^ibrarn of iht gïuscum COMPARATIVE ZOÔLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAHRRIDGE, MASS. jfountie'D bj pttbatc suiscrfptton, în 1861 a COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIEIt-VILLAllS ET l-ILS, QUAI DES G1U.NDS-AUGUST1NS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE i Ruhling 1 ,77, etc. Gluten. — Soufre dans la bombe 0,90 n Par le carbonate de soude et l'oxygène 1,10 Fibrine végétale (blé). — Soufre dans la bombe 0,97 » Par le carbonate de soude et l'oxygène.. . 1,10 » Ruhling a donné o,q8 o Mulder, fibrine de blé i ,o4 VitelUnc. — Soufre dans la bombe i , 26 V Par le carbonate de soude et l'oxygène i,25 » Noad a indiqué 1,67 Fibrine du sang de veau. — Soufre dans la bombe i > '7 » Mulder a donné i ,20 » Ruhling 1 ,20 à 1 ,45 Laine purijiée. — Soufre dans la bombe 3,71 et Sjàg n Mulder et Schulze ont donné de 3,78 à 3,4i » Il ne s'agit jusqu'ici que de corps assez pauvres en soufre, qui ont été brûlés d'ailleurs sans aucune addition. » Voici des composés plus riches : )) Thiophène. — oS'',5884 el o^'', 681 4 brûlés dans la bombe. D'après le poids du sulfate de baryte ; Soufre trouvé calculé en poids. en centièmes. en poids. en centièmes. I o5',2236 38, 06 o§^2243 88,09 II 05'', 2590 38,07 QS"', 2593 88,09 » La combustion du thiophène s'opère si bien qu'elle a été totale dans une expérience, même sans aucune addition d'eau, autre que celle de la vapeur que saturait l'oxvgène avant la compression ; toutefois il est plus sûr d'ajouter 10 centimètres cubes d'eau. » Taurine. — La taurine pure ayant fourni un peu d'acide sulfureux dans un premier essai, où l'on avait essayé d'en brixler un poids trop fort d'ailleurs (près de 2^'), on a recommencé en y ajoutant environ la moitié de son poids de camphre; toujours en opérant en présence de lo''" d'eau. Dans ces conditions, les combustions sont parfaites. ( '.) ) » Un a obleiiu,cii ()j)c'r;uit sur i«'', 1781 cl \^',ioG'j de Laurine crisLallisée, d'après le poids du sullale do baryle : Soufre calculé 1. 11. on poiils. en centièmes. on poids. eu cenlicmes 05'", 2809 25,4 OS'-, 2833 25,6 OS'-, 398 1 25,3 • o-''-,3oi5 25,6 » Siil/ure de carbone. — Enfin, pour pousser la méthode à l'extrême, on a opéré sur le sulfure de carbone, pesé avec les |)récautions convenables. On y ajoutait un poids presque égal de camphre, et l'on opérait en pré- sence de iS"" d'eau. La combustion se fait bien, .sans production d'acide sulfureux. En opérant sur o^', 7052, on a obtenu, d'après le poids du sul- fate de baryte : Soufre calculé on poids. en centièmes. eu poids. en ccnliémes. OS'-, 5927 84, o5 oS'-, 5938 81,21 » Le soufre seul, môme avec addition de pastilles de naphtaline super- posées, n'a pas pu être brûlé sans production d'acide sulfureux; probable- ment parce que l'eau n'était pas présente en d.ose suffisante, dans l'acte de la combustion. ') Ces résultats montrent la généralité de la méthode : elle est si simple et d'une exécution si facile et si prompte que je ne doute pas qu'elle ne soit adoptée dans tout laboratoire convenablement outillé pour mettre en œuvre l'oxygène comprimé. » THERMOCHIMIE. — Chaleur de combuslion de quelques composés suljurés. Note de MM. BERriiELor et Matigno.v. « Les procédés employés jusqu'ici pour mesurer la chaleur de combus- tion des composés sulfurés laissent beaucoup à désirer, en raison de leur complication. En effet, il se produit dans les conditions ordinaires non seulement un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone, mais en outre un mélange d'acide sulfureux et d'acitle sulfurique, ce dernier tantôt anhydre, tantôt hydraté et dans un état variable d'hydratation; C. K., i8;,o, -i' Semestre. (T. CM, N» 1 ) ^ ( 'o ) l'analyse très exacte d'un semblable mélange, dans l'étal précis qui répond à V instant même de la combustion, est à pei! près impraticable, soit en raison de la tension de vapeur considérable de l'acide sulfurique anhydre, s'il n'y a pas d'eau présente; soit en présence de l'eau, en raison de l'oxy- dation continue de l'acide sulfureux sous les influences simultanées de l'oxygène et de l'eau. Aussi l'état final des systèmes au moment qui ré- pond à la mesure calorimétrique est-il imparfaitement connu, et les ré- sultats obtenus jusqu'à présent dans cet ordre d'étude, quels qu'en soient les auteurs, ne sauraient être regardés que comme des approximations provisoires. L'emploi de la bombe calorimétrique et la combustion totale et instantanée du soufre qu'elle permet de réaliser, en même temps que celles du carbone et de l'hvdrogène, permettent d'arriver à des résultats beaucoup plus sûrs et plus exacts; l'état final étant parfaitement stable et défini dans ces conditions nouvelles, ainsi qu'il a été démontré dans la Note précédente. Les analyses qui y sont relatées ont été exécutées en même temps que les déterminations des chaleurs de combustion que voici : » L Thiophène : CIl'S- ^ 84^'' ; liquide. Chaleur de combiislion. C»H'S=+ 26O +eau = 4C-0'-}-H-0-4-S=OMl-0'éleadu(5otPO»). Pour is'' 7963,j;-7g57,3; 7989,6. Moyenne 7970''''>' Soit pour I molécule = 84^' : 669^"', 5 à v. c. ; 670^"', 9 à p. c. Chaleur de J'ormalion. C* (diamant) + H' + S'(octaédriqi.ie) = C/ M' S" liquide : — i4^^',9. » ÎL Taukine : C'ir .4^8-0"= I2.j8'; cristallisée. Chaleur de combuslion. C'H'AzS^O''+i50+eau = 2C^O^ + 5llO+Az-hS=0%H^O=ét.(G4Ii-0^). Pour 13'' 8070, 1 et 3091,1. Moyenne 3o8o>'"', 6 Soit pour I molécule = i25s'' : 385*^"', o à v. c. ; 38 j^'"', 7 à p. c. Chaleur de fonnalion. CXdiamant)-i-ir-h Az+ S--1-O" -t- i85<^''',7 ( ■' ) » III. SULFUUK DE CARBONE : C-S' = 7'j''''' M On a opéré en ajoutant à un poids connu de sulfure de carbone un poids également connu de camphre, dont la chaleur de combustion a été tirée des expériences de M. Louguinine ('). Le poids du camphre était un peu plus faible que celui du sulfure de carbone. » On a trouvé, tous calculs faits : Chaleur de coinbuslion. C^SMiquide + ioO + 2H-0-+eau = C=0^ -H 2(S=0MF0=) étendu. Pour tB'', en moyenne. . 52I7''''' (4oH'-0-) Pour I molécule = 76^' : -h 396^'"', 4 à v. c; -+- 398''"',i à p. c. Chaleur de formation. C^(diamant) = S''(oct.)= C-S' liquide. — 22*^''',6; gazeux. — 2 7*^''',o » J'ai insisté depuis longtemps sur le caractère endothermique de la formation du sulfure de carbone et sur les conditions singulières qui pré- sident à cette formation par les éléments, laquelle s'effectue précisément dans les limites de la dissociation du composé (-) et avec un change- ment isomérique d'état du carbone : la possibilité de faire détoner sa vapeur au moyen du choc du fulminate de mercure ('), aussi bien que les gaz acétylène et cyanogène, en résolvant tous ces corps en leurs éléments, ainsi que je l'ai démontré il y a quelques années, est aussi d'accord avec leur formation endothermique. Ce n'est pas ici le lieu de s'étendre sur ces points, si ce n'est pour en montrer la conformité av^c les déterminations calorimétriques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur quelques principes sucrés ; par MM. Berthelot et Matignov. (1 Voici cpielques données nouvelles, destinées à compléter l'histoire des principes sucrés. (') Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XVIII, ji. 38 1. Les pesées du sulfure de carbone et du lliiophène se font dans des ampoules de coUodion, suivant des artifices indiqués {Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XVIII, p. 109). (2) Annales de Chimie et de Physique. 4" série, t. XVIII, p. 168, et 4" série, t. XIX, p. 42O) 420. (^) Thorpe. Journal of Chem. Soc. Traiis.. t. LV, p. 220; 1889. ( 12 ) » 1. /s'/y/^r/7e,C' fl"'0*. — Te corps est le type des alcools létratomiques. Nous en avons opéré la combustion dans la bombe calorimétrique, on opérant sur un corps très pur et m:\gnifiquement cristallisé. Chaleur de combuslion. Les mesures ont fourni, en moyenne, pour i-'' 4117'"', 6 ^ . . . I . , ( -t- 5o2<^»', 3 à V. c. Ce qui fait pour 1 molécule n, 132°'' { ^ ,. , ^ ~ ( -h ao2" ,0 a p. c. » On en déduit la chaleur de formation depuis les éléments pour 122S' : C» (diamant) + H'» -H OX-nC» H'» O** cristallisé -h 2i9C»',6 Chaleur de dissolution (i p. + 5o p. eau) pour i molécule.. — 3,54 à 34" » Ces valeurs donnent lieu, entre autres, aux observations suivantes : Chaleurs de combustion. iisc-'i pour c-ir^o- Alcool métliylique liquide lyo ) Gl^'col liquide 288 j Glycérine cristallisée 388 , 6 ) Erythrite cristallisée .5o2,6 ) Erythrite cristallisée 5o2,6 ) Mannite cristallisée. 728,.) \ , ,^nai ir3'^»' X 2 » Il existe donc une progression régulière entre les chaleurs de com- bustio'i et, j)ar conséquent, entre les chaleurs de formation, comparées avec l'accroissement de l'atomicité ou valence dans les alcools. » On a encore, par les différences des chaleurs de combustion molé- culaires. Alcool élliylique - glycol h-4[ ,5 Alcool propylique — glycérine —42,7 X 2 Alcool butylique — érvthiite -î-43,5 x 3 » C'est la chaleur dégagée par la fixation de O- qui augmente d'une unité l'atomicité d'un alcool, ou, si l'on aime mieux, par la substitution de l'hydroxyle HO" à l'hydrogène H. » Ce même nombre représente dès lors la différence entre les chaleurs dégagées par la fixation de C^H', soit 1 56 environ, et de C-'H-O^, soit 1 i3. <) 2. Arabinose (donnée par M. Maquenne). Chaleur de combustion : 2 combustions. — Moyenne : 3714™' pour iS'', Pour une molécule : C'^H'^O'" =: i5oS'' -+- jjt'''', i à v. c. et à p. c. Chaleur de formation : C" (diamant) +- H'"-i-0"' --- CTl" O'" cris!.. . 259'^=",4 ( ':i ) » .'{. Xv/ose (^(lotiiié |);ir M. Maqiiennc). Chaleur de coinbustio/i : Moyenne : 3 7, '5 ()'"■' ',9 par gramnic. Pour une molécule : C'"'n"'0" i.'ios'' - JGo'"-'',7 à v. e. el à p. c. Clialeur(leformation:C"'{d\amAn\.) Il" O'» : - C"'H"'0"' crist.. . -K'îSSc^'.S w Les chaleurs de combustion de ces deux sucres sont sensiblement les mêmes, à poids égaux, que celle de la glucose. ) 4. /?rt///;>J05e (^donnée par M. Tàndet^. 1 Premier échantillon : séché à 110". - l'our i"' : 39^3''^', 2. I Second échantillon : dessiccation plus |)rolongoe. — 'fOoi,() et /(o3(),i . » Te préfère la moyenne de ces derniers chiffres, soit 4020'^'', o. Pour une molécule : C^''H"0»- = .jo^s' : 2026'="', 1. Chaleur de formation : 775,3 ou 208, '1 x 3. » C'est sensiblement la somme de la saccharose et de !a dextrine. 'j J'ai encore mesuré la chaleur de dissolulion de Ir ra/finose, tant dans l'état anhydre que dans celui d'hydrate ordinaire. w La raffinose anhydre, desséchée sans fusion, puis dissoute dans 90 fois son poids d'eau, a dégagé à 18°, i (deux essais) pour 036^32 0^^ .= .5o4s' -T^Sc^'1,38 > La dissolution est immédiate. » L'hydrate ordinaire (') se dissout lentement et diflicilemenl à froid. » Il a fourni (4^'' dans Soo'^'^ d'eau, à 17°, 7) (deux essais) pour » On déduit de ces nombres que la combinaison de l'eau et de la raffinose dégage h- iS'^^', to, l'eaii liquide; -+- io'^''',95, l'eau solide : valeurs consi- dérables et qui expliquent la stabilité assez grande de cet hydrate. » 5. Inosites. - i" iJinosite neutre ou inactive par compensation (racé- mique) a fourni (trois expériences) : Chaleur de combuslioQ pour is 367G''''', 8 Pour I demi-molécule (iSoS'") 661*^-'', 8 Chaleur de formation par les élémenls 3i8'''',o (') lîau trouvée : -t- ij,9 renlième-. { '4 ) » 2° h'inosite inactive véritable (noyer) nous avait fourni (en commun avec M. Recoura) : -+- 666^"', 5 (combustion); + SiS^''',^ (formation). « 3° et 4". Les chaleurs de combustion et de formation des deux inosites droite et gauche peuvent être déduites de la donnée i" et de celles qui ont été présentées récemment dans ce Recueil (t. CX, p. i245). La cha- leur de formation de chacune d'elles est en effet inférieure de [*^^',83 à celle de l'inosite inactive par compensation : ce qui donne + 316*^^', 2 ; la chaleur de combustion correspondante étant G63*^^',6. » Voici donc les chaleurs de formation de ces quatre isomères, si inté- ressants par leurs relations géométriques : Inosite droite. . Inosite gauche. -3i6c--'',2 -3 16''»', 2 Inosite neutre par compens. -i-3i8'-"',o Inosite inactive véritable. . . . 4-3i3'^''',3 » L'inosite inactive véritable paraît donc renfermer une réserve d'énergie supérieure à celle des autres isomères, qu'elle est apte à produire par des modifications convenables; tandis que l'inosite neutre, dont la molécule est double, répond, comme il convient, à la plus grande perte d'énergie. La glucose, moins stable que son isomère l'inosite, en raison de sa constitu- tion mixte d'aldéhyde-alcool et des relations de l'inosite avec la série benzénique, répond en effet à une moindre chaleur de formation ( + 306^^"', 8). Tous ces résultats s'enchaînent et se confirment. » ÉLECTROCHIMIE. — Nouvelles recherches sur l'efftuw ; par M. P. SCHUTZENBERGER. « Les nouvelles expériences dont j'ai l'honneur d'entretenir aujourd'hui l'Académie ont été instituées en vue d'apporter un surcroît de preuves à l'appui de mes conclusions antérieures, relatives au transport de matière du dehors dans l'intérieur des tubes à effluve. Elles confirment entièrement ces conclusions et sont de nature à dissiper les doutes qui pouvaient encore subsister; car elles sont indépendantes des causes d'erreur invoquées et évitent les objections soulevées. Elles permettent, en outre, de mieux préciser le sens du phénomène et de lui donner sa véritable signification. )) L'appareil dont j'ai fait usage se compose d'un tube à effluve vertical, muni d'armatures à eau acidulée, portant à la partie supérieure un tube de dégagement horizontal. L'extrémité inférieure et rétrécie du tube à effluve communique au moyen d'un tube semi-capillaire en cuivre et d'un ( ..■> ) bon masliqiiage avec un Uibc lioiizoïilal en verre fort, de i"" de tliamctre et de i'",3o de longueur. » Ce tube horizontal sert à purifier et à dessécher complètement les gaz sur lesquels on opère et qui le traversent lentement avant de pénétrer dans le tube à effluve. Il renferme, en allant de son extrémité la plus voi- sine du tube à effluve à son extrémité opposée : » i" Une colonne de o"',3o de longueur, composée de ponce sèche saupoudrée d'anhydride phosphorique; )) 2° Une colonne de o"\ -iS de ponce sulfurique; » 3° Une colonne de o"',25 de ponce potassique humide; )) 4° Une colonne de o'", i5 de fragments de mousse de platine. )) Chaque colonne est séparée de ses voisines par des tampons en coton de verre. )) La partie du tube qui correspond à la mousse de platine est disposée sur une courte grille d'analyse et peut être portée au rouge soihbre. Elle a pour but de faire disparaître les dernières traces d'oxygène libre qui pourraient se trouver mélangées aux gaz combustibles (oxyde de carbone, hydrogène, etc.) sur lesquels on opère. » Enfin l'extrémité libre du tube horizontal est mise en communication, soit avec un gazomètre contenant le gaz, soit avec un appareil permettant de le produire d'une façon continue et régulière. Un barboteur interposé sert à mesurer et à régler la vitesse du courant gazeux qui ne doit pas dépasser une à deux bulles par seconde. » Le tube latéral et horizontal de dégagement, soudé à la partie supé- rieure du tube à effluve et en relation avec l'espace annulaire traversé par le flux électrique, communique directement, au moyen d'un rodage en verre, avec un petit tube à ponce phosphorique pesé, protégé à son extrémité opposée contre l'accès de l'air humide par un second tube semblable non pesé, auquel font suite, selon les cas, soit un petit bar- boteur Cloëz à acide sulfurique nionohydraté, soit un appareil pesé, des- tiné à absorber l'acide carbonique, analogue au dispositif qui sert dans ce but dans les analyses organiques élémentaires. » Le tube à effluve est actionné par une bobine de Ruhmkorff de o'",4o, avec trembleur de M. Marcel Deprez ; le courant est fourni par une batterie d'accumulateurs et accuse 2j ampères à l'ampère-mètre. » En opérant dans ces conditions, l'atmosphère de l'espace annulaire traversé par le flux est constamment renouvelée, et les produits gazeux de ( 1^ } la réaction sont entraînés au deliois au fur et à mesure de leur formation, tandis que, dans mes expériences antérieures, l'effluve passait pendant plus ou moins de temps à travers la même masse de gaz. Cette différence de conditions exerce, comme on le verra plus loin, quand on opère avec l'oxyde de carbone, une influence marquée sur les données quantitatives de l'expérience. » Voici les résultats de mes expériences sur l'oxyde de carbone. Le courant d'oxyde de carbone pur, préparé par la décomposition du formiate de soude par l'acide sulfurique monohydraté, débarrassé de toute trace d'oxygène libre, d'acide carbonique et de vapeur d'eau par son passage à travers le tube purificateur décrit plus haut, ayant fonctionné bulle à bulle pendant six heures, à blanc (sans effluve), on a constaté que les tubes pesés, à eau et à acide carbonique, n'avaient pas sensiblement changé de poids. I^e courant gazeux étant maintenu avec la même vitesse, on a fait fonctionner la bobine durant un temps suffisant pour produire la condensation de oS'",2 à oS'^,3 de matière solide brune. Dans chaque expé- rience on a pesé l'eau retenue par le petit tube à ponce phosphorique et l'acide carbonique absorbé par les appareils à boules, etdéteriiiiné le poids de matière solide condensée par l'augmentation de poids du tube à effluve; enfin, on a soumis le produit condensé à l'analyse élémentaire. )) Dans quatre expériences faites dans les mêmes conditions, à peu de choses près, le produit condensé obtenu a offert trois fois une couleur brun noir foncé et une fois une couleur brun clair. Au lieu d'être facile- ment soluble dans l'eau en donnant une liqueur brune franchement acide, il n'était que très incomplètement soluble, et les liqueurs jaune brunâtre obtenues n'étaient que très faiblement acides. » L'analyse élémentaire n'y indique qu'une très minime quantité d'hy- drogène, j^ à 7~au plus; le carbone et l'oxygène y sont dans le rapport de C* à O'' dans un cas (C pourioo, 5o,o; O pourioo, 3o,o) ou de C^ àO* dans un autre (Cl pour loo, 48, o; O pour loo, 52, o). » L'analyse élémentaire d'un produit condensé, soluble et acide, obtenu en ne renouvelant le gaz effluve que de trois en trois heures, a donné : C pour loo. H pour loo. O pour lOo. 42,1 1,4 56,5 » Dans les expériences faites avec le système décrit dans uise Note pré- ( 17 ) céilente et qui permettait d'absorber do demi-heure eu demi-heure l'eau et l'acide carbonique, on avait trouve : C pour 100. II pour 1(10. 0 pour 100 47,28 0,48 52 , 24 45 , 02 0,60 54,38 45,00 0,59 54,41 •» On voit, d'après cela, que, en prolongeant la durée de l'effluve sur le même gaz, on augmente la teneur en oxygène et en hydrogène du produit condensé. L'oxygène et l'hydrogène fixés en sus ne sont pas dans les rap- ports exacts de l'eau ; il y a un excès d'oxygène. La solubilité et l'acidité du produit augmentent en même temps. « LTn second tait très important à noter, c'est que, en prolongeant la durée de l'effluve sur la même masse gazeuse, on voit diminuer jusqu'à une certaine limite le rapport entre l'acide carbonique formé et le produit condensé. » Ainsi, dans les quatre expériences nouvelles, dans lesquelles le gaz était sans cesse renouvelé, le poids du produit condensé était au poids de l'acide carbonique formé dans les rapports 1,39, 1,38, 1,39, T,35, qui sont à peu près constants ; tandis que dans les expériences où l'effluve agit plus ou moins longtemps sur la même masse de gaz, le rapport monte à la valeur 2,6 à 2,5 pour une durée prolongée (quatre jours), et à 2,2 pour une durée moyenne de une heure. » Dans mes nouvelles expériences, si l'on tient compte du poids et de la composition centésimale du produit condensé et du poids de l'acide carbo- nique formé, il est facile de voir que près de la moitié de l'oxygène qui a servi à convertir l'oxyde de carbone en acide carbonique n'a pas été em- pruntée à l'oxyde de carbone condensé et a dû, par conséquent, être in- troduite du dehors : Expériences 1. Poids deCO' 0,1 13 Poids du produit condensé o, 157 Oxygène en excès venu du dehors ('). 0,01 5 2. 3. 4. 0, 1 16 0,168 0,121 0, 160 0, 238 0,168 o,oi55 0,023 0,016 (') Dans ce calcul, on a adopté, pour le produit condensé, la formule C'O^, qui G. R., 1890, 2« Semestre. (T. CXI, N« 1.) ^ -J ( '« ) )) A cet oxygène en excès, dont le poids est bien supérieur aux erreurs possibles, il faut ajouter celui qui correspond à l'eau condensée dans le tube à ponce phosphorique. Expériences 1. 3. 3. 4. Eau o , oo3 » o , o 1 1 o , oo45 » D'après les analyses, le poids de l'hydrogène contenu dans le produit condensé est à peu près égal à celui de l'eau fixée à la ponce phosphorique. Ainsi, dans la troisième expérience, la combustion de o^'', 228 de matière a donné oS'',oi d'eau. Le poids total de l'hydrogène trouvé est donc de o^', 023, auxquels correspondent o^'', 018 d'oxygène pour former de l'eau. L'oxygène en excès venu du dehors est notablement supérieur à celui qui correspond à l'hydrogène. » La transformation du produit neutre insoluble, condensé au début, en un produit acide soluble et la diminution de l'acide carbonique s'expli- quent naturellement par une oxydation du produit primitif aux dépens de l'acide carbonique et par une hydratation simultanée aux dépens de l'eau, lorsque celle-ci séjourne dans le tube et n'est pas entraînée à mesure par le courant gazeux. » Lorsqu'on remplace dans les expériences précédentes le courant d'oxyde de carbone par un courant d'azote sec et pur, en faisant usage du même appareil, on ne peut constater la moindre augmentation de poids du tube à eau, même au bout de cinq à six heures d'effluve. )) Les éléments de l'eau ne pénètrent donc pas à l'état combine, mais séparément, par suite d'une espèce de transport électrolytique. Pour être mis en évidence, ils doivent rencontrer à leur arrivée dans l'espace annu- laire un produit capable de les fixer. L'acétylène fixe l'oxygène; l'oxyde de carbone fixe à la fois l'oxygène et l'hydrogène. 1) Si l'eau pénétrait en nature par des fissures ou des pores du verre, elle serait entraînée en vapeur par le courant d'azote et viendrait augmenter le poids du tube à ponce phosphorique. » donne le moindre excès; celle C'O*, qui correspond à l'une des analj-ses, conduirait à des nombres plus forts. ( -9) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — L'élasticité active du muscle et l'énergie consacrée à sa création dans le cas de contraction statique; par M. A. Chacveac. « J'ai cherché dans l'étude de la contraction statique des bases pour la détermination des lois de la thermodynamique musculaire, et les résultats auxquels je suis arrivé me permettront de présenter cette partie impor- tante de la Physiologie sous une forme systématiquement simplifiée. En attendant cette exposition, en quelque sorte dogmatique, je crois devoir faire connaître à l'Académie les principales recherches originales aux- quelles j'ai été entraîné par cette étude nouvelle. Aujourd'hui, j'expose les résultats que j'ai obtenus dans mes expériences pour la détermination de la proportion d'énergie consacrée à la création de la force élastique du muscle opérant le soutien fixe d'une charge. C'est une détermination que j'ai demandée, conformément aux pi'écédents expérimentaux, à la mesure de réchauffement causé par la transformation finale, en chaleur sensible, de toute l'énergie mise enjeu par la contraction musculaire. Je montrerai ensuite les rapports qui existent entre cette énergie et la force élastique qu'elle engendre. » A. Loi de l' échauffement musculaire, déterminé, chez l'homme, par le soutien fixe d'une charge. — J'ai employé dans mes expériences la seule méthode qui soit à la disposition des physiologistes pour opérer sur l'espèce humaine. C'est la méthode qui consiste à déterminer, à l'aide d'un ther- momètre très sensible, à travers la peau, la température d'un muscle très superficiel, avant et après le soutien d'une charge. En l'espèce, je me suis servi du biceps brachial, soutenant un poids à l'extrémité de l'avant bras. La place me manque pour décrire le manuel opératoire, très simple du reste, au moyen duquel j'ai cherché à éviter les nombreuses influences intercurrentes qui peuvent troubler et même intervertir les résultats cher- chés, dans ces expériences à la fois laborieuses et délicates. Je dois me borner à faire connaître ces résultats. » La charge soutenue par le muscle peut être plus ou moins lourde, et le raccourcissement de la contraction plus ou moins prononcé. Dans toutes les conditions possibles du fonctionnement musculaire, ce sont ces deux influences qui dominent le mécanisme du muscle. Donc, ce qu'il ( 20 ) importe de déterminer, c'est l'action de ces deux influences sur réchauf- fement relatif de l'organe musculaire, c'est-à-dire sur la proportion d'é- nergie que son activité met en mouvement. » 1° Influence de la charge. — Dans toutes les expériences consacrées à rétiide de cette influence, l'avant-bras était maintenu fléclii à angle droit sur le bras et sup- portait des poids de l'^s, l'^ô et 5''s, généralement pendant deux minutes. Les résultats obtenus ont été des plus caractéristiques. La fig. i en donne une bonne idée, quoiqu'elle ait été composée avec des éléments recueillis à une époque où je ne possé- dais pas encore les conditions d'un bon mode opératoire. Fis. I. ■^^ 1. 1,10 oo : no 100 y ID f^ y N <)0 ^ ^ y b 00 ^ y / y 10 y\ y y lîO /■ y y so / r' / / •o / y .)0 / V > / m ^i ^ / ■ .- ■;..; 1' 0 _,.:. 1 2 " ■/ a » AB représente le graphique de la croissance de l'échauflemenl sur un premier sujet. Durée du soutien : deux minutes. Moyenne de cinq expériences. » CD, même graphique des résultats obtenus sur un deuxième sujet. Durée du soutien : quatre minutes. Moyenne de deux expériences. » Ces deux graphiques, malgré certain défaut de concordance, démontrent, d'une manière très suffisamment approximative, que V échaujfement musculaire, indice de la dépe?ise d'énergie consacrée à la contraction statique, croit ai'ec et comme les charges soutenues, quand le raccourcissement du muscle reste le même. » 2° Influence du raccourcissement du muscle en contraction. — On fait varier le degré de raccourcissement du biceps contracté en fléchissant plus ou moins l'avant- bras. Ceci ne change rien à la valeur respective des moments des forces agissant sur le levier antibrachial, au moins dans les positions moyennes, quand la puissance (biceps) et la résistance (poids soutenu) agissent consLaniment l'une et l'autre suivant la même direction. ( 21 ) » Un grand nombre d'expériences, exécutées sur des sujets dideienls, ont été con- sacrées à l'élude de cette question de l'influence du raccourcissement musculaire, le point le plus important peut-être de toute la lhermodynami(|ue physiologique. Dans ces expériences, on a comparé l'échauflement que détermine, dans le biceps, le sou- tien d'une même cliarge par Tavant-bras plus ou moins fléchi. Comme exemple des résultats obtenus, je donnerai les graphiques de Xajig. 2, qui représentent réchauffe- ment mojen constaté dans mes cinq premières séries d'expériences. Ce ne sont pas mes meilleures. Mais les graphiques sont tout prêts; je les utilise; ils suffisent, du reste, amplement à montrer les variations de réchauffement sous l'influence des varia- tions du degré du raccourcissement musculaire. « C'est le degré de raccourcissement déterminé dans le biceps par la flexion de l'avant-bras à angle droit qui sert de type de comparaison. Cet angle est désigné sur la figure: angle 0°. Les angles plus fermés sont aflectés du signe -H; les angles plus ouverts, du signe — . Il y a, dans chaque série, autant de points que l'on a étudié de degrés de raccourcissement. Fis. ■>■■ . 160 140 ' ~~' ' ' ■ — — ■ y J / / 130 I70 1 'À ) f ù / / [/ A / V f B 100 , / A V y / 4"§ 90 / c / /- y I' 1 / /I ^ H t^ 1 '" E / y r" y ^ K - l 50 »0 .10 30 10 0 / / / / / / /- / / G f A 2 k ^ I ° fe S cfe- 1 'aôanù' bras. » AB résume les résultats obtenus sur un sujet, n° 1, dans sept expériences. Poids soutenu : 5''s. Durée du soutien : deux minutes. (Par erreur du dessinateur, le raccour- cissement faible est signalé — 70°, au lieu de — 60°.) « CD, résultats de quatre expériences sur un sujet, n" 2, avec 5''? soutenus pendant deux minutes. ( 22 ) » EF, même sujet. Mêmes conditions avec des degrés difTérents de raccourcissement, cinq expériences. » GH, sujet n" 1, 2^s soutenus pendant deux, minutes, deux expériences. 1) IJ, sujet n° 3, 5^s soutenus pendant quatre minutes, expérience unique. )) Tous ces graphiques permettent de constater que, la charge soutenue par la con- traction statique des muscles fléchisseurs de l'avant-bras restant la même, réchauffe- ment du biceps est d'autant plus considérable que le raccourcissement musculaire est plus prononcé. La croissance ne se montre pas régulière. Mais ceci s'explique en partie par ce fait que, pour simplifier, nous avons estimé la valeur du raccourcissement mus- culaire par celle des arcs que décrit l'avant-bras et que la vraie mesure de ce raccour- cissement est donnée par la valeur des sinus de ces arcs. De plus, les auxiliaires du biceps, le long supinateur, les radiaux externes, le brachial antérieur lui-même inter- viennent inégalement suivant le degré de flexion du levier antibrachial. Enfin, il faut bien compter avec les nombreuses causes de trouble qui environnent de pareilles ex- périences. 1) En somme, les résultats en sont tels qu'ils entraînent forcément la signification suivante : La dépense d'énergie consacrée à la contraction statique, dépense mesurée par réchauffement musculaire, croit avec et comme le raccourcissement du muscle quand la charge soutenue conserve la même valeur. » Que l'on fusionne cette dernière conclusion avec la précédente, et l'on obtiendra cette loi simple : L'échauffement musculaire, indire de l'énergie dépensée par la contraction, pour le soutien d'une charge à hauteur fixe, est fonction de la charge multipliée par le raccourcissement du muscle. » B . Loi de la création de la force élastique du muscle en contraction sta- tique. — Le muscle en contraction statique représente un organe doué d'une élasticité parfaite, grâce à laquelle il s'allonge comme le caoutchouc, sous une traction plus ou moins forte, pour revenir immédiatement à sa longueur première quand on cesse la traction. C'est cette force élastique qui fait équilibre aux charges soutenues par le muscle contracté. On peut donc en considérer la création comme une forme transitoire de l'énergie mise en œuvre par la contraction musculaire. Cette énergie, qui a pour origine la force vive développée par les combustions ou autres métamor- phoses chimiques intra-musculaires, passerait donc, dans le muscle, par la forme de force élastique active, avant d'être restituée au monde extérieur sous forme de chaleur sensible ('). Si cette conception est juste, la force (') Il importe pourtant de faire toutes réserves au sujet de ce qui peut être détourné de cette énergie par le travail des plaques nerveuses terminales, qui sera étudié à part. ( ^-^ ) élastique doit se moiilrer soumise aux mêmes influences que l'énergie elle-même décelée par réchauffement. » 1° Influence de la charge su/ la valeur de l'élaxlicUé musculaire. — Le raison- nement suffit à démontrer que Vélasticité active du muscle, ou l'élasticité de contrac- tion, à raccourcissement musculaire égal, croît en proportion arithmétique régu- lière quand les charges croissent de la même manière. On comprend que, la charge soutenue étant, par exemple, égale à i , la force élastique musculaire qui équilibre cette charge ne puisse avoir une autre valeur. Que la résistance, c'est-à-dire la charge, de- vienne 2, 3, 4, ■ • -, lo, etc., la puissance ou la force élastique du muscle deviendra également a, 3, 4, ■ ■ -, 'o, etc. Celle symétrie est parfaitement représentée par le schéma n" 3, composé de dix. groupes de colonnes, parmi lesquelles a (col. pleine) re- présente le raccourcissement uniforme du muscle, b (col. striée) la charge régulière- ment croissante, et c (col. vide) la force élastique qui fait équilibre à la charge, ou bien l'énergie créatrice de celle force élastique. Fie. 3. 10, abc » 1" Influence du raccourcissement du muscle sur la valeur de l'élasticité de con- traction. — A première vue, la solidarité qiii vient d'être signalée entre le mouvement énergétique et l'élasticité du muscle, quand on soumet la charge à des variations, ne paraît plus exister lorsque l'on fait varier le raccourcissement de l'organe. En effet, le soutien d'un poids par l'avant-bras implique toujours le même équilibre entre la rési- stance que constitue le poids et la puissance formée par la force élastique des muscles ( ^4 ) fléchisseurs du rayon osseux, quel que soil, du reste, le degré de llexion de celui-ci. D'où il résulte que, la charge soutenue restant la même, la puissance élastique qui la soutient, nécessairement équivalente à la charge, devrait rester la même dans tous les degrés de raccourcissement musculaire qu'il est possible d'imaginer. Il en faudrait con- clure que la création de l'élasticité active du muscle exige une dépense d'autant plus grande d'énergie que la contraction de l'organe le raccourcit davantage; ce qui ne per- mettrait plus de considérer la création de la force élastique du muscle purement et simplement comme une forme de l'énergie, puisqu'il n'y aurait plus équivalence entre celle-ci et celle-là. » Mais, en réalité, cette égalité de la force élastique du muscle, à tous les degrés du raccourcissement de la contraction, ne concerne qu'une partie de l'élasticité muscu- laire, celle qu'on peut appeler élasticité effective, parce qu'elle se traduit par son effet extérieur, l'équilibre de la charge soutenue. Outre cette élasticité effective, le muscle possède une élasticité virtuelle dont le coefficient, déterminé par la charge, donne la valeur, quand on le multiplie par le raccourcissement qu'entraîne la contraction. » Rien n'est plus facile que de mettre cette élasticité virtuelle en évidence. Un poids d'une valeur quelconque, supposée équivaloir à l'unité, étant suspendu à l'extrémité du levier antibrachial, on donne successivement à celui-ci six positions différentes, dans lesquelles le raccourcissement du muscle croîtra régulièrement de i à 6 : je dis que l'élasticité musculaire cfroîtra de la même manière. On peut montrer, en effet, par l'expérience que, pour ramener au raccourcissement i le muscle raccourci comme 6, l'excitation psychique qui provoque la contraction restant la même, il faut, si l'unité de charge a été convenablement choisie, la multiplier par 6 en ajoutant un poids sup- plémentaire égal à 5 unités. Dans le cas où le poids ajouté multiplierait seulement trois fois la charge, le raccourcissement musculaire ne diminuerait que de moitié Il serait réduit d'un simple sixième si la charge additionnelle n'avait que la valeur de l'unité. » Ainsi, voilà un muscle dont l'élasticité effective peut devenir de i à 6 fois plus forte, sans que l'excitation initiale de la contraction soit modifiée. Cette quantité de force élastique devient apparente quand le raccourcissement du muscle est ramené, par l'effet d'une surcharge, de la valeur 6 vers la valeur i. C'est donc de l'élasticité qui préexistait virtuellement dans le muscle raccourci. » L'expérience qui démontre cette préexistence est facile sur un sujet bien dressé, dont l'attention et surtout la vue restent détournées des manoeuvres par lesquelles on opère les additions de charges, manœuvres qui doivent être exécutées rapidement et sans secousse, à l'aide de quelques précautions un peu délicates qu'on trouvera indi- quées dans mon Mémoire complet. Je donne {fig. 4) un exemple des résultats qu'on peut obtenir en pareil cas, quand on maintient l'écart des flexions extrêmes entre des limites assez restreintes, au maximum entre — 20° et -t- 25", comme dans l'exemple qui a fourni les éléments de la présente démonstration graphique. » AB représente le graphique du racco\ircissemeut musculaire, avec soutien d'une charge uniforme (unité de charge 5oos''), à six hauteurs différentes, séparées par une même distance angulaire de lo". » CD est le graphique des positions prises par l'extrémité mobile du muscle en contraction quand il s'allonge sous l'effort d'une charge additionnelle égale à l'unité ( 2.1 ) (5oos''), uniforme pour lous les degrés du raccoui'cissenienl. La quaiililé donl le muscle s'allonge esl à peu près la même dans lous les cas. Fig 4. 1 n — / : l/ i> / / 1 1 / / / /^ '1 1 / / / / 1 1 / / / / S ! / / >: — A C 1 •i 3 * — 1 'b n CE représente le graphique des positions prises par rextrémilo du muscle sous la traction de charges proportionnelles au raccourcissement de la contraction primi- tive, traction qui a pour effet de réduire uniformément, ou à peu près, ce raccourcis- sement au minimum. » Cette démonstration est péremptoire : le muscle raccourci par une contraction contient de Vélasticité virtuelle, qui devient apparente quand on la transforme en élasticité effective par addition d'une surcharge qui fait cesser le raccourcissement; et l'on peut tirer de celui-ci d'autant plus de cette élasticité qu'il est plus prononcé, ce qui prouve que l'élasticité virtuelle est proportionnelle au degré de raccourcisse- ment imprimé au muscle par la contraction. » Nous pouvons donc affirmer maintenant que le développement de la force élastique du muscle contracté, pour soutenir une charge ù hauteur fixe, est absolument symétrique avec le développement de l'énergie origi- nelle mise en jeu pour créer cette force élastique. Cette symétrie peut être exprimée par la loi suivante : )) La force élastique qui fait équilibre aux poids soutenus à hauteur fixe par le muscle en contraction statique est, comme l' échauffement musculaire, témoin de l'énergie mise en jeu pour la création de cette force, fonction de la charge multipliée par le degré de raccourcissement du muscle. » G. Rapport de l'élasticité effective à l'élasticité totale. — D'après les notions exposées ci-devant, l'élasticité musculaire est une puissance qui c. R., 1890, 2« Semestre. (T. CM, N" 1.) 4 ( '-^f) ) peut être considérée comme étant employée à vaincre la résistance qu'op- posent les éléments musculaires aux déplacements respectifs d'où résulte le raccourcissement du muscle. Dans cette puissance élastique, une partie reste cachée; c'est ce que nous avons appelé Vélasticité virtuelle; l'autre partie, V élasticité effective, se manifeste extérieurement par le soutien de la charge que le muscle maintient en équilibre et se mesure par la valeur de cette charge. Il y a avantage à dissocier théoriquement ces deux fractions delà même force élastique. U élasticité effective, en effet, répond exactement à ce que les physiologistes ont intérêt à désigner sous le nom de travail statique. Celui-ci peut donc être substitué à celle-là, dans les raisonne- ments et les calculs, quand on veut établir la valeur absolue et la valeur relative de l'énergie que représente le soutien fixe des charges par le muscle. Voici les conclusions qui s'imposent nécessairement sur ces deux points : » \° La valeur absolue de l'élasticité effective (^partant le travail statique et la partie d'énergie qu il représente^ est indépendante du raccourcissement mus- culaire et proportionnelle à la charge soutenue. » 2° Le rapport de l'élasticité ou de l'énergie effectives à l'élasticité ou à l'énergie totales est indépendant de la valeur de la charge soutenue et inverse- ment proportionnel au degré du raccourcissement musculaire. » D'où il résulte que le même travail statique (soutien d'une charge) met en mouvement d'autant plus d'énergie que le muscle accomplit ce travail sous un raccourcissement plus prononcé. Par exemple, le soutien d'une charge, dépensant i et 2 d'énergie quand le muscle est raccourci comme £ et 2, en dépense 10 unités si l'organe se raccourcit comme 10. « MEMOIRES LUS. HELMINTHOLOGIE. — Note sur la difficulté de pouvoir reconnaître les Cysti- cerques du Tienia saginata ou inermis, dans les muscles du veau et du bœuf; par M. A. LaboulbèiVe. i( La fréquence des Ténias, appelés communément Vers solitaires, s'est accrue considérablement à Paris depuis une vingtaine d'années, et tous les observateurs reconnaissent que cette fréquence porte sur le Ver solitaire ou Ténia à tête inerme (^Tœnia saginata), tandis que le Ver à tête armée (Tœnia solium) est devenu de plus en plus rare. On doit attribuer ce fait ( 27 ) remarquable à la diversité d'origine de ces deux Vers : les germes, ou Cysti- cerques du premier, nous viennent de la viande du A'eau et du bœuf, tandis que les grains de ladrerie, ou Cysticerques du second, se trouvent dans celle du porc domestiqué. » Les règlements administratifs sont rigoureusement appliqués pour le porc, et toute viande ou chair musculaire reconnue ladre après examen est exclue de l'alimentation. De là résulte cette disparition continue du Tœnia soUuin ou Ténia armé. J'avais constaté, en 1875, la proportion d'un seul Ténia armé pour quinze ou vingt Ténias inermes; aujourd'hui, il faudrait dire, suivant les années, un sur cinquante, sur soixante et même cent. » L'abondance croissante du Ténia inerme provenant du bœuf s'ex- plique facilement par l'habitude très répandue de manger la viande sai- gnante ou peu cuite, et aussi par l'usage thérapeutique de la chair crue, palpée, introduit en iS/ji, par Weisse, de Saint-Pétersbourg. Et cepen- dant, lorsqu'on veut constater dans la viande de boucherie les Cysticerques du Ténia si communément répandu, on ne les aperçoit pas. Ces germes vésiculeux n'ont été signalés qu'en Algérie, en Abyssinie, en Syrie et aux Indes. Quelques observations de Cysticerques inennes ont été faites seule- ment à Francfort, à Zurich, à Berne, en Hongrie, en Alsace. Personne, à ma connaissance, n'a vu directement les Cysticerques du bœuf, ni en An- gleterre, ni en France où l'on devrait arriver à les trouver ; car, je le répète à dessein, les malades atteints du Tœnia saginata indiquent presque tou- jours avec précision l'origine du Ver, causée par l'ingestion de la viande de bœuf peu cuite ou crue. .) J'ai été préoccupé depuis longtemps d'arriver à pouvoir reconnaître par la méthode expérimentale les Cysticerques du bœuf ou du veau ladre, aussi bien que ceux du porc. Dans une Lettre à l'Académie de Médecine, en 1877, je faisais allusion à des expériences commencées dans ce but avec le directeur de l'École d'Alfort. Plus tard, je remettais à un observateur ha- bile, M. Gabriel Colin, des Ténias inermes que je venais de faire rendre, et il en donnait, à Alfort, des cucurbitains ou anneaux mûrs à des ani- maux pour les infester de Cysticerques. M. Gabriel Colin réussit parfaite- ment, et nous pûmes voir la ladrerie bovine , le Cysticerque inerme sous ses diverses formes, et en faire de nombreuses préparations. » C'est alors qu'un fait inattendu et de la plus haute importance vint me frapper. M. Gabriel Colin m'ayant remis des morceaux de viande d'un ani- mal tué le matin (viande fraîche et fragments pareils dans l'alcool), il était facile de voiries Cysticerques allongés, bien reconnaissables, dirigés dans le sens longitudinal des fdjres musculaires et placés entre elles. Le lende- ( ^s ) main, les Cysticerques étaient aussi reconnaissables et même plus nets dans les fragments musculaires mis dans l'alcool, tandis que sur la viande encore très fraîche on ne les trouvait plus; ils avaient disparu à tel point, que j'ai cru à une erreur involontaire, à une substitution de morceaux de viande. M. Lateux, chef de laboratoire, et des personnes auxquelles j'avais montré, la veille, les Cysticerques, partageaient mon étonnement. Il n'y avait pas erreur, ni substitution de morceaux de viande les uns aux autres, mais constatation d'une propriété encore inconnue des vésicules du bœuf ladre, de s'affaisser et de disparaître, en quelque sorte, au contact de l'air. » On savait, depuis les recherches de I^euckart, de Mosler, de Cobbold, de Saint-Cyr, de Masse et Pourquier, de Zenker, Heller, Perroncito et d'autres, qu'on parvient à obtenir des Cysticerques chez les veaux, les boeufs et même la chèvre et le mouton, par l'introduction, dans le tube digestif, de cucurbitains chargés d'œufs du Tienia saginata. Mais aucun auteur n'avait encore signalé cette disparition rapide de l'aspect des Cysti- cerques sur la viande du veau et du bœuf. Craignant de n'avoir pas suffi- samment examiné ou d'être en présence d'un cas exceptionnel, j'ai attendu l'occasion favorable. M. Gabriel Colin ayant quitté Paris, je n'ai rien publié à cet égard. )) Enfin, par une nouvelle tentative faite avec MM. Guichard et Georges Pouchet au laboratoire des fiantes Études d'Anatomie comparée, j'ai ac- quis la certitude de la difficulté qu'on éprouve pour reconnaître la ladrerie bovine, à cause de la rapide disparition de l'aspect vésiculeux des Cysti- cerques. M Une nouvelle Communication portera sur l'expérience tout à fait concluante pour faire toujours reconnaître sur la viande de boucherie les grains de ladrerie ou les Cysticerques du Tœnia saginata. » MEMOIRES PRESENTES. ACOUSTIQUE. — Sur l'écoulement du son par des tuyaux cvlindriques. Mémoire de M. V. Neybeneuf. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart et Boussinesq.) « Dans une Note insérée aux Comptes rendus (t. XCV), je donnais l'é- noncé d'ime loi relative à l'écoulement du son par des tuyaux cylindriques dont le diamètre est peu considérable (de 6""" à 26"'"). ( ^9 ) » Celte loi est identique à celle qui a clé établie par Poiseiiille pour récoulement des fluides par les tuyaux capillaires. Si l'on appelle [ l'inten- sité du son à l'orifice de sortie; /, d, la longueur et le diamètre du tuyau; K une constante fonction de l'intensité de la source sonore et de la nature de la substance formant le tuyau, on pent écrire I = K y • » Les mesures de / et de c? ne présentent aucune difficulté particulière, mais il en est autrement de I, que j'ai pu évaluera l'aide ^V xxnc flamme sensible nouvelle, au fonctionnement de laquelle je consacre tout un Cha- pitre. » Il est aussi nécessaire d'étudier les sources de son employées et de se mettre à l'abri des effets de résonance qui interviendraient pour masquer le phénomène et souvent pour en changer le sens. Je m'applique, dans un second Chapitre, à bien définir les sons dont j'ai fait usage et à indiquer les précautions à prendre pour laisser à leur écoulement un caractère bien défini. » J'aborde enfin les déterminations expérimentales, faites sur des tuyaux dont variaient la longueur et le diamètre, et j'indique quelques résultats sur la constante R, relatifs à l'influence de la nature de la sub- stance du tuyau. » M. P. Delestre adresse une Note « sur le fait de plusieurs éclipses totales de Lune, accompagnées d'une disparition complète de l'astre ». (Commissaires : MM. Lœwy, Tisserand, Wolf.) CORRESPONDANCE. M. K.-B. ftIuRRAY, Secrétaire de la « Décimal Association », adresse une Lettre relative aux divers faits' qui peuvent se rattacher à l'adoption du système métrique. (Renvoi à l'examen de MM. Fizeau et Faye.) ( 3o) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Études SUT la théorie des comètes périodiques. Note de M. O. Callandreau, présentée par M. Tisserand. « Après avoir étudié les circonstances principales de la capture d'une cojnète par une planète ('), j'ai dû examiner quelques difficultés que paraît offrir au premier abord la théorie de la capture. » Une première difficulté se présente lorsqu'on admet que les comètes ont été capturées d'un seul coup : il y a plusieurs comètes associées à Ju- piter qui contrediraient cette hypothèse. » Comme il faut des conditions spéciales pour qu'une comète parabo- lique devienne elliptique à courte période, rien n'empêche de supposer que la capture s'est effectuée en plusieurs fois. Encore faut-il que l'ap- proche d'une comète et d'une planète perturbatrice soit un phénomène assez fréquent. Cette question conduit au problème suivant traité par Olbers (Astronomisc/ie Nachrichten, n° lâS) : » Déterminer la probabilité pour qu'une comète, sur laquelle on ne suppose rien, sinon que sa distance périhélie est inférieure au rayon R de l'orbite d'une planète, approche de la planète à une distance égale ou inférieure à ^ {^ est supposé petit par rapport à R). » Mais le rapport du rayon p de la sphère d'activité à R étant faible (jj dans le cas de Jupiter), et la probabilité cherchée, de l'ordre de f 0 , on se heurte à l'objection que trop peu de comètes paraboliques se- raient influencées par la planète et changées en comètes périodiques. Tou- tefois, il paraît y avoir des causes systématiques qui mettent en défaut le calcul des probabilités. » D'une part, T.e Verrier a donné une belle explication de ce fait qu'une comète qui n'atteint pas tout à fait l'orbite de Jupiter peut cependant avoir été capturée dans le passé. Cela tient au déplacement séculaire de l'aphélie de la comète et à l'excentricité de l'orbite de Jupiter {Comptes rendus, t. XXV). J'ai remarqué, d'autre part, que la distance périhélie d'une co- mète extérieure diminue sensiblement quand la comète tend à devenir (') Voir les Comptes rendus de la séance du 24 mars. Il faut multiplier l'expression de S (p. G26) par costo et lire i , 5, au lieu de ^,> 1,8 (p. 627). ( ^> ) elliptique par riafliicnce de Jupiter. Au bout d'un temps assez long, les comètes paraboliques extérieures à Jupiter peuvent donc rencontrer la sphère d'activité, subir des perturbations importantes et devenir des co- mètes à courte période. » Il importe de remarquer que la longueur du temps nécessaire pour parvenir à ce résultat ne constitue pas ici une difficulté, parce qu'il n'existe pas de cause de destruction pour les comètes maintenues éloignées du So- leil et de la planète perturbatrice. » En somme, la théorie de la capture des comètes périodiques suffit à exjiliquer les propriétés caractéristiques de leurs orbites, et les objections qu'on pourrait lui opposer : rareté des approches des comètes et des pla- nètes, absence d'orbites hyperboliques, ne résistent pas à un examen ap- profondi ( ' ). » ASTRONOMIE. — Sur une photographie de la nébuleuse annulaire de la l^yre, obtenue à l'observatoire de Bordeaux, le 24 juin 1890. Note de M. G. Rayet, présentée par M. Mouchez. « Le beau ciel que nous avons eu à Bordeaux pendant les premiers jours de la I^une actuelle a permis à M. Courty d'obtenir, avec une pose de trois heures, une très belle photographie de la nébuleuse annulaire de la Lyre qui me paraît présenter quelque intérêt. )) Cette photographie montre toutes les étoiles vues par Lord Rosse en 1844 dans le cercle stellaire qui enveloppe l'anneau; cependant l'étoile numérotée 3 par I^ord Rosse {Transactions philosophiques pour i844) paraît n'être que double, tandis que cet astronome, et plus laid A. Hall l'ont vue triple. » Mais la particularité la plus remarquable de notre épreuve est l'indi- cation bien précise de l'existence d'une étoile nébuleuse de i4* ou 15" grandeur située à l'intérieur et presque au centre de l'anneau. Cette étoile existe également sur une photographie obtenue avec une heure cinquante minutes de pose; photographie qui ne donne que trois des sept étoiles de Lord Rosse. )) L'étoile intérieure de la nébuleuse a été remarquée pour la première fois par Hahnvers les premières années de ce siècle (Jahrbuch pour i8o3). (') La publication du Mémoire détaillé établissant ces divers résultats a été auto- risée par M. l'amiral Mouchez dans le Tome XX des Annales de i Observatoire de Pans. ( 32 ) Son existence est ensuite signalée: en i855 parle Père Secchi (/l^/rano- mische, n" 1018, et Memorie dell' osservalorio dell Collegio Romano, 1 852-55); en i86o par Lassell ; en iBGS-Gt par Schultz (^Observations sur les nébu- leuses; Upsal 1874); en 1875 par Holden, qui la voit difficilement avec le grand équatorial de Washington (Monthly Notices, t. XXXVII). Enfin elle a été photographiée par M. de Gothard en 1886 ÇAstronomische, n° 2749), et vue en 1887, à Vienne, par M. R. Spitaler (Astronomische, n" 2800). » En revanche, cette même étoile n'a pas été remarquée en i833 par Herschel; elle ne figure pas sur le dessin de Lord Rosse (i844); d'Arrest ne l'a pas vue en 1861 (Siderum nebulosorum, p. 334); ^- Hall l'a inutile- ment cherchée en 1877 (Astronomische, n° 2186); M. Vogel ne l'a pas aperçue davantage en i883 avec le grand équatorial de Vienne (Publica- tionen des aslrophysikalischen Observai oriums zu Potsdam, n° 14). Enfin elle ne paraît pas exister sur les photographies des frères Henry antérieures à 188G {Astronomische, n" 2754). " En signalant à l'Académie la possibilité de photographier facilement aujourd'hui l'étoile intérieure de la nébuleuse de la Lyre, j'espère apporter une preuve nouvelle de la variabilité de cette étoile, dont il faudra main- tenant suivre attentivement les vibrations d'éclat ( ' ). » ASTRONOMIE. — Eclipse partielle de Soleil du 17 juin 1890. Observation transmise par M. J. Lêotard ( -). Observateurs : MM. Brugiiière, Codde, Léolard, Fabr}- et Nègre. Lunettes de 160™™, de 108""" et de 75"™. h tu K Premier contact à 8. 8.28 (lieure nationale) Maximum de l'éclijsse partielle (Sg centièmes), à . 9.26 d Dernier contact à io.5i.55 « Durée totale 2 . 43 . 27 » 1) Ces chiffres ne concordent pas exactement avec ceux de la Connaissance des Temps, n (') En examinant ce cliché avec une bonne loupe, M. Mouchez croit avoir aperçu dans l'intérieur de cette nébuleuse quatre autres étoiles beaucoup plus faibles qui n'ont jamais été signalées; elles formeraient un carré à peu près régulier autour de l'étoile centrale dans la partie claire de la nébuleuse; mais il sera nécessaire de véri- fier ce fait avec un microscope; si l'étoile pentrale est de iS'' grandeur, les quatre nou- velles seraient de la 17° peut-être. E. M. (^) Observatoire de la Société scientilîque Flammarion de Marseille. ( 33 ) ASTRONOMIE. — Occultation par la Lune de l'étoile double (3 Scorpion (3" gr.), le 2Ç)juin 1890. Observation transmise par M. J. Léotard ('). Observateurs : MM. Léotard, Codde et Nègre, Lunettes de 160™" et de loS'"™. « Immersion de p' à io'>23'"38',5 (heure nationale), sur le bord obscur de la Lune, à la hauteur du sud de la mer des Humeurs. Les deux composantes sont entrées à peu près en même temps, d'une façon légèrement graduelle. » Emersion de p' à ii''37'"i7%5 (heure nationale), sur le bord éclairé de la Lune, à la hauteur du cirque Vendelinus, dans le sud de la mer de la Fécondité. j3' est sortie plusieurs secondes avant |5-. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la propagation anomale des ondes. Note de M. Gouy. « Dans une Note récente (°), j'ai montré par des expériences d'inter- férences qu'une onde lumineuse, en passant par un foyer réel, gagne une avance de -> conformément à la théorie déduite du principe de Hiiygens. Je me suis occupé d'étendre ces vérifications expérimentales à d'autres cas analogues. » D'après la théorie, une onde doit gagner une avance de y en passant par une ligne focale; par suite, une onde convergente non sphérique doit gagner - en passant par les deux lignes focales qu'elle traverse avant de devenir divergente. On peut le vérifier au moyen de l'appareil à deux mi- roirs plan et concave, qui a déjà servi pour les ondes sphériques; dans le cas actuel, l'angle d'incidence sur les deux miroirs peut être, non plus très petit, mais quelconque, jusqu'à 60° ou 70°. Le faisceau réfléchi sur le mi- roir concave forme alors deux lignes focales, dont la distance peut aller jusqu'à 1™. Au delà, on constate aisément l'existence de franges d'interfé- rences à colorations symétriques par rapport à une frange centrale noire, comme avec les ondes sphériques. (') Observatoire de la Société scientifique Flammarion de Marseille. (-) Comptes rendus, 16 juin 1890. C. R., 1890, ■!• Semestre. (T. CXI, N" 1. ) 3 ( 34 ) » Pour étudier le cas où les ondes passent par une seule ligne focale, on peut se servir du même appareil, en examinant les franges après la première ligne focale, ou bien remplacer le miroir sphérique par un miroir cylin- drique. On constate qu'il n'y a pas de symétrie par ra])port à une frange noire ou blanche. Les franges obscures, où les colorations sont surtout sensibles, sont toutes plus ou moins irisées; une d'elles. A, l'est assez peu; sa voisine, B, l'est davantage et en sens inverse de A; puis, de l'autre côté de A, vient la frange C encore plus irisée, et ainsi de suite. Il en résulte que la ligne incolore, où les conditions d'interférences sont les mêmes pour toutes les couleurs, est comprise entre A et le milieu de l'intervalle de A à B. La différence de marche, produite par le passage de l'onde par la ligne focale., est donc intermédiaire entre o et -• Si l'on compare les franges avec celles que donne un compensateur de Babinet, examiné avec un nicol dans la lumière blanche polarisée circulairement, on constate une analogie complète, ce qui confirme l'existence de la différence de marche y- Enfin, le sens des colorations montre que c'est bien une avance de j que prend le faisceau qui passe par la ligne focale (* ). » Je me suis occupé aussi d'un autre phénomène qui présente quelque analogie avec ceux-ci. Faisons tomber le faisceau réfléchi par un des mi- roirs sur un écran percé d'une ouverture très petite; il en sortira un filet de lumière que nous pourrons faire interférer avec le faisceau réfléchi sur l'autre miroir. Le principe de Huygens nous fait prévoir qu'à une distance suffisante les ondes qui traversent cette petite ouverture auront pris une avance de j, comme dans le cas précédent. L'expérience confirme encore cette déduction, en montrant les mêmes franges dissymétriques que dans le cas précédent. Si l'on remplace la petite ouverture par une fente fine, l'avance théorique se réduit à ^, et la dissymétrie des franges, bien que faible, est encore visible dans de bonnes conditions. Je dois me borner ici (') Dans toutes ces expériences, les franges ont une largeur d'environ o""",i à o"",2; il faut les observer avec un grossissement assez fort pour que les nuances soient bien visibles, et surtout éviter que, par défaut d'achromatisme, les apparences soient va- riables avec la position de l'œil ou de l'instrument. On peut faire usage d'une forte loupe achromatique ou, mieux encore, d'un bon microscope ordinaire, grossissant 3o ou 4o fois: ce dernier moyen est commode et parfaitement sûr. ( -^s ) ;i faire menlioii de ces cxpcrieaces, qui peuvenL être variées de diverses manières, et sei'ont décrites avec les détails nécessaires. » Dans CCS divers phénomènes, nous constatons une avance prise par l'onde sur la position qu'elle occuperait si elle se propageait avec une vi- tesse constante. Comme il ne peut être question d'une variation brusque des vibrations, nous sommes obliges de reconnaître que, dans ces condi- tions exceptionnelles, la propagation s'elfectue avec une vitesse un ])eu plus grande que la valeur normale, de manière à faire gagner à l'onde celte avance de -> y ou k- On doit donc attribuer ces phénomènes à une propa- gation anomale des ondes, c[ui ne paraît pas limitée aux seules ondes lumi- neuses ('). » Les résultats qui précèdent permettent de rendre compte d'une dit- ficulté singulière que présentait le principe de Huygens. Si l'on considère tous les éléments d'une surface d'onde S comme des centres d'ébranle- ment, on est obligé de leur attribuer, comme on sait, une avance d'un cjuart de vibration sur le mouvement existant sur la surface S, afin de sa- tisfaire aux lois de la propagation des ondes. Mais cette hypothèse est inacceptable en elle-même; car, en raison de la continuité, le mouvement envoyé par un élément de la surface S, considéré tout près de cette sur- face, ne peut avoir une avance de phase finie. La difficulté disparaît si l'on remarque que chaque élément de surface doit se comporter comme l'ouverture très petite dont il a été question plus haut. Le mouvement envoyé par l'élément a bien, au départ, la même phase que celui qui existe sur la surface S, mais la vitesse anomale de propagation lui fait gagner, dans les premiers instants de son parcours, Tavance - dont la né- cessité s'imposait; en sorte que, dans les formules usuelles oii l'on sup- pose la vitesse de propagation constante, cela revient à attribuer à ce mou- vement une avance d'un quart de vibration. » (') Cette vitesse auotuale de propagation parait se rattacher aux propriétés géné- rales des mouvements vibratoires périodiques, et l'on peut en rendre compte en regar- dant les ondes comme formées par la superposition d'une infinité d'ondes planes, sui- vant la méthode souvent employée pour intégrer les équations dilTérentielles des petits mouvements. Je me propose d'en développer la théorie et de tenter quelques ex.jjé- riences qui en résultent pour les ondes sonores. (36) CHIMIE MINÉRALE. — Action par la voie sèche des différents arséniates de potasse et de soude sur quelques sesquioxydes métalliques. Note de ]M. C. Lefèvre, présentée par M. Troost. « Alumine. — Le métaarséniate de potasse donne, avec une propor- tion d'alumine de 6 à 7 pour loo, un pyroarséniate répondant à la compo- sition 2AI-O', 3AsO\ Ce produit se présente sous forme de petits prismes incolores et transparents, terminés par un pointement. Ils présentent des extinctions longitudinales et ont deux axes très écartés. Si la propor- tion d'alumine devient supérieure à 7 pour 100, on obtient l'arséniate 2A1^0', 3K0, 3 AsO', analogue au phosphate correspondant. Ce sont des lamelles incolores, striées, paraissant corrodées et présentant des extinc- tions longitudinales. L'addition de -. de chlorure de potassium au mélange favorise la cristallisation de ce dernier produit. Une plus forte proportion de chlorure diminue la solubilité de l'alumine et laisse un produit presque amorphe. » Le pyro et l'orthoarséniate de potasse, mélangés de chlorures de potassium en proportion suffisante pour obtenir une masse fluide , ne donnent qu'un produit amorphe. Il est probable que le produit qui prend naissance dans ces conditions, probablement l'arséniate précédent 2Al=0^3KO,3AsO^ est plus fusible que le chlorure alcalin, ce qui empêche la cristallisation. » Avec le métaarséniate de soude, on obtient le pyroarséniate 2âPO',3AsO% décrit déjà. Si la proportion d'alumine dépasse de 8 pour 100 celle de l'arsé- niate, il se forme, outre le produit précédent, un autre ayant pour compo- sition 2Al-0% 3NaO, 3 AsO'. Ce dernier corpsprend seul naissance quand on ajoute au mélange environ \ de chlorure de sodium. Il se présente sous la forme de lamelles transparentes, corrodées et à extinctions longitudi- nales. Avec une plus forte proportion de chlorure alcalin, ou en opérant avec le pyro ou l'orthoarséniate de soude, il se passe le même phénomène qu'avec les sels de potasse.. )) Chrome. — Le métaarséniate de potasse donne, aveclesesquioxydede (37 ) chrome, non en excès, un pyroarséniate de composition 2Cr*0', 3AsO'. Ce sont des prismes verts, transparents, tantôt allongés, tantôt aplatis, présentant des extinctions oblicpies. Ils sont insolubles clans les acides étendus. En opérant avec une proportion de sesquioxyde supérieure à 7 pour 100, on obtient l'arséniate uCrM")', 3 KO, 3AsO' sous forme de prismes verts transparents, maclés, à extinctions obliques, probablement clino- rhombiques. Quand on ajoute au mélange du chlorure de potassium, on observe le même phénomène qu'avec l'alumine. » Avec le mctaarséniate de soude, on obtient, avec peu d'oxyde, le pyroarséniate aCr'-O', 3x4.sO% décrit précédemment. » Si l'on emploie plus de 8 pour 100 de sesquioxyde, on obtient, outre ce produit, quelques cristaux de l'arséniate 2Cr-0', 3NaO, 3AsO^ Ce dernier corps prend seul naissance quand on ajoute l de chlorure alcalin au mélange. Ce sont des cristaux verts, transparents, cristallisés en doilé- caèdres rhomboïdaux. » Fer. — Le métaarséniate de potasse donne, avec environ 7 pour 100 de sesquioxyde de fer, des prismes incolores et transparents agissant éner- giquement |sur la lumière polarisée. Ils appartiennent au système ortho- rhombique et présentent les facettes g, et A,. Leur composition est celle du pyroarséniate KO, Fe*0',2AsO\ Avec une proportion d'oxyde supé- rieure à 7 pour 100, on obtient, outre ce produit, l'arséniate 2Fe=0%3KO,3AsO\ En ajoutant | de chlorure alcalin, on n'obtient plus que ce corps, sous forme de larges lamelles verdàtres, dépolarisant énergiquement la lumière et trop fortement maclées pour en déterminer le système. Une proportion plus grande de chlorure alcalin entrave la cristallisation, de même que pour le chrome et l'alumine. » Avec le métaarséniate de soude, on obtient, quand on n'emploie pas un excès d'oxyde, des prismes transparents, venlàtres, présentant des ex- tinctions à 3o° de l'axe d'allongement. Leur composition est celle du pyro- arséniate Fe^'O', NaO, sAsO*. Une proportion assez grande d'oxyde donne, outre ce produit, l'arséniate 2Fe*0', 3NaO, 3AsO*, qui [prend seul nais- sance quand on opère avec ~ de chlorure alcalin . Ce sont des prismes verts, transparents, brisés aux extrémités clinorhombiques, et présentant des extinctions à 25° de l'axe d'allongement. » En résumé, les sesquioxydes que nous avons étudiés donnent tou- jours un arséniate de composition 2M0,R0, AsO% comme le font les ( 38 ) oxydes alcalino-terreux et ceux de la série magnésienne ('). En outre, on retrouve avec eux l'arséniate aMO,NaO,AsO^ que donnaient la chaux, la magnésie, le zinc et le nickel. Ils se distinguent des oxydes étudiés jus- qu'alors en ce qu'ils donnent des sels correspondants arec les arséniates de potasse et de soude. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle mélhode de préparation de l'azotate basique de cuivre et des sous-azolates luélallicjues cristallisés. Noie de jM. G. Rousseau, présentée par M. Troost. « La composition de l'azotate basique de cuivre a été l'objet de nom- breuses controverses. Berzélius et Graliam avaient assigné la formule 3CuO, AzO', HO à la ])oudre amorphe provenant de la calcination du sel neutre à 1 70° ou de sa précipitation incomplète par l'ammoniaque. Graham voyait là un argument en faveur de sa théorie des azotates basiques, qu'il considérait comme dérivant de l'acide azotique quadrihydraté dans lequel l'eau serait remplacée par une proportion équivalente de base. » Cette manière de voir fut combattue par Gerhardt ; il montra que la composition du sous-azotate de cuivre correspond à 3CuO,CuO, AzO%HO. Cette nouvelle formule a élé confirmée depuis par Glq^lstone, Reindel, Kuhn et Field. » D'après Casselmann, le précipité qui se forme quand on décompose à l'ébullition les dissolutions de l'azotate neutre de cuivre par divers acétates métalliques renferme 3(3CuO, CuO, AzO^), 7HO. » Les paillettes cristallines obtenues en chauffant un mélange d'azo- tate de cuivre et d'azotate de potasse, ou en faisant passer un courant de vapeurs nitreuses dans de l'eau tenant de l'hydrate cuivrique en sus- pension, donnent à l'analyse des nombres qui concordent avec la formule 3CuO, CuO, AzO%3HO ( Vogel et Reischauer). » Enfin, M. L. Bourgeois a préparé tout récemment un sous-nitrate de cuivre en chaulï'ant une dissolution de nitrate de cuivre, en tubes scellés, en présence de l'urée. Ce composé i)résente la composition et la forme cristalline de la gerhardtite, tandis que les prismes obtenus par MM. Wells (') Voir Comptes rendus, t. CVIII, p. io58, et t. CX, p. 4o5. ( :^9) et Pemficld, en chauffant à i ")o° une solution de nitrate de cuivre avec du cuivre métallique, constituent une variété dimorphe de cette espèce miné- rale. » Je me suis proposé de reprendre l'étude de cette question, afin do re- chercher s'il ne serait pas possible d'isoler un second nitrate basique cor- respondant à la formule de Grahara. Dans ce but, j'ai eu recours à la mé- thode qui m'avait déjà fourni les oxychlorures cristallisés. J'ai soumis à l'action de la chaleur, en tubes scellés et en présence d'un carbonate alcalino-terreux, les deux: hydrates de l'azotate neutre de cuivre. » L'hydrate solide CuO, AzO%3HO, mêlé de fragments de marbre, a été chauffé, pendant vingt-quatre à quarante-huit heures, à des tempéra- tures comprises entre i8o° et 33o". )i Une partie du sel neutre s'est transformée en sel basique, cristallisé en tables minces d'un vert bleuâtre, dont les plus grandes ne dépassent pas 3mm :^ f^mm f]g f.^1^ . elles sont probablement identiques avec les paillettes orthorhombiques obtenues par M. Bourgeois. De fait, je me suis assuré qu'elles présentent des extinctions longitudinales en lumière parallèle. « Avec l'hydrate CuO, AzO',GlIO, on obtient des cristaux ^de dimen- sions beaucoup plus considérables. La température la plus favorable est d'environ 220*'-22.5°. L'azotate basique cristallise, dans ces conditions, en magnifiques prismes verts et transparents, présentant des extinctions obliques en lumière parallèle et qui atteignent jusqu'à 5"^'° de longueur, sur 3mm ^ /|mm (jg largeur et 2™'° à 3°"" d'épaisseur. Ce sont là sans doute les cristaux décrits par MM. Wells ^et Pemfield comme dérivant d'un prisme clinorhombique, et que M. Bourgeois n'a pu réussir à reproduire par la méthode de ces savants. )) Quel que soit celui des deux hydrates du sel neutre que l'on ait soumis à l'expérience, l'azotate basique produit correspond invariablement à la formule de Gerhardt 3CuO,CuO, AzO'.HO. Les analyses suivantes ont été effectuées sur des échantillons préparés en chauffant, à diverses tem- pératures, les deux hydrates du sel neutre : Avec l'hydrate à 3Aq. 2-j5°. Avec l'hydrate à 6Aq. 1^ Palnili^ 33o°. 2>5°. 35o°. pour 4CuO,AzOs3HO. 66,38 65, 81 66,23 65,89 66,25 10,7 I I ,53 n ,49 » 11,25 CuO... 65,95 66,25 66,35 HO .... n » 11,19 » Il faut donc rejeter définitivement la formule proposée par Berzélius ( /|0 ) et par Graliam. Ajoutons que celte constance de composition du sous- azotate de cuivre, jusqu'à la température de 33o° voisine de celle où il se détruit, laisse peu d'espoir d'obtenir un second azotate basique. » Quoi qu'il en soit, les recherches qui précèdent montrent avec quelle facilité on peut obtenir les azotates basiques en cristaux volumineux, à l'aide des hydrates des sels neutres correspondants. Je m'occupe de pré- parer, par cette voie, les sous-azotates cristallisés des métaux de la série magnésienne. J'aurai bientôt l'honneur de soumettre à l'Académie les ré- sultats des études que je poursuis en ce moment. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur ks hromures doubles de phosphore el d'iridium. Note de M. G. Geisenheimer, présentée par M. Troost. « Dans un tube fermé à un bout, on introduit is'' d'hydrate de bioxyde d'iridium qu'on recouvre d'une dizaine de grammes de brome. On agite le tube pour que le brome mouille bien tout l'oxyde, puis on ajoute goutte à goutte suffisamment de tribromure de phosphore pour que le tout se prenne en masse. On scelle le tube, en ayant soin de lui ménager une longue pointe, et on le porte, pendant deux ou trois heures, à i5o° dans un bain d'air. Lorsque le tube est froid, on ouvre la pointe pour laisser l'acide bromhydrique se dégager, puis on la ferme de nouveau et l'on chauffe pendant vingt-quatre heures à Soo". M Au bout de ce temps, le tube ne contient plus qu'un liquide rouge noir très foncé, qui se prend par refroidissement en cristaux rouges et jaunes enchevêtrés. On place alors le tube verticalement, la pointe en l'air, dans une étuve à loo", pendant deux ou trois heures; lorsqu'on le retire, on l'incline de façon à décanter le liquide formé et à le séparer des- cristaux rouges qui ont résisté à cette opération et on le laisse refroidir, la pointe en bas. Enfin, on le coupe et l'on reprend deux ou trois fois les cristaux par du sulfure de carbone bouillant. On sèche le produit dans un courant d'air sec. Il a pour formule Ir-P'Br'- : Ir=Br% 3PBr^ c'est un corps rouge cristallisé en aiguilles. L'èau l'attaque partiellement, comme le chlorure double correspondant, et donne un acide et un corps noir à reflets rouges, très difficilement soluble dans l'eau ; ce dernier a néanmoins la même composition. ( -Il ) » Cliaiiiré en tnbe scellé à 200" avec du tribroimirc de phosphore, ce bromure double se dissout et donne par refroidissement des cristaux noirs Ir'P'Br"' : Ir'Br', 2PBr'. » On conçoit, d'après cette réaction, qu'il faille éviter un excès de tri- bromure de phosphore dans la préparation décrite plus haut. » Toutes nos tentatives pour obtenir le bromure correspondant au chlorure double Ir-P^Cl''^ ont échoué. ; Si l'on chauffe le bromure Ir-P^Br'- en tube scellé avec du brome, on obtient le composé Ir^P^Br" et du pentabromure de phosphore. » Un mélange de pentabromure de phosphore et de bromure double Ir^'P^Br'^, chauffé en tube scellé avec de l'oxychlorure de phosphore (l'oxybromure étant solide à la température ordinaire), donne une réac- tion analogue. » Enfin, le chlorure double Ir*P'Cl'% repris à 3oo" avec du tribromure de phosphore, ne donne qu'un mélange de chlorure double Ir'P'Cl'^, de bromure double Ir^P'Br' et de chlorobromure de phosphore. » Il est néanmoins possible que ce composé existe; car, lorsqu'on chauffe un mélange de bromure double Ir^P^Br'^ et de pentabromure de phosphore dans du trichlorure de phosphore, on obtient un chlorobro- mure double dont la formule montre la possibilité d'un composé perbromé. C'est Ir-Br',2PCP. » L'échec que nous avons subi tient probablement à l'action réductrice du tribromure de phosphore, signalée déjà par M. Lindet à l'occasion du perbromure d'or et de phosphore ('), et à l'instabilité du perbromure de phosphore lui-même. » Du reste, comme on a pu le remarquer d'après les réactions précé- dentes, les bromures doubles diffèrent des chlorures en ce que le composé le plus stable est Ir^P^Br', tandis qu'il est pour ceux-ci Ir-P'Cl'-. Il n'est pas étonnant, après cela, que le composé le plus brome soit assez peu fixe pour qu'il ne puisse être isolé. » Nous avons analysé l'acide Ir^Br', 3(P0% 3H0), ainsi que ses sels de potassium et de plomb, u (') Comptes rendus, t. CI, p. i65. C. R., 1890, 3« Semestre. (T. CXI, N» 1.) (42 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques chromoioclates . Note de M. A. Berg, présentée par M. Friedel. « Dans un travail de C.-W. Blomstrand ('), l'auteur décrit un iodo- chromate de potassium qu'il obtient par l'action de l'acide iodique sur le bichromate de potasse. J& rappellerai que j'ai décrit en 1887 (^) l'acide chj'omoiodiqiie, ainsi que les chronioiodates de potassium, sodium, ammo- nium et lithium, parmi lesquels le sel de potassium est identique avec l'iodochromate de Blomstrand. » La publication de ce travail me décide à décrire quelques autres chromoiodates que je ne comptais publier que plus tard, lorsque leur étude aurait été achevée. Je me bornerai à la description sommaire des sels, renvoyant la publication des analyses à un Mémoire plus détaillé qui pa- raîtra prochainement dans le Bulletin de la Société chimique. )) Chromoiodate de magnésium. — Ce sel constitue des croûtes cristal- lines d'un rouge un peu brun que l'on obtient en traitant la magnésie ou son carbonate par un excès d'acide chromique, puis ajoutant deux molé- cules d'acide iodique pour une de magnésie. L'excès d'acide chromique a pour but d'empêcher le dépôt d'iodate de magnésium. » Chromoiodate de cobalt. — On l'obtient comme celui de magnésium, dont il a l'aspect. Abandonné longtemps sur l'acide sulturique, il perd de l'eau et se transforme en une poudre cristalliae brun violacé. » Chromoiodate de nickel. — Il s'obtient comme les précédents. Cristaux assez bien développés, jaune brun, qui paraissent contenir 3H^0. » Chromoiodate d'argent. — Ce sel ne peut pas se préparer par le pro- cédé précédent. On n'obtient ainsi que de l'iodate d'argent. Mais il se produit si l'on opère au sein de l'acide azotique. )) On dissout une molécule de nitrate d'argent dans l'acide azotique et l'on ajoute une molécule d'anhydride chromique. Il se fait un dépôt d'une poudre cristalline brun violet de chromate d'argent. On introduit alors une molécule d'acide iodique en poudre et l'on chauffe vers l'ébuUition pendant une heure et demie ou deux heures. Le dépôt brun fait peu à peu place à un dépôt plus clair de chromoiodate. Ce sel, décanté, est lavé à (') Journ. fiir prakt. Cliem.. 2" série, t. XL, p. 3o5-34i. (') Comptes rendus, t. CIV, p. i5i4; 1887. ( '13 ) l'alcool, qui ne l'attaque ])as, du moins quand le contact n'est pas pro- longé, et essore sur du papier. » On peut le faire recristalliscr en le dissolvant dans l'acide azotique bouillant et laissant refroidir. » C'est une poudre cristalline brillante, d'un beau rouge vif. Le sel ainsi obtenu est parfaitement pur et répond à la formule „/0(102) CrO*^ \OAg ); L'eau froide, à son contact, se colore légèrement en jaune et ne l'at- taque que lentement. L'eau bouillante le dédouble rapidement en acide chromique et iodate d'argent qui conserve une teinte chair. )) Chromoiodate de cuivre. — Il se pré])are comme le sel d'argent et est très soluble dans l'acide azotique bouillant. Il s'en dépose par refroidisse- ment, sous forme d'une masse boueuse de padlettes jaune brun. Par éva- poration lente de l'acide azotique, on obtient des paillettes brunes plus volumineuses. >) Ce sel, chauffé doucement, perd de l'eau et prend une teinte rouge cinabre. A l'air, il absorbe de l'humidité en se décomposant. L'eau le dé- double immédiatement en acide chromique et iodate de cuivre. )> Je continue cette étude et m'occupe de l'action des acides chloriques et bromiques sur les chromâtes (' ). » MINÉRALOGIE. — Production artificielle de la horacUe par voie humide. Note de M. A. DE Gramoxt, présentée par M. Friedel. « M. Heintz avait reproduit la boracite en 1861, par voie sèche, en fondant un mélange de borate de magnésie, d'acide borique, de chlorure de magnésium et de chlorure de sodium. Plus récemment, M. Bourgeois a repris cette expérience et a constaté qu'elle donne des résultats variables et des rendements inégaux, la boracite se détruisant par fusion, seule ou dans le chlorure de sodium. » A l'état naturel, ce minéral se rencontre dans les gisements où le gypse et l'anhydrite accompagnent le sel gemme, surtout dans le trias. Il (') Travail fait au laboratoire de Cliimie industrielle de la Faculté des Sciences de Marseille. (44) a dû évidemment prendre naissance dans les phénomènes consécutifs au dessèchement de lagunes ou d'étangs marins, après l'ensevelissement de fonds de bassins contenant, comme de nos jours encore les eaux de cer- tains lacs, du borate de soude et du chlorure de magnésium. Il paraissait donc intéressant de reproduire la boracite par voie humide, ce qui n'avait pu être réalisé jusqu'ici. Dans ce but, j'ai chauffé pendant trois jours à 27J°-28o'', c'esl-à-dire à une température supérieure à celle où la boracite devient isotrope, au bain d'huile, des tubes scellés en Acrre de Bohême épais, contenant i partie de borate de soude pour 2 parties de chlorure de magnésium avec une petite quantité d'eau (5" environ). Cette méthode m'a donné le minéral cherché, qu'on sépare du borate de magnésie amorphe, au milieu duquel il s'est formé, par des lévigations répélées. » La boracite ainsi obtenue se présente sous la forme d'une poudre blanche cristalline, dense, rayant le verre, et qui apparaît au microscope formée de petits cristaux brillants, à symétrie cubique, présentant les formes habituelles à cette espèce, le tétraèdre, le cubo-tétraèdre, le tétraèdre pyramide. Ils sont biréfringents, et, en lumière polarisée, chaque face du tétraèdre apparaît divisée en trois secteurs triangulaires, dont chacun s'é- teint successivement, parallèlement à celui de ses côtés qui forme l'arête de la face tétraédrique. La densité, prise dans un mélange d'iodure de méthylène et d'éther est de 2,89. Celle des cristaux naturels est d'environ 2,90. L'analyse m'a donné les résultats suivants : Composition moyenne; de la lîoracite artificielle. boracite naturelle. Magnésie 27,26 27, o3 Chlore 7,71 7,91 Magnésium 2,60 2,78 Acide borique (calculé) ... . 63,86 63,33 101,43 ICI, 00 » Les légères différences entre les cristaux artificiels et l'espèce natu- relle proviennent de la difficulté qu'on éprouve à les débarrasser complè- tement des dernières traces du borate magnésien qui les empâtait. )) Dans ces expériences, les résultats ont été constants, et le rendement en boracite a été environ de 7 pour 100 du mélange de borate de soude et de chlorure de magnésium employé ( ' ). " (') Ces recherches ont été faites au laboialoire do M. l'rlcdel, et sous ses yeux. (45) CHIMIE. — Sur les nitroprussiales. Note de M. Prud'homme, présentée par M. Schùtzenberger. « 1° Jjes nitrites alcalins, en solution aqueuse, transforment partielle- ment, à l'ébuUition, le ferricyanure de potassium en nitroprussiate. » La réaction se passe d'après l'équation KTe^'Cy'- + AzO'R = K'FeCy" + K*FeCy''(ÂzO) + CyR + O. » Un échantillon de tissu teint en bleu d'indigo, plongé dans la solu- tion bouillante, est rapidement décoloré par l'oxygène qui se dégage à l'état naissant. )) 2° En faisant réagir le ferricyanure de potassium, dans des conditions particulières, sur le sel sulfazoté provenant de l'action du bisulfite de soude sur le nitrite de sodium, ou obtient une solution très concentrée de nitroprussiate. n L'opération se décompose en deux pliases. On dissout, par exemple, 34^', 5 (| mo- lécule) de nitrite de sodium dans i5o°'' d'eauà7d" C, et l'on y ajoute loSs"' (|- molécule) de bisulfite de soude à 3^'' B. D'autre part, on a préparé une solution de 828"' (|- molé- cule) de prussiate rouge dans aSoe'" d'eau à 70° C. n On mélange les deux dissolutions. Il se produit un dégagement de vapeurs nilreuses et autres gaz. Le liquide est porté et maintenu à l'ébuUition, jusqu'à ce que tout dégagement de gaz ait cessé. On le laisse refroidir. A ce moment, il renferme déjà une certaine proportion de nitroprussiate. » On y ajoute alors, par petites quantités, en plongeant la fiole où se fait l'opé- ration dans un courant d'eau froide, loSs'' {\ molécule) de bisulfite de soude à 37" B. » La liqueur devient d'un rouge très foncé et renferme de grandes quantités de nitroprussiate. Au bout de peu de temps, on voit se former un magma de cristaux soyeux qui, jetés sur un filtre et lavés à l'eau froide, où ils sont peu solubles, consti- tuent une masse blanche à réaction neutre. n Ce corps est décomposé par l'eau bouillante, en bleu de Prusse et acide sulfu- rique. Souvent, la décomposition des cristaux humides se fait spontanément sur le filtre. Selon toutes prolsabilités, cette combinaison est identique à celle qu'on obtient en dissolvant le bleu de Prusse dans l'acide sulfurique concentré. » Les quantités de ce corps et de nitropru.ssiate varient, le nitrite restant constant, avec les proportions de bisulfite et de prussiate. Les suivantes (4^) donnent une liqueur plus riche en nitroprussiate, avec un léger dépôt d'un sel en croûtes : _ ., , . ( 34,5 nitrite de soude, dans iSoS'' d'eau à 70". » Première opération : „ 1 • ir. j j • o „ d ' (210 bisulfite de soude a 07° H. „ . , . l 82 prussiale rouge, dans 25o8'' d'eau à 70". n Seconde opération : „, , . ,„ , , . o t. ' I 54 bisuKite de soude a 37° B. » Enfin, les résultats sont différents quand, dans la première opération, les dissolu- tions sont à une basse température, 10° environ, et que la quantité de bisulfite est suffisante. Il ne se dégage pas de vapeurs nitreuses. » 3° Un mélange de nitrite de soude, d'hyposulfite de soude et de prussiate rouge en solution aqueuse, maintenu à l'ébuUition, se charge progressivement de nitroprussiate, en quantité plus grande que s'il n'y avait pas d'hyposulfite. Il se dépose, en même temps, un précipité brun qui, bien lavé, se dissout dans l'acide chlorhydrique concentré. L'addi- tion d'eau précipite du bleu de Prusse, et la liqueur renferme du perchlo- rure de fer. » On emploiera avantageusement les quantités suivantes : ( Nitrite de soude 34,3 (4 molécule) ) , ^ 1, tcr)ï I- ,; dans iDos-- d eau ( Hyposulhte de soude. . . 1 5, 5 (Jj molécule) ) Prussiate rouge 4' ( rs molécule) dans 200?'' d'eau » Le liquide, bien refroidi et additionné d'une quantité convenable de bisulfite de soude à 37° B., 108s'', se comporte comme celui de l'expérience précédente, c'est- à-dire qu'il devient d'un rouge très foncé et s'enrichit notablement en nitroprus- siate. » On sait que les nitroprussiates alcalins donnent, avec les sulfures alcalins, une fort belle coloration pourpre. » .T'ai constaté que la dissolution jaune de polysulfures, obtenue en dis- solvant à froid de la fleur de soufre dans la soude caustique à 36" B., agit d'une manière spéciale. Il se produit une solution dichroïque, pourpre par transparence et d'un bleu magnifique par réflexion. » On peut à volonté obtenir l'une ou l'autre réaction en partant du polysulfure. Additionné d'un excès de soude caustique, ce dernier se déco- lore sous l'influence du bisulfite de soude et se transforme , sans dépôt de soufre, en monosulfure et en hyposulfite de sodium. » (47 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la cause de t altération qii éprouvent certains composés de la série aromatique sous r influence de l'air et de la lumière. Note de M. Axdré Bidet, présentée par M. Schùtzenbergcr. « J'ai montré antérieurement que la nitrobenzine, l'aniline, le phénol, préparés avec un carbureayant subi un lavage prolongé à l'acide sulfurique ne se coloraient plus sous l'influence de l'air et de la lumière ('). Il Poursuivant mes recherches dans cet ordre d'idées, j'ai soumis à des purifications convenables et variant d'une substance à l'autre un certain nombre de composés aromatiques qui, depuis longtemps, sont envisagés comme se colorant sous l'action simultanée de l'air et de la lumière. » J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie divers échantil- lons de ces produits, qui ont été exposés depuis plusieurs mois à l'action de l'air et du Soleil, et qui sont restés incolores, tandis que les soi-disant produits purs se coloraient dans les mêmes conditions. Ces échantillons comprennent divers sels d'aniline (chlorhydrate, sulfate, azotate), tolui- dine, résorcine, chlorure de benzyle, aldéhyde benzoïque, acides nitro- cinnamiques, naphtol, naphtylamine, quinoléine et ses sels. » Les produits aromatiques extraits des plantes possèdent également, à moins d'avoir subi des purifications spéciales, le pouvoir de se colorer et de s'altérer. » Ces faits établissent que la faculté de se colorer sous l'action simul- tanée de l'air et de la lumière n'est pas une propriété inhérente au com- posé organique; l'intervention de certaines matières étrangères, même en proportions infinitésimales, est nécessaire et suffit à la production du phé- nomène. » Les échantillons présentés forment trois séries : la première se com- pose des produits les plus purs du commerce, conservés dans l'obscurité et demeurés incolores ; dans la deuxième, ces mêmes produits, exposés à la lumière, ont tous pris une coloration caractéristique; enfin, la troisième série est formée des échantillons purifiés, exposés à la lumière et restés incolores (- ). » (') Comptes rendus, ii mars 1889. (^) Travail fait à l'Ecole de Pliysique et de Chimie. ( '.8 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le phényl-dithiényle. Note de M. Adolphe Renard. « Ce corps prend naissance, en même temps que le phényl-thiophène, par l'action, au rouge sombre, du soufre sur le toluène. Pour l'isoler, on reprend par la benzine bouillante le produit peu soluble dans l'alcool, ob- tenu dans la préparation du phényl-thiophène ('). Par le refroidissement, le phényl-dithiényle se dépose; on le purifie par deux ou trois cristallisa- tions dans la benzine bouillante. » Le phényl-dithiényle se présente sous forme de lames incolores, fu- sibles à 209", sublimables. Il est très peu soluble dans l'alcool , l'éther, l'es- sence de pétrole, un peu soluble dans le chloroforme et l'acide acétique, très soluble dans la benzine et le toluène bouillants. Il donne, avec l'isatine et l'acide sulfurique, une coloration bleue; avec le phénanthrène-quinone, une coloration Aerte. » Les résultats de son analyse concordent avec la formule CH'-XC'H^S-C^fPS). » Le permanganate de potassium en solution alcaline ou neutre est sans action sur lui, même à l'ébuUition. Oxydé par l'acide chromique en solu- tion acétique, il est complètement détruit, avec dégagement d'acide carbo- nique; si l'on remplace l'acide acétique cristallisable par un mélange, à volumes égaux, d'acide acétique et d'eau, il donne une petite quantité d'a- cide benzoïque. Avec le brome, l'acide nitrique, l'acide sulfurique, il forme des produits de substitution. » Le phényl-dithiényle tribromé C '" H' Br^S= s'obtient en traitant du phé- nyl-dithiényle par un excès de brome. On abandonne le tout au contact de l'air; il se dégage de l'acide bromhydrique et, quand tout l'excès de brome est volatilisé, on fait bouillir quelques instants le résidu avec de la potasse alcoolique; on le lave à l'eau, on le sèche, puis on le dissout dans du sul- fure de carbone. La liqueur fdtrée, soumise à l'évaporation dans un cou- rant d'air sec, abandonne le phényl-dithiényle tribromé, sous forme de pe- tits cristaux blancs fusibles à 820", très peu solubles dans l'alcool, la (') Comptes rendus, [\ novembre 1889, p. G99. ( 'l'J ) benzine, le chloroforme, un peu solubles dans le sulfure de carbone. Avec l'isatine et l'acide sulfurique, il ne donne pas de coloration. » Le dinàro-p/iérirl-dithienyle C"IF(AzO-)*S- s'obtient par l'action de l'acide nitrique ordinaire ou fumant sur le phényl-dilhicnyle ; on fait bouillir et l'on pi'écipitc la liqueur par de l'eau. Le dinitro-phényl-dilliiényle est purifié par des lavages au carbonate d'ammoniaque, à l'eau et à l'alcool. Il se présente sous forme d'une poudre jaune fusible à 273°, insoluble dans l'éther, l'essence de pétrole, très peu soluble dans l'alcool, l'acide acé- tique et le chloroforme, un peu soluble dans la benzine. Il ne donne pas de coloration avec l'isatine et l'acide sulfurique. Traité, en présence d'al- cool, par une goutte de soude, i\ donne, comme les dinitro-thiophènes, une coloration rouge qui disparaît par l'action des acides. » L'acide phényl-dithiényle-disulfonique C'*îr(SO' 11)^8^ s'obtient en traitant du phényl-dithiényle,soit,à froid, par de l'acide sulfurique fumant, soit, vers i5o°, par de l'acide sulfurique ordinaire. Son sel de baryum C'Ml*(SO')-BaS- est en cristaux incolores, très solubles dans l'eau. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation du glucose en sorbite. Note de M. J. Meunier, présentée par M. Troost.' « Un certain nombre de chimistes ont cherché à déterminer les pro- duits qui se forment dans l'hydrogénation du glucose au moyen de l'amal- game de sodium. )) Linnemann a fait réagir cet amalgame sur le sucre interverti et a obtenu de la mannite. M. Bouchardat, en opérant sur une solution de glucose, a rencontré dans les produits formés, outre de la mannite, les alcools éthy- lique, isopropylique, hexylique et de l'acide lactique. Scheibler et peu après Dafert, ayant reconnu la difficulté que l'on éprouve à transformer le glucose en mannite, admettent que celte dernière ne se produit qu'au moyen d'un composé intermédiaire, qui serait une mannitane, d'après Dafert. Fischer et Hirschberger ont constaté cette même difficulté, en faisant réagir comparativement l'amalgame de sodium sur le glucose et sur le mannose dérivé de la mannite. Le mannose seul se transforme faci- lement en mannite. » Ces derniers travaux, auxquels il convient d'ajouter ceux de Herzfeld, effectués avec du lévulose pur, et ceux de Hœdicke et ToUens, qui ont porté sur un mélange de lévulose et de galactose produits par l'interver- C. H., 1890, 2» Semestre. (T. CXI, N» 1.) 7 ( -'ïo ) sion du raffinose, semblent indiquer que la manuite seule se formerait par la fixation de l'hydrogène sur le lévulose. )) Il y avait donc lieu de reprendre l'étude de Thydrogénation du glu- cose. C'est ce que j'ai entrepris, avec l'intention de mettre à profit les propriétés des combinaisons de la mannite et de la sorbite, soit avec la paraldéhyde, soit avec l'aldéhvde benzoïque, combinaisons que j'ai fait connaître il y a peu de temps ('), et qui permettent d'isoler et de carac- tériser la manuite ou la sorbite, alors même qu'elles se trouvent mélan- gées en faible proportion à des substances étrangères. » J'ai employé dans mes expériences du glucose ordinaire, puis un produit blanc, pulvérulent, livré par le commerce sous la désignation de glucose pur. » Dans mes premiers essais, je dissolvais le glucose dans quatre ou cinq fois son volume d'eau, et j'augmentais chaque jour la dilution de la liqueur, en neutralisant la soude formée par l'acide sulfurique au dixième. Je n'ai obtenu de la sorte que des résultats à peu près nuls. Toutefois, dans une expérience où je m'étais servi de l'amalgame à lo pour loo de sodium, et où j'avais négligé de neutraliser la soude, je réussis à séparer une petite quantité d'une combinaison avec de l'aldéhyde benzoïque que je pus ca- ractériser comme acétal de la sorbite. Cette manière d'opérer ne donne pas de bons résultats; il en est tout autrement quand on opère comme je vais l'indiquer. )) On dissout le glucose dans deux fois son poids d'eau et on le met en contact avec de l'amalgame à 2,5 joour loo. Pour éviter un échaufïement considérable de la masse, il est bon que Tamalgame ne soit pas trop divisé. L'hjdrogène se dégage d'abord sans fixation apparente; piais, quand la liqueur est devenue suffisamment alcaline, l'absorption est évidente, la solution jaunit de plus en plus et forme bientôt un sirop. L'amalgame, qui doit être employé en excès, peut être ajouté en une ou plu- sieurs fois, cela est indifférent, pourvu que l'échaufTement, qui se produit seulement au commencement de l'opération, soit évité. A la fin, il est utile d'agiter le mélange pour favoriser l'action qui ne se produit que faiblement. » La liqueur sirupeuse, séparée du mercure, acidulée par l'acide sulfuiique étendu et amenée à neutralité parfaite par un peu de carbonate de baryum, est filtrée et con- centrée. On détermine la séparation du sulfate de sodium par l'alcool et l'on concentre de nouveau le liquide au bain-marie, jusqu'à ce qu'il commence à mousser. Après refroidissement, on ajoute un quart de son volume d'acide chlorhydrique et l'on agite avec de l'aldéliyde benzoïque. Quand l'opération a été bien menée, l'aldéhyde se dis- (,') Comptes rendua, t. CVl, p. i4-35; l. CVII, p. 910; t. CVlll, p. i^S et 4o8. (5i ) sont, puis il se sépare bientôt des llocons d'acclal benzoïque, et la liqueur ne larde pas à se prendre en masse. On attend du jour au lendemain, pour être certain que la réaction est achevée, et on lave le produit à l'eau jusqu'à disparition de l'acidité. » Dans une précédente Communication ('), j'ai montré que l'acétal dibenzoïque de la sorbite se présente sous deux formes différentes. L'une de ces variétés est soluble dans l'eau bouillante et se dépose en gelée transparente pendant le refroidissement; desséchée, elle fond à des tem- pératures variables voisines de 200° ; elle se décompose rapidement par ébuUition avec l'eau acidulée, même très faiblement. L'autre variété est insoluble dans l'eau bouillante, plus difficilement décomposable, et fond d'une manière bien constante à 1 63°- 164°. » Le produit dont je viens d'indiquer la préparation est formé de l'une et de l'autre de ces variétés. Toutefois, la variété gélatineuse soluble se produit à peu près exclusivement quand on n'a pas employé trop d'aldé- hvde benzoïque et d'acide chlorhydrique; dans le cas contraire, c'est la variété insoluble que l'on obtient principalement. Les rendements de l'o- pération sont du reste satisfaisants. Dans une opération où je suis parti de aS?"' de glucose, j'ai obtenu 218'' d'acétal lavé et desséché. Cela correspond à un rendement de 35 à 4o pour 100 en sorbite. Il est sans doute possible d'atteindre des rendements supérieurs. Dans cette même opération, le con- tact avec l'amalgame n'a duré que vingt-quatre heures, et je pense qu'on peut arriver à un aussi bon résultat, plus rapidement, en favorisant le con- tact par l'agitation. » Je signalerai, en terminant cette Note, que j'ai obtenu une combinai- son de l'aldéhyde benzoïque et de l'alcool isopropylique, sur laquelle je compte revenir plus tard. » CHIMIE ORGANIQUE.*— Note sur l'hydrogénation de la sorbine cl sur l'oxy- dation de la sorbite. Note de MM. Camille Vincent et Delaciianal, présentée par M. Friedel. « i" Hydrogénation de la sorbine. — La sorbite, qu'on rencontre dans les fruits des Rosacées, ne différant de la sorbine que par deux atomes d'hydrogène, nous avons pensé qu'on pourrait peut-être obtenir la sorbite (') Comptes rendus, t. CXj p. 577. ( 52 ) en hydrogénant la sorbine, selon l'équation C»H'^0''4-H=:=C''H'^0«. » C'est ce que l'expérience est venue pleinement confirmer. » Nous avons traité une dissolution de sorbine, parfaitement exemple de sorbite, par l'amalgame de sodium à 2 pour 100 de métal alcalin. » Nous avons ajouté peu à peu l'amalgame à la dissolution de sorbine à 33 pour 100 et bien refroidie. La réaction est très énergique et dégage une quantité de chaleur considérable, ce qui conduit à n'ajouter l'amalgame que par petites quantités à la fois, afin d'éviter une élévation notable de température, car la soude qui prend nais- sance attaquerait alors la sorbine, en donnant une coloration jaune intense. » Pour 10 parties de sorbine mises en expérience, il convient d'ajouter 180 d'amal- game à 2 pour 100. » Lorsque la réaction est terminée, le liquide doit être saturé exactement par l'acide sulfurique faible, évaporé au bain-marie, et repris par l'alcool afin de per- mettre la séparation du sulfate de sodium. » Le liquide alcoolique évaporé laisse un sirop qui, agité avec un excès d'aldéliyde benzoïque (80 pour 100 de son poids) et son poids d'acide sulfurique à 5o pour 100, se prend en masse par la formation d'un acétal benzoïque. » Après quelques heures de repos, la matière délayée est purifiée par des lavages, à l'eau d'abord pour éliminer l'acide et les matières solubles, puis à l'éther pour enlever l'acide benzoïque formé par l'oxydation de l'aldéhjde, et l'excès de cette der- nière. Enfin, le produit est séché. Il fond à 162° comme l'acétal dibenzoïque obtenu avec la sorbite extraite des Rosacées. » Traitée à l'ébullition par de l'eau chargée de quelques centièmes d'acide sulfu- rique et additionnée d'aldéhyde benzoïque, cette matière se dédouble en aldéhyde benzoïque et en un corps soluble non réducteur de la liqueur de Fehling, que nous avons identifié avec la sorbite. )) La sorbine se transforme donc facilement en sorbite par hydrogéna- tion en milieu alcalin. Cela établit une relation importante entre ces deux produits. » 1° Oxydation de la sorbite. — Le résultat précédent nous a conduits à étudier l'oxydation de la sorbite, espérant obtenir la sorbine, mais l'expé- rience n'a pas confirmé nos prévisions ; nous avons obtenu du glucose. » Nous avons oxydé la sorbite par le brome et l'eau, en opérant à 60° en vase scellé. » Après réaction, le liquide a été traité par le plomb métallique pour éliminer l'excès de brome, et par la litharge pour saturer l'acide bromhydrique formé; après séparation du précipité plombique, on a traité la liqueur par le sulfate d'argent, afin d'éliminer la faible proportion du bromure de plomb restée en dissolution. ( ■'iS ) » L'excès de sulfate trargenl a été précipité par riiydrogène sulfuré, et enfin l'acide sulfurique a été éliminé par la baryte. » La liqueur, après concentration dans le vide, a été traitée à cliaud parracélalc de pliénylhydrazine, en présence d'un grand excès d'acétate de soude. « Elle a laissé déposer, par refroidissement, une belle cristallisation d'osazone en longues aiguilles, qui ont été lavées à l'eau d'abord, puis à l'éther dans lequel elles sont insolubles, enfin séchées. » Cette osazone fond à 20.5", c'est de la phénylglucosazone. » Soumise à l'analyse, clic a donné les résultats suivants : Calculé pour C"H»"Az'0'. Trouvé. C 60,33 60,52 H 6,i4 6,3o » Les propriétés de la phénylglucosazone se confondant avec celles de la lévulosazone, nous ne pouvons préciser si nous avons obtenu du dextrose ou du lévulose; la faible proportion de matière dont nous disposions ne nous a pas permis de trancher encore cette question. Cependant, nous avons tout lieu de penser que nous avons obtenu le dextrose. » Nous poursuivons nos recherches sur cette question et sur l'oxyda- tion de la sorbite. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen de l'éther cyanacélique. — Ethers dicyanacétiques . Note de M. A. Haller, présentée par M. Friedel. « Dans une série de Communications antérieures, il a été démontré que les éthers cyanacétiques, soumis à l'action de l'alcoolate de sodium, four- nissent des dérivés sodés qui se prêtent facilement aux doubles décompo- sitions. )) Quand on traite ces composés sodés, en dissolution ou en suspension dans les alcools absolus, par un courant de chlorure de cyanogène, on obtient des éthers dicyanacétiques, GAz CAz CHNa^ +CAzCl = NaCl+ CH-CO^R. \CO^R \CAz » Ces éthers dicyanés n'existent toutefois pas à l'état libre dans les dis- ( 54 ) solutions; au fur et à mesure de leur formation, ils réagissent sur l'éther sodé restant pour donner des dérivés sodés y^^''- /CAz CAz CAz CH-CO'- R -f- CH Na ^ = C Na— CO^ R + CH» "^ \CAz ^CO^R ^CAz "^CO^R » Il en résulte que la moitié seulement de l'éther monocyanacétiqufj mis en œuvre prend part à la réaction. CAz » Dicyanacétate d'éthyle CH — CO-C^H=. — Ce composé se prépare en ajoutant à "^CAz aasi^ d'éther cyanacétique une dissolution de 4,6 de sodium dans loo?'' d'alcool absolu, et saturant le mélange de clilorure de cyanogène. Quand le produit est neutre au tour- nesol, on évapore au bain-marie pour chasser l'alcool. Le résidu est repris par l'eau et agité avec de l'éther qui enlève le cyanacétale d'éthyle non entré en réaction. On décante et la solution aqueuse est réduite au bain-marie. Par refroidissement, le liquide se prend en une masse composée d'aiguilles radiées. On essore, pour éliminer les eaux mères qui sont colorées, et l'on redissout dans l'eau. La solution traitée par de l'acide sulfurique ne donne lieu à aucune réaction; mais, si Ton y ajoute de l'éther, le liquide se sépare en trois couches bien distinctes. » La couche supérieure est de l'éther contenant en dissolution une faible quantité du dérivé dicj'anacétique; la couche intermédiaire est constituée par de l'éther di- cyanacétique combiné avec un peu d'éther; elle est généralement légèrement colorée en jaune rougeâtre; la troisième couche est composée d'eau tenant en dissolution le sulfate de soude, l'excédent d'acide sulfurique et du sodium-dicyanacétate d'éthyle non décomposé par ce dernier acide. La présence du composé dicjané est mise en évi- dence par l'addition d'un sel de cuivre qui, au bout de quelque temps, donne lieu à la formation de grains cristallins jaune brun constitués par le composé cuprique décrit plus loin. » Quelles que soient les quantités d'acide sulfurique mis en présence, et quel que soit aussi le nombre de lavages à l'éther, on n'arrive pas à éliminer la totalité du com- posé dicyanacétique. » L'éther dicyanacétique mélangé d'éther ordinaire est soluble dans l'eau et dans l'alcool, mais il est insoluble dans l'éther. Desséché sur du sulfate de sodium anhydre, puis abandonné sous une cloche à dessiccation, il perd peu à peu son éther de com- binaison, jaunit et se transforme en partie en une masse gélatineuse, opaque et inso- luble dans l'eau et dans l'éther. L'alcool la dissout à chaud. » La solution aqueuse de l'éther dicyanacétique donne avec les sels d'argent un pré- cipité blanc soluble dans l'eau bouillante; elle possède une réaction fortement acide et se décompose à chaud, en dégageant de l'acide carbonique et de l'aelde cyanhydrique. » Cet éther ne distille pas sans décomposition. Même dans le vide, il se décompose quand on le chaufTe, en fournissant un liquide rouge au sein duquel se déposent de petits grains d'un jaune foncé. (55 ) « L'étlier dicyanacétiqiie est un aciile très oiicrguiuc qui forme avec les bases des sels bien définis. CAz. » Le composé sodique CNa — CO-C-IP crislallise dans l'eau en fines aiguilles et ^CAz dans l'alcool en gros cristaux très solublcs dans l'eau et dans l'alcool. Les solutions ne précipitent pas les persels de fer, mais les colorent légèrement en rouge. L'éther n'en- lève pas cette combinaison rouge à la solution aqueuse. CAz » Le composa argcnliquc C Ag — CO'G-H' a été obtenu par double décomposition. ^'■'CAz il est blanc, insoluble dans l'eau et l'alcool froids, mais soluble dans l'eau et l'alcool bouillants. Par refroidissement, il se dépose sous la forme de prismes microscopiques. G-Az- M Le composé cuprique C^Cu— (CO-C^H»)-^ SH^O s'obtient quand on ajoute une solution de sulfate de cuivre au sel sodique. La précipitation n'a pas lieu instantané- ment. Ce sel se présente sous la forme d'un précipité jaune rougeàtre, insoluble dans l'eau froide. ^CAz » Dicyanacétate de méthyle Cil— CO-CH'. — Cet étlier prend naissance dans les ^CAz mêmes conditions que son homologue supérieur. » La formation du dicyanacétate de méthyle est toujours accompagnée de celle d'un autre composé insoluble dans l'eau et dans l'alcool froids, ainsi que dans l'éther. Il est soluble dans l'eau et dans l'alcool bouillants et se dépose, au sein de ces derniers dissolvants, en paillettes blanches aH'ectant la forme de losanges. Ce corps, sur lequel nous nous proposons de revenir, fournit à l'analyse des nombres qui conduisent à la formule C« H» Az^O^ CAz » Sodium-dicyanacéLate de /né On pourrait penser que ces mouvements sont dus à l'excitation de terminaisons nerveuses périphériques (dont nous n'avons pu d'ailleurs con- stater l'exislence) portée jusqu'au ganglion sensoriel de l'extrémité ten- taculaire et renvoyée aux fibres musculaires par une action réflexe. » Il n'en est rien : car, en supprimant le centre de ce réflexe présumé, le phénomène se produit également, avec quelques ino'difications pourtant. » Pour réaliser cette seconde expérience, on ampute par écrasement l'extrémité tentaculaire contenant le ganglion sensoriel. La plaie étant cicatrisée, on s'assure que le moignon de tentacule est sensible encore aux excitants olfactifs. On le sectionne à sa base, toujours par écrasement, et on le porte comme le précédent dans la chambre humide. On n'observe plus alors les deux mouvements spontanés dont nous avons parlé plus haut ; mais, au bout d'une demi-heure de repos environ, on pourra déterminer de petits mouvements provoqués vers l'extrémité du tentacule comme dans l'expé- rience précédente. » Il s'agit donc bien ici d'un phénomène de l'ordre de celui que nous avons décrit à propos de la vision et de la gustation chez les Pholades; le mécanisme nous paraît très général, en ce qui concerne les organes des sens. C'est la sensibilité des segments myoépithéliaux qui est d'abord mise en jeu. Leur excitabilité se traduit par une contraction qui, à son tour, ébranle mécaniquement les terminaisons nerveuses qui se rendent aux centres sensoriels. En résumé, nous dirons que, pour les sens spéciaux, l'excitation première est une excitation mécanique, comme celle qui donne lieu aux sensations de tact proprement dites. » Nous exposerons ultérieurement les raisons qui militent en faveur de cette théorie appliquée à l'explication du mécanisme des sensations auditives. » (^9) GÉOLOGIE. — Les cruptions basaltiques de la vallée de l'Allier. Noie de M. Maucelli.v Buule, présciilée par M. Fouqué. « La liante vallée de l'Allier, entre Langogne et Brioude, est remar- quable par l'abondance des éruptions basaltiques provenant des volcans de la chaîne du Veloy. 1) Tantôt d'énormes coulées s'arrêtent au bord des hauts plateaux où elles se montrent coupées à pic; le plus souvent, elles se tiennent en contre- bas, à diverses hauteurs sur les flancs de la vallée; elles reposent alors sur un lit de cailloux roulés qui permet de déterminer la profondeur de cette vallée au moment de l'éruption; parfois, elles descendent jusqu'au niveau actuel de l'Allier, dont les berges sont constituées par de belles colonnades de prismes. « Tous les géologues qui se sont occupés de cette région, se basant sur les dispositions topographiques que je viens d'indiquer et sur la bonne conservation des cônes de projections, ont pensé que ces volcans étaient relativement récents : ils leur ont donné le nom de volcans modernes et les ont rapportés au quaternaire. 1) J'ai déjà eu l'occasion de montrer que les scories du cône volcanique appelé la montagne du Coupet, près de Langeac (Haute-Loire), suppor- taient un dépôt d'atterrissement renierimnit Mastodon arvernensis. Tapiras arvernensis, Equus Stenonis, Palcporeas torticornis, etc., c'est-à-dire une faune plus voisine de la faune du pliocène moyen que de toute autre ftiune fossile. La coulée basaltique du volcan du Coupet ne s'est pas épanchée dans la vallée. Elle s'est étendue sur un plateau dont le niveau est relativement élevé au-dessus de l'Allier. » A Chilhac, localité située à lo'"" en aval de Langeac, j'ai pu établir l'âge d'une couléesetenant aune très faible hauteur au-dessus de la rivière. Au nord du village, et adossé aux flancs gneissiques de la vallée de l'Allier, se trouve une montagne de scories dont le sommet atteint 782'° d'altitude. Ce volcan a donné une nappe de basalte qui vient former, à 5o™ au-dessus de l'Allier, une plate-forme composée de beaux prismes basaltiques; Chi- lhac est bcâli sur cette plate-forme. Le basalte repose, ]iar l'intermédiaire d'un lit de projections bien stratifiées, sur une assise alluviale formée de gros cailloux roulés ou aux angles simplement émoussés. La plupart de ( 70 ) ces cailloux sont de la grosseur d'un tête humaine. Il en est qui atteignent i^de diamètre. Ces blocs sont de gneiss, de fibrolite, de granité, de granu- lite, de basalte, etc. Le basalte m'a paru être la roche dominante. Il y a diverses variétés, notamment des variétés vitreuses. Entre les blocs, se trouve un sable grossier, jaune ou rougeâtre, avec parties bien stratifiées. Les cadloux roulés reposent sur le gneiss; leur base est à 3o™ environ au- dessus de l'Allier. » Si, en remontant la coulée, on se dirige vers le nord, on arrive bientôt au pied du cône de projections. Celles-ci sont souvent à peu près intactes, non remaniées, encore soudées entre elles par de la matière vitreuse, et leur superposition au basalte ne paraît pas douteuse. Mais dans les petits ravins qui descendent du cône, elles ont un aspect terreux et présentent des ca- ractères de remaniement par les eaux sauvages. M. le comte de Morteuil, ancien maire de Chilhac, a recueilli depuis longtemps des ossements de Mammifères dans ces sortes de tufs. Il a bien voulu me guider au terroir de Varennes où se trouve le principal gisement. J'ai pu acquérir une idée nette des relations stratigraphiques de la formation et y recueillir moi- même divers fragments osseux. J'ai pu déterminer : Mastodon arvernensis, Rhinocéros leptochiniis ou Rh. elruscus, Eguus Stenonis, plusieurs Cervus rap- pelant des espèces de Perrier, une prémolaire supérieure à'Hyœna. Ainsi, malgré sa faible altitude au-dessus du niveau de la vallée de l'Allier, pro- londe de Soo*" en ce point, le basalte de Chilhac est beaucoup plus ancien qu'on ne l'avait supposé, puisqu'il supporte des projections volcaniques remaniées renfermant une faune dont les éléments appartiennent au plio- cène moyen. » De l'autre côté de la chaîne du Velay, c'est-à-dire dans la haute vallée de la Loire, les éruptions dont l'âge est marqué par les mêmes fossiles se tiennent sur les parties les plus élevées des plateaux, qu'elles couronnent par l'intermédiaire d'une nappe de cailloux roules. Il faut en conclure que le creusement de la haute vallée actuelle de l'Allier remonte à une époque beaucoup plus ancienne que le creusement de la haute vallée actuelle de la Loire. Ces résultats sont de nature à nous mettre en garde contre les généralisations à propos de cette question si difficile de l'âge du creuse- ment des vallées actuelles. » ( 7' ) PÉTROGRAPHIE. — Sur /a composition minéralogique des roches volcaniques de la Mardnique et de l'île Saba. Note de M. A. Lacroix, présentée par .M. Foiiqué. « Les roches volcaniques recueillies par Ch. Sainte-Claire Deville à la Martinique présentent de grandes analogies avec celles de la Guadeloupe. Le principal point de ressemblance réside dans l'abondance de Yhypersthêne, qui l'emporte souvent sur l'augite parmi les minéraux du premier temps de consolidation. M Ou retrouve des andésites à hypersthène; augite et labrador, des /a- bradorites très peu augitiques à hypersthène, augite et labrador, plus rare- ment des labradoritesde ce groupe renfermant de l'olivine (fréquemment transformée en produits ferrugineux biréfringents). Ces roches sont en moyenne plus vitreuses que les types correspondants de la Guadeloupe (' ). Il existe, en outre, des andésites et des labradorites renfermant de Y amphi- bole en grands cristaux. » L'amphibole appartient k\a hornblende basaltique trèahiréïnngente; sa couleur varie du brun au vert; le polychroïsme est très intense dans les teintes suivantes : «g. = brun rouge vert foncé rt„,:= jaune d'or vert jaune np = jaune clair jaune » La variété verte est moins biréfringente que la brune. L'angle d'ex- tinction maximum dans ^'(oio) est également variable de 2" à 4°; il va jusqu'à 9° dans les variétés vertes. Les cristaux sont souvent partiellement transformés en produits ferrugineux opaques. » L'amphibole se trouve dans des roches correspondant à tous les types énuniérés plus haut, même ceux qui renferment de l'olivine. )) On observe, dans chacun de ces types, des ségrégations des éléments du premier temps, dans lesquelles le pyroxène est moulé par de l'am- phibole associée en ophite avec le labrador. » Ces roches renferment aussi parfois des enclaves de grains de quartz oui sont en général entourés par une couronne de microliles d'angite sem- (') Comptes rendus, 28 juin 1890. ( 7^ ) blable à celle que l'on observe autour fies enclaves qnartzeuses des ba- saltes. » Les roches microlitiques qui viennent d'être décrites, et plus spéciale- ment leurs variétés très vitreuses, offrent souvent des phénomènes de sili- cification très intéressants : )) Dans le magma du second temps, on voit parfois apparaître de grandes plages de quartz à contours indécis, épigénisant la matière vitreuse qui en- globait les microlites feldspathiques. D'autres fois, la matière vitreuse est transformée en sphérolites quartzeux petits, mais très distincts les uns des autres ; ce sont de véritables éponges siliceuses offrant une extinction uni- forme et rappelant le quartz globulaire des roches anciennes. Dans quelques cas enfin, la matière vitreuse est transformée en un assemblage de petits grains de quartz à structure micro granulitique. La biréfringence, le signe positif de l'axe optique unique suffisent à caractériser ces diverses formes du quartz. » Quelques-unes de ces roches, considérées en elles-mêmes, en faisant abstraction de toutes celles qui les accompagnent, pourraient être re- gardées comme des rhyolites à quartz globulaire, des micro granulites ré- centes, présentant une grande différence au point de vue de la basicité entre les éléments du premier et du second temps (I. Hypersthène, augite, labrador, parfois oHvine. — IL Quartz globulaire microgranulitique). Mais en général, le quartz est nettement secondaire. » Lorsqu'il existe des microlites au milieu de la matière A'itreuse, on voit qu'ils sont épigénisés par le quartz aussi bien que les grands cristaux du même minéral et le verre de la roche. Souvent aussi, les éponges sili- ceuses moulent les microlites intacts. Aussi désio;nerons-nous ces roches (suivant la nature des microlites feldspathiques) sous le nom d'andésites ou de labradorites quartzifiées : c'est sans doute de cette façon qu'il y aurait lieu d'interpréter un grand nombre de roches porphyriques anciennes ou modernes décrites dans beaucoup de régions comme rhyolites ou por- phyres. » ]jes roches volcaniques de Vile Saba sont encore des labradorites dif- férant surtout les unes des autres par la nature de leurs grands cristaux : 1° labradorites à labrador, pyroxène et amphibole (hornblende brun jaune très polychroïque et très biréfringente, analogue à celle de la Martinique) ; 2" labradorites à labrador et pyroxène (ce pyroxène est incolore; il de- vient jaune d'or sur les bords, les microlites sont en général entièrement jaunes, ils rappellent la variété de pyroxène jaune des roches à leucite du ( 7^^ ) r.atiiim); 3" labradorites à labrador et à oliviiie; ce dernier minéral, par- fois très abondant, est accompagne soit de pyroxcne, soit, mais plus rare- ment, d'amphibole en grands cristaux. Ces roches sont peu ou pas augitiques, elles renfermentparfoisen très grande quantité desgrains de quartz arrondis, atteignant un demi-millimètre, qui sont tantôt entourés de la zone vitreuse incolore et de la couronne de microlites de pyroxène (incolore, vert clair ou jaune) et qui, tantôt, au contraire, en sont dépourvus. Ces labradorites à divine et à enclaves de quartz présentent une très grande analogie avec les roches de Californie et de la Nevada décrites par Hague et Diller sous le nom de r/uartz basait. Ces savants considèrent ce quartz comme primaire; celui des roches de Saba me semble d'origine étrangère au magma initial de la roche. J'ai retrouvé des enclaves analogues dans les labradorites de l'île Saint-Eustache. » GÉOLOGIE. — Corrélation entre les diaclases et les rideaux des environs de DouUens. Note de M. Hexri Las.ve, présentée par M. Daubrée. « Le nom de rideaux s'applique dans le nord de la France à des ressauts brusques qui se présentent fréquemment sur les pentes douces des vallées : ils ont l'inclinaison de talus d'éboulement. Ces accidents ne sauraient en aucune façon être comparés à des terrasses : ils ne suivent pas les lignes de niveau et ne se correspondent pas sur les deux versants. » L'exploitation des phosphates des environs de DouUens (Somme) ayant mis sur de vastes surfaces la craie à découvert, j'en ai profité pour mesurer la direction d'un grand nombre de diaclases, en même temps que celles des rideaux voisins; puis j'ai comparé les résultats. )) Pour opérer cette comparaison, chaque mesure, lofs de l'observation, a été affectée d'un coefficient, variant de i à 5, suivant l'importance de l'ac- cident mesuré; les observations ont été ensuite classées par ordre, et la somme des nombres et des poids a été faite de 5° en 5°, séparément pour les rideaux et les diaclases. » Ne pouvant donner ici les Tableaux qui résument les observations et qui seront publiés dans un travail que je destine à la Société géologique de France, je me contenterai de résumer brièvement les conclusions aux- quelles conduit la comparaison des résultats (nombre des mesures, 169; leur poids, 429) : » 1° On constate d'abord que les diaclases et les rideaux se groupent G. R., 1890. 1' Semestre. (T. CXI, N° 1.) 1° ( 74 ) séparément autour d'un petit nombre de directions (au nombre de 8) dont quelques-unes sont fortement prédominantes. )) 2° Ces directions sont les mêmes et se rangent, suivant leur impor- tance, dans le même ordre pour les diaclases et les rideaux. » 3"^ Les deux directions principales comprennent 55 pour loo du nombre et 64 pour loo du poids des observations. Non seulement le nombre des accidents est plus grand, mais aussi leur importance relative. » 4" i-ia direction la plus importante, 162" ('), est celle d'un plissement de la craie bien évident dans le pays; la deuxième, qui lui est presque égale, 126", est à très peu près celle de l'Authie (Somme, Bray, etc.); la troisième par ordre d'importance, 53", est sensiblement parallèle à l'Oise. » Du parallélisme de ces accidents, on est amené à conclure que les rideaux ont pour origine les diaclases. De plus, on peut souvent observer qu'aux rideaux correspondent des affaissements locaux des couches de craie : ce sont donc des diaclases avec rejet, rejet qui est postérieur aux principaux phénomènes d'érosion. )) De ces faits paraît découler l'explication suivante : les eaux de surface traversent facilement la craie par les diaclases, jusqu'à ce qu'elles ren- contrent un banc argileux, imperméable, parce que, comme l'a fait observer M. Daubrée, sa plasticité lui a permis de céder sans rompre aux efforts qui ont fissuré les terrains voisins. Un semblable banc se rencontre dans l'étage turonien, et retient vers l'altitude de 3o™ à 35™ un niveau d'eau important. Les eaux qui s'écoulent à la surface de ce banc argileux dis- solvent la craie au contact de laquelle elles se trouvent, et cela d'autant plus activement qu'elles sont plus abondantes, c'est-à-dire qu'on se rap- proche davantage des thalwegs souterrains. La base venant à manquer, les assises supérieures s'affaissent à mesure, le long des diaclases préexis- tantes, et ce mouvement se traduit à la surface par un ressaut, que les érosions superficielles ne parviennent pas à niveler. Ces érosions sont faibles, il est vrai; car, le sous-sol étant très perméable, le nivellement ne se produit qu'exceptionnellement. » Cette explication, basée sur les faits que je viens d'exposer, ainsi que sur de nombreuses observations de détail qui ne peuvent trouver place ici, se rattache intimement aux théories générales développées par M. Dau- brée, et l'origine de ce singulier phénomène des rideaux paraît ainsi élucidée d'une façon très satisfaisante. » (') Les direclioDS sont comptées du nord au sud, par l'est. ( 7-^ ) M. P. Péciiard, à propos de la Communication de M. Miintz « sur la décomposition des engrais organiques dans le sol », rappelle les résultats auxquels il était parvenu lui-même, dans son Mémoire relatif à l'influence du plâtre et de l'argile sur la conservation, la nitrifîcation et la fixation de l'azote (Comptes rendus, 9 septembre 1889). M. Péchard avait constaté la production préalable d'ammoniaque avant toute trace de nitrifîcation, con- statation qui n'avait pas lieu de surprendre, après les travaux de M. Schût- zenberger sur le dédoublement des matières albuminoïdes par les terres alcalines, et après l'enseignement de M. Duclaux sur le dédoublement identique de ces matières par les microbes. M. A. FoRTi\ adresse, de Chàlette (Loiret), une Note concernant les relations entre les taches solaires, les indications du magnétomètre et les tempêtes. M. J. J\auges adresse une Note concernant la culture du blé chinois, faite dans l'établissement agricole des Fraisièresde Tarn-et-Garonne, et les résultats obtenus par les autres agriculteurs. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 7 juillet 1890. Journal de Mathémaliques pures et appliquées. Quatrième série, publiée par Camille Jordan, avec la collaboration de M. Lévy, A. Mannheim, E. Pi- card, H. PoiNCARÉ, H. Resal. Tome sixième. Année 1890. Fascicule n° 2. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1890; br. in-4''. Le Sahara et la cause des variations que subit son climat depuis les temps historiques; par Alfred Guy. Oran, D. Heintz, 1890; br. in-8°. ISole sur diverses expériences concernant les ciments; parM. R. Feret. Paris, V" Ch. Dunod, 1890; br. in-8°. ( 76) Atlas de manipulations de Chimie ; par le D' Maurice de Thierry (^Métal- loïdes). Paris, Paul Rousseau et C'*, 1890; iii-f°. (Présenté par M. A. Gau- tier.) Des troubles trophiques dans r hystérie; par Alex. Athanassio. Paris, E. Lecrosnier et Babé, 1890; i vol. in-S". (Deux exemplaires.) Observations astronomiques faites par B. d'Engelhardt. Deuxième Partie. Dresde, Guillaume Baensch, 1890; i vol. in-4°. Rudîmenti délia nuova farmacologia razionale; per il prof. Antonio CuRCi. Catania, Francesco Galati, 1890; br. in-8". A new theory of chlorofonn syncope; by Robert Rirk. Edinburgh et Glasgow, John Menrics and C, 1890; br. in-i8. Report of ihe fifty-ninth meeting of the British Association for the advance- menl of Science held al Neivcastle-upon-Tyne in septemVer 1889. Londoii, John Murray, 1890; i vol. in-8°. The thirly-second annual Report on the trade and commerce of Chicago for the year ending december 3i, 1889, compiled for the Board of Trade; by Geo. F. Stone. Chicago, John stationery and printingC, 1890; i vol. in-8''. Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaflen. LVI. Band. Wien, 1889; in-f". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI la JUILLET 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Nouvelles études sur la rolalion du Soleil; par M. H. Faye. « La théorie de la conslilution physique du Soleil, que j'ai proposée il y a de longues années, et qui a été favorablement accueillie par les astro- nomes, comprend le mode d'alimentation de !a photosphère, la constance actuelle de sa radiation, la raison des courants rétrogrades, parallèles à l'équateur, qui déterminent la singulière rotation du Soleil, l'assimilation des taches et des pores aux cyclones et aux trombes terrestres, ce qui nous a conduit à réformer la météorologie dynamique; la structure des taches, leur multiplication par voie de segmentation, enfin la circulation de l'hydrogène, d'où dérivent, sur la photosphère, la production des facules, et, au delà de la chromosphère, le magnifique épanouissement des C. R., 1890, î" Semestre. (T. CXI, N» 2 ) '^ ( 7S ) protubérances quiescentes (dues aux pores) ou éruptives (dues aux taches). Cette théorie est basée, pour sa partie mécanique, sur la décou- verte de la singulière rotation du Soleil (Carrington), pour laquelle j'ai trouvé la loi suivante (i vitesse angulaire diurne; cp latitude héliocen- trique) : ^ = 862'— i86'sin=o— i4»,37 — 3°,iosin-ç;. La constante il\°,'i'] représente la rotation à l'équateur, et le terme — 3°,iosin^ç est la vitesse des courants rétrogrades dont l'effet est de ralentir progressivement cette rotation de l'équateur aux pôles. i> Mais la méthode employée depuis trois siècles (l'observation des taches) présente des lacunes graves. Il n'y a presque jamais de taches vers 45° de latitude; à partir de 5o° jusqu'aux pôles, il n'y en a jamais. Dans ces régions, on ne trouve que des pores presque invisibles, des facules inobservables et des protubérances nuageuses ou quiescentes situées hors de la photosphère. » Bien plus, à chaque période, on rencontre une série de mois pendant lesquels les taches se raréfient en se retirant vers les basses latitudes, puis viennent de longs jours où les grands phénomènes tourbillonnaires dispa- raissent de toute la surface du Soleil. Les pores cessent de se développer et de donner naissance à des taches. » De là la difficulté de faire une étude continue du Soleil et en particu- lier de rattacher à la théorie la périodicité undécennale et la singulière distribution mobile des taches dans les différentes zones où elles se pro- duisent. Pour combler ces lacunes, il faudrait avoir autre chose à observer que les taches. M Dans ces derniers temps, deux observateurs distingués ont tenté des voies nouvelles. L'un, M. Wilsing, de Potsdam, a substitué, à l'observa- tion nécessairement intermittente des taches, celle des facules dont on voit toujours quelques exemplaires sur le Soleil. L'autre, M. Dunér, Di- recteur de l'observatoire d'Upsal, a adopté la méthode spectroscopique, qui doit son origine à une belle suggestion de M. Fizeau, et qu'on peut appliquer en tout temps à l'étude de la rotation du Soleil. Je me propose de rendre compte à l'Académie de leurs Mémoires et de rechercher ce qu'on peut en tirer pour confirmer et surtout pour étendre les notions précédentes. » Disons tout d'abord que le travail du D"' Wilsing (') paraît avoir été (') Aslronomische Naclii-., n">28o2; 10 août i888. (79) inspiré moins par le désir de compléter nos moyens d'information que pour raviver une théorie aujourd'hui bien oubliée, celle de M. Rirchhoff. Cette théorie a eu le désavantage d'être une traduction par trop littérale des belles observations d'analyse spectrale de l'illustre physicien. Le phéno- mène capital du Soleil, c'est l'énorme dégagement de chaleur qui s'effec- tue par l'intermédiaire de la photosphère ('). De là résultent sa constitution mécanique, c'est-à-dire les courants de convection internes, la modifica- tion qui en résulte dans sa rotation, c'est-à-dire les courants rétrogrades de sa surface, etc. Les raies du spectre, malgré l'immense importance que leur ont donnée les travaux de M. Rirchhoff, n'y sont pour rien. En les prenant, au contraire, pour point unique de départ, M. Kirchhoff a été conduit à l'idée que le Soleil devait être une masse solide ou liquide in- candescente, entourée d'une vaste atmosphère contenant des vapeurs de tous les métaux dont les raies se voient renversées dans le spectre. Dès lors les taches ne pouvaient être que des nuages formés dans cette atmo- sphère par la condensation accidentelle de ces vapeurs métalliques, les facules et les protubérances de simples résultats d'éruptions volcani- ques, comme les nôtres, se reproduisant à des époques plus ou moins ir- régulières aux mêmes points. Par ainsi, la théorie est complète; il ne reste plus que peu de chose à faire, c'est de prouver aux astronomes qu'ils ont eu tort de s'adresser à de simples nuages pour étudier la rotation du Soleil. En choisissant des repères inhérents à la surface même de cet astre, les * facules par exemple, on doit trouver que cette rotation a partout la même vitesse angulaire, comme celle de la Terre et de toutes les planètes. » C'est ce qu'a fait M. le D"' Wilsing. Malheureusement pour cette con- ception, les taches ne sont pas des nuages, mais des accidents du corps même du Soleil, comme les facules, avec cette différence que celles-ci sont en saillie et celles-là en creux. Les facules donneraient donc les mêmes résultats que les taches pour la rotation, si elles pouvaient être observées d'une manière un peu passable. Mais il suffit de jeter un coup d'œil sur le Soleil pourvoir que ces facules sont des plaques ou des marbrures lumi- neuses à contours très irréguliers ; elles ne présentent nulle part de points sur lesquels on puisse diriger une lunette; aussi, depuis près de trois siècles qu'on observe le Soleil pour en étudier la rotation, personne n'a eu l'idée de se servir de facules comme de points de repères. » Ajoutez à cela que ces facules ne sont bien visibles que sur les bords (') Uu milliard six cents millions de calories par jour et par mètre carré. ( 8o ) du disque solaire. Elles sont très difficiles à retrouver lorsque, après une rotation complète, elles ont regagné leur place première, avec des contours différents et au milieu de facules nouvelles. Il y a là une telle cause d'in- certitude que l'observateur est exposé à aboutir inconsciemment à tout ré- sultat dont il aura eu l'esprit prévenu. Et, comme il lui faudra s'aider d'une première évaluation antérieure de la rotation, ce sera cette évaluation qu'il retrouvera probablement au bout de ses mesures et de ses calculs. » Je ne crois pas faire tort au savant auteur de ce Mémoire en lui ap- pliquant ces réflexions. Partant de la rotation équatoriale, déterminée par M. Spoerer, à Potsdam, au moyen des taches, malgré la condamnation portée contre ces prétendus nuages, c'est-à-dire de 25J,23/'|0, il a trouvé par ses facules, à toute latitude, des nombres oscillant entre 25^,12 et 25J,2G. Il en a conclu que les causes inconnues qui meuvent les taches sont confinées dans une mince couche de l'atmosphère, tandis que le corps même du Soleil tourne tout d'une pièce comme la Terre ('). Juste- ment, ce sont là les idées de M. Kirchhoff, auxquelles l'auteur se trouve ramené par un long détour. » Passons maintenant au second Mémoire sur la rotation du Soleil, celui de M. Dunér (-). L'analyse spectrale nous donne aujourd'hui une autre méthode, indépendante des accidents de la photosphère, qui permet de mesurer directement et en tout temps la vitesse de rotation sur les bords du disque solaire (^). M. Dunér y a employé un admirable réseau de diffraction de Rowland, adapté au réfracteur de l'observatoire de Lund. Ce spectroscope est d'une puissance optique telle qu'on peut, avec son aide, mesurer la différence de longueur d'onde de raies voisines à ^^ près (') C'est le Mémoire que M. Vicaire a signalé récemmenl àratlention delà Société philomailiique, dans la séance du 27 juin dernier, en ces termes : « Contrairement à ce qui a été observé depuis longtemps pour les taches, les facules accusent la même durée de rotation pour les diverses zones solaires, quelle qu'en soit la latitude. M. Vi- caire rappelle qu'il avait signalé, il y a longtemps, ce qu'il y avait d'arbitraire à con- clure, de la seule observation des taches, aux mouvements généraux de la photo- sphère. » M. Vicaire ne connaissait pas, sans doute, le Mémoire dont il va être question. (^) Astron. Nachr., n" 29C8; 21 mai 1890. (^) Bien que la vitesse de rotation du Soleil à l'équaleur (2''™ par seconde) ne pro- duise qu'un bien faible déplacement dans les raies du spectre d'environ -j-J-g de la distance des raies D, et Dj, ce déplacement avait déjà été mesuré d'une manière satis- faisante, mais à i'équateur seulement, par plusieurs observateurs, Zoellner, Vogel. Langley, Yung. ( 8i ) de l'unité (le ces longueurs. I^'autenr a suivi, d'ailleurs, la mélhode indi- quée par M. ThoUon dans le Tome II des Annales de l'observatoire de Nice, page D.4- Celle méthode consiste à prendre pour repère des raies tellu- riques (non affectées par la rotation) encadrées par des raies du fer très voisines, appartenant an Soleil et susceptibles, par conséquent, d'être déplacées par cette même rotation. On peut ainsi obtenir, par des mesures différentielles très précises, les déplacements des raies du fer sur les deux bords opposés du Soleil, en différents points du disque, depuis l'équateur jusqu'à 75° de latitude, bien au delà des régions oîi les taches nous avaient permis d'en étudier la rotation. Des observations de ce genre, au nombre de G35, ont été faites à Lund pendant les étés de 1887, 1888 et 1889. Sans doute, les déviations à mesurer étaient bien petites, mais l'appareil spec- troscopique était d'une puissance rare, les mesures nombreuses et la mé- thode exempte d'erreur. » Poiu- abréger, je cite seulement les valeurs moyennes correspon- dantes à diverses zones du Soleil, en désignant par

74 5,3i 107 7-i'0 0,34 2,45 107 i> si l'on compare ces résultats avec ceux de la formule ci-dessus, que j'ai déduite moi-même de sept années d'observation de M. Carrington, c'est-à-dire avec l'expression E = 14", 367 — 3",iosin*t Douasse. « La photographie des franges de polarisation chromatique, cHtcs à l in- fini, vues dans un microscope polarisant, présente quelques difficultés qu'il paraît intéressant de signaler. 1) Nous avons d'abord cherché sans succès à utiliser la lumière jaune de la soude si facile à produire et qui peut colorer une flamme de grande sur- face ; on réussit mieux par l'emploi d'une lumière très homogène obtenue par une fente étroite installée sur un spectre pur : la fente avait i""° sur un spectre de o°',io par exemple. Avec un temps de posé variant de cinq à dix minutes pour des clichés de 25'^'"'', on obtient alors des épreuves d'une grande netteté. La lumière employée était le vert, le bleu ou le vio- let, et les plaques au gélatinobromure provenaient de M. Lumière. » On constate que le nombre et la netteté des franges diminuent très vite avec l'élargissement de la fente. Avec une fente un peu large, les cli- chés reproduisent fidèlement les conditions de symétrie imposées par le genre de dispersion du cristal. » Pour simplifier l'installation, nous avons cherché à employer la lu- mière du thallium dans l'étincelle d'induction. L'expérience a fourni des résultats assez contradictoires dont nous donnerons plus loin l'explication. Bien que la lumière du thallium soit très homogène, au moins pour l'effet produit sur les plaques Lumière, les franges sont tantôt nettes et tantôt invisibles. L'étincelle n'étant pas séparée du reste de l'appareil par une fente, l'éclairement se trouvait produit par un point variable dont le dé- placement entraîne un mouvement de son foyer conjugué, que les micro- scopes polarisants produisent dans le voisinage de la lame cristalline. » Il est, en effet, nécessaire de préciser à quelles conditions on peut employer une source éclairante réduite à un point, mais variable de posi- tion, ou encore une source composée de points lumineux indépendants, sans cesser d'avoir des franges nettes et immobiles. » Lorsqu'on éclaire le microscope avec une source très réduite, il existe un système de franges à peu près nettes à toute distance, au moins entre certaines limites, mais leur position dépend de celle de la source ou de la forme du faisceau des ravons utilisés. Il est aisé de démontrer que, parmi ces systèmes, un seul jouit de la propriété d'être indépendant («4 ) de la position de la source ou de la forme du faisceau; c'est celui qui se produit dans le plan focal principal des lentilles projetantes, c'est-à-dire les franges dites à l'infmi. ') Ainsi, l'on pourra se servir d'une source lumineuse mobile ou de grande surface à la condition de disposer le cliché rigoureusement au foyer prin- cipal du système projetant. La difficulté expérimentale n'est, cependant, pas supprimée, car la construction des microscopes ne permet pas la déter- mination exacte du foyer principal, et les franges conservent, à l'œil, à peu près la même netteté en deçà et au delà dans des limites étendues. » Pour résoudre le problème, il suffit d'exagérer le mouvement du point lumineux éclairant; le plan principal cherché sera celui où les franges auront le minimum de déplacement. » En plaçant, par exemple, un carton percé d'un trou, monté sur une lame flexible devant une flamme colorée par la soude, on détermine le plan ou plutôt la surface du minimum de déplacement pour les franges; si l'on supprime alors le carton, les franges apparaissent nettes sans dia- phragme, les trépidations habituelles ont disparu, et l'on obtient des cli- chés d'une grande beauté. Avec la lumière de la soude, les plaques Attout- Tailfer donnent d'excellents clichés de 25"""^ pour une pose de dix à quinze minutes. » Les mêmes remarques s'appliquent à l'emploi de l'étincelle colorée par le thallium. » On voit maintenant pour quelles raisons l'emploi d'une fente immo- bile installée sur un spectre pur a donné immédiatement de bons résul- tats; on voit aussi que les sources lumineuses doivent être fixes, étroite- ment diaphragmées, et les faisceaux de rayons émis invariables de forme, si l'on veut des résultats nets, sans un réglage rigoureux des clichés au plan focal principal du système projetant. » Nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie diffé- rentes épreuves obtenues par cette méthode, particulièrement une image des courbes isochromatiques continues qui se produisent par l'emploi d'un polariseur et d'un analyseur circulaires et une autre qui représente avec une grande finesse le système compliqué de franges quadrillées que don- nent deux sphènes croisés. » ( 85 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur la congélation de la viande par les liquides froids. Note de M. Th. Sciilœsing. « Une Commission a été instituée, sous la présidence de M. Berthelot, par le Ministre de la Guerre, pour rechercher les meilleurs moyens de congeler rapidement la viande, et de la conserver à basse température. Elle a dû se préoccuper de l'application à cet usage, dans des circon- stances pressantes, des appareils frigorifiques répandus aujourd'hui dans un grand nombre d'établissements industriels. Or, dans la plupart de ces éta- blissements, le froid est transporté par un liquide incongelable, par exemple une dissolution de chlorure de calcium, circulant dans une canalisation entre la machine frigorifique et les ateliers ou les appareils qu'il s'agit de refroidir. I^a question était donc d'employer un tel liquide, le mieux pos- sible, pour congeler la viande. » Dans l'application du froid à la viande, il faut tout d'abord distinguer deux temps : pendant le premier, aussi court que possible, la viande est congelée dans un appareil spécial ; pendant le second, qui peut durer aussi longtemps qu'il sera jamais nécessaire, la viande gelée est emmagasinée dans une chambre oîi l'on entretient une température de — 4°- II ne sera ques- tion dans cette Note que des opérations qui concernent le premier temps. » Le procédé le plus simple serait de plonger dans le liquide la viande protégée par une enveloppe étanche. Mais, quand on opère de la sorte en grand, sur des demi-bœufs ou des veaux, moutons ou porcs entiers, on constate qu'il faut au moins soixante heures pour obtenir une congéla- tion intégrale. » Si le fluide réfrigérant était de l'air, il serait permis de le mettre en contact direct avec la viande; on pourrait d'ailleurs l'animer d'une cer- taine vitesse et en faire une sorte de bise glaciale. Il est très facile de faire passer le froid d'un courant liquide à un courant d'air sans avoir recours à ces surfaces étendues et coûteuses par lesquelles on a l'habitude de sé- parer les fluides, eau, vapeur, gaz, qui doivent échanger de la chaleur; il suffit d'arroser du liquide des fragments de coke entassés dans une tou- relle et de forcer l'air à traverser ces fragments. Les échanges thermiques sont alors presque instantanés. » Ce mode de refroidissement de l'air présente sur les autres l'avantage de supprimer le givre. Veut-on refroidir l'air mécaniquement, par com- C. R., iSgo, ■>.' Semestre. (T. CM, N° 2.) 12 ( S6) pression suivie de détente, son humidité devient une poussière glacée dont il faut le purger. Fait-on circuler l'air à la surface d'appareils tubulaires parcourus à l'intérieur par le liquide froid, les surfaces des appareils se couvrent bientôt d'une couche de glace qui s'oppose aux échanges ther- miques. Quand, au cgntraire, l'air est refroidi au contact direct du liquide, il est en même temps dépouillé par lui de sa vapeur d'eau. Il pourra prendre de l'humidité à la viande; il ne lui en cédera point. » Mais les échanges thermiques'entre l'air et la viande n'ont pas la ra- pidité et la perfection qui les caractérisent, quand ils se font dans une tourelle à coke, entre un courant d'air et un courant de liquide. Si donc l'air refroidi était incessamment renouvelé, il emporterait avec lui dans l'atmosphère, en pure perte, la majeure partie du froid emprunté au li- quide. Il faut que la même masse d'air, renouvelée seulement dans la mesure nécessaire pour atténuer les odeurs, circule du liquide à la viande et de la viande au liquide. » En définitive, on utilisera convenablement un liquide réfrigérant en suspendant des animaux de boucherie dépouillés des issues dans une en- ceinte limitée par des parois non conductrices, en installant dans le voi- sinage immédiat de cette enceinte une tourelle à coke arrosé du liquide froid et en faisant circuler une même masse d'air entre l'enceinte et la tourelle. « Ce procédé, proposé à la Commission par un de ses membres, va être prochainement expérimenté. Il ne faudrait pas croire que l'emploi de l'air froid, soit pour congeler de la viande, soit pour la maintenir à basse température, fût chose nouvelle. Il est pratiqué en grand dans plusieurs villes, à l'étranger. Il est surtout en usage à bord des navires qui appor- tent en Europe les viandes de la Plata et de l'Australie. Ce qui est nou- veau, croyons-nous, c'est la transmission du froid d'un liquide à l'air par une tourelle à coke, qui est l'appareil le plus simple et le plus parfait qui puisse être employé à cet effet. » Description de l' appareil adopté par la Commission . — Tout d'abord, il a paru avantageux de placer la tourelle à l'intérieur même de l'enceinte contenant les viandes; dès lors, l'enceinte prenait la forme cylindrique, l'espace réservé aux viandes devenant une sorte de corridor circulaire régnant autour de la tourelle. » Une telle disposition diminue la surface des enveloppes exposées au réchauffement par l'atmosphère ambiante, et supprime toute la canalisa- tion de l'air qu'il aurait fallu installer si la tourelle avait été séparée de ( 8? ) l'enceinle. En plaçant sur la tourelle un ventilateur occupant toute sa sec- lion, on peut y fouler l'air, l'obliger à traverser le coke, le faire jaillir au bas de la tourelle en nappe circulaire et uniforme qui remontera dans le corridor en léchant les viandes ; l'air sera ensuite saisi de nouveau par le ventilateur, pour recommencer le même parcours. » La tourelle est un simple envier en bois, sans fond. Elle est posée sur des cales en bois, à 20'='" au-dessus d'un bassin revêtu de plomb; sur ces cales reposent aussi des madriers formant, avec les lattes qui les relient en travers, la grille qui supporte le coke. » L'air foulé par le ventilateur traverse la tourelle de haut en bas. En théorie, il serait préférable de lui imprimer une vitesse de sens contraire ; mais il sera peut-être nécessaire de donner à l'air une assez grande vitesse, et, dans ce cas, si les courants des deux fluides étaient opposés, le liquide pourrait être contrarié dans sa descente et refoulé par l'air. » Le liquide est apporté par un tuyau en fer qui s'élève dans l'axe de la tourelle; il passe de là dans des tubes en plomb horizontaux portant un grand nombre de petites tubulures équidistantes; ce sont autant d'orifices qui répartissent le liquide à la surface du coke. Après sa descente, le liquide est recueilli dans le bassin de plomb et évacué par un tuyau qui le conduit à la machine frigorifique. » Il faut évidemment une ou deux pompes pour forcer la circulation du liquide. A ce sujet, il convient de remarquer que l'arrivée du liquide doit être tellement subordonnée à son évacuation, qu'en aucun cas il ne puisse se produire au fond de la tourelle un trop-plein nuisible à la circu- lation gazeuse. » Le chlorure de calcium en usage pour rendre le liquide incongelable imbibe les douves de la tourelle, et suinte çà et là par les joints. Pour préserver les viandes de ce sel, on a revêtu la tourelle d'une chemise en planches qui ne la touche pas. » L'enceinte est fermée par deux cloisons concentriques en planches, soutenues par des poteaux, et laissant entre elles un intervalle comblé par de la sciure de bois. IjC toit présente une construction analogue; seule- ment, pour faciliter l'accès du ventilateur, on a remplacé le bois, au-des- sus de la tourelle, par une pièce cylindrique en fonte qui continue, en quelque sorte, la paroi de la tourelle. Cette pièce est percée d'un grand nombre de larges orifices pour livrer passage à l'air; elle est fermée par deux fonds, entre lesquels on place des paillasses pleines de sciure de bois. ( 88 ) pour éviter le réchauffement par l'extérieur. Elle porte une traverse en fonte sur laquelle est fixé le palier de l'arbre du ventilateur. » Le corridor circulaire occupé par les viandes est séparé du bassin qui occupe tout le fond de l'enceinte par un plancher à claire-voie à travers lequel s'élève le courant d'air. On y pénètre par une baie munie de deux portes; chaque porte est simplement une tôle serrée sur l'huisserie par des loquets; entre les deux, sont interposées des paillasses à sciure de bois. » Les viandes à congeler, demi-bœufs ou moutons, porcs entiers, doi- vent être suspendues par des crocs à des tringles de fer; c'est la manière la plus simple et la plus commode de les disposer. Mais il serait fort mal- aisé de circuler ilans un étroit corridor avec des fardeaux pouvant atteindre 20o''s. Il a donc paru nécessaire de relier toutes les tringles de manière à en composer un système tournant, afin que, chaque tringle étant amenée à son tour au-dessus de la porte, il devînt facile d'y suspendre ou d'en dé- crocher les viandes. » Les tringles sont des fers carrés, horizontaux, distribués à égales dis- tances, selon les rayons d'une circonférence. Elles sont reliées par deux cercles en fer plat , montées sur roues et engagées sur une petite voie ferrée circulaire; les rails sont portés, l'un par la tourelle, l'autre par la paroi de l'enceinte. » En vue de simplifier le plus possible les mécanismes, comme il convient dans un appareil d'essai, on a adopté, pour faire mouvoir l'ensemble des tringles, un encliquetage très élémentaire, mû par un long levier qui des- cend près du sol à portée d'un manœuvre. (Cet encliquetage agit sur l'un des cercles plats qui relient les tringles, lequel porte des morceaux de fer rivés remplissant l'office de dents.) » L'accrochage des viandes, très pénible quand on le pratique à la manière des garçons bouchers, est facilité par l'emploi d'un moufle ou d'un treuil, dont la corde, armée d'un croc et guidée par un ouvrier monté sur le toit, vient saisir les viandes, soit pour les hisser, soit pour les des- cendre. Cette corde, pour traverser le toit, passe dans un manchon en fonte, fixé à demeure, et qui peut d'ailleurs être fermé par deux fonds, avec paillasse interposée. » Les hauteurs de la tourelle et de l'enceinte qui l'enveloppe se trouvent bien déterminées par la plus grande longueur des animaux à congeler, qui est de 2'", 5 pour un demi-bœuf. Cette longueur conduit à placer les tringles ( % ) à 2"', 80 environ au-dessus du plancher du corridor, et toutes les autres dimensions verticales sont par là à peu près arrêtées; c'est ce que verra bien quiconque dessinera un projet d'après les données qu'on vient d'exposer. » La largeur du corridor est aussi bien déterminée. Un demi-bœuf me- sure, dans le sens de sa plus grande largeur, au plus 65'^"^ et 35"'" dans l'autre sens. En séparant par une distance de ']5'"^ la paroi de l'enceinte du revêtement en planches de la tourelle, on sera assuré de pouvoir disposer des demi-bœufs de façon que leur grande largeur coïncide avec un rayon. » Il y a plus d'arbitraire en ce qui concerne la largeur de la tourelle et le développement du corridor dont dépend le poids de viandes à congeler en une opération. Provisoirement, on a adopté pour la tourelle un diamètre de 2" ; mais l'expérience fera connaître le rapport à observer entre ce dia- mètre et celui de l'enceinte, et fixera par conséquent l'un et l'autre. Il est à noter, en effet, que le pouvoir réfrigérant, dans l'appareil, croît comme la section de la tourelle, c'est-à-dire comme le carré d'une longueur; tandis que le poids de viandes à congeler croît comme le développement du cor- ridor, c'est-à-dire simplement comme une longueur. Les dimensions les plus convenables de la tourelle et de l'enceinte, dans le plan horizontal, pour- ront donc être déterminées du moment qu'on connaîtra le meilleur rapport à observer entre la puissance réfrigérante qui dépend du débit et de la température de l'air, et le poids de viandes à congeler en un temps donné. » PHYSIOLORTE EXPÉRIMENTALE. — L'élasticité active du muscle et l'énergie consacrée à sa création, dans le cas de contraction dynamique . Note de M. A. Chauveau. « Dans mon étude sur l'élasticité active du muscle en état de contrac- tion sltiùque (Comptes rendus, 7 juillet), les démonstrations expérimentales qui m'ont permis d'établir la loi de la création de celte élasticité et de la dépense corrélative d'énergie ont été faites sur une machine simple à l'état d'équilibre. Cette machine, le levier antibrachial, était maintenue immobile par la neutralisation réciproque des deux forces agissant sur lui, c'est-à- dire la résistance représentée par la charge soutenue et la puissance constituée par la force élastique des muscles fléchisseurs, tout particu- lièrement par celle du biceps brachial, sur lequel mon attention s'est exclusivement concentrée. » Pour l'étude de l'élasticité musculaire dans le cas de contraction dyna- (90) miqiie, je prendrai le même levier antibrachial, non plus en état d'immobi- lité, mais en mouvement uniforme autour de son point fixe et soulevant ou descendant une charge. Cet état de mouvement uniforme ne change rien aux conditions d'équilibre des deux forces appliquées au levier. Elles se balancent incessamment en accomplissant l'une son travail résistant , l'autre son travail moteur. lien résulte que dans la contraction dynamique, source de ce dernier travail, se retrouvent exactement les caractères primordiaux assignés à la contraction statique. Ainsi, le muscle biceps, en se raccour- cissant graduellement pour soulever une charge à l'extrémité de l'avant- bras, ou en s'allongeant de même pour descendre [cette charge, met en œuvre de la force élastique, dont la création est soumise aux mêmes in- fluences fondamentales que l'élasticité active développée par le muscle quand il est employé au soutien fixe de la charge. )) Dans ce dernier cas, V èchauffement musculaire, indice de la proportion d'énergie consacrée à la création de l'élasticité de contraction, est fonction de la charge soutenue multipliée par le degré de raccourcissement du muscle. Cet èchauffement doit suivre la même loi dans le cas de contraction dynamique. C'est ce que nous avons à vérifier. )) Pour cela, nous déterminerons réchauffement qui survient dans le biceps pendant l'ascension et la descente d'une charge. Nous conjuguerons toujours les deux mouve- ments l'un à l'autre, pour neutraliser, par l'efTet inverse du travail négatif, l'absoi-- ption d'énergie intérieure dont s'accompagne nécessairement le travail positif. De même que dans les expériences sur la contraction statique, il ne sera question que des résul- tats; je me réserve de faire connaître, dans une Communication spéciale, les conditions qu'il faut réaliser pour les obtenir. )i A. Influence de la valeur de la charge sur l'échauffement du muscle en con- traction dynamique, pour l'exécution d'un travail moteur. — Dans toutes les ex- périences, on a fait accomplir à l'avant-bras un mouvement de flexion allant de — 4o° à -)- 20° et durant une minute, mouvement immédiatement suivi du relàcliement gra- duel des fléchisseurs ramenant, en une minute également, l'avant-bras à la position 4o°. Parfois, la succession des deux mouvements a été renversée : on a commencé par le travail positif et fini par le travail négatif. Les charges étudiées et comparées ont été : i''s, 3''s, 5''^. En fusionnant les résultats obtenus dans toutes les expériences sur les différents sujets, on obtient les chiffres suivants : o Charge de \^^. Echauffement moyen du biceps o,o52 » 3''s. " o, i47 » o^s. » o,238 (') (') Tous les chiffres de cette nouvelle étude sont proportionnellement plus faibles ( 9' ) » Ces résultats reproduisent très sensiblement, cjuant à la proportion de l'échaulle- menl, ceux, qui ont été obtenus dans l'étude du muscle en contraction statique. Con- clusion : Quand un muscle est en contraction dynamique alternaliiement positive et négative, si l'étendue et la durée de la contraction restent les mêmes dans tous les cas, réchauffement qu'éprouve l'organe 'est proportionnel aux charges qu'il entraîne dans son travail moteur. » B. Influence du degré de raccourcissement du muscle sur l'échauffement du tissu musculaire en contraction dynamique pour l'exécution d'un travail moteur. — Le plus grand nombre de mes expériences ont été exécutées dans les conditions suivantes : l'avant-bras étant toujours chargé d'un même poids, 3''8, on faisait exé- cuter au sujet deux mouvements de va-et-vient, c'est-à-dire deux montées et deux descentes, chacune de trente secondes de durée, ce qui portait à deux minutes la durée totale du travail du muscle biceps. Ces mouvements étaient accomplis tantôt entre — 20° et 0°, tantôt entre o" et h- 20"; c'est-à-dire que l'avant-bras était inéga- lement lléchi et que le biceps travaillait sous un état de raccourcissement inégal dans les deux cas. Le levier antibrachial affectait, du reste, dans chaque cas, les mêmes inclinaisons soit au-dessous, soit au-dessus de la ligne horizontale formée par l'avant- bras fléchi à angle droit : condition favorable à la comparaison des expériences, en ce sens que cette condition permettait au biceps d'agir symétriquement sur le levier dans les deux cas d'inégal raccourcissement musculaire. Voici les résultats constatés dans ces expériences : Travail musculaire entre. . . — 20° et o" ÉchaufTement moyen du biceps, o", 197 » ... o" et -h 20° » . o°,265 » On voit que l'échaufTement est sensiblement supérieur dans le dernier cas. Le même travail moteur peut donc entraîner une plus grande dépense d'énergie quand le muscle travaille sous un état de raccourcissement plus prononcé. » D'autres expériences ont eu pour but d'introduire un troisième terme dans la comparaison des effets produits par l'influence de raccourcissements musculaires difTé- rents. On a comparé le travail moteur accompli par le biceps déplaçant une charge de 4''s : entre — 4o° et — 16°, entre — 16° et -I- 5°, enfin entre -1- 5° et -1- 27°. Ces diffé- rents degrés de flexion ont été choisis, parce qu'ils entraînent, pour le biceps, des degrés régulièrement croissants de raccourcissement. En effet : o La flexion — 4o correspond à un raccourcissement. ... 1 » — 16 » .... 2 » -f- 5 » .... 3 » -h 27 » .... 4 )> On a, dans ce cas encore et pour chaque phase, fait exécuter au sujet seulement deux mouvements de va-et-vient de l'avant-bras, c'est-à-dire deux montées et deux que ceux de la précédente. Ceci n'a aucune importance. La différence résulte de l'emploi d'une autre méthode pour apprécier l'échauffement relatif du biceps dans les divers cas étudiés. 4o et -16 16 et + 5 5 et +27 ( 92 ) descentes, de trente secondes de durée chacune, li importe beaucoup de ne point dépasser ce nombre de mouvements. Je dirai pourquoi dans une étude ultérieure. Les résultats des expériences instituées dans ces nouvelles conditions sont indiqués ci-dessous : un, o Travail musculaire entre.. — 4o et — 16 EchaulVement niojen du bicepi^. . 0,126 » . . o,2o4 » .. 0,285 » II résulte de ces chiffres que la loi de l'influence du degré de raccourcissement musculaire, sur réchauffement du muscle en contraction dynamique, reproduit exacte- ment celle qui traduit cette même influence dans le cas de contraction statique : Quand un muscle exécute un travail moteur uniforme, l'échauffement musculaire est proportionnel au degré de raccourcissement sous lequel l'organe accomplit son travail. » La symétrie parfaite qui, sous l'influence des changements de charge ou de rac- courcissement musculaire, se manifeste dans les variations de l'énergie, quand le muscle fait du travail statique ou du travail moteur, implique une symétrie semblable dans les variations de la force élastique créée par cette énergie. Il est superflu de chercher à le prouver directement. Mais la détermination théorique de cette force élastique, dans le cas de contraction dynamique, va mettre à notre disposition de nou- veaux moyens de démontrer le parallélisme suivant lequel se développent simultané- ment l'élasticité active du muscle et l'énergie créatrice de cette élasticité. » C. Comparaison de l'élasticité active du muscle dans le cas de contraction dy- namique et dans le cas de contraction statique. — Considérons un muscle tendu par une charge constante et raccourci comme 9, d'une manière fixe, par une contraction statique, dont nous supposerons la durée divisée en dix temps égaux. Pendant chacun de ces temps, la force élastique du muscle sera proportionnelle à son raccourcisse- ment. Par conséquent, on peut, comme on l'a fait dans le schéma A {voir la figure), représenter le raccourcissement du muscle, a, et son élasticité active, 6 (')> P*'" "i^s colonnes couplées de même hauteur, 9, dont l'ensemble forme le parallélogramme cd' de'. Que si le muscle, au lieu d'être en raccourcissement fixe et permanent, em- ploie les dix temps de son activité à faire du travail moteur positif, pendant lequel l'organe passe graduellement du raccourcissement zéro au raccourcissement 9, la force élastique, comme le raccourcissement, passera aussi de la valeur zéro à sa valeur maxi- mum 10, c'est-à-dire qu'elle sera représentée par la partie du parallélogramme A située au-dessous de la diagonale cd, qui partage ce parallélogramme en deux triangles égaux. Donc, cette force élastique de la contraction dynamique est exactement la moitié de celle qui résulte de la contraction statique correspondante. C'est exactement la même chose, mais en sens inverse, quand le muscle, au lieu de faire du travail positif, exécute du travail négatif. Le parallélogramme A, coupé en deux parties (') La partie claire, placée à la base de la colonne b, ligure Yélasticité effective; la partie striée en travers, Yélasticité virtuelle. ( 9'^ ) égales par la diagonale c' d' , forme, comme clans le premier cas, doux triangles rec- tangles, dont l'inférieur représente la force élastique créée pendant que le muscle, pri- mitivement raccourci comme 9, revient graduellement au raccourcissement zéro en faisant du travail négatif. » On a isolé en B (travail positif), en C (travail négatif), les figures triangulaires dont la surface, comparée à celle du rectangle A, donne la mesure respective de l'élasticité active du muscle dans les cas de travail statique et de travail mécanique entraînant le même raccourcissement de l'organe. Ces figures montrent bien que, dans le cas qui est ici considéré, c'est-à-dire quand le muscle part du raccourcissement zéro, ou y aboutit, en accomplissant son travail moteur, l'élasticité active est exacte- ment la moitié de celle qui se développe dans le muscle en contraction statique cor- respondante. Mais on peut avoir à comparer des cas dans lesquels le raccourcisse- ment du muscle ne commence pas à zéro. La valeur de l'élasticité dynamique n'en est C. R., 1890, :>• Semestre. (T. CM, N» 2.) i3 ( 9i ) pas moins toujours la moitié de la somme des valeurs prises par l'élasticité statique dans les deux états de raccourcissement entre lesquels oscille le muscle pour accom- plir son travail moteur. » Cette proposition a une véritable importance, parce qu'elle en entraîne une équi- valente en ce qui regarde la dépense d'énergie qu'exige la création de l'élasticité de con- traction. La démonstration de cette proposition équivalente peut donc servir égale- ment de preuve à la première. Voyons cette démonstration. » D. Comparaisoji de l'énergie mise en jeu dans les cas de contraction sta- tique et de contraction dynamique correspondante. — J'ai consacré à cette compa- raison un très grand nombre d'expériences qui étaient exécutées en trois temps : dans le premier temps, je déterminais l'échauffement produit dans le biceps par le soutien fixe d'une charge, l'avant-bras étant à la position angulaire — 4o°; le deuxième temps était consacré à la détermination de l'échauffement qui survenait quand le poids était soutenu à + 20"; enfin, dans le troisième et dernier temps, on s'employait à la mesure de réchauffement causé par le passage de l'avant-bras de l'angle — 4o° à l'angle -h 20° et de l'angle + 20° à l'angle — 4o°, ou inversement. La charge soutenue ou entraînée a été le plus souvent 3''?, très rarement 5''?. Dans les deux cas de soutien fixe, la contraction durait deux minutes; elle avait la même durée avec le travail mo- teur : une minute pour la montée, une minute pour la descente. C'est surtout dans ce cas qu'il faut éviter de multiplier le nombre des mouvements ; autrement on in- troduit dans le problème un nouvel élément qui en fausserait la solution (il sera étudié à part). « Quand on s'est mis à l'abri des causes d'erreur, voici les résultats donnés par les expériences : o Soutien fixe à — [\0° EchaufTement moyen du biceps. 0,070 » 4- 20° )> o , 200 Montée et descente entre ■ — 4o° et 4- 20° » o, 120 » Ce dernier chiffre se rapproche de celui qui est indiqué par la théorie. Pourtant il lui est sensiblement inférieur. Provisoirement, je négligerai le déficit; je ne veux pas le mettre cependant au compte des écarts possibles dans des expériences de ce genre. Il trouvera son explication plus tard. 11 ne saurait, en tout cas, empêcher d'ad- mettre l'une des plus utiles démonstrations de la présente étude : à savoir que l'élas- ticité active d'un muscle, passant, par l'effet d'une contraction dynamique, d'un certain état de raccourcissement à un autre, représente la moyenne de l'élasticité active possédée par le muscle dans chacun de ces deux états statiques. » Voici, en résumé, les conclusions qui s'imposent sur cette nouvelle étude : •> 1° La force élastique employée, dans le cas de contraction dynamique, à faire équilibre aux résistances constituées par les charges que le raccourcisse- ment ou rallongement musculaires font monter ou descendre, d'un mauve- ( 9 ' ) ment uniforme, représente sensiblement la moyenne de l'élasticilé active pos- sédée par le muscle maintenu en contraction statique dans les deux positions extrêmes entre lesquelles s'accomplissent les changements de longueur de l'or- gane. » 2" Cette élasticité active du muscle occupé à faire du travail moteur subit les mêmes influences que la force élastique employée au soutien fixe des charges {travail statique). » Ainsi (a) comme celle-ci, celle-là est fonction de la charge ou de la résis- tance, multipliée par le raccourcissement musculaire. » (^b) L'énergie, source de cette élasticité dynamique, se traduit par un échauffement qui est proportionnel à celte dernière et qui, partant, peut aussi se montrer fonction de la charge mise en mouvement multipliée par le degré de raccourcissement du muscle. » (c) La distinction entre T élasticité effective el l'élasticité virtuelle trouve également sa raison d'être dans le cas de contraction dynamique. L'élasticité effective est proportionnelle à la charge entraînée; l'élasticité virtuelle, au degré du raccourcissement musculaire. » (c?) Enfin le rapport de l'élasticité ou de l'énergie effectives à l'élasticité ou à l'énergie totales est inversement proportionnel à ce degré de raccourcissement du muscle. » D'où il résulte que le soulèvement d'une charge par un muscle qui se con- tracte graduellement entraine une création d'élasticité et une consommation corrélative d'énergie croissant de plus en plus à mesure que le muscle se rac- courcit davantage. Par exemple, un muscle passant du raccourcissement zéro au raccourcissement lo, en soulevant, d'un mouvement uniforme, une charge quelconque, consommera, pendant l' accomplissement de ce mouvement., une proportion d'énergie qui variera de zéro à lo, pour créer l'élasticité muscu- laire nécessaire à l'exécution du travail. » Il n'y a pas une seule de ces propositions qui ne trouve sa démon- stration, non seulement dans les faits que j'ai annoncés, mais encore dans les résultats fournis par les expériences antérieures, sinon dans les re- cherches de J. Béclard, qui sont défectueuses, au moins dans celles de Meyerstein et Thiry, Heidenhain, A. Fick, B. Danilewsky, Nawalichin, Blix, etc., sur les muscles isolés de la grenouille. Je le montrerai dans ma publication intégrale. » ( 9^ ) M. le Général Mexabkea entretient de nouveau l' Académie de la propo- sition faite par l'Académie des Sciences de Bologne, au sujet du méridien initial et de l'heure universelle, et s'exprime ainsi : « La Conférence télégraphique internationale, ayant été saisie d'un Mémoire ayant pour titre : « Exposé des raisons appuyant la transaction » de l'Académie des Sciences de Bologne au sujet du méridien initial et » de l'heure universelle ». a émis, dans la séance plénièrc du 17 juin, le vœu suivant : » La Conférence télégraphique internalionale, tout en ne se reconnaissant pas com- pétente pour trancher la question du méridien initiai devant fixer l'heure universelle, » Applaudit aux elTorls de l'Académie rojale des Sciences de l'Institut de Bologne pour trouver une solution qui concilie tous les intérêts; » Et émet le vœu que ce projet trouve bientôt sa réalisation et qu'on arrive, enfin, à l'unification dans la mesure du temps. » Ce vœu ayant été porté après examen du susdit Mémoire, dont un exemplaire avait été distribué préalablement à tous les Membres de la Conférence, voici, dans le but d'éviter tout malentendu dans une question qui touche à de graves intérêts de nature internationale, le texte même de la transaction, tel qu'il se trouve en tète de VE-xposé (p. 9-10) : » L'Académie des Sciences de Bologne suggère, d'abord, qu'on s'en tienne, en ce qui regarde les limites de l'unification, soit des heures, soit des longitudes, aux pro- positions mêmes de la France en 1884, à savoir : » 1. Statu quo, c'est-à-dire libre usage du méridien national dans la Marine, l'Astronomie, la Topographie et la Cartographie locale; » 2. Double graduation — d'après le méridien national et l'international — dans la Cartographie géographique générale, pour faire ainsi servir l'enseignement même de la Géographie à rappeler et nourrir conjointement l'amour de la patrie et celui de l'humanité ; » 3. Application de l'heure du méridien initial — conjointement avec l'/ieiire locale — à la Télégraphie, au profit non moins du commerce et des relations internationales que des observations scientifiques; » k. Enfin, pour ce qui est du choix du méridien initial, l'Académie des Sciences de Bologne demande qu'on veuille bien prendre en considération les raisons alléguées, dans le Rapport ci-après, en faveur du méridien de Jérusalem, celle surtout tirée de la coïncidence logique des longitudes, employées comme mesure du temps, avec l'en- semble de la chronologie en usage chez tous les peuples civilisés. Quant à la double graduation, l'une en lignes noires, l'autre en lignes rouges ou en pointillé, suggérée pour la Cartographie géographique générale, c'est là, évidemment, une mesure à introduire peu à peu, au fur et à mesure qu'on éditera de nouvelles Cartes. M Parlant, l'Académie des Sciences de Bologne suggère de fait qu'on n'innove rien C 97 ) de ce qui se pratique aujourd'hui, mais qu'on se borne à a/oiiler sur les dépêches télégraphiques, à côté de l'heure locale delà station, soit du départ, soitde l'arrivée, riieiire du méridien de Jérusalem. Le rapport entre cette heure et celle de chaque localité étant constamment le même, il en résulterait l'avantage qu'une fois ce rapoorl connu, on constaterait immédiatement, acec /« durée de la transmission, l'instant exact, en temps local, de n'importe quel fait indiqué sur les dépêches comme venant d'arriver. » Ce progrès, que la Turquie suggérait dès 1872, dans la Conférence télégraphique internationale de Rome, n'entraînerait aucun embarras pour les administrations m aucune confusion pour le public, et pourrait être facilement réalisé du jour au lende- main. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. BoiLLOT adresse une Note relative à l'emploi de l'ozone produit par l'effluve électrique, pour combattre les maladies épidémiques. (Commissaires : MM. l'asteur, Duclaux.) M. Chavée-Leroy adresse, par l'entremise de M. Chalin, une Note sur le mildew de la vigne. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : * i" Un volume portant pour litre : « Cinq Traités d'Alchimie des plus grands philosophes (Paracelse, Albert Legrand, Roger Bacon, Raymond Lulle, Arnaud de Villeneuve), traduit du latin en français par M. Alb. Poisson ». (Présenté par M. Ârm. Gautier.) 2° I.e sixième fascicule des Illustrationcs Florœ insiilarum maris Pacifici, par M. E. Drake del Caslillo. (Présenté par M. Duchartre.) M. le général Menabrea fait hommage à l'Académie, de la part du Mi- nistre de l'Instruction publique d'Italie, du premier Volume d'une édi- tion nationale des OEuvres de Galilée, qui se publie sous les auspices de (98) S. M. le Roi Humbert, et sons la direclion du savant professeur Antonio Favaro. Cette édition n'est pas mise dans le commerce; le premier Volume comprend les travaux de Galilée avant son arrivée à Padoue, et contient plusieurs écrits jusqu'à ce jour inédits; les autres Volumes paraîtront suc- cessivement. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires ordinaires. Note de M. Cels, présentée jjar J>,1. Darboux. « Soit l'équation différentielle linéaire ordinaire 2(") _^ a2(«-') 4- bz'-"--' + ...+ /- = o. où a, b, . . ., /sont fonctions seulement de la variable indépendante. » Je considère n solutions E,, ç„, ...,?„ formant un système fondamen- tal; soit le déterminant ■ l l ïi "^2 • • • ^n A=: ç.. •t -2 -| ~2 où les indices supérieurs désignent des ordres de dérivation. » Je considère la p'""" ligne E',''"", l'.f-", ..., E^f"", et les n fractions ob- tenaes en prenant successivement pour numérateurs les mineurs de A cor- respondant aux éléments de cette ligne, et pour dénominateur le déter- minant A. Ces n expressions sont solutions d'une équation différentielle d'ordre n, qu'on peut former avec les coefficients et les dérivées des coef- ficients de l'équation E. Soit E, cette équation mise sous la même forme que E; je dirai que E, est l'équation correspondant à la/»"""* ligne du dé- terminant fondamental de E. j) L'intégration complète ou partielle de E, permet de simplifier l'inté- gration deE. C'est une généralisation de la méthode de l'équation adjointe de Lagrange, qui est, comme on le sait, l'équation correspondant à la der- nière ligne du déterminant fondamental de E. » Je vais montrer, en outre, qu'il est possible d'imaginer une méthode ( 99 ) rappelant celle qu'a donnée I^aplace pour les équations linéaires aux dé- rivées partielles du second ordre. )) Soit E l'équation donnée; prenons l'équation correspondant à la dernière ligne du déterminant fondamental de E. Soit E, ; puis l'équation correspondant à la première ligne du déterminant fondamental de E,; soit E,; opérons sur Ej comme sur E,, et ainsi de suite. » Nous formerons une suite infinie E, E, , Eo, .... Eo„ OH E,-=r.W-i- a,-::'«-')-f ... ; liZ.=^o. » Si z.,,, désigne une solution de En,, et z une solution de E, on a i d \ d I d ^ "' ~ T^ dl l-i" "dl /2„_, r?i"-"' ce qui montre que, lorsqu'on connaît une solution de l'équation E,,,, on peut en déduire une solution de E. Un cas intéressant est celui qui se pré- sente lorsque, dans la suite correspondant à l'équation E, on retrouve une équation identique à E. » Si, par exemple, la première équation identique à E est Eo^^., , on éta- blit facilement que, dans la suite, il y a une équation qui a la propriété d'être identique à son adjointe de Lagrange; si cette première équation est £4,1+3, on établit que, dans la suite, il y a une équation qui a la propriété d'être identique à l'équation correspondant à la première ligne de son dé- terminant fondamental. » Enfin, si cette équation est Eo„, la suite est périodique, et l'on peut généralement intégrer la proposée par des quadratures. » On montre, en effet, que l'équation \ d \ d 1 d ^ /i di /j dL lin-\ d.t " ou H(.) = .. a, pour une valeur numérique convenable de s, une solution commune avec l'équation E » En exprimant cette condition, on a une équation algébrique en s de degré n. Comme on peut former l'équation du premier degré admettant la solution commune, on voit qu'on aura les n solutions par « quadratures si ( 'oo ) les racines de l'équation en s sont différentes. S'il y a des racines multi- ples, on traitera ce cas comme cas limite. La méthode se modifierait si, pour une même valeur de s, l'équation admettait plusieurs solutions communes avec E; je n'ai pas complètement élucidé ce cas. )) J'ai cherché les conditions nécessaires et suffisantes pour que E = Eo„ . Voici le résultat pour le second ordre : )i II faut et il suffit que a, -t- «;, h . . .4- a.,„_, = const., h, b.^ . . . b.,„_, = const. » Dans le «'<="* ordre, une des conditions nécessaires e^t /, /., . . . /^„_, = const. » Je termine en faisant remarquei qu'il n'est pas nécessaire de prendre la dernière et la première ligne comme base de correspondance; beaucoup d'autres combinaisons fourniraient des suites ayant les mêmes propriétés au point de vue de l'intégration de la proposée. » OPTIQUE. — Méthode de mesure de la différence de phase des composantes rectangulaires d' une réfraction lumineuse. Note de M. Bouasse, présentée par M. Mascart. « On peut facilement généraliser les méthodes employées jusqu'ici pour mesurer la différence de phase qui existe entre les deux composantes rectangulaires d'un faisceau polarisé, par exemple pour étudier l'action d'un miroir métallique. » I ° On remplace le compensateur de Babinet par un cristal quelconque, d'épaisseur continûment variable, satisfaisant à la condition que les sec- tions principales soient parallèles en tous les points pour l'incidence nor- male. On augmente ainsi le nombre de franges susceptibles d'être dépla- cées par un phénomène, tel que la réflexion métallique; les mesures indépendantes sont plus nombreuses et les erreurs systématiques dimi- nuées. Le cristal pouvant avoir un petit déplacement angulaire accidentel. ( lo, ) on diminue rerreiir correspondante en le choisissant très mince; c'est à tort que les compensateurs de Babinet sont ordinairement construits avec deux lames épaisses de quartz. » 2° On remplace le compensateur de Bravais par une lame cristalline quelconque, à faces parallèles, ce qui revient à éclairer un microscope polarisant par de la lumière polarisée et réfléchie par un miroir. « Il vaut mieux dinunuer le champ du microscope et employer un cristal un peu épais; la direction du faisceau parallèle éclairant sera rigoureuse- ment déterminée par des repères convenables; le cliché sera placé exac- tement au foyer principal de la lentille projetante. » Ce ne sont là que des extensions notables des méthodes jusqu'ici em- ployées. On peut les transformer complètement. » 3° Un faisceau rectilignement polaiisé tombe sur une lentille; au foyer conjugué de la source lumineuse se trouve le miroir. Le faisceau di- vergent réfléchi traverse une nouvelle lentille qui reconstitue un faisceau parallèle sur lequel on dispose un cristal d'épaisseur continûment va- riable, convenablement orienté, que l'on vise avec un analyseur. » Les avantages de la méthode sop<: de n'utiliser qu'une portion très petite du miroir (quelques millimètres carrés), et de fournir d'un seul coup tous les phénomènes compris dans un espace angulaire notable ( 20° à So"). Il est inutile de diaphragmer et l'on n'a pas de pertes de lumière; on peut éloigner le miroir des appareils, ce qui permet de le soumettre à différentes modifications. Pour les corps transparents, une seule photo- graphie donnerait le phénomène de la réflexion dans toute l'étendue utile. » 4° Oa reçoit un faisceau polarisé convergent sur un miroir; les rayons réfléchis traversent un cristal à faces parallèles, une lentille, un nicol, et l'on observe au foyer principal de la lentille. » Dans le cas actuel, la définition des angles d'incidence est plus exacte, mais on est forcé de diaphragmer le cristal, d'utiliser une portion plus grande du miroir et enfin de rapprocher beaucoup les lentilles des miroirs, si l'on veut un champ d'une étendue notable (20" à So"). » Toutes ces méthodes ont été soigneusement étudiées par la Photo- graphie. Cette opération s'effectuait, suivant les indications de M. Mascart, avec de la lumière très homogène obtenue par une fente installée sur un spectre pur. Pour définir exactement la direction des rayons employés, il est nécessaire d'adjoindre à l'appareil principal une petite lunette vi.sant la source lumineuse. D'autre part, en même temps que les franges, on pho- togra])lîie des traits de repère. G. R., 1890, a' Semestre. (T. 0X1, N° 2.) l4 ( It)2 ) » La troisième méthode me paraît la plus avantageuse, et je me pro- pose de l'appliquer à l'étude de différents problèmes de réflexion. » PHYSIQUE. — Sur la mesure des tensions de vapeur des dissolutions. Note de M. Georges Charpy, présentée par M. A. Cornu. « La mesure des tensions de vapeur des dissolutions présente une grande importance au point de vue de l'étude des équilibres à l'état dissous et de la détermination des poids moléculaires (méthode de M. Raoult). Malheu- reusement, la méthode barométrique, employée par M. Raoult dans ses belles recherches, nécessite des appareils compliqués et des manipulations très longues pour éliminer les gaz dissous. » J'ai cherché à appliquer à cette mesure les procédés employés pour déterminer la tension de la vapeur d'eau dans l'atmosphère. La méthode à laquelle je me suis arrêté, comme donnant les résultats les plus précis, est celle de l'hygromètre à condensation. La solution à étudier est placée dans une éprouvette, à la partie supérieure de laquelle est suspendu un petit hygromètre à condensation ('). On laisse l'espace se saturer de va- peur, ce qui s'effectue rapidement si l'on a soin de diminuer la pression, et l'on détermine le point de rosée. Si l'on connaît la loi de variation de la tension de vapeur du dissolvant avec la température, on en déduit immé- diatement la tension de la solution à la température de l'expérience. Les expériences de Regnault donnent les tensions de vapeur d'un nombre de liquides largement suffisant dans la plupart des cas. » Cette méthode peut servir, en quelque sorte, de complément à la méthode barométrique. La précision est d'autant plus grande que la ten- sion à mesurer est plus faible. On détermine toujours, en effet, la tempé- rature du point de rosée avec la même approximation, qui est d'environ j^ de degré. La tension de vapeur s'en déduira avec une exactitude d'au- tant plus grande que la variation de tension correspondant à cet intervalle (') J'ai eaiplojé, pour ces mesures, un petit hygromètre de foruie spéciale, con- struit par la maison Alvergniat. Le dépôt de rosée se fait sur un cylindre métallique refroidi par de l'élher, comme dans l'hygromètre de Regnault; mais, au-dessus et au- dessous de la partie refroidie, le cylindre se rétrécit, ce qui permet d'y placer des an- neaux métalliques de même diamètre, pour former contraste pendant le dépôt de rosée. ( "^'^ ) (le Iciiipcraliire sera plus lïiible, c'esl-à-dirc que le liquide sera moins vo- latil, et la température plus basse. En pratique, il ne faut pas chercher à abaisser la température au delà de certaines limites, car il se produit des retards à la condensation, qui gênent beaucoup l'observation du point de rosée. On obtient de bons résultats en opérant avec de l'eau aux environs de o", et la variation de -^ de degré correspond alors à une variation de tension de -^ de millimètre. )> Enfin, ce procédé peut s'appliquer à des liquides qui attaquent le mer- cure (solutions contenant de l'iode, par exemple), pour lesquels on ne peut employer la méthode barométrique. » CHIMIE. — Sur les lois de Berlhollel. Note de M. Albert Colson, présentée par M. Berthelot. « Les lois de BerthoUet, si utiles aux chimistes, présentent plusieurs exceptions; c'est pourquoi on cherche à rattacher les phénomènes de sta- tique chimique aux théories de Physique générale qui se sont développées dans ces dernières années. Faisant connaître la notion d'affinité élective et choisissant pour mesui'e de cette affinité la chaleur dégagée par l'union des bases avec les solides ('), M. Berthelot est parvenu à expliquer l'inac- tion de l'ammoniaque sur le chlorure de calcium dissous et l'inaction de la potasse sur le cyanure mercurique (-). » Il convient toutefois d'ajouter que, selon certains chimistes, ces inac- tions ne sont point contraires aux lois de BerthoUet, parce que l'ammo- niaque, étant un gaz dissous, est susceptible d'être déplacée par une base fixe et que, dans le deuxième cas, la nature du dissolvant est modifiée par la formation du cyanure de potassium. D'autres savants, M. Lothar Meyer en particulier C), rejettent toute relation entre les données thermiques et l'affinité. J'ai cherché dans la Chimie organique une contribution à l'étude des phénomènes de Statique. » Action des bases sur les sels dissous. — On sait que la pyridine, l'aniline, la nicotine, alcaloïdes solubles et peu volatils, ne précipitent pas les sels de chaux. Ce sont des exceptions manifestes à l'une des lois de BerthoUet. (' ) Essai de Mécanique chiniiqiie, l. II, p. 658. {"-) Ibid., t. II, p. 548 et 694. (') Les théories modernes de la Chimie, Irad. par Blocli. ( io4 ) Je vais d'abord établir que ces exceptions ne dépendent pas de la nature minérale ou organique des bases mises en présence. » En effet, au point de vue chimique, la diisobutylamine, base très peu soluble dans l'eau, bouillant à i35°, se rapproche de la chaux; comme celle-ci, la diisobutylamine est chassée de ses sels par la potasse, mais elle précipite les sels magnésiens. Le rapprochement se poursuit au point de vue thermique : I molécule de chaux diss. -f- HCI diss. dégage )4*^"' 1 molécule de diisobutyl. diss. -t- H Ci diss. dégage .... i3''-^',i5 » Si donc les doubles décompositions dépendent de l'affinité et non de la nature des bases, les sels de diisobutylamine ne seront pas décomposés par une solution de pyridine, d'aniline ou de nicotine. C'est ce que j'ai vérifié pour le sulfate et le chlorhydrate de cette base, après m'être assuré que la solubilité de la diisobutylamine n'est pas sensiblement altérée par la présence dans l'eau d'un des alcaloïdes précités. » Affinilè élective. — Considérons la chaleur de formation des chlorhy- drates formés par certaines bases incapables de déplacer la diisobutyl- amine. Ces bases étant prises k l'état liquide, l'acide étendu d'eau et en excès, j'ai trouvé pour la formation de : I molécule de chlorhydrate de potasse dissous 5,35 I » » d'aniline 8 I » » de quinoléine 6,8o » Ces faibles chaleurs de formation rapprochent les bases précédentes des oxydes des métaux usuels. L'action comparative de ces alcaloïdes et des oxydes métalliques sur les sels de magnésie confirme ce rapproche- ment. M On est ainsi conduit à séparer les bases organiques ou minérales en deux groupes principaux : l'un comparable aux alcalis, l'autre aux bases métalliques. Le groupement établi par rapport à un acide donné s'ap- plique généralement aux autres acides, mais non forcément, et l'on peut résumer ainsi ce qui précède : » Quand une base alcaline et une base faible se trouvent simultanément en présence d'un acide, l'affinité de la base forte paraît seule entrer en jeu, de sorte que les sels de la base forte ne sont pas décomposés par la base faible, quels que soient le degré de solubilité et la nature des bases en » ( 'o.> ) présence, les deux bases engeiidranl des sels soliibles. Les lois de BerlholleL sont alors en défaut. » Au point de vue thermique et comme |)remière approximation, la pré- cédente remarque prendra la forme suivante : » Quand, par leur union avec un même acide, deux bases dégagent des quantités de chaleur très différentes, le sel formé avec le plus grand déga- gement de chaleur ne sera pas décomposé par la base faible, quel que soit le sens attribué à la réaction par les lois de Berlhollet. » Dans cette étude, j'ai mesuré les chaleurs dégagées dans les conditions mêmes de l'expérience; c'est-à-dire que, ayant opéré sur des dissolutions, j'ai mesuré les chaleurs dans l'état dissous, un sel en dissolution n'étant pas nécessairement identique au même sel pris en dehors du liquide dis- solvant. » La division des bases en deux groupes ne suffit pas à faire prévoir toutes les réactions des corps dissous; il est, en effet, évident que l'ammo- niaque, qui agit sur les sels magnésiens, et qui est totalement déplacée par la chaux, est le type d'une catégorie intermédiaire entre la chaux et la ma- gnésie. Le Tableau suivant indique une subdivision des bases en catégories de même ordre, vers la température de i5° : Premier groupe. 1° Ordre alcalin Soude, polasse. 2° Ordre alcalino-terreux . . BaO, SlO, CaO, pipéridine, etc. 3° Ordre ammoniacal Diisobulvlamine, triéthylamine , ammoniaque, etc. 4» Ordre de comparaison. . . Magnésie, nicotine {i'^ basicité). Second groupe. 5" Ordre Protoxydes, aniline, etc. 6" Ordre Sesquioxydes, quinoléine, etc. » Ce tableau, établi par rapport à l'acide chlorhydrique, est applicable à tous les acides pour lesquels le sel primitif et le sel qui a tendance à .se former sont tous deux solubles ('). » Conclusions. — i" On peut subdiviser les bases en catégories de même ordre indépendamment de leur nature. » 2° En s'en tenant à deux groupes principaux, l'un comprenant les bases assez fortes pour précipiter le chlorure de magnésium, l'autre com- posé par les bases faibles, incapables de déplacer la magnésie, on trouve que : ( 'o6 ) » Un sel dissous formé par une base forte n'est pas déconaposé par une base faible, tandis qu'un sel constitué par une base faible est décomposé par une base forte, quelles que soient la solubilité et la nature des deux bases, si le sel qui tend à prendre naissance est soluble (' ). CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur les nit rites doubles du rhodium (-). Note de M. E. Leidié, présentée par M. Troost. « Les réactions exercées par les azotites alcalins sur les chlorures des métaux du platine ont été étudiées par Claus, Lang et Gibbs. Les contra- dictions que j'ai relevées dans les Mémoires de ces auteurs, les erreurs que j'y ai constatées m'ont conduit à reprendre leurs travaux dans le cas particulier des combinaisons du rhodium. » Nilrite de rhodium et de potassium : Rh'O', SAzO", 3(K0, AzO'*). — Pour préparer ce sel, on porte à l'ébullition une dissolution de sesquichlo- rure de rhodium (ou de chlorure double de rhodium et de potassium) lé- gèrement acidulée par l'acide chlorhydrique et diluée de façon à ne pas renfermer plus de 5^"' de rhodium par litre, puis l'on y ajoute, par petites portions à la fois, de l'azotite de potassium jusqu'à ce que la dissolution soit complètement décolorée et qu'elle commence à se troubler; il faut surtout éviter d'employer un excès d'azotite alcalin, condition facile à réa- liser en ayant soin que la dissolution conserve jusqu'à la fin une réaction légèrement acide. On laisse refroidir pour que la précipitation du sel qui commence à chaud se complète par le refroidissemeijt ; on lave le précipité à l'eau froide et on le sèche à io5°. » Ce sel possède la formule Rh*0%3AzO',3(KO, AzO'); il se présente sous forme de cristaux blancs mici'oscopiques, n'exerçant aucune action sur la lumière polarisée; il est presque insoluble dans l'eau froide, très peu soluble dans l'eau bouillante, complètement insoluble dans (') Le chlorure d'argent qui tendait à se former par le contact de Âg^O avec un chlorure dissous est insoluble et par conséquent en dehors des cas que nous avons étudiés : c'est pourquoi nous n'avons pas inscrit cet owde à côté des alcalis. (^) Ce travail a été eflectué au laboratoire de\ Recherches de l'École Normale supé- rieure. ( I07 ^ un excès d'azotite de polassiiim et dans des dissolutions renfermant 3o pour loo de chlorure de potassium ou 5o pour loo d'acétate de potassium; il est insoluble dans l'alcool. Il est décomposable par les acides minéraux concentrés, lentement à froid, rapidement à chaud. Attaqué par l'acide chlorhvilrique concentré et chaud, il donne naissance au chlorure double Rh'Cl', 3 RCl, 3110 : ce sel, obtenu jadis par Claus, est décomposable par l'eauenchlorurede potassium et en unautre chlorure double Rh-CP, 2KCI, qui est le seul stable, le seul que l'on puisse reproduire par le mélange des deux chlorures dissous dans l'eau. I) Nitrite de rhodium et de sodium : Rh-0'', 3AzO'', 3(NaO, AzO'). — On le prépare, comme le sel de potassium, au moyen du nitrite de sodium et d'une dissolution de sesquichlorure de rhodium (ou de chlorure double de rhodium et de sodium) renfermant 40^'' environ de rhodium par litre. On additionne la liqueur refroidie de son volume d'alcool à 90 pour 100; le nitrite se précipite entraînant des traces de chlorure alcalin ; on le redissout dans dix fois environ son poids d'eau, et l'on additionne le liquide de son volume d'alcool à 90 pour 100 ; le précipité est séché et redissous dans l'eau ; il cristallise par évaporation dans le vide sec. » Ce nitrite double a pour formule Rh=0', 3 AzO% 3(NaO, AzO'); il est en cristaux blancs assez volumineux qui agissent sur la lumière pola- risée ; il est soluble dans deux fois et demie son poids d'eau à 17", et dans ime fois environ son poids d'eau bouillante ; il est insoluble dans l'alcool. Sa solubilité dans l'eau permet de constater que ces nitrites doubles ne possèdent plus les propi'iétés générales du métal fondamental : ainsi, il n'est précipité ni à froid ni à chaud par la soude ou le carbonate de soude; la potasse, l'ammoniaque et les carbonates de ces bases en précipitent, non du sesquioxyde de rhodium, mais les nitrites doubles correspondants qui prennent naissance à cause de leur insolubilité. Cependant l'hydro- gène sulfuré et le monosulfure de sodium, lentement à froid, rapidement à chaud, en précipitent du sesquisullure de rhodium. Enfin, il donne par double décomposition avec les sels de potassium et d'ammonium les ni- trites doubles correspondants ; les acides minéraux l'attaquent facilement, surtout à chaud : avec l'acide chlorhydrique, on obtient le chlorure double Rh2Cl',3NaCl, 18HO. » Nitrite de rhodium et d' amm,onium : Rh"0% 3AzO% 3(AzH''0, AzO^ ). — Ce sel ne peut être préparé directement comme les deux précédents, à cause de la décomposition des nitrites sous l'influence de la chaleur en ( -oS ) présence des sels ammoniacaux. On l'obtient par double décomposition en traitant le nitrite de rhodium et de sodium par le chlorure d'ammo- nium, les deux sels étant employés en quantités équivalentes et en solu- tions neutres et refroidies. » Il a pour formule Rh^O', 3 AzO^ 3(AzH*0, AzO'). C'est une poudre blanche, composée de cristaux; microscopiques, n'exerçant aucune action sur la lumière polarisée ; il est presque insoluble dans l'eau froide, très peu soluble dans l'eau bouillante, complètement insoluble dans les disso- lutions concejitrées de chlorure ou d'acétate d'ammonium; il est insoluble dans l'alcool. Les acides minéraux concentrés l'attaquent comme le se! de potassium : avec l'acide chlorhydrique, on obtient le chlorure double Rh^Cl',3AzH'Cl,3HO. » Nilrite de rhodium et de baryum : Rh^O', 3AzO^ 3(BaO, AzO'') 12HO. — Ou le prépare comme les sels correspondants de potassium et de so- dium, en employant le nitrite debaryum et une dissolution de sesquichlorure de rhodium renfermant environ 20^'' de rhodium par litre; le sel cristal- lise en partie par refroidissement, en partie par évaporation du dissolvant; on le fait recristalliser dans l'eau bouillante qui l'abandonne par refroidis- sement. .) Il possède la formule Rh^O', 3AzO% 3(BaO, AzO') i 2HO; il perd complètement ses 12 équivalents d'eau à 110"; il constitue des cris- taux blancs assez volumineux, agissant sur la lumière polarisée, solubles dans 5o fois leur poids d'eau à -\- 16° et dans 6 fois et demie leur poids d'eau bouillante. L'acide chlorhydrique concentré et froid le transforme en un mélange de sesquichlorure de rhodium et de chlorure de baryum que l'on ne peut faire cristalliser sous forme d'un chlorure double dé- fini; on peut par ce moyen, en précipitant le baryum par l'acide sulfu- rique employé en quantité calculée, obtenir du sesquichlorure de rho- dium exempt d'alcali. Comme le nitrite correspondant de sodium, il fait double décomposition avec certains sels de potassium et d'ammonium; comme lui, il ne })ossède pas les propriétés des autres sels de rhodium : ainsi, la barvte ne le précipite ni à chaud ni à froid, la soude et le carbo- nate de soude en précipitent de la baryte ou du carbonate de baryte, mais pas de sesquioxyde de rhodium, à cause de la formation du nitrite double de rhodium et de sodium. » Les propriétés de ces nitriles doubles sont précieuses en analyse; celles du nitrite double de rhodium et de potassium notamment peuvent ( '"!) ) être utilisées pour extraire le rhodium à l'clut de purclc, le séparer des autres métaux du platine, le doser dans ses combinaisons : ces trois points de vue seront développés dans une prochaine Communication. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques combinaisons du camphre avec, les phé- nols et leurs dérivés. Note de M. E. Léger, présentée par M. Troost. « Divers chimistes ont examiné l'action du camphre sur les phénols (' ). Pour M. Buffalini, qui n'a opéré que sur le phénol ordinaire, il se formerait nue combinaison qu'il n'a pas isolée cependant; pour les autres, il s'agirait de mélanges ou de dissolutions. Il résulte de mes recherches que le cam- phre produit avec les phénols de véritables combinaisons, que leur grande instabilité, leur facile dédoublement par la chaleur, par les dissolvants ou par les alcalis, ont fait prendre pour de simples mélanges. » J'ai réussi, en effet, à isoler quelques-unes de ces combinaisons à l'état cristallisé, ce qui tranche la question en ce qui les concerne. » Beaucoup d'autres, il est vrai, sont liquides et ne présentent pas de pro- priété susceptible d'affirmer aussi nettement leur nature de composés défi- nis; celle-ci me paraît néanmoins ressortir de faits nombreux que je résu- merai brièvement : i" le camphre et les phénols s'unissent dans des rapports simples pour former les corps liquides en question, ce qui n'aurait pas lieu en cas de dissolution; 2° ces liquides, lorsqu'ils sont solidifiés par le froid, donnent des cristallisations dont les portions formées successive- ment présentent toutes la même composition ; les composants s'y trouvant en quantités proportionnelles à leurs poids moléculaires; 3° l'introduction des phénols dans les solutions alcooliques de camphre diminue de près de moitié le pouvoir rotatoire de ce dernier; !\° les dédoublements si faciles qui ont fait hésiter sur la nature de ces liquides s'observent également pour les combinaisons cristallisées analogues. » On prépare les composés en question en fondant dans des ballons bou- chés les quantités théoriques des deux corps à combiner. Pour l'analyse de ces produits, j'ai dû recourir à la méthode polarimétrique; j'indiquerai ail- leurs les précautions à prendre pour obtenir ainsi des résultats satisfaisants. Je décrirai brièvement les composés que j'ai obtenus. (') BuFFALixi, Feiiol canforato {Gazetta nied. Ital. Lomb., 8 novembre 1873). -- Desesquelles, Arch. de Pharm., septembre 1888, janvier et mai 1889. - Paskris et Obermayer, Pharmaceutische Post, novembre 1888. C. R., 1890, !■ Semestre. (T. CXI. N° 2.) '^ ( IIO ) B he phénol inonocamphré C'-H*0^,C^''H"'0- est un liquide incolore qui ne cris- tallise que vers — 23°; sa densité à o° est i,02o5, son pouvoir rolatoire [aj^zzi-t- 20". Une faible quantité d'eau le décompose partiellement, un grand excès en sépare du camphre. )) Le phénol hémicamphré aC'^H'^O-, C-''11"'0- est liquide et incolore, il ne se solidifie pas à — So". Sa densité à 0°= i ,o4o, [ocjn .-- + 10°, 5. Il se combine à i équi- valent de camphre pour donner le phénol monocamphré; mais, si on lui ajoute i équi- valent de phénol, ce dernier ne fait que s'j' dissoudre, et le liquide, refroidi à — 20°, se sépare nettement en phénol hémicamphré et phénol. Ces faits nous prouvent, en outre, l'existence du phénol hémicamphré comme combinaison définie. » La résorcine nionocamphrée C'^ H'^0% C-^H'^O^ cristallise en lamelles rectan- gulaires larges et minces. Elle est hygroscopique. Une petite quantité d'eau la change en un liquide sirupeux incolore, un grand excès la décompose avec précipitation de camphre. Elle fond vers -'- 29°, mais peut rester longtemps suspendue à -h 10°. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool à gS" et à la dilution d'un demi-équivalent par litre est [a]u= -H 22°, 5. » La résorcine bicamphrée C'-H"0', aC-TI'^O- est un liquide sirupeux, inco- lore, donnant vers 0° de gros cristaux hexagonaux. Densité := i ,o366 à -t- i5°, Wd— + 25°,9. » IJ'ci-naphtol camphré C'^''ïi^O^, C^'H'^O- est liquide, sirupeux, légèrement co- loré, non solidifiable à — 16°. Il n'est pas décomposé sensiblement par l'eau. Densité à 0° = 1 ,0827, [a]i) = -I- 10°, 5. Les cristaux de naphtol a qui se déposent de leur dis- solution dans l'a-naphtol camphré sont des prismes courts, appartenant, d'après M. Wyrouboflr (' ), à la symétrie orthorhombique. Ceci est contraire à ce qu'a publié M. Groth (^), qui considère l'a-naphtol comme clinorhombique. » Le ^-naphtol camphré 3C-°IP0°, ôC-'H'^O-, bien que possédant une composi- tion différente, ressemble beaucoup au corps précédent. Il est liquide. Densité à 0°= 1,0396, [a]D= -^r 22°, 5. Il peut dissoudre du naphtol [3, lequel se dépose sous forme de tables d'assez grande dimension. » U acide salicy tique crtw/>/i/'e C'*H*0°, 2C-"H"'C- forme une masse blanche ayant l'aspect et le toucher du savon. Au microscope, cette masse, parfaitement homogène, est composée d'aiguilles longues et minces, souvent recourbées en boucles. Ce com- posé fond vers 60°. L'eau, même bouillante, ne le décompose que partiellement. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool à gS", à la dilution d'un quart d'équivalent par litre, est [a]u =: 4- 27°, 3. » Le salol camphré, bien que je n'aie pu déterminer exactement sa com- position, me parait exister comme comi^inaison. Cela me semble résulter de ce fait que le pouvoir rotatoire du camphre dans l'acétone est notable- (') Wyrouboff, Sur la forme cristalline des deux naphiols {Bull. Soc. min., t. XIII; 1890). (-) Groth, Pogg. Ann., t. LXVI, p. 38; 1870, et Licb. Ann. der Ch. und Phys., t. CLII, p. 288; 1874. ( 'Il ) ment abaissé par la présence du salol. On l'obtient en fondant équivalents égaux des deux corps. On a ainsi un liquide incolore, ne se solidifiant que vers -4- 7". Le salol peut cristalliser dans le salol camphré en cristaux volumineux dont le développement est souvent irrégulier, mais qui déri- vent d'un prisme orthorhombique. C'est ce qui résulte des mesures effec- tuées par M. Wyrcuboff, qui m'a remisa ce sujet la Note suivante : » La symétrie des cristaux est orthorhombique, et la forme primitive » dérive d'un prisme de 91° 5o' avec le rapport des axes 0,9634 : I : 0,6971. 1 » Les faces observées sont : /«' (100), ^'(010), i" (i 1 1), aj(2i i). La face » ^' est toujours la plus développée et donne aux cristaux l'apparence de ta- » blés plus ou moins épaisses: b' b'\sina' ) = 121°; a.fa.^(sina^) — iliS°2^'; CHIMIE ORGANIQUE. — Sw l hexachlorhydrine delà mannite. Note de M. Louis Mourgues, présentée par M. Armand Gautier. « Au cours de recherches sur les sucres, que je poursuis depuis long- temps, j'ai été amené à reprendre l'étude de l'action du perchlorure de phosphore sur la mannite. )) Il y a une dizaine d'années, un savant allemand, Bell ('), en même temps qu'il signalait la formation d'acide dichloro-muconique par l'action du perchlorure de phosphore sur les acides mucique et saccharique, dé- crivait sous le nom de mannito-tétrachlorhexine une huile qu'il obtenait en chauffant de la mannite avec le perchlorure de phosphore et entraînant le produit de la réaction au moyen de la vapeur d'eau. J'ai repris l'étude de cette réaction, et il m'a été impossible, du moins jusqu'à présent, de re- [u'oduire la substance à laquelle M. Bell attribue la formule C^H°CP. » Les produits qui se forment dans cette réaction sont nombreux : d'abord des substances huileuses que Bell prit pour un corps défini et qui ne sont en réalité qu'un mélange de plusieurs dérivés chlorés et oxygénés de la mannite ou de la mannitane. A côté de ces substances, sur lesquelles je reviendrai prochainement, il se forme une petite quantité d'un corps cris- (') Bell, D. Chein. Gesel., t. XH, p. 1278. ( "2 ) tallisé, sur lequel je demande la permission d'attirer aujourd'hui l'attention de l'Académie. Ce corps est l'hexachlorhydrine de la mannite C'H*CP. » Préparation. — On traite la mannite (SooS') par le PCI' (21008'), en présence d'un peu d'oxyclilorure, on cliaufTe à reflux au bain d'huile, plusieurs heures, sans jamais dépasser i43°. Lorsque le dégagement de HCl a cessé, on distille roxychlo- rure toujours sans dépasser 145°. » On obtient ainsi un sirop presque incolore que l'on verse par petites fractions dans l'eau glacée. On soumet alors ce mélange à l'entraînement par la vapeur d'eau. Le premier litre enlève les substances huileuses, ainsi qu'une partie du corps cristalli- sable. Les deuxième, troisième et quatrième litres entraînent presque exclusivement la mannite hexachlorhj-drique qui passe d'abord sous forme huileuse, mais qui ne tarde pas à cristalliser sous l'eau. On sépare ce corps de quelques impuretés en l'essorant à la trompe et en le faisant cristalliser dans la ligroïne. Quant aux huiles qui passent les premières, on les décante, on les dissout dans l'éther, on filtre, on évapore l'élher et l'on fractionne le résidu dans le vide de dix minutes en dix minutes; le tout passe de i4o° à 180°. La petite fraction lyC-iSo" amorcée avec un cristal du corps précédent se prend en masse; on l'essore, et l'on obtient ainsi une nouvelle quantité du corps C'IPCl''. Les rendements sont extrêmement faibles; pour les proportions indiquées plus haut, on obtient à peine is"' ou is'', 5 au plus d'éther hexachlorhydrique. » Propriétés. — L'hexachlorhydrine de lu mannite est insoluble dans l'eau, trèssoluble dans l'éther, la benzine, le chloroforme, la ligroïne, etc., peu soluble dans l'alcool. n L'éther de pétrole l'abandonne sons la forme de petites écailles blanches, nacrées, légères, inodores, fondant à 1 87°, 5 (appareil Maquenne) en se volatdisant en grande partie. Ce corps bout sous o™,o3 vers iSo^-iSS'*. Le poids spécifique déterminé sur la substance cristallisée par fusion est égal à 2,060. En solution dans la benzine et à la température de 20°, il possède un pouvoir rotatoire de [a]i)= + i8°32'. Les alcalis, même concentrés et à l'ébullition, ne le dissolvent pas. L'acide sulfurique le dissout à chaud, mais il se reprécipite par refroidissement. » Ce corps répond à la formule CH^CP comme l'indiquent les analyses suivantes : Calcul I. II. III. IV. pour C' H- Cl'. G pour 100 a4,8' 24,84 » » 24,57 H » 3,11 2 j 94 » " 2,73 Cl » » » 71,32 71)90 72,69 » Le poids moléculaire, déterminé par la méthode de M. Raoul t, a été trouvé égal à 278, chiffre suffisamment voisin de 293, poids moléculaire ( M,H ) théorique pourC'H'Cl". Celle substance répond sans doute à la consti- tution théorique : CH^ci(Cnci)''Cn2Ci. » Je me propose de revenir sur les produits qui l'accompagnent, et d'appliquer la même réaction à la dulcite et à la sorbite pour obtenir les hexachlorhydrines isomères, si, toutefois, l'isomérie de ces sucres tient à une différence dans la position des oxyliydriles et n'est pas d'ordre pure- mont géométrique ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques nouveaux dérivés du <^-pyrazol. Conlri- bulion à l'étude des élhers nitriques. Note de M. Maquenne, présentée par M. Friedel. • « On sait depuis longtemps que certains éthers nitriques ne peuvent être saponifiés sans destruction complète par les alcalis, siu'tout en pré- sence d'alcool; j'ai moi-même signalé ce fait que la nitro-inosite, au con- tact de la potasse alcoolique, donne exclusivement de l'azotite de potas- sium et des produits colorés de l'ordre des oxyquinones, qui prennent évidemment leur origine dans une oxydation de l'inosite régénérée. » I.a production de nitrites dans ces réactions étant un fait général, il était à supposer que les éthers nitriques tendent à se convertir, sous l'influence des alcalis, en éthers nitreux isomériques, dérivés d'un alcool bitertiaire renfermant le groupe divalent C(OH)-. » Une pareille transformation se conçoit sans difficulté par la migration d'un atome d'oxygène dans le groupement nitrique CH(AzO'), devenu C(OH)(AzO^). Si l'on saponifie un pareil corps, l'alcool rendu libre se déshydrate aussitôt et se change en une acétone, donnant ainsi un exemple remarquable d'oxydation par l'action seule des alcalis. » La forme du groupe C(OIl)(AzO-) est aussi celle des composés nitrés, dont M. Franchiraont admet la production transitoire dans l'oxy- dation nitrique des alcools; les expériences que j'ai entreprises à ce sujet montrent que, dans un cas au moins, il est préférable de les envisager comme des éthers oxy nitreux. (') Ce iravail a été fait au laboratoiie de M. le Professeur A. Gautier, à la Faculté de Médecine de Paris. ( "4 ) » Pour vérifier celte manière de voir, j'ai cherché un mode de traite- ment des éthers nitriques qui permît, en liqueur alcaline, de constater leur dédoublement en azotites et en acétones; j'y ai réussi en faisant usage, comme agent de saponification, de l'ammoniaque ; si l'on part d'un éther orthodinitrique, l'acide nitrotartrique ordinaire, par exemple, additionné d'une aldéhyde quelconque, on obtient, sous l'action de ce réactif, des composés p-pyrazoliques en tout semblables à ceux qui se foi'ment dans les mêmes conditions avec les a-diacétones libres. » La réaction s'effectue en traitant une solution aqueuse d'acide nitro- tartrique par la quantité d'aldéhyde correspondante et un excès d'ammo- niaque : la température s'élève, et, dans certains cas, entre autres avec l'aldéhyde ordinaire, il se sépare, après quelques minutes, une masse cristalline qui n'est autre que le sel ammoniacal d'un acide p-pyrazol 4-5 dicarbonique. Toujours on obtient l'acide libre, sous la forme d'un préci- pité cristallin, quand oq sature la liqueur ammoniacale refroidie par l'acide chlorhydrique; il se produit alors un dégagement d'acide nitreux, ce qui montre que l'acide nitrotartrique s'est comporté ici comme l'aurait fait l'éther dinitreux symétrique de l'acide dioxytartrique. » D'ailleurs l'acide dioxytartrique donne naissance aux mêmes réac- tions, et l'on obtient aussi aisément les acides pyrazol-dicarboniques dont je vLens de parler en portant à l'ébullition un mélange de dioxytartrate de sodium, d'aldéhyde et d'ammoniaque en excès : ils se déposent alors à l'état de sels de sodium peu solubles. Cette circonstance achève d'établir la transformation prévue de l'acide nitrotartrique en acide dioxytartrique et azotite d'ammonium sous l'action de l'ammoniaque. » Je décrirai seulement les deux premiers termes de la série des acides P-pyrazol-dicarboniques, les seuls dérivés carboxylés connus jusqu'à pré- sent des glyoxalines. » Acide '^^pyrazol 4-5 dicarbonique {glyoxaline dicarbonique) C^H*Az-0*. — Obtenu par l'aldéhyde méthjlique en solution ammoniacale, ce corjjs offre l'aspect d'une poudre blanche composée de fines aiguilles ou d'octaèdres microscopiques. Presque insoluble dans l'eau, il donne des sels alcalins et alcalino-terreux peu solubles, quoique cristallisables; les autres sels sont des précipités généralement amorphes : les dérivés monométalliques sont seuls bien définis : Trouvé. Calcule. Carbone 38,59 38 , 46 Hydrogène 3 , 02 2 , 56 Azote 17,85 17,95 ( ii5 ) » La distillation sèche le transforme intégralement en acide carbonique et glyoxa- line (P-pjrazol) C'II'Az-, ce qui établit la formule de structure suivante, conforme à la théorie : CO=H-C- Â.Z COHI C CH. AzH » Acide a méthyl '^-pyrazol 4-5 dicai tonique Cll^Az-O'' H- IPO. — Ce corps s'obtient par l'aldéhyde ordinaire avec une extrême facilité, l'acide tarlrique pouvant en fournir environ 5o pour loo de son poids. Peu soluble, même à chaud, il cristallise en belles aiguilles blanches, brillantes, qui ne commencent à se déshydrater que vers iSo" et ne perdent complètement leur molécule d'eau qu'à 170°. » Les sels monométalliques alcalins ou alcalino-terreux cristallisent aisément; ils sont fort peu solubles et ne renferment plus d'eau de cristallisation. » La chaleur dédouble ce corps en glyoxalélhyline OH^Az- et acide carljonique (trouvé, 46,42 pour 100; théorie, 46, 81). » Enfin l'analyse a donné les résultats suivants : Trouvé. Calculé. Eau 9,36 9,67 Carbone 38 , 1 2 38 , 3o Hjdrogène 4,29 4J26 Azote 1 5 , o4 1 4 1 89 » On a préparé de la même manière, au moyen de l'aldéhyde araylique et de l'aldéhyde benzoïque, les acides isobutylglyoxaline-dicarbonique et phénylglyoxaline-dicarboniqûe; la réaction paraît donc générale, an moins en ce qui concerne les aldéhydes primaires à fonction simple : les diffé- rents corps qui en résultent seront décrits plus tard dans un Mémoire détaillé. » Tous ces acides, évidemment bibasiques par constitution, ne semblent donner que des sels monométalliques. Cette particularité tient sans doute à la présence, dans leur molécule, du noyau pyrazol fortement basique, qui sature l'une des fonctions acides du produit; d'ailleurs, cette fonction basique est complètement masquée, et il a été impossible d'unir les acides glyoxaline-dicarboniques à l'acide chlorhydrique ou de préparer leurs chloroplatinates. » La facilité extrême avec laquelle ils se transforment en glyoxalines donne un nouveau mode de préparation de ces bases qui est infiniment plus avantageux que les procédés classiques en usage. » Je me propose d'étendre ces recherches aux différents éthers nitriques ( l'ti ) de la série grasse et aussi d'étudier l'action des autres bases ammoniacales sur l'acide nitrotartrique ou ses analogues. » ANAïOMiE ANIMALE. — Nouvelles recherches sur la division des cellules em- bryonnaires chez tes Vertébrés. Note de M. L.-F. Henneguy, présentée par M. Ghauveau. « Dans ses recherches sur la fécondation et la division cellulaire chez l'Ascaris megalocephala, M. Ed. van Beneden a appelé l'attention sur un élément particulier qu'il a désigné sous le nom de sphère attractive et qu'il considère comme un organe permanent de toute cellule au même titre que le noyau. Le savant professeur de Liège a reconnu que toute sphère attrac- tive procède d'une sphère antérieure, que sa division précède celle du noyau cellulaire, et il fait jouer un rôle important au corpuscule central de la sphère attractive, corpuscule qui dirigerait la division du noyau et de la cellule. Les faits avancés par M. Ed. van Beneden ont été confirmés par M. Boveri chez le même Ascaris, par MM. Vialleton, Vejdowsky et Garnault chez d'autres luAcrtébrés et en partie seulement par MM. Rabl et Rolliker chez les Amphibiens. » Les observations que j'ai faites, en employant une technique spé- ciale (' ), m'ont permis de retrouver, dans les cellules de segmentation de l'œuf de laTruite, les sphères attractives (^archoplasma de Boveri) avec leur corpuscule central (ce/itrosoine de Boveri), et d'en suivre l'évolution. Les cellules que j'ai examinées appartenaient à des germes en voie de segmen- tation, depuis le stade XVI jusqu'au moment de la formation de la couche enveloppante. » Dans toutes les cellules, on trouve deux sphères attractives placées en général vis-à-vis de chaque extrémité du grand axe du noyau. Chaque sphère est formée par une petite masse de protoplasma très finement gra- nuleux, renfermant en son centre un amas de granulations plus grosses et ayant pour les matières colorantes plus d'affinité que le reste du proto- plasma : cet amas central constitue le centrosome. Autour de la sphère attractive, le protoplasma cellulaire présente une disposition rayonnante très nette. (') Celle technique, que j'exposerai dans un Mémoire plus étendu, consiste essen- tiellement dans l'associalion du permanganate de potasse et de la safranine pour la coloration des pièces. (i'7) » Chaque sphère attractive est le centre de formation de l'aster, qui apparaît à chaque pôle du noyau avant toute modification de celui-ci, ainsi que je l'avais déjà établi en 1882. Pendant que se constituent l'am- ])hiasler et le fuseau achromatique, dont les rayons vont pénétrer dans l'intérieur du noyau pour aller se fixer sur les chromosomes, les centro- somes subissent déjà une modification ; chacun d'eux s'allonge perpendi- culairement au grand axe de l'amphiaster. » Après la division de la plaque équatoriale, le centrosome allongé de chaque aster se sépare en deux moitiés, qui s'éloignent l'une de l'autre, en restant unies pendant quelque temps par des filaments achromatiques très distincts et très pâles ; les deux nouveaux centrosomes filles s'entourent d'une petite zone protoplasmique claire, de laquelle rayonnent de fines stries granuleuses, et deviennent ainsi les centres de deux nouvelles sphères attractives. Le système achromatique formé par les deux cen- trosomes, entourés de leurs sphères attractives, est contenu dans l'in- térieur de l'aster dilaté, au mUieu duquel viendra se reconstituer le noyau fille aux dépens des chromosomes. Le noyau fille n'est encore représenté que par les chromosomes indépendants dont l'ensemble constitue le dyaster de Flemming, alors que ses deux futures sphères attractives existent déjà toutes formées. )) A un stade plus avancé de la cytodiérèse, le noyau fille formé par les chromosomes, devenus vésiculeux et granuleux, vient se placer entre les deux sphères attractives filles, et, bientôt après, ce nouveau noyau entre en division. )) Mes observations confirment donc entièrement, pour les Vertébrés, celles de MM. Ed. van Beneden et Boveri, faites sur V Ascaris megalocephala. Elles sont en contradiction avec celles de MM. Rabl et Rolliker sur un point : l'existence constante de deux sphères attractives et de deux cen- trosomes pour chaque noyau, tandis que ces auteurs admettent que la sphère attractive, unique dans la cellule à l'état de repos, ne se dédouble qu'au moment de la cytodiérèse. Cette contradiction peut s'expliquer, je crois, facilement. » Il est important de remarquer, eu effet, que, dans le germe de la Truite, la division cellulaire est très active, et que la période de repos de chaque cellule est de très courte durée. Or, on sait que si, dans la cyto- diérèse normale, la division du corps cellulaire suit immédiatement la division du noyau, ces deux phénomènes, généralement liés l'un à l'autre, peuvent être indépendants, comme cela s'observe, par exemple, dans le C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N° 2.) '^ ( ii8) sac embryonnaire des Phanérogames et la parablaste des Poissons osseux. Il me semble logique d'admettre qu'il peut en être de même de la divi- sion de la sphère attractive et du noyau. Lorsque la cvtodiérèse est active, les centrosomes et les sphères attractives se divisent de très bonne heure avant la reconstitution des noyaux filles; si, au contraire, une période de repos assez longue sépare deux diérèses successives d'une cellule, le cen- trosome et la sphère attractive restent indivis, pour ne se diviser que plus tard et déterminer la karyodiérèse ('). » ZOOLOGIE. — Sur les Crustacés des sebkhas et des chotts d! Algérie. Note de MM. Raphaël Blanchard et Jules Richard, présentée par M. A. Milne- Edwards. « L'exploration méthodique des lacs d'eau douce a fait connaître des faits si intéressants, relativement à la distribution géographique des ani- maux inférieurs, en particulier des Crustacés, qu'il était très désirable d'étendre les recherches de ce genre à des bassins intérieurs différant des premiers par la composition chimique de leurs eaux. » Les lacs salés devaient attirer l'attention des naturalistes : leur abon- dance en Algérie et la facilité relative avec laquelle on peut actuellement les explorer nous ont déterminés à en aborder l'étude. On connaît déjà les Poissons qui vivent dans ces lacs ; on sait aussi qu'il s'y trouve quelques Crustacés (^Phyllopodes , Cypris bispinosa, etc.). Mais à cela se bornaient nos connaissances : on était donc en droit de supposer que, à côté de ces êtres de taille relativement considérable, il se trouvait toute une série de formes plus petites, qui avaient échappé jusqu'alors aux investigations. En effet, les nombreuses pèches au filet fin que nous avons pu faire dans le nord de la proAfince d'Oran et dans la région saharienne qui s'étend de Biskra à Temacin, nous ont révélé l'existence d'une faune très variée et présentant un grand intérêt. » L'analyse chimique des eaux que nous avons explorées a été faite déjà par plusieurs ingénieurs, notamment par M. Ville; il était donc su- perflu de recommencer cette étude. Mais, comme le degré de salure des sebkhas et des chotts subit de très grandes A^ariations suivant la saison, il nous a semblé néanmoins indispensable de déterminer à quel degré de concentration se trouvaient les eaux au moment de la pêche. Dans ce but, (') Travail du laboratoire d'Embryogénie comparée du Collège de France. ( l'î) ^ nous avons fait usage d'un procédé permettant un dosage extemporané des chlorures. » Il ne sera question ici que des Crustacés branchiopodes et copépodes. Dans un travail plus détaillé seront décrits tous les êtres qui peuplent ces eaux (Insectes, Ostracodes, Diatomées, etc.). » Phyllopodes. — UArtemia salina esl très abondante dans la grande sebkha d'Oran et dans le lac de la Sénia; on la retrouve à Temacin, ville située à 680""" de ce premier point et à 385*"" de Gabès, point maritime le plus proche. Le Branchipus pisciformis, qui se rencontre à Biskra, est nouveau pour la faune algérienne. » Cladocères. — Des Crustacés de ce groupe ont été rencontrés dans le nord de la province d'Oran : Daphnia magna, dans le lac de Gharabas, près de Sainte-Barbe-du- Tlélat, et une espèce du genre Moina, dans le lac de la Sénia. Ces deux mêmes es- pèces se retrouvent à Biskra, en compagnie du Macrothrix hiisuticornis, d'une Alona et du Chydorus Letourneuxi: ce dernier n'était connu jusqu'à présent que de Tunisie. Dans le cliria Tijounin kébir, situé près de Sidi Yahia, à environ 100'"" au sud de Biskra, nous trouvons^ d'autre part, une Daphnella et une variété de V Alona lenuicaudis. » CorÉPODES. — Les résultats les plus intéressants de notre étude sont assurément relatil's à la distribution géographique des Copépodes, ainsi qu'à la découverte de plu- sieurs formes nouvelles. » Les lacs de la province d'Oran ne renferment que le Diaptonius salinus et le Mesochra Blanchardi ; ces deux espèces paraissent être très répandues, puisqu'on les retrouve dans diverses localités de l'Oued Rir et jusqu'à Temacin. Le Diaptomus sa- linus n^A été constaté jusqu'à présent qu'en Algérie et en Hongrie; dans ce dernier pays, il n'habite également que les eaux salées. » Neuf autres espèces de Copépodes sont particulières à la région saharienne com- prise entre Biskra et Temacin. Les Cyclops pulchellus et diaphanus vivent à Biskra. Le Cyclops œquoreus, espèce très rarement observée et connue seulement d'Angle- terre et de Madère, a été rencontré à Nza ben Rzig, à près de 4oo'"" de la mer : il se trouve donc dans des conditions bien différentes de celles où on l'a observé jusqu'ici, puisqu'il ne semblait vivre que dans des flaques d'eau de mer ou saumâtre, au voisi- nage immédiat de la mer. Un quatrième Cyclops. voisin du C. strenuus, a encore été rencontré à Chegga, à Si"^"" au sud de Biskra. Enfin un autre Cyclops accompagne la Daphnella dans le chria Tiyounin kébir. n La famille des Harpacticidœ, représentée déjà en Algérie par le Mesochra Blan- chardi, se voit augmentée de quatre espèces nouvelles pour la Science : ce sont, d'une part, un C anthocamptus provenant du chott de Sidi Yahia ; d'autre part, un Meso- chra, un Laophonle et un Dactylopus recueillis dans le chria Tiyounin kébir. » Les genres Laophonle et Dactylopus n'ont été rencontrés jusqu'ici que dans la mer. Il esl intéressant de constater leur présence, non seulement dans les eau.x salées ayant une composition très différente de celle des eaux de la mer, mais encore dans des localités très éloignées des côtes ('). C) A la liste qui précède, nous pouvons ajouter encore trois espèces de Phyllo- ( 120 ) » En résumé, à part quelques Phyllopodes, tous les Crustacés dont il est question dans la présente Note sont nouveaux pour la faune algé- rienne. Les recherches spéciales que nous résumons ici prouvent que la faune de notre grande colonie africaine est encore très imparfaitement connue, malgré les importants travaux dont elle a déjà été l'objet. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les réactifs colorants des substances fondamen- tales de la membrane. Note de M. L. Mangin, présentée par M. Berthelot. <( I/'emploi des matières colorantes en Anatomie végétale n'a pas fait jusqu'ici l'objet de recherches méthodiques. Bien que la liste des réactifs utilisés dans les études microscopiques s'accroisse chaque jour, l'absence de données précises sur leur composition, leurs propriétés chimiques, ainsi que sur les conditions de leur action, rend très aléatoires les vérifica- tions des résultats annoncés. )) Dans les recherches que j'ai entreprises sur la membrane, je me suis proposé de comparer l'action des matières colorantes à leur composition chimique et de vérifier, par l'analyse chimique des tissus, les résultats fournis par les réactifs colorants. Je crois qu'en définissant rigoureuse- ment la nature et le mode d'action de ces réactifs, on peut constituer une méthode d'analyse qualitative microscopique des tissus, destinée à rempla- cer les procédés de coloration empiriques employés maintenant dans les recherches anatomiques. » Dans cette Note, je m'occuperai seulement de la fixation des réactifs colorants sur les substances fondamentales que j'ai distinguées dans la membrane dite cellulosique des végétaux (') : composés pecliques, callose, cellulose; cette fixation ayant lieu, sans mordancage, dans un milieu neutre, alcalin ou acide. » Les diverses matières colorantes de la série aromatique peuvent être divisées en deux catégories : l'une est formée de combinaisons dans lesquelles le colorant basique est uni à divers acides minéraux ou organi- ques; l'autre est constituée par des colorants acides employés à l'état de sels alcalins. podes recueillies à Laghouat par M. le D"' Ch.-H. Martin, qui a bien voulu nous les transmettre. Ce sont : Apus cancriformis, Branchipus pisciformis et Eslheria Mayeti. Cette dernière espèce n'était encore connue qu'en Tunisie. (') Comptes rendus, octobre 1889, mars 1890. ( 121 ) ■» Les substances de la première catégorie se fixent avec une énergie variable sur les composés pectiques et manifestent ainsi la fonction acide de ces composés; elles ne colorent pas la callose ni la cellulose. Je signa- lerai notamment les composés suivants : groupe azoïque: le brun vésuvien, la chrysoïdine; groupe diphénylméthane : l'auramine; groupe triphénylmè- thane : les bleus Victoria, le bleu de nuit, la fuchsine, le violet de Paris, le violet Hoffmann, etc.; puis tous les colorants du groupe oxazine : bleu de naphtylène, bleu de Nil; du groupe thioninc : bleu de méthylène; du groupe eurhodine : rouge neutre; du groupe safranine : bleu neutre, phéno- safranine, safranine extra, rosolane, rouge de Magdala. L'affinité de ces substances pour les composés pectiques est très inégale, d'ailleurs faible, car la présence d'un excès d'acide, de la glycérine, suffit pour amener plus ou moins rapidement la décoloration des tissus. » La deuxième catégorie, formée de sels alcalins, renferme un grand nombre de substances qui ne colorent jamais les composés pectiques; par contre, beaucoup d'entre elles se fixent sur la cellulose et la callose et manifestent ainsi la basicité de ces derniers corps, basicité déjà connue et utilisée depuis longtemps en ce qui concerne la cellulose. Dans cette caté- gorie, deux groupes nous intéressent seulement : le groupe azoïque et le groupe triphénylméthane. » Le groupe azoïque, abstraction faite de la chrysoïdine et du brun vé- suvien, est formé principalement de sels alcalins parmi lesquels nous dis- tinguerons trois types importants. i> Le premier type comprend les divers colorants contenant une seule fois le groupement azoïque, tels que le ponceau de xylidine dont la compo- sition est exprimée ainsi ^ ( (SO', Na)^ A ce type se rattachent les ponceaux d'aniline, de toluidine, la naphto- rubine, etc., ainsi que les diverses tropéolines dont la composition est un peu différente. Ces diverses substances colorent le protoplasma en jaune, mais elles n'ont aucune action sur la cellulose et la callose. » Le deuxième type est formé de substances renfermant deux fois le groupement azoïque, telles que le rouge d'orseille A dont la composition est ^ ( (SOS Na)2 ( f22 ) A ce type appartiennent : l'orseilline BB, l'azonibine, le noir naphtol, les crocéines, etc. Ces matières colorent la cellulose dans un bain neutre ou légèrement acidulé ; elles n'ont aucune action sur la callose. M Le troisième type renferme les colorants de la série benzidique, tels que le rouge Congo dont la formule est C»H*(4)-Az = Az(p)C'»H^j|:;^J^;^ eHX4) - Az = Az(p)C-H^ j [l^^l^l^^'' A ce type appartiennent le bordeaux extra, le congo GR, le congo- corinlhe, la deltapurpurine G, le congo brillant G, qui résultent de l'ac- tion des composés sulfonés du naphtol sur la benzidine; l'azobleu, le congo-corinthe B, les benzopurpurines, les rosazurines, où la toluidine est substituée à la benzidine; l'azoA'iolet, les benzoazurines, l'héliotrope, où la dianisidine est substituée à la benzidine, etc. Ces colorants, précipités ordinairement par les acides, teignent directement la cellulose et la cal- lose dans un bain neutre, ou mieux légèrement alcalin. « Le groupe triphénylméthane n'offre pas de relations aussi nettes entre le pouvoir colorant et la composition chimique. On y distingue d'abord un grand nombre de corps formés par des chlorhydrates, sulfates, etc., qui teignent directement les composés pectiques, puis une série de sels alcalins que nous diviserons en trois groupes. Le premier groupe comprend la fuchsine acide, le violet acide, le bleu de Bayer, les bleus alcalins, etc., qui résultent de l'action respective de l'acide sulfurique sur la fuchsine, le violet de Paris 6 B, le bleu de diphénylamine, le bleu d'aniline. Ces sub- stances ne colorent pas la cellulose, mais certaines d'entre elles, les bleus solubles, les bleus]de Bayer notamment, colorent la callose. La coloration est d'autant plus énergique que la sulfonisation est plus complète ; ainsi le bleu 6B, qui est un mélange où domine la triphénylrosaline trisulfonée, est le plus actif des bleus solubles. « Le deuxième groupe de triphénylméthane est formé par les sels alca- lins de l'acide rosolique, qui teignent directement la callose et la cellulose. Enfui le troisième groupe est formé par les éosines ou sels de fluorescéine, tels que l'éosinc, l'érythrosine, la phloxine, qui colorent fortement les matières azotées, sans se fixer sur la callose ni sur la cellulose. » L'indication des procédés opératoires, permettant d'obtenir avec les réactifs précédents des résultats très nets, exigerait des développements que l'exiguïté de cette Note ne comporte pas; j'en ferai l'objet de Communica- ( 123 ) lions ultérieures. J'ajouterai que, les diverses matières colorantes delà série aromatique se combinant avec les substances azotées, il est souvent indis- pensable, pour éviter les erreurs dues à la présence de ces dernières substances dans les tissus, de mélanger plusieurs réactifs appartenant à des catégories différentes : on obtient alors des colorations doubles très démon- stratives. » MINÉRALOGIE. ~ Sur la dilatation de la silice. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. Daubrée. (I Dans un travail récent, M. Mallard a signalé l'existence de transfor- mations dimorphiques des différentes variétés cristallines de la silice. D'après les analogies connues, il était permis de prévoir que ces change- ments d'état cristallin devaient être accompagnés de modifications brusques de toutes les autres propriétés physiques de ces corps. Je me suis proposé de le vérifier en étudiant, comme je l'avais déjà fait pour le quartz, la dilatation de la silice sous ses autres formes. Mes expériences ont porté sur la tridymite, la calcédoine calcinée à i5oo° et le quartz cal- ciné à 1600°. » Tridymite. — Il n'existe pas, dans la nature, de tridymite massive qui puisse se prêter à de semblables expériences; j'ai pu me procurer, grâce à l'obligeance de M. Grobat, directeur de l'usine d'Assailly (Loire), une brique de quartz transformée spontanément en tridymite dans un four à acier. Le quartz chauffé à la température élevée de ces fours, que j'ai trouvée être de 1600", se transforme, en quelques heures, en silice amorphe. L'action prolongée de la chaleur, en présence des gaz réducteurs, amène une nouvelle cristallisation de la silice, sous forme de tridymite. La brique qui m'a servi avait séjourné pendant un an dans un des carneaux d'arri- vée de l'oxyde de carbone; elle était couverte d'un enduit noir, principa- lement formé de silicium. La composition de la masse intérieure était la suivante : SiO^ 94 CaO 3 Fe^O' 2 APO^ I 100 » Elle laissait rapidement dissoudre dans l'acide fluorhydrique faible ( 124 ) 85 pour loo de son poids; ce chiffre représente la proportion de tridymite réelle existant dans la brique. Le reste de la silice, moins facilement atta- quable, devait être combiné aux bases. » Les mesures de dilatation, effectuées sur une longueur de o'",i, ont donné les résultats suivants : Température.. iS" gà" iSo" 170° a^S" 480° 090° 700° 900° loSo" Dilatation o""°,o o™",i6 o™",23 o™'",42 o^^iGa o™™,95 i^'^jOa i™°',09 i""',07 i""",o5 » Le rapprocbement de ces nombres montre qu'il se produit, entre i3o° et 170", un changement brusque de longueur, d'environ o°"",i5. J'ai admis dans le tracé de la courbe ci-après, pour le point de transfor- mation, la température de i3o° déterminée antérieurement par M. Mal- lard. On remarquera de plus, vers 700°, un maximum de dilatation; c'est là une anomalie singulière, qui n'avait encore été signalée pour aucun autre corps. Je me suis assuré, par des expériences plusieurs fois répétées, que c'est bien un maximum géométrique, et non un point anguleux qui correspondrait à un nouveau changement d'état. » Calcédoine calcinée. — Pour me procurer de la silice amorphe mas- sive, j'ai eu recours à l'obligeance de M. Vogt, qui a bien voulu faire cuire à mon intention, dans les fours à porcelaine dure de Sèvres (i5oo°), des baguettes de calcédoine. La silice ainsi traitée se présente sous forme d'une masse blanche, poreuse, ne présentant aucune apparence de cristallisation. Sa densité est de 2,16. Les résultats suivants tendraient néanmoins à indiquer que cette variété de silice n'est pas amorphe, comme semble- raient le faire croire son aspect et sa non-activité sur la lumière polarisée. Les chiffres reproduits ici se rapportent à l'agate calcinée; le bois fossile a donné des résultats identiques : Température . . i5° 93° 170° 245° 36o° ôjo" io5o° Dilatation om">,o C'^jOâ o""»,20 i""™,23 i'^'^,2Ç) i""",4o i>nm^53 » On voit qu'il se produit, entre 170° et 245°, un changement brusque de dilatation, qui atteint i""", soit i pour 100, et est, par suite, bien plus important que les changements analogues observés dans le quartz et la tridymite. » Pour préciser plus exactement la température de transformation, j'ai déterminé la dilatation cubique de la matière, en l'enfermant dans la boule d'un thermomètre rempli d'acide sulfurique. J'ai trouvé ainsi la température de 210". ( '25 ) )) L'existence d'une semblable transformalioii ne permet guère de con- sidérer comme amorphe cette variété de silice. H ne tant pas oublier, d'ailleurs, que les corps solides ne conservent que d'une façon tout à fait exceptionnelle Tétat amorphe, autrement dit vitreux. La plupart des corps considérés comme tels, les précipités chimiques par exemple, sont parfaitement cristallisés, mais leurs dimensions sont trop faibles pour que le microscope puisse déceler des formes géométriques ou des propriétés optiques quelconques. » Quartz calciné. — Une troisième série d'expériences a porté sur de petits prismes rectangulaires, obtenus en agglomérant, avec 2 pour 100 de chaux, du quartz préalablement calciné au four à acier. Les résultats obte- nus ont été les suivants : Température IJ" Dilatation o'""' 270" 570° 600" 990° 0""",20 o""",35 o™'",4' o»"",43 Dilatation des dijjérentes variétés de silice. l'^s — ' iaVc^ -— . C^ m.' 1 ■" .^ ~~ ^f^ -y ^^ / / / / A / n%.^ / ^^ / / / te _ _ ■ / / s^^ J2M . À ^ — - / c^^ .-"^ 0 ^ 500 Température. 1000 » La dilatation croît donc d'une façon continue avec la température, et sa valeur à 1000° est beaucoup plus faible que pour toutes les autres va- riétés de silice; elle est intermédiaire entre celles de la porcelaine et du C. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N» 2.) '7 ( 12t' ) verre; matières loiiles deux riches en silice et plus ou moins complètement amorphes. On est donc conduit à supposer que le quartz s'est réellement transformé en silice amorphe, sous l'influence d'une température élevée, d'un refroidissement brusque et de la présence de quelques centièmes de bases. » Le Tableau ci-dessus traduit en courbes les résultats de ces expériences, dont j'ai rapproché les résultats antérieurement obtenus avec le quartz. On voit immédiatement que toutes les variétés de silice, y compris la sdice amorphe, ne présentent, entre 600° et 1 000°, que des changements de dimen- sions très faibles, tantôt positifs, tantôt négatifs. Le point de transforma- tion se trouve, pour les silices à densité élevée (quartz et calcédoine), à une température notablement plus élevée que pour les silices à faible den- sité (tridymite et calcédoine calcinée). » Le rôle important que ces anomalies de dilatation doivent jouer dans la fabrication des produits céramiques est trop évident pour qu'il y ait lieu d'y insister. Ces matières renferment toutes de 5o à 80 pour loo de silice, qui peut se trouver à un quelconque de ses différents états. Dans la porce- laine seule, où la silice est rendue amorphe par une vitrification [vartielle, la dilatation est assez régulière pour permettre un accord suffisant de la pâte et de la couverte, et éviter ainsi les tressaillements. » MINÉRALOGIE. — Analyse de la ménilile de Vdlejuif. Note de M. Auguste Terueil, présentée par M. Daubrée. « On trouve à Villejuif, dans un lit de calcaire intercalé au mdieu du gypse et de la marne, des masses irrégulières, blanches, assez dures, ayant l'aspect de rognons aplatis soudés entre eux, et qui portent à leurs sur- faces des traits concentriques, indice de la stratification des marnes au milieu desquelles ils se sont concrétionnés. M On donne à cette substance le nom de mèinllle, en l'assimilant au minéral de Ménilmontant qui est, comme on le sait, composé essentiel- lement de silice hydratée, et que les minéralogistes ont, pour celte cause, classée dans le groupe des silices opales. » L'échantillon de Villejuif, que j'ai analysé, est loin d'avoir cette com- position, comme on le verra plus loin. » Ce dernier minéral se compose de deux couches qui diffèrent d'aspect, quoique ayant la même composition. ( '=7 ) » La partie centrale a une lé£;;ère teinte gris jaunâtre; son »rain est fl'iine grande finesse et rappelle le grain de la pierre lithographique. Cette partie centrale ne happe pas la langue; sa densité égale 2,409. » La partie extérieure est blanche, son grain est moins fin; elle happe fortement la langue; sa densité a été trouvée 2,422. » Enfin, cette dernière est recouverte à sa surface d'une légère couche d'une poudre blanche, très fine, assez adhérente, mais que l'on enlève facilement à l'aide d'un outil tranchant. T^a composition de cette poudre blanche est bien différente de celle des deux parties principales, elle se rapproche, en effet, de la composition de la niénilite de Ménilmontant. " J'ai groupé, dans le Tableau qui suit, l'analyse des trois parties qui constituent la prétendue ménilite de Villejuif : Partie Poiulre !■■ -^ — ^ blanche. extérieure. intérieure. Silice soluble dans la potasse 36,45 9,18 8,00 Silire insoluble dans la potasse 44j32 10, 4o 14,28 Carbonate de chaux 8,00 75,48 78,82 Carbonate de magnésie traces i ,82 i ,61 Sulfate de chaux traces traces traces Peroxyde de fer 0,92 i ,o4 o,94 Eau io,3i 2 ,07 1 ,29 100,00 99,99 99,94 » Ces analyses démontrent la différence qui existe entre la ménilite de Ménilmontant et le rognon de Villejuif que j'ai examiné. Ce dernier n'est en réalité que du calcaire silicifié par environ ^ de son poids de silice hy- dratée. Il diffère également de la ménilite de Villejuif qu'a analysée M. Damour (' ) et qui est beaucoup plus magnésienne. Ces concrétions, bien que d'un aspect uniforme, présentent donc des compositions assez diverses. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la précision des tempêtes, jmr i obsen'ation simultanée du baromètre et des courants supérieurs dr l'atmosphère. Note de M. G. Guii.BF.RT, présentée par M. Mascart. « On sait que les différents météores aqueux se succèdent dans un cer- tain ordre, qui amène, dans un ciel pur et vers l'anticyclone, les cirrus d'a- (') Bulletin de la Société miner alogique de France, t. VIT, p. 66 et 289; ( i28 ) hord, puis les cirro-cumulus, le pallium et enfin les nimbus partiels ou orageux. Ces nuages constituent un ensemble remarquable, que je désigne s(uis le nom de succession Tuiageuse. » Bien reconnue, bien étudiée, considérée comme un phénomène natu- rel, distinct, ayant ses lois particulières, la succession nuageuse peut servir d'unique base dans la prévision du temps local; mais son objectif doit être plus étendu et il devient alors indispensable d'aborder simultané- ment l'examen des dépressions barométriques. » Dans cette étude, deux cas principaux peuvent se présenter : )) Premier cas. — La succession nuageuse et la dépression barométrique sont d'accord : on voit les cirrus survenir au début de la baisse du baro- mètre, le pallium pluvieux accompagner le passage du centre, et les averses suivre avec hausse considérable du baromètre. » Second c\s. — La concordance n'existe plus, et l'on peut constater l'é- lévation progressiA'e de la pression atmosphérique, malgré le passage des cirrus et des cirro-cumulus, ou bien la baisse du baromètre a lieu tandis que les averses surviennent. » Les deux phénomènes paraissent alors n'avoir aucun rapport précis entre eux. » Or ce fait présente une importance capitale au point de vue de la prévision du temps, et l'expérience acquise par l'observation d'une multi- tude de cas semblables permet d'établir les règles suivantes : » i" Lorsque la succession nuageuse et la dépression barométrique présentent un accord complet, le gradient ne se forme pas et, par consé- quent, les vents restent faibles ou modérés, quelles que soient l'intensité et la rapidité de la baisse du baromètre. » 1° Au contraire, si la succession nuageuse et la dépression offrent dans leur marche respective un défaut de concordance, le gradient s'accentue et de forts vents en sont la conséquence. » Et sous une forme plus concise encore, on peut dire : » Accord des deux phénomènes, />omi de vent. M Défaut de concordance, vent fort et d'autant plus redoutable que le désaccord aura été plus grand. » Dans ce principe, très simple, réside toute une nouvelle méthode de prévision des tempêtes, méthode qui offre les plus grandes différences, et dans ses moyens d'application et dans ses résultats, avec la méthode iso- barique, seule employée aujourd'hui dans le monde entier. » Ainsi, d'un seul point, situé sur les côtes ouest, un observateur isolé. ( 129 ) privé de toute communication téiégniphiquo, peut établir la prévision du temps pour une grande partie de l'Europe. Il peut, en outre, délerminer la vitesse de translation du centre des bourrasques, vitesse que rien encore jus- qu'à ce jour n'a permis de faire présumer; si une dépression se présente à l'ouest de l'Irlande ou de la Bretagne, l'examen des Cartes isobariques ne permet pas d'indiquer si le centre demeurera stationnaire ou s'il devra se trouver le lendemain matin vers le Pas-de-Calais ou sur l'Allemagne. » Au contraire, le principe qui nous permet la prévision des tempêtes nous servira de même à prévoir la vitesse du centre. » Dans le premier cas, accord de la succession nuageuse et de la dé- pression correspondante, la vitesse du centre sera en raison directe de la vi- tesse de la succession nuageuse. » Dans le second cas, cette règle doit se modifier profondément, et alors la vitesse du centre sera d'autant plus grande que la dépression se présentera avec un plus grand retard par rapport à la succession nuageuse. » M. »T. Léotard transmet une observation de la comète Brooks, faite le lo juillet à l'observatoire de la Société Flammarion de Marseille. M. Alpii. Basin adresse une Note sur les générateurs de vapeur. M. G. Deneuville adresse une Note relative aux moyens à employer pour détruire la toile (^Mthalium septicum^ des serres à multiplication. La séance est levée à 4 Heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 juillet 1890. Bulletin de la Société internationale des Électriciens. Tome IV (1887) au Tome VII (1890). Paris, Gauthier- Villars et fils; 4 vol. gr. in-8°. Atlas statistique graphique de la ville de Paris. I. Année 1888. (Publié par ( .3o ) . la Préfecture du département de la Seine.) Paris, G. Masson, 1889; in-f°. Bulletin de la Société de l'Industrie minière. Troisième série. Tome HT. 4" livraison, 1889. (Congrès international des Mines et de la Métallurgie. Travaux du Congrès). Saint-Étienne, au siège de la Société; vol. in-8° et un Atlas. Comptes rendus des séances de la neuvième Conférence générale de l'Asso- ciation géodésique internationale et de la Commission permanente, réunies à Paris du 3 au 12 octobre 1889, rédigés par le Secrétaire perpétuel A. HiRSCH. 1890; in-4°. Annales du musée d' Histoire naturelle de Marseille, publiées aux frais delà Ville sous la direction de M. le prof. A. -F. Marioî^. Zoologie. Travaux du laboratoire de Zoologie marine. Tome^. i*^^ et 2* Partie. Marseille, J. Cayer, 1 882-1 883; 2 vol. in-Zi°. Cinq Traités d' Alchimie des plus grands philosophes, traduits du latin en français par Alb. Poisson. Paris, Bibliothèque Chacornac, 1890; i vol. in- 12. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, rédigées pai- J. BosscHA., etc. Tome XXIV. 2" et 3* livraison. Harlem, les Héritiers Loojes, 1890; in-8''. Annales de l'École Polytechnique de Delft. Tome V, 1890, 3* et 4* livrai- son. Leide, E.-J. Brill, i8go; in-4"- ie Opère di Galileo Galilei. Edizione nazionale sotto gli auspicii di Sun Maestà il Re d'Italia. Volume I. Firenze, G. Barbera, 1890; i vol. in-4". Achille Corsetti. — La intelligenza degli animali bniti, la inlelligenza, la ragione ed i doveri deW uomo. Roma, 1890; vol. in-S". Illustrationes Florœ insularum maris Pacifici ; auclore E. Drake del Cas- TiLLo. Fasc. sextus. Parisiis, venitapud G. Masson, 1890; in-4°- (Présenté par M. Duchartre.) Mathematical and physical papers. Volume HI. Elasticity, Beat, Eleclro- mas;netism; by sir William Thomson. London, C.-J. Clay and sons, 1890; i vol. in-S". Minutes of proceedings of the Institution of civil engineers, with other selec- ted and abstracled papers. Vol. C ; by James Forrest. London, published by the Institution, 1890; i vol. in-8°. Records of the geological Survey ofindia. Vol. XXIII, Part II, 1890. Cal- cutta; br. gr. in-8°. ( '3i ) ERRATA. (Séance du 7 juilleL 1890.) Noie de M. Blake, Sur une action physiologique des sels de ihalliuni. l'âge 59, ligne 17, au lieu de i3i, lise: 3r. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 JUILLET 1890. PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMIK. M. Boiissi.\Es«j offre à l'Académie, en son nom et de la pari des éditeurs MM. Gauthier-Villars et fils, les deux Fascicules {Partie élémentaire et Compléments^ du tome second et dernier de son Cours d'Analyse infinitési- male, à l'iisage des personnes qui étudient cette science en vue de ses appli- cations mécaniques et physiques. Il ajoute : (( Cl'est surtout dans ce Volume, consacré au Calcul intégral, ([ue le titre même de l'Ouvrage m'imposait l'obligation de faire ressortir le sens con- cret, la traduction physique des idées et des formules. Aussi me suis-je efforcé d'y montrer, par exemple, comment s'expriment par des équations différentielles les lois premières des phénomènes; comment ces relations deviennent des équations aux dérivées partielles, pour le système matériel G. R., 1890, 2= Semestre. (T. CM, N' 3.) ' "^ ( ^M ) que composeat les différentes parties d'un même corps ; quelles consé- quences capitales résultent de la forme linéaire très sensiblement acquise par les équations, quand il s'agit des innombrables mais légers écarts, de part et d'autre d'un état moyen plus ou moins stable, qui diversifient à l'infini l'aspect des systèmes sans (pour ainsi dire) le troubler; comment ces phénomènes se règlent par une périodicité plus ou moins complexe se rapprochant de la permanence et fonction des influences extérieures; avec quelle persistance se conservent ou, au contraire, avec quelle rapi- dité s'effacent les caractères initiaux des faits dynamiques ou même sta- tiques propagés à travers l'espace, suivant les particularités de forme, mais surtout le genre d'homogénéité analytique, des équations aux dérivées partielles qui les régissent; à quelles lois élémentaires obéissent les rayon- nements indéfinis autour d'un centre , autour d'un axe ou de part et d'autre d'un plan ; quelles intégrales sont rendues minima, ou à quelles quantités s'applique la loi d'épargne dans les catégories de phénomènes que nous connaissons le mieux; etc. L'exposé général de ces considéra- tions, fréquemment sacrifié dans les sciences d'application de l'Analyse parce qu'il les concerne presque toutes sans appartenir en projire à aucune, trouve une place naturelle à la suite des formules de Calcul intégral qui en contiennent le principe. » J'ai cru aussi devoir donner, dans le second Fascicule, beaucoup de développement à l'emploi des intégrales définies pour exprimer, et calculer même, de nombreux phénomènes qui échappent aux autres modes de représentation fournis par l'Analyse. Deux types de ces intégrales, faciles à différentier, sont surtout précieux pour le physicien, à cause de deux fonctions arbitraires figurant sous leurs signes/, et dont l'une reste dis- ponible, pour la vérification de conditions d'état initial infiniment variées, après que l'autre a été choisie de manière que l'intégrale satisfasse à l'équa- tion aux dérivées partielles caractéristique du phénomène. Le premier type, constitué par les potentiels, intégrales soit doubles, soit triples, à deux, trois ou même quatre paramètres indépendants, et dont la plus familière aux physiciens est le potentiel de pesanteur dû k Laplace, com- porte de nombreuses applications, que je détaille, à l'intégration d'équa- tions posées, toutes, par l'élude d'importants phénomènes, et ne contenant que des dérivées partielles d'un même ordre pair. Le second type, connu depuis peu d'années, permet d'intégrer, sous des conditions initiales très diverses, les équations linéaires, à coefficients constants, de la famille de celles delà chaleur et du mouvement transversal des barres ou des plaques ( i35 ) élastiques, c'est-à-dire les équations où l'inconnue se trouve soumise uni- quement, et un même nombre total de fois dans chaque terme, aux deux opérations qui consistent à prendre, d'une fonction de point, soit la dérivée par rapport au temps, soit cette dérivée naturelle par rapport à l'espace, dite \e paramétre différentiel Au second ordre. Enfin, la combi- naison des deux types résout, d'une manière presque intuitive, et me per- met d'introduire dans l'enseignement, une des questions de Calcul inté- gral les plus épineuses qu'eussent jusqu'ici abordées les géomètres, et dont la solution par d'autres méthodes avait exigé le puissant génie analytique d'un Poisson et d'un Cauchy, savoir, la question des ondes que font naître dans les couches supérieures d'un liquide pesant la brusque émer- sion d'un solide ou ime impulsion superficielle, comme celle d'un coup de vent. » CHIMIE GÉNÉRALE . — Recherches nouvelles sur la stabilité relative des sels, tant à l'état isolé (/u en présence de Veau. — Sels d'aniline; par M. Ber- THELOT. « J'ai montré que les acides forts et les bases fortes étaient caractérisés par ce fait que leur union donne lieu à une quantité de chaleur plus consi- dérable que les acides faibles et les bases faibles, surtout lorsqu'on rap- porte la formation des composés à l'état solide: en raison de cette circon- stance, les sels des acides forts et des bases fortes sont les plus stables, c'est-à-dire qu'ils résistent en général mieux à l'action de la chaleur, dans l'étal isolé, et qu'ils résistent également mieux à l'action décomposante de l'eau, toutes choses égales d'ailleurs ('). Leur résistance est donc liée à la prépondérance thermique des acides forts et des bases fortes, aussi bien que les déplacements réciproques des acides et des bases (-): cette prépondérance d'ailleurs, comme je l'ai prouvé, domine et règle l'exer- cice des lois de Berthollet. » Ainsi la chaleur de formation des sels, rapportée à l'état solide, peut être prise comme mesure de leur stabilité relative. C'est ce que prouve (') Essai de Méc. chiin., t. II, p. 196 et suiv.; p. 27601 suiv. (2) Pourvu que l'on tienne compte de la chaleur propre de formation des sels acides, sels doubles et autres composés secondaires, susceptibles de prendre naissance dans les conditions de Texpérience, ainsi que je l'ai établi par de nombreux exemples. ( I.'if^ ) la comparaison des sels formés par un même acide uni aux différentes bases et oxydes, tant alcalins que métalliques, et la comparaison des sels formés par une même base unie aux différents acides ('). On peut aller plus loin, en comparant les chaleurs de formation des diverses séries de sels : l'inégalité entre les chaleurs de formation des sels solides d'une même base, unie à deux acides distincts, étant à peu près constante pour les acides de force pareille; tandis que cette inégalité croit et s'exagère pour les sels des acides faibles, accusant ainsi l'inégale stabilité de ces sels. De même pour l'inégalité entre les chaleurs de formation des sels solides d'un même acide uni à deux bases distinctes ; elle est à peu près constante pour les bases de force pareille, tandis qu'elle va croissant pour les sels des bases faibles. Des écarts analogues pour les acides, aussi bien que pour les bases qui engendrent les sels, peuvent être observés non seulement dans l'état solide, mais même dans les dissolutions, et ils traduisent l'état inégal de dissociation des sels des acides faibles et des bases faibles, com- parés aux sels des acides forts et des bases fortes, en présence de l'eau. J'ai développé déjà, à bien des reprises, ces caractéristiques thermiques et cette théorie des acides forts, opposés aux acides faibles, et des bases fortes, opposées aux bases faibles. Je vais en présenter quelques nouvelles applications relatives à l'aniline et à ses sels. » Je me suis proposé, en effet, de comparer la chaleur de formation et les propriétés des sels d'aniline doués de quelque stabilité, tels que le sulfate, l'azotate, le chlorure, avec les sels d'aniline instables, tels que l'acétate et le benzoate. Les données observées sont très nettes et elles fournissent une nouvelle confirmation des théories thermochimiques. » Sulfate d'aniline : SO'II, C'^H' Az. Sel cristallisé bien défini. Dissolution. » I partie du sel, dissoute flans '[O parties d'eau, à a^"- l'our I équiv. =r 143s''. . . — 2''^', 3 17, soit, pour 1 naolécule, S^O'HS aC'-H" Az — ■i«=',63. (') Voir le Tableau Xl\ de l'Essai de Mécanic/ite chiinicjiie (t. I, p. 365) et les Tableaux plus complets ])ubliés aux pages 612-61') de \' Annuaire dit Bureau des Longitudes pour 1888. ( '^7 ) Neu Iralisation . ■i l'qtih^alents é:fniix : C'-H" Azliq. -\- SOMI( i c(|iiiv. ~_: ■>'"). à r>.:>" . . i- 8,6") et 8,Gi . Moyenne. . . : «^.-.1,63. » J'ai, d'antre part, déterminé la chaleur de dissolution de l'aniline dans l'eau à di^ erses températures 0'ni"Az-f- 25oH-(:i2. ;, uj".(). . . — o'"".iS; à ^'i",-).. . . — o'-'|,.j5. > D'où l'on tire, à la température /, Q = - I / - F i",()) : o^-^\oli\- ; valeur positive au-dessous de i i",<), nidle à i 1^,9, négative au-dessus ('). » On déduit de là C'Hl'Az dissoule -h SO'H élendu, à 20" -h 9'^-'',2i. )) Ce nombre est fort inférieur à la chaleur de neutralisation du même acide par l'ammoniaque, soit + 14*^"', 5; l'écart est de + 5^"', 3. » On déduit encore de là les valeurs suivantes, qui fournissent des termes de comparaison utiles, et sur lesquels je reviendrai tout à l'heure : Base diss. + acide sulfurique diss. rrr sulfate solide. . -H ii'^'SSS Pour le sulfate d'ammoniaque, on a d'ailleurs -t- i5'^''',8 : écart. + 4*^°', 3. C'^H'Az gaz. (-) + SO*H crist. : SO*H, G'^H'Az crisl. ... h- 27'^'I,6. )i La formation similaire du sulfate d'ammoniaque, depuis la base gazeuse et l'acide cristallisé, dégage +32^^', 7; c'est-à-dire qu'elle surpasse celle du sulfate d'aniline de -H 5^"",! : c'est à peu près le même écart que pour l'état dissous. La force alcaline supérieure de l'ammoniaque se retrouve donc dans ces deuK modes de comparaison. J'y vais revenir. » En présence d'un excès d'acide, j'ai trouvé SO'H, C'-H^Az(i équiv. = 2ii') + S0'H(i équiv. = 2'^'). . . — oCai.Si, C- H' Az dissoute -h aSO'H étendu... ^-St^^'^o. 1) La chaleur de formation du bisulfate d'aniline dissous est donc infé- (') Cf. Esxai de Mécanique chimique, t. I, p. 118. (^) D'après la chaleur de volatilisation 8,6, trouvée par M. Petit (A /ma les de Chi- mie cl fie Plivsique. G" série, t. XVlll. p. i.")i). ( i38) rieure à celle du sulfate neutre; précisément comme celles des bisulfates de potasse, de soude, d'ammoniaque, par rapport à celles des sulfates neutres correspondants (') ; la différence, dans ce dernier cas, étant de i ^='', o4 pour le même degré de concentration, c'est-à-dire peu différente. » En présence d'un excès d'aniline, la chaleur de formation du sulfate d'aniline n'est pas modifiée d'une manière sensible. En effet, j'ai trouvé C'^H'Az liquide + S0''H,C'2H'Az dissous (i"i= 6"'), à 23'',4... — oC»',5o )) La dissolution de l'aniline dans l'eau froide, à cette température, aurait absorbé — o'^^', 5i. » Il résulte de là que la présence d'un excès d'aniline ne fait pas varier d'une façon notable l'état de combinaison entre l'acide sulfurique et l'ani- line dissoute : ce qui montre que cette combinaison est, sinon tout à fait intégrale, du moins extrêmement avancée. Cependant le sulfate d'aniline dissous donne, surtout à chaud, quelques marques de dissociation : disso- ciation analogue à celle dont le sulfate d'ammoniaque offre déjà' certains indices (^), mais plus marquée, quoique toujours très faible. Nous verrons que cette dissociation est au contraire plus nette pour les sels des acides moins puissants. » Cherchons maintenant comment se comporte le sulfale d'aniline dis- sous mis en présence de bases plus fortes, telles que la soude : la méthode thermique fournit ici les résultats les plus nets, SO*H,C'=H'Az(i''i = 6"')+NaO(r) Dans l'état dissous, la chaleur de formation de ces sels d'aniline, de- puis la base et l'acide étendu, les rend comparables aux sels solubles de plomb, de cuivre, d'oxyde chromique, par leur stabilité relative. » Observons encore que les chlorhydrate et azotate dans l'état dis- sous ont la même chaleur de formation, tant avec l'ammoniaque d'une part qu'avec l'anihne, d'autre part. » De même l'excès de chaleur de formation du sulfate d'ammoniaque dissous sur le chlorhydrate (14, 5 — 12,4 = a*^"',)) ne diffère guère de l'excès analogue du sulfate d'ammoniaque sur le sulfate d'aniline (') Voir la Note précédente. C) On ne parle pas ici des altérations spéciales que peut éprouver l'azotate d'ani- line, par suite des phénomènes d'oxydation lente; phénomèues d'une nature toute différente de ceux que j'étudie ici. ( «41 ) (9,2 — 7.4 = »*^*'>8), el l'on observe des relations approximatives ana- logues pour ces sels rapportés à l'état solide. » Les sels que l'aniline forme avec les acides forts étant ainsi définis, je vais passer à l'examen des sels formés par des acides plus faibles; sels dont l'instabilité est d'autant plus grande que la faiblesse de la base cesse d'être compensée dans une certaine mesure par l'énergie de l'acide antagoniste. J'ai étudié à ce point de vue les acides acétique et benzoïque : leurs sels d'aniline n'ont pas été isolés jusqu'à présent. » Acétate. — Lorsqu'on mélange l'acide acétique pur avec l'aniline, sans y ajouter d'eau, les deux liquides se mêlent en toute proportion ; mais il n'a pas été possible d'obtenir un composé défini et cristallisé, même en refroidissant à — 8°. L'évaporation d'une solution aqueuse renfermant les éléments de l'acétate d'aniline n'a pas non plus fourni de résultat. Cepen- dant les expériences thermiques indiquent l'existence d'une combinaison, mais dans l'état dissocié. M En mélangeant l'acide pur et l'aniline pure, à 24°, on a observé, pour C*H*0' pur liquide -HC'MFAzliq 4-iC'",53 » Si l'on regardait la chaleur de fusion du composé comme compensée approximativement par celle de l'acide acétique, on pourrait conclure de ces données la chaleur de formation de l'acétate d'aniline, depuis la base gazeuse, soit + 10^"', i. » L'écart entre ce chiffre et la chaleur de formation de l'acétate d'am- moniaque cristallisé, soit 4- 8^^', 4, surpasse les écarts analogues relatifs aux sulfates et azotates : ce qui indique une combinaison bien moins complète. » L'acide et l'alcali étant dissous à l'avance : C'H'O' (i équiv. = a'i') + C'^- H' Az liquide, à 17°.... h-S^^'.S; soit, l'aniline supposée dissoute à l'avance : h- 3, 80. » Entre ce dernier nombre et la chaleur de formation de l'acétate d'ammoniaque (-t-12,0), la différence, soit 8^"', 2, dépasse de plus de moitié l'écart similaire des chlorhydrates (i2,5 — 7,4 — 5^"', i) ou sulfates (i4,5 — 9,2 = 5^*S3) : ce qui indique un état de dissociation bien plus avancé dans le sel d'aniline que dans le sel d'ammoniaque; conformément à mes observations sur les borates, carbonates, phénates, cyanures de po- tassium et de sodium, comparés à ceux d'ammonium (' j. (') Essai de Méc. chim.. t. II, p. 222, 234, 265 et suiv. G. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N« 3.) ^9 ( l42 ) )i On contrôle cet état de dissociation par la mesure de la chaleur dé- gagée lorsqu'on ajoute au sel neutre dissous (ou prétendu tel) un excès d'acide, ou un excès d'alcali. » Soit, en effet, la solution qui contient les éléments de l'acétate d'aniline C*H*0SG'2H'Az(iéquiv. = 6'",5)h-C*H*0'(i équiv.^a"^), à 17°. -H i=^V.4i G'H*0*, C'^H' Az (I équiv. = Ô'^SS) + C'^H'Az liquide, à 17° -i- 0^-1,73 » Ce dernier chiffre, si l'on supposait l'aniline dissoute à l'avance, mon- terait à -f- o*-''',96. » La chaleur de formation de l'acélate d'aniline, dissous dans les quan- tités d'eau susindiquées, est, en définitive : Cal A équivalents égaux -1-3,8 Avec2C*n'0' -1-5,2 Avec aC'^H'Âz -h 4,8 » La formation du sel neutre est donc, de même que pour les éthers, les sels ammoniacaux, les sels d'acides gras, etc., accrue par la présence d'un excès de l'un ou de l'autre des deux composants : conformément d'ailleurs aux notions générales de la statique chimique. » Benzoate d^niline. — L'acide benzoïque se dissout mal dans une solution aqueuse d'aniline. En opérant vers 16°, avec une solution telle que G'-H'Az — 25oH-0^, je n'ai réussi à dissoudre que les deux tiers de I équivalent d'acide benzoïque environ. Mais si l'on chauffe douce- ment dans un petit ballon l'aniline et l'acide benzoïque, pesés à l'avance dans des rapports de poids équivalent, le tout fond peu à peu et forme un liquide homogène : par refroidissement, il se prend en une masse cristal- line. Cette matière, broyée à froid avec 100 fois son poids d'eau, se dissout intégralement dans l'espace de quelques minutes; elle renferme alors une dose d'acide benzoïque fort supérieure à celle qui répondrait à la solubi- lité normale de cet acide. Si on l'évaporé avec ménagement, il se dépose par refroidissement des cristaux. Mais les cristaux, ainsi isolés par des éva- porations successives, ne renferment guère que de l'acide benzoïque ('). En évaporant jusqu'au bout, toute l'aniline ou à peu près s'évapore, ainsi qu'une grande partie de l'acide benzoïque. Le benzoate neutre d'aniline ne parait donc pas pouvoir être isolé par évaporation à chaud. (') 100 parties de la première cristallisation contenaient, d'après dosage acidinré- trique : 94 centièmes d'acide benzoïque; la deuxième crisLallisation, 98; de même les troisième, quatrième et cinquième. ( i43 ) » J'ai expérimenté sur la masse crislallinc obtenue du premier jet, par fusion du mélange d'acide et d'aniline à équivalents égaux. J'ai mesuré la chaleur qu'elle met en jeu, en se dissolvant dans l'eau pure, puis en su- bissant l'action d'une solution étendue de soude. C'*H^O*H- C'^irAz (fondus ensemble à l'avance) -h eau (i p. -i- loop. d'eau), ca\ a 2j -4,79 Addition d'un excès de Na O ( i éq. = 2'"') + 8 , 5o Somme -i- 3,ji » On a dès lors les deux cycles : C"H«0*crist. + C'2H'Azlîc[.. a: Action de NaO -I- 3,71 x -+- 3,71 » L'état final étant le même C'H'^O'crist. -h NaO étendue. . -1- 7,0 C'^H'Az-Heau — 0,6 c'est la chaleur dégagée dans la réaction de i équivalent d'acide ben- zoïque crist. et de i équivalent d'aniline liquide. M Avec l'aniline gazeuse, on aurait : -f- 1 1'^^',3. » Comparant ce nombre avec la chaleur de formation du benzoate d'ammoniaque, soit -'r-i']^'^\o, on trouve une différence de 4- 5^^', 7 ; chiffre qui s'écarte peu des différences analogues relatives à l'azotate (4- 4>0 et au sulfate (-f-5,i). » J'aurai occasion de revenir sur ces données. » Si l'acide benzoïque était envisagé comme dissous, ainsi que l'aniline, il faudrait ajouter + 6,3 chaleur de dissolution de l'acide benzoïque, prise avec le signe contraire, -1-0,6 » de l'aniline » » + 7.1 » On aurait dès lors Acide benzoïque dissous -h aniline dissoute =: sel solide. . -;- 9*-"', 8 Le sel (ou plutôt le système) étant dissous dans l'eau -h 9,8 — 4,8 =-h 5'^"',o » Tel est le chiffre qui répondrait à la chaleur de neutralisation de l'a- cide benzoïque par l'aniline dans le benzoate dissous. Ce chiffre est plus fort que pour l'acide acétique (+ 3,8), bien qu'inférieur à la valeur cal- ( i44 ) culée par analogie: -+- 7^^"', i. [1 paraît donc que le benzoate d'ammoniaque est également dissocié, quoique à un degré moindre que l'acétate, dans ses dissolutions aqueuses : c'est ce que confirme l'impossibilité d'isoler ce sel par simple évaporation. » J'ajouterai que la masse cristalline, formée à équivalents égaux par fusion synthétique d'acide benzoïque et d'aniline, n'est pas eu réalité du benzoate neutre d'aniline, mais un mélange. En effet, cette masse renferme une substance huileuse qui tache fortement le papier. Je l'ai pressée dou- cement dans du papier buvard, renouvelé jusqu'à ce qu'il ne fût plus au- cunement taché, même après un séjour de plusieurs heures. A ce moment, la matière cristalline qui restait se rapprochait de la composition d'un ben- zoate acide : 2C' 'H'^O', C'^H'Az. » En effet, on a trouvé, par un essai alcalimétrique : Acide benzoïque 7i>o Le calcul exigerait. . . 72,5 Aniline 29,0 » 27,5 » Mais je n'insiste pas. » L'ensemble de ces observations jette un nouveau jour sur la constitu- tion des sels d'aniline, tant à l'état isolé qu'à l'état dissous, et sur les ca- ractères propres à manifester l'énergie relative des bases et des acides, ainsi que l'état de dissociation de leurs sels. » THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation de quelques amides; par MM. Berthelot et Fogh. « Ces expériences ont eu pour objet de compléter l'étude des données relatives à la chaleur animale et à la théorie des amides. » 1. AcÉTAMiDE : C''H\\zO-= 59S''. Chaleur de combustion pour i molécule (3 dét.). + 288'^''',o à v. c; -;- 288*^»',! à p. c. Chaleur de formation parles éléments (C diara.). . -f- 72'^"', 9 Chaleur de dissolution à i4° — i^^^'.SS » On en conclut pour les équations génératrices : C*H'0* crist. + AzH^ gaz = C'H» AzO°- solide -+- H^O^ gaz -f- oC^'.g C'H'O», AzH' crist. = G'H^AzO^ crist. -\- H^O^ crist - S^^^'.g » L'amide est formé avec absorption de chaleur depuis le sel ammo- ^ ./.5 ) niacal, coiiforniément à ce que l'un de nous a déjà constaté pour l'oxamide et pour les nitriles. A partir de l'acide et de l'ammoniaque, le phénomène thermique est à peu près nul. » 2. Propio>amide : CH'AzO-^-; yS^'-. Clialeur de combustion pour i molécule (3dél.). -f- ^SS'^^'jô à v. c; h 436'^^', o à p. c. Chaleur de formation par les éléments -h 88<^''',4 Chaleur de dissolution à i4°, 5 — o''"',97 » 3. Benzamide : C"'H'AzO-= X2is''. Chaleur de combustion pour i molécule (3 dét.). + 85i'^='',9 à v. c; -f- 852'^'', 3 à p. c. Chaleur de formation par les éléments -h 49'^°'>^ D'où G"H«0*crist. -H AzH2gaz = C'*H'AzO'2crist. + H-0-gaz - oC^-'.S C"H«OS AzH^ crist. = C'*H' AzO^ crist.H- H^O^ crist - 5<:^',i » 4. SucciNiMiDE : C*H'AzO'' = ggE"'. Chaleur de combustion pour i molécule + 439*^''', 3 à v. c; H- 439,2 à p. c. Chaleur de formation par les éléments ^i- iio*^''',5 C«H«0'crist.H-AzH3gaz = C«H^AzO*crist.H-2H202gaz — 23c»i,i » On voit par là que la formation des amides est une décomposition ordinaire, accompagnée d'ailleurs par une dissociation, c'est-à-dire par des phénomènes d'équiUbre. Elle est exactement parallèle sous ce rapport avec la formation des éthers. Ceux-ci, en effet, sont produits aussi avec absorption de chaleur; mais leur formation est souvent, sinon même tou- jours, précédée par celle d'une simple combinaison d'acide et d'alcool, analogue à un sel ammoniacal, et produite de même par simple addition et avec un faible dégagement de chaleur : c'est la dissociation de cette combinaison, avec élimination d'eau, qui forme les éthers; de même que la dissociation des sels ammoniacaux forme les amides. Les lois des deux formations sont les mêmes et les éthers, aussi bien que les amides, sont plus stables que les composés dont ils dérivent. » 5. ACÉTANILIDE ! C'^H'AzO^ Chai, de combustion moléculaire (2 dét.) . . -+- loiô*^"',! à v. c; -+- ioi6<^^',8 à p. c. Chai, de formation par les éléments -1- 52'^"', i C^H'O* crist. + C'■^H^\z gaz = C"^H' AzO^ crist. -h R^O'- gaz. . . . -1- i3c='',9 ( i46 ) » 6. Benzanilide:C="'H"AzO=. Chai, de combuslion moléculaire (2 dét.) . . -+- i583'^»',2 à v. c. ; -f- i583c»',7 à p. c. Chai, de formation par les éléments + 22'^''', i C'*H«0*crist. -i-C'2H'Azgaz = C"H"AzO=crist. ^-H^O^gaz -h y^^', i » Ce nombre resterait à peu près le même si l'on calculait la formation du benzanilide et de l'eau solide depuis le système obtenu en unissant par fusion l'acide benzoïque et l'aniline (voir plus haut); mais ce système ne saurait être assimilé à un benzoate d'aniline véritable. » En résumé, la formation des anilides depuis l'acide solide et la base gazeuse dégage donc plus de chaleur que celle des amides correspondants : circonstance corrélative d'une plus grande stabilité opposée à l'action décomposante de l'eau. Cette stabilité plus marquée résulte aussi d'une autre cause agissant dans le même sens, je veux dire la faible chaleur de formation des sels d"aniline, laquelle tend dès lors à se régénérer plus péniblement que l'ammoniaque, parce que la formation des sels d'ammo- niaque dégage plus de chaleur. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Participation des piaques motrices termi- nales des nerfs musculaires à la dépense d'énergie qu'entraîne la contrac- tion. Influence exercée sur l' échauffement du muscle par la nature et le nombre des changements d'état qu'elles excitent dans le faisceau con- tractile; par M. A. Chauveau. « Pour les physiologistes, les organes en fonction sont des agents qui tra^'aillent et dont l'activité fonctionnelle dépense de l'énergie, qui se dis- perse totalement en chaleur sensible rayonnante, parce que le travail Ae ces machines vivantes reste tout intérieur. Les muscles sont, eux aussi, dans ce cas quand on les fait fonctionner de manière à leur permettre de détruire eux-mêmes leur travail mécanique extérieur. En somme, c'est le travail intérieur ou le travail physiologique des tissus organiques et la dé- pense d'énergie qui en résulte que les physiologistes ont intérêt à con- naître. » Dans mes deux précédentes Communications, j'ai étudié la dépense d'énergie qu'entraîne le travail intérieur du muscle, c'est-à-dire la création de l'élasticité parfaite qu'acquiert l'organe mis en contraction pour équi- librer une charge à l'extrémité d'un levier osseux fixe ou animé d'un mou- vement uniforme. ( 1^7 ) » La dépense d'énergie a été loul enlièrc mise au compte du travail intérieur du tissu propre du muscle. Pourtant, dans ce cas, il n'y a pas que ce tissu qui travaille. La plaque nerveuse terminale joue aussi un rôle important, puisque c'est elle qui comnmnique au faisceau musculaire l'excitation qui le met en tension élastique. Or cette excitation ne peut être considérée autrement que comme un travail physiologique intérieur spécial, impliquant une dépense d'énergie, c'est-à-dire une participation à réchauffement que le muscle éprouve au moment de sa contraction. Que cette participation soit minime dans les conditions où nous nous sommes placés jusqu'à présent pour étudier l'élasticité active du muscle, a priori, cela semble incontestable. Mais on comprend que ces conditions puissent être modifiées, au point de modifier aussi, plus ou moins profondément, l'échaufTement par lequel se traduit la dépense d'énergie dans la contrac- tion musculaire. » Il y a donc heu d'étudier celte participation du travail de la plaque motrice terminale au mouvement énergétique qui se passe dans le muscle en contraction. » Comme introduction à cette étude, je rappellerai la dernière expé- rience rapportée dans ma seconde Note [Comptes rendus, i5 juillet) et qui a pour objet la comparaison de réchauffement suscité dans le muscle par la contraction statique et la contraction dynamique. Théoriquement, d'a- près le raisonnement et la construction graphique que j'ai donnée, ré- chauffement, indice de l'énergie consacrée à la création de l'élasticité musculaire, devrait être, dans le cas de contraction dynamique, égal à la moitié de la somme des échauffements provoqués parles deux contractions statiques correspondantes. En fait, il a été constaté expérimentalement que réchauffement produit par la contraction dynamique est un peu infé- rieur à cette moyenne. J'ai déjà dit que le déficit pourrait, à la rigueur, être considéré comme un écart purement accidentel. Mais je crois possible de démontrer que ce déficit trouve une explication naturelle dans cer- taines données, que nous utiliserons pour l'étude de la participation des plaques nerveuses terminales à la dépense d'énergie résultant de la con- traction musculaire. )) Et d'abord, à quel moment du travail moteur se produit le déficit en question? Doit-on le placer pendant le travail positif ou pendant le travail négatif? Pour s'en assurer, il fallait étudier le travail moteur en en dis- sociant les deux phases, au lieu de les réunir, comme il a été fait jusqu'à présent. ( i48 ) » i" Coitiparaison de l'échauffement produit par le Irmail statique et le travail positif correspondant. — Les expériences ont été faites avec la charge de 5''s, et la con- traction musculaire n'a eu qu'une minute de durée. Donc, soutien de la charge à — 4o° et à + 20° pendant une minute et soulèvement de cette charge de — [\o° à + 20° dans le même temps. Moyenne des résultats obtenus : Soutien fixe — !\o Echauffement du biceps. ... o, 126 » -h 20 » .... o , 238 Soulèvement de — 4o à h- 20° » .... 0,1 83 » Le dernier chiffre (echauffement produit pendant le travail extérieur positif) est justement la moyenne exacte des deux autres. Il ne faut attacher aucune importance à celte apparente précision, qui, en pareil cas, ne peut être qu'une coïncidence for- tuite. Mais il paraîtrait bien, d'après cette série d'expériences, que le déficit dont nous cherchons la place ne se produit pas pendant le travail positif. Il s'y produit d'autant moins que cette sorte de travail entraîne une absorption d'énergie, diminuant la valeur de l'échaufifement, lequel devrait être majoré en conséquence. D'où il résulte, en définitive, que l'énergie mise en œuvre par le muscle qui se contracte pour faire du travail positif est plus grande que la moyenne indiquée par la théorie pour la création de l'élasticité musculaire. » 2° Comparaison de l' echauffement dû respectivement au trai-ail positif et au travail négatif. — Les conditions des expériences instituées pour faire cette compa- raison ont été celles de la série précédente : le biceps soulevait ou abaissait un poids de 4''^, en une minute, entre — 4o° et ^- 20°. » Résultats : Soulèvement de.. . — 4o° à -i- 20° Echauffement moyen du biceps. . . o°,io8 Abaissement de. . . h- 20" à — 4o° » ... o°,095 » Ainsi, le travail de descente, accompli d'une manière exactement symétrique au travail de montée, échauffe moins que ce dernier le tissu musculaire. Donc si, dans nos expériences types sur l'énergie mise en œuvre parle biceps faisant du travail sta- tique ou du travail mécanique, réchauffement observé avec ce dernier est réellement un peu inférieur à celui qui est indiqué par la théorie, le déficit provient de la phase négative de ce travail. )) Il n'y a guère à douter de l'exactitude de celte conclusion. Les résultats qui viennent d'être signalés plaident d'autant plus en sa faveur, que ces résultats ne donnent même pas la vraie mesure de la différence d'énergie, mise en œuvre dans les deux cas de travail positif et de travail négatif. En effet, de même qu'il faut majorer réchauffement causé par le travail positif, de même il faut retrancher quelque chose à celui du travail négatif; car, dans ce dernier cas, la chaleur libérée ne provient pas tout entière de l'énergie mise en œuvre par le travail intérieur du muscle : une por- tion a pour origine le travail mécanique détruit pendant l'abaissement de la charge. » Comment interpréter de tels résultats? On ne saurait les expliquer ( '49 ) que jxir rinlcrvenlion d'iiiic cause intercuiTcnte agissant inégalement, suivant les cas, à côté de la cause fondamentale, permanente, qui suscite la plus grande part de réchauffement et qui réside dans la création de la tension élastique du tissu musculaire. )j C;ette cause intercurrente variable ne peut être que l'excitation ori- ginelle de la contraction, c'est-à-dire le travail physiologique des plaques nerveuses terminales. Évidemment, ce travail varie, ainsi que l'échaufie- ment qui en est la conséquence, dans les trois cas considérés. » Ainsi, dans la contraction statique uniformément maintenue, l'exci- tation nerveuse qui provoque cette contraction est elle-même simple et uniformément prolongée. Tout au moins, peut-on admettre, en appliquant le principe du mouvement vibratoire, au nerf comme au muscle, que l'excitation est composée de phases successives tellement rapprochées qu'elles se fondent ensemble au point de ne pouvoir être distinguées les unes des autres. » Dans le deuxième cas, celui du muscle employé à faire du travail ex- térieur positif, l'excitation nerveuse varie nécessairement du commence- ment à la fin de la contraction. C'est comme une excitation répétée en série croissante. )) Naturellement, avec le travail négatif, le cas est le même, mais de sens inverse : l'excitation répétée varie en décroissant. » Or, ne peut-on pas supposer que l'excitation croissante exige plus d'énergie pour sa mise en œuvre que l'excitation décroissante? Cette hypo- thèse suffit à expliquer l'un des faits dont nous avons à chercher l'inter- prétation, je veux dire la supériorité de réchauffement du travail positif sur celui du travail négatif. » De plus, n'est-il pas vraisemblable que les excitations répétées com- muniquées au muscle par les plaques nerveuses terminales, dans le cas de travail positif, dépensent plus d'énergie et mettent ainsi en liberté plus de chaleur sensible que l'excitation simple, uniforme, plus ou moins prolon- gée, qui intervient dans la pi-ovocation de la contraction statique parfaite- ment fixe? Ceci expliquerait pourquoi réchauffement constaté dans le cas de travail positif excède un peu celui que la seule activité du tissu muscu- laire est capable de produire, d'après la théorie. » Cette seconde hypothèse se prêtait à une vérification expérimentale. Si vraiment l'excitation variable dépense plus d'énergie que l'excitation uniforme, la répétition des excitations variables transmises à un muscle employé à un travail moteur, d'une durée déterminée, doit augmenter l'é- G. R., iSgo, 2' Semestre. (T. CXI, N" 3.) 