais fait que le suivre, en employant toutefois des moyens différents. Cependant, ajoute-t-il, c’est précisément le contraire, ainsi qu’on le verra par les pieces officielles que j'adresserai sous peu à l'Académie. En attendant, on trouvera dans le journal que je joins à ma lettre, des dates dont une au moins pourra être immédiatement confirmée par le témoignage de M. Arago, à qui j'eus l'honneur de présenter les dessins d'exécution , pendant mon séjour à Paris, au mois de mai 1837, et qui parut partager mes espérances de succès. » M. Araco déclare qu'il a eu en effet, à l'époque indiquée par M. Becha- meil, connaissance du nouveau projet de système de mâture dont tous les détails étaient dès lors arrêtés, et qui semblait promettre une complete solution du problème. « J'ai appris depuis, dit M. Arago, que l’appa- reil, exécuté en grand à Guérigny, manœuvrait avec une grande facilité, toutes les pièces de la mâture pouvant être remises en place pour la navi- gation à la voile dans l'espace de trente-cinq à quarante minutes. » CHIMIE. — Observations sur la fabrication des chlorates , des hypochlorites, des chlorites employés dans les arts, et sur la composition réelle des hypochlorites et des chlorites et des acides oxigénés du chlore: action du chlore sur les acides alcalins ; par M. Mackewsir. « On sait que lorsqu'on fait passer dans une solution de potasse un courant de chlore gazeux, on obtient une liqueur décolorante qui paraît n'être qu’un mélange à atomes égaux de chlorure de potassium et d’hypo- chlorite de potasse. Mais si dans cette dissolution alcaline on fait passer du chlore et de l’oxigène à la fois, ces deux gaz se combinent et forment de l'acide hypochloreux qui, s’unissant à la totalité de la potasse, produit ainsi de l’hypochlorite pur. C'est ce qu’annonce avoir fait M. Mackensie , qui présente cet hypochlorite comme jouissant d’un pouvoir décolorant double de celui que l’on retrouverait dans le mélange de chlorure et d'hypochlorite obtenu avec le chlore pur. » On sait encore que les hypochlorites se décomposent par la chaleur avec production de chiorates et de chlorures. Suivant M. Mackensie, ces ( 866 ) hypochlorites peuvent aussi, absorber de l’oxigène à une température voisine de l’ébullition, et produire ainsi des quantités de chlorates bien plus grandes que celles qui se seraient produites si la décomposition s'était effectuée sans absorption de ce gaz. » L'oxigène peut, du reste, d’après M. Mackensie, être remplacé dans ces deux cas, par l'air atmosphérique, ce qui permettrait d'améliorer la fabri- cation en grand des chlorates et des composés décolorants du chlore employés dans le blanchiment. » M. pr Paravey adresse deux extraits, tirés l’un du Voyage de M. Waldeck, dans le Yucatan , et relatif à l'apparition d’un bolide, dans la soirée du 12 décembre 1833, l’autre du Voyage en Morée, de M. Pouqueville, se rapportant à un! autre phénomène du même genre, observé le 10 germinal an vin. M. Bouvarr adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Dromométre ou nouveau loch à l'usage de la marine. L'Académie en accepte le dépôt. La séance est levée à cinq heures. Erratum. (Séance du 11 juin 1838.) Le titre du Mémoire de M. Letourneur a été imprimé d’une manière inexacte. Page 821, au lieu de Sur Le tir à bord des navires, avec des canoïs sans bragues, lisez Sur le tir des canons marins à brague fixe, et sur quelques autres questions d'artillerie navale. ( 867 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie royale des Sciences, n° 24, 1“ semestre 1838, in-/°. Nouvelle Flore du Péloponèse et des Cyclades; par MM. Borx pe Sarnr-Vincenr et Cnausarp; 1 vol. in-folio, 1838. Alimentation ou l'action des aliments sur l’économie animale; par M. Eowaros, membre de l'Institut (Extrait de l'Encyclopédie du xix° siècle), in-8°. Mémoire sur la congélation des Pommes de terre; par M. Payen; in-8°. Nouveaux Éléments de Minéralogie ou Manuel du Minéralogiste voya- geur; par M. Brarp, 3° édition par M. Guuxesor ; Paris, 1838, in-8°. La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la Théologie "naturelle ; par M. Bucxrann, traduit de l'anglais par M. Doyëre: 2 vol. in-6°. Quelques Inscriptions de la province de Constantine , recueillies par M. le docteur Guxox; Alger, 1838, in-folio. Recherches sur l’hymenium des Champignons; par M. Leveinré ; in-8°. Mémoire pour servir à la Statistique du département du Cher; par M. Fasre; in-8°. Caisse d'Épargne et de Prévoyance de Paris. Rapports et comptes rendus des opérations de la Caisse d'Épargne de Paris pendant l'année 1837: in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine ; tome 2, n° 17, 15 juin 1838, in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du département de la Charente; tome 20, n° 2, mars et avril 1838, in-8°. The Theory.... Théorie du Calcul différentiel et intégral déduite synthétiquement dun principe original; par M. Jonx Forges; 1 vol. in-8”. Researches.... Recherches sur la Chaleur; par M. James Fonses; 3° série. (Extrait des Transactions de la Société royale d'Édimbou in-4°. The nautical.... Magasin nautique et chronique navale; juin 1858, in-8°. DE ( 868 ) The Annals.... Æ{nnales d'Électricité, de Magnétisme et de Chimie ; juin 1838, in-8°. The London.... Magasin Philosophique de Londres et d Édimbourg ; juin 1838, in-8°. Astronomische.…. Nouvelles astronomiques de M. Scnumacner ; n° 355, 354, in-4°. Del calcino.... De la Muscardine; par M. Icxace Lomenr; Mémoire: 1 à 6, Milan, 1535 et 1836, in-8°. Journal des Connaissances Médicales pratiques et de Pharmacologie ; 5° année, juin 1838, in-8°. Gazette médicale de Paris; tome 6 , n° 24, in-4°. Gazette des Hôpitaux ; tome 12, n° 67, 70, 71, 72, in-4°. La Phrénologie, 2° année, n° 7, in-8°. L'Expérience, Journal de Médecine, n° 43, in-8°. Écho du Monde savant, b° année, n° 343. L'Éducateur, Journal; mars et avril 1838, in-8°. D > CR — COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÈMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 JUIN 1838. PRÉSIDENCE DE M. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE, — ÎVote de M. Pouxsor sur les Remarques qu'on trouve au commencement du Compte rendu de la séance précédente. « On a déjà fait une réponse verbale à toutes ces remarques, mais comme l’auteur les a imprimées et un peu augmentées , il peut être utile d’en relever par écrit les principales inexactitudes. » Et d'abord, en ce qui regarde la solution analytique directe et com- plète du problème de l'attraction des ellipsoïdes homogènes, il faut bien remarquer que M. Legendre est le premier qui y soit arrivé. Il est par- venu aux formules de quadrature qui expriment les composantes de l’at- traction d'un ellipsoïide sur un point quelconque extérieur : et de ces formules, par quelques transformations très simples, on peut tirer tout ce qui a été trouvé depuis sur cette matière, comme M. Chasles Va fait voir dans le dernier numéro du Journal de l'École Polytechnique. » M. Legendre, il est vrai, n’est parvenu à ses formules que par des calculs très longs et très compliqués ; mais il y est parvenu directement, je C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 26.) 119 (870) veux dire sans employer le théorème de Maclaurin (1): c’est ce que M. Chasles à reconnu dans la partie historique de son Mémoire, et ce dont nous pourrions même donner une preuve évidente pour tout le monde; car M. Legendre a tiré de ses formules une démonstration du théo- rème de Maclaurin, et il est évident que si ces formules avaient supposé le théorème , M. Legendre serait tombé dans le cercle vicieux. C’est ce que l'auteur des Remarques pourra examiner. » C’est donc à M. Legendre qu'on doit la première solution analytique directe du problème : solution, il est vrai, qui n’est obtenue que par des calculs tres laborieux , mais où l’auteur a su vaincre des difficultés de calcul intégral qui avaient arrêté Lagrange lui-même. » Depuis on a cherché à simplifier cette solution, et M. Ivory y est parvenu de la manière la plus heureuse, en ramenant tout d’un coup la formule cherchée relative aux points extérieurs, à la formule connue re- lative aux points intérieurs. Il nous semble que si, dans le cours de son travail, M. Legendre avait eu l’idée du théorème de M. Ivory, il aurait abandonné ses longs calculs, et présenté cette nouvelle solution comme la meilleure, puisqu'elle était infiniment plus simple. C’est donc, suivant nous, à M. Ivory qu'on doit la premiere et la plus grande simplification qui ait été faite à la solution analytique du problème; solution qu’on n’appellera peut-être pas directe, mais qui a été aussitôt adoptée par tous les auteurs dans leurs ouvrages de mécanique. » Depuis on s'est proposé de nouveau de surmonter directement la difficulté de calcul intégral que présente le cas des points extérieurs, sans se servir ni du théorème de M. Ivory, qui faisait tomber tout d’un coup cette difficulté, ni des formules connues relatives aux points intérieurs. On voit que la chose était possible, puisque M. Legendre y était parvenu : mais la difficulté était d'y parvenir d’une manière plus simple, et c’est ce qu’on pouvait naturellement espérer des progrès de l'Analyse. Et en effet, en sy prenant d'une autre manière, afin de ne pas retomber dans les longs calculs de M. Legendre, l’auteur à qui je réponds est arrivé aux formules de l'attraction sur un point extérieur. Sa solution analytique est plus facile et plus simple que celle de M. Legendre, mais elle est (x) Maclaurin n’avait démontré qu’un cas particulier du théorème qui porte son nom. On sait que Legendre a démontré ce théorème dans tous les cas pour deux ellip- soïdes de révolution, et qu’ensuite Laplace en a trouvé la démonstration complète pour le cas de deux ellipsoïdes à trois axes inégaux. (871) encore très laborieuse, et ne pourrait remplacer avec avantage dans l’en- seignement la solution qui vient du théorème de M. Ivory. On a dit, à ce sujet, que ce théorème n'avait fait qu’éluder une difficulté. Ce mot d’élu- der ne nous paraît pas très exact. Ce n’est point éluder une difficulté que de la'‘réduire à une autre que l’on sait résoudre. C’est au fond la détruire, et de la manière même qui fait le plus d'honneur à l'esprit, puisque c’est la faire tomber par la considération ingénieuse de quelque rapport simple qu’on découvre dans la nature même de la question : voilà ce qu'a fait M. Ivory, et c’est, je crois, la vraie raison qui a rendu son théorème si célèbre. : » Quoi qu'il en soit, toutes ces solutions analytiques, directes ou indi- rectes, sont moins faciles que la solution géométrique dont nous avons rendu compte, et qui n’est en quelque sorte qu’une continuation du beau travail de Maclaurin. » Mais, pour en venir à ce point particulier qui paraît avoir motivé les Remarques de l’auteur, savoir : l'omission que les Commissaires avaient faite de son nom dans leur Rapport, au sujet du mode de décomposition de l’ellipsoïde en couches infiniment minces, il nous suffira de faire ob- server : d’abord, que nous ne sommes point entrés dans le détail historique des travaux des analystes sur ce problème célèbre; et en second lieu, que si nous avions dù citer un auteur au sujet de cette considération des couches, ce n’est pas le nom de M. Poisson qui se serait présenté le premier; car dans une thèse soutenue, il y a vingt ans, pour le doctorat, par M. Rodrigues, cette même décomposition a été employée, pour le cas même des points extérieurs , dans la démonstration du théorème de Maclaurin. On sait d’ail- leurs que la considération d’une couche pouvait s'offrir naturellement par les formules relatives à l’ellipsoide homogène, comme l’auteur lui-même en convient dans sa Note, et comme M. Chasles l'avait déjà remarqué dans le cahier de l’École Polytechnique que j'ai cité plus haut. Nous pourrions ajouter que M. de Pontécoulant , dans le tome II de sa Théorie analy- tique du Système du Monde, avait déjà présenté cette considération comme pouvant être employée pour le calcul de l'attraction d’un ellipsoïde hété- rogène, mais sans donner suite à cette première vue. »: Voilà les raisons toutes naturelles: de lomission dont il s’agit; outre que le Rapporteur n’aurait jamais songé à regarder cette considération des couches ( qui appartient à tout le monde) comme un principe qu'on püt réclamer. bu09 » Quant à l'inexactitude que lon a cru voir dans une certaine phrase 11G.. (872) de notre Rapport, nous devons avouer que nous n'avons pu rien com- prendre à ce que l’auteur a voulu dire; car après une lecture attentive de notre phrase unie à celles qui la précèdent et à celles qui la suivent, il nous a été impossible d’y trouver rien à changer. Il serait peu surprenant que nous eussions passé quelques mots et oublié de mettre quelques points sur quelques À; mais les points mêmes s’y trouvent. Maintenant l’auteur pourra juger si ce n’est pas soi-même tomber dans une erreur étrange que de trouver de l’inexactitude où il n’y en a pas. » PALÉONTOLOGIE. — Aecherches sur les LxpinopEenpron et sur les affinités de ces arbres fossiles, précédées d'un examen des principaux caractères des Lycopodiacées ; par M: Anorpne BRONGNIART. (Extrait.) « Déjà, en 1822, j'avais signalé les rapports qui me paraissaient exister entre ces grands végétaux (que je désignais alors sous le nom de Sagena- ria) et les Lycopodiacées , et je me fondais principalement sur le mode de ramification dichotome des tiges et sur le mode d'insertion des feuilles. L'étude plus approfondie des Lycopodiacées vivantes et l'examen d’un plus grand nombre d'échantillons de Lepidodendron me paraissent con- firmer complétement cette analogie, et l’on verra que la structure in- térieure des tiges de ces arbres fossiles et la nature de leurs organes re- producteurs fournissent encore de nouvelles preuves à l'appui de cette opinion. » C’est qu’en effet la forme extérieure des tiges, sur laquelle seule je n'é- tais d'abord fondé, est dans ce cas un caractère très important et lié à une structure anatomique et à un mode de végétation tout-à-fait particulier. Dans les végétaux phanérogames, les tiges se ramifient presque toujours par le développement d’un bourgeon latéral formé à l’aisselle d'une feuille. Il ya donc primitivement un axe principal ou tige primordiale qui donne naissance à des rameaux latéraux et secondaires, et ceux-ci eux-mêmes peuvent produire des rameaux du troisième ordre, et ainsi de suite; ce mode de production des branches, ou cette origine de la ramification des tiges, ne subit presque pas d'exception dans les phanérogames , soit mo- nocotylédones, soit dicotylédones, en y comprenant les Conifères et les Cy- cadées; ce n’est que dans des cas très rares que le bourgeon se partage pour ainsi dire en deux bourgeons secondaires égaux de manière à pro- duire une dichotomie réelle; quelques Cactus et quelques Zamia parais- (87) sent cependant se ramifer ainsi (1) : dans les autres cas, au contraire, les tiges dichotomes des plantes phanérogames ne doivent cette apparence qu’à une modification peu importante du développement de leurs rameaux axillaires; ainsi, tantôt la tige principale avorte après avoir donné nais- sance à deux rameaux latéraux et axillaires, égaux et du même ordre, soit alternes, soit opposés; tantôt un rameau secondaire prenant un dévelop- pement égal à celui de la tige principale qui l'a produit, cette tige parait se bifurquer. » Dans tous les cas la dichotomie est due à des rameaux secondaires qui proviennent de bourgeons axillaires nés latéralement sur la tige principale; la forme dichotomique de la tige n’est donc qu'un caractère accidentel produit par une modification secondaire dans le développement des bour- geons. Mais il y a un groupe tout entier de végétaux dans lequel la rami- fication de la tige par dichotomie est au contraire le cas normal, les autres modifications qu’elle peut présenter n'étant qu'apparentes et résultant seulement d’une altération secondaire de la dichotomie. » Ces végétaux composent la majeure partie de la classe des Crypto- games vasculaires; ce sont les Fougères, les Lycopodiacées et même les Marsiléacées. Dans toutes ces plantes, jamais les feuilles ne présentent de bourgeon axillaire; il n’y a pas, par conséquent, de développement de rameaux latéraux. La ramification des tiges, lorsqu’elle a lieu , ne s'opère que par leur bifurcation terminale, c’est-à-dire par la division du bourgeon terminal en deux bourgeons juxta-posés et formés simultanément. » C’est ainsi que se ramifient les rhizomes des Fougères, c’est ainsi que je présumais que se diviseraient les tiges des Fougères en arbres, si l’on en trouvait de rameuses, présomption qu'est venue confirmer la découverte faite par M. Perrotet, dans les montagnes de l'Inde, de Fougères en arbres à tiges bifurquées. Enfin c’est ainsi que se ramifient constamment les tiges des Lycopodiacées, quelle que soit la forme qu’elles semblent prendre par suite de leur accroissement postérieur. En effet, il arrive souvent que ces deux bourgeons terminaux formés simultanément, au lieu de s’accroître également prennent un développement très différent; l’un , plus vigoureux, semble continuer la tige; l’autre, plus faible, semble ne constituer qu’un (1) Le même ordre de subdivision des tiges se présente, mais avec une grande irrépu- larité , dans les tiges monstrueuses dites fasciées dans lesquelles cependant il y a, indé- pendamment de la tige principale ramifiée par division du bourgeon terminal, produc- tion de rameaux latéraux et secondaires naissant de l’aisselle des feuilles, ( 874 ) rameau latéralet secondaire; mais cependant leur formation a été simultanée et terminale, et l'examen même de la position relative des feuilles et des rameaux prouve qu'aucun d'eux n’est axillaire. Ainsi, dans les Lycopo- diacées du genre Stachygynandrum, où les feuilles opposées forment quatre séries longitudinales, les rameaux distiques ne correspondent pas à deux de ces rangées de feuilles, mais à leurs intervalles; disposition qui distingue immédiatement les rameaux de ces Lycopodiacées de ceux des Thuya parmi les conifères auxquels ils ressemblent souvent beaucoup au premier aspect, car dans les Thuya les rameaux latéraux naissent toujours de l’aisselle d’une feuille, et ces rameaux distiques sont par conséquent placés dans le plan de deux rangées de feuilles. » Toute personne qui examinera avec attention l’origine des ramifica- tions des Lycopodiacées, des Fougères ou des Marsiléacées, reconnaïitra donc qu'il n’y a jamais de bourgeons axillaires dans ces plantes; mais il en résulte comme une conséquence presque obligée, que la fructification elle-même ne saurait être axillaire, mais doit être épiphylle; c’est un fait généralement reconnu pour les Fougères, et un examen attentif de l’in- sertion des capsules des Lycopodiacées et des conceptacles des Marsiléa- cées, montre que dans un très grand nombre d’entre elles ces organes sont fixés, non à l’aisselle de la feuille, mais sur la feuille elle-même, et porte à penser que dans les cas où ils paraissent axillaires ils sont simplement insérés à la base de la feuille, très près de son insertion. » Enfin cette absence de bourgeons axillaires qui déjà entraine le mode de ramification terminal des tiges de ces plantes, et l'insertion des fructi- fications sur les feuilles, pourrait être considéré comme la cause du carac- tère le plus important de la structure intérieure de leurs tiges, qui con- siste dans l'absence de toute formation de nouveaux tissus dans ces tiges, quelle que soit la vieillesse à laquelle elles atteignent. Ainsi la base d’une tige de Fougère arborescente de 10 mètres d’élévation ne renferme pas un faisceau vasculaire de plus qu’au moment où cette partie inférieure s’est formée, et les faisceaux qui la constituent n’ont pris aucun accroissement par addition de nouveaux vaisseaux ou de nouvelles fibres. » Ce caractère, qui se retrouve également dans les Lycopodes les plus grands que nous connaissions , distingue tout ce groupe de végétaux des plantes phanérogames dans lesquelles les parties ligneuses et vasculaires de la tige augmentent continuellement à mesure que cette tige vieillit, soit par addition de nouveaux faisceaux fibro-vasculaires, soit par accrois- sement de ceux qui existaient primitivement. (875 ) » Le groupe des Cryptogames vasculaires comprenant les Fougères, les Lycopodiacées et les Marsiléacées, a donc pour caractères physiologiques et anatomiques essentiels : » 1°. L'absence de bourgeons axillaires et la division de Ia tige par dicho- tomie terminale; » 2°, L'absence d’accroissement en diamètre et de tout changement d'or- ganisation dans la tige, quel que soit son äge. » À ces deux caractères s’en ajoute un troisième qui me paraît moins im- portant, parce qu'il offre dans d’autres classes du règne végétal des varia- tions qui peuvent faire présumer qu’il en présentera aussi dans ces végé- taux : c’est la disposition et la composition des faisceaux vasculaires. » Dans les plantes phanérogames, chacun des faisceaux qui constituent la tige est généralement formé de fibres ligneuses, de fibres du liber et de vaisseaux de diverses natures qui sont interposés entre ces fibres et en- tremélés avec elles. » Dans les plantes qui nous occupent, les faisceaux vasculaires ne sont formés que de vaisseaux d’une nature spéciale, mais uniforme (1), sans mélange de véritables fibres ligneuses. » Dans les Fougères , ces faisceaux, entièrement vasculaires, sont placés en cercle vers la circonférence, et entourés chacun d’un étui d’une sorte de tissu ligneux très résistant; dans les Lycopodes, ils sont réunis dans le centre de la tige, et la partie fibreuse, qui, par sa solidité, pourrait être comparée au bois, forme, lorsqu'elle existe, une couche plus exté- rieure et tout-à-fait distincte. » Dans toutes ces plantes, ces faisceaux, assez volumineux, sont entière- ment composés de vaisseaux rayés ou plutôt de fibres fendues transversa- lement, sorte de tissu qui paraît exister essentiellement dans ce groupe du règne végétal, mais qui a de grands rapports avec les fibres poreuses des Conifères et des Cycadées. » Dans quelques Lycopodiacées (Psilotum et Tmesipteris), le système vasculaire, au lieu de former plusieurs faisceaux groupés vers le centre de la tige, n’en forme qu’un seul qui constitue un cylindre continu, renfer- mant dans son intérieur une masse de tissu cellulaire d’une nature spé- (1) Les parties que je désigne ici sous le nom de vaisseaux sont pour ainsi dire inter- médiaires entre les vrais vaisseaux lymphatiques continus des plantes phanérogames et les fibres ligneuses ; mais comme elles jouent le rôle physiologique des vaisseaux , je leur en donnerai le nom quoiqu’elles ne forment pas des tubes continus. ( 876 ) ciale, et donnant naissance extérieurement aux faisceaux qui vont se por- ter dans les feuilles. » Enfin l’origine des racines et leur disposition par rapport aux tiges n’est pas un des points de l’organisation des Lycopodiacées les moins curieux, et c'est un des plus importants à noter pour établir leurs relations avec certains fossiles. Toutes ces plantes ne sont fixées au sol, et n’y puisent leur nourriture qu’au moyen de racines adventives qui naissent de la tige de di- verses manières ; dans les espèces à tiges rampantes, ce sont des racines assez considérables qui, tirant leur origine de l’axe vasculaire de ces tiges, sortent, de distance en distance, perpendiculairement à leur direction. Dans les espèces dont la tige dichotome n’est fixée que par sa base sur le sol ou sur le tronc des arbres, des racines fort nombreuses semblent naître de l’ex- trémité inférieure de cette tige, et former une sorte de racine fasciculée comme celle de beaucoup de plantes monocotylédones; mais si l’on cherche à déterminer l’origine de chacune de ces racines, on voit qu’elles prennent naissance sur l'axe vasculaire de la tige à diverses hauteurs, et quelquefois à une grande distance de sa base; puis elles rampent au milieu du tissu cellu- laire qui sépare l'axe vasculaire central de la partie externe et plus dense, de- puis leur origine jusqu’à la base de la tige où elles traversent cette zone ex- térieure pour paraître au dehors. Il en résulte que si l'on coupe une tige de Lycopode à tige non rampante et régulièrement dichotome près de sa base, on trouve en dehors du cylindre vasculaire central une infinité d’au- tres petits faisceaux vasculaires appartenant aux racines. Mais ces fais- ceaux vasculaires des racines ne sont pas immédiatement placés dans le tissu cellulaire extérieur de la tige comme ceux qui se portent dans les feuilles; ils ont chacun une sorte d’écorce propre formée par un étui de üssu fibreux ou de tissu cellulaire allongé très dense et très résistant. Cette disposition se voit parfaitement sur les parties inférieures des tiges des Lycopodium phlegmaria , gnidioides , verticillatum, etc. » L'exposé sommaire que nous venons de donner de la structure des Lycopodiacées, structure que j'ai fait connaître avec plus de détail, dans mon /Listoire des végétaux fossiles , suffira pour nous permettre d’appré- cier les rapports qui existent entre cette famille et les Lepidodendron, et les relations moins intimes, mais encore très nombreuses qui l'unissent à plusieurs autres groupes de végétaux de la même époque. » Quant à la forme extérieure de leurs tiges, les Lepidodendron ont en plus grand tous les caractères des Lycopodiacées et particulièrement des Lycopodes de la section des Selago. Leur tige est régulièrement dichotome ( 877 ) par bifurcation successive, sans qu’on aperçoive jamais aucune trace de ra- meaux axillaires et latéraux, caractère qui, ainsi que je le faisais remar- quer précédemment, ne s’observe constamment et normalement que sur les Fougères et les Lycopodiacées. Cette tige n’a pas dû présenter d’accrois- sement en diamètre après la chute des feuilles; car les bases, même les plus volumineuses de ces arbres, offrent encore des cicatrices d’insertions aussi nettes que les jeunes rameaux. Le nombre considérable des feuilles qui couvrent les tiges principales et leurs rameaux, leur existence simul- tanée et leur persistance sur une grande partie de la tige, leur disposition et leur mode d'insertion, enfin, leur forme allongée et entière, l'absence de nervures latérales et secondaires; tous ces caractères sont communs aux Lycopodes et aux Lepidodendron, qui ne différent les uns des autres que par leurs dimensions. » Ainsi, l’on peut dire que la forme dichotome et l'absence d’accroisse- ment en diamètre des tiges malgré leur ramification , sont des caractères qui placent, sans aucun doute, les Lepidodendron dans ce groupe des Cryptogames vasculaires qui comprend les Fougères, les Marsiléacées et les Lycopodiacées , et la forme de leurs feuilles les fait ressembler entière- ment aux Lycopodes. » À ces caractères extérieurs s'ajoutent maintenant ceux que fournit la structure intérieure qu'on a pu observer sur un rameau de Lepidodendron, trouvé dans les mines de houille du nord de l'Angleterre , et qui a été dé- signé sous le nom de ZLepidodendron Harcourti, par M. Witham, qui l’a dé- crit et figuré le premier; depuis lors, MM. Lindley et Hutton en ont fait le sujet de nouvelles recherches, et j'ai été assez heureux pour en exami- ner une tranche parfaitement préparée que M. Hutton a bien voulu donner au Muséum d'Histoire naturelle. Sauf les différences qui dépendent de la taille de cette tige, taille bien plus considérable que celle d'aucune Lycopodiacée vivante; sa structure intérieure offre l’analogie la plus complète, non pas avec la majorité de nos Lycopodiacées actuelles, mais avec quelques plantes de cette famille, avec le Psilotum triquetrum en particulier. » Ainsi, dans ces deux plantes, il y a au centre de la tige un cylindre de tissu cellulaire composé d’utricules allongées, assez petites, et à parois plus épaisses, entouré d’une zone étroite et continue de vaisseaux rayés d’un ca- libre assez grand, qui fournit extérieurement les faisceaux qui se distri- buent aux feuilles et qui traversent, pour se porter dans ces organes, le tissu cellulaire extérieur, tissu très lâche et très délicat près de l’axe vas- culaire, beaucoup plus dense et plus résistant, près de la surface de la tige. C. R. 1838, 17 Semestre. (T. VI, N° 26.) 