20 ( i5o) chauffement et l'accroître proportionnellement au nombre de ces excita- tions. Je me suis attaché à cette recherche dans les expériences suivantes : » Influence qu'exerce sur l'échauffement musculaire le nombre des mouvements accomplis par un muscle en contraction dynamique. — Les renseignements propres à résoudre celte question ont été recueillis dans deux séries d'expériences dont je vais faire connaître les résultats. » 1° Comparaison de l'échauffement du muscle biceps, également raccourci par la contraction, pendant le même temps, d'une part dans le cas de soutien fixe d'une charge, d'autre part quand il y a répétition inégale du soulècenient et de l'abais- sement de la même charge. — • Pour simplifier, le soutien fixe n'a été exécuté que dans la position de raccourcissement maximum + 20°; les soulèvements et les abais- sements alternatifs de la charge, au nombre de i et de 6, ont eu lieu entre — [\0° et -1- 20°. Charge : 3''?. Durée de la contraction : deux minutes ; par conséquent, les sou- lèvements et les abaissements duraient chacun soixante secondes ou dix secondes seu- lement, suivant le nombre des mouvements. Les chiffres de l'échauflenienl ont donné les moyennes suivantes : Échauffement. o Soutien fixe à +20° o, 160 I soulèvement et i abaissement entre — 4o° et -+- 20" o, io5 6 soulèvements et 6 abaissements entre — 4o° et + 20°. ... o, i55 » Ainsi la multiplication, même faible, des mouvements augmente très sen- siblement l'échauffement. 2° Comparaison de l'échauffement dans le cas où le nombre des mouvements af- fecte trois valeurs différentes. — Dans ces nouvelles expériences, on a choisi les nom- bres 4j 24, 120 mouvements de va-et-vient, accomplis en deux minutes, avec entraî- nement d'un poids de V^ô entre — 20° et -)- 20° et entre -t- 20° et — 20°. Ces nombres 4, 24, 120 permettent de donner à chacun des mouvements une durée facile à réaliser, parce qu'elle répond à une division régulière du cadran à secondes. Ainsi, avec 4 va-et-vient, la durée de chacun est de 3o secondes » 24 » » 5 » » I 20 » « I « » Résultats moyens, au point de vue de l'échauffement : Échauffemenl. o 4 soulèvements et 4 abaissements o, i25 24 » 24 » o, 170 120 » 120 » 0,3 10 )) Voilà donc une nouvelle démonstration très nette de l'augmentation de l'échauffeiiient avec l'accroissement du nombre des mouvements accom- plis par le muscle, toutes les autres conditions restant égales d'ailleurs. ( '5. ) Et, en effet, dans aucun des cas comparés, le muscle ne fait de travail mécanique proprement dit, à cause de la neutralisation réciproque du sou- lèvement et de l'abaissement de la charge; le travail de l'organe est exclu- sivement intérieur. De plus, la force élastique créée par la contraction musculaire reste en jeu pendant le même temps. Enfin, le muscle agissant constamment sur la même charge, avec les mêmes degrés de raccourcisse- ment, cette force élastique présente toujours la même valeur absolue. En un mot, il n'y a que les excitations provocatrices de la création de l'élasticité musculaire qui ne soient pas identiques. Elles varient en nombre dans la proportion de i à 6 et à 3o. » L'échauffement, indice de l'énergie mise en œuvre par ce travail phy- siologique des plaques nerveuses terminales, varie-t-il dans la même pro- portion? Pour résoudre cette question, il faudrait connaître la valeur exacte de l'énergie consacrée à la création même de la force élastique du muscle. On déduirait cette valeur de l'énergie totale représentée par réchauffement constaté; la différence ou le reste donnerait la valeur de l'énergie employée au travail des plaques motrices terminales. Malheureusement, il n'est pas possible de connaître exactement la part d'énergie dépensée par l'activité propre du tissu musculaire. On peut, il est vrai, faire des suppositions qui ont quelques chances de ne pas trop s'éloigner de la réalité. Ainsi, le chiffre o°, 120 représente peut-être la valeur de l'échauffement déterminé par la création même de l'élasticité musculaire. Si l'on adoptait ce chiffre, il resterait, dans les trois cas étudiés, pour la part d'échauffement revenant au travail physiologique des plaques terminales, Avec les 4 mouvement ■= o,oo5 ') 24 » o,o5o » 120 » . o , 1 90 » Il est facile de voir que la proportion n'est pas exacte entre le nombre des excitations et la valeur de l'échauffement corrélatif. Pour que l'exac- titude de ce rapport fût réalisée, il faudrait qu'aux chiffres o'',oo5, o^joSo, o°,i90, on pût substituer les nombres o'',oor), o'',o3o eto°,i5o ou d'autres nombres proportionnels à ces derniers. On pourrait certainement appro- cher assez près, en changeant la valeur arbitrairement attribuée à la parti- cipation du travail intérieur du tissu propre du muscle à l'échauffement général. Mais il est bien inutile de tâtonner ainsi dans les ténèbres» Le sens général des résultats obtenus dans les présentes recherches est assez ( i52 ) clair. Si nous ne pouvons tirer des expériences la démonstration d'une proportionnalité suffisamment approximative entre le travail présumé des plaques motrices terminales et réchauffement qui en résulte, ou l'énergie qu'il dépense, au moins est-il bien démontré, par ces expériences, que l' échauffement manifeste une tendance très marquée à s'élever avec le nombre des mouvements de raccourcissement et d'allongement qu'exécute le muscle, c'est-à-dire avec la multiplication des excitations qui provoquent ces mouve- ments, autrement dit avec le travail physiologique des plaques motrices termi- nales. » Il est important de faire remarquer que réchauffement, quand le nombre des mouvements est considérable, peut atteindre et dépasser même très notablement celui qui résulte du soutien fixe de la charge avec le raccourcissement maximum du muscle. Ce résultat est en concordance avec celui qui a été obtenu par A. Fick, dans ses expériences comparatives sur réchauffement du muscle de grenouille soumis à des excitations artifi- cielles qui provoquent soit un tétanos vrai, avec fusion complète des se- cousses musculaires, soit un tétanos incomplet laissant les secousses par- faitement indépendantes. Mais mes expériences ne s'accordent guère avec les expériences analogues de J. Béclard. Je ne saurais m'expliquer actuel- lement comment ce physiologiste distingué a pu constater que le biceps de l'homme s'échauffe exactement de la même manière en faisant du tra- vail moteur avec des oscillations nombreuses entre deux raccourcisse- ments extrêmes déterminés, ou du travail de soutien dans un état de rac- courcissement fixe d'une valeur intermédiaire. Il me paraît impossible d'obtenir, dans ce dernier cas, quelles que soient les conditions dans les- quelles on se place, autre chose qu'un échauffement moindre que dans le premier. » ASTRONOMIE. — Découverte d'une comète par M. Coggia, à l'observatoire de Marseille. Dépêche télégraphique de M. Stépiian, transmise par M. Mou- chez. « Comète découverte par M. Coggia à l'observatoire de Marseille. Voici sa position le i8 juillet 1890, à io''3i™du soir : Ascension droite S*" 48"" 5 i ' Distance polaire 45° 17', 2 ( '53 ) » Une observation du 19 juillet 1890 a donné pour cet astre la position suivante : Ascension droite 8'' 55"' 58* Distance polaire 45''57',2 » La comète est assez brillante et présente une légère condensation centrale. Diamètre : i'3o". » M. le Secrétaire perpétuei. annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Alphonse Fa<.re, Correspondant de la Section de Minéralogie, décédé le 1 1 juillet à Genève. Notice sur les travaux de M. Alphonse Favre; par M. Dacbrée. « De même que M. Jules Soret, qui nous a été enlevé il y a peu de se- maines, M. Alphonse Favre, dont nous déplorons aujourd'hui la perte, ap- partenait à cette pléiade de savants qui, depuis Horace Benedict de Saus- sure, Pictet, de la Rive, Plantamour, ont illustré la ville de Genève. Comme la plupart de ses éminents compatriotes, qui ont appartenu ou appartien- nent encore à notre Académie, il profita de la situation de fortune où il était né pour se vouer exclusivement aux progrès de la Science. » Ce fut la Géologie qui, dès sa jeunesse, le fixa, attiré qu'il fut par la magnifique chaîne des Alpes, aussi pleine d'intérêt pour celui qui cherche à en comprendre la structure et l'origine, qu'elle offre de charmes à ceux qui sont en présence de ses aspects grandioses. » Les dislocations et plissements des terrains, qui s'y montrent en di- mensions colossales, l'ont beaucoup occupé. A diverses reprises, il a signalé les caractères de plis très contournés et accompagnés de renversements complets dans la stratification. » Il a constaté que le Salève, surgissant dans une plaine, au milieu de la mollasse, se trouve sur une ligne anticlinale, dont il a trouvé, non loin de là, au sud du lac de Genève, un autre point bien caractérisé. Ces deux accidents remarquables sont situés sur le prolongement de la grande ligne anticlinale qui traverse la Suisse : située à une distance d'environ 10'"" de la chaîne, cette ligne se continue vers l'est, le long d'une partie des Alpes de la Bavière, comme un résultat de la pression exercée par le soulève- ment principal de la chaîne sur les massifs tertiaires. ( i54 ) » Le massif du mont Blanc, dont le jeune géologue pouvait de sa de- meure contempler chaque jour la majestueuse cime, le captiva tout parti- culièrement. Il en fit l'étude avec autant d'exactitude que le comportaient les difficultés du sujet. La Carte géologique à l'échelle de tjjj^, qu'il pu- blia en 1862, comprend, dans une surface d'environ SSoo""", le groupe du mont Blanc et plusieurs autres massifs de hautes montagnes. Cette nou- velle Carte géologique, aune échelle beaucoup plus grande que celles qui l'avaient précédée, d'après les documents fournis par les états-majors des trois pays limitrophes, était aussi beaucoup plus riche en détails. Elle pré- sentait des tracés nouveaux, notamment en ce qui concerne les terrains triasique et carbonifère. La dure existence que l'explorateur dut subir, pendant plus de vingt ans, au milieu de ces grandes escalades, fut cepen- dant pour lui, en présence des beautés de la nature, la source de vives jouissances : « Le besoin de parcourir les Alpes, dit-il, est passé chez moi à » l'état de passion. )> Cinq années après la Carte, parurent trois Volumes explicatifs, accompagnés d'un volumineux Atlas, où l'on trouve des faits pleins d'intérêt, par exemple le calcaire jurassique couronnant, à l'alti- tude de 2960™, le gneiss des Aiguilles rouges. » L'une des plus importantes questions traitées dans ce texte est celle du terrain anthracifère. De savants géologues avaient pensé y rencontrer une exception aux lois de la Paléontologie; car, à des couches de calcaire jurassique avec bélemniles se trouve superposé, notamment à Petit-Cœur, le terrain anthracifère contenant de nombreuses empreintes végétales qu'Adolphe Brongniart avait déclarées appartenir au terrain houiller. Ce fait bizarre donna lieu à de vifs débats, qui ne durèrent pas moins de trente-cinq années, et auxquels prirent part de nombreux géologues. On finit par reconnaître que les terrains stratifiés des Alpes ne présentent au- cuneanomalie dans la succession des êtres. Or, dès l'année i84i, M. Alph. Favre avait vu qu'on se trouvait en présence d'un renversement complet dans les couches, etc'est l'explication qui, finalement, a été reconnue vraie. » Plusieurs géologues avaient indiqué l'existence du trias dans les Alpes occidentales; mais M. Alph. Favre a établi, le premier, d'une manière certaine, que les gypses, les carnieules et les dolomies, se trouvant au-des- sous de la zone à Avicula contorla, appartiennent réellement à ce système. Cela permettait de délimiter plus sûrement le système anthracifère. » L'étude des anciens glaciers, qui ont laissé sur la surface de la Suisse des vestiges si imposants et si caractéristiques, a spécialement fixé l'atten- tion de M. Favre. On lui doit une Carte oîi, d'après les nombreux travaux ( i55 ) dont ils ont été l'objet et les observations jicrsonnelles de l'auleur, il les a figurés sur le versant nord des Alpes suisses, avec leurs contours, leurs mo- raines, leurs blocs erratiques, tels qu'on peut les observer encore actuelle- ment. En les jalonnant ainsi au moyen de leurs blocs erratiques, ou recon- naît que l'épaisseur de certains d'entre eux pouvait dépasser looo" et qu'il existait de grands |)lans de glace à pente presque nulle, comme on l'ob- serve de nos jours au Groenland. » Il convient encore de mentionner une Carte géologique du canton de Genève, à très grande échelle, exécutée surtout dans le but d'être utile à l'agriculture, et accompagnée d'un volume de texte. « Après avoir eu si souvent l'occasion de suivre dans ses explorations les effets de refoulements ou d'écrasements latéraux des terrains stratifiés, M. Alph. Favre en étudia le mécanisme expérimentalement. La vue des photographies représentant les contournements qu'il a obtenus suffit pour faire apprécier leurs traits de ressemblance avec ceux de la nature. » En résumé, depuis i84o, époque à laquelle remontent ses débuts, M. Alph. Favre a contribué puissamment à la solution des problèmes dif- ficiles que soulève l'étude des Alpes, et qui, en même temps, éclairent des questions générales de l'histoire du globe. ') De 1844 ^ 1802, ce savant a professé la Géologie à l'Académie de Genève. » Dans la personne de M. Alphonse Favre, à côté du savant distingué, on trouvait l'homme aimable, dont la finesse et l'originalité d'esprit se re- flétaient dans sa physionomie et surtout dans son regard. » Né le 3o mars i8i5. Correspondant de l'Académie des Sciences depuis 1879, il s'est éteint sans souffrance le 11 juillet dernier. » MÉMOIRES LUS. HELMiNTHOLOGIE. — Sur les moyens de reconnaître les Cysticerques du Taenia saginata, produisant la ladrerie du veau et du bœuf, malgré leur rapide disparition à V air atmosphérique. ISote de M. A. Laboulbè\e. (c Après avoir constaté, dans une précédente Communication , comment on est exposé à ne pas trouver les germes kystiques ou les Cysticerques produisant la ladrerie bovine, je vais rapporter une expérience récente et probante, pour arriver à reconnaître cette ladrerie sous ses divers aspects. ( i56 ) » Un veau de 2 mois a pris, dans du lait, le i3 mars 1890, douze anneaux, mûrs ou cucurbitains de l'exlrémité dun long Tœnia saginata. Le 24 mars, seconde prise de vingt cucurbitains d'un autre Ténia pareil, et cette fois, sur mes indications, les an- neaux séparés ont été coupés dans le sens de la longueur, et placés au fur et à mesure dans du lait tiède. L'examen microscopique montre qu'une seule goutte de lait, prise dans la ration donnée, contient 2 ou 3 et même jusqu'à 25 à 3o œufs de Ténia, ou, pour parler plus exactement, d'oncosplières ou embryons hexacanthes. » Le 19 mai, d'après mon conseil, une incision de 10"" de longueur est pratiquée sur la fesse gaucliedu veau, pour l'ablation d'un morceau de muscle. L'examen à l'œil nu permet de constater, dans le tissu musculaire coupé en tranches minces, des corps demi-transparents, de forme oblongue, de la grosseur d'un gros grain de millet ou de cliènevis. Ils sont formés par une première enveloppe kystique, conjonctive, résistante, renfermant une seconde vésicule, celle-ci très transparente, appartenant au Cysticerque proprement dit. La plaie, pansée à l'acide phénique, a été guérie en quelques jours. » Le 3o mai, le veau a été tué par un boucher, au laboratoire des hautes études d'Anatomie comparée, puis traité et préparé comme sil eût dû être livré à la consom- mation. Nous l'avons examiné avec MM. Georges Poucliet, Guichard et plusieurs per- sonnes, contrôlant les uns par les autres nos observations. » Les muscles à fibres striées présentent des Cyslicerques, depuis ceux de la queue jusqu'à ceux moteurs du globe oculaire. Ce sont principalement les muscles du cou, de la tête, les intercostaux, qui paraissent le plus infestés. La moindre coupe prati- quée dans le sens des fibres laisse apercevoir des kystes, au milieu du tissu conjonclif périphérique et surtout interstitiel. La répartition n'est pas régulière : tantôt il y a deux kystes voisins l'un de l'autre, ailleurs un seul isolé, parfois trois ou quatre sont réunis sur un petit espace. )) La forme des kystes est allongée; cette forme est donnée par la direction longitu- dinale des fibres musculaires. Il suffit de tirer sur les deux extrémités d'un faisceau de fibres, pour allonger la petite ampoule; le faisceau fibrillaire étant, au contraire, coupé en travers à proximité du Cysticerque, le kyste prend une forme plus sphéroïdale. La dimension est variable depuis la grosseur d'un gros grain dechènevis (2™™ à 4"°™)! jusqu'à 6'"" à 8""", Il est juste de tenir compte des deux infections qui ont eu lieu à onze jours de distance et pouvant donner des Cysticerques d'âges différents. » Pour extraire le Cysticerque, il suffit d'exercer une pression légère sur le kyste, avec le dos du scalpel, après avoir enlevé les fibres musculaires superposées. On arrive au même résultat en ouvrant l'ampoule avec la pointe de fins ciseaux; le Cj'sticerque fait saillie et sort du kjste, qui s'affaisse de suite. » Le Cysticerque, renfermé dans son k3ste, aussi bien qu'isolé, se réduit rapidement de lui-même au contact de l'air; il devient à peine perceptible pour un œil non pré- venu; mais le dessèchement n'a pas lieu si une couche aponévrotique, fibreuse, résis- tante recouvre le kyste. » Le Cysticerque, isolé prend une forme ovalaire et même arrondie; il est parfaite- ment transparent, avec une tache allongée, blanchâtre, placée sur un des bords et dirigée vers l'intérieur. Cette partie caractéristique est constituée par la tête inva- ginée; elle apparaît nellemenl en se retournant sur elle-même et faisant saillie au ( i>7 ) dehors, (iiiaiid on plonge un Cysticoniue \i\;inl dans un inéhinge d'eau dislillée avec un tiers d'alcool. La tète se montre alors sans prohoscide, avec ses (|ualre ventouses, dépourvue de crochets, tout à fait inermo. » J'ai souvent fixé une épingle à côté des Ivvstos, afin de les retrouxcr. J'ai laissé des fragnienls de viande se dessécher sous mes veux, puis se racornir au soleil, et, tou- jours assuré par des épingles de la situation des Cvslicerqnes, j'ai facilement trouvé la tète et le cou formant un point blanchâtre. 11 En mettant de l'eau pure sur un kvste affaissé, en voie de dessèchement, celui-ci reparaissait. En plaçant dans l'eau additionnée d'acide acétique ou d'acide nitrique, ou encore dans un mélange d'eau, de glycérine et d'acide acétique, un fragment do viande fortement desséchée, racornie, enlevé autour du point blanchâtre et caractéris- tique, je faisais gonfler et réapparaître le Cysiicerque. » Il résuite de cette expérience, confirmant Jes faits que j'avais déjà observés, la preuve de la diminution rapide du volume, puis de l'affaisse- ment et de la disparition des kystes ainsi que des vésicules du Cysticerque inerme, par évaporation de leur contenu. Cette disparition n'a pas lien sous les aponévroses, ni au milieu des masses musculaires. Malgré la des- siccation du kvste et de la vésicnle incluse, la tête, existant toujours, reste sous l'aspect d'un point blanchâtre. )) D'autre part, si l'on met de l'eau pure, soit distillée, soit bouillie et fdtrée, stérilisée en un mot, sur la vésicule flétrie, celle-ci devient appa- rente. Sur la viande un peu sèche, ou même desséchée, l'application d'un liquide approprié fait réapparaître le kyste et le Cysticerque inclus. Si l'on enlève, autour du point précis indiqué par la tête formant une tache blanchâtre, un morceau de tissu musculaire, et qu'on le mette dans l'eau ou la glycérine acidulées, le kyste devient reconnaissable. » On peut dire que la recherche du Cysticerque inerme, dans la viande de boucherie, est plus facile que celle des Trichines dans la viande du porc. » Pour rendre absolument inoffensive, au point de vue de la produc- tion du Ténia inerme, une viande de veau ou de bœuf suspectée de ladre- rie, il suffit de la faire cuire avec soin et suffisamment. La viande bouillie ou rôtie, ayant éprouvé, non seulement à la surface, mais aussi à l'inté- rieur, une chaleur de 5o°C. à 60° C, est assainie. Le Cysticerque inerme ne peut supportei'. sans périr, une telle température. Quant à la viande crue, employée dans un but thérapeutique, elle ne peut nuire par des Cys- ticerques inaperçus ou méconnus, si elle est pulpée avec soin et passée à travers les mailles d'un très fin tnmis. » c. R., 1890, -1' Semestre. (T. CXI, N" 3.) '^ ' ( t=i8 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — De la sensibilité des plantes, considérées comme de simples réactifs, ^ote de M. Georges Yille. « Comme suite à mes précédentes Communications sur l'analyse de la terre par les plantes, je vais montrer que les plantes, considérées comme de simples réactifs, possèdent une sûreté d'indications et un degré de sen- sibilité auxquels, au premier abord, on ne pourrait se résoudre à croire; puis, que, sous le rapport de la sensibilité, les ferments, la levure de bière en particulier, vont bien au delà des végétaux supérieurs. Je pren- drai, comme premier exemple, la recherche de l'acide phosphorique. » J'ai montré depuis longtemps que vingt-deux grains de blé de mars, cultivés dans du sable calciné et arrosé avec de l'eau distillée, donnent un poids de récolte compris entre iSs'' et 0.1^. Mais, pour obtenir ce résultat, il faut ajouter au sable calciné oB% 1 10 d'azote à l'état de nitre, associé aux minéraux que la végétation réclame, parmi lesquels le phosphate de chaux entre pour aS''. Dans ces conditions absolument artificielles et en dehors de toute condition indéterminée, la végétation accuse un état prospère. Le chaume du froment est droit et rigide, les feuilles sont d'un vert franc, quoique tirant un peu sur le jaune; la plante fleurit et donne du grain, qui, semé à son tour, germe et se comporte absolument comme celui que l'on récolte dans la bonne terre. » Supprime-t-on le phosphate de chaux, toutes les autres conditions de l'expérience étant maintenues, pendant la première quinzaine aucun phé- nomène perturbateur ne se manifeste ; mais, dès que les deuxièmes feuilles commencent à paraître, l'accroissement s'arrête, les feuilles s'étiolent, le blé s'éteint et meurt. Ainsi, pas de phosphate, pas de végétation. » Que l'on tente une troisième expérience, en tout conforme à la pré- cédente, dans laquelle on ajoute au sable calciné oB'',oi de phosphate de chaux, c'est-à-dire oS',oo4 d'acide phosphorique ou o^\ooi de phosphore, les plantes ne meurent plus, la végétation suit son cours normal, le fro- ment donne un épi avec des vestiges de grains; on obtient finalement G^^"^ de récolte. )) De tout ceci il résulte que le froment accuse la présence, dans le sable (looo^''), de I cent-millième de phosphate de chaux, de4 millionièmes d'a- cide phosphorique, par ô^'' de récolte, laquelle représente 600 fois le poids du phosphate, i )00 fois celui de l'acide phosphorique, 2800 fois le poids du phosphore. î i CULTURES DE FROMENT ET DE POIS DANS LE SABLE CVLCINÉ AVEC BEAUCOUP, PEU ET POINT DE PHOSPHATE DE CHAUX. iN» 1. Avec 3»' de phosphate . de chaux. FROMENT. Sans phosphate de chau.x. N» 2. .\vec o'^oi de phosphate de chaux. N° 1. Avec as' de phosphate de chaux. PaiHc u?',8o Paille et racines.. 5,85 Paille et racines . i6,55 I grain o,oi i8; grains .^,27 â.86 20,85 POIS. Sans phosphate de chaux. A- ~^m ~^Ê- I -^ ■4- N» 3. Sans phosphate de chaux. Semence provenant de la récolte de ta culture n" 2. vi %!. ■^M- 1 ■ à ■ Paille et racines.. ■jSjSo Paille et rac. 8,24 Paille et rac. 'io grains i3,o5 10 grains.... 2,0a 3ti,55 10,29 DE LA SENSIBILITÉ DE LA LEYLRE DE BIÈRE POUR DÉCOUVRIR LA PRÉSENCE DES PLUS FAIBLES TRACES DE PHOSPHATE DE CHAUX. Expériences du 3 juillet 1867. Sucre 3o ^ 1 . . , . I Levure fraîche 0,200 Un a employé chaque fois ( »,., .• ,^ . . ,. . •^ ^ 1 Mélange salin (Quantités decroiss. 1 Eau 1000 Matière azotée : urée os'',093, contenant : azote 0,042 N° 1. N» -2. N» 3. N° .',. iN° 5. Mélange Phospha salin oe',!i-]3 le de chaux os',25o salin .... os',0009 de chaux. os',ooo5 N Phosphate de chaux of',o5o Phosph. de chaux. oB',oo5 Phosph. ni inatière azotée. 1 SLCRE SUCRE SUCRE SUCRE SUCRE DUREE , ^ DUREK — -■ - , DUREE ,. DUREE „ DUREE ^ ^ ^^ Ile In fernien- lation. disparu. disparu par heure moyenne. Ile la fcrnien- lation. ttispui'u. disparu par heure moyenne. de la reruien- tation. disparu disparu par heure moyenne. de la fermen- lallun. disparu dispâl'U pur heure moyenne. de la fermen- tation. disparu. disparu par heure moyenne. 1 h 20 0,0-1 21 îîr 'î,0/|0 cr 0,097 h 22 ■■!,040 gr 0,092 h 25 sr o,63i er 0,025 h 26 gr 0,0^0 0,00,5 1 79 l3,:^T0 0,167 78 1 .i,01 0, 1 34 77 2,63, 0,034 76 I , 0G7 0,014 75 0,569 0,0075 è 144 25,80") 0. 170 143; IV .(■,', 0,1 '18 143 3,223 o,o22 142 ■,7>8 0 , 0 T 2 141 0,569 0,0040 ç 192 aS.SOi 0,100 191 25,0fi8 o.i34 190 6,701 o,o35 189 i 2,643 0.0,3 189 0,895 0,0047 1 306 3o 0,098 306 3o 0,098 307 9,o3o 0,0296 308 4,270 o,oi38 309 0,895 0,0028 356 io,3jo 0 , 0290 358 'l,83o 0,01 34 358 ,,067 0,0029 404 12,406 o,o3o7 405 6,o3o 0,01(8 406 1,423 o,oo35 453 13,759 o,o3o3 454 ('.9'4 0,0l52 455 ■,'l23 0 , oo3 1 501 ,5, 36*1 o,o3o6 502 7.-i' o,t),46 548 ,7.420 0,03,7 549 !(,9"0 0 , 0 1 So 620 19,620 ii,o3ij 621 12,335 0 , 0 1 98 668 20,776 o,o3, 1 669 13,393 0,0200 670 .,',23 0,0021 716 21 ,64, o,o302 717 i'l.6!3 0,02o3 788 23,11-9 0,o2l)2 789 ,5,345 0.019', t 836 23,'|'|1 0.0 ïSo 837 16,006 0,0191 908 2 ',,206 0 ,0266 909 16,159 OjOlSl 956 24.975 0,0261 957 i6,7'|8 0,0175 980 3.1,932 0,026,3 981 '7.041 0,0174 1004 26,37 0,0262 1005 ,7-, 288 0,0,72 ■' Paris. - Impr. GAUTHIER- VII.I.ARS ET FILS. ( i59 ) » Que l'on sème maintenant dans le sable calciné, nt)ii plus du tromeut, mais des pois, avec oS'',i lo d'azote à l'état de nitrate de potasse et tous les minéraux réclamés par la végétation, mais à l'exclusion du phosphate de chaux, que se passe-t-il? » lo pois pesant 2»', 33 et contenant o^', 029 d'acide phosphorique ont produit, en l'absence du phosphate de chaux, lo^"", 60 de récolte, dans la- quelle la graine figure pour 1^,75 contenant o^'', 009 d'acide phosphorique. D'autre part, 10 graines de cette dernière origine, cultivées dans les mêmes conditions que les précédentes, n'ont donné que 28', ^5 de récolte, mais la plante n'a plus fleuri, ni porté graine; les pois de la deuxième génération se comportent comme le froment cultivé avec oS'',oi de phosphate. ') Ainsi voilà des faits qui démontrent que le froment et les pois permet- tent de découvrir i cent-millième de phosphate de chaux. )) Je rapporte dans mon Mémoire un grand nombre de faits conformes aux précédents, attestant comme eux une grande sensibilité. Malgré leur concordance, tous ces faits ne sont que des approximations presque gros- sières par rapport aux résultats nouveaux qu'il me reste à présenter. » Lorsque M. Pasteur préluda à ses grandes découvertes sur le rôle des microbes par ses études sur la fermentation alcoolique, frappé de la faci- lité avec laquelle on peut cultiver la levure de bière à l'aide de sels miné- raux et azotés, sollicité de plus par mes études antérieures sur la possi- bilité d'effectuer de véritables analyses par les plantes, l'idée me vint de tenter la même recherche à l'aide de la levure de bière. » Pour toutes les expériences, on s'arrêta aux conditions suivantes : » 3oS'' de sucre dans i'" d'eau, avec o^', 093 d'urée contenant 0^*^,043 d'azote et une quantité variable de sels, phosphates, potasse, magnésie, etc., allant de i^^,^5o à o^'', 470 ; les deux fermentations ont consommé les So^'' de sucre, la première en 240 heures, l'autre en 3oG heures. » Alors, la dose des minéraux étant maintenue à os%475, on fit varier la proportion de levure de o^"^, 200 à o^"", 00002. Dans ces diverses conditions, la marche de la fermentation a été très uniforme et toujours très rapide; la durée a été de 216 à 5o3 heures. Cette concordance montre combien ce mode d'investigation est susceptible de régularité et de précision. Puis on fit varier la dose des minéraux de o^', 475 à oS'^,0009, le phosphate passant de o^'', 200 à oS'',ooo5, et voici les résultats donnés par cette nou- velle série : » 1° Avec oS',475, c'est-à-dire o^'', 220 de phosphate, c'est-à-dire 2 dix- millièmes de phosphate par rapport au poids du liquide, la fermentation a duré 3o6 heures ; 3o^ de sucre ont disparu : 1 20 fois le poids du phosphate. ( i^o ) >' 2" Avec o6',u(jjo de iiiélaiige salin ou os'.ooo de phosphate, c'esl- à-dire 5 cent-millièmes du poids du liquide, la fermentation a duré 3o6h., et il a disparu 3o8' de sucre, c'est-à-dire 600 fois le poids du phosphate. » 3" Avec os^oog du mélange salin ou oe'',oo5 de phosphate, c'est- à-dire 5 millionièmes de phosphate, la fermentation a duré ioo4 heures ; la quantité de sucre disparu s'est élevée à 266% 87, c'est-à-dire à 5ooo fois le poids du phosphate. » 4° Enfin, avec o^'', ooogS du mélange salin on oB'',ooo5 de phosphate de chaux, c'est-à-dire 5 dix-millionièmes du poids du liquide, 17^', 28 de sucre ont disparu, c'est-à-dire 34 000 fois le poids du phosphate employé. » Enfin, si l'on supprime absolument les minéraux et les phosphates, la fermentation ne se manifeste que par des effets à peine sensibles. La levure vit sur son propre fonds. Le sucre disparu s'élève à i^', 4^3, ce qui a exigé 640 heures ; mais, à partir de ce moment, la fermentation s'arrête et la consommation du sucre cesse complètement. M II résulte donc des faits qui précèdent que, avec la levure de bière, on a pu reconnaître la présence de o8%ooo5 de phosphate dilué dans i'" d'eau, ce qui correspond à 5 dix-millionièmes du poids du liquide. » C'est ici le lieu de rappeler que M. Raulin m'a précédé dans cette voie, et je rapporte dans mon Mémoire les résultats qu'il a obtenus avec ri45- pergillus niger, conformes de tous points à ceux que j'avais moi-même réalisés ai>ec le froment. » Malgré la sensibilité extrême de la levure de bière, il ne faut pas perdre de vue que les plantes agricoles n'en demeurent pas moins des réactifs d'une sûreté et d'une délicatesse incomparables. Je citerai comme exemple la canne à sucre, dont le phosphate de chaux est précisément la dominante. Avec l'engrais complet, la canne a donné 07 ooo'^s. Supprime-t-on le phos- phate, la récolte est de i5 ooo''^. 600''^ de superphosphate de chaux, con- tenant ()o^^ d'acide phosphorique, ont suffi pour déterminer un excédent de récolte de 42 ooo''^ à l'hectare, ce qui représente 70 fois le poids du phosphate et 4^<3 fois le poids de l'acide phosphorique. Rapporté aux 4000000'^ de terre végétale qui recouvrent la surface d'un hectare, le phosphate représente moins de i six-millième du poids de la terre, et l'acide phosphorique moins de i quarante-millième. » Les exj)ériences sur la levure de bière que je viens de rapporter i-e- montent à 1867; je ne retiens en ce moment de cette étude que le prin- cipe de la méthode et son incomparable sensibilité ; je me réserve de fixer ultérieurement le cadre de son application pour découvrir, à l'état où ils sont assimilables, les quatre termes fondamentaux de la production végé- ( i6i ) laie, (loiiL la [M'cscnce clans la k-rre fail le succès de la (•iilture cl en règle les pi'oduils. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la production, par les décharges électriques, d'images reproduisant les principales manifestations de l'aclwUc solaire. Note de M. Ch.-V. Zenger. (Extrail.) (Commissaires : MM. Fizeaii, Cornu, Mascart.) " J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie quelques photographies mettant en évidence les résultats de mes dernières études sur la constitu- tion de la décharge électrique d'une machine Winishurst et de la bobine Ruhmkorff (grand modèle, looooo™ de longueur du fd secondaire) sur une plaque enfumée. Les images de l'étincelle électrique, produite à tra- vers la couche pulvérulente assez mobile de noir de fumée, montrent que la décharge consiste en deux mouvements tourbillonnaires, de direction opposée. On observe une trace blanche, dentelée, produite dans la couche de noir de fumée, qui n'est que la projection des tourbillons aériens sur la plaque de glace enfumée; une strie noire, visible au milieu de cette trace blanche dentelée, représente Vœilàn petit cyclone aérien produit par la décharge électrique. Ce qui est digne de remarque, c'est cjue la trace noire va en disparaissant progressivement au milieu de la trace blanche, entre les points négatif et positif du déchargeur, indiquant ainsi la destruction des deux mouvements tourbillonnaires de directions opposées, à moitié chemin entre ces poinls. » L'examen de ces figures indique ainsi ce qui se passe pendant la dé- charge, en raison de la mobilité des particules de noir de fumée, beaucoup mieux que ne le peuvent montrer^ les décharges produites sur les plaques de gélatinobromure d'argent. » Ces expériences m'ont conduit à une confirmation de ma théorie électrodynamique du Soleil. J'ai eu l'idée de produire la décharge en rapprochant de la couche de noir de fumée déposée sur une plaque de verre assez grande le bouton positif du déchargeur d'une machine de Winishurst, tandis que le boulon négatif était placé à une distance de lo"^'" à 20*^" de la surface postérieure, non enfumée, delà plaque bien desséchée. Au milieu de la plaque, est collé un disque circulaire d'étain, qui se charge par le bouton positif très rapproché. Les décharges, sans produire d'étin- celles, transportent le noir de fumée du bord du disque circulaire, et l'on ( l62 ) obtient les lignes de force électrique, dessinées en transparence sur le fond noir de la plaque enfumée. » Le résultat présente alors l'image surprenante d'une éclipse totale de Soleil ; le disque circulaire métallique représente, pour ainsi dire, la Lune couvrant le disque solaire ; les lignes de force électrique produi- sent au bord du disque toutes les apparences de protubérances solaires, éruptives et aurorales, linguiformes, hautes et basses, qui représentent la chromosphère du Soleil, dentelée et surmontée par les protubérances éruptives; même les formes contournées en spirales s'y retrouvent. Enfin, on voit des étincelles plus longues, atteignant les bords de la plaque de verre , qui produisent des traces curvilignes , comme on en observe dans la couronne solaire pendant une éclipse totale. Les rifts des Anglais sont représentées d'une manière merveilleuse dans ces décharges élec- triques à travers des couches mobdes pulvérulentes. » En faisant l'expérience dans une chambre noire, on voit des flammes rouges, provenant du bord de la feuille circulaire d'étain, qui repré- sentent l'apparence, les formes et la couleur de protubérances vues pen- dant une éclipse totale de Soleil — >i En enfumant des boules de verre, et en déchargeant, sur la surface noircie de la même manière, l'électricité d'une machine Wimshurst ou de la bobine de Ruhmkorff, on voit se former des taches blanches, grisâtres au bord, dont les photographies (négatives) donnent la représentation de groupes de taches, de leur pénombre, de leur intérieur spiraloide, et de ponts lumineux (') — » M. Desbourdieu soumet au jugement de l'Académie un appareil d'explo- sion automatique. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann.) M. DE ScEY-MoxTBÉLiARD adrcssc un Mémoire intitulé « Parallélisme de l'Acoustique et de l'Optique ». (Renvoi à la Section de Physique.) (') J'avais déjà, en i885, dans mon Ouvrage La Météorologie du Soleil et du système planétaire, expliqué les formes spiraloïdes des taches et leurs pénombres, par des mouvements tourbiilonnaires produits par les décharges électriques vers les essaims d'étoiles filantes, ou la couronne même, au voisinage de couches coronales extérieures. ( i63 ) M. A. GouzoT adresse un Mémoire sur divers instruments d'Astronomie. (Renvoi à l'examen de MM. Mouchez et Lœwy.) CORRESPONDANCE. M. Albert Gaudry présente à l'Académie une brochure intitulée : « Edmond Eéhert », et s'exprime en ces termes : « La famille de M. Hébert a réuni sous la même couverture les discours qui ont été prononcés sur notre éminent et regretté Confrère, soit lors de ses funérailles, soit quand une pieuse troupe d'amis a été déposer sur sa tombe le médaillon de bronze où ses traits sont gravés. La famille de M. Hébert m'a chargé d'en faire hommage à l'Académie. Certainement, tous nos Confrères seront heureux d'avoir ce souvenir d'un homme qu'ils ont beaucoup aimé et qui a conquis une place importante dans la Science par la lumière qu'il a jetée sur la grande histoire des âges passés. » CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sm/' la combinaison des observations. Note de M. R. Lipschitz, présentée par M. Bertrand. (I Gauss, dans une Note intitulée Bestimmung der Genauigkeit der Beo- bachtungen, publiée en 1816 et insérée dans le Tome IV de ses OEuvres, page 109, a fait remarquer que l'on peut généraliser quelques théorèmes de Laplace, qui expriment la probabilité correspondant à l'espérance que la somme de m erreurs d'observation prises positives, ou la somme des carrés de m erreurs soit contenue entre des limites données. En indiquant ses résultats nouveaux sans démonstration, Gauss a appuyé sur le fait qu'ils valent pour une loi quçlconque des erreurs d'observation. » Or, comme personne n'en a publié, à ce que je sais, une démonstra- tion qui satisfait à la condition mentionnée, je me permettrai d'exposer une méthode qui me semble conduire au but désigné. )) Dénotons par ç(t') la probabilité du fait qu'une erreur d'observation va tomber entre les quantités (> et f 4- di>, et supposons que l'on aura fait d'une quantité mesurable m observations indépendantes, qui comportent les m erreurs respectives v, r', . . , (^("'"". Alors on sait que la probabilité Î2 de l'espérance qu'une fonction F{v, c'. ., 4^'"'-'') des m erreurs soit conte- ( '«4 ) nue entre les limites — g et g est déterminée par l'intégrale de l'ordre /n"""'* i2 = //. ..'a{v)dv'o{v')fh'. ..o(y"'-'')fh'"-'\ où les variables c, c'. .. (^'"' " sont restreintes par les inégalités "5< F ((•,., on a C. R., 1890, î« Semestre. (T. CXT, N» 3.) 22 ( i66) il est clair que Si se change dans l'intégrale » On trouve pareillement, dans les deuxième ou troisième cas, f t / — p-e 2(L('»)-L(")L(") ^ -'"f/y ^ V 2(L(^«)-L""L'«))6^ "•>' ou respectivement » Les résultats (II) et (III) sont ceux proposés par Gauss dans l'endroit visé : le résultat (I) pour ti = i est mis en usage dans la Note de Dirichlet, intitulée : Ueber die Méthode der kleinsten Quadrate, parue en i836, et in- sérée dans le tome I de ses Œuvres, page 27g. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Diagrammomètré ; auxiliaire mécanique pour les études des courbes. Note de M. le colonel Kozloff, présentée par M. Marey. « Le diagrammomètré est le premier essai qui ait été fait pour comparei et étudier exactement les courbes. Le but de cet appareil est d'obtenir en même temps les solutions des divers problèmes qui concernent la mesure de tous les éléments d'une courbe ou d'un diagramme. Le diagrammo- mètré démontre la possibilité : a. de transformer les données numériques des observations en poids qui en sont les symboles; h. de déterminer auto- matiquement ces poids suivant la grandeur, la direction et la forme de la courbe; c. d'avoir, automatiquement aussi, sur un cadran disposé à cet effet, l'expression exacte de la mesure des diverses parties du diagramme qui représente, soit les résultats moyens, soit toute autre combinaison ma- thématique servant à la détermination des courbes. )) A l'extérieur de l'appareil, se trouve le Tableau graphique appelé dia- grammo graphe. Ce Tableau sert à la construction et à la comparaison des diverses courbes, et permet de figurer très exactement, et d'une façon uni- forme, plusieurs courbes à la fois. Le Tableau est situé dans un plan ver- ( 1(^7 ^ tical sur lequel sont ti-acées cent lignes horizontales et équidistantes. En avant du Tableau se trouvent disposés des fils noirs verticaux sur lesquels on peut faire glisser des anneaux ou des curseurs. En élevant ou en abais- sant les anneaux, on peut figurer sur le Tableau une courbe quelconque, conformément au système des coordonnées orthogonales de la Géométrie analytique. Les fils noirs verticaux représentent les abscisses i, 2, 3, ..., n; les différentes hauteurs des anneaux par rajDport à une horizontale quelconque représentent les ordonnées, que nous désignerons par y,, Js, J'ai ...,n. Un cordon de couleur passé à l'avance dans tous les anneaux permet de figurer instantanément la courbe qui correspond à un Tableau de chiffres. » En substance, le mécanisme du diagrammomèlre est fondé sur celui des balances. Aux (léaux de ces balances sont adaptées des chaînes qui rompent ou rétablissent l'équilibre suivant qu'on les lève ou les abaisse. Des aiguilles qui se trouvent dans la partie supérieure de l'armoire des cadrans montrent les indications des mesureurs. A chacune des ordonnées, correspond une chaîne verticale accrochée au fléau d'une des balances. Lorsqu'on relève l'anneau mobile d'une longueur déterminée, l'extrémité inférieure de la chaîne se relève d'une quantité égale ou complémentaire, et ne pèse plus sur le fléau que d'un poids proportionnel à la longueur figurée par l'ordonnée. L'élévation de telles ou telles chaînes des éléments demande, pour être en équilibre, des chaînes contrepoids sur l'autre ex- trémité du fléau. Les chaînes de contrepoids, unies aux tambours des mesureurs, sont reliées aux aiguilles des cadrans. En outre, la grandeur des chaînes, leur poids (général et spécial), leur mode de jonction, ainsi que leur direction et leur mouvement, dépendent du mouvement des fils verticaux, dans les anneaux desquels circule le cordon (rouge) de la courbe. » Les mesurages des parties des diagrammes nous donnent des déduc- tions nécessaires pour déterminer les moyennes et le caractère des transfor- mations des courbes. Ces mesurages donnent de nouvelles généralisations qui déterminent les mouvements des phénomènes étudiés sous toutes leurs faces. Les six mesureurs sont choisis dans le premier modèle, comme exem- ples des six types des diverses généralisations. Ces mesureurs donnent ; » 1. La moyenne arithmétique, c'est-à-dire la somme des ordonnées divisée par leur nombre, ce qui correspond à l'intégrale fydx.En remplaçant la chaîne uniforme par une chaîne profilée, on peut obtenir aussi la moyenne arithmétique des carrés des ordonnées, ce qui correspond dans le Calcul intégral à J y''-dx. ( 1(^8 ) » 2. La probabilité de la valeur moyenne arithmétique, c'est-à-dire la somme des amplitudes des éléments de la courbe ou la somme des carrés de l'amplitude. Si l'on désigne par o,, Sj, . . . , 8„ les diflférences entre l'ordonnée moyenne jo et les don- nées j,, y^, . . ., j„, il s'agit d'obtenir la moyenne arithmétique des différences prises en valeur absolue ou des écarts o de la moyenne. On a, pour le Calcul intégral, l'expres- sion /+ \/{f — y^y'dx. Mais si l'on remplace la chaîne uniforme par la chaîne pro- filée, on obtient de même la probabilité de la moyenne des carrés y-, et plus géné- ralement de la moyenne f{y) d'une fonction quelconque de la loi connue ou inconnue, c'est-à-dire /- ( 2 ) < (' ) Ce travail a été effectué, à la Faculté des Sciences de Marseille, dans le labora- toire de M. Macé de Lépinay. (^) Journal de Physique, t. IV, p. 149; i885. (') Comptes rendus, l. CVIII, p, 671 ; 1889. (*) Journal de Physique, t. IV, p. 149; i885. G. R., 1890, 2» Semestre. (T. CM, N" 3.) 23 ( 1/4 ) qui peuvent s'écrire r/sin2£. (3) ( ip = rfcOS2£. » On peut donc connaître ainsi expérimentalement la différence de marche due au pouvoir rotatoire seul, c'est-à-dire -, et la différence de marche 9 qui provient de la double réfraction seule. Quant à l'angle a, il s'exprime par la formule suivante (') . ^ Tzwd siniT.d (à) tan£;2a=--— -.■, qui montre que a. est une fonction périodique de d, de sorte que l'axe de l'ellipse, lorsque la compression ç augmente, oscille asymptotiquement de part et d'autre de la vibration rectiligne primitive. L'angle a est nul pour d—n-; pour n pair, la vibration est rectiligne, et pour n impair, l'ellipse a son grand axe horizontal. En effet, la vibration est rectiligne si tangij; = o, ce qui entraîne d— n'\ = 2/2'-- Dans le cas de l'ellipse rapportée à ses axes, on a les formules (i) deviennent 1 cosTzd = o. (5) ' ( tang2£ = tangt]/, formules utilisées précédemment dans l'étude du quartz non comprimé. La condition cosrc?= o donne d=(2n"-^j)l- » Dans le cas particulier où l'ellipse devient une circonférence (vibra- tion circulaire), on a, en outre. tang(j/:=i, c est-a-dire 2£:= 4' (*) Celte formule a été établie, au moyen de considérations géométriques, par M. Wiener (Annales de Wiedemann, vol. XXXV, p. i ; 1S.88). On peut l'établir en écrivant l'équation de l'ellipse émergente, et changeant de cordonnées pour la rap- porter à ses axes. On la retrouve en écrivant que le rectangle des coordonnées est nul. ilors et les formules (3) donnent ( '75) ^■ = tangg, = (0. » Je me suis proposé de vérifier la constance de - et la variation pério- dique de a, lorsqu'on associe au pouvoir rotatoire naturel une biréfrin- gence croissante. M Le quartz était comprimé par un dynamomètre de Perreaux à essayer les tissus, adapté aux besoins de l'expérience, et toutes les précautions ont été prises tant au point de vue de la répartition exacte de la pression que de l'orientation rigoureuse de la lame. » Le Tableau suivant donne quelques résultats : p. Pression 9 en kilogr. a. d. A". observé. calculé. O +74" '>o97 I '.097 0 0 5o +67,45 1,126 o,83i I ,107 0,207 0,219 100 -t-56,55 1,234 0,679 ),'47 0,455 0,439 220 iiidétermiaé 1 ,5oo o,4i4 1 ,060 1 ,060 » circulaire 3oo -t-28 .,764 0,406 1 ,23l 1 , 263 1,317 36o + 8 1,925 0,340 1,117 1,528 i,58o 38o -h 0 2,000 0,317 )) » )) rectiligne 46o — 15 2,3o8 0,238 i,o4o 2,061 2,020 5o5 0 2,5oo 0,235 1 , 1 15 2,237 2,2171 ellipse à as ' horizonla 520 + 3,3o 2,529 0,224 1,080 2,286 2,280 53o + 8 2,572 0,205 1,096 2,327 admis » La dernière colonne donne la valeur de

79) correspondant rl'acide lilanique. Nous n'avons pas constaté la formation de cassilérite. » Le pyrn et V orlhophosphale potassiques donnent le phosphostannalc PhO'.aSnO^, KO, sur la constitution duquel nous pouvons répéter ce que nous avons dit sur le produit correspondant d'acide titanique. La forme cristalline est la même, mais les octaèdres sont beaucoup plus biréfringents. » Le tiiétapliospliate de sonde avait fourni à Ivnop deux sortes de cristaux, les uns r^ifermant PhO', SnO-, les autres PhO'% aSnO-, De son côté, Wunder avait obtenu les sels 3PhO% 4 SnO-, NaO et PhO^, SnO^, NaO. Nous avons pu obtenir ces divers pliospliates, sauf PhO^, 2SnO-. » Le pyro et l'ortlioplioxphnte de soude nous ont donné un nouveau sel double, 4PhO', 3Sn O^, 6NaO, en petits prismes très nets, à extinctions longitudinales, for- tement biréfringents. » Cuivre. — Nous plaçons ici 1p cuivre, parce qu'il donne des produits tout à fait analogues à ceux des bioxydes précédents. » L'oxyde de cuivre ou son carbonate donnent avec le métapliospliate de potasse le phosphate 3PhO', 4Cu'0-, KO. Larges lamelles bleu verdàtre, présentant deux séries d'extinctions formant des angles différents avec le plan de polarisation; deux axes optiques assez écartés, prismes probablement anorthiques, aplatis suivant^,. » \^e pyrophosphate de potasse donne un produit qui cristallise avec quelque diffi- culté, répondant à la formule PhO^. aCuO, KO; prismes bleu clair, à extinctions obliques, système indéterminé. » Les chlorures alcalins ajoutés au mélange réagissent en donnant des produits complexes, sur lesquels nous reviendrons dans un Mémoire plus étendu. n h'orthopliosphate de potasse donne, avec peu d'oxyde, le produit précédent. Si l'on augmente la quantité d'oxyde de cuivre employé, on ne tarde pas avoir se former à la surface du bain et sur les parois du creuset des cristaux assez volumineux, qui, une fois isolés, sont des octaèdres rouges, transparents, de sous-oxyde de cuivre Cu-0, identiques comme forme cristalline à la ciiprile déjà obtenue par divers expé- rimentateurs. » Le métapliospliate de soude nous a fourni, ainsi qu'à M. Wallroth, le sel 2PhOS3CuO, SNaO ou 4PhO^ 3Cu°-0-, 6NaO, en prismes dichro'iques , bleu et bleu lavande, probablement clinorhombiques. p Avec un excès d'oxyde de cuivre, on obtient le phosphate PhO% 2GuO, NaO que donne aussi \e. pyrophosphate de soude; prismes brisés, groupés suivant deux direc- tions rectangulaires, extinctions obliques. » Le phosphate trisodique fournit un mélange de protoxyde et de sous-oxyde de cuivre, mêlés de matière amorphe. » En résumé, les bioxydes et l'oxyde de cuivre sont caractérisés par des sels doubles delà forme 3PhO% 4Mb=. NaO et 4PhO», 3M0S 6NaO. « \ ( i«o ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur la dispersion dans les composés orga- niques (élhers-oxydes). Note de MM. Pu. Barbier et L. Roux. « Nous avons étudié, dans une précédente Note (') les pouvoirs dis- persifs des alcools de la série grasse. Poursuivant nos recherches sur la dispersion dans les composés organiques, nous avons l'honneur de pré- senter à l'Acadéiiiie les résultats fournis par l'élude des éthers-oxydes : » I. Oxydes à radicaux fomiéniques. B 1_ O^y'*"- '"• "'• "■• "'■-"' ^- d Observé. Moyennes. O l O. d'élhyle 19.6 1,3590 i,35oi 0,0089 0,3583 0,4990 36,93 | " j O. de mélhyle-pi'opyle.. 19,6 i,3635 i,3547 0,0088 0,3543 0,4907 36,3i j ' 1 O. d'éthyle-propyle. . . . 19,7 1,3756 i,3664 0,0092 0,3704 o,5i59 45, 4o) ,, , "" i O. deméthyle-isobutyle. 19,2 1,8738 i,3647 0,0091 0,3664 o,5o28 44,24 i ' [ O. d'éthyle-isobutyle . . 20,4 1,3817 ïi3723 0,0094 0,3784 o,5i35 52,38 \ En G" I O. de propyle 19,6 i,388o 1,3785 0,0095 0,3820 o,5i4o 52,44;' 52,48 ( O. de méliiyle-isoamyle. 19,5 i,39i3 1,3817 0,0096 o,3865 o,5i6o 52,63; En G' O. d'éthyle-isoamyle. . . 20,4 1-3973 1,8875 0,0098 0,8945 0,5191 60,22 En G' O. d'isobutyle-isoamyle. 19,6 i,4o75 1,3978 0,0102 0,4107 o,5368 77, 3o En G'" O. d'isoaniyle 19,1 1,4162 i,4o58 o,0!o4 0,4187 0,5896 85,25 » L'examen de ces nombres conduit aux résultats suivants : » i" Les pouvoirs dispersifs B et les pouvoirs dispersifs spécifiques -. augmentent avec le poids moléculaire; » 2° Leurs valeurs sont à très peu près les mêmes pour les différents isomères de même condensation en carbone; ); 3° Lorsqu'on passe d'un composé à l'homologue supérieur, l'intro duction de CH- dans la molécule provoque un accroissement de pouvoir dispersif spécifique moléculaire égal à 8, 2 environ. n On a donc, entre le pouvoir dispersif, la densité et le poids molécu- laire, une relation de la forme b\M = a, (') Comptes rendus, L. CX, p. 10- ( !«' ) a et b claiil dcuv conslantes qui oiiL respeclivemeul pour valeurs a—- 6,4 i3, h --^ -y 0,5790. » Il exislc enfin, enlre le pouvoir dispersif et le volume moléculaire, dans le cas des oxydes comme dans celui des alcools, la relation (B-[i)(^y = K. p et K étant deux constantes ayant pour valeurs |3= -+-0,6626, K=: - 1,44. » II. Oxydes renfermant le radical ally le. Oxydes. t'. ",,. /(,. "„ — ",■ L.- -;• ^ S'- En C . O. de mélhjle-all} le. . 2i,'9 1,387.5 1,3756 0,0119 0,4791 0,6222 44.80 En C^ O.d'éthyle-alljle 19,0 1,3966 i,3847 0,0119 0,4791 0,6206 53,37 EnC^ O.de propyle-allyle. . 21,7 i,4o52 1,3935 0,0117 0,4711 o,6o55 60, 55 » On voit que cette série présente une particularité intéressante : au lieu de varier avec le poids moléculaire, le pouvoir dispersif B et le pouvoir dispersif spécifique -7 possèdent des valeurs sensiblement constantes. En outre, si l'on compare ces oxydes aux composés de même condensation en carbone, on remarque que le pouvoir dispersif augmente, lorsque la te- neur en hydrogène diminue. Ce dernier résultat est conforme à ce que nous avions observé en étudiant d'autres séries. )! III. Oxydes renfermant le radical benzyle. Oxydes. t". 11.. n. n. — 11 . K. -,• -! M. U. de métliyle-benzjle i9i2 i,52o5 i,4985 0,0220 0,8857 o,9i5g 111,75 O. d'éthyle-benzyle iQjO ')5ii9 1,4910 0,0209 o,84i4 0,8820 119,96 O. de propyle-benzyle 19,6 1,5076 1,4878 0,0198 0,7971 0,8617 127,76 O. d'isobutyle-benzyle '9j3 i,5o43 i,485i 0,0192 0,7730 o,833o i36,6i O. d'isoamyle-beuzyle 18,2 i,5oo2 1,4817 o,oi85 0,7448 o,8ii4 i44j42 » En examinant les nombres qui précèdent, on voit que, contrairement à ce qui se passe pour les oxydes de la série grasse, le pouvoir dispersif diminue à mesure que le poids moléculaire augmente. Mais, quand on passe d'un terme de la série au terme suivant, l'addition de CH^ à la molécule produit une variation du pouvoir dispersif spécifique moléculaire égale, comme dans le cas des oxydes gras, à 8, 2 en\ irou. C. R., 1890, .!" Semestre. (T. CXI, N" 3.) 24 ( i82 ) )) Dans cette série, comme dans celle des oxydes de la série grasse, le pouvoir dispersif, la densité et le poids moléculaire sont liés par l'équation (§-è)M=a, avec «=+40,87 et i = -t-o,5834. » Enfin on a, entre le volume moléculaire et le pouvoir dispersif, la relation R étant une quantité constante dont la valeur est égale à 4,4 environ. » IV. Relation entre les pouvoirs clispersifs spécifiques moléculaires des oxydes alcooliques et ceux de leurs générateurs. — Le pouvoir dispersif spé- cifique moléculaire d'un oxyde alcoolique est égal à la somme algébrique des pouvoirs dispersifs spécifiques moléculaires de ses composants. Si nous représentons deux alcools par les symboles ROH et R'OH, la formation de l'èther-oxyde est exprimée par l'équation !J,^0 = ROH + R'OH- H=0. R -^ » On a, entre ces diverses quantités, la relation générale B B' d cl' ^ - de telle sorte que le pouvoir dispersif spécifique moléculaire d'un oxyde s'obtient en retranchant le pouvoir dispersif spécifique moléculaire de l'eau, de la somme des pouvoirs dispersifs spécifiques moléculaires des deux alcools générateurs. » Si nous prenons comme exemple le cas de l'oxyde d'éthyle-benzyle, le calcul est le suivant : -ji M' (alcool éthylique) 20,46 » (alcool benzylique) 104,70 Total 125, 16 " (eau) 6,21 Différence 118,90 ( -h:^ ) » Or l'observation directe donne, pour l'oxyde d'éthyle-benzyle ^M= 119,96. » Cette relation se vérifie avec tous les oxydes que nous avons soumis à l'observation spectrométrique ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques hydrates d'èthers simples. Note de M. Villard. « Je me suis proposé de chercher si des éthers autres que le chlorure et le bromure de méthyle ne pourraient pas former avec l'eau des composés cristallisés. » J'ai soumis à l'expérience l'iodure de méthyle, les chlorure, bromure et iodure d'éthyle, enfin les fluorures de méthyle et d'éthyle. Le bromure et l'iodure d'éthyle seuls ne m'ont pas donné de résultat. Avec les autres corps j'ai obtenu, en présence de l'eau, des cristaux incolores pouvant être conservés aussi longtemps qu'on le veut à des températures supérieures à o"; leur formation a lieu dans les conditions que nous avons indiquées, M. de Forcrand et moi (^), au sujet des hydrates de chlorure de méthyle et d'hydrogène sulfuré. I^a présence d'une petite quantité de glace est nécessaire pour amorcer, en quelque sorte, la réaction, qui peut alors se continuer au-dessus de 0°, accompagnée d'une absorption de gaz. » Hydrate de fluorure d'éthyle. — I^e gaz, préparé suivant le procédé indiqué par M. Moissan (^), a été introduit avec un peu d'eau dans l'appa- reil de M. Cailletet. Le tube de verre, lavé avec le gaz, a été rempli par déplacement sur le mercure. En comprimant, le fluorure liquéfié, plus léger que l'eau, apparaissait au-dessus de celle-ci, et il ne restait au sommet du tube qu'une très petite bulle d'air. Dans ces conditions, même à 0°, l'hydrate ne se forme pas. On l'obtient même vers -f- 12" ou + i5°, par compression suivie d'une détente amenant la formation d'un peu de glace. Comprimant de nouveau, on voit se former une masse de cristaux inco- ( ') Faculté des Sciences de L30T1, laboratoire de Cliitnie générale. ('-) Comptes rendus, t. CVI, p. 989; 1888. (') Annales de Chimie et de Physique, t. XIX, 6" série, p. a66. ( 1«1 ) lores : on peut faire disparaître ainsi tonte la couche de gaz liquéfié, d'au- tant plus rapidement que la température est plus basse. » J'ai pu conserver ces cristaux pendant plus de douze heures, sous pression, à la température du laboratoire. Ce n'est donc certainement pas de la glace, mais bien un hydrate solide de fluorure d'éthyle qui se forme dans ces conditions. » J'ai obtenu également ce composé dans une ampoule en verre, ren- fermant le gaz en présence d'un peu d'eau et reliée à un manomètre à air libre. Il est alors nécessaire, pour que les cristaux se forment, de refroidir un point de la surface du verre au-dessous de o", pendant quelques instants. » La production de l'hydrate est alors accompagnée d'une absorption de gaz facile à constater. I_,e niveau du mercure baisse dans le tube manoraé- trique et se fixe pour chaque température à une hauteur qui donne, avec plus de précision que le manomètre métallique de l'appareil de M. Caille- tet, la tension de dissociation de l'hydrate. » J'ai pu mesurer ainsi les tensions correspondant aux températures in- férieures à + 5°,2; au-dessus de cette température, je me suis servi du ma- nomètre métallique. J'ai ainsi obtenu les résultats suivants : Températures. en Pressions atmosphères. Températures. en Pressions atmosphères o J- 2 o,7 o,9 1,0 1,3 -H 12,5 -(-i5,5 -h i8,o . 4 5 H- 3, 7 7 ■4-5,2 Enfin l'hydrate se détruit, même sous de fortes pressions, à -+■ 22°, 8. » Hydrate de fluorure de méthyle. — T^e gaz a été préparé par le même procédé que le fluorure d'éthyle. Il a donné, dans les mêmes conditions, un composé incolore, cristallisé, se détruisant à + i8°,8 et présentant les tensions de dissociation suivantes : Pressions Pressions Températures. en atmosphères Températures. en atmosphères O 2,1 i3,2 12,5 5,3 3,5 i4,2 i5,o 8,5 5,5 i5,8 19,5 10,4 7'5 )) La tension à 0° a été mesurée au moyen du manomètre à air libre. ■1 Hydrate de chlorure d'éthyle. — Cet hydrate se forme facilement à o" ( '«^ ) en présence d'nn ])eii de glace. Mais il présente une particularité rcmar- cpiahle, celle de ne se conserver an-dessus de o" qne si un gaz inerte, tel que l'hydrogène, on l'air, est mélangé à la vapeur de chlorure d'éthyle. Dans un tnhe scellé, dont l'air a été préalablement chassé par l'ébuUition de l'éther, l'hydrate paraît se former, mais se détruit dès que la tempéra- ture s'élève au-dessus de o". Au contraire, dans un tube renfermant de l'air, j'ai pu conserver les cristaux formés, aune température variant de + 2° à + 4°>pendantplusieurs jours. Détruits presque complètement par une élé- vation de température, les cristaux se reforment rapidement si l'on plonge le tube dans l'eau refroidie à 4-3" ou +3°, 5. J'ai ainsi obtenu des ai- gudles de 2™"' ou 3°"" de longueur. J'ai répété la même expérience dans une atmosphère d'hydrogène : le résultat a été identique. » En répétant l'expérience dans un réservoir en verre soudé à un mano- mètre à air libre, j'ai pu constater que la formation des cristaux déterminait une notable diminution de pression. A 0° par exemple, la pression totale de l'air saturé de vapeur de chlorure d'éthyle étant i254""" de mercure, si, par un refroidissement momentané, on provoque la formation des cristaux, le mercure baisse et la pression devient bientôt égale à 1021"'" seulement. Un phénomène analogue se produit à chaque température. Il semble donc qu'il s'est formé réellement un hydrate très instable de chlorure d'éthyle. » Au-dessus de -+- 5°, ce composé se détruit, même sous une pression de 2"". » Hydrate d'iodure de mèthyle. — Il se forme dans les mêmes conditions que le précédent; dans l'air ou l'hydrogène, il se détruit seulement à 4- 4", 8. >) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V acide oxy gluconique . Note de M. L.Boutroux, présentée par M. Pasteur. (Extrait.) « M. Emile Fischer a récemment montré (^Ber. der deut. ch. Gesell., t. XXIII, p. 937) qu'on peut remplacer, dans les acides dérivés des sucres, la fonction acide par la fonction aldéhyde, en traitant par l'amalgame de sodium les lactones de ces acides. Appliquant cette méthode à l'acide sac- charique, il a obtenu un acide qui réduit fortement la licjueur de Fehling. En l'évaporant dans le vide, il n'a pu l'amènera l'état cristallisé, mais seu- lement à l'état sirupeux. Cet acide, dit-il, présente la plus grande analogie avec l'acide glucuronique. ( i86) » Or, j'ai obtenu, par l'oxydation du glucose ou de l'acide gluconique (' ) au moyen d'une bactérie, un acide qui possède les quelques propriétés observées par M. Fischer dans le produit de la réduction de l'acide saccha- rique. Je lui ai donné le nom d'acide oxy gluconique. Il est naturel de penser que la réduction de l'acide saccharique donne le même acide aldé- hyde que l'oxydation de l'acide gluconique. Je suis donc très porté à croire qive le corps obtenu par M. Fischer est l'acide oxygluconique. La compa- raison des deux corps est facile à faire, en tenant compte de la description que j'ai donnée de l'acide oxygluconique dans ma première Note. J'ajou- terai à cette description quelques données nouvelles. )) Cet acide est lévogyre. Rapporté à la formule C'-H'^O'*, son pouvoir rotatoire est [a][, = — t,J\°,S pour des solutions contenant environ a'''" d'acide dans loo'^" de solution.' » J'ai obtenu à l'état cristallisé, outre les sels de chaux, strontiane et cadmium, déjà sommairement décrits, le sel de plomb, qui se présente en petits cristaux d'un blanc jaunâtre, de forme irrégulière. Au microscope, ces cristaux ont des formes très variées; la plus ordinaire est celle d'épaisses plaques triangulaires obtusangles, ayant les sommets tronqués par des mo- difications plus ou moins développées. Ce sel est très peu soluble dans l'eau. Cependant les solutions d'oxygluconates ne précipitent pas toujours par l'acétate de plomb, ce qui s'explique facilement, tous les oxygluconates cristallisés manifestant une tendance prononcée à la sursaluration. » J'ai donné, dans ma Note de 1886, des analyses de sels qui condui- saient, pour l'acide, à la formule empirique C'-H'^O'"; mais il est évi- dent que cette formule peut contenir de l'eau en trop, puisque rien ne peut indiquer si les sels analysés étaient anhydres. Dans un Mémoire que j'ai publié plus tard sur le même sujet (-), après avoir montré le caractère d'acide aldéhyde que présente l'acide oxygluconique, je lui ai attribué la formule C'^H'»0'\ ou C' = H='(H*0^)XO^"-)(0^). M Les corps que j'ai analysés peuvent être représentés par les formules suivantes : Acide oxj'gliiconique desséché dans le vide à froid. C'-H"'0'*+ 4H0 Oxygluconate de chaux C'^H'CaO'^-h 3H0 » de strontiane C'2H«SrO'*-h 3H0 » de plomb C'^'H'PbO'*-!- 2HO » de cadmium Ci^H'CdOi*-^ 2HO (*) Comptes rendus, t. Cil, p. 924; 1886, et CTV, p. 869. (^) Annales de l'Institut Pasteur, t. Il, p. 809; 1888. ( '«7 ) » La t'ormulc C'-H'^O'' est déjà celle de l'acide ghicuroniquc; mais l'acide oxygluconique est certainement différent de ce dernier. En effet : » i" L'acide glucuronique, en solution aqueuse, donne, quand on l'éva- poré par l'action de la chaleur, un anhydride en grands cristaux brillants fusibles à 167". L'acide oxygluconique, évaporé au bain-marie, ne fournit qu'un sirop brun, devenant de plus en plus noir. » 2" L'acide glucuronique est dextrogyre ; l'acide oxygluconique est iévogyre. » 3'^ L'acide glucuronique est insoluble dans l'alcool; l'acide oxygluco- nique y est très soluble. » 4° M. Thierfelder, qui a étudié l'acide glucuronique ('). a obtenu les glucuronates de potasse et de soude cristallisés, et n'a pu faire cristalliser ceux de cadmium et de chaux. Au contraire, je n'ai pas |)u faire cristalliser les oxygluconates de potasse et de soude, tandis que ceux de cadmium et de chaux cristallisent très facilement. » Malgré ces différences, l'acide oxygluconique se rapproche beaucoup de l'acide glucuronique, par sa double fonction d'acide monobasique et d'aldéhyde. C'est pourquoi, tout en présentant beaucoup d'analogie avec l'acide glucuronique, l'acide obtenu par M. Fischer, dans la réduction de l'acide saccharique, peut bien être identique avec l'acide oxygluconique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la recherche des impuretés contenues dans l'alcool. Note de M. Ed. Mouler, présentée par M. Troost. « Un grand nombre de réactions ont été indiquées pour la recherche des impuretés contenues dans l'alcool. L'action de l'acide sulfurique, celle du bisulfite de rosaniline, de l'acétate d'aniline et du permanganate de potasse sont considérées comme donnant les meilleurs résultats. » Nous avons fait des solutions au y^ dans l'alcool éthylique à So" des différents produits qui sont contenus dans l'alcool ou qui y sont ajoutés, et nous les avons soumises à l'action de ces réactifs. Nous considérons que tel réactif, n'agissant pas sur les solutions de cette concentration, doit être déclaré improjjre, dans la pratique de l'analyse, à déceler l'impureté sur laquelle il n'aura pas eu d'action. Voici les résultats : » Acide sulfurique. — La proportion maxinia d'acide sulfurique à em- ployer est de 10'='^ d'acide pour lo*^*^ d'alcool. Au-dessus de cette quantité, (') Zeit.f. pliys. du, 1887, p. 388, et Bull. Soc. Chiin., XLIX, p. 817. ( ■«» ) l'alcool pur se colore ; au-dessous, la sensibilité de la réaction est diminuée dans de très grandes proportions. )) Le Tableau suivant donne, en degrés Savalle, l'intensité de coloration obtenue avec les différentes solutions au j^ que nous avons préparées; il indique la teneur limite des solutions donnant encore une légère colo- ration, et fait ressortir que l'intensité de la coloration n'est pas propor- tionnelle à la teneur en impuretés : Teneur liniilc Degrés Savalle par litre correspondant aux solutions des impuretés contenant par litre donnant encore Produits dissous — ^-««i^.^ i une coloration dans l'alcool. is'. o«',boo. oE',225. appréciable. Furfurol noir intense noir gris o,oio Aldéiiyde isobutylique . . . g 3 {■ o,i25 Paraldéhyde 8 4 \ 0,120 Aldéhyde propionique. .. . 7 2,5 J 0,200 / traces 1 » œnaiilliylique. . . 5 2,5 de , 0,200 ' coloration / » valérianique. . . . 5 1 » 0,200 » éthylique 3 3 1 o,l25 / traces i » niéthylol 2,5 ' de » o,5oo ' coloration ) » acélol i;5 » » o,5oo Alcool caprylique 7 3 1 o,o5o » isobutylique 6 2,5 { 0,120 / traces \ » heptylique 4 de » o,5oo ' coloration ) » amylique 2 » n o,5oo Acétate d'amyle 3 » » o 25o » Les solutions au -^ d'aldéhyde butyrique, d'acétone, d'alcool propy- lique, isopropylique, butylique normal, méthylique, d'acétate, propionate, butyrate, isobutyrate, valérianate, caproate, œnanthylate, sébate, ben- zoate et salicylate d'éthyle n'ont donné aucune coloration. » Il résulte du Tableau précédent que cette réaction ne peut servir à doser les impuretés qui sont contenues dans l'alcool, et qu'elle n'est bonne qu'à déceler, dans les limites qui viennent d'être indiquées, les produits colorables par l'acide sulfurique. » Bisulfite de wsanilinc. — Les |)roportions relatives d'aciile sulfurique C iHo ) et (le bisulfite de soucie qui entrent dans la composition de ce réactif, oui une très grande action sur sa sensibilité. Avec peu d'acide, le réactif se colore même avec l'alcool pur, tandis qu'une grande proportion d'acide sulfnrique et de bisidfite de soude fait qu'(me solution au j^ d'aldéhyde éthvliqne ne donne plus aucune coloration. n Nous avons trouvé que lé réactif suivant, ne se colorant pas avec l'al- cool éthylique pur, permet de déceler encore j-^t^^ d'aldéhyde : Solution au ttîW de fuchsine 2 Ati fil r» Il Cl 11 o < lOUO 5(> Bisulfite de soude à 34"B ■■>.(! Acide sulfurique 3 Eau distillée aoo » Ce réactif doit être employé do suite après sa préparation, dans la proportion de !f pour lo'''^ d'alcool à essayer. * >i I/intensité de coloration maxima est obtenue après une demi-heure de digestion. On peut déceler, par litre d'alcool à 5o" : Aldéhydes éthylique, œnanllivlique et acétate o,oi Aldéhyde valérianique 0,02 Aldéhydes propionique et isobutyrique o,o5 Paraldéhyde de méthylate, furfurol, aldéhyde butyrique et acétone. o,5o » Les alcools et les éthers n'ont aucune action sur ce réactif. .- La méthode ne peut pas servir à la détermination quantitative des al- déhydes, car la coloration n'est pas proportionnelle à la teneur des aldé- hydes ; cependant, en employant des solutions types dont la teneur se rapproche de celle de l'alcool à essayer, les résultats obtenus donnent une idée approchée de la proportion d'aldéhyde contenue dans l'échantillon. » Acétate d'aniline. — L'acétate d'aniline, en solution acide, est bien le réactif particulier du furfurol; son action a été négative sur la totalité de nos autres solutions d'aldéhydes, d'alcools et d'élhers. » La coloration développée n'est pas grandement influencée par les proportions relatives d'acide acétique et d'aniline. Cependant cela n'est exact qu'à partir d'une certaine teneur en acétate d'aniline ; ainsi, en repré- sentant par r l'intensité développée par 4 gouttes d'aniline et i"^*^ d'acide acétique, 1,6 représente celle qui est développée par 10 gouttes d'aniline et 2*"= d'acide acétique cristallisables ajoutés à lo*^*^ d'alcool à essayer. » Ces dernières proportions donnent les meilleurs résultats; la olora- lion est maxima après une demi-heure de digestion. » Le furfurol peut être ainsi dosé colorimélriquement. La réaction est c. K., 1S90, 5' Seme.-:rn!. ('1'. CM, N' 3.,i 23 ( '90 ) en outre excessivement sensible; ainsi une solution au tôôïïïïïïï' ne contenant par conséquent que i^^r de furfurol par litre d'alcool, donne une colora- tion très nette, et il est possible d'apprécier encore une trace de colora- tion avec les solutions ne contenant plus que -f^-—^ de furfurol. » Permanganate dépotasse. — Lorsque l'on ajoute 2 à 3 gouttes de per- manganate de potasse normal centime à 10''° d'alcool éthylique pur, il faut environ deux minutes pour que la réduction soit complète. 11 En remplaçant l'alcool éthylique par les solutions que nous avons pré- parées, on constate que, suivant la nature de ces solutions, la réduction est plus ou moins rapide, mais qu'il est impossible d'établir pratiquement au- cune différenciation de ces corps d'après la vitesse de réduction du per- manganate. » Cependant, en opérant en liqueur acide, le permanganate est détruit par trois de nos solutions. )« Ce sont celles qui contiennent la paraldéhyde, l'aldéhyde isobutv- lique, l'alcool isobutylique. La réduction est si nette qu'il est possible d'ar- rêter, à une goutte près, l'addition de permanganate, dès que l'on a constaté une coloration de l'alcool, persistant quelques secondes. » Nous avons trouvé que cette réduction était proportionnelle à la teneur en aldéhyde, qu'elle était indépendante de la concentration de l'alcool et du degré d'acidité du liquide. Tandis que les solutions d'aldé- hyde éthylique au j^ ne possèdent aucune propriété réductrice instan- tanée, celles de paraldéhyde réduisent très fortement et instantanément le permanganate de potasse. « Nous continuerons ce travail en déterminant les quantités de potasse absorbées par la saponification des éthers et la résinification des aldé- hydes, ainsi que le pouvoir réducteur des aldéhydes sur le permanga- nate, après leur traitement à la potasse ( ' ). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de détermination des ma- tières minérales dans les sucres, à l'aide de l'acide benzoïque. Note de M. E. BOYER. « L'incinération directe des sucres pour la détermination des matières minérales est une opération longue et délicate, à laquelle on a substitué, dans l'analyse industrielle, le procédé empirique indiqué par Scheibler, (') Ce travail a été fait au laboratoire municipal de Faiii, qui consiste à incinérer un poids connu de sucre, en présence d'acide sul- furique concentré et pur, jusqu'à obtention de cendres parfaitement blan- ches; il est généralement admis que, en déduisant le dixième du poids des cendres sulfatées, le nombre ainsi obtenu représente les matières miné- rales ou cendres. Plusieurs chimistes, notamment MM. Aimé Girard et Viollette, ont fait remarquer que cette correction était insuffisante, les cendres de sucre étant principalement formées de carbonates et de chlo- rures alcalins, et ont proposé de déduire ~ du poids des cendres sulfatées pour obtenir les matières minérales réelles des sucres. H On voit, en effet, par un calcul d'équivalents, que cette dernière cor- rection se rapproche de la réalité. » Le procédé qui fait l'objet de celte Note a l'avantage de supprimer toute correction, puisqu'il donne directement les matières minérales du sucre à leur état naturel; il consiste à opérer la carbonisation du sucre en présence d'un acide volatil, l'acide benzoïque. Pour faciliter le mélange de cet acide avec le sucre, il est préférable de l'employer en solution, et, à cause de sa faible solubilité dans l'eau, j'ai employé comme dissolvant l'al- cool à 90" : loo*^*^ pour aS^'' d'acide benzoïque. » Pour déterminer les matières minérales d'un sucre, on en pèse, dans une capsule de platine, 5^'' que l'on humecte avec i'^'' d'eau distillés; la capsule est chauffée doucement au-dessus d'un bec Bunsen pour caramé- liser le sucre sans le carboniser, de manière que tout le charbon soit formé ultérieurement en présence de l'acide benzoïque. L'addition d'eau rend cette manipulation facile. On ajoute ensuite a""^ de la solution alcoolique benzoïque, soit oS"', 5 d'acide, et l'on évapore au bain de sable en chauf- fant d'abord doucement jusqu'à volatilisation complète de l'alcool, puis en élevant la température pour amener la carbonisation. » L'acide benzoïque décomposé dégage d'abondantes vapeurs qui bour- souflent la matière sucrée, surtout si l'on a la précaution d'imprimer un mouvement circulaire à la capsule; on continue le chauffage jusqu'à ce que tout l'acide benzoïque soit volatilisé. )) Le charbon obtenu est volumineux, d'un noir brillant. Pour en opérer la combustion, il suffit de disposer la capsule à l'entrée d'un fourneau à moufle, chauffé au rouge sombre ; l'incinération est complète en une demi- heure environ; les cendres obtenues sont blanches, volumineuses. » La capsule est pesée rapidement, après refroidissement, afm d'éviter l'absorption de l'humidité par les carbonates alcalins. » Le poids obtenu représente les matières minérales de 5^' de sucre. ( >9^ ) )) On peut rempliicer l'acide benzoïqiie par le benzoale d'ammoniaque; mais, quel que soit le corps employé, on devra s'assurer préalablement qu'il ne laisse aucun résidu dans les conditions de l'analyse. )) Les résultats donnés par cette méthode ont été concordants et ont justifié la déduction de -^ du poids des cendres sulfatées pour obtenir les matières minérales réelles des sucres de premier et second jet; en voici fiuelques-uns, comparés à l'incinération sulfurique, corrigée successive- ment avec les coefficients -'- et — : iQcinéralion sulfurique. » ^ — "^ _^ Inciiicialion Sans Correction Correction Nature du sucre. benzoïque. correction. de ^o- ''"^ '»• Blanc 0,06 0,08 0,07 0,06 Premier jel 0,70 0,90 0,81 0,72 Second jet 0,94 1,18 1,06 0,94 Mélange de divers sucres 1,81 2,20 2,o3 1,80 » Par l'avantage de donner les matières minérales réelles directement, la méthode d'incinération des sucres que je viens de décrire permet de dé- terminer facilement la composition de ces matières; c'est aussi à ce der- nier point de vue que j'ai cru utile de la faire connaître. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les Sources minérales de Cransac {Aveyrun). Note de M. Ad. Carnot, présentée par M. Daubrée. « Les sources minérales de Cransac diffèrent de la plupart des autres sources minérales, à la fois par leur origine et par leur composition. Tandis que, d'ordinaire, les eaux minérales viennent d'une assez grande profon- deur et arrivent au jour par des fractures du terrain dues à des phénomènes géologiques plus ou moins anciens, celles de Cransac, au contraire, trou- vent à peu de distance de la surface la cause de leur minéralisation, el celle-ci peut s'expliquer assez simplement par des phénomènes superficiels. » Les sources sont situées dans la vallée de Cransac (Aveyron), au pied et sur le versant de montagnes où viennent affleurer de puissantes couches de houille surmontées de schistes charbonneux et pyriteux. L'exploitation du combustible a donné lieu à des affaissements du sol et il s'est produit, dans la houille et dans les schistes, des incendies qui ont calciné les cou- ches voisines. Aussi voit-on, à quelque distance au-dessus des sources, une bande de terrains rougeàtres, chargés d'oxyde de fer, que l'on appelle à ( M)^ ) juste litre ilos terrains brûlés. Il existe encore, sur différents points de la montagne, des dégagements de vapeurs et dos excavations creusées de main d'homme pour servir d'étuves aux malades. » Les eaux météoriques, en fdtrant ou séjournant au contact de ces terrains, se chargent de principes minéraux, qui sont, comme nous allons le voir, caractéristiques des sources de Cransac. Le régime des eaux est influencé, comme celui des sources d'eau ordinaire, par les phénomènes superficiels et surtout par la pluie, la neige, la sécheresse; il est aussi parfois affecté par des phénomènes souterrains, tels que les cassures et les affaissements de terrain qui peuvent résulter de l'exploitation de la houille. » Des accidents de ce genre ont proiluit une diminution très sensible dans le débit des sources précédemment utilisées; mais plusieurs autres sources minérales ont été trouvées dans la même vallée, et. comme on a presque cessé d'exploiter les couches supérieures du bassin houiller, ces sources nouvelles pourront présenter désormais une certaine régularité de débit et de composition. » Avant de -chercher à les mettre en valeur, U fallait être fixé sur leur composition chimique. Les ingénieurs des Mines de l'arrondissement de Rodez, MM. de Castelnau et Râteau, nous ont donc demandé de faire l'ana- lyse des eaux minérales de la vallée de Cransac, en nous donnant sur la situation topographique et géologique des sources des renseignements que nous mettons à profit dans cette Note. )> Les résultats des analyses, rapportés à i'" d'eau, peuvent être groupés de la manière suivante : H» l'rayssc n° 1. du Frayssc Euph'" haute basse Kou- Élémenls dosés. n° 1. n' 'l. Valette. Ualtie. Galtié. .\lbagnac. Albagnac. Roques. quette. gr ;r ;r sr çr gr sv er gr Silice 0,0200 0,0^60 o,o3oo 0,0240 0,0062 0,0082 0,0082 0,0620 0,0820 0,0000 0,0000 0,0720 traces o,oi4-4 o,o3i5 0,0098 traces traces 0,2707 0,6970 0,1106 0,8959 0,5960 0,5219 o,86o4 i,o85o 0,8910 0,4210 i,3ii8 0,2994 o,3i2o 0,4880 0,4470 0,2745 1,2460 o,36oo 0,0087 0,2790 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 o,o3oo 0,0280 0,0017 0,0087 0,0025 0,0025 o,oo25 0,0025 0,0025 traces traces 0,0127 o,i55o 0,0019 0,0019 o,oo38 traces absence 0,0610 0,0197 0,1435 0,0000 o,588o 0,2020 traces 0,2066 traces 0,0000 0,0000 0,8574 0,1720 o,o2o5 0,0272 0,0228 0,0160 0,0119 o,o3oo 0,1950 CaO,2CO-. CaO,SO' .. MgO,SO^. A12 0^3SO^ Fe20=,8SO^ MnO,SO^., CaO.AzO^ KO.AzO'.. NaCl 0,0778 0,0270 o, io44 0,0208 0,0626 0,0464 0,0278 o,o25o 0,0990 LiCl. Total traces traces traces traces traces traces traces traces traces 1,8240 2,6960 1,1848 1,4868 1,1908 1,8201 0,6896 2,0890 1)1197 ( '94 ) » On peut remarquer que, malgré la diversité tie leur composition, qui doit être attribuée à celle des terrains traversés par les eaux, toutes ces sources ont des caractères communs. >i Les carbonates y font presque entièrement défaut; les sulfates, au contraire, y sont en quantité dominante. )) La présence des sulfates s'explique aisément comme conséquence de la décomposition des pyrites de fer contenues dans la houille et dans les schistes houiilers lavés par les eaux météoriques. Quant auyerdes pyrites, il ne se retrouve dans les sources qu'en proportion minime : la majeure partie a dû être peroxydée et remplacée par d'autres bases, pendant la fd- Iration de^ eaux à travers des calcaires dolomitiques. Aussi trouve-t-on, dans toutes ces eaux, des proportions importantes de sulfates de chaii-x et de magnésie et, dans quelques-unes d'entre elles, des proportions très notables de sulfates de manganèse et d'alumine. » Toutes les sources contiennent des nitrates, et ces sels, très rares dans les sources minérales d'origine profonde, se trouvent ici dans des proportions parfois remarquablement élevées. La cause en paraît devoir être cherchée dans la transformation de l'azote primitivement contenu dans la houille; la chaleur dégagée par les incendies souterrains peut avoir donné naissance à des sels ammoniacaux, qui ont vraisemblablement subi, dans les parties du sol perméables à l'air, la fermentation nitrique que MM. Schlœsing et Miintz ont si bien analysée dans le sol végétal. Peut-être y a-t-il aussi des nitrates provenant des substances azotées de la surface du sol. » La présence du chlorure de sodium peut avoir ici une autre cause que dans les eaux minérales profondes. M. Râteau a signalé, en effet, que les vapeurs qui s'échappent encore aujourd'hui des terrains en feu de Cransac contiennent des chlorures ou de l'acide chlorhydrique libre. » Il ne nous appartient pas d'émettre un avis sur la valeur thérapeutique des sources nouvelles de Cransac. Nous nous bornerons à faire un simple rapprochement entre leur composition actuelle et celle des anciennes sources, connues par des analyses faites à différentes époques ('). » Les sulfates de chaux et de magnésie sont restés les sels dominants, comme ils l'étaient autrefois; le sulfate d'alumine est aujourd'hui en pro- portion beaucoup moindre, mais peut cependant encore jouer un rôle im- (') Ossian Heiirv, i84o; Bureau d'Essai de l'Ecole des Mines, 1849; Jules Lefoil, j863. ( '9'> ) portant dans certaines eaux, à cause de ses propriétés astringentes. Le sulfate de manganèse, déjà signalé autrefois et considéré comme ayant une action tonique, se trouve en quantité sensible dans quelques sources. La présence des nitrates de chaux et de potasse, qui doivent donner aux eaux des qualités diurétiques très prononcées, n'avait pas été ou avait été à peine indiquée précédemment. » Enfin, la minéralisation assez variée des .sources nouvelles permet d'augurer qu'elles pourront être utilisées pour des affections diverses, pourvu que chacune d'elles conserve une composition constante pendant une assez longue durée de temps. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les combinaisons de l'hémoglobine avec l'oxygène. Note de M. Christian Bohr, présentée par M. Chauveau. « Les recherches que j'ai faites pendant plusieurs années sur les pro- priétés de l'hémoglobine m'ont permis de constater que, à côté de sa combinaison bien connue avec l'oxygène, l'oxyhémoglobine, il en existe au moins trois autres, qui, toutes, sont dissociables et ont le même spectre, mais ne renferment pas la même quantité d'oxygène. Quant aux combi- naisons de l'hémoglobine avec l'acide carbonique , j'en ai également trouvé trois espèces analogues, qui difFèrent chacune par la teneur en acide carbonique, mais sont d'ailleurs très voisines; enfin l'hémoglobine peut se combiner à la fois avec l'oxygène et l'acide carbonique. Il suit de là, comme je l'exposerai dans une seconde Communication, qu'on obtient un nouveau point de vue pour la régularisation de l'échange gazeux respi- ratoire; car, comme on le verra, il faut admettre que le sang renferine les différentes combinaisons de l'hémoglobine en quantité variable, et que les proportions relatives de ces combinaisons peuvent varier cîans un temps très court, même dans un seul passage à travers le système des vaisseaux capillaires, ce qui doit avoir une très grande influence sur les tensions qu'ont, à chaque instant, les gaz du sang. Il est tout naturel qu'un pareil système de régularisation soit influencé par des états patho- logiques; je reviendrai plus loin sur ce point. » Je me bornerai, dans ce résumé, à exposer dans un ordre schéma- tique les résultats ci-dessus mentionnés, en les accompagnant de quelques exemples pris parmi les nombreuses expériences que j'ai faites pour éclair- cir ces questions. La description des détails de ma méthode et de mes ( 196 ) expériences fera l'objet de quelques Mémoires qui paraîtront prochaine- ment. » Combinaisons de l' hémoglobine avec l'oxygène. — Outre l'oxyliémoglo- bine ordinaire qui, à la pression atmosphérique, renferme environ i"^, 5o (mesurée à o° et à 760'"'") ( ' ), il existe, nous l'avons vu, entre l'hémoglo- bine et l'oxvgène, d'autres combinaisons dissociables. Les combinaisons ont toutes ce caractère de commun, que leur courbe de dissociation, c'est- à-dire la courbe ayant pour abscisses les pressions de l'oxygène et pour ordonnées les qiiantités d'oxvgène combinées avec i^' d'hémoglobine, présente la même forme; c'est une courbe continue qui tourne sa conca- vité vers l'axe des abscisses, et dont la plus forte courbure correspond à peu près à une pression de io™"\ » Nous examinerons maintenant de plus près les propriétés caractéris- tiques des différentes hémoglobines; leur analyse chimique, comme il est facile de le voir, présente du reste encore de grandes lacunes : » 1. Comme je l'ai déjà dit dans un Mémoire antérieur (-), il y a une hémoglobine qui, à une pression d'oxygène de i5o"'", fixe 2'='^, 7 d'oxygène, dans les mêmes circon- stances où l'hémoglobine ordinaire, à la même pression, n'en fixe que i"',7. Je n'ai pas réussi à préparer directement cette combinaison; elle apparaît de temps à autre accidentellement, comme résultat d'une préparation ordinaire d'hémoglobine, et je ne l'ai rencontrée jusqu'ici que dans des solutions à i pour 100. Son spectre est, par rapport à la situation des bandes d'absorption, identique à celui de l'hémoglobine ordinaire. Sa courbe de dissociation, qui a été déterminée par absorplimétrie, a la même forme que celle de l'oxyliémoglobine ordinaire. Le fer n'a pas été dosé. » Cette combinaison d'hémoglobine, plus riche en oxygène, est désignée dans ce qui suit sous le nom dC oxyhémo globine 0, pour la distinguer de l'oxyhémoglobine ordinaire, que nous appellerons oxyhémoglohine •(. » 2. Si l'on fait séclier l'oxyhémoglobine ordinaire en l'étendant en couches minces sur des plaques de verre, et en l'exposant ensuite à un courant d'air rapide, on ob- tient une poudre cristalline (avec i5 pour 100 d'eau environ) qui est soluble dans l'eau. La dissolution, clarifiée par l'appareil centrifuge, donne, mesurée au spectro- mètre, des bandes d'absorption qui ont exactement la même situation que celles de l'oxvhémoglobine ordinaire; le spectre ne renferme pas de bandes de méthémoglo'oine. Mais l'hémoglobine séchée et redissoute, que nous appellerons oxy hémoglobine |3, absorbe bien moins d'oxvgène que l'hémoglobine primitive, comme le montre (') La quantité d'oxygène combiné varie un peu suivant la concentration de la dissolution. (Voir Bohr, Experimentelle Untersuclt. iiber die Sauerstoff'aiifnahnie des Blutes, Copenhague, 188Ô, p. 43.) ('- ) Loc. cit.. p. 4.J. ( 197 ) l'exemple suivant, l'ne illssoliilion de crislaiiK liumides criiémoglobine a absorbcî i''', 3 d'o\ygèiie par gramme d'hémoglobine (3?.6'"'' par gramme de fer), tandis que la dissolution des mêmes cristaux, après séchage préalable de ces derniers, n'en a absorbé que o'''",78 (i6;^«par gramme de fer). n La teneur en fer de l'oxyhémoglobine p a été considérable (o,47 pour loo envi- ron), bien que la poudre cristalline séchée en renfermât une proportion moindre (o,38 pour loo environ). » La situation des bandes d'absorption des oxyliémoglobines p et y est, comme nous l'avons dit, identique, mais la quantité de lumière absorbée par unité est moindre pour p elle rapport d'absorption de la lumière, par conséquent, plus grand. Cette dernière grandeur peut quelquefois croître dans le même rapport que l'absorption de l'oxygène diminue et, en pareil cas, le changement que subit l'hémoglobine, lorsqu'on la fait sécher et la redissout, passera inaperçu, si l'on n'emploie dans cette recherche que la pompe à mercure et le spectroscope. )> En déterminant par la méthode de M. Raoult le poids moléculaire d'une oxyhé- moglobine et celui de la variété ^ correspondante, on trouve qu'ils sont identiques. La courbe de dissociation de l'oxy-hémoglobine p déterminée par l'absorptimétrie a été trouvée analogue à celle de l'oxyhémoglobine -,'. » 3. Dans une série d'expériences que j'ai faites en collaboration avec M. Torup, nous avons déterminé la proportion d'oxygène contenue dans la poudre cristalline obtenue en faisant sécher à l'air les cristaux de l'oxyhémoglobine •(, et trouvé o"^"^, 87 par gramme (hémoglobine a). Les méthodes que nous avons employées pour obtenir des cristaux non mélangés de méthémoglobine et ré\acualion complète des gaz seront décrites dans un prochain Mémoire. » Il résulte de ce qui précède qu'on peut distinguer quatre oxvhémo- globines renfermant respectivement, par gramme, environ o'^'^./'i, o"^'',8, l'^'^.T et 2'^'^, 7 d'oxygène dissociable. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Possibilité des injections trachéales chez r homme, comme iioie d'introduction des médicaments. Note de M. R. BoTEY, présentée par M. Bouchard. « Avant de présenter les expériences que j'ai faites à ce sujet, je rappellerai que la Médecine vétérinaire fut amenée par le hasard d'une ex|)érience (Gohier) à se servir de cette voie pour l'introduction des mé- dicaments. CoUin constata la rapidité d'absorption, tout à fait remarquable, des liquides par les bronches et les vésicules pulmonaires, rapidité bien supérieure à celle de la muqueuse digestive. Le hasard aussi avait montré, chez l'homme, la possibilité de l'introduction de liquides sans grand dom- mage. Je rappellerai aussi le fait observé par Bichat, dans son service, d'un C. R., 1890, v Semestre. (1. CXI, N" 3.) 2'i ( 198 ) liquide alimentaire injecté dans les voies aériennes, au lieu de l'être dans l'œsophage : aucun accident n'était survenu. Le professeur Bouchard avait abordé ce sujet, dans son Livre sur la Thérapeutique antiseptique, et rap- pelé les expériences thérapeutiques de Bergeon, présentées au Congrès de l'Association française pour l'avancemenl des Sciences, tenu à Rouen. >) Il étudia cette question dans des expériences pratiquées sur les lapins et constata l'innocuité de ces injections faites avec l'eau salée à 7 pour 1000 et naphtolée à oS"", 20, pourvu que l'injection fût pratiquée lentement et que la quantité ne dépassât pas io'=<= par kilogramme et par heure. Quand la méthode sera mieux assise expérimentalement, dit le professeur Bouchard, elle pourra probablement être employée chez l'homme et rendre des services dans la bronchite diphtéritique du croup. » C'est en partant de ces idées que je fis des expériences, d'abord sur des lapins, puis sur moi-même. » Expériences sur des lapins. — Le poids des animaux était d'environ 2''? : injec- tion d'eau distillée de iS' sans inconvénient; de a?"" avec quelques troubles respira- toires, bientôt dissipés ; de 3s'' avec troubles beaucoup plus graves. Ces animaux furent sacrifiés et, à l'autopsie, je ne trouvai aucune altération des voies respiratoires. » Chez un lapin un peu plus petit, la mort survint par l'injection de 4s"' d'eau; elle apparut très vite et, à l'autopsie, les poumons étaient lourds, œdémateux, conges- tionnés, et les bronches remplies d'écume sanguinolente. » J'injectai ensuite, sur trois grands lapins, des liquides caustiques (du nitrate d'ar- gent à I pour 100 ou du bichromate de potasse à \ pour 100) à la dose de 08% 5 sans grand inconvénient, tandis que l'injection dans l'œsophage et l'estomac était suivie d'accidents très sérieux. » Expériences faites sur moi-même. — Ayant l'habitude de me laryngoscopiser et supportant facilement l'introduction de divers instruments dans le larynx, je décidai de pratiquer sur moi-même des expériences, après avoir anesthésié mon larynx au moyen d'une solution de chlorhydrate de cocaïne au dixième. Après application du miroir, j'introduisis une seringue de aS" de capacité, pourvue d'une longue canule très fine et convenablement courbée, puis j'injectai dans la trachée, peu à peu, en dirigeant le liquide le long des parois, un peu moins de la moitié du contenu de la seringue (los"-) d'eau distillée. Je ne ressentis rien d'anomal, pas même la moindre toux. Les jours suivants, j'injectai la seringue, c'est-à-dire aSs'', sans éprouver ni toux ni malaise; seulement le nombre des respirations était de 17 au lieu de 2;, le nombre des pul- sations de 74 au lieu de 83. » Trois jours plus tard, j'injectai 37s'- d'eau stérilisée et distillée, sans le moindre malaise. Enfin, au bout de huit jours, je versai, coup sur coup, le contenu de deux seringues, sans toux ni gêne respiratoire ; seulement, le nombre des pulsations et des respirations baissa pendant quelques heures. » Je ne dépassai pas la dose, mais je suis convaincu que j'aurais pu, en le faisant avec précaution, injecter une bien plus grande quantité de liquide. ( 'yy ) » Expérience sur le malade. — Gliez une feiuine de ma coiisullalioii graluile, attelnle d'une syphilis laryngo-trachéale, j'injeclai inz' d'une solution ioduiée au cen- tième; il y eut de la toux, le larynx, n'ayant pas été anesthésié. )> Deux jours après, injection de l'o'i', après anesthésié, sans provoquer le moindre réllexe. Quelques jours plus tard, injection tous les deux jours de 256'' de celte solution, à laquelle j'ajoutai oS'',oi de bichlorure par loos'' d'eau; chaque injection contenait OS'-, 25 d'iodure et 2™s'',5 de bichlorure. » Je répétai ces injections dix-sepl fois de suite; la malade les supporta fort bien et elle guérit de son affection, jusqu'alors rebelle à un traitement interne très éner- gique. Chaque fois, le nombre des respirations tombait de 23 à i8, pendant quelques heures. » Je n'ai pas fait d'expériences en traversant la trachée : à la suite d'essais sur le cadavre, je suis convaincu que l'on pourrait traverser sans inconvénient la paroi antérieure sans blesser la paroi postérieure; mais ces expériences ne devraient pas être tentées à une consultation externe. » CHIRURGIE. — Réclamation de priorité au sujet de la craniectomie. Note de M. GuÉxioT, présentée par M. Verneuil. « Le 5 novembre 1889, en présentant à l'Académie de Médecine un enfant microcéphale dont les sutures et les fontanelles paraissaient oblitérées, je crois avoir formulé, le premier et de la manière la plus expli- cite, l'idée de la craniectomie. C'est, en effet, dans les termes suivants que j'exposai mes vues à ce sujet : » Aujourd'hui que la chirurgie crânienne, grâce aux pratiques antiseptiques, est dewnue d'une réelle bénignité, ne pourrait-on pas concevoir une opération libératrice qui permettrait à l'encéphale de prendre, au moins en partie, son expansion naturelle? Ce n'est pas ici le lieu de discuter cette grave question. Mais, dans ma pensée, la créa- tion d'une sorte de réseau membraneux, propre à remplacer les fontanelles et les sutures oblitérées, ne serait pas absolument au-dessus des ressources de l'art. C'est à l'aide d'opérations successives, pratiquées à de longs intervalles, que je comprends la possibilité de réaliser avec fruit cette conception thérapeutique ('). )) Si l'on veut bien mettre ce passage en regard de la Communication faite à l'Académie des Sciences, le 3o juin 1890, par M. le professeur Lan- nelongue, on pourra facilement se convaincre, en comparant les dates : (') Voir Bulletin de l'Académie de Médecine, t. XXII, p. 409; 1889. ( 200 ) » i" Que l'idée première et complète de la craniectomie m'appartient dans son intégralité; » 2° Que M. LannelongLie m'ayant devancé dans la pratique de l'opé- ration, c'est à lui que revient, sans conteste, la priorité de l'exécution. » Comme j'ai le ferme espoir que, bientôt, la craniectomie comptera parmi les bienfaisantes conquêtes de la Chirurgie, j'ai pensé que, tout en réclamant la part qui m'est due dans ce progrès thérapeutique, il m'apjiar- tenaitde signaler, dans l'important travail de M. Lannelongue, l'existence d'une petite lacune historique. » ZOOLOGIE. — Sur le mécanisme de la respiration chez les Ampullaridés. Note de MM. Paul Fischer et E.-L. Bouvier, présentée par M. A. Milne- Edwards. « Les Ampullaridés sont des Gastéropodes prosobranches, munis à la fois d'une branchie et d'un poumon. Le poumon forme une chambre dis- tincte dans la jiartie dorsale de la cavité palléale, et son plancher, percé d'un orifice situé en avant et à gauche, sépare cette cavité en deux étages superposés; c'est d'ailleurs un organe adventif qui s'est interposé entre la fiiusse branchie, située à gauche, et la branchie proprement dite. Par suite du développement du poumon, celle-ci s'est trouvée rejetée à droite, à côté du rectum et du conduit génital; mais, comme l'un de nous l'a montré précédemment ('), elle correspond morphologiquement à la branchie gauche et située à gauche des autres Gastéropodes prosobranches. )) Grâce à la libéralité de M. Dautzenberg, qui nous a donné deux splen- dides échantillons à' AmpuUaria insulanim d'Orb. de l'Amérique du Sud, et de M. le D'' Jousseaume, qui a recueilli pour nous, en Egypte, une dizaine de spécimens de Lanistes BoUeniana, nous possédons actuellement, au Muséum d'Histoire naturelle, des Ampullaridés dextres et sénestres qui vivent et se développent parfaitement dans les aquariums que nous leur avons donnés. » \J AmpuUaria insularum est une grosse espèce dextre, munie, comme tous les Ampullaridés, de deux siphons situés sur les côtés de la tète, l'un à droite, l'autre à gauche. Mais, tandis que le siphon droit est peu déve- (') Sfstènie nerveux, morpliologie générale et classification des Gastéropodes prosobranches {Annales des Scie/ices naturelles, -'= série, t. 111). ( 20 1 ) loppé, dépasse à peine le bord antérieur de la coquille et ne forme guère qu'une gouttière, le siphon gauche prend des dimensions considérables, se transforme au besoin de gouttière en tube et atteint parfois, dans l'état de complote extension, une longueur presque deux fois aussi grande que celle de la coquille. » C'est sur une espèce identique qu'ont porté les seules observations sérieuses que nous possédions sur le mécanisme respiratoire chez les Am- puUaridés. Guiiding(' ), Cazenavette (^)et, après eux, Bavay (^)ont montre que l'animal, étant situé dans l'eau, allonge son siphon, fait affleurer l'ori- fice à la surface et, rentrant et icssortant alternativement sa tète, produit dans le poumon des mouvements d'aspiration et d'expiration qui ont pour résultat de renouveler l'air du poumon. Clés observations sont d'une jus- tesse absolue, et nous avons observé que, durant les périodes, parfois très longues, pendant lesquelles l'animal éprouve le besoin de respirer l'air en nature, il amène son si|dion à la surface de demi-heure en demi-heure et eflectue à chaque fois de dix à quinze mouvements respiratoires à peu près isochrones et durant chacun environ de six à huit secondes. Cette respira- tion pulmonaire ressemble, par conséquent, d'une manière étonnante, à celle des Cétacés. » En même temps que la respiration pulmonaire, s'effectue aussi la res- piration branchiale si l'animal est immergé dans l'eau. Bavay a fait juste- ment observer que l'eau pénètre dans la cavité branchiale par la fente pal- léale située à gauche de la tète et que le siphon ne joue aucun rôle dans l'introduction de l'air. On peut toutefois préciser davantage ce phénomène d'inspiration aquatique, en l'étudiant au moyen de fins granules carminés en suspension dans l'eau. Comme le siphon divise la fente palléale gauche en deux moitiés un peu inégales, on voit les granules pénétrer dans la chambre par la moitié droite de la fente, celle qui est comprise entre la tête et la base du siphon ; ils se dirigent rapidement d'avant en arriére et de droite à gauche, et, si l'on en juge parleur vitesse, l'eau ne doit pas mettre plus de six à huit secondes pour parcourir son trajet entier dans la chambre branchiale, depuis l'entrée qui est située à gauche, jusqu'au lieu de sortie qui est formé à droite par l'extrémité du si})hon droit. Les granules tou- ( ' ) Zoological Journal, 111° vol. (-) Actes de la Société linncenne de Bordeaux, l. XVIII. (') La respiration des Ampullaires {/{esuie des Sciences /iaturellcs, l. II, ii" I). ( 202 ) tefois restent souvent une minute et davantage avant de sortir, arrêtés qu'ils sont dans leur route par les parois muqueuses de la chambre. » D'ailleurs, il est des périodes où l'animal doit avoir une respiration exclusivement branchiale ou à peu près, car il reste parfois des heures entières au fond de l'eau sans se rapprocher de la surface. » Quand l'animal est à terre, le poumon joue alors un rôle essentiel et exclusif, ou peu s'en faut, dans la respiration. Le siphon gauche ne sert plus alors à l'entrée de l'air et, d'après Bavav, l'animal respire à plein pou- mon par l'orifice antérieur du plancher de l'organe. En réalité, les faits sont un peu plus compliqués, comme on peut s'en convaincre en étudiant l'animal au travers de la plaque de verre sur laquelle on l'a posé ; on voit l'orilice pulmonaire s'ouvrir et se fermer alternativement, sans grande ré- gularité d'ailleurs, et ces mouvements correspondent à des mouvements alternatifs de haut en bas et de bas en haut du plancher pulmonaire. Il se produit ainsi des mouvements irréguliers d'aspiration et d'expiration qui sont, du reste, puissamment aidés par les mouvements généraux du corps. » Tout autre est le mécanisme de la respiration dans l'Ampullaridé sénestre de l'espèce Lanisles Bolteniana. Assez différent de l'espèce précé- dente, par suite du faible développement du siphon gauche, il respire à la fois l'air et l'eau par le siphon et n'exécute jamais, au moment où se pro- duit le renouvellement de l'air dans le poumon, ces mouvements de la tête qui rendent si caractéristique la respiration aérienne des Ampul/aria. L'animal vient à la surface, étale son siphon dans l'air sous la forme d'une large gouttière et, parcelle-ci, renouvelle l'air du poumon. L'animal est dans une position telle, en effet, que l'orifice pulmoaaire doit être émergé comme le siphon, si bien que le Lanistes, à ce moment, se trouve à peu près exactement comme \' Ampullaria insutaruin quand elle est à terre, et il respire l'air en nature comme le fait alors cette dernière. » Les Lanistes nous ont paru beaucoup moins aériens que les Ampul- laires ; ils viennent bien plus rarement à la surface et, le renouvellement de l'air une fois opéré, ils restent parfois longtemps sans recommencer. » Dès que le siphon gauche a été ramené dans l'eau, il reprend son rôle dans la respiration aquatique et, foi'niant une gouttière un peu moins large, sert à l'entrée de l'eau dans la chambre branchiale. En étudiant ce phénomène au moyen du carmin, on voit qu'il s'effectue exactement de la même manière que dans les Ampullaires dextres, que la durée de la circu- ( 303 ) lation de l'eau est îi peu près égale et que l'eau est rejetée par rextrémité du siphon droit. » En résumé, l'adaptation à la vie aérienne est beaucoup moins avancée chez les Lanistes que chez les Ampullaires, et c'est par ce procédé qu'on doit expliquer l'allongement du siphon dans ces dernières et la différen- ciation physiologique qui s'est produite entre le siphon et la fente palléale gauche. » ZOOLOGIE. — Sur la réfection du test chez l'Anodonte. Note de M. Moymer DE ViLLEPOix, présentée par M. A. Milne-Edvvards. « Au cours de recherches sur la formation et l'accroissement du test chez les Mollusques, j'ai été amené à instituer, en décembre et janvier derniers, quelques expériences dont voici les résultats sommaires. » Mes expériences ont porté sur l'Anodonte (^. ponderosa). Elles ont consisté dans l'ablation, sur les bords et sur les flancs de la coquille, de fragments assez volumineux du test pour pouvoir observer les modifica- tions qui surviendraient par la suite. Les parties du manteau mises à nu, avec toutes les précautions nécessaires pour éviter de blesser cet organe, ont été immédiatement recouvertes par une plaque de liège enchâssée dans l'ouverture et lutée à la celloïdine, ou bien par un simple morceau de peau, glissé sous la coquille en contact immédiat avec le manteau et assujetti de même. Sur quelques sujets, j'ai laissé à nu la marge du manteau, après ablation du bord d'une des valves de la coquille, imitant ainsi une condi- tion qui se présente fréquemment dans les cours d'eau oij vivent les Ano- dontes, à la suite d'attaques des Rats d'eau ou des Loutres. '< Les animaux ainsi préparés ont été répartis dans les milieux suivants : 1° dans un bassin en communication avec la rivière oîi ils avaient été péchés; 2° dans l'eau de cette rivière conservée dans une annexe de mon laboratoire et renouvelée tous les deux jours; 3° dans de l'eau entièrement privée de chaux ('). Dans ce* cas, les animaux ont été nourris de Diato- mées conservées dans de l'eau privée également de chaux. (') J'ai fait cette eau de toutes pièces, ayant reconnu que les précipitations chi- miques ne permettent pas d'éliminer pratiquement la totalité de la chaux de l'eau naturelle. La composition chimique du liquide dans lequel je plongeai mes animaux répondait, la chaux en moins, à celle du cours d'eau habité par eux. ( 204 ) » J'ai procédé à l'examen des animaux en expérience dans les premiers jours de juin, c'est-à-dire après quatre mois de séjour dans différents mi- lieux. J'ai pu constater que, chez tous les exemplaires examinés, l'animal a reformé les parties enlevées. Cette réfection, incomplète encore, vu la saison froide et le peu de temps écoulé, ne laisse pas de présenter quel- que intérêt et offre même certains avantages pour l'étude. )) Réfection du bord de la coquille. — L'épiderme ou drap marin, qui forme chez l'Anodonte de nombreux replis au bord de la coquille, avait été détruit à ce niveau avant l'ablation de la partie calcaire. J'ai constaté, chez tous les individus ainsi mutilés, la réfection d'une nouvelle couche de drap marin, munie de ses replis caractéristiques etse rattachant un peu en arrière du bord brisé. Chez les animaux conservés dans leur milieu normal, le nou- veau drap marin présente tous ses caractères habituels. Dès son origine, dans le repli du lobe palléal, il est recouvert sur sa face externe (par rap- port à l'animal) de cristaux groupés en houppes ou en sabliers, quelquefois isolés et en forme de navette ou de prismes mal définis. Ces cristaux sont formés d'une substance calcaire non carbonatée, se dissolvant sans effer- vescence dans les acides et laissant une enveloppe qui conserve la forme du cristal et prend, sous l'action du réactif de Millon, la coloration rouge caractéristique des matières albuminoïdes. Ces cristaux paraissent un pro- duit de sécrétion des cellules épithéliales allongées en regard desquelles ils se trouvent; ils semblent devoir jouer le rôle de matières de réserve. Je ne les ai jamais observés encore pendant l'hiver. « Après s'être replié un certain nombre de fois sur lui-même, le drap ma- rin s'infléchit sur le manteau, et sur la même face, devenue interne par suite de cette inflexion, apparaissent les différents états des prismes calcaires qui constituent la couche la plus interne de la coquille et la seule qu'on trouve au bord des valves. Une coupe, après décalcification d'une coquille réparée, montre très nettement la nouvelle couche de drap marin et de prismes, re- liée par sa base seulement à la face interne de la couche de prismes de l'an- cienne coquille, à la hauteur du début de la couche de nacre. » Quant à la nouvelle formation de cette dernière couche, elle se montre comme une très mince membrane, courant parallèlement à celles de la nacre primitive. » J'ai constaté à diverses reprises que l'animal, obligé de reporter en ar- rière la marge de son manteau pour souder à la coquille la nouvelle couche de drap marin, rétracte également et symétriquement les deux feuillets du manteau, à droite comme à gauche, de sorte que, bien qu'aucune blessure ( 2o5 ) n'ait été faite à la valve opposée, il ne s'en reconstitue pas moins sur cette dernière une nouvelle couche de drap marin et de prismes. I.a formation se fait plus régulièrement, étant donné le support solide sur lequel elle se produit. » Chez les animaux conservés dans l'eau dépourvue de chaux, le dra|) marin seul se reproduit. On rencontre bien à sa surface quelques cristaux offrant les caractères des jeunes états des prismes, mais ils sont beaucoup moins réguliers et peu nombreux. Sur une coupe d'une coquille ainsi re- formée, sous un morceau de peau qui recouvrait le manteau, on ne trouve aucune trace de prismes, mais seulement une membrane molle de drap marin. I) La présence des quelques cristaux calcaires signalés plus haut s'ex- plique aisément; la coquille de l'animal, après quatre mois de séjour dans leau privée de chaux, est en effet devenue complètement transparente et assez molle, bien que calcaire encore, pour plier sous le doigt comme une membrane élastique. » Réfection de la couche de nacre. — Dans tous les exemplaires examinés, il y a eu sécrétion d'une couche de matière destinée à fermer la blessure pratiquée à la coquille. Cette couche est constituée de plusieurs membranes organisées, superposées, qui prennent naissance à quelques millimètres du bord de la blessure, sur toute sa périphérie. » Elle est plus ou moins cassante, et n'adhère ni au liège m au manteau. A sa surface et entre les membranes qui la constituent, le calcaire revêt des formes très diverses, suivant les cas. J'ai rencontré des rhomboèdres très réguliers d'un sel de chaux à acide organicjne probablement, se dis- solvant sans effervescence dans les acides, en abandonnant une mem- brane organique; des cristaux radiés, sortes de sphérolithes tout à fait analogues à ceux qui constituent les jeunes étals des prismes à la marge de la coquille, et doimant comme ceux-ci une croix noire dans la lumière po- larisée. Enfin, dans les parties les plus épaisses, vers la périphérie, on trouve de véritables plages cristallines de carbonate de chaux, dont les axes sont orientés dans des directions diflerentes, ainsi que le montre la rotation du nicol, qui produit des extinctions successives de ces plages. » Chez les animaux conservés dans l'eau privée de chaux, on n'observe que la formation de membranes molles, sans cristaux d'aucune sorte. » Je signalerai, en terminant, la profonde modification apportée dans la structure de l'épithélium palléal par la nécessité d'une active sécrétion. Il diffère complètement de ce qu'il est à l'état normal. Les cellules sont très C. H., 1S90, -i' Semestre. (T. CXI, N" 3.) 2^ ( 2U6 ) allongées, pourvues d'un gros nojau ovale, avec un ou deux nucléoles 1res réfringents. I.e protoplasma delà partie externe de la cellule est fortement granuleux et se colore au vert de méthyie (réaction de MM. Balbiani et Houssay); il est, en un mot, identique, comme forme et réactions, aux épi- théliums glandulaires du repli du lobe palléal (sécrétion du drap marin) et de la région dorsale (sécrétion du ligament). » Ces divers résultats me paraisseut bien démontrer que la coquille des Naïades est un produit de sécrétion du manteau; que le premier état du test est toujours une formation de nature purement organique; enfin que le calcaire destiné à consolider la coquille est emprunté au milieu am- biant. Il PHYSIOLOGIE COMPAREE. — Sitr la sécrélion de la soie chez /eBomb} x mori. Note de M. Kaphael Dubois, présentée par M. Chauveau. « Les auteurs qui se sont occupés de la sécrétion de la soie désignent sous le nom dejibroïne la partie centrale du fil de cocon et aussi la sub- stance visqueuse contenue dans le centre de la glande à soie, l^a fibroïne de la glande diffère notablement de celle du fil par diverses propriétés et en particulier par sa complète solubilité dans une solution de carbonate de potasse à i5 pour loo. M On a pensé que la fibroïne de la glande subissait, à la sortie de celle-ci, une coagulation comparable à celle du blanc d'œuf par la chaleur ou par l'alcool, ou bien que le fil prenait sa consistance définitive soit par dessic- cation, soit par oxydation. « On ne saurait admettre que le durcissement du fil se fait par dessic- cation seulement, d'abord parce qu'il ne possède plus la propriété de se dissoudre ou de se gonfler soit dans l'eau, soit dans la solution de carbo- nate de potasse à i5 pour loo, et, en second lieu, parce que nous avons pu faire filer des vers dans un milieu absolument saturé d'humidité, sans que le fil conservât sa viscosité première. » On ne pourrait non plus invoquer une oxydation, car on sait que ce n'est pas le grès, dont la substance est plus oxygénée que celle du filament central, qui donne au fil sa résistance. » Il reste donc l'hypothèse de la coagulation. Je n'ai trouvé, dans les divers auteurs que j'ai consultés, aucun renseignement sur la façon dont ce phénomène peut se produire. On sait seulement que la coagula- ( 207 ) tion peut s'opérer dans la glande elle-même, ce qui déjà exclut tonte idée d'une sécrétion déposée sur le fil au moment de sa sortie. Nos recherches établissent, d'autre part, que cette coagulation n'est pas comparable à celle du blanc d'oeuf soit par l'alcool, soit par la chaleur. Elle se produit par le même mécanisme que la coagulation du sang ou du suc musculaire, et les conditions qui favorisent ou entravent celle-ci agissent dans le même sens pour le contenu des glandes à soie. )i On peut obtenir facilement une sorte de sérum ou de plasma sérici- gène artificiel, en faisant macérer des glandes à soie pendant deux ou trois jours, dans un endroit frais, avec de l'eau distillée ou de l'eau salée à 4 pour loo, ou mieux encore avec une solution de carbonate de potasse à i5 pourioo.Ce sérum filtré donne, par le battage ou l'agitation dans un tube, et même spontanément, un caillot sans addition d'aucun réactif. Ce caillot, encore humide, présente la ductilité et l'élasticité de la soie au mo- ment de sa sortie de la filière, mais il ne tarde pas à perdre la propriété de s'étirer en fils. Il entraîne et fixe une partie de la matière colorante jaune en dissolution dans le plasma artificiel obtenu avec les glandes à soie jaune, et résiste aux réactifs qui dissolvent le contenu de la glande avant sa coagula- tion. » Comme dans la coagulation du sang, l'oxygène favorise la formation du caillot, sans que son contact immédiat soit cependant nécessaire pour la production de celui-ci. Si l'on introduit le plasma ^eWa^eVie dans un tube dont on chassera ensuite tout l'oxygène par le vide et par un courant d'a- cide carbonique ou d'hydrogène, on obtiendra un caillot élastique par l'agitation du tube. Mais si, après avoir prolongé l'agitation assez long- temps pour que le caillot n'augmente plus de volume et que la coagulation paraisse complète, on filtre rapidement le liquide au sein duquel nage le caillot, et que l'on agite alors le liquide filtré au contact de l'air, un nou- veau caillot prend naissance. L'oxygène est intervenu dans cette expé- rience pour former, soit une nouvelle proportion de matière coagulable (fibroïnogène), soit une nouvelle quantité de substance coagulante. » Nous admettrons l'existence de ces deux substances en raison de la grande analogie existant entre le plasma artificiel, obtenu comme il a été dit plus haut, et le plasma sanguin, et aussi pour d'autres raisons que nous ferons connaître ultérieurement (' ). » (') L^jjoratoii-e de Physiologie générale et comparée de l'Universilé de Lyon ( 20,S ) PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — La gangrène delà tige de la Pomme de terre, maladie bacillaire. Note de MM. Prillieux et G. Delacroix, présentée par M. Duchartre. « Une maladie inconnue des cultivateurs s'est développée cette année sur les pommes de terre dans des points fort divers de la France. Nous l'avons étudiée sur des échantillons qui nous ont été envoyés au labora- toire de Pathologie végétale, non seulement de l'École de Grignon, de Go- nesse et de plusieurs autres points des environs de Paris, mais encore de localités fort éloignées, telles que Fère-Champenoise (Marne), Saint- Martin-de-Connée (Mayenne), Chavaignac (Haute-Loire) et Avoise (Haute- Saône). » Tous les pieds malades présentaient un aspect et une altération iden- tiques. La tige était profondément altérée à sa partie inférieure, soit sur tout le pourtour, soit sur une partie seulement; le mal s'étendait, dans le sens longitudinal, du niveau du sol vers les feuilles. Dans les parties atta- quées, les cellules étaient mortes, déprimées, vidées, et leurs parois forte- ment colorées en brun. Le diamètre de la partie altérée était devenu plus mince que celui de la portion encore turgescente et verte; quand l'altéra- tion n'atteignait qu'un côté de la tige, la partie morte et déprimée formait un sillon plus ou moins large et profond. Les plantes atteintes ne tardaient pas à mourir. )) L'examen microscopique de ces tiges altérées ne nous a montré ni trace de passage d'insecte, ni mvcélium de Champignon parasite; mais une particularité nous a frappés dès nos premières observations, c'est la pré- sence d'une très grande quantité de bacilles tourbillonnant dans les cel- lules brunies. En poursuivant nos recherches sur les divers échantillons de Pomme de terre offrant les mêmes caractères extérieurs de maladie, nous avons constamment retrouvé de même de nombreux amas de bacilles dans l'intérieur des cellules des tissus altérés. » Peu de temps auparavant, nous avions reçu de Libourne (Gironde) des pieds de Pelargonium offrant, sur la partie inférieure de leur tige, des taches noires pénétrant dans la profondeur des tissus et formant des sortes de chancres mous. Cette maladie fort répandue faisait dans les jardins de grands ravages. L'examen des tissus altérés de ces Pelargonium nous avait ( 20() ) déjà montré des bacilles semblables à ceux (jiie nous retrouvions dans les tiges gangrenées de la Pomme de terre. » La présence des bacilles dans des parties d'organes vivants atteints d'un mode particulier d'altération nous a paru n'être pas fortuite, et nous avons pensé qu'il était permis de regarder comme très vraisemblable que le bacille trouvé constamment dans les tissus altérés est vraiment la cause de l'altération. » Poiu' contrôler cette opinion, nous avons eu recours à l'expérimenta- tion : nous avons opéré une série d'essais d'infection de tiges saines, soit de Pommes de terre, soit de Pelargonium, à l'aide d'aiguilles trempées dans une préparation microscopique de tige gangrenée où nous avions constaté la présence de mvriadesde bacilles. Ces infections ont été faites avec toutes les précautions en usage pour ces sortes d'opérations. •> Sur un grand nombre des tiges ainsi inoculées nous vîmes, au bout de quelques jours, la petite plaie faite avec l'aiguille s'entourer d'une auréole brune de tissu gangrené, qui a gagné plus ou moins loin, selon que les conditions de culture et l'état de la plante infectée favorisaient ou non le développement delà contagfon. » Des coupes de tiges ainsi artificiellement infectées contenaient des mvriades de bacilles, tant dans les cellules à parois déjà brunes que dans les cellules voisines qui contenaient encore des grains verts de chloro- phylle. > )i II paraît donc légitime d'attribuer la gangrène de la tige de la Pomme de terre signalée particulièrement cette année, aussi bien que la pourri- ture des Pelargonium, à l'invasion des jeunes tiges par ces bacilles, que nous désignerons, au moins provisoirement, sous le nom de Bacillus cauli- vorus. C'est bien le même bacille qui cause l'infection du Pelargonium et de la Pomme de terre; des inoculations de tiges de Pelargonium par le Bacille de la gangrène de la Pomme de terre, et inversement, nous en ont fourni la preuve. Nous avons pu infecter de même des tiges de Fève et de Lupin : des tentatives d'infection faites sur plusieurs autres plantes ont donné des résultats négatifs. « Le bacille que nous avons étudié a i ,5 y. de long sur -.[j.''^\ [j. de large. Il parait différent de celui que M. Wakker a observé dans la Jacinthe atteinte de la maladie du jaune et qu'il a nommé Bacillus Hyacinthi. Il le décrit en effet comme ayant une bien plus grande taille, 2,5 \j. de longueur. Est-il aussi différent de celui qui a été regardé par M. Cornes comme cause de la dégénérescence gommeuse et désigné par lui comme Bactenum ( 2IO ) guminis? La question nous paraît encore douteuse. Aussi n'est-ce qu'à titre provisoire que nous proposons d'attribuer au Bacille de la gangrène de la tige de la Pomme de terre le nom de Bacillus caulivorns. » ASTRONOMIE PHYSIQUI::. — Sur l'angle de polarisation des roches ignées et sur les premières déductions sélénologiques qui s'y rapportent. Note de M. J.-J. Landerer, présentée par M. Janssen. « La Note que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Académie estla suite de celle sur l'angle de polarisation de la Lune, dont je l'ai en- tretenue dans sa séance du 26 août dernier. » Pour les mesures dont il s'agit maintenant, on prépare une surface plane et polie de la roche et on la dispose horizontalement sur le plateau d'une tournette où elle tient à l'aide d'une pâte de cire. C'est pour les roches où les éléments macroscopiques sont assez distincts que ce disposi- tif est surtout nécessaire. En imprimant à la tournette un mouvement ra- pide et en visant un point éloigné du centre, 'on saisit l'effet d'ensemble des gros éléments, pourvu toutefois qu'il v en ait assez dans le champ de la petite lunette portant le nicol analyseur. » Le résultat des mesures est donné à la fin de cette Note. Il convient de signaler que, pour une même roche, les mesures relatives à des échan- tillons de diverses provenances sont assez concordantes. L'exemple sui- vant suffira pour s'en former une idée : les basaltes du Cantal, d'Olot, d'Al- meria ont donné respectivement 3i°43', ii° l\i' , 3i''47'- La liste se termine par l'angle de polarisation de la glace, mesuré sur de la glace naturelle non fondante. C'est une donnée qui a de l'intérêt d'actualité à l'occasion d'une théorie de date récente émise par un savant illustre ('), d'après la- quelle le sol de la Lune serait constitué par de l'eau solide. » Il est aisé de comprendre que le degré de précision des mesures doit être d'autant plus satisfaisant que les éléments macroscopiques de la roche sont plus petits ou moins abondants dans la pâte qui les englobe, et que la proportion de lumière polarisée est plus forte, ou, ce qui revient au même, en général, que la teinte de la roche est plus foncée. C'est ainsi que l'er- reur probable sur la moyenne relative au vitrophyre, au basalte, est bien moindre que celle qui a rapport aux roches de la famille du granit. (') llini, Jaiis son Ouvrage La consliUtlioit de l'espace céleste. ( 21. ) » Ainsi qu'on vu le voir (ont à l'hcino, celLe erreur-ci n'excède pas d'une limite assez restreinte. Or la précision dont il est question étant analogue à celle que comportcv la mesure de l'angle de polarisation de la Lune, et cette donnée étant désormais acquise, il s'ensuit que l'ensemble des résultats obtenus fournit un critérium rationnel qui peut être appli- qué à l'étude de la constitution pétrographique de notre satellite ('). » Qu'il me soit permis, à ce sujet, de faire remarquer le fait que, parmi les divers tjpes de roches terrestres, seul le vitrophyre offre un angle de polarisation dont la valeur trouve son équivalent dans celui de la substance obscure de la Lune. liC vitrophyre dont il est ici question pro- vient de la chaîne du Rhodope. C'est une roche noire où de gros cristaux de sanidine, de magnétite, de hornblende sont englobés dans une pâte à texture fluidale, non perlitique, s'éteignant complètement entre les niçois croisés. » Ajoutons enfin que l'apparence de cette roche convient aussi à celle des mers lunaires, bien que d'autres roches parmi les basaltes, les an- désites, les diabases pourraient au même titre en donner raison, en par- tant, comme il est sensé de le faire, de la communauté d'origine de la Terre et de la Lune. Mais, si minime que soit la valeur probante d'une telle analogie, il est évident qu'elle s'accorde avec cette déduction dont la lo- gique découle des données numériques fournies par l'observation, savoir : que de la similitude, ou, plus correctement, de l'identité d'angles de pola- risation on est autorisé à conclure à la similitude de nature, et par suite, que la substance obscure de notre satellite est bien un vitrophyre ou une roche acide dont la composition en serait très voisine, ayant fait éruption à travers le sol primordial de l'astre. '1 Dans la liste suivante, P désigne l'angle de polarisation compté de la surface, e l'erreur probable sur la moyenne : Opliite 3o . 5 1 ±4 Amphibolite 3i.o 5 Syénite 3 1 . 34 3 Basalte 3i.43 3 Basanite 3 1 . 58 3 Serpentine 32 . lo a Leplynite 32.i4 ±5 Granulite 32. 1 6 5 Trachyte Sa . i6 4 Granité 32 . ao 5 Porphyre pyroxénique . 32.22 4 Microgranulite 32.24 5 (') El probablement aussi de Vénus, à moins que l'angle de polarisation de la pla- nète ne soit supérieur à 46", ce qui n'est nullement vraisemblable. p. Diorite 32 . 4° Diabase 32.47 Andésite Sa.ào Porphyre à quartz glo- bulaire 03.03 ( ly-i ) Kersantite 33.6 Vitrophyre 33 , i8 llyalomélane 33,39 Obsidienne 33 , 46 Glace 3-. 20 = 4 2 La séance est levée à 4 lieures trois quarts. M. B. BULI.EÏIX BIBLlOOIt.iPlUyUK. Ouvrages reçus dans la séance m 21 juillet 1890. Cours d'Analyse injinilésimale; par J. BoussI^■ESQ. Tome 11 : Calcul inle- g-ra/. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; 1 vol. in-8". Comptes rendus des séances de la première Conférence générale des Poids et Mesures, réunie à Paris en 1889. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; br. ia-4". Discours prononcés aux funérailles de M. Edmond Hébert; br. iii-8". Action curatwe des eaux d'Éi,'ian dans les perversions nutritives des arthn- ti(/ues;parle D'' F. Chi.\.is. Montpellier, Camille Goulet. Paris, G. Masson, 1890; br. in-4". (Présenté par M. Verneuil et renvoyé an concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie, de l'année 1891 .) Rapport lu à la séance générale (i 1 juin 1 889) du Conseil du Bureau central météorologique de France ; parM. Dwbree; br. in-4"- Sur les climats dans les temps géologiques et sur la période glaciaiie; par M. Henri La.sne; br. in-8". Sur la composition des phosphates des environs de Mons; par M. Henri L.\sne; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 28 JUILLET 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMIi. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Aa locomotion aquatique èludiée par la Photo- chrono graphie . Note de M. Marey. (c J'ai eu l'honneur de présenter l'an dernier à l'Académie des séries d'images photographiques obtenues sur des bandes de pellicule sensible. Cette nouvelle méthode avait pour but de remplacer la Photochrono- graphie ordinaire dans les cas où elle n'est pas applicable; ces cas sont de deux sortes bien distinctes. « D'une part, on ne peut obtenir sur une plaque immobile des images successives que si l'objet à photographier est placé devant un fond obs- cur: cela excUit presque entièrement la possi!)ilifé d'étudier les Mammi- C. R., 1890, a- Semestre. (T. CM, N° 4.1 2o ( 2.4 ) fères, les Oiseaux, les Poissons, les Insectes, etc. dans leur habitat naturel et dans les conditions normales de leurs mouvements. » D'autre part, dans les cas où un animal peut être placé devant un champ obscur et dans des conditions favorables d'éclairement, il faut encore que cet animal ne soit pas de trop grande taille et qu'il se déplace avec assez de vitesse pour que les images qu'on en prend sur la plaque sensible ne se superposent pas les unes aux autres, ce qui amènerait de la confu- sion. » Au contraire, sur la bande sans fin qui défile au foyer de l'objectif, je puis recueillir lo, i5, 20 images par seconde d'un objet qui se détache sur un fond quelconque : ainsi une mouche qui court sur une vitre et s'enlève en silhouette sur le ciel lumineux donne des épreuves très nettes, à la condition que le temps de pose soit court, oinrôde seconde environ, et que la pellicule soit parfaitement immobilisée au moment où se fait la pose. Je présenterai prochainement l'appareil qui répond à ces diverses indications. » L'étude de la locomotion des Poissons et des divers animaux marins qui nagent dans un aquarium est une des plus intéressantes qu'on puisse faire au moyen de photographies successives. Tantôt il s'agit de déterminer la nature des mouvements d'une nageoire qui vibre ou ondule avec une rapidité que l'œil ne peut suivre; tantôt c'est la contraction ou le relâche- ment d'une poche qui chasse du liquide et propulse l'animal. D'autres fois, ce sont des mouvements de pattes qu'il faut suivre, ceux de tentacules ou de bras hérissés de cirres, etc. Dans tous les cas, il est d'un grand intérêt de comparer les mouvements des organes propulseurs aux réactions que ces mouvements impriment au corps de l'animal. » J'ai fait cet hiver quelques essais avec une installation assez rudi- mentaire, mais qu'il sera facile d'améliorer. Grâce à l'obligeance de M. Dohrn, le savant directeur de la station zoologique de Naples, j'ai pu opérer sur diverses espèces animales qu'il est assez difficile de se procurer pendant la saison froide. » I. Mouvements de la Méduse. — Les resserrements et dilatations suc- cessifs de l'ombrelle de la Méduse constituent, comme on sait, son mode de propulsion. Ces mouvements sont lents; l'œil peut les suivre sans peine, du moins dans leurs caractères généraux qui rappellent ceux de la systole et de la diastole du cœur. Avec dix images par seconde, j'ai obtenu la série que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie. « Le fond de l'aquarium était obscur ; l'animal, vivement éclairé, se dé- tachait en clair; l'apparence opaline de ses contours est assez bien rendue ( 2(5 ) dans la phoLographio. Des numéros d'onlie iiKlR[Lienl les iUk phases suc- cessives qui forment le cycle du mouvement de l'ondji-eilo. » Ces images, comme toutes celles cpii correspondent à des mouve- ments périodiques, gagnent beaucoup à être vues dans le zootrope, où elles reproduisent avec une perfection absolue l'apparence des mouvements de l'animal. 1) II. Natation de la Raie. — Les deux nageoires latérales de la Raie présentent des mouvements ondulatoires fort curieux, que je me propose d'étudier au point de vue cinématique, à la façon des mouvements de l'Anguille, auxquels ils ressemblent beaucoup. Chez la Raie, l'ondulation des nageoires latérales est produite par les élévations et les abaissements successifs des nervures contenues dans ces nageoires et dont chacune est actionnée par des muscles indépendants. La différence de phase des oscil- lations de ces nervures successives donne naissance à l'ondulation et en détermine le sens. Des ondulations de même genre se produisent chez des êtres dont l'organisation est moins compliquée : chez des mollusques tels que le Calmar et l'Aplysie. 1) Chez tous ces animaux, le sens dans lequel se transporte l'ondula- tion dans la nageoire détermine celui de la natation, de sorte que si l'onde chemine d'avant en arrière, l'animal progresse d'arrière eu avant. » Or, l'animal change à sa volonté le sens de la marche de l'onde : quand un Calmar nage dans un aquarium et qu'il en a parcouru toute la longueur, la tête tournée en avant, on le voit, sans se retourner, repartir en sens inverse. Ainsi, chacune des extrémités opposées du corps joue tour à tour le rôle de proue et de poupe ('). Ces deux effets opposés tien- nent à la différence dans l'ordre de succession des mouvements élémen- taires qui forment l'ondulation des nageoires. » IIL V Hippocampe agite sa nageoire dorsale d'un mouvement telle- ment rapide que cet organe devient presque invisible et n'offre que l'apparence vague et nébuleuse de la branche d'un diapason qui vibre. » Avec vingt images par seconde, on voit que ce mouvement est ondu- latoire et l'on assiste à la flexion successive des rayons inférieurs, moyens, puis supérieurs de la nageoire, de sorte que, dans le cas présent, l'ondu- lation se faisait de bas en haut. En prenant un plus grand nombre d'images et en se plaçant beaucoup plus prés, on devra saisir complètement la na- ture de ces mouvements. (') Celte progression par l'action des nageoires est indépendante de celle qui s'obtient par l'action du siphon. ( 2t6 ) » IV. La Comatide. — Habituellement fixée au fond de l'aquarium, comme un végétal tient au sol par l'implantation de ses racines, laComatule n'exé- cute que de vagues mouvements de ses bras, qu'elle enroule et déroule en tenant ses cirres écartées. Mais, si l'on louche l'animal au moyen d'une baguette, on le voit, au bout de quelques instants, s'agiter d'un mouve- ment étrange qui le transporte à une distance assez grande, où il va se fixer de nouveau, loin des contacts importuns. Dans ce genre de locomo- tion, les dix bras se meuvent d'une façon alternative : cinq d'entre eux s'élèvent en se tenant serres contre le calice, tandis que les cinq autres s'abaissent en s'en éloignant. En outre, sur les bras qui s'élèvent les cirres sont invisibles, car elles leur sont accolées; tandis que sur les bras qui s'abaissent elles s'écartent en divergeant, de manière à trouver sur l'eau un point d'appui efficace. Ces mouvements des cirres semblent passifs, comme ceux d'une soupape qui obéit à la poussée d'un liquide. » V. Le Poulpe, par le jet de son siphon, imprime à tout son corps une projection pendant laquelle les bras se serrent les uns contre les autres. Dans les images que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, la réaction du jet liquide lancé par le Poulpe projetait le corps de l'ani- mal à près de lo*^" au-dessus du niveau de l'aquarium.. » Ces quelques exemples suffisent pour montrer que la locomotion aquatique présente des types très variés que la Photochronographie per- mettra d'étudier d'une manière très précise. Enfin, tout porte à croire que la connaissance des mécanismes si variés que la nature emploie pour la locomotion aquatique inspirera ceux qui cherchent à perfectionner les propulseurs employés dans la navigation. » ASTRONOMIE. — Observations, orbite et cphéméride de la comète découverte, par M. Coggia, à l'observatoire de Marseille, le iS juillet 1890. Note de M. Stepiîan. Temps moyen Nombre Dates de , de Log. fact. Log. fact. 1890. Marseille. Aai. Af. comp. ,Tl app. parall. 'J? app. parall. !<■ . h m s 111 s I II h m s o ' " JiilUel 18 io.3o.38 — o.53,4o — 2.29,1 5:2 8.48.11,00 0,000 4j-'7-oo,o — 0,000 i 19 9.33.18 — 1.12,78 — 10.19,4 5:5 8.55.56,72 1,686 45.56.56,4 — 0,225 2 20 9.24.27 -1-0.46,61 -f- 3.28,0 5:5 9. 3.40,40 7,697 46.4o-'6,6 — o,S4o 3 •ji 9.26.53 -ho. 13,26 — 2.21,9 7-7 9-"-H)27 1,692 47-25.59,2 — 0,841 4 22 9.26. 9 — 2.16,93 — 6.37,3 5:5 9.18.25,24 1,692 48-12. 42, 2 — o,838 l 23 9-i5. 8 +2.51,93 — 4-28,6 5:5 9.25.18,53 7,702 49- 0.49,7 — 0,825 6 25 9.30.29 -1-3.57,78 -f- 8. 8,6 5:5 9.38.3o,35 1,682 5o. 40.42, 5 — o,838 7 ( ^-'7 ; Positions des étoiles de eoniparaison. A*c. droite Kéduclion Position lîciluction *. Gr. moy. 1890,0. iui jour. moy. 1890,0. ;iu jour. Autorites. h 01 s s n , ^ I 8 8.49.5,73 -o,83 45.19.47,7 —,'1,6 \Vo8i'n"ii5o ■?. 7,8 8.57.10,29 — 0,79 46. 7.20,6 —4,8 Groombridge n" i5o7 3 8 9.2.54,55 -0,7! 46.36.53,4 —4,8 W, S'- n» i4g4 4 8 9.10.53,73 —0,72 47-28.26,0 —4,9 Lalande n°» 18258 et 18261 5 7,8 9.20.42,85 —0,68 48- '9-25,2 —5,1 W2 9''n<>389 6 8,5 9.22.27,26 —0,66 49- 5.23,3 —0,0 i (Lai. n" 18598+ W29'' n''422) 7 7,8 9.34.33,17 —0,60 5o.32.38,9 -5,0 W, gi- n" 686 j) La comète est assez brillante, rondo, d'un diamètre de 2' environ, avec un peu de condensation centrale. « I,es observations du 18 et du iq juillet ont été faites par M. Coggia et les suivantes par M. Borrelly. Celle du 18, qui n'est que médiocrement approchée, a été obtenue avec le chercheur parallactique que faisait vibrer un vent nord-ouest assez violent. Les six autres ont été faites avec l'équa- torial Lichens, dont l'ouverture est de o'", 258. » Au moyen des observations des rç), 21 et 23 et par la méthode d'Ol- bers, MM. Lubrano et Maitre, élèves astronomes à l'observatoire de Mar- seille, ont calculé le système suivant d'éléments approchés de l'orbite de la comète et une éphéméride : T 1890 juillet 8,7621. Temps moyen de Paris. co 86°. 3'. 4 j Çl i4- 28.33 > Équinoxe moyen 1890,0 i 63. i4-37 ) logt/ T, 88420 Dates 1890. (Temps moyen de Paris.) a. 3. log A. h m s 0 ' " Août 1,5 10.17.45 +33. 6.1 o,23o » 5,5 10.35.37 +29.35.4 0,244 » 9,5 io.5i.io +26.10.0 0,259 » i3,5 11. 4-52 +22.52.5 0,274 » En calculant, au moyen des éléments ci-dessus, la position de la comète, pour le 2.5, on obtient : rvi ,- I lia + o%8 Observation, calcul .^ / 0 +10" ( '-^-^ ) » D'autre part, M. Fabry, aide astronome, au moyen des cinq observa- tions consécutives du 19 au 23 et eu faisant usage de la méthode exposée, par Y. Villarceau, au tome lU des Annales de l'obsen'atoire de Paris, a cal- culé cet autre système d'éléments : T i8go juillet 9, i436. Temps moyen de Paris. 10 86. 5o. 17 ] Q i4.49' 2 > Équinoxe moyen 1890,0 i 63 . 3.33) logy 1,88673 d'où il a déduit l'éphéméride ci-après : Dates 1890. (Temps moyen de Paris.) a. 5. log X. Eclat ('). Il III s .. , Juillet 3o,-j 10. 7.01 -1-34.52 0,224 0,73 Août 3, .5 10.27. 8 H-Si.ig 0,237 o,63 » 7,5 10.43.00 -1-27.50 0,252 0,54 » II,.") 10.58.27 -f-24.27 0,266 0,46 )) i5,5 II. 11.25 -i-2i.i3 0,280 0,39 M. A. d'Abbadik, en offrant à l'Académie le premier Tome de ses « Notes sur la géographie de l'Ethiopie », ajoute : (( J'ai public, en 1873, un Volume renfermant toutes les données pour établir la Carte d'une portion de l'Ethiopie. Il en résulte que l'on peut tirer bon parti des signaux naturels dont on observe les azimuts vrais et les apozénits ou distances zénitales. Ces deux réseaux de triangles, l'un horizontal et l'autre vertical, se contrôlent aisément en Ethiopie, où les différences de hauteurs sont fréquemment grandes et subites. Nos mé- thodes, expliquées dans la Géodésie d'Ethiopie, et bien différentes des pro- cédés usités par la plupart des explorateurs, ont été employées par M. de Serpa Pinto dans l'Afrique australe et, en dernier lieu, par M. Jules Bo- relli, qui a parcouru, au sud-ouest de son voyage, une partie de notre ré- seau . » Il restait à les étendre aux régions que nous n'avons pas pu visiter. Ici les procédés ont dû être modifiés. Pour les distances, il a fallu presque (') On a pvh pour uiiilé dY'clul celui du 19 juillet, lendemain de la découverle. ( 2IÇ) ) toujours se contenter de prendre pour unité In journée de route, désigna- tion forcément vague selon la nature du terrain et les obstacles suscités par les usages, les préjugés locaux, mais principalement par les guerres intes- tines si fréquentes en des contrées peu civilisées. Les directions étaient indiquées par le cours du Soleil, et, plus rarement, par le précepte musul- man de s'orienter vers la Mecque pour la prière quotidienne. Par malheur pour le géographe, la foi de l'Islam, bien qu'elle se propage lentement en Ethiopie, y est généralement à l'état naissant. On est surtout musulman de nom, et la prière normale est rarement pratiquée. A tous ces inconvénients, il s'en joint un autre plus grave. En Afrique, comme en Europe, les gens in- telligents sont sédentaires et préfèrent s'adonner à l'instruction ou au gouver- nement de leurs sociétés. Ils communiquent rarement leurs notions sur les pays de leurs voisins; car la crainte innée, d'une protection d'abord, d'une domination ensuite, les rend défiants vis-à-vis de l'étranger. D'autre part, les relateurs ordinaires, employés faute de mieux, peuvent être comparés à nos marchands colporteurs ou même à nos simples rouliers, occupés surtout de leurs petits gains, et rarement aptes à exprimer ces idées d'en- semble si chères aux géographes. » Le concours identique des témoignages est le seul contrôle possible à ces renseignements oraux. Il en résulte que notre Volume contient une foule de redites. Malgré les difficultés de la tâche, il révèle beaucoup d'in- dications sur des contrées entièrement inconnues avant notre exploration. Aux renseignements des indigènes, nous en avons ajouté quelques-uns dus à des voyageurs européens, ainsi que la relation du voyage de Fernan- dez, effectué il y a plus de deux siècles, et mal connu par l'abrégé de Tellez. Heureusement, l'Europe s'est éveillée enfin sur l'intérieur de l'Afrique : les explorateurs sérieux s'élancent de tous côtés pour dévoiler ses mys- tères, et l'on peut espérer que les traits géographiques de Raffa et de son pourtour seront prochainement élucidés. » M. P. DE TcHiHATCHEF, Correspondant de l'Académie, adresse, par l'entremise de M. Daubrée, un Volume intitulé : i Études de Géographie et d'Histoire naturelle ». ( 220 ) MEMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Sur l'observation de l'éclipsé annulaire de Soleil du ijj'uin 1890. Note de M. A. de la Baume Pluvixel. « L'éclipsé de Soleil du 17 juin dernier était annulaire pour certains points de la Méditerranée, et notamment pour l'île de Crète. Cette île se trouvait dans des conditions particulièi-ement favorables à l'observation du phénomène; car le Soleil y atteignait une hauteur de 77° au moment de la phase annulaire, et de plus on était à peu près certain d'y trouver, au mois de juin, un ciel d'une pureté remarquable. Dans ces conditions, l'observation de l'éclipsé pouvait être intéressante et offrait, en particulier, une excellente occasion d'analyser, par le spectroscope, la lumière des bords du Soleil. Aussi M. Janssen me conseilla-t-il vivement de me rendre en Crète et, avec sa bienveillance habituelle, il me confia les instruments qui m'étaient nécessaires. » J'avais d'abord choisi, comme point d'observation, la ville de Candie, située presque exactement sur la ligne de l'éclipsé centrale et où la durée de la phase annulaire devait être de quatre minutes. Mais, à cause d'un changement dans l'itinéraire des bateaux, le temps m'a manqué pour ar- river jusqu'à Candie et j'ai dû m'arrêter à la Canée. L'éclipsé n'était plus tout à fait centrale dans cette station et la durée de la phase annulaire était réduite à trois minutes ; mais, par contre, je trouvais à la Canée des facilités d'installation qui ont beaucoup contribué au succès de mes expé- riences. Notre consul, M. Blanc, a bien voulu me donner l'hospitalité et mettre à ma disposition le jardin du consulat pour y établir mes appareils. De plus, un de nos compatriotes, M. Lyghonnes, me prêta son précieux concours pendant toute la durée de mon séjour dans l'île. « L'objet principal de mes expériences était de profiter du moment où le Soleil serait réduit à un anneau étroit, pour obtenir un spectre aussi pur que possible des rayons émis par l'extrême bord du disque solaire. » La photographie du spectre, obtenue dans ces conditions, devait être particulièrement intéressante; car les rayons analysés auraient traversé une épaisse couche de l'atmosphère solaire et, "par suite, auraient pu subir une absorption que le spectroscope pourrait révéler. En particulier, si l'atmosphère solaire contient de l'oxygène dans les mêmes conditions que ( '-^21 ) notre propre almosphcre, les rayons provenant des bords du Soleil de- vraient donner un spectre où l'on rencontrerait les bandes d'absorption caractéristiques de l'oxygène, et notamment la bande voisine de la raie D. Or il résulte de mes photographies rpie le spectre de l'extrême bord du Soleil est identique au spectre du centre, et M. Janssen, qui a bien voulu examiner mes clichés, n'a pu y découvrir aucune trace des bandes d'absor- ption de l'oxygène. Il semble donc que, si l'oxygène existe dans l'atmo- sphère solaire, il ne s'y trouve pas dans les conditions requises pour pro- duire ces phénomènes d'absorption auxquels donne lieu notre atmosphère et que nous pouvons reproduire dans nos expériences de laboratoire. » Le spectroscope que j'ai employé était spécialement disposé pour l'é- tude des bandes d'absorption de l'oxygène, et, à cet effet, il n'était muni que d'un prisme et donnait un spectre peu étendu. Un héliostat renvoyait les rayons solaires horizontalement sur une lentille de 2'", 60 de foyer, et l'image formée par cette lentille se projetait sur la fente du spectroscope. L'appareil avait été disposé de manière que, au moment du premier contact intime, le point de contact se trouvât sur la fente du spectroscope. En im- primant à l'appareil un léger mouvement vertical, je déplaçais le mince filet de lumière qui s'était formé au point de contact, de manière à obtenir un spectre d'une certaine hauteur. La première plaque a été exposée pen- dant dix secondes à partir du contact, et la deuxième plaque pendant les vingt secondes suivantes. Je pense donc avoir opéré sur un filet de lumière qui n'a pas dépassé 5" de largeur dans le premier cas et 10" dans le second. )) Outre l'appareil spectroscopique, j'avais emporté une excellente lunette photographique de Steinheil, destinée à obtenir des images du Soleil pendant la phase annulaire. L'objectif de cette lunette avait 108"™ d'ouverture et a'",5o de foyer; l'image donnée parcet objectif était agrandie par un oculaire, de manière à atteindre loS""™ de diamètre environ. Les photographies ont été obtenues par le procédé de Daguerre, sur des pla- ques de cuivre argenté. Si les images se prêtent à des mesures précises, elles pourront donner une valeur du rapport du diamètre du Soleil au dia- mètre de la Lune. Il est à remarquer que la mesure des photographies donnera, pour le diamètre de la Lune, une valeur plutôt trop faible, à cause du phénomènede l'irradiation, tandis que les observations oculaires, faites au moment de la pleine Lune, tendent, pour la même raison, adonner un diamètre trop fort. » J'ajoute enfin que l'éclipsé a été observée dans des conditions atmo- sphériques particulièrement favorables. La pureté de l'air était telle, que G. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N" 4.) 29 ( 222 ) l'on a pu voir des étoiles au moment do la phase annulaire, et la diminu- tion de la lumière a été accompagnée d'un abaissement de température deô^C. >) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J. Gronemax adresse, de Arnham (Hollande), divers documents relatifs à un mode de traitement du choléra par la créoline. Les résultats de ce traitement ont été publiés, en particulier dans le Journal médical des Indes néerlandaises . (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. N. DoucKicH adresse, de Tomsk (Sibérie occidentale), un Mémoire écrit en langue russe sur le rôle du magnétisme dans le système du monde. (Renvoi à la Section de Physique.) CORRESPONDANCE ASTRONOMIE. — Observations de la ?iouvelle planéle Ch^rlois, /ailes àl'équa- torial coudé et au télescope Foucault de l'observatoire d' Alger ; par MM. Rambaud etSv. Communiquées par M. Mouchez. Dates 1890. Juillet I- » '7 » i8 » i8 » 22 » 22 a a a b b Étoiles de comparaison. Schjelleriip n° 8682 + Wi 11° 456 W, n" 399 XXP Planète • Ascension Grandeiir. droite. -0.10,43 *. Décli- naison. 4-0. 0,1 -t-o. 8,16 -1-4.26,3 — 0.19,56 — 0.48,4 — 0.20,06 — 0.57,4 — o. 2,69 -1-7.23,0 -O. 3,80 • i: Nombre de compa- raisons. 21 ;24 .4:10 10: 10 10:10 10: 10 10:10 Obser- vateur. S R S R R Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1890. *. 1890,0. jour. 1890,0. jour. Autorités. Juillet 17. . . . n h m s 21 .21 .54, 17 s -4-1,98 -1 3. 54. 36, 6 +8'i4 Schjellerup, Weisse » 18 a » -i-2,00 » M-8,5 » » 22. . . , b 21 . ig.33 ,99 -+2,09 — 14.25.45,5 +8,8 ^^'eissel. ( -^23 ) Po.iilionx apparentes de la planète. Dates Temps moyen Ascension Log. facl. 1890. d'Alger. droite. parall. Ij tu s 11 III s Juillet 17 10.33. 4 21.32. 6,-')8 i,549/, M 17 12. 28.30 21.22. 4,01 ',i6i„ » 18 11.47.4* 21. 21. 36, 61 7,342,, I) 18 12. 2.3 1 21.21.36,11 T,28i„ )) 22 11.20.44 21.19.32,39 7,375,, » 22 11.59.30 21.19.31,28 7,209,, Déclinaison Log. fact. apparente. parall. 13.49.33. , I 0,799 ;3.5o. I, '9 0,804*0 i3.55. 16. ,5 0,823* I 3. 55. 25. ,5 0,826* i4.i8.i3, <1 0,823 14.18.19 ,2 o,83r ASTRONOMIE. — Observations de la comète Coggia (\8 jui/tet iSgo), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux; par MM. Picaut et CouRTY. Note transmise par M. G. Rayet et présentée par M. Mouchez. Comète Coggia. Temps moyen Ascension Dates. de droite 1890. Bordeaux. apparente. Il m s h m s Juillet 21 ... 9.33.26,6 9.11.20,83 » 26.... 9.43.49,6 9. 44 -5 1,86 Distance f.og. fact. polaire Log. fact. parall. apparente. parall. Etoiles. Observ. 7,672 0 47.26.57,4 — 0,849 '^ L. Picart 7,63o 5i .33. 19,0 —0,8.54 b Courty. Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1890,0. Ascension Distance droite lîéduction polaire Réduction moyenne. au jour. moyenne. au jour, h m s s o ' " " 9-15.43,63 -0,72 47.19.42,0 —5,20 9.45.41,84 —0,56 51.34. 3,7 — 5,23 Étoile a Bonn t. VI +!\i° n" 200t.. » b Weisse., H. IX n" 916., . . ,/ T.a comète est assez difficile à observer dans la grande clarté du nord- ouest du ciel. » (') Les observations marquées d'un astérisque ont été faites à Téquatorial coudé. ( 22', ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Coggia (\S juillet 1890, Marseille), faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est); par M"* 1>. Klumpse. Présentées par M. Mouchez. , Étoiles .^ — )f . Nombre 1S90. comparaison. Grandeurs. Asc. droite. Déclinaison. compar. 21 juillet Cl 9-10 +0.25,93 4-i.i4,i la'.S 22 » /j 7.8 — 1.55,68 -i-4-i5,3 6:4 23 » c 8.9 +3.14,42 +1.54,7 '2^8 24 )) d 9 +0.54,07 +4.45,3 12:8 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Héduction Déclinaison Réduction Étoiles. moy. 1890,0. au jour. moy. 1890,0. au jour. Autorités. Il m s s o , „ „ a BD 42° -r 1990= 18258 Lai. 9.10.58,70 -0,72 42-3i.32,4 +4,9 G. Paris. 2 obs. b BD4i°+ 1963 = 389 W.... 9.20.42,85 —0,68 4i. 40.34, 7 +5,1 Weisse. c BD4i°+ 1968 =: 422 W — 9.22.27,32 —0,66 40.54.36,9 +5,1 Id. d BD 400+2231 =611 W.... 9.31.22,34 —0,62 40.3.4,8 +5,1 Id. Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen Asc. droite Log. tact. Déclinaison Log. fact. 1890. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. h _^m s II m s „ , ., 21 juillet 9.55.46 9.11.23,93 ï,6o2 42.32.5i,4 0,881 22 » 10.26.26 9.18.46,49 T,55i 4' ■44-55,1 0,897 23 » 10.21.38 9.25.41,08 1,576 4o-56.36,7 0,892 24 » 10. 0.40 9.32.15,79 7,096 i\o . 7.55,2 0,878 » Remarques. — 21 juillet, comète très brillante, nébulosité ronde avec un noyau de condensation de grandeur lu'-ii*'. Elle se distingue facile- ment dans le chercheur (10"™ d'ouverture). )) 22 juillet, observation très difficile à cause de 1.^ faible hauteur de l'astre. Le noyau de la comète se voit à peine, y ( 2:^5 ) ANALYSU: MATHÉMATIQI'E. — Sur une nouvelle méthode d' exposition de la théorie des fonctions thêta, et sur un théorème élémentaire relatif aux Jonc- tions hypereUiptiques de première espèce. iXote de M. F. Caspary, pré- senlée par M. Hermite. « Depuis la publication du célèbre Mémoire de Jacobi Sur la rotation d'un corps, plusieurs géomètres ont appliqué les fonctions thêta d'un seul et de deux arguments à la résolution des problèmes de Mécanique. » Leurs recherches ont prouvé que l'on peut représenter, au moyen des- dites fonctions thêta, les quinze quantités qui déterminent le mouvement d'un corps solide, savoir les neuf cosinus des angles formés par les axes fixes et mobiles, et les six composantes de la vitesse de rotation par rap- port à ces axes. 1 » En poursuivant les recherches de M. Hermite dans son Ouvrage Sur quelques applications des fonctions elliptiques, j'ai trouvé que les résultats que je viens de rappeler, appartenant à la Mécanique, se présentent comme conséquences de propositions d'Analyse très générales. Au moyen des dé- couvertes dues à M. Hermite et en profitant des transformations du second degré, j'ai été conduit à ce résultat : On peut former, au moyen des fonctions thêta d'un nombre quelconque d'arguments, des expressions qui sont précisé- ment égaies aux neuf coefficients «,„„(m, « = i , 2, 3) d'un système ortho- gonal dont le déterminant est l'unité positive, et aux six quantités différen- tielles Ph = — («lA '/«./ -+- «2A du.,i + «3A da.,i) / h^k^l ] h, k, i =^ 1,2,3 I ( =3,1,2 où les arguments qui entrent dans les expressions formées par les fonctions thêta restent quelconques. » Ce théorème s'applique à la théorie des fonctions thêta au moyen des identités qui ont lieu entre les quantités «,„„, da,,,,,, p,,, ^'h «t, par consé- quent, aussi entre les quantités d'^' a,„,„ d'p/,, d''v/,(r =1,2,...). Ces iden- tités, algébriques et différentielles, existent en très grand nombre et appar- tiennent à la Cinématique. On en doit les phis fondamentales à Euler, à ( 2?.() ) Laerange, à M. Hermite et à M. Darboux; cet illustre géomètre a déduit d'un système très important, dont il a fait la découverte, des conséquences de la plus haute valeur, relatives à la courbure des surfaces et des courbes gauches. » Dans un Mémoire qui paraîtra prochainement dans le journal de M. C. Jordan, j'ai établi, en complétant mes recherches antérieures, les expressions des quantités a„,„, ph, (V, au moyen des fonctions thêta de Jacobi, des fonctions sigma de M. VVeierstrass et des fonctions elli|)tiques, et j'y ai développé la théorie de ces transcendantes par la méthode que je viens d'exposer. » En me réservant de donner, d'une façon analogue, la théorie des fonc- tions thêta de plusieurs arguments, je demande à l'Académie la permission de communiquer le théorème élémentaire qui forme la base de la théorie des fonctions hyperelliptiques de première espèce. » D'après la notation de M. Weierstrass, les seize fonctions thêta de deux arguments sont désignées par Sr5(«,,M.), &„(«,, fi,), Jap(«,,M2) = Jpo(("t."2) (a, P = o, I,2,3,/|), et l'on sait, d'après les célèbres recherches de cet illustre géomètre, que les quinze quotients .5a("M "2) ■ •^5("i. "2) et &ap("i. "2) '• J5("m «2) sont proportionnels aux fonctions hyperelliptiques de première espèce, définies par les expressions D _ Il VT'^ \ P - ^"^' \ ^'^^'^ - \/RT^) (fx, V — 7., [î, Y, (5, e; ;j-=^^0' où les indices a, [i, y, ^, s désignent, dans un ordre quelconque, o, i, 2, 3, 4, et où M Ceci rappelé, et en posant, pour abréger, \'ay,— a,, = \'av , y — i = /, on a ( 227 ) et t/w'i, dw., étant définis par les équations diliérentielles et e,, e^, Cj ; e', e" étant des unités positives ou négatives, liées par la rela- tion e, 6,636' e"= 4- I. » Les expressions 1 et II renferment toutes les quinze fonctions hyper- elliptiques de première espèce. Par conséquent, en appelant éléments d'un système orthogonal les neuf coelficients a,„n(m, /i = i , 2, 3) d'un système orthogonal dont le déterminant est l'unité positive et les six quantités />;(, {>/,, définies par les équations II, on a le théorème simple : 1) Les quinze fonctions hyperellipticjues de première espèce sont proportion- nelles aucc quinze éléments d'un système orthogonal. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblements de terre à Madagascar. Lettre du R. P. CoLix, directeur de l'observatoire de Tananarive, à M. Mou- chez. « Depuis le !*"■ janvier 1890 jusqu'au mois de juin, cinq tremblements de terre ont été ressentis à Madagascar. Le premier a eu lieu le 16 février à Betafo, village situé au sud-ouest de Tananarive, à 120'"" environ de la capitale ; vers 7''45'" du soir, des mouvements ondulatoires du sol se pro- duisaient durant l'espace de huit secondes ; le temps de la plus grande oscillation était de quatre secondes ; la direction de la vague terrestre était d'est à ouest. » Le 21 du même mois, à 2''3o™ du matin, deux secousses sussultoires peu intenses étaient ressenties dans la capitale. Elles ne duraient que quelques secondes. Par une coïncidence assez surprenante, l'année der- nière, 1889, nous éprouvions aussi, le même jour et le même mois, un ( 22H ) tremblement de terre à 5'' i3" du soir ; le mouvement ondulatoire était de sud-sud-est à nord-nord-ouest. » Le 2g mars, seize jours après une éruption assez considérable du volcan de l'île de la Réunion, un bruit sourd se fait entendre à Tananarive à i'' du soir; il précède une légère ondulation du sol; la direction était d'est à ouest. Le lendemain 3o, mouvement sussultoire à 2'' du matin, mais sans aucun bruit souterrain. » Le 23 mai, à S*" du matin, Fianarantsoa (ville située à 400'"" environ au sud de la capitale) ressent un tremblement de terre qui dure à peu près une minute ; point de direction signalée. » Il est à remarquer que cette dernière ville et Tananarive sont bâties sur un terrain primitif, tandis que Betafo est situé sur un terrain d'origine volcanique. » Faut-il attribuer à ces mouvements sisraiques l'écart parfois considé- rable en azimut de la lunette méridienne? Son pilier en briques repose sur un terrain argileux, mêlé de roc granitique ; sa construction, qui date de neuf mois, paraît pourtant assez solide. Or il est nécessaire de rectifier souvent la lunette en azimut et de la remettre sur la mire, qui est l'angle d'une maison située à iS'^™ environ au nord; l'instrument est toujours poussé vers l'ouest. » Au mois de février, les pluies et les orages continuels dans la soirée ne permettent que quelques rares observations des étoiles à la lunette méri- dienne. Le mois suivant, le temps est plus favorable. Du 27 au 28, l'écart en azimut = — S^', gS. Le 3i, après le tremblement déterre, l'erreur est — i™i4% 71 d'après les mêmes étoiles a Cocher et a. du Navire, qui ont servi à constater l'erreur en azimut le 27 et le 28. Enfin, le i*^' avril, la lunette reprend sensiblement la position qu'elle occupait le 27 ; l'écart de l'instrument avec le méridien = — Si**, 04. « Le mouvement ondulatoire du sol est, du reste, accusé par le nivel- lement de l'axe de la lunette méridienne, le 3o mars. Tout l'appareil est tellement penché vers l'ouest, qu'il est nécessaire d'agir sur la vis de ré- glage du pied. L'erreur de niveau égale alors — o% 3o4 ; durant le mois d'avril, l'instrument conserve assez bien le nivellement fait au mois précé- dent ; ainsi le 3o, à un mois d'intervalle, l'erreur =^ — o^, 23o. Au mois de mai, après le tremblement de terre de Fianarantsoa, l'erreur de niveau est — o% 342, et l'erreur en azimut = — 48% 36; pourtant, la lunette avait été rectifiée sur la mire. Le 29 mars, la courbe de l'évaporographe indique par sa chute subite, à i'' du soir, le tremblement de terre que nous avons ( 229 ) ressenti ce jour-là. Le sLyle de l'enregistreur flotte sur un bain de mer- cure ; or, par l'etlet du phénomène, il s'est abaissé de i™™ sur l'ordonnée au moment même de la secousse. La courbe de l'évaporation continue ensuite sa marche ordinaire. » Lorsque la cave magnétique sera construite, il sera facile de constater, comme à l'observatoire du Parc Saint-Maur, les mouvements ondulatoires du sol, au moyen d'un simple barreau de cuivre suspendu avec son étrier et un miroir sur lequel on dirige un faisceau de rayons lumineux ; les dé- viations seront enregistrées sur un papier sensibilisé au bromure d'argent. A défaut de sismographe, cet appareil indiquera, sans nul doute, bien des trépidations faibles qui nous échappent et qui, probablement, doivent être fréquentes. En tournant le barreau d'est à ouest, nous connaîtrons aussi la direction des mouvements ondulatoires qui semblent se propager dans ce sens. Enfin, les relations que nous aurons avec l'observatoire de Maurice et la station agronomique de l'île de la Réunion nous permettront de constater si l'origine et la direction de ces tremblements de terre pro- viennent de ces mêmes parages, ou s'ils sont l'effet de perturbations géolo- giques locales. )i CHIMIE MINÉRALE. - Sur l' hycliule type du sulfate d'alumine neutre. Analyse d'un produit naturel. Note de M. P. Mauguerite-Delacharlonnv, pré- sentée par M. Friedel. R Dans une Note précédente, parue dans \e& Comptes rendus, j'ai montré que l'hydrate type du sulfate d'alumine neutre pouvait être obtenu en cris- taux définis et que sa formule devait être écrite Al-0'3SO'i6HO, au lieu de la formule anciennement admise APO-^3SO'i8HO. » Je m'appuyais, à cet effet, sur l'analyse des produits cristallisés que j'avais obtenus. » L'Exposition universelle de 1889 m'a procuré l'occasion d'une étude C. W., 1S90, 2' Semestre. (T. CXI. N° 4.) 3o ( ^3o ) sur des proiluits naturels remarquablement cristallisés : cette étude con- firme mes conclusions ( ' ). » Ces échantillons sont au nombre de deux. » L'un pèse 2298' ; il se présente sous la forme d'une masse fibreuse, d'un blanc mat, avec des lâches d'un rouge intense, dues à des traces de peroxyde de fer; les arêtes sont émoussées, comme si le tout avait subi l'action de l'eau . Placée deA ant la lumière, toute la masse présente une coloration rose, mais dont l'intensité est variable; en lin point, la coloration est presque rouge, le peroxyde de fer qui la colore étant très inégalement reparti dans l'intérieur. Par place, adhèrent quelques grains de terre jaune, et la masse emprisonne extérieurement à moilié quelques grains de roche, de la grosseur (.l'un petit grain de riz. En la cassant, on trouve l'intérieur formé de longs cristaux prismatiques translucides, recouverts d'une croûte amor- phe de i"^'" à 2'^'". » Le second échantillon pèse 177»''; il est d'un blanc mal également, mais absolument pur, sans aucune trace d'oxyde de fer, ce qui le distingue complètement du premier. Il est formé cependant de même d'une masse fibreuse à arêtes émoussées; en un point, on retrouve en plus grande quan- tité des traces de terre jaune. La cassuie est d'un blanc entièrement pur; les cristaux sont plus volumineux, plus nets et d'une transluciditô plus [)arfaite. Il est recouvert, comme le ])remier, d'une croûte amorphe de [ lUMi ,\ T, mm M J'ai analysé séparément la partie cristallisée et la partie amorphe. 1 La partie cristallisée prise dans l'échantillon absolument pur a donné à l'analyse : Acide sulfurique SS, 19 Alumine 16,40 Eau 45,38 Non dosé et perte o,o3 100,00 » Il suffit de rapprocher cette analyse de celle de l'hydrate à iGJiO, donnée ci-dessous, pour voir que l'identité est aussi complète que possible : (') Ces échantillons se trouvaient dans le pavillon de la Bolivie. Grâce à l'obligeance de M. le Commissaire central, l'exposant a bien voulu s'en dessaisir en ma faveur. ( =:i> ) Coinpo.titio/i de /7/yf//«/f A1-0''3SOmGII(). Acide siilt'urif|uc 38, o;") Alumine 16,28 Eau 45,67 100,00 » On constate, une fois de plus, la lendancc de cet hydrate à perdre de l'eau; la quantité trouvée est inférieure à celle qu'indicjuc la formule. » L'analyse de l'échantillon coloré en rouge, en choisissant la partie la moins teintée, conduit aux mêmes conclusions. )) I^a composition des produits naturels confirme donc les conclusions tirées de l'analyse du produit obtenu par moi au laboratoire, et la formule Al-0'3SO'i8HO semble décidément ne correspondre à aucun corps distinct réel. » L'analyse du produit amorphe ({ui recouvre la masse des échantillons a donné : Acide sulfuriquc 36,8.'| Alumine 1 5 , 89 Eau 47 ' 26 99>99 » C'est donc un produit basique, contenant des sous-sulfatcs provenant de la décomposition du sidfate neutre. >' CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le pouroir lotaîoire du camphre en dissoliilion dans diverses huiles. NotedeM. P. Chabot, présentée par M. Berthelot. « Les nombreux observateurs qui, après Biot, ont abordé l'étude du pouvoir rotatoire des solutions de camphre paraissent avoir négligé l'examen des huiles camphrées qui, de toutes ces solutions, comptent cenendant parmi les plus usuelles. Désireux de savoir si ces solutions présentaient des particularités analogues à celles qui ont été relevées dans les autres et espérant, en tout cas, tirer de cette recherche un moyen pratique de dosage, j'ai entrepris leur examen polarimétrique. » J'ai préparé des solutions à des titres graduellement croissants de camphre pur dans les trois huiles les plus communes, savoir l'huile d'o- lives, l'huile d'amandes douces et l'huile (le graines, prises dans un état (' 232 ) de pureté aussi grand que le commerce peut les fournir (' ), me plaçant ainsi dans les conditions de la pratique pharmaceutique. ') Les rotations produites par ces solutions se sont montrées très sen- siblement proportionnelles à leur richesse. Ainsi, si l'on désigne par p la proportion pondérale (en centièmes) du camphre renfermé dans l'huile camphrée, on a, pour la rotation a imprimée par cette dernière au plan de polarisation de la lumière jaune, sous une épaisseur de 20*^" : Dans le cas de l'huile d'olives a — 10' -i-/Ji»i' » » » d'amandes douces a =/? « » » de graines a rr 36' + p » Ces formules m'ont permis de calculer les proportions de camphre contenues dans les solutions saturées des trois huiles examinées. J'ai ainsi trouvé : Richesse en camphre ^'aUlI■e de l'huile. à 19°. Huile d"olives cam])hrée à saturation... 26,988 pour roc n d'amandes 28,53 » » de graines 28,80 » » En tenant compte de la légère rotation due à l'huile, j'ai calculé, à l'aide d'une formule connue (^), le pouvoir rotatoire moléculaire [a][, du camphre dans chacune des huiles et à divers états de dilution. J'ai trouvé, pour valeurs extrêmes de [aj^, )> Dans le cas de l'huile d'olives : Dissolution à 3 pour 100 [2]b = 55°42' Dissolution à 20 pour 100 [ajn := 55° 12' )j Dans le cas de i'Iiuile d'amandes douces : Dissolution à 3 pour 100 [2],)=^ 56' 47' Dissolution à 20 pour 100 [aji, =r 54° 19' ( ') Densités de ces huiles à 19° : Huiles d'olives 0,9125 » d'amandes douces 0,9173 » de graines 0,9233 y-) Verdet, Optique physique, t. II, p. 268. ( .:y.^ ) " Dans le cas de l'Iuiile de graines : Dissolution à 3 pour loo [a]B=:54"24' Dissolution à 20 pour loo [a]p = 54° 7' » On voit par lit que le pouvoir rotatoire moléculaire du camphre varie très peu, avec la dilution, dans les huiles camphrées; et que, contraire- ment à ce que l'on avait observé dans les autres solutions de cette sub- stance, ce pouvoir rotatoire, conformément à la règle générale, augmente à mesure que la dilution devient plus grande. i> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur tes malonales de lithine. Note de M. G. Massol, présentée par M. Berthelot. (( I. Chaleur de neutralisation : C»H»0« (I■^'^=4'i«)-^LiO,HO (i''i=: 2'^^) +i2,°66 C«H«LiO«(ri=6"M ^-LiO,HO(i'^i=2'i') +12,87 C«H'H«(r' J'ai calculé la chaleur de formation à partir de la base hydratée solide et de l'acide solide C«H*08 sol. -h LIOHO sol. = OH^OMJ sol. h H^O^ sol. . . -h 17^"', 63. » ni. Malonate neutre de lithine : C"H-0«Li-. » Ce sel se présente sous l'aspect de masses blanches, cristallines, dures et cassantes, que l'on a séparées de l'eau mère sirupeuse et essoré sur des plaques de porcelaine poreuse. ( ^-^/l ) » L'analyse a donné 20,89 pour 100 de lilliine, ce qui correspond au sel aniiydre (2.5,86). » La chaleur de dissolution dans l'eau (pui- -_ ii6s'' dans 8''') est de +3"^^', 54 (moyenne obtenue avec différents écliantillons ;. » La chaleur de formation est la suivante : C«H'OSsol.M-2LiOHO sol. — C/H'O'Li- sol. -iH-O- sol.-:- 33c^',56. 0 IV. I! est intéressant tle rapprocher ces chaleurs de formation de celles que j'ai déjà publiées pour les malonates de potasse de soude et d'ammo- niaque : Potasse. Sonde. Ammoniaque. Lilhinc. Sel acide +27'^=', 87 -1- 2.5C"',86 -î- 22«"',78 -\- i-'^'\Q3 Selneulre +48=^1,56 -;-4ifi'",5o -h4''^"",oo ^: - 35'^-' , 56 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le malon aie d'argent. Note de M. G. Massol. « Le malonate d'argent C^H'O' Ag- s'obtient par double décomposition entre le malonate de potasse et le nitrate d'argent. C'est une poudre blanche, légèrement jaunâtre, cristalline, formée de fines aiguilles micro- scopiques, groupées en étoiles qui s'altèrent à la lumière et noircissent. » Ce sel est anhvdre. Un échantillon séché à Tair libre, à l'obscurité, adonné à l'a- nalyse : Calculé Trouve. pour le sel nnhjdre. Argent 67,11 67? 9'' » Chaulié, il noircit légèrement, puis s'enllamme et Ijrùle avec une vive déflagra- tion, en laissant un résidu d'argent métallique. » Le malonate d'argent est un peu soluble dans l'eau; i équivalent se dissout dans oog''' d'eau distillée, à la température de 20", en absorbant — 9*^"', 8. » La formation du malonate d'argent par double décomposition s'ac compagne d'un dégagement de chaleur : 2AzO%AgOdiss.^C"'H-0*K-diss.r=C°K20'As-^préc.-;-2AzO'KOdiss. -i-9<^'',83 en tenant compte d'une légère correction ; H- o^''',28) due à la petilc quan- tité de malonate d'argent qui reste en dissolution. 1) Connaissant les chaleurs de combinaison de l'acide nitrique avec la potasse, ainsi que la chaleur de formation du nitrate d'argent, j'ai pu cal- ( 235 ) ciller la clialeur de formation du malonale d'argeiU à parlir de l'acide dis- sous ot de l'oxyde précipité : C^ll>0«diss. ;-3A80précip.r--C''II'0\\^-précip. :- IPO'^ dissous -hi8'»^',84 » J.a chaleur de formation de l'oxalate d'argent préparé dans les mêmes conditions est de -h 25'^-'"',8. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur la dispersion dans les composés orga- niques {acides gras). Note de MM. Pm. B.\rbier et L. Roux, présentée par M. Friedel. « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de nos recherches sur la dispersion des acides gras. Nous ayons étudié à ce jioint de vue les acides normaux homologue;;, depuis l'acide formique jusqu'à l'acide pélargoniquc ; nous y joindrons deux acides non normaux, l'acide isobutyiique et l'acide isovalérique. Accd. s iio/-/iiai/jp. 'Vcides. l". II.. II... iii.— n,. B. -;. , AI. DilTérences d d Acide l'orniique 22,5 1,3780 1,36-6 o,oio/| 0,4187 o,3445 i5,8 » acL'lique 28,8 1,0776 i,36So 0,0096 (),o8Gj 0,8706 22,3 6,5 propiomque . . . . 17,3 i,393i i,3832 0,0099 0,8986 0,4020 '19,8 ^' bulyrique 17,2 i.qoSi ',3949 0,0102 0,4107 o,43i4 38, o '" valéi-iqiie 22, 4_ 1,4171 1,4067 o,0!o4 0,4187 o,4473 45)6 '' caproïque 22,7 r,423i i,4i25 0,0106 0,4268 0,4603 53,4 ^\ œnanthylique . . . 21,0 1,4296 i,4i88 0,0108 o,4348 0,4754 61,9 ''' capryliqae 21,6 i,435S 1,4^49 0:0109 o,4388 o,4849 69,8 ^'^ pélai'gonique. . . . 21,1 i,44o3 1,4298 0,0110 0,4429 0,4910 77,6 '' II. — Acides non normaux. .\cides. f. II... II.. II. II,. U. -, ■ -; iM. Dill'érences. ad Acide isobulyriqiie. . . . 28,7 1,8987 1,8888 0,0099 0,8986 0,4228 87,2 „ « iiovalériqiie 21,6 1,4097 1,8995 0,0102 0,4107 o,44'i 45|0 '' ' » Les nombres qui précèdent permettent de formuler les remarques sui- vantes : ') 1" Les pouvoirs dispersifs des acides gras normaux croissent avec la complication moléculaire. L'acide formique présente seul une irrégularité ( 236 ) qui disparaît quand on considère, au lieu des pouvoirs dispersifs B, les pouvoirs dispersifs spécifiques -r- )) 2° Les pouvoirs dispersifs spécifiques des composés isomériques sont à peu près les mêmes, ceux des acides non normaux étant toutefois légère- ment inférieurs à ceux des acides normaux. » 3° Les difterences entre les valeurs successives des pouvoirs disper- sifs spécifiques moléculaires -7 M sont sensiblement constantes et égales à 7,8 environ, ce qui permet de représenter la variation du pouvoir dis- persif spécifique en fonction du poids moléculaire par une relation de la forme dans laquelle on a a =- — ii,5i5, 6 = 0,5625. » Volumes moléculaires . - La relation qui lie le pouvoir dispersif au volume moléculaire est de la même forme que celle des alcools ('), et l'on a M ' les coefficients p et R ayant respectivement pour valeurs p = -f-o,6393, R=-i,o8(-). « CHIMIE INDUSTRIELLE. - Sur la présence du furfurol dans les alcools commer- ciaux. Note de M. L. Lixdet, présentée par M. Friedel. '( Parmi les impuretés qui accompagnent l'alcool dans les eaux-de-vie et dans les flegmes industriels, on a signalé à plusieurs reprises le furfurol; mais on ne semble pas s'être préoccupé jusqu'ici de savoir si ce furfurol prenait naissance accidentellement, ou s'il constituait un produit nécessaire de la fermentation alcoolique, figurant, au même titre que la glycérine. (') Comptes rendus, l. CX, p. 1071. (^) Faculté des Sciences de Lyon, laboratoire de Chimie générale. ( 2:^7 ) l'acide succiiiique, l'acitle acétique et d'autres produits, dans le phénomène général de la décomposition du sucre par la levure. » Quand, au moyen de la réaction colorimétrique que donne, d'une façon si sensible, l'acétate d'aniline, on recherche le furl'urol dans les dil- férents alcools commerciaux (réaction (pii permet, en prenant certaines précautions, d'en reconnaître approximativement la quantité), on s'aper- çoit que, contrairement à l'assertion des auteurs, un certain nombre seu- lement de ces alcools en contiennent, tandis que d'autres en sont totale- ment dépourvus. » Chaque fois que le produit alcoolique a été distillé à feu nu, chaque fois qu'il a été fabriqué au moyen d'un moût dans lequel les grains ont été mis en présence des acides, on trouve dans ce produit alcoolique une certaine quantité de furfurol. Chaque fois, au contraire, que le moût a été travaillé en dehors de ces conditions, et qu'il a été, après fermentation, distillé à la vapeur, le flegme distillé ne donne avec l'acétate d'aniline aucune réaction colorée, ce qui indique nettement l'absence du furfurol. » Toutes les liqueurs alcooliques que l'on produit par la distillation directe et à feu nu d'une boisson fermentée contiennent du furfurol. Une eau-de-vie de Cognac, que j'ai examinée, en renfermait, par litre d'alcool pur, 0'^'=, 200; une eau-de-vie de cidre, o'"',o3o; des kirschs, de o'''=,020 à o",i3o; des eaux-de-vie de marcs, de o'='-',ioo à o'='',4oo. L'origine du fur- furol dont ces liqueurs sont souillées doit être attribuée à la torréfaction partielle, dans le fond de l'alambic, des débris végétaux (marcs, pulpes, lies, globules de levure) que les liquides tenaient en suspension. ). Les flegmes industriels qui ont été obtenus par la saccharification des grains au mo\en des acides minéraux renferment, d'après les trois échan- tillons que j'ai traités, de o'='',o6o à o'''',ioo de furfurol par litre d'alcool pur. La production du furfurol ne peut donc, dans ce cas, être le fait de l'action du feu. Ces flegmes ont été, en effet, distillés à la vapeur, et la distillation à la vapeur, comme il a été dit plus haut, fournit des alcools exempts de furfurol. Cette impureté provient de l'action qu'exercent les acides minéraux sur l'enveloppe des grains pendantle travail de la sacchari- fication. Je me suis assuré d'ailleurs, eu traitant des grains entiers et des sons de maïs dans les conditions industrielles, à i3o°, en présence soit de l'acide sulfurique à 5 pour 100, soit de l'acide chlorhydrique à 10 pour 100, que les moûts, avant la fermentation même, contenaient des quantités de furfurol suffisantes pour en expliquer la présence dans les G. R., iSyo, i' Semestre. (T. CXI, N" 4.) •^ I ( 2,38 ) produits distillés. De l'amidon pur de maïs, saccharifié dans les mêmes conditions, n'en fournissait que des traces. » On retrouve encore une faible quantité de furfurol dans les flegmes de grains saccharifiés au moyen de la diastase du malt (o", oio par litre d'al- cool). Les moûts n'ont pas été, dans ce cas, traités par les acides minéraux; mais ils ont été, avant de subir la fermentation alcoolique, abandonnés à la fermentation lactique, et c'est l'acide lactique qui, au cours de la distilli- tion, a réagi sur les enveloppes des grains, avec moins d'énergie mais de la même façon que les acides minéraux. Quand on distille de la bière, c'est- à-dire un moût de grains qui a fermenté en milieu neutre, on obtient un alcool qui ne se colore en aucune façon par l'addition de l'acétate d'aniline. » Les flegmes de mélasses que j'ai eus entre les mains (quatre échantil- lons) dosaient de o'=*=,o4o à o'^'=,o5o de furfurol pour un litre d'alcool; ce n'est pas, dans ce cas, et ainsi que je l'ai vérifié, l'action des acides miné- raux sur le sucre qui produit le furfurol. Mais sa présence dans les flegmes de celte origine s'explique aisément, si l'on songe que, dans les distilleries, on ensemence la mélasse non pas directement au moyen de la levure, mais par l'intermédiaire d"un moût de grains en pleine fermentation; or ce moût de grains a été obtenu par l'action des acides minéraux. Un flegme de mélasses, fabriqué sans l'intermédiaire d'un pied de cuve de grains, est exempt de furfurol. » Enfin les flegmes de betteraves (quatre échantillons), les flegmes de topinambours, les flegmes de pommes de terre, qui ont été travaillés dans des conditions où le furfurol n'a pu prendre naissance, et qui ont été dis- tillés à la vapeur, ne renferment pas trace de furfurol. » On peut donc conclure que tous les alcools commerciaux ne sont pas accompagnés de furfurol, tjue ce furfurol constitue une impureté acciden- telle et doit être rave des produits de la fermentation normale. » CHIMIE ORGA.NIQUE. — Contfibulions à l'étude du musc artificiel. Note de M. Albert Baor, présentée par M. Friedel. « J'ai observé, il y a quelques années, qu'en traitant l'isobutyltoluène par un mélange d'acide nitrique et d'acide suifurique, on obtient un pro- duit cristallisé possédant une odeur de musc extrêmement prononcée (' ). (') J'ai fait breveter celle réaction, et le musc arliJicicL est fabriqué aetuellemenl ( 2;i., ) Je prends la liberté de conummiquer à l'Académie les premiers résultais de rétudc scientifique de ce musc artificiel. 1) L'isobutvItMluènc, préparc d'après la méthode de MM. Friecicl et Crafts, se compose d'un mélanj^e du dérivé meta, avec une petite quantité du dérivé ^ara, dont on peut facilement isoler le premier par une série de distillations fractionnées. Le carbure pur que j'ai employé pour la nitra- tion bouillait entre i85"- 187" (non corrigé). » En introduisant cet hydrocarbure dans cinq fois son poids d'un mé- lange d'acide nitrique fumant et d'acide sulfurique monohydraté, et chauf- fant pendant vingt-quatre heures au bain-marie, on obtient un mélange de dérivés nitrés contenant principalement le dérivé trinitré. En retraitant ce nitrodérivé impur une seconde fois par le mélange sulfonitrique, on obtient le trinitrobutyltoluène à l'état de pureté. Cristallisé de l'alcool, il forme de belles aiguilles blanches, fusibles à 96"-97'', insolubles dans l'eau, so- lubles dans l'alcool, l'éther et les autres dissolvants usuels. L'analyse con- duit à la formule C"H(CH')(C'H'')(AzO=)'. » Des dissolutions, même excessivement diluées, de ce trinilroisobutyl- toluène ont une odeur musquée extrêmement prononcée, et le nouveau corps paraît être appelé à remplacer le musc naturel dans beaucoup de ses applications en parfumerie. Il est évidemment absolument différent du principe odorant du musc naturel, cjui est une résine ne contenant pas d'azote. On n'a d'ailleurs jamais trouvé dans la nature de dérivé nitré. » Le musc artificiel ne possède pas de propriétés toxiques; des lapins ont pu absorber plusieurs décigrammes par injection sous-cutanée, et plu- sieurs grammes par l'estomac, sans ressentir aucun malaise. ') Le trinitroisobutyltoluéne forme avec la naphtaline une combinaison cristallisée en grandes lamelles blanches, qu'on obtient en laissant éva- porer le mélange des dissolutions alcooliques. Cette combinaison fond à Sg^-go"; si on la distille avec la vapeur d'eau, la naphtaline |)asse et le dé- rivé trinitré reste dans le ballon. Elle contient deux molécules de trinitro- isobutyltoluéne pour une molécule de naphtaline. » Ainsi qu'il était facde de le prévoir, les homologues de l'isobutylto- luène se comportent comme ce dernier et fournissent également des déri- vés trinitrés doués d'une forte odeur musquée. » L'isobntylmétaxylène se prépare aisément d'après la méthode gé- par les fabriques de produits chimiques de Giiomagn\ , près de Belfort, et de Thann et Mulhouse. ( 24o ) ncrale de M,\I. Friedel et Gratis, en Iraitaiit le mélaxylène par le bromure d'isobutyle en présence du chlorure d'aluminium. » Après plusieurs distillations fractionnées à l'appareil Lebel-Heiinin- ger, on obtient un liquide incolore, bouillant entre 200" et 202° (non cor- rigé), qui constitue le butylxylène pur. L'analyse conduit à la formule C''H=(GH')=(C/H''). « En traitant cet isobuljlmétaxylène jK\r le mélange sulfonitrique, on obtient un dérivé trinitré cristallisant de l'alcool, en belles aiguilles blan- ches, fusibles à 110°, correspondant à la formule C'(CH')-(C' H'')(AzO')'. 1) Au point de vue de l'odeur, le dérivé du xylène ne se distingue pas de son homologue inférieur. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Mode d'action des produits sécrétés par les microbes sur les appareils nerveux vaso-moteurs. Rapport entre ces phéno- mènes et celui de la diapédése. Note de MM. A. Cuarri.x et E. Gley, pré- sentée par M. Bouchard ( ' ). » Lorsqu'on introduit sous la peau d'un lapin vacciné contre le virus pyocyanique 1*"= et davantage de la culture vivante de ce virus, on voit, après trois à cinq heures, une diapédése abondante s'effectuer. Le phé- nomène n'a pas lieu ou du moins il est très atténué chez des lapins non vaccinés. Il appartient à M. Bouchard d'avoir montré que l'on pouvait empêcher cette diapédése, en introduisant dans le corps de l'animal des produits solubles du bacille du pus bleu. )) Par quel mécanisme agissent ces produits solubles? Est-ce par répulsion vis-à-vis des cellules migratrices? Les expériences que l'un de nous a réa- lisées avec M. Gamaleïa (Société de Biologie, i\ mai 1890) nous ont appris que les cultures stérilisées, injectées à petites doses sous le tissu cellulaire sous-cutané, n'éloignent les leucocytes ni chez les animaux réfractaires, ni chez ceux qui ne le sont pas. Si l'on augmente notablement les doses de ces cultures stérilisées, on supprime à la vérité la diapédése, mais aussi bien chez les uns que chez les autres. M II ne nous a donc point paru cpi'il s'agît là d'une action directe sur les leucocytes, action variable suivant l'immunité ou la non-immunité; d'ailleurs, les expériences de M. Bouchard prouvent que cette influence (') Celle Noie avail été présentée à rAcadéniio dans la séance du 21 juillet. ( -Al ) empéchanle des produils solubles est infiniment plus niarquce, lorsqu'on fait pénétrer d'emblée ces substances chimiques dans la circulation géné- rale, au lieu de les déposer sous la peau, au voisinage de l'inoculation. » Les globules blancs ne sortent des vaisseaux, il ne faut pas l'oublier, que si ces vaisseaux et l'appareil vaso-moteur le leur permettent. Sans nier en rien les phénomènes de chimiotaxie que l'on a récemment signalés, nous pensons que la Physiologie nous fournit des actions d'arrêt ou au moins de retard dans la diapédcse une explication beaucoup plus satisfai- sante. » Des raisons théoriques d'ordre physiologique nous ont en effet portés à nous demander si ces phénomènes ne seraient pas liés à des modifications dans l'excitabilité du système nerveux vaso-moteur. Cette hypothèse, une fois posée, n'était pas difficile à contrôler. '> La première et plus simple supposition à faire était la suivante, à sa- voir que les produils solubles du bacille pyocyanique empêchent la diapé- dèse, parce qu'ils déterminent un resserrement énergique des vaisseaux. » Or, si l'on enregistre pendant plusieurs heures consécutives la pres- sion du sang dans une artère, l'artère carotide par exemple, chez un lapin modérément curarisé, on constate que, sous l'influence d'injections répé- tées des produits dont il s'agit, la pression ne varie pour ainsi dire pas, sauf quand les doses deviennent excessives. Ainsi, les produits solubles ne déterminent pas le resserrement des vaisseaux; ce n'est donc pas de cette façon qu'ils agiraient pour empêcher la diapédèse. » Mais celle-ci n'est-elje pas d'une façon très générale en rapport direct de dépendance avec la dilatation active des vaisseaux? Il était dès lors ra- tionnel de chercher si ces produits solubles ne supprimeraient pas, ou, tout au moins, ne diminueraient pas notablement l'excitabilité des appa- reils vaso-dilatateurs. C'est justement ce que l'expérience nous a fait voir. 1) Nous opérons toujours sur des lapins curarisés. Nous déterminons à plusieurs re- prises les courants induits tétanisants minima, nécessaires pour amener une dilatation artérielle très nette, qui se traduit par un abaissement de la pression sanguine, sous l'influence de l'excitation du bout central du nerf dépresseur. Puis nous injectons dans une veine de l'oreille des quantités variables de produits solubles, d'abord lo'''", puis 20'^'^, et nous arrivons ainsi successivement à So'^'' et [\o"^. Après injection de lo'"", mais surtout, et dans la très grande majorité des cas, de 20'''', l'effet normal qui suit l'exci- tation du nerf dépresseur est singulièrement atténué. » Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de nos expériences. Prenons cependant quelques moyennes : nous voyons que le courant minimum qui produisait, avant Fin- ( 242 ) jection, une chute de la pression inlra-arlérielle do 3o''"" de mercure, a|)rès une pé- riode latente d'excitation de deux secondes, l'etret se prolongeant pendant huit secondes, ne déterminait plus, après rinjection et appliqué un lapsde temps égal, bien entendu, qu'un abaissement de pression de i4""", le temps perdu s'élevant à 4% 3 et l'efTet ne durant plus que sept secondes. Pour un courant qui est presque d'intensité douljle, les résultats sont les mêmes. Même avec un courant d'intensité quadruple, lorsqu'on a injecté SC'" ou 35" , on ne peut plus obtenir une vaso-dilatation aussi considérable que sur l'animal normal; la chute de pression est moitié moindre, et très souvent même plus de moitié. » Etant donné le mode d'action, parfaitement déterminé, du nerf dépres- seur, on est amené à penser que ces expériences, en même temps qu'elles présentent un résultat des plus nets, s'expliquent en outre par elles-mêmes : apportant un fait, elles apportent en même temps, ce semble, et contraire- ment à ce qui arrive d'ordinaire dans les Sciences biologiques, l'application et la théorie de ce fait. Le résultat expérimental est tel en effet qu'on en peut conclure, d'après tout ce que l'on sait sur le rôle du nerf dépresseur, que les substances dont nous nous occupons diminuent l'excitabilité des centres vaso-dilatateurs bulbaires. » Ce n'est pas seulement sur les appareils bulbaires que les produits du bacille pyocyanique exercent l'action que nous venons de déterminer; ils agissent de même sur les centres vaso-dilatateurs contenus dans la moelle. » Pour le constater, nous avons étudié les variations du réflexe \asculaire bien connu sous le nom de réflexe de Snelleii-Schtff : quand on excite le ])out central du nerf auriculo-cervical sur le lapin curarisé par des courants assez forts, on \ oit les vaisseaux de l'oreille du même côté se dilater extrêmement et l'oreille devenir très rouge. Procédant comme dans nos expériences sur le nerf dépresseur, nous avons ob- servé que la vaso-dilatation ainsi produite est, après injection de 20'^'^ de produits so- lubles, plus lente à survenir, beaucoup moins intense et d'une bien moindre durée. Même avec un courant quatre et même cinq fois plus intense, on n'ol)tient plus qu'un réflexe très faible. Ces différences dans l'intensité de la congestion sont assez grandes pour qu'on puisse les constater à l'aide d'un thermomètre gradué en vingtièmes de degré et placé dans l'oreille du lapin expérimenté, avec toutes les pré- cautions d'usage quand il s'agit de prendre des températures locales. En effet, l'aug- mentation de la température de l'oreille produite par des excitations suffisantes du nerf auriculo-cervical sur l'animal normal a été en moyenne, dans nos expériences, de I", 2; lorsque l'animal a reçu 20" de produits solubles, elle n'est plus, sous l'influence des mêmes courants que de 0,6 ou de 0,7. » Ainsi nous avons été conduits à admettre que les produits solubles du bacille pyocyanique peuvent agir directement sur les appareils nerveux vaso-dilatateurs. Et cette influence semble de telle nature que l'on peut ( -A^ ) penser que certains microbes, une fois qu'ils ont pénétré dans l'organisme, y produisent incessamment des substances qui viennent encore favoriser leur action pathogène propre en entravant quelques-uns des moyens de défense dont l'organisme est aujourd'hui considéré connue pourvu, c'est- à-dire la diapédèseet la phagocytose, puisque ces phénomènes ont p(Hn- condition première la dilatation vasculaire, à laquelle commande immé- diatement le système nerveux. » Nous ne pouvons ici développer les conséquences qui nous paraissent sortir de ces expériences. Ces conséquences, d'ailleurs, ne sont pas difficiles à déduire, si l'on veut bien se reporter à l'important et récent Mémoire de ]\I. Boiuhird : Action des produits sécrétés par les microbes, Paris, 1890. » CHIMIE BIOLOGIQUE. L'hémoglobine se trouve-t-elle dans le sang à l'état de substance homogène? Note de M. Christian Boiiit, présentée par M. Chauveau. « Nous avons appris à connaître quatre oxyhémoglobines renfermant respectivement, par gramme, environ o'^'=,4, 0*^*^,8, i*^*^, 7 et 2'^'^, 7 d'oxy- gène dissociable. Maintenant se pose la question suivante : l'hémoglobine que nous extrayons du sang sous forme de cristaux est-elle une substance homogène, de composition constante, ou bien un mélange de plusieurs oxyhémoglobines? » On trouve d'abord que l'hémoglobine provenant de différents échan- tillons de sang (et toujours obtenue par le même procédé, en séparant sous forme de cristaux la majeure partie de la matière colorante) est très va- riable, non seulement quant aux rapports d'absorption de la lumière ('), mais aussi en ce qui concerne la teneur en fer (o,35-o,4(J pour 100) et le poids moléculaire déterminé par la méthode de M. Raoult, dont la valeur la plus forte était cinq fois plus grande que la plus faible. Ces variations de l'hémoglobine n'ont pas besoin, il est vrai, d'affecter nécessairement la partie qui renferme du fer et fixe l'oxygène, celle qui nous intéresse spé- cialement ici ; mais nous devons admettre que cette partie diffère aussi dans l'hémoglobine de différents échantillons de sang, puisque le rapport entre (') Il semble qu'on doive aUribuer nioliis d'imiiortance aux. varialions du rapport d'absorption de la lumière; car, d'après les renseignements donnés par M. Torup, cette constante varie même pour un petit changement dans le dissolvant. (Torup, Blodels Kulsysellri ndung . p. 47; Coponliague, 1S87.) ( 2^.4 ) le fer et la quantité d'oxygène absorbée est variable; j'ai ainsi, clans quelques cas, trouvé 280'='^ et, clans d'autres, 370*"^ d'oxygène par gramme de fer. Je suis, du reste, d'accord sur ce point avec les auteurs qui se sont occupés de ces recherches; car ils ont, pour la plupart, trouvé des valeurs très variables pour l'absorption de l'oxygène par l'hémoglobine. C'est ainsi, par exemple, que. quelques auteurs indiquent pour l'hémoglobine du cheval une absorption d'oxygène aussi grande que pour l'hémoglobine du chien, tandis que d'autres n'ont pu observer chez la première qu'une absorption deux fois plus faible. Si, néanmoins, la valeur de l'^'^.S d'oxy- gène par gramme d'hémoglobine est généralement regardée comme la seule exacte, cela est dû, sans doute, à la circonstance que, trompé par la variabilité de cette substance, on l'a considérée à tort comme trop peu stable et, par suite, on n'a pas attribué grande importance aux variations cju'elle présente dans l'absorption de l'oxygène. » L'hémoglobine provenant de différents échantillons de sang peut donc varier; mais on peut, en outre, démontrer maintenant que l'hémo- globine d'un seul échantillon n'est pas homogène, mais se compose d'un mélange de différentes hémoglobines; car, bien que ce soit une séparation très incomplète, on arrive par cristallisation et dissolution fractionnée à la séparer partiellement en solutions crhémoglobine qui absorbent des quan- tités d'oxygène différentes. On trouve ainsi, pour l'hémoglobine du chien, que la portion de matière colorante cpii reste dans l'eau mère après la pre- mière cristallisation fixe moins d'oxvgène par gramme de fer qu'une solu- tion des cristaux qui ont été séparés; en faisant de nouveau cristalliser ces derniers, je n'ai provisoirement produit aucune nouvelle séparation. De même, les diverses solutions cpi'on obtient par un traitement fractionné d'une plus grande quantité de cristaux d'hémoglobine, avec une solution contenant :^ pour 100 de Na-CO\ montrent fréquemment un pouvoir absorbant différent pour l'oxygène. » Quant à dire si les oxyhémoglobines qui se trouvent dans la matière colorante cristallisée du sang sont identicjues avec celles que j'ai décrites sous les noms à' oxyliénioglobines a, p, y et S, et, dans ce cas, avec les- quelles, ou s'il y a d'autres modifications analogues d'hémoglobine, c'est ce t|ue je ne saurais décider. » Toutefois, comme je chercherai à le montrer dans une prochaine (Communication, on peut, même sans renseignements positifs à ce sujet, tirer des remarques cpii précèdent une conséquence importante pour la physiologie de la respiration. » ( 243 ) ANATOMIE AMMALli. — S(ir l'idenlilé de composition du. système nerveux central des Pélécypodes et des autres Mollusques. Noie de M. Paul Pelsexekr. « I. Dans !a grande majorité des Mollusques, cha jiie ganglion pédieux reçoit deux oonnectifs : 1) 1. I.e plus ventral ou le plus antérieur, A'enant du ganglion ecrrljral; » 2. Le plus dorsal ou le plus postérieur, venant du ganglion pleural (commissural ou premier asymétrique). 1) Celte disposition est générale dans les Gastropodes; j'ai lait voir qu'elle existe aussi chez les Céphalopodes ( '); enfin, M. Plate l'a signalée dans le genre Dentalium (-), chez lequel, malgré l'assertion contraire do M. Fol (■'), je puis confirmer l'existence d'un connectif pédieux sortant du ganglion postérieur du cérébral, lequel ganglion n'est donc autre chose que le pleural. » II. L'absence, chez les Pélécypodes, du connectif pleuro pédieux et d'un ganglion pleural visible, a été considérée comme un caractère dis- tinctif de cette classe ( '). » Estimant que, chez îles Mollusques déjà assez spécialisés, comme les Pélécypodes, le système nerveux central doit présenter les mêmes gan- glions principaux que dans des formes plus archaïques, j'ai examiné la conformation de ce système dans les genres les plus primitifs, Nucula et SolenorriYa, que j'ai réunis sous le nom de Protobranchiés ('). L'examen m'a montré que, dans ces genres, on retrouve encore les centres pleuraux des autres Mollusques et les connectifs pleuro-pédieux. « III. Dans les Nucula ("), les ganglions cérébraux sont situés, comme de coutume, sur le muscle adducteur postérieur, au dos de l'œsophage. De chacun d'eux sortent des fibres qui se rendent au muscle adducteur et aux (') Pelsexekr, Àrcidves de Biologie, l. Vlil, p. 749-701. (-) Plate, Zoologischer Anzeiger, l. XI, p. 5io. (^) Fol, Archii-es de Zoologie expérimentale, 1' série, t. VII, j>. 108. (*) Spengel, Zeitschrift fiir wiss. Zoologie, t. XXXV, p. 874; et Plate, lue. cit., p. 214. (5) Pelsenker, BuUelin scienlifique. l. XX, p. 52. C') Les spécimens étudiés proviennent du laboratoire de Wimereux. G. R., 1890, 'i' .Semestre. (T. CM, N° 4.) ^2 ( -MG ) paljjes, ainsi que le connectif qui joint le centre cérébral au f^angiion pédieux correspondanL » En arrière, à l'endroiL où, habituellement, commence la commissure viscérale (souvent dénommée connectif cérébro-viscéral), se trouve un gan- glion aussi volumineux que le cérébral. De ce deuxième centre naissent : )) 1. En arrière, la commissure viscérale; » 2. En dehors, le nerf palléal antérieur; » 3. Ventralement, un fort cordon nerveux qui se dirige vei's le ganglion pédieux et qui, un peu avant cl'arriver à mi-chemin de celui-ci, se joint au connectif cérébro-pédieux, pour former avec lui un tronc commun; ses fibres continuent à cheminer dans ce dernier et se rendent au centre pédieux. » IV. Dans les Solenomya, la disposition est pareille, avec cette seule dif- férence que les fibres nerveuses, allant du ganglion situé à lorigine de la commissure viscérale jusqu'au centre pédieux, se joignent à celles du con- nectif cérébro-pédieux, à leur sortie même du ganglion ; de sorte que le tronc commun qu'elles forment part de la jonction du ganglion cérébral avec celui qui lui est accolé postérieurement. » V. Si l'on compare maintenant la disposition observée dans les Nucula et les Solenomya avec celle qui existe chez les Gastropodes et les Denta- lium, on voit que : » 1° Le ganglion dont naissent le nerf palléal antérieur, la commissure viscérale et les fibres qui se rendent au centre pédieux, constitue précisé- ment le ganglion pleural ; » 2" Les fibres qui joignent ce dernier centre au ganglion pédieux des Nucula et Solenomya forment donc le connectif pleuro-pédieux, que l'on croyait manquer chez les Pélécypodes. » VL La différence supposée entre le système nerveux central de ces derniers et celui des autres Mollusques n'existe donc pas. » Dans les l'élécypodes plus spécialisés que les deux Protobranchiés ci- dessus, les ganglions cérébral et pleural sont fusionnés dans une masse ganglionnaire unique (toujours appelée g-a/î^o^/iW cérébral), ainsi qu'on peut le reconnaître dans des sections de cette masse; et les deux connectifs cérébro-pédieux et pleuro-pédieux sont réunis sur toute leur longueur. » ( ^'17 ) ZOOLOGIE. — Sur /a répartition stratigrapJiique des Drachiopodes de mer pro- fonde, recueillis durant les expéditions r/w Travailleur et du Talismnn. Note (le MM. P. FiscHEit et D.-P. OEhlert, présentée par M. Albert Gniulry. i< Les espèces de Bracliiopodcs recueillis à de grandes profondeurs du- rant les expéditions du Travailleur et du Talisman sont au nombre de seize : )) Crania anomala var. turbinata, Rhynchonella cornea, Dyscolia Wvvil- lei, Terebratulina caput-serpentis, Eucalathis tuherata, Eucalathis ergaslica, Terebratula vitrea, Terebratula sphenoidea, Magellania septigera, Magellaniq cranium, Muhifeldtia truncata, Muhlfeldtia monslruosa^Muldfeldtia echinata, Platidia anomioides, Platidia Davidsoni, Megalhyris decollnta. » En recherchant les gisements fossilifères où se rencontre la plus forte proportion de ces espèces, on trouve que les dépôts pliocènes marins de la Sicile (environs de Messine) et de la Calabre (province de Reggio) possèdent treize de ces formes, soit absolument identiques, soit représen- tatives, c'est-à-dire montrant quelques légères nuances distinctives qui ont permis aux spécificateurs de donner des noms différents, mais qui té- moignent néanmoins d'une origine commune. » Les autres dépôts fossilifères du miocène de l'Europe ou du pliocène de la Belgique et de l'Angleterre ne renferment qu'une proportion infime de nos Brachiopodes. » C'est donc dans les couches du zancléen du sud de l'Italie qu'on re- trouve un ensemble d'espèces rappelant la faune abvssale de la province marine lusitanienne explorée par le Travailleur elle Talisman. )) Mais, depuis le soulèvement des couches zancléennes, trois espèces : Rhynchonella Sicula, Dyscolia Guiscardiana et Muhlfeldtia granulata se sont éteintes dans la Méditerranée, tandis que les formes presque identiques qui en descendent se perpétuaient dans i'iltlantique, oili elles sont décrites sous les noms de Rhynchonella cornea, Dyscolia Wyvillei et Muhlfeldtia echi- nata. En outre, trois autres espèces du pliocène du sud de l'Italie : Ma- gellania Peloritana, Magellania euthyra et Terebratula sphenoidea paraissent être actuellement en voie d'extinction dans la Méditerranée, où nous n'en avons recueilli que des valves isolées et à une grande profondeur, tandis ( 248 ) qu'elles prospèrent dans l'Atlantique, où elles ont reçu les noms de Ma- gellania septigera, Mugellania cranium et Terebratula Cuhensis. » Il est donc évident que la Méditerranée a perdu, depuis la période pliocène, une partie de ses Brachiopodes profonds, et que cette tendance à l'extinction des formes abyssales se manifeste encore. D'où provient- elle? » Elle nous semble liée à un phénomène très important, celui du ré- chauffement progressif des eaux de la Méditerranée, dont la température est d'environ + i3° C, depuis iHS" jusqu'au fond. Par conséquent, la Méditerranée se comporte absolument comme une mer fermée, quand on la compare à l'Atlantique, dont le fond est toujours froid et dont les diverses couches ont une température décroissante. »■ Durant la période pliocène, la Méditerranée recevait, grâce à l'exis- tence de courants froids, un certain nombre d'espèces boréales qu'on peut reconnaître dans les dépôts fossilifères de Ficarazzi, en Sicile (^Mya truncata, Saxicava Norwgica, Cyprina Islandica, Mactra sotida, Tellina cal- caria, Crenella decussata, Trichotropis horealis, Admete viridida, Buccinum Groenlandicum, etc.), ainsi que plusieurs Mollusques et Brachiopodes, vivant aujourd'hui dans la zone abyssale de l'Atlantique, dont la tempéra- ture est comprise entre -f- 5" et o°. Cet état de choses a cessé, peut-être par suite de l'exhaussement du fond du détroit de Gibraltar, et la tempé- rature s'est équilibrée pour remonter à H- i3° à partir de iSS™. Les formes abyssales, qui ne pouvaient plus s'accommoder à cette thermalilé, se sont éteintes surplace, tandis qu'elles continuaient à vivre dans des eaux plus froides de l'Atlantique. » Ces considérations semblent confirmer cette hypothèse, que la distri- bution des animaux marins est réglée principalement par la température. )) On peut supposer que la Méditerranée, privée de l'apport des espèces abyssales de l'Atlantique, verra s'éteindre les espèces de ses grands fonds qui avaient résisté jusqu'à présent à l'élévation de la température; aux formes vraiment abyssales se substitueront des animaux de moindre pro- fondeur, s'acclimatant dans les grands fonds, parce qu'ils y trouveront une température qui s'éloigne peu de celle de leur zone bathymétrique nor- male. )) Pour nous résumer, nous dirons que la Méditerranée possède une riche faune de surface et une faune abvssale très pauvre, sans originalité, en quelque sorte résiduelle et vouée à l'extitictiou ; tandis que la province marine lusitanienne est caractérisée par une faune de surface moins exu- ( '-î'i9 ) bcraiite, cl par une tau ne abyssale remarquable à tous les points de vue, bien différente de la faune peu profonde et douée d'une vitalité extraor- dinaire. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur la localisation des principes qui fournissent les essences sulfurées des Crucifères. Note de M. Léon Guignard, présentée par M. Duchartre. a On a constaté, depuis longtemps, que les essences sulfurées des Cru- cifères ne préexistent pas dans la plante et qu'elles ne prennent naissance que dans des conditions déterminées. C'est ainsi que la graine de Mou- tarde noire, contuséc ou pulvérisée, doit être traitée par l'eau froide ou tiède pour que le ferment soluble qu'elle renferme, appelé myrosine, jjuisse agir sur le myronate de potasse, sorte de glucoside salin dont le dédouble- ment fournit de l'essence de Moutarde ou sulfocyanure d'allyle, du glu- cose et du sulfate acide de potasse. Une réaction analogue se manifeste, dans les mêmes conditions, soit avec les graines, soit avec divers tissus d'autres Crucifères; mais les produits du dédoublement peuvent varier selon que l'on considère telle ou telle espèce. » On a supposé, avec raison, que le ferment et le glucoside doivent être contenus clans des cellules distinctes; toutefois on n'en a pas encore donné la preuve directe, et personne jusqu'ici n'a fait connaître la loca- lisation de ces principes. C'est cette question que je crois avoir résolue pour les divers organes des Crucifères. M Les graines d'un grand nombre d'espèces de cette famille renferment, disséminées dans le parenchyme huileux des cotylédons et de l'axe em- bryonnaire, des cellules spéciales qui diffèrent peu de leurs voisines par leur forme et leurs dimensions. Mais, au lieu de contenir de l'huile, elles sont remplies par une substance albuminoide, qui leur communique la propriété de se colorer très rapidement en rouge vif quand on chauffe une coupe mince de la graine dans le réactif de MiUon, tandis que les autres cellules ne prennent alors qu'une très faible teinte rosée. A une tempéra- ture voisine del'ébuUition, l'acide chlorhydrique pur additionné, pour 1'='^, d'une goutte de solution aqueuse d'orcine au dixième, les colore seules en violet : réaction qui, d'après les expériences comparatives que j'ai faites sur diverses plantes et dans le détail desquelles il serait trop long d'entrer ici, montre que ces cellules à contenu albuminoide renferment un ( ..5o ) ferment qu'on ne lencontre pas tlaiis le reste tlii lissu dont elles font partie ('). I) Dans les organes végétatifs, tels que la racine, la tige, la feuille et la fleur, il peut exister aussi des cellules présentant les mêmes réactions. La racine du Raifort, par exemple, en possède un grand nombre dans l'écorce, le liber et le bois secondaires, formés surtout de parenchyme. La tige de la même plante, pourvue d'une large moelle qui n'existe pas dans la ra- cine, en renferme en outre dans ce dernier tissu. La feuille et les organes floraux en sont de même abondamment pourvus. » Chez les autres Crucifères, qu'il s'agisse de la racine ou de la tige, ces cellules se rencontrent surtout dans l'écorce et dans la partie du péricycle qui touche le liber. En général, elles présentent, comme dans la graine, sensiblement les mêmes caractères de forme et de grandeur que les élé- ments du tissu dont elles font partie; souvent aussi, elles sont plus grosses et plus longues. C'est dans le péricycle de la tige, au contact des faisceaux libéro-ligneux, que leur existence est la plus fréquente; diverses espèces n'en ont même que dans cette région. » L'existence de ces cellules à albumine chez les Crucifères a déjà été constatée dans ces dernières années par M. Heinricher (-), qui a cru pou- voir les considérer comme représentant, dans cette famille, les laticifères des Papavéracées. Mais cet observateur ne s'est pas demandé quelles pou- vaient être leurs relations avec les propriétés spéciales des Crucitères; il n'a pas vu qu'elles renferment un ferment, qui n'est autre que la my- rosine. » Afni de confirmer les indications fournies par les réactions microchi- miques touchant la localisation de ce ferment, on peut faire agir les cel- lules en question sur une solution pure de myronate de potasse, en choi- sissant une esjièce dont la tige ne renferme pas ce dernier glucoside ni quelque composé analogue, mais possède, dans une région susceptible d'être isolée, les cellules en question. Tel est le cas de la Giroflée des murs {Cheiranlhiis Cheiri), dont la tige sous-ligneuse n'a de cellules à my- rosine que dans la couche interne non sclérifiée du ])éricycle, au dos des (') Dans un travail sur la localisation des principes qui fournissent l'acide cyanliy- àr\(\\ie {Comptes rendus et Journal de Pliarm. et de Chim., 1890), j'ai indiiiué l'action de ce réactif sur l'émulsine et d'autres ferments d'origine végétale. (■-) Die Em-cisscli la licite der Criiciferen iind venvandte Elemenle in der Rhœa- dinen-Reihe {Mitlh. ans dem Bol. fnst. zii Graz, 1886). ( ^.5, ) fiiisLOaux libéro-liguoiix. On enlève l'écoice jusqu'à la couche exlenie sclérifiêc du pén'cvclc; on se débarrasse également de la moelle, de façon à faire agir sur la solution aqueuse de myronate les faisceaux libcro- ligneux avec le péricycle. Dans ces conditions, le dédoublement du gluco- side s'effectue avec production d'essence de Moutarde. Le résultat est négatif avec l'écorce et la moelle. D'autre part, on peut constater que les faisceaux libéro-ligneux, privés de cellules à myrosine, sont aussi sans action sur le glucoside. De même, une tige, telle que celle du Capsella Bursa pastoris, où l'observation ne décèle l'existence de cellules à ferment dans aucun tissu, ne provoque pas le dédoublement. )) Pour indiquer maintenant la localisation du glucoside dédoublable, prenons par exemple la racine de Raifort, qui peut fournir, comme on sait, une forte proportion d'essence. » On en plonge des coupes fraîches dans l'alcool absolu, afin de les débarrasser des petits globules d'huile grasse cpi'on observe dans son pa- renchyme. L'alcool absolu, qui dissont cette huile grasse, ne dissout presque pas le myronate. Le ferment étant devenu, dans ces conditions, presque entièrement inactif, alors même qu'on reporte les coupes dans l'eau pure, ces dernières sont mises à digérer dans de l'eau contenant de la myrosine extraite de la graine de Moutarde blanche. On constate alors, à l'aide d'une teinture d'orcanette aussi peu alcoolique que possible, que des globules d'essence, colorables en rouge, ont pris naissance dans toutes les cellules du parenchyme cortical, libérien et ligneux, mais surtout dans le premier. En opérant avec la lige du Raifort, on en observe aussi dans toute la moelle. Par conséquent, le myronate existe ici dans toutes les cel- lules parenchymateuses de la racine ou de la tige, conclusion qui peut d'ailleurs être confirmée par d'autres expériences. » On voit ainsi que, chez les Crucifères, le ferment et le glucoside salin ou composé dédoublable, sont contenus dans des cellules distinctes et fa- cilement reconnaissables, quel que soit l'organe considéré. « M. A. FoRTix adresse une Note sur la réapparition d'une tache solaire qui semble annoncer une tempête pour le 29 juillet. D'après l'auteur, cette grosse tache du Sud, qui est accompagnée de nombreuses petites taches, avait déjà été cause des tempêtes des 2 et 3 juil- let. Il l'avait également signalée en juin, en mai, en avril, en mars et en janvier; et, chaque fois, son apparition avait coïncidé avec des tempêtes ( 252 ) constatées. Elle a toujours élc précédée d'une période d'activité solaire, qui la devance.de cinq à six jours, et qui a été indiquée par le magnéto- mètre. M. Larrey présente à l'Académie, de la part du D" Frérleiic Baleman, doyen des médecins de l'hôpital de Norwich, un Ouvrage anglais, inti- tulé : '( Sur l'aphasie ou la perte de la parole » . C'est la seconde édition, fort augmentée, d'un livre publié autrefois à Londres et qui a valu à l'au- teur le titre de Correspondant de l'Académie de Médecine. M. Bateman a donné à cette seconde édition tous les développements que comporte celte question si intéressante de la localisation de la parole, d'après les premières recherches connues sur ce sujet, jusqu'aux travaux les plus récents de Physiologie et de Pathologie. [Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon), pour if^Qi.] I^a séance e^t levée à 4 heures. J. B. ERRATA. (Séance du 21 juillet 1890.) Notice de M. Daubiée, sur les lra\aux d'Alphonse Favre. Page i53, ligne i'\, cijoulcf le nom de de CiindoUe (entre les noms de Saussure el d Piclet). COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 4 AOUT 1890, PRÉSIDÉE PAR M. nUCllARTRE. MEMOIRES ET COMMUMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉCONOMIE RURALE. — Sur l' épuisement des terres par la culture sans engrais. Deuxième Mémoire : Etude des eaux de drainage; par M. P. -P. Dehéraix. « J'ai eu l'honneur, à Tautomnede 1889 ('), d'entretenir l'Académie des résultats qu'a fournis, pendant les dernières saisons, la culture des terres du champ d'expériences de Grignon, maintenues sans engrais depuis 1875. Tandis qu'on en tire encore de bonnes récoltes d'avoine, que les rende- ments du blé y sont passables, la culture des betteraves et celle du trèfle y sont devenues impossibles. » En procédant comparativement à l'analyse de ces terres épuisées et (') Comptes rendus, t. CIX, p. 781. C. R., 1890, ■!• Semestre. (T. CXL ^• 5.) 33 ( 254 ) de terres voisines en bon état de fumure, j'ai reconnu que, si les quantités d'azote, d'acide phosphorique et de potasse qu'elles renferment ne sont pas très différentes, le carbone des matières organiques y varie du simple au double; on ne trouve plus dans les terres maintenues sans engrais de- puis 1875 que 7^"^ de carbone organique par kilogramme de terre contre i5^ à iG^"" dans les terres en bon état de fumure. » Ces déterminations m'ont conduit à rechercher quelle utilité présen- tait cette matière organique : j'ai cherché : 1" si la diminution de la ma- tière organique dans les terres sans engrais y déterminait une dessicca- tion plus rapide, une moindre aptitude à retenir l'humidité, et, 2" si la matière organique des sols épuisés n'avait pas j)erdu la faculté de pro- duire des nitrates. » Ces deux questions ont été abordées dans la première Note présentée à l'Académie. Je me suis astreint, notamment pendant toute une année, de novembre 1888 à novembre 1889, '^ prélever chaque semaine des échantillons de terre dans les parcelles en bon état de fumure et dans les parcelles épuisées, pour y déterminer l'humidité; les différences trouvées ont été très faibles ('). J'aborde aujourd'hui ce même sujet, par une autre méthode, en déterminant par la mesure des eaux de drainage les quantités d'eau écoulées de ces divers sols; cette méthode permettait en outre, par l'analyse de ces eaux, de savoir si la matière organique des sols épuisés était capable ou non de fournir encore une proportion de nitrates suffisante pour nourrir de bonnes récoltes. » Si les eaux qui traversent les terres épuisées, ne portant aucune végé- tation, entraînent plus de nitrates que n'en consomme une bonne récolte de betteraves ; si les matières minérales : phosphates et sels de potasse, sont impuissantes à rendre à cette terre épuisée sa fertilité passée, il faudra bien admettre que la matière organique, qui seule fait défaut, est indispen- sable au développement de certaines espèces végétales. » J'ai entrepris, au reste, une série d'expériences directes sur l'action des matières ulmiques, et j'en rendrai compte à l'Académie quand les plantes encoi-e sur pied auront été récoltées; mais, en attendant cette dé- monstration directe, il m'a paru intéressant de montrer par la mesure et l'analyse des eaux de drainage écoulées des terres fumées et des terres restées sans engrais, qu'elles ne présentent ni dans leur faculté de retenir (') Des courbes, indiquant les proportions d'eau contenues dans les terres, sont insérées dans le Mémoire in extenso {An/i, agron., t. XV, p. 480' ( :î5:. ) l'eai!, ni dans leur a|>tllii(le à pniduire clos nitrates, tlos difforcnccs suffi- santes pour expliquer comment les unes sont fertiles et les autres stériles. » Mélhode d'observation. — Le domaine de Grignon n'est pas drainé, il ne peut pas l'être; le sous-sol étant absolument perméable, des drains ne laisseraient couler qu'une très minime fraction des eaux qui traversent la terre; j'ai donc étudié les eaux fournies par un drainage artificiel. » Sur des trépieds en fer, on a disposé de grands pots de grès vernissés, pouvant contenir de "io^^ à 5o'*s de terre; ils sont percés à la partie infé- rieure d'un orifice circulaire dans lequel on introduit un bon bouchon de caoutchouc muni d'un tube de verre qui descend dans de grands flacons destinés à recueillir les eaux de drainage; le fond des pots est garni d'une couche de cailloux pour empêcher la terre de descendre jusqu'au bouchon et d'obstruer le tube. )) Les expériences ont porté sur les terres épuisées par la culture sans engrais, les terres en bon état de fumure, enfin sur des terres qui ont porté des prairies de Légumineuses puis de Graminées, de 1879 à 1889. M Terres restées sans engrais. — Cinq lots; deux proviennent de la par- celle 21, deux de la parcelle 37, un de la parcelle 53; ces terres renfer- ment par kilogramme environ iS'',5 d'azote et ^s-, 3 de carbone. » Terres bien fumées. — Trois lots provenant des parcelles 17, 32 et 49 ; ces terres renferment de i^'", 8 à iS'',9 d'azote, de iS^'à 16^'' de carbone organique. » Terres en prairies. — Deux lots; l'un provient de la parcelle n° 1, il renferme i^%98 d'azote, l'autre de la parcelle n° 5, i^",88 d'azote; le car- bone dans les deux terres oscille autour de 12^'' par kilogramme. » La pluie a été mesurée à l'aide d'un pluviomètre présentant une sur- face semblable à celle des pots; il est facile de passer du volume de l'eau recueillie sur une surface calculée à sa hauteur en millimètres. » Pluies et drainages de juin 1889 à mai 1890. — En combinant les nombres trouvés poiu' le drainage des diverses terres, on a obtenu les nombres suivants : Printemps (février-juin i8go) Été (juin-octobre 1889) Octobre 1889 Hiver (novembre 1889-février 1890). E: au Rapport de la pluie au de pluie de drainage en millimètres. en millimclres. drainage. mm [52,5 mm 46', 6 3,2 164,0 7.6 21,5 79''^ 59,5 1,3 io5,3 75,6 189,3 1,4 5oi ,3 2.7 ( 256 ) M On voit que, pendant l'élé dernier, la plus grande partie de l'eau tom- bée s'est dissipée par évaporation, et que même sur un sol qui ne porte pas de végétaux, une très faible quantité de la pluie peut gagner les pro- fondeurs et s'échapper par les drains; il n'en est pas ainsi au mois d'oc- tobre, ni pendant l'hiver, les premières pluies saturent le sol, et les suivantes le traversent presque complètement : le rapport de la pluie au drainage tend vers l'unité. » Les quantités d'eau de drainage ont été, pour les diverses terres, pen- dant cette année, de juin 1889 à mai 1890 : mm Terres sans engrais depuis 1S75 195,09 Terres en bon état de fumure 188,77 Terres de prairies 189,08 » Les différences sont, comme on le voit, minimes : la terre épuisée laisse un peu mieux filtrer l'eau que les terres riches en humus; mais la petite quantité qu'elles retiennent en excès n'est pas suffisante pour expli- quer leur différence de fertilité. » Composition des eaux de drainage. — On pouvait, cette année, distin- guer à la simple vue les eaux de drainage qui provenaient des terres en bon état de fumure de celles qui s'écoulaient des terres épuisées; les unes étaient ambrées, les autres incolores, les unes renfermaient de la matière organique qui faisait défaut dans les autres; il a été impossible de déceler dans ces eaux la moindre trace d'acide phosphorique, mais on a pu y doser la potasse; elle ne s'y trouvait, au reste, qu'en faible quantité : 4^% 96 (KO) par mètre cube d'eau de drainage des terres fumées; 2'=''', 48 par mètre cube d'eau des terres sans engrais; les unes et les autres renfermaient beaucoup de sulfate de chaux; ou a procédé au dosage des nitrates, les chiffres obtenus sont réunis dans le Tableau suivant : Composition des eaux de drainage (jcin Nature des lerres. Azote nitrique dans l'eau de drainage (en milligrammes). Sans engrais depuis 187J (parcelles 21, 37, 53). .. i65 i55 768 189 Fumées régulièrement (parcelles 17, 32, ?i.9) i63 269 ii42 217 1791 En prairies depuis 1879 (])arcelles 1 et 3) 18G 98 985 lôa loGG Moyenne 171 172 940 1% i4â7 E (JL'IN 18 89 A FIN 31 Al 1890 ). Printemps Été Octobre Hiver Année 189U. 1889. 1889. 1889-90. entière 121 ( ^57 ) l'iiiiteiiiijs Été Oclobiu Hiver Année Nntiire des leiTCS. 18'.)U. 1SS9. ISSl). KSSil-'JU. entière. Azote nitriijtin enlraiiir par licclarc {en Idlo^ranimea). Sans engrais depuis 1875 (parcelles 21, 37, 53)... \>.,Ç> 11,8 .57,9 10, 4 92,7 Fumées régulièrement (parcelles 17, 3-2, W) 12, "i 20,7 87,6 i5,8 i36,5 En prairies depuis 1879 (parcelles 1 et 5) i4,3 7,1 71,3 11, 3 io4,o Moyenne i3,i 12,7 72,2 12,8 111,1 Azote nitrit/ue par mètre cube d'eau de drainage {en grammes). Sans engrais depuis 187.5 (parcelles 21, 37, 53)... 27 ii|3 117 11 l\i Fumées régulièrement (parcelles 17, 32, 49) 3o 2/42 186 22 72 En prairies depuis 1879 (parcelles 1 et 5) 33 117 i48 i5 54 Moyenne 3o 167 i44 i6 58 M Le premier groupe a été obtenu en additionnant les nitrates contenus dans les eatix recueillies successivement pendant les diverses périodes; en ramenant la surface des pots à l'hectare, on a calculé les chiffres du second groupe; enfin, en divisant les cpiantités d'azote nitrique par le volume d'eau recueillie, on a les chiffres du dernier groupe. » Comparaison entre les quantités d'azote nitrique perdues par les diverses terres. — Si nous examinons d'abord la dernière colonne du second groupe indiquant les quantités d'azote nitrique perdu par un hectare des diverses terres, nous reconnaissons que, si les sols en bon état de fumure fournis- sent plus d'azote nitrique que les terres épuisées par la culture sans engrais, les différences ne sont pas de nature à expliquer que ces terres épuisées soient devenues incapables de fournir de bonnes récoltes de bet- teraves. Si l'on défalque des nombres inscrits dans la dernière colonne, qui comprennent l'ensemble des nitrates formés pendant toute l'année, ceux qui correspondent à la saison pendant laquelle les betteraves n'occupent pins le sol, il reste encore environ 8o''s d'azote nitrique formés par les terres épuisées, contre 120''^ trouvés dans les eaux des terres fumées ; l'une des récoltes aurait donc eu à sa disposition la valeur de Soo''*^ de nitrate de soude et l'autre 'jSo^'^ ; or c'est un fait d'observation courante qu'au- dessus d'un certain poids les engrais n'exercent plus qu'une action très médiocre, et il est tout à fait impossible d'admettre qu'une terre qui ne donne que 1 1 ooo'"i5 ou i^ooo'"''' de betteraves à l'hectare avec une dose d'azote nitrique correspondant à 5oo''e de nitrate de soude en donnerait 35ooo''i'' à 4oooo''s quand cette dose serait portée à 'jSo^'^, et ce sont là les ( 2.l8 ^ récoltes observées lmi 1887. Cette année 1890 a été jiarticulièroment favo- rable à une nitrification énergique ; les betteraves semées sm- la parcelle 21, sans engrais depuis iSyS, sont misérables cependant, tandis que celles des parcelles voisines sont luxuriantes. )) Les déterminations précédentes conduisent donc à cette conclusion que la stérilité relative des parcelles restées sans engrais depuis 187.J ne peut être attribuée ni à leur impuissance à retenir l'humidité, ni à leur incapacité à fournir des nitrates. » Perles d'azote nitrique par entraînement dans les eaux de drainage. Les cultures dérobées pour engrais. — Pendant l'année 1889-1890, les terres mises en expérience ont perdu en moyenne plus de ioo''^d'azote nitrique par hectare, correspondant à plus de 600''^ de nitrate de soude valant de i3o'''" à iSj^"". Cette perte est considérable. Est-elle réelle, se produirait- elle sur un sol en place, ou bien est-elle exagérée par la méthode d'obser- vation employée? » Deux conditions favorisent la nitrification, l'élévation de tempéra- ture, l'humidité; or, si dans nos vases de grès la température est plus élevée que dans les terres en place, la dessiccation v est plus rapide; nos terres ne reçoivent pas ces infdtrations du sous-sol qui maintiennent dans les terres en place une humidité favorable à l'activité du ferment nitrique ; il est manifeste que nous ne pouvons pas prétendre que ces deux condi- tions, l'une favorable, l'autre contraire à l'activité du ferment nitrique, se soient exactement compensées; il est visible que nos nombres se rappor- tent plutôt à un climat plus chaud et plus sec que celui des environs de Paris, qu'à ce climat même. » Il est certain, en outre, que les pertes que nous venons de signaler ont été observées sur un sol dénudé, et qu'elles seraient fort atténuées sur une terre garnie de récoltes; mais il convient cependant de faire remar- quer que, dans le cas très fréquent où une culture de printemps : bette- rave, pommes de terre ou avoine, succède à une culture de blé, le sol reste découvert pendant sept ou huit mois, et, comme le blé lui-même cesse d'emprunter des nitrates au sol dès le commencement de juillet, on peut affirmer que les nitrates formés pendant la fin de l'été et l'automne sont entraînés dans les eaux de drainage et perdus, comme le montre le Ta- bleau précédent. » Ces pertes me paraissent faciles à éviter en s'astreignant à pratiquer une culture dérobée pour engrais : immédiatement après la moisson, il con- vient de donner un léger labour de déchaumage, et de semer du colza, de ( 259 ) la naveLlc ou loulc aulrc plante d'un dévcloppemenl rapide : les nitrates formés seront saisis par ces plantes el transformés en matière organique. Quand, à la fin de l'automne ou au commencement du printemps, on en- fouira ces plantes par les grands labours, on restituera au sol non seule- ment tout l'azote qu'il aurait perdu, mais il recevra, en outre, une forte fumure organique particulièrement efficace pour certaines espèces. » MEMOIRES PRESENTES. M. Delaurier, m. L. Dajlle adressent diverses Communications rela- tives aux explosions de grisou dans les mines. (Commissaires : MM. Daubrée, Haton de la Goupillière, Schûtzenberger.) M. Ingloïï, m. Canxataci, M. P. Palma adressent diverses Communi- cations relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. Vallée adresse deux lettres relatives à son projet de ballon diri- geable. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. A. Fortin adresse de nouvelles Communications concernant les re- lations entre l'état de notre atmosphère, le magnétisme terrestre et le re- tour des taches solaires. (Commissaires : MM. Mascart, Bischoffsheim.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : le Tome II (Observations) et le Tome III (Pluies en France) des « Annales du Bureau central météorologique, année 1888 ». (Présentés par M, Mascart.) ( 26o ) ASTRONOMIE. — Observations de la comêle Coggia (iS Juil/el 1890), /ailes à l'équatorial Brunner de l'observatoire de Toulouse; par M. E. Cosserat. Communiquées par M. Tisserand. Étoiles »-# — )*- . Nombra Dates de ■■ — -^ — —^ ~ de 1890. comparaison. (Jrandcurs. Asc. droite. Déclinaison. compar. m s . ., Juillelai r/ 1990BD -h 42° 8.3 +0.24,68 -+-1.19,4 12:16 22 6 1958 BD -h 41" 8..") — o. 9,63 -1-4 -4 ',5 10:12 Positions des cHoiles. lîéduction Héduclion Dates Asc. droite au Déclinaison au 1890. Étoiles, moy. 1890,0. jour. nioy. 1890,0. jour. Autorités. h m s s „ , „ „ .Iiiillet ?. I . . n 9.10.58,70 —0,72 42.3i.32,4 4,9 18208 Lai. (Cat. Paris) 22.. (> 9.18.50,21 —0,69 4'-'io-55,7 5,0 338W. H.9 Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen .\sc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1890. de Toulouse. apparente. parall. apparente. parall. h m s II ni s _ „ , „ Juilletai 9.46.13 9.11.22,66 T,6.x) 42.32.56,7 o,855 22 9.58.12 9.18.89,89 T,639 4i-45.42,2 0,864 ASTRONOMIE. — Éléments et éphéméride de la comète De/ining (iSgo juillet 23). Note de M. Charlois. T 1890 septembre 24,0740. - 262.2a. 17 \ Q 99.45. 17 J Equinoxe moyen 1890,0 '■ 99- i-'8 ) log (/ 0,102454 » Ces éléments ont été calculés à l'aide de trois observations faites à Nice, les 2,4, 28 et 3o juillet 1890. Ils représentent l'observation du milieu de la manière suivante : O. -C. cosp'A)/ = H-o",7, Ap'^z + 6",8. ( o,Gi ) Ephéméride pour mi nu il tir l'a rit. (Positions moyennes iS()o,4 ( 2(32 ) » Pour les piolubérances solaires, nous avons obtenu les résultats sui- vants : Protubérances. Nombre -^ m — ^ de jours Nombre Hauteur Extension 1890. d'obsçrvation. moyen. moyenne. moyenne. A-vi-il }g 1,90 35',2 /jS Mai jio 1,55 37,9 0,9 Juin 26 2,42 27,7 1,3 » Le phénomène des protubérances solaires a donc été stationnaire, c'est-à-dire très faible, comme dans le trimestre précédent, ce qui s'ac- corde avec le retard dans son minimum et avec le minimum des facules. Or, comme la rotation du Soleil a été trouvée la même pendant le maxi- mum et le minimum de l'activité solaire, il en faut évidemment conclure que des causes bien plus puissantes que la rotation solaire doivent régler la période undécennale des piénomènes solaires, causes encore entière- ment inconnues. » \ I PHYSIQUE. — Sur la densité de l'azote et de l'oxygène d'après Regnault, et la composition de l'air d'apfès Dumas et Boussingaull. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lijjpmann. « Il y a entre les résultats obtenus par Regnault, d'une part, et par Dumas et Boussingault, d'autre part, une contradiction qui m'a frappé. M Soit X la proportion centésimale en volume de l'oxygène dans l'air; soient rfet d' les densités de l'oxygène et de l'azote. On a l'équation dx -t- d'{ 1 00 — if) =; 1 00 ; d'où l'on tire , _ 100(1 — rf') ^ r ~^dr^^~d^ ' » Si l'on remplace <:/ et d par les nombres de Regnault (f/= i,io563 et f/'= 0,97137), on trouve ce = 9.1, H24; d'oi!i la composition centésimale en poids de l'air : 0 23,58 A z 7G.42 ( 263 ) » Or. d'aj)i'(''s Dumas, l'air ne coiilicuL que 2J pour loo d'oxygène (moyenne prise entre des nombres compris entre 22,9 et 23, i). » A quoi peut-on attribuer cette discordance? » 1° Il n'est guère admissible que l'air sur lequel a opéré Regnault ait été plus riche en oxygène que l'air normal. D'ailleurs, aucune analyse n'a donné plus de 21 pour 100 d'oxygène en volumes. » 2" Il n'est pas probable que cette différence soit due à l'inexactitude de la loi du mélange des gaz. » 3° Il ne paraît pas plus possible d'impater cette erreur à Dumas et Boussingault; car il faudrait admettre de la jjart de ces savants une erreur de 5*^5' à lo'^B'' sur chaque pesée. 1) 4° Il serait plus facile d'admettre une erreur de la part de Regnault, parce qu'une différence très faible sur les densités correspond à une erreur bien plus considérable sur la composition de l'air. » Il y a d'ailleurs une infinité de manières de modifier les densités de l'oxygène et de l'azote pour retrouver la composition de l'air; il suffit que les trois quantités d, d' et x satisfassent aux deux équations dx = 23, d' (100 — x) = 77. w Entre autres systèmes de solutions, on trouve (1) c?= I , io563 (admis), rf'=r 0,9722 (') ; (2) f?=i,io94, rf'rz: 0,97137 (admis); (3) (f = i,io63, 6?'=zO|,972o5. » Bien que le système (3) ait l'avantage de faire porter l'erreur égale- ment sur d et d', il semble plus logique d'admettre le premier, car : » i" Une certaine erreur relative sur d' altère bien plus la composition de l'air qu'une erreur égale sur rf; » 2" Dumas donne pour la densité de l'oxygène le nombre i,io57 (moyenne des trois résultats i,io55, 1,1057 ®'- i>to58), et pour celle de l'azote 0,972. » J'ai repris dernièrement (^) cette détermination de la densité de l'azote ( ' ) Ce nombre correspondrait à une erreur de ob"',oi dans les pesées de Regnault. (-) Au laboratoire des Recherclies physiques à la Sorbonne. ( 2G4 ) et, bien que je ne considère mes expériences que comme préliminaires, je crois utile de les mentionner ici. « J'ai suivi autant que possible la méthode de Regnaull ; toutefois, n'ayant à ma disposition qu'une balance de Hempel qui donne le ■;- de milligramme, mais ne peut porter que Tio^'', j'ai employé un ballon léger d'un quart de litre environ, avec robinet de verre. L'emploi de la pompe à mercure et l'absence complète de fuites me permettaient de tarer d'abord le ballon rempli de gaz, puis yne seconde fois, après avoir fait le vide à i '"^ près environ, de sorte que le ballon ne passait pas dans la glace entre les deux pesées. » L'azoLe a clé préparé au moyen du cuivre eu planures, dépouillé des matières grasses par une oxydation superficielle suivie de réduction par l'hydrogène purifié. Malheureusement, le tube à cuivre s'est cassé à la troisième opération, et la fermeture du laboratoire m'oblige à remettre à quelques mois la continuatioride ce travail. )) Voici les derniers nombrps que j'ai obtenus comme poids de gaz rem- plissant le ballon à o° et sous la pression de 760™™ : Azote. Air. 282 ,60 282,80 mgr 290,67 390,68 290,76 )' D'après ces nombres, la densité de l'azote serait comprise entre 0,972 et 0,973. C'est tout ce qu'il est permis d'en conclure; mais je crois pouvoir l'admettre. 1) On voit que l'on peut, même dans les conditions peu avantageuses où je me trouvais placé, obtenir les densités des gaz à moins de y^ près au moyen d'un très petit ballon. Je compte me servir ultérieurement d'un ballon de 2'". » PHYSIQUE. — Résistance électrique des gaz dans les champs magnétiques. Note de M. A. Witz. « Les premières recherches que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie ('), concernant l'action des champs magnétiques sur les tubes de (') Séance du 12 mai 1890. ( 265 ) Geissler, demaiiilaieiil à cire complétées; en clFct, après avoir étudié les effets produits par une variation d'intensité du champ et par une variation de position du tube par rapport aux lignes de force du champ, il restait à déterminer l'influence exercée par une modification dépression du gaz dans le tube. )> Ces essais ont été faits dans un cylindre de verre de 2='" de diamètre, pourvu de robinets, se prêtant aussi bien à une compression du gaz qu'à une raréfaction; l'effluve jaillissait entre deux électrodes garnies de cônes en aluminium. Sous une pression de o*^™, 6 de mercure, on obtient une effluve violacée; à 23o'="',i une étincelle chaude, brillante et nourrie, forme un trait de feu entre les pointes; pour des pressions intermédiaires, on observe à la fois un effluve et une étincelle. Or, l'action du champ se manifeste aux yeux, dans ces diverses conditions, d'une manière différente : l'effluve est dévié suivant les lois de l'Électrodynamique, l'étincelle ne l'est pas ; l'action doit donc être considérable aux faibles pressions, alors qu'elle sera nulle aux pressions élevées. 1) Il s'agissait de vérifier l'exactitude de ces déductions. 1) Voici les résultats d'expérience obtenus : Dans un champ Hors du champ. de 7200 unités. Pression. Courant. DilT. de pot. Courant. DilT. de pot. iQi milliamii. voll* milliamp. vnlli 0,607 5,86 976 3,91 9787 32,446 4,66 28i5 2,75 5857 74,610 2,79 4669 2,o4 4719 76,020 3,5o 5544 2,o5 6919 ii4,3io 2,33 8o58 i,44 8097 i55,5i 2,16 8731 1,27 9487 23o,i 1,43 12028 0,74 12539 » A la faible pression de o"",6 la différence de potentiel est devenue dix fois plus considérable; la variation est nulle, pour ainsi dire, à 3^^ de pression. Je crois pouvoir en conclure que les champs n exercent d'action que sur ï effluve électrique. 1) L'influence des champs, qui est si grande sur un tube de Geissler, se- rait donc particulière à la constitution de ce tube et à l'état de raréfaction du gaz qu'il renferme ; elle ne se produirait pas sur les gaz libres dans l'espace. [ ( 266 ) )) Il en résulterait une indication ])réciease pour l'analyse des phéno- mènes si complexes observés dans les tubes de Geissler. La similitude des effets produits par un aimant et par l'approche d'un conducteur métal- lique (voire même par l'approche du doigt) me conduit à proposer une explication nouvelle de ces phénomènes. Cette similitude est frappante, ainsi qu'on peut en juger par un exemple : un tube, renfermant du fluorure de silicium, m'a donné les résultats suivants : Dans un champ de Hors du champ. Au voisinage d'une masse de fer. 1 1 j;» unités. Courant. Diff. de pot. Courant. Uill'. de pot. Courant. Oiff. de pol. i,5o milliamp. 2434 volts i,i6 milliamp. 3 1 85 volts 0,99 0780 » Il est vrai que ces effets varient avec la nature Ui gaz, la forme du tube, la pression, etc., mais on les constate presque toujours sur les tubes à l'état sensitif. Le phénomène serait assez général pour permettre d'at- tribuer l'action des aimants à ^ne variation de la capacité électrique des tubes de Geissler; ces tubes constitueraient donc de véritables conden- sateurs, et leur illumination serait le résultat d'une décharge oscillatoire du même genre que celle d'unç bouteille de Leyde, dont la période T est fonction de la capacité C de la bouteille et du coefficient L de self-induc- tion du conducteur, dont on snppose la résistance faible, car T = 7:y/CL. Une variation de la capacité C modifierait donc l'état vibratoire du gaz et serait la cause des différences observées dans les phénomènes lumineux dans les champs magnétiques intenses. « CHIMIE. — Réactions des sels d'alcaloïdes. Note de M. Albert Colsos. « Le principe du travail maximum est d'une utilité incontestable : il permet de prévoir des réactions nouvelles, même sur des corps depuis longtemps usités, témoin l'élégante préparation du gaz bromhydrique par M. Recoura. Suivant M. Berthelot, le principe du travail maximum n'im- plique pas la nécessité des réactions ; il en indique le sens, quand une énergie étrangère n'intervient pas. Ainsi compris, il est difficile de trouver des exceptions à ce principe. M. Berthelot a, en effet, expliqué pourquoi la combustion du soufre dégage SO* et non SO' ; d'autre part, les remar- quables réactions endothermiques des chlorures et bromures alcalins sur ( 267 ) les sels mcrcurevix, dccouverles par M. DiLlo, se fbnl à chaud (^Comptes rendus, juin i8qo). ?>1. Bcrthelot lui-même a rencontre des réactions cndo- liiermiques au sein de l'eau, dans l'étude qu'il a faite sur les lois de Ber- tliollel ; aussi iusiste-t-il souvent sur la nécessité de considérer la chaleur de formation des sels en dissolution et en dehors des liquides dissolvants (Essai de Mécanhjuc chimique, t. II, p. 434 et 670). » En étudiant l'action des bases sur les sels dissous, j'ai rencontré cjuclques réactions cndothermiques au sein et en dehors des Hquides, à température basse et sensiblement constante : )) 1° L'alcaloïde du poivre, la pipéridine découverte par M. Cahours, est une base très soluble et très forte : elle précipite les sels de chaux solubles. Le déplacement de la chaux par la pipéridine ne peut pas être attribué aux chaleurs de formation des chlorhydrates dissous, car une molécule de pipéridine dissoute (-1- HCl diss.) dégage iS^"', tandis que la chaux, en s'unissant à HCl dans les mêmes conditions, dégage 14'''''. Je vais prouver que l'action de la pipéridine sur le chlorure de calcium dis- sous ne s'explique pas davantage par la chaleur de formation des sels isolés de l'eau. Comparons, en effet, la pipéridine et l'ammoniaque. La formation du chlorhydrate de pipéridine solide, en partant de la base dis- soute (HCl gaz), dégage 3i^^',45. La formation du chlorhydrate d'ammo- niaque dans les mêmes conditions correspond à SS^^'^SS. u Si nous envisageons les deux bases dans l'état liquide, la chaleur de combinaison du chlorhydrate d'ammoniaque (38, 20) surpasse encore celle du chlorhydrate de pipéridine (37,80). » Donc, dans tous les cas, le sel de pipéridine est formé avec moins de chaleur que le sel ammoniacal. Si alors la chaleur de formation des sels solides mesurait seule l'affinité, l'ammoniaque serait plus avide d'acide chlorhydrique que la pipéridine, et comme l'ammoniaque est incapable d'enlever HCl au chlorure de calcium dissous, afortioriVd pipéridine serait incapable de décomposer ce sel. Nous avons vu, au contraire, que la pipé- ridine précipite la chaux. » 1° Voici un second exemple plus concluant, parce qu'il est plus di- rect : » L'union de i molécule d'aniline avec i molécule d'acide chlorhydrique dégage 7*^"', 4 (tous corps dissous). Dans les mêmes conditions, la pyridine dégage 5*^^', 2. Considérant les bases à l'état liquide, les sels à l'état solide, l'acitie gazeux, on trouve pour la chaleur de formation du chlorhydrate ( 268 ) d'aniline 27*^''', 3, pour celle du chlorhydrate de pyridine 25*-"' au maximum, plus probablement 24^"', 9. Cependant la pyridine chasse immédiatement l'aniline de son chlorhydrate dissous. Le bichlorhydrate de pyridine est tout à fait instable au sein de l'eau, et l'addition d'un excès d'acide chlor- hydrique aux chlorhydrates neutres de pyridine et d'aniline provoque des dégagements de chaleur faibles et peu différents; l'existence d'un bichlor- hydrate de pyridine n'expliquerait donc point la double décomposition que nous avons constatée. » Les toluidines et d'autres bases d'aniline fourniraient vraisemblable- ment d'autres exemples de décomposition totalement endothermiques. » Les lois de Berthollet semblent donc ici dominer les lois thermiques. En se reportant à la classification des bases que j'ai indiquée (Co/w/j/(;5 ren- dus, juillet 1890), la signification de mes recherches se traduit de la façon suivante : » Pour des bases de même ordre, les lois de Berthollet sont applicables quel que soit le sens des chaleurs dégagées. » Les nombres qui ont servi aux déterminations qui précèdent sont, les uns empruntés à MM. Berthelot et Louguinine; les autres résultent de mes recherches. » Pour la pipéridine, j'ai contrôlé la chaleur totale de combinaison, 19*^"', 37, indiquée dans une Note précédente, en brisant dans de l'eau acidulée des ampoules enfermant des poids variables de pipéridine. J'ai ainsi trouvé 19*^''', 38 et 19^^', 43. » Le chlorhydrate de pipéridine se dissout dans l'eau avec une absor- ption de chaleur variant de o^*',98 à i'^''',o2. » Pour la dissolution du chlorhydrate d'aniline, j'ai trouvé une absor- ption de chaleur comprise entre 2^^', 66 et 2*^*', 73. Le chlorhydrate de pyri- dine solide dégage au contraire de la chaleur en se dissolvant dans l'eau. Un échantillon à peu près neutre de ce sel m'a donné + o^*', 1 5 pour i mo- lécule dissoute dans i'"' d'eau. D'autres échantillons renfermant à peine I pour 100 de HCl en excès m'ont donnédes nombres variant jusqu'à -H 0,1 pour des liqueurs très diluées. J'ai tenu compte, dans les calculs de la cha- leur dégagée par la dissolution du sel, de l'excès d'acide chlorhydrique. » ( ^^'^ s^ 0 ' \. N ■s oki 6 > s \ s ,. ^— +■ -+. ^^ k\ Cl. v^ \ 1 IN £2 :l -, \ / 't 1 6 \ S, A a. \ \ ^_^^ L- — c Q- & 1,2 t ■ Equivalents d'HS versés Temps écoulé avant filtrage » Le rapport du cuivre au plomb précipités, comptés en équivalents, part sensiblement de la même valeur, 1 en moyenne, dans les dia- grammes A et B figurant la variation de ce rapport; mais, tandis que dans la série A le rapport ^ décroît irrégulièrement de 2 à i et reste même stationnaire pour HS compris entre 4 et 7, dans la série B, il croît d'abord, atteint un maximum égal à 2,82, puis redescend sans présenter de paliers. ') Plusieurs vérifications faites avec le mélange à équivalents égaux des trois corps m'ayant donné pour le rapport ^r des valeurs comprises entre 1,57 et 2,32, j'ai été amené à penser que, après la précipitation, il se fait un échange entre le précipité et la liqueur surnageante et que le rap- port pj- se modifie avec le temps. » J'ai, en effet, vérifié directement ce fait singulier sur le mélange des trois corps à équivalents égaux, en filtrant après des intervalles croissants. Deux séries d'expériences, résumées dans la fig. 2 ci-dessus, faites, l'une (C) avec une solution d'HS à o'^i, 282 par litre, l'autre (D) avec une solution à o-^'^aiS par litre, m'ont montré que le rapport p^ part d'une ( ^71 ) valeur d'autant plus grande que la fdtration est plusrajjïde, diminue, passe par un minimum au bout de dix à quinze minutes, puis augmente lente- ment, le cuivre déplaçant peu à peu le plomb. Le Tableau ci-dessous con- tient les chilïrcs bruts donnés par l'analyse des précipités (en millièmes d'équivalents) : Cu-4-I'l. Cu -4- Pb c. Filtrage. précipites. Cil Rapport pj- ■ D. Killrago. précipités. Rapport — Immédicit 5,o3 ' , 74 Immédiat . 5,08 2, 20 Après 5 min. . . 5,18 I ,61 Après 5 min. . • 4,97 1,88 » i5 min. . . 4,93 ,,57 1) 10 min. . . 5,08 1,73 » 3o min. . . 5,o3 1 ,65 » 20 min. . . 5,09 1,84 )) 72 heures. 4,75 20,20 » 3o min. . • 4,97 2, i5 » 38 jours. . 4,12 23, 10 » La série C montre que l'acide azotique mis en liberté par HS redissout lentement une partie des sulfures. Dans les deux séries, le rapport ^ n'a pas atteint les mêmes valeurs absolues, mais l'allure curieuse de ses varia- tions est bien la même (' ) . » Comme on ne peut exécuter des fdtrages dans des conditions iden- tiques, le résultat précédent indique qu'il n'est guère possible d'obtenir avec certitude le mode de répartition de l'acide sulfhvdrique entre le plomb et le cuivre, mode qui dépend non seulement des proportions relatives des trois corps, mais encore du temps. La série B des expériences, oii lesfdtra- tions ont été rendues aussi comparables que possible, semble prouver seu- lement que la loi de répartition ne présente pas de sauts brusques. » En résumé, ces premières expériences montrent que, dans la précipi- tation incomplète par l'acide sulfliydrique des azotates de cuivre et de plomb dissous à poids équivalents égaux, la répartition d'HS entre les deux mé- taux se fait dans le sens indiqué par les chaleurs de formation des sulfures, et varie progressivement avec la quantité d'HS. » Le rapport du cuivre au plomb, précipités par HS, varie avec le temps : il décroît d'abord, atteint un minimum au bout de quelques minutes, puis augmente lentement. » C) Le minimum obtenu ne peut s'expliquer par la iormalion de sulfliydrales in- stables, car la somme des équivalents métalliques précipités reste constante au début. ( ^7^ ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (/iielr/ties dcrii'es (le l'acetylacétone. Note (le M. A. Combes, présentée par M. Friedel. « On ne connaît actuellement aucun composé présentant une fonction alcoolique directement unie à deux groupements très négatifs comme, par exemple, le groupement carbonyle CO. L'étude des propriétés qu'acquer- rait une telle fonction serait pourtant importante, et l'on peut prévoir qu'un groupement (CO-CHOH-CO) pourrait fonctionner comme un acide proprement dit : on trouverait là une preuve synthétique à l'appui de l'hypothèse qui a été faite sur la constitution de certains acides; l'acide camphorique, par exemple, pour lequel M. Friedel a proposé la formule CO^II I r:0H CH- CO CFP CH I C'H" qui seule rend compte de toutes les propriétés de cet acide, ainsi que des isoniéries physiques remarquables qu'il présente. Je me suis donc proposé de rechercher un procédé permettant d'arriver à la synthèse d'un alcool dicétone-P; pour cela, je suis parti de l'acetylacétone CH' CO-CH- CO-CH'. )) J'ai montré, il y a longtemps, que l'action directe du chlore sur ce composé donnait des substitutions dans les deux groupes méthyles, et qu'il était, sinon impossible, du moins très difficile de substituer du chlore à l'hydrogène du chaînon CH- par action directe; en tous les cas, on ne peut, par ce procédé, v arriver qu'après avoir complètement chloré les deux groupes CH^. » Tout autre est l'action du cidorure de sulfuryle, qui, comme on le sait, est un agçnt de chloruralion d'un emploi très commode. Les recher- ( ^7'^ ) clies (le MM. Genvrcsse (') cl Allhiii ('-) ont nionlrc ([iie riiclioii méiiagco (lu chlorure de siiKiiryle sur ['(Mlier açclylacélique coiuluisail au dérive moiiochloré Cil' co-c:nci (;o-c:=n*. » J'ai cherché à voir s'il eu serait de môme sur l'acétylacétone. A imolécule d'acétylacétone on ajoute, peu à peu et en refroidissant au dé- but de l'opération, i molécule de chlorure de sulfurylc; la réaction, très A'ive au début, dégage de grandes quantités d'acide chlorhydrique et d'acide sulfureux. Il reste un liquide incolore à odeur très piquante, qu'on peut soumettre immédiatement à la rectification à la pression ordinaire. Après deux ou trois distillations, on obtient un beau liquide incolore très réfrin- gent, insoluble dans l'eau, bouillant de i5G° à i58", et qui possède la com- position d'une acétylacétone monochlorée; il est cependant très difficile, par ce moyen, d'obtenir un composé ne renfermant pas un léger excès de chlore. On a en effet trouvé, à l'analyse. Calculé Trouvé. pourC=H'0»Cl. Cl 37,04 26,40 Cela vient de ce qu'il se forme toujours une petite quantité d'acétylacétone dichlorée, qu'on ne peut arriver à séparer complètement par distillation ; les points d'ébidiition sont, en effet, très voisins. « Pour obtenir l'acétylacétone monochlorée parfaitement pure, voici comment il convient d'opérer : le produit brut de la réaction est agité avec une solution concentrée d'acétate de cuivre; il se forme un volumineux précipité formé de fines aiguilles soyeuses d'un joli vert pâle. On l'essore à la trompe, puis on le lave à l'eau et à l'alcool, qui ne le dissout que très faiblement à froid. » Ce composé est le dérivé cuivrique de l'acétylacétone monochlorée (C^IPO^Cl)-Cu. Pour régénérer l'acétylacétone chlorée, il suffit d'agiter ce sel de cuivre avec de l'acide sulfurique étendu jusqu'à dissolution complète; on épuise ensuite à l'éther, et, par évaporation de ce dissolvant, on obtient de l'acétyl- acétone chlorée parfaitement pure et bouillant à 1 5(5". (') Comptes rendus, i. CVII, jj. G87. (^)^. C/iem. G., t. XII, p. 1298. ( 274 ) H La constitutioa de ce composé est facile à établir, elle est exprimée par la formule CH'-CO-CIICl-CO-CH^ en effet, si l'on traite encore cette substance par le chlorure de sulfuryle, elle se transforme en un dérivé dichloré CMFO=Cl-, que l'on parvient à obtenir sensiblement pur par quelques distillations dans le vide; on arrive à obtenir un liquide bouillant à 87° sous une pression de 18""™ à 20™'"; or ce composé ne donne plus de dérivés métal- liques par aucun procédé; on doit donc lui donner la formule CH'-C0-CC1=-C0-CIP, ce qui établit, pour le dérivé monochloré, la formule écrite plus haut. 1) J'aurai l'honneur, dans une seconde Note, d'exposer à l'Académie comment j'ai réussi à passer de ces dérivés chlorés à l'éther acétique d'un composé possédant les fonctions dicétone-p et alcool (' ). » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur la sensibilité thermique. Note de M. Charles Henry. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un thermomètre étalon, de o" à 100°, construit avec toute la précision requise par la Société cen- trale (les produits chimiques, présentant, à gauche l'échelle vulgaire, à droite une nouvelle échelle, dont les degrés t sont liés aux degrés centi- grades ordinaires 9 par la relation ^ ^ log(^4- 373) -log273_ log373 — ■ \og9.y3 100 » Des considérations théoriques m'ont conduit (Association française pour l'avancement des Sciences, 1889) à attribuer à ce système, fondé sur le principe de Carnot et étudié en 1887 par M. Félix Lucas, une importance psycho-physiologique. L'expérience a justifié ces prévisions. (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel à la Faculté des Sciences. ( 27:5 ) M Deux bains, dans chacun desquels l'expérimentateur plonge une des mains, d'abord directement, puis en les croisant, toujours simultanément, sont amenés à des températures plus ou moins voisines t, t' . Le dispositif expérimental assure luic uniformité et une constance suffisantes de la température de chaque bain, en même temps que l'égalité approximative des surfaces d'immersion de chaque main. Un petit thermomètre témoin détermine, pour une correction nécessaire, la température moyenne de la portion de la tige thermométrique qui émerge du bain. Le sujet doit indi- quer, au bout de temps égaux, quelle est la température qui lui paraît la plus élevée. La grandeur ou la petitesse relative de la différence t — t' , né- cessaire à la perception d'une différence, mesure l'anesthésie ou l'hyper- esthésie déterminée par ces températures. On constate que la diffé- rence t — t! est objectivement considérable, subjectivement petite, nulle, même négative : i° quand t ou quand t! est un nombre de la forme 2" ou 2"+i (premier), ou produit de 2" par un ou plusieurs nombres pre- miers de cette dernière forme (ce qu'indiquent, sur la graduation, des flèches en rouge); 2° quand un ou plusieurs nombres de ces formes, que j'appelle rythmiques, sont compris entre t et ;'. » Je citerai seulement quelques faits, parmi les résultats d'environ 200 expériences sur quinze sujets normaux, de sensibilité très inégale. Des astérisques indiquent les nombres rythmiques; des capitales, les sujets; les parenthèses renferment les nombres rythmiques inclus dans l'inter- valle des deux températures considérées. » N'a pu être décidée la température la plus élevée de chacun des in- tervalles suivants : » H : 6,4' et 5,6; 7 ,2 el 6,6 (6,4') ; 8,6 et 8, i (8,5'); 8,8 et 8,4 (8,5*) ; 9,9 et 9,5 (9, 6*); 10,1 et 9,7 (9,6'); 16* et i5"; 17* et 16*; 20, 4' et 19,4; 20' et 19,4. — B : 24,6 et 23,8 (24'); 25,9 et 25,5* (25,6*; 25,7*). —C : 21,5 et 20,4*. —G : 3o, I et 28,6 (3o'). » Ont été jugées égales les températures suivantes : » H : 7,1 et 6,6(6,8*); 8* et 7,4; 12,2 et 11,8 (12*) ; i3,3 et 12,7 (12,8'); 19,3 et 18,9 (19,2*). — B : 25,8 et 25,4 (25,5*; 25,6*; 25,7*). — D : 40,2 et 39,5 (4o*). 1) A été jugé plus grand, par erreur, le second terme de chacun de ces intervalles : » H : 8* et 7,7; 8,6 et 8,3 (8,5*); 12, 3 et 12*; i3 et 12,4 (12,8*); 13,7 et i3,3 (i3,6'). — E : 24,3 et 23,9 (24*). — M : 24,4 et 23,5 (24*). — O : 20,7* et 25,5* (25,6*); 32,1 et 3 1,9 (32*). — P : 4i et 4o,8*. ( 276 ) » Au contraire, a été j)erçu exactement le sens des différences suivantes : » Il : 7,3 et 7; 8,8 el 8,6; 9,3 et 8,9; 11,2 et 11; i4,5 et i4,3; i5,9 et 16,7; 16,5 et i6,/). — B : 25,9 et 25,8; 3o,6 et 3o,5. — G : 20,7 et 20, 5. — G : 3i ,5 et 3i , I. — D : 45,2 et 45, 1. — E : 23,25 et 23 , i . — M : 22,4 et 22. — O : 28,8 et 28,2. — P : 42, i5 et 42, 1. )> En résumé, les températures rythmiques dans les limites de 6°-52" sont anesthésiantes ou calmantes; il y a là une indication pour l'hygiène et la thérapeutique. J'espère pouvoir apporter prochainement des preuves que des effets analogues, en général, inséparables d'un accroissement des réactions motrices, correspondent plus ou moins directement à ces nom- bres dans d'autres domaines de la sensibilité. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Rechercher expérimentales sur les trouhlts nerveux du saturnisme chronique et sur les causes déterminantes de leur ap- parition. Note de MM. CojiBEM.'kLK et François, présentée par M. Charcot. « Au cours de recherches expérimentales sur l'intoxication saturnine chronique chez le chien, nous avons constaté certains faits qui méritent d'être rapportés. » Notre attention a été d'abord attirée par la précocité de l'apparition de divers phénomènes d'ordre nerveux. Six chiens, prenant chaque jour de o^'', 01 à oS'',o5 de chlorure de plomb, présentaient au bout d'un mois de cette intoxication, quelquefois même plus tôt, des signes évidents d'encé- phalopathie ou de myélopathie saturnine. Cette sensibilité du chien pour les manifestations nerveuses de l'empoisonnement par le plomb a été le point de départ de recherches plus précises, dont l'exposé suit. » Nous avons constaté ensuite que ces phénomènes d'ordre nerveux con- sistaient le plus souvent en accès de peur intenses, pendant lesquels l'animal s'enfuyait et se cachait, inoffensif pour les personnes qui l'appro- chaient. Cet apeurement s'accompagnait toujours d'hallucinations ou d'illu- sions de la vue, qui déterminaient la fuite et des aboiements anxieux carac- téristiques; il n'a jamais été constaté de troubles sensoriels de l'ouïe et des autres sens. )) Un autre ordre de phénomènes nerveux, non moins important par sa fréquence et la portée de ses applications cliniques, c'est l'épilepsie qu'a- menait le satiu'nisme chronique. L'attaque, isolée ou répétée plusieurs fois ( ''-11 ) dans la journée, était toujours sdKîsammeiit caractérisée : si le cri initial était rare, les mouvements toniques et cloniques s'observaient toujours intenses et prolongés; la période de stertor mancjnait rarement, et alors était remplacée par des modifications éphémères du caractère de l'animal, qui devenait méchant, dangereux même à approcher. Enfin, l'état de mal épileptique qui s'est présenté chez l'un de nos chiens, qui a succombé en quelques heures à une série ininterrompue d'attaques, vient compléter, ce nous semble, la valeur et l'importance de cet ordre de perturbations ner- veuses. » Survenant le plus souvent comme seul phénomène nerveux du satur- nisme chronique, ou bien alternant avec les accès de peur, ces attaques étaient aussi remplacées parfois par des mouvements choréiformes limités à une moitié du corps, et même à un membre ou à une moitié de la face. Tous les animaux qui ont présenté ces mouvements rythmés ou arythmi- ques choréiformes ont succombé rapidement, bien que, dès l'apparition de ces troubles nerveux, on ait suspendu l'intoxication par le plomb. » A ces divers phénomènes d'origine nerveuse centrale, nous pourrions en ajouter d'autres moins importants, mais nous désirons nous borner à signaler l'étude plus approfondie que nous avons faite des trois susnom- més. Il nous a, en effet, été possible de provoquer à volonté chez nos ani- maux l'apparition de ces troubles nerveux, chaque chien réagissant, bien entendu, suivant son mode le^plus habituel, aux causes provocatrices, et ne faisant pas, par exemple, de l'épilepsie à la place de son apeurement accoutumé. » L'observation clinique montre quotidiennement qu'un excès de bois- son passager, qu'une émotion morale, un excès de fatigue prolongé font éclater la colicjue saturnine chez un homme sous le coup de l'intoxication aiguë ou chronique par le plomb. Reportant ce fait clinique dans l'expéri- mentation, nous avons pensé que les chiens, si sensibles à la forme ner- veuse du saturnisme, affirmeraient cette sensibilité par l'apparition des phénomènes nerveux que nous avons si souvent constatés. Les faits sont venus corroborer cette opinion. » Deux chiens préalablement soumis à des prises quotidiennes de OB'", 02, oS'',o4 et 08'', o5 de chlorure de plomb sont amenés, sans incidents nerveux dignes d'être notés, à la période probable pendant laquelle les manifestations névrosiques se montreront. A ce moment, on leur fait ingérer, suffisamment dilués dans l'eau, 28'' d'alcool absolu par kilogramme du poids de leur corps; quelques heures après, alors que l'ivresse a à peine cessé, mais mieux vingt ou vingt-quatre heures après, apparaissent les attaques C. R., 1890, i- Semestre. (T. CXI, N° 5.) •J^ ( 278 ) Lpileptifurmes on le> accès de peur; ces phénomènes se répètent pendant deux oii trois jours et flispnrnissent ensuite pour une assez longue période de temps, bien que l'in- to\ication n'ait pas été suspendue. « L'ivresse n'est pas la seule cause provocatiice qui ait réussi à amener l'apparition de ces manifestations nerveuses. Lors d'une même période d'intoxication que pour l'ex- périence ci-dessus, l'imminence d'une correction chez un troisième chien a suffi pour déterminer les convulsions épileptiques; enfin, le simple cathétérisme chez lun des deux premiers chiens nous a fait assister à une atlaf[ue épileptifornie particulièrement in- tense. » Ces deux dernières causes ne présentent peut-être pas toute la rigueur scientifique désirable, puisque, n'ayant pu réussir à les reproduire, le rapport immédiat de cause à effet n'est plus aussi évident que pour le cas de l'ivresse. Mais en ce qui concerne l'influence de l'ivresse sur l'apparition de l'épilepsie saturnine, nous sommes particu- lièrement affirmatifs, l'expérience ayant été répétée deux et trois fois sur les deux ani- maux précités, et chaque fois les mêmes phénomènes s'étant reproduits comme nous venons de les rapporter. » Ces résultats expérimentaux sont particulièrement intéressants à cause de la confirmation qu'ils donnent à l'observation clinique, à cause aussi des déductions théoriques qui en découlent. L'apparition de l'épilepsie satur- nine, eu effet, au cours d'un traumatisme, à l'occasion de l'ivresse ou sous l'influence d'une émotion morale vive est constatée fréquemment, quoique moinssouvent que celle de la colique saturnine. De plus, sans vouloir faire de rapprochement entre la colique de plomb et l'encéphalopathie satur- nine au point de vue de leur nature névrosique, ces faits, dus à l'expéri- mentation pure, atitorisent cependant à supposer, dans la pathogénie de ces phénomènes, une modalité commune que certains cliniciens avaient déjà entrevue. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les combinaisons de l'hémoglobine avec l'acide carbonique et avec un mélange d'acide carbonique et d'oxygène. Note de M. Christiax Bohr, présentée par M. A. Chauveau. « 1. Après que MM. Selschenow, Mathieu et Urbain et Zantz eurent montré que l'hémoglobine peut former avec V acide carbonique une combi- naison dissociable, j'ai, dans un Mémoire précédent ('), établi plus exac- tement la quantité d'acide carbonique fixée par gramme d'hémoglobine débarrassée de toute trace d'alcali, et déterminé à i8° la courbe de disso- (') Festgabe C. Liichvig geividmet, iS8-, p. i64- ( ^79 ) ciation, qui, de même que celle de l'oxyliémoglobinc, est une courbe qui tourne sa concavité vers l'axe des abscisses, mais dont les ordonnées, avec une pression croissante, ne croissent pas cependant aussi rapidement. Il résulte des recherches poursuivies ici, au laboratoire de Phvsiologie, que la carbohémoglobine, de même que l'oxvhémoglobine, comprend plu- sieurs combinaisons voisines, dont les courbes de dissociation ont à peu près la même forme, et dans lesquelles la proportion d'acide carbonique, faiblement combiné, varie. On a observé les combinaisons suivantes : » 1. Une hémoglobine qui, à une pression de CO" égale à Go"'"' et à une température de i8°, fixe environ 3'"'' de CO-, mesurés à o° et 760'""' (carbohémoglobine y) ( ' ). » 2. Une hémoglobine qui, à la même pression et à la même tempéra- ture, fixe environ 6" de CO- (carbohémoglobine S). » 3. Une hémoglobine observée par M. Jobin (-) qui, dans les mêmes conditions extérieures, fixe environ l'^'^.o de CO" (carbohémoglobine p). » Nous aAons donc ici une analogie avec les combinaisons indiquées dans une Communication précédente entre l'oxygène et l'hémoglobine. » II. Si l'on secoue une solution d'hémoglobine avec un mélange d'oxy- gène et d'acide carbonique, l'hémoglobine absorbe aussi bien de l'oxygène que de l'acide carbonique, en formant avec eux une combinaison lâche, et cela comme si chaque gaz était seul (par conséquent suivant la loi des pressions partielles). Exemples : une hémoglobine a, dans de l'oxygène pur, sous la pression de 21™"» et à la température de 18", absorbé par gramme ï'^'^.-i de ce gaz; la même hémoglobine, dans un mélange d'oxy- gène et d'acide carbonique, a absorbé, sous la pression de 21""'", i'^*' d'oxv- gène, et sous la pression de 43'"", 2'^'', G d'acide carbonique, quantité que la carbohémoglobine y avait aussi absorbée dans des expériences précé- dentes faites dans de l'acide carbonique pur, les conditions extérieures étant d'ailleurs les mêmes. L'hémoglobine peut absorber de l'oxygène, même en présence de la carbohémoglobine îî, la combinaison la plus riche en acide carbonique. La quantité d'oxygène absorbée, comme le montre l'exemple ci-dessus, peut correspondre à l'oxyhémoglobine y; mais il n'est pas rare qu'on trouve une combinaison moins riche en oxygène, corres- pondant à l'oxyhémoglobine [i. (') Loc. cit. (^) S. JoBi>-, Archiv.filr Anat. und Physiolog., 1889, p. 265. ( 28o ) » Le spectre des solutions d'hémoglobine employé était, après les ex- périences, le spectre ordinaire de roxvhémoglobine. » Comme l'acide carbonique et l'oxygène sont absorbés indépendam- ment l'un de l'autre, on doit admettre qu'ils sont fixés par des parties différentes de Thémoglobinc. » Mes expériences montrent qu'il est possible que l'hémoglobine ab- sorbe de l'acide carbonique dans le sang artériel, bien qu'il soit presque saturé d'oxygène. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la coloration de la soie par les aliments. Note de M. Louis Blaxc, présentée par M. Chauveau. « Depuis longtemps, il a été dit que, en soumettant les vers à soie à une alimentation colorée, particulièrement par l'indigo et la garance, on peut obtenir des cocons présentant la couleur de la substance employée. Dans ces derniers temps, M. Villon (') a annoncé qu'il avait obtenu ce ré- sultat avec l'indigo, la garance et la cochenille; peu après, M. E. Blan- chard (^) a rappelé ses expériences antérieures, qui avaient eu le même succès. Ce dernier observateur dit même que « la substance qui s'accu- » mule dans les glandes entraînant avec elle quelque peu de la matière » colorante, son passage à travers les parois se trouvait, en certains cas, » absolument manifeste ». Considérant comme un fait acquis la possibi- lité de colorer la soie in situ, grâce à une alimentation appropriée, nous avons repris ces essais dans un but spécial. Mais nous avons abouti à des résultats que nous croyons devoir signaler. » Les nombreuses matières colorantes que nous avons employées, d'origine végétale ou dérivées de l'aniline, étaient, les unes pulvérulentes, les autres dissoutes ou en suspension dans l'eau. Les premières seules nous ont donné un résultat positif. » Des vers qui absorbaient de l'indigo finement pulvérisé ont évolué assez péniblement et n'ont pas donné de cocon ; ils ont ébauché leur trame, puis se sont arrêtés et sont morts. Le peu de soie qu'ils ont fournie était (') Villon, Ln Soie. 1S90. (') E. Blanchard, Sur ta production artificielle de la soie ( Comptes rendus, i4 avril 1890). ( ^^^' ) iioltement blcuàlre, mais elle a été délruile par aecideiiL, et nous n'avons |)u l'étudier d'une façon particulière. » Quant aux vers nourris avec des Feuilles saupoudrées de carmin, ils ont donné une dizaine de cocons de couleur orange, parsemée de plaques plus rouges, et un échantillon très nettement rouge. Mais la dissection de plusieurs de ces vers au cinquième âge a permis de constater que, dans l'appareil séricigène, la soie ne jirésenlait nullement une couleur ano- male, et, dautre part, l'examen microscopique de la soie a montré que la matière colorante rouge était représentée par des granules de carmin fixés sur le grès, c'est-à-dire tout à fait à la surface de la bave. Celle-ci n'était pas colorée. )) Il résulte de ces constatations que cette soie avait été souillée, à me- sure que le cocon s'édifiait, par la poussière de carmin dont le ver était abondamment sali. Cette poussière s'est collée au grès encore visqueux qui entoure les fils de soie, et c'est ainsi que le cocon a été coloré. Il est donc permis de supposer que les auteurs qui ont annoncé avoir obtenu de la soie colorée avaient simplement des cocons souillés par les matières pulvérulentes données aux vers, et non pas de la soie teinte dans l'orga- nisme. » M. E. Blanchard dit, il est vrai, avoir vu la matière colorante passer à travers les parois des glandes à soie. Nous ne pouvons nous expliquer ce phénomène; car, avec les substances les plus facilement diffusibles, nous n'avons jamais pu obtenir de la soie colorée en place. Bien plus, avec les colorants végétaux solubles, nous n'avons même jamais constaté l'absor? ption de ces substances et leur passage dans le liquide cavitaire. » Quant aux colorants dissous ou en suspension dans l'eau, ils n'ont donné aucun résultat. La fuchsine a cependant déterminé des phénomènes intéressants. Elle a été absorbée, a coloré le liquide lymphatique, et les divers organes baignés par celui-ci ont fixé une proportion variable de ma- tière colorante. L'examen microscopique montre que, dans les fibres mus- culaires striées, la coloration siège sur le protoplasma, qui est assez abon- dant, et un peu sur les fibrilles, tandis que les noyaux sont incolores. )) Dans les cellules de l'épithélium intestinal, des glandes salivaires, du corps adipeux, et des tubes de IMalpighi, le protoplasma est encore seul coloré. L'appareil séricigène présente une coloration nette. Le tube sécré- teur a une couleur gris rosé, siégeant sur le protoplasma; les nombreuses granulations de soie que renferme celui-ci et les noyaux ramifiés sont incolores. A partir du réservoir, la coloration devient de plus en plus ( 282 ) intense. Là encore, le protoplasnia des cellules a seul fixé la fuchsine. Enfin, le tube excréteur est à peine coloré. Le contenu de la glande n'a pas subi l'action delà fuchsine; par l'orifice du canal excréteur rompn, la soie sort absolument incolore. » J^a fuchsine absorbée par les éléments vivants du ver se fixe donc uni- quement sur le protoplasma, et les noyaux résistent à son action. En outre, quoique chargé de matière colorante, le protoplasma des cellules sécré- tant la soie fabrique celte substance et l'excrète sans lui communiquer de coloration. )) En résume, quelques matières colorantes très solubles et très diffu- sibles, telles que la fuchsine, sont seules susceptibles d'être absorbées par l'épithélium intestinal du ver à soie; ces substances peuvent alors colorer les cellules des organes sécréteurs de la soie, mais ne colorent pas le pro- duit de sécrétion. Les soies colorées que l'on a obtenues en soumettant les versa une alimentation appropriée ne sont très probablement que des soies chargées extérieurement de poussières colorantes. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur la division cellulaire chez le Spirogyra orthospira et sur la réintégration des matières chromatiques refoulées aux pôles du fu- seau. Note de M. Degagxv. « Je fixe en exposant les filaments quelques minutes aux vapeurs os- miques, et en les plongeant douze heures dans le liquide chromo-formo- osmique, analogue à celui de Flemming. Je les lave plusieurs fois et je les conserve dans une solution étendue de glycérine dans l'eau, que je laisse doucement évaporer. Pour colorer, je me sers d'une même solution de glycérine et d'eau teinte par le vert de méthvle acétifié et la fuchsine. Les colorations très lentes sont les meilleures, les résultats obtenus laissent bien loin ceux que donne l'alcool absolu, qui supprime en partie l'électivité aux couleurs. » Sur des préparations très nettes, on constate les faits suivants, dont les plus importants n'ont pas été vus par les divers observateurs qui ont étudié la division cellulaire chez le Spirogyra. ii I^e noyau au repos contient un nucléole coloré en rouge par la fuchsine, et des granulations colorées en vert jaunâtre, reliées entre elles par une substance plasmique visqueuse, non colorable, qui se contracte peu dans la fixation, et prend, entre les graïuilalions, la forme de fils plus ou moins épais et réguliers. ( 283 ) ' )i T.e nncléolo iipronliont donc pas toutes les malic'i-os chromatiques du iiovaii, comme l'a dit récemment Meunier ; celles-ci, colorables en deux couleurs, sont réparties dans le nucléole et dans le caryoplasma, suivant la description donnée par Strasbnrger. » Bientôt apparaissent les premiers indices de la division sous forme de granulations et de petits boyaux homogènes colorés en rouge, dans les préparations; ces matières se détachent visiblement du nucléole, dont les contours deviennent irréguliers, lacérés, par suite des pertes de substance qu'il subit à chaque instant. » Puis, à un certain moment, et c'est là le premier fait resté inaperçu, mais non encore le plus important, le noyau est débarrassé de toutes les matières chromatiques qui s'y trouvaient précédemment en dehors du nu- cléole; son diamètre a doublé, quelquefois triplé, et il s'est formé, dans sou intérieur, des fils achromatiques qui traversent la membrane dont la disso- lution commence à se faire sur les faces tournées vers les pôles futurs, comme l'a dit Meunier, et sur le trajet précisément des fils achromatiques nouvellement formés. » Que sont devenues les matières chromatiques que le noyau renfermait? Nous les retrouverons tout à l'heure, et ce sera le fait remarquable de cette Note. » Aux deux pôles futurs, eu dehors de la membrane qui commence à se dissoudre vis-à-vis d'eux, apparaissent bientôt des masses protoplasmiques qui n'y existaient pas auparavant; on y voit de nombreuses granulations, colorables en rouge plus intense et plus vif que les granulations cytoplas- miques qui existent ailleurs dans la cellule. C'est alors que le fuseau se forme, la plupart du temps. Pas toujours; car chez le Spirogyra, dans les longues cellules tout au moins, les fils achromatiques conservent souvent une direction parallèle les unes par rapport aux autres, » Bientôt les matières chromatiques qui forment la plaque nucléaire se séparent en deux, et, en suivant les fils devenus progressivement achroma- tiques, elles se rapprochent des pôles, ou plutôt des granulations colorées en rouge, mêlées aux matières plasmiques dont j'ai parlé plus haut. » Voici maintenant le fait intéressant, dont aucun observateur n'a encore parlé, et que j'ai trouvé grâce à une technique nouvelle. » Les granulations colorées en rouge, disséminées précédemment dans les masses protoplasmiques accumulées aux pôles, se concentrent au fur et à mesure que les deux moitiés de la plaque nucléaire approchent. Elles se réunissent de manière à former un disque plus ou moins complet, au- ( 28/, ) près duquel vient se placer chaque moitié de nucléole. A ce moment, la membrane nucléaire, colorée en rouge pâle, commence à réapparaître à l'opposé du disque : Meunier la vue et l'a décrite sous le nom de vésicule claire; de sorte que chaque moitié de nucléole est entourée, du côté ex- terne par le disque des granulations, du côté interne par la membrane nu- cléaire à l'état naissant. » Bientôt les granulations du disque externe se fondent, diffluent et forment, sur toute la partie externe du noyau en voie de restauration, une membrane épaisse fortement colorée en rouge, comme le nucléole. Peu après, le noyau est relormé. » Il est reformé par la réintégration d'une partie non employée des matières chromatic{ues précédemment expulsées, refoulées aux pôles, à travers la membrane qu'elles ont dissoute progressivement sur leur pas- sage, en formant les fds achromatiques, puis les masses plasmiques ras- semblées aux pôles. » Je dois me borner dans cette Note à ces simples détails, résumés d'observations qui m'en ont fourni d'autres très intéressants au point de vue de la division du novau et de la formation du protoplasma. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Le trailemetil du Black-Rot. Note de M. A. de l'Ecluse, présentée par M. Dachartre. « Lorsque, dans les derniers jours de mai 1889, j'ai commencé mes expé- riences, à Bachères, sous les auspices du Comité central de Lot-et-Garonne, on savait que le cuivre agissait contre le Black-Rot, mais personne n'était arrivé à préserver plus de 20 à aS pour 100 de la récolte. Avec une perte aussi considérable, uniquement due à cette maladie, et qui n'atténuait pas celles qu'occasionnaient la gelée, la grêle, la coulure et les autres para- sites, la viticulture serait devenue impossible sur la plus grande étendue du territoire français, si elle n'avait pu être évitée. » Les études expérimentales que j'ai organisées à Bacbères, et qui ont été conduites suivant des principes nouveaux, m'ont amené à des résultats complets, alors que des rangées toutes voisines, non traitées et laissées comme témoins, avaient perdu la presque totalité de leurs fruits. » Le traitement que j'ai appliqué repose sur ces deux observations : 11 i" Que les sporidies, au moment de la déhiscence de l'asque, sont projetées de bas en haut et peuvent atteindre la face inférieure de la feuille, aussi bien que toutes les autres surfaces vertes de la Vigne; ( 285 ) » 2° Que les stylospores n'arrivent à la grappe de verjus qu'après avoir été entraînées par l'eau de pluie ou la rosée plus ou moins chargée d'a- cide carbonique ou de carbonate d'ammoniaque. » Si toutes les surfaces des organes verts de la Vigne sont rigoureu- sement couvertes d'un composé cuprique soluble, ou d'oxyde de cuivre pouvant se transformer aisément en carbonate ou en ammoniure dans les eaux météoriques, les sporidies et les stylospores perdront, au con- tact de ces combinaisons, la faculté de germer, et le fruit restera in- demne. )) On peut donc, par un traitement appliqué au moins douze jours avant le moment oîi doivent apparaître les premières taches de Black-Rot sur les feuilles, et en maintenant, à partir de cette époque, jusqu'à la vé- raison, un composé cuprique sur tous les organes verts, garantir sûrement la Vigne contre les taches sur les feuilles et lui conserver ses raisins. » Mais, si le premier traitement a été différé et que les feuilles soient déjà recouvertes de taches, on pourra encore prései'ver les grappes, dont le pédoncule n'aura pas été atteint, par un traitement fait une quinzaine de jours avant la première apparition des grains contaminés. » Pour obtenir un succès complet dans les deux cas, il faut que toutes les surfaces vertes de la Vigne, toutes absolument, soient constamment recouvertes de composé cuprique depuis le premier traitement jusqu'à la véraison. » Avant mes expériences et l'interprétation que je leur ai donnée, on ne se préoccupait, comme lorsqu'il s'agit de combattre le Mildew, que de recouvrir la face supérieure de la feuille. Ce traitement partiel ne donnait qu'une préservation incertaine et plus ou moins incomplète. On croyait également que l'efficacité des sels de cuivre était étroitement liée à une application faite avant que la première tache ait apparu sur les feuilles. J'ai acquis la certitude que cette condition n'est pas nécessaire. Le cuivre agit aussi sûrement contre la stylospore des pycnides des feuilles que contre la sporidie. » La séance est levée à 4 heures. M. B. C. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N° 5.) Sy ( 286 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus bans la séance du 21 juillet 1890. (Suite.) Bulletin mensuel de l' Observatoire météorologique de l'Université d'Upsal; vol. XXI, année 1889; par le D"' H. Hildebrand Hildebrandsson. Upsal, Edv. Berling, 1 889-1 890; br. in-4''. Anales de la Oficina meteorologica Argenlina ; por su director Gualtero G. Davis. Tomo VII. Climasde villa Fonnosa, Chubuty ciudad de San Juan. Buenos Aires, Pablo E. Coni é Hijos, 1889; i vol. in-4'^. The histology and developmeni of the eye in thelobster; by G. -H. Parker. Cambridge, U. S. A. Printed of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège; br. in-8°. (Deux exemplaires.) On aphasia and the localisation of the facully of speech; by Frédéric Bateman. London, J.-R.-A. Churchill, 1890; i vol. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey et renvoyé au concours Montyon, Médecine et Chirur- gie, de Tannée 1891). Ouvrages reçus dans la séance du 28 juillet 1890. Travaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, publiés sous l'autorité du Comité international par le Directeur du Bureau; Tome VII. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; i vol. gr. in-4''. Géographie de l'Ethiopie : ce que J'ai entendu, faisant suite à ce que j'ai vu; par Antoine d'Abbadie. Premier Volume. Paris, Gustave Mesnil, 1890; i vol. in-4'*. Traité des machines à vapeur; par Francesco Sinigaglia, traduit de l'ita- lien par E. de Billy. Paris, Octave Doin, 1890; i vol. in-8°. Description de la faune jurassique du Portugal. — Embranchement des Échinodermes ; parV. de Loriol. Premier fascicule : Échinides réguliers ou endocycliques . Lisbonne, imprimerie de l'Académie royale des Sciences, 1890; I vol. in-4''. Bulletin de la Société géologique de France. 3* série, tome XVIII, 1 890, n°4; br. in-8°. ( 287 ) Mémoires de la Société académique de l'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube. Tome XXVI, troisième série, année 1889. Troyes, Dufour-Bouquot; i vol. gr. in-8°. Sur les équations fondamentales de l'Èlectrodynamique pour les corps en repos; par M. H. Hertz (Archii'es des Sciences physiques et naturelles de Lau- sanne. Troisième période. Tome XXIV, n" 7, i5 juillet 1890). liei'ue géologique suisse pour l'année iSSg; par Ernest Favre et Hans ScHARDT. XX. Genève, Bàle, Lyon, H. Georg, 1890; br. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour l'année 1890. Tome III, deuxième et troisième Partie. Paris, au siège de la Société, 1890; gr. in-8°. Eludes de Géographie et d'Histoire naturelle; par P. de Tchihatchef. Flo- rence, Louis Niccolai, 1890; i vol. gr. in-8°. Atti délia Società italiana di Scienze naturali. Volume XXXII, fascicolo I- fascicolo IV. Milano, Bernardoni, 1889-1890; 6 br. in-8''. Ouvrages reçus dans la séance du 4 août 1890. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par M. E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique : II, Observa- tions ;ll\, Pluies en France, Observations publiées avec la coopération du Ministère des Travaux publics. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1890 ; in-4°. Recherches cliniques et expérimentales sur les accidents survenant par V em- ploi des scaphandres; par le D' Michel Catsaras. Paris, Bureaux du Progrés médical, 1890; in-8". (Présenté par M. Charcot.) (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie, fondation Montyon, pour 1891.) Guide médical à l'Exposition universelle internationale de 1889 à Paris; /^ar Marcel Baudoin. Paris, Progrés médical, 1889; in-8°. (Présenté par M. Charcot.) Bulletin de la Société philomathique de Paris, huitième série, t. Il, n° 2, 1890-1891. Paris, 1890; in-8°. Determinazione délia differenza di longitudine, Ira gli osservatorii astrono- mici di Milano e di Torino, mediante osservazioni fatte 7ie/ i885, r/a Michèle Rajna et FrancescoPorro. Ulrico Hoepli, Milano, Napoli, 1890; br. in-4". Annual Report of the New-York meteorological observatory; par Daniel Draper, director; br. in-4''. ( 288 ) ERRATA. (Séance du 7 juillet 1890.) Note de M. Henri Lasne, Corrélation entre les diaclases et les rideaux des environs de Doullens : Page 74, ligne 7 en remontant, au lieu de nivellement, lisez ruissellement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 AOUT 1890, PRÉSIDÉE PAR M. nUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Équilibres et déplacemenls réciproques des alcalis volatils; par M. Berthelot. « La Statique chimique est régie par deux principes : celui du travail maximum, qui tient compte seulement des énergies intérieures des sys- tèmes et détermine les réactions exothermiques; tandis que celui de la dis- sociation fait intervenir les énergies calorifiques extérieures et détermine les réactions endothermiques. Le concours de ces deux principes a permis d'expliquer tous les phénomènes chimiques, et spécialement les actions réciproques des acides et des bases dans l'état de dissolution, actions sur lesquelles les conceptions anciennes ne fournissaient que des notions vagues ou inexactes : les méthodes de laïhermochimie ont précisé les faits G. R., 1890, 1' Semestre. (T, CXI, N» G ) ^^ ( 290 ) et ses principes les ont expliqués. Il paraît opportun d'entrer à cet égard dans de nouveaux détails, afin d'éclaircir certaines difficultés et confusions, amenées par l'obligation, souvent mal comprise, de tenir compte du jeu simultané de deux lois différentes dans l'interprétation des faits. « Plusieurs cas peuvent avoir lieu. M Si les corps initiaux ou produits n'éprouvent aucune dissociation et s'ils sont dans les conditions favorables à la mise en train de la réaction, c'est la grandeur des chaleurs dégagées qui détermine uniquement les phéno- mènes. » Mais si certains des corps initiaux ou produits sont susceptibles de dis- sociation, il faut tenir, compte de l'existence et du degré de cette dissocia- tion. Soit, par exemple, un sel dissous, mais en partie dissocié en acide et base libres, le tout formant un système en équilibre; mettons en présence une autre base : quelle qu'en soit la force relative, elle tendra nécessaire- ment à s'emparer de la fraction d'acide libre, résultant de la dissociation du sel antagoniste. )) Par suite, l'équilibre primitif sera troublé et une nouvelle dose du sel initial se dissociera, en régénérant quelque proportion d'acide; laquelle sera prise à son tour par la seconde base, et ainsi de suite. Si le sel de la seconde base est susceptible d'être éliminé par insolubilité ou volatilité, nous entrerons dans l'application des lois de Berthollet. S'il est, au con- traire, soluble et s'il demeure en présence des corps primitifs, sans éprou- ver lui-même aucune dissociation, il tendra à se produire en totalité dans les liqueurs; la base dont le sel est dissocié étant en définitive déplacée par la base qui forme un sel non dissocié. Suivant que la seconde base dégagera plus de chaleur que la première ou moins, la réaction complète pourra être soit exothermique, soit endothermique. Dans les deux cas pareille- ment, elle est la conséquence nécessaire du jeu de la dissociation, concou- rant avec celui du principe du travail maximum : la première décompose le sel en acide et base, et la seconde combine l'acide, au fur et à mesure de sa mise en liberté, avec l'autre base. » La ])lupart des déplacements de ce genre dégagent de la chaleur. Ce- pendant il peut en exister qui absorbent de la chaleur : c'est ce que mon- trent, en fait, les réactions du carbonate de soude dissous, agissant à la température ordinaire sur le chlorhydrate ou le sulfate d'ammoniaque dis- sous, lesquelles aboutissent à la formation d'un composé non dissocié (chlo- rure ou sulfate sodique), donnant lieu ù la plus forte absorption de chaleur ( 291 ) possible. J'ai découvert ces faits ('), et j'en ai donné l'interprétation, qui présente un caractère d'évidence et de nécessité. » Le plus souvent, il arrive que le sel formé par la seconde base est, lui aussi, dissocié. Par suite, il ne saurait se produire en totalité; du jeu de cette double dissociation résulte un certain équilibre entre les deux bases et l'acide, qu'elles se pari agent en raison du coefficient de dissociation propre à chacun des deux sels qui coexistent. » Deux réactions contraires, selon le sel pris pour point de départ, aboutissent à ce même équilibre, et le résultat en est tantôt exothermique, tantôt endothermique, suivant que l'on oppose à la base la plus forte le sel formé par la base la plus faible, ou inversement : j'ai déjà signalé des effets de ce genre en opposant la triméthylamine à l'ammoniaque (-), et même l'aniline (ce Volume, p. iSg). On doit en rapprocher également les réac- tions que j'ai observées entre sels alcalins et sels ammoniacaux de deux acides faibles ('). Je vais en produire de nouveaux, que j'ai reconnus en étudiant méthodiquement les réactions de la pipéridine et de la pyridine; elles jettent une nouvelle lumière sur les lois générales de la Mécanique chimique et elles lèvent certaines contradictions que l'on a soulevées à tort contre ces lois. » Pipéridine, C'°H"Az. — C'est une base tertiaire, qui bleuit forte- ment le tournesol. Déterminons d'abord son action sur l'eau et sur les acides, avant de l'opposer aux autres bases. » Action de l'eau. C'OH" Az liquide ^- SooH^OS à 21", dégage 4- &^^\^& Cette action est progressive : car on a obtenu en présence de 2|HO: + i<^^'',6; GHO : + 2C='',3; 18HO : + 3<^«', 5. Ces résultats accusent la formation d'un hydrate, en partie dissocié, et dont la dose augmente suivant une loi hyperbolique, avec la proportion d'eau; la chaleur dégagée depuis 6H0 jusqu'à 600HO croit en même temps de » La pipéridine se comporte à cet égard comme la triméthylamine ('), (') Annales de Chimie el de Physique. !\,' série, t. XXIX, p. 496 et suivantes. (^) Ibid., 6'= série, t. XXIII, p. aSo. (■') Ibid., k" série, t. XXIX, p. 5o6. (') Ibid., 5= série, t. XXIII, p. 247. ( =92 ) dont la dilution, en croissant indéfiniment depuis 7 HO, dégage en tout -f- S'^^'jS; tandis que l'ammoniaque, à partir de 7HO, dégage seulement + 0^''',32. » Les bases tertiaires manifestent ainsi d'une façon déjà très marquée la tendance à fixer les éléments de l'eau qui caractérise surtout les bases du quatrième ordre, dérivées de l'oxyde d'ammonium. De là cette consé- quence importante, pour les bases qui forment des hydrates en partie dis- sociés : leur chaleur de neutralisation par les acides est, en réalité, la somme de deux quantités distinctes, dont l'une répond à la base anhydre et surpasse le chiffre apparent donné par l'observation M Acide chhrhydrique . C"'H"Az(i éq. = 5ii') + HCl(i éq.=: a"'), à 22° +i3C-'i,32(') On en déduit, pour la formation du sel isolé, HCI gaz -t- C"'H"Azliq. = sel solide. -1-38'^"', 2 Alcali gazeux.. . + 46'^"' envir. y> Ces nombres sont comparables à la chaleur de formation des chlor- hydrate (4- 4^.3)» bromhydrate (+45,6), iodhydrate (+ 44.2) de l'am- moniaque; ils montrent que la pipéridine est comparable à l'ammoniaque. Mais on doit se garder de tirer des conclusions trop absolues de tels rap- prochements numériques. Comme je l'ai fait observer, ils indiquent, en général, l'ordre des grandeurs relatives des phénomènes, sans les mesurer pourtant d'une façon tout à fait rigoureuse, parce que les états solides des différents corps ne sont jamais absolument assimilables entre eux (états isomériques, amorphisnie, formes cristallines différentes, etc.). » Acide sulfurique. C"'H"Az(i éq.= 4'")+ SO'H{i éq.= 8'i'), à24<'.... +i5c>',5 C"'H"Az(i éq. = 4iii) + 2S0''H(i éq. = 6'''), à24<>.... +i4cai,3 » Déplacements réciproques entre la pipéridine et l'ammoniaque. — Les dé- placements réciproques des alcalis dépendent, comme je l'ai dit plus haut, du degré de dissociation de leurs sels. Or les sels de pipéridine sont lé- gèrement dissociés, aussi bien que les sels d'ammoniaque; ainsi que l'at- (') M. Colson a donné, il y a quelque temps, les nombres suivants, vers iS" : forma- tion du clilorhydrate, + i3<^='',o; dissolution de la base dans l'eau, H- ô'^^'jS (ce Recueil, t. GIX, p. 743) : valeurs concordantes a\ec les miennes. La chaleur de dissolu- lion du chlorhydrate solide, d'après les données du même savant, est — l'^i'iO. ( 29':5 ) (estenl l'odeur des dissolutions et rentraînemenl partiel des bases par un courant d'un gaz inerte. Dès lors, entre ces deux alcalis mis en présence de l'acide chlorliydrique, il devra se produire un certain équilibre, la réac- tion étant endothermique ou exothermique, suivant la nature du couple sur lequel on opère : voilà ce que la théorie indique. » Voici maintenant ce que donne l'expérience : C"'Il"Az étendu + AzHSHCl étendu, à aS" +oC-",4o C"'H"Az, H Cl dissous + AzH^ dissous, à 23» — o'^''i,45 » La théorie est donc complètement confirmée. En outre, la somme des deux nombres pris indépendamment de leurs signes, soit + o^''',85, est sensiblement égale à la différence des chaleurs de neutralisation observées directement: -t-i3,32 — 12,45 = 0,87; ce qui fournitun contrôle. » Ainsi l'ammoniaque et la pipéridine se partagent l'acide chlorliydrique, on raison de la dissociation similaire des deux chlorhydrates par l'eau, dans les conditions des expériences. » Bases alcalines fixes. — J'ai alors opposé la pipéridine aux bases alca- lines fixes, soude et chaux. D'après M. Colson, la pipéridine déplacerait directement la chaux dans le chlorure de calcium. Je n'ai rien observé de pareil; ce déplacement n'ayant pas lieu dans les dissolutions, à la tempé- rature ordinaire. Donnons les faits : C'»H"Az, H Cl étendu4-NaO, HO(i éq. = 2'''), à 23° +oC»i,2o C'"Il"Az, HCl(i éq. =:io'i')-hCaO, HO (1 éq. = 20'") +0^=^1,72 » Ces chiffres accusent un déplacement total ou sensiljlement de la pipé- ridine par la chaux, aussi bien que parla soude : la différence des chaleurs de neutralisation à cette température étant i3,5 — i3,3 = -f-o,2 pour la soude; i4,o — i3,3 = + 0,7 pour la chaux. » On a vérifié également que l'hvdrate de chaux, précipité à l'instant même dans une solution étendue de chlorure de calcium par la soude (exempte de carbonate), se redissout dans une solution strictement équi- valente de chlorhydrate de pipéridine, en dégageant + i'^''',2 (' ). » Réciproquement, la pipéridine en solution étendue ne précipite pas (■) Chififre supérieur au précédent, parce qu'une partie de l'hydrate de chaux se trouve cette fois à l'état insoluble, c'est-à-dire dans un état tel que sa dissolution dé- gage en plus H-i''''',5 par équivalent. ( 2r)_/i ) le chlorure de calcium, l'effet thermique étant insignifiant : CH^Az (i éq. = 5'i') + CaCl (i éq. = 2'"), à 22° +0^^', o5 )) Une solution aqueuse de pipéz'idine ne précipite pas davantage les solutions étendues d'azotate de chaux, ou d'acétate de chaux. » Il en serait autrement, bien entendu, si cette base avait eu le contact de l'air pendant un certain temps, condition dans laquelle elle absorbe l'acide carbonique avec une extrême avidité. Elle précipite alors abon- damment les sels de chaux et de baryte. Si elle contient seulement des traces de carbonate, ce qui arrive d'ordinaire dans un flacon ouvert à plusieurs reprises ou mal bouché, la précipitation du carbonate de chaux peut ne se pi'oduire qu'à l'ébullition. Dans une solution étendue de chlo- rure de calcium, renfermant de la pipéridine, il suffit de faire passer du gaz acide carbonique pour voir aussitôt la liqueur se troubler, avec sépa- ration de carbonate de chaux : la même chose arrive si l'on abandonne les liqueurs au contact de l'air; mais ce sont là des phénomènes exothermi- ques. » Voilà ce qui se passe avec des solutions étendues, c'est-à-dire dans les conditions normales des réactions que l'on a coutume d'exécuter sur les sels dissous : la pipéridine pure ne précipite pas lés sels de chaux dans ces conditions. » J'ai cru utile d'examiner ce qui se passe avec des solutions saturées. Si l'on opère avec une solution saturée de chlorure de calcium, dans la- quelle on verse de la pipéridine liquide, il se produit aussitôt un précipité, et la liqueur se prend en masse : mais le composé formé n'est pas de l'hy- drate de chaux; il renferme de la pipéridine combinée, et il suffit d'ajouter une quantité d'eau convenable pour que le tout se redissolve. L'azotate de chaux saturé, traité par la pipéridine liquide, fournit de même un précipite cristallisé et grenu, que l'addition d'eau redissout complètement. De même, l'acétate de chaux saturé fournit un magma gélatineux, qui ne tarde pas, dans certains cas, à se liquéfier de nouveau, sans aucune addition, par suite d'une agitation qui mélange intimement toutes les portions du sys- tème. C'est le précipité formé par le chlorure de calcium qui exige le plus d'eau pour se dissoudre; c'est aussi celui dont la formation répond au déga- gement le plus grand de chaleur. Aucun de ces précipités, ni d'après ses propriétés, ni d'après la mesure exacte de la chaleur dégagée au moment de sa production, ne saurait être regardé comme de l'hydrate de chaux. Ce sont en réalité des composés complexes, chlorures ou oxychlorures, renfermant Ci ( 295 ) (le la pipcricline combinée, et analogues aux chlorures ammoniacaux du calcium et des métaux proprement dits. Les dérivés métalliques de cet ordre sont également connus pour la pipéridine et la pyridine. )) En résumé, la pipéridine ne précipite pas simplement, par action di- recte et à froid, l'hydrate de chawx dans les sels calcaires dissous, soit concentrés, soit étendus. » La pipéridine liquide précipite le chlorure de baryum, mais seulement en solution aqueuse saturée, sans le décomposer et en s'emparant de l'eau jui le tenait en dissolution; comme pourrait le faire l'acide chlorhydrique concentre. La pyridine liquide produit du reste le même effet. Le chlorure précipité se redissout aussitôt par affusion d'eau. )) La pipéridine précipite, au contraire, les sels magnésiens en les dé- composant, conformément à une observation de M. OEschner de Coninck : elle agit en cela comme l'ammoniaque, avec formation d'un composé complexe, ainsi qu'd résulte de mes mesures thermiques. )) Pyridine, C'IPAz. — J'exposerai brièvement les réactions de cet alcali tertiaire. Il forme aussi un hydrate, avec dégagement de chaleur : C'^H^Az liquide -I-220H2O-, à 22° +2'-',i2 (') Voici la chaleur de formation des sels : G"'H'Az(iéq. = 2'i')-hHCI(i éq. = 2'''), à 22°... + 5^^'', i C'<'H=Azliquide + SO'H(iéq. = 21"), à 2.3" +9K^',23; base dissoute +7,1 On ajoute un second SO*H(i éq. = 2'") — o^''\'6'] résultats analogues à ceux des bisulfates des alcalis fixes, de l'ammoniaque, aussi bien que de la pipéridine et de l'aniline. » Rèaclions avec les sels des autres alcalis el réciproques. C"'H^Az(iéq. =4"'') AzIP,HCI(i éq. =i«0 +o''-»',o C'oH^AzHCi (i éq.=: 6^0 + AzH^ (i éq. = 4"') -\-f''\?> » Ainsi l'ammoniaque déplace entièrement ou à peu près la pyridine (calculé : 12,4 — 5,i = + 7,3). Cependant il y a des indices de partage, dus à la dissociation des sels ammoniacaux, précisément comme avec l'ani- line et l'ammoniaque (ce Volume, p. iSg) : C'H'Az (i éq. = 4'") + CaCl (i éq. = 2"') +oC»i,i3 (') M. Colson a donné : Action de l'eau à i5" + 2C"',25 Action de II Cl étendu -h5c-^i,2 Ammoniaque ( 29(3 ) Pas de précipité. Mais si l'on fait passer un courant de gaz carbonique dans la liqueur, il s'y précipite peu à peu du carbonate de chaux : ce qui n'arrive pas avec l'aniline mélangée au chlorure de calcium. » On a observé un commencement de partage de l'acide chlorhydrique entre la pipéridine et la pyridine, le chlorhydrate neutre de la première base en dissolution produisant avec une solution étendue de la seconde une légèi"e absorption de chaleur ( — o^"', 2, à 1^1°). » Aniline. — La chaleur de formation des chlorhydrates et sulfates d'aniline et de pyridine, comptée depuis les bases liquides (et sans doute gazeuses), esta peu près la même. Voici les expériences d'action réci- proque C"'H»Az,HCl(i éq. = 6ii')-f.C'2H'Az liquide, 11220,7 -f- o«»', r5 » La dissolution de l'aniline dans l'eau aurait absorbé — o^''',48 à la température de l'expérience (ce Volume, p. 137); il y a donc eu, en réa- lité, un dégagement de + o'^^'SôS, c'est-à-dire un certain déplacement de pyridine. D'autre part, C'«H3Az(i éq.=4iiO + SO*H,C'2H"Az(iéq.= 5'''), à 22°. — tC"',3i )) Ce chiffre répond seulement à un déplacement partiel de l'aniline, avec prépondérance de la pyridine, son sulfate étant sans doute moins dis- socié. » Ainsi il n'est pas exact de dire que la pyridine déplace simplement et en totalité l'aniline dans ses dissolutions salines. En réalité, il se produit un partage, déterminé par l'état de dissociation des sels des deux bases antagonistes. » Tous ces faits, je le répète, loin de mettre en défaut les principes de la Thermochimie, les confirment au contraire et en sont les conséquences nécessaires. » MINÉRALOGIE. — Sur le fer météorique de Magiiw . Aiva (Hongrie); par MM. Bektiielot et Fkiedel. Lettre à M. Daubrée. « A la suite d'une Communication sur le gisement du diamant (ce Re- cueil, t. ex, p. 18), vous m'avez prié d'examiner deux échantillons qui vous avaient été adressés très libéralement par M. le D' Brezina, du Cabi- net impérial de Minéralogie de Vienne, afin d'y rechercher la présence ( 297 ) (lu diamant. L'un consistait eu un fragment de graphite, pesant i*", i; l'autre eu un gros morceau de fer météorique, pesant près de 280^' ; tous deux provenaient d'une météorite trouvée à Magura, comté d'Arva (Hongrie). » Je vous ai fait part du résultat de ma recherche, que j'ai terminée avec le concours de M, Friedel, et vous m'avez demandé d'en donner connaissance à l'Académie. En voici le détail circonstancié, utile à exposer à cause de l'intérêt de la question : » J'ai traité ces échantillons par la méthode décrite dans mes Recherches sur les états du carbone (^Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XIX, p. l[ol\ ; 1870), laquelle permet de dissoudre toutes les variétés de carbone, ainsi que les silicates et aluminates, en respectant le diamant. Les traite- ments ont été exécutés avec un soin minutieux, de façon à n'abandonner dans les vases aucun résidu insoluble, si faible qu'il pût être, et à opérer toutes les séparations de matière insoluble par décantation, sans aucune fdtration : de telle façon que nulle trace de matière ne pût être perdue. Ils ont duré près de deux mois. » Le fer météorique, n'étant pas susceptible d'être broyé, a été divisé grossièrement en morceaux par choc et arrachement; puis on en a placé la totalité, à l'exception d'une vingtaine de grammes conservés comme témoin, dans une grande capsule, et l'on a versé dessus de l'eau régale en quantité. Une attaque très vive n'a pas tardé à se développer. Quand elle a cessé, on a décanté la liqueur surnageante et on l'a étendue avec de l'eau aiguisée d'acide chlorhydrique, puis mise à déposer dans de grands llacons. La partie de la météorite non dissoute a été traitée une seconde fois par l'eau régale, puis une troisième fois, celle-ci à chaud. Après ces traitements, presque tout le fer météorique avait disparu, à l'exception de quelques grains noirs et durs, formés par un mélange de diverses matières. On les a réunis avec le dépôt qui s'était formé dans les grands flacons, et on a lavé le tout à l'eau distillée, toujours par décantation; puis on a desséché au bain-marie. » Celte matière, broyée autant que possible, a été ensuite mélangée intimement, au moyen d'une carte, avec cinq fois son poids de chlorate de potasse en poudre; le tout jiartagé en cinq échantillons égaux, dont chacun a été introduit dans un petit ballon plat, où l'on avait mis à l'avance un poids d'acide nitrique fumant égal à cinq fois le poids du chlorate de potasse. On a ajouté la poudre solide par petites parties, avec précaution, en agitant chaque fois, afin de bien noyer et imbiber la pâte solide; puis on a laissé G. K., i8ijo, 2° Semestre. (T. CXI, N» 6.) 3y ( 298 ) digérer pendant un jour à froid : on ne s'est point préoccupé de petites explosions qui se sont produites dans deux des ballons, mais sans les rompre ni rien projeter au dehors. Le lendemain, on a chauffé les ballons dans un bain-marie, porté graduellement à 60°, jusqu'à ce que les gaz chlorés eussent à peu près disparu. On a délayé le contenu des ballons dans un excès d'eau distillée, versé le tout dans un vase de verre de Bo- hême, rincé les ballons de façon à n'y pas laisser la moindre trace de matière et réuni les lavages dans le vase de Bohème. Les ballons, d'autre part, ont été desséchés et réservés pour les traitements consécutifs, de façon à ne pas multiplier les vases destinés à l'expérience. » La portion de matière que l'eau n'avait pas dissoute a été lavée par dé- cantation dans le verre de Bohême, jusqu'à absence de réaction acide ; puis on l'a sèchée au bain-marie, et Ton a recommencé le traitement par le chlorate de potasse et l'acide nitrique. Deux ballons ont suffi cette fois. Après épuisement de l'action, d'abord à froid, puis à 60", comme plus haut, on a lavé de nouveau le résidu insoluble, on l'a séché et placé dans un ballon unique, où il a été traité une troisième fois par le mélange d'acide nitrique et de chlorate de potasse. Cette fois, la masse a pris l'aspect verdàtre et pailleté, caractéristique de l'oxyde graphitique de la fonte. Néanmoins, on a cru utile de faire un quatrième traitement, pour achever la réaction. » L'oxyde graphitique, ainsi préparé, a été séché au bain-marie; puis on l'a placé par portions minimes dans des vases minces de verre de Bohême, recouverts avec un entonnoir, et l'on a chauffé avec précaution sur un bec de gaz, jusqu'au moment de la déflagration générale du système, laquelle a lieu bien au-dessous du rouge. » L'oxyde graphitique se boursoufle ainsi énormément, en se réduisant en une poudre charbonneuse, noire et impalpable (oxyde pyrographi- lique); mais l'entonnoir empêche les déperditions de matière. Après refroi- dissement, on imbibe la matière charbonneuse avec de l'acide nitrique fumant, de façon à la réduire en pâte. On incorpore celle-ci dans de l'acide nitrique mélangé à l'avance avec le cinquième de son poids de chlorate de potasse et placé dans les petits ballons déjà désignés; on opère de façon à ne rien perdre absolument. Puis on recommence l'attaque, suivie de décantations, etc. » Deux traitements méthodiques de ce genre ont suffi pour faire dispa- raître par oxydation toute la matière charbonneuse, en laissant seulement une petite dose d'oxyde graphitique. Celui-ci, une fois lavé et séché, a ( 299 ) été décomposé de nouveau par la chaleur, comme plus haut. Le résidu pyrograpliitique était faible cette fois. Il a été traité de nouveau par le chlorate de potasse et l'acide nitrique, etc.; et les traces d'oxyde graphi- tique, régénérées à cette troisième reprise, ont été décomposées encore une fois, puis le résidu soumis encore à l'action oxydante du chlorate de potasse et de l'acide nitrique. Une quatrième et dernière suite de traite- ments semblables a été nécessaire pour faire disparaître jusqu'aux der- nières traces de matière charbonneuse visible. » Arrivé à ce point, il restait quelques milligrammes d'urfe poudre blanche, cristalline, rayant le rubis, et renfermant des parcelles très bril- lantes. Je les ai mis dans un creuset de platine avec du fluorhydrate d'am- moniaque cristallisé et quelques gouttes d'acide sulfurique, a6n de détruire les silicates ; j'ai fait digérer à chaud quelque temps, puis j'ai étendu d'eau et lavé par décantation dans le creuset même. Le résidu a été séché, puis mêlé avec un peu de bisulfate de potasse, avec addition d'acide sulfurique, dans le but d'enlever les aluminates : on a chauffé, avec la précaution de chasser l'excès d'acide sulfurique sans atteindre le rouge, pour éviter tout risque d'oxyder le diamant. )) Le contenu refroidi a été traité par l'eau, on a décanté avec précau- tion et isolé la trace de matière insoluble qui subsistais encore. Elle ne s'élevait pas à plus de i™^'- ou a'"^'-. C'était là qu'aurait dû se trouver le diamant. J'en ai placé la moitié environ sur une lame de platine, et j'ai déposé à côté, comme témoin, un petit diamant du Cap, pesant 4™^'' à S'"^"; puis j'ai chauffé le tout fortement sur une lampe : le diamant témoin a brûlé lentement et a disparu ; tandis que la poudre cristalline demeurait absolument intacte. J'ai remis l'autre moitié, qui n'avait pas été chauffée, à notre Confrère, M. Friedel, pour en faire un examen spécial; je donne sa lettre plus bas. » Le morceau de graphite, qui m'avait été remis eu même temps que la métét)rite, a été soumis exactement à la même suite de traitements, à l'exception de celui du début par l'eau régale. Tout s'est dissous finale- ment, à l'exception d'un peu de matière pulvérulente, dont le poids était trop faible pour être mesuré, et qui n'était pas combustible. Je l'ai soumise également à notre Confrère. » Voici la lettre de M. Friedel : » J'ai examiné avec soin les quelques grains, contenus dans deux tubes, que vous avez bien voulu me remettre. ( 3oo ) » Je les ai regardés d'abord au microscope polarisant et j'ai vu qu'ils sont pour la plupart transparents et incolores; un très petit nombre sont opaques et noirs ou bruns (matières carbonées ou ferrugineuses?). » Les grains transparents sont biréfringents, avec une biréfringence tout à fait pareille à celle du quartz, dont ils ont d'ailleurs l'aspect par la cassure conchoïde et l'absence de clivages. Comparés avec des grains de sable quartzeux de même dimension, ils ont montré les mêmes couleurs de polarisation. » Ils dht aussi une densité qui est sensiblement celle du quartz. Ils flottent dans l'iodure de méthylène pur, et, lorsqu'on verse, à la surface de l'iodure de méthylène, dans un tube, une couche de benzine, on voit, quand la diffusion des liquides l'un dans l'autre a commencé à se faire, les petits grains nager dans une couche un peu supérieure à celle dans laquelle nage un petit fragment de spath d'Islande (D =: 2,7); la densité du quartz est de 2,66. » Quelques grains, ayant été traités par l'acide fluorhydrique sur une lame de platine, ont été attaqués, mais n'ont pas entierementdisparu.il en a été de même de grains de sable quartzeux traités de la même façon. n La matière des deux tubes s'est comportée d'une manière identique. » Je crois pouvoir conclure de là que le résidu du traitement du fer lîié- téorique d'Arva et du graphite est formé, en très grande partie, de grains quartzeux. Je n'ai trouvé, parmi ces grains, aucun qui fût raonoréfringent ou qui fût doué des propriétés du diamant. » En résumé, on peut dissoudre complètement cette météorite, par des traitements faits à une température inférieure au rouge, sans qu'il reste trace de diamant. » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Chancel, Correspondant de la Section de tlhimic, décédé à Montpellier, le 5 août i8go. ( 3oi ) MEMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une lampe clcctrique, dite lampe Stella, destlnce à l' éclairage des mines. Note de M. de Geuson. (Extrait.) (Commissaires : MM. Daubrée, Haton delà Goupillière, Schûtzenberger.) « Cette lampe, résultat des études d'une Compagnie anglaise à la tête de laquelle se trouvent plusieurs des savants les plus éminents de l'Angle- terre, a été expérimentée à l'École des Mines et transmise ensuite à la Compagnie des mines d'Anzin, qui en a décidé l'essai dans une de ses fosses les plus grisouteuses, [)our les travaux du fond de la mine. » La lampe Stella pèse i6ooS'' et donne un pouvoir éclairant d'environ une bougie. Elle brûle nominalement pendant douze heures avec une régularité parfaite, mais sa durée ^a jusqu'à quatorze et même seize heures eflectivement. Elle se recharge en cinq heures, sous un courant de i ampère et 4 volts. » Elle se compose d'un accumulateur formé de deux cellules en ébonite, contenant chacune cinq plaques de 75™'" de long sur 45""" de large, assujetties de façon à être à l'abri d'un choc extérieur. Deux de ces plaques sont en peroxyde de plomb solide, connu sous le nom de lithanode, pesant ensemble iSoS', et ont une capacité (pour travail utile) de 7 ampères-heure. Les trois autres plaques sont en plomb spongieux. Ce plomb spongieux est maintenu par un support extrêmement léger ayant une très faible résistance et une haute conductibilité ; en pratique, il ne s'use jamais. Plus le lithanode a été rechargé, meilleur il devient, et il n'y a jamais désagrégation des plaques. Comme il n'existe aucun contact entre les plaques, il ne se produit aucune action locale dans l'accumulateur quand on ne s'en sert pas. La capacité totale de l'accumulateur est de 28 watts-heure; soit 7 ampères-heure x 4 volts =: 28 watts-heure. » Pendant le travail ordinaire dans la mine, la lampe à incandescence prend en- viron 5 ampères-heure en douze heures d'éclairage. » L'électrolyte employé dans l'accumulateur est de l'acide sulfurique dilué, à la densité spécifique de 1,170. » La boîte extérieure est en acier galvanisé, pour empêcher la rouille provenant de l'humidité. Un espace de 60™™ environ est réservé entre la boîte métallique et l'accu- mulateur; il est garni de tampons de caoutchouc, pour éviter que les chocs n'endom- magent la boîte en ébonite de l'accumulateur. » Un peu au-dessous du centre de la face antérieure de la lampe, se trouve une lentille de verre, derrière laquelle est placée une petite lampe à incandescence, laquelle, montée sur un ressort à boudin, peut rentrer dans la lampe si elle reçoit un choc ( 302 ) après que le premier verre serait cassé. Au-dessus de la lentille, se trouve un commu- tateur qui permet d'allumer et d'éteindre la lampe à volonté; ce qui permettrait aux mineurs, en cas d'éboulement en arrière des travaux d'avancement, de conserver de la lumière pour autant de fois dix heures qu'ils auraient de lampes avec eux. . . . » La sûreté est absolue et le mineur n'a plus d'imprudence à commettre. Des lampes cassées dans le gaz d'éclairage, de beaucoup plus explosif que le grisou, n'ont pro- duit aucune explosion. » En résumé, la lampe Stella assure la sécurité absolue des mineurs. Elle se recommande par sa simplicité d'entretien, la modicité de son prix et la durée de sa lumière. » MEMOIRES PRESENTES. M. ViAL, M. Cn. Jeuffroy, M. Delaurier adressent diverses Communi- cations relatives aux explosions de grisou dans les mines. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. J M. Pigeon adresse une Note relative à un moyen préservatif contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. L. MiRiNNY adresse une Note relative à un projet de Congrès scien- tifique universel. (Renvoi à la Commission administrative.) CORRESPONDANCE. CHIMIE. — Sur quelques nouveaux hydrates de gaz. Note de M. Villard. « Hydrate de propane. — J'ai indiqué dans une Note précédente ( ' ) l'exis- tence d'hydrates solides obtenus avec le méthane et l'éthane. Il m'a paru intéressant de soumettre à l'expérience leur homologue supérieur, le pro- (') Comptes rendus, t. CM, p. 1602; 1888. ( 3o3 ) pane. J'ai préparé ce carbure, suivant le procédé employé par M. Schorlem- mer ('), en traitant l'iodure d'isopropyle parle zinc et l'acide chlorhy- drique, et faisant passer le gaz obtenu dans l'acide sulfurique fumant, un mélange d'acide sulfurique et d'acide azotique, enfin dans une solution de potasse. » Pour débarrasser le propane ainsi préparé de l'hydrogène libre et des traces d'air qu'il peut contenir, j'ai employé la méthode suivante, qui peut s'appliquer à la purification d'un grand nombre de gaz. Le tube en verre de l'appareil de M. Cailletet, })réalablement effilé en pointe extrêmement fine à la partie supérieure, reçoit le mélange gazeux. On comprime jusqu'à obtenir la liquéfaction du propane ; on ouvre alors la pointe effilée, en fon- dant celle-ci avec une lampe à alcool; l'hydrogène et l'air s'échappent et la couche liquide, poussée par le mercure, s'élève lentement jusqu'au som- met du tube. On rétablit alors dans ce dernier la pression atmosphérique en desserrant progressivement la vis de détente, puis on fond la pointe pour refermer le tube. » Cette opération peut être recommencée plusieurs fois pour enlever les traces de gaz étrangers adhérentes aux parois du A-erre; elle se fait facile- ment sous des pressions même très fortes et peut être employée toutes les fois qu'il s'agit de séparer deux gaz inégalement liquéfiables. Par une manœuvre convenable de la pompe, il est possible, la pointe du tube res- tant ouverte, de faire bouillir le liquide pour chasser les gaz qu'il peut con- tenir en dissolution. » Avec du propane ainsi purifié, il est très difficile d'obtenir l'hydrate par compression suivie de détente. Celui-ci se détruit en effet à -f- 8°, 5, et au-dessous de cette température, le gaz se liquéfiant sous de faibles pressions, la détente n'est pas assez forte pour amener la production de glace qui doit provoquer la combinaison. Il est nécessaire de refroidir momentanément le tube au-dessous de o° ; des cristaux incolores appa- raissent alors sur les parois mouillées, et leur formation peut se continuer à une température supérieure à celle de la glace fondante, jusqu'à ce que la couche de propane liquide ait entièrement disparu. Le composé obtenu présente à o° une tension de dissociation voisine de i""", et peut se con- server indéfiniment sous des pressions convenables, au-dessous de 8°, 5. » En ajoutant une petite quantité d'air au gaz, les cristaux s'obtiennent (') Annalen der Chemie und Pharmacie, t. CL, mai 1869. Bulletin de la Société chimique, t. XII, p. 358; 1869. ( 3o4 ) facilement au-dessus de o° par compression suivie d'une détente, qui peut être alors plus énergique qu'avec le gaz seul. La présence de l'air n'influe pas sur la température de destruction de l'hydrate, qui est encore + 8°, 5, même sous de fortes pressions. )) Il est à remarquer que la température critique des hydrates formés par le méthane, l'éthane et le propane, s'abaisse quand on passe dun carbure à son homologue supérieur; ces composés se détruisent en effet respectivement à -+-21", 5, -l-i4'',5 et +8°, 5. » Eydrales de fluorures de carbone. — J'ai étudié au même point de vue le tétrafluorure et le bifluorure de carbone, ainsi que le fluorure de méthy- lène et le fluoroforme. Ces gaz ont été préparés, les trois premiers suivant la méthode générale indiquée par MM. Guntz, Moissan et Chabrié ('), et le dernier au moyen du procédé employé par M. Meslans (-). Ces fluo- rures, lavés à l'eau pure, ont été purifiés comme je l'indiijue plus haut pour le propane, afin de chasser en particulier l'air provenant de la prépa- ration en tubes scellés. » En présence de l'eau, dans l'appareil de M. Cailletet, par compression suivie de détente ou aidée d'un refroidissement passager au-dessous de o", j'ai obtenu avec chacun de ces gaz des cristaux incolores abondants, se détruisant à des températures dépendant du corps soumis à l'expérience. » Avec le tétrafluorure de carbone, les cristaux peuvent être conservés aussi longtemps qu'on le veut, vers 0°, sans qu'aucune pression soit exercée par la pompe de l'appareil, et sous des pressions suffisantes jusqu'à + 20°, 4 ; à celte température, ils se détruisent peu à peu, et une couche de gaz liquéfié apparaît dans le tube au-dessus de l'eau. Comme pour le propane, et pour la même raison, la présence d'une petite quantité d'air rend l'expérience plus facile, la température de destruction des cristaux restant d'ailleurs la même. )) Le bifluorure de carbone a donné naissance dans les mêmes condi- tions -à un composé solide présentant des tensions de dissociation plus fortes, et se détruisant à + 10°, 5. » Le fluorure de méthylène et le fluoroforme ont fourni des résultats analogues, et les cristaux obtenus avec chacun d'eux se décomposent, même sous de fortes pressions, aux températures de -j- i7°,6 pour le pre- mier, et ■+: 21°, 8 pour le second. {') Comptes rendus, t. GX, p. 279 et i2o3; 1890. (-) BulleUii de la Société chimique, i '| février 1890. ( ;^.,.^ ) -) Dans CCS coiulilions, il m'a paru siiKisnmmcnt tlcniontrc que ces divers niioriircs ponvaienl former avec l'eaii (jualrc livdralcs solides carac- térisés en particulier par des tempéraliires de destruction qui sont respec- tivement H- 20°, 4, -1- TO"',5, -+- 17", G et -t- 21", 8. » CHIMIE ORGANIQUE. - Sur u/i nouvel acide gras (') . Note de M. E. Gérard, présentée par M. Schùtzenberger. « L'étude méthodique de corps gras très divers m'a fourni l'occasion d'observer certaines particularités qui révèlent, chez quelques-unes de ces substances, la présence de principes n'ayant pas encore été signalés. L'huile des semences de Datura stramonium en fournit un exemple. Elle m'a donné un nouvel acide organique qui vient remplir une place restée vide jus- qu'ici dans la série des acides gras d'origine naturelle. Je vais décrire cet acide. » La matière qui l'a fourni, c'est-à-dire l'huile grasse des semences de Datura, est extraite par épuisement à l'éther. Après évaporation de la liqueur, le résidu est purifié par dissolution dans l'éther de pétrole, filtra- tion et distillation. On obtient ainsi une huile jaune verdàtre, dans la pro- portion de 25 pour 100 du poids des graines. )) Pour obtenir le nouvel acide, l'huile est saponifiée par la lilharge. Le savon de plomb, lavé à l'eau distillée chaude, desséché dans le vide et mélangé à du sable lavé, est épuisé par l'éther pur et sec, qui dissout les sels de plomb des acides oléique et linoléique ; les produits ainsi enlevés sont assez abondants. Le résidu insoluble, con- stitué par les sels de plomb des acides gras solides, donne ces derniers quand on le traite par l'acide chlorhydrique dilué. Le mélange d'acides, lavé à l'eau, puis séché, est dissous à chaud dans l'alcool à 85°. Par refroidissement, la solution se prend en une masse de cristaux incolores, fondant à 57°, 5. Après des cristallisations répétées, le point de fusion s'abaisse à 56°. )) Pour déterminer la nature de ces cristaux, j'emploie la méthode des précipitations fractionnées, indiquée par Heintz. » A cet efTet, je prépare avec le produit cristallisé une solution alcoolique saturée à froid. Je soumets ensuite la liqueur chauffée à des précipitations partielles, au moyen d'une solution aqueuse concentrée d'acétate de baryte ; j'ajoute pour chaque fractionnement une quantité de ce sel correspondant à ^ Ju poids total des acides gras. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Jungfleisch, à l'École de Pharmacie. G. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 6.) 4^ ( 3o6 ) » Par ce procédé, les premiers précipités renferment les acides qui ont l'équiva- lent le plus élevé, les derniers contiennent ceux, qui sont moins riches en carbone. Dans une expérience portant sur 25'', 80 de matière cristallisée, par exemple, onze parties ont été précipitées successivement. J'ai pris le point de fusion de l'acide con- tenu dans chacun des précipités barytiques : les premiers produits renfermaient un acide fondant à 55", tandis que les derniers étaient formés par un acide fondant à 62°. Si l'on a égard aux considérations indiquées plus haut, le premier produit devait avoir un poids moléculaire plus élevé que le second. C'est ce qui est résulté, en efTet, des dosages de baryte effectués dans les différents précipités : les premiers sels, formés par l'acide fondant à 55° ont donné 20,29, 20, 44 ^t 20,17 pour 'oo de baryum, alors que les suivants, formés par l'acide fondant à 62°, contenaient 21,09 ^^ 21,19 pour 100 de baryum. Ces derniers précipités renfermaient la même quantité de baryum que le palmitate (théorie : 21,17 pour 100); de plus, l'acide qu'ils ont fourni avait précisé- ment le point de fusion de l'acide palmitique pur. L'acide palmilique existe donc dans l'huile en question. » Pour vérifier si les preiniers produits précipités sont constitués par une substance unique ou par un mélange, j'ai opéré sur un échantillon de 2.^' provenant des portions de Tacide fondant régulièrement à 55", et je l'ai fractionné de nouveau par l'acétate de baryte. Je n'ai pu, même par sept fractionnements, le dédoubler en acides gras d'un point de fusion différent : l'acide des diverses fractions isolées fondait toujours à 55*^. Il s'agit donc bien d'un précipité défini et non d'un mélange. » En traitant le sel barytique par l'acide chlorhydrique, j'isole l'acide organique qui le forme. Cet acide présente des caractères qui le diffé- rencient nettetnent des acides gras d'origine naturelle connus jusqu'ici. Il cristallise par refroidissement dans l'alcool à 85° en fines aiguilles grou- pées en aigrettes ou en faisceaux; il est assez soluble dans l'alcool froid, très soluble dans l'alcool bouillant, l'éther ordinaire ou l'éther de pétrole. Des cristallisations répétées, effectuées à l'aide de véhicules divers, ne font pas varier son point de fusion. Sa composition répond à la formule Q34JJ34Q4 . jj g donné en effet à la combustion 75,20 et ']5, 5i de carbone, 12,5961 12,69 d'hydrogène, la théorie étant 75,55 de carbone et 12,59 d'hydrogène. « Cette conclusion est d'ailleurs confirmée par l'étude des sels de baryte, de zinc et de magnésie, ainsi que par celle de l'éther éthylique. » Le sel de bai y Le cristallise dans l'alcool en aiguilles microscopiques; l'eau ne le dissout pas, il est anhydre; à l'analyse, il a donné 20,29, 20,44 et 20,17 de baryum (théorie : 20,29). Le sel de zinc ressemble à celui de baryte, il est comme lui an- hydre; il contient 10,88 de zinc (théorie : 10,77). » Le sel de magnésie présente la même apparence que les précédents, mais est (3o7 ) beaucoup plus soluble dans l'alcool chaud; il crislallise sans eau; il renferme 4 j 49 de magnésium (théorie : 4)27). n Vcthcr cthyliquc se prépare comme l'éther stéarique correspondant. Il cristallise dans l'alcool fort en fines aiguilles qui se feutrent quand on les dessèche; il fond à 27° et se solidifie à 25° en formant de grandes lamelles cristallines. Sa combustion a fourni 76,81 de carbone et 12,86 d'hydrogène (théorie : 76,54 de carbone et 12,75 d'hydrogène). » La présence dans le règne végétal d'un acide en C"H'^0* a été si- gnalée plusieurs fois, mais tons les produits de ce genre ont pu être par la suite dédoublés en plusieurs principes différents; ils étaient donc des mé- langes. Un acide de cette composition et fusible à 52°-53'' a été obtenu synthétiqueraent par Beelier, en iSSy, en partant du cyanure de cétyle; un peu plus tard, Heintz a séparé ce produit par des fractionnements; il en a retiré notamment un acide de composition C^H'^O" et fondant à 59°,9. Enfin en 1879, M. Krafft, en oxydant l'acéto-stéarone, en a préparé un acide de même formule que les précédents et fondant à 60°. Si succinctes que soient les descriptions données de ces acides, elles suffisent cependant pour ne pas permettre de confondre les produits auxquels elles s'appli- quent avec l'acide de l'huile de Datiira. )) L'acide gras naturel que je viens de faire connaître, et que je propose de désigner sous le nom à' acide daluriqiie , est donc nouveau. Intermédiaire entre l'acide palmitique et l'acide stéarique, il présente des propriétés fort analogues; toutefois, son point de fusion est notablement inférieur à celui du plus fusible de ses deux homologues voisins. Je poursuis son étude. » CHIMIE ANIMALE. — Recherches sur la pourpre produite par le Purpura lapillus. Note de M. Augustin Letellier, adressée par M. de Lacaze- Duthiers. « Strabon (') et Pline (-) disent que la pourpre antique était infecte à la teinture ; celle que produit le Purpura lapillus ne l'est pas moins. A partir du moment où la coloration apparaît dans la bandelette, on sent une odeur désagréable et pénétrante, si semblable à celle que produisent les Murex (') Strabo', Géographie, t. XVI, Chap. II, § 23. ( = ) Pline, t. IX, § LX, p. 38o. ( 3o» ) brandaris et tranculns c[!i'il semble infiniment probable qu'elle est due aux mêmes causes. Les chimistes que M. de Lacaze-Duthiers (*) a consultés se sont tous accordés à lui trouver les caractères de l'essence d'ail, c'est- à-dire l'odeur du sulfure d'allyle. Les expériences que j'ai faites cet hiver confirment cette manière de voir. ^) Il faut d'abord remarquer que l'odeur alliacée, dégagée par la bande- lette à pourpre du Purpura lapillus insolée, se produit également quand on fait agir la lumière sur les corps cristallisés et photogéniques qu'on en peut extraire (^). Cette observation montre : i° que l'odeur n'est pas due à la putréfaction de la bandelette, mais aux transformations chimiques opérées par la lumière dans la composition des substances génératrices de la pourpre; 2" que le corps odorant n'a besoin, pour se manifester, que de traces insensibles de sa substance, puisque, chaque fois que l'expérience a été faite avec des cristaux, la quantité en a toujours été minime et l'odeur perçue excessivement forte. » Quand j'ai voulu isoler la matière odorante que dégage la pourpre, il m'a été impossible d'obtenir autre chose que des traces de la matière alliacée, quoique j'aie mis en expérience près de six mille bandelettes soi- gneusement disséquées; ces traces étaient insuffisantes pour déterminer les caractères physiques de cette matière et permettaient seulement de réaliser quelques réactions propres au sulfure d'allyle. » J'ai mis les bandelettes à pourpre, rapidement détachées, dans l'eau distillée sur- montée d'une couche d'éther, et j'ai exposé au soleil. La pourpre n'a pas tardé à ap- paraître et, en agitant, l'éther s'est emparé de la substance odorante. L'expérience a duré plusieurs jours; chaque fois, la masse a été soigneusement agitée, afin de renou- veler les surfaces des bandelettes exposées à la lumière et d'enlever à leau toutes traces de la matière alliacée. L'éther, évaporé, a laissé un résidu graisseux, abondant, en partie constitué par de la stéarine. Le résidu, traité par quelques gouttes d'acide de Nordhaiisen, a pris une couleur rosée qui, dans certaines expériences mieux réussies, pour des causes qui ont échappé à l'observation, est devenue d'un rouge pourpre ad- mirable sur le pourtour des taches graisseuses. Cette coloration rose ou pourpre ne peut être attribuée à la matière grasse; celle-ci, en présence de l'acide sulfurique, se colore en rouge sang-dragon. On ne peut pas davantage l'attribuer à des traces de pourpre qui auraient traversé le filtre, car elle eût été localisée en quelques points et ne se serait point montrée sur le contour de toutes les taches. Au surplus, la colo- ration disparaît par l'addition d'une petite quantité d'eau, ce qui n'aurait pas lieu avec la graisse plus qu'avec la pourpre : on voit même alors quelques gouttes hui- (') De Lacaze-Duthiers, Aaii. des Se. nat.. t. XU, p. 27 et suiv. (') A. Leteluer, Communication à l'Académie, 8 juillet 1889. ( '^o.) ) louses li'ès minces à la surfaqe du liquiilo. Ces léaclions seraient nùaiimoins insuffi- sanles pour arriver à une conclusion probable, s'il n'était facile de montrer que le ré- sidu élhéré renferme du soufre. En mettant celui-ci dans un tube scellé, en présence de l'acide azotique fumant, et chauffant à 200" pendant trois heures, on constate la pré- sence d'une notable quantité d'acide sulfurique. Il suffit même de chauflTer pendant longtemps le résidu dans une capsule en porcelaine avec de l'acide azotique fumant, pour obtenir des traces d'acide sulfurique. 11 En résumé, le corps odorant sent l'essence d'ail ; il renferme du soufre et se comporte avec l'acide sulfurique et avec l'eau comme le sulfure d'al- lyle : on peut donc penser que c'est bien du sulfure d'allyle qui rend la pourpre infecte. » Il ne faudrait pas croire cependant que ce soit là le seul corps odorant qui prenne naissance, sous l'influence de la lumière, dans la bandelette à pourpre. On peut montrer que le résidu éthéré renferme un cyanure ou un sulfocyanure. ' » Après s'être assuré qu'il ne contient pas de sels ammoniacaux, on chauffe en présence de la potasse alcoolique etl'on obtient immédiatement un dégagement d'ammoniaque. Ou bien on chauffe le résidu en présence du sulfhydrate d'ammoniaque vieux, et à la liqueur filtrée on ajoute (\u per- chlorure de fer; la coloration rouge sang du sulfocyanure de fer apparaît aussitôt. Il est d'ailleurs connu que le sulfure d'allyle est rarement seul, qu'il est le plus souvent accompagné de sulfocyanure, dans les sucs des plantes; il est probable qu'il en est de même avec la pourpre et que les réactions qui donnent naissance à l'un amènent aussi la formation de l'autre. Enfin on peut encore soupçonner la présence de carbamides ou de sulfocarbamides dans l'eau qui a renfermé les bandelettes. Ces sub- stances sont tout aussi pesantes que le sulfure et le sulfocyanure d'allyle; malheureusement, elles ne sont pas plus abondantes et la seule raison qui pourrait faire croire à des traces de ces substances, c'est que l'eau, après plusieurs précipitations des matières albuminoïdes par l'alcool, renferme un corps réducteur qui agit sur le chlorure d'or comiue le fait l'acide for- mique en présence de la lumière. » ( 3io ) ZOOLOGIE. — Sur la multiplication et la fécondation de l'ïLyd'cïlinpi senta Ehr. Note de M. Maupas, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Dans une Communication antérieure ('), oii je faisais connaître le résultat de mes éducations de trois Rotateurs (Cycloglaena lupus Ehr., Notommata species? et Adineta vaga Davis), j'exprimais le regret de n'avoir pu me procurer V Hydatina senta. Clet hiver, en ayant rencontré deux individus, provenant de deux localités voisines d'Alger, mais assez éloignées l'une de l'autre, je les ai mis, eux et leurs descendants, en cul- ture, avec les mêmes dispositions et la même méthode que les précédentes espèces, leur donnant des Eugiènes pour nourriture. )i Ces deux cultures ont été inaugurées l'une à la mi-mars, l'autre à la mi-avril. Aujourd'hui (i4 juillet), elles en sont arrivées, la première, à la quarante-cinquième, la seconde, à la trente-troisième génération agame. » L'Hydatine est extrêmement vorace et, mangeant jour et nuit, elle peut absorber des quantités surprenantes d'aliments, composés de Zoospores, de Flagellés et de Ciliés. Sa puissance d'accroissement et de multiplication est en rapport avec cette voracité. « La reproduction de l'Hydatine, ainsi qu'on le sait depuis longtemps déjà, se fait au moyen de deux espèces dœufs : i° les œufs parthénogéné- tiques, dits œufs d'été, qui se divisent eux-mêmes en deux sortes très distinctes, les uns donnant naissance à des mâles, les autres à des femelles; 2° les œufs fécondés, ou œufs d'hiver des auteurs. Chaque pondeuse, dans quelque condition qu'on la place, ne pond jamais qu'une seule sorte d'œufs. Je l'ai vérifié sur de nombreux individus des trois catégories, tenus dans un isolement absolu pendant toute la durée de leur existence. » La durée d'incubation des œufs pai'thénogénétiques mâles et femelles est toujours fort courte, mais varie considérablement avec la température. Elle est à peu près la même pour les deux sortes, avec une légère différence en moins pour les œufs mâles. Par une température de i5° C, je l'ai vue se prolonger vingt-six heures et ne durer que douze heures avec 24° C. « Avant d'atteindre leur maturité et de pondre leur premier œuf, les jeunes femelles bien nourries s'accroissent pendant quarante-trois heures (') Comptes rendus, t. CIX, p. 270; 1889. ( 3., ) avec i5"C. et pendant vingt heures seulement avec 25° C. Ici encore, on conslulc une légère dilTcrencc en moins pour les pondeuses de màlcs. » Les pondeuses d'œufs parthénogénétiqucs mâles et femelles sont en état de produire jusqu'à jo œufs. C'est le maximum quej'aie constaté. Mais elles meurent fréquemment avant d'atteindre ce chiffre extrême, n'ayant pondu que 35 à 45 œufs. Quand elles atteignent à ce maximum, elles peu- vent encore vivre trois ou quatre jours dans un état de stérilité absolue, comme je l'ai déjà constaté chez Adineta vaga. Les pondeuses d'œufs fécondés ne dépassent jamais le nombre de i6 œufs et meurent même souvent après les dixième à douzième œufs. M Le nombre d'œufs pondus dans les vingt-quatre heures varie un peu suivant les individus et suivant la nourriture, mais beaucoup suivant la température. Les chiffres les plus forts observés sont de 27 et 1 1 œufs parthénogénétiqucs mâles et de 18 et 7 œufs parthénogénétiqucs fe- melles, respectivement avec des températures de 2[\° et i5°C. Les pon- deuses d'œufs fécondés ne dépassent pas le nombre de 5 œufs par jour, avec une température de 20" à 22° C. Ces quantités décroissantes sont d'ailleurs en rapport inverse avec les dimensions et le volume des trois sortes d'œufs. » L'existence de l'Hydatine est toujours assez courte. La plus longue, observée par moi, est celle d'une pondeuse d'œufs parthénogénétiqucs femelles qui, après avoir pondu son cinquantième œuf le neuvième jour, vécut encore quatre jours en état de stérilité absolue. La température était de 18° C. Les pondeuses d'œufs fécondés ne durent pas plus de sept à huit jours, par des températures de i8°C. à ao^C. Les mâles vivent seule- ment deux jours et demi à trois jours. » Jusqu'ici nous avons considéré les œufs d'hiver des auteurs comme des œufs fécondés. Je m'en suis assuré d'une façon absolument indiscu- table, au moyen des expériences suivantes. J'ai tenu 796 femelles isolées dès leur naissance et à l'abri de tout contact des mâles. Toutes, sans aucune exception, ne m'ont pondu que des œufs parthénogénétiqucs mâles et femelles, ou œufs • Semestre. (T. CXI, N» 7.) -^'^ ( 322 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Contribiiliun à la théorie des expériences de M. Hertz. Noie de M. H. Poixcarê. « 1. Dans les calculs qui accompagnent les admirables expériences de M. Hertz, il s'est glissé une erreur importante qui n'a pas, à ce que je crois, été encore signalée. » Pour calculer la période de l'excitateur primaire, M. Hertz applique une formule de Sir W. Thomson relative aux décharges oscillantes d'une bouteille de Leyde. D'après cette formule, la période est égale à C étant la capacité du condensateur et L la self-induction du fd qui réunit les deux armatures. La capacité C est, par définition, le rapport de la charge d'une des deux armatures à la différence de potentiel des deux armatures. ». Dans les expériences de M. Hertz, le condensateur est remplacé par deux sphères de i S'^™ de rayon, séparées par une distance de i"', 5o. Soient q la charge d'une des sphères, V son potentiel; soient — y et — V la charge et le potentiel de l'autre sphère; on aura, en mesure électrostatique, ^ = Vxi5'=". » La charge d'une des armatures est y; la différence de potentiel est 2 V ; on aura donc, d'après la définition de C, /" '^1 r-cin i; ^ — TT — , » -J > 2 V ' au lieu de i5'^™. )) La période calculée par M. Hertz se trouve ainsi égale à la véritable multipliée par \-2. » Pour l'excitateur auquel se rapporte le calcul du tome XXXI des An- nales de Wiedemann, calcul que je viens de citer, la demi-longueur d'onde serait donc 375'='" au lieu de 53 1"". Pour celui qui a servi dans les expé- riences du tome XXXIV, elle serait 339'='" au lieu de ^So-^"". » Les expériences ayant donné dans l'air une demi-longueur d'onde de 480*=°, il en résulterait, si le calcul de la période était correct d'autre part, que la vitesse de propagation dans l'air serait égaie à celle de la lumière multipliée par y 2. ( 323 ) Il (l'est là une conclusion à laquelle on ne se résignerail déjà plus aisc- menl. Heureusement, elle ne s'impose pas. i> En premier lieu, le calcul de la période n'est que grossièrement ap- proximatif et M. Hertz est obligé d'y négliger diverses circonstances dont le rôle est peut-être important. Ainsi, il ne lient pas compte des courants de déplacement qui peuvent exister autour de l'excitateur et exercer une in- fluence. M. J.-J. Thomson a cherché depuis à tenir compte de quelques- unes des circonstances négligées par M. Hertz, mais son calcul est encore assez grossièrement approché. Il Le calcul de la période, effectué rigoureusement en partant des hypo- thèses de Maxwell, nous donnerait-il la longueur d'onde observée? U est difficile de le savoir sans l'avoir fait, mais cela me semble peu probable : l'influence des circonstances négligées me paraît trop petite pour qu'il en soit ainsi. Il est vraisemblable qu'on sera conduit à modifier la théorie de Maxwell, non pas dans ses traits essentiels, mais dans quelques-unes des hypothèses secondaires, par exemple en ce qui touche les conditions aux limites. Ainsi cette théorie, sous sa forme actuelle, exige que, dans le cas d'oscillations très rapides, les lignes de force électrique soient normales à la surface des conducteurs. Cette condition paraissait déjà à M. Hertz mal confirmée par ses expériences; ce que je viens de dire nous donne une nouvelle raison de l'abandonner. » De nouvelles expériences pourront seules trancher ces questions. Je ne doute pas que l'admirable méthode expérimentale créée par M. Hertz ne nous en fournisse les moyens. Si le but que l'on croyait atteint est peut-être encore loin de nous, M. Hertz n'en a pas moins eu le rare bon- heur, qui n'a été donné qu'à quelques hommes de génie, d'ouvrir aux investigations des chercheurs un champ entièrement nouveau. )i 2. Après ce que je viens de dire, il peut paraître superflu de tirer les conséquences mathématiques de la théorie de Maxwell sous sa forme actuelle. Mais d'abord, s'il semble que cette théorie doive être abandon- née, ce n'est là qu'une probabilité et non une certitude, et la comparaison des expériences avec un calcul ri goureucc pourra seule nous donner cette certitude. D'autre part, si cette théorie doit être modifiée, c'est encore cette comparaison qui seule pourra nous faire savoir dans quel sens doi- vent se faire ces modifications. » J'ai donc cherché, en partant des hypothèses aciuellement admises, à calculer rigoureusement la période d'un excitateur de forme donnée. Je ( 324 ) n'y ai pas complètement réussi; mais les résultats obtenus, si incomplets qu'ils soient, ne me paraissent pas tout à fait indignes d'intérêt. » Deux cas sont à distinguer ; celui où l'excitateur se trouve placé dans un espace indéfini; celui où il est placé dans une chambre close par des parois conductrices et remplie par un diélectrique. Dans le premier cas, l'énergie se dissipe constamment par radiation, et l'amplitude des oscilla- tions va en diminuant. On exprime ce fait, en langage analytique, en di- sant que la période est imaginaire et que la partie réelle représente la période observée et la partie imaginaire le décrément logarithmique. » C'est dans le premier cas qu'on est placé dans les expériences ordi- naires, pourvu que les parois de la salle soient, au moins en partie, assez éloignées pour n'exercer aucune influence; c'est malheureusement le se- cond cas seulement que j'ai pu traiter. Peut-être des procédés analogues sont-ils applicables au premier cas, qui est plus compliqué. » Un excitateur peut donner naissance à des vibrations de périodes dif- férentes et qu'on peut appeler harmoniques, bien que ces périodes ne soient pas multiples les unes des autres. » Soient T T T ces périodes rangées par ordre d'acuité croissante. » Dans le second cas, la phase est la môme en tous les points du diélec- trique, ce qui n'arriverait pas dans le premier cas. Si nous désignons par L, M, N les composantes de la force magnétique, et si nous supposons que la vibration de période T,- existe seule, nous pourrons écrire (i) L = L,cosrt,/, M ^ M,cos«,7, N := N^cosrt,-/, L,, M, et Nj étant des fonctions dépendant de jc, y, z seulement et indé- pendantes du temps t. » Je désigne par A l'inverse de la vitesse de la lumière, par ch un élé- ment de volume du diélectrique qui remplit la chambre close où est placé l'excitateur; toutes les intégrales que nous allons rencontrer sont des inté- grales triples étendues à tous les éléments rh de l'espace occupé par ce diélectrique à l'extérieur de l'excitateur et à l'intérieur de la chambre. ( ■5-25 ) » Cela pose, considérons trois fonctions X, Y et Zdea:, y et z assujet- ties aux conditions suivantes : » i" Elles doivent être finies et continuos, ainsi que leurs dérivées du premier ordre, en tous les points du diélectrique; » 2" Elles doivent satisfaire, dans tout le diélectrique, à l'équation dite solénoïdale dX clY d7^ __ , dx dy dz ' » 3" A la surface qui limite le diélectrique, c'est-à-dire tant à la surface de l'excitateur qu'à celle des parois de la chambre, elles doivent être telles que le vecteur X, Y, Z soit tangent à cette surface. » Dans ces conditions, la valeur du rapport _ ,/ \\dy dz ) '^\dz dx) '^\dx dy) \ P~ /(X2-f-Y-+Z-)f/x ne peut décroître au delà de toute limite. » On peut donc choisir les fonctions X, Y et Z de telle façon que ce rapport soit minimum. » Ce minimum est égal à et il est atteint quand on a X _ Y^ _ Z L, "" M, ~ N, ' L,. M, et N, étant les trois fonctions définies |)ar les équations (i). » Assujettissons encore les fonctions X, Y, Z à la condition (2) /(XL, +YM, -^ZN,)rf- = o; le rapport 0 admettra encore un minimum plus grand évidemment que le précédent. Ce minimum sera égal à 47z-^A^ et sera atteint quand on aura T^ X Y Z ( 32f. ) » Si l'on assujettit maintenant X, Y, Z, non seulement à la condi- tion (2), mais encore à la condition (3) /(XL, + YM, -4- ZN,) ^T = o, le nouveau minimum de p sera égal a ^ 3 et sera atleinl pour X _ ^ _ ^ L3~M, ""1X3' et ainsi de suite. » On a ainsi les valeurs des périodes T,, To, . . ., ou tout au moins des inégalités auxquelles satisfont ces valeurs, et les conséquences mathéma- tiques des hypothèses de ]\Iax^vell se prêteraient sans doute à une vérifica- tion expérimentale. » J'ajouterai que les résultats précédents devraient être modifiés si la chambre, au lieu d'avoir une forme convexe, avait par exemple la forme d'un tore. En réalité, la différence se réduirait à ceci qu'on trouverait T, = ce. » MÉTÉOROLOGIE. — Tables météorologiques internationales; présentées par M. Mascaut. V J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. H. Wild et au mien, un exemplaire des Tahles météorologiques internationales, destinées à rendre uniformes, dans tous les pays, le calcul et la réduction des obser- vations. » Cette publication importante a été décidée en principe par le Congrès météorologique international réuni à Rome en 1879. L'exécution, dont le Comité international nous avait confié le soin dans sa réunion à Copen- hague en 1882, en a été retardée par diverses circonstances; car il fallait établir une entente entre les représentants les plus autorisés de la Science sur l'étendue et la disposition des Tables, la direction des calculs, ainsi que sur le choix des formules de réduction. Le plan détaillé de cet Ouvrage a été approuvé, d'une manière définitive, par le Comité international dans sa réunion à Zurich en 1888, de sorte que deux années ont suffi pour mener cette entreprise à bonne fin. ( 327 ) » L'Oinraî^e renforme une Introdnctton, rédigée eu trois langues, français, allemand et anglais, qui donne l'indication des sources, l'expli- catiou coniplèle des formules el la marche des calculs. » Les Tables elles-mêmes comprennent plus de 3oo pages de Tableaux numériques, dont les titres principaux et les sous-titres sont également en trois langues : elles pourront donc être facilement mises à profit dans tous les pavs civilisés. » Notre collègue, M. Scott, secrétaire du Meteorological Office de Londres, a bien voulu nous prêter son concours pour la rédaction et la revision du texte anglais. » Les calculs ont été faits au Bureau central météorologique par M. Chauveau, météorologiste-adjoint, qui s'est chargé en outre de la cor- rection des épreuves et de la rédaction de l'Introduction. » C'est pour nous un devoir agréable de rendre hommage au désinté- ressement de MM. Gauthier-Villars, qui ont pris la responsabilité maté- rielle de cette œuvre considérable et nous ont donné l'appui précieux de leur expérience. Il est superflu d'ajouter qu'entre des mains aussi habiles l'exécution devait être de tout point remarquable. » Nous espérons donc que cette publication, sous le patronage des Comités internationaux, contribuera à augmenter les relations entre les savants qui s'occupent du même ordre d'idées et sera favorablement accueillie. « BOTANIQUE. — Ordre (T apparition des premiers vaisseaux dans les fleurs de quelques Tragopogon et Scorzonera; par M. A. Trêcul. « Dans le pédoncule des capitules de fleurs, il y a autour de la moelle un cercle de faisceaux variables en nombre et en dimension. De plus gros alternent avec de plus petits de grosseur moyenne, et entre ces deux sortes peuvent encore être interposés un ou deux fascicules plus grêles. Si l'on remonte à l'origine de ces faisceaux, on trouve, sous de très jeunes capitules, des vaisseaux d'abord isolés, droits ou un peu flexueux qui, par- venus près de i'évabement réceptaculaire, se partagent assez nettement en deux formes alternes {^Tragopogon pratensis, etc.) : les uns montent souvent sans se ramifier tout d'abord et pénètrent parfois dans la nervure médiane des folioles externes de l'involucre, avant de posséder des rameaux; les autres, arrivés un peu au-dessous de ces folioles, donnent plusieurs ( ;^28 ) branches divergentes. Certaines de ces branches doivent se prolonger dans le plateau réceptaculaire et y donner des fascicules qui entreront dans les pédicelles des fleurs; les autres prendront part à la formation du réseau vasculaire que contiennent les parois de la coupe du réceptacle, lequel réseau est ordinairement précédé par un autre à mailles semblables com- posé de lacticifcres. » Si l'on suit l'ordre d'apparition des vaisseaux à l'intérieur des folioles de l'involucre des Tragopogoii pratensis, porrifolhis, etc., on trouve fort souvent que le premier vaisseau de la nervure médiane commence libre par les deux bouts dans la région moyenne de la foliole, quelquefois même plus haut. Parfois aussi ce premier vaisseau débute sur deux points diffé- rents de la même nervure. Cela se voit dans des folioles de Tr. pratensis de 2™'", 20 à 3™", i5 de hauteur. Après que le premier vaisseau de la ner- vure médiane s'est étendu dans toute la longueur de celle-ci, apparaît, de chaque côté de la lame, ou même d'abord d'un seul côté, le premier vais- seau du premier faisceau latéral longitudinal. Il naît aussi ordinairement ou très souvent libre par les deux bouts, loin de la base de la foliole, et peut commencer également sur deux ou même sur plusieurs points à la fois, dans des folioles hautes de Zi™'", 5o à 4'"'",t)5. Quand ce premier vaisseau latéral longitudinal, qui n'est pas réuni à la nervure médiane près du sommet, occupe le reste de la longueur de la foliole, le premier vais- seau d'un deuxième faisceau latéral longitudinal, plus externe que le pre- mier, peut commencer de même, loin de la base, sur un seul ou sur deux points à la fois. Alors peut débuter, à peu près en même temps, dans des folioles de 7'°" à 7™", 25 de hauteur, le premier vaisseau d'un faisceau la- téral secondaire, qui s'interpose à la nervure médiane et au premier la- téral longitudinal, vers les deux tiers de la hauteur de la foliole. Ce vais- seau interposé est parfois relié à la nervure médiane par son bout inférieur, mais il peut continuer à être allongé par en bas, par des fragments vascu- laires qui s'y ajoutent. » Pendant qu'un troisième faisceau latéral longitudinal primaire plus externe se développe (fol. de 7""",5o), d'autres faisceaux secondaires s'in- terposent au premier latéral longitudinal et au deuxième et même à la ner- vure médiane et au premier secondaire interposé. A mesure que la foliole avance en âge, des interpositions de faisceaux semblables se multiplient, entre les faisceaux longitudinaux nouveaux et les plus anciens. Tous ces faisceaux sont, en outre, reliés entre eux çà et là par des nervures plus ou moins obliques ou horizontales. Ce n'est qu'en dernier lieu que de tels fais- ( ^2() ) ceaiix secondaires sont produits dans la partie inférieure de la foliole, où ils s'insèrent snr les faisceaux longitudinaux primaires. Quant à ceux-ci leur insertion est assez diverse. Le premier faisceau latéral longitudinal de chaque côte s'insère d'ordinaire sur le bas de la nervure médiane, et le deuxième latéral longitudinal sur le côté du premier; mais quelquefois ce deuxième faisceau latéral longitudinal, quoique uni avec le premier, est prolongé par en Ijas par un assez gros faisceau longitudinal de la paroi du réceptacle. Dans ce cas, les troisième, quatrième et cinquième faisceaux latéraux longitudinaux, unis les uns aux autres par la base et avec le deuxième, le sont aussi avec les mailles du réseau de la paroi réceptacu- laire. » Il est des cas remarquables et particuliers que je ne dois ])as omettre. Il arrive quelquefois cjueles faisceaux latéraux longitudinaux d'une foliole, plus externes que le premier latéral longitudinal, sont insérés, non sur le premier latéral longitudinal de la foliole à laquelle ils appartiennent, mais sur le premier latéral longitudinal d'une foliole voisine à bord superposé, ou sur un autre faisceau du réceptacle. J'ai même trouvé un exemple dans lequel trois folioles de l'involucre, également à bords superposés, étaient reliées de la manière suivante. Un rameau basilaire de la nervure médiane, ayant l'insertion du premier latéral longitudinal de la foliole de gauche par rapport aux deux autres, portait le premier faisceau latéral longitudinal de la deuxième foliole (haute de 12™'") et aussi son deuxième latéral longitu- dinal, donnant insertion aux faisceaux plus externes. Ce même rameau de la première foliole, en se prolongeant, allait se terminer dans le côté de la troisième foliole, dont il continuait par en bas le deuxième latéral lon- gitudinal (' ). » De la face interne de la coupe réceptaculaire partent, ai-je dit, des faisceaux qui s'étendent dans le plancher du réceptacle, et dont de petites branches, venues de directions diverses, se dressent au-dessous de chacune des fleurs rudimentaires. Voyons ce qui, à cet âge, s'accomplit dans les jeunes fleurs. » Les premiers vaisseaux de ces fleurs apparaissent en haut des 1res jeunes ovaires infères, à peu près au niveau de l'aigrette naissante, dans des fleurs de i'"" de hauteur du Tragopogon majus, l'ovaire n'ayant que (') Ce que j'ai dit de révolution des vaisseaux dans les folioles de l'involucre se rap- porte surtout à ceux du Tragopogon pralensis. dont le développement est plus régu- lier que dans d'autres espèces. C. R., 1890, 2° Semestre. (T. CXI, N" 7.) 4' ( 33o ) o'"'", 23, et même dans des fleurs de o""", ']5, l'ovaire n'ayant que o""", 20, et aussi dans des fleurs du Trag. pratensis et du Tr. porrifoUus, hautes de i^^.So à i°"",65, l'ovaire ayant o°"",4o. I-à se forment, au-dessous des étamines, cinq petits groupes oblongs de quelques cellules vasculaires minuscules, que l'on trouve également dans le Scorzonera hispanica, etc. Ces groupes vasculaires s'allongent bientôt par en haut et se prolongent chacun dans le fdet d'une étamine. » Les vaisseaux de ces fdets, en suivant l'extension du tissu du tube de la corolle, qui les enveloppe, se dilatent longitudinalement, se décomposent et disparaissent résoi'bés dans leur partie inférieure. » Après la naissance de ces premiers vaisseaux dans le haut de l'ovaire, il en est formé dans la partie supérieure de la corolle. Ici se présentent deux cas : ou bien les premiers de ces vaisseaux apparaissentdans les lobes mêmes de la corolle {Scorzonera hispanica), ou bien ils débutent au-dessous des sinus rentrants que font les lobes à leur jonction basilaire {Tragopogon pra- tensis). » Dans le Scorzonera hispanica, ce n'est que dans des fleurs de 5°"° à 6""" qu'apparaissent les vaisseaux dans les lobes de la corolle. Il se forme d'abord, vers le milieu des lobes moyens, une sorte de croissant vasculaire renversé, ou bien dans un des côtés ou dans les deux côtés à la fois, un groupe vasculaire renflé par en haut, atténué par en bas. Ces deux groupes s'unissent par leur partie renflée vers le milieu du lobe, près d'une touffe de poils courts, à sommets obtus, arrondis. » Les extrémités inférieures atténuées de ces groupes vasculaires ou du croissant se prolongent en suivant les côtés du lobe jusqu'à la rencontre du Aaisseau ou fascicule semblable qui descend du lobe adjacent. I-es deux fascicules arrivés en contact se fusionnent el continuent de s'allonger au-dessous du sinus correspondant, sans interruption ou par des frag- ments qui s'ajoutent les uns aux autres de haut en bas. Il est à remarquer que les vaisseaux ou fascicules des lobes marginaux sont ordinairement en retard sur ceux des lobes moyens. Dans une fleur de 8"°', les fascicules opposés aux sinus médians sont déjà fort longs, quand ceux des lobes latéraux ne font que commencer à allonger leur pointe inférieure. » Dans des fleurs de 3""° du Tragopogon pratensis, les vaisseaux de la corolle débutent à très petite distance au-dessous de l'un des sinus ren- trants latéraux, ou sous les deux latéraux à la fois. Dans une corolle qui n'avait encore qu'un tel vaisseau long de o"'",3G, il était placé à o"«',3o au- dessous du sinus correspondant. Dans une corolle où il y avait un vaisseau (33i ) sous chaque sinus latéral, l'un avait o""",i8 de longueur, l'autre o""", 3o. D'autres fleurs en avaient, en outre, sous les deux sinus médians. Dans cette plante également, les vaisseaux des lobes latéraux sont en retard sur ceux qui sont opposés aux sinus médians, et les vaisseaux marginaux sont toujours les derniers formés. Dans une fleur de 4""", 5o, les vaisseaux peuvent descendre jusque vers le milieu de la jeune corolle, quand ceux des lobes n'ont pas encore commencé. Ils débutent dans ces lobes en des- sinant un V renversé /^, ou en formant, l'une après l'autre, les deux bran- ches de ce V, qui s'unissent ensuite au sommet, et au-devant desquelles peuvent monter les vaisseaux commencés plus bas sous les sinus corres- pondants. » Il V a, dans la corolle des plantes nommées, six fascicules vasculaires, unis deux à deux dans les lobes, comme je viens de le dire. Quatre sont opposés aux sinus rentrants qui séparent les lobes, deux suivent de haut en bas les bords de la corolle. Chacun des quatre premiers va se terminer à un groupe vasculaire substaminal du sommet de l'ovaire; c'est-à-dire que les deux opposés aux sinus médians, qui sont les deux dorsaux ou posté- rieurs de la corolle, vont s'insérer sur les deux groupes dorsaux de l'ovaire. Les fascicules qui correspondent aux sinus latéraux vont poser leur extré- mité inférieure sur les deux groupes vasculaires latéraux substaminaux du même ovaire. Or il y a six fascicules dans la corolle, et il n'existe, nous l'avons dit, que cinq groupes vasculaires dans le haut de cet ovaire. Où devront donc s'insérer les deux fascicules marginaux restants de la corolle? Ces deux fascicules, qui suivent les bords de la lame pétaline, se rap- prochent au sommet du tube de la corolle; ils restent quelquefois séparés l'un de l'autre dans toute la longueur du tube, et chacun d'eux peut aller isolément s'unir au côté du groupe vasculaire substaminal qui porte l'éta- niine antérieure. Cela se voit très souvent dans les fleurs du Trag. pra- tensis, quelquefois dans celles des Trag. porrifolius et majus; mais dans ces espèces mêmes on peut trouver les fascicules marginaux unis, fusionnés par le bas, sur une longueur variable, au-dessus de leur union avec le groupe vasculaire substaminal antérieur de l'ovaire. Dans d'autres espèces, les deux fascicules marginaux de la corolle sont fusionnés dans toute la lon- gueur du tube coroUin (^Scorzonera angustifolia, eriosperrna, hispanica, etc.). Je ne les ai vus séparés qu'une fois dans le Scorz. eriosperrna. » Les vaisseaux des branches stigmatiques naissent toujours après ceux de la corolle et avant ceux du style. Dans des fleurs hautes de 4"""> ^o f^u Tragopogon pratensis, ils débutent vers la région moyenne des branches ( 332 ) sligmatiques. Il ea est de même clans le Trag. purrifoli us ; mais ces vais- seaux peuvent y apparaître sur un ou deux points à la fois. Ils peuvent arriver déjà dans le haut du style dans des fleurs de 7*"". Dans des fleurs de I i"""à 12™™, les vaisseaux de l'un des stigmates peuvent commencer à des- cendre dans le côté correspondant du style, et simultanément deux vais- seaux peuvent monter de l'ovaire dans la partie inférieure du style. Dans une fleur de 16'"'", les vaisseaux des stigmates et ceux des côtés correspon- dants du style étaient continus dans toute la longueur de ces organes. Dans des fleurs de 5°"° et 6""" du Scorzonera hispanica, les vaisseaux des stigmates peuvent débuter par un fragment très court et quelquefois par trois frag- ments dans chaque branche, dont un médian qui peut être plus long que les autres. On y trouve aussi parfois un fragment vasculaire dans un côté du style, en même temps que deux vaisseaux montent, chacun de son côté, du haut de l'ovaire. D'ordinaire, les vaisseaux ou fascicules du style diver- gent à leur partie inférieure, et chacun va s'insérer sur l'un des groupes vasculaires latéraux du sommet de l'ovaire; mais dans quelques cas, qui paraissent exceptionnels, l'un s'insère sur un de ces groupes latéraux de l'ovaire, et l'autre sur le groupe ou faisceau postérieur du côté opposé de cet ovaire. » Ce n'est qu'après l'apparition des vaisseaux dans les parties mention- nées de la fleur, que se forment les vaisseaux pariétaux de l'ovaire infère. Ils résultent le plus souvent du prolongement par en bas des cinq faisceaux ou groupes substaminaux originels. Ces faisceaux grossissent souvent beau- coup dans leur partie supérieure, tout en s'allongeant en devenant de plus en plus grêles par en bas. Ils vont s'unir avec les vaisseaux qui, commencés dans le réceptacle, les attendent dans le pédicelle de la fleur. Cet allon- gement de haut en bas des faisceaux pariétaux de l'ovaire se voit déjà dans des fleurs de 8""", jo du Scorzonera hispanica, de 7'"" du Scorzonera erio- sperma. » Dans les Tragopogon porrifoUus, les faisceaux de l'ovaire de fleurs de 7""" peuvent aussi s'allonger de haut en bas, en s'atténuant comme il vient d'être dit; mais leurs vaisseaux peuvent également se former librement dans la région moyenne de l'ovaire, loin des faisceaux substaminaux. On en peut trouver ainsi deux, trois ou cinq d'inégale longueur, libres par les deux bouts, et toutefois dans le prolongement des faisceaux substa- minaux. Ils n'arrivent pas tous en même temps à la base de l'organe femelle. Ce début des vaisseaux .pariétaux de l'ovaire, d'abord libres par les deux bouts, est assez fréquent aussi dans le Scorzonera hispanica. ( m ) » Dans des fleurons ouverts, à languette épanouie des Tragopogon pra- tensis, majus, Scorzuncra eriospenna, etc., on a oit des branches vasculaires des faisceaux snbstamiuaux passer de ceux-ci dans les rayons de l'aigrette, au moins dans les principaux, et s'y prolonger à une assez grande hau- teur; on les suit quelquefois sur une longueur de 5""" à G'"'". L'observa- tion est moins facile dans le Scorz. hispanica. » Ces vaisseaux, qui sont très grêles, débutent loin de l'ovaire, dans les branches mêmes de l'aigrette. Ils sont ordinairement précédés et sou- vent accompagnés par des laticiféres composés de cellules superposées. J'en ai vu commencer dans les Trag. pratensis, majus, etc., par un vaisseau très grêle ; une fois il était long de o'"'°,3o et situé à i'"'",3o au-dessus de l'insertion du ravon de l'aigrette qui le contenait. D'autres rayons mon- traient, à une certaine hauteur, un fascicule de deux, trois ou quatre vais- seaux, qui se prolongeait par sa partie supérieure en s'atténuant, et qui, par en bas, se terminait par un vaisseau très ténu, quelquefois à o'""',5o au-dessus de la base du rayon. Dans quelques autres rayons de l'aigrette, les vaisseaux s'arrêtent plus haut, à i""" ou i'""',2o; mais, en avançant en âge, leur extrémité inférieure se rapproche peu à peu de l'ovaire, et ils finissent aussi par s'insérer sur les faisceaux substaminaux. » MEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Tuberculose expérimenlale. Sur un mode de irailement et de vaccination. Note de MM. J. Grancher et H. Martin. « Le 19 novembre 1889, nous avons déposé, par l'intermédiaire de M. Dujardin-Beaumetz, sur le Bureau de l'Académie de Médecine, un pli cacheté où il est consigné que, par un mode de traitement, nous avons réussi à arrêter pendant longtemps l'évolution de la tuberculose expéri- mentale sur le lapin. » La publicité que M. R. Koch vient de donner, à l'ouverture du Con- grès international de Berlin, aux résultats qu'il a obtenus en rendant des cobayes réfractaires à la tuberculose ou en les guérissant d'une tubercu- lose déjà avancée, nous conduit à faire connaître un peu plus tôt que nous ne l'aurions voulu nos recherches sur le même sujet. » Dans toutes nos expériences, nous avons choisi le lapin, et, comme ( «4 ) voie d'inoculation, l'injection intraveineuse, parce qu'on obtient ainsi avec certitude une tuberculose qui tue dans un temps court et à peu près fixe, avec des lésions constantes du foie, de la rate et du poumon, et qui échappe à tout traitement local. La tuberculose ainsi conférée étant toujours mor- telle, nous avons là une base solide qui permet d'apprécier exactement les résultats positifs ou négatifs d'une méthode quelconque tendant à conférer l'état réfractaire ou à guérir après infection. » 1. Traitement de la tuberculose expérimentale après infection. — Nous avons toujours opéré d'après un plan uniforme. » Lapins traités et lapins témoins étaient inoculés en même temps dans la veine de l'oreille avec la même quantité d'une culture virulente dé- layée dans un peu d'eau stérilisée. Le poids de chaque animal était pris chaque jour, et nous guidait dans l'application du traitement. « Dans ces deux dernières années, nous avons expérimenté sur f\i la- pins, dont i5 témoins et 27 traités, en diverses séries. Nos résultats sont, d'une manière générale, conformes à ceux de la série suivante, où le trai- tement a été efficace chez tous les lapins traités : » Le 3i décembre 1889, 7 lapins reçoivent dans la veine de l'oreille la même quantité d'une culture très virulente. Le lapin témoin meurt le 2?> janvier, 28 jours après l'inoculalion. 5 des lapins traités ont vécu 126, 176, 176, 184 et 189 jours. Le sixième est encore vivant, 229 jours après l'inoculation. » L'autopsie est presque négative. La rate est petite, le foie paraît sain, sans aucun bacille tuberculeux. On ne trouve dans les espaces portes péri-lobulaires que quelques cellules embryonnaires, traces du processus tuberculeux en voie de guérison. )) 2. Vaccination contre la tuberculose expérimentale. — Nous nous sommes appliqués à obtenir des virulences graduées jusqu'à la perte même de la virulence, et, quoique cette échelle n'ait rien de mathématique, elle est suffisante toutefois pour être utilisée à peu près comme le sont les moelles desséchées dans la méthode de M. Pasteur pour le traitement de la rage. » Nous désignerons sous le nom de virulence n" i les cultures les plus virulentes de notre série, qui tuent le lapin, par injection intraveineuse en i5 jours ou un mois. Les virulences 11°' 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10 sont suc- cessivement décroissantes. Ces dernières cultures, du n° 10 au n° 7 inclu- sivement, réensemencées, ne se développent plus ; elles sont sans effet sur les lapins. Les virulences n°*2 et 3 sont mortelles, mais avec des échéances ( 335 ) variabips, selon la résistance de l'animal. Ces échéances sont variables, à plus forte raison, avec les virulences n'" 4, 5 et 6. )) Une de nos premières séries remonte au 27 août 188p. Ce jour-là 5 lapins ont reçu, dans la veine de l'oreille, chacun une demi-seringue de Pravaz de culture très affaiblie à virulence n° 6. Le 3 septembre, les mêmes lapins ont reçu la virulence n° 3, et le 12 septembre encore la même cul- ture n" 3; puis le 26 septembre la virulence n" 2 et enfin le i5 octobre la virulence n° 1. Nous inoculons ce jour-là, en môme temps que les lapins vaccinés, 3 lapins neufs comme témoins. )) Ceux-ci meurent les 28 octobre, 2 novembre et 5 novembre, avec les lésions classiques de la tuberculose expérimentale : rate énorme, foie muscade, poumons criblés de granulations tuberculeuses. Parmi les vacci- nés, 3 sont morts, en même temps que les témoins, les 21 et 26 octobre et le 3 novembre, et avec les mêmes lésions. Mais 2 ont résisté, l'un jusqu'au 17 décembre, l'autre jusqu'au 7 janvier i8go. Ils ont succombé avec des lésions tuberculeuses légères. » Cette tentative ayant paru nous donner un résultat partiel, malgré l'insuffisance de la vaccination, qui ne comportait que les cultures affai- blies n"'' 6, 3, 3 et 2, avant la culture très virulente, nous avons fait de nouvelles séries en multipliant nos cultures vaccinales et en nous arrêtant à la virulence n" 2. Nous avons obtenu ainsi de très bons résultats. Dans une série, notamment, composée de 9 lapins vaccinés et de 2 té- moins, nous avons encore 5 de ces animaux inoculés le 23 janvier avec la culture n° 2, mortelle, et vivant encore sept mois après cette inocu- lation. » Mais, en nous arrêtant à la virulence n° 2, les témoins ne meurent pas tous dans le même temps, et l'immunité conférée par la vaccination en paraît moins probante. Nous avons donc, dans une dernière série, vacciné II lapins par les cultures n"' 6, 5, 4, 3 et 2, du 3o janvier au 20 mars; et, le 10 avril, ces 1 1 lapins vaccinés ont reçu, en même temps que 2 té- moins, la culture n" 1. Nous n'avons pris que 2 témoins parce que, ainsi que nous l'avons dit précédemment, cette culture n" 1 est toujours mor- telle à bref délai. )) Les témoins sont morts les 3 et 10 mai, soit 23 et 3o jours après l'ino- culation d'épreuve. Les 1 1 vaccinés ont résisté bien davantage : 2 sont morts les 16 et 26 juin; 2, les 7 et 29 juillet; 4> les /j, 7 et 9 août. 3 sont encore vivants plus de quatre mois après l'inoculation la plus virulente. » Conclusion. — Nous croyons donc avoir réussi, d'une part, à donner ( 336 ) aux lapins une résistance prolongée contre la tuberculose expérimentale la plus rapide et la plus certaine et, d'autre part, à leur conférer, contre la même maladie, une immunité dont il reste à déterminer la durée. » Les résultats obtenus par JM. R. Kocb, sur les cobayes. Vont été, très vraisemblablement, par des méthodes et des procédés différents des nôtres, puisque, au moins en ce qui concerne la vaccination, M. Roch n'y fait aucune allusion. Il est donc permis d'espérer que nous aurons, quelque jour, plusieurs moyens de combattre efficacement le bacille tuberculeux. » MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une lampe électrique portative de sûreté, pour r éclairage des mines. Note de M. G. Trouvé. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « J'ai l'honneur de rappeler à l'Académie, à propos de la catastrophe de Saint-Etienne, que je lui ai déjà fait présenter, dans sa séance du 3 no- vembre 1884 {Comptes rendus, t. XCIX), par M. Jamin, la première lampe électrique portative de sûreté. » Cette lampe est employée dans les poudreries de l'Etat, Sevran-Livry et le Ripault; dans les écoles d'application d'Artillerie et du Génie de Versailles, Toul, Verdun, Épinal, Belfort; par la Compagnie parisienne du Gaz et, à l'exclusion de toute autre, par les pompiers de Paris et la Marine italienne. » Le courant qu'elle fournit est de i,5 ampère et 11,4 volts, soit 17,10 watts pendant trois heures; c'est-à-dire 5i,3o watts-heure. Cette énergie correspond à une intensité de 4.2 bougies pendant trois heures ou de I bougie pendant douze à treize heures, éclairage bien supérieur à celui des lampes minières ordinaires. » Je puis donc assurer que cette lampe électrique portative de sûreté rendrait, dans les mines, les mêmes services que ceux qu'elle rend chaque jour aux sapeurs-pompiers de Paris, à la Compagnie du Gaz, etc. » D'ailleurs, les conditions de construction d'une lampe minière par- faite sont tout indiquées par les travaux mêmes de Gaston Planté, dont les éléments doivent seulement acquérir une formation rapide. Dans cet ordre d'idées, j'ai réalisé un flambeau, d'un faible poids et d'un petit volume, utilisé à l'Opéra dans le ballet à\Ascanio. ( 337 ) » Il est formé de six accnnnilateiirs, genre Planté; son poids est de 420''''' et il fournit pendant quarante minutes un courant de 3 ampères et }o volts, soit 3o watts, ce qui équivaut à un éclairage de 7,5 bougies, ou bien d'une bougie en cinq heures. » Avec un poids de 840»', on aura une bougie pendant dix heures, et avec un poids de 1160^^ une bougie pendant quinze heures. » M. Lauxette, m. g. Potei., M. A. Uuasco adressent diverses Commu- nications relatives aux explosions de grisou. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Esscii d''urie t/iéorie concernant tint classe nom- breuse d'annuités viagères sur plusieurs têtes et exposition d'une méthode propre à les formuler rapidement . IN'ote de ]M. A. Quiquet. « Certaines annuités viagères sur plusieurs têtes, que, pour faciliter le langage, j'appellerai rentes de simple survivance, peuvent être reliées par une théorie d'ensemble qui, je crois, n'a pas encore été donnée et dont je vais essayer, avec l'autorisation de l'Académie, d'indiquer ici les bases. Cette théorie, d'un caractère élémentaire, peut rendre quelques services, car elle conduit à une méthode fort simple, que j'exposerai ensuite, pour mettre en formule ces annuités. » Proposons-nous d'abord de calculer, pour un groupe déterminé d'in- dividus, la probabilité que d, d + a., ..., Pour plus de généralité, nous CQuviendrons que p, p', p", . . . peuvent être reçues ou payées par ceux qui survivront; elles sont seulement a.ssu- jetties à être indépendantes de t. » Cette espérance mathématique s'évalue par Q = 2R„/>:, + 2R,4p1,h- . . . + Ki....ip'ai,..r^ les R sont indépendants de / et les 2 s'entendent comme précédemment. La valeur actuelle de ces diverses sommes est en représentant par «l'intérêt de i''' pendant l'unité de temps. » Poiu' constituer une rente de simple survwance, il suffit maintenant de faire varier t, resté fixe dans ce qui précède, depuis la valeur i jusqu'à une limite assez grande pour que la tête la plus jeune atteigne l'âge ex- trême assigné par la Table de mortalité dont on fait usage. La valeur X de cette rente peut donc s'écrire les limites de / ayant été ainsi définies. Ou encore (2) X = iR„X„+iR„AX„4 + ...+ R,A..,X„,,,.,. » Dans cette formule X„, X„/,, . . . désignent respectivement les annuités viagères de i^"^ payable pendant l'existence d'un individu d'âge g, pendant ( 33() ) l'exislence simultanée des lêtes d'âges ^' et li, . . .; lesi s'enlendeiil comme dans (tV )) On a ainsi ce théorème : » Théorème. — Une rente de simple survwaiice est une fonction linéaire et homogcne des diverses annuités viagères de i''" payable pendant l'existence séparée de toutes les têtes considérées, et pendant leur existence commune dans les différents groupes qu elles forment deux à deux, trois à trois, etc. » Comme corollaire, notons que certaines annuités viagères ne différent des rentes de simple survivance que par leur premier terme, payable d'a- vance; il suffit alors de faire abstraction de ce premier terme, quitte en- suite à ajouter sa valeur actuelle. Ce corollaire a son importance pour la transformation des payements par primes uniques en payements par primes annuelles. » Lorsqu'on cherche la formule d'une rente de simple survivance dont un énoncé particulier fixe les conditions, voici la marche que l'on peut suivre. » L'énoncé indique le terme de rente qui doit être servi à la tête d'âge a, si elle survit à toutes les autres; la valeur de ce terme n'est autre chose que le coefficient R^ de la formule (2). On détermine pareillement Rj, ..., R/. Si les deux individus d'âges « et 6 survivent seuls à tous les autres, on a également dans l'énoncé la somme A^^ qu'il faut leur servir pendant leur existence commune, à chaque unité de temps. Or Comme R„ et Rj sont précédemment connus, on a R^^, et ainsi de suite; en opérant de proche en proche, chacun des coefficients s'obtient par une équation du premier degré à une inconnue. » Cette méthode peut se résumer dans la règle suivante, que l'on ap- plique de proche en proche comme ci-dessus : » Règle. — Pour déterminer ]\g/,_/,, on remplace, dans le second membre de (2), par zéro toutes les annuités où intervient au moins une tête autre que celles d'âges g, h, . . ., k, et par l' unité toutes les annuités qui restent; on égale le résultat à la quantité kg/,, j^ indiquée par l' énoncé comme terme de la rente à servir pendant l'existence commune de ces mêmes têtes. » Je terminerai par deux remarques. La première, c'est que ces rentes ( 34o ) de simple survivance forment une classe nombreuse, qui renferme en par- ticulier les rentes ordinaires de survie, les rentes viagères immédiates sur ûeux on plusieurs têtes sans réversion, et avec l'éversion partielle ou to- tale, etc. La seconde est relative à la méthode que je viens d'indiquer; n'exigeant que des opérations pour ainsi dire automatiques, elle dispense des théories délicates auxquelles on a habituellement recours et qui ne sont pas sans dangers. Je n'en veux pour preuve qu'une erreur de formule commise par Myrtil Maas dans un problème sur trois têtes, erreur due précisément à une application vicieuse du Calcul des probabilités. » PHYSIQUE. — Expériences d'aimantation transversale par les aimants. Note de M. C. Decharme. « On sait que l'aimantation transversale d'un cylindre d'acier se pro- duit lorsqu'on fait passer un courant électrique dans le sens de sa longueur. Mais on peut aimanter transversalement un cylindre, un barreau prisma- tique, une lame d'acier, au moyen des aimants, par des procédés analogues à ceux qu'on emploie pour aimanter longitudinalement. Je citerai seule- ment quelques-unes des expériences que j'ai réalisées à ce sujet. » l. Le procédé qui se présente naturellement à l'esprit est celui qui consiste à opérer transversalement, par touche séparée, sur une lame de 3"='" ou 4"='" de largeur, en promenant les pôles inducteurs de l'axe vers les bords et faisant des passes nombreuses d'un bout à l'autre de la pièce. L'aimant résultant peut être regardé comme composé d'un grand nombre de petits aimants égaux, juxtaposés transversalement et ayant leurs pôles de môme nom en regard. Le fantôme de cet aimant montre immédiatement qu'en effet, l'aimantation est transversale ; car la limaille est disposée per- pendiculairement à la longueur de la lame, l'aiguille aimantée se place perpendiculairement à l'axe dans toute l'étendue de la pièce, et l'on voit, près des bords, deux bandes polaires longitudinales, absolument comme dans l'aimantation par les courants éleclri(|ues. » 2. Si Ton procède inversement, en faisant agir chaque pôle induc- teur en allant des bords de la lame jusqu'à l'axe, l'aimantation sera encore transversale. » 3. On peut aussi aimanter transversalement un barreau, une lame, en promenant d'un bord à l'autre les deux pôles contraires, assez rap- prochés, d'un aimant Jamin. ( 3/,. ) » ^. Il est plus simple, plusoxpctlilif, d'opérer d'une mnnièrc continue, comme il suit : on fait frollcr les deux pôles d'un aimant Tamin simultané- ment d'un bout à l'autre de la lame en expérience, parallèlement à son axe. On obtient ainsi une aimantation transversale nettement accusée ('). )) 5. Si. avec des pôles de noms contraires, on frotte longitudinalement les tranches opposées d'un barreau ou d'une lame de 2""" ou 3""" d'épais- seur, les faces présentent une aimantation transversale très nette. » 6. Pour produire l'aimantation transversale par les courants électri- ques, j'ai employé des demi-cylindres ajustés et serrés l'un contre l'autre par leurs faces planes (-). Pour réaliser l'aimantation transversale au moyen des aimants, je me suis servi de demi-cylindres pareds à ceux-ci, en em- ployant les procédés qui viennent d'être indiqués pour les lames planes. Les résultats ont été identiques à ceux qu'on obtient avec les courants. » 7. En opérant sur des cylindres complets, non fendus, l'aimantation est transversale dans l'espace compris entre les génératrices touchées par les pôles inducteurs. » 8. Je dois signaler encore V aimanlalion transversale circulaire , obtenue en faisant tourner un cylindre, un barreau, une lame, sur les pôles con- traires d'un aimant Tamin. » Ces résultats d'aimantation transversale par les aimants sont tous, comme ceux qu'on a obtenus par les courants électriques, conformes à l'hypothèse d'Ampère. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur an appareil (l'éclairage électrique, destiné à l' exploration des couches de terrain traversées par les sondes. Note de M. G. Trouvé. (( J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un appareil que j'appelle éry gmaloscope électrique et que je destine à l'inspection des couches de ter- rain traversées par les sondes exploratrices. » L'érygmatoscope se compose d'une lampe à incandescence très puis- sante, que je renferme dans un cylindre métallique : l'une des deux surfaces hémicylindriques constitue le réflecteur; l'autre, en verre épais, laisse passer les rayons lumineux, qui éclairent ainsi avec une vive intensité les (') Ce procédé m'a été suggéré par M. le lieutenant-colonel de Rochas. ('-) Procédé de M. P. Janet {Comptes randua du 13 mai iSgo, p. rooi). ( 342 ) couches de terrain traversées par l'instrument. La base inférieure, inclinée à 45", est un miroir elliptique, et la base supérieure, à section droite, est ouverte pour permettre à l'observateur, placé à l'entrée du puits et armé d'une forte lunette de Galilée, de voir dans le miroir l'imao^e des terrains; la lampe est montée de façon que ses rayons émis vers le haut sont inter- ceptés. « Tout l'appareil est suspendu à un long câble, formé de deux fds conduc- teurs, qui s'enroule sur un treuil ou tambotn- à tourillons métalliques isolés électriquement. Ces tourillons sont en communication, par l'intermé- diaire de deux ressorts frotteurs, d'une part avec les conducteurs, de l'autre avec les pôles de ma batterie portative et automatique. Cette disposition permet de descendre et de remonter l'érygmatoscope à volonté, sans embarras, et sans qu'il soit nécessaire d'interrompre la lumière et l'obser- vation. )) Cet appareil dtume, à des profondeurs de 200"" à Sog*", des résultats très concluants : c'est avec la plus grande netteté que les couches de ter- rainsont reconnues successivement par les observateurs. Mais on comprend qu'en ce qui concerne l'éclairage électrique, rien n'empêche de pour- suivre les investigations à des profondeurs plus grandes; la puissance de l'instrument n'a de borne que celle de la lunette de Galilée ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle synthèse opérée à l'aide de l'éther cyanosuc- cinique. Ether allylcyanosucciniqiie . Note de M. L. Barthe, présentée par M. Friedel, « Poursuivant mes recherches sur les dérivésde l'éther cyanosuccinique, dont l'H du groupe CH est facilement remplaçable par les métaux alcalins et les radicaux des iodures alcooliques, j'ai préparé l'éther allylcyanosuc- cmiqueC^H'C:; Cil » A 2oS'' (l'étlier cj'anosuccinique, on ajoute 2ii'',3o de INa dissous dans 60»'' d'alcool absolu. L'éllier cyanosuccinique sodé ainsi formé est chauflé au bain-niarie, dans un {') Cet appareil est employé parla mission du Gouvernement portugais, sur les côtes de Mozambique. Cette mission a pour chefs JM. d'Andrade, lieutenant-colonel du Génie et M. Nuviano de Carvalho. ( 343 ) ballon niiiiii d'im rélVigéranl ascendant, nvcn i ()"'■ {Fiodiiie d'allyle (point d'ébulli- lion = loi"). Au boni de li-eiite lieures environ, le mélange, devenu neutre au tournesol, a été évaporé pour chasser l'alcool absolu, puis traité successivement par l'eau et par l'éther qui dissout le nouveau dérivé. La solution a été desséchée sur du chlorure de calcium, puis distillée au bain-marie. Le résidu a été ensuite rectifié dans le vide re- latif, sous o'",o35 de pression; à ?.o7''-2io"' (température corrigée), il distille une huile incolore. Le rendement a été de i5»' environ. » Celte huile constitue l'éther allylcyanosuccinique, qui se forme en vertu do l'équation suivante : ,CAz ,Câz CNa(^ -f-C»^PI = C^H^ç/^^ ^^^^ -+-NaI. CHIMIE ORGANIQUE. — Cycinositccinate et cyanolricarhallylale de méthyle. Note de M. L. Barthe, présentée par M. Friedel. « Dans une Note antérieure ('), M. Haller et moi avons montré que l'éther cyanacétique sodé fournit, avec l'éther monochloracétique, de l'éther cyanosuccinique et de l'éther cyanotricarballylique. En traitant do même le cyanacétate de méthyle sodé par du monochloracétate de méthyle, j'ai obtenu le cyanosuccinate et le cyanotricarballylate de méthyle. /CAz .» Cvunosticrinale de méthvle Cil . — A lôs^SG de cyanacétate de I \CO'-CH' CIP.CO^CIP méthyle, étendu de 2oS'' d'alcool méthylique, on ajoute Ss^ 80 de Na dissous dans loos'' d'alcool méthylique. Le cyanacétate de méthyle sodé ainsi produit est alors chauffé au bain-marie avec lys^So de monochloracétate de méthyle rectifié, dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant. On chauffe jusqu'à ce que le mélange n'ait plus de réaction alcaline, c'est-à-dire pendant cinq ou six heures. Après refroidissement, on étend d'eau; il se sépare une huile rougeâtre, qu'on reprend par del'éther : ce dernier a été mis à dessécher sur du chlorure de calcium. La solution, débarrassée de Féther, est ensuite soumise à la distillation sous pression réduite. Sous une pression de A""; 5, il passe à i96''-2d4° un liquide huileux, homogène; puis, à partir de cette température, le liquide du ballon jaunit un peu, et il distille un liquide plus épais qui |)asse surtout à 2i5". Ce dernier liquide, qui distille jusqu'à 220°, se concrète souvent dans le réci- pient. Il reste enfin une matière noiiàtre dans le ballon reclificateur. (') Comptes rendus, t. CVI, p. i4i3. ( 344 ) » La partie qui distille de 1 96" à 2o4", soigneusement recLifiée et analysée, constitue le cyanosuccinate de méthyle, qui se forme en vertu de la réaction suivante : CHNa^ ^ +CH^ClCO^CH' = ]NaCl-i-CHC' ^ . \C0^CH5 I \CO^CH' CH^CO^CH' » L'analyse conduit à la formule C'H''AzO*. » Le cyanosuccinate de méthyle est un liquide huileux, incolore, inso- luble dans l'eau, soluble dans l'alcool méthylique, l'alcool éthylique et les alcalis. CIP.CO^CH' ' /CA'- » Cvanotricarballvlate de mélhvle C. . — Le produit qui, dans CH2.C02CH3 l'opération précédente, a distillé surtout à 21 5", et qui cristallise au bout de quelques heures, a été purifié par cristallisations successives dans l'alcool méthylique. Il fournit de fort beaux cristaux prismatiques, blancs, fondant à 46", 5-47", 5, solubles dans l'alcool méthylique, l'alcool étlîvlique, l'éther, insolubles dans l'eau et les alcalis. » L'analyse conduit à la formule C'^H' 'AzO". » Cette formule est celle d'un cyanotricarballvlate de méthyle, qui s'est formé en vertu d'une réaction analogue à celle qui donne naissance au cyanotricarballylate d'éthyle ('). » Pour montrer que les faits s'accordent bien a^ec la théorie, j'ai fait la svnthèse du cyanotricarballylate de méthyle en partant du cyanosucci- nate de méthyle obtenu précédemment. )) A 208'' de cyanosiiccinale de luélhyle {i^&''-iol\,''), on ajoute 2S',38 de .\a dissous dans 4o8'' d'alcool méthylique. On a chauH'é le mélange avec iiS'',i6 de nionochloracé- late de méthyle, pendant six heures, en prenant les mêmes précautions que ci-dessus. Le produit de la réaction, soumis au même traitement, a donné un liquide (|ui, sons la pression de S""", 5, distille vers 2i2''-2i5'' ( lemp. corr.), en donnant une huile très épaisse qui s'est prise en masse au bout de trois jours. » Ce produit a été purifié par cristallisations .successives dans l'alcool méthylique : les beaux cristaux prismatiques obtenus sont blancs et fondent (') Comptes rendus, loc. cit. ( :iv^ ) à i(')", ). Ils (int loiinii à Ijuiiilyso lamèine coinposilion que lecyanolricarb- all\Iate de niéthyle oblenu précédemment. » Avec le cyanosucciiiale de mélhyle, je me propose d'opérer quelques subslitutions, comm(> je l'ai déjà fait pour le cyanosuccinate d'éthyle (' ). » CHIMIE ANALYTIQUE. — liecherc/ies sur le beurre cl la margarine. Note de M. C. Vioi.lette. « Les procédés chimiques eu usage pour le dosage de la margarine dans les beurres, outre les erreurs notabies relatives aux acides volatils, manquent du contrcMe habituel des analyses, puisque l'on ne dose qu'une partie des éléments constituants du mélange. » Dans la marche que j'ai suivie, je distille dans une atmosphère close et dans un courant de vapeur d'eau prolongé les acides gras provenant d'environ îo*-'' de beurre pur et sec, saponifiés par une solution aqueuse de potasse : je ne recueille pas moins de lo''' de liquide de condensation, provenant d'un barbotage de 17000'" de vapeur d'eau dans les acides gras en suspension dans l'eau à 100°; il reste encore des acides volatils solubles en proportions minimes et négligeables. Un titrage alcalimétrique (indicateur phtaléine du phénol) permet de déduire les proportions d'acides butyrique et caproique du beurre. Les acides volatils concrets sont pesés, ainsi cpie les acides fixes, après lavage, dessiccation dans le vide sec et fusion. Le titre de chacun de ces groupes ^jermet de détermi- ner leur équivalent, et, par suite, en remontant aux glycérides, de faire la synthèse du beurre et de voir jusqu'à quel point l'analyse est exacte. )) L'application à un exemple ])ermettra de saisir les détails de la mé- thode, que je ne puis développer ici faute d'espace. » 1° Acides volatils solubles. — Titres alcalimélriques en soude nor- male des 10'" de liquide provenant de Ss^"", /|oo de beurre de Gournay. — Premier, 19'^'', 20; deuxième, 3'''',o5; troisième, i*"", ij; quatrième, 1"*'; cinquième, o'^'^,4; sixième, o'^'.S; septième, o'^'',2; huitième, o''"',2; neu- vième, o'^'jiS; dixième, o*^*^, 10, ce qui fait aS", yS, soit pour loo^"^ de beurre t\cf'',\\ correspondant à 4^', gii d'acide suHurique ou à 8^'',820 d'acide butyrique. (') Travail fait an laboratoire de Cliiniie el de l-'haimacie de la Faculté de Méde- cine de Bordeaux. C. R., 1S90, 2' Semestre. (T. CXI, N» 7.) 45 ( 346) ti r ; u; V3- 0 1 M Ci o C5 ^- - ^T o ^ > % r ^ O - ■ « t-^ CO C! 00 o ^3- 5 ^ (A o y ,-v - Cl - V3* - C "^ : = = co - o c Ci o CO oo" o" O O •1) Ci 1 Ci Ci Ci •— ^ ■*" c' 5 (3 c C 1.'; O O '" l-, « [^ o C" ^ r^ GO co o 00 >--5 O 00 t^ vr - Cl Ci Ci CO Cj5 y. ^T « CT) V3- N^ C^ ^3- - ^.1 CO ro o — -^ ^^ - ■5 CJ ra c c - ro 1 1-. O CO O Q ~ — 1^ ^ ^ c s O; 1 Ci >- "- Ci 0 — ;; " -î) 1) > ^ I - 1--5 '.- ^ 1 C3i ce ^ §■' - ^_ - liO c: Ci C5 1 c- tr> os œ 1 ld O «£ Cî C Ci - V3- VT c- Ti > vT ^ :\ ^3- ^3- r^ ^- - o' £ 1- * CO 00 o" -. ^ .V C3 00 Ci OC 00 c;. ^N CO t*I — e C o ' i3 3 - -rs ÇJ C oc Oi OC 00 O S '^ _l^ o C re o ^ 3 O C ■5 CJ 3 , j. ro ^ _ o o CO Ci c- CO o in w CO C/5 -a c u (U ,^ (30 C ■; ^^ (^- V3- i^ c- « •-T c» >ra -CO o o O c ^ i> ^ ^ ^ ■> ^ n aj > i- (rt c ^:! - C^ cv ^- r ^^ i^ ^ - o o kT cr Ci 00 o' o C/3 — a; 03 Ë o a Ci oc oo c 1 Oi en ^ c- 3 s « • r^ p *« ce 03 G "' tO 00 CT: t^ ys ^^ - CO CJ c< o o ^3- 3 > -3 3 «9 3 C" v:T c^ oc r v^ Ci r^ ^a- O oo * •r. CO CO 00 oo o" § C c5 § O 00 CO >■ ~ d X X L-; ;© ç c — o o 00 ce Ci CO CO o > — *-■ 1 i^ O o o cv W5 ? « t^ cr - Ci r^ >■ "" xn PO r^ cr- ^^ ce cr o" o ,- cr CO CO o o oc Ci oc ^T 00 oo o 3 C v^i- o t- ^ • ^3- r^ ~ oo oc O o ^ CO li V 1-4 iO ro 00 oc v:3- oc oc (S c r^ Ci CO v^ -2 c_ M S i-'î ro « c^ ^3- oc c o" o' ce CO d CO o' ^ ;< ^^ X -3 -a 3 cr OC c. oc ■x 1 - 5 9 5 a. c a t/i rs "5 tr ■^ u D z tr o g CO 3 C" ■B. 0. ■j- tr tO L. O C o o U3 H) ■T3 tr tv y, tr u c o o CC3 tr m tr (O y. ts ci tr tr *u -a '^ a 'U (X c 1. c 1. c 4. « ■^ th c:= O es tr a. Q, ai "C tr CO U 1 c 0) E _ar •i> 0. CL "3 tr tr 13 c C 'U "û; S c s. c c~ Te c O G. "S 3 ^ rs rs e2 T •^ 2 0) > -1 u S. o a o te tu u ■^ CO =" 'c 'c < < ■< < H X c: Ô O o tn fc- c/} u •SVU9 aaiDy ■as^HiNAg ( -il? ) » Je déduis des nombres donnés par M. Duclaux, dans son Mémoire sur l'analyse de vingt-huit échantillons de beurre, que les rapports entre les acides butyrique et caproïque varient assez peu d'un beurre à l'autre, et que, en moyenne, ce rapport est égal à i,G45. J'en conclus que, si A repré- sente la quantité d'acide butyrique équivalente aux acides volatils, les quantités réelles, B et C, d'acides butyrique et caproïque et leur somme, sont données par les formules : B =: A x 0,68469, C = A x 0,4 1 565 et B -I- C == A X' 1,10034. D'après cela, le beurre de Gournay renfermerait G^%o69 d'acide butyrique et 3s'',665 d'acide caproïque, soit 9^% 7^4 d'acides volatils. » 2" Acides concrets volatu^s insolubles. — Ils se déposent en flo- cons blancs et quelquefois passagèrement en gouttelettes huileuses par sur- fusiou; ce sont des mélanges, car leurs titres et leurs points de fusion sont variables. Ainsi : première portion : fusion 34°. titre 0,200; deuxième por- tion : fusion 37°, titre 0,19'i; troisième portion : fusion 37°, 4, titre 0,190. T/équivalent du mélange se rapproche de celui de l'acide myristique. Trouvé, pour le beurre de Gournay, 2,85 pour 100. » 3° Acides fixes. — Leur titre élevé montre qu'ils doivent être très riches en acide palmitique. Trouvé, pour le beurre ci-dessus, 82,28 pour 100. » Le Tableau ci-contre renferme les principaux résultats de mes ana- lyses. » On voit par ce Tableau que, dans les beurres ordinaires, la moyenne des acides volatils est de 7,60 avec minimum de 7, et celle des acides fixes de 84- Si l'on ajoutait au beurre d'Isigny, par exemple, 19,87, soit 20 pour 100 de margarine, on ramènerait les acides volatils au minimum 7 ; mais alors les acides fixes deviendraient 84,76 pour 100, soit 2,16 pour 100 en sus de la moyenne du beurre de choix; la fraude pourrait donc être re- connue. Tout au plus pourrait-on ajouter 10 pour 100, proportion illu- soire pour la fraude. On ne peut ajouter que 8,76 pour 100 de margarine aux beurres ordinaires pour les ramener à 7 d'acides volatils. )) Conclusion. — L'analyse chimique, convenablement faite, permet donc de déceler dans les beurres une proportion d'environ 10 pour 100 de margarine, limite suffisante pour empêcher la fraude. » ( 348 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherches sur l' analyse optique des beurres; par M. C. VioLLETTE. (Extrait.) « ... De l'ensemble de ce travail, je déduis les conclusions suivantes : » Les beurres et les margarines ont des indices de réfraction différents qui, jusqu'ici, se traduisent par des déviations de — 33° à — 27° à l'oléo- réfractomètre pour les beurres, et de — i5" à — 8° pour les margarines. )) 2" Les indications de l'oléoréfractomètre sont suffisamment exactes, lorsqu'elles se rapportent à des mélanges dont les éléments ont des dévia- tions connues. » 3° Il est nécessaire de fixer, par une série d'observations sur différents beurres, la déviation minima au-dessous de laquelle un beurre pourra être considéré comme margarine. » 4° L'oléoréfractomètre peut être utile pour l'examen des beurres du commerce, mais ses indications ne peuvent être certaines qu'autant que ces beurres auront une déviation inférieure à la limite minima des beurres. Dans ce cas, les indications ne peuvent fournir qu'une proportion minima de margarine. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une réaction caractéristique de la cocaïne. Note de M. Ferreira da Silva. (Extrait.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie une réaction caractéris- tique de la cocaïne, que je viens de trouver au cours d'une recherche toxicologique. Ce n'est pas une réaction de coloration, comme la plupart de celles qu'on utilise pour l'identification des alcaloïdes; mais elle repose sur la production de certains produits odorants, production cependant comparable en sensibilité à beaucoup de réactions colorées. » Voici cette réaction : on traite une petite portion de cocaïne ou d'un de ses sels à l'état solide, ou le résidu de l'évaporation d'une de ses solu- tions, par quelques gouttes d'acide nitrique fumant, de densité i,l\. On évapore à siccité au bain-marie; on traite le résidu par une ou deux gouttes d'une solution alcoolique concentrée de potaisse, et l'on mélange ( ;^49 ) bien avec- une baguette en verre; on observera une odeur distincte et spé- ciale, qui rappelle celle de la menthe poivrée ('). » On remarquera que le modus faciendi est presque le même que pour reconnaître l'atropine (réaction de Vitali). Mais les réactifs ci-dessus n'a- vaient été emplovés jusqu'à ce jour que pour la production de réactions colorées. » La réaction que j'ai exposée permet de distinguer la cocaïne des autres alcaloïdes du même groupe. On sait que la cocaïne appartient, dans la classification analytique de Dragendorff, au groupe des alcaloïdes qu'on peut retirer d'une solution aqueuse ammoniacale par la benzine. On trouve dans ce groupe l'atropine, la brucine, la cinchonine, la codéine, la delphinine, l'ésérine, l'hyosciamine, la narcotine, la pilocarpine, la quinine, la quinidine, la sabadilline, la strychnine et la vératrine. C'est le groupe d'alcaloïdes le plus complexe et le plus important par le nombre et l'énergie des poisons qu'ils contiennent. » Sans m'arrêter maintenant à exposer en détail les effets des réactifs ci-dessus sur les alcaloïdes, je dirai seulement, en résumé, que l'atropine, l'hyosciamine, la strychnine, la codéine et l'ésérine donnent des colora- tions, et que cette dernière produit encore un principe odorant désagréable, qui rappelle celui de la phénylcarbylamine. La delphinine, la brucine, la vératrine ne donnent que des principes d'une odeur peu active, qu'on ne peut pas confondre avec celle de la cocaïne, et qui me paraissent peu propres à la recherche analytique. La sabadilline et la narcotine pourront se reconnaître par ce moyen. Les autres alcaloïdes ne donnent pas de réactions sensibles de ce genre. » Non seulement la réaction citée est caractéristique, mais elle est aussi très sensible. J'ai pu reconnaître, par ce moyen, jusqu'à un demi-milli- gramme de chlorhydrate de cocaïne. <> M. L.-L. Fleurv adresse une Note relative aux sons rendus par les tuyaux coniques. L'auteur a étudié expérimentalement les sons rendus par des tuyaux coniques non tronqués, c'est-à-dire se réduisant à un point à leur partie (') Dans les analyses toxicologiques où l'on dispose de petites quantités de matière, il sera bon d'évaporer dans de petites capsules en porcelaine (3"^™ de diamètre et 4'^'= de capacité), placées sur un petit bain-marie qu'on peut faire ad hoc, et d'agiter avec de petites baguettes de verre de 3™™ de diamètre. ( 35o ) supérieure. Selon lui, un tn\au conique donne la même note qu'un tuvau cylindrique ouvert. Les tuyaux coniques octavient d'ailleurs beaucoup plus facilement que les tuyaux ouverts. M. Delaurier adresse une Note sur les actions chimiques réciproques entre les eaux et les plantes. La séance est levée à 4 lieures. M. B. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i8 agit 1890. Électricité et Optique. I : Les théories de Maxwell et la théorie éleclromagné- tiquede la lumière. Leçons professées pendant le second semestre 1 888- 1 889, par H. PoiNCARÉ, Membre de l'Institut, et rédigées par J. Blondin, agrégé de l'Université. Paris, Georges Carré, 1890; in-8°. Tables météorologiques internationales, publiées conformément à une décision du Congrès tenu à Rome en 1879. Paris, Gauthier- Villars et fils,. 1890; in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Annuaire de l'Observatoire municipal de Monlsouris, pour Van 1890. Météorologie, Chimie, Micrographie, Applications à l'hygiène. Paris, Gauthier- Villars et fils; in- 18. Pont sur la Manche. Mémoire justificatif de la demande de concession dépo- sée au Ministère des Travaux publics; par The channel bridge and raiKvay Company (^Société d'étude et de construction d'un pont sur la Manche). Paris, Chaix, 1890; br. in-4°. Recherches nouvelles sur la fièvre scarlatine ; par le D'' Fonsart et Ehrmann. Compiègne, Henri Lefebvre, 1890; br. in-8°. De la musique. Nouvelle théorie et nouvelle pratique d'harmonie expliquée revêtant la forme mathématique ; par Reverchon. Ciiauibérv, Ernest d'Al- bane, i 890; br. in-ia. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 AOUT 1890. PRÉSIDÉE PAR M. nUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMJF. PALÉONTOLOGIE. — Sur une mâchoire de Phoque du Groenland, trouvée par M. Michel Hardy dans la grotte de Maymonden. Noie de M. Albert Gaudry. « J'ai présenté à l'Académie, il y a quatre ans, un bâton de commande- ment qui avait été recueilli par M. Paignon, dans la grotte de Montgau- dier (Charente). Sur ce bâton de commandement, quelqu'un de nos ancêtres de l'âge du Renne a fait de très fines gravures représentant deux Phoques qui poursuivent un Poisson. Mais, à ma connaissance, on n'avait pas encore observé d'os de Phoques dans le quaternaire de la France. M. Michel Hardy, conservateur du Musée archéologique de la Dordogne, vient d'extraire une mâchoire de ce genre. Il a pratiqué des fouilles dans une grotte, près de Chancelade, à 7'"" de Périgueux, appelée la grotte de G. R., 1890 2» Semestre. (T. CXI, N" 8.) ^i^> ( 352 ) Raymonden ; il y a Lrouvé, avec un squelette humain et plusieurs objets travaillés par l'homme ('), des débris d'animaux qu'il m'a adressés au Muséum, en me priant de les déterminer. J'ai reconnu parmi ces débris une mâchoire de Phoque, et non pas du Veau marin (Phoca vilulina) de nos côtes, mais du Phoca groenlandica. Cet animal vit maintenant dans tout l'océan Glacial arctique, sur les rivages du Groenland et aussi du Kamtchatka II descend quelquefois vers les côtes d'Ecosse et celles de Norvège; mais on ne l'a pas signalé sur celles de la France. Selon Brehni, il se tient plus sur les glaçons que sur la terre ferme. » La présence de ce Phoque dans le Périgord fournit une preuve de plus du grand froid que nos ancêtres ont dû subir pendant une partie des temps c[uaternaires. >) Outre le Phoca groenlandica, je remarque, parmi les animaux dont M. Hardy m'a envoyé des échantillons, les espèces suivantes : » Le Renne : on m'a dit en Russie qu'on ne pouvait pas acclimater ses troupeaux à Saint-Pétersbourg, à cause de la chaleur des étés ; » Le Saïga de Tartarie ; » Le Chamois : il vit aujourd'hui dans nos pays seulement près des montagnes de neige et est en amour dans le fort de l'hiver; » Le grand Bison, a\^>e\è Bison prise us: » Le grand Ours, connu sous le nom d' Ursus priscus ; » Le Renard bleu des régions arctiques; )) Le Harfang ou grande Chouette blanche du Nord; » Le Tétras blanc des saules, propre aux régions très froides. )> Je dois ajouter que M. Michel Hardy dit avoir trouvé une gravure sur bois de renne représentant le grand Pingouin du Nord, et une amulette en os qui figure une tête d'Ovibos musqué. Enfin, je rappellerai que la gra- vure du Mammouth de la Madelaine indique de très longs poils, ainsi que chez les Mammouths des glaces de la Sibérie. » Cet ensemble atteste que, dans les campagnes du Périgord, aujour- d'hui si heureuses et si fécondes, il faisait presque aussi froid que dans les régions arctiques. » Il m'a paru curieux de chercher s'il y aurait quelque rapport entre les Phoques, représentés par les belles gravures de Montgaudier, et le Phoca groenlandica, dont M. Hardy vient de trouver un morceau. ('j Décoin-erle d'une sépulture de l'époque quaternaire, à Raymonden, com- mune de Cliancelade, Dordogne {Comptes rendus, t. CVII, p. 1020; 1888). ( m ) » On ne peut douter que les denv animaux représentés sur le bâton de commandement Mais, en réalité, il n'y a aucun Phoque dont la tête soit faite exacte- ment comme dans les gravures de Montgaudier. Notre Confrère M. Milne- Edwards a chargé M. Quantin, chef des travaux taxidermiques au Muséum, de me montrer les diverses espèces de Phoques. M. Quantin est appelé, par la nature de ses travaux, à bien connaître la physionomie des Mam- mifères ; aussitôt que je lui ai montré mes gravures de Phoques de Mont- gaudier, il m'a dit que l'auteur de ces gravures avait pensé, en faisant les têtes, à l'Ours autant qu'au Phoque ; car, si les animaux de ÎMontgaudier ressemblent an Phoque par leurs moustaches et leurs oreilles peu appa- rentes, ils ressemblent à l'Ours par leur museau moins épais, plus allongé, par leurs narines placées latéralement et non en dessus, par leur gueule qui s'ouvre en dessous, au lieu de s'ouvrir en avant comme chez les Pho- ques. Les remarques de l'habile préparateur du Muséum sont très justes. Il faut donc admettre que l'artiste de Montgaudier a idéalisé son oeuvre. [1 a fait comme les artistes actuels, qui, pour composer un même sujet, empruntent des parties à différents modèles. » M. DE Saporta fait hommage à l'Académie, par l'entremise de M. A. Gaudry, d'une brochure intitulée « Revue des travaux de Paléontologie vé- ( 354 ) o;étale, parus en 1888 et dans le cours des années précédentes ». (Extrait de la « Revue générale de Botanique », II, 1890.) MEMOIRES LUS. M. l'abbé Fortin présente à l'Académie l'appareil qui lui a servi jusqu'ici à prévoir, au moyen des déviations produites par le magnétisme terrestre, les retours des tempêtes et l'apparition des taches solaires. Il rappelle quelques-unes des coïncidences les plus remarquables qu'il a pu mettre en évidence, entre ces divers phénomènes. (Commissaires : MM. Faye, Fizeau, Mascart.) MEMOIRES PRESENTES. M. E. Mathiku-Plessy adresse une Note « Sur la transformation du nitrate d'ammonium fondu en nitrate d'un nouvel alcali fixe oxygéné ». Selon l'Auteur, dans la préparation de l'acide oxamique et de l'oxamide par l'intervention de l'azotate d'ammonium fondu, il se forme un troisième produit, qui est un azotate d'un nouvel alcali fixe. Cet alcali fixe est une ammoniaque substituée : c'est la monamide nitrique ou nitramide. On peut la nommer azolylamine ; son nitrate sera le nitrate d'azotylammonium . (Commissaires : MM. Friedel, Troost.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique fait part à l'Académie d'une proposition transmise par M. l'Ambassadeur d'Italie à M. le Ministre des Affaires étrangères, concernant un projet de Congrès international dont la réunion aurait lieu à Rome, pour l'unification de l'heure et la fixation d'un méridien initial. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) ( 355 ) ASTRONOMIE. — Ohsen'a/io/is de la corne le /)cfi/ii/>g (iSc)o, /iiiflel 2.'i), /ai/es à l'observatoire de Paris (^équatorial de la tour de l'Ouest) ; par M. G. Bi- GouKDAiv. Communiquées par M. Mouchez. litoilos »-^ — *. Nombre Dates de — -^ i- ~ de 1890. comparaison. Grandeurs. A.H. AcO. compar. m s , ,■ Aoùti6 rt2387BD-h49° 9-5 ^-o. 18,26 -i-4-i7,9 12:13 16 «238760 + 49° 9-5 +0.19,08 + 2.53,4 12:12 19 6 i543i Arg.OE, 9 — o. 7,41 —10.19,5 12:12 22 c Anonyme 11 — o. 0,71 — i.45,2 12:12 Positions des étoiles de eomparaison. Réduction Réduction Dates Asc. droite au Déclinaison au 1890. Étoiles. moy. 1890,0. jour. niov. 1890,0. jour. Autorités. Il m s s o . ,. /. Août 16.... a 15.24. 7,3i +o,65 +49-i3-57,2 +i3,7 B. B. VI 19.... b 15.26.54,52 +0,63 +45.0.57,6 +i3,o Arg. OE, 22.... c 15.29.19,39 +0,64 +4o. 9 -50,7 +12,3 Rapp. à f/. d i5.32.io,i2 » +4o. 9.49,6 » WeissCî Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen .\sc. droite Log. fact. Déclinaison Log. facl. 1890. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. h m s h m s _ „ , „ Aoûti6 10.45.37 15.24.26,21 1,762 +49.18.28,8 0,509 16 II. 8.39 10.24.26,99 1,771 +49.17. 4,3 o,563 19 9.39. 4 15.26.47,74 7,682 +44-5o-5i,i 0,435 22 10. 38. 52 10.29.19,32 1,698 +4o. 8.17,8 0,636 » Remarques. — L'étoile anonyme c a été rapportée à d avec l'équato- rial; par 3.5 comparaisons, on a obtenu pour *c — * d A.ft =— 2™5o%73, AcP=+o'i", I. » Août 16. — La comète est une faible nébulosité, dont l'éclat est com- parable à celui d'une étoile de grandeur i2,5-i3; elle est ronde, 45" de diamètre, plus brillante dans la région centrale, avec noyau denii-stellaire qui ressort assez bien sur la nébulosité. ( 356 ) » Août 19. — Éclat de la coméle. i3,i; 5o " de diamètre; condensation centrale assez stellaire. » Août 22. — La comète est une nébulosité de grandeur i3,2, de 45"-5o" de diamètre, avec condensation moins stellaire que les jours précé- dents. » Dans toutes ces observations, le ciel était beau, légèrement bru- meux. » ASTRONOMIE. — Obsen'Mions de la nouvelle planète Palisa (^Vienne, ij août I Sgo), faites à l'observatoire de Paris (éguatorial de la tour de l'Est); par ftl"^ D. Klumpke, présentées par M. Mouchez. Etoiles Planète — A- . de ^ — ■^^— Nombre Dates compa- Ascension de 1890. raison. Grandeur. droite. Déclinaison. comparaisons. ui s > » Août 19 a 9 -l->7-79 — 1-43,7 io;8 20 a 9 — 28. o5 — 5.i5,5 8:6 22 b 10 -t-52.38 —1.52,4 24:8 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1890. Étoiles. 1890,0. jour. 1890,0. jour. Autorités. h m s 3 ^ , .. „ Août 19. BD 5876 — 2''^i202W. 22.58.-38,42 +2,20 — 2.29.40,5 +12,8 Weisse. 20. » » 1> +2,22 » +12,9 " 22. BD5867 — 2° = 9o58M. 22.55.54, i4 +2,24 —2.40.33,7 + i3,o Lamont. Positions apparentes de la planète. Dates Temps moyen Ascension Log. facl. Déclinaison Log. fact. 1890. de Paris. droite app. parall. apparente. parai), hms hms <..„ Août 19 12.54.14 22. 58. 58, 4i 2,279„ — 2.3i.ii,4 0,842 20 14. 21. 55 22.58.12,39 T,i36 —2.34.43,1 o,84i 22 II. 5i. 2 22.56.48,76 T,i20„ —2.42.13,1 0,842 » La planète est extrêmement faible. » ( 3->7 ) ASTRONOMIE. — Eléments et éphèmènde de la planète 29^, découverte à l'observatoire de Nice, le i5 juillet 1890. Note de M. Ciiaklois, transmise par M. Faye. Époque : 1890 juillet 27,5. Temps moyen de Paris. M o.'58.' 8",9 - 309.57.11,3 \ Q 136.57. 14,8 J Equinoxe moyen 1890,0 i 6. G. 4,8 ) 'i 14.53. 4,4 log£7 0,4928846 fj. 646",6655 » Ces éléments ont été calculés à l'aide de trois observations faites à Nice les 16-27 juillet et 7 août 1890. Êphé nié ride pour minuit de Paris. (Positions moyennes 1890,0.) Dates 1890. a. 0- log/. logi. h m s o ' Septembres 20. 53. 33 —18.47,1 0,8667 0,1 5o5 7 53. 5 54,8 9 52.44 —19. 1,8 0,3672 0,1597 n 52.29 ^'^ i3 • 52.21 i4.i 0,3677 0,1695 i5 52.19 '9>2 17 52.25 23,8 o,3683 0,1799 19 52.37 27>7 21 20.52.56 — 19.81,0 0,3689 0,1907 MÉCANIQUE. — Sur deux modèles de gyroscope électrique, pouvant servir, l'un à la démonstration du mouvement de la Terre, l'autre à la rectification des boussoles marines. Note de M. G. Trouvé, présentée par M. l'amiral Mouchez. « 1° Gyroscope électrique pour la démonstration du mouvement de la Terre. — Cet instrument, le premier en date, se compose d'un tore électromo- ( 358 ) teiir A (Jig.ï), mobile autour d'un axe d'acier, à pointes de rubis, perpen- diculaire à son plan; intérieurement, c'est un pignon électromagnétique à huit branches. L'induit est une armature en fer B, en forme de limaçon. » Pour donner au pignon l'apparence d'un tore, évidé au centre, lisse et métallique, je le recouvre d'abord, muni de son axe et de son commu- tateur, d'un ciment spécial; je le passe au tour et je l'équilibre d'une façon parfaite; puis, après l'avoir porté dans un bain de cuivre, où je le laisse Fii;. I. plusieurs jours et jusqu'à ce que le dépôt du métal atteigne une épaisseur de 3°"" environ, je le tourne et je l'équilibre de nouveau avec le plus grand soin. » Ce tore électromoteur, mis en rotation par l'électricité, occupe le centre d'une cage formée par l'armature en fer B et l'anneau de cuivre C, sur lequel il pivote; comme il ressemble d'ailleurs à un tore homogène de cuivre, on est assez sm-pris de le voir tourner sans cause apparente, à une vitesse de 3oo à 4oo tours par seconde. )) Cage et tore sont suspendus à une potence, |)ar un fil inextensible, au milieu d'un anneau horizontal gradué, devant lequel se déplace une ( :^59 ) aiguille iiulicatricc, (i\oo à l'armai iiiv li. Celle-ci reste immuable dans l'espace, dès que le tore est auimé d'une vitesse suffisamment rapide. >i On peut également apprécier la rotation du globe eu bra([uant une lunette sur le micromètre fixé à l'axe, dont les divisions passent successi- vement devant le réticule. » Quant au courant voltaïqiie, il est amené à l'électromotcur par deux petites aiguilles de platine, isolées de l'ensemble et plongeant dans deux cuvettes en ébonite, circulaires et concentriques, remplies de mercure; c'est là qu'aboutissent les pôles de la pile. )) I/ensemble de cet appareil repose sur un socle à vis calantes, sur- monté d'un globe de verre sous lequel ou |)eut faire le vide, au moyen d'un robinet, pour soustraire l'instrument aux causes de perturbations ex- térieures. » Ainsi constitué, ce gyroscope fonctionne d'une façon régulière pen- dant tout le temps qu'il reçoit le courant. Il est donc susceptible de fournir la preuve parfaite du mouvement de la Terre et de permettre de contrôler par l'observation, et avec une grande exactitude, les déplace- ments réels calculables a priori. » 2° Gyroscope électrique pour ta rectijicalion des compas de route. — Pour approprier le gyroscope à la rectification des compas de la marine, j'ai cherché à construire un instrument qui, bien cjue robuste, conservât tous les avantages du premier. )) J'ai pensé, en elYet, que, s'il est impossible d'éliminer d'une façon ab- solue les mille causes de perturbations extéi'ieures qu'on rencontre à bord, on peut du moins les rendre négligeables par rapport à la force d'inertie directrice, en augmentant celle-ci dans des proportions considérables. » A cette fin, j'ai accru la niasse, le diamètre et la vitesse du tore, dans des proportions telles qu'il faudrait un effort de plusieurs kilogrammes pour faire dévier le plan de rotation, et qu'un homme vigoureux ne pourrait brusquement intervertir les pôles. ])ans ces conditions, les forces pertur- batrices n'exercent plus que des influences absolument négligeables. )) Le nouvel instrument se compose des mêmes organes que l'ancien; leurs formes seules et leurs dimensions ont été légèrement modifiées. Le tore électromoteijr, principalement, d'un poids de plusieurs kilo- grammes, est composé intérieurement d'un anneau induit, genre Gramme. Cet induit est logé dans le renflement même du tore, dont la partie médiane reste très évidée et dont I apparence métallique est obtenue comme dans le premier appareil ; quanta ïinducteur, c'est un anneau en fer, à pôles G. K., 1S90, ?.' Semestre. (T. CXI, N" 8.) .4? ( 36o ) conséquents, clans lequel tourne concentricjuenient le tore électronioteur. Inducteur et induit sont montés en série. )i Tout le système, au lieu d'être suspendu par un fil inextensible, est soutenu, au milieu d'une suspension à la Cardan, par un axe vertical, Fig. 3. terminé en pointes qui pivotent dans des crapaudines d'agate, comme l'axe du tore lui-même {fig. 2). Cette suspension à la Cardan est munie d'un long pendule à tige rigide qui, fixé sur le prolongement de l'axe du système, donne à celui-ci une verticalité parfaite, malgré les oscillations continuelles du navire. Les faibles inclinaisons que pourrait subir l'appa- ( 36i ) loil soiil en efict réduites dans le lappdil de la longueur du pendule au ravoii du lorc; ce pendule peut d'ailleurs cXve prolongé au besoin au- dessous même du plan d'appui de l'instrumcMit. )) Des dispositions identiques aux. précédentes permettent d'envoyer le courant à l'inducteur. Ainsi agencé, mon gyroscope n'a plus à redouter ni tangage, ni roulis; il est propre à corriger le compas avec sûreté, car son axe de rotation reste invariable dans l'espace, aussi longtemps qu'il est nécessaire de prolonger l'observation. » ZOOLOGIE. — Sur fa respiration de la Sauterelle. Note de M. Cii. C<»\tejean, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Dans des recherches que j'ai entreprises sur la respiration du Decticus vernicivorus h., je suis arrivé aux résultats suivants : » L'abdomen seul effectue des mouvements respiratoires. L'inspiration est passive; elle est due à l'élasticité des pièces du squelette externe et à la réaction des viscères. L'expiration est acliAC et dure plus longtemps que l'inspiration. Les dimensions de l'abdomen sont réduites dans tous les sens, et les différents zoonites respirent d'autant plus fortement qu'ils sont plus rapprochés du thorax. Une courte pause a lieu après chaque inspira- tion; souvent des pauses plus longues en inspiration séparent des séries de mouvements respiratoires d'amplitude d'abord croissante, puis décrois- sante, comme dans la respiration pathologique de Cheyne-Stokes. » Si l'on blesse l'animal au cou, une goutte de sang s'échappe à chaque expiration, et l'air |)eut pénétrer dans la plaie pendant les inspirations. La pression dans l'intérieur du corps est donc positive pendant l'expiration, et négative pendant l'inspiration. L'expiration n'est jamais maxima; la téta- nisation de l'abdomen permet seule de l'obtenir. Il y a donc toujours de l'air résidual dans les trachées, dont le fil spiral empêche d'ailleurs l'apla- tissement complet. Les trachées du thorax et de la tête ne sont compri- mées que par le liquide sanguin, refoulé par l'abdomen lors de sa contrac- tion. Les mouvements respiratoires sont d'autant plus fréquents que le sujet est plus actif : leur nombre est augmenté par la chaleur et par l'état d'irritation de l'animal. » L'ablation de la tète n'entrave pas la respiration ; à peine le rythme est-il ralenti. Si l'on divise l'abdomen en plusieurs tronçons, chacun d'eux respire isolément. ( 362 ) )) J'ai étudié l'influence du système nerveux, en employant l'excitation mécanique (grattage avec une aiguille), chimique (acide sulfurique dilué) et électrique (courants d'induction à peine sensibles à la pointe de la langue). Les deux premiers procédés ne m'ont pas toujours donné des résultats; mais, dans les cas fréquents où j'ai réussi à en obtenir, ils étaient identiques à ceux que fournit l'excitation électrique. Chaque fois que j'ai employé cette dernière, je me suis assuré que la pince électrique, placée à 1""" du nerf ou du ganglion interrogé, causait seulement la contraction des muscles touchés; les résultats suivants ne peuvent donc être interpré- tés par la diffusion du courant. D'ailleurs, chacun d'eux a été contrôlé, au moins une fois, par l'excitation mécanique ou chimique. » La pince électrique, placée sur les cérébroïdes, provoque une accélé- ration manifeste de la respiration. L'inspiration n'a pas le temps de s'éta- blir complètement, et l'animal ne paraît ressentir aucune douleur. » En excitant les ganglions sous-œsophagiens, on observe d'abord un arrêt de la respiration en expiration, causé par la douleur (mouvements de défense de l'animal, salivation); puis la respiration se rétablit, lente et profonde. Je n'ai pu exciter les cordons péri-œsopliagiens. » L'excitation des ganglions prothoraciquesest douloureuse et arrête la respiration en expiration totale, avec tétanos des muscles de l'abdomen. En interrogeant les connectifs qui relient ces ganglions aux centres sous- œsophagiens, on obtient ordinairement des réponses identiques à celles que fournissent ces derniers ; parfois pourtant, l'arrêt respiratoire est perma- nent. » Enfin, une région quelconque du reste de la chaîne nerveuse se con- duit comme les ganglions prothoraciques. En outre, la galvanisation des septièmes et derniers centres abdominaux provoque fréquemment la défé- cation. » Si l'on rompt la chaîne au milieu de l'abdomen, on sépare ainsi phy- siologiquement l'animal en deux moitiés, dont chacune respire pour son compte. La moitié postérieure respire moins fréquemment que l'antérieure, même après la décapitation. L'excitation de chaque bout de la chaîne sec- tionnée arrête la respiration dans la partie de l'abdomen intéressée. » En séparant avec des ciseaux les deux ganglions prothoraciques, et en excitant seulement l'un d'eux, après l'avoir attiré en dehors avec une fine érigne, on n'arrête totalement la respiration que du côté excité, et l'abdomen s'incurve de ce côté. » L'arrêt de la respiration peut être obtenu par voie réflexe. On sec- ( 363 ) lion lie, lontonieni pour éviler sa rluilo, le l'éimir d'une des pattes sauteuses, et l'on irrite la section : arrêt total de la respiration en expiration, et rup- ture de la patte entre le trocliantcr et le fémur. On obtient encore l'arrêt par l'électrisation du moignon, la piqûre de l'abdomen, la production d'un son aigu. « Ainsi, lorsqu'on excite un ganglion de la chaîne nerveuse, on produit l'arrêt direct de la respiration dans la région commandée par ce centre, et l'arrêt réflexe dans les autres. L'excitation chimique ra'ayant donné le môme résultat, on ne peut expliquer par l'électrotonus ou la diffusion du courant cet arrêt dans les zoonites dont les ganglions ne sont pas directe- ment excités. » Le curare, même à dose massive, n'a aucune influence sur l'animal. Sur un individu empoisonné avec 2'"'''' au moins de nitrate de strychnine, les mouvements respiratoires seuls sont abolis, l'abdomen étant en demi- expiration. L'excitation de la chaîne nerveuse ne provoque aucune con- traction des muscles expiratenrs, encore directement excitables. M II ne m'a pas semblé que les cordons nerveux du Dectique eussent la partie inférieure sensitiAC et la partie supérieure motrice, comme Faivre l'a constaté chez le Dytisque. L'organisation des Orthoptères serait donc moins élevée que celle des Coléoptères, résultat que semblent confirmer les mœurs de ces deux groupes d'animaux et l'ordre de leur apparition dans les temps paléontologiques. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Noiwelles recherches sur la production de la lumière par les animaux et les végétaux. Note de M. Raphaël Dubois. « J'ai cherché à étudier les effets produits par l'électrolyse de l'eau salée rendue phosphorescente, soit par le mélange de substances photogènes extraites des tissus animaux lumineux, soit par des microorganismes lumi- neux. Je me suis servi plus particulièrement du mucus lumineux de la Pholade dactyle ('), délayé dans l'eau salée. (') Depuis les dernières reclierclies que j'ai publiées sur la Pholade daclyle, je nie suis assuré que, si ce mollusque peut parfois contenir dans son siphon des micro- organismes lumineux symbiotiques, qui m'avaient fait croire tout d'abord à l'exis- tence d'un ferment soluble dans le mucus sécrété par cet organe, il possède aussi une luminosité propre, prenant naissance dans toute la couche que j'ai décrite sous le ( 364 ) » Ce liquide lumineux est introduit dans un tuhe en U, dans les deux branches du- quel plongent des électrodes en platine reliées ;i une pile assez forte pour provoquer l'électrolvse de l'eau salée. » Dès que la décomposition de l'eau commence, la lumière, après avoir légèrement augmenté au pôle positif, baisse peu à peu et s'éteint complètement. Le même phéno- mène se produit au jjôle négatif, où la lumière persiste seulement à la surface du liquide en contact avec l'air extérieur. » L'extinction s'étend d'abord sur toute la longueur des deux branches du tube en U occupée par les électrodes, et bientôt l'obscurité envahit tout le tube, sauf en un point où persiste un disque lumineux. Ce point est situé à l'extrémité de l'électrode positive, juste au niveau où la teinture de tournesol versée dans le tube cesse de se décolorer pendant l'électrolyse. )) Ces faits sont faciles à expliquer. En effet, j'ai démontré que l'on peut éteindre, soit les microorganismes lumineux, soit les substances photogènes extraites des tissus phosphorescents animaux, en acidi- fiant légèrement le milieu, et les rallumer en rendant de nouveau celui-ci alcalin; et, d'autre part, on sait depuis longtemps que l'oxvgène et l'eau sont des éléments nécessaires à la manifestation de la lumière chez les animaux et les végétaux. Sous l'influence de l'électrolyse, le milieu devient acide au pôle positif, et la lumière s'éteint en ce point malgré l'abondance de l'oxygène, et même de l'oxygène ozonisé qui s'y dégage abondamment. Au pôle négatif, c'est l'hydrogène naissant qui produit l'extinction, soit en chassant l'oxygène dissous, soit comme agent réducteur, bien que le milieu soit alcalin. » On peut déinontrer facilement l'exactitude de cette interprétation, en laissant tomber une goutte d'ammoniaque liquide dans la solution de mucus lumineux éteint au pôle positif : la lumière reparait aussitôt. Il en est de même au pôle négatif quand on insuffle un peu d'air au moyen d'un tube effdé. » L'expérience est plus difficile à réussir avec les microbes photogènes qu'avec le mucus de la Pholade. nom de couche neuro-conjonctùe. Le tissu photogène n'est pas limité aux cordons et aux triangles de Poli, et ceux-ci ne méritent jsas le nom d'organes lumineua: proposé par Panceri, bien que la lumière s'j- manifeste avec plus d'intensité qu'autre part. Ce sont, comme je l'ai indiqué ailleurs, des organes sécréteurs, qui semblent en outre destinés à laisser écliapper des éléments migrateurs bourrés de granulations arrondies (vacuolides). J'ai reconnu que ces éléments migrateurs étaient les véritables agents de la luminosité propre de la Pholade, laquelle doit ètie distinguée de la luminosité syinbioliqiie ou parasitaire. ( m ) » Si le liquide lumineux a été éleiiil, soit par un acide tort, soit par la chaleur, malgré le dégagement d'oxygène ozonisé au pôle positif et malgré l'alcalinité cpii se tlé\eloppe au pôle négatif, on ne xoit reparaître la lumière dans aucun point du tube, alors même que l'on ajoute de l'ammo- niaque et que l'on insuffle de l'air. M II est bien difficile d'admettre, après cela, que la lumière ne soit que le résultat d'un simple phénomène d'oxydation, et je pense qu'il s'agit plutôt d'une véritable respiration, ne pouvant s'effectuer que dans un mi- lieu alcalin, oxygéné et aqueux ( '). Mais, dans le liquide lumineux obtenu en délavant le mucus phosphorescent de la Pholade dactyle dans l'eau salée et après fdtration. il n'y a plus d'élémeots cellulaires, mais seulement des granulations arrondies que l'on rencontre dans tous les tissus lumineux. Panceri les considérait comme des gouttelettes graisseuses, ce qui est en désaccord avec mes propres observations, lesquelles me portent à admettre que ce sont des granulations protoplasmiques douées d'une vitalité obscure, comme celles de certains ferments, ,1e leur ai donné le nom de vacuolides, pour des raisons que j'ai développées ailleurs (-). » Elles dérivent d'une dissociation de protoplasma cellulaire, qui peut être provoquée par une excitation directe et constatée de visu, par exemple dans la couche ectodermique de Y Hippopodhis gleba ( ' j. » Dans les liquides lumineux électrolysés, on voit se produire autour des électrodes un trouble qui, au pôle négatif, est formé par des flocons dans lesquels on constate principalement l'existence des vacuolides, tandis qu'au pôle positif on rencontre, surtout avec le mucus de la Pho- lade, ces granulations radio-cristallines réfringentes qui remplacent les vacuolides dans tous les tissus qui ont cessé de briller. Dans les liqueurs rendues lumineuses par les microorganismes, ceux-ci sont surtout nom- breux au pôle positif, et les vacuolides au pôle négatif. » En résumé, les recherches que je poursuis depuis plusieurs années me conduisent à admettre définitivement que la production de la lumière est liée chez les animaux, comme chez les végétaux, à la transformation de (') On sait aussi que Ion peut conserver pendanl longtemps des tissusluniineu\, ou des particules extraites de ces tissus et desséchées, en les maintenant au contact de l'air, sans qu'elles perdent leur pouvoir pliotogène, que l'on peut toujours mettre en évi- dence à l'aide d'une goutte d'eau. (-) Voir Les vacuolklex {Soc. de BioL, mars 1887). (>) Loc. cil. ( 366 ) i;raniilation.s protoplasmiqiies colloïdales en granulations cristalloïdales, sous l'influence d'un phénomène respiratoire ( ' ). » Dans la première partie de mes études sur la fonction photogénique, j'ai eu surtout en vue la connaissance du mécanisme fonctionnel, et j'ai pu combler de nombreuses lacunes et rectifier quelques erreurs. Quant à mes recherches sur la cause intime et générale du phénomène, elles m'ont parfois conduit à des interprétations prématurées que j'ai dû abandonner plus ou moins complètement, parce que des faits nouveaux étaient venus en montrer l'insuffisance. Mais, dans l'appréciation de mes interprétations antérieures, j'espère que l'on voudra bien considérer qu'il s'agissait d'ex- périences portant sur une substance vivante que l'on ne peut jamais ma- nier en grande quantité, ni en tous lieux, ni en toute saison. » GÉOLOGIE. — Sur la présence du carbonifère en Bretagne. Note de M. P. Lebescoxte, présentée par M. Albert Gaudry. « Le terrain carbonifère a été signalé en Bretagne depuis Chàteaulin jusqu'à Carhaix et Uzel, et dans la Mayenne depuis Laval jusqu'à Bourgon. » La continuation d'une exploitation dans l'iUe-et-Vilaine, à Quenon, près de Saint-Aubin-d'Aubigné, m'a permis de fixer l'âge carbonifère d'un calcaire qui ne m'avait présenté, depuis plusieurs années, que quelques Encrines. Ce fait intéressant montre une fois de plus l'existence du bassin intérieur de Puillon-Boblaye et la continuation, dans les plis de ce bassin, des couches carbonifères de Chàteaulin jusqu'au delà de Laval, où elles disparaissent sous les formations secondaires. » D'après les travaux de M. Barrois(-), le carbonifère présente, de bas en haut, dans le Finistère : )) Des poudingues et tufs porpliyriques, des tufs porpliyritiques, les scliisles de Cliâteauiin, formés de couclies alternantes de schistes, d'ardoises, de psammites. Ces (') En se servant de tubes en terre poreuse assez serrée, on arrête toujours les particules lumineuses, et tous mes efforts ont échoué dans les tentatives pour isoler une substance cliimiquemenl définie, capaltle de briller spontanément à l'air. Je n'ai donc pu franchir la limite qui sépare ce phénomène biologique d'une action chimique proprement dite. (-) Bahrois, Siriicliire géologu/ue du Finistère [JJiilietin de Ici Société géolo- gique de France (réunion extraordinaire, 1886)]. ( 3fi7 ) schistes el psaminiles contiennent de mauvaises empreintes végétales vers Carliaix. A ' Plouyé, les psamiuites ont l'ourni : Spirifer slrialus, Slrophoinena rhomboidalis ; enfin, des lentilles calcaires inlerslralifiées vers la base de la série contiennent : Phil- lipsia Derhyensis, Prodtictus semireliculatus. Cet ensemble repose sur les schistes de Porsguen (dévonien) en stratification transgressive, et se trouve recouvert ]iar le terrain houiller. » D'après les travaux tle M. OEhlert (' ), le carbonifère présente, dans la Mayenne : » A Saint-Rocli, près de Changé, un calcaire noir compact, parfois traversé par de petites veines de spalli calcaire. Les bancs les plus compacts ne fournissent que de rares fossiles, principalement des polypiers; mais, au milieu d'eux, il existe plusieurs couches fossilifères contenant : Pliillipsia Derbyensis Mari. Spirifer crispas de Kom. Cypricardia squamifera d'Orb. Leplœna depressa d'Orb. Terebralula haslata Sow. Productus Cora d'Orb. Rhynchoneila pi/gnus Mail. Productus semireticulalus Mart. Spirifer glaber Mari. Productus punctatus Mart. Spirifer lineatus Mart. Pentremites elliplicus Sow. » SI l'on compare cette liste avec celles qui ont été publiées par M. Dupont sur le carbonifère de Belgique (^), on voit qu'elle offre plus de ressemblance avec les listes des fossiles du calcaire de 'Visé qu'avec aucune autre et que, par suite, le calcaire de Saiut-Roch doit être rapporté au carbonifère supérieur. Ce terrain semble séparé du dévonien inférieur par une roche feldspathique. » Dans rille-et-Vilaine, à la carrière de Quenon, le terrain carbonifère semble reposer, comme dans le Finistère, sur les schistes de Porsguen, qui recouvrent eux-mêmes la granwacke à Pleurodycliuin piobleinaticiim, le cal- caire aAtrypa et Chonetes et le grès à Pleurodyclium Constantinopolitanum.On trouve d'abord des bancs de schistes, recouverts par un calcaire compact ne contenant que quelques traces d'Encrines à la superficie des bancs. La conti- nuation de l'exploitation vers le sud a fait découvrir une série de nouvelles couches fossilifères. Le calcaire compact renferme d'abord de petites couches schisteuses. Ces dernières deviennent plus fortes, plus nombreuses, et finissent par recouvrir la formation de bancs puissants. Les fossiles ap- (') OEhlert, Calcaire de Saint-Roch, à Changé {Bulletin de la Société géolo- gique de France, 3" série, t. VIII, p. 270; 1880). (^) Dupont, Mémoire sur le calcaire carbonifère de Belgique {Bulletin de l' Aca- démie royale de Belgique). G. R., 1890 2' Semestre. (T. CXI, N' 8.) 4^ 48 ( 368 ) paraissent dans les couches schisteuses et dans les bancs calcaires interca- lés. Ils deviennent de plus en plus nombreux en approchant de la grande masse schisteuse et ils finissent par diminuer et disparaître dans celle-ci. » Voici une liste de quelques fossiles, déterminés grâce à l'obligeance de M. Barrois. Phillipsia gemmulifera Phill. » Derbyensis Martin. Spirifer strialus Pliill. » duplicicosta Phill. » bisulcatus Sow. » oceani d'Orb. » corn'oluiiis Phill. » laininosus Mac Coy. » liiieatus Mari. » glaber Mari. Productits aculeatus Mari. » semireticulatus Mart. » scabriciiliis Mari. Productits Flemingii de Kon. Choneles hardrensis Phill. » papilionacea Phill. Streptorhynchus crenistria Phill. Leptœna depressa d'Orb. Orthis Michelini Lév. » lesupinata Mari. Rhinclwnella pleiirodon Pliill. Terebralula haslala Sow. Euompliahis Dionysii. Conocardiiim alœforme. Cypricardinia squamifera d'Orb. Syringopora sp. M Cette liste rapproche le calcaire de Quenon du calcaire de Visé (carbonifère supérieur); cependant, l'absence de Produclus Cora peut faire croire que cette zone est un peu plus ancienne que celle de Saint- Roch (Mayenne). » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'orage du i8 août 1890, à Dreux. Note de M. Léo.\ Teisserenc de Bort, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Les phénomènes orageux qui se sont produits dans la soirée |du lundi 18 août ont été accompagnés, à l'ouest de Paris, d'un coup de vent très localisé, d'une grande violence, rappelant par ses effets les tornados des États-Unis. J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les premiers résultats de l'enquête que j'ai faite à Dreux pour déterminer, autant que possible, par ren.seignements et surtout par l'étude des dégâts matériels, la nature et les caractères de ce météore. )) Le 18, vers 10'' du soir, on voyait au sud-sud-ouesl de Dreux un grand cumulo- nimbus orageux ('); dans ce nuage, les éclairs étaient incessants. Le tonnerre était (') Mon altention ayant élé appelée à Paris sur ce nuage, j'ai mesuré, avec une montre à secondes, la fréquence des éclairs; deux mesures concordantes ont donné ( 369 ) peu intense, mais continu; après quelques coups de tonnerre plus forts, accompagnés de quelques gros grêlons, on entendit, vers io''25"', un grondement très intense, com- parable à celui que produit un train pénétrant sous un tunnel, et, en moins d'une mi- nute, dans les quartiers atteints, les tuiles volèrent de toute part, les arbres furent arrachés et plusieurs maisons détruites par un coup de vent terrible. » Quelques minutes après, le temps était redevenu calme (un des témoins est sorti dans la rue, un instant après la tourmente, avec sa bougie allumée et a pu regarder à terre avant qu'elle ne fût éteinte par le vent) et le ciel ne tarda pas à s'éclaircir. » L'orage ne s'annoneant pas comme devant être très fort, d'après le bruit de la foudre, l'attention n'a pas été appelée d'une façon particulière sur ce météore avant le passage delà tourmente; à ce moment, le ciel était en feu et quelques personnes assurent avoir vu une nuée qui était à la hau- teur du toit des maisons. » Il semblerait donc que cet orage était accompagné d'une grande trombe; l'examen des dégâts cju'il a causés amène à la même conclusion. » Les premières traces de la violence du vent se voient au sud de la ligne du chemin de fer de Dreux à Argentan. Il y a quelques pommiers abattus sur la hauteur; près du pont qui donne passage à la route qui mène à Garnay, les chaumes d'un champ en pente sont tous couchés dans la direction du nord; après le remblai du chemin de fer, on voit aussi des arbres brisés, d'autres arrachés, et les dégâts augmentent d'intensité. La première construction située à l'extrémité sud-ouest du faubourg de Saint-Thibault a été très endommagée; les maisons basses occupées par des maraîchers et qui bordent les prairies dans le tlialweg de la vallée ont peu souffert. Le vent dans cette région a brisé les arbres, sans les déraciner, à 2™ et 3™ du sol. Mais toutes les maisons du fau- bourg faisant face au sud-est, et qui ont eu ainsi à supporter le premier choc de l'ou- ragan, sont très atteintes et la plupart sont démolies. Il est vrai de dire que ce sont des constructions avec châssis de bois et torchis, ou bâties en pisé. 1) L'ouragan, après avoir renversé toutes les cheminées du Pahiis de Justice, qui par leur chute ont causé de grands dégâts dans l'édifice, a con- tinué sa route en enlevant çà et là quelques morceaux de toiture et détrui- sant des constructions légères. Il a suivi la vallée de la Biaise, orientée du sud-ouest au nord-est ; dans cette vallée, il a arraché un grand nombre de peupliers qui sont couchés généralement du sud-sud-ouest au nord-nord- esl; dans les environs des Fontaines, à i5oo™ de Dreux, les arbres déra- cinés sont assez nombreux. » Le météore a poursuivi sa marche jusqu'à la vallée de l'Eure; là il 48 éclairs à la minute. La partie supérieure du nuage présentait, de temps à autre, de grandes étincelles formant des aigrettes très brillantes dirigées vers le ciel, qui était pur. (370) paraît avoir été arrêté dans sa progression rectiligne vers le nord-est, par le plateau qui s'élève à 60"" au-dessus de la rivière et fait face à la vallée de la Biaise. Il a obliqué un peu vers la gauche dans la vallée de l'Eure, puis, reprenant sa direction primitive, il est remonté le long d'une légère décli- vité du terrain vers le village de Brissard ; l'ouragan a fait une trouée dans la partie ouest de ce village situé sur le plateau, renversant plus de vingt maisons et tous les arbres des jardins. Il s'est ensuite abattu sur le parc du château d'Abondant; à son arrivée au contact des premiers grands arbres, il en a renversé et brisé un grand nombre, puis a déraciné çà et là, dans le bois, des chênes de haute futaie. Ces dégâts se sont étendus jusqu'au milieu du parc, sur une longueur de Soo'" à 600'", après quoi le météore n'a plus fait sentir son action près du sol. La plupart des arbres sont couchés du sud-ouest au nord-est; mais il y en a plusieurs, à 200'" des premiers, renversés en sens contraire. » D'après les traces laissées par ce météore, on peut conclure que l'orage du 18 août était accompagné d'un tourbillon violent, analogue aux tornndos des États-Unis ('). )) La zone restreinte dans laquelle se sont produits les dégâts montre que ce coup de vent avait des limites assez nettes, comme on l'observe dans les phénomènes tourbillonnaires. » Aiûsi, pendant que le quarliei- Sainl-Thibaull était si éprouvé, à ii-™ à Test, sur le boulevard de la Gare, on ne ressentait qu'un vent fort, ne causant pas de dégâts. De même, au Brissard, à Soo"" des maisons rasées par l'ouragan, les toitures sont intactes. » La marche générale du tourbillon a été presque exactement dirigée du sud-ouest au nord-est, en suivant la vallée de la Biaise, laissant çà et là des traces de son passage sur une largeur de 4oo™ à 600"" et une longueur de 9*"°. » Les chutes de foudre ont dû être très rares, car on n'en trouve pas de traces sur les arbres et les maisons, et aucun incendie n'a été allumé dans les charpentes légères des toitures. » Il faut pourtant signaler dans la maison Vivien, construite solidement en briques, des traces manifestes de décharges électriques. Cette maison extérieurement a peu soudert de l'ouragan, le toit seul et les vitrages ont été endommagés; mais certaines (') M. L. Rotcli, Directeur de l'observatoire de Blue-Hill, près de Boston, quia visité les environs de Dreux avec moi, a trouvé la plus grande similitude entre les ravages causés par l'orage du 18 et ceux des tornados qui sévissent aux Etats-Unis. ( :^7' ) vitres ont été perforées de trous circulaire^, et le verre de la vitre, resté à angle vif à l'ex- térieur, a subi à l'intérieur un comnienccment de fusion qui a arrondi les cassures. » Dans cette maison, toutes les cloisons faisant face au sud-ouest, c'est-à-dire perpen- diculaires a la trajectoire du météore, ont été renversées, et cela à tous les étages. Ces cloisons étaient formées de briques de champ, solidement reliées par du plâtre et re- couvertes de deux enduits. » L'orage du i8 a coïncidé avec le passage, sur l'ouest de la France, d'une dépression barométritjue secondaire qui, d'après les Cartes des iso- bares et des vents dressées au Bureau central météorologique, adii suivre, pendant la nuit du i8 au 19, une trajectoire dirigée de la Vendée aux Ar- dennes. » Le même météore s'est fait sentira Epone, dans la vallée de la Maudre, où il a brisé un très grand nombre d'arbres. J'indiquerai, dans une autre Note, les caractères qu'il a présentés sur cette région. » M. Chapel adresse une Note « Sur la coïncidence de perturbations at- mosphériques avec la rencontre des Perséules ». L'auteur fait remarquer que les orages qui viennent de sévir, avec tant de violence, presque simultanément, en des points éloignés du globe, ont suivi immédiatement la rencontre de la Terre avec l'essaim cosmique des Perséides (9-16 août), essaim qui, cette année même, a donné lieu à une assez brillante apparition d'étoiles filantes. Il formule d'ailleurs la règle suivante, déduite de l'analyse du phéno- mène et justifiée par les observations : le trouble apporté dans l'atmo- sphère par l'avènement d'un essaim d'astéroïdes doit être ressenti princi- palement dans les lieux dont la latitude est peu différente de la déclinaison du point radiant apparent de l'essaim. L'essaim d'août ayant son radiant principal vers 48" de déclinaison, il en résulte que la région la plus affectée par cet essaim doit être celle qui avoisine le parallèle de 48°. Cette règle permet de reconnaître, entre les différents essaims actuelle- ment catalogués, ceux qui doivent être le plus influents sur une région déterminée du globe. M. VAN Heydeîî adresse un Mémoire relatif à la hauteur de l'atmosphère terrestre. ( 37^ ) M. (i. Clere adresse un Mémoire relatif à diverses questions de Cosmo- gonie. La séance est levée à 5 heures un quart. J, B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 août 1890. Annales de la Société linneenne de Lyon, année 1889, tome XXXV. Lyon, H. Georg, 1889; in-8°. Annales de la Société d' Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon. Tome H, 1889. Lyon, Pitrat aîné, 1890; in-8°. Revue des travaux de Paléontologie végétale parus en 1888; par M. le marquis de Saporta, Correspondant de l'Institut. Paris, Paul Rlincksieck, 1890; br. in-8°. Minutes of Proceedings of the Institution of civil engineers, with otlier selected and abstracted papers, vol. CI. Edited by James Forrest, Assoc- Inst. C. E., Secretary. London, 1890; in-8". ERRATA. (Séance du 11 août i8go.) Note de M. de Gerson, Sur une lampe électrique, dite lampe Stella, des- tinée à l'éclairage des mines : Page 3oi, ligne i3, au lieu de i ampère et 4 volts, lisez i ampère et 5 volts. ( 373 ) (Séance du 18 août 1890.) Noie de M. G. Trouve, Sur un appareil d'éclairage électrique : Page 3.'|i, lignes 6 et 8 en remontant, et page 3:'|2, ligne 13, aa lieu de érygmato- scope, lisez orygmaloscope. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 1"' SEPTEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES PRESENTES. MM. G. Seguy et Verscuaffel adressent la description et la photogra- phie d'un photomètre fondé sur l'absorption de la lumière par le noir de fumée et sa transformation en travail mécanique. L'instrument est muni d'une aiguille apériodique : les indications sont fournies par une simple lecture. (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart.) M. E. Mathieu-Plessy adresse, comme complément à sa Note précé- dente, quelques indications sur la solubilité du nitrate d'azotylammonium et sur les caractères de l'azotylamine. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. l'abbé Fortin adresse une Lettre signalant l'apparition de deux groupes de taches solaires et leurs relations avec de nouveaux orages. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) C. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N° 9.) 49 ( 376) CORRESPONDANCE. M. Faye, en présentant à l'Académie le 2i3* volume annuel de la Con- naissance des Temps (yoliime pour Tannée 1892), rappelle que, grâce aux améliorations successives apportées par le Bureau des Longitudes à cette publication, notre Éphéméride nationale, plus de deux fois séculaire, ré- pond largement à tous les besoins constatés et est parvenue à un point d'achèvement qu'il sera difficile de dépasser. Le Bureau des Longitudes n'en tiendra pas moins compte, à l'avenir comme par le passé, de toutes les modifications [que les marins, les astro- nomes et les voyageurs pourront désirer par suite des progrès incessants de l'Astronomie, de la Géographie et de la Navigation. M. Bouquet DE la Grye fait hommage à l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, des Cartes publiées par le Service hydrographique de la Marine pendant les mois de juillet et d'août 1890 : Caries publiées en juillet 1890. Numéros. 4269. Côte sud-est de l'île de Malle (Méditerranée). 'l'SSâ. Fax-Bugt (côte ouest d'Islande). 't361. Entrée du Tage et port de Lisbonne (Portugal). 4365. De la pointe des Monts à Québec (Saint-Laurent, Canada). 4392. Embouchure du Niger ou Kuara (Afrique occidentale). 4394. Baies de Yûej et de Scarborougli (côte est d'Angleterre). 4395. Ports et mouillages dans la mer Rouge. 4397. Lough de Belfast (côte est d'Irlande). 4398. Port et chenal Molle-Sound de Kennedy (côte est d'Australie). 4401. Baie San Antonio (île du Prince, golfe de Guinée). 4406. Ports et mouillages dans l'archipel de Santa Cruz (océan Pacifique). 4408. Mouillages à la côte est de la Nouvelle-Zélande (océan Pacifique). 11-718. Annuaire des marées de la Basse Cochinchine et du Tonkin (pour l'année 1891). Cartes publiées en août 1890. 4376. Détroit de Haïtan (côte occidentale de Chine). 4380. Des Pèlerins à la pointe Quelle (ileuve Saint-Laurent, Amérique septen- trionale), 4391. Ports d'Exmoulli el de Teignmouth (côte sud d'Angleterre). ' ( '^77 ) Numéros. 4403. Iles Lo-Slni-Slian (Tonkiu). 4417. Baie d'Arauco (Chili). 4418. Ports et mouillages à la côle est de Cuba (Antilles). 4422. Havre de Plaisance et baies adjacentes (Terre-Neuve). BOTANIQUE . — Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux. Note de M. Gaston Bonnier, présentée par M. Duchartre. « J'ai rendu compte, dans une Note précédente présentée à l'Acadé- mie ( '), des principaux résultats obtenus dans les cultures comparées que j'ai établies à diverses altitudes. J'ai indiqué comment varient la forme ex- térieure et la structure des plantes soumises au climat alpin, mais j'avais laissé de côté les conclusions physiologiques des expériences que j'ai faites. Je résume aujourd'hui les résultats que j'ai obtenus sur les modifications qu'éprouvent les fonctions des végétaux lorsqu'on fait varier l'altitude. Diverses séries d'expériences ont été entreprises, en i888, à l'Aiguille de la Tour, dans les Alpes; en 1889, au Pic d'Arbizon, dans les Pyrénées, et leurs résultats ont été vérifiés par des expériences faites, en 1890, en Dauphiné. » Je rappellerai d'abord que j'ai fait voir comment la structure d'une même plante se modifie lorsqu'on la fait croître dans les hautes altitudes. Les feuilles, par exemple, sont en général plus épaisses; leur tissu en pa- lissade est plus développé et contient plus de chlorophylle. On peut se de- mander de quelle façon ces modifications de la structure réagissent sur les fonctions de la plante. Le problème offre un certain nombre de difficultés. Pour faire les comparaisons, il fallait opérer exactement dans les mêmes conditions avec deux échantillons vivants de la même plante, provenant originairement du même individu, et placés dans des atmosphères de même composition. C'est ce qui a été fait, grâce aux petits laboratoires que j'avais installés à Chamonix (Haute-Savoie) et à Cadéac (Hautes-Pyré- nées). J'ai étudié de la sorte, comparativement, les principaux échanges .gazeux qui se produisent entre la plante et l'extérieur : l'assimilation chlo- rophyllienne, la respiration, la transpiration chlorophyllienne et la transpi- ration à l'obscurité. (') G. BoN.NiER, Cultures expérimentales dans les hautes altitudes {Comptes rendus, 17 février 1890). (378 ) » 1° Assimilation chlorophyllienne. — On pourrait croire évident qu'une feuille dont le tissu en palissade est plus développé et qui contient plus de chlorophylle doit décomposer plus d'acide carbonique qu'une feuille de même grandeur, de la même espèce, moins épaisse et moins riche en chlo- rophylle. Mais il est utile de demander à l'expérience la preuve directe de la différence d'intensité que peut présenter cette fonction chlorophyl- lienne ; on ne saurait toujours déduire du changement de structure d'un organe les modifications de son fonctionnement. Cela est d'autant plus nécessaire, pour le cas qui nous occupe, que j'ai fait voir comment des feuilles très riches en chlorophylle et à tissu en palissade développé, chez certaines espèces, peuvent ne pas dégager d'oxygène à la lumière, la res- piration l'emportant sur l'assimilation, même au soleil ('). Des expé- riences comparatives directes étaient donc indispensables. Voici comment j'opérais, à Chamonix, par exemple : » Des branches feuillées de deux pieds provenant de la même plante au début étalent cueillies à la même heure dans la station supérieure (2000™ d'altitude) et dans la station inférieure (icôo™ d'altitude); on les entourait de mousse humide et on les plaçait dans une boîte de fer-blanc. Puis, l'échantillon d'en haut étant descendu à Chamonix, on plaçait dans deux appareils semblables deux feuilles comparables, dans une atmosphère contenant la même proportion d'acide carbonique, et on les exposait à la fois à la même lumière. Une prise de s;az initiale était faite dans chaque appareil; puis des prises de gaz, analysées successivement, indiquaient les modifications qui se produisaient dans l'atmosphère entourant chaque feuille ou chaque branche feuillée. La température et l'état hygrométrique étaient absolument les mêmes dans les deux appareils. » Les expériences ont été conduites d'une façon analogue dans les Pyrénées avec les mêmes plantes, croissant pour la moitié à la station supérieure (a/Joo'" d'altitude), et Dour l'autre moitié à la station inférieure (740" d'altitude). » Ces recherches ont été faites sur les espèces suivantes : Ranunculus acris, Cal- luna vulgaris, Leucanthemam vulgare, Alddmlllavulgaris, Rubus idœus, Acliil- lea Millefolium, Veronica officiiialis, Betonica grandiflora, etc. » Pour toutes ces espèces, qui avaient poussé vigoureusement dans la station supérieure et dans la station inférieure, les différences se sont toujours montrées dans le même sens. Dans les mêmes conditions exté- rieures, pour une même surface, les feuilles des altitudes supérieures dé- (') G. BoNNiER, Note sur quelques plantes à chlorophylle qui ne dégagent pas d'oxygène à la lumière {Comptes rendus de la Société de Biologie, j6 novembre 1889). ( ^79 ) composent toujours plus d'acide carbonique et dégagent plus d'oxygène que les feuilles de la même [)lantc cultivée aux altitudes inférieures. Cette différence est ici constatée pour le même éclairement; or, comme la lu- mière est plus intense dans la région alpine que dans les plaines, l'assimi- lation sera encore plus grande dans le climat alpin que ne l'indiquent ces expériences. » 2° Respiration. — La respiration a été étudiée comparativement en opé- rant de la même manière, mais en plaçant les deux ap])areils à l'obscurité et en les remplissant d'air ordinaire au début de l'expérience. Pour une même surface, l'absorption d'oxygène et l'émission d'acide carbonique étaient plus considérables pour les feuilles de la station supérieure; mais, rapportés au même poids, les résultats se sont montrés sensiblement identiques. Il n'en était pas de même pour l'assimilation. » Si, au lieu de prendre les feuilles, on compare la respiration des par- ties similaires des tiges ou des racines, les résultats deviennent difficiles à établir, à cause de l'inégalité trop grande de la structure de ces organes dans les deux stations. » En tout cas, à cause du froid plus grand, la respiration des plantes se trouve, en fait, considérablement diminuée pendant la nuit. » 3° Transpiration chlorophyllienne. — I^a transpiration chlorophyllienne est augmentée aux hautes altitudes. Pour le constater, des expériences ont été faites par les pesées de plantes en pot vernissé. La perte de vapeur d'eau, dans les mômes conditions et au même éclairement, était rapportée à i^'^de poids sec. Il faut tenir compte, dans ces comparaisons, du rapport entre le poids frais et le poids sec du végétal; ce rapport doit être sensi- blement le même dans les échantillons comparés pour que les conclusions soient valables. » 4° Transpiration à Vohscurité. — En opérant de la même manière à l'obs- curité, la transpiration, dans ces conditions, s'est montrée souvent plus faible chez les plantes des hautes altitudes que chez les plantes de plaines de la même espèce, pour la même température. » En somme, il résulte de ces recherches comparées de Physiologie ex- périmentale que : » Chez les mêmes plantes, placées dans les mêmes conditions extérieures, l'échantillon cultivé dans le climat alpin a modifié ses fonctions de telle sorte que r assimilation et la transpiration chlorophylliennes sont augmentées, tandis ( 3Ho ) que la respiration et la transpiration à l'obscurité semblent peu modifiées ou même diminuées. » Il en résulte que, pendant la courte saison des hautes altitudes, les plantes élaborent avec plus d'intensité les principes nutritifs qui leur sont nécessaires. » Ces résultats pourraient servir à expliquer la plus grande quantité re- lative de sucres, d'amidon, d'huiles essentielles, de pigments colorés, d'al- caloïdes, etc., que l'on constate chez les plantes de plaines croissant dans le climat alpin, car ces produits sont tous en rapport avec l'assimilation chlorophyllienne. » BOTANIQUE . — Sur l'assimilation chlorophyllienne des arbres à feuilles rouges. Note de M. Henri Jumelle, présentée par M. Ducharlre. K Beaucoup d'arbres dont les feuilles sont ordinairement vertes pré- sentent, en Horticulture, des variétés à feuilles rouges. Tels sont, parmi les plus communs, le Hêtre, l'Orme, le Charme, le Coudrier, le Bouleau, le Sycomore. Dans le cas oh la chlorophylle des feuilles se trouve ainsi mélangée à un pigment colorant spécial, que devient l'assimilation chloro- phyllienne? Aucune donnée précise ne permettant jusqu'ici de répondre à cette question, quelques expériences à ce sujet nous ont paru intéres- santes ('). » Le Hêtre (Fagus sylvatica) possède une variété pourpre : Fagus sylva- tica var. purpurea : » Deux arbres de 2 ans environ, l'un à feuilles vertes et l'autre à feuilles rouges, ayant poussé dans le même terrain et dans les mêmes conditions d'éclairement, ont été coupés au niveau du sol et exposés au soleil sous des cloches d'égale capacité, hermétiquement closes et blanchies à la chaux. L'air de chacune de ces cloches a été analysé avant et après l'expérience; 11 renferme au début, dans l'une et dans l'autre, la même proportion (3,5 pour 100) d'acide carbonique. Les deux Hêtres ont été choisis aussi semblables que possible par leur aspect extérieur. Comme terme de com- paraison, nous avons pris, après l'expérience, le poids sec des feuilles, desséchées à l'étuve à 1 10°. (') Ces expériences ont été faites au laboratoire de Biologie végétale de Fontaine- bleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 38i ) » Nous avons ainsi constaté qu'après trois heures d'exposition au soleil, pour un même poids sec de feuilles : » Dans la cloche, de 6oo<^S renfermant le Hêtre rouge, 1 3*^', o d'acide carbonique ont été remplacés par le même volume d'oxygène; » Dans la cloche, de même capacité, renfermant le Hêtre vert, i8''% 3 d'acide carbo- nique ont été remplacés par i7",o d'oxygène. » L'intensité de l'assimilation a donc été, dans cette expérience, plus forte pour l'arbre à feuilles vertes que pour sa variété à feuilles rouges. » Les feuilles du Hêtre pourpre sont d'un rouge verdàtre; la différence de coloration entre les deux arbres était, en somme, assez faible. Nous avons répété la même expérience avec des branches d'une autre variété de Hêtre, Fagus sylvatica var. cuprea, dont les feuilles prennent des tons cuivrés qui dissimulent, bien plus que dans la variété précédente, la pré- sence de la chlorophylle : » Nous avons trouvé que, après quatre heures d'exposition au soleil, dans des cloches renfermant 7,5 pour 100 d'acide carbonique, oS', 880 de feuilles vertes (des- séchées après l'expérience) ont décomposé 3o<''= d'acide carbonique, tandis que, dans le même temps, 2S^,iio de feuilles cuivrées n'ont décomposé que 11" d'acide carbo- nique. » La différence s'est produite dans le même sens que précédemment, mais elle est bien plus accentuée, puisque is"' de feuilles vertes a décomposé 33"^'^,o d'acide carbo- nique, pendant que le même poids de feuilles cuivrées n'en a décomposé que 5'^'^, 2, c'est-à-dire un volume environ six fois moindre. » Une autre analyse a donné des résultats analogues. Dans^le même temps, des feuilles de Hêtre vert ont décomposé, pour iS'de poids sec, 29'='=, o d'acide carbonique, et des feuilles de Hêtre cuivré 4*^", 5 seulement. L'intensité de l'assimilation chloro- phyllienne pour les deux arbres a été encore dans la jjroportion de i à 6 environ. » Les feuilles vertes du Bouleau (Betula alba) ont été comparées, au même point de vue, avec les feuilles rouges du Betula alba, variété foliis purpureis : » Tandis que is"" des premières, desséchées, a décomposé 1 2'^'", 6 d'acide carbonique, le même poids de feuilles rouges n'en a décomposé que li'^jB, environ trois fois moins. Une autre expérience a fourni sensiblement le même rapport pour l'intensité de l'as- similation dans les deux cas. » Pour le Sycomore (Acer Pseudo-Plat anus) comparé à sa variété Acer Pseudo-Platanus var. purpurea, les résultats ont été identiques : » En une heure, à une lumière diffuse faible, dans une atmosphère renfermant 5 pour 100 d'acide carbonique, des feuilles vertes ont décomposé, pour iB"" de poids sec, 5'^'^,6 d'acide carbonique. Dans le même temps et dans les mêmes conditions, des ( 382 ) feuilles de la variété rouge n'ont décomposé, pour is'' de poids sec, que o",8 d'acide carbonique. L'assimilation a donc été environ six. fois moins active par les feuilles rouges que par les feuilles vertes. » Enfin, tandis que i^' de feuilles de Prunus domestica a décomposé, en trois heures, 17'''^, 9 d'acide carbonique, un poids égal de feuilles rouges d'une espèce voisine, le Prunus Pissardi, n'en a décomposé que ilf'^. » En résumé, chez les arbres à feuilles rouges ou cuivrées, r assimilation chlorophyllienne est toujours plus faible que l'assimilation des mêmes arbres à feuilles vertes. » Cette différence d' intensité peut être assez grande; le Hêtre cuivré, le Syco- more pourpre, par exemple, assimilent environ six fois moins, toutes conditions égales d'ailleurs, que le Hêtre ou le Sycomore ordinaires. 1) Ces résultats s'accordent avec le fait, bien connu en Horticulture, que les arbres à feuilles rouges ont un accroissement beaucoup moins rapide que les mêmes arbres à feuilles vertes. Ils donnent, en même temps, la raison de cette différence ; la lenteur de l'accroissement trouve, en effet, son explication dans l'affaiblissement de l'assimilation chlorophyllienne. « BOTANIQUE. — Sur les oospores formées par le concours d'éléments sexuels plurinucléés. Note de M. P. -A. Dangeard, présentée par M. Duchartre. « On a démontré que, dans la reproduction sexuelle, chez les Phané- rogames, il y a fusion de deux lïoyaux, et M. Guignard a pu déterminer ré- cemment les conditions de cette fusion. » Des observations de Fisch ('), de Hartog (-), de Wager ('), il sem- blait que l'on fût en droit de conclure que la fusion des noyaux se pro- duisait également lorsque les cellules mâles et les cellules femelles ren- fermaient plusieurs noyaux. Les recherches histologiques que nous avons entreprises chez les Oomycètes nous ont montré que les choses ne se pas- sent point d'une manière aussi simple. (') Fisch, Veber das Verhatten der Zellkerne (Versammlung deutscher Natur- forscher und Aerzte in Strassburg, i885). (^) IIartog, Recherches sur la structure des Saprolégniées (^Comptes rendus, 1889). (^) Wager, Anncds of Botany, 1889. ( 383 ) » Je prendrai d'abord comme exemple la Rouille blanche des Crucifères ( Cyslopus candidus) ; le protoplasma des oogones jeunes forme un réseau lâche. Fisch a vu de nombreux noyaux dans les mailles de ce réseau; cette observation a été contredite par Chmielewskij ('), qui n'attribue qu'un seul noyau à l'oogone et considère les noyaux vus par Fisch comme de simples granulations de protoplasma. En réalité, les oogones jeunes ren- ferment bien de nombreux noyaux placés à l'intersection des mailles du réseau ; le noyau unique dont parle Chmielewskij n'est autre chose que le début de la formation du globule oléagineux central. » C'est même ce globule qui a causé les erreurs d'interprétation de tous les auteurs qui se sont occupés de ce sujet : en effet, il se colore de plus en plus à mesure qu'il grossit et qu'il vieillit. D'un autre côté, le proto- plasma de l'oogone, au moment où la fécondation s'opère, se condense; il est chargé de substances de réserve qui vont servir à l'accroissement du globule central et il se colore fortement, soit par l'hématoxyline, soiL par les carmins masquant la présence des noyaux. De là à admettre que les noyaux ont disparu en allant constituer le globule central, il n'y avait qu'un pas, qui a été franchi. » En réalité, l'oogone, à cet état, renferme toujours de nombreux noyaux. Le moyen qui nous a le mieux réussi pour les mettre en évidence à ce moment est le suivant : on colore à l'hématoxyline aqueuse, en dépassant beaucoup la coloration voulue; on décolore ensuite avec de l'eau alunée renouvelée plusieurs fois. » Quant à la nature oléagineuse du globule central, elle est facile à démontrer : on fait des coupes minces d'oospores, au moyen d'un micro- tome, après inclusion dans la paraffine; après un séjour de vingt-quatre heures dans le chloroforme, ces coupes sont colorées. Les noyaux sOnt toujours visibles, mais le globule central a complètement disparu. Si le séjour dans le chloroforme a été moins long, il reste du globule un sque- lette plus ou moins complet : c'est tantôt un anneau, tantôt un segment de cercle qui absorbe et retient l'hématoxyline, ou encore une sphère dont la partie superficielle et quelques trabécules internes se colorent plus vivement. )) Dans les oospores arrivées à maturité, le globule oléagineux est en- (') CamJiiE'^'SKU, Ztir Frage liber die Copulation der Kerne beim Geschlechts- process dei- Pilze {Ârbeit. d. neuiussicheii Nalurf. Gesellschafl, Bd. XIII, Hft. 1, &\.Bot. centralblalt, 1889, ^^- XXXVIII). ''■ i!., 1890, 2' Semestre. (T. CVI, N" 9.) 3'^ ( 384 ) touré par une couche de protoplasma assez régulière ; sur une section de l'oospore, on voit dans cette couche très nettement de 8 à 12 noyaux, ce qui en suppose au moins trois fois plus pour l'oospore entière. Ces noyaux ne diffèrent en rien de ceux que nous avons vus dans l'oogone jeune. I) L'anthèridie renferme également plusieurs noyaux; mais, comme le protoplasma de l'oogone est fortement condensé au moment de la fécon- dation, il m'a été impossible jusqu'ici de voir le résultat de l'acte sexuel. » On peut dégager de ce qui précède les conséquences suivantes : » 1° L'oogone jeune du Cystope blanc contient plusieurs noyaux, comme l'a vu Fisch, dont l'observation avait été contredite récemment par Chmie- lewskij ; » 2° Ces noyaux ne se fusionnent pas en un seul avec les noyaux de l'anthèridie, comme le pensait Fisch; il n'y a pas davantage fusion d'un noyau mâle avec un noyau femelle, ainsi que l'a dit Chmielewskij. Le pré- tendu noyau est un globule oléagineux, entièrement soluble dans le chlo- roforme; il est entouré par une couche de protoplasma qui i-enferme de nombreux noyaux. » Enfin, ces résultats peuvent être généralisés : j'ai déjà démontré que l'oospore à' Ancylistes C/o^^mj est plurinucléée('); j'ai constaté, d'autre part, la même structure dans les oospores des Saprolegnia, des Pythium, desPe/o- nospora, genres pour lesquels les mêmes erreurs, à quelques variantes près, avaient été commises. Je me propose d'indiquer prochainement le détail de ces observations. » Ainsi doit disparaître cette théorie de Fisch sur la fusion des noyaux en un seul dans les oospores formées par le concours d'éléments sexuels plurinucléés, théorie qui paraissait avoir reçu une confirmation par plu- sieurs travaux récents; elle aura eu du moins le mérite d'appeler l'atten- tion sur une étude dont on ne saurait méconnaître l'intérêt au point de vue biologique. » (') P. -A. Dangeard, Recherches histologiques sur les Champignons {Le Botaniste, 1" série, 2" fascicule, p. 9.5). ( 3«^ ) MÉTÉOROLOGIE. — Premières observations sur le cyclone du 19 août dans le Jura; par M. l'abbé Bouugeat, (( Tous les journaux ont fait connaître le terrible cyclone qui s'est abattu, le soir du 19 août, sur les montagnes du Jura et qui y a produit de si terribles ravages. J'arrive d'une tournée d'études dans la région la plus ravagée et je m'empresse de communiquer à l'Académie les premières ob- servations que j'ai pu recueillir. J'y joins aussi les renseignements qu'ont bien voulu me communiquer MM. les curés d'Oyonnax et de Saint- Georges, MM. les vicaires des Rousses et de Bois-d'Amont, ainsi que M. le pharmacien Burlet, de Saint-Claude, d'après un questionnaire précis que je leur avais adressé : » 1° Sur tout le parcours du cyclone et dans tout le territoire avoisi- nant, la soirée du 19 août avait été particulièrement chaude et lourde. Le matin, cependant, il était tombé, en quelques points, de rares gouttes de pluie, spécialement dans la banlieue de Volfin. » 2° Jjorsque le cyclone a commencé dans la région d'Oyonnax, le ciel, dans cette région, s'est illuminé d'éclairs incessants. Ces éclairs se sont ensuite déplacés dans le sens du cyclone, marchant avec lui. A la droite comme à la gauche de l'ouragan, on pouvait presque lire comme en plein jour; il semblait qu'une véritable masse de feu, accompagnée des grondements sourds et ininterrompus du tonnerre, cheminait du sud- ouest au nord-est, c'est-à-dire d'Oyonnax à Saint-Claude, de Saint-Claude aux Rousses, avec une vitesse effrayante. » 3° Sur le parcours du cyclone, à travers toute la région française et jus- qu'aux premiers villages du canton de Vaud, il n'est tombé que quelques gouttes de pluie. L'ouragan une fois passé, le ciel est redevenu serein. A Saint-Claude, spécialement, on pouvait apercevoir les étoiles. » 4° Nulle part en France, il n'est tombé de grêle sur les bords de la zone atteinte par l'ouragan. Les hauts sommets de la Faucille, d'où je reviens, n'ont reçu qu'une abondante pluie. lien a été de même partout, soit à droite, soit à gauche du cyclone. On a bien signalé de la grêle à Lons-ie- Saunier, à 60''™ du trajet de l'ouragan; mais cette grêle n'est tombée que le lendemain à 5''3o™ du matin, dix heures après la catastrophe. » 5° I^e cyclone s'est déplacé absolument en ligne droite, allant à peu près de l'ouest 45° sud à l'est 45° nord. Il a pris en écharpe les grandes ( -^sf^ ) arêtes du Jura ; mais celles-ci ne l'ont pas sensiblement dévié. A Ron- cliette, à Saint-Claude, à Longchaumois, aux Arccts, il a franchi, comme d'un bond, des rochers de 3oo™à 4oo™i sans qu'il ait éprouA'é d'autre effet que d'être momentanément découpé en deux. )) G° Sur son parcours, il s'est produit des phénomènes électriques nombreux. Tous les arbres ont été roussis, même ceux qui sont restés sur pied, ce qui permet d'en voir de loin la trace sur les forêts. Les toitures en zinc ont été plus spécialement atteintes et les feuilles du métal ont élé enroulées violemment. A Saint-Claude, chez M. le D' Gros, une ser- rure a été faussée; chez M. le vicaire général Lacroix, une porte a été dépouillée de ses ferrures, bien que la serrure et la porte fussent à l'abri de l'ouragan, dans des appartements qui sont restés clos et qui n'ont pas été découverts. Aux Arccts, des vis ont été enlevées d'un tiroir; à Bois- d'Amont, de nombreuses clefs ont été tordues; à Saint-Claude, chez M. le pharmacien Burlet, une glace a été percée presque sans étoilement et les bords de l'ouverture ont été fondus avec écoulemenl visible de larmes de verre; C'est enfin près du paratonnerre de la cathédrale que les cloche- tons ont été le plus atteints. » 7" Quant à la vitesse de translation de cette formidable tempête, elle a été à peu près de i'-'" à la minute. Elle s'est fait sentir, en effet, à 7'' i V" à Oyonnax. Elle atteignait Saint-Claude, à 26'^™ plus loin en ligne droite, vers 7'' 4o'". Elle arrivait aux Rousses, à /jo""" à peu près d'Oyonnax en ligne droite, vers 7'' 00™. Enfm l'ouragan sévissait à BT)™ au village de Bois-d'Amont, à lo'"" à peu près des Rousses. Cela fait une cinquantaine de kilomètres en cinquante minutes. La vitesse, comme on le voit, a été sensiblement uniforme. » 8" L'espace atteint variede largeur. Vers Oyonnax, où le cyclone a com- mencé à se faire sentir, les arbres sont déracinés sur une zone de 3'^™ à 4'"". Vers Saint-Georges ou Larivoir, les dégâts s'observent sur une largeur de 1'"" à peu près. A Saint-Claude, ils sont visibles sur près de 800'°. Ils se réduisent à une zone de Soo" au Fresnois. Ils atteignent plus de i'''" vis- à-vis de Longchaumois. Ils retombent à 800'" ou 900™ aux Arcets, ainsi qu'au voisinage des Rousses et de Bois-d'Amont. » 9° Voici comment, sur cette largeur de terrain, les arbres sont ren- versés. » Si l'on prend le côté droit du cyclone, c'est-à-dire le côté sud-est, les arbres sont couchés vers le nord-est ou dans le sens du mouvement de translation de l'ouragan. ( 3.S7 } » A mesure que l'on s'avance vers le milieu, on voit presque partout la ramure se tourner de plus en plus vers le nord. Elle regarde le nord vers le centre du territoire dévasté. C'est ainsi que sont couchés la plupart des arbres de Saint-Claude, et des milliers d'arbres brisés ou déracinés aux Arcets. » Enfin, quand on s'approche du côté franche, les arbres s'inclinent un peu vers le nord-ouest; mais le nombre d arbres déracinés dans ce sens est très restreint. Aux Rousses, sur la partie gauche du cyclone, on m'a signalé un arbre renversé et une guérite déplacée à l'opposé de l'ouragan. » Presque tous les objets enlevés ont été transportés, soit dans le sens de l'ouragan, soit dans la direction du nord. » Ces faits démontrent, à n'en pas douter, un mouvement giratoire s'ef- fectuanl en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre. » io° Chose importante à noter, ce sont généralement les bas-fonds qui ont le plus souffert. Saint-Claude et les Arcets sont dans de profondes dépressions, et c'est là peut-être que l'ouragan a fait le plus de ravages. Les saillies en regard du cyclone sont moins atteintes que les parties qu'ellesauraient dû protéger. Il y a, au nord-est de Saint-Claude, trois sail- lies qui forment comme trois gradins, se continuant sur une cinquantaine de mètres en plate-forme à peu près horizontale. Or, c'est en arrière de chacune de ces saillies, sur le bout opposé de la plate-forme, que les arbres ont été en plus grand nombre détruits. » 11° Durant le passage du cyclone, ou du moins peu après, il s'est fait sentir une diminution considérable dans la pression barométrique. Dans beaucoup de maisons, la lumière du gaz s'est élancée vivement en dehors des conduits. )) C'est peut-être par suite de cette diminution dans la pression baromé- trique, et par l'appel d'air qui en a été la conséquence, qu'on peut expli- quer que, dans les vallées qui viennent déboucher sur la droite du cyclone, il y ait eu un certain nombre d'arbres renversés vers le cyclone même. Le fait est bien visible à la Cueille, pi'ès de Saint-Claude, aux Charrières, près de Longchaumois, et à la Combe-des-Fiers, près des Arcets. » J'aurais encore d'autres faits à signaler, mais j'en attends la vérifica- tion pour les soumettre à l'Académie. » ( 388 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur fa signification du mot cyclone; par M. H. Faye. « M. Faye demande la permission de faire une simple critique de mots, à l'occasion de la très intéressante Lettre que M. le Secrétaire perpétuel vient de communiquer à l'Académie. » Il s'agit du nom de cyclone, appliqué par l'auteur et par beaucoup de journaux à l'un des phénomènes qui ont ravagé récemment certaines localités. Or ce terme a reçu depuis longtemps un sens très précis et bien différent. C'est l'équivalent scientifique des mots de tempête, de typhon, d'ouragan (en anglais hurricane), tandis que les phénomènes locaux qui ont sévi récemment en Normandie ou dans le Jura sont des troiaibes (des tornados aux Etats-Unis). Je ne veux pas dire par là qu'il y ait erreur, car les phénomènes susdits sont bien de nature cyclonique, comme les tempêtes; mais, malgré cela, il existe, entre les cyclones et les trombes, des différences assez caractérisées pour qu'il soit nécessaire de leur maintenir des appellations différentes. )) Les marins, par exemple, s'étonneront en entendant dire qu'un cyclone a sévi, dans le Jura, sur une bande de terrain large de quelques cen- taines de mètres. Pour eux, un cyclone est un jîhénomène qui naît à quelques degrés de l'équateur et qui décrit sur le globe terrestre une immense trajectoire, en marchant d'abord à l'ouest-nord-ouest, puis au nord, puis au nord-est (sur notre hémisphère), en couvrant finalement une étendue croissante de pays presque comparable à celle de la France ; tandis qu'une trombe ou un tornado parcourt, le plus souvent, quelques lieues en ligne droite, et n'a guère, en bas, qu'un diamètre compris entre une dizaine de mètres et un ou deux milliers. » La distinction que je signale a aussi son importance au point de vue scientifique, à cause de la merveilleuse liaison qui existe entre les cyclones et leurs phénomènes accessoires, trombes ou tornados, grêles, orages électriques, averses torrentielles, liaison signalée pour la première fois à l'observatoire de Paris. Ces derniers sont, par rapport aux cyclones, des épiphénomènes de peu de durée ; ils se produisent sur le flanc droit des cyclones, en dehors de la trace que ceux-ci impriment sur le globe. Par exemple, les trombes, les orages ou les grêles de ces derniers jours ont très probablement accompagné, mais avec des vitesses propres, des cy- clones passant au nord de nos régions, venant de l'Atlantique et se diri- ( 389 ) géant vers quelque point du compas situé entre le nord et l'est. Ces trombes sont heureusement bien plus rares chez nous qu'aux États-Unis. Nous en comptons pourtant de tout aussi terribles; telles la trombe de Monville-Malaunay, près de Rouen, en 184^, celle de Chàtenay en 1839, celle de Vendôme en 1871, celle de Moncetz en 1877, etc., et surtout ces deux effroyables tornados à grêle, accouplés, du i3 juillet 1788, qui ont parcouru de conserve, dans le sens du nord-nord-est, une double zone de h France et des Pays-Bas, avec une vitesse de 18^ lieues à l'heure, en ruinant et en frappant d'épouvante les populations ( ' ). » La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i'' septembre 1890. Statistique médicale de l'armée pendant l'année 1888, publiée par le Minis- tère de la Guerre. Paris, Imprimerie nationale, 1890; in-4°. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes, pour l'an 1892, pu- bliée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fils; in-8"'. Les perfectionnements de la vinification dans le midi de la France; par M. Armand Gautier, Membre de l'Institut. Paris, O. Doin, 1890; br. in-8°. Rapport sur les travaux du Conseil central de sahibiité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord pendant l'année iSSg; par M. Thibaut, Secrétaire général. Lille, L. Danel, 1890; in-8°. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1 889, tome VII. Nancy, Berger- Levrault et C'% 1 890 ; in-8''. Note sur une trombe d'eau; par M. D. Colladon, Correspondant de l'Institut. Genève, Aubert-Schuchardt, 1890; br. in-8°. Bulletins de la Société des Sciences médicales de Lille. Lille, 1889; in-8°. (') Voir, sur ce dernier phénomène, ma Notice sur les orages et sur la formation de la grêle dans V Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1877. ( 390 ) Note sur la toupie du commandant Flcuriais; par A. Baule. Paris, L. Baudoin et C'% 1890; br. in-8°. Recueil zoologique suisse; parle D'' ITermann Fol; tome V, n° 2. Genève- Bàle, H.Georg, 1890; in-8". Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, 3* série, vol. XXV, n" 101. Lausanne, F. Rouge, 1890; br. in-S". Annuaire des marées de la Basse Cochinchine et du Tonkin, pour l'an 1 891 ; par G. HÉRAun. Paris, Imprimerie nationale, 1890; br. in-i6. Resumen de las observaciones meteorologicas, aho 1886, puhlicado por el observatorio de Madrid. Madrid, Rafaël Marco, 1890; in-8°. Observaciones meteorologicas del observatorio de Madrid, afios 1 888-1889. Madrid, Rafaël Marco, 1890; in-8''. Proceedings 0/ the American Academy of Arts and Sciences, new séries, Aol. XVI. Boston, John Wilson and son, 1889; in-8°. Misceltanea entomologica, Memoria prima, seconda, terza, di Achille Costa. Napnli, Michèle de Rubertis, 1890; br. in-4°. Annual Report ofthe Board of régents of the Smilhsonian Institution, 1 886, part II; 1887, parll, II. Washington, Government printing Office, 1889; 3 vol. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 SEPTEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur un sutfocarbure de platine. Noie de M. P. Schutzenbergeiî. « J'ai constaté que, lorsqu'on dirige lentement un courant de gaz inerte, tel que l'azote sec, chargé de vapeurs de sulfure de carbone, à travers une colonne de mousse de platine, maintenue dans un tube de Aerre entre deux tampons d'amiante et chauffée au moyen d'un brûleur à gaz à une tempé- rature inférieure à celle du rouge sombre, l\oo° à 45o°, le sulfure de car- bone est entièrement et complètement absorbé. La mousse de platine se convertit de proche en proche, depuis le point d'arrivée jusqu'au point de sortie du gaz, en une poudre noire assez divisée. » En continuant l'expérience jusqu'à épuisement du platine et refus d'absorption du sulfure de carbone et en ayant la précaution, après refroi- dissement, de broyer la poudre au murtier et de la soumettre à nouveau à l'action des vapeurs de sulfure de carbone, tant qu'il v a augmentation de t. R., 1890, ■■' Semestre. (T. CXI, N» 10.) ' ' ( 392 ) poids, on trouve exactement une absorption de i molécule de sulfure de carbone CS", pour 2 atomes Pt" de platine. » Le produit pulvérulent noir ainsi formé est donc un composé ou un mélange répondant à la formule Pl=S-C, qui est confirmée par le dosage direct du platine, du carbone et du soufre. » Au lieu d'azote, on peut faire usage d'hydrogène sec et purifié, bar- botant à travers une couche de sulfure de carbone avant d'arriver à la mousse de platine chaude. L'hydrogène n'intervient pas dans la réaction, et les résultats sont les mêmes. Tout au plus constate-t-on, dans ce cas, la formation de traces d'hydrogène sulfuré. La poudre noire est très dense et paraît entièrement homogène au microscope. Délayée dans l'eau, elle ne se partage pas, par dépôt, en deux produits d'inégale densité. » L'acide chlorhvdrique et l'acide nitrique purs et bouillants ne l'at- taquent pas. Il en est de même de l'eau régale chaude, qui reste à peu près inactive. Ce fait exclut l'idée d'un mélange de protosulfure de car- bone PtS et de charbon (noir de fumée) dans le rapport de sPtS à C. On sait, en effet, que le protosulfure de platine est soluble dans l'eau régale. L'absence de charbon divisé est, de plus, établie par l'homogénéité de la poudre. » On est donc amené par les faits à admettre l'existence d'un sulfocar- bure de platine Pl-S-C. La constitution probable de ce corps est facile à établir, en tirant parti des valences des éléments. » L'expression Pt^S^C peut être écrite sous la forme /.Pi=S C§(Pt = S)= ou C ^ ^ Pt = S » Uu atome de carbone servirait de lien entre 2 molécules de proto- sulfure de platine. C'est du méthane dont les 4 atomes d'hydrogène sont remplacés par deux groupes bivalents =Pt= S. )) Le suliocarbure de platine, chauffé au-dessous du rouge dans l'oxy- gène sec, brûle avec incandescence et donne de l'acide carbonique, de l'acide sulfureux mélangé d'anhydride sulfurique, et laisse un résidu de platine pur. » On pourrait utiliser la réaction précédente, pour absorber et même doser les vapeurs de sulfure de carbone contenues dans un gaz exempt cl'oxvgènc. Pour le dosage, il suffirait de brûler dans un courant d'oxy- gène le platine en mousse avant servi à l'absorption, et de diriger les gaz dans une solution oxvdante, capable de convertir l'acide sulfureux en acide sulfurique, telle que le permanganate; puis, de doser l'acide sulfurique par les méthodes ordinaires. Du poids d'acide sulfurique, on déduirait celui du sulfure de carbone retenu par la mousse de platine. » CHIMIE. — Nouvelles recherches sur la gadoUne de M. de Marignac. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « L'an passé, j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie (' ) les résul- tats d'un examen qualitatif et d'une analyse quantitative de la gadoline préparée par M. de Marignac. Ces résultats montraient que les y^ de la terre ne pouvaient pas être attribués à des substances anciennement con- nues. Prenant, d'autre part, en considération l'existence d'un spectre électrique spécial, on obtiendrait aisément ainsi une claire confirmation de la découverte de M. de Marignac, si les travaux de cet illustre chimiste n'avaient pas déjà rendu la nouveauté de la gadoline indiscutable. » Ayant été gracieusement mis, par M. de Marignac, en pleine posses- sion de la gadoline qui m'avait servi pour faire les essais précités, j'ai pro- cédé à un fractionnement de cette matière au moyen de l'ammoniaque très diluée. La petitesse de la masse mise en œuvre (i^', 5) a rendu ce tra- vail long et délicat. En effet, j'ai bien obtenu i4 portions (n"** — IV à -l- 9); mais, comme l'examen des spectres d'absorption exige une certaine quan- tité de liqueur concentrée, j'ai dû rassembler toute la matière dans les n°' — IV; 0; -+- 3; + 6 et 4- 9, par la réduction graduelle et soignée des numéros intermédiaires. De cette façon, la différence de composition existant entre chacun des cinq numéros définitifs et son voisin (entre les n°' 6 et 9, par exemple) se trouve être ce qu'elle aurait été si, la terre étant plus abondante, on avait pu obtenir i4 portions de masses suffisantes pour qu'on fît l'examen de chacune d'elles. » A l'absorption, on constate que le samarium (caractérisé par ses bandes bleues) s'est fortement concentré dans la tête des précipités; il est très marqué dans le n" — IV, faible dans le n° 6 et à peine discernable dans le n** 9. Ainsi, la samarine a manifesté une basicité moindre que celle (') Comptes rendus, janvier i88g, p. i65. ( 394 ) delà gadoline. Lo didyme s'est naturellement concentré dans la queue des précipités; il n'est pas discernable dans le n° 3, est très modéré dans le n" 6 et facilement visible dans le n" 9. » Au renoersernent , on voit que la fluorescence Zp s'est de beaucoup accentuée en tête; elle est belle dans le n° — IV, modérée dans le n° 3. douteuse dans le n" 6, enfin nulle dans le n" 9. D'ailleurs, la terre n" — IV est très jaune, tandis que les terres n"' 6 et 9 sont fort pâles. La fluorescence du samarium (par renversement) se voit assez faiblement dans le n° — IV et pas dans les autres numéros. M A l'étincelle directe (non condensée), le spectre du gadolinium est beau dans tous les numéros, ce qui se comprend, puisque la quantité de Gd^O^ contenue dans le n° — IV, le plus impur de tous, est encore très considérable. » En résumé, les n"' 6 et 9 sont ceux qui contiennent le moins de corps étrangers, ceux-ci consistant principalement en de faibles quantités de Sm, Di et Zp. Il y a un peu plus de Sm, mais moins de Di, dans le n° 6 que dans le n" 9. Je pense que la somme des impuretés contenues dans chacun de ces deux numéros doit à peine atteindre 2 à 3 centièmes. Ce sont certainement les gadolines les plus pures qui aient encore été ob- tenues. La terre n° 6 est d'un blanc jaunâtre; la terre n° 9 est sensible- ment plus pâle, bien que pas encore strictement blanche. » M. Clève, le savant professeur d'Upsal, a bien voulu me permettre de publier un des résultats principaux de ses longues et importantes recher- ches sur la gadoline. M. Clève trouve que la masse principale de la terre ne se scinde pas lorsqu'on la fractionne. Des impuretés, très difficiles à éliminer, mais de nature connue, se répartissent inégalement entre les di- verses portions des fractionnements, tout en n'altérant qu'assez peu l;i valeur de l'équivalent, ainsi qu'on le verra quand, dans une prochaine Note, je citerai les nombres obtenus par M. Clève pour le poids atomique du Gd. » Je signalerai ici un fait qui semble n'avoir pas été remarqué, car il n'est point mentionné dans les Ouvrages que j'ai pu consulter; sa connais- sance éviterait cependant, peut-être, de regrettables méprises aux per- sonnes qui étudient les terres rares. C'est Tassez grande solubilité tempo- raire des terres rares, et de la gadoline en particulier, dans l'acétate d'ammonium en présence d'un excès d'ammoniaque libre. Une solution de Gd'-Cl% contenant de os'',5oà i^'de Gd=0" par litre, étant additionnée, d'abord d'acide acétique, puis d'un excès d'ammoniaque, reste limpide ( 395 ) pendant assez longtemps; elle se trouble néanmoins peu à peu et la préci- pitation est sensiblement complète en un jour ou deux. La chaleur hâte la formation du dépôt, mais celui-ci n'est alors que partiel; car une liqueur, déjà troublée spontanément d'une façon notable, s'éclaircit quand on la chauffe, pour se troubler de nouveau après refroidissement. J'ai observé des effets analogues avec les sels de Yt (' ), La et Di. Le dépôt se forme bien plus lentement encore avec La qu'avec Yt ou Di. Un retard de pré- cipitation s'obtient aussi avec le protochlorure de cérium, mais il m'a paru être très peu accentué. » M. D. CoLLADox adresse à l'Académie un résumé d'une Note qu'il a publiée récemment à Genève, sur une trombe d'eau ascendante. Cette Note sera transmise, avec ce résumé et les photographies qui l'ac- compagnent, à M. Mascart qui sera invité à en faire l'objet d'un Rapport verbal à l'Académie. CORRESPOND AIVCE. MÉCANIQUE. — Sur une propriété des syslémes de forces qui admettent un potentiel. Note de M. L. Lecornu, transmise par M. Poincaré. « Soient a-, j', z les coordonnées rectangulaires d'un point M apparte- nant à un corps continu quelconque. Envisageons, autour de ce point, un élément de masse dm, soumis à une force dont les trois composantes soient \dm, Y dm, 7. dm. Si le point M est infiniment rapproché de l'origine O, et si Xo, Y„, Zo désignent les valeurs de X, Y, Z pour x= y = z ^ o, l'on a trois équations telles que X = Xo-4- y- a? H- y- y + -y^ -, les dérivées étant prises avec les valeurs qu'elles possèdent à l'origine. Pour un volume infiniment petit V ayant son centre de gravité en O, la somme des moments des forces relativement à Oa? est déterminée par l'intégrale triple / ( Yr — Zy)dm, étendue à tous les éléments dm de ce volume, et se ré- (') Yl impur conlenanl une certaine quantilé de terres terbiques. ( ^9^) duit, en remplaçant Y et Z par leurs valeurs, à àY r , dZ r j , (OY oz\ r , àY r . , ■ dZ r ^ , » Admettons maintenant que les axes de coordonnées soient les axes principaux d'inertie de la masse comprise dans le volume V, et appelons A, B, C les trois moments d'inertie principaux. L'expression précédente devient ^^{jz ~ 'j-.) ~^ K^ ~" ^) ( ^ '^ ~n)' ^^ flonc le volume V est choisi de telle Eiçon que l'on ait A = B = C, la somrne des moments des forces relatifs à Oj; est simplement :- A ( j^ — y-;)- La condition néces- ,dz à y saire et suffisante pour que cette somme soit mille est -r^ — v- = o. Les axes Oj et O^ conduisent à des conditions analogues; on peut d'ailleurs, sans troubler ces résultats, remplacer les axes d'abord choisis par des axes de même direction menés à partir d'une origine fixe quelconque. D'après cela, pour que les forces appliquées aux éléments de tout volume V, à moments d^ inertie égaux, admettent une résultante unique passant par le centre de gra- vité, il faut et il suffit que ces forces dérivent d'un potentiel. Plus correcte- ment, il faudrait dire que, si les forces appliquées dérivent d'un potentiel, le couple résultant est infiniment petit par rapport aux moments d'inertie, et négligeable, par suite, au point de vue de ses effets dynamiques. » La même propriété subsiste évidemment, avec le même degré d'ap- proximation, si les moments d'inertie, au lieu d'être rigoureusement égaux, diffèrent de quantités infiniment petites par rapport à eux-mêmes : c'est ce qui arrive, par exemple, pour un volume sphérique infiniment petit, découpé dans un milieu de densité variable. On peut donc, en négli- geant des quantités infiniment petites par rapport aux moments d'inertie, énoncer ce théorème : Dans un milieu continu pour lequel il existe une fonc- tion des forces, tout élément sphérique est soumis à des forces qui admettent une résultante unique passant par son centre de gravité, et réciproquement . » La forme sphérique peut être remplacée par toute autre forme infini- ment peu différente. » Si l'on applique ce théorème à un fluide parfait, il est d'abord évident, en vertu des équations de l'Hydrodynamique, que les pressions exercées ( 397 ) sur la surface de l'élément considéré peuvent être supprimées, à condition d'introduire en chaque point de la masse une force dont les trois compo- santes soient — - -~-t — - -/-> — - -r- Pourvu que la température demeure p a.v p ay p uz ^ ^ constante, la densité p est fonction de la pression, et cette nouvelle force dérive alors du potentiel _ / -^. Les pressions superficielles ne modifient donc en rien l'énoncé précédent. Cela posé, il résulte du théorème des moments des quantités de mouvement que, pour une masse sphérique ou quasi sphérique, infiniment petite, appartenant à un fluide en mouvement, la somme des moments des quantités de mouvement par rapporta tout axe passant par le centre de gravité éprouve une variation négligeable pendant le temps infiniment petit où la surface s'écarte infiniment peu de la forme sphérique. » On peut, en partant du résultat précédent, établir assez directement les principales propriétés des tourbillons, telles qu'elles ont été découvertes analytiquement par Helmholtz; mais la démonstration sortirait du cadre de la présente Communication. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le ferment soluble de l'urée. Note de M. P. MiQUEL, présentée par M. Schûtzenberger. « Depuis les travaux de M. Musculus, qui ont rendu indubitable la présence du ferment soluble de l'urée dans les urines ammoniacales émises par les malades atteints de catarrhe vésical, cette substance diastasique n'a été retrouvée par personne; les quelques auteurs qui ont cherché à l'isoler, ou seulement à démontrer son existence, sont arrivés à des résul- tats négatifs. La préparation de ce corps est cependant facile; voici le pro- cédé qui semble donner les meilleurs résultats : 11 Dans du bouillon de peptone, additionné par litre de i^' à 3s'' de carbonate d'ammo- nium, et stérilisé à froid par fillration à travers la porcelaine, on ensemence l'un des bacilles-ferments actifs de l'urée dont j'ai donné ailleurs la description ('). Au bout de quelques jours, le liquide se trouble et se charge delà diastase qu'on veut obtenir. Ces sortes de cultures doivent être absolument pures, car les organismes ^■uIgaires peuvent très aisément se substituer aux microbes, agents de la fermentation ammo- niacale, ou détruire la diastase au fur et à mesure de sa production. Parle moyen que (') Annales de Micrograpliie, t. I et II. ( 398 ) j'indique, on peut parvenir à accumuler, par litre de bouillon de ])eptone, une quan- tité de ferment soluble capable de transformer en carbonate d'ammonium, en moins d'une heure, 6oS'' à 8o«'' d'urée pure. » La température qui favorise le plus la rapidité de cette réaction se trouve com- prise entre 5o° et 55". Mais, déjà à 5o°, au contact de l'air, le ferment soluble de l'urée subit une altération profonde; il est complètement détruit au bout de trois à quatre heures. Je ne connais encore que le froid, voisin de o°, qui puisse conserver pendant plusieurs semaines aux bouillons chargés de ferment soluble leur litre primitif. » Exposé à 76° pendant quelques minutes, ce ferment est totalement détruit; à 80°, quelques secondes suffisent pour le rendre inactif. Je ferai remarquer que plusieurs des agents organisés qui sécrètent cette diastase résistent souvent deux à trois heures à la température humide de gS". » Le procédé de préparation que je viens d'indiquer permet de se pro- curer, en quantité quelconque, le ferment que M. Musculus retirait, en faible quantité, des urines de quelques ammoniuriques, etdontil attribuait la production à l'épithélium vésical malade. Ce fait a d'ailleurs été con- testé par MM. Pasteur et Joubert, qui ont affirmé avec raison que cette zymase procédait des agents figurés de la fermentation ammoniacale, no- tamment du Micrococcus ureœ, le seul agent qui, à cette époque, fût connu comme pouvant aisément hydrater l'urée. )) Depuis, j'ai découvert dans la nature une grande variété de micro- organismes doués de la même faculté; je cultive actuellement une qua- rantaine d'espèces urophages, présentant des caractères morphologiques parfaitement distincts et des puissances d'action variables ; dans ce nombre, je ne comprends pas les mucédinées, qui, comme je l'ai démon- tré depuis douze ans, peuvent également transformer l'urée en carbonate d'aminonium. » Je me suis assuré que tous ces microbes de la fermentation ammonia- cale sécrètent du ferment soluble, quand on les fait croître dans du bouil- lon dépourvu d'urée; par conséquent, que la destruction de l'urée à la température ordinaire et en l'absence de tout réactif chimique s'opère par l'intermédiaire de ce ferment soluble; que l'urée est, d'ailleurs, une sub- stance fort peu nutritive pour les organismes inférieurs, qui la respectent généralement jusqu'à ce qu'on leur ait fourni soit des substances albumi- noïdes, soit du sucre et des sels ammoniacaux. » Ces diverses considérations m'amènent à penser que, dans la fermen- tation ammoniacale, les microphytes agissent toujours sur l'urée au moyen du ferment soluble découvert par M. Musculus, et qu'il n'est pas néces- ( 399 ) Stiire de recourir ici à l'hypothèse, d'ailleurs peu vraisemblahlc, de la des- truction de l'urée par un acte de nutrition, pour expliquer la fermentation alcaline des urines. » Dans une prochaine Note, j'étudierai les propriétés du ferment so- luble de l'urée et la résistance qu'il offre aux agents chimiques et phy- siques. » ANATOMIE. — Développement posl-embryonnaire du rein de l Anwwrctc . Note de M. L. Vialletox ( '), présentée par M. A. Milne-Edwards. « Le rein (mésonéphros) de l'Ammocète est situé dans le corps grais- seux, bande de tissu cellulo-adipeux qui court de chaque côté de la ligne médiane dans toute la longueur de la cavité abdominale. Le mésonéphros est situé à quelques millimètres en arrière du pronéphros et occupe la partie antérieure et moyenne du corps graisseux. Comme ce dernier, le rein pré- sente un bord adhérent à la colonne dorsale et un bord libre, une face dorsale convexe et une face ventrale légèrement concave. » Le rein a été très insuffisamment décrit jusqu'ici; il importe de lui distinguer deux parties : i" Un lobe antérieur, formé par des tubes contour- nés débouchant dans des glomcrules que l'on trouve soit isolés, soit grou- pés en petit nombre, mais jamais disposés en série continue. Ces glomé- rules occupent le bord libre du rein; le canal de Wolf est situé sur la face dorsale, près du bord adhérent. Cette partie du rein s'atrophie chez les Ammocètes de grande taille. 2" Un lobe postérieur, qui constitue la majeure partie de l'organe et qui se distingue du précédent en ce que les glomérules y sont disposés côte à côte, formant une véritable colonne glomérulaire, comme le dit Schneider (-), et non pas un glomérule unique, comme l'a cru Meyer ('). )) Le canal de Wolf occupe ici le bord libre du rein, tandis que les glomérules sont placés à la face ventrale. Les tubes du rein et le canal de Wolf possèdent un épithélium strié, tout à fait analogue à celui des tubes contournés du rein des Mammifères. L'épithélium cilié qui existe à l'em- (') Travail du laboratoire d'Anatomie générale de la Faculté de Médecine de Lyon. (^) A. Schneider, Beitràge zur vergl. Anal, iind Entwick. derWirbclthiere. Ber- lin, 1879 (p. 99-102). (') F. Meyer, Centralblalt fiir die medic. Wissensch., n" 2; 1876. C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 10.) ^2 ( /|00 ) bouchure des tubes rénaux dans les gloniérules, est identique à celui des entonnoirs du pronéphros du même animal. En arrière du lobe postérieur, on trouve, dans le corps graisseux, parallèlement au canal de Wolf et tout près de lui, une bande continue formée de petits amas cellulaires arrondis (Schneider). Les coupes montrent que ces amas ne sont autre chose que des invaginations cellulaires, parties de l'épithélium péritonéal qui recouvre le rein, et qui s'enfoncent dans le corps graisseux. Au voisi- nage immédiat du rein, ces invaginations forment des cordons pleins, qui diminuent de longueur, à mesure que l'on s'éloigne du rein et que l'on se rapproche de l'anus; bientôt même, on ne trouve plus de cordons épithé- liaux, mais simplement un épaississement de l'épithélium péritonéal, qui, partout ailleurs formé d'une seule couche de cellule spiates, est ici cubique et parfois composé de deux couches. M Ces invaginations ne correspondent pas à celles qu'a signalées Fûr- bringer ( ' ); car celles-ci ont été vues dans des larves de 9"", où elles sont disposées mètamériquement en arrière du pronépliros, tandis que celles que je décris se trouvent chez des larves de 3o""" au moins ; elles ne sont pas segmentaires (leur nombre est plus élevé que celui des segments chi corps), et enfin elles sont placées en arrière du mésonéphros. Les invagi- nations vues par Fùrbringer répondent sans doute à la formation du lobe antérieur du rein. Par une trentaine de mensurations, faites chez des Am- mocètes ayant o^.oS à o'", i 5 de longueur, je me suis convaincu (contre l'opinion de Schneider) qu'il y a un véritable accroissement du rein, dû à des formations nouvelles, et non pas une simple augmentation de volume, proportionnée à l'accroissement des autres parties du corps. En effet, le mésonéphros des larves longues de o'",o3 mesure environ \ de la longueur totale de l'animal ; chez les Ammocètes longues de o'", o4 à o", 07, il mesure, au contraire, ^ de cette longueur; enfin, chez les grandes Ammocètes, il forme de nouveau ^ de la longueur totale. Il y a donc une période pendant laquelle le mésonéphros s'accroît beaucoup plus que les autres parties du corps. Les préparations montrent que cet accroissement est dû au dévelop- pement des invaginations péritonéales ci-dessus décrites. 1) L'étude de ce développement peut faire comprendre la disposition si particulière des gloniérules du rein en une colonne serrée, qui a pu faire croire à la présence d'ini glomérule unique. Vus de face, les coi- (') M. Flkbrixgkr, Ziir vergl. Anat. iind Enlwick. der Excretionsorg. der Ver- tebr. Morphol. Jahrbuch, t. IV, p. 3ç) à 33; 1878. ( 4oi ) dons péritoncaux se montrent comme de petits amas cellulaires sphé- riqiies, disposés sur deux lignes alternantes, c'est-à-dire les cordons d'une ligne s'eniboîtant dans les intervalles que laissent entre eux ceux de l'autre rangée. Ces cordons se recourbent en S, s'avancent contre le canal de Wolf et se soudent à lui; bientôt ils se séparent de l'épithélium péritonéal. Leur extrémité libre, située au-dessous du péritoine, se renfle et se trans- forme en un glomérule. Les cordons éfant très serrés, les glomérules qui en proviennent s'empilent les uns contre les autres, leurs parois en con- tact s'accolent étroitement et forment de minces cloisons, sur les deux faces desquelles se développent les vaisseaux glomérulaires. Ce développe- ment post-embryonnaire est limité à une période qui s'étend du moment où les larves atteignent o™,o4 jusqu'à celui où elles mesurent o'",o7 ou o^.oS, et le rein n'envahit jamais la partie postérieure du corps graisseux. Le rein de la Lamproie, qui occupe toute la partie postérieure du corps graisseux, est évidemment une formation nouvelle (Schneider), mais il n'est pas indépendant du rein de l'Ammocète : il n'est, en réalité, que la continuation du lobe postérieur de celui-ci. La formation du rein de la Lam- proie est due à l'achèvement du processus de développement que nous avons constaté chez les Ammocètes de o'",o4 à o'°,o7 de longueur. Ce dé- veloppement post-embryonnaire, très réduit pendant la vie de la larve, acquiert, au moment de la métamorphose, une grande intensité et donne origine au rein de l'animal parfait. » MINÉRALOGIE. — Sur les modifications des roches ophiliques de Moron {province de Sèville). Note de M. Salvador Caldérox, présentée par M. Des Cloizeaux. « Le terrain éocène épigénique de Moron est traversé par une innom- brable quantité de pointements ophitiques les plus variés par leur aspect et leur structure. Ces variétés ne sont que les modifications d'un type gé- néral qui consiste en une diabase à structure ophitique. » Parmi les particularités de ces roches de Moron, les plus remarquables, à mon avis, sont les curieuses transformations de trois pointements voisins de la Dehesa del Roble, modifications indépendantes et différentes dans chaque pointement, malgré leur proximité, et que niM.Macpherson ni moi n'avons eu l'occasion de rencontrer dans aucune roche ophitique des pro- vinces de Séville, Cadix et Malaga. Ces modifications sont les suivantes : )) Modifications lalqueuses. — La roche de l'un desdits pointements est ( 402 ) transformée en un agrégat de lamelles de talc et de granules demagnétitc. Cette roche forme des masses arrondies, noirâtres, d'aspect mat, au milieu desquelles on voit des lamelles nacrées. Dans les lames minces, on aperçoit des lamelles plus petites associées à la magnétite. )) Modifications aériniliqiies. — Dans un autre pointement contigu à la- dite hacienda, mais malheureusement couvert d'éboulis et de terre végé- tale, la charrue met à découvert des morceaux d'une ophite très altérée, couverte d'une couche bleue, et parfois changée en totalité en un mélange de terre bleuâtre et de fragments de quartz recouverts par un enduit bleu très adhérent. Cette substance bleue est Vaérinite, décrite par M. Lasaulx en 18^6; elle n'est connue jusqu'à présent que dans deux gisements pyré- néens : dans la province de Huesca et celle de Lérida (' ). M Modifications calcaire et grenalifère. — Dans un autre pointement très voisin du précédent, la roche n'est pas aussi décomposée; elle présente un autre aspect et donne des produits de transformation différents de ceux qui viennent d'être décrits; ils sont constitués par des zéolithes, de la cal- cite et du grenat. L'existence du grenat n'étant pas encore connue dans les ophites, cette découverte me semble intéressante. » La roche grenatifère présente à l'œil nu une pâte verdàtre, avec de petits points blancs (feldspath), des lamelles d'oligiste et de nombreuses druses remplies d'une matière jaunâtre ou rosée, mamelonnée. Cette dernière, traitée par les acides, se dissout avec effervescence, ce qui montre la prédominance de carbonates; ils sont associés à des produits zéoli- thiques. Le grenat se trouve au milieu de cette matière, sous forme de petits rhombododécaèdres 6' très parfaits, atteignant parfois la grosseur d'un pois, et même iS"»"" X 8""". M On le trouve aussi en fdonnets. La matière calcaire zéolithique forme une couche adhérente sur le grenat, qui, du reste, se trouve tout à fait frais, brillant et avec ses clivages très nets. M Les lamelles minces de la roche, examinées au microscope polarisant, montrent le plagioclase (labrador) trouble, conservant par endroits les bandes polysynthétiques; il est entouré de feuillets transparents de mica. L'augite jaunâtre présente quelques beaux individus maclés, à structure concentrique, mais qui, pour la plupart, sont brisés et dispersés par la pâte de la roche. Quelquefois, ils sont transformés en un produit fascicule analogue à la bastite. La roche contient, en outre, de la chlorite abondante. (' ) VinAf., Yacimienlo de la aerinita {Bol. de la Coin, del Mapa geol., t. IX, 1882). ( 1o3 ) comme cela arrive habitucllemeiit dans les diabases, des lamelles d'oligiste et du spliène répandus inéi^alement dans la roche avec d'autres produits plus rares et plus ou moins méconnaissables. La matière qui remplit les druses a une structure fibreuse et concrétionnée, et au dedans se trouve le grenat limpide, avec une double réfraction forte, qui pourrait faire douter qu'il s'agit d'un grenat, si la forme rhombododécaédrique n'était pas si vi- sible. » En raison de la façon dont le grenat se présente dans les druses, accompagné de carbonates, il semble évident qu'il est aussi un produit secondaire, analogue à celui du basalte néphélinique de Ratzenbuckel dans l'Odenwald, et que M. le professeur Cohen considère lui-même comme secondaire. » GÉOLOGIE. — Sur un gisement carbonifère, de f étage de Visé, reconnu à Quenon, en Saint-Aubin-d' Aubigné (Ille-et-Vilaine). Note de M. Bézieu. « Au cours d'une excursion géologique que je fis au mois d'avril 1889, entre Rennes et Aubigné, je me trouvai amené à visiter les carrières cal- caires de Quenon, situées sur la limite extrême des communes de Chevai- gné, Saint-Germain-sur-Ille et Saint-Aubin-d'Aubigné. » Leur ensemble se divise en deux parties principales : l'ancienne car- rière (aujourd'hui abandonnée), dont l'exploitation comme pierre à chaux remonte à 1844, et la nouvelle, dans laquelle de récents travaux m'ont permis de rencontrer des formes qui semblent ne laisser aucun doute sur î'àge et l'horizon de cet intéressant gisement. » Il Y avait quelques mois à peine qu'on cherchait à mettre le calcaire à découvert dans la partie ouest de la carrière quand je me trouvai sur ce ter- rain. L'aspect du Jarre me frappa dès l'abord, et je me mis immédiatement à la recherche de quelques fossiles pouvant confirmer l'idée soit d'un gise- ment, soit d'un lambeau carbonifère, que me révélait le faciès de cette roche de recouvrement ( ' ). (') Le plus important des échantillons recueillis ce jour-là me fut ollerl par le clief de carrière. C'était une Phillipsia : je présentai ce fossile, quelque temps après, à M. Lebesconte, qui ne se prononça pas sur l'espèce et parut surpris du gîte où il avait été récolté. J'ai adressé mes autres fossiles au Directeur du Musée de Laval, M. D.-P. OEhlert, qui voulut bien les déterminer, ce dont je me fais un plaisir et un devoir de le ( 4o4 ) » Parmi les espèces reconnues, je puis ciler : Phillipsia Iruncalula Phill. Straparollus œqualis Sow. Brachymetopus Maccoyil Portik. Spirifer bisulcatiisl Sow. Produclus semireticnlatiis Mari. Conocardium sp. Productus piistulosiis PhU. Chonetes st^,, etc. Parallelodon bistriatus Portik. » Les espèces déterminées (') paraissent suffisantes pour permettre d'affirmer : i" que ce gisement de Quenon (Saint-Aubin-d'Aubigné) ne doit pas être considéré comme dévonien, mais qu'il représente enllIe-et-Vilaine la bande calcaire qui s'étend de Sablé à Bourgon près de Saint-Pierre- Lacour; 2° qu'il est dû à une extension de la mer carbonifère dans lo département d'iUe-et-Vilaine, et que c'est là l'un des points le plus à l'ouest de tous les gisements similaires connus jusqu'à ce jour. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Reprise actuelle d'actii'ité du Vésuve. Extrait d'une Lettre de M. Wiet à M. le Ministre des Affaires étrangères (-). (i Le Vésuve est actuellement en petite activité. Par une bouche qui s'est ouverte l'année dernière, à la suite d'une violente secousse de trem- blement de terre qui avait bouleversé le bord du cône central, sur la partie qui regarde Pompéi, sort depuis une quinzaine de jours une coulée de lave. Cette bouche peut mesurer 5o™''; elle est entourée de trois ouver- tures sans importance. » La lave, chassée par de nouvelles masses qui sortent continuellement du sommet, descend lentement, tout en précipitant sa course quand elle rencontre sur son passage quelque gros bloc, ou bien lorsque le volcan lance quelque masse importante en ignition. Elle est arrivée jusqu'à at- remercier ici, el affirma « que j'avais affaiie à des espèces bien typiques du carboni- fère du niveau de Visé ». (') Il existe, en outre, bien d'autres formes analogues à celles de divers gisements de la Sarthe et de la Majenne, mais leur mauvais état de conservation n'a pas permis à M. OEhlert de les déterminer sûrement. (') Cette Lettre, adressée par M. Wiet, gérant du Consulat général à Naples, à M. le Ministre des Affaires étrangères, a été transmise à l'Académie par M. le Ministre de l'Instruction publique. ( io.'ï ) teindre les riches vignobles qui formciiL uiic ceinture à Boscorcalc. La nuit, la réverbération du torrent de lave éclaire à grande distance l'atmo- sphère ainsi que la montagne. On peut s'approcher jusqu'à 3o'" de la coulée; mais, passé cette distance, l'air n'est plus respirable et la chaleur est intense. » A la seconde base du cône central, en un point situé à environ 200"' du centre de l'action volcanique, on peut dominer le spectacle dans toute son étendue. Le professeur Maiorano a observé que l'activité volcanique des neuf ouvertures (fumaroles) a complètement cessé les jours passés, et que, vues avec la lunette de l'observatoire pompéien, elles ne laissent découvrir qu'une petite colonne de fumée. » On a aussi constaté que la fumée qui se dégage des différentes cou- lées n'a rien d'analogue avec la vapeur d'eau mêlée à des gaz, qui sort habituellement du Vésuve; elle est produite et alimentée par la combus- tion des arbustes qui ont pu croître au milieu des vieilles laves. » Une grande masse de pierres en fusion roule sur la pente du cône et se brise en s' éparpillant de chaque côté de la partie orientale du Vésuve, et en obligeant ainsi le courant à changer souvent de direction. Arrivée au pied du cône, toujours du côté de l'orient, la lave se précipite en un tor- rent de feu continu, mais avec plus ou moins d'intensité dans son incan- descence. )) La bouche est inaccessible pour le moment. Elle est entourée de pré- cipices profonds et de rochers fort élevés, taillés à pic, et qui, de temps en temps, se détachent. On sent, par intervalle, le sol trembler sous ses pieds, et l'on entend un grondement souterrain qui amène aussitôt une coulée plus forte de lave » Sommes-nous à la veille d'une terrible éruption? Le professeur Maio- rano est d'un avis contraire : il croit seulement, en comparant les obser- vations faites par le sismographe avec celles qui ont été recueillies de visu sur les lieux mêmes, que ce réveil du volcan sur son versant oriental sera de longue durée » Au dernier moment, on annonce que la lave vient de se fractionner en plusieurs branches et descend en masse plus compacte sur le versant occidental qui regarde Torre del Greco. Sur certains points, l'ardeur des foyers de lave est très intense, et au sommet l'incandescence est très vio- lente. » ( 4o6 ) MÉTÉOROLOGIE. — Nole complémentaire sur le prolongement en Suisse (le la tempête du 19 août; par M. l'abbé Bourgeat. « Dans la Communication que j'ai eu l'honneur d'adresser k l'Académie sur l'ouragan qui a dévasté Saint-Claude, le 19 août, je m'étais abstenu de parler de son prolongement dans la Suisse : les renseignements que je possédais alors étaient vagues ou contradictoires. » Aujourd'hui, il est bien constaté que ce tornado ne s'est pas limité aux montagnes du Jura français; il s'est poursuivi, gardant toujours la ligne droite, jusqu'à une très grande distance de son point d'origine, à travers les parties basses des cantons de Vaud, de N^euchàtel et de Berne. On l'a res- senti à Croy, Romainmoutiers, Baulmes, Montagnv, Granson, Novales, Concise, Provence, Saint-Aubin, Bevaix, Cortaillod, Boudry, Bole, Co- lombier, Peseux, Neuchàtel, Saint-Biaise, le Landeron, etc., en un mot, suivant la zone qui s'étend entre les lacs de Neuchàtel et de Bienne et le pied du Jura. » Sa vitesse de translation est restée sensiblement la même sur ce nou- veau parcours; car c'est a ers «-. de compa- Nombre de Dates Ascension Décli- 1890. raison. Grandeur. droite. naison. comparaisons. Jt. 11 . a 4o2 W, 22*' 8 m s — 0.47,89 — I .23, 0 18:12 1 1 . b 5974 BD - 9" 9>5 + 0.24,14 -2. .5, , 1 12:12 12 . b Id. 9>5 — o.i4,83 -3.14, 5 12:12 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1890. Étoiles. iSç)o,o. jour. 1890,0. jour. Autorités. Sept. II.. a h m s 22.20.09,78 + 2^43 —9'. 4.1 3, 5 -i-i3Jo Weisse,. II.. . b 22.19.46,75 +2,43 —9.3.32,5 H-I2,9 Rapp. à a 12. . . b 22. 19.46,75 +2,42 —9.3.32,5 . +12,9 Id. ( 4i3 ) Positions appareilles de la planète. Dates Temps moyen Ascension Log. fact. Déclinaison r>og. fact. 1890. de Paris. droite app. parall. apparente. parall. Il m s h m s „ , ,. Sept. II 11.34.39 9.9.. 20.14, 32 2,8i4 -9.5.23,5 0,873 II 12. 1.16 22.20. i3, 32 T,o4i — 9-5.24,7 0,871 12 9.25.12 22.19.34,34 T,i65„ —9.6.34,' 0,870 )> Remarques. — La planète est de grandeur 12,8. » L'étoile & a été rapportée, avec l'éqnatorial, à l'étoile «, et par 3-4 comparaisons, on a obtenu pour étoile h — étoile a A.ÎV = -i"'i3%o3, A(0=-f-o'4i",o. ASTRONOMIE. — Observations de la coméle Dennùig (ï8c)o. Juillet i3), faites au grand équatorial de r ohsen,'atoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet, Picart et Courty. Note transmise par M. G. Rayet. Comète Denning (1890, juillet 23). Dates. 1890. Temps moyen de Bordeaux. .\oùi 5 10.23.52,0 6 10.16. 4)9 7 10. 3.40,2 II 9-54- 0,4 i5 1 1 . 12.46, 1 21 II. 14. 0,7 22 II. 2.41 >5 Sept. 3 9.24. 13,7 6 9. 8. 0,8 7 9.27.42,5 8 8.56. 4,1 9 8.59.50,5 10.. .... . 8.02.22,0 12 8.57.22,6 Ascension droite apparente. h m s 1 5 . 1 6 . 47 , 2 I 15.17.24,46 i5.i8. 0,96 I 5 . 20 . 4 ' ,86 i5.23.4i , i4 15.28.29,28 15.29. 18,00 I 5 . Sg . 33 , 46 15.42. 9,84 15.43. 4,44 15.43.56,94 15.44.49,92 15.45.43,64 i5. 47 -Si ,62 Log. fact. parall. .929 ,908 .877 ,818 ,818 ,750 .739 ,628 ,610 ,622 .599 ,602 ,596 ,601 Distance polaire apparente. 25.44-24,4 26.49- ' '2 28. 5.22,4 33.26.56,9 39.15. 3,0 48.21 .40,2 49.54.19,5 68.29. 8,6 72.55.10,9 74.22.32,5 75.47.36,4 77.12.29,2 78.35.34,0 81.18.48,7 Log. fact. parall. 7,728 3,610 2,562 — T,852 — o,5i I —0,646 -0,648 —0,699 —0,721 —0,742 -0,737 —0,745 — 0,750 —0,768 *. Observ. a Courty. Court}'. Courty. Courty. Courty. f Picart. g Courty. h G. Rayet. « Picart. / Picart. Picart. Picart. Picart. Il G. Rayet. (4i4 ) Positions moyennes des Étoiles de comp. Catalogue. a Bonn t. VI + 64 n° io6o b Argelandei-OEllzen n" 15291 c Groombridge n" 2288 d Bonn t. VI + 56 n" 1806 e Argelander-OEItzen n" ih!\iÇ> f Weisse,. H. XV n" Sig g Lalande n"' 28365-66 h Weissej. H. XV n° 970 j Weissej. H. XV n"' 943-44-^5 j Weisse^. H. XV n" 978 k Weissej. H. XVn" 1108 / Weisse,. H. XV n° 890 m Bonn t. VI -t- 1 1 n° 2870 n Weissci- H. XV n° S09 étoiles de comparaison pour 1890,0. Ascension droite moyenne, h m s 15.14.14,90 15.15.17,57 l5. 21 . 23,00 i5.23. 6,90 15.26.24,88 10.24.29,96 15.27.43,07 I 5 . 4o . 42 , 60 15.39.47,60 i5.4i. 6,48 15.46.26,46 i5.48. 3,43 15.45. 1,21 10.43.48,01 Réduction au jour. 3 +0,82 +0,79 +0,82 +0,68 +0,68 + 0,60 -1-0,62 -1-0,62 -1-0,60 -1-0,60 4-0,63 +0,63 4-0,61 4-0,09 Distance polaire moyenne. 25.49.30,1 26.49.39,7 28. 1.47,6 33. 9.25,2 39. 6.40,5 48.14.57,0 49.57.19,8 68.28.41,9 72.54.59,0 74.13.55,9 75.45.51 ,8 77-'9-'o>9 78.33.43,1 81.19.51,4 Réduction au jour. — l5,22 — 1 5 , 06 — i5,oi — 1 4 , 60 — 13,91 — 12,37 — 12,12 — 8,o5 — 6,78 — 6,44 — 6,i5 — 5,67 — 5,27 ,43 — /. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Phénomènes solaires obsen'és pendant le premier semestre de l'année 1890. Note de M. Tacchixi. « J'ai l'honneur d'envoyer à l'Académie une Note sur la distribution en latitude des phénomènes solaires observés pendant le premier semestre de 1890. Voici les résultats qui se rapportent à chaque zone de 10° dans les deux hémisphères du Soleil : 1890. Protubérances. Premier trimestre. 80. 90 4- 80 0 , 000 80 4- 70 0,000 70 4- 60 O , 000 60 4- 5o o , 000 5o 4- 4o o,o5o ) 0,271 3o 0,111 20 0,087 10 0,061 o O,012 4o 3o 20 ■ lO Second trimestre. O , 008 i 0,000 0,000 o , o 1 5 0,076 o, 106 0,008 0,000 0,000 / 0,2l3 ( 1-5 ) ISOO. Promior trimestre. Second Iriiiiestre. O — 10 0,012 o, oo8 lo — 20 o,o6i I o,o3o 20 — 3o o,i6i I o,o38 3o — 4o o , 099 f 0,197 4o — 5o 0,235 ) 0,729 0,341 ' 0,787 5o — 60 0,161 1 o,i5i 60 — 70 o , 000 I o , 007 70 — 80 0,000 I 0,000 80 — 90 o , 000 ' o , o 1 5 M Les protubérances hydrogéniques ont donc été bien plus fréquentes dans l'hémisphère sud, et, chose vraiment remarquable, le maximum de fréquence correspond à la zone (4o°— So"), comme dans tous les tri- mestres de 1889 (voir les Comptes rendus du 5 mai 1890). Pendant le second trimestre, on a observé des protubérances même très près des pôles, ce qui indique que l'activité solaire va en augmentant. • Facules. 1890. Premier trimestre. Second trimestre. 4o H- 3o 0,106 \ 0,177 1 3o-t-20 0,298! . 0,294! f- / 0,617 ^^ o,.5oo 20+10 0,149 1 0,029 ' lO-l- o o, 064 ) o , 000 o — 10 0,043 \ OjoSg 10 — 20 0,064 i 0,069 20 — 3o 0,174 [ 0,294 3o — 4o o,o85 > 0,383 0,088 ) o,5oo 4o — 5o o , 000 1 o , 000 5o — 60 0,000 I 0,000 60 — 70 0,021 ; 0,000 » Les facules présentent leur maximum à la même distance de l'équa- teur dans les deux hémisphères, mais leur fréquence n'est plus prédomi- nante au sud. Taches. 1890. Premier semestre. Second semestre. o 0 4o + 3(> 0,167 \ 0,000 \ 3o + 2o o,5oo f 0,375! _ ' 0,834 r o,5oo 20 -I- 10 0,000 i o,i25 ( lo-i- o 0,167 ) 0,000 ) o — 10 0,167 j 0,000] 10 — 20 o, 000 ) o , 1 67 o , 000 [ o , 5oo 20 — 3o 0,000 1 o,5oo ) ( 4t6 ) » La distribution des groupes des taches s'accorde avec celle des facules. Nous sommes donc en présence d'un changement dans la distribution en latitude des phénomènes solaires; car, tandis que les protubérances ont conservé leur grande prédominance dans l'hémisphère sud, les facules et les taches ont été plus fréquentes au nord. » Le nombre absolu des groupes des taches pendant le deuxième tri- mestre a été plus grand que dans le premier, ce qui prouve, comme je l'ai annoncé dans ma Note précédente, que la période du minimum a été dé- passée. » En effet, vers la fin du mois d'août, on a observé un groupe splendide, composé de trois taches, dont le diamètre était respectivement 17", 45" et 53". Avec les trous, ce groupe occupait même plus qu'un tiers du rayon du disque (5'32") : le groupe était dans l'hémisphère nord, presque parallèle à l'équateur, car les latitudes de deux taches plus grandes étaient + 19°, 6 et + 21", 2; les trous et les taches plus petites précédaient la tache plus grande. Les grandes taches étaient à large pénombre, et je crois que c'est, pour cela que je n'ai pas réussi à les voir sans lunette. » MÉTÉOROLOGIE. — Les étoiles filantes du 9-1 1 août 1890, observées en Italie. Note du P. Denza, présentée par M. Mouchez. « L'Association italienne pour les observations des météores lumineux, fondée il y a vingt-cinq ans, a continué cette année encore par celles qu'elle vient de faire à l'occasion de la période accoutumée des étoiles filantes du 9 au 1 1 du mois d'août. » Les stations italiennes dont les observations nous sont parvenues jusqu'à présent sont au nombre de trente. Ces stations sont disséminées dans toute l'Italie, depuis le Frioul(Udine) jusqu'à l'extrémité de la Sicile (Noto). )] Les conditions atmosphériques ont été presque partout très favo- rables; mais les observations n'ont pas été suivies partout avec le mêmi.' ordre, le nombre, soit des observateurs, soit des heiu'es des observations, n'ayant pas été le même dans les différents endroits. » Des nombreux rapports qu'on a pu recueillir, il résulte sans contesta- tion que : ), 1° La pluie météorique, surtout dans la nuit du ; i au 12, a été cette année beaucoup plus abondante que dans les années précédentes et a, relativement, atteint le maximum. Cela semble prouver que la portion de ( 4>7 ) l'anneau mcléoriqne, Lravcrsée par la Terre cette année, était plus riche que celle des autres années et a, par conséquent, offert une apparition plus splendide. » 2° Le plus grand nombre de météores, qui autrefois se montrait or- dinairement du lo au II, semble peu à peu être en retard dans ces der- nières années, ayant commencé à se montrer le soir du 1 1 au lieu du lo. » 3° Le nombre des météores dépassant un millier a été observé, par quatre observateurs en moyenne, dans les stations suivantes : Rome (Observatoire du Vatican) 1971 Florence (Observatoire Niniénien) '749 Aprica ( Valteline ) 174° Gaëte 1 3o5 San Martine in Pensili ( Campobasso) 1 276 Moncalieri ( Piémont) io36 » 4° Î-'S radiant, ou centre d'émanation, de la principale pluie des Per- séides se maintient, à quelque chose près, dans la même position entre Persée et Cassiopée. Des trajectoires enregistrées en plusieurs stations, il résulte dans la position : ■/. = 46", S = -H 55°. » 5° Il s'est montré, comme à l'ordinaire, des météores dans d'autres radiants d'une moindre importance, notamment dans les deux Ourses, le Cygne et Andromède. » 6° Les Perséides offraient pour la plupart l'aspect typique et la cou- leur jaune qui caractérisent cette pluie. » 7° Cette pluie de météores a été très remarquable cette année, non seulement par leur nombre, mais aussi par leur qualité. Plusieurs étaient d'une grandeur plus qu'ordinaire, d'autres avec une traînée lumineuse, sans compter les bolides qu'on a également observés. » MÉTÉOROLOGIE. — La trombe-cyclone du 19 «oui 1890. Note de M. L. Gauthier. « Le tornado du 19 août, qui a commencé à Saint-Claude (Jura) à 7''37'" (heure locale) du soir, est arrivé à 8'' 16'" (heure de Berne) à la frontière suisse et à 8''37'° à la gare de Croy (ligne de Pontarlier-Lau- sanne), où il s'est dissipé. Le trajet de 58""", 5, en tenant compte de ses faibles sinuosités, a donc été parcouru en cinquante-deu\' minutes, soit avec une vitesse de translation de 18", 8 par seconde, (38""° à l'heure. C. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N» 11.) 55 ( 4.8 ) » Le chemin suivi s'infléchit sensiblement à l'est; sa direction est sud- est à nord-est. » Le tornado s'est déplacé en ligne droite dès sa naissance aux ha- meaux du Brassus, sur un parcours de 25*^"". De là, par une ligne forte- ment oblique, il s'est transporté sur l'autre versant de la vallée de Joux et, selon une seconde ligne droite, il est venu mourir à 24""° plus loin. » La largeur maximale, qui s'observe en plusieurs endroits, a été de 1000"; la largeur minimale, qui s'observe seulement dans la traversée de la vallée du lac de Joux, de 200™. )) Le mouvement giratoire se reconnaît très bien par les arbres abattus, par les pièces de bois, débris de toitures, etc., qui dessinent sur le terrain des courbes circulaires dont le diamètre est en moyenne de 5oo™. A droite, beaucoup d'arbres déracinés, cassés, couchés parallèlement dans le sens de translation du météore. A gauche, moins d'arbres abattus ou cassés, et couchés dans le sens inverse. Par places, les arbres sont renversés per- pendiculairement au sens de propagation, leurs racines toujours à droite. De distance en distance, au centre du parcours, des bouquets d'arbres par- faitement intacts; une maison, au milieu d'autres démolies, n'a eu que quelques vitres brisées. Les trois zones cycloniques, dangereuse, maniable et calme, sont très nettement caractérisées. Le mouvement eiratoire était inverse de la marche des aiguilles de la montre. )) Dans la partie très étroite, ces zones disparaissent; à partir de ooo™ de largeur, elles sont indiscutables. » Cette trombe-cyclone, nous l'appelons ainsi puisque le phénomène a revêtu le caractère restreint de la trombe ou tornado et celui tourbillonnant du cyclone, a été accompagnée de phénomènes secondaires, qui sont, par ordre d'importance : 1° dégagement considérable d'électricité; 2" cou- rants d'appel; 3" divisions de la branche principale; 4° nuage en forme d'entonnoir; 5" aspiration; 6° vent latéral. • » i'" Electricité. — Les débuts de l'ouragan n'étaient pas ceux d'un orage ordinaire. D'après nos observations du Sentier, à 7'', le couchant s'obscurcit; les nuages s'illuminent immédiatement et presque sans inter- ruption par de brillants éclairs. A 7''3o", le ciel s'assombrit totalement : gros cumulus noirs sous un ciel d'un blanc plombé. Les éclairs redoublent; de larges éclairs, des nappes de feu partent du sol et produisent une lueur blafarde qui devient presque persistante; des éclairs ramifiés partant du ciel et du sol se détachent sans cesse. Peu, très peu de roulements de ton- nerre; seuls, des éclats secs, instantanés. Le bétail, dans les pâturages, montre de l'inquiétude et ne se rend pas aux endroits accoutumés. A 8'', le ( 4i9 ) ciel n'est qu'un vaste embrasement; l'air est calme. Quelques grosses «oiittes (le pluie, quelques rares grêlons très gros (40^"^), formés de grains agglomérés, précèdent le désastre. » La foudre enflamme une maison au Bois-d'Amont (Jara). Dans les habitations de la frontière suisse, les gens voient du feu partout; d'autres, la foudre globulaire; d'autres sont foudroyés, mais personne mortelle- ment; partout on sent l'ozone. » De nombreuses traces de foudre sont reconnues : murs perforés, vitres trouées, poêles renversés, clefs, barres de fer tordues, etc. Partout la foudre s'est manifestée par des effets mécaniques très évidents. » L'intensité électrique allait en décroissant. Trois groupes de maisons se trouvèrent sur le parcours, dans la vallée du lac de Joux. Le premier a été rasé; le deuxième a subi de très sérieux dégâts; le troisième a été moins éprouvé. Entre ces trois groupes d'habitations, le sol est jonché de pièces de bois, d'énormes poutres (de 6"" et 10™ de longueur) et de frag- ments de bardeaux, plantés dans le sol humide des bords de l'Orbe. » Comment expliquer que ces fragments minuscules, dont beaucoup pèsent is»", 2^% 3^'' seulement, n'ont pas été transportés au loin avec des milliers d'autres qu'on a retrouvés à So""" et 60''™ plus au nord? Seule une action directrice puissante de l'électricité, aidée par le tourbillon aérien, a pu diriger ce?, fléchettes contre terre et les y planter. » 2° Courants d'appel. — On voit à gauche et à droite de la trace formée dans les forêts, et en face de chaque point atteint par la foudre, des arbres abattus en grand nombre, le sommet dirigé contre le point frappé. Cette observation peut aussi se faire dans les régions de la forêt oii beaucoup d'arbres ont été abattus ensemble. » Le déplacement d'air, occasionné par la décharge électrique ou par l'aspiration de la trombe, a fait naître des courants d'appel locaux, mar- qués par les sapins déracinés ou brisés. Leur direction est perpendiculaire à l'axe du cyclone. » 3" Divisions de la branche principale. — La conformation du terrain a fait partir du tourbillon principal des coups de vent puissants ou des trombes collatérales et secondaires, sur la droite seulement, l^a [ilus grande de ces ramifications (Bois-d'Amont-Carroz) a 3""" de longueur et s'écarte à l'est de i"^". Elle a renversé une splendide forêt de 800"" de largeur, et s'est terminée en pointe en brisant le sommet de deux ou trois sapins. » 4° La forme conique du nuage qui surmonte les trombes a été observée, grâce aux éclairs nombreux et intenses, par un observateur établi à Aigle, soit à 56''™ (le distance. ( 420 ) » 5° L'aspiration produite par le tourbillonnement rapide de l'air a été remarquée par les personnes qui se sont trouvées dans le cyclone; par le transport à 20", 100" et même 3oo'° de gros et solides vachers; par l'en- lèvement des toitures, des meubles et du linge, etc., qui se trouvaient dans les étages supérieurs; par l'arrachement vertical d'une borne de champ pesant environ 45''^; par le transport de divers objets à So*"" et plus dans la direction du nord. » 6" Vent latéral. — Pendant le passage du météore, on a remarqué un violent coup de vent du nord-est à plus de i""" sur la gauche, aussi brusque qu'intense. Un calme complet a succédé. » La grêle est tombée à plus de 3""" au nord-ouest de la ligne du cyclone, sous forme de grêlons agglomérés formant de véritables morceaux de glace. Elle a frappé en abondance au delà du parcours du cyclone pro- prement dit, en suivant le pied méridional du Jura. » Remarque. — Nous croyons devoir citer un état thermique anormal de l'atmosphère qui explique, dans une certaine mesure, l'existence d'une masse pareille d'électricité dans l'atmosphère, et cela à l'aide des obser- vations thermométriques faites au Sentier, au sommet du Risoux et à Mouthe (Doubs). \ / Chalet Capt(R isoux) Mouthe Therm. min. , gSo». Therm. max. Sentier, Therm. min. 1030"". Therm. max. 1339». 5*' matin. 1'' soir. 16 août. . I 24°, 5 2°, 6 . 22,5 9 21 17 » .. 3 28,0 4,1 26,0 i4 23 18 » .. 4,5 28,5 9'7 20,0 i4,5 26 19 » . . 10 26,0 .4>5 25,7 i4 25 20 » . . 8 16,5 11,5 i4,0 i3 l4 21 I' . . 2 21,0 5,5 i9'5 8 20 MÉTÉOROLOGIE. — Les orages du mois d'août 1890 et la période solaire. Note de M. Ch.-V. Zenger. (Extrait.) « En résumé, l'extension à trois continents des perturbations du mois d'août dernier tend à faire exclure les causes terrestres et locales; d'autre part, l'influence périodique du Soleil est manifeste, ainsi que l'influence des essaims d'étoiles filantes. C'est ainsi qu'il y a eu trois grandes pertur- bations atmosphériques : du 3 au 5 août, du 16 au 18, et enfin du 27 au 3i; et im même intervalle de douze à treize jours, égal à la période solaire, sépare ces époques. De même, le 9 et le 10 août, jours du maximum des ( 421 ) passages des Perséides, il y a eu des tempêtes et des orages en Europe, une éruption volcanique en Amérique. On j)eut penser que, à l'occasion des recrudescences de l'activité solaire et du passage de grandes masses de nuages cosmiques, les hautes couches de l'atmosphère ont été chargées d'électricité à potentiel élevé; alors se sont produites des décharges puis- santes et prolongées qui ont déterminé des mouvements tourbillonnaires et des condensations rapides de vapeur d'eau; de là, des cyclones, des trombes, des orages et, par l'aspiration des gaz souterrains, des émana- tions de grisou dans les houillères et des éruptions volcaniques souvent accompagnées de tremblements de terre. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'ét/ier acétique du diacètylcarbinol. Note de M. A. Combes. « Dans une précédente Note, j'ai montré comment on peut, au moyen du chlorure de sulfuryle, obtenir une acétylacétone monochlorée, de for- mule CH'- CO - CH Cl CO - CH' . » Pour tenter de passer de ce chlorure à l'alcool correspondant, j'ai chauffé au réfrigérant ascendant, molécule à molécule, l'acétylacétone monochlorée et de l'acétate de potassium pur et sec, le tout en solution alcoolique; il se fait rapidement un abondant dépôt de chlorure de potas- sium, et, au bout de deux heures, l'odeur caractéristique du produit chloré a disparu. Pour isoler le produit de la réaction, on distille la ma- jeure partie de l'alcool et l'on reprend par l'éther pour séparer l'excès de chlorure de potassium; après évaporation de l'éther, on distille dans le vide et l'on obtient, après plusieurs distillations, un liquide coloré en jaune clair, bouillant à 74°, 5 sous la pression de 21""°. L'analyse montre que cette substance possède une composition répondant à la formule C^H^O'; on retrouve en même temps, dans les premières portions de l'alcool dis- tillé au début, une grande quantité d'éther acétique. » Ce composé C^H'O^ est un liquide à odeur acide, doué de propriétés réductrices énergiques; il réduit à froid la liqueur de Fehling et le nitrate d'argent ammoniacal; il ne donne pas de dérivés métalliques. Pour en fixer la constitution, je l'ai traité en solution aqueuse froide par une solu- tion d'acétate de phénylhydrogène ; il se fait un précipité huileux, qui se solidifie immédiatement; on peut le faire recristalliser dans l'éther, en ( 422 ) ayant soin d'évaporer ce dissolvant à froid. Ce dérivé hvdrogénique est, en effet, très instable; il se décompose à une température ne dépassant pas 60°; à l'air et à la lumière il se résinifîe aussi rapidement ; après cris- tallisation et lavage à l'éther, il se présente sous la forme de grandes tables rhomboïdales incolores, qui deviennent rapidement rouges à la lu- mière; l'analyse lui assigne la formule C ' H'* Az='0% qui est celle de l'iiy- drazone de l'éther acétique de l'acétol. » Pour vérifier cette constitution, j'ai traité cette hydrazone par un excès de phénylhydrazine en solution alcoolique, et j'ai obtenu, de même qu'en traitant directement à chaud une solution du composé C^H^O^ par un excès de phénylhydrazine en solution acétique, une huile qui, dissoute dans l'éther, laisse déposer par addition d'éther de pétrole un abondant préci- pité cristallin fusible vers i43-i44. et que son analyse et sa propriété iden- tifient à l'osazone de l'acétol C'^H'«Az'. » Le composé C=H'"0^est donc simplement l'éther acétique de l'acétol; sa formation s'explique par les équations suivantes : CH'-CO ^jj3_^q)CHO='C-^H»+C=H<'0 = CH'-CO-CH^O=C=H^ + CH'-COOC='H^ )) Afin d'éviter la réaction secondaire de l'alcool sur le composé cherché, j'ai alors opéré de la manière suivante : l'acétylacétone monochlorée a été traitée par une solution d'acétate de potassium sec dans l'acide acétique absolu, et maintenue à l'ébuUition pendant quatre à cinq heures; le tout est, après refroidissement, jeté dans un excès d'eau et additionné d'une so- lution concentrée d'acétate de cuivre : il se fait immédiatement un beau précipité vert, que l'on purifie par dissolution dans le chloroforme, où il est excessivemant soluble, et précipitation par l'éther. On obtient ainsi de jolis cristaux d'un vert foncé, dont la composition est exprimée par la for- mule [C'H»0*]-Cu; c'est le sel de cuivre de l'éther acétique ou diacétylcarbinol CH'-CO. CIP-CO / ( 423 ) qui |M'ésente encore un hydrogène basique clans le groupe ^CHO^C'H*. » Pour obtenir cet éther, on dissout son sel de cuivre dans l'acide sul- furique dilué, et l'on épuise la solution à l'éther après avoir chassé le dissolvant ; on rectifie dans le vide, et l'on obtient un liquide incolore, bouillant à la température de m" sous une pression de 21™"; traité par l'acétate de cuivre, ce liquide régénère le sel précédent. L'analyse montre qu'il a bien pour formule CH^'O'. » Cet éther est extrêmement réducteur et agit à froid sur la solution cupropotassique et le nitrate d'argent ammoniacal ; il a une réaction très acide et décompose les carbonates pour donner des dérivés métalliques cristallisés. » Traité par la phénylhydrazine, il donne un composé liquide visqueux, distillant sans décomposition entre 235° et 240° dans le vide, et que les agents d'oxydation, ou l'acide salfurique à chaud, transforment en une belle matière colorante bleue, insoluble dans l'eau, soluble dans le chlo- roforme et l'acide sulfurique, présentant tous les caractères d'un bleu de pyrazol; tous ces faits conduisent à admettre, pour l'éther acétique du diacétylcarbinol, la formule donnée plus haut; il n'a pas encore été pos- sible d'obtenir, par saponification de cet éther, le diacétylcarbinol lui- même (' ). » BOTANIQUE. — Sm/" /'Isonandra Percha ou I. Gutta. Note de M. Sêrullas, présentée par M. Duchartre. « L'existence des guttas-perchas a été signalée au monde civilisé, en 1842, par M. W. Montgomerie; la priorité du voyageur Tradescant à cet égard n'est pas établie. En tous cas, les premiers échantillons qui en soient parvenus sous ce nom en Europe, et qui provenaient de Singapore, ont été apportés à Londres, en avril i843, par Sir José d'Almeida. Leurs remarquables propriétés ne tardèrent pas à être mises en lumière par M. Hanckoke ; aussi Wbeatstone, qui, depuis 1837, songeait à relier télé- graphiquement l'Angleterre au continent, conçut-il le projet de les utiliser à ce propos; mais ce fut seulement le 10 janvier 1849 que M. Walker immergea le premier un câble sous-marin. Ce câble, qui, d'ailleurs, n'avait que 2 milles dans la Manche, sur les côtes d'Angleterre, à partir de la plage de Folkestone, était recouvert de gutta-percha. (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel, à la Faculté des Sciences. ( 424 ) « Depuis lors, de nombreux essais ont eu lieu en vue de remplacer, dans une application devenue si considérable, cette matière première de plus en plus rare et chaque année plus chère; ils ont tous échoué jusqu'ici. Il faut même à la Télégraphie sous-marine des gommes de première qualité; celles du Bassia Parlai, de l'Afrique, et du Miinusops halata, des Guvanes, n'ont donné que des résultats négatifs ; quant à celle du Payena Leerii, si elle est utilisée couramment aujourd'hui, c'est simplement pour les falsifi- cations dans les forêts. 1) Les seules gommes qui conviennent comme diélectrique de l'âme des câbles sont sécrétées par des arbres du genre Isonandra. Ces plantes, qui pour quelques botanistes sont maintenant du genre Palaquium ou Dichop- sis, où, sous le prétexte d'étabUr des distinctions plus nettes, ils en sont arrivés à les transporter toutes une à une, ont leur habitat naturel exclusif dans la Malaisie. Les défrichements de la zone intéressante des forêts malaises marchent à grands pas; l'indigène, en coupant tous les arbres à peu près exploitables qu'il a rencontrés et en agissant de même vis-à-vis de leurs repousses, c'est-à-dire en les empêchant de parvenir à l'état adulte, a, pour ainsi dire, supprimé, depuis une quarantaine d'années, leur reproduction et leur multiplication. » Les gommes telles que celles utilisées au début dans l'industrie ne se trouvent plus qu'exceptionnellement ; celles qui les ont remplacées au- ront le même sort avant une quinzaine d'années. Les exportations com- mencent à cesser de proche en proche dans les ports malais. Les insuffi- santes plantations entreprises aux Indes néerlandaises sont formées surtout, non des meilleures espèces, mais de celles dont le latex est le plus abondant, c'est-à-dire des moins bonnes. La Télégraphie sous-marine est, en somme, à la veille de se voir privée de celles qui lui sont indispen- sables dans l'état de la Science, et les origines de ces guttas sont restées mal connues. » Dans l'ordre chronologique, le premier végétal signalé comme pro- ducteur d'une gutta-percha fut V Isonandra Gutta Hooker. Cet arbre, le seul dont le latex coagulé, envoyé en Europe en même temps que des spé- cimens, ait reçu la sanction de la pratique, est demeuré incomplètement décrit. Il est noté comme une espèce éteinte, depuis 18.57, dans l'île de Singapore, et qui n'existe que dans les forêts malaises. » En réalité, cette espèce est devenue excessivement rare, mais elle subsiste toujours. Ses représentants adultes pullulaient encore, en 1887, à Chasseriau-Estate, dans les ravins de l'ancienne forêt de Boukett Timah (colline d'étain), située au centre de Singapore, où elle avait été décou- ( 425 ) verte, en 18/(7, par M. Thomas Lobb et oii ce botaniste avait récolté le rameau et les boutons floraux qui figurent, sous le n° 290 de sa collection, dans l'herbier deKew. Sauf le D''0\ley, personne n'avait pu ensuite se la procurer, h' Isona/K^ra ne fleurit qu'après 3o ans, et tous les deux ans. )) Lorsque je l'ai retrouvé, en iSS'y, toute exploitation avait cessé depuis trente années. L'extinction de son espèce était admise comme accomplie. » Néanmoins, il v a trois ans à peine, dans les derniers lambeaux des anciennes forêts de cette île, des arbres de cette nature et adultes exis- taient encore, représentés surtout par des repousses. Il n'y existait qu'une variété d'une seule espèce à gutta-percha, qui concordait avec les spécimens figurés dans la planche XVII du London Journal of Botany , t. VI, donnée par Hooker de son Isonandra Gulta. M Voici le complément de la description de cette précieuse plante : » Isonandra percha ou 1. Gutta (') \Isonaiidra Gittta Hooker (^London Joiirn. oj Bot., VI, p. 463, pi. XVll). — Dichopsis Gulta Benthani et Hoo- ker (Gen. plant., II, Pars II, p. 658). — Palaquium Gutta H. Bâillon {^Tr. bot . méd. phanér. , 1 5oo )] . « /b/;f? juniora lanceolalo-oblonga, longe acuminata, sœpe in peliolum decurrentia ; nervis lateralibus in folii substanlia immersis, vix. conspicuis, subtus dense et minute lanuginosa, auieo-sericea nitenlia, demum sfepe rubiginoso-tomentosa, raiius pallida V. grisea glabrescentia. Alabastrum ovoideum. Flores saîpius in axillis foliorum de- lapsoruni fasciculati; fasciculi i-6flori; longe pediculati. Calycis lobis exterioribus coriaceis, subvalvatis, interioribus tenuioribus. Corolla e viridi pallens, laciniis tubo x.(\m\ong\s.Stamina filamentis 6-allernis brevioribus mediolobis. Oca/JÏ loculis omnibus uniovulatis. Bacca carnosa, ssepe paulo ovoidea et rudimento styli coronata, rarius stylo persistente^ ssepius 5-locularis abortu. Semen maturum, ellipsoideum vel a latere compressum ; hilo maximo dimidiam partem seminis excedente. Cotyle- dones crassaî, carnosae, radicula brevissima. » Cet Isonandra, à l'âge de 3o ans, c'est-à-dire à l'époque où il devient adulte, a un tronc d'une hauteur de iS"" à i/|™ jusqu'à la naissance des plus basses branches, et une circonférence qui est très régulièrement de (') Le mot gulta {guetah ou giieuUa), en langue malaise, n'a que le sens absolu- ment général de gomme, de glu; aussi notre expression gomme-gutte est-elle un pléonasme. Le mol perlcha ou perjia, qui se prononce seulement /^e/Art par les Fran- çais, ne signifie nullement, comme l'ont cru jusqu'ici tous les explorateurs, Souma- Ira (Sumatra se dit perxa, qui signifie le monde, la partie terrestre habitée). Pert- cha veut dire chiffon, lambeau d'éloffe, et caractérise fort exactement des gommes qui, avant tout traitement dans l'eau chaude, présentent l'aspect de chiffons à demi réduits en pâte et comprimés. Il n'est donc pas étonnant que cette qualification, qui n'appartient pas au malais vulgaire, ne soit pas employée par l'indigène dans les forêts. G. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N» 11.) 56 ( 426 ) o™,go, deo™,90 à 2™ au-dessus du sol; le tronc est d'ailleurs à peu près cy- lindrique. Les feuilles de l'arbre jeune ont souvent jusqu'à 22'^'" ou aS'^'^de longueur sur une largeur de 7*^™ dans leur partie médiane ; tandis que chez l'exemplaire devenu adulte elles n'ont plus que ii'="'-t3''™ sur /('''°, .j-G"='" (la forme et les dimensions de la feuille, chez les Isonandra, varient même tellement, suivant l'âge du végétal et avec les parties de la plante où on la considère, qu'il ne faut pas s'étonner du grand nombre d'espèces intro- duites en Botanique d'après des rameaux dépourvus d'éléments floraux et non comparables entre eux). Le pétiole a une longueur variable entre i'''",75 et 3""°, 75. Les fleurs sont de i3™"'à 14""". et leur pédoncule de 6™" à 7™". Le fruit offre, dans ses deux sens perpendiculaires, les dimen- sions moyennes de S*^" à 3'^'", 5 sur a^",.? à 3<^", et parfois If'^ sur "i""" à j"^"", 5. La graine est, en général, de i*='",H sur i"^-^, 2. » Dans les forêts malaises, que j'ai parcourues durant quatre années, je ne connais que cinq arbres susceptibles d'être confondus à première vue avec 1'/. Gulla d'après leur feuillage, et en réalité par leur latex. Il n'y a pas de confusion possible avec les autres Isonandra, qui en sont même sépa- rés, eu égard à la qualité de la gutta, par le Payena Leerii (gutta seundek). Les guttas seundek du commerce ne sont que des mélanges complexes. » Dans cette Note, j'ai conservé à l'arbre de Hooker son nom générique, parce qu'il ne m'a pas semblé fort utile de débaptiser une plante renommée, pour créer un genre destiné à différencier peut-être une demi-douzaine de plantes dénuées d'intérêt. Au lieu d'introduire cette distinction, il est beau- coup plus simple d'élargir la définition des caractères distinctifs des Iso- nandra, qui seraient coufondus, dès lors, avec les Palaquium dans un genre unique, caractérisé, dans la famille des Sapotées, par l'isomérie des sépales et des pétales, avec un nombre d'étamines qui en est multiple, générale- ment double. » VITICULTURE. — Recherches sur le bouturage de la Vigne. Note de M. L. Ravaz, présentée par M. Duchartre. « A. Au point où, dans une bouture de Vigne, doit naître une racine, la couche génératrice libéro-ligneuse devient plus active sur une étendue de 4™™ ou 5'"™ de diamètre. Elle forme du bois en dedans, du liber en de- hors; et c'est dans l'assise de cellules la plus externe du liber qui vient d'être formé que la racine prend naissance. La poche digestive se consti- tue aux dépens de l'assise la plus interne du rayon médullaire libérien de ( 4^7 ) l'année précédente. I.a racine naît toujours dans un rayon médullaire, le plus souvent à égale distance des faisceaux libériens qui le bordent, quel- quefois aussi, cependant, sur le flanc (Vuw faisceau. Pour faire saillie au dehors, elle doit traverser tout le liber de l'année précédente, qui est con- stitué par 2-3-4 couches de tissu criblé alternant avec i-2-3 bandes de fibres libériennes, plus une couche de liège à peu près imperméable qui entoure la bouture. Or ces tissus ne peuvent être ni digérés, en raison de leur dureté, ni refoulés à l'extérieur, à cause de leur résistance. La racine serait donc dans l'impossibilité de sortir si, par un mécanisme que je vais décrire, un tissu particulier très tendre, comme spongieux, ne se substi- tuait au liber et à l'enveloppe de liège. » Au moment où l'anneau libéro-ligneux augmente d'activité, l'assise la plus interne de l'enveloppe subéreuse redevient active sur une largeur embrassant 3 ou 4 faisceaux libériens; elle forme rapidement, en direction centripète, une épaisse couche de cellules à parois très minces et allongées radialement, qui repousse au dehors l'enveloppe subéreuse, la soulève et la déchire. Les cellules qui relient latéralement les rayons médullaires aux faisceaux libériens deviennent aussi génératrices; elles engendrent une couche de cellules analogue à la précédente et qui rejette sur les côtés les faisceaux libériens. Si bien que la racine n'a plus désormais devant elle cju'une portion de rayon médullaire isolée au milieu du tissu qui vient d'être décrit. Ce tissu très mou et très tendre, la racine le refoule un peu au dehors et le digère à mesure qu'elle s'accroît. » Les racines naissent de la manière qui vient d'être indiquée dans les boutures de toutes les espèces de Vignes que j'ai étudiées (j'en excepte la tribu Muscadinia), avec des différences de détail sur lesquelles je revien- drai ultérieurement. » B. Il est bien certain que l'écorçage facUite l'enracinement des bou- tures. L'expérience suivante en donne une preuve : lySo boutures de Jacquez écorcées ont donné 92 pour 100 de reprise; 1730 boutures de Jacquez de même provenance et non écorcées, plantées en même temps, n'ont donné que 21 pour 100 de reprise. Comment expliquer les elTets de l'écorçage? Le tissu cicatriciel ou callus qui se forme sur les parties écor- cées ne donne jamais naissance aux racines. Il est bien plutôt un obstacle à leur formation, ainsi qu'en témoigne l'expérience suivante : 5o boutures de Vitis Berlandieri écorcées de façon à ce qu'il y eût production de callus ont donné une reprise de 20 pour 100; 5o boutures de la même Vigne écorcées de façon à ce qu'il n'y eût pas formation de callus (ce à quoi on ( 4^8 ) arrive en n'entamant pas l'assise libéro-ligneuse) ont donné 53 pour loo de reprise. Le callus n'absorbe pas non plus les matières nutritives du sol, dont la bouture n'a d'ailleurs nul besoin; car lorsqu'elle meurt après avoir émis quelques feuilles, ce n'est point par défaut de matières nutritives, mais uniquement par manque d'eau. Aussi l'écorçage n'a-t-d d'autre action que celle de faciliter la pénétration de l'eau dans les tissus de la bouture. C'est ce que prouve l'expérience suivante : 2 boutures de même poids et de même longueur ont été placées dans deux vases remplis d'eau; au bout de trois jours, la bouture écorcée avait évaporé 28' d'eau de plus que la bouture non écorcée. » On voit immédiatement que les effets de l'écorçage seront d'autant plus marqués que les boutures auront une plus grande portion de leur longueur hors de terre. Cela explique en même temps les bons effets d'un fort buttage des boutures, qui, contrairement à l'opinion admise, ne retarde pas, bien au contraire, le développement des bourgeons. Cela explique aussi pourquoi les greffes-boutures, ce qui a paru singulier, s'enracinent parfois plus facdement que les boutures du même cépage : c'est que les unes sont couvertes de terre et à l'abri d'une évaporation trop active, tan- dis que les autres ont souvent deux ou trois yeux au-dessus de la surface du sol. » Le maillochage, la torsion agissent comme l'écorçage. » MM. Dumoulin-Froment et Doignon, à l'occasion de la Communica- tion de M. Trouvé sur un gyroscope électrique appliqué à la rectification des compas de route, rappellent deux applications antérieures du gyro- scope à la direction des navires : « i» Une application du gyroscope à la correction des boussoles marines a été faite par M. E. Dubois, examinateur de la Marine, en 1878, à l'aide d'un gyroscope construit par la maison Dumoulin-Froment et présenté à la Société de Physique dans sa séance du 6 décembre 1878. » 2° Au mois de juillet 1889, M. le capitaine Krebs, d'accord avec M. Zédé, ingénieur de la Marine, chargea la maison Dumoulin-Froment de construire un gyroscope muni d'un électromoteur spécial entretenant le mouvement du tore. Ce gyroscope a été li- vré à la Marine le iS novembre 1889 et a servi à plusieurs reprises au Gymnote pour se diriger pendant ses exjDériences de navigation sous-marine, dans des conditions où l'emploi de la boussole était impossible. » ( 429 ) M. Mathieu Plessy adresse une Noie rectificative sur sa Communica- tion du 24 août 1890. K J'ai constaté la présence du potassium dans les produits joints à ma Note du 2'\ août 1890. En conséquence, je retire les conclusions de cette Note jusqu'à plus ample examen. » M. G. -A. Le Roy adresse une Note « Sur l'analyse volumétrique des chlorures de soufre ». La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 septembre 1890. Recueil d'exercices sur le Calcul infinitésimal; par Y. Frenet. Paris, Gau- thier-Villars et fils, 1891; in-8°. Le plateau central de la France et l' Auvergne dans les temps anciens; par J.-B.-M. BiÉLAwsKi. Paris, Société générale d'éditions, 1890; in-S". Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure, vol. P'' (7* série). Nantes, L. Mellinet etC''', 1890, 1'='' semestre; in-8''. Recherches sur une nouvelle méthode d'analyse eudiométrique ; par i . Co- QuiLLON. Rouen, Cagniard, 1889; in-8°. Société des Sciences médicales de Gannat. Compte rendu des travaux de l'année 1 889-1890. Paris, Delahaye et Lecrosnier, 1890; in-8'*. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par V Académie royale de Médecine de Belgique, tome X (2*^ fascicule). Bruxelles, F. Hayez, 1890; in-8". ( 43o ) Bulletin from ihe lahoratories ofnatural Bislory, ofthe state University of lowa, vol. I, n°* 3-4. Io^Ya, i8go; in-8°. Annaes do observatorio do infante D. Luiz, trigesimo terceiro anno 1887, vol. XXV. Lisboa, Imprensa national, 1890; in-4°. Ilteorema delparallelogramma, délie forze dimostrato erroneo (con figure") ; />«/• GiusEPPE CA.SAZZA. Milano, Galli et Oniodei, 1890; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 22 SEPTEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. nUCHARTPE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE CÉLESTE. — Compte rendu d une ascension scientifique au mont Blanc; par M. J. Janssen ( ' ). « Je viens rendre compte à l'Académie d'une récente ascension au mont Blanc, laquelle avait pour but de résoudre la question très contro- versée de la présence de l'oxygène dans l'almosphère solaire, et aussi de démontrer la possibilité, pour les savants qui ne sont pas alpinistes, de se faire transporter dans les hautes stations où il y a aujourd'hui tant d'études de la plus haute importance à faire, au poiut de vue de la Météorologie, de la Physique et même de l'Astronomie. » Pour les savants qui voudraient suivre mon exemple, je demanderai à (') L'Académie a décidé que cette Communication, bien qu'elle dépasse beaucoup en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. G. R., 1890, a» Semestre. (T. CXI, N« 12.) ^7 ( 432 ) l'Académie de me permettre de donner quelques détails sur les moyens que j'ai employés pour parvenir au sommet du mont Blanc. 