120 ( 878) » Je n’entrerai pas ici dans plus de détails sur l’organisation de ces deux plantes vivantes et fossiles, organisation que j'ai fait connaître plus com- plétement dans la dernière livraison de mon Histoire des végétaux fossiles; mais il résulte évidemment de la comparaison de la structure du Lepido- dendron Harcourtii avec celle du Psilotum, que cette plante fossile qui, au premier coup d'œil, semblait s'éloigner notablement par son organisa- tion interne des Lycopodiacées ordinaires , se rattacherait plus intimement à cette famille par son analogie avec ce genre que personne n'a hésité à placer parmi les Lycopodiacées. » Les Lepidodendron auraient donc, quant à leurs organes de végéta- tion, les formes extérieures des Lycopodes, et particulièrement des Lyco- podes de la section des Selago, et la structure intérieure des tiges des Psilotum, si toutefois on peut appliquer à ce genre tout entier, ce que nous a montré le Lepidodendron Harcourtü ; enfin ils différeraient de toutes les Lycopodiacées vivantes par leur taille, au moins 30 à 4o fois plus con- sidérable. » Mais jusqu’à présent nous ne nous sommes fondés dans cette discus- sion des rapports des Lepidodendron avec les Lycopodiacées que sur la comparaison de leurs organes de végétation, tiges et feuilles. Or, il existe dans les mêmes terrains des épis de fructifications que j'avais déjà rap- portés, par de simples présomptions , aux Lepidodendron , mais qu’on ne saurait plus hésiter actuellement à reconnaître pour les fruits de ces ar- bres. En effet, ces épis ou ces sortes de cônes que j'ai désignés sous le nom de Zepidostrobus, qui d'abord n'avaient été trouvés qu'isolément , ont été depuis retrouvés fixés à l’extrémité de rameaux de véritables Lepidodendron. Ces Lepidostrobus sont des épis cylindriques , plus ou moins allongés, quelquefois bifurqués, composés d’écailles insérées presque perpendiculairement sur l'axe de l'épi. Chacune de ces écailles présente une sorte de pédicelle élargi à son extrémité en forme de tête de clou rhomboïdale et se prolongeant ensuite au-delà de cette partie dilatée, en un appendice foliacé plus ou moins allongé; mais leur carac- tère le plus remarquable, c’est que ces écailles, qui ne portent exté- rieurement aucun organe reproducteur, paraissent offrir dans leur par- tie dilatée une cavité bien distincte, renfermant une masse grenue fixée sur un des points de la paroi intérieure de cette cavité. » Cette structure rappelle d’abord celle bien connue des fruits des Araucaria parmi les Conifères ; mais la cavité des écailles et le corps qui y est renfermé n'ont nullement la forme ovoïde ou cylindroiïde des ( 879 ) graines de toutes les Conifères ; elle est au contraire tout-à-fait com- parable à la forme de certaines capsules de Lycopodes, et surtout à celle des Zycopodium cernuum , curvatum , etc. Enfin, dans ces mêmes espèces, les capsules, portées à l'extrémité du pédicelle d’une écaille rhomboïdale, sont presque entièrement enveloppées par des expansions membraneuses du pédicelle de ces écailles; de sorte qu’on conçoit fa- cilement qu'une modification légère dans l’organisation suffirait pour produire dans ces plantes ce qu’on observe dans les épis des Lepido- dendron. » Ces épis nous paraissent donc avoir beaucoup plus d’analogie, soit par leur forme générale, soit par la structure de leurs écailles, avec les épis beaucoup plus petits, il est vrai, de certains Lycopodes, qu'avec les cônes d'aucune des Conifères que nous connaissons. Ce caractère vient ainsi s'ajouter à ceux fournis par la forme des tiges et des feuilles, et par la structure interne de ces tiges, et rend si évidente l’analogie des Lepido- dendron et des Lycopodiacées, qu’il me paraît impossible d’hésiter à ranger ces plantes fossiles dans cette même famille des Lycopodiacées, parmi les- quelles elle devait seulement former un genre bien distinct : » 1°. Par les capsules incluses dans les cavités des écailles des épis de fructification ; » 2°. Par la structure interne des tiges; » 3°. Par sa grandeur. » Mais les Lepidodendron ne sont pas les seuls végétaux fossiles qui aient des rapports avec nos Lycopodiacées. On doit, je pense, rapporter à cette même famille, peut-être même à des espèces particulières de ce genre, des portions de tiges fort remarquables dont la forme extérieure nous est inconnue jusqu’à ce jour, mais dont la structure interne sou- vent bien conservée peut nous éclairer sur leurs relations, soit avec les végétaux actuellement existants, soit avec les autres végétaux du même terrain. L'examen de ces bois fossiles désignés sous les noms de Psaro- lithes, d'Astérolithes , d'Helmintholithes et enfin dans ces derniers temps sous celui de Psaronius, fera le sujet d’un Mémoire particulier que je présenterai sous peu à l’Académie. » 120.. ( 880 ) aNAroutE comparée. — ÂVote sur l'ostéologie des Oiseaux-Mouches , envoyée de Liége, par M. Georrrov SAINT-HiLaTkE. « Au milieu des inévitables dérangements de chaque jour durant un voyage, je n'ai pu poursuivre le développement des pensées de la fin de ma vie : idées nouvelles et avancées que j'ai recueillies dans mon nouvel opuscule , Notions de Philosophie naturelle. Jai dü, conséquemment, me rabattre à des considérations de détail, et consacrer les studieux loisirs du voyageur à visiter les musées et le personnel des universités sur ma route, en ce qui concerne l’histoire naturelle. C’est une contemplation d’un haut intérêt que celle du mouvement des esprits sous ce rapport, dans la savante Allemagne. » J'en désire rendre compte dans une série de fragments; et pour pre- mier début, avant d’avoir pénétré dans cette contrée célebre, je vais traiter d’une remarque ostéologique qui m'a d’abord préoccupé. » Il existe dans la direction et à moyenne portée du canon de la cita- delle d'Anvers, un assez riche cabinet particulier de zoologie. Un amateur très instruit, M. Jacques Kets, l'a créé avec une intelligence réellement admirable; et dans ce cabinet, se trouve le squelette d’un oiseau-mouche qui est une vraie miniature, une merveille de difficultés vaincues. L’au- teur, un ami de M. Kets, s'était formé à l’art d'appeler à son secours, pour établir de semblables préparations, la voracité des fourmis, qu'il lui fallait contenir, suivre attentivement et sans cesse maîtriser. Ainsi ce squelette fut fait dans la manière dite des squelettes naturels, sans perte des liga- ments essentiels, et avec un bonheur admirable, en tout ce qui touche le maintien à distance respective de toutes ses parties. Plusieurs répétitions de cette curieuse industrie ont passé en Hollande. » On avait cru ne produire qu’un squelette difficile à établir; ce devint une œuvre révélatrice des rapports naturels du plus petit de nos oiseaux et de toute cette famille des colibris et oiseaux-mouches, appelée Tro- chilus. » Une iconographie en a été donnée dernièrement , mais ce fut unique- ment pour en faire connaître les magnifiques couleurs et pour en distri- buer les espèces dans une classification fondée sur l'étude de leur système tégumentaire ; et étendue à beaucoup de subdivisions. » Il y a plus à apprendre par le résultat de notre ingénieux préparateur. Chacun sait que les animaux vertébrés se révèlent comme conditions spé- ciales de leur essence, par ces deux existences d'ensemble : leur système ( 881) osseux, que l’on a si justement appelé leur charpente fondamentale, et leur système tégumentaire, qui se subdivise en détails nombreux et sa- vamment significatifs. L'histoire zoologique des Trochilus n'avait donné que les caractères de leur extérieur; le squelette nous donne à beaucoup d'égards les indices de leur économie intérieure , et principalement, d'une facon certaine, tous les détails de leur appareil musculaire. » Ge qui pouvait être conclu à priori, c’est d’abord la justification de leurs rapports unitaires d'organisation. Ce qui est vrai en ce point de tous les vertébrés, l'est bien plus encore quant à la classe des oiseaux : car il n’y a, pour ainsi dire, qu'une seule espèce d'oiseau , tant est portée loin chez tous la similitude d'organisation. Toutefois, toute la périphérie de l’animal se composant de soies épidermiques, ou des plumes qui sont variées à l'infini, les zoologistes ont prise à cet égard pour étudier les mille et mille variétés de ce type si persévérant dans son unité primordiale. » Je vais dire ce qui m’a impressionné à la vue du squelette de la col- lection d'Anvers; mais on doit l’attendre ainsi de la position mobile d’un voyageur; je vais dire d’une manière succincte, comment, pour faire du fond unitaire ornithologique un être sui generis à ramener au genre Trochilus, 1 a suffi de remanier quelques systèmes particuliers, et de les combiner et harmoniser réciproquement à un degré en plus ou en moins d'un état moyen, cela par une sorte d'emprunt à faire à deux systèmes, ailleurs isolément et démesurément accrus. Le genre Pic est, en effet, sorti des conditions normales, comme volume, quant aux appartenances de l'appareil lingual , à l'os hyoïde et à tons les phénomènes qui en ressor- tissent. Il en est de même du genre Frégate, relativement aux moyens puissants du vol : ici est, en effet, un accroissement considérable de l'appareil sternal et spécialement des dimensions du bréchet. » Or ces deux systèmes qui n’ont ensemble que des relations indirectes, et qui existent dans une indépendance marquée, viennent dans les 7ro- chilus à réunir l'amplitude de leur conformation, et produisent de la sorte un ensemble propre et spécial, caractéristique d’une nouvelle famille. De cette assertion il ne faudrait pas cependant conclure que pour réaliser chacune de ces particularités, le grand architecte et l’ordonnateur sublime de l’arrangement des choses ait dû donner chaque fois une toute semblable copie d’un plan déjà adopté ailleurs : la répétition n'existe que dans la structure unitaire, si bien que quelque chose de spécial se trahit toujours par des modifications nombreuses, attestant ainsi l'immense puissance et la variété infinie de la nature. ( 882 ) » Nous allons à ces faits comme l’observation nous les a communiqués. 1°. Unité de plan et rnodifications dans les détails de l'appareil hyoïdien. » Pour comprendre cet ordre de faits, il faut se reporter aux idées que j'ai placées dans la science touchant l’état classique des oiseaux. L’hyoïde, cercle osseux, couché transversalement entre la langue et la trachée- artère, est reproduit le même comme dénombrement, forme, usages et connexions des pièces. Une partie centrale, basihyal, fournit une tête plus ou moins prolongée pour porter la langue, un glossohyal, et une queue pour soutenir le larynx et la trachée-artère. La différence classique des oiseaux à l'égard des mammifères apparaît aux cornes hyoïdiennes faites chacune des deux osselets filiformes, lapohyal et le cératohyal. Un autre osselet (séylhyal) fait chez les mammiferes partie de cette chaine ; et comme ce dernier osselet est formé par un démembrement du maxillaire inférieur, ce concours de pièces devient une chaine con- tinue d’une branche à l’autre de ce même maxillaire. La langue en avant et la trachée-artère en arrière sont supportées solidement. » C’est ainsi chez les mammifères; mais cet ordre est interverti chez les oiseaux par l'avortement du stylhyal ; en sorte que les cornes hyoïdiennes, au lieu de s’écarter et de tendre vers les branches du maxillaire inférieur, se rapprochent inférieurement, et, sans se conjoindre tout-à-fait, suivent le même sort, et restent engagées dans un tissu cellulaire abondant, qui prend l'état d’une gaine. Or ces cornes de l'hyoïde, formées, comme nous l'avons remarqué tout-à-lheure, de apohyal et du cératohyal, sont le point de variation d’un oiseau à l’autre. Chez les pics, ces cornes, deve- nues filiformes, s’allongent au point que, dans le cas où la langue oc- cupe sa position stationnaire dans le bec, ces cornes refluent derrière le crâne, l'entourent là et reviennent dessus aboutir sur les lames ethmoi- dales. Et tout au contraire, elles se déroulent derrière le crâne et dans le mécanisme, elles font sortir tout en dehors de son étui, ou le bec, la langue entière. C'est cette disposition qui existe semblablement chez les oiseaux - mouches; mais chez ceux-ci il y a cela de spécial qu’au lieu d'un glosso- hyal, ou os de la langue en particulier, il n'est que deux facettes sur l’os- selet en arrière ou sur le basihyal, lesquelles facettes, rudiments de deux glossohyaux, portent les longs filets au nombre de deux, dans lesquels consiste la langue bifide de l’oiseau-mouche. (883) 2°. Unilé de planet modifications analogues dans les détails de l'appareil stcrnal chez les Oiseaux-Mouches, et les grands voiliers , les F. régates. » C’est l’un des plus remarquables caractères ornithologiques que l’am- plitude du sternum, et surtout du bréchet. Or, c’est cela même qui est porté, aussi bien chez les Trochilus que chez les Frégates, aux plus grandes exagérations comme dimension. J'ai remarqué dans le sujet de cet article, un bréchet d’une grandeur correspondant à celle du grand diamètre du coffre pectoral, et néanmoins, les annexes sternales avaient une étendue au moins proportionnelle. Les côtes sternales sortant de ces pièces étaient plutôt soyeuses que simplement filiformes, et dans cet état de finesse, elles trouvaient fort bien à s’articuler avec les côtes vertébrales, lesquelles, au contraire, étaient plates, larges et très résistantes. 11 suit des relations de ces os allongés, qu'il y a, pour couvrir une surface aussi considérable, une masse musculaire relativement du plus grand volume possible; car il faut, pour l'harmonie et la solidité de ce mécanisme , que le petit pectoral nes’en tienne point à recouvrirdes côtes d'apparence soyeuse, mais qu'il fournisse de plus des lanières allant prendre appui sur les côtes veriébrales. Il y a, dans cet accord d’une grandeur extraordinaire du sternum chez les Trochilus et chez les Frégates, cette modification spéci- fique que le bréchet des premiers est proportionnellement plus court, mais en revanche, beaucoup plus saïllant verticalement. » Dans ces deux arrangements sont des dispositions équivalentes pour le sur-développement des moyens musculaires, et conséquemment pour l'augmentation considérable , l'amplitude et de la puissance du vol. » Pour diminuer le poids relatif du sternum , Sans rien Ôter à sa force de résistance, les pourtours offrent une épaisseur en manière de bour- relet. » Ainsi se justifie, dans ces exemples, et l’unitarité des divers appareils conformément aux subdivisions classiques, et ces modifications infinies qui montrent les ressources de la nature pour la variété; ainsi toujours l'application de cette vue de Leibnitz : l'unité dans la variété. Pourquoi ? C'est que ce n’était point une opinion vague et ambitieuse sur les choses, mais la pensée de Dieu surprise et expliquée à l'humanité par ce grand philosophe. » ( 384 ) z00L061E. — JVotice sur les rongeurs épineux désignés par les auteurs sous les noms d'Echimys, Loncheres, Heteromys et Nelomys; par M. Isinore GFrOFFROY SAINT-HILAIRE. (Extrait.) « Bien que les Échimys, si remarquables par la nature éminemment ca- ractéristique de leurs téguments , aient dû fixer dès long-temps l'attention des auteurs, ét que le nombre très restreint des éspèces connues dans ce groupe semble devoir rendre leur détermination exempte de graves diffi- cuiltés, ilest peu de genres dont la révision soit devenue plus nécessaire dans l’état présent de la science. M. Isidore Geoffroy à profité pour l’en- treprendre de l'avantage de pouvoir comparer aux types mêmes des es- pèces rapportées du Musée de Lisbonne par son père, un assez grand nombre de matériaux nouveaux; les uns acquis depuis quelques années par le Musée de Paris, d’autres récemment parvenus en France par les soins de M. Parageau; d’autres, enfin, confiés à l'examen de M. Isidore Geoffroy, par la direction du Musée de Genève. C'est l'envoi de ces der- niers ét la prière obligeante qu'on lui à faite de se charger de leur déter- iination et de leur publication, qui a engagé l’auteur dans le long et aride travail dont il consigne ici les principaux résultats. » Dans une première partie de son Mémoire, M. Isidore Geoffroy donne un exposé historique des travaux faits sur les rongeurs épineux dont il s'occupe, depuis Allamand et Buffon jusqu’en 1838. C’est M. Geoffroy Saint-Hilaire père, comme le reconnaissent tous les auteurs, qui est le fondatetir du genre Echimys. La formation de ce nom, la séparation en un groupe distinct d'un cértain nombre de rongeurs épineux d'Amérique , jusque alors ballottés entre les génres Rat, Loir et Porc-Epic, la distinction de la plupart des espèces, lui sont en effet dues; mais son travail est resté inédit. Ses déterminations et ses noms ne sont entrés dans la science que par les publications de MM. George et Frédéric Cuvier, et de M. Des- marést. La plupart des auteurs ont ignoré cette circonstance, et de là le vague et souvent l'incertitude des indications synonymiques qu'ils ont données à l'égard soit du genre Échimys lui-même, soit de ses diverses espèces. » L'auteur passe ensuite en revue toutes les espèces vraies ou nomi- nales ajoutées, principalement par M. Lichtenstein, aux sept d'abord ad- mises par M. Geoffroy pere, et qui toutes doivent être conservées. Le nombre total des espèces de ce groupe s’éléverait présentement à quinze, ( 885 j selon les auteurs, non comprises deux nouvelles espèces qui seront plus bas mentionnées. Mais sur ce nombre, il se trouve une espèce qui est tout-à-fait à éliminer comme formant double emploi, deux autres qui restent douteuses, et deux autres qui sont bien réellement distinctes, mais n'ont été rapportées que par erreur au groupe des Échimys. » Dans la troisième partie de son travail, qui est de beaucoup la plus étendue, l’auteur s’occupe de la classification des rongeurs préalablement déterminés par lui sous le point de vue spécifique. Parvenu à rassembler de divers côtés jusqu’à treize crânes appartenant à dix espèces différentes, M. Isidore Geoffroy réfute d’abord l’assertion de M. Lichtenstein qui affirme que les Rats épineux ou Échimys des auteurs (une seule espèce exceptée, le Loncheres paleacea d'Illiger) n’ont que douze molaires semblables à celles des rats : assertion qui le conduit à supprimer le genre Échimys, et à en réunir toutes les espèces aux rats proprement dits. M. Isidore Geoffroy montre que le savant zoologiste de Berlin a été induit en erreur par l’examen de la dentition du Mus cahirinus de M. Geoffroy pére, qui, en effet, n'a que douze molaires, mais qui jamais n’a été rapporté par les auteurs francais au groupe des Échimys; groupe dont toutes les espèces ont bien quatre molires de chaque côté et à chaque mâchoire. » Bien éloigné des vues de M. Lichtenstein, M. Jourdan, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon, a, au contraire, proposé dans un Mé- moire présenté à l’Académie en octobre 1837 (1), non-seulement de con- tinuer à séparer les Échimys des Rats, mais même d'établir, à côté des Échimys, un second genre qu’il a appelé Nélomys, et que caractériseraient les proportions très différentes de ses tarses, la forme assez distincte deses oreilles, enfin , l’état de la queue, qui serait velue dans les Nélomys, nue et écailleuse dans les vrais Échimys. Dans le rapport qu’il a faitrécemment, en son nom et au nom de M. Duméril {2), sur le mémoire de M. Jourdan , M: Frédéric Cuvier a montré que le genre Velomys, bien que devant être vraisemblablement confirmé par les observations ultérieures, ne pouvait être considéré dès lors comme établi sur des bases suffisamment solides, l'auteur n’ayant pu comparer d’une manière générale le système dentaire des Nélomys à celui des vrais Échimys, ni faire entre les deux genres le partage de leurs espèces. Grâce à la position plus favorable dans laquelle il s’est trouvé placé, grâce aussi à l’obligeance qu’on a mise de toute part à ee nn à, (x) Voyez les Comptes rendus, second semestre de 1837, p. 522. (2) Voyez le premier cahier des Comptes rendus de cette année, pages 4 et 5. C. R. 1838, 1°7 Semestre. (T. VI, N° 26.) 121 ( 886 ) lui éommuniquer de nouveaux matériaux, M. Isidore Geoffroy a pu résou- dre enfin ces doutes, et réconnaître qu'il est en effet, parmiles rongeurs épineux ordinairement compris parmi les Échimys; deux systèmes den- taités, uni plus compliqué (non quant au nombre qui est toujours de quatre, mais quant à la forme des molaires:) appartenant aux Nélomys dé M. Jourdan; Faatré plus simple aux vrais Échimys; que les! caractères que M. Jourdan à tirés des proportions des pieds, sont exacts, et assez pronônéés même pour que lon puisse dire que les Échimys sont, sous ce rapport, aux! Nélomys ce que les gerbilles sont aux rats; que la forme dés oreilles; ai contraire, et surtout l’état velu où écailleux de la queue, ne peuvent fournir aucun caractère générique; enfin ; que le partage des espèces entre les detix genres , doit être fait ainsi qu'il suit : A. Espèces du genre ÉCHIMYS. » 1°. Æchimys setosus , Geoffroy Saint-Hilaire. » 2°. Echimys cayennensis, Geoff. S.-H. » 3°. Échimys spinosus, Geoff. S.-H. ( Echimys roux de M. George Cuvier.) “ » 4°. Echimys hispidus , Geoff. S.-H. » 5°. À cés quatre espèces doit être jointe une cinquième, entierement nouvelle, qui existe dans les Musées de Paris et de Geneve, et qui vient de la petite ile Decs, sur la côte du Brésil, près de Bahia. M. Isidore Geoffroy la nomme et la caractérisé ainsi : » Echimys albispinus (Échimys à épines blanches ).— Queue écailleuse avec quelques poils courts, bruns à la face supérieure, blanchâtres à l’in- férieure. — Dessüs du corps d'un brun rougeätre, un peu plus clair sur les flancs ; dessous du corps ét la plus grande partie des pattes, d’un blanc pur.—Des piqüants aplatis, lancéolés, très forts, très nombreux ; peu mé: langés de poils, ét répandus jusque sur la croupe et les cuisses; ceux des parties latérales à extrémités blanches. — Taille 0",185; longueur de la queue, 6,150. » 6°. Enfin, l’auteur indiqüe, mais avec beaucoupde doute, comme sixieme espèce l'Echymis myosuros ( Loncheres myosuros, mus leptosoma et mus cinnamomeus Lichténstein; Loncheres longicaudatus, Rengger), à l'é- gard de laquelle aucun caractere, nettement distinctif, n’est exprimé par les descriptions et les figures des deux 20ologistes allemands qui l'ont fait connaître. (887) ) B,. Espèces du genre NÉLOMYS, j'ai ne cristatus ( Lérot. à queue dorce nn Allamand ; ra: cristatus, Geoffroy Saint-Hilaire. » 2°. Nelomys paleaceus (Loncheres paleacca;, gran D on » 3. Nelomys Blainvilli, Jourdan. » 4% Nelomys didelphoïides (Echimys Ab hate Geofi: S.-H). ‘».&.Nelomys armatus; espèce que M: Lichtenstein a fait: connaître, et qu'il a appelée Mus hispidus ; parcé qu ‘il avait cru reconnaître en elle l'Echimys hispidus de M: Geoffroy pere. » 6°. Aces cinq'espèces ; dont la dernièrem’est pas suffisamment authen- tique, M.Isidore pq en ajoute une nouvelle ; ainsi nommée et carac- térisée/|: ! ; 155 99 » FR semivillosus (Nélomys der véla); — Queue écailleuse (sauf la base), mais avecides poils nombreux de couleur fauve. Corps d'un brun roussâtre tiqueté de jaune, avec le dessous: plus: clair. — Des piquants médiocrement forts sur le corps; d’autres ‘plus ! faibles, mais encore très raides et très aplatis sur la tête. — Taïlle, 0,195; longueur de la queue, 0,105. » Trois individus de cette derniere espèce viennent d'être envoyés de Carthagène (Nouvelle:Grenade), par M. Pavageau} ancien consul en cette ville. J'en dois la communication à MM. de Blainville:et Roulin. » Chacun des deux genres Échimys et Nélomys se :trouve donc com- posé de quatre espèces: anciennement: conmues! et bien: distinctes , d’une autre nouvelle, bien distinete aussi, et:énfin d’une sixième déjà figurant depuis plusieurs années dans les cätalogues, mais dont d'authenticité laisse plus ou moins à désirer. 11 die ) » Quatre autres! rongeurs ont été deg ke divers Lomé au groupe des Échimys, savoir: HET feèuor 2usld 1) » À. Le Mus anomalus de Thomson ; érigé | mais avec doute; :en genre sous le nom d’Æeteromys ; par M: Demiarése ICE rongeuroffrirait en effet des caractères éminemment distinctifs, si l’on pouvait accorder toute con- fiance à la description de Thomson-Cette description iest malheureusement très vague dans presque toutesises parties ,/eb ne/fixe: ba même avec/exac- titudée le nombré‘des molaires, 14 10049 645 lient ,2 | »'B. Le Lemmus nilotious de M: Bechoyybres M. shléré Ps s'est assuré que le système dentaire de cette espèce n’est ni celui des Campa: gnols, ni surtout celui des Échimys, mais bien celui des Rats. 121. ( 888 ) » C. Le Mus cahirinus de M. Geoffroy père, que quelques auteurs ap- pellent Échimys d'Égypte. Ce rongeur très remarquable est en effet assez voisin des Échimys par ses téguments, mais en même temps aussi des Rats par ses dents, et il doit former, d’après M. Isidore Geoffroy, un genre à part que l'on pourra nommer Acomys. » Enfin l’'Echimys dactylinus, Geoff.-S.-H. Ce rongeur, quoiqu'il ne soit pas même épineux, a été placé jusqu’à présent parmi les Échimys : mais les nombreux caractères distinctifs que présentent ses dents, ses pattes, sa queue ne permettent de le laisser ni parmi les Échimys ni parmi les Nélomys, dont il différe assurément beaucoup plus que ces deux genres ne diffèrent entre eux. M. Isidore Geoffroy propose, en consé- quence, d'établir pour lui, sous le nom de Dacryromys, un genre nou- veau dont les caractères, exposés avec détail dans le Mémoire, peuvent être ainsi résumés : » Corps couvert, non de piquants, mais de poils,et terminé par une lon- gue queue : celle-ci nue et écailleuse , sauf sa base qui est velue. — Pattes courtes : les antérieures tétradactyles, avec les deux doigts intermédiaires extrêmement longs, et armés, aussi bien que les latéraux, d'ongles courts et convexes. Les postérieures pentadactyles; les trois doigts intermédiaires à ongles médiocrement comprimés et allongés ; les deux externes qui sont courts, à ongles courts et convexes. — À chaque mâchoire, quatre mo- laires , divisées transversalement par un sillon en deux portions subdivi- sées par une échancrure : les deux rangées des molaires supérieures assez rapprochées en arrière, presque contiguës en avant. ù » L'unique espèce connue dans ce genre est l'Echimys dactylinus , Geoff.-S.-H, Dactylomys typus de M. Isidore Geoffroy, qui résume ainsi ses caractères spécifiques. — Corps couvert de poils assez doux, variés de roux-mordoré, de noir et de fauve; une petite huppe de poils un peu raide, d’un blanc roussätre sur la tête. — Taille d’environ 0",350; queue plus longue que le corps et la tête. » Cette espèce, qui habite l'Amérique méridionale, probablement le Brésil, est jusqu’à présent restée d’une extrême rareté. L’individu que M. Geoffroy Saint-Hilaire père a rapporté en 1808 de son voyage en Por- tugal, et qui.est-conservé depuis cette époque dans le Musée d'Histoire naturelle de Paris, paraît être encore aujourd’hui le seul connu. Il sera figuré dans l'une des planches accompagnant le Mémoire de M. Isidore Geoffroy. » ( 889 ) paysique. — Mémoire sur la chaleur solaire, sur les pouvoirs rayon- nants et absorbants de l'atmosphère, et sur la température de l'espace ; par M. Pouirrer. L'auteur continue la lecture de son Mémoire ; cette lecture sera ache- vée dans la prochaine séance. RAPPORTS. Rapport sur un nouvel envoi d'ossements fossiles des environs d’ Auch ; par M. LaRTET. (Rapporteur, M. de Blainville.) « Depuis le dernier rapport que j'ai eu l’honneur de faire à l’Académie sur le résultat des fouilles entreprises aux environs d’Auch par M. Lartet, recherches à la dépense desquelles l'Académie a bien voulu contribuer, cet investigateur zélé n’est pas resté inactif; et même, dans le but d’élar- gir et de perfectionner son mode d'exploration, il a acheté le droit de faire des fouilles pendant un certain nombre d’années dans une circons- cription assez étendue. Aussi, depuis ce temps, plusieurs caisses de fossiles ont été envoyées par lui au Muséum d'Histoire naturelle. Comme je n’en ai pas encore entretenu l’Académie, je lui demande Ja permission de le faire aujourd’hui, d'autant plus que le grand nombre d'échantillons qu'il a re- cueillis, aussi bien d’une espèce de cerf à bois bifurqué et pédonculé que d’un ruminant dont les dents molaires complémentaires se trouvent co- existantes avec les dents à remplacer dites de lait, ont conduit M. Lartet à reproduire une opinion déjà émise par lui l'année dernière, que dans cette espèce ancienne de cerf les bois ne tombaient pas, et que le mou- vement de la dentition de certains ruminants fossiles à Sansan n'avait pas lieu , comme sur ceux de nos jours. » Quelque heureux que soient l’ensemble des circonstances et l'aspect sous lequel s’est présenté le singulier dépôt de Sansan, aux environs d’Auch, où les débris des animaux de toute classe, terrestres et aquatiques, se trouvent à la fois accumulés d’une manière aussi prodigieuse, où les plus gros, comme les plus petits; sont pour ainsi dire représentés dans cette espèce de vaste cimetière par quelques-uns de leurs ossements et quel- quefois par leur squelette presque entier, entrainés qu’ils furent par les avalanches et les chutes d’eau, versant et labourant les étages ou les plaines (998 ) supérieures dans quelque grand lac ou dépression du terrain, il ne fallait cependant pas s'attendre que chaque jour, à chaque coup de pioche, on dé- couvrirait quelque chose d’absolument nouveau, quelqu’une de ces formes plus ou moins insolites qui viennent admirablement remplir les lacunes actuelles de la série zoologique, ainsi que nous en avons rencontré dans les premiers envois de M. Lartet. Mais, comme pour la restauration du squelette des animaux de cet ancien monde et de tout autre squelette, il ne suffit pas d’une où deux pièces même des plus caractéristiques, car plus on en possède et plus on peut espérer d'arriver à connaître leurs rapports aussi bien avec les différentes espèces de genres déjà connus qu'avec celles de genres entièrement inconnus, nous sommes fort loin de penser que les der- niers envois de M. Lartet n'aient pas été d’une grande utilité à la paléontologie, quoiqu'ils ne renferment, à ce qu'il nous a semblé, aucun indice de forme animale nouvelle. En effet, en augmentant, comme il l’a fait, le nombre des ossements du Singe de l’ancienne Europe, de la grande espèce de carnassiers intermédiaire aux Coatis et aux Chiens, de l'énorme représentant de l'O- ryctérope et du Pangolin dans nos climats, du Dinotherium dont les mem- bres nous sont encore probablement inconnus, de ceRhinocéros sans corne, de ce Cerf à bois longuement pédonculé comme les Muntjacs de l'Inde, de cette Antilope européenne, si petite, qu’elle ne peut être comparée qu’à quel- que antilope pygmée, on voit que c'était fournir à la science les éléments souvent nécessaires pour convertir des doutes, des spéculations souvent plus brillantes et plus hardies que réelles en quelque chose de vrai; car pour nous, qui avons entrepris de scruter les questions paléontologiques avec maturité’et sans idée préconçue, nous sommes assez loin de croire qu'un seul os, qu’une seule facette articulaire d’un os puisse suffire pour reconstruire le squelette d’un animal inconnu , et par suite faire deviner ses mœurs et ses habitudes. F’expérience est là malheureusement trop sou- vent devant nos yeux pour nous montrer les erreurs, les vacillations aux- quelles ces prétentions ont conduit ceux même des paléontologistes qui étaient le mieux placés pour résoudre les problèmes ostéologiques. Les heureuses rencontres faites par M. Lartet nous en offrent même un exemple célébredans une phalange unguéale, fissuréeprofondément comme cela a lieu chez les Pangolins, ainsi que Daubenton l'a fait remarquer le premier depuis long-temps, et que les uns, à cause de cela, ontrapportée à une espèce gigantesque de ce genre, que d’autres ont regardée comme pro- venant du Dinotherium, exemple fâächeux Jui-même d’un jugement sans suffisante connaissance des pièces, et qui certainement appartiennent à (&gr ) une forme animale distincte et voisine de lOryctérope ou du fourmilier du Cap; puisque cet animal était pourvu de. dents. » Nous avons un trop grand nombre d'exemples semblables où des prévisions, quoique en apparence rigoureusement établies sur des faits. ont été démenties par de nouveaux faits, Pour ne pas accepter avec le plus grand intérêt la possibilité de confirmer où de rectifier les déduc- tions tirées de l’examen d’un petit nombre d'éléments, par celui d’un grand nombre d’ossements différant d'âge et de grandeur. Nous. y voyons les moyens de confirmer les espèces fossiles, et par suite’ leur différen- tièlle avec celles qui existent aujourd’hui à la surface de Ja terre, soit dans nos contrées, soit dans des régions plus ou moins éloignées. Les paléon- tologistes consciencieux, et qui connaissant la difficulté du sujet, veulent fournir à la géologie étiologique , nécessairement plus ou moins conjec- turale, des éléments 1n peu positifs, voient donc avec avec le plus grand plaisir le nombre considérable des matériaux recueillis dans une même localité, et dès lors les doubles, les triples et les quadruples ont un in- térêt réel, et plus grand qu'on ne serait porté à le penser au premier abord. Nous trouvons même dans les dernières collections faites par M. Tartet un exemple à l'appui de cette utilité et de cette manière de voir. N'ayant pendant long-temps, et au milieu d’un nombre considérable d'échantillons de grandeurs différentes , jamais rencontré de bois détachés d’une espèce de cerf rappelant le Muntjack par le long pédoncule qui porte la perche, également fort simple; il avait proposé d'admettre que dans cette ancienne espèce les bois ne tombaient pas; sans penser sans doute que pour que cette hypothèse püt avoir lieu il aurait fallu que ces bois fussent restés constamment couverts de peau, ce qui était en con- tradiction avec l’état de leur pointe, souvent usée, preuve que l'animal s’en était servi, comme le font nos cerfs aujourd’hui. Mais ses nouvelles et persévérantes recherches lui ont enfin procuré un de ces bois détaché de son pédoncule, et dés lors l’hypothèse est tombée avec lui. Espérons qu'il obtiendra lé même résultat à l'égard d’une autre espèce de cerf à bois simple ou à daguet, bois qu'il n’a pas encore rencontré détaché, mais qui certainement devait tomber si c'était un bois. » Nous pensons qu’il obtiendra le méme résultat pour les mâchoires de ces ruminants qui lui ont offert la simultanéité d'existence des trois dernières arrière- molaires de complément, et des trois antérieures tem- poraires ou de lait. En effet, on voit que ce n'est pour ainsi dire qu'un accident de temps qui a fourni cette coexistence d'une partie dentaire ( 892 ) persistante avec une autre passagère. Un peu avant ou un peu apres, les dents antérieures n’existeront plus et seront remplacées , et un peu avant les postérieures n’existaient pas, comme nous en avons des exemples dans nos collections de mammifères récents. Dans les espèces fossiles, à Sansan , il semble seulement que la durée de cet état transitoire était peut-être un peu plus longue que dans les espèces jusqu'ici observées à l’état récent. » D'après le peu de détails dans lesquels nous venons d’entrer, nous espérons que l’Académie trouvera, comme nous, une nouvelle preuve des grands services que la localité des environs d’Auch exploitée convenable- ment etavec persévérance, doit rendre à la paléontologie, c'est-à-dire à cette partie de la science des corps organisés qui étudie l’histoire de leur exis- tence et leur disparition à la surface de la terre. En effet, aucun lieu n’a encore été rencontré dans lequel on puisse supposer, avec quelque raison, qu’une grande partie des êtres coexistants à une époque aussi re- culée , ont laissé des traces ou des preuves de leur existence, et sans qu'on puisse y supposer des mélanges d'animaux de différentes époques, comme cela a lieu pour les brèches osseuses, le diluvium et le sol des cavernes. Dans cette manière de voir, nous ne craindrions donc pas de demander à l'Académie de nouveaux encouragements en faveur des travaux de M. Lar- tet, s’il lui était possible, avec des secours pour ainsi dire éventuels, de les continuer avec la suite nécessaire pour donner à ses recherches la combi- naison raisonnée qui doit les rendre plus fructueuses. Dans cette circons- tance, nous craindrions même d’être taxés d'indiscrétion. Qu'il nous soit cependant permis d'émettre le vœu que, par une mesure convenable sous tous les rapports, une certaine somme annuelle sera assurée pendant cinq à six ans à M. Lartet, afin que son exploration puisse être calculée de la manière qu'il jugera plus convenable pour atteindre le but. En atten- dant, nous conclurons à ce que l'Académie lui adresse de nouveaux re- merciments pour le zèle éclairé qu’il met à poursuivre ses recherches, et qui est pleinement démontré par ses nouveaux envois. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 893 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉGANIQUE aPrLiQuEE. — ÎVote sur le Ventilateur à force centrifuge ; par M. Coneess. (Commission précédemment nommée.) Dans cette note l’auteur expose les résultats de quelques expériences faites avec l'appareil dont il avait fait connaître la construction et déve- loppé la théorie dans un précédent mémoire. «Mes essais, dit-il, donnent la mesure précise de la quantité de travail nécessaire pour déplacer un volume d’air donné dans des circons- tances analogues à celle de la ventilation forcée des lieux habités, des serres, des magnaneries, des ateliers de séchage, etc., et font voir qu’on peut, avec une fort petite dépense de force, déplacer des volumes d’air considérables. » Les dimensions principales du ventilateur aspirant sur lequel les ex- périences ont été faites, sont les suivantes : le diamètre de l’ouverture centrale par laquelle l’air est aspiré, est de o",Co; le plus grand diamètre de l'appareil, de 1",20; les ailes courbes, au nombre de 12, tracées con- formément à la théorie développée dans mon mémoire, ont 0",15 de hau- teur à leur origine, et 0”,224 à l'extrémité la plus éloignée de l'axe. Un tuyau cylindrique de 0",5o de long a été adapté à l'ouverture centrale, et c’est dans ce tuyau, en divers points d’une mème section transversale, que j'ai placé l’anémomètre, au moyen duquel j'ai mesuré les vitesses du courant d’air attiré par le jeu de la machine. (Voyez pour la description de cet anémomeètre la 1° livraison des Annales des Mines pour 1838.) » Le mouvement a d’abord été imprimé au ventilateur par le moyen d'un fort tourne-broche à poids. Voici le tableau des résultats obtenus de cette manière : POIDS CHUTE NOMBRE VITESSE VOLUME TRAVAIL | A é > TRAVAIL TRAVAIL dupoids | de tours | Æ9YEnne d'air dépensé en de 2 ar) lon re AMEN, EAU moteur d'homme en ventilateur, l'air aspiré, dans tombant de appliqué 3 minutes, par ?| en mètres, | 1 minute, de cheval- à la noute par en x mètre 3 seconde. |mèt. cubes. |par seconde. nn | | | | en kilog. | en mètres. vapeur. |manivelle. 96,81 3,1212 | 52,95 | 4,964 | 0,064 | 0,794 4,72 | 84,40 47,15, | 3,67: 0,049 | 0,612 1,945 | 37 1,1444 | 19,41 1,308 |o,o17 | 0,218 C. R. 1838, 1er Semestre. (T. VI, N° 26.) 122 ( 894 ) » On voit par ce tableau, 1° que l'on peut déplacer plus de 19 mètres cubes d’air par minute, avec une dépense de force qui est un peu plus du cinquième de la force d’un homme agissant sur une manivelle (j'ad- mets, d’après M. Navier, que l'homme appliqué à la manivelle fournit un travail de 6 kilogrammes, élevés à 1 mètre, dans une seconde). » 2°, Les volumes d’air débités dans les trois expériences sont entre eux comme les nombres 1 : 2,43 : 2,73. Les nombre de tours du ventilateur correspondants sont respectivement comme les nombres 1 : 2,39 21202, et les quantités de travail moteur dépensé comme les nombres 1 : 2,81 : 3,64. Ainsi les volumes d’air déplacés demeurent à peu près proportionnels aux nombres correspondants de révolutions du ventilateur dans l'unité de temps ; toutefois, les volumes croissent un peu plus rapidement que la vi- tesse du ventilateur, ce qui tient, sans aucun doute, au jeu qu'il faut laisser entre les bords des ailes mobiles et la face intérieure du disque fixe, devant lequel elles circulent. Quant au travail dépensé, il croît beaucoup plus rapidement que le volume d'air, mais beaucoup moins ra- pidement que le carré de ce volume. Les expériences sont trop peu nombreuses pour m'avoir permis de tenter de déterminer la loi de cet ac- croissement. » Le peu de force nécessaire pour faire tourner le ventilateur me sug- géra l’idée d’essayer de le mouvoir par le moyen d’un chien marchant dans une roue. Je me procurai donc, chez un cloutier, une roue dont le diamètre intérieur était de 1”,55. Sur l’axe je fis monter 3 poulies de différents diamètres, le plus grand ayant 0",65 et le plus petit o",31. Le mouvement de la roue était transmis au ventilateur à l’aide d’une corde sans fin, passant sur l’une des poulies montées sur l’axe de la roue, et sur une autre poulie fixée sur l'arbre du ventilateur, qui avait 0",25 de diametre. » Le chien qui a été mis à ma disposition était un jeune boule-dogue bien dressé à ce genre de travail et du poids de 19 kilogrammes. La corde sans fin fut jetée d’abord sur la poulie de 0°,65 de diamètre. Le chien marchant dans la roue fit tourner le ventilateur pendant une heure un quart ou une heure et demie de suite. Le nombre de tours du venti- lateur compté directement varia pendant ce temps depuis 91 tours par minute jusqu'a 67. Le nombre moyen de tours par minute, conclu d'observations faites pendant 19 minutes, également réparties dans la durée totale de l'expérience, fut de 81. La vitesse moyenne de l'air correspondante ; conclue des observations anémométriques, fut de 2",6889 par seconde , et le volume d’air déplacé s’éleva en conséquence à ( 895 ) 45" %:,609 par minute. Ces nombres, comparés à ceux donnés précé- demment, font voir que le volume d'air déplacé croît toujours un peu plus rapidement que la vitesse imprimée au ventilateur (1); que le travail moteur du chien a été très peu inférieur à 3°67 tombant de 1 mètre par seconde, ou aux Æ& de la force d’un homme appliqué à la mani- velle. De la dimension de la roue et du nombre de tours de cette roue, qui était de 30,67 par minute, on conclut que le chien a dû parcourir 149°,34 par minute ou 8960 mètres par heure. » Cet essai terminé, je plaçai la corde sans fin sur la poulie de 0",32 de diamètre. Le chien placé dans la roue continua à faire tourner le ventilateur pendant plus d’un quart d'heure, de manière à lui faire faire moyennement 38 tours par minute. La vitesse moyenne de l'air, dans le cylindre aboutissant à l'ouverture centrale , fut de 1",2277 par seconde, et le volume d’air aspiré de 20" ‘826 par minute. La vitesse du ventilateur, comparée au volume d’air déplacé, est encore d’accord avec les premières expériences. On voit aussi que le chien ne marcha pas plus vite, bien que la résistance qu'il avait à surmonter fût moins de la moitié de celle des premiers essais, ce qui doit venir de ce qu'il avait pris d’abord la plus grande vitesse qu'il püt prendre, et peut-être aussi de ce qu'il était fatigué. Au surplus, après les deux expériences dont la durée totale a exigé un travail effectif du chien d’au moins une heure et demie, l'animal ne pa- raissait pas harassé. Je crois néanmoins qu’il n'aurait pu soutenir un tra- vail semblable pendant quatre heures consécutives, ce qui est la durée du travail journalier qu'il fait chez son maître. » Lorsqu'un ventilateur aspirant des dimensions de celui qui a servi aux essais précédents devra être mü par un homme appliqué à la manivelle, il conviendra que la transmission du mouvement soit disposée de manière à obtenir de 3 à 4 tours au plus du ventilateur pour chaque tour de manivelle. » Si l’on emploie une femme ou un enfant de 14 ou 15 ans, le ventilateur devra faire de 2 à 3 tours pour chaque tour de la manivelle. » Enfin si le moteur était un chien, il faudrait que la roue ayant de 1,50 à 1”,55 de diamètre, le ventilateur fit 2 tours environ pour un tour de la roue. » (1) Je dois faire remarquer que l’essai fait en employant un chien comme moteur, a été fait avec un ventilateur différent du premier, mais construit sur les mêmes dimen- sions, ce qui n’a pu empêcher quelque différence provenant de l’exécution. 122, ( 896 ) PaysioLoGiE. — Recherches sur les effets des variations dans la pression atmosphérique à la surface du corps. M. Émire TagAarté demande l'ouverture d'un Mémoire cacheté qu'il a dé- posé dans la séance du 9 avril dernier, sous le titre de Recherches physico-phy siologiques. « Mon Mémoire, dit l’auteur, renferme les principaux résultats de longues tentatives auxquelles je me suis livré, dans le but de créer, au profit de l'hygiène et de la thérapeutique , un ensemble de moyens usuels, propres à modifier utilement la pression que l'atmosphère exerce sur le corps humain. » Les influences physiologiques qui dérivent des modifications que lon peut faire subir à la pression de l'atmosphère, se sont présentées à moi sous divers points de vue, selon qu’elles touchent au degré d'intensité ou à l’état d'équilibre de cette pression ; et, dans ce dernier aspect, une distinction même est à faire suivant que l'équilibre est rompu seulement sur une partie plus ou moins grande des surfaces du corps, ou sur la to- talité des surfaces externes mises en opposition avec des surfaces internes. » De là jai pu tirer six procédés différents dont la pression de l'air forme l'unique base, et dont l'utilité variée peut répondre à des indica- tions hygiéniques et thérapeutiques nombreuses. Ces procédés comprennent : » 1°. La condensation générale de l'air sur toute l’économie ; » 2°, La condensation locale sur les membres ; » 3. La raréfaction locale sur les membres; » 4°. La condensation et la raréfaction alternatives et locales, ou on- c2 dulation sur les membres; » 5°. La raréfaction sur toute l'habitude du corps sauf la tête ; » 6°. Le jeu des condensations et des raréfactions alternatives sur toute l'habitude du corps sauf la bouche, d’où résulte une respiration artifi- cielle et complète contre lasphyxie. » M. Tabarié annonce que ses recherches remontent à une époque déjà très reculée , et ont été déjà de sa part l’objet de deux précédentes notes cachetées dont il déposa la première, dès l’année 1832, comme pierre d'attente, mais dont il ne demande pas l'ouverture en ce moment. Il ajoute, qu’elles n’ont, avec ce qui a été publié depuis sur ce sujet, au- cune conformité dans les moyens, dans le principe, dans le but, et moins encore dans la plupart des résultats. « ……. De nombreuses expériences, dit-il, me permettent d'établir, avec (4897 ) une confiance pleine. et entière, que la condensation dell'är;telle-du moins que je suis,parvenu, à. la,rendré. usuelle est douée: d’une vertu fortifiante et sédative, si certaine.qu’on peut l'opposer.tonjoursiavec avantage à tous les accidents; inflammatoires ou fébriles, dont on lui,a fait, bien x tort, une sorte d’attribut, Elle dissipe, n-effet, -avec-tune | grande: puissance;-toute ardeur intérieure du thorax , toute chaleur insolite-des) organes que cette cavité recèle ; elle diminue la fréquence des mouvements circulatoires, elle en précise le rhythme; elle calme l’exacetbationencéphaliqueletisé montre éminemment propre, à combattre le délire :et l'ivresse; nullement: à les exciter, ainsiqu'on l'a dit... lose fi pese » Parmi les observations que j'ai reproduites, quarante-neuf exemplesise rencontrent.touchant les maladiés des organes delarespiration ; etacenom- bre correspond un/nombre égal de guérisons on d'améliorations remarqua- bles, qui m’autorisent à considérer lacondensation del’aircomme susceptible de devenir le spécifique de ces redoutables affections: La circulation recoit à son tour une modification, du mémeordre qui la ramène également à son état normal. J'ai rapporté deux cents exemples d'observations, faites-avécun soin scrupuleux, sur les battements du pouls-dans des états pathologiques; et l’on ne verra pas sans intérêt que la condensation de l'air abaisse générale- ment le rhythme actuel de la cirenlation, et, dans certains cas, opère, à l'heure même, une réduction durable de 10, de 15 , de 20 pulsations par minute. » M. Tabarié dit avoir employé avec succès la condensation générale de l'air dans des cas nombreux et très variés, tels que l’aphonie , l’hystérie, la céphalalgie, l’hémiplégie, les fièvres intermittentes, etc. Le, paquet indiqué, ouvert séance tenante, renferme un travail ayant pour titre : « Mémoire sur un système de bains d'air généraux ou lo- caux, applicables. à l'hygiène et à la thérapeutique et fondés sur les mo- difications que Von-peut faire subir à la: pression de ’atmosphère. MM: Dulong et Magendie sont chargés d'en reridre compte à l’Académie CHiRURGIE. — Mémoire sur les calculs de cystine ; par M. Civrare. (Commissaires, MM. Théuard., Dumas, Breschet.) L'auteur, dans ce Mémoirë, fait connaître quatré cas de calculs de cystine qui se sont présentés chez, des malades confiés à ses, soins, 1L.est conduit par là à l'examen des opinions, communément reçues relativement. à Ja ( 898 ) nature de la maladié, aux régions des’ organes urinaires! ôù peuvent se former les concrétions ; etc.; et il s'attache à prouver que ces opinions sont à certains égardsten désaccord, non-seulement avec les observations nouvelles qu'il présente, mais encore avec'celles, d'ailleurs très peunom- breuses, que possédait déjà la science. Suivant l’auteur, en discutant ces dernières observations, ‘qui seraient seulement au nombre de quinze, il est possible d'établir : «1°. Que la cystine est un produit de la sécrétion des reins, de sorte que ce nom de cystine est aussi impropre que celui d’oxide cystique qu'il a remplacé, puisqu'il semble consacrer une erreur en physiologie comme l’autre exprimait une-erreur en: chimie. » 2°. Que la cystine peut exister dans l'urine en quantité variable, pen- dant long-temps ; et d’une manière continue ou avec des interruptions. » $. Qu'elle peut alterner avec les autres principes de lurine et s'associer aveceuxodans la formation des calculs où dans l’état liquide, mais que l'urée et l'acide urique sont les substances auxquelles on la trouve le plus rarement associée. » L'histoire des calculs de cystine, remarque M. Civiale, présente une particularité qui frappe; c'est qu’une même famille en présente souvent plusieurs cas. Les malades dont parle Marcet étaient frères ; celui que Proust a observé avait un frère jumeau également calculeux, et plusieurs indices portent à croire que la nature de la concrétion, chez ce dernier, était la même que chez l’autre. J'ai appris qu'aux environs de Meaux, deux ma- lades de la même famille ont eu une pierre de cystine; et quatre malades, enfin, que j'ai traités, étaient frères. Ces faits ne suffisent pas sans doute pour établir une loi que des observations postérieures tendraient peut- étre à renverser; mais on ne doit pas moins en tenir compte, car il paraît assez extraordinaire que; sur dix-neuf cas connus de calculs de cystine,il y en ait dix quisse soient présentés dans quatre familles, et que dans trois cas au moins les malades aient été frères. D'ailleurs, les neuf faits qui demeurent isolés sont précisément ceux pour lesquels on ne possède au- cuns renseignements relatifs aux malades. » BOTANIQUE. — Mémoire sur un nouveau genre de la famille des légumi- neuses (le genre Farnesia); par M. G. GasPARRINI. (Commissaires, MM. de Jussieu, Richard. ) Le Ce nouveau genre a pour type l’Acacia farnesiana, espèce dans laquelle l'auteur annonce avoir reconnu plusieurs caractères qui ne permettent ( 899 ) plüs de la conserver dansile groupe auquel on la rattachait Jusqu'ici et qui la rapprochent au contraire des Ingas: La plante borterait désormais le nom spécifique de Farnesia-odora. Ce serait jusqu’à présent la seule dans le nouveau genre. M PHYSIQUE. — Polarisation de la lumière. M. C. Cnevazier présente un appareil destiné à servir, dans les cours publics, à l'exposition des phénomènes de polarisation. (Commissaires , MM: Savart, Savary, Pouillet. ) M. Loncrx présente un Cadran solaire à équation. (Commissaires, MM. Bouvard > Damoiseau. ) M. AvserciEr soumet au jugement de l’Académie un Mémoire ayant pour titre : Plan d'un ouvrage. sur l'OEnologie. M. Gautier adresse uné réclamation de Priorité relativement à une communication de M. Chaslés, sur là numération écrite des anciens. M: Gaütier n’a connu cette communication que par l'extrait incomplet qu’en a donné une feuille quotidienne, et semble n’avoir pas une idée bien nette dé ce que M. Chasles considère comme neuf dans l’opinion qu’il a émise. (Commissaires | MM. Lacroix , Poinsot. ) M. Ratre adresse quelques observations relatives à l’Electricité mani- Jestée par les copeaux qu’enlève le rabot , lorsque le bois sur lequel agit l'instrument tranchant est bien sec et que la température: est un peu élevée. (Commissaires, MM, Becquerel, Savary. ) CORRESPONDANCE. M. LE MINISTRE DE LA JUSTICE FT Dxs Cuites invité l'Académie à Jui faire savoir si elle persiste toujours dans l'opinion qu’elle a émise relati- vement au métal dont il conviendrait de faire choix Pour la couverture de la cathédrale de Chartres. s La lettre de M. le Ministre est renvoyée à une | Commission composée des mêmes membres qui avaient été chargés précédemment d'examiner cette question. ( 090) M. ze MinisTkE DE L'INSTRICTION PUBLIQUE transmet une notice impri- mée par ordre,du gouvernement valaqué, sur lesieffets du tremblement de terre ressenti à Bucharest , le 11 janvier 1838. Une autre lettre de M. le Ministre de l’Instruction publique rappelle qu'il n’a pas été fait de rapport sur un Mémoire de météorologie qui avait été, l'an dernier, transmis par M. le Ministre de l'Intérieur, et dont l’au- teur est M. Korilsky, réfugié polonais. céocrarmie. — Sur l'aspect, des, campagnes dans quelques parties de l'Algérie. — Extrait d’une ie de M. pes AYE à 1. AU de Saint-Vincent. 155 D SU \ PE Jairecherché la cause del’absence totale des arbres et des arbustes sur tout le versant méridiônal de la premiere chaine, depuis le nord de Misah jusqu’au Raz-el-Akba, et jusqu’au grand Désert méridional, et je crois qu’elle dépend plus de la volonté des Arabes nomades que, des in- fluences du climat et de la disposition des lieux. , La contrée littorale..est très montueuse, les mouvements du sol y sont fort prononcés , et la terre n'y est fertile que dans les vallées. La zone intérieure est au contraire formée d'immenses plaines ou plateaux ondulés surmontés de, massifs ro: cheux, qui dans d’autres périodes géologiques appartenaient à des chaînes maintenant rompues. Les nomades n’ont besoin que. de deux poteaux pour soutenir leur tente, et pour combustible que de quelques tiges de char- dons. Le bois leur nuit en ce qu'il occupe la place de pâturages et sert de retraite! aux bêtes féroces dont lé nombre à diminué ‘en raison de la diminution des: arbres. Les Arabes donc couperent les arbres partout et brûlerent les broussailles à mesure qu'ils dépossédaient les Kabyles; quant à ceux-ci, agriculteurs non moins que pasteurs , ils n’ont pas eu le même in- térêt à couper les forêts qu'ils ont laissées subsister sur les hauteurs ou il aurait été au contraire pénible delles abattre; Hs,ont dans les fonds planté quelques arbres fruitiers, clos de haies vives ou sèches certains domaines, etont moins altéré!la bhyéténdnné primitive du pays. Ceux des Kabyles qui sous lenom de Chaouïa ; ‘divisés en tribus diverses (des Hennecha, des Aractas, des Segmia ; etc. ), ont consérvé Ia vie nomade dans les riches plaines qui s'étendent de Tunis au sud de Cohstantine , font aussi, au- tant qu'ils lepeuvent; disparaître les'arbres et jusqu'aux moindres brous- sailles. Ces Kabyles nomades, pour le dire érf'passant, parlent un autre dialecte que les Kabyles du nord. ( gor ) » Ce qui prouve que les bois viendraient dans cette région tout aussi bien que dans celle du nord; c’est que: partout où il y à üune habitation stable, marabout, mosquée ou maison de campagne, près de Constantine on voit des palmiers, müriers , citronniers et figuiers réunis dans les mêmes vergers aux abricotiers, cerisiers , noyers, et sur le bord des eaux de m:- gnifiques peupliers trembles; et plusieurs variétés d’ormeaux, etc. Dans une petite vallée profonde et fraiche des montagnes de Tchataba, à trois lieues sud de Constantine, j'ai trouvé des arbres magnifiques, notamment d'immenses peupliers et ormes entourant la demeure d’un marabout: et le saint hermitage eût été réputé situé dans une position délicieuse ménie dans les plus beaux cantons de la France. Les flancs de la vallée étaient couverts de superbes chênes verts; mais de pareilles exceptions sont bien rares, et du sommet du Mansourak on nevoit dans un immense horizon qu'un seul arbre bien connu comme une singularité à droite de la route de Milak. » Vous aurez été sans doute surpris en apprenant que les palmiers ac- quierent une grande croissance aux environs de Constantine, où l’on m'a assuré que leurs fruits arrivaient à la plus complète maturité. Cependant Constantine est à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les mon- tagnes voisines atteignent à 1200. Les températures des sources et citernes indiquent 15 à 16° pour moyenne. J'ai fait à l'égard de la croissance si belle de ces palmiers une observation qui explique le phénomène. Ces beaux arbres, qui mürissent , ne croissent que près des sources thermales tres nombreuses aux environs de Constantine et dont la température ne varie que de 27 à 29° centigrades, quelques-unes formant des ruisseaux tiedes; ainsi le lieu que je regarde comme la station romaine ad palmas , est encore ombragé de magnifiques palmiers dont le pied est presque bai- gné dans les eaux tièdes de l’Æin-el-Hammah. » J'ai trouvé notre chêne Rowre mêlé au chéne vert dans la forêt qui couvre le sommet du Mahouna à 1150 mètres. Le chêne-liége ne s'élève pas à une si haute région. Aucun de ces arbres n’atteint à cinq pieds de circonférence : ils sont dépourvus de lichens. Il est impossible de voir, même d'imaginer de plus belles prairies naturelles que celles où nous avons campé durant les douze jours de notre excursion chez les 4ractas. Nos chevaux en avaient jusqu’au ventre; nulle part on ne leur voyait les jambes. Après les nombreuses graminées qui les forment, ce sont les légumineuses qui y dominent. J'y ai distingué au moins trois Luzernes, plusieurs Hedy- sarum , entre lesquels celui qu'on cultive dans nos jardins pour la beauté CR. 1938, 18r Semestre. (L. VI, N° 26.) 123 ( go2 ) de ses fleurs (probablement le Coronarium); beaucoup d'astragales et de trèfles , deux viscia, et ce que je prends pour deux espèces de fèves. Il y a aussi plusieurs ombellifères, notamment une carotte sauvage. Souvent le tout est mêlé; d’autres fois certaines espèces se réunissent et se grou- pent à part par grandes places, et alors leur floraison colore très bizar- rement Ja campagne par tapis verts, rouges, blanchâtres ou jaunes. Quand ce sont les carottes qui dominent on les reconnaît de loin à des nappes d’un vert très pâle qui indiquent en outre un sol profond et frais. Ailleurs les cru- cifères dorent exactement les pentes sèches des côteaux. Des mauves et un joli lizeron teignent en bleu ou en violet päle le fond des vallons, surtout aux lieux 1où lés Arabes ont naguère campé ; mais de toutes ces plantes, celle qui produit le plus brillant effet est le samfoin quand il croît sociale- ment : on dirait des plaques du plus beau carmin étendues sur la campagne. Tel est, du moins au printemps, l’aspect de cette contrée que la plupart des écrivains se plaisent à nous peindre comme couverte de sables mouvants. Vienuent ensuite les chardons, qu’on pourrait nommer la manne du pauvre Arabe; ils en mangent non-seulement l’artichaut, mais, comme nous l’a- vons vu faire aux pauvres Grecs, les jeunes tiges dépouillées de leur écorce amère. Ce sont à certaine époque les plantes les plus répandues et qui pourraient même servir à caractériser la région botanique. Entre le grand nombre d'espèces ou variétés que j'y ai vues, j'en ai mangé, souvent avec grand plaisir , plusieurs dont quelques-unes enrichiront certainement quelque, jour notre horticulture:,». MÉCANIQUE. — /Vouvelle solution du problème de l'attraction d'un ellipsoïde hétérogène sur un point extérieur; par M. Cnasrss. « Dans mon précédent Mémoire, dont l'Académie, dans sa séance du 11 Juin, a ordonné l'insertion dans le Recueildes Savans étrangers, j'ai fait un exposé historique des travaux des géomètres qui se sont occupés de cette question. Je ne reviendrai point ici,sur cet objet. Je me propose seu- lement de présenter une nouvelle solution différente de la première, qui n'exige pas comme celle-ci la connaissance de plusieurs propriétés nou- velles des surfaces du second degré. Dans ce nouveau travail, je ne com- parerai plus de molécule à molécule les attractions des deux ellipsoïdes de Maclaurin, je les comparerai tout d’abord de couche à couche. » 4. La seule proposition de géométrie dont j'aurai à faire usage est la suivante : ( 903 ) Quand: deux ellipsoïdes ont leurs sections principales décrites des mêmes foyers, si sur le premier on prend arbitrairement deux points S, m, et sur le second, les deux points corrEsPoNDANTS S', m'; les deux droites Sm', S'm seront égales. » j'appelle points correspondants, comme M. Ivory, deux points situés sur les deux ellipsoïdes, qui ont leurs coordonnées, dans le sens de chaque axe, proportionnelles aux diamètres des deux ellipsoïdes, parallèles à cet axe. » La démonstration géométrique de ce théorème est facile; je l’ai donnée dans une Note (1) où je me proposais de démontrer par de simples con- sidérations de géométrie le beau théorème de M. Ivory, que j'envisageais sous un énoncé plus général que celui que lui a donné cet illustre géo- mètre. Je ne reproduirai pas cette démonstration. Je n’ai pas besoin non plus de montrer que la proposition en question se vérifie aussi par un cal- cul très simple. » 2. Concevons deux surfaces du second degré A, B, semblables entre elles, semblablement placées et concentriques; soient 4, b, c les trois demi-diamètres principaux de la première, et na, nb, nc ceux de la se- conde : les équations de ces deux surfaces seront atptaTe A » Concevons que à chaque point m de l’espace, dont x, y, z sont les coordonnées, corresponde un point =” qui ait pour coordonnées x’, y’, 7’, et qu’on ait les trois relations Ris. se ca 2 TG he Te b a!, b', c’ étant trois coefficients constants. » Aux deux surfaces proposées correspondront deux autres surfaces A', B! qui sont deux ellipsoïdes semblables entre eux, et semblablement placés, et dont le; rapport de deux diamètres homologues est 7 comme dans.les deux, premiers ellipsoïdes., ,,,:., » 3. Ces deux surfaces jouissent de bete propriété que : une partie quelconque du volume compris entre EE , est à la partie correspondante du (1) Approuvée par FAsadenie dans sa séance du 2 février 1835, sur le rapport de MM. Lacroix et Poisson. - 123. ( 904 ) volume compris entre les deux premières ; dans le rapport constant » En effet, l'élément de volume en un point (x, y,z) du premier corps a pour expression dx dy dz, et l'élément de volume correspondant dans le second corps est dx’ dy’ dz'. Or, les expressions de x’, y", z' en fonc- tion de x, y, z donnent ’ a'b'c' dx’ dy' dz . dx dy dz; abc ce qui démontre la proposition énoncée. » 4. Supposons qu'on ait entre les trois coefficients indéterminés «&’,b',c' et les trois premiers &, b, c les deux relations Dan fa db = a? — bp, 2 LS Xe Œ— = a — c°; les deux surfaces A , A’ auront leurs sections principales décrites des mêmes foyers, et il en sera de même des deux autres surfaces B, B/. » ©. Supposons que les deux premières surfaces À, B soient infiniment rapprochées l’une de l’autre; ce qui aura lieu si » est de la forme (1 —6), < étant un infiniment petit; ces deux surfaces envelopperont une couche ellipsoïdale infiniment mince C, dont A sera la surface externe et B la surface interne. Les deux autres surfaces A”, B' formeront pareillement une couche ellipsoïdale infiniment mince C’, dont A’ sera la surface externe et B’ la surface interne. » Remarquons de suite que. les épaisseurs des deux couches, suivant un méme axe central, sont entre elles comme les demi-diamètres de leurs sur- faces externes , dirigés suivant cet axe. Car soient a, a' ces demi-diamèé- tres, ceux des surfaces internes seront & — da, & — da'; et l'on a, par ? — da da | - de hypothèse, * = EE (2), ou = ee Donc, etc. » Soient S, S’ deux points fixes pris sur les deux surfaces externes A, A° et correspondants entre eux; soient deux autres points de ces surfaces, m, m', aussi correspondants entre eux ; et soient dp, dv’ les éléments de vo- lume des deux couches en ces points 5», m'; on ‘aura; comme nous ve- nons de le démontrer (3), | dé" abc dy — abc" » Or, par la proposition (4) on a mS’ = m'S; donc ( 905 ) dv , dv abc r. mS ‘ mS — abc’ £ : dv d'. ñ et, étendant les expressions =, —- à toutes les molécules des deux cou- ms’? ms ches, on aura dv dy’ abc HE C nsc) » Cette équation exprime une propriété des deux couches que nous considérons; et cette propriété suffit seule pour résoudre toute la question de l'attraction des ellipsoides. » 6. En effet, on sait que les coefficients différentiels de la fonction dv 4 d ; xd cu u 2 5 Pris par rapport aux coordonnées x, y, z du point m, sont, avec des signes contraires, les composantes de l'attraction que la couche C exerce sur le point S’. Or, ce point est dans l’intérieur de la surface in- terne B de la couche; conséquemment, d’après un théorème bien connu . « & : : dv il n’éprouve aucune action de la part de la couche ; l’expression Z st CSL donc constante, quelle que soit la position du point S/ dans l’intérieur de la surface interne de la couche C. Donc, d’après l’équation ci-dessus, la fonction = 7 a une valeur constante, quelle que soit la position du my> point S sur la surface externe de la couche C:: » D'où l’on conclut ce théorème : » Si lon a une couche infiniment mince, comprise entre deux surfaces ellipsoidales concentriques, semblables et semblablement placées , la somme des molécules de cette couche, divisées par leurs distances respectives à un point pris au dehors de sa surface externe, est constante pour toutes les positions de ce point sur un ellipsoïde ayant ses sections principales décrites des mêmes foyers que celles de la surface externe de la couche. » La valeur de cette somme est COR UC dv m'S ” abc ms" aa UV OU (© abc ' - (*) Le rapport ze St le même que celui des volumes des deux couches; car celui- dx a! i pee t nous ayons vu (5) que l’on a — — est 77 7 et nous avons vu ($) q + ie ( 906 ) » 7. Concevons une autre couche C” comprise entre deux surfaces sem- / LR À blables et semblablement placées A", B", telles que la première A" ait ses sections principales décrites des mêmes foyers que celles de la surface externe À de la couche C, et qu'il en soit de même entre B’et B; soient S' et m" les points qui sur cette couche correspondent aux points S, m de la couche C; on aura dv" AE a'b"c" L dv m'S abc ms"? a", b',c" étant les demi-diamètres principaux de la surface A”. » Or, les deux points S$’, S” étant dans l’intérieur de la surface interne de la couche C, on a, d’après ce que nous avons dit (6), ss Car es : dv MS 0 19" © » Les deux équations ci-dessus donnent donc d, LA ne se mS _ ab'e sodel oh 14%b'c'| pAEEE m'S » Ce qui exprime ce théorème : » Quand on a deux couches ellipsoïdales infiniment minces, comprises chacune entre deux surfaces semblables et semblablement placées, et dont les surfaces externes sont décrites des mêmes foyers , ainsi que les sur- faces internes ; si l'on fait la somme des molécules de chaque couche , divisées par leurs distances respectives à un, point fixe extérieur aux deux couches, ces deux sommes seront entre elles comme les volumes des deux couches. » 8. Ce théorème et le précédent ; qui sont des propriétés géométriques des couches ellipsoïdalés infiniment minces; sont susceptibles d’autres ex- pressions qui seront des propriétés des attractions que: ces couches exer- cent sur des points extérieurs, et qui conduisent facilement au théorème de Maclaurin et à l'expression de l'attraction d’un ellipsoïde hétérogene. » g. En effet, nous avons vu par le théorème (6), que l'expression dv’ le . >> _ a une valeur constante pour toutes les positions du point S sur la sur- m face À; cela prouve, comme on sait, que cette surface est normale à la direction de l'attraction que la couche C' exerce sur le point S; on a donc ce théorème : » L'attraction qu'une couche infiniment mince comprise entre deux ellip- (907) soides semblables, semblablement placés et concentriques, exerce sur ur point extérieur, est dirigée suivant la normale à l'ellipsoïde mené par ce point de manière que ses sections principales aient les mêmes Joyers que celles de la surface externe de la couche (*). » 10. Ce théorème fait connaître les surfaces de niveau relatives à l'attraction de la couche. Il a une application immédiate -à la théorie de l'électricité et à la théorie de la chaleur en mouvement dans une enve- loppe solide homogène terminée par deux surfaces du second degré dé- crites des mêmes foyers, et soumises à des sources constantes de chaleur et de froid. Ce que jai fait voir dans deux Mémoires imprimés dans le XXV° cahier du Journal de l'École Polytechnique. » Il résulte, en particulier, de ce théorème que la surfacë externe de la couche est elle-même une surface de niveau , c'est-à-dire que l’attrac- tion que la couche exerce sur un point situé sur sa surface externe est dirigée suivant la normale à cette surface. » Â1. L'équation du n° 7 donne dy ds” me ms. £ m'S sur d'b'c' FT Lou . dx = a"b"c" e » L’axe des x a une direction quelconque; cette équation prouve donc que : » Deux couches ellipsoïdales infiniment minces dont les surfaces ex- ternes ont les mêmes foyers, ainsi que leurs surfaces internes, exercent sur un même point extérieur des attractions dont les composantes , esti- mées suivant une même droite quelconque , sont entre elles comme les vo- lumes des deux couches. » 12. 1l résulte de là que : Les attractions effectives des deux couches sur un même point extérieur, ont la même direction et sont entre elles comme les volumes des deux couches. (*) M. Poisson, dans son Mémoire de 1833 (Mémoires de l'Académie des Sciences , t. XIIT), a obtenu une autre expression de la direction de l'attraction de la couche, qu’il a trouvée coïucidante avec l’axe principal du cône circonscrit à la couche , ayant son sommet au point attiré. L'identité du résultat que je viens d’obtenir par une autre voie, avec celui de l’illustre analyste, s'aperçoit au moyen d’un théorème que j'ai démontré depuis long-temps , et qui fait partie des nombreuses propriétés des sur- faces du second degré décrites des mêmes foyers, que j’ai données dans mon Apercu historique sur l’origine et le développement des méthodes en géométrie. (Voir p. 392: art 32.) (908 ) » De ce théorème on passe sans difficulté au cas de deux couches d'é- paisseur finie, comme je l'ai fait dans mon premier Mémoire ; et ensuite au cas de deux ellipsoïdes; ce qui exprime le théorème de Maclaurin. » A3. Il nous reste à déterminer l'attraction d’une couche sur un point extérieur. Nous connaissons par le théorème (9) la direction de cette at- traction. Quant à son intensité, sa détermination se ramène, d’après le théoreme (44), à celle de l'attraction d’une autre couche dont la surface externe passerait par le point attiré. » Je prends pour l'élément de volume de la couche la partie comprise dans un petit cône ayant son sommet au point attiré S. Soit Sm une arète de ce cône, et mm’ sa partie interceptée entre les deux parois de la cou- che, soit & l'élément superficiel que le cône intercepte sur une sphere ayant son centre en S et son rayon égal à l'unité; r.Sm sera l'élément su- perficiel intercepté sur la surface externe de la couche par le petit cône; et le produit de &,Sm multiplié par l'élément rectiligne mm" sera le volume dy; ainsi l'on a dy = mm. Sm.s. L'attraction exercée par cet élément de d , Ve volume est donc p =, = p mm’. 0; p étant la densité de la couche sup- m posée homogène. /4 / » Menons par le centre O de la couche la droite SO qui rencontre la sur- face externe aux points d, D; et soit Ou le demi-diamètre de cette surface parallèle à la droite Sm; on aura, par une propriété connue des sections coniques, ou bien, en appelant G le point milieu de la corde mn, TR Te A œ 0) 0D ( 909 ) » Si l'on applique cette relation à la surface intérieure de la couche, qui est semblable à! la-surface externe et, semblablement placée, le point G restera le même, suivant une propriété connue des sections coniques; le Ox rapport 55, restera aussi constant ; et il n’y aura de variables, dans l’équa- tion, que les deux lignes Gm, OD; on a donc, en la différentiant, Gm.d.Gm —-%.0D.d.0D. OD —0 rh 4 d:0D » La différentielle de Gm est le segment mm’ ; on a donc mm’ — = "D » Or, les deux surfaces de la couche étant semblables, le rapport == 0D est constant, quelle que soit la direction du demi-diamétre OD ; on a donc d.OD _ da, : alé asc pl 0 ="; a, étant le demi-diamètre principal de la surface externe de OD a, 5 Ox d la couche. Donc, mm’ — Ow da: 2 ——;ou mn= 72. Où. = . Et l'attraction exer- Gm° a, Sm cée par le volume d devient da, Où ap a, Sm » Supposons maintenant que le point S soit infiniment voisin de la sur- face externe de la couche; menons la normale SAA' à cette surface et le derni-diamètre Oz qui lui est parallèle; on aura —)2 OU D GG sn SmSn. SAJSA? ‘, Sm «(A SA” » Or, on a dans le petit triangle SA'n rectangle en A’, SA’ = Sn. cos nSA’ — 4 — 3 = Sn.cos 8. Donc # — _%_. L'attraction de l'élément de devient Sm SAcosô' donc 1 da, Ox Rs É a, ‘ SA ‘cos6” Et la composante de cette attraction suivant la normale SA est à da; Où - "SE » La composante de l'attraction totale de la couche, qui sera son attrac- tion effective, d’après le théorème (9), est donc la somme des valeurs que 124 C.R. 1838, re" Semestre. (T. VI, N° 26.) (gro ) prend cette expression pour tousiles éléments de volume de la couche: Or, il n’y a de variable, dans cette expression, que 9; il fautidonc prendre la somme dés éléments de surface de la sphère. Cette somme doit être éten- due à la demi-sphère déterminée par le plan tangent en S, à la surface ex- terne de la couche; et l’on doublera le résultat, parce que, outre l’élément de volume situé en m, à l'extrémité du rayon Sm, il ÿ en a un second en », contigu au point S , et dont Fattraction est la même que celle du premier. Il fant donc Re la surface entière de la sphère, qui est 47. Ainsi, l'attraction exercée par la couche sur le point, est da; Oz ni odios sl sl 2 (07 » On pent remplacer le rapport constant par M. Ad. Bron- BAIE En le EN NNOULE en BÉnÉra leurre ere dater a tnt — Note sur une formule donnant le volume de la vapeur saturée en fonction de sa pres- sion seulement; par M. de Pambour.. — Remarques de M. Biot à l’occasion de cette Note DOPCPECEEE CE EPP EEE — Appareil de sûreté Pour les chaudières à Yapeur, présenté par MM. Z'estu et Le- terrier. (Rapport sur cet appareil)... ,.. — Moyens de sûreté contre les explosions des machines à vapeur ; par M. Rabaïoye..…., — La Société industrielle de Mulhouse désire que les moyens qui seront indiqués par la Commission des rondelles fusibles comme les plus propres à prévenir l'explosion des Chaudières à vapeur, soient éprouvés dans divers établissements où l’on fait usage Pages: 519 / 225 de ces machines, avant qu’une ordonnance en rende l'emploi obligatoire.......... — Sur la véritable cause des explosions des chaudières à vapeur, et sur les moyens propres à les prévenir; par M. Demaretz. — Note sur un appareil de sûreté destiné à empècher l'explosion des machines à va- peurswpar M: Loyeri. ee ee en — Mémoire anonyme sur les moyens de pré- senir les explosions des machines à va- PEUT ERA. PSE NO MO — Mémoire de M. Levallois sur une explosion survenue dans une machine à vapeur à basse pression; et rapport fait sur ce Mémoire à M. le Directeur général des Ponts-et-Chaussées.. .7............... — Mémoire sur l'emploi de la vapeur perdue dans les machines à haute pression pour remplacer en partie le combustible ; par MP Dore ee een male sente n ee — Réflexions sur les deux dernières explosions des chaudières de bateaux à vapeur surve- nues à Nantes et à Cincinnati; par M. Sé- QUIET ee nes enoennee rennes tes ottes — Réflexions sur les causes des explosions des machines à vapeur ; par M. Darlu....... — Sur les causes probables de lexplosion de ces machines; par M. Schweich...:.... Macxériques / BarReAux). — Sur les moyens d'augmenter leur puissance; Lettre de M. Scoresby à M. Arago..... 310, 832 et MacérisMe pe ROTATION. — Note sur les causes de ce genre de phénomènes ; par M. Hal- ARE eee panne nelen ee sante Las MAGNÉTISME TERRESTRE. — Sur les déviations de la boussole produites par le /er des vaisseaux; Mémoire de M. Poisson. ..... — Sur une perturbation de l'aiguille aiman- tée observée le méme jour au Chili et à Paris; Lettre de M. Gay à M. Arago... Mamerox. — La coloration qui entoure le ma- melon chez la femme et forme ce cerele qu’on désigne sous le nom d’aréole, a son siége dans le second épiderme : Recher- ches sur la structure comparée des mrem- branes. muqueuses et des membranes cuta- nées ; par M.wFlourens...,. 1... MaviwÈnes. — Rapport sur un Mémoire de M. Jourdan concernant quelques mammi- féresmouyeauxi. 06e RO, Po Mawmirenes (Œufs des).—Voir à Embriologie. NManvres. — Gisement considérable de marbre blanc statuaire découvert dans les monta- gues des Chérokées; Communication de M Warden yes TEE RE Mansupraux. — Remarques sur une commu- nicntion de M. Coste relative à l'œuf ( 940 ) Pages. 161 20) 833 180 Pages du Kangourou; Lettre de M. Owen à M'VATAgO eee enasmeaememecmecenes Ut Masronoxre.—Sur la découverte d’un portion considérable du squelette d’un mastodonte à dents étroites; Lettre de M. Lartet.... 655 MATIÈRE MEDICALE. — Observations concernant la matière médicale et la thérapeutique ; par MMOr FAT OEL carats ene sise cas TL Mècnes DE SAUVETAGE pour guider les mineurs dans les cas d’invasion de certains mé- langes gazeux qui ne permettent plus aux chandelles de brûler ; par MM. Ajasson de Grandsagne et E. de Bassano............ 419 Méoecixe PRATIQUE. — Rapport sur un ouvrage de MM. de La Berge et Monneret, ayant pour titre ; Compendium de médecine pra- LIGUE Le noms msn masse sieste 104 MéLonE. — Nouveaux principes de mélodie et d'harmonie ; par M. le baron Blein....... 49 — Rapport verbal sur cet ouvrage...... 812 et 853 Mercure.—Mémoires sur le traitement abortif de l'inflammation au moyen du mercure; par M.Serre d'Uzès..,........,........ 107 — Mémoire sur l'emploi de la pommade de proto-iodure de mercure dans le traite- ment du Psoriasis ; par M. Bonet....... {20 — Dans des expériences relatives aux cou- rants thermo - électriques , faites par MM. de La Rive et Matteucci, on n’a pu obtenir ces courants avec le mercure. .... 27% — Surle moyen d'obtenir du mercure des cou- rants thermo-électriques ; Lettre de M. Pel- ten AR I ES ER RIRES GS Mésire. — Nouveau genre établi pour un oi- seau de Madagascar ; par M. Isidore Geof- Joy Saint-Hilaire... ms et mo Mesures. — M. Biot présente des recherches de M. Jervis sur un étalon primitif de tous les poids et mesures. ..,............, 472 MéréoroLociE. — Première partie d’un Traité de Météorologie; par M. Denis......,... Bot — M. Le Ministre de l'Instruction publique rap- pelle qu’il n’a pas encore été fait de rap- port sur un mémoire de Météorologie de M. Korn IS TO AUS re 90 MéréoroLoGiquES (OBsERvATIONS) faites à l'Ob- servatoire de Paris, 22, 184, 308, 428, 66r, 793. — Tableau des observations météorologiques faites à l’École d’artillerie et du génie de Metz ; adressé par M. Schuster.......... 51 — Observations faites au fort Vancouver; sur la rivière Columbia (côte occidentale de l’A- mérique du Nord); par M. Mac-Loughlin. Ibid. — Résultats déduits de ces observations , par M. Arago, relativement au climat de la côte occidentale de l'Amérique du Nord, comparé à celui d’autres côtes, à latitude égale. ssse se eee ee ne a nele se e — M. Bonnafont annonce avoir commencé, à Constantine , une série d'observations mé- téorologiques qu’il se propose de conti- nuer..... cac — Tableaux des observations météorologi- ques faites à Flacq (ile Maurice), pen- dant les mois de mars, avril, mai 1837; par M. Desjardins. ................... — Résumé des observations météréologiques faites pendant une période de 10 ans (1828-37) à la Basse-Terre (Guadeloupe); par M. Dupuy.......... SA dpatase — Tableau des observations météorologiques faites à Cherbourg, pendant l’année 1837; par Mi Bamarche sys. 209 2. 100008. 8 — Faites à Constantinople, au collége des La- zaristes, pendant l’année 1835........ MérRique (SystÈmE). — Note sur l’application du système métrique à la mesure du degré de finesse des fils et des tissus ; par M. Bres- son... tOOUC AUDE Microwëèrre dont les fils sont rendus lumineux au moyen de l'électricité; présenté par M. Cappocci qui se proposed’en faire usage pour l’observation des comètes très faibles; remarque de M. Arago à ce sujet....... Microscope. — Appareil pour retourner sur le porte-objet du microscope , des corps de petitesdimensions; présenté par M. Mandl Minace. — M. Coulier appelle l’attention sur un passage de la relation du voyage de Ker-Porier en Perse, lequel lui parait relatif à un cas de mirage nocturne... MoxomanE suicipe. — M. Cazauvieilh demande NAGEOIRES A CINTRES MOBILES. — M. Mathey présente sous ce nom un appareil dont il propose d’armer les mains des nageurs, dans le but de rendre leur progression dans l’eau plus rapide et moins fatigante..., Naïssaxces. — Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux ver- tébrés ; par M. Bellingeri. . . Navicariox.— Mémoire sur la théorie générale de la manœuvre des vaisseaux et autres points qui s’y rattachent; par M. Letour- EUR C'Ae EE — Essai sur les bateaux à vapeur ; Mémoire adressé pour le concours au prix concer- nant la navigation par la vapeur........ — Mémoire sur les déviations de la boussole, dues à l’action du fer des vaisseaux ; par METP OI ee es nee c'es Cle UV CT C. R. 1838, 1°T Semestre. (T. VI.) (9 Pages. 120 425 654 - 822 822 Ibid. = N 1) et obtient l'autorisation àe retirer un Mé- moire sur la monomanie homicide des ha- bitant$ des campagnes , mémoire présenté pour-un précédent concours et non admis à cause d'un défaut de forme........... Morners. — M. Denys de Curis demande qu'un ouvrage sur la confection des mortiers qu'il a adressé l’an passé à l’Académie soit admis à concourir pour un des prix de la fondation Montyon............... Moreurs. — Figure et description d’un nou- veau moteur; par M. Gautier.......... Mouvement. — Réflexions physiques sur Île mouvement de la lumière, de la Terre, de la Lune et des eaux dans le flux etlereflux de la mer; par M. Stein.....,......... Movuvemenr PERPÉTUEL. — Note de M. Frey- Muqueuses (MemprAnes). — Recherches anato- miques sur les structures comparées dela membrane cutanée et de la membrane mu- queuse, par M: Flourens...... Murier. — Note sur la culture du mürier et sur l’éducation des vers à soie en Touraine ; par M. Buin.......................... — Deuxième Mémoire sur le mûrier des Phi- lippines ; par M. d'Hombres-Firmas...... — Note sur la fabrication du papier avec l’é- corce du mürier; par MM. Gérard et de Predapals esse nement cut Muscarpine. — Rapport sur divers travaux en- trepris au sujet de la maladie des vers à soie, connue sous le nom de muscardine. Musique ( TuéormE DE LA). — Nouveaux prin- cipes de mélodie et d'harmonie; par MsBlein ns as ere doute — Réclamation de priorité concernant un sys- 1ème d'installation des navires à vapeur, qui les rend propres à naviguer à la voile seulement , quand le vent est favorable ; par M. Béchameil..:.............4:.... — M. Arago confirme l'exactitude d’une des assertions de M. Béchameil relativement à la date de ses travaux................ Navicarion NTÉRIEURE. — M. Devèse de Cha- briol prie l’Académie de hâter le rapport sur un Mémoire qu'il a précédemment adressé concernant la navigation de l’AI- lier et de ses affluents..,....... — L'auteur envoie une nouvelle copie de son Mémoire... 5 -L — M. Duméry adresse un paquet cacheté por- tant pour suscription : Note relative au remorquage des bateaux sur les canaux et 128 Pages 121 49 864 865 49 822 les rivières. (Séance du 4 juin.)......... — Essai sur la navigation intérieure en Angle- terre, et tableau de la navigation ‘inté- rieure du continent de l'Europe......... NEcrir. — Note sur l’insecte qu'on désigne vul- gairement sous ce nom, dans quelques parties de la France; par M. Vallot.... Newe. —Observations sur la cause qui produit la fonte hätive des neiges autour des plan- tes; par M. Melloni.......... coc SET Neices PERPÉTUELLES. — Détermination baro- métrique de la limite inférieure des neiges dans les Andes du Haut-Pérou; Lettre de M. Pentland à M. Arago.............. ô NeLowvs, nom proposé par M. Jourdan pour un genre qui serait formé aux dépens du genre Échimys.. — M. Isidore Geoffrar-S aint-Hilaire trouve dans la considération du système dentaire de ces animaux, une confirmation de Ja légitimité de ce démembrement, que M. Jourdan n’avait appuyée que sur des caractères extérieurs, dont quelques-uns OsiEcTiFs ACHROMATIQUES présentés par M. Cau- CRE. serein OO TON nee 7050 E OEozoc1e.—M. Auberger présente un mémoire intitulé: Plan d’un ouvrage sur l’œnologie. OEsornace. — Le corps muqueur qui revèt la langue et la cavité buccale, et qui est le siége des colorations qu’on y remarque dans certains cas, s'étend, chez l’homme, jusqu'à l'extrémité inférieure de l’æso- phage; se prolonge, chez le cheval, jusque dans la partie supérieure de l'estomac; et dans les ruminants ne cesse qu’à l’entrée du quatrième ‘estomac. :( Mémoire! de M. Flourens sur la structure! comparée de la membrane cutanée et de la membrane MUQUEUSE), sms rene dés enete das OFxr. — Recherches sur la structure des membranes de l'œuf des mammifères; par MM. Breschet et Gluge..... no D — Remarques sur une communication “2 M. Coste, relative à l'œuf du kangourou ; Lettre de M. Owen à M. Arago........ = — Mémoire sur l'ovologie du kangourou; en réponse à la lettre dé M. Owen; par M. Coste.... — Mémoire sur l'œuf du kangourou, et en par- ticulier sur la découverte de son allan- toïde; par M. Owen. :....... PAL Oiseaux. — Distribution Dééréphique des oi- séaux passeréaux dans l'Amérique méridio- ( 942 Pages 790 822 899 262 même n'étaient pas constants. (Notice sur les rongeurs épineux , etc.)......... ... Nérinées.— Notice sur la Nérinée gigantesque ; par M. D’Hombres-Firmas, ............. Norx vowique, — Sur l'emploi de la poudre de noix vomique torréfiée dans le traitement de l’épilepsie ; par M. Legrand... ........ Novés. — Sur une cause qui concourt à aug- menter le nombre des noyés à Paris , et sur un moyen de faire disparaître cette cause; par M. Mallet.......,.. seen Nuaces, — Lettre de M. Robert, sur un nuage remarquable observé à Paris le 25 avril. — Lettre de M. Korilskr, sur les nuages para- sites. ss... 707 et NumEratioN, — Sur la connaissance qu'ont eue les Anciens d’une numération décimale écrite qui fait usage de neuf chiffres pre- nant des valeurs de position; par M. Chas- leciidotique 5 du sjtfateee se me/etelrde)a eee — Lettre de M. de Paravey à l’occasion de la lettre précédente... ass — M. Gautier réclame la priorité relative- ment à la question traitée par M. Chasles. nale; par M. d A — Rapport sur csMémoire.. e — Notice sur trois nouveaux genres d'oiseaux de Madagascar; les genres Philepitte, Oriolie et Mesite ; par M. Isid, Geoffroy - Saint-Hilaire... Oiseaux-Moucues.—Note sur leur EP RRE par M. Geoffroy-Saint-Hilaire....., ati OPnTALMOLOGIE. — Mémoire de M. Traversat. Or. — De l’action des préparations d'or sur e économie, et plus spécialement sur les organes de La digestion et de la nutri- tion; par M. Legrand... ... san eue gras — De l’emploi de l'or dans le traitement des scrofules; par M. Legrand.............. Oncnibées. — Mémoire sur la culture des or- chidées, et sur huit nouvelles espèces de cette famille, avec des observations sur les caractères génériques de plusieurs genres; par Ma Mutels.es Mn dater Oreire (Maladies de l'). — Mémoire sur di- vers instruments pour le traitement de ces maladies, suivi d’un essai sur la perfora- tion avec perte de substance, de la mem- brane du tympan; par M. Gairal........ Oncaniques (Dépris) DANS DES ROCHES CRISTAL= LINES STRATIFIÉES, — Observés dans des schistes maclifères de la Bretagne; par M: Puillon Boblaye............. Pages. 863 385 G25 19 469 168 ( 943 ) Pages. — Dons des calcaires saccharoïdes des Pyré- * nées; par M. Coquand................. 334 ORGANOGRAPHIE VÉGETALE. — Rapport sur un travail de M. de Tristan, intitulé : Harmo- nie des organes végétaux étudiés principa- lement dans l’ensemble d’une même plantess:/2. Pet ME demeure 133 OrGue.— Nouveau tableau pour les propor- tions des tubes dans cet instrument; par M. Cabillet. ..... DA ARENETEE SUN 118 Onioute.— Nouveau genre créé pour un oiseau de Madagascar ; par M. Isid. Geoffroy-St.- Hier! EU: UC Re) bubh0o .. 44o Os nv cRANE.— Nouvelles réflexions sur la ma- nière dont la nature procède à l’occlusion ou à la cicatrisation des plaies de la tête, avec perte de substance aux os du crâne; par M. Larrey....... Mie onentat “23 OsciLLATIONS de l'eau dans les tuyaux de con- Parier. — Note sur la fabrication du papier avec l'écorce du mürier ; par MM. Gérard et de Prédaval......... rondes 145 — M. Pallas adresse un paquet cacheté por- tant pour suscription : Indication d’une substance végétale avec laquelle l’auteur espère obtenir un papier propre à rempla- cœær le papier de Chine. (Séance du 4juin). 590 Paquers cAcuETÉS adreseés par MM. — Godain. Séance du 2janvier............. 920 — Séguin. (Séance du 8 janvier). ....... A 03 — Leroy d'Étiolles. TOUS COMORORRRE ... Ibid, — Legrand. LE ce octo ce ce N ibid. — Morel. (Séance du 15 janvier)..... ch ir 66 — Mandl. id. pagione 0 67 — Duméry.— Appareils de sûreté pour les machines à vapeur. (Séance du 22 janvier). 122 — Duméry.— Addition au précédent envoi.— (Séance du 29 janvier)... .. parer ee nn 149 — Dubourg. — Navigation intérieure. (Séance du 12 février)..... Sérorote ann 2e 100 — Souchier d'Aller. (Séance du 12 février). 210 — Et 19 février — Beau. id. — Longet. — Recherches anatomiques et phy- siologiques sur les nerfs trijumaux et fa- cial, et sur le système nerveux ganglion- naire. (Séance du 5 mars).... Feb: — Junod. (Séance du 12 mars).............. 341 — Destaing. — Pompe à feu. (Séance du r2 MAS reel EHbobkSsrobanados de Lait o — De Pambour.—Calcul des machines à va- peur. (Séance du 26 mars) ............. 386 — Robert. (Séance du 2 avril)....... done 425 — Tabarié.— Recherches physico-physiologi- Pages. duite. — Supplément à la quatrième par- tie d’un Mémoire de M. de Caligny sur ce EP OPUS OOo EL MATOS ECUAP OPEN] — L'auteur demande que ce travail soit admis à concourir pour le prix de Mécamique... 539 OssemeNTs FOssiLEs. — Voir au mot Fossiles. Osréocénie. — Note sur le développement cen- tripète du système osseux, et ses applica- tious à la pathologie; par M. Serres... .. 24 — Explications données par M. Larrer, au su- jet de la Note précédente.............. 82 OvoLoce. — Voir aux mots OŒufet Embryo- logie. Oxiparion. — Sur certaines circonstances qui s'opposent à l’oxidation du fer ; Lettre de M. Schænbein à M. Becquerel......... 10257 — Note sur certains cas dans lesquels le Jr, sous l’action de l’acide nitrique, résiste à l’oxidation; par M. Lepage ............ 420 ques. (Séance du g avril).............. 477 — Charrière. — Dessin et description de deux instruments de chirurgie. (même séance). Ibid. — Junod.— Modifications apportées à ses ap- pareils pneumatiques. (Séance du 23 avril). 575 Jules Guérin. (Séance du 4 mai).......... 6558 — Dutrochet. (Séance du 14 mai)........... 673 — Collet et Cottereau. — Nouveau mode de transport pour les voyageurs (Séance dr) RM RE EG) 686 Dutrochet. (Séance du 23 mai)........... 074 Bresson. (Emploi de l’air chaud comme mo- teur). (Séance du 4 juin).............. 2 790 — Duméry.—Remorquage des bateaux sur les rivières et les canaux (même séance)... — Pallas.— Sur une substance végétale pour la fabrication d’un papier destiné à rem- Ibid. placer les papiers de Chine. (Même RON NME TPE Rs Dr IbiA, — Serres. — Ovologie humaine. (Séance du DUT Pr) RTE UP CAE 2er e24 008 — Bouvart.—Nouveau loch à l’usage de la ma- rine. (Séance du 18 juin)............... 866 ParazsÈLes (NOuvELLE THÉORIE DE<).— Mémoire de Mi Baztine. us cet amomcracessee- st 704 Parnéuies. — M. Arago donne, d’après des lettres qui lui ont été adressées par MM. Lécart, Mallet ét Tordeux, quel- ques détails sur des parhélies observées dans la matinée du 13 mars à Laon, Saint- Quentin, Lille et Cambrai............. 373 — Observation du phénomène à Lafère, par M. Tiremois; et à Quessr, près Lafère, par M. Jacquemart...........s....sss DOI 128. ( 944) Pages, Paupérisme. — Statistique raisonnée du pau- périsme; par M. Boyer................. 822 Peau. — Recherches anatomiques sur les structures comparées de la membrane cu- tanée et de la membrane muqueuse; par 262 M. Flourens.:..,..........:......... PEROXIDES MÉTALLIQUES considérés sous les rap- ports électro - chimiques ; Lettre de M. Schœnbein à M. Becquerel.......... Pesre. — Recherches et expériences sur cette maladie et sur les moyens de s’en garantir; par M. Bullard...,.................. _ Essai critique contre les adversaires de la contagion par infection dans le cas de la peste; par M. Lefêvre................. Parnéerire ; nouveau genre créé pour, un oi- seau de Madagascar; par M. Isid. Geof- Jror Saint-Hilaire. ................... PuospmoresceNCE de La mer. —Sur la phos- phorescence de la mer aux environs de Montpellier ; Note de M. Dunal......... — Observations relatives à la phosphores- cence de la mer, faites dans le cours du voyage de la Bonite; Note de MM. Eydoux et Souleyet....................serses. _ Sur la phosphorescence de la mer dans les pars.froids ; Lettre de M. Robert........ PnoromèTRE présenté par M. Capocci qui se propose d’en faire usage pour une détermi- nation des grandeurs relatives des étoiles. Parisiques. — Sur une formation de vaisseaux sanguins dépendant de l'appareil respira- toirechezles phtisiques; par M. N. Guillot. PnystoociEe. — Mémoire de MM. Sarrus et Rameaux sur les applications des sciences accessoires à la physiologie. ............. Puysique (INSTRUMENTS DE). — Baro-thermo- mètre, instrument destiné à donner à la fois la mesure de la pression atmosphé- rique et celle de la température ; présenté par M/Bodeur. .s 2e seems se Puysique (Osservarions DE). — Résumé des ob- servations de physique faites à bord de l’Astrolabe , depuis le départ de Toulon, jusqu'au 25 octobre 1837; par M. Du- MOULIN 1e «ns aleeie- cieleialepia=qete se amas ss — Rapport sur les résultats scientifiques du voyage de circumnavigation de la Bonite (partie concernant la physique) ; rappor- teur, M. Arago...................... — Instructions pour le voyage au nord, et l'expédition en Afrique (partie concer- nant la physique du globe et la météoro- logie) ; commissaire , M. Arago... 585 et Piep-por. — Sur la nature et la guérison du pied-bot; Mémoire de M. Duval, pre- mière partie. .....s..s.emessensestes PLairs DE La vÈrx. — Nouvelles réflexions 440 83 16 338 673 G15 Pages’ sur la manière dont la nature procède à l’occlusion ou à la cicatrisation des plaies de la tète avec perte de substance aux os ; par:M. Larreps.s. sons. deu der 1 et23 PLéruorEe des artères. — Propositions rela- tives à certains phénomènes résultant de cette pléthore ; par M.Beau ..... .... 66 PLour.—Rapport sur un mémoire de M. Payen, concernant les acétates et le protoxide de plomb... Messe sien else lente ele — Recherches sur la composition de l’amy- late. de plomb; par M. Payen........... 750 Piuie. — Chute de pluie observée à Genève par un temps serein; Lettre de M. Wart- mann à M. Arago..:................. 632 Poire. — Sur la différence qu’offrent les tissus cellulaires de la pomme et de la poire; sur la formation des concrétions ligneuses de la dernière, ete. ; par MN. Turpin. 703 ety11 POLARISATION DE LA LUMIÈRE. — M. Chevalier présente un appareil destiné à servir dans les cours publics à l'exposition des phéno- mènes de polarisation................. 89) POLARISATION CIRCULAIRE. — Phénomènes pré- sentés par des combinaisons ternaires formées d’acide tartrique, d'alumine, ou de glucine et d’eau ; Mémoire de M. Biot sur plusieurs points de mécanique chi- MIQUE. ..s.s.sesssssrmeemsneseeeeses — Sur l'emploi de la lumière polarisee pour manifester les différences des combinai- sons isomériques; par M. Biot........... 663 PozarisATION de la chaleur.— Lettre de M. For- Bes à M: Arago. ch oo sel mn sersleins ele 9 700 Porvres. — Mémoire sur le genre Tubulipore ; par M. Milne Edwards. ............... 162 — Mémoire sur les crisies, les hornères et plu- sieurs autres polypés, vivants ou fossiles dont l’organisation est analogue à celle des tubulipores ; par M. Milne Edwards... 57 Poume.— Sur la différence qu'offrent les tis- sus cellulaires de la pomme et de la poire, etc. ; par M. Turpin.............. 703 et tt Pommes pe TERRE.—Phénomènes observés dans Ja congélation des pommes de terre; par MP @yen ee eee seconde CUITE — Rapport sur ce Mémoire................ 344 — Lettre de M. Callias sur un moyen d’utili- ser les pommes de terre gelées... ... ne. 477 — Mémoire sur le mème sujet; par M. Gi- TArdin . nes esusesese hotes ese sisiele eat 0 PonTs-ET-CHAUSSÉES (Écoze nes). — Voir à Ecole. Poussières INsPIRÉES par les ouvriers employés au polissage des canons de fusil; appareil destiné à prévenir les fâcheux effets que ces poussières exercent sur les poumons. 