1. Récit de l'ascension. )) L'Académie se rappelle qu'il y a deux années, à la fin d'octobre 1888, j'avais entrepris l'ascension du mont Blanc jusqu'à la cabane dite des Grancls-Mulels, qui est sise à une altitude d'environ 3ooo™ sur des rochers portant ce nom, et qu'on rencontre au-dessus de la jonction de deux des glaciers qui descendent des pentes nord de la montagne dans la vallée de Chamonix, à savoir beux des Bossons et de Tacconaz. » Les observations faites alprs permirent de constater, dans les groupes de raies dus à l'action de l'oxygène atmosphérique, une diminution en rapport avec la hauteur de la station, et qui indiquait déjà nettement qu'aux limites de notre atmosphère ces groupes devaient disparaître en- tièrement, et que, par conséquent, l'atmosphère solaire n'intervenait pas dans la production du phénomène. M Mais la station des Grands-Mulets n'est placée qu'aux trois cinquièmes de la hauteur du mont Blanc, ^.ussi, m'étais-je toujours promis de complé- ter cette première observation par une observation corroborative faite au sommet même de la montagne. » Cette ascension présentait, il est vrai, surtout pour moi, des difficultés qui paraissaient insurmontables. Déjà, l'expédition des Grands-Mulets m'avait coûté une fatigue extrêjtne, et il semblait qu'une course qui exigeait des efforts deux à trois fois j)lus grands, et dans un milieu de plus en plus raréfié, était absolument impossible. » Mais j'ai toujours pensé qu'il est bien peu de difficultés qui ne puissent être surmontées par une volopté forte et une étude suffisamment appro- fondie. » C'est ce qui est arrivé ici. J'ai commencé par exclure toute pensée d'ascension à pied. L'ascension au moyen d'un véhicule approprié pré- sentait l'immense avantage, en n'exigeant de l'observateur aucun effort corporel, de lui laisser toutes ses forces pour le travail intellectuel, ce qui étaitd'un prix inestimable dans ces hautes régions, où les fatigues physiques usent les dernières réserves de l'organisme et rendent toute pensée et tout travail de tète sinon impossibles, du moins extrêmement difficiles. » Il restait à choisir ce véhicule. Après y avoir mûrement réfléchi et avoir examiné tous les modes de transport, je m'arrêtai au traîneau. Le traîneau. ( 433 ) remorqué par des cordes, laisse aux hommes la liberté complète de leurs mouvements et leur permet d'assurer le pied suivant les exigences de la route. )) En outre, il permet d'employer un nombre d'hommes aussi considé- rable qu'on le veut, ce qui est d'une grande importance pour rendre les faux pas et les chutes partielles d'hommes sans danger pour eux-mêmes et pour la troupe tout entière. » Une chaise à porteur, quelle que fût sa forme, mettant les mouvements des hommes dans la dépendance de ceux de leurs camarades, aurait pour effet de rendre très dangereux les passages des arêtes et, d'ailleurs, elle se prêterait beaucoup moins bien à la montée ou à la descente des pentes très inclinées qu'on rencontre si souvent dans l'ascension du mont Blanc. •» Le traîneau que j'ai employé avait été confectionné à l'observatoire de Meudon. Sa forme rappelle d'une manière générale celle des traîneaux lapons, mais j'avais fait ajouter dans les deux tiers de sa longueur et vers la tète une main courante très solidement fixée, qui a servi soit à moi- même, soit à mes guides pour maintenir le traîneau en bonne position ou pour se retenir en cas de faux pas. » J'avais, en outre, fait confectionner uae longue échelle de corde, à échelons en bois, qui pouvait se fixer au traîneau. Cette disposition devait donner beaucoup de facilité aux hommes pour tirer le traîneau, en leur per- mettant de se ranger sur deux files et d'avoir la liberté entière de leurs mouvements. » Mais après avoir trouvé le mode, les formes précises et les agrès du véhicule à employer, je n'avais pas encore levé toutes les difficultés. Les guides de Chamonix et les guides en général n'ont pour fonctions que de conduire les voyageurs; tout au plus, dans les mauvais pas, leur donnent-ils une assistance corporelle. Il fallait donc leur faire accepter ce mode si nouveau d'ascension et les persuader de la possibilité de franchir, avec en véhicule, les pentes si rapides et les arêtes si étroites qu'on rencontre à partir du petit plateau jusqu'au sommet. Sous ce rapport, mon ascension de 1888 aux Grands-Mulets avait porté ses fruits. La chaise en forme d'é- chelle que nous avions employée et qui, contre leur premier avis, avait bien fonctionné dans le glacier leur avait donné une certaine confiance en moi. » Enfin, après beaucoup d'objections d'une part et d'explications de l'autre, je parvins à convaincre un nombre plus que suffisant de guides ou porteurs, parmi lesquels je pus même opérer une sélection. ( 434 ) » Du reste, je dois dire que, sur des observations qui me furent faites et qui me parurent fondées, on ajouta au traîneau une base plus large avec brancards. » L'expédition fut donc décidée. Elle comprenait vingt-deux guides ou porteurs destinés soit à remorquer le traîneau, soit à porter les instruments et les provisions. Je partais de Chamonix le dimanche 17 août à 7'' du matin, avec M. Ch. Durier, vice-président du Club-Alpin, et nous arri- vions au chalet de Pierre-Pointue vers 10''. Du chalet aux Grands-Mulets on employa la chaise échelle formée, comme je l'ai expliqué dans la Note de 1888, de deux longs brancards de 4'" environ, reliés Aers le centre par deux traverses, qui forment un espace carré au milieu duquel le voya- geur est placé sur un siège suspendu par deux courroies ; une traverse également suspendue soutient les pieds. Les porteurs, tant à l'avant qu'à l'arrière, placent les brancards sur leurs épaules, et le tout constitue une fde étroite d'hommes qui peut passer par les chemins les plus resserrés et même les plus rapides; car alors les porteurs de l'avant peuvent quitter les brancards de l'épaule et les soutenir à bout de bras. C'est la même ma- nœuvre qu'on adopte pour les descentes. Quant à la traversée des crevasses, cette chaise s'y prête particulièrement bien à cause de sa longueur. Ainsi je dirai que, pendant la traversée de la jonction, au point où les glaciers des Bossons et de Tacconaz se heurtent en se réunissant et produisent là un chaos de blocs qui se dressent dans toutes les positions, je n'ai pas été obligé une seule fois de descendre de la chaise. » Cependant nous eûmes quelquefois à franchir des parois tellement in- clinées que la chaise était dans|une position presque verticale. Le siège, en raison de son modede suspension, restait toujours dans sa position normale. Du reste, je me plais à dire ici que les porteurs levèrent toutes ces difficultés, dont on ne peut se former unp idée que quand on est au milieu de ces chaos déglaces, avec un entrain superbe, et nous arrivions à la cabane des Grands-Mulets à 5''3o™, c'est-à-flire moins de six heures après notre départ du chalet de Pierre-Pointue. » La Station des Grands-Mulets aura bientôt un chalet-observatoire, élevé à ma demande par le Club-Alpin français. » Le lendemain lundi nous quittions les Grands-Mulets à S"* du matin et alors nous prenons le traîneau. » Nous traversons d'abord le rocher sur lequel elle est construite et nous passons devant l'ancienne cabane, puis nous entrons dans les neiges. » Nous cheminons d'abord au piçd de l'aiguille Pischner qui n'est ( 435 ) qu'une prolongation de celle des Grands-Midets, et bientôt nous arrivons à la grande crevasse du Dùme. La prt'sencc de cette crevasse large et pro- fonde, qui barre le chemin, nous oblige à des détours et nous force à longer des pentes aux pieds desquelles se trouve la crevasse. Ici, le traîneau ne porte que d'un côté; le côté qui est au-dessus du vide doit être soutenu par les épaules des porteurs, et il leur faut une bien grande habitude du glacier pour assurer le pied sur ces pentes si rapides et si glissantes. » C'est alors que je commençai à juger mes guides, à les classer dans mon esprit, et à préparer le choix de l'élite que je destinais à l'ascension bien autrement difficile du sommet. Le glacier, qui descend des flancs nord du mont Blanc, n'a pas une inclinaison régulière et uniforme; il présente, au contraire, comme la plupart des glaciers, des ressauts à pentes rapides et quelquefois des murs presque verticaux. C'est un escalier gigantesque dont les marches, à partir des Grands-Mulets, sont : le petit plateau, le grand plateau, la plate-forme du pied des Bosses et la série des grands accidents qui défendent le sommet. Telle était la succession des obstacles que nous avions à franchir. » Le mur qui conduit au petit plateau a sans doute une forte inclinaison, mais il peut être attaqué de front. L'échelle de corde dont j'ai parlé facilita beaucoup l'escalade de ces grandes pentes. Les hommes rangés sur deux files, et à bonne distance les uns des autres, en saisissaient les échelons sans se gêner mutuellement. » Pour parer au danger d'une chute qui aurait pu entraîner celle de toute la colonne, deux guides grimpaient en avant, enfonçaient dans la neige et la glace un piolet jusqu'à la tête, et enroulaient autour du manche deux tours d'une longue corde, dont ils tenaient fortement l'extrémité. Au fur et à mesure que le traîneau s'élevait, ils tiraient la corde à eux, de manière qu'elle fût toujours tendue; en cas d'accident, cette corde ainsi maintenue et rendue solidaire du piolet profondément enfoncé aurait pu soutenir et le traîneau et tous ceux qui le remorquaient. C'est ainsi que nous avons franchi les pentes si rapides qui conduisent au petit plateau, au grand plateau et à la plate-forme des Bosses. « Quant à moi, affranchi de tout effort physique, et quand je n'avais pas à donner un conseil à mes guides sur la manière d'attaquer les difficultés de l'ascension, j'étais tout entier à l'admirable spectacle qu'offrent ces grandes solitudes glacées. Au pied du Dôme du Goûter, le mouvement descendant du glacier a accumulé d'énormes blocs de glace composant une architecture fantastique, rappelant les assises puissantes des palais des ( 436 ) Pharaons. Mais combien celles-ci sont plus impressionnantes dans ces hautes solitudes, où elles figurent comme l'entrée grandiose de palais mystérieux cachés dans les flancs du colosse de granité! » Vers i'' de l'après-midi, nous arrivions à la cabane des Bosses, dont l'érection est due à M. Vallot, et qui est appelée à rendre de grands ser- vices aux ascensionnistes. » Les guides désarmèrent le traîneau et rentrèrent les objets les plus précieux, car l'exiguïté de la cabane ne permettait pas de mettre le maté- riel à l'abri. Ils prirent ensuite leurs dispositions pour leur repas et passer la nuit. » Quant à moi, je fis immédiatement quelques observations spectrosco- piques, le Soleil étant encore très élevé. » Nous pensions reprendre l'ascension le lendemain, et parvenir au sommet de bonne heure. Mais, dans la soirée (i8 août), le temps se gâta tout à coup, et, la nuit, la tourmente fut terrible. » Nous ressentions, dans ces hautes régions, les effets de la trombe- cyclone du 19 août qui a commencé ses ravages à Oyonnax (département de l'Ain), puis à Saint-Claude, les Rousses, le Brassus, et les a terminés à Croy (station du chemin de fer; de Lausanne à Pontarlier) (d'après une Note sur le cyclone que M. le professeur Forel, de Morges, a bien voulu m'envoyer, et dont je le remercie ici). » Pendant la nuit du 18 au 19, la journée du 19, celle du 20, nous n'avons cessé, avec certaines apcalmies, d'éprouver les effets de la tour- mente. J'ai tout à fait reconnu, dans les allures et les sons des violents coups de vent que nous éprouvions, ceux du grand typhon que nous essuyâmes en 1874, en rade de Hong-Kong, lorsque je conduisis la Mis- sion française au Japon pour le passage de la planète Vénus; typhon qui détruisit une partie de la ville et ravagea la mer de Chine. » La violence des rafales était si grande qu'il y avait danger pour nos guides à sortir quand elles soufflaient, et tous les objets, même de poids considérable, qu'on avait été obligé de laisser dehors furent enlevés et transportés jusqu'au grand plateau. » Il eût été du plus haut intérêt, pour la théorie de ces phénomènes, que des observations suivies sur la violence et la direction du vent, l'électri- cité, la pression barométrique, la température, pussent être faites d'une manière continue pendant toute la durée de cette grande perturbation at- mosphérique. » Ces observations, rapprochées des faits qui ont été recueillis sur le ( 437 ) trajet du cyclone, auraient jeté une vive lumière sur la question du lieu d'origine, de la formation et de l'extinction de ces terribles phénomènes. » Pour cela, il faut établir, dans ces hautes régions et le plus près pos- sible du sommet, un observatoire suffisamment bien aménagé pour qu'on puisse y vivre convenablement le temps qu'on désirera y rester et, en outre, y placer les instruments nécessaires,-soit à l'observation directe, soit à l'en- registrement pendant une assez longue période de temps; car on ne peut se dissimuler qu'il se produira de longs intervalles pendant lesquels l'intempé- rie de ces hautes stations ne permettra pas l'ascension. » Je reviendrai sur cette question; mais ce qui paraît déjà acquis, c'est que la violence de la tourmente a été, dans cette station si élevée, tout à fait comparable à celle qu'elle avait, dans les plaines, à plus de 4ooo'" plus bas. )) Cependant, je dois dire que, d'après le son rendu par le vent au moment des grandes rafales, la vitesse devait être notablement inférieure à celle du vent des rafales du cyclone de Hong-Kong. Il est vrai que ce cyclone a produit des effets destructeurs bien autrement considérables que ceux qu'on vient de constater de la part du cyclone du 19 août. )) Il paraît donc résulter de cette observation que ces phénomènes inté- ressent une énorme épaisseur de l'atmosphère, ce qui, d'ailleurs, n'a rien que de très naturel. » Quant à la question de savoir si les premières perturbations atmosphé- riques se sont fait sentir dans nos hautes régions avant de se montrer dans la plaine, c'est là une question qu'il serait de la plus haute importance de résoudre avec certitude; mais elle est fort délicate. Pour la résoudre, il faudrait pouvoir disposer des indications d'enregistreurs bien réglés, répar- tis sur le parcours du cyclone, au mont Blanc, et dans quelques stations intermédiaires, comme les Grands-Mulets, Chamonix, etc.; car il est évident que, si le phénomène prend naissance dans les hautes régions de l'atmosphère, il ne doit pas employer un temps bien considérable à des- cendre, et, dès lors, il faut des observations très précises, surtout au point de vue du temps, pour décider la question. » Je reviens maintenant à l'ascension au sommet. » J'avais toujours pensé, en raison du caractèi-e cyclonique du phéno- mène, que cette tourmente ne durerait pas au delà de quelques jours, et je persévérai. M. Vallot, n'étant pas de cet avis, profita de l'amélioration de la matinée du jeudi 21 et redescendit à Chamonix. ( 438 ) » Le temps continua en effet à s'améliorer, et, après son départ, je pus faire, vers midi, dans la cabane devenue plus libre, avec le spectroscope Duboscq, des observations soignées. Mon ami M. Ch. Durier, qui n'avait pas voulu me quitter et comptait monter aussi au sommet, m'assistait dans ces observations pour certaines constatations d'intensités relatives sur les- quelles j'étais bien aise d'avoir un avis absolument impartial et dégagé de toute idée préconçue. Enfin, le temps devenant de plus en plus beau, on se prépara pour le lendemain. » Il ne me restait que douze hommes et Frédéric Payot, que son âge et son expérience du mont Blanc désignaient comme leur chef. Les autres, fatigués de leur séjour dans la cabane pendant la tourmente et n'ayant pas, sans doute, la même foi dans la réussite, avaient demandé à redescendre, ce qui leur avait été accordé. )) J'avais harangué ensuite mes douze fidèles, mes douze apôtres comme je les appelais en riant, et leur avais prédit le succès (' ). » Le vendredi 22 août, l'aurore présagea une journée d'une beauté exceptionnelle. Payot, qui avait été examiner l'horizon et que je question- nais, me dit : « Tous les signes au ciel et sur la montagne présagent un bien beau jour. » Et il ajouta : « Les corneilles sont revenues. — C'est la paix avec le ciel qu'elles nous ap- portent, lui répondis-je. D'ailleurs, un instinct secret nie dit que la journée sera belle et que nous réussirons. Préparez tout pour le départ. » » De grand matin, on avait envoyé tailler des pas sur l'arête de la grande Bosse, mais le froid ét^it si vif qu'un des guides eut un pied gelé. Nous le laissâmes à la cabane. (Heureusement, son pied se guérit quelques jours plus tard.) » Les préparatifs terminés, nous ne nous mîmes en marche cependant que vers 8''45™, afin de donner au Soleil, qui était ardent, le temps d'amollir les neiges des arêtes, glacées par le grand froid de la nuit. )) De l'endroit où se trouve la cabane des Bosses, les points les plus difficiles à franchir sont : l'arête de la grande Bosse, celle de la petite et celle des rochers de la Tournette. » Ces arêtes sont formées par la rencontre des murailles presque verti- (') Voici leurs noms : Comte (Alfred), Farini (Joseph), Favret-Lambert, Burnet (Théophile), Comte (Jean), Charlet (Joseph), Darbeley-Gaspard, Tournier (Am- broise), Monard (Michel), Comte (Louis), Simon (Jules), Simon (Jules, des Bois). ( 439 ) cales qui, du côté italien, s'élèvent du gflacier de Miage en contre-bas, d'environ aooo"", et, du côté français, de celles qui descendent au grand plateau de 800™ plus bas. Ces murailles se coupent sous un angle si aigu qu'un homme a besoin d'y tailler des pas pour s'y tenir, et leur inclinaison, en certains points, dépasse 5o° avec l'horizon. » Telle était la nature des obstacles que nous avions à franchir; il est surprenant que nous ayons pu le faire avec un traîneau. " Cependant, mes guides m'avaient amené jusqu'à l'endroit le plus rapide de l'arête de la grande Bosse. Là, je mis pied à terre ou plutôt dans la neige, et je cherchai à m'élever ; mais, malgré des efforts presque sur- humains, je tombai la face dans la neige après une ascension d'une ving- taine de mètres; je repris haleine et voulus continuer la montée; ce me fut impossible, et, sur ce nouveau calvaire, je retombais après chaque nou- velle tentative. Mes guides virent bien qu'il fallait absolument hisser le traîneau. C'est alors que je pus constater toute l'énergie de ces hommes réellement admirables quand un grand objet excite leur dévouement. Ils avaient compris le but scientifique de mon expédition et ils m'avaient vu faire tous les efforts possibles pour y atteindre; aussi, dès ce moment, se chargèrent-ils de tout. Sans se préoccuper des dangers qu'ils couraient eux-mêmes, sans penser aux précipices qui nous entouraient, ils s'empa- rèrent du traîneau, le hissèrent sur ces arêtes plus étroites que la largeur même de l'appareil. » Admirant leurs efforts, je les encourageais par mes paroles, mais sur- tout par la confiance absolue qu'ils lisaient sur mon visage. Aussi, quand nous eûmes franchi le dernier de ces obstacles, et que le sommet nous appartint enfin il y eut une explosion générale d'enthousiasme; tous se félicitaient et venaient, me serrer les mains. » J'embrassai l'un d'eux, Frédéric Farini , qui, constamment à mes côtés, m'avait donné des preuves d'un dévouement absolu. Frédéric Payot vint aussi à moi, et me témoigna son enthousiasme dans des termes que je ne rapporterai pas ici. » Nous reprimes la marche et arrivâmes enfin au sommet. M. Ch. Durier, dont j'admirais l'énergie calme et tranquille, y arrivait aussi. Nos guides agitèrent le drapeau, et Chamonix leur répondit par le canon d'usage. î) Je ne saurais dire l'émotion qui s'est emparée de moi quand, parvenu au sommet, ma vue embrassa tout à coup le cercle immense qui se dé- roulait autour de moi. » Le temps était admirable, la pureté de l'atmosphère telle, que ma vue C. K., 1S90, 1' Semestre. (T. CXI, N" 12.) 3o ( 44o ) pénétrait jusqu'au fond des dernières vallées. L'extrême horizon seul était voilé d'une brume légère. J'avais sous les yeux tout le sud-esl de la France, le nord de l'Italie et les Apennins, la Suisse et sa mer de montagnes et de glaciers. » Ces collines, ces vallées, ces plaines, ces cités colorées en bleu par l'énorme épaisseur d'atmosphère qui m'en séparait, me donnaient l'im- pression d'un monde vivant au fond d'un immense Océan aux eaux d'un bleu céleste; il me semblait même entendre les bruits et l'agitation qui s'en élevaient et Aenaient mourir à mes pieds. Puis, si ma vue, quittant ces mer- veilleux lointains, se reportait autour de moi, le contraste était frappant : c'était un monde de glaciers, de pics déchirés, de déserts de neige, de blancs précipices, sur lesquels régnait un silence saisissant. Alors je me • figurais avoir sous les yeux une de ces scènes que nous pouvons imaginer quand la Terre aura vieilli, que le froid en aura chassé la vie, et que sur sa face glacée régnera le grand silence de la fin. )) Les impressions excitées par cet inoubliable tableau eussent été in- épuisables, mais je m'y dérobai et commençai mes observations. Elles se rapportaient à la Spectroscopie, au point de vue de l'horizon dont on pourrait disposer sur la cime, à l'étude d'un emplacement pour un obser- vatoire, à celles de la transparence de l'atmosphère, etc. » Ces études trop rapidement conduites à mon gré, mais qui eussent exigé un abri permanent pour être faites avec tout le soin désirable, il fallut songer à la descente. Le froid était très vif, mes guides ne pouvaient y rester exposés plus longtemps sans danger. » La descente est beaucoup plus rapide que la montée sur les pentes ordinaires et en dehors des arêtes. Mais sur celles-ci, elle est plus dange- reuse. La manœuvre des cordes attachées aux piolets enfoncés dans la glace en atténua beaucoup les risques. » Nous arrivâmes vers 2'' à la cabane des Bosses, et, après quelques préparatifs nécessaires, nous partîmes pour celle des Grands-Mulets. » Le succès nous avait enhardis. Dédaignant le chemin ordinaire et nous servant de nos piolets comme points d'attache, nous descendions des pentes de 60° et 70°. Quant aux pentes douces, elles étaient franchies en glissades avec une rapidité étonnante. Cependant, dans les passages réel- lement dangereux, j'exigeais qu'on mit toute la prudence voulue, tenant par-dessus tout à ce qu'il n'arriA^àt aucun accident à mes chers compa- gnons. » Nous étions aux Grands-Mulets pour le dîner. ( ^^^ ) •» Nous eûmes tomme compagnon de table M. Olivier, ilocleur es Sciences, directeur de la lievue générale des Sciences, qui, pour son début d'alpiniste, venait aussi de faire l'ascension du mont Blanc. M. Olivier s'était tiré de cette ascension, dont il ne soupçonnait peut-être pas tout d'abord les difficultés et les fatigues, avec une énergie que je ne pus m'em- pêcher d'admirer. » La matinée du lendemain fut tout entière consacrée à des observa- tions spectroscopiques comparatives que je désirais reprendre pour corro- borer celles que j'avais faites au haut de la montagne. Aussi ne quittâmes- nous les Grands-Mulets qu'à i'"3o'". » A 5'', je rencontrais, au chalet de la cascade du Dard, M™" Janssen et ma fdle venues au-devant de moi avec M. le baron de Viry et quelques amis. A 7'' du soir, nous étions à Chamonix, où nous fûmes reçus avec un intérêt et, puis-je le dire, un enthousiasme qui nous ont été au cœur à M. Ch. Durier et à moi. )) Le soir, nous réunissions nos guides pour leur offrir un punch d'hon- neur, les remercier de leur dévouement et nous féliciter ensemble d'une expédition entreprise dans des conditions si nouvelles et qui, je l'espère, portera ses fruits. "2. Études spectrales. 1) Ainsi que je viens de le dire dans le récit de l'ascension, la question dont je poursuivais la solution dans ma dernière ascension aux Grands- Mulets, sur les flancs du mont Blanc, il y a deux années, se rapportait à la présence de l'oxygène dans les enveloppes gazeuses extérieures du Soleil. La question de l'existence de l'oxygène dans l'atmosphère solaire est une des plus importantes que la Physique céleste puisse se proposer, en raison du rôle immense que joue ce corps dans les phénomènes géologiques, chi- miques, et surtout dans ceux d'où dépend la vie sous toutes ses formes. Aussi s'en est-on occupé depuis longtemps déjà, mais on sait aussi que la question était toujours restée indécise. M La découverte Joute récente des phénomènes remarquables d'ab- sorption que l'oxygène produit sur un faisceau lumineux qui le traverse sous épaisseur suffisante permettait de reprendre la question dans des con- ditions nouvelles. >) Or on sait que l'action de l'oxygène sur la lumière se traduit par deux systèmes d'absorption : d'une part, un système de raies fines plus ou moins obscures, telles que les groupes A, B, a, etc., et, d'autre part, des bandes ( 442 ) obscures jusqu'ici non résolubles dans le rouge, le jaune, le verl, le bleu, etc. Ces deux systèaies, suivant des lois d'absorption différentes, donnent lieu, an point de vue qui nous occupe, à des observations très différentes. » Les bandes obscures étant absentes du spectre solaire dès que l'astre est un peu élevé sur l'horizon, on peut rechercher si le spectre du disque solaire vers les bords, c'est-à-dire dans les points où l'action absorbante de l'atmosphère solaire doit être portée à son maximum d'effet, présente les bandes de l'oxygène. C'est une observation qui est singulièrement facilitée par les éclipses annulaires du Soleil, et l'on sait que pendant celle qui eut lieu cette année même, et qui, à Candie, fut favorisée par un temps si exceptionnellement favorable, M. de la Baume Pluvinel, qui avait bien voulu se charger de cette observation, obtint un résultat tout à fait négatif, c'est-à-dire un spectre de l'extrême bord solaire où les bandes de l'oxy- gène étaient complètement absentes. Ainsi la considération des bandes n'est pas favorable à l'hypothèse de l'existence de l'oxygène dans l'atmo- sphère solaire. » Mais l'étude des raies peut, elle aussi, conduire à la solution cherchée. » En effet, les bandes du spectre de l'oxygène n'existant pas dans le spectre solaire dès que l'astre est un peu élevé, on peut rechercher direc- tement leur présence dans le Soleil par l'étude de son spectre, sans que l'action de l'atmosphère terrestre vienne compliquer les résultats. » Il en est tout autrement des raies. Les groupes A, B, a se montrent même très accusés dans le spectre solaire circumzénithal, c'est-à-dire en toutes circonstances. » Il faut donc ici, ou bien se procurer une action qui soit égale à celle de notre atmosphère et voir si cette action produit dans le spectre des raies de même intensité que celles qu'on observe dans le spectre solaire circum- zénithal, et c'est ce qui a été fait dans l'expérience instituée entre la tour Eiffel et l'observatoire de Meudon ('), ou bien diminuer dans une mesure connue l'action de l'atmosphère terrestre et voir si ces diminutions sont telles qu'elles conduiraient à une extinction totale aux limites de l'atmo- sphère. C'est la méthode dont l'emploi a été commencé il y a deux ans aux Grands-Mulets et qui a été complétée cette année au sommet du mont Blanc. (') Cumplca rendus, t. CAtlI, p. io35. ( 443 ) » Les observations embrassent actuellement trois stations : Meudon, les Grands-Mulets, une station près du sommet du mont Blanc. >» Il va sans dire que, pour rendre les observations comparables, j'ai eu le soin d'employer les mêmes instruments dans cliacune des stations. » Le premier instrument, déjà employé en 1888 aux Grands-Mulets, est nn spectroscope de Duboscq à deux prismes qui montre B formé d'une ligne très noire et large, avec une bande ombrée qui représente la série des doublets non séparés par l'instrument. » Ce spectroscope avait pour moi l'avantage d'un long usage, spéciale- ment dans les études de laboratoire sur les spectres des gaz dans leurs rap- ports avec le spectre solaire. » Le second instrument est un spectroscope à réseau de Rowland et lunettes de 0,75 de foyer, montrant toutes les ligues des groupes A, B, a et spécialement les doublets de B. » Avec le spectroscope de Duboscq, 011 juge le phénomène dans son ensemble, et pour B, par exemple, c'est l'intensité et la largeur de l'ombre et celles de la ligne noire qui les accompagne, comparées à la ligne fixe C de l'hydrogène, qui servent aux comparaisons. » Avec le spectroscope à réseau, on possède des éléments nouveaux. On sait que les doublets de B, par exemple, vont en décroissant d'intensité au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de la tête de B. » J'ai mis à profit cette décroissance d'intensité pour l'estimation de la diminution des actions absorbantes de l'atmosphère avec l'élévation de la station. » Si l'on s'élève, en effet, dans l'atmosphère, on voit les doublets les plus faibles et les plus éloignés de la tète de B s'affaiblir de plus en plus, pour disparaître avec une hauteur suffisante de la station. 1) C'est ainsi qu'à Meudon, où l'action de l'atmosphère est très sensi- blement entière, on observe dix doublets bien visibles. Mais aux Grands- Mulets, le système est déjà bien réduit ou du moins les derniers doublets sont si faibles que l'observation en est difficile. Au sommet, je n'ai pas pu faire d'observation avec cet instrument. Pendant la tourmente, on ne pouvait songer à des observations à l'extérieur, puisque les guides eux- mêmes avaient la plus grande peine à se tenir. L'intérieur de la cabane de M- Yallot était trop exigu pour permettre le déploiement de l'instru- ment. C'est une observation qui sera intéressante à reprendre quand on aura érigé vers le sommet un observatoire mieux installé. » Mais j'estime que l'observation avec le spectroscope de Duboscq, qui, ( 444 ) elle, a pu être faite dans d'excellentes conditions à Meudon, à Chamonix, aux Grands-Mulets et près du sommet, est très concluante. » Je dois même ajouter que la diminution d'intensité du groupe B entre les Grands-Mulets et la station des Bosses, près du sommet, m'a surpris, et que je l'ai trouvée plus forte que ne semble le comporter la hauteur et la densité de la colonne atmosphérique qui relie ces deux stations. )i Le lendemain, 23 août, étant à la station des Grands-Mulets, de relour du sommet, j'ai repris vers midi les observations avec mes deux instru- ments. » En résumé, 'les observations spectroscopiques faites pendant cette ascension à la cime du mont Blanc complètent et confirment celles que j'avais commencées, il y a deux ans, à la station des Grands-Mulets, à SoSo*" d'altitude, et l'ensemble de ces observations, c'est-à-dire celles qui ont été faites entre la tour Eiffel et Meudon, celles de M. de la Baume à Candie, celles faites au laboratoire de Meudon et enfin les observations de cette année au mont Blanc se réunissent pour conduire à faire admettre l'absence de l'oxvgène dans les enveloppes gazeuses solaires qui surmontent la photosphère, tout au moins de l'oxygène avec la constitution qui lui permet d'exercer sur la lumière les phénomènes d'absorption qu'il produit dans notre atmosphère et qui se traduisent dans le spectre solaire par les systèmes de raies et de bandes que nous connaissons. Je considère que c'est là une vérité qui est définitivement acquise. » On peut déjà tirer de cette vérité certaines conclusions touchant la constitution de l'atmosphère solaire. » Il est certain que, si l'oxygène existait simultanément avec l'hydrogène dans les enveloppes extérieures du Soleil et accompagnait ce dernier jus- qu'aux limites si reculées où on l'observe, c'est-à-dire jusque dans l'atmo- sphère coronale, le refroidissement ultérieur dans une période de temps que nous ne pouvons encore assigner, mais qui parait devoir se produire fatalement quand notre grand foyer central commencera à épuiser les immenses rései'ves de forces dont il dispose encore, ce refroidissement, dis-je, aurait pour effet, si l'oxygène et l'hydrogène étaient en présence, de provoquer leur combinaison. De la vapeur d'eau se formerait alors dans ces enveloppes gazeuses, et la présence de cette vapeur, d'après ce que nous connaissonsde ses propriétés, aurait pour effet d'opposer au rayonnement solaire, principalement à ses radiations calorifiques , un obstacle considérable. Aiasi l'affaiblissement do la radiation solaire serait encore accéléré par la formation de cette vapeur. ( 4/(5 ) » N'v a-f-il pas là encore une harmonie nouvelle reconnue dans cet ensemble déjà si admirable de dispositions, qui tendent à assurer à notre grand fover central la plus longue durée possible à des fonctions (Voù dé- pend la vie du système planétaire tout entier? 3. Ohseri'ations physiologiques. )) Je donnerai ici quelques détails sur mon état physiologique pendant mon séjour d'une semaine sur les flancs du mont Blanc, près de sa cime et à sa cime elle-même, c'est-à-dire entre Sooo"" et 4800" d'altitude. M Je suis le premier, je crois, qui soit parvenu au sommet du mont Blanc sans avoir eu à faire aucun effort corporel, et, ce qui est très remarquable, il paraît que je suis également le seul qui ait joui, dans cette circonstance, de l'intégrité de mes forces intellectuelles. » Ce résultat remarquable, et j'ajoute précieux par les indications qu'il donne aux observateurs qui auront à séjourner dans les hautes stations, me paraît devoir être entièrement attribué à l'absence d'effort physique pendant toute cette expédition. » Tl serait déjà bien improbable que j'eusse été affranchi des malaises si constants des hautes stations par l'effet d'une disposition 'toute spéciale de mon tempérament, par une sorte d'idiosyncrasie; mais cette supposition elle-même ne pourrait se soutenir, car chaque fois que j'ai eu des efforts corporels à faire dans mes ascensions antérieures, j'ai éprouvé des trou- bles, assez légers il est vrai, mais constants et de la nature de ceux dont se plaignent ordinairement les alpinistes dans les hautes régions. Il y a deux années, pendant mon ascension aux Grands-Mulets, ascension pendant laquelle j'ai eu à faire de grands efforts, j'ai ressenti les effets du mal de montagne pendant le jour qui a suivi l'ascension, et, ce qui est très re- marquable, dés que je voulais réfléchir sur mes observations et faire un travail intellectuel un peu suivi, j'éprouvais une sorte de syncope et de faiblesse subite. Ce n'est que par des inspirations très fréquentes que je me rétablissais, et j'avais même pris l'habitude de respirer ainsi très fréquem- ment avant de chercher à penser. » Ceci montre bien que les actes intellectuels, comme les actes physi- ques, exigent une dépense de force et, notamment, la présence de l'oxy- gène dans le sang. » Il en fut tout autrement pendant la dernière ascension. ( 446 ) )) J'ai passé quatre jours dans la cabane des Bosses et, pendant ces quatre jours, je n'ai pas éprouvé un seul instant de malaise. » L'appétit était resté intact, quoique l'alimentation fût plutôt, comme quantité, inférieure à celle qui m'est ordinaire. Mais les forces intellec- tuelles étaient intactes, plutôt même surexcitées, et la nuit, après le premier sommeil, je me mettais à penser longuement et je m'y livrais avec plaisir. J'ai trouvé là des solutions, que je crois justes, à des difficultés que je n'au- rais sans doute pas résolues dans la plaine. » Mais il ne fallait me livrer à aucun travail corporel, car aussitôt la res- piration me manquait et j'aurais éprouvé sans doute, en persistant, les trou- bles des hautes stations. A la cime du mont Blanc, je n'ai éprouvé non plus aucun malaise, et mes facultés intellectuelles étaient entières. J'éprouvais seulement une légère excitation, sans doute due au contentement et bien naturelle après les péripéties de l'ascension. » La conclusion de ces observations me paraît être que le travail intel- lectuel n'est nullement impossible dans les hautes stations, à la condition de bannir tout eflort physique. Il faut réserver toutes ses forces pour la dé- pense qu'exige la pensée (ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que la pen- sée elle-même soit d'ordre physique). » Les hautes stations s'imposent de plus en plus pour la science des phénomènes de l'atmosphère, pour la Physique du globe, pour l'Astrono- mie elle-même. Il est d'un haut intérêt de savoir que les observateurs pourront y jouir de toutes leurs facultés, en s'imposant seulement d'y vivre dans des conditions déterminées. . 4. Projet d'ohservaloire au mont Blanc. » Je crois qu'il y aurait un intérêt de premier ordre, pour l'Astronomie physique, pour la Physique terrestre, pour la Météorologie, et j'ajoute pour certains avertissements d'ordre météorologique, qu'un observatoire fût érigé au sommet ou tout au moins tout près du sommet du mont Blanc. » Je sais qu'on m'opposera la difficulté d'édifier une semblable construc- tion sur un sommet si élevé, où l'on ne parvient qu'avec de grandes diffi- cultés et où régnent souvent des tempêtes si violentes. » Toutes ces difficultés sont réelles, mais elles ne sont nullement in- surmontables. C'est l'opinion qui est résultée pour moi de mon ascension et des études que j'ai faites à ce sujet. ( 447 ) » Je ne puis dès maintenant entrer dans une discussion approfondie; je mécontenterai de faire remarquer qu'aujourd'hui, avec les moyens dont nos ingénieurs disposent, et j'ajoute avec des montagnards tels que ceux que nous avons dans la vallée de Clianionix et dans les vallées voisines, ce problème sera résolu quand on voudra. >) Actuellement, on applique partout, et spécialement en Suisse, les moyens mécaniques à la conquête des sommets. La Science suit ce mou- vement et l'on commence à sentir toute l'importance des études dans les hautes stations. » La Fiance, qui a la bonne fortune de posséder sur le mont Blanc la plus haute et l'une des mieux situées des stations de montagnes en Europe, ne peut se désintéresser d'une entreprise qui répond si bien aux besoins scientifiques actuels. » Quant à l'Académie, qui s'est toujours montrée si jalouse de tout ce qui peut ajouter à l'honneur scientifique de la France, je lui demande de vouloir bien donner à ce projet sa haute approbation et son appui. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équation modulaire pour la transformation de l'ordre 1 1 ; par M. A. Caylev. « L'équation en «, v, en y écrivant u = x, v ^=y, est r + 7" (32£r" — 12 x^) + 7'"- 44^" + 7" (88 .r» 4- 9.1X ) + 7' • iGSx' + f ■ l32ic' +7" (- - 44 ^■'0 + 44^=) + y' ' - \'5ix^ + 7" - - iGja;" H-/' ( -- 22 .r" — 88.r') + 7" ■ - 44^" + 7 (22a;" — 12X ) + I — X' o. G. H., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N» 12.) .19 ( 44» ) » Selon LUI résultat trouvé par H. -G. -S. Sniilli, pour la transfor- mation de l'ordre p, la courbe est de l'ordre ip, et il y a à l'origine un point double, à l'infini deux points singuliers équivalents chacun à 4-(/> — i)(/J — 2) points doubles, et de plus {p — ^){p — 3) points doubles. Au cas/> = 1 1 , le nombre de ces derniers points doubles est donc = 80. Cela s'accorde avec l'expression trouvée par M. Hermite pour le discriminant de la fonction; et l'on voit ainsi que les valeurs de x, qui correspondent aux quatre-vingts points doubles, sont données par les équations i6ir'* — 3iii;'*4- 16 — o, ^"■' — SoiQGoa;"" 4-. . .+ i = o. » Je ne considère que les seize points doubles donnés par la première équation. Clette équation donne il y a ainsi quatre points doubles, pour lesquels les valeurs de x sont je trouve que les valeurs correspondantes de y sont y = — ?=- x, savoir que les quatre points sont situés sur la droite/ = ~^ x, et, en changeant successivement les signes de i et \/2, on voit ainsi que les seize points sont situés, quatre à quatre, sur les droites I + t I — i y = —^ X, y= -j.r^x, y = » J'écris, pour abréger, //i = — - ( donc m* = — i), /> = U— 3 + iV7)' donc 2/>- -t- 3/3 -1- 2 — o ; -!- l I — i ~^X, 7 = — _- X. V/2 S/2 ( 449 ) » En écrivant clans l'équation y = mx et en rejetant le fadeur x"^, puis en écrivant x"- — mp, l'équation se présente sous la forme -+- 7/1^ p^ . -+- m' p' . -+- /«" p'' . -h m^ p'^ . -t- m* p'' . -+- m^ /;■' . -h m- p- . + I 32 88 m' nv 22m*' -f- l'iim'' iim' m^'- +■ i65/n* — lôSm" — i | = o, 22/«* — l32»2''+ 22m 44'^^" — 44^^^ 88 w^ Sam / où les coefficients ne contiennent que les puissances 7?i^', m", m", m", m', m' de m et se réduisent ainsi à des multiples de m; il y a aussi un fac- teur numérique 8, et, en divisant par — 8m, l'équation devient 4/0'" — I i'P^ — 1 1/^' -1- 22 o" -f- 4 '/^^ + 22/)'' — 1 1// — I ip- -H 4 = o ; cette équation est de la forme ( 2/>- ^- 3p -h 2)- (//' — 3//' + 2p'' -h // + ip^ — 3p -+-1) = o. )) La droite y = mx a donc, avec la courbe, quatre intersections doubles ^ = î (— 3 dz i'y/^), c'est-à-dii'e x'- = — '---- (- 3 rb « v'^7) ■ O" démontre sans peine que la droite n'est pas une tangente, et ces valeurs correspondent ainsi à des points doubles de la courbe, c'est-à-dire cju'il y a sur la droite y = — '_-x quatre points doubles. Réciproquement, cette valeur de x^ conduit au facteur (lô.-r"'' — 3i^*'h-iG)- du déterminant de l'équation modulaire. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une trombe d'eau ascendante. Note de M. Daniel Colladox. n J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie deuK photogra- phies représentant un phénomène extrêmement curieux, qui vient de se ( 45o ) produire à Genève, le long du barrage à rideaux que l'on a construit en amont et le long du petit pont de la IMachine. » On peut reproduire à volonté ce fait : il suffit d'abaisser un certain nombre de ces rideaux, tandis qu'aux extrémités ils sont relevés et que l'eau s'y écoule librement. Il se produit alors, à chaque extrémité ou- verte, une trombe ou tourbillon qui a sa bouche en bas. Un peu plus haut, elle prend la foriBe cylindrique horizontale, et ces deux parties horizon- tales tendent à se réunir, en formant, comme on l'a baptisé à Genève, une espèce de serpent d'eau. Cette partie cylindrique et horizontale, qui aboutit aux deux rideaux ouverts, ondule dans un espace d'un peu plus de i" et a partout le même diamètre; s;i grosseur peut varier, dans toute sa longueur, depuis moins de o",oi jusqu'à plus de o™, i de diamètre ('). « J'examinai comment le phénomène peut se produire, et je pensai à quelques expériences que je voulais faire sur ses circonstances principales, afin de pouvoir résoudre les questions suivantes : M Première questioîs. — Comment ce phénomène se produit-il , et que voit-on lorsqu'il se forme? » Supposons un ou deux rideaux relevés du côté du quai et laissant écouler l'eau, puis six ou huit rideaux abaissés verticalement et formant barrage, et les rideaux suivants tous relevés. En d'autres termes, suppo- sons six ou huit rideaux formant un barrage partiel de l'eau du Rhône, et les rideaux des extrémités relevés pour laisser passer l'eau par des ouver- tures de près de 2*" de hauteur et i" environ de largeur. S'il v a sept rideaux baissés, cela fait un barrage d'à peu près 8", 12. » Tout à coup il part, des deux extrémités ouvertes de ce barrage (quel- quefois d'une seule de ces extrémités), une colonne cylindrique d'air, qui devient horizontale, avant le même diamètre des deux côtés. Ces colonnes se rejoignent en moins d'une seconde, en formant un très long fuseau con- ( ' ) M. Turrettini, l'auteur et l'organisateur principal, avec M. G. Naville et M. Chap- puis, de cet admirable travail qui a tant contribué au bien-être de Genève, est venu me voir et m'annoncer ce fait curieux : nous avons pris jour pour aller le visiter en- semble; malheureusement, ce jour-là, nous avons regardé le courant pendant plus d'une heure, et le phénomène ne s'est pas produit. Quelques jours après, passant à la place Jean-Jacques-Rousseau, par un temps calme et pluvieux, j'ai vu le phénomène se produire énergiquemenl, et j'ai passé près de deux heures à l'examiner. J'ai envoyé chercher M. Boissonnas, le photographe, qui en a reproduit plusieurs exemplaires, les uns vus perpendiculairement au fleuve et les autres vus depuis le quai et horizontalement. C 45f ) tinu, ([iii aboulit iuiv deux extrémités ouvertes, et là, il desceiul et s'élar- git dans l'eau qui s'écoule. » La partie cylinilriquc de cette veine, sensiblement horizontale et con- tinue, grossit quelquefois sur toute sa longueur, et elle peut atteindre plus de o'", I de diamètre par son contact avec les chaînes des rideaux. Cette partie horizontale n'est pas immobile : elle a un mouvement dans le sens ho- rizontal, qui tantôt la rapproche du barrage et tantôt l'en éloigne à plus dô I™. C'est là ce que l'on désigne, dans le peuple de Genève, sous le nom de serpent d'eau, et que nous désignerons par la partie cylindrique de la veine. » J'ai A oulu résoudre quelqties questions importantes : » 1° Quelle est la profondeur moyenne de cette partie cylindrique et horizontale? >) 2° Si l'on interi'ompt cette partie cylindrique, par une surface plane plus ou moins large, le phénomène peut-il se produire également? » 3° Si l'on touche cette veine par un tube de métal, muni à sa partie supérieure d'un manomètre à très longues branches, qu'indiqueront les oscillations de ce manomètre? » 4° Enfin, j'ai voulu chercher la longueur maxima de la partie barrée, que l'on me disait ne pouvoir dépasser S"\ 12, parce que, au delà, elle n'avait pu se produire. » Premièrement. — Quelle est la profondeur moyenne de la veine horizon- tale? » J'ai fait plusieurs expériences pour obtenir cette profondeur moyenne, et j'ai trouvé environ o™,5o de profondeur. Cette profondeur peut varier de quelques centimètres, en plus ou en moins. » Deuxièmement. — Pour résoudre la seconde question, j'ai fait forger une pelle parfaitement plane et triangulaire, finissant en pointe, avec un manche de 3'". Cette pelle a, dans la partie supérieure, une largeur de o™,33; sa hauteur est de o™, 34. Les deux côtés sont inclinés et se réunissent en pointe. La surface de cette pelle a été placée dans le sens du courant, de manière à interrompre la veine. )> Si la veine ne frappait qu'une partie large de o"',o3 ou o"',o4, la partie cylindrique de la veine se déviaft un peu et continuait à subsister; mais si l'on abaissait la pelle davantage, la veine cessait d'être continue et chaque partie s'écoulait lentement du côté des deux ouvertures qui terminaient le barrage. » Troisièmement. — Expérience faite avec des tubes à gaz, longs de 3"" ( 452 ) et portant, dans leur partie supérieure, un manomètre dont les branches laté- rales avaient environ o", 5o de longueur. » On cherchait à atteindre, avec l'extrémité inférieure du tube en fer, la veine fluide qui oscillait horizontalement. Lorsque l'extrémité inférieure du tube pénétrait dans la partie centrale de la veine, on vovait le mano- mètre monter brusquement par une aspiration de o'",35 ào°',4o d'eau. )) Quatrièmement. — Quelle est la longueur maxima que peut atteindre le barrage? » J'ai dit que le barrage avait, dans ces expériences, une longueur de 8", 12. En portant cette longueur à io'",44. le phénomène s'est montré presque aussi bien; en la portant à I3'",75 il s'est produit presque aussi facilement. En portant la longueur à i5™,o8 le phénomène se produisait un peu plus difficilement; mais les deux extrémités se rejoignaient, et toutes les apparences étaient les mêmes. Enfin, en portant la distance à 17™, 42, c'est-à-dire en abaissant quinze rideaux continus, il s'est fait deux tronçons, mais ils ne se sont pas rejoints, et ces tronçons ne duraient même qu'un instant. » Voilà donc un fait nouveau et bien extraordinaire : cette veine d'air parfaitement cylindrique, de lîoo'^'" de longueur horizontale et qui par moment n'avait que i'='", ou même 5°"° ou 6'"'" de diamètre. )> De plus, elle était formée par deux tourbillons horizontaux, qui tous deux avaient leurs bouches à un niveau inférieur, dans la partie ouverte par laquelle l'eau s'écoulait. ! On a fait divers essais pour colorer la veine, en employant des cou- leurs capables de la colorer fortement; on mettait ces couleurs dans de très petites boîtes et l'on attachait celles-ci avec une ficelle, puis on les pro- jetait un peu en amont de la veine horizontale. En tirant un peu la ficelle, on voyait cette boite, lorsqu'elle était prise par le courant rotatif, tourner avec rapidité en se rapprochant d'une des extrémités ouvertes; en même temps, la matière colorante contenue se répandait au dehors et colorait fortement la veine, dont les moindres mouvements étaient rendus parfaite- ment visibles. » ( 45:i ) MEaiOlRES PRESENTES. M. Del.vuriek adresse une nouvelle Note relalive à ses proccdos pour ctupccher les explosions de t;îisoi!. (Renvoi à la Conuuission du grisou.) M. J. lîUFFAiii) adresse une nouvelle Note relative à l'emploi de son hydro-alcoomètre, pour constater la pureté des liqueurs alcooliques. (Renvoi à la Conunission des alcools.) M. Faudiux adresse une Etude sur la chlorose de la vigne. (Renvoi à ia Commission du Phylloxéra.) M. J. Retournard adresse une Note relative à un nouveau système de machines locomotives, actionnées par l'air comprimé. (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy.) M. l'abbé Fortin adresse trois nouvelles Notes, contenant tliverses pré- visions du temps. ( Renvoi à la Commission nommée . ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faii'e dans la personne tle M, F. Casorati, professeur à l'Université de Pavie. ( 454 ) ASTRONOMIE. — Ohseivadons de la nouvelle planète Charlois ,Z)7), faites à V éqaalorial coudé de l' obsen>atoirc d' Alger; par M. F. Sy. Communi- quées par M. Mouchez. Dates 1890. Sept. 1 1 12 10 i(- V^Sno-! Planète — *. Étoiles — ^- — Nombre de Ascension de comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison. compar. \\\il" 'l02 - i- f.ainonl Sgoj ) 8 ui s -0.47,69 — I .21 ,5 12: 10 Id. » —1.24,82 -2.24,8 12:12 Id. 1 )} — 2. 8,02 —3.39,9 10:10 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 1890. moyenne. jour. moyenne. jour. jpt. . I . h m s 22.20.09,71 + 2^3 — 9-4-'2,3 H-I2,9 12. » +2,43 » -t-i3,o i3. H +2,43 » -Hl3,0 Lai ?î38oo-i Autorités. -W, n" 402-1- Lamontn'SgoSl Id. Id. Dates 1890. Sept. 1 1 . 12 . i3. Positions apparentes de la planète. Temps moyen Ascension Log. fact. Déclinaison Log. fact d'Alger. droite. parall. apparente. parall. h m s Il m s . . II .28. 0 2' 2.20.14,45 8,817 —9.5.20,9 0,801 7.51.41 22.19.37,32 9,532„ —9.6.24,1 0,778 7.42.43 1: 2.18.54, 12 9>54o„ —9.7.39,2 0,778 ÉLECTRICITÉ. — Sur la résistance électrique des métaux. Note de M. H. Le Cii.vxELiEn. « J'ai montré, dans une Communication précédente, le parti que l'on peut tirer des déterminations des résistances électriques pour l'étude, aux températures élevées, des transformations moléculaires des métaux. Je me propose aujourd'hui d'étendre les applications de cette méthode à une nouvelle série de métaux et alliages. » Les métaux qui ne présentent aucune transformation moléculaire ( 455 ) axant leur fusion possèdent fies résistances électriques dont la variation est une fonction linéaire de la température. En voici cpielqucs exemples : Résistance, en ohms, de /ils de i""" de diamètre. Pt o, i4o -t- o,ooo325< Pl-H lo pour looRli. 0,335 4- o,ooo35oi Cu o,o32 -1- 0,000101 1 Cu]h- lopounooSn. o, r5o -H 0,000 109 < Cu + ?.o pour 100 Ni. 0,420 -+- 0,0001 lot Ag 0,023-1-0, 000 1 o5 1 )) On remarquera que le cuivre, l'argent et leurs alliages ont un coeffi- cient d'accroissement sensiblement identique et voisin de o,oooio5; celui du platine et de ses alliages est trois fois plus grand. D'une façon générale, l'introduction de petites quantités de matières étrangères dans un métal élève sa courbe de résistance en la déplaçant parallèlement à elle-même. » L'argent a donné lieu à une particularité intéressante. Quand on l'a chauffé dans l'oxygène, sa courbe de résistance est restée parfaitement rectiligne, ses propriétés mécaniques n'ont pas été modifiées et son point de fusion a été trouvé égal à 945°, température pratiquement identique à celle de 954° donnée par M. Violle. Quand on l'a chauffé, au contraire, dans l'hydrogène, toutes ses propriétés se sont modifiées à partir de 65o°; la résistance électrique s'est accrue plus rapidement que dans l'oxygène; le métal, après refroidissement, possédait une fragilité extrême : ou ne pouvait plier sans les rompre des fils de o™"',25 de diamètre. Enfin, le point de fusion s'est abaissé agio". Le métal prend un aspect terne qui rappelle celui du palladium obtenu par la décomposition de son hydrure. Ces faits montrent que l'argent absorbe l'hydrogène au rouge. Je me suis assuré que la quantité d'hydrogène absorbé est insuffisante pour former une combinaison définie et que le métal n'en retient pas, après refroidisse- ment, une quantité appréciable. » Un grand nombre de métaux présentent, comme le fer, des transforma- tions moléculaires brusques, se produisant à des températures bien déter- minées. Les résistances électriques éprouvent, à ces températures, des variations brusques dans leur loi d'accroissement. Mais leur valeur absolue n'éprouve aucun changement en passant par un point de transformation, comme elle le fait aux points de fusion. Les courbes ci-jointes donnent différents exemples de ces phénomènes. Le plus net a été observé avec un alliage de composition Cu = 70, Ni = 18, Fe = 11. Les températures de C. R., 1890, 2« Semestre. (T. CXI, N° 12.) '^" ( 4:>fi ) transformations moléculaires trouvées ont été, pour les trois métaux suivants Zn. 360° Laiton à 38 pour 100 de Zn. 720» Alliage Cu-Fe-Ni. 690° » J'ai constaté directement sur le laiton que la transformation est ac- compagnée d'une absorption de chaleur latente considérable. OsOTim 500 1000 >) Quelques alliages présentent des transformations moléculaires pro- gressives, qui rappellent par leur allure celles que l'on observe dans les équilibres chimiques des solutions salines, dans les solutions de sels de chrome, de chlorure de cuivre, etc. La transformation n'est pas brusqué, mais s'effectue, pour la majeure partie, dans un intervalle limité de tempé- rature. Tel est le cas du bronze d'aluminium légèrement siliceux, dont la transformation se produit entre 55o° et 65o°. C'est au-dessus de cette der- nière température que doit s'effectuer la trempe du métal. Mais c'est surtout dans le maillechort et les alliages de cuivre-nickel que cette parti- culai'ité se présente à un haut degré. Lorsqu'on échauffe ces alliages, leur résistance décroît considérablement de 3oo° à 5oo°. Pour observer ce phénomène, il est indispensable de prendre un métal recuit et refroidi avec une lenteur extrême. On ne peut éviter la trempe du maillechort, d'une ( 457 ) façon à peu près complète, qu'en mettant plusieurs heures à lui faire fran- chir l'intervalle de température de 5oo° à ^oo". La présence de petites quantités de matières étrangères semble également s'opposer à la trans- formation ; son amplitude, en tout cas, varie considérablement d'un échan- tillon à l'autre et peut même s'annuler complètement, comme dans l'échantillon Cu-Niaopour loo, dont la résistance a été indiquée au début de celte Note. » Les chiffres suivants se rapportent à trois échantillons choisis parmi une douzaine qui ont été expérimentés : 0. iioo. 000. (lûo. 5oo. 700. yoo. Cu 5o \ o,465 0,480 o,5o5 o,52o o,5i8 o,53o o,552 Ni 24 [0,495 o,5i3 0,527 OjSaS o,5i8 o,53o o,552 Zn 25 ) o,5i4 0,527 0,537 0,525 o,5i8 o,53o o,552 Cu 66 I Ni II > 0,285 o,3o8 0,320 o,33o o,338 o,352 0,390 Zn 22 . Cu 81. Ni 18.. 0,485 0,497 o,5oo 0,492 0,475 0,473 0,492 » Le premier de ces alliages est celui qui a donné la transformation la plus accentuée. Les trois séries de mesures ont été prises à réchauffement sur des échantillons refroidis avec des vitesses différentes et, par suite, inégalement trempés. » Ces expériences donnent la raison de ce fait, déjà signalé, que les résistances-étalons en maillechort s'altèrent à la longue; la grandeur de leur résistance s'élève. Cela tient à ce que les fds employés sont toujours partiellement trempés et se recuisent spontanément sous l'influence de faibles a ariations de température, d'actions mécaniques ou simplement du temps. On observe, avec les fils d'acier trempé, un recuit spontané ana- logue, qui se manifeste par une variation de résistance de signe con- traire. » Je donnerai dans un dernier Tableau les résultats obtenus avec les alliages de fer et de nickel. Certains d'entre eux présentent, à réchauffe- ment et au refroidissement, des résistances différentes, c'est-à-dire que les transformations produites par l'élévation de température ne sont pas immédiatement réversibles ; elles ne se produisent au retour que lorsque la température est revenue au voisinage de la température ambiante. ( 458 ) Points de Teneur en nickel pour 100. Température. o. 200. 4oo. 600. 800. 1000. transformation. (Montante.... o,36 o,45 0,59 0,90 i,38 i,5o eSCelSSo» •^ I Descendante.. o,36 o,54 0,77 i,35 i,45 i,5o 600" (Montante 0,98 i,i5 i,3o 1,42 i,5i ),55 néant ^^ i Descendante.. 0,98 0,81 1,10 1,42 i,5i i.55 55o° 35 Mont, et desc. 0,69 o,84 i,o4 1,10 i,i3 1,18 4oo'> 5o Mont, et desc. o,46 0,80 i,i4 1,28 i,33 i,36 460» » On remarquera que le fer, le nickel et leurs alliages présentent, aux températures supérieures à celle de transformation, une loi de variation de la résistance électrique qui est analogue à celle du platine et de ses alliages. Aux températures inférieures, la loi de variation est, au contraire, infini- ment plus rapide. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur l'appareil excréteur de quelques Crustacés déca- podes. Note de M. Paul Marchal, transmise par M. de Lacaze-Duthiers. « Après l'étude de l'Écrevisse, je passe à [celle de quelques Décapodes marins, étudiés au laboratoire de Roscoff. » Homarus vulgaris. — La glande antennaire est large, cordiforme. Sur sa face supérieure, s'étale le saccule, très aplati, aréole et cloisonné à l'in- térieur, de telle sorte que son système cavitaire représente d'élégantes ar- borisations, rayonnant autour de l'orifice du saccule. Cet orifice, situé en arrière de l'encoche antérieure qui donne à la glande sa forme cordée, est bordé de cellules claires, très hautes et de nature spéciale; il donne accès dans la seconde partie de la glande, à laquelle nous donnerons le nom de labyrinthe. Le labyrinthe forme la grosse masse de la glande située au-des- sous du saccule et enchâsse complètement ce dernier, ne laissant de libre que sa face supérieure. Il est divisé en deux lobes, par une scissure qui ne se voit qu'à la face inférieure de la glande, le saccule la recouvrant en dessus. La branche externe de l'U ainsi formé communique, en arrière de son extrémité libre, avec le saccule par l'orifice déjà mentionné. La branche interne se recourbe en dessous, de façon à former un petit lobe de couleur plus blanche que le reste de la glande; le sommet de ce lobe vient se mettre en rapport avec l'extrémité terminale du canal vésical, où il dé- ( 459 ) bouche par plusieurs petits pores groupés ea forme de crible, tout près du tubercule excréteur. » Le labyrinthe est forme d'une multitude de canalicules extrêmement fins, s'anastoraosant entre eux en tous sens, de façon à former un tissu spongieux très serré, dont les innombrables lacunes sont revêtues d'un épi- ihclium à cellules striées, recouvertes par une cuticule. Au niveau du lo- bule blanc, les canalicules du labyrinthe s'orientent de façon à présenter une direction générale longitudinale; leur nombre se réduit peu à peu par fusionnement et, en fin de compte, ils aboutissent aux petits orifices men- tionnés. » Palœmon serratus. — J^e saccule, petit, réniforme, est indépendant du reste delà glande sur laquelle il repose, et à laquelle il n'adhère qu'en son point de communication ; son système cavitaire est formé d'une cavité cen- trale et de diverticules aréolaires, assez courts, qui s'y déversent. L'orifice de communication est large, bordé de cellules très hautes, granuleuses. Le labyrinthe, dans lequel il [donne accès, forme en dessous du saccule une masse spongieuse arrondie, prolongée en arrière et en dehors en une sorte de queue; son réseau glandulaire présente des mailles fines et régulières; il communique en avant avec la vessie. » Les deux vessies présentent de nombreux prolongements, qui se rami- fient entre les différents organes el remplissent le labre. En avant de l'es- tomac, elles se réunissent pour former une vessie sus-stomacale impaire, pré- sentant la forme d'un sac allongé, rectangulaire, à parois lisses. » Paffurus Bernhardus. — Le saccule est ramifié : il y a, entre le saccule des premiers types et celui du Pagure, la même différence qu'entre un poumon de Reptile et un poumon de Vertébré supérieur. Le labyrinthe forme autour du saccule une mince substance corticale réticulée, épousant en partie les contours des ramifications du saccule, de sorte que l'ensemble de la glande est fortement mamelonné. Les vessies envoient de nombreux diverticules qui se ramifient, s'enchevêtrent, s'anastomosent entre eux, de façon à former des arborisations et des réseaux extrêmement riches, qui comblent les interstices des différents organes du céphalothorax. Un de ces prolongements mérite surtout l'attention : il descend le long de l'in- testin et se réunit à son congénère du côté opposé, pour former dans l'abdomen une énorme vessie abdominale impaire, long sac placé superfi- ciellement entre les deux lobes du foie. » Galathea strigosa. — La glande, très aplatie, réniforme, est profondé- ment découpée en plusieurs lobes, partagés eux-mêmes en de nombreux ( 46o ) lobules secondaires. Le saccule présente des ramifications bien plus déve- loppées que chez le Pagure, et sa forme générale est celle d'une glande en grappe aplatie. Le labyrinthe entoure le saccule et forme autour de chaque lobe une gaine glandulaire réticulée. Les ramifications du saccule, ainsi revêtues de leur gaine fournie par le labyrinthe, constituent les lobes de la glande. L'orifice de communication du labyrinthe, avec la vessie se trouve à l'entrée du canal vésical. » La glande antennaire de la Porcellane présente une structure très comparable à celle de la Galathée. » Brachyures. — ChevAeSlenorhyrichus phalangium,\a ^\AxiAe.&stïoYmée. de deux sacs superposés : l'un supérieur, le saccule; l'autre inférieur, le labyrinthe. Ce dernier, réduit ici à un simple sac, communique en avant avec le saccule, le dépasse par son extrémité postérieure qui s'effile en pointe, et se termine par un orifice débouchant directement dans la vessie; les cellules de ce sac sont striées et revêtues d'une épaisse cuticule. La glande du Sténorhynque peut être considérée comme le schéma de la glande des autres Brachyures, dont la structure, en apparence fort com- plexe, peut se ramener à la description précédente. Chez les Maia Squinado, Platycarcinus pagurus, Carcinus mœnas , etc., le saccule se ramifie de façon à former de riches arborisations qui pénètrent à l'intérieur du sac infé- rieur (labyrinthe) et se coiffent de son épithélium interne, qui en épouse tous les contours comme le feuillet viscéral d'une séreuse. De plus, le sac inférieur est traversé par de nombreuses brides revêtues par l'épithélium glandulaire, de sorte que sa cavité se transforme en un réseau de lacunes communiquant entre elles. » Il semble résulter de ce qui précède que le labyrinthe correspond à la substance corticale de l'Ecrevisse; mais je 'préfère réserver les conclusions générales pour un prochain Mémoire. )) La vessie des Brachyures est remarquable par sa grande étendue. Chez les Platycarcinus pagurus, Carcinus mœnas, Xantho Jloridus, Portunus puber, etc., il y a une énorme arrière-vessie, communiquant avec le reste de la vessie par un étroit tunnel creusé sous l'insertion mobile de l'adduc- teur de la mandibule, et qui accompagne les lobes latéraux du foie, en longeant le bord libre du céphalothorax sur presque toute sa longueur. En avant, on remarque un grand lobe pair sus-stomacal. » ( 46 1 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence comparée des anesthésiqites sur l'assi- milation et la franspiratinn c/ilorop/iyHiennes. Note de M. Henri Ju- melle ('), présentée par M. Duchartre. « Les radiations absorbées par la chlorophylle d'une plante vivante servent à l'accomplissement de deux fonctions distinctes : la première de ces deux fonctions consiste dans la décomposition de l'acide carbonique et la fixation du carbone dans les tissus, c'est l'assimilation chlorophyllienne; la seconde produit la vaporisation d'une plus ou moins grande quantité d'eau, c'est la transpiration chlorophyllienne. » Dans un précédent travail (-), j'ai montré qu'il existe une certaine relation entre ces deux fonctions. Si, par exemple, à la lumière, on entrave l'assimilation des parties vertes en privant la plante d'acide carbonique à décomposer, l'énergie des radiations qui auraient été utilisées pour cette assimilation se reporte sur la transpiration, qui est augmentée. » Les recherches qui sont résumées dans cette Note confirment, par une méthode très différente, cette relation entre les deux fonctions chloro- phylliennes. Elles font connaître, de plus, quelle est l'influence des anes- thésiques sur la transpiration à la lumière et à l'obscurité. M On sait, depuis les expériences de Claude Bernard, que les anesthé- siques, comme l'éther ou le chloroforme, en agissant à une dose convenable sur les plantes, arrêtent la décomposition de l'acide carbonique. On a admis depuis, sans faire aucune expérience à l'appui de cette opinion, qu'il en est de même pour la transpiration chlorophyllienne. » Mes recherches démontrent, au contraire, que les anesthésiques, loin d'arrêter la transpiration à la lumière, l'augmentent dans de fortes propor- tions. Les expériences ont été faites avec des feuilles de Chêne, de Charme, de Hêtre, de Pomme de terre, de Fougère Aigle. » Pour chacune de ces plantes, j'ai déterminé la dose d'anesthésique, variable avec chaque espèce, qui, sans tuer la plante, arrête l'assimilation (^). J'ai trouvé, par {') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. (-) Henri Jumelle, Assimilation et transpiration chlorophylliennes {Revue géné- rale de Botanique; 1889). (') La description de l'appareil qui m'a servi et les résultats détaillés de ces re- clierches seront prochainement publiés dans la Revue générale de Botanique. ( 462 ) exemple, que ^^ d'éther versés clans une cloche de 2'", 5 environ de capacité, reposant sur )e mercure, suspendent l'assimilation des feuilles de Chêne. En efTet, pendant une expérience de deux heures, ces feuilles, même au soleil, n'ont plus présenté que le phénomène général de la respiration, elles absorbaient de l'oxvgène et rejetaient de l'acide carbonique. Pour prouver que la dose d'éther employée n'avait pas endommagé la plante, il suffisait de laver les feuilles à grande eau pour les débarrasser de l'éther; exposées ensuite au soleil, les feuilles dégageaient de l'oxygène; elles assimilaient nor- malement. » Si l'on compare, pour un même poids sec de feuilles, les poids d'eau évaporée par des plantes ainsi anesthésiées et par d'autres plantes placées dans les mêmes con- ditions d'éclairement, mais non soumises à l'influence de l'éther ('), on trouve qu'au bout de deux heures les feuilles ont évaporé : Avec de l'éther iS'',475 d'eau Sans éther os'',-io » » Les autres espèces m'ont fourni des nombres analogues. Donc, à la lumière , chez les feuilles anesthésiées , l'évaporation d'eau est plus grande que chez les feuilles normales de la même plante. » On pourrait objecter que l'éther exerce peut-être sur la plante une influence particulière, qui détermine l'évaporation d'une plus grande quan- tité d'eau qu'à l'état normal, sans que cette évaporation puisse être rap- portée à la transpiration chlorophyllienne. » Pour répondre à cette objection, j'ai repris les expériences précé- dentes à l'abri de la lumière. J'ai trouvé que l'éther, loin d'augmenter la transpiration à l'obscurité, la diminue. » Donc l'augmentation, à la lumière, de la transpiration chez la plante anesthcsiée, est bien due à l'action exercée par l'éther sur les corps chlo- rophylliens dont elle suspend l'assimilation, puisque, à l'obscurité, quand cette action cesse de pouvoir se manifester, la transpiration de la même plante anesthésiée non seulement n'est plus augmentée, mais même est diminuée. » Ces résultats contiennent une nouvelle preuve de la relation qui existe entre les deux fonctions chlorophylliennes. Dans le travail cité plus haut, j'avais arrêté l'assimilation en privant la plante d'acide carbonique; ici, j'arrête l'assimilation au moyen de l'éther. Dans les deux cas, la transpira- tion chlorophyllienne est augmentée. » M. Wiesner, par d'autres méthodes, a montré que ce sont précisé- (') Les poids d'eau évaporée ont été déterminés au moyen de chlorure de calcium placé dans des coupelles, sous les cloches, et pesé avant et après l'expérience. ( 463 ) ment les radiations absorbées par la chlorophylle qui augmentent la trans- piration à la lumière. Des nouveaux résultats que j'ai obtenus, on peut déduire, en outre, la confirmation de l'hypothèse que M. Wiesner a émise à ce sujet : l'eau est évaporée par la plante en plus grande quantité, parce que, aucune des radiations absorbées n'étant employée à la décomposition de l'acide carbonique, toute leur énergie se reporte sur la transpiration chlorophyllienne. » En résumé, les faits nouveaux mis en évidence dans ce travail sont les suivants : » Les anesthésiques augmentent la transpiration des plantes exposées à la lumière, lorsqu'on les fait agir à la dose qui suspend l'assimilation. » Cette augmentation de la transpiration est due effectivement à l'action de l'éther sur les grains de chlorophylle exposés à la lumière, car l'éther agit en sens contraire sur le protoplasma, comme le démontrent les ex- périences faites à l'obscurité. -) M. G. TnouvÉ, en réponse à la Communication récente de MM. Du- moulin-Froment e\. Doignon, rappelle que la création de son gyroscope élec- trique remonte à l'année i865; il a figuré à l'Exposition universelle de 1867, et a été décrit dans divers Recueils. La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 22 septembre 1890. Théorie mathématique des assurances sur la vie; par E. Correa. Barcelone, imprimerie de l'Asile provincial de Charité, iSgo; br. in-8°. Table des matières des sujets traités au Comité de Mécanique de la Société industrielle de Mulhouse de 1826 à 1889; dressée par M. F. Poupardin. Mul- house, V" Bader et C^ 1890; br. in-8". C. B., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N» 12.) 6l ( 4(34 ) Mémorial de V Artillerie de la Marine, 26* année, 2^ série, tome XVIII, 3* et dernière livraison de 1890. Paris, Imprimerie nationale, 1890; i vol. in-8«. Le système des éléments chimiqlies; par B. Tchitchérine. Moscou, 1890; br. in-8°. Description des Mollusques fossiles des terrains crétacés de la région sud des hauts plateaux de la Tunisie, recueillis, en 1880 et 1886, par M. Philippe Thomas; /jar Alphonse Peron ; première Partie. Paris, Imprimerie natio- nale, 1889- 1890; I vol. in- 8" et un atlas. (Présenté par M. A. Milne- Edwards.) Bulletin de la Société d' Économie politique ; n° 2, année 1890. Paris, Guil- laumin et C'<=; br. in-8°. Revue des Sciences naturelles appliquées, publiée par la Société nationale d'Acclimatation de France, 3^*^ année, n" 18; br. in-8°. De quelques faits relatifs à la fièvre jaune. — Phlébite sus-hépatique ou hé- patite intercellalaire . — Engouement fébrile pulmonaire ; par le D'' Carmona. Y Valle ; 3 br. in-H"^. Double taille périnéo-hypo gastrique. — Extraction d'un couteau. — L'opé- ration de Thiersch. — Contribution à l'étude des localisations cérébrales au point de vue de la clinique; par le D"' Rafaël Lavista; 3 br. in-8''. Inoculations préventives delà rage à l'institut du Conseil supérieur de salu- brité de Mexico. — Contribution à l'étude de la cure de la phtisie. — Désarti- culation de la hanche. — Le plateau central du Mexique (Mesa central), considéré comme station sanitaire pour les phtisiques ; par \e D'' E. Liceaga; 4 br. in-8°. Bulletin of the United States geological Survey, n°* 54-57. Washington, Government printing office, 1889; 4 vol. in-8°. Eighth annual report of the United States geological Survey to the Secretary of the interior, 1886-87 ; by J.-W. Powell, Part I and Part II. Washington, Government printing office, 1889; 2 vol. in-4°. Monographs of the United States geological Survey, volume XV, text and plates (^The Potomac or Younger mesozoic flora; by W. Morris Fontaine). — Vol. XVI (^The paleozoicfishes of North America; by John Strong New- berry). Washington, Government printing office, 1889; 3 vol. in-4''- Proceedings of the royal Society of Edinburgh, session 1889-90, vol. XVII; 4 fasc. in-8°. ( 465 ) ERRATA. 1 Séance du i5 septembre 1890.) Note de M. Scrullas, Sur ï Isonandra Percha ou /. Gutta : Page 4-23. ligne 26, au lieu de sœpius 5-locularis abortu, lisez 6-locuiaris, sœpius 6 loculis aborlientil)iis obsolelis. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 SEPTEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. hUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Van Tieghem fait hommage à l'Académie de la 2* édition de son « Traité de Botanique ». M. Mascart présente à l'Académie le 1*' Volume des « Annales du Bu- reau central météorologique ». pour 1888 (Mémoires). PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. - Théorie de la maladie infectieuse, de la guérison, de la vaccination et de l'immunité naturelle; par M. Ch. Bou- chard. (i J'ai pu déduire de faits expérimentaux, que j'ai communiqués déjà à l'Académie, des conclusions qui constituent une systématisation nouvelle de l'inifcLion et de l'immunité. C. R., 1890, -■' Semestre. (T. CXI, M» 13.) 02 ( 468 ) » Si l'agent infectieux inoculé tombe dans un organisme animal qui est un milieu très bactéricide, il ne s'y développe pas, il ne survient pas de maladie; si l'animal vivant constitue un milieu très favorable, le microbe se développe immédiatement; si le milieu est modérément bactéricide, il y a dans la vie du microbe une première phase de dégénérescence ; pendant un temps assez court, quelques quarts d'heure, sa multiplication est sus- pendue, mais il vit cependant et, par ses diastases, adapte à ses besoins la matière du tissu où il a été déposé; alors son développement entravé repa- raît. Que le développement de l'agent pathogène soit immédiat ou qu'il ait été précédé par une phase de dégénérescence, la maladie commence. En même temps qu'ils se multiplient, les microbes sécrètent en quantité de plus en plus grande des substances chimiques dont les unes, agissant sur le système nerveux, provoquent les changements de la circulation ou de la calorification, la céphalée, le délire, le coma, les convulsions, etc. ; dont les autres, impressionnant toutes les cellules du corps, changent leur type nutritif et, par leur intermédiaire, modifient la composition chimique des humeurs, qui peuA^ent ainsi devenir bactéricides. Ce dernier effet est tardif, mais il est durable. Les substances toxiques qui impressionnent le système nerveux ont une action plus rapide, mais plus fugace. Au nombre de ces actions rapides mais peu persistantes, se trouve la paralysie du centre ner- veux vaso-dilatateur qui rend impossible la sortie des globules blancs en dehors des vaisseaux. » Dès que le nombre des microbes est devenu suffisant pour que leurs produits de sécrétion constituent une masse qui n'est plus négligeable, les symptômes fébriles et toxiques apparaissent. L'état bactéricide n'existe pas encore; le phagocytisme seul pourrait venir au secours de l'organisme me- nacé; mais le phagocytisme est rendu impossible, parce que, en même temps que les autres substances toxiques, le microbe a sécrété la matière qui empêche la diapédèse. Ainsi, dans un milieu qui est encore chimique- ment favorable à son développement, et protégé contre la plus importante des réactions cellulaires, le microbe continue à pulluler et à sécréter librement : l'intoxication augmente, la maladie s'aggrave, la mort peut survenir dans cette période. » Mais, pendant ce temps, les matières qui changent la nutrition des cellules étaient sécrétées aussi, mais leur action plus lente ne se manifes- tait pas encore. A un moment, elles ont assez impressionné les cellules pour que leur type nutritif soit modifié, pour que les humeurs soient, comme conséquence, changées chimiquement. L'état bactéricide est un ( 469 ) effet possible de ce changement chimique. Il apparaît tardivement; mais, dès qu'il existe, \i\ vie des microbes est impressionnée, leur |)ullulation se ralentit ou s'arrête, leurs sécrétions se suspendent. La matière qui s'op- pose à la diapédèse, eu particulier, ne vient plus paralyser le centre ner- veux vaso-dilatateur. Alors les globules blancs sortent des vaisseaux et le phagocytisme détruit enfin les microbes déjà atténués par l'état bactéri- cide. C'est la guérison. » La guérison est la première manifestation de l'immunité acquise. L'état bactéricide produit tardivement |)ar l'imprégnation passagère des cellules mises au contact des matières vaccinantes persiste longtemps après l'élimination de ces matières. Si, chez le vacciné, cet état bactéri- cide est très prononcé, le microbe qui a produit la première maladie, introduit par une nouvelle inoculation, ne pourra pas végéter : il n'y aura ni infection générale, ni infection locale, l'immunité est absolue. Si l'état bactéricide est moins prononcé, il n'empêche pas la vie du microbe, mais il l'atténue, il amoindrit l'activité de ses sécrétions; l'une d'elles, en par- ticulier, devient incapable de paralyser comme autrefois le centre vaso- dilatateur, la diapédèse n'est plus empêchée et le phagocytisme arrête et termine l'infection dans son foyer primitif. La lésion locale a été rendue possible et elle a empêché l'infection générale de se produire. M L'immunité naturelle ne dépend pas de l'état bactéricide; elle résulte de la résistance plus grande que, dans certaines espèces animales, le centre vaso-dilatateur oppose aux matières paralvsantes. La preuve, c'est que la diapédèse que provoquent normalement chez ces animaux certains mi- crobes pathogènes pour d'autres espèces ne s'effectue pas si l'on injecte, avec la dose de virus à laquelle ils résistent, une dose plus forte de la sub- stance chimique qui empêche la diapédèse. On constate alors que la dia- pédèse et, par conséquent, le phagocytisme ne se produisent plus; on constate de plus que l'infection générale se produit. » CHIMIE. — Sur l'absorption de l'oxyde de carbone par la terre. Note de M. Berthelot. « On a observé qu'après une explosion, il est dangereux de pénétrer aussitôt dans les galeries ou chambres de mine, et même dans les cavités creusées par les explosions des gros obus; des cas d'asphyxie ont été si- gnalés plus d'une fois. Ils sont particulièrement à redouter avec les non- ( 470 ) veaux explosifs dégageant de grandes quantités d'oxyde de carbone, tels que le coton-poudre comprimé ou la mélinite. C'est en effet l'oxyde de car- bone, en raison de son caraclère inodore et de ses propriétés vénéneuses si actives, qui a été la cause de la plupart des accidents observés dans des milieux assez riches en oxygène pour cpie les flammes y brûlassent aisé- ment, et où l'air paraissait devenu respirable à la suite d'une première ven- tilation. Les témoins ont été portés à les attribuer à quelque propriété spécifique, en vertu de laquelle la terre retiendrait l'oxyde de carbone avec plus d'obstination que les autres gaz. Ayant été consulté sur cette question, il y a quelque temps, j'ai fait des expériences précises pour l'éclaircir. » J'ai pris une terre argileuse, que j'ai laissée se dessécher à l'air libre, ce qui y a laissé seulement 2 centièmes d'eau (volatilisable à i 10"), et j'ai déterminé d'abord quelle dose d'un gaz inerte, tel que l'air, elle était suscep- tible d'emprisonner, à la pression et à la température ordinaires : ceci revient à en déterminer la densité absolue au moyen du voluménomètre, densité que j'ai trouvée égale à 2,601 pour mon échantillon. La densité apparente était seulement 1,1 37. Elle varie d'ailleurs suivant le tassement et le degré d'ameublissement. Eu admettant le chiffre ci-dessus, on voit qu'un mètre cube de cette terre renfermait SSg'" d'air. » J'ai placé dans un ballon un certain poids (2208'') de cette terre, et j'y ai fait le vide à l'aide d'une trompe à mercure : le volume de l'air, extrait à froid (21°) de la capacité (') qui contenait cette terre, a été trouvé égal à 149", 2 (à 21°, h = o™,743). En portant le ballon à 100", on en a extrait encore 0*^*^,3 de gaz (^). » Le même poids de la même terre, non chauffée, a été introduit en- suite dans le même ballon. On en a extrait l'air, à froid, à l'aide de la trompe; puis on y a fait pénétrer de l'oxyde de carbone pur, sous une pres- sion supérieure de quelques millimètres à la pression atmosphérique. An bout d'une heure de contact, on a établi l'égalité de pression avec l'atmo- sphère, refermé l'appareil, puis extrait l'oxyde de carbone. On a extrait, à 21": iîi9'^'',o (à 21°, A ^ o'", 743) d'oxyde de carbone, dont la pureté a été vérifiée. On a porté la terre à 100", ce qui a fourni encore 0*^*^,3 de gaz. » D'après ces chiffres, le volume d'oxyde de carbone, emprisonné par la terre et restitué par elle est sensiblement identique au volume de l'air (' ) Capacité dont 85''"^ seulemenl étaient occupés par la terre. (^) Renfeiniant un peu d'acide carbonique. ( 471 ) emprisonné par la terre et restitué par elle; c'est-à-dire que la terre impré- gnée d'oxyde de carbone, par l'effet d'une explosion, ne le retient pas en vertu d'une action spécifique propre à ce ijaz. On ne connaît pas d'ailleurs de réactif capable de l'absorber dans ces conditions, comme on pourrait le faire pour l'hydrogène sulfuré, par exemple. Mais une ventilation con- venable l'éliminera, pourvu qu'elle soit assez prolongée pour enlever entièrement un gaz dont les moindres traces sont dangereuses à respirer. « CHIMIE. — Sur l'acétylène condensé par l'effluve. Note de M. Berthelot. « Ayant eu occasion de condenser un certain volume d'acétylène pur au moven de l'effluve, j'ai observé que le produit abandonné au contact de l'air, à la surface même des tubes condenseurs, pendant quelques semaines, absorbe des doses considérables d'oxygène, plus du quart de son poids : il se laisse alors détacher aisément du verre, sous la forme de pellicules jaunes, et à la façon d'un vernis résineux. M Cette substance a continué à s'altérer spontanément dans le flacon où je l'avais placée, en déposant sur les parois, à distance, une matière char- bonneuse, formée sans doute aux dépens d'un produit volatil lentement émis. » Soumise à la distillation sèche, elle éprouve une décomposition brusque et comme explosive, d'apparence exothermique, en laissant un charbon abondant et en dégageant une très grande quantité d'eau, mé- langée avec un acide (acide acétique impur, d'après l'odeur développée, par la réaction d'un mélange d'alcool et d'acide sulfurique) et avec des liquides acétoniques, à odeur de caramel et semblables, sinon identiques, à ceux que produisent le sucre ou l'acide tartrique. Il n'y avait ni benzine, ni furiurol. M La distillation en présence de la chaux sodée a fourni des produits plus simples et surtout de l'acétone. « Ces observations montrent que la condensation de l'acétylène opérée par l'effluve est d'un caractère tout différent de celle qui est accomplie sous l'influence de la chaleur (non au rouge, comme on le dit quelquefois par erreur, mais vers 400" à 5oo"). En effet, la polymérisation pyrogénée de l'acétylène produit surtout de la benzine; mais elle a lieu avec une perte d'énergie très considérable (-h 171^''), ce qui explique la grande stabilité du produit. Au contraire, les produits condensés à froid sous l'influence (472) de l'effluve retienneat une close d'énergie bien plus forte, comme l'atteste le caractère explosif, c'est-à-dire exothermique, de leur décomposition. Dès lors, ils sont beaucoup moins stables et plus voisins de la molécule de l'a- cétylène par leur constitution; l'acide acétique et ses dérivés s'y manifes- tant, précisément comme je l'ai déjà observé autrefois dans l'oxydation spontanée de l'acétylène à froid, en présence de l'eau et de l'oxygène. C'est aussi en raison de cet excès d'énergie que l'acétylène condensé se présente comme un corps éminemment oxydable dans les expériences pré- sentes. » ANALYSE SPECTRALE. — Spectre électrique du chlorure de gadolinium. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « Quand on fait éclater l'étincelle de ma bobine d'induction, à long fd, sur la solution chlorhydrique de la gadoline, on obtient un beau spectre, composé surtout de bandes portant de nombreuses raies et dont plusieurs sont fortement dégradées vers le rouge. » Avec la bobine à court til de M. Demarçay et un très petit espace in- terpolaire, les bandes disparaissent, et il se développe un nouA^eau spectre composé de raies nettes, nombreuses et très brillantes. Avec la même bo- bine à court fd, mais les pôles étant éloignés l'un de l'autre autant qu'il est possible de le faire, le spectre de bandes se développe avec un éclat extraordinaire; c'est assurément un des plus beaux qu'on puisse voir. La réaction spectrale du Gd est donc très sensible. » La description suivante, sommaire, mais suffisante pour l'identification du gadolinium, se rapporte au spectre fourni par l'étincelle de ma bobine à long fil éclatant sur une solution de chlorure acide : Mon micromètre. À. Observations. I 89,4 à 89,5 vers Comiuencemenl assez vague d'un large renforce- \ ment du fond, portanl beaucoup de raies à peu 1 près équidistantes , et une très grosse raie, ou petite bande, à contours vagues, surtout à droite. 291,23 env. 622,3 Milieu de la grosse raie, ou petite bande, très né- buleuse. Forte. 99,00 vers Fin vague de la partie très éclairée. 100,-0 Commencement nébuleux. loi ,90 582,7 Milieu apparent d'une bande assez forte. Porte plu- sieurs raies peu distinctes. io3,o5 . Fin nébuleuse, mais moins que le commencement. I ■!( Mon micromètre. ■k. io4,65 env. io5, 14 env. 572,3 105,74 env. 570,5 io5,97 569,8 I 06 , 36 .568,6 106,94 566,9 107,07 ioq,3 a 110,0 vers I i4,oo vers 546,4 122 à 123 vers 124 à 125 vers 129,25 env. 5 10, I i36,oo vers 137,94 492,9 i39,o6 490,8 i4o, 18 488,8 145,75 env. 479,3 102, 10 vers 10.3, 80 156,89 i59 vers 167,81 170,15 vers 463,3 461,7 446,: i 175,60 em\ 436,7 ( 473 ) Observations. Commencement très nébuleux de la bande. Raie d'intensité modérée sur le fond de la bande. Raie assez bien marquée sur le fond de la bande. Milieu apparent d'une bande plus nébuleuse à (i qu'à D. Assez forte. Raie assez bien marquée sur le fond de la bande. Raie plus faible que 105,74. Fin de la bande. Nébuleuse, mais moins que le commencement. Commencement vague d'une bande presque plate. Un peu plus éclairée à G qu'à D. Ensemble bien marqué. Maximum de lumière, très peu distinct. Fin très vague de la bande. Commencement très vague d'une assez faible bande, dégradée de D à G. Raie assez peu distincte. Termine la bande. Commencement vague d'une bande très dégradée de D à G et bien marquée. Porte plusieurs raies s'affaiblissant vers la G; les trois suivantes sont les plus fortes. Raie très facilement visible. Raie assez bien marquée. Raie bien marquée. Termine la bande. Raie un peu nébuleuse. Forme bord D d'une bande un peu dégradée vers la G et portant plusieurs raies. La bande se perd vers i42. Ensemble assez facilement visible. Commencement vague d'une bande très dégradée à G et portant plusieurs raies qui s'affaiblissent vers la G. Ensemble très bien marqué. Les deux raies suivantes sont les plus fortes. Raie bien marquée. Raie très bien marquée. Termine la bande. Commencement très vague d'une bande dégradée à G et portant plusieurs raies qui s'affaiblissent vers la G. Ensemble facilement visible. Raie facilement visible. Termine la bande. Commencement très vague d'une faible bande dé- gradée à G et portant plusieurs raies indistinctes qui s'affaiblissent vers la G. Fin nébuleuse, mais moins que le commencement. » On voit, en outre, des traces de quelques-unes des principales raies ( 474 ) étroites du spectre de haute température, spectre qui est si développé quand ou emploie la bobine à court fd sans allonger son étincelle. » Nota. — Les positions ci-dessus indiquées ont été mesurées sur l'échelle prismatique. I.a X, ainsi donnée comme correspondant à la position du centre prismatique d'une large bande, n'est donc pas identique avec la X du centre de la même bande dessinée sur l'échelle normale des longueurs d'ondes. » CHIMIE. — Sur l'équivalent des terbine s. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « Dans une recherche antérieure (Co/np^ej rendus, février 1886, p. 895), j'avais mesuré l'équivalent de ma meilleure terre Zp (terbine d'un brun très foncé) en pesant le sulfate fourni par un poids donné de terre; j'avais alors obtenu, comme valeur rainima : éq. = 124,7; P^ ^^"^ métal = i63,i. Mais je n'avais pas employé les corrections de poids dont j'ai parlé depuis {Comptes rendus, septembre 1888, p. 492, et septembre 1890, p. 1\\q) et j'a- vais pesé la terre après simple calcination à une bonne chaleur rouge, ce qui laisse un peu incertaine la teneur en oxygène de suroxydation. » J'ai repris cette détermination, toujours en pesant le sulfate provenant d'un poids connu deZpO', mais après avoir calciné la terre au blanc et étu- dié la marche des absorptions exercées par les matières à partir de l'extinc- tion des feux. L'oxygène de suroxydation (bien moindre qu'après simple calcination au rouge) a été dosé et son poids déduit de celui de la terre. Je suis ainsi parvenu à un équivalent notablement plus bas : Éq PA Premier essai 122, 63 159,93 Deuxième essai 122,01 iSqjOi Moyennes 122,82 i59,48 » J'aurais désiré faire d'autres essais, afin d'obtenir une moyenne plus exacte, mais un accident m'a privé d'une portion de mon produit, déjà si peu abondant, et, avec les o^',on de terre qui me restaient, il eût peut-être été difficile d'améliorer mon résultat; je n'ai pu, depuis lors, mesurer que l'oxygène de suroxydation. » La terre Zp, calcinée à la chaleur blanche, dans un creuset couvert, mais sur la flamme oxydante d'un chalumeau à gaz, se dissout lentement à chaud dans l'acide chlorhydrique dilué; elle contient encore à peu près ( 475 ) ^y^ (roxvgcnc (lo suroxvdalion ; sa couleur a beaiicoii|) pâli, quoique de- meuranl encore très jaune. " MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une nnuvelle hanpe de sûreté pour les mines. Note de M. Charles Pollak. (Renvoi à la (lonimission du grisou.) « Voici la description succincte de cette lampe : » Uneboîle lectanaulaire en ébonite renferme des acciimulateiirs système Pollak ( ' ) ; elle repose sur un plateau métallique. Un couvercle en ébonite sert de support à une lampe à incandescence, qui est enfermée dans un cylindre en verre épais. Le tout est recouvert d'un chapiteau métallique, serré au moyen de boulons. Une feuille en caoulcliouc doux, interposée entre le couvercle et la boîte, rend la fermeture her- métique. Dans le couvercle, sont noyées des tiges en métal inoxydable, qui le per- cent d'outre en outre; elles portent, sur leurs bases, des contacts en platine qui s'ap- pliquent sur des contacts de platine des accumulateurs, et, sur leurs sommets, des ressorts, dont l'un est relié métalliquement avec un pied de la lampe. L'autre pied de la lampe est isolé et peut être mis en contact avec un pôle de l'accumulateur, au moyen d'une aiguille que l'on introduit dans un canal horizontal pratiqué dans le cou- vercle. • » Les contacts se trouvant à l'intérieur de la boîte et du couvercle, ni l'ouverture, ni la fermeture du courant ne peut déterminer d'explosion. Donc, la lampe peut être allumée ou éteinte dans une atmosphère inllammable. En démontant le système, ou en cassant le cylindre protecteur en verre, on amène l'extinction de la lampe. » On charge la lampe, sans la démonter, au moyen d'une fourche qu'on introduit dans deux canaux pratiqués dans le couvercle. » Le modèle existant pèse 1800''''' environ et donne, en moyenne, douze heures d'une lumière parfaitement constante, dont la puissance est de o, 7 il 0,8 de bougie. » M. L. MiniîJivY adresse une Note sur l'heure universelle. (Renvoi ii la Section d'Astronomie. ) (' ) Présentés à l'Académie le 17 mars 1890. G. R., 1890, j- Semestre, (T. CXI, N» 13.) 63 ( 47t> ) M. J. Péroche adresse un Mémoire sur l'excentricité terrestre, au point de vue climatologique. (Commissaires : MM. Faye, Daubrée.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations des comèles Coggia (i8 juillet 1890) et Den- ning (23 juillet 1890), faites au grand èquatorial de i' observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet, L. Picarï et Courtv. Comète de Coggia. Temps moyen Ascension Dislancc Dates de rlioite F^og. facl . polaire Log.fact. 1890. BordeauN. apparente. parall. apparente. parall. ♦. Observ. h m s 11 m s r, , - Juillel27 9.29.57,4 9.51.43,32 T,66o 52.26.35, '1 — o,838 a G. Rayet 29 9.38.10,4 10. 1.58,68 T,646 55. 9.15,1 — o,856 b Gourly. AoiJt 6 9. 9.17,6 10.38. 9,73 T,648 61. 9.58,7 —0,823 c Courtv. Comète Denning. Sept. i4 9. 6. 0,5 15.49.20,89 T,6o8 83.56.5i,o — 0,780 d G. Kayel. i5 8.39.49,9 i5.5o.i4,o8 ï",59i 85.12.12,7 -0,780 a L. l'icart. Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1890,0. Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction Etoiles. moyenne. au jour. moyenne. au jour. Il "I s s . , . a. Argel. -r-37<'n'' 2o3i (2obs. de Lund) 9.53.20,57 — o,53 52.21.56,2 —5,28 b. Weisse,. H. IX n°M253-54 10. o.55,94 —0,47 55. 12. 11, 2 — 5,o5 c. Argelander-i-29n°209o(3obs. Carabr.) io.4i.i5,i8 — o,32 61. 5.55,3 —4,64 d. Weisse,. H. XV n°92i i5.5o.i6,3i H-o,6i 83.58. o, 5 —3,78 e. Weisse,. H. XV n° 893 15.48.27,98 -r-0,59 8*5.14.22,3 -3,35 » Les observations de la comète Coggia font suite à celles qui ont été publiées dans les Comptes rendus du 28 juillet; celles de la comète Denning sont la suiti^ de celles que renferme {^Compte rendudu iSseptenibre 1890. » (477) ÉLECTRICITÉ. — Recherchas de thermo-élertricitè. Note de MM. Chassagny et H. Abraham, présentée par M. Mascart. « Au cours d'expériences sur la conductibilité calorifique des métaux, nous avons été amenés à reprendre d'une façon systématique l'étude des couples tliermo-électric|ues comme appareils de mesure directe des tem- pératures. » Les expériences que nous avons faites dans ce but se divisent en deux parties : i° comparaison de plusieurs couples formés des mêmes métaux; 2° variation de la force électromotrice d'un couple en fonction des tem- pératures des soudures. » Voici les résultats de la première partie de cette étude : » Les expériences ont porté sin' des couples fer-cuivre, formés chacun d'un fil de fer de o^^.S de diamètre et d'un fil de cuivre de o""', 3. )) Les fils ont toujours été tirés des mêmes bobines, dont la composi- tion était, pour loo parties : 99,7 de fer pur; 98,7 de cuivre pur. Les soudures ont été faites à l'étain, en évitant toute oxydation des fds. Elles étaient engagées dans des masses cylindriques en cuivre rouge, d'environ 10™" de longueur sur 5™"" de diamètre. » Les précautions les plus grandes ont été prises pour assurer, sur tout leur parcours, le bon isolement des fils, qui sont recouverts d'une triple couche de soie et enduits de gomme laque. Au voisinage des soudures, ces fils passent, en outre, dans des tubes de verre concentriques, à l'ex- trémité desquels de petits tubes de caoutchouc ou des montures à vis fixent les masses de cuivre en formant fermeture hermétique. On évite ainsi les dérivations et les actions chimiques que pourraient causer les bains liquides en contact avec les fils. L'échauffement des soudures se fait alors uniquement par l'intermédiaire des petites masses de cuivre. » L'une des soudures est maintenue dans la vapeur d'eau bouillante, l'autre dans la glace râpée. Au reste, l'étuve et l'enceinte à glace sont toutes deux isolées, l'expérience ayant montré que l'isolement complet de toutes les parties de l'appareil est la condition nécessaire de la concordance des résultats. » La méthode de mesure a consisté à opposer, à la force électromotrice à mesurer, une force électromotrice égale, en employant comme instru- ( i7« ) ment de zéro un gahanomètre Thomson assez sensible pour apprécier i„,,J^^^„„ de volt dans une résistance de loo ohms. » La force électromotrice d'opposition était obtenue par une double dérivation prise sur le circuit d'un élément Gouy de grandes dimensions, placé dans une cave à température constante et fermé sur une résistance de loooo ohms, quatre ou cinq heures avant les expériences. » Immédiatement avant et après les mesures , qui duraient de une à deux heures, l'élément Gouy, toujours fermé sur loooo ohms, était comparé à quatre étalons Latimer-Clark, à l'aide d'un électromètre capil- laire donnant le ^^^ de volt. Ces quatre étalons avaient pour valeurs relatives, à i 5° : N° 1 6366 N» 2 6369 N" 3 636o N» 4 6359 » L'élément Gouy a été trouvé constant pendant toute la durée des mesures. » Les boîtes de résistance, soigneusement étalonnées et divisées en dixièmes d'ohm, étaient protégées par une enceinte feutrée, et les contacts auxiliaires maintenus par paires à la même température. Nous nous sommes assurés qu'aucune force électromotrice n'existait alors dans le circuit com- prenant le galvanomètre, les résistances et les soudures, quand ces dernières étaient à la même température. » Nous avons trouvé que les couples, aussitôt après leur fabrication, étaient déjà comparables au j^. L'écart qu'ils présentent va d'ailleurs en décroissant et, au bout de quelques jours, surtout quand les soudures sont faites avec peu d'étain, cet écart est inférieur à ^i;—-^ > comme il ressort des nombres suivants, tirés d'une même série d'expériences, où les forces électromotrices sont rapportées à la valeur i'^°", 435 admise pour la moyenne des étalons Tiatimer-Clark : Forces (■Ipctromotriccs Heures. entre 0° cl loo". h m TOll 3. 5 0,0010932 I I . I 3 0,0010932 3.21 0,0010933 1 1 .27 0,0010932 3.3S 0,0010932 11.48 0,0010933 3.58 0,0010933 4. 3 0,0010933 4.22 0,0010933 11.27 0,0010933 4.3i 0,0010932 • 1.41 0,0010932 ( 479 ) A. — Couple (lalaiil de 8 jour-;. B. — Couple datant de 2 mois. C. — Couple datant de a jours. Couples. A B C A B C » Il résulte dès maintenant de ces expériences que ces éléments thermo- électriques sont des instruments très comparables entre eux et qu'à ce titre ils peuvent servir utilement comme étalons de force électromotrice, leur concordance paraissant supérieure à celle des éléments électrochi- miques. » Dans une prochaine Communication, nous montrerons leur valeur comme thermomètres de précision entre 0° et 100" ( ' ). » ZOOLOGIE. — Sur un nouveau type de dermatomycose. Note de M. Raphaël Blanchard, présentée par M. Bouchard. « Peu d'êtres sont aussi répandus dans la nature que les Champignons du groupe des Mucédinées : le nombre de leurs espèces semble être immense, et partout, dans les conditions et les milieux les plus divers, leurs germes se trouvent dispersés. Ils ont donc constamment l'occasion (') Travail fait au laboratoire de Physique de l'Ecole Normale supérieure. ( 48o ) d'envahir l'organisme des animaux, et ce fait donne à penser que peut-être un bon nombre d'entre eux se sont adaptés à la vie parasitaire. Il n'en est rien cependant, du moins si l'on en juge d'après l'état actuel de la Science: en effet, on ne connaît encore qu'un nombre très restreint d'espèces para- sites et pathogènes. Nous croyons donc intéressant de faire connaître à l'Académie que certaines Mucédinées, considérées jusqu'ici comme exclu- sivement saprophytes, et capables, en effet, de se reproduire indéfiniment à l'état libre, peuvent également envahir l'organisme d'animaux aussi élevés que les Vertébrés et déterminer chez eux de graves lésions. » La démonstration de ce fait nous est donnée par l'étude que nous avons pu faire d'un Lézard vert, qui portait, dans la première moitié et à la face supérieure de la queue, trois grosses excroissances cutanées, sortes de verrues grisâtres, terreuses et fendillées à la surface. Bien qu'inéa^ale- ment développées, ces trois tumeurs avaient le même aspect et présen- taient la même structure; nous les décrirons en détail dans un travail plus étendu ('). )) De chacune d'elles, on sépare, par raclage, des lambeaux d'épiderme corné, qui se montrent envahis dans toute leur épaisseur par deux sortes de conidies. Les plus nombreuses, dont nous nous bornerons à parler ici, sont blanches, septées, ordinairement incurvées en croissant, et formées de deux à six cellules. Elles trouvent dans l'épiderme morbide, au sein même de la tumeur, des conditions favorables à leur évolution, puisqu'elles y grandissent; quelques-unes d'entre elles commencent même à bour- geonner. Ces conidies naissent sur des fdaments mycéliens dont nous allons bientôt indiquer la situation. » Les tumeurs présentent une structure tout à fait inattendue : la peau seule prend part à leur formation. A leur niveau, les squames dermiques se relèvent brusquement et présentent une épaisseur considérable : elles se transforment en longues papilles villeuses, qui vont en s'effdant, se ren- flent çà et là, ou présentent des arborisations latérales s'étalant en tous sens. A part cette hypertrophie, le derme a conservé sa structure habi- tuelle; un riche lacis vasculaire se distribue dans ses parties superficielles. Le large et profond espace interposé aux crêtes et saillies qui se dres- sent à la surface du derme se trouve entièrement comblé par l'épiderme. La couche muqueuse a subi, elle aussi, un certain degré d'hypertrophie, (') Mémoires de la Société zoologique de France, t. III; 1890. ( 48. ) mais son épaississeineiit n'est pas Lies a|)|)arc'nt. En revanche, tont le reste lie la tunienr est constitué par de i^randos niasses de tissu corné. Celui-ci est disposé par couches, entre lesquelles, dans toute l'étendue de la tu- meur, on distingue nettement les conidies septées. » Ces conidies dérivent d'un abondant mycélium, dont les grêles fda- ments s'observent dans la profondeur de l'opiderme : ils s'entre-croisent, s'insinuent entre les cellules de la couche muqueuse, et se montrent parti- culièrement abondants à l'intérieur de lacunes plus ou moins larges, creu- sées entre les couches muqueuse et cornée. » Les conidies en croissanl. ensemencées au mois de juillet, à la température du la- boratoire, germent facilement dans les milieux les plus divers. Les plus belles cultures ont été obtenues sur des plaques de gélatine-peptone : autour de chaque spore se déve- loppent une foule de filaments t,rès grêles qui s'enchevêtrent, se ramifient abondam- ment et forment une luxuriante colonie circulaire, large de 6""° à j"^'^. Un jour après rensemencement, la colonie a atteint toute sa croissance; dès la fin du second jour, on assiste au développement des organes reproducteurs. » Ceux-ci sont de diverses sortes. Outre les conidies acrogènes, de forme variée, développées à l'extrémité des filaments mycéliens et dont nous nous bornons ici à si- gnaler l'existence, on peut constater la production de conidies semi-lunaires, qui naissent latéralement sur le mjcélium, à la façon d'un bourgeon, et au voisinage im- médiat d'une cloison transversale. Ces conidies restent d'ordinaire attachées au rameau qui leur a donné naissance, jusqu'à ce qu'elles aient atteint tout leur développement, fixées par une de leurs pointes. Elles sont identiques à celles que renfermait la tu- meur; le mycélium qui les a produites est lui-même identique à celui de l'épiderme, si ce n'est que, plus abondamment nourri et moins'gêné dans son expansion, il a vé- gété plus richement. Ensemencées à leur tour, ces conidies donneront naissance à une culture toute semblable à celle dont elles dérivent. » Voilà donc une Mucédinée qui est capable de se reproduire indéfini- ment dans la nature, au moyen de conidies septées dont nous venons de constater l'origine. Cette même Mucédinée peut, dans certains cas spé- ciaux, devenir parasite chez les Sauriens et provoquer l'apparition d'une grave dermatose. Nous pensons que ce Champignon est normalement sa- prophyte, et que son passage à l'état parasitaire est véritablement excep- tionnel. S'il n'en était ainsi, les grosses tumeurs cutanées qu'il détermine chez le Lézard auraient attiré déjà l'attention des naturalistes; or on peut affirmer que ces productions morbides constituent une rareté. » Le Champignon qui nous occupe appartient au genre Fiisarium Link, ou plutôt au genre Selenosporium Corda, ce genre résultant d'un démem- brement du premier. Tous les végétaux de ce groupe sont Iréquents dans la nature : ils sont saprophytes et croissent sur les matières organiques en ( /l82 ) décomjDosition , principalement sur les plantes putréfiées ; on en connaît deux espèces qui vivent aux dépens de débris animaux, mais aucune n'a encore été signalée comme parasite d'un animal vivant. M C'est donc un fait très remarquable de voir une Mucédinée essentielle- ment saprophyte et piitricole s'adapter si parfaitement à la vie parasitaire, chez un animal aussi élevé en organisation que l'est un Saurien, et déter- miner chez celui-ci une maladie très grave, ayant une grande analogie avec les teignes des Vertébrés supérieurs, mais caractérisée par des lésions très spéciales. )) On a prétendu que les Champignons des teignes et du muguet étaient des espèces banales, habituellement saprophytes et capables de se fixer accidentellement sur la peau ou les muqueuses. Cette opinion n'est pas invraisemblable, mais aucun fait précis n'en a jusqu'à présent démontré la justesse. On conviendra que les observations résumées ici viennent plaider en sa faveur, d PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur les propriétés des principes colorants naturels de la soie jaune et sur leur analogie avec celles de la carotme végétale. Note de M. Raphaël Dubois, transmise par M. Chauveau. (Extrait.) « D'après les recherches de Roard et de Mulder (voir Dictionnaire de Chimie de Wurtz, t. II, p. i54i), la coloration de la soie jaune serait due à une matière résinoïde contenant un pigment rouge insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, les huiles fixes et volatiles. » En réalité, la soie jaune renferme divers principes colorants, dont plusieurs sont cristallisables; nous en avons extrait : i° un principe colo- rant jaune d'or, soluble dans les solutions de carbonate de potasse, d'où il est précipité par l'acide acétique en excès, sous forme de paillettes très brillantes; 2" des cristaux maclés, d'une couleur jaune rouge à la lumière transmise et rouge brun à la lumière réfléchie; 3" une matière jaune citron, amorphe, qui se dépose, par évaporation à l'air libre, de ses solutionsdans l'alcool absolu, sous forme de granulations arrondies; 4° des cristaux oc- taédriques jaune citron, ressemblant à ceux du soufre; 5° un pigment bleu verdàtre foncé très peu abondant et très probablement cristalli- sable. » Le mélange des matières colorantes jaunes 2, 3 et 4, que nous n'avons pu jusqu'à présent isoler les unes des autres à l'état de pureté, en raison ( 483 ) (le la quantité trop faible de matière sur laquelle nous avons opéré, pré- sente des analogies remarquables avec la carotine végétale : Caroline végétale. Cristallisable. Rouge jaune. Se dissout dans l'alcool, l'élher, lechloro- forme, la benzine, en donnant une solu- tion jaune d'or. Se dissout dans le sulfure de carbone : solution rouge brun. Altérable à l'air et à la lumière. Spectre continu. Se colore en bleu par l'acide sulfurique. La coloration passe au vert et se décolore par addition d'eau distillée. Matière colorante de la soie jaune. Renferme des principes crislallisables. Jaune rouge, rouge brun, jaune. Id. Id. Id. Id. Id. M 11 est évident que la soie jaune naturelle doit, au moins en partie, sa coloration à une substance présentant les plus grandes analogies avec la matière colorante récemment extraite du Diaptomus denticornis par M. Ra- phaël Blanchard, qui la considère comme une carotine d'origine animale (voir Mémoires de la Société zoologique de France, t. III, p. n3; 1890). » ÉLECTRICITÉ. — Identité de structure entre les éclairs el les décharges des machines d'induction. Note de M. E.-L. Trouvelot, présentée par M. Mascart. « Pendant l'orage qui s'abattit sur Meudon, le 8 mai 1890, vers 6''3o'" du soir, les éclairs, nombreux et très élevés, avaient presque tous une direction horizontale; plus tard, quand la pluie eut commencé, il s'en pro- duisit de verticaux, allant de la nue à l'horizon. Ces éclairs horizontaux se distinguaient par une forme arborescente bien décidée, dont les nom- breuses ramifications allaient, en s'atténuant, se perdre dans la nue. En général, ils se montraient isolément; mais, entre 6''5o'" et 7'' 10'", on en vit plusieurs qui apparaissaient deux à la fois, et, venant de directions oppo- .sées, marchaient à la rencontre l'un de l'autre. » Une paire de décharges, qui sous-tendait un angle de plus de 90°, apparut en face de moi, dans des conditions particulièrement favorables pour l'observation. L'apparition fut simultanée : deux points éloignés de C. R., 1890, 2' Semestre. {T. CXI, N« 13.) 64 •( 484 ) la nuée s'allumèrent au même instant, et deux masses éblouissantes de lumière se précipitèrent l'une vers l'autre en se divisant en nombreuses branches qui, elles-mêmes, se subdivisaient en branches plus petites. La rencontre, qui semblait inévitable, n'eut pas lieu cependant; mais il s'en fallut de bien peu, car un espace de moins de io° séparait l'extrémité des branches opposées. » Ces éclairs, qui venaient de se développer avec assez de lenteur pour permettre de bien en saisir les formes, furent pour moi une révélation. Ce n'étaient plus deux éclairs que j'avais sous les yeux, mais deux étincelles électriques, absolument semblables, sauf la grandeur, aux étincelles des machines d'induction, qu'une longue étude m'a rendues tellement fami- lières qu'il me suffit d'un coup d'œil pour en reconnaître le caractère. » Dans ces formes arborescentes, je reconnus avec certitude que celle qui était au nord, sous le vent, et dont les branches étaient sinueuses et ondulées, avait le type caractéristique des décharges du pôle positif des machines d'induction ; tandis que celle qui était au sud, du côté du vent, et dont les branches zigzaguées subissaient de brusques déviations à angle droit, avait le type des décharges du pôle négatif. » L'observation me paraît concluante : elle montre que, dans certains orages que j'appellerai orages secs, les décharges électriques nommées éclairs se conduisent à peu près comme celles de nos machines sur les corps peu conducteurs, et ont à peu près la même structure. Quand bien même il resterait des doutes sur les formes caractéristiques que j'ai ob- servées, le fait même que deux éclairs ramifiés s'avancent à la rencontre l'un de l'autre, et s'approchent presque à se toucher, suffit pour prouver que les électricités qui les avaient provoquées ne pouvaient être que de noms contraires. » Pendant cette soirée, je n'ai pu observer que fort imparfaitement, à cause de sa grande distance, l'éclair fulgurant qui unit la nue à la nue, ou la nue à la terre, par un trait de feu. Cependant, par analogie, comme par ce que j'ai pu voir depuis, aussi bien que par l'examen de nombreuses photographies d'éclairs, il ne me paraît pas douteux que ce genre d'éclair soit l'équivalent des décharges des pôles opposés des machines, quand elles se trouvent réunies par une brillante étincelle » De ces observations il résulte : i° que l'éclair arborescent électrise la nue en se déchargeant sur elle, comme les décharges des machines électrisent la plaque sensible; 2° qu'il peut descendre, monter, aller hori- zontalement ou obliquement, en un mot, qu'il peut voyager dans toutes ( 4«5 ) les directions ; 3" qu'il varie de forme selon que l'orage est sec ou mouillé, et est plus compliqué dans le premier cas. Enfin, la forme arborescente et compliquée de l'éclair ne se faisant pas sur un plan, mais à des distances variables, explique le bruit caractéristique du tonnerre (' ). » M. H. Falcon adresse une Note « Sur l'ennéagone régulier ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 29 septembre 1890. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par E. Mas- CART, année 1888. I. Mémoires. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1890; i vol. in-4°. Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse, publiés par la Commission géologique de la Société heh'étique des Sciences naturelles aux frais de la Con- fédération. — Sixième livraison : Monographie des Hautes- Alpes vaudoises; parE. Renevier. Berne, Schmid, Francke et C'^, 1890; i vol. in-4°. Traité de Botanique, 2" édition; parPn. Van Tieghem. Paris, F. Savy, 1891; 2 vol. grand in-8°. Sur la propriété caractéristique de la surface commune à deux liquides soumis à leur affinité mutuelle ; par G. Van der Mensbrugghe. Bruxelles, F. Hayez, 1890; br. in-8°. (') Des photographies des décharges directes de l'électricité de la nue sur la couche sensible pourraient être d'une grande utilité pour l'étude de la foudre. Nous avons déjà fait quelques tentatives dans cette voie, mais sans succès, avec un ballon captif qui avait été gracieusement mis à notre disposition par M. le Commandant Renard, que nous sommes très heureux de pouvoir remercier ici. Des expériences de ce genre auraient sans doute plus de chances de réussite, si elles étaient faites sur les stations élevées du globe. ( 486 ) Sur la rotation du Soleil; par ^.-C. Dunér. Roma, 1890; br. in-4°. L'essenza reale délie quantità ora dette imniaginarie la rappresentazione diretta délie quantità complesse e la legge di conlinuità in Geometria ; per Vecchi Stanisl.vo. Parma, Rossi-Ubaldi, 1890; br. in-4". Nederlandsch meteorologisch Jaarboek voor 1 889, uitgegeven doorhet konin- kligh Nederlandsch meteorologisch Institut. Utrecht, J. Van Boekhoven, 1890 ; vol. in-4''. Verhandelingen rakende den natuurlijken en geopenbaarden godsdienst. uitgegeven door Teylers godgeleerd genoostschap. Haarlem, de Erven F. Bohn. 1890; I vol. in-8°. Natuurkundig tijdschrifl voor Nederlandsch-Indië, uitgegeven door de konin- klijke natuurkundige vereeniging in Nederlandsch-Indië, onder redactic van JoD. Heringa. Deel XLIX, achtste série, deel X. Batavia en Noordwijk, Ernst et C, 1890; i vol. in-S". Memoria del Ministro de Hacienda presentada al Congresso nacional en 1890. Santiago de Chile, Iniprenta de los Debates, 1890: i vol. in-8''. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 6 OCTOBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination des intégrales de certaines équations aux dérivées partielles du second ordre; par M. Emile Picaud. « 1. Je me suis occupé dans un travail récent (^Journal de Mathéma- tiques, 1890) de la détermination des intégrales des équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes par leurs valeurs^^ le long d'un contour fermé. J'ai tout d'abord obtenu le résultat suivant que je rappelle en me bornant aux équations linéaires, quoique j'aie examiné des cas plus généraux. Considérons l'équation (I) A^ + 2B^^^+C^+2D^,+2E^-M'« = o, les coefficients dépendant seulement de x et y, et envisageons uniquement la région du plan où B^ - AC < o. C. R., Hgo, 2» Semestre. (T. CXI, N° 14.) 6j ( 488 ) M Une intégrale de cette équation, continue ainsi que ses dérivées par- tielles des deux premiers ordres à l'intérieur d'un contour fermé, est déter- minée par ses valeurs sur ce contour, pourvu que celui-ci soit suffisamment petit. Tel est le premier théorème que j'ai établi; je l'ai depuis approfondi en faisant l'hypothèse que les coefficients A, B, . . . , F sont des fonctions analytiques de x et de y. Tl est naturel de se demander si toute intégrale de l'équation, continue ainsi que ses dérivées partielles des deux premiers ordres dans la région considérée du plan, est aussi une fonction analy- tique. La réponse est affirmative; c'est ce que je montre en recourant à l'ex- pression de l'intégrale sous forme de série, telle qu'elle m'est donnée par les approximations successives qui ont joué dans mes recherches un rôle essentiel. » 2. Nous allons maintenant supposer que l'équation ne renferme pas de terme en u, c'est-à-dire que le coefficient F soit identiquement nul. Prenons donc l'équation /s là'" r> à"-'! r^à-ll T\àl' r du (2) A^-^ + aB-; — r- + C^— 7 4- aD^ t-2E-Y- = o. ^ ' aa:^ uj; oy aj^ dx Oy » On peut démontrer à ce sujet un théorème très précis. Ici, en effet, quand il s'agit de la détermination d'une intégrale par ses valeurs le long d'un contour fermé, on n'a plus à se préoccuper des dimensions du con- tour ; dans la région du plan oii B- — AC est négatif, il ri y a qu'une intégrale, continue ainsi que ses dérivées partielles des deux premiers ordres, prenant une succession donnée de valeurs sur un contour fermé. » On établit ce résultat en montrant que toute intégrale ne pourra pos- séder ni maximum ni minimum. Soit, en effet, (.Tj, j'„) un système de va- leurs de X et y qui correspondrait à un maximum ou un minimum. Nous pouvons développer l'intégrale m, qui est une fonction analytique, d'après la formule de Taylor " = ?o + ?n('^ — ^0. r — Ja) + ?«+f (J-- — -2-0, J - Jo) + • • • - et l'on a rt^2. Substituant cette valeur de u dans l'équation (2), on aura nécessairement en désignant par A„, B„, C,, les valeurs de A, B, C pour x = x^, y =^ y^; on a d'ailleurs, par hypothèse, Bj; — AoC„<^o. Le polvnôme cp„ satisfait ( 4«9 ) donc à une équation analogue à -celle de J^aplace, à laquelle d'ailleurs il se ramènera encfTectuant un changement linéaire de variables; la fonction (p„ pourra donc s'annuler en changeant de signe. Il est donc impossible que u ait un maximum ou un minimum pour ce = ccg, y =y<,- On en conclut de suite le théorème énoncé. » Occupons-nous maintenant de la recherche de celte intégrale unique prenant sur un contour une succession donnée de valeurs. D'après le Mé- moire cité plus haut, nous savons la trouver si le contour est suffisamment petit. Pour passer à un contour quelconque, il suffit de montrer que le procédé alterné de M. Schwarz peut être étendu à l'équation (2). Nous supposons donc que l'intégration de l'équation ait été faite pour deux con- tours C et C, ayant une partie commune, et nous nous proposons de mon- trer qu'elle pourra être effectuée pour le contour limitant extérieurement l'ensemble des deux aires. Désignons par p la partie du contour C inté- rieure à C, et par a. la partie extérieure, et soit de même pour oc' et ^'. Nous pouA'ons supposer que les valeurs données de u sur a et a' sont positives, puisque u n'entre pas dans l'équation. » Ceci posé, nous intégrons l'équation en considérant le contour C et formant l'intégrale, qui sur a. prend les valeurs données et s'annule sur p; soit M, cette intégrale. On intègre ensuite l'équation en considérant le contour C et formant l'intégrale u\, qui prend sur «,' les valeurs données et sur p' les mêmes valeurs que u, . Nous revenons alors à C et formons l'in- tégrale Ho prenant sur a les valeurs données et sur [î les mêmes valeurs que u\, et nous continuons ainsi indéfiniment. Tous les u et les u' sont évidem- ment positifs et inférieurs à g et l'on a sur P' W,, pour avoir une équation en v rentrant dans le type étudié au n° 2. ( 49^ ) 1) Je citerai seulement comme exemple l'équation d- u à- u » C'est par lui que j'ai commencé {Acta Math., t. XII") mes recherches relatives aux déterminations des intégrales par leurs valeurs sur un con- tour fermé. On voit de quelle généralisation sont susceptibles les résultats si particuliers que nous avions alors obtenus. " MÉTÉOROLOGIE. — Sur les bouks de feu ou globes électriques du tornade de Saint-Claude, d'après le Rapport de M. Cadenat; par M. H. Faye. « Les phénomènes mécaniques des trombes (ou tornados) sont aujour- d'hui si bien connus que celles des 1 8 et 19 août dernier ne sauraient nous apporter d'importantes révélations à ce sujet. Leur étude détaillée n'en offrira pas moins un vif intérêt. Celle du 19 août surtout présente cette particularité d'avoir eu à traverser un pays de montagnes, et nous offre une excellente occasion d'étudier les modifications que la rencontre d'obstacles élevés, de vallées profondes, a introduites dans son mode d'action sur le .sol, sans que sa trajectoire générale, dépendante de causes supérieures aux cimes du Jura, ait été modifiée (' )• H est clair que l'on doit rencontrer là, mais seulement en bas, des effets mécaniques sensiblement différents de ceux que présentent les ravages ordinaires d'un tornado dans des plaines unies ou peu accidentées comme celles des États-Unis. Il faudra pour cela que tous les détails de sa marche soient étudiés et comparés au relief du sol, comme on va le faire dans les cantons de Vaud et de Neuchàtel en Suisse, et comme on le fera certainement en France. î) Mais il est une autre question sur laquelle les récents tornados nous fourniront des documents du plus haut intérêt. On sait que la plupart des trombes ou des tornados sont précédés, suivis ou accompagnés d'orages à grêle, à averses, avec tonnerre, éclairs et traits fulgurants; mais il arrive (') Il a pris en écharpe, dit M. Bourgeat dans son excellent liapport du i"'' septembre, les grandes arêtes du Jura, mais celles-ci ne l'ont pas sensiblement dévié. A Ron- chette, à Saint-Claude, à Longcliaumois, aux Arcets, il a franchi, comme d'un bond, des rochers de Sgo"" à 4oo™, sans qu'il ait éprouvé d'autre effet que d'être momenta- nément découpé en deux. ( 493 ) aussi, pins rarement il est vrai, que d'aulros phénomènes beaucoup moins connus s'v protluisentet se mêlent aux manifestations ordinaires. M. Cade- nat, professeur de Physique au Collège de SainL-Claude, ayant bien voulu m'adresscr inie Note où il faisait mention de globes électriques, je me suis empressé de lui demander des détails plus étendus à ce sujet. M. Cadenat vient de m'envoycr un Rapport complet dont j'extrais, pour les communi- quer à l'Académie, les passages relatifs à ces étonnantes manifestations élec- triques qu'on n'observe guère que dans les orages accompagnés de trombes descendant à peu près jusqu'au sol. On pourra comparer ces faits à ceux que M. Arago a réunis dans sa Notice sur le tonnerre {Annuaire du Bureau des Longitudes pour i838) et à ceux que M. Mendenhall, superintendant U. S. Coast and Geodetic Survey, a publiés dans le numéro de février dernier de V American meteorological Journal. » Je demande la permission d'y joindre un bien ancien souvenir de famille. Pendant un violent orage de nuit, un de ces globes pénétra, pro- bablement par la cheminée, dans la chambre d'une domestique, à côté de celle où ma mère et ma sœur s'étaient réfugiées. Elles ne virent pas ce globe, mais elles l'entendaient circuler avec un fort grondement. Heu- reusement la domestique, qui était couchée, dormait si profondément qu'elle ne se réveilla pas. Au bout de quelques instants, qui parurent bien longs, la boule passa par-dessous la porte en enlevant quelques copeaux de bois dont j'ai vu les traces, puis on l'entendit se diriger, par un long corridor, vers une fenêtre donnant sur une cour beaucoup plus basse; elle cassa le coin d'une vitre et tomba sur un amandier qu'elle brisa avec explo- sion. Le phénomène était si effrayant, ou du moins l'émotion fut si vive que ma sœur en garda une pâleur mortelle pendant des semaines en- tières. » Chose bien remarquable, aux Etats-Unis les tornados sont rarement accompagnés de boules électriques pareilles à celles des tornados récents de Dreux ou de Saint-Claude, ou des tornados plus anciens d'Assonval (1822) et de Châtenay (i835) ; si rarement que, dans le concours ouvert l'an passé par les éditeurs de V American meteorological Journal pour la théorie des tornados, les pièces couronnées ne s'en occupent pas et les mentionnent à peine. Cela tient peut-être à ce que les tornados américains se montrent le plus souvent en plein jour (4'' ou S** après midi) et que les météores susdits n'ont généralement qu'un éclat assez faible, tandis qu'en France les tornados des 18 et 19 août ont fait leur apparition la nuit ou le soir, à la nuit tombante. ( 494 ) )) On sait que M. Gaston Planté a essaye de reproduire expérimentale- ment ces boules électriques. J'ai tenté moi-même d'en ébaucher une expli- cation, il y a quatorze ans, dans ma Notice Sur les orages et sur la Jormation de la grêle ('), en les rattachant aux mouvements giratoires qui président invariablement aux phénomènes orageux. Quoi qu'il en soit, on ne saurait trop appeler l'attention des physiciens sur ces faits surprenants, où l'élec- tricité se manifeste sous une forme si différente des décharges ordinaires des éclairs et de la foudre, et échappe totalement à l'action des paraton- nerres. C'est peut-être, dans la nature purement physique, le seul phéno- mène qui se présente comme un être à part, sans rapport avec ce qui l'entoure et avec le lieu de son origine, tâtonnant comme s'il cherchait sa voie et doué pour cela, d'une aptitude singulière à franchir les obstacles en les trouant, comme les tourbillons gazeux d'une explosion (Daubrée), ou en se déformant lui-même, comme les anneaux-tourbillons de Sir W. Thomson, jusqu'à ce qu'il vienne se briser sur d'autres obstacles lorsque les girations internes se sont ralenties, ou s'évanouir sans résultat apparent. » Voici l'exposé du professeur de Physique de Saint-Claude : » Parmi les phénomènes électriques qui ont accompagné la trombe, les plus fré- quents et les plus sérieusement constatés sont les boules de feu. Tous les renseigne- ments recueillis, aussi bien à Saint-Claude que dans les villages traversés par la trombe, sont absolument les mêmes et ne présentent aucune divergence. On peut citer quelques faits précis. » Un paysan de Viry, rentrant chez lui avec son bétail et surpris par l'ouragan, voit une boule de feu qui descend rapidement. Saisi de frayeur, il se jette aussitôt par terre. Le globe lumineux frappe le sol, éclate avec fracas et le couvre de poussière. C'est le seul cas d'explosion constaté. » Des habitants de Vers V Eau et de Samisct ont vu des boules « grosses comme la tête », d'un rouge vif, s'avancer lentement vers des greniers, mettre le feu au foin et disparaître. » A Saint-Claude, beaucoup de personnes, qui, au moment de l'ouragan, luttaient de pression avec le vent pour tenir leurs fenêtres fermées, ont vu des boules de feu de la grosseur m d'une boule de billard » emportées avec rapidité dans le sens de la trombe. D'autres, en très grand nombre, ont vu des globes de feu pénétrer dans leur apparte- ment par les cheminées ou par les portes des fourneaux, et se mouvoir lentement dans les chambres en laissant derrière eux un sillage lumineux, légèrement courbé en spirale. » M. Mermet, rue du Pré, a vu trois boules de feu descendre, derrière sa maison, dans une cour intérieure. Deux ont gardé un mouvement lent à quelque distance du sol. La troisième s'est abattue sur une barre de fer que le- vent menait de projeter sur (') Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1877. ( 495 ) le mur, un peu au-dessus d'une fenêtre, l'uis elle a rebondi sur le sol et a marché à la surface de la terre l'espace de quelques mètres. Elle s'est engagée, en changeant brus- quement de direction, dans un corridor où se trouvait un escalier descendant dans la rue. Arrivée à l'extréraité de l'escalier, la boule passa entre le mur et la porte qui se trouvait ouverte, détruisit en grande partie la serrure, enleva les ferrures de la porte et passa dans la rue en faisant un grand trou dans cette porte et en la fendant littéra- lement du haut en bas. » A l'imprimerie deVEc/io c/e la Montagne, M. Enard, journaliste, a vu des boules de feu attirées par les pointes de fer d'une grille et sauter de pointe en pointe pen- dant toute la durée de la tempête ('). a M. Hytier, architecte, qui de son balcon a vu arriver le météore, a vu celui-ci sil- lonné en tous sens par de nombreux globes de feu. B On a remarqué aussi un grand nombre d'étincelles qui remplissaient l'air. » Il est probable que c'est à cause de cette forme particulière de la foudre que l'on n"a à lui attribuer aucune victime; car on peut affirmer qu'aucune des cinq personnes mortes n'a été foudroyée. J'oubliais de dire que M. Gauthier, professeur au Sentier (Suisse), me signale trois cas de foudre globulaire dans cette commune. » Les dégâts matériels dus à la foudre globulaire sont intéressants à étudier. Ainsi, on signale plusieurs serrures faussées; on remarque aussi un grand nombre de trous circulaires pratiqués dans les vitres des devantures. Leur diamètre est, en général^ de 8"" ; la cassure est franche, non étoilée, douce au toucher du côté de l'intérieur, et présentant vers le dehors une petite arête vive. L'épaisseur du verre, dans l'espace de i"", va graduellement en diminuant vers le bord de la cassure. Quelquefois on voit, dessinée sur le verre, une série d'ondes concentriques au trou circulaire, d'une ampli- tude constante, et dont la hauteur va en décroissant vers le bord. Il y a donc eu tout autour un commencement de fusion. Cet effet se voit notamment au buffet de la gare. . . . 1) Pour terminer, je citerai les deux faits suivants, qui sont arrivés à l'usine à gaz dans les appartements du Directeur. Un rideau en fil de coton blanc a subi dans les fibres une certaine désorganisation. On ne distingue rien à la vue, mais au loucher le plus faible effort le transforme en une espèce de charpie. Je remets ci-joint un échan- tillon de ce rideau. Un second rideau jaune damassé a été blanchi par places vers le milieu. L'action décolorante de l'ozone est ici manifeste. Enfin une odeur de soufre caractéristique, due à l'ozone formé par la foudre, s'est répandue partout à la suite des globes de feu. « Je remets sur le bureau de l'Académie, à litre de documents à con- sulter : » 1° Le Mémoire de M. Cadenat et la Lettre qui accompagnait cet envoi ; » 2° Un graphique donnant, à l'usine à gaz de Saint-Claude, la pression ( ' ) Ce phénomène se rapporte sans doute aux feux Saint-Elme, plutôt qu'à des boules électriques. II. F. C. R., 1S90, !" Semestre. (T. CXI, >° 14 ) PO ( 496) du gaz dans la conduite centrale (en colonne d'eau), ou plutôt l'excès de pression par rapport à l'atmosphère; » 3° Le graphique du baromètre enregistreur de Morges (Suisse), dû à M. Forel; » 4" La Carte d'État-Major de Saint-Claude, sur laquelle est tracée la trajectoire de la trombe d'Oyonnax au lac des Rousses; » 5° La Carte du Ministère de l'Intérieur, donnant la trajectoire du lac des Rousses au lac de Joux; » 6" Une Carte du canton de Vaud et de Neuchâtel, donnant la fin de la trajectoire. Ce dernier tracé est moins précis que les autres, faute de rensei- gnements suffisants pour cette région; » 7" Un morceau du rideau dont le tissu a été désorganisé par l'électricité ; M 8° Plus une série d'observations météorologiques du mois d'août, faites à Saint-Claude par le Principal du collège. » Au sujet de cette Communication, M. Mascart émet l'opinion qu'il serait prudent de faire des réserves sur l'existence du tonnerre en boule, en tant que phénomène physique réel, au moins dans un certain nombre de cas où les propriétés de ces globes de feu paraissent tout à fait extraor- dinaires. Il y aurait lieu de faire la part des illusions d'optique et des erreurs de jugement auxquelles sont exposés les observateurs, dans l'ap- préciation de ces apparences dont la durée est toujours très courte. S. M. DOS! Pedro d'Alcaivtara, présent à la séance, fait remarquer que, il y a près de quarante ans, voyageant à cheval dans la province de Rio-Grande du Sud, il a vu, de ses yeux, la foudre en boule tomber et parcourir les champs pendant quelques instants, puis éclater avec un bruit assez fort. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Sur le mouvemenl. du pendule de Foucault. Mémoire de M. DE Sparre, présenté par M. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Resal, Sarrau, Léauté.) « J'ai donné les formules relatives au pendule de Foucault, d'abord dans ma Thèse, en 1882, puis dans un Mémoire publié peu après. Je reviens aujourd'hui sur cette question. ( 497 ) » Premièrement, si l'on étudie directement le mouvement du pendule de Foucault, l'intégrale qui détermine l'azimut

ord Rosse (i844) et M. Trouvelot (1873) ne montrent pas l'étoile centrale; ils indiquent, à l'intérieur de l'anneau, des traces de nébulosité dont le caractère est très différent dans les trois dessins. (^) Voir page 019. ( 5.9) MÉMOIRES PRESENTES. M. Aristide Dumont soumet au jugement de l'Académie une « Note sur Paris port de mer, et le projet du canal maritime de Paris à Dieppe » . Cette Note est accompagnée d'une Carte. (Commissaires : MM. Daubrée, Jurien de la Gravière, Bouquet de la Grye.) M. G. François adresse, de Charleville, une Note complémentaire sur son système de bateau sous-marin. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Pr. de La/fide, intitulée : « Essai d'une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels. « ASTRONOMIE. — Sur Une épreuve photographique ohlenae après neuf heures dépose, à l' Obseri-aloire de Toulouse. Note de M. B. Baillaud, présentée par M. Mouchez. « L'équatorial photographique de l'Observatoire de Toulouse a été in- stallé pendant l'automne de 1889. I;e service en a été confié à M. Andoyer, astronome adjoint, assisté de M. Montangerand. Ces deux astronomes n'avaient, il y a un an, aucune pratique de la photographie. En octobre et novembre, M. Andoyer s'exerça à Paris, sous la direction de MM. P. et Pr. Henry, pendant les trois ou quatre belles nuits qui se présentèrent dans cette période. Rentré à Toulouse, il poursuivit activement l'étude des divers modes de développement applicables à la Photographie céleste et parvint, en juin dernier, à établir un ensemble de règles simples et pré- cises, permettant d'opérer sans hésitation et sûrement. ( 520 ) « M. Andoyer avait obtenu, dès l'hiver, une épreuve de la nébuleuse d'Orion, à peu près équivalente à la célèbre photographie obtenue par M. Common. Nous aurions été, dès cette époque, en ce qui nous concerne, en mesure de commencer le travail de la Carte du Ciel. » Au mois de juillet dernier, M. Andoyer me fit connaître qu'il pensait que le meilleur moyen d'utiliser l'instrument, jusqu'à la prochaine réunion du Congrès astrophotographique, était de l'appliquer à de très longues poses. Il regardait comme certain qu'il n'y aurait aucune difficulté à laisser une plaque pendant plusieurs jours dans le châssis et à continuer le travail pendant plusieurs soirées consécutives sur une même plaque. » Le service de la Faculté des Sciences et les conditions météorolo- giques ne permirent pas à M. Andoyer d'appliquer immédiatement cette idée. II partit en congé en août, laissant le service à M. Montangerand qui ne tarda pas à être en mesure d'utiliser de la façon la plus heureuse les indications qui lui avaient été données. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une reproduction sur verre d'un cliché obtenu par M. Montangerand les 8, 9, 10, i i septembre avec une pose totale de neuf heures. Au centre du cliché se trouve la nébuleuse annulaire de la Lyre, au milieu de laquelle se détache très nettement, à la vue simple, l'étoile centrale. Sur le positif, cette étoile apparaît immédia- tement par l'emploi d'une simple loupe. La plaque a 9*"" sur 12'''", soit 3 degrés carrés de superficie, un peu moins que la carte des Pléiades de MM. Henry. Elle offre à l'œil nu environ 4800 étoiles, plus du double de ce que MM. Henry ont obtenu dans les Pléiades; pour la sphère céleste entière, en supposant une distribution uniforme, on aurait 64 millions d'étoiles. Or la nébuleuse de la Lyre, bien qu'elle soit peu éloignée de la voie lactée, est manifestement en dehors. » L'examen microscopique du cliché (négatif) montre un nombre énorme de points noirs qui ne sont généralement pas des images d'étoiles. L'aspect des images véritables ne semble permettre aucune confusion. » Des clichés obtenus dans la même région du ciel, par des poses de deux heures dans une même soirée, donnent un nombre d'étoiles beau- coup moindre; cependant les qualités de l'instrument sont telles, qu'un cliché obtenu par une pose d'une heure montre nettement à l'œil nu l'étoile centrale de la nébuleuse. )) Ces résultats montrent quelle importance aura l'utilisation de l'instru- ment pour des poses extrêmement prolongées. Ils prouvent de la façon la moins contestable l'excellence optique de l'instrument, dont les objectifs Etoiles Date de 1890. comparaison. Grandeurs. Oct. 10 . . . a Anonyme 12,4 (521) sont l'œuvre de MM. Henry, et dont la monture a été construite par M. P. Gautier. En raison de l'importance du résultat, il m'a paru néces- saire d'indiquer nettement quelle part revieat à chacun des deux astro- nomes à qui il est dû, M. Andoyer, chef du service, et son assistant, M. Montangerand. » ASTRONOMIE. — Observation de la comète d' Arrest (^retrouvée par M. Barnard le 6 octobre i8go), faite à l Observatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan. Communiquée par M. Mouchez. •■^ — jt- . Nombre M. Déclinaison. compar. -+-0'"I2%9^ — 3'l4",7 12:12 Positions des étoiles. Réduction Réduction Date Asc. droite au Déclinaison au 1890. *. moy. 1890,0. jour. moy. 1890,0. jour. Autorités. Oct. 10. a i9''27™54%85 +l^73 — 26°/i4'5S"7 +7"! Rapp. à i. b igi-So-^iS^eS >i — 26°43'37"9 » CordobaCat. i9''(i25o). Position apparente de la comète. Date Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1890. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. Oct. 10 7''i8™39' i9*'28">9%5o 7,io4 — 26<'48'6",3 0,926 )) Remarques. — La comète est une vague lueur excessivement faible, ronde, qui paraît avoir de i' à i',5 de diamètre sans aucune condensation. On soupçonne dans son étendue de petits points stellaires excessivement faibles. » L'étoile a a été rapportée, avec l'équatorial, à l'étoile b et, par 6.4 comparaisons, on a obtenu pour it a ^ * b AiR =— 2"'23%8o, Aœ>=— i'2o",8. » Cette observation donne pour l'éphéméride calculée par M. G. Leveau les faibles corrections suivantes : en ascension droite : — o™,5; en décli- naison : — i'. » ( 522 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations linéaires aux dérivées partielles. Note de M. A. Petot, présentée par M. Darboux. « Soient G et G' une équation de Laplace et son adjointe (i) . . + a T — ho-T-+c>. = o, ^ •^ ou di> au dv / \ d^i). d'j. j dii- ( da db\ ^ ' dudi' au di' \ au dv J ^ » Quand on connaît l'intégrale générale de l'une de ces deux équa- tions, on sait en déduire celle de l'autre. Dans le cas où G est relative au système conjugué formé par les lignes de courbure d'une surface, je vais montrer que, sans connaître son intégrale générale, on peut déduire im- médiatement de chacune de ses solutions particulières une solution corres- pondante de son adjointe; et inversement. » Supposons, en effet, que l'équation G admette quatre solutions >.,, \„, I3, 1,.,, liées par la relation (3) i^^il^y^ = -^^ et désignons par O4 le déterminant (l, -j^, c-^, -~, -r~)- Les expressions ">-,, ^2. ^'3> ^-4 peuvent être considérées comme les coordonnées homogènes d'un point de la sphère de rayon un, et aussi comme les coordonnées de son plan tangent; par suite, pour cette sphère, dans le système (u, c), les deux équations relatives, l'une aux coordonnées ponctuelles, l'autre aux coordonnées tangentielles, se confondent avec G. Si maintenant on rap- proche ce fait des théorèmes énoncés par M. Darboux dans le para- graphe 405 de son Cours, on obtient le premier résultat suivant : » L'équation G' a les mêmes invariants que celle à laquelle satisfait le déter- minant 0^ ; par suite, à chaque solution 1 de G en correspond une u. de G', donnée par la formule (4) [^- = 0,,,,,, liées par la relation X; + }.^ + >^ = ).;, à chaque solution 1 de cette équation en correspond une u. de son adjointe, donnée par la formule et inversement, pour passer de jj. à >., on a la formule » Dans les conditions où nous nous sommes placé, on peut toujours prendre l'équation G sous la forme '^ du di' di' Ou Ou dv ' c. R., 1890, -2' Semestre. (T. CM, N° 15.) 70 ( 524 ) où l'on suppose que les tondions q et/», de u et v sont liées par la relation ^ ■' du\q du J av\pi dv J " » La formule (9) devient alors (^ij; m— ^^^, ^^^ ^^^ , ,^i ^a'^ qp\ dv Pi àv- » Les coefficients B,„_,, D„„ C„_,, C,„ considérés plus haut, vérifient là relation OÙ l'on suppose m et n au moins égaux à deux, et où l'on a (t5) M = B,„_,-h^fS N = C„_,+ ^". » Si l'on désigne par H la valeur commune des deux membres de la re- lation (i4). le coefficient y considéré dans l'équation (6) est donné par la formule (■6) r = («-'^-)('-'^') + "-"'^"' qui permet de vérifier directement la formule (i3). » Quand l'équation (i i) a ses invariants égaux, on peut, à l'aide des ré- sultats précédents, en déterminer une transformation infinitésimale ; on obtient ainsi le théorème suivant : » Quand le système sphérique (u, t^) est isotherme, l'équation de la forme (11) qui lui correspond a ses invariants égaux et admet la transforma- tion infinitésimale , d , d' , d d' du du- yr dv- » Si l'Académie veut bien le permettre, j'exposerai dans une deuxième Note les conséquences géométriques des résultats précédents. » ( 525 ) PHYSIQUE. — Vibrations d'un fd de platine maintenu incandescent par un courant électrique, sous l'influence des interruptions successives de ce cou- rant. Note de M. T. Argyropoulos, présentée par M. Cornu. u J'ai tendu horizontalement un fil de platine d'une longueur de o", 70 et d'un diamètre égal à une fraction de millimètre, et j'ai fait passer un fort courant électrique pour le chauffer jusqu'au rouge blanc. En remar- quant la grande dilatation du fil pendant le passage du courant, j'ai pensé qu'il devait y avoir quelque mouvement vibratoire produit par des inter- ruptions successives du courant. J'ai donc interposé dans le circuit un grand interrupteur à trembleur, ou mieux l'inten^upteur imaginé par Fou- coult pour les grandes bobines de Ruhmkorff : aussitôt le fil de platine s'est mis à vibrer, en se subdivisant par ondes stationnaires. » On peut observer très nettement un, deux, trois et jusqu'à huit ventres, séparés par des nœuds qui semblent immobiles. En diminuant très lentement la tension du fil de platine, on augmente le nombre de ces ventres; au contraire, si l'on tend lentement le fil, le nombre des ventres diminue et le fil incandescent vibre transversalement en formant un seul ventre au milieu. » I^e support sur lequel j'avais tendu le fil avait deux mouvements, l'un pour tendre plus ou moins le fil et l'autre pour l'allonger et le raccourcir. » On fait l'expérience de la manière suivante. On prend d'abord une grande lon- gueur de fil; on fait passer le courant d'une pile de 45 à 5o éléments de Bunsen, en tenant l'interrupteur calé. Puis on raccourcit le fil, jusqu'à ce qu'il devienne blanc de chaleur. Ensuite on lâche l'interrupteur et le fil commence à vibrer. Alors on tend lentement le fil, jusqu'à ce qu'il finisse par vibrer tout entier, en formant un seul ventre au milieu. En diminuant la tension du fil, on peut produire jusqu'à huit ventres et même plus. » Celte expérience permet de faire devant un nombreux auditoire l'étude des mouvements vibratoires des cordes. » ( .^26 ) CHIMIE. — Combinaisons du cyanure de mercure avec les sels de lithium. Note de M. Raoul Varet. « I. lodocyanure de mercure et de lithium. — Dans une solution saturée de cyanure de mercure, maintenue à une température de 5o° à 60°, on verse goutte à goutte une solution concentrée d'iodurede lithium ( iS^' de Lil pour 25^"' de HgCv). Dans la liqueur ainsi obtenue, on dissout une nouvelle quantité de cyanure mercurique que l'on additionne comme pré- cédemment d'iodure de lithium. Le liquide évaporé doucement jusqu'à consistance sirupeuse, puis Qltré encore chaud, laisse déposer par refroi- dissement de grandes lamelles nacrées, répondant à la formule HgCv, LiCy, Hgl, 7HO. C'est un corps hygrométrique, très soluble dans l'eau. Chauffé à 100° il perd 3 équivalents d'eau. Il ne se déshydrate complètement qu'en se dé- composant. » L'iodocyauure, lorsqu'on le chauffe avec précaution, dégage de l'eau et se colore en jaune; il fournit en même temps un sublimé d'iodure mer- curique jaune. Si l'on élève la température, il y a fusion du sel, sublima- tion abondante d'iodure mercurique et de mercure, puis dégagement de cyanogène et formation, sur les parois du tube, de proto-iodure de mer- cure. Pendant toute la durée de la décomposition, il se dégage de la vapeur d'eau. » La formation d'iodure mercurique, bien avant la température à laquelle le sel triple est décomposé avec formation de mercure et de cya- nogéne. indique une régénération facile de Hgl et montre que l'on a un sel plus complexe que celui qui résulterait simplement de l'union de IIg*Cy- avec LiL D'autres faits viennent encore à l'appui de cette manière de voir. » Les acides dilués décomposent le corps HgCy, LiCy, HgL 7 HO en iodure mercurique et acide cyanhydrique; il reste, dans la liqueur, du cya- nure de mercure et un sel de lithium correspondant à l'acide employé. » Quand on chauffe l'iodocyanure avec une solution de sulfate de cuivre, il y a dégagement de cyanogène et formation d'un précipité qui est ( 527 ) un mélange deCu-Cy et de Hgl; ce qui indique que tout le cyanogène n'est pas combiné au mercure. J'ai, en effet, montré précédemment que les cyanures alcalins sont décomposés par les sels oxygénés de cuivre, tandis que le cyanure de mercure n'est pas attaqué dans les mêmes conditions. » II. Bromocyanure de mercure et de lithium. — On projette du bromure de lithium, par petite quantité, dans une solution saturée de cyanure de mercure et maintenue à une température de 80°. On ajoute ainsi iS^'de LiBr pour 25^'' de HgCy. La liqueur, fdtrée et évaporée doucement au bain-marie, laisse déposer des cristaux répondant à la formule Hg^'Cy», IJBr, 7HO. » C'est un corps hygroscopique, très soluble dans l'eau. Chauffé à 100°, il perd 3 équivalents; il ne se déshydrate complètement qu'en se dé- composant. » J'ai fait quelques essais afin de rechercher si, comme pour le sel pré- cédent, il convenait d'envisager le bromocyanure comme un sel triple résultant de l'union de HgCy, LiCy avec HgBr. » Ce sel, étant chauffé doucement, fond dans son eau de cristallisation, se colore en jaune et dégage de la vapeur d'eau ; il ne fournit pas d'abord de sublimé de bromure mercurique; mais, si l'on chauffe plus fort, le sel noircit et dégage de la vapeur d'eau, du mercure et du cyanogène, et il se sublime du bromure mercureux par réaction complexe. On voit que la dé- composition pyrogénée de ce corps est bien différente de celle de l'iodo- cyanure. » Quand on chauffe le bromocyanure de mercure et de lithium avec une solution de sulfate de cuivre, il n'y a pas dégagement de cyanogène ni formation d'aucun précipité, ce qui montre que tout le cyanogène est combiné au mercure. C'est donc un sel double résultant de la combi- naison de Hg^Cy^ avec làBr. M III. Chlorocyanure de mercure et de lithium. — On obtient ce corps en évaporant une solution de cyanure de mercure que l'on a additionnée d'un excès de chlorure de lithium. » Il est difficile de fixer avec certitude sa composition, car, pendant qu'on le dessèche entre des doubles de papier, il absorbe l'humidité de l'air et il est alors décomposé en cyanure de mercure et en chlorure de li- thium : ce dernier est absorbé en même temps que l'eau par le papier. » ( 528 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les conditions les plus convenables pour la préparation en grand de la monoisobuty lamine (^ ).T!iole de M. H. Mal- bot, transmise par M. Friedel. « On a pu voir, d'après mes recherches antérieures (*), que lorsqu'on chauffe pendant trente-six heures, vers 170°, du chlorure d'isobutyle avec de l'ammoniaque aqueuse, en proportion équimoléculaire, l'ammoniaque se trouve presque entièrement épuisée, tandis qu'il reste un quart environ du chlorure d'isobutyle. Les produits de l'opération sont alors de la tri- et de la diisobutylamine libres, avec un peu de monoisobutylamine libre ou combinée. » Je me suis proposé actuellement de rechercher les conditions les plus avantageuses pour la préparation de la monoisobutylamine. J'ai fait voir que les différents termes des aminés ne se produisent pas simultané- ment d'après les équations d'Hofmann, mais successivement, par une série de transformations, dont l'ensemble constitue ce que j'ai appelé les phéno- ir.'jr.es de progression des aminés. » Le mécanisme des transformations une fois connu, il devenait possible d'arrêter, à volonté, h progression à un terme assigné d'avance. » Or j'ai montré que les bases les plus faibles, formées d'abord à l'état de sels, sont déplacées par les bases les plus fortes, de telle façon que l'ammoniaque et les aminés libres sollicitent de'leurs affinités rivales l'éther demeuré en présence. Si donc on veut arrêter la transformation à l'aminé primaire, il faut faire en sorte que l'éther qui reste encore se combine à l'ammoniaque de préférence à l'aminé primaire. » La question étant ainsi posée, on conçoit qu'il ne suffise point d'em- ployer un excès initial d'ammoniaque. D'ailleurs, à voir les choses exacte- ment, l'ammoniaque est toujours en excès, à l'origine, et même cet excès est d'abord infini, car il se rapporte logiquement non à l'éther, mais à l'a- (') Les détails de ces recherches seront publiés ultérieurement dans \es Annales de Chimie et de Pliysiqne. (') H. Malbot, Mémoire sur une nouvelle théorie générale de ta préparation des monammoniums par le procédé d' Hofmann {Annales de Chimie et de Physique. mars 1888). ( 529 ) mine primaire, qui prend naissance et dont la proportion est d'abord in- fime. » Il ne suffit donc pas, dis-je, que l'ammoniaque soit en excès par rap- port à l'éther, il fout qu'elle le soit à l'égard de l'aminé primaire qui se formera, et U fout qu'il y ait non seulement supériorité pondérale de l'am- moniaque sur l'aminé primaire, mais prédominance d'activité chimique. » C'est là le côté délicat du problème. Car, si avec certaines propor- tions l'activité chimique de l'ammoniaque est prépondérante pendant un jour ou deux, il arrive, en prolongeant l'opération pendant un jour déplus, que la prépondérance passe à l'activité de l'aminé primaire, si bien que la proportion de l'aminé primaire diminue ( ' ), tandis que celle de l'annne se- condaire augmente, et quelquefois beaucoup. Sans doute on a la ressource d'employer un très grand excès d'ammo- niaque, vingt fois, par exemple, la quantité correspondante à l'éther; mais l'expérimentation manquerait de délicatesse si l'on tombait tout d'abord dans une telle exagération. )) Il importe beaucoup, au point de vue théorique, de connaître la pro- portion minima d'ammoniaque nécessaire, et tout autant, sous le rapport pratique, afin de mettre en œuvre à la fois le plus d'éther possible et ob- tenir le plus rapidement possible une quantité suffisante du produit désiré. » En outre, si les premiers essais ne conduisent pas immédiatement au but, on a l'avantage de suivre pas à pas la lutte des affinités de l'ammo- niaque et des aminés et l'on découvre sûrement les conditions précises qui favorisent les unes à l'exclusion des autres. » Une disposition qui permet de faire très facilement cette série d'ob- servations sur les isobutylamines consiste k chauffer à ioo°, dans des ma- tras scellés, du chlorure d'isobutyle avec des proportions croissantes d'am- moniaque aqueuse très concentrée (-). (') On peut même voir que dans les expériences deuxième et troisième du Tableau ci-contre, le poids absolu du chlorhydrate de monoisobutylamine diminue de 8^-' à 66'', 4, quand on prolonge l'opération un jour de plus. (2) Une disposition qui eût été très commode, sous le rapport pratique, si elle avait pu réussir, consistait à faire passer un courant d'ammoniaque dans du chlorure d'iso- butyle chaufle à rellux. Mais la combinaison du chlorure d'isobutyle avec l'ammoniaque se fait très lentement, et la majeure partie du liquide est entraînée par le gaz, sans qu'il se soit formé, même au bout de douze heures, une quantité notable de monoiso- butylamine. Il faut donc opérer en vase clos. J'ai d'abord étudié l'action de l'ammo- niaque aqueuse, j'étudierai ensuite celle de l'ammoniaque alcoolique. ( 53o ) » Les progrès de la transformation se suivent aisément, à vue, par l'in- spection de In couche éthérée surnageante, et les produits se séparent et se dosent commodément, à l'aide des traitements rapides que je décrirai dans le Mémoire complet. » Le Tableau suivant résume les résultais comparés de neuf expériences, dont la durée a varié de 2 à 4 jours, avec une proportion d'ammoniaque croissant de 2 à i5 molécules pour i molécule de chlorure d'isobutyle. Poids du chlorbydrale Proportion ruurni corres nappon d'aoïmo- parla pondant pondéral niaque rourni luonoiso- à la do du rapportée parla liulylamine tiionoiso- raonu- chlorhydrate a oionoiso- dissoute Uutytamlno isobu- eorres- de Volume fraction Volumo 1 ui'iléculc hiilylamiiio dans Toau restanl lylamino pondatit muiioisob- du de (lu o- par la clilorb)d d'isobutyle du d'iso- diso- do couclje couche couclie dans bulylaiiiioe diisobu- de non chlorure butyle. but;le. 1 opcralîun. aqueuse. surnageante surna^'cante. l'opération. lolale. tyiauiine. diisubulyl. transformé. disobulyle. ce mol j «r er gi' er sr gr ce 40 2 ■2 .,S /' 1,3 2 5,1 >,4 3,6 27-5 0,3l 3o 4 ■à 3,7 -'7 1,3 0,3 S 2 4 1 5 o,5o 3o 4 3 4 1,5 II 0,.) «,4 4, S 1,3 9,5 0,68 35 6 2 3,5 i,(i 0,9 0,1 0,1 ,,8 3,4 9 0.64 i5 6 3 6,3 1 ,2 o,B 8,1 4.2 ',9 3,5 0,86 55 8 3 8,5 i,fj " 0,3 10,4 4,3 = -4 3 0,88 33 8 4 8,5 I ,j // 0,5 10,5 4,5 2,3 2,5 0,90 20 10 3 10,5 I II 0,4 i",9 3 3,9 1 0,95 l5 i5 3,5 9w 0,35 ti 0. j 10,2 1,5 6,8 0 » Pour la préparation en grand de la diisobutylamine . on peut emplover soit 10 molécules, soit i5 molécules d'ammoniaque; dans le premier cas, on recueillera accessoirement deux fois plus de diisobutylamine, facile à séparer par simple lavage à l'eau. En opérant avec 10 matras, on aura, en chiffres ronds, loos'' de chlorhydrate de monoisobut) lamine au bout de 3 jours et Soos'' en i5 jours. Cette quantité sera plus que suffisante pour l'étude physique et chimique complète de la monoisobutylamine. » Je me propose de préparer en grand aussi les aminés des autres séries, principalement en vue de fiaire leur étude thermochimique, afin de déter- miner les conditions précises des phénomènes de progression, de stagna- tion et de rétrogradation. » ( 53i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un procède général de synthèse des nilriles et des éthers '^-céloniques . Note de M. L. Bouveault. « Il rcsiille d'expériences de M. E. von Meyer et de ses élèves (') que tous les nitriles primaires de la série grasse sontpolymérisés par le sodium de la même manière que le propionitrile; on a même pu obtenir des com- posés mixtes en opérant sur un mélange de deux nitriles. Or, dans une première Note, parue dans ce Recueil (t. CVIII, p. 1171)» ^ous avons, M. Ilanriot et moi, établi la présence, dans les produits de l'action du sodium sur le propionitrile en solution dans l'éther absolu, du dérivé sodé C"H^-C(AzH)-CNa-CAz I » Il s'ensuit que le composé mixte obtenu par l'action du sodium sur le mélange des deux nitriles R-CH--CAz et R'-CAz aura pour constitu- tion R'-C(AzH)-CNa-CAz I R. » Donc, si l'on traite, comme nous l'avons fait dans le cas du propio- nitrile, ce dérivé sodé par un iodure alcoolique R"T, il se formera le com- posé R'-G(AzH)-C— -CAz, que l'acide clilorhydrique à froid transformera en un nitrile P-cétonique : - R-CO-C^^— CAz. » Or cette formule est l'expression la plus générale d'un nitrile p-céto- nique ; il s'ensuit que tous ces nitriles peuvent être préparés par la mé- thode que j'indique. (') E. vox Meyer, Journal fur praktisclie Chemie, 2« série, t. XXXIX, p. iS R. HoLTZWART, ibid., p. 280; R. Wache, ibid., p. 245. C. R., 1890, 2- Semestre. (ï. C\(, N" 15.) 7I ( 53. ) » Ce qui donne de l'intérêt à la préparation de ces composés, c'est qu'on peut très aisément les transformer dans les éthers correspondants : le procédé n'est d'ailleurs pas nouveau. » J'ai réalisé cette transformation avec le mélhylpropionylacètonitrde et le diméthylpropionylacêtonitrile. » On dissout l'un de ces nilriles dans un alcool, molécule à molécule (j'ai employé l'alcool méthylique); on refroidit le mélange au-dessous de o** et l'on sature avec de l'acide chlorhydrique sec ; il s'en dissout exac- tement 2 molécules. Quand le gaz n'est plus absorbé, on abandonne le mélange à lui-même pendant vingt-quatre heures dans un endroit frais, puis on décompose par l'eau ; il se sépare une couche huileuse qu'on lave, qu'on sèche et qu'on rectifie. Les rendements sont presque théoriques. » J'ai obtenu ainsi le niéthylpropiony!acélale de méthyle C^H5 = CO-CH-COOCA' liquide bouillant à iSS". Ce corps avait déjà été obtenu d'une manière différente par Israël (" ), qui l'avait nommé propionylpropionate de méthyle. » Le diméthylpropionylacêtonitrile a été transformé de la même manière en diméthylpropionylacétate de méthyle C-H^-CO-C COOCH'. )) Cet éther est un liquide incolore, d'une odeur camphrée, bouillant à iSS^-iSB", 5 (corrigé), sous la pression de •yGo™"'. » Cette transformation des nitrilesen éthers est absolument générale; il s'ensuit que l'on pourra obtenir, à l'aide de leurs nitriles, tous les éthers P-cétoniques R-CO-C^COOR". \R" » Le nombre énorme de synthèses de toutes sortes qui ont été faites avec le plus simple de ces éthers, l'éther acétylacétique, donne un grand intérêt à la préparation de ses homologues supérieurs. » On ne connaît actuellement que deux procédés permettant d'obtenir ces composés : » i" I/action du sodium sur les éthers des acides gras, qui ne réussit qu'avec l'éther acétique et l'éther propionique ; (') Annalen der Chemie und Pharmacie, t. 231, p. 197. ( 53:^ ) » 2° Un procédé deM. l'abbé Hamonet (' ), quisemble satisfaisant, mais qui ne permet d'obtenir qu'une seule série d'éthers [î-cétoniques, ceux qui sont contenus dans la formule R CH^-CO-CH-COOR'. I R » Je me suis assuré d'ailleurs que l'un des éthers que j'ai préparés, le méthylpropionylacétate de méthyle, possédait encore, au moins en partie, les merveilleuses propriétés condensantes de l'éther acétylacétique. » Il se combine à l'aniline en donnant une oxyquinoléine suivant l'équation C'H' = 0'-i- CH" Az = H'^O + CH^OH -h C' = H''AzO. » Cette mélhyléthyloxyquinoléine fond à agn" ; elle est insoluble dans l'éther. Sa formation est accompagnée de celle de carbanilide. » Outre les éthers (î-cétoniques, les nitriles p-cétoniques peuvent donner naissance, quand on les chauffe en tube scellé avec de l'acide chlorhydrique concentré, à descétones. Cette réaction, à l'aide de laquelle nous avons préparé deux cétones, a été employée pour la première fois par M. E. von Meyer. Il en résulte que ce nitrile de formule générale R-CO-C^ CAz \ \CAz R' sera ainsi transformé en l'acétone /R' R-CO-CH"^ • \R" » En un mot, on pourra obtenir par ce procédé toutes les cétones dans lesquelles les deux atomes de carbone attachés au carbonyle ne sont pas tous les deux tertiaires. » (') Bulletin de la Société chimique, 3'^ série, t. II, p. igD et 354. ( 534) CHIMIE VKGÉTAL1-. — Sur la présence et la disparition du Iréhalose dansles champignons. INote de M. Em. Bourquelot, présentée par M. Duclaux. <( Parmi les matières sucrées que l'on peut rencontrer dans les cham- pignons, il en est une, le Iréhalose, qui attire particulièrement l'attention. Mûntz, qui a signalé sa présence dans quelques-uns de ces végétaux, a remarqué que certaines espèces de champignons, examinées dans leur jeu- nesse, ne renferment pas d'autre sucre cristallisable, alors que, plus âgés, ils renferment à la fois du tréhalose et de la mannite. » Il m'a paru qu'il y aurait intérêt à suivre ces variations dans une espèce déterminée, et j'ai fait choix, }^owr ce.[.\.&è\.i\àe, an Lactarius piperalus Scop. ou agaric poivré, l'une des espèces de lactaires sur lesquelles j'ai déjà pré- senté une première Note à l'Académie ( ' ). )) Ce champignon croît abondamment dans certains bois des environs de Paris; mais on ne le rencontre guère que pendant deux ou trois semaines, ordinairement à la fin de jmllet et au commencement d'août; aussi mes recherches ont-elles duré plus longtemps que je ne le prévoyais, interrom- pues qu'elles étaient chaque année par la disparition des champignons qui en faisaient l'objet. » Elles ont commencé en 1886. A cette époque, j'avais été amené, dans le but d'extraire du glycogène des champignons, à traiter des lactaires poi- vrés jeunes et frais par l'eau bouillante, immédiatement après la récolte. En soumettant l'infusion ainsi obtenue à un traitement convenable, que j'ai indiqué ailleurs, j'étais arrivé à extraire 48% 3 de tréhalose et ie'',4de mannite par kilogramme. » Ce rendement en tréhalose étant relativement élevé, je pensai à me servir de L. piperatus pour préparer une certaine quantité de cette matière sucrée et, en 1888, j'en fis récolter 'i^^^ environ. Mais, pour abréger les manipulations, je les fis dessécher à l'air d'abord, puis à l'étuve. A ma grande surprise, ces 35''^ de lactaires ne donnèrent pas de tréhalose, et je ne pus en extraire que de la mannite (iS',86 par kilogramme). » Le champignon n'avait-il jamais renfermé de tréhalose, ou celui-ci avait-il disparu pendant la dessiccation? La seconde supposition paraissait plus admissible, cependant elle demandait à être examinée, les conditions (M Htir les matières sucrées des champignons {^Comptes rendus, 18 mars 1889). ( 535 ) atmosphériques ayant été très différentes pendant la végétation du lactaire poivré eu 1886 et en 1888. )) En conséquence, en 1889, je fis deux essais comparatifs sur deux lots de lactaires poivrés jeunes, récoltés en même temps. L'un de ces lots fut traité par l'eau bouillante une heure environ après la récolte, l'autre fut desséché à l'air, puis soumis au traitement ordinaire. Le premier de ces lots me donna exclusivement du tréhalose et le second exclusivement de la mannite. » La disparition du tréhalose avait donc réellement lieu pendant la des- siccation. Mais la dessiccation en elle-même est une opération qui ne pa- raît a;uère devoir exercer d'influence sur le phénomène. N'rtait-il pas plus probable que le champignon, une fois récolté, continuait à végéter pen- dant un certain temps, comme le fait un fruit conservé? )) C'est en effet ce qui se passe, ainsi que j'ai pu le constater la même année, en expérimentant sur un lot de lactaires jeunes (4''^) partagé en deux portions d'égal poids, l'une de ces portions ayant été traitée par l'eau bouillante aussitôt après la récolte, et l'autre cinq heures plus tard. La pre- mière a donné 20^" de tréhalose brut, et la seconde 19^"^ de mannite, sans traces de tréhalose ( 1 5 juillet). )i Enfin, pour compléter cette étude, j'ai songé celte année à examiner si la disparition du tréhalose ne serait pas empêchée par les vapeurs de chloroforme. Il fallait encore pour cela faire des essais comparatifs. Ils ont porté sur un lot de 6''b de lactaires poivrés, jeunes et frais, partagé en trois p:irties égales (17 juillet). La première portion fut soumise à l'action de l'eau bouillante aussitôt après la récolle. La seconde fut abandonnée à l'air pendant seize heures, puis traitée comme l'avait été la première. Quant à la troisième, elle fut conservée pendant seize heures dans un bocal rempli do vapeur de chloroforme avant d'être soumise à aucun traitement. )) La première portion a donné 1 5^'' , 25 de tréhalose et la seconde i S^'^gS de mannite, résultats identiques à ceux que j'avais obtenus dans mes essais antérieurs. » Dans le troisième essai, j'ai observé un phénomène assez curieux. Il s'est produit pendant les seize heures une exsudation remarquable du suc végétatif. 452*^"^ de liquide ont été expulsés. Les champignons se sont ra- petfssés et sont devenus bruns foncés, de blancs qu'ils étaient. Le liquide lui-même était brun foncé. En soumettant le liquide et les champignons à un traitement convenable, j'ai pu extraire 14^^^, 55 de tréhalose, et quel- ( 536 ) ques décigrammes seulement de mannite. Le chloroforme arrête donc la transformation du tréhalose. » En résumé, ces expériences montrent que la disparition du tréhalose est réellement liée à la végétation du champignon, et a lieu beaucoup plus rapidement qu'on n'était tenté de le supposer. Elles expliquent pourquoi les chimistes qui ont analysé le L. piperatus n'y ont jamais rencontré que de la mannite (Braconnot, Rnop et Schaedermann, BoUey). Ou ils ont expérimenté sur des champignons desséchés, ou ils ont attendu trop long- temps avant d'effectuer leurs analyses. Elles montrent, en outre, de quelles précautions il faut s'entourer dans la recherche des principes immédiats renfermés dans les plantes; car ce qui se passe pour un composé déter- miné dans un végétal donné se passe vraisemblablement aussi pour d'autres principes immédiats et dans d'autres végétaux. » ANAïOMiE ANIMALE. — Sur le nerf latéral des CycloiJtéridés ( ' ). Note de M. Frédéric iàuiTEL, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans une Note présentée à l'Académie (*), j'ai décrit les canaux muqueux de la ligne lalérale" des deux genres Liparis et Cyclopterus. Ces poissons, comme je l'ai montré, possèdent trois systèmes de canaux cépha- liques, mais n'ont pas de canal latéral. Il était intéressant de rechercher comment se comporte leur nerf latéral; c'est le résultat de mes recherches sur ce sujet qui fait l'objet de la présente Communication. » I. Chez \e Liparis le nerf latéral, dès sa sortie du ganglion du pneumo- gastrique, suit le bord inférieur de la moitié supérieure du grand latéral du tronc, passe en dehors du plexus nerveux destiné à la pectorale et s'en- gage sous la ceinture scapulaire en entrant dans le grand interstice muscu- laire qu'il suit ensuite pendant toute la durée de son trajet. « Deux nerfs naissent sur le latéral au point même où il se sépare du ganglion du pneumogastrique, ce sont Voperculaire et le surlemporal. Le premier se rend à la peau qui recouvre l'opercule et le sous-opercule; le second à deux des organes nerveux terminaux contenus dans le tube mu- queux post-orbitaire. Une troisième branche prend naissance sur le nert (') Ce travail a été fait au Laboratoire zoologique de RoscofT (Finistère). (') Sur les canaux muqueux des Cycloptéridés {Comptes rendus, t. CIX, p. 648) ( 537 ) latéral pendant qu'il traverse la cavité branchiale; elle passe sons le sursca- piilairc et se rend à la pean située au-dessus de cet os; puis le nerf latéral s'in- sinue sous la ceinture scapnlaire et devient sous-cutané au niveau du bord postérieur de cette dernière, au sommet de l'angle que font entre eux les deux os humerai et scapulaire. En ce. point même, il donne un rameau su- périeur très important, qui marche parallèlement à lui, entre le grand in- terstice et l'interstice supérieur, jusqu'au douzième rayon de la dorsale et qui fournit de très fins filets nerveux sur lesquels je vais revenir. Le tronc principal du nerf latéral suit, comme je Tai dit, le grand interstice muscu- laire jusqu'à la hauteur du vine^t-troisième rayon de la dorsale, en fournis- sant, lui aussi, do très petits nerfs dont nous allons maintenant examiner le mode de répartition. » U. J'ai étudié avec beaucoup de soin la distribution dans la peau des filets nerveux que donnent en arrière de la ceinture scapulaire le nerf laté- ral et son rameau supérieur, et cette étude m'a conduit à la découverte d'une véritable ligne latérale somatique qui complète la ligne latérale cé- phalique déjà décrite. )) Cet organe est composé de deux séries d'organites nerveux termi- naux, disposés de la façon suivante : la première série, antérieure et supé- rieure par rapport à la seconde, commence immédiatement en arrière du dernier orifice du système muqueux post-orbitaire; elle contient cinq à huit terminaisons, qui forment une ligne droite ou brisée située sur le pro- longement postérieur de celle qui réunit les trois orifices muqueux post- orbitaires; la seconde série, postérieure et inférieure par rapport à la première, commence au-dessous des derniers organes de celle-ci; elle comprend également de cinq à huit terminaisons, rangées à peu près sui- vant le trajet du grand interstice musculaire. La série postérieure reçoit les filets nerveux du nerf latéral, et l'antérieure ceux de son rameau supérieur. » IjCS intervalles qui séparent les organes de la ligne latérale sont tout à fait irréguliers, et ceux de la série postérieure toujours plus grands que ceux de l'antérieure. Ces deux faits montrent que les organes en ques- tion sont disposés dans un ordre qui n'a aucun rapport avec les myomères. » Les filets nerveux qui se rendent aux terminaisons de la ligne laté- rale sont excessivement sinueux et d'une extrême ténuité (environ o^^jOi) ; ils appartiennent tous au nerf latéral ou à son rameau supérieur, qui n'en fournissent pas d'autres, sauf cependant le nerf que le rameau supérieur envoie au dernier organite nerveux du tube post-orbitaire. ( 538 ) » III. Le nerf latéral du Cyclopleriis a élé décrit par Stannius; mais l'e.s- pace me manque ici pour analyser sa description, qui n'est pas parfaite- ment exacte. Il donne d'abord les deux rameaux dorsaux operculaire et sur- temporal; puis, après un certain parcours dans la cavité branchiale, il s'engage sous la ceinture scapulaire et, pendant son trajet sous la face interne de cet organe, il émet un rameau supérieur qui est l'homologue de celui du Liparis. Ce rameau ne tarde pas à s'enfoncer légèrement dans le derme du Cycloptère et chemine ainsi jusqu'au niveau de la moitié de l'intervalle qui sépare les deux dorsales. Le nerf latéral, au contraire, court sous l'aponévrose du muscle grand latéral du tronc jusqu'au niveau de la verticale passant par le pied du premier rayon de la seconde dorsale. Ces nerfs restent tous deux dans l'espace compris entre la rangée supé- rieure et la rangée moyenne de gros tubercules. M IV. La peau du Cyclopterus est couverte d'une telle quantité de tuber- cules, qu'il est impossible de découvrir à sa surface les organes terminaux du nerf latéral. Heureusement, j'ai pu les apercevoir et étudier leur dispo- sition sur un jeune individu long de 35""", conservé dans l'alcool depuis plusieurs années. )) Ce petit poisson a déjà la forme de l'adulte et possède toutes les ran- gées de gros tubercules qu'on observe sur les flancs, sur la tête et sur le dos de ce dernier; mais les petits qui couvrent toute la surface du corps ne sont pas encore développés, de sorte que, dans les intervalles des ran- gées dont je viens de parler, la peau est presque nue, ce qui fiicilite beau- coup sou examen. Quand on regarde sous une forte loupe l'intervalle compris entre la rangée supérieure et la rangée moyenne de gros tuber- cules, on aperçoit une série de neuf à dix petites élévations de la peau à sommet creusé d'une fossette, qui ne sont autre chose que des organes nerveux terminaux, comme le démontre clairement l'examen microsco- pique. Cette série, située, comme la série supérieure du Liparis, sur le pro- longement postérieur de la ligne qui joint les deux orifices muqueux post-orbitaires, longe la rangée supérieure de gros tubercules, en restant constamment à i°"",5 au-dessous d'elle (sur un animal de 35™™ de lon- gueur). C'est cette série unique de neuf à dix organes terminaux qui représente la ligne latérale somatique du Cycloptère. » En résumé, le résultat de mes recherches est le suivant. Les Cyclo- ptéridés (Liparis el Cyc/opterus) possèdent une ligne latérale parfaitement constituée, dont les organes terminaux céplialiques sont abrités daus trois ( 539 ) systèmes de canaux indépendants (') (Comptes rendus, t. CIX, p. G^S), tandis que ceux du corps sont libres à la surface de la peau et innervés par le nerf latéral. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherclips physiologiques sur les enveloppes florales (-). Note de M. Georges Cubtel, présentée par M. Duchartre. n Dans une première série de recherches, j'ai étudié le rôle physiolo- gique du périanthe, c'est-à-dire du calice et de la corolle. » Les enveloppes de la fleur, la corolle surtout, en général brillamment colorées, serviraient, d'après divers observateurs, à attirer les insectes etj par suite, à favoriser chez les plantes la fécondation croisée. De nom- breuses observations ont montré l'inexactitude ou tout au moins l'exagé- ration de cette loi, énoncée par Darwin. Il restait alors à rechercher ailleurs le rôle du périanthe. C'est ce que j'ai essayé de faire et j'exposerai ici quelques-uns de mes résultats. » Un sépale, un pétale constituent une sorte de lame cellulaire très mince, aux parois peu épaisses. Cette lame, formée d'éléments oxydables, gorgée d'eau, manifeste une intensité respiratoire et transpiratoire consi- dérable. 1. Transpiration. » Dans toutes les expériences auxquelles je me suis livré, la fleur, la corolle en particulier, a toujours montré, ;ui moins dans l'obscurité ou sous une faible lumière, une activité transpiratoire supérieure à celle de la feuille, à égalité de surface. Ce fait est d'autant plus intéressant que les stomates sont rares et parfois absents dans cette région de la plante. » Voici un exemple : » Prenant une fleur de Cobcea scandens, je supprime le calice, les étamines et l'ovaire, et je recouvre de mastic de Lhomme-Leforl les blessures faites à la fleur pour éviter les pertes d'eau par évaporation qui pourraient se produire en ces points. Le pédoncule floral est plongé dans un tube plein d'eau, mastiqué à ses deux extrémités. (') II y a aussi sur la tête quelques organes terminaux libres semblables à ceux qu'on trouve sur le corps; ils ne sont pas disposés en séries et sont probablement sous la dépendance du facial ou du trijumeau. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de l^ontainebleau, sous la bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. G. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 15.) ']'^ ( 54o ) Je pèse le tout avant et après l'opération. La perte de poids me donne la quantité d'eau transpirée. J'ai vu ainsi dans le même temps la fleur de Cobœa perdre os"', 220, alors qu'une feuille de Cobœa de même surface produit seulement o6'',i37 à la lumière diffuse faible. 2. Respiration. » 1. Intensité. — L'intensité respiratoire de la fleur est considérable; elle s'est manifestée généralement comme beaucoup plus grande que celle de la feuille de la même espèce. De plus, j'ai pu constater la généralité de ce fait observé déjà sur quelques fleurs, à savoir : que la lumière agit sur la fleur en éliminant l'intensité respiratoire. » Je me suis demandé, à ce propos, comment se comporteraient des fleurs de même espèce, de coloration variée. J'ai exposé successivement poids égaux de Phlox paniculata, l'un blanc et l'autre rouge, d' Helichrysam bracteatum, l'un blanc et l'autre jaune, etc. J'ai vu que les fleurs colorées respiraient toujours d'une façon plus intense que les fleurs incolores. On peut s'expliquer ce résultat, car la lumière, perdant au travers de l'écran coloré qu'elle traverse une partie de ses rayons, doit exercer sur la respi- ration de la fleur une action retardatrice moindre. GO- » 2. Nature de la respiration. — Le rapport -rj- de l'acide carbonique dégagé à l'oxygène absorbé est très variable suivant qu'il y a ou non de la chlorophylle dans la région observée. Il est toujours inférieur à l'unité, souvent même beaucoup plus faible; 0,60, o,5o, moins encore, sont des rapports qui se rencontrent très fréquemment. Pour les feuilles, au con- traire, ce rapport est généralement voisin de l'unité. » Donc, dans la fleur, la quantité d'oxygène absorbé est beaucoup plus considérable que celle de l'acide carbonique rejeté; il en résulte donc une oxydation énergique de la fleur. 3. Assimilation. » Souvent les sépales sont colorés en vert. Ils assimilent alors très net- tement, bien que le rapport -p^_ résultant des deux actions inverses, respi- ration et assimilation, ait une valeur très faible. Ceci s'explique par l'in- tensité respiratoire de la fleur qui persiste et se superpose au phénomène chlorophyllien en le diminuant en apparence. Un assez grand nombre de fleurs ont leur périanthe tout entier chargé de chlorophylle. Parfois ce périanthe manifeste un dégagement d'oxygène très net. Mais, le plus sou- ( 54i ) vent, le phénomène assimilatoire est masqué par la respiration qui l'em- porte sur lui. On trouve alors un dégagement d'acide carbonique et un rapport —Y" très faible. Il est dans ce cas toujours aise de mettre en évi- dence le phénomène chlorophyllien en comparant, à la lumière et à l'ob- scurité, toutes autres conditions étant égales d'ailleurs, les rapports des gaz échangés. » Le périanthe floral nous apparaît donc comme un organe dont la surface considérable et la faible épaisseur favorisent à la fois la respiration et la transpiration. » Or on admet généralement que de l'oxydation et de l'hydratation de la chlorophylle dérivent les matières colorantes pigmentaires de la série xanthique et, de l'oxydation des tannins divers, celles qui sont en solution dans le suc cellulaire (série cyanique). On pourrait donc con- sidérer la coloration intense du périanthe comme une simple résultante de l'activité respiratoire de cette région et non comme le résultat d'une adaptation réciproque de la fleur à l'insecte en vue de favoriser la fécon- dation croisée. » De quelle utilité peut être pour la fleur cette activité respiratoire? » On sait que les fruits contiennent généralement des produits d'oxyda- tion plus ou moins avancée. On peut admettre que le périanthe floral sert à la préparation d'une partie de ces produits. 1) En résumé, nous concluons : » La fleur possède des fonctions respiratoire et transpiratoire énergiques, supérieures, en général, à celles de la feuille de la même plante, du moins à r obscurité ou à la lumière diffuse peu intense. )) L'assimilation, généralement faible, est voilée ou tout au moins diminuée par la respiration beaucoup plus intense. » Le rapport du volume de V acide carbonique émis à celui de l'oxygène absorbé est toujours faible et inférieure l'unité. 1) Il en résulte une oxydation énergique du périanthe floral. » Le résultat de celte oxydation peut être la préparation d'une partie des produits d'oxydation nécessaires au fruit et la formation aux dépens des tannins ou de la chlorophylle de substances colorantes, qui donneront aux enveloppes florales leur éclat caractéristique. » ( 542 ) GÉOLOGIE. — Sur les éruptions porphyriques de l'île de Jersey. Note de M. A. DE Lapparent, présentée par M. Daubrée. « En 1884, j'ai donné, devant la Société géologique de France ('), quelques détails sur les roches éruptives de Jersey. Une importante série de ces roches m'avait été adressée par le R. P. Ch. Noury, auteur d'une bonne carte et d'une description géologiques de l'île, et mon attention avait été attirée de préférence par une suite de porphyres à pâte compacte, où l'on pouvait observer toutes les variations possibles, depuis la texture pé- trosiliceuse jusqu'à la disposition sphérolithique. Les pyromérides surtout étaient remarquables par l'énorme dimension de leurs éléments, les sépa- rations sphéroïdales, au lieu de se réduire, comme d'ordinaire, à des glo- bules de quelques millimètres, devenant d'énormes boules, à structure écailleuse, capables d'atteindre jusqu'à ôS*^" de diamètre. » A cette époque, d'après les renseignements que je possédais, ces por- phyres, qui couvrent presque toute la moitié orientale de l'île, paraissaient superposés aux schistes cambriens, tandis qu'ils supportaient un conglo- mérat à gros éléments, développé entre la baie de Sainte-Catherine et la pointe de Rozel, conglomérat qu'Ansted avait attribué au nouveau grès rouge (^new red sandslone). Cette relation me parut suffisante pour établir l'âge permien des épanchements de porphyres, conclusion qui semblait, en outre, pleinement justifiée par la grande analogie de plusieurs de ces types porphyriques et globulaires avec ceux qui, dans les Vosges, le Morvan et l'Esterel, sont subordonnés au terrain permien. » Depuis lors, j'ai eu l'occasion de me convaincre, lors d'une tournée faite en 1 888 dans le pays de Galles, sous la direction de M. Hicks, que des nappes deye/i/o/icj ou porphyres pétrosiliceux authentiques, intercalées au milieu des schistes infra-cambriens, avaient fourni de nombreux galets au conglomérat qui, superposé à ces schistes, supporte lui-même les ardoises violettes de Llanberis. De plus, M. Bigot, en i888('),etM. Hill, en i889(''), ont étudié le groupe septentrional des îles anglo-normandes, et tous deux (') Bulletin, 3' série, t. XII, p. 284. (-) Bulletin de la Société géologique de France, 3' série, t. XVI, p. 4i2. (■*) Quarlerly Journal of the geol. Socielj of Lundon, l. \L\ , p. j8o. ( 543 ) > ont été d'accord pour attribuer au cambrien un grès qui, dans ces îles, renferme des morceaux de porphyre, de microgranulite et même de pyro- méride. M Comme ce grès peut difficilement être séparé du conglomérat de Jersey, l'erreur commise à propos de ce dernier, et par suite à propos de l'âge des porphyres, me parut dès lors évidente. Mais, pour pouvoir me rectifier avec quelque autorité, je dus attendre qu'il m'eût été possible de voir les choses en j)lace. » Ce souhait a été réalisé au commencement du mois de juillet dernier. L'étude des falaises comprises entre l'anse de la Saline, sur la côte nord de l'île, et le château de Montorgueil, sur la côte orientale, m'a amené à constater que les porphyres, au lieu de reposer simplement sur les schistes, leur étaient partout subordonnés, aussi intimement que peuvent l'être, à Llanberis, ]es felslones vis-à-vis des phyllades infracambriens. La forma- lion éruptive débute par des brèches et des tufs, où les éléments d'ori- gine interne sont complètement mélangés avec les fragments de schiste, et auxquels s'associent souvent des veines et même des couches de jaspe rouge. » La limite respective des schistes et des porphyres est assez difficile à tracer, précisément à cause de ces formations mixtes, pour lesquelles l'é- ]nthète de métamorphiques conviendrait mal; car leur constitution ne paraît pas résulter d'une transformation ultérieure et doit tenir à l'enchevêtre- ment de l'action éruptive et d'un phénomène sédimentaire contemporain. A cette catégorie appartiennent les roches voisines de la Maison Saint-Louis, où de grands cristaux niaclés d'orthose se détachent en clair sur une pâte vert sombre, comme dans le porphyre vert-anlique. En quelques points, ces cristaux ont été décomposés et pénétrés de calcite lamellaire ou rem- placés par de l'épidote. » C'est à la partie supérieure du système qu'apparaissent les porphyres bruns à pâte compacte, remarquables par la régularité de leur division en prismes. A leur tour, ceux-ci sont couronnés par les pyromérides, sur les- quelles, à la Tête des Hougues, repose immédiatement le conglomérat de Rozel. Ce dernier débute par quelques strates minces, de couleur pourpre, à petits éléments, lesquelles alternent avec des bancs à très gros fragments schisteux, granitiques et porphyriques. Enfin le conglomérat est recoupé en plusieurs points par des veines régulières de porphyrite micacée ou am- phibolique. ( 544 ) » Il est donc exact de dire, avec M. Davies, que les porphyres de Jersey sont des rhyoUtes anciennes. Ces porphyres ont été relevés et disloqués avec les schistes encaissants, et le conglomérat paraît bien être, comme l'ont indiqué MM. Bigot et Hill, de l'âge des poudingues pourprés de Nor- mandie. De plus, on voit à Jersey, en filons dans la syénite, des porphyres globulaires, d'aspect granitique, qui, sur les salbandes, prennent une pâte aussi compacte que celle des elvans. » Ainsi paraît se confirmer de plus en plus l'idée que la texture des roches éruptives dépend beaucoup moins de leur âge géologique (comme j'ai été longtemps disposé à le croire, à la suite de plusieurs géologues éminents), que des circonstances spéciales de la sortie de ces roches. Cette manière de voir, déjà ancienne, mais développée récemment, avec un éclat particulier, par M. Rosenbusch, paraît destinée à triompher défi- nitivement, avec cette restriction, qu'au lieu d'attribuer, comme on le fait en Allemagne, une part absolument prépondérante, sinon exclusive, aux conditions de profondeur et de température, il est vraisemblable qu'une grande influence doit être accordée à la façon dont s'est accompli le départ des dissolvants ou éléments minéralisateurs. « A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance su i3 octobre 1890. Traité de Mécanique céleste; par F. TissEn\^D. —Tome IT : Théorie de la figure des corps célestes et de leur mowement de rotation. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891; i vol. in-4". ( 5/,5 ) Bulletin du Comité inlernaiional permancnl pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel, 5* fascicule. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; br. in-4°. (Présenté par M. l'amiral Mouchez.) La génération des minéraux métalliques, dans la pratique des mineurs du moyen âge, d'après le Bergbiichlein ; par M. Daubrée. Paris, Imprimerie nationale, i89o;br. in-4°. Essai d'une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels; par Prosper DE L.\.FiTTE. 1'^ édition. Paris, Gaulhier-Villars et fils, 1890; i vol. gr. in-8''. Guide pratique du chimiste de distillerie et de sucraterie; par E. Guillemin. Paris, .T. Michelet, 1890; i vol. in-12. Les hydrates de carbone chez les Champignons; par M. Em. Bourquelot. Lons-le-Saunier, i.acien Declume, 1890; br. in-8". (Présenté par M. Dii- claux.) Tumeurs lymphadéniques multiples avec leucémie; par MM. Relsch et Vail- l\rd; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Archives italiennes de Biologie, publiées sous la direction de A. Mosso. Turin, Hermann Loescher, 1890; i vol. in-8". Le magnétisme atmosphérique; par A. Fortin. Paris, Georges Carré, 1 890 ; I vol. in-12. La navigation fluviale ; par Tn. Carro. Meaux, A. Le Blondel ; Paris, J. Michelet, 1890; i vol. iii-ia. Notice sur le climat du Caire; par M. J. Barois (Extrait du Bulletin de l'Institut égyptien, année 1889). LeCaiie, Jules Barbier, 1890; i vol. gr. iii-8". Bulletin de la Société internationale des Electriciens, Tome VH, août- octobre 1890, n" 71. Paris, Gauthier-Villars et fils; br. gr. in-8°. Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris; par M. F. Tisserand, Tome VII, août 1890. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; br. in-8". Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4* série, publiée par Camille Jordan. Tome VI, année 1890; lasc. n° 3. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; br. in-4°. Notice. — Prof. Jas. D. Dana s « Characteristics of Volcanoes; by W. L. Green. Honolulu, H. L. Ha^rahan Gazette Company's press, 1890; br. in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Transactions ofthe Wagner free Institut of Science of Philadelphia, vol. 3. Philadelphia, 1890; i vol. gr. in-8" (trois exemplaires.) ( 546 ) Estadistica gênerai de la Repuhlica Mexicana, à cargo del D'" Antonio Penafiel, ano V, Mexico, 1889, mim. 5. Mexico, oficina tip. de la secreta- ria de Fomento, 1890; i vol. in-4"- Abhandlungen der Kôniglichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, ans dem Jahre 1889. Berlin, 1890; i vol. in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 20 OCTOBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Étude du mouvement d'un double cône paraissant remonter, quoique descendant, sur un plan incliné; par M. H. Resal. « Il s'agit d'un vieil instrument, dont il existe deux spécimens au Con- servatoire des Arts et Métiers, qui, depuis l'abbé NoUet, à l'exception toutefois de M. Daguin, n'est plus mentionné par les auteurs d'Ouvrages de Physique. Cet instrument jouit cependant, au point de vue mécanique, de propriétés intéressantes dont l'étude élargit notablement le cercle, trop restreint, des problèmes relatifs au roulement des solicles. » Le plan incliné est déterminé par deux guides, dont la section est rectangulaire, qui sont assemblés de manière à déterminer un angle dont le sommet est en bas. Les guides sont également inclinés sur l'horizon, et leurs faces latérales sont verticales. Les deux cônes constituant le solide (S) sont identiques. Lorsque le solide remplit certaines conditions et qu'on G, R., 1890, 1'- Semestre. (T. CXI, N» 16.) 7'^ ( 548 ) le place sur le plan incliné de manière que son équateur coïncide avec le plan vertical de la bissectrice de l'angle, le solide s'élève en s'appuyant sur les arêtes extérieures et intérieures (^directrices) des guides. » Soient O le sommet de l'angle des directrices et Ox la bissectrice de leur angle 29 ; Oy la normale au plan incliné xOz; IX, h l'angle de la section méridienne et la hauteur des cônes; x^, y y les coordonnées du centre C de l'équateur ; /, m, n les angles avec Ç)x, O/, 0= de la normale au point {^x,y, z) de la surlace du solide (S). » Il suffit de considérer celui des deux cônes qui est situé du côté des z positifs. On a (i) {x- X,)- -+- {y-y^y ::= (s - hy tang= oc pour l'équation de la surface du cône; I / x CO&^ COS771 COS/( (2) = ="■'-, et (3) y = o, =^=irtangcp pour les équations de la directrice. » De la combinaison des équations (i) et (3) résulte une équation du second degré en x, et, en exprimant que ses racines sont égales, on trouve (4) 1^ — ^1 tangç = j,y/cot^a, — tang^ç, en remarquant que j, > o pour x^ = o. On doit donc satisfaire à la condi- tion (5) 90°— a>., [j., v les valeurs /, m, n qui se rapportent à l'ap- pui, les équations (2) et (6) donnent (7) cosT. = tangcpsina, cosy. = sina \/cot*a — tang-. -\-ycos^. rp z sina := o. L'intersection de ces deux plans, représentée par ,r co?), ^ . . ,^, y = = — xlansii + <)), COS [J. D \ / est l'enveloppe de la circonférence de l'équateur. » En tenant compte de la conipressibilité de la matière , les choses se passent comme si (S) s'appuyait sur chacun des guides, suivant une bande très étroite comprise dans le plan directeur correspondant. Soient main- tenant O^' l'horizontale du point O; Oy' sa verticale menée en sens inverse de la pesanteur; 6 l'angle xOcc'. On a ,r>N ( lansO v/cot-a — tanff'-(s — tango , h langO tangœ + y col- a — tang-o sin6 tango -\- cosO ^'cot- a — tang-o » Pour que le mouvement ait lieu comme on l'a supposé, il faut que le coefficient de x\ soit négatif ou que tan^'o (q) tang9 < =r, ^='^ " v/cot^a — tang^o ce qui revient à (9') t-§^ cos(i -T-0) := tango. y^cot-o — tang^ç = — 7^- » Soient s le chemin décrit par le point C à partir de l'instant initial; a ( :-ï5o ) la valeur initiale censée donnée de x, ; on a ^(- \„ / so tan£;-ç (a:, — a) cota a)- -h (.r, — a)- — ; ^ — tans "■? ;/col^o{ — tang^cp d'où (il) .^1 = a '-ss/coi^cn — tang-o tanga, par suite, y X I COSX (12) y =z b — S , en désignant par b la valeur initiale de jKi (' )• » L'élément superficiel da de (S) commun avec un plan directeur ne peut pas venir coïncider, au bout du temps dt, avec un élément suivant du plan; de sorte que le glissement, tel qu'on l'entend, ne peut pas se produire. Voyons maintenant si l'hypothèse du roulement est admissible. Soient V la vitesse de C et w la vitesse angulaire de (S) autour de son axe de révolution ; pour que la vitesse du point (/, ^ ) soit nulle, il faut que toÇcc, — iv) = Vsin(i H- 0), wy, = Vcos(i -l- ô), d'où .r, — .r , . cosX ~ = tang(j -+-6) = , et, comme c'est ce qui résulte des deux premières des formules (6), il est permis d'admettre que, à l'instant l, le mobile a pour axe instantané la parallèle à O:; qui joint les points (y, 'Q, (/, — 'C). On a donc seulement, pour exprimer le roulement, / o\ V cos tx. (l5) CO = ' ^ ' y, cosc( Cette rotation se décompose en deux, autres : l'une suivant la normale à la surface de (S) au point (x,, C), l'autre comprise dans le plan tangent. La première a pour effet de déplacer un élément superficiel di' de (S) qui fait suite à dn; la seconde de faire coïncider dn' avec un élément du plan direc- teur. La réaction t;ingeatielle de ce plan sur (S) est dirigée en sens in- (') La plus petite valeur a„ de oet la plus grande valeur ô^ de b sont celles dex,, j, données par les formules (6) lorsqu'on y fait / = o, savoir ,. , cos^X , /isina/ , cos^ X \ on trouve (p^cos^a^-r;cos=a)^ -^^V -^jj=gy,[y, sm^cos-a- ^^^^ j; mais il est facile de reconnaître que ^^ — V — — - - -— — ^' = _ V £^ • 'di ds i cos a «îri ' «^' cos a ' par suite (p-cos^(;. -1- y^cos-a) ^^ — cos^^' cos a /■ . . „ ô cos « cos |ji.\ ^- 2ffy, — ; y, smi cos^a — --^ o. »•' ' cosX \-' ' - cosa / )) La loi que suit le coefficient de roulement B n'est pas bien connue; cependant les résultats des expériences de Morin et de Dupuit sont assez bien représentées par la formule ^\/wT^'' dans laquelle K, K' sont deux constantes dépendant de la nature du corps en contact et R le rayon de courbure de la section normale du corps rou- f lant menée par la direction de T. Dans le cas actuel, on a R = -^^^^ r étant le rayon du parallèle mené par le point (/, p). Mais ou a, eu se re- portant à la formule (G), •= yj{3c, — x)- + y\=y^ cosa COSfA par suite !5 = Rv/ ^^ ; y j'i + K.' cosiji mais, comme R n'atteint pas 2""° et que R' n'est pas inférieur à i™, on peut négliger S dans l'équation ci-dessus, laquelle donne, en exprimant que V = o pour j, = A, ('") COS À p-cos^|x+ 6^cos-a » Cette équation aurait pu s'écrire immédiatement, car elle n'est que la traduction de celle de Rœnig. ). La vitesse V, nulle pour j, = b, redevenant nulle pour y, = o, c'est- à-dire à l'mstant où le solide est sur le point de quitter le plan incliné, ( 553 ) doit passer par un maximum. Si l'on remarque que dV dV dt cosa dN dx cosa i rfV dyi dt dy\ cosX dt dt cosX V dt on déduit de l'équation (i6), pour l'accélération de C, , , d\ ■ ■ o ( V? cos^a -H 3p- cos^iA y, — aip-cos^n) (17) -j- = gsiaicos'cny,—^ ri — - — r-4 ^r-r/ —■ » La valeur de j', qui rend V maximum est donnée par 1 .) „ COS^ |X , , COS- |J. y' + 3p= — T^ y, — 2èp- — ^ = o, d'où ou ^.=(p:-s/(\/\/*'+p'Sï-'-vV*'+^*S^-*'- » La plus grande valeur de -7- correspond ày, ^ b et son minimum à la racine positive de l'équation r:+ 407, — 00- — ^ — o. •^ ' T / ' i COS- a On déduit des équations (i3) et (16) _ /a^sin î COS a cos^ [A b- — Yi ces). p"^ cos^jji. + j'j cos^a Cette vitesse angulaire est croissante à partir de o; car l'équation -y— = o a deux racines : une plus grande que b et l'autre négative. Il résulte de là que la plus grande valeur de w répond à y, = o. » MÉTÉOROLOGIE. — Note sur des éclairs allant à la rencontre l'un de l'autre; par M. A. Trécul. « M. Trouvelot a fait à l'Académie, le 29 septembre (p. 483 de ce vol.), une Communication fort intéressante. Il décrit des éclairs très singuliers qu'il observa pendant un orage du 8 mai 1890. Parmi ces éclairs, « il y en » avait d'horizontaux et de verticaux allant de la nue à l'horizon. Ceux qui » étaient horizontaux se distinguaient par une forme arborescente bien dé- « cidée. En général, ils se montraient isolément; mais plusieurs, quiappa- ( 554 ) M raissaient deux à la fois, venaient de directions opposées et marchaient » à rencontre l'un de l'autre. » « Une paire de décharges lui apparut dans des conditions particulière- » ment favorables pour l'observation. L'apparition fut simultanée : deux » points de la nuée s'allumèrent au même instant, et deux masses éblouis- » santés de lumière se précipitèrent l'une vers l'autre en se divisant en » nombreuses branches qui, elles-mêmes, se .subdivisaient en branches » plus petites. La rencontre, qui semblait inévitable, n'eut pas lieu » cependant. » » M. Trouvelot assimile ces éclairs à « deux étincelles électriques, abso- » lument semblables, sauf la grandeur, aux étincelles des machines d'in- » duction. » )) Je demande à l'Académie la permission de lui rappeler que, il y a dix ans, je lui communiquai une observation dont le résultat principal a beau- coup d'analogie avec celui de M. Trouvelot, quoique les circonstances dans lesquelles il fut obtenu fussent bien différentes. » C'était pendant l'orage du 19 août 1880; de petites colonnes lumi- neuses semblaient envelopper quelques-uns des paratonnerres de l'Entre- pôt des vins, que, toutefois, je ne distinguais pas, la nuit commençant. Plusieurs de ces colonnettes s'épanouissaient, au-dessus des paratonnerres, en magnifiques éclairs à peu près circulaires ou obovés. Ce n'est pas d'eux que je veux parler. Mais, à deux reprises différentes « je vis deux de ces )- colonnettes lumineuses s'élevant simultanément et parallèlement, à une » distance que je jugeai égale à celle qui sépare deux paratonnerres voi- » sins. A une certaine hauteur qui ne devait guère dépasser celle des para- )) tonnerres, elles se précipitaient l'une vers l'autre, exactement à angle » droit. Elles étaient alors terminées en pointe, et s'éteignaient sans dé- » flagration et sans bruit, avant de s'être réunies. » (Comptes rendus, t. XCI, p. 408). » Tel est le fait, que je publiai alors dans toute sa simplicité, sans l'ac- compagner d'aucune réflexion théorique, pensant que sa seule indication en disait assez. Ne mérite-t-il pas d'être rappelé et rapproché de ces éclairs ramifiés, marchant l'un vers l'autre, que M. Trouvelot assimile à des étin- celles de machines d'induction. Certes, les pointes de mes deux para tonnerres peuvent être considérées, sans aucune exagération, comme les pôles d'une telle machine, et mes deux colonnettes lumineuses, courbées à angle droit, occupant chacune une grande partie de l'intervalle qui sépare deux para- tonnerres, peuvent, à bon droit, être regardées comme des étincelles élec- ( .^,55 ) triques simples et gigantesques, tout aussi bien au moins que les éclairs ra- mifiés plusieurs fois de M. Trouvelot. » Je n'ai pour but dans cette Note que de rappeler un fait que l'obser- vation de M. Trouvelot, sous une autre forme, vient confirmer. » M. Agardii, Correspondant pour la Section de Botanique, fait hommage à l'Académie de la sixième et dernière Partie d'un travail intitulé Till Al- gernes Systematik. Ce Fascicule contient les descriptions de plusieurs Algues australiennes, des observations sur la structure et les caractères des Dasya, avec une classification nouvelle des espèces de ce genre. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Arnaudeau soumet au jugement de l'Académie la description et les dessins d'un peson à fil à plomb et d'une balance roulante, pour rem- placer, dans les pesées usuelles, les pesons et les balances à ressort. (Commissaires : MM. Resal, Maurice Levy, Sarrau.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Brooks (iq mais 1890), faites au grand équatorial de l' Observatoire de Bordeaux, par MM. G. Ravet, L. Picart et Courty. Note de M. G. Rayet, présentée par M. Mouchez. Dates 1890. Juin 21 . . . 22. . . 23... 24... 25... 26... .;. Positions apparentes de la comète Brooks. 4.4o>9 Temps moyen de Bordeaux. h I r 10.19. 5,9 10.28.27,8 10. 0.54,2 10.18.37,9 I I .25. I I ,0 JuilletiS.. .. Il i'.57,5 1.5. ... 10.43.26,8 Ascension droite apparente. h m s 15.59.26,02 15.49. 53, .58 i5.4o.i8,33 1 5 . 3 I . 20 , n l5.23 .30,67 i5.i3.46,83 13.45. 8,39 13.42. 12,83 13.39.29,07 Log. facl. parallaxe. ,456 ,i63 7,383 ,248 ,476 ,767 ,843 ,844 7,828 Distance polaire apparente. 34 .40. 24.54. 25. I I . 4,3 5,6 0,0 25.29.87,4 25.5i . 19,3 26.16. 8,8 35 . I . 5o , 2 35.34.22,6 36. 6.i5,8 Log. fact. parallaxe. 0,462 o,483 0,461 0,466 0,427 0,287 — o,3i5 — 0,821 —0,273 Èioile* Observ. G. Rayet. G. Rayet. G. Rayet. L. Picart. L. Picart. L. Picart. G. Rayet. G. Rayet. L. Picart. C. li., 1890, 2« Semestre. (T. C\I, N° 16.) ^^ ( 556 ) Temps moyen Ascension Distance Date 3 de droite L Dg. fact. polaire Log. fact. 1890 Bordeaux. upparenle. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. Juillet i6... h ni s 10. io.3i ,9 h 3. m s 36.57,34 ",800 36:37'.44'i9 — 0,i54 10 G. Rayet i8... 10. 12.26,5 [3 32.11,02 r,8oi 37.40. 55,2 —0,265 I I L. Picart 21 . . . II. 0.37,6 3. 20.58,28 ",822 39.14.28,3 — 0,542 12 L. Picart 27... 10.34.51,8 3. 16.20,87 ".790 43. 5.i3,i -0,586 i3 G. Rayet 3o... 10.40, 9,5 3. i3.2i,65 ",788 43.29.46,0 -o,634 .4 Courty. Si... 9.33.58,8 13 12. -1,29 r,769 43.54.45,5 —0,498 i5 Courtj'. Août I. . . 10.41 .23,0 i3 9.31, 36 ''77' 45.12.38,1 —0,688 16 Courty. 5... II .20.33,9 i3 7.35,82 " r,753 46. 2.29,9 —0,762 '7 Courty. 6... II .10.23,3 i3. 6.52,o4 ',750 46.26. 22 ,3 — 0,753 18 Courty. 7... 11.11.28,8 i3 6. 12, i6 r,742 46.49-32,7 —0,769 '9 Courty. II.. . 8.44.53,2 i3 4- 0,78 - f,738 48.i8.i5,3 — o,558 20 Courty. i5... 10. 6. 6,9 i3 2.20,10 -,736 49.44.35,9 —0,740 21 Courty. 20.. . 9.5o.3o,6 3. 0. 56.63 -,-23 5i .22.53,9 —0,754 23 L Picart 21.. . 9- 9- 9.0 3. 0.44,24 -,730 5i.4i.i3,8 —0,705 23 L. Picart 22. . . 9.59.40,8 3. 0.33,53 -,712 51.59.59,9 -0,778 24 Courty. Sept. I. . . 8. 9.16,8 2. 59-49r04 -,7i3 54.47. 5,6 —0,697 25 L. Picart 2. . . 8.52.45,3 ] 2. 09.50,89 ',711 55. 2.36,8 —0,760 26 G. Rayet 3... 8.25.47,5 2. 59.52,94 ".709 55 . 1 7 . 2 1 , 8 —0,730 27 G. Rayet 6... 8. 8.33,6 3. 0. 1,28 ",706 56. I. 8,6 -0,729 28 L. Picart 7... 8. 1.57,9 3. 0. 6,36 ■,705 56. i4.3o,5 -0,728 29 L. Picart 8... 8. 2. 28; 8 3. 0. i 1 ,96 -,702 56.28.42,9 —0,733 3o L. Picart 9... 8. 4. i.i 3. 0.18,24 ■ r,70i 56.42.33,2 -0,748 3i L. Picart 10.. . 7.52.14,1 3 0.24.96 ".707 56.55.23,3 —0,732 32 L. Picart II. . . 8. 0.49,6 [3 0.32,20 ".699 07. 8.46,3 -0,748 33 L. Picart 12. . . 7.42.08,2 i3 0.39,01 r,7oi 57.21 . 16,7 —0,732 34 L. Picart 14... 8. 3. 4,5 3. 0.55,32 ',692 57.46.26,7 -0,767 35 G. Rayet 10.. . 7.52.51,7 3. I. 3,87 - -,693 57.58.23,7 —0,760 36 L. Picart 16... 7-47-27,9 3. i.i3,68 1 ',692 58.10.32,0 —0,760 37 G. Rayet Oct. y . . . 6.55. 9,9 i3 5 . 33,57 r,668 61.33.35,3 —0,793 38 L. Picart 8... 6.41.48,5 i3 6.24,04 r,666 62. 2.32,5 -0,795 39 L. Picart 12. . . 6.4i.3i ,6 3. 6 . 37 , 4o 1 ",663 62. 9.25,0 -0,799 4o G. Rayet Étoiles de comp. 1. . . 2. . . 3... 4... 5.. . Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1890,0. Catalogue. Argelander-OEltzen. 10769 Argelander-OEltzen. 15769 Argelander-OEltzen. i5547 Argelander-OEltzen. i5534 Argelander-OEltzen. 15387-88 Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction moyenne. au jour. moyenne. au'jour. Il m s l5. 52. 25, 82 + 2^,87 24°. 54'. 3" 2 - 7.98 |5. 52. 25, 82 2,84 24.54. 3 2 - 8,25 i5. 35. 33, II 2,67 25. 12. 10 6 — 9.42 15.34.25,12 2,61 25.32. i3 7 - 9.68 10.22.41 ,72 2,48 25.43.26, 2 -10, 48 ( 557 ) Étoile de conip G. 9- ÏO. 1 1. 12. i3. i4. i5. i6. >7- iS. 19- 20. 21. 22. 23. 24. 25^ 26. 27. 28. 29. 3o. 3i. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 4o. Catalogue. Argelander-OEltzen. i52i4 Argelander-OEllzen. i3g8o Argelander-OEltzen. i3g3.5 Argelander-OEltzen. iSSgS Argelander-OEltzen. i3862 Groombridge. 2027 Argelander-OEltzen. i3652 Argelander-OEltzen. i3588 Argelander-OEltzen. i3587 Argelander-OEltzen. i3528 Argelander-OEltzen. 13398 Lalande 24432 Weissej. H. XIII. 127 Weisse,. H. XIII. 4o Weisse,. H. XII. 1172 Groombridge. 1964 Lalande. 24246 Bonn VI. -I- 38°. 2396 Weissej. H. XII. 1 1^87 Bonn VI.-)- 35°. 2400 Weissej. H. XIII. 5i52 WeissOj. H. XII. 1174-73 Argelander -h 34°. 2388 (D. M Weisses. H. XII. 1197 W^eissea. H. XII. 1197 Weisse,. H. XII. ir97 Weisse^. H. XII. 1106 Weissej. H. XII. noô Weisse,. H. XIII. i Weisse,. II. XII. 1077 W. Struve, Positiones rnediœ. i5o4 W. Struve, Positiones niediœ. i5o4 Weisse,. H. XIII. 72 Weissej. H. XIII. 109 Bonn VI. -1- 28°. 22o3 Ascension droite moyenne, h m s 5. 9.29,63 3.42.29,57 3.39.56,92 3.37.22,84 3.35. i5,53 3.34.54,58 3.23.28, 19 3.18.39,37 3. 18.55,79 3. 14.40, 12 3. 6.56,69 3. 3.17,65 3. 8.42,88 3. 4.55,59 3. I . 10,62 3. 0.42,81 2.56. 12, o3 2.56.36,72 3. 2. 9,49 2.09. so, 90 3. 5.38,63 3. 1.26,88 3. 1.21,89 3. 2.42,02 3. 2.42,02 3. 2.42,02 2.57.22,58 2.57.22,58 3 . 3 . 5 , 09 2.55.40, 12 3. 4 -40, 34 3. 4 -40! 34 3. 6.48,00 3. 8. 9,02 3. 9.37,22 Réduction au jour. Distance polaire moyenne. Réduction au jour. 2 O O O O O O O O O O o o o o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o — o 3i 79 74 70 65 59 45 32 26 22 i3 09 10 07 02 o5 09 09 08 i5 i4 i5 •7 i6 '7 18 19 19 •9 i4 12 1 1 26. i5, 35. I, 35.36, 36. 6, 36. 3i, 37.38. 38.58, 43. 10, 43.18 43.53, 45.18, 46.14. 46.24, 46. 5i. 48.29 49.48, 5i .21 5i.38, 52. 8, .54.46, 55. 6 55.23 55.54 56.26, 56.26. 56.26 56.58 56.58 57.21 , 57.47 58. 2, 58. 2, 61.33, 61.55, 62. 9, 56,1 3,0 II, I 244 23,2 16,3 36,7 3o,o 6,9 4o,o 11,2 4,4 '6,9 I9!2 20,4 29.9 34,2 6,7 39,8 56, o 44,3 3o,5 29,5 17,6 17,6 17,6 33,5 33,5 56, 1 21,8 39,2 39,2 59,3 25,0 20,0 — 1 1 — 13 — 13 — 13 — 13 — 13 — 13 — 12 — 1 1 — 1 1 — 10 — 10 — 10 — 10 — 9 — 8 — 7 — 7 — 7 — 5 — 5 — 5 — 4 — 4 — 4 — 4 — 3 — 3 — 3 — 2 — 2 — 2 — I — 2 — 2 29 98 89 82 75 53 i5 09 86 61 94 5i 5i 24 44 73 69 52 5o 53 57 22 65 49 3o 12 70 5i 52 83 96 77 69 58 74 » Les observations sont corrigées de la réfraction. M Les observations actuelles sont la suite de celles qui ont été publiées dans les Comptes rendus du 22 juin. Elles portent à 71 le nombre des posi- tions de la comète Brooks, obtenues à l'Observatoire de Bordeaux. » ( 558 ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Remarque relative à une cause de variation des laliludes. Note de M. R. Radac, présentée par M. Tisserand. « Les oscillations de la mer, aussi bien que divers phénomènes météo- rologiques (chutes de neige, etc.), peuvent donner lieu à de faibles dévia- tions des axes principaux du globe. Je supposerai donc que le pôle C se trouve écarté de sa position moyenne C^ d'une quantité c = c^ ûnmt (m, mouvement diurne du Soleil ou de la Lune). En désignant par a, [i, y les vitesses de déviation des axes principaux, ou les excès de leurs rotations p, q, r sur les rotations moyennes, par ç, v) les coordonnées sphériques, par rapport à C, de la normale G au plan invariable, on arrive aux équa- tions différentielles suivantes (Tisserand, Mécanique céleste, t. IL n°218) : ^;+(..-y)., = _[i, __^,._,.)ç= a, où [;. = 3^ 5 w étant la vitesse de la rotation diurne. Dans les phénomènes que nous avons en vue, une simple considération géométrique montre* qu'il y a lieu de faire y == const., et » En faisant d'abord abstraction des seconds membres, les équations diflérentielles donneraient l — k cos(;7, — y)/, r, = A sin(u. — y)/, où l'on pourrait encore écrire t -+- -z au lieu de t. [Mais, en rapportant E, o à des axes fixes dans le globe, ces termes deviennent Acosa/, Asin|j.f; ils indiquent un mouvement circulaire du pôle de rotation I (qui, dans ce cas, coïncide à fort peu près avec le pôle G) autour du pôle d'inertie C, dont la période est le cycle eulérien de 3o5 jours. Il reste ensuite à con- sidérer les termes qui tiennent compte des seconds membres. On trouve alors que les coordonnées de G ou de I, par rapport à Cp, sont c^- .[.,,_,„, c-0 sin'"^ u. m r, — H ^--^ s c„ cosnit. ( 559 ) S'il s'agissait du phénomène des marées, on prendrait y = — ifjw. Celte vitesse étant beaucoup plus grande que m, on voit que ^ — c et n sont à peine de l'ordre de ^-; la variation des latitudes qui résulte des marées est donc négligeable. (J'avais d'abord trouvé des termes pouvant s'élever à quelques centièmes de seconde, en faisant (î = o; mais ces termes dispa- dc ■ raissent en prenant p = — -^> ce qui est plus logique.) S'il s'agissait d'un phénomène local et annuel, on aurait y = o, m^\^., .^,?-nr^'^^f et, par suite, c — \ = 3,3co ûnmt, vi = 2,7Co cosmt. C'est une ellipse qui a pour grand axe (3,6c„. Une variation annuelle des latitudes de o",5 pourrait donc résulter d'une déviation c„, inférieure à o",o8. On l'obtiendrait encore (temporairement) en prenant, par exemple, Co^o",o3 et A=o",i5, l'écart maximum étant approximativement 2A + 6,6C(,. Une déviation c^ de o",o3 peut être produite par une masse d'eau de 2000'"°'', convenablement placée. >' Ces chiffres donneront au moins une idée de l'ordre de grandeur des effets que l'observation pourrait révéler. » ASTRONOMIE . — Sur les variations constatées dans les observations de la latitude d'un même lieu. Note de M. A. Gaillot, présentée par M. Mouchez. « Depuis le commencement de l'année 1889, on a entrepris, dans les Observatoires de Berlin, Potsdam et Prague, une série continue d'obser- vations ayant pour but d'étudier les variations possibles de la latitude d'un même lieu. Le plan général du travail, étudié avec un soin minutieux, a été exposé par M. le professeur Albrecht, dans les Comptes rendus de la neuvième conférence générale de l'Association géodésique internationale tenue à Paris en 1889. Les observations elles-mêmes ont été exécutées dans des conditions présentant de sérieuses garanties d'exactitude, et, quelque opinion que l'on ait sur le fond même de la question, on ne peut méconnaître l'importance des résultats obtenus. » Or ces résultats, absolument concordants dans les trois observatoires, indiquent une variation périodique de la latitude observée, le maximum ( 56o ) correspondant à Télé, le minimum à l'hiver, et l'amplitude de l'oscillation autour de la valeur moyenne étant de ± o", 25. » Dès i86j, dans un travail entrepris à la demande de Villarceau, nous avions constaté nous-même que les latitudes déduites des observations faites à Paris de i856 à 1861 donnaient un résultat identique ('). Mais ces observations, qui n'avaient nullement pour but la recherche de la latitude, n'ont pas été effectuées, à beaucoup près, avec les précautions minutieuses auxquelles on s'est astreint à Berlin, Potsdam et Prague : les conclusions qu'on peut en déduire devaient donc être formulées avec de ijrandes réserves. Actuellement la variation se trouvant définitivement constatée, il faut en trouver la cause. » On a déjà énoncé un certain nombre d'hypothèses, plus ou moins ad- missibles, par lesquelles on a essayé d'expliquer le phénomène observé. Nous ne retiendrons que les deux qui nous paraissent les plus probables, et nous indiquerons les moyens de contrôle que comporte chacune d'elles. » 1° L'axe de rotation se déplacerait à l'intérieur de la Terre, le pôle décrivant autour de sa position moyenne une circonférence, dont le rayon serait de o", 25 (7 à 8""). » Si cette hypothèse est exacte, le phénomène présentera la même am- plitude dans toutes les stations; mais les époques des maxima et des minima varieront prosi^ressivement avec la longitude, ces époques étant inverses pour des stations dont la longitude différerait de 180". » Pour obtenir la plus grande précision dans la comparaison des résul- tats, il faudrait que les stations où se feront les observations de contrôle fussent situées toutes, ou au moins deux à deux, sur le même parallèle et à des longitudes 1res différentes. Ou jiourrait alors, en poursuivant l'appli- cation de la méthode exposée par M. Albrecht, y observer les mêmes étoiles zénithales aux mêmes époques. C'est le mode d'opérer qu'avait fort justement proposé M. Pergola au Congrès de Rome, eu i883. » Remarquons qu'on ne pourrait rien conclure de la comparaison des résultats trouvés autrefois à Paris avec ceux que l'on vient d'obtenir à Berlin. Car, dans le cas où la variation annuelle du pôle serait réelle, il n'existerait, pour les deux stations, qu'une différence d'une dizaine de jours entre les époques respectives des maxima et des minima, époques dont l'indétermination est encore très grande actuellement. (') Voir Annalesde l' Observatoire de Paris {Mémoires), i. VIII, p. 319, et Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 4 novembre 187S. ( 56i ) » Dans les observatoires du nord de l'Europe, pour lesquels il serait probablement difficile de trouver, sur le même parallèle, des stations cor- respondantes suffisamment éloignées, on pourrait effectuer deux détermi- nations simultanées, l'une relative à la latitude, l'autre aux variations azimutales d'une mire méridienne bien stable : les époques du maximum et du minimum de la mire devant être celtes qui correspondraient aux valeurs moyennes de la latitude observée, et inversement. Les résultats de cette vérification deviendraient d'autant plus sensibles qu'on se rappro- cherait davantage du pôle. A Poulkova, par exemple, la variation de l'azi- mut serait à peu près double de celle de la latitude. » 2° La variation périodique constatée dans les observations de la lati- tude s'expliquerait par des phénomènes de réfraction. » Comme beaucoup de personnes seraient portées à rejeter a pnon cette hypothèse, dans la conviction que la méthode A' Horrebow-TalcoU, exclusi- vement appliquée à Berlin, Potsdam et Prague, élimine complètement les erreurs de réfraction, il est nécessaire de donner quelques explications préliminaires. » La méthode à' Horrebow-Talcott élimine, il est vrai, le plus grand nombre des erreurs de la réfi^action, notamment celles qui proviennent d'une détermination insuffisamment exacte des éléments qui servent à la calculer; mais elle ne peut faire disparaître celles qui résultent d'une dis- position irrégulière des couches atmosphériques. » Toute l'économie de la méthode précitée repose sur cette hypothèse que la réfraction, nulle au zénith, est la même au Sud et au Nord, à égalité de hauteur apparente, de température et de pression barométrique, ce qui revient à admettre que la verticale est constamment normale aux surfaces- limites des'couches atmosphériques d'égale densité, et que, dans la zone où se font les observations, ces couches sont partout disposées symétri- quement par rapport à la verticale. » Existe-t-il des causes pouvant produire un dénivellement systéma- tique, variable avec la saison, des couches d'égale densité? Nous croyons que toute recherche dans ce sens serait prématurée, et doit être réservée pour l'époque où l'on disposera d'observations faites, comme nous venons de le dire, dans un nombre suffisant d'observatoires ou de stations tempo- raires. » Le système d'observations simultanées que. nous avons indiqué peut, en effet, servir à contrôler la seconde hypothèse aussi bien que la pre- mière. Si la variation des latitudes observées est due à des phénomènes de ( 562 ) réfraction, les époques des maxima et des minima, au lieu de varier pro- gressivement avec la longitude, seront à peu près simultanées pour tous les points situés sur le même parallèle. » L'amplitude du phénomène pourra d'ailleurs être très différente, selon que l'on se placera dans les régions équatoriales ou vers les latitudes moyennes, dans les stations très élevées ou dans celles dont l'altitude est peu considérable. » Ajoutons que les influences locales auront probablement aussi un efFet assez sensible sur les résultats obtenus. » ASTRONOMIE. — Organisation des recherches speclroscopiques avec le grand télescope de V Observatoire de Paris. Note de M. Deslaxdres, présentée à l'Académie par M. Mouchez. M Avant reçu de M. l'amiral Mouchez la mission d'organiser l'étude ré- gulière des spectres steilaires par la Photographie, avec le grand télescope de i"", 20, j'ai rencontré dans ce travail des difficultés toutes spéciales, qui ont été surmontées de la manière suivante : » Ces difficultés sont en grande partie inhérentes à ce grand instrument et ne se présentent pas avec les réfracteurs ou les télescopes de moindres dimensions. Elles tiennent aussi à la méthode employée. J'ai adopté, en principe, la méthode du spectroscope à fente étroite, qui est la plus difficile dans l'application, mais qui seule fournit les éléments d'une étude com- plète. Elle est la seule, en effet, qui convienne dans tous les cas aux astres ayant un diamètre apparent, la seule qui se prête à l'emploi d'un spectre de comparaison et, par suite, à la mesure des longueurs d'onde, à la re- cherche de la composition chimique et des mouvements propres. D'ail- leurs, en élargissant la fente, on obtient le spectre dans les mêmes condi- tions que par l'autre méthode, dite du prisme objectif ('). » Avec la méthode adoptée, il faut faire successivement les opérations suivantes : 1° placer la fente du spectroscope dans le plan focal, parallè- (') Le prisme objectif permet d'avoir sur une même plaque toutes les étoiles du champ, et convient seul pour la reconnaissance générale des spectres steilaires. Il donne lieu à la perte de lumière minima, au moins lorsqu'il recouvre entièrement l'objectif; aussi est-il indiqué pour les astres faibles, avec un instrument (|ui jjcrmet les poses très longues. A ce propos, je remercie vivement de son obligeance M. Wolf qui a mis à ma disposition un prisme objectif de 6 pouces. ( 563 ) lement aux déplacements en ascension droite; 2" placer devant la fente une source de comparaison; 3° diriger l'étoile sur la fonte, tout à côté de la source; 4" faire courir l'étoile sur la fente, avec une vitesse variable, suivant les cas. » La première opération est particulière à ces grands télescopes ; elle doit être répétée pour chaque position de l'anneau mobile, qui porte le petit miroir et le spectroscope (*), et, de plus, être faite avec soin, ce qui exige un temps assez long et cause une gène sérieuse. Mais on montre fa- cilement que la fente et l'anneau doivent tourner d'angles égaux. Il a suffi, pour faciliter l'opération, déplacer des graduations correspondantes sur le pourtour du tube et le cercle arrière du spectroscope. » Les trois autres opérations apparaissent immédiatement comme peu commodes par la remarque suivante : le plan focal est très voisin du petit miroir, et l'espace restreint compris entre le petit miroir et la fente n'est pas à portée de la vue et de la main de l'observateur (le spectroscope a i™,20 de longueur). Aussi ai-je disposé à l'avance, devant la fente, la source de comparaison, qui est une étincelle électrique condensée jaillissant entre deux pointes de fer. Le support des pointes et les fils conducteurs ont pu être fixés à la fente, de manière à être parfaitement isolés et à passer par les colliers de l'anneau. » Mais la partie la plus difficile et la plus délicate est de diriger l'étoile sur la fente au point voulu et de la maintenir pendant une pose longue; car les chercheurs, auxquels il serait naturel de recourir, font défaut dans le cas présent. Le chercheur et le viseur de ce grand télescope, pour des raisons diverses, varient par rapport au tube; et, de plus, le grand miroir se déplace dans sa gaine. » Dans ces conditions, il est nécessaire de se régler d'après les images mêmes du grand miroir et, de plus, par l'intermédiaire du spectroscope, puisque ce dernier change aussi de position. Il convient d'utiliser dans ce but les rayons et les images du grand miroir qui ne servent pas pour l'impression photographique (^). (•) Je me suis servi du spectroscope construit à l'origine, qui s'adapte à l'anneau du télescope par des colliers, de même que l'oculaire. Ce spectroscope, établi pour l'observation oculaire, offre un long prisme à vision directe, jaune et absorbant pour les rayons actiniques. II ne permet pas d'utiliser plus de 80'^" du grand miroir. (^) M. LœwY a déjà posé une règle analogue pour la pliotograpliie des astres avec l'équatorial coudé. C. R., 1890, 2< Semestre. (T. CXI, >■> 16.) 7" ( 564 ) » Or, parmi ces rayons non utiles, se trouvent les rayons rouges du spectre, qui sont justement renvoyés par le spectroscope vers l'observateur. J'ai placé près de la chambre photographique, sur le trajet de ces rayons, un petit prisdie à réflexion totale qui les ramène sur le côté, vers une lunette à réticule; l'observateur peut ainsi suivre et diriger l'image sur la fente, pendant une pose longue, ayant en même temps la main sur le mouve- ment lent de déclinaison, pendant qu'un assistant, d'après ses indications, agit sur le mouvement lent d'ascension droite. )) Ce dernier perfectionnement, simple et peu coûteux, a permis de faire avec un spectroscope ancien, disposé pour l'observation oculaire, plusieurs photographies de spectres stellaires, juxtaposés à un spectre de comparaison. Ces photographies sont les premières obtenues à l'Observa- toire qui permettent la recherche de la composition chimique et des mou- vements propres. » Mais il est encore long de placer une première fois l'étoile sur la fente; aussi ai-je imaginé un nouvel accessoire qui complète le précédent. Je fixe à la fente un miroir incliné à 43°. qui est percé d'une ouverture juste assez large pour laisser passer le faisceau des rayons concentrés sur la fente. Les faisceaux voisins sont rejetés sur le côté et, après une autre réflexion, renvoyés vers une petite lunette fixée au spectroscope, à portée de l'observateur. Cette lunette donne donc les images des astres dans le plan de la fente, et constitue un véritable chercheur, spécial au spectro- scope. Elle facilite beaucoup l'ensemble des opérations. » Tels sont les moyens employés pour rendre possibles ou commodes les observations spectrales avec ce grand instrument, qui est déjà par lui- même assez peu maniable. » D'autres perfectionnements sont en préparation. Ils ont pour but d'utiliser le mieux possible la très grande surface de ce miroir, et d'aug- menter l'intensité et l'étendue du spectre qui agit sur la plaque photo- graphique. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Deiiv protubérances solaires, observées à l'Observatoire de Haynald, à Kalocsa (^Hongrie); par M. Jules Féxyi. « Dans le courant du mois d'août, on a observé à Kalocsa deux protu- bérances qui méritent d'attirer l'attention par les phénomènes singuliers qui en ont accompagné l'apparition, non moins que par leurs dimensions gigantesques. ( 565 ) » Le i5 août, à io''/j5'", temps moyen de Kalocsa (soit à 9'' 39", temps moyen de Paris), une protubérance, atteignant la hauteur prodigieuse de 323", fut observée sur le bord occidental du Soleil. Sa base s'étendait de -H 37° 4' à + 44°58' de latitude héliograpliique. Sa partie inférieure, jus- qu'à la hauteur de 70" environ, était très lumineuse et s'élevait par bande- lettes perpendiculaires au bord du Soleil; la partie suivante, par contre, était très pâle et s'étendait dans une direction inclinée vers l'équateur, comme l'indique la figure. La protubérance se terminait par une bande- lette un peu plus lumineuse, ce qui permit de prendre une mesure exacte de sa hauteur. )) Des observations quotidiennes, faites dès le commencement du mois d'août, m'ont permis de suivre cette protubérance du 12 au 17 août. Le calcul m'a montré, non seulement que la protubérance, arrivée sur le bord par suite de la rotation du Soleil, paraissait monter, mais qu'en réa- lité elle s'éloignait du Soleil avec une vitesse de o''™,5 à 7''™ par seconde. Ce qui est particulièrement digne de remarque, c'est qu'elle atteignit cette hauteur énorme tout en ne s' élevant qu'avec une vitesse aussi mo- dérée. Voici comment on peut résumer son évolution : » Le 1 1 août, elle ne s'était pas encore montrée. Le 12, à 5'>3o", temps moyen de Kalocsa, elle fut aperçue pour la première fois; sa hauteur était de 56". Le i3, elle avait 63" de haut et s'élevait encore en ligne tout à fait droite sur le bord solaire. Le i4, à io'"3o'°, sa hauteur était déjà de i58"; dans sa direction, un changement avait eu lieu. Entre 3o" et 60", les bandelettes qui lui donnaient sa forme, et sa forme générale elle-même, étaient fortement inclinées vers l'équateur. Le i5, à 10'' du matin, elle apparaissait considérablement courbée vers l'équateur et sous la forme gigan- tesque que représente la figure; à 6^ du soir, on pouvait encore reconnaître la même forme générale; mais la partie inférieure seule de la protubérance était lumineuse jusqu'à la hauteur de 119"; la partie suivante était tellement pâle qu'il me fut impos- sible de la mesurer. La protubérance était en train de se dissoudre. » La forme si fortement inclinée de cette protubérance et cette lente ascension en ligne oblique sont très remarquables. Pour donner une ex- plication de ces phénomènes, on est obligé d'admettre qu'il régnait, à des hauteurs immenses de la couronne, un écoulement, du coté de l'équateur, qui s'emparait de la protubérance à la hauteur de 60" et l'entraînait après lui. D'après les données précédentes, il est probable que la protubérance commença déjà à s'incliner dans la nuit du r3 au i4 août, à minuit; s'il en est ainsi, son extrémité supérieure, entraînée jusqu'au i5 août, à io'\ a dii être transportée, en trente-quatre heures, à une dislance de 20° au bord ( 566 ) solaire. C'est ainsi que nous avons obtenu, pour l'ouragan qui l'avait en- traînée à sa suite, la vitesse d'environ 2'"". lôaoïil 1890. — Hauteur : 323". » De toute autre nature était la protubérance que j'ai observée le iSaoùt, à ii''45'", entre — 4i°29' et — 55" de latitude héliographique sud; elle avait plutôt le caractère d'une éruption, et elle disparut rapide- ment. Au-dessus d'un groupe de protubérances partielles, hautes de 6i" et très lumineuses, planaient des parcelles complètement détachées, jusqu'à la hauteur prodigieuse de 4i8". Le nuage le plus élevé était quelque peu pâle; ceux qui venaient ensuite présentaient un éclat surprenant, malgré la hauteur énorme à laquelle ils se trouvaient. C'étaient évidemment les débris d'une protubérance lancée avec violence, qui se dissolvaient par expansion; car, ajjrès quelques minutes, ils avaient disparu, comme il ar- rive ordinairement pour les apparitions à rapide ascension. » Le caractère spécial de son mouvement prête à cette protubérance un intérêt particulier. Une couche assez restreinte, de 4o" à 5o" de hauteur, tendait avec impétuosité vers la Terre, tandis que les parties environ- nantes restaient inimobiles. La hauteur de cette couche est indiquée sur la figure par les flèches m et «; sa j)lace sur le bord solaire, par les lettres a et b. La vitesse, que j'ai mesurée plusieurs lois au moven du micromètre niaire, n'était pas précisément extraordinaire; elle variait entre loo'^" et jjofjkm pjj,. seconde. ( 567 ) » Cependant, il est à remarquer que ce mouvement ne fut pas de courte durée, comme cela a lieu ordinairement; au contraire, il resta le môme pendant plus d'une demi-heure. Si l'on admet que, pendant cet intervalle de temps, la vitesse moyenne ait été de i5o'"" par seconde, on trouve que cette masse ébranlée a dû parcourir en trente minutes une étendue de 270000*"" et changer ainsi considérablement de position. r i»- / 18 août 1890. — Hauteur : 4i8" ou SoB-oo'"». » Le mouvement de cette protubérance a présenté encore une particu- larité remarquable, en raison de l'énorme hauteur à laquelle elle s'est pro- duite. En observant l'un des petits nuages très lumineux situés un peu au-dessous de la bandelette la plus élevée, nuage qui se trouvait vers le Sud, j'ai pu constater, par un déplacement de la ligne C, qu'il s'éloi- gnait de nous avec une vitesse de 167'"" par seconde. J'ai pu prendre une mesure rapide de la hauteur prodigieuse de ce point en observant le temps où il passa devant la fente, lorsque je fis traverser celle-ci par la protubé- rance entière. Le résultat de mon calcul fut que ce petit nuage était à 870" de hauteur. Comme le point en question n'avait pas été bien pris sur la fente, il peut se faire que cette donnée ne soit pas absolument exacte; ( 568 ) mais l'erreur ne doit point dépasser i/j", ce qui, eu égard à la hauteur observée, ne saurait porter préjudice à l'importance du résultat lui-même. Ce grand mouvement était d'ailleurs tout local : les parcelles environ- nantes ne dénotaient aucune perturbation de la ligne C. » GÉOMÉTRIE. — Sur certaines classes de surfaces. Note de M. Lelieuvre, présentée par M. Darboux. « Dans une Communication précédente ('), nous avons indiqué la dé- termination analytique des surfaces engendrées par des lignes planes uni- cursales U que leurs conjuguées divisent homo graphiquement, en convenant d'entendre par là que l'équation différentielle de ces conjuguées est, re- lativement au paramètre [y. à l'aide duquel les coordonnées de tout point de XJ sont exprimées rationnellement, une équation de Riccati. On peut éta- blir comme il suit les conditions géométriques correspondantes, imposées aux lignes U : » Rapportons la surface aux lignes U, soit /=:const. , et au système {i, = const. Prenons un point quelconque M d'une ligne U correspondant à la valeur ]j. =f(^t). On peut toujours supposer le point M ramené à dis- tance finie par une transformation homographique, et, de plus, le faire cor- respondre à la valeur ^. = o (transformation homographique convenable sur fx). Soient alors A,, Aj, A3 les coordonnées fonctions de t du point M. On pourra exprimer ainsi les coordonnées de tout point de la surface Xi = A, + a,p./'-(p(t.., /) 4- P,!.."-^-' ^(.x, t) (i=i, 2, 3), les a et les P étant des fonctions de t seul, et © et J/ deux ionctions finies et différentes de o pour y. = o. » Le point M est alors, sur la ligne U, un point de rebroussement d'ordre /? > o, qui devient point ordinaire aï p = o; la tangente en ce point a un contact d'ordre q avec la courbe. » Formons l'équation différentielle des conjuguées et rendons-la en- tière par rapport à a. Soit EdiL -hF dt = o (') Comptes rendus, décembre 1889. ( 569) celle équation. En général, le polynôme E étant de degré k en y., F sera de degré k -i- 2. Il faut donc et il suffit ici que E divise F. » On reconnaît que E ne s'annule avec ]j. que si M est sur la caracté- ristique C du plan de U, ou bien est un point de rebroussement {p ]> o), ou un point d'inflexion {q >> 1) (ou les deux à la fois). )) Pour que les facteurs ]j. qui apparaissent alors dans t soient aussi dans F, les conditions nécessaires et suffisantes sont les suivantes : » I. M n'est pas sur la caractéristique C. Si, en ce point, il y a une inflexion ( i), la tangente en M à la ligne U doit engendrer une déve- loppable quand t varie. M II. M est sur la caractéristique C. Alors deux cas sont à distinguer : 1° La tangente en M à U n'est pas la caractéristique ; si M est un point ordinaire (avec ou sans inflexion), il doit engendrer, quand Z varie, une enveloppe des lignes U ; si M est un rebroussement, il doit rester fixe. 2° La tangente en M est la caractéristique; le point M devra être ordinaire, sans inflexion, et décrire l'arête de rebroussement enveloppe de C, à moins que la caractéristique ne soit fixe, auquel cas le point, s'il est ordi- naire, avec ou sans inflexion, ne sera assujetti à aucune autre condition, et, s'il est de rebroussement, devra rester fixe. » Certains de ces résultats peuvent d'ailleurs être prévus sans calcul. » La même méthode s'applique à d'autres questions analogues, telles que celle-ci : Déterminer les familles de lignes unicursales planes U qui sont divisées homo graphiquement par leurs trajectoires orthogonales. Le problème se ramène immédiatement à celui dans lequel toutes les lignes U restent dans le même plan. Ce système plan est alors soumis aux conditions sui- vantes : » 1° Les tangentes isotropes aux lignes U, dont les points de contact sont ordinaires (avec ou sans inflexion) et non cycliques, doivent être fixes ; » 2" Les rebroussements à distance finie, dont la tangente est non isotrope et a avec la courbe un contact d'ordre supérieur ou égal à l'ordre du rebroussement, doivent décrire des lignes orthogonales aux lignes U. Les autres doivent être fixes quand U varie ; » 3" Si un point cyclique est un point d'mflexion des lignes U (avec ou sans rebroussement), la tangente en ce point doit être fixe. » Ces propositions permettent de construire, sans intégration, les sur- faces engendrées par des lignes U possédant la propriété indiquée. » ( 57o) CHIMIE. — Recherches sur V équivalent du fluor. Note de M. Henri Moissan, présentée par M. Troost. « L'équivalent du fluor a été déterminé par Berzélius ('), par Louyet (^), par M. Fremy (') et par Dumas (^). M Pour ses déterminations, Louyet a préparé des fluorures alcalins et des fluorures alcalino-terreux amorphes qui l'ont conduit au nombre 18,99, nombre très voisin de 19 donné par Dumas en 1839. » M. Fremy, dans son important Mémoire sur les composés du fluor, a déduit de nombreuses analyses de fluorures métalliques que l'équivalent du fluor était voisin de 18, 85, chiffre indiqué précédemment par Berzé- lius. » Berzélius et Dumas se sont servis principalement d'échantillons mi- néralogiques de fluorure de calcium aussi pur que possible. On peut tou- jours craindre, en employant cette méthode, que la fluorine rencontrée dans la nature ne contienne une petite quantité de silice ou de phosphore, ainsi que l'ont démontré Berzélius et Louyet. Nous avons pensé qu'il se- rait utile de reprendre cette détermination au moyen de fluorine nettement cristallisée, préparée synthétiquement. D'autres considérations relatives à la densité de différents composés gazeux fluorés nous ont amenés aussi à reprendre la détermination de l'équivalent du fluor. » Dans ces nouvelles expériences, nous avons toujours décomposé, par un excès d'acide sulfurique ajouté en plusieurs reprises, un poids déter- miné de fluorure de sodium, de calcium ou de baryum. Cette décompo- sition se faisait dans un petit alambic en platine, afin d'éviter toutes les projections et les pertes de matière; on prenait toutes les précautions nécessaires à la pesée d'un semblable appareil. Des expériences prélimi- naires avaient indiqué dans quelles conditions la décomposition des fluo- rures était complète. (') Berzélius, Annales de Chimie et de Physique, 2° série, t. XXVII, p. 167. (^ ) Louyet, Recherches sur l'équivalent du fluor {Annales de Chimie et de Phy- sique), 3" série, t. XXV, p. 291. (') FiiEMY, Annales de Chimie et de Physique, 3" série, l. XLVII, p. i. (^) Dumas, Mémoire sur les équi^'alenls {Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LV, p. 169. (571 ) » Les premières expériences ont porté sur le fluorure de sodium. Pour obtenir ce sel dans un grand état de pureté et complètement exempt de potassium, nous avons opéré de la façon suivante : » 2^1 de clilorure de sodium naturel sont lavés à l'eau distillée froide, sur un en- tonnoir, puis mis en solution dans une quantité d'eau suffisante. On évapore de façon à obtenir environ les ~ du chlorure en très petits cristaux; ces derniers sont épuisés à nouveau par l'eau froide, puis mis à cristalliser comme précédemment, et ce traite- ment est répété dix fois. Il reste alors à peu près SooS"' de chlorure qui sont mis en solution dans l'eau, saturés de gaz ammoniac, puis d'acide carbonique purs. Il se pré- cipite du bicarbonate de soude qu'on lave ensuite longuement à l'eau distillée froide. On décompose la solution de ce sel à l'ébullition et l'on fait cristalliser le carbonate un nombre de fois suffisant pour qu'il soit complètement exempt de chlorure. Lorsque le premier lavage a été bien fait, il suffit de cinq à six cristallisations pour obtenir du carbonate de soude pur. Ce sel est enfin décomposé par l'acide fluor- hydrique, préparé au moyen du fluorhydrate de fluorure de potassium, et redistillé. Le fluorure de sodium, obtenu dans ces conditions, est évaporé à sec et séché au rouge. » Cinq expériences ont été faites avec ce fluorure de sodium. Elles ont fourni des chiffres qui oscillaient entre 19,04 et 19,08, en prenant pour équivalent dn sodium 23, o5 (Stas), du soufre 16, 087 (Stas) et de l'oxy- gène 8 (Dumas). » Le fluorure de calcium, employé dans ces recherches, était préparé en faisant réa- gir une solution de fluorure de potassium sur une solution de chlorure de calcium. On sait qu'à la température ordinaire, lorsque les solutions sont un peu concentrées, le fluorure qui se précipite est amorphe, plus ou moins gélatineux et toujours très diffi- cile à laver. 11 n'en est plus de même si l'on ajoute lentement une solution de clilorure de calcium au -~ dans une solution bouillante de fluorure de potassium au t^ôô- Dans ces conditions, le fluorure de calcium qui se précipite a l'apparence d'un sable cristal- lisé. » L'ébullition est continuée pendant So™, dans la capsule de platine ou la réaction a été faite. On lave ensuite à grande eau, on sèche à l'étuve, et l'on calcine au rouge. » Examinés au microscope, ces cristaux sont limpides, très nets et très petits. )) Ce fluorure, décomposé par l'acide sidfurique, nous a donné, pour quatre expériences tout à fait comparables, des chiffres qui nous ont con- duits à regarder l'équivalent du fluor comme compris entre 19,02 et 19,08. » Le fluorure de baryum cristallisé a été obtenu aussi en cristaux microscopiques, en versant lentement dans une solution bouillante de fluorure de potassium au -pj-o une autre solution de iSs' de chlorure de baryum dans SooS"' d'eau. La capsule de platine est maintenue à l'ébullition pendant So"", puis le précipité est lavé à l'eau distillée avec beaucoup de soins. L'attaque de ce composé par l'acide sulfurique se fait moins régu- C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 16.) 7^ (572) lièrement que celle du fluorure de calcium. L'acide doit être ajouté à plusieurs reprises et il est indispensable de ne chauffer que très lentement. » La décomposition de ce fluorure de baryum a produit, dans cinq expé- riences, des chiffres qui ont varié entre ig.oô et 19, 09. » Conclusion. — De ces trois séries de déterminations, nous croyons pou- voir conclure que l'équivalent du fluor est très voisin de 19; d'après les expériences faites sur le fluorure de sodium et sur le fluorure de calcium, expériences que nous regardons comme plus exactes que celles faites avec le fluorure de baryum, l'équivalent du fluor serait de 19,05. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des aminés aromatiques et de la phénylhydrazine sur les nitriles ^-cétoniques. Note de M. L. Bouveault. « Dans un précédent travail, nous avons établi, M. Hanriot et moi, que le méthylpropionylacétonitrile se condense avec certaines aminés aroma- tiques et la phénylhydrazine avec départ d'une molécule d'eau. Nous ne nous prononcions pas sur la constitution à donner à ces différents com- posés. La présente Note a pour but de combler cette lacune et d'établir la généralité de la réaction. » J'ai en effet constaté que ce nitrile se combine avec l'orthotoluidine en donnant un produit très bien cristallisé, fondant à i25", soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther et dans l'eau ; M Avec la p-naphtylamine, en donnant un corps cristallisé en aiguilles, fondant à 121", soluble dans la benzine, presque insoluble dans l'éther; » Enfin avec la mésidine, avec formation d'un produit analogue aux pré- cédents et fondant à ii4"-i i5°. » Ce dernier exclut toute idée de chaîne fermée, à cause de l'absence d'un atome d'hvdrogène non substitué en position ortho par rapport au groupement AzIP. )) On est donc conduit à donner au dérivé obtenu avec l'aniline par exemple, l'une des deux formules C^H^-C CH-CAz C»H=-C=C-CAz en II I ou (II) I i ^ ^ AzCH'CH' AzACH"* CH' » Or la méthylaniline, même après plusieurs jours de chauffe, ne se combine pas avec le méthylpropionylacétonitrile; de plus, l'homologue (573) supérieur de ce dernier se combine très aisément avec l'orthotoluidine en donnant un produit liquide et bouillant à 266°, mais en tout analogue aux autres corps déjà décrits. Ces deux expériences, toutes les deux contraires à la formule (II) et favorables à la formule (I), me décident à adopter cette dernière et à nommer le dérivé de l'aniline le phénylimidométhylpro- pionylacétonitrile . » Ces essais, avec des nitriles différents et des aminés aromatiques diffé- rentes, permettent d'affirmer que la réaction est générale et se fait suivant l'équation R / R' R_CO-C^-— CAz + R"'AzH« = H='0 + R-C-C^CAz \R" \R" AzR" )) Action de la phénylhydrazine. — Tandis que les aminés aromatiques agissent de la même manière sur tous les nitriles p-cétoniques, la phényl- hydrazine donne des produits tout différents suivant que le nitrile en question possède une formule de la forme R-CO-CH-C Az ou de la forme R' R' R-CO-Cf— CAz. \ R" » Tandis que, dans le second cas, il se forme simplement une hydrazone R_C-C^ R", il prend naissance dans le premier un dérivé du pyrazol. Il "^GAz Az-AzHCH' » On peut admettre qu'il y a d'abord formation de l'hydrazone, suivie d'une transposition moléculaire : AzHC«H= AzC^H^ Az CAz R_C — CH-R'=:R-C C-AzH« C-R' » J'ai pu établir la constitution du composé obtenu en partant du mé- thylpropionylacéionilrile C-H=-CO-CH-CAz; ce composé est le i phényl- CH^ ( 574) 3 éthyl-4 méthyl-5 amidopyrazol C"-H5-C AzC'W Az/ >C-AzH' C-CIP » Ce produit bout à 33o° sans décomposition; on peut l'obtenir en magnifiques prismes hexagonaux incolores, qui fondent à8i°. Ces cristaux sont très solubles dans la plupart des dissolvants neutres ; la benzine froide et surtout le pétrole sont ceux qui les dissolvent le moins. » Ce composé est une base beaucoup plus énergique que les précé- dentes; son acétate n'est qu'incomplètement dissocié par l'eau. L'acide chlorhydrique, concentré à 120° en tubes scellés, ne l'altère pas. » On se rend facilement compte de la présence dans ce corps d'un groupement AzH" ; il donne avec le nitrite de sodium et l'acide chlor- hydrique un chlorure diazoïque qui forme une poudre jaune, aisément dé- composable par l'alcool, avec dégagement d'azote. Le corps qui prend naissance est \e phénylélhylmélhYlpyrazol Az C'-H'-C AzG«H= CH C-CH» qui a été déjà obtenu par MM, Claisen et Meyerowitz (Deutsch. chem. Ges., t. XXn, p. 32^3). J'ai pu identifier mon produit avec le leur à l'aide de son point d'ébuUition, 283"-284'', et de son analyse. » Cette expérience établit nettement la constitution du produit primi- tif. Si, au lieu de décomposer le diazoïque par l'alcool, on le traite par l'eau bouillante, on obtient l'oxypyrazol correspondant qui fond, à io4°. » Ce dérivé diazoïque se combiue aux phénates alcalins et aux aminés aromatiques, en donnant des matières colorantes azoïques, bien cristalli- sées, que je me propose d'étudier. » ( 573 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le mode de combinaison de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés et sur une méthode d'analyse permettant de différencier le plâtrage, de l'acidification par l' acide sulfurique. Note de MM. L. Roos et E. Thomas, présentée par M. Armand Gautier. K Les différents auteurs qui ont écrit sur la question du plâtrage des vins sont loin de se montrer d'accord sur la marche du phénomène et sur le résuUat des réactions qui l'accompagnent. )) MM. Bérard, Cbancel et Cauvv d'abord, M. le D'^Magnier de la Source ensuite ont formulé l'équation suivante SO'Ca + aC^H^KO" = SO*K= 4- C'H*CaO''4- C^HOQ», qui donne pour résultat du sulfate neutre de potasse, du tartrate de chaux et de l'acide tartrique libre. )) M. Magnier de la Source ne s'en tient pas là : il estime qu'en présence de l'alcool du vin l'acide tartrique libre réagit à son tour sur le sulfate neutre de potasse, pour donner du tartrate et du sulfate acide de potasse. » Pour MM. Bussy et Buignet, le sulfate de chaux et le bitartrate de po- tasse qui se trouvent en présence échangent mutuellement leurs acides et leurs bases pour former une quantité proportionnelle de tartrate de chaux et de bisulfate de potasse SO^Ca + C^H^^O» = SOHŒ + C^ H' CaO^ » Enfin la note dominante du savant Rapport de M. H. Marty à l'Aca- démie de Médecine est encore la présence du sulfate acide de potasse dans les vins plâtrés. )) Cette dernière opinion semblerait donc prévaloir. Nous avons quelques raisons de la croire mal fondée, et nous allons essayer de les faire con- naître. M Comme M. Magnier de la Source, nous admettons l'équation des chi- mistes de Montpellier, mais nous avons été conduits à apprécier d'une façon toute différente la nature de la réaction secondaire que provoque l'acide tartrique libre. Nous croyons que cet acide agit de préférence sur ces combinaisons organiques à base de potasse dont M. Magnier de la Source a démontré la présence dans le vin en proportion notable. Il se ( 576 ) produit ainsi une nouvelle quantité de tartre, mais le sulfate neutre reste inattaqué. » On sait aujourd'hui, en effet, d'une manière certaine, que les vins plâtrés prennent plus des deux tiers de leur potasse à une autre source que le tartre. D'autre part, il résulte d'expériences nombreuses que l'addition au vin d'un peu d'acide tartrique augmente du double et au delà la quan- tité de tartre qu'on en peut tirer. Pourquoi refuserait-on à l'acide tar- trique mis en liberté suivant l'équation de Chancel les propriétés de l'acide additionnel? Ainsi que M. Magnier de la Source le fait observer lui-même, les choses ne se passent pas toujours dans le vin comme dans les solutions aqueuses ou hydro-alcooliques de crème de tartre. Les composés orga- niques de potasse dont nous avons parlé modifient considérablement la marche du phénomène. » Nous nous en sommes rendus compte en faisant intervenir dans la réaction un sel organique de potasse, acétate, malate, citrate ou succinate. Voici, entre autres, une de nos expériences : » A 250'"= d'eau distillée, nous avons ajouté los' de sulfate de chaux pure, los"- de crème de tartre, et 25"', 5o d'acétate de potasse. » Au bout de quarante-huit heures, l'acidité du mélange devenue invariable était, par litre, de iSs"", 8 exprimée en crème de tartre. « Après distillation dans le vide, le produit distillé accusait une acidité (due à l'acide acétique mis en liberté) correspondant à i4s'',io de crème de tartre par litre. » Enfin la quantité de tartre trouvée dans le liquide primitif par la méthode Pasteur s'élevait à ù,i% 65 par litre. » Ce liquide, traité par l'alcool èthéré, n'abandonnait ni acide sulfurique, ni acide tartrique : il n'y avait donc pas trace de sulfate acide de potasse. » Même résultat avec les malate, citrate et succinate. » Nous avons cherché à véri fier nos observations par l'analyse directe et nous avons trouvé, par une méthode d'investigation dont nous donnons plus loin les détads, que dans toutes nos expériences l'acide sulfurique subsistait à l'état de sulfate neutre. M Le vin est, i\ est vrai, un milieu plus complexe que ceux sur lesquels nous avons opéré ; mais, à côté de nombreux composés organiques à base de potasse encore indéterminés, il contient une partie de ceux que nous avons essayés. » L'acidité du vin n'augmente jamais, par le plâtrage, autant que ce que la théorie le ferait prévoir. Cela prouve que, parmi ces composés or- ganiques, il en existe dont l'élément, jouant le rôle d'acide, ne possède (577) pas toutes les propriétés des acides proprement dits. En tous cas, il y a toujours dans les vins des réserves de [)Otasse suffisantes pour que l'acide tartrique formé dans la réaction initiale du plâtrage puisse entrer en combinaison et, par suite, rester à jamais inactif sur le sulfate neutre de potasse. » Nous avons appliqué à l'analyse des vins plâtrés la méthode d'inves- tigation qui nous a servi à rechercher la forme de combinaison de l'acide sulfurique dans nos diverses expériences. Voici les détails de cette mé- thode : » A. L'on dose le chlore contenu dans le vin par le procédé ordinaire. » B. On fait le dosage de l'acide sulfurique total. » G. On précipite dans 50"^"= de vin additionné de quelques gouttes d'acétate d'ammo- niaque tout l'acide sulfurique, que le dosage B a fait connaître, par une quantité ri- goureusement exacte de chlorure de baryum en solution titrée. (L'addition de l'acé- tate d'ammoniaque a pour objet de soustraire le chlorure de potassium formé à l'action éventuelle des acides libres.) » D. On fait le dosage du chlore dans le liquide fdtré provenant de l'opération précédente, G. n Si nous sommes en présence d'un sulfate neutre de potasse, tout le chlore du chlorure de baryum se retrouvera sous forme de chlorure de potassium. B Si nous avons affaire, au contraire, à un sulfate acide, il y aura de l'acide chlorhy- drique (ou du chlorhydrate d'ammoniaque) mis en liberté, lequel disparaîtra pendant la légère calcination qui précède le dosage D par la liqueur titrée d'argent. » L'examen des deux équations suivantes rend la chose palpable : 80» K2 + BaGl- = SO^Ba -t- 2KGI et SO'KH -h BaCP = SO^Ba + KGl + HGl » Dans le cas d'un sulfate neutre, nous devons retrouver en D tout le chlore du chlorure de baryum introduit en G, en tenant compte du chlore initial trouvé en A. a Avec un sulfate acide au contraire, on constate toujours une déperdition de chlore proportionnelle. » Des essais nombreux, sur des vins plâtrés à doses variées, nous ont toujours donné, à un ou deux dixièmes de centimètre cube de liqueur décime d'argent près, le chiffre de chlore théorique calculé d'après la quantité de chlorure de baryum ajouté. » Des essais du même genre ont été faits sur des vins additionnés en proportions différentes d'acide sulfurique, soit à la cuve, soit après fer- mentation. Les résultats obtenus ne sont pas moins concordants : nous avons constamment observé une déperdition de chlore très nettement appréciable, même avec un vin qui ne renfermait par litre que o^'', 25 d'acide sulfurique ajouté. ( 578 ) » Cette méthode de recherche peut donc servir à différencier le plâ- trage, de l'acidification des vins par addition d'acide sulfurique. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Les matières sucrées chez les champignons. Note de M. Em. Bourquelot, présentée par M. Diiclaux. « Les faits sur lesquels j'ai insisté dans ma dernière Note à l'Académie montrent que, si l'on veut déterminer exactement la nature des matières sucrées renfermées dans un champignon, à un moment donné de sa végé- tation, il est nécessaire d'arrêter à cet instant la vie de ce cryptogame. )) Le phénomènes végétatifs se poursuivent, en effet, même après la récolte, et peuvent se ti-aduire en quelques heures, comme je l'ai constate pour le Lactarius piperalus et pour le Boletits aurantiacus (' ), par la dispa- rition du trchalose et la production de mannite. )) D'autre part, si l'on veut étudier les changements qui se produisent ainsi chez un champignon durant le cours de son existence, il faut s'as- treindre à analyser séparément des individus jeunes, des individus adultes et des individus avancés. » Mais il n'est pas toujours facile de décider si un champignon que l'on rencontre est jeune ou avancé. Pour certaines espèces appartenant aux genres Lactarius et Russula, par exemple, on peut être fort embarrassé; la dimension des individus ne donnant, à cet égard, aucune indication. De plus, beaucoup de champignons commencent à se développer sous les feuilles et même sous la terre, en sorte que, le plus souvent, ceux que l'on récolte sont des individus adultes. Ce n'est, pour ainsi dire, qu'acciden- tellement qu'on met à découvert des individus jeunes. » Les espèces lignicoles ne présentent pas les mêmes inconvénients et, parmi les espèces terrestres, les bolets et les amanites, dont les caractères changent notablement avec l'âge, peuvent être récoltés assez facilement à tous les états. Dans leur jeunesse, beaucoup de bolets ont le chapeau ap- puyé contre le stype(/?. aurantiacus, B. erylhropus, etc.), d'autres l'ont fortement enroulé {B. variegalus); les amanites l'ont enfermé dans une volve. A une période plus avancée, le chapeau s'étale ou se dégage, les spores se forment et commencent à tomber. C'est cette période que je re- garde comme correspondant à l'âge adulte. » Les recherches que je publie aujourd'hui ont été faites en tenantcomple (') Journal de Ph. et de Ch.. 5" série, t. XIX, p. 869; 1889. V ^^79 ) des considérations qui précèdent. Elles se rapportent à toutes les espèces de bolets dont j'ai pu, pendant ces dernières années, récolter une propor- tion suffisante pour l'analyse, et à quelques autres champignons que j'ai rencontrés à l'état jeune. Dans tous les cas, les champignons frais ont été traités par l'eau bouillante immédiatement après la récolte. » Je résume les résultats de ces recherches dans le Tableau suivant ; les chiffres placés entre parenthèses représentent la proportion de matière sucrée retirée par kilogramme de l'espèce indiquée lorsque celle-ci a été traitée à l'état frais, par loos' de matière sèche lorsqu'elle a été préalable- ment desséchée. champignons. • Jeunes. Ailullos. Avanrés I)cssti.hés. Boletus scaber QaW Tréhalose (4 %„) Trchalose el mannite » » Bolctus aurantiacus ViaW. . . Tréhalose (7,^ °/,„ ) Trchalose el inaiinile « Mannite (8 »/ ) Bolctus versipcUis Frics Tréhalose ('1,1 "'„„ ) » » „ Boleliis eryt/iropus Pers Tréhalose Trchalose (i, 3) cl mannite (2,G ) Mannite » Boletus luridus Schaef p> Mannite „ „ Buletus edu/is BM Trchalose ( 2,7 "'„„ I » „ „ Boletus subtomcntosus L'inn.. » Mannite » » Boletus badins Fries » Mannite » » Boletus bovinus Linn » Tréhalose el mannite « » Amanita muscaria Linn Tréhalose (5 °/„„ ) » » „ Amanita Mappa (' )Vrici.. . . Mannite » „ Mannite Pholiota radicosa Bull Tréhalose (7,8 Vo») » Mannite » Jfypho/omafasciculai eiliuh. Tréhalose ( l,i "'^.J » „ Mannite » Comme on le voit par l'examen de ce Tableau, parmi les espèces qui y sont représentées, toutes celles qui ont été examinées dans la pre- mière période de leur développement renferment durant cette période exclusivement du tréhalose. Il n'y a d'exception que pour V Am. Mappa. Lorsqu'elles sont plus avancées, elles renferment à la fois du tréhalose et de la mannite, ou de la mannite seulement. Enfin, pour les deux espèces qui ont été traitées après dessiccation à basse température : les B. aurantiacus et H. fascicutare, le tréhalose a disparu et se trouve remplacé par de la mannite. » Ces modifications dans la nature de la matière sucrée, modifications qui en définitive consistent dans une réduction, puisque la mannite renferme plus d'hydrogène que le tréhalose, ont-elles une relation avec la foriftation et la maturation des spores? On serait tenté de le supposer, car tous ces phénomènes sont toujours concomitants. (') Desséchée, VAin. Mappa ne renferme presque plus de mannite. G. R., 1890, }.' Semestre. (T. CXI, N° 16.) 77 ( 58o ) » En tous cas on constate que, dans beaucoup d'espèces, elles se com- pliquent encore par l'augmentation de la proportion de glucose que ces espèces renferment et même quelquefois par la production de cette matière sucrée. C'est ainsi que le suc des L. piperatus, B. aurantiacus , B. scaber, A/n. mascaria jeunes ne réduit pas la liqueur cupropotassique, alors que celui de ces mêmes espèces plus avancées la réduit abondamment (' ) ». ANATOMIE ANIMALE. Sur l'appareil excréteur de la Langouste, de la Gébie et du Crangon (-). Note de M. Paul Marchal, transmise par M. de La- caze-Duthiers. « Palinurus vulgaris. -- La vessie remplit l'espace tétraédrique limité en dedans par l'estomac, en dehors par le puissant muscle élévateur do l'antenne, inférieurement par le muscle abducteur du second article de l'antenne et par la glande antennaire. L'angle antérieur présente un large orifice donnant accès, comme chez le Homard, dans un entonnoir logé entre les deux muscles abducteur et adducteur du second article de l'an- tenne. L'entonnoir se rétrécit ensuite en un canal qui passe sous le muscle abducteur et aboutit au tubercule excréteur; en arrivant à ce tubercule, il se revêt d'une couche nacrée de fibres musculaires striées. La glande est en partie recouverte par le gros muscle abducteur de l'antenne. )) Le saccule, formant une sorte d'écorce, s'étale à la surface inférieure du labyrinthe, en embrassant sa convexité. La séparation entre le saccule et le labyrinthe est beaucoup plus complète que dans les autres types : un sinus sanguin s'étend entre les deux, et leurs adhérences sont très faibles. Ce saccule, très développé, translucide, est découpé profondément en plu- sieurs lobes, qui eux-mêmes sont ramifiés; les terminaisons sont représen- tées par de grosses ampoules comparables à des acini. Les ramifications convergent vers le tubercule excréteur, et, à ce niveau, le saccule con- tracte une forte adhérence avec le canal vésical; il émet en ce point un jjrolongement conique qui s'effile en un canal d'une ténuité extrême, lequel m'a paru déboucher dans le canal excréteur vésical, à son extré- (' ) Pour constater ce fait, il est nécessaire de s'assurer que les individus récollés ne renferment pas de larves. Tous les champignons envahis par les larves réduisent la liqueur cupropotassique. {-) Ce travail a été fait au laboratoire de Zooloj^ie de lioscoll. ( 58i ) mité terminale. Le labyrinthe est formé par le tissu lacunaire, réticulé habituel; mais ses lacunes présentent la particularité remarquable de dé- boucher largement dans la vessie, par toute la surface de la glande qui se trouve en rapport avec cette dernière; il en résulte une sorte de surface criblée gigantesque, qu'au premier abord on serait loin de regarder comme le représentant de l'orifice glandulaire. » Gebia deltura, — L'appareil excréteur est placé de champ, de chaque côté de l'estomac, disposition due à ce fait que, chez la Gébie, le céphalo- thorax est dans sa portion antérieure fortement comprimé latéralement. » On peut distinguer a priori, sans tenir comptede la structure interne, deux parties : l'une postérieure, volumineuse, est de couleur olive foncé, brun noir ou brun jaune, de forme triangulaire, avec son sommet le plus aigu passant au-dessus de l'estomac et atteignant le milieu de la région pylorique. La base opposée à ce sommet, placée en dehors de l'œsophage, se continue en un diverticulum qui se dirige en avant vers le rostre. Le bord postérieur est en rapport avec le foie. La seconde partie, blanchâtre, presque transparente, fait suite à la première : elle forme une bande aplatie latéralement, longeant l'estomac et aboutissant au tubercule excréteur; son bord supérieur est longé par l'artère antennaire qui lui envoie quel- ques rameaux très déliés. Sur la face externe de la glande, un profond sillon présentant la forme d'une accolade et recevant l'artère rénale, branche de l'artère antennaire, sépare la partie foncée de la partie blanche ; dans certains cas, cependant, la partie foncée se prolonge au delà du sil- lon; enfin, sur la face interne, les deux parties passent toujours sans limite tranchée de l'une à l'autre. )) Je passe maintenant à la structure interne. La partie foncée, beaucoup plus épaisse que la partie claire, comprend à son intérieur le saccule, qui se trouve entouré de toutes parts par le labyrinthe. Le saccule présente une cavité centrale d'où partent en divergeant de nombreuses ramifications qui s'enfoncent dans le tissu réticulé du labyrinthe; ce tissu est très dense et les lacunes glandulaires en sont extrêmement nombreuses. La partie claire est formée par un réticulum glandulaire moins dense que le précédent, et se continuant avec lui ; sur certains individus, on le voit se dessiner en brun sur un fond plus clair; les mailles en sont séparées par un tissu formé de grosses cellules vésiculaires, et qui paraît de nature conjonctive. En appro- chant du tubercule excréteur, les mailles deviennent de plus en plus larges, et l'une d'elles se met en relation par un fin canalicule avec l'ori- fice du tubercule excréteur; ce dernier occupe une position externe à la ( l82 ) base de l'anlenne; c'est vraisemblablement la dernière portion du tissu réticulé (partie claire) qui représente la vessie. » Chez VAa-ius Stirynchus, type voisin de la Gébie, les glandes sont inco- lores, translucides, de forme discoïde, beaucoup plus petites que chez la Gébie, ne dépassant pas, en arrière, l'insertion des mandibules; elles envoient un prolongement dans l'antenne, et se mettent en rapport avec le tubercule excréteur par une petite proéminence conique, émanant de la face inférieure de la glande; on distingue un grand saccule ramifié in- clus dans le tissu du labyrinthe; là encore je n'ai pas vu de vessie. » Crangon vuLGARts. — Je ne parlerai, dans la présente Note, que de la vessie du Crangon. Il n'v a pas de grande vessie sus-stomacale impaire comme chez lePalœmon. Toutefois, en avant de l'estomac, les deux vessies se confondent, et de cette large commissure part un prolongement qui va remplir le labre. La vessie présente de nombreux lobes qui s'insinuent entre les différents organes; mais on remarque surtout un grand lobe en forme de sac, qui descend latéralement de chaque côté de l'estomac; on avant, de petits lobes occupent la base des antennes, et la base des anten- nules; enfin, postérieurement, elle émet un prolongement qui, allant à la rencontre de son congénère du côté opposé, contribue à former à l'œso- phage une sorte de collier vésical analogue à celui de nombreux Bra- chyures. A part le lobe stomacal dont les parois sont à peu près lisses, tout le reste de la vessie présente des invaginations et des replis extrême- ment nombreux. )) Appendice. — Sur la pièce mobile portant chez les BracJiyures l'orifice ex- créteur. — Cette pièce, que j'ai décrite chez le Maia dans une Note précé- dente, doit être considérée comme représentant non seulement le tuber- cule excréteur des Macroures, ainsi que je le croyais d'abord, mais l'article tout entier qui porte ce tubercule. Cette pièce, si complètement adaptée à l'excrétion, est donc l'homologue du premier article de l'antenne (coxo- cérite) des Macroures. Ce fait est démontré : i" par les connexions (inser- tions musculaires); 2° par l'anatomie comparée (types intermédiaires); 3" par le développement (formes larvaires). » ( 583 ) ANATOMIE ANIMALE. — Suv la conformation primitive du rein des Pélécypodes. Note de M. Paul Pelseneer. « I. La structure de l'organe excréteur des Pélécypodes a déjà été étudiée chez un certain nombre de formes, notamment par MM. Gries- bach ('), Letellier (/"), Rankin ('), etc. » Or, les résultats obtenus chez ces formes sont tels (la structure du rein y étant assez complexe) qu'on a pu dire : « La ressemblance (dans » la structure de cet organe) ne lie pas les Acéphales aux Prosobranches » les plus inférieurs, mais bien à des représentants plus élevés de ce » groupe « (''). )) IL Mais les formes de Pélécypodes étudiées jusqu'ici, au point de vue de l'organe en question, sont toutes déjà fort spécialisées; et, si l'on exa- mine, au contraire, les types actuels les plus archaïques (Protobrancliiés = Nuculidœ -+- Solenomyidœ) , on observe une conformation toute diffé- rente de ce qui était connu précédemment. » Chez ces animaux, chaque rein constitue un sac replié sur lui-même, de façon à avoir ses deux extrémités plus ou moins voisines et dirigées en avant : l'une d'elles s'ouvrant dans le péricarde, l'autre au dehors ; cette dernière, chez les Nucula, est plus postérieure que l'autre. En arrière, ce sac ne s'étend, chez aucun Protobranchié, jusqu'à l'adducteur postérieur. Il ne communique en aucun point avec l'autre rein. » Au point de vue de la structure, ce rein [chez les Solenomya, par exemple, où Deshayes l'a pris pour une partie de l'ovaire (^)] est dé- pourvu de tout repli, ou lamelle, intérieur, et même de ramifications; c'est un sac absolument simple, à large lumière. La paroi intérieure est (') GniEsnACU, Ueber den Baii des Bojanus schen organes der Teichmuschel {Arc/i.f. Naturg.: 1877). (-) Letellier, Étude de la fonction urinaire chez les Mollusques acéphales {Arch. d. Zool. Expér., 2" série, t. V bis). (') Rankix, Uberdas Bojanus' sche Organ der Teichmuschel {.Jenaische Zeilschr. Bd. XXIV). (') PEitRiER, Recherches sur l'anatomie et l'histologie du rein des Gastéropodes Prosobranches {Ann. des Se. nat.. Zoologie, j" série, t. VIII, p. 298). (^) Desbayes, Histoire naturelle des Mollusques {Exploration de l'Algérie), PI. XIX B,/?^. I. g. ( 584 faite d'un revêtement épithéiial uniforme, de l'une à l'autre extrémité, à cellules toutes semblables et sécrétantes. » Ce fait montre que, chez les Pélécypodesplus spécialisés, la branche terminale ou postéro-antérieure du rein (poche périphérique, Nierengang) n'a pas, comme le pense Rankin ('), un rôle originairement vecteur, mais bien originairement sécréteur, comme l'organe entier. La disposition ob- servée chez ces formes (Najades, par exemple), où le rôle sécréteur est dévolu à la branche antéro-postérieure (poche centrale, Nierensack), est donc une spécialisation. » III. Au point de vue de la structure, il y a donc une grande conformité entre les Pélécypodes Protobranchiés et les Fissurellidœ (-), au point que les reins des Solenomya et des Fissurella sont beaucoup plus semblables entre eux que ceux des Solenomya et de bien d'autres Pélécvpodes, ou que ceux des Fissurella et de bien d'autres Anisopleures ou Gastropodes propre- ment dits. » La ressemblance entre l'organe excréteur des Protobranchiés et celui des Rhipidoglosses les plus primitifs est rendue encore plus complète par le fait que, chez tous les premiers (Nncula, Leda, Yoldia, Solenomya), les glandes génitales s'ouvrent dans les reins, comme chez les Fissurellidœ, les Hahotidœ, etc., fait qui n'avait été observé jusqu'ici, parmi les Pélé- cypodes, que chez les Anomia, Lima et Spondylus. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 octobre 1890. Service de la Slalislique municipale (le D'' Jacques Bertillon, chef des tra- vaux de Statistique). — Carlogrammes el diagrammes relatifs à la population (') Rankix, Ioc. cit., p. 260. (-) Voir, par exemple, Perrier, Ioc. cit.. ( 585 ) parisienne et à la fréquence des principales maladies à Paris pendant la période 1865-1887. Paris, G. Masson, 1889; i vol. 111-4". Annuaire statistique de la ville de Paris, IX*^ année, 1888. Paris, G. Mas son, 1890; I vol. gr. in-8°. Faune delà Normandie; par W^^Yii Gadeau de Kerville. Fasc. II : Oi- seaux (^carnivores , omnivores, insectivores et granivores). Paris, J.-B. Baillièrc et fils, 1890; I vol. in-8°. Meniorie di Matematica e di Fisica délia Societa italiana délie Scienze, série terza, tomoVII. Napoli, 1890; i vol. in-4°. Atti délia R. Academia dei FÂncei, anno CCLiKX-^Y , 1888, série quarta. — Memorie délia classe di Scienze Jîsiche, mateinatiche e naturali, volume V. Roma, 1888; I volume in-4''. Transactions ofthe clinical Society of London, volume the twenty-third. London, Longmans, Green and C", 1890; i vol. in-8''. . Minutes of Proceedings of the Institution of civil engineers; with olher selecled andabstracted papers, vol. Cil, edited by James Fourest. London, 1890; I vol. in-8°. Upsala Universitets Arsskrift, 1889. Upsala, Akademiska bokhandeln, I vol. gr. in-8". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 27 OCTOBRE 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Observations delà planète Vénus à l'Observatoire de Nice. Note de M. Perrotix. « Ces observations, entreprises dans le but de vérifier les récentes dé- couvertes de M. Schiaparelli sur la rotation de la planète, ont été faites pendant le jour. » Commencées le ij mai 1890, trois mois après la conjonction supé- rieure, elles ont été poursuivies jusqu'au l\ octobre, quelques jours après la plus grande élongation orientale, c'est-à-dire pendant un peu plus de quatre mois et demi. Dans cet intervalle nous avons pu étudier utilement la planète pendant 74 jours et faire 61 dessins. » Une étude attentive de ces dessins et des Notes détaillées qui les ac- compagnent prouvent que l'aspect de la planète ne varie pas sensiblement d'un jour à l'autre, et qu'il reste aussi le même aux diverses heures de la journée. Les modifications que l'on observe le même jour se font sans C. B., 1890, i' Semestre. (T. CXI, N« 17.) 7" ( 588 ) mouvement, par le seul effet des variations de l'illumination et de l'absor- ption atmosphérique avec la hauteur de l'astre sur l'horizon. » En réalité, les changements ne se produisent qu'avec une extrême lenteur et ne deviennent apparents qu'au bout d'un certain nombre de jours. Comme conséquence de ce qui précède nous avons pu réduire l'en- semble des dessins à six d'entre eux, qui montrent, en les exagérant beau- coup d'ailleurs, les principales particularités observées. Ces dessins cor- respondent à une même distance de l'astre à la Terre. » La fig. I donne l'aspect de la planète à la fin de mai; il a été fait le 23. Les environs de la corne australe présentent un assombrisse- ment marqué, qui se continue le long du terminateur jusqu'au-dessus de la corne boréale. Au-dessous de cette bande, dans le voisinage immédiat de la corne, il existe une région plus blanche que le reste de la surface, que l'on n'a cessé de voir pendant toute la durée des observations, toute- fois avec de légères variations dans l'éclat, l'étendue et la position. » A ces faits, il convient d'ajouter les deux suivants, non représentés par le dessin. En premier lieu, la corne australe m'a toujours paru mieux dé- finie et plus effilée que la corne boréale; celle-ci semblait mal indiquée et comme tronquée; en second lieu, pendant la première moitié de ce tra- vail, le terminateur paraissait plus arrondi dans le voisinage de [a corne boréale que dans celui de la corne australe. » L'étude de nos dessins montre que la bande sombre a suivi le termi- nateur dans son mouvement de rotation autour de la ligne des cornes; l'écart est de i5° à i8°, au bout de quatre mois et demi, dans le sens d'une accélération. Toutefois, cet écart étant à peine supérieur aux eneurs que l'on commet dans la position de la bande quand elle est très éloignée du méridien de la planète passant par le centre du disque, cette accélération est encore douteuse. » Un second fait, qui s'est produit pendant la seconde moitié de nos observations, est venu confirmer ce qui précède. Il s'agit de la présence au-dessous de la corne australe, dans le voisinage du terminateur, d'une tache sombre, qui, tout d'abord simple, n'a pas tardé à se dédoubler avec la diminution de la distance à la terre, comme le montrent \&%fig. 5 et G, et dont les deux branches, qui semblaient être le prolongement de la bande principale, comprenaient une tache blanche dont l'éclat attirait particulière- ment l'attention. Pendant plus d'un mois et demi, cette région s'est présentée avec à peu près les mêmes caractères; on a seulement remarqué un sen- . sible mouvement de ces taches vers la corne australe, provenant en partie .2_ lO o O o o ( 590 ) delà variation en latitude de la planète, et aussi peut-être de l'accélération dont il vient d'être question, combinée ou non avec un mouvement de vi- bration en latitude. >i L'ensemble des faits observés conduit aux conclusions suivantes : » 1° La rotation de la planète est très lente et se fiùt de telle sorte que la position relative des taches et du terminateur n'éprouve pas de change- ment notable pendant un grand nombre de jours. » 2° La durée de la rotation de la |)lanète ne diffère pas de la durée de la révolution sidérale, soit 225 jours environ, de plus de 3o jours. )) Pourtant nos observations s'accommoderaient plus volontiers d'une ro- tation plus rapide, dont la durée serait comprise entre 19? et 225 jours. » 3" L'axe de rotation de la planète est à peu près |)erpendiculaire an plan de l'orbite. Le déplacement de la région blanche de la corne boréale montre que l'écart ne dépasse pas i^S", comme l'admet M. Schia|)arelli. » Nos observations des deux derniers mois ont révélé l'existence d'un fait, non encore signalé, qui est de la plus haute importance. Ce fait est relatif à la différence d'aspect des deux régions de la planète, placées de part et d'autre de la bande sombre. La lumière de celle de gauche m'a paru plus vive, légèrement colorée et d'un éclat généralement uniforme. Cette région ne présente pas de phénomène bien net; on a cru y distinguer, par mo- ments, de larges taches sombres, vagues et mal définies sur le pourtour. » Celle de droite, plus accessdjle à nos investigations, est traversée par des lignes sombres allant, en divereeant, de la bande sombre au termina- teur. Ces ramifications de la grande bande sont plus nombreuses et plus in- tenses vers la corne australe (') que vers la corne boréale. Cette région est inéi^alement éclairée et la lumière y va en augmentant d'intensité, en ap- prochant du terminateur. » Cette lumière est moins vive, plus blanche et plus douce que celle de l'autre région. Son aspect rappelle celui des neiges et des glaces polaires de la planète Mars. » La différence d'aspect de ces deux régions s'est manifestée d'une autre manière; tandis que la région de gauche donnait la sensation d'une surface convexe du côté de l'observateur, celle de droite paraissait concave. On aurait dit deux surfaces placées dans des conditions d'illumination et de (') Ces ramificalions conipreniieul queliiuefois entre deux, branches consécutives des parties blanclies (|iii font l'eUet de taches; nous en avons eu den\ qui ont persisté du 26 août au i5 septcinhie et qui lappellent celles de M. Schiapaielh'. ( %! ) position différentes. Le passage de l'une à l'antre se faisait d'une manière graduelle. Cette impression était très nette lorsque les images étaient abso- lument calmes. » Nos observations de 1889 nous ont appris qu'il existe de l'autre côté du disque une bande sombre semblable à celle que nous avons étudiée cette année. Il y aura grand intérêt à savoir si la zone qui sépare cette bande du terminateur présente les caractères de celle dont nous venons de parler. » Il n'y a plus, en effet, que deux hypothèses admissibles : ou bien la planète tourne constamment la même face vers le Soleil et, dans ce cas, les deux bords de la planète, dans le voisinage de l'équateur surtout, doivent avoir le même aspect ( la libration en longitude due à l'équation du centre ne saurait rien changer) ; ou bien la planète tourne plus vite (la durée de rotation étant comprise entre rgS et 225 jours), et alors les deux côtés se trouvent dans des conditions totalement différentes. Après avoir été plongées pendant plus de trois mois dans l'obscurité, les régions voi- sines du bord occidental viennent se placer sous l'action des rayons solaires pendant le même temps; les régions qui sont de l'autre côté du disque subissent la même alternative, mais en sens inverse. » On conçoit dès lors l'importance que doit avoir la constatation du fait sur lequel nous appelons l'attention, car il est lié à la question de la rota- tion elle-même, rotation dont la durée se trouve maintenant resserrée entre des limites assez étroites. » M. le D'' Lavaux donne lecture d'une Note portant pour titre : « Des modifications physiologiques que subissent les bruits du cœur du fœhis pendant l'accouchement. » (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) MEMOIRES PRESENTES. M. Alfred Basin adresse un Mémoire sur les divers moyens qui ont été proposés par lui pour éviter les collisions en mer. (Renvoi à la Section de Navigation.) ( 592 ) M. Emile d'Arras adresse une Note intitulée : « Destruction du phyl- loxéra, des sauterelles, limaçons, mouches et autres insectes qui se trou- vent sur les plantes, dans le sol et dans le sous-sol, par une atmosphère insecticide ou par des gaz surchauffes ». (Commissaires : MM. Pasteur, jDuchartre, Schlœsing.) M. Léon Daille adresse, d'Auxerre, une Note sur le grisou. (Renvoi à la Commission du grisou.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie une Lettre de M. le Ministre des Finances, invitant l'Académie à désigner deux de ses Membres, pour faire partie de la Commission de contrôle de la cir- culation monétaire, en remplacement de M. Peligot, décédé, et de M. Fremy, dont les pouvoirs sont sur le point d'expirer. M. le Ministre de l'Instruction publique consulte l'Académie sur la question de savoir si, « tout en maintenant l'Observatoire de Paris, il n'v aurait pas lieu de lui créer une succursale aux environs, pour les travaux qui exigent le plus de stabilité dans le sol et de pureté dans l'atmosphère ». (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Colonies invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats pour chacune des deux chaires suivantes, récemment créées au Conservatoire national des Arts et Métiers : i° chaire de Métallurgie et du travail des métaux; 1° chaire d'É- lectricité industrielle. (Renvoi, pour la préparation de la première liste, aux Sections de Chimie et de Minéralogie réunies; pour la préparation de la seconde, aux Sec- tions de Physique et de Mécanique réunies.) M. le Président informe l'Académie de la perte que la Science vient de ( 593 ) faire dans la personne de M. Emile Mathieu, professeur de Mathématiques pures à la Faculté des Sciences de Nancy. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la réduction à la forme canonique des équations différentielles pour la variation des arbitraires dans la théorie des mouve- ments de rotation. Note de M. O. Callandreau, présentée par M. Tis- serand. « En rapprochant les résultats obtenus par M. Serret {Mémoires de l'Académie, t. XXXV) de la Théorie de la Lune de M. Delaunay (voir le t. I, p. 75 et suiv.), on peut donner la forme canonique aux équations finales de M. Serret. » Je ferai usage, dans ce qui suit, des mêmes notations que M. Tisse- rand (Traité de Mécanique céleste, t. II). ') Il s'agit donc, étant donné le système canonique dtt dV dt ^ d/l' dh dV. Tt ~ m' dG dV dg d\i dt - dg' dt ~ dG' d¥ dV dt ~ d'V ' di\f' dli dt ~ d¥' d'en obtenir un autre également canonique, mais ne présentant plus l'in- convénient de faire sortir t des signes sinus et cosinus. » U se développe en effet sous la forme on a U = 2/(H, G, F) X cos(»< +jo'^l -j^, — = 4/ I 4- — \ — aô; ' 2K «1 y OL- \ Ti A t: J /.2__^2^2 2_ C(B— A)_ * -'^ ^ ' "" - A(G-B)' la dérivation de U par rapport à H et G, dont n, et n\ sont fonctions, ferait sortir t des signes trigonométriques. ( 594 ) )) Pour éviter cet inconvénient, démontrons d'abord que liS^n _ . /, ^ ^^i^ -f- ^^^Vg + «^./G, 1 + - — 'V- \ TT est une différentielle exacte; il n'y a pas à s'occuper du terme -\-ahdG. « Remplaçons dans les deux premiers dK et dG par leurs valeurs en t'/ et k, ^ , ,, d\l = Cc./( I + ^ - j (/co 4- Cco ^^ -^^, il viendra, pour l'ensemble de ces deux termes, TaK / C /. -^ \ ,, r-\ /aK C — A^nyï ,, . ^ G _ ^ _ Ç-à anx Co/^.^^^ \ t: A r. A -!! ' a- ^.^C^A, / i + a^s.u-^7. Ay_ J„ . + 7.-S.U-/. '' C c'est la différentielle de 2^, G- A , r y/ , T. G J„ i + a-sui-/_ '- » On a donc » On en conclut aussitôt la relation remaïquable signalée par M.Serrel » Soit l^aW - ^f/G -^abd\, «1 "i ( 595 ) A étant considéré comme fonction de H, G, il viout I f}A II, 0\ abn\ d\\ abn\ àG' si H est considéré comme fonction de A, G, il vieiil, d'autre part, , , 52'52". En temps: 2'>ii'"3i = 5E, Paris; 2''20"52'4E, Greenwich. Altitude 77.9"'. {Connaissance des Temps 1892.) Longitude Observatoires. Latitude. en temps. o « " h m s Berlin (34») 52.3o.i6,7N 0.27.17,50 Bologne ; 44. 29. 47, oN 1.35.27,80 Bruxelles (52'") 5o.5i.io,7N 2. 3.23,70 Cambridge (États-Unis) 42. 22. 48, oN 7.5.23,40 Copenhague (R.) 55.4i.i3,6N i.3o.33,50 ( 597 ) Longitude Observatoires. Latitude. en temps. Genève (407"- ).. 46°. 1 1' . 58, 8 N i.56.i5.60 Greenwich 5i.o8.38,iN 2.20.52,40 Lisbonne (Obs. royal) 38.42.3i,3N 2.57.37,10 Madrid 4o.24.29,7N 2.35.37,60 Paris (Sg™) 48 -50. 11 N • 2.n.3i,5o Poulkova r 59.46. 18, 7N 0.19. 33. 80 Rio de Janeiro 22. 54-23, 8N 5.i3.33.90 Rome (coll. rom.) 4i-53.53,5N i.3o.57,oO San Francisco 37. 47. 24, oN io.3o.35,oO Vienne (Nouv. Obs.) 48.i3.55,4N i.i5.3r,oO Washington (Obs. de la Marine)... 38. 53. 38, 8N 7.29.4,60 » Peut-être cette liste, attentivement revue par des hommes compé- tents, sera-t-elle acceptée par les puissances comme fixant le méridien de l'heure universelle. Dans ce cas, une convention internationale pourrait statuer qu'on lui fera subir chaque année toutes les corrections que pour- rail exiger le pi-ogrès des méthodes et des instruments d'observation, mais que jamais le méridien initial ne sera fixé par un observatoire na- tional. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les développements en série des intégrales de certaines équations différentielles. Note de M. R. Liouville. (c Les équations différentielles que j'ai surtout en vue dans cette re- cherche sont réductibles à cette forme (0 ■£. +a,j'-l-3a2j=-f-3a3j-i-a4-i-n5K-' + a8j-=-i-...= o et leurs coefficients a^, a,, ..., liés à la variable x d'une manière quel- conque, sont en nombre limité; mais il est facile d'apercevoir comment une méthode analogue s'appliquerait à des cas plus étendus. » Les intégrales de l'équation (i) admettent des points critiques de deux sortes très différentes : ceux où quelques-unes des fonctions a, , «2» ■ • • - deviennent infinies ou indéterminées, ceux qui rendent nulle ou infinie l'intégrale que l'on considère. Je m'occuperai seulement de la dernière catégorie et en particulier des infinis, dont l'étude est un peu plus simple. » Près d'un point a7„, où les coefficients a,, a^, ... n'offrent aucune ( >9« ) singularité, les intégrales qui cessent d'être finies sont données en général par la série suivante (■i) hr' -h h,-h ha + h^t--h..., dans laquelle t=(x — ^o)': selon la détermination choisie pour /, l'on trouve ainsi deux intégrales : je les désignerai par y et (\ Les coefficients h, h,, . . ., contiennent œ^ et le second est nul si, par cette transformation (3) 17 "-2 y = Y ', la seconde puissance de l'inconnue a disparu de l'équation différentielle proposée. Imaginons que la série (2) soit multipliée pir une autre 1, pro- cédant suivant les puissances entières et positives de x — jCg el conver- gente pour les valeurs de t voisines de zéro; le produit y'" vérifie, dans un certain domaine, une équation semblable à (i) ('); le multiplicateur 7. dépend en général de Xg et x, c'est-à-dire est variable avec l'intégrale, y, que l'on étudie. Cela étant, il est aisé d'établir que les déterminants (4) "2/)-l> h.,p_3, .. ., Â.,, h, fhp-2. ^i>p-.',^ ■ .. h,. h "■2p~3< 1 "2p~ Sj 1 • • • • f 0 '/)-n jouent le rôle d'invariants relatifs pour les transformations v"' = l y et, lorsqu'on a fait usage de la substitution (3), l'introduction de y-i-i,(x) p'r-'i au lieu de V ne pouvait laisser aucune trace. Les produits A,, a, * sont aussi des invariants relatifs pour les changements de variable; si l'on définit un de ces changements par l'équation ~ =/(.r), endésignantpar(p(ic)ceque devient ^ après y avoir remplace x^ par j;, 1 expression indiquée, IpO^ * , rip+n se multiplie j)ar ( ^ , c'est-à-dire est de poids ^-^ —• Soit (5) du: 4- A , Y^ -t- 3 A 3 Y -f- A, + A, Y ' h- A„ Y-= h- . . . = o (') Toutefois le nombre tie ses coefficlenls n'est pas limité. ( "^99 ) l'équation (i), transformée d'après (3). Les expressions X,^^ \'*' = î,+3.,+, et toutes celles-ci, (6) ,,,^„,^,-..^,^^_,>,._,(_^^ _3A,A,), qui s'en déduisent, sont des invariants relatifs pour les substitutions » Les nouveaux invariants, A^rt, ' , où l'on remplace x^ par x, sont des fonctions rationnelles des précédents, 5, „,+, ; mais leur définition est, on le voit, complètement différente, puisqu'ils concernent des transforma- tions dans lesquelles le multiplicateur 1 renferme x^ et -x. » Dans le cas le plus simple, (7) d^ ~^ "^y^ "^ 3a. y- + 3^3 V -1- a., = o, pris ici pour exemple, on reconnaît que, si deux équations de cette forme se réduisent l'une à l'autre par une transformation telle que (8) j(') = yH^o,^), elles ne sont pas vraiment distinctes et la réduction est possible sans que 1 contienne x^. » Dans ce même cas, je suppose que, ayant désigné par p une seconde série, qui procède suivant les puissances entières et positives de .r^ — x, on ait choisi X et p de telle manière que ces deux fonctions vérifient une équation différentielle *^9) ^ "^ 6,,y(')'+ 3èy"^4- 36370+ b, = o du même type que (7). Les fonctions >. -l- p et If, qui sont d'apparence uni- forme, jouissent de propriétés dignes d'intérêt lorsque, l'équation (9) étant donnée, l'équation auxiliaire (7) est de celles que l'on sait intégrer; j'aurai, si l'Académie veut bien le permettre, quelques remarques à pré- senter sur ce sujet. Il n'y a aucune difficulté pour appliquer des considé- rations analogues aux équations plus générales du tvpe (i); il faut alors C 6oo ) faire intervenir aussi les intégrales qui s'annulent en un point arbi- traire iCo. » OPTIQUE. — Vislbililé périodique des phénomènes d'interférence, lorsque la source éclairante est limitée. Note de M. Cii. Fabry. (( Soit un appareil interférentiel quelconque, éclairé par une source de lumière monochromatique. La partie utilisée de la source est limitée à un certain nombre d'ouvertures percées dans un écran plan P. On observe les franges dans un plan P', aux environs d'un point O' de ce plan. Nous supposerons que tous les points de la partie découverte de la source en- voient deux ondes aux points du plan P' voisins de O'. » Prenons dans le plan P deux axes de coordonnées rectangulaires rOx, et dans P' deux axes/O'a;'. Un point M(a;, 7) du plan P envoie deux ondes au point W{x',y') du plan P'; soit A leur différence de marche, qui est une fonction de x, y, x' , y'. Si la partie découverte de la source est peu étendue autour du point O, et si l'on examine seulement ce qui se passe aux environs immédiats du point O', on peut écrire A = A„ -H Aa; + Bj. Ao représente la différence de marche des ondes envoyées par O en M'; c'est une fonction des coordonnées x' , y' de ce point. » L'orientation de l'axe Ox étant à notre choix, nous pouvons en pro- fiter pour faire disparaître le terme en y, et écrire (i) _ A = A(,-)-aa;. )) L'intensité lumineuse, étant la somme des intensités fournies par les différents points de la source, aura pour expression // I -I- COS2 7:- I dxdy. l'intégration étant étendue à toute la surface libre du plan P et A ayant la valeur (i). » Soit S la surfiice totale des ouvertures. Nous pouvons sans inconvé- nient diviser par ce facteur constant l'expression de l'intensité, et écrire -5// COS27: " , " dxdv. ( 6oi ) » Une tiansformalion facile permet de mettre cette expression sous la forme (2) 1 = i + Vcos(2:t^"H-(p), et, si l'on pose (3) ^~ f / sin 2-r:^û?j:-6(}', ^— f i co?>ir.%-dxdy, on aura (4) V=--^^^ tang.p=:.g. , » Les franges brillantes auront pour équation » Si le point O éclairait seul, leur équation serait » La différence consiste en un déplacement d'une fraction de frange -^î fraction qui dépend de la forme des ouvertures. » L'intensité lumineuse varie seulement entre i + V el i — V. Les franges seront d'autant plus nettes que V sera plus voisin de l'unité. Elles seront parfaites si V = i et absentes si V = o ('). J'appellerai V le coeffi- cient de visibilité des franges au point O'. » Analogie avec les formules de diffraction des ondes planes. — Les inté- grales F et G qui résolvent le problème que nous nous sommes posé sont de même forme que celles que l'on rencontre dans la théorie de la diffrac- tion des ondes planes. Imaginons qu'une onde plane d'amplitude I tombe normalement sur l'écran P. Dans une direction faisant avec O :; un angle D, le plan de diffraction contenant Ox, on aura une vibration E = A sin( 2-F7; -f- M. Si l'on fait sinD = =c, les valeurs de V et o se déduisent très simplement (') La valeur de V calculée joar l'expression {!\) ne peut dépasser l'unité. ( 602 ) de A et J/, car on a A S' V ^ -^j ? ^ ^• » On voit que si le problème de diffraction est résolu pour un certain écran, celui que nous venons de traiter le sera aussi, bien que les phéno- mènes n'aient au fond rien de commun. » On peut déduire de cette analogie dans les formules l'existence géné- rale de phénomènes périodiques dans la visibilité des franges. » Si le plan P' se déplace parallèlement à lui-même, a variera, et V passera par une série de maxima et minima. Si donc on pointe successive- ment la lunette d'observation à différentes distances, on verra les franges alternativement nettes et troubles. Elles pourront méuie disparaître com- plètement si les ouvertures du plan P ont une forme convenable. » Si l'on fait varier d'une façon continue la forme des ouvertures, on verra les franges se troubler et reparaître périodiquement; dans certains cas, elles pourront disparaître complètement entre deux apparitions. C'est en particulier ce qui arrive i Pour une température de 870", le maximum de la densité du courant aux électrodes', correspondant à la première période de l'électrolyse du bain étudié par nous, oscille entre o*'"p,o2 et o^^p.oS. M p. Deuxième période. — A partir du moment où la force électromo- Irice de polarisation est égale à la force électromotrice de décomposition de l'électrolvte considéré, jusqu'à une densité de courant au pôle positif qui, pour notre bain au fluorure, atteint une valeur de i ampère, la diffé- rence de potentiel s'exprime par la relation j = e + pi. V^oici les chiffres mêmes de l'expérience : Température 853°. Température 890". Température 980°. e = 2.i3, e=i,'^o^ e = o,34, p = 0,00,54. p = o,oo'J3. P = 0,01. I. mesurée. calculée. I. mesurée. calculée. I. mesurée. calculée. aoip volts Tulls nuip VOllS vnIK amp volls TOllS i3o 3,5o 3,45 196 3,26 3,26 572 4,23 4,23 i5o 3,70 3,65 4o3 4,12 4,17 65o 4,48 4,48 175 3,95 3,90 .58.5 5,o5 4,97 910 5,3o 5,54 2l5 4,3o 4,3o 885 6.18 6,29 io3o 5,78 5,74 245 4,60 4.60 » La densité du courant ^u pôle négatif n'est limitée que par réchauffe- ment dangereux dû au passage du courant. » y. Troisième période. — Pour des densités de courant supérieures à I ampère, la valeur de la différence de potentiel ne peut plus se calculer en fonction de l'intensité par une expression simple. Elle atteint rapide- ment une quantité voisine de celle d'un arc électrique; soit, 3o à 4o volts. » B. L' électrolyle est mélangé avec des proportions de sels étrangers : sels de fer et de silicium, pour le cas qui nous occupe. Lorsqu'on maintient, dans ( 6o6 ) certaines limites, la densité du courant au pôle positif, ces sels se décom- posent suivant la loi de Sprague. Voici les nombres obtenus sur un bain où les sels de fer et de silicium ont été successivement éliminés : Température 8io° Tempùralure 8^o* Température 870° (sels de fer). (sels de silicium ). (sels d'aluminium). 6 = 0,75, 6=1,37, e = 2,i5, p;=o,o<)9!5. f. = 0,0089. f; = o,ooS5. I. mesurée, calculée. 1. mesurée, calculée, amp volts Tults ainp «olls voUs 65 1,95 1,95 100 3,00 3,75 137,5 3,65 2,61 i3o ..3,28 3,00 217,5 3,35 3,3i 187,5 3,75 3,25 » Il est à remarquer que, dans ces dernières expériences, la résistance p de l'électrolyle est restée constante, la composition du bain au fluorure d'aluminium étant celle que nous avons indiquée en commençant; les sels de fer et de silicium, qui le souillaient, s'y trouvaient en très petite quantité. M Nous aurions encore quelques observations à faire relativement à une méthode d analyse du bain, aux appareils de mesure de la température et du courant électrique, aux phénomènes que l'on observe lorsque, après le passage du courant, l'électrolyte réagit comme pile secondaire. Ces observations feront l'objet de Notes prochaines. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les amylarnines . Note de M. A. Bekc, présentée par M. Friedel. n Le travail publié récemment par jM. Malbot ('), sur la préparation de la monoisobutylamine, m'oblige à faire connaître quelques faits nouveaux que j'ai observés dans la préparation des ammoniaques composées et que je ne comptais publier que plus tard, cette préparation ne constituant pas la partie principale du travail que je poursius. » Ayant eu besoin des mono- et cliam\ lamines pour la préparation de leurs dérivés chlorés que j'ai fait connaître antérieurement (-), j'ai été (') Comptes rendus, t. CXI, p. 028; 1890, H Ibicl., t. ex, p. 8G2; 1890. ( '^o7 ) conduit à modifier les conditions de leur })ioductiou, dans l'espoir d'obte- nir de préférence les bases primaires et secondaires. Je suis arrivé a des résultais satisfaisants. » M. Malbot, en faisant agir l'ammoniaque aqueuse concentrée sur le chlorure d'amyle en proportion équimoléculaire, a obtenu surtout la tri- am) lamine ('). En ajoutant de l'alcool au mélange, j'ai obtenu des résul- tats tout autres. » J"ai fait agir siii- une molécule de chlorure d'amyle une molécule d'ammoniaque en solution aqueuse saturée en additionnant le mélange d'assez d'alcool à ga» pour dissoudre le tout (environ le double du poids du chlorure). Après huit ou neuf heures de chauiTe à iiC-iao", on met fin à l'opération. Les matras contiennent un dépôt de sel ammoniac jnèlé d'un peu de chlorhydrate de diamylamine. Le liquide séparé est saturé par l'acide chlorliydrique et distillé pour séparer l'alcool et l'éther qui n'a pas réagi (on en retrouve environ un septième). » Le liquide restant se prend par refroidissement en une masse de paillettes res- semblant à des écailles de poisson. C'est le chlorhydrate de diamylamine, que l'on peut séparer presque totalement par concentrations successives. En le faisant recns- talliser une ou deux fois dans l'eau bouillante, en présence d'un peu de noir, on l'obtient absolument pur en magnifiques paillettes à éclat micacé. » Lorsque les eaux, mères d'où s'est séparé ce sel ne cristallisent plus nettement, on les évapore à sec et on met les bases en liberté par la soude ou la potasse. La couche surnageante , séchée et rectifiée , fournit surtout de la monoamylamine presque pure, et il reste en petite quantité un mélange de di- et de triamylamine. » Les proportions des bases ainsi obtenues sont sensiblement : monoamylamine 6 parties, diamylamine 9 parties, triamylamine i à i partie. La base quaternaire manque totalement. » J'ai observé que l'on peut, sans changer sensiblement les proportions des bases , n'employer que la moitié de la quantité d'alcool indiquée plus haut. Il reste alors une certaine quantité de chlorure d'amyle non dissous, mais dont la solution s'opère à mesure que la réaction se fait. » L'ammoniaque alcoolique fournit des résultats semblables, mais avec prédominance de la base secondaire. » Pour obtenir la monoamylamine tout à fait pure, j'ai appliqué la mé- thode donnée par MM. DuviUier et Buisine pour les méthylamines et les éthylamines, méthode qui leur a permis de séparer les diverses bases de la Iriméthylamine commerciale. )) La solution aqueuse étendue d'amylamine est additionnée peu à peu d'une quantité convenable d'oxalate d'othyle, en évitant l'échauffemeni. (') Aiuuiles de Chimie et de Physiijue, p. 5n3; mars 1888, ( 6o8 ) Il se forme un abondant précipité de diamyloxamide presque entière- ment insoluble dans l'eau. Ce précipité est lavé à l'eau bouillante et essoié. » Les eaux mères, additionnées des eaux de lavage de l'oxamide et évaporées, ont fourni une cristallisation abondante d'un corps que l'ana- lyse a fait reconnaître pour l'amyloxamate d'amylamine CO-AzIRl^H" COOH.AzH-CH". » Ce composé, très soluble à chaud, l'est beaucoup moins à froid, ce qui permet de l'obtenir très pur. Il se prête admirablement a la purifica- tion de la base primaire, car il se décompose très aisément par la potasse aqueuse, tandis ((ue la diamyloxamide est plus difficilement attaquée dans ces conditions. » Traité par le chlorure de calcium, l'amyloxamate d'amylamine donne un précipité pur, soluble à froid, d'amyloxamate de chaux. Ce sel repris par l'eau chaude s'obtient en petites lamelles brillantes hydratées, bien cristallisées. )) J'ignore encore si la production d'amyloxamate d'amylamine est due à l'action directe de l'éther oxalique sur la base, ou à celle de l'eau bouil- lante sur la diamyloxamide. C'est ce que je compte élucider par de nou- velles expériences. » J'ajouterai qu'ayant traité de la même façon le chlorure d'isobutyle, j'ai obtenu surtout la base primaire. Il s'en forme une quantité double des autres bases dans lesquelles la triisobutylamine n'entre que dans de faibles proportions ('). » ANATOMIE ANIMALE. — Les artères et les veines des nerfs. Note de MM. QuÉNU et Le.iaiis, présentée par M. Verneuil. « La description anatomique des artères etdes veines des nerfs, nét^fligée jusqu'ici, nous paraît présenter quelque intérêt à une époque oii le rôle pathologique des névrites semble acquérir de plus en plus d'importance. (' ) Travail fait au laboraloire de Cliiinle industrielle de la Faculté des Sciences de Marseille, ( 6o9 ) Nous avons pu entreprciiilre celle étude grâce à un procédé d'mjecUon imaginé par l'un de nous, et reconnaître dans l'appareil circulatoire des troncs nerveux une série de dispositions constantes. » Nous nous bornons aujourd'hui î\ exposer la distribution des vaisseaux sanguins dans la portion cervicale des nerk pneumogastrique et grand sym- pathique et dans les nerfs récurrents. » Le récurrent reçoit tous ses rameaux artériels de la thyroïdienne nifé- . rieure : c'est encore cette artère cpii fournit seule au pneumogastrique et au sympathique, dans leur moitié inférieure; plus haut, les autres vaisseaux nerveux, très abondants surtout au niveau du ganglion cervical supérieur et du plexus gangliforme du pneumogastrique, émanent de la thyroïdienne supérieure. Ainsi, dans leur portion cervicale, les trois nerfs sont. exclusii^e- tnent irrigués par les artères thyroïdiennes. » 11 y a là une explication toute naturelle des aphonies passagères, des troubles respiratoires et vaso-moteurs, passagers aussi, qu'on a notés à la suite de thvroïdectomies, sans lésions mécaniques des nerfs, à la suite de ligatures de la carotide primitive ou des artères thyroïdiennes; peut-être même cette communauté circulatoire doit-elle intervenir dans la pathogé- génie de certaines formes de goitre exophtalmique. » Les branches artérielles abordent le cordon nerveux obliquement on après avoir décrit un trajet récurrent ; elles se bifurquent et rampent à la surface du nerf en longues arcades anastomotiques, avant de plonger dans son épaisseur. » 'Les veines des nerfs soûl encore plus richement développées que les artères, et cette abondante vascularisation, qui prête aux phénomènes congestifs, n'est pas sans importance dans le mécanisme, encore si obscur, des névralgies. Ces veines ne sont pas toujours satellites des artères; elles couvrent d'un très beau plexus les ganglions du sympathique et du pneu- mogastrique; elles se rendent : i° dans le réseau des vasa vasorum des carotides primitive et interne, créant ainsi des connexions extrême- ment intimes entre la paroi artérielle et les troncs nerveux qui l'accom- pagnent; 2" dans les veines thyroïdiennes, et spécialement dans un lacis de veines musculaires, qui revêlent la paroi latérale du pharynx; en dehors, d'autres rameaux rejoignent aussi les veines qui rampent au-devant des vertèbres et dans l'épaisseur des muscles prévertébraux. » En résumé, les veines de ces troncs nerveux aboutissent à des veines musculaires; or, c'est là une disposition générale que nous avons retrouvée également dans les membres. Si l'on admet que la contraction du muscle (6io) strié soit un important facteur (sinon le principal) dans la circulation des petites veines périphériques, on verra, dans le fait anatomique que nous signalons, une disposition très favorable à l'expulsion du sang noir hors des troncs nerveux. La veine du muscle jouerait, pour ainsi dire, le rôle d'un appareilde chasse pour le sang veineux du nerf. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur les changements de couleur chez la Grenouille commune (Rana esculenta). Note de M. Abel Dutartre, présentée par M. C ha u veau. « D'après les travaux de M. Pouchet, la coloration \ erte et dorée des Batraciens est produite par des chromoblastes jaunes et des iridocystes bleus dont le mélange donne sur la rétine l'impression du verl. » Des chromotaphores noirs, contenus dans le derme et dans l'épi- dernie, peuvent, en s'étendant en réseau, recouvrir plus ou moins les autres chromoblastes et donner ainsi toutes les nuances entre le brun foncé et le vert jaunâtre ou bleu clair. » Dans cette Note, j'étudierai les principales conditions qui régissent les mouvements de ces chromatophores mélaniques. » i" Aclion des différents rayons du spectre. — Dans le plus grantl nombre d'expériences, la lumière solaire traversait des écrans liquides colorés, ne laissant passer qu'un seul rayon ou deux rayons voisins. Dans une autre série d'expériences, on a employé un spectre produit par un réseau éclairé au moyen d'un héliostat. Les résultats sont les mêmes. » La lumière blanche et la lumière jaune provoquent rapidement la contraction (mise en boules) des chromatophores, c'est-à-dire l'éclair- cissement complet. Le rouge et le vert produisent le même mouvement, mais un peu moins vite. Le bleu et le violet, de même que l'obscurité, font mettre les chromatophores en réseau, et l'animal devient plus ou moins foncé, même noir. » La rapidité de ces changements et leur étendue varient suivant la richesse en pigment. Dans ces expériences, les mouvements des chroma- tophores sont soumis en pnimier lieu à une action réflexe provoquée par la vision, mais en outre à une action directe de la lumière sur la peau, comme le montre l'expérience : » De deux Grenouilles de même taille et même coloration, changeant de couleur également vite, l'une est aveuglée, soit par extirpation du cristallin, soit par injec- ( <î'> ) lion (le nilrale d'argent. Placées successivement dans les difTérenles lumières, ces deux Grenouilles changent également de couleur, l'aveugle avec un relard variable (une demi-heure en moyenne). I) 2" Action des fonds. — La Grenouille peut se mettre rapidement en harmonie avec le fond sur lequel elle se trouve, bien entendu entre les li- mites du brun foncé au jaune verdàtre. » Ce phénomène de mimétisme est sous l'action directe des yeux. A la lumière diffuse, une Grenouille aveugle ne change pas de couleur, quel que soit le fond sur lequel on la place. » 3" Système nen'eux. - Les mouvements des chromatophores sont régis parle système nerveux sympathique, comme le montrent les expé- riences suivantes : » a. Sur une Grenouille foncée, on excite le bulbe par un courant assez violent : tétanos et éclaircissement général. » b. On recommence la même expérience après avoir sectionné la moelle au-dessus de l'origine des nerfs lombaires. Bien que le train postérieur ne présente pas de té- tanos, il participe à l'éclaircissement général. » c. On coupe les rameaux communiquants du sympathique d'un côté du corps. La Grenouille fatiguée par l'opération est placée dans le bleu ou à l'obscurité jusqu'à ce qu'elle soit presque noire. On excite le bulbe : le côté sain devient jaune; celui dont le sympathique a été coupé reste noir ; si un rameau communiquant échappe à la section, on remarque un éclaircissement partiel dans la région correspondante. » d. On coupe le sciatique en respectant l'artère. L'excitation du bout central pro- duit un éclaircissement complet. Ceci n'a plus lieu si l'on a détruit préalablement les filets sympathiques du plexus lombaire. » Toute excitation violente, section ou piqûre des centres nerveux, toute cause pouvant entraîner la mort ou tout au moins un affaiblissement considérable, provoquent la contraction en boules des cellules pigmen- taires, mais toujours par excitation du système nerveux sympathique (*). » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur T autotomie chez la Sauterelle et le Lézard. Note de M. Cii. Contejean, présentée par M. Milne-Edwards. « M. Frédéricq, de Liège, a établi que l'amputation des pattes, chez le Crabe, est un phénomène réflexe, soustrait à la volonté de l'animal, et qui est toujours provoqué par une excitation portée sur l'un des articles du (') Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Besançon. C. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N» 17.) 81 ( 6t2 ) membre sacrifié. Il a montré aussi que les Lézards suspendus par la queue ne parviennent jamais à la rompre, si l'on évite avec soin tout froissement de cet organe; il en conclut que, chez ces animaux, l'autotomie est encore sous la dépendance d'un acte réflexe, et il fait rentrer dans cette catégorie tous les cas de mutilation en apparence volontaire présentés par les In- sectes, les Ver?, les Écliinodermes, etc. Quelques expériences, que j'ai faites sur la Sauterelle et le Lézard, me permettent d'apporter de nou- velles preuves à l'appui de cette opinion. » Si l'on attache une Sauterelle par une de ses pattes sauteuses, l'insecte, poursuivi par une baguette de fer rouge, ne parvient jamais à se délivrer en se débarrassant du membre entravé; tandis que ce membre se rompt aussitôt, si la cautérisation porte sur lui. Toute excitation brusque, électrique, chimique, mécanique ou thermique, appli- quée sur le fémur d'une des pattes sauteuses, provoque son détachement; le succès de l'expérience est bien moins certain si l'on irrite le tibia. L'excitation électrique est celle qui donne les résultats le plus assurés : la section du fémur reste parfois sans effet; si l'on touche le moignon avec la pince électrique, il tombe aussitôt. L'expé- rience réussit très bien, non seulement sur un animal décapité, mais sur un méta- thorax isolé. On est donc bien en présence d'un acte réflexe, aj^antpour centre la troi- sième paire de ganglions thoraciques. L'intégrité de ces deux ganglions est absolument nécessaire, car je n'ai pu obtenir l'amputation des pattes sur des individus dont les ganglions mélathoraciques avaient été séparés l'un de l'autre. Cette séparation doit être faite avec précaution, un brusque coup de ciseaux déterminant parfois la chute des pattes par excitation directe du centre. » L'autotomie a lieu au niveau de l'articulation de la hanche et du fémur (dans les pattes sauteuses, le trochanter fait défaut). Cette articulation figure un angle aigu dont le sommet est dirigé vers le sol, et dont un des côtés, très court, est représenté par la hanche, l'autre, très long, par le fémur. Au moment de la rupture, la hanche, dont la position normale est presque verticale, s'incline violemment en arrière et se place horizontalement. Le fémur, retenu par l'instrument qui le tourmente, ou, dans la nature, par l'animal ennemi, ne peut suivre le mouvement de la hanche. La capsule articulaire rompt dans la concavité de l'angle aigu devenu obtus, et quelques mouve- ments latéraux très vifs de la hanche complètent le détachement. Le moignon garde encore quelque temps sa position horizontale. » Un point d'appui pour le fémur est absolument indispensable. En effet, si l'on saisit avec une pince l'animal par le pronotum, et qu'on dirige sur la cuisse le dard d'un chalumeau, on peut brûler complètement le membre sans en déterminer la chute, l'angle du fémur ut de la hanche ayant toujours la même ouverture. On peut aussi, avec un chalumeau, brûler la queue d'un Lézard sans la faire tomber, si cet organe est laissé libre de tout mouvement. Chez le Crabe, d'après M. Frédéricq, la patte qui rompt trouve le point d'appui nécessaire sur la carapace. > Pour arracher une patte sauteuse à une Sauterelle d'un poids inférieur à 3?', j'ai dû exercer un effort de iSyi''. La séparation a eu lieu entre la hanche et le thorax. M. Frédéricq a obtenu aussi des chiffres considérables en expérimentant sur le Crabe et sur l'Orvet. ( 6i3 ) » On ne peut provoquer l'autotomie sur des Sauterelles et des Lézards affaiblis par un jeûne prolongé. J'ai constaté aussi que des I^ézards refroidis artificiellement ne peuvent plus rompre leur queue. Eu général, les expé- riences réussissent d'autant plus facilement et sont d'autant plus brèves que l'animal est plus actif. » Chez le Lézfird, comme chez la Sauterelle, l'excitation électrique est celle qui donne le plus de succès. Ou opère en soulevant avec précaution un Lézard par la queue, dont on sectionne l'extrémité. Si la rupture ne s'est pas produite, on applicpie la pince électrique sur la plaie. La queue se brise alors en dessous du point retenu par l'opérateur. » Des Lézards attachés par la queue et excités avec un fer rouge ne rompent le membre qui les retient captifs que lorsqu'on le touche avec la baguette rougie. » On provoque plus facilement l'autotomie sur un Lézard décapité que sur un animal intact, l'action modératrice des réflexes exercée par l'encé- phale étant supprimée. Un animal, coupé en deux immédiatement en avant des pattes postérieures, peut encore rompre sa queue. L'expérience ne réussit plus si la section est faite immédiatement derrière ces membres, même si l'on remplace par un poids la résistance passive du corps absent. Le centre du réflexe se trouve donc entre les pattes postérieures. » Le détachement de la queue se fait par le mécanisme suivant : 1) L'organe excité se ploie latéralement en figurant un S couché c/2 , autant que le permet la résistance du poids de l'animal. Ce mouvement extrêmement brusque déter- mine un commencement de rupture vers le côté convexe d'une des deux courbures, le plus souvent de celle voisine de Fexlrémilé caudale. Des tremblements convulsifs achèvent de mettre l'animal en liberté. La rupture a lieu, comme on sait, au milieu d'une vertèbre, point restant cartilagineux chez les individus adultes. » Si l'on fait une série de coupes sur un fragment de queue décalcifié par l'acide picrique, on voit que les vertèbres renflées aux deux extrémités sont considérablement amincies en leur milieu. Une gaine épaisse de tissu conjonclif muqueux les entoure. Cette gaine est enveloppée elle-même par huit faisceaux musculaires alternant avec les verlèbres. Enfin, deux rangées d'écaillés recouvrent chaque myomère. Les quatre muscles latéraux envoient de gVêles filets au disque mince de fibro-cartilage situé au milieu de chaque vertèbre. Les deux muscles supérieurs ont aussi des insertions sans importance avec les apophyses épineuses, et les deux muscles inférieurs avec les os en V. Mais la partie principale de chacun de ces faisceaux musculaires n'a aucune inser- tion osseuse. Deux plans aponévrotiques accolés, en continuité avec les enveloppes des muscles, divisent le tissu muqueux en tronçons correspondants aux myomères. Ils se séparent sur le disque de fibro-cartilage formant une collerette au milieu de la ver- tèbre et là se réfléchissent sur les deux portions de l'os. Les fibres du cartilage sont, ( «<4 ) comme ces cloisons aponévrotiques, dirigées perpendiculairement à Taxe de la ver- tèbre. En somme, les zones de moindre résistance présentées par la queue sont préci- sément indiquées par ces cloisons accolées; elles se séparent avec les mj'omères lorsque l'animal replie brusquement le membre irrité, et la vertèbre rompt derrière le fibro- cartilage. Les muscles se rétractant, de part et d'autre, empêchent le sang de s'écouler ('). » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — La pourriture du cœur de la Betterave. Note de M. Prillieux, présentée par M. Duchartre. « J'ai pu suivre cette année, près de Mondoubleau (Loir-et-Cher), les phases d'une maladie de la Betterave qui a fait chez moi de grands ravages. Je la crois identique à celle qui a été étudiée et décrite en Allemagne sous le nom de pourriture du cœur de la Betterave, parce que le caractère le plus saillant de la maladie, celui qui seid a attiré l'attention des observa- teurs, consiste en ce que les jeunes feuilles du cœur meurent, se dessèchent et deviennent noires. Le mal a été attribué à l'infection de la Betterave par un Champignon nommé par Fuckel Sporidesmiuin putrefaciens. » C'est à la fin d'août et au commencement de septembre que j'ai vu apparaître la maladie dans un champ de Betteraves qui promettait une belle récolte. Avant que la mort et le noircissement des feuilles du cœur se produisissent, la maladie se manifesta par un autre caractère très général et très constant qui n'avait pas encore été signalé. Les grandes feuilles bien développées, au lieu de demeurer un peu dressées, s'abaissaient vers la terre, à peu prés comme si elles avaient été fanées, mais ne se relevaient pas pendant la nuit; elles devenaient jaunes, souvent sur une moitié seu- lement de leur étendue, et finissaient par se dessécher plus ou moins com- plètement. J'ai pu constater, sur des milliers de plantes, que cet abaisse- ment des feuilles, accompagné d'un dessèchement partiel ou complet du limbe, est la conséquence d'une altération spéciale du long et robuste pétiole de la feuille qui présente, sur une grande partie de sa longueur, souvent même sur toute son étendue, une vaste tache blanchâtre entourée d'une auréole brune. Elle correspond à une désorganisation plus ou moins profonde de la partie supérieure du tissu sous-jacent; sa couleur d'un blanc fauve est causée par l'air qui pénétre tout le parenchyme desséché et ( ' ) Je termine en adressant tous mes remerciements à mon ancien maître, M. le professeur Gliarbonnel-Salle, qui m'a guidé de ses conseils. (6t5) bruni que recouvre l'épiderme. L'abaissement de la teuille vers le sol est dû à l'inégalité de tension des tissus de la face inférieure du pétiole qui sont demeurés sains et de ceux de la face supérieure qui sont désorganisés. D'ordinaire le mal pénètre profondément et atteint les faisceaux fibro- vasculaires dont la couleur brune signale l'altération qui s'étend au delà de la tache. Non seulement la partie du limbe correspondant aux faisceaux envahis par le mal dans le pétiole jaunit et se dessèche, mais la désorga- nisation gagne en suivant les faisceaux jusqu'au cœur même de la Betterave et, envahissant les tissus jeunes du collet qui entourent le bourgeon ter- minal, entraine la niort de toutes les feuilles naissantes. C'est alors qu'ap- paraît le noircissement et le dessèchement de ces petites feuilles du cœur qui se contournent et se couvrent d'un velouté d'un noir olive que l'on a décrit comme formé par le Sporidesmium pulrefaciens de Fuckel. » Les grandes taches blanchâtres des pétioles sont dues à l'invasion d'un Champignon parasite, dont j'ai trouvé le mycélium aussi bien dans le tissu mortifié et brun, jusqu'au cœur de la Betterave, que dans les cel- lules de l'épiderme des taches. Ce parasite fructifie en abondance, en pro- duisant des pycnides brunâtres qui se distinguent à l'œil nu comme de petits points noirâtres dont est semée la tache blanche. On doit le rappor- ter au genre Phylloslicta » Le velouté noir-olive des petites feuilles du cœur est formé de touffes pressées de filaments noirs qui portent des fructifications de diverses sortes que l'on doit rapporter aux formes Cladosporium, Macrosporium et Allernaria, et qui me paraissent répondre très bien à celles que Tulasne a fia;urées et décrites comme correspondant au Pleospora herbarum. C'est sans doute à ce Champignon polymorphe que l'on a attribué la maladie, en le désignant comme étant le Sporidesmium putrefaciens de Fuckel. Ce- pendant, comme la figure publiée par Fucke! ne répond à aucune des formes que j'ai observées sur les petites feuilles noires du cœur de la Bet- terave, je n'ose pas affirmer qu'il s'agit bien de la même plante. La marche de la maladie me fait penser que le Champignon noir qui couvre les petites feuilles du cœur n'est pas, comme on l'a supposé, un parasite spé- cial, attaquant les organes encore vivants, mais bien cette espèce à formes si diverses, qui se développe partout en plein air sur les parties mortes des plantes, et je regarde comme cause véritable de la dangereuse maladie de la pourriture du cœur de la Betterave le Phylloslicta des taches des pé- tioles, que je propose de nommer Pliyllosticla tahifica. » Vers le i5 septembre, le mal avait atteint à peu près son apogée; à ( 6i6 ) partir de ce moment, il se développa autour du cœur mort, à l'aisselle des feuilles inférieures insérées sur une partie demeurée saine du collet, des bouquets de petites feuilles qui sont restées très vertes et 'ont fourni à la plante un nouveau feuillage, grâce auquel elle a pu végéter encore jus- qu'à l'époque normale de l'arrachage; mais souvent ces pousses étaient peu nombreuses, restaient faibles, et n'ont permis à la Betterave que de continuer une vie languissante. Sur un certain nombre de pieds il ne s'en est pas produit, et la vie de la plante s'éteignait vers la fin de septembre ou le commencement d'octobre. J'ai relevé, sur une rangée prise au hasard dans le champ, le nombre de pieds sains, de pieds atteints au cœur par la maladie, mais végétant encore au milieu d'oclobre, et de pieds morts. J'en ai trouvé 177 sains, 332 atteints au cœur et 32 morts. La quantité des pieds atteints au cœur ou morts est donc plus que double de celle des pieds sains. » On voit quelle perte énorme a causé la maladie de la pourriture du cœur dans le cas particulier que j'ai étudié. La connaissant mieux, on pourra, j'espère, en arrêter à l'avenir le développement. Puisque c'est sur les pétioles des feuilles que se forment les premiers foyers du mal, on de- vra, dès que l'on verra les feuilles de Betterave s'abaisser d'une façon insolite, couper toutes celles qui présenteront de grandes taches blanchâ- tres à la surface de leur pétiole. On évitera ainsi, je pense, si l'opération est faite à temps, que le mal ne gagne le corps même de la Betterave et l'on empêchera la pourriture du cœur de se produire. » SISMOLOGIE. — Momements sismiques du Chili; tremblements de terre du 23 mai 1890. Note de M. A. -F. Noguès, présentée par M. A. Fouqué. « Parmi les dix-huit à vingt tremblements de terre de moyenne intensité ressentis au Chili dans l'année 1889-1890; il y a lieu de signaler quelques particularités relatives au plus intense d'entre eux, à celui du iZ mai 1890, que j'ai observé à Santiago et suivi dans ses phases successives; par son intensité, il peut être rangé dans la classe VIII de l'échelle Forel-Rossi. » La première secousse se fit sentir à 12'' 10™ de la nuit, du 10 au 24 (heure de San tiago); elle fut précédée d'un bruit souterrain très intense, profond, prolongé; on peut le comparer à un vent très violent soufflant sans intermittence, plutôt qu'au bruit d'une voiture fortement chargée courant sur un chemin pavé. Les vitres, les portes, les fenêtres, tout était ébranlé et criait ; les dormeurs étaient brusquement éveillés. A Santiago, dans l'espace d'une demi-heure, il se produisit cinq secousses; ( 6r7 ) la première, la plus forte, dura environ trente-huit secondes; la deuxième vingt et une secondes; la troisième seize secondes; la quatrième douze secondes, et la cin- quième sept secondes. » Le phénomène sismique avait une direction générale est-ouest, ou de la grande Cordillère à la mer, embrassant une zone passant par les départements des Andes, San Felipe, Valparaiso, etc., au nord; Gurico, Taica, etc., au sud, décrivant une ellipse dont un des foyers devait passer par Quiliota. Cette courbe, allongée considérable- ment du nord au sud, rencontrait à l'est la grande Cordillère et à l'ouest la mer. La première secousse se fit sentir presque en même temps aux divers points de la zone ébranlée. » A la localité nommée les Andes, au pied de la grande Cordillère, le mouvement sismique se produisit à 12'' 10™ et dura trente-huit secondes, avec bruits souterrains, bruissement des portes et des fenêtres ébranlées; le mouvement semblait venir de l'est ou de la Cordillère, et se propageait vers la côte ou à l'ouest. Malgré la brusquerie et la violence de la première secousse, il n'y eut ni objets renversés, ni maisons lézar- dées. A San Felipe, dans la même province d'Aconcagua, le mouvement séismique se manifesta avec les mêmes caractères et la même intensité. Mais ce fut à Quiliota, entre Valparaiso et Santiago, dans la Cordillère maritime, que le mouvement fut le plus intense : c'est là que devait se trouver l'épicentre. La première secousse, la plus forte, se produisit à i2i'9"'; l'oscillation semblait suivre une déviation nord-sud. Quelques dormeurs furent projetés hors de leur lit; les bruits souterrains précur- seurs de la secousse furent très intenses ; les habitants, épouvantés, cherchaient la sé- curité dans les rues. Une deuxième secousse se fit sentir à 12'' iS"; vingt minutes plus tard, à i2''44"', répétition des mêmes phénomènes sismiques; les bruits souterrains, sourds et prolongés, se continuèrent pendant une partie de la nuit; des secousses, dont Tinlensité diminue progressivement, se font sentir encore à i^i'^ du matin, ii-ii^So^ i''32'°, 2'' 5™ et 7'' 30". )) Les intervalles entre les secousses consécutives ont été, de la première secousse à la deuxième de six minutes, de la deuxième à la troisième de vingt-neuf minutes, de la troisième à la quatrième de dix-neuf minutes, de la quatrième à la cinquième de huit minutes trente secondes, de la sixième à la septième de trente-trois secondes, et enfin de la septième à la huitième de quatre heures quarante-cinq minutes trente se- condes. » A Curico, à Toica, à San Fernando, à Linarès, villes situées au sud de Quiliota et de Santiago, les secousses ont été moins intenses que dans les départements de San Felipe, Andes, Quiliota, etc. » A Quiliota, que nous considérons comme un centre d'ébranlement, les bouteilles, les verres, les pots à fleurs étaient renversés, les tableaux appendus aux murs tom- baient, les murs des édifices lézardés et quelques-uns renversés. » Les tremblements de terre du Chili affectent deux directions géné- rales, normales entre elles, en relation d'ailleurs avec la structure orogra- phique du pays et les systèmes de failles : les uns prennent la direction nord-sud, parallèlement à la Cordillère et suivant les cassures strati- ( 6r8 ) graphiques qui ont formé l.i grande dépression ou vallée longitudinale comprise entre les deux chaînes; les autres prennent la direction est- ouest, ou normalement à la Cordillère, en relation avec un autre système de cassures, et dont l'extension est limitée d'un côté par le Pacifique, de l'autre par la grande Cordillère; quelques-uns enfin croisent angulaire- ment les deux principales directions et paraissent dus à des ondes ter- restres réfractées ou réfléchies. '■' M. Obrecht, ancien élève de l'École Polytechnique, directeur de l'Observatoire astronomique de Santiago, a bien voulu me communiquer les observations de la Section météorologique relatives aux mouvements du sol et aux bruits souterrains. Voici, en résumé, ces observations, qui intéressent principalement la Météorologie endogène et la Physique du globe. h Dl s 1889. Juin 10. 0.42.30. Tremblement, mouvement du sol; deux, secousses à douze minutes d'intervalle, snns bruits. Juin 19. 18. 0. o. Mouvement fort et prolongé. Juin. 5. 2i.i3.t5. Mouvement léger. Juin. II. 20.58.35. Mouvement sans bruit, deux secousses à intervalle de dix secondes. Juin. 25. 0.31.40. Mouvement léger (tremblement léger). Juin. 20. i6.5o. o. Fort mouvement, direction sud-ouest à nord-est. Sept. 12. i4-3o. o. Secousse de six secondes, direction est à ouest. Sept. 12. 23.53. 10. Mouvement prolongé. Oct. I. 5.14.28. Mouvement léger. Oct. II. i2.i5.3o. F'ort mouvement du sol. Oct. 24. » Mouvement dans la nuit. 1890. Févr. I. 7.50.19. Mouvement, durée trente secondes. Mars i5. 2.3g. 1 4. Tremblement fort, précédé et suivi de bruits souter- rains, durée dix-sept secondes, direction nord à sud. Avril 7. 11.1g.59. Deux secousses à intervalle de cinq secondes, précé- dées de bruits souterrains, durée trente secondes, direction sud à nord. Avril 27. 9. 3. o. Mouvement, direction est à ouest. Mai 23. 12.10. o. Tremblement fort et prolongé, bruits souterrains, di- rection est à ouest. Juin 14. 3.55.5o. Deux secousses sans bruit. Août. 9. 7.35. o. Mouvement, durée dix secondes. )) Sur ces 18 tremblements bien constatés, 5 ont eu lieu au printemps de l'hémisphère austral, i en été, 4 en automne, 8 en hiver. Sur les 6 dont la direction du mouvement a été déterminée exactement, 3 ont une direc- ( 6i9 .) Lion est-ouest, i une direction sud-ouest à nord-est, i une direction nord à sud, et enfin i une direction sud à nord. » " PHYSIQUE DU GLOBE. — Expériences sur la sédimentation; par M. J. TnouLET. « J'ai exécuté ces expériences en mélangeant à l'eau du kaolin par- faitement purifié. Le liquide laiteux est abandonné au repos dans des tubes de verre portant une graduation et placés verticalement dans une étuve de d'Arsonval. J'ai fait varier successivement et isolément la température et la quantité de matière solide en suspension ; j'ai ajouté, à l'eau distillée, de l'acide chlorhydrique ou bien de l'eau de mer en proportions diverses, .l'ai opéré dans le vide ou sous pression et, dans chaque cas, noté à des in- tervalles de temps connus la position de la nappe ou des nappes horizon- tales formées par le sédiment en suspension. Les résultats obtenus sont figurés par des courbes. » Comme application, j'ai mesuré la vitesse de chute, à travers l'eau de mer. de alobigérines dont S. A. S. le Prince Albert de Monaco a bien voulu me remettre un échantillon recueilli par lui au large des Açores. » Les conclusions sont les suivantes : » Les particules immergées dans un liquide tombent avec une vitesse sensiblement uniforme, d'autant plus grande que la différence de densité est plus considérable entre le solide et le liquide, diminuant lorsque la tem- pérature diminue et réciproquement, sauf dans le cas de l'eau douce qui présente une exception due à son maximum de densité au dessus du point de congélation, et sur laquelle, au moins jusqu'à une douzaine d'atmo- sphères, la pi'ession paraît être sans influence. » On sait que les corps solides en dissolution sont attirés et se fixent en partie à la surface des particules immergées, de sorte que, même à doses très faibles, ils activent la vitesse de chute. Dans les mêmes circonstances, l'air en dissolution se comporte comme le ferait un sel soluble; sa pré- sence, démontrée directement, à l'état de gaine adhérente à la surface des particules, explique diverses particularités de la chute des sédiments. Elle rend compte de l'aération et, par suite, de l'habitabilité des eaux abyssales de l'Océan. » La précipitation des argiles s'opère dans de l'eau douce additionnée de lo pour loo d'eau de mer (cl— 1,002 environ), absolument comme C. R., 1S90, 2- Semestre, i T. CXI, N" 17.1 "^ ( 620 ) ■ dans l'eau de mer pure. Celte observation permet de déterminer par une mesure aréométrique la véritable limite entre l'Océan et les continents à r embouchure des fleuves. » Le temps nécessaire pour que les matériaux solides, et en particulier les globigérines, traversent les eaux océaniques et parviennent sur le sol sous-marin pour s'y accumuler et y constituer les dépôts, est relativement court. Comme d'ailleurs le pouvoir dissolvant de l'eau de mer est faible, il en résulte que la perte de poids subie par ces matériaux pendant leur descente est peu importante. » Le phénomène des nappes, ou strates multiples et superposées, for- mées par des poussières très fines tombant à travers un liquide, peut être expliqué de la façon suivante : » Chaque grain de sédiment, en tombant de haut en bas avec une vitesse qui est surtout fonction de la différence de densité existant entre lui et le liquide et qui dépend, par conséquent, de la température ainsi que de diverses autres conditions moins importantes, donne lieu, par le fait même de sa chute, à un contre-courant en sens inverse, c'est-à-dire dirige de bas en haut. » En un point quelconque du tube, la vitesse de chute effective des grains situés dans une tranche horizontale du liquide est d'autant moindre que ces grains ont à lutter contre un contre-courant plus fort, c'est-à-dire que la tranche est située plus haut, car le contre-courant est propor- tionnel au nombre des grains qui se produisent, et plus la tranche sera élevée, plus il y aura de grains au-dessous d'elle. La vitesse de chute va donc en diminuant et, par conséquent, le nombre de grains minéraux par unité de volume du liquide, dans toute la portion trouble de ce liquide, diminue de bas en haut. » Plus les grains sont nombreux, plus ils donnent lieu à un contre- courant total violent, somme des contre-courants élémentaires de chaque grain. Il arrivera un moment où cette somme sera égale à la vitesse relative de chute d'une certaine tranche, qui s'immobilisera aussitôt, et ainsi se produira la première nappe. Cette nappe ne reprendra son mou- vement de descente que lorsque, une certaine quantité de grains s'étant déposée sur le fond, le contre-courant de bas en haut aura diminué d'in- tensité. » ( 621 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Théorie de la sédimentation; par M. A. Badoukeau. « A l'appui des expériences de M. J. Thoulet, je me suis livré à une étude théorique du phénomène de la sédimentation, dont les résultats peuvent se résumer delà façon suivante. » i" Un grain de sable, placé dans l'Océan, fixe sur lui à l'état solide une quantité, variable selon sa nature, de l'eau qui l'entoure et des ma- tières solides et gazeuses qui y sont dissoutes. Il augmente ainsi sa masse et son volume. )) 2° Si l'on néglige le mouvement de l'Océan, un grain de sabie placé dans son sein est soumis à un couple dont le moment est négligeable et à une force verticale appliquée à son centre de gravité et sensiblement égale à son poids P, moins le poids P' du liquide déplacé, et moins KMV^ S dynes. R est un coefficient numérique, dépendant de la forme et de l'o- rientation du grain; il est égal à i si le grain est sphérique, à acosx s'il a la forme d'un plan incliné de a sur l'horizon, à 2 sin^p s'il a la forme d'un cône à axe vertical dont le demi-angle au sommet soit (3, ... ; M est la masse exprimée en grammes de i*^*^ d'eau de mer; V, mesurée en centimètres par seconde, est la vitesse de chute du grain, plus la vitesse ascensionnelle de l'eau dans son voisinage immédiat; S est la surface, exprimée en centi- mètres carrés, de la projection horizontale du grain. » 3° Le couple modifie la rotation du grain. La force accélère la chute de son centre de gravité, jusqu'à ce que V ait atteint une valeur qui annule la force. A partir de ce moment, la chute du grain s'ojjère avec une vi- /p _ P' tesse uniforme. L'équation P — P' — KMV^ S = o donne V = t / ....g ■ Le carré de cette vitesse est proportionnel au produit d'une dimension linéaire du grain par la différence des masses spécifiques du grain et de l'eau. Par suite, la vitesse de chute est minimum à la température pour laquelle l'eau et la particule de sable ont le même coefficient de dilatation. » 4° Le frottement du sable contre l'eau est une résistance qui tend à s'opposer au mouvement du grain, de même que le frottement de l'eau contre les berges est une résistance qui tend à s'opposer au mouvement de l'eau des rivières. » 5° L'électrisation qui résulte du frottement, et pour l'eau et pour le ( 022 ) grain de sable, tend à maintenir le grain immobile; mais cette action me paraît négligeable, surtout si les grains sont nombreux et si l'électrisation de l'eau est constante dans toute son étendue. )) Parmi les applications de la théorie qui précède, nous nous borne- rons à citer le criblage à la cuve, la chute des précipités et la genèse des terrains sédimentaires. La préparation mécanique des minerais, la Chimie et la Géogénie sont donc tributaires de la théorie de la sédimentation. » M. Ignaz Fauchs adresse une Note, écrite en allemand, sur une nouvelle solution de l'équation générale du troisième degré. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 5 NOVEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMJE. M. le Secrétaire perpétuel fait connaître à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. de Tchihalchef, Correspondant de la Section de Géographie et Navigation. Notice sur les travaux de M. Pierre de Tcliihatchef; par M. Daubrée. « M. Pierre de Tcliihatchef a donné, dans la grande activité de sa car- rière, un bel exemple de dévouement à la Science. Il a renoncé à son pays, à sa famille et à une belle situation pour entreprendre de pénibles et longs voyages dans l'intérêt des Sciences physiques et naturelles. » Sa première expédition, qui remonle à l'année 1842, eut pour objectif l'Altaï, l'un des groupes montagneux les plus considérables et les moins G. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N» 18 ) 83 ( 624 ) connus de la Sibérie; elle montra tout d'abord ce qu'on pouvait attendre du jeune explorateur. » Le Mémoire qu'il présenta à l'Académie après son retour fut l'objet d'un Rapport fort étendu de M. Elle de Beaumontqui, après ^ avoir signalé un grand nombre de faits nouveaux et d'aperçus ingénieux, le jugea digne d'élre inséré dans le Recueil des Sui'an/s étrangers. Les résultats complets parurent bientôt après dans un Volume in-4° avec deux Atlas, publiés à Paris en i845. » A peine cette publication était-elle terminée que M. de Tcbihatchef tourna ses regards vers d'autres contrées. Il A'isita d'abord l'Italie méridio- nale, particulièrement les Calabres, dont il étudia la structure orographique et la constitution géologique. » Mais c'était surtout vers l'Orient que cet observateur se sentait attiré. Après avoir été attaché à l'ambassade de Russie près la Sublime-Porte, il quitta les fonctions diplomatiques pour devenir voyageur scientifique. De 1848 à i858 inclusivement, dans six voyages successifs, il traversa l'Asie Mineure en tous sens, depuis la mer de l'Archipel jusqu'au bord de l'Eu- phrate et au pays des Kurdes. Les 14000""" qu'il y parcourut ont été franchis en grande partie à pied. Ses itinéraires successifs forment un ré- seau très serré, et la Carte à l'échelle de , ^^\ ^^„ qu'il en donna est plus exacte et plus complète qu'aucune de celles qui l'ont précédée. » L'Ouvrage où sont exposés les résultats de ces persévérantes et pé- nibles investigations, intitulé : Asie Mineure; description physique, statistique et archéologique de cette contrée, exigea dix autres années de labeur. Dans les huit volumes dont il se compose, sont exposés un grand nombre de faits nouveaux intéressant la Géographie physique, la Géologie, la Clima- tologie et la Botanique. » La Physique terrestre attira toujours son attention. Pour donner un exemple de son zèle dans cette sorte d'étude, je citerai les observations climatologiques qu'il fit ou fit faire dans onze localités, embrassant tout le pays, depuis Constantinople et Trébizonde jusqu'à Ouroumia et Moussoul. » Toutefois, c'est la Géologie qui occupe la place principale dans celte grande publication, et particulièrement l'étude des roches éruptives, telles que les trachytes, les dolérites et autres roches volcaniques récentes, qui, dans cette j)artie de l'ancien monde, occupent une très grande étendue par l'apport aux dépôts sédimcntaires. M. Elie de Beaumont a pu dire, dès l'apiiarition des premiers volumes de l'Ouvrage, qu'ils assurent à leur au- teur le privilège tout nouveau d'avoir fait entrer dans le cadre des con- ( 625 ) tours géologiques connus un pays asiatique soumis aux lois du Coran. » Tandis que les explorations de ce genre se sont ordinairement pro- duites, soit sous le patronage des gouvernements, soit avec les ressources combinées de corps savants ou de plusieurs hommes s|)éciaiix, M. deTchi- hatchef s'était charge, seul et à ses propres frais, d'une tâche gigantesque. Dans cette lutte d'un homme isolé au milieu d'un pays barbare et de po- pulations fanatiques, qui s'est prolongée pendant onze années, l'intrépide voyageur a failli maintes fois paver de sa vie la hardiesse de son entre- prise. » En publiant une traduction de l'Ouvrage de l'éminent botaniste de Goettingen, ÎM. Grisebach, intitulé La végétation du globe, M. deTchihatclief v a ajouté un très grand nombre d'annotations diverses et l'a fait suivre de l'examen des <^onditions géologiques des îles océaniques dans leur relation avec leur flore et leur faune. » Plus tard, après avoir parcouru une partie de l'Espagne, toute l'Algé- rie et la Tunisie, mais cette fois accompagné de la femme éminemment distinguée à laquelle, peu d'années auparavant, il avait eu le bonheur de s'unir, l'infatigable voyageur a résumé ses observations dans un Ouvrage publié en i 880, où il rend hommage aux résultats obtenus dans la colonisa- tion de ce pays. De même que dans plusieurs autres volumes publiés par l'auteur, on trouve des considérations intéressantes et de natures variées, qui montrent dans un style élégant l'étendue de son érudition géogra- phique. Tel est aussi le cas pour les articles qu'il a donnés récemment sur les principaux déserts de l'Afrique et de l'Asie et la dépression Araln-cas- pienne. Il y a bien peu de mois que le volume où ces articles sont réunis a été offert à l'Académie. » M. de Tchihatchef réunissait les qualités nécessaires pour surmonter les fatigues et affronter les dangers inévitables dans des contrées sauvages ou peu civilisées. Sa haute taille, sa figure énergique, sa belle prestance étaient de nature à imposer une respectueuse circonspection à ceux qui auraient pu méditer des intentions agressives; son tempérament vigou- reux, aidé d'une volonté peu commune, résistait aux fatigues et aux privations de toutes sortes. Enfin, doué d'une extrême facilité pour les lan- i^ues, il connaissait celles des pays qu'il parcourait; aussi non seulement il parlait très bien la langue turque, mais il avait même appris assez les dialectes des diverses provinces de l'Asie Mineure pour qu'il y passât pour un habitant du pays. ( 6?.6 ) » Son noble caractère et l'aménité de ses relations resteront dans le souvenir de tous ceux qui l'ont connu. » Nous apprenons avec une profonde gratitude la donation généreuse faite à notre Académie. M. deTchihatchef lui lègue une somme de cent mille francs, destinée à récompenser des voyageurs qui marcheront sur ses traces. Les revenus de cette fondation seront, en effet, attribués à des explorations relatives au continent asiatique ou aux îles limitrophes; toutefois sont exceptées : les Indes britanniques, la Sibérie proprement dite, l'Asie Mi- neure et la Syrie, contrées déjà suffisamment connues. Les travaux devront être du domaine des Sciences naturelles, physiques et mathématiques. Ces dispositions, écrites entièrement de la main du testateur, à la date du i"' mai 1877, sont un témoignage bien touchant de l'amour de Pierre de Tchihatchef pour la Science, ainsi que de ses sentiments d'estime et d'af- fection pour notre Académie, où elles perpétueront son souvenir. » Né à Saint-Pétersbourg en i8i5, et nommé Correspondant de notre Académie dans )a Section de Géographie, il y a près de trente ans, M. de Tchihatchef est décédé à Florence, à l'âge de 73 ans, le i3 octobre 1890. » TECHNIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Appareil phoLochrono graphique applicable à l'analyse de toutes sortes de mouvements. Note de M. Marey. « Dans les séances des 1 5 et 22 octobre de l'année dernière, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie les résultats d'expériences dans lesquelles j'obtenais sur une bande de pellicule sensible une série d'images jjhotographiques correspondant aux attitudes successives d'un animal en mouvement. Ces recherches avaient pour but d'étudier les applications (le ma méthode à des cas où la photochronographie sur plaque fixe était inapplicable : à ceux par exemple où un animal de grande taille exécutait des mouvements sur place ou avec une translation insuffisante pour empê- cher les images successives de se confondre entre elles. La nouvelle mé- thode s'appliquait encore aux cas où l'animal en mouvement se détachait sur un fond lumineux; alors en effet la plaque sensible, tout entière impressionnée dès la première image, ne permettait pas d'en recevoir d'autres. » J'obtins des résultats assez satisfaisants en disposant derrière l'appareil plioLoclnouographique à éclairemcnts intermittents un autre appareil qui ( 627 ) conduisait une bande de pellicule sensible au foyer de l'objectif. Un électro-aimant arrêtait la pellicule pendant le temps très court où se pro- duisaient les images. » Ce dispositif m'a donné de bons résultats dans l'analyse des mouve- ments du vol des oiseaux et dans celle de la locomotion des animaux aqua- tiques. )) Mais la multiplicité des sources de force nnotrice créait d'assez grands embarras : elle exigeait un réglage pour établir la concordance des mou- vements des deux appareils associés, et ce réglage était à recommencer chaque fois qu'on devait, pour les besoins d'une expérience, changer la fréquence des images. Dans la disposition nouvelle, tous les mouvements sont réglés de façon que la pellicule sensible progresse, dans l'intervalle de deux images, d'une longueur précisément égale à celle de l'image elle- même. )) Il fallait, en outre, que la pellicule s'arrêtât au moment de la forma- tion de l'image, pour c{ue celle-ci fût parfaitement nette. » Or, quand on doit obtenir lo, 20 et jusqu'à 5o images par seconde, le rouage qui conduit la pellicule est animé d'une grande vitesse. Les pièces massives qui le constituent ne sauraient être arrêtées tout à coup. Pour éviter les effets de l'inertie je n'arrête que la pellicule, dont la masse est à peu près négligeable, et pendant cet arrêt le rouage moteur continue son mouvement à toute vitesse. Enfin, pour concilier l'arrêt mo- mentané de la pellicule devant l'objectif avec la traction continue que cette pellicule éprouve à son extrémité par l'action du rouage moteur, je fais réfléchir la pellicule sur un ressort flexible qui cède à sa traction, di- minue le trajet que doit parcourir la bande et réagit ensuite aussitôt que la bande cessant d'être comprimée se remet en mouvement. Les choses se passent comme si la bande devenait extensible d'une manière intermit- tente, ce qui lui permet de cheminer par saccades sous l'action combinée d'un entraînement continu et d'arrêts momentanés. » Pour manier librement les bandes pelliculaires, les introduire dans l'appareil et les en retirer en pleine lumière, je me sers d'un dispositif au- quel je donne le nom de bobine à couvertures. » Aux extrémités de chaque pellicule sensible on colle deux bandes de papier opaque, l'une rouge et l'autre noire, puis on enroule le tout sur une bobine de métal, en commençant par l'extrémité rouge. Cet enroulement se fait dans le laboratoire photographique, et lorsqu'il est terminé on peut porter la bobine en pleine lumière sans craindre d'altérer la pellicule. ( 628 ■) Celle-ci, en effet, est protégée par les épais- seurs miilti|)les de papier noir qui la recou- vrent. » Quand on veut prendre une série d'i- mages, on introduit la bobine dans l'appareil en engageant l'extrémité de la bande sur une autre bobine sur laquelle elle s'enroulera, puis on ferme l'appareil et on met le rouage en maiche. Dès que celui-ci a pris sa vitesse et que l'on constate que l'animal en expérience exécute bien les mouvements que l'on veut étudier, on presse sur un bouton ; aussitôt la bande, saisie par un laminoir, se met en marche et s'enroule sur la seconde bobine. A la fin de l'expérience, la pellicule se trouve recouverte par une série d'enroulements de papier rouge. On peut alors manier la bobine en pleine lumière et sa couleur ne permet pas delà confondre avec celles qui n'ont pas servi et qui sont recouvertes de papier noir. » Suivant la longueur des pellicules que fournit l'industrie, on peut recueillir des séries d'images dont le nombre varie de 3o à 120. T.es pellicules de Balagny sont les plus sen- sibles que j'aie trouvées, mais leur longueur n'excède guère i'°,io; elles ne contiennent a;uère que 3o images en série. » Les opérations du développement et du fixage des épreuves se font aisément en plon- y;eant dans un vase étroit et profond, rempli de liipiiile développateur, la bande pelliculaire dont on tient un bout dans chaque main. Par des mouvements alternatifs des bras on fait passer toutes les parties de la bande à travers le bain développateur. )) Toutes les images avant même temps de pose et même durée de développement pré- sentent une égalité remarquable dans leur ( «29 ) intensité et leur modelé. Reste à les reproduire sans altération par l'in- tervention de la main de l'homme et à les tirer à un certain nombre d'exemplaires. Pour cela les procédés de la photoglyptie sont parfaits, mais ils exigent un tirage hors texte et sont coûteux. Les progrès crois- sants de la pholotypie permettent d'espérer que bientôt son emploi per- mettra aux physiologistes de représenter les phases d'un mouvement avec une perfection absolue. La figure ci-contre, obtenue par M. Ch. Petit d'après un cliché pholochronographique, est un exemple de ce qu'on peut déjà obtenir en typographie par son procédé. » Les six images superposées et qui se lisent de bas en haut représentent les attitudes successives d'un cheval au trot. Elles ne correspondent qu'à une faible partie de la série photochronographique, la justification d'une page ne permettant pas d'en loger un plus grand nombre sur une seule colonne. Ces six attitudes expriment à peine la moitié d'un pas de cheval; mais elles suffisent pour montrer avec quelle précision se traduisent des successions de mouvements que l'œil a quelque peine à suivre. » Les épreuves photochronographiques, plus ou moins agrandies sui- vant le besoin, se prêtent très bien à l'emploi du zootrope et reproduisent avec toutes ses phases le mouvement analysé. En variant le nombre des images et la vitesse de rotation de l'appareil, on peut, si cela est néces- saire, augmenter ou diminuer la vitesse apparente du mouvement pour en rendre les caractères plus faciles à saisir. » CHIRURGIE. — Sur les rapports de la septicémie gangreneuse et du tétanos, pour servir à l'élude des associations microbiennes virulentes. Note de M. Vekneuil. « La coexistence de la gangrène et du tétanos a été depuis longtemps signalée par les chirurgiens, qui avaient remarqué que la dernière de ces maladies survenait assez souvent après les plaies contuses, les écrasements des membres, les fractures comminutives, les brûlures, les congéla- tions, etc., toutes blessures s'accompagnant ou se compliquant à l'occasion de sphacéle primitif ou d'inflammation gangreneuse. M Toutefois, comme ces faits sont relativement rares, eu égard à ceux dans lesquels le tétanos succède à des traumas légers, sans gravité appa- rente, sans accidents locaux sérieux et même en marche naturelle vers la guérison, on pouvait se demander s'il n'y avait pas simple coïncidence plutôt que relation, et s'il ne s'agissait pas d'une association fortuite entre ( G3o ) deux maladies sans que l'une, la gangrène, suscitât ou favorisât l'autre, le tétanos. » En tout cas, ceux qui croient à la connivence n'en ont jusqu'ici fourni ni la preuve ni l'explication; mais il parait aujourd'hui possible de com- bler la lacune, grâce aux doubles données fournies par l'expérimentation au laboratoire et l'observation au lit du malade. » On sait que la terre cultivée renferme divers microbes pathogènes, au premier rang desquels se placent le vibrion septique de Pasteur et le bacille tétanigéne de Nicolaïer. » Les inoculations faites avec celte terre virulente développent chez les animaux deux maladies redoutables : la septicémie gangreneuse, due au vibrion ; le tétanos, dû au bacille. )) Les deux microbes se trouvant de coutume réunis dans la terre in- fectée, les inoculations engendrent, sans qu'à la vérité on sache exacte- ment pourquoi, tantôt l'une, tantôt l'autre des maladies susdites, et cela dans des proportions très variables, tel échantillon de terre produisant, je suppose, quatre-vingts septicémies et vingt tétanos, tel autre un percen- tage inverse. » En raison de l'activité inégale et de la durée d'incubation différente de leurs virus respectifs, les deux maladies n'apparaissent point en même temps. La septicémie, plus hâtive, se montre dans les premiers jours, sinon dans les premières heures; le tétanos, plus tardif, ne survient que vers le quatrième ou cinquième jour et souvent plus tard. » Malgré le nombre aujourd'hui très considérable des inocidations faites avec la terre et suivies de septicémie gangreneuse ou de tétanos, il ne paraît pas qu'on ait vu la première, ouvrant la marche, être suivie par le second, ni le second une fois développé être compliqué par la première. En d'autres termes, la réunion si évidente des deux virus dans un même échantillon de terre inoculé aux animaux n'aurait jamais eu jusqu'ici pour résultat le développement ni simultané, ni successif des deux maladies, ce qui semble démontrer leur indépendance. » La septicémie gangreneuse est rapidement et à peu près fatalement mortelle chez les animaux, ce qui explique peut-être pourquoi elle n'est jamais suivie du tétanos, auquel elle ne laisse pas le temps de se dé- velopper. » Voici, d'autre part, comment les choses se passent en pathologie humaine, d'après ce que nous ont enseigné les faits cliniques convenable- ment interprétés. ( ^3i ) » I^a terre cultivée, mise en contact avec les plaies de l'homme, peut les infecter : » 1° En provoquant la septicémie gangreneuse de Pasteur, « laquelle, » comme le rappellent MM. Cornil et Babes, a souveiit pour causes les M fractures comminutives, les contusions |)rofondes, surtout si les plaies ont » été souillées par la terre i>. » 2" En engendrant le tétanos, notion de date récente mais qui ne sau- rait être contestée. » Danc, sur ce premier point, similitude entre i'hoinme et les bètes, avec cette légère restriction que la septicémie humaine d'origine tellurique semble moins fréquente que le tétanos. » L'époque d'apparition successive est sensiblement la même dans les deux séries, c'est-à-dire également primitive chez l'homme pour la septi- cémie, secondaire pour le tétanos. Les deux maladies s'y montrent toute- fois un peu plus tardivement que chez les animaux, du deuxième au troi- sième jour pour la première, après sept jours d'incubation en moyenne pour le second. » Les deux maladies sont dans notre espèce d'une extrême gravité. Tou- tefois la septicémie gangreneuse, peut-être parce qu'on se donne la peine de la soigner et qu'on peut en certains cas en retarder la marche par des mesures radicales, ne tue pas toujours ou tue moins brutalement; d'où ré- sulte que la prolongation de la vie permet au virus tétanique d'achever son incubation; d'où l'existence simultanée des deux maladies inconnue chez les animaux et déjà plusieurs fois constatée chez l'homme. » Je ne fatiguerai pas l'Académie par le récit des observations à moi connues et déjà publiées d'ailleurs ('); je me contenterai de lui commu-. niquer trois faits inédits, aussi clairs, aussi évidents, aussi décisifs que les meilleures expériences in anima vili. » Je dois l'un à l'obligeance d'un de nos confrères tie l'armée, M. le D'' Labit, médecin-major au 35* de ligne, et les deux autres à M. le D'' Tédenat, professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier. » Observation I. — A Rouen, en i885, un chasseur à cheval très vigoureux fait dans le manège du régiment une chute violente sur l'avanl-bras gauche. On constate : 1° une fracture simple du radius à la partie moyenne; 2" une seconde fracture des deux os, située plus bas, à 2 ou 3'" de rarliculation du poignet. Les fragments supérieurs du radius et du cubitus font issue au dehors et sont comme étranglés par (') Revue de Chirurgie, 1887 et 1888, passim. G. R., 1890, 1' Semestre. (T. C\t, N« 18.) 84 ( 632 ) une boutonnière cutanée; ils sont souillés par la poussière et la terre du manège, dont on les débarrasse incomplètement au moment de l'accident. Du reste, point d'hé- morrhagie, ni de troubles dans la sensibilité de la main. » Dans ces conditions, on tente la conservation du membre; la plaie est nettoyée soigneusement avec la solution phéniquée forte; quelques esquilles mobiles sont enlevées; enfin le membre est immobilisé après pansement antiseptique. » Pendant quarante-huit heures, tout va bien : ni réaction, ni douleurs ; état général satisfaisant. Le troisième jour, changement subit. L'avant-bras jusqu'au coude est tuméfié, douloureux, et présente les caractères de l'afi^ection connue sous le nom ancien à'érysipèle bronzé et appelé par les modernes septicémie gangreneuse ou foudroyante, œdème malin, etc. » L'amputation du bras, jugée indispensable, est aussitôt ])ratiquée par M. Weber, médecin-inspecteur. On fait un pansement antiseptique sans réunion immédiate. L'extension du mal est arrêtée du coup et la plaie opératoire évolue à souhait. Mais quatre jours écoulés, c'est-à-dire sept jours après l'accident, on voit successivement apparaître le trismus, la raideur de la nuque, la djsphagie : bref, le tétanos avec tout son cortège. On institue aussitôt le traitement par le chloral à haute dose, l'immobi- lisation, la température constante, etc., mais le tout inutilement. Bien que la marche ait été lente, les contractures modérées, la fièvre peu intense, la mort survint au vingt-deuxième jour. » La plaie d'amputation était guérie. » Observation H (Tédenat). — Homme de 38 ans. Chute de cheval. Luxation de la tête inférieure du cubitus saillant à travers une boutonnière cutanée, mise en contact avec le /<<«i(e/- lentement chauffé par un soleil de quatre mois, et arrosé par une petite averse trois jours après l'accident. Frisson violent une heure après. Appelé le lendemain, je trouve des collections gazeuses à la partie supérieure de l'avant-bras; j'incise, je lave avec un liquide antiseptique, je mets le membre dans un bain antisep- tique permanent. Le tissu cellulaire mortifié dans les fo3ers gazeux s'élimine. Tout s'arrange, la famille croit le danger conjuré. Mais le contact de la plaie avec le fumier me fait craindre l'invasion du tétanos. Celui-ci éclate en effet au huitième jour et enlève le blessé en quarante-huit heures. » Observation III (Tédenat). — Jeune fille, aS ans. Luxation du pied en dehors; le plateau inférieur du tibia porte sur le sol et dans son cartilage s'incruste de la pous- sière; l'accident a lieu aux environs d'un abattoir. On fait un lavage phéniqué. » Appelé le troisième jour, je trouve une arthrite purulente avec phlegmon diffusé jusqu'au genou. Incisions multiples. Vers le vingtième jour, tétanos, qui guérit. » J'ai plus tard fait la résection, et aujourd'hui la malade, grande et belle monta- gnarde, marche bien. » La concordance remarquable des résultats expérimentaux et des ob- servations cliniques permet de regarder comme suffisamment établies les conclusions suivantes : » 1° La coïncidence chez l'homme de certaines formes de gangrène et du tétanos n'est pas due au hasard. ( 6■i■^ ) » 2" Elle résulte de l'introdiictioa simultanée dans les plaies des deux microbes bien connus de Pasteur et de Nicolaïer, fréquemment réunis, dans la terre cultivée ou fumée. » 3" Les deux maladies, contemporaines à l'origine, évoluent toutefois dans la suite d'une manière distincte, conformément à l'action propre de leur virus et sans paraître manifestement s'influencer. » 4° f-^e développement de la septicémie gangreneuse dans une plaie souillée par la terre doit faire craindre sans doute l'apparition ultérieure du tétanos, mais l'indépendance réelle des deux infections est prouvée par ce fait que la suppression radicale de la première n'empêche pas la seconde de se développer. 1) 5" Tout semble donc démontrer qu'il y a là association morbide pure et simple, due à la réunion fortuite de deux virus ('). » I\OMIIVATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission de contrôle de la circulation monétaire. MM. ScHUTZEXBERGER et Troost réunisscut la majorité des suffrages. CORRESPONDANCE. M. A. DE L4PPAREi\T prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Minéralo- gie, par le décès de M. Hébert. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) (') La seplicéniie gangreneuse n'est pas la seule maladie virulente capable de s'as- socier au tétanos. En effet, on a déjà signalé la coïncidence de ce dernier avec le char- bon, l'érj'sipèie, la fièvre typhoïde, la malaria, la tuberculose; mais les faits, outre qu'ils sont fort rares, sont pour la j)lupart si sommairement rapportés qu'on n'en peut pas encore déduire les relations réelles entre les deux, maladies. Il est intéressant de noter que la plus commune des intoxications iraumatiques, c'est- à-dire la pyohémie, ne s'est jamais peut-être (d'après M. Jeannel et moi-même) asso- ciée au tétanos. Il y a peut-être là antagonisme véritable (?) ( 634 ) M. W. Grosseteste, Président du Comité qui s'est formé pour rendre hommage à la mémoire de Adolphe Hirn, adresse à l'Académie un exem- plaire de la médaille frappée à leffigie de notre éminent Correspondant. L'Académie s'associe aux sentiments d'admiration et de profond regret des amis de M. Hirn. GÉOMÉTRIE CINÉMATIQUE. - Sur le déplacement d'un double cône. Note de M. A. Maxnheim. « Dans la séance du 20 octobre 1890, M. Resal a fait une intéressante Communication sur le mouvement d'un double cône. " )) Je vais présenter à ce sujet quelques remarques géométriques que ce travail m'a suggérées. » I.e corps mobile (S) se compose de deux cônes de révolution égaux, ayant pour hase commune une circonférence C dont le plan est vertical et que je prends pour plan de la figure. Les sommets 5,, s., des deux cônes se projettent au centre .yde C. Ces cônes reposent sur deux droites directrices !!/ D,, D2 symétriquement placées par rapport au plan de C et qui se projet- tent sur ce plan suivant la même droite D. » Le plan tangent au cône*, mené par la droite D,, sur laquelle il pose, coupe le plan analogue relatif au cône s.^ suivant la droite T tangente à Cet qui passe par le point de rencontre o des directrices D,, Dj. » Appelons r, le point où le cône de sommet 5, touche D, et c.^ le point analogue pour l'autre cône; la droite c,c^ est perpendiculaire au plan de C et le coupe au point c. » Lorsque le cçrps (S), formé par les deux cônes, se déplace, la cir- conférence C reste toujours tangente à la droite T , par suite : » Le centre s de C décrit une droite s t parallèle à T. ( 635 ) » Le déplacement infiniment petit du corps mobile (S) est une rotation autour de la droite c,c^_, qni est un axe instantané de rotation. Cela étant vrai quelle que soit la position de (S), on voit que : « Le p'an (T),D..) des directrices est le lieu des axes instantanés de rota- tion . » Ces axes instantanés, perpendiculaires au plan de C, sont parallèles: par suite les droites qui deviennent ces axes forment une surface cylin- drique. C'est cette surface cylindrique qui, en roulant sur le plan (DiD^), entraîne le corps (S). Cherchons la nature de la section déterminée dans ce cylindre par le plan de C. » Pendant le roulement du cylindre cette courbe de section se déplace sur son plan en roulant sur D. M.iis nous savons que le point s entraîné dans ce déplacement décrit une droite; la courbe roulante est donc telle qu'un point de son plan décrit une droite : c'est alors une spirale loga- rithmique T. C). » Nous arrivons ainsi à ce résultat curieux : » Le déplacement du double cône (S) s'obtient en liant ce corps à un cylindre, dont les génératrices sont horizontales et dont la section droite est une spirale logarithmique, cylindre qui roule sur le plan des directrices D, , D^. » On comprend qu'il est facile maintenant d'examiner comment ce dé- placement est modifié lorsqu'on change les dimensions du corps (S) et l'angle des directrices. » Prenons seulement le cas où les directrices passant toujours par o et restant toujours dans les plans tangents aux cônes qui les contiennent comprennent entre elles un nouvel angle. Ces nouvelles directrices se projettent suivant une droite qui part de o et qui est différente de D. Par suite, la spirale logarithmique section droite du cylindre qui roule sur le plan incliné formé par les nouvelles directrices est différente de la |)re- mière L. On voit ainsi que, les cônes restant toujours tangents aux mêmes plans, le déplacement de (S) est modifié lorsqu'on fait varier l'angle des di- rectrices. • » Pour terminer, j'ajoute que le lieu des points de contact de l'un des cônes C) La propriété sur laquelle je m'appuie ici s« trouve démontrée dans un Mémoire intitulé : Recherches géométriques relatives au lieu des positions successives des centres de courbure d'une courbe qui roule sur une droite {Journal de Liouville, i839). ( 636 ) avec la directrice sur laquelle il pose est une courbe qui coupe sous le même angle les génératrices de ce cône, c'est-à-dire une loxodromie ; » Et que, sur le cylindre mobile, celle courbe est une hélice ( ' ). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions périodiques de deux lariables . Mémoire de M. Appell, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'auteur.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie contient le développement complet de la méthode que j'ai indiquée dans une courte Note (^) pour la démonstration du théorème fondamental suivant : Toute fonction de deux variables à quatre paires de périodes, qui se comporte à distance finie comme une fraction rationnelle, peut être exprimée à l'aide des fonctions 0 de deux variables. Ce théorème a été énoncé par Riemann dans une conversation qu'il eut avec M. Hermite en 1860; depuis, M. Weierstrass a annoncé à quelques-uns de ses élèves qu'il possède une démonstration de ce théorème, mais il n'a rien publié sur la méthode dont il fait usage. Dans une Note présentée à l'Académie le 3 décembre i883, MM. Poincaré et Picard , s'appuyant sur ce théorème de M. Weier- strass (') que (n -f- i) fonctions de n variables à in groupes de périodes sont liées par une relation algébrique, ont donné une démonstration du théorème de Riemann fondée sur la considération d'intégrales de différentielles to- tales et sur la théorie des intégrales abéliennes. » En me bornant au cas le plus simple de deux variables indépendantes, j'ai réussi à traiter directement la question. Partant de l'expression d'une fonction de deux variables, sans singularités essentielles à distance finie. (') M. Resal, à qui j'ai communiqué la présente Note, a cherché la courbe décrite par le centre d'une sphère mobile que l'on substitue au double cône. Il a trouvé que cette courbe est une ellipse. M'appuyant alors sur la réciproque dune proposition que j'ai fait connaître dans le Mémoire auquel j» viens déjà de ren\oyer, je puis dire : Le déplacement de cette sphère mobile s'obtient en la liant à un cylindre, dont les génératrices sont horizontales et dont la section droite est une cpicYcloïde ordi- naire, cylindre qui roule sur te plan des directrices. L'intersection de ce cylindre et de la sphère est le lieu des points de contact de celle sphère et des directrices. (^) Comptes rendus, séance du 27 janvier 1890. {') Ce Ihéorèine est énoncé sans démonstration dans une lettre de M. Weierstrass à M. Borchardl {Journal de Crelle, t. 89). ( 637 ) sous forme du quotient de deux fonctions entières, telle qu'elle résulte d'un théorème de M. Poincfiré {*), je montre que, si cette fonction admet quatre paires de périodes, on peut l'exprimer par le quotient de deux fonctions entières composées avec des fonctions 0 de deux variables. Je n'ai donc pas à m'appuyer sur la relation algébrique qui lie trois fonc- tions de deux variables à quatre paires de périodes : la méthode suivie permet au contraire d'en démontrer l'existence. » Le Mémoire se termine par quelques remarques nouvelles, sur les fonctions de deux variables avec deux paires de périodes, que je de- mande la permission de résumer ici. Une fonction f{oc,y) de deux va- riables, admettant les deux paires de périodes (27:1,0) et {0,-2.-1) et n'ayant pas de singularités essentielles à distance finie, peut toujours être mise sous la forme /{x, r)= fi \' ç et (}/ désignant deux fonctions entières ne s'anaulant simultanément qu'aux points d'indétermination de/(x,y) et vérifiant les deux relations ■ 43 , 5 » 46 , 1 o , 80 70 i> 42,3 » 46,9 0,79 80 » 4o,9? » 48,8? 0,80 9 » Un grand nombre d'expériences ont été entreprises avec des écrans ( 644 ) blancs de diverses natures et d'épaisseurs différentes, dont la partie trans- lucide était obtenue, soit à l'aide d'un corps gras formant tache, soit en collant du papier mince sur un écran percé d'une ouverture, et les résul- tats obtenus ont toujours été conformes aux indications de la théorie pré- cédente. » ÉLECTRICITÉ. — La rotation de la Terre autour de son axe produite par l'action électrodynamique du Soleil. Note de M. Cii.-V. Zenger. « Je suis parvenu à imiter la rotation de la Terre autour de son axe par l'action électrodynaraique, sur une sphère creuse de verre, des deux dé- chargeurs d'une machine Wimshurst. « La sphère creuse, argentée à l'intérieur, comme on la rencontre dans le commerce, est effdée à la lampe; on place dans la cavité conique ainsi obtenue l'extrémité d'un axe de fer ou d'acier. Cet axe est fixé dans un support, et la sphère est disposée entre les deux déchargeurs d'une ma- chine Wimshurst. On fait en sorte que la droite qui joint les centres des boules des déchargeurs ne passe pas par le centre de la sphère de verre. Quand on commence à tourner la manivelle de la machine, on voit la sphère se mettre en mouvement de rotation et obéir pour ainsi dire à la main de l'expérimentateur. Le mouvement de rotation de la sphère s'ac- célère en même temps que le mouvement de la manivelle; il est uniforme si le mouvement de la manivelle est uniforme. » Les boules des déchargeurs sont placées à plusieurs centimètres de la surface de la sphère creuse, ce qui permet d'éviter les étincelles entre les boules des dcchargeurs. » Cette rotation d'une sphère creuse sous l'influence des deux pôles d'une machine électrique confirme mes vues sur l'origine des mouvements planétaires dans notre système solaire. » PHOTOGRAPHIE. — Action du borax dans les bains révélateurs alcalins. Note de M. P. Mercieiî. « Le borate de soude est généralement considéré comme un retardateur du développement; cependant, ce sel présentant une réaction alcaline, deATait, semble-t-il, agir uniquement comme accélérateur. » L'explication de cette anomalie apparente peut être trouvée dans un travail de M. Aug. Lambert, publié parles Comptes rendus , coiic^maiïiiV Slc- ( 6/,5 ) tion du borax sur les alcools et phénol polyatomiques, et en particu- lier sur le pyrogallol, l'hyclroquinone et la pyrocatéchine. )) De ces recherches il résulte en effet que l'acide liorique se combine aux alcools polyatomiques primaires et à certains phénols polyatomiques pour donner naissance à des acides boro-conjugués énergiques. » Ainsi le borax, ajouté en petite quantité au pyrogallol, le transforme en un véritable acide rougissant le papier de tournesol. Il en est de même avec le tannin et la pyrocatéchine, de telle sorte que l'addition d'un borate alcalin, équivalant avec ces substances à l'addition d'un acide, ce sel agit, dans ce cas, comme un véritable retardateur. » Mais cette réaction ne se produit pas avec les isomères de la pvroca- téchine : l'hydroquinone et la résorcine. Elle ne se produit pas non plus avec les autres révélateurs usités aujourd'hui, l'iconogène (sel de soude de l'acide amidonaphtol |3-sulfonique) ou le chlorhydrate d'hydroxylamine. Ici le borax, ne donnant naissance à aucun acide, agit seulement par son alcalinité, devient un excellent accélérateur, et peut entrer, comme sel, dans la composition des bains développateurs. » Une solution de 2^'' de borate de soude dans loos"' d'eau, à laquelle on ajoute 2.^'' d'acide pyrogallique ou de pyrocatéchine, ne possède aucune action révélatrice, tandis ([ue si l'on ajoute à la même solution 2^'' d'iiydro- quinone ou 2.^'' d'iconogène, les clichés s'y développent parfaitement et d'une façon tout à fait normale. » CHIMIE. — Sur les ajfinilés de l'iode à l' état dissous . Note de MM. Henri Gautier et Georges Charpy, présentés par M. A. Cornu. « Nous avons montré, dans une précédente Communication ('), que les solutions d'iode dans différents liquides présentent une gamme continue de colorations allant du violet au brun [et: qu'à ces couleurs différentes semblent correspondre des condensations moléculaires différentes. Nous avons cherché si ces différences d'état n'introduisaient pas de modification dans les actions chimiques de l'iode. Après de nombreux essais, nous avons pu obtenir une réaction indiquant une différence bien nette entre les diverses solutions. )> Lorsqu'on agite du mercure pur avec une solution quelconque d'iode, il se forme toujours un précipité vert d'iodure mercureux. Mais, si le mercure contient de petites quantités d'un autre métal, l'iode se combine avec ce (') Comptes rendus, séance du 27 janvier 1S90. ( 646 ) dernier en proportions variables, suivant la nature du dissolvant employé. Le phénomène est particulièrement net avec l'amalgame de plomb, la cou- leur jaune de l'iodure de plomb permettant de suivre facilement la marche de la réaction. » Une solution brune d'iode (alcool, éther, acétone), agitée avec de l'a- malgame de plomb, donne un précipité jaune d'iodure de plomb, et cela tant qu'il existe dans le mercure des traces de ce métal. Lorsque le préci- pité prend une teinte verte, le mercure qui reste est complètement pur. » Au contraire, une solution violette ( sulfure |de carbone, chloroforme) donne, dans les mêmes conditions, un précipité vert analogue à celui que fournit le mercure pur. Enfin pour des solutions présentant une teinte intermédiaire, on obtient un précipité de couleur intermédiaire entre le jaune et le vert. )) En opérant avec un grand nombre de dissolvants, on peut obtenir une série de précipités dont les couleurs forment une gamme continue du jaune au vert. L'ordre dans lequel on range ainsi les dissolvants est le même que celui qu'on obtient en les classant d'après la couleur des solutions d'iode. » La coloration du précipité est indépendante de la concentration delà solution d'iode et de la proportion de plomb contenue dans l'amalgame. Du mercure, contenant des traces de plomb, donne avec une solution brune un précipité jaune, tandis qu'un amalgame, assez riche en plomb pour être pâteux, forme avec les solutions violettes un précipité vert. » Pour vérifier que ces différences de coloration du précipité corres- pondaient bien à des différences de composition, nous avons effectué un certain nombre de dosages. Il est assez difficile de séparer complètement le précipité du mercure métallique qui s'éteint au contact de la solution d'iode. Néanmoins nous avons pu, par des lévigations répétées, en isoler une quantité suffisante pour la soumettre à l'analyse. Voici les résultats obtenus pour quatre liquides pris dans les quatre groupes de colorations que nous avons distingués dans notre première Communication : l*roportion pour loo Dissolvant. d'iodure de plomb. Sulfure de carbone 7j 12 Benzine 7,33 Bromure d'élhyle 8,43 Alcool 100,00 » Les trois premiers nombres, quoique nettement croissants, présentent des différences très faibles*. La réaction se renverse donc jiresque com- plètement, en passant du troisième au quatrième groupe. ( 647 ) » En examinant de plus près le phénomène, nous avons constaté que, par l'action d'une solution hrune sur du mercure pur, il se forme d'abord de l'iodure mercurique qui reste en dissolution, tandis qu'avec une solu- tion violette il se forme immédiatement de l'iodure mercureux, avant même que la majeure partie de l'iode ait disparu. La même chose se passe avec l'amalgame de plomb. Il se forme, avec les solutions brunes, de l'iodure mercurique qui, réagissant sur le plomb, donne de l'iodure de plomb et de l'iodure mercureux. Ce dernier est transformé, par l'excès d'iode, en iodure mercurique, et l'on ne doit, par suite, voir apparaître l'iodure mercureux que lorsque la totalité de l'iode est entrée en combi- naison. Le o pour loo de mercure obtenu avec l'alcool tient à ce qu'on n'a pas poussé l'opération jusqu'à disparition complète de l'iode dissous. » La solubilité de l'iodure mercurique n'est d'ailleurs pas le facteur principal du phénomène, car elle est du même ordre de grandeur dans les différents dissolvants employés. Nous avons trouvé, à i5", les coeffi- cients suivants : Alcool : 0,00842 Bromure d'éthyle o,oo553 Benzine 0,00217 CS- 0,00280 -1 II résulte donc, ues expériences décrites ci-dessus, que les solutions violettes d'iode, qui contiennent ce corps à un état moléculaire plus simple, ont une tendance à former tout d'abord de l'iodure mercureux, tendance d'autant plus marquée que le dédoublement de l'iode est plus avancé. Ce phénomène peut, croyons-nous, être rapproché de ceux que M. Berthelot a étudiés sous le nom de tendance à la conservation du type. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers y-cyanacétoacéliques et les éthers imidés chlorés correspondants. Note de MM. A. Haller et A. Held, présentée par M. Friedel. > « Dans une Communication précédente (' ) nous avons fait voir que le v-cyanacétoacétate d'éthyle prend naissance en traitant le monochloracéto- acétate d'éthyle par du cyanure de potassium CH='Cl.CO.CH-.CO-C='H^^-CAz.R = CAz.CH^CO.CH^CO-.C=H5 + RCl. (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 5i6. C. R., 1890, j' Semestre. (T. C\l, N° 18.) OO ( 648 ) » Nous avons fait subir à cet éther une série de réactions qui nous ont permis de le transformer en acide citrique. La synthèse de cet acide nous a permis de conclure que l'éther monochloroacétoacétique dont nous sommes partis renfermait du dérivé 7 à côté du dérivé oc. » Nous avons repris cette synthèse dans le but de préparer une certaine quantité de cet acide, pour en faire l'analyse ainsi que celle de quelques- uns d'entre ses sels. Nous avons aussi étudié les produits intermédiaires qui se formentdans le cours des transformations. » y-cyanacétoacétale d'éthyle CAz.CH^CO.CH^CO-C-H^ — Déjà décrit, ce corps est toujours souillé d'un peu d'éther chloré qu'il n'est pas possible d'éliminer. Il renfermait 8,08 pour 100 d'azote au lieu de 9,o3 qu'exige la théorie. 1) Cet éther, tel que nous l'avons isolé, constitue un liquide huileux, incolore, mais jaunissant au contact de la lumière. Il bout à i35°-i3b" [H = 40°"" à 45'""']. Des rectifications répétées le décomposent. )) Action de V acide chlorhydrique. — Quand on introduit lo^'' d'étber y-cyané, étendu de son volume d'alcool anhydre, dans So^"" à 4o^ d'alcool absolu saturé d'acide chlorhydrique et maintenu dans la glace, le mélange s'échauffe, et, dans la plupart des essais, il ne tarde pas à se déposer du chlorhydrate d'ammoniaque. Le liquide, séparé des cristaux, renferme une huile chlorée ainsi que de l'éther acétone-dicarbonique. Mais il arrive qu'il ne dépose pas de sel ammoniac. Dans ce cas on évapore dans le vide, et le résidu, broyé avec du sable fin, est épuisé avec de l'éther. » La solution éthérée, réduite, nous a fourni, à deux reprises seule- ment, des aiguilles fines et blanches répondant à CH'^ClAzO^ Comme ses propriétés l'indiquent, ce corps n'est autre chose que le chlorhydrate d'éther imidé de l'acétone-dicarbonate d'éthvle. C*H^CO^CH^CO.CH^CAz + C-H^OH + HCl ^AzHHCl = C='H=.C0-.CH2.C0.CH-.C( L'eau décompose ces cristaux eu chlorhydrate d'ammoniaque et en une huile qui présente les réactions de l'éther acétone-dicarbonique ^AzHHCI c-H^co^cH-.co.cH^c^ +11-0 = C=H^CO-.CH^CO.CH^COOC^H^ + AzIrCl. (649) » Action de V acide chlorhydrique en présence d'alcool mélfiylique. — On dissout le y-cvanacétoacélate d'éthyle dans deux ou trois fois son poids d'alcool méthyliquc, et la solution, bien refroidie, est saturée d'acide chlorhvdrique sec. Il se forme un dépôt d'aiguilles qui, après lavage à l'alcool et à l'éther, fondent à 122'' en se décomposant. Ce corps repré- sente I molécule de chlorhydrate d'éther métliyle-imidé de l'acétone- dicarbonate d'éthyle, plus i équivalent d'acide chlorhydrique C^H^CO^CH-.CO.CH^CAz + CH'OH 4- 2HCI = CC'-'CPAzO*. » Traité par de l'azotate d'argent, il cède la moitié de son chlore. L'autre moitié n'est atteinte qu'après ébullition préalable avec de la potasse. » Soumis à l'ébuUition avec de l'alcool étendu d'eau et légèrement aci- dulé, il se décompose en sel ammoniac et en un produit huileux chloré. M -^-cyanacétoacétate de mélhyle CH'.CO^.CH-.CO.CH^.CAz. — Cet éther a été préparé comme son homologue supérieur. L'opération se fait au sein de l'éther absolu. » Dans cette réaction, il se forme encore un mélange d'éther oc et y cya- nés qu'on sépare au moyen du carbonate de soude. » Le y-cyanacétoacétate de méthyle, rectifié récemment, se présente sous la forme d'un liquide assez épais, incolore, mais jaunissant rapidement. Il bout à 2i7°-2r8'' à la pression normale, età i27°-i28''(H = 20"" à 3o""°). Il ne cristallise pas, même à une température très basse. » Comme l'éther éthylé, ce corps renferme encore un peu du composé chloré qui lui a donné naissance et qu'il est impossible d'éliminer. » Action de l'acide chlorhydrique au sein de l'alcool méthylique. — On opère dans les mêmes conditions que celles indiquées à propos de l'éther élhylé. On obtient une abondante cristallisation de prismes blancs enche- vêtrés, fondant à i44° en se décomposant. On peut envisager ce corps comme le chlorhydrate d'éther imidé de l'acétone-dicarbonate de méthyle, plus une molécule d'acide chlorhydrique CAz.CH-.CO.CH-.CO-CH'h-CH'OH + 2HCI = C'H"Cl='AzO'. » Il est soluble dans l'eau et dans l'alcool. La potasse, l'alcool acidulé, l'azotate d'argent se comportent à l'égard de ce corps comme avec son analogue dérivé du y-cyanacétoacétate d'éthyle. » Les recherches que nous venons d'exposer nous permettent de tirer les conclusions suivantes : » 1° Le 7-cyanacétoacétate d'éthyle traité par l'alcool saturé d'acide ( 65o ) chlorhydriqiie se comporte, dans certaines conditions, comme un éther cyané à fonction acétoniqne et fournit un chlorhydrate d'éther imidé sus- ceptible de donner naissance à l'cther acétone-dicarbonique. » 2° Le même éther, ainsi que son homologue inférieur, traités par de l'alcool méthylique chlorhvdrique, fournissent, en quantité pour ainsi dire théorique, des corps qui répondent à la composition de chlorhydrates d'éthers imidés chlorés. La formation de ces dérivés chlorés ne peut s'in- terpréter que de la façon suivante : il faut admettre que dans les conditions de l'expérience, l'éther y-cyanacétoacétique subit une transposition molé- culaire par suite de laquelle il fonctionne comme une molécule non saturée. IjH réaction peut alors se traduire CH^C0=.CH-.C0H = CIi.CAz + 2HCl + CH'0H ^AzHHCl = CH^CO^CH^CHOH.CHCl.C^ ou CH'.CO\CH = COH -CH^CAz + 2HCl +CH'OH ^AzHHCl = CH^C0^CHC1.CH0H.CH-.C^ ^OCH» Ces formules montrent, en effet, qu'une molécule d'acide chlorhydrique peut facilement être éliminée par l'azotate d'argent, tandis que la seconde fait partie intégrante de l'éther. i> Cette manière de traduire les réactions étudiées permet aussi de saisir la raison pour laquelle ces corps ne fournissent point d'éther acétone- dicarbonique. » Dans une prochaine Communication, nous donnerons les conditions dans lesquelles cet éther se produit, et comment nous avons réussi à faire des quantités notables d'acide citrique » CHIMIE ORGANIQUE. — Reclierches su/ les conditions de fa progression des isoprop y lamines. Limite à la progression et développement du propyléne. Note de MM. H. et A. Malbot, présentée par M. Friedel. « Nous avons opéré avec de l'iodure d'isopropyle et de l'ammoniaque aqueuse, en proportion équimoléculaire : » 1° A la température ambiante ; 2" à 100" ; 3° au-dessus de roo°. ( 65. ) 0 Nous avons opéré aussi sur le chlorure d'isopropyle, vers i/jo". » Nous avons aussi déterminé l'influence de la température sur ]a pro- gression des isopropylamines et assigné les conditions de la limite à cette progression. )i I. Action de l'iodure d'isopropyle sur V ammoniaque aqueuse très con- centrée, en proportion équimoléculaire , à la température ambiante. — Cette action est lente, mais elle est complète. L'iodure d'isopropyle se trans- forme presque intégralement en iodhydrate de monoisopropylamine, sans quantité sensible d'iodhydrate de diisopropylamine. » On peut donc dire que, dans ces conditions, la progression s'arrête au premier terme des isopropylamines. » II. Action de l'iodure d'isopropyle sur l'ammoniaque aqueuse très con- centrée, en proportion équimoléculaire, à loo". — Cette action est assez lente : elle dure quatre jours environ, pour être complète. On obtient beaucoup d'iodhydrate de monoisopropylamine avec un peu d'iodhydrate de diisopropylamine. » L'iodhydrate d'ammoniaque, qui faisait défaut, quand on opérait à froid, devient ici abondant. Il dépasse même alors de beaucoup la propor- tion qui correspondrait à l'iodhydrate de diisopropylamine. Sa formation est corrélative, en partie, d'une élimination du propylène. Le propylène fournit un caractère précieux, qui s'accentuera dans les expériences sui- vantes. » III. Action de riodure d'isopropyle sur l'ammoniaque aqueuse, en pro- portion équimoléculaire, au-dessus de ioo°. — Nous avons fait deux expé- riences : l'une, plus rapide, à i55°-i4o°; l'autre, plus lente, à i3o°-i2o''. » Dans ces deux expériences, il se forme principalement de l'iodhydrate de monoisopropylamine, avec une quantité notable, quoique assez faible, d'iodhydrate de diisopropylamine. » La proportion d'iodhydrate de diisopropylamine est sensiblement la même dans les deux expériences, mais la quantité de propylène est beau- coup plus considérable dans la première, parce que la température a été plus élevée. La comparaison de ces deux expériences montre que la pro- portion d'iodhydrate de diisopropylamine ne croît plus au delà d'une cer- taine valeur. Elle est limitée par le travail de destruction et de reconstruc- tion de la diisopropylamine, à l'état de sel, en présence de l'iodure d'isopropyle. L'élimination du propylène en est la conséquence. » [V. Conclusions d'ensemhle sur les expériences relatives à l'iodure d'iso- propyle. -- I" A la température ordinaire, la progression ne dépasse pas ( 652 ) sensiblement le premier terme desisopropylamines; mais la transformation est totale; » 1° A ioo°, la progression arrive nettement au second terme; maison constate déjà la formation du propylène; » 3° Au-dessus de ioo°, la progression arrive plus rapidement au second terme, mais sans que la proportion d'iodhydrate de diisopropyla- niine puisse dépasser une certaine limite. » La proportion de propylène est d'autant plus forte qu'on opère à une température plus haute. » La raison en est due à ce que le travail de reproduction de la diisopro- pylamine et l'élimination corrélative du propylène commencent plus tôt et portent sur plus de matière. » V. Action du chlorure d'isopropyle sur l'ammoniaque aqueuse, vers i/jo". — La progression arrive nettement encore au second terme; mais la transformation est loin d'être totale, parce que les isopropylamines for- mées sont en partie libres et ont peu d'affinité pour l'éther. » C'est là une différence très importante avec l'iodure d'isopropyle. Cependant le mode d'action des deux éthers est le même. Ils procèdent tous deux par simple union à l'ammoniaque et à l'isopropylamine, mais avec des énergies différentes. » VI. Conclusions d' ensemble sur les expériences relatives à l'iodure et au chlorure d'isopropyle. — En considérant l'ensemble des expériences, on voit que le chlorure d'isopropyle s'écarte de l'iodure d'isopropyle pour se rapprocher des chlorures orthopropylique, isobutylique, isoamyliquc. qui fournissent des aminés libres. » Mais il y a cette différence essentielle, c'est qu'on obtient facilement la triorthopropylamine, la triisobutylamine, la triisoamylamine, alors qu'on ne peut aller au delà de la diisopropylamine. « Il sera intéressant, dans cet ordre de faits, de déterminer exactement l'influence du radical alcoolique secondaire qui entre dans les isopropyl- amines (')• > (') Ces recherches seront exposées, en détail, dans les Annales de Chimie et de Physique. ( 653 ) ZOOLOGIE. — Le parasite du Hanneton. Note de M. Le Moult, présentée par M. Emile Blanchard. « Le Bulletin scientifique de France et de Belgique a publié, en 1888 et 1889, la traduction d'une étude intitulée : De insectorain morhis qui fan gis parasitis efficientur, par M. Rrassilstschik de l'Université d'Odessa, ainsi qu'une analyse critique de cette étude, par M. Giard, professeur à la Sor- bonne. » Il résulte de cette publication que M. le professeur Metschnikoff a découvert, en 1878, dans les larves de VAnisoplia austriaca (ou Hanneton du blé), une affection bactérienne et une muscardine verte, provoquée par un Champignon du genre Isaria, qu'il nomme Isaria destructor. )) Cette muscardine présentait beaucoup d'analogie avec celle du ver à soie et permettait de supposer une propagation facile. y M. Cienkowskv affirmait, de plus, la possibiUté d'une culture de V Isaria en dehors de l'organisme vivant, et, en effet, cette culture fut ob- tenue dans de la trempe de bière de mais par M. le professeur Metschnikoff, aidé des conseils de M. Verigo, chimiste à Odessa. » En 1884, M. Rrassilstschik, s'inspirant des travaux de M. Metschni- koff et de ses propres découvertes, réussissait à produire artificiellement Y Isaria destructor et, ayant obtenu une certaine quantité de spores absolu- ment pures de ce champignon, les répandait dans un terrain infesté par le Cleonus punctiventris, coléoptère ravageur de betteraves, et pouvait constater des destructions épidémiques bien nettes frappant, au bout de quinze jours, de 55 pour 100 jusqu'à 80 pour 100 de ces insectes. » La lecture de cette publication nous suggéra l'idée de rechercher si le principe découvert par les savants russes ne trouverait pas également son application contre le Hanneton, qui cause en France de si grands dégâts, et nous nous décidâmes à rechercher le parasite même du Hanneton. » Le canton de Gorron ne se prêtait pas à nos expériences, car la sortie des Hannetons ayant eu lieu cette année, la terre ne contenait que des œufs dont l'éclosion n'était pas encore commencée. Mais à Céaucé, dans l'Orne, nous possédons un autre syndicat et avec lui un vaste champ d'ex- périences, et c'est sur le territoire de cette commune que, après bien des fouilles, nous eûmes la satisfaction de trouver ce que nous cherchions, c'est-à-dire le parasite du Hanneton. » Dans une prairie très inclinée, dépendant de La Pierre, propriété de ( 654 ) M. Le Marchant, les larves du Hanneton se trouvaient en si grand nombre que la récolte du foin avait été à peu près nulle et que le gazon s'enlevait partout à la main avec la plus grande facilité. » Au nombre des larves que nous avons mises à découvert, le 28 juin dernier, nous en avons trouvé dont la mort était de date récente, et qui présentaient cette particularité qu'elles étaient complètement couvertes d'une sorte de moisissure blanche qui non seulement envahissait tout le corps de l'insecte, mais se développait, en outre, dans tous les sens, à tra- vers la terre. La proportion des vers atteints par rapport aux vers sains était d'environ 10 pour 100. » M. Giard, que nous mîmes aussitôt au courant de notre découverte, nous assura que nous avions mis la main sur un fait très intéressant et nous engagea à continuer nos expériences et, notamment, à mettre des vers momifiés au contact de vers sains : ce qui fut fait. )> Moins de quinze jours après, tous nos vers avaient contracté la ma- ladie et présentaient absolument le même aspect que ceux que nous avions découverts dans la prairie de Céaucé. » JjC 10 septembre, c'est-à-dire plus de deux mois après notre première observation, nous fîmes un nouveau voyage à Céaucé et de nouvelles fouilles dans le terrain réservé. Cette fois, nous eûmes la satisfaction de constater que les vers malades se rencontraient en bien plus grand nombre et que leur proportion qui, au mois de juillet, était de lo pour 100 se trouvait avoir atteint Go à 70 pour 100. » De plus, les vers n'ayant pas encore succombé présentaient une co- loration différant essentiellement de ce que l'on remarque habituelle- ment. Enfin, il n'est pas jusqu'à l'aspect général de la prairie qui n'eût subi une transformation complète. L herbe ne s'arrachait plus à la main ; des racines nouvelles s'étaient formées. » Que conclure de cette observation, sinon que le parasite avant fait périr la plupart des vers blancs dans la prairie de M. Le Marchant, et les autres portant déjà le germe de la maladie, l'herbe a pu repousser, tandis que dans la prairie voisine les larves ont continué leurs ravages. » Nous avons renouvelé notre expérience de cabinet en mettant des vers sains au contact des vers momifiés. Cette fois, moins de huit jours ont suffi pour faire périr tous les vers, et il nous a été possible de suivre, no- tamment sur l'un d'eux, tous les progrès de la maladie. » Habituellement, les vers blancs noircissent immédiatement après leur mort et se vident, ne laissant plus que la tête et la peau. (655^ » Chez les vers parasites il n'en est pas ainsi : le corps reste bombé el conserve sa forme; mais, sous la peau, on remarque une teinte rosée qui nous sert, depuis, à reconnaître a priori les vers malades. Bientôt cette teinte devient moins prononcée et, à travers la peau, on commence à constater la présence des champignons. Puis, enfin, ceux-ci percent la peau d'abord près de la tête et envahissent ])eu à peu le thorax, l'abdomen et couvrent enfin tout le corps de l'insecte. » Le 28 septembre, nous avons fait un nouveau voyage à Céaucé : cette fois, il nous a été presque impossible de trouver des vers vivants, tandis que les vers parasités se rencontraient en très grand nombre. » Leur présence nous était toujours signalée par de longues traînées blanches s'écartant jusqu'à 7'^'" ou S*^"" et parfois davantage du ver conta- miné. Ces traînées semblaient se dévelopjjer ainsi vers de nouvelles larves auxquelles la maladie ne tarderait pas à être communic[uée par le seul con- tact des s|)ores du parasite. » Nous avons également recueilli un certain nombre de larves mortes, mais ne laissant pas" apercevoir le parasite. Toutes ces larves possédaient la coloration rosée dont nous parlons plus haut, et, dès le lendemain, dans notre cabinet, on pouvait voir s'effectuer la sortie du champignon. » Toutes ces observations nous paraissent suffisamment concluantes; il ne nous reste qu'une chose à déterminer : c'est la nature du parasite dé- couvert. Cette détermination obtenue, nous entreprendrons la culture artificielle de ce champignon et ferons des essais d'infestation sur des ter- rains oîi la présence des vers blancs nous aura été signalée. » BOTANIQUE. — Sur les moisissures du cuivre et du bronze. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Duchartre. « Beaucoup de phénomènes que l'on attribuait autrefois à des actions chimiques, physiques ou mécaniques, sont aujourd'hui, grâce à l'étude plus approfondie des êtres vivants inférieurs, rentrés dans le domaine de la Physiologie. » De nombreuses observations ont démontré que ces êtres inféi'ieurs peuvent se développer dans des milieux que l'on croyait absolument im- propres à toute manifestation vitale. 1) Dans ces temps derniers j'ai pu observer, dans des solutions de sul- fate de cuivre concentrées, neutralisées par l'ammoniaque et servant à C. R., i8jo, 2- Semestre. (T. CX£, N» 18.) ^7 ( 656 ) l'immersion des plaques gélatinées employées en photogravure, des flo- cons blanchâtres de mycélium cloisonnés, présentant de grandes analo- gies avec ceux des Pénicillium et des Aspergillus. Ces mycéliums se déve- loppent rapidement et trucfifient dans le liquide de Raulin, tandis qu'ils restent à l'état de mycéliums dans les solutions cupriques ( ' ). )) Si l'on verse sur une pièce de monnaie de bronze, préalablement décapée à l'acide azotique et bien lavée, une solution neutre de sulfate de cuivre renfermant ces mycéliums et que l'on place cette pièce sous une cloche humide pour éviter une évaporation trop ra^iide, on ne tarde pas à voir la solution changer de couleur dans les points où se trouvent rassem- blés les mycéliums. Lorsque le liquide cuprique est complètement évaporé, la surface delà pièce de bronze est parsemée de taches d'un vert malachite caractéristique, semblable à la patine du plus beau bronze antique. Ces taches correspondent précisément aux points où les flocons de mycéliums s'étaient déposés. » Parfois on observe une seule tache verte d'hydrocarbonate de cuivre, au niveau du point où se trouvait un flocon, le reste de la surface étant seulement recouvert par le sulfate de cuivre non modifié, qui a conservé sa coloration bleue et s'est simplement déposé sur la pièce de bronze par évaporation du liquide. » Les pièces qui accompagnent cette Note montrent très nettement le phénomène que nous décrivons. » Pour acquérir la certitude complète que la transformation en mala- chite du sulfate de cuivre, en contact avec la monnaie de bronze, était bien due à l'activité vitale de notre moisissure, nous avons stérilisé à l'au- toclave d'autres pièces de bronze et une partie du liquide renfermant les mycéliums. Le sulfate de cuivre s'est déposé sans altération, et nous n'avons vu se produire en aucun point la teinte verte du bronze antique. . » La présence du cuivre ou du bronze métallique n'est pas indispen- sable pour la transformation du sulfate de cuivre en hydrocarbonate par les moisissures : il suffit que le liquide de culture soit mis en contact avec un corps qui s'oppose à ce que la réaction du milieu de culture devienne (') L'élude morphologique de ce Champignon, dont M. Lachmann a bien voulu se charger, n'est pas assez avancée pour qu'il soit possible de décider si ce mycélium appartient au Pénicillium glaucum dont on a déjà signalé la présence dans des solu- tions cupriques, ou à une espèce nouvelle, comme sembleraient l'indiquer certains ca- ractères relevés par notre collègue en botanique. ( 6:i7 ) acide. Les deux fragments de marbre, qui accompagnent les pièces de monnaie, montrent que la solution a pris une teinte verte très manifeste sur l'un d'eux qui avait été imprégné de solution non stérilisée, tandis que l'autre présente une coloration bleue indiquant que le sulfate de cuivre n'a pas été modifié. » Ces faits sont intéressants parce qu'ils montrent bien avec quelle énergie les êtres vivants peuvent agir sur la matière inorganique, et com- bien il est important de tenir compte de leur activité dans certains phéno- mènes, qui paraissent être du domaine des réactions des corps bruts, et par- ticulièrement dans les causes d'altération des métaux et dans la formation de certains corps minéraux ( ' ). » ANTHROPOLOGIE. — Étude sur les ateliers de polissage néolithiques de la vallée du Lunain et sur le régime des eaux à l'époque de la pierre polie. Note de M. Armand Viré, présentée par M. de Quatrefages. (c Plusieurs des stations préhistoriques de la vallée du Lunain (Seine-et- Marne) (^), dans le cours moyen de la rivière et sur la rive droite, sont situées au milieu d'un banc de sables et de grès tertiaires qui se rattache à celui de Fontainebleau et de Nemours. » Comme le grès dur est une excellente matière pour polir le silex, il était naturel de penser qu'aux temps néolithiques plusieurs de ces ro- chers avaient servi au polissage des haches. Mais jusqu'ici un seul avait été signalé, la Ruche-au-Diahle. » Nous venons d'en trouver dix autres, ce qui, croyons-nous, constitue avec les polissoirs du gué de Beaumoulin, près de Nemours, un des grou- pements les plus remarquables que l'on connaisse. » Un seul de ces polissoirs est situé dans la vallée, comme la Roche-au- Diable, tous les autres étant sur le plateau, non loin du bord de la vallée. Huit d'entre eux sont en grès dur, à grain fm et serré (cliquart), les deux autres étant en grès tendre ordinaire. » Les deux premiers sont situés près du hameau des Gros-Ormes, commune de (') Laboratoire de Physiologie générale et comparée de la Faculté des Sciences de Lvon. C^) Voir Comptes rendus, l. CIX, n° l (i" juillet 1889). ( 6=i8 ) Lorrez-le-Bocage (Seine-el- Marne), à 800™ de l'imnoi-tanle station des Pierrières que nous avons déjà signalée. » Le premier a la forme d'un ellipsoïde iriégulier dont les axes ont i"°,6o et i"' et qui s'élève de 70"^"" au-dessus du sol. Il porte cinq rainures en forme de cuvettes, produites par le plat des haches, et quatre rainures en forme de fuseaux allongés pro- duites par les côtés des haches. » Les premières ont de 20"" à 24"" de long et la"^"' de large, les dernières ont de 24'='" à SS'" de long, de S"""" à 8'='" de large et de 3"^'" à G''"' de profondeur. » La surface des unes et des autres est d'un j)oli absolument parfait. Sur tout le rocher on remarque en outre des traces de frottement tout aussi nettes, mais bien moins développées que les rainures principales. » Le second, à i65'" au nord du premier, ne porte qu'une seule rainure et une petite surface plane. » Nous signalerons parmi les pièces les plus remarquables trouvées près de ces po- lissoirs une belle hache en grès lustré de iC'" de long, ,5'^'" de large et 3"" d'épaisseur, complètement polie, intacte, et à section d'un ovale parfait. » Le troisième polissoir, situé sur le territoire de Palev, près du moulin de V Hôpi- tal, est un gros rocher de 2'" sur ]">,4o et o'",90 de hauteur, qui porte quatre grandes riinures produites par les côtés des haches, deux cuvettes produites par leur plat, et une grande surface plane. Il est dans la vallée. » Le Lunain passe à environ 80"' de là, et il est fort probable que les polisseurs de silex de cet endroit allaient cherclier à la rivière l'eau nécessaire à leur industrie, car nous avons trouvé au pied de ce rocher trois fragments de poterie préhistorique, l'un noir, les deux autres rouges, à pâle grossière, mal cuite et remplie de gravier. » On nous signale au même endroit, mais sur la jjente, cinq autres polissoirs. Nous ne les faisons pas entrer en ligne de compte et nous ne les décrivons pas, car nous ne les avons pas encore vérifiés. » Les sept polissoirs suivants sont situés entre Ténières et la Noue-Blondeau, à l'en- droit le plus pittoresque du plateau. » Le premier ne présente qu'une seule rainure, assez profonde; le deuxième une surface plane, de 45''"^ sur iS"^'" dans ses plus grandes dimensions. » Le troisième porte une vaste surface plane de 4o'='" sur So"^'", et une belle lainure de 34'''" de longueur. » Le quatrième, à 2™ du précédent, porte une rainure en forme de cuvette allongée de dimensions inusitées : ÔC^"' de long, 20'="' de large et 8'^"' dans sa plus grande pro- fondeur. » Le cinquième Cbtle plus beau de tous : il a dû servir pendant fort longtemps, car toute la partie supérieure du bloc de grès a été frottée et usée et ne forme plus qu'une seule surface horizontale, presque plane et polie comme le plus beau marbre et sur laquelle on distingue à peine, et seulement au loucher, les traces de six rainures dont cinq provenant des côtés des haches et une de leur plat. » Le sixième, à quelques pas plus loin, est identique au précédent, sauf que la sur- face plane, au lieu d'être horizontale, est très inclinée sur la verticale. » Enfin le septième, situé à Lio-^au sud-est du beau menhir de la Pierre-Fille, poite une surface plane et polie de 70'''" sur 3o"". ( 659 ) )i Tels sont ces ateliers de polissage qui se développent sur une !on- £;iieur de 25oo" environ et qui ont servi certainement à polir presque toutes les haches de cette contrée, car dans les stations do la vallée supé- rieure il n'existe aucune roche propre au polissage. )) Nous nous sommes demandé pourquoi la grande majorité de ces polissoirs se trouvait sur la colline et non dans la vallée, où il semble tout d'abord qu'il eût été plus naturel d'établir les ateliers , car on y eût trouvé des grès en quantité plus que suffisante et de l'eau bien plus abon- damment. » Était-ce donc qfie les crues du Lunain rendaient la vallée inhabitable au moins à une certaine époque de l'année? » Nous ne le pensons pas, et nous avons au contraire tout lieu de croire que les crues étaient alors moins fortes qu'à l'heure actuelle. )) Et, en effet, les plateaux aujourd'hui dénudés pour la culture étaient couverts de bois : au lieu de s'écouler tout d'un coup dans le fond de la vallée en causant des débordements au printemps, et laissant la rivière presque à sec en été, les eaux provenant des grandes pluies et de la fonte des neiges s'emmagasinaient dans la mousse et les racines des arbres et fdtraient peu à peu dans le sol en formant des sources nombreuses et intarissables. Et ceci n'est pas une simple conjecture. Car, sans parler des deux minces sources qui existent encore dans les pentes de Ténières, voici que sur le plateau même de la Noue-Blondeau nous venons de con- stater les traces d'une ancienne source depuis longtemps disparue. » Nous avons trouvé une couche de tuf, évidemment d'origine fontigé- nique, dont la base est quaternaire et la partie supérieure contemporaine de l'homme civilisé, comme le témoignent les fragments de briques qu'on y rencontre. » C'est un calcaire blanc ou jaunâtre, qui empâte tous les débris du sol, calcaire de Château-Landon, quartz, boue, sable, charbon, débris de brique, et, de place en place, des couches de feuilles, de menus bran- chages, des herbes et des graminées. » Beaucoup de végétaux n'ont pas été simplement incrustés dans le tuf, mais ont subi une véritable pétrification, se sont transformés en carbonat<' de chaux, tout en conservant leur forme et parfois leur couleur, tandis que d'autres fragments ne sont encore que carbonisés ou même moins décom- posés. Il est donc incontestable qu'il existait là une ou plusieurs sources et il est raisonnable de penser que c'est de là, plutôt que de la rivière, que les polisseurs de silex tiraient l'eau nécessaire à leur industrie. ( 66o ) » Dès lors, il n'est pas étonnant qu'ils aient établi leurs campements et leurs ateliers sur les plateaux bordés de deux ou trois côtés par des pentes assez raides et dans une position bien plus facile à défendre que la vallée contre leurs ennemis, hommes ou bêtes sauvages. » GÉOLOGIE. — Sur la fonnation des accidents de terrain appelés rideaux. Note de M. A. de Lapparext, présentée par M. Daubrée. « Dans la séance du 7 juillet 1890, M. Henri Lasne a présenté à l'Aca- démie une Note sur la formation des brusques ressauts de terrain qui interrompent la pente des vallées dans le nord de la France, où ces accidents sont connus sous le nom de rideaux. M. Lasne y voit la trace de glissements, accomplis le long des diaclases ou fentes du terrain de craie, et déterminés par des affaissements dont la cause doit être cher- chée dans la dissolution de la craie par les nappes d'eau qu'elle emma- gasine. » Ayant, depuis de longues années, étudié le phénomène des rideaux, non seulement dans la région picarde, mais dans le nord-est et l'est de la France, je suis arrivé à des conclusions tout à fait différentes, que je de- mande la permission d'exposer brièvement. » En premier lieu, la corrélation remarquée entre les directions des rideaux et celle des diaclases ne saurait rien prouver. Les rideaux étant parallèles aux divers éléments de chaque vallon et ceux-ci, comme l'a démontré JL Daubrée, reproduisant toujours les principales directions de fissures, il est naturel que ces dernières se retrouvent aussi dans les res- sauts en question. M Ensuite, je puis attester que des rideaux bien caractérisés se rencon- trent, dans les mêmes conditions de nombre et de parallélisme, sur les affleurements oolithiques des Ardennes et de la Lorraine ; enfin qu'on en observe aussi des séries très nettes, par exemple entre Rethel et Saulces, sur des affleurements argileux comme celui du gault; toutes formations où la dissolution par les nappes d'eau ne saurait s'exercer comme M. Lasne l'admet, bien gratuitement d'ailleurs, pour la craie. » De plus, les rideaux sont exclusivement concentrés sur les bandes de terre labourée ; ils ne pénètrent pas dans les bois adjacents et, lorsqu'un versant s'aplatit, de manière à permettre le labourage en lignes suivant la pente, il n'est pas rare de voir succéder, à ime série de rideaux parallèles au thalweg, une autre qui lui est perpendiculaire. ( 66i ) » De là peut se déduire l'explication très simple du phénomène : les ndeaux sont l'effet de la régularisation, par le labourage, de tous les accidents naturels qui interrompent la régularité de la pente d'un versant. Ces accidents consisteront le plus souvent dans les différences de dureté : quelquefois l'affleurement d'une diaclase pourra s'y manifester ; d'autres fois, ils résulteront d'un ancien éboulement. » Il convient d'ailleurs de remarquer que tous les versants un peu inclinés des vallées picardes étaient originairement boisés ; que l'effet du labourage est toujours de créer un gradin rectiligne à la jonction d'une terre et d'un bois ; et qu'ainsi le défrichement progressif a dû amener l'adjonction, aux terres labourées du thalweg, de bandes successives, quelquefois très étroites, chacune marquant un progrès nouveau de la culture. )) Sur les terres argileuses des environs de Saulces, les rideaux ne se manifestent que là où les terres sont labourées. A la rencontre d'une prairie, ils s'interrompent, ou du moins ne se traduisent plus que par une ligne mal définie de bossellements; il est clair que c'est une ligne de ce genre qui, régularisée par la charrue, a donné naissance au rideau. )' Enfin, on s'explique sans peine que ces accidents soient tout particu- lièrement développés dans les vallées picardes. Leur production en grand exige, d'une part, un terrain homogène sur une grande épaisseur, de l'autre, une formation qui puisse donner, à la fois, un versant à peu prés continu et une pente assez raide pour que la culture n'y soit commode qu'en lignes parallèles au thalweg. De tous les terrains, la craie est celui qui réalise le mieux ces diverses conditions. » GÉOLOGIE. — Contribution expérimentale à l'histoire des dendriles de manganèse. Note de M. Stanislas Meunier. « Depuis plusieurs années, je poursuis l'étude des réactions qui se dé- veloppent au contact de solutions métalliques et de fragments de carbo- nate de chaux. Le ruissellement sur des roches calcaires de maints produits dérivés des gîtes métallifères réalise à chaque instant dans la nature des conditions analogues et donne aux produits artificiellement obtenus une signification géologique qui en augmente très évidemment l'intérêt. C'est ainsi que le mode opératoire dont il s'agit parait avoir jeté du jour sur l'his- toire des amas de limonite et sur ceux de bauxite, en même temps que sur l'origine du gypse dans certaines de ses situations stratigraphiques. ( 66^ ) » A la même série appartient sans doute la production des variétés d'oxyde hydraté de manganèse qui, sons la forme de dendrites ou sous celle d'enduits continus dont le type est le wad des mers profondes, se rencontre dans un si grand nombre de conditions, et l'on pouvait ne pas prévoir les particularités qui la concernent. » En effet, tandis que l'immersion du calcaire dans la solution aqueuse du sulfate de fer détermine très rapidement le dépôt de l'hydrate ferrique ou limonite, rien de comparable à un dépôt d'acerdèse n'est la consé- quence du contact avec le carbonate de chaux des solutions de sulfate de manganèse : on peut laisser les choses à elles-mêmes pendant des semaines et des mois sans que la moindre trace d'oxyde noir ou d'un produit ana- logue se manifeste. » La raison de cette singularité me parut devoir être fournie avant tout par l'analyse de la matière constitutive des dendrites, et je m'aperçus que bien peu de recherches ont été faites jusqu'ici dans ce sens. Je choisis des dendrites de manganèse bien noires et se montrant à la loupe consti- tuées par la réunion de particules anguleuses qui sont très vraisemblable- ment des cristaux juxtaposés en séries linéaii-es. Il est souvent malaisé d'isoler exactemeut la matière noire des particules provenant de la roche qui supporte les dendrites et dont on les sépare avec une pointe dure; tou- tefois, il est facile de tenir compte de ces impuretés et d'en faire abstrac- tion dans le calcul des analyses. » Ceci posé, un premier fait est remarquable : c'est qu'aucune des den- drites examinées ne consistait en hydrate de manganèse pur; constamment le fer y était intimement associé et en proportion très notable. Voici quel- ques chiffres : I. II. III. IV. Oxyde de manganèse (Mn^O^) 77,2 -6,3 70,9 76,2 Oxyde de fer (Fe^O') 4,7 6,3 7,9 7,8 Eau 18,1 16,^ 16,2 17,0 » 1. Denrlriles sur des marnes à fers de lance de Pantin (.Seine). » II. Dendrites sur le grès calcarifère d'Orsay (Seine-el-Oise). » III. Dendrites sur le calcaire compact des caillasses d'Issy (Seine). >i IV. Dendrites sur le calcaire jurassique de Lussac (Vienne) ('). (') On remarquera l'analogie de ces résultais avec ceux que Berthier a obtenus ilans l'analyse de la groroïliie. M. G. di Boccard a récemment trouvé dans une den- drite de Monte Merlo : Mn^O' 76, 5i, Fe20'6,8o, 110 17,69 {fti^'csta di Mineralogia e Crislallografia itaUana, mars i8Sg). ( 663 ) » Dans plusieurs cas, les dendrites noires étaient associées à des bario- lures ocrenses plus ou moins foncées, trahissant la présence du fer, et c'est en conséquence de ces observations que je recommençai les expériences, en remplaçant la solution de sulfate de manganèse par une liqueur où ce sel fut mélangé à une proportion plus ou moins grande de sulfate de fer. » Dès ce moment, le manganèse cessa de se refuser aux précipitations, et des enduits noirs s'associèrent aux dépôts ocreux à la surface du cal- caire. Un grand nombre d'essais ont été faits parallèlement sur du marbre de Carrare, de la pierre lithographique de Solenhofen et du calcaire gros- sier de Puteaux, près Paris, avec des mélanges des deux sulfates en pro- portions variées. » Il suffit de très petites quantités de fer pour déterminer la précipita- tion de l'hydrate de manganèse. Celui-ci, tout en conservant d'une ma- nière nécessaire une faible proportion de fer combiné, se sépare des dépôts ocreux, soit en grains plus ou moins cristallins à leur contact, soit en taches disposées sur des parties de la pierre qui ne s'est pas rubéfiée. Un fragment de marbre étant placé dans une conserve de verre au sein de la solution saline, on voit généralement la limonite se déposer sur la pierre et l'acerdèse dessous, sauf dans les points où le contact est trop intime avec la paroi de verre. Dans d'autres cas, on verra la limonite prendre encore la situation supérieure, et la matière noire se déposer le long des cassures plus ou moins verticales^qui limitent les échantillons. M Cette matière noire, très adhérente à la roche, manifeste ordinaire- ment l'allure observée pour les dendrites naturelles : son dépôt, com- mencé en certains points d'élection, irradie autour d'eux avec un dévelop- pement inégal dans les différentes directions. Il s'étale sous la forme de taches très variables dans leurs contours et plus d'une fois disposées en arborisations , rappelant de très près les modèles qu'on se proposait d'imiter. » Volontiers les dendrites artificielles se propagent dans les fissures des roches, pourvu que ces solutions de continuité ne soient pas trop étroites, et la forme des taches noires est alors la même sur les deux parois qui se regardaient : disposition souvent réalisée à la superficie des blocs de ro- ches. Enfin j'ai cimenté en grès des sables quartzeux mélangés préalable- ment de poussière calcaire. » Il semble que les faits qui précèdent, outre le bénéfice d'une nouvelle synthèse, procurent une notion intéressante en ce qui concerne une sorte d'entraînement par le fer, du manganèse inerte quand il est seul, en pré- C: R., 1890, 2= Semestre. (T. CXI, N« 18.) ^8 ( 664 ) sence du carbonate de chaux. C'est comme si la couperose verte, en s'oxy- dant, rompait un équilibre préexistant et mettait en train une combinaison à laquelle elle ne prend qu'une part très restreinte. » Outre les dendrites, j'ai obtenu des dépôts noirs continus compa- rables au wad, de sorte que la réaction étudiée paraît devoir se réaliser dans les abîmes sous-marins; il importe, d'ailleurs, d'ajouter à cet égard qu'on ne saurait remplacer les sulfates métalliques par les chlorures cor- respondants : aucune trace d'acerdèse n'a pu ainsi être précipitée. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVHAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DD 27 OCTOBRE 189O. Histoire de la comté d' Auvergne et de sa capitale Vic-le-Comte ; par J.-B.-M. BiÉL.vwsKi. Yssoire, Ferdinand Cafl'ard, 1887; 1 vol. in-8°. Récits d'un touriste aus'ergnat ; par J.-B.-M. Biélawski. Yssoire, Claudius Caffard, 1887; i vol. gr. in-8°. Traité clinique des maladies du cœur; par le D'' P. Duroziez. Paris, G. Steinhed, 1891; r vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Notice sur le nouveau réseau téléphonique militaire d'Anvers; par J. Ooms, br. in-4''. (Deux exemplaires.) Annales de la Société d' émulation du département des Vosges, LXVP année, 1890. Epinal, E. Busy, 1890; i vol. in-8°. Tables alphabétiques des 28 volumes des Annales de la Société d'émulation des Vosges publiés de 18G0 à 1889, dressées par C. Claudot; br. in-8". Mémoires et Comptes rendus de la Société royale du Canada pour l'année 1 889, tome VII. Montréal, Dawson Brothers, i8go; i vol. in-4". Smithsonian Institution. — Proceedings of the United States national Mu- ( 665 ) ■ seum, volume XII, 1889. Washington, Government printing office, i8go; I vol. gr. in-8". Prace matematyczno-fizyczne wydawane IF. War$z-awie przez S. Dick- STEiN.v, WL. GosiEWSKiEGo, Edw i WL. Nata-nsonow, tome II, zeszyt II. Warsawa, 1890; i vol. gr. in-8°. Untersuchungen zur Naturlehre des Menschen und der Thiere. Herausge- geben von Jvc. Moleschott, XIV Band. Giessen, Emil Roth, 1890; br. gr. in-8''. Ouvrages reçus dans la séance du 3 novembre 1890. G. -A. HiRX (181.5-1890); br. in-4>'. Tableau général des mouvemenls du cabotage pendant l'année 1 889 (publié par la Direction générale des Douanes). Paris, Imprimerie nationale, i 890 ; I vol. in-4''. Répertoire chromatique ; par Charles Lacouture. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; I vol. gr. iii-4". (Présenté par M. Cornu.) Traité d'Électricité et de Magnétisme ; par A. Vaschy. Paris, Baudry et C'=, 1890; 2 vol. in-S''. (Présenté par M. Cornu.) Les poisons de l'air; parN. Gréhant. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1890; I vol. in- 16. (Présenté par M. le baron Larrey et renvoyé au concours Monlyon, Arts insalubres.) Courte relation d'une visite à Bagnéres-de-Bigorre ; parle professeur Sirxjs- PiRONDi. Marseille, Barlatier et Bar thelet, rSgo; br. in-S". (Présenté par M. le baron Larrey.) Traité de la diphtérie; par le D'' Delthil. Paris, Octave Doin, 1891 ; vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Verneuil.) Précis analytique des travaux de l' Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1888-1889. Rouen, Espérance Cagniard, 1890; I vol, in-8°. Analyse microchimique ; par htoî^ Bourgeois. (Extrait du Dictionnaire de Chimie de Wurtz); br. in-8". SiLvio de Faveri. Chevreul é la Chimica del suo tempo. Firenze, Uffizio délia Rassegna nazionale, 1890; br. in-S". Ricerche numeriche sulla laliludine del R. Osservatorio di Capodimonte ; per A. NoBiLE. Parte terza : Risultati de gli anni 1886-87-88. Napoli, tipografia délia Regia Qniversità, 1890; br. in-4°. • ( 666 ) Un caso de extirpacion de la laringe; por el D"' D. Juan Cisneros y Sevi- LLANo. Madrid, Fortanet, 1890; br. in-8°. Annals of Mathematics. February, 1890. Office of publication UniversiLy of Virginia, volume V, number 3; br. in-/(°. The collecled malhemalical Papers o/Arthur Cayley; vol. III. Cambridge, at the University press, 1890; i vol. in-4°. Memoirs of the Royal aslronomical Society, vol. XLIX, part II, 1887-89. London, Royal astronomical Society, 1890; br. in-4°- Proceedingsof the RoyalSociely of Edinburgh, \o\. XV (session 1887-88J and vol. XVI (session 1888-89); 2 vol. gr. in-8^ Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. XXXIII, part III; vol. XXXV, part IV, 1 888-1 890; 5 vol. m-!f. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 NOVEMBRE 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur la synthèse des rubis; par MM. E. Fremy et A. Verneuil (quatrième Communication). « Le Mémoire que je présente aujourd'hui, avec la collaboration de M. Verneuil, a pour but de faire connaître les modifications que nous avons introduites dans la production synthétique des rubis rhomboé- driques. Les cristaux que nous plaçons sous les yeux de l'Académie indi- quent l'état d'avancement de nos recherches. » Notre but était de grossir nos cristaux de rubis et de nourrir des rubis /Jar voie sèche, comme on nourrit d'autres cr\s,iAu\ par voie humide. C'est ce problème que nous croyons avoir résolu. » Depuis notre dernière publication, nous avons introduit de grands changements dans nos expériences : au lieu d'employer de l'alumine abso- lument pure, nous faisons usage actuellement d'alumine alcalinisée par du C. R., 1890, 1' Semestre. (T. C\I, N» 19.) t^f) ( 668 ) carbonate de potasse; cette addition d'alcali n'altère en rien la pureté des cristaux, comme nous l'avons constaté par de nombreuses analyses; la potasse facilite la cristallisation régulière des cristaux, leur donne une belle couleur et ne reste pas dans les rubis. » Nous attachions, dans nos premiers essais, une grande importance à mêler intimement les substances qui doivent former les rubis; aujourd'hui nous trouvons de l'avantage à séparer l'alumine chromée et potassée du fluorure alcalino-terreux; les réactions qui engendrent les rubis se passent de cette façon entre les vapeurs et les gaz, ce qui est la condition de forma- tion des rubis durs et rhomboedriques. » Dans nos expériences précédentes, le te;nps de nos calclnations dé- passait rarement A'ingt-quatre heures; il dure actuellement une semaine entière; nous voudrions même qu'il pût se prolonger pendant plusieurs mois : la longueur de la calcina tion exerce une grande influence sur la grosseur des cristaux de rubis. » Des changements importants ont été opérés dans notre combustible et dans la nature de nos fours : le four à coke, que nous avons employé dans nos premières recherches, a été complètement abandonné et remplacé par le four à gaz, qui produit une température constante et très élevée : les creusets ne sont plus attaqués par les cendres du combustible; ceux que nous montrons à l'Académie ont été chauffés pendant une semaine à une chaleur dépassant i3oo° et ne sont pas déformés. » De toutes les améliorations introduites dans nos opérations, la plus .utde est l'agrandissement de nos creusets. Nos expériences se faisaient au- trefois dans de petits creusets de laboratoire, qui ne produisaient que quelques grammes de rubis : nous les avons remplacés par de grands creu- sets de plusieurs litres de capacité, que nous montrons à l'Académie et qui donnent souvent plus de 3''^ de rubis par chaque opération. » Étant arrivés à ce point de la production des rubis, nos expériences ne pouvaient plus se réaliser dans notre laboratoire et exigeaient l'inter- vention de l'industrie. C'est alors que nous nous sommes adressés aux célèbres verriers MM. Appert, qui ont bien voulu, avec une complaisance parfaite, mettre à notre disposition leurs fours et leurs creusets. Ayant trouvé chez eux cette alliance précieuse de la science et de la pratique, nous sommes heureux d'exprimer à ces grands industriels tous nos sen- timents de vive reconnaissance. » C'est dans la belle usine de MM. Appert que nous avons produit nos plus gros cristaux de rubis ; c'est là aussi que nous avons étudié les rap- ports qui existent entre le saphir et le rubis. ( (^^9 ) » On trouve, dans hi nature, des rubis qui tournent au saphir et qui présentent, par places, des colorations bleues : nous avons reproduit ce phénomène dans nos expériences synthétiques. Nous trouvons souvent au milieu de nos cristaux l'Oses de rubis des cristaux violets ou bleuâtres. Nous présentons même à l'Académie de belles plaques de cristaux qui sont roses d'un côté et bleues de l'autre côté. » Ce fait semble résoudre les difficultés qui se sont élevées sur les causes de la coloration du saphir et celle du rubis. En voyant un même creuset produire à la fois des cristaux roses et bleues, il est difficile de ne pas croire que c'est le même métal, peut-être le chrome différemment oxydé, qui a formé les colorations du rubis et du saphir. » Il nous restait encore une question intéressante à résoudre pour com- pléter la synthèse des rubis. Les cristaux de rubis que nous avons pro- duits, qui présentent les caractères des rubis naturels, peuvent-ils, dans les applications industrielles, convenir aux mêmes usages? ont-ils la du- reté des pierres fines ? peut-on les employer dans la bijouterie et l'horlo- gerie? La pratique seule pouvait répondre à ces questions. Un grand industriel très compétent, M. Taub, a bien voulu, à notre demande, faire tailler en roses nos petits rubis, que nous mettons sous les yeux de l'Aca- démie, et soumettre à des lapidaires nos rubis non taillés, tels qu'ils sortent de nos creusets et qui peuvent être employés comme pivots dans la fabri- cation des montres : leur dureté a été trouvée comparable à celle des rubis naturels. » CHIMIE. — Étude de la fluorine de Quincié. Note de MM. Henri Becquerel et Henri Moissan. « On sait depuis longtemps que certaines variétés de fluorine dégagent, lorsqu'on les casse en fragments, une odeur caractéristique. Une variété bien connue des minéralogistes porte le nom de fluorine autozonée. » Cette propriété curieuse de certains échantillons de fluorine avait, depuis longtemps, éveillé l'attention des chimistes. Herrgott (') supposait que cette odeur pouvait provenir d'une petite quantité de fluor libre, Schauffhaiitl (^), d'après ses expériences, crut démontrer, dans ces miné- (' ) Bulletin de l' Académie de Vienne, t. X, p. 296. (^) Annalen der Chemie und Pharmacie, t. XL\, p. 345. ( 670 ) ranx, l'existence d'acide livpochloreux. Schrœtter (') établit nettement que ces variétés fournissent de l'ozone. Schœnbein (^) voulut voir dans ces phénomènes une relation entre la couleur et l'odeur du minéral, et y rencontrer une nouvelle preuve à l'appui de sa théorie de l'autozone. D'après lui, l'ozone se serait combiné au pigment pour fournir les di- verses teintes de la fluorine, etTautozone aurait été emprisonné dans la masse cristalline. Meissner (') a repris cette étude en i863. Quelques années après, M. Wyrouboff (''), dans un travail étendu, insista sur la présence de carbures d'hydrogène dans certaines variétés de fluorines odorantes. Enfin, M. O. Lœw (*) attribua l'odeur pi''oduite par la fluorine de Wolsendorf à la dissociation d'un perfluorure de cérium. » A la suite des études de chacun de nous sur le fluorure de calcium, études physiques d'une part et études chimiques- de l'autre, nous avons été natui'ellement amenés à reprendre en collaboration l'examen de ces fluorines odorantes. » La fluorine qui a servi à nos expériences provient de Quincié, près Villefranche (Rhône). Cet échantillon appartient à la collection du Mu- séum d'Histoire naturelle et nous devons les fragments qui ont servi à nos recherches à la bienveillance de M. Des Cloizeaux, auquel nous sommes heureux d'adresser tous nos remerciements. » Cette fluorine se présente en masses d'un violet foncé, formées d'un amas de cristaux enchevêtrés et traversés par quelques veines rougeàtres qui, sur certains points, présentent une apparence ocreuse. Sa densité est de 3,117. A 1 analyse, elle a fourni les chiffres suivants : Perte au rouge 2,10 Calcium . 36 , 1 4 Fe''0'+ AI^O' 3,9.5 Silice 25 , 00 M La quantité de calcium indiquée ci-dessus correspondrait à 70,47 pour joo de fluorure de calcium. Nous ajouterons aussi que cette sub- (') Bulletin de l' Académie de Vienne, l. XLI, p. 727; 1860. (2) Bulletin de l' Académie de Munich, t. II, p. 288; i865. (') Untersuchungen ilber den Sauerstnjf. Hanovre, i863. (') G. WïHOUBOFF, Sur les substances colorantes da fluorines {Bulletin de la Société chimique de Paris, t. V, p. 334; 1866). (*) Deutsche chemisch. Gesellschaft, t. XIV, p. 11 44- ( <37i ) stance ne contient pas de manganèse en quantité appréciable à l'analyse chimique. » Lorsque celte fluorine est concassée, elle dégage aussitôt une odeur pénétrante qui rappelle celle de l'ozone, mais qui se rapproche aussi de celle du fluor. L'un de nous a démontre que l'affinité de ce corps simple pour l'hydrogène est telle, qu'il décompose l'eau, à la température ordi- naire, en donnant de l'acide fluorhydrique et de l'oxygène, qui est ozonisé. Aussi, lorsqu'une petite quantité de fluor se trouve répandue dans un gaz légèrement humide, perçoit-on de suite l'odeur de l'ozone, et en même temps une odeur particulière qui semble se rapprocher de celle de l'acide hypochloreux. » La fluorine de Quincié fournit une odeur tout à fait comparable à celle qui se dégage de l'appareil à électrolyse dans la préparation du fluor. Nous ajouterons que cette odeur de l'ozone est tellement sensible qu'elle peut facilement déceler l'existence d'un millionième de ce composé dans un mélange gazeux. On comprend donc qu'une trace de fluor puisse être ainsi reconnue avec rapidité, et cette réaction organoleptique nous a amenés à faire les expériences suivantes : » La fluorine de Quincié, broyée au mortier d'agate, au contact de l'air humide, fournit un gaz qui réagit de suite sur le papier ozonométrique. Un petit fragment mouillé par une solution très étendue d'iodure de po- tassium et d'empois d'amidon, et examiné ensuite sous le microscope, laisse dégager, lorsqu'on l'écrase, des bulles gazeuses. Autour de chaque bulle il se forme une coloration bleue intense, due à l'action de l'iode mis en liberté sur l'empois d'amidon. » Cette fluorine, broyée avec du chlorure de sodium bien sec, fournit un dégagement très net de chlore. On peut condenser une petite quantité de ce gaz dans l'eau qui mouille la surface d'un A^erre de montre servant à recouvrir le mortier. Cette eau, traitée ensuite par l'azotate d'argent, fournit un précipité blanc insoluble dans l'acide azotique et soluble dans l'ammoniaque. Un fragment de fluorine, broyé isolément au mortier d'agate, ne produit pas, dans les mêmes conditions, de dégagement de chlore appréciable aux réactifs : ce qui est décisif. » L'iode et le brome de l'iodure et du bromure de potassium sont de même mis en liberté. » Cette fluorine, chauffée au-dessus du rouge sombre, décrépite, perd sa couleur, devient ocreuse et, refroidie, puis broyée au mortier d'agate, ne fournit plus aucune trace d'ozone. Mais, si, au contraire, cette fluo- ( 672 ) rine n'est portée qu'à aSo" pendant une heure, température largement suffisante pour détruire l'ozone, elle produit encore, par son broyage, une réaction intense sur le papier ozonométrique. Ce fait nous semble bien dé- montrer que l'ozone n'est pas inclus dans le minéral, mais qu'il est pro- duit par une réaction secondaire. » Cette fluorine, réduite en fragments et chauffée dans un petit tube à essai, dépolit légèrement la surface interne de ce tube. » La fluorine de Quincié, séchée à froid au préalable sur l'acide phos- phorique, puis broyée avec du silicium porphyrisé, fournit une odeur pi- quante. Légèrement chauffé dans un tube à essai, ce mélange pulvérulent laisse dégager un gaz qui, au contact d'une goutte d'eau, produit un léger dépôt de silice. Cette dernière réaction semble bien démontrer, comme les précédentes, la présence du fluor libre. M Enfin nous citerons encore l'expérience suivante : de petits fragments de fluorine sont abandonnés dans l'eau distillée. Dès le début de l'expé- rience, l'eau était neutre; après plusieurs jours de contact, l'eau a fourni une réaction franchement acide et le liquide, lentement évaporé entre deux verres de montre, nous a donné des stries indiquant une attaque très nette du verre. » Chacune des expériences précédentes faites sur la fluorine de Quin- cié était répétée comparativement sur un bel échantillon de fluorine blanche provenant des Pyrénées ('). Cette fluorine blanche ne donne pas d'ozone lorsqu'elle est broyée, ne déplace pas le chlore des chlorures, ne donne pas de fluorure avec le silicium et ne produit pas d'acide fluorhy- drique au contact de l'eau. » Nous n'avons pas abordé dans ce travail l'étude de la formation du gaz contenu dans la fluorine de Quincié. Ce gaz provient peut-être de la dissociation d'un perfluorure; mais, des expériences que nous venons d'indiquer, nous croyons pouvoir conclure : » i" Que la fluorine de Quincié renferme un gaz occlus, que l'on voit se dégager lorsqu'on en brise des fragments sous le microcope ; » 2° Que toutes les réactions fournies par la fluorine de Quincié pour- raient s'expliquer simplement par la présence d'une petite quantité de fluor libre dans le gaz occlus. » (') Ce gisement a été découvert par M. Des Cloizeaux, ( 673 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation de deux listes de candidats qui devront être présentées à M. le Ministre du Com- merce, de l'Industrie et des Colonies, pour les deux chaires récemment créées au Conservatoire national des arts et métiers. D'après les résultats des dépouillements des scrutins, les deux listes présentées par l'Académie à M. le Ministre seront composées comme il suit : Pour la chaire de Métallurgie et du travail des métaux : En première ligne M. U. Le Verrier. En seconde ligne M. Ferdinand Gautier. Pour la chaire d'Électricité industrielle : En première ligne M. Marcel Deprez. En seconde ligne M. Monnier. MEMOIRES PRESENTES. MM. Grall et James adressent un Mémoire relatif à un appareil de sau- vetage pour les accidents en mer. (Commissaires : MM. Jurien de la Gravière, Amiral Paris.) M. Al. Harkin adresse un Mémoire portant pour titre : « Le choléra est une névrose; conséquences thérapeutiques ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie qu'il a désigné MM. Cornu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de (674 ) l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1890-91, au titre de Mem- bres de l'Académie des Sciences. M. Bouquet DE la Grye fait hommage à l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, des Cartes suivantes, publiées par le Service hydrogra- phique de la Marine pendant le mois d'octobre 1890 : Numéros. 4.377. Du^Pilier à Québec (fleuve Saint-Laurent). 4379. De la baie Ampasindava à Nosy-Saba (Madagascar). 4393. Entrée du port PhlUip (Australie). 4399. Baie Ambavanibé. Port Liverpool (Madagascar). 4404. Ports de Faro et d'Olhao (Portugal). 4409. Ports de Bermeo et de Lequeito (Côte nord d'Espagne). 4410. Iles Santa-Cruz (Océan Pacifique Sud). 4438. Canaux du Segond et du Bruat (île du Saint-Esprit, Nouvelles-Hébrides). 4439. Ports Victor et Elliot, etc. (Australie). 4441. Port Curtis (Australie). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation approchée d'une fonction par des fractions rationnelles. Note de M. H. Padé, présentée par M. Pi- card. « I. Considérons une fonction holomorphe dans le voisinage de l'ori- gine, et ne s'anniilant pas en ce point. Soient p eX. q deux nombres, égaux ou inégaux, pris dans la suite o, i, 2, 3, Parmi toutes les fractions ra- tionnelles irréductibles dont les termes ont des degrés égaux au plus à p pour le numérateur, à q pour le dénominateur, il y en a une qui représente la fonction avec une approximation dont l'ordre est plus grand que celui de l'approximation fournie par l'une quelconque des autres. » M. Hermite a donné (Swr la fonction exponentielle, Gauthier- Villars) les expressions explicites des termes de cette fraction, pour toutes valeurs de p et q, dans le cas de la fonction exponentielle; c'est le seul exemple connu jusqu'ici. » A chaque couple de nombres {p, q), correspond ainsi une fraction rationnelle approchée; ces fractions peuvent donc être écrites dans les cases d'un Tableau à double entrée. » Dès qu'une fraction rationnelle irréductible diffère de la fonction ( (^7 ' ) (l'im infiniment pelit donL l'ordre est supérieur à la somme des degrés de ses termes, elle figure dans le Tableau. Elle y remplit toutes les cases d'un carre dont le coté comporte un nombre de cases égal à la différence entre l'ordre de l'approximation fournie par la fraction et la somme des degrés de ses termes. » Quand cette différence est égale à l'unité, la fraction est dite normale. l'our que le Tableau soit uniquement composé de fractions normales, /'/ faut cl il suffit que tous les dèlerminants orthosymctnques, formés au moyen des coefficients successifs de la série par laquelle la fonction peut être représen- tée, soient différents de zéro. » II. Une fraction continue est dite simple si les niunérateurs partiels sont des monômes entiers en x, dont le coefficient et le degré sont diffé- rents de zéro, et si, en outre, les dénominateurs partiels sont des poly- nômes entiers en x, ayant un terme constant différent de zéro. » Pour obtenir, dans le Tableau dont^nous avons parlé plus haut, une suite de fractions telles qu'elles soient les réduites successives d'une frac- tion continue simple illimitée, il faut et il suffit qu'elles soient choisies de la façon suivante : i" la première fraction de la suite devra être une frac- tion du bord du Tableau ; i° les carrés correspondant à deux fractions consécutives quelconques v/, tt^' devront toujours être contigus, ou bien n'être pas contigus, mais avoir les diagonales parallèles à ladiagonale prin- cipale du Tableau, sur une même droite, les fractions étant, en outre, telles que U,V,+, - U;+.V,- se réduise à un monôme; y une fraction quel- conque devra toujours être plus avancée dans le Tableau que celle qui la précède. » Une fraction continue régulière est une fraction continue simple dans laquelle, sauf pour quelques-uns des premiers éléments, tous les numéra- teurs partiels ont le même degré, ainsi que tous les dénominateurs par- tiels. Les fractions continues régulières illimitées d'un Tableau uniquement composé de fractions normales sont de deux sortes : » i" D'abord les fractions continues où tous les numérateurs partiels sont du premier degré. Elles se subdivisent en deux types, celui où les dé- nominateurs partiels sont du premier degré, et celui où ils sont des con- stantes. Le premier est engendré par les fractions d'une file quelconque, soit horizontale, soit verticale du Tableau; le second, par une suite de frac- tions en escalier. Ce sont les seules fractions continues régulières dont l'exis- C. R., 1S90, -1" Semestre. (T. CXI, N° 10.) 9*^ ( 676 ) tence puisse être affirmée a priori; on peut, avec les fractions du Tableau, obtenir une infinité de fractions continues de chacun des deux types. » La deuxième sorte renferme les autres fractions continues régulières possibles. Elles se divisent en familles, d'après les degrés des numérateurs partiels. Dans la première famille, les numérateurs partiels sont du second degré; elle renferme deux types caractérisés par les degrés des dénomi- nateurs partiels qui sont égaux à un dans le premier type, à zéro dans le second. Dans la deuxième famille, les numérateurs partiels sont du qua- trième degré ; elle renferme quatre types caractérisés par les degrés des dénominateurs partiels égaux à trois, à deux, à un ou à zéro. Dans la troi- sième famille, les numérateurs partiels sont du sixième degré, etc. L'une quelconque de ces fractions continues ne peut être engendrée que par une suite de fractions situées sur une parallèle de la diagonale principale; sur une telle droite, elles doivent être prises contiguës pour une fraction de la première famille, de deux en deux pour une fraction de la deuxième, de trois en trois pour une de la troisième, etc. On ne peut affirmer, a priori, l'existence d'aucune de ces fractions continues régulières. Au moyen des fractions du Tableau, on peut obtenir un nombre illimité de fractions d'un type déterminé, ou un nombre fini, ou enfin on n'en peut obtenir aucune. Le nombre des conditions qui doivent être remplies pour qu'on puisse obtenir une fraction d'un type déterminé croit quand on passe d'une fa- mdlc à la suivante, et, dans une même famille, quand on passe d'un type au suivant. Le premier type de la première famille se trouve réalisé sans conditions, c'est-à-dire dans le cas général. » CHIMIE. — Sur l'analyse des acides liypopliosphoreux, phosphoreux et hypo- phosphorique. Note de M. L. Amat ('), présentée par M. Troost. « Les composés oxygénés du phosphore peuvent se distinguer les uns des autres par leur pouvoir réducteur, c'est-à-dire par la quantité d'oxy- gène qu'ils doivent fixer pour se transformer en acide phosphorique. On peut, à cet effet, employer deux méthodes, reposant sur les propriétés du chlorure mercurique ou du permanganate de potasse. » La première méthode a été indiquée et appliquée par Rose à l'analyse (•) Ce travail a clé lait au laboratoire de Chimie Je l'Ecole Normale supé- rieure. (677) des acides hvpophospliorcux et phosphoreux ; mais elle n'a pas été étendue jusqu'à présent à Vacide hvpophosphoriqiio, car on admet que le bichlo- rure de mercure est sans action sur ce dernier acide. » Péan de Saint-Gilles ('), qui s'était occupé de la deuxième méthode, avait constaté que l'acide hypophosphoreux ne s'oxyde qu'incomplètement sous l'action du permanganate de potasse et que, par suite, ce corps ne pouvait servir à l'analyse des acides du phosphore; il se demandait, de plus, si cette oxydation incomplète nedevait pas être attribuée à l'existence d'un nouveau corps, l'oxydation semblant s'arrêter au terme P'O'. » Depuis ces expériences, Salzer (-) est parvenu à déterminer, au moyen du permanganate de potasse, la composition de l'acide hypophos- phorique. Cet acide étant moins réducteur que les acides phosphoreux et hypophosphoreux, ces deux derniers corps doivent, à plus forte raison, être oxydés complètement par le permanganate de potasse. )) Le but de ce travail est de montrer que l'acide hvpophosphorique peut être analvsé au moyen du bichlorure de mercure, et que l'analyse volumétrique des acides ^phosphoreux et hypophosphoreux peut se faire par le permanganate de potasse. » I. Bichlorure de mercure. — Si l'on opère à chaud et en liqueur acide, le chlorure mercurique donne avec l'acide hypophosphorique un précipité de chlorure mercureux. Dans ces conditions, probablement par suite d'un dédoublement préalable en acides phosphoreux et phosphorique, la trans- formation de l'acide hypophosphorique en acide phosphorique est com- plète. » Ces expériences ont été faites avec de l'hypophosphale acide de soude, P-0°Na-H- + 6H^0 (eau : trouvé 34,3 pour loo; calculé 34,4- Phosphore : trouvé 19,69 pour 100; calculé 19,75). Sur is"' environ de sel, on verse lo'''' d'une dissolution concentrée d'acide chlorhydrique, puis on fait évaporer ce mélange presque à sec; cette évaporalion a pour but de provoquer le dédoublement de l'acide hypophospho- rique et d'accélérer par suite l'action du bichlorure de mercure. On dissout la masse pâteuse ainsi obtenue dans un peu d'eau et l'on ajoute une dissolution de chlorure mercurique ( 68s'' de chlorure et 20 à 4o'^'^ d'acide chlorhydrique par litre; i'"'" de cette dissolution peut céder oS'', 002 d'ox3'gène). Après avoir laissé digérer le tout pendant vingt-quatre heures vers 80°, on rassemble sur un filtre taré le chlorure mercureux. formé, on le lave à l'eau, on le dessèche à loo" et on le pèse. 471 parties de chlorure mercureux coj'respondent à 16 parties d'oxygène. Il est indispensable de s'assurer sur le liquide filtré que la précipitation du sous-chlorure est complète. (') Annales de Chimie et de Physique, 3'= série, t. LV, p. 374; 1S59. (2) Liebig's Annalen der Chemie, t. CCXII, p. 33; 1882. ( 67H ) » On a trouvé ainsi jjoiir la qiiantilé d'owgène fixé : 5,098; 5.082; 5,079; 5,o85; 5,091. Calculé, 5,095 pour 100. » 2° Permanganate de potasse. — J'ai employé dans ces expériences la méthode de Péan de Saint-Gilles. On oxvde le corps à analyser par un excès de permanganate de potasse et on évalue le permanganate l'estant au moven d'un réducteur, l'acide oxalique par exemple. » Des expériences préalables m'ont montré que l'oxydation est d'autant plus rapide que les dissolutions employées sont plus concentrées, que l'a- cidité de la liqueur est plus grande et que la température est plus élevée. Si Ton opère à chaud, de petites quantités de permanganate peuvent être décomposées; si ion opère à la température ordinaire, et surtout en dis- solution étendue, l'oxydation peut être incomplète. Il est donc nécessaire de préciser avec soin les conditions oh il faut se placer pour obtenir des résultats suffisamment exacts. » Je me suis servi d'une liqueur de permanganate équivalente à une liqueur réduc- trice d'acide oxalique contenant ôS*' d'acide cristallisé par litre. » En général, l'analvse a porté sur un poids de sel capable de réduire 20''"^ environ de caméléon. La matière a été dissoute dans 20" d'eau et additionnée de 3'''^ d'acide sul- furique concentré. Lorsque le liquide est revenu à la température ordinaire, on y verse 35" de permanganate et le mélange est mis à digérer dans une étuve cliauflfée vers 5o°. Au bout d'une demi-heure, on ajoute 20'^'^ d'acide oxalique qui réduit le permanganate en excès et dissout le précipité brun qui s'était formé. Le liquide incolore et parfaite- ment transparent ainsi obtenu contient un excès d'acide oxalique que l'on évalue en versant goutte à goutte, dans la liqueur, du permanganate de potasse jus([u'à l'appa- rition de la teinte rosée, persistante, indice de la fin de l'oxydation. » J'ai analysé, par celte méthode, l'hypophosphite de baryte, P-O'H^Ba -+- H^O. )) Phosphore : trouvé, 21, 65 j)Our 100; calculé, 21,75. Baryte : trouvé, 08,37; calculé, 53,68. Eau : trouvé à ioo"-iio'', 6,11; calculé, 6,82. J'ai obtenu pour l'oxy- gène fixé : 22,29, 22,29, 22,46, 22,42; calculé, 22,45 pour 100. On voit donc que l'oxydation est complète et qu'il n'y a pas lieu d'admettre l'exislence du corps P^O". 1) L'acide phosphoreux PO'H', analysé par la même méthode, a donné pour Toxv- gène fixé : 19,58 pour 100; calculé, 19, Si. « Avec le phosphite acide de soude, PO'NaH-+ 2iH-0, j'ai obtenu : 10,79, 10,78; calculé, 10,74. » Les pyrophosphites, qui se transforment rapidement en liqueur acide, en phos- phites ordinaires, peuvent s'analyser par le permanganate de potasse. J'ai obtenu, pour le ])yrophosphile de soude, P-O'Na-H^, 16, 54 pour 100 d'oxvgène fixé; calculé, ■6,84. ' • « La même méthode s'applique à l'acide hy)>ophosphori(|ue. Le sel additionné de 20'''' d'eau et de 3'''^ d'acide sulfurique a été mis ù digérer ])endant une demi-heure à 8o°-ioo°; puis, lorsque le liquide est revenu à la lernpératui-e ordinaire, on a continué l'opération comme il a été indiqué. ( 679 ) » L'hypophosphate acide débonde m';i douiu-, pour l'owgène fixé: 5,irî, 5, 12, 5, 16, 5,07; calculé, 5,09.5. » En résumé, comme je l'indiquais en commençant, on peut employer pT)ur l'analyse des acides hvpopliosphoreux, phosphoreux et hvpophos- phorique soit le biclilorure de mercure, soit le permanganate de potasse. De ces deux méthodes, la plus précise, mais la plus longue, est celle qui repose sur les propriétés du biclilorure de mercure; l'autre, plus délicate^ mais beaucoup plus rapide, peut aussi rendre de grands services dans l'étude des composés oxygénés du phosphore. » CHIMIE. — Combinaisons du cyanure de mercure avec les sels de cadmium. Note de M. Raoul Varet. « I. lodocyanure de mercure et de cadmium. — Dans une solution con- centrée d'iodure de cadmium, maintenue à l'ébullition, ou projette du cvanure de mercure iinement puhérisé (2.5^'' de HgCy pour So^'' de Cdl). La liqueur filtrée et abandonnée sur l'acide sulfurique laisse déposer de fines lamelles transparentes, répondant à la formule HgCy.CdCy, PIgl,7H0. ■» C'est un corps très altérable à l'air, soluble dans l'eau et dans l'am- moniaque. Il se déshydrate complètement en se décomposant, quand on le chauffe à 1 10°. Il v a mise en liberté d'iodure mercuriqiie. » Les acides dilués décomposent le corps HgCy, CdCy, Hgl, 7HO en iodure de mercure et acide cyanhydrique; il reste, dans la liqueur, du cvanure de mercure et un sel de cadmium correspondant à l'acide em- ployé. )> Quand on chauffe l'iodocyanure avec une solution de sulfate de cuivre, il y a dégagement de cyanogène et formation d'un précipité qui a pour for- mule Cu-Cy, Hgl; ce qui indique que tout le cyanogène n'est pas combiné au mercure. J'ai, en effet, constaté que le cyanure de cadmium est décom- posé par les sels oxygénés de cuivre, tandis que le cyanure c!c mercure n'est pas attaqué dans les mêmes conditions. ■) Ces diverses réactions montrent que l'on a un sel plus complexe que celui qui résulterait simplement de l'union de Ilg^Cy- avec CdL » II. a. Bromocyainires de mercure et de cadmium. — On projette du ( 68o ) bromure de cadmium, par petite quantité, daus une solution saturée de cyanure de mercure et maintenue à l'ébullition. On ajoute ainsi i8^ de CdBr pour aS^"" de HgCy. La liqueur filtrée et évaporée doucement au bain-marie laisse déposer, par refroidissement, de fines aiguilles, répon- dant à la formule Hg==Cy%CdBr, /|,oHO. » C'est un corps peu altérable à l'air, solublc dans l'eau et dans l'am- moniaque. Il se déshydrate complètement quand on le chaufTe à loo". » Les acides faibles le décomposent en mettant de l'acide cyanhydrique en liberté. Le cyanure de mercure n'étant pas attaqué dans ces conditions, j'ai fait quelques essais afin de rechercher si, comme pour le sel précédent, il convenait d'enA'isager ce bromocyanure comme un sel triple, résultant de l'union de HgCyCdCy avec HgBr. » Le sel anhydre, étant chauffé avec précaution, ne fournit pas d'abord de bromure mercurique; mais, si l'on chauffe plus fort, le sel noircit et dégage du mercure et du cyanogène. l! se sublime aussi, sur les parois du tube, du cyanure de mercure qui a échappé à l'action de la chaleur et du bromure mercureux produit par réaction complexe. C'est donc un sel double, résultant de l'imion de Hg^Cy^ avec CdBr, et non un sel complexe comme l'iodocyanure. » b. Quand on évapore doucement au bain-marie une solution conte- nant 258'' de cyanure de mercure pour So^'' de bromure de cadmium, on obtient des petits cristaux grenus, très durs, répondant à la formule HgCy, CdBr, 3H0. C'est un corps peu altérable à l'air, moins soluble dans l'eau et dans l'am- moniaque que le composé précédent. Il se déshydrate complètement à ioo°. » III. Chlorocyanure de mercure et de cadmium. — Dans une solution saturée de cyanure de mercure, maintenue à une température de 80°, on verse goutte à goutte une solution concentrée de chlorure de cadmium (20^'' de CdCl pour 25*^"' de HgCy). Il y a formation d'un précipité blanc, que l'on redissout en ajoutant de l'eau chaude à la liqueur. Le liquide éva- poré doucement laisse déposer, par refroidissement, de petits cristaux grenus répondant à la formule HgCy, CdCl, 2HO. ( 68, ) C'est un corps soluble dans l'eau et dans l'ammoniaque, décomposable par les acides faibles! Il se déshydrate complètement à i lo". » CHIMIE ORGANIQUE . — Sur la préparation et les propriétés du fluorure de benzoyle. Note de M. E. Gcenez. « Dans un Mémoire présenté à l'Académie (' ), M. Moissan a indiqué un procédé général de préparation des composés organiques fluorés, consis- tant à faire réagir le fluorure d'argent sur les dérivés iodés ou chlorés. J'ai appliqué cette réaction à la préparation du fluorure de benzoyle, qui n'avait pas encore été obtenu jusqu'ici. » Un mélange équimoléculaire de fluorure d'argent et de chlorure de benzoyle est introduit dans un tube épais en verre vert, que l'on scelle à la lampe et que l'on chauffe ensuite, au bloc de fonte, à 190° pendant cinq à six heures. » Après avoir laissé refroidir le tube, on en ouvre la pointe pçur perdre une petite quantité de fluorure de silicium qui se forme toujours, puis on étire le tube en son milieu et on le courbe, afin de pouvoir distiller tout le liquide qui imprègne le chlo- rure d'argent formé. 0 Le liquide ainsi obtenu contient à la fois du fluorure et du chlorure de benzoyle, même si le fluorure d'argent a été employé en excès, et il est nécessaire, pour obtenir un produit pur, de le chaufler une seconde fois en tube scellé, en présence d'une nouvelle quantité de fluorure d'argent. J'ai obtenu rapidement, par ce moyen, un produit ne renfermant plus que des traces de chlore. )) Propriétés. — Le fluorure de benzoyle est un corps liquide, incolore au moment où il vient d'être distillé; son odeur est analogue à celle du *chlorure de benzoyle, mais plus irritante encore, et la moindre trace de sa vapeur provoque immédiatement le larmoiement. » Il bout à 145° et brûle facilement, avec une flamme fuligineuse bordée de bleu. Il est plus dense que l'eau, qui le décompose lentement, à froid, en acide fluorhydrique et en acide benzoïque, suivant l'équation C=H=.C0F1 + H^^O = C-H=CO-^H + HFl. » Mis en contact avec une solution alcaline, il se dédouble rapidement en fluorure et benzoate, sia-tout si l'on élève la température. Ces réac- tions sont entièrement parallèles à celles du chlorure de benzoyle. » Le fluorure de benzoyle attaque le verre avec une très grande rapi- (') H. MoissAX, Sur le fluorure d'éthyle {Comptes rendus, t. CVIII, p. 260). ( (S82 ) dite, en produisant du fliiorure de silicium; il se transforme, dans ces conditions, en anhydride benzoïque. Lu formule suivante rend compte de cette réaction : GC« H^COFl + SiO^K='= SiFP -+- -KFl + 3[(C''H=C0)-0]. » Analyse. — Pour doser le carbone el riiydrogène clans le lluorure de benzoyle, j'ai brûlé ce composé dans un tube de cuivre rouge, contenant un mélange d'oxyde de cuivre et d'oxyde de plomb. Le produit à analyser a été pesé dans des ampoules de verre, que l'on introduisait dans le tube à combustion après en avoir brisé la pointe. » Pour arriver à une combustion complète du fluorure de benzoyle, il m'a fallu employer un tube très long et faire passer l'oxygène dès le début de l'opération. » Enfin, j'ai dosé le fluor en introduisant, dans une solution chaude de soude pure, une ampoule contenant un poids connu de fluorure de benzo3le. Le mélange s'opérait lentement par la pointe de l'ampoule, qui avait été préalablement brisée, et l'on termi- nait la réaction en écrasant l'ampoule au moyen d'un agitateur. Ensuite j'ai saturé l'excès de soude par l'acide acétique emplo3'é en excès, et précipité le fluor par l'acé- tate de chaux. Avant de recueillir le précipité de fluorure de calcium, j'ai évaporé complètement le liquide au bain-marie, et repris le résidu par l'eau bouillante. Le précipité de fluorure de calcium a été alors filtré, calciné et pesé. » Les nombres fournis par l'analyse ont été les suivants : Trouvé. Calculé. Carbone 67,22 67,04 67,74 Hydrogène 3, 97 4j28 4;o3 Fluor i4!92 i4,8o i5,32 » Ces nombres concordent sulfisamment avec la composition théorique du fluorure de benzoyle, pour qu'il ne reste plus de doute sur la nature du produit obtenu ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de l'acide citrique. Note de MM. A. Hali.ek et A. Keld, présentée par M. Friedel. « Dans notre première Coniinunicalion (-) relative à cette svnthèse, nous avons exposé les réactions successives sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour l'effectuer, et nous nous sommes -bornés à préparer le produit final sans faire l'étude des composés intermédiaires. (') Ce travail a été fait à TEcole de Pharmacie de Paris, au laboratoire de M. Moissan. (-) Comptes rendus, t. CVIII, p. 5i6. ( G83 ) » Dans la dernière Note (' ) que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie, nous avons étudié un certain nombre de ces produits, et dé- terminé les circonstances exactes dans lesquelles ils prennent naissance. » Les quantités d'acide citrique obtenues lors de nos premières recher- ches étaient si faibles qu'elles ont à peine suffi à caractériser cet acide qua- litativement. Kous avons donc jugé qu'il était important de reproduire ce corps en plus grande quantité, d'en faii'e l'anabse ainsi que celle de deux d'entre ses sels. » La synthèse de l'acide citrique se résout actuellement en celle de l'acide acétone-dicarboniquc. » Nous avons montré, dans notre dernière Note, les conditions dans lesquelles l'éther de cet acide prend naissance. Nous ne sommes pas arri- vés à l'isoler à l'état pur, mais son existence n'en est pas moins établie par les corps qu'il engendre. » Préparation de l'éther acétone-dicarbonique. -f ics''de Y-cyanacétoacétale d'é- ihyle sont étendus de Iftur poids d'alcool anhydre, et c« mélange est introduit goutte à goutte dans aoS' d'alcool absolu saturé d'acide chlorhydrique, et refroidi dans un mé- lange de glace et de sel. Il faut environ deux heure^ pour effectuer cette addition. Quand cette opération est terminée, et sans laisser prolonger le contact, on ajoute en- viron 5" d'eau, toujours goutte à goutte, puis on verse le liquide dans son volume d'alcool à 90°. Dans toutes ces manipulations, il faut éviter la précipitation spontanée du chlorhydrate d'ammoniaque. » La liqueur étendue d'alcool est chauffée au bain-noarie pendant quelques minutes. A ce moment seulement, il doit se déposer un abondant précipité de .sel ammoniac. Quand il paraît un peu augmenter, on verse le mélange dans deux ou trois fois son volume d'eau, et l'on épuise à plusieurs reprises avec de l'éther. La solution éthérée est lavée à l'eau, puis soumise à la distillation, de fjçon à avoir i partie de produit dans 2 ou 3 fois son volume d'éther. Cette solution renferme une quantité notable d'éther acétone-dicarbonique formé en vertu de la réaction C2H=.C0\CH^C0.CH^CAz -1- OH^OH -1- HCl + IPO = C=H^C0^CH^C0.CH^C0^C-H5-hAzH*Cl. » Nous n'avons pas cherché à le purifier et l'avons directement soumis au traitement indiqué par M. Dunschmann (^) pour préparer la cyarhydrine. Nous avons toutefois légèrement modifié le mode opératoire. » Préparation de la cyanhydrine de l'éther acétote-dicarbonique. — La solution éthérée de l'acétone-dicarbonale d'étliyle brut provenant de los'' d'éther -j-cyané est refroidie dans un mélange de glace et de sel, puis additionnée de Ss"' à 6s'' de cyanure {') Ibid., t. CXL (^) Disserl. inaug. Erlangen, p. 28; 1886. C. U., 18.JO, a° Scmuilrc. (T. CXI, N" 19.) f)I ( 684 ) de polassium finement pulvérisé. A ce mélange, on ajoute goutte à goutte une solution aqueuse concentrée d'acide cLlorhydrique, en quantité rigoureusement équivalente au poids de cyanure employé. Le ballon bien bouché est ensuite abandonné dans un lieu frais. Au bout de vingt-quatr; heures, on fdtre et on élimine l'éther. Le résidu ren- ferme la cyanhydrine /OU C^H5.CO^CH^CO.CH^C03C-H5^-CAzH=C''H5.GO^CH^C^ ch^co^c^h^. M Transformation de la cyanhydrine de l'éther acétone-dicarboniqtie en acide ci- trique.— On chauffe cette cyaihydrine dans un appareil à reflux, avec dej'acide chlorhy- drique concentré. Au bout de deux à trois heures, on laisse refroidir et on sépare le chlorhydrate d'ammoniaque qui se dépose. Le liquide est ensuite réduit au bain-marie, pour chasser l'excès d'acide chlorhydrique, et le résidu est chauffé à l'ébuUition avec un excès de potasse. La solutioa renferme maintenant du citrate de potasse mélangé à du chlorure et à des produits étrangers formés dans le cours des réactions successives ; aussi ne précipite-t-elle pas à l'ébuUition quand on l'additionne de chlorure de cal- cium. » Pour isoler l'acide citriqut, on ajoute au liquide, préalablement neutralisé, de l'acétate de plomb. » Le précipité plombique est recueilli, lavé, puis mis en suspension dans l'eau et décomposé par l'acide sulfhjdrique. On filtre, oii concentre au bain-marie, on broie le résidu avec du sable fiu et on l'ipuise à l'éther. La liqueur élhérée fournit par évapo- ration un sirop épais, au sein duquel se déposent peu à peu des cristaux d'acide ci- trique. On purifie cet acide en .e transformant en sel de chaux, qu'on décompose par la quantité théorique d'acide oialique. » Les cristaux d'acide ci.riqiie ainsi obtenus ont la forme, la saveur et l'ensemble des propriétés de l'acide naturel. Ils fondent à ioo°. » L'analyse du produit pii/vérisé et maintenu pendant deux jours à l'air libre, à la température ordinaire, a donné les résultats suivants : Calcule Trouvé. pour C'H'O'-r- H>0. G pour loo ■ 34, '3 34,28 II pour 100 4j90 4)75 » Le sel de chaux a fourni à l'analyse les nombres suivants : Calculé Trouve. pour(C«H'0')'Ca'+ aH'O. Ca pour 100 22, 3 1 22,47 » Le set de plomb a donné les nombres : Calculé Trouvé. pour (C"H'0')'Pb'. l'b pour 100 62,22 62,16 ( 685 ) » Rendement. — So?"^ de y-cyanacétoacétate d'éthyle ont fourni environ 6°'', 2 d'acide citrique pur. Il en est resté environ de 4®'' à S^"^ dans les eaux mères sirupeuses. » \ PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Étude expérimentale du rôle attribué aux cellules lymphatiques, dans la protection de V organisme contre l'invasion du Bacillus anthracis, et dans le mécanisme de l'immunité acquise. Noie de M. C. PnisALix, présentée par M. A. Chauveau. « Le bacille charbonneux, comme on le sait, ne se multiplie dans le sang que dans les dernières heures qui précèdent la mort. Il pullule d'abord au point d'inoculation et dans le ganglion voisin, et quelquefois l'animal meurt avant que le bacille ait envahi l'organisme. Dans ce dernier cas, la mort est due à l'action des poisons solubles fabriqués sur place. Ce fait, maintenant incontesté, a été démontré pour lajpremière fois par M. Chau- veau, quand il a mis en lumière la localisatioji ganglionnaire du Bacillus anthracis et la production locale d'un poison spécifique. Cette localisation n'est pas un fait très rare et nous l'avons quelquefois observée chez les souris emportées par une mort rapide. Cela pi^uve que la substance gan- glionnaire est un milieu favorable à la prolifération du bacille et à la fabri- cation du poison charbonneux. Les cellules du ganglion n'intervien- draient-elles donc pas dans la protection de l'organisme sain ou vacciné, comme le veut la théorie de la phagocytose ? » Pour m'éclairer sur cette question, j'ai institué plusieurs séries d'ex- périences en modifiant les conditions de la lutte entre les bacilles et les cellules lymphatiques dans un sens favorable à celles-ci. C'est ainsi que j'ai passé en revue successivement le degré de virulence et le nombre des agents infectieux, Yétat vaccinalde l'organisme, le temps lîrissé aux celhdes lymphatiques pour agir sur les agents infectieux. En un mot, tout a été fait pour que les phagocytes sortent victorieux et que les microbes soient détruits. Or, c'est précisément le contraire qui est arrivé. 1° Virulence. — Les méthodes imaginées paf M. Chauveau pour obtenir l'atténuation et la reconstitution de la virulence fournissent des cultures dont l'échelle de virulence peut être graduée, pour ainsi dire, à volonté. C'est ainsi qu'à partir des cultures complètement inoffensives, il existe une série de cultures de virulence graduellement croissante, de telle sorte que les animaux inoculés (souris et cobayes) meurent dans un délai de dix à ( G86 ) quarante jours. Or, dans tous les cas de morts tardives, les cultures du sang et de la rate restent stériles, tandis que les cultures du ganglion sont fertiles. » 2° Nombre. — Si l'on injecte à un animal une culture peu atténuée à dose assez faible pour qu'il résiste à l'inoculation et qu'au bout de vingt ou trente jours on enlève le ganglion pour faire des cultures, ces cultures sonl/ertiks, tandis que les cultures du sang faites dans les mêmes condi- tions restent 5/en/c^. » 3° Vaccination complète. — Sur des cobayes vaccinés par plusieurs ino- culations dans la cuisse droite, l'inoculation d'épreuve est faite dans la cuisse gauche. Puis, au bout de quinze à vingt jours, les ganglions gauches sont enlevés pour faire des cultures. Ces cultures sont fertiles, tandis que les cultures du sang faites en même temps restent stériles. » 4° Vaccination incomplète. — Quand la vaccination a été incomplète, le cobaye ne résiste pas à l'inoculation d'épreuve et il succombe au bout d'un temps variable de quatre à vingt jours. Dans un cas, l'animal estmort soixante-douze jours après l'inoculation d'épreuve. Comme précédem- ment, les cultures du gan^.ion ont donné des résultats positifs, tandis que le sang et la rate sont restés stériles. » 5° Temps.— Ce n'est certainement pas le temps qui a manqué aux pha- gocytes pour exercer leur ïction, puisque, dans toutes les expériences, l'espace de temps qui s'est écoulé entre l'inoculation et la mort a toujours été très long. (^Dans un cas ils est élevé à soixante-douze jours.) On ne peut donc pas vraisemblablement mettre en cause l'insuffisance de ce facteur pour expliquer la conclusion cjui s'impose, à savoir, V impuissance des phago- cytes à préserver V organisme. » Modifications de forme et de virulence, apportées au microbe par le gan- glion. — Dans toutes les expériences qui ont servi à établir les faits précé- dents, l'examen "du sang, de la rate et du ganglion ne décèle jamais la pré- sence de l'agent infectieux sbus sa forme bacillaire, mais de nombreux fragments en forme de coccus. Cette fragmentation des bacilles est un des premiers phénomènes qui se passent dans le ganglion, et il est difficile de préciser la part qui revient aux cellules dans cette modification morpholo- gique. Dans certaines conditions, cette nouvelle forme est susceptible d'être propagée dans les bouillons de culture, mais nous réservons pour une Communication ultérieure l'exposé de cette question de morphologie. Quant à la virulence, elle est fortement atténuée par le séjour du bacille dans le ganglion, et l'on pourrait peut-être utiliser ce phénomène d'ordre ( 687 ) biologique comme procédé de fabrication des vaccins charbonneux. » Mécanisme de la mort tardive. — Que conclure de l'opposition con- stante entre la fertilité des cultures du ganglion et la stérilité des cultures du sang, sinon que, dans les cas de mort tardive comme dans ceux de mort rapide, l'animal succombe à un empoisonnement par des substances so- lubles. Le bacille modifié reste confiné dans le ganglion, il s'y maintient longtemps sans que l'animal paraisse en souffi'ir, il s'y multiplie lentement et finit par sécréter assez de poison spécifiquepour produire l'intoxication. Mais, dès qu'il arrive dans le sang, il ne peut triompher des causes d'af- faiblissement qu'il y rencontre et perd complètement ses propriétés végé- tatives. Cela s'accorde bien, du reste, avec ce que l'on sait sur les propriétés bactéricides du sang. » Mécanisme de la vaccination. — D'après ce qui a été dit plus haut, après une vaccination complète ou incomplète, les cellules lymphatiques n'ont pas sur le Bacillus anthracis une action difféi^nte de celle qui existe à l'é- tat sain, tandis qu'au contraire le sang a acquis pour le microbe virulent la propriété qu'il possède pour le microbe atténué. » Il semble ressortir de ces faits que les mpdifications vaccinales se ma- nifestent surtout dans le sang et que les moy^s employés par l'animal vac- ciné pour résister à l'invasion du microbe soi^t peut-être de même nature,, mais à un degré plus accentué, que ceux existjint normalement chez les ani- maux non vaccinés. / M En résumé, le ganglion lymphatique joue à la fois un rôle mécanique et chimique : c'est un organe d'arrêt et un modificateur puissant de la forme et de la virulence du Bacillus anthracis. Le microbe transformé est rendu moins apte à résister à l'action nocive du sang et du plasma intercellulaire. Mais il n'est pas détruit sur place par les cellules; au contraire, il vit, fa- brique des A^accins, puis, au fur et à mesure qu'il pénètre dans le sang, il est rendu inoffensif et est éliminé : c'est le sang qui est le véritable destruc- teur du microbe. )) Quand pour des raisons encore mal déterminées, la résistance de l'or- ganisme s'affaiblit, ce microbe, jusque-là eni activité latente dans les cel- lules, reprend une activité plus grande et sécrète le poison spécifique qui engendre la mort tardive de l'animal. i » Les cellules lymphatiques jouent un rôle Mécanique incontestable; leur action chimique est moins bien déterminée. / » En tout cas, cette action ne suffirait pas à elle seule à anéantir le Ba- ( 688 ) cillus anthracis; elle n'empêcherait pas les infections secondaires et l'on pourrait même dire, à ce dernier point de vue, que l'intervention delà cel- lule est plutôt un danger qu'un bienfait (' ). » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQLE. — Production expérimentale de tumeurs blanches chez le lapin, par inoculation intraveineuse de culture atténuée du bacille de Koch. Note de MM. J. CouRiMoxT et L. Dor, présentée par M. A. Chauveau. « Les expériences ont été faites avec une culture pure de bacille de Koch, atténuée, par le vieillissement, au point de ne pouvoir tuberculiser le lapin ou le cobaye, par inoculation sous-cutanée, à n'importe quelle dose. Cette culture était pourtant capable d'engendrer de belles lésions tuber- culeuses sur ces mêmes animaux, lorsqu'on l'introduisait en quantité considérable dans la cavité péritonéale. Elle a été injectée à la dose de 4 à lo gouttes dans le système veineux de cinq jeunes lapins. Voici les résultats observés. » Pendant cinq mois, les cinq sujets ont paru complètement indemnes de toute infection. Leur poids a augmenté; sur l'un d'eux, le poids a même doublé. » Vers le sixième mois, sans intervention d'aucun traumatisme, tous les sujets ont commencé à maigrir et à présenter, dans une ou plusieurs articulations, des signes de tumeur blanche. Un est mort spontanément. Deux ont été sacrifiés mourants. Les deux autres sont encore vivants, 'mais dans un état identique à celui des trois premiers. , » Voici la liste des articulations qpi ont été prises : 1) Sur le n° 1. — Genou gauche, coude gauche, épaule droite. » Sur le n° 2. — Genou droit, coude gauche, art. tibio-tarsienne droite. » Sur le n° 3. — Genou droit, les deux coudes, art. tibio-tarsienne gauclie. I) Sur le n° k. — Genou droit. » Sur le n° 5. — Coude gauche, art. tibio-tarsienne droite. » Aucun des sujets n'a présenté d'altération de l'articulation de la hanche. » Les articulations malades sont considérablement tuméfiées. Ainsi, le diamètre transversal des genoux (articulation féraoro-tibiale) malades est généralement presque doublé, » A l'autopsie, tout aussi bien que sur le vivant, on constate que les lésions sont la reproduction exacte de celles des tumeurs blanches de l'es- (') Travail du laboratoire de Pathologie comparée du Muséum. ( ^«9 ) pèce humaine. On y trouve de nombreux bacilles de Koch, soit dans le caséum intra-arliculairc, soit dans l'épaisseur des parois de la synoviale hypertrophiée et bourgeonnante en certains points. » Chose importante à noter, sur les trois sujets qui ont été autopsiés, il a été impossible de trouver la moindre trace de tuberculose viscérale. Les lésions tuberculeuses étaient étroitement localisées dans les articulations, et même, sur l'un des sujets, le n° 4, exclusivement confinées dans une seule articulation, le genou droit. ' » Conclusions. — i" Les tuberculoses Ibcales primitives paraissent être dues à l'action d'un virus tuberculeux atténué. M 2° Celui-ci, après avoir pénétré directement dans le sang, peut ne manifester sa présence qu'au bout de plusieurs mois. » 3" Les synoviales articulaires au moins chez les sujets jeunes, se prêtent mieux (même sans traumatisme local) que les organes viscéraux à l'implantation du virus tuberculeux atténué. » ZOOLOGIE. — Sur le développement d' un Solénoàastre. Note de M. G. Pruvot, présentée par M. H. de Lacajze-Duthiers. « Les affinités des Solénogastres et leur place légitime dans la classifi- cation ont beaucoup préoccupé les zoologiste^. Mais l'absence complète de documents embryogéniques rendait jusqu'ici toute théorie à leur égard prématurée et incertaine. Or, j'ai réussi, pendant le mois d'octobre der- nier, à élever au laboratoire Arago des embryons d'une des espèces de Néoméniées dont j'ai déjà donné une brève diagnose dans les Archives de Zoologie expérimentale, la Dondersia banyulensis, et à suivre les phases principales de son développement. La Dondersia n'a pas de ponte agglomérée, mais rejette isolément ses œufs par petit nombre à la fois. L'œuf est formé d'une masse vitelline opaque, parfois légèrement rosée, parfaitement sphérique et de o™", 1 1 à Qmm j2 (Je diamètre, entourée d'une mince coque ronde, souple et trans- parente, de o™'",23 de diamètre. La présence de cette coque est impor- tante : l'œuf étant nu encore dans la poche ovigère (^péricarde des auteurs), elle ne peut prendre naissance qu'au delà, c'est-à-dire dans la prétendue néphridie qui se trouve ainsi déterminée non comme un organe rénal, mais comme une simple glande coquillière. ' » Une heure environ après la ponte, l'œuf, qui a expulsé déjà les deux ( 690 ) globules polaires habituels, se divise en deux sphères inégales, puis en quatre, trois petites et une plus grosse, la grosse sphère primitive s'étant encore divisée inégalement. Le stade huit est atteint parla division encore inégale de la grosse sphère et la bipartition régulière des trois petites, en sorte que l'ébauche embryonnaire présente à ce moment un pôle nutritif occupé par un gros blastomère unique et un pôleformatif composé de sept petits blastoméres égaux coiffant la moitié supérieure du précédent. Après un repos d'une heure environ, la période d'activité recommence par la divi- sion de la grosse sphère cette fois en deux blastoméres égaux, endoder- miques tous les deux. Puis, les cellules de la calotte ectodermique se divi- sant à leur tour portent leur nombre à quatorze. Nouvelle période de repos, de près de trois heures, puis nouvelle division qui débute encore par les deux grosses sphères endodermiques. Le stade trente-deux est atteint à peu près huit heures après la ponte et compte quatre grosses sphères en- dodermiques sur un ménieplancoiflféespartiellement par vingt-huit petites cellules ectodermiques. C'est alors que se produit l'invagination des sphères endodermiques qui disparaissent peu à peu à l'intérieur de la calotte ectodermique, et le nombre des cellules de cette dernière augmente encore pendant que l'embolie s'accomplit, mais d'une manière successive et trop irrégulière pour que j'aie pu la suivre en détail. Elles ne peuvent, du reste, effectuer plus d'une division nouvelle, car chez la larve complè- tement formée le nombre des cellules du revêtement externe ne dépasse pas cinquante-six. M A 24^, l'embryon a la forme d'une calotte légèrement conique, avec une large ouverture qui occupe toute sa face inférieure. C'est à ce moment qu'apparaissent les cils vibratiles sous forme d'une couronne médiane et de deux champs ciliés couvrant l'un tout le pôle céphalique et l'autre l'ex- trémité inférieure, siège de l'invagination. Puis, le corps de l'erabrvon s'allonge et se divise par deux étranglements annulaires en trois segments superposés : )) 1° Le segment céphalique, formé de deux assises de cellules ciliées, au sommet légèrement déprimé duquel quelques cils prédominent bientôt sur les autres, et finalement un seul acquiert de fortes proportions et devient le flagellum terminal. » 2° Le segment moyen, ou voile, formé d'une seule couche de cellules ne portant qu'une rangée de cils sur leur portion inférieure; ceux-ci s'ac- croissent progressivement et constituent la couronne ciliée, principal or- gane de la locomotion. ( «91 ) » 3" Le segment inférieur, ou palléal, constitué par deux rangées de cellules entièrement couvertes de cils fins. Il porte la dépression blastopo- riennefortement oblique au début et remontant du côté dorsal (?) presque jusqu'au niveau du voile. M La Jig. I représente (au grossissement de 175 diamètres, comme les deux suivantes) un stade un peu plus avancé, dans lequel l'orifice d'inva- gination fortement rétréci est devenu circulaire et tout à fait terminal. Cet état est atteint vers la trente-sixième heure. Le corps ne tarde pas à devenir Fig. Fis. 2. Fig. 3. Larve de 36 heures. Larve de loo heures Jeune Dondersia immédiatement après la métamorphose (7' jour). Dondersia banyulensis. (Gross. i^5 fois). plus massif, les sillons de .séparation des segments s'atténuent, sans dispa- raître toutefois, et bientôt on voit saillir du fond de la dépression infé- rieure un bouton caudal cilié qui l'occupe presque en entier et porte en son centre un petit orifice qui correspond, selon toute vraisemblance, au véri- table blastopore; puis, le bouton caudal est repoussé au dehors par le bourgeonnement entre lui et le fond de l'invagination palléale d'une masse conique, destinée à former la plus grande partie, sinon la totalité, du corps de la Néoméniée future, et dans les cellules externes de laquelle apparais- sent les spicules. » C'est l'état montré par lay?o-. 2 qui représente une larve de cent heures; on voit de chaque côté de la ligne ventrale nue trois spicules déjà imbri- qués, mais renfermés encore dans leurs cellules-mères. La paroi de celles- ci finit par se rompre; le nombre des spicules augmente, de nouveaux se formant sans cesse sous le lobe palléal; le corps conique s'allonge rapide- ment et prend une courbure bien marquée sur sa face ventrale, tandis que C. R., 1890, 2° Semestre. (T. CM, N° 19.) 9*"* (692) le manteau se réduit peu à peu à ne plus former qu'une sorte de collerette à la région supérieure de l'embryon qui tombe au fond du vase, sa cou- ronne ciliée ne suffisant plus à le soutenir dans le liquide. » C'est le septième jour qu'a lieu la métamorphose, période critique entre toutes pour l'animal; un seul de mes embryons jusqu'ici l'a franchie sans y périr; il est représenté sur Wfig. 3. La métamorphose consiste dans le rejet de presque toute l'enveloppe externe de la larve, c'est-à-dire des cellules du voile et des deux rangées formant le lobe palléal. En atten- dant que de nouveaux embryons permettent de vérifier les observations faites sur cet unique exemplaire, je me bornerai à attirer l'attention sur un seul fait, la présence de sept plaques dorsales calcaires, légèrement im- briquées et formées de spicules rectangulaires simplement juxtaposés. D'autres spicules de forme différente, orbiculaires, beaucoup plus nom- breux, couvrent les flancs; la face ventrale est nue. » Jusqu'à la métamorphose la larve est dépourvue de bouche, et l'en- doderme forme une masse pleine flanquée latéralement de deux cordons mésodermiques, pleins également,, dont je n'ai pu encore éclaircir l'ori- gine. » En somme, la segmentation est à peu près identique à celle du Den- tale et de certains Lamellibranches; la larve astome, à trois segments, n'a d'analogue connu que chez les Brachiopodes; le rejet de presque toutl'ec- toderme primitif après formation du corps futur à l'extrémité inférieure de la larve a été signalé chez un Polygordius ; enfui, le revêtement tégu- mentaire du jeune Solénogastre rappelle de très près celui du jeune Chiton à l'âge correspondant. La coiuiaissance de l'évolution des feuillets et des organes internes sera nécessaire pour nous fixer sur la valeur réelle de ces ressemblances multiples. » ANATOMIE ANIMALE. — Nouvelles recherches sur les spores des Myxosporidies {structure et développement) ('). Note de M. P. Thélohan, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « On ne possède encore que bien peu de notions précises sur les phé- nomènes de la sporulation chez les Myxosporidies. Les observations de (') Travail Hiit au laljoratoire de M. le. professeur l^albiaiii, au Collège de France. ( 693 ) MM. Balbiani ('), Biitschli (') et Gabriel {^) ont, à la vérité, établi la marche générale de l'évolution des spores; mais bien des détails restent encore à élucider, particulièrement en ce qui concerne le développement des capsules polaires. » On sait cpie les noyaux des Myxosporidies sont localisés dans l'ento- sarc, oili ils existent en très grand nombre. Le premier stade de la forma- tion des spores consiste dans la différenciation autour de l'un de ces noyaux d'une petite sphère de plasma à contour net, qui semble limitée par une mince enveloppe résultant de la condensation de la couche périphérique. » Puis on voit ce noyau se diviser par karyokinèse : j'ai observé, enti'e autres figures, un fuseau avec plaque équatoriale absolument typique et ne pouvant laisser subsister le moindre doute. » La petite sphère plasmique présente alors deux noyaux : ceux-ci con- tinuant à se diviser, on a bientôt une sphère qui en renferme une dizaine. Puis elle se segmente elle-même en deux niasses secondaires ou sporo- blastes qui restent unis par l'enveloppe de la sphère primitive. Chacun de ceux-ci renferme un certain nombre de noydux : on verra plus loin que mes observations ne me permettent pas de préciser si leur nombre est en réalité de quatre ou seulement de trois, comnie l'a frouvé Biitschli. )) Quoi qu'il en soit, les noyaux qui n'entrèiit pas dans la constitution des sporoblastes restent inemployés et on le^ retrouve dans une petite masse de plasma qui persiste à côté des sporoblastes dans l'enveloppe de la sphère primitive. » Il nous reste maintenant à envisager les phénomènes que va présenter le sporoblaste jusqu'à la formation complète de la spore. » On voit d'abord (dans les formes à deux capsules polaires) le plasma se diviser en trois petites masses inégales, deux plus petites et une plus grosse, fait déjà signalé par MM. Balbiani et Biitschli. Dans les premières vont se former les capsules polaires; la troisième deviendra la masse plasmique de la spore. Chacune des petites masses renferme un noyau : bientôt on y voit se produire, ordinairement dans le voisinage de celui-ci, une petite vacuole arrondie, qui apparaît comme un espace clair, et se distingue du (') BALhikm, Leçons sur les Sporozoaires; iSS^. \ (2) BuTSCHLi, Beitrâge zur Kenntnis der Fischpsorospermien {Zeitschrift fur Wlss. ZooL; 1881). — Bronn's Thier-Reich, Bd. I, Protozoa. (') GKmiiEL, Bercchte der schles. Gesellsch. f. d. J., 1879. ( 694 ) plasma par l'absence de granulations. Sur un point quelconque de la paroi, il se forme une sorte de petit bourgeon protoplasmique qui s'avance dans la vacuole en refoulant sur ses côtés la substance qui remplissait celle-ci : au bout de quelque temps on a ainsi un petit corps piriforme entouré d'une couche claire formée par le contenu de la vacuole et relié par une sorte de pédicule au reste du plasma dont il conserve absolument les appa- rences. Le pédicule s'étrangle peu à peu et bientôt ce petit corps piriforme devient libre; pendant ce temps il s'est entouré d'une membrane et un fila- ment s'est formé dans son intérieur. Ce dernier dérive évidemment du protoplasma du bourgeon, mais je n'ai pu suivre le mécanisme de sa for- mation. » Autour de la capsule polaire ainsi constituée, on trouve des débris du globule plasmique qui lui a donné naissance et le noyau que celle-ci ren- fermait. Ce dernier reste le plus souvent accolé à la capsule; mais par- fois il peut s'en séparer et se trouver englobé dans la masse plasmique de la spore mûre. Dans un précédent travail ('), j'avais considéré ces noyaux comme appartenant à celle-ci et je leur avais attribué une origine dif- férente; l'étude de l'évolution et surtout l'emploi d'une meilleure tech- nique me permettent aujourd'hui de rectifier mon erreur et de donner aux faits leur véritable signification. » Pendant leur formation, les capsules polaires n'ont pas de direction fixe; ce n'est que dans la suite qu'elles s'orientent et viennent prendre leur place définitive. » Quant à la troisième masse qui s'est formée dans le sporoblaste, elle est destinée à donner la masse plasmique de la spore; on y trouve de très bonne heure deux noyaux généralement rapprochés l'un de l'autre et qui persistent jusqu'à la maturité. Ces deux noyaux préexistent-ils dans le sporoblaste, qui en contiendrait alors primitivement quatre, ou résultent- ils de la division d'un noyau unique, comme cela doit être si l'on admet avec Biitschli que le sporoblaste ne renferme que trois noyaux ? C'est ce que mes observations ne m'ont pas permis de constater. » Jusqu'à ce moment les spores sont arrondies ou oblongues; elles ne .tardent pas à prendre leur forme .définitive en s'entourant d'une enve- (') TiiÉLoiiAX, Sur la constitution des spores des Myxosporidies {Comptes rendus, 9 décembre 1889). — Contributions à l'étude des Myxosporidies {Annales de Micrographie, février iSgo). (695 ) loppe dont l'origine ni';i malheureusement échappé. Dans les spores à queue, cet appendice est d'abord replié sur un des côtés de la spore et reste dans cette situation jusqu'à la rupture de l'enveloppe de la sphère primitive qui persiste assez, longtemps. » Il n'est pas rare, surtout chez la Tanche, de rencontrer des spores avec trois et jusqu'à huit capsules. J'ai toujours trouvé un noyau en rap- port avec chacune de celles-ci; leur formation doit donc se faire de la ma- nière ordinaire. Dans ce cas, le sporoblaste a dû sans doute renfermer un nombre anormal de noyaux; parfois même il semble probable qu'une seule spore se forme aux dépens de la sphère primitive. » En résume, les principaux résultats de mes recherches sont les sui- vants : » Le noyau des Myxosporidies se divise par karyokinèse; '' » 2" Les capsules polaires se forment aux dépens de petites masses de plasma qui se différencient dans le sporoblaste et renferment un noyau; le mécanisme de leur formation offre beaucqup d'analogies avec ce qui a été observé par Bedot dans les nématoblastes des Yélelles et des Physa- lies ('); » 3° La masse plasmique de la spore dérive d'une autre partie du spo- roblaste; elle renferme deux noyaux et une vacuole à contenu colorable en rouge brun par l'iode, dont j'ai déjà signalé l'existence, et dont la pré- sence ou l'absence est constante dans une même forme. » Z001.0GIE. — Observations sur le Saumon de Norvège. NotedeM. J.Kunstler, présentée par M. A. Mihie-Edwards. <( Depuis quelques années déjà, j'ai montré que les Saumons de France présentent des mœurs particulières et des plus remarquables. Pour re- monter nos cours d'eau, ils se réunissent en groupes, de taille et de poids plus ou moins uniformes. Ce sont d'abord les grands" individus qui se pré- sentent, puis progressivement des catégories de plus en plus petites, de telle sorte qu'on ne saurait jamais pêcher simultanément de gros et de pe- tits Saumons. Suivant la saison, on capture les uns ou les autres. Les plus gros montent en hiver à partir du mois de novembre; les plus petits s'ob- (') BiiDOT, Recherches sur les cellules urticantes {Recueil zooLogique suisse ; i888) (696) servent au mois de juillet. Entre ces deux extrêmes, il y a toutes les tran- sitions. » En Norvège, dans la petite rivière de Nidelven, qui n'a que quelques kUomètres de longueur et où fonctionne, entre autres, la pêcherie de M. C. Boc, il n'en est pas de même, et les mœurs du Saumon paraissent présenter de profondes et intéressantes différences avec celles de notre Saumon indigène. » Tout d'abord, d'après les affirmations catégorique des pêcheurs, le Saumon ne monte, dans ce cours d'eau norvégien, qu'cà partir du mois de mai. Aussi la pêche n'y commence-t-elle qu'à cette époque, tandis qu'en France on ne saurait capturer les beaux Saumons qu'au commencement de l'automne. » Ce retard anormal de la montée ne constitue pas la seule particularité caractérisant les moeurs de ce poisson. L'ordre de migration, si régulier en France, y est indistinct. De petits et de gros Saumons se présentent et se pèchent en même temps. Les catégories, si nettes de la Dordogne, ne pa- raissent pas pouvoir être observées là. Aussi peut-on simultanément s'y pro- curer de petits et de grands individus de fraîche montée. Cette dernière opération n'est possible, chez nous, que pour les poissons ayant subi en plus ou moins grande partie leur métamorphose sexuelle, ayant séjourné, ainsi que je l'ai démontré, longtemps dans l'eau douce et à la fin des pé- riodes actives de monte. » D'après ces caractères différenciels, il se pourrait qu'on eût affaire là à une espèce de Saumon différente de la nôtre, quoiqu'il ne soit pas im- possible que ces mœurs ne fussent l'effet d'une adaptation particulière à des conditions d'existence spéciales. Pour la France même, j'ai déjà fait voir qu'on trouve de nombreuses variétés de Saumons, bien distinctes sui- vant les cours d'eau où on les considère. Le Saumon de Norvège est de qualité inférieure ; sa chair vire vers le jaunâtre, et il se vend à moitié prix du cours ordinaire. » Un fait intéressant, qui corrobore d'ailleurs pleinement la constata- tion analogue que j'aî déjà établie pour notre Saumon indigène, est que la ponte du Saumon norvégien a lieu au mois de novembre. L'époque de la reproduction de ces deux types est donc à peu près la même. Il est, de plus, probable que des constatations scientifiques ultérieures établiront pleinement la généralité de ce fait, quelles qu'aient pu être les affirmations d'auteurs antérieurs. » (697) ZOOLOGIE. — Les Coléoptères parasites des Acridiens. Les métamorphoses des Mylahres. Note de M. J. Kunckel d'Herculais , présentée par M. E. Blanchard. « Depuis que M. J.-H. Fabre, par ses magnifiques observations, a fixé l'attention sur les mœurs singulières des Cantharidides, et a découvert le phénomène de l'hypermétamorphose, bien des naturalistes se sont atta- chés à suivre le développement des différents types de cette famdle, re- marquable par ses habitudes parasitaires. » Mali^ré toutes les recherches, les conditions d'existence, le mode d'évolution, les diverses phases du développement des représentants du genre Mylabre sont demeurés inconnus; ce genre renferme cependant plus de 3oo espèces, répandues en grand nombre dans la plupart des régions de l'ancien monde. Cette année même, M. le D'' Beauregard, dans son Ouvrage si riche en documents et en observations, écrit : « On ne sait » rien encore sur les habitudes larvaires des Mylabres ('). » Plus récem- ment (octobre 1090), M. le D' Chobaut s'exprime ainsi : « Nous ne pos- » sédons aucun fait positif pouvant servir à éclairer le problème du para- » sitisme des Mylabres, nous n'avons que des hypothèses. Toutes sont » possibles, mais aucune d'elles, peut-être, ne renferme la vérité, qui est » probablement plus curieuse encore qu'on n'a pu l'imaginer (-). » » On obtient facilement la ponte de plusieurs espèces ; on fait éclore les œufs; on décrit et figure les larves naissantes, ou triongulins (Valéry Mayet, 1876; Alex. Becker, 1880; Rie. Gorriz, 1882; J.-H. Fabre, 1886; H. Beauregard, 1890; Lapeyre et Chobaut, 1890); mais toutes les tenta- tives d'éducation échouent misérablement. » L'opinion généralement admise est que les larves de Mylabres vivent au détriment des Hyménoptères mellifères, à la façon des Méloés et des Sitaris; aussi leur offre-t-on soit des estomacs d'Abeilles, des larves de Colletés (V. Mayet), soit des œufs de Cératines, d'Anthidies, de Fourmis (Gorriz), ou bien la pâtée recueillie par différents apiaires (Gorriz, (') H. Beauregard, Les Insectes vésicants. Paris, 1890, p. 826. (') A. Chobaut (d'Avignon), Sur les mœurs des Mylabres {Le Coléoptériste, " octobre 1890, tirage à part, p. 11). ( 698 ) Lapeyre, Chobaut); elles dédaignent ces aliments. On met à leur portée des larves de Diptères (V. Mayet), des cadavres de Mouches, du pain blanc, des écorces, de l'herbe, divers fruits (Becker), des œufs desséchés d'Acridiens (r^apeyre et Chobaut); quelle que soit la nourriture donnée, elles la refusent. » En présence de ces insuccès d'éducation, il est intéressant de passer en revue les opinions des naturalistes sur les habitudes larvaires des Mylabres. » M. Valéry Mayet constate que leurs triongulins sont gros, lourds, dé- pourvus d'appareil fixateur, et pense qu'ils ne peuvent se cramponner aux poils des Hyménoptères; ils doivent gagner eux-mêmes les nids de ces insectes. M. J.-H. Fabrc prend une larve naissante et lui présente un îlalicte pour voir s'il s'établira sur l'insecte; son offre est dédaignée. L'expérience confirme l'observation : « La jeune larve, dit-il, ne doit pas » se faire véhiculer jusqu'à la bourriche de gibier ou le pot à miel, plus » probablement, mais doit s'y rendre elle-même. «.Gorriz déduit de ses essais infructueux que les Mvlabres ne sont pas parasites des Hyménoptères, mais des Orthoptères ; il s'agit là d'une hypothèse qu'il se réserve de vé- rifier parla suite. Le professeur Riley et le D'' Beauregard, remarquant que les larves de Mylabres ont une grande ressemblance avec celles des Epi- cantes, sont conduits à présumer qu'elles sont parasites des nids d'Or- thoptères ; mais ce dernier n'ayant jamais eu en sa possession de trion- gulins vivants pour faire des expériences, n'ayant jamais rencontré — et pour cause — de larves de Vésicants dans les coques ovigères du Slauro- natus Maroccanus miA se fait envoyer d'Algérie, suppose « que les jeunes )) Mylabres, à l'exemple des Cérocomes, vivent en parasites dans les » cellules de quelque Hyménoptère nourrissant ses larves de jeunes » Orthoptères ou de quelque autre pâture animale. » )) Au cours de la Mission dont je suis chargé en Algérie, je découvris, dès le début en 1888, différentes formes larvaires de Cantharidides dans les coques ovigères des Acridiens, particulièrement dans celles du Stauro- notiis Maroccaniis, le dévastateur de la colonie; en 1889, j'annonçais que j'avais pu vérifier les belles observations de M. Riley, si importantes au point de vue de la phylogénie des Insectes coléoptères ('). (') J. KuNCKEL d'Herculais, Les Acridiens et leurs Invasions en Algérie {Comptes rendus, t. CVIII, p. 276, i""^ sem.; 11 février 1889). ( 699 ^ » JMais la recherche et réducadou de ces larves de Vésicanls ne se fait pas sans difficultés. Étant donnée l'immense étendnede territoire occupée par les pontes des Stauronotes, ces oophages sont rares; leur présence dépend des terrains dans lesquels les Orthoptères ont déposé leurs œufs, est en rapport avec les régions, suivant que le sol porte en ])lus ou moins srande abondance les fleurs favorites des Cantharidides adulles; il faut une certaine connaissance des lieux pour juger si tel ou tel gisement est susceptible de receler les parasites recherchés : inexpérimenté, on ouvre des centaines d'oothèques sans en rencontrer un seul. Pour découvrir les larves, il ne suffit p;ts de soulever les opercules des coques ovigères, il faut les éventrer. Si l'on opère en octobre, les larves cjue l'on rencontre sont à leur second âge, et affectent, selon l'expression de Riley, la forme Cara- boïdes. Troublées dans leur quiétude, elles abandonnent leurs retraites pour courir çà et là; leur humeur vagabonde est un obstacle à leur éduca- tion; il est, en outre, fort difficile de les maintenir artificiellement dans un milieu favorable à leur développement. Beaucoup de mes élèves se dessé- chèrent. Si l'on visite, en mars ou avril, les oothèques qui ont hiverné dans les conditions naturelles, on trouve les larves au troisième âge, sous la forme que M. Riley nomme Scarabœidoides ; ces larves, de tempérament calme, supportent mieux, la captivité. Je réussis, en 1888, à les amener à la forme pseudo-chrysalide. Elles devinrent al^rs la proie des Fourmis. Je pensai que j'étais en présence des formes larvaires d'une Epicauta. )) Cette année, instruit par l'expérience, je me plaçai dans des condi- tions toutes spéciales; je fus plus heureux et pus mener à bien mes éduca- tions. A ma grande satisfacticm, en juillet 1890, je vis mes nymphes se transformer en Mylabris Schrebersi, Reiche. » Les Mylabres se développent donc à la façon des Épicautes, si bien observés aux États-Unis par le professeur Rilev; leurs larves vivent dans les coques ovigères des Acridiens et se nourrissent des œufs de ces Ortho- ptères. Comme les Épicautes, les Mylabres revêtent successivement les formes triongulin, carabidoïdes, scaraba?idoïdes, se changent en pseudo- chrysalides, reviennent à l'état scarabœidoides, puis se transforment en nymphes et en insectes parfaits. » Ainsi tombent toutes les hypothèses émises sur les conditions d'exis- tence et le mode de développement des Mylabres. » C. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXÏ, H' 19.) 9'^ ( 700 ) MINÉRALOGIE. — Sur les moyens i** de reconnaître les sections parallèles à g' (les feldspaths, dans les plaques minces de roches ; 2" d'en utiliser les pro- priétés optiques. Note de M. A. -Michel Lévy, présentée par M. Fouqué. a' (001 )(ioi ) iSo" />«''(0Ol)(2Ol) 1 00" /) /j ' ( G O I ) ( I O O ) 116" » Les faces /?(oo i ) sont jalonnées par de fins clivages rectilignes, géné- ralement bien visibles aux forts grossissements. Les clivages m, plus irré- guliers, sont souvent reconnaissables. » Quand les macles de l'albite existent, elles s'élargissent démesu- rément au fur et à mesure que les sections s'approchent de g^ (o i o), leur ( 7°' ) face d'associcTtion laisse sur la plaque mince un contour de plus en plus incertain et de moins en moins rectiligne ; les superpositions se font sui- vant des biseaux aigus : on lumière parallèle, les cxtiuclions et les signes des diverses lamelles se rapprorlient et tendent à se confondre. En lumière convergente, les images sont superposables, mais retournées de 180°; chacune d'elles est à peu près centrée par rapport à îig dans l'albùe, Voli- goclase et les andésines acides ; dans les labradors et les anorthites, on ne voit plus qu'une des branches d'hyperbole passant par un axe optique. » Les macles de la péricline présentent les mêmes propriétés optiques que celles de l'albite, ayant sensiblement le même axe et la même rotation. Mais leur face d'association appartient à la zone ph' (00 i )(o 10) et se pro- fde nettement sur g' (010 ) ; elle suit à peu près le signe + ou — des ex- tinctions, tout en restant assez voisine de/5(ooi), pour ne pas permettre un diagnostic suffisamment précis. )) Dans un grand nombre de cristaux en lamelles aplaties suivant g' (010), la macle de Carlsbad se présente avec une constance et une ré- gularité extrêmes; les lamelles sont constituées par deux individus accolés suivant cette macle, se pénétrant et d'égale épaisseur : elle apporte un précieux moyen de diagnostic pour reconnaître et orienter les faces g' (010). Ces dernières appartiennent en effet à la zone de symétrie de la macle de Carlsbad qui passe par l'axe de rotation A'g'(ioo)(oio); si donc les traces des faces /»(ooj) des deux individus coupés font entre elles des angles d'environ .J2° et 128° et si les extinctions (rapportées aux sens né- gatifs-) sont symétriques par rapport aux bissectrices de ces angles, on est sûr d'avoir affaire à des faces g' (010) et les angles d'extinction sont carac- téristiques; supposons d'abord ces directions d'extinction ripU^ comprises dans l'angle aigu/ip' = 52"; elles correspondent au signe + de MaxSchuster et l'on a : ]^our Valbite l'angle /ip/i'p^z 12" correspondant à.. . -+- 30" de Max Scliuster Jusqu'à Voligoclase andésine n,,n'pr^ Sa" correspondant à. . . o» de Max Scluisler » Si les directions d'extinction sortent de l'angle aigu et en comprennent les traces, on est dans le cas du signe — de Max Scliuster et le tableau se continue ainsi : Pour Voligoclase andésine n^n'^ ~ Sa" 0° de Max Scliuster labrador 'ip't'p = 102° — 25" » anorlhite n^n'p^ 126° — 87° » ( 1^"^ ) )) On peut joindre à ce tableau les chiffres de Vorthose et de certains anoî'lJwscs : Orthose //,, n], = 4^° 4- 5° Anorthose n.,n\,^^ de ^2° à 3'|° -h 5° à -;- 9° » TjC microcline présenterait les mêmes angles, mais tandis que la trace de la macle de la péricline coïncide sensiblement avec/?(ooi) dans l'anor- those, elle lui est presque perpendiculaire dans le microcline, ce qui est très caractéristique. » Grâce à ce nouveau moyen de diagnostic, j'ai pu préciser la détermi- nation d'un grand nombre de feldspaths dans les laves d'Auvergne ; j'ai no- tamment pu étudier, dans \esdomites des Puys, le labrador et Y anortliose en grands cristaux; dans les andésites, Vandésine et Voligoclase en lamelles aplaties, etc. M Ces vérifications paraissent confirmer, suivant la théorie de M. Tscher- mak, l'existence de feldspaths intermédiaires entre les principaux types nommés, tout au moins parmi les cristaux de première consolidation. « A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. M. B. ■ — iiiMi a a >i ■ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 NOVEMBRE 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS. DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice surÈà. Phillips; par M. H. Léautê. « La Mécanique appliquée est intermédiaire entre la Mécanique ra- tionnelle et la Mécanique pratique. La première ne considérant que des êtres fictifs, à propriétés précises et simples, admet l'entière rigueur des considérations mathématiques. La seconde s'occupant des corps naturels, à propriétés souvent mal définies, peu connues et toujours complexes, s'interdit toute conception théorique et ne relève que de l'expérience. Entre elles, participant de l'une et de l'autre, utilisant à la fois les ensei- gnements des deux, appliquant les ressources de l'Analyse en même temps que les résultats expérimentaux, se place la Mécanique appliquée. » Son développement est de date récente et, pour en trouver l'origine, il suffit de remonter à moins d'un siècle. Elle apparaît avec la Physique mathématique, et ces deux sciences, nées au même moment, se constituent C. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N" 20.) 94 ( 7o4 ) simultanément; leur marche pendant plus de cinquante ans est parallèle et les Mémoires de Prony, de Navier, de Poncelet, de Coriolis et de Cla- peyron sont contemporains des Mémoires de Laplace, de Fourier, d'Ampère, de Poisson et de Cauchy. » Ce n'est point là l'effet du hasard ; une raison supérieure préside à ce parallélisme; la Mécanique appliquée et la Physique mathématique ont plus d'un point commun. Abordant les questions dans le même esprit, usant des mêmes procédés, chacune d'elles met en œuvre les méthodes des Mathématiques pures après avoir fait des hypothèses simplificatives qui en permettent l'application et chacune d'elles, en raison même de ces hy- pothèses, doit recourir à l'expérience pour vérifier les résultats obtenus. M La Mécanique appliquée trouve d'ailleurs souvent dans la Physique mathématique un point de départ et un appui; elles se rencontrent dans de nombreuses questions et ne se séparent guère nettement que par le but poursuivi. La Physique mathématique a pour objectif dernier la recherche de la constitution intime des corps et des lois qui la régissent; la Mécanique appliquée, au contraire, laisse systématiquement de côté cette constitution et donne simplement aux praticiens des règles rationnelles pour l'édifica- tion de leurs constructions ou l'agencement de leurs machines. » Cette différence de but explique la différence d'éclat des deux sciences. La Physique mathématique s'attaque à des questions d'un caractère élevé; la Mécanique appliquée traite des sujets plus modestes, aussi ardus peut- être, mais qui n'ont pas le prestige des grands problèmes de la philosophie naturelle. » C'est une science difficile, toute de mesure, capable de fournir, en des mains habiles, de précieux résultats, mais exigeant de ceux qui s'y consacrent des qualités toutes spéciales. M II ne leur suffit pas, en effet, de posséder toutes les connaissances théoriques nécessaires pour établir les équations, les transformer, les dis- cuter ou les résoudre; il ne leur suffit pas d'être en mesure de diriger les expériences pour obtenir des coefficients, apprécier des grandeurs re- latives de termes ou vérifier des conclusions ; il leur faut encore distinguer au préalable dans chaque phénomène le point important et la voie à suivre ; ne jamais perdre de vue, au milieu de la complication des calculs, le but à atteindre; se rendre compte du champ d'exactitude des formules obtenues ; démêler ce qui est négligeable et ce qui ne l'est pas ; raisonner juste, enfin, tout en cessant de calculer avec rigueur. >i Ces qualités si rares, Phillips les avait à un haut degré; aussi a-t-il laissé une œuvre importante qui préservera son nom de l'oubli. ( 7o5 ) » Edouard Phillips est né à Paris le 21 mai 1821 ; son père était Anglais, sa mère Française; il voulut être Français et le devint après sa réception à l'Ecole Polytechnique. Dès le premier classement, il obtint le second rang; ce fut celui qu'il garda. Le major de la promotion était Rivot, que de beaux travaux de Docimasie allaient bientôt l'aire connaître. » Une amitié profonde, que la mort seule devait rompre, unit, dès leur rencontre, les deux jeunes gens; ils sortirent tous deux de l'Ecole dans le corps des Mines, vécurent pendant plusieurs années dans une grande in- timité et publièrent, en 1847. un premier travail que Dufrénoy et Pelouze jugèrent digne d'un rapport à l'Académie. » C'était un Mémoire de Chimie minérale; il s'agissait delà métallurgie du cuivre. Quelques années auparavant, un industriel anglais avait eu l'idée de griller les pyrites cuivreuses, puis de soumettre la masse, pendant sa fusion même, à l'action d'un courant voltaïque conduit, d'une part, parla sole en graphite et, de l'autre, par une plaque de fonte suspendue à la sur- face du bain. » Le procédé avait attiré l'attention et de nombreux essais, infructueux d'ailleurs, avaient été faits pour le rendre économique; Phillips et Rivot reprennent la question et, après de longues recherches, reconnaissent que, dans ce traitement, le fer seul a une action et que le courant n'y fait rien; ils sont ainsi conduits à modifier la méthode et parviennent à l'améliorer en adoptant comme réducteurs, le charbon avant ou pendant la fusion, le fer pour la période consécutive. )> Ces expériences présentaient de l'intérêt, non seulement par les résul- tats industriels qu'elles pouvaient fournir, mais surtout par l'étude qui y était faite de l'action d'un courant énergique sur le sulfure et le silicate de cuivre fondus au rouge. Les deux jeunes ingénieurs avaient compris que cette électrolyse par fusion ignée, pour être sans résultat dans le cas actuel, n'en constituait pas moins une idée d'avenir; les progrès auxquels nous as- sistons, en ce moment même, dans la métallurgie de l'aluminium, leur donnent raison. » Au cours de leurs essais, ils avaient été conduits à examiner les élé- ments minéraux dont on garnit les creusets et à rechercher la conductibi- lité électrique des principales roches à haute température. Les résultats qu'ils obtinrent constituèrent leur second et dernier travail en commun. » Phillips, en effet, venait de trouver sa voie ; il avait été chargé, en 1 849, de la surveillance du matériel au chemin de fer de l'Est ; cette nouvelle fonction, en lui offrant de nombreuses questions à traiter, décida de ses ( 7o6 ) goûts; il laissa Rivol poursuivre sa brillante et trop courte carrière, aban- donna sans retour la Chimie et se consacra uniquement à la Mécanique. » Sa première œuvre dans cette direction fut importante; il parvint à résoudre l'un des problèmes intéressants soulevés par l'exploitation des voies ferrées, le problème des ressorts. Jusqu'alors, les constructeurs ne possédaient, sur ce sujet, aucune règle certaine et précise. Navier avait donné jadis quelques formules relatives à la résistance des poutres super- posées; on avait, plus récemment, publié une application timide du calcul aux ressorts composés de feuilles d'égale épaisseur; mais,' en réalité, pour le cas général, tout était à faire et, dans les diverses connaissances de la pratique, les ingénieurs en étaient réduits, pour ces appareils, aux tâton- nements. » Phillips, à l'aide d'une analyse délicate, soutenue et confa-mée par des expériences prolongées, obtient la solution complète; d établit la théorie générale et montre que les équations différentielles s'intègrent, quel que soit le profd de chacune des feuilles; puis, se préoccupant des applications, d simplifie les formules auxquelles U est parvenu, les ramène de l'expression très compliquée qu'elles ont tout d'abord à une forme propre au calcul, et arrive ainsi à des règles applicables à tous les cas, qu'il s'agisse de ressorts de suspension, de traction ou de choc. » Cette théorie le conduit à imaginer un type nouveau pour la suspen- sion, le ressort à auxiliaires ; il se compose de deux parties distinctes, savoir d'un dispositif ordinaire à feuilles d'épaisseurs égales qui fonctionne seul dans les charges habituelles et jouit de la flexibilité voulue, puis, au- dessus, d'une ou plusieurs feudles auxiliaires, d'épaisseur plus grande que les premières, divergeant d'avec celles-ci, ne se mettant en contact avec elles que lorsque la charge dépasse sa limite normale maxima et pro- curant alors à l'ensemble la résistance absolue demandée. » Ce nouveau système présentait de réels avantages pour les wagons à marchandises et pour les tenders ; il fut immédiatement adopté par toutes les Compagnies. D'ailleurs les règles de Phillips furent acceptées, sans hésitation, dans les ateliers et, un an après son travail, on pouvait dire que tous les ressorts étaient construits d'après les principes qu'il avait donnés. » C'était là un brillant début ; Phillips avait trente ans et son nom était déjà connu dans l'industrie des Chemins de fer; le Mémoire publié l'année suivante allait encore augmenter cette notoriété. » Il s'agissait cette fois de là coulisse de Stephenson. Cet ingénieux ( 707 ) inccauisme qui, permettant de faire varier, dans certaines limites, la posi- tion relative du tiroir et du piston, donne ainsi le moyen, soit de modifier l'admission ou la détente selon les besoins, soit même de réaliser le chan- gement de marche, était devenu d'un usage universel pour les locomotives; mais l'on ignorait les relations qui lient ses divers éléments îi la distribu- tion et à l'échappement. Les constructeurs avaient, dans leurs magasins, une série de modèles correspondant aux diverses circonstances de marche et, pour réaliser des conditions données, ils procédaient par approximation, sans méthode, sans régies précises. Certains essais de théorie avaient été faits et n'avaient pas donné de résultats. De fort habiles géomètres avaient reculé devant le nombre des inconnues. » Phillips a l'idée d'utiliser les propriétés bien connues des centres instantanés de rotation et il arrive ainsi, d'une façon presque immédiate, à des équations intégrales, à des formules simples, d'une application facile. )) Sa solution est si claire, si lumineuse, elle paraît si peu compliquée, qu'on est tenté de croire qu'il était simple de l'obtenir. II faut se reporter aux tentatives infructueuses qui l'ont précédée pour en comprendre la difficulté et en apprécier le mérite. » A ce moment de la vie de Phillips, les travaux scientifiques se succèdent sans interruption ; chaque année des Mémoires importants sont publiés, des problèmes intéressants résolus. Préoccupé de plus en plus des questions relatives aux voies ferrées, il va résoudre l'une des plus difficiles d'entre elles et montrer, par une œuvre éclatante, que, chez lui, l'ingénieur est doublé d'un analyste profond et sagace. )) Les ponts métalliques, exposés aux vibrations que produisent les pas- sages rapides et répétés de trains d'un poids considérable, avaient donné lieu à de nombreux accidents ; calculés pour supporter, dans de bonnes conditions, des charges à l'état statique, ils avaient présenté souvent une résistance insuffisante pour les charges en mouvement ; la vitesse du convoi semblait, par les forces dues à l'inertie qui y correspondent, jouer un rôle capitaL » Le gouvernement anglais, justement ému par l'intérêt pratique de ce vaste sujet d'études, avait constitué une Commission spéciale qui, pen- dant les années 1848 et 1849, avait accumulé, sous la direction de Willis, des expériences nombreuses. Malheureusement, ces expériences, exécutées dans des conditions différentes de celles des applications ordinaires, sur . des barres de masses trop faibles par rapport aux corps en mouvement, ( 7o8 ) avaient été plus curieuses qu'utiles et avaient plutôt servi à mettre en lu- mière des influences nouvelles qu'à en permettre la mesure. D'autre part, les recherches théoriques n'avaient pas été très loin. Willis, tenant compte uniquement de l'inertie du poids mobile, avait trouvé l'équation différentielle de la trajectoire de ce poids ; Stokes avait intégré cette équa- tion et calculé, dans ces conditions, les flèches aux divers points; puis, ayant ainsi traité le cas fictif où la masse du pont est négligeable vis-à-vis de celle de la charge roulante, il avait examiné le cas opposé où le convoi est supposé de masse très faible par rapport à celle de la poutre. Ces cir- constances extrêmes comprennent celles que l'on veut étudier, mais leur étude, pour si intéressante qu'elle soit, ne saurait conduire à des conclu- sions pratiques suffisamment motivées. Phillips aborde le problème direc- tement et sans faire d'autre hypothèse que de supposer la masse mobile concentrée en un point. » Dans tous les cas, aussi bien pour la poutre reposant librement sur deux appuis que pour la poutre encastrée aux extrémités, il obtient une équation aux différences partielles du quatrième ordre tout à fait analogue à celle qui régit les vibrations transversales des verges élastiques. Puis, employant une méthode approchée qui lui est propre, il satisfait à cette équation en exprimant l'inconnue par une série ordonnée, suivant les puissances entières de l'abscisse et dont les coefficients sont fonctions du temps. Cette solution, disait de Saint- Venant, se distingue par la hardiesse des expédients, et le savant géomètre n'admettait pas qu'elle fût justifiée. La critique a sa raison d'être. Il n'est ni évident, ni même vrai que l'incon- nue puisse se représenter ainsi et Phillips, sans en être effrayé, s'en aper- çut bien. Quand il voulut écrire la condition initiale de l'immobilité de la poutre, il ne le put pas; toutes les constantes étaient déterminées avant d'en arriver là ; il dût se contenter de prouver, ce qui lui suffisait d'ailleurs, que les mouvements vibratoires résultant d'ébranlements initiaux étaient, dans les limites des applications, sans influence sensible. )> Cette objection ne diminue pas la valeur de ce beau Mémoire ; elle ne touche même en rien au degré d'exactitude pratique de ses conclusions. Au point de vue mathématique, de Saint-Venant avait raison; au point de vue de la Mécanique appliquée, Phillips était dans son droit; il n'étudiait pas la question théorique des vibrations dues à une masse mobile, mais bien le problème du passage d'un train sur un pont. La différence de but explique et fait disparaître la contradiction. » D'ailleurs, à trente-cinq ans de distance, ce Travail reste le dernier ( 709 ) mol de la question; on n'a pas été plus avant. T^es recherches de M. Re- naudot, dans lesquelles la charge roulante occupe une certaine longueur de la poutre, reproduisent l'analyse de Phillips, et celles de Bresse, sur le convoi indéfini qui entre par un bout du pont et sort par l'autre, pré- sentaient beaucoup moins de difficulté en raison de l'état permanent qui s'établit. » Les résultats de Phillips ne passèrent pas inaperçus et Combes, dans un rapport très développé, en fit ressortir, devant l'Académie, l'importance et le mérite. » Quelques années après, dans le même ordre d'idées, un Mémoire fort intéressant, mais à conséquences pratiques plus éloignées, devait avoir moins de bonheur et, pendant vingt ans, rester peu connu. C'était cepen- dant une œuvre de valeur. » Tl traitait des problèmes de Mécanique dans lesquels les conditions imposées aux extrémités des corps sont des fonctions données du temps. La question était vaste; la théorie de la chaleur, celle de l'élasticité, la Mécanique pratique elle-même en fournissent de nombreux exemples. » Certains cas particuliers avaient, du reste, été déjà étudiés. Duhamel, dans deux beaux Mémoires, avait appliqué le principe de la superposition des petits mouvements, pour des cas analogues, soit à la détermination de la propagation calorifique dans les corps, soit aux vibrations d'un sys- tème de points matériels. Phillips indique deux nouveaux procédés. Le premier est ujie extension de la solution sous forme finie, due à d'Alem- bert, du problème des cordes vibrantes; il s'applique aux questions dans lesquelles l'équation aux différences partielles est du même type. Le deuxième consiste à ramener la question au cas bien connu où les condi- tions aux extrémités sont fixes au lieu d'être fonctions du temps; il sup- pose que ces fonctions sont d'une certaine forme, mais cette forme est, heureusement, celle que l'on rencontre le plus souvent dans les ma- chines. » Ce Mémoire, digne d'attention, resta presque ignoré; il le serait peut-être encore si, en 1882, une circonstance heureuse ne l'avait tiré de l'oubli. MM. Sebert et Hugoniot étudiant, pour les bouches à feu, les effets du tir sur les affûts et voulant appliquer le calcul à certains mouve- ments ondulatoires que leurs appareils enregistreurs leur avaient révélés, furent amenés, sans connaître les conclusions de Phillips, à une solution très voisine de la sienne; la rectification que, mieux informés, ils firent ensuite, mit en lumière ce travail trop oublié et en fit apprécier l'intérêt. ( 7IO ) » Ce n'est pas, d'ailleurs, le seul des écrits de Phillips que sa modestie laissa trop dans l'ombre; il parlait quelquefois, dans l'intimité, de deux Notes, peu connues, sur l'équilibre et le mouvement des solides élastiques semblables ; ces Notes, auxquelles il attachait du prix, contenaient, en effet, une idée ingénieuse. Pour déterminer, dans un grand nombre de cas, à l'aide d'expériences faites sur des modèles en petit, les résultats relatifs à la résistance et h la déformation de corps semblables mais à di- mensions plus fortes, il proposait de suspendre ces modèles de façon con- venable, de leur communiquer une rotation uniforme à vitesse détermi- née et de remplacer ainsi l'action de la pesanteur par celle de la force centrifuge. )) Nous ne pouvons songer à parler ici de tous les travaux qui, dans l'œuvre de Phillips, mériteraient d'être cités; le nombre en est grand ; ceux qu'il a publiés sur le choc des corps solides en tenant compte du frottement, sur le principe de la moindre action et le principe de d'Alem- bert dans le mouvernent relatif, sur la théorie mécanique de la cha- leur, etc., portent tous la marque de cet esprit ingénieux et clair; mais il nous reste à exposer les recherches qui ont à peu près rempli la dernière partie de sa vie, celles qui, devenues classiques, ayant donné lieu à d'in- nombrables applications , ont rendu son nom célèbre dans le monde industriel, celles enfin qui constituent son œuvre capitale : ses recherches de Chronométrie. » C'est en i858 que Phillips fit la connaissance de l'horloger Jacob, bien connu dans la chronométrie de précision. Celui-ci lui parla du spiral réglant, lui montra l'importance pratique que présentait son étude et lui suggéra l'idée d'y appliquer le calcul. » Une c£uestion fondamentale se présentait en effet. Réaliser dans les appareils portatifs qui servent à mesurer le temps une précision compa- rable à celle des horloges fixes. Or, pour ces dernières, l'exactitude obte- nue tient à l'emploi du pendule et à l'isochronisme des petites oscilla- tions. Pour les montres, où le spiral imaginé par Huygens remplace le pendule, il fallait trouver un moyen d'assurer l'isochronisme. 1) On savait déjà par des expériences de Pierre Le Roy que dans tout ressort plié en hélice il existe une certaine longueur correspondant à des durées égales pour les grandes et les petites oscillations; on connaissait un Mémoire fort intéressant de Ferdinand Berthoud, remontant à près d'un siècle, dans lequel il était arrivé à formuler quelques règles généralement admises; on avait essayé enfin, à de nombreuses reprises, de résoudre la ( 711 ) question en donnant aux extrémités du spiral une forme notablement dif- férente de la forme hélicoulale, mais on ne possédait pas de procédé cer- tain pour atteindre le but cherché. )> L'extrême complication de forme du ressort spiral semblait d'ailleurs rendre son étude fort difficile; Phillips, cependant, l'aborde par la théorie de l'élasticité. Il part de ce principe que, si l'on construit le spiral de telle sorte que le moment de son action soit, à tout instant, proportionnel à l'angle d'écart du balancier, les oscillations sont certainement isochrones; puis il démontre que ce résultat peut être produit de deux façons, soit en annulant les pressions latérales exercées sur l'axe du balancier, soit en plaçant le centre de gravité du spiral sur cet axe et l'y maintenant pendant la durée du mouvement. Le premier procédé n'exige des courbes termi- nales qu'une condition très simple, relative à leur centre de gravité, et il se trouve qu'alors le second est vérifié. Ainsi, ces deux manières d'assurer l'isochronisme, si différentes en apparence, rentrent 1 une dans l'autre et se réalisent en même temps, d'une infinité de manières, par la forme des courbes terminales. » La théorie de Phillips fut immédiatement appliquée de tous côtés, et l'horlogerie adopta ses tracé, mis par lui à la portée des praticiens dans un manuel élémentaire. Rarement succès scientifique fut plus rapide et plus éclatant. Tous les concours de chronomètres mirent en évidence l'in- contestable supériorité des courbes indiquées, et l'on peut dire que de cette découverte datent les progrès les plus décisifs de l'horlogerie de pré- cision. » Phillips étend son analyse aux diverses formes de spiraux et montre, dans une longue série de Mémoires, que, pour tous, pour les ressorts sphériques comme pour les coniques, pour ceux qui sont en double cône aussi bien que pour ceux qui sont enroulés sur une surface de révolution, ses conclusions sont applicables. Une fois entré ainsi dans la voie des recherches chronométriques , les questions se succèdent nombreuses et variées; nous ne pouvons mentionner que les plus importantes. )) On sait en quoi consistent les deux épreuves que les horlogers ap- pellent le réglage en position et l'observation de la différence du plat au pendu. Cette dernière a pour effet de faire varier les amplitudes, c'est im essai d'isochronisme du spiral; l'autre est une vérification de l'équilibrage du balancier. Il ne suffit pas, pour la régularité de marche, que le spiral soit isochrone, il faut encore que le balancier lui-même soit bien centré et qu'ainsi son mouvement soit indépendant de la pesanteur. On parvenait G. R., 1890, 2» Semestre. (T. CXI, N» 20.) Q'' ( 7'^ ) approximativement au résultat, dans la pratique, en ôtant du poids au balancier du côté qui, placé vers le bas, donnait de l'avance; mais ce pro- cédé n'était applicable qu'aux arcs d'amplitude modérée. Phillips traite la question par le calcul et en donne la solution complète. Il trouve, pour les oscillations moyennes, la réelle des constructeurs, et montre que, pour les grandes, cette règle doit être appliquée en sens inverse. Son travail est d'un haut intérêt analytique. L'intégration par les séries ne lui ayant rien donné, en raison de la divergence des séries qu'il rencontre, il emploie, pour la première fois en Mécanique appliquée, la méthode de variation des constantes, si féconde en Mécanique céleste. Bientôt après, d'ailleurs, il a l'occasion de l'appliquer à un autre problème. La théorie de l'isochro- nisme suppose invariable le moment d'inertie du balancier; or, pour parer à l'influence des changements de température, les horlogers compensent les dilatations du balancier, celles du spiral et les variations d'élasticité de ce dernier par l'emploi des lames bimétalliques; mais ces dernières, pour être sensibles, doivent être minces; de là, aux grandes vitesses angulaires, des déformations qui altèrent d'autant plus le moment d'inertie que les amplitudes sont plus considérables. Phillips calcule la grandeur de ces déformations, détermine leur influence sur la durée des oscillations, éta- blit que le spiral théoriquement isochrone ne l'est, en fait, qu'avec des balanciers légers et de petites dimensions; la pratique confirma complète- ment ses résultats. 1) Il fut alors conduit à étudier la compensation des températures. Les horlogers, procédant par tâtonnements, réalisent l'égalité de marche aux températures extrêmes; mais l'expérience a prouvé que cette égalité ne s'é- tend pas aux températures intermédiaires; il reste ce qu'on a appelé l'er- reur secondaire. Yvon Villarceau avait établi une théorie de la compensa- tion; malheureusement, la complication de ses formules avait découragé les praticiens. Phillips reprend la question au point de vue spécial de la cor- rection de l'erreur secondaire; il arrive ainsi à montrer l'influence pré- pondérante de la nature des métaux qui forment le balancier et, surtout, le spiral; il appelle l'attention à ce point de vue sur les propriétés de l'al- liage de palladium et voit ses prévisions justifiées par les essais nombreux qui sont faits de toutes parts. » La théorie du spiral réglant établit une relation très simple entre la durée des oscillations, le moment d'inertie du balancier, la longueur et le moment élastique du spiral ; cette relation permet donc de calculer le coef- ficient d'élasticité d'une substance quelconque, pourvu qu'on puisse l'étirer ( 7'3 ) en fil et la façonner en hélice à courbes théoriques. D'antre part, on a aussi une équation entre le moment élastique du spiral et le moment de la force nécessaire pour le maintenir à un écart donné de sa position d'équilibre. De là deux procédés pour la détermination des coefficients d'élasticité, procé- dés très pratiques, susceptibles d'être employés dans les recherches les plus délicates, car ils donnent une grande précision et n'exigent qu'une petite quantité de matière. » Pendant les trente dernières années de sa vie et au milieu d'autres travaux, Phillips poursuivit, sans jamais les perdre de vue, ses recherches de chronométrie ; en 1 886, il avait entrepris à l'Observatoire des expériences prolongées sur un système propre à rendre isochrones les oscillations du pendule pour des angles variant de i° à 5°; le Mémoire contenant les résul- tats était fait, il n'a pas été publié. » Phillips est mort le i/j décembre 1889, alors que rien ne faisait pré- voir cette fin si rapide; peut-être les fatigues excessives qui lui furent im- posées durant les derniers six mois par les examens de sortie à l'École Po- lytechnique et par les présidences successives du Jury de la Mécanique à l'Exposition universelle, du Congrès de Chronométrie, du Congrès de la Mécanique appliquée, peuvent-ils expliquer cette catastrophe. » C'est que Phillips ne savait pas remplir une fonction sans s'y consa- crer avec ardeur; toute sa vie, en toutes circonstances, il a été un homme de devoir. Dans les diverses places qu'il a occupées, dans ses travaux d'in- génieur, dans ses écrits scientifiques, dans ses cours, dans ses examens, il a montré toujours la plus scrupuleuse conscience; ses recherches en témoi- gent; il ne les publiait d'ordinaire qu'après avoir, pendant une longue pé- riode, réuni des expériences pour en vérifier les résultats ; jamais satisfait de lui-même et toujours disposé à l'être des autres, incapable d'appeler l'atten- tion sur ses travaux, mais prêt en toute occasion à mettre en lumière ceux de ses élèves, il a été le type parfait du savant sincère, bienveillant et mo- deste; il laisse, avec une œuvre considérable, dont certaines parties sont de premier ordre, le souvenir d'un esprit éininent, d'un professeur remar- quable et d'un homme de bien. » HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur le nom du bronze : nouvelles indications. Note de M. Berthelot. « L'origine du nom du bronze a donué lieu à des controverses que j'ai rappelées dans mon Introduction à la Chimie des anciens et du moyen âge ( 7'4 ) (p. 276-279), en apportant des textes inédits, tirés des alchimistes grecs. Ces textes, extraits d'un Manuscrit écrit au xi* siècle de notre ère, et rap- prochés de deux passages de Pline l'Ancien, m'avaient conduit à penser que le nom du bronze était tiré de celui de la Aille de Brundusium ('), sièffe de certaines fabrications où cet allia£[e était en effet mis en œuvre : cps Brundusinum. Or, j'ai trouvé récemment un texte plus ancien de trois siècles, — car il remonte au temps de Charlemagne, — et dont les indica- tions sont plus décisives encore. Il s'agit d'un Manuscrit découvert dans la Bibliothèque du Chapitre des chanoines de Lucques, et reproduit par Muratori dans ses Antiquitates Italicœ (t. II, p. 364-387, Dissertalio XXIV); l'Opuscule a pour titre : Compositiones ad tingenda musiva, pelles et alla, addeaurandum ferrum, elc , aUaqueartium documenta. — Recettes pour teindre les mosaïques, les peaux et autres objets, pour dorer le fer, etc., et autres documents techniques. Il est écrit dans un latin barbare, mêlé de mots grecs, et sans aucun doute sous l'influence de traditions byzan- tines. J'espère y revenir plus tard en détail, à cause de son intérêt pour l'histoire des arts et de certaines analogies avec divers textes des alchi- mistes grecs. » Je dirai seulement que le raolvitriolum, avec le sens même de vitriol, s'y trouve à plusieurs reprises : ce qui fait remonter ce mot beaucoup plus haut que l'époque d'Albert le Grand, le plus vieil auteur oii il ait été rencontré jusqu'ici. » Mais je crois intéressant d'en extraire dès à présent deux articles re- latifs au bronze, qui confirment tout à fait mes premiers rapprochements. Ils se trouvent à la colonne 386 de l'ouvrage précité. Je les reproduis avec leurs fautes d'orthographe et de grammaire : » De composito brandisii. ComposUio brandisii : eramen partes II, plumbi parte I, slagni parte I.C'est-A-dire, composition du bronze : cuivre, 2 parties; plomb, I partie; étain, t partie. » C'est là une formule traditionnelle, qui a passé d'âge en âge jusqu'à nous. » Elle est suivie dans le Manuscrit de Lucques par la suivante : » De alla compositio brandisii. A lia compositio brandisii : eramen partes II; (') Kn grec Bp£vTY|7tçjv , (7-5) plurnhi patiem I; tntri dimidium et stagfii dimidium. Comrmsces et confias; fundis; secundum inensuram vasorum facit et agluten eramenti cum afrinitru. » Autre composition du bronze: cuivre, 2 parties; plomb, i partie; verre, une demie; étain, une demie. Mêle et fonds; coule suivant la grandeur des vases (que tu veux couler) et soude le cuivre avec l'aide de l'écume deNatron('). » PHYSIOLOGIE. — Remarque sur quelques sensations acoustiques provoquées parles sels de quininej par M. Berthelot. « Un plivsiologiste autorisé a pensé que les remarques suivantes pou- vaient offrir quelque intérêt : c'est ce qui m'excusera de les présenter ici, aussi brièvement que possible. En effet, j'ai eu l'occasion d'observer que les bourdonnements ou bruits internes, tels que je les percevais après l'ingestion d'un sel de quinine (lactate), constituaient la sensation d'un bruit continu, comprenant un ensemble de sons simultanés, compris dans toute l'étendue des sons perceptibles, depuis les plus graves, qui appa- raissent avec une grande intensité, jusqu'aux plus aigus, avec perception nette des intermédiaires. Il est facile d'analyser le phénomène la nuit, lors des premières impressions provoquées par la quinine. Plus tard, son intensité diminue, il n'est plus possible d'établir des distinctions claires, et le tout se réduit à une sensation de sifflements confus. » Le phénomène observé dans ces conditions paraît répondre à une excitation générale du nerf acoustique, reproduisant simultanément tout l'ensemble des sensations que ce nerf est susceptible d'éprouver par l'im- pression des agents extérieurs; plutôtqu'àun effet secondaire, attribuable à l'état vibratoire de la circulation, ou à quelque modification survenue dans l'oreille moyenne. » (') Fondant destiné à empêcher l'oxydation du métal. C'est un carbonate alcalin {Introduction à la Chimie des anciens et du moyen âge, p. 203). ( 7^6 ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Un annuaire astronomique chaldéen, utilisé par Ptolémée. Note de M. J. Oppeut, Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. « Une série d'observations lunaires et planétaires vient d'être décou- verte au Musée britannique, parmi les tablettes cunéiformes, et qui sont jusqu'ici les plus anciennes et les plus détaillées qu'on possède. L'époque en est assez récente; les phénomènes se rapportent à l'an 523 et 522 avant l'ère chrétienne, mais les données scyrit tellement variées et tellement pré- cises qu'elles peuvent contribuer à confirmer ou à corriger les calculs faits jusqu'à ce jour. » On sait que les neuf éclipses de lune dont parle Claude Ptolémée dans son grand Ouvrage, connu sOus le nom arabe A'Almageste, ont été choisies par lui pour exposer quelques-unes des doctrines qu'il développe dans son œuvre célèbre. Il avait connaissance de nombreuses données transmises par Hipparque et d'autres de ses devanciers. D'autre part, des milliers de documents babyloniens sont perdus pour«toujours, et il ne nous reste que celui de l'an 7 de Cambyse, ou — 522 à — 52 1. Par un hasard vx-aiment extraordinaire, dans cette année 7 de Cambyse eut lieu une éclipse lu- naire qui se trouve justement au nombre des neuf phénomènes dont parle Ptolémée. Cet auteur, dans le chapitre qu'il consacre à la grandeur appa- rente du Soleil, de la Lune et de leurs ombres (V, ily), s'exprime de la ma- nière suivante : » En l'an y de Cambyse, qui est l'an 225 de Nabonassar, mois de Phaménotli, selon les Egyptiens, dans la nuit du 17 au 18, à une heure avant minuit, heure de Baby-_ lone, la Lune fut éclipsée, en commençant par le nord , de la moitié de son diamètre. )) L'an 225 de Nabonassar commença le 1*'' janvier julien de l'an — 522 ; le 17 Phaménoth ou 7* mois tomba donc le 16 juillet. En effet, Pingre en fixe le milieu à 9 heures de Paris, ou ii''5i™ de Babylone; Oppoizer la place 9 minutes plus tard, à minuit, ce qui correspond à 21'' temps de Greenwich. Pingre lui donne 6 doigts, Oppoizer 6, i , comme Ptolémée l'ex- primait en parlant de la moitié de son diamètre. » A la fin du texte cunéiforme, on lit : « L'an 7, dans la nuit du i4 Tammuz, 3 ^ heures après la nuit tombante, éclipse ( 7'7 ) de Lune. A son wrtAvwww), la moitié du diamètre disparaît en commençant par le nord. » Dans la nuit du i4 Tébet, à 5 heures avant le matin, éclipse totale (littérale- ment : diamétrale) de Lune. A son maximum, le midi et le nord disparaissent obscurcis. » Cette dernière éclipse, dont Ptolémée né parle pas, est celle du lo janvier — 52i ; elle fut totale, de 22 doigts, dura en tout cinq heures trente-quatre minutes, et son milieu eut lieu à i** 45™ de Greenwich, ou 4'' 45°' de Babylone ; selon Pingre, elle eut lieu à 3'' du matin, temps de Paris, ce qui nous reporte à 5^ 5i" de Babylone. Le texte contemporain donne raison à l'éminent savant viennois, car 5 heures avant le matin, si l'on fixe le lever du Soleil à 7'' 4", nous conduit à 2'' 4°' pour le commence- ment de l'éclipsé partielle, fixée par Oppolzer à 2'' 1™ du matin, temps vrai de Babylone. )) Jusqu'à ce jour aucun texte contemporain n'était venu confirmer les résultats obtenus par l'Astronomie moderne, et à ce titre le document que nous avons traduit ici pour la première fois peut se prévaloir d'une importance considérable. » Quant à l'éclipsé citée dans VAlrnageste, elle commença, selon Op- polzer, à 19'' 44"° de Greenwich ou 10'' 44" de Babylone. C'est un peu trop tard. Le Soleil se coucha le 10 juillet julien, 10 grégorien, dix-huit jours après le solstice d'été, à 32° de latitude boréale, à 7 heures. L'éclipsé, selon le texte cunéiforme, commença donc déjà à loi^ao"; le maximum eut lieu à ii''36"', ce qui cadre mieux avec la donnée de Ptolémée, qui dit, en termes moins précis, qu'elle arriva une heure avant minuit. Il y aurait donc un écart de vingt-cinq minutes, si l'on pouvait prendre à la lettre le témoi- gnage de l'inscription cunéiforme. L'auteur babylonien dit : i | dihorie, ce qui équivaut à trois heures et un tiers; on subdivise dans ce système les dihories en quarts, en cinquièmes et en sixièmes, donc en soixantièmes. On pouvait, par conséquent, parler de if dihorie, ou 3'' 36™, ou de 1 1 di- horie, ou 3''4o™, ce qu'on n'a pas fait. L'astronome du temps de Cambyse qui observa le phénomène céleste l'a placé au moins un quart d'heure avant le temps donné par Oppolzer. » Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'importance capitale de ce texte cunéiforme pour la chronologie orientale : par la combinaison de ce document avec d'autres données, on arrive à la certitude que Cambyse fut dépossédé par le Pseudo-Smerdis en avril — Sao, et que ce dernier fut sup- planté par Darius I"' en octobre de la même année. Comme nous connais- ( 7'8 ) sons des contrais datés de l'élul ou septembre de l'an 36 de ce roi, on peut conclure queXerxès ne régnait pas encore en septembre — 484» et on peut combiner cette date avec celle qui est fournie par l'éclipsé solaire, dite de Xerxès, qui arriva le 2 octobre —479- Mais ce point ne nous occupe pas ici en première ligne. » Le document dont nous parlons, et qui a été publié par le P. Stras- maïer (Cambyse, n" 400), fournit sur son recto les observations lunaires pendant les treize mois synodiques qui forment l'an 7 de Cambyse, c'est- à-dire à partir du 5 avril — 5ii au 23 (24) avril — Sao. Ce sont des chiffres auxquels on ajoute les mots de couche?; lever, opposition , phase , mais nous ne savons pas encore ce que signifient les chiffres du texte. Le P. Epping qui s'est occupé avec sagacité et succès des mêmes données trouvées dans les Tables des Arsacides, quatre siècles plus tard, a essayé de les interpré- ter ; mais, quoique le savant jésuite soit astronome de métier, nous nous per- mettons de douter de l'exactitude de ses traductions; elles ne disent pas ce que l'original veut exprimer. Il faut se souvenir des avertissements que Biot adressait aux égyptologues, au sujet du danger qu'il y avait à suppo- ser aux données antiques une méthode scientifique que l'état de leurs connaissances ne pouvait leur fournir. Nous croyons que les coefficients de ces chiffres ne sont pas toujours les mêmes, et que ceux pour qui ces documents étaient composés en savaient comprendre les abréviations et les sous-entendus applicables à chaque cas. » Le verso du document contient des observations relatives à Jupiter, Vénus, Saturne et Mars, datées par mois et par jours; puis l'énumération des conjonctions planétaires, sans aucune remarque astrologique. Il finit par l'indication des éclipses de Lune qui ont eu lieu pendant cette année de treize mois synodiques. » Mais il faut observer que les données concernant la disparition et la réapparition des quatre planètes s'étendent au delà de la septième année : une observation relative à Mars date même de l'an 9 de Cambyse, 9 lyar (20 mai, — 520), où ce prince ne vivait plus, et était remplacé par lePseudo- Smerdis depuis deux mois. Nous possédons un texte de 19 jours antérieur, signé au nom de Smerdis. Cela fait accroire que celte observation est le ré- sultat d'un calcul fait d'avance. » Le chiffre de 3o après le mois qui commence indique que le mois pré- cédent n'avait eu que 29 jours, tandis que la mention de jour premier fait connaître que le mois qui finissait avait eu 3o jours pleins. ( 7'9 ) » Voici noire Iraduclioa du document, résultai de vingt années de re- cherches : An 7 de Cambvse, loi de Babylone. Nisan, le i (efTacé), la Lune paraît. .... après le lever. La nuit du \?>, changement à 9'', opposition. Le i3, à 2,3o, couclier. La nuit du i5, à S'^ao™, obscurité (nuit). Le i5, à 7,3o (degrés de l'est?), lever. Le 28, 26 (heures avant la uéoménie, la Lune disparait). lyar, 3o à 20, 3 (visible). Le 12, à 8,20, couclier. La nuit du 14, à i, opposition. Le i4> à i,40) lever. La nuit du i5, à i4,3o, nuit (obscurité). Le 27, à 21, disparition. Sivan, 3o, à i8,3o, visible. La nuit du i4, 9,3o, opposition. Le 14) à 4j coucher. La nuit du i5, à 5, nuit. Le i4, à 8,3o, lever. Le 27, à 24, disparition. Tammuz, à 27, visible. Le i3, à II, coucher. La nuit du )4, à 4; opposition. La nuit du i5, à 8,3o, nuit. Le 27, à i5, disparition. Ab, le 3o. . . . Le i4> à 3,3o, coucher. La nuit du i5, à 2. . . . Le i5, à II , lever. La nuit du 16, à 7,3o, nuit. Le 27, à 22, 3o, disparition. Elul, le I, à i5,4o, visible. Le i3, à 1 1, coucher. Le i4, à 4i lever. La nuit du 16, à i ,20, opposition. La nuit du 16, à 8,3o, nuit. Le 28, à i5, disparition. Tisri, le i, à 16, 4o, visible. Le i3, à 6,3o, coucher. La nuit du i4, à 7,3o, opposition. Le i4, à 12, lever. La nuit du i5, à 3, nuit. C. R., 1890, 2» Semestre. (T. CXI, N° 20.) 9" ( 720 ) Le 28, à ^aj^disparilion . Marschesvan, le 3o, à i2,4o, vis. Le i3, à i5, coucher. Le i4, à 5, levei'. Le i5, à I, opposition. La nuit du 16, à i4, nuit. Le 26, à 26, disparition. Cislei' (détiuit) . Tébel, La nuit du i4, à 5, .... La nuit du i5, à 10, 3o, nuit. Le 27, à 24, disparition. Sebat, le i, à 22, vis. La nuit du i3 à i'7(?),3o, opposition. Le i3, à 4i4o, lever. La nuit du i4, à i ,t^o, nuit. Le i4, à 7, lever. Le 27, à 27, disparition. Adar, le 3o, à i5,3o, vis. 1 Le 12, à 10, 3o, coucher. La nuit du i3, à 5, 20, opposition. Le i3, ni coucher ni lever. La nuit du i4, à 10, nuit. Le 26, à 23, disp., reparut le 27 à 12. Véadai', le i, à 19, visible. La nuit du i3, à 2,3o, opjj. Le i3, à 5,20, coucher. La nuit du i4, à 3, nuit. i4, à 5,4o, lever. Le 27, à 21, disp. (En marge, quelques remarques illisibles.) L'an 7, le 22 Ab (22 août — 022). Jupiter disparaît (héliaquement) en avant de la Vierge (Ki/ial). Le 22 Elul (21 sept.), il reparaît en arrière de la Vierge. Le 27 Tébet (23 janvier 52i), il s'avance en avant de la Balance {/uir). Il y a un second Adar (i3= mois), l'an 8; le 8 Ijar (19 mai), il rétrograde au- dessous de la Vierge. Le 4 Élul (21 sept. — 52i), il disparaît en arrière de la Balance. L'an 7, le 10 Sivan (ig juin), Vénus disparait dans la tète du Lion. Le 27 Sivan (29 juin), à l'est (le matin), elle reparaît au-dessous du Cancer. Le 8 Adar (5 mars), au matin, elle disparait en avant de la queue de Me? 11 y a un second Adar. L'an 8, le i3 Nisan (6 mai), elle reparaît. Le soir, au-dessus du Char (Denebola). L'an 7, le 3 Elul (2 sept.), Saturne disparaît au-dessous de la Vierge. Le i3 Tisri (12 oct.), il reparait en arrière de la Vierge. ( 721 ) II y a un second Adar. L'an 8, le 29 Ab (iG sept.) — Ssi, il disparaît. L'an 7, le 28 lyar (i"'' avril), Mars se couche en avant des Gémeaux. Le i3 Elul (13 sept.), il reparaît dans le pied du Lion. Il V a un second Adar. L'an 8, le 12 Ab (3o août — 621), il rétrograde. L'an 9, le 9 Tyar (20 mai — 52o), il disparaît en arriére de Régulus. L'an 7, le i Tammuz (3 juillet), la Lune paraît 3 empans en arrière de Mercure. Le 24 Elul (23 sept.), Vénus paraît au-dessus de Mars (? un peu efTacé). Le 23 Tisri (22 octobre), dans la Balance, Jupiter est en arrière de la Lune de 3 empans. Le 29 Tisri {28 octobre), dans la Balance, Vénus, du côté du nord, touche de 2 doigts à Jupiter. Le 12 Tisri (ii oct.), Saturne est en avant de Jupiter d'un empan. Le 1 1 Tisri (10 oct.). Mars est en avant de Jupiter de -^ d'empan. Le 2 Marschesvan (32 oct.), Saturne passe au-dessus de Vénus de ^ô d'empan. Le 5 Tébet (3 janvier). Mercure est prés de Vénus d'un demi-empan. Dans la nuit du i4 Tammuz (16 juillet — 532). I dihories |(3''20™) après la nuit tombante (éclipse de Lune). A son maximum, la moitié du diamètre disparaît, eu commençant par le nord. Dans la nuit du if\ Tébet (10 janvier — 52i). A 2 dihories | (S*"), avant le matin (éclipse totale de Lune). A son maximum, le midi et le nord disparaissent obscurcis. » Le P. Epping a eu le texte à sa disposition, grâce à l'obligeance de son Collègue, le P. Strassmaier, et il a calcidé la plupart des données relatives aux planètes, avant leur publication. Il s'est servi des éléments donnés par Le Verrier, et a trouvé ces derniers conformes aux indications fournies par le texte cunéiforme. Cette inscription contient donc une glorieuse confirmation des œuvres du grand astronome français, la plus ancienne qu'on possède, et venue d'un côté d'où l'on ne pouvait guère s'y attendre. » M. J. Bertrand fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier sous le titre « Biaise Pascal ». M. DE JoNQUiÈRES fait liommage à l'Acadéinie d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre « Écrit posthume de Descartes : De solidorum cle- mentis; texte latin (original et revu), suivi d'une traduction française avec notes )) . ( 7^2 ) MÉMOIRES PRÉSENTES. M. D.-A. Casaloxga adresse deux Notes, intitulées « Sur le coefficient économique du travail de la chaleur « et « Considérations relatives au zéro absolu et aux températures absolues ». (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Sarrau.) M. A. Grippox adresse, de Toulon, une Note relative à un projet de lampe de mineur. (Commissaires : MM. Daubrée, llaton de la Goupillière.) M. Erx. Aubert, M. P. TuRLix adressent diverses Communications re- latives aux aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. Ed. Janxettaz pi ie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Minéralogie, par le décè.s de M. Edm. Béhert. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) ASTRONOMIE. - Sur la variation annuelle de la latitude, eausée par l' inégalité de réfrar.tion dans les marées atmosphériques. Noie de Dom Lamey. « Les couches aériennes d'égale densité qui entourent le globe terrestre ne peuvent théoriquement se maintenir à un niveau constant, non seule- mentparsuite de la distribution inégale de la température, mais, en outre, ( 7^3 ) par les effets combinés du Soleil et de la Lune, qui doivent produire, par attraction, de véritables marées atmosphériques. » Depuis une quinzaine d'années, j'ai recueilli sur ce sujet un nombre considérable de notes et d'observations, destinées à la composition d'un long Mémoire où l'existence de ces marées devait être mise en complète évidence; mais j'ai dû, faute de temps pour y travailler, les laisser com- l)lètenient de côté. Je me bornerai aujourd'hui, vu son actualité, à en signaler un des plus importants Chapitres, relatif aux variations de la dé- clinaison dans les observations astronomiques. » Pour ce qui est de la latitude, il est évident qu'elle doit varier jour- nellement, par suite de la réfraction inégale que subissent les astres, observés au travers de la marée atmosphérique. Cette variation dépend de la hauteur du Soleil et de la Lune, et aussi de leur distance. » Or les recherches d'ensemble, entreprises depuis 1889 dans les ob- servatoires de Berlin, de Postdam et de Prague, ont donné des résultats si absolument concordants, qu'il devient désormais bien difficile de mé- connaître l'existence d'une variation systématique de la latitude dans le cours d'une année. Cette variation, que les géodésiens ont peine à ad- mettre comme réelle, c'est-à-ilire comme produite par un déplacement du pôle géographique, devient, pour les astronomes, d'une importance capi- tale; car, si la cause de cette variation est atmosphérique, elle doit affecter toutes les observations de position, et il importe grandement de la bien connaître. Cette cause me paraît résider essentiellement dans l'inégalité de réfraction due aux marées aériennes : l'inspection du Tableau suivant est de nature à en fournir une démonstration préalable. Janvier. , . . Février. . . . Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre. Octobre. . . Novembre. . Décembre. . A. DS. Paris. Postdam 23,4 ï,()8 0,4 1,5 24,3 10,87 2,1 0,9 24,4 21 ,61 2,4 2,2 3o,4 32,73 2,4 2,6 35,5 41,76 3,7 3,. 38,7 46,38 4,3 4,0 39.1 44,47 5,2 4,5 32,7 36,74 4,3 4,3 a4,7 25,70 4,0 3,6 22,4 14,57 2,0 2,3 24,6 4,81 1,6 1,2 28,. 0,00 0,0 0,0 ( 724 ) )) On a, pour le i5 de chaque mois, dans la première colonne numé- rique, la valeur A d'après laquelle la marée aérienne doit se produire; dans la deuxième, la déclinaison DS du Soleil; dans la troisième, la varia- tion de la latitude à Paris, de i856 à 1861; dans la quatrième, la même variation pour Postdam en 1889. Ces deux dernières colonnes sont em- pruntées, après transformation de signes, à une publication récente de M. Tisserand {Bull, astron., t. VII, p. 349-35o), et les deux premières, à V Annuaire du Bureau des Longitudes pour i885. La valeur de A, calculée d'après les demi-diamètres apparents et les déclinaisons du Soleil et de la Lune, se trouve aux pages i33 et i34. » La concordance de A avec les variations de la latitude, à Paris et à Postdam, est des plus frappantes; je ne doute pas que les nombreuses vérifications qui pourront se faire dans la suite, en comparant, par exemple, les grands écarts de la latitude avec les grandes marées, ainsi que les va- riations de la longitude ou de l'ascension droite des astres, ne donnent à l'explication du phénomène une confirmation de plus en plus accen- tuée. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Ascension rapide d' une protubérance solaire. Note de M. Jules Fényi. « Le G octobre, un peu après i*", temps moyen de Kalocsa, on put con- stater, au bord ouest du Soleil, une protubérance s'étendant de la latitude de _ 3o°2i' jusqu'à — 20° i3'; elle s'éleva avec une rapidité telle, qu'elle atteignit, après une demi-heure environ, l'altitude extraordinaire de 235900'"". Quelques minutes auparavant, on n'apercevait en ce point que deux petites flammes. Ce qui me détermine à en faire l'objet d'une Com- munication spéciale, ce n'est pas tant la rareté d'une protubérance aussi gigantesque que la rapidité de son ascension, qui me paraît de nature il éclairer la théorie de ces phénomènes encore peu connus. » Les trois premiers dessins ont été pris avec toute l'exactitude possible; le quatrième n'a été qu'ébauché : dans ce dernier, on ne doit attribuer d'importance qu'aux contours généraux. Il Les phases de l'ascension ont été observées et mesurées d'une ma- nière suivie. Le Tableau ci-après donne les résultats de ces observations, le temps étant toujours le temps moyen de Kalocsa. Les vitesses moyennes de ( 7^5 ) la troisième colonne ne sont que des moyennes arithmétiques; il en est de même des accélérations données dans la quatrième colonne. Protubérance ascendante observée le 6 octobre 1890. Fig. i. Fig. 4. «. H ==69». i''2S"'5o'. H = loj". i''3(j°'. H = 2o5-a85". » Je ferai remarquer que l'ascension s'est continuée jusqu'à la dissolu- tion de la protubérance, et qu'elle s'est produite avec accélération dans toutes les phases, excepté la deuxième, jusqu'à la hauteur de \']o"-iol\", où elle a atteint une vitesse moyenne de 275'"™, 5 par seconde. La diminu- tion de vitesse qui s'est produite ensuite pourrait être considérée comme résultant d'une dissolution plus rapide, à une hauteur si considérable. Ce qui est surtout remaquable, c'est l'accélération moyenne extraordinaire de 1071™ par seconde, qui a été observée à la hauteur de 170". » On est ainsi conduit à admettre que, dans l'ascension d'une protubé- ( 7^6 ) raiice, outre l'impulsion d'en bas, outre la vitesse d'expansion de l'hydro- gène et outre la pression aérostatique, il entre encore en jeu d'autres forces répulsives. M A i''5o'" la protubérance a commencéà s'évanouir; quelques minutes plus tard, il ne restait, en ce point, que la chromospbère ordinaire. Vitesse Accélération Temps Hauteur moyenne moyenne Temps moyen en d'ascension en mètres de de Kalocsa. secondes. eu kilomètres. par seconde. cette accélération h - m s I .18.00 53' + 33,8 Il m s 23 69 + 79>8 + i83 1.22.35 26.20 91 + 67,6 — 70 26. 22 28.50 io5 + 72 > 7 + 21 29.36 34.25 i39 + 127,7 + 225 33. 20 37.? 170 +275,5 + IO7I 36. 5 1 39 205 +242,3 - 180 39.30 43 285 + 121. — 606 42.40 45.40 3ii + 57,3 — 354 1 .45.50 1.49.00 327 ANALYSE MATHÉMATIQUE. -- Sur un théorème de 31. Picard. Note de M. GusTAF KoBB, présentée par M. Picard. « Soit (0 d'= , d'z jdz dz ^ ^. + Jy^+ ^dj;. + 2e^ +/= = o une équation linéaire aux dérivées partielles; M. Picard a montré qu'il ne peut exister deux intégrales de cette équation uniformes et continues dans l'aire limitée par un contour fermé C, et prenant sur C la même valeur, pourvu que ce contour soit suffisamment petit. » On aura, en appelant u la différence de deux intégrales, r r /d'il d'-it jdii du /■ \ , , Ji^yd^ -^W'^ '' 5:^- "^ ''^ +fu)dydx = o. ( 7^7 ) ou, en intégrant par parties, » La forme entre les crochets sera susceptible d'être remplacée par une forme définie, ce qui nous donnera dit dit Il = n, —- — o, — —o, dx àj si l'on peut trouver deux fonctions réelles et continues B et B', de/açon que (3) B.+ B-.o. et, pour résoudre cette équation, B = -, B'=^. » On aura donc I àv V dw I dr' c' div' , i>- c'" ir dx (V- dx w' dy n- dy w'^ w'^ » Déterminons r et v' par les relations (• div c- (•' dw W-' dx w ~ °' w'- dy iv' ou dii' , (?»' (• = T— ) ^' = T— ; dx dy ' l'équation (5) se réduit à I cl ou en i885, ont même obtenu directement des plans en une seule vue au moyen d'appa- reils dont Taxe optic|ue était dirigé verticalement; mais ces plans ne peuvent com- prendre qu'une étendue de terrain très limitée. (') Mémorial de l'OJJicier du Génie, n» IG, année l854^ p- 233. ( 73i ) l'on conclut que les deux triangles tracés sur le tableau oblique Or««" eta'ad,;. sont semblables et que les trois points O^, a et x/sont en ligne droite. » La transformation des projections obtenues sur des plans obliques à l'horizon se déduit immédiatement de celte remarque, quand on connaît la hauteur du point de vue au-dessus du terrain, la distance du pointe de vue au tableau et l'inclinaison du plan du tableau sur l'horizon. » Supposons que l'on soit parvenu à prendre plusieurs photographies d'un même site, mais de stations aériennes différentes, soit en ballon, soit à l'aide d'un cerf-volant, pourvu que la localité contienne un cours d'eau ou même des routes à pentes faibles, on parviendra sans peine à déterminer sur chacune d'elles, avec une précision suffisante, un certain nombre de points isolés choisis parmi les plus reconnaissables, comme les extrémités d'une digue, les arches d'un pont au niveau de l'eau, les coudes de la rivière ou de la route, etc. » Ces points, retrouvés sur deux photographies au moins, deviendront autant de repères, à l'aide desquels il sera aisé à' orienterles photographies, ( 732 ) l'une par rapport à l'autre, pour les faire concourir simultanément à la construction du plan (et même au nivellement) par la méthode générale ordinaire. En effet, sur chacune des feuilles qui ont servi à déterminer les repères, la projection du point de vue, c'est-à-dire de la station aérienne, se trouve elle-même rapportée en quelque sorte spontanément. Si donc, sur l'une d'elles, on relève, avec un papier à calquer, trois ou quatre re- pères (deux suffiraient à la rigueur) et la station, en plaçant ce calque sur l'autre feuille on déterminera immédiatement la position relative des deux stations. M Nous ne croyons pas avoir besoin d'insister sur ce fait, cependant très important et peut-être assez inattendu, à savoir que les stations aériennes deviennent ainsi tout à fait indépendantes les unes des autres et qu'il n'est pas nécessaire de se préoccuper d'un moyen de les relier entre elles, comme on relie habituellement les stations terrestres ou marines, j)ar des mesures de distances et d'angles, par des triangulations ou cheminements, opérations à peu près irréalisables, pour le dire en passant, dans la plu- part des circonstances supposées. » L'économie de cette méthode si simple dépend naturellement de la précision des données que les perfectionnements des instruments enregis- treurs rendront de plus en plus exactes; nous la croyons appelée à rendre de grands services à l'art des reconnaissances. » ÉLECTRICITÉ. — Recherches de thermo-électricité. INote de MM. Cuassag.w et H. Abraham, présentée par M. Mascart. « Nous avons déjà montré ( ' ) que les forces électromotrices des couples thermo-électriques, dont les soudures sont maintenues à o° et loo", peuvent être déterminées au -y^o ^^ ^^^^ valeur. » Il convient de remarquer qu'en constatant, comme nous l'avons fait, l'équilibre de forces électromotrices par un galvanomètre de faible résis- tance, cette précision se conserve pour les forces électroinotrices moindres que donnent ces couples aux températures intermédiaires : la résistance introduite dans le circuit du galvanomètre diminuant avec la force électro- (') Comptes rendus, t. CXI, p. 477 ^^ Qo'i] 1890. ( 733 ) motrice à mesurer, la sensibilité absolue de l'instrument augmente et la précision relative des mesures reste ainsi à peu près constante. )) On voit donc que les couples thermo-électriques employés comme thermomètres de précision donnent le centième de degré sur l'intervalle o»— loo" et qu'ils peuvent présenter sur les thermomètres à dilatation cet avantage d'évaluer un écart de température avec d'autant plus d'exacti- tude absolue que cet intervalle est plus petit. » Pour relier les forces électromolrices du couple fer-cuivre à l'échelle des températures du thermomètre à hydrogène, nous avons mesuré ces forces électromotrices à différentes températures entre o" et loo", l'une des soudures étant dans la glace et l'autre dans un bain d'eau agité d'une façon continue et placé dans une étuve à régulateur. » Un thermomètre placé à côté de la soudure donne à chaque instant la température du bain. Le thermomètre est en verre dur, construit par M. Tonnelot, et les lectures faites sur cet instrument ont été corrigées et réduites à l'échelle du thermomètre à hydrogène à l'aide des Tables four- nies par le Bureau international des Poids et Mesures, où iT a été étudié, » Nous avons d'ailleurs constaté que les indications de ce thermomètre et celles d'un second thermomètre du même modèle, placé dans le même bain, n'ont jamais différé d'un centième de degré. » La température des bains variait très lentement et ces faibles varia- tions étaient presque simultanément décelées par le thermomètre et par le couple thermo-électrique, mais toujours un peu plus vite par celui-ci. » Une formule parabolique à deux termes est tout à fait insuffisante pour relier les forces électromotrices aux températures correspondantes du ther- momètre à hydrogène, les températures évaluées à l'aide d'une telle for- mule, calculée pour 5o° et loo", présentant en effet sur les températures observées des écarts de -|- o°, 12 vers 25° et de — o°,i3 vers 75°. » La formule empirique suivante, quoique ne représentant pas encore les mesures avec toute leur précision, peut suffire à donner le —^ de degré dans toute l'étendue de l'intervalle o — 100° : pf _ at -+- ht^-^cfi " ~ t-+- 273 ' fl= io~' .3,566o4, è= 10-". 8,3827, c = — io~* .3,265. ( 734) comme le montrent les nombres suivants, tirés d'une même expérience Valeur de EJ"" = o'°", 0010982. Forces éleclromolrices Températures. observées. calculées. O VOll TOlt 65,1 3 0,0007656 0,0007654 32,49 o, 0004043 o,ooo4o45 i5,48 0,0001981 0,0001980 ('). » BALISTIQUE. — Sur la périodicité des pressions ondulatoires produites par la combustion des explosif s en vase clos. Note de M. P. Vieille, présentée par M. Sarrau. « Nous avons fait connaître, dans une précédente Communication, une méthode permettant d'étudier simultanément aux deux extrémités d'un ré- cipient allongé, *de i" de longueur, la loi de développement des pressions produites par la combustion d'un explosif. » Lorsque l'explosif est uniformément réparti suivant l'axe de l'éprou- vette, on obtient aux deux extrémités du tube, en enregistrant la loi des écrasements des manomètres crushers, deux tracés identiques présentant la continuité caractéristique du développement régulier des pressions que nous avons toujours observé dans les récipients de petite dimension. » Mais, aussitôt que le chargement devient dyssymétrique, en particulier lorsque la charge est réunie à l'une des extrémités de l'éprouvette, les tracés changent de caractère. Simplement ondulés pour les poudres à faible émission gazeuse, ils se transforment progressivement lorsque la vi- vacité de l'explosif ou la densité de chargement augmente, en tracés dis- continus affectant la forme de marches d'escaliers, c'est-à-dire qu'ils sont constitués par une série de paliers de repos réunis par des ressauts brus- ques. M La figure ci-contre est la reproduction photographique en vraie gran- deur des tracés obtenus simultanément aux deux extrémités de l'éprou- vette, avec une poudre B très lente. La pression maximum, déduite des écrasements observés, a été trouvée de 27.j8-2765''8 par centimètre carré : c'est la pression normale correspondant à cette densité de chargement. (') Travail fait au laboratoire de Physique de l'École Normale supérieure. ( 735 ) Chaque tracé o(Tre i3 ressauts nettemenl observables, correspondant à des à-coups brusques de pression sensiblement éqiiidistants. L'échelle des temps est donnée par les ondulations du diapason, dont la période est voi- sine de -f^ 'le seconde (o% 001982). I^orsqu'on met en coïncidence les points de ces tracés obtenus au même instant, on reconnaît, par les lec- tures au micromètre, qu'un à-coup brusque de pression à l'une des extré- mités sintercale exactement au milieu de deux à-coups à l'extrémité op- posée. » La durée moyenne qui sépare ces i3 à-coups est la même aux deux extrémités de l'éprouvette (0% 001486) ; la durée moyenne qui sépare deux à-coups consécutifs s'accroît du début à la fin de la combustion : elle est de oSooiSgG pour les cinq premiers intervalles et de o%ooi6i4 pour les sept derniers. » La période moyenne de ces à-coups alternatifs de pression, considérés comme résultant de l'oscillation d'une condensation gazeuse entre les deux fonds de l'éprouvette, conduirait à une vitesse de propagation de 1 1 5o™ par seconde. » Les tracés fournis, dans les mêmes conditions de chargement dyssy- C. R., 1890, 5" Semestre. (T. CXI, N° 20.) 9^ ( 736 ) métrique, par les jîoiidresde toute espèce, présentent les mêmes caractères. Lorsque la vivacité de la poudre s'accroît, le nombre des paliers diminue tandis que la brusquerie et l'amplitude des à-coups augmentent. En même temps, l'écrasement final observé dépasse la valeur normale correspondant à l'entière combustion de la charge uniformément répartie dans le réci- pient. Pour les poudres les plus vives, sur lesquelles aient porté nos essais, cet écrasement a atteint jusqu'à trois à quatre fois la valeur de l'écrasement normal. Le tracé se réduit alors, dans ces cas extrêmes, à un seul crochet résultant d'un coup de bélier unique, qui a déterminé un écrasement du cylindre crusher que les à-coups de pression ultérieurs ne sont plus capables d'accroître. » Pour un même type de poudre, qu'elle qu'en soit la vivacité, la période des à-coups reste sensiblement constante; mais cette période change avec la composition chimique de l'explosif. » Avec les matières du type de la poudre noire (mélange de salpêtre, soufre et charbon), la période a été trouvée voisine de o%oo28, soit près du double de celle que nous ont fournie les poudres B. La vitesse de pro- pagation de la condensation gazeuse qui rendrait compte des à-coups alter- natifs aux extrémités du récipient serait, pour ces poudres noires, de 600™ à '700™ jiar seconde. » Ces nombres, de même que ceux qui ont été cités plus haut, sont voisins des valeurs théoriques de la vitesse de propagation d'un ébranle- ment infiniment petit dans les produits de la décomposition de l'explosif à la température de la réaction. M Cette vitesse est donnée par l'expression V= \/ ' dans laquelle y désigne le rapport des chaleurs spécifiques du milieu à pression constante et à volume constant, p sa densité et E son élasticité à température con- stante. Pour les explosifs, en général, cette élasticité peut être déduite de la relation qui lie les pressions/? développées en vase clos aux densités de charsfement A. Cette i-elation est de la forme p = > où /et a sont des ° ■' I H- aA ' constantes déterminées par les valeurs expérimentales obtenues pour les pressions. » On tire de cette relation qui diffère île la vah^jir connue, relative aux gaz parfaits, E = /;, par un ( 737 ) terme additif qui fiiit croître rapidement l'élasticité avec la densité de cliaro-emcnt. Ce terme traduit rinfluence du covolnme des gaz et des résidus solides, lorsque la décomposition de l'explosif en fournit. )) La valeur du rapport y n'est pas connue avec précision. On sait seule- ment que cette valeur, qui est de 1,4" pour les gaz pariaits à la tempéra- ture ordinaire, se rapproche de l'unité aux très hautes lempératures, en raison de la variation des chaleurs spécifiques. La présence dans les pro- duits de la décomposition de gaz tels que l'acide carbonique et la vapeur d'eau, ou même de matières liquides ou solides, tend également à rapprocher de l'unité la valeur moyenne 7 qui intervient dans la for- mule. ). Sans entrer dans une discussion qui permettrait d'assigner au facteur 7 une valeur intermédiaire entre 1,00 et i,4o, nous rapprochons dans le Tableau suivant les vitesses théoriques, calculées dans les hypothèses ex- trêmes, des vitesses expérimentales déduites de la période des à-coups de pression observés. Vitesses théoriques Nature . — — — • — — • — ~ de l'explosif. A. P. T = ',^o- Y =1,00. observées. Observations. / o,o5 5 00 1206 1019 1099 i" période de comb. A =0,2 Poudres B 1 0,10 1 100 I27f 1074 ii85 !Mo\enne. ( o,ïb 1700 i364 ii53 1270 2" période de comb. A = 0,2 \ 0, 10 294 65- 555 6o3 à 640 Poudres noires. . ( 0,20 63 1 706 097 632 à 699 » Les nombres expérimentaux sont compris entre les valeurs théori- ques limites ; ils suivent ces nombres théoriques dans leurs variations, résultant soit de la densité de chargement, soit de la nature de l'ex- plosif. » Ces expériences paraissent indiquer qu'il est possible d'aborder, par cette méthode, l'étude des phénomènes de propagation dans des condi- tions de condensation gazeu.se et de température très éloignées de celles que les physiciens ont réalisées jusqu'à ce jour. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la résistance électrique du bismuth dans un champ magnétique. Note de M. A. Ledlc, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé de trouver une formule permettant de calculer la résistance R„ , d'un fd de bismuth placé dans un champ magnétique de ( 738 ) valeur M, à la température T', en fonction de sa résistance Rj, à o" hors du champ. 1) La résistance à t^ hors du champ s'exprime bien, ilans tous les cas cpie j'ai rencontrés, par la formule R,=-- R„(i -^ kl + mt- -^ nt^), avec des valeurs des coefficients qui varient beaucoup selon la nature de l'échantillon. » Sous l'influence du champ, l'unité de résistance subit une augmenta- tion Z, donnée par l'équation hyperbolique Z- -H pZ - ocI\F = o ('), de sorte que l'on a finalement, si l'on appelle 6 = - le demi-axe réel de l'hyperbole. (i) R„,,= K^i^i + kl + mf' -^ m'' ) {i - h -^ sjb^ -^ xW). » Il me restait à examiner l'influence de la température sur les coefB- cients a et b. » Mes expériences (-) ont porté principalement sur trois échantillons de nature différente : » L'un est un filament obtenu par l'électrolyse du nitrate; les deux autres sont des fils contournés en spirale double obtenus en coulant le bismuth fondu dans des tubes portés au bain d'huile à 280°, puis lente- ment refroidis. Le métal de l'un est le bismuth pur du commerce; l'autre a été préparé spécialement pour moi, au moyen du sous-nitrate pharma- ceutique : celui-ci a été dissous dans l'acide nitrique pur, puis l'oxyde précipité par l'ammoniaque pure a été réduit par le cyanure de potas- siuni. » L'ensemble des résultats est à peu près le même pour ces trois échan- tillons, mais la sensibilité au magnétisme du troisième est supérieure de 10 pour 100 environ à celle du premier et de i5 pour 100 à celle du deuxième. D'ailleurs, sa résistance hors du champ présente un minimum vers 23". (') Voir Comptes rendus, i"' février jS86 et 30 janvier 1890. C) Exécutées au laboratoire des Reclierclies physiques à la Sorboiine. ( 7^9 ) » Je ne parlerai que de cet cchantilloii que je considère comme le plus pur et dont j'ai pu élever la température jusqu'à 160", et même au delà, dans une petite étuve à double enveloppe au moyen d'un courant d'eau, puis de vapeur d'alcool, d'eau, d'alcool amylique, d'essence de térében- thine et d'huile lourde de houille. » L'étuve était placée entre les surfaces polaires de l'électro-aimant, distantes de 2*^™, de sorte que le champ a pu atteindre 9000 C.G.S. » Les coefficients a. et fi varient tous deux avec la température, comme l'indique le Tableau ci-dessous. Il en résulte que le rapport des valeurs de Z observées dans un même champ à deux températures fixes varie avec la valeur de ce champ. L'influence déjà température diminue légèrement quand le champ augmente. I. a. 10' S. 10^ iS". Vr,r 100". i3o",8. i57»,5. 