677 PREsenTATIONS. — La section d’Astronomie pré- 153 w sente une liste de candidats pour une place de correspondant vacante dans son SOLDE sep mes ne sinem cie elteslaerr sise mel le — La Section d'Économie rurale présénte une liste de candidats pour la place vacante dans son sein par suite du décès de M. Tessier. Présipexce. — M. Becquerel, vice-président pendant l’année 1837, passe aux fonctions de président. — M. Chevreul est nommé vice-président. .......,.... PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — Recherches sur les effets résultant des variations dans la pression atmosphérique à la surface du corps; par M. Tabaié,........ ....... ProJecriLEs. — Sur le mouvement des projec- tiles dans l'air , en ayant égard à leur ro- tation et à l’influence du mouvement diurne de la terre; par M. Poisson (2m partie). de a el lelsote ee ='e(siela e =ale ='e = PROTOCOCCuS KERMESINUS. — Analogie, sous le rapport de la couleur et de la structure or- ganiqueentre les globules sanguins des ani- maux, et les globules rouges végétaux nom- més protococeus kermesinus (Mémoire de M. Turpin sur des globules de lait ob- servés à l’état pathologique. .,......... Races HUMAINES. — M. Flourens annonce qu’il vient de recevoir de M. Guyon, chirurgien en chef à l’armée d’Afrique, des pièces et documents pour servir à l’histoire phy- sique des races qui habitent l'Algérie... Racines. — Note sur la structure des racines chez certains végétaux dicotylédonés ; par M. Decaisne......... RACINES ALGÉBRIQUES. —Voir à Équation. RAPPORTS VERBAUX. — À l’occasion d’une Let- tre de M. Despretz, demandant que l’A- cadémie se fasse rendre compte du deuxième volume du cours de mathéma- tiques de M. de Montferrier , M. le secré- taire perpétuel rappelle la décision prise par l’Académie, qu’il ne sera plus fait de rapports verbaux sur les ouvrages écrits en français et publiés en France. RÉFRACTION ATMOSPHÉRIQUE. — Note de M. Biot relative à une assertion émise dans la septième réunion de l’Association britan- nique pour J’avancement des sciences, relativement à une prétendue nécessité où l’on serait de rectifier la méthode du calcul de la réfraction astronomique telle que l’a présentée M. Biot si l’on admet- tait les idées de M. Poisson sur la consti- ( 945 ) Pages. 67 281 254 268 335 626 — C’est à des protococcus enfermés dans la pâte translucide de certaines agates qu'est due la couleur ronge que présentent ces concrétions siliceuses ; (mème Mémoire.) Psoriasis. — Mémoire sur l'emploi du proto- iodure de mercure dans le traitement du Psoriasis, par M. Boinet......... bre Puits FOrRES — Observations de la tempéra- ture du fond d’un puits foré à Saint-An- dré (Eure) ; par M. Walferdins......... — Observations de mème nature pour un puits foré à Rouen ; par MM. Girardin et Person... Pyraze. — Note sur une question de priorité relative à un mode de destruction pro- posé pour la pyrale de la vigne; par M. Sambin...,.. — Remarques de M. Dumas à l’occasion de la lettre de M. Sambin..................: PYRÉNÉES — Études sur la constitution géognos- tique des Pyrénées ; par M. Coquand. .... Pyrocenés (Proourrs). — Recherches sur les produits pyrogénés de la résine; par MM. Pelletier et Walter.............. — Recherches sur les produits pyrogénés du succin; par les mêmes................. tution des hautes régions de l'atmosphère. — Application au calcul des réfractions de la connaissance de la vraie constitution phr- sique de l’atmosphère terrestre ; Mémoire de M. Biot sur la constitution de cette at- Page. mosphère , déduite de l'expérience. . 343 et 390 — Sur les hauteurs relatives des signaux ter- restres conclues de leurs distances zéni- thales réciproques ; causes d’inexactitude résultant de l'inégalité de réfraction dans les deux observations simultanées ; Mémoire de M. Biot..............,... Renxe. — Mémoire sur le Renne fossile; par M Puel tr Résine.— Rapport sur un Mémoire de MM. Pel- letier et Walter relatif aux produits prro- génés de larésine...................... ResisrAncE des constructions hydrauliques. — Mémoire de M. Vène sur ce sujet....... Ressonrs DE vorrure de l'invention de MM. Mühlbacher frères... RÉTRÉCISSEMENTS ORGANIQUES. — Mémoire sur le traitement des rétrécissements orga- niques; par M. Beniqué................ Renocéros.—Dents fossiles de rhinocéros dé- couvertes dans la commune d’Aillas (Gi- ronde); présentées par M. Lillaudel, ..…. Rocnes D'ORIGINE IGNÉE. — Sur les modifica- tions qu’elles impriment aux roches de sé- diment dans le voisinage des points où elles les traversent; Lettre de M. Puillon- Boblaye... nes te deseeesessonte soso _— Réclamation de priorité de M. Rivière à l’occasion de cette lettre.........,..... — Remarques de M. Élie de Beaumont à l’oc- casion de cette réclamation... Ronceuns ÉPINEUX. — Voir au mot Échimys. Rorarion (Mouvewenr DE). — Sur le mouve- ment des projectiles dans l'air, en ayant égard à leur rotation et à l'influence du SasoT MÉCANIQUE. — Appareil auxiliaire pour Venrayage des voitures; présenté par M USE esta ie nie siss dela smeeals ets e Sac cuirurGICAL proposé par M. Ackerman. . SazAmaNDREs. — Sur un squelette fossile de sa- lamandre, de trois pieds de longueur , et sur une salamandre gigantesque du Japon conservée vivante au musée de Leyde; Lettre de M. de Paravey............... — Observations sur la configuration des z00s- permes de la salamandre aquatique ; par M. Dujardin...................s...... Saucne. — Sur la composition de la salicine et sur quelques-unes de ses réactions; Notede M-MPirigs = 142.60... cer _— Sur de nouveaux produits obtenus de la Salicine; par M. Piria.,.............., Saxc. — Sur la constitution microscopique du sang; Mémoire de M. A. Donné..,..... — Nouvelles recherches sur le sang humain. De la fibrine et de ses Variétés; par M. Le- tellier. see ses emtess ne — Le défaut de plasticité du sang, dù à la soustraction d’une portion de la fibrine ou à la modification de cette substance au moyen de réactifs chimiques, donne lieu, d’après les expériences de M, Magendie, à des lésions locales de même nature que cel- les qui s’observent dans les fièvres graves, — M. Serres soutient que la défibrination du sang qui s’observe dans les fièvres graves ne survient qu'après le développement des lésions locales des intestins dont clle ne peut, par conséquent, être considérée comme la cause. ...... 4e ses — Expériences démontrant l'influence de l’al- tération du, sang dans la production de l’inflammation et des autres lésions loca- les; par M. Fourcault....,.........,.. Sanrorix, — Sur une fouille faite dans le ter- ( 946 ) Pages. 168 209 209 419 677 620 56 mouvement diurne de la terre; par M. Pois- son (deuxième partie)........... ... Ruwmxanrs. — Le corps muqueux que Malpighi a reconnu dans la langue du bœuf et qui y forme, non un réseau, mais une membrane centinue , recouvre cet organe chez tous les mammifères, s’ètend sur les parois de la cavité buccale jusqu'aux lèvres , tapisse l’œsophage, et, chez les ruminants tapisse les trois premiers estomacs; Mémoire de M. Flourens sur la structure comparée de la membrane muqueuse et de la mem- brane cutanée. ............s.ssessrne rain primitif de l’ile de Santorin ; Note de M. Bory de Saint-Vincent,........... Savverace (Appareils de). — M. Valiat adresse des documents ayant pour objet de prouver qu’on a fait des applications utiles de son appareil de sauvetage pour les mineurs blessés. ,............,....., Sauverace (Bateaux de). — Voir à Bateaux. Sauverace ( Mèches de). — Voir à Mèches. Scarasæus puospgoræus. Note de M. Vallot sur un insecte du midi de la France qu’on a désigné sous CE DOM.........s.s..... ScarLaTine. — M. Miquel indique ce qu'il con- sidère comme neuf dansun Mémoire sur la scarlatine épidémique qu’il a précédem- ment adressé pour le concours aux prixde médecine Montyon...,:......4....... Sciences (Histoire des).— M. Libri, en pré- sentant à l’Académie les deux premiers volumes de son « Histoire des sciences mathématiques en Italie », fait connaître le plan qu’il a suivi dans cet ouvrage... Scnoruzes. — De l’emploi de l'or dans le trai- tement des serofules ; par M. Legrand... Secrioxs DE L'ACADEMIE. — La section d'Astro- nomie présente une liste de candidatspour une place de Correspondant Vacante dans SON S@ÏN... ss smonesesonserssnessens — La section d'Économie rurale propose, par l'organe de M. Huzard, de déclarer qu'il y a lieu denommer à la place vacante dans son sein par suite du décès de M. Tessier. — Présente une liste de candidats pour la place vacante..., ess ssosesvesseuer SEL MARIN. — Sur l'importance de cette subs- tance dans le régime alimentaire ; Lettre de M..Barbier. ....... suesssosenvmes se SEraris (TEMPLE DE). — Sur les traces qu’of- frent les ruines de cet édifice, de change- ments de niveau survenus à différentes reprises entre le rivage de Pouzzol et la Pages 281 262 585 704 373 525 ( 947 ) d Pages, Pages. mer qui le baigne; par M. Caristie...... 372 STATISTIQUE. — Rapport du nombre des crimes SEXES. — Mémoire sur la proportion. des à celui de la population moyenne, en sexes dans les naissances des animaux ver- France. et dans le royaume-uni de la tébrés ; par M. Bellingeri..…........,.... 5or Grande-Bretagne et de l'Irlande; Note de SERIE. — Sur la température de la terre en M. Moreau de Jonnès.............. 160 et 189 Sibérie; par M. Erman................ SOI — M. Moreau de Jonnès fait hommage à l’Aca- SIGNAUX TERRESTRES, — Sur les hauteurs rela- démie du deuxième volume de la Statis- tives des signaux terrestres conclues de tique de la Grande-Bretagne et de l'Ir- leurs distances génithales réciproques; par landé: 543038 LD Iee CODE OU PES itAete M. Biot....... tesetseersennesese.ses. 840 | — Rapport verbal sur un ouvrage de M. d’An- Sixces rossices. — Lettre de M. Flourens sur geville, ayant pour titre : De la Scatis- divers ossements fossiles et notamment tique francaise considérée sous quelques- sur une seconde mächoire de singe prove- uns de sés rapports physiques et moraux ; nant de Sansan ; par M. Lartet......... 359 par M. Héricart de Thury........ FPT) Soceiz. — Mémoire sur la chaleur solaire, — Mémoire sur la statistique médico-topogra- sur les pouvoirs rayonnarnts et absorbants phique de la ville de. Narbonne ÿ par de l’atmosphère, et sur la température de MP LME SE nes se... 301 et 677 lespace ; par M. Pouillet....... 88 et 889 | — M. Mercier demande à reprendre des ta- SONDAGE EN MER. — Appareil pour sonder à de bleaux et mémoires qu’il avait présentés grandes profondeurs; par M. Laignel.... 16 à un des précédents concours pour le prix SONNERIE. — Mémoire sur un nouveau sys- de Statistique DE TORTUE Te las Palo ta) ste te nya) ele 340 tème de sonnerie pour. les horloges; par — M: Le directeur des douanes adresse un exem- M. Castil-Blaze........ 118 plaire de la première partie du tableau — Mémoire sur un autre système de sonnerie décennal du commerce: de la France avec musicale pour les horloges ;;par M. Soul- ses colonies et les puissances etrangères ass y (années 1827-1836). .........:..0 TL Lettre — Statistique raisonnée du paupérisme ; par 48 et 276 MPBO7 ER RE NN enisen are de Al 822 Sourre. — Formation d’un perchlorure de sou- Suecin.— Recherches sur les produits pyrogé- fre cristallisé ; Note de M. Millon. 207 nés du succin ; par MM. Peltier et Walter. g15 SPHÈRE CÉLESTE.—M. Maréchal réclame contre Sucres. — Recherches sur la véritable constitu- une partie du rapport qui a été fait sur tion du sucre de cannes, etc. ÿ par une modification proposée par lui daris la MM. Dumas et Péligot........... m tes 40 217 disposition des sphères armillaires...... 5a | — Recherches sur la nature et les propriétés — Sphère céleste destinée à l’enseignement élé- chimiques des sucres; par M. Péligot..... 232 mentaire ; présentée par M. Drant...... 615 — Sur le sucre de diabète; par M. Bouchardat. 337 SpoNGtLES.— Voir au mot Éponges. SULFATE DE CHAUx.— Du sulfate de chaux artifi- STAPHILORAPHIE. — Mémoires sur cette opéra- ciel, de son emploi dans la fabrication tion ; par M. de Villemur....... ete. 372 du papier, etc.; par M. Batilliat....... 5o1 T TarciontA. — Des organes mâles du genre Tar- nes chez l’homme et les animaux > aù gionia découverts sur une espèce nouvelle moyen des effets thermo-électriques ; par du Chili; par M. Montagne... ..... 02 197 MM. Bécquerel et Breschet............. 42) TaniF DES B0IS en grume, présenté par M. Lom- — Observations sur la température de l’homme Cr parostaomtuienc dB o au AUTOS et de quelques animaux faites pendant le Tenwnrure. — Note sur un perfectionnement voyage de circumnavigation de la Bonite ; qui semble pouvoir être introduit dans par MM. Eydoux et Souleyet.,..,...... 456 V’Art du Teinturier ; par M. Antoine — Sur la température de la terre en Sibérie ; Alexandre. Un OP RE MON (655 ParM Ermam. int ss ads. 5üx TELÉGRAPHE ÉLECTRIQUE. — Note sur un appa- — Mesure de la température d’un puits foré à reil de ce genre qui doit être établi entre Saint-André (Eure); par M. Walferdin.... 503 Londres et Liverpool , par M. Wheatstone ; — Observations de même nature pour un Lettre de M. le docteur Buckland....... 51 puits foré à Rouen; par MM. Girardin et TEMPÉRATURE. — Nouvelles observations sur là Persons ie MN tele sosesess 506 mesure de \à température interne des orga- — M: Arago lit un paragraphe dé ses instruc- tions pour le voyage dans le nord de l’Eu- rope, où il est question de températures croissant avec La hauteur , observées en PICNIOUP eee ele es -lemmei- re eee — Lettre de M. Korilski, à l’occasion de cette communication..................s... — Mémoire sur la chaleur solaire, sur les pou- voirs rayonnants et absorbants de l’at- mosphère et sur la température de l'es- pace; par M. Pouillet................. — Observations de température à diverses profondeurs dans un puits foré à Cessingen, près de Luxembourg; par MM. Ciber et Wurnthsie.-ssretiese OU 0 CON NE TéRRAINS DE SÉDIMENT. — Sur les modifications qu’ils éprouvent au voisinage des roches ignées qui les traversent; Lettre de M. Puillon-Boblaye.. — Remarques à l’occasion de cette attres par M. Rivière... esse Veleeraei tt — — Calcaire contenant encore, après l’action du feu qui l’a transformé en marbre statuaire, des débris reconnaissables de corps orga- nisés ; Note de M. Coquand. ... — Mémoire sur les terrains secondaires infé- rieurs du département du Æhône; par M. Leymerie.,... ss... etilatere — Sur les terrains tertiaires du nord-ouest de l'Italie; par M. de Collegno...... Terre (Mouvement diurne de la). — Sur le mouvement des projectiles dans l'air, en ayant égard à leur rotation et à l'influence du mouvement diurne de la Terre; par M. Poisson; deuxième partie....... Terres. — Propriétés optiques des combinai- sons ternaires formées par l'acide tartri- que, les terres (alumine et glucine) et Veau ; Mémoire de M. Biot, sur plusieurs points de mécanique chimique...... ee lernesrres (Coucues ). —Sur la température de la terre en Sibérie ; par M. Erman... — Sur la température du fond d'un puits arié- sien à Saint-André (Eure); par M. Walfer- din... — Observations de même nature pour un puits artésien de Rouen; par MM. Girardin et Person... Queen DO DSi 0 TERTIAIRES (Leave). — Voyez Tera de sé- diment, Téraos. — Note sur l'application de l’électri- cité au tétanos ; par M. Matteucci. ….... Tère. — Mémoire sur le céphalomètre, nouvel instrument propre à mesurer les dimen- sions de la tête ; par M. Antelme..,....... Tuë.—Lettres de MM. Stanislas Julien et Voisin, sur la possibilité de cultiver Le thé en Eu- rope, etsur le climat de quelques provinces chinoises où cètte culture prospère. 510 et (948) Pages. 585 658 848 922 168 281 153 5ot 503 506 680 — Sur des essais de culture du thé en pleine terre, qui se continuent avec succès de- puis plusieurs années à Angers ; Lettre de MAGGllorr. eme ee. alertes Tuéorique (Cmwe).— Lettre de M. Berzélius à M. Pelouze, sur divers points de chimie TRÉOIQUERT EN MN RETIRE ROUEN Out — Réflexions à l’occasion de cette lettre; par M° Dumas 50" 646, 669 et — Lettre de M. Liebig, en réponse à la lettre de M. Berzélius................ THerMO-ÉLECTRIQUES ( PnÉNOMÈNES ). — Expé- riences de M. Matteucci, sur les courants thermo-électriques; Lettre de M. de la Rive à M. Becquerel...........44..4 — Courants thermo-électriques produits par le mercure; Lettre de M. Peltier à M. Becquerel. . — Nouvelles mtons sur la mesure de la température des tissus organiques du corps de l’homme et des animaux au moyen des effets thermo-électriques; par MM. Bec- quereliet Breschet., 110 Une CEE Tin des canons marins à bragues fires, etc. Mémoire de M. Letourneur... ,......., Tissus. — Voir à Étoffes. Towsoucrou. — M. de Halberg offre d’entre- prendre aux frais de l’Académie, un voyage ayant pour but de pénétrer à Tom- bouctou par la Nubie..... Torocrarme. — M. Bory de St-Vincent pré- sente une triangulation faite par M. Puil- lon-Boblaye , dans l'expédition du général Négrier sur Stora, et une reconnaissance du capitaine Martin-Pré, dans une partie de la province d’Oran...,........... 22 Tormze.— Copie d’une lettre de M. Matteucci à M. Santi-Linari, pour servir de docu- ment dans la question de priorité élevée entre ces deux physiciens, relativement à l’étincelle tirée de la torpille...,....... — Lettre de M. Matteucci à M. no ; Sur le même sujet........... Dar sanoboe tt — Nouvelles expériences sur les ere iné- gaux des différentes parties du cerveau de la torpille, pour donner des commotions électriques; Lettre de M. Matteucci à M. Dulong....…. = Tonnicous. — Note sur un cas de guérison de torticolis ancien, obtenue au moyen de la section d’un des tendons inférieurs du muscle sterno-cléido -mastoïdien; par M. Fleury... MAbOUe ls dede ô — Sur une ET méthode de traitement du torticolis ancien; par M. J. Guérin. ..... — Histoire de deux cas de torticolis ancien traités et guéris à l’aide de la section du Pages. 625 303 429 S2r Le] ES TN 832 416 4h18 muscle sterno-cléido-mastoidien ; par M. J. Guérin... — Mémoiresur la section du sterno-cléido-mas- toïdien dans le torticolis ancien; par M. Bouvier... ..." — M. Leymerie écrit qu'il a obtenu, au moyen de la chaleuniseulement, la guérison de torticolis anciens. — Réflexions à l’occasion Fous lettre de M. 1. Guérin, sur quelques points relatifs à l'histoire du traitement du torticolis an- cién, par la section du sterno- RASE On Mémoire de M. Bouvier. .......,....... Tourmières. — Sur un moyen de rendre pro- pres à la culture , les marais tourbeux de la Suède et dela APS etc.; Lettre de M. Robert.. PICOOOOOOOOOAOOOOET EE TRANSPIRATION :QUTANÉE. — Expériences TN montrant l'influence de la suppression de la transpiration cutanée dans la produc- tion de l’inflammation et des autres lésions locales; par M. Fourçault.......,..... TREMBLEMENTS DE TERRE.—Sur un tremblement de-terre-qui a ‘bouleversé la ville d’Aca- pulco ; Communication de M. Warden. — Lettre de l'amiral Roussin, sur le tremble- ment de terre du 23! janvier, observé à Cons- tantinople. . — Tremblement de terre ressenti à la Marti- Urgnus. — Existence d’un tissu élastique ana- logue à celui des ligaments jaunes des ver- tèbres, découvert dans l’utérus de 1r va- che ; par MM. Breschet et Gluge.... Unine. — Faits nouveaux pour servir à P toire de l’orine; par MM. Cap et Henry... — Tableau des différents dépôts de matières salines et de substances organisées qui se Vaccine. — M. James prie l’Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur des plan- ches coloriées qu’il a présentées, et où fi- gurent en regard les pustulés du vrai et du Jaux vaccin.. — M.Fiarddemande qu’il soit fait un rapport spécial sur différents travaux relatifs à la vaccine qu’il avait précédemment pré- sentés au concours pour les prix de Méde- decine et de Chirurgie...... oo Vaisseaux. — Voir au mot Navigation et au mot Bateaux. C.R. 1838, 127 Semestre. (T.VL.) ( 949 ) Pages. 5o 369 180 81 336 304 nique le 30 novembre 1837; Communi- cation de M. Moreau de Jonnès......... — Détails sur le tremblement de terre ressenti en novembre 1837, au Chili ; Lettre de A CAN ANRT AT A PO AE Eee nee Ne in — Notice sur le tremblement de terre ressenti à Bucharest, le 11 janvier 1838....,..... Tripocr. — Suivant M. de Paraver, les anciens Hébreux auraïent eu connaissance du fait annoncé depuis peu par M. Ehrenberg, que certains tripolis sont presque entière- ment formés de dépouilles d'animaux in- Jusoires ........ | Tunuupores. — Mémoire sur ce genre de Po- lpes ; par M. Milne Edwards. ..... A — Mémoire sur les Hornères, les Crisies et plusieurs autres polypes , vivants ou fos- siles dont l’organisation est analogue à celle des tubulipores; par M. Milne Edwards... anSgiodro den aan Ati TuRBINES. — Rapport sur un Mémoire de M. Morin, concernant des expériences sur les turbines de M. Fourneyron.... — Remarques concernant quelques passages de ce rapport; par M. Francis... | — Expériences faites par M. Dieu, sur une turbine établie à Lépine (Seine-et-Oise), par M. Fourneyrun............... Does — Modèle et description d’une nouvelle tur- bine; par M. Passot....... è forment dans les urines, etc.; par M. Donné. Urineux (Ancès). — Notice sur une guérison obtenue dans un cas de rupture de Vu- rètre qui avait amené une formation d’ab- cès urineux suivie de sphacèle du scrotum et d’unepartie de la peau de la verge, etc. ; par M. Guillon....... 368 et Vaisseaux sANGUINS formés , chez les phtisiques, pour nourrir les parties malades du pou- mon dans lesquelles ne pénètrent plus les ramifications de l'artère pulmonaire; Note de M. N. Guillot.…. Vanizce. — Sur la fructification de la PER obtenue au moyen de la fécondation arti- Jicielle; par M. C. Morren.. TRE Vapeur D'EAU. — Suivant M. 1e 2 vapeur d’eau ne serait point AU) comme le pensent les chimistes, en pas- sant sur des charbons incandescents. ... 129 Pages 302 833 920 180 162 518 178 -- Objections présentées contre les consé- quences que M. Longchamp déduit de ces EXDÉTIENOCS ae ET EEE ee ee eee — Décomposition de la vapeur d’eau et de certaines matières carburantes , au moyen de la chaleur, pour la fabrication d’un gaz d'éclairage ; Mémoire de M. Sclligue. — Réponse de M. Longchamp aux objections présentées contre les conséquences qu’il déduit de ses expériences relatives à l’ac- tion de la vapeur d’eau sur des charbons incandescents...,.......... mistelaiastele te aies Mémoire sur l’emploi de la vapeur perdue dans les machines à haute pression, pour remplacer en partie le combustible... Note sur deux formules donnant le volume de la vapeur saturée, en fonction de sa pression seulement ; par M: de P ambour. Remarques de M. Biot, à l’occasion de cette Nate..." LRO ADN Note additionnelle de M. de Pambour à sa précédente Note..........,.. : Nouvelles Remarques de M. Biot........ — Essai sur les machines mues par l'air chaud joint à la vapeur ; par M. Filippi....... — Del’emploi de la vapeur d’eau pour l’épu- ration des huiles de graines ; par M. de Gates re, Varices. — Note additionnelle à un Mé- moire de M. Davat sur le traitement cura- tif des varices par l’oblitération des vei- P 2) NES sonores CREER EEEEES … VEGETATION. — Voir à Végétaux. Vécéraux. — Recherches chimiques sur la végétation, entreprises dans le but d’exa- miner si les plantes prennent de l'a- zote à l'atmosphère ; Mémoire de M. Bous- singault.......... pus noie ve ne cannes e Harmonie des ‘organes végétaux prinei- palement étudiés dans l'ensemble d’une même plante; par M. de Tristan. ( Rap- port sur cet ouvrage )................. M. Tristan demande et est autorisé à re- prendre son Mémoire........ ........, Sur les propriétés nutritives des aliments empruntés au règne végétal; Lettre de M Gannale nt ao ao é Sur l'aspect des campagnes dans audates parties de l'Algérie; Lettre de M. Puillon- Boblaye à M. Bory de Saint-Vincent...., Veinss.— Recherches sur l'introduction acci- dentelle de l'air dans les veines et sur les fâcheux effets qui en peuvent résulter dans certaines opérations chirurgicales; par M. Amussat.. Un paquet mt I Ci 24 janvier 1837 par M. Davat, est ouvert conformément à la demande de l’auteur, et contient l’indi- ( 950 ) Pagis. 207 739 353 508 509 821 102 424 900 cation d'expériences relatives à l’oblitéru- tion des veines... ARC AS EA EE — Note additionnelle à un Mémoire de M. Davat sur le traitement curatif des varices par l’oblitération des veines... Venricateur. — Mémoire sur la théorie du ventilateur; par M, Combes............ — Note sur le ventilateur à force centrifuge ; LEVRETTE A +de VENTILATION FORCE. — M. le Ministre du Com- merce adresse, pour être distribués aux Membres de Académie , 65 exemplaires d’un Rapport de M. H. Bourdon sur l’em- ploi, dans les magnaneries, de la ventilation forcée de M. Darcet. Venrouses. — Mémoire DA M. Junod sur des modifications apportées aux grandes ven- touses, et sur divers cas de guérison à la suite de l'application de ces appareils... Ver sLANC. —Sur les ravages causés par le ver blanc dans le département de l'Orne; Lettre de M. Dureau de la Malle. .... Verres COLORES destinés à arrêter les rayons calorifiques qui , mèlés à la lumière:et for- mant foyer avec elle, rendent très pé- nibles les observations du soleil; appareil présenté par M. Capocci.. : Vens À so. — M. le Ministre du Commerce et de l'Agriculture invite l'Académie à dé- signer une Commission pour examiner des œufs de vers à soie, et divers objets relatifs à l'éducation de ces insectes, qui ont été rapportés par M. Vaillant, commandant de la Bonite, du voyage de cireumnaviga- tion exécuté par ce bâtiment, .....,..... — Lettre de M. Audouin sur des œufs de vers à soie rapportés de l’Inde ; par M. Gaudi- chaud:..... 2e Enre nanpae cles «+ — Sur l'emploi de la ventilation forcée dans les établissements où l’on élève des vers à soie. M. le Ministre du Commerce envoie, pour ètre distribués aux membres de V'A- cadémie, 65 exemplaires d’un rapport de M. H. Bour don sur ce sujet............. Considérations sur les variations de la température auxquelles les œufs de vers à soie peuvent être OP 2 Lu M. Loise- leur-Deslongchamps. . Ana ait , — Du mürier et du ver y soie en Tourne par NB AR En - c-ae DEAR DTA À Rapport sur rore travaux entrepris au sujet de la maladie des vers à soie, con- nue sous le nom de muscardine......... Rapport sur la version italienne faite par M. Bonafous de l’ouyrage sur l'éducation des vers à soie, trâduit du chinois par M. Stan. Julien......... ae lsiees ‘ — Rapport sur une collection de vers à soie fa Pages, 50 ( 951 ) Pages. différents âges, morts de la muscardine | et d’autres maladies, collection présen- tée par M. H. Bourdon. ........ oo eo VESsiE. — Corps étrangers de diverse nature introduits dans la vessie et qui deviennent le noyau de calculs urinaires; par M. Ci- viales sas dà dou. sigolaes 14.4 stdtalen 516 Vice sOuTERRAINE découverte au Pérou-et qui parait avoir été enfouie sous des déjec- tions, volcaniques: ;. communication. de M. Warden:sinalus. el iyausesaos.ousez 180 Vpirunes. — Système de voitures pour chemins de fer detoute courbure; par M. Arnoux. 117 — Rapport sur cetteinvention:. . M HR on {02 — Rapport sur, les voitures & sir roues cet, à train articulé de M. Dietz; par M. Corio= L'TAPRAE ES DOTE RONA SOU Matos 363 — Nouveaux ressorts de voitures présentés par MM. Mülhbacher frères... .....:.. 658 Voix. — M. Balland adresse-un nouveau Mé- moire sur la voix humaine, en demandant qu’il soit substitué à un autre qu'ilavait précédemment adressé sur le mèmesujet. 372 VoLcaniques (Propurrs). — Mémoire sur la na- ture minéralogique et la nature chimique des cendres rejetées par deux volcans de l'Amérique tropicale ; par M. Dufresnoy. 174 — Parallèle entre les différents produits volca- niques des environs de Naples, etrapport entre leur composition et les phénomènes qui les ont produits ; par M. Dufrénoy. 813 VOLCANS. — Sur un tronc d'arbre carbonisé trouvé enfoui sous plusieurs couches de cendres et autres produits volcaniques provenant d’un volcan, maintenant éteint, de la Guadeloupe; Note de M. Daver, communiquée par M. Bict........ 0 TI Vozcaxs sous-marixs. — Documents relatifs à une éruption sous-marine qui paraît avoir eu lieu vers ke banc de Bahama ; commu- niqués par M. Moreau de Jonnès.... 302 pel des Acores; par M. Ségur-Dupeyron. Ibid. — Note sur l'existence probable d’un volcan sous-marin situé près de ’équateur, à 22° de longitude ouest, environ; par M. Daussr......,.... acide rite is AE 512 Voxaces screxTIrIQuEs. — M. le Ministre de la Marine adresse une nouvelle série de do- cuments scientifiques recueillis pendant le voyage de La Bonite et demande qu'il soit fait un rapport sur l’ensemble des trayaux exécutés dans le cours de cette campagne........ OPPÉPEECEP EEE TEE 117 — M. Gassier, qui doit accompagner une ex- pédition envoyée par le pacha d'Égypte dans le Sennaar, et peut-être pénétrer jusqu’en Abyssinie,, offre de recueillir dans ce pays les objets d'histoire naturelle, ou de faire les observations que l’Académie jugerait utile de lui indiquer. .....,..... — Rapport sur les résultats scientifiques du Yoyage de cireumnavigation de la Bonite. Partie zoologique ; rapporteur M. de Blain- vigation ; rapporteur M. de Freycinet.: Partie concernant la géologie et la minéra- logie; rapporteur M. Cordier... .:. Conclusions générales du Rapport ; lues par M: de Blainville. 42 .. — Instruction pour le voyage dans le nord de l’Europe ; partie relative à la phyfique du Pages. 16% 597 648 744 globe et à la météorologie... 585 , 673 et 504 — La lecture de ces instructions n'ayant pu être achevée. avant le départ de l’expédi- tion, l’Académie vote sur les portions lues dans les séances des 30 avril, 13 et — Le Ministre de la Marine annonce le pro- chain départ pour la Norwvépe et le Spitz- berg, etc., etc., d’une partie des mem- bres de l’ancienne commission scienti- fique d'Islande et invite l’Académie à rédiger des instructions pour ce voyage. . — Instructions pour cette expédition ; partie relative aux phénomènes d'électricité ; ré- digée par M. Becquerel......…. to A MOCE Partie relative à la zoologie; rédigée par M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire....,.... Partie relative à la botanique; rédigée par M. Ad. Brongniart................ caDe Partie relative à la géologie ; rédigée par M. Élie de Beaumont. ............. . — Instructions demandées par M. le Ministre de la Guerre pour la Commission chargée de l'exploration scientifique de l'Algérie. Parties relatives à la zoologie, à la bota- nique et à la géologie ; lues à la séance du TOPNATE MENT Chem rue ta de Parties de ces mêmes instructions rela- tives à la géographie, à la médecine, à V’hydrographie et à la navigation , aux arts et à l’industrie ; lues à la séance du 26 — Résumé des observations de physique faites à bord de l’Astrolabe, depuis le départ de Toulon jusqu’au 25 octobre 1835; par M:Duribulins ss ser élaus ce désretaus — M. Glais-Bizoin demande que l'Académie confie à M. D’Abbadie, son beau-frère, 120.. 88 206 545 549 544 366 quisetrouvéen ce moment en Abyssinie, les instruments ‘qu'elle avait déjà mis à Zac. — De l’action exercée par le chlorure de zinc sur l’alcool, et des produits qui en résultent; par M. Masson, ..,...4..-.., — M. Behr rappelle qu'il n’a pas encore été fait de rapport sur un Mémoire qu'il a adressé depuis long-temps concernant l'emploi du zinc pour les couvertures... Zooocie. — Traduction des œuvres d'histoire naturelle de Gæthe, par M. Martins; (Rap- port sur la partie de cette traduction rela- tive à Ja Zoologie et à l'Anatomie; par M, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire).. — Instructions pour la Commission. chargée par M. le Ministre de la Guerre, de l'ex- ploration scientifique de l'Algérie ; partie ( 952 ) Page . sà disposition pendantson voyage au Bré- relative à la zoologie, lue à la séance du Tgmavs ss ere 092015 0e MAT ME à 198 | — Rapport sur les résultats scientifiques du voyage de circumnavigation de la Bonite ; partie concernant la zoologie ; rapporteur M: deBlainville... ..:. LE ra #: 834 | — Instructions demandées par M. le Minis- tre de la Marine pour l’expédition scien- tifique qui se rend dans le Nord de V'Eu- rope; partie relative à la zoologie , rédi- gée par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. 320 Zoospprues, — Observations sur la configura- tion des zoospermes de la salamandre aquatique; par M. Dujardin, .....,... ( 953 ) TABLE DES AUTEURS. MM. ABBADIE (D°).—M. Glais-Bizoin demande que l’Académie confieà M.d’Abbadie, son beau-frère, qui voyage en ce moment.en Abyssinie, les instruments qu’elle avait déjà mis à sa disposition pendant son voyage au Brésil, ...s2t as Eee ACKERMAN. — Mémoire sur un sacichirur- gical propre au service des armées de terre,et.de mers itteiens ce ADET DE ROSEVILLE. — Note sur les ani- malcules microscopiques considérés comme cause effciente du cancer (en commun avec M. Bauperthuy).................… — Mémoiresur les animalcules microscopiques considérés comme cause de la putréfac- tion (en commun avee M. Bauperthuy).… AIME. — Note sur les cotons cultivés à la ferme Rahraya (Algérie)... ...... PEUR AJASSON DE GRANDSAGNE. — Note sur des mèches de sauvetage pour les mineurs (en commun avec M. E. de Bassano)..…. ALEXANDRE (Anton). — Note sur un per- fectionnement dont paraît susceptible l’art du teinturier.....,....... AMBROISE adresse une lettre qui n’èst pas luc, comme n’ayant aucun rapport aux objets dont s’occupe l'Académié......... AMUSSAT. — Recherches sur l'introduction accidentelle de l'air dans les veines, et sur les accidents dus à cette cause, qui peuvent survenir pendant une opération chirurgicale... 5... stre ere sise stèle ANGEVILLE( D’). — De la statistique fran- caise considérée sous quelques-uns de ses rapports physiques et moraux. (Rapport verbal sur cet ouvrage; par M. Héricart de Thury) Eten de eee EE ANONYMES. — Mémoire adressé pour 1e concours au prix concernant la navigation parhlasvapéunsai ss à san dues ee 9 ANTELME.— Mémoire sur un nouvel ins- trument propre à mesurer les:dimensions de Ja tête... ARAGO. — Résultats déduits d'observations méléorologiques faites au fortde Van-Couver … Pages. 922 677 471 291 789 MM. . par M.Mac-Loughlin,relativementan climat de la côte occidentale de Amérique du Nord. — Remarques à l’occasion d’une Lettre de M. Francis concernant la construction des turbines et les droits respectifs de MM. Burdin et Fourneyron à l'invention : dun dispositif qui permet d’ebtenir dans la pratique tous les avantages que pro- mettait la théorie.....,,...,.,... — Sur un micromètre dont les fils seraient rendus lumineux à l’aide de l'électricité voltaïque..... sale ie el RAT ÉOCS — Rapport sur les résultats scientifiques du voyage de circumnavigation de la Bonite - partie concernant la physique... ...:..... — M. Arago lit un paragraphe des Instruc- tions rédigées pour le voyage de M, Gai- mard et dans lequel il est question de températures croissant avec La hauteur, ob- servées en plein jour.................. — Continue la lecture des Instructions rédi- gées pour le voyage dans le Nord de l'Eu- rope, et pour l’expédition scientifique en Algérie (Météorologie et Physique du globe)... re... 673 et — M. Arago est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Lalande.......... — Remarques à l'appui d’une réclamation de M. Bechameil'concernant une question de priorité pour un nouveau système d’instal- lation des navires à vapeur. ….. M. Dumas par M. Guinand, qui leur a fait connaître son procédé eta autorisé, en cas de mort, M.Dumas à lepublier.. ... . M. Arago fait, d’après sa correspondance par- tieulière ; les communications relatives aux objets suivants : — Observations météorologiques faites à l’é- cole de l’artillerie’et du génie à Metz. (Ta- bleaux adressés par M. Schuster.)....... — Observations météorologiques faites au Jort Van-Couver, sur la rivière Columbia , par M. Mac Loughlin...,,...,..,.,,, 1 Page- 120 146 585 922 MM. — Sur le nombre des étoiles filantes visibles dans les nuits ordinaires à la surface en- tière du globe, dans l’espace de 24 heures (Lettre de M. Herrick de New-Haven).... — Remarques sur une communication de M. Coste, relative à l’œuf du kangourou (Lettre de M. Owen)............. citons — Sur les moyens d'augmenter la force des aiguilles aïmantées (Lettre de M. Sco- resby )..... .. 310, 832 et — Sur les parhélies observées le 13 mars 1838, à Laon, Saint-Quentin, Cambrai, Lille (Lettres de MM. Lécert, Tordeux, Mallet). — Sur le diluvium sous-pyrénéen (Lettre de M. Lartet)....... — Sur une encre de sûreté composée par M. Traill (Lettre de M. Robison)....... — Sur la cempérature de la terre en Sibérie ; (Lettre de M. Ermann)............... — Sur la polarisation de la chaleur (Lettre de M: Forbes) ecrire CEE MAO HRK ALU — Sur la hauteur de l’Illimani; sur la limite inférieure des neiges perpétuelles dans le haut Pérou; sur la facilité qu’offrirait pour la mesure d’un degré du méridien le haut plateau du lac de Titicaca , où l’on pourrait trouver une base de cinq lieues de longueur (Lettres de M. Pentland).. Sur une chute de pluie par un temps serein (Lettre de M. Wartmann) BAIN. — Du mérier et du ver à soie en Tou- IN UT EIRIREEEEEEREREEEEE) DER EEE BALLAND.— Mémoire sur la voir humaine. BALSAMO.—Ses recherches sur le botrytis qui recouvre le corps des vers à soie morts de la muscardine. (Rapport de M. Dutro- chet sur divers travaux relatifs à l’his- toire de cette maladie des vers à soie).. BARBIER. — Note sur les caractères géné- raux des corps naturels, minéraux , végé- taux et ANIMAUX. sms ue — Lettre sur l'importance du sel marin dans le régime alimentaire................. BARRE DE SAINT-VENANT. — Mémoire sur le calcul des effets des machines à (954 ) Pages. 121 831 832 65 352 VAPEUT . me sen ste AN MR ce 45 et 201 BASSANO (De).— Note sur des mèches de sau- vetage pour les mineurs (en commun avec M. Ajasson de Grandsagne). . 2 PEU BASSL. — Ses recherches sur la intoitl de la maladie des vers à soie connue sous le nom de muscardine. (Rapport de M. Du- trochet sur divers travaux relatifs à cette maladie),.....:..4,.4.:.#180 HE à 0 419 MM. — Sur le tremblement de terre du Chili; sur une perturbation de Vaïiguille aimantée observée dans ce pays (Lettre de M. Gay). — Sur l'existence d’une zône équatoriale pour les étoiles multiples (Lettre de M. Mädler). — Sur les moyens de déterminer la position des étoiles filantes (Lettre de M. Littrow). ARNOUX. — Système de voitures pour che- mins de fer de toute courbure. . — Rapport sur cette invention. .......... AUBERGIER. — Plan d’un sua sur l’æno- Tops ie Ps TT de AUDOUIN. — Sur des œufs BA vers à soie -'E portés de Inde en Europe par M. Gaudi- Chad NES, SE DENT — Recherches sur la nature , l’origine et les modes de propagation de la maladie des vers à soie connue sous le nom de Muscar- dine‘ (Rapport de M. Dutrochet sur divers travaux relatifs à cette maladie)....... — Exposé sommaire de diverses observations recueillies pendant plusieurs années sur les insectes nuisibles à l’agriculture... — M: Audouin est présenté par la section d'É- conomie rurale comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès derM: Tessier 9. ARS DOS — Est élu membre de l'Académie. ......,.... — Ordonnance royale coufirmant sa nomina- On PR sn ssseheséeseeee BATILLIAT. — Du sulfate de chaux artifi- ciel; de son emploi dans la fabrication du papier , etC.....,..r..sessese BAZAINE. — Nouvelle théorie des parallèles. BAUPERTHUY. — Note sur les animalcules microscopiques considérés comme cause efficiente du Cancer (en commun avec M. Adet de Roseville)...... — Mémoire sur les animalcules microscopiques considérés comme cause de la putréfaction (en commun avec M. Adet de Roseville). BEAUadresse , pour prendre date, trois pro- positions relatives aux ellets de la ss thore des artères,,......:.,.....4.., — Dépôt d’un paquet cacheté (Séance di ï9 février). vessie corinne Nes BÉCHAMEIL. — RécJamatiotie de phérité concernant un système d'installation des bateaux à vapeur qui puisse les rendre propres à naviguer, quand le vent est fa- vorable, à l’aide des voiles seulement. . . BECQUEREL, vice-président pendant l’année 1833; passe aux fonctions de Président pour l’année 1838.....,4,............ ; Page:. 833 920 921 117 go? 890 19 138 149 161 206 5or -n a = MM. — Communique Pextrait d’une Lettre de M. de la Rive relative à une expérience de M. Presvot de Genève; expérience dans laquelle une aiguille de fer doux placée très près des nerfs aurait été aimantée au moment où, en irritant la moelle épinière de l’animal, on excitait une contraction musculaire. à... — Développements relatifs aux décomposi- tions chimiques opérées avec les appareils hydro-électriques simples... . — Examen du conglomérat formé autour d’une ancre trouvée dans la Seine....... — M. Becquerel communique une Lettre de M. de la Rive, relative à des expériences de M. Matteucci sur les courants thermo- électriques. .… — Et une lettre de M. Schænbein sur certai- nes circonstances qui s'opposent à l’oxi- dation du fer... — Nouvelles observations sur la mesure de la température des … tissus organiques de l’homme et des animaux au moyen des ef- Jets thermo-électriques (en commun avec M. Breschet).. ... :2.. — Instructions demandées par M. le Miro de la Marine pour l’expédition scientifique qui se rend dans le Nord (partie concer- nant les phénomènes d'électricité) BEHR rappelie qu’il n’a pas encore été fait de rapport sur un Mémoire qu'il a adressé, concernant emploi du zinc dans les COUPER ÉUTES ce =emle=b ais lmeniel de En BÉLANGER. — Rapport verbal sur 1: se- conde partie dela botanique de son voyage aux Indes-Orientales; par M. de Mirbel. BELLINGERI. — Mémoire sur la proportion des sexes dans les naissances des animaux vertébrés... BENIQUE. — Mémoire sur le traitement des rétrécissements organiques. .......:. — M. Beniqué demande que son ouvrage sur la rétention d'urine soit admis au concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie, fondation Montyon....... . BÉRARD: — Recherches sur les moyens pro- pres à arrêter le développement de la mus- cardine dans les magnaneries. (Rapport de M. Dutrochet sur divers travaux rela- tifs à cette maladie des vers à soie)...... BERTHELOT:(Nicoze). — Figure et descrip- tion d’nn nouveau lit mécanique destiné aux malades et aux blessés. .=......:. É BERTHOT. — Mémoire sur une balance pneumatique... oo. BERZELIUS. — Lettre à M. Pelouze surdif- férents points de théorie chimique; re- cherches surila chlorophylle , ete,....., ( 955 ) Pages. 526 834 347 5or 16 3or 62) MM. BEUDANT. — Note sur des grélons en pyra- mides sphériques..................... BILLAUDEL. — Dents fossiles del rhinotéros trouvées dans la commune d’Aillas (Gi- os AT Jractions ne he ÉOCEHOOd AE — Communication d’une Note de M. Daver, relative à un arbre carbonisé trouvé à la Guadeloupe sous plusieurs couches de pro- duits volcaniques. ......,............1.. — Mémoire sur plusieurs points de mécani- que chimique; dernière partie : Des combinaisons ternaires formées par l’a- cide tartrique, les terres (alumine et glu- cine), et l’eau... , Me -e — M. Biot expose les motifs qui le détermi- nent à refuser de faire partie de la Com- mission chargée de prononcer entre MM. Libri et Liouville sur une question relative à la théorie mathématique de la chaleur....... Céd0ce — Fait connaître l’objet te Mémoire qu'il doit lire prochainement et qui a pour ti- tre: « Sur la vraie constitution Physique de l'atmosphère terrestre, déduite de l’ex- périence; avec ses applications à la me- sure des hauteurs par les observations ba- rométriques, et au calcul des réfrac- tions »...... — Lecture de ce Mémoire.....,...,.,..... — Note sur une communication de M. de Pam- bour, relative à deux formules donnant le volume de la vapeur en fonction de la pression seulement........,........,., — Nouvelles remarques sur le mème sujet. . — M. Biot présente un travail de M. Jervis sur l’étalon universel primitif de poids et mesures. . 5 OPEN 0 — Addition au Mémoire sur la constitution physique de l'atmosphère terrestre... .. — Sur la constitution comparée de l’atmos- Phère sous le parallèle de Paris et à l’é- quateur. nn — Sur l'emploi de la lumière polarisée pour manilester les différences des combinai- sons isomériques. . ... CA 10000 08 alt De — Sur les hauteurs relatives des LP ter- restres , conclues de leurs distances 3éni- thales réciproques eh) . BLAINVILLE (DE). — Rapport sur En UE tats scientifiques du voyage de circumna- vigation de la Bonite (partie concernant aÿzoolorie) FRERE certe L bee — Recherches sur l’ancienneté des mammifères 71 118 153 49 472 470 579 C63 = 4 3 ot ( 956 ) MM. Pages. inseetivores à la surface de la Terre ; précé- dées de l’Histoire de la science à ce sujet, des principes de leur classification et de leur distribution géographique actuelle. ... 738 — M. de Blainville lit les conclusions générales du rapport sur les résultats scientifiques de Pexpédition de la Bonite............ Aà — Communique une lettre de M. Dureau de la Malle, concernant les ravages commis par le ver blanc dans le département de l'Orneit 4 27. à AU EL MAP HEC — Rapport sur un nouvel envoi d’ossements fossiles des environs d’Auch, fait par M. Lartel..eenteeeteet ae an eeene OU 889 BLAMPIGNON dia un FASpE sur an Mémoire concernant le choléra épidémi- que qui a sévi à Troyes en 1833, Mémoire adressé pour un précédent concours, et que la Commission n’a pas cru devoir mentionner dans son rapport...... rss OTT BLEIN. — Nouveaux principes de mélodie et d'harmonie. ......,.:..... 3006 Patte 49 — Rapport verbal sur cet ouvrage, par M. de PPORR. NP NET ee ae 813 et 853 BODEUR. — Baro-thermomètre, instrument destiné à donner à la fois la mesure de la pression atmosphérique et celle de la tem- a tp cneo done dd 339 BOEHM. — Flûte d'une construction particu- lière qui doit être l’objet d’un rapport à l'Académie (Lettre de M. Camus)..... 52 BOILLOT. — Traité d'Arithmétique......... 822 BOINET. — Mémoire sur l'emploi de la pom- made de proto-iodure de mercure dans le traitement du Psoriasis (lepra vulgaris). 420 BONAFOUS. — Rapport verbal sur sa ver- sion en ïtalien de la traduction fran- çaise faite par M. Stanislas Julien d’un ouvrage chinois, concernant Ja culture des müriers et l'éducation dés vers à soie..... 109% — Note sur un bouleversement du sol observé aux environs de Sassari............ bon EL BONNAFONT annonce avoir commencé à Constantine une série d'observations mé- téorologiques qu'il se propose de conti- LU BR P cinmen das emmrain ee eue ses . 425 BONNES. — Ohscrrtions sur l’acarus de la gale du cheval ; communiquées par M. Hu- BORY DE SAINT VINCENT. — Rapport verbal sur le Dictionnaire pittoresque d'His- toire naturelle publié sous la direction de M. Guérin-Menneville............. ee. 20 — M. Bory de Saint-Vincent annonce que M. Puillon-Boblaye vient d’être envoyé, avec plusieurs autres officiers d'état-major, en Algérie, pour y procéder à une trian- gulation générale du pays........., .... 268 MM. — Instructions pour la commission chargée par M. le Ministre de la Guerre de l’ex- ploration scientifique de l’Algérie; partie relative à la géographie. ..,,,...,...,., — Sur une fouille faite dans le terrain primi- tif de Pile de Santorin..….............. — M. Bory de Saint-Vincent met sous les yeux de l’Académie la triangulation faite par M. Puillon-Boblaye pendant l'expédition du général Négrier sur Stora, et une re- connaissance du capitaine Martin-Pré, qui rectifie quelques parties de la carte de la province d'Oran, gravée au dépôt dé"ldiguetren: 240as6e ss sant. — Communique uñe lettre de M. Puillon-Bo- blaye, sur l'aspect des campagnes dans quelques parties de l'Algérie... ...,.,. — En présentant une nouvelle édition de la Flore du Péloponnèse et des Crelades, M. Bory expose quelques considérations sur la géographie botanique de l'Orient de l'Europe et du bassin méditerranéen. . Pages, 366 585 BOUCHARDAT. — Nouvelles recherches sur * la nature et le traitement de la maladie connue sous le nom de Diabète. ........ BOURDON. — Rapport sur une collection d'échantillons de vers à soie morts de di- verses maladies ; brisé par M. Bour- don FF SAME DÉLMATE ME EC a lea des BOUROS. — Observation sur les atopriétés vénéneuses de l’Atractylis gummüfera. ... — État nosologique des Crclades, dans l’an- née 1834....... naisre les coile 1 attatstalela as BOUSSINGAULT. — Recherches chimiques sur la végétation , entreprises dans le but d'examiner si les planies prennent de l'a- zote à l'atmosphère. ........,......... — Rapport sur ce Mémoire, .......... côte — M. Boussingault est présenté par la section d'Économie rurale commeun des candidats pour la place vacante par suite du décès de'M./Tessier. sn Dur sement vue. — Recherches sur la quantité d'azote conte- nue dans les fourrages, et sur leurs équi- valents.........s4 MM Enn 300: BOUVARD est nommé dicaibre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Lalande... senseuse BOUVART adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Dromomètre, ou nou- veau loch à l'usage de la marine (séance du'18/juim}e 5, dun. Ju tunes Je re élire BOUVIER. — Mémoire sur la section du stérno-cléido-mastoïdien dans le torticolis ANCIEN... pme mr DELLE CC EEE — Mémoire sur la réduction des luxations congénitales du fémur, :...........s.. — Réflexions à l’occasion d’une Lettre de 866 470 Ibid. MM. M. J. Guérin sur quelques points relatifs à l’histoire du traitement du torticolis an- cien par la section du tendon du sterno- mastofdien "Eure. to assiette : BOUVILLE. — Note sur une nouvellé mé- thode de traitement pour les fièvres inter- mittentes rébelles.....,..,:...... .... BOWDITCH. — Sa mort annoncée à l’Aca- démie par M. Libri...... SAT TR BOYER. Has our pa raisonnée du paupé- DISMES NN TRANS CRE NRA NIET BRAVAIS. — Su l'incertitude qui existe dans les déterminations du lieu de l’espace oc- cupé par un point donné...........1... BRESCHET. — Recherches sur la structure des membranes de l'œuf des mammifères (en commun avec M. Gluge)............ — Rapport sur un ouvrage de MM. De Laberge et Monneret ayant pour titre Compendium de Médecine pratique. .......... cures — Nouvelles observations sur la mesure de la température des tissus organiques du corps de l’homme et des animaux , au moyen des effets thermo-électriques (en commun avec M. Becquerel)....... Aadob 0 des estelle BRESSON. — Note sur l'application du sys- tème métrique à une nomenclature uni= forme qui serait employée pour la dési- gnation du degré de finesse des fils de toute nature et des différentes étoffes.. CABILLET.— Nouveaugableau pour les pro- portions des tubes de l'orgue. ......... _ CAHOURS. — Lettre à M. Dumas sur un nou- veau carbure d'hydrogène obtenu de l’Auile depommes de terre... 22... 40. .. CALIGNY (De). — Mémoire sur un nouveau système d’écluses à flotteur et à colonne oscillante .. — Copie d’un Mémoire de Vauban sur le Sas de Bousingue, adressée comme pièce à joindre au précédent Mémoire... ... ss — Additions à la quatrième partie du Mé- moire sur les oscillations de l’eau dans les tuyaux de conduite. ................ 2 — M. de Caligny demande que ce travail soie admis à concotrir pour le prir de Méca- nique nn nn CALLIAS. — Lettre sur un moyen d'utiliser les pommes de terre gelées.............. CAMUS annonce qu’une flüte de M. me sur laquelle il doit être fait un rapport à l'A- cadémie, a été laissée par l’auteur entre ses mains, pour être mise à la disposition des Commissaires désignés...... ses. C.R. 1838, 1°r Semestre. (T, VI.) (957) 429 783 118 52 MM. — M. Bresson adresse un paquet cacheté por- tant pour suscription : Description d’un nouveau mode d'emploi de l’air chaud comme moteur (Séance du 4 juin)....... BRONGNIART (Avozpme). — Rapport sur un Mémoire de M. Montagne concernant l’or- ganisation et le mode de reproduction des caulerpées, et notamment du caulerpa webbiana........ matin ciotetetesiete es alotallet pie — Instructions pour la Commission chargée par M. le Ministre de la Guerre de l’ex- ploration scientifique de l'Algérie (partie concernant la botanique, lue à la séance durormars) 6.0" creer — Instructions demandées par M. le Ministre de la Marine pour l’erpédition scientifique qui se rend dans le nord de lP Europe (par- tie relative à la botanique ).. — Recherches sur les lepidodendron et sur les affinités de ces arbres fossiles; précédées d’un examen des principaux caractères des Lycopodiacées. .......... nf elelelee BRUNET. — Mémoire sur les his Ve BULLARD. — Recherches et expériences sur lat peste ete D'ROU-cAn0 ue dc BUREAU DE BIENFAISANCE de Le ville de Lille adresse de nouveaux documents concernant l’emploi de la gélatine extraite des os pour l’alimentation de la classe in- digente CANNET. — Lettre relative à une encre faite avec la fleur d'iris........... AAC LOS NS « CAP. — Nouveaux faits pour servir à J’his- toire de l’urine (travail en commun avec MÉPHEnrr:) RAIN HR AT ARRETE CAPOCCI. — Photomètre pour la détermina- tion des grandeurs relatives des étoiles. — Appareil pour les lunettes avec les- quelles on observe le soleil, et ayant pour objet d’arréter les rayons calorifiques mê- lés aux rayons lumineux, — Micromètre destiné à l’observation des comètes très faibles, et rendu lumineux au moyen de l'é- LCR UT NET AT ee CARISTIE. — Sur les changements deriat ifs de niveau entre la mer et le rivage, à Pouz- zol, et sur les traces de ces changements qu’offrent les restes du temple de Sérapis. CASTELLI propose, au xvu® siècle, pour la conservation des grains, un procédé qui paraît avoir beaucoup de rapports avec un autre sur lequel l’Académie a porté récem- ment un jugement très favorable; (Note de M. Libri)............. 130 Pages. 790 269 344 116 209 752 336 372 795 MM. CASTÉRA. — Mémoire sur divers moyens de sauver les naufragés. (Rapport sur ce Mémoire ). CASTIL-BLAZE. — Mémoire sur un nouveau système de sonnerie pour les horloges... CAUCHE. — Objectifs achromatiques....... CAZAUVIEILH demande et obtient lautori- sation de reprendre un Mémoire sur la Monomanie suicide, qu'il avait adressé pour le concours au prix de Médecine , et qui n'avait pu y être admis à cause d’un défaut de formes...................... CHARDOT. — Note sur une machine destinée au nétoiement des routes, nommée ma- chine éboueuse............ ss Enter CHARRIÈRE adresse un parte cacheté por- tant pour suscription : Dessin et descrip- tion de deux instruments de chirurgie (Séance dug'avril:}. 4 8.0 sante CHASLES. — De la connaissance qu'ont eue les anciens d’une numération décimale écrite, qui fait usage de neuf chiffres pre: nant des valeurs de position........... . — Solution synthétique du problème de Pat- traction des ellipsoïdes, dans le cas géné- ral d’un ellipsoïde hétérogène et d’un point extérieur. ( Rapport sur ce Mé- mOir@) se seal ele del, tate 02 Naletals Wrnt . — Nouvelle solution de probleme de lattrac- tion d’un ellipsoïde Pos sur un POINT EXLÉTIEUr.. -... «esse so... CHEVALIER. — Collections et vations re- latives à la géologie et à la minéralogie , faites dans le cours du voyage de la Bo- nite. (Rapport sur ces travaux )...... LEA CHEVALIER présente un appareil destiné à servir, dans les cours publics, à l’exposi- tion des phénomènes de polarisation... ., CHEVREUL est nommé vice-président pour l’'annép 638. 24 Jetons lente tele ame tele — Déclare que M. Pelouze lui avait commu- niqué, bien avant le mois d'octobre der- nier, les résultats auxquels il était par- venu touchant la déshydratation des ci- LR A RE ee me te Br e he «te CIBER. — Observations de température des couches terrestres, faites avec un thermo- mètre à déversement , à Cessingen, près Luxembourg (en communavec M. Wurths). CIVIALE. — Recherches sur les noyaux de di- verses natures qui servent de bases aux calculs urinaires. .......,... sacs sim) — Mémoire sur les calculs de Cystine........ COLLEGNO (De).—Sur les terrains tertiaires du nord-ouest de lJtalie...... . dau COLLET dépose un paquet cacheté relatif à un ns ( 958 ) Pages. 121 705 899 S29 922 516 897 819 MM. Pages. nouveau mode de transport pour les voya- geurs (en commun avec M. Cottereau)... 686 COMBES. — Mémoire sur la théorie du venti- lateur........ ROME E prove te -Raidasrt É0S — Note sur un ventilateur à force centrifuge. COMMISSION DES MACHINES A VAPEUR PRÈS DU CONSEIL DES PONTS-ET- CHAUSSÉES. — M. le Ministre du Com- merce adresse un Mémoire de M. Leval- lois, sur une explosion survenue dans une machine à vapeur à basse pression, et le Rapport fait sur ce Mémoire à M. le Di- recteur-général des Ponts-et-Chaussées, par la Commission des machines à va- POUR ere ide sat mé lénand e ven 120 dde 572 COQUAND. — tea sur je constitution géogaostique des Pyrénées — Note sur l’âge géologique du gypse d'Aix... CORDIER. — Rapport sur les résultats du voyage de la Bonite autour du monde. ( Géologie et Minéralogie)............ CORIOLIS. — Rapport sur divers Mémvires de M. de Pambour, ayant pour objet la dé- termination des résistances que présentent les machines locomotives sur les chemins de fer, et le calcul de l'effet, tant de ces machines que des machines à vapeur en gé- nénali.et-nrnt ARE: HD CA — M. Coriolis remplace M. Séguier dans la Commission chargée de l’examen des voitures articulées de M. Dietz......... À 259 — Rapport sur une voiture à six roues et à trains articulés, de M. Dietz............ — Rapport sur les pièces présentées au con- cours pour le prix Li is de 1837. COSTE. — Mémoire sur Püvologie du kangou- rou ; en réponse à une lettre de M. Owen. 165 — Recherches sur le développement et la signi- fication de l’appareil'génital externe... COTTE. — Mémoire sur un théorème pour calculer les racines incommensurables en une seule opération. ..... DÉEe — Supplément au Mémoire précédent... ..., COTTEREAU dépose un paquet cacheté rela- tif à un nouveau mode de transport pour les voyageurs (en commun avec M. Col- LE ERA SERRE TA CE à COULIER. — Lettre sur un passage de la re- lation du voyage de Ker Porger en Perse, lequel se rapporterait, suivant M. Coulier, à un cas de mirage nocturne. .......... 335 CUILLIER. — Procédé pour préserver de l'incendie les cintres des théâtres... .... 49 CUVIER (Frépéric). — Rapport sur un Mé- moire de M. Jourdan de Lyon, eoncer- nant quelques nouveaux mammifères... . a 229 mm D’ABBADIE. — Voyez Abbadie. DAMOISEAU est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Lalande...,......... oh 8e MEANS DARLU. — Réflexions sur les causes des ex- plosions des machines à vapeur.......... DARONDEAU. — Résultats de l’examen des eaux de mer recueillies pendant le voyage de la Bonite, avec l’appareil de LM) ee ee Er est ee dre 2e DAUSSY. — Note sur Fexistence probable d’un volcan sous-marin, situé par environ 09 20’ dé latitude sud, et 229 de lggeitude Ouest: 1... nn nas none este DAVAT demande l'ouverture d’un paquet ca- cheté déposé par lui le 24 janvier 183r. La Note renfermée sous l'enveloppe ca- chetée est relative à des expériences sur l'oblitération des veines. ............... —— Note additionnelle à un Mémoire sur. le traitement curatif des varices par l'oblité- ration. deb, veines ns. So. 503.04 LEE DAVER. — Note sur un tronc d'arbre carbo- nisé trouvé à la Guadeloupe sous plusieurs couches de produits volcaniques, avec des échantillons de ces différentes couches ; tommuniquée par M. Biot.,.....,..... DECAISNE. — Note sur la structure des ra- cines chez certains végétaux dycotylédonés. DELA HAYE. — Note sur les moyens de con- server libre de glaçons une portion de rivière pendant le temps des grandes gelées. — M. de la Haye demande qu’on fasse un rap- port sur l'efficacité du moyen proposé... …. DE LA RIVE. — Lettre à M. Becquerel sur des expériences de M. Presvost, dans les- quelles des aiguilles très fines de fer doux placées très près des nerfs ont été aiman- tées au moment d’une contraction muscu- LATE. i ema ee cs NE AL SE ENS — Lettre à M. Becquerel sur les expériences de M. Matteucci relatives aux courants les yeux de l’Académie Pap- pareil employé pour ce nouveau mode de chauffage. .......... aie vin.» An ideigle cine mi à DELILLE. Voir à Raffeneau- Delille. DEMARÇAY (Horace). — Recherches sur la nature de la bile.......,........ nelle DEMARÇAY. — Mémoire sur un nouveau système de greniers, à blé destinés à pré- Pages. 6:G 512 707 118 335 65 121 19 276 206 MM. server les grains de l'attaque des in- SCIE Ce CERECERTETEE _.... Sursies — Rapport sur ce Mémoire. ........ ...... BTAPhIE SÉRÉT GIE nee ea neo NES DENIS. — Premitre partie d’un Traité de Météo nee pe ON Ed eee de und DENY DE CURIS demande que son ouvrage Sur la confection des mortiers soit admis à concourir pour un des prix de la fonda- tion Montyon..........…. Fe ctsocotec DERICQUEHEM. — Instrument d’arpentage présenté sous le nom de Géodésimètre. (Rapport sur cet appareil)... ........., DESJARDINS. — Tableau des observations météorologiques faites à Flacq (Ile Mau- rice) en mars, avril et mai 1837..... eu. DESMARETZ. — Mémoire sur la véritable cause des explosions des chaudières à va= vrage intitulé : Manuel de l'étranger aux eaux d'Air en Saoie............... eee DESPRETZ demande qu'il soit fait un rap- port verbal sur le Cours de Mathématiques de M. de Montferrier.................. DESTAING adresse un paquet cacheté rela- tifà une pompe à feu (Séance du 12 mars). DEVÈZE DE CHABRIOL prie l’Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur son Mémoire concernant la navigation de l'AI- LEE NN — MM. Magendie et Serres sont nommés commissaires pour ce Mémoire , en rem- placement de MM. Larrer et Breschet.… D'HOMBRES-FIRMAS. — Notice sur la Ne- rinée gigantesque... — Deixième Mémoire sur le Mérier des Phi- lippines...…....... sit ste DOC UPS lées de M. Dietz, M. Séguier est rem- placé par M. Coriolis. ............... — Rapport sur les voitures à sir roues et à train articulé de M. Dietz............. 130. Pages. 654 HS 363 MM. DIEU. — Expériences faites sur une Turbine établie à Lépine (Seine-et-Oise) par M-"Fourneÿron 1... DIRECTEUR DES DOUANES adresse un exemplaire de la premiére partie du Ta- bleau décennal du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances dat se (années 1827—1836 )........... DCE DONNÉ. — Note sur la constitution micros- COPINE LOU ATP ele eee ele ele — Tableau des différents dépôts de matières salines et de substances organisées qui se font dans les urines, présentant les ca- ractères propres à les distinguer entre eux et à reconnaître leur nature. ....... — Note sur la circulation du Chara......... — Rapport sur cette Note................. — Additions aux précédentes recherches sur le (OT actes té OU LORS dede D'ORBIGNY. — Sur la distribution géogra- phique des oiseaux passereaux dans l'Amé- rique méridionale. (Rapport sur ce Mé- DRANT. — Nouvelle sphère céleste ne les démonstrations élémentaires relatives au système de Copernic....... COM bidanire DREVON présente, de concert avec M. re des échantillons de fonte qu'ils annoncent devoir convertir, par un procédé particu- lier, en fer malléable et en acier... ... DUBOUCHET. — Lettre concernant un nou- veau système de construction (en commun avec M. Montgolfier) .............. .. DUBOURG réclame la priorité d'invention pour un appareil destiné à la conservation des grains......, DCODECE EE ebesee ee — Adresse un paquet cacheté concernant la navigation intérieure et le régime des ri- vières ( séance du 12 février)........... DUBREUIL annonce la mort de M. Dugés, correspondant de l’Académie. .......... DUFRÉNOY. — Nature minéralogique et composition chimique des cendres lan- cées par deux volcans de l'Amérique tro- picale .. — Parallèles entre les différents produits vol- caniques des environs de Naples, et rap- port entre leur composition et les phé- nomènes qui les ont produits, ....,.... DUGËS. — Sa mort annoncée à l'Académie. DUJARDIN. — Observation sur la configu- ration des zoospermes de la Salamandre aquatique... ...,.., COORDONNE — Observations sur la nature animale des ÉPOREE Se NAT e 2 00e 0e AS STE DUMAS. — Rapport sur un Mémoire de M. Boussingault , relatif à l'influence de l'azote atmosphérique dans la végétation. . Le ( 960 ) Pages. 