231 ^!^^ 55 33 22 263 275 3oi 3i6 342 » Les valeurs de p sont données avec une approximation suffisante par la formule (2) [i = o,258 (i -t- 0,000907.^ -I- 0,00000723 .t^). » Celles de X X 10" sont fournies à une demi-unité près, c'est-à-dire au degré de précision que comporte la détermination de x par la formule (3) ax io'" = 288,5(i - o,oi455/+ 808 .10-" ^- - iGS.io'' i^). » Mais cette équation indique vers i65" une inflexion de la courbe que l'expérience ne parait pas confirmer . D'après elle , a s'annulerait vers 209°. » Nos résultats sont tout aussi bien représentés par l'équation (4) a.io" = 288,5(i — 0,0145 /: -H 819.10" <- — i94.io-'/'-Hi4i-io"'-<'), qui a l'avantage de n'indiquer de points d'inflexion etdemaxima ouminima qu'au-dessus de i5oo" ou à très basse température. » D'après cette équation, «, s'annulerait vers 261". Malgré le caractère tout à fait empirique de cette fonction et l'incertitude qui règne sur la détermination de ses coefficients, je considère comme certain que a, s'an- nule et que, par conséquent, l'influence du magnétisme s'évanouit au point de fusion du bismuth. . ( y-^o ) » Quoi qu'il en soit, la résistance de notre échantillon peut être calculée, entre les limites de nos expériences, au moyen de la formule (i), avec l'aide des formules (2) et (3), et probablement à toute température infé- rieure au point de fusion au moyen des formules (i), (2) et (4). » Ajoutons que l'on a, dans le cas présent, A: = — 57.10"', TW = I2 5.IO""", n = — io~*. » iV. B. — Dans l'application de la propriété du bismuth à la mesure des champs magnétiques, il suffira de connaître les variations de -j. et h à la température ordinaire, et l'on pourra les exprimer par des formules bi- nômes. » Ainsi, dans le cas actuel, si l'on exprime Z en millièmes, comme je l'ai fait antérieurement, il suffira de prendre 7. = 0,00201 1 1 — 0,01 53 (/ — i5)], i ^ t3i [i 4- 0,001 1(/ — i5)], de sorte que la tare d'un fil de bismuth destiné à cet usage ne nécessitera que quatre mesures de Z faites dans deux champs connus, vers 10" et 20°, par exemple. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides '^-pyrazol-dicarboniques. Note de M. SIaquenxe, présentée par M. Friedel. <( .l'ai montré, dans une Note précédente (' ), que l'acide dinitrotartrique réagit sur les aldéhydes méthylique ou éthylique, en présence d'ammo- niaque, et donne naissance à des acides monobasiques que la chaleur dé- double en acide carbonique et ^-pyrazol (glyoxaline) libre ou méthylé dans la position 2. » J'ai reconnu , depuis, que la même réaction a lieu avec beaucoup d'au- tres aldéhydes, et que l'acide nitrotartrique constitue un réactif spécial à ces substances, au même titre que le glyoxal, qui donne immédiatement, comme on le sait, les glyoxalines ou [i-pyrazols. (') Comptes rendus, l. GXl, p. 11 3. ( 741 ) )) L(\s acides p-pyrazol-dicarboniques répondent à la formule générale CO-II-C-Az . li '.CR, CO-H-C-AzH dans laquelle il conviendrait sans doute d'établir une liaison entre le groupe basique AzH et l'un des carboxyles, pour rendre compte de ce fait que les nouveaux acides ne présentent plus la fonction basiques! nette des glyoxa- lines et qu'ils ne peuvent échanger qu'un seul atome d'hydrogène contre un atome de métal. )) Ils se forment d'après l'équation (CO^H)-(CHAzO»)=-H 2AzH'+ CHO. R = (co=H■)-(:^\/.M^.R+ 3h=0h- i^azO^h. » Tous les acides glyoxaline-dicarboniques sont peu solubles dans l'eau, même bouillante, à peu près insolubles dans l'alcool, très solubles, au contraire, dans les lessives alcalines et dans l'ammoniaque; ils donnent ainsi des sels monométalliques, à réaction sensiblement neutre et cristal- lisable. » Quelques-uns de ces corps, notamment les acides méthyl- éthyl- et isopropylglvoxaline-dicarboniques, cristallisent avec une molécule d'eau, sous la forme d'aiguilles prismatiques biillantes; les autres n'ont pu être obtenus qu'à l'état anhydre : ce sont alors des poudres cristallines, sou- vent fort légères. » L'acide isobutylglyoxaline-dicarbonique, ainsi que ses sels alcalins, ]>ossède une saveur fortement sucrée, rappelant la réglisse; cette propriété manque à ses homologues voisins. » Tous les acides glyoxaline-dicarboniques se décomposent par la cha- leur, vers 3oo°, en acide carbonique et [i-pyrazols qui distillent; la réac- tion est à peu près quantitative et constitue le meilleur mode de prépara- tion des glyoxalines, que l'on obtient de cette manière immédiatement pures CO-H-C-Az ^ Cn-Az Il /CR = 2C0^+ Il )CR. CO='H-C-AzH/ CH-AzH^ )) On a ainsi préparé la glyoxaline elle-même et ses dérivés de substitu- tion renfermant en R du méthvie, de l'éthyle, de l'isopropyle, de l'isobu- ( 742 ) tyle, de l'hexyle noraial ou enfin du phcnyle. Tous ces corps, à l'excep- tion du dernier, qui n'a pas encore été décrit, et de l'iiexylglvoxaline CH'^Az-, ont pu être identifiés aux glyoxalines connues par leur point de fusion, leur point d'ébullition et l'analyse de leur chloroplatinate. » L'hexylglyoxaline obtenue par la nouvelle méthode a montré un point de fusion différent de celui qu'indique Radziszewski pour la base dérivée du glyoxal ( ' ), 45" à 4*J° au lieu de 84". » iPhényl '^j-pyrazol (yW A?? . — Ce corps est solide, très peu soluble dans l'eau et le benzène chaud, d'où il se dépose par refroidissement sous la forme de lamelles cristallines, très soluble au contraire dans l'alcool. » L'oxalate neutre cristallise de ses dissolutions aqueuses en fines aiguilles anhydres, renfermant (C"H*Az^)-C-H-0* (acide oxalique trouvé, 23,78; théorie, 23, 81). )) Le chloroplatinate est également anhydre; il forme des cristaux mi- croscopiques, de couleur orangée, à peu près insolubles dans l'eau froide (platine dosé, 27,38; tfiéorie, 27,83). » La phénylglyoxaline fond à i48" et distille vers 340" (non corrigé), ce qui la distingue de son isomère, le i-phényl a-pyrazol de Knorr, qui fond à 1 1° et bout à 246°, 5. » Acide diftirfuramide-dioaytarlnqne C 'H'- Az- O*. — Contrairement à ce que l'on aurait pu attendre de l'analogie bien connue de l'aldéhyde benzoïque et du furfurol, ce dernier corps ne réagit pas sur l'acide dini- trotartrique de la même manière que les autres aldéhydes. » Lorsqu'on traite une molécule d'acide nitrotartrique en dissolution dans l'eau par une molécule de furfurol et un excès d'ammoniaque, puis que l'on sature, après la fin de la réaction, par l'acide chlorhydrique, on voit apparaître un précipité cristallin qui présente l'aspect des acides glyoxaline-dicarboniques, mais n'en possède aucunement la composition ni les caractères chimiques. Purifié par une série de dissolutions dans l'ammoniaque et de précipitations par l'acide chlorhydrique, il donne à l'analyse^ des nombres qui concordent exactement avec la formule C'^H'^Az-0*. d'une combinaison renfermant deux molécules de furfurol pour une seule d'acide tnrtrique. Sa constitution est alors vraisemblable- ment exprimée par la formule COMi-C(OH) Az = ch-cmim:). GO'H-C(OH)-Az = CH-C'H'O. (') Berichte. t. \VI, p. 748. ( 7^;^ ) » L'acifle difurfuramide-dioxytarlrique ne renfermerait donc pas la chaîne pyrazoliqiie qui caractérise les acides précédemment décrits; aussi ne donue-t-il pas de glyoxaline à la distillation sèche et fonctionne-t-il comme acide bibasique. V Le sel ammoniacal, qui cristallise aisément, répond à la formule C'*H"'Az='0*(AzH')^+ 2H-O; on y a trouvé 6,o4 pour 100 d'azote am- moniacal, la théorie exigeant 6,89. » J'ajouterai, en terminant, qu'il a été impossible d'obtenir aucune com- binaison définie de l'acide nitrotartrique avec les sucres à fonction d'al- déhyde, comme la glucose ordinaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Un acide-phénol dérivé du camphre. Note de M. P. Cazeseuve, présentée par M. Friedel. « Comme produit dérivé de l'action de l'acide sulfurique sur le camphre monochloré, nous avons décrit, il y a quelques mois ('), un corps neutre sulfoconjugué, à fonction diphénolique. Nous avons désigné ce corps en C, dérivé du camphre avec départde méthyle, par ladénomination d'amé- thylcamphophénohulfone, répondant à la formule C'H'"(SO-) (OH)-O. Nous avons découvert, depuis, un corps congénère, acide-phénol, répon- dant à la formule C'-'H'-(SO-.OH) (OH)0, absolument isomérique avec le précédent. Les formules que nous citons mériteront, peut-être, d'être dou- blées. Nous étudions en ce moment ce point de vue. >> Le camphre monochloré est traité par six fois son poids d'acide sulfu- rique concentré, à la température de So" pendant trente heures. On verse dans l'eau froide. Après repos et filtration, on sature à chaud par le car- bonate de baryte et l'on concentre à cristallisation. L'amélhylcampho- phénolsulfone neutre cristallise mélangé au sel barvtique de l'acide isomé- rique formé dans la préparation. On fait cristalliser dans l'alcool à 70" bouillant qui n'abandonne que le corps neutre et retient le sel barytique, qu'on fait cristalliser à plusieurs reprises dans l'eau bouillante. » Ces cristaux de sel barytique se présentent sous forme de paillettes nacrées, grasses au toucher. Par décomposition avec l'acide sulfurique, on isole l'acide libre, qui est incolore, sirupeux, incristallisable, à saveur acide, araère et asiringente, avec une odeur rappelant les solutions de (') Comptes rendus, t. CX, p. g6j ; 5 mai 1890. C. R., tSgo. 2* Semestre. (T. CXI, N' 20.) 99 ( 744 ) tannin de bois de chêne. Il est très soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Il est sans action sur la lumière polarisée et distille partiellement sans dé- composition, sous pression réduite. » L'analyse élémentaire du sel barytiquc correspond à la formule C»H'='(SO=.0 \(0H)0 Ba 1 C''H'^(SO=.0^ /(0H)0 » L'acide est C'-'H'^(SO=.OH)(OH)0. Nous avons cru un instant à un corps en C"; mais les analyses multipliées ne laissent pas de doute sur la composition en C avec départ de méthyle. Ce corps renferme un groupe- ment acide SO-.OH essentiellement comparable à celui des phénols sulfo- conjugués connus : toutes ses réactions sur les réactifs colorés, sur les carbo- nates le prouvent. Il renferme également un 011 phénolique. Soit l'acide, soit le sel barytique colorent magnifiquement en bleu le perchlorure de fer. Le sel barytique formé dans la préparation aux dépens du carbonate précipite encore par l'eau de baryte et on obtient un corps insoluble dans les dissolvants, correspondant exactement à la formule C''H' = (SO-.0 \(0 \0 )Ba )Ba ■ C»H'-(SO^O/ /(Q/ /O » Enfin ce même sel barytique bouilli avec l'anhydride acétique pendant un quart d'heure donne un dérivé acétylé. Il suffit de chasser à la chaleur du bain-marie l'excès d'anhydride, de reprendre par l'alcool et de faire cristalliser pour obtenir un corps qui n'a plus d'action sur le perchlorure de fer, et qui correspond à la formule C»H'=(SO='.0 \(OC*H'0)0 )Ba C9IJ.2(^SQ2 Q/ /(OC-H='0)0 » Nous donnerons le dosage du soufre si précis. Nous avons trouvé : Matière o,43g3 SO*Ba 0,2947 Soit S o , o4o47 Ou pour 100 9' 21 La formule précédente exige (),3i. ( 745 ) » La potasse saponifie facilement cet éthcr à la chaleur du bain-nnarie et régénère le phénol blenissant le pcrclilorure de fer. )) Cet acide, que nous appelons amèlhylcamphophénolsulfurique, pré- cipite la quinine et la cinchonine de leurs solutions salines, ainsi que la brucine et la strychnine. Il ne précipite pas la morphine. Il réduit à l'ébul- lition le chlorure d'or, le chlorure de platine et le nitrate d'argent ammo- niacal, ce dernier plus lentement. Il précipite la gélatine, mais ne précipite pas l'eau amidonnée. Il ne précipite pas l'eau de chaux, mais seulement l'eau de baryte, comme nous l'avons dit. )) Les tannins, qui sont des acides-phénols, ont une façon analogue de se comporter. Le rapprochement nous paraît curieux à signaler. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés amyliques actifs. Note de M. Pbilippe-A. Guye, présentée par M. Friedel. « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie une Note relative aux variations du pouvoir rotatoire dans un même groupe de corps organiques actifs (' ). Je me permets de communiquer aujourd'hui les résultats que j'ai obtenus dans une première série d'expériences entreprises avec l'in- tention de soumettre au contrôle des faits les règles auxquelles je m'étais arrêté. CH^ II » Le chlorure d'amvle actif /^\ ^^^ caractérisé par un C2U3/ \CH?C1 seul atome de carbone asymétrique. Les masses des quatre groupes substi- tuants qui saturent ce carbone sont H = i, CH^ = i5, C=H» = 29, CH=C1 = 49,5. Le groupe de masse maximum est CH-Cl. » Pour une première approximation, on peut supposer ces masses con- centrées aux quatre sommets du tétraèdre schématique par lequel on représente le carbone asymétrique. » Des diverses substitutions possibles dans le groupe CIPCI, celles qui ont pour effet de conserver au groupe ainsi obtenu une masse supérieure (*) Comptes rendus, 3i mars 1890. ( 746) à colle des trois groupes non modifiés H, CH% C^H^ doivent conduire à (!es dérivés amyliques actifs de même signe que le chlorure d'amyle, si les vues que j'ai exposées sont exactes. )) Tel doit être, en particulier, le cas des composés réunis dans le Ta- bleau suivant; car on peut les regarder comme dérivant du chlorure d'a- mvle dans lequel on aurait successivement remplacé le groupe CH-Cl de masse /JQ.-'' P^r chacun des groupes inscrits en regard du nom du com- posé. Les masses de ces groupes substituants étant supérieures à celles des trois autres H, CH' et C-H% tous ces dérivés amyliques devront être polarimélriquement de même signe que le chlorure d'amyle, soit dextro- gyres, si l'on part du chlorure dextrogyre. Chlorure d'amyle CH^Cl Bromure d'amyle. ..... CH'Br lodure d'amyle CH-I Cyanure d'amyle CH'.CAz Mercaptan amylique. . . CII-.SH Oxyde de mélhylamyle . CIP. 0 . CIP » d'élhylamyle. . . . CIP.O.CMIs M de benzylamyle . CFP.O.C'H' M d'amyle CH^O.C^U" Forraiate d'amyle C1I-. O . CO II Acétate d'amyle CIP.O.C'^OH' Chloracétale "d'amyle... CIP. O.C"-01PCl Benzoate d'amyle.^. . . . CIP.O.C'OH^ Oxalate d'amyle CH^O.OCO.COC'H' Azolite d'amyle CH^.O.AzO" Azotate d'amyle CH^.OAzQ' Sulfocyanale d'amyle. . . CH'-. SC Az Acide amyle-sulfurique. CH^ 0 . SO' H Clilorure de valéryle. . . COCI Valcraldoxime CH . Az . OH Acide valérique CO-H Valérate de méthyle CO'CH' Valérale d'éthyle CO-C'H^ Valérate d'isobulyle . . . CO^C'H' Valérale d'amyle CO^C^II" Valér. de diisobutylam. CO-II. AzlI(C'IP)- Valérate d'aniline CO^H. AzH'.C^H^ Chlorhydrate d'amylam. CH-.AzH^HCl Formiate » CH^. AzHMICOOH Propionate » CH^ AzH^C^H'îO- Valérale » CH\AzH-.C^H"'02 Dichloroamylamine. . . . CH-. AzCl- Diamylamine CH^AzH.C^H" Chlorhydrate de diamyl. CH-. AzH.CMl", HCl Triamylamine CH^ AzH.(C^H")= Cidorhydraledetriamyl. GH2.AzH.(CMI")^ IICl Élhylamyle CiP.C^IF Phénylamyle CH^. C H = Diamyle CH^.C^II" Acide caproïque CH-. CO-H » De fait, les pouvoirs rotatoires de plusieurs de ces composés ont été mesurés par divers observateurs ('). J'ai préparé à nouveau quelques-uns d'entre eux, ainsi que ceux dont le pouvoir rotatoire n'avait pas été mesuré, en tout trente-deux composés, pour examiner comment ils se comportent (') MM. Erlenmeyer et llell, Just, Le Bel, Pierre et Puchot, Plimpton, Riban, Wurlz. ( 747 ) ail polarimètre ('). J'espère publier sous peu, au Bulletin de la Société chi- mique, celle partie purement expérimentale de mon travail. Je désire seulement faire remarquer que, en ce qui concerne le signe du pouvoir rotatoire, les faits sont venus confirmer mes prévisions. Les quarante dérivés amyliques ci-dessus sont, en e(}et, tous dextrogyres, conformément aux relations que j'ai établies. » Je jîoursuis des vérifications analogues, soit dans le groupe des corps lévogyres dérivés du chlorure d'amvle dextrogyre, soit dans d'autres groupes de corps actifs (-). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la saponification des composés organiques halogènes. Note de M. C. Cuabrié, présentée par M. Friedel. « Lorsque j'ai décrit les préparations des composés fluocarbonés que j'ai obtenus, j'ai parlé de l'action de la potasse qui les saponifiait plus ou moins facilement. • » J'ai pensé qu'on arriverait à un meilleur résultat en les traitant par l'eau de chaux, et qu'un moyen d'obtenir les alcools d'atomicité supé- rieure consisterait à saponifier ainsi leurs fluorhydrines. J'ai appliqué cette réaction à un composé nouveau : le fluorure d'éthylène. Pour le prépa- rer, je chauffe à 200°, dans un tube de verre de Bohème scellé, 1^^,88 de bromure C^H'Br^ avec 2S'', 54 de fluorure d'argent. L'action commence à froid. Le gaz obtenu a pour densité 2,4- La densité théorique est 2,3. L'eau de chaux l'absorbe à froid. C^H*F1= -h Ca(OH)- = C-H»0^ + CaFP. Glycol. )) Le fluorure de calcium est facile à caractériser. Pour montrer la for- mation du glycol, j'ai traité, suivant le conseil de M. Friedel, sa solution aqueuse par l'acide iodhydrique à chaud. Il s'est déposé un corps solide organique iodé, qui présente les caractères de solubilité de l'iodure d'é- thylène. )) I^a tribromhydrine de la glycérine qui a été préparée et qui m'a été offerte par M. Lespieau réagit également sur le fluorure d'argent. Je (') Je dois à l'obligeance de M. Le Bel et de M. Berg l'amylamine et la dichloro- amylamine dont j'ai fait usage. (^) Travail fait au laboratoire de M. Friedel. ( 748 ) poursuis l'étude de cette réaction ainsi que celle du fluorure d'argent sur le tétrabromure d'érythrène et la saponification par la chaux du fluorure produit, dans l'espoir d'obtenir l'érythrite dans le second cas. » Sans préjuger de l'avenir, je crois pouvoir signaler cette manière de tenter la synthèse des alcools polyatomiques comme pouvant donner des résultats satisfaisants. Mais j'ai, dans le môme ordre d'idées, une réaction à signaler que je crois tout à fait nouvelle. C'est celle qui consiste à traiter les chlorhydrines par l'anhydride borique Bo-0'. » Avec le bibromure d'éthylène et la tribromhydrine de la glycérine, j'ai obtenu beaucoup de bromure de bore en opérant à aSo", en tube scellé. » Je pense que la réaction avec le bromure d'éthylène a dû donner de l'oxyde d'éthylène que je n'ai pas encore pu caractériser. » Il ne serait pas difficile d'obtenir les alcools avec les anhydrides, et je poursuis l'étude de cette réaction avec les différents bromures et chlo- rures organiques. )) J'ai été ainsi amené à rechercher l'action du bore amorphe sur les chlorures de carbone. » Avec CC1\ on obtient beaucoup de chlorure de bore. )) Avec C^Cl*, la réaction marche moins bien. » Avec CCI", je n'ai rien obtenu. » Avec CCI*, mêlé au fluorure d'argent et additionné de bore amorphe, j'ai vu se produire des gaz fluorés et chlorés contenant du bore et du car- bone ainsi qu'un dépôt de ces deux métalloïdes et une petite quantité d'argent métallique. » Je conclus en insistant sur la saponification des éthcrs fluorés par l'eau de chaux, sur la production du chlorure de bore et la formation possible des alcools polyatomiques par l'anhvdride borique (' ). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un antiseptique gazeux; son action sur la bactérie pyogéne de l'infection urinaire. Note de M. C. Ghabrië, présentée par M. Ch. Bouchard (^). « Lorsque j'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie la formation du fluorure de méthylène (') au moyen de l'action du fluorure d'argent sur (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel. (') Travail du laboratoire de M. le Professeur Guyon, à l'iiôpital Necker. (') Comptes rendus, g juin 1890. ( 749 ) le chlorure de méthylène, j'ai exprimé mon intention d'étudier les pro- priétés physiologiques de ce composé nouveau. Le désir d'obtenir des gaz antiseptiques était une des raisons qui m'ont fait entreprendre l'étude des gaz fluocarbonés. » J'ai d'abord cherché à constater si le fluorure de méthylène aurait le pouvoir de s'opposer au développement d'une bactérie pyogène et même de détruire cette bactérie découverte dans les urines par M. le Professeur Bouchard en 1879 ('), étudiée par M. Clado, et caractérisée comme mi- crobe des accidents infectieux de l'appareil urinaire par MM. Albarran et Halle (^), élèves de M. le Professeur Guvon. » Je pris une urine contenant quelques colonies de la bactérie pyogène très pure que voulut bien me donner mon collègue M. Halle, et je plaçai une portion de cette urine dans une éprouvette contenant de l'air mélangé de son volume de fluorure de méthylène, et une autre portion dans une éprouvette contenant de l'air seul. Les deux éprouvettes étaient plongées dans le mercure. Ces deux échantillons d'urine étaient dans les mêmes conditions relativement à la présence du mercure et de l'air confiné. » Je les abandonnai vingt-quatre heures à la température de 35°; ensuite je prélevai une goutte de la première urine que j'introduisis dans un tube contenant un bouillon de culture aseptique, et j'en fis autant pour la deuxième. » Je mis ces deux ballons à cultiver à l'étuve pendant vingt-quatre heures, puis quarante-huit heures, et je constatai que la deuxième conte- nait une colonie florissante de la bactérie pyogène, tandis que la première n'avait pas cultivé. » Or, d'après MM. Albarran et Halle, douze heures suffisent au déve- loppement de la bactérie étudiée. » Depuis, j'ai varié les conditions de l'expérience, dans le but d'éviter complètement la présence du mercure. J'ai rempli de gaz mêlé d'air un tube contenant une urine où se développait la bactérie, et j'ai placé ce tube dans l'étuve à 35° pendant vingt-quatre heures. Ensuite, j'ai cherché à cultiver avec cette urine dans la gélatine et dans l'agar. » Deux tubes de gélatine ont été soumis à la température de i'i° pen- dant huit jours; deux tubes d'agar à la température de 35° pendant quatre jours. (') Leçons sur le jxdentissement de la nutrition, p. 25 1. (^) Bulletin de V Académie de Médecine, 21 août 1888. ( 75o) » Dans aucun de ces tubes, il ne s'est développé de colonies. » De CCS faits, je crois pouvoir conclure que le fluorure de méthylène possède le pouvoir de s'opposer au développement de la bactérie de l'infection urinaire et même de la détruire en plein développement. » IMais pour que cette propriété puisse recevoir une application efficace dans les maladies des voies urinaires, il fallait savoir si le gaz n'avait pas une action irritante. » Pour le constater, nous avons, M. le D'" Petit (de Santiago) et moi, fait arriver le gaz sur la membrane digitale d'une grenouille vivante et sur son mésentère. Nous n'avons pas observé d action irritante sur ces tissus. En tout cas, ce que ce premier examen nous a appris, c'est que l'action d'un courant de ce gaz ne produit d'autre effet que celui d'un simple cou- rant d'air. » Je me propose de rechercher l'action du fluorure de méthylène sur d'autres microbes pathogènes, particulièrement sur celui de la tubercu- lose, et aussi de voir si le fluorure d'éthylène, décrit par moi dans une autre Note, aurait une action antiseptique analogue. » Nous avons pensé, M. Lapicque et moi, qu'il serait curieux de con- naître les effets de l'introduction du fluorure de méthylène dans les voies respiratoires. Ce travail sera poursuivi par jM. Lapicque, qui a bien voulu se charger de cette recherche plus spécialement physiologique. » En présence de ces résultats, M. le professeur Guyon entreprend l'étude clinique de ce gaz. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fixation de l'azote gazeux par les Légumineuses. Note de MM. Tu. SchlœsiiVg fils et Em. Lacre.vt, présentée par M. Du- claux. « MM. Hellricgel et Willfarth ont montré, dans ces dernières années, que les Légumineuses sont capables de fixer l'azote gazeux de l'atmosphère, avec le concours de certains micro-organismes dont l'action est corréla- tive du développement de nodosités sur les racines. Leurs nombreuses et belles recherches ne laissent guère place au doute; et l'on peut, dès main- tenant, attribuer à ces savants l'honneur d'avoir établi un des faits qui intéressent au plus haut degré la nutrition végétale. » Mais, dans une aussi importante question, il est utile de multiplier les preuves et de leur donner le plus de rigueur possible. MM. Hellrieoel et ( 75i ) Willfarth ont toujours fait usage de la mélhode indirecte, fondée sur la seule analyse des sols, des graines et des plantes. Il restait, après leurs travaux, à tenter une démonstration, en quelque sorte décisive, de l'ori- gine de l'azote pris parles Légumineuses en dehors des graines et des sols, en s'appnyant sur la méthode directe. Il fallait faire pousser des Légumi- neuses dans les conditions oii elles passent pour fixer l'azote gazeux, et constater cette fixation parla mesure, avant et après culture, du gaz azote lui-même. Tel a été l'objet des expériences dont nous allons rendre compte. » On en aperçoit immédiatement les difficultés spéciales. Pour saisir avec précision la variation de l'azote gazeux, on est conduit à réduire autant que possible le volume de l'atmosphère, forcément confinée, mise en rap- port avec les plantes. Dès lors, on ne peut ni introduire au début dans les appareils tout l'acide carbonique qui sera nécessaire à la végétation, ni y laisser dans la suite tout l'oxygène qui se produira par l'accomplissement de la fonction chlorophyllienne. Il faut donc pourvoir à la nécessité de fournir peu à peu le premier gaz et d'absorber le second dans une mesure convenable. De là des dispositifs et des opérations dont voici une descrip- tion très sommaire. » Dans une sorte d'allonge cylindrique en verre, on introduit du grès calciné, imbibé d'une solution nutritive minérale exempte d'azote. L'allonge est stérilisée avec son sable, et toutes précautions sont prises pour en fermer l'entrée aux germes de l'ex- térieur. On sème dans le grès trois graines de pois nains ( pois Gonthier), qu'on arrose d'un peu d'eau pure où l'on a broyé quelques nodosités fraîches de pois et de fèves de pleine terre; et l'on place l'allonge sur une fenêtre au midi. » Par deux tubulures latérales, l'allonge est mise en relation avec un dispositif situé à l'intérieur du laboratoire, comprenant une trompe à mercure et un tube de verre de Bohême rempli de tournure de cuivre et couché au-dessus d'une rampe à gaz. On peut prendre, au mojen de la trompe, de petits échantillons de l'atmosphère de l'allonge. On peut les analyser sans aucune perte d'azote. Quand l'analyse en indi- quera l'utilité, on introduira dans l'appareil de l'acide carbonique, ou bien on absor- bera de l'oxygène en chauflant la colonne de cuivre et y faisant passer les gaz, tou- jours avec la trompe. » Dès que les graines sont semées et les diverses parties de l'appareil reliées entre elles, on fait le vide parfait dans tout le système ; puis on introduit successivement de l'oxygène (20 à 20 pour 100), de l'acide carbonique (6 à 9 pour 100) et de l'azote (65 à 70 pour 100) purs, ce dernier gaz étant mesuré avec la plus grande exactitude dans un volumèlre. » Pour éviter toute perte d'azote pouvant résulter d'un défaut d'étanchéité de l'ap- pareil, on fait en sorte que la pression intérieure des gaz soit à tout moment, durant C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N« 20.) lOO ( 752 ) toule rexpérience, inférieure de quelques centimètres de mercure à la pression atmo- sphérique. » La végétation se produit. Elle a duré, dans nos essais, près de trois mois (août- octobre), au cours desquels on a fréquemment procédé aux. manipulations propres à entretenir une composition convenable de l'atmosplière intérieure. )> A la fin, on refait le vide parfait, et l'on détermine, avec la même précision qu'au début, le volume de l'azote extrait, débarrassé de l'oxj^gène et de l'acide carbonique qui l'accompagnent. » Nous avons exécuté ainsi deux expériences. Les pois n'ont pas pris un grand développement. Ils étaient sains et, pour leur taille, assez vigou- reux. Ils ont donné des fleurs, mais n'ont point fructifié. Voici les chiffres qui s'y rapportent. Méthode directe. * Expérience II Expérience I. (une graine avortée). Azote gazeux introduit 2681,2 2483,3 Azote gazeux extrait 2602,1 2407,4 Différence ou azote gazeux fixé. 29, i = 36'"s,5 25,9 = 32"e,5 » Il est impossible d'attribuer ces différences à des erreurs tenant à la méthode suivie. En supposant que dans chaque mesure on ait commis l'erreur maxima, et comptant toutes les erreurs dans des sens tels qu'elles produisent la plus grande erreur possible, on trouve que celle-ci ne peut dépasser 3'='^. » L'examen des plantes, en fin d'expérience, a fait reconnaître la pré- sence d'un grand nombre de nodosités sur les racines de chacune d'elles. » Des résultats qui précèdent nous pouvons rapprocher ceux de la mé- thode indirecte appliquée aux mêmes pois. Nous y ajouterons aussi, dans le Tableau ci-après, des chiffres relatifs à une culture de trois autres pois, venus à côté des premiers, sur un sol et dans un allonge semblables. Seu- lement les graines de ces trois pois n'ont pas reçu de liquide contenant le microbe des nodosités ; de plus, les deux tubulures de leur allonge sont res- tées ouvertes; mais, comme il n'en pouvait résulter qu'un renouvellement très borné de l'atmosphère intérieure, nous leur avons fourni de l'acide carbonique ; nous nous contentions, dans ce but, de souffler chaque jour avec la bouche deux ou trois fois la contenance des poumons par une des lubuhires de l'allonge. Comme il était à prévoir, ces trois derniers poig sont demeurés dépourvus des nodosités et n'ont point fixé d'azote gazeux. ( 753 ) Méthode indirecte. Pois Expérience I. Expérience II. sans nodosité. uiK m? lug Azote du sol a van l l 'expérience ... 4 , 3 ) „ ""-, 4 , 3 ) „ "'1 4 , 3 ) , "iv Azote des graines 28 , 3 ) 28 , 2 ( 28 , 2 ) Azote du sol après l'expérience. . . i5,i( „ i7)5)„-,, 8,3)^„ » 7 , ■• rn 73,2 / 66,6 o M^ii Azote des plantes entières 58, i) 49)i) 24,6) Gain d'azote 4°, 6 34 , i 0,6 » Tl n'y a pas concordance complète, en particulier pour l'expérience I, entre l'azote gazeux disparu qu'indique la méthode directe et le gain d'azote fourni par la méthode indirecte. On ne s'en étonnera pas, si l'on se rappelle la limite d'erreur mentionnée pour la première, et surtout si l'on songe que, dans la seconde, la détermination de l'azote des sols laisse toujours subsister une petite incertitude, le dosage étant exécuté sur SooS"" de matière environ et devant être ensuite rapporté à 2''^, 3. La portée de nos expériences n'est en rien amoindrie par l'écart que nous signalons. » En résumé, la méthode indirecte démontre qu'il y a eu gain d'azote au cours de la végétation, et la méthode directe que ce gain est réellement dû à la fixation d'azote gazeux. » Observations sur la Note précédente ; par M. Berthelot. « La Note présentée à l'Académie par MM. Th. Schlœsing fils et Em. Lau- rent est fort intéressante; elle me paraît clore la polémique relative à la fixation de l'azote libre par le concours du sol et des végétaux. Elle montre en effet, — d'accord avec la longue suite de mes observations, poursuivies depuis i883, et confirmées par MM. Dehérain, Frank et Tacke, comme avec les observations faites d'autre part par MM. Hellriegel et Willfarlh, Bréal et Prazmowski, — que le sol et les plantes s'enrichissent d'azote, sous l'influence des microbes, microbes dont j'ai découvert la présence dans le sol, et dont les savants allemands ont reconnu le parasitisme et l'action spécifique sur les racines des Légumineuses. » ( 734 ) MICROBIOLOGIE. — Sur le microbe des nodosités des Légumineusfs. Note de M. Em. Laurent ('), présentée par M. Duclaux. « Malgré les nombreux travaux consacrés à l'étude des nodosités des racines de Légumineuses, on est encore bien peu renseigné sur les causes qui président à leur formation. Les organismes qu'on y rencontre ont été tour à tour considérés comme des êtres parasites, rangés parmi les Myxo- mycètes, les Bactéries ou les Champignons filamenteux; d'autres botanistes leur ont refusé toute autonomie. » Il est pourtant facile de s'assurer, en cultivant des Pois à l'abri de tout germe étranger, que les racines de Légumineuses ne donnent pas spontanément de tubercules; l'intervention d'un germe est nécessaire, soit qu'il provienne d'une nodosité ou d'une terre qui a porté des Légumi- neuses. )) On peut aussi (et de nombreux savants l'avaient fait avant moi) faire des inoculations de racine à racine. Sur des Pois nains, cultivés sur une solution nutritive privée dazote combiné, j'ai toujours vu ces inoculations réussir quand je prenais la semence dans des tubercules par trop âgés. Les premières nodosités apparaissaient huit ou dix jours après la piqûre sous-épidermique de la racine à infecter. Le succès est moins constant quand la semence est prélevée sur la plante vers l'époque de la formation des graines. » J'ai ainsi réussi à inoculer au Pois les nodosités de plus de trente es- pèces de Légumineuses appartenant à des genres très différents. Le nombre, les dimensions des nodosités, ainsi que l'aspect des microbes qu'on y trouve, varient pourtant avec la nature des espèces auxquelles on a em- prunté la semence. )) Il y avait un pas de plus à faire pour assurer à ces microbes l'auto- nomie qu'on leur a contestée, c'était de les cultiver dans des cultures pures, en dehors des tissus. Divers savants assurent y avoir réussi; mais les affirmations de plusieurs d'entre eux me semblent contestables, car ils donnent comme mobiles les êtres rencontrés dans leurs cultures. Or les bactéroïdes des nodosités, comme ceux de mes cultures, n'ont jamais que le mouvement brownien. (') Travail du laboratoire de Microbiolojjie de la Sorbonne, à l'instilut Pasteur. ( 755 ) » De mon côté, j'ai obtenu des cultures florissantes en ensemençant, à l'abri de tout germe étranger, un jDeu de la substance d'une nodosité sur des bouillons, gélatinisés oa non, de Pois et de Lupin. Dans les milieux liquides, un dépôt visqueux se forme au fond des matras de culture, et l'on y retrouve, au microscope, les formes en Y, en T, et même les formes les phis compliquées des bactéroïdes observés dans les nodosités. Ces liquides de culture, inoculés dans la racine de jeunes Pois, y déterminent la formation de nodosités. )) Il n'est même pas nécessaire d'avoir recours à des sucs végétaux, on peut cultiver le microbe des nodosités dans de l'eau pure, à laquelle on a ajouté un millième de phosphate de potassium, un dix-millième de sulfate de magnésium et cinq ou dix millièmes de saccharose bien pure. Dans ce mélange, dans lequel on n'a pas mis d'azote, les bactéroïdes donnent, après 4 ou 5 jours à 24°, une membrane visqueuse collée au fond du vase de cul- ture. La saccharose peut être remplacée parla maltose, la lactose, la dex- trine, la mannite ou la glycérine. » Dans ces milieux privés d'azote, les bactéries banales, cultivées com- parativement, poussent peu ou mal. Le microbe des nodosités donne, au contraire, un dépôt assez notable. Il semble donc qu'il ait la propriété d'as- similer l'azote libre. Mais c'est là un point sur lequel je me réserve de re- venir. » Ces êtres sont donc bien réellement autonomes. Dès lors à quelle place faut-il les mettre? Beaucoup de savants en ont fait des bactéries, en se fon- dant sur leur aspect dans les nodosités adultes. On les voit sous forme de corpuscules bactériformes rectilignes, courbés, quelquefois en Y ou en T, quelquefois à ramifications plus compliquées. » Lorsqu'on examine au microscope des tubercules en voie de crois- sance, surtout si l'on plonge les coupes dans une solution assez étendue de violet Dalhia, on découvre toujours des filaments très irréguliers, traver- sant la région centrale du tissu cellulaire. Je les ai même observés dans les nodosités des Lupins et du Haricot d'Espagne, contrairement aux assertions de plusieurs botanistes. Çà et là, ces filaments donnent des renflements sessiles, ou situés au sommet de petits rameaux latéraux. A la surface de ces renflements apparaissent des ramuscules très courts qui leur donnent l'aspect d'une mûre. J'ai ainsi observé chez le Lathyrus sativus, le Galega officinalis et chez le Pois, la production de ces bactéroïdes sur les renfle- ments mamelonnés des filaments et parfois le long des rameaux. Ces cor- puscules ne tardent pas à se détacher et cont;inuent à vivre dans la masse ( 756 ) protoplasmique environnante. Au lieu de se multiplier par division trans- versale, comme les bactéries, les bactéroïdes se ramifient par une sorte de bourgeonnement dichotomique qui aboutit à la production des formes en Y et en T si caractéristiques. Les bourgeons ainsi produits se séparent à la façon des cellules de levures. Ce mode de ramification et de reproduction rappelle celui que M. Metchnikoff ( ' ) a signalé chez le Pasteuria rdmosa, parasite des Daphnies. Ce microbe et les organismes des nodosités légumi- neuses me paraissent devoir constituer un groupe distinct, intermédiaire entre les bactéries et les champignons filamenteux inférieurs, et qu'on pour- rait appeler Pasteuriacées . « ZOOLOGIE. — Sur quelques caractères transitoires présentés par le Chelmo rostratus Linné, jeune. Note de M. Léon Vaillant, présentée par M. E. Blanchard. « Dans une collection rassemblée à l'île Thursday, détroit de Torrès, par M. Lix, se sont trouvés deux jeunes poissons, qui présentent quelques faits nouveaux pour les métamorphoses subies par les Squammipennes avant d'acquérir leurs caractères définitifs. » Ces exemplaires, identiques dans leur aspect général, mesurent seule- ment, l'un 19""°, l'autre 21""™. Malgré cette petite taille, leur forme, sauf quelques différences légères dont il sera question plus loin, leur système de coloration, montrant sur le corps cinq bandes sombres lisérées de blanc et une tache oculiforme noire cerclée d'argent sur la dorsale molle, font reconnaître au premier coup d'œil le Chelmo rostratus Linné ; le nombre des épines confirme cette détermination. » Les proportions sont cependant quelque peu différentes de ce qu'elles deviennent chez l'adulte, le corps étant relativement moins élevé : la hau- teur équivaut à la moitié de la longueur, au lieu des deux tiers, le museau étant sensiblement plus court; il occupe les deux cinquièmes de la lon- gueur de la tête au lieu des quatre septièmes. )) M. Lutken, sur un individu de cette même espèce, long de SS""", avait déjà observé des faits analogues; mais les exemplaires étudiés ici offrent à l'appareil operculaire des modifications plus singulières. Le préopercule, en angle droit, porte à sa partie saillante une épine robuste, comme tron- (') Annales de l'Institut Pasteur, t. II, p. i65; 1888. ( 7^7 ) quée, longue d'environ o""",7 snr le plus petit individu, dentelée à son côté supérieur; le bord montant de l'os et le bord horizontal présentent également des dentelures, plus marquées et moins nombreuses sur celui-ci. L'exemplaire de 21""" a ces dentelures moins fortes et l'épine an- gulaire se trouve réduite à une tubérosité à peine saillante, mousse au côté gauche, aiguë au côté droit. )> Malgré la petite différence de taille, ces accidents, on le voit, tendent à disparaître chez le plus grand individu, et l'on comprend que M. Lutken n'en ait pas observé trace sur son exemplaire, notablement plus développé et montrant déjà, sous ce rapport, les caractères de l'adulte, c'est-à-dire un préopercule arrondi avec un bord libre très finement denticulé. » En résumé, d'après l'examen de ces jeunes Chelmo-rostratus, cet ani- mal, avant de prendre sa forme parfaite, présente des caractères transi- toires, qui nous permettent d'étendre à ce genre les notions acquises pour d'autres types dans le groupe des Squammipennes, en ce qui concerne les métamorphoses des Poissons. D'autre part, cette disposition singulière du préopercule peut aider à établir, au point de vue systématique, les re- lations naturelles des genres Holacanlhus et Pomacanthus avec les Chebno et sans doute les Chœtodon. Puisque les premiers conservent à l'état adulte une épine préoperculaire qui, chez les seconds, n'existe que temporaire- ment, ils doivent être considérés comme occupant dans la série un rang inférieur. » ZOOLOGIE. — Sur le dimoi'phisme sexuel des Copépodes ascidicoles ('). Note de M. Eugène Canu. « Les nombreuses espèces de Copépodes qui sont commensales ou parasites des Tuniciers appartiennent à plusieurs familles. Les formes les plus élevées, de beaucoup les mieux connues grâce aux travaux de Thorell, Buchholz, Kerschner et Giesbrecht, se rangent parmi les Nolo- delphyidés. On les trouve plus spécialement dans les Ascidies simples; les mâles sont plus petits que les femelles adultes et en diffèrent par quel- ques caractères morphologiques qui les rapprochent des jeunes femelles immatures. J'ai déjà insisté sur ces faits, signalés antérieurement par Gies- { ' ) Travail du laboratoire de Wimereiix. (Pas-de-Calais). ( 758 ) brecht chez les Notopterophorus,Tpoar\es interpréter comme un phénomène de progénèse dans le sexe mâle (^Bulletin scientifique, t. XXII, p. 484)- » Les Copépodes parasites des Synascidies appartiennent en général à d'autres familles; dans la plupart des espèces, les femelles seules ont été soigneusement étudiées par les carcinologistes. Ce n'est que rarement que des Copépodes mâles ont été observes dans les Tuniciers; ils ont été, dans ce cas, décrits comme espèces distinctes, ou bien rapprochés d'exemplaires femelles recueillis dans le même hôte; mais ces déterminations ne me paraissent reposer sur aucune base sérieuse, et les nombreuses descrip- tions publiées par Hesse laissent subsister sur ce point une complète incertitude. Il existe en effet, entre les deux sexes, des différences con- sidérables, et ce'n'est qu'en suivant pas à pas les métamorphoses de ces parasites qu'il était possible de faire un rapprochement certain entre les deux sexes d'une même espèce. » Je prends comme typeV Enterocola/ulgens (xan Beneden), commun à Wimereux dans le Polyclinuni siiccineum (M.-Edw.). » 'La. femelle se rencontre très fréquemment, pendant toute la belle sai- son, dans la plupart des connus de la Synascidie, et s'y aperçoit facilement à cause de la belle coloration rou"e des œufs mùi's. Elle est vermiforme et ses mouvements très restreints sont d'un parasite définitif. Comme on le sait, d'après les descriptions de van Beneden, Claus et délia Valle, elle ne possède pas d'appendices natatoires; les pattes thoraciques, très réduites, ne portent que des épines recourbées en crochet et ne peuvent servir qu'à )-amper. » Contrairement à l'opinion de Claus et de della Valle, le genre Ente- rocola est dépourvu de mandibules. Ces appendices (dernière paire d'ap- pendices naupliens) entrent en régression pendant la métamorphose, durant le passage du dernier stade nauplien au premier stade cyclopoïde. » Dans l'évolution de la femelle, c'est le deuxième embryon cvclo- poïde qui est le dernier stade mobile, et c'est à cet état que le parasite recherche son hôte définitif. A la mue suivante, l'embryon femelle perd tous les attributs du Copépode libre; les antennes se simplifient, les soies et les bâtonnets sensoriels disparaissent, les pattes se transforment en moignons armés de crochets. Chez la femelle, le deuxième stade cyclo- poïde est donc suivi du premier stade entérocolicn, curieuse condensation embryogénique exclusivement limitée à ce sexe. w Le mâle, après ce deuxième stade cyclopoïde, continue à se déve- ( 7^9 ) lopper suivant le mode normal des Copépodcs nageurs, par un accroisse- ment irradiiel des orarancs natatoires et sensoriels; il s'écarte donc totale- ment de la femelle, pour ressembler plutôt aux formes semi-parasites comme Notodelphys. Il est très commun dans les Polyclinum à la fin de l'été, et plus rare au printemps. Sa taille dépasse i"""; les cinq segments thoraci- ques sont libres et l'abdomen comprend cinq segments et la furca. Les antennules et les antennes sont pluri-articulées, et munies de soies et d'or- ganes sensoriels; les mandibules manquent; les quatre paires de pattes natatoires ont deux rames pluri-articulées, la cinquième paire est plus réduite. » L'éthologie et l'ontogénie s'accordent pour établir l'identité des formes sexuelles de VEnterocolafii'gens, dont le dimorphisme sexuel devient des plus remarquables par la précocité de son apparition dans le cours des métamorphoses embryonnaires. » Les Enteropsidœ {kmWy\\\a%) présentent des faits analogues, qui ont jusqu'ici échappé aux naturalistes à cause même de ce dimorphisme si précoce et si accentué; les espèces (Yffadgryps, lercs et aculeatus, décrites par C.-W.-S. Aurivillius d'après des exemplaires recueillis dans Molgula ampultoides, ne sont que le mâle, adulte et très jeune, d' E nteropsi's sphinx signalé par cet auteur dans la même Ascidie ('). » ZOOLOGIE. — Sur les différences sexuelles du Lepadogastcr bimaculatus flem (-). Note de M. Frédéric Guitel, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Dans le cours de mes recherches sur les Lépadogasters (Archives de Zoologie expérimentale el générale, 1888), j'avais plusieurs fois remarqué des différences notables entre les individus de L. bimaculatus que je cap- turais. Dans le but de rechercher la raison déterminante de ces dilfé- rences, j'ai examiné pendant mon dernier séjour au laboratoire de Roscoff un assez grand nombre de ces animaux et voici les faits que j'ai ob- servés : » Tous les indiA^dus que j'ai étudiés présentent les caractères qui dis- (^) Krustaceer hos ArkLiska Tunskaler {Vega Expedltioncns Jakttagelser. Bd. IV, Stocholm; i885, p. 342-248). (2) Ce travail a été fait au laboratoire de Roseoll' (Finistère). G. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N» 20.) "" ( 76o ) tinguent le L. bimaculalus de toutes les autres espèces du même genre ( ' ); mais, parmi ces individus, il y en a de deux formes différentes. Voici les traits caractéristiques de ces deux formes : )) Dans la première, l'épaisseur maxima de la tête est contenue deux fois dans su largeur, deux fois et quart dans sa longueur et généralement huit fois dans la longueur totale du corps. I.e museau est arrondi et très obtus, de sorte que, à peu de distance de son extrémité, il est aussi large qu'à sa base. Le diamètre de l'œil est com^jris une fois et trois quarts dans l'espace interorbitaire, une fois un tiers dans l'espace préorbitaire et deux fois dans l'épaisseur maxima de la tête. Le profil du museau et celui du crâne font un angle obtus très nettement indiqué, dont le sommet se trouve sur la ligne qui joint les deux yeux. Cette forme atteint une plus grande taille que la seconde; sa couleur est généralement d'un vert clair uniforme, avec le dessous de la tête blanc tacheté de noir. Il y a des indi- vidus marbrés. » Dans la seconde forme, l'épaisseur maxima de la tête est contenue une fois et trois quarts dans sa largeur, deux fois et quart dans sa longueur et sept à huit fois dans la longueur totale du corps. Le museau est atténué dès sa base. Le diamètre de l'œil est contenu une fois seulement dans l'espace interorbitaire et dans l'espace préorbitaire, deux fois dans l'épais- seur de la tête. Le profil du museau se continue insensiblement avec celui de la tête. Les individus de cette catégorie restent toujours notablement plus petits que ceux de la première; ils sont généralement marbrés de diverses couleurs, mais quelquefois leur teinte est uniforme. » Les différences qui précèdent sont difficiles à synthétiser d'après des descriptions techniques comme celles que je viens de donner; mais quand on a les deux formes sous les yeux on les distingue au premier coup d'œil et on constate que leurs différences peuvent se résumer ainsi : la première a la tête très large, les joues très saillantes, le museau obtus et les yeux petits, tandis que la seconde a la tête étroite, les joues aplaties, le museau atténué et les yeux relativement gros. » La largeur de la tête de la première forme tient à ce que son muscle releveur des mâchoires esl énorme, et fait une saillie considérable sur les côtés de la tête, ce qui n'a pas lieu dans la seconde forme. (') La dorsale et l'anale sont séparées, ce qui les distingue du L. Gouanii Lac, du L. Brownil Risso et du L. IJ-YWe/iOHvV Risso ; de plus, l'anale a de quatre à six rayons et la dorsale de cinq à sept, ce qui les distingue du L. Candollii Risso et du L, graciUs Moreau {Mirbelia gracilis Canestrini). ( 76i ) » J'ai ouvert un grand nombre d'individus des deux formes et j'ai con- stamment trouvé des testicules dans la première et des ovaires dans la se- conde. Il est donc à peu près certain que les deux formes représentent le mâle et la femelle de la même espèce, le L. bimaculatus. Pour acquérir la certitude absolue de ce fait, il faudrait pouvoir élever les embryons d'une même ponte et retrouver parmi eux les deux formes. Malheureusement je n'ai jamais pu arriver à ce résultat, car jamais je n'ai réussi à voir les em- bryons passer de la forme larvaire à la forme adulte. » Malgré cela, l'identité des caractères spécifiques dans les deux formes et le fait que la première a toujours des testicules et la seconde des ovaires suffisent, selon moi, pour qu'on puisse affirmer qu'elles ne constituent pas deux espèces distinctes, mais qu'elles sont les deux sexes d'une même es- pèce, le L. bimaculatus. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur les forces moléculaires antagonistes qui se pro- duisent dans le noyau cellulaire, et sur la formation de la membrane nu- cléaire. Note de M. Cii. Degagny. (Extrait.) « Dans une Note adressée au mois d'août dernier, j'ai cherché à mon- trer que les matières chromatiques polaires, chez les Spirogyra, sont de provenance nucléaire; qu'elles se détachent du nucléole et que, mêlées aux matières colorables du filament, elles sont refoulées vers les pôles du fuseau, dans des directions parallèles au grand axe de la cellule. » Existe-t-il des preuves directes, pouvant montrer nettement l'antago- nisme qui se produirait entre les diverses parties des matières colorables du noyau? J'avais basé la démonstration de ma thèse sur ce fait, que les ma- tières chromatiques polaires rentrent dans le noyau. D'autres faits, que je n'avais pas d'abord remarqués, sont venus confirmer les données de mes premières observations. » On sait que l'augmentation de volume du noyau est le premier indice de la rupture de l'équilibre qui régnait à son intérieur, et le prélude de sa division. Cette augmentation de volume, il l'acquiert progressivement; on voit sa membrane se distendre dans des directions variées et, en même temps, les granulations colorées en rouge, dont j'ai parlé, se répartir dans la ca- vité du noyau. Alors le nucléole n'occupe plus sa position d'équilibre au centre; on le trouvé placé tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. On peut soup- çonner qu'il s'y trouve repoussé alternativement et que la cause doit en ( 76^ ) être recherchée clans la présence toute récente des granulations rouges, puisque, avant leur apparition, il restait en équilibre. » On verra que tous ces faits : apparition des granules et petits boyaux rouges, entremêlés au fdament dont les microsomes sont colorés en vert; gonflement du noyau, projection du nucléole, sont sous la dépendance de la même cause, qu'ils commencent au môme moment et concourent au même but. » La séparation des particules nucléolaires se fait généralement d'une façon lente chez les Spyrogyra; le nucléole ne perd pas sa position centrale où il est en équilibre. D'autres fois, et on le constate, comme je l'ai dit, après de longues et stériles observations, le phénomène de séparation s'exa- gère; on trouve alors inopinément l'explication de tout ce qui se passe à l'intérieur du noyau. Le nucléole se rompt quelquefois brusquement en masse, et des particules nombreuses colorées en rouge sont projetées, non plus dans diverses directions, mais du môme côté, comme des projectiles qui sortiraient d'une arme à feu. Le nucléole est alors refoulé dans une direc- tion opposée à celle des granulations qu'il projette. Il y a antagonisme vi- sible entre les diverses parties des matières chromatiques du nucléole. Celui-ci reprend bientôt sa position centrale d'équilibre, mais tout antago- nisme n'a pas cessé entre lui et les particules qui se sont séparées de sa masse. Celles-ci se répartissent dans la cavité et subissent l'action répulsive du nucléole; elles traversent la membrane, en formant les fils achromati- ques, puis, au delà de celle-ci, la condensation de matières protoplasmi- ques aux pôles. Nous allons en trouver la preuve dans la formation de la membrane nucléaire. » La membrane nucléaire naît à la surface des moitiés de nucléole arri- vées aux pôles; elle naît par la formation progressive de petites bulles dia- phanes, qui se forment sur les matières chromatiques comme les bulles qui montent sur un liquide en fermentation. Ces bulles augmentent bientôt en nombre et en volume. Elles se réunissent, celles de l'extérieur repous- sées par les matières polaires très denses qui s'approchent à celles de l'intérieur tournées vers la région équatoriale, en crevant les unes dans les autres, pour former au devant du nucléole la vésicule claire. » Il se forme donc, au contact des matières chromatiques, aussi bien du côté polaire que du côté équatorial, du côté des matières protoplasmi- ques préexistantes que du côté du tonneau, oîi ces matières protoplasmi- ques ne sont pas encore arrivées, chez les Spirogyra, des matières plas- miques qui se condensent sous forme de membrane, et des matières (763) liquides avides d'eau, qui produisent la turgescence des bulles, des vési- cules, puis finalement de la membrane nucléaire. » C'est-à-dire qu'il se produit, comme j'ai cherché à l'établir à diverses reprises, au contact des matières chromatiques nucléaires, des matières dont certaines parties coagulablcs changent rapidement d'état au fur et à mesure de leur production, dont les autres, produisant les effets de turges- cence, restent dissoutes sous forme d'hydrates de carbone, d'amides solu- bles. » Les granulations rouges détachées du nucléole ne font que reproduire sur leur passage les mêmes réactions, en formant les fils achromatiques dont l'apparition est contemporaine de la turgescence du noyau, suivie bientôt de la dissolution de la membrane et de la cendensation aux pôles de matières protoplasmiques nouvelles — » GÉOLOGIE. — Sur l'origine des rideaux en Picardie. Note de M. Henri Lasxe, présentée par M. Daubrée. « Je demande la permission de répondre quelques mots aux critiques formulées par M. de Lapparent (^Comptes rendus, 3 novembre 1890) au sujet de l'explication que j'ai donnée du phénomène des rideaux {Comptes rendus, 7 juillet 1890), très développé dans la région picarde. Faut-il lui reconnaître une origine géologique, comme je le crois, ou simplement l'attribuer au résultat de la culture, comme le pense M. de Lapparent? )) J'ai déjà développé, ici même, et dans le BuUelin de la Société géolo- gique de France, les observations relatives au parallélisme complet des rideaux et des diaclases. M. de Lapparent ne me paraît pas attacher assez d'importance à cette corrélation exacte, quand il se contente de l'expli- quer par la dépendance, mise en lumière par M. Daubrée, entre la direc- tion des éléments des vallées et celle des diaclases. Dans le cas actuel, nous trouvons nombre de rideaux qui ne sont parallèles ni au thalweg, ni aux bgnes de niveau; de telle sorte qu'ils dépendent d'un système de dia- clases, pendant que la vallée dépend d'un autre : la relation est donc directe, et sans intermédiaire, entre les rideaux et les diaclases. » Quand je parle de la dissolution souterraine du calcaire, je ne crois pas faire une hypothèse gratuite. La dissolution superficielle est démontrée directement par de nombreux exemples, sans parler de la composition de l'eau des sources; et l'on ne comprendra pas que la même action dissol- ( 764 ) vante ne soit pas exercée en profondeur, par les eaux qui ont pénétré à la faveur des diaclases jusqu'à la couche plastique qui les retient, sur la craie avec laquelle elles sont ainsi mises en contact. De là, dans la craie, des affaissements dont nous pouvons constater les résultats. » Il est possible que la culture prolongée ait parfois accumulé des terres, reproduisant ainsi l'apparence extérieure des rideaux ; mais, tout en concé- daut volontiers que le travail des hommes a régularisé les arêtes et les talus, je me refuse à y voir la cause du phénomène dans ce qu'il a de gé- néral, au moins en Picardie. )> I. Une série de preuves peut être tirée des circonstances extérieures. En premier lieu la grandeur du phénomène. A côté des petits ressauts, il existe des accidents qui présentent 20™ et plus de hauteur, sans qu'il soit possible de trouver une ligne de démarcation entre les différents ordres de grandeur. Les rideaux déplus de lo" sont très fréquents, et, à cette dimen- sion, il me paraît difficile de les attribuer au travail des hommes. » On rencontre la même difficulté dans le cas souvent constaté oîi plu- sieurs rideaux importants se succèdent, séparés seulement par une faible distance horizontale, simulant ainsi un vaste escalier. Je citerai un exemple, voisin de Ribemont (Somme), où il existe quatre rideaux successifs, avant chacun de 7™ à 10™ de hauteur, et séparés horizontalement par des espaces de iS™ à 20™ au plus. » Certaines vallées présentent un fond plat, souvent de très faible lar- geur, bordé de part et d'autre par deux rideaux en regard, immédiatement surmontés de plusieurs autres échelons rapprochés. Là encore, l'explica- tion par les travaux de culture est impuissante, car la place manque pour le déblai ou le remblai qui aurait dû être fait. » Les rideaux ne se trouvent pas nécessairement sur des pentes ra- pides : il en est qui limitent au-dessus et au-dessous des surfaces peu in- clinées. J'en ai même vu à partir du pied desquels le terrain remontait à contre-pente. » Sur les pentes où l'érosion a mis la craie à nu, les rideaux ne s'en sont pas moins produits, et alors leur talus est en craie, à peine couronné par- fois d'une mince couche d'argile à silex. Là encore on ne voit pas l'effet des travaux de culture. Je pourrais ajouter beaucoup d'autres remarques analogues, ayant la même signification, et faciles à vérifier partout dans la Somme et le Pas-de-Calais. » II. Il me reste encore à faire valoir, dans le même sens, des considé- rations tirées de la structure interne. On rencontre là certaines difficultés ( 765 ) résultant, d'une part, de ce que les coupes sont rares et, de l'autre, qu'on manque de points de repère dans la craie. Il n'en est qu'un bien marqué, c'est la base de la craie phosphatée à Beleinnitella quadrata, nettement sé- parée de la craie blanche sous-jacente. Quoique je n'aie pas eu l'occasion d'observer une coupe présentant en regard les deux lèvres dénivelées de la fissure, l'ensemble des faits observés équivaut à cette constatation di- recte. J'ai toujours observé, de part et d'autre d'un rideau, une dénivella- tion brusque des couches. Il en est ainsi au Grand-Rideau, à Orville : sa hauteur est de 12'° au moins, et la base de la craie phosphatée subit d'un côté à l'autre un affaissement de même importance. Les ouvriers traduisent ce mouvement en disant que les couches de craie suivent la forme du ter- rain. » Un peu plus loin on rencontre la vallée Toussaint, petite dépression parallèle à l'Oise, bordée par des rideaux et barrée transversalement vers son origine par un rideau important: au-dessous, on trouve la craie phos- phatée; au-dessus, au contraire, la craie blanche inférieure. D'où il résulte qu'il existe en ce point un affaissement de ij" environ, auquel correspond le rideau. » On trouve fréquemment au-dessous des rideaux des poches creusées dans la craie, dont quelques-unes ont été exploitées pour le phosphate qu'elles contenaient. On a pu constater que rien n'était modifié dans la position relative des terrains qui les remplissent. Or ces poches n'ont pu se former que sur les plateaux antérieurement à l'érosion diluvienne, d'oîi il résulte que la craie oii elles sont creusées s'est affaissée, depuis cette époque, d'un mouvement d'ensemble. Cet affaissement dépasse souvent 20" et correspond toujours à des rideaux. » III. En suivant l'opinion qui m'est opposée, on ne voit pas de raison pour qu'il n'y ait pas de rideaux partout où il y a des pentes et des épaisseurs suffisantes de terrains meubles. Quoique ces conditions soient réalisées en bien des points, ce phénomène ne s'est largement développé que dans une région assez restreinte. Dans la craie elle-même, les rideaux ne se mon- trent pas partout; dans la Seine-Inférieure, par exemple, ils sont tout au moins fort rares, quoique la nature des terrains superficiels et la configu- ration du sol présentent la plus grande analogie avec la région picarde. C'est plus profondément qu'il faut rechercher la raison de la différence. » Je maintiens donc l'opinion que les rideaux de Picardie doivent leur origine à l'affaissement des couches de craie suivant les diaclases préexis- ( 7^6) tantes, affaissement dû aux dissolutions souterraines. Les travaux de cul ture ont ensuite régularisé les arêtes et les talus. » A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. .1. B. ERRATA. (Séance du 20 octobre 1890.) Note de M. Resal, Etude du mouvement d'un double cône paraissant re monter, quoique descendant, sur un plan incliné : Paiïe 548, ligne 6 en remontant, au lieu de puisse se loger, lisez ne puisse se loger immédiatement et entièrement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 NOVEMBRE i890, PRÉSIDENCE DE M. HERJOTE. MEMOIRES ET COMMUMCATIOIVS. DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sur les actions mécaniques exer- cées sur les roches par des gaz doués d'une très forte pression et d'un mou- vement rapide; par M. Daubrêe. « Des expériences antérieures m'ont permis de préciser le rôle des gaz à haute tension, lors du parcours des météorites au travers de l'atmosphère terrestre. Elles m'ont conduit à me demander si la dynamique des gaz, dont les intenses pressions souterraines nous sont attestées chaque jour par les phénomènes volcaniques et sismiques, n'est pas intervenue dans bien des circonstances pour produire des effets considérables dans l'épais- seur de l'écorce terrestre. » Plusieurs questions me paraissent recevoir un éclaircissement notable de ce point de vue nouveau. Telles sont l'ouverture des cheminées diaman- tifères de l'Afrique australe; celles de beaucoup de canaux volcaniques; la C. R., 1890, -1' Semestre. (T. CXI, N» 21.) ' 102 ( 768 ) formation de poussières de natures diverses; la plasticité possédée par les roches, lors des grandes pressions orogéniques. PREMIÈRE PARTIE. — Lumière fournie sur l'histoire des cheminées diamantifères DE l'Afrique australe par des expériences mettant en évidence l'action perfora- trice DES explosions GAZEUSES. Caractères des cheminées de l'Afrique australe. M L'exploitation des mines de diamants de l'Afrique australe a révélé, entre autres faits importants, un mode particulier suivant lequel s'est bri- sée l'écorce terrestre : c'est sous forme de canaux verticaux, dont les ca- ractères remarquables et exactement constatés par de nombreuses exploi- tations méritent d'être sommairement rappelés. » D'après le très intéressant exposé qu'en a donné M. Moulle('), les gisements dia- mantifères du Cap forment, sans exception, des masses cylindroïdes s'enfoncant nor- malement dans le sol et remplissant de véritables cheminées, taillées, comme à l'em- porte-pièce, dans les roches sous-jacentes, sédimentaires et éruptives. Les gisements qui ont été reconnus, au nombre de dix-sept, sont situés le long d'une ligne droite de zoo""" de longueur. » Toutes les cheminées diamantifères ont uue section circulaire, elliptique ou réni- forme, sans orientation spéciale. Leur diamètre peut varier de 20" à 45o™; il est géné- ralement compris entre i5o" et Soo"" (Kimberley, de Beers et Bultfontein). » Tous les gisements déroches diamantifères se sont présentés primitivement comme surmontés d'une légère éminence, de quelques mètres de hauteur; d'où leur nom de Kopyes (éminences, petites têtes). » Le calibre des cheminées diamantifères se rétrécit généralement dans la pro- fondeur. » Les parois de la cheminée sont toujours parfaitement lisses et finement striées de bas en haut. Les stries, toutes parallèles, attestent très nettement un énergique frot- tement et une poussée verticale de bas en haut de la matière contenue dans la che- minée. » Les couches de schistes qui forment la paroi de la cheminée n'ont éprouvé au contact aucune altération; elles sont seulement relevées vers le haut. » Le remplissage des cheminées consiste en roclies fragmentaires, la plupart sili- catées et magnésiennes, dans lesquelles sont disséminés les diamants. (') Géologie générale des mines de diamants de l'Afrique du Sud {Annales des Mines, t. VU, p. 193 ; i885). ( 1^9 ) Mode d'expérimentation; résiiltat.i obtenus. » Comment ont été ouverts ces canaux verticaux, dont la section hori- zontale, comme on vient de le voir, est ordinairement très restreinte, malgré la grande profondeur dont ils émanent? Cette forme de rupture contraste avec les cassures linéaires qui traversent de toutes parts l'écorce terrestre. Aussi bien que les canaux volcaniques, les cheminées diamanti- fères, ne peuvent avoir été ouvertes que par des efforts dirigés de l'inté- rieur du globe vers la surface. » Ayant constaté la puissance en quelque sorte stupéfiante des gaz, dans de précédentes expériences, où ils agissaient à la manière de poinçons d'acier énergiquement poussés ou de projectiles (' ), j'ai été conduit à les mettre de nouveau enjeu, pour voir par quels procédés ils auraient pu con- tribuer à ces percements de l'écorce terrestre. » Si je suis parvenu à réaliser le programme que j'avais en vue, c'est grâce à l'inépuisable obligeance de notre éminent confrère M. Sarrau, et à celle, non moins grande, de M. Vieille, dont les importants travaux ont été hautement appréciés par l'Académie. Avec ce précieux concours, j'ai trouvé au Laboratoire central des Poudres et Salpêtres des appareils et un personnel qu'il m'eût été impossible de rencontrer ailleurs. » Nous avons eu recours à l'éprouvette manométrique, ordinaire-, ment employée pour les études relatives aux explosifs, mais spécialement modifiée par M. Vieille pour la circonstance. Le cylindre d'acier, à parois très épaisses, dans lequel se produit l'explosion, est fermé à ses deux extré- mités par deux tampons filetés également en acier. L'un de ces tampons est muni d'un dispositif de mise à feu, c'est-à-dire d'un fil de platine que l'on fait rougir pour enflammer la charge. L'autre tampon, qui est ordinai- rement destiné à recevoir le manomètre à écrasement dans un logement cylindrique, a été transformé, pour permettre de remplacer le manomètre par la roche en expérience. De plus, un orifice circulaire, de lo™" de dia- mètre, a été pratiqué au fond de ce logement^ afin que les gaz intérieurs, au lieu de rester emprisonnés comme d'ordinaire, pussent s'échapper, mais seu- lement après avoir traversé la roche qui leur barrait le passage. Cette roche, (') Comptes rendus, l. LXXXV, 1878, et LXXXIX, 1879. Géologie expérimentale, p. 624 et suiv. ( 77» ) taillée sous formé de cylindre, s'appuie donc, par une de ses bases, contre un tampon fixe et, par l'autre, contre la tête d'un piston qui reçoit l'action de la pression. » L'éprouvette a 64°"" de diamètre intérieur sur loo"'"" de hauteur, et par conséquent une capacité de 3o4*^''. » Comme matière explosive, on a employé, tantôt du coton-poudre, tantôt de la dynamite-gomme, qui occupait ordinairement le dixième de la chambre; en d'autres termes, le chargement était à la densité de o,i. La pression développée était alors de iioo à 1700 atmosphères. La tem- pérature est évaluée à 25oo° pour le coton-poudre et à j20o° pour la dyna- mite-gomme. Quanta la durée de l'explosion, elle est toujours très faible, de Tinnnn; à TTnnnn: «^^ seconde pour le coton-poudre et de -^ de seconde Dour la dynamite-gomme, que l'on qualifie comparativement, en langage technique. A' explosif lent. )) Dans une première série d'expériences, pour donner issue à travers la roche aux gaz intérieurs, une fissure très fine avait été pratiquée sui- vant un plan diaméti'al du cylindre. » Une seconde série d'expériences a concerné des cylindres portant, suivant leur axe, une très fine perforation, afin de concentrer plus sûre- ment l'action des gaz, dont un obturateur spécial empêchait la fuite dans des directions diverses. )) Les substances sur lesquelles j'ai expérimenté sont le calcaire gros- sier de Marly-la-Ville, près Paris; le calcaire siliceux très dur, faisant feu au briquet, de Chàteau-Landon (Seine-et-Marne); le gypse saccharoïde; l'ardoise d'Angers ; le granité de Bretagne employé à la construction des trottoirs de Paris ; puis, comme termes de comparaison, la pâte de creusets réfractaires, la porcelaine, le verre, le cristal, l'acier et la fonte ('). )) Ne pouvant rendre compte ici de la série d'expériences, je me bor- nerai à énumérer sommairement leurs résultats essentiels : » 1" Ruptures produites . — Ainsi qu'on pouvait s'y attendre, la plupart des roches, sous l'action du choc subit des gaz, ont éprouvé des fractures plus ou moins nombreuses. " » Dans l'ardoise, les plans de rupture sont dirigés suivant des clivages. (') Je dois les cylindres de verre et de cristal à M. Léon Appert; ceux d'acier et de fonte à M. Liébaut; ceux de terre cuite et de porcelaine à M. Verneuil; j'adresse à tous ces messieurs l'expression de ma gratitude. ( 77' ^ et les segments se déplacent, en glissant les uns relativement aux autres, à la manière de ce que Ton observe, toute proportion gardée, pour les failles. Le verre se craquelé. » Le calcaire et le granité se concassent ou se broient. Par la pression, les menus fragments se rcagglutinent aussitôt, de manière à simuler une régénération de la roche primitive. L'ensemble de ces faits rappelle le phénomène si bien observé par Tyndall de la plasticité de la glace. » 2° Érosions. — Toutes les roches, même les plus tenaces, éprouvent de la part des explosions gazeuses des érosions plus ou moins profondes. » Dans les parties où les gaz exercent directement leur frottement, ils désagrègent ou pulvérisent, puis arrachent des parcelles de la roche. Ces effets, particulièrement accentués pour le gypse et le calcaire, se manifestent encore très énergiquement dans le granité. I^es surfaces préa- lablement polies de ce dernier deviennent tout à fait rugueuses, par suite de l'inégalité de résistance des trois éléments. » 3° Perforations. — Quand les gaz, au lieu de s'échapper suivant des di- rections diverses, concentrent leur action suivant certaines parties des fissures, ils y produisent de véritables perforations, c'est-à-dire qu'ils y percent des canaux plus ou moins réguliers et à contours arrondis. » Dans le calcaire grossier il s'est produit, à plusieurs reprises, suivant la cassure diamétrale très fine qui traversait le cylindre dans toute sa lon- gueur, un canal perforé, assez large pour que l'on puisse parfaitement voir le jour à travers. Sa section, du côté de la sortie, avait pour contour une courbe allongée ayant iS"" de longueur sur 6"" de largeur. Les gaz avaient donc instantanément traversé le cylindre en y ouvrant un canal sinueux; en même temps ils s'étaient frayé un passage sur la périphérie de ce cylindre et l'avaient fortement érodée. » Il esta remarquer qu'en général, à moins d'obstacles, les perforations s'évasent du' dedans vers le dehors. » Malgré son excessive ténacité, le granité lui-même n'a pas échappé à la puissance perforatrice des gaz, comme le montre l'échantillon que je présente à l'Académie. Une rigole en zigzag, de -^ de millimètre environ de largeur et d'autant de profondeur, avait été creusée sur la section plane d'une des moitiés du cylindre; celle-ci avait été appliquée contre la seconde moitié, avec laquelle elle avait un contact k peu près parfait, les deux faces ayant été planées et polies avec soin. Or, après l'explosion, non seulement le canal primitif s'est très notablement élargi, mais encore un second canal, juxtaposé au premier, a été ouvert instantanément par les gaz, qui ne trouvaient pas, paraît-il, une issue suffisante, de manière à ( 772 ) en faire, pour ainsi dire, la contre-partie symétrique. En outre, près de l'orifice de sortie, les gaz ont produit un arrachement sous forme de calotte hémisphérique, qu'ils ont broyé et projeté au dehors de l'appareil. )) Par le second mode d'expérimentation, l'action perforatrice se mani- feste bien plus énergiquement encore : dans un cylindre de granité, le canal axial de i'"'",2 a été porté à ii™"", et sa nouvelle paroi présente une série d excavations profondes, ayant une tendance à s'aligner suivant des génératrices. )) Il convient d'ajouter que, pour ces deux expériences sur le granité, la densité du chargement du coton-poudre était de o, 2, ce qui correspond à une pression de 23oo atmosphères. » 4° Stries de frottement. — Des stries restent le plus souvent, comme des témoins des puissants efforts exercés sur les surfaces frottées. Les par- ties solides, après avoir été arrachées, soumises qu'elles étaient à une très puissante pression et à un mouvement rapide, ont, à la manière de burins, gravé la trace de leurs mouvements. Ces stries sont tantôt rectilignes el parallèles, tantôt s'écartent en éventail, tantôt s'infléchissent avec une lé- gère courbure, de manière à représenter graphiquement et d'une manière durable les mouvements des gaz qui leur ont donné naissance. Sur le cal- caire siliceux qui, comme on l'a vu, est assez dur pour ne pas être rayé par une pointe d'acier et pour faire feu au briquet, ces stries sont parfaitement nettes sur les huit faces des quatre segments dans lesquels le prisme était partagé. Dans ces conditions, la roche se burine elle-même, réalisant une imitation des stries dues aux phénomènes glaciaires. Dans les discussions auxquelles l'origine des stries de la période quaternaire a donné lieu au- trefois, on avait cru pouvoir admettre que les corps solides seuls pouvaient exercer une pression efficace; or nous voyons que des gaz arrivent à ce même résultat. » 5" Poussières produites. — Les parties arrachées aux roches sont lan- cées dans l'atmosphère. Je reviendrai ultérieurement sur l'examen de ces poussières, ainsi que sur d'autres phénomènes qui ne se rattachent pas directement au sujet de cette première Partie : la fusion et l' étonnement ; la plasticité acquise par les roches sous r influence de la pression. » Analogies des résultats de l'expérience avec les formes, les caractères et la disposition des cheminées diamantifères, » On vient de voir comment les gaz doués de très hautes pressions et animés de grandes vitesses attaquent toutes les roches. Se renouvelant sans interruption, aidés d'ailleurs d'une température fort élevée ( 773 ) d'une vitesse qui excède iSoc"" par seconde, ils s'acharnent, pour ainsi dire, comme à une proie, contre la paroi qu'ils frottent. Il est très remar- quable qu'il suffise de So^*' de gaz, agissant pendant une faible fraction de seconde, pour opérer une telle série d'effets mécaniques et calorifiques. » Non seulement ils produisent des érosions sur les parois des cassures, à travers lesquelles ils se frayent une voie; mais si, en quelques points de ces cassures, ils rencontrent un passage relativement facile, ils y concen- trent leur action, y perforent des canaux, se rapprochant plus ou moins de formes cylindriques. » Les résultats de l'expérience présentent avec les formes, les carac- tères et la disposition des canaux diamantifères de l'Afrique australe des analogies bien remarquables, qui paraissent en éclairer l'origine. » D'abord l'alignement rectiligne des canaux diamantifères ne peut être dû à une circonstance fortuite. Elle indique manifestement qu'ils ont été ouverts sur une même grande faille ou un même système de failles parallèles. Toutefois, ces cheminées ont une origine qui leur est propre et certainement distincte de celle des grandes fractures linéaires, sur les- quelles elles sont cependant entées. » De même que dans les érosions expérimentales, les trouées naturelles qui nous eccupent se sont établies sur des cassures profondes, qui étaient en quelque sorte préparées pour les recevoir. Les points singuliers d'échappement que les gaz ont choisis çà et là pouvaient être déterminés par un élargissement ou par le croisement d'autres failles. » La forme cylindroïde, la petitesse de leur calibre relativement à leur grande profondeur, leurs parois alésées ou légèrement coniques, leurs stries et leurs cannelures longitudinales, gravées par les matériaux solides que les gaz poussaient devant eux; tous ces caractères se retrou- vent, à l'échelle du laboratoire, dans les résultats des expériences et constituent autant de traits d'identité. » Si nous ignorons la nature des fluides élastiques qui ont agi dans ces circonstances, rappelons cependant que l'exploitation constate, à chaque instant, de manière même à en être gênée, la présence de gaz carbures à forte tension qui sont emprisonnés dans les roches. M Dans les expériences précitées, l'explosion qui détermine les érosions a eu une durée de quelques cent-millièmes ou de quelques dix-millièmes de seconde, c'est-à-dire qu'elle est presque instantanée. Rien n'empêche de supposer que dans la nature, oîi les réservoirs d'accumulation pouvaient être gigantesques, elles ont été beaucoup moins courtes et par censé- ( 774 ) quent, capables de produire des résultats tout autrement considérables. » D'ailleurs, une fois ouverts, les canaux verticaux ont été peut-être élargis et parfois alésés par des actions de diverses natures. » Des perforations aussi remarquables, tant par.leurs formes que par les communications qu'elles ont établies avec les profondeurs du sol, consti- tuent, parmi les cassures terrestres, un type assez nettement caractérisé pour mériter d'être distinguées par une dénomination spéciale. Le nom de diatrème du grec (§i(XTp-^[A«, perforation) rappelle l'origine probable de ces trouées naturelles, véritables tunnels verticaux, qui se rattachent, comme un incident particulier, aux cassures linéaires, diaclases et paraclases. » Une prochaine Communication montrera que l'expérimentation pa- raît aussi s'appliquer au percement des canaux volcaniques. » CHIMIE. — Sur quelques faits relatifs à l'histoire du carbone. Note de MM. Paul et Léon Schutzenberger. « Au cours d'expériences dirigées en vue d'obtenir des azotocarbures, nous aA^ons été amenés à observer certains faits relatifs à l'histoire chi- mique du carbone et qui nous semblent offrir quelque intérêt. » Le gaz cyanogène sec et pur, dirigé sous forme de courant lent et ré- gulier à travers un tube en porcelaine chauffé au rouge cerise, n'est que très incomplètement décomposé en carbone et en azote. La majeure partie du cyanogène sort intact à l'extrémité du tube. La décomposition est un peu plus active au rouge blanc, à une température voisine de celle du ramollissement de la porcelaine. Dans ce cas, la surface interne du tube se recouvre d'une couche peu épaisse, brillante, gris noirâtre, à éclat presque métallique, rappelant celui du graphite poli. Cette couche se dé- tache en partie, après refroidissement, sous forme d'écaillés auxquelles adhère d'un côté le vernis fondu du tube. Même à cette température élevée, la destruction du cyanogène n'est que très limitée. » Les résultats sont bien différents si l'on introduit dans la partie chaude du tube une longue nacelle en charbon de cornue, saupoudrée sur toute sa surface d'une petite quantité de cryolithe en poudre. La décom- position du cyanogène en carbone et azote est alors complète, à partir du rouge cerise, même avec un courant gazeux assez rapide. Au bout d'une heure et demie à deux heures, le tube, dont le diamètre intérieur était de 3'^", s'est trouvé obstrué par un volumineux dépôt de carbone. Pendant ( 77^ ) toute la durée de l'expérience, il s'est dégagé de l'azote exempt de cya- nos;ène. » Le charbon, qui finit par former bouchon, offre dans les parties voi- sines de l'axe l'apparence d'une masse gris noirâtre , volumineuse et légère, formée par un feutrage assez lâche de longs filaments, très fins. Sa consistance est celle de l'ouate. Les parties du dépôt qui avoisinent les parois du tube sont également grisâtres, mais plus compactes. Elles se laissent détacher au couteau sous forme de fragments doués d'une certaine élasticité et composés également de filaments courts, enchevêtrés et fortement serrés. » Frottés avec le doigt sur une feuille de papier blanc, l'un et l'autre produit se réduisent en une poudre floconneuse, en laissant sur le papier une trace gris noirâtre, rappelant celle que donne la plombagine, quoique moins brillante. » Dans deux expériences, où nous avions placé au milieu de la nacelle en charbon de cornue saupoudrée de cryolilhe un fragment d'aluminium, le charbon déposé dans le voisinage de l'aluminium offrait la même texture filamenteuse; mais la masse, au lieu d'être élastique et de reprendre ses dimensions, après compression entre les doigis, se laissait pétrir et com- primer, en se transformant en une masse compacte offrant l'apparence du graphite naturel; frottée sur du papier, elle prenait immédiatement une surface polie et graphiteuse. » En raison de ces observations, il devenait intéressant de soumettre nos dépôts de charbon de cyanogène aux épreuves décrites par M. Ber- thelot dans son beau Mémoire sur le carbone, épreuves au moyen des- quelles il a proposé de classer les divers types de ce corps simple. » Le carbone filamenteux obtenu au rouge cerise avec le cyanogène décomposé sous l'influence de traces de cryolithe a été facilement réduit en poudre impalpable et mélangé intimement avec cinq ou six fois son poids de chlorate de potasse sec et finement broyé. Le mélange a été in- troduit par petites portions à la fois dans un volume d'acide azotique fu- mant, suffisant pour donner, après mélange, une bouillie très fluide. Le tout a été abandonné à lui-même à une douce température (20" à aS"), dans un vase couvert, pendant vingt-quatre heures. On Remuait de temps en temps la masse. Celle-ci a été ensuite versée dans quatre ou cinq lois son volume d'eau et filtrée. Le résidu insoluble a été lavé et séché dans le vide à la température ordinaire. On obtient ainsi une poudre non agglomé- rée, d'une couleur brun marron foncé, qui se décompose brusquement C. R., 1890, 2« Semestre. (T. CX£, N» 21.) ïo3 ( 776) avec ignition et dégagement d'acide carbonique et de vapeur d'eau, lors- qu'on la chauffe dans un tube;^il reste un produit noir constitué par une poudre très légère et divisée. » La poudre brun marron foncé, provenant du premier traitement à froid du carbone de cyanogène par le mélange oxydant, a été reprise une seconde fois et dans les mêmes conditions par l'acide azotique et le chlo- rate de potasse. Elle ne s'est plus modifiée sensiblement. Son pouvoir de déflagration a tout au plus légèrement augmenté. Mais si, après l'avoir mé- langée avec 5 parties de chlorate de potasse et si après avoir délayé le mé- lange dans l'acide azotique fumant, on chauffe, comme le prescrit M. Ber- thelot, pendant vingt-quatre heures à quarante-huit heures au bain-marie, entre So" et 60°, la poudre prend une teinte beaucoup plus claire. Après dilution, lavage et dessiccation, on obtient une poudre jaune brun assez claire, qui déflagre énergiquement lorsqu'on la chaufle. » Il est à noter qu'après élimination presque complète de l'eau chargée d'acide nitrique et de nitrate, qui résulte de la dilution du mélange oxy- dant chauffé avec le charbon, l'eau de lavage passe colorée en jaune brun par suite de la solubilité d'une partie du produit formé. En répétant les traitements oxydants à chaud et en lavant à chaque fois, on arrive à transformer la totalité du carbone en composés jaunes solubles. » En arrêtant l'oxydation avant ce résultat final, on obtient un com- posé jaune brun clair insoluble, fortement déflagrant et qui, déduction faite de petites quantités de cendres, a donné à l'analyse : Pour 100. Carbone 56,2 Hydrogène 2,5 Oxygène 4i)3 nombres qui peuvent se traduire par la formule C^'H'O», tandis que l'acide graphitique de Brodie a pour formule C''H*0*. Cette dernière formule traduit aussi les analyses de la poudre brun mar- ron foncé obtenue à froid avec le carbone du cyanogène. » Le traitement à chaud paraît donc se borner à une hydratation plus avancée. {111 ) » Le jîroduit filamenteux susceptible de s'agglomérer par pression et frottement en une masse graphitoide , produit obtenu, comme nous l'avons dit plus haut, dans certaines expériences, fournit à l'oxydation par le mélange azotochlorique des dérivés analogues et très voisins. A froid, la substance formée est brun marron ; à chaud, elle devient jaune •brunâtre clair. La seule différence observée, c'est que le composé brun marron s'agglomère un peu par la dessiccation et que la poudre jaune for- mée à chaud contient très peu de substances solubles dans l'eau pure. La composition élémentaire est la même. » Les caractères des produits d'oxydation fournis par le carbone fili- forme du cyanogène ne permettent pas d'identifier ce dernier avec l'une des trois variétés de graphite signalées par M. Berthelot. La variété qui semble s'en rapprocher le plus, le graphite électrique, donne à chaud un produit brun marron foncé, insoluble, qui par déflagration se change en une poudre grenue et lourde, tandis que nos produits d'oxydation à chaud sont jaune brunâtre, partiellement solubles et se convertissent par défla- gration en une poudre très divisée et légère ('). » Il résulte de là que le carbone filiforme formé par la décomposition pyrogénée du cyanogène, en présence de vapeurs de cryolithe, constitue une variété particulière de carbone, voisine du graphite électrique, mais non identique avec lui. » On peut également le rapprocher du charbon de cornues. En effet, ce dernier qui, comme l'a montré M. Berthelot, se convertit entièrement, par des traitements répétés à chaud avec le mélange azotochlorique, en pro- duits solubles, donne, d'après nos expériences, lorsqu'on pousse l'action moins loin, des composés susceptibles de déflagrer énergiquement. Par deux ou trois traitements à froid, on obtient une poudre noirâtre; celle-ci, reprise avec le même mélange, entre 45° et 5o° pendant quinze à vingt heures, donne un produit jaune brunâtre clair, partiellement soluble dans l'eau pure, et qui parait identique avec le corps similaire du carbone cya- nique. » La propriété de fournir des dérivés oxyhydratés susceptibles de se détruire brusquement par la chaleur n'appartient donc pas exclusivement (') Rappelons que M. Berthelot a obtenu une certaine quantité d'acide graphitique en soumettant à l'oxydation le carbone formé par l'explosion du cyanogène, provoquée par celle d'un grain de fulminate de mercure. ( 778 ) aux graphites et se retrouve dans certaines variétés de charbon amorphe telles que le charbon de cornues. » Il conviendrait donc de renoncer aux noms trop exclusifs d'acirles ou d'oxydes graphitiques et de donner à ces corps le nom général d'oxyhy- drates de carbone. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le rapport de la circonférence au diamètre. Note de M. Sylvester. « En étudiant la preuve de Lambert, du théorème que - ne peut pas être la racine carrée d'un nombre entier, je crois avoir trouvé le moyen d'en faire l'extension au théorème de Linderman, c'est-à-dire que tt ne oeut pas être la racine d'une équation rationnelle. Par exemple, suppo- sons que -K soit une racine de l'équation AiT^-l-Ba? -i-C =o, ou en mettant Aa: = p, que Att soit une racine de p2-HBp + AC = o; prenons un nombre entier K, tel que K(B — A-) soit de la forme o^TjTT-f- (i — 6) -, 0 étant < i ; en mettant Kp -- R, nous aurons l'équa- tion (i) R--l-DR + E = o, dont RA- sera une racine et l'aulre une quantité dont la tangente sera positive, r,. » Considérons la fraction continue g^^_ RI R^ en mettant R = KAx, on aura S =:=o; en meltanL R = r,, on ;!ura ( 779 ) » Or, prenons un nombre v tel que 2v > R^ et considérons les deux fractions continues IV R^ R'- S. = (2v-(-l)— (2V+3)— 2V-t-5 R? R'^ R'' S = ' n — F ■ ■ ■ ' '' 2V-I-I — 2V-t-Ô 2V-+-D R, R, étant les deux racines de l'équation quadratique (i) A, B, C, D, ... étant des fonctions linéaires avec des coefficients entiers de R, et l'on aura ^, _B' -BVri , __c'-c;-^, ^v- A' -a; -ri' ^-+'- B'-A',r,' A', B', c étant les mêmes fonctions de R' que le sont A, B, C de R. » Or, on peut démontrer que A', B', G', ... seront des nombres positifs, A' B' C , ^ et TT' fïT) 7^ chacune >r,. Aj ti, Oi » De plus, toutes les fractions ^,_ ^,' seront des quantités positives et moindres que l'unité. )) Mais — — '^' = '-\-, — -) dont le dénominateur sera néces- A' a'-a;^ A'^^-^.j sairement positif. » Donc la quantité positive -^ égale une fraction positive diminuée d'une autre fraction positive. R' C D' » Donc p et les quantités semblables, ^,'jy' •••' seront toutes des frac- tions positives et moindres que l'unité. RR' cp' r)r)' » Donc ^,, ~> -r^,i • ■ • seront des fractions possédant ce même carac- AA' BB' LU '■ tère. » Mais tous ces produits AA', BB', CC seront des nombres entiers, ce qui est impossible. » Je crois pouvoir faire une démonstration tout à fait semblable pour établir que i: ne peut pas être la racine d'une équation d'un degré quelconque dont toutes les racines sont réelles. Pour le cas d'équations avec des racines imaginaires, il y aura quelque chose de plus à faire pour ( 78o ) achever la démonstration; mais j'ai lieu de croire qu'avec l'aide de la théorie des modules de quantités imaginaires il n'y aura pas de grosses difficultés à vaincre. Enfin j'ajoute que deux quantités réelles ou imagi- naires, dont l'une est la tangente ou le logarithme népérien de l'autre, ne peuvent être toutes les deux fonctions algébriques des racines de la même équation irréductible, à coefficients entiers. » MÉMOIRES PRESENTES. M. P. DE Lafitte soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur deux équations employées par les Sociétés de secours mutuels qui font des inventaires ». (Renvoi à M. Haton de la Goupillière.) M. le D'" NiÈPCE adresse une Lettre relative a ses recherches concernant la contagion, la transniissibilité et le traitement de la tuberculose. (Renvoi à la Section de Médecine). M. A. DcvEAu adresse une Note relative à un procédé pour retirer le grisou des houillères. (Renvoi à la Commission du grisou.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. Georges Ville, intitulé : « La produc- tion végétale et les engrais chimiques (3* édition). » ( 7»' ) ASTRONOMIE. — Obsermtions de la comète Zona (1890, novembre i5) faites à l' Ohsen'atoire de Paris {équatorial de la tour de VOuest); par M. G. Bi- GOCRDAN. Communiquées par M. Mouchez. Etoiles Dates de 1890. comparaison, fov. 21 . . . . a 949 BD + 21 . . . . a Id. 21 . . . . a Id. 34° *^ — *. Nombre _— — de Gr. Ajl. AÔ3. comp. 9'0 m s -i-o. 20,00 —2.10,8 6:6 9)0 +0.12,24 -1.58,7 6:6 9>o +0.10,32 — 1.55,9 6:6 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 1890. *. moyenne 1890,0. jour. moyenne 1890,0. jour. Autorités. S'ov. 21.. a h m^ s 4.59.52,22 s +3,69 + 34.41 .22,6 +5 ,"7 Rapportée à b 21.. b 4.59.31 ,42 » +34.28. 7,1 » Cat. Paris (n" 5865) Positions apparentes de la comète. Temps moyen Ascension Dates de droite Log. fact. Déclinaison. Log. fact. 1890. Paris. apparente. parall. apparente. parall. bmsbms o,„ Nov. 21 i5.i5. 9 5.o.i5,9i î,432 +84.39.17,5 o,436 21 i5.46.24 5.0. 8,i5 T,5o3 +34.89.29,6 0,478 21 15.54. 2 5.0. 6,23 T,52i +34.89.82,4 0,490 » Remarques. ~ Avec l'équatorial on a rapporté l'étoile a à l'étoile b et, par 3.6 comparaisons, on a obtenu •^a — *b, AyR =+o»'2o%8o, A(B =:+i8'i5",5. » A cause du petit nombre de comparaisons et de la grande différence de déclinaison, la position de l'étoile a ne doit être considérée que comme provisoire, surtout en ascension droite. Cette comète, aperçue un instant dans une très courte éclaircie, le 17 novembre, a paru assez brillante. Mais le 21 novembre, par un ciel parfaitement pur, elle était très faible (grandeur i2,5-i3)etse présentait sous l'aspect d'une petite tache blanche, ronde, de l' environ de diamètre, avec condensation centrale assez diffuse et d'aspect un peu granulé. » Etoile Date de 1890. comparaison. Grandeur. Nov. 21 , . . 9/I9 BD + 34° 9>0 ( 782 ) ASTRONOMIE. — Observation de la nouvelle comète Zona {Palerme, i5 no- vembre 1 890) faite à l' Observatoire de Paris {éqaaiorial de la tour de l'Est) ; par M"'= D. Kldmpke, présentée par M. Mouchez. »^ 5(. . Nombre — ~ de a\. Déclinaison. compar. io%o6 — 1'58",2 6:6 Position de V étoile de comparaison. Réduction Réduction Asc. droite au Déclinaison au )*.. moy. 1890,0. jour. moy. 1890,0. jour. Autorité». gigRD+Si» 4'>59'"5i%68 +3', 69 -)-34°4l'25",3 +5",6 Zones de Leyde 2 Obs. M- Position apparente de la comète. Déclinaison Log. fact. apparente. parall. 4-340 39' 32», 7 0,666 » Remarque. — Observation faite par angles de position et distances, comète assez brillante avec noyau de condensation. » ANALYSE MAÏHÉ.MATIQUE. — Généralisation d'un théorème d'Abel. Note de M. Albert La Maestra, présentée par M. Hermite. « On sait, d'après Abel, qu'une série m, + «2 4- . . . ne perd pas sa con- ver^;ence si l'on en multiplie les termes par des nombres a,, a.,, ... qui varient toujours dans le môme sens en restant finis. Nous nous proposons de montrer que ce théorème subsiste lorsqu'on impose aux nombres a de plus larges conditions, à savoir que chacun d'eux soit constamment supé- rieur ou constamment inférieur à la moyenne arithmétique de tous ceux qui le précèdent, pourvu que, n croissant à l'infini, la limite de nu^ existe. Il est d'abord évident que les nombres b,=a,, b2 = ^(a,-ha„), i, = i(a, + a^ -f- c^), se trouvent dans les conditions voulues par le théorème d'Abel, de sorte Date Temps moyen Asc. droite Log. fact. 1890. de Paris. apparente. paraU. Nov. 21 ... . ... i5''54'"46^ 5i'o'"5%43 ï,665 ( 783 ) • qu'on peut affirmer la convergence de b^K\ -h o^Co -h . . . dès qu'on a pu constater la convergence de c, +- «'^ -f- D'ailleurs, si l'on pose f« = «("« — "„+,), la somme des n premiers termes de la série t', -f- ç'o + . . . est U„ étant la somme analogue pour la série ;/, -f- «^ -4- . . .. Il en résulte que, n croissant à l'infini, V„ tend vers limU„. Ainsi, la série b^v^ -h h.,v.^-^ . . . est convergente. Soit B„ la somme de ses n premiers termes, et repré- sentons par A„ la somme analogue dans la série a, m, h- a^u., + . . .. On a i — n B„ = 2](^*' -4- rt. H- ... -H «,■)(«,. - «,_,) = A,; - nh„u„^, . Donc, pour n infini, A„ tend vers limI3„. » On sait aussi que la convergence de bft,\ -^r b^v., v- . . . peut être affirmée lors même que la série c, + v.^-\- . . . est indéterminée; mais il faut, dans ce cas, que b,, tende vers zéro, et que, d'autre part, les oscilla- tions de V„ restent finies, ce qui a toujours lieu si U„ et nu^ ne subissent que des oscillations finies. La dernière égalité montre alors que la limite de A„ existe, et qu'elle est égale à celle de B,,. Donc, si nii^ oscille dans un intervalle fini, la série ii^ -|- «^ -1- . . . ne perd pas sa convergence lorsqu'on en multiplie les termes par des nombres qui tendent vers zéro, de telle manière que chacun d'eux soit inférieur à la moyenne arithmétique de tous ceux qui le précèdent. On peut ajouter que la série obtenue est con- vergente quand même la série donnée serait indéterminée, pourvu que toutes les sommes de termes consécutifs, dans cette dernière série, soient finies. » Plus généralement, pour qu'on puisse énoncer le théorème d'Abel sans imposer aux nombres a les conditions de croître ou de décroître constamment, et de rester finis, il suffit d'imposer ces conditions aux nombres b„ «1 H-l + «2 1-^2 -H • • • -H (1,1 V-n 1J.1 -H [Xj -+- . . . H- [i„ les coefficients jj. étant choisis de telle sorte que la limite de G. R., 1S90, -1' Semestre. (ï. CXI, N» 31.) I o4 • ( 7«4 ) existe, pour n infini, lorsque è„ ne tend pas vers zéro, ou seulement que p„ oscille clans un iutervalle fini, lorsque limi„ = o. Rappelons, en passant, que si [a, -\- [j.^ ~\- . . . est une série divergente à termes positifs, la limite de p„ ne peut différer de zéro. Cela étant, si l'on pose Vn = i'J; + ^2 + . . . + ;-'-„) [— - c'est-à-dire ^n ^'n ^^ X'n P«- ) ' on trouve sans peine les identités U„ — V„ = p„, A„ — B„ = b„ p„, d'où l'on déduit, en s'appuyant sur le théorème d'Abel, l'existence de limB„, puis celle de limA„. » Remarquons, pour finir, que l'élimination de p„ entre les deux der- nières éealités donne D'ailleurs, si p^ n'oscille pas au delà de toute limite et que la série «, + «2 -t- . . . soit divergente, il en sera de même de la série t", -h f, + . . . ; mais le rapport de V„ à U„ aura l'unité pour limite. Si, en outre, on peut faire un tel choix des nombres ^i. qu'on finisse par avoir <'„^ o pour toute valeur de n, on pourra écrire, en vertu d'une proposition connue, lim ^ = limé,,, ^ n et l'on en déduira, au moyen de l'égalité précédente, a, M, H- «2 «2 -+- ... -I- «„ u„ , . a, [Xi -H «2 H2 + • • . H- a„ p-,, lim = lim |J-2 H- ■■•-+- H-« pourvu que le second membre existe. Ce résultat répond partiellement à une question posée par M. Cesaro dans une Contribution à la théorie des li- mites, insérée au Bulletin des Sciences. « ( 785 ) ÉLECTRICITÉ. — Variations de conductibilité SOUS diverses influences électriques. Note de M. Edouard Branly. « Dans un certain nombre d'expériences, j'ai pris comme conducteur une couche très mince de cuivre porphyrisé ('), étendue sur une lame rec- tangulaire de verre dépoli ou d'ébonilede 7*^™ de longueur et 2'=" de largeur. Cette couche, polie avec un brunissoir, prend une résistance qui peut varier de quelques ohms à plusieurs millions, pour un même poids de métal. La communication avec un circuit est établie par deux étroites bandes de cuivre, parallèles aux petits côtés du rectangle de la lame et appliquées au moyen d'une vis à mouvement lent. Quand on soulève les deux bandes de cuivre, la lame se trouve entièrement isolée de toute communication. » J'ai employé aussi comme conducteurs de fines limailles métalliques, de fer, aluminium, antimoine, cadmium, zinc, bismuth, etc., quelquefois mêlées à des liquides isolants. La limaille est versée dans un tube de verre ou d'ébonite, où elle est comprise entre deux tiges métalliques. )■> Si l'on forme un circuit comprenant un élément Daniell, un galvano- mètre à long fil et le conducteur métallique, plaque d'ébonite cuivrée ou tube à limaille, il ne passe le plus souvent qu'un courant insignifiant; mais il y a une diminution brusque de résistance accusée par une forte dévia- tion, quand on vient à produire dans le voisinage du circuit une ou plu- sieurs décharges électriques. Je fais usage, à cet effet, soit d'une petite ma- chine de Wimshurst, avec ou sans condensateur, soit d'une bobine de Ruhmlvorff, soit de l'excitateur qui m'a servi dans l'étude des déperditions positive et négative ])ar la lumière (^Comptes rendus, séances des 8 et 28 avril 1890). L'action diminue quand la distance augmente, mais elle s'observe très aisément et sans précautions spéciales à quelques mètres de distance. En faisant usage du pont de Wheatstone, j'ai pu constater cette action à plus de 20'", alors que l'appareil à étincelles fonctionnait dans une salle séparée du galvanomètre et du pont par trois grandes pièces et que le bruit des étincelles ne pouvait être perçu. » Les variations de résistance sont considérables avec les conducteurs que j'ai cités; elles sont, par exemple, de plusieurs millions d'ohms à 2000 ou même à 100, de ijoooo à 5oo ohms, de 5o à 35, etc. La diminution n'est pas passagère, elle persiste parfois plus de vingt-quatre heures. Dans un premier examen du phénomène, je n'ai pas suivi les modifications de J'ajoute quelquefois un peu d'étain qui facilite l'adhérence. (786) la substance sensible abandonnée à elle-même après l'action de l'étincelle. » Voici un autre mode d'expérimentation qui confirme les résultats du précédent. I>es électrodes d'un électromètre capillaire sont reliées aux deux pôles d'un élément Daniell à sulfate de cadmium. Le déplacement du mercure, qui a lieu quand on ouvre la clef à court circuit, ne se produit plus que très lentement quand on intercale entre l'un des pôles de l'élé- ment et l'électrode correspondante de l'électromètre une plaque d'ébonite cuivrée très résistante. Mais, quand on fait jaillir les étincelles de l'excita- teur, le mercure est vivement lancé dans le tube capillaire, par suite delà diminution brusque de résistance de la plaque ('). » L'examen des conditions à remplir pour produire le phénomène et la recherche de sa cause m'ont conduit aux résultats suivants : X 1° Pour que l'action ait lieu, il n'est pas nécessaire que le circuit soit fermé. Après avoir essayé des lames et les avoir reconnues très résistantes, j'ai soulevé les bandes de cuivre du serrage et j'ai ainsi isolé complètement les lames pendant l'étincelle; en les replaçant ensuite dans lecircuit fermé du Daniell et du galvanomètre, on voyait que l'effet avait eu lieu. Toute- fois, la diminution de résistance se produit mieux si la lame, bien qu'en circuit ouvert, est reliée par ses extrémités à des fils conducteurs. » 2° Le passage d'un courant induit dans la substance sensible produit le même effet qu'une étincelle à distance. » Dans le fil inducteur de l'appareil à chariot de Dubois-Reymond, on fait passer un courant. Le circuit induit comprend la bobine induite, un tube à limaille, un élément Daniell et un galvanomètre. On ferme, puis on ouvre le circuit inducteur. Il suffit, en général, d'une seule fermeture ou d'une seule ouverture pour permettre au courant de l'élément Daniell de traverser très facilement la limaille. Avec un courant inducteur de--^ d'am- père, une seule ouverture suffisait encore, tandis que la fermeture ne pro- duisait pas toujours la diminution cherchée, l^endant la fermeture et l'ou- verture du circuit inducteur, le circuit induit peut rester interrompu, la plaque n'eu est pas moins modifiée. » 3° On prend une bobine d'inducùon à deux fils égaux. Dans l'un j)asse un courant inducteur. L'autre fil forme un circuit fermé avec un (') Quelques substances présentent une augmentation de résistance par l'étincelle; tels sont le verre platiné du commerce, le verre argenté par le procédé Martin, Tébo- nite couverte d'enduits spéciaux.. Ces substances étaient incomparablement moins sensibles que l'ébonite cuivrée et les limailles. Les particularités qu'elles ont offertes ne peuvent trouver place dans ce court résumé. ( 7«7 ) tube à limaille et un galvanomètre. On s'est assuré avant d'intercaler la limaille que les deux courants d'ouverture et de fermeture donnaient des déviations égales et opposées de l'aiguille du galvanomètre. La limaille étant introduite dans le circuit induit, on ferme et on ouvre le circuit inducteur à intervalles réguliers. Quelc|ues nombres montreront de quelle façon le passage des deux courants induits fait varier graduellement la résistance de la limaille : IJmriillc de zinc. ' a-- >- ... 6^ 2" » ... —100 — i4o r" fermeture. . . I i" ouverture 2'' >> . . . 64 2" » 3" « i46 3'^ » I '■■■ » 1 ,,c j) 2'' » . . . 40 2' )) — • D Limaille (l'aluminium.) ï" » ... !\o 2' » . . . — 47 13'' >i ... 59 3" » ... — 81 » Ces déviations ont été obtenues avec une bobine sans noyau. Avec un novau de fer doux et le même courant inducteur, les nombres successifs étaient sensiblement égaux, sauf celui de la première fermeture qui était plus petit. » 4" En opérant avec des courants continus, le passage d'un courant fort rend la substance sensible plus apte à transmettre un courant faible. » On forme un circuit comprenant une pile, la substance sensible et un galvanomètre. La force électromotrice de la pile est d'abord i volt, puis 100 volts et enfin r volt. Voici des déviations dues au courant de i volt avant et après le passage du courant de 100 volts : Avant Après le passage. le passage. Première plaque d'ébonile cuivrée 16 100 Deuxième plaque crébonite cuivrée. .0 i5 Limaille de fer ' 5oo « Notons, en terminant, que dans tous ces essais l'emploi des plaques d'ébonite recouvertes de cuivre ou de mélanges de cuivre et d'étain était moins commode que l'emploi des limailles; en effet, avec les plaques cui- vrées, je n'ai pas réussi à rétablir à volonté la résistance primitive après l'action de l'étincelle ou après l'action d'un courant, tandis que, avec les tubes à limailles, on supprime à peu près complètement la variation de ré- sistance par divers procédés, notamment en frappant quelques petits coups secs sur la tablette qui supporte le tube (')• » (') Je dois remercier M. Gendron du zèle avec lequel il m'a assisté dans ces reclierches. ( 7«8) OPTIQUE. — Visibilité périodique des franges d'interférence. Note de M. Charles Fabry. « Dans une précédente Communication, j'ai établi la théorie de la visi- bilité des franges d'interférence lorsque la source éclairante est limitée, et j'ai montré l'existence générale de phénomènes périodiques dans la net- teté des franges. » Je vais appliquer cette théorie à deux cas simples. Les notations seront les mêmes que dans mon précédent travail. » Cas d'une ouverture rectangulaire. — Supposons que la partie dé- couverte de la source éclairante se réduise à un rectangle, deux des côtés étant parallèles à Oy (') et à égale distance de cet axe. Soit a la largeur du rectangle, parallèle à Ox. On trouve, pour expression de l'intensité lumineuse, I = I H COS27T-T^- a a A Le coefficient de visibilité est aa simt -r- aa il dépend de a, a. et A. )) 1° Influence de la variation de a. — Examinons ce qui se passe lorsque l'on élargit progressivement la fente. » Si a est très petit, V = i; les franges sont parfaitement nettes, et les maxima ont lieu pour A„ = k\. Si a augmente, V diminue ; les franges se troublent, sans changer déplace. Pour a ^ -> V est nid et les franges dis- paraissent. Si a continue à augmenter, les franges reparaissent, mais ;>;- versées, les minima ayant lieu pour Ao -~ A-X. La netteté passera par un maximum pour a = i,43-' et V aura la valeur — 0,22. Les franges seront donc moins nettes qu'avec une fente étroite. » Si l'on continue à élargir la fente, les franges disparaîtront de nouveau (') Rappelons que Oy est la direction qu'il faudrait donner à une fente étroite pour rendre les franges parfaitement nettes. ( 7«9 ) pour a = 2-) pour reparaître ensuite daus leur positiou naturelle, et ainsi de suite. » D'une façon générale, les franges seront invisibles lorque a^k-, k étant un entier autre que zéro. Entre deux disparitions successives, les franges seront visibles, et les maxima de netteté auront lieu à très peu près lorsque a = ( X- -i- - j - | exactement lorsque r.-^ = tangT: ^ j ; mais les apparitions successives seront de moins en moins nettes, les valeurs maxima de V étant successivement I, o,2i, o,i3, 0,09, 0,07, .... » Enfin, entre une apparition et la suivante, il y a inversion des franges. » Tous les appareils producteurs de franges d'interférence permettent de vérifier les résultats prévus par la théorie. Il suffit de régler l'appareil avec une fente étroite et d'élargir progressivement la fente, pour voir se produire les phénomènes prévus par la théorie. J'ai pu voir les apparitions et disparitions successives en employant les miroirs de Fresnel, le biprisme, les demi-lentilles de Billet, les fentes d'Young, les miroirs de Jamin, les franges d'Herschel (dans ces deux derniers cas, il faut observer les franges ailleurs qu'à l'infini) des lames minces prismatiques dans diverses posi- tions. Des expériences de mesures, faites avec différents appareils, ont donné des résultats conformes à la théorie ('). » 2° Influence de la variation de a. — Il se produira des phénomènes identiques à ceux qui viennent d'être décrits, si, laissant a constant, on fait varier a. Cette variation peut être obtenue en déplaçant l'appareil d'ob- servation de manière que son axe optique reste fixe dans l'espace. » 3° Phénomènes dus à la variation de 1. — Éclairons l'appareil avec de la lumière blanche, et supposons d'abord la fente linéaire. Si les rayons de différentes couleurs ont parcouru le même chemin géométrique, Ap et a seront indépendants de 1. Recevons la lumière émergente sur la fente d'un spectroscope orienté dans la direction des franges. On aura un spectre (') Dans un travail récent dont je n'avais pas eu connaissance, M. A. -A. Michelson a signalé l'existence de ces apparitions périodiques dans le cas particulier des franges d'Young [On the Application of Interférence Melhods to astronomical Measure- ments {Pliil. Mag., 5"= série, t. XXX, p. i)]. ( 79» ) sillonné de franges d'autant plus.serrées queAo sera plus grand. Supposons qu'il y en ait au moins 20 à 3o dans le spectre visible. » Si l'on élargit progressivement la fente, la netteté de ces franges diminue, mais elle diminue moins vile dans le rouge que dans le violet. Pour a — —, 1, étant la longueur d'onde du violet, les franges auront dis- paru dans le violet tandis qu'elles seront encore visibles dans le rouge. Si l'on continue à élargir la fente, les franges reparaîtront dans le violet, et il y aura dans le spectre une bande sans frange, qui s'avance du violet vers le rouge lorsque l'on élargit la fente. Elle inverse les franges partout où elle a passé. Cette bande se perd dans l'extrême rouge pour a-^ -f->l., étant la longueur d'onde des derniers rayons visibles. » Une deuxième bande sans franges apparaîtra dans le violet pour a = 2 — ) et suivra le même chemin que la première, ensuite une troisième, et ainsi de suite. Les bandes sans franges se suivant à intervalles de plus en plus rapprochés, on en verra bientôt plusieurs qui cheminent ensemble du violet vers le rouge lorsque l'on élargit la fente. A chaque réapparition, la netteté des franges devient moindre, et le phénomène finit par dispa- raître dans un éclairement uniforme. ') Cas d'une fente linéaire mal réglée. — Soit une fente linéaire de lon- gueur /, dont le milieu est O, et qui fait avec Oj un angle ç. On trouve pour expression de l'intensité lumineuse a/sin<5 1 = 1-1 j— COS2- ^• aisitnp A » Cette expression est de même forme que celle que nous avons discutée; a est seulement remplacé par /sino, c'est-à-dire par la projection de la fente sur 0.r. Si l'on augmente progressivement l'angle o, il se produira des phénomènes identiques à ceux que l'on observe en élargissant une lente bien réglée ( ' ) ». (') Ce travail a été fait an laboratoire de- Physique de la Faculté des Sciences de Marseille. ( 79' "i CHIMIE. — Sur la production arlijieielle d'un bleu de chrome. Note (le M. Jules Garxier. '< MM. Freiny et A. Venieuil, dans leurs rechercdes sur le rubis artifi- ciel, attribuent la teinte bleue qu'ils observent probablement au chrome. J'ai adressé, le lo mai 1887, à l'Académie, un plicacheté contenant la formule d'un bleu très comparable au bleu de cobalt, « mais qui ne contient pas de » cobalt et peut se produire à très bas prix ». Je l'ai soumis à divers spé- cialistes, qui l'ont apprécié. » Tous les composés à base d'oxyde de chrome fondus sous action oxy- dante ou neutre étant verts, je pense que la couleur bleue observée dans ce cas est due à l'action réductrice qui accompagne l'expérience. » Je dois ajouter que, suivant les conditions de l'expérience, on obtient des gemmes dont la coloration est bleue ou violette, de sorte qu'il semble- rait que le chrome peut donner dans la voie sèche toute une gamme de couleurs, suivant qu'on agit à une température plus ou moins élevée et sous une action plus ou moins réductrice. » J'ai dû interrompre mes recherches sur l'utilisation pratique de ces nouvelles colorations, me promettant toutefois de les reprendre. » Le pli déposé par M. Jules Garnier est ouvert en séance par M. le Se- crétaire perpétuel; il contient la Note suivante : « Paris, 10 mai iSs- ('). Procédé pour obtenir un lAeu à base de chrome. >' Si l'on fond ensemble, dans un creuset brasqué, gr Chromate de potasse 48,62 Spath fliiov 65 Silice 157 on obtient un verre d'un beau ])leu, entouré d'une pellicule de chrome métallique, que l'on peut recueillir. » (M L'enveloppe de ce pli porte qu'il a été accepté par l'Académie le 1 3 juin C. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N- 21.) lOJ ( 792 ) CHIMIE. — Recherches sur l'application de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses d'acide malique avec le molybdate double de potasse et de soude et le molybdate acide de soude. Note de M. D. Gernez. « Dans des Communications antérieures (')» j'^i mis en évidence l'exis- tence de combinaisons dont on peut suivre, à l'aide de la mesure de leur pouvoir rotatoire, la production au sein même des solutions aqueuses dans lesquelles on ajoute, à un poids constant d'acide malique, des quantités graduellement croissantes de molybdates neutres de soude, de lithine et de magnésie, et de molybdate ordinaire d'ammoniaque. Les combinaisons de ce dernier corps avec l'acide malique se produisent entre des nombres d'équivalents différents de ceux qui caractérisent les combinaisons du même acide avec les molybdates neutres; je me suis proposé de recher- cher comment se comportent : i° les molybdates doubles, tels que le molybdatede potasseet de soude KO, 2NaO. 3MoO^ i4H0; 2° lesmolyb- dates acides, tels que le molybdate acide 3NaO, yMoO', 22HO. Les expé- riences dont je vais donner les résultats ont été réalisées au moyen d'un poids constant, iK',ii66 d'acide malique, auquel j'ajoutais des quantités de sel croissant par fractions égales d'équivalent, avec le volume d'eau distillée nécessaire pour amener la solution à occuper le volume constant de i2«'=à i5°. )) La longueur du tube qui a servi dans toutes les expériences est loS""", 7; les rotations étaient mesurées par rapport à la lumière jaune du sodium et aux températures de i5" dans le cas du molybdate double de potasse et de soude, et de 17" dans le cas du molybdate acide de soude. Le Tableau suivant comprend les résultats des expériences : Molybdate de potasse et soude. Molybdate acide de soude. Fractions " ■" Fractions d'équivalent d'équivalent de sel Variations de sel \ aviations en Rotations par en Rotations par Yi d'équival. observées. i^i d'équivalent. ,', d'équivalent. observées. ,'5 d'équival. 0 — 0. 1 1 » 1 . 21 0 1 . '^ 0.12 . — 0.34 )) 1.28 (') Comptes rendus, t. CIX, p. i5i et 769, et l. CX, p. 529. ( 793 ) Molyhdate de potasse cl soude. iMoIvbdatc acide de soude. Fi'actions d'équivalent de sel en ,7 d'équival. 3. 4. 5. 6. 8 = iéq... 9 lO II 12 i3 i4 i5 i6 = |éq.. . 17 18 '9 20 31 22 23 24 = l éq. . 25 26 27 28 = ^éq. 29 3o 33 36 39 42 48 =: 2 éq. . 54 Fractions d'équivalent Variations de sel Variations Rotations par en Rotations par observées. ~ d'équivalent. /, d'équivalent. observées. i^i d'équival. — 2 . 5o r. l8' 1 - o°.58' i:36' - 4. 7 1.17 I - 1.44 1.32 — 5.26 1.19 2=Jjéq. . - 3. 3 1.19 - 6.44 I.18 3 = îVéq-. — 4-IO I- 7 - 8. 2 i.tS 4 = T2éq. • - 5. 0 o.5o - 9. 2 I . 0 4,8 = îVéq- — 5.22 0.27 — 9.22 +0.20 5,33 =iéq. — 5.27 +0. 9 - 7.16 — 2. 6 6 = iéq... — 5.19 —0. 12 — 5. 8 2. 8 6,86=Aéq. — 4-58 0.24 — 0.41 4.27 8 = iéq... - 3. 5 1.39 -h 2.28 -+-5.29 3. 9 3. I 10 + o.i4 -H 6. 6 1 .40 I2 = iéq... 2.56 + 8. 3 2.34 i4 + 1 1 .35 2.45 + 11.34 3.3i i6 = Hq-- ■ + 19.23 3.54 + i3.4i —2. 7 18 +24. 9 2.23 -t-12. 20 -HI .21 20 +34.55 5.23 + 9.10 + 6.33 3 10 22 . . .... +41.22 +50.42 3.i4 2.37 24 = iéq.. . 4.32 + 4. I 2.32 26 +57.55 3.44 -f- 1 .5i 2. 10 28 +62.58 2.32 + 0. i5 1.36 3o +68. 3o 2.46 — 1 . 0 i.i5 32 +70.28 0.59 — 1.39 0.39 36 +74.37 I. 4 — 1 .40 0. 1 1 40 +75.35 0.49 — 1 .5o O.IO 44 +78. 4 0.54 — 2. 2 O.T2 48 = I éq. . . +78.14 —0. 5 — 2. 5 +0. 3 52 +77. 0 +0.37 - ..47 —0.18 56 +76.10 0.35 - 1.32 0. i5 — 0.28 0.3I -t- 0.35 0.21 -\- 2. I 0.28 -+- 3.38 0.28 -t- 6.22 0.27 -t- 8.5o 0.25 » Molybdate double de potasse et soude. — Les résultats des expériences peuvent être interprétés comme il suit. i°Dès les premières additions, il se fait une combinaison entre la totalité du sel et une partie de l'acide malique ( 794 ) dans les proportions d'un équivalent d'acide pour i d'équivalent de sel. Les variations de la rotation sont en effet presque rigoureusement égales pour des additions égales, et, pour ^ d'é piivalent, la rotation atteint la valeur maxima — cf 11 ou 5i fois la grandeur de li rotation initiale. Le composé formé serait représenté par la formuleC*H<'0'»+ ^(R0.2NaO, 3MoO'); il contiendrait donc pour i équivalent d'acide r équivalent d'alcali et i équi- valent d'acide molybdique. 2° De plus grandes quantités de sel provoque- raient la décomposition graduelle dece composé etsa tran.sformation en un autre caractérisé par une rotation de sens contraire à la précédente et de valeur absolue plus grande, + 1 3"/i 1 ' ou 74 fo's la rotation initiale ; ce com- posé contiendrait ])our i équivalent d'acide | d'équivalent de sel double ou 2 équivalents d'alcali et 2 équivalents d'acide mohbdique. 3*^ Ce composé serait transformé par de nouvelles additions de sel en un autre de rotation négative et égaleà — 2", 7, nouveau maximum correspondant à i équivalent d'acide et ^ d'équivalents de sel ou 3,5 équivalents d'alcali et d'acide mo- lybdique. 4° Enfin ce composé se changerait lui-même, pour des additions ultérieures, eu un quatrième de rotation positive et qui contiendrait, pour I équivalent d'acide plus de ^ d'équivalents du sel. Ces résultats sont tout à fait semblables à ceux qu'on obtient avec le molybdate neutre de soude, lequel donne lieu successivement aux trois composés formés de i équivalent d'acide malique, et i, 2, 3,5 équivalents de molybdate neutre de soude. » Molybdate acide de soude. — En s'en tenant aux résultats les plus sail- lants des expériences on peut dire que : i" il se fait d'abord une combinai- son entre i équivalent d'acide malique et ^d'équivalent de molybdate acide; or, ce sel ayant pour formule 3NaO,7MoO% onvoit que cette combinaison contient pour i équivalent d'acide malique ^ d'équivalent d'alcali, ou 3 équivalents d'acide pour i équivalent de sel. Cette combinaison corres- pond à une rotation négative maxima de — 5", 27 ou 27 fois la rotation .initiale. 2° Des additions ultérieures la détruiraient et, après des équi- libres assez fugitifs, produiraient une combinaison entre équivalents égaux d'acide malique et de sel. Cette combinaison est représentée par la for- mule CH^O'"-!- 3NaO,7iVIoO'. Elle correspond à une rotation maxima de 74° i 8' qui est 374 fois plus grande que la rotation primitive. Ces résul- tats sont tout à fait semblables à ceux que j'ai obtenus avec le molybdate ordinaire d'ammoniaque, dont la composition chimique est analogue à celle du molybdate acide de soude, mais les valeurs absolues des rotations sont, comme on le voit, encore un peu plus grandes que les nombres que l'on obtient avec le molybdate d'ammoniaque. » ( 795 ) ÉCONOMIE RURALE. — Application des pommes de terre à grand rendement et à grande richesse, à la distillerie agricole en France. Note de M, Aimé Girard, présentée pcir M. Schlœsing. « En entreprenant mes recherches sur l'amélioration de la culture de la pomme de terre, j'avais pour objectif principal de préparer, à la distillerie de pommes de terre dans notre pays, une situation égale à celle qu'elle occupe en Allemagne. » Les résultats culturaux de 1888 et 1889, ceux plus remarquables encore de 1890, permettent de considérer comme résolue la question de l'abondance et de la richesse de nos récoltes en pommes de terre; l'appli- cation de ces récoltes à la production de 1 alcool appartient dès lors à la technologie agricole. » Pour éclairer nos cultivateurs sur les avantages économiques de cette application, si fructueuse en Allemagne, il était nécessaire de soumettre, dans une ferme française, la distillation de la pomme de terre au contrôle scientifique. C'est ce que j'ai pu faire au printemps dernier, grâce à la con- fiance d'un agriculteur distingué, M. Ch. Miclion, de Crépy-en-Valois, qui, au retour d'un voyage en Allemagne, venait d'installer, à côté de sa distil- lerie de betteraves»^ le matériel de la distillerie agricole de la pomme de terre, et qui, cette année, a bien voulu m'accepter comme collaborateur. » C'est à la fin de la campagne 1889- 1890 que notre travail a commencé. Il a duré deux mois, du 29 mars au i*"' juin; 78ooo''5 de pommes de terre ont été, pendant ces deux mois, transformés en alcool, et quoique ces pommes de terre (variété Chardon) ne continssent que 16 pour 100 de fécule, on a obtenu un rendement de i i'",i7 à 1 1'",20 d'alcool à 100° par 100"*, soient qu'elles fussent travaillées seules, soient qu'elles fussent additionnées d'un sixième de maïs, dans le but d'améliorer les vinasses. » A la suite de ces essais, la question de l'emploi par la distillerie agri- cole de nos pommes de terre françaises pouvait être considérée comme résolue; cependant j'ai cru devoir, avant de les fbiire connaître, attendre les résultats que devait fournir la distillation de tubercules riches comme ceux de la variété Richter's Imperator. J'ai pu, dans ces derniers jours, et grâce à la collaboration d'un de nos distillateurs les plus expérimentés, M. iMaquet, de Fère-Champenoise, obtenir des résultats de cet ordre. » looooo''^' de pommes de terre Richter's Imperator vont être, cette ( 79^^ ) année, traités chez M. Maquet; les tubercules, d'après mon analyse, sont riches à 20,9 pour 100 de fécule; et, dans les opérations faites jusqu'ici, ils ont fourni i4''S33 d'alcool à 100° par loo''^ de pommes de terre. C'est un rendement équivalent à celui que donneraient /jo''^ de maïs ou 25o''s de betterave ; au moins. )) En évi ! lant à Soooo''^ seulement le rendement cultural de la pomme de terre Richter's Imperator, c'est une production de 43oo'" d'alcool à l'hectare; semblable résultat n'avait jamais été atteint jusqu'ici. )) Les flegmes produits dans ces conditions sont d'une qualité remar- quable. M. Lindet, qui a acquis dansées questions une compétence parti- culière, a bien voulu les examiner à ma demande, et les a trouvés aussi purs que les meilleurs flegmes de betterave ou de grain. La rectification en est plus aisée, et l'alcool qu'ils fournissent se recommande par une neu- tralité parfaite. » Quant aux vinasses, je les ai soigneusement étudiées en comparaison avec des vinasses de mais que M. A. Collette fils, de Seclin, avait bien voulu mettre à ma disposition. » J'ai trouvé à ces produits la composition suivante : Vinasse de pommes de terre pommes de terre seules. et maïs. Maïs seul. Eau 94,80 92,95 93,00 Glucose 0,22 0,26 o,o5 Dextrine ou analogues 0,72 i,48 0,47 Matières azotées 0,46 o,53 o,43 Mat. organiques autres ï,4i i,4i 'i^i Mat, minérales 0,42 o>96 o,3i Total 3,23 3,64 2,87 ! Matières grasses o,o4 o,34 o,53 Cellulose 1,49 ')85 1,77 Ligneux azoté o,32 0,66 i,36 Mat. minérales o,o5 0,20 o,o5 Total Il 90 3,o5 3,71 Total général 5,i3 6,69 6,58 » D'après les mercuriales en ce moment adoptées en Allemagne, cette composition assigne aux trois vinasses qui précèdent une valeur respec- tive de o''',86, i*^'', 222, i'"", 570 par hectolitre; la vinasse de pomme de Matières solubles. ( 797 ) terre se présente donc avec une valeur égale à la moitié de la valeur de la vinasse de maïs. » Pour ne parler que de la première, le rendement en étant de i'''",8o par ioo''s de pommes de terre, son emploi à l'alimentation du bétail ap- porte, au prix de revient, une décharge de o*^"", 86 x i,8 = i'', 54 par 100"'^ de tubercules. » La valeur alimentaire de cette vinasse a d'ailleurs été mise en évi- dence, cette année, par la pratique de M. Michon. Pendant deux mois, 80 bêtes de l'espèce bovine ont, à l'étable, vécu d'une ration dans laquelle 5o'" de cette vinasse venaient s'ajouter à la pulpe de betterave et au foin. Acceptée avec plaisir par les animaux, cette ration a fourni, au point de vue de leur entretien et même de leur engraissement, des résultats ex- cellents. » En résumé, l'opinion qui faisait considérer comme impossible le suc- cès en France de la distillerie agricole de pommes de terre doit être re- gardée comme un préjugé. Nous possédons aujourd'hui en France une matière pi"emière égale à celle qui a donné à la distillerie agricole alle- mande une si grande situation; et, d'autre part, nous n'avons, ainsi que l'ont démontré MM. Michon et Maquet, rien à envier à nos voisins sous le rapport des procédés techniques. » SPERMATOGÉNÈSE. — De la spermato genèse chez les Locustides. Note de M. Armand Sabaïier ('), présentée par M. de Quatrefages. « Les spermatozoïdes des Locustides présentent une forme toute par- ticulière, qui a frappé l'attention des observateurs, et dont on a essayé de saisir la genèse, mais jusqu'à présent avec des résultats insuffisants. .T'es- père avoir été plus heureux. Mes observations ont porté sur \a Locusla viridissima, le Decticus albifrons et le Decticus griseus, qui sont très abon- dants sur le littoral de Cette et de Palavas. » Ces spermatozoïdes se composent d'une portion fusiforme assez allongée, très sensible aux colorants nucléaires et que l'on regarde comme la tète. Son extrémité antérieure plus grosse supporte deux tiges très peu ou pas colorables, représentant les branches ou crochets d'une ancre. On les a désignés comme coiffe céplialique (Kortkappe). A l'extrémité posté- (') Travaux de la Faculté de Montpellier et de la station zoologique de Cette. ( 79« ) rieure effilée de la tête tait suite une longue queue illiforme qui ne se colore pas. Voici comment ces diverses parties dérivent des cellules testi- culaires : M Ces cellules présentent d'abord une série de divisions par voie indirecte. Puis cette multiplication s'arrête et les cellules de la dernière génération sont relativement petites et pourvues d'un gros noyau dont la niicléine est divisée en grains assez uni- formément distribués dans son intérieur. Bientôt, près du noyau, mais non à son con- tact immédiat, apparaît dans le protoplasme une vésicule sphérique d'abord très petite, dont le contenu se colore légèrement et sur les parois de laquelle se trouvent des grains très fins qui se colorent vivement. ,A cause de son lieu d'origine, je la dé- signe comme vésicule protoplasrnique. En même temps le protoplasme de la cellule se porte et s'accumule du côté de la vésicule. II fait d'abord une légère saillie qui s'allonge peu à peu en cône et forme une sorte de queue épaisse et irrégulière. La cel- lule a pris la forme d'une massue. La vésicule grossit rapidement el les grains colo- rables qu'elle renferme deviennent plus nombreux et plus évidents. » En même temps se produisent dans le noyau des phénomènes remarquables. Quel- ques grains de nucléine deviennent vésiculeux, et la cavité du noyau est bientôt rem- plie de vésicules brillantes à parois colorables, entre lesquelles se trouvent quelques grains de nucléine. A cause de leur origine, je désigne ces vésicules comme vésicules nucléaires. Entre les petites vésicules se produisent des fusions, d'où résultent un petit nombre de vésicules plus volumineuses. Ces vésicules grandissent et font saillie à la surface du noyau dont la paroi s'efface et qui devient vacuolaire et irrégulièrement bosselé. Elles font saillie dans la partie antérieure de la vésicule protoplasmique qu'elles dépriment et échancrent. Elles coiffent ainsi cette vésicule d'un groupe de vésicules colorables qui perdent peu à peu leur substance colorable et se réduisent par des fu- sions à trois : une médiane, petite et saillante, et deux latérales qui s'allongent et finis- sent par former les deux branches ou crochets de l'ancre qui constituent la coiffe céphalique. Cette dernière dérive donc du noyau, el fournil ainsi un exemple remar- quable de la dégénérescence ou altération du noyau de la cellule spermatique à travers les phases de la spermatogénèse. )) Quant à la vésicule protoplasmique, voici ce qu'elle devient : elle s'allonge el tend à prendre la forme d'un losange dont l'extrémité antérieure est coiffée par les vé- sicules nucléaires, et dont l'extrémité postérieure devient de plus en plus aiguë pour correspondre au pôle caudal du spermatozoïde. En même temps, la quantité de sub- stance chromophile qu'elle renfermait s'accroît et se dépose sous forme de crépi gra- nuleux, d'abord sur les parois de l'extrémité cépiialique, puis progressivement en ar- rière. Il en résulte un revêtement interne coloré de la vésicule dont la partie centrale peut rester incolore ou présenter des grains colorables très fins et disséminés. Le lo- sange vésiculaire se rétrécit et s'effile, et sa (javité finit par disparaître. Il est dès lors fusiforme et se colore vivement par les colorants nucléaires. Les crochets de la coifle qui ne l'ont pas suivi dans sa rétraction restent saillants et représentent assez bien les branches d'une ancre dont la tige est représentée parle fuseau coloré. » Pendant que s'opéraient ces transformations du noyau et de la vésicule, la queue formée par le protoplasme s'allonge et s'effile. Un filament caudal très délié apparaît ( 799 ) dans son axe. Le tout, devenant presque filiforme, constitue la queue du sperma- tozoïde. « Tels sont les traits fondamentaux de la spermatogénèse chez les Lo- custides. Ils peuvent se résumer ainsi : » i" Formation, dans le protoplasme, d'une vésicule située du côté du pôle caudal : c'est la vésicule protoplasmique. ■» 2° Accroissement et allongement de cette vésicule, dont les parois se revêtent intérieurement de grains chromophiles. Cette vésicule, devenue fusiforme et vivement colorable, constitue ce que l'on considère comme la tête du spermatozoïde. » 3° Les grains de nucléine du noyau deviennent vésiculeux et forment un groupe de vésicules dites nucléaires, qui en se fusionnant et en perdant leur affinité pour les colorants nucléaires, constituent la coiffe céphalique en forme d'ancre. Elles représentent ce qui reste du noyau qui s'est donc altéré et a perdu ses caractères nucléaires. La dégénérescence du noyau comme noyau est donc un des traits principaux de la spermatogénèse des Locustides. » 4" T^e protoplasme de la cellule s'allonge sous, forme de queue, dans l'axe de laquelle apparaît un filament qui restera comme queue du sper- matozoïde. » ZOOLOGIE. — Sur la Cyclatella annelidicola (Van Bened. et Hesse). Note de M. Henri Prouho, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (c MM. Yan Beneden et Hesse ont trouvé, en i863, sur les téguments d'un Clyménien, un être pour lequel ils ont créé le genre Cyclalelta, qu'ils ont placé dans la famille des Tristomidés, tout en faisant remarquer que ce singfilier animal qui, sous plus d'un rapport, rappelle un Loxosome, poiu-rait bien, par la suite, ne pas conserver la place qu'ils lui assignaient. » L'année suivante, Leuckart, sans avoir revu la Cyclatella, pensa qu'elle est mal placée parmi les Trématodes et émit l'opinion que ce genre est identique à un genre de Bryozoaires (Loxosoma) découvert par Re- fersten sur une autre Annélide {Capitella rubicunda). » INitsche (1876) adopta cette opinion, tandis que O. Schmidt (1879) se basant, comiue Leuckart, sur la description et les figures données par les créateurs du genre, arriva à une conclusion différente. Pour lui, la Cy- clatella n'est pas un Bryozoaire ^t doit rester à cO)té des Trématodes, où l'a- C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 21.) lOO ( 8oo ) valent d'abord placée MM. Van Beneden et Hesse, et cela malgré M. Van Beneden lui même qui, s' étant rangé à l'opinion de Leuckart, cite la Cy- clatella parmi les Bryozoaires commensaux des Annélides, dans son Ou- vrage sur les Commensaux et parasites dans le règne animal (1876). » Il y avait donc un intérêt particulier à revoir l'être sur la nature duquel les opinions de savants spécialistes s'étaient divisées, afin de pou- voir reconnaître ses véritables affinités zoologiques par une étude atten- tive de son anatomie. » Pendant mon séjour, cet été, au Laboratoire de Roscoff, j'ai pu faire cette étude, grâce à l'obligeance de M. le D'' Saint-Rémy qui, ayant re- trouvé la Cyclatella annelidicola sur un Clyménien de Roscoff, a gracieu- sement mis à ma disposition les premiers échantillons de cet animal qui, à ma connaissance, aient été observés depuis i863, date du Mémoire de MM. Van Beneden et Hesse. » Il résulte de mes observations que, au point de vue de son organisa- tion interne, le genre Cyclatella ne diffère en rien du genre Loxosoma; aucun caractère ne permet de le rapprocher des Trématodes. » La Cyclatella se distingue de tous les Loxosomes décrits jusqu'à ce jour par des caractères ayant seulement la valeur, de caractères spéci- fiques, parmi lesquels on doit placer en première ligne le grand dévelop- pement de deux lobes, qui prolongent latéralement, dans le plan frontal, la partie du corps connue, chez les Loxosomes, sous le nom de calice, et donnent à ce dernier une forme très aplatie, bilobée, rappelant celle d'une feuille de Nénuphar. Les lobes du calice sont l'exagéraLion de ceux du L. raja (O. Schmidt), qui se distingue d'ailleurs de la Cyclatella par la présence d'une glande pédieuse. » La tige, toujours beaucoup plus courte que le calice, se termine par un disque formant ventouse, dépourvu de glande pédieuse; ses muscles, disposés, en partie, suivant deux hélices symétriques par rapport au plan sagittal, permettent à l'animal d'effectuer une rotation complète autour de sa base. » Le tube digestif rappelle celui du L. raja, par la forme de l'estomac. Le nombre des tentacules est variable : les individus de taille moyenne en possèdent dix, les plus grands en ont quatorze. » Le système nerveux périphérique comprend un certain nombre de ter- minaisons, consistant chacune en une cellule unique, munie de cils rigides à laquelle aboutit un faisceau de fibres nerveuses. Tous les individus ob- servés m'ont montré au moins quatre de ces cellules sensorielles, disposées ( 8oi ) en deux paires, dont l'une est située tout près des bords du calice, sur la face ventrale, à la hauteur du ganglion nerveux, tandis que l'nuti-e, dor- sale, est placée plus bas. » Les Néphridies sont au nombre de deux et situées de part et d'autre de l'œsophage, comme chez les autres Loxosomes. » Les sexes sont séparés. Les glandes génitales sont paires et occupent leur position habituelle. Chez les femelles on observe, entre les deux ovaires, un amas de grosses cellules glandulaires aboutissant dans la chambre incubatrice, au fond d'une petite dépression, qui m'a paru être l'orifice externe de l'oviducte. Ces cellules représentent ici celles que M. Foettinger a récemment signalées autour de l'oviducte des Pédicellines. )) Les individus mâles que j'ai pu observer ne possédaient que des testi- cules rudimenlaires, de part et d'autre d'une vésicule séminale s'ouvrant au-dessous de l'épistome, dans l'espace cloacal. •a Les larves subissent leur développement dans la chambre incubatrice, de chaque côté du rectum. » Le bourgeonnement a lieu sur la face ventrale, alternativement à droite et à gauche. Les bourgeons sont ordinairement au nombre de deux, rare- ment on en compte quatre. » Les caractères propres à la Cyclatella n'ont donc, comme je l'ai dit plus haut, que la valeur de caractères spécifiques, de telle sorte qu'il n'y a même pas lieu d'introduire un genre nouveau dans la famille des Loxo- somidés, pour ce commensal des Clyméniens, qui devra s'appeler, doréna- vant, Loxosoma annelidicola. » ÉCONOMIE RURALE. — Z)e5^rac^io/i ar le D"' J. Grasset. Montpellier, Camille Coulet; Paris, Georges Masson, 1890; i vol. gr. in-S". (Présenté par M. Bouchard.) Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Rouen, Julien Lecerf, 1890; br. gr. in-8°. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, publié sous la direction du Prof. D' M. Menzbier; année 1889, n° 4; année 1890, n° 1; 2 vol. in-8°. Bulletin de la Société ouralienne d'amateurs des Sciences naturelles, tome Xn, livr. 1 ; br. gr. in-4°. Annalen des physikalisc/ien Central-Observatoriums, herAusgegehen von H. WiLD. Jahrgang 1889, Theil I. Saint-Petersburg, 1890; i vol. gr. in-4°. / crostacei dei calcari confusulina délia valle delfiume Sosio nella provincia di Palermo in Sicilia. Memoria di Gaetano Giorgio Gemmellaro. Napoli, Tipografia délia reale Accademia, 1890; br. gr. in-4". On primarychloroform syncope; 6j Robert Kirk. Glascow, 1890; br. in-8°. Verslag omtrent den Staal vans Lands plantentuin te Buitenzorg en de daar- bij behoorende inrichtingen 0 ver hetjaar 1889 (Treub, Directeur). Batavia, Landsdruk kerlj, 1890; br. in-4°. Osleologie ropuch {bufo laur). Sepsal, Prof. D' F. Bayer. V Praze, 1890; br. in-4". Uhlonosné ûtvary v tasmdnii. Napsal, Prof. D' Otakar Feistmantel. V Praze, 1890; br. in-4''. Rozpravy tridy mathemalicko-prirodovedechè krdlovské ceské Spolecnosti Nduk, z roku 1 889-1 890, VU, rady svazckS. V Praze, 1890; i vol. gr. in-4». COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU LUNDI 1*' DÉCEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. OUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS, DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur la trombe de Fourchambault ; par M. H. Faye. « La Note de M. Doumet-Adanson, dont notre confrère M. Mascart a donné communication dans la dernière séance, présente des particularités qui font désirer que le savant auteur veuille bien les compléter. » La trombe du i" octobre s'étant produite en plein jour, de nombreux témoins, placés hors de l'usine de Fourchambault, ont dû en distinguer la figure alors qu'elle écrétait quelques arbres sur un parcours de Soq™ avant d'arriver à l'usine. Si cette trombe, dont l'embouchure devait se perdre dans l'épais nuage jaunâtre qui a obscurci le ciel, tandis que son extré- mité inférieure ne touchait pas encore le sol, est restée invisible (par dé- faut d'opacité de sa gaine inférieure), ce serait une circonstance bien digne d'être notée. De même, à l'est de l'usine, la trombe a dû se relever puisqu'elle n'agissait plus que sur la cîme des arbres dont elle a tordu ou C. R., 1890, v Semestre. (T. CXI, N» 22 ) ' o8 ( «12 ) cassé quelqives branches. Là encore elle a dû être visible pour des specta- teurs peu éloignés de sa trajectoire, tandis qu'à Fourchambault même, oij elle a dû toucher terre, on comprend que sa forme extérieure n'ait pas été nettement perçue, tandis que, dans sa trajectoire pincement aérienne, les spectateurs, moins surpris, moins gênés par les bâtiments d'une usine, ont dû la voir marcher la pointe inférieure au-dessus du sol et se projeter en entier dans le ciel sous la forme d'une masse conique plus ou moins inclinée. » Il serait à désirer qu'on pût tracer exactement la trajectoire complète de cette trombe et vérifier surtout l'intéressante assertion de M. Doumet- Adanson sur le sens de la giration. Ce sens, conforme à celui des aiguilles d'une montre, a été noté aussi dans les tornados des États-Unis, mais il est extrêmement rare, tandis que le phénomène par lequel une trombe ou un tornado parait danser, pour ainsi dire, c'est-à-dire voyager en l'air, puis descendre jusqu'au sol pour y exécuter ses ravages, se relever en- suite, et cela à plusieurs reprises, est extrêmement fréquent. » BOTANIQUE FOSSILE. — Sur de nouvelles flores fossiks , observées en Portugal, et marquant le passage entre les systèmes jurassique et infracrètace . Note de M. G. DE SaPOKÏA. « J'avais été amené, il y a plus de deux ans ('), à fixer à la hauteur de Yalbien l'apparition des premières Dicotylées, dans la région actuel- lement située au nord du Tage, entre Lisbonne et Coïmbre. J'ai reçu de- puis lors, grâce à des explorations poursuivies par M. Paul Choffat, sous la haute direction de M. Delgado, de nouvelles plantes fossiles, provenant dedivers gisements, et qui présentent un très vif intérêt. Ces plantes, con- sidérées dans leur ensemble, se distribuent en deux groupes, dont le premier se rattache à l'horizon du ptérocérien et le second se range sur le niveau présumé du valanginien. La liaison de ces deux groupes, l'un cer- tainement jurassique, l'autre connexe avec la base extrême de la craie, se trouve en parfait rapport avec le caractère de transition graduelle entre les deux âges que l'étude des éléments qu'ils comprennent engage à leur attribuer. Nous les examinerons successivement : i" Flore du plérocérien. — Les éléments de cette première flore ont été (') Sur les Dicotylces prololypiqucs du s\slèine inj'rocuclacé du l'orlugol {Comptes remlux, t. CVI, séance ilu 28 mai 1S88). ( 8i3 ) recueillis dans une série de gisements vaso-sableux, localisés, intercalés à diverses hauteurs au milieu d'un terrain de transport à gros éléments, dont l'âge approximatif a pu être établi avec certitude par M. Choffat. Les prin- cipaux de ces gisements : Cabanas de Terres, Moita dos Fcrreiros, Valle do Gato, Salgueiro et Granja, sont énumérés ici dans l'ordre relatif de su- perposition que leur assigne M. Choffat, qui place le premier à la base, le second vers le milieu, les trois derniers vers|le sommet du ptérocérien ou même sur les confms du portlandien. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des espèces, représentées presque toujours par de très petits fragments, ren- contrées dans ces gisements et dans quelques autres d'une moindre impor- tance (Forte Constantino, Sobral, Dois Portos, etc.), s'élève déjà à quatre- vingt-six et dépassera bientôt, sans doute, la centaine. Il forme un tout qui ne saurait être scindé; il est surtout riche en Filicinées, les plantes de cette catégorie comprenant à elles seules les trois quarts du nombre total. Parmi les Filicinées, les Sphenopteris tiennent incontestablement le premier rang (vingt-huit espèces sur soixante-huit). L'affluence des Sc/ero/)^em, la présence des Stachypteris litophyUa Poni. et minuta Sap., caractéristiques du corallien d'Auxey et de celui de la Meuse, les genres Brachyphyllum Brngt., Pachy- phyllum Sap., Palœocyparis Sap. et Thuyites Schimp., parmi les Conifères, indiquent l'étroite analogie de cette flore avec celles des niveaux corres- pondants du corallien et du kimméridgien de l'Europe centrale. Pourtant, associées à ces espèces d'affinité jurassique, on en remarque d'autres d'un tout autre caractère et qui accusent au contraire une liaison avec la végéta- tion wealdienne ou urgonienne, telle que nous la montrent les dépôts de l'Allemagne du Nord ou de la région des Carpathes. Ces espèces, dès lors indigènes sur le sol lusitanien, sont le Sphenopteris Mantelli Brngt., le Peco- pteris Browniana Dkr., et enfin àeuyiCompioniopleris, genre nouveau qui prédomine dans le turonien du midi de la France. » J'ajouterai, à titre de détail, que lesCycadées sont rares dans ce pre- mier ensemble, peut-être uniquement par la difficulté qu'ont eue les anciennes eaux de charrier leurs débris, plus lourds que ceux des autres plantes; et, aussi, que les Angiospermes, représentées exclusivement par quelques Monocotylées, ne paraissent pas exclues de cette flore néojuras- sique, oîi les Rhizocaulon comptent une espèce et les Poaciles, plantes gra- minoïdes d'affinité incertaine, cinq espèces sûrement déterminées. » L'extrême ténuité des découpures de la fronde, chez les Fdicinées, et, d'une façon générale, la faible étendue des particules conservées, consti- tuent le caractère distinctif de cette flore, comme de la suivante. Au nombre ( «^4 ) des nouveautés qu'elle renferme, il convient de signaler le Sphenolepidium Choffati Sap., prédécesseur immédiat du Sph. iternbergianum Schk., de l'infracrétacé, forme remarquable par l'apparence grêle de ses rameaux et la petitesse de ses strobiles. Les Sphenolepidium touchent de près aux Séquoia, dont ils semblent représenter la souche ancestrale; ils se montrent avant ces derniers et s'écli]>sent verslafin de l'infracrétacé, alors justement que les Séquoia tendent à se multiplier. » 2° Flore du valanginien présumé ; Torres-Vedras. — Les divers gise- ments d'où provient cette seconde flore sont tous groupés aux environs de Torres-Vedras, point bien connu, situé au nord-est de Lisbonne. Le nombre des espèces recueillies, la plupart à Quinta do Leiriao, d'autres le long des tranchées du chemin de fer, s'élèvent jusqu'à présent à une soixantaine. Il est facile de remarquer la liaison de cette flore avec les florules infracréta- ciques de Valle de Lobos et d'Alniargen, dont Heer a décrit les espèces. Plusieurs de celles-ci : Sphenopteris plurineivia Hr., Sphen. Mantelli Brngt. , Séquoia lusitanica Hr., Mattonidium Gœppcrti Schk., se montrent également à Torres-Vedras. Ce sont là des types ^Yealdiens, auxquels viennent s'ajouter : Equisetum BurchardliDkr., Sphenopteris Gœpperti Dkr., Cladophle- bis sulcycadina Sap . , Pecopteris Broivniana Dkr., Lonchopteris lusitanica Sap., Oleandridium tenerum Sap., Glossozamites brevior Sap. et dilaceratum, Abietites acicularis Sap., qui s'identifient ou du moins confinent de très près à autant d'espèces ou de types caractéristiques des étages de la série infracrétacique. Ces affinités justifient pleinement la position assignée aux gisements de Torres-Vedras par les observations stratigraphiques de M. Choffat. Elles s'accusent encore par l'élimination des Scleropteris, Fou- gères néo-jurassiques qu'on ne retrouve plus à la hauteur de Torres-Vedras. Pourtant la liaison de la flore de ce dernier niveau avec la précédente se révèle par la persistance de certaines formes, en première ligne du Sphe- nopteris Choffaliana Hr., espèce corallienne, par celle de plusieurs S/?Ae«o- pteris à segments de fronde débiles et finement laciniés ; elle se révèle encore par la présence d'un Cheirolepis (Ch. Choffali Sap., type de Conifères jus- qu'à présent limité au lias inférieur), et du Cyclopitys Delgadoi Sap., \ègéla\ singulier, aux feuilles verticillées à la façon de celles du Sciadopilys actuel, signalé dans le jurassique de la Sibérie altaïque par M. Schmalhausen. Le Rhizocaulon velus Sap., déjà rencontré dans le ptérocérien, continue à se montrer ici, et, avec lui, les Monocolylées, jusqu'alors très obscures, se manifestent plus clairement au moyen de VAlismacites primigenius Sap. Par contre, les Dicotvlées n'ont encore fourni que des indices trop incer- ( 8r5 ) tains pour qu'il soit permis de les mentionner. Pourtant, c'est dans un en- semble sensiblement pareil à celui dont nous venons d'esquisser les traits, que le professeur Fontaine a signalé récemment, en Virginie, cette catégo- rie végétale, déjà variée et comprenant des formes rapprochées, par leur aspect extérieur, de celles que, dans le Portugal, on commence à rencon- trer à la hauteur de l'albien. Il n'est pas déraisonnable d'espérer que des explorations renouvelées, s'attaquant aux gisements à peine effleurés de Torres-Vedras, amèneront un jour des résultats pareils à ceux que M. Fon- taine a consignés dans sa belle flore du Potomac-, et nous arracherions ainsi le secret de cette évolution, en apparence imprévue, à laquelle la végétation de notre globe fut redevable de l'extension rapide d'une classe de plantes, auparavant inconnue, bientôt prépondérante, et sans le secours de laquelle l'homme manquerait des substances usuelles les plus indispen- sables à son alimentation, comme à son industrie. » MEaiOIRES PRESENTES. M. Amédée Paris demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été adressé par lui le 23 novembre 1890, et qui contient un Mémoire relatif à un mode de transmission des lettres, dépèches et messages téléphoniques, auquel il donne le nom de grammophore. Le contenu de ce pli, et les notes additionnelles que l'auteur y joint, sont renvoyés à une Commission composée de MM. Fizeau et Mascart. M. Léon Sollier adresse une Note intitulée « Méridiens, jour et heure universels ». (RenA'oi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les'pièces imprimées de la Correspondance : i" Une brochure portant pour titre : « Comité international des Poids et (8i6) Mesures. Treizième Rapport aux gouvernements signataires de la Conven- tion du Mètre, sur l'exercice de 1889 «; 2° Une brochure intitulée « Conorès international de Chronométrie. Comptes rendus des travaux publiés sous les auspices du Bureau du Con- grès ». (Présenté par M. de Jonquièrcs.) 3" Une brochure de M. Adolphe Carnol, intitulée « Minerais de la France, de l'Algérie et de la Tunisie, analysés au Bureau d'essais de l'École des Mines, de i845 à 1889 ». (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Zona, faites à l'Observa- toire d'Alger, à l'équatorial coudé de o™,3i8, par MM. Trépied, Rambaud et Rénaux. Communiquées par M. Mouchez. »^ — it . Nombre Dates ^ — — I de 1890. MSK. A(©. comparaisons. Étoiles. Observ. m s , . Nov. 17 —5.10,63 — 6.28,3- 10: 6 a T 17 —5.20,33 —6. 6,8 12: 8 a R« 17 —5.28,94 — 5.44;9 12:10 a R'* 18 — o.i6,4o +2. 1,5 i4: 8 6 R* 18 -0.24,08 -+-2.18,6 16:10 b R' 20 +0.32,29 — 6.52,4 10:10 c T 20 -1-0.22,11 — 6.35,8 10:10 c R" Étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison au *. Gr. moyenne 1890,0. jour. moyenne 1890,0. jour. Autorités. Il m s s 0 ' " " a... 9 5.29.22,06 -1-3,49 -t-33.59.32,6 -1-3,8 WeisseaV" n°798 b... 7.8 5.18.13,89 -1-3,58 4-34. 5. 6,0 -1-3,8 Weisse^ V- 110439 c... 9 5. 6. 5,70 -1-3.65 -1-34.35.47,7 4-5, o Weisse2'V''n°65 Positions de la comète. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison. Log. (act. 1890. d'Alger. apparente. parall. apparente. parai). Il m s b m 3 0 , , _ Nov. 17 II. 57. 17 5.24.15,42 T,378„ -1-33.53. 7,1 1,894 17 12.37.23 5.24- 5,72 T,i6o„ -t-33.53.28,6 T,74o 17 i3.i4.5i 5.23.57,11 2,7i8„ -1-33. 53. 5o, 5 T,639 18 i4.i3.i2 5.18. 1,07 T,o68 4-34. 7.11,3 1,671 ( «'7 ) Ascension droite Log. faci. Déclinaison Log. fact apparente. parall. apparente. paraît. h m s 5. 17. 53,39 7,293 -+-34.° 7'- 28', 4 "w97 5. 6.41 ,64 2,I26„ +34.29. 0,3 i,5i9 5. 6.3i,46 5,975 -1-34.29.16,9 T,582 ates Temps moyen d'Alger. Nov. 18 1445V 20 i3. 3.26 30 13.44- 17 GÉOMÉTRIE CINÉMATIQUE. — Sur lin nouveau mode de déplacement d'un double cône; par M. A. Mannheim. « Un problème n'est complètement étudié que si l'on se rend assez compte de la manière dont les données interviennent dans sa solution pour qu'on puisse modifier ces données sans altérer le résultat. )) C'est ainsi qu'après avoir fait voir que le déplacement d'un double cône sur deux directrices rectilignes peut être obtenu en liant ce corps à un cylindre dont la section droite est une spirale logarithmique, je vais montrer qu'on arrive à ce même résultat en remplaçant les directrices rectilignes par des directrices en hélices. )) Appelons toujours C la base commune des cônes. Le plan de C qui est supposé vertical est pris pour plan de la figure. Les sommets 5,, i'. des deux cônes, symétriques par rapport au plan de C, se projettent au centre s de C. Ces cônes reposent maintenant sur deux hélices qui se projettent sur l'arc, tracé en trait fort, de la circonférence Cy qui est la projection du cylindre de révolution sur lequel sont ces hélices. Ces courbes, symétriques par rapport au plan de la figure, partent du point 0 de ce plan. » Pour une position du double cône (S), co corps touche ces hélices directrices aux points c, , c, qui se projettent en c. Le plan tangent au cône de sommet s, qui touche en <■, l'une des hélices contient la tangente à cette courbe et fait, avec le plan de la figure, un angle qui ne varie pas lorsqu'on déplace (S). » Les plans tangents analogues à celui-là sont donc des plans menés par les tangentes à une hélice tracée sur un cylindre de révolution et qui font des angles égaux avec le plan de section droite de ce cylindre. » L'enveloppe de ces plans est un héUcoïde développable dont la trace sur le plan de la figure est une développante d'un cercle concentrique à Cy. » Appelons t la trace sur le plan de la figure de la tangente à l'hélice en ( 8.8 ) c,, et T la trace sur le même plan du plan tangent au cône de sommet s, mené par c, L » La droite T touche C au pointa où celte circonférence est rencontrée par se, projection de la génératrice de contact du cône s, et de son plan tangent mené par c, t. Le point a est le point de contact de T et de la dé- veloppante de cercle dont je viens de parler. » Comme le rayon de C est constant, le point s décrit alors aussi une développante d'un cercle concentrique à Cy. » Mais (comme je le démontrerai plus loin) la courbe qui, en roulant sur Cy, fait décrire à un point de son plan une développante d'un cercle concentrique Cy, est une spirale logarithmique. » Raisonnant alors comme je l'ai fait dans ma dernière Communication, j'arrive à ce résultat : » Le déplacement d'un double cône sur deux hélices, qui sont tracées sur un cylindre de révolution perpendiculaire au plan de la base des cônes et qui sont symétriques par rapport à ce plan, s'obtient en liant ce double cône à un cylindre dont la section droite est une spirale logarithmique et qui roule sur le cylindre de révolution de façon que ses génératrices viennent successivement coïncider avec celles de ce cylindre. » Lorsque ce cylindre de révolution sur lequel sont tracées les hélices di- rectrices se réduit à un plan, ceshélicesdeviennentlesdirectricesrectilignes du double cône mobile, et le curieux résultat que je viens de donner permet ainsi de retrouver, comme cas particulier, l'intéressante proposition à la- quelle j'étais arrivé directement dans ma Communication du 3 novembre dernier. » Il me reste à démontrer le théorème sur lequel je me suis appuyé, théo- rème que je crois nouveau : (8'9) » La courbe qu'il faut faire rouler sur un cercle Cy pour qu'un point de son plan décrive une développante d'un cercle concentrique à Cy est une spirale lo- garithmique. » Les portions des normales à la développante du cercle concentrique à Cy, comprises entre cette développante et Cy, sont ce que deviennent successivement les ravons vecteurs de la courbe roulante que nous cher- chons. Mais les normales à cette développante étant tangentes au cercle concentrique à Cy font des angles égaux avec Cy. La courbe roulante est alors une courbe qui rencontre ses rayons vecteurs sous des angles égaux. C'est donc une spirale logarithmique et le point décrivant est le pôle de cette spirale. » Pour terminer j'ajoute que, dans le cas où l'on substitue une sphère (2) au double cône, le centre de cette sphère est sur la surface-canal en- veloppe d'une sphère égale à (2) et dont le centre décrit une des hélices directrices. Comme le centre de la sphère mobile (2) reste dans le plan de la figure, on voit que ce centre décrit une section plane de la surface-canal. » Il suffirait de connaître la génération de cette courbe comme une rou- lette dont la base est une circonférence de cercle pour achever le problème du déplacement de la sphère mobile, ainsi que je viens de le faire pour le déplacement du double cône. » PHYSIQUE. — Sur la compressibilité des mélanges d'air et de gaz carbonique. Note de M. Ulysse Lala, présentée par M. L. Cailletet. « A l'exception de quelques expériences relatives à de faibles pressions, comprises entre 53™, 4 1 et i46'^'",64 de mercure, expériences faites inci- demment par Regnault dans ses recherches sur la chaleur spécifique des fluides élastiques ('), l'étude de la compressibilité des mélanges gazeux n'a été abordée jusqu'ici, à ma connaissance, que par M. Cailletet dans le voisinage du point critique, pour préciser la notion de ce point ( - ). J'ai donc cru utile d'entreprendre l'étude systématique de la compressibilité de ces (') Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France, t. XXVI, année 1862. C) Cailletet, Compressibilité des mélanges gazeux (Séances de la Société de Physique : 1880, p. 27, et 1889, p. 128 ; Journal de Physique, V série, t. IX, 1880, p. 192). C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 22.) '^9 ( 820 ) mélanges en faisant varier progressivement les proportions des gaz mé- langés et les pressions. L'installation, dans les laboratoires de Physique des nouveaux bâtiments de la Faculté des Sciences de Toulouse, d'un manomètre à air libre de 17" de hauteur, m'a permis cette étude, dans laquelle la méthode et les corrections adoptées sont naturellement celles qu'a indiquées Regnault dans son Mémoire classique sur la Compressibilité des fluides élastiques ( ' ). » Le mélange gazeux, préalablement emmagasiné dans un récipient pouvant résister à une pression de 3o^"°, est envoyé dans le tube-labora- toire, jaugé, du manomètre où on lui fait occuper successivement, à tem- pérature constante, des volumes i et i ^ ; les pressions correspondantes et les grandeurs physiques, températures, pression atmosphérique néces- saires pour les corrections sont mesurées; puis on recommence après le départ d'une certaine quantité du mélange gazeux, et ainsi de suite. On opère donc par la méthode des pressions décroissantes sur des masses de gaz de plus en plus faibles. Ce procédé garantit la persistance de compo- sition du mélange gazeux dans les diverses séries d'expériences. » Les résultats que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Acadé- mie sont relatifs aux mélanges d'air sec et de gaz carbonique également sec et pur. Les mélanges étudiés contiennent i-espectivement 11, 19, 35, 26,98, 33,33, 4o>o8, 47.54» 56,92 pour 100 de gaz carbonique. J'ai pu constater les faits suivants : » Dans les limites de mes expériences : ioo'^™,38 de mercure, pression minima relative aux volumes i et i6i3'^'",96 pression maxinia relative aux volumes ^, la compressibilité des mélanges d'air sec et de gaz carbo- nique, lorsque la quantité de ce dernier gaz ne dépasse pas 22 pour 100 environ, est comprise entre celles de l'air et du gaz carbonique; mais cette compressibilité, tout d'abord plus voisine de celle de l'air que de celle du gaz carbonique, se rapproche de celle-ci à mesure que la pression initiale relative au volume i s'élève de manière à devenir plus a oisine de la com- pressibilité du gaz carbonique que celle de l'air. Ce fait est très nettement établi par les expériences relatives aux mélanges à 11 et 19,35 pour 100 de gaz carbonique. La représentation graphique de ces expériences indique, en outre, pour des pressions dépassant les limites de notre appareil, la tendance pour la compressibilité du mélange non seulement à se rappro- (') Mémoires do l'Académie des Sciences de l'Institut de France, t. XXI, année 1847. ( 821 ) cher de celle du gaz carbonique, mais encore à devenir plus grande que celle de ce gaz. » Les expériences sur les mélanges plus riches en gaz carbonique éta- blissent et précisent le fait : la compressibilité du mélange est d'abord, pour des pressions initiales faibles, ainsi que l'a constaté Regnault, inter- médiaire entre celles de l'air etdu gaz carbonique; mais la pression ini- tiale sous volume i croissant, cette compressibilité se rapproche de celle du gaz carbonique pour dépasser celle-ci et le point pour lequel ce pas- sage a lieu, c'est-à-dire pour lequel la compressibilité du mélange est égale à celle du gaz carbonique, correspond à une pression initiale d'autant plus faible que la richesse du mélange en gaz carbonique est plus grande. C'est ainsi que, pour un mélange à 26,98 pour 100 de gaz carbonique, la pres- sion initiale du volume i qui cori'espond au passage est 539'^'",4, la pres- sion finale du volume ^ étant io69'^",5 pour le mélange comme pour le gaz carbonique. Pour le mélange à 33,33 de gaz carbonique, le point commun correspond à une pression initiale de 459*^™ environ et pour le mélange à 4o,o8 pour 100 à 253'^'" environ. )) La richesse du mélange en gaz carbonique continuant à croître, l'as- pect des courbes représentatives du phénomène montre que le point commun dont je viens de parler continue à correspondre à une pression initiale de plus en plus faible. Dans la limite de mes expériences, la com- pressibilité des mélanges suivants est plus grande que celle du gaz carbo- nique, elle-même supérieure à celle de l'air, et va en croissant à mesure que la pression initiale augmente. » Il est d'ailleurs évident que, la richesse en gaz carbonique augmen- tant, la compressibilité des mélanges successifs ne peut s'écarter indéfini- ment de celle du gaz carbonique, mais doit, après s'en être écartée, s'en rapprocher de nouveau et tendre vers elle à mesure que le mélange tend lui-même de plus en plus vers le gaz carbonique pur. L'expérience con- firme cette prévision et la tendance de la compressibilité du mélange à se rapprocher de celle du gaz carbonique, après écart, à mesure que la richesse en gaz carbonique augmente, résulte de l'étude de la compressibi- lité des deux mélanges à 47.54 et à 56,92 pour 100 de gaz carbonique, » Ces expériences continuent (') ^^^ j'espère communiquer prochaine- ment de nouveaux résultats à l'Académie. » (') Laboratoire de Physique de M. le professeur G. Berson, à la Faculté des Sciences de Toulouse. ( 822 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Uéjlexion et réfraclion par les corps à dispersion anormale. Note de M. R. Salvador Blocu. « Les théories de la réflexion métallique, celle de Cauchy en particulier, indiquent, même pour l'incidence normale, un changement de phase des rayons réfléchis et réfractés par rapport au rayon incident. M. Potier (') a montré expérimentalement cette modification dans la phase du rayon réfléchi. Je me propose de rechercher comment varient ces changements de phase par réflexion et réfraction, avec l'épaisseur, l'indice et le pouvoir absorbant de la lame réfléchissante. » Pour varier à volonté ces facteurs, j'emploie, au lieu de miroirs mé- talliques, des pellicules de collodion ou de gélatine, colorées avec une sub- stance à dispersion anormale, telle que fuchsine, cyanine, etc. J'ai ainsi des lames solides dont je puis modifier l'indice et le ]>oaA'oir absorbant et que je puis réduire à une épaisseur de ^ de longueur d'onde. Comme l'a montré M. Stokes (^), ces substances, douées d'absorption sélective, réflé- chissent métalliquement les radiations qu'elles absorbent. » 1° Mesure de i épaisseur et du changement de phase par réflexion . — Comme l'ont fait déjà MM. Wernicke (') et Potier (*), je mesure le chan- gement de phase par réflexion normale en envisageant la position des franges dans un spectre cannelé de lame mince, mais avec une disposition particulière indiquée par M. Otto Wiener (^) et qui permet, en outre, la mesure de l'épaisseur. Ce procédé a été utilisé par M. Wiener pour mesu- rer l'épaisseur de lames vitreuses; il est applicable à mes pellicules colo- rées, à condition de n'envisager que les radiations pour lesquelles elles se comportent comme des corps vitreux. ■» On reçoit dans un spectroscope la lumière réfléchie normalement par une mince couche d'air comprise entre deux lames de verre ; la pellicule colorée recouvre une moitié de la lame postérieure. Le spectre présente deux systèmes de franges superposées. (I) Comptes rendus, t. LXXV (1872). (=) Plnlosophical Magazine, t. \'I, et Annales de Chimie et de Physique, 3" sé- rie, l. XLVI. (3) Poggendorfl's ylnnalen, 6" sine, l. IX. (*) Comptes rendus (1889). (5) Wiedemanns Annalen, t. XXXI (1887). ( 823 ) » Le premier est produit par la couche d'air comprise entre les deux lames de verre; la position de ces franges donne la distance D des deux lames. Le second système de franges est produit par l'interférence des rayons réfléchis, l'un sur la face postérieure de la première lame de verre, l'autre sur la pellicule colorée; si l'on n'envisage que les franges placées dans les radiations pour lesquelles cette pellicule se comporte comme un corps vitreux (rouge, violet et ultra-violet, dans le cas de la fuchsine), la position de ces franges donne l'épaisseur d de la seconde couche d'air. La différence D — d est l'épaisseur de la pellicule. » Connaissant l'épaisseur de la couche d'air d, je puis calculer la posi- tion qu'occuperaient les franges dans les autres parties du spectre si la réflexion était vitreuse; l'écart avec la position réelle donne, pour la radia- tion correspondante, le changement de phase par réflexion. )) 2° Mesure de l'indice et du changement de phase par réfraction. — Une pellicule colorée, d'épaisseur variant en biseau, est placée sur le trajet de l'un des faisceaux d'un réfractomètre interférentiel, après qu'on a mesuré, parla méthode précédente, Tépaisseur aux deux bords du biseau. On a ainsi, dans le réfractomètre, des franges tordues. Ce rapport entre la lar- geur sur laquelle s'étend une frange déformée à la largeur normale des franges permet de calculer le rapport des longueurs d'onde dans l'air et dans la pellicule. )) L'épaisseur minimum du biseau est rendue assez grande pour que le changement de phase par réfraction soit devenu indépendant de l'épais- seur. » Pour des lames d'épaisseur moindre, connaissant l'indice du collodion coloré, le déplacement des franges dans le réfractomètre permettra de cal- culer le changement de phase par réfraction. )) 3° Dispersion. — Comme on a facilement l'indice du collodion inco- lore qui sert de support à la fuchsine, on a, par différence, l'indice de la fuchsine sous l'incidence normale. Ces mesures permettent donc une étude de la dispersion anormale. » 4° Pouvoir absorbant. — Ayant l'épaisseur des pellicules colorées, il suffit, pour avoir le coefficient d'absorption, de mesurer l'affaiblissement de l'intensité du faisceau lumineux reçu dans un spectrophotomèlre par l'interposition de ces pellicules. » Je puis donc avoir, par un très petit nombre de mesures, tous les coefficients nécessaires pour l'étude de la dispersion, de l'absorption, de ( 824 ) la réflexion et de la réfraction métalliques. C'est ce travaiJ que j'ai com- mencé et dont j'indiquerai bientôt les résultats. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé pour différencier les taches d'arsenic de celles d'antimoine. Note de M. G. Denigès. « H. Rose a signalé depuis longtemps que l'acide arsénique se comporte comme l'acide phosphorique vis-à-vis d'une solution azotique de molybdate d'ammoniaque et l'on a utilisé cette réaction pour la recherche et aussi le dosage de l'acide arsénique ou des arséniates, mais on ne paraît pas l'avoir appliquée pour différencier, en toxicologie, les taches d'arsenic de celles d'antimoine. » La production de cristaux d'arséniomolybdate d'ammoniaque est ce- pendant très facile, et ce corps est suffisamment caractérisé par sa couleur d'un beau jaune, son insolubilité dans l'acide azotique et surtout son as- pect au microscope, sous forme d'étoiles à branches triangulaires, généra- lement au nombre de six et disposées dans des plans rectangulaires selon les axes d'un cube. J'ai reconnu, de plus, que ces cristaux apparaissent d'une manière fort nette au microscope polarisant, quand l'analyseur et le polariseur sont à l'extinction. » Il faut dire que le phosphomolybdate d'ammoniaque présente un aspect et des propriétés tout à fait identiques; mais, comme il n'existe et ne peut exister trace de produits phosphores dans les taches d'arsenic ou d'antimoine fournies par l'appareil de Marsh, il est légitime de conclure à la présence de l'arsenic toutes les fois qu'on obtient des cristaux jaunes présentant les caractères indiqués plus haut, de la façon que je vais indi- quer. » Les taches suspectes, recueillies dans une petite capsule de porcelaine, sont additionnées de quelques gouttes d'acide azotique pur ; elles se dis- solvent instantanément, comme on sait, qu'elles soient formées d'arsenic ou d'antimoine. On fait chauffer pendant quelques instants, pour com- pléter l'oxydation, et l'on ajoute aussitôt à la solution chaude quatre ou cinq gouttes de molybdate d'ammoniaque en solution azotique; il se forme bientôt, même s'il y a des traces d'arsenic (^^ et jusqu'à -^ de milli- gramme), uu précipité jaune, qu'on examinera au microscope pour con- stater les formes décrites plus haut et qu'on pourra également regarder au microscope polarisant. ( 825 ) » L'antimoine ne donne rien d'analogue avec le réactif molybdique. » La réaction que je viens de signaler est celle qui me paraît la plus sensible et la plus caractéristique pour l'arsenic ; elle est si aisée à pro- duire, qu'un élève inexpérimenté peut l'obtenir, et je la crois très applicable au dosage de quantités très faibles d'arsenic, ainsi que je compte le pu- blier prochainement, dès que les expériences que j'ai entreprises sur ce point seront terminées. » Le réactif molybdique que j'ai employé dans ces recherches est pré- paré comme il suit : » Dissoudre à une douce chaleur lo?'' de molybdate d'ammoniaque du commerce (heptamoljbdate hexammonique) et 25s'" d'azotate d'ammoniaque dans 100'^'= d'eau. Laisser refroidir et ajouter peu à peu, en agitant, 100" d'acide azotique pur, de densité 1,20. Porter au bain-marie pendant dix minutes; laisser refroidir et abandonner le liquide à lui-même pendant quarante-huit heures. Au bout de ce temps, filtrer au papier lavé à l'acide azotique dilué, et conserver en flacons à l'émeri . » ANATOMIE ANIMALE. — Sur un tissu épithéUalfibrillaire des Annélides. Note de M. Et. Jourdan, présentée par M. Ranvier. « On rencontre souvent, chez les Invertébrés, des tissus qu'il est fort difficile de rapporter aux types classiques que nous sommes habitués à observer dans les organes des animaux supérieurs. Les Vers annelés me paraissent particulièrement remarquables à cet égard, et la couche épithé- liale sous-cuticulaire présente souvent chez eux des apparences qui l'éloi- gnent des épithéliums ordinaires. Dans mes recherches sur les élytres de quelques-uns de ces Vers, j'ai déjà décrit, au niveau de cette couche, des fibrilles que j'ai appelées èpidermiques et que j'ai comparées aux fibres unitives de notre épilhélium malpighien. Dans le cours des observations que je poursuis actuellement sur les or- ganes sensitifs des animaux de ce groupe, j'ai rencontré, dans la trompe des Annélides chélopodes de la famille des Glycères, une couche épithé- liale représentée par des noyaux disposés irrégulièrement, suivant une seule assise sous-cuticulaire, et plongés au sein d'un stroma de petites fibres. Ces fibrilles présentent des aspects qui ne permettent pas de les confondre avec les autres éléments anatomiques de ces Vers. Elles se distinguent faci- lement des fibres musculaires des gaines contractiles de la trompe : sur ce point toute confusion est impossible ; l'hésitation ne saurait exister qu'entre ( 826 ) deux interprétations : fibrilles des faisceaux conjonctifs dissociés ou fibres nerveuses. » J'ai recherché sur ces fibrilles les réactions classiques des fibres con- nectives, et mes conclusions sur ce point sont négatives. Il est impossible de confondre ces éléments avec ceux que l'on comprend en Histologie sous le nom de tissu conjonctif. L'aspect seul de ces fibrilles et leur situa- tion immédiatement au-dessous d'une cuticule suffirait, d'ailleurs, pour nous confirmer dans cette opinion. La seule interprétation possible serait donc celle d'après laquelle il faudrait admettre que ces éléments sont ner- veux. Cependant, a priori, il est difficile de supposer que ces fibrilles, si nombreuses et entrecroisées en couches serrées, sont toutes adaptées à ces fonctions. Sans doute, plusieurs vont se rendre aux papilles qui couvrent les téguments de la trompe, mais beaucoup courent sous la cuti- cule sans pénétrer dans les organes sensitifs de la surface; ces fibrilles paraissent former une trame indépendante portant dans ses mailles les novaux non culiculaires. L'ensemble de ces noyaux et de ces fibrilles cor- respond ainsi à un véritable épiderme réduit à une couche nucléaire et à un stroma fibrillaire. » Nous savons, depuis les recherches de M. Ranvier, que le corps de Malpighi de l'homme et des animaux supérieurs présente une structure analogue, et que cette structure est comparable à celle de la névroglie. » Le cas que nous venons d'étudier n'est, sans doute, pas exceptionnel et il est bien probable que le tissu décrit par Claparède, sous le nom de tissu connectif steltaire, dans les boucliers des Annélides tubicoles, appar- tient au même groupe. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Influence de l'acide acétique sur les échanges gazeux respiratoires. Note de M. Alfred 3Iallèvre, présentée par M. A. Chauveau. « L'acide acétique est un produit important de la fermentation de la cellulose dans le tube digestif des herbivores. De là l'intérêt particulier d'étudier quelle inOuence il exerce sur les échanges nutritifs. » Des expériences de Weiske ont déjà montré qu'il est sans action sur la décomposition des matières a/otées; reste à savoir comment il se com- porte A is-à-vis des matières non azotées. Pour éclaircir ce point, il est né- cessaire d'étudier l'inlluence de l'acide acétique sur les produits gazeux de la respiration : ce qui fait précisément l'objet de notre recherche. ( «^7 ) » Les expériences ont été faites sur des lapins avec l'appareil à respira- lion de Ziintz et Rohrig. La méthode consiste à utiliser un animal dont on rend les échanges nutritifs constants en excluant les mouvements volon- taires par une injection de curare et en maintenant la température du corps toujours la même, grâce à son immersion dans un baiu muni d'un thermo-régulateur. L'animal est trachéotomisé et la respiration artificielle très également entretenue. » On dose alors les produits respiratoires (O, C0-) de périodes consé- cutives durant chacune un quart d'heure. Une heure après, on com- mence à introduire goutte à goutte, dans le courant sanguin, une solution d'acétate de soude à 3 pour loo. L'injection dure une heure, pendant laquelle les animaux reçoivent de o^"", 923 à i^'', 73 de ce composé. Pen- dant l'injection et l'heure qui suit, on dose l'oxygène et l'acide carbo- nique comme dans la première période de l'expérience. » Les résultats obtenus peuvent se résumer ainsi : » Dès le commencement de l'injection, il se produit dans les échanges gazeux des variations qui cessent une demi-heure au plus après la fin de celle-ci, les échanges redevenant alors ce qu'ils étaient auparavant. » 2° Avant l'injection, les quotients respiratoires ( —ç- ) avaient des va- leurs comprises entre i,©/} et 0,77 (suivant le temps écoulé depuis le der- nier repas). Pendant l'injection, ces valeurs extrêmes descendaient à 0,86 et 0,69. Cet abaissement était à prévoir. L'oxydation de l'acétate de soude dans l'organisme peut être représentée par la formule C= H'NaO- + 20= = CO^ + H=0 + CO' HNa. » Pendant que 4 volumes d'oxvgène sont consommés, il se forme 2 vo- lumes de C0=. Le quotient respiratoire théorique de l'acétate de soude = 0,3. m L'oxydation de l'acétate devait donc amener, comme il a été constaté, un abaissement dans les quotients respiratoires des animaux. » 3° On ne trouve que des traces d'acides gras dans l'urine. En outre, chez les animaux à jeun depuis deux jours, l'urine est acide; pendant l'injection, elle devient alcaline (à cause du CO'HNa éliminé), puis de nouveau acide. De même l'alcalinité du sang augmente de 5o pour 100. Ces faits et C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N» 23.) HO ( 828 ) ce qui a clé dit des quotients respiratoires prouvent que la plus grande par- tie de l'acétate a été oxydée. )) En se servant des données de la calorimétrie sur les chaleurs de combusiion des principaux cléments nutritifs non azotés (graisse, glu- cose), il est aisé d'établir par le calcul que, si toute l'énergie dégagée par l'acétate lors de son oxydation avait été un profit pour l'organisme, on n'aurait dû observer aucune augmentation dans la quantité d'oxygène consommée pendant l'injection. Par le même moyen, on trouve d'autre part que, si cette même énergie avait été dégagée en pure perte, la quan- tité d'oxygène consommé aurait dû s'élever de plus de 5i» pour loo. Or, dans les expériences, celle augmenlalion est de lo à 17 pour 100 {en moyenne i4) par rapport à la période précédant l'injection. On doit en conclure (\uune parlie de l'énergie de l'acélale, mais une parlie seulenienl, s'est dégagée au profit de l'organisme, c'est-à-dire a exercé une action d'épargne sur les autres éléments nutritifs non azotés. Ce fait est à noter. L'acide acétique paraît se distinguer par là d'autres substances nutritives. Kùntz et Mering ont en effet montré que certains corps (glucose, acide lactique) introduits dans le courant sanguin comme l'acide acétique dans le cas de nos expériences, n'élèvent que d'une façon très minime la con- sommation de l'oxygène et par suite épargnent des quantités isodynames des composés organiques constituants du corps animal. Rubner parvint au même résultat par une autre méthode. On a vu que pour l'acide acé- tique il n'en était plus ainsi et qu'il ne peut se substituer isodynamique- ment aux autres substances nutritives. Le fait n'est d'ailleurs pas isolé. D'après J. Munck, l'acide butyrique se comporte d'une façon analogue, élevant de 8 pour 100 la consommation de l'oxygène. Cette augmentation dans la quantité d'oxygène consommé ne s'explique qu'incomplètement, par l'accélération du pouls devenu en môme temps plus énergique et la plus grande activité des mouvements péristaltiques de l'intestin pendant l'injection de l'acétate et du butyrate. « CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur une nouvelle mèlhode hémalo-alcalimelrique et sur l'alcalinité comparée du sang des Vertébrés. Note de M. René Drouin, présentée par M. A. Gautier. « L'étude des variations de l'alcalinité du sérum sanguin présente un grand intérêt pour le physiologiste et pour le médecin. En effet, elle ne ( «29 ) paraît pas sciilemenl de nature à éclairer certaines questions depuis long- temps controversées (telles que la fonction véritable du rein et k trans- formation acide qu'éprouvent les éléments du sang en traversant cet or- gane), elle semble encore devoir ouvrir de nouveaux aperçus sur certains sujets de Physiologie comparée, comme j'espère le montrer dés aujour- d'hui. D'autre part, elle peut seule fournir des données précises sur plu- sieurs points importants de l'hygiène alimentaire, sur la pathogénie encore hypothétique d'un grand nombre de maladies et sur leur traitement. )) Les quelques résultats obtenus dans cette étude par un trop petit nombre d'auteurs (') sont d'ailleurs bien faits pour en montrer à la fois tout l'intérêt et toute la difficulté. Je viens de la reprendre à l'aide d'une méthode nouvelle, tout à la fois très exacte et véritablement clinique, et je compte multiplier mes observations autant qu'il sera nécessaire pour en déduire au moins quelques-unes des importantes conclusions que le sujet comporte. » Je suis parvenu, grâce à certaines précautions qu'il serait trop long de rapporter ici, à effectuer sur l'^SS de sérum (quantité que l'on obtient facilement chez l'homme, par la simple piqûre du bout du doigt), les trois opérations suivantes : » 1° Hénialo-alcalimétrie. — o-^sS de sérum étant chaufté avec i'^'^ de II-O et une goutte d'une solution alcoolique de phénolphtaléïne, j'en détermine le titre alca- limétrique à Jj de milligramme près, à l'aide d'une solution de SO'H^ au millième, renfermée dans une petite burette compte-gouttes. » 1° Hémato-acidimétrie. — La réaction alcaline du sérum est due en réalité à des Sels non saturés : carbonate acide de soude, phosphate bisodique, urate acide de soude, etc., et il contient, en outre, de l'acide carbonique libre. o",5 de sérum étant traité, dans un tube bouché, par une quantité de NaOlI plus que suffisante pour neu- traliser toutes les acidités libres, puis par une quantité de BaCl= plus que suffisante pour précipiter tous les carbonates, phosphates et urates, je filtre rapidement et, sur une portion aliquote du filtratum, j'opère un dosage alcalimétrique : la quantité de NaOH disparue mesure l'acidité réelle du sérum. » 3'^ Dosage de l'eau. — J'opère sur o'=':,5 de sérum. Outre l'intérêt qu'il présente par lui-même, le résultat de ce dosage me permet de rapporter à is'' de résidu sec le résultat des deux opérations précédentes. » Au début de mon travail, j'ai vérifié l'exactitude et la sensibilité de ma méthode, en opérant sur des animaux. C'est ainsi que j'ai opéré sur un assez grand nombre d'individus pour pouvoir établir une moyenne de l'al- (')Lassar, 1874; Lépine et Canard, 1878; Landois, i885; Jakcsh, 1888: etc. o iseaux ( 83o ) calinilé normale du sérum dans seize espèces ililïérentes. Ce sont ces moyennes que je résume dans le Tableau suivant : Alcalinité {exprimée en SO'H- correspondanl) pour iS'' de résidu sec. Anguille Traces non dosables ) „ . , , , » , , , S Poissons {') Carpe Traces non dosables ) Lézard ocellé o,oo5 /J^o ) „ ., ( Ophidiens ) „ „ , Kepliles e • ( Couleuvre à collier o,op634o ) ( i5auriens ) Grenouille 0,007472 Batraciens Chien 0,008 109 Homme 0,009244 Cobaye 0,009941 Cheval 0,010878 } Mammifères Veau 0,010428 Mouton o , o 1 2 664 Bœuf 0,018 777 Canard o , o 1 5 1 66 Poule o,oi5 788 Tortue grecque 0,016 3i8 Reptile (Chélonien) » Ce ne sont assurément là que des chiffres approchés et sur lesquels je suis tout disposé à faire quelques réserves. Quoi qu'il en soit, on peut remarquer que ces différentes espèces de Vertébrés, ainsi énumérées d'a- près l'ordre de l'alcalinité croissante du sérum sanguin, 5e trouvent groupées en. classes suivant leurs affinités zoologiques; et que l'ordre dans lequel ces classes se succèdent est précisément celui dans lequel augmente l'activité des combustions respiratoires, comme si l'alcalinité du milieu (ainsi que la Chimie pure nous en fournit de nombreux exemples) favorisait ici l'inten- sité des oxydations intérieures. » Il va sans ) Le rapprochement des individus de forme allongée, avec le type fort incomplètement décrit par P.-J. van Beneden sous le nom de Nematobo- thrium s'impose, d'autant que les embryons de ces animaux se ressemblent parfaitement; mais, dans notre espèce, ces individus sont isolés et non réunis par paires comme les Nematobothrium : ceci peut n'être qu'un carac- tère spécifique, paraissant dû à ce qu'ils ont une extrémité libre, ce qui permet la fécondation; les Nematobothrium vus par van Beneden ou par d'autres auteurs anciens, au contraire, sont enkystés. C. R., 1890, 2« Semestre. (T. CXI, N" 22.) I I I ( 836 ) M Les individus totalement enkystés sur les branchies et associés par paires appartiennent donc, pour nous, à la même espèce que les individus isolés du maxillaire ou de l'intestin des Germons; on peut se demander, toutefois, si ces deux types n'auraient pas une signification différente et s'il n'y a pas enti'e eux une alternance de générations. )) Taschenberg a réuni sous le nom de Didyrnozoon un certain nombre de parasites de poissons, qui vivent enkystés par paires : les Z). thynni et pelamydis ont la plus grande ressemblance extérieure avec deux des formes enkystées indiquées plus haut. C'est par suite de l'enkystement par paires, uniquement, que l'auteur allemand rapproche le Nematobolhrium du genre Didyrnozoon : on voit que ce rapprochement est maintenant justifié. Les Didyrnozoon se présentent avec les caractères extérieurs des parasites ob- servés par nous sur les branchies des Germons; leur structure paraît être la même, et les brefs dessins et descriptions de Taschenberg sont faciles à interpréter, en concordance avec ce que nous avons observé, si l'on tient compte des différences qui peuvent se rencontrer dans des espèces dis- tinctes. » ANATOMIE ANIMALE. — Le système nerveux entérocœlien des Échinodermes. Note de M. L. Cuénot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Le système nerveux des Échinodermes, qui a été le sujet de nombreux travaux, est cependant loin d'être connu complètement. On sait que, chez ces animaux, il existe autour de la bouche un anneau nerveux, primitive- ment logé dans l'épithélium ectodermique de cette région : il ne conserve ses connexions primitives que chez les Crinoïdes et les Astérides; dans tous les autres groupes, il se sépare plus ou moins complètement de l'œso- phage. De cet anneau partent cinq rubans radiaux, également d'origine ectodermique : le tout forme le syslème nerveux ambulacraire ou super- ficiel. M Sur la face interne de ces centres nerveux, se trouve un système /^ro- fond, séparé du premier par une mince cloison conjonctive et baigné libre- ment par le liquide des sinus schizocœliques. Son développement est très variable : la couche profonde existe le long des cinq rubans radiaux, chez les Synaptes et les Holothuries (Semper, Teuscher, Senion, Ilamann, Hé- rouard); à l'origine seulement de ces rubans, chez les Oursins gnatho- stomes (ces amas nerveux sont chargés d'innerver les muscles de la lan- ( 837 ) terne); enfin tout le long des rubans et de l'anneau oral, chez les Ophiures et Astérides, où on les connaît surtout sous le nom d'amas de Lange (Lange, Jickeli, Ilamann). » Outre ces deux systèmes nerveux, spéciaux à la foce orale ou ambu- lacraire du corps, il en existe souvent un troisième, d'origine absolument différente et placé à la face aborale ou antiambulacraire. Je vais le décrire d'abord chez les Astérides. » Chaque bras est parcouru, du côtéaboral, par un fort cordon muscu- laire, émettant des rameaux dans tous les sens, et fonctionnant surtout comme antagoniste des muscles qui unissent les pièces ambulacraires. Tous ces cordons musculaires convergent vers le centre aboral, en dessi- nant ainsi une étoile à cinq branches. Lorsqu'on fait une coupe de la paroi du corps, dans les régions précitées, on constate que les bandes musculaires sont tout à fait à la face interne de cette paroi; elles sont recouvertes par une couche assez épaisse (4o;^. environ chez Asterias glacialis) , formée par un centre nerveux et l'épithélium péritonéal. La partie nerveuse est constituée par des fibrilles dirigées dans le même sens que les muscles et renfermant une quantité assez considérable de cellules nerveuses; les cellules de l'épithélium péritonéal, alignées les unes à côté des autres en une couche unique bien régulière, se pro- longent chacune en un filament grêle qui traverse perpendiculairement la couche fibrillaire, pour aller s'attacher au tissu conjonctif sous-ja- cent. La constitution histologique de cette couche nerveuse est donc identique à celle du système", nerveux ambulacraire, à cela près que les cellules ectodermiques de ce dernier sont remplacées par les cellules enté- rocœliennes. En somme, ce système nerveux péritonéal forme ainsi une sorte d'étoile à cinq branches ramifiées, dont l'orientation et le trajet sont calqués sur ceux des faisceaux musculaires. Lorsque, dans une coupe de la paroi du corps, on rencontre des faisceaux musculaires péritonéaux, on peut être certain de trouver au-dessus une couche nerveuse, courant entre les filaments de l'épithélium entérocœlien ; sur les bords des fais- ceaux, les fibrilles nerveuses diminuent peu à peu, et l'épithélium de revêtement se continue sans ligne de démarcation avec les cellules pavi- menteuses qui recouvrent toute la face interne du cœlome. De place en place, on voit nettement se détacher des paquets de fibrilles qui traversent la mince lame conjonctive sous-jacente, pour aller s'enfoncer entre les fibres musculaires. » J'ai reconnu le système nerveux entérocœlien chez tous les types que ( 838 ) i'ai étudiés (Asterias glacialis et tenuispina, Echinaster sepositus, Astrupec- ten aurantiacus); c'est la première espèce qui m'a fourni les préparations les plus démonstratives. Je n'ai pu déceler aucune communication entre ce centre et le plexus superficiel intraépithélial, courant entre les cellules ectodermiqiies de la paroi externe du corps. » Ce nouveau système nerveux rappelle singulièrement celui qui est si développé chez les Crinoïdes : si l'on fait une coupe transverse d'un bras d'Astérie ou d'un bras à'Antedon, on retrouve exactement les mêmes éléments; en commençant par la face orale : i" bande nerveuse ectoder- mique, continue avec l'épithélium des ambulacres, et chez les Astéries, également avec le revêtement ectodermique du corps; 2° sinus schizocœle radial, très développé chez l'Astérie, plus réduit, mais d'existence indis- cutable chez les Néocrinoïdes (A/itedon, Actinometra, Pentacrinus); 3° le canal ambulacraire radial; 4° une vaste cavité, prolongement du cœlome du disque, simple chez les Astéries, divisée par des septums en trois cavi- tés chez les Crinoïdes; 5° la paroi aborale du corps renfermant des fais- ceaux musculaires et des cordons nerveux, très développés chez les Cri- noïdes. On sait d'ailleurs que les nerfs axiaux des Crinoïdes sont d'origine entérocœlienne; ils apparaissent tout d'abord au contact de l'épithélium cœlomique, pour s'enfoncer plus tard dans les pièces calcaires sous-ja- centes (H. Carpentier, Perrier). )) On retrouve ailleurs que chez les Astérides et les Crinoïdes un centre nerveux entérocœlien, situé à la face aborale du corps : l'anneau nerveux génital des Oursins, que M. Prouho a découvert chez Echinus acutus et Strongylocentrotus lividus, et que j'ai reXxoixvéchezY Arbacia pustidosaeiun Clypéastroïde, Y Echinodiscus biforis, doit rentrer dans la même catégorie. Chez les Ophiures, on trouve de même, dans l'anneau aboral qui va du sinus axial aux organes génitaux, un anneau nerveux exactement con- formé comme celui des Oursins (espèces étudiées : Ophiocoma scolopen- drina, Ophioglypha lacerlosa et albida, Ophiutrix fragilis); je crois pouvoir affirmer qu'il communique en certains points avec les rameaux périphé- riques émis par le système nerveux ectodermique. Quoi qu'il en soit, l'an- neau nerveux génital des Oursins et des Ophiures, comme les cordons aboraux des Crinoïdes et des Astérides, paraît bien être d'origine mésoder- mique, développé aux dépens de l'épithélium entérocœlien, exception des plus intéressantes au point de vue de l'organogénie générale des centres nerveux des Métazoaires. » Le système nerveux entérocœlien de ces quatre groupes est-il passé ( S39 ) d'un type à l'aulrc, ou résulte-t-il de formations indépendantes? Quelle que soit l'hvpothèse à laquelle on s'arrête, je pense avoir démontré que les cordons axiaux des Crinoïdes, qui ont si fort tourmenté les morpholo- gistes, ne sont plus une formation isolée chez les Échinodermes, et cfu'on retrouve des systèmes analogues, sinon homologues, chez les Oursins, les Ophiures et les Astérides. Les Synaptes et les Holothuries ne m'ont pas montré trace d'un centre nerveux aboral. » ZOOLOGIE. — liecherches expérimentales sur la locomolion des Arthropodes . Note de M. Jea\ Demoor, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La mécanique des Arthropodes est restée obscure jusqu'à présent. Les travaux de P. Bert, Graber, Carlet, sur la marche des Insectes, n'examinent que la formation du pas simple et n'expliquent nullement la théorie de la production du pas double. L'observation des oscillatious du corps et des déplacements du centre de gravité a été complètement négligée. La loco- motion des Crustacés, et en particulier le déplacement latéral de certains d'entre eux, est restée inexpliquée. » J'ai fait l'étude expérimentale de la marche dans ces différentes classes d'animaux. Les résultats que j'ai obtenus peuvent se résumer comme suit : » 1° La marche est un mode de progression qui se rencontre dans les groupes suivants : Crustacés, Arachnides, Insectes; » 2" Le système mécanique hexapode des Insectes est celui du double trépied à mouvements alternatifs. Chaque trépied est formé par les pattes antérieure et postérieure d'un côté et la patte moyenne du côté opposé. Les différents membres ont des fonctions spéciales : l'antérieur est un levier de traction, le postérieur un levier de poussée, le moyen un levier d'appui. Les oscillations réactionnelles du corps se font dans trois plans : plan horizontal, plan vertical antéro-postérieur, plan vertical transversal. La progression terrestre des Insectes marcheurs est toujours une marche, au sens physiologique du mot. ■» 3" Les Arachnides (Scorpions) sont octopodes. Les quatre leviers moyens, essentiellement sustentatifs , déterminent sur le sol une base d'appui de forme triangulaire. Les pattes antérieures sont tractives, les postérieures sont pulsives. Le premier et le dernier membre d'un même côté agissent simultanément, les efforts actifs pour la progression se dé- veloppant toujours dans la moitié du corps à laquelle correspond la base du ( 84o ) triangle d'appui. Le système de ces animaux peut être nommé : système du triangle de sustentation unique et variable, avec leviers actifs indépendants. » 4° Chez les Crustacés on trouve des espèces à marche postéro- antérieure et des formes à marche latérale. Les premières présentent des locomotions (hexapode ou octopode) entièrement semblables à celles des Insectes et des Arachnides. Les secondes ont des membres qui sont indif- féremment des agents de traction ou des moyens de propulsion. Aucune différentiation anatomique, aucune constance fonctionnelle ne caracté- rise ces différents appendices; le système mécanique est octopode. Il n'y a aucune régularité dans l'alternance des membres d'un même côté. Pour les pattes de même ordre, les levées et les foulées sont alternatives avec un temps d'appui commun. » 5° Chez tous les Arthropodes /7za/rAe«ri que j'ai examinés, le centre de gravité sort de la base de sustentation à chaque pas. La définition gé- nérale de la marche s'applique ainsi à la locomotion de ces organismes. » 6° Sauf de très légères différences, les organes du mouvement sont les mêmes chez les Crustacés à déplacement latéral et chez les Crustacés à progression directe. Il y a un rapport de causalité entre la marche latérale des Crustacés, la forme globuleuse, les pattes insérées loin de l'axe et la morphologie générale de ces êtres. La physiologie de la motilité des Crabes confirme les données théoriques, exigeant chez les Arthropodes une insertion médiane et une horizontalité fonctionnelle des membres, néces- sitant chez les Vertébrés une attache latérale et une verticalité relative des leviers homologues. )' 7° La patte du Crustacé est défectueuse pour la marche, à cause de la présence nécessaire de l'articulation du carpopodite avec l'ischiopodite. Cette arthrose est indispensable pour produire l'horizontalité fonctionnelle delà patte qui, chez les Hexapodes et les Octopodes, dérive de la structure générale des articles et de la combinaison des jeux articulaires. » 8° La marche octopode des Scorpions est moins parfaite que la pro- gression hexapode. » 9° La locomotion des Insectes est d'une haute perfection méca- nique ('). » (') Ces recherches, commencées à l'Université de Bruxelles (laboratoire de M. Yseux), ont été continuées dans les stations maritimes de Roscoff et de Banjuls- sur-Mer. ( 84i ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influences comparées de la lumière et de la pe- santeur sur la tige des Mousses ( ' ). Note de M. Eugène Bastit, présentée par M. Duchartre. « On sait que la pesanteur exerce sur les tiges des végétaux phanéro- games une action directrice prépondérante. L'action de la lumière, non plus que celle de la pesanteur, n'ayantjamais été observées sur la tige des Mousses, je me suis proposé de rechercher si, en ce qui concerne le géo- tropisme et l'héliotropisme, ces Végétaux rentrent dans le cas général. » Je résume dans cette Note les résultats que j'ai obtenus à la suite de nombreuses expériences, réalisées de mai i88gà mai 1890, sur des Mousses cultivées parallèlement dans l'air et dans l'eau. Ces expériences peuvent être ramenées à quatre séries : i'' cultures à l'obscurité permettant d'ap- précier l'action isolée de la pesanteur; 2" cultures dans un récipient éclairé seulement par le haut, donnant la résultante des actions géotro- pique et lumineuse dirigées dans le même sens; 3° cultures dans un réci- pient éclairé seulement par le bas, laissant observer la résultante des mêmes influences dirigées en sens contraire; 4" cultures dans les conditions naturelles d'éclairage. )) Les dispositifs employés étaient très simples : » Pour les cultures clans l'eau, l'appareil consistait en une éprouvette en verre, remplie d'eau. Un individu complet de Po/ylrichuni jiiniperi/it/ni, dont les parties souterraines avaient été préalablement mises à nu, était plongé dans l'eau et maintenu au milieu du liquide. Dans la position naturelle ou dans la position renversée, par un fil attaché à un flotteur en liège, dans la première série d'expériences, un manchon opaque enveloppait complètement l'éprouvette ; dans les deux séries suivantes, le manchon était percé à l'une ou à l'autre de ses deux extrémités. L'eau était renou- velée deux fois par jour pour éviter le développement des Algues. » Pour les cultures dans l'air, les touffes de Polytrichum étaient placées sur un filet de corde suspendu à l'intérieur d'un tujau en terre cuite. La tige souterraine avait été préalablement mise à nu, seulement du côté qui regardait la source lumi- neuse, et les touffes étaient disposées dans leur position naturelle et dans la position renversée. Deux ouvertures, pratiquées sur les parois latérales de chaque tuyau et fer- mées par des tampons de coton, permettaient de maintenir constamment l'équilibre (') Ce travail a été fait au laboratoire des recherches botaniques de la Sorbonne, sous la bienveillante direction de M. le professeur Gaston Bonnier. ( «42 ) entre la pression intérieure et celle de l'atmosphère. La lumière arrivait, au moven d'un S3stème de miroirs, par l'une ou par l'autre des extrémités du cvlindre maintenu verticalement ou suspendu. )) Au bout de trois mois, j'ai pu faire sur chaque culture les observations qui suivent : » i" Cultures à l'obscurité. — Dans la position naturelle ou dans la position renversée, dans l'air et dans l'eau, toutes les anciennes tiges feuillées ont péri. De la tige souterraine on voit sortir de nombreuses pousses nou- velles, blanches et grêles, allongées dans toutes les directions, au-dessus du plan horizontal qui passe par leur point d'origine et faisant avec ce plan un angle très faible. Or, dans cette première série d'expériences, les tiges ont été soustraites à l'influence de la lumière et, par suite, la pesan- teur a seule agi sur leur direction. On voit donc que, dans la tige des Mousses, le pouvoir géotropique est négatif, comme dans la généralité des tiges, mais qu'il est presque insensible. C'est cette faiblesse du pouvoir géotropique qui, dans la nature, maintient couchées la tige et les pousses souterraines et ne leur permet de s'élever que faiblement vers la surface du sol. » 2° Cultures dans des récipients éclairés seulement par le haut. —Toutes les anciennes liges feuillées ont, comme dans la série précédente, bruni et péri dans l'eau; celles qui, dans l'air, avaient conservé leur position natu- relle, ont seules persisté à vivre. De la tige souterraine partent des pousses nouvelles droites et verticales, toutes supérieures à leurs points d'origine respectifs. Les plus âgées sont terminées par un bouquet de feuilles vertes, les autres par un sominet végétatif aigu et pâle. Or, d'après les résultats obtenus dans la première série, on sait que le géotropisme ne tendrait que faiblement à diriger de bas en haut la croissance dés tiges. L'action lumi- neuse s'est donc ajoutée ici à l'action de la pesanteur pour provoquer sur les pousses nouvelles une croissance verticale de bas en haut. )) Cette deuxième série d'expériences est souvent réalisée par la nature sur les Mousses qui se développent au fond des dépressions du sol et ne reçoivent la lumière que supérieurement. » 3" Cultures dans des récipients éclairés seulement par le bas . — Dans l'eau, les tiges anciennes meurent toujours; dans l'air, il ne subsiste que les tiges tournées vers la lumière et, par suite, renversées par rapport à leur posi- tion naturelle. » Des tiges nouvelles, semblables à celles de la deuxième série, naissent du rhizome et s'élancent verticalement de haut en bas. Quelques-unes qui. ( 843 ) avant l'expérience, s'étaient dans l'air développées de bas en haut, se sont dans l'eau recourbées et ensuite développées de haut en bas, simulant au- tant de crochets. » Or, le pouvoir géotropiqne négatif tend à diriger de bas en haut la croissance des ti^cs. Comme elles sont dirigées vers le bas dans cette troi- siéme série, il faut en conclure d'abord que le pouvoir géotropique et le pouA^oir héliotropique y sont directement opposés, ensuite que la résul- tante de ces deux influences, étant dirigée dans le sens de la plus grande, l'action de la lumière est plus énergique que celle de la pesanteur. » La nature reproduit parfois les conditions de cette troisième série d'expériences; c'est ainsi que les Mousses qui se développent sur les pla- fonds des grottes ou des cavernes et ne reçoivent qu'inférieurement la lu- mière dirigent leurs tiges de haut en bas. » 4° Cultures dans les conditions naturelles d'éclairement. — Dans l'eau, les tiges nouvelles se sont développées au-dessus de leur point d'origine et portent des feuilles vertes, pâles et réduites. Dans l'air, l'expérience est réalisée par la nature elle-même, et l'on sait que les tiges s'élèvent au-de.s- sus du sol. )) D'après ce qui précède, le pouvoir héliotropique étant toujours pré- pondérant, on peut énoncer cette proposition que, dans les conditions naturelles d'habitat, les Mousses inclinent leurs tiges vers le midi dans Is plan méridien, c'est-à-dire vers la position moyenne du Soleil. C'est ce que confirme l'observation partout où la lumière solaire n'est pas intercep- tée par le feuillage des arbres ou par quelque autre obstacle. » On peut résumer, par les conclusions suivantes, les résultats de ces expériences de Physiologie expérimentale : » Dans Vair ou dans l'eau, L'influence héliotropicjue sur la croissance de la tige des Mousses surpasse r influence du géotropisme, et la tige se dirige tou- jours vers la lumière, quelle que soit la position de la source lumineuse. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence de laticif ères chez les Fumariacées. Note de ?>I. L.-J. Légef, présentée par M. Duchartre. « Les Fumariacées sont considérées comme dépourvues de tout appa- reil laticifère, et cette absence de vaisseaux propres est même comptée parmi les principaux caractères servant à différencier ces plantes de leurs proches voisines, les Papavéracées, Or certaines recherches nous per- C. H., 1S50 ■.- Semestre. (T. CXI, N» 22.) ' 12 ( 844 ) mettent d'affirmer que les Fumariacées renferment, elles aussi, des latici- fères bien développés, constitués par des éléments souvent très difFéren- ciés et de nature variable. » Contrairement à celui des Papavéracées, le latex des Fumariacées est limpide, dépourvu de globules et d'une belle couleur rouge-groseille; dans quelques espèces seulement, il devient jaune à l'âge adulte, sans cesser d'être limpide, Fumaria capreolaia L.; F. speciosa Jord. » Les éléments histologiques constituant l'appareil laticifère des Fuma- riacées revêtent divers aspects : sous la forme la plus simple, ce sont des cellules identiques à leurs voisines non laticifères, quant à la forme et aux dimensions, et ne s'en différenciant apparemment que par un contenu spécial. D'autres cellules laticifères sont plus allongées que les éléments du tissu où elles sont plongées, en même temps que d'un diamètre diffé- rent, souvent beaucoup plus restreint que celui de ces derniers éléments. Ces diverses cellules peuvent être isolées ou bien réunies, soit en petits groupes, soit en files longitudinales plus ou moins étendues; dans ce der- nier cas, elles peuvent garder leur individualité et former des laticifères articulés ou résorber plus ou moins complètement leurs parois transver- sales. » Une troisième forme comprend de véritables tubes, cylindriques ou prismatiques, rectilignes et pourvus de parois propres. Ces tubes ne montrent aucune trace de cloisons transversales et ne sont jamais rami- fiés. Il ne nous a pas encore été possible de reconnaître s'ils ont une ori- gine spéciale ou s'ils dérivent des précédents laticifères articulés par une disparition complète des parois transversales. Chez certaines espèces, quelques-uns de ces divers éléments laticifères subissent, dans l'àgo adulte, un épaississement notable de leurs parois (Corydalis lutea DC; C. nobilis Pers. ; Fumaria ofjîcinalis L., etc.) Chez le C. lutea, ces parois épaissies portent même de petites ornementations linéaires obliques. » Il faut encore signaler l'aspect de méat qu'offrent, surtout dans les parenchymes corticaux, certains petits canaux laticifères; les plus gros parmi ceux-ci laissent encore distinguer assez facilement leur paroi propre, tandis que chez les plus petits cette constatation devient beaucoup plus difficile, et nous ne pouvons affirmer si cette paroi existe toujours. Comme pour les canaux laticifères précédents, de nouvelles observations sont nécessaires pour fixer la valeur histologique de ces laticifères d'aspect particulier. Nous ne pouvons actuellement indiquer s'ils sont, dès l'ori- gine, des éléments complets ou bien ne sont que de simples méats, à la périphérie desquels se dépose ultérieurement une paroi propre. ( 845 ) » Les novaiix cellulaires se distinguent souvent fort bien clans les cellnles laticifères, qu'elles soient isolées, en groupe ou en file, tandis que dans les tubes ])roprcment dits nous n'avons pu déceler leur présence. » Les différentes variétés d'éléments laticifères qui viennent d'être signalées se rencontrent ordinairement de concert dans le môme organe; néanmoins, l'appareil laticifère est loin de présenter le même degré de diffé- renciation dans toutes les espèces : chez les unes, les tubes laticifères seront très abondants et l'emporteront en nombre sur les cellules; chez d'autres, ces tubes seront plus rares et môme manqueront peut-être abso- lument. » Les laticifères se trouvent répandus dans les divers organes : racines, axe hypocotylé, tige, feuilles, bractées, calice, corolle, ovaire. Ils sont répartis, avec une abondance variable, dans le parenchyme médullaire, dans le liber des faisceaux et quelquefois aussi dans le parenchyme pri- mitif de la région ligneuse; on les trouve également dans le parenchyme cortical, où ils sont particulièrement nombreux; à la périphérie immédiate des faisceaux libéro-ligneux des divers organes; dans le mésophylle des feuilles, des bractées, des sépales, des pétales; dans le parenchyme herbacé de l'ovaire. Les laticifères sont bien représentés dans l'assise sous-épider- mique de la tige et du pétiole et peuvent y revêtir la forme tubulaire. Certaines cellules de l'épiderme renferment également un suc rouge, en- tièrement semblable d'aspect à celui des laticifères; il est cependant fort probable que ce suc épidermique n'estpas complètement identique au latex ; en effet, non seulement il se comporte un peu différemment en présence de certains réactifs, mais encore il conserve sa coloration primitive, même chez les espèces où le suc propre est jaune dans l'âge adulte. » Le latex, en général, ne persiste pas dans l'ensemble de l'appareil pen- dant toute la vie de la plante. Abondant chez les jeunes individus, il ne tarde pas à diminuer de quantité, principalement dans les régions de grande croissance intercalaire; il peut même disparaître complètement. Les laticifères, privés de leur suc coloré^ sont alors difficilement discer- nables, lorsqu'une structure histologique bien tranchée ne les désigne pas à l'attention. » En terminant, nous devons signaler la présence de laticifères à suc rouge et limpide, analogue à celui des Fumariacées, chez quelques Papa- véracées : Eschscholtzia californica Chamiss., E. teniii/otia Bnlh., ainsi que chez V Hypecoum procumhens L., espèce considérée tantôt comme Papavé- racée, tantôt comme Fumariacce. Pendant le jeune âge, l'axe hypocotylé ( «46 ) (le ces planles contient des laticifères à suc rouge, concurremment avec deslalicifères à suc jaune et laiteux. Plus tard, dans l'âge adulte, le latex rouge se trouve remplacé complètement par le suc jaune lactescent, qui subsiste seul. » Parce qui précède, on a oit que les Fumariacées possèdent un appa- reil lalicifère homologue de celui des Papavéracées et cependant doué de caractères propres. Le liquide renfermé dans cet appareil est, il est vrai, toujours limpide, sans granulation et d'une couleur bien spéciale ; mais, en considérant les homologies des appareils dans les deux familles, ainsi que les termes de transition qui viennent d'être indiqués chez V Eschsclioltzia et chez VBypecoum, nous avons cru ne pouvoir refuser le nom de latex au liquide coloré des Fumariacées. » MINÉRALOGIE. — Indices de réfraction principaux de l'anorthite. Note de MM. A. Michel Lévy et A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « La détermination des indices principaux de l'anorthite a été, jusqu'à présent, négligée, du moins à notre connaissance, à cause de la petite taille des cristaux et de l'enchevêtrement des lamelles maclées. » Nous devons à M. Gonnard quelques bons échantillons de l'anorthite du gneiss pyroxénique de Saint-Clément, qui nous ont permis d'entre- prendre la détermination de ses constantes optiques, dont la connaissance intéresse l'histoire de tous les feldspaths tricliniques. Cette étude a été faite au moyen du réfractomètre de RL Emile Bertrand, convenablement réglé et légèrement modifié. )) Trois plaques parallèles aux trois plans principaux d'élasticité ont été polies et orientées au moyen des caractères optiques des lamelles hémi- tropes dominantes. Dans chacune de ces plaques on a cherché par tâton- nements, au réfractomètre, les plages qui donnaient nettement l'indice maximum et l'indice minimum ; cette recherche a amené à des nombres qui ne différaient entre eux que de huit décimales du quatrième ordre au plus. Nous pouvons donc espérer que n^ --- 1 , 586 et «^ = i , 574 sont exacts à une décimale près du troisième ordre. La biréfringence maximum 0,012 est d'ailleurs sensiblement la même que celle que l'on peut déterminer di- rectement tians les plaques minces. )) Quant à l'indice moyen, nous n'avons pu le déterminer avec une pré- cision suffisante; nous savons seulement que la bissectrice aiguë est néga- ( 847 ) live, que l'angle des axes est très grand et que n,„ doit être voisin de i ,58 1 . » L'anorthitede Saint-Clcment contient SiO'. AI'O'. CaO. NaO par difVcrcnre. 46, o5 35,10 18,82 0,53 Sur^'(^oio), Textinction se t'ait à — 37°. La face s' perpendiculaire à n^ coupe l'angle obtus pg' et fait les angles approximatifs suivants avec/) et g' p.ie.) Paris, G. Masson, 1890; br. in-8''. (Présenté par M. le baron Larrev.) De la nature de la pleurésie ; par le ly Relsch; br. in-8°. {Gazette hebdo- madaire de Médecine et Chirurgie.) (Présenté par M. le baron Larrev.) ( 853 ) ERRATA. (Séance du 25 juin 1890.) Note de M. Gûntz, sur le sous-fluorure d'argent : Page i338, ligne i5, au lieu de AgFl, lisez Ag'Fl. (Séance du 24 novembre 1890.) Note de M"" Klumpke, Observation de la nouvelle comète Zona. Page 782, ligne 16, au lieu de 7,665, lisez T,527 et au lieu rfeo,666, lisez o,494. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 DÉCEMBRE 1890, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS. DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de L'Observatoire de Paris du i«'' octobre 1889 au 3i mars 1890, communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1889. de Paris. droite. l'éphéraér. polaire. l'éphémér. (g) Nepthis (')• h m s h m s s n° o ' r " Oci. 3 9. 2.25 21.53.23,87 » io8.3i.i5,9 » (us) Peitho. Oct. 3 10.54.58 23.46. i5, 47 —0,20 102.15.57,7 —5,6 28 9. 0.29 23. 3o. i,i5 — 0,08 101.41. 5,0 — 3,4 (') On n'a pu s'assurer si l'astre observé est bien la planète. G. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N° 23.) . ^ ^4 ( 856 ) Dates. 1889. Correction. Correction Temps moyen Ascension de Distance de (le Paris. droitr. l'éphémér. polaire. l'éphémér. r^i NiOBÈ. h m K Oct. 3 11.23.37 22 9.5i . 9 Ocl. 22 10. 4l ■ 10 23 10.36.43 25 10.27.55 28 10. 14.55 29 10. 10.38 3o 10. 6.23 Oct. 22 io.47-3o 23 10.42.47 25 10.33.24 28 10. 19.25 3o 10.10.12 Nov. 12 10.42.57 i5 10. 28.57 Janv. 23 1890. ii.5o.58 29 1 1 . ai . I 3. ...II. 7 Févr. I II. 6. Il 7 10.36.59 10 10.22.39 Il 10. 17.56 19 9-^^- 8 24 9-Ï9- 9 27 9. 6.25 28 9. 2. 8 Mars 4 8.45.40 o. 14.59,08 23.57. 10)38 56.26.58,6 57.54.17,0 » (^ Sapho. 0.47.19,07 - 2,34 79.31.59,8 + 0,4 0.46.48,72 — 2,28 79.44-33,7 - 1,5 0.45.52, i5 - 2,54 80. 9.22,5 + i ,6 0.44-39,38 - 2,64 80.45.13,4 + 3,3 o.44->8,38 — 2,79 80. 56. 44) 9 + 2,2 0.43.59,32 — 2,75 81. 8. 4,8 -+- 3,0 (%J Pboserpine. 0.53.40,41 )) 86.55. i3, 3 » 0.52.53,27 » 86.58.4i,6 » o.5i .21 ,39 » » » 0.49-10,62 )) 87.14.32,3 » 0.47-48,38 )) 87.20. 7,9 » (W) Belione. 2. I i .54,58 2- 9-4', 99 91.21.59,1 91.30. 5,9 , 3. ,57. ,55. .54, 48. 7-46. 7-45, 7.40, 7.37. 7.36. 7.36. 7.35. (T~) Vesta. 59,07 -t 36,38 ^ 33,71 4 33.45 ^ 55,44 4 23, 3i ^ 35,73 4 14,59 4 54,07 4 53.46 -f 37,34 4 52,71 -t 20 66. 4-46,8 4- 2,5 25 65. 3i. 2,8 + 0,4 3i 65.20.39,6 4- 0,6 i5 65. I 5. 38, 9 4- I ,2 4i 64.48. 7,6 4- 0,8 10 64.36. 7,9 -+- 1)4 19 64-32.22,4 4- 0,2 12 64. 7.16,4 4- 0,5 10 63.55.48,9 4- 0,2 o5 63.50.25,5 4- 0, I 06 63.48.52,6 4- 0,6 1 06 63.43.45,4 - 1,5 ( 857 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension (le Distance de 1890. de Paris. droite. l'cphémér. polaire. l'éphémér. MO?, Camilla. U ui s 11 m :^ Févr. 19 1 1 .44 •■56 24 11.22. I 9.4i- 6,25 4- 1,77 82.59.51,1 — 1,2 27 II. 8.20 9.39.13,55 » 82.41.34,4 » 9.44-23,92 9.41. 6,25 9.39.13,55 + 1,52 ^- '.77 » ij3o) Electre. 11.49.43,54 — 3,02 (^ Mnémosyne. 12 . 3. 1 ,8i + 5,68 » Mars 28 11.24.28 11.49.43,54 —3,02 71.46.16,5 — ii3,3 Mars 28 II. 37. 44 12. 3. 1,81 +5,68 96.37.29,0 -8,5 » Les comparaisons de Peitho et de Sapho se rapportent aux éphémé- rides publiées dans les n'" 2916 et 2927 îles Astronomische Nachrichlen; celles de Vesta à l'éphéméride du Nautical Almanac; celles de Camilla et Electre aux éphémérides du Berliner Jahrbach et enfin la comparaison de Mnémosyne se rapporte à une éphéméride communiquée par M. Luther. » Les observations ont été faites par M. Callandreau, à l'exception de celles des 7 février et 4 mars, faites par M. Barré, et de celle du 3i janvier, faite par M. Boquet. » GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz doués de très ferles pressions et de mouvements très rapides; par M. Daubrée. DEUXIEME PARTIE. — Application a l'uistoire des canau.v volcaniques ('). « Outre les cheminées diamantifères de l'Afrique australe, les expé- riences sur les actions mécaniques exercées par les gaz doués de très fortes pressions et animés de mouvements très rapides (-) paraissent pou- (') Présentée à l'Académie dans la séance du 1'='' décembre. (^) Comptes rendus, t. CXI, p. 767. ( s,*; 8 ) voir expliquer, en les imitant, bien d'autres canaux verticaux c{ui, selon toute probabilité, ont été également perforés dans l'écorce terrestre. » D'abord je rappellerai que le vaste plateau triasique de l'Afrique aus- trale présente une série de dépressions, toujours circulaires ou elliptiques et nommées pans (poêles à frire) comme les cheminées diamantifères, dont elles ont à peu près les dimensions. Tous ces pans, d'après M. Moulie, pa- raissent correspondre à des cheminées diamantifères. » La nature nous montre, en bien des régions, les deux conditions es- sentielles qui sont intervenues dans nos expériences, c'est-à-dire des réser- voirs de pression et des cassures propres à faire communiquer ceux-ci avec l'extérieur. » Réservoirs de pression dans les régions souterraines. L'énergie delà puissance mécanique qui réside à l'intérieur du globe et qui se rattache évidemment à la haute pression de fluides élastiques se manifeste bien clai- rement par les phénomènes volcaniques. » Lors des éruptions, ces fluides élastiquesjaillissent violemment et témoi- gnent de leur forte tension par la hauteur où ils s'élèvent, hauteur rendue visible par les poussières qu'ils transportent et qu'on a évaluée à io'""dans l'éruption du Rrakatau de i883 et dans celle qui a eu lieu en 1886 à la Nouvelle-Zélande. La force expansive dont il s'agit se révèle encore par la projection au loin de blocs volumineux, comme il est arrivé au Vésuve où de gros fragments ont été lancés, dit-on, à 1200"" au-dessus du sommet pour retomber à 4ooo™ de l'axe. La terrible éruption du Krakatau en i883, avec les mugissements ressentis sur une étendue de Sooo'^"" de rayon, a manifesté aussi l'énergie avec laquelle les vapeurs souterraines s'annon- cent à la surface. A l'Etna, la lave qui s'élève souvent jusqu'à la cîme de cette pyramide singulière, que son isolement rend si imposante et à la- quelle les Arabes ont donné le nom de Djebel, la montagne par excellence, est aussi fournie par un réservoir qui s'étend certainement beaucoup plus basque le niveau des mers; elle témoigne alors, comme l'a fait remar- quer Élie de Beaumont, d'une pression de plus de mille atmosphères. » Cassures pouvant établir une communication entre ces résen'oirs et la sur- face. — Quant aux cassures qui peuvent mettre les réservoirs en commu- nication avec la surface, il est superflu de s'étendre à leur égard. De toutes parts, même en dehors des chaînes de montagnes, elles dessinent des ali- gnements par de nombreux phénomènes éruplifs. '> Gisement des volcans. — Les expériences ont montré comment les gaz ( 859 ) emprisonnés et comprimés cherchent sur les fissm-es auxquelles ils ont accès, pour se détendre vers l'extérieur, un ou plusieurs points de moindre résistance, à partir desquels ils ouvrent un canal, qu'ils augmentent rapi- dement et transforment en diatrème. » Or ces conditions se reproduisent, trait pour trait, dans les caractères les plus généraux du gisement des volcans. L'isolement des montagnes Yolcaniqu(\s et leur mode de fonctionnement doivent, en effet, taire admettre que chacune d'elles correspond à Un conduit vertical ou cheminée, qui communique avec les régions profondes du globe; la montagne forme comme le couronnement de cette cheminée par laquelle débouchent, en temps d'éruption, les masses gazeuses, fondues ou solides. On ne voit pas comment cette cheminée résulterait d'une action autre que celle d'une pression exercée en un point unique. » La ressemblance avec les résultats de l'expérience est plus frappante encore, lorsque les volcans sont disposés en séries linéaires, comme on en a tant d'exemples. Depuis longtemps cette disposition a été considérée par Léopold de Buch comme correspondant à des soupiraux ouverts sur une même grande cassure. Ces séries de canaux volcaniques paraissent devoir être assimilés aux séries de cheminées diamantifères et résulter de renfle- ments sur un même système de cassures. » L'intervention des gaz dans l'ouverture des cheminées paraît particu- lièrement évidente pour les volcans qui n'ont apporté au jour que des dé- jections incohérentes, scories et débris des roches encaissantes, sans ac- compagnement de matières liquides. Comme le lac de Laach ('), les cavités" circulaires nommées Maars dans l'Einel, et d'autres bien connues aussi en Auvergne et ailleurs, marquent par des cratères les orifices de ces canaux. Elles représentent le phénomène volcanique le plus simple et semblent si bien correspondre à des effets de la tension des vapeurs inté- rieures qu'on leur a donné le nom de cralêres d'explosion. Beaucoup d'au- tres cavités cratériformes ont sans doute une origine semblable. Telles sont le Gur de Tazenat, dans le Velay, d'un diamètre de 800" et dominé par un amphithéâtre de granité, et le cratère situé dans la mênie région, près de la station de Confolens. D'après Tournaire, qui en a donné une figure (-), ce cratère est entièrement excavé dans le granité et n'a livré passage à aucune déjection volcanique ; seulement vers son axe a été poussé (') Von Dechex, Laacher See, p. 667; i864- (•-) Bulletin de la Société géologique, 3= série, t. XVIII, p. 1166; 18C9. ( 86o ) un cône de granité fragmentaire, comme une sorte de pépérino granitique. » De même que les failles ou paraclases ont fréquemment servi de récep- tacles aux émanations métallifères constitutives des filons, de même nombre de diatrèmes ont servi de canaux pour les éruptions volcaniques, et l'ou- verture de ces diatrèmes en représente la phase initiale. » Poussée au dehors de brèches volcaniques . — En Europe, sur le sol même de la France, nous avons des dispositions déroches d'origine pro- fonde, qui présentent avec celles des conglomérats diamantifères de l'Afrique du Sud des analogies intimes. Il s'agit notamment de ces obélis- ques cyiindroïdes dont la substance est le basalte congloméré ou pépérino et qui s'élèvent d'une manière si singulière aux environs du Puy et dans la ville même (Roches Saint-Michel, Corneille, Polignac, etc.). La diversité des éléments qui concourent à leur constitution est aussi grande que celle des matériaux dont sont remplies les cheminées du Cap; le basalte de di- verses variétés y est associé à des granités et à des pegmatites plus ou moins altérés et à d'autres roches primitives. Les gemmes n'y font même pas défaut, les diamants étant remplacés par les saphirs et les zircons. Leurs formes et leur alignement rendent bien légitime d'y voir le moulage de canaux verticaux ouverts dans les masses stratifiées que leur faible résistance n'a pas soustrait à l'action dénudatrice des actions superfi- cielles : ce sont comme des imitations des kopies. » Diatrèmes dont ont profité de nombreuses éruptions de roches. — En de- hors des volcans proprement dits, beaucoup de masses éruptives qui se présentent en dômes isolés amènent à une conclusion semblable, c'est- à-dire qu'elles sont arrivées au jour par un canal cylindroïde ou diatrème. Tels sont, parmi les milliers d'exemples que l'on pourrait citer, de nom- breux dômes trachy tiques, comme le puy de Dôme, les dômes phono- lithiques du Ilœgau, du Rhonegebirge et du Mittelgebirge de la Bohême, les cônes de la Solfatare de Naples, d'Astroni et des Camaldules. Beaucoup de ces dômes présentent des alignements. H Le plus souvent, l'existence de ces canaux verticaux et à section comparativement petite est dissimulée par intercalation de roches érup- tives, qui naturellement ont profité de ces passages faciles pour parvenir jusqu'au jour et se sont ensuite soudées aux parois encaissantes; mais la pré^ence de ces masses intercalées ne les rend pas plus méconnaissables que ne le sont les failles ou paraclases, après qu'elles ont été injectées par des masses éruptives ou incrustées de substances métallifères. w Ce n'est toutefois que dans des cas très rares que l'on a eu occasion ( 86i ) d'entailler ces massifs et d'y reconnaître à peu près les mêmes formes que les exploitations diamantifères du sud de l'Afrique ont si bien fait connaître dans toutes leurs particularités; fournissant ainsi un nouvel exemple des lumières que l'exploitation des mines, origine principale de la Géo- logie, par les données géométriquement exactes qu'elle fournit, a appor- tées à la Science. » Je citerai, entre autres, la nappe basaltique du Meissner, en Hesse, qui s'est épanchée sur des couches à lignites et qui se rattache dans la pro- fondeur à une colonne de basalte, presque cylindrique, ayant environ loo™ de diamètre et dont la connaissance précise a été procurée par l'ouverture d'une galerie d'exploitation ('). » Sir Roderick Murchison a signalé une colonne éruptive du même genre à Cornbrook en Shrospshire ("). Des exemples analogues ont été décrits de la manière la plus claire par M. Archibald Geikie (^), dans ses belles études sur les roches volcaniques carbonifères du bassin deFirth of Forth. Les figures qu'il en a données font très bien comprendre l'isolement de ces colonnes, qui rappellent les éruptions volcaniques modernes et aux- quelles leur forme a fait donner le nom expressif de necks (cous). Ces sortes de grands tuyaux verticaux sont remplis d'un assemblage tumultueux de blocs de toutes dimensions, consistant en roches volcaniques et en dé- bris arrachés aux masses à travers lesquelles la perforation s'est produite. Ce sont visiblement des remplissages de cheminées ou d'évents volca- niques. » La Roche-Rouge, située près de la ville du Puy, est devenue célèbre depuis que Faujas Saint-Fond lui a consacré une grande planche gravée et que Bertrand-Roux l'a décrite dans son excellent Ouvrage : « C'est une » masse de basalte boursouflée qui s'élève verticalement au milieu du M granité dont sa base est enveloppée et du sein de laquelle on la voit pour » ainsi dire sortir (*). » Sa forme, que la dénudation du granité encaissant permet de reconnaître exactement, est à peu près cylindrique, avec un diamètre de i5™ à 20™. » Il serait facile de citer bien des faits analogues, qui ne sont nullement (') MoESTA, Miiieralogische Jarhbuch, p. 241; 1869. (-) Siluria, p. ii3 el 290. (') Transactions of the Royal Society of Edinburgh,i. XXIX, p. 187, i43, i63, 558; 1880. (') Description des environs du Puy, p. i52; i883. ( 862 ) en opposition, et au contraire, avec cette circonstance que plus souvent encore de grandes cassures rectilignes ou Nulles ont donné aussi passage aux roches éruptives. » Les canaux verticaux désignés sous le nom de diatrèmes sont donc très fréquents dans l'écorce terrestre; c'est par centaines qu'on peut les compter dans bien des contrées. Lors même qu'elles sont peu distantes entre elles, elles ont été percées indépendamment les unes des autres. » Énergie des pressions internes jusqu'au moment de l'omerture des dia- trèmes. — Dans tous les volcans actifs, l'éruption des gaz et des vapeurs trouve une issue comparativement facile. Le canal qui a été antérieure- ment percé fonctionne à la manière d'une soupape de sûreté, conjurant les conséquences d'un excès de pression. » Mais il en était tout autrement avant que les orifices fussent ouverts. Comme dans nos éprouvettes à explosifs, les pressions internes pouvaient s'élever au delà de toute limite appréciable. Ces tensions de milliers d'at- mosphères que nous réalisons chaque jour avec les explosifs pouvaient être de beaucoup dépassées. D'ailleurs il paraît légitime d'admettre que, dans la plupart des circonstances, l'explosif n'était autre que l'eau, dont on connaît la prodigieuse puissance, manifestée notamment parle gonflement et les déchirures de tubes très épais et contenant une forte petite quantité d'eau ('). » Il est donc logique de concevoir que le régime volcanique actuel a été précédé d'actions mécaniques incomparablement supérieures à celles dont nos éruptions sont les effets. » En premier lieu, en concentrant leurs efforts sur de fines cassures et spécialement sur leurs croisements, les agents gazeux, doTiés de la puis- sance perforatrice que démontre l'expérience, ont provoqué, dans un paroxysme, comme dans les expériences, l'ouverture de canaux. » D'autre part, c'est aussi, et lorsque l'obturation venait d'être vaincue, que les pressions internes restaient encore assez puissantes pour pousser vers la surface et même fort au-dessus ces gigantesques côues trachyti- ques, si nombreux dans les Andes et bien ailleurs, dont les dimensions sont en disproportion flagrante avec les plus grands effets de leurs érup- tions actuelles. » Observations complémentaires. • Quelque énorme que paraisse la puis- (') Recherches expérimentales sur le métamorphisme {Comptes rendus, t. XLV, p. 792, 1867; Géologie expérimentale, p. iS^). ( 863 ) sance réclamée ])ar les gaz pour ouvrir les diaUèmes, elle n'est aiuimenicnt en disproportion avec l'énergie que nous voyons fonctionner dans les vol- cans actuels ou qui interviennent dans nos expériences. » Non moins que les manifestations volcaniques elles-mêmes, les phéno- mènes qui nous occupent témoignent bien éloquemment de l'existence d'une haute température dans les régions internes du globe. )> Tandis que la plupart des innombrables dislocations de l'écorce ter- restre sont des fractures et des ploiements linéaires, paraissant résulter de tensions horizontales et dérivant probablement de contractions de l'écorce terrestre; au contraire, des cassures d'une tout autre nature, comme en pro\ oquent des gaz à haute pression dirigés par un canal à parois solides, se présentent çà et là, comme des effets d'un effort concentré sur un point unique et dirigé verticalement de bas en haut : une sorte de coup de canon, dont l'àme serait une diatrème qui viserait le zénith. » ANATOMIE GÉNÉRALE . — De la membrane du sac lymphatique œsophagien de la Grenouille. Note de M. Ranvieu. « L'œsophage de la Grenouille est entouré d'un sac lymphatique que l'on met facilement en évidence par injection ou insufflation. Ce sac est limité du côté de la cavité pleuro-péritonéale par une membrane si mince que, lorsqu'elle est distendue par de l'air ou un liquide transparent, on dirait l'enveloppe d'une bulle de savon. Malgré sa minceur, cette mem- brane a une structure complexe. Chacune de ses faces a un revêtement endothéUal. Sa charpente est formée de fibres connectives et de fibres élastiques. Il entre encore dans sa constitution des cellules de différentes espèces, un beau réseau vasculaire et un riche plexus nerveux. C'est un objet d'étude d'une grande valeur. Une observation un peu attentive et l'emploi de bonnes méthodes v font découvrir des faits nouveaux et inté- ressants. » La membrane a une face séreuse qui correspond à la cavité pleuro- péritonéale, et une face lymphatique qui dépend du sac périœsophagien. Sa face séreuse est recouverte d'un endothélium dont les cellules ont des bords sinueux, comme on les observe d'habitude sur la paroi des lympha- tiques, tandis que sa face lymphatique a un revêtement de cellules à bords rectilignes. Ce premier fait, que l'on met en évidence au moyen de l'im- C. R., 1890, 2» Semesiie. (T. CX!, N" 23.) ' '^ ( 864 ) prégnation d'argenl, montre qu'il ne faut pas attacher une trop grande importance à la forme des cellules endothéliales pour distinguer les ca- naux lymphatiques des vaisseaux sanguins. » La charpente connective de la membrane séreuse périœsophagiennc de la Grenouille a une disposition nettement alvéolaire, qui lui donne une certaine analogie avec le stroma des tumeurs cancéreuses. Les fibres qui la composent s'entrecroisent en divers sens et limitent des cavités arron- dies qui communiquent les unes avec les autres; ces cavités sont le plus souvent remplies de plasma. Quelques-unes d'entre elles contiennent des cellules grandes, transparentes, sphériques ou irrégulières, isolées ou grou- pées au nombre de deux ou trois, et dans lesquelles on observe un noyau vésiculeux entouré de granulations graisseuses. Je pense que ces cellules dérivent des cellules connectives que je vais décrire maintenant. » Les cellules connectives de la membrane périœsophagienne sont grandes, plates et ramifiées. Elles sont disposées à la surface des alvéoles. Leurs ramifications s'anastomosent entre elles et avec celles des cellules avoibinantes. Elles constituent ainsi un réseau que l'on met en évidence au moyen de la méthode de l'argent (image négative) ou de la méthode que j'ai fait connaître dans une Note antérieure (') *2'' ^1"' consiste à faire agir successivement l'acide osmique et le violet 5B (image positive). » A l'aide de cette dernière méthode, on obtient une coloration bleuâtre des cellules connectives proprement dites et des cellules granuleuses dé- crites en premier lieu. )) Dans les mêmes préparations, les cellules lymphatiques intra ou péri- vasculaires, ainsi que les clasmatocytes répandus dans la charpente de la membrane, sont colorés en violet intense. Ces derniers éléments se montrent avec les caractères que je leur ai déjà assignés (-). Leur nombre et leur distribution sont variables. I^eur forme est irrégulière. Il s'en dé- tache des fragments qui deviennent libres dans les madles du tissu. Exa- minés dans la membrane vivante, ils ne présentent aucune déformation, aucun mouvement amiboide, alors que les cellules lymphatiques périvas- culaires ont des mouvements actifs bien accusés. liCS prolongements des clasmatocytes ne s'anastomosent pas entre eux, ils ne se fondent pas non plus avec les clasmatocytes voisins. (') Des clasmatocytes {Comptes rendus, jj. i65; 1890). {'^) Loc. cil. • ( 865 ) » Grâce à I;i méthode que j'ai employée dans ces recherches, il est impossible de confondre les clasmatocytes avec les cellules connectives proprement dites, qu'il faut cesser d'appeler cellules fixes, sous peine de consacrer une confusion que l'on a faite jusqu'à présent, puisque les clas- malocvtes sont immobiles aussi bien que les cellules connectives. » Il arrive à la membrane périœsophagienne de petits troncs nerveu-c composés de fibres à myéline et de fibres de Remak. Ces nerfs se divisent et se subdivisent, et bientôt leurs fibres à myéline perdent leur gaine médullaire pour se transformer en fibres de Remak. On assiste à cette transformation qui s'effectue comme je l'ai décrit ailleurs. Finalement, il se oroduit un plexus nerveux dont les mailles sont plus étroites que celles du réseau vasculaire et qui s'étend sur la membrane entière. De ce plexus, se dégagent des fibres nerveuses qui cheminent isolément et qui, après un trajet plus ou moins long, plus ou moins tortueux, se terminent par des extrémités libres simplement arrondies ou en forme de bouton. Ces extré- mités ou terminaisons nerveuses se trouvent dans les mailles du tissu con- jonclif. » J'aipu également observer des fibres nerveuses isolées qui, après avoir décrit une anse, se soudent à elles-mêmes et forment ainsi une figure sem- blable à un anneau de clef. Ces anneaux ont un diamètre variable ; il y en a de très petits. La comparaison de ces divers anneaux avec les boutons ter- minaux conduit à penser que ces derniers pourraient bien être des anneaux atlirésiés. Ces nouvelles données conduiront, sans doute, à mieux com- prendre certaines terminaisons nerveuses dont la signification est encore fort obscure. » Le plexus nerveux de la membrane émet des branches qui se rendent aux vaisseaux (artérioles. veinules et capillaires) et concourent à la for- mation du plexus périvascidaire. Du plexus périvasculaire se dégagent des fibres nerveuses qui vont se termijj>er dans les tuniques vasculaires, aussi bien des capillaires que des artérioles et des veinules. J'ai déjà fait au sujet de ces terminaisons nerveuses quelques observations; mais je dois les compléter avant de les faire connaître. " ( 866 ) A\ALYSE MATHÉMATIQUE. — Preuve que t. ne peut pas être racine d'une équation algébrique à coefficients entiers ('); par M. Svlvester. « IjEmme. — Soit E" m" où i^ = £- = s"- = . . . = I ; ;/, n', n", . . . sont des nombres réels positifs et plus grands queT unité; m, m' , m" . . . . , des nombres réels ou complexes , et où chaque quotient partiel est assujetti à la condition que n — \ est plus grand que le module de m. » Alors je dis que le module de J scia moindre que l'unité. » Supposons que ces conditions soient satisfaites par — , — ■ » Soit m ^ a + /[î. . , Par hypothèse n- i>v'^^M^. )i Servons-nous de IVI (.r) pour signifier le module de x, alors de sorte que, si — =: a, + /?,, a' + P,"N; alors, en vertu du lemme (') et à cause du principe énoncé plus haut, on aura éventuellement (en prenant 2/ — N suffisamment grand) le produit des modules de 0^(9), OrC^s)- • • • • 0/(9«) moindre que l'unité pour une certaine valeur de r et toute valeur de r supérieure à celle-ci. » Or, remarquons que, à cause de la valeur i'unùé du coefiicient de 9" dans l'équation en G, tous les A(G) et les B(9) seront des fonctions li- néaires et entières de G, G*, . . . , G" ' , car si jx >■ « — i , G^^ devient une fonc- tion linéaire et entière de 0,6-, . . , 0"^' . » Ainsi, en supposant que /!■ soit uu nombre tel qui rende i?;t(6) une fonction linéaire entière de 6, G^, 0" ', pour toute valeur de /■, >^[A,(9)t(G) - B,(G)] sera une fonction rationnelle et entière de G; or, en vertu de ce qui a été dit, le produit des modules de ©1.(9,)' ©H^C^O' •••' %(^n) sera moindre que l'unité quand jx est plus grand que le nombre que nous avons nommé r. Mais le produit des modules de n quantités est le module de leur produit; donc A«n[A,(G)T(G) - B,(0)], ^«n[A,,,(G)T(G)-B,,,(G)], ^''n[A,,,(9)T(9)-B,,,(G)], (') On doit sous-entendre par le lemme la proposition ainsi nommée au commen- cement de cette Note, mais avec l'addition essentielle, facilement prouvée, que quand les n croissent continuellement et les m restent constants, alors, en commençant avec un r suffisamment grand, le module de J deviendra une quantité aussi petite que l'on veut. (S-jo) fornieronl une succession infinie de nombres entiers décroissants, ce qui est imjjossiblc (' ). » Ainsi -7(0) et conséquemment tangO ne peut pas être une fonction ra- tionnelle de 0 quand 0 est racine d'une équation à coefficients entiers. » Si nous supposons que tangO soit une quantité rationnelle pure et simple, cela ne fait nul changement dans notre raisonnement; ainsi, puisque tangTT (ou bien si l'on veut tang^j est rationnel, - ne peut pas être la ra- cine d'une équation algébrique à coefficients entiers. » Je démontre par un procédé à peu près pareil à ce qui précède, la proposition inverse, c'esL-à-dire que, si tangO est racine d'une équation algébrique, alors 6 ne peut pas être une fonction rationnelle à coefficients rationnels de tangÔ. Or, dans cette théorie, il n'y a nulle distinction entre les quantités réelles et complexes, de sorte que y/— i compte comme quan- tité entière. Donc tang s/— i, et conséquemment ( 872 ) en verre contenant le fluiije est engagée dans un long cylindre verti- cal d'acier, vissé à sa partie inférieure sur la pièce frettée que j'ai déjà décrite, et qui est remplie de mercure dans lequel plonge le réservoir en question. A la partie supérieure, une tige d'acier, mue par une longue vis et qui traverse une boîte à cuirs absolument étanche, vient saisir l'extrémité de la tige graduée, qu'on peut ainsi faire mouvoir verticalement sans dif- (iculté. Le cylindre d'acier porte, à une hauteur convenable, un double em- branchement horizontal, formant ainsi une croix creuse; aux deux extré- mités de ce bras de croix, sont vissés des boulons dans lesquels sont mastiqués des cylindres de quartz; on peut, à travers ces regards, voir défiler successivement (à l'entrecroisement des bras de la croix) toutes les divisions de la tige graduée : il suffît de diriger un rayon lumineux in- tense dans l'axe des regards et un viseur à la suite dans la même direction. On conçoit, dès lors, que les opérations se feront ainsi : amener dans le champ du viseur un trait de la tige graduée, comprimer le gaz en refoulant le mercure jusqu'à ce que le ménisque vienne toucher le trait, lire la pres- sion au manomètre à pistons libres, et ainsi de suite pour tous les traits. )) Le cylindre d'acier et les bras de croix jusqu'à la moitié de leur lon- gueur sont enveloppés par un dispositif pouvant servir soit de bain de liquide, soit de bain de vapeur; on peut ainsi opérer sans plus de difficulté aux diverses températures. » Les parties de l'appareil qu'il importe de protéger contre la chaleur (boîte à cuirs, masticage des quartz, etc.) sont noyées dans des manchons de cuivre, continuellement traversés par un courant d'eau froide. » Voici le Tableau relatif aux isothermes des quatre gaz étudiés, aux températures de o°, ioo° et 200°; il donne les volumes d'une masse de gaz égale à l'unité à zéro et sous la pression normale. La température de 200° s'obtient facilement avec la vapeur de benzoate de méthvle. Atmo- sphères. Oxygeue. Air. Azote. Hj drogcne 0%0. 99°, 5. 199», 5. 0=,0. 99°, '1. 209°, 4. 0°,0. 99°, 5. 199°, (i. 0°,(l. 99°, 3. 200°, 5 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 100. . 9265 (13700) u 9730 (i385o) » 9910 » w (10690) » » 200.. 4570 7000 9095 5o5o 7360 943o 5195 7445 9532 0690 7567 9420 3oo.. 3208 4843 G283 3658 5170 6622 3786 5ioi 6715 4o3o 0286 6520 4oo.. 2629 û83o 4900 3o36 4170 5240 3l42 4a65 533i 3207 4.47 6075 5oo. . 23l2 3i44 4100 2680 3565 4422 2780 3655 45 1 5 2713 3462 4210 600.. 21 l5 2867 3570 2450 3i8o 3883 2543 3258 3973 2387 3oo6 3627 700. . '979 2610 0202 2288 2904 35o2 23,4 ■..980 3589 2149 2680 3212 800.. '«79 2417 2929 2168 2699 3219 2240 2775 33oo ■972 2444 2900 900.. 1800 22(38 2718 2070 2544 3ooo 2149 2616 3o85 i832 2244 2657 1000.. 1735 2l5l 1) '992 24l5 2828 2068 » » 1720 2093 » ( «7^ ) » \° Dilatation à pression constante. — T.es coefficients de dilatation se déduisent immédiatement du Tableau qui précède. T,e Tableau suivant contient les coefficients moyens (-, X ^ j entre o° et ioo°; les autres colonnes donnent les valeurs f^e^- On voit que ces dernières valeurs sont, pour riivdrogène. presque indépendantes de la température; pour l'oxvi^ène, elles sont un peu plus faibles entre ioo° et 200° qu'entre o'' et 100°, mais il faut tenir compte de ce que les indications thermonié- triques sont celles du thermomètre à mercure; il y aura h faire une légère correction qui, pour l'hydrogène, rendra peut-être les dilatations f^ indépendantes de la température, aux erreurs près dont on ne peut répondre (une remarque analogue est à faire pour les dilatations à volume constant). Pour l'hydrogène, le coefficient de dilatation diminue régulière- ment quand la pression augmente; pour l'azote, l'oxygène et l'air, il passe d'abord par un maximum qui, à la limite, correspond, ainsi que je l'ai déjà montré, à la pression pour laquelle le produit pc est minimum. Oxygène. Azote. Hydrogène. i dv dv^ i dv dv i dv dv V dï' ~di' V dt' dt' v dt dt' P. 0°-100°. 0«-lÛO». 100«-200». 0°-100°. C°-100°. 10O''-2O0». 0»-100». 0°-100°. 100°--200°. 0,00 0,0000 0,0000 0,00 0,0000 0,0000 0,00 0,0000 0,0000 100. . . 486 45o8 » » » » » » » 200.,. 534 2442 2095 434 3260 2o85 332 1890 i83i 3oo. . . 012 1643 i44o 4oo i5i2 i4i3 3i4 laôS 1219 4oo... 459 1207 1070 359 1128 io65 29.5 0946 0917 5oo... 4o6 0937 o856 3i6 0879 0869 278 0764 0709 600... 357 0756 0703 282 0718 0716 261 0623 o6i3 700... 320 0,634 0692 256 0609 0609 249 o535 0026 800... 288 o54i o5i2 240 0007 0025 241 0475 o45i 900... 261 0470 o45o 218 0469 0469 225 o4i5 o4o8 1000.. 241 o4i8 » » » » 218 0376 » » 2° Dilatation à volume constant. — J'ai consigné, au Tableau qui suit, non pas les valeurs des coefficients de pression, mais celles de (7^ ); ces données ont été déduites des tracés graphiques, au moyen des lignes d'égal volume. La première colonne contient les pressions initiales; les volumes correspondants sont inscrits au premier Tableau. «74 ) Oxj 0»-IOO«. •gène. IOO<■-î(H)^ A 0»-100». ir. lOO'-'ÎOO". Azote. Hydro igéiie. r. Û°-100«. lOO-'-îOO". O'-IOO». 100°-200 100. . ■ 0,492 0,470 0,467 0,461 0,462 0,460 0,373 o,365 200. . , 1,226 1,1 5o 1 , io5 1,090 1,075 1,070 0,766 0,741 30Q. . , 2 , 090 1 ,900 i,8o3 1,710 1,748 1,700 i,ï49 1, 126 4oo , . , . 2,924 2,570 2,470 2 , 335 2,371 2,320 1 ,522 '.477 5oo . . . 3,698 » 3,o85 » ^.971 » 1,895 1,838 600. . » » 3.7,8 » 3,571 » 2,258 » » On voit que, pour l'hydrogène, les valeurs de -j sont sensiblement in- dépendantes de la température, surtout si l'on tient compte de la remarque relative aux indications thermométriques. L'air et l'azote se rapprochent de l'hvdrogéne ; ce dernier gaz paraît avoir atteint un état limite, vers lequel conAergent les autres quand la température s'élève et qui est caractérisé par des valeurs de 777 et -^ indépendantes de la température, les premières décroissant et les secondes augmentant régulièrement quand la pression croît. » J'ai obtenu des résultats analogues jusqu'il 3ooo*"", mais seulement entre o" et oo", en suivant une méthode que j'ai déjà décrite. » 3° Sur la forme des isothermes des produits pv. — J'ai fait, il y a déjà longtemps, cette remarque, que les courbes construites en portant les pressions en abscisses et les produits pi' en ordonnées se transforment, peu après l'ordonnée minima, en lignes qui paraissent devenir bientôt droites ou presque droites; pour décider la question, il fallait avoir ces lignes sur une plus gninde étendue que je ne les possédais alors. Les isothermes poussées jusqu'à Sooo'^"", que j'ai obtenues depuis, permettent de résoudre facilement la question : pour les quatre gaz étudiés, ces lignes présentent, à toutes les températures, une légère concavité tournée vers l'axe des ab- scisses; c'est ce que montre le Tableau suivant, des valeurs du coefficient angulaire moyen ^-7-? entre les limites de pression indiquées à la pre- mière colonne horizontale, pour l'oxygène et l'hydrogène à zéro. Hydrogène. 600""- 1000"». 1000*'"-1500"~. 1500*'"--2000"". î000""-2500"°-. 2500""-2800"". 0,000782 0,000690 o,ooo638 0,000612 0,000577 Oxygène. 500*'"-1000"". 1000"'"-1500"". 15CIO"»-2000"°. 2000"--2500"°. 2500"°-2000"". o,ooii58 0,001106 o, 001054 o,ooioi5 0,000971 ( «75 ) » Ce résultai, malheureusement, complique passablement la question ; les coefficients angulaires de lignes rigoureusement droites représentant le volume limite sous une pression infinie apportaient à l'étude des fluides un élément bien défini et déterminé avec certitude; il résulte, au contraire, de ce qui précède, qu'on ne saurait prévoir si la courbure des lignes, quoique légère et graphiquement sensible seulement sur une assez grande longueur, converge vers une direction asymptotique qu'on puisse arriver à détermi- ner. » aiÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. C. ToNDiNi DE OuAREXGHi adrcssc une Note intitulée : ■•■ Quelques éclaircissements au siijet de la question du méridien initial pour fixer l'heure universelle. » (Renvoi à la Section d'Astronomie). CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire pkrpétuei- signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure intitulée « Jacques-Louis Soret; Notice biographique par M. Albert Billet ». (Extrait des Archives des Sciences phy- siques et naturelles de Genève.) Le Comité formé pour élever un monument en l'honneur du Général Perrier, sur une des places de A'alleraugue (Gard), sa ville natale, annonce qu'une souscription est ouverte à cet effet. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Zona, faites au grand êquatorial de l'Observatoire de Bordeaux; par MM. L. Picart et Courty. Positions apparentes de la comète Zona. Temps moyen Ascension . Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1890. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. ov. 29. . . h m s . 6. 4-i3,6 b m s 4.1 5. 3,59 -".709 54. 00. I , 7 — 0,672 a L. Picart 29... . 6.46.22,3 4.14.53,62 -7,695 54 . 5o . 3 ,0 — 0,610 b Courty. 3o... . 6.32.2.5,4 4- 9- 8'99 — 1,697 .54.51.37 .9 —0,617 C Courty. Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction moyenne. au jour. moyenne. au jour. Il m s 4.16.48,34 + 3', 81 55 . 2.26,1 — 10,36 4.17. 8,02 +3,8i 55. 0.59,5 — 10,34 4.12.43,42 -1-3,82 54.48.42,4 — 10,45 ( 876) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1890,0. Étoik-, de comp. Catalogue. a... . Paris n" .5o48 b.... I [Weisse.2.H.IV.3o3 -H Paris ooSj] c... Bonn, t. VI +35°, n» 845 )) La comète est assez faible; elle devient i:i\isibie peu après le lever de la Lune. » ASTRONOMIE. — Sur l'observation du passage des salc'iies de Jupiter et des occultations d' étoiles . Note de M. Ch. André, présentée parM. Mascai I. « A la fin de l'été dernier et pour servir à l'étude des singularités op- tiques que présentent les pai^sages des satellites de Jupiter et les occultations d'étoiles, j'ai entrepris une série d'observations au sommet du pic du Midi, où la suppression de près de 3ooo" de la partie inférieure de l'atmosphère devait rendre les images des astres plus lumineuses et plus pures. » Voici les principaux résultats de ces observations, auxquelles M. Mar- chand avait bien voulu concourir : nos lunettes avaient, l'une o'^.i^.t, l'autre o",i45 d'ouverture libre. » 1° Ligament lumineux . Ce qui suit se rapporte surtout à la soirée du i"' septembre, où la vision était d'une netteté exceptionnelle et comparable à celle que nous donnent nos expériences dans la grande chambre noire de l'Observatoire. » Une liaison lumineuse s'établit, en effet, entre le satellite et la planète quatre minutes environ avant le contact externe, mais ici ce ligament lu- mineux, tout en gênant l'observateur, n'a pas la même influence pertur- batrice que dans nos conditions ordinaires d'observation et lors de nos expériences avec l'appareil à passages artificiels : son éclairement est moindre au voisinage de Jupiter que sur les bords du satellite, si bien que malgré son existence on a assez nettement la sensation d'un petit cercle relativement brillant, le satellite arrivant au contact du bord relativement obscur d'un cercle plus grand, la planète Jupiter. » Cette modification d'aspect est importante à signaler, car elle doit être graduelle, et les images doivent reprendre l'aspect ordinaire à mesure que. ( «77 ) le pouvoir al)sorbant de l'atmosphère augmentant, les intensités relatives des bords de .lu|iiter et du satellite sont moins différentes. » Le pouvoir des écrans en treillis ou en réseaux a été d'ailleurs absolu- ment confirmé; leur emploi'rend l'observation du contact plus facile et le3 bords des astres beaucoup plus nets. » 1° Visibilité apparente à travers Jupiter ou la Lune. — De même, les phénomènes étranges de visibilité, soit des satellites derrière la portion marginale de Jupiter, soit des étoiles derrière la Lune, lors des occultations de ces différents astres, se sont présentés dans des conditionsintéressantes. Le 26 aoîit, le satellite I (occultation), après avoir paru visible par moitié sur le disque de Jupiter et par moitié en dehors, devint 3", 5 plus tard tangent intérieurement à la planète et se projetait sur elle sous forme d'un petit disque blanc; nous vîmes son éclat diminuer peu à peu, le satellite s'éteindre graduellement pour disparaître définitivement, aune heure dont l'indication précise nous a paru impossible, mais que nous avons estimé suivre de i™,4 l'instant précédent. » De même, le 2 septembre, l'étoile de G* grandeur, 64 Baleine, alors occultée par la I>une, parut se déplacer pendant deux secondes à l'inté- rieur du bord lumineux de cet astre, pour disparaître ensuite instantané- ment : l'emploi d'un écran en treillis ramenait d'ailleurs l'étoile à être, pendant la période précédente, extérieure à notre satellite et sensiblement en contact avec son bord. » On doit conclure de là que, si les phénomènes de diffraction n'influent pas sur la précision de l'observation d'une occultation d'étoile, ils rendent au contraire fort incertaine celle du moment où un satellite de Jupiter est réellement occulté par la planète. Les observations qui précèdent indi- quent d'ailleurs la méthode h suivre pour remédier à cet inconvénient. » MÉCANIQUE. — Sur une transformation de mouvement. Note de M. Dauthk ville, présentée par M. Darboux. « Dans un Mémoire sur l'homographie en Mécanique { American Jour- nal, XII), M. Appell propose la question suivante : » Soient les équations de Lagrange dt \dq\) dq'c - ^" ( 878 ) où T est une iorme quadratique des q' avec des coefficients fonctions des q, et oij les Q dépendent seulement des q. Trouver les transformations de la forme r,=f,{q „...), dl,^l{q„..)dt qui transforment ces équations en d'autres de la forme dt, \ûri) dii " '■' OÙ S désigne une forme quadratique des /•' avec des coefficients fonctions des r et où les R dépendent seulement des r. » Si l'on considère seulement le cas du mouvement d'un point sur une surface, la question proposée est identique à celle de la représentation géodésique de l'une des surfaces sur l'autre. En effet, si l'on imagine une correspondance entre les points réels des deux surfaces, on peut rapporter ces surfaces aux deux systèmes orthogonaux qui se correspondent. Soient les éléments linéaires df- = E du- + G di'^^ ds'î = E, du'' -t- G, dv\ » En exprimant les conditions de l'énoncé, on obtient six équations entre 1, E, G, E,, G,. L'élimination de 1 donne quatre équations de condition entre E, G, E,,G,. Ces conditions sont celles que donne M. Darboux dans son Livre sur la Théorie des sur/aces, au Chapitre qui traite du pro- blème de M. Dini relatif à la représentation géodésique des surfaces. Sup- posant ces conditions remplies, on obtient aisément 1. n Si l'une des surfaces considérées est un plan, on peut obtenir les transformations que l'on a en vue sous forme explicite. Rapportant le plan à des coordonnées rectangulaires et la surface au système formé par une famille de géodésiques et leurs trajectoires, on obtient un système de six équations différentielles du second ordre. En éliminant les fonctions inconnues, on reconnaît que la surface doit être à courbure totale con- stante. Les formules données dans l'Ouvrage cité permettent alors d'etfec- tuer l'intégration, et l'on retrouve les transformations qu'indique M. Dar- boux pour faire correspondre les droites du plan aux lignes géodésiques de la surface. » ( «79 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Suj- une classe d'équations différentielles linéaires ordinaires. Note de INI. Jules Cels, présentée par M. Darboux. « J'ai indiqué (') une méthode pour étudier les équations différentielles linéaires ordinaires ; je vais l'appliquer aux équations de la forme d-'z ,d"-'z , dz , V^) "rfa:» ' " dx OÙ a est un polynôme de degré n a = y.x' + a, a' b un polynôme de degré n — i, . . ., l une constante. » Ces équations généralisent l'équation de Gauss sur la série hyper- géométrique et le succès de la méthode tient à ce que toutes les équations de la suite ont la même forme que l'équation ( Ej. » Soit donc la suite (S) où F F 1' FF F F I" i da ,\ d"-^z \-Pd^^Vlû?^^ 1 2 f/.i' ' f/.r J dx"--^ "/_ -y, /'(/' + ')•••(/» + " — 0 ^ _^ /_ y,_, /?(/>4-l)■■■(p-t-/^ — 2) d"-' b On a les formules d" dif "-P' (/i — 1 — EL- d»- J/D-l dtP- '] = -"■ Ces formules ne sont valables qu'autant qu'aucune des quantités /corres- pondantes à la suite 1^—2^ . . . H , . . i^-^p (') Voir Comptes rendus, i5 juillet 1890. G. K., 1890, 2« Semestre. (T. C\I, N" 23.) 117 ( 88o ) ne s'annule; quand ce fait se produit, la suite est terminée dans un sens ou dans l'autre, et l'on a le résultat suivant : » Si l'on considère V équation algébrique en p, j (- 0" \ ^ '' (il — 1 ) ! (,7-1)! à la plus petite racine positive entière \ correspond, pour L'adjointe de La- grange de la proposée, une solution qui est un polynôme de degré 1 — i; à lapins petite racine négative entière {en valeur absolue) — [j. correspond une solution de la proposée qui est un polynôme de degré \j.. » L'interprétation des autres racines de l'équation (i) est immédiate si l'on remarque que, lorsque toutes les intégrales de l'équation E sont régu- lières autour du point critique 00, l'éqnation (i) est l'équation déterminante relative à ce point. )) Cette équation (i) paraît jouer un rôle prépondérant dans l'étude de l'équation E. Je vais montrer en effet comment sa ccfnsidération permet de reconnaître si l'équation E a son intégrale générale uniforme dans tout le plan. Ma méthode fournira en outre un procédé pour la trouver. Suppo- sons que le coefficient de x" dans le polynôme a ne soit pas nul. Dans le cas où l'équation ( i) n'a que des racines négatives entières, pour que l'inté- grale générale soit uniforme dans tout le plan, il faut et il suffit que les logarithmes disparaissent dans les développements des intégrales autour du point critique =o. On a alors comme solutions particulières n polynômes dont les degrés sont donnés par les racines de l'équation (i) changées de signe. Le cas où toutes les racines de l'équation (i) ne seraient pas entières et négatives se ramène à celui-là. J'explique d'abord les modifications introduites dans la suite (S) lorsqu'une de ses quantités / s'annule. Soit /2/,_, = o; alors E.^, au lieu d'être l'équation correspondant à la première ligne du déterminant fondamental de E,^.,, est l'adjointe de La- grange de cette dernière équation où l'on regarde ^ comme l'inconnue. Cela posé, les racines de l'équation (i) diminuent d'une unité quand on avance de deux rangs à droite dans la suite; il y aura donc une équation Ea, qui sera telle que toutes les racines de son équation déterminante du point 00 seront entières et négatives. Alors les conditions nécessaires et suffisantes pour que l'équation E^^ ait son intégrale générale uniforme se- ( 88i ) ront aussi los conditions nécessaires et suffisantes pour que l'équation E, remplisse les mêmes conditions. De plus, les récurrences établies permet- tront de déduire la solution générale de l'équation E de celle de l'équa- tion Eor- )) J'ai appliqué ces considérations à l'équation { +(L.-M)^ + N= = o, déjà étudiée par M. Goursat ( ' ). Voici le résultat : » Si rt|, eu a„ sont les racines de l'équation déterminante du point ce changées de signe et rangées par ordre de grandeur croissante; si 6,, 6,, . . ., è„_, sont les racines du point critique o (à part la racine o) ran- gées aussi par ordre de grandeur croissante : » Pour que l'intégrale générale de l'équation (2) soit uniforme dans tout le plan, il faut et il suffit que les a soient des entiers différents ainsi que les h, de plus b^ doit être compris entre a^ et a.^ sans être égal à a^, b„, entre a^ et a^ sans être égal à a.,, etc. )) A cette équation (2) se rattachent les équations de la forme . (3) [y" - r'"-''] ^ 4- ( A.>"'-' - Bj"-?-' ) ^, + . . . + Ns = o, où les coefficients sont des polynômes à deux termes présentant une la- cune q. » On passe d'une équation (3) à une équation de la forme (2) en faisant le changement de la variable y''=oc. » De même, aux équations E se rattachent les équations de la forme (ay + a^.Y"^" + . . . + «« v'-''^)g 4- W~' + p. J""'"^ + . . . 4- ?,,_. y"-' 4"-.)^] 'tp. + . . ., en posant X = yP. » (' j Annales de l'École Normale supérieure, t. XI!, p.' 275 et suivantes. ( 882 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le fluorure d'alljle. Note de M. H. Meslans. « Dans plusieurs Notes précédentes ('), nous avons donné les premiers résultats de nos recherches sur les composés organiques fluorés de la série grasse. Nous indiquerons seulement, dans celle-ci, la préparation et les propriétés d'un nouvel éther, le fluorure d'allyle. » Pour préparer ce corps, on fait tomber, goutte à goutte, de l'iodure d'allyle sur du fluorure d'argent sec, contenu dans un petit ballon de cuivre relié à un serpentin ascen- dant en plomb. La réaction a lieu avec plus d'énergie encore qu'avec les iodures de propyle et d'isopropyle; il se forme de l'iodure d'argent, en même temps qu'il se dégage du fluorure d'allyle, suivant l'équation C»H=I-f-AgFl = C3IPFl-i-AgI. Le ballon est maintenu dans l'eau à 35°, pour régulariser le dégagement, et le serpentin est refroidi à i° ou 3° au-dessus de zéro. Le gaz traverse un tube à fluorure d'argent chaufTé à 6o°, qui arrête l'iodure d'allyle entraîné, et est recueilli sur le mercure. » Le fluorure d'allyle est gazeux, incolore ; il possède une odeur alliacée, une saveur brûlante. Il s'enflamme facilement et brûle avec une flamme fuligineuse, en donnant d'abondantes vapeurs d'acide fluorhydrique. Une lame de verre placée au-dessus de la flamme est fortement attaquée, en même temps qu'elle se recouvre de charbon. Refroidi au moyen d'un mé- lange d'éther et de chlorure de méthyle, il se liquéfie sous la pression de 760°"" vers i" au-dessus de zéro. » Le fluorure d'allyle est assez soliible dans l'eau, qui en absorbe deux fois et demie son voluine à i 5°. L'alcool à 16" en dissout soixante fois son volume; l'éther, près de cent fois le sien. » La densité du fluorure d'allyle, prise à 16", a fourni, pour trois déter- minations, 2.12; 2,09; 2,1 r; soit en moyenne 2,11. La densité théorique serait 2,10. » Le gaz fluorure d'allyle, soumis à l'action de l'étincelle d'induction, • en employant le dispositif indiqué par M. Berthelot, se décompose rapide- ment. Du carbone se dépose sur les électrodes et les parois de l'éprou- vette, en même temps que le verre est attaqué ; le gaz a beaucoup augmenté de volume, et contient une forte proportion d'acétylène. (') Comptes rendus, t. CVII, p. iii5; l. CVIII, p. 352, et CX, p. 717. ( 883 ) » Chauffe clans le verre, le fluorure d'allyle fournit, avant le rouge sombre, un abondant dépôt de charbon. Apres refroidissement, on constate que le volume a peu varié. Il s'est formé une petite quantité de fluorure de silicium, elle gaz qui était primitivement absorbable en entier par l'al- cool ne l'estplus qu'en partie. La portion non absorbable contient beaucouji de formène, mais pas trace d'acétylène. » L'action du sodium sur le fluorure d'aHyle est toute différente de celle qu'il exerce sur l'iodure ou le chlorure d'allyle. Si l'on chauffe dou- cement un morceau de sodium dans une cloche courbe remplie de fluorure d'allyle, le métal se recouvre bientôt d'un épais dépôt de charbon. Après refroidissement, on constate que le gaz a augmenté environ de la moitié (le son volume, qu'il n'est plus qu'en partie absorbable par l'alcool, et qu'il contient surtout du formène. Le sodium traité par l'eau fournit une liqueur dans laquelle on peut caractériser le fluor. » Le fluorure d'allyle chauffé avec du silicium cristallisé donne sensible- ment les mêmes résultats que dans le verre seul ; la quantité de fluorure de siliciun) est seule un peu plus forte. » Le phosphore, chauffé dans une atmosphère de fluorure d'allyle, fond et distille sans donner de réaction apparente; le gaz retiré ne contient pas de fluorure de phosphore. » Le fluorure d'allyle est, comme les autres éthersfluorhydriques, diffi- cilement saponifiable. Chauffé avec la potasse humide, il ne change ni de volume ni de propriétés. La potasse alcoolique même n'agit que très len- tement. L'eau de chaux ni l'eau de baryte n'ont d'action rapide sur ce gaz. » Le chlorure cuivreux ammoniacal dissout assez facilement le fluorure d'allyle. L'ammoniaque aqueuse ne dissout pas ce gaz, mais le chlorure cuivreux en solution chlorhydrique absorbe une quantité considérable de fluorure d'allyle, en môuie temps qu'il se forme un précipité blanc jau- nâtre, et que des globules liquides prennent naissance; ceux-ci bientôt forment, à la surface de la solution, une couche huileuse, très volatile, d'une odeur éthérée et alliacée, facilement inflammable, et qui paraît être du chlorure d'allyle. » La combustion dans l'eudiomètre, d'une part, dans un tube à analyse organique, de l'autre, conduit à la formule C^ H'^ V\ ( ' ). » (') Ce travail a ilt-, fait à l'École de Pliarinacie de Paris, au laboratoire de M. II. Moissan. ( 884 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur diverses réactions endothermi(]ues et exothermiques des alcalis organiques. Note de M. Albert Colson. « Dans une Note précédente, où je montrais l'influence de la solubilité sur la marche des réactions ('), j'ai dit que la pipéridine déplace la chaux de sa solution chlorhydrique; voici dans quelles conditions : » Vers i5°, une solution de chlorure de calcium renfermant 55^'', 5 de CaCP par litre donne un dépôt très sensible de chaux, quand on y ajoute un volume égal d'une solution pipéridique à 2 molécules par litre; avec une liqueur plus étendue, il ne se précipite pas de chaux; avec des liqueurs plus concentrées, le précipité est plus abondant. La précipitation est plus complète quand la température s'élève; elle dépend aussi de la concentra- tion du sel calcique, probablement à cause de l'existence d'un sel double calco-pipéridique, formé presque sans dégagement de chaleur, mais qu'un excès de pipéridine ne précipite pas. Le précipité obtenu dans cette réac- tion, grossièrement lavé et séché dans du papier, ne contient pas trace de carbonate; exempt de pipéridine, il est alcalin ; il est formé de chaux souil- lée de quantités petites et variables de CaCl', provenant sans doute de l'im- perfection des lavages et du sel double dont je viens de parler, et dont M. Berthelot a signalé l'existence. M On peut trouver, parmi les bases fortes, d'autres exemples de réactions où la solubilité relative des corps joue un rôle incontestable. Sans chercher à expliquer la cause première de ces phénomènes, je vais montrer qu'ils ne sont pas uniquement subordonnés à la valeur thermique des réactions. » Comparons, comme nous l'avons déjà fait, la diisobutylamine aux alcalis terreux. Les chlorhydrates de ces diverses bases sont décomposés par l'acide oxalique, avec formation d'oxalates insolubles. En partant des chlorhydrates dissous, La formation d'une molécule d'oxalalc de baryte dégage 5'^''',6 La formation d'une molécule d'oxalate de diisobutylamine dégage . . . ô*^"', 5 d'après mes expériences. M La grande quantité de chaleur fournie dans ces réactions ne paraît pas être la cause de la formation prépondérante des oxalates. Si, en effet, on (') Comptes rendus, srance du 4 ;ioùl i8go. ( 885 ) verse les bases elles-inéines dans des solutions d'oxalate d'ammoniaque, les réactions qui tendent à se former seraient plus exothermiques que les pré- cédentes : BaO dissous -+- C-0*, aAzH* dissous = oxalate insoluble -!- 8'^'^ Diisobulylamine dissous -hC-O', aAzH* dissous = oxalale insoluble 4- 7'^"', 5 mais la premicie réaction seule se produit, et non la seconde. » Réactions endothermiques . — Loin de décomposer l'oxalate d'ammo- niaque, la diisobutylamine est chassée de son oxalate par l'ammoniaque et surnage à la surface du liquide. Cette décomposition qui, d'après mes déterminations, absorbe — lo^"', 8 par molécule d'aminé déposée, se fait di- rectement à température constante. Elle peut s'expliquer par l'insolubilité de l'aminé-; mais aussi par la considération du maximum thermique. Cette dernière explication, envisagée isolément, ne s'applique plus à la réaction suivante : » Projetons notre oxalate neutre de diisobulylamine dans une solu- tion aqueuse de triméthylamine, à une molécule par litre : l'oxalate se dis- sout ; puis, si l'on continue l'opération, la butylamine se sépare du liquide. La première phase du phénomène correspond à une absorption de — 6^^*', 6; la deuxième phase, c'est-à-dire hi séparation de l aminé, absorbe en outre — 7*^^'; soit un total de — 13^"', 6 sur les 19^*', 2 qui correspondent à I:i combinaison avec l'acide oxalique d'une molécule de diisobutylamine. Voici les déterminations que j'ai faites et sur lesquelles sont basés les nombres précédents : Cal Diisobutylamine dissoute + i C^O^H'' dissous —- sel solide -H 16, 4 Diisobutylamine liquide -h i C^O'H^ solide =z sel solide —19,2 Triméthylamine dissoute 4- i C^O' H- dissous = sel dissous -f- 9,6 Az (CH^)' liquide -t- ^ C-0 'H^ solide =: sel solide -)- 16 Chaleur de dissolution de la diisobutylamine H- 7,o5 )i Les autres aminés se comportent à l'égard de l'oxalate de dibutylamine comme l'ammoniaque et la triméthylamine, et donnent des réactions en dothermiques analogues aux précédentes. » Il est évident qu'il faut tenir compte, dans ces phénomènes, des coef- ficients de partage de l'acide entre les deux bases : j'ai trouvé que, pour déplacer de son chlorhydrate i molécule de diisobutylamine, il faut 3 mo- lécules de triéthvlamine, et qu'il faut aussi 3 molécules de triméthylamine ( 886 ) pour dissoudre complètement i molécide d'oxalate neutre de diisobuty- lamine, vers 12°, les liqueurs renfermant i molécule de base par litre. » Dans tous ces déplacements, à côté des énergies dues aux réactions directes et qui se traduisent généralement par le maximum thermique, il intervient des énergies étrangères, dues probablement à la dissociation inégale des hydrates des alcalis, ainsi que de leurs sels. C'est ce que je me propose d'examiner, sur les conseils de M. Berthelot. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques déiivés de la dimélhylaniline . Noie de M. Charles Lauth, présentée par M. Schûtzenberger. « On sait que la diméthylaniline, soumise à l'action de divers agents d'oxydation, donne naissance au violet de Paris, [.a réaction est différente si l'on prend le bioxyde de plomb comme agent oxydant. » Dans ce cas, le produit de la réaction consiste en tétraméthylbenzidine C"*H=»Az-; comme on le voit, c'est le noyau C°H^ qui est attaqué, tandis que, dans la formation du violet de Paris, c'est le groupe CH' qui est oxydé et qui donne le carbone niéthanique nécessaire au développement de cette matière colorante. M Voici les conditions dans lesquelles il est convenable d'opérer : on dissout 20 par- ties de dimélhylaniline dans 120 parties d'acide acétique à 8° et 160 parties d'eau, puis on ajoute peu à peu 20 à 3o parties d'oxyde pur en évitant que la température dépasse So" à 35°. La réaction est terminée au bout de cinq à dix minutes; on filtre, on lave le produit à l'eau chaude, puis on le fait bouillir avec de l'eau pour éliminer toute trace de diméthylaniline; on sèche et l'on purifie par cristallisation dans la benzine; pour obtenir le produit complètement décoloré, il faut le reprendre par le pétrole, l'alcool ou l'éther. » Les eaux mères de cette préparation, débarrassées du plomb par l'acide sulfurique, donnent encore, après neutralisation au moyen de l'ammoniaque, une certaine quantité de matière : on en obtient en tout environ 4o pour 100 du poids de la diméthylaniline employée. » Divers auteurs ont déjà signalé la formation de la tétraméthylbenzi- dine au moyen de la diméthylandine, mais le procédé qui vient d'être décrit a l'avantage de donner, en peu d'instants, ce produit à l'état de pureté et en grande abondance. ,) La tétraméthylbenzidine, et surtout ses sels, donnent sous l'influence des agents oxydants (PbO-, Fe=Cl°, bichromate, l'air lui-même) la couleur verte signalée plus haut : une trace de cette base, dissoute dans la quantité ( ««7 ) strictement nécessaire d'acide acétique, donne, naissance à une coloration vert-pré très intense au contact de PbO'. » On obtient cette couleur à l'état de pureté en ajoutant à une dissolution de loS'' de base dans 7'''",5 d'acide clilorlivdrique et 200'='= d'eau, 600'''= de percliloiure de fer à 45", étendus de !'>^o"= d'eau; les premières gouttes d'oxydant donnent naissance à une coloration verte, qui devient ensuite orangée; de cette solution se dépose, après deux à trois heures, la matière verte à l'état de pureté absolue : sous le microscope, ce pré- cipité apparaît comme formé de magnifiques cristaux, sans mélange d'aucun autre corps; on filtre, on lave avec un peu d'eau pour éliminer l'excès de fer, puis avec de l'alcool et finalement avec de l'alcool absolu et de l'éther. Ces précautions sont néces- saires à cause de l'altérabilité du produit. Les eaux mères orangées, additionnées de sel marin et d'acétate de soude en quantité telle que la liqueur soit à peine verte, déposent une nouvelle portion de cristaux. On en obtient environ 70 pour 100 du poids de la tétraméthylbenzidine mise en aiuvre. » En opérant avec des liqueurs plus concentrées, avec un excès de chlorure de fer à 45", on détermine la formation d'un beau précipité orangé qui est une combinaison acide des deux produits; par des lavages prolongés avec de l'alcool, le corps orangé se Iransforme en un sel vert qui renferme également du fer. » Les cristaux se dissolvent dans l'eau avec une très belle couleur vert- pré, passant à l'orangé sous l'influence des acides; le sel marin précipite le corps inaltéré de sa solution; il en est de même des sels de zinc qui forment avec lui une combinaison peu soluble dans les liqueurs salées. Ils sont solubles dans l'alcool d'où l'éther les précipite. » Ce produit constitue une matière colorante ; elle teint en effet la soie en vert très pur; mais très rapidement, même à l'abri de l'air et de la lu- mière, la soie est décolorée. » C'est en effet une substance d'une instabilité remarquable; elle n'existe qu'à l'état de sels (chlorhydrate dans le cas de l'emploi du per- chlorure de fer, acétate avec PbO- et acide acétique); elle est décomposée par l'eau froide, très rapidement par l'eau chaude, en se décolorant et en mettant en liberté un corps blanc; il en est de même par l'addition d'un alcali qui détermine cette réaction avec formation d'eau oxygénée dont la présence a été constatée par l'acide chromique; la simple dessiccation des cristaux verts, dans le vide sec, amène leur décomposition au bout de vingt-quatre heures; ils se conservent mieux à l'air ordinaire; chauffés dans un tube au bain-marie, ils se décolorent en perdant de l'eau et de l'acide chlorhydrique. Dans toutes ces réactions, la coideur verte n'est pas C. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N' 23.) ' ' " ( 888 ) ramenée par la neutralisation, mais elle se développe de nouveau sous l'in- fluence de l'oxyde puce de plomb. » Les analyses du produit cristallisé, séché rapidement dans le vide, et faites peu d'heures après sa préparation pour éviter son altération, ont donné des chiffres se rapprochant très sensiblement de la formule C*"H='ClAz-0. >, Le corps blanc, auquel il donne naissance par sa décomposition spon- tanée ou par l'action des agents chimiques, a été purifié par l'acide chlor- hydrique faible et précipitation par l'ammoniaque, puis par cristallisations dans la benzine et l'alcool; on obtient ainsi des cristaux incolores dont la forme, la solubilité dans les divers véhicules, le point de fusion et les réac- tions ont prouvé l'identité avec la tétramétliylbenzidine elle-même. (On sépare, par les cristallisations, un corps cireux qui n'a pas été étudié, mais qui est évidemment un j)roduit d'altération de cette base.) » La formule suiAante rend compte de cette transformation : C"-rP'ClAz-0^- NaHO =. ClNa -^- C'»Il-V4z- :-H=0 + O, Corps vert. Tiitraméthylbenzitline. oxygène actif dont on a constaté la présence, comme je l'ai dit plus haut, ou qui réagit sur une petite portion de la base en donnant le corps cireux. » La transformation spontanée du corps vert s'explique en admettant, dans ce cas, que le corps cireux est un produit chloré dérivé de la base. ). Quant à la constitution du vert, elle peut être envisagée comme re- présentée par la formule suivante Cl (-H*^Az^(CH')= . I \CH^ '^^^' C''ir-Az( qui rend compte des faits observés, mais dont il est difficile de prouver l'exactitude à cause de l'altérabilité du corps. Cette constitution est d'ac- cord avec celle qu'a donnée M. Wiirster au produit d'oxydation de la tétraméthyl-paraphénylènediamine ('). » (') Collège de France, laboratoire de M. Sohiitzenberger. ( '^H'.) ) ZOOLOGIE. — Contribution à l'étude du noyau chez les Spongiaires. Note de M. Joax\es Chatin, présentée par M. A. Mil ne-Edwards. « Les travaux publics durant ces dernières années sur les Spongiaires n'ont généralement accordé qu'une faible attention au noyau, laissant ainsi dans l'ombre des faits dignes d'intérêt. On peut d'autant mieux s'en étonner que le noyau se prête, dans ce groupe, à des recherches particu- lièrement instructJAes. Nulle part il n'est plus facile à observer, divers Arthropodes pouvant seuls être comparés, sous ce point de vue, aux Spon- giaires; encore conscillerais-je plutôt l'élude de ceux-ci aux débutants qui cherchent à acquérir rapidement une connaissance suffisante de la cellule et de son noyau. » Dans ce cas, et en raison même de la simplicité des tissus, il n'est pas nécessaire de recourir à une technique compliquée : la fixation par l'al- cool au tiers, puis la coloration par le vert de méthyle ou le picrocarmin permettent d'apprécier les rapports généraux. J'ai à peine besoin d'ajou- ter que, pour les détails plus minutieux, lorsqu'il s'agit par exemple de rechercher la membrane nucléaire ou de découvrir le mode de répartition de la nucléine, on doit user d'une méthode plus rigoureuse : la fixation par l'alcool absolu et l'emploi de la cochenille alcoolique peuvent être spécia- lement recommandés, afin d'éviter la macération, parfois rapide, que su- bissent les éléments des Spongiaires. En ce qui concerne la décalcification ou la désilicification, on n'a qu'à appliquer les procédés ordinaires. » Parmi les types qui se prêtent le mieux à de telles investigations, je dois citer les Leucosolenia corlacea, Ascandra variabilis , Sycandra ciliata, Pencillaria mammillaris. Je |)ourrais également y ajouter la Microciona ar- mala; mais, d'une façon générale, les calcisponges doivent être préférées, en raison des dangers inséparables de la désilicification. » Il est surtout nécessaire de bien choisir la région particulièrement favorable à l'étude du noyau : elle répond à la frontière du mésoderme et de l'ectoderme. J^ics éléments mésodermiques sont toujours les plus inté- ressants; cependant on trouve souvent des dispositions aiialogues dans les cellules de l'ectoderme. Celui-ci est, en effet, moins simple, moins rudi- mentaire que ne le représentent les auteurs; ses éléments offrent de nom- breuses modifications, en rapport avec diverses adaptations fonctionnelles sur lesquelles je ne puis insister actuellement. ( Sgo ) '1 Si l'on se borne à considérer Je iiovaii dans un examen rapide, limité à quelques préparations, on peut être tenté de le décrire comme unifor- mément sphéroidal ou elliptique. Dès qu'on multiplie les observations, on le voit revêtir des aspects variés. Tantôt recourbé en virgule on en fer à cheval, tantôt simulant un croissant ou un boulet ramé, il se montre ail- leurs allongé, aplati ou moniliforme. Rarement il est ramifié; on peut dire que lorsqu'il quitte la forme arrondie (surtout fréquente ici parmi les noyaux jeunes), c'est pour tendre vers la forme rubanée. tendance fort intéressante et sur laquelle je reviendrai bientôt. » La membrane nucléaire est souvent très visible, ce qui tient à deux circonstances. En premier lieu, le protoplasma cellulaire ambiant au noyau est presque toujours clair et peu granuleux ('); d'autre part, le mode de groupement de la nucléine aide à mettre la membrane en évi- dence. » L'intérieiu- du noyau est effectivement formé surtout par une sub- stance plasmatique dans laquelle la nucléine se montre, soit en tronçons ou en fdaments agglomérés vers un des bords du noyau, soit en nucléoles nucléiniens ])areillement localisés. Il en résulte que, sur tout le reste du noyau, la membrane se détache nettement entre le plasma cellulaire qui lui est externe et le plasma nucléaire qui lui est interne. » Sans développer davantage cet exposé, je me permets d'appeler l'at- tention sur les caractères morphographiques du noyau. Sa forme recour- bée, allongée ou rubanée, rappelle singulièrement ce qui s'observe chez nombre de ProLozaires, et ce rapprochement ne laisse pas d'offrir, pour l'histologie zoologique, un réel intérêt. » Depuis longtemps, on a signalé la parenté des cellules constitutives des Spongiaires avec les formes cellulaires que présentent divers Proto- zoaires. D'où cette image classique, assimilant l'Éponge à une colonie d'Amibes et d'Infusoires. Les progrès de la Cytologie moderne ne nous permettent plus de nous arrêter à ce rapprochement fondé sur la considé- ration des cellules; c'est aux noyaux, dont l'importance croît chaque jour, qu'il convient de l'étendre, et tel est le but que je me suis efforcé d'at- teindre en poursuivant les présentes recherches. » (') C'est pour ce molif que je recommande de choisir les éléments uiésodeiniiques situés au voisinage de l'ecloderme et non auprès de l'endoderme. Dans ce dernier cas, ils sont généralement chargés de produits divers, de réserves alimentaires, etc. ; leur protoplasma dis])araît donc ou jierd toute limpidité. ( «9' ) ZOOLOGIE. — S(ir lin num'eait genre d'Aca/ien sauteur (Naiiorchestes am- phibius) des côtes de la Manche. Note de MM. Topsent et le D"^ Troues- SART, présentée par ]\I. A. 3Iilne-Edwarcls. « La faculté de sauter, si commune chez les Insectes et les Thysanoures, est excessivement rare chez les Arachnides et les Acariens, aussi saisissons- nous avec empressement l'occasion de faire connaître un nouveau type de ce dernier groupe, à habitudes marines, et chez lequel cette faculté est remarquablement développée. » C'est il Luc-sur-Mer (Calvados) que l'attention de l'un de nous (M. Topsent) fut attirée par des œufs d'un beau rouge et de très petite taille, que l'on trouve déposés par petits tas dans les fentes de la grande oolithe dont sont formés les rochers de cette côte. Il fut facile de s'assurer que ces pontes sont l'œuvre d'un très petit Acarien qui court à marée basse sur la grève et saute, quand on veut le saisir, en faisant des bonds énormes, comparables à ceux d'une puce. Aussi, pour s'en emparer, est-il indis- pensable de se servir d'une pince ou d'un pinceau trempé dans l'huile ou dans la glycérine, et d'engluer en quelque sorte l'animal en le prenant par surprise. » Cet Acarien se cache, pendant la haute mer, dans les fentes les plus étroites de la grande oolithe où l'air empêche l'eau de pénétrer. Dans ce milieu humide il dépose ses œufs, très abondants, surtout en mai et juin. Lorsqu'un coup de vent du large amoncelle du sable sur les rochers où vit l'animal, celui-ci disparaît, restant probablement caché dans les fentes et attendant qu'un nouveau coup de vent vienne déblayer sa retraite. C'est là aussi qu'il doit passer l'hiver, car on n'en voit plus dans cette saison. » Rien dans la structure de l'animal n'indique à première vue l'agilité extrême dont il est doué. » Le corps est irapu, ovoïde; l'abdoiueii, l'ortement renllé aux épaules comme dans les espèces typiques du genre Trombidium (T. holosericeum, par exemple), est échancré en avant pour donner attache au céphalothorax, qui est plus étroit, enchâssé en quelque sorte dans l'abdomen et bien distinct de celui-ci. Le rostre est grand, décou- vert, distinct du céphalothorax, en cône tronqué, plus long que large. Les palpes sont biefi développés, libres, robustes, coniques, formés de quatre articles dont le basi- laire est le plus long et le plus gros, les autres allant en diminuant; le terminal porte à son extrémité une papille cralériforme entourée de petits poils courts, recourbés, cir- riformes. Les mandibules, peu développées, sont conformées, ainsi que les autres ( 892 ) parties de la bouche, cuiniue dans le genre Erejneles (Berlese). Les patles sont ro- bustes, cylindriques, plus courtes que l'abdomen, sensiblement égales entre elles, in- sérées très en avant, les deux paires antérieures de chaque côté du rostre, les deux paires postérieures avant la moitié de la longueur du corps, point où l'abdomen est un peu étranglé sur les flancs. Le tarse, presque deux fois long comme le pénul- tième article, est conique, atténué à son extrémité qui est tronquée obliquement en dessous et fortement échancrée en dessus pour recevoir l'ongle unique qui le termine. Cet ongle est aigu, fortement recourbé en crochet, et il n'y a pas trace de caroncule. » Par ses caractères, cet Acarien nous semble ne pouvoir être placé que dans la famille des Trombididœ et la sous-famille des Eupodinœ. La sépa- ration très nette existant entre l'abdomen et le céphalothorax, la présence d'un ongle unique à l'extrémité des pattes, etc., ne permettent pas de con- fondre cette espèce avec aucun des genres de cette sous-faiTiille, notam- ment avec les genres Ereynetes, Nôrnerla (Scyphù/s). Notophalhts, dont elle se rapproche le plus. Nous proposons d'on faire un genre distinct sous le nom de Nanorchestes amphibius, g. et sp. n. » La couleur de cette espèce est un brun ■■erdàlre, avec le rostre et les patles d'un jaune testacé. Les téguments sont finement et régulièrement striés. Tout le corps est couvert de poils courts, flabelliformes, plus nombreux sur la région postérieure de l'abdomen. Sur les pattes et les palpes, ces poils sont plus longs et plumeux; deux poils longs et forts, brièvement barbelés et dirigés en avant, se voient de chaque côté du céphalothorax, à la région dorsale. Pas un seul poil simple ne s'aperçoit sur tout le corps. L'anus est situé à la région inférieure de l'abdomen, au milieu d'une petite plaque parfaitement ronde. La longueur totale est de 0""°, 35 sur o'"™,i6 à 18 de large : les pattes ont environ o'""°,20. » La conformation des pattes permet dililcilement de s'expliquer le mécanistne des bonds énormes que fait l'animal. Dans \e Zelorchestes micro- nychus (Berlese), seule espèce précédemment conuue, parmi les Aca- riens, comme possédant la faculté de sauter, les pattes postérieures jouent le principal rôle dans le saut, couime chez les Puces et les Altises. Mais chez le Nanorchestes amphibius les pattes postérieures ne diffèrent en rien des autres. Il est probable que l'animal replie sous lui ses quatre paires de pattes et s'élance eu les détendant brusquement. La forme du tarse, notamment la troncature de la face inférieure, l'échancrure de la face supé- rieure, destinée à recevoir l'ongle qui, sans cela, s'accrocherait et s'émous- serait dans l'acle du saut, nous paraissent donner beaucoup de force à cette hypothèse, dont l'observation directe seule j)ourra démontrer la réalité. » ( 893 ) GÉor.OGlK. — Sur l'à^e des sables et argiles bigarrés du SudE-st. Note (le Mi\l. Cil. Oepéret et V. ÏjEeniiardt, présentée par M. Albert Gaudry. u Peu de terrains ont donné lieu à autant de controverses, au sujet de leur origine et de leur âge, que les formations désignées sous le nom de sables et argiles bigarrés, et répandues en nombreux lambeaux, au pied des chaînes subalpines, depuis les environs de Grenoble jusqu'à la vallée infé- rieure de la Durance. » Pendant longtemps, ces formations rutilantes ont été comprises dans v.n horizon nnirpie, attribué généralement au sidérolithique, c'est-à-dire à l'éocène le plus élevé. Cependant Fontannes avait déjà démontré l'anté- riorité de ces sables bigarrés à l'éocène moyen dans le bassin d'Apt, et il était disposé à les réunir au crétacé, proljablement au cénomanien. Dans une Note récente (^Bull. service Carte géol., n" 16), MM. Kilian et Leenhardt se sont attachés à justifier l'attribution au crétacé de la partie inférieure de ces formations bigarrées dans les environs d'Apt, tout en faisant des réserves en ce qui concerne la partie supérieure du système. D'autre part, dans le même Bullclin, les auteurs de la présente Note ont montré la grande extension que prennent, dans le bassin d'Apt, les calcaires de l'éocène moyen à Bulimus Hopei, et la superposition constante de ces calcaires sur les sables et argiles bigarrés. » De nouvelles rechei'ches pour le levé géologique de la feuille deFor- calquier permettent aujourd'hui aux auteurs d'établir dans le sud-est l'existence d'un horizon de sables et argiles bigarrés, distinct de l'horizon crétacé du bassin d'Apt, et appartenant à Véocéne inférieur. » ï" Bassin d\4pl. L'horizon crétacé des sables el argiles bigarrés des environs d Api comprend une puissante masse compacte de sables versicolores, blancs, rouges, ocres, lie de vin, stratifiés seulement en grand et dépourvus de conglomérats et même de graviers roulés de quelque volume. Dans la partie méridionale du bassin d'Apt, ces sables crétacés se terminent généralement par des sables cohérents qui passent à des grès durs et, par places, à un banc de quarlzite foncé. « Sur ce banc de quartzite, qui constituerait une excellente limite s'il n'était pas si localisé, on observe en quelques points (à Salnt-Pantaléon par exemple) une pre- mière couche de conglomérat grossier, formé d'éléments siliceux peu roulés. /) Au-dessus viennent des sables marbrés de taches lie de vin, assez seaiblables par leur aspect aux sables crétacés, mais en général un peu plus meubles, el contenant çà ( 894 ) et là de 1res petit galets siliceujc bien roules. Enfin plus liaut encore, on observe une couclie de conglomérat grossier, siliceuv, associé à un g^rès blanc piqueté de points roses, qui est très répandu et très caractéristique à ce niveau. Ce nouvel ensemble, facile à confondre à première vue avec les sables crétacés, mais distinct par sa nature franchement plastique, forme un horizon autonome, qui ravine les sables crétacés aux- quels il a emprunté In majeure part de ses éléments; cet horizon, ainsi qu'on le verra plus loin, s'étend transgressivement bien au delà des limites géographiques des sables bigarrés crétacés. En raison du grand développement de ce nouvel horizon dans les environs de Mérindol (vallée de la Durancp\ nous proposons de le désigner sous le nom de groupe des sables bigarrés de Mérindol. » Dans le bassin d'Apt, l'horizon de Mérindol est nettement recouvert et raviné (à Goult par exemple) par Téocène moyen. Ce dernier débute par un conglomérat puissant à gros galets arrondis, d'apport lointain et de nature surtout calcaire; au-dessus vien- nent des masses brunes à nombreuses concrétions calcaires, et le système se termine par des calcaires grumeleux ou pisolithiques à Bulimus IJopei. » 2° Vallée de la Durance. A Mérindol, sur le revers sud de l'anticlinal du Léberon, les sables crétacés font défaut. En revanche, l'horizon de Mérindol est puissant et montre à sa partie supérieure le grès blanc piqueté de rose déjà signalé à ce niveau dans le bassin d'Apt. Au-dessus se développe l'éocène moyen, à faciès plus calcaire que dans ce dernier bassin, et où l'on distingue un horizon inférieur de calcaires com- pactes à Bulimus Hopei, et un horizon supérieur grumeleux à Planorhis pseudo-ant- monius. » Enfin, au sud de la Durance, à Orgon, on observe également le calcaire compacte à Bulimus Hopei superposé aux sables bigarrés de l'horizon de Mérindol, identiques trait pour trait à ceux de cette dernière localité. Mais ici la limite inférieure d'âge de cet horizon se trouve nettement tranchée par leur superposition au calcaire de Ro- gnac, c'est-à-dire au danien supérieur, \insi compris entre le calcaire de Rognacetla base de l'éocène moyen, les grès et sables de Mérindol ne peuvent correspondre qu'à l'étage de Vitrolles, c'est-à-dire à l'éocène inférieur. » Conclusions. — Il existe dans le sud-est un horizon de sables et arçiles bigarrés distinct de l'horizon des sables bigarrés crétacés des environs d'Apt par sa nature élastique et par sa transgressivité par rapport à ce der- nier svstème. » Ce nouvel horizon (^horizon de Mérindol) existe à la fois dans le bassin d'Apt, où il recouvre et ravine les sables crétacés, et dans la vallée de la Durance, où il se montre à l'exclusion des sables crétacés. Partout il est recouvert et raviné par l'éocène moyen à Bulimus Eopei et à Planorbis pseudo-ammonius . A Oigon, il repose à sou tour sur le calcaire de Roguac et se trouve ainsi placé stratigraphiquement au niveau de l'étage de Vitrolles, c'est-à-dire de l'éocène inférieur. » La grande transgressivité des sables bigarrés suessontens sur les sa- bles crétacés permet de penser que la majeure partie au moins des sables ( «95 ) higaiiés (Iii Diuiphinc, donl la nature clastiquc est attestée parla présence de conglomérats et de brèches, se rapporte aussi à cet horizon de l'éG- cène inférieur. Il est bon de remarquer à l'appui de celte hypothèse que la position de ces lambeaux du Dauphiné est tout à fait indépendante des couches du crétacé moyen, et se relie au contraire dans son ensemble à la distribution géographique des dépôts tertiaires. Il faut remarquer aussi que, tandis que le gault et le cénomanien sont représentés dans le Dau- phiné par des faciès normaux, l'éocène inférieur semblait jusqu'ici faire défaut dans toute cette vaste région. L'attribution des sables bigarrés au suessonien vient donc combler cette lacune importante. ■> CHIMIE APPLIQUÉE. — Observations sur les extraits de viande. Note de M. Balland. (Extrait.) « Conclusions. — L'étain, le plomb, et leurs alliages en quelque proportion que ce soit, sont attaqués très lentement par les acides les plus jiiibles, contenus dans les conserves alimentaires. L'attaque est en rapport direct avec la surface en contact. » L'étain employé à la fabrication du fer-blanc, qui contient des traces de plomb et i à 2 centièmes de cuivre et d'autres métaux, offre plus de résistance aux acides des conserves que l'étain chimiquement pur ou chargé de plomb. » Aujourd'hui que l'industrie ne conteste plus la possibilité de faire des soudures à l'étain fin (' ), il y aurait lieu de ne tolérer, pour toutes les sou- dures de boîtes de conserves, que l'étain employé à la fabrication du fer- blanc. On verrait ainsi disparaître ces soudures plombifères que l'on trouve si souvent à l'intérieur des boîtes de provenance étrangère (^) et avec elles, sans doute, bien des méfaits dont on charge actuellement un métal qui, de tout temps, a passé pour inoffensif. » (') Recueil des travaux du Comité d'hygiène publique de France, t. XIX, 1889. (■') J'ai trouvé fréquemment, dans des produits étrangers, des soudures intérieures, très habilement faites d'ailleurs, qui contenaient l\^ à 5o pour 100 de plomb. G. R., 1890, 2- Semestre. {T. CXI, N° 23.) UQ ( 896 ; M. Mascart, en présentant à l'Acariémie un travail de M. le général A. de Ttllo , intitulé : « Répartition de la pression atmosphérique sur le territoire de l'empire de Russie et sur le continent asiatique, d'après les observations depuis i836 jusqu'à i885 », s'exprime comme il suit : « Dans ce travail considérable , qui est accompagné d'un atlas de 69 cartes, l'auteur discute les observations de pression recueillies sur l'immense territoire de l'empire russe, tant en Europe qu'en Asie, pendant une période de cinquante années. Le nombre des stations s'élève à i36. » M. de Tillo examine non seulement les valeurs mensuelles et an- nuelles, mais la variabilité de la pression dans les différentes stations, les amplitudes mensuelles, les valeurs des maxima et des minima absolus et les relations qui existent entre les variations de la pression et celles de la température. » La pression la plus haute qui ait été notée dans toutes ces stations est de 802™™, 8, réduite au niveau de la mer et à la latitude de 45" ; elle a été observée à Barnaoul (Sibérie) eu décembre 1877 ; c'est la valeur la plus élevée que l'on connaisse jusqu'ici. M Quelques-uns des résultats précédents avaient déjà été signalés par différents auteurs. Le travail de M. le général de Tillo les rassemble sous une forme plus complète et définitive; il sera consulté avec profit pour toutes les études générales sur les régimes de l'atmosphère. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Minéralogie, par l'organe de son doyen M. Daubrée, pré- sente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Edmond Hébert : En première ligne M. Mallard. En deuxième ligne ex iequo el par ordre \ M. Hautefeuille. alphabétique (M. Michel Lévy. ,, . . , ,. _ , 1 M. Barrois. hn troisième lisne ex tcquo et par ordre 1 ,, „ „ , j 1, ■ M. Marcel Bertrand. alphabétique j ,^ _. M. DE Lapparent. ( 897 ) En quatrième ligne ex icquo et pur ordre ( M. Jannettaz. alphabétique j M. Stanislas Meunier. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 8 décembre iSgo. Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. 13 : 182. Stockholm, F. et G. Beijer, 1890; in-4''. Résumé météorologique de F année i88g pour Genève et le Grand Saint-Ber- nard, par A.. Rammermann. Genève, Aubert-Schuchardt, 1890; br. in-S". Statistique sanitaire. — Relevé de la mortalité générale et des principales causes de décès dans les villes de France et d'Algérie de 5ooo habitants et au- dessus, pourV année 1 889. Melun, Imprimerie administrative, 1 890; br. in-8°. Mémoires publiés par la Société nationale d'Agriculture de France. Tome CXXXIIL Paris, Georges Chamerot, 1898; i vol. in-8°. Répartition géographique de la pression atmosphérique sur le territoire de l'Empire de Russie et sur le continent asiatique d'après les obse/vations depuis i836 jusqu'à i885, avec Atlas et Cartes, par le général Alexis de Tillo, 1890; in-S". (Présenté par M. Mascart.) Transactions of the Seismological Society of Japan; vol. XV. Yokohama; in-8°. Results of astronomical and meteorological observations made al the Rad- cliffe observatory, Oxford, in the y car 1886, under the superintendence of Edward James Stone. vol. XLIV. Oxford, James Parker and C, 1890; gr. in-8°. U'eber den Einjluss der Temperatur auf die Leislungs-Fàhigkeit derMuskel- substanz; von J. Gad und J.-F. Heymans, 1890; br. in-8°. ( 898 ) ERRATA. (Séance du 3 novembre 1890.) Notice de M. Dauhrée, sur les travaux de M. Pierre de Tchihatchef : Page 626, ligne i5, au lieu de i8i5, lisez 1808. Même page, ligne 17, au lieu de 75 ans, lises 82 ans. (Séance du 17 novembre 1890. ) Note de M. Ju/es Fenyi, Ascension rapide d'une protubérance solaire Page 724, ligne 22, au lieu de — 20° i3', lisez — 27°i3'. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 DÉCEMBRE 1890. PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. STATISTIQUE. — La relation générale de l'état et du mouvement de la popu- lation; par M. Emile Levasseur, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques. « La variabilité des phénomènes démographiques. — Dans toutes les so- ciétés, les nombres relatifs à la vie et à la mort que relève la statistique varient d'une année à l'autre. Les rapports que la Démographie calcule subissent ainsi sans cesse des modifications, dont les unes sont des acci- dents temporaires et les autres correspondent à un changement constitu- tionnel dans l'état physique ou moral de la population. Nulle part on ne trouve un ensemble de points constamment fixes, qui permette de poser des règles immuables. Toutefois, ces ^variations ne se produisent pas au hasard, et souvent même elles sont une confirmation de la loi, comme les perturbations des planètes confirment la loi de la gravitation. C. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N» 24.) I 20 ( 9*^0 ) » Cependant les sceptiques s'autorisent de cette mobilité pour nier qu'd y ait des lois de la population et, partant, une science de la Démographie. » Sans doute, l'humanilé est, comme dirait certaine école allemande, dans un « devenir perpétuel ». Mais, si elle se meut, c'est dans un cercle limité et, si ce cercle lui-même se déplace, c'est peu à peu et sans sortir d'une certaine sphère. Les faits attestent cette régularité relative; qu'ils se rapportent à la même population considérée dans la suite des temps, ou à des populations diflerentes dans le même temps, ils marquent leurs varia- tions extrêmes par les limites mêmes du déplacement. En voilà assez pour reconnaître qu'il existe des lois. « Il est vrai que la Démographie est une science morale et que les lois du monde moral, dans lequel la volonté de l'homme intervient comme fac- teur et parfois comme perturbateur, ne sauraient jamais avoir la rigidité des lois de la matière. » Le (aux compare des naissances, des mariages et des décès en France et en Europe dans le temps présent. — Le Tableau suivant met en parallèle la moyenne et les extrêmes de la natalité, de la nuptialité et de la mortalité en France et en Europe. » D'un État à l'autre, la natalité moyenne varie aujourd'hui du simple (France) au double (Russie). En France, elle a, au dix-neuvième siècle, varié presque du simple au triple d'un département à l'autre; elle a dimi- nué d'un quart pour l'ensemble de la population, d'après les moyennes décennales. La France est aujourd'hui au bas de l'échelle de la natalité européenne. » La nuptialité comparée présente des différences plus accentuées. Le pays qui est au premier rang (Serbie) compte en' effet deux mariages et demi contre un mariage dans celui qui est au dernier (Irlande). La France est un peu au-dessous de la moyenne générale de l'Europe. » Les différences qu'y présente la Statistique française, depuis le com- mencement du siècle, ne paraissent très fortes ni d'un département à l'autre dans le même temps ni dans la moyenne générale pour la suite des périodes (8 et 7,4). » La nuptialité varie en réalité plus qu'elle ne paraît de prime abord; car un mariage implique deux époux. Ainsi, 26 habitants environ sur 1000 sont entrés enménageen i8i3 et 12 seulement en 1870 : différence, i4 entre l'aïuiée du maximum et celle du minimum, tandis que cette diffé- rence n'est que de 1 1 pour la natalité (années 1814 et 1871 ) et de i3,j pour la mortalité. Des trois grands phénomènes démographiques, le mariage est ( 90' ) le plus variable : c'est qu'il dépend plus que les autres du libre arbitre. » La mortalité française est an nombre des plus faibles de l'Europe; ce qui est dû en partie à la qualité de notre population et en plus grande partie à la faiblesse de notre natalité. Entre le pays le plus indemne (iN^orvège) et le plus frappé (Croatie) la différence est plus que du simple au double. » Entre les départements français, la différence est aussi du simple au double ; entre les périodes décennales de la mortalité française, elle n'est que du quart. TABLEAU COMPARATIF DU MOUVEMENT DE LA POPULATION (Rapport par inoo habilanls). États. Maximum. Moyenne. Minimum. / 181't 33,4 \ ,1871 22,6 par année 1 '^1 ' .-, P .. , 11801-1810 32,3 2.5 M881-1888 (')... 24 rrance par période - '. ^ ^\ i ■ ^ \ \. , . j ^-rén.-Orient.. 44 1 (1873-1885) Lot 16, 3 I par département. .. .f ■' ,„„,,„, 1 f '^ r ^ . \ (1801-1810) / l (IS77-IS8I) Europe (période 1 86.5-1 883). . Russie 48 38,5 France 25,4 Mario/^es. I 1813 12,9 ] I 1870 6 ipar année , ^ ..-, 11831-1850 8 f 7,7 H881-1888 ('). .. 7,4 par période ■, ''^ " \ / /n ,, , . M'endée io,.'j l < '^'^-"^*^° M Cùtes-du-Nord . . 4 par département .... f „, . ' f ^ ^ ' ' (ISOI-ISIO) ' l (1S:J1-1840) (') Europe (période 1865-1883). . Serbie 12 8,4 Irlande 4)8 Dérès. / 1871 34,8 \ ,' 18i5 21,2 r par année 1 j l „ ' .. , 11801-1810 28,2! 22,3 1 1881-1888 (M... 22,3 France par penode.......^p^^,_^_^_..^_^^ 38 | (1873-1S85) j Creuse. .. ,6.4 ( par département.... f ^^ ,g^^,.,g,,, | ( ( ,8,,.,s8, ) ( = ) Europe (période 1865-1883) .. Croatie 38,7 28 Norvège 17,2 » Des chiffres de ce Tableau il résulte que, pour les grands phénomènes de la démographie, les extrêmes, — lesquels sont d'ailleurs relativement rares, — ne s'écartent de la moyenne que d'une quantité limitée, et une ( ' ) En j88q, la moyenne générale de la France a été 23 pour les naissances, 7, 1 pour les mariages, 20,9 pour les décès. (^) En 1889, le minimum a été pour les naissances 1 4, 3 dans le Lot-et-Garonne, pour les mariages 6,0 dans les Hautes-Pvrénées et pour les décès i5,5 dans Tlndre. ( 902 ) étude plus détaillée montre que ces phénomènes se produisent partout dans un certain ordre et avec une certaine régularité. Il faut chercher les causes de cette régularité, d'une part, dans la condition physiologique de l'homme et, d'autre part, dans l'état social et moral des peuples. La pre- mière ne change pour ainsi dire pas. La seconde ne se modifie que lente- ment et, quelles que soient les révolutions politiques d'un État, continue pendant une longue suite d'années à exercer à peu près la même influence. Entre la natalité de la France qui est de 23 et la mortalité qui est de 22,3 la différence, c'est-à-dire l'excédent ou accroissement naturel de la popula- tion (sans tenir compte de l'émigration et de l'immigration), est aujourd'hui de 2, 7, autrement dit de 27 par loooo habitants. La Statistique accuse une différence de 4,1 au commencement du siècle; mais le rapport calculé pour cette époque se trouve probablement un peu exagéré par suite des omissions qui ont pu avoir lieu dans l'enregistrement des décès et' dans les recensements de la population. » L'excédent moyen en Europe (Russie comprise) est de 9,5, soit presque i pour 100, résultat d'une natalité très supérieure à celle de la France et, partant, d'un plus grand nombre d'enfants par mariage (4,5 au lieu de 2,9, y compris les enfants illégitimes). » La suite des trois grands faits démographiques en France. — De 1823 à 1873, la nuptialité s'est à peu près soutenue en France; elle était plus faible au commencement du siècle que dans la seconde moitié, mais elle s'est affaiblie de nouveau depuis 1875 ; cependant on ne peut pas dire que, de ce côté, l'état démographique de la France soit profondément modifié. » Au contraire, il l'est manifestement pour la natalité et la mortalité qui ont diminué l'une et l'autre et dont les courbes suivent à peu près la même inclinaison. Il y a pourtant une différence entre elles; la natalité, dont la diminution a été rapide dans la première moitié du siècle, a baissé encore sensiblement dans la seconde; la mortalité, qui s'est trouvée ré- duite non moins rapidement jusqu'en 1830, a peu diminué depuis cette date. Le rapprochement des deux courbes indique que l'excédent des nais- sances sur les décès s'est un peu réduit (\oirJig. i). Si la courbe delà mortalité est plus accidentée que les deux autres, c'est que, des trois grands phénomènes démographiques, les décès sont celui sur lequel les fléaux exercent l'influence la plus immédiate. « Les rapports des naissances, des mariages et des décès par département. — Les départements français, difl'érant par leur natalité et leur mortalité, ne sauraient avoir tous le même excédent. ( 9o3 ) » Cet excédent peut être fort, malgré la mortalité, là où il y a un très grand nombre de naissances, comme en Bretagne et en Flandre, et peut même se produire avec une natalité moyenne, si la mortalité est très faible, comme dans la plupart des départements du Centre. » D'autre part, la mortalité peut dépasser la natalité et laisser un vide, ainsi qu'on le constate dans des départements du bassin du Rhône où l'ap- Fig. 1. Nuptialité, natalité et mortalité comparées en France (1801-1886). port de la natalité est pourtant considérable et dans ceux de la vallée de la Garonne et de la Normandie où il est faible. )» Les deux cartes ci-jointes permettent de comparer les départements sous ce double rapport (^\oir Jig. 1 et 3) ('). (') Ces deux cartes sont dressées d'après les moj'ennes quinquennales de la période 1877-1881 qui, ayant 2.5 pour taux de natalité, exprime mieux l'état moyen de la po- pulatiou française que la période de 1877-1886 durant laquelle il y a un nouvel affai- blissement de natalité. ( 9o4 ) » Les phénomènes secondaires (^mort-ncs, illégitimité, divorce, suicide). — Les phénomènes secondaires de la démographie ne modifient que dans une Fig. 2. FRANCE Rapport des Mariages,^--':gjjgl3, ''^ .--'""■'""n""'"""^ !^'':^^.^;;i \ ,--J N— /L'''"'^ par Département. \1 J W/M/M'A .- '-p-, 23 ,' •--;'„ '^f ', ■■■■,'-, ■■(■T/ 1077.-1001 r ^^^Lj , '° .'fete«»jii'ji .'' ^ '. ^'^ K)>!;.'it,j— '''■, ,' '--,'' "•'' I^t J)écès ■ Nota: ^c mHlùnètre égale, troiiT rjuinages , noissanccf ou- décèj" par Looo Juûntants. Seine Rapport des mariages, des naissances et des décès en France par département (période 1877-1881). faible proportion les rapports résultant de la natalité, de la nuptialité et de la mortalité. » Les mort-nés, dont la statistique est imparfaite "dans la plupart des États, n'ajoutent pas plus de 5 pour 100 au total des conceptions connues; ( 9o5 ) il est probable qu'en France leur taux véritable ne dépasse pas même 4 pour loo. l'ilî- ■^■ FRANCE Ex«édenl des Naissances Sun les Décès el Accroissementde la Population . (18IÎ-1S81) jtmasjiœlesdtxés. ^^ ~^.^£xcédent des décès .^ C .^^ ""'*;'' "^-"^"î 4f 17 7 -- ! 85 X F3 V ---..x'' (' i ^ ,-;■ p \ ', ^ .■' ■• . .'■ ! àr '\ 'l--- ! ' ' 71- • vtpdzKott à, 3.000 iiaissnnces , f/^-Wp OU' habztanis. 4-0 -2 -; i° ,-- «3 Excédent des naissances sur les décès et taux d'accroissement de la population par département (1877-1881). » Les naissances illégitimes occupent une plus large place. Elles comptent en France à raison de 7,0 pour 100 environ (moyenne de 1871- 1888 qui a même dépassé 8 pour 100 depuis 1884) dans le total des nais- ( 9o6 ) sances vivantes. Leur nombre y a peu varié depuis un demi-siècle, quoi- qu'il ait une certaine tendance à augmenter depuis une dizaine d'années. La France représente à peu près la moyenne européenne, avec une illégi- gitimité supérieure à celle de l'Europe orientale et méridionale et inférieure à celle de la race germanique. » La séparation et le divorce rompent environ i union sur loo (8 par looo mariages célébrés en France dans la période décennale qui a précédé le divorce; 12 de 1880 à 1887, période dans laquelle le divorce s'est ajouté à la séparation). Si l'on excepte l'Amérique et quatre ou cinq États euro- péens, à la tête desquels se place la Suisse, on peut dire que jusqu'ici ces ruptures n'altèrent pas sensiblement l'état démographique de l'Europe, quoique le nombre des divorces ait augmenté depuis quelques années en même temps que diminuait celui des mariages. » Il en est de même des suicides qui, malgré le regrettable accroissement que la Statistique signale, ne figurent encore que pour uue petite fraction dans la mortalité, puisqu'on France on n'enregistre guère que i suicide par i5o décès. » Tableau théorique de la composition d'une population par âge, sexe et état mil. — La natalité et la mortalité (auxquelles il faut joindre les mi- grations) sont les causes qui déterminent la distribution de la population par âge. » Entre la dîme mortuaire et la table de survie d'une population, il existe des rapports intimes qui sont d'une précision mathématique. Dans le Ta- bleau ci-joint et dans la figure qui l'accompagne (voiry?o-. 4), nous avons essayé de condenser, aussi simplement que possible, les principaux faits de l'état et du mouvement démographique et de présenter approximati- vement les proportions qui existent entre les groupes d'une population. Wous avons choisi pour type une population composée de 1000 personnes (1000 étant un terme de rapport très usité en Démographie), presque stationnaire ou du moins ayant une croissance encore plus lente que celle de la France (25 naissances et 24 décès par an). ( 907 ) « <; z Y, 0 H <: H c« U t3 0 rn bJ es c z 0 H -« S _l 0 a Ch ■ n — il . a ° ■ I o « * c "3 - a S a > u H -M H u O z o j o 0- ï i- sssjoAip e O' GO bo tt ^( ■i! ----Ci C~) ^n- eO ■s ta o a e c3 e -a -« o to o 00 .^ — C^ C' co (B -îO -tO -cO -rt -(0 ^ C? -^ CD -- — ; <70 »^ lO £^ 00 as '^ -CO -îO -co w CD c— 00 Cî c. R., 1890. 2" Semestre. (T. CXI, N^ 24.) 12 1 . ( 9o8 ) )) La courbe de survie a une chute très rapide de o à lo ans, elle descend Fig. 4. Nombre le personnes _ 25nT Essai de répartition dune population presque stationnaire, loar péniodev décennale ) Dehàs d& hz pértûde décennale Essai dcTÛpartitioci d'une populalion prrsquo st;ilii)nnairc par j'tgc, avec ses décès et sa sui'vie. ensuite {1*11116 pente plus douce jusque par delà Go ans; puis elle tombeau ( 9"i) ) deWi tic celle âge, moins cependant qu'au début. Lu nioilalilc la plus loile (en chiirres absolus) se produit, en effet, aux deux extrémités de la vie. » Sur le Tableau, le groupe du célibat représente la moitié de la popu- lation. Le sexe féminin y est en minorité, parce que les naissances de garçons l'emportent sur celles de fdles, et parce que les femmes se marient plus jeunes que les hommes; mais il a la supériorité dans celui du veuvage. » Le sexe masculin, qui forme la majorité du groupe des enfants, est en minorité (57 contre Gi) dans celui des vieillards, parce que la vie moyenne des femmes est plus longue que celle des hommes. L'équilibre s'établit ainsi à peu pi'ès entre le total de chacun des deux sexes. » Toutes les populations (les populations monogames, bien entendu) présentent une économie analogue, mais avec des proportions diverses. Chez celles qui ont beaucoup de naissances et qui augmentent, la place occupée par le groupe enfantin est plus grande et, partant, celle des deux autres est relativement moindre; le nombre des décès de l'enfance et, presque toujours aussi, le taux de la dîme mortuaire y sont plus élevés; par suite, la courbe de survie a, de o à 10 ans surtout, une chute plus ra- pide. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre dans la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Edmond Hébert. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sg, M. Mallard obtient 35 suffrages. M. Hautefenille 23 » M. Marcel Bertrand i » M. Mallard, ayant obtenu la Jiiajorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉ3IOIRES PRÉSENTÉS. M. C. Laforest-Duclos adresse un Mémoire a Sur la prévision de la hauteur moyenne du baromètre dans chaque quartier de Lune ». (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart.) ( 9IO ) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la propagation anomale des ondes sonores. Note de M. Gouv. « Les phénomènes de propagation anomale des ondes lumineuses dé- crits précédemment (') m'ont amené à étudier au même point de vue les ondes sonores. On peut traiter le problème d'une manière très simple, en partant des expressions générales des ondes sphériques isotropes. » Considérons une masse d'air indéBnie," ébranlée semblablement sui- vant toutes les directions autour d'un point O. Soient, au temps t et à la distance rde ce point, l la vitesse vibratoire dirigée suivant le rayon vec- teur, et 5 la condensation. Les équations générales du mouvement seront [ Z= -[/'(r-i-at)-i-V'(r-al)] - ^A/(r + at) + Y (r - a()], a désignant une constante positive, / et F des fonctions arbitraires de r-hatoa der—at,/' et F' leurs dérivées par rapport à ces quantités (-). » Supposons que le milieu soit mis en vibration par un centre d'ébran- lement périodique placé en O. Soit, par exemple, une sphère solide, de rayon e, ayant son centre en O, qui se contracte et se dilate périodique- ment, de telle sorte qu'à sa surface on ait (2) •C = /tsin2::^ » Comme le mouvement ainsi produit est, par hypothèse, le seul qui existe dans le milieu, on aura, très loin du centre, en désignant par n et m deux constantes, . .> /( . /t I (3) (: = -3.n2.(^-- «e ' "" (') Comptes rendus, iZ juin el 7 juillet 1890. {'') Poisson, Mécanique, 1" édilion, 11" 639. Les expressions plus simples qu'on trouve dans certains ouvrages lie sont exactes que pour des ondes de grand rayon. ( 9>' ) formule qui exprime les lois connues de la propagation des ondes planes ou de grand rayon. Ces conditions (2) et (3) vont nous permettre de dé- terminer les fonctions arbitrairesy* et F. » Remarquons d'abord que l'expression (3) de X, ne dépend que de r—at, dans tout intervalle où l'on peut négliger la variation de -; par suite, _/' doit être nul et/ se réduit à une constante, qui est elle-même nulle puisque l'air oscille sur place. On peut remarquer, plus simplement, que les fonctionsy ety expriment des mouvements qui se propagent dans le sens des r décroissants, et qui ne peuvent exister dans les conditions du problème. » Supposons maintenant que s soit très petit vis-à-vis de la longueur d'onde normale a9 du son considéré ; en déterminant F par la condition (2), on a finalement y 1 2-rtA;- ft r \ At- . Il r Q= 7— COS277 -] -{ -sm27:- : )i 2nA"E- /t r S — -— COS 2 7; ar ad \0 a 9 » Pour de grandes valeurs de r, l'expression de Ç peut s'écrire / .-X y 1 2iïÂ"ï^ . 1 t r 1 ^ ■' r ad \6 «6 4 » Si on la compare à l'expression (2), on voit que ce mouvement (5) possède une avance d'un quart de période sur ce qu'il serait s'il s'était toujours propagé avec la vitesse normale a. Il faut donc que les ondes, au voisinage du centre d'ébranlement, se propagent avec une vitesse plus grande, puisqu'il une grande distance elles se trouvent avoir gagné une avance d'un quart de longueur d'onde. » Considérons en effet, à un instant donné, les sjihères sur lesquelles ^ = o ; soit p le rayon de l'une d'elles. D'après les équations (4), on a w .S- Sin>2,= (r-f, , do . La vitesse de l'onde ~- est donc toujours plus grande que a ; elle se réduit à cette valeur quand p devient très grand. On verrait, de même, que l'in- ( 912 ) tervalle de ces sphères, qui comprend une demi-onde, est plus grand que la demi-longueur d'onde normale tant que p n'est pas très grand. r » Remarquons aussi que - n'est égal à sa valeur normale a que pour des ondes de grand rayon ; près du centre, la condensation s possède, par rapport à Ç, une avance d'un quart de période. D'autre part, elle se trans- porte avec la vitesse a, en sorte qu'à une grande distance elle a perdu cette avance et se trouve ramenée à son rapport normal avec Ç. » Ce qui précède n'est nullement en contradiction avec la loi connue de la propagation d'un ébranlement limité, qui paraît être l'origine des idées admises sur le sujet qui nous occupe. En pareil cas, les formules (i) mon- trent que les deux sphères qui limitent l'ébranlement s'accroissent avec la vitesse a, en sorte que, en ayant égard à ces limites seulement, on a pu dire que la vitesse du son est toujours a. Mais, par une circonstance qui n'a pas été assez remarquée, ces formules montrent aussi que, entre ces limites mobiles, l'ébranlement ne se transporte pas tel quel (à l'amplitude près), mais éprouve une altération graduelle qui ne prend fin que lorsque r est devenu très grand. Dans un mouvement illimité, cette altération intime est seule à considérer, et se traduit par l'avance de phase qu'indique le calcul. » Nous voyons donc, au point de vue physique, que si l'on étudie des ondes sonores produites par un centre de vibrations périodiques ('), et que l'on observe dans l'air les vitesses vibratoires (ou les déplacements), on constatera près de ce centre l'existence d'une vitesse de propagation et d'une longueur d'onde plus grandes que les valeurs normales, et, à une dislance supérieure à quelques longueurs d'onde, on aura une avance de 7 produite par cette vitesse anomale. Ces résultats sont bien d'accord avec les phénomènes optiques étudiés précédemment, et avec l'avance de 7 qu'exige le principe d'Huygens. On peut dire, d'une manière générale, que la vitesse de propagation des ondes périodiques n'est constante que comme limite, pour des ondes planes ou de grand rayon vis-à-i>is de 1. » Ces résultats théoriques comportent des vérifications expérimentales que je n'ai pu encore réaliser pour les ondes sonores. » (') Il s'agit ici d'un son simple; pour un son complexe, chacun des harmoniques devrait être considéré séparément. ( 9'3 ) MÉCANIQUE. — Sur une modification du gyroscope électrique destiné à la recti- Jication des boussoles marines. Note de M. G. Trouvé. (Extrait.) « J'ai eu riionneiir de présenter à l'Académie, le 23 août dernier, deux modèles de mon gyroscope électrique, dont l'un est spécialement destiné p' à la Marine pour la Aérification des compas. J'ai pensé qu'il serait utile d'v adjoindre un instrument de coUimation, et je l'ai complété par une (9i4 ) alidade pour les observations de jour et une lunette astronomique pour les observations de nuit. » J'ai disposé, à cet effet, sur le trépied de soutien un disque circu- laire qui, mobile autour de son centre à l'aide de deux manettes diamé- trales, supporte tout le système; en regard de chacune des manettes, sont montées les pinnules de l'alidade, dont les fenêtres longues comprennent, dans le même azimut, un vaste champ de visée. Les sommets des pinnules sont réunis par une sorte de pont métallique, qui porte la lunette astrono- mique des observations de nuit, » Quand on veut procéder à une expérience, il suffit, le circuit électrique étant ouvert, de détourner l'alidade jusqu'à ce que le plan de collimation soit dans l'azimut choisi, d'amener également dans ce plan azimutal l'ai- guille indicatrice des déplacements apparents du gyroscope et de fermer le courant. Dès ce moment, le tore prend une rotation rapide, dont la force d'inertie le maintient dans une position invariable dans l'espace : il constitue alors le repère auquel on peut rapporter les déviations de la boussole. » La nuit, les fds du réticule de la lunette sont éclairés électriquement avec l'instrument qui a été présenté à l'Académie en mars 1884. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la recherche et le dosage de très petites quan- tités d'aluminium dans les fontes et les aciers. Note de M. Adolphe Carnot, présentée par M. Daubrée. « L'aluminium est employé depuis peu, dans quelques usines, pour donner aux fontes ou aux aciers des qualités spéciales, particulièrement appréciées pour le moulage. Son introduction, même en proportions très petites, paraît exercer une grande influence ; mais son mode d'action n'a pas encore été bien déterminé et l'on ne sait pas avec certitude, si une partie de l'aluminium subsiste à l'état d'alliage dans la fonte ou l'acier, ou s'il disparaît entièrement à l'état d'oxyde, tout en empêchant le déga- gement d'oxyde de carbone et la production de soufflures dans le métal moulé. » Pour l'étude approfondie de cette question, il est nécessaire que les métallurgistes aient entre les mains un procédé d'analyse exact et simple, permettant de reconnaître et de doser de très petites quantités d'alumi- nium dans le fer. Je me propose ici de faire connaître une méthode que j'emploie et que j'enseigne depuis huit ans à l'École des Mines. ( 9'5 ) « Mes recherches datent de juillet 1882; elles ont été cnlicpriscs sur la demande de M. Lan, alors professeur de Métallurgie à l'École des Mines (mort depuis, directeur de l'Ecole, en i885). Devançant sur ce point l'opinion générale des métallurgistes, M. Lan pensait que la présence de très faibles quantités d'aluminium ou de métaux alcalino-terreux pou- vait influer beaucoup sur les qualités des fontes, des fers et des aciers. Il me fit envoyer, à cette époque, des échantillons de fontes des diffé- rentes usines de la Société de Chàlillon-Commentry, en me priant d'v chercher les minimes quantités d'aluminium qu'il croyait devoir exister au moins dans quelques-unes d'entre elles, fournies par le traitement de minerais très alumineux du Berry. » Les résultats de mes analyses furent presque absolument négatifs pour les fontes, car je n'y trouvai que des traces douteuses d'alumine, que l'on pouvait attribuer à de petites inclusions de laitier. Elles révélèrent, au contraire, la présence d'un peu d'aluminium dans quelques échantillons d'aciers fondus. » De semblables recherches n'avaient guère alors qu'un intérêt théo- rique et je négligeai de les publier à ce moment, préférant attendre de pouvoir le faire de concert avec M. Lan, lorsque ses idées seraient mieux fixées sur l'influence des métaux terreux. Mais, depuis cette époque, l'in- troduction artificielle de l'aluminium dans les fontes et les aciers de mou- lage commençant à se faire dans l'industrie a donné à la question du do- sage de ce métal une importance beaucoup plus grande. » La méthode que je vais exposer est fondée sur des réactions que j'ai depuis longtemps signalées et dont j'ai indiqué plusieiu's applications (^Comptes rendus, 18 juillet i88r, 8 mai 1882, 7 avril 1884) : l'alumine peut être précipitée intégralement à l'état de phosphate neutre par ébullition dans une liqueur faiblement acétique; cette précipitation réussit égale- ment bien en présence d'une quantité considérable de fer, qui n'est pas précipité, si l'on a eu la précaution de réduire préalablement le sel ferrique en sel ferreux au moyen de l'hyposulfite de soude. » Appliquant ces principes au cas spécial de la recherche de très petites quantités d'aluminium dans la fonte, le fer ou l'acier, on opère delà façon suivante : » On prend une qiianliic de mêlai un peu grande, los'' par exemple, et on l'attaque par l'acide chlorhydrique dans une capsule de platine. Ou évite, autant que possible, l'emploi du verre ou de la porcelaine, pour ne pas s'exposer à rintroduction acciden- telle, dans le liquide, d'alumine provenant des vases. C.R., 1890, 2" Semestre. (T. CM, N" 24.) 122 ( 9'^' ) » Lorsque le métal est entièrement dissous, sans laisser la solution se peroxyder à l'air, on l'étend d'eau distillée et on la fait passer dans une fiole ou un verre de Bo- hême, en lavant plusieurs fois par décantation et retenant sur un filtre les parties insolubles, graphite, silice, etc. Une certaine quantité de silice peut rester dissoute et devra être éliminée plus lard; mais il y a avantage à ne pas faire cette élimination au début par évaporation à sec de la solution, qui contient une masse énorme de sel ferreux. 1) On neutralise en majeure j)artie l'acide libre par l'ammoniaque et ensuite par le carbonate de soude, puis on ajoute de riivposulfite de soude; lorsque la coloration violette a entièrement disparu et qu'il ne reste plus de sel ferrique dans la dissolution, devenue complètement incolore, on y verse 2" ou S"^"^ d'une solution saturée de phos- phate de soude et 20'''' environ d'une solution d'acétate de soude; on chauffe alors et on porte à l'ébuUilion, qu'on entretient pendant trois quarts d'heure environ, aussi longtemps qu'on perçoit la moindre odeur d'acide sulfureux. » Il se fait un précipité, ordinairement peu volumineux, de phosphate d'alumine mèlê de soufre et contenant un peu de silice et de phosphate ferrique. Ce précipité est reçu sur un filtre et lavé avec un peu d'eau bouillante, puis placé au-dessus d'une cap- sule de platine et traité a chaud par 10"' ou i5'"'' d'acide chlorhydrique étendu d'eau. » La solution est évaporée à sec et le résidu maintenu à 100° pendant une heure, afin que la silice devienne complètement insoluble dans les acides. On reprend alors par un peu d'acide chlorhydrique étendu, en chauffant pour redissoudre tout le phos- phate d'alumine et celui de fer; on filtre pour enlever les dernières portions de silice, on étend de loo'^'' d'eau froide environ et l'on renouvelle la précipitation du phosphate d'alumine par la même méthode, c'est-à-dire : neutralisation presque complète de l'acide par le carbonate de soude, addition d'hyposulfite à froid et, plus tard, d'un mélange dissous à l'avance de 2?"' d'acétate, et 28'' d'hyposulfite, ébullition d'une demi- heure et filtration sur un petit filtre en papier lavé aux acides et ne laissant pas de cendres. » La silice et le peu de fer qui étaient restés dans le premier précipité ont été ainsi complètement éliminés du second; celui-ci, après lavage à l'eau bouillante, est séché, calciné et pesé. » Le phosphate d'alumine ainsi obtenu (PhO' Al^O') renferme 2-3, '|5 pour 100 d'a- luminium. » L'opération entière ne (lemanrle que quelques heures et donne dos ré- sultats exacts. >' ( 9'7 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l' augmentation considérable du nombre des globules rouges dans le sang chez les habitants des hauts plateaux de l'Amérique du Sud. Note de M. F. Viault, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Au cours d'une récente mission scientifique sur les hauts plateaux de l'Equateur, du Pérou et de la Bolivie, où j'étais allé étudier expérimen- talement l'influence de la raréfaction de l'air sur l'organisme de l'homme et des animaux, j'ai dû porter successivement mes investigations sur les modifications, apparentes ou cachées, subies par les différentes fonctions de l'organisme. C'est ainsi que j'ai dû étudier tout d'abord, à ce point de vue, l'état du sang, avant de passer à l'étude des changements présentés par la circulation, la respiration, les combustions internes. Ce sont les ré- sultats de ces premières recherches que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Académie. » Comme il importe d'établir un déterminisme rigoureux des conditions dans lesquelles j'ai opéré, je dirai que mon séjour dans la Corddlère, à des altitudes différentes, a été d'environ un mois et demi ; mais les obser- vations relatées dans cette Note ont toutes été prises à la hacienda minerai deMorococha, localité du district minier de Yauli (Pérou), située à l'alti- tude de 4392" au-dessus du niveau de la mer, où j'ai séjourné environ trois semaines. Je donne ces détails en raison de ce fait que les observa- tions ont porté non seulement sur les habitants sédentaires de la mine, mais encore sur moi et sur mou aide le D'' don J. Mayorga (de Lima). On peut supposer a priori que la raison physiologique qui permet à l'homme et aux animaux de supporter l'atmosphère très raréfiée des hauts lieux doit consister : soit dans l'augmentation de fréquence des mouve- ments respiratoires; soit dans une accélération des battements du cœur, qui ramènerait plus souvent le sang au poumon; soit dans l'augmentation de l'élément respiratoire du sang, c'est-à-dire des globules; soit dans une plus grande capacité respiratoire de l'hémoglobine; soit enfin, et dans une mesure difficile à évaluer, dans la diminution des besoins des tissus en oxygène, c'est-à-dire dans l'amoindrissement de F activité des combus- tions respiratoires intimes, ou même dans une meilleure utilisation, pour un travail donné, des combustions produites. » Mais laquelle de ces nombreuses hypothèses convient-il d'accepter? ( 9'« ) C'est là ce qu'on ignorait absolument. Or, mes recherches démontrent que la part la plus importante dans ce phénomène d'adaptation de l'or- ganisme aux basses pressions revient à l'augmentation du nombre des globules rouges du sang, c'est-à-dire de l'élément respiratoire oxygéno- phore. Les chiffres suivants, obtenus au moyen du compte- globules à chambre humide graduée deMalassez, ne peuvent laisser aucun doute à cet égard. Globules. A Lima le 4 octobre 1889 (veille de mon départ pour la Cordillère), mon sang contient par millimètre cube 5 000 000 A Morococha le 19 octobre (depuis quinze jours dans la Cordillère ) 7 1 00 000 D' Mayorga (id.) 7 3oo ,00 Mayorca, arriero ( depuis trois ans à la mine ) 7 84o 000 R. Prieto, garçon de cuisine, métis 6 770 000 Dittmann, Allemand, administrateur de la mine 7 920000 Alchacliay, Indien 7 960 000 Margarita, Indienne 7 080 000 Charpentier, fils de Français, majordome 6000000 Rossi, Italien, à la Oroya 6820000 Mon sang le 27 octolire 8 00, 000 D'' J. Mayorga , id 7 /)4o 000 Jeune chienne vigoureuse 9 000 000 Coq d'un an vigoureux 6 000 000 Lama mâle 16 000 000 » Les deux chiffres les plus faibles fournis par le sang de l'homme offrent cela d'intéressant que l'un provient d'un jeune homme de 20 ans, arrivé depuis peu de jours à la Sierra et venant de Panama, oîi il a passé huit ans et a eu de nombreux accès de fièvre. Il a un teint nettement ané- mique et vient d'avoir, à Morococha même, un nouvel accès de fièvre. L'autre chiffre se rapporte à un Italien qui habite à la Oroya (3712'°) et présente la particularité d'être atteint du soroche ou mal des montagnes chaque fois qu'il franchit le sommet de la Cordillère. » Ainsi donc, un des premiers effets produits par le séjour de l'homme sur les hautes montagnes consiste dans l'exagération de la fonction nor- male de l'hématopoièse. Je montrerai, dans une prochaine Note, toutes les conséquences qu'on peut déduire de ce fait, au point de vue des phé- nomènes chimiques de la respiration, et au point de vue de l'action cura- tive du séjour dans les grandes altitudes sur la phtisie pulmonaire. » ( 9"J ) ZOOLOGIE. — Sur le (iévcloppe/nenl des Copépodcs ascuhcoles ( ' ). Note rie M. Eugène Canu. <( Le développement des Copépodes parasites des Ascidies a été peu étudié et leurs métamorphoses n'ont pas encore été suivies entièrement. L'influence des conditions éthologiques sur l'évolution embryonnaire se manifeste, chez ces animaux, par une remarquable condensation de l'em- bryogénie. » L NoTODELPHYiD.E ( getives Notodclp/iys, Doropygus,Paryphes,Doroixys). — Le premier Nauplius, expulsé de la cavité incubatrice à la sortie de la membrane de l'œuf, présente, avec les trois paires d'appendices caracté- ristiques, l'indication de quatre paires démembres : à savoir, les deux paires de maxilles et les deux premières paires de pattes thoraciques, représentées alors par de simples replis exodermiques recouverts de la cuticule. L'œil nauplien en forme d'à; est placé sur la ligne médiane, en avant des deux lobes dorsaux du cerveau qui se séparent de l'exoderme. L'endoderme forme une masse cellulaire compacte, vivement colorée, qui subira ulté- rieurement d'importantes modifications de structure pour la constitution du lube digestif. A la face dorsale de l'endoderme, vers le tiers postérieur de l'embryon, viennent s'attacher les muscles doubles qui font mouvoir les appendices naupliens. Les formations mésodermiques du premier Nauplius dérivent des cellules mésodermiques primitives (Urmesodermzellen). Dans la région postérieure de l'embryon, où se forment les segments nouveaux^ apparaissent des cellules mésodermiques polaires (Polmesodermzellen de Hatschek) destinées à fournir le mésoderme des nouveaux somites. » L'embryon subit plusieurs mues sans quitter la forme de Nauplius ty- pique. Dans ces stades successifs, la formation des appendices céphaliques et thoraciques s'opère graduellement. Les deux maxillipèdes dérivent d'une seule paire de replis appendiculaires et correspondent bien à la deuxième maxille des Malacostraccs. » Le Nauplius se transforme ensuite en iMetanaiiplius psiv l'apparition, à l'extérieur, d'une soie rigide, au sommet du repli tégumentaire composant la première maxille. C'est alors qu'apparaît l'œil tripartite de l'adulte, ainsi que le troisième somite thoracique, avec sa paire de bourrelets appen- diculaires. Au-dessous de la cuticule, se montrent plus tard les limites de (') Travail du Lahoraloire de Zoologie de Wimereii\ ( l'as-de-Calais). ( 920 ) deux nouveaux segments sans trace il'appendices et les deux pièces furcales. L'endoderme se transforme peu à peu en un canal digestif. » L'embryon quitte alors la forme métanauplienne pour entrer dans le premier stade cydopoïde. Le corps compte six segments et la furca, l'anten- nule comprend cinq articles, l'antenne n'a pas perdu sa rame externe, la troisième patte thoracique est encore emprisonnée sous la cuticule, la soie furcale interne est la plus longue. » Le deuxième stade cydopoïde diffère du précédent par le nombre (sept) des segments, par l'antennule de six; ou sept articles, par l'antenne sans rame externe, par la troisième patte thoracique libre, par la soie furcale interne plus courte que sa voisine. » A cet état, les embryons nagent encore vivement vers la lumière et leur musculature est bien développée. Après le deuxième stade cydopoïde, dès qu'apparaissent les rudiments de la quatrième patte thoracique, les faisceaux musculaires s'allongent ets'effdent, et par la flexion ventrale de l'abdomen sur le thorax, les jeunes Copépodes ascidicoles perdent l'al- lure des formes libres. Ce passage est particulièrement net chez Doroixys, où la perte immédiate des soies furcales indique mieux encore l'adaptation à la vie sédentaire. C'est au deuxième stade cydopoïde que les jeunes Co- pépodes entrent dans le ïunicier qui les abrite, pour terminer leurs méta- morphoses. » IL Enterocolid.e (genres Enterocola, Aplosloma). — La métamor- phose de ces parasites des Synascidies est plus abrégée; je n'ai pas vu de *tade Metanauplius . La première maxille ne se montre qu'à l'état de bour- relet, au-dessous de la cuticule nauplienne, chez les Aplosloma oij elle n'est jamais libre à l'extérieur. La seconde maxille reste indivise. J'ai déjà signalé ici {Comptes rendus, séance du 17 novembre 1890), les divergences cu- rieuses qui existent dans l'évolution des mâles et des femelles, ainsi que la transformation graduelle des appendices buccaux avec l'interprétation morphologique qu'elle impose. » BOTANIQUE. — Sur la localisation des principes actifs dans la graine des Cru- cifères. Note de M. Léo.v Guig.vard, présentée par ]M. Duchartre. « Dans une Note récente ('), j'ai montré que les deux principes dont l'action réciproque détermine la formation des essences chez les Crucifères (') Comptes rendus, séance du 28 juillet 1890. ( 921 ) sont localisés dans des cellules distinctes. Après avoir indiqué les carac- tères microchimiques des cellules à myrosine, j'ai fait connaître un procédé permettant de déceler le myronate de potassium on le composé analogue, que le ferment précédent dédouble avec formation d'essence, dans les cellules mêmes où il réside. Les exemples choisis étaient surtout empruntés aux organes végétatifs. L'étude de la graine d'un grand nombre d'espèces me permet aujourd'hui de compléter mes résultats antérieurs et de donner des conclusions générales. » 1. La localisation des cellules à myrosine dans la graine correspond à celle qu'on observe dans les organes végétatifs et en particulier dans la feuill'e. » Lorsqu'elles se trouvent dans l'écorce ou la moelle de la tige et dans leparenchvme foliaire, on les rencontre aussi, généralement nombreuses, dans le parenclivmè des cotvlédons et de la radicule embryonnaire (Brassica, Sinapis, Thlaspi, Vella, lonopsidium, Myagrum, Peltaria, CocMearia, Helio- phila, Crambe, Cakile, Raphanus, Isatis, etc.). Quand elles occupent le pé- ricycle dans la tige et dans les faisceauM foliaires, on les observe de même, ordinairement peu nombreuses, dans le péricycle des faisceaux des cotvlédons, si toutefois il est déjà différencié, ou bien au contact des futurs éléments libériens, si le péricycle n'est pas encore distinct (CAe/ra/iMwj, Nasturtiwn, Cardamine, Hesperis, Malcolmia, Camelina, Senebiera, Lepidium. jEihionema, etc.). Enfin, elles peuvent se trouver à la fois dans le paren- chyme et au dos des faisceaux cotylédonaires (fberis, etc.). i> 2. La graine des Crucifères est dépourvue d'albumen à la maturité. Dans la très grande majorité des cas, le ferment et le glucoside sont conte- nus dans l'embryon. Mais il y a quelques espèces chez lesquelles le ferment est, au contraire, localisé, pour ainsi dire exclusivement, dans le tégument séminal, tandis que le glucoside se trouve dans l'embryon; cette curieuse exception se rencontre dans les Lunaria, Matlhiola, etc. Parfois, le tégu- ment renferme à la fois une petite quantité de ferment et de glucoside, comme dans le Sinapis alba L., qui diffère à cet égard du Brassica nigru Koch, dont le tégument ne contient pas trace de ces deux principes. « 3. La richesse des graines en ferment et en glucoside varie beaucoup suivant les espèces. » En général, celles qui possèdent de nombreuses cellules à myrosine contiennent aussi une proportion notable de myronate de potassium ou d'un composé analogue : ce sont principalement les graines qui présentent des cellules à mvrosine dans le parenchyme des cotylédons et de la radi- ( 922 ) Cille embryonnaire. Toutefois, il y a quelques exceptions; I7ifl/» linctona L. , par exemple, quoique abondamment pourvu de cellules à ferment, ne con- tient pour ainsi dire pas de gUicoside. » Lorsque le nombre de ces cellules est peu élevé, le glucoside peut n'exister qu'en proportion extrêmement faible ou même faire défaut. Dans ce cas, la digestion des graines dans l'eau vers 5o° ne donne pas direc- tement l'odeur caractéristique de l'essence; mais si l'on ajoute, à iS''do graines, seulement o^', ooide myronate de potassium, l'odeur de sulfo- cyanate d'allvle qui se forme devient très manifeste. Il en est ainsi dans diverses espèées chez lesquelles les cellules à ferment occupent le dos des faisceaux colylédonaires(i4î/ine^îa, Hesperis, Capsella, Senebiera, etc.)-. » L'expérience chimique confirme donc le résultat de l'observation microscopique; elle vient même en aide à cette dernière dans les cas dou- teux. En effet, la présence des cellules à ferment paraît quelquefois incer- taine au microscope, soit à cause de la petitesse de ces cellules, soit parce que la richesse de certaines graines en aleurone contribue à masquer les réactions. L'addition du myronate de potassium peut pourtant donner lieu à la formation du sulfocyanate d'allyle. Or, toutes les fois qu'il en est ainsi, on finit par découvrir au microscope les cellules spéciales qui ren- ferment la myrosine, en soumettant les graines à la germination de façon à les étudier pendant la résorption de leurs substances de réserve. T^orsqne les matières grasses et l'alcurone ont en partie disparu, les cellules à my- l'osine deviennent beaucoup plus faciles à apercevoir. » 4. Chez toutes les Crucifères qui sont pourvues de myrosine, et il n'y a sous ce rapport que de très rares exceptions, la quantité de ce ferment est toujours de beaucoup supérieure à celle qui est nécessaire à la décom- position complète du glucoside dans l'organe considéré. Il existe, à cet égard, une très grande analogie entre les graines des Crucifères et les amandes amères, chez lesquelles la quantité d'émulsine renfermée dans un cotylédon peut dédoubler au moins quarante fois plus d'amygdaline qu'il n'en contient. » 5. Cet excès général dans la quantité de ferment, comparée à celle du glucoside, permet de montrer que la nature de ce ferment est la même chez toutes les Crucifères, bien que le composé dédoublable puisse varier suivant les espèces. Le Lepidium saliviim L., par exemple, donne une es- sence qui n'est pas formée par un sulfocyanate, comme celle delà plupart des plantes de cette famille, mais par le nitrile de l'acide alphatoluique, lequel provient de la décomposition d'un glucoside différent du myronate (92^ ) (le polassiiim. La Lige de celle espèce, cunliisée seule et mise à digérer dans l'eau à la température convenable, dégage l'odeur propre à son es- sence; mais, si on l'additioune de myronate de potassium, on constate aus- sitôt la formation du sulfocyanate d'allyle. Ce résultat permet d'autant plus de conclure à l'identité du ferment du Lepidium avec la myrosine que, chez cette plante comme chez les autres Crucifères, les cellules à fer- ment présentent des réactions identiques et que la myrosine est le seul ferment végétal connu qui puisse agir sur le myronate de potassium ('). « BOTANIQUE. — Sur la Structure (les f'éronosporées. Note de M. L. Mangin, présentée par M. Duchartre. '< La constitution de la membrane des Champignoas est encore incon- nue. Certains chimistes admettent, dans cette membrane, une substance spéciale, remarquable par sa résistance à l'action des alcalis et des acides, désignée par Braconnot sous le nom de /angine, et que M. Fremy rattache aux corps cellulosiques sous le nom de metacellulose . » Les recherches que j'ai entreprises sur cette question me permettent d'affirmer que la fungine ou la mélaccllulose n'existent pas comme sub- stances spécifiquement distinctes. La membrane des Champignons est si complexe et si variée que, dans l'analyse des diverses familles, il sera pos- sible de faire intervenir la nature de la membrane toutes les fois que l'ab- sence des fructifications rendra la détermination incertaine. Avant de développer cette proposition, il me paraît nécessaire de faire connaître la constitution de la membrane dans les diverses familles de Champignons. » Je me propose dans cette Note d'examiner la structure des Pérono- sporées, ces parasites redoutables d'un grand nombre de plantes cultivées. Les seules données que l'on possède sur la membrane de ces plantes sont rapportées par de Bary (^). » D'après ce savant, le mycélium des Péronosporées manifeste les réac- tions de la cellulose, tout en offrant à l'action de ses dissolvants une résis- tance que la cellulose ordinaire ne possède pas. (') Bien que l'on ait jusqu'ici cousidéré la myrosine comme un feinient spécial aux Crucifères, je montrerai plus tard qu'elle existe également dans d'autres plantes. (') DeB.vhï, Vcrgleichende Morphologie und Biologie der Pilze, p. S cl suivanles; .884. C. l;., 1S90, 2« Semestre. (T. CXI, N» 24.) 123 ( 924 ) » Mes obser\ations me permettent d'établir que la membrane est formée, dans ces parasites, par l'association de deux substances : la cellulose et la callose, dont j'ai donné les réactions caractéristiques dans des Communica- tions antérieures ('). » Pour le démontrer, on prend des feuilles de Fieaiie envahies par le Peronospora Ficariœ ; on les traite par l'acide clilorhydrique concentré, puis on les laisse macérer pendant quelques minutes dans le réactif de Sclnveizer. Ce liquide enlève toute la cel- lulose et les composés pecliques renfermés dans la plante hospitalière et dans le para- site. Après lavage à l'eau, l'emploi de l'acide phosphorique ;iodé ou des couleurs de benzidine ne révèle pas trace de cellulose dans le tissu de la feuille; mais, par contre, les réactifs de la callose font apparaître le réseau des fdaments mycéliens. Inverse- ment, si l'on soumet-do nouvelles feuilles de Ficaire contaminées à l'action du mélange chloré de Ilofmeister et qu'après lavage on laisse macérer les tissus dans une solution de potasse ou de soude caustiques, renouvelées à plusieurs reprises, on enlève toute la callose sans modifier sensiblement la cellulose, et par l'emploi des réactifs iodés on peut voir, au milieu des tissus dissociés de la plante hospitalière, les filaments mycé- liens colorés en bleu ou en violet. » On peut donc ainsi enlever la cellulose ou la callose sans modifier la forme et l'arrangement du réseau de fdaments mycéliens; mais, tandis que l'association de cellulose et de callose existe toujours dans les organes que le parasite envoie dans son hôte (mycélium et oospores), par contre les organes aériens, c'est-à-dire les filaments conidifères, sont formés de cel- lulose pure. C'est ce que montre la disparition complète de ces organes après l'action des dissolvants de la cellulose. » La membrane des tubes mycéliens est plus ou moins épaisse et présente de nombreuses stratifications. Ce qui donne au mycélium des Péronospo- rées un caractère particulier, c'est la présence constante d'amas de cal- lose pure ou associée à la cellulose qui rétrécissent la cavité des tubes ou même l'oblitèrent complètement sur une étendue plus ou moins grande ; ces amas forment dans ce dernier cas les prétendues cloisons qu'on a quelquefois signalées. Les amas de callose sont tantôt sphériques et plus ou moins englobés dans la membrane, tantôt ils forment un an- neau saillant à l'intérieur du tube, et les bords de cet anneau, s'accroissanl vers l'intérieur, rétrécissent la cavité du tube de manière à ne laisser parfois qu'un canal très étroit établissant la continuité des deux parties. (') Sur la callose, nouvelle substance de la menibraite {Comptes rendus, mars 1890). Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane {Comptes /■e«c?«*, juillet 1890). ( 9-"5 ) Qu ) parfois, aux cloisons qui se forment à la base du sporange des Mucorinées. La seule région des stipos conidifères où la présence de la callose est con- stante est la buse des conidies, où cette substance joue un rôle important dans la dissémination des conidies (P. Epilobii, Cvstopus caïuUdus, C. cit- bicus, etc.). » En résumé, la présence constante de la callose dans le mycélium des Péronosj)ores permet de reconnaître avec une grande netteté les moindres traces de ces parasites dans les plantes qui leur servent d'hôtes et de préci- ser les relations qui s'établissent entre ces dernières et le parasite. » MICROBIOLOGIE. — Anciennes obsciraiions sur les tubercules des racines des Légumineuses. Note de M. Prillieux, présentée par M. Duchartre. « Depuis que le rôle tout spécial des tubercules des racines des Légu- minenses a été nettement déterminé et que l'on sait que, grâce à eux, les plantes qui les portent ont la propriété tout exceptionnelle de puiser dans l'air de l'azote pour en fabriquer des matières albuminoïdes, l'étude de ces petits corps a pris un intérêt plus grand et attire davantage l'attention pu- blique. » C'est en 18G7 que Woronine découvrit dans les tubercules des ra- cines des Légumineuses la présence de corpuscules d'une excessive ténuité, qu'il décrivit comme de petits bâtonnets doués de la faculté de se mouvoir et qu'il considéra comme des Bactéries. Bien des travaux ont été depuis publiés sur ce sujet et des opinions fort diverses ont été émises sur la na- ture de ces petits corps. Je désire rappeler aujourd'hui quelques faits que j'ai communiqués à la Société botanique au mois de mars 1879 et qui ont été publiés dans son Bulletin. » J'ai établi tl'abord que les corpuscules découverts par Woronine n'ont pas la forme des Bacilles, mais sont souvent courbés, fourchus, ramifiés de façon à prendre la forme d'un X ou d'un Y et ont une apparence coralioïde. J'ai prouvé, en outre, que ces corpuscules n'ont pas de mou- vements vitaux; je les ai colorés en jaune par l'iode sans que pour cela ils aient cessé de se mouvoir; leurs mouvements sont donc parement moléculaires et de la nature de ceux que l'on nomme mom'ements brow- niens. )) Cultivant des germinations de Pois dans l'eau, j'ai constaté que lenrs racines ne portent pas d'ordinaire de tubercules dans ces conditions, ainsi ( 9'-^7 ) qu'on l'avait déjà remarqué, mais que cette règle n'était pas sansexcon- tions, et j'ai produit par infection artificielle des tubercules sur des germi- nations de Pois, en i'aisant plonger leurs racines dans de l'eau où j'avais mis une toulTe de Trèfle dont les racines portaient de nombreux tubercules très développés, à la fin de l'automne. Les racines secondaires du jeune Pois se couvrirent de tubercules, sur lesquels je pus suivre la marche de l'infection. » i/anatomie d'un grand nombre de tubercules de Légumineuses m'a permis d'étudier à l'intérieur des cellules, que j'ai nommées cellules spé- ciales, au milieu de l'amoncellement des corpuscules qui les couvrent, des filaments muqueux et contre leurs parois des revêtements muqueux que j'ai considérés comme constituant le plasmodium d'une sorte de parasite produisant par sa pénétration dans le tissu de l'ccorce de la racine la for- mation du tissu tout spécial qui caractérise le tubercule d'une Légumi- neuse. M J'ai vu de ces filaments muqueux pénétrer de l'extérieur dans la racine des Pois infectés artificiellement. » Les cordons muqueux, dans les cellules spéciales, portent des renfle- ments ordinairement globuleux, mais qui souvent se lobent et peuvent pré- senter des formes fort diverses. Je les ai vus souvent produire des masses mamelonnées dont la surface devient granuleuse et qui présentent toutes les transitions avec les amas de granules identiques aux corpuscules bac- tériformes. « Malgré la difficulté des recherches et l'incertitude qui s'ensuit » forcément, j'ai obtenu et figuré un si grand nombre de préparations où » des filaments de plasmodium paraissent se diviser à plusieurs reprises » en lobes et se résoudre en corpuscules, que je ne puis guère hésiter à » admettre que les corpuscules bactériformes sont en réalité nés du plas- » modium. » » Les cultures faites récemment par M. Em. Laurent et dans lesquelles il a vu se produire, dans un liquide nutritif ensemencé d'un peu de la sub- stance d'un tubercule, à la fois des bactéroïdes en T et en Y, et une mem- brane visqueuse collée au fond du vase de culture (' ), me paraissent fournir une très intéressante confirmation expérimentide des études anatomiques que j'ai publiées, il y a près de douze ans. » (') Comptes rendus, \- novembre 1890. ( 928 ) MINÉRALOGIE. — Synthèse de la kainite el de la tachhydrhe. Note de MM. A. DK ScHULTEN, présentée par M. Fouqué. « Lakaïnite, minéral qui se trouve à Stassfurt et à Kaliisz, a la com- position représentée par les formules RCl, MgS0^+3H-0 ou K-SO'', MgSO\ MgCl- + 6H=0. Je l'ai obtenue artificiellement par le procédé sui- vant. J'évapore au bain-marie une solution concentrée de 5ooS' de chlorure de magnésium cristallisé avec une solution renfermant 4osr de sulfate de potassium et SG^"" de sulfate de magnésium cristallisé. Ces deux derniers sels sont employés en proportion équimoléculaire. L'emploi d'un grand excès de chlorure de magnésium est nécessaire parce que la kainite est décomposée par l'eau. Lorsque la solution est suffisamment concentrée, il s'en dépose à chaud de petits cristaux de kaïnite. On décante la liqueur chaude et on presse les cristaux rapidement entre des papiers à filtrer. Pour enlever le chlorure de magnésium adhérent aux cristaux, on les lave avec de l'alcool absolu. Ce réactif sert aussi à débarrasser les cristaux de kaïnite d'un peu de carnallite qui les souille. La carnallite est décomposée en chlorure de magnésium, qui se dissout dans l'alcool, et en chlorure de potassium, qui se dépose en poudre très fine qu'on peut séparer des cris- taux par des Icvigations. » On peut, du reste, diminuer la quantité de carnallite formée en même temps que la kaïnite en augmentant un peu la quantité de sulfate de ma- gnésium employée dans la préparation de celle-ci. Une solution renfer- mant 5ooB'- de MgCl- + 6H0-' O, ^o^-- de K- SO' et So-gos-' de MgSO '' -h 7IP O m'a donné de la kaïnite, tantôt exempte de carnallite, tantôt accompagnée de très peu de ce minéral. La kaïnite préparée dans ces conditions-ci ren- ferme pourtant un très petit excès de sulfate de magnésium, ainsi qu'il ressort du résultat de l'analyse. Pour ce qui concerne la préparation de la kaïnite, je dois encore ajouter que je n'ai pu obtenir ce minéral en opé- rant à la température ordinaire. » L'analyse des cristaux a donné les nombres suivants, qui conduisent à la formule de la kaïnite : Trouve''. I. so» MgO Cl K H^O I. 33, 3o II. 32, 81 Calculé. 32, iS ■7.17 i4,o3 i3,85 16,09 14,28 1 .3 , 09 '5,73 20 , ;)0 20, 53 21,72 I 00 , og I 00 , 00 ( 929 ) » L'eau a été déterminée par la calcinatioii des cristaux avec de l'oxyde de plomb. » Quand on traite les cristaux par une petite quantité d'eau, ils se dé- composent très vite. Les produits de décomposition sont principalement du chlorure de magnésium cpii se dissout dans l'eau et le sel K-SO'', MgSO> + 6H=0 (picromérite), qui se dépose en cristaux facilement reconnaissables au microscope. » La densité de la kaïnite artificielle est 2,120 à 1.")°; celle du minéral naturel en cristaux incolores est2,i5i d'après M. von Zepharovich. » La kaïnite artificielle se présente en cristaux monocliniques tabu- laires aux contours hexagonaux ou quadratiques, le plus souvent un peu allongés suivant l'arête A'/^- lueurs dimensions atteignent le plus souvent o""",T, exceptionnellement o"", o. » On observe les faces h'(ioo), lr{lii), d'-(in), p(oQi) etg'(oio). lia face la plus développée est h'. Les angles de cette face qui sont formés i i par les arêtes h' b' et h' cl' sont égaux à environ 6o°4>^' et 1 18"48'. Si l'on calcule les angles correspondants chez des cristaux naturels d'après les mesures cristallographiques de M. Groth, on les trouve égaux à 60° 4?' et 1 19° i3'. Sur la face A' les extinctions sont longitudinales. » Sur des cristaux reposant sur la face g\ j'ai pu mesurer approximati- vement l'angle A'/?; il est égal à 86". L'angle correspondant chez les cris- taux naturels est 85", 5, d'après Groth. Sur la face g\ l'angle d'extinction par rapport à l'arête A' g' est de 9". » Le plan des axes optiques est g^ , l'extinction sur g' se fait sous un angle de 2" à 3° vers l'angle aigu des arêtes /? et A' . L'écartement des axes est d'environ 5o", la bissectrice aiguë est positive, rig— rip = o,oi4- )) La tachhydrite, autre minéral de Stassfurt, se rapproche de la carnal- lite par sa composition chimique. Si dans la formule de la carnallite KCl, MgCl- + 6H^O on substitue au chlorure de potassium une quantité équivalente de chlo- rure de calcium, on a la formule de la tachhydrite CaCl-, 2MgCP-t-i2H^0. Comme la carnallite, la tachhydrite s'obtient aisément par la réaction mu- tuelle des deux sels composants. Dans la préparation de ce sel mixte, on ( 9'^o ) doit seiilemeut employer un excès de chlorure de calcium. On chaul'fe au bnin-marie une solution renfermant 200»'' de chlorure de calcium anhydre et i5oS'' de chlorure de magnésium cristallisé. Lorsque la liqueur est suffi- samment concentrée, elle laisse déposer, par le refroidissement des cris- taux limpides très nets de tachhydrite. On débarrasse les cristaux; de l'eau mère adhérente en les pressant entre des papiers à fdtrer. » L'analyse des cristaux a donné les nombres suivants, qui conduisent à la formule de la tachhydrile : Trouve-. Calculé. Ca 9,56 7,74 Mg 9,25 9,39 Cl 40,40 4i,i6 H-^O \i,'\\ 4i,8i 99 , 65 I 00 , 00 )) L'ean a été déterminée par la calcinntioii de Ui mati^rre avec de l'oxyde de plomb. » La densité des cristaux est i,G66 à i )" ; celle du minéral naturel est 1,671. )) On obtient facilement de grands cristaux de tachhydrilc. Les petits cristaux sont pourtant bien mieux formés que les grands. Les cristaux étant exirêmement déliquescents, j'ai été obligé de les examiner au micro- scope sans les retirer de leur eau mère. » La tachhydrite artificielle est en rhomboèdres basés. L'angle aigu de la face/? est égal à environ yG" et l'angle pp est ainsi égal à environ 78'\4o'. L'angle correspondant du minéral naturel mesuré sur des faces de clivage est égal à environ 76° d'après M. Groth. Sur la face p, les extinctions se font parallèlement aux diagonales du rhombe. » On constate qu'un cristal reposant sur la face a' demeure éteint dans toutes les positions entre des niçois croisés en lumière polarisée parallèle et qu'il présente la croix des cristaux iniiaxes en lumière polarisée con- vergente. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Lcs profondeurs de la mer Noire. Note de M. Yenukof, présentée par M. Mascart. « Pendant l'été de 1890, un navire de guerre russe, le Tchernomorelz, était chargé de l'exploration des profondeurs de la mer Noire. MiVL Wran- giiel, hydrographe, Spindler, physicien-géographe, et Androussoff, natura- (93i ) liste, formaient le personnel scientifique de l'expédition, et le capitaine Smirnofï commandait le navire. En partant d'Odessa, le Tchernomoretz traversa la mer Noire dans plusieurs directions entre cette ville et Sébasto- pol, Théodosie, Batoum et l'entrée du Bosphore. Les sondages furent faits à l'aide de la sonde de]Thomson et du bathomètre de Meyer, et les dragages à l'aide d'une drague dans le genre de celles dont se servaient les natura- listes du Talisman. En outre, de nombreuses observations de la tempéra- ture de l'eau aux diverses profondeurs furent faites à l'aide des thermo- mètres Miller-CazellaetNegretti-Zambra. Pour mesurer la densité de l'eau, on se servit de l'aréomètre à poids fixe. Voici les principaux résultats numériques de ces recherches : km Distance parcourue par le navire 48oo Nombre des sondages 60 Nombre des dragages i3 » La plus grande profondeur fut trouvée presque au centre géométrique de la mer, sur la ligne qui réunit Théodosie et Sinope : elle atteint 225o". A partir de ce point central, le fond reste longtemps presque horizontal dans toutes les directions, de sorte que la plus grande partie de la mer Noire présente une espèce de vase long et plat. L'exhaussement du fond entre la Crimée et l'Anatolie, qu'on supposait trouver au milieu de la mer, en réalité n'existe pas, de même que les énormes profondeurs qu'on s'attendait à rencontrer aux pieds des monts Caucase. Il est vrai que la pente rapide du sol caucasien continue sous l'eau de la mer; mais ce sol s'aplatit bien- tôt. La moins profonde partie du bassin, dont la superficie est de 38 1 Soo''""', se trouve dans le nord-ouest, entre les embouchures du Danube et du Dniepr, d'un côté, et la ligne qui réunit Bourgas et Eupatoria, de l'autre : là on ne trouve que les profondeurs de 180" au plus, et le fond est plat, à peine incliné vei's le sud-est. » La température de l'eau de la mer Noire varie avec la profondeur. A la surface, au mois de juillet 1890, elle a été de 23° C, mais déjà à la pro- fondeur de 9*" on ne trouvait que 21°, 2. A 18 elle était de i5,6 27 » 11,2 36 » 8,4 54 » 7,1 72 » 7,5 90 » 7.8 A 108 elle était de 8,0 126 » 8,5 180 » 8,8 370 » 9,0 i65o M g, I 2200 » 9,3 t;. R., 1890, 1' Semestre. (T. C\I, N° 24.) 124 ( 932 ) M Ainsi la plus basse température, en été, se trouve, clans la mer Noire, à la profondeur de 54°* ; plus haut et plus bas que ce niveau, elle augmente rapidement vers la surface de la mer; lentement, mais sans arrêt, vers le fond. Dans les plus grandes profondeurs, on trouve 9'',3C., c'est-à-dire la température moyenne annuelle des régions terrestres voisines, sous le 43* parallèle. » La salure des eaux de la mer Noire augmente régulièrement avec la profondeur, comme le prouvent les cbiffres suivants : A la surface '7129 sur 1000 unités de poids. A la profondeur de 9.. 17, 43 18.. 17,61 27. . 17,82 45.. 18,16 A la profondeur de 90. ^Q,"5 180. 21,17 370. 21,68 i65o. 22,33 » Il est évident que les couches superficielles sont les moins salées, parce qu'elles reçoivent l'eau douce des pluies et des affluents de la mer, parmi lesquels se trouvent le Danube, le Dniepr, le Don, le Kouban, le Rion, etc. Quant aux grandes profondeurs, la salure y approche, peu à peu, de celle de la Méditerranée, sans l'atteindre d'ailleurs. » L'eau de la mer Noire, dans les profondeurs dépassant Sôo", présente une singularité qu'on ne trouve dans aucun autre bassin maritime : elle contient de l'hydrogène sulfureux qui se dégage, sous forme de gaz nau- séabond, lorsqu'on amène cette eau, dans un vase clos, à la surface de la mer. Dans les couches superficielles, à partir de la profondeur de i3o", ce gaz ne se trouve plus, certainement parce que l'eau y est souvent agitée par les vents. M. Androussoff attribue la formation de l'hydrogène sulfu- reux à la décomposition des corps organiques, noyés à une époque lointaine de la nôtre; car, de nos jours, on ne trouve plus au fond de la mer Noire ni animaux ni végétaux vivants, mais seulement leurs restes. La faune et la flore vivantes ne se rencontrent que dans les régions pélagiques au- dessus de 36o™ de profondeur. » La séance est levée à 5 heures. J. B. ( 93:^ ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 décembre 1890. Les Vosges, le sol et ses habitants ; par G . Bleicher. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1890; in-i6. (Présenté par M. A. Milne-Edwards. — Concours du prix Delalande-Guérineau.) Les facultés mentales des animaux; par le D'' Foveau de Courmelles. Paris, J.-B. Baillière et fds, 1890; in-i6. (Concours du prix Cuvier.) L'hygiène, la santé et l'économie; par le D"" M. Lorin, i 891 ; in-8". (Con- cours du prix Bellion.) Les microbes, les ferments et les moisissures ; par le D"' E.-L. Trolessart; deuxième édition. Paris, Félix Alcan, 1891 ; in-8°. (Présenté par M. Pas- teur.) Mémoire sur l'organisation et le développement de la Comatule de la Médi- terranée (Antedon rosacea, Linck.); par M. Edmond Perrier. Suite; in-4°. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) L' influença de 1889- 1890 en Russie. Rapport de mission adressé à M. le Ministre de l'Instruction publique; par le D' J. Teissier. Paris, J.-B. Bail- lière et fils, 1891; in-4°. (Présenté par M. Bouchard. — Concours Mon- tyon. Médecine et Chirurgie.) L'horticulture française, ses progrès et ses conquêtes depuis 1789; par M. Charles Baltet. Paris, Imprimerie nationale, 1890; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Mémoires de la Société d'émulation du Doubs. Sixième série, quatrième Volume, 1889. Besançon, Dodivers et C'% 1890; in-8°. Sul Coccodrilliano garialoide (Tomista calaritanus) *co/?erto nella collinadi Cagliari nel MDCCCVLIH. Memoria del Giovanni Capellini. Roma, tipo- grafia délia R. Accademia dei Lincei, i8go; br. in-4''. Andamento animale e diurno délia pioggia nel clima di Milano ; perY.. Pini. Milano, Ulrico Hœpli, 1891 ; br. in-4"- La circulacion de la materiay de laenergia en eluniverso ; yoor Don Manuel Crespo y Lema. Jerez, 1890; in-8'*. Eerste Verslag van het onderroek naar de plantenstoffen van Nederlandsch- Indië dooT M. Greshoff, Batavia, Landsdrukkrij, 1890; br. gr. in-8". ( 9'M ) Annalen der Sternwarte in Leiden, herausgegeben von D"' H. -G. Van de Sande Bakhuy/en. Haag, Martinus Nijhoff, 1890; 2in-4°. The nautical almanac and aslronomical ephemeris for the year 1 8g4, for ihe meridian of the royal ohservatory at Greenwich. London, published by or- der of the lords commissioners of the Admirally; in-8°. Memoirsof the BostonSocietyofnaturalhistorY;\o]. IV, numbers VII-IX. Boston, pubhshed by the Society, 1890; 3 in-4°. Proceedings of the Boston Society of natural history ; Toi. XXIV, Parts m and IV, may 1889-april 1890. Boston, pubhshed by the Society, 1890; in-8°. ERRATA. (Séance du 24 novembre 1890.) Note de M. E. Branly, sur des variations de conductibihté. Page 786, ligne S'i, au lieu de quelques substances présentent une augmentation de résistance, lisez quelques substances présentent dans certaines conditions une augmen- tation de résistance. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 DECEMBRE 1890, PRÉSIDENCE DE M. HERMITE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur l' histoire de la balance hydrostatique et de quelques autres appareils et procèdes scientifiques ; par M. Berthelot. « 1. On connaît le problème de la couronne d'Hiéron, relatif à l'ana- lyse d'un alliage d'or et d'argent par une méthode purement physique. Il fut résolu par Archimède et fournit en quelque sorte la première illus- tration du principe célèbre sur lequel repose l'Hydrostatique. » Ce fut à cette occasion, dit-on, que le géomètre grec prononça le mot si connu et si souvent répété : sûp-^xoc. » Vitruve ( ' ) expose le détail de la solution, tel qu'il le comprend. D'a- près cet auteur, Archimède aurait introduit successivement des poids égaux d'or et d'argent dans un vase complètement rempli d'eau; il aurait (') De Architectura, L. IX, Cli. 3. — Plutarque dil à peu près la même chose. C. R., 1890, 2' Snmeatre (T. CXI, j\'" 25 ) 125 (936 ) mesuré l'eau écoulée dans les deux cas, non directement, mais d'après la quantité d'eau qu'il fallait reverser dans le vase, pour le remplir, après avoir enlevé la masse métallique. Connaissant ces deux quantités, ainsi que celle de l'eau déplacée par un poids égal de l'alliage inconnu, Archi- mède aurait conclu, par une règle facile à établir, la proportion relative de ces métaux dans l'alliage ; sans qu'il fût nécessaire de détruire la couronne, ni de lui faire subir aucune altération. » La. méthode exposée par Vitruve est correcte en principe, pourvu, bien entendu, que l'on suppose — ce que faisait Archimède — qu'il n'y a eu ni dilatation, ni contraction, lors de la formation de l'alliage. Mais le procédé qui la met en pratique est d'une exactitude médiocre, parce que le remplissage d'un vase à orifice aussi large est difficile à définir, et la mesure de la quantité d'eau écoulée peu précise. » C'est ce que Galilée fit observer avec raison ('), et il présenta un autre procédé moins grossier, fondé sur l'emploi de la balance hydro- statique; il ajoutait que (-) cet emploi répondait mieux au gé/iie d'Archi- mède, qui avait dû sans doute employer quelque artifice analogue. Dans la balance hydrostatique, en effet, on détermine les perles de poids d'une masse métallique suspendue, et pesée tour à tour dans l'air et dans l'eau, opération susceptible d'une très grande précision. » Celte supposition de Galilée était plus vraie qu'il ne le croyait peut- être; car je vais donner des textes montrant que la balance hydrostatique était employée par les orfèvres pour analyser un mélange d'or et d'argent pendant le moyen âge et que leur procédé remonte à l'antiquité. M Je citerai d'abord un texte du moyen âge qui fournit une expression plus approchée qu'aucun autre. Il se trouve dans un Traité technique re- latif à l'Orfèvrerie et à la Peinture, intitulé Mappœ clavicula; nous en pos- sédons plusieurs copies : l'une, du xii' siècle, a été publiée par Way dans le tome XXXIl de VArchœologia, collection de la Société archéologique de Londres. » Je vais donner ce texte en entier, traduit en français. Il répond au n" 194 de V Archœologia (t. XXXII, p. 225). » Tout échantillon d'or pur, quel qu'en soit le poids, est plus dense que tout échan- tillon d'argent également pur et de même poids, et cela dans la proportion de un vingt- (') OEuvres de Galilée, édition d'Albéri, t. XI, p. 2i; i854. (^) Même Ouvrage, t. XIV, p. 201. Bila/icelta. — Edition nationale, t. I, p. 2i5; 1890. ( 937 ) quatrième et en outre de un deux-cent-quaranlièmc. On peut le prouver comme il suit. Comparons sous l'eau une livre d'or très pur avec une livre d'argent également pur, nous trouverons l'or plus lourd que l'argent, ou l'argent plus léger que l'or, de 1 1 deniers, c'est-à-dire de la vingt-quatrième plus la deux-cent-quarantième partie de son poids. » C'est pourquoi, si vous avez un objet fabriqué, dans lequel l'or paraisse mélangé d'argent, et que vous vouliez savoir combien il contient d'or et corallien d'argent, prenez de l'or ou de l'argent, sous une masse égale; puis placez un poids égal de l'un ou de l'autre mêlai, ainsi que la masse en question (prise sous le même poids) sur la balance, et immergez dans l'eau. Si la masse est d'argent, elle sera soulevée, tandis que l'or pencliera : le côté de l'or étant abaissé de la même quantité dont le côté de l'argent est soulevé. Avec l'objet lui-même, pesé sous l'eau, tout accroissement de poids (par rapport à l'argent) appartient à l'or; toute diminution (par rapport à l'or) doit être rapportée à l'argent. Et pour mieux se faire entendre, vous devez considérer que sous le rapport de l'excès de pesanteur de l'or, comme de légèreté de l'argent, 1 1 de- niers représentent une livre, ainsi qu'il a été dit au début. » L'emploi de la méthode hydrostatique est ici des plus nets. Pour saisir exactement le sens du morceau, il faut remarquer la fraction indi- quée au début : ^ -I- ^; c'est la différence entre les pertes de poids, dans l'eau, de masses égales d'or et d'argent, i''^ d'or, par exemple, perdra, d'après la densité connue 19,26 : Si^^g; et l'^e d'argent perdra, d'après la densité connue i o , 5 1 : gS^", i . La différence est 43^, 2. » Les nombres sont aussi voisins qu'on peut l'attendre des procédés de purification des métaux connus au moyen âge. La proportion relative de l'or et de l'argent se calcule aisément : r étant la perte de poids de l'or, ç' celle de l'argent, t^" celle de l'alliage, la fraction x de l'or qu'il renferme sera ç,'_ç,est ce que l'auteur de l'article exprime par ii deniers pour une livre. Pour comprendre cette expression, ii convient de savoir que l'auteur admet une livre de 12 onces, chaque once valant 20 deniers. 11 deniers font alors précisément ^ -H iii du poids de la masse métallique mise en expérience. » Ce procédé d'analyse des alliages d'or et d'argent par la balance hydro- (') On néglige ici la perte de poids dans l'air, laquelle n'atteindrait que la dernière décimale. (938) statique était fort répandu chez les orfèvres du moyen âge; car on retrouve le même texte dans un manuscrit du xiii* siècle contenant un Traité tech- nique bien connu, celui d'Eraclius (Livre III, Chap. 23); mais avec des variantes un peu moins exactes quant aux valeurs numériques, car l'au- teur indique la fraction ^ (c'est-à-dire 00?% au lieu de 45^% 8), comme représentant l'excès de la perte de poids due à l'or sur celle due à l'argent ; et la valeur 12 deniers comme le nombre caractéristique. Or ces variantes numériques existent, ainsi que le texte lui-même, dans le manuscrit 12292 delà Bibliothèque nationale, sur le premier folio, écrit au x* siècle. » Le texte de la Mappœ clavicula est donc le plus exact. » Quelques modernes, notamment l'éditeur du Traité d'Eraclius dans les Quellenschriften fur Kanslgeschichte und Kunsttechnik des Mitielalters (Wien, 1873, p. i4i)' °'^'^ pensé que le procédé décrit par l'auteur n'avait pas dû être transmis directement depuis l'antiquité; mais qu'il était revenu en Europe, comme tant d'autres résultats scientifiques, par l'intermédiaire des Arabes. On sait que les Arabes eux-mêmes n'ont guère fait, en ma- tière de Physique et de Mathématiques, que traduire les savants grecs. Il paraît dès lors probable que la balance hydrostatique vient des Grecs, sinon d'Archiuiède lui-même. 1) Que la balance hydrostatique remonte à l'antiquité classique, c'est, en effet, ce que démontre la lecture d'un petit poème latin sur les poids et mesures, attribué soit à Priscien, soit à Q. Remnius Fannius Palemo, poème écrit au temps de l'Empire romain, vers le iv"" ou le v" siècle de notre ère, et qui a été publié dans les Poetce latini minores. L'emploi de la balance hydrostatique pour résoudre le problème de la couronne y est amplement décrit et attribué à Archimède (Hultsch, iMetroL reliquiœ, t. II, p. 90). » La différence entre les pertes de poids dans l'eau d'une once d'or et d'argent y est fixée à trois drachmes, c'est-à-dire à ^, en acceptant l'éva- luation de la livre attique à 75 drachmes, d'après les vers antérieurs du même poème : cette fraction est un peu trop faible, d'après ce qui pré- cède, mais toujours voisine de la vérité. » C'était donc là une tradition, transmise au moyen âge depuis le temps des Grecs et des Romains. » 2. Le même poème contient la description de l'aréomètre, dont parle aussi Synésius, et il expose un procédé pour déterminer la composition d'un objet formé avec un alliage d'or et d'argent, d'après son poids et celui d'un volume égal de cire, mesures directement : ce qui est encore plus remarquable. Le procédé consiste à prendre d'abord les poids d'un ( 9^9 ) même volume d'or, d'argent et de cire, puis le poids de l'objet et le poids d'une reproduction en cire, exécutée au moyen du même objet. La com- paraison de ces diverses données permet de calculer la proportion rela- tive de l'or et de l'argent, dans l'alliage susindiqué. )) Ce procédé dérive évidemment des moulages des orfèvres, exécutés à cire perdue dans la pratique de leur art, et dont je vais parler mainte- nant. » 3. On remarquera que dans les procédés précédents les densités pro- prement dites des métaux ne sont pas calculées. C'est une notion qui n'a été tout à fait éclaircie que plus tard. Les rapports numériques entre les densités des métaux étaient cependant connus en fait, au moins approxi- mativement; car ils résultent d'une recette signalée dans un manuscrit de la Mappœ clancida, existant à Schlestadt, écrit au y^ siècle. M. Giry, qui l'a découvert et collalionné, a bien voulu me communiquer sa colla- tion ; il y a relevé deux transcriptions de la recette que je vais donner. Cette recette me paraît répondre aux moulages d'objets à cire perdue et indiquer les poids relatifs des métaux susceptibles de remplacer dans le moule un poids donné de cire. D'après ces textes : I once de cire (20 deniers) est remplacée pendant la fusion par 8 onces et 16 deniers d'airain 1^6 deniers 9 onces et 3 deniers de cuivre i83 7 onces et 17 deniers d'étain 157 10 onces et la deniers d'argent 212 I livre et 6 deniers de plomb 2^6 I livre, 7 onces et 8 deniers d'or 388 » Si l'on admet pour la densité de la cire la valeur 0,96, les chiffres précédents fourniraient pour les métaux les densités suivantes : Airain 8,4 Cuivre 8,8 Étain 7,5 Argent 10,2 Plomb 11,8 Or 18,6 » Ces chiffres sont assez rapprochés des densités de nos métaux purs : ils se rapporteraient aux métaux solidifiés, plutôt qu'aux métaux en fusion ; mais les conditions du moulage sont trop compliquées pour permettre de serrer davantage de semblables rapprochements. » 4. Je saisis cette occasion pour apporter un nouveau texte relatif à ( 94o ) l'origine du nom du bronze, texte plus décisif encore que les précédents. On lit, en effet, dans une recette d'amalgame de la Mappœ davicula (n° 89), les mots : Bnindisini speculi tusi et cribellati; c'est-à-dire « métal à miroir de Brindes, broyé et criblé ». Il s'agit donc bien du métal qui servait à fabriquer ces miroirs de Brindes, dont Pline parle en deux endroits ('), et qui me paraissent l'origine du nom moderne du bronze. » 5. On trouve encore dans la Mappœ davicula la description d'une in- vention moins importante, mais qui n'est pas sans intérêt ni sans applica- tion, celle du système des cercles concentriques dit de Cardan; système bien connu, à l'aide duquel un objet placé au centre conserve une po- sition invariable, quels que soient les mouvements imprimés au système. Or ce sYstéme était connu au xn'' siècle; car il figure dans la Mappœ da- vicula, parmi une suite de recettes de magicien, ou de prestidigitateur, professions exercées alors par les mêmes individus. Voici dans quels termes : » Soit quatre cercles concentriques et roulant les uns sur les autres, d'après une disposition convenable de leurs diamètres; si l'on suspend un vase à leur intérieur, de quelque façon qu'on les tourne, rien ne se répandra. M C'est sans doute dans les procédés secrets de la magie, auxquels il n'était pas étranger, que Cardan aura trouvé son invention : il est pro- bable qu'elle remontait aux physiciens grecs. « D'après une Lettre que M. Le Myre de Vilers me fait l'honneur de m'écrire, la suspension à la Cardan est d'ailleurs également employée dans l'extrême Asie, probablement de temps immémorial; car les Chinois ne changent pas leurs procédés : cependant ce point exigerait de nouveaux éclaircissements. » 6. La filiation antique de certaines des recettes delà Mappœ davicula peut être démontrée complètement pour quelques-unes d'entre elles, ap- partenant à l'étude des alliages métalliques et congénères. En effet, plu- sieurs des articles qui les décrivent sont traduits mot pour mot des textes grecs contenus dans le papyrus égyptien de Leide, et d'autres articles sont traduits pareillement de certains textes, appartenant aux plus vieux alchi- mistes grecs, que j'ai publiés. J'ai constaté ces remarquables identités; elles sont d'autant plus frappantes qu'il s'agit d'articles transcrits dans le manuscrit de Schlestadt, écrit au x* siècle, c'est-à-dire antérieur à l'in- (') Introd. à l'élude de la Chimie dex anciens, p. 279. (94i ) fliience arabe. Comme le papyrus de Leide n'a été tiré de sa momie que dans le cours du xix* siècle, cette identité prouve que les recettes de la Mappœ ckn'icu/a, au moins certaines, sont celles mêmes des orfèvres et ar- tisans de l'antiquité : c'est la démonstration d'une transmission directe des connaissances techniques de l'antiquité, par la voie des procédés tra- ditionnels des ateliers, depuis l'Egypte jusqu'à l'Italie, et depuis l'époque de l'empire romain jusqu'au cœur du moyen âge. Je développerai, dans un autre Recueil, celte étude, qui jette un jour tout nouveau sur la filiation des sciences chimiques en Occident. » SPECTROSCOPIE. — Sur la limite ultra-violette du spectre solaire, d'après des clichés obtenus par M. le U^ 0. Simony au sommet du pic de Ténériffe. Note de M. A. Cornu. « Depuis plusieurs années, j'ai cherché, à diverses reprises, à reculer la limite du spectre solaire ultra-violet observable avec la photographie ; mais l'absorption par l'atmosphère terrestre croît, avec la réfrangibilité des radiations, suivant une loi si rapide, que tous les artifices, optiques ou photographiques, essayés jusqu'ici, ne m'ont apporté que des résultats insignifiants ('). Au premier abord, cette conclusion négative semble en contradiction avec les résultats obtenus dans diverses voies, notamment en Astronomie physique ; on sait, en effet, qu'avec des plaques sèches très {') La principale difficulté qu'on rencontre est le voile du cliché, surtout aux. lon- gues poses : optiquement, on l'atténue par l'accroissement de la dispersion et la dimi- nution de la hauteur de la fente du collimateur; photographiquement, par l'interpo- sition d'une substance absorbant les radiations bleues et violettes. Le voile, en effet, provient généralement de ces radiations, douées d'une puissance photochimique con- sidérable : leur diffusion s'effectue par suite de l'illumination de la surface des prismes et des lentilles dont le poli n'est jamais absolu ; avec la surface striée des réseaux, cette diffusion devient tout à fait gênante. Parmi les substances absorbantes, on peut employer la chrysoïdine suffisam- ment étendue, les vapeurs hypoazoliques, et particulièrement la vapeur de brome, qui paraît d'une transparence complète pour la région ultra-violette du spectre solaire ; à cet effet, on interpose sur le trajet du faisceau incident un tube de verre de 4'"'" à S"^"" de diamètre et de 20''" de longueur, fermé par deux lames de quartz, dans lequel on verse quelques gouttes de brome par une tubulure latérale. Avec toutes ces précautions réunies, on peut amener sur la fente du collimateur l'image solaire d'une lentille collectrice de quartz, sans avoir à redouter le voile du cliché au voisinage de la limite du spectre. ( 942 ) sensibles, on parvient à photographier des astres extrêmement faibles, et même les spectres de ces astres. Il semble donc qu'en augmentant la durée d'exposition on doive pénétrer de plus en plus avant dans la région du spectre solaire que l'atmosphère terrestre affaiblit par absorption. » Théoriquement cette conséquence est exacte et l'expérience n'est point en désaccord avec elle : en augmentant méthodiquement le temps de pose, on voit, en effet, la limite du spectre reculer peu à peu ; mais la progression de ce recul se ralentit bientôt tellement qu'elle paraît indiquer une limite infranchissable, correspondant à une durée d'exposition infinie. » C'est aussi à cette conclusion que conduisent les déterminations nu- mériques suivantes : si l'on mesure sur ces clichés la longueur d'onde >.de la dernière trace visible obtenue, avec un temps de pose t progressivement croissant, on trouve que les observations sont assez bien représentées par la formule ( ' ) b et a étant deux constantes, b représente alors la limite infranchissable et A la sensibilité à& la plaque photographique. )) L'examen des clichés longuement exposés fait ressortir le caractère particulier de l'absorption atmosphérique; le spectre photographié, très intense et même empâté, s'arrête brusquement comme intercepté par un écran opaque qui ne laisserait subsister qu'une pénombre étroite: c'est cette pénombre, où les détails sont d'ailleurs confus, qui constitue le bénéfice de l'accroissement du temps de pose; si l'on exagère encore cette durée, le cliché s'empâte davantage, la pénombre diminue de largeur sans gagner notablement ni en netteté, ni en réfrangibilité. » La seule voie qui reste ouverte pour étendre nos connaissances sur la constitution du spectre solaire au delà de cette limite ullra-violette est la diminution de l'épaisseur atmosphérique, c'est-à-dire l'observation à de hautes altitudes. De ce côté encore le bénéfice, quoique certain, paraît (') Association française pour l'avancement des Sciences; i884. — Congrès de Blois, p. io3. — Celte formule empiriiiue conduirail, pour la variation du coefficient d'absorption de l'atmosphère avec la longueur d'onde, à une loi approximative diffé- rente de celle qui a été conclue de la variation de la liniile du spectre avec la hauteur du Soleil {Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 1287). Mais, si la forme analytique n'est pas la même, les valeurs numériques du coefficient, dans l'intervalle considéré, sont équivalentes. ( 943 ) peu en rapport avec les difficullés matérielles nécessitées par l'installa- lion d'un spectrograplic sur le sommet de hautes montagnes; il résulte, en effet, de mes observations dans les Alpes en 1879 (') qu'on ne gagne guère qu'une unité de l'échelle des longueurs d'onde d'Aiigstrilm (un mil- lionième de millimètre) pour une élévation de 868'". J'ai donc jusqu'à présent reculé devant l'emploi de cette dernière ressource en songeant aux difficultés d'une expédition dans laquelle il faudrait dépasser notablement l'altitude de 2070"" atteinte pour mes observations de 1879. Mais j'ai tou- jours pensé que l'étude de la limite ultra-violette du spectre solaire méri- terait d'être, sinon l'objet principal, du moins le complément d'un voyage d'exploration à de hautes altitudes. » C'est justement dans ces conditions que M. le D"^ Oskar Simony, de Vienne, a entrepris en 1 888 un vo\age scientifique aux îles Canaries, ducjuel il a rapporté, outre de précieuses collections zoologiques, une série étendue de clichés photographiques du spectre solaire obtenus sur le pic de Téné- riffe (-). Avant eu connaissance de ces résultats, je me suis adressé au savant explorateur, lui demandant de me faire connaître le résumé de ses observations spectrales : avec une générosité scientifique qu'on ne saurait trop louer et dont je lui exprime ici toute ma gratitude, M. le D' Simony a bien voulu me confier ses clichés originaux et en faire don au cabinet de Physique de l'École Polytechnique. )) Plusieurs de ces clichés, obtenus en août 1888, aux environs de midi, soit à la station d'Alta-Vista (altitude 3200""), soit au sommet du pic (pic de Teyde, altitude 3700'°) répondent exactement aux conditions requises pour l'observation de la limite ultra-violette du spectre solaire et sont admi- rablement réussis ; je me suis donc fait un deA oir d'examiner avec soin cette belle collection et d'en tirer tout le parti possible, en vue de complé- ter et de prolonger la Carte du spectre normal ultra-violet du Soleil que j'ai déduite, il y a quelques années, d'observations à de basses altitudes [Courtenay (Loiret), altitude 170""] ('). » La concordance des raies de ces clichés avec celles de la planche {') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 808. (^) Anzeiger der K. Akademie der Wissenschaften, Wien; 1889. — Matheiii. iia- turwissenschaflliche Classe, p. 87. (') Comptes rendus, l. LXXXVIII, p. iioi. Le Mémoire détaillé, avec deux plan- ches gravées, a été publié en 1880 dans les Annales de l'Ecole Normale, 2= série, t. IX. C. R., 1890, 2« Semestre. (T. CXI, N° 25,; '20 ( 944 ) gravée de mon Mémoire s'aperçoit à première a ue ; j'ai même constaté avec satisfaction que, jusqu'au delà de la raie t, les détails les plus délicats fournis par le spectroscope de M. le D'" Simonv (bien qu'environ deux lois jjIus dispersif que le mien) figurent sur cette planche ('); mais, au delà, les clichés de Ténériffe acquièrent une supériorité croissante avec la ré- frangibilité, autant par la finesse des détails que par l'extension de la limite : c'est l'effet prévu de l'accroissement de la transparence ultra-violette de l'air due à la diminution de l'épaisseur atmosphéri [ue. Il devenait alors possible de compléter les détails de la région comprise entre les raies t et U, restée confuse sur mes clichés, et de prolonger la carte au delà de U jusqu'à la limite observable sur le cliché de Ténériffe le plus étendu. » Mais, outre l'utilité de cette représentation qualitative du spectre so- laire ultra-violet, l'étude de ces clichés offrait encore un point de vue inté- ressant, à saA'oir la possibilité de déterminer le coefficient caractéristique du gain produit par l'accroissement d'altitude et le contrôle de la valeur déjà citée de ce coefficient. » Grâce à la comparabilité des clichés de Ténériffe (ait. S^oo™) et des miens (ait. 170™), je trouvais les éléments d'une observation différen- tielle, analogue à celle que j'avais réalisée dans les Alpes, avec une altitude supérieure de ii3o™. » Pour obtenir ce double résultat, il fallait au préalable ramener à l'échelle des longueurs d'onde la partie nouvelle du spectre prolongé : ce problème pouvait paraître insoluble, car les clichés de TénérifTe ne portent ni repères, ni raies de comparaison. Heureusement, l'étude antérieure de celte région spectrale m'avait démontré que les raies du fer et celles du Soleil offrent beaucoup de coïncidences, non seulement comme position, mais comme intensité relative : il en résulte que le spectre du fer volatilisé dans l'arc électrique est un véritable canevas du spectre solaire. » J'ai donc commencé par déterminer avec un réseau la longueur d'onde des raies du fer, comprises entre ), = a8o et ), = 3io, certain d'avance d'y rencontrer des groupes identifiables avec les raies solaires et, par conséquent, d'obtenir des repères en nombre suffisant : une série d'épreuves a fourni des valeurs très concordantes relatives à vingt- cinq raies comprises dans cet intervalle. (') Ce spectroscope est composé de 3 prismes de quartz (6 demi-prismes de rota- lion contraire collés deux à deux à la glycérine) cl d'objectifs de quartz de ôC"' en- viron de distance focale : mon appareil comprenait un prisme de spath d'Islande et deux objectifs de quartz de aS''"' de foyer. La compensation est due, en grande partie, à la perfection optique de mon prisme unique, mais aussi à l'emploi du collodion humide qui donne aux. clichés une finesse de grain bien supérieure à celle des plaques sèches à la gélatine. ( 945 ) » Une seconde série de clichés du spectre du fer, obtenus avec deux prismes de quartz, m'a permis de constater une lois de plus que la formule liomograpliique est excellente comme l'ornuile d'interpolation (A représente ici la déviation linéaire mesurée sur le cliché). » La substitution des longueurs d'onde de trois raies [299,45(0, 297,33, 29/1, 79(U)] a suffi pour retrouver exactement les valeurs des longueurs d'onde de toutes les raies déterminées dans la première série. » Enfin, parmi les clichés de M. le D'' Sirnony, j'ai choisi, pour les mesures défini- tives, celui qui présente la plus grande extension (du 23 août 1888, midi i5™; pic de Teyde, deux minutes de pose) ; l'identification des trois raies précédentes dans le spectre du Soleil et celui du fer a été immédiate et la formule ci-dessus a permis de calculer la longueur d'onde de toutes les raies solaires relevées au micromètre. » Comme la loi de dispersion du cliché solaire s'est trouvée sensiblement la même que celle des clichés prismatiques ci-dessus, l'emploi de la formule homographique est pleinement justifié : d'ailleurs les vérifications ont été multiples; en dehors des trois raies de repères, plusieurs autres raies, dont l'identification était évidente, d'après leur aspect, avec celle du fer, ont fourni comme longueurs d'onde des chifires identi- ques. » Il ne peut donc, malgré l'absence de repères directs, rester aucun doute sur l'exac- titude de ces déterminations. Elles ont été reportées sur un dessin où sont figurées toutes les raies rangées suivant l'échelle des longueurs d'onde : la mise à l'effet a été obtenue par diverses teintes de l'encre et par le lavis au pinceau. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie le dessin à grande échelle de la région ullra-violette du spectre normal dti Soleil, comprise entre la raie t{\ = 299,45) et la limite (l = 292,2) déduite de l'étude du cliché de Ténéritfe : la réduction ci-jointe, à une échelle moitié moindre (double de celle d'Angstrom), en reproduit les caractères prin- cipaux ( ' ); on y reconnaît la coïncidence d'im grand nombre de raies du fer, ainsi que celles de deux raies importantes du magnésium. (•) J'aurais voulu donner une épreuve phototypique agrandie du cliché original ayant servi de base aux mesures; malheureusement l'aglrandissement efface tous les détails : j'ai même dû, dans le relevé micrométrique, n'employer que de très faibles grossissements, en y joignant certaines conditions d'éclairage, pour apercevoir les raies faibles voisines de la limite du spectre. ( 946 ) » La comparaison de la Carte gravée de mon Mémoire avec le présent dessin donne la mesure de l'influence de l'altitude sur la position de la limite ultra-violette. » On peut estimer cette limite soit d'après la dernière trace visible, soit, ce qui vaut mieux, d'après le groupe de raies à partir duquel on voit le spectre se dépouiller de ses détails : ces deux évaluations, pour des raisons diverses, comporteut une assez grande part d'incertitude, mais, après dis- cussion, leurs valeurs s'accordent à peu j)rès. Longuciir d'onde • ^ ^ — du la du début Clichés dernière trace de l'efTacement obtenus à Alliliidc. visible. des détails. tii TénérifTf 3-oo 992, !î 290,7 Cûiu-lenay 170 294,8 (raie U ) 298,0 Diflférence . . . 333o ~ 2,6 — 4,3 1) On en conclut que pour prolonger le spectre solaire ultra-violet d'une unité (millionième de millimètre) il faut s'élever de i338" d'après le pre- mier mode d'évaluation, de 821'" d'après le second. >. Mais le premier chiffre (i 358'") est certainement trop élevé : en effet, la limite spectrale adoptée par la basse altitude (294,8) est le résultat ex- trême recueilli parmi un grand nombre d'observations durant plusieurs étés: on doit donc la considérer comme un peu trop faible; celle de la haute altitude est au contraire trop forte, car elle ne résulte que de deux jours d'observations et au mois d'août seulement. Le second chiffre, 821™, doit se rapprocher davantage de la vérité parce qu'il correspond à une sorte d'absorption moyenne et qu'il dépend moins de la présence fortuite de raies sombres au voisinage de la limite, » Le nombre déduit des observations dans les Alpes est 868""; il est compris entre les deux chiffres précédents et très voisin de ce dernier : la concordance est donc satisfaisante, eu égard aux incertitudes inhérentes à un phénomène si délicat. Conformément au résultat annoncé dès 1879 ('), on gagne donc bien peu en transportant le spectrographe sur les hautes montagnes; le taux de ce gain paraît même s'amoindrir à mesure qu'on (') Coniples rc/iflas, l. ]>\.\\\lll, j). 1108. ( 947 ) . s'élève. Ainsi au sommet du mont Blanc (ait. 4810™), la surélévation de 1 1 10" au-dessus du pic de Teyde donnerait à peine une unité et demie, c'est-à-dire ne reculerait la limite des détails nets du spectre solaire que jusqu'à >. = 292. Malgré ce faible bénéfice, l'intérêt qui s'attache à la con- naissance approfondie des radiations solaires rend fort désirable la déter- Spectre normal du Soleil au voisinage de la limite ultra-violette. mination directe de cette limite : l'installation projetée d'une station au sommet du mont Blanc permettrait de réaliser l'expérience, surtout si le séjour à cette grande altitude pouvait se prolonger suffisamment. » L'expédition de M. le D' Siniony a donc servi à étendre nos connais- sances sur un point important de la Physique solaire et à confirmer des résultats qui guideront les observateurs pour aller plus avant dans la même voie. » BOTANIQUE. — Contribution à r histoire naturelle de la Truffe; par M. Ad. Chatin. « Parmi les nombreuses Tubéracées de France qu'on trouve parfois associées à la Truffe dite de Périgord (Tuber melanosporum ou T. cibarium), il en est quatre qui présentent un intérêt spécial, soit parce qu'elles suivent celle-ci partout, en Dauphiné, Provence, Angoumois et Poitou, aussi bien ([u'en Périgord et Quercy, soit parce que, confondues avec elle dans la récolte, et, quand faire se peut, dans le commerce, elles ont des qualités réelles et sont respectivement recherchées en certains pays où, parfois, elles existent même seules. ( 94H ) » L'une de ces Truffes, la plus importante par le chiffre de sa produc- tion et de son commerce, est la Truffe de Bourgogne-Champagne, que j'ai dénommée Tuber uncinatuni, empruntant son nom spécifique au caractère très particulier de ses spores qu'hérissent des papilles courbées en crochet au lieu d'être droites comme dans les autres Tubéracées papillifères ('). » La seconde espèce est la Truffe blanche d'hiver (Caillette des Proven- çaux), à laquelle j'ai donné le nom de Tuber hiemalbiun, de la couleur blanchâtre de sa chair et de sa maturation hivernale (-). » La troisième espèce, connue en quelques pays sous les noms de Truffe- Fourmi,Truffe-Punaise, Tniffo pudendo, RougeoUe, est le Tuber hrumale, com- pagnon fidèle et, à tous égards, proche allié de la Truffe de Périgord. » La quatrième espèce, que je fais connaître ici pour la première fois, est le Tuber montanum, récolté dans les montagnes des environs de Corps. » Tuber uncinaïlm. — La Truffe de Bourgogne-Champagne, dite Truffe de Dijon, Truffe de Chaumont, des villes où elle a ses principaux marchés, n'est pas, comme la Truffe de Périgord, — et c'est regrettable, étant données ses qualités très réelles, — l'objet de cultures qui viendraient, — ce qui a lieu pour celle-ci dans les Basses-Alpes, Vaucluse, la Drôme, la Vienne, la Dordogne et le Lot, — accroître sa production. » La récolte de cette Truffe, que sa précocité par rapport à la Truffe de Périgord rend maîtresse du marché d'octobre en décembre, reste sta- tionnaire, ses produits n'atteignant pas (en première main) à 2 millions de francs, tandis que la Truffe de Périgord a passé, de 1869 à 1889, de 16 millions à 20 millions, le prix du kilogramme de Truffes restant évalué à lo^''; et à 3o millions, en tenant compte des prix moyens, passés en vingt ans, de lo^'à iS*^'" le kilogramme, malgré l'accroissement de la pro- duction. » L'aire qu'occupe la Truffe de Bourgogne est fort étendue. On s'en fera une idée en considérant qu'elle accompagne partout la Truffe de Péri- gord : en moindre proportion dans le sud et le sud-ouest de la France; en proportion plus grande dans le centre et le sud-est; elle existe, à son ex- clusion (?) dans les départements de l'est et du nord-est. » C'est l'une des Truffes qui s'avancent le plus au nord, généralement (') A. CuATiN, Une nouvelle espèce de Triijfe {Comptes rendus, t. CIV; 1887). (^) A.. CiiATiN, La Truffe. Paris, Bouchard-Huzard ; 1869. ( 9^19 ) escortée par le Tuher œstmim et le Tiiber mesenter^cum ; la plupart des stations attribuées au Tuher mesentericum, espèce d'été comme la Marienque, doivent être rapportées à la Truffe de Bourgogne-Champagne, qui a sa pleine saison en novembre-décembre (' ). » De saveur et d'odeur agréables, la Truffe de Bourgogne a la chair d'un gris brun, n'arrivant jamais au noir, même par la cuisson, tous carac- tères qui la distinguent bien de la Truffe de Périgord. Extérieurement, la distinction semblerait plus difficile, toutes deux ayant le péridium noir, si dans le Tuber uncinatum les verrues n'étaient plus grosses que chez le me- lanospomm. Dans le doute, on serait vite fixé par l'examen des spores, ré- ticulées et à papilles crochues dans le premier, sans réticulations et à pa- pilles droites spiniformes dans le second. )) L'opinion émise que la Truffe de Bourgogne ne serait que l'état hi- vernal de la Truffe blanche d'été ou de Saint-Jean {Tuher œstmim) ne saurait même être discutée, étant données les profondes différences que présentent les spores, etc. La seule analogie que l'on observe entre ces deux Truffes est dans la grosseur des verrues du périderme, grosseur tou- tefois plus exagérée dans le Tuher œstmim que dans ï uncinatum. » Tuber hiemalbum. — La Truffe blanche d'hiver, dont on a contesté l'existence comme espèce, est pourvue d'une écorce ou péridium tout à fait caractéristique : i° par la dépression très prononcée de ses verrues; 2° surtout par son extrême fragihté, fragilité telle qu'un frottement, même léger, ou le plus petit coup le détache par plaques, en laissant à nu sa chair blanchâtre, ce qui la fait alors aisément reconnaître. » Les spores ont d'ailleurs sensiblement leur diamètre moins grand et leurs papilles plus fines que dans la Truffe de Périgord. » La Truffe blanche d'hiver exhale une odeur quelque peu musquée, faible, mais assez prononcée toutefois pour attirer les porcs et les chiens, bêtes intelligentes qai ne Jouillent jamais la Truffe de Périgord, quand, non encore mûre, elle a la chair blanchâtre de celle-là, pour laquelle quelques mycologues l'ont prise. » D'ailleurs, bien loin d'être une Truffe de première saison, la Truffe blanche d'hiver, que cette année encore j'ai reçue en avril de Carpentras, (') On trouve dans le commerce, dès octobre-novembre, quelques Truffes de Péri- gord qui déjà ont, il est vrai, le péridium noir, mais que leur chair blanche, le manque omplet d'arôme et de saveur placent bien au-dessous de la Truffe de Bourgogne. (95o) sous les noms de Caïette, Caillelte, Musquée d'hiver, est, suivant M. Rous- seau, le trufficulteur bien connu, une Truffe dejin d'hiver. » S'il en est qui, pour rejeter comme espèce le Tuber hiemalbum, l'ont assimilé à la Truffe de Pcrigord non mvire, d'autres, à même fin, ont vu en lui le Tuber œstivum, prolongeant sa saison de juin en avril, oubliant que ses spores, au lieu d'être réticulées, ne portent que de fines papilles; quelques-uns ont même cru reconnaître en notre Truffe blanche d'hiver le Picoa Juniperi d'Italie et d'Algérie (non encore observé en France), tu- bercule d'odeur forte et désagréable, à péridium charnu tubéreux, très adhérent à une chair granuleuse, friable, à grosses spores sans papilles et réunies dans des sporanges à très longue queue ; en outre, tubercule d'été. » On remarquera les rôles très divers que la classique Truffe blanche d'été serait appelée à remplir, grâce à une série bien singulière de mé- tamorphoses : » 1° En se perpétuant jusqu'en décembre, elle deviendrait la Truffe de Bourgogne par le brunissement de sa chair et la métamorphose de ses spores à grandes réticulations et à courtes papilles droites, en spores plus finement réticulées et à papilles crochues; sans compter la réduction no- table du volume des verrues. » 2° En restant blanchâtre au dedans, réduisant beaucoup le volume de ses verrues, perdant les réticulations de ses spores que remplaceraient de longues et fines papilles, et reportant sa maturation d'été en hiver, elle deviendrait la Truffe blanche d'hiver. » Mais de telles vues ne sauraient être accueillies par les botanistes, habitués qu'ils sont à compter avec les saisons, et plus encore avec la fixité des caractères organiques des espèces. » Du reste, le Tuber hiemalbum, les Tuber bnimale et r?iontanum, dont il va être question, forment avec le Tuber melanosporum un groupe naturel homogène, que caractérisent des spores oblongues, jamais réticulées, tou- jours munies de fines papilles droites. » Or, ce .sont là des espèces qui, pour être voisines, ne restent pas moins bien distinctes. » Tuber brumale. — Son tubercule, appelé en quelques pays Rou- geotte, Truff'e-Founni, de la teinte cuivrée de son périderme avant la ma- turité , est en réalité, malgré les cpithctes de punaise ou pudendo, qu'on lui applique parfois, la meilleure Truffe, après celle de Périgord (et de ( 95' ) Corps), qu'elle suit partout et remplace parfois plus ou moins complète- ment. » C'est la Truffe de Norcia ou Trujfe nuire des Italiens, qui la tiennent en aussi grande estime que leur grosse Truffe blanche à l'ail {Tuber magna- tum); la Truffe rouge de Dijon, où, assez rare, elle est préférée à la Truffe grise (Tuber uncinalum). » Trouvée une seule fois à Chaumont, où est commune la Truffe grise, la Rougeotte est cependant assez répandue prèsde Verdun, sur les coteaux ensoleillés de Chàtillon-les-Côtes, de Monzeville et de Sommediches, d'où je l'ai reçue de M. Chamouin. Ses spores, d'ailleurs assez semblables à celles de la Truffe de Périgord, s'en distinguent toutefois par leurs papilles un peu plus longues et parfois flexueuses. » L'odeur, agréable, a quelque chose d'éthéré et de poivré. » L'existence du Tuber bruniale en Bourgogne-Champagne, et surtout en Lorraine, où croît aussi (et domine) le Tuber uncinalum, comme lui associé à la Truffe de Périgord dans les contrées où celle-ci a le centre de son aire, importe à ce point de vue, qu'elle semble y provoquer l'introduction de cette dernière espèce, de toutes la plus recherchée, en vertu du prin- cipe d'acclimatation qui peut être ainsi formulé : si un certain nombre d'espèces croissent ensemble dans un pays donné, telle de ces espèces qui viendrait à manquer en des localités où vivent les autres pourra y être introduite avec probabilité de succès. » Mais ce n'est pas seulement la probabilité, c'est la certitude qu'on aurait de la naturalisation, par culture rationnelle, de la Truffe de Périgord dans nos départements de l'Est, s'il est établi que cette Truffe existe aux environs de Verdun et de Dijon, comme l'assurent M. Liénard, secrétaire de la Société Philomathique de Verdun, et Morelet, président de l'Acadé- mie de Dijon ('). » Tuber montanum. — Ayant entendu dire que la Truffe de Périgord était récoltée aux environs de Corps, sur les pentes des montagnes qui confinent aux frontières des départements de l'Isère et des Hautes-Alpes, je priai M. Aglot, conseiller général de l'Isère pour le canton de Corps, de m'en adresser quelques spécimens, ce qu'il fit avec un empressement dont je ne saurais assez le remercier. » Son envoi se composait de quatre échantillons de Truffes récoltées : (') Morelet, Session de la Société Botanique de France, à Dijon, en 1882. G. R., 1890, 2" Semestre. (T. CXI, N° 25.) I27 ( 9^2 ) les n"' 1 et 2, à Corps et ;'i Quet-en-Beaumont; les n"^ 3 et 4, à Pellafol et Pont-du-Loup, à l'altitude d'environ 900". )) Les deux premiers spécimens appartenaient incontestablement à la Truffe de Périgord. dont les n"^ 3 et 4, semblables d'ailleurs entre eux, différaient par les caractères ci-après. )) Les verrues sont un peu moins plates et sensiblement plus grosses que dans la Truffe de Périgord, sans toutefois atteindre au volume de celles du Tuher uncinatum, et surtout du Tuher œstivum; la chair est plus pâle, i)lus crise, moins brun pourpre ou chocolat, traversée de veines plus vermicu- ïées, rappelant celles du Taber mesentericum , surtout plus sombres et par suite moins apparentes que dans la Truffe de Périgord. Les veines, d'une structure très spéciale, ne sont pas formées seulement, comme dans la Truffe de Périgord, de trois lignes : une blanche centrale bordée de deux lignes pellucides brunes, mais de cinq lignes, savoir : une ligne blanche centrale très fine, deux lignes brunâtres, puis encore deux lignes ou bandes blanches assez larges, encadrant les lignes brunes, ce qui fait paraître l'ensemble de la veine d'un blanc grisâtre, avec deux traits plus obscurs au milieu. » Voici d'ailleurs ce que m'écrit à son sujet M. E. Boudier, l'un des maîtres en mycologie, à qui j'avais communiqué les échantillons reçus de M. Aglot. -1 Je suis très content que vous ayez confirmé mes observations sur la composition des veines de votre curieuse Tubéracée de Quet et de Pellafol... Je trouve les carac- tères si tranchés que je n'hésite pas à la difl'érencier du melanosporum. La couleur de la chair n'est pas la même, la forme des veines est très différente et se rapproche de celle du ineseiilericuin. Leur composition avec deux lignes obscures internes, ce qui les rend à cinq bandes, ne ressemble à aucune des espèces voisines. Evidemment, elle ne peut en être regardée comme une simple variété. , Les spores de la nouvelle espèce, semblables à celles du melanosporum par leur forme oblongue, leurs diamètres et leurs papilles, sont moins foncées en couleur. ). En donnant à la truffe des environs de Corps le nom de montamim, j'ai voulu rappeler la station montagnarde où elle a été trouvée pour la première lois. » Cette Truffe pourra être rencontrée, sans doute, en régions plus basses, où se plaît surtout le melanosporum, pour lequel l'altitude de Corps est |)eut-ètre la limite extrême. Il serait intéressant d'examiner avec soin. I sous ce dernier rapport, les truffes du mont Ventoux, vers les points cpi'elles semblent ne pas dépasser (800'""?). » Notons que l'aromc du Tuber morUanum, moins développé que celui du melanosporum, pourrait expliquer ce sentiment des rabassiers (cher- cheurs de truffes), que la Périgord perd de ses qualités en s'élevant sur la montagne. » Toutefois, le montanum prend rang, sous ce rapport, avant le bru- male, qui, à son tour, l'emporte sur Vuncinatum. )) J'ajoute que l'altitude à laquelle croît le Tuber montanum permet d'espérer qu'il pourrait être introduit, par la culture, dans nos départe- ments à latitude plus septentrionale du nord-est. où déjà le Tuber brumale se rencontre cà et là, au centre de l'aire du Tuber uncinatum. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les surfaces minima; par M. A. Cayley. « On peut généraliser tant la définition que la construction de ces sur- faces, en substituant pour le cercle imaginaire à l'infini une conique ou même une surface quadrique quelconque. » Je rappelle que, dans la théorie ordinaire, une surface minima est une surface telle qu'un point quelconque de la surface est situé à mi-chemin entre les deux centres de courbure, et qu'une telle surface est le lieu des points à mi-chemin entre les deux points situés respectivement sur deux courbes de longueur nulle quelconques. Or on peut rattacher la notion d'une courbe de longueur nulle à celle d'une courbe de poursuite. Pour exphquer cela, j'observe que, dans le plan, en supposant comme à l'ordi- naire que le lièvre coure selon une droite et que le chien et 1(^ lièvre cou- rent avec des vitesses uniformes, la courbe de poursuite est une courbe déterminée; mais si les vitesses varient arbitrairement, alors la définition exprime seulement que la courbe est une courbe plane. Mais, dans l'es- pace, si au lieu d'une droite on considère une courbe plane ou à double courbure (disons une directrice) quelconque, alors, quelles que soient les vitesses, la définition précise toujours la courbe, savoir : on a toujours pour courbe de poursuite une courbe dont chaque tangente rencontre la courbe directrice. Au lieu d'une courbe, on peut avoir une surface direc- trice; dans ce cas, le nom est moins applicable, néanmoins je le retiens, et je dis que la courbe de poursuite est une courbe dont chaque tangente touche la surface directrice. Nous avons, de cette manière, la définition ( 954 ) d'une courbe de poursuite par rapport à une courbe ou surface directrice quelconque. » A présent, au lieu du cercle imaginaire à l'infini, considérons une conique quelconque, l'absolue : on établit, comme on sait, par rapport à cette conique, la notion de la perpendicularité, et ainsi les notions d'une normale et des centres de courbure ne cessent pas de subsister. On peut donc considérer une surface telle que chaque point de la surface soit ï'harmonicale par rapport aux deux centres de courbure du point de ren- contre de la normale avec le plan de l'absolue : on a ainsi ce que je nomme une surface quasi-minima . Il va sans dire qu'il faut modifier con- venablement la notion métrique d'une aire minima pour qu'elle soit appli- cable à cette nouvelle surface. » Pour construire la surface, on prend par rapport à l'absolue deux courbes de poursuite quelconques, et puis sur la droite, menée par deux points quelconques de ces courbes respectivement, Ï'harmonicale par rap- port à ces deux points du point de rencontre de la droite avec le plan de l'absolue : le lieu de ce point harmonical sera la surface quasi-minima. » Il paraît permis de substituer pour la conique absolue une surface quadrique quelconque, que je nomme aussi l'absolue: on a, comme on sait, les notions de la normale et des centres de courbure. Pour la surface quasi-minima, le point sur la surface sera l'un des points doubles (loyers) de l'involution formée par les deux centres de courbure et les deux points de rencontre de la normale avec l'absolue ; et de même pour la construc- tion de la surface, il faut prendre sur la droite menée par deux points quelconques des deux courbes de poursuite respectivement les points doubles (foyers) de l'involution formée par ces deux points et les deux points de rencontre de la droite avec l'absolue. » BOTANIQUE. — Singulier cas de germination des graines d'une Caclée . dans leur péricarpe. Note de M. D. Clos. « On a signalé quelques cas accidentels de graines encore renfermées dans l'intérieur du péricarpe, appartenant aux familles des Cucurbitacées, des Hespéridées, des Papayacées, toutes à fruit charnu ; le fait est normal et pour leManglier ou Palétuvier, dont l'embryon, après sa germination dans le fruit attaché à l'arbre, fait saillie en dehors du péricarpe, s'en détache et continue son développement dans le sol; et pour la Chayotte {Sec/iturn ( Ç)''"' ) edule) où le phénomène a été d'abonl suivi par Poitean {Cours d'Uorlic, p. 348). » A ces faits je puis en ajouter un nouveau, que m'a fourni une espèce du groupe des Cactées, le Pereskia porlulacœfoUa D. C, dont j'ai pu aussi étu- dier les iriaines. » I. Bien que de CandoUe ait décrit et figuré, en 1829, quatre espèces nouvelles du genre Pereskia {Revue de la famille des Cactées), et que M. Pfeiffer l'ait encore enrichi depuis, la structure intérieure de l'ovaire et du fruit, celle des ovules et des graines, le mode de germination de celles-ci étaient restés, je crois, ignorés jusqu'ici. » Je recevais, à la fin du mois de juillet dernier, grâce à une bienvedlante attention de M. Landes, directeur provisoire du Jardin des Plantes de Saint-Pierre (Martinique), quelques fruits de l'espèce de Pereskia citée : ils étaient verts et charnus, pyriformes, mais avec trois ou quatre cannelures longitudinales et autant de mamelons ombiliqués à leur pourtour. Sept d'entre eux furent appliqués, conformément aux instructions données, sur la lerre d'un vase plat et rais en serre; trois autres, déposés sur du coton, dans mon cabinet de travail. Les premiers, au bout de deux mois, se dé- composèrent sur place, cinq restant stériles, les deux autres livrant issue à deux plantules pour l'un, à une seule pour l'autre, représentées en ce moment par de Ijeaux pieds couverts de feuilles et d'aiguillons axillaires. » Des trois fruits réservés, deux se raccornirent, se desséchèrent et périrent avec les graines; le troisième, resté jusqu'à ces derniers jours charnu, ferme et vivant, m'a permis de constater à son intérieur les par- ticularités suivantes : une grande cavité arrondie, dont l'endocarpe por- tait, vers son milieu et tout autour, une douzaine de graines attachées, par petits groupes de deux, trois ou solitaires, en six points peu délimités, faute de placentas apparents, et enfoncées par leur base dans des funi- cules dressés de même grosseur qu'elles et pylpeux. Provenant d'ovules campylotropes, elles sont ellipsoïdes comprimées, à testa crustacé d'un noir luisant et superficiellement strié; quatre d'entre elles sont en partie atrophiées, une cinquième a l'embryon encore inclus, les sept autres l'ont à divers degrés de développement; il en est oii l'extrémité radiculaire fait saillie hors du testa, sous forme d'un petit cône blanc jaunâtre, flanqué d'un côté d'un écusson qu'elle a soulevé à la sortie, et, en enlevant les téguments, on voit au-dessous l'embryon replié sur un reste d'albumen farineux. D'autres embryons, d'une germination plus hâtive, ont pris dans la cavité un accroissement tel que leur axe, cylindrique et d'un blanc lui- r 956 ) sant, a dû s'incurver, mesurant de 3"" à 6"" de longueur, terminé par les deux cotylédons linéaires apbitis, convolutés, l'un embrassant l'autre, atteignant jusqu'à 2*^™ de long sur 4™"' de large, et encore coiffés au som- met par le spermoderme. Je n'ai pu découvrir entre eux la moindre trace de gemmule. L'hypocotyle est plein, avec un cercle de trachées qui entoure le parenchyme médullaire; il se termine à sa base par le petit cône déjà signalé, qui le fixe aux parois du péricarpe par un lacis de filaments blancs formé de cellules étroites et hyalines. Grâce à eux, ces plantules auraient sans doute attendu en cet état la décomposition du péricarpe pour ren- trer en végétation et produire autant de nouveaux pieds. Je ne connais pas d'exemple d'un pareil mode de développement. )) II. Malgré le défaut de notions sur la structure des graines du genre Pereskia, les phytographes autorisés, de Candolle, Salm-Dyck, Bentham et Hooker n'ont pas hésité, à bon droit, à rapprocher ce petit groupe de celui des Opuntia (y compris les Nopalea Salm-Dyck). El, en effet, les deux genres Pereskia et Opuntia ont, en commun, des graines à tégument crustacé provenant d'ovules campylotropes, un embryon ou courbe ou presque annulaire à cotvlédons bien développés et devenant foliacés à la germination sur un long axe hypocotylé renflé à la base; mais, tandis que les feuilles suivantes reproduisent, chez les Pereskia, la configuration de celles de la plupart des dicotylédones, étant membraneuses, vertes, par- fois penninerves et pétiolées, les organes similaires des Opuntia sont cy- lindro-coniques, squammiformes et très proraptemcnt caduques. » Ces caractères, à la fois morphologiques et physiologiques, suffisent à éloigner ces deux genres de tous les autres appartenant à la famille si na- turelle des Cactées; ceux-ci, toujours aphylles, ont, d'après les recherches de Pfeiffer figurant la germination d'un certain nombre d'embryons de différents genres (A'ocrt >lc/a AV/iMrfE CHnoio/«m, t. XIX, tab. XVI), l'hy- pocotyle constamment droit, tantôt renflé ou même globuleux, tantôt cy- lindrique ou conique, surmonté ou non de deux minimes cotylédons qui, pas plus que leur support, ne prennent d'allongement notable. » On peut donc admettre, avec MM. Bentham et Hooker, la division de la famille des Cactées en deux grandes tribus, les Echinocactées et les Opuntiées {Gênera Plant., t. I, p. 846-859), à la condition d'exclure de celles-ci les Rhipsalidées dont les éloignent à la fois les caractères végéta- tifs et carpiques. « ( 9 '^7 ,' MEMOIRES LUS. ÉCONOMIE RURAT.E. - Amélioration de la culture de la pomme de (erre industrielle et fourragère, en France. Note de M. Aimé Girard. (Renvoi à la Section d'Economie rurale/) u La culture de la pomme de terre a rencontré, en France, pendant la campagne de 1890 des fortunes diverses. Tandis que dans la région du nord-est, nos départements frontières voyaient leurs récoltes gravement compromises par les pluies persistantes de juillet et d'août, tandis qu'au midi une sécheresse excessive déterminait dès les premiers jours de ce mois l'arrêt de la végétation, cette culture aboutissait, sur la plus grande partie de notre territoire, à des résultats excellents. » La diversité de ces conditions devait faire faire un pas considérable à la question qui, depuis dix ans, a été l'objectif principal de mes travaux, c'est-à-dire à la question de l'amélioration de la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère en France. Il en a été ainsi en effet, et de l'examen des résultats fournis en 1890, aussi bien par la grande que par la petite culture, il est permis de conclure que cette question est, aujour- d'hui, praticjuement résolue. » Au cours de la campagne dernière, 92 ag;riculteurs ont bien voulu con- courir avec moi à le démontrer : les uns n'ont cultivé que des carrés d'essai de quelques ares, les autres ont étendu leur culture sur des pièces de plu- sieurs hectares ; la variété cju'ils ont plantée et dont, avec l'autorisation de M. le Ministre de l'Agriculture, j'ai fourni le plant à la plupart d'entre eux, est celle qui, sous le nom de Richter's Imperator, s'est, jusqu'ici, montrée la plus productive et la plus riche. » Parmi ces 92 agriculteurs, il convient de distinguer : » i" Ceux cjui ont planté en terres fertiles, c|ui ont suivi exactement les procédés culturaux dont j'ai démontré la nécessité et dont la culture n'a pas souffert des conditions météorologiques; ils sont au nombre de Sy ; « 2" Ceux qui, dans les mêmes conditions, ont cru pouvoir apporter à ces procédés des modifications sérieuses; ils sont au nombre de i5 ; » 'i° Ceux dont la récolte a été compromise par les pluies, la maladie ou la sécheresse; ils sont au nombre de 1 1 ; » 4° Enfin, et ceux-ci forment certainement le groupe le plus intéressant. .: 9.^8 ) ceux qui, aux cultures en terre fertile qui avaient eu lieu jusqu'ici, ont substitué des cultures en terres médiocres ou pauvres; ces derniers sont au nombre de g. )> Les résultats obtenus par les Sy agriculteurs du premier groupe sont singulièrement remarquables; l'examen du Tableau joint à cette Note per- met aussitôt d'en apprécier l'importance; sur ce Tableau, en effet, la ligne ponctuée AB indique le rendement moyen de la France en poids de tuber- cules, soit 7155''^ à l'hectare; la ligne CD le rendement moyen dans le dé- partement le plus favorisé en 1888 (Vosges), soit 14800''^, tandis qu'au- dessus s'élèvent des ordonnées représentant les rendements en poids de 32000''!'' à 45000''^ et plus à l'hectare, que ces 5^ agriculteurs ont constatés à l'arrachage. » C'est à 37 1 .57''" que s'élève leur rendement moyen : l'our 1.5 d'enlre eux, ce rendement a varié de 82 000 à 35 000 » 23 - » 35 000 à 4o 000 10 7 4o 000 à 45 000 a été de 45 000 et au-dessus » Ces rendements en poids sont de 10 pour 100 environ supérieurs à ceux qu'avait fournis la campagne de 1889. 1) Sous le rapport de sa richesse en matière amylacée, la récolle de 1890 est, d'autre jiart, inférieure à celle-ci; la moyenne pour les 67 cultiva- ( 939 ) leurs dont j'ai analysé les produits est de 19,30 pour 100 de fécule an- hydre; l'année dernière la teneur moyenne atteignait 2r,5o pour^ioo. » De telle sorte que, tout compte fait, l'augmentation de poids compen- sant la diminution de richesse, c'est sensiblement à la môme production de fécule anhydre qu'aboutit en moyenne la culture pour l'une et l'autre campagne. » Cette production, dont la valeur est indiquée par les bandes ombrées à la partie inférieure du Tableau, s'est élevée en 1890 à 7243'*" à l'hectare, alors que la production des cultures ordinaires ne dépasse pas 20oo''s à 25oo''S; le rendement en matière utile est triplé en un mot. Eu comptant à 3'^'', 5o seulement la valeur au quintal de tubercules aussi riches, c'est, à l'hectare, une recette brute de iSoo'^''. » Cette année, comme l'année dernière, quelques-uns de mes collabo- rateurs, obéissant à des habitudes locales, ont cru pouvoir apporter aux procédés culturaux que je recommande diverses modifications; onze d'entre eux ont largement espacé leur plant, comme le veut un vieux pré- jugé, au lieu de le serrer aux limites extrêmes que permettent les façons culturales; leur rendement moyen est tombé de 37137''^ à 23387''^, comme l'indiquent les ordonnées du second groupe du Tableau; deux autres ont eu recours à des labours insuffisants; deux encore n'ont em- ployé aucune fumure : les rendements se sont abaissés dans la même pro- portion. » Dans quelques départements du nord-est, dans les Vosges notam- ment, la maladie favorisée par les pluies continues de juillet et d'août a causé de grands dommages; malgré tout, cependant, les rendements, comme le montrent les ordonnées du troisième groupe, se sont élevés, en moyenne, à 23737''^, c'est-à-dire au double des récoltes ordinaires de la région. » Si intéressants que soient les résultats qui précèdent, plus intéres- sants encore sont ceux qu'apportent mes collaborateurs du quatrième groupe. Jusqu'ici c'est en terres fertiles que les cultures avaient eu lieu ; cette année, bien édifié sur les rendements que ces terres fournissent, j'ai pu, avec l'aide de neuf d'entre eux, aborder la culture en terres médiocres ou pauvres. )) Plantée dans des terres de deuxième, de troisième et même de quatrième classe, dont le loyer quelquefois n'excède pas 20''' ef même lo*^' l'hectare, la pomme de terre Richters Imperator, cultivée d'après mes indications, a fourni à ceux-ci des récoltes dont la moyenne a atteint 23200'*^. Comptées G. P.., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N° 25.) ' ^-8 ( 9^0 ) au prix de S""' le quintal seulement, parce que leur richesse est un peu moindre, ces récoltes représentent une recette brute de ySG'''^ à l'hectare; sur l'éloquence de ce chiffre il serait superflu d'insister. )) Tels sont les résultats qu'a donnés, en 1890, l'entreprise que je pour- suis depuis six années, et dont le but est l'amélioration de la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère en France. Je ne crois pas me faire illusion en pensant que ce but est atteint, et que, si rien ne vient en- traver le mouvement qui déjà se manifeste de tous côtés, peu d'années suffiront pour que nos pauvres récoltes de loooo''^ et de i5ooo''e aient fait place à des récoltes abondantes de Soooo''^ et de 35 000'"' à l'hectare; pour que le revenu du sol consacré à cette culture soit triplé, en un mot. » MEMOIRES PRESENTES. M. A, Levât adresse une « Étude expérimentale des mouvements gira- toires du camphre des Laurinées à la surface des liquides. » (Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) M. J. Secretand adresse un Mémoire relatif à un nouveau moteur hydraulique. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Haton de la Goupillière.) M. Alf. Basin adresse un complément à son précédent Mémoire relatif à la construction des chaudières à vapeur. (Renvoi à la Commission nommée.) CORRESPOIVDAIVCE. PHYSIQUE DU GLOBE. — Période météorique du mois de novembre 1890. Note du P. F. Denza, directeur de l'observatoire du Vatican, pré- sentée par M. Mouchez. « L'Association italienne pour les observations des météores lumineux a suivi sans interruption l'apparition des Léonides, qui a lieu vers la mi- ( 96i ) novembre, depuis les derniers maxiina de i865 et 1866, afin d'en retracer l'historique aussi exactement que possible. » En novembre dernier, les- observations du phénomène ont pu se faire généralement dans de bonnes conditions, soit à cause de l'absence de la Lune qui était alors en conjonction, soit parce que la saison a été favo- rable dans presque toutes les stations du nord sur le versant de la Médi- terranée. Cependant il n'en a pas été de même sur le versant de la mer Adriatique. » Dans toute l'Italie, on a obsei'vé le phénomène dans quatorze stations, à savoir : Fontaniva (Padoue), Crémone, Pavie, Moncalieri, Altare (Li- gurie), Alassio, Bargone (Ligurie), Pellegrino-Parmense, Tortone, Scan- diano (Emilie), Barricella (Bologne), Florence, Rome, Borgo-Gaeta. » Toutefois les stations oïi l'on a pu faire des observations similaires et comparables entre elles, c'est-à-dire exécutées dans les mêmes nuits et aux mêmes heures déterminées d'avance, n'ont été réellement qu'au nombre de sept. » Les nuits indiquées pour les observations étaient celles des i3-i4, i4-i5 et i5-i6 novembre. Or, comme la constellation du Lion, où se trouve le radiant des Léonides, ne paraît à l'horizon, dans nos contrées, qu'après minuit, dans chacune de ces trois nuits on avait fixé l'exploration du ciel depuis cette heure-là jusqu'à 3'' du malin, tout en laissant chaque observateur libre de prolonger à son gré cette exploration même au delà du temps mai'qué. 1) Nous donnons ci-après un petit Tableau résumant le nombre des mé- téores observés pendant les trois nuits, dans chacune des sept stations susindiquées. On n'a pas toujours pu disposer de quatre personnes pour l'exploration du ciel dans chacune de ces stations, mais nous ramenons le nombre des observations proportionnellement à quatre observateurs pour chaque station, afin de le rendre homogène. Nuits Stations. i3-i4. Moncalieri 7 Altare 5i Alassio 188 Bargone 20 Tortone » Barricella (Bologne)... 66 Borgo-Gaeta » 4-i5. i5-i(i 59 1 12 io4 286 3o4 3oo i6o 144 i55 168 58 46 108 244 Totaux. J78 44i 792 324 323 170 352 ( 962 ) » A Moncalieri, il y eut beaucoup de brouillard la nuit du i3-i4; à Bargone et à Barricella, le ciel était assez sombre, et particulièrement dans la nuit du i5 au i6. » Il résulte du Tableau ci-dessus que la plus grande affluence des météores s'est montrée dans les nuits du i4-i5 et du i5-i6, et notamment dans cette dernière : ce qui est même confirmé par les observations faites la nuit suivante du 16-17 dans les trois stations d'Alassio, Bargone et Tor- tone, dont voici les résultats en nombres : Météores. Alassio 184 Bargone 28 Tortone io4 M Ces nombres sont évidemment inférieurs à ceux de la nuit précédente dans les mêmes stations. Il s'ensuit que le maximum de la période des Léonides continue à présenter son retard habituel. En effet, tandis que, les années précédentes, il se manifestait du i3 au i4, on l'observe main- tenant du i5 au 16. On sait d'ailleurs qu'en des temps plus reculés ce maximum se montrait vers la mi-octobre. C'est pourquoi, depuis quelques années, nous conseillons à nos observateurs d'explorer le ciel dans les nuits des i3, 14 et i5, au lieu de celles du 12 au i4, comme on le faisait auparavant. » D'après l'ensemble des observations de cette année, on a pu remar- quer que les Léonides ont été plus nombreuses que les années précé- dentes, où l'on en remarquait à peine quelques traces, bien que les nombres ne fussent pas très différents, parce qu'on en comptait venant d'autres ra- diants, et spécialement d'Orion. » Il faut noter aussi que partout, spécialement dans la nuit du i5-i6, les météores de ce radiant (y du Lion) étaient très beaux et ornés d'une traî- née lumineuse. )) Il semble donc qu'on pourrait en conclure que la pluie des Léonides tend, bien que lentement, à acquérir une plus grande énergie. Les obser- vations des années qui vont suivre montreront mieux quel poids on doit donner à cette conclusion et la mesure de la continuation d'auementation de cette énergie. » ( 9^3 ) GÉOMÉTRIE. — Sur les normales aiix quadriques. Note de M. Georges HtJiBERT, présentée par M. G. Darboux. « On sait que les vingt-huit tangentes doubles qu'on peut mener d'un point M à la surface lieu des centres de courbure d'une quadrique sie di- visent en quatre classes : » 1° Les six normales N, menées de M à la quadrique ; » 2° Six droites P,, qui sont sur des paraboloïdes normaux à la qua- drique le long de six génératrices d'un même système ; » 3<' Six droites Pj, sur des paraboloïdes normaux le long de six géné- ratrices de l'autre système; M 4° Dix autres droites, qu'on nomme synnormales. » Cela posé, on peut énoncer les propositions suivantes : » Les six normales N, les six droites P, et les six droites V,. sont sur un cône du troisième ordre 2. » Les six couples de plans tangents menés à la surface des centres de courbure par les six droites N touchent un cône de troisième classe, pour lequel ils for- ment six couples sleinèriens de même espèce. Ce cône touche le cône 1 suivant neuf génératrices. » Aux six droites P, et aux six droites Po correspondent de même dewv cônes analogues de troisième classe. » On peut, d'une seule manière, répartir les dix-huit droites N, , P, , P:., en six trièdres, ayant chacun pom- arêtes une droite N, une droite P,, une droite Po et jouissant des propriétés suivantes : » Les trois couples de plans tangents menés à la surface des centres de cour- bure par les trois arêtes d'un trièdre ont quatre droites communes, situées sur le cône 2 ; les plans tangents à1 le long de ces droites se coupent suivant une même droite D, située aussi sur 1. )) Les plans tangents menés au cône 1 le long des trois arêtes d'un trièdre et de la droite D correspondante se coupent également suivant une même généra- trice de ce cène. » On sait que les six droites N sont sur un cône du second ordre, de même les six droites P, et les six droites P^ : » Ces trois cônes du second ordre ont quatre droites communes. ( 9^4 ) » // existe cent quatre-vingts autres cônes du second ordre dont chacun passe par une arête de chacun des six trièdres ; on les obtient en prenant une arête dans chaque trièdre, de manière que, dans cette combinaison, il y ait un nombre pair de droites N, de droites P, et de droites Pj • » Les trois plans qui passent par les trois couples d'arêtes homologues de deux; trièdres se coupent suivant une même droite située sur le cône 1. » Nous n'insisterons pas davantage sur les nombreuses relations que présentent entre eux les six trièdres ; nous passerons à un autre ordre d'idées en indiquant les propriétés du cône 1 lorsque son sommet varie. M Quand le point M se déplace d'une manière quelconque dans l'espace, le cône du troisième ordre 2 qui contient les droites N, P, etV^ issues de ce point passe constamment par douze points fixes. » Ces douze points, rs, répartis trois à trois sur seize droites, sont ceux où les normales aux ombilics de la quadriquc coupent les plans principaux et le plan de l'infini. Ils jouissent donc de cette propriété remarquable que les douze droites qui les joignent à un point [quelconque de l'espace sont sur un cône du troisième ordre. )) Les génératrices de tous les cônes 2 forment un complexe du troi- sième ordre, dont font partie toutes les droites issues de l'un des points u, ainsi que toutes les droites situées dans les plans principaux de la qiia- driqiie, dans le plan de l'infini, et dans les huit autres plans qui con- tiennent des coniques de rebroussement de la surface des centres Je courbure. Chacun de ces douze plans contient six points ra. » Les points cj restent les mêmes pour toutes les quadriques repré- sentées par l'équation ^^' (a+d>)(aH-c) "*" (a-f-c)(a + a) "•" (a+«)(a-+-è) — '' où a, b, c sont des constantes et c un paramètre variable. » Les normales à ces quadriques forment donc le complexe du troisième ordre trouvé plus haut, et dont le cône est défini par les droites qui joi- gnent un point quelconque de l'espace aux douze points cj. Ce complexe est également celui que forment les génératrices des surfaces (i) et de leurs surfaces homofocales. » Les normales aux ombilics sont les mêmes pour toutes les quadri- ques (i); il en résulte, d'après un théorème de M. Maurice Lévy, que ces surf aces forment une des familles d'un système triple orthogonal. ( 9^" ) « Pour trouver les deux autres familles du système, on cherchera l'en- veloppo (les qiiadriques / \ ■'' y"' -■" OÙ G est défini, en fonction de q, par l'équation (3) ^; = 3. + a + è + c-il^tilHl^:lH^i£). » On a trois solutions particulières de cette équation en égalant à zéro les dénominateurs des termes en j:^, y', z^ dans (2); en appliquant une méthode de M. Darboux, on réussit à obtenir l'intégrale générale de (3), sous la forme X [0 - (ç 4- c) (a + a)Y"\_^ - (- + rt) (t + /-')]''-*= const. )) On en déduit que l'équation simultanée des deux autres familles du système triple est, en coordonnées tangentielles, nf--u^(^a-h){a-c)r'^ 1 X [P' - ^'(* — ^) Q} - ^)Ï~"[P^— '»'' (^ - «) (c - b)f-^^ const., uœ -+- VY -+- «'- +/? = o étant l'équation du plan. 7 » Les surfaces (4) sont algébriques si — -— est commensurable. » Il est aisé de voir que l'équation (i) représente la famille la plus gé- nérale de surfaces du second ordre, à centre et à axes inégaux, pour laquelle les ombilics décrivent des droites normales à toutes les surfaces de la fa- mille. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Résolution e'/ectromagnétique des équations. Note de M. Félix Lucas. « Soit 9 (s) = o l'équation numérique proposée du degré/?. » Traçant sur une feuille de papier bien tendue horizontalement, ou sur une mince feuille de verre, deux axes rectangulaires OX, OY, je prends, sur l'axe des a-, (p + i) points arbitraires O,, O, O p+U (966) dont les abscisses sont x,, a?,, . . ., Xp^,, et je forme le polynôme » Je pose ensuite F(z) 1t. et je détermine les paramètres [;.„ correspondant respectivement aux points 0„ ; leurs valeurs (positives ou négatives) s'obtiennent, par exemple, au moyen des formules !"■«- F'(.r„)' on rend leur calcul très facile en adoptant pour valeurs des abscisses des points 0„ des valeurs entières, positives ou négatives, aussi faibles que le permet le nombre total de ces points. » Prenant le circuit d'une pile électrique, remplaçons une partie AB de ce circuit par un circuit multiple composé de (p + i) fds (tous de même nature et de même diamètre), dont les longueurs l^ seront inversement proportionnelles aux valeurs absolues des paramètres jz^,. Ces fds de déri- vation fourniront des courants dont les intensités 4 seront directement proportionnelles aux valeurs absolues des paramètres [;.„; faisons-leur tra- verser la feuille de papier aux points 0„, normalement à cette feuille, en choisissant le sens ascendant ou descendant suivant le signe de p.„. M Le courant de la pile obtenu dans ces conditions créera, sur la feuille de papier ou sur la lame de verre, un champ magnétique dont les lignes de force peuvent être dessinées en répandant de la limaille de fer. Je vais dé- montrer que les points neutres du champ magnétique (c'est-à-dire les points sur lesquels la force magnétique est nulle) sont /es points racines de l'équa- tion proposée ) Eiî présence d'une petite quantité d'eau froide, ce sel se décompose; il laisse un résidu rose chair qui ne se dissout plus dans l'eau bouillante qu'avec une extrême difficulté et dont la dissolution est neutre au méthyl orange. Par refroidissement, la liqueur donne de fines aiguilles nacrées du sel neutre 2[Ru. Az0.4AzH'], 3S0^ + loH-O. Mais la dissolution de ce sel, soumise à une ébullition prolongée, laisse déposer un nouveau sulfate qui se rapporte cette fois à la série des chlo- rures en OH. Cl". » J'ai décrit antérieurement le sulfate Ru.AzO.AzH^OH.SO' + H=0. ( 972 ) » Lorsqu'on fait cristalliser celui-ci en présence d'un petit excès d'acide sulfurique, on obtient un sel acide en beaux cristaux rouge orangé Ru . AzO . 4 AzH\ OH .SO' + SO" H- + Aq, qui chauffé se transforme partiellement en un sel correspondant au chlo- rure en CP. » Je ne puis entrer ici dans le détail de toutes ces combinaisons, dont l'histoire fera l'objet d'un Mémoire spécial. En terminant, je dirai seu- lement que tous ces composés nouveaux donnent, en liqueur ammoniacale, le chlorure en OH. Cl" et les azotate, sulfate correspondants. Chauffés avec une dissolution de potasse, ils perdent leur ammoniaque et forment l'oxyde nitrosé Ru.AzO(OH)' dissous dans l'excès d'alcali; enfin,'cette liqueur alcaline saturée par l'acide chlorhydrique reproduit le chlorure double Ru.AzO.CP, 2RCI, à partir duquel on peut parcourir, en sens inverse, le cycle des réactions qui donnent naissance aux composés am- moniacaux. Ces exemples suffisent pour montrer avec quelle énergie le groupement AzO reste fixé au ruthénium. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la combinaison du gaz ammoniac avec les chlorures et bromures de phosphore. Note de M. A. Besso.v, présentée par M. Troost. « On sait que le trichlorure de phosphore absorbe le gaz ammoniac sec avec dégagement de chaleur et formation d'une substance blanche homo- gène à laquelle on a attribué les compositions PCP,4AzH' (Persoz) et PCl',5AzH' (Rose). J'ai cru utile de reprendre cette détermination et j'ai vérifié cette dernière composition ; après de nombreux essais, j'ai été amené à doser AzH^ par différence, car il se dose très mal dans ces com- binaisons du phosphore par la méthode ordinaire. Poids de substance. Cl pour loo. i,o5i 47.995 0,774 48,007 Théorie pour PCP, 5AzH'. 47-865 i3,933 38,20 » Cette substance blanche, étant chauffée en tube scellé vers 200", de- vient brune et présente à l'analyse une composition presque identique à la précédente. AzH' pour 100 P pour 100. (diff.). i3,6o6 38,39 1 4 , 000 38, 00 ( 973 ) » Le gaz ammoniac réagit très énergiquement sur PCP et il se sublime une matière blanche formée en majeure partie de chlorhydrate d'ammo- niaque, ce qui n'a rien de surprenant, étant donné le grand dégagement de chaleur qui accompagne la réaction et la facile dissociation de PCP en PCP et Cl". Gerhardt a admis la formation dans cette réaction de chlora- midure de phosphore non isolable du chlorhydrate qui l'accompagne, d'après l'équation PCP+ 4AzH^ = PCP (AzH-)=4- 2AzH*Cl. » J'ai obtenu une combinaison définie de PCP et AzH' de la façon suivante : » On dissout à froid PCP dans du tétrachlorure de carbone sur lequel AzH' est sans action chimique, et l'on fait passer le courant de gaz ammo- niac, bien sec, lentement, en évitant toute élévation de température; il se précipite aussitôt une substance blanche et, quand la saturation est com- plète, on décante et on chasse l'excès de chlorure de carbone. On obtient ainsi une substance blanche amorphe homogène, peu altérable à l'air, assez stable sous l'action de la chaleur (elle peut être chauffée à 200°, en tube scellé, sans éprouvei' de décomposition). La composition correspond àPCP,8AzH'. AzH' pour 100 Poids de substance. Cl pour loo. P pour loo. (diff.). 0,576 50,98 8,63 40,39 0,753 5i,38 8,54 40,08 Théorie pour H CP, 8 AzH'. 5i,52 8,99 39,47 » Le penlabromure de phosphore, traité dans les mêmes conditions, fournit une substance ayant absolument le même aspect physique que la précédente et de composition PBrS gAzH^ AzH" pour 100 Poids de la substance. Br pour lOO. P pour lOO. (dilT.). 1,175 67,868 5,l34 27,00 1,539 68,904 4,990 26>io Théorie pour PBrS 9AzH3. 68,493 5,3o8 26,199 » L'action du phosphure gazeux d'hydrogène PH' sur les chlorures et bromures de phosphore a été étudiée ; sur P CP à la température ordinaire, il se produit bien du phosphure solide P-H comme on l'a signalé depuis et non du phosphore, comme le croyait Rose ; ceci me semble un procédé commode pour obtenir de notables quantités de P'H pur. A froid (— 20°), la réaction n'a pas lieu; mais si, après saturation à cette température, on laisse le liquide revenir à la température ordinaire, il se produit un abon- ( 974 ) dant précipité de P- H montrant qu'une notable quantité de PH' avait été absorbée à froid par PCP. L'action sur PBr' est la même, mais elle a lieu même à — 20°. » Je décrirai prochainement les combinaisons du gaz ammoniac avec les iodures de phosphore, puis les résultats que j'ai obtenus par l'action des gaz HBr et HI sur quelques chlorures de métalloïdes et en particulier sur le chlorure de silicium. » CHIMIE. — Méthode pour obtenir V acide phosphorique pur, en dissolution ou à l'état vitreux. Note de M. M. Nicolas. « Les divers procédés qui sont employés dans les laboratoires pour ob- tenir l'acide phosphorique en dissolution offrent tous certains inconvé- nients au point de vue de la rapidité de l'opération et de la pureté du pro- duit obtenu. » Pour éviter les manipulations pénibles auxquelles on se trouve astreint lorsque l'on emploie l'action de l'acide sulfurique sur les phosphates natu- rels ou les os pulvérisés, nous avons remplacé l'acida sulfurique par l'a- cide fluorhvdrique. L'opération devient alors simple et facile. » En effet, nous attaquons dans une capsule en plomb ou en platine une quantité donnée de phosphate de chaux par l'acide fluorhvdrique en léger excès. Il faut avoir soin d'étendre d'eau, de plus de moitié, l'acide commercial que l'on emploie, et verser la poudre du phosphate à décom- poser par portions, en remuant avec un agitateur en plomb. » La réaction est extrêmement énergique : même avec le phosphate pur absolument exempt de carbonate calcaire, il se produirait un tel dégage- ment de chaleur, si l'on versait l'acide concentré sur le phosphate en poudre, c|ue la nuijeure partie de l'acide contenu dans la solution serait volatilisé et perdu. La poudre une fois entièrement mêlée à l'acide, la réaction s'apaise d'elle-même et l'on peut cojitinuer l'attaque en chauflant légèrement le mélange. » Il faut avoir soin de remuer souvent la poudre, de façon à empêcher le fluorure de calcium formé de se déposer à l'état gélatineux et de pro- téger en partie le phosphate de chaux contre l'attaque de l'acide fluorhy- drique. » La formule suivante rend compte de la réaction 3CaO, PhO'-h3HFl = 3CaFl -f- PhO^ 3IIO. ( 973 ) » On laisse ainsi digérer pendant quelques heures le phosphate sur l'acide, en ayant soin d'ajouter une nouvelle quantité d'eau lorsque le niveau baisse par trop dans la capsule. » Lorsque le liquide commence à devenir visqueux, il se dégage, pen- dant quelques instants, des fumées provenant de la petite quantité d'acide en excès. On chauffe jusqu'à disparition complète des vapeurs d'acide fluorhydrique. Il reste alors un liquide ép'ais, ayant la consistance d'un sirop, qui est une dissolution d'acide phosphorique trihydraté contenant de 60 à 70 pour 100 d'anhydride. » Si l'on a opéré avec du phosphate de chaux pur et de l'acide égale- ment purifié, la dissolution est incolore et l'acide phosphorique très pur. Avec la poudre d'os et l'acide ordinaire, la liqueur est colorée par des ma- tières organiques. On doit alors pousser l'évaporation plus loin, de façon à carboniser les matières organiques, reprendre par l'eau, fdtrer et éva- porer de nouveau. » Le fluorure de calcium étant très peu soluble dans les solutions des acides phosphorique et fluorhydrique étendus, on ne le retrouve pas dans les solutions filtrées. On pourra donc, à l'aide de cette méthode, obtenu- facilement les acides pyrophosphorique et métaphosphorique. Il suffira, pour cela, de pousser l'évaporation de la liqueur jusqu'au bout et de cal- ciner le résidu dans une capsule de platine. Il restera finalement de l'acide métaphosphorique fondu. » Si l'on traite une quantité donnée d'acide fluorhydrique par un grand excès de phosphate, dans un mortier en porcelaine, en versant goutte à goutte l'acide sur la poudre et en remuant avec un pilon ou une baguette en plomb, l'acide est absorbé, et, en lessivant la poudre obtenue par 1 eail chaude, on obtient une liqueur qui, à l'évaporation, laisse pour résidu les divers sels obtenus par Erlenmeyer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Réactions colorées des aminés aromatiques. Note de M. Cii. Lauth, présentée par M. Schiitzenberger ( ' ). (c J'ai montré récemment qu'en traitant l'acétate de diméthylaniline par le bioxyde de plomb, on obtient une belle couleur verte très intense; cette réaction, appliquée à d'autres aminés aromatiques, donne, dans un grand (») Collège de France, laboratoire de M, Schiitzenberger. C. R., 1890, 2» Semestre. (T. CXI, N« 25.) ' '^'^ ( 976 ) nombre de cas, des colorations d'une grande netteté, et, comme une trace de produit suffit pom- les développer, elles peuvent servir à caractériser les bases dont on n'aurait qu'une faible quantité à sa disposition. » Voici comment il convient d'opérer : » On met dans le fond d'un verre de montre une goutte de l'aminé à examiner, ou, si elle est solide, une quantité égale de cristaux; on y ajoute dix gouttes d'une solution renfermant 3 volumes d'acide acétique à 8° et 7 volumes d'eau ; la base se dissout eu général dans ces conditions; d'ailleurs il n'est pas nécessaire que la solution soit par- faite, les réactions colorées étant plus nettes avec un excès de base qu'avec un excès d'acide. Il est bon de faire simultanément l'expérience avec uoe solution alcoolique d'acide acétique à la même dilution; certaines bases, en eflet, sont insolubles dans l'acide acétique aqueux et, d'autre part, on obtient parfois en présence de l'alcool des colorations différentes dues à l'action de ses produits d'oxydation, de l'aldéhyde no- tamment; les deux expériences se complètent donc et peuvent être envisagées comme un contrôle l'une de l'autre. » Sur les parois du verre de montre, on répand quelques parcelles d'oxyde puce, puis, inclinant un instant Je verre, on met la solution acétique en léger contact avec elles : les colorations se manifestent instantanément. » Il faut en suivre et en noter le développement ainsi que les modifications. » Voici, parmi ces réactions colorées, celles qui m'ont paru les plus ca- ractéristiques ; on remarquera les différences auxquelles donnent lieu la plupart des cas d'isoméries : En présence de l'eau. Aniline Violet rouge très fugace ; passe de suite au brun rouge. Monoméliiylaniline Vert bleu, puis violet, bleu et enfin olive. Diméthylaniline Orangé, vert-pré, vert-olive, gris. Monoéthylaniline Vert bleu, bleu, violet, olive. Diélhylaniline Orangé vif, jaune. Benzylaniline Brun rouge, violet rougeàlre, gris. Méthylbenzylaniline Orangé, jaune verdâtre, vert gris. Élhylbenzylaniline Orangé. Diphénylamine Gris violacé très peu intense. Méthyldiphénylamine Rouge fuchsine, violacé, brun. Paratoluidine Rouge-sang vif, rouge brun. Orthotoluidine Vert-dragon, violet. Diméthylparaloluidine Brun vert, jaune sale. Diméthylorlhotoluidine Rouge orangé vif, orangé brun. En présence de l'alcool. Comme avec l'eau. Violet, violet rouge, olive. Orangé vert. Violet, violet noir, olive. Jaune verdâtre. Gris jaune, vert. Vert vif, vert bleu, violet. Olive, vert vif, olive. Vert vif, olive. Brun violacé. Rouge-sang vif. Violet rouge, violet brun, orseille. Brun vert, jaune sale. Brun vert, olive. ( 977 ) En présence de l'eau. Xylidines. i-méta a \ -meta p ' Violet bleu, gris noir. -iiiélanp;e dorllio et dépara / Parapliénylène diamine Vert bleu vif, brun. Métaphénylène diamine Brun. • Parapliénylène diamine dimé- Rouge fuchsine, violet bleu, violet thylée noir. Métaphénylène diamine dimé- Brun jaune peu intense. thylée Toluylènediamine(dubinitro) Brun rouge, vif. Naphtylamine a Violet bleu, très peu intense. Naphtylamine p Brun jaune, très peu intense. Diméthjlnaphtylaniine a Rouge garance vif, blanc opaque. Benzidine Bleu intense, très pur, violet, rouge. Télraméthylbenzidine Vert-pré orangé, en présence d'un ex- cès d'acide. Orthoanisidine diméthylée . . . Fuchsine violette, violet sale. Métaanisidine diméthylée.... Brun jaune. En présence de l'alcool. Violet très rouge, orseille. Vert bleu vif, brun. Brun. Rouge fuchsine, violet bleu, bleu noir. Brun jaune. Brun rouge vif. Violet bleu, très peu in- tense. Brun rougeâtre, très peu intense. Rouge garance, peu soluble. Solution jaune, précipité bleu. Vert-pré. Gris vert, olive. Brun jaune. CHIMIE iNDUSTRlEIiLE. — Nouveau procédé pour reconnaître la fraude dans les huiles d'olive. Note de M. R. Brullé. « Ce procédé est fondé sur l'emploi du nitrate d'argent dissous dans la proportion de 23 pour loo dans de l'alcool éthylique à 90". On opère de la façon suivante : » Dans un tube à essai, on verse 10""'= de l'huile à essaj'er, avec 5'='= de la solution alcoolique de nitrate d'argent, et on laisse environ une demi-heure au bain-marie, puis on observe la teinte des huiles : » 1" L'huile d'olive pure conserve sa transparence et prend une teinte d'un beau vert-pré ; » 2° L'arachide pure prend une teinte brun rougeâtre; » 3° Le sésame prend la coloration du rhum très foncé en couleur; » 4° Le colza devient noir, puis vert sale; » 5° Le lin prend une teinte rougeâtre foncée; » 6° Le coton devient noir; » 7° L'œillette devient noir verdàtre ; » 8° La cameline devient noire ; au jour, en inclinant le tube, elle présente une teinte rouge-brique. » ( 978 ) PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Recherches expérimentales sur la vaccwe, chez- le veau. Note de MM. Straus, Ciiambox et Mkxard, présentée par M. A. Chauveau. « Dans le cours de recherches que nous poursuivons depuis deux ans sur le cow-pox, chez le veau, nous avons obtenu quelques résultats expé- rimentaux nouveaux ou différents des résultats connus jusqu'ici. Nous les relaterons brièvement. )) I. Inoculation de la vaccine sur la cornée. — Avec une lancette chargée de lymphe vaccinale, on pratique une piqûre superficielle au centre de la cornée d'un veau, l'œil étant préalablement insensibilisé par la cocaïne. Au bout (le six à sept jours, le centre de la cornée devient opaque ; les jours suivants, l'opacité gagne en étendue, avec une vive congestion de la con- jonctive, du larmoiement et de la photophobie; la même opération faite avec la même lymphe sur un veau ayant acquis l'immunité par des inocu- lations cutanées antérieures ne provoque aucune lésion de la cornée. » Trois veaux ont été inoculés ainsi sur la cornée et ont présenté la kératite carac- téristique. On les soumet ultérieurement à des inoculations vaccinales faites sur la peau, pour s'assurer s'ils avaient acquis l'immunité. Dans un cas, la revaccination fut pratiquée vingt-cinq jours, dans un autre, vingt-huit jours après l'inoculation cor- néenne; aucune pustule ne se forma : les deux animaux avaient acquis l'immunité. Un troisième veau fut inoculé au ventre douze jours seulement après l'inoculation cor- néenne- on assista chez lui au développement d'une éruption régulière de pustules de vaccine. » Ces expériences montrent que l'insertion de la vaccine sur la cornée est possible; elle confère l'immunité, mais plus tardivement que l'inocu- lation cutanée qui la donne, comme l'on sait, déjà au bout de six à sept jours. La lenteur plus grande avec laquelle l'immunité est acquise à la suite de l'inoculation sur la cornée s'explique aisément par l'absence de vaisseaux dans cet organe. » Nous nous sommes aussi assurés que l'inoculation de la vaccine dans la chambre antérieure de l'œil détermine une vive inflammation de l'iris et de la cornée. Elle confère l'immunité aussi siirement et presque aussi rapi- dement que l'inoculation faite à la peau. » II. Injection intra-veineuse de lymphe vaccinale. — M. Chauveau a con- staté que, chez le cheval, l'injection intra-veincuse de vaccin crée l'immu- nité aussi sûrement que l'injection sous-cutanée ('). (') M. Chauveau a montré également que l'injection de lymphe vaccinale dans le C 979 ) » Dans l'espèce bovine, dit-il, il n'en est plus ainsi. La revaccination réussit tou- jours, si l'injection a été faite exclusivement dans le vaisseau, sans inoculation acci- dentelle du tissu conjonclif. On est, du reste, prévenu de cet accident par la petite tumeur qui ne manque pas de se développer. » Nous avons répété ces expériences sur le veau, mais avec des résultats différents. Constamment nous avons provoqué l'immunité. La quantité de Ij'mphe injectée dans la jugulaire a varié depuis la dose très grande de 2"^" à 3*^*^ jusqu'à celle d'une goutte ou d'une fraction de goutte. Le dispositif adopte pour l'injection était tel que la contamination du tissu cellulaire autour du vaisseau était à peu près sûrement écartée. Du reste, l'absence du noyau d'induration au lieu de l'injection était une garantie que celle-ci était exclusivement intra-vasculaire. » L'injection intra-veineuse de quantités même très faibles de vaccin entraîne donc, chez le veau, l'immunité complète, sans autres manifesta- tions générales ou locales. » III. Transfusion du sang de veau en pleine éruption de cow-pox. — Des recherches ont été déjà faites sur ce point, mais avec des résultats contra- dictoires. M. Chauveau, dans les expériences célèbres qu'il fit pour la Com- mission lyonnaise, transfusa dans un cas 5ooS"', dans l'autre looo^'' de sang pris sur des chevaux présentant une belle éruption dans les veines de deux jeunes chevaux. Les résultats ont été négatifs et ces deux chevaux furent plus tard inoculés sur la peau avec succès. Maurice Raynaud injecta dans la jugulaire d'un veau 25oS'' de sang emprunté à une génisse au sixième jour d'éruption vaccinale. Quinze jours après, il fit des inoculations d'épreuve qui demeurèrent stériles. Raynaud fit, sans doute, d'autres expériences avec des résultats différents, car un an plus tard il s'exprime ainsi : » La transfusion, même à doses massives, du sang vaccinal, n'est, le plus souvent, suivie d'aucun effet vaccinal; après, comme avant la transfusion, l'animal reste apte à contracter la vaccine {'). » » Nos expériences de transfusion étaient pratiquées de la façon suivante : les deux veaux étaient solidement fixés sur la table à vaccination; une canule de verre était in- troduite dans la carotide du veau devant fournir le sang, une autre dans la jugulaire du veau sain ; la communication était établie par un tube de caoutchouc, le tout préa- lablement stérilisé et l'opération faite aussi aseptiquement que possible. Pour ap- tissu cellulaire sous-cutané, chez le cheval, le bœuf et l'enfant, amène la formation d'un noyau induré, sous-cutané, qui se dissipe lentement et qui donne toujours l'im- munité. Nous avons pu vérifier ce fait chez le veau. ') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 453 et iSiy; 1877. — Bulletin de l'Académie de Médecine, p. 878; 1878. ( 98o ) précier la qnanlilé de sang transmis d'un veau ù l'autre, on pesait le premier veau avant et après la transfusion. » Dans une première expérience, ^oofde sang furent transfusés d'un veau en érup- tion vaccinale au septième jour à un veau sain. Inoculé quinze jours après, ce dernier présenta une éruption régulière de pustules vaccinales. » Dans trois autres expériences, la transfusion fut faite avec des quantités de sang bien plus considérables (4''8 à 6^^). Les veaux soumis à la transfusion de ces doses énormes de sang vaccinal la supportèrent parfaitement. Inoculés deux ou trois semaines après, aucune éruption ne se manifesta. » Ces expériences établissent que l'immunité peut être conférée au veau par la transfusion du sang provenant d'un veau en pleine éruption de vaccine. Mais, pour obtenir cet effet avec une certitude à peu près com- plète, il f mil transfuser des quantités très considérables de sang {[^^^ à 6"'^). La transfusion de 4ooS'" dans une de nos expériences, celle de SooS'' et de I ooos"" dans les deux expériences de M. Chauveau sur le cheval n'ont donné aucun résultat. Il en faut conclure que le microbe (encore inconnu, delà vaccine existe dans le sang, pendant la période d'éruption, mais en très petite quantité, probablement à l'état d'unités seulement, éparses dans la masse totale du sang. » I^' . Transfusion du sang dun veau ayant l'immunité vaccinale à un autre veau. » Un veau est inoculé sur le ventre par une centaine de scarifications, le 2 avril 1890; l'éruption se produit régulièrement. On conserve le veau, désormais revêtu de l'im- munité, pendant sept semaines. Le 26 mai, on le pèse ; son poids est de i48''°. On pra- tique alors la transfusion à un autre veau, à qui l'on avait fait préalablement une sai- gnée déplétive de 3''? environ. Quinze minutes après qu'on a établi la communica- tion, l'animal qui fournit le sang est pris de convulsions et meurt. On le pèse aussitôt et on constate qu'il a perdu S''?, 5oo de son poids : c'est donc à peu près le poids du sang transfusé dans la veine du veau sain. Celui-ci supporte parfaitement l'opération. Le i3 juin (dix-neuf jours après), on l'inocule au ventre ; une éruption vaccinale ré- gulière se développe. )) Cette expérience est particulièrement instructive. Elle montre que l'on peut transfuser la presque totalité an sang d'un veau ayant l'immunité vaccinale à un autre veau, sans néanmoins conférer à ce dernier l'immunité. » V. Injection sous-cutanée de lymphe vaccinale. — 5'^'' de lymphe vacci- nale, fraîchement recueillie sur le veau, sont mêlés au même volume de bouillon stérilisé; le mélange est filtré sur un filtre de plâtre à l'aide du vide de la trompe. On injecte 4"" f^u filtrat dans le tissu cellulaire sous- cutané d'un veau. Pas de noyau d'induration au point de l'injection ; l'ani- mal, inoculé quinze jours après, présente une belle éruption vaccinale. » Ainsi, l'injection sous-cutanée d'une quantité relativement très con- (98i ) sidérable de lymphe vaccinale, privée par la filtration de tout élément figuré, ne produit aucun phénomène local en général et ne donne pas l'immunité. » M. A. Chauveau, à l'occasion de cette Note de MM. Slraus, Chambon et Ménarcl, fait remarquer que la vaccine fait partie du groupe de maladies virulentes sur lesquelles il a fait porter ses premières expériences sur la détermination de la nature intime du virus. Ces maladies sont la vaccine, la variole, la clavelée, la morve. « Par diverses méthodes reposant sur la diffusion, la dilution, le lavage et la décantation, je suis arrivé, dit-il, à démontrer que l'agent actif des humeurs virulentes est un élément corpusculaire. Or il est très remar- quable qu'en ce qui concerne trois de ces maladies, la science en est restée exactement au point oi!i je l'avais amenée en 1867, sur la question de l'agent infectieux qui intervient dans la production de chacune de ces maladies. Grâce à MM. Bouchard en France, Schùtz et Lœfler en Alle- magne, l'élément infectieux'de la morve est maintenant bien connu : on sait que c'est un microbe qui j)eut être cultivé in vitro, en dehors de l'éco- nomie animale. Mais, pour la vaccine, la variole, la clavelée, on ne sait rien de plus que ce que j'ai démontré en 1867, à savoir que l'agent infec- tieux est un élément corpusculaire. » Cet élément sera sans doute cultivé un jour, en dehors des humeurs de l'animal vivant ; mais il est curieux que toutes les tentatives faites jusqu'ici pour obtenir cette culture aient complètement échoué. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Action physiologique delà morphine chez le chat. Note de M. L. Guinard, présentée par M. A. Chauveau. « Dans le cours de recherches sur l'anesthésie des petits animaux, j'ai été amené à étudier l'action de la morphine chez le chat. Cette action, que l'on pourrait croire semblable à celle que l'on observe ordinairement chez le chien, est bien différente et ne se manifeste jamais par le sommeil et la prostration narcotique. Elle est toujours caractérisée, au contraire, par une excitation remarquable, proportionnelle, en intensité, avec la dose de médicament : excitation accompagnée de désordres évidents dans les fonctions du cerveau et se terminant, si la dose est trop forte, par une pé- riode de convulsions, qui se continue jusqu'à la mort du sujet. ( 982 ) » J'ai fait dix-neuf expériences sm' des sujets différents, auxquels la morphine a été administrée, par la voie hypodermique ou la voie vei- neuse, aux doses de os^ooo.^, os^ooI, oe'',oo2, o8^0I, os>',o2, os%o5, oS'', 06, oS'',og par kilogramme d'animal, et dans toutes ces expériences je n'ai jamais rencontré un seul chat présentant le moindre signe de stu- peur morphinique. » Un résumé très succinct d'un de mes derniers essais donnera une idée des phénomènes provoqués par la morphine chez les chats. » 8 décembre 1890. — Chatte pesant a''?, 5oo reçoit, dans le tissu conjonctif sous- cutané, o5'',ooo8 de chlorhydrate de morphine. 10 minutes après vomissements. Très légère excitation après 3o minutes. Nouvelle injection de o§'',oo!7, i heure 20 après la • première. L'excitation très légère du début ne s'accentue pas, et l'animal, soit dans ses allures, soit dans son attitude, ne présente rien d'extraordinaire. » 2 heures 20 après la seconde injection, on en pratique une troisième de oS"',oo25. Cette fois l'hyperexcitabilité s'accuse plus nettement, et, s'exagérant graduellement, devient très marquée. Le chat ne peut rester en place, il s'assied sur son derrière et se relève à tout moment; il se déplace dans sa cage, tourne dans tous les sens, cherche à s'accrocher avec ses grilles, se jette à la renverse et roule sur le dos. Un intervalle d'une heure un quart s'étant écoulé depuis la dernière injection, on fait une nouvelle piqûre de oS'', 01. Celle-ci porte l'excitation à son maximum et rend très manifestes les désordres cérébraux. L'animal, très agité, a des hallucinations, il regarde dans le vide et gronde comme un chat furieux. Cependant il n'est pas agressif; le plus léger bruit l'effraye et le fait tressaillir. Si on le promène en laisse dans le laboratoire, il part en courant, cherchant à se cacher, mais ne peut rester longtemps dans les coins où il va se blottir, pendant quelques instants. » Une analyse détaillée des principales fonctions nous apprend d'abord que les fonctions du cerveau sont profondément troublées. L'animal est dans une sorte d'ivresse agitante qui, à aucun moment, n'est suivie de stupeur et de sommeil. Pendant tout ce temps-là, il ne paraît pas distinguer nettement les objets, a des mouvements désordonnés et sans suite, ne répond à la voix que par des signes de frayeur et se précipite contre les grilles de sa cage qu'il semble ne pas apercevoir. » J'ajouterai que l'hyperexcitabilité réflexe est très grande, que la pupille est di- latée, que la respiration et le cœur sont accélérés et que la pâleur des muqueuses ainsi que le refroidissement des organes périphériques indiquent une vaso-constric- tion qui se prolonge pendant toute la durée de l'action du médicament. De plus, les mouvements ne sont pas sensiblement gênés et le chat ne prend pas cette attitude hyé- noïde si caractéristique du chien morphinisé. La dose n'étant pas augmentée, l'animal revient graduellement à l'état normal et sans présenter le moindre signe de narcose morphinique. » Avec les doses fortes, tous les symptômes précités s'accentuent, la pé- riode d'excitation est plus violente, mais elle est suivie, en outre, d'une période convulsive analogue à celle qui a été décrite, chez le chien endormi, ( 98:^ ) par MM. Anihlard et Grasset. Cette période de convulsion débute par des contractions partielles dans les muscles de la face et des oreilles; ces con- tractions s'étendent bientôt aux pattes, deviennent de plus en plus fortes et répétées, et aboutissent finalement à des accès de tétauisme véritable qui se montrent une ou deux fois et se terminent, lorsque la dose est mor- telle, avec la vie du sujet. )) Contrairement à ce qu'on observe chez les autres espèces, les jeunes chats paraissent moins sensibles à l'action de la morphine que les chats âgés; et, chez tous les sujets de cette espèce, pour lesquels la morphine est constamment excitante, elle demeure toujours un synergique excellent des anesthésiques. Ainsi un chat, en pleine excitation morphinique, s'endor- mira beaucoup plus facilement et beaucoup plus profondément par le chloroforme, que si ce médicament lui était administré seul et sans piqûre préalable de morphine. De plus, lorsque le chat, morphinisé et anesthésié, se réveille, l'excitation réapparaît comme avant l'administration de l'anes- thésique. » En résumé, la morphine est toujours, et à quelque dose que ce soit, un excitant et un convulsivant énergique pour les chats. Mais elle a cependant une action telle sur ces animaux, que leurs centres nerveux, bien qu'ex- cités à l'excès, sont comme ébranlés et affaiblis, et cèdent beaucoup plus facilement à l'action des anesthésiques. » D'autre part, ces effets d'excitation remarquable, constatés chez un animal très nerveux, pourraient être rapprochés des phénomènes de même ordre, observés en espèce humaine, particulièrement chez les femmes, où on rencontre quelquefois des sujets pour lesquels la morphine n'est jamais un calmant. » M. Milne-Edwards, à la suite de cette Communication de M. Guinard, annonce que, en vue de pratiquer certaines opérations sur les grands fauves de la Ménagerie du Muséum (lions, tigres et panthères), il a essayé l'action de la morphine sur les chats : il n'a jamais pu obtenir l'anes- thésie, soit qu'il ait fait ingérer cette substance avec les aliments, soit qu'il l'ait employée en injections sous-cutanées. Les tigres et les lions sont également réfractaii'es à l'action stupéfiante de la morphine. C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N° 25.) 1^1 ( 9«4 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — De l'aclion excitatrice et inhibitoirc du nerf en dessèchement sur le muscle; par M. ÎV. Wede.vsky. « Le nerf moteur soumis à la dessiccation lenle commence, après un cer- tain temps, à exciter son muscle. Les phénomènes musculaires provoqués par ce procédé peuvent être répartis dans les trois stades suivants: » Premier stade. — Le muscle produit d'abord des secousses faibles et rares, ensuite plus fortes et plus fréquentes. » Deuxième stade. — Le muscle entre en tétanos permanent, de forte in- tensité. » Troisième stade. — La contraction tétanique devient de plus en plus faible et bientôt le muscle se relâche presque complètement. » On pourrait croire qu'il n'y a rien de plus facile que d'expliquer le troisième stade, en admettant, soit que le nerf trop desséché n'excite plus son muscle, soit que le muscle est arrivé à un tel degré d'épuisement qu'il cesse de répondre aux excitations. Si probables et plausibles que puissent être ces deux explications, elles ne répondent pas à la réalité et doivent faire place à une troisième interprétation. Comme nous le verrons plus loin, le nerf desséché envoie encore au muscle, dans ce troisième stade, des impulsions, même plus fortes que celles que le muscle recevait dans le deuxième stade; d'autre part, nous verrons aussi que le muscle est loin d'avoir perdu à ce moment sa contractilité. Si malgré tout cela il ne se contracte pas, c'est parce qu'il tombe alors dans un état particulier, notamment dans un état d'arrêt. » Cette interprétation m'a été suggérée par mes recherches précédentes sur le tétanos électrique (' ). J'ai supposé que la chute assez rapide du té- tanos pendant le troisième stade peut provenir de ce que le nerf stimule fortement l'appareil terminal, comme cela a lieu avec l'irritation pessimum du courant électrique. M. K. Saint-Hilaire, étudiant à l'Université de Saint-Pétersbourg, a soumis, sur mon conseil, celte idée à une étude spé- ciale, et.ses expériences sont venues confirmer la supposition que je viens d'avancer. (') Des corrélations entre l'irritation et l'aclicité fonctionnelle dans le tétanos (Saint-Pétersbourg; en russe, avec i3 planches). Voici les conclusions de cette Étude, qui ont fourni les principes utilisés dans le présent travail : « Les courants induits à succession rajiide, appli(|ués à l'appareil iieuro-musculaire, ( 985 ) » Le muscle gaslrocnémieii étant en communicalion avec un mj'ograplie, M. Sainl- Hilaire soumet la moitié supérieure du nerf sciati([ue à 'la dessiccation par l'air, tan- dis que la moitié inférieure et le muscle se trouvent soustraits à la dessiccation. De temps en temps il irrite le muscle (ou un point du nerf près du muscle) par les cliocs induits à une seconde d'intervalle et d'une intensité maximiun. » Dans le premier stade de l'expérience, comme on peut le présumer, les secousses produites par les chocs induits se superposent aux. contractions faibles provoquées par le nerf en dessèchement. » Dans le deuxième stade, l'irritation électrique n'ajoute rien au tétanos intense, ce qui est facile à expliquer. Mais la même chose se répète aussi dans le troisième stade : le choc induit reste sans elî'et visible, ou ne provoque qu'une contraction à peine appréciable. Ce dernier fait donne à réfléchir. Si le nerf desséché n'excite plus à cette époque le muscle, pourquoi le choc induit, appliqué au muscle, ne peut-il produire des secousses? On pourrait croire que cela a pour cause la fatigue muscu- laire. Mais alors, comment est-il possible que le muscle qui a exécuté, il y a quelques secondes seulement, de fortes contractions tétaniques, ait perdu si vite toute sa con- tractilité, de sorte qu'il ne répond même pas à un choc électrique maximum? En effet, il suffit de couper toute la partie desséchée du nerf, pour que les chocs induits recommencent à l'instant même à donner de Jortes secousses et gardent leur action excitatrice durant un temps bien long. » Cette démonstration prouve que le muscle est loin d'être bien épuisé. Il ne reste qu'à admettre que dans le troisième stade le nerf continue à en- voyer au muscle encore des impulsions, lesquelles, au lieu de produire des contractions, provoquent dans l'appareil périphérique une action d'arrêt. » On pourrait faire contre cette conclusion l'objection suivante : le muscle peut être Q^icore un peu contracté durant le troisième stade (le relâchement du muscle n'étant pas complet, ce qui est vrai pour beaucoup de cas); il s'épuise incessamment par ce tétanos faible, et c'est pour cela que sa contraction ne peut plus être augmentée par les chocs induits. Si, d'autre part, le muscle réagit par des secousses après l'ablation du nerf desséché, c'est qu'il a eu le temps de se rétablir dans les intervalles relati- vement longs (une seconde). Pour écarter cette objection, M. Saint-Hilaire a remplacé, au début de l'expérience, les chocs induits isolés par le courant tétanisant d'une in- exercent une double action sur le muscle : tantôt ils l'excitent et provoquent une contraction musculaire, tantôt ils dépriment son excitabilité et produisent le relâche- ment du muscle, (état analogue à celui que 'présente l'arrêt du cœur sous l'influence de l'irritation des pneumogastriques). » C'est d'une combinaison déterminée de la fréquence et de l'intensité des courants irritants que dépend l'apparition de l'un ou de l'autre de ces deux eflets contraires. Pour qu'une préparation neuro-musculaire passe d'un tétanos intense à l'état de dé- pression de l'action musculaire, il suffit, si les courants irritants sont d'intensité maxima, de les rendre plus fréquents; ou, s'ils sont assez fréquents, mais pas assez forts, d'en augmenter l'intensité. » ( 986 ) tensilé modérée. Ces courants, appliqués dans le troisième stade, provoquent des contractions insignifiantes ou même nulles; mais, aussitôt que l'on coupe le nerf desséché, ils se montrent de nouveau capables de produire des contractions tétaniques violentes. » Pour que le nerf exerce une action déprimanle, il faut que l'excita- tion due à la dessiccation soit encore plus forte que dans les deux stades précédents. C'est ce que M. Saint-Hilaire a prouvé de la manière sui- vante : » On pose la partie inférieure (non desséchée) du nerf sur un mince tube en verre, et quand les fortes contractions du muscle font place au relâchement bien prononcé, on fait circuler dans le tube un courant d'eau de — 2''C.; on voit alors que le muscle est de nouveau pris de contractions tétaniques, qui disparaissent à leur tour, si l'on fait circuler dans le tube un courant d'eau à 20" C. » Comme on le voit, c'est en affaiblissant par l'action du froid la con- ductibilité du nerf et, par conséquent, en diminuant l'intensité des impul- sions transmises par le nerf au muscle, que nous faisons apparaître les contractions musculaires. En effet, les mêmes changements de tempéra- ture, exécutés dans le premier stade ou dans le deuxième, déterminent, au contraire, un affaiblissement des contractions. D'ailleurs, c'est le même procédé dont je me suis servi dans mes expériences sur la tétanisation électrique et cjue j'ai soumis à un contrôle des plus rigoureux, vu que l'irri- tant électrique peut être facilement manié et exactement dosé (' ). » Les recherches de M. Saint-Hilaire me permettent de formuler la con- clusion suivante : » Le dessèchement du nerf, tout aussi bien que le courant interrojnpu, suivant son intensité, agit sur le muscle de deux façons : il le stimule et provoque une contraction, ou bien il déprime son excitabilité et provoque son relâchement . » Ces expériences peuvent être facilement vérifiées. Si le dessèchement du nerf arrive à produire un tétanos violent, il produira aussi des phéno- mènes d'inhibition. Pour que ces expéinences réussissent, il faut éviter de se servir de grenouilles épuisées par une captivité prolongée. » (') Mon point de vue sur le phénomène analysé fait supposer que, dans ie troisième stade, la stimulation du muscle venant du nerf devient non seulement plus forte, mais aussi peut-être plus fréquente. Celle supposition sera contrôlée plus tard, au moyen du téléj)hone. ( 9»? ) ZOOLOGlli. — Le dimorphisme des mâles chez- les Crustacés amphipodes ('). Note de M. Jules Bonnier. « Oa sait que Fritz MùUer a signalé depuis longtemps dans le genre Orchestia, outre le dimorphisme sexuel, un autre dimorphisme chez les individus mâles d'une même espèce {0 . Darwinii Mi\\\^\-) . Depuis, Blanc a attiré l'attention sur un fait du même genre chez l'Orchestie de nos côtes (0. littorea Montagu). Des phénomènes analogues ont été aussi indiqués parpIusieurscarcinologisles,Metzger, G.-O.Sars, Chilton, Stebbing, chez d'antres genres d'amphipodes et aussi dans divers groupes de Crus- tacés. Dans le cas le mieux étudié, celui du Cambarus, Walter Faxon a démontré qu'il s'agit, non d'un vrai dimorphisme chez les mâles, mais bien d'une succession de formes dont l'une est uniquement adaptée à l'accouplement, tandis que l'autre y est impropre. Selon ce dernier au- teur, c'est dans un phénomène similaire qu'il faut rechercher l'explication du prétendu dimorphisme signalé dans les autres groupes des Crustacés. )) J'ai pu examiner, chez les amphipodes, deux de ces cas, qui donnent complètement raison à Faxon. » Le premier se rapporte à YOrchestia littorea déjà étudiée par Blanc : il a montré qu'à côté de la forme mâle bien connue, caractérisée par le renflement si spécial des méropodite et carpopodite du septième pé- réiopode, il existait une autre forme, ne différant de la première que par l'absence de cette modification, et, ajoute-t-il, cette seconde forme ne peut être considérée comme un état jeune du mâle, puisque les testi- cules sont en pleine maturité. Ces deux formes ont été revues par plusieurs naturalistes et je lésai retrouvées sur les plages du Boulonnais. J'ai d'abord constaté que le mâle typique était surtout commun pendant la belle saison et beaucoup plus rare au printemps et à l'automne ; que celui-là seulement pouvait s'accoupler : c'est donc, comme chez les Cambarus, une forme spé- cialisée en vue de la reproduction. Les renflements du méropodite et du carpopodite ont pour but, en augmentant la force de l'articulation, d'affer- mir davantage la dernière paire de péréiopode, sur laquelle s'arc-boute le mâle pour maintenir la femelle pendant l'accouplement, qui s'effectue hors de l'eau. La deuxièmeforme, quines'accouple/âmaw, présente bien, surtout (') Travail du Laboratoire de Zoologie de Wimereux (Pas-de-Calais) ( 9^^ ) en été, des spermatozoïdes; mais ceci n'est pas, comme le croient Blanc et Th. Barrois, une objection à notre manière de voir : on connaît d'autres Crustacés chez lesquels les testicules sont déjà en pleine maturité alors qu'il faut encore une ou plusieurs mues (chez les Lernéens, par exemple) pour que le mâle puisse copuler. Dans le cas actuel, il suffit d'une mue, et j'ai même trouvé des individus tératologiques ne présentant la modifica- tion caractéristique du mâle adulte que sur un seul péréiopode, alors que la patte correspondante ressemblait à celle qui a été décrite par Blanc pour sa deuxième forme mâle. » L'autre observation se rapporte à un petit amphipode commun dans les plages de sable de Wimereux , Bathyporeia pilosa Lindstrom. Avec cette espèce, Spence Bâte en décrivit deux autres : B. pelagica, qui doit être considérée comme la femelle de l'espèce précédente, et B. Robertsoni, caractérisée surtout par le grand développement des antennes inférieures et par la présence sur celles-ci d'un grand nombre d'organes sensoriels, désignés sous le nom de calceoli. Stebbing vit dans cette dernière forme le mâle jeune de la même espèce, manière de voir qui ne fut admise ni par G.-O. Sars ni par Chevreux, qui considérèrent l'espèce comme suffisam- ment caractérisée. En examinant l'état des testicules dans un grand nombre d'exemplaires, je ne trouvais, pendant l'été, de spermatozoïdes mûrs que dans la forme Robertsoni; tandis que dans la (orme pilosa, à antenne courte sans calcéoles, la glande génitale ne renfermait que des spermatocytes. Quelques individus cependant, sur le point de muer, présentaient des sper- matozoïdes adultes; mais alors leurs antennes, qui ne portaient à l'exté- rieur que des poils chitineux, laissaient voir par transparence la nouvelle antenne, munie à chaque article d'une calcéole déjà très développée. 11 s'agit donc encore ici de formes successives et celle qu'on a appelée Robert- soni doit être considérée comme le mâle modifié pour l'accouplement, ce que la présence d'organes sensoriels très différenciés pouvait faire prévoir a priori. L'allongement des antennes et le développement des calcéoles constituent une sorte de parure de noce, qui disparaît quand la période de reproduction est terminée, car on trouve des mâles à antennes courtes sans calcéoles, de taille beaucoup plus considérable que ceux qui ont été désignés par Spence Bâte sous le nom de B. Robertsoni. 1) Il est donc très probable que ce qu'on a appelé le dimorphisme des mâles chez les Crustacés n'existe pas en réalité, et qu'on a eu affaire ou à des phénomènes de progénèse, comme chez les Épicarides, ou, comme dans les cas cités plus haut, à une adaptation particulière du sexe mâle en ( 9^9 ) vue de l'accouplement. Ces faits sont donc absolument comparables aux changements de plumage chez les oiseaux, ou de coloration chez les pois-^ sons, pendant la période d'activité sexuelle. » ZOOLOGIE. — Sur la reproduction des Aulolyleœ, Note de M. A. Malaquin, présentée par M. Lacaze-Duthiers. « I. FoRM.\.TioN DES STOLONS. — J'ai étudié ce phénomène chez les trois genres /1m/o(W«5 Grube, Myrianida Milne-Edwards et Procerastea Langer- haus. 1° Genres Autolylus ei Myrianida. — Chez les Autolytus pictusYXûer?, et A. rubropunctalus Grube, le stolon unique naît aux dépens d'un certain nombre de segments préformés; le lobe céphalique apparaît sur un seg- ment déterminé, voisin du proventricule. C'est donc purement un phéno- mène de scissiparité. » Chez les Autolytus Ehbicnsis de Saint-Joseph , A . brachycephalus Maren- zeller, A. Ednarsii de Saint-Joseph, à chaîne de stolons, le premier stolon qui prend naissance sur la souche naît de la même façon que précédem- ment, par scissiparité. Les stolons suivants prennent naissance entre le premier stolon et la souche et sont dus à un bourgeonnement. H y a donc, dans ce cas, scissiparité et bourgeonnement à la fois. » Chez la Myrianide il existe des phénomènes de bourgeonnement non compUqués de scissiparité. Les observations que j'ai pu faire des difïérentes phases de la génération alternante me permettent d'identifier la M. fasciata de Milne-Edwards et la M. maculata de Claparède. » Lorsqu'il y a bourgeonnement, l'anneau qui prolifère est \e pré-anal chez la Myrianide (et certains Autolytus); c'est celui qui est contigu au pre- mier stolon chez les Autolytes. Le segment anal n'intervient jamais dans la prolifération de nouveaux zoonites : c'est, en effet, un segment trop diffé- rencié dès l'origine. De même que chez les Cestodes [epygidium (la pseudo- tête) est suivi d'une partie, le col, non différenciée, non annulée et en prolifération, de même il existe ici, immédiatement en avant du segment anal, un zoonite formateur ne présentant pas d'appendices. Il est rempli par du tissu embryonnaire en voie de prolifération. Lorsqu'il existe ainsi un zoonite formateur, il donne naissance, lorsqu'il y a une surface libre, à une /e/e nouvelle si la surface est proximale (bourgeonnement centrifuge), à un pygidium si la surface est dislale (bourgeonnement centripète). Ces ( 990 ) deux cas se présentent dans les phénomènes de réintégration. S'il y a •contact du zoonite formateur avec un stolon, il y a encore formation d'un pygidium sur la face distale. Le segment anal joue pour ainsi dire le rôle d'isolateur : il sépare deux individualités qui vont s'accentuant de plus en plus. Il y a alors arrêt de prolifération sur la face distale où s'est formé le pygidium. Le zoonite formateur donne naissance sur la surface opposée à de nouveaux zoonites qui deviennent semblables à ceux qui les précèdent, en se différenciant de plus en plus vers la région céphalique. » La zone de nouvelle formation est incolore et transparente. Le zoonite formateur est plus long que les zoonites qui le précèdent. Sur ce segment d'abord indivis, on voit apparaître deux sillons latéraux qui convergent et se rejoignent sur la ligne médiane, constituant un zoonite nouveau contigu à celui le plus nouvellement formé. Les rudiments de pied, puis les cirres dorsaux, puis les soies et l'acicule se différencient successivement. Les premiers zoonites sont à l'origine presque entièrement pleins ; le tube diges- tif qui possède une lumière très petite estaccolé par sa paroi externe contre les parois du corps épaissies et formées par le tissu conjonctif embryon- naire. Dans le cas de bourgeonnement d'une chaîne de stolons, il existe ainsi une zone de prolifération en avant de chacun des pygidiums des stolons. En outre il en existe une qui est la zone d'accroissement de la souche entre le dernier segment de la souche et la tète du dernier stolon formé : c'est elle qui a produit toutes les autres. J'ai ainsi observé chez la Myrianide une souche de 66 segments suivie de 29 stolons mâles comptant ensemble plus de 45o segments et 3o zones en voie de prolifération active. » 2" Genre?, Procerastea. — J'ai observé la reproduction à peine connue de ce genre chez P. Halleziana, nouvelle espèce caractérisée par un pha- rynx armé d'un cercle de 20 dents et par une trompe présentant une anse et s'étendant sur 5 segments. Il n'existe chez cette espèce qu'un seul sto- lon à la fois dont la tête se forme sur le i4* segment, comme chez P. nenia- todes Langerhaus. Mais le phénomène de scissiparité se complique d'un bourgeonnement médian avant l'apparition de la tête, bourgeonnement dont le siège réside en avant du 20* avant-dernier segment. Les phéno- mènes d'accroissement sont les mêmes que ceux décrits plus haut. Seule- ment le bourgeon proliférant ne donne de segments qu'en avant : la surface distale n'étant ni en contact avec une surface libre, ni avec une tête de stolon, ne prolifère pas de pygidium. » II. Accroissement DES stolons. — a. Pulyhoslrichus. Le segment qui se différencie morphologiquement le premier est le segment anal, caractérisé ( 991 ) par sa positioa et par ses deux cirres beaucoup plus longs et plus épais que les suivants et les précédents. Les stolons encore très jeunes de laMjria- nide sont constitués ainsi par un pygidium, par une zone de prolifération précédée de quelques segments de plus en plus différenciés. Le lobe céplia- lique apparaît sur le premier de ces anneaux, contigu au segment anal du stolon qui le précède. Il en résulte que le zoonite/oi mal eur donne naissance immédiatement aux deux segments les plus différenciés : i*" le segment qui bourgeonne la tête, 2" le pygidium. Les segments les premiers formés par la suite sont ceux qui renferment les organes génitaux. Le lobe céplialiqne nait par un épaississement dorsal s'accroissant davantage sur les côtés et laissant par conséquent une échancrure médiane qui persiste chez l'adulte. Les palpes bifurques, l'antenne médiane, les yeux inférieurs et supérieurs, puis les antennes latérales, lorsqu'elles existent, apparaissent successi- vement. » b. Sacconereis. — La lête de la Sacconereis se forme de la même manière que celle du Polvbostrychus. Les antennes médiane et latérales apparaissent eu même temps et se développent également. Les palpes du mâle ont disparu (excepté peut-être chez la Sacconereis (V Aulolytas roseus Clap.) Les antennes latérales et les palpes chez les mâles et les femelles ont donc un développement inverse. Dans le genre Procerastea les formes sexuées présentent avec la souche un dimorphisme bien plus considérable que dans les deux autres genres. Tandis que dans la souche les pieds sont rudimentaires et les cirres dorsaux absents, les formes sexuées 6 et 9 ont une deuxième région avec cirres dorsaux bien développés et cylindri- ques, comme chez les Autolytes, pieds normalement développés avec soies composées et soies natatoires. » La 5acco«e/-ew adulte de la Mvrianide a 34 segments. Le sac ovigère s'étend du 11* au 24* segment. Il renferme 43 gros œufs orangés et opaques; il est de nature cuticulaire, à paroi très mince et transparente. La segmenta- tion de l'œuf, dont j'ai suivi les premiers phénomènes, est épibolique. » ZOOLOGIE. — Sur la faune apidologique du sud-ouest de la France. Note de M. J. Pérez, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Le sud-ouest aquitanien de la France est exceptionnellement riche en Hyménoptères mellifères. Cette portion limitée de notre territoire contient, sur une surface vingt fois moindre, autant d'Abeilles que l'Alle- magne tout entière, y compris les provinces allemandes de l'Autriche. C. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N° 25.) '33 ( 992 » Près de 5oo espèces, exactement 4891 réparties en 43 genres, composent cette riche population de Mellifères. Sur ce nombre : » 66 sont exclusivement alpines, c'est-à-dire habitent exclusivement la montagne; » 196 sont communes à la plaine et à la montagne; » 227 sont propres à la plaine. » D'où il résulte que : » 196 + 66, soit 262, habitent la montagne ; » 196 -+- 227, soit 423, habitent la plaine. » L'étude de cette faune apidologique, sa comparaison avec celle d'autres contrées, conduisent aux propositions suivantes : » i" Les Apiaires, et probablement la plupart des Hyménoptères, échap- pent par leur grande mobilité aux principales causes qui déterminent la spécialisation des faunes locales. » 2" L'indifférence de la plupart de ces anitiiaux, quant aux espèces végétales qui les nourrissent, ajoute encore à la facilité d'extension de leurs habitats. » 3° Rarement une espèce se voit répandue d'une manière uniforme et continue sur toute l'étendue de l'aire limitée par ses habitats extrêmes. Cette continuité n'est guère le cas que d'un petit nombre d'espèces parmi les plus communes. Le plus souvent, les divers habitats d'une espèce se trouvent disséminés, séparés par des intervalles plus ou moins considé- rables, où elle paraît manquer totalement. » Des différences dans les conditions locales, en tant que nature du sol et spécialité de la flore, ne peuvent rendre compte de cette dissémination discontinue de la majorité des espèces. Elle résulte de causes purement accidentelles qui, à un moment donné, ont dû anéantir tous leurs repré- sentants dans telle localité où elles sont actuellement absentes. De tels changements n'exigent parfois qu'un temps très court pour se produire, et l'observation permet alors de les constater. » 4" L'extension des espèces est, en général, fort vaste en longitude, beaucoup moins en latitude. » D'un bout à l'autre de l'Europe, de l'ouest à l'est, on voit se répéter à très peu près les mêmes espèces. La très grande majorité des espèces oc- cidentales se retrouvent en Russie. Au delà du Caucase et de i'Oiu'al, la faune des Mellifères ne se modifie encore que très lentement, si bien que prés des trois quarts des Mellifères de la Mongolie sont des espèces euro- péennes. Celles même de l'Europe occidentale y comptent pour près de la moitié. » Suivant le sens d'un méridien, la population des Mellifères, beaucoup 903 ) plus variable que dans le sens d'un parallèle, se modifie encore bien plus lentement qu'on ne pourrait s'y attendre. Sans doute, en descendant du nord au sud, à partir de l'Angleterre on de la Scandinavie vers la Méditer- ranée, on voit, pour ainsi dire à chaque pas, surgir des espèces inconnues dans les régions septentrionales, et ces apparitions successives finissent par modifier sensiblement la faune. Mais ce qu'il y a de remarquable, c'est la longue persistance des espèces septentrionales, la lenteur de leur dispari- tion à mesure que l'on avance dans le Midi, en sorte que les espèces qui s'ajoutent font bien plus que compenser celles qui disparaissent. Le tiers au moins des espèces septentrionales traversent l'Espagne, l'Italie, la Sicile, franchissent la Méditerranée et pénètrent dans la Barbarie. )) Pour ce qui est du Sud-Ouest, des iqS espèces qui habitent les lies britanniques, toutes, sauf onze, se retrouvent dans l'Aquitaine; des iqS qui vivent en Scandinavie, 21 seulement n'y ont pas été rencontrées. )) Contre ces 170 ou 180 Abeilles septentrionales, !ioo environ repré- sentent l'apport propre an Sud-Ouest : 3oo espèces acquises pour une vingtaine de perdues. C'est, en grande majorité, par des acquisitions nou- velles que la faune se modifie suivant la latitude; les pertes n'y contri- buent que pour une part insignifiante. » 5*^ Les Abeilles alpines du Sud-Ouest, c'est-à-dire les Abeilles qui, dans les Pyrénées, habitent exclusivement la montagne, ne comptent qu'une faible minorité d'espèces septentrionales. Le plus grand nombre sont inconnues dans le Nord, en sorte que l'altitude n'augmente pas les ana- logies de la faune apidologique alpine avec la faune septentrionale. » Il n'y a pas lieu d'admettre, pour les Apiaires, l'existence des zones parallèles de latitude et d'altitude, ainsi qu'il en a été reconnu pour les plantes. 1) 6° Des espèces alpines de l'Aquitaine, les unes, en d'autres contrées, habitent la plaine; certaines sont même tout à fait méridionales, étonnants emprunts faits à l'Italie et à la Sicile, à l'Espagne, à l'Algérie; un petit nombre (Bourdons des hauteurs, etc.) n'ont jamais été observées qu'à une altitude élevée. Même pour celles-ci, une expérience semble prouver que leur cantonnement sur les hauteurs n'implique pas chez elles l'impossibi- lité de s'adapter au climat et à la flore des basses régions, mais plutôt l'incapacité de se soustraire à certames conditions biologiques extérieures, difficiles à déterminer, mais parmi lesquelles les parasites, les ennemis de toute sorte, entrent pour une part considérable. » ( 994 ) GÉOLOGIE. — Relations entre la déformation actuelle de la croûte terrestre el les densités moyennes des terres et des mers. Note de M. A. Romieux, présentée par M. Daubrée. H MM. Penck et Siipan, reprenant les travaux de M. John Miirray, ont publié en 1889 (^Mittheilungen , I, p. 17) de nouvelles évaluations de l'al- titude moyenne des terres et de la profondeur moyenne des mers. M. Supan y a joint une courbe figurant la loi de variation du moyen relief de la croûte terrestre en fonction de la superficie horizontale occupée. Cette courbe, par son harmonieuse et fort remarquable régularité, semble attester à la fois l'approximation des documents qui l'ont fournie et l'existence de lois simples pour la déformation dont elle est l'image schématique. » L'examen de ces diverses données montre qu'il paraît exister défait, entre les éléments caractéristiques de la déformation actuelle et les den- sités moyennes des terres et des mers, plusieurs relations singulières qui méritent d'être retenues. » Les voici, en désignant par surface ou volume d' équidéformation la surface du niveau moyen du dessus de la croûte solide et les volumes équi- valents de déblai marin et de remblai solide qu'elle sépare, les superficies occupées par les mers et par les terres immergées paraissent être : » L Dans le même rapport que les racines carrées de la profondeur moyenne des mers et de l'altitude moyenne des terres immergées ; » II. Dans le même rapport cjue la superficie totale de la surface d'équidé- formation et la portion de cette superficie comerte par le remblai solide ; » III. Datis le même rapport que le volume des mers el le volume d' équidé- formation ; » IV. En rapport inverse des densités des mers et des terres. » Voici maintenant la justification de ces formules :• » Les superficies des mers et des terres et l'altitude moyenne des terres sont les éléments les mieux connus de la déformation terrestre. Prenons les évaluations de M. Supan, qui sont respectivement 69,9 pour 100 et 3o, I pour 100 de la superficie totale et 680™ pour l'altitude moyenne; puis calculons par la formule (I) la i^rolondeur moyenne des mers. Nous trouvons 3GG7'", au lieu de 3G5o'" cpie M. Supan a calculés directement avec une incertitude bien probablement supérieure à 17™. ( 99-5 ) » En appliquant la formule (II ), la portion remblayée de la surface d'é- quidéformation aurait une superficie égale à 43, i pour loo de la superficie totale. Or la courbe de M. Supan donne graphiquement 43,7 pour loo environ; le désaccord est assurément bien acceptable. » Pour la formule (III), nous avons évalué sur la courbe schématique lés nombres de millimètres carrés qui y représentent les volumes des mers et des terres. La formule nous a donné alors, pour le volume d'équidéfor- mation, un nombre affecté seulement d'une erreur relative de -~ en moins par rapport à celui que nous avons obtenu d'autre part en réalisant gra- phiquement l'équilibre du déblai et du remblai. » Enfin calculons le rapport de la densité des terres à la densité marine, en associant la formule (IV) à chacune des trois autres et en n'employant, bien entendu, que les évaluations directes de M, Supan ou celles que four- nit sa courbe. Nous obtenons, au moyen de (l)clCIV). (II) et (IV). (III) cl (IV). (IV). Les valeurs 2,817 2,288 2,288 2,822 lesquelles diffèrent au plus de 0,02 de leur moyenne 2,3o3. Celle-ci, mul- tipliée par la densité moyenne 1,028 des mers (Elisée Reclus, la Terre, 2^ vol.), donne pour la densité moyenne des terres 2,37, valeur très plau- sible d'après les densités des roches connues. » Des relations ainsi établies se déduisent immédiatement certaines con- séquences intéressantes, telles que celles-ci : » Les Dolumes des mers et des terres émergées sont en raison inverse des cubes des densités, et par suite leurs poids en raison inverse des densités, etc. » Le volume d' équidéformation prendrait une hauteur moyenne égale à V épaisseur uniforme d'eau qui couvrirait la croûte non déformée, si on le répar- tissait sur la portion remblayée de la surface d'équidéformation ('); cette hauteur serait égale à la profondeur moyenne actuelle des mers, si la répartition était faite sur la superficie horizontale des terres émergées. (') Par sa répartition sur la portion déblayée de cette surface, on obtient un fond moyen de déblai qui se trouve coïncider précisément, d'après la courbe schématique, avec le niveau jusque auquel le bassin marin serait comblé si l'on y remettait la masse des terres émergées. Parmi d'autres coïncidences curieuses, on peut citer ce fait que les profondeurs maxima et moyenne des mers sont entre elles très sensiblement comme les densités des terres et des mers. La presque égalité des maxima de profondeur et d'altitude fait dès lors, d'après (I) et (IV), que le rapport des altitudes maxima et moyenne est le cube du précédent. ( 99G ) » Mais la conséquence la plus remarquable, parce qu'elle pourrait être l'expression simple d'une condition d'équilibre que la déformation tend à réaliser, c'est que : » V. Le poids des mers paraît être égal au produit du volume d'équidé for- mation par la densité des terres. » Cet énoncé diffère essentiellement de la relation analos;ue formulée en 1878-79 par M. Rrûmmel, d'après des données hypsométriques que les évaluations ultérieures ont profondément modifiées. ■» On peut le transformer en disant que le poids des mers paraît égal au poids de la matière rocheuse déplacée par la déjormation. Mais peut-être serait-il plus fécond de le présenter ainsi : » La déformation s'est faite comme si, la masse marine flottant à lajaçon d'un bateau sur le bain ignéo-fluide interne par l'intermédiaire d'une enve- loppe solide continue dont le poids n aurait pas à inteivenirdans ce flottement, la condition corrélative imposée à la déformation de cette enveloppe avait été que sa capacité devînt égale au volume nouveau de la masse ignéo-fluide majoré d'une quantité équivalente en poids à la masse des mers. •» Sans insister ici sur une interprétation qui, conduisant à se demander s'il n'y a pas des gaz sous l'enveloppe, nous lancerait en plein inconnu, remarquons, au contraire, que l'égalité de poids constatée (V) n'est point une hypothèse plus ou moins gratuite, mais un fait actuel très probable. Il se pourrait d'ailleurs qu'il v eût là une loi permanente de la déformation; car la forme de la courbe de M. Suban pour les faibles profondeurs maxima laisse présumer que la zone de sédimentation est située, tout aussi bien que la zone de dénudation, au-dessus du niveau (— 236o™ environ) de la surface d'équidéformation; en sorte que le jeu des phénomènes dus aux agents géologiques extérieurs ne modifierait pas sensiblement le vo- lume d'équidéformation, ni son poids, en présence du poids, sans doute à peu près constant, des mers. » GÉOLOGIE. — Sur l'histoire géologique du Sahara. Note de M. Georges Rolland, présentée par M. Daubrée. <( J'ai l'honneur de présentera l'Académie un essai de Carte géologique d'ensemble du Sahara, depuis l'océan Atlantique jusqu'à la mer Rouge, depuis l'Atlas et la Méditerranée jusqu'au Soudan. Pour dresser cette Carte, j'ai utilisé la Carte géologique de l'Afrique occidentale par M. O. r.enz(*), (') Mittheilungcn, 1882. ( 99« ) ma propre Carte géologique de l'Atlas au Ahaggar et du Maroc à la Tripolitaine ( '), la Carte géologique des déserts libyque et arabique par M. R. Zittel (-), puis, dans une certaine mesure, la petite Carte géo- logique du Sahara, entre le Maroc et la mer Rouge, par M. E. Suess ('), et enfin divers renseignements tirés des relations de voyages au Sahara. » On voit que ce qui prédomine de beaucoup à la surface du Sahara, ce sont les terrains paléozoïques, au milieu desquels apparaissent des îlots de terrain primitif et de formations cristallines anciennes. Le terrain pri- mitif et les terrains paléozoïques constituent également la niasse "princi- pale du grand Atlas marocain, concurremment avec les terrains tria- siques. » Pendant le Dèvonien, la mer recouvrait eu majeure partie le Sahara occidental et central. Un mouvement d'émersion se produisit ensuite dans le Sahara central, où le terrain carbonifère est à peine représenté; puis i'émersion définitive du Sahara occidental eut lieu à la fin du Carbonifère. Quant au grand Atlas marocain, il n'a cessé, à partir du Jurassique, de former, au nord-ouest du continent africain, un promontoire saillant. » Un mouA'ement inverse d'immersiois se proiluisit pendant le Crétacé dans le nord du Sahara central. Les couches de la Craie moyenne régnent avec continuité dans le Sahara algérien et tripolitain, le Cénomanien re- posant directement sur le Dèvonien, tant à l'ouest qu'au sud. » Pour ce qui est, d'autre part, du Sahara oriental, ses régions méri- dionales sont occupées par la grande formation sans fossile des grès de Nubie, sur l'âge de laquelle on discute depuis longtemps. Cette formation repose directement, au sud et à l'est, sur les terrains cristallins anciens; sur elle repose, au nord, en concordance apparente, le Cénomanien. » En résumé, pendant le Cénomanien, la Méditerranée recouvrait l'Atlas algérien et tunisien, le Sahara algérien et tripolitain, le nord du Sahara oriental. A l'ouest, elle baignait le flanc du grand Atlas marocain, au nord duquel un canal la faisait déjii communiquer avec l'Atlantique. Au sud-ouest, elles'arrêtait aux confins du Sahara occidental, qui s'interposait alors entre deux régions maritimes. Au sud, ses rivages traçaient une ligne sinueuse sur le versant du Sahara central et au travers du Sahara oriental. (') Première oflition, iSSi {Bull. Soc. géol. Fr.), el deuxième édition, 1888 {Ass. fr. p. av. des Sciences). (■) Acad. des Sciences de Munich, 1880. (') E. Suess. — Dus A/itlitz der Erde, i885. ( 999 ) A l'est, elle baignait le pied du grand massif cristallin des régions limi- trophes de la mer Rouge. » Le tableau ne varia guère pendant le reste de la Craie moyenne et pendant la Craie supérieure, vers la fin de laquelle commença un mouve- ment général et progressif d'exondation du Sahara septentrional. » Dès la fin du Crétacé, le Sahara tripolitain était entièrement émergé. L'émersion du Sahara algérien et tunisien était également achevée avant la fin de l'Éocène inférieur. Quant à la zone adjacente, actuellement occupée par l'Atlas algérien et tunisien, son émersion fut postérieure ; de plus, tan- dis que dans le Sahara il y avait eu soulèvement d'ensemble, l'Atlas fut le siège d'une série d'actions mécaniques qui plissèrent fortement ses strates (discordance entre le Nummulitique et les formations sous-jacentes, sou- lèvement entre le Nummulitique et le Miocène, retour de la mer helvé- tienne, etc.). Finalement le soulèvement principal et les ridements carac- téristiques de ce massif montagneux se produisirent à la fin du Miocène moyen. Dès lors, la Méditerranée fut rejetée au pied nord de l'Atlas : la dé- marcation fut tracée par une zone de dislocation, qui longe le littoral actuel et à laquelle correspond l'effondrement du canal de Gibraltar. » A l'est de la zone saharienne, d'autre part, la Méditerranée nummuli- tique s'avançait encore, sous forme d'un large golfe, dans la partie orien- tale du désert libyque et dans le désert arabique, et ce golfe persista jusque vers la fin de l'Éocène moyen ; alors seulement la mer se retira, et le Sahara oriental émergea tout entier. Depuis lors, il est demeuré terre ferme, sauf un retour, de très courte durée, de la mer du Miocène moyen dans le nord des déserts libyque et arabique. Enfin la mer Rouge est due, d'après M. Suess, à un grand effondrement de voussoir, de date fort récente, coupant en son milieu le massif primitif interposé entre l'Afrique et l'Asie. » D'une manière générale, toute l'Afrique du Nord, tout l'Atlas et tout le Sahara, de l'Atlantique à la mer Rouge, font partie, ou à très peu près, du continent africain depuis la fin du Miocène moyen. )) Pendant le Pliocène et le Quaternaire, l'histoire géologique du Sahara est caractérisée surtout par son climat. Un climat très humide éjîancha sur sa surface des masses énormes d'eaux diluviennes, qui déblayèrent ici et remblayèrent là sur une échelle colossale (atterrissements sahariens). Puis les eaux se retirèrent graduellement, et les ancêtres de l'homme durent voir un Sahara constellé de lacs et de volcans en éruption. Enfin, de très hu- mide, le climat du Sahara en arriva peu à peu à devenii- extrêmement sec : c'est lui qui a fait le désert actuel et ses grandes dunes de sable. » C. R., 1S90, 2' Semestre. (T. CXI, N- 25.) l33 ( rooo ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les sondages du lac d'Annecy. Note de MM. A. Delebecquh et L. Lega.y, présentée par M. Daubrée. « Dans le courant de l'année 1890 nous avons sondé le lac d'Annecy, avec le concours de MM. Garcin, conducteur adjoint, et Magnin, commis des ponts et chaussées. Le nombre des coups de sonde a été de 333g, soit X23 par kilomètre carré. Nous avons pu ainsi déterminer très exactement le relief du lac, qui était fort mal connu. Voici les principaux résultats de ce travail. » Le lac d'Annecy (superficie 27'"" carrés, altitude à l'étiage 446™, 525) se compose de deux bassins séparés par une barre extrêmement aplatie. Le bassin du Nord a une longueur de 10'"", une largeur maximum de S""", 5 et une profondeur de 64™, 70; celui du sud a une longueur de 4'"°> "ne largeur maximum de i'"",5 et une profondeur de 55", 20. Sur la barre, la profondeur est de 49"» 3o. » Cette barre occupe une position remarcpiable. » L'inspection de la Carte d'État-Major ou de la Carte sarde au ^^j^ montre en effet que la montagne de Duingt se prolonge dans le lac en y formant un promontoire très saillant. Ce promontoire plonge jusqu'à une profondeur de 17™ et se relève ensuite, à 200™ de la côte, pour former le haut fond du Roselet. En ce point, le lac subit un rétrécissement important; étranglé entre les montagnes de Duingt et d'Entrevernes au sud, la mon- tagne de Veyrier et le roc de Chère au nord, il est le type du lac de cluse. La barre séparatrice des deux bassins n'est pas, comme on pouvait s'y attendre, le prolongement de la montagne de Duingt; elle est rejetée iSoo"" au nord-ouest. » L'inclinaison des talus du lac est en général de r5° à 25", sensible- ment égale à celle des montagnes qui l'environnent. Sur le versant est du promontoire de Duingt, le rocher plonge avec une pente de 60°. Au pied du roc de Chère, le talus est à peu près vertical : à 2"" du bord, la sonde accuse 42™ de profondeur. C'est un des plus magnifiques escarpements qu'il soit possible de rencontrer. » Le fond du lac d'Annecy est remarquablement plat; chacun des deux bassins qui le composent a le plafond horizontal caractéristique des lacs alpins. Les seuls accidents que l'on rencontre sont (dans le bassin du nord) : » 1° Deux hauts fonds en face de Sévrier (rive ouest). Le premier, dit ( lOOI ) crèt de Chàtillon, se trouve à 900™ delà côte; la profondeur y est de 3'",3o, les fonds voisins étant de /jo™. Sur le second, qui est à 600'" du rivage, la profondeur est de 8™, Go, les fonds voisins étant de 25"° à 3o™. » Ces deux liants fonds sont vraisemblablement des moraines, ana- logues à celles qui sillonnent la rive ouest du lac. » 2" Un trou, dit le Boubio, situé à 800™ d'Annecy et à 200™ de la rive ouest. Ce trou, qui s'ouvre par des fonds de 25" à So™ et dont l'orifice forme une ellipse ayant pour longueurs d'axes 200™ et 25o™, a une pro- fondeur d'au moins 80™, 60, soit 16'" de plus que le plafond du lac. Les parois, peu inclinées près de l'ouverture, atteignent près du fond une pente de /{O". Le fond même est rocheux, ainsi que nous l'avons constaté avec le savant professeur Forel, qui a bien voulu nous aider dans nos re- cherches. Celte absence de vase au fond, en même temps que l'uniformité de la température dans toute l'étendue du trou, nous fait supposer qu'il y a là un écoulement de l'eau du lac. Nous aurons à revenir ultérieurement sur ce point. Disons seulement aujourd'hui qu'aucun trou de ce genre n'avait été découvert dans les grands lacs alpins. » Tous ces résultats sont mis en évidence sur une carte au -^~j^, dres- sée par courbes isobathes espacées de 5™. Il est regrettable que la petite échelle des cartes d'État-Major ne nous ait pas permis de représenter également la contrée avoisinante, ce qui serait d'un très grand intérêt pour l'étude du lac. » MINÉRALOGIE. — Sur la millérite de Morro-Velho, province de Minas-Geraes (Brésil). Note de S. A. Dom Pedro Augusto de Saxe-Cobourg-Gotha, présentée par M. Daubrée. « Le nickel n'était pas connu au Brésil jusqu'à présent, à part toutefois dans de certaines météorites et surtout celle de San Francisco do Sul, à Santa Catharina, envoyée en Angleten-e comme minerai. Je puis signaler un sulfure de ce métal dans les filons de Morro-Velho, ce qui offre un certain intérêt. » D'après les analvses rapides que j'ai pu faire, l'échantillon doit être rapporté à la millérite (Ni S); car la solution en vert est caractéristique. Une légère réaction de fer s'est produite aussi. » Ce sont de petits cristaux de 2™'" à 3""" de long, cannelés, prisma- tiques, souvent aciculaires et d'un jaune de bronze avec irisations, dont ( I002 ) plusieurs à sommet tout à fait défini. Des événements récents m'ont em- pêché d'en faire une étude plus approfondie, mais un examen sommaire m'a permis de vérifier les prismes e- et (V . » Plusieurs de ces aiguilles ont leur sommet surmonte par des cristaux octaédriques de chalcopyrite et même par des macles entre deux prismes quadratiques pyramides de ce sulfure de cuivre. » La millérite est associée à des cristaux de quartz, de dolomie, de sidé- rose et de pyrrholine. » Cette dernière espèce contient souvent un peu de nickel et se pré- sente en tables hexagonales superposées avec de curieux phénomènes de croissance. Ses inclusions de millérite dans la dolomie et la sidérose sont assez fréquentes. » J'espère présenter plus tard des observations détaillées à l'aide des di- vers spécimens qui ne sont pas actuellement à ma disposition. » MINÉRALOGIE. — Sur l'offrétite, espèce minérale nouvelle. Note de M. Ferdinand Gonnard, présentée par M. Fouqué. « La christianite est très abondante dans le basalte du mont Simionse, près de Montbrison; maison y trouve en même temps en très petite quan- tité de la chabasie et une zéolite nouvelle que je propose d'appeler o/^ré- tile, la dédiant à M. Offret, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon; sur plus de 60"*^ de la roche, c'est à peine si j'ai pu retirer, après plusieurs semaines de patience, 1^^,50 environ de la dernière de ces zéolites. » Quoi qu'il en soit, l'offrétite se présente sous la forme de petits cris- taux incolores, limpides et brillants, d'apparence hexagonale régulière. Ils sont parfois isolés dans les vacuoles du basalte; mais, le plus souvent, ils en tapissent les parois d'hémisphères radiés ou de cristallisations continues très adhérentes à la roche. Les cristaux isolés n'ont guère plus d'un quart à un tiers de millimètre d'épaisseur et trois quarts de millimètre à 1°"" de longueur. Ils ne portent aucune modification sur les arêtes de la base ou les côtés du prisme. Leur base est souvent creusée des bords vers le mi- lieu, et, alors, le prisme est légèrement renflé, prenant la forme de ba- rillet, comme il arrive pour la campylite. Les côtés du prisme sont alors striés, suivant la longueur, ce qui indique des groupements complexes. » L'offrétite est fragile, et il est difficile, à cause de cela et de la petitesse des cristaux, d'obtenir de bonnes plaques. Clivage perpendiculaire à la base, cassure vitreuse. ( I oo3 ) » Elle polarise faiblement la lumière. Les cristaux s'éteignent en long; le signe d'allongement est positif, les lames perpendiculaires à l'axe offrent des secteurs analogues à ceux que donne l'herschélite. ■ » En dehors de ces groupements complexes, l'offrétite m'a montré une macle orthogonale. » La densité de cette zéolite est de 2,1 3. » A la flamme du chalumeau, l'offrétite blanchit et fond en un émail blanc sans bouillonnement; avec le sel de phosphore, elle se désagrège len- tement et donne le squelette de silice; chauffée dans le tube à essai, elle laisse dégager de l'eau. Elle est très difficilement et incomplètement attaquée par les acides, à chaud aussi bien qu'à froid. Fondue avec du car- bonate de chaux pur, elle donne un verre homogène d'un brun très pâle, légèrement verdàtre dans la cassure (cette coloration tient évidemment à quelques impuretés). » Les essais microchimiques ont indiqué la présence de l'alumine, de la chaux et de la potasse, mais non de la soude. » L'analyse, faite sur o^'",544- de matière, m'a donné les nombres sui- vants : Oxygène. Silice 52,47 27,98 Alumine igjOÔ 8,90 Chaux 2,43 o , 69 r. , , 2,00 Potasse 7,72 I ,ai Eau 18,90 i6,8o Total 100,58 » Les résultats de cette analyse.peuvent être représentés par la formule (R^Ca)^APSi'^ + I7Aq. » L'offrétite ne peut guère être rapprochée que de la herschélite, à cause de la forme des cristaux des deux espèces et de leurs propriétés optiques; mais sa composition chimique l'en éloigne pour la placer à côté de la christianite. La création de cette espèce me semble donc justifiée. » PÉTROGRAPHIE. — Sur les enclaves du trachyte de Menet {Cantal), sur leurs modifications el leur origine. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. » En parcourant le Cantal pour recueillir des documents sur les modifi- cations subies par les roches anciennes enclavées dans les roches volca- ( ioo4 ) niques, j'ai étudié le gisement de Menet, remarquable par le grand nombre et la variété des blocs enclavés dans Xetrachyteà anorlhose ('). Ce dernier recouvre les gneiss. Les enclaves sont surtout abondantes dans les car- rières de Lieucamp, Menoyre et dans les tufs de Brocq. Elles peuvent être divisées en deux groupes : i° gneiss et pegmatite, 2" roches blanches con- stituées en grande partie par du feldspath vitreux. » Modifications subies par le gneiss. — Ces modifications sont du même ordre que celles que j'ai décrites au Capucin (Mont-Dore). Les zones quartzofeldspathiques du gneiss sont résorbées, la roche est imprégnée d'or- those sodique de nouvelle génération qui souvent vient cristalliser autour de débris de feldspaths anciens en cristaux rectangulaires, associés à la tridymite, rarement à Vhyperslhène et la pseudobrookite : dans quelques échantillons, Vœgyrine est en outre abondante. Ces minéraux se dévelop- pent également dans les cavités incomplètement remplies, en cristaux dis- tincts accompagnés de pyroxcue monoclinique. La roche régénérée est grenue et très semblable aux sanidinites décrites plus loin. » Les fragments de pegmatite enclavés sont formés de quartz violacé et d'orthose. Ces minéraux sont étonnés, peu cohéreats, remplis d'une quan- tité prodigieuse de bulles gazeuses, indiquant qu'ils ont été chauffés à. une température voisine de celle de leur fusion. Lorsqu'on examine le bord des feldspaths, on voit qu'ils sont crénelés; les clivages /j(oo i) et^'(o 1 o), en se produisant, donnent naissance à de petits solides rectangulaires, sé- parés du cristal dont ils proviennent par des produits colloïdes ou par des feldspaths sodiques de nouvelle génération, qui donnent naissance à une sanidinite grenue. » Sanidinites. — Les roches k feldspaths vitreux sont blanches, elles se brisent et s'émiettent facilement. On peut y distinguer trois types : » 1° Sanidinites à sodalite. — Ces roches, plus cohérentes que les autres, n'ont été trouvées que dans les tufs de Brocq. Elles sont consti- tuées par des associations microperlitiques d'orthose et d'anorthose, (') Le trachytede Menel est blanc grisâtre, poreux, âpre au toucher; par ses carac- tères extérieurs, il se rapproche des trachyles du Puy-de-Dôme; sa composition pélro- graphique, au contraire, rappelle celle des trachyles à œgyriiie des Açores et celle des plionolites feldspathiques du Plateau centrai. L'anorthose est constante. Je désigne cette roche sous le nom de tracliyte à anort/tose, réservant le nom depho/iolilc feld- spathique aux roches ayant une composition voisine, mais possédant les caractères physiques bien connus de la phonolite proprement dite (séparation en dalles, sono- rité, etc.). 'SJœgyrine microlitique est souvent très abondante dans ces roches, mais, comme elle manque parfois, on ne peut s'en servir pour caractériser la roche. ( ion,«; ) aplaties, suivant g-'(oio) et présentant une structure microlitique dont les intervalles sont remplis par un minéral du groupe de la sodalite. Le zircon, le sp/icne, la pyrrhite y sont abondants en cristaux nets associés à une bio- tite foncée. Ces roches, qui rappellent les syénites néphélitiiques , sont com- parables aux sanidinites à noséane du lac de Laach. )) 2"^ Sanidinites proprement dites. — Ce sont les enclaves les plus abon- dants à Lieucamp etàMenoyre. Elles sont constituées en grande partie par del'orthose ou del'anorthose, grenues ou microlitiques (mais, dans ce der- nier cas, leurs intervalles restent vides). La biotite très altérée, le pyroxène vert clair y sont fréquemment accompagnés de beaux cristaux rouges de zircon [m{iio), A'(ioo), 6' (112), a-(3i2)] rappelant ceux d'Espaly, i de sphène [d^ {11 i), />(ooi), A'(ioo)J. Une variété intéressante de cette roche renferme des cristaux bleus de corindon (saphir) [a' (0001), e-(i o I o)] atteignant 1"=™. )) Modifications subies par ces sanidinites. — Ces modifications se résument dans la transformation des feldspaths par un procédé analogue à celui qui a été décrit plus haut. Les feldspaths sont souvent remplis d'inclusions gazeuses. La roche résultant de la transformation est constituée par un mélange de fragments rectangulaires de feldspaths anciens démolis et de cristaux récents d'orthose sodique, accompagnés d'œgyrine. Dans beau- coup de cas, on voit en outre le trachyte pénétrer dans l'enclave et la disloquer plus ou moins complètement. Il y a grande analogie dans le résultat final de la transformation des roches quartzifères anciennes et de celle des sanidinites. J'ai trouvé des fragments sur la nature desquels ou aurait pu hésiter s'ils n'avaient renfermé encore de petits fragments de quartz et d'orthose ancienne (') indiquant leur véritable nature. » 3° Le dernier type est composé de pyroxène, d'amphibole brune, de biotite, d'oligoclase et d'apatite. Des roches analogues sont souvent encla- vées dans les trachytes et andésites du Plateau central. » Origine de ces enclaves. — Il n'y a pas lieu de discuter l'origine des gneiss et pegmatites qui ont été à l'évidence arrachés en place au moment (') Ces échantillons sont riclies en cavités primitivement occupées par le quartz; on y trouve de nombreux cristaux, de Iridymite verdâtre, de zircons roses [/>'(i i 2) et quelquefois trace de m{i 10)] identiques à l'azorite de Tescliemacher, implantés sur de délicates aiguilles d'segyrine, enfin de sphène, allongé suivant l'axe vertical. Ces deux minéraux diflérent complètement par leur forme des cristaux anciens de même espèce contenus dans la roche. ( ioo6 ) de l'éruption du trachyte; il n'en est plus de même pour les sanidinites, qui ne répondent à aucun type connu en place en Auvergne. Il a une analogie remarquable entre les éléments du premier temps du trachyte et les minéraux constitutifs des sanidinites enclavées. Il est même pro- bable qu'une partie des grands cristaux du trachyte provient de ces enclaves; aussi est-il naturel de penser que ces sanidiniles représentent la forme de profondem- de ce trachyte. Les feldspaths des sanidinites renferment souvent des inclusions gazeuses identiques à celles que l'on observe dans ceux des pegmatites enclavées : il faut donc admettre qu'une partie de ces sanidinites non seulement provient du même magma que le trachyte, mais encore formait une roche cohérente solidifiée au moment de l'éruption qui les a portées au jour. La proximité de véritables phonoliles néphéliniqiies (Vensac) et des tufs de Brocq fait penser que les sanidinites à sodalile de ce gisement sont les formes de profondeur de ces mêmes pho- noliles. Cependant l'origine de ces sanidinites n'est pas unique, ainsi qu'en témoignent les enclaves de gneiss et de pegmatite transformées dans le cours de l'éruption et sous l'action du trachyte en roches identiques aux sanidinites proprement dites. » Ce fait me semble avoir une certaine importance théorique, car il fait entrevoir la possibiUté de la formation en profondeur de roches grani- toïdes feldspathiques (non quartzifères) par l'action des matières volca- niques sur des roches quartzifères préexistantes. Quant au procédé même par lequel ces transformations ont été effectuées, il doit sans doute être cherché dans des réactions analogues à celles qui ont permis à MM. Friedel d'obtenir de l'orthose par la réaction de solutions alcalines (') sur des silicates préexistants. Cette formation en présence d'alcalis expliquerait la disparition du quartz dans les roches modifiées. » GÉOLOGIE. — Sur la distinction de deux â^es dans la formation des dunes de Gascogne. Note de M. E, Durègne, présentée par M. Fouqué. « Les auteurs de la Carte géologique de la France, et après eux tous les géologues qui ont eu à s'occuper de la région des Landes, ont classé la chaîne littorale des dunes dans une seule catégorie, celle des alluvions récentes et contemporaines. (') Dans noire cas particulier, on pourrait invoquer l'action de magmas alcalins fondus. ( io«7 ) )) Cette opinion a d'autant plus de vraisemblance et so discute d'aulant moins que chacun sait que les grands travaux de fixation entrepris à la fin du siècle dernier sont à peine achevés. » Il n'en est pourtant pas ainsi, d'une manière générale du moins, et la présente Note a pour objet d'attirer l'attention sur un nombre fort impor- tant de témoins qui attestent l'existence d'une chaîne de dunes que j'appel- lerai primaires et dont la formation paraît devoir remonter au début du quaternaire, ou tout au moins à un âge différencié absolument du nôtre par les conditions géographiques et météorologiques. » Ces groupes de dunes, dont la constitution minéralogique ne diffère en aucune façon de celle des dunes récentes, atteignent des hauteurs de So" à 75"". Elles sont recouvertes d'une végétation forestière très intense et très variée, dans laquelle d y a lieu de citer en première ligne le pin maritime, puis le chêne, l'arbousier, le houx, la fougère, etc. Aussi la proportion d'humus y est-elle comparable à celle des localités de la région du plateau landais oîi la végétation semble s'être maintenue depuis l'ori- gine de la formation. » Quelle que soit l'époque à laquelle les dunes primaires ont été boisées, elle est certainement antérieure à l'histoire et ces forêts d'arbres résineux ont été exploitées par les populations primitives, qui y ont laissé les traces de leur outillage en silex, puis par les Boïens, les Cocosates, etc. » Actuellement, les témoins qui en subsistent portent partout, de la Gironde à l'Adour, le nom de montagne. » Ce sont, du nord au sud : la montagne de Lacanau, la petite montagne d'Arcachon et la grande montagne de la Teste de Bucli dans la Gironde ; puis, dans le département des Landes : la montagne de Biscarrosse, la montagne de Saint-Girons, enfin toutes les dunes du Marensin, de l'étang de Léon à l'étang d'Orx, à l'exception, bien entendu, du cordon littoral bordant l'ancien lit de l'Adour jusqu'au Vieux-Boucau. )) Toutes ces dunes, dont la fixation est, comme je l'ai dit, très an cienne, sont rencontrées en discordance par les dunes récentes, et la con- statation en est d'autant plus facile à faire que V orientation des dunes pri- maires est absolument différente de celle de ces dernières. » L'examen de la Carte de l'État-Major, feuilles de la Teste et feuille du Vieux-Boucau, fait ressortir, surtout pour cette dernière, une direction est-nord-est, ouest-sud-ouest qui est sensiblement perpendiculaire à la direction des dunes récentes qui s'avançaient vers l'intérieur, sous la direction du vent d'ouest. C. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N" 25.) '-'4 ( looB ) » En particulier, on peut remarquer au nord de Messanges (T.andes) une dune rectiligne, orientée comme ci-dessus, atteignant 60"' d'altitude et ayant une longueur dépassant G""". Au sud de l'étang de Soustous, dix-sept vagues de sable parallèles appartiennent à cette même formation. » Il n'est possible d'expliquer ce déplacement considérable de maté- riaux du sud vers le nord, empruntés à une source sans cesse renouvelée, qu'en se plaçant à une époque où les vents régnants étaient dirigés à 90° de ceux de notre époque, le littoral présentant une forme différente avec des plages exposées au sud. » Ces conditions, si dissemblables de celles de nos jours, ne permettent point de placer l'origine des dunes primaires dans l'époque actuelle. Re- montent-elles à l'époque glaciaire ou post-glaciaire? C'est ce sur quoi vont maintenant porter nos recherches. » PHYSIQUE DU GLOBE. ■— Le tornado du 18 août 1890 en Bretagne. Note de M. G. Jea.xnel, présentée par M. Wolf. « Le soir du 1 8 août, une terrible tempête éclata vers 7"^ i5™ sur les con- fins de la commune de Pire (Ille-et-Vilainc) et ravagea en quelques mi- nutes une zone longue de 16''"' et large de 600" à 800" en moyenne, di- rigée, à quelques sinuosités près, exactement du sud-ouest au nord-est. Le vent et l'électricité ont laissé des traces dont l'étude me paraît présenter un certain intérêt. » I. On constate d'abord l'action d'un violent tourbillon de vent, tour- nant en sens inverse du mouvement des aiguilles d'une montre et se trans- portant parallèlement à lui-même. Les arbres renversés forment, en effet, une sorte de graphique de la tempête, montrant à la fois par leurs orien- tations et par leur ordre de superposition lorsqu'ils sont tombés les uns sur les autres, que les premiers atteints ont cédé à un vent du sud-est et les autres à des vents qui ont tourné successivement suivant tous les rumbs, du sud-est au nord-ouest en passant par le nord. La zone dangereuse était à droite; la vitesse de giration était considérable et celle de transla- tion relativement faible, car, même dans la zone maniable, de très gros arbres ont été déracinés ou brisés. » La vitesse de translation évaluée par les heures de passage aux deux points extrêmes du territoii-e endommagé serait de 1000" par minute. Mesurée par la durée du tourbillon en chaque point de sa trajectoire (trois ( 1009 ) à cinq minutes), elle no serait que de 200""; mais ces nombres ne doivent être considérés que comme une très grossière approximation et leur écart s'explique par le peu de précision avec lequel le temps a été évalué. » En certains endroits, le vent a rasé le sol; à d'autres, il ne s'est ftiit sentir très violemment qu'à une hauteur de i™ à 2'". Les vallées n'ont pas moins souffert nue les plateaux. Certains arbres semblent avoir en quelque sorte avoir servi d'axe au tourbillon. Leurs branches, tordues près de leur point d'insertion, retombent pendantes sur les côtés et comme enroulées autour du tronc. Presque tous ont eu la tête emportée; quelques-uns, au contraire, ont gardé jusqu'à la plus petite des branches situées dans le prolongement de l'axe, alors que toutes les autres pendent tordues ou ont été arrachées. » Le vent a formé tantôt un tourbillon unique occupant toute la lar- geur de la tempête, tantôt plusieurs tourbillons marchant de front. » Les toits endommagés présentent une particularité remarquable. Dans la moitié droite de la zone, c'est le versant nord du toit qui a été atteint, le versant sud restant intact; dans la moitié gauche, au contraire, le versant nord n'a pas souffert et le versant sud a disparu. Le toit d'une grange pré- sentait cette autre particularité que le versant nord, poutres comprises, avait disparu, tandis que sur le versant sud les ardoises restaient fixées aux voliges, mais relevées verticalement comme par un souffle puissant agissant de bas en haut. La symétrie de ces effets par rapport à la trajectoire semble indiquer qu'ils sont produits par le vent. On pourrait les attribuer à un mouvement d'aspiration de bas en haut, dont l'effort aurait été partiel- lement neutralisé du côté où le mouvement horizontal du vent tendait à appliquer des ardoises sur le toit; mais, si ce mouvement ascensionnel s'était produit, les débris auraient été emportés à une certaine distance, les branches arrachées aux arbres surtout seraient retombées loin du tronc. Or il n'en est rien. C'est à une vingtaine de mètres en moyenne que des branches, tombées d'une hauteur de 5™ à 8™, ont été transportées. L'idée d'un mouvement ascensionnel général et quelque peu intense me semble donc devoir être écartée. » IL Phénomènes électriques. — Toute la journée, le ciel était resté cou- vert de nuages bas, le temps était très orageux, très lourd, mais calme. Le tonnerre grondait sourdement. Sur tout le parcours, on a vu venir le tornado accompagné d'une multitude d'éclairs; dans tout le voisinage on l'a suivi des yeux, en jouissant, disent les témoins, d'un spectacle plus brillant que le plus beau feu d'artifice : « Heureusement qu'il a plu tout ( lOIO ) » (le suite, me dit une femme, sans quoi je crois que tout aurait brûlé. » L'odeur de la foudre a été constatée en maint endroit. » A Rimon, une femme, allant chercher ses vaches dans le pré voisin, se voit environnée de flammes violettes sortant de terre, assez haut jjour qu'elle se couvre la figure de son mouchoir, « de peur que ça lui brùlit les » yeux ». Un instant après le vent renversait tout. Près de là un fermier et ses domestiques ont vu, un instant avant la trombe, des éclairs rasant le sol. « Ça n'était que du feu partout; ça puait la foudre. » Avec cela un roulement continu de tonnerres, mais sans coups violents. Dix hommes qui travaillaient dans un champ voisin ont vu aussi des éclairs rasant le sol et ont été violemment roulés à terre. » A Domagné, chez le D'' Pettier, des fenêtres exposées au nord et dont les persiennes étaient fermées ont eu quelques-unes de leurs vitres bri- sées. Les morceaux, extrêmement petits, ont été projetés presque horizon- talement contre le mur opposé. On les a retrouvés réunis en un tas comme s'ils avaient été balayés à dessein. Toutes les vitres de la façade nord ont été couvertes d'une couche épaisse de poussière et de débris de toute sorte, comme si on les avait salies volontairement. Le docteur a remarqué de gros nuages d'une couleur étrange, venant de l'ouest et d'où tombaient, comme une pluie, des éclairs incessants. Tout à coup un bruit extraordi- naire, indéilnissable, se fait entendre : tout est bouleversé autour de la mai- son, les sapins du jardin sont rasés, un gros tilleul se plie en deux, puis se redresse. Le docteur se précipite vers son jardin. A la porte, il éprouve une sorte d'oppression, une odeur infecte d'ozone le prend à la gorge, il se sent soulevé, non par le vent, il n'en fait plus, mais par une force mys- térieuse qu'il pense être l'électricité. Il lui semble s'être trouvé au milieu d'une immense effluve électrique. M. le D"^ Pettier est d'ailleurs un fami- lier de la foudre : il a été deux fois déjà renversé par elle et il affirme qu'au- cun coup de tonnerre n'a frappé sa maison et ne s'est fait entendre. » Sur tout le parcours du tornado, une multitude d'arbres ont été bri- sés d'une manière qui ne peut être attribuée à l'action du vent. On peut les rapporter à trois types : i " les chênes, fendus en deux du haut en bas sur une longueur de 7"" à 8""; 2" les peupliers et les hêtres, déchiquetés sur une longueur de i'",5o à 3"", 5o en baguettes rectilignes, régulières, de même grosseur. Je citerai comme exemple un hêtre de o™,/j de diamètre ainsi découpe en plus de joo baguettes épaisses de o™,oi, larges de o™, 02 et longues de 3",5o; 3" les pins et les autres résineux, coupés transversa- lement, presque sans màchure. ( ion ) » Beaucoup d'arbres ont eu leur feuillage grillé. » Si l'on rapproche les uns des autres ces difîérents faits, l'état élec- trique très prononcé de l'atmosphère avant la trombe, le feu Saint-Elme et les éclairs rasant le sol qui la précèdent et cessent sitôt qu'elle a passé, la masse énorme d'électricité mise en jeu, n'est-on pas induit à penser que l'électricité, loin de jouer un rôle secondaire, est peut-être la cause déter- minante de la tempête. )) III. Pluie et grêle. — Sur tout son parcours, le tornado a été suivi d'une averse de quelques minutes. Il n'est pas tombé de grêle dans la région dévastée; mais, au moment où l'ouragan passait sur Domagné, des grêlons gros comme des noix tombaient à s""" à l'ouest, couvraient le sol d'une couche qui a atteint 8 centimètres d'épaisseur et causaient de notables dommages sur une superficie d'une centaine d'hectares. » M. G. Seguy adresse une Note relative au mouvement d'un radiomètre non vide d'air. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 22 dIî(;embre 1890. Des variations de i électricité atmosphérique à Perpignan. — L'influence de i humidité sur le bifilaire magnétique et moyen de le corriger; parle D"' Fines. 1890; br. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) XXVII" et XXVIir Bulletins météorologiques annuels du département des Pyrénées-Orientales publies sous les auspices du département et de la ville de Perpignan; par le D' Fines; années 1888 et 1889. Perpignan, Ch, Latrobe, 1889-1890: 2 vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Recherches sur les bases pyridiques, sur les bases quinoléiques et sur lespto- ( 10I2 ) maïnc-s; parM. OEchsner de Coninck. Montpellier, Gustave Firmin, 1889; br. in-/|°. Les Insectes nuisibles aux: arbres fruitiers. Moyen de les détruire ; par A. Ramé. — P" Partie : les Lépidoptères. Paris, Roret, i8go; i vol. in-i8. (Pré- senté par M. Emile Blanchard.) Précis d'hygiène appliquée; parle D"^ Eugène Richard. Paris, Octave Doin, 1891; I vol. in-i8. (Présenté par M. le baron Larrey.) Urines. — Dépôts. — Sédiments. — Calculs. — Applications de l'analyse urologique à la séméiologie médicale; parE. Gautrelet. Paris, J.-B. Bail- lière et fils, 1889; in-i8. (Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Du chimisme stomacal (^digestion normale, dyspepsie); par Geo^gks Hayem et J. WiNTER. Paris, G. Masson. 189) ; in-i8. (Présenté par M. Armand Gautier.) Reproduction végétale et animale; par M. A. Lavocat. Toulouse, Doula- doure-Privat, 1890; br. in-8°. Rapport présenté par M. le colonel Te^ssieu au sujet de rout>rage : «. Etudes pratiques sur la vaccine », par M. le IF Paul Lalagade. Albi, G. -M. Nou- guiès, 1890; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Catalogue des thèses soutenues devant l' École de P/iarmacie de Paris i8i5- 1889; parle D'Paul Dorveaux. Paris, H. Welter, 1881 ; br. in-8°. Jacques-Louis Soret. Notice biographique; par Ai^bert Rilliet:. Genève, Aubert-Schuchart, 1890; br. in-8°. Bulletin de la Société académique indo-chinoise de France; deuxième série, tome troisième. Paris, Ernest Leroux, 1890; i vol. gr. in-8°. Gaston Tissandier. — Souvenirs et récils d'un aéroslier militaire de l'ar- mée de la Loire, 1870-1 871. Paris, Maurice Dreyfous, 1891 ; i vol in-4''. (Présenté par M. Janssen.) Les origines de Gaillac. — Le cimetière mérovingien du Gravas. — La grotte de Roset. — Le poudingue de Palassou; par M. A.. Caraven-Cachin. 3 br. iii-S". Catalogue oj canadian Plants. Part V : Acrogens; by John Macoun. Mon- tréal, William Poster, Brown et C°, 1890; i vol. in-8°. ( ioi3 ) List ofcanadian Uepaticœ, by Wm HyPe.vrson. Montréal, William Poster, Brown et C, 1890 ; br. in-S». C.-\ . RiLEY. — Insecticides and means of applying theni loshade and fo- rest trees. — The imectivorous habits oj the english Sparrow. — Insecls affec- ting the Hackberry (various species of Cellis) ; 3 br. in-8°. Resultados del observatorio nacional argentino en Cordoba durante la direc- cion del D'' Benjamin A. Gould, revisadosy publicados por el Director Juan M. Thome; vol. XII: Observaciones del afïo 1879. Buenos Aires; 1890; in-4°. Geschichte des lodoforms; voniy Victor Wagner. — Ueber die Indicatio- nen zu operativen Eingriffen bei der Behandlung von Schussverletzungen in derersten und zweiten Linie ; von Z)'" Victor W^agner. Wien, 1890; Alfred Holder; 2 br. gr. in-S". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 29 DECEMBRE 1890. M. Hermite prononce l'allocution suivante : « Messieurs, « La Science crée entre ceux qui s'y consacrent des sentiments d'estime et d'affection qui nous imposent le devoir de rappeler en ce moment la mémoire de nos Confrères dont la mort nous a séparés, les souvenirs qu'ils nous laissent, les travaux qui ont rempli et honoré leur carrière. » M. Peligot, que nous avons eu le malheur de perdre le 1 5 avril, appar- tenait à l'Académie depuis trente-huit ans, comme Membre de la Section d'Économie rurale : il était l'un des plus anciens et des plus aimés parmi nous. Nous honorions en lui le rare exemple de l'illustration scientifique acquise par d'importantes découvertes et de services éminents rendus dans de hautes fonctions administratives. Peligot a été l'un des principaux chimistes de son temps, et il a occupé à la Monnaie les emplois de vérifica- teur, d'administrateur et de directeur des essais. C'est là que, après Gay- Lussac et Pelouze, il a passé de longues années, partageant son temps C. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N° 26.) 1^3 ( ioi6 ) entre le service journalier du laboratoire, et de difficiles rechercliPs sur de nouveaux alliages, destinés à une refonte éventuelle de nos monnaies d'or et d'argent. Les plus hautes distinctions ont été la récompense des études de notre Confrère sur ces questions d'une importance capitale, et jamais elles n'ont été mieux méritées. Mais ces travaux étaient loin de suffire à son activité : Peligot occupait en même temps, avec le plus grand éclat, les chaires de Chimie du Conservatoire des Arts et Métiers et de l'École Centrale. Pendant quarante-deuxans à l'École Centrale et quarante- cinq ans au Conservatoire des Arts et Métiers, notre Confrère a enseigné sans interruption tous les principes sur lesquels reposent la Métallurgie, la Verrerie, la fabrication des produits chimiques, en répandant une foule de notions utiles et fécondes pour l'Industrie. )) Il laisse dans ces grands établissements le souvenir impérissable de ses leçons, où le sentiment profond du devoir s'unissait au talent d'un maître de la Science, et d'une bonté qui lui gagnait la reconnaissance et l'affection de ses élèves. » Peligot a rempli aussi un rôle important et considérable au Conseil d'hygiène et de salubrité du département de la Seine. On lui doit une élude approfondie du plomb dans les vases qui servent aux usages domes- tiques, et il a contribué pour une grande part à en prévenir les dangers. Il s'est occupé de la composition des eaux de Paris, et a découvert un pro- cédé simple de séparation des impuretés organiques qui s'y rencontrent. Les questions d'incommodité ou d'insalubrité qu'amène le voisinage des fabriques de produits chimiques ont été pour lui le sujet d'une foule de Rapports, et pendant plus de vingt-cinq ans son zèle éclairé n'a fait défaut à aucun des intérêts de la population parisienne. )> Nous retrouvons encore à la Société nationale d'Agriculture et à la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale le savant illustre, l'homme excellent qui leur a donné pendant un demi-siècle le concours le plus dévoué et le plus utile. Il y était associé à J.-B. Dumas, et conti- nuait avec le grand chimiste une collaboration intime et affectueuse que la mort seule a interrompue. Cette collaboration avait commencé avec la carrière scientifique de Peligot, sur laquelle je jetterai un rapide coup d'œil. « Les premières publications de notre Confrère ont pour objet les com- binaisons de l'acide chromique avec les chlorures métalliques, les phéno- mènes auxquels donne lieu le contact de l'acide azoteux avec les protoscls de fer, les circonstances remarquables que présente la distillation du ( loi? ) Lenzoate de chaux. Elles révèlent déjà ces rares qualités, si frappantes dans tous ses travaux, de conscience et d'absolue sincérité qui lui inter- disent d'exagérer l'importance d'un résultat et de passer sous silence les points demandant de nouvelles recherches. )) Vient ensuite ce Mémoire célèbre sur l'esprit-de-bois que Peligot a l'insigne honneur de faire paraître en collaboration avec Dumas, où se trouve pour la jiremière fois, formulée avec la généralité qu'elle com- porte, la notion de fonction alcoolique. Il y est établi que l'alcool ordi- naire, l'esprit-de-bois et l'éthal que Chevreul venait de tirer du blanc de baleine, possèdent un ensemble de propriétés communes qui résultent du mode de groupement de leurs molécules constituantes, résultat d'une importance capitale ouvrant une voie féconde où se sont multipliées les découvertes. L'alcool àmylique de M. Cahours, l'alcool benzylique de M. Cannizaro, la glycérine ou l'alcool triatomiquc de M. Berthelot sont venus successivement se ranger dans le groupe des alcools homologues, peut-être le plus naturel et le mieux défini que présente encore la Chimie organique. Je renonce à énumérer tous les autres travaux de notre Con- frère ; je rappelle seulement ses recherches sur l'acide hypoazotique, qu'il a isolé pour la première fois à l'état de pureté, ses études sur les vers à soie, ses Mémoires sur les matières minérales que les plantes empruntent au sol et aux engrais, sur la composition du thé et du blé, sur la betterave et les procédés industriels d'extraction du sucre. C'est à Peligot qu'est dû l'emploi, dans les raffineries, des sucrâtes de calcium, de barium et de strontium, dont nous avons peut-être moins profité qu'un pays voisin, où s'est fondée, sur ces nouveaux procédés, l'industrie prospère de la sucra- terie, qui réussit à extraire, à l'état cristallisé, le sucre des mélasses. » Dans ce champ si étendu des travaux de notre Confrère, les plus hautes questions de théorie se lient étroitement aux recherches qui ont pour but la pratique et l'industrie. » En 1842, il fait la découverte mémorable de l'isolement d'un corps simple; l'uranium ajoute un nouveau terme à cette suite des éléments chimiques, qui ne cesse de s'accroître, et si on les range d'après la valeur croissante de leurs poids atomic[ues, il prend une place à part dans la série, la dernière. » Le travail de Peligot a été admiré comme un modèle d'habileté et de pénétration, et ses résultats demeurent sans cju'il y ait été apporté aucune modification. Il en a poursuivi les conséquences dans la pratique en s'oc- cupant ensuite du verre d'urane et de l'art du verrier auquel il a consacré ( .0.8 ) l'Ouvrage excellent qui a pour titre : « Le Verre, son histoire, sa fabri- » cation. » )) Je viens de rappeler rapidement les travaux qui ont illustré le nom de notre Confrère; sa vie si pure, si complètement remplie par le dévoue- ment au devoir et à la Science, restera dans nos souvenirs avec le senti- ment de respectueuse affection que nous ont inspiré la droiture et l'éléva- tion de son caractère. » L'Académie a encore à regretter la perte de M. Hébert qui avait rem- placé Charles Sainte-Claire Deville en 1B77, dans la Section de Minéra- logie. » Notre éminent Confrère a commencé ses études de Géologie à l'époque où les grands travaux d'Élie de Beaumont semblaient avoir fait entrer la Science dans une phase nouvelle. Aux yeux de ses disciples enthousiastes, les lois de l'ordonnance générale du globe venaient d'être devinées par un effort du génie; le plan de l'édifice à reconstruire était définitivement connu, l'ambition du géologue devenait désormais de prévoir les faits au lieu de les constater. Témoin attentif des débats qui passionnaient alors les esprits, Hébert resta persuadé que la Géologie est avant tout une science d'observation; il choisit volontairement la voie qui paraissait alors la plus humble et qui semblait promettre le moindre avenir; il l'a suivie sans défailhmce jusqu'à sa mort, et les honneurs qui ont couronné sa car- rière scientifique, la célébrité toujours croissante de son nom, la considé- ration dont il s'est vu entouré, lui ont suffisamment prouvé qu'il ne s'était pas trompé. H a été à son tour, comme Elie de Beaumont, le maître in- contesté de la Géologie en France, et il restera à nos yeux le représentant des progrès accomplis pendant une période de quarante années; pour une science qui date d'un siècle à peine, c'est près de la moitié de son histoire à laquelle le nom de notre Confrère se trouve associé. » Ces progrès ne peuvent se résumer en quelques mots; Hébert s'est d'ailleurs toujours interdit les généralisations brillantes qui peuvent frapper les esprits. Le géologue doit reconstituer l'histoire de la Terre, son rôle est d'apprendre à connaître cette histoire et non de la raconter prématurément. Pour le bassin de Paris seulement, après avoir complété l'œuvre de Cuvier et de Brongniart, notre Confrère a esquissé les transfor- mations du golfe qui pénétrait autrefois jusqu'au sud de notre capitale; il a montré les oscillations répétées qui déplaçaient ses rivages, les lagunes qui le prolongeaient, les lacs qui se sont succédé sur son emplacement. ( l'^'i) ) les faunes sans cesse modifiées qui l'ont habité. Pour le reste de la France et pour l'Europe, que, dans des voyages répétés de l'Angleterre à la Russie, de la Suède à l'Italie, il a parcourue avec une ardeur infatigable, il s'est contenté d'amasser les documents et nul n'en a réuni d'un plus grand intérêt. La signification d'un fossile, l'identité de deux espèces ou le synchronisme de deux assises, tels étaient les problèmes qu'il s'atta- chait à résoudre et dont il a su faire comprendre l'importance : sous son influence les débats géologiques sont redescendus des hauteurs où on les avait portés, pour se borner aux questions où la discussion et le contrôle peuvent amener la certitude. » C'est là l'importance et l'originalité de l'influence exercée par notre Confrère : il n'a pas craint de sembler diminuer, aux yeux des indifférents, le rôle de la Science à laquelle il a consacré sa vie; il n'a pas cherché à grandir le but, mais à le préciser. » La discussion des problèmes plus vastes, celle des lois cachées de la Nature, s'imposera d'elle-même, quand elle sera préparée par des obser- vations suffisantes : ce n'est pas un progrès que d'en devancer l'heure. » Il a fait comprendre à ses élèves l'intérêt d'une tâche en apparence ingrate; il leur a fait aimer la Géologie telle qu'elle est aujourd'hui et non pas telle qu'elle sera un jour; il les a intéressés aux progrès qu'ils peuvent eux-mêmes réaliser et non pas à ceux que verra l'avenir. C'est la Géologie des résultats, et en préchant d'exemple, en allant étudier sur place tous les problèmes discutés, en traçant la voie aux débutants, il a su, à la Fa- culté des Sciences, grouper et faire grandir à ses côtés toute une école de géologues qui, désintéressés et passionnés comme lui pour la vérité, conti- nueront son œuvre et assureront de nouveaux progrès. Le jour viendra sans doute où des lois générales remplaceront la complication des faits, où tous les détails s'enchaîneront dans un ensemble régulier; mais les ou- vriers de la première heure garderont leurs noms inscrits sur l'assise qu'ils ont édifiée, et celui d'Hébert restera parmi les plus grands et les plus honorés. » M. Ernest Cosson nous a été enlevé le 3i décembre de l'année der- nière; il laisse des regrets unanimes et je serai l'interprète de l'Académie en rappelant les sentiments d'affection et déliante estime que nous avaient inspirés le caractère plein de bonté et le talent de notre éminent Con- frère. Tout à l'heure on entendra une voix amie, celle de notre illustre Secrétaire perpétuel, M. Bertrand, retracer la carrière du savant bota- ( I020 ) niste, l'un des premiers explorateurs de l'Algérie, qui a été consacrée tout entière à la Science et au bien. » Les Concours aux prix dont l'Académie dispose ont toujours le pri- vilège de provoquer des découvertes et des travaux qui ajoutent au domaine de la Science, dans toutes les directions, et sont le témoignage d'une activité qui n'a jamais été plus féconde. Deux de nos Correspondants à l'étranger se trouvent cette année au nombre des savants qui ont obtenu nos récompenses et dont les noms vont être proclamés. M Le prix Lalande est donné à M. Schiaparelli, Correspondant de la Sec- tion d'Astronomie, en témoignage de l'admiration de l'Académie pour ses découvertes de la durée de la rotation de Vénus et de Mercure, succédant à d'autres, qui ont eu tant de retentissement, sur les canaux de Mars, et à des travaux de la plus haute importance sur les orbites des étoiles fdantes. » A M. le général Ibafiez de Ibero, marquis de Mulhacén, Correspon- dant de la Section de Géographie et de Navigation, l'Académie décerne la médaille de Poncelet. Elle a voulu témoigner son estime pour le mérite éminent du savant Espagnol qui a fait, avec notre regretté Confrère le général Perrier, la jonction au-dessus de la mer entre une des plus hautes montagnes de l'Espagne et l'Algérie, et aussi pour les grands travaux qui ont rempli sa carrière et l'ont mis à la tète de la Géodésie de son pays. » C'est aux Comptes rendus qu'on lira dans leur entier les Rapports des Commissions où sont exposées les découvertes et les recherches honorées de nos récompenses; les noms seulement des lauréats, suivant notre usage, seront proclamés par M. Berthelot, Secrétaire perpétuel, à qui je donne la parole. » ( I02I ) PRIX DÉCERNÉS. ANNÉE 1890. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Commissaires : MM. Hermite, Jordan, Poincaré, Darboux; Picard, rapporteur). L'Académie avait proposé la question suivante : « Perfectionner en un point important la théorie des équations différentielles » du premier ordre et du premier degré. » Trois Mémoires ont été envoyés au concours; la Commission a retenu le Mémoire inscrit sous le n° 1, avec la devise Franco-Russe, et le Mémoire n° 2 portant pour épigraphe : In ratione verum. L'auteur du n° i prend pour point de départ une interprétation géomé- trique dont est susceptible toute équation différentielle du premier ordre. Il montre qu'une telle équation peut être considérée comme donnant les courbes situées sur une certaine surface algébrique et dont les tangentes appartiennent à un complexe linéaire convenable; la surface est unicur- sale si l'équation du premier ordre est en même temps du premier degré. La réciproque est d'ailleurs évidente : la connaissance des courbes situées sur une surface unicursale et satisfaisant à la condition géométrique indi- quée entraînera l'intégration d'une équation du premier ordre et du pre- mier degré. Prenant alors une surface unicursale, l'auteur forme l'équa- ( I022 ) tion qui lui correspond et qu'il appelle réglementaire; le fond de son travail consiste à faire une étude des équations du premier ordre et du premier degré considérées comme réglementaires. Quand les surfaces unicursales employées sont du troisième degré, il est possible, dans quelques cas, d'intégrer les équations correspondantes. Ainsi, pour une surface réglée du troisième ordre, dont la droite double appartient au complexe, on n'a besoin d'effectuer que des quadratures; si la droite'double est quelconque, on est ramené à une équation de Riccati. Pour la surface générale du troisième ordre, on se borne au cas où il existe sur la surface une infinité de points, formant une ligne dite nodale, par lesquels passe plus d'une courbe dont les tangentes appartiennent au complexe. C'est d'adleurs un résultat élégant que cette nodale se compose nécessairement d'une ou de deux droites du complexe, ou encore d'une cubique gauche; dans les deux derniers cas, l'équation peut-être intégrée. La réglementaire correspondant à une surface du troisième ordre est, en général, de dimension quatre, quand on met l'équation sous la forme normale de Clebscli. Pour tirer parti des résultats qui précèdent, il faut pouvoir reconnaître, étant donnée une équation de cette dimension, si l'on peut la faire dériver d'une surface du troisième ordre. Ce problème, qui n'était pas sans difficulté, se trouve résolu en faisant intervenir la considération des points critiques de l'équation. L'auteur fait une classi- fication de ces points; bornons-nous à citer, en dehors des points critiques ordinaires formant le cas général, les points qu'il appelle dicritiques, et par lesquels passent une infinité de branches simples d'intégrales avec une tangente arbitraire. Avec cette notion, la réponse au problème posé prend la forme suivante : Pour qu'une équation de dimension quatre puisse être considérée comme dérivant d'une surface du troisième ordre, il faut et il suffit qu'elle Aiisix points dicritiques. Outre cette intéressante proposi- tion, nous pourrions signaler encore plusieurs théorèmes relatifs à l'abais- sement de la dimension des équations réglementaires. Ce qui précède suffira pour donner une idée de ce travail fait avec beaucoup de soin et qui témoigne d'une grande habitude des transformations algébriques, mais où l'artifice employé ne pouvait guère conduire à des résultats de quelque généralité. La Commission propose de lui décerner une mention honorable. Tandis que le Mémoire précédent se bornait surtout à l'étude approfon- die d'un cas particulier, l'auteur du Mémoire n° 2 aime les théories gé- ( I(.23 ) nérales. On reconnaît dès les premières pages nn géomètre familier avec les travaux récents sur la théorie des fonctions. Il considère une équation quelconque dn premier ordre, où la fonction et sa dérivée fi- gurent algébriquement, et fait d'abord une importante distinction entre les points critiques fixes des intégrales et les points critiques mobiles, c'est-à-dire susceptibles de se déplacer avec la constante d'intégration. Ces derniers ne peuvent être pour les intégrales des points d'irfdétermi- nation. On jugera qu'il n'était pas inutile de faire explicitement cette re- marque, si l'on se rappelle que les intégrales des équations d'ordre supé- rieur au premier peuvent avoir des singularités essentielles mobiles. L'auteur trace ensuite dans le plan de la variable indépendante un sys- tème de coupures, qui empêchent cette variable de tourner autour des points critiques fixes, et étudie les équations pour lesquelles les intégrales ne prennent qu'un nombre limité de valeurs autour des points critiques mobiles. Dans cette hypothèse, on peut concevoir l'intégrale générale mise sous une forme qui met en évidence une classe c de courbes algébriques associée à l'équation proposée. Toute courbe de cette classe est une trans- formée rationnelle de la courbe représentée par l'équation différentielle, quand, pour une valeur fixe quelconque de la variable, on regarde la fonc- tion et sa dérivée comme des coordonnées. Si le genre des courbes c se trouvé supérieur à l'unité, on pourra, par des opérations algébriques, dé- terminer la classe, et l'intégrale s'obtiendra elle-même algébriquemenl. Quand les courbes c sont de genre un, il peut être nécessaire, pour oljlenir l'intégrale, de trouver une solution d'une équation linéaire et de recon- naître si rnie certaine intégrale abélienne n'a que deux périodes. Seul, le cas où le genre est nul échappe à la méthode; cette circonstance se pré- sentera d'ailleurs nécessairement quand l'équation sera du premier degré par rapport à la dérivée. Quoi qu'il en soit, on pourra toujours décider, par un calcul régulier, si l'on ne se trouve pas dans le cas spécial où la méthode échoue. Tout incomplet qu'il soit, ce résultat est bien digne de remarque. Dans les problèmes de celte nature, la plus grande difficulté provient son- vent de l'impossibilité où l'on est de fixer la limite d'un entier arbitraire; cet entier est ici le nombre des valeurs de l'intégrale autour des points cri- tiques mobiles. La méthode précédente permet à l'habile géomètre, dont nous analysons le travail, de reconnaître, dans un cas étendu, si l'intégrale a un nombre limité de valeurs, ce nombre n'étant pas fixé à l'avance. ' Quand on s'est donné le nombre des valeurs que doit prendre la fonction autour des points critiques mobiles, il est possible de résoudre le problème c. R., 1S90, 2- Semestre. (T CXI, N° 26.1 ^ ■'" ( ioa4 ) Hans tons les cas; c'est ce qui est démontré dans une autre partie du Mé- moire. On est ramené alors à une équation différentielle possédant des points critiques fixes; par suite l'intégration se fera soit par des calculs algébriques, soit au moyen de quadratures, ou enfin on aura à intégrer une équation de Riccati. L'auteur donne ensuite une seconde méthode plus pratique, qu'il applique aux équations du premier ordre et du premier degré, ebest ainsi conduit à des exemples intéressants d'équations de cette forme, oij il met d'une manière heureuse en évidence les invariants relatifs à une substitution linéaire quelconque faite sur la fonction. Les méthodes précédentes peuvent être appliquées pour tenter de recon- naître si l'intégrale générale d'une équation différentielle est algébrique. La distinction faite entre les points critiques fixes et les points cri- tiques mobiles permet de décomposer utilement la question en deux par- ties, et, dans plusieurs cas, on peut arriver à la solution de ce problème, qui ne sera sans doute pas résolu de si tôt dans toute sa généralité. Nous espérons avoir, par ce rapide résumé, réussi à montrer le remar- quable talent dont a fait preuve l'auteur du Mémoire n° 2, en apportant une importante contribution à la solution des questions difficiles qu'il n'a pas craint d'aborder, et réalisant ainsi un progrès sérieux dans la théorie des équations du premier ordre. La Commission juge ce Mémoire digne du grand prix des Sciences Mathématiques. En résumé, la Commission propose à l'unanimité de décerner le prix au Mémoire inscrit sous le n° 2 et portant pour épigraphe : Inratione verurn, et une mention honorable au Mémoire inscrit sous le n°l avec la devise : Franco-Russe. Conformément au Règlement, M. le Président procède à l'ouverture du pli cacheté accompagnant le Mémoire couronné et proclame le nom de M. Paul Painlevê. L'auteur du Mémoire inscrit sous le n° 1, ayant été informé de la déci- sion de l'Académie, a demandé qu'il fût procédé à l'ouverture du pli ca- cheté qui accompagne sou travail. M. le Président a proclamé le nom de M. Léox Autonxe. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( I025 ) PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Picard; Jordan, rapporteur.) L'Académie avait mis au concours la question suivante : K Étudier les surfaces dont Vêlement peut être ramené à la forme ds^- = \f(u) - -p (i>)] (du' + dv"). » Au nom de la Commission, M. Jordan déclare qu'il n'y a pas lieu de dé- cerner le prix et propose de maintenir le même sujet au concours jusqu'au 1*'' octobre 1892. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Pomcaré, Picard; Bertrand, rapporteur.) ta Commission propose de décerner le prix Francœur de l'année 1890 à M. Maximiliex Marie. Celte proposition est adoptée. PRIX PONCELET. (Commissaires :MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Jordan; Bertrand, rapporteur.) La Commission a décerné le prix Ponceletà M. le Général Ibankz, mar- quis de Mulhacén, pour la savante direction qu'il a donnée et sa collabora- tion dévouée aux beaux travaux du Comité international des Poids et Mesures qui, à la suite d'études approfondies continuées pendant plus de vingt ans, a distribué, en 1889, conformément aux Conventions de 1875, les mètres et les étalons qui serviront, dans tous les grands États de l'Eu- rope et de l'Amérique, à assurer l'usage du système métrique. ( I02G ) MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Jurien de la Gravière, de Jonquières; Bouquet delà Grye, Paris, de Bussy, rapporteurs.) La Commission chargée par l'Académie de décerner, aux travaux qui ont le plus contribué à augmenter l'efficacité de nos forces navales, le prix extraordinaire de six mille francs institué par les décrets du i3 no- vembre i834 et du 2 décembre 1876, a cru devoir partager ce prix par portions égales entre M. Madamet, ingénieur de la Marine, représentant l'École du Génie maritime à Paris, MM. Ledieu et Cadiat, auteurs du livre intitulé : Le nouveau Matériel naval, et M. Louis Favé, ingénieur hydrographe, pour les remarquables et difficiles reconnaissances du Ton- kin et de la côte de Madagascar. Rapport sur les travaux de l'École d'application du Génie maritime; par M. DE Bussy. L'enseignement de l'École d'application du Génie maritime existe, dans des conditions à peu près analogues à celles de l'époque actuelle, depuis plus de soixante années. Relativement peu connu, malgré son impor- tance, il comprend d'une manière générale tout ce qui concerne la théo- rie et la pratique de la construction du navire et de ses accessoires (sauf les bouches à feu), l'étude de ses conditions de stabilité sur mer calme ou agitée, ainsi que celle des propulseurs, les machines à vapeur et les en- gins de nature si complexe actuellement en usage sur les grands navires, la résistance des matériaux, la technologie des bois et celle des métaux, l'installation et l'outillage des ateliers, l'électricité appliquée, etc., en un mot tout ce qui concerne la science si vaste et si délicate de l'ingénieur de la Marine. Il est peut-être inutile de rappeler que c'est à son enseigne- ment que s'est formé l'illustre Dupuy de Lôme ; mais, ce qu'il importe de ne pas perdre de vue, c'est que, justement appréciée par les étrangers, cUo a vu et voit encore un assez grand nombre de ceux-ci (Russes, Hol- ( '"27 ) landais, Suédois, Danois, Belges, Espagnols, Américains, etc., sans parler des Chinois et des Japonais) solliciter la faveur de suivre ses cours et re- tourner ensuite dans leurs pays en emportant avec eux, au grand avantage du nôtre, cette conviction qu'ils ont trouve libéralement en France un enseignement plus haut et plus large que celui d'écoles étrangères aux leçons desquelles on les incitait, plus d'une fois, à prendre part. Sans avoir la prétention d'énumérer les œuvres si nombreuses et si diverses de science pure et appliquée auxquelles se sont adonnés les professeurs de l'École du Génie maritime, il convient de ne pas oublier que, dès i83o, Moreau, dans un travail resté à peu près inconnu, établissait d'une ma- nière sûre et magistrale les « Princijjes fondamentaux de l'équilibre et du mouvement des corps flottant dans deux milieux résistants ». Son œuvre, continuée et largement développée par Reech, ce savant modeste auquel la science de la stabilité des navires est redevable de grands progrès, comme l'ont proclamé en Angleterre Sir Edward Reed et l'éminent doc- teur Woollev, et qui le premier a découvert l'influence si considérable des condensations dans les cylindres à vapeur ('), et par ses collaborateurs et continuateurs Rossin, d'Ingler, Lecointre, Fréminville, Audenet, Le- clert, Garnier et bien d'autres, finit, après un labeur de plus de trente années, par embrasser tout ce qui concerne la science théorique et pra- tique de la construction des vaisseaux et ses nombreuses parties acces- soires. Entre tous, le nom de Fréminville mérite d'être mis hors de pair : par les soins qu'il apporta à coordonner des documents jusque-là épars et à les réunir en corps de doctrine, par la valeur et l'étendue de ses re- cherches et de ses travaux personnels, il contribua puissamment aux bons résultats obtenus par l'Ecole du Génie maritime. On ne saurait non plus passer sous silence les travaux si importants des ingénieurs hydrographes Darondeau et Gaussin sur les compas, leurs erreurs et les moyens de cor- riger celles-ci ou du moins de les atténuer. Dans ces dernières années, le nombre des publications faites par l'Ecole du Génie maritime a pris une extension plus considérable, grâce d'ailleurs aux ressources et aux avantages de toute nature que lui procure son instal- (') Les belles recherches de Reech sur l'influence des parois des cylindres étaient restées, comme bien d'autres, absolument inconnues en dehors du corps du Génie maritime ; elles ont été récemment publiées pour la première fois à la suite d'un Traité de Thermodynamique appliquée dû à M. Madamet, actuellement Directeur de l'Ecole du Génie maritime. ( 1028 ) lation actuelle à Paris, telle qu'elle a été faite par M. le Directeur des Xlonstructions navales Bienaymé, en ce moment Directeur du Matériel au Ministère de la Marine, et le niveau scientifique et pratique des études s'est constamment maintenu à une hauteur qui a été constatée officiellement à plusieurs reprises par les représentants les plus autorisés de la Marine. Des cours manuscrits ou lithographies de Thermodynamique, par M. Joyeux; de Résistance des matériaux, par M. Leinaire, et surtout une œuvre de haute valeur, un cours de Machines à vapeur, de M. le Directeur des Constructions navales SoUier, existaient aux archives de l'École. Modi- fiés en raison des progrès de la Science et complétés par les nouveaux pro- fesseurs, ils ont servi de base à des traités dont l'ensemble constitue une véritable encyclopédie des sciences relatives aux Constructions navales. Sans parler du Traité de Machines marines de M. le Directeur Bienaymé, et du Cours de Construction du navire de M. Hauser, deux ouvrages cou- ronnés par l'Académie des Sciences, on peut citer les traités de Régulation des compas, de Résistance des matériaux, de Thermodynamique appliquée, de M. l'Ingénieur de la Marine Madamet, actuellement Directeur de l'Ecole et successeur de M. Bienaymé; les traités de Technologie (bois) et d'Elec- tricité appliquée, de M. Alheilig, de Technologie (métaux), de M. Tro- gneux, et une intéressante « Notice historique sur les divers modes de transport par mer », publiée par le même Ingénieur, sur la demande de la Marine, à l'occasion de la dernière Exposition universelle. Cette longue énumération et les détails qui précèdent sont plus que suf- fisants, à coup sûr, pour montrer tout le mérite des œuvres accomplies à diverses reprises par les Directeurs et les Professeurs de l'Ecole du Génie maritime, ainsi que les services que ces infatigables travailleurs ont rendus non seulement à leur Corps, mais encore à la Marine tout entière; aussi la Commission de l'Académie des Sciences, pour témoigner à l'École la sym- pathie dont elle lui paraît digue, pour l'encourager dans ses travaux, et pour l'inviter à les poursuivre dans la voie actuelle, décerne à l'unanimité, a l'Ecole d'Application du Génie maritime, en la personne de son éminent Directeur actuel, M. l'Ingénieur de i'* classe de la Marine Madamet, un prix de deux mille francs. Rapport sur les ouvrages de MM. Ledieu et Cadiat; par l'Amiral Paris. Nos engins de guerre et de navigation sont modifiés radicalement depuis une cinquantaine d'années, tandis que le navire à voiles arrivé à la perfec- ( 10^9 ) tion possible n'avait varié que par quelques meilleurs détails, pendant un siècle et demi. Le vent était toujours utilisé par de rastes voiles, manœu- vrées par des cordes, sortes de tendons auxquels des hommes, aussi adroits que souvent intrépides, servaient d'action musculaire. Certes celte ma- chine compliquée parant à toutes les fantaisies du vent était bien admi- rable, quoiqu'elle ne fût qu'en cordes et en bois, puisqu'elle faisait obéir des surfaces énormes par les nuits obscures et les vents les plus violents. Mais toutes ses parties étaient visibles, faciles à réparer, d'une usure vi- sible et elles ne changeaient pas; les hommes réunis sans se connaître à la formation de chaque équipage arrivaient bientôt à combiner leurs efforts, par l'analogie de leur passé, aussi bien que s'ils avaient appartenu à un corps permanent. Tout cela est changé; d'admirables machines n'exigent plus l'action de centaines d'honmies; tout en elles est combiné de manière à remphr sa fonction avec précision, l'ensemble n'est plus nécessaire; mais il lui faut beaucoup d'attention et elle exige surtout des soins inutiles jadis. Perfec- tionnée, modifiée chaque jour, l'homme expérimenté touche presque dans l'inconnu, s'il passe à la conduite d'un nouvel appareil. Il n'y trouve pas tout le monde au fait des détails et de l'état des choses comme en arrivant sur un vieux vaisseau; c'est un service difficile qui commence avec des nouveaux venus : car si c'est toujours la vapeur qui est le moteur, des in- ventions rendent souvent nouvelles les manières de l'employer. Il résulte de ce changement radical de nos engins que si depuis un siècle et demi nous n'avons pas eu à changer les livres destinés à notre instruc- tion, si le manœuvrier de Bourde est aussi bon sur un navire à voiles main- tenant c[u'il V a près de cent ans, les instructions pratiques sont actuel- lement à créer pour être modifiées à mesure que les perfectionnements surgissent. De plus l'ancienne simplicité se trouvant remplacée par de nom- breuses lois physiques mises en action, il y a lieu d'apprendre beaucoup de ces causes du mouvement pour les employer sans erreurs, ni hésita- tions; d'autant que les organes importants sont en partie cachés main- tenant. Le travail de MM. LEDiEuet Cadiat arrive donc très à propos pour faire assez connaître les engins si variés mis entre les mains des marins, afin qu'ils s'apprennent à en user judicieusement et cela dans un court espace de temps, presque en arrivant à bord; car le résultat de toutes ces inven- tions est de précipiter les choses et de forcer à être promptement assez instruit pour agir et faire agir au bout de peu de jours, en commençant ( io3o ) avec un faible acquis du passé. M. Ledieu a donc dû s'occuper de toutes ces nouveautés avec assez de clarté pour assurer leur bon emploi. Son premier volume traite d'abord de la balistique, des nouveaux pro- cédés pour connaître la vitesse des projectiles et les déviations causées par leur double mouvement, ce qui exige des tables de tir spéciales. Les nou- veaux agents explosifs sont longuement traités, vu leur importance pour les torpilles et les nouveaux obus. Les essais divers des peuples étrangers à ce sujet sont détaillés, ainsi que ceux des canons dont des figures et des descriptions sont données, ainsi que de leurs affûts, avec les mécanismes délicats substitués, pour leur manœuvre, à la place de l'ancien palan. Les fusils eux-mêmes sont examinés, car en revenant de longues campagnes bien des marins ignoreraient leurs mécanismes. Les nouvelles merveilles de l'éleclricité ont eu des applications trop utiles à bord pour qu'on ne leur ait pas consacré de nombreuses pages, car il faudra les apprendre soi- même et les enseigner au nombreux personnel destiné à les employer. Mais on peut dire que la majeure partie du travail est consacré aux tor- pilles qui, apparues il v a peu d'années, sont arrivées à une perfection que l'on peut qualifier d'effravante, tant elles annulent le courage et le talent en action. Après avoir paru ne convenir qu'à la défense des ports, elles sont arrivées à des vitesses jadis incon nues et à être assez bien dirigées pour que, si ce n'est encore avec autant d'exactitude que l'obus, le résultat soit terrible, puisqu'une suffit à détruire un grand vaisseau. Jamais ce que l'on peut appeler le coût de l'instrument de destruction n'a été aussi petit rela- tivement à l'effet produit. Ce sont des mille francs détruisant des millions. Mais aussi quelle délicatesse, quelles difficultés d'emploi et quel peu de chances de durée en bon état! Il est donc utile que ces Messieurs aient consacré plus de 3oo pages et de nombreuses planches couvertes de fi- gures, à chercher par des exemples et des descriptions à introduire ceux qui doivent se servir de ces engins, dans un monde tout nouveau, jusqu'ici peu connu. En arrivant à bord, il n'y a pas à questionner sur ce sujet; un seul adepte trouverait à répondre et cela s'il s'en trouvait un assez in- struit de l'état des choses présentes à bord de chaque navire. En outre, les inventions récentes sont naturellement entoiu'ées de mystères; au sujet des torpilles ce serait bien innocent, puisqu'au lieu d'être faite dans le mystère par un gouvernement, la torpille se vend à qui la paye; c'est un article de commerce dont un échantillon vaut bien la peine d'être acheté, ne fût-ce que pour faire l'anatomie de cet être dangereux, et quand on y pensera, pour apprendre à l'entretenir en bon état : car cet admirable ( io3i ) mouvement d'horlogerie faisant une grande force est malheureiisemenl plongé dans l'eau de mer et formé du métal le plus oxydable, surtout dans le voisinage d'un peu de cuivre. Toutes ces difficultés augmentent la valeur de l'Ouvrage qui décrit le nouvel engin et enseigne la manière de le charger, de préparer son mo- teur en comprimant de l'air, de le mettre en batterie dans son tube, de connaître la manière de le lancer après l'avoir préparé à se mouvoir de lui-même et à se maintenir en ligne droite, ainsi qu'à son niveau déter- miné. L'entretien d'un tel objet est tellement difficile que les visites, les démontages et de petites réparations doivent être exécutés avec le savoir nécessaire. Enfin les diverses expériences, en différents pays, sont relatées et paraissent montrer qu'en essai on peut compter sur 60 pour 100 de touchés, en pratique 3o ponr 100, et l'on serait heureux d'obtenir 20 pour 100 dans toutes les circonstancesjd'une guerre, surtout à cause de l'im- portance d'agir sans être aperçu. Les pompes destinées à comprimer l'air sont décrites et appréciées pour leurs pressions de 100''» à 120"*^ par cen- timètre. Pour terminer, la torpille dirigeable est décrite, des dessins la font connaître, et bien qu'elle n'ait pas donné encore de bons résultats, il est probable que l'industrie moderne saura bientôt améliorer cette idée hardie. On comprend la variété des détails nécessitée par une telle nou- veauté; aussi sont-ils assez clairement expliqués pour que le nouveau per- sonnel destiné à les employer, c'est-à-dire actuellement presque tout le monde, puisse les connaître et plus tard se les rappeler. Les nouvelles armes à feu, canons ou fusils, sont détaillés et notam- ment les appareils compliqués et délicats de la manœuvre de ces pièces terribles. Enfin les nouveaux moyens de communication, tels que la navi- gation aérienne et les pigeons voyageurs, sont examinés. Et l'étude des dernières guerres maritimes, la constitution des flottes actuelles, enfin la forme et l'utilisation des navires terminent ce laborieux ensemble. Tout ce qui précède est constamment élucidé par 68 planches de 56'^'" sur 28°™ et 6 Tableaux numériques. Là-dessus, il faut en compter 28 pour les torpilles; de sorte que l'officier, le maître ou parfois l'ouvrier pour- ront y prendre connaissance des détails dont ils sont chargés et qui, pour être étudiés sur place, exigeraient un démontage minutieux. Pour terminer, je suppose que, après avoir été officier de manœuvre, chargé des signaux, de la cale, du canonnage, de la manœuvre, etc., j'embarque sur un nou- veau navire. On m'attache à l'électricité, mon cours est oublié et que trai- tait-d? ou bien c'est aux torpilles; alors il me faut un guide et c'est dans G. K., 1890, i' Semestre. (T. CXI, N" 26.) ^^7 ( I032 ) les livres techniques qu'il est à trouver: aussi celui-ci répond à un besoin eu fournissant le premier des instructions devenues nécessaires. C'est ce qui a porté la Commission à le proposer pour un prix. Rapport de M. Bouquet de la Grye, sur les travaux de M. P'avé. r/Académie a jugé, à plusieurs reprises, que la précision avec laquelle étaient faits certains levés hydrographiques augmentait, dans une large mesure, la sécurité de nos navires et leur donnait de nouvelles facilités pourl'nttaque et pour la défense, accroissant ainsi, en réalité, la puissance de notre marine. Aussi a-t-elle décerné des prix aux travaux hydrogra- phiques qui lui paraissaient se distinguer, soit par la grandeur de l'oeuvre, soit par les dangers ou les difficultés qu'elle présentait, soit enfin par la manière dont les opérations avaient été conduites. Le travail que la Com- mission a jugé digne, cette année, de recevoir une récompense, possède la plupart de ces qualités; l'auteur, un ingénieur hydrographe très instruit, vient de remplir deux missions longues et offrant quelque danger, en Indo-Chine et à Madagascar; il a rapporté, de côtes absolument incon- nues, des renseignemenls qui lui ont permis de dresser une douzaine de Caries ou de Plans; ce sont toutes conditions qui satisfont au programme tracé, au but que l'on a marqué; et la Commission n'a pas hésité à pré- senter à l'Académie le nom de M. Louis Favé, pour qu'il lui soit attribué une part dans le prix extraordinaire de la Marine. Nous allons donner quelques renseignements sur ce travail. M. Favé a fait, en 1881, une reconnaissance delà côte de l'île d'Haïnan, à l'entrée du détroit qui donne passage aux navires allant du Tonkin à Hongkong. La triangulation sur laquelle s'est appuyée cette reconnaissance, qui a eu une longueur de 60 milles, s'est reliée à celle que les Anglais avaient jetée au travers du détroit. L'hostilité des indigènes, à peine soumis et enclins à la piraterie, donne quelque relief à cette étude. Plus tard, M. Favé fit le levé de la baie de Tanha et des mouillages com- pris entre les îles Norway et la baie de Halong, ainsi que celui de la baie de Kumong. Après la prise de la citadelle de Hanoï, le commandant Rivière fit faire à notre ingénieur une reconnaissance du fleuve Rouge, entre Hanoï et les ( tol3 ) premières cataractes. Le travail embrassait une longueur de plus de 200'*™, dans une région à peine explorée. En 1887, M. Favé partait pour Madagascar, accompagné d'un sous-ingé- nieur, M. Cauvet. TSc levé de la grande île commença sur la côte nord-ouest, près de Diégo- Suarez. Le climat de Madagascar est loin d'être favorable aux levés hydro- graphiques; pendant la saison des pluies, les marais qui bordent la côte la rendent absolument malsaine; la température est alors élevée, l'hu- midité à son maximum. Pendant la saison sèche, le vent du sud-est soulève la mer et la rend dangereuse pour les embarcations, qui sont quelquefois entraînées au large. C'est dans ces conditions qu'un levé de précision a été effectué sur une longueur de i8o milles. La triangulation a été appuyée sur une base mesurée avec un ruban d'acier. Les latitudes des points les plus importants ont été déterminées avec une lunette méridienne portative, à une seconde près; enfin les sondes ont été poussées jusqu'à une distance de i5 milles au large, pour déterminer les positions et les contours de nombreux bancs de coraux. Ce travail offrait d'autant plus d'intérêt qu'il montrait combien la côte ouest de Madagascar, si redoutée des navigateurs à cause des dangers qu'elle projette au large, peut offrir de mouillages excellents, d'abris sûrs, qui deviendront certainement, dans un avenir prochain, des centres pour un commerce important avec l'Europe. M. Favé a rapporté de ses deux missions de nombreuses observations concernant le magnétisme, le régime des marées et la météorologie. En résumé, la Commission, appréciant le travail qui a été fait et les dif- ficultés qui en augmentent la valeur, a décidé à l'unanimité qu'il y avait Jieu d'attribuer un prix à M. Louis Favé, prélevé sur les six mille francs du prix extraordinaire. Les conclusions de ces Rapports sont successivement adoptées. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Boussinesq, Maurice Lévy, Sarrau, Marcel Deprez; Resal, rapporteur). M. le Colonel Ed. Locher, de Zurich, a donné une extension considé- rable au système des chemins de fer de montagne, en portant presque au ( io34 ) double, et dans les conditions les plus difficiles, la limite maximum de la pente admise jusqu'ici. Il u de plus créé, pour le matériel de la traction, un système des plus ingénieux. En conséquence, la Commission décerne le prix à M. Locher. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Sarrau, Paris, Bouquet de la Grye; de Bussy, rapporteur.) La tactique navale actuelle exigeant des navires militaires une très grande vitesse, leurs appareils moteurs doivent développer une grande puissance sous un faible poids, en dépensant peu de charbon. Les machines économiques sont à plusieurs cylindres, et de ce fait rela- tivement lourdes; il faut donc chercher la diminution des poids dans l'ac- croissement de la pression de la vapeur et de la vitesse des pistons. Sur le Surcou/el leForbin, comme sur presque tous les navires, la course étant limitée, un nombre considérable de révolutions s'imposait et, |)Our la première fois, on devait atteindre l'allure de i4o tours sur une machine de 6000 chevaux, avec des pistons de i'",870 de diamètre et de o'",9i5 de course. Il y a lieu tout d'abord de considérer que les grands pistons et leurs or- ganes, présentant un poids minimum de 2525''^, passent 280 fois par minute de la vitesse zéro à la vitesse 6"", 910 en un onzième de seconde. De là des accélérations énormes proportionnelles au carré du nombre des tours, à la course, et aux masses entraînées. Les courses et le nombre des tours se trouvant imposés, il restait à ré- duire et à équilibrer les poids en mouvement, en recherchant rationnelle- ment les efforts agissant sur chacun des organes, et en apportant un soin tout particulier dans le choix de l'essence des matériaux. C'est ce qui a été fait de la manière la plus habile par M. l'Ingénieur Boulogne qui a étudié les plans des appareils moteurs. Pour les pistons comme pour les tiroirs, et en partant des courbes de l'espace parcouru, M. Boulogne a déterminé, par une double différentia- tion graphique, les accélérations des principales masses en mouvement, puis reporté sur chacun des organes, en tenant compte également de l'ac- tion de la vapeur, les efforts réagissant sur chacun d'eux. Ces efforts étant connus, M. Boulogne a pu, grâce au choix des formes ( io35 ) el des matières les plus résistantes, obtenir des masses assez faibles pour que les maxima donnés par les résultantes des efforts combinés de la vapeur et des masses vives, ne dépassent pas sensiblement ceux dus à la vapeur seulement. Tféanmoins, l'accélération des masses serait restée redoutable si elle n'avait pas été annihilée en grande partie par l'emploi de la compression de la vapeur vers les extrémités de la course des pistons. D'autre part, les pièces ex'centrées, comme les manivelles, les tètes de bielles, etc., ont été équilibrées par des contrepoids de même moment et de sens inverse. L'étude analytique de tous les organes des moteurs du Surcoiif et du Forbin a donné des résultats pratiques extrêmement remarquables, et, pour la première fois, en France tout au moins, des machines de grande allure (') ont pu développer silencieusement jusqu'à 63oo chevaux pen- dant les essais officiels, sans le moindre échauffement ni la moindre fa- tigue. Nous estimons que l'auteur du plan des machines du Surcouf et du For- bin a réalisé un progrès notable dans la construction des machines à vapeur, et nous proposons à l'Académie de lui décerner le prix Plumey. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ASTRONOMIE. PRIX LA.LANDE. (Commissaires : MM. Janssen, Lœwy, Tisserand, Wolf;Faye, rapporteur.) Jusqu'en ces derniers temps on a bien pu signaler parfois de légères inexactitudes dans quelques éléments du système solaire, mais jamais de grosses erreurs. En ce qui concerne les rotations des planètes, le système paraissait se composer de deux groupes : le premier, celui des planètes les (') Il est des points des bielles motrices qui ont une vitesse de rotation de 82''™ à l'heure. ( io36 ) plus voisines du Soleil, tournant sur elles-mêmes en vingt-quatre heures; le second, celui des grosses planètes tournant deux ou trois fois plus vite, opposition dont il était d'ailleurs difficile de tirer la moindre conclusion intéressante. Cependant, en considérant l'extrême difficulté d'observer Mercure et Vénus, on aurait dii concevoir des doutes sérieux sur les rota- lions qu'on leur attribuait et qu'on retrouve invariablement reproduites dans tous les livres d'astronomie. M. Schiaparei.li fut encouragé à reprendre cette étude par une découverte heureuse. Il trouva qu'on n'était pas du tout condamné à observer les faibles détails de la surface de ces planètes à la tombée de la nuit; on pouvait les suivre en plein jour, en plein soleil, et mieux encore que pendant la nuit. Au lieu de les observer chaque nuit après le coucher du soleil, pendant un temps nécessairement limité, et à vingt-quatre heures à peu près d'intervalle d'un jour à l'autre, il put les suivre pendant sept à huit heures de suite et constater ainsi que leur rota- tion n'avait aucun rapport avec les vingt-quatre heures qu'on leur attri- buait. Des observations prolongées pendant une longue suite d'années le conduisirent à conclure que ces deux planètes tournent sur elles-mêmes dans le même temps qu'elles circulent autour du .Soleil, Mercure en 88 jours, Vénus en 225 ('). Un tel phénomène semblait jusqu'ici n'exister que pour les satellites. Il est en effet rigoureusement prouvé pour la Lune; on le retrouve aussi dans les satellites de Jupiter et pour l'un de ceux de Saturne. M. Schiaparelm nous apprend que les planètes les plus proches du Soleil rentrent dans une sorte de règle qui consiste en ce que les corps qui circulent autour d'une masse centrale, à une distance suffisamment faible, subissent un léger al- longement dans le sens du diamètre dirigé vers cette masse, allongement dont le résultat est de ralentir continuellement leur rotation jusqu'à ce que celle-ci devienne rigoureusement égale à leur circulation. Si l'on considère les conditions physiques, il en résulte qu'elles sont au- trement graves pour les planètes circulant autour du Soleil que pour des satellites circulant autour d'un globe obscur et froid. En particulier Vénus, qui semblait autrefois l'analogue complet de la Terre, sauf une intensité un peu plus grande de la chaleur reçue du Soleil, devient un globe dépourvu de la succession des jours et des nuits, constamment échauffé sur un hémi- sphère par l'astre central, constamment refroidi sur l'autre par sa radia- (') L'identité de ces deux périodes est prouvée pour Mercure; elle est moins com- plètement établie jusqu'ici pour Vénus. ( ï'>37 ) tion vers l'espace, en sorte que ce dernier doit avoir concentré et congelé de longue date toutes les eaux qui ont pu se trouver à l'origine sur cette planète, etc. Ces découvertes aussi belles qu'inattendues d'un savant astronome, à qui nous devions déjà les mystérieuses géminations des canaux de Mars et la magnifique solution du problème des étoiles fdantes, ont engagé votre Commission à lui décerner le prix Lalande. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Lœwy, Faye, Wolf, Janssen; Tisserand, rapporteur.) Un seul Mémoire a été envoyé à l'Acadéujie. Ua Commission, après l'avoir examiné, n'a pas jugé les conclusions suffisamment établies, pour qu'on puisse lui attribuer le prix. Elle demande que le même sujet, savoir : « Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les » planètes dans le mouvement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles, en » dehors de celles déjà bien connues. » soit remis au concours pour l'année prochaine, la valeur du prix restant de trois mille francs. Les conclusions de ce Rapport sont a'doptées. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Tisserand, Faye, Janssen, Wolf; Lœwy, rapporteur.) M. le professeur S. de Glasexapp, l'éminent directeur de l'Observatoire Impérial de l'Université de Saint-Pétersbourg, vient de publier un Mémoire relatif à la détermination des orbites des étoiles doubles qui figurent au Catalogue de Poulkova. Depuis l'installation, vers iSSg, du grand réfracteur de o'",38 à l'Obser- vatoire de Poulkova, cette puissante lunette a été surtout utilisée pour la recherche des étoiles doubles et pour la détermination exacte de leurs coordonnées relatives. On doit au directeur de cet établissement, M. Otto Struve, la découverte ( io38 ) de nombreux groupes nouveaux, et une série étendue de mesures remar- quablement précises. Il était important de mettre à proflt cette riche ré- colte de mesures micrométriques consignées dans les Annales de l'Obser- vatoire de Poulkova. M. de Glasenapp a entrepris une étude dans ce but. et il a choisi pour objet de son travail les groupes d'étoiles les plus intéressants, c'est-à-dire les étoiles doubles dont les composantes ont une liaison physique bien constatée et un mouvement relatif assez rapide pour permettre dans un avenir prochain le contrôle des résultats obtenus. Dans la détermination des orbites, M. de Glasenapp a employé une mé- thode qui lui est propre, et qui permet d'arriver avec précision et rapidité aux éléments cherchés; il a ainsi enrichi la Science d'un nouveau contin- gent de résultats numériques d'une haute utilité. On lui doit aussi, parmi d'autres travaux importants, une détermination de la vitesse de la lumière fondée sur les éclipses des satellites de Jupiter. Considérant la grande valeur de ces recherches, la Commission décerne à M. le Professeur de Glasesapp le prix Valz. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. Paye, Janssen, Tisserand, Lœwy; Wolf, rapporteur.) La Commission du prix d'Astronomie physique décerne le prix à M. C.-A. YouNG, Directeur de l'observatoire de Princeton (États-Unis). Suivant les intentions du fondateur, ce prix doit être donné successive- ment dans l'ordre historique aux fondateurs de l'Analyse spectrale céleste. Il a été donné d'abord à Rirchhoff, puis à MM. Huggins et Lockyer. Suivant ce principe, c'est M. Young qui doit prendre rang aujourd'hui, en raison de l'importante découverte qu'il a faite, pendant l'éclipsé totale de iS'^o, de la couche infra-cbromosphérique, qui porte à juste titre son nom et dans laquelle les raies du spectre solaire apparaissent à l'état de lignes brillantes. ( i*>39 ) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Lalanne, de Jonquières; Larrey, Favé, Haton de la Goupillière, rapporteurs. La Commission du prix Montyon de Statistique a décerné le prix de 1890 à M. le D'' TopiNAnD pour ses recherches Statistique sur la couleur des yeux et des cheveux en France. Elle réserve de nouveau expressément pour les prochains concours l'Ouvrage suivant qui, dans celui de 1889, avait obtenu cette mention : 1" Rapports de M. Dislère au nom de la Commission de classement des ré- cidivistes. — (( Votre Commission rendant justice à la somme de travail exigée par la production dont elle rend compte, et à l'intérêt des résultats que l'auteur a su en déduire, regrette que le nombre trop limité des récom- penses dont elle dispose ne lui permette pas de lui accorder dans le pré- sent Concours, à cause de l'antériorité des travaux précédemment cités, un prix dont cette production lui paraît parfaitement digne; mais, en ré- servant ses droits pour un Concours ultérieur, elle décerne à M. Dislère une mention exceptionnellement honorable. » En 1889 la Commission avait également remarqué un Ouvrage de M. Ramon Fernandez intitulé : La France actuelle. Ce beau livre vient d'ob- tenir un prix de l'Académie française, et pour ce motif nous nous abs- tiendrons, comme nous l'eussions fait sans cela, de le reporter à l'année prochaine. La Commission n'a pas décerné, pour la présente année 1890, d'autres récompenses, malgré la valeur de certaines productions qui lui avaient été renvoyées. Les Rapports distincts qui vont suivre ^en font connaître les motifs. Rapport sur les travaux de M. le D' Topinard ; par M. le baron Larrev. La Statistique de la couleur des yeux et des cheveux en France a été faite pour la première fois par leD'' Paul Toim.vahd, dans une série de travaux, C. R., 1890, 1' Semestre. (T. C.\£, N» 26.) l38 ( I0/|0 ) les lins publiés par la Revue d'Anthropologie ou ailleurs, les autres restés encore inédits. L'auteur a même rédigé, en titre, le recueil scientifique constituant cette Revue d'Anthropologie, avec le concours de plusieurs membres de la Société du même nom, et il a fait spécialement de cette question nouvelle de la couleur des yeux et des cheveux, le sujet d'une savante conférence im- primée par V Association française pour l'avancement des Sciences, au Con- grès de Paris, en 1889. M. ïopinard avait adressé d'abord l'ensemble et les détails de ses recher- ches à l'Académie des Sciences, pour le concours Montyon des prix de Méde- cine et de Chirurgie, mais ce n'est pas là qu'il devait espérer la chance du succès, eu égard à la nature différente des travaux à examiner. J'avais l'honneur de faire partie de la Commission qui a décidé le renvoi du travail distinct de M. Topinard à la Commjw/o/? plus compétente du prix Montyon de Statistique. L'auteur, satisfait de ce changement de destination, s'est empressé de joindre à toutes ses recherches une Préface manuscrite qu'il a intitulée simplement : Statistique delà couleur des yeux et des cheveux en France. C'est, en effet, de la Statistique, s'il en fut. Il y expose très bien l'utilité des recherches du même ordre ou celles d'une autre nature; telles seraient par exemple la coideur de la peau, les différences de la taille, déjà bien étudiées, d'autres encore, pour établir ou compléter les Ivpes divers de l'Anthropologie française. llàtons-nous de dire que, dans l'espace de deux années seulement, M. Topinard a recueilli, de 1886 à 1 888, sur le sujet spécial de ses études statistiques, jusqu'à 200000 observations relatives à la couleur des yeux et à la couleur des cheveux. Ce chiffre seul, par sa valeur considérable, pourrait suffire pour démontrer l'utilité de telles études, entreprises par l'active persévérance d'une seule personne, faisant appel à i5oo collabo- rateurs, garantissant leur signature sur les Tableaux établis comme mo- dèles par son initiative. C'est donc un travail de patience, dont il appartient à la Commission de Statistique de reconnaître la valeur et de récompenser le mérite. Ajoutons que les frais généraux de cette statistique spéciale ont été supportés, soit par la Revue d' Anthropologie elle-même, soit par \' Asso- ciation pour V avancement des Sciences, et aussi par le promoteur et l'auteur de cet immense travail, malgré l'insuffisance de ses ressources person- nelles. M. To|)inar(l expose dans les préliminaires de ses recherches multiples sin- la couleur des yeux et des chveux en France, la longue série des moyens ( io4i ) matériels imaginés et employés par lui pour le but île ses persévérantes études. Nous n'avons pas à les reproduire. Disons seulement que l'en- semble des documents fournis par ses soins à la Commission rej)résente à la fois des lettres, des instructions particulières et des modèles de docu- ments, des tvpes et des variétés de couleur, d'après des images coloriées, des listes ou des catégories départementales et des Mémoires imprimés, exposant les conditions précises des recherches accomplies, une Carte des résultats d'ensemble, quatre Mémoires enfin sur la Statistique à l'étranger, avec le dénombrement des diverses contrées d'observation. L'auteur de tant de matériaux amassés, soit encore inédits, soit publiés par lui sur le même sujet, n'a plus qu'à les coordonner, en définitive, dans un Ouvrage méthodique et complet qui, d'avancf*, lui fait honneur. C'est pour ces motifs que la Commission attribue à M. le D'' Topinard le prix intégral de Statistique, décerné par l'Académie des Sciences en 1890. Rapport sur la statistique médicale du dispensaire de M""' Furtado Heine ; par M. le baron Larrey. La statistique médicale du dispensaire de M™^ Furtado-Heine, publiée chaque année, régulièrement, depuis la fondation de cette œuvre de bien- faisance publique, a déjà valu à sa généreuse fondatrice toutes les récom- penses honorifiques. La croix de chevalier de la Légion d'honneur en est pour elle le plus éclatant témoignage. Il sera intéressant plus tard, après dix années d'exercice, par exemple, d'établir un relevé général des statistiques annuelles, exposant l'ensemble des conditions numériques les plus exactes de chacun de ses éléments d'organisation, aux divers points de vue de la médecine, de la chirurgie et de la pathologie spéciale, telle que l'oculistique. On consacrera ainsi, par l'expérience acquise, la valeur de cette fonda- lion de charité, d'après les services qu'elle aura rendus aux familles de plus en plus nombreuses de la classe ouvrière, si digne de l'intérêt pu- blic et de la muniBcence privée. Rapport sur un travail de M. Pierre Fleary relatif à la protection de l'enfance dans le Cher {année 1888); par M. le baron Lakrey. Il s'agit d'un Rapport, présenté au Préfet du Cher par M.Pierre Fleury, ingénieur départemental, formant une brochure in-8° de if\o pages et in- ( I0l2 ) (liquaiit sa provenance multiple. Le rapporteur analyse en effet, dans leur ensemble, les rapports partiels de tous les médecins inspecteurs du Cher, de tous les maires des Communes et de tous les juges de paix, sans excep- tion, suivant les termes précités de ce travail, aussi utile que bien fait. Il est d'ailleurs conforme à \' Instruction du ig mars i 884. Semblable Rapport est imposé à tous les inspecteurs départementaux et celui de M. Fleury ne représente pour notre Commission qu'un spécimen partiel très bien fait, d'une règle établie, en principe, pour chacun de ces inspecteurs. Les renseignements statistiques sur la protection de l'enfance, dans le département du Cher isolément, nous paraissent recueillis avec beaucoup de soin et représentés par une série de Tableaux méthodiques, mais, en définitive, exclusifsà un seul département. Il serait à désirer que l'ensemble de travaux analogues, transmis par les soins des Préfets au Ministère de l'Intérieur, put devenir l'origine d'un travail d'ensemble sur un sujet aussi important que la protection de l'enfimce. Le Rapport de M. Pierre Fleury nous semble, par son mérite, devoir être signalé parmi ces documents, avec beaucoup d'éloges, par la Com- mission de Statistique de V Académie des Sciences. Rapport sur un travail de M. le D'' Aubert sur la Topographie médicale de la ville de Bourg-en-Bresse ; par M. le Général Favé. Certaines rues (rues d'Espagne, de l'Étoile, du Gouvernement, Tey- nière) sont étroites, tortueuses, couvertes en quelques points, sur la moi- tié de leur largeur, par les toits des maisons dont les étages supérieurs dépassent le rez-de-chaussée en ne laissant pénétrerai air ni lumière. Les escaliers des habitations sont sombres, humides; les cours intérieures, généralement mal tenues, sont également humides et malsaines. Quelques caves sont périodiquement inondées. Cet état de choses, qui existe tout aussi bien dans la ville haute que dans la ville basse, tient à ce que toutes les habitations sont établies dans une couche aquifère reposant elle-même sur une couche d'argile imperméable au-dessus do laquelle les eaux se conservent à des hauteurs variables. Il y a, dans le sous-sol, 10'"" de canaux qui sillonnent les rues, mais ils sont sans pente régulière, sans ctanchéitc, sans section uniforme, de sorte que les matières solides demeurent stagnantes jusqu'à ce qu'une pluie torrentielle chasse tout le contenu. ( io43 ) Depuis 1884, la ville est dotée d'un service d'eau potable eiv quantité largement sulfisante pour les besoins des habitants, de la caserne et des différents établissements publics. Mais la santé publique pourrait être lar- £;ement améliorée, comme on le voit dans les tableaux qui concernent les épidémies, en réalisant le système du tout à l'égout. Le pavage devra être refait, de même que la canalisation souterraine. Une épidémie de fièvre typhoïde a sévi en 1888; elle a été causée par une eau contaminée. En résume, le travail de M. Aubert, si méritant qu'il puisse être à cer- tains égards au point de vue de l'hygiène, ne répond pas suffisamment au programme du prix Montyon de Statistique. Rapport sur un travail de M. le D'' Tartière, intitulé : « Histoire médicale du 8* régiment de Hussards pendant une période de seize ans, de 1874 à 1890 » ; par M. le Général Favé. Ce régiment a séjourné en 1874 à Fontainebleau, en 1875, 1876, 1877 dans la province d'Alger, à Lyon de 1877 à 1886, à Vienne de 1886 à 1889. Les diverses maladies, au nombre de vingt, comprennent les affections d'origine professionnelle et les maladies épidémiques. Sur 107 décès, il y en a eu 74 causés par la fièvre typhoïde, qui a régné surtout en Algérie. Le nombre des journées de traitement ou d'indisponibilité s'est élevé en Algérie, pendant l'année 1876, à 23391. Le nombre des soldats réfor- més a été de 1 56 en 16 ans. L'auteur conclut de ses observations que pour diminuer les journées de maladie il faut donner aux soldats de l'air et de bonne eau. Il s'est sur- tout préoccupé de la fièvre typhoïde et il a étudié les circonstances où elle s'est développée. Malgré le soin apporté par M. le D'^ Tartière à son étude, le cadre de cette dernière a paru trop restreint au point de vue de la Statistique. Rapport sur un travail de M. le D'' Samuel Garnier, intitulé : « Le Dépôt de mendicité, l'hospice départemental et l'asile des aliénés de La Charité-sur- Loire y>; par M. Hatox de la Goupillière. Cette Brochure, de 120 pages in-octavo, présente l'histoire de l'asile de La Charité relevée sur les registres de l'établissement. Elle ne se ( io44 ) ratlache à la Statistique que par ua certain nombre de tableaux destinés à classer les malades en diverses catégories. Mais aucune loi ne saurait s'en dégager; et des considérations basées sur des nombres aussi peu con- sidérables ne sauraient avoir une réelle portée. Tout eu rendant justice aux motifs d'intérêt local qui ont inspiré le travail très soigné de M. le D' Garxier, la Commission ne saurait donc le retenir pour les récompenses que décerne l'Académie. Les conclusions des Rapports qui précèdent sont adoptées. CHIMIE. PRIX JECRER. (Commissaires: MM. Fremy, Cahours, Schùtzenberger, A. Gautier; Troost, Friedel, rapporteurs.) Rapport sur es travaux de J/.Isambert; par M. Troost. Les premières recherches de M. Isambert remontent à vingt-deux ans. Il a débuté dans la Science en 1 868, par un travail devenu classique sur les tensions de dissociation des composés formes par le gaz ammoniac avec divers chlorures métalliques. Il y a établi l'existence d'un certain nombre de combinaisons dont les unes étaient complètement nouvelles et dont les autres n'avaient jusqu'alors qu'une existence contestable. Il a consacré plusieurs Mémoires à l'étude de la constitution des vapeurs émises par le bisulfhydrate d'ammoniaque, le cyanhydrate d'ammoniaque, le carbonate d'ammoniaque et le carbamide; puis il a fait une étude ana- logue sur le bromhydrate d'hydrogène phosphore et sur les sulfhydrates d'é- thylamine et de diéthylamine. Il a signalé les difficultés sérieuses que l'on rencontre dans ces recher- ches délicates ; il a montré en particulier que pour établir la constitution de ces vapeurs il fallait, de toute nécessité, non seulement déterminer leur ( io45 ) tension, mais aussi fixer d'autres données physiques, telles que leur com- pressibilité et l'influence de l'excès d'un de leurs composants. Se basant ensuite sur les résultats de ses recherches expérimentales re- latives à la dissociation, il a cherché à relier tous les faits connus par une théorie fondée sur les données thermochimiques qui permettent de se rendre un compte exact des phénomènes de la Chimie. Ses recherches sur les sulfures de phosphore, leur préparation, leurs propriétés principales et leur chaleur de formation l'ont conduit à conclure que plusieurs corps décrits comme des sous-sulfures de phosphore ne sont que des mélanges et non des composés définis, et que les températures auxquelles les différentes variétés de phosphore rouge s'unissent au soufre fondu dépendent de la quantité de chaleur que le phosphore avait dégagée au moment de son passage de l'état de phosphore ordinaire à l'état de phos- phore rouge. Ses recherches sur le prétendu maximum de solubdité du chlore dans l'eau l'ont conduit à une remarque importante qu'd devait bientôt géné- raliser. Il constata que la tension de dissociation de l'hydrate de chlore est pour les températiu-es inférieures à 8'', plus faible que la pression atmosphérique, et que, par suite, ce corps peut se dissoudre, sans se décomposer, dans l'eau en contact avec une atmosphère de chlore à la pression ordinaire, de sorte que la quantité de gaz contenu dans l'eau ne représente pas, comme on l'admettait, la solubilité du chlore à cette température; elle est la somme de la quantité de chlore à l'état libre et de la quantité de chlore combinée à l'état d'hydrate. Partant de ces résultats, il a pu résoudre une question cjui préoccupait depuis longtemps les chimistes : la question de savoir à quel état se trou- vent, dans leurs dissolutions, les gaz très solubles tels que l'ammoniaque, l'éthylamiue et d'autres ammoniaques composées. Ces gaz existent-ils à l'é- tat de combinaison définie, ou ne s'est-il produit qu'un simple phénomène de dissolution? L'examen de cette question l'a forcé à étudier la compres- sibilité et la dilatabilité des gaz liquéfiés et de leur dissolution dans l'eau ; il a dû pour y réussir modifier les piézomètres et les thermomètres ordi- nairement employés. Ses déterminations lui ont permis de ponclure que les dissolutions d'é- thylamine, de gaz ammoniac, et en général des gaz très solubles se com- portent non comme desimpies mélanges, mais comme si elles contenaient des combinaisons définies de ces gaz avec l'eau. ( io46 ) La tension des gaz émis à une température donnée résulte de la super- position de deux phénomènes différents : la dissociation d'un composé dé- fini et le dégagement du gaz simplement dissous. Les expériences de M. Isambert ont fourni des données précieuses pour la discussion des théories chimiques. Ce résumé très sommaire des travaux où il a utilisé, pour résoudre les questions les plus délicates de la Chimie minérale et de la Chimie organique, le mutuel appui que peuvent se prêter les méthodes de la Physique et celles de la Chimie générale, suffira pour justifier auprès de l'Académie la déci- sion de la Section de Chimie qui lui décerne le prix Jecker. M. IsAJiBEKT, qui vient d'être enlevé par une mort prématurée, n'aura pas la satisfaction de recevoir lui-même la récompense accordée à ses travaux; mais cette récompense sera pour sa veuve un adoucissement à sa douleur et à ses soucis; elle rappellera à ses enfants l'exemple d'une vie consacrée tout entière à la Science. Rapport sur- les travaux de M. M. Hanriot; par M. Friedel. M. Haxihot, professeur agrégé à la Faculté de -Médecine, s'est signalé à l'attention de l'Académie par des travaux qui ont trait à des branches très diverses de la Chimie. •il a débuté par des recherches sur les dérivés de la glycérine, exécutées au laboratoire de M. Wurtz, et qui ont été présentées à la Faculté des Sciences, comme thèse de doctorat. Parmi les faits les plus intéressants qu'elles ont fait connaître, nous signalerons la séparation en grande quan- tité, à l'état de pureté, de la monochlorhydriue, de la glycérine, par dis- tillation fractionnée dans le vide, avec l'aide d'un appareil ingénieux. Ce procédé a permis d'isoler un isomère de la monochlorhydrine qui bout quelques degrés plus haut, et dont M. ILinriot a établi l'identité avec le produit qui s'obtient par la fixation de l'acide hypochloreux sur l'alcool allylique. L'hydrogénation des deux monochlorliydrines, qui aurait dû donner les deux propylglycols, n'a fourni que des résultats peu nets; par contre celle de l'acétobromhydrine, au moyen du zinc cuivré de M. Glad- stone, constitue un moyen commode de préparer le propvlglycol ordinaire. L'action do la baryte aidiydre sur la monochlorhydrine dissoute dans l'éther a donné en petite quantité le glycide, ce composé intéressant, si apte à se combiner qu'il est fort difficile à isoler, et que récemment M. A. ( '"^17 ) Bigot a réussi à jîréparer en plus grande quantité par l'action ménagée du sodium sur la monochlorhydrine en présence de l'éther. M. Hanriot a montré la grande facilité avec laquelle il se combine aux acides pour donner des éthers de la glycérine. C'est ainsi qu'avec l'acide azotique étendu, il fournit la mononitroglycérine. La monochlorhydrine réagit sur l'ammoniaque et sur la triméthylamine en donnant avec la première des composés mal définis, et avec la seconde la triméthylglycéramine dont le chloroplatinale se présente en beaux cristaux. Beaucoup d'entre les réactions des aldéhydes s'expliquent par la facilité que possèdent ces composés de fonctionner comme des corps non saturés en fixant diverses molécules, telles que celles de l'acide cyanhydrique. M. Hanriot a réussi à isoler, par distillation dans le vide, la monochlor- hydrine du glycol éthyliédénique qui se produit par la fixation de l'acide chlorhydrique sur l'aldéhyde cthylique. C'est le composé qui joue évi- demment un rôle important dans la production de l'aldol par le procédé classique de M. Wurtz. Cette monochlorhydrine se décompose avec perte d'eau et fournit le corps nommé par M. Lieben oxychlorure d'éthylidène, et dont M. Hanriot a démontré l'identité avec l'éther bichloré symétrique en le transformant par l'action du zinc éthyle en éther butylique secondaire. Une étude de la strychnine au point de vue de l'analyse toxicologique a montré à M. Hanriot que les sels de cet alcaloïde sont précipitables par un excès d'acide, tantôt avec formation d'un sel acide, tantôt simplement en raison de l'insolubilité du sel neutre dans l'acide en excès. Il a reconnu que diverses substances, notamment la brucine, masquent la réaction or- dinaire de la strychnine et que la brucine réputée pure peut renfermer de notables quantités de cet alcaloïde. Il explique ainsi une prétendue transformation de la brucine en strychnine par l'action de l'acide azotique; celui-ci avait simplement détruit la brucine et mis en évidence la strych- nine préexistante. L'action de l'acide azotique sur la strychnine fournit une dinitrostrych- nine qui peut être transformée en diamidostrychnine et en dioxystrychnine. Enfin celle du permanganate de potassium la transforme en un acide, l'a- cide strychnique, qui, d'après son analyse et celle de ses sels, ne diffère de la strychnine que par addition de 4 atomes d'oxygène. M. Hanriot a fait aussi avancer notablement nos connaissances sur l'eau oxygénée. H a montré que ce composé, débarrassé de fer et de manga- nèse, est stable, même à chaud, et peut être concentré par évaporation jusqu'à pouvoir fournir deux cent cinquante fois son volume d'oxygène. U R., 1890, i!« Semestre. (T. CXI, N» 26.) l3y ( IO-18 ) Bien plus, l'eau oxygénée étendue, cjui ne fournit que 12 volumes d'oxy- gène environ, peut être distillée, et par conséquent obtenue très pure, puis concentrée. On voit donc que les procédés d'analyse fondés sur la décomposition par la chaleur sont inexacts. M. Hanriot n'a point réussi à combiner l'eau oxygénée aux corps non saturés, réaction qui avait été indiquée par d'autres auteurs. Par contre, en présence de l'acide sulfurique, l'eau oxygénée réagit sur la benzine, le toluène et l'acide benzoïque pour fournir les phénols correspondants. Laissant de côté quelques travaux de moindre importance, nous signa- lerons encore celui dans lequel M. Hanriot a étudié pour un certain nombre d'acides la distillation sèche en présence d'un excès de base. Comme on pouvait le prévoir, les acides succinique et adipique ont fourni de l'éthane et di; butane. L'acide lactique se dédouble facilement en acide carbonique et alcool et l'acide pyruvique en acide carbonique et aldéhyde. C'est là un mode intéressant de production de l'alcool. M. Hanriot a encore entrepris et poursuit actuellement, en collabora- tion avec MM. Bouveault et Saint-Pierre, des recherches qui ont déjà donné des résultats intéressants. Avec M. Bouveault, il a étudié l'action du sodium sur les nitriles et a obtenu, par l'action de l'eau ou des iodures alcooliques sur le produit formé, des polymères des nitriles, ou des dérivés des nitriles eux-mêmes et des mêmes polymères. Les dérivés des nitriles se transforment facilement en acides gras, ceux des polymères en acétones-nitriles, en éthers p-céto- niques, ou, en poussant plus loin la décomposition, en acétones. Avec M. Saint-Pierre, il a recherché si, dans les hydrocarbures renfer- mant des radicaux relativement négatifs comme le phényle, certains atomes d'hydrogène ne pourraient pas être remplacés directement par les métaux alcalins. L'expérience a montré que le triphénylméthane est attaqué par le potassium avec l'emplacement de l'atome d'hydrogène uni au carbone cen- tral. L'action de l'acide carbonique sur le produit a fourni l'acide triphé- nylacétiqne; celle des chlorures alcooliques ou acides, a donné des hydro- carbures et des acétones. L'action du potassium peut aussi porter sur les noyaux benzéniques, ainsi que cela a lieu pour le tétraphényléthylène. Ces recherches promettent de donner encore bien des résultats intéres- sants. Si intimement liées, que soient entre elles la Chimie physiologique et la ( loV) ) Chimie organique, nous n'avons pas à rappeler ici les travaux sur la respi- ration qui ont été entrepris par M. Hanriot en collaboration avec M. Charles Richet. C'est à une autre section que celle de Chimie de les aj)- précier comme ils le méritent. L'énumération que nous venons de faire nous semble justifier le choix de la section qui a décidé de donner à M. Hanriot le prix Jecker pour une partie. Les conclusions des Rapports qui précédent sont adoptées. GEOLOGIE. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Fouqué, Gaudry, Des Cloizeaux, Damour; Daubrée rapporteur.) L'Académie a proposé pour prix à décerner en 1890, la question sui- vante : « Etude des refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre; rôle des déplace- » ments horizontaux . » Le seul travail présenté, dont l'auteur est M. Marcel Bertrand, ingé- nieur en chef des Mines, professeur de Géologie à l'École nationale supé- rieure des Mines, répond pleinement à la question proposée; on v^a en juger par l'exposé qui suit. Les masses superficielles de l'écorce terrestre ont subi à plusieurs re- prises des mouvements considérables, qui ont déplacé les couches de leur position primitive et ont fait surgir les chaînes de montagnes. L'étude de ces déplacements paraît permettre d'aborder celle des forces qui les ont produits, et de remonter à la cause originaire des dislocations de la croûte terrestre. Cette étude se rattache ainsi à l'un des problèmes les plus inté- ressants que soulève l'histoire de notre planète. Trois théories ont été successivement proposées : celle des affaissements. ( io5o ) ([ui veut se contenter de l'action directe de la pesanteur ; celle des soulève- ments, qui invoque la poussée des masses éruptives, et enfin celle des refoulements latéraux, qui attribue la formation des chaînes de montagnes aux compressions horizontales, développées par le refroidissement inégal des couches successives de la sphère terrestre. Cette dernière théorie, à laquelle sont liés les noms de Saussure et d'Élie de Beaumont, semble seule de nature à expliquer la complexité des faits connus, et elle est aujourd'hui généralement adoptée; mais c'est surtout l'insuffisance reconnue des théories rivales qui a assuré son succès. Malgré les faits déjà invoqués par de Saussure, le parallélisme des chaînes et le retroussement des couches en forme de C ; malgré ceux qu'y a ajoutés le progrès croissant des études des pays plissés, la contradiction restait encore possible et les arguments donnés semblaient plutôt de nature à faire accepter qu'à imposer la con- clusion. S'il y a eu action de forces horizontales, c'est dans la constatation de dé- placements horizontaux qu'il faut en chercher la preuve, et c'est la géné- ralité de ces déplacements qui pourra seule montrer si ces forces horizon- tales sont la cause unique, ou au moins prépondérante, des plissements des couches. Les travaux publiés dans ces dix dernières années ont montré l'existence de déplacements horizontaux considérables dans les chaînes les plus diverses et les plus éloignées : les faits de ce genre sont-ils assez nom- breux et assez bien prouvés pour permettre d'en tirer dès maintenant une conclusion d'ensemble et définitiA^e? Telle est l'importante question qu'a traitée M. Marcel Bertrand dans un Mémoire étendu, oi^i il a coordonné des études poursuivies avec persévérance pendant douze années en diverses régions, et notamment en Provence. Avant d'aborder ce dernier pays, où il devait rencontrer et résoudre des difficultés que les travaux a ntérieurs laissaient à peine soupçonner, l'auteur avait fait des recherches stratigraphiques approfondies dans le Jura, puis en Suisse, où, sous la conduite de MAI. Heim et Renevier, il a étudié quel- ques-uns des problèmes les plus ardus de la géologie alpine. Malgré la dif- férence apparente des deux régions, ce sont les grandes coupes des Alpes de Glaris, si admirablement décrites ])ar M. Heim, qui ont suggéré à M. Bertrand l'explication des anomalies de la Provence. La plus frappante de ces anomalies est la suivante : au milieu de plu- sieurs bassins crétacés de la Provence, notammcntaux environs du Beausset, on voit apparaître des lambeaux isolés de terrains plus anciens, triasiques ou jurassiques, qui surgissent brusquement, comme le feraient d'anciens ( io5i ) îlots aiilrefois entourés par la mer crétacée et au pied desquels se seraient déposés SCS sédiments. Cependant l'ensemble des coupes de la région rend inadmissible riivpothèse d'une discordance eîntre les deux terrains. Aucune des couches crétacées n'est modifiée dans sa composition, comme elle de- vrait l'être par la proximité d'un ancien rivage, et le contact avec le trias, qui parfois paraît avoir lieu suivant un plan presque vertical, ne correspond aucunement à la position d'une ancienne falaise. On ne peut pourtant sup- poser qu'une faille verticale sépare partout les deux terrains en contact; car celte faille aurait un tracé si compliqué qu'elle deviendrait inexpli- cable. L'exemple des coupes suisses fait alors naître l'idée que le trias pourrait être superposé au crétacé, et permet de ne pas la rejeter tout d'abord comme une impossibilité absolue. Par de persévérantes observations sur le terrain, M. Bertrand a poursuivi pendant trois ans la vérification de cette idée, et il a fini par découvrir, près du contact énigmatique, quelques lam- beaux de terrains d'âge intermédiaire, où l'ordre normal de succession des couches était interverti. Si peu étendus et si peu épais que fussent ces lam- beaux, leur présence démontrait l'existence d'tui pli couché horizontale- ment, qui avait rabattu et replié sur elles-mêmes les assises crétacées. M. Bertrand parvint de plus à reconstruire la position et l'allure de ce pli, à en suivre la continuation et à montrer comment la superposition du trias au crétacé en était la conséquence. A 2'"" plus à l'ouest, pour un autre lam- beau triasique semblablement situé, des travaux de mine ont fourni une vérification matérielle et irréfutable. Pour que le trias vienne occuper la place où nous le voyons actuelle- ment au dessus du crétacé il a fallu qu'il fût charrié horizontalement sur une longueur de G'"", ou, en d'autres termes, qu'une nappe de terrains an- ciens, large de 6''™, vînt s'étendre sur le bassin crétacé du Beausset. Cette nappe a été découpée et en partie enlevée par la dénudation qui n'en a laissé que des témoins isolés. C'était cet isolement qui créait une grande difficulté pour la reconstitution des phénomènes et l'interprétation des faits; on s'explique ainsi comment ils ont pu échapper si longtemps aux nombreux observateurs qui ont visité et décrit le bassin du Beausset. L'exemple du Beausset n'est pas isolé en Provence, et on ne compren- drait guère qu'il le fut; partout les plissements résultent d'actions d'en- semble, et en Provence, comme partout ailleurs, un pli tel que celui du Beausset doit être accompagné d'une série d'autres plis qui, avec un pa- rallélisme plus ou moins complet, suivent la même direction. L'auteur dé- crit en effet quatre grands plis successifs, qui s'échelonnent du sud au ( io52 ) nord en avant du massif des Maures; il montre que ces quatre plis sont des plis couchés horizontalement, accompagnés par conséquent de phé- nomènes analogues à ceux de Beaussel. Les preuves de la superposition de la nappe de terrains anciens à la série normale des terrains plus récents sont développées avec rigueur pour chacun des quatre plis. Les déplace- ments horizontaux dépassent ô*"" pour les deux plis les plus rapprochés des Maures; ils atteignent encore 3'"" pour les deux plis les plus septen- trionaux. Ces grands plis couchés qui se déroulent en s'allongeant forment de larges traînées au-dessus des couches plus récentes et simulent des coulées sédimentaires, rappelant presque les coulées de basalte. La Provence est donc un pays plissé, et aussi énergiquement plissé que les plus grandes chaînes. Ses plis, contrairement à la règle générale qu'on croyait pouvoir admettre autrefois ne sont pas rectilignes, mais il décrivent des sinuosités multiples, ils montrent des rebroussements brusques, et semblent même se replier complètement sur eux-mêmes. En dépit de ces sinuosités, chaque pli se couche toujours siu' le même bassin synclinal. La cause de ces complications d'un autre ordre reste encore à trouver et les explications proposées ne peuvent l'être qu'à titre d'hypothèses pro- visoires destinées à relier les faits d'observation. Malgré ces difficultés qui nécessiteront encore de nouvelles recherches, la Provence peut à juste titre être considérée par l'auteur comme devenant, pour les plis couchés, ce qu'était le Jura pour les plis droits, le type le plus simple et le plus complet qui puisse servir de base à leur étude. En prenant pour base les nombreuses coupes citées dans son Mémoire, M. Marcel Bertrand explique de la manière la plus satisfaisante le méca- nisme de ces prodigieux déplacements : les actions horizontales déter- minent d'abord la formation d'un bourrelet, et l'on conçoit sans peine que, selon que les points d'application des forces sont, ou non, à la même hau- teur, le bourrelet puisse se former droit, incliné ou couché. Dans ce der- nier cas, il se compose de deux moitiés, l'une, la moitié supérieure, où les couches sont dans leur ordre normal de stratification ; l'autre, la moitié inférieure, où cet ordre est inversé. Si les forces horizontales continuent à agir, le bourrelet pourra être poussé en avant, et la matière qui le com- pose être forcée de s'étaler sur un plus grand espace. Il f;iudra pour cela que les diverses parties en glissent horizontalement les unes sur les autres. Dans la moitié inférieure, aucun afflux nouveau de matière n'est possible, et l'amincissement de cette partie est en rapport direct avec rallongement (' io.^3 ) du pli; le résultat du mouvement sera doue une nappe de terrains, en suc- cession normale, recouvrant des terrains plus récents, et séparés d'eux par une bande mince, et même intermittente, de terrains renversés. Dans la nappe supérieure, par suite même de la poussée, il peut y avoir afflux de matière, et les glissements relatifs ne sont plus une conséquence nécessaire du phénomène. Ils n'en sont pas moins 1res fréquents, parce que les plans de siraliacation présentent une série de plans de glissement facile, parallèles à la direction du mouvement. Tantôt les glissements se pro- duisent tout d'une pièce, en donnant des surfaces nettes de séparation, de véritables /<7?"//e^ horizontales; tantôt au contraire il se repartissent entre une infinité de plans et ne se traduisent que par l'amincissement ou la suppression de certaines couches. Dans les nappes de recouvrement, la suc- cession des étages est donc une succession normale, mais présentant souvenf des lacunes. Un fait bien remarquable, c'est que le réarrangement des couches, tel qu'il résulte de ces mouvements complexes, est assez par- fait pour que toute trace d'action mécanique échappe à l'observation : la série, amincie ou incomplète, présente toutes les apparences d'une série normale restée dans les conditions originelles de dépôt. La seconde partie du Mémoire est consacrée à montrer la généralité des mêmes phénomènes dans les différentes chaînes de montagnes. Un des résultats importants des observations de M. Marcel Bertrand, c'est que la Provence forme comme un trait d'union entre les Alpes et les Pyrénées, et que les deux chaînes se trouvent ainsi reliées l'une à l'autre pour la partie commune de leur histoire, celle qui date de la fin de la pé- riode éocène. Or, sur presque toute la longueur de ce parcours, qui va des Pyrénées aux Carpathes, on retrouve des exemples de phénomènes ana- logues. L'auteur décrit les exemples prouvés, discute ceux qui sont con- testés, et conclut à l'existence d'une zone continue, longue de plus de looo'"", le long de laquelle ces actions se sont produites. Les coupes extraordinaires, si bien établies par les géologues suisses, celles des Alpes de Glaris, des Alpes bernoises, de la dent de Mordes et de la dent du Midi, telles que les ont données MM. Heira, Baitzer, Renevier et Schardt, se trouvent ainsi rattachées à un même phénomène d'ensemble, on pourrait presque dire à un même pli couché. Si des Alpes on passe aux chaînes plus anciennes, on est conduit à une généralisation analogue. La chaîne de l'époque houillère, aujourd'hui en partie arrasée, s'étendait, au nord des Alpes, du pays de Galles à la West- phalieetau Ilartz. Les exploitations houillères, dans le nord de la France et ( ro.54 ) en Belgique, ont depuis longtemps appins que le terrain houiller s'enfonce sous des terrains plus anciens, et les beaux travaux de M. Gosselet ont permis de rattacher ce phénomène à un mouvement d'ensemble, qui a poussé J'Ardenne sur le Brabant. Mais de plus, au milieu même des bassins houillers, au Boussu et à Lendlies, les sondages ont trouvé et délimité des ilôts de terrains siluriens, dévoniens et carbonifères, entourés de tous côtés par le terrain houiller, et sous lesquels les galeries de recherche ou d'ex- ploitation ont suivi la continuation des couches de houille. C'est le même phénomène qu'au Beausset, permettant ici encore de constater des char- riages horizontaux de 4''" et S""". A l'ouest, dans le Boulonnais et dans le Somerset, à l'est, près de Stollberg, les travaux de mines ont révélé des faits analogues. C'est donc là encore sur une zone de près de goo""" de lon- gueur, que se retrouvent les traces de grands déplacements horizontaux. Enfin, plus au nord, sur le bord d'une autre chaîne qui date de l'époque silurienne, ce sont des micaschistes qui ont été poussés sur des terrains siluriens. Les faits ont été constatés d'abord dans le Sutherland, sur la côte occidentale du nord de l'Ecosse, où les déplacements horizontaux dépassent lô""". La continuation vient de s'en retrouver dans le nord de rirlande, et peut-être au nord-est va-t-elle jusqu'à la Norvège. Ainsi à toutes les époques, les mêmes phénomènes se sont reproduits avec la même ampleur, et partout leur élude mène à y voir le résultat d'une action d'ensemble, s'exerçaiit à la fois sur des zones étendues de l'écorce terrestre. Les déplacements horizontaux deviennent une véritable caracté- ristique des grands mouvements orogéniques, et ils ne peuvent plus lais- ser aucun doute sur la direction et l'origine des forces qui ont produit ces mouvements. Une dernière considération permet à l'auteur de préciser la conclusion relative à l'origine de ces forces. Il est clair que dans l'étude de ces phé- nomènes, nous ne pouvons constater qu'un déplacement relatif, c'est-à- dire la différence des déplacements horizontaux de deux tranches succes- sives de l'écorce. Or l'étude de quelques-uns des plis décrits amène à étendre cette notion de déplacements relatifs, et à considérer toute la partie plissée de l'écorce comme composée d'une série de tranches horizon- tales qui se sont déplacées les unes par rapport aux autres. Les coupes de la côte d'Ecosse, publiées par le Geological Survey, montrent la réalisation matérielle de cette idée théorique. L'ensemble des observations semble indiquer que ces déplacements s'atténuent rapidement en profondeur, et la même conclusion s'applique alors aux plissements eux-mêmes , puisqu'ils ( io55 ) sont liés à ces déplacements et résultent de la même cause. Les plissements, au lieu d'afïecter toute l'écorce solide, seraient ainsi restreints à ses parties superficielles. C'est une conséquence c[u'avait déjà laissé prévoir l'inter- prétation des formules de Fourier : dans la théorie du refroidissement sé- culaire de notre planète, la couche superficielle, qui ne se refroidit pas, est celle qui doit le plus resteindre sa surface pour s'accommoder à sa nouvelle position, et il faut descendre d'un petit nombre de kilomètres (sans qu'on puisse prétendre à préciser ce nombre) pour trouver une couche qui se refroidisse précisément de la quantité nécessaire pour que sa surface con- tractée corresponde à sa nouvelle position. Les actions de compression et de refoulement atteignent par conséquent leur valeur maxima près de la surface et cessent rapidement en profondeur. Le résultat tiré de l'observa- tion est donc conforme à la théorie du refroidissement séculaire; il est en contradiction avec toutes les autres théories proposées. Le Rapport qui précède fait comprendre la valeur du Mémoire par lequel jM. Marcel Bertrand a répondu à la question que l'Académie avait posée. Ses recherches sur le terrain poursuivies avec persévérance pendant une douzaine d'années, la perspicacité qui a dirigé ces difficiles observa- tions, la logique avec laquelle les résultats ont été discutés, enfin la clarté et la concision avec lesquelles tout le travail est exposé rendent certaine- ment ce Mémoire très digne du prix Vaillant, que la Commission n'hésite pas à lui décerner. En outre, les faits nouveaux auxquels cet habile géologue est parvenu et la portée qu'il en a fait ressortir, en les coordonnant avec une série d'autres signalés en différentes régions de l'Europe, jettent de la lumière sur l'histoire des actions mécaniques dont le globe porte l'empreinte. La Commission estime donc que le Mémoire de M. BEtixiiAND est digne d'être inséré dans le Recueil des Mémoires des savants étrangers. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX FONTANNES. (Commissaires : MM. A. Milne-Edwards, de Quatrefages, Daubrée, Fouqué; Albert Gaudry, rapporteur.) En 1884, Fontannes recevait de l'Académie le grand prix des Sciences physiques. Deux ans après, il était placé par la Section de Minéralogie C. R., 1890, j' Semestre. (T. CXI, N" 26.) • l4o ( io56 ) sur la liste de ceux qui pourront devenir ses correspondants. L'année suivante il mourait, encore jeune, dans tout l'épanouissement de son talent. La Paléontologie révèle des horizons si vastes et si inattendus que facilement elle nous passionne; Fontannes, épuisé par des excès de tra- vail, a été enlevé à la Science à la suite des fatigues d'une de ses explora- tions. Plusieurs années avant de mourir, il avait fait un testament par lequel il fondait à l'Académie im prix de Paléontologie. C'est aujourd'hui la première fois que ce prix va être décerné. Votre Commission a été embarrassée pour le choix du lauréat; car elle avait devant elle les œuvres de plusieurs savants habiles qu'elle aurait aimé à récompenser. Elle décerne le prix Fontannes à M. Depéret, pro- fesseur de Géologie à la Faculté des Sciences de Lyon. Pendant longtemps l'Italie a été le pays classique pour l'étude du plio- cène, un terrain très intéressant, puisqu'il précède celui où apparaissent les espèces actuelles et notamment l'espèce humaine. Fontannes a entre- pris l'examen des faunes pliocènes dans le sud-est de la France et il a publié sur ce sujet un grand et admirable ouvrage. Il s'était occupé sur- tout des invertébrés. M. Depéret a complété son œuvre par l'examen des Vertébrés. Aujourd'hui, grâce aux recherches de ces deux paléon- tologistes, il nous est permis de dire qu'il n'y a pas de pays oi!i le plio- cène ait été mieux étudié qu'en France. On ne peut faire l'éloge de M. Depéret sans faire aussi celui du D'Donnezan, qui lui a fourni ses plus précieux matériaux. Les travaux du nouveau fort de Serrat-d'en-Vaquer, auprès de Perpignan, ont mis à jour la gigantesque Testudo perpiaiana d'une conservation extraordinaire, deux têtes du DoUclwpithecus, qui sont les seules têtes de singes fossiles découvertes depuis les fouilles faites en Grèce, le squelette du Palœoryx boodon, animal intermédiaire entre les Antilopes et les Bœufs, et bien d'autres fossiles curieux de l'époque pliocène. Pour les recueillir, M. Don- nezan n'a reculé devant aucun sacrifice ; d les a généreusement donnés au Muséum de Paris et il en a confié la description à M. Depéret, qui les étudie avec soin et talent. La faune du Serrât va devenir une des plus importantes que la Paléontologie ait fait connaître. De tous les pays euro- péens, la France est celui qui, jusqu'à présent, a fouriu le plus grand nombre de Mammifères fossiles. On doit à M. Depéret d'autres publications intéressantes : l'étude des nombreuses espèces des Cerfs pliocènes d'Auvergne, dont la détermination était très difficile; celle de la faune miocène de la Cerdagne et celle des ( 'o57 ) Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône, notamment celle du riche gisement de la Grive-Saint-Alban, dans l'Isère. Ces études ont complété et confirmé celles de Jourdan, MM. Lortet, Chantre, Filhol. Il a aussi fait d'utiles additions anx recherches stratigraphiques de MM. Scipion Gras, Lory, Faisan, Locard, Fontannes sur les terrains mio- cènes et pliocènes. C'est pourquoi Aotre Commission pense que M. Depéret est très digne de recevoir le prix fondé par l'éminent paléontologiste dont il a été l'ami et le collaborateur. Les conclu sions de ce Rapport sont adoptées. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Daubrée, Fouqué, Des Cloizeaux, Gaudry; Bouquet de la Grye, rapporteur). L'Académie des Sciences a donné, comme sujet du concours de cette année pour le prix de Géographie physique fondé par M. Gay, l'étude orographique d'une chaîne de montagnes faite par des moyens nouveaux et rapides. Il a semblé, en effet, à la Commission chargée de faire un choix parmi les questions qui pouvaient rentrer dans le cadre tracé par le donateur, qu'après la description faite à grands traits par les voyageurs et par les géographes des reliefs de notre planète, et en attendant l'heure où il serait possible de faire des levés de détails tels que ceux dont les officiers du Génie ou les officiers d'Élat-Major nous ont donné de si magnifiques spé- cimens, il était urgent de chercher un procédé permettant de fouiller rapidement les accidents des terrains et utile de montrer par un exemple particulier que la voie nouvelle permettrait de compléter rapidement nos cartes dans les portions de contrées peu connues, peu explorées. Certes, on doit de belles études de montagnes à nos officiers ; beaucoup ( io58 ) d'entre eux se sont passionnés pour l'œuvre qu'ils accomplissaient, et leurs croquis, appuyés sur une triangulation serrée, révèlent à la fois des topo- graphes sincères et des artistes habiles ; mais cette habileté n'est pas donnée à tous, l'œil et la main peuvent être moins exercés qu'il ne faudrait, et c'est pour éviter des erreurs ou des défaillances que M. Fkaxz Schrader a imaginé un instrument de levé qu'il a appelé orographe. Cet instrument procède à la fois du théodolite et de la planchette; il permet de dessiner des vues cavalières en traçant tous les accidents avec une facilité remarquable et, ce qui est très précieux, en donnant à chaque point, qu'il soit au-dessus ou au-dessous de l'horizon de l'observateur, sa hauteur relative. Un crayon, guidé par les mouvements d'une lunette, s'éloigne à cet effet, ou se rapproche d'une ligne circulaire qui figure l'horizon, selon que le point visé est au-dessus ou au-dessous de lui, et, comme il se dé- place aussi en azimuth, on a ainsi la possibilité de tracer tous les détails du panorama vu de la station. Lorsqu'on a des dessins pris de plusieurs stations élevées, il est alors facile de reporter sur un plan les accidents et les formes des terrains. Ce système, au point de vue théorique, constitue un progrès véritable sur celui dit des croquis cotés, et s'il doit céder ultérieurement la place à celui des panoramas photographiques, qui seront à leur tour écli|>sés par les vues prises en ballon, il a pris, grâce à M. Schrader un grand déve- loppement. L'inventeur de l'orographe, alpiniste plein d'ardeur, s'étant aventuré, il y a une vingtaine d'années, sur la crête des Pyrénées, avait trouvé, du côté espagnol, des formes de montagnes absolument en désaccord avec celles accusées par les cartes. L'arête de poisson avec ses projections latérales, que gravent réguliè- rement les artistes pour séparer la France de nos voisins du côté du sud-ouest, n'avait pas beaucoup de ressemblance avec les formes que dessinent les chaînons sur le versant nord, mais était en opposition com- plète avec les brisures du terrain du côté espagnol. Ces différences sautèrent de suite aux yeux de M. Schrader, et il voulut présenter un aspect véritable des reliefs de la montagne dans une carte donnant les environs du massif le moins connu des Pyrénées. Puis, comme l'amour des cimes le prenait, comme chaque été lui ofïrait l'occasion de faire de véritables découvertes géographiques dans ime zone qui n'était parcourue que par des douaniers ou des contrebandiers, il ima- ( loSp ) gina son instrument pour l'aider à foire mieux et plus vite; et, ses levés se perfectionnant d'année en année, il est arrivé à un résultat qu'il n'osait envisager à ses débuts, qui est de donner le relief entier des Pyrénées es- pagnoles, de l'Océan à la Méditerranée. Il est juste de dire que M. Schrader a su communiquer son enthousiasme de topographe à plusieurs alpinistes devenus ses collaborateurs et amis, et, parmi eux, il cite, dans son Mémoire, M. le comte de Saint-Saud. M. Victor Huot et M. Marius Chesneau; tons marchent d'accord avec leur guide pour faire connaître, dans ses détails, un territoire grand comme la moitié de la Suisse et aussi pittoresque qu'elle. C'est un magnifique résultat obtenu par une initiative privée, intelli- gente et dévouée qui a eu comme appui officiel les seuls encouragements du Ministère de l'Instruction publique. L'Académie pensera, sans doute, qu'il n'est point inutile de donner quelques détails sur celte zone pyrénéenne. Le versant espagnol reconnu, pour la première fois, sur la majeure par- tie de la frontière, présente une succession de massifs, dont plusieurs ont une altitude plus grande que celle des sommets appartenant à la ligne sé- parativp. Le soulèvement pyrénéen a été, en réalité, celui de la terre d'Espagne et la chaîne apparaît comme une rangée de fragments de l'écorce terrestre qui se sont plissés obliquement, puis ont chevauché en s'appuyant pres- que symétriquement les uns sur les autres et formant des losanges presque réguliers; les deux versants, si ce mot peut encore être employé en ce qui regarde le côté espagnol, ont subi, de la part des agents atmosphériques, des modifications bien différentes. Au nord, des vents, générateurs des pluies et indirectement des gaves, ont modelé toutes les formes, transformé les cassures du sol en vallées, entraînant des alluvions qui formaient plus bas des plaines, et donnant au pays entier le climat d'une Bretagne plus chaude et plus colorée. Au sud, le relief primitif paraît subsister; les arêtes sont encore vives, l'air est sec et des orages seuls ravinent les gorges. Quant à l'orientation des crêtes, elle est assez confuse, et une étude attentive permet seule de constater que leur direction générale est celle des sierras qui vont de la Navarre à la Méditerranée, et celle qui va de Saint-Jean-de-Luz au cap Creus, le S.6o''E. Indépendamment de cetaccroissement de nos connaissances sur le relief d'un pays que nous avons tant de raisons de considérer comme ami, ( io6o ) M. Schrader a contribué à étendre les renseignements géologiques que nous possédions; il a déterminé les limites de différents terrains et signalé de nombreux affleurements des granits. C'est un ensemble de données nouvelles qui ne pouvaient que confirmer le choix de la Commission, et, à l'unanimité, elle a jugé que M. Fraxz Schrader avait rempli, d'une façon complète, le programme fixé en 1888 pour le prix Gay à décerner cette année. Elle est heureuse, d'ailleurs, de confirmer, par une haute récompense, les résultats obtenus dans des missions qui avaient reçu l'appui du Minis- tère des Travaux publics. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Duchartre, VanTieghem, Trécul, Chatin; Bornet, rapporteur). Parmi les Ouvrages envoyés au concours pour le prix Desmazières la Commission a distingué, comme constituant une œuvre plus complètement originale, un Mémoire manuscrit de M. Maurice Gomoxt, intitulé : Etude monographique sur les Oscdlariées . Les Algues filamenteuses désignées sous ce nom sont d'une structure remarquablement simple et uniforme; elles se multiplient par segmenta- tion; on ne leur connaît pas de spores. Il en résulte que les caractères propres à les différencier sont en nombre très restreint. D'autre part, dans la majorité des espèces, les filaments se présentent sous deux aspects dif- férents : tantôt ils sont nus, libres et mobiles, tantôt ils sont enfermés dans une gaine. Ces gaines, dans certains genres, s'unissent en un corps plus ou moins nettement limité, ce qui n'empêche pas que, dans ces mêmes genres, les filaments isolés ne soient souvent fort nombreux. Comme en outre les plantes dont il s'agit sont très communes et par conséquent sou- ( io6i ) mises à des conditions variables qui en modifient l'apparence, on a regardé ces divers états d'une même espèce comme formant autant d'espèces dis- tinctes qui ont pris place dans des genres différents. Si l'on ajoute que les Oscillariées constituent un ensemble très homogène où il semble presque impossible, au premier abord, de pratiquer des coupes naturelles, ou comprendra que l'accumulation de ces causes d'erreur ait amené une ex- trême confusion dans la classification des Oscillariées, que les réformes de détail introduites à diverses reprises aient été insuffisantes pour la faire disparaître et qu'une revision générale du groupe était devenue tout à fait urgente. Ce travail de revision critique a été entrepris par M. Gomont; il l'a poursuivi pendant des années avec une persévérance qui ne s'est pas lassée et qui lui a donné une compétence sans égale dans la connaissance de ces êtres si voisins des Bactériacées. A l'étude des matériaux d'herbier sans les- quels il serait impossible de déterminer avec précision les espèces décrites par les auteurs et de fixer la distribution géographique de ces espèces, M. Gomont a joint l'observation des plantes vivantes, qu'il a suivies dans leurs stations naturelles ou cultivées dans des conditions diverses; il a ob- tenu ainsi des données instructives sur les formes variées qu'une espèce peut affecter lorsque les conditions de milieu sont modifiées. Mais l'auteur ne s'est pas borné à comparer les formes extérieures des Oscillariées ; il en a examiné la structure anatomique et a su trouver des faits nouveaux. Le premier, il a montré que dans toutes les Algues bleues le protoplasme est limité par une membrane propre, qui avait été méconnue ou à peine en- trevue jusqu'alors ; et il a décrit un organe protecteur qui coiffe la cellule extrême de beaucoup d'espèces dont les filaments mobiles ne sont pas entourés d'une gaine épaisse. Ses observations sur la constitution intime de la cellule des Oscillariées l'ont conduit à se ranger du côté des auteurs qui ne leur reconnaissent ni cliromatophores, ni noyau comparable à celui des Algues supérieures. Après avoir passé en revue les modifications que présentent les diverses parties constitutives des Oscillariées (trichome, gaine) et leur disposition réciproque, M. Gomont fait connaître les caractères qui se sont montrés les plus propres à servir de base à la classification. Il les a trouvés, non dans la partie vivante et active, c'est-à-dire dans le trichome, mais dans les produits de son activité, dans les enveloppes dont il s'entoure. Plus ces organes accessoires sont développés, plus les distinctions deviennent nettes et précises; toutefois ils ne sont bien manifestes que lorsque la ( loôa ) plante a pris la forme la plus complète qu'elle puisse atteindre. Afin d'é- tablir des gjenres aussi homogènes que possible, l'auteur n'a pas craint d'en multiplier le nombre de manière à n'y réunir que des formes évidem- ment affines; les groupements ainsi opérés renferment le plus souvent des espèces qui croissent dans des conditions biologiques analogues. Convaincue que la monographie dont M. Gomo\t a présenté le résumé est destinée à devenir le code des botanistes pour cette partie du règne vé- gétal, votre Commission est unanime à décerner à l'auteur le prix Des- mazières pour le Concours de 1890, et souhaite que la récompense qui lui est accordée par l'Académie en assure la prompte publication. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Duchartre, Naudin, Trécul, Chatin, Van Tieghem; Bornet, rapporteur.) Usant de la liberté que lui confère le fondateur, la Section de Botanique décerne cette année deux Prix Montagne. Elle accorde un prix à M. Paul Hariot, préparateur de l'École des Hautes Études, au Muséum, et un second prix à M. le D'' Albert Billet, médecin-major de 2* classe au ^3* régiment d'infanterie. 1. Les Algues font l'objet des travaux envoyés par M. Hariot. Attaché, par délégation de l'Académie, à la mission scientifique du cap Horn, dans le but spécial d'étudier la cryptogamie de ces parages, M. Hariot a exploré des localités qui n'avaient pas encore été visitées et en a rapporté des col- lections intéressantes. Une portion de celles-ci fut confiée à divers bota- nistes qui se chargèrent de les décrire. M. Hariot se réserva l'étude des Algues. Ses recherches, ajoutées à celles de MM. Hyades et Hahn, méde- cins de la Marine et naturalistes de l'expédition, ont augmenté de 89 es- pèces, dont G nouvelles, le nombre des Algues connues dans ces régions. Cette addition considérable à une flore algologique assez pauvre, car l'énu- mération faite en 1847 par MM. Hooker et Harvey ne comprenait que 120 espèces, engagea M. Hariot à dresser une liste complète des Algues actuellement connues dans la région magellanique. l^a valeur d'un travail de cette sorte dépend entièrement du soin qui préside à la vérification des ( io63 ) espèces admises. Sous ce rapport, le Catalogue donné par M. Hariot ne laisse rien àdésirer ; les 209 espèces citées ont été presque toutes déterminées d'après des exemplaires originaux. En parcourant cette liste, on est frappé du nombre extraordinairement petit des Algues d'eau douce qui vivent dans ce milieu, dont l'humidité constante semblerait devoir favoriser le développement. Dans une Liste des Algues recueillies à l'île de Miquelon par M. le Tf Dela- mare, M. Hariot énumère 36 espèces, dont l'une est devenue le type d'un genre nouveau. Peu de temps après, il publia une Note instructive sur le genre Cephaleuros. Elle sert en quelque sorte de prélude à une série d'ob- servations morphologiques et synonymiques sur le genre Trentepohlia qui constituent une monographie complète de ce genre. Les Trentepohlia sont des Algues aériennes, extrêmement répandues, remarquables par leur couleur orangée, l'odeur de violette qu'elles exhalent et la part qu'elles prennent dans la composition de beaucoup de Lichens. Décrites à la fois par les lichénographes et par les algologues. Avariant considérablement de grandeur et d'aspect suivant les conditions où elles se sont développées, les espèces de Trentepohlia étaient fort imparfaitement connues et, comme toujours en pareil cas, beaucoup trop multipliées. Malgré les améliorations partielles dues à divers auteurs, parmi lesquels MM. de Wildeman et de Toni occupent un rang distingué, un travail d'ensemble était devenu nécessaire. Par la situation qu'il occupe à l'herbier cryptogamique du Muséum, M. Hariot était admirablement placé pour le conduire à bien, et il y a réussi. Sa monographie, accompagnée de Notes critiques étendues et de figures intercalées dans le texte, est fort bien faite et justifierait à elle seule la récompense que lui décerne la Section de Botanique pour l'en- semble de ses publications. 2. Le Travail envoyé par M. Billet est intitulé : Contribution à l'étude de la morphologie et du développement des Bactériacées. C'est un Volume de 287 pages, accompagné de 9 planches lithographiées d'après les dessins de l'auteur, qui est consacré à l'étude approfondie de quatre espèces de Bac- téries : Cladothrix dichotoma, Bacterium Balbianii, B. osteophdum et B. pa- rasiticum. M. Billet les a suivies dans toutes les périodes de leur déve- loppement, et il a déterminé l'influence que les modifications de milieu exercent sur elles. Les résultats qu'il a obtenus ne sont pas seulement intéressants pour les espèces étudiées, ils ont une portée beaucoup plus étendue. C. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N» 26.) '^I ( io64 ) Les quatre espèces examinées présentent dans leur évolution plusieurs états différents : état filamenteux, dissocié, zoogléique, qui sont en rapport avec les conditions de milieu. L'ordre dans lequel ces états se succèdent n'est pas fixe; il varie suivant les circonstances, et chacun des états peut se maintenir indéfiniment si le milieu reste le même. L'état filamenteux est l'état végétatif proprement dit; l'état dissocié, celui de la dissémination : c'est alors que les articles, isolés et mobiles, se répandent dans les milieux de culture, et c'est sous cette forme qu'ils sont généralement observés. Enfin, les articles se fixent, s'entourent d'une enveloppe gélatineuse et se groupent en colonies ou zooglées, dont la disposition semble caractéris- tique et constante pour chaque espèce donnée; ainsi protégée contre les agents extérieurs, la plante est en mesure d'attendre le retour de condi- tions favorables à une végétation plus active. Si ces observations sont applicables, comme il semble légitime de l'admettre, à toutes les Bactéries, il est évident qu'il ne suffit pas d'indiquer, ainsi qu'on le fait trop souvent, les formes que l'on trouve dans tel ou tel milieu, mais qu'il faut les suivre dans des conditions diverses, observer les modifications qu'elles éprouvent, afin de pouvoir les spécifier, suivant l'expression de l'auteur, d'après l'en- semble de leurs caractères. La Section de Botanique se plaît à reconnaître le mérite des recherches de M. Billet en lui attribuant un des prix dont elle dispose. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. AIVAÏOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. de Quatrefages, de Lacaze-Duthiers, Blanchard, Ranvier; A. Milne-Edwards, rapporteur.) Le sujet de concours pour le prix Bordin en 1890 était le suivant : « Étude comparative de l'appareil auditif chez les Vertébrés à sang chaud » {Marnmi/éres et Oiseaux.) •» ( io65 ) La Commission est d'avis qu'il n'v a pus lieu de décerner de prix cette année. Elle remet le même sujet au concours pour l'année i8gi. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX SAVIGINY, FONDÉ par M"^ LETELLIER. (Commissaires : MM. A. Milne-Edwards, de Qiiatrefages, Blanchard, de Lacaze-Duthiers; Alfred Grandidier, rapportein-.) Depuis dix ans, le prix Savigny, qui est destiné à récompenser des zoo- logistes voyageurs s'étant occupés de l'étude des animaux invertébrés de la mer Kouge ou de l'océan Indien, n'a pas été décerné. Cette année, votre Commission s'est trouvée en présence de plusieurs candidats, dont deux lui ont paru mériter cette récompense. L'un est le D'" Jousseaume, bien connu par ses travaux de Conchyliologie, qui a fait, de 1887 à 1888, trois explorations successives dans la mer Rouge, dans le but d'étudier les Mollusques de cette région, encore fort mal connus. Aux 760 espèces qu'on y avait antérieurement signalées, il n'en a pas ajouté moins de 3oo, dont i5o sont nouvelles pour la Science; toutes ces espèces sont différentes de celles qui habitent la Méditerranée et appartiennent à la faune de l'océan Indien. M. Jousseaume a publié plusieurs Mémoires importants où il résume le résultat de ses explorations. I/étude à laquelle il s'est livré, grâce aux nombreux matériaux qu'il a réunis, lui a permis de constater que les faunes malacologiques du nord et du sud de l'Afrique sont aussi distinctes aujour- d'hui que dans les temps primitifs. Les diverses espèces qu'il a trouvées tout à la fois sur la côte du Sénégal et dans le seul golfe d'Aden montrent que jadis l'Afrique était séparée dans toute sa largeur par une vaste nier; mais, tandis que dans le massif abyssinien on trouve un mélange des faunes septentrionale et méridionale, plus à l'ouest, la grande plaine de sable qui a remplacé la mer saharienne a opposé à la dispersion des espèces un obstacle aussi infranchissable que cette mer elle-même. En outre des io5o espèces de Mollusques qu'il a collectionnées dans la mer Rouge, M. Jousseaume a rapporté une foule d'insectes divers, de Crus- tacés, d'Oursins, d'Astéries, de Madrépores, qui ont enrichi notre Musée ( io66 ) d'Histoire naturelle; on lui doit aussi une série de roches et de fossiles re- cueillis sur les côtes. Ce court aperçu des résultats obtenus jaar M. le D'' Jousseacme pendant ses trois voyages successifs suffit pour montrer que l'ensemble de ses belles collections et de ses intéressants travaux a beaucoup augmenté nos con- naissances en ce qui touche la faune de la mer Rouge. Aussi votre Com- mission est-elle unanime à vous demander de lui décerner le prix Savigny. L'autre candidat que nous proposons aussi pour le prix Savigny est le R. P. Camboué, missionnaire à Madagascar, qui, depuis huit ans, s'occupe avec zèle de l'étude des animaux invertébrés de cette grande île, étude à laquelle il consacre tout le temps que ses occupations confessionnelles lui laissent libre. Il a eu la bonne idée d'entreprendre la fondation d'un musée d'histoire naturelle à Tananarive, musée naturellement encore bien mo- deste,mais qui n'en est pas moins appelé à rendre des services à la Science. Le P. Camboué a publié des études intéressantes sur les Acridiens et sur les Bombyciens séricigènes de Madagascar, ainsi que sur les Araignées utiles et nuisibles. Il a découvert un grand nombre d'espèces nouvelles dans les divers ordres de la classe des Insectes. La faune des Fourmis de Madagascar, dont on connaît aujourd'hui plus décent espèces ou races, est particulièrement intéressante; le P. Camboué a fait une collection importante de ces insectes sous leurs divers états, col- lection qui jette un jour nouveau sur la géographie myrmécologique. Parmi les nombreux Hyménoptères qu'il a envoyés, plusieurs sont remar- quables et révèlent l'existence à Madagascar de familles qui n'y avaient pas encore été signalées. Sa collection de Coléoptères, où chaque insecte a son nom indigène, pré- sente un intérêt tout spécial pour les entomologistes. Nous lui devons aussi, en outre de plusieurs Papillons nouveaux, la des- cription de la chenille et de la chrysalide du magnifique Urariia Ripheus, sur les affinités duquel cette découverte permet enfin de se prononcer en connaissance de cause. Les études du R. P. Camboué ne sont pas du reste limitées aux animaux invertébrés. Il a découvert plusieurs plantes nouvelles, et ses études sur la Vigne malgache ont un intérêt réel. En somme, les efforts du P. Camboué sont dignes d'éloges et d'encouragement, et les principaux résultats de ses recherches, dont je viens de vous donner le résumé très sommaire, ont décidé votre Commission à lui décerner le prix Savigny. ( »o67 ) Votre Commission demande donc à l'Académie de bien vouloir accorder le prix Savigny à chacun des deux candidats dont je viens de vous énumé- rer les travaux. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Bornet, Van Tieghem, Blanchard, Trécul; Duchartre, rapporteur.) M. Duchartre, au nom de la Commission, déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix. Cette proposition est adoptée. PRIX SERRES. Commissaires : MM. Ranvier, de Quatrefages, Blanchard, Milne-Edwards; de Lacaze-Duthiers, rapporteur.) L'Embryologie des animaux a fait de très grands progrès depuis ce milieu du siècle. Alors aussi les théories transformistes ont pris une grande place dans la Science, et leurs partisans, en cherchant pour les appuyer des preuves dans la connaissance des formes larvaires primitives, ont donné une grande impulsion au développement de cette branche de la Biologie. Une autre cause a encore puissamment aidé ce développement. La Technique histologique, avec la précision qu'elle donne aux observa- tions difficiles, a permis d'apprendre à connaître les organes et les tissus les plus délicats, dès le début de leur apparition; ce que ne pouvaient faire espérer les dissections les plus soignées et les plus habilement faites. Aussi avec le secours de ces procédés nouveaux les embryogénistes ont-ils fait connaître les premières ébauches des organes bien autrement et bien plus exactement qu'on ne pouvait le faire jadis. Déjà cependant des savants français avaient montré toute l'importance des recherches sur l'évolution des êtres en les dirigeant surtout vers la Morphologie. Les Geoffroy Saint-Hilaire avaient en effet, dans les études restées clas- ( io68 ) siques, ouvert la voie des études au point de vue qui doit nous occuper ici. Ils avaient décrit les monstres qu'on rencontre dans la nature et qui leur étaient tombés, au courant du hasard, sous la main. Le Traité des anomalies d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire est resté comme un modèle de ce genre d'études; quanta Etienne qui avait entraîné son fils dans cet ordre d'ob- servations, ayant rencontré en Egypte de nombreuses anomalies de l'orga- nisation chez les oiseaux nés dans les fours à incubation, il avait eu la pensée de reproduire des monstres et d'en déterminer la loi de formation. Mais ni l'un ni l'autre des deux Geoffroy n'avaient réalisé ce projet. M. Serres qui appartenait à leur école s'était de même beaucoup préoc- cupé de l'Embryogénie qu'il appelait transcendentale, et le prix fort impor- tant qu'il a fondé montre toute l'importance qu'il attachait à cet ordre d'études. Ce fut M. Camille Dareste, professeur en 1860 à la Faculté des Sciences de Lille, puis directeur d'un laboratoire des Hautes Études à Paris, qui chez nous, par des tâtonnements sans nombre, en variant de toutes façons les conditions de la vie de l'embryon du poulet, chercha à reconnaître la cause d'un grand nombre de formes aberrantes restées inexpliquées jusqu'à lui. C'est avec une ténacité digne de tous les éloges, sans jamais perdre de vue le but qu'il poursuivait avec cette placidité et cette tranquillité bien connues de tous, qu'il a pendant trente ans, la vie d'un homme, appliqué tous ses soins à produire directement les monstres les plus caractérisés. Votre Commission a voulu en portant son choix sur les travaux de M. Dareste, alors que de toute part à l'étranger les recherches embryolo- giques se multiphent, donner une preuve de l'intérêt qu'elle attache à l'œuvre du savant français, qui a incontestablement ouvert une voie nou- velle aux recherches biologiques. En mainte occasion l'Académie, en mettant au concours des questions d'Embryogénie et en couronnant les travaux ayant pour objet le dévelop- pement des animaux, a prouvé combien elle désire encourager ces sortes d'études, afui de les voir se multiplier chez nous. Aussi votre Commission a-t-elle pensé qu'elle obtiendrait votre approbation en lui proposant de couronner l'œuvre de notre compatriote. Les résultats obtenus par M. Dareste dans ses expériences sont bien connus de l'Académie, car il n'a jamais manqué de les lui communiquer. Aussi dans de telles conditions un Rapport long et détaillé n'a pas été jugé nécessaire. ( I«% ) Nous rappellerons cepenilaut que M. Dareste a réuni dans un Volume toutes ses observations et qu'ainsi il a publié ini vrai traité de Tératogèmc expérimentale: que ce livre épuisé va reparaître prochainement en une seconde édition, fait qui mérite d'être signalé car il montre l'importance et la Aaleur du livre. Pour un sujet aussi spécial que la production des monstres, et ne pouvant, ne devant, par sa nature même, intéresser qu'un nombre relativement restreint de lecteurs, une seconde édition est en effet une preuve d'un mérite incontestable. Nous rappellerons encore que la notoriété de M. Dareste est telle, à l'é- tranger, qu'un embryologisteémérite, un savant allemand, M. L. Gerlach, lui a dédié un livre sur le développement des animaux, comme marque d'une estime toute particulière pour ses recherches. Faut-il citer en terminant un ou deux faits montrant l'esprit qui a guidé l'auteur de la Tératogénie expérimentale? Ses observations sur l'origine des monstres cyclopes sont vraiment cu- rieuses et originales. La cellule cérébrale antérieure, dans laquelle se produira la partie anté- rieure du cerveau, se gonflant sur ses côtés, engendre les vésicules optiques destinées à la formation des yeux. A ce moment, le bouton terminal de l'é- bauche embryonnaire rappelle les trois lobes d'un trèfle. Que le lobe mé- dian s'arrête dans son évolution et les deux vésicules optiques, croissant toujours, viendront se rencontrer, se souder au devant du lobe médian resté stationnaire qui aurait dû les tenir écartées; alors sur le milieu de ce qui aurait dû être le front on ne trouvera qu'un œil et la fable du Cyclope est réalisée. Voici une autre explication d'une anomalie non moins intéressante. On rencontre des monstres ayant un cœur double, alors que dans l'état normal l'unité de l'organe, par son apparence extérieure, est une loi constante. Pour se rendre compte de cette anomalie, M. Dareste a dû remonter aux premières origines de l'organe. Il l'a vu naître par deux moitiés symé- triques placées à droite et à gauche sur les bords de la nacelle embryon- naire, tout près et en arrière des points où seront plus tard les vésicules optiques. Peu à peu dans chacun de ces points se montrent deux tubes qui, se développant et marchant à la rencontre l'un de l'autre A^ers la Jigne mé- diane, s'y soudent et forment le cœur unique qui, on le voit, a commencé par être double. Cette découvertej expliquant par un arrêt de développement la duplicité ( '070 ) monstrueuse du cœur, a longtemps passé inaperçue; et les embryologistes qui ont cru, plus tard, avoir découvert la double origine de l'organe central de la circulation, ont dû rendre justice à M. Dareste en confirmant ses études et reconnaissant ses droits à la priorité. Ainsi la même cause, un arrêt de développement, peut amener des effets tout différents en permettant la fusion de deux organes qui devaient rester isolés, ou bien conduire à un organe double, destiné dans les circonstances normales à être simple, par suite de la non soudure des deux parties par lesquelles il débute. Ne peut-on imaginer et expliquer que le cœur double du Dragon repré- sente une apparence persistante de cette double origine de l'organe cen- tral de la circulation? Ces deux exemples suffisent, pour montrer dans quelle voie féconde s'est engagé M. Dareste qui, il faut le reconnaître, a fait preuve d'un grand courage pour mener son œuvre à bonne fin, n'ayant pas toujours eu à sa disposition des moyens suffisants de travail pour accomplir des recherches nécessairement coûteuses, longues et difficiles. Combien peu, surtout aujourd'hui, auraient voulu rester cantonnés dans un champ aussi peu attrayant que celui de la création des monstres? combien se seraient rebutés et auraient abandonné ces observations ingrates et difficiles? Aussi A'otre Commission a été unanime à louer M. D.vreste et à l'unani- mité, de même, elle propose de décerner le prix Serres à l'auteur de la Téralogénie expérimentale. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Richet, Charcot, Brown-Séquard, Bouchard, Marey, Larrey, Ranvier, Sappey; Verneuil, rapporteur.) Si nous avions quelque crainte de voir se tarir ou même se ralentir la productivité scientifique afférente à la Science médicale, nous serions ( Toni ) rassurés parle nombre et la valeur des Iravaiix qui concourent cette année ponr les prix de la fondation Montyon ; et si nous avons nn regret à ex- primer, c'est nniqiiement de ne pouvoir disposer d'un nombre de récom- penses égal à celui des œuvres méritantes cpie nous avons eu à juger. Nous allons vous exposer les résultats de notre sélection. Nous placerons d'abord an premier rang les Leçons cliniques sur les maladies des voies urinaires, par M. le D' Félix Guyon, professeur à la Faculté de Médecine, chirurgien de l'hôpital Necker, fruit d'études spé- ciales incessantes poursuivies depuis plus de vingt ans par un homme qui, en outre, et depuis son entrée dans la carrière, cultive, pratique et enseigne la Chirurgie générale, cet Ouvrage laisse bien loin en arrière tous les traités d'Urologie chirurgicale passés et présents. Non seulement on y trouve des descriptions nosographiques d'une exac- titude et d'une clarté remarquables, des règles excellentes pour arriver au diagnostic parfois malaisé, des préceptes aussi sages que fermes pour la thérapeutique opératoire ou non, mais, à chaque pas, on rencontre des aperçus ingénieux, des idées originales, des jugements sagaces, des criti- ques pénétrantes, la rectification des données fausses et la promulgation de conceptions nouvelles. A force d'observation patiente, l'auteur est arrivé à de véritables découvertes sur un terrain foulé en France surtout depuis près de trois siècles. Certes un pareil livre mérite bien une haute distinction et ce n'est pour- tant qu'une partie de l'œuvre considérable de M. Guvo.v; nous avons donc le devoir et aussi le plaisir de rappeler que le maître a groupé autour de lui un nombre considérable de disciples des plus distingués qui marchant sur ses traces accroissent chaque jour le domaine scientifique et, comme praticiens, portent avec autant de droiture que de dignité le drapeau de leur spécialité. I /Ecole française d'Urologie chirurgicale étant aujourd'hui une des gloires les plus incontestables et certainement la moins contestée de notre pays, il est juste d'en honorer le chef comme il le mérite. C'est encore à l'œuvre entière d'un médecin instruit et laborieux plutôt qu'à tel ou tel de ses travaux que nous vous proposons d'accorder égale- ment un de vos prix. M. le D'^ Auguste Oi-LiviER, à la fois hygiéniste autorisé et clinicien con- sommé, a mis en lumière un nombre considérable de faits mal connusavant G. R., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, A" 26.) 14^ ( 1072 ) lui, sinon ignorés. On peut citer, entre autres : la néphrite albumineuse chez les ouvriers qui manipulent le plomb; diverses lésions dépendant de l'état de grossesse, telles que le goitre et certaines altérations des valvules du cœur; les hémorrhagies viscérales et les troubles sécrétoires, consé- quences de l'irritation du cerveau par les épanchements sanguins; l'angine herpétique considérée comme le zona d'une branche du trijumeau; la glycosurie causée par l'inhalation des vapeurs de charbon, etc. Dans une série d'études hygiéniques remarquables relatives à diverses maladies contagieuses de l'enfance, M. Ollivier a proposé des mesures dont l'adoption a déjà donné ses fruits en diminuant d'une manière notable la proportion et la gravité de ces maladies. Rappelons qu'à deux reprises l'Académie des Sciences a déjà accordé des mentions honorables aux Ouvrages de M. Ollivier. Le troisième Ouvrage que nous vous proposons de récompenser est le Traité d'AncUomie artistique Oi'ec description des formes extérieures du corps humain au repos et dans les principaux mouvements, orné de 120 i^anclies dessinées par l'auteur, M. le D'' Paul Hicher, à la fois médecin, anato- miste, physiologiste et artiste fort distingué. Les peintres et les sculpteurs avaient compris depuis longtemps la né- cessité des études de ce genre, et quelques-uns s'y étaient personnelle- ment adonnés; de leur côté, les médecins et les chii'urgiens admettaient toute l'importance d'une connaissance exacte des formes extérieures, et personne cependant n'avait entrepris de combler une lacune aussi nui- sible à l'Art qu'à la Science, si ce n'est même plus fâcheuse pour le mé- decin que pour tout autre. « Nous devrions, a dit notre éminent confrère, M. Charcot, connaître le nu aussi bien et même mieux que les artistes; un défaut de dessin chez le peintre et le sculpteur est grave, sans doute, au point de vue de l'art, mais n'a pas, en somme, au point de vue pratique, de conséquences ma- jeures; mais que dirait-on d'un chirurgien ou d'un médecin qui prendrait une saillie, un relief normal pour une déformation, ou inversement. » Sans chercher à analyser en détail le livre de M. Paul Riciier, nous dirons seulement comment il a procédé. Après aA'oir d'abord dessiné les os séparément, il les groupe ensuite comme ils le sont dans le squelette, puis, quand ils sont réunis par les liens articulaires. Il en fait de même pour les muscles avec lesquels il recouvre successivement l'ossature, de la profondeur à la surface, après quoi il revêt le tout avec les téguments ( I073 ) et figure ainsi les contours extérieurs. Ceci fait, il fait prendre à ses mo- dèles les attitudes les plus usuelles, telles qu'elles résultent de l'action des muscles, et les fixe par le dessin. On arrive ainsi sans effort à comprendre les changements de forme, leurs causes et leur mécanisme, tout aussi bien que l'on prévoit les effets produits dans chaque partie et chaque région par les mouvements isolés ou combinés. Nulle œuvre de ce genre n'existe dans la littérature étrangère. Parmi les travaux qui nous ont paru mériter d'être mentionnés, nous rane;erons : 1° L'Ouvrage de M. le D'' Mauriac, médecin de l'hôpital du Midi, inti- tulé : Des accidents primaires , secondaires et tertiaires de la syphilis, en deux gros volumes remplis de faits intéressants et qui font ressortir toutes les qualités de l'auteur. 2° Le Traité pratique de lachirurgie d'armée, ytavMM. Ciiauvel et Nimier, professeurs à l'Ecole du Val-de-Gràce, Ouvrage où se trouvent conden- sées les données les plus récentes et les plus solides de cette importante partie de l'art chirurgical. 3° L'épidémie de grippe à Oyonnax (Ain) en 1889, par M. le D'' Fiessibj- GER, qui, perdu dans un coin de la province, a cependant observé très judicieusement les caractères, la marche, et la nature de la singulière ma- ladie qui a sévi sur le monde entier. Deux auteurs nous semblent avoir droit à être cités : M. CouTAREï pour son Etude sur la dyspepsie et le catarrhe gastrique. M. Picnojf pour divers Mémoires sur les maladies de l'esprit, les morphino- manes, les persécuteurs et les persécutés . En résumé, votre C>ommission vous propose d'accorder les prix Mon- tyon à MM. Guyo\, Ollsvier et P. Ixicue» ; des mentions honorables à MM. Mauriac, Ciiauvei. et Nimier, Fiessinger; des citations à MM. Cou- TARET et PiCHOX. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( I074 ) PRIX BREANT. (Commissaires : MM. Marey, Richet, Charcot, Brown-Séquard, Verneiiil; Bouchard, rapporteur). M. G. CoLLix, professeur honoraire à l'Ecole d'Alfort, Membre de l'Aca- démie de Médecine, a adressé pour le concours du prix Bréant un impor- tant travail sur le choléra des oiseaux de basse-cour. C'est une étude qui n'est pas faite à la mode du jour et oii l'on regrettera de ne pas trouver les renseignements bactériologiques que l'on serait en droit d'attendre, mais où sont traitées avec un soin minutieux, qui n'est malheureusement plus dans nos habitudes, les questions de symptomatologie, d'anatomie pa- thologique macroscopique, d'étiologie. L'auteur a étudié à l'aide de l'observation et de l'expérimentation les di- vers modes de transmission de la maladie et l'a poursuivie dans ses migra- tions dans des espèces animales oîi elle est d'ordinaire méconnue, et en particulier chez bon nombre de mammifères. La Commission accorde à M. G. Collin, un prix, sur la rente de la fon- dation Bréant. Elle accorde également un prix, sur la rente de la même fondation à M. iV. Layet, professeur à la Faculté de Médecine de Bordeaux, pour son Traité pratique de la vaccination animale, à la fois pour montrer l'importance qu'elle reconnaît à ce livre éminemment utile, et pour témoigner de son estime au créateur da l'Institut vaccinal de Bordeaux, à l'hygiéniste qui a fait tomber la mortalité variolique de 200 pour looooo habitants en 1881, à 1,4 en 1888. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard. Brown-Séquurd, Richet, Larrey; Verneuil, rapporteur.) La tendance de plus en plus marquée à la spécialisation chirurgicale ex|)lique comment sont toujours nombreux les compétiteurs au prix ( I^l?^ ) Godard, institué pour sigualer et récompenser les meilleurs travaux re- latifs à la Pathologie et à la Thérapeutique des voies génito-urinaires. Votre Commission, toutefois, n'a distingué que deux travaux. Le premier, hors ligne à lu vérité, est le Traité de Gynécologie clinique et opératoire, par M. le D'Pozzi, agrégé à la Faculté de Médecine de Paris et chirurgien de l'hôpital de Lourcine. Ce Livre, de plus de iioo pages grand in-8 avec 5oo planches inter- calées dans le texte, est à coup sur le plus complet et le mieux fait qui existe aujourd'hui, tant en France qu'à l'étranger, sur une question qui préoccupe beaucoup et certainement outre mesure les praticiens. Composé sans précipitation, à l'aide de matériaux choisis, avec le désir bien arrêté tie faire œuvre durable et utile, il est écrit avec clarté, précision, impartialité, bonne foi et connaissance approfondie du sujet, qualités qu'on trouve rarement réunies chez les auteurs, qu'ils soient écrivains originaux ou sim- ples compilateurs. On s'étonnera moins de les rencontrer dans le Traité de Gynécologie, quand on songera que, avant de se spécialiser, M. Pozzi a été (et restera, il faut l'espérer) encyclopédiste, c'«st-à-dire tout à fait au courant des di- verses branches de notre science chirurgicale, ce qui lui a permis de remplir une tâche particulièrement difficile. Les maladies des femmes, en effet, qui i-entrent cependant fort aisément dans les cadres de la Chirurgie usuelle et vulgaire, ont été le sujet d'un nombre incroyable de publications, dont beaucoup, presque sans valeur, n'ont d'autre but que d'attirer le public, dont quelques autres attestent plutôt l'ingéniosité que le sens pratique dtj leurs auteurs. Il était indispen- sable de fouiller dans ce chaos pour en extraire le bon grain et en rejeter l'ivraie; il fallait encore aider les praticiens à faire un choix motivé entre les ressources thérapeutiques et opératoires. Il était bon surtout de montrer que si, en France, nous avons moins produit comme quantité, nous pouvons revendiquer largement notre part pour la priorité et la valeur des idées émises aussi bien que pour les résultats pratiques. Toutes ces tâches ont été remplies par M. Pozzi de la façon la plus sa- tisfaisante, et surtout la dernière, qui nous affranchit d'une soi-disant pré- éminence étrangère qui n'a jamais existé. Votre Commission vous propose, en conséquence, d'accorder le prix Godard à M. le D'' Pozzi. ( i"76 ) Le second Ouvrage qui mérite de aous être signalé est le Traité des ma- ladies du testicule et de ses annexes, par deux de nos chirurgiens les plus laborieux et les plus instruits, agrégés en Chirurgie de notre Faculté de Paris, MM. Ch. MoxonetO. Terrillox. Si nos journaux périodiques et les Bulletins de nos Sociétés savantes renfermaient de nombreux documents, si les articles de nos Dictionnaires étaient consciencieusement élaborés, nous n'avions cependant pas de Traité classique complet sur la matière et ici encore il nous fallait nous instruire dans des Ouvrages étrangers, où nos travaux français étaient à peine mentionnés. Aujourd'hui la lacune est comblée et nous avons une œuvre au courant de la Science et qui même la fera progresser. C'est pourquoi nous proposons d'accorder une mention houorahle à MM. Cil. MoxoD et O. ïerrillox. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Bouchard., Chatin, Charcot, Duchartre; Verneuil, rapporteur). Votre Commission vous propose d'accorder le prix Barbier à M. Claude Martin, dentiste à Lyon, pour son livre, précédé d'une élogieuse préface de notre émment confrère le Professeur Ollier, et qui traite : De la Pro- thèse immédiate appliquée à la résection des mâchoires, de la Rhinoplastie sur appareil prothétique permanent e^de la Restauration de diverses parties delà face, lèvres, nez, langue, voûte et voile du palais, avec 23o figures intercalées dans le texte. Il s'agitlà d'une œuvre des plus originales etqui fera certaincmentépoque dans l'histoire de Tanaplastie appliquée aux vices de conformation, bles- sures et mutilations préméditées de la face. Jusqu'ici ces difformités avaient été corrigées soit primitivement par les opérations sanglantes, soit consé- cutivement par la prothèse, et sur ce terrain les chirurgiens et fabricants d'appareils ou d'organes artificiels luttaient depuis longtemps, avec des succès variés. C'est alors que M. Martin conçut l'idée non plus d'achever tardivement l'œuvre opératoire pour en réparer les dégâts, mais bien d'y collaborer dès la première heure et d'associer d'emblée les deux temps principaux de ( i«77 ) l'acte chirurs^ical, à savoir : la destruction nécessaire des parties malades et la réparation inniiédiate du déficit. Après de longues années d'essais et d'études, à force d'habileté, d'ingé- niosité et de soins minutieux, il a le premier réalisé, contre toute attente, une combinaison excellente de l'instrument tranchant et de la pièce pro- thétique. M. Claude Martix appuie ses assertions sur des observations nombreuses prises avec soin et sur dessins photographiques tout à fait concluants; il nous a, l'an dernier, lors de l'Exposition universelle, montré son incompa- rable collection d'appareils, de moulages et son magnifique atlas de pro- thèse; il a poussé le désir de nous convaincre jusqu'à faire venir à ses frais de divers points de la France un bon nombre de ses clients, vivants té- moignages de ses brillants succès. Nous A'ous proposons également d'accorder une mention très honorable à M. GastoxV Lyos, pour son travail sur l'analyse du suc gastrique, et à M. DupuY pour son volumineux Traité des alcaloïdes. M. TscHERMNG nous a soumis un travail extrêmement important sur le cristallin et son rôle dans l'accommodation. Les faits signalés dans ce travail conduisent à une conclusion qui ne serait rien moins qu'une modi fication réduite à la théorie classique de l'accommodation. Ces faits doi- vent être soumis à une minutieuse vérification, et votre Commission, en renvovant l'examen de ce travail à l'année prochaine, vous demande de vouloir bien adjoindre à la future Commission du Prix Barbier deux Mem- bres : un physiologiste et un physicien qui auront pour mission de l'as- sister dans l'examen des expériences de M. Tscherxixg. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : Mi\L Bouchard, Charcot, Marey, Brown-Séquard, Ranvier; Verneuil, rapporteur). L'attention de la Commission s'est fixée sur deux travaux remarquables. Le premier a pour titre : Des polynévrites en général et des paralysies et atrophies saturnines en parti- ( "078 ) cuUer. Élude clinique et anatomo-palho/ogique ; par M"* Dejèrixe-Klumpke, Docteur en Médecine de la Faculté de Paris. L'auteur, qui dans cette œuvre très originale fait preuve de connais- sances fort étendues et d'un esprit sagace, démontre péremptoirement : 1° Qu'un bon nombre d'affegtions nerveuses étudiées surtout par Du- chenne (de Boulogne) et Landry, et considérées comme des maladies de la moelle épinière ne sont le plus souvent que des polynévrites péri- phériques. 2° Que ces inflammations des nerfs doivent, au point de vue de leur origine, être distinguées en polynévrites infectieuses et polynévrites toxiques. 3° Que différentes localisations ordinaires de la paralysie saturnine peuvent se retrouver dans des affections où le plomb ne joue aucun rôle et qui dépendent simplement d'un état morbide de la moelle épinière, des nerfs périphériques ou des muscles eux-mêmes. Ces données, pour la plupart nouvelles où ayant été par l'auteur mieux établies que jamais, ont une grande importance clinique et ont paru à votre Commission dignes d'être récompensées. Le second travail intitulé : Les agents provocateurs de l'hystérie, est du à M. Georges Gui.vo.v. L'auteur énumère et étudie les influences qui, en dehors de la cause primordiale (prédisposition et sans doute hérédité) decette névrose, en pro- voquent communément l'apparition. Ces influences sont fort nombreuses et peuvent être multipliées à l'infini, n'étant pour la plupart que des causes secondaires banales; mais on peut compter parmi les principales : les émotions, l'éducation, les tentatives d'hypnotisation, le traumatisme, le choc de la foudre; puis encore les maladies aiguës ou infectieuses, les in- toxications aiguës (chloroforme) ou lentes (plomb, mercure, alcool, sul- fure de carbone); les états morbides amenant un grand affaiblissement de l'organisme (hémorrhagies, anémie, surmenage, excès divers); les maladies de l'appareil génital, et enfin celles du système nerveux, bien qu'il s'agisse plutôt dans ce dernier cas d'associations morbides que de maladies provocatrices et provoquées. M. Guinon a étudié avec soin le mode d'action de ces nombreux agents provocateurs; après avoir prouvé à l'aide de très nombreuses observations cliniques ([ue c'est bien toujours de l'hystérie qu'il s'agit, qu'elle reste toujours la môme quel que soit l'agent qui l'a provoquée, et qu'il n'y a donc pas une hystérie saturnine, une hystérie anémique, une hystérie Irauma- ( if»79 ) tique, il établit que si quelquefois l'agent provocateur imprime un cachet un peu spécial à l'accident hystérique qu'il engendre, c'est toujours d'une façon accessoire. Si dans un bon nombre de cas l'hystérie ou l'accident hystérique se dé- veloppe par suggestion ou auto-suggestion, dans d'autres où cette origine est inadmissible on peut supposer qu'il s'agit d'un trouble nutritif général portant spécialement sur le système nerveux. L'œuvre de M. Guinon fixe en quelque sorte l'état actuel d'une ques- tion fort controversée; elle se distingue en plus, par la valeur des docu- ments cliniques et par son caractère éminemment scientifique. Tous ces mérites ont paru à votre Commissfon valoir une récompense. C'est pour- quoi nous avons l'honneur de vous proposer de partager le prix Lallemand entre M""* Dejérixe-Klumpke et M. Georges Guinox. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX DUSGATE. ("Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Marey, Verneuil; Brown-Séquard, rapporteur.) La Commission a reçu trois Mémoires manuscrits et un livre. Aucun de ces travaux ne lui a paru mériter le prix. L'un d'eux est cependant fort re- marquable : il est présenté par un Anonysie, avec l'épigraphe : Fac non spera. L'auteur a traité d'une façon très originale une partie du sujet. Mal- heureusement, il a laissé de côté nombre de points importants, ainsi que toute la question des inhumations précipitées. Il nous est donc impossible de le désigner comme digne du prix. Mais, en raison de la grande valeur de son examen critique des principaux signes de la mort et des faits nou- veaux qu'il rapporte et qui montrent la possibilité du retour à la vie d'un cœur paraissant mort, nous proposons qu'il lui soit alloué une récompense. M. Gaxnal nous présente, avec plusieurs brochures, la seconde édition de son livre bien connu sur la mort apparente et les inhumations préci- pitées. Cet auteur a étudié avec soin la plupart des signes de la mort et les moyens d'obvier aux inhumations précipitées. Mais il a négligé de parler de plusieurs signes importants de la mort, et son étude de la rigidité ca- C. R., 1S90, 1' Semestre. (T. C\I, iN" 26 ) ^4^ ( io8o ) davérique et de la putréfaction n'est pas au courant de l'état de la Science. Malgré ces fautes, une grande partie du livre de M. Gannal a assez de va- leur pour que nous croyions devoir proposer qu'une récompense lui soit donnée. Un Anonyme (dont l'épigraphe est : Vegalilé devant la mort) a présenté un travail, malheureusement loin d'être complet et montrant une insuffi- sance de connaissances sur plusieurs des signes de la mort. Comme il y a, cependant, quelques parties excellentes dans ce travail, nous proposons de donner à l'auteur une récompense. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. . CONCOURS BELLION. (Commissaires : MM. Cliarcot, Brown-Séquard, Larrey, Verneuil; Bouchard, rapporteur). La Commission ne décerne pas de prix. • * Elle accorde deux encouragements : l'un, à M. H. de Brun (Étude sur ■ l'action thérapeutique du sulfate de cinchonidine); l'autre, à MM. A. Morel- Lavallëe et Bélières {Syphilis et paralysie générale). Elle accorde, en outre, une mention honorable à M. leD' Sutils (G?«V/e pratique des pesages) et à M. le D'' Bedoin (Notions élémentaires d' hygiène publique) . PRIX MEGE. Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Marey ; Brown-Séquard, rapporteur). Un travail de M. Nicaise, chirurgien très distingué, a été renvoyé à la Commission. Il a pour titre : Physiologie de la trachée et des bronches : déduc- tions palhogéniques et pathologiques. Ce travail est surtout remarquable par la démonstration expérimentale qu'il contient d'un fait nouveau, en oppo- ( io8i ) sition avec ce qui était admis à l'égard de l'action de la trachée dans les mouvements respiratoires. M. Nicaise a trouvé en effet que, contraire- ment à ce qu'on croyait, la trachée se contracte dans l'inspiration et se dilate dans l'expiration. Il a tiré de ce fait nombre de conclusions du plus haut intérêt pour la IMédecine et la Chirurgie. La valeur pratique de ces déductions est assez grande, croyons-nous, pour que le prix soit donné à M. Nicaise. La Commission accorde à M. Nicaise, à titre de prix, la rente de la fon- dation. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE.) (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Chauveau, Charcot, Brown-Séquard, rapporteur.) La Commission a eu à examiner de nombreux travaux, presque tous fort intéressants. Parmi les compétiteurs, deux, MM. Wertheimeu et Gley, se trouvant également dignes du prix, elle demande à l'Académie de le leur décerner. Les travaux originaux, présentés pour le prix par le moins jeune de ces deux physiologistes distingués, M. E.Wertheimer, sont nombreux. Nous ne parlerons ici que des plus importants. La grande question de savoir si les mouvements respiratoires ont un centre unique, dans le bulbe rachidien, a fait un immense progrès vers une solution, grâce aux expériences ingénieuses et variées de M. Wertlieimer. Il a montré, dans deux Mémoires très considérables, et d'une manière bien plus décisive qu'on ne l'avait fait avant lui, que la moelle cervicale, même chez des Chiens adultes, fait tellement partie du centre respiratoire qu'elle peut à elle seule servir à la respiration. ( T082 ) Les expériences qu'il a faites pour établir que la moelle cervicale possède cette fonction lui ont donné l'occasion de faire la découverte, extrêmement intéressante et absolument imprévue, que le trouble respiratoire si curieux que l'on appelle phénomène Cheyne-Stokes ne dépend pas rssenliellement du bulbe racbidien, comme on le croyait, puisque ce type particulier de la respiration se montre encore lorsque les mouvements thoraciques et dia- pliragmatiques sont uniquement sous l'influence de la moelle cervicale. Dans le Mémoire, remarquable à beaucoup d'égards, qu'il a publié sur le phénomène Chevne-Stokes, il a donné une théorie parfaitement acceptable de ce phénomène et fait voir qu'il appartient à des conditions physiologi- ques générales qui peuvent produire, dans le cœur, quelque chose- d'ana- logue à ce qui se passe dans la respiration. » Dans un travail fait en commun avec M. Surmont, M. Wertheimer donne la solution de la qneslion de savoir si la lumière, quand elle produit l'éternuement, le fait par une action sur la rétine ou sur la cornée. Une ex- périence décisive montre que ce sont les nerfs cornéens qui sont alors in- fluencés. Dans des Mémoires très remarquables faits en commun avec M. Meyer, M. Wertheimer rapporte nombre de faits nouveaux fort intéressants, re- latifs à l'influence de la déglutition sur le rythme du cœur, à la capacité ■ respiratoire du sang, au passage delà matière colorante du sang dans la bile et aux échanges entre la mère et le fœtus. La Commission, sans tenir compte de ces derniers travaux, a pensé que les recherches expérimentales qui appartiennent en propre à M. Werthei- mer le rendent digne du prix de Physiologie expérimentale. M. Glev, auquel la Science doit déjà nombre d'excellents travaux, n'en a présenté que trois à l'appréciation de la Commission. Ils suffisent ample- ment, du reste, pour le rendre digne du prix. L'un d'eux ouvre une voie nouvelle aux recherches sur la physiologie du système nerveux, en mon- trant qu'il peut y avoir pour les glandes des actions spéciales inhibitoires, semblables à celle dont nous allons parler, qui a lieu pour le cœur. Cette conclusion ressort de faits intéressants, ayant pour objet l'innervation de la glande sous-maxillaire et spécialement la suspension d'actions nerveuses excito-sécrétoires. Dans les deux autres Mémoires de M. Gley, il rapporte des faits établis- sant l'existence, dliez les Mammifères, de la loid'inexcitabilité périodique du cœur, que notre confrère M. Marey a constatée chez les Grenouilles. L'Auteur a été plus loin et il a essayé d'expliquer l'inexcitabilité du cœur ( To83 ) à certains moments. Son explication n'est pas démontrée, mais elle est en harmonie avec nombre d'autres qui semblent établir que, suivant l'étal (le parties en activité ou douées de puissance d'agir, une irritation peut produire, soit del'inliibition, soit une augmentation d'action, soit enfin une action. C'est ce que votre rapporteur a montré pour l'iris après la mort. La découverte de plusieurs faits par M. Gley, l'esprit sagace dont il fait preuve et l'originalité des vues nouvelles qu'il a émises, nous conduisent à demander à l'Académie que le prix de Physiologie expérimentale lui soit décerné ainsi qu'à M. E. Wertiieimkr. La Commission propose qu'une mention honorable soit donnée à M. Alix, pour un livre sur Y Esprit de nos bêles, et à MM. Artiiaud et Butte, pour divers travaux fort intéressants de Physiologie expérimentale. Elleproposeaussiqu'unecitation honorable soit donnée à MM. A. -B.Gr.iF- FiTHS et Lexoble du Teil. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Ranvier, Charcot, Sappey, Brown-Séquard, Bouchard). L'Académie avait proposé, pour sujet des prix à décerner en 1890, la question suivante : « Des propriétés et des fonctions des cellules nerveuses annexées aux organes » des sens ou à l'un de ces organes. » Le prix n'est pas décerné et la question est retirée du Concours. ( io84 ) PRIX GEIVERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Schlœsing, Fremy, Troost, Schûtzenberger ; Bouchard, rapporteur.) La Commission accorde le prix des Arts insalubres à M. C. Tollkt, à l'oc- casion de la publication de ses deux volumes sur l'assistance publique et les hôpitaux, comme récompense de ses travaux d'hygiène relatifs à la con- struction des hôpitaux civils et militaires. On sait que les efforts et la per- sévérance de M. Tollet ont porté leurs fruits; que Paris possède deux hôpitaux construits sur ses indications et qu'on vient d'inaugurer récem- ment le grand hôpital de Montpellier. Les résultats obtenus à Paris au point de vue de l'hygiène sont des plus encourageants, et nombre de chi- rurgiens des hôpitaux ont, pour des opérations délicates, préféré quitter momentanément leur hôpital ordinaire et se transporter à l'hôpital Bichat construit suivant le système de M. Tollet. Les points principaux de ce sys- tème sont la dissémination des masses hospitalisées, la division de l'hôpital en petits pavillons indépendants, suffisamment séparés les uns des autres, l'existence d'un seul étage, la suppression des greniers, la ventilation as- cendante rendue facile par la forme ogivale de la construction, la réduction au minimum des surfaces intérieures. PRIX JEROME PONTI. (Commissaires : MM. Mascart, Bertrand, Bouquet de la Grye, Fizean ; .Alfred Grandidier, rapporteur). La Mission de Madagascar compte, au nombre de ses membres, plusieurs savants distingués. Nous avons déjà donné à l'un d'eux, le R. P. Roblet, un prix pour ses belles études topographiques dans l'Imerina et le pays des Betsiléo. Un autre missionnaire, qui s'occupe, avec un zèle et une ardeur ( io85 ) dignes d'éloges, des animaux invertébrés et des plantes de Madagascar, est, cette année même, l'un de vos lauréats. Enfin, votre Commission a décerné au H. P. Colix, directeur de l'Observatoire de Tananarive, le prix Jérôme Ponti. Dès 1880, à ma demande, Mgr Cazet avait fait installer dans la Mission un petit observatoire météorologique, bien rndimentaire, dans lequel ont été faites, jusqu'au jour où les Français ont été expulsés de Madagascar, des observations quotidiennes sur la chute des pluies, sur la pression de l'air, sur son état hygrométrique et sur sa température. Une fois la paix conclue, nos missionnaires, désireux de rendre à la Science tous les services en leur pouvoir, eurent l'idée excellente d'avoir non plus seulement un observatoire météorologique muni d'instruments perfectionnés, mais encore un observatoire astronomique, et, dans ce but, ils ont construit aune petite distance dans l'est de Tananarive, au sommet d'une montagne haute de i4oo™, un bel édifice qui domine tout le pays en- viron nîVD t. Ce ne fut qu'après bien des démarches et bien des pourparlers, à la fin d'avril 1889, que Mgr Cazet obtint enfin du gouvernement malgache la concession de terrain nécessaire. Commencé aussitôt, l'édifice, grâce à l'activité et au zèle du directeur, le R. P. Colin, a été bâti en sept mois, bien que dans ce pays on ne dispose ni de charrettes pour transporter les matériaux, ni de grues pour soulever et mettre en place les gros blocs de granit sur lesquels ont été construits les murs en briques du bâtiment. Les transports se font tous à dos d'homme, et c'est par le nombre que les ouvriers suppléent à l'absence des engins dont nous nous aidons dans nos grands travaux en Europe. Cet observatoire a la forme d'un T et comprend quatre pavillons circu- laires, surmontés chacun d'une coupole, dont les trois qui forment la fa- çade principale sont alignés suivant le méridien, et dont le quatrième est placé à l'extrémité d'une galerie construite à angle droit avec le bâtiment principal; le pavillon central a 8™ de diamètre. Il est déjà muni d'un cercle méridien de Rigaud et d'une lunette équatoriale. Son zélé directeur s'est occupé cette année à en déterminer la longitude par la méthode des culminations lunaires et la latitude par un grand nombre de hauteurs. En outre des observations astronomiques ordinaires, il se propose de coo- pérer à la Carte du ciel, et, en effet, les conditions de climat qui, pendant de longues j)ériodes, sont exceptionnellement favorables dans la région centrale de Madagascar, la transparence de l'atmosphère qui y est très ( xo86 ) grande, lui permettront de rendre sous ce rapport de réels services à l'as- tronomie, d'autant plus qu'un très" petit nombre d'observatoires, dans l'hémisphère austral, a adhéré au programme tracé par le Congrès astro- nomique. A une assez grande distance de l'édifice principal, afin d'éviter l'in- fluence des masses de fer, a été creusée une cave pour les études magné- tiques. L'observatoire est muni de tous les instruments enregistreurs néces- saires aux observations météorologiques; en outre de ce poste central, trois autres stations ont été fondées, par ordre de Mgr Cazet et sous la di- rection du R. P. Colin, à Arivonimamo, à Fianarantsoa et à Tamatave, stations oîi sont faites journellement, depuis février 1889, des observations du baromètre, des températures moyenne, maximum et minimum, du psy- chromètre et de la chute des pluies. Toutes les observations de l'année 1889 ont été discutées avec soin et publiées par le R. P. Colin. Votre Commission, en présence des travaux déjà accomplis ekde ceux que nous réserve l'avenir, a décidé d'accorder au directeur de l'Observa- toire de Madagascar, au R. P. Colix, le jirix Jérôme Ponti, qui, comme vous le savez, est destiné aux auteurs des travaux scientifiques dont la continuation et le développement sont jugés importants pour la Science. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX TREMONÏ. (Commissaires : MM. Hermite, Sarrau, Berthelot, Fremy ; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix Trémont de l'année 1890 à M. Beau DE Rocuas. Cette proposition est adoptée. ( io87 ) PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Ilermite, Berthelot, Chameau, Bouchard; Bertrand, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix Gegner de l'année 1890 à M. Paul Serket. Cette proposition est adoptée. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Bouquet de la Grye, Mil ne-Edwards, Jurien de la Gravière; Alfred Grandidier, rapporteur). Malgré l'ouvrage célèbre de Sabin Berthelot et plusieurs autres publi- cations estimables, les îles Canaries étaient encore mal connues lorsque le jy Verneau entreprit de les étudier en détail. Animé d'un grand zèle pour les sciences naturelles et surtout pour l'anthropologie, le D'' Verneau a consacré cinq années à des recherches qui ont été couronnées d'un plein ■ succès et dont il a publié les résultats dans une vingtaine de Mémoires ou Notes. Il a étudié la constitution géologique de ces îles et montré qu'elles sont d'origine purement volcanique; il n'y a point, en effet, de fossiles ter- restres, et les roches qu'on croyait anciennes sont de simples phonolithes. Leur faune, qui est du reste fort pauvre, lui a fourni des collections pleines d'intérêt pour la science, au milieu desquelles s'est trouvé un assez grand nombre d'espèces nouvelles. Mais ce sont surtout leurs habitants qui ont fixé d'une manière toute spéciale l'attention du D' Verneau; les études très complètes auxquelles il s'est livré lui ont permis de résoudre des pro- blèmes complexes, importants pour l'histoire de l'homme. Au début, l'Archipel canarien était peuplé par des gens de haute taille, à peau assez claire, à cheveux blonds, à yeux bleus, à crâne allongé, à face courte et très large, les Guanches, qui avaient les plus grandes analogies avec nos ancêtres de l'époque quaternaire. Plus tard, il a été visité par des Numides dont les inscriptions lybiques gravées sur les flancs des montagnes révèlent le passage; par des Sémites, qui ont profondément altéré danscer- C. H., 1890, 1' Semestre. (T. CXI, N« 26.) iVj ( loi^S ) taines localités le type primitif; par des Normands et par des Espagnols. Les habitants actuels qui proviennent du croisement des premiers insu- laires avec ces diverses races, et qui au xv*" siècle en étaient encore à l'âge de pierre, ont conservé certains caractères physiques des anciens indigènes et beaucoup de leurs coutumes, dont l'une des plus curieuses est le lan- gage sifflé des gens de la Gomère qui, en sifflant, conversent à des distances considérables. Les collections anthropologiques et ethnographiques, très belles et très complètes, que le D' Verneau a rapportées au Muséum d'histoire natu- relle, n'ont pas été faites sans de grandes difficultés et sans dangers; l'ex- plorateur n'a pu atteindre la plupart des grottes où les anciens Canariens avaient leurs habitations et leurs cimetières qu'en grimpant, à l'aide des pieds et des mains, le long de murailles de rochers presque à pic, et souvent même en se faisant suspendre à l'extrémité de longues cordes. Il a réuni une série considérable de crânes et d'ossements, des poteries, des vêtements, des étoffes, des instruments de pierre ou d'obsidienne, des ustensiles divers en bois ou en os, des cachets en terre cuite ornés de figures en relief avec lesquels les habitants de la Grande Canarie s'imprimaient d'élégants des- sins sur le corps, etc.; c'est grâce à tous ces matériaux qu'il a pu dé- brouiller l'histoire si confuse des diverses races qui ont anciennement ha- bité les îles Canaries; il nous a fait connaître non seulement les caractères physiques de chacune d'elles, mais leurs mœurs particulières et leur in- dustrie ; il a montré que les Guanches étaient les descendants de notre vieille race de Cro-Magnon, de ces troglodytes quaternaires du sud-ouest de la France, qui, ayant traversé l'Espagne pendant l'époque néolithique, puis le nord de l'Afrique avant l'époque romaine, sont enfin arrivés aux Cana- ries, où l'on retrouve, surtout à Ténérifïe et à la Gomère, leur type dans presque toute sa pureté. Il y a là un ensemble de découvertes qui fait honneur au D'' Verneau et qui a décidé votre Commission à lui décerner à l'unanimité le prix Dela- lande-Guérineau. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( io89 ) PRIX DE LA FONDATION LECONTE. (Commissaires : MM. Berthelot, Diichartre, Faye, Fremy; Bertrand, rapporteur.) Le prix de la fondation Leconte, destiné à récompenser ou à encourager l'auteur d'un Travail ou d'un Livre que l'Académie en jugera digne, est décerné à M. P. de Lafitte pour son Ouvrage intitulé : Essai d'une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX FONDE PAR M"" la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M°" la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste , V Exposition du système du monde et le Traité des Probabilités à M. Baillt (3Iarie-Lucien), né le 8 novembre 1871, à Lindre-Basse( Lorraine allemande), et entré, en qualité d'Élève-ingénieur, à l'École nationale des Mines. ( logo ) PRO&RAMME DES PRIX PROPOSES POUR LES AMÉES 1891, 1802, 1893 ET 1895. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1892.) L'Académie propose pour sujet de grand prix des Sciences mathéma- tiques à décerner en 1892 la question suivante : « Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité » donnée. » Une voie nouvelle pour traiter cette question importante a été ouverte par Riemann dans un Mémoire célèbre qui a vivement frappé l'attention. Mais le travail du grand géomètre contient en plusieurs points essentiels des résultats qu'il se contente d'énoncer, et dont la démonstration serait du plus haut intérêt. Ce sont ces lacunes que l'Académie demande de com- bler par une étude approfondie de la fonction qui est désignée par C(i), dans le Mémoire de Riemann. Le prix est de trois m,iUe francs. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i^' juin 1892; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. ( 109' ) PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année i8go el prorogée jusqu'en 1892.) « Étudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme ds'' = {f{u)- ç{v)\{du^ + dv-). » L'Académie verrait avec plaisir "les concurrents faire connaître un grand nombre de ces surfaces. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au 1" octobre 1892; ds devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1892.) « Applications de la théorie générale des fonctions abéliennes à la Géo- » métrie. » Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i*'' juin 1892; ds devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du 18 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par M"^ Veuve Francœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille francs, qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles aU progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. ( 1092 ) Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i" juin de chaque année. PRIX PONCELET. « Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par ]yjme Yeuve Poncelet, pour la fondation d'imprix annuel desûné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès cfes Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M™" Veuve Poncelet, en fondantes prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le prix est de deux mille francs. Une donation spéciale de M""* Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTLNÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. \ ( 1093 ) Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i""^ juin de chaque année. PRIX MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'Etafe pour la fondation d'un prix annuel, en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utdes aux progrès de l'Agriculture, des Arls mécaniques ou des Sciences. Le prix est de sept cents francs. PRIX PLUMEY. Par un testament en date du lo juillet 1869, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, dans sa séance publique, un prix de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis sur ces matières. PRIX DALMONT. Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous les trois ans, à l'Acadé- mie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mille francs légués à l'Académie, d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, ( I094 ) Fresnel, Navier, Coriolis, Caiichy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai i865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique de l'année 1891. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1891.) L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours pour sujet du prix Four- neyron, qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'an- née 1891, la question suivante : « Perfectionner la théorie des machines à » vapeur en tenant compte des échanges de chaleur entre le fluide et les parois » des cylindres et conduits de vapeur. » Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le l'^'juin 1891. ASTROIVOaiIE. PRIX LALANDE. ]>e prix fondé par Jérôme de Lalande, pour être accordé annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus inté- ressante, le Mémoire ou le Travail le plus utile aux progrés de l'Astronomie, ( '>'l)' ) sera décerné dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix est de cinq cent quarante francs. PRIX DAMOISEAU. (Question proposée pour les années 1888, 1890 et remise à 1891). Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M'"'' la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingt mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », cpii recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal sur une question proposée. L'Académie maintient au concours, pour l'année 1891, la question sui- vante : (( Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les » planètes dans le moui^ement de la Lune. Voir s'il en existe de sensibles en » dehors de celles déjà bien connues. » Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i^'^juin de l'année i8gi. PRIX VALZ. M"* Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N- 26.) 145 ( 'OQ^^ ) PRIX JANSSEN. Par Décret, en date du i8 décembre 1886, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite par M. Janssen pour la fondation d'un prix consistant en une médaille d'or, destinée à récompenser la dé- couverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie phy- sique. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. Le prix fondé par M. Janssen a été décerné pour la première fois dans la séance publique de l'année 1887. Ce prix sera annuel pendant les sept premières années, et deviendra biennal à partir de l'année i8g4. PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. Par sou testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des 25 août et 22 décembre i866, M. Louis La Gaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- . lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille frnnis de rente perpéluelle à l'Académie des Sciences, en priant ce corps savant '. de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (10000 fr.) à l'auteur de l'Ouvrage ( '097 ) « qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions cpii précèdent; mais, outre la ' somme de cim/ miUi' francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à X'Aca- :> demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de P/iysio/ogie, que je ; maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- . mie des Sciences deux sommes de cing mille francs de rente perpétuelle, libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon ) décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront ,) concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en y. totalité aux auteurs qui en auront été Jugés dignes. Je provoque ainsi, « par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- X être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en )> même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- )> penses par l'Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour ,> ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde .1 entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils :■> seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » Un Décret en date du 27 décembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; en conséquence, elle décernera, dans sa séance pu- blique de l'année 189T, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages 1098 et 1 1 12.) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son ( logS ) jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. CHI»nE. PRIX JECKER. Par un testament, en date du i3 mars i85r, M. le D"^ Jecker a fait à l'Académie un legs de dix mille francs de renie destiné à accélérer les progrés de la Chimie organique. A la suite d'une transaction intervenue entre elle et les héritiers Jecker, l'Académie avait dû fixer à cinq mille francs la valeur de ce prix jusqu'au moment où les reliquats tenus en réserve lui permettraient d'en rétablir la quotité, conformément aux intentions du testateur. Ce résultat étant obtenu depuis 1877, l'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker, porté à la somme de dix mille francs, aux travaux qu'ellejugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LA GAZE. Voir page 1096. MINÉRALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX VAILLANT. (Question proposée pour l'année 1892.) M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix ( I099 ) qui sera dcccrnc soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je )) n'indique aucun sujet pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant » toujours pensé laisser une grande Sociétécomme l'Académie des Sciences M appréciatrice suprême de ce qu'il y avait de mieux à faire avec les fonds » mis à sa disposition. » L'Académie, autorisée par Décret du 7 avril 1878 à accepter ce legs, a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle met au concours pour l'année 1892 la question suivante : « Applications de l'examen des propriétés optiques à la détermination des n espèces minérales et des roches. » Le prix est de quatre mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*"^ juin 1892. PRIX DELESSE. jyjme yçuye Delcsse a fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogic[ues. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année 1891. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin 1891. PRIX FONTANNES. Par son testament, en date du 26 avril i883, M. Charles-François Fon- tannes a légué à l'Académie des Sciences la somme de. imigt mille francs, pour la fondation d'un prix qui sera décerné, tous les trois ans, à Vauteur de la meilleure publication paléontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes dans la séance publique de l'année 1893. Le prix est de deux mille francs. ( IIOO ) Les ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^juin 1893. BOTANIQUE. PRIX BORDIN. L'Académie met au concours, pour l'année 1891, la question suivante : '( Étudier les phénomènes intimes de la fécondation chez les plantes phané- » rogames, en se plaçant particulièrement au point de vue de la division et du » transport du noyau cellulaire. » Indiquer les rapports qui existent entre ces phénomènes et ceux qu'on ob- n serve dans le règne animal. » Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être remis au Secré- tariat de l'Institut avant le i*'"juin 1891. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique avant rapport à l'art de guérir » . L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament, en date du i4 avril i855, M. Desmazières a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant ( tioi ) être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à l'auteur, français ou étranger, du meilleur ou du » plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur tout » ou partie de la Cryptogamie » . Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. Le prix est de seize cents francs. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du ii octobre 1862, M. Jean-François-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge pai- elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. « Ces prix, dit le testateur, seront ou ])ourrontêtre, l'un de mille francs, l'autre de cinq cents francs. » ■ L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, les prix Montagne aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin; les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. M. de La fons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous » les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France M c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, » de la Somme, de l'Oise et de V Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs , sera décerné, s'il y a lieu. ( 1 I02 ) clans la séance publique de l'année 1892, au meilleur OuATage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- » rope (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), » ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Fo/r page iio4-) AGRICULTURE. PRIX MOROGUES. M. le baron B. de Morogues a légué, par son testament en date du 20 oc- tobre 1 834» une somme de dix mille francs, placée en rentes sur l'Etat, pour faire l'objet d'un prix à décerner tous les cinq ans, alternativement, par l'Aca- démie des Sciences à V Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à l'Af;riculture en France, et par l'Académie des Sciences morales et politi- ques au meilleur Ouvrage sur l'étal du paupérisme en France et le moyen d'y remédier. Le prix Morogues, dont la valeur est de dix-sept cents francs, sera décerné en 1893. Les Ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1*' juin 1893. (.iîo3; AIVATOMIE ET ZOOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) Question proposée pour l'année 1891. « Des organes des sens chez les Invertébrés au point de vue anatomique et n physiologique. » Le prix pourra être donné à un travail complet sur l'un des organes des » sens dans un groupe d'Invertébrés. » Le prix est de trois mule francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"juin 1891. PRIX BORDIN. (Question proposée pour les années 1887, 18S9, 1S90, et remise à 1891.) L'Académie maintient au concours, pour l'année 1891, la question sui- vante : « Élude comparative de l'appareil auditif chez les animaux vertébrés à » sang chaud. Mammifères et Oiseaux. » L'appareil auditif des Mammifères et des Oiseaux est passablement connu dans ses traits généraux; néanmoins, à l'égard des fonctions de cet appareil, surgissent des questions du plus haut intérêt, qui appellent des recherches d'un caractère tout particulier. Il s'agirait de décrire et de représenter d'une manière comparative et absolument précise les dispositions et la structure de l'appareil auditif dans quelques types choisis de la classe des Mammifères et de la classe des Oiseaux, et de poursuivre des observations et des expériences en vue de déterminer dans chaque type la nature et l'étendue des perceptions audi- tives, en rapport avec la conformation organique. C. R., 1890, 1' semestre. (T. CXI, N° 26.) l4Ô (iro4) Il est certain que les perceptions auditives diffèrent d'une manière très notable chez des animaux d'une même classe. Il y a des particularités qui coïncident avec les conditions de la vie que trahissent les dispositions or- ganiques. Un exemple pourra fixer les. idées sur le genre de recherches que l'Académie entend provoquer. Ainsi, tandis que, chez les Mammifères en général, le rocher ou pétrosal qui loge l'oreille interne est la portion la "plus dure et la plus épaisse des parois du crâne, chez les Chauves-Souris, le rocher demeure à l'état carti- lagineux, en môme temps que toutes les parties de l'oreille présentent un développement exceptionnel. Or, on reconnaît que les Chauves-Souris errant la nuit, à travers les airs, à la poursuite d'insectes, entendent à distance le vol d'un moucheron, percevant ainsi des sons très faibles etdes notes d'une extrême acuité, qui échappent à l'oreille humaine comme à l'oreille de tous les Mammifères terrestres. Selon certaines apparences, les Chauves-Souris n'entendent point les sons graves. En opposition, on sera conduit à étudier l'appareil auditif chez des Mammifères dont les cris annoncent la perception de sons très graves, peut-être à l'exclusion de notes aiguës : tels des Ruminants. Chez les Oiseaux, le chant de diverses espèces suffit à convaincre de la délicatesse des perceptions auditives. Quelques expériences incomplète- ment réalisées donnent à croire que ces êtres perçoivent des sons très élevés et sont insensibles à des notes basses qui affectent l'oreille humaine. On trouvera selon toute probabilité des aptitudes contraires chez d'autres Oiseaux, tels que des Cigognes, des Palmipèdes. Des observations comparatives vraiment rigoureuses et des expériences bien conduites éclaireraient certainement d'un jour nouveau des phéno- mènes qui intéressent à la fois la Physique, la Physiologie et la Psycho- logie. Le prix est de trois mille francs. Les travaux, manuscrits ou imprimés, destinés à ce concours seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"juin 1891. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois ( iio5 ) pour cent tle deux cents francs, potir fonder un prix annuel à décerner (( à )) l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. ( Voir page 1 102. ) PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"" LETELLIER. Un Décret, en date du 20 avril 1864, a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"^ Letellier, au nom de Sa- vigny, d'une somme à&vin^t mille francs pour la fondation Ci im prix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir . de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je > lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, - vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour i) l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du » Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie, » Le prix est de neuf cent soixante-quinze francs. PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date du 1 2 mars i852, M. le commandeur J. da Gama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de vingt mille francs, réduite à dix mille francs, pour la fondation d'un prix qui doit por- ter son nom. Un Décret du 19 juillet i H78 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tuus les trois ans, le prix da Gama Machado ( iiuG ) aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres ani- més. Le prix est de douze cents francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*''juin 1891. MÉDECIIVÈ ET CHIRURGIE PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin iSaS et 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Vart de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée ; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours (èra connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1^29, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur-des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i'^' juin de chaque année. ( i"«7 ) PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, ^^- Créant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cenl mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- » rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible » fléau (' ) ». (') Ilpai-ait convenable de reproduire ici les propres termes du fondateur: «Dans l'état » actuel de la Science, je pense qu'il y a encorebeaucoup dechoses à trouver dansla com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en elTet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magné- » tiques ou autres ; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répan- » dus en nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des » causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, » à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aper- » çoit dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la Science met à la » disposition de ceux qui se livrent à cette étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai » expliqué plus liant, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit » gagné, que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait » avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, » soit en donnant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, » soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui » jusqu'à présent ont échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou » une des causes de la maladie. » ( iio8 ) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que Vintérêl du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir l'adicale- inent les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivanles : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choléra asiatique dans r immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de li façon qu'en amenant la suppression de ces causes onfasse cesser l'épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le prix annuel, représcaté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou !a propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Par un testament en date du 4 septembre 1862, M. le D' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour cent, pour fonder un prix qui, chaque année, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, d serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, dont la va- leur est de m lie francs, sera décerné, chaque année, dans sa séance pu- blique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. ( II09 ) PRIX SERRES. M. Serres, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à » la Médecine » . Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce le£;s; en conséquence, elle décernera un prix delà valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance publique de l'année iSgS, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"'juin 1H93. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pra- tique ». Un Décret, en date du 7 juillet 1H69, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans sa séance publique de l'année 1891, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^'^juin 1891. PRIX PARRIN. M. le D*" John Parkin a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 3o décembre i88j, la somme de i5oo livres sterling pour être ( l'io ) placée en rentes françaises, et le revenu être employé, tous les trois ans, à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « i" Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus I) particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 1° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies )) épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i" Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- pres frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix ; » 3" Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un M travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie décernera pour la première fois le prix Parkin dans la séance publique de l'année i8r)3. Le prix est de trois mille quatre cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i'"' juin 1893. PRIX BELLION, FONDÉ PAR M'"= FOEHR. Par son testament, en date du 23 novembre 1881, M"* Anne-Marie Foehr a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de quatorze cent soixante et onze francs pour fonder un pri.v annuel, dit Prix Bellion, à décerner aux savants « qui auront écrit des Ouvrages ou » fait des dècouvei'les surtout profitables à la santé de l'homme ou à iamélio- » ration de l'espèce humaine. » Le prix est de quatorze cents francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. ( ni' ) PRIX MEGE. Par son testament, en date du 4 février 1869, le D' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie des Sciences « dix mille francs à donner en prix à )) V auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui ont retardé » ou favorisé les pro grés de la Médecine, depuis la plus haute antiquité jusqu'à ) nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique annuelle. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier 1 872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises trois pour cent sur l'État, Dour, avec les arrérages annuels, fonder un prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. Le prix Dusgate sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année iSgS. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i"^' juin 1893. PRIX LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre i852, M. G. -F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cinquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». G. R., 1890, 2- Semestre. (T. CXI, N» 26.) '-4; ( I I 1 2 ) Un Décret eil date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huil cents francs. Les travaux destinés au concours devront être enA'oyés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de PliYsiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA GAZE. Voir page 1096. PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1891.) M. le D'' Marc-Aubin Pourat, par son testament en date du 20 juin 1876, a lé^ué à l'Académie des Sciences la nue propriété d'un titre de deux mille francs 5 pour 100 sur l'État français, dont les arrérages doivent être affectés, après extinction de l'usufruit, à la fondation d'un prix annuel à décerner sur une question de Physiologie. Un décret du 29 octol)re 1877 a autorisé l'acceptation de ce legs. J/Académie est entrée en possession dudit legs le 27 mai 1887 [ iii3 ) Elle rappelle qu'elle a proposé, pour sujeL du prix qu'elle doit décerner dans la séance publique de l'année 1891, la question suivante : « Fonctions du corps thyroïde. » Le prix est de dix-huit cents francs Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*^' juin T891. PRIX POURÂT. (Question proposée pour l'année 1892.) (( Recherches expérimentales et chimiques sur les phénomènes inhibitoires du '! choc nerveux. » Le prix est exceptionnellement de trois mille six cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au l'^'juin 1892. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Par son testament olographe, en date du 3 février i883, M. le D' Félix- Antoine Martin-Damourette a légué à l'Académie des Sciences quarante mille francs pour fonder un prix annuel ou biennal de Physiologie thérapeu- tique . Un décret en date du 29 juin 1887 a autorisé l'Académie à accepter la moitié seulement dudit legs. L'Académie a décidé que le prix Martin-Damourette serait décerné tous les deux ans. Ce prix, dont la valeur est de quatorze cents francs^ sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1891. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au I®'' juin 1891. ( iii4 ) GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1891.) Par un testament, en date du 3 novembre i8';3, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1891, la question suivante : « Des lacs de nom'elle formation et de leur mode de peuplement . » Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*" juin ,891. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1892.) « Étudier le magnétisme terrestre et en particulier la distribution des élé- » menls magnétiques en France. » Les Mémoires seiont reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*"' juin 1892. ( iii5 ) PRIX GENERAUX. MEDAILT.E ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoisnaffe de haute estime. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordonnances royales des 29 juillet 1821 , 2 juin 1825 et 28 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. I^es pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut a\ant le i^'" juin de chaque année. ( 1 1 16 PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges CuA^ier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cwier, et serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août 1839. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cm'ier, dans sa séance publique de l'année 1891, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i"' janvier 1888 jusqu'au 3i décembre 1890. Le prix est de quinze cents francs. PRIX TRÉMONT. M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a léeué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, O ... pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France ». Un Décret, en date du 8 septembre f 856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique annuelle, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'en- couragement, à tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien qui, se trou- vant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former ( i"7 ) le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui des lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Par un testament en date du 1 7 août 1872, M'"* Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au voyageur » français ou au sa\ant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à 1) la France ou à la Science » . Un Décret en date du aS octobre 1873 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans la séance publique de l'année 1892. Le prix est de mille francs. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le i*''juin 1892. PRIX JEAN REYNAUD. ]y[me Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». H Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- j nale, élevée et avant un caractère d'invention et de nouveauté. >) Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » ouA rage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. ^ ( iii8 ) Un Décret en date du 20 mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1891. PRIX JEROME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 1 1 janvier 1879, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès » . Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"' juin 1892. PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 24 juin 1875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle d'employer les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applications de la Science à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous les deux ans, à partir de l'an- née i883, un prix de rf/a; m/7/e/rrt/2C5 pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par ( i'i9 ) l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. PRIX LECONTE. Conformément au testament de M. Victor-Eugène Leconte, en date du lo septembre 1886, une somme de cinquante mille francs sera donnée, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : i" Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle. Sciences médicales; 2» Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans la séance pu- blique de l'année 1892. PRLX FONDÉ PAR M""* la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"^ la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. C. R., 1890, 2' Semestre. (T. CXI, N' 28.) 'l' ( II20 ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre ries copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en i865, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juin. Les concuri'ents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J. lÎEKTRAND, Secrétaire perpétuel, lit î'cloge historique de Louis PoîNsoT, Membre de l'Institut, et luie Notice sur la vie et les travaux de Krnest Cossox, Membre libre de l'Académie des Sciences. J. B. et M. B. ( 'l^I ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIK PROPOSÉS DANS LA. SÉANCE DU LUNDI 29 DÉCEMBRE 1890. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNEE 1S90. géométrie. Grand prix des Sciences mathématiques. — (Perfectionner en un point important la théorie des équations différentielles du premier ordre et du premier degré). Le prix est décerné à M. Paul Painlevé; une mention honorable est accordée àM.ieore Autonne 1021 Prix Bordin. — (Étudier les surfaces dont l'élément peut être ramené à la forme ds' = [f{u)~f{v)](du?+dv'). Le prix n'est pas décerné. La question est prorogée à 1892 io25 Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. Maximilien Marie loaS Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. le général Ibanez, marquis de Mulha- cén 1035 MÉCAMIQTJE. Prix extraordinaire de six mille francs. — (Progrès de nature à accroître l'effica- cité de nos forces navales). Trois prix de deux mille francs chacun sont décernés à M. Madamet, à MM. Ledieu et Cadiat, à M. Louis Favé 1026 Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. le colonel Lâcher, de Zurich io3'5 Prix Plumey. — Le prix est décerné à M. Jules-Ernest Boulogne io34 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. /.- V. Schiaparelli io.35 Prix Damoiseau. — ( Perfectionner la théo- rie des inégalités à longues périodes cau- sées par les planètes dans le mouvement de la Lune). Le prix n'est pas décerné. La question est prorogée à 1S91 1037 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. le professeur 5. de Glasenapp 1037 Prix Janssen. — Le prix est décerné à M. C.-A. Young io38 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. le D' Paul Topinard; une mention exceptionnellement honorable est accor- dée à M. Dislère io3r) CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est partagé entre feu Isambert et M. Maurice Hanriot ^oY^ GÉOLOGIE. Prix Vaillant. — (Étude des refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre; rùle des déplacements horizontaux). Le prix est décerné à M. Marcel Bertrand 10^9 Prix Fontannes. — Le prix est décerné à M. Ch. Depéret io55 ( II22 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — (Faire l'étude orographique d'un système de montagnes par des pro- cédés nouveaux et rapides). Le prix est décerné à M. Franz Schrader ,03-] BOTANIQUE. PrixDesmazikres. — Le prix est décerné à M. Maurice Gomont 1060 Prix Montagne. — Deux prix sont décer- née: l'un à M. Paul Ifariot, l'autre à M. le D' Albert Billet 1062 anatomie et zoologie. PrixBordin. — (Étude comparative de l'ap- pareil auditif chez les animaux vertébrés à sang chaud : Mammifères et Oiseaux). Le prix n'est pas décerné. La question est prorogée à 1891 1064 Prix Sayisxy. — Deux prix sont décernés : l'un à M. le D' Jousseaume; l'autre au R. P. Camboué io65 Prix Thore. — Le prix n'est pas décerné.. 1067 Prix Serres. — Le prix est décerné à M. Camille Dareste 1067 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Trois prix sont décernés: à .M. Félix Guyon, à M. Auguste Ollivier et à M. Paul liic lier. Trois mentions sont accordées à M. Ch. Fiessinger, à MM. J. Chauve! el H. .Mmier et à M. Ch. Mau- riac. Des citations sont accordées à M. C.-L. Coutaretel à M. G. Piclwn. Prix Bréant. — Le prix annuel est partagé entre M. G. Colin et M. A. Layet Prix Godard. — Le prix est décerné à M. Samuel Pozzi. Une mention honorable est accordée à MM. Ch. Monod et 0. Ter- rillon'. Prix Barbier. — Le prix est décerné à M. Claude Martin (de Lyon). Des men- tions honorables sont accordées à M. Gas- ton Lyon et à M. B. Dupuy Prix Lallemand. — Le prix est partagé entre M"' Déjerine-Klumpke et M. G. Guinon Prix Dl'sgate. — Le prix n'est pas décerné. 1070 1074 1074 1076 1077 Trois récompenses sont accordées : l'une de douze cents francs à l'auteur du Mé- moire portant pour épigraphe : Fac, non spera; une autre de huit cents francs k M. le D' Gannal; et la troisième de cinq cents francs à l'auteur du Mémoire por- tant pour épigraphe : De l'égalité devant la mort lo^u Prix Bellion. — Le prix n'est pas décerné. Deux encouragements de cinq cents francs chacun sont accordés : à M. H. de Brun et à MM. A. Morel-Lavallée et L. Bel- lières. Des mentions honorables sont ac- cordées à M. le D' Sutils et à M. le D' Be- doin 080 Prix Mège. — La rente de la fondation est accordée, à titre de prix, kM. Kicaise. . . 1080 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Deux prix ex œquo sont décernés à M. E. Gley et à iM. E. Wertheimer. Des mentions honorables sont accordées à M. E.-A. Alix et à MM. G. Arthaud et L. Butte. Des cita- tions honorables sont accordées à M. le D' A.- Griffiths et à M. /. Lenoble du Teil. 1081 Prix Pour.vt. — ( Des propriétés et des fonc- tions des cellules nerveuses annexées aux organes des sens ou à l'un de ces organes). Le prix n'est pas décerné. La question est retirée d u concours 1 083 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon, (Arts insalubres). — Le prix est décerné à M. Casimir Tollet ... Prix Jérôme Ponti. — Le prix est décerné au R. P. Colin Prix Tremont. — Le prix est décerné à M. Beau de Bochas Prix Gegxer. — Le prix est décerné à M. Paul Serret Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné à AL le D' Verneau Prix de la fondation Leconte. — Le prix est décerné à M. Prosper de Lafitte Prix Laplace. — Le prix est décerné à M. Bailly {Marie- Lucien), sorti le pre- mier, eu 1890, de l'École Polytechnique et entré à l'École des Mines J0S4 1084 1086 1087 1087 1089 loSu -rr-iF g^oyi— ( II23 ) PRIX PROPOSÉS pour les années 1891, 1892, 1893 et 1895. geometrie. 1892. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quan- tité donnée ; '"9" 1892. Prix Bordin. — Étudier les surfaces dont l'élément linéaire peut être ramené à la forme ds'=\_,f(ii) — . — Sur la résistance électrique des mé- taux; par M. H. Le Cluaeiicr 454 Pages — Recherches de thermo-électricité; par MM. Cliassagny et H. Abraham .... 477, 602 et 732 — Identité de structure entre les éclairs et les décharges des machines d'in- duction; par M. E.-L. Trouvelot.. . . 483 — Sur les boules de feu ou globes élec- triques du lornado de Saint-Claude, d'après un Rapport de RI. Cadenal; par M. H. Faye 492 — Remarques de M. Mascart relatives à la Communication précédente 49*^ — Remarques de S. M. Dom Pedro d'Aï- cantara relatives à la même Commu- nication 49O — Vibrations d'un fil de platine maintenu incandescent par un courant élec- trique, sous l'influence des interrup- tions successives de ce courant ; par M. T. Argrropoulos 525 — Note sur des éclairs allant à la ren- contre l'un de l'autre; par M. A. Trécul 553 — Sur la résistance électrique du bismuth dans un champ magnétique; parM.^l. Leduc 737 — Variations de conductibilité sous di- verses influences électriques; par M. Ed. Braidy 785 Voir aussi Physique inathémiiti(jue. Électrochimie. — Nouvelles recherches sur l'effluve; par M. P. Schiitzen- berger 1 4 — Sur l'acétylène condensé par l'effluve; par M. Bertlielot 47 ' F.MBRYOLOGiE. — Nouvelles recherches sur la division des cellules embryonnaires chez les Vertébrés; par M. L.-F. Hen- neguy 1 1 G — Sur la multiplication et la féconda- tion de XHydatina . — Présentation du tome II de son Traite P.ifîes. de Mécanique céleste; par M. Tisse- rand 5 1 5 — Sur la réduction à la forme canonique des équations différentielles pour la variation des arbitraires dans la théo- rie des mouvements de rotation; par M. O. Callandreau SgS — La rotation de la Terre autour de son axe, produite par l'action électrodyna- mique du Soleil; par M. Cli.-V. Zcn- g<^r 044 — M. G. Clere adresse un Mémoire rela- tif à diverses questions de Cosmogo- nie 37a — M. N. Doucldch adresse un Mémoire écrit en langue russe, sur le rôle du magnétismedans le systèmedu monde. ■?.'>.i MÉDAILLES. — M. fr. Grasselcste, Prési- dent du Comité qui s'est formé pour rendre hommage à la mémoire de Adolplie Hirn, adresse un exemplaire de la médaille frappée à l'effigie de ce savant 634 MÉDECINE. — Rapport de M. Vemcuil suv le concours des prix de Médecine et Chirurgie (fondation Montyon), con- cluant à décerner des prix à MM. G«_>o/7, Ol/ii'ier et Paul Ric/ier; des mentions honorables à MiM. Mauriac, C/iaucel et Nimier, Fiessin^er ; des citations à MM. Contaret et Piciton 1072 — Rapport de M. l'crncuil sur le con- cours du prix Godard, concluant à dé- cerner le prix à M. Pozzi, pour son Traité de gynécologie clinique el0[)é- ratoire, et une mention honorable à MM. Cil. MonoileX O. Tcrritlon , pour leur Traité des maladies du testicule et de ses annexes 1 074 — Rapport de M. Verncuil sur le con- cours du pri.x- Barbier, concluant à décerner le prix à M. Claude Martin, et des mentions honorables à M. Gas- ton Lyon et à M. Dupur 107G — Rapport de M. FcrncuilsMT le concours du prix Lalleinand, concluant à par- tager ce prix entre M'"" Dejérine- Khunpkc et M. Georges Guinnn. . . . 1077 — Rapport de M. Brown-Séijuard sur le concours du prix Dusgato 107g ( Il42 ) Pages. — Rapport de M. Bouchard sur le con- cours du prix Bellion 1080 — Rapport de ^.. Brnwn-Sé(iuards\iT \q concours du prix Mège, concluant à décerner ce prix à M. Nicaisc 1080 iViÉTÉORiTiîS. — Sur le fer météorique de Magura , Arva ( Hongrie); par MM. Bcr- tlielot et Friedel ^96 MÉTÉonoLOGiE. — M. le Secrétaire per- pétuel signale, parmi les pièces im- primées de la Correspondance : le Tome II (Observations) et le Tome III (Pluies en France) des « Annales du Bureau central météorologique, an- née 1888 » aSg — Tables météorologiques internationales; par M. Mascart 826 — M. Mascart présente à l'Académie le i" Volume dos « Annales du Bureau central météorologique », pour 1888 (Mémoires) 467 Voir aussi Pliysique du globe. MÉTHYLE ET SES DÉRIVÉS. — Cyanosucci- nateetcyanotricarballylatedeméthyle; par M. L. Bmthe 343 MÉTRIQUE (système). — M. K.-B. Mur- ray, Secrétaire de la « Décimal Asso- ciation «adresse une Lettre relativeaux divers faits qui peuvent se rattacher à l'adoption du système métrique 29 Microbes. — Mode d'action des produits sécrétés par les microbes sur les appa- reils nerveux vaso-moteurs. Rapport entre ces phénomènes et celui de la diapédèse; par MM. A. Chnrrinei E. Gley 240 — Sur le microbe des nodosités des légu- mineuses; par M. Em. Laurent 754 — Anciennes observations sur les tuber- cules des racines des Légumineuses; par M. Prillicux 92G Voir aussi liifcrticuscs {Maladies) et Patlmlngie végétale. Minéralogie. — Production artificielle de la boracite par voie humide; par M. A. de Gramont 43 — Sur la composition minéralogique des roches volcaniques de la Martinique et de l'île Saba; par M. A. Lacroix. 71 — Sur la dilatation de la silice ; par M. //. Le Cliatclicr 1 23 — Analyse de la ménilile de Villejuif; par M . A ugusle Tcrreil 1 2G — Sur les sources minérales de Cranzac Pages. (Aveyron); par M. Ad. Carnot 192 — Sur l'angle de polarisation des roches ignées et sur les premières déductions sélénologiques qui s'y rapportent; par M. J .-J. I^anderer 210 — Sur l'hydrate type du sulfate d'alumine neutre. Analyse d'un produit naturel ; par M. P. Marguerite- Dclacharhmny. 229 - Sur le fer météorique do Magara, Arva (Hongrie) ; par MM. Berthelot et Frie- del 296 — Observations sur le rôle du fluor dans les synthèses rainéralogiques; par M. Stanislas Meunier Sog — M. Daubrée fait hommage de sa bro- chure intitulée : « La génération des minêrauxmétalliques, dans la pratique des mineurs du moyen âge, d'après le Bergbuclilein » 5 1 6 — Contribution expérimentale à l'histoire des dendrites de manganèse; par M. Stanislas Meunier 06 1 — Nouvelles recherches sur la synthèse des rubis; par MM. E. Frémy et A. Verneuil 667 — Sur les moyens 1° de reconnaître les sections parallèles à gi des feldspalhs, dans les plaques minces de roches; 2°d'en utiliser les propriétés optiques ; par M. A. -Michel Lévy 700 — Sur la production artificielle d'un bleu de chrome; par M. /. Garnicr 791 — Indices de réfraction principaux de l'a- northite; par MM. A .-Michel Lévy et A. Lacroix 846 — Synthèses de la kaïnite eido la tachhy- drite ; par M. A. de Schulten 928 — Sur la millérite de Morro-Velho, pro- vince de Minas-Geraes (Brésil); par S.A.dom Pedro Auguslo de Saxc-Co- bniirg-Gotha looi — Sur l'offiétite, espèce minéralenouvelle; par M. Ferdinand Gnnnnrd 1002 Voir aussi Géologie et Pétrographie. MoLYBDATES. — Rccherchcs sur l'applica- tion de la mesure du pouvoir rolatoiru à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses d'à- , cido maliquc avec le molybdate double de potasse et de soude et le molybdate acide de soude; par M. D. Gcrnez.. . 7g>. Monnaies. — M. \eMinistrederjnstructi(in publique transmet une lettre de M. le Ministre des Finances, invitant l'Aca- ( 1143 ) Pages, demie à désigner deux de ses Membres pour faire partie de la Commission do contrôle de la circulation nionôtaire.. 5gi MM. Schïitzenbcrser et Troost sont Pages désignés par l'Académie, pour faire partie do ectte Commission 633 Musc. — Contributions à l'étude du musc artificiel ; par M. Albert Baur 238 N Navigation. — M. Edmc Genglaiieadms&e un Mémoire « Sur l'emploi de la sirène et des résonateurs pour les signaux acoustiques » 4 1 • — M. Aristide Dumont adresse une « Note sur Paris port de mer, et le projet du canal de Paris à Dieppe maritime »... -jig — M. C. François adresse une Note com* plémentaire sur son système de ba- teau sous-marin 619 — M. ^//)'dv/iJrtii« adresse unMémoire sur les divers moyens qu'il a proposés pour éviter les collisions en mer agi — MM. Gridl et James adressent un Mé- moire relatif à un appareil de sauve- tage pour les accidents en nier 678 — Rapport de M. de Bussy, de M. l'amiral Paris et de M. Bouquet de la Grre, sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales). Le prix est partagé entre M. Madamet, MM. Ledieu et Cadiat et M. Louis Favé.. .. 1026, 1028 et io32 — Rapport de M. de />'«iM;^, concluant à décerner le prix Pluméy à M. Bou- l"s;nc, pour les progrès apportés par lui à la construction des machines à vapeur du Surcouf el du Forbin. . . . 1084 NÉBULEUSES. — Sur une photographie de la nébuleuse annulaire de la Lyre, obtenue à l'observatoire do Bordeaux, le 24 juin 1890; par M. G. Rayet. . . 3i — Sur une photographie de la nébuleuse de la Lyre, obtenue à l'observatoire d'Alger; par M. Mouchez 617 NiTRiLES. — Sur un procédé général de synthèse des nitriles el des élhers ^-cétoiiiques; par M. L. Bouveault. . 53i — Action des aminés aromatiques et de la phénylhydrazine sur les nitriles (5-cétoniques; par M. L. Bouveautt. . 5yi Nominations de Membres et Correspon- dants. — M. Mallard esl élu Membre dans la Section de Minéralogie, en rem- placement de feu Edmond Hébert. . . 909 o Observatoires. — M. le Ministre de l'In- struction publique consulte l'Académie sur la question de savoir si, tout en maintenant l'observatoire de Paris, il n'y aurait pas lieu de lui créer une succursale aux environs 592 — Rapport de M. Alfred Grandi PÉTROGRAPHIE. — Sur la composition mi- néralogique des roches volcaniques de la Martinique et de File de Saba; par M. A. Lacroix 71 — Sur les modifications des roches ophi- tiques de Moron (province de Sé- ville); par M. .9. Caldéron 401 — Sur une roche éruptive de l'Ariège et sur la transformation des feldspaths en wernérite; par M. A. Lacroix. . . 8oj — Sur les enclaves du trachyte de Menet (Cantal), sur leurs modifications et leur origine ; par M. -1 . Lacroix. . . . loo'i Voir aussi Minéralogie. Phénols. — Sur quelques combinaisons du camphre avec les phénols et leurs dérivés; par M. b'. Léger loij — Sur unaci(le-))hénoldérivédu caraphie; par M. P. Cazeneuve 743 Phosphore et ses composés. — Sur les bromures doubles de phosphore et d'iridium; par M. G. Geisenheimer . 4» — Recherches sur les phosphates doubles de titane, d'étain et de cuivre; par M. A. Oiivrard 1 77 — Sur l'analyse des acides hypophospho- reux et hypophosphorique; par M. L. A mat G76 — Sur la combinaison du gaz ammoniac avec les chlorures et bromures de phosphore; par M. A. Bessou 972 — Méthode pour obtenir l'acide phospho- rique pur, en solulion ou à l'état vi- treux ; par M. ZV. Nicolas 974 PiiOTOGRAPHiE. — • Sur la photographie desfranges des cristaux ; par MM . J/c/.v- cart et Boudssc 83 — Action du borax dans des bains révéla- teurs alcalins; par M. P. Mercier. . . 644 Voir aussi Spectrnscopie. Photomètres. — MM. G. Seguyel Vers- cliaffel adressent la description et la photographie d'un photomètre fondé sur l'absorption de la lumière par le noir de fumée et sa transformation en travail mécanique 37') — Sur lephotomèlre de Bunsen ;parM.iî. Boulouch 64 2 Physiologie animale. — L'élasticité active du muscle et l'énergie consacrée à sa création, dans le cas de contraction statique; par M. A. Chauveau 19 — L'élasticité active du muscle et l'éner- gie consacrée à sa création, dans le cas de contraction dynamique; par M. A . Chauveau 89 — Participation des plaques motrices ter- minales des neifs musculaires à la dépense d'énergie qu'entraîne la con- traction. Influence exercée sur l'é- clKuilVenient du muscle par la nature et le nombre des changements d'état qu'elles excitent dans le faisceau con- tractile; par M. A. Chauveau 14O — Recherches expérimentales sur la sen- sibilité tiiermique; par M. Charles ( >i45 ) Pages. Henry -274 — M. le D'' Lai'du.v donne lecture d'une Noie portant pour titre : « Des mo- difications physiologiques que subis- sent les bruits du cœur du fœtus pen- dant raccoucliement " îgi — Remarque sur quelques sensations acoustiques provoqui^cs par les sels de quinine; par M. Bcrt/iclot 715 — Influence de l'acide acétique sur les échanges gazeux respiratoires; par M. J. Mnllèvre 8?.6 — Sur l'augmentation considérable du nombre ries globules rouges dans le sang, chez les habitants des hauts pla- teaux de l'Amérique du Sud; par ai. F. Vinult 917 • - Rapport de M. Brcnvn-Sàniard sur le concours du prix Pourat. Le prix n'est pas décerné et la question est retirée du concours io83 Voir aussi Hémoglobine, Locomotion. Physiologie cojirAtiÉE. — Du rôle des pé- dicellaires gemmiformes des Oursins; par JI. Henri Proiilio 63 — Sur la physiologie comparée de l'olfac- tion; par M. fiaplinrl Dubois 66 — • Sur le mécanisme de la respiration chez les AmpiiUaridés; par MM. Paul Fis- cher et E.-L. Bom>ier 200 — Sur la réfection du test chez i'Ano- donte; par M. Mornicr de Villepoix. 7.o3 — Sur la respiration de la Sauterelle; par M. Ch. Contejean 36l — Nouvelles recherches sur la production de la lumière par les animaux et les végétaux; par M. Rnphaél Dubois . . . 363 — Sur la fécondation de \ Hjdatinn scnla Ehr; par M. Maupas 5o5 — Sur les changements de couleur chez la grenouille commune (Rnna cscutenui)'. par M. Abcl Ditlnrtre 610 — Sur l'autotomie chez la sauterelle et le lézard ; par M. Ch. Contejean 611 Physiolocik expérimentale. — Sur une action physiologique des sels de thal- lium : par M. J . £Uil 667 Ruthénium et ses composés. — Sur une nouvelle série de combinaisons ammo- niacales du ruthénium, dérivées du chlorure nilrosé; par M. A. Jolr 969 Sang. — Sur une nouvelle méChode hé- mato-alcalimétrique et sur l'alcali- nité comparéedu fan" des Verlélirés; par M. a. Drouin 828 Voir aussi Hémoglobine. Scaphandre. — M. de la Jeunesse adresse une Note intitulée « De l'emploi géné- ralisé du scaphandre » 407 Sections de l'.4cadémie. — La Section de Minéralogie présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès rie M. Edmond Hébert : l" M. Mallard; 2° M. Hautefeuille, M. Michel Lét'j; 3° M. Ènrrois, M. Marcel Bertrand, M. de Lappa- rent ; 4° M. Janneltaz, .\1. Stanislas Meunier ^9*^ Sels. — Sur le partage de l'acide sulfhy- drique entre les métaux de deux sels dissous; par M. G. Chesneau 269 — Réactions des sels d'alcaloïdes; par M. A. Colson 266 Soie. — Sur la sécrétion de la soie chez le Bombyx mari; par M. Raphaël Du- bois • '^oC — Sur la coloration de la soie par les ali- ments; par M. Louis Blanc 280 — Sur les propriétés des principes colo- rants naturels de la soie jaune et sur leur analogie avec celles de la carotine végétale ; par M. R. Dubois 482 Soleil. — Nouvelles études sur la ruta- ( ii48 ) Pages, tion du Soleil ; par M. H. Paye 77 — Sur la production, par les décharges électriques, d'images reproduisant les principales manifestations de l'activité solaire; par M. Cli.-V. Zengcr 161 — Résumé des observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège ro- main pendantle second trimestre i8go; par M. P. Tacchini 261 — Phénomènes solaires observés pendant le premier semestre de l'année 1890; par M. Tacchini 1 14 — Deux protubérances solaires, observées à l'observatoire de Haynald, à Kalocsa (Hongrie) ; par' M. /. Fényi 564 — Ascension rapide d'une protubérance solaire ; par M. /. Fényi 724 — Rapport de M. fVolf, concluant à dé- cerner le prix Janssen à M. C.-A. Young, pour sa découverte de la cou- che infrachromosphéiique io38 Soufre. — Chaleur de combustion de quel- ques composés sulfurés; par MM. Jjci- thelot et Matignon 9 — Sur le partage de l'acide sulfhydrique entre les métaux de deux sels dissous ; par M. G. Chcsneau .... 269 — Sur un sulfocarbure de platine; par M. P. SchUtzenberger Sgi Souscriptions. — Le Comité formé pour élever un monument en l'honneur du général Perrier, à Valleraugue (Gard ), sa ville natale, annonce qu'une sous- cription est ouverte à cet effet 876 Spëctroscopie. — Photographies spectrales d'étoiles, de MAf. Henry, de l'observa- toire de Paris; Note de M. Mondiez. a — Spectre électrique du chlorure de gado- linium; par M. J.ecoq de Boishau- dran 47^ — Organisation des recherches spectro- scopiques avec le grand télescope de l'observatoire , de Paris; par M. Des- tdiidres 562 — Sur la limite ultra-violette du spectre solaire, d'après des clichés obtenus par M. 0. Simony au sommet du pic Pages. de Ténériffe; par M. A. Cornu SïATisïipuE. — La relation générale de l'élat et du mouvement de la popula- tion ; par M. Emile Levasseur 899 — Rapport de M. Haton de la Goupillière, sur l'ensemble des travaux adressés au concours de Statistique (fondation Montyon) pour l'année 1890 104 3 — Rapport de M. L/irrcy sur les recher- ches de M. P. Topinard, concernant la statistique de la couleur des yeux et des cheveux en France 1039 — Rapport de M. /.«/-/t) sur la statistique médicale du dispensaire de M'™ Fur- tado-Heine 1 o4 i — Rapport de M. Larrey sur un travail de M. P.Fleury, relatif à la protection de l'enfance dans leCher( année 1888 ). 104 1 - Rapport de M. le général Fat'é sur un travail de M. le D' Jubcrt, relatif à la topographie médicale de la ville de Bourg-en-Bresse 1042 — Rapport de M. le général Favé sur un travail de M. leD'' Tartière, intitulé : « Histoire médicale du S" régiment de hussards pendant une période de seize ans » '043 — Rapport de M. Haton de la Goupillière sur un travail de M. Samuel Garnier, intitulé « Le dépôt de mendicité, l'hos- pice départemental et l'asile des alié- nés de la Charité-sur-Loire » 1043 Sucres. — Recherches sur quelques prin- cipes sucrés; par MM. Berthelot et Matignon 1 1 — Transformation du glucose en sorbite; par M. /. Meunier 49 — Note sur l'hydrogénation de la sorbine et sur l'oxydation de la sorbite; par MM. Camille Vincent et Delachannl. 5i — Sur un nouveau procédé de détermina- tion des matières minérales dans les sucres, à l'aide de l'acide benzo'i'que; par M. E. Boyer 190 Les matières sucrées chez les champi- - •" " ' ..578 gnons; par M. É. Bounjuelot . Tératologie. — Rapport de M. de Lacaze- Dut/iieri\ concluant à décerner le prix Serres à M. Camille Dnreste pour ses recherches de tératologie expérimen- tale Terbi.nes. — Sur l'équivalent des lerbines ; 10O7 ( I' Pujies. par M . Lecoq de Boisbnudraii 474 TilÉBAl'EUTiQUE. — M. Fovciiu dc Coiir- incllcs adresse une Noie relative à l'absorption médicamenteuse élec- trique 808 Theb-mocuimie. — Chaleur de combustion de quelques composés sulfurés; par MM. BerUidol et Miilii(/io/i 9 — Sur les lois de Bertliollet; par iM. A. Colsun I o3 — Recherches nouvelles sur la stabilité des sels, tant à l'étal isolé qu'en pré- sence de l'eau. Sels d'aniline; par M. Berthdot 1 35 — Réactions des sels d'alcaloïdes; par M. A. Cotsoii 26G — Équilibres et déplacements réciproques des alcalis volatils; par M. Bcrihelot. 289 — - Sur diverses réactions endotliermiques et exothermiques des alcalis organi- ques ; par M. A. Colson 884 Thermodïxamiql'e. — iM. D.-A. Casa- liin°;a adresse deux Notes, intitulées « Sur le coefficient économique du travail de la chaleur » et « Considéra- ^*9) Pages. tiens relatives au zéro absolu et aux températures absolues - 7'i2 TopoGUAPiiiE. — Noie sur la construction des plans, d'après les vues de terrain obtenues de stations aériennes; par M. ./. Lan.sseditt 7-29 Tremble.ments i)e Terhe. — Tremble- ments de terre à Madagascar; par M. Colin 227 — Mouvements sismiques du Chili; trem- blements du 23 mai 1890; par M. ./.- F. Nogiiès CiO Truffes. — Contribution à l'histoire natu- relle de la truffe; par M. Ad. Clmiiii. 947 Tuberculose. — Tuberculose expérimen- tale. Sur un mode de traitement et de vaccination; par MM. J. Gninc/wrel H.Mfirli/i. 333 — Destruction du virus tuberculeux, par les essences évaporées sur de la mousse de platine; par M. Oniniiis. . 5u3 — M. le [y Niépce adresse une Lettre n - lative à ses recherches concernant la contagion, la transmissibilitéet le trai- tement de la tuberculose 780 u Urée. — Sur le ferment soluble de l'urée; par M. P. Mi/fuel 397 — Sur une nouvelle mélhode de dosage de l'urée; par M. P. Miquel 5oi Vaccine. — Recherches expérimentales sur la vaccine chez le veau; par MM. Straui, Cluimbon et Menciid 978 — Observations de M. A. Chuuveau re- lativesà la Communication précédente. 981 — Un prix est accordé à M. A. Layct^ sur la rente de la fondation Bréant, pour son Traité pratique de la vaccination animale 1074 Vapeurs. — Sur la mesure des tensions de vapeurs des dissolutions; par M. Georges Charpj 102 — M. Aljdi. Basin adresse une Note sur les générateurs de vapeur 129 Vins. — Sur le mode de combinaison de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés, et sur une méthode d'analyse per- mettant de différencier le plâtrage de l'acidification par l'acide sulfu- rique; par MM. L. H AM.\G.\T (Ë.-H.). — Nouvelle méu.ode pour l'étude de la compressibililé et de la dilatation des liquides et des gaz. Résultats pour les gaz : oxygène, hy- drogène, azote et air ^71 AMAT (L.). — Sur l'anal) se des acides hypophosphoreux et liypophospho- rii|ue 676 ANDRÉ (Cii.;. — owv l'observation du pas- sage des satellites de Jupiter et des occultations d'étoiles 876 ANDRÉ (G.). —Sur l'oxydation ou suulre des composés organiques. (En commun avec M.M. lienhelnt et Miitis,nnn ).. . G ANGOT (Alf.). — Sur la tempête du a3-24 novembre 1890 et les mouve- ments verticaux de l'atmosphère. . . . 84S ANONYMES. — Une somme de dtiu/,e cents francs est accordée, à titre de MM. Pajijps. récompense, à un Mémoire portant pour épigraphe « ¥nc, non xpcrn » ; Prix Dusgale( Médecine et Chirurgie). 1079 — Une somme de cinq cents francs est accordée, à titre de récompense, à un Mémoire portant pour épigraplio « Dr /'ri^nUtp ileivint In ninrl »; Prix Dusgate (Médecine et Chirurgie). . . . 1079 APPEIX. — Sur les fonctions périodiques de deux variables 636 ARGVROPOULOS(T.). — Vibrations d'un fil de platine maintenu incandescent par un courant électrique, sous l'in- fluence des interruptions successives de ce courant 525 ARN.4UDEAU (A.) adresse la description et les dessins d'un peson à fila plomb et d'une balance roulante, pour rem- placer, dans les pesées usuelles, les pesons et les balances à ressort 555 ARRAS (Emile d') adresse une Noie inti- tulée : « Destruction du phylloxéra, des sauterelles, etc., par une atmo- sphère insecticide ou par des gaz sur- chauffés 592 ARTllAUD((j.). — une uieution honorable lui est accordée, en coiumun avec M. L. Jiutte. {Prix Montyon, Physio- logie) 1081 AUBERT (E.) adresse une Comuiunicalion relative aux aérostats 722 AUTONNE (Léon). — Une meiiliun hono- rable lui est accordée dans le concours du Grand prix des Sciences mathéma- tiques 10-" B B.VDOUREAU (A.). mentation . . . — Théorie de la sédi- 621 BAILLAUD. — Sur une épreuve phologra- phique obtenue après neuf heures do ( II MM. Pages. pose, à l'Observatoire de Toulouse. . . 519 B.VILLY (Marie-Lucien). — Le prix La- place lui est décerné io8g B.\LL.\ND. — Observations sur les extraits de viande 893 B.VUBIER (Pn.). — Recherches sur la dis- persion dans les composés organifiues, éthers-oxydes ( En commun avec M. /-. Rniix) 180 — Recherches sur la dispersion dcins les composés organiques, acides gras (En commun avec M. L. Roux) aSJ BAKRAUD (L.) adresse une Note sur un procédé qui pourrait être employé pour la deslruclion des lapins en Australie Sig BAUROIS est porté sur la liste des candi- dats présentés par la Section de Miné- ralogie pour remplacer M. Edmond Hébert 896 BARTHE ( L.). — Nouvelle synthèse opérée à l'aide de l'éther cyanosuccinique. Élher allylcyanosiiccinique 342 — Cyanosuccinate et cyanolricarballylate de méthyle 343 BASIN (Alfred) adresse une Note sur les générateurs de vapeur 129 — Adresse un Mémoire sur les divers moyens qui ont été proposés par lui pour éviter les collisions en mer. . . ■jgi — Adresse un complément à son précé- dent .Mémoire relatif à la construction des chaudières à vapeur 960 BÂSTIT (E.). — Influences comparées de la lumière et de la pesanteur sur la tige des Mousses 84 1 BAUME-PLUVINEL (A. de l\). — Sur l'observation de l'éclipsé annulaire de Soleil du 17 juin 1890 220 BAUR (Albert). — Contributions à l'étude du musc artificiel 238 BEAU DE ROCHAS. — Le prix Tréraont lui est décerné 1086 BE.\ULARD (E.)- — Sur la double réfrac- lion elliptique du quartz 173 BECQUEREL (Henri). — Étude de la lluorinc de Quincié (En commun avec M. //. Moissan ) CGg BEDOIN. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie). loSo BELLIÉKES (L.). — Une somme de cinq cents fiancs lui est accordée sur le prix Bcîllion, à litre d'encouragement. ■o-i ) j MM. Pages. I (En commun avec -M. A. Morel-Ln- I fnlléc) 1080 j BERG (A.). — Sur quelques chromoio- j dates 42 I — Sur les amylamines 606 BERTHELOT (M.). — Sur l'oxydation du soufre des composés organiques (En commun avec MM. G. André tiMnti- gnnn ) 6 ^ Chaleur de combustion de quelques composés sulfurés (En commun avec I\L Matignon) 9 — Recherches sur quelques principes su- crés (En commun avec M. Matignon). 1 1 — Recherches nouvelles sur la stabilité relative des sels, tant à l'étal isolé qu'en présence de l'eau. Sels d'ani- line i35 - Clialeurdeformaliondequelquesamides ( En commun avec M. Fogh) i44 — Équilibres et déplacements réciproques des alcalis volatils 289 -- Sur le fer météorique de Magura, .Arva, Hongrie(EncommunavecM. Frirdrl). ^i.i,259. — Une brochure de M. Pr. de Lnj- /?«(", Sig.— Un VolumedeM. Georges, ( 1 1 : MM. Pages T'illc, 780. — Une Notice biographique sur .I.-L. Soret, par M. Albfrt nUlct. 875 BERTRAND (Joseph) fait honimageà l'Aca- démie d'un Volume qu'il vient de pu- blier sous le titre « Biaise Pascal »... 721 — Rapport relatif au concours du prix Francœur (Géométrie) io25 — Rapport relatif au concours du prix Poncelet (Géométrie) ioa5 — Rapport relatif au concours du prix Trémont io8(3 — Rapport ri'lalif au concours du prix Gegner 1087 — Rapport relatif au concours du prix de la fondation Leconte 1089 — Lit un éloge historique sur Louls foui- sot, membre de l'Institut, et une No- tice historique sur la vie et les travaux de Ernest Cossnii, membre libre de l'Académie des Sciences 1 lau — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Clianrel, Correspondant de la Section de Chi- mie 3oo — Annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire dans la personne de M. F. Casorati, professeur à l'Uni- versité de Pavie 453 — Annonce à l'Académie Ja perle qu'elle vientde faire dans la personne de M. de Tchihntchef. Correspondant de la Sec- tion de Géographie et Navigation.. . . 623 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° un volume por- tant pour titre : « Cinq Traités d'Al- chimie des plus grands philosophes, traduits par M. Alb.'iPoissnn »; 2° le sixième fascicule des Illustratinnes Florce insulariiiii maris Pacifiai, par M. E. Drake ciel Cnstillo, 97. — Une brochure portant pour titre : « Co- mité international des Poids et Me- sures. Treizième Rapport aux gouver- nements signataires de la Convention du Mètre, sur l'exercice de 1889 »; une brochure intitulée « Congrès in- ternational de Chronométrie. Comptes rendus des travaux u , et une brochure de M. Aclolplie Carnot 8i5 BERTRAND (Marcel). — Est porté sur la liste des candidats proposés par la section de Minéralogie pour remplacer M. Edmond Hébei-t 896 C. R,, 1890, 3' Semestre. (T. CXI.) — Le prix Vaillant ( Géologie) lui est dé- cerné '°^!) BERTRAND (Stanislas) adresse uneNote relalive au traitement des plaies péné- trâmes des articulations par la gly- cérine 407 BESSON (A.). — Sur la combinaison du gaz anuTioniac avec les chlorures et bromures de phosphore gj'-ï BÉZIER. — Sur un gisement carbonifère, de l'étage de Visé, reconnu à Que- non, en Saint-Aubin-d'Aubigné (Ille- et-Vilaine) 4o3 BIDET (André). — Sur la cause de l'allé- ralion qu'éprouvent certains compo- sés de la série aromatique sous l'in- fluence de l'air et de la lumière 47 BIGOURDAN (G.). — Observations de la comète Denning ( 1 890, juillet 23) faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) '^55 — Observations de la nouvelle planète Charlois, faites à l'observatoire do Paris (équatorial de la tourde l'Ouest). 412 — Observation de la comète d'Arrest (retrouvée par M. Barimrd, le 6 oc- tobre 1890), faite à l'observatoire de Paris(équatorial delà tour de l'Ouest). 621 — Observations de la comète Zona (i5 no- vembre 1890) faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 7^1 BILLET ( Albert). —Un second prix Mon- tagne (Botanique) lui est décerné. . . 10G2 BLAKE (J.). — Sur une action physiolo- gique des sels de Ihallium 67 BLANC (Louis). — Sur la coloration de la soie par les aliments 280 BLANCHARD (R.). — Surles Crustacés des sebkhas et des chotts d'Algérie. (En commun avec M. J . Ricliard. ) 118 — Sur un nouveau type de dermalomy- cose 479 BLOCH (R. Salvador). — Rétlexion et réfraction par les corps à dispersion anormale 822 BOHR (Christian). — Sur les combinai- sons de l'hémoglobine avec l'oxygène. ig5 — L'hémoglobine se trouve-t-elle dans le sang à l'élat de substance homogène? 243 — Sur les combinaisons de l'hémoglobine avec l'acide carbonique et avec un mélange d'acide carbonique et d'oxy- gène 278 1^3 ( îi54 ) MM. Pages. — Adresse, comme suite à ses Communi- cations précédentes, une nouvelle Note « Sur la quantité spécifique d'oxygène du sang, et son importance pour l'échange gazeux respiratoire ». 3 18 BOILLOT adresse une Note relative à l'emploi de l'ozone produit par l'effluve électrique, pour combattre les mala- dies épidémiques 97 BONNIER (Gaston). — Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux • ■ 377 BONNliîR (JoLES). — Ledimorphisme des mâles chez les Crustacés amphipodes. 987 BORNET. — Rapport sur le concours du prix Desmazières (Botanique) 1060 — Rapport sur le concours du prix Mon- tagne (Botanique) 1062 BOÏE"y^ (R.). — Possibilité des injections trachéales chez l'homme, comme voie d'introduction des médicaments 197 BOUASSE. — Sur la photographie des franges des cristaux. (En commun avec M. Mascart.) 83 — Méthode de mesure de la différence de phase des composantes rectangulaires d'une réfraction lumineuse 100 BOUCHARD (Ch.). ~ Théorie de la ma- ladie infectieuse, de la guérison, de la vaccination et de l'immunité naturelle. 4C; — Rapport'sur le concours du prix Bréant (Médecine et Chirurgie) 107 j — Rapport sur le concours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie) io8u — Rapport sur le concotirs du prix Mon- tyon (Arts insalubres) 1084 BOUILLON (P.-F.) adresse une « Étude relative à l'utilisation de la puissance motrice du flux et reflux des Océans ». 808 BOULE (Marcelin). — Les éruptions ba- saltiques de la vallée de l'Allier .... 69 BOULOGNE (Jules-Ehnest). — Le prix Plumey (Mécanique) lui est décerné. io34 BOULOUCH (R.). — Sur le photomètre de Bunsen Qi^x BOUQUET DE LA GRYE fait hommage à l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, de diverses Cartes publiées par le Service hydrographique de la Marine 376, 499 et 674 — Rapport sur le concours du prix Gay ((jéograpliie physique) 1057 BOURGEAT (l'abbé). — Premières obser- vations sur le cyclone du 19 août dans MM. Pages, le Jura 385 — Note complémentaire sur le prolonge- ment en Suisse de la tempête du 19 août 406 BOURQUELOT (É.m.). — Sur la présence et la disparition du tréhalose dans les Champignons 534 — Les matières sucrées chez les Champi- gnons 578 BOUSSINESQ fait hommage à l'Académie du Tome second et dernier de son Cours d' Analyse injinilesiinalc i33 BOUTROUX (L.). — Sur l'acide oxygluco- nique . i85 BOUVEAULT (L.). — Sur un procédé gé- néral de synthèse des nitriles et des éthers p-cétoniques 53 1 — Action des aminés aromatiques et de la phénylhydrazinesur les nitriles j5-cé- toniaues 572 BOUVIER (E.-L). — Sur le mécanisme de la respiration chez les .\mpullaridés. (En commun avec M. Paul Fischer.). 200 BOYER (E.). — Sur un nouveau procédé de détermination des matières miné- rales dans les sucres, à l'aide de l'acide benzo'i'que 190 BRANDZA (Marcel). — Recherches ana- tomiques sur les hybrides 317 BRANLY (Éd.). — Variations de conduc- tibilité sous diverses influences élec- triques 785 BROWN-SÉQUARD. — Rapport sur le concours du prix Dusgate (Médecine et Chirurgie) 1079 — Rapport sur le concours du prix Mège (Médecine et Chirurgie) 1080 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Physiologie) 1081 BRULLÉ (R.). — Nouveau procédé pour reconnaître la fraude dans les huiles d'olive 977 BRUN (H. de). — Une somme de cinq cents francs lui est accordée sur le prix Bellion (Médecine et Chirurgie"), à titre d'encouragement 1080 BRUNHES (Bernard). — Sur la réOexion cristalline interne 170 BUFFARD (.1.) adresse une nouvelle Note relative à l'emploi de son hydro-alcoo- mètre, pour constater la pureté des liqueurs alcooliques 453 BUSSY. — Rapport sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs ( II.'ÏO ) MM. Pages. (Mécanique^ 1026 — Rapport sur le concours du prix Plu- mey (Mécanique) io34 BUTTE (L.). — Une mention honorable lui MM. Pages, est accordée dans le concours du prix Montyon (Physiologie). (En commun avec M. G. Arthaud.) 1081 CADIAT. — Une partie du prix extraordi- naire de six mille francs lui est décer- née. (En commun avec M. Ledieu.). 1029 CALDÉRON (S.). — Sur les modifications des roches ophitiques de Moron (pro- vince de Séville) 4o' CALLANDREAU (0.). — Études sur la théorie des comètes périodiques 3ii — Sur la réduction à la forme canonique des équations différentielles pour la variation des arbitraires dans la théo- rie des mouvements de relation 593 CAMBOUÉ (R.-P.). — Un prix Savigny ( Anatomie et Zoologie) lui est décerné. io65 CANNATACI adresse une communication relative au choléra 269 CANU (Eugène). — Sur le dimorphisme sexuel des Copépodes ascidicoles. . . . 757 — Sur le développement des Copépodes ascidicoles 919 CARNOT (Adolphe). — Sur les sources minérales du Cransac (Aveyron) 192 — Sur la recherche et le dosage de très petites quantités d'aluminium dans les fontes et les aciers 91.1 CASALONGA (D.-A.) adresse deux Notes, intitulées « Sur le coefficient écono- mique du travail de la chaleur « et « Considérations relatives au zéro ab- solu et aux températures absolues. . . 722 CASPARY (F.). — Sur une nouvelle mé- thode d'exposition de la théorie des fonctions thêta, et sur un théorème élémentaire relatif aux fonctions hy- perelliptiques de première espère. . . . 225 CAYLEY(A.). — Sur l'équation modulaire pour la transformation de l'ordre 1 1 . 4 17 — Sur les surfaces minima 953 CAZENEUVE (P.). - Sur un acide-phénol dérivé du camphre 743 CELS (Jules). — Sur les équations diffé- rentielles linéaires ordinaires 98 — Sur une classe d'équations différen- tielles linéaires ordinaires 879 CHABOT (P.). — Sur le pouvoir rotatoire du camphre en dissolution dans di- verses huiles CHABRIÉ (C). — Sur la saponification des composés organiques halogènes — Sur un antiseptique gazeux; son action sur la bactérie pyogène de l'infection urinaire CHAMBON. — Recherches expérimentales sur la vaccine chez le veau. (En com- mun avec MM. Straus q\, Méiicird.). . CHAPEL. — Sur la coïncidence de pertur- bations atmosphériques avec la ren- contre des Perséides CHARLOIS. — Éléments et épliéméride de la comète Denning (1890 juillet 23). — Éléments et éphéméride de la planète (^) , découverte à l'observatoire de Nice, le (5 juillet 1890 CUARPY (Georges). — Sur la mesure des tensions de vapeur des dissolutions. . — Sur les affinités de l'iode à l'état dis- sous. (En commun avec M. H. Gau- tier.) CftARRIN (A.). — Mode d'action des pro- duits sécrétés par les microbes sur les appareils nerveux vaso-moteurs. Rap- port entre ces phénomènes et celui de la diapédèse. (En commun avec M. Gky. ) CHASSÀGNY. — Recherches de thermo- électricité. (Encommun avecM.^-/6/'(7- hnni.) 477. 602 et CHATIN (Ad.). — Contribution à l'histoire naturelle de la Truffe CHATIN (JoANNÈs). — Contribution à l'é- tude du noyau chez les Spongiaires. CHAUVEAU (A.). — L'élasticité active du muscle et l'énergie consacrée à sa création dans le cas de contraction statique 19 et — Participation des plaques motrices ter- minales des nerfs musculaires à la dé- pense d'énergie qu'entraînela contrac- tion. Influence exercée sur réchauffe- ment du muscle, par la nature et le nombredeschangementsd'étatqu' elles 23 I 747 748 978 371 260 357 102 645 732 947 89 ( ii56 ) MM. Pages. excilenl dans le faisceau contractile. . 146 — Observations relatives à une Commu- nication de MM. SirciHs, Chambon et Mc'rwrd « Recherches expérimentales sur la vaccine, chez le veau » 981 CHAUVEL (J.). — Une mention lui est ac- cordée (en commun avec M. H. Ni- mier, dans le concours du Prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) io;o CHAVÉE-LEROY adresse une Note sur le mildew de la vigne 97 CHESNEAU (G.). — Snr le partage de l'a- cide sulfhydrique entre les métaux de deux sels dissous 269 CLERE (G.) adresse un Mémoire relatif à diverses questions de Cosmogonie. . . 3yi CLOS (D.). — Singulier cas de germina- tion des graines d'une Cactée dans leur péricarpe 9^4 COLIN. — Tremblements de terre à Mada- gascar '-ia; COLIN (G.). — Un prix sur la route de la fondation Bréant (Médecine et Chi- rurgie) lui est accordé 1074 COLIN ( LeR. p.). — Le prix Jérôme l'onli lui est décerné. . , 1084 COLLADON (Daniel). — Sur une trondie d'eau ascendante i 49 COLSON (Albert). — Sur les lois de Ber- Iholiet ro3 — Réactions des sels d'alcaloïdes 'p-Gô — Sur diverses réactions endolhermiques et exothermiques des alcalis organi- ques 884 COMBEMALE. — Recherches expérimen- tales sur les troubles nerveux du sa- turnisme chronique et sur les causes déterminantes de leur apparition. (En commun avec M. Françoix.) 276 COMBES (A.). — Sur quelques dérivés de l'acétylacétone 272 — Sur l'élher acétique du diacélylcarbi- iiol 421 COMITÉ (LE) formé pour élever un monu- ment en riionneur du général Perrier, à Valleraugue (Gard), sa ville natale, annonce qu'une souscription 'est ou- MM. Pages. verte à cet effet 876 CONTEJEÂN (Ch.). — Sur la respiration de la Sauterelle 26i — Sur l'autotomie chez la sauterelle et le lézard 6" CORNU (A.) est présenté par l'Académie à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de pt-rfection- nement de l'École Polytechnique pen- dant l'année 1890-91 '^'S — Sur la limite ultra-violette du spectre solaire, d'après les clichés obtenus par M. O. Simony au sommet du pic de Ténériffe 94' COSSERAT (E.). — Observations de la co- mète Coggia(i8 juillet 1890), faites à l'équatorial Brunner de l'observatoire de Toulouse a6o COURMONT (J.). — Production expéri- mentale de tumeurs blanches chez le la|iin, par inoculation intraveineuse de culture atténuée du bacille de Koch. ( En commun avec M. L. Dor.) 088 COURTV. — Observations de la comète Coggia(i8juillel 1890), faites au grand équalorial de l'observatoire de Bor- deaux. (En commun avec M. Picnit.) 223 — Observations des comètes Coggia (18 juillet 1890) et Denning ( 23 juil- let 1890), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. G. Rajei et L. Piciirt.) 4/6 — Observations de la comète Zona, faites au grand équatorial de l'obiervatoire de Bordeaux. ( En commun avec M. L. Piairt.) 875 COUTARET (C.-L.). — Une citation lui est accordée dans le concours du Prix Montyon (.Médecine et Chirurgie)... 1070 CUÉNOT ( L.). — Le système nerveux en- térocœlien des Échinodermes 836 CUMIN (J.-L.) adresse une Note sur un acide tiré de l'essence do térébenthine, qu'il nomme acide térchcidliiiiuc . . . . 85i CURTEL (G.). —Recherches physiolo- giques sur les enveloppes florales. . . SSg D DAILLE adresse une Communication rela- tive aux explosions de grisou dans les mines 259 — Adresse une Note sur le grisou 592 DANGEARD (P. -A.). — Sur les oospores formée.-- par le concours d'éléments ( 'I MM. Pages. sexuels plurinucléés 38» DARESTE (Camille). — Le prix Serres lui esl (Jéceiné 1067 DAUBllÉE. — Notice sur les travaux de M. Alphonse FtiiTc i53 — Fait hommage de sa brochure intitu- lée : « La génération des minéraux métalliques, dans la pratique des mi- neurs du moyen âge, d'après le Jlrr^- biiclilcin » 5 ' 6 — Notice sur les travaux de M. Pierre de Tcliiluitclwf. U23 — Expériences sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz doués d'une très forte pression et d'un mouvement rapide 767 et 867 — Présente à l'Académie une photographie de M. Giistiii'e NtirdenshiôUI, mon- trant la disposition de la /«/^e rouge sur les montagnes de la côte ouest du Spilzberg 808 — Rapport sur le concours du prix Vail- lant (Géologie) io.|9 DAUTllEVILLE. — Sur une transforma- tion de mouvement 877 DECIIÂltME(C.). — Expériences d'aiman- tation transversale par les aimants. . 34o UEGAGNY. — Sur la division cellulaire chez le S/nrogyra orthospira et sur la réinlégralion des matières chro- matiques refoulées aux pôles du fu- seau 282 — Sur les forces moléculaires antagonistes qui se produisent dans le noyau cellu- laire, et sur la formation de la mem- brane nucléaire 7G1 DEHÉRAIN (P.-P.). — Sur l'épuisement cfcs terres par la culture sans engrais. Deuxième Mémoire : Étude des eaux de drainage 253 DÉJEIUNE-KLUMPKE (M'"°). — Le prix Lallemand (Médecine et Chirurgie) est partagé entre elle et M. G. Giti- iiori 1 077 Voir aussi Klumpke (M"°). DELACHANAL. — Note sur l'hydrogéna- tion de la sorbine et sur l'oxydation de la sorbite. (En commun avec AL Vincent.) 5 1 DELACROIX (G.). — La gangrène de la tige de pomme de terre, maladie ba- cillaire. (En commun avec M. Pril- lieux.) 208 DELASTELLE (F.) adresse un Mémoire 3o2 83;) 57 ) MM. Pages. intitulé : « Contribution à la théorie des équations algébriques » 4 ''■* nELAURlEU adresse diverses Communica- tions relatives aux explosions de gri- sou dans les mines 239 et — Adresse une Note sur les actions chi- miques réciproques entre les eaux et les plantes 35o — Adresse une nouvelle Note relative à ses procédés pour empocher les explo- sions de grisou 453 DELEBECQUÉ (A.). — Sur les sondages du lac d'Annecy. (En commun avec M. Leguy- ) 1 000 DELESTRE (P.), adresse une Note « sur le fait de plusieurs éclipses totales de Lune, accompagnées d'une disparition complète de l'astre » 2'j DEMOUR (.).). — Recherches expérimen- tales sur la locomotion des Arthro- podes DENEUVILLE (G.) adresse une Note re- lative aux moyens à employer pour détruire la loWo (.Ef/inlitim septiriim ) des serres à multiplication 129 DENIGÈS (G.). — Sur un nouveau pro- cédé [lour différencier les taches d'ar- senic de celles d'antimoine DENZA ( le P.). — Les étoiles filanles du 9-11 août 1890, observées on Italie. — Période météorique du mois de novem- bre 1890 9*Jo DEPÉRET (Cu.). — Sur l'ûge des sables et argiles bigarrées du sud-est. (En commun avec M. T. Leenhni-dt. ). . . — Le prix Fontancs lui est décerné (Géo- logie I DEPRÉZ (Marcel) est présenté par l'A- cadémie à M. le Ministre du Com- merce, de l'Industrie et des Colonies, pour la chaire d'électricité industrielle au Conservatoire des Arts et Mé- tiers DESBOURDIEU soumet au jugement de l'Académie un appareil d'exphsion automatique DESLANDRES. — Organisation des recher- ches spectroscopiques avec le grand télescope de l'Observatoire de Paris. DISLÈRE. — Une mention exceptionnel- lement honorable lui est accordée dans le concours du Prix Montyon (Statistique! 1089 DOIGNON rappelle deux applications du S24 416 893 io55 673 162 562 ( I MM. Pages, gyroscope à la direction des navires. (En commun avec M, DiimouUn-Fm- ment) 4^8 DOR (L.). — Production expérimentale de tumeurs blanches chez le lapin, par inoculation intraveineusft de cul- ture atténuée du bacille de Koch. (En commun avec M./. Courmont.). 688 DOUCKICH (N.) adresse un Mémoire, écrit en langue russe, sur le rôle du magné- tisme dans le système du monde. . . . -m DOU.MET-AD.\NSON. — Sur un lornado observé à Fourchambault (Nièvre). . 806 DROUIN (R.). — Sur une nouvelle mé- thode hénialo-alcalimétrique et sur l'alcalinité comparée du sang des Ver- tébrés 8-28 DUBOIS (Raphaël). — Sur la physiolo- gie comparée de l'olfaction OC — Sur la sécrétion de la soie chez le Bom- byx mori '.«oô — Sur le prétendu pouvoir digestif du li- quide de l'urne des Népenthées 3i5 — Nouvelles recherches sur la production de la lumière par les animaux et les végétaux 363 — Sur les propriétés des principes colo- i58 ) MM. Pages. rants naturels de la soie jaune et sur leur analogie avec celles de la caro- tine végétale k^-i ■ — Sur les moisissures du cuivre et du bronze 655 DUCH.ARTRE. — Rapport sur le concours du prixThore (Botanique) 1067 DUMONT (Aristide) adresse une « Note sur Paris port de mer, et le projet du canal maritime de Paris à Dieppe ». . DUMOULIN-FROMENT rappelle deux ap- plications du gyroscope à la direction des navires. (En commun avec M. Dai- gnnii .) DUPUY (B.). — Une mention honorable lui est accordée, dans le concours du prix Barbier (.Médecine et Chirurgie). DUREG.NE (E.). — Sur la distinction de deux âges dans la formation des dunes de Gascogne 1006 DUTARTRE (Abel). — Sur les change- ments de couleur chez la Grenouille commune (Itci/ia esculenta) 610 DUVEAU (A.) adresse une Note relative à un procédé poui' retirer le grisou des houillères 780 019 .l'28 1076 ÉCLUSE (A. DE l' Le traitement du blach-roi. 284 EABRY (Ch.). — Visibilité périodique des phénomènes d'interférence, lorsque la source éclairante est limitée Goo — Visibilité périodique des franges d'in- terférence r 788 FALCON (H.) adresse une Note « Sur l'ennéagone régulier » 485 FAUCHS (Ignaz) adresse une Note sur une nouvelle solution de l'éciuation générale du troisième degré 622 FAUDUIN adresse une Élude sur la chlo- rose de la vigne 453 F.AVÉ (le général). — Rapports sur le concours du prix Jlontyon (Stati- stique) 1042 et 1043 F.WÉ (Louis). — Le prix extraordinaire de six mille francs est partagé, en portions égales, entre lui, M. Mcutii- met, et MM. Ledleu et Cfidirit (con- cours de Mécanique) 1026 FAYE (H.). —Nouvelles études sur la ro- tation du Soleil 77 — Présente à l'Académie la Connaissance des Temps pour 1892 376 — Sur la signification du mot cyclone. . . 388 — Sui- les boules de feu ou globes élec- triques du tornade de Saint-Claude, d'après un Rapport de .M. Cadmat. . 492 -- Sur la trombe de Fourchambault 8i i — Rapport sur le concours du prix La- lande (Astronomie) io35 FÉNYI (J.). — Deux protubérances so- laires, observées à l'Observatoire do Haynald , à Kalocsa ( Hongrie ) 564 — Ascension rapide d'une protubérance solaire 724 ( 'I MM. Paces. FERREIRA DA SILVA. — Sur une réac- tion caractéi'islique de la cocaïne. . . 348 FIESSINGEU (Ch.). — Une mention lui est accordée dans le concours du Prix Monlyon (Médecine et Chirurgie). .. . 1070 FISCHER (Paul). — Sur le mécanisme de la respiration chez les Ampiillari- dés. (En commun avec M. E.L. Bou- vier. ) 201) — Sur la répartition straligraphique de Brachiopodes de mer profonde, re- cueillis durant les expéditions du Tra- vailleur ^Kim. Talisman. (En commun avec M. D-T>. œhlert. ) ■>, jy FLEURY (L.-L.) adresse une Note rela- tive aux sons rendus par les tuyaux coniques 349 FOGH. — Chaleur de formation de quel- ques amides. (En commun avec M. Berthelot. ) l44 FORTIN (A.) adresse diverses Noies con- cernant les relations entre les taches 59 } MM. Pages, solaires, les indications du magnéto- mètre et les tempêtes 75, 25i, 259. 354, 375, 407 et 453 FOVEAU DE COURMELLES adresse une Note relative à l'absorption médica- menteuse électrique 808 FRANÇOIS. — Recherches expérimentales sur les troubles nerveux du satur- nisme chronique et sur les causes dé- terminantes de leur apparition. (En commun avec M. Cnmbemale.) 470 FRANÇOIS (G.) adresse une Note com- plémentaire sur son système de bateau sous-marin 5 1 9 FRÉMY (E.). —Nouvelles recherches sur la synthèse des rubis. {En commun avec M. -4 . Verneuil. ) O67 FRIEDEL (Charles.)- Sur le fer mé- téorique de Magura, Arva (Hongrie). (Eq commun avec M. Bcrtlielai. ) . . . 29^ — Rapport sur le concours du prixJecker (Chimie) 104 i GAILLOT (A.). — Sur les variations con- statées dans les observations de la la- titude d'un même lieu 55ç) GANNAL (D''). — Une somme de huit cents francs lui est accordée sur le prix Dusgate (Médecine et Chirurgie) à titre de récompense 107g GARNIER (Jules). — Sur la production artificielle d'un bleu de chrome 79 r GAUDRY (Albert) présente à IWcadémie une brochure intitulée : Edmond Hé- bert 161 — Sur une mâchoire de Phoque du Gro- enland, trouvée par M. Miclicl Hardy dans la grotte de Raymonden 35 1 — Rapport sur le concours du prix Fon- tanes (Géologie) io55 GAUTHIER (L..) — La trombe-cyclone du 19 août 1 890 417 GAUTIER (Ferdinand) est présenté à M. le Ministre du Commerce, de l'In- dustrie et des Colonies, pour la chaire de Métallurgie et du travail des mé- taux au Conservatoire des Arts et Métiers 673 GAUTIER (H.). -Sur les affinités de l'iode à l'état dissous. (En commun avecM. G. Charpr.) 645 GEISENHEIMER (G.). — Sur les bro- mures doubles de phosphore et d'iri- dium 4" GENGLAIRE (Edme) adresse un Mémoire « Sur l'emploi de la sirène et des ré- sonateurs pour les signaux acous- tiques » 4 ' ' GÉRARD (E.). — Sur un nouvel acide gras 3o5 GERNEZ ( D.). — Recherches sur l'appli- cation de la mesure du pouvoir rota- toire à la détermination de combinai- sons formées par les solutions aqueuses d'acide malique avec le molybdate double de potasse et de soude et le molybdate acide de soude. 792 GERSON (de). — Sur une lampe élec- trique, dite lampe Stella, destinée à l'éclairage des mines 3oi GIRARD(AiMÉ). — Application des pommes de terre à grand rendement et à grande richesse, à la distillerie agricole en France 795 — Amélioration de la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, en France 9'i7 GL.\SENAPP (S. de). — Le prix Valz (Astronomie) lui est décerné 1037 ( • MM. P:i|;es. GLEY (E.). — Mode d'action des produits sécrétés par les microbes sur les ap- pareils nerveux vaso-moteurs. Rap- port entre ces phénomènes et celui de la diapédèse. ( En commun a\ ec M. . /. C/inrrinS) ajo — Le prix Montyon (Physiologie ) est par- tagé entre lui et M. Werlhcimcr. . . . 1081 GO.MONT (Maurice). — Le prix Desma- zières (Botanique) lui e.st décerné.. . 1060 GONNARD (Ferdinand). — Sur l'offré- tile, espèce minérale nouvelle 1002 GOUY. — Sur la propagation anomale des ondes 33 — Sur la propagation anomale des ondes sonores 910 GOUZOT (A.) adresse un Mémoire sur di- vers instruments d'Astronomie i63 GR.ALL adresse un Mémoire relatif à un appareil de sauvetage pour les acci- dents en mer. ( En commun avec M. James. ) 673 GRAMONT (A. de). — Production artifi- cielle de la boracite par voie humide. 43 GRANCllER (J.). — Tuberculose expéri- mentale. Sur un mode de traitement et de vaccination. (En commun avec M. H. Martin.) 333 GRANDIDIER (Alfred). —Rapport sur le concours du prix Savigny ( Analo- mie et Zoologie) io65 — Rapport sur le concours du prix Jérôme Ponti 1084 — Rapport sur le concours du prix Deln- lande-Guérineau 1087 GRIFFITHS (A.). — Une citation hono- rable lui est accordée, dans le con- cours du prix Monlyon (Physiologie). io8i 160 ) MM. Pages. GRIPPON (A.) adresse une Note relative à un projet de lampe de mineur. . . . 722 GRONE.M.AN ( J.) adresse divers documenis relatifs à un mode de traitement du choléra par la créoline 222 GROSSETESTE (W.), Président du Co- mité formé pour rendre hommage à la mémoire Ae .Jilolplie Hirn, adresse un exemplaire de la médaille frappée à l'efBgie de notre Correspondant. . . C34 GUASCO (A.) adresse une Communication relative aux explosions de grisou.. . . 33; GUENEZ (E.). — Sur la préparation et les propriétés du lluorure de benzoyle. 681 GUÉNIOT. — Réclamation de priorité au sujet de la craniectomie 199 GUIGN.ARD (LÉON). — Sur la localisation des principes qui fournissent les es- sences sulfurées des Crucifères 249 — Sur la localisation des principes actifs dans la graine des Crucifères 920 GUILBERT (G.). — Sur la prévision des tempe tes, par l'observation simultanée du baromètre et des courants supé- rieurs de l'atmosphère 127 GUINARD (L.). — Action physiologique de la morphine chez le chat 981 GUINON ( G.). — Le prix Lallemand est partagé entre lui et W"" Dtjerinc- Klumpke (Médecine et Chirurgie).. 1077 GUITEL ( Frédéric). — Sur le nerf latéral des Cyclopléridés 536 — Sur les ditlérences sexuelles du Lepa- dogaster bimnculatits Flem 739 GUYE (Philippe-A.). — Sur les dérivés amyliques actifs 745 GUYON (Félix). — Un prix Montyon lui est décerné (Médecine et Chirurgie). 1070 H H.ALLER (A.). — Synthèses au moyen de l'éther cyanacétique. Éthers dicyana- cétiques 53 — Sur les éthers 7-cyanacétoacéliques et les éthers imidés 'chlorés correspon- dants. ( En commun avec M. ^.ATcW.). 047 — Synthèse de l'acide citrique. (En com- mun avec M. Hcli6i ) MM. Hagcs. loacétiqucs et les éthers iraidés chlorés correspondants. (En commun avec M. A. Ilalkr. ) (3,i7 — Synthèse de l'acide citrique 682 HENNEGUY (L.-F.). — Nouvelles recher- ches sur la division des cellules em- bryonnaires chez les Vertébrés 1116 HEKRY (Charles). — Recherches expé- rimentales sur la sensibilité ther- mique 274 HERMITE (.Ca.). — M. le Président an- MM. Paces nonce à l'Académie que la séance du 14 juillet est remise au mardi i5 — 5 — M. le Président informe l'Académie de la porte que la Science vient de faire dans la personne de M. Emile Ma- thieu 592 — Allocution prononcée dans la séance publique annuelle du 29 décembre 1890 ioi5 HUMBERT (G.). ~ Sur les normales aux quadriques 96J I IBANEZ (général) marquis de Mulhacén. — Le prix Poncelet (Géométrie) lui est décerné io25 INGLOTT adresse une Communication rela- tive au choléra 2 "ig ISAMBERT. — Une partie du prix Jecker (Chimie) lui est décernée 1044 JACQUEMIN (Georges). — Préparations de certains éthers au moyen de la fer- mentation 56 JAMES adresse un Mémoire relatif à un appareil de sauvetage pour les acci- dents en mer. (En commun avec M. Grall.) 673 JAMET. — Sur un cas particulier de l'é- quation de Lamé 638 JAMMES (Léon). — Sur la constitution histologique de quelques Nématodes du genre Ascaris 65 JANNEfTAZ (Ed.) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Minéralogie, par le décès de M. Hé- bert 722 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés par la Section de Minéralogie pour remplacer M. Edmond Hébert. 896 JANSSEN (J.). — Compte rendu d'une ascension scientifique au mont Blanc. 43 1 JEANNEL (G.). — Le tornade du 18 août 1890 en Bretagne 1008 JEUFFROY (Cii.) adresse une Communi- K KLUMPKE (M"'D.). - Observations de la comète Coggia (18 juillet 1890, Mar- seille), faites à l'observatoire de Paris C. K., 1890, 1' Semestre. (T. CXI.) cation relative aux explosions de gri- sou dans les raines 3o2 JEUNESSE (De la) adresse une Note inti- tulée ; « De l'emploi généralisé du scaphandre » 407 JOLY (A.). — Sur une nouvelle série de combinaisons ammoniacales du ruthé- nium, dérivées du chlorure nitrosé. . 9O9 JONQUIÈRES (de) fait hommage à l'Aca- démie d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre « Écrit posthume de Descartes : De solidoruin eleinen- tis >i 721 JORDAN. — Rapport sur le concours du prix Bordin (Géométrie) 102J JOURDAN (Et.). — Sur un tissu épithé- lial fibrillaire des Annélides 825 JOUSSEAUME (D'). — Un prix Savigny (Anatomie et Zoologie) lui est décerné. io65 JUMELLE (Henri). — Sur l'assimilation chlorophyllienne des arbres à feuilles rouges 38o — Influence comparée des anesthésiques sur l'assimilation et la transpiration chlorophylliennes 461 (équatorial de la tour de l'Est) 224 Voir aussi Déjeriiie-Ktiimpke (M'"'^). — Observations de la nouvelle planète Pa- i54 ( Xl62 ) MM. Paf;es. Usa (Vienne, 17 août i8go), faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la lourde l'Est) 356 — Observation de la nouvelle comète Zona (Palerme, i5 novembre i8ijo) faite à l'observatoire de Paris (écjiiatorial de la tour de l'Est j ->ys KOBB (GusTAFj. — Sur un théorème de MM. Pages. M. Picard 72G KOZLOFF. — Diagraramomètre; auxiliaire mccaniquepourlesétudesdes courbes. iGG KUNCiŒL DHEUCULAISCJ.). - Les Co- léoptères parasites des Acridiens. Les mélamorplioses des Mylabres Oij; KUNSTLER (J.). — Observations sur lo saumon de Norvège G95 LABOULBÊNE (A.). - Sur la difliculté de reconnaître les Cysticerques du Tœnia snglnata ou inermis, dans les muscles du veau et du bœuf ■■.G — Sur les moyens de reconnaître les Cy- sticerques du Tœnia saginaUi, pro- duisant la ladrerie du veau et du bœuf, malgré leur rapide disparition à l'air atmos|(bérique iS} LACAZE-DUTHIEUS (de). — Rapport sur le concours du prix Serres (Analo- mie et Zoologie) 10G7 LACROIX (A.). — Sur la composition mi- néralogique des roches volcaniques de la Martinique et de l'île Saba 71 — Sur une roche éruptive de l'Ariège et sur la transformation des feldspaths en wernérite 8o3 — Indices de réfraction principaux de l'a- norlhite.(En commun avec M. Michel Léi'j:) 8.iG — Sur les enclaves du Irachyte de Me- net (Cantal), sur leurs modifications et leur origine locjj LAFrrTE(P. DE)adresse un Mémoirc«Sur deux équations employées par les So- ciétés de secours mutuels qui font des inventaires » 780 — Le prix de la fondation Leconte lui est décerné 1 o8c) LAFOREST-DUCLOS (C.) adresse un Mé- moire « Sur la prévision de la hau- teur moyenne du baromètre dans chaque quartier de Lune » goç) LALA (U.). — Sur la comprcssibilité des mélanges d'air et de gaz carbonique. 811) LA MAESTRA (A.). — Généralisation d'un théorème d'Abel 702 LANDERER (J.-J.j. - Sur l'angle de po- larisation des roches ignées et sur les premièics déductions sélénologiques qui s'y rapportent 210 LAPPARENT(A.de). — Sur les éruptions porphyriques de l'île de Jersey 542 — Sur la formation des accidents de terrain appelés rideaux 6G0 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée va- cante dans la Section de Minéralogie, par le décès de M. Hébert 633 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés par la Section de Minéralogie pour remplacer îil. Edmond II chei't . 8 i7 OLLIVIER (Auguste ).— Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné ' 070 ONIMUS. — Destruction du virus tuber- culeux, par les essences évaporées sur de la mousse do platine '"oS OPPERT(.l.). - Un annuaire astronomique chaldéen, utilisé par Ptolémée 7'^ OUVRAKD (L.X — Recherclies sur les phosphates doubles de titane, d'étain et de cuivre '77 PADÉ (IL). — Sur la représentation ap- prochée d'une fonction par des frac- tions rationnelles G74 PAGNOUL. — Expériences do cullurc du ( 11^7 ) MM. Pages. blé dans un fable siliceux stérile — ;)07 l'AIN'LEVÉ (r.vuL). — Le grand prix des Sciences malliémaliqiies (Géométrie") lui est décerné lo'' P.ALMA (P.) adresse une Communication relative au choléra '.i5ij PARIS (Amùdée) demande l'ouverture d'un pli cacheté conlenant un Mémoire relatif à un mode de transmission des lettres, dépêches et messages télépho- niques, auquel il donne le nom de grainniopitorc 8 1 5 PÉCHARD ( P.-A.). — A propos d'une com- munication de M. Mûntz « sur la dé- composition des engrais organiques dans le sol », rappelle les résultats auxquels il était parvenu lui-môme. . ■;'> PELSENEER (Paul). — Sur l'identité de composition du système nerveux cen- tral des Pélécypodes et des autres Mollusques ai5 PEUEZ (J.). — Sur la faune apidologique du sud-ouest de la France yy i PEROCHE (.1.) adresse un Mémoire sur l'excentricité terrestre, au point de vue cliinalologique 47'J PERROT ( F.-L. I. — Recherches sur la ré- fraction et la dispersion dans une sé- rie isomorphe de cristaux à deux axes 967 PERROTIN. — Observations de la planète Vénus à l'observatoire de Nice 687 PETOT ( A.>. — Sur les équations linéaires aux dérivées partielles 5i'i. PHISALIX (C). — Étude expérimentale du rôle attribué aux cellules lympha- tiques, dans la protection de l'orga- nisme contre l'invasion du Bncillus > et « Sur les marques consécutives à la variole chez les vaccinés et les non vaccinés » . . . . 4 '2 POINCARÉ (H.) fait hommage à l'Acadé- mie du premier Volume d'un Ouvrage intitulé ; k Électricilé et Optique ».. Sai — Contribution à la théorie des expé- riences de M. Hertz 322 POLLAK iCu.). — Sur une nouvelle lampe de sûreté pour les mines 475 POTEL (G.) adresse une Communication relative aux explosions du grisou. . . . 337 POZZI (S.VMUEL). — Le prix Godard (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. 1074 PRILLIEUX. — La gangrène de la tige do la pomme de terre, "maladie bacillaire (En commun avec M. G. Delacroix) . . 20S — La pourriture du cœur delà betterave. 614 — Anciennes observations sur les tuber- cules des racines des Légumineuses. 926 PROUHO ( Henri j. — Du rôle des pédi- cellaires gemmiformes des Oursins. . G2 — Sur la CyclateUa annelidicola (Van Bened . et Hesse ) 709 PRUD'HOMME. — Sur les nitroprussiates. 45 PRUVOT (G.). — Sur le prétendu appa- reil circulatoire et les organes génitaux des Néoméniées Sg — Sur le développement d'un Soléno- gaslie ('S9 ( ii68 ) MM. Pages. QUENU. — Les artères et les veines des nerfs.'(En commun avec M. Lejars.). 608 QUIQUET (A.). — Essai d'une théorie concernant une classe nombreuse MM. Pages. d'annuités viagères sur plusieurs têtes et exposition d'une méthode propre à les formuler rapidement 337 R RADAU (ïl.). — Remarque relative à une cause de variations des latitudes 558 RAMBAUD. — Observations de la nou- velle planète C/uniois, faites à l'équa- torial coudé et au télescope Foucault, de l'observatoire d'Alger. (En com- mun avec M. Sr. ) '■'-2 — Observations de la nouvelle comète Zona, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o^jSiS. (En commun avec MiM. Trépied et Ré- naux.) 816 RANVIER. — De la membrane du sac lymphatique œsophagien de la Gre- nouille 863 RAVAZ (L.). — Recherches sur le boutu- rage de la Vigne 426 RAYET (G.). — Sur une photographie de la nébuleuse annulaire de la lyre, ob- tenue à l'observatoire de Bordeaux, le 24 juin iSgo 3i — Observations de la comète Denning (1890, juillet 23) faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. Picart et Courty. ) 4 1 ') — Observations des comètes Coggia (18 juillet 1890), et Denning (^3 juillet 1890), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux. (En com- mun avec MM. L. Picari et Couny.). 475 — Observations de la. comète Brooks ( 19 mars 1890), faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux; (En commun avec MM. L. Picart et Courty.) ii55 RENARD (Adolphe). — Sur le phényl- dithiényle 48 RENAUX. — Observations de la nouvelle comète Zona, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudédeo"', 3 1 8 . (En commun avec MM. Trépied et Rambaud.) 816 RESAL (H.). —Étude du mouvement d'un double cône paraissant remonter, quoique descendant, sur un plan in- cliné 547 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Mécanique) io33 RETOURNAUD (J.) adresse une Note rela- tive à un nouveau système de ma- chines locomotives, actionnées par l'air comprimé 453 REY DE MORANDE adresse une Note sur les causes auxquelles on peut attri- buer la production du tourbillon qui a ravagé Sainte-Claude 407 — Adresse une Note sur la structure géo- logique de la France centrale 5i 1 RICHARD (J. ). — Sur les Crustacés des sebkhas et des chotts d'Algérie. (En commun avec M. R. Blanchard) 118 RICHER (Paul).— Un prix Montyon (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. 1070 ROLLAND (Georges). — Sur l'histoire géologique du Sahara. 99G ROMIEUX (A.). — Relations entre la dé- formation actuelle de la croûte ter- restre et les densités moyennes des terres et des mers 994 ROOS (L.). — Sur le mode de combinai- son de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés, et sur une méthode d'analyse permettant de difl'érencier le plâtrage, de l'acidification par l'acide sulfurique. (En commun avec M. F. Thoitias.). . 375 ROUSSEAU (G.). — Sur une nouvelle mé- thode de préparation de l'azotate ba- sique de cuivre et des sous-azotates métalliques cristallisés 38 ROUX. — Recherches sur la dispersion dans les composés organiques (élhers- oxydes). (En commun avec M. Pli. Barbier. ) 1 So ( ii69) MM. Pages. — Recherches sur la dispersion dans les composés organiques (_ acides gras). MM. Pages. (En commun avec M. Ph. Barbier.). 235 SABATIER (Aumand;. — Ue la sperma- togénèse chez les Locustides 797 SAPORTA(de) fait hommage à l'Académie d'une brochure intilulée « Revue des travaux de Paléontologie végétale » . . 353 — Sur de nouvelles flores fossiles, obser- vées en Portugal, et marquant le pas- sage entre les systèmes jurassique et infracrélacé S 1 2 SARRAU est désigné comme devant être présenté par l'Académie à M. le Mi- nistre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année 1 890-9 1 5 1 8 SAUVAGEAU (C.j. — Sur une particula- rité de structure des plantes aqua- tiques 3)3 SAXE-COBOURG-GOTHA (S. A. dom Pe- dro AuGUSTO DE). — Sur la millérite do Moiro-Velho, province de Minas- Geraes (Brésil) luoi SCEY-MONTBÉLIARD (de) adresse un Mé- moire intitulé « Parallélisme de l'A- coustique et de l'Optique 162 SCHL4PARELLI (J.-V.). — Le prix La- lande (Astronomie) lui est décerné. . io35 SCHLŒS1NG(Th.). - Sur la congélation de la viande par les liquides froids. . 85 SCHLŒSIXG (Tn. fils). — Sur la fi.\ation de l'azote gazeux parles légumineuses. (En commun avec M. Ent. Laurent,) 730 SCHOUTE (P. -H.). — Sur les figures planes directement semblables 499 SCHRADER (Franz). — Le prix Gay lui est décerné (Géographie physique). . 1057 SCHULTEN (A. DE). — Synthèse de la kaï- nite et de la tachhvdrite 928 SCHUTZENBERGER (Léon). - Sur quel- ques faits relatifs à l'histoire du car- bone. (En commun avec M. P(ad SclUitzeiiberger . 1 774 SCHUTZENBERGER (Paul). — Nouvelles recherches sur l'effluve 14 — Sur un sulfocarbure de platine 391 — Est désigné par l'Académie pour faire partie de la Commission de contrôle de la circulation monétaire 633 C. R., 1890, j» Semestre. (T. CXI.) — Sur quelques faits relatifs à l'histoire du carbone. (En commun avec M. I.eon Scliutzciiherger.) 774 SECRETAND (J.) adresse un Mémoire re- latif à un nouveau moteur hydrau- lique 960 SEGUY (G.) adresse la description et la photographie d'un photomètre fondé sur l'absorption de la lumière par le noir de fumée et sa transformation en travail mécanique. (En commun avec M. Ferschafffl.) 375 — Adresse une Note relative au mouve- ment d'un radiomèlre non vide d'air. 1011 SERRET (Paul). — Le prix Gegnerlui est décerné 1087 SÉRULLAS. — Sur Yhonandra Percha ou 1. Gutta 4^3 SEUNES(J.). — Sur la présence de rudistes dans le flisch à Orbitolines de la région sous-pyrénéenne du département des Basses-Pyrénées (vallée du Saison). . 847 SOLLIER (Léon) adresse une Note intitu- lée « Méridiens, jour et heure univer- sels » 8 1 5 SPARRE (de). — Sur le mouvement du pendule de Foucault 49*^ STÉPHAN.— Découverte d'une comète par M. Coggia à l'observatoire de Mar- seille i52 — Observations, orbite et éphéméride de la comète découverte par M. Coggia, à l'observatoire de Marseille, le 18 juillet 1890 216 STRAUS.— Recherches expérimentales sur la vaccine chez le veau. (En commun avec MM. Chambon &t Ménard .) . . . 978 SUTILS (D'). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie). 1080 SY. — Observations de la nouvelle pla- nète Chariots, faites à l'équatorial coudé et au télescope Foucault, de l'observatoire d'Alger. (En commun avec M. Rambaud.) 222 — Observations de la nouvelle planète Charlois (29?), faites à l'équatorial i55 ( II70 ) MM. Pages, coudé de l'observatoire d'Alger 454 SYLVESTER. — Sur le rapport de la cir- conférence au diamètre 778 MM. Pai;es. — Preuve que 7: ne peut pas être racine d'une équation algébrique à coeffi- cients entiers 86G TACCHINr(P.)- - Résumé des observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le second tri- mestre de l'année 1890 26 1 — Phénomènes solaires observés pendant le premier semestre de l'année 1890. ii4 TCHIHATCHEF (P. de) adresse un Vo- lume intitulé : « Études de Géogra- phie et d'Histoire naturelle « 219 TEISSERENC DE BORT (LÉox). - Sur l'orage du 18 août 1890 à Dreux. . .. 3fi8 TERREIL (Auguste).— Analyse de la mé- nilite de Villojuif r^C TERRILLON (0.). — Une mention hono- rable lui est accordée dans le concours du prix Godard (Médecine et Chirur- gie) 1074 THÉLOHAN (P.). — Nouvelles recherches sur les spores des iMyxosporidies (structure et développement) 692 THOMAS ( E.). — Sur le mode de combi- naison de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés, et sur une méthode d'a- nalyse permettant de différencier le plâtrage de l'acidification par l'acide sulfurique. (En commun avec M. L. Roos. ) 575 THOULET (J.). — Expériences sur la sé- dimentation G19 TISSERAND. — Présentation du Tome 11 de son Traité de Mécanique céleste . ')i5 — Rapport sur le concours du prix Da- moiseau (Astronomie) 1037 TOLLIïT (Casimir). — Le prix iVlontyon (Arts insalubres) lui est décerné i()8î TONÛINI. — Le méridien neutre de Jé- rusalem-Nyanza, proposé par l'Italie pour fixer l'heure universelle, déter- miné par sa distance horaire à cent vingt observatoires .'59') — Adresse une Note intitulée : « Quelques .éclaircissements au sujet de la ques- tion du méridien initial pour fixer l'heure universelle » 875 TOPINARD (D' Paul). — Le prix Montyon (Statistique) lui est décerné 1039 TOPSENT. — Sur un nouveau genre d'A- carien sauteur ( Nnnorchestes am- phibius) des côtes de la Manche. (En commun avec M. le D'' Trnucssart.). S91 TRÉCUL (A.V — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les Heurs de quelques Trngopogon et Scorzoncra . 327 — Notesur deséclairs allant à la rencontre l'un de l'autre 5 J3 ÏUÉPIED. — Observations de la nouvelle comète Zona, faites à l'observatoire d'Alger, h. l'équatorial coudé de o'", 3 1 8. ( En commun avec MM. Rambaud et Renniix. ) 816 TROOST (L.) est désigné par l'Académie pour faire partie de la Commission de contrôle de la circulation moné- taire 633 — Rapport sur le concours du prix Jecker (Chimie) 1044 TROUESSART (D'). — Sur un nouveau genre d'Acarien sauteur {Nanorches- tes amphibiiis) des côtes de la Manche. (En commun avec M. Top- scnt. ) Sgr TROUVÉ (G.). — Sur une lampe élec- trique portative de sûreté, pour l'éclairage des mines 336 - Sur un appareil d'éclairage électrique, destiné à l'exploration des couches de terrain traversées par les sondes. ... 34 1 — Sur deux modèles de gyroscope élec- trique, pouvant servir, l'un à la dé- monstration du mouvement de la Terre, l'autre à la rectification des boussoles marines 3.^17 ~ Rappelle que son gyroscope électrique remonte à l'année i865 i63 -- Sur une modification du gyroscope électrique destiné à la rectification des boussoles marines giS TROUVELOT (É.-L. ). — Identité de struc- ture entre les éclairs et les décharges des machines d'induction (83 TURLIN adresse une communication rela- tive aux aérostats 722 ( "7' ) MM. Pages. VAILLANT (Léon). — Sur quelques ca- ractères transitoires présentés par le Chclmo rnstnitiis Linné, yf^we 706 VALLÉE adresse deux lettres relatives à son projet de ballon dirigeable aàg VALLET (G.) adresse un Mémoire « Sur quelques procédés nouveaux à em- ployer contre les explosions de grisou. 412 VAN DER MENSBRUGGHE (C.V - Sur la propriété physique de la surface com- mune à deux liquides soumis à leur affinité mutuelle 1G9 VAN HEYDEN adresse un Mémoire rela- tif à la hauteur de l'atmosphère ter- restre 371 VANTIEGHEM fait hommage à l'Académie de la l' édition de son « Traité de Bo- tanique » 4^7 V.4RET (Raoul). — Combinaisons du cya- ■ nure de mercure avec les sels de li- thium 526 — Combinaisons du cyanure de mercure avec les sels de cadmium 679 VENUKOF. — Les profondeurs de la mer Noire gîo VERNEAU (D-). — Le pri.'t Delalande- Guérineau lui est décerné 1087 VERNEUIL. — Sur les rapports de la sep- ticémie gangreneuse et du tétanos, pour servir à l'étude des associations microbiennes virulentes 62g — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 1070 — Rapport sur le concours du prix Bar- bier (Médecine et Chirurgie) 1076 — Rapport sur le concours du prix Lal- lemand (Médecine et Chirurgie) [077 VERNEUIL (A.). — Nouvelles recherches sur la synthèse des rubis. (En com- mun avec M. E. Fremy.) G67 VERSCHAFFEL adresse la description et la photographie d'un photomètre MM. Pases. fondé sur l'absorption de la lumière par le noir de fumée et sa transfor- mation en travail mécanique. (En com- mun avec M. G. Scgiiy.) 3yà VIAL adresse une communication relative aux explosions de grisou dans les mines 3o2 VIALLANES (H.) — Sur la structure des centres nerveux du Limule (Limidus po/yphfiiuis) 83 1 VIALLÊTON (L.). —Développement post- embryonnaire du rein de l'Ammocète. Sgg VIAULT (F.). — Sur l'augmentation con- sidérable du nombre des globules rouges dans le sang, chez les habitants des hauts plateaux de l'Amérique du Sud 917 VIEILLE {P.). — Pressions ondulatoires produites par la combustion des explo- sifs en vase clos GSg — Sur la périodicité des pressions ondula- toires produites par la combustion des explosifs en vases clos 734 VILLARD. — Sur quelques hydrates -d'é- thers simples i83 — Sur quelques nouveaux hydrates de gaz 3o2 VILLE (Georges). — De la sensibilité des plantes, considérées commode simples réactifs i58 VINCENT (Camille) —Note sur l'hydro- génation de la sorbine et sur l'oxyda- tion de la sorbite. (En commun avec M. Delachanal. ) 5i VIOLLETTE (C). — Recherches sur le beurre ella margarine 345 — Recherches sur l'analyse optique des beurres. ^48 VIRÉ (Armand). — Élude sur les ateliers de polissage néolithiques de la vallée du Lunain et sur le régime des eaux à l'époque de la pierre polie 657 w WEDENSKY. — De l'action excitatrice et inhibitoire du nerf en dessèchement sur le muscle 984 WERTHEIMER (E.). - Un prix Montyon (Physiologie) lui est décerné 1081 WIET. — Reprise actuelle d'activité du Vésuve 404 WILLOT. — Destruction de XRetorodera ( ÏI?^ ) MM. Piges. Scliachtil Soi WITZ (A.). — Résistance électrique des gaz dans les champs magnétiques. . . . 264 MM. Pages. WOLFcC.) — Rapport sur le concours du prix Janssen (Astronomie phy- sique ) 'o3** YOUNG ( C.-A.). ~ Le prix Janssen (Astronomie physique) lui est décerné. io38 ZENGER (Cii.-V.). — Sur la production, par les décharges électriques, d'images reproduisant les principales manifes- tations de l'activité solaire iGi — Les orages du mois d'août 1890 et la période solaire 420 — La rotation de la Terre autour de son axe, produite par l'action éleclrodyna- mique du Soleil 644 UAllTIUER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIOBAIRES DES COMPTES REHDIS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. ig'.gj Paris. — Quai des Grands-Aiigusiins, 55. 1890 .,K-, "" '««» SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIBÉS PERPÉTUEIiS . TOxME CXÎ W 1 (7 Juillet 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLVRS ET FIL.S, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'.VCADÉMIR DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai iStS. I^es Comptes renflas hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /jB pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéraiii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. * Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ai ,1- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 r- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soûl tenus de les rédrmHî au nombre de pages requis. I^e Membre qui fait la présentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance oUi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, Te jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part eles articles est aux frais des ii teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. 11- ArticleS. Tous les six mois, la Commission atlministrative l.nl un Rap|)ort sur la situation des Comptes rendus apus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prc^ sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant K I. SUITE nu LA TABLK DES ARTICLES. iliiu'lasi.'s cl les ridciuix tics environs LKiullens M. P. Pi:i:iiAHD,à propos d'une Coniniunica- lion lie M. MiuU/. « snr la déeoniposition des engrais organiques 'i[o.M.ME. — Sur les nitroprussiales. M. AxnRi: Hidet. — Sur la cause de l'altéra- tion (|u'èprouvcnl certains composés de la 29 42 série aromali<|uc sous l'inllucuce de l'air et de la lumière M. Adoltiie Uexard. — Sur le phényl-dithié- nyle '. M. J. Mi'.UMER. — Transformation du glu- cose en sorbile MM. Camille Vincent 'el Del.iciianal. — Note sur l'hydrogénation de la sorbine et sur l'oxydation de la sorbile M. A. ILvller. — Synthèses au moyen de l'é- ther cyanacéti(|uc. Kthers dicyanaeéliques. -M. Georges .Iacquemin. — Préparation de certains étliers au moyen de la fermenta- lion M. J. Ulake. — Sur une action physiologique des sels de thallium M. G, l'RUvoT. — Sur le prétendu appareil circulatoirect les organes génitaux desNéo- nién iccs , AL Henri Prouiio. — Du rôle des pédicel- laires gemniifurmes des Oursins M. Li:ox Jammks. — Sur la constitution his- tologique de quehmes Nématodes du genre Ascaris M. lÎAi'iiAEL Dubois. — Sur la physiologie comparée de l'olfaction M. .Marcellin Boule. — Les éruptions ba- saltiques de la vallée de l'.Mlicr M. \. Lacroix. — Sur la composition miné- ralogique des roches volcaniques de la Martinique cl de l'ile .Saba \\. Henri Lasnk. — Corrélation entre les ''I ■id j(i «0 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IfOI. liES SECRÉTAIRES PERPÉTHEIiS . TOME CXI. N^ 2 (15 Juillet 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 I RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin i86ii et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des saviints étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'is Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Artici-U i*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demaaidés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personties qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl 3 tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font^ pour les articles ordinaires de la correspondance offi-j cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis ù la Cm du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part, . Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports cl les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lea déposer au Secrétariat au plus lard le Samedi qui précède la séance, avant 5<\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante i K 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lô juillet 1890.) MÉMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES COHnESPONDANTS DE L'ACADEMIE Pages. M. H. Kaye. — Nouvelles études sur la rn- tation du SolçjK 77 MM. i\I.\scAHT et Bouasse. — Sur la photo- graphie dos franges des cristaux xi M. Th. Schlœsixg. — Sur la congélation de la viande par les liquides froids 8) M. A. CnAUVEAU. — L'élasticité active du muscle et l'énergie consacrée à sa création, dans le cas de contraction dynaini(]ue.. . . .M. le Général Menabrea. — Note relative à la proposition de l'Académie des Sciences de Bologne, au sujet du méridien initial ei de l'heure universelle Pages. MEMOIRES PRESENTES. M. BoiLLOT adresse une .Note relative à l'em- ploi de l'ozone produit par l'effluve élec- trique, pour combattre les maladies épi- déiniques M. Chavée-Lkroy adresse une Note sur le mildew de la vigne CORRESPOIXDAIVCE. M. le Secréiaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : 1° un volume'portant pour litre: " Cinq Traités d'Alchimie des plus grands philosophes (Paracelse, Albert Legrand, Roger Bacon, Raymond Lulle, Arnaud de Villeneuve), traduit du latin en français par M. Alb. Poisson » ; 2° le sixième fas- cicule des UlustratinnesFIorœinsiilarum maris l'aciftci, par M. E. Drake del Cas- tillo W. le Général Menabrea fait hommage à l'Académie du premier Volume d'une édi- tion nationale des (Mùivres de Galilée — M. Gels. — Sur les équations différentielles linéaires ordinaires M. Bouasse. — Méthode de mesure de la différence de phase des composantes rec- tangulaires d'une réfraction lumineuse... M. Georges Charpy. — Sur la mesure des tensions de vapeur des dissolutions M. Albert Colson. — Sur les lois de Ber- thollet M. E. Leidie. — Recherches sur les nitriles doubles du rhodium M. E. LÉ»ER. — Sur quelques combinaisons du camphre avec les phénols et leurs déri- vés M. Louis MOUUGUES. — Sur l'hexachlorhy- drine de la mannite Bulletin bibliographique Err.vta 97 <)7 io3 in(i 109 M. Maquenne. — Sur quelques nouveaux dérivés du p-pyrazol. Contribution à l'étude des étliers nitriques 1 1 ! M. L.-F. Henneguy. — Nouvelles recherches sur la division des cellules embryonnaires chez les Vertébrés ' ' '' MM. R. Blanchard et J. Richard. — Sur les Crustacés des sebkhas et des chotts d'.\lgérie ' '** M. L. Manoin. — Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la mem- brane I'-" M. H. Le Chatelier. — Sur la dilatation de la silice ' !> M. Auguste Terreil. — .\nalyse de la mé- nilite de Villejuif 1 ■'' M. G. GuiLHERT. — Sur la prévision des tem- pêtes, par l'observation simultanée du ba- romètre et des courants supérieurs de l'at- mosphère '■■'7 M. J. LÉOTARD transmet une observation de la comète Brooks, faite à l'observatoire de la Société Flammarion de Marseille... 1 m) M. Alph. Basin adresse une Note sur les générateurs de vapeur 1 ai) M. G. Deneuville adresse une Note relative aux moyens à employer pour détruire la toile (yiithalium septicum ) des serres à multiplication ^>w lag PARIS. — IMPRIMERIE GA.UTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands- Vuausiins, 55. On souscrit à I^aris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS. Quai (les Grands-Auguslins, n°S3. jis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisient régulioreineiit le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes m-4'. Deux , l'une par ordre alpl.abéliqae de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ;du i" janvier. .,..,.,. Le prix de t'aboiuiemerU est fixe ainsi qu il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : . Michel cl Médan. 1 Gavaull Sl-Lager. . / Jourdan. 1 ituir. . llecquel-Decobeil. Germain clGrassin Lacheseei Uolbeau me . Jérôme. ^011 . Jacquard. , Avrard. aux \ Cliaunias. \ Vincent. (.Mullcr (G.). . David. ; Lefournicr. \ l''. Koberl. ■ j J. Hubert. ( V Uiel Carod. j Baêr. ■ 1 Alassif. . Ferrin. •oiirg . Ilcury. "^ 'it-Ferr. 1 Rousseau. Loricnt. Me .. .rhellv Kibou-Colliijc. iLamarclic. Hatel. Oamidot. 1 Lauvcrjat. I Crépin. 1 Drevel. I Gratier. Kobin. \ Uourdigtxjii ( Uombre Kopileau. Lclcbvre. ' Quarre. Nantes Nice. chez Messieurs : I Gosse. ( M"" lexier. Benud. Gcorg. Lyon <'.Mcgret. JPalud. ( Ville cl l'érussel. Marseille Jlillaud. i Calas. Montpellier ) coulet. Moulins Marlial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. Loi seau. M"' Veloppé. ( llavma. ( Visconli et G". Ninies Thibaud. Orléans Lu/.cray. ( Blanchier. f ailiers ,. . ( Uruineaud. Hennés l'Iilion et Hervé. Jloche/orI Uouclicron - Rossi - Lauglois. [gnol. Leslringanl. S'-Èlienne Clievalicr. t Bastide. ( Itumèbe. ) Giinet. ( Privât. . Boisselier. Tours • Péiicat. ' Suppligeon. t Giard. I Lcmaltrc. On souscrit, à l'Étranger, Berlin . Berne . Bucharest . Houen. S'-Ètie Toulon. . . J'oulouse.. Tours Valenciennes. clicz Messieurs : l Robbers. Amsterdam ,, -, /^ u. ' l'eikeina Caarcnen Athènes Wilberg. [et Ci*. i Verdaguer. Barcelone 1 _■ ( Piaget. ( Asiier et C". \ Calvary et C*. '. Kiiediander et fils. f Mayer el Millier. ( Scliinid, Krancke el •■j C-. Bologne Zanichelli et C*. I Kamiot. Bruxelles .Mayulcz. ( Palk. ( ilaimann. ( Ranistcanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G" Christiania Cammenueyer. Consiantinoplc. . Lorentz et Keil. Copenltague Hiisl el fils. Florence Lœschcr et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. iCIierbuliez. Georg. SlapelinoJir. La Haye Belinfanle frères. ( Benda. ' ■ / Payol. . Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ' Lorcnlz. ) Max Ituhe. \ TwieUncyer. ) Brandi. ^'*°* i Gnusé. Londres Luxembourg Madrid Milan Lausanne. Netv-i'ork. chez Messieurs : Dulau. Nuit. V. Back. Fuenlès el Capde- ville. Librairie Guten - berg. , Gonzalès e liijos. Vravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Vaples ] Marghieri di Gius. ( Pellciano. Christeru. Westerniauii. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C'v Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Kivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. """'^ iLoescheretO'. ftotlerdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin. l Librairie Française. S'-Pelersbourg. ■ J ^^,^^^^ Bocca frères. Brero. j Clausen. [ Kosenbcrgcl Sellier. Varsovie Gebciliuer et WolIT. Vérone Druckcr. 1 ''"''''^'^• Vienne „ .. , „,. I Gerold el G". ZUrich Mcyer el Zeller. Turin. 'ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o, ) Volume in-T; i83J, Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. Tomes 62 a 91 (I" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-4''; i8-o. Prix 15 fr. (r'Juiiviei- i8()6 à 3i Décembre i88o.) Volume in- i"; 1889. Prix 15 fr. IDFPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 1 : Mémoire sur quelques points de la Physiologie de» Algues, parM.M. A. DEHuEset A.-J.-J. SoLiua. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenl les , par M.IUssEN.— Mém.iire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement d?as la digestion des matières .'S, par M. Clal'de BtiiNAUn. Volume in-4*, avec 3a planches", i856 15 fr. i ae n : Mémoire sur les vers iotestinaux, pur .^^. l'.-J. V*.n Bb.seukn. - Essai d'uuo réponse à la qucsliou de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences '■ le concours Je i8J3, el puis remise p.mrcelui de iSJ6, savoir : » Élu. lier Icsiois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ilaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou .le leur .lispariliou successive ou simultanée.— Rechercher la natur* rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique el ses élats antérieurs •, par M. le l'rofcsscur Biiomn. In-4% avec 27 planches; 1861... 15 fr. iiiômo Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». J r-. r.^ iUG " » 1890 jrzj SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIIŒS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITIIfl. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXI. N^ 5 (21 Juillet 1890). PARIS, GAUTHIl^K-VILLARS ET FILS, IMPRlMEUKS-LLBR.AlRliS DKS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÊMIR DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈCrLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 juin i86a et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de j Les Programmes des prix proposés par l'Acadéi ['Académie se composent des extraits des travaux de ; sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-^ ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes \ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanll présentés par des savants étrangers à l'Académie. j que l'Académie l'aura décidé. Chaque cahier ou numéi'o d'.-s Comptes rendus a /4|>iirlcnl s^. • i MM. l'uiLi.iEUX Cl G. DEi.ACHdix. — La i;ai>- lîi i.i.i:ti\ nii»i,inr.nu'iiii.)i !•; 'i PAKIS. — IMPKIMERIE G/VUl'HIER-VILL.AKS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 35. N" 3. TAliLE DES ARTICLES. (Séance d,. 21 juillet 1890. MÉMOIUES ET CO»IMUIVICATiOIVS DliS MR.MBHES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PiiSes. l*Uil)ililé iclalive tics sels, tant à l'état isoli: qu'on présence de l'eau. Sels d'unilino. MM. liKirniiîi.oT et Fooii. — Chaleur de (or- niutiou de (luclques umldcs M. .\. Cu.MVE.iu. — Partieipaliou des plaques jiiolriees terminales des nerfs Minsculaires à la dépense d'énerfçic i|n'en- Irniiic lu l'.intrarliMn. Inlliienec exercée sur l'eeliuuireiuCJit du muselé par lu iiu- lurc et le nunibre des changements d'étal i|u'clles excitent dans le faisceau conlruc- lilc .M. SniPH.VN. — Découverte d'une conictc par .M. Coggia, à l'observatoire de -Marseille. .M. le SuciuiT.viRE rERrinxEi, annonce à V.\- eadéniic ftl perte qu'elle a faite en la per- sonne de .M. Aljjhonse Fcure, Correspon- dant de la Section de Minéralogie M. Ualumêi;. — Notice sur les travaux de M. AZ/i/iiiiisi' F/n'iv 1 ||' MEMOIRES LUS. M. \. L.Miori.iiicNi:. - Sur les moyens de re- eonnuilie les Cyslicer(|ue3 du Tœnia sagi- iiatft, produisant la ladrerie du veau et du lici'uf, malgré leur rapide ili«|iarilinii à l'ail' utmiispliériquc M. Gkouoes Vili.k. — l>f plantes, considérées c réactif- la sensibilité des jnime de simples MEMOIUES PRESEi\TES. M. Cii.-V. Zk.nuki:. - Sur la production, par les décharges électriques, d'images reproduisant les primipales manifestations de l'activité solaire M. Dksijouisdiku soumet un jugement de l'Académie nn appareil d'explosion anlo- niatiquc M. DE ScEY-MoNTBKLlAlîD adresse un .Mé- moire intitulé " Parallélisme de l'.Vcous- tiqiie et lie l'Optique •> M. \. ('imzoT adresse un .Mémoire sur divers iiistrnnienls d'.Vstronomie 1(1! COUUESPONDAIVCE. \l. .Vi.r.i.iiT (i.vuijiiv présente à rAcadémic une brocliure intitulée : Eilinonct l/éheit. M. lî. Lu'scmr/.. — Sur la combinaison des observations .• . • ■ M. KoZLorr. — Uiagraininonièlre; auxiliaire mécanique pour les études des courbes. . . M. C. V.iN niiu Mensriuiouhe. - Sur la pro- priété physique de la surface commune à deux liquides soumis à leur allinilc; mn- tiicllc M. Ukiin.\iid linu.xiu.s. Sur l.i ii-llexiiin cristalline interne M. I'. Iii;.vui..viiu. - Sur la double réfraction elliiitiqne du quartz M. Tu. Mui:iti:Ai:x. — Sur une anomalie ma- gnétique, constatée clans la région de Paris ...' .• M. I,. (JuviiAun. Hecherches sur les phos- phates doubles de litane, d'élain et de enivre iMM. l'u. lÎAiinii.l! et I.. li.jix. liei-herclics ii;:; iiiii iii.i sur la dis[)ersiou dans les composés oigu- niqucs {étliers-oxydes ) .M. ViLLAliD. Sur queli|ues hydrates d'é- thers simples M. L. liouriioLx. - Sur l'acide oxygluco- iiique M. Kd. .Moni.i:i',. — Sur la reeherrlie des im- puretés contenues dans l'alcool M. K. BoYi'.n. Sur un nouveau procédé de déterminulion des matières minérales dans les sucres, à l'aide de l'acide bcnzoï(|ne.. . .M. .\u. Caunoï. Sur les sources miné- rales de Cransae { \veyron ; M. Ciiiu.STiAN lioui;. - Sur les eombinaisous de l'Iiéinogloliine avec l'oxygène : iM. li. HoTKV. — l'ossibilité des injections lracliéale> chez l'homme, comme voie d'in- troduction des médicaments M. GuiiNIoT. - Héclamation de priorité an sujet de la craniectomic MM. Pai'i. KisciH.net IC.-!.. l!oi]Vii.ii. Sur iSo is:i iS'i 11).! l'l!l V- 1890 •/ <. 3ô^f SECOND SEMESTRE. / COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPETlEIiS . TOME CXÏ. N^ 4 (28 Juillet 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT FILS, IMPKlMEaRS-LIBRAlHlîS DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augusiiiis, 55, 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1873. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de 1 Les Programmes des prix proposés par l'Académie ï Académie se composent des extraits des travaux de 1 sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Fiap- ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes 1 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu';iiilaiil présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'is Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l'Académie. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AnTiCLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personaes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aea- Les extraits des Mémoires présentés par un Membre déuiie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ini ré- ouparun Associé étrangerdel' Académie comprennent \ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. au plus 6 pages par numéro. Les Membres qui présentent ces Mémoires sohl Un Membre de l'Académie ne peut donner aux , jg^^g ^jg ]es réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction î autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance olïi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les -Rapports ordinaires sont soumis à la même 1 Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- j^^ ^^^ à tirer Ae chaque Membre doit être remisa pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. pimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- j jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps, vernement sont imprimés en entier. -j le titre seul du Mémoire est inséré dans leCo/«/>;e /■ _ mS M. P. i)K Ti: MI HAIT, m: F, Correspondant de l'Aradémie, adresse un \'oliime intilulé : « Étudesde Gcograpliic et d'Histoire natu- -icile >■ ' 1 I MEMOIRES LUS. M. A. DE LA Hai'ME Plivinkl. — Sur l'obser- vation de l'éclipsé annulaire de Soleil tlu j - juin i8<)'). MEMOIRES PRESENTES. M. J. GliOXEMAX adresse divers documents relatifs à un mode do traitement du clm- lera par la ciéolin" !tl. N. DoucKicii adresse un Mémoire écrit en langue russe sur le l'ole du magnétisme dans le svstéme du Uïontle. CORRESPONDANCE. MM. Ka.mb.\ui) et Sy. — Observations de la nouvelle planète Chariots, faites à l'cqua- lorial coudé et au télescope Foucault de l'observatoire d'.\lger M.M. Picart et Couuty. - Observations de la comète Coggia (rS juillet iSyn), laites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux M'"" D. Kn".Mi'KK. - Observations de la co- mète Coggia (i8 juillet 1890, Marseille), faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est ) M. V. Caspaiiv. — Sur une nouvelle métbode d exposition de la théorie des fonctions thêta, et sur un théorème élémentaire relatif aux loiiclions hypcrelliptiques de première espèce M. Colin. - Tremblements de terre à Mada- gascar M. P. MAItGUEniTE-UELACUAULONXY. — Sur l'hydrate type du sulfate d'alumine neutre. .\nalyse d'un produit naturel M. P. Chabot. Sur le pouvoir rotatoire du camphre en dissolution dans diverses huiles M. G. Massol. — Sur les malonates de li- thine M. G. .Massol. — Sur te malonate d'argent. MM. Pu. Kaubikiî et h. Roux. — Uecherclies sur la dispersion dans les composés orga- 9s3 3;H) , 233 234 niques ( acides gras) Al. L. LiXDET. — Sur la présence du lurfurol dans les alcools commerciaux M. ALnKHT Bauu — Contributions à l'étude ilu musc artificiel MM. A. CiiAiiniN' el K. Gluy. — Mode d'action des produits sécrétés parles microbes sur les appareils nerveux vaso-moteurs. Rap- port entre ces phénomènes et celui de la diapédése -M. CiiinsTiAX BoiiR-. — L'hémoglobine se trouve-t-olle dans le sang à l'état de sub- stance homogène'? M. Paul Pelsexkkh. — Sur l'identité de composition du système nerveux central des Pélérypodes et des autres Mollusques. MM. P. FiiciiEH et D.-P (JEiiLi'RT. - Sur la répartition stratigraphique de lirachio- podes de mer profonde, recueillis durant les expéditions du Travailleur et du 7a- lisiiiaii M. Leo\ Guigx'ahd. — Sur la localisation - des principes qui fournissent les essences sulfurées des Crucifères M. A. KORTIX adresse une Note sur la réap- parition d'une tache solaire M. Larrey présente à l'.Xcadéniie, de la part du D' Frédéric /iateman, un Ouvrage anglais, intitulé : " Sur l'aphasie ou la perte de la parole ■■ V,.. ''Kl PARIS. — IMPRIMERIE G.\UTHIEK-V1LLAR3 ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS. Quai des Grands-Augustins, 11° 55. ^ Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôremenl lo Dimancke. Ils forment, à la Gn de l'année, deux volumes in-4°. Deux fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel . >l part du i" janvier. ' Le prix île l'iibonnement est fixé iiirixi qu'il mit : Paris : 20 Ir. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, J \nseis. chez Messieurs ; Igeii Miclicl el Médan. ÎGavaull St-Lager. Jourdan. Ruff. Xmiens Hccquci-Decobeil. 1 Gcriiiaiii elGrassin. i LachèseelUolbeau. (cyo«/ie Jérôme. 'ésançon Jacquard. 1 Avrard. 1 Cliaiitiias. 'eaux < ,.. \ incent. IMullci- (G.). David. Lefouniier. l'". Hobeil, J. Hobert. V Uzel CarolT Baer. Massif. iibéry Perrin. bourg Henry. Lorienl. chçz Messieurs ( Gosse. ( M"' Icxier. Beaud. Georg. Lyon < .Mégret. Palud. Marseille. . ■ Montpellier Ville et Pérussel. Millaud. \ Calas. I Coiilel. Nantes . lernioiil-Ferr Rousseau. ( Ribou-Collaye. / Laniarche. Ralel. f Damidot. j Lauveijat. ( Crépin. Lirevel. ' Gralier. liocltelle Robin. 1 liuut'dignon. ! Donibre. Ropileau. Lefebvre. Quarrc. ,ble Moulins Marlial Place. / Scirdoillet. Kancy ', Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Loiseau. ' ( M"' Veluppé. l Barma. ^"^^ ( Visconli el G''. Ntmes Thibaud. Orléans Luzeray. . . 1 Blanchier. ( Druineaud. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Rossi- i Langlois. [gnol. j Lestringant. Chevalier. I Baslide. / Uuinébe. Bouen S'-É tienne Toulon \ Toulouse- Tours. Valenciennes. ) Giriicl. i Privai. , Boisselier. , Porical. ( Suppligeon. \ Giard. I Leinattre. Amsterdam. Barcelone. . chez .Messieurs : Robbers. Feikema Caarchen Athènes Wilbcrg. [el C". i Verdagiier. ( Piaget. ( .\shcr el C". 1 Calvary et C". I Friedlander el fils. f .Mayer el Mûller. gg,.fig \ Schmid, Francke ei Berlin. Bologne Zaniehelli et G". / Ramlot. Bruxelles j Mayolez. ( Falk. „ . i Haiinanu. Bucharest ■ „ • . ( Ranislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC» Christiania Cainmermeyer. Constantinople. . Lorenlz el Keil. Copenhague HcJsl el fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand : Hoste. Gênes Beuf. ( Cherbuliez. Genève ] Georg. ( Stapelinolir. La Haye Belinfante frères. ( Denda. / Payol. Barlh. \ Brockhaus. Madrid . Milan . Lausanne- Leipzig » Lorenlz. J Max Uiibe. \ Twietmcyer. \ Brandi. ' Gnusé- Liège. chez Messieurs ,; , l Dulau. Londres ! », . — j Null. Luxembourg . . . V. Biick. Fuentès el Capde- ville. Librairie Gulcn - berg. Gonzalès c hijos. Yravedra. F. Fc. Dumolard frères. Hœpli. Moscou Gaulier. !■ Furcheim. Marghieri di Gius. Pellerano. - V , iChristern.»* Netv-Vork { ,,, . ( \\ eslerniann. Odessa. Rousseau. Oxford Parker et C". falerme Clausen. | Porto . Magalhaés. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Locscherel C*. Botterdam Kramcrs el fils. Stockholm Sainson et Wallin ( Librairie Française I Wolff. i Bocca frèn-s Brero. Ciauscn. Rosenbcrg cl Sellier. Varsovie Gebellmcr ei W'nl I Vérone Drucker. Krick. Gerold et C". ZUrich Meycr cl Zcller. i Borne - S'-Pétersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes le'à 31. — ^ j Aoill i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-.l°: r853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( I"' Janvier i85i à 3i Décembre i86j.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4";i889. Prix 15 fr. 1 SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : orne I: .Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .VIgucs, par.M.M. .V. DEnaEsel A.-J.-J. Solieb. - .Mémoire sur le Calcul des Perturbalions qu'éprouveni ir< .Iles, par M. IUsses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du sifc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière- -es, par M. Claude BtniiARD. Volume in-4', avec 32 planches ; i856 15 fr. jiae II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Dkskdes. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85a par l'Académie des Science^ if le concours de iSJ3, et puis remise pourcelui de iS56, savoir ; « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles daniles différents terrains sédi * ■iitaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nalnr' rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique cl ses états antérieurs -, par M. le Professeur BnosN. In-'i", avec 37 planches; 1861