6065 6o9 190 615 15. 16. 66 20) 707 129 MM. — Rapport sur un Mémoire de M. Payen, relatif à Ja distribution des substances asotées dans les organes des végétaux... — Sur les carbo-vinates, les carbo-méthylates et la véritable constitution du sucre de cannes (en commun avec M. Péligot).... — M. Dumas communique l'extrait d’une Lettre de M. Liebig sur des recherches concernant les produits de la décomposi- tion de l’acide urique par l’acide nitrique, recherches qu’il a faites en commun avec BA OT CREER RAT PET ee — Rapport sur un Mémoire de MM. Pelle- tier et Walter, relatif aux produits pyro- génés de la résine... .......... HA TATET se — M. Dumas communique une Lettre de M. Robe Kane sur les combinaisons am- moniacales faire atare te n'a — Rapport sur un Mémoire de! M. Rene relatif aux modifications que la chaleur fait éprouver à l’acide tartrique et à l'acide paratartrique... — Remarques sur une Note de M. Pelourse , relative à la constitution de l'acide ci- trique , et sur une Lettre de M. Berzé- lius concernant divers points de chimie théorique .......... oo CA — Remarques à loccasion du Compte Par de la séance du 7 mai............... AOC — Réponse à la Lettre de M. Berzélius. — Réponse à des observations de M. Pe- louse, relatives aux travaux sur la constitu- tion de l'acide cürique, ete............. — Remarques de M. Dumas relativement à une Lettre de M. Liebig et à des déclarations de MM. Thénard et Chevreul touchant les travaux de M, Pelouze sur la déshydra- dation des citrates. .......... — M. Dumas communique une Lettre de M. Cahours sur un nouveau carbure d'hy- drogène obtenu de l’huile de pommes de Li oebor srobctenadone oies es ABERSA — Réflexions à l’occasion de cette lettre... — Remarques à l’occasion d’une réclamation concernant un moyen proposé pour la des- truction de la pyrale de la vigne. ........ — M. Dumas communique des recherches de M. Payen sur la ere de l’amylate deplomb................ diéte DUMÉRIL. — Rapport sur une autos d'é- chantillons de vers à soie morts de di- verses maladies, présentée à l’Académie, avec un Mémoire explicatif, par M. Bour- DORA mener — Instruction pour la Commission chargée par M. le Ministre de La Guerre de l’ex- ploration scientifique de l'Algérie ; partie smnonssssse .. Pages. 131 217 G45 et 646 669 669 et 689 672 829 656 657 686 750 318 MM. relative à la zoologie, lue à la Séance du 19 mars.................s.. Go none — Rapport verbal sur le second volume de l'ouvrage de M. Lacordaire, intitulé : Introduction à l'Entomologie.......... c DUMÉRY adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Appareils de sûreté. — Adresse un deuxième paquet cacheté relatif au même sujet.. — Nouveau paquet cacheté portant pour sus- cription : Note relative au remorquage des bateaux sur les rivières et les canaux (Séance du 4 juin)..........,..... DUMONT. — Dern et figure du nouvel instrument d’arpentage donnant , par une seule opération, les secondes sexagésimales dans la mesure d’un angle. DUMOULIN. — Résumé des observations de -physique faites à bord de l’Astrolabe, de- puis le départ de Toulon jusqu'au 25 oc- tObDre 1057 ea ile nu. BUNAL. — Note sur la phosphorescence de la mer dans les environs de Montpellier. DUPIN (Cnarzes). — Note sur une collection de rapports officiels de M. Hubert, rela- tifs aux navires à vapeur....,......,, ELA — M. Dupin est désigné pour faire partie de la Commission chargée de l'examen des pièces de concours de MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées..... ............... DUPUY. — Résumé des observations météoro- logiques faites à la Basse-Terre (Guade- loupe) pendant une période de 10 années. — M. Dupuy se présente comme candidat pour la place vacante dans la section d’'Écono- mie rurale... EDWARDS fait hommage à l'Académie de deux opuscules ayant pour sujet les aliments et l'alimentation. ............. EDWARDS (Mie ). — Mémoire sur les poly- pes du genre des Tubulipores..,....... — Mémoire sur les Crisies, les Hornèreset plu- sieurs autres polypes vivants ou fossiles, dont l’organisation est analogue à celle des tubulipores.......... aire le acte - ÉLIE DE BEAUMONT communique une Lettre de M. Puillon-Boblaye, relative à la modification qu'ont subie, par suite de l'apparition des roches ignées, certains terrains de sédiment, modification qui leur a donné une texture cristalline sans d’ailleurs détruire complétement les fos- siles qui les caractérisent dans leur état normal...... ( 961) Pages. 344 349 653 852 162 572 168 MM. DUREAU DE LA MALLE. — Observations à l’occasion d’un Mémoire de M. Pelouze père, ayant pour titre : « De l’opportunité des cultures torridiennes et spécialement de la culture du coton en Algérie.»..... — M. Dureau de la Malle fait hommage à l’A- cadémie, d’un ouvrage qu’il vient de faire paraitre, et qui a pour titre : Peyssonnel et Desfontaines ; Voyage dans les régences de Tunis, ete... — M. Dureau de la Malle conteste l’origine phénicienne, attribuée par M. Bory de Saint-Vincent , à des vases trouvés dans des tombeaux de l’île de Santorin... .... — Lettre à M. de Blainville sur les dégâts commis par le ver blanc dans le tr mentade l'Orne end cftnsectee DUTROCHET. — Rapport sur divers travaux entrepris au sujet de la maladie des vers à soie, connue vulgairement sous le nom de muscardine.…. . . — Rapport sur un Mémoire de M. Payen concernant les phénomènes qui s’obser- vent dans les pommes de terre gelées... — Réclamation de priorité à l’occasion d’une Lettre de M. Donné sur la circulation du — Rapport sur les recherches de M. Donné relatives à la circulation du chara.... — Note sur un cas d’hibernation observé chez deux hirondelles............ d — Dépôt d’un paquet cacheté, ..... — Dépôt d’un nouveau paquet cacheté....... DUVAL. — Mémoire sur la nature et la gué- rison du pied-bot, première partie...... — Remarques à l’occasion d’une réclamation de M. Rivière, concernant la lettre de M. Puillon-Boblaye....... AO 690 Do te — Instructions pour la Commission chargée par M. le Ministre de la Guerre de l’explo- ration scientifique de l'Algérie ; partie concernant la géologie et la minéralogie, lue à la séance du 15 mars....... aca de — Instructions demandées par M. le Ministre de la Marine pour l'expédition scientifique qui se rend dans le Nord de l’Europe; partie concernant la géologie.......... — M. Élie de Beaumont est désigné pour faire partie de la Commission chargée de l'exa- men des pièces de concours de MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées........... . — Remarques à l’occasion d’un Mémoire de M. de Blainville, et sur un passage de ce Pages. 526 86 20) 653 MM. Mémoire relatif aux débris de Didelphes , provenant de Stonesfield. .............. — M. Élie de Beaumont communique une lettre de M. Gay, sur certains points de la géologie du Chili et des pays voisins... — Remarques à l’occasion de cette lettre , et notamment d’un passage relatif à la ques- tion de l'existence du terrain jurassique FABIEN (Tuowis).—Mémoire sur des moyens employés pour rendrela claudicationmoins douloureuse et la progression plus facile, dans les raccourcissements accidentels des membres inférieurs... FIARD demande qu’il soit fait un rapportspé- cial sur différents travaux relatifs à la vaccine, qu'il avait présentés précédem- ment au concours pour les prix de Méde- cine et de Chirurgie. ....... assise FILIPPI. — Essai sur les machines mues par l'air chaud joint à la vapeur............. FLEURY. — Note sur un cas de guérison de torticolis ancien , obtenue au moyen de la section cu d’une portion du tendon inférieur du musele sterno-cléido- Antoine Er eee ee qu FLOURENS. — Recherches san sr sur les structures comparées de la membrane cutanée et dela membrane muqueuse. . — M. Flourens annonce qu’il vient de recevoir de M. Guyon, chirurgien en chef de l’ar- mée d'Afrique, des pièces et des docu- ments pour servir à l’histoire physique et ethnographique des races humaines qui habitent l'Algérie. ........... =D) 170 20 — Fait hommage à l’Académie d’un article qu’il vient de publier dans le Journal des Savans, sous le titre de : « Analyse d’un ouvrage manuscrit intitulé Traité du co- rail, etc.; par M. Peyssonel»........... — Communique une Lettre de M. Lartet re- lative à la découverte d’une seconde mä- choire de singe et de quelques autres osse- ments fossiles provenant du gisement de SAHBAT eee ces COPA PEOEECEETE CE . — Et une nouvelle Lettre du même about logiste relative à un carnassier voisin du chien, également découvert à Sansan. — Communique une Lettre de M. Retzius sur les farines fossiles, substances pulyérulen- tes, de nature siliceuse, et qu’on suppose cependant en plusieurs pays du Nord, douées de propriétés alimentaires... ( g62 :) Pages. 744 916 372 821 6 262 268 344 352 655 356 MM. Pages dans l'Amérique australe. ....,...,.... 916 ERMAN. — Lettre à M. Arago sur la tempéra- ture de la terre en Sibérie..,.,.,...,.,.. . EYDOUX. — Ses travaux relatifs à la zoolo- gie pendant le cours du voyage]de la Bo- nite. (Rapport sur les résultats scientifi- ques de cè voyage)... rome - “+ 5ot 45 — Présente une nouvelle rédaction du Mé- moire de M. Valentin sur le développe- ment comparé des tissus organiques chez les végétaux et les animaux.......... .…. FONTAN. — Mémoire sur les eaux miné- rales des Pyrénées... ........... Lena FONZI demande qu'un membre de la section de Mécanique soit adjoint à la Commis- sion qui aété chargée d’examiner des dents artificielles présentées par lui........ FÉES 489 FORBES. — Sur la polarisation de la chaleur, 705 FOURCAULT.—Expériences physiologiques démontrant l’influence de l’altération du sang dans la production de l’inflammation et des autres lésions locales. ..... 146 et 369 FOURNEYRON. — Expériences de M. Morin sur les turbines de cet ingénieur....... 2 — Sur une turbine établie par cet ingénieur, à Lépine (Seine-et-Oise); expériences faites par M. Dieu... 4. -emetme 171 FRANCIS.—Remarques concernant quelques passages d’un Rapport fait à l’Académie sur un Mémoire de M. Morin relatif aux turbines de M. Fourneyron. …........... FREMY. — Mémoire sur les modifications que la chaleur fait éprouver aux acides tar- trique et paratartrique. (Rapport sur ce Mémoire). FREYBERG. — Mouvement Perpétae denses FREYCINET.—Instruction pour la Commis- sion chargée par M. le Ministre de la Guerre de l’exploration scientifique de VAI- gérie (partie relative à l’hydrographie et à la navigation)... e'efeise meer ete me see — Rapport sur l'expédition de la] Bonite (par- tie relative à l’hydrographie, la naviga- tion et l’histoire du voyage)........ Dr — Rapport sur un Mémoire de M. Castera , relatif aux œ de sauver les naufra- PEU done Lôd Hhteagou Aou C4 FUSZ. — Modèle et aeéripdbn dun appa- reil auxiliaire pour l’enrayage des voi- tures, le sabot mécanique.............., 419 121 366 597 MM. GAIMARD. — M. le Ministre de la Marine annonce que M. Gaimard va partir, avec plusieurs membres de l’ancienne Commis- sion scientifique d'Islande , pour les pays du nord, afin de compléter les observa- tions recueillies par cette Commission dans l'expédition de La Recherche. M. le Ministre invite l’Académie à rédiger des instructions pour ce nouveau voyage... . GAIRAL. -— Mémoire sur divers instruments pour le traitement des maladies de l’o- reille, et sur leur mode d'application; suivi d’un essai sur la perforation avec perte de substance de la membrane du un pont DEMO EU ERA EL GANNAL prie PAtadémis de hâter le rapport qui doit ètre fait sur les propriétés ali- mentaires de la gélatine. ...........,... — Note sur les propriétés nutrilives des ali- ments empruntés au règne vésétal......, GASPARIN est présenté par la section d'Éco- nomie rurale comme un des candidats pour la place devenuevacante dans cette section par le décès de M. Tessier... ... 149 et GASPARRINI. — Mémoire sur un nouveau genre de la famille des légumineuses, le genre Farnesia.......... È À GASSIER annonce son prochain He: ouh le Sennaar, et offre à l’Académie de faire dans ce pays les recherches qui pour- raient être jugées utiles pour l’histoire naturelle. : GATIGNY. — De l'emploi de la vapeur d’eau pour l’épuration des huiles de graines... . GAUDICHAUD. — OEufs de vers à soie rap- portés du, Bengale par ce naturaliste (Lettre de M. Audouin à ce sujet). ....... — Ses travaux concernant l’organographie et la physiologie végétales, et la botanique, dans le cours du voyage de La Bonite.... GAUDIN. — Note sur l'application de la lu- mière Drummond à l'éclairage public et GAUTIER. — Figure et bon d'un ROUPEUETRDI ER sen == = Rene ar «ele r — Réclamation de priorité à l’occasion d’une note de M. Chasles sur la numération écrite CESNANOPNE SL SP RACE RE Te Ant ue sean GAY. — Sur le tremblement “A terre ressenti au Chili en novembre 1837; — sur une per- turbation de l'aiguille aimantée observée — Lettre à M. Élie de Beaumont, sur la géo- gie du Chili et des pays voisins. ........ ( 963 ) Pages. 206 161 ; 822 G MM. GAY-LUSSAC. — Remarques à l’occasion d'une Note de M. Longchamp , concernant action de la vapeur d’eau sur le charbon incandescent. ........ donc ions — Observations sur un nouveau procédé de chauffage importé d'Angleterre. ....... — Rapport sur un nouveau procédé pour la conservation des grains, proposé par M. De- MAP CA Tan eee = ele einen ets eee ee Ste GEOFFROY - SAINT - HILAIRE fait hom- mage à l’Académie d’une brochure intitu- lée : Notice historique sur Buffon; études sur sa vie, ses ouvrages et ses doctrines. — Fait hommage à l’Académie d’un ouvrage qu’il vient de publier et qui a pour titre : Notions de Philosophie naturelle, précé- dées d’une introduction dans laquelle Na- poléon adolescent est approuvé d’avoir con- testé aux découvertes de Newton un ca- ractère absolu d'universalité. ..... , — Fait hommage à l’Académie d’un exem- plaire de ses Fragments biographiques ; précédés d'études sur la vie, les ouvrages et les doctrines de Buffon.............. — De la loi d'attraction de soi pour soi; et nouveaux eflorts de l'inventeur pour en présenter le principe comme un annexe étendant les vues de la gravitation univer- selle de Newton..... ve — Note sur l’ostéologie des OP More er GEOFFROY-SAINT - HILAIRE (Isiore). — Rapport sur un Mémoire de M. À. d'Or- bignr relatif à la distribution géographique des passereaux dans l'Amérique méridio- LL CARRE SRE RER . Rapport verbal sur les Œuvres d'histoire naturelle de Goëthe traduites par M. Mar- GTS ROSE NE ET TA RE Notice sur trois nouveaux genres d’oiseaur de Madagascar, les genres Philépitte , OO ET METTENT Instructions demandées par M. le Ministre de la Marine pour l’erpédition scientifique qui se rend dans le nord de l'Europe: (partie relative à la zoologie).......... M. Isidore Geoffroy communique une ob- servation de M. Dutrochet relative à un cas d’hibernation observé chez deux hiron- delles. SSSR EN noodbobnodo se — Réflexions à l’occasion d’une Note de M. Larrey sur le même sujet..... .... — Notice sur les rongeurs épineux désignés par les auteurs sous les noms d’Echinrs, Lonchères, Heteromrs et Nelomys....... Pages 150 704 190 MM GÉRARD. — Note sur la fabrication du pa- pier avec l'écorce du mürier (en commun avec M. de Prédaval)...... HER -LEoce GIRARDIN. — Mémoire sur les pommes de terres gelées et sur le moyen de les uti- — Mesure de la température d’un puits arté- sien de Rouen (en commun avec M. Person). GLUGE. — Recherches sur la structure des membranes de l'œuf des mammifères (en commun avec M. Breschet)............. GODAIN adresse un paquet cacheté (Séance dufa/JRnvVien)s is -mals-c-deE GOETHE.—Traductiondeses œuvres d ‘histoire naturelle ; par M. Martins. (Rapport ver- bal sur la partie zoologique de cet ouvrage). GRÉGORY (De). — Expériences sur les eaux thermales d'Aix en Sayoie............. GUERIN (Jures). — Sur une nouvelle mé- thode de traitement du torticolis ancien. — Histoire de deux cas de torticolis ancien, traités et guéris à l’aide de la section sous- cutanée du muscle sterno-cléido-mastoïdien. HALDAT. — Recherches sur le magnétisme de TOLGTION. m4 na sir eee eu ele siola & HALLBERG (De) offre d'entreprendre un voyage qui aurait pour but d'arriver à Tombouctou par la Nubie.... HANSEN est présenté par la section d’Astrono- mie comme un des candidats pour un place de correspondant vacante dans cette sec- HENRY.— Nouveaux faits pour servir à l’his- toire de l’urine(en commun avec M. Cap). HÉBICART DE THURY. — Rapport verbal sur un ouvrage de M. le comte d'Angeville, ayant pour titre : De la Statistique fran- caise considérée sous quelques-uns de ses rapports physiques et moraux...,...... HERRICK. — Sur le nombre moyen d'étoiles filantes observables dans les vingt-quatre heures à la surface du globe (Lettre à M.;Arago).. «se isniertamaois omisiain Bletaietaits HEURTELOUP présente à l’Académie un nouveau modèle de son fusil Koptipteur. — Rapport sur cette arme par M. le général Rogniat.....,...,........s.sess HUBERT. — M. Dupin lit une Note sur une JAMIN adresse uve lettre qui n’est pas lue, comme n'ayant aucun rapport aux objets ( 964) Pages. 336 2gt 781 MM. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 7 mai) GUÉRIN-MENNEVILLE. — Rapport verbal fait par M. Bory de Saint-Vincent sur le Dictionnaire pittoresque d'Histoire natu- relle, publié sous la direction de M. Gué- rin.,. GUILLON. — Note sur un cas de rétention d'urine, précédé et suivi de plusieurs phé- nomènes pathologiques remarquables... — Supplément à la Note précédente....... 3 GUILLORY. — Sur des essais de culture du thé en pleine terre qui se continuent ayec succès depuis plusieurs années à Angers. GUILLOT, — Sur une formation de nouveaux vaisseayx dépendant de l'appareil respi- ratoire chez les phthisiques............. GUINAND.— De belles masses de /int-glass provenant d’une fonte pendant laquelle MM. Arago et Dumas ont été témoins des procédés dont M. Guinand fait usage pour éviter les stries, sont mises sous les yeux | de V'Académie........... collection de rapports officiels de M. Hu- bert relatifs aux navires à vapeur... ... HUERNE DE POMMEUSE se présente comme candidat pour la place vacante dans la section d’Économie rurale par suite du décès de M. Tessier. ......... 4 — Est compris dans le nombre des candidats présentés par la Section.... — Se désiste de la candidature pour la place vacante..... 4... sr. HUMBOLDT, en transmettant l’ouvrage de de M. de Ratzeburg sur les insectes nuisi- bles aux foréts, appelle l’attention sur les figures qui représentent les différents genres d’érosion de ces divers insectes... HUZARD propose, au nom de la section d’É- conomie rurale, de déclarer qu’il y a lieu d’élire à la place vacante par suite du dé- cès de M. Tessier. ....:...... dde — Fait, en son nom et celui de M. Bonafous, hommage à l'Académie d’une épreuve du portrait de M. Tessier........ ASE NS — Communiquedes observations de M. Bonnes sur l’acarus de la gale du cheval, ..,..... dont s'occupe PAcadémie...... vos JACQUEMART.— Figure , avec note éxplions Pages. 658 231 368 518 625 165 594 167 616 Gi3 341 MM. tive , d’une parhélie observée le 13 mars à Quessr, près La Fère......:......... A JAMES demande qu’on hâte le rapport qui doit être fait sur les figures représentant les pustules du vrai et du faux vaccin... JARRY. — Réclamation au sujet de l'emploi des engrenages dans les chemins de fer... JAUME SAINT - HILAIRE. — Mémoire sur les végétaux indigofères..............,. JERVIS. — Essai sur l’étalon universel MB mitif de poids et mesures... ,..... pas JOURDAN. — Mémoire sur Duc; mam- mifères nouveaux de l’Inde et de l’Austra- lasie, dont trois formeraient les types de trois genres nouveaux, genres Hétérope, « KANE (Rorenr). — Recherches sur les combi- naisons ammoniacales; Lettre à M. Dumas. KORILSKY.— Réflexions à l’occasion d’une communication de M. Arago, sur quel- LABERGE (DE). —Rapport sur un ouvrage de MM. Delaberge et Monneret, ayant pour titre: Compendium de médecine pratique rss. sonnsnnn ete nat nes vottsiate LACORDATRE. Report Bite sur le se- cond volume de son Jrtroduction à l'En- tomologie; par M. Duméril,........ LAFARGUE propose une modification à la méthode de traitement employée par M. Seutin, pour les fractures des:membres inférieurs. su... nantes t 4 Al : — Note sur un cas de fracture complète de la jambe, traitée au moyen de cette méthode. — Note sur les avantages du mastic gypso- amylacé dans la confection des bandages inamovibles employés pour le traitement des fractures....... 26 aipeduns Je 0e LAGNENS adresse divers Éupr Pe de ro- ches, comme pièces à l’appui d’un Mé- moire précédemment adressé sur un gise- ment particulier du feldspath....,..... 4 LA HAYE (De). —Voir à Delahaye. LAIGNEL annonce de nouveaux essais de son système de courbes pour Les chemins de fer, avec des courbes de petit rayon. — M. Laignel prie l’Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur son nouveau système de courbes pour les chemins de fer. — Appareil pour sonder en mer à de grandes profondeurs........... PC Lie en: ° R. 1838, 1er Semestre. (T. VL.) ( 965 ) Pages. 5or 279 370 C77 472 473 789 168 20 et 279 340 167 MM. Acérodon, Nélomys. (Rapport sur ce Mé- td) STE EL D EELOEC DÉRCMEDEE JOYCE, inventeur d’un nouveau mode de chauf- Jage pour les appartements. (Communi- cation de M. B. Delessert à ce sujet)... JULIEN (Sransras). — Lettre sur la possi- bilité de la culture du thé en Europe... JUNOD adresse un paquet cacheté (Séance du THMATS) Le eee RP ETIETS en ere Gad — Et un autre paquet cacheté concernant des modifications apportées à ses appareils pneumatiques (Séance du 23 avril)...... — Mémoire relatif aux modifications appor- tées aux grandes ventouses, et à diverses guérisons obtenues à l'aide de ces appa- LT EPOOTS TE à Halde ONE EN PSRURE ques cas où la température de l'air, en plein jour, a été trouvée croissante avec la hauteur — Réflexions sur les nuages parasites. 707 et LAMARCHE. — Tableau des observations météorologiques faites à Cherbourg, pen- dant l’année 1837............ Re ns LAME. — Mémoire sur les coordonnées cur- vilignes. ousyane oc LANET-LIMENCEY. Modification pe tée à la formule proposée, pour une encre de sûreté, par la Commission de l’Acadé- mie..... LARREY. — Nouvelles réflexions sur la ma- nière dont la nature procède à la cicatrisa- tion des plaies de la tête, avec perte de substance aux os du cräneegoes...... 1 t _—- Des centres d’ossification, et de leur posi- tion par rapport à celle des artères nutri- ciéres des st NME CE nc RS — Note sur l’hibernation des hirondelles... .. — Remarques sur la constitution physique des Arabes , considérés comme la race pri- mitive de l’espèce humaine ou comme son prototype, etc..... LARTET. — Observations sur les ruminants Jossiles des terrains sous-pyrénéens. ..... — Lettre à M. Flourens sur de nouveaux fos- siles découverts à Sansan, et particulière- ment sur une deuxième mâchoire de singe trouvée dans cette localité... .: OPUS — Considérations sur le diluvium sous-pyré- néen; Lettre à M. Arago..... D ode DS _— Lettre à M. Flourens sur un nouveau car- TT Pages 658 752 822 397 / MM. nassier voisin du genre chien et sur un squelette de mastodonte à dents étroites découverts à Sansan................... : — Nouvel envoi d'ossements fossiles des en- virons d’Auch. (Rapport à M. le ministre de lInstruction publique, sur l’impor- tance de cet envoi; rapporteur , M. de Blainyille). a taie see a etretde LAURENT. — Recherches sur le développe- ment des limaces et autres mollusques gastéropodes..... ... den. vs :1615et LECART. — Lettre à M. Arago sur une parhélie observée le 13 mars, à Laon... LECLERC-THOUIN demande à être compris dans le nombre des candidats pour la place devenue vacante dans la section d'É- conomie rurale, par le décès de M. Tessier. — Est présenté par la section d'Économie ru- rale comme un des candidats à la place Yagantee. nest eee LEFËVRE. — Essai eritique contre les adver- saires de la contagion par infection dans le cas de la peste. ...,.,:...... SO ciao LEGRAND. — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 8 janvier)...... ........... — De l’action de l’or sur notre économie, et plus spécialement sur les organes de la digestion et de la nutrition............. — Emploi de Por dans le traitement des scro- phules. susessésrerss one. se — Note sur l'emploi de la poudre de noix vo- mique torréfiée, dans le traitement de l’é- pilepsie ,.,... LEMAOUT adresse différents objets relatifs à une forét sous-marine mise à découvert par une grande marée, en un point de la côte de Bretagne. ss... Etre LEPAGE.— Note sur un phénomène qui s’ob- serve dans la gravure sur. fer au moyen de l’eau forte, et qui paraît dépendre d’une action électrique, .».« LEROY présente, de concert avec M. Drevon, des échantillons d’une fonte qu’il annonce convertir, par un procédé particulier, en fer malléable et en acier.,.............. LEROY D'ÉTIOLLES. — Note sur un nouvel instrument de lithotritie pouvant agir, si- multanémen Lou successivement, par pres- sion et par percussion. .,,.4.......... — Dépôt d’un paquet cacheté (Séance du 8 janvier)ses ss sie CPS LETELLIER. — Nouvelles recherches sur le sang humain: de la Jibrine, de ses varié- LÉS 3 EC. à à moin mim 1) 01010 10 0 — Note sur un moyen propre à diminuer la fréquence des incendies... LETERRIER. — Appareil de sûreté pour les machines à vapeur (en commun avec ( 966 ) Pages. 655 389 655 373 20 18 615 166 MM. M. C, Testu). (Rapport sur cet appareil). LETOURNEUR. — Mémoire sur la théorie générale de la manœuvre des vaisseaux et autres points qui s’y rattachent....... . — Sur le tir des canons marins à brague fixe, et sur quelques autres questions d’artil- lerie navale........... à LEVALLOIS. — Mémoire sur une explosion survenue dans une machine à vapeur à basse pression; suivi de quelques considé- rations sur les rondelles fusibles. ........ LEYMERIE écrit que dans plusieurs Mé- moires présentés successivement à l’Aca- démie, il a traité de la question du débui- sement, considérée sous le rapport hygié- DIQUe.......r..se ces... ré — Écrit qu’il a guéri, à l’aide de la chaleur seu- lement, divers cas de luxations spontanées du fémur et de torticolis anciens........ — Demande à reprendre divers Mémoires qu’il avait présentés et sur lesquels il n’a pas été fait de rapports................ LEYMERIE. — Mémoire sur les terrains se- condaires inférieurs du département du Rhône. .. Pagos: 59 ES] FS ou LIBRI. — Remarques à l’occasion d’une Note . de M. Liouville , intitulée : Observations sur un Mémoire de M. Libri relatif à la théorie de la chaleur......... — M. Libri fait ul: à 'PAcadétaie des deux premiers volumes de son Histoire des Sciences en Italie.....,.. . — Réponse à des remarques de M. Sédillot, sur-une Note relative à l’ouvrage ci-des- ETC PAPA O EU dt DH UE Lo — M. Libriannoncela mort de M. Bowditch, géomètre américain................. . — Sur un procédé proposé au xvii® siècle pour la conservation des grains; par le. Castello re SOU TR O LIEBIG, —Sur les produits de la décomposi- tion de l’acide urique par l'acide nitrique (en commun avec M. Wôhler).......... — Réponse à une lettre de M. Berzélius. — Lettre à l’Académie à l’occasion de Ja dis- cussion relative à la déshydratation des ci- CU LORIE DCPETEEEEEEEEEE LINARI. — Voyez Santi-Linari. LIOUVILLE. — Observations sur un Mé- moire de M. Libri, relatif à la fhcorie de la chaleur. .......... “ses LITTROW est présenté par la section d'Astro- nomie comme un des candidats pour une place vacante de correspondant. ........ — Est élu membre correspondant pour la sec- tion d’Astronomie..............., .... — Adresse ses remerciments à | Aude roi LITTROW fils communique une méthode MM. — Est compris dans le nombre des candidats Présentés par la Section... .…..,....... : — Considérations sur les variations de tempé- ralure auxquelles les œufs du ver à soie Peuvent être soumis, .,.,.,,,:,..,..... LOMBARD présente en manuscrit un tarif des bois GUBTUMEN STD Je UPS SANTE EE Dent LOMENI. — Examen des moyens proposés par M. Bassi contre la muscardine. (Rap- port de M. Dutrochet sur divers travaux relatifs à cette maladie des vers à soie)... MACKENSIE. — Observations sur la fabrica- tion des chlorates, des hypochlorites, des chlorites employés dans les arts, et sur la composition réelle des hypochlorites, des chlorites et des acides oxigénés du chlore; action du chlore sur les acides al- calins MAC-LOUGHLIN. — Observations météo olo- giques faites au fort de Vancouver (côte occidentale de l'Amérique du Nord)... — Résultats déduits de ces observations rela- tivement au climat de cette côte... Hérte MÆDLER. — Notesur ia configuration d’une certaine partie de la Lune... è MAILLE. — Sur Ja glace qui se forme au MAISSIAT, — Lettre sur une nouvelle théo- rie de la déglutition,...1.,).2 01 MALLET. — Lettreà M: Arago sur une par- hélie qui a été-obserrée dans la matinée du 13mats, à Lille et À Saint-Quentin. .…. MALLET. — Sur une cause qui contribue à augmenter le nombre des noyés à Paris et sur les moyens de la faire disparaitre... ( 967 ) Pages. 95 865 51 120 830 920 55 236 209 373 385 MM. LONGCHAMP.— Action de là Vapeur d'eau sur les charbons incandescents. .......... 158 — Réponse aux objections présentées par M. Gay-Lussac, contre les conséquences que M. Longchamp déduit dés expériences rapportées dans la Note précédente... 243 LONGET adresse un paquet cacheté portant Pour suscription : Extrait d'un travail ana- Pages POP dope nement e ses OMS 0x — Mémoire sur l'emploi de la vapeur perdue des machines à haute Pression, pour rem- placer en partie le combustible, ........ 789 MANDL adressé un paquet cacheté (Séance du 15 janvier) out le 5 sn w" 67 — Appareil pour retourner sur le porte-objet du microscope les corps de petite dimen- SioRSLe.21 00 RE DANS UE AIS 2I MANGIN (Hoverr).— M. le Ministre de l'Ins- truction publique prie l'Académie de hâter le rapport sur un Mémoire de M. H. Man- &in concernant l'astronomie. ..........., 145 MARECHAL. — Lettre à l’occasion d’un rap- Port qui a été fait sur une modification proposée par M. Maréchal à la sphère ar- millaire,. NS OR MARTIN. — Jambes artificielles pour divers cas d’amputation...;....,...,... 421 et 471 MARTINS. — Rapport sur sa traduction des œuvres d'histoire naturelle de Gocthe..... 320 MASSON. — De l'action exercée par le chlo- qui en RésnI ent EE tres Aer OS MATHEY. — Nageoires à cintres mobiles... 386 MATHIEU .est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Lalande. ....... TRE STONE - 60e 704 sée par ce physicien à M. Santi-Linari re- lativement à l’étincelle obtenue de la torpille....... Acoeober STE REE ee. 242 — Expériences sur les courants thermo-élec- triques; Lettre de M. de la Rive à M Bocquenel ee Arte Ne AE En e. 276 — Lettre sur la méthode d’expérimentation au moyen, de laquelle on a obtenu l'étin- celle de la torpille et sur ce qui appar- tient respectivement, dans ce résultat, à MM. Santi-Linari et Matteucci.......... 625 131: MM. Lettre sur un cas de Tétanos traité par Pélectricilé...... ss PARENT ATEN Eee _— Nouvelles expériences sur la torpille..... MELLONI. — Observations sur la cause qui produit la fonte hätive de la neige autour des plantes...... A TN A EE MERCIER demande à reprendre divers a bleaux et mémoires qu'il avait présen- tés à un concours pour le prix de sta- tistique. DELLE DEEE . MILLON. — Note sur ‘nr formation FE en chlorure de soufre cristallisé. . _ Mémoire sur quelques azotures nouveaux et sur l’état de l’azote dans plusieurs com- binaisonS. ............: HE TEE + je __ Sur de nouvelles combinaisons du Te du brome et de l’iode.......... REA Fe MINISTRE DE LA GUERRE adresse un mé- moire de M. Pelouze père sur la culture du cotonnier ct sur l'importance dont pourrait être cette culture dans l’Algérie. MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES CULTES , invite l’Académie à lui faire connaître si elle persiste toujours dans l'opinion qu’elle a émise relativement au métal dont il conviendrait de faire choix pour la couverture de la cathé- drale de Chartres, ........ sascholis fe MINISTRE DE LA MARINE adresse une nouvelle série de documents scientifiques recueillis pendant le voyage de la Bonite, et demande qu’il soit fait un rapport sur l’ensemble des travaux exécutés pendant la campagne. .... DEEE e Ne THEN CE _— Annonce que M. Gaimard est près de par- tir, avec plusieurs membres de la Commis- sion scientifique d'Islande, pour aller recueillir dans le Nord des observations destinées à faire suite à celles qui ont été recueilliés dans l'expédition de la Recher- che ; l'Académie est invitée à rédiger des instructions pour ce nouveau voyage... — Transmet un Résumé des observations de physique faites à bord de l’Astrolabe, de- puis le départ de Toulon jusqu’au 25 oc- tobre , par M. Dumoulin............. MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLL QUE demande un Rapport sur un Mé- moire de M. Hubert Mangin, concernant un système du monde. . — Troiomel an plieon de lo mener le qui confirme la nomination de M. Audouin comme membre de l'Académie, section | d'Écongnse vurale à, DONNE EAN c — Transmet un Mémoire de M: Balland sur la voir humaine. ....,........ Sn io os — Indique la marche à suivre pour prévenir ( 968 ) Pages. 680 - 832 801 138 117 206 MM. les retards dans les communications entre l'Académie et lui.. ER — Transmet une noticeth imprimée par Érdre du gouvernement Valaque, sur les effets du tremblement deuterre ressenti à Bucha- rest, le 11 janvier 1838..... te 24088 à — Rappelle qu'il n’a pas été fait de rap- port sur un Mémoire de Météorologie de MKorilsky ee RER D DOG LC ti MINISIRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES adresse un Mémoire de M. Lefèvre sur la PESES TE TS TE does ettles MINISTRE DU COMMERCE invite l’Aca- démie à désigner une Commission pour examiner des œufs. de vers à soie et divers objets relatifs à l'éducation de ces insectes qui ont été rapportés du Bengale par M. Vaillant, commandant de la Bonite... — Adresse des exemplaires d’un Rapport de M. H. Bourdon sur l’emploi de la ventila- tion forcée dans les magnaneries, ........ — Transmet les recherches de M. Bullard sur Ta pate ee tube — Transmet un Mémoire de M. Rabaïoye sur les moyens de prévenir les explosions des machines à vapeur. ..... taie ie siefspétars — Transmet une lettre du Président de la Société industrielle de Mulhouse, relative aux appareils de süreté pour les machines AMYApenE CURE et NRC: — Transmet un Mémoire de M. Fabien sur les moyens de rendrela claudication moins douloureuse, etc............. tte bo — Transmet un Mémoire de M. Levallois sur un cas d’explosion de machine à vapeur , et un Rapport fait sur ce Mémoire par la Commission des machines à vapeur du conseil des Ponts-et-Chaussées. ..... na — Adresse la collection des ordonnances et réglements qui régissent ou ont régi les lazarets de France, pièces qui lui avaient été demandées pour la Commission des prix de Médecine,.,.ffsefienese — S'informe si l’Académie a reçu un paquet cacheté adressé par M. Midr.......... , — Transmet une Note de M. Bouville sur une nouyelle méthode de traitement pour les Jièvrés intermittentes rebelles CDRREEER EEE EEE — Demande que l'Académie désigne trois de: ses membres pour prendre part à l'examen des pièces de concours de MM. les élèves des Ponts-et-Chaussées,. is, MIQUEL. — Recherches sur la scar latine épi- dénnque ee Mer tAASe Ne e > bals - ete MIRBEL (Dr). in sur un Mémoire de M. de Tristan, intitulé: Harmonie des or- ganes végétaux étudiés principalement dans Pensemble d’une mème plante... Füges 616 900 ibid, Le! -] ES 116 115 M. " Rapport sur un Mémoire de M. Pelouse père, relatif à l’opportunité des cultures torridiennes et spécialement de la culture du coton dans l’Algérie............. ete — Rapport verbal sur la seconde partie de la botanique du voyage de M. C. Bélanger aux Indes-Orientales........... — Rapport sur les résultats scientifiques du voyage de circumnavigation de la Bonite (partie concernant la hotanique)....... MONDIÈRE indique ce qu'il regarde comme neuf dans un Mémoire sur le traitement de la dyssenterie par l’albumine, adressé par lui pour le concours Montyon.. MONNERET. — Rapport sur un ouvrage de MM. Monneret et de Laberge , ayant pour titre: Compenriss de médecine pra- TIQUE. er enmanse eat MONNIER. — Mémoire : sur les courants pé- riodiques, occasionés par les marées, dans la Manche et la partie méridionale de la mer du Nord... — Rapport sur ce Mémoire.......... 06e MONTAGNE. — Recherches sur le botrytis de la muscardine, ou champignon entomoc- tone. (Rapport de M. Dutrochet sur divers travaux relatifs à la maladie des vers à soie, connue sous le nom de muscardine.) — Des organes mâles du Targionia découverts sur une nouvelle espèce du Ci... — Mémoire sur Vorganisation et le mode F3 développement des Caulerpées et en parti- culier du Caulerpa webbiana. — Rapport sur ce Mémoire.............,. MONTGOLFIER. — Lettre relative à un nou- veau système de constructions (en commun ayec M. Dubouchet).. MOREAU DE JONNÉS. — Proportion des NICOLE BERTHELOT..— Voir à Berthelot. OWEN. — Remarques sur une communica- tion de M. Coste, relative à l’œuf du kan- PAGANI. — Note sur l’équation AB — C... PALLAS adresse un paquet cacheté portant pour suscription :. Indication d'une subs- tance végétale avec laquelle l’auteur es- père faire du papier propre à remplacer le ( 969 ) Pages 313 331 603 101 G15 18 É MM. crimes à la population moyenne. Comparai- son des résultats de la statistique judi- ciaire , en France, et dans le royaume-uni de la Grande-Bretagne et de Irlande... — M. Moreau de Jonnès dépose sur le bureau de l’Académie les détails numériques re- latifs à la Note précédente. ..... PRES — Détails sur une éruption sous-marine qui parait avoir eu lieu vers le banc de Baha- ma; annonce d’un tremblement de terre ressenti à la Martinique le 30 novembre MÉTIER CEE, € Petotisap — M. Moreau de Jonnès présente le dernier volume de sa Statistique de la Grande- Bretagne et de l’Irlande............,... MOREL adresse un paquet cacheté Hans du 15 janvier)... PAL EE coer Dodo MORIN. — Expérience sur ee HR de M. Fourneyron. (Rapport sur ce travail). MORREN (Cuarses). — Note sur la culture de la vanille en Europe et sur les moyens de lui faire porter fruit à l’aide de la fécon- dation artificielle. ........:........... MORREN.—Recherches res à Dtnenee que les animalcules de couleur verte qu’on trouve dans les eaux tranquilles exercent sur la quantité et la qualité des gaz que ces eaux peuvent dissoudre, ..... MORTAROTTI. — Observations concernant la matière médicale et la thérapeutique... MÜUHLBACHER frères demandent qu’il soit fait un rapport sur des ressorts de voiture de leur invention......... re tébece MUTEL, — Mémoire sur la culture des or- chidées et sur huit nouvelles espèces de cette famille, avec des observations sur les caractères génériques de plusieurs gourou. DÉCRET ETETE DPREEEEEEEEE venus — Mémoire sur le mêmesujet. papier de Chine. (Séance du 4 juin)... PAMBOUR (De).— Note sur la théorie de la machine à vapeur, en tenant compte du changement de température de la vapeur Pages 469 147 496 790 pendant son action dans Ja machine. 65 et 112 MM: — Rapportsur divers Mémoires de M. de Pam- bour, ayant pour objet la détermination des résistances que présentent les machines locomotives sur les chemins de fer, et le calcul de l'effet tant de ces machines que des machines à vapeur en général...,... — Note sur deux formules donnant le volume de la vapeur saturée , en fonction de la pression seulement............., — Dépôt d’un paquet cacheté portant pour suscription : Calcul des machines à vapeur (Séance du 26 mars.)................. PAOLI prie l’Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur ses recherches relatives au mouvement moléculaire des solides... PARAVEY (De).— Surla connaissance qu’au- raient eue les anciens Hébreux de lexis- tence de débris d'animaux dans les tri- polis... — Lettre sur un squelette fossile de grande Sa- lamandre et sur une Salamandre gigan- tesque du Japon, que l’on conserve vivante au Musée de Leyde................:.:. — Lettre sur la forme antique de la clé du chien dans l'écriture chinoïse, comparée aux formes d’une race de chiens qui se trouve aujourd’hui en Chine............ — Nouvelle Lettre sur les déductions relatives aThistoire des sciences, tirée de la consi- dération des caractères de l'écriture chi- noise... une HP [Car HDI . — Lettre sur l'ancienneté d’une numération écrite dans laquelle on fait usage de neuf caractères ayant une valeur propre et une valeur de position......... DEEE ss... — Indication de deux passages contenus dans des relations modernes de voyage, et rela- tifs chacun à un bolide. ................ PASSOT.— Modèle et description d’une nou- velle”farbine.. 1 M M Teaser ane : PAULIN. — Mémoire sur l'application aux arts industriels de l'appareil inventé pour les travailleurs obligés de Er dans des lieux infectés........ ses ataaet der Éc PAYEN. — Mémoire sur les acétates et de protozide de plomb.(Rapport sur ce Mé- MOTS AS DE: Aer eines eiaraiecte) à : — Recherches sur la distribution des ab tances az£otees dans les organes des végé- taur. (Rapport sur ce travail)...... OSODS — M. Paren est présenté par la section d'É- conomie rurale comme un des candidats à la place vacante par suite du décès de MSN RÉ TE 0 cie ta etotetete — Phénomènes observés dans la Sbngétatièn des pommes de terre! }. UN SU — Rapport sur ce Mémoire. ......,..,,.,.. — Note additionnelle à ce Mémoire... .....: ( 970 ) 225 373 et 508 386 656 180 385 626 551 420 13 131 MM. — Recherches sur la composition dé l’amylate de plomb... A PÉLIGOT. — Sur les carbo-vinates, les carbo- méthylates et la véritable constitution du sucre de cannes (en commun avec M. Du- mas) 6 : — Recherches sur da nature et les propriétés des sucres PELLETIER. — De l'action que le chlore exerce sur les bases salifiables organiques. — Recherches de MM. Pelletier et Walter sur les produits pyrogénés de la résine. (Rapport sur ce travail)................ — Recherches sur les produits pYrogénés du succin (en commun avec M. Walter). . PELOUZE. — Rapport sur un Mémoire d M. Poyen concernant les acétates et un protoxide de plomb.................... — Note sur la formule rationnelle de l’acide hippurique .............. Sono — Recherches Sur les produits de la décompo- sition du cyanogène (en commun avec MRichardson) 55e 97 aura LAS — Note sur la déshydratation des citrates sous l'influence de Ja chaleur, ét sur Ja es es à ss... constitution de l'acide citrique......... : — Réponse à des remarques de M. Dumas sur la communication précédente. ..... — Réponse à des Remarques de M. Dumas sur le Compte rendu de la séance du 7 mai, et Remarques sur un autre pas- sage de ce même Compte rendu . . . .. — Remarques à l’occasion d’une Lettre de M. Liebig à M. Dumas, . .. ... — Remarques à l’occasion d’une Lettre de M. Liebig à l'Académie. . . . . PELOUZE père. — De la culture du A cotor aux Antilles et dans les États-Unis, et de l’opportunité qu’il y aurait à fomenter en Algérie cette culture eten général celle des végétaux tropicaux . . . . .. — Rapport sur ce Mémoire. , . .... PELTIER. — Lettre sur les courants thermo- électriques produits par le mercure ...... — Évaluation comparative des électricités statique et dynamique . . . . PENTLAND. — Sur la Hate Fe) PIllimani (Haut-Pérou); sur la limite inférieure des neiges perpétuelles dans ce pays ; Sur la facilité qu'offre le haut plateau où se trouve le Lac de Titicaca, pour former une longue base, dans une nouvelle mesure d’un degré du méridien près de en Lettre à M. Arago . . . . .. agree PERSON. — Observation de la tthélature du fond d’an puits artésién à Rouen (en commun avec M. Girardin) .. ,,..., PERSOZ. — De la nécessité de dstigter 644 646 670 269 829 138 313 303 816 831 506 MM. dans les actions chimiques, les phénomènes de déplacement de ceux d’altération... PETIT.— Mémoire sur un appareil destiné à préserver les ouvriers employés à polir les canons de fusils, ete., des mauvais effets résultant de l'inspiration des poussières produites. :...... 96402000 PIORRY. — Conformément à une décision prise par l’Académie relativement au concours pour les prir de Médecine et de Chirurgie, M. Piorry indique ce qu’il con- sidère comme le plus neuf dans un Traité de Séméiologie qu’il a adressé pour ce concours, , . . . PIRIA. — Recherches sur la composition de la salicine et sur quelques-unes de ses TÉACÉIONS. + ee + «eue» mje shéene se » — Sur de nouveaux produits extraits de la salicine. PITAY. — Sur une méthode de préparation du charbon destiné au chauffage des 2, partements , ss... POINSOT est nommé membre de la Écménis! sion administrative pour l’année 1838... — Rapport sur un Mémoire de M. Chasles, ayant pour titre : Solution synthétique du problème de l'attraction des cllipsoïdes , ete. — Réponse à des Remarques de M. Poisson, faites à l’occasion du rapport sur le Mé- moire de M. Chasles , concernant l’attrac- tion des ellipsoides.. ... .. ... Cièchao — Note à l’occasionde nouvelles Remarques de M. Poisson touchant la mème ques- tion, l'attraction des ellipsoïdes......... POISSON. — Sur le mouvement des projec- tiles dans l’air, en ayant égard à leur rotation et au mouwement diurne de la terre; deuxième partie............... — Mémoire sur les déviations de la boussole produites par le fer des vaisseaux. ...... — Remarques à l’occasion d’un rapport sur un Mémoire de M. Chasles relatif à l’at- traction des ellipsoïdes, ..............-. PONCELET est désigné pour faire partie de la Commission chargée de l’examen des RABAIOYE. — Mémoire sur divers moyens de sûreté contre les sine des ma- chines à vapeur... ee -E-ece RAFFENEAU-DELILLE se mien sur les rangs pour la place vacante dans la section d’ É- conomie rurale par le décès de M. Tessier. Adresse la listedeses travaux scientifiques. RAMEAUX. — Applications des sciences ac- ( 971 ) Pages. 49 677 301 338 620 677 42 808 84o 869 117 19 49 MM. pièces de concours de MM. les Élèves des Ponts-et-Chaussées. . . . . CIE , — M. Poncelet se trouve par erreur indiqué à à la page 603 comme auteur du rapport sur un Mémoire de M. Monnier concernant les courants marins; lerapporteur est M .Savarr. POUILLET. — Mémoire sur la chaleur s0- laire , sur les pouvoirs rayonnants et ab- sorbants de l'atmosphère et sur la tempé- rature de l’espace... ASÉPEMEEES PRAVAZ. — Mémoire sur le traitement des luxations congénitales du fémur.......... PRÉDAVAL (DE), — Note sur la fabrication du papier avec l'écorce de märier (en commun avec M. Gérard) . : PREVOST. — Aimantation d’une Rute de fer doux par un courant nerveuxr........ PRONY (DE). — Rapport verbal sur un ou- vrage de M. Blein, ayant pour titre : Nouveaux principes de Mélodie et d'Har- monie........... ARRETE . 813 et PUEL. — Mémoire sur le Renne fossile de la caverne de Brengues. . . . . . . . . . — Mémoire sur les ossements fossiles de mam- mifères et d’oiseaur , provenant de la ca- verne de Brengues. . . . . . . . . ..,. PUILLON-BOBLAYE. — Modifications de certains terrains de sédiment dans le voi- sinage des roches ignées qui les ont tra- Versés . . — M. Bory de Saint- con annonce que M. Puillon-Boblaye vient d’ètre envoyé avec plusieurs autres officiers déatus jor, en Algérie, pour y procéder à une triangulation générale du pays. . . . .. — Sur l'aspect des campagnes dans quelques parties de l'Algérie ; Lettre à M. Bory de St.-Vincent............... dodo PUISSANT. — Rapport sur un rc d’arpentage (le géodésimètre) présenté par M. Dericquehem. . . — Supplément à une nouvelle détermination de la distance méridienne de Montjouy à Formentera. . . . . . PY. — Sur la statistique opel de la ville de Narbonne. . . . . 301 et cessoires à la physiologie (en commun avec M. Sarrus).....,.........serssu RATTE. — Observations relatives à l’élec- tricité manifestée par les copeaux de bois qu’enlèye le rabot.......... ... REGNAULT. — Nouvelles ae sur la composition des alcalis organiques. ...,... RETZIUS adresse un échantillon de farine . . 845 et 58) 1C8 338 899 236 MM Jossile, matière pulvérulente blanche, come posée en grande partie de dépouilles si- liceuses d’infusoires , et à laquelle cepen- dant on attribue, dans plusieurs pays du nord , des propriétés nutritives......... RICHARDSON. — Recherches sur les produits de la décomposition du cyanogène (en com- mun avec M. Pelouze)................. RIVAILLE. — Lettre sur une bouteille Fe vée sur la côte sud de l’Ile de Rhé, et qui avait été jetée à la mer pour faire une expérience sur la direction et la vitesse des courants... ... es etE Re t RIVIÈRE. — Lettre sur les modifications que les roches d’origine ignée ont fait subir aux terrains de sédiment qu’elles ont traversés ; adressée à l’occasion d’une communica- tion de M. Puillon-Boblaye sur le même sujet. . . ROBERT (Hewrx). — Dépôt d’un Cr ca- cheté (Séance du 2 avril)............. ROBERT. — Lettre sur quelques aurores bo- réales observées cette année en Suède et en Danemarck; sur les tourbières de Ja Suède et de la Norwége, etc...... ne — Sur la phosphorescence de la mer dans les Pays froids............ DORA ENT nues — Lettre sur un nuage observé le 25 avril à Paris, et sur l'opportunité de surmonter d’un paratonnerre V'obélisque élevé au mi- lieu de la place de la Concorde........ ROBERTSON est présenté par la section d'As- SAMBIN. — Lettre sur une question de prio- rité relativement à un procédé proposé pour la destruction des pyrales de la vigne, SANTI-LIN ARI. — Copie d’une lettre adres- sée à ce physicien par M. Matteucci, rela- tivement à l'érincelle obtenue de la Tor- SANTINT est présenté par Ja section d’Astra- nomie comme un des candidats pour une place vacante dans cette section........ ï SARRUS. — Applications des sciences acces- soires à la physiologie (en commun avec MAR EMEAUT) ee eee ere. SAVARY. — Rapport sur un Mémoire de M. Morin, concernant les turbines de M. Fourneyron........... DÉCOS Sn — Rapport sur un Mémoire de M. Monnier concernant les courants périodiques et les marées de Ja Manche . . . . . ......... — M. Savary est nommé membre de la Com- mission chargée de décerner la médaille de Dalande tien nas nb de ee RIDE (972) Pages. 209 45 50 518 625 685 MM. tronomie comme un des candidats pour la place vacante dans cette section....... ROBISSON.—Annonce un travail de M. Fr all sur une encre qui résisterait aux réactifs chimiques etau lavage du papier........ ROGNIAT. — Rapport sur Je fusil à koptip- teur de M. Heurteloup................. ROLLS prie l’Académie de lui Fine des Commissaires à l’examen desquels il puisse soumettre le procédé qu’il emploie pour l'extraction du principe odorant des fleurs et des plantes aromatiques. . . ROSENBERG est présenté par la section d'As- tronomie comme un des candidats pour une place vacante de correspondant. ....... ROUSSEAU. — Mémoire zoologique et ana- tomique sur la chauve-souris commune, et spécialement sur la première et la se- conde dentition de ce Chéiroptère...... ; ROUSSEL DE VAUZÈME présente des piè- ces en cire moulées sur les organes in- ternes d’ur fœtus de baleine. ........... ROUSSIN (L’Awrar) annonce l'envoi pro- chain d’un travail de M. Bullard sur la peste, et sur un moyen de la guérir que croit avoir treuvé ce médecin, ........, ; — Lettre sur le tremblement de terre du 23 janvier, tel qu’il s’est fait sentir à Cons- tantinople................ sfr uate ste aiete ROZET.— Mémoire his sur la masse de montagnes qui séparent la Loire du Rhône et de la Saône........ HMPPE ER SCHOENBEIN. — Sur certaines circonstances qui s’opposent à l’oxidation du fer ; Lettre à M. Becquerel. — Sur l'action voltaïque des peroxides métalli- ques; Lettre à M. Becquerel...... SCHUSTER. — Tableaux des observations mé- téorologiques faites à l'École de l'artillerie et du génie de Metz........:..1..42.4. SCHWEICH. — Sur les causes probables de l'explosion des machines à vapeur........ SCORESBY. — Sur les moyens d'augmenter Ja force des aiguilles aimantées ; Lettres à 310, 83a et SÉDILLOT. — Réponse à une Note de M. Li. bri , relative aux connaissances algébriques . de certains écrivains arabes, ..,..... ODCE SEGUIER. — Rapport sur un appareil inventé par M. Vallery pour la conservation des GrAÎDR se fen ose op ratééinite sil s sus — Rapport sur un appareil manométrique à ressort, à cadran, à vanne de décharge, applicable aux chaudières à vapeur; pré- 367 MM senté par MM. C. Testu et Leterrier..... Ë — Instructions pour la Commission chargée par M. le Ministre de la Guerre de l’explo- ration scientifique de l'Algérie ; partie re- lative aux arts et à l’industrie. ......... — Réflexions sur les deux dernières explosions des chaudières des bateaux à vapeur sur- venues à Nantes et à Cincinnati........ SEGUIN adresse un paquet cacheté (séance du LAN EP ene ML detente PAM SÉGUR-DUPEYRON (DE). — Nouveaux do- cuments sur une ancienne éruption sous- marine observée près des Acores........ SELLIER. — Note sur divers phénomènes électriques et notamment sur les sons pro- duits au moyen de lélectricité. ... .... — Supplément à la Note sur lesrapports entre la production du son et le développement de phénomènes électriques : différences que présentent dans leur arrangement sur une plaque vibrante, les poussières siliceuses et les poussières résineuses. ............ SELLIGUES. — Note sur la décomposition de l’eau en vapeur par les charbons incandes- SERRE, — Mémoire sur le traitement abortif de l’inflammation au moyen du mercure; adressé pour le concours au prix de Mé- decine Montyon.............. ACTA SERRES. — Note sur le développement centri- pète du système osseux et ses applications à la pathologie. ............,..... EST — Réflexions sur une communication de M. Magendie, relative au développement de certaines lésions locales qui survien- nent quand, on diminue la plasticité du sang, el aux rapprochements établis entre ces lésions et celles qui s’observent dans les fièvres graves. Suivant M. Serres, la défibrination du sang dans ces PARTS est un phénomène consécutif au dévelop- pement des plaques de Péyer et ne peut par conséquent en être considéré comme la cause. .......... sels delien et ee — Instructions pour la Commission chargée, par M. le Ministre de la Guerre, de l'ex- ploration scientifique de l'Algérie ; partie relative à la médecine... ........ agit. TABARIÉ adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Recherches physico-phy- siologiques (séance du 9 avril).......... — Ce paquet, ouvert sur la demande de l’au- teur, dans la séance du 25 juin, renferme un Lravait ayant pour titrec4 Mémoire sur C. R. 1538, 17 Semestre. (T. VI.) (958) 302 43 207 56 356 47 J MM. — M. Serres adresse un paquet cachetéportant pour suscription : Ovologie humaine (séance du 11 juin)......,............ SILVESTRE. — Rapport verbal sur la tra- duction italienne qu’a faite M. Bonafous d’un ouvrage chinois concernant la cul- ture du mürier et V’éducation des vers à soie, traduction faite sur la version française qu’a donnée de cet ouvrage M. Stanislas Julien JAM! tnt LE SE — Rapport verbal surun ouvrage de M. C. Despine fils, ayant pour titre : Manuel de l'étranger aux eaux d'Aix en Savoie. . .… … SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MUL- HOUSE exprime à M. le Ministre du Commerce le désir que les moyens qui seront proposés par la Commission des rondelles fusibles comme les plus propres à prévenir l'erplosion des machines à va- peur, soient mis à l'épreuve dans plu- sieurs grands ateliers , afin que leur utilité pratique puisse avoir étéreconnue par les personnes qui plus tard seront astreintes à s’y soumettre, lorsque ces moyens seront prescrits par une ordonnance.......... SOUCHIER D’ALLEX. — Dépot d’un paguet cacheté (séance du 12 février)........... — Dépôt d’un paquet cacheté (séance du 19 l'ADN) Soodeaoegagugediasodoonc Ne SOULANGE-BODIN se présente comme can- didat pour la place vacante dans la section d'Économie rurale, par suite du décès de M Tester on, core ete — Est présenté par la Section comme un des Pages. 808 166 161 210 245 66 candidats pour la place vacante.... 149et 161 SOULEYET. — Ses travaux relatifs à la zoolo- gie dans le cours du voyage de circumnavi- gativn de la Bonite. (Rapport sur les résul- tats scientifiques de ce voyage)..... Dre SOULLIER. --- Nouveau RÉ de sonnerie POUNIES 207 IOSES En ere eee STEIN. — Réflexions See sur la loi du mouvement de la lumière , de la terre, de la lune et des eaux, dans le flux et reflux SUSLEAU. — Mémoire sur le chaufage FF l’intérieur des appartements, etc. un système de bains d’air généraux ou lo- caux , applicables à l'hygiène et à la thé- rapeutique, et fondés sur les modifica- tions que l’on peut faire subir à la dise atmosphérique ». ‘ TESTU: — Appareil de sûreté es les ma- 132 245 896 MM. chines à vapeur { en commun avec M. Le- terrier). — Rapport sur cet appareil THÉNARD. — Remarques à l’occasion d’une Note de M. Gay-Lussac sur un nouveau procédé de chauffage importé d'Angleterre. — Lettre relative à Pépoque où M. Thénard à eu connaissance des résultats obtenus par M. Pelouze , concernant la déshydratation dés'Crtrates JS. 14240. as 20h tenepol pe THIBAULT demande Fe l'Académie fasse examiner une nouvelle échelle à incendies qu'il a inventée... .... .. — Adresse une figure de sa nouvelle échelle à incendies et demande que cette inven- tion soit admise à concourir pour le prix concernant les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre THIERRY.— Mémoire sur un déplacement complet de l'articulation tibio-fémorale droite , après une déviation de nutrition dans les surfaces osseuses qui la consti- THOMAS FABIEN. — Voir à Fabien THOMSON demande que plusieurs Mémoires qu'il avait adressés à l’Académie, et dont quelques-uns ont été imprimés depuis l’époque de leur présentation, mais non VAILLANT. — OEufs devers à soie et objets relatifs à l'éducation de ces insectes, rap- portés du Bengale par cet oflicier. Une Commission est nommée sur la demande de M. le Ministre du Commerce pour en faire l'examen. VALENTIN. — Une sonne Érestrs son travail sur le développement comparé des tissus organiques chez les végétaux et chez les animaux, est présentée par M. Flourens..., VALLAT adresse des documents tendant à prouver les applications utiles qui ont été faites de son appareil de sauvetage pour les mineurs blessés... VALLERY.— Appareil destiné à la conserva- tion des grains. — Rapport sur cet appa- MN CEST 100 . VALLOT. — Lettre cRronn an un insecte “ WALFERDIN. — Sur un puits foré à Saint- André (Eure), à 263 mètres de profondeur) et sur la température constatée à 253 mèt. ( 974 Pages, 18 45) 503 MM. publiés, soient l’objet d’un rapport... TIREMOIS. — Description et figures des par- hélies du 13 mars, observées à La Fère.. TORDEUX.—Lettre à M. Arago sur une par- hélie observée le 13 mars, à Cambrai... TRAILL,—Recherches sur une nouvelle encre de sûreté; Lettre de M. Robisonà M. Arago. TRAVERSAT. — Mémoire sur l’ophtalmolo- gte. nn TRISTAN (DE). — Harmonie des organes végé- taux étudiés principalement dans l’en- semble d’une même plante. (Rapport sir vet OUVrAge)....... de — L'auteur demande et obtient l'autorisation de reprendre son Mémoire. ........ ŒURPIN.— Analyse microscopique files sur des globules delait à l’état pathologique. . — Rectification à un passage du précédent Mémoire.......... à — Mémoire sur la différence qu'offrent les tissus cellulaires de la pomme et de la poire; sur a formation des concrétions ligneuses de la dernière ; celle des noyaux et du bois, comparées aux concrétions calcaires qui se trouvent sous le manteau des Arions , et à l’ossification des añimaux .. 703et7rr en général, ..... qui a été désigné sous le nom de: searat bœus phosphorœus et sur un autre qu'on nomme vulgairement négril .,,...,..., VELPEAU. — Sur la substitution de la dex- trine à l’amidon, comme substance !/con- solidante dans les bandages inamovibles employés pour le traitement des fractures. VÈNE. — Mémoire sur la résistance des cons- tructions hydrauliques....,..........., VILLEROI. — Description d’une presse litho- graphique à encrage et mouillage mécani- VILMORIN est présenté par la section d'lco- norie rurale comme un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Tessier. ...... 5 VOISIN. — Sur le climat de quelques pro- vinces de la Chine où l’on cultive le thé... W WALTER. — Recherches sur les produits py- rogénés de la résine; en commun avec M. Pelletier. (Rapport sur ce travail)... Pages. 2b 301 149 51e 460 MM, — Sur l'essence de menthe et sur un nouveau carbure d'hydrogène qui en dérive....... — Recherches sur les produits| pyrogénés du succin (en commun avec M. Pelletier)... WARDEN. — Communications relatives à un tremblement de terre qui a ravagé Aca- pulco; à une ville du Pérou, enfouie par suite de quelque grande éruption volca- nique; à un gisement considérable de marbre blanc statuaire, dans les montagnes des Cherokées ; à l’état des travaux du canal qui doit joindre l'Océan Pacifique à l’Atlantique........... Sn Dee — Note sur un nouveau bateau de sauvetage inventé par M. Francis de New-York, ... WARTMANN.— Note sur une chute de pluie Par un temps serein....... DCCECEL CCE EE WHEATSTONE. — Essais relatifs à un télé- graphe électrique qui doit ètre établientre YATES. — Annonce que la prochaine réunion de l'association britannique pour l’avance- ment des sciences aura lieu dans la ville Pages. 472 915 (975 ) MM. Londres et Liverpool; Lettre de M. Ruc- Kland à M. Robertson..............,.. WOHLER. — Sur les produits de la décom- position de l’acide urique par l'acide nitri- que (en commun avec M. Liebig)........ WOILLEZ. — Mémoire sur un moyen simple d’apprécier exactement le volume et la pe- santeur spécifique des organes après la mort oo... HR MTPCCUE WORMS indique ce qu’il regarde comme neuf dans un ouvrage sur l’hygiène et le trai- tement des maladies dans l’Algérie , Ou- vrage qu’il présente au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, fonda- au moyen d’un thermomètre à déverse- ment, faites à des profondeurs différentes, dans un puits foré à Cessingen près Luxembourg (en commun avec M.Ciber ). de Newcastle-sur-Tyne , le 20 août pro- Gironde dant - Pages. 5r 258 146 925 Pages 50, 67, 276, 303, 304, 306, 340, 420, 603, 634, Ibid. 635, 639, 766, 813, 821, Lignes 2; 9; 19, 18, 24, 175 3, Errata. M. Dupuy, aujourd’hui directeur de l'École Vétérinaire de Toulouse lisez ancien directeur Robertson, Zisez Robinson Ch. Morren, Zzsez A. Morren électro-chimiques, Zisez thermo-électriques Fiat, lisez Fiard nouveau genre de planches, lisez nouveau genre de plantes ajoutez aux noms des deux commissaires désignés pour l'examen d’un Mémoire de M. Bouros sur les effets de l’Atractylis gummifera , le nom de M. Richard Théorème pour calculer les racines incommensurables ; par M. Coste, lisez par M. Cotte Rapport sur un Mémoire de M. Monuier; M. Poncelet , rapporteur, lisez M. Savary pyrurique, lisez pyruvique pyrurate, lisez pyruvate + C*H°Cl, Zisez C* H° Cl 2C* H5— 50, Lisez 2C° H5 + 50 a — 6, lisez » — a M. Blin, Zisez M. Blein plaine de la Craie, lisez plaine de la Crau ® L > "14 ie 5e 1e done + Fee LE x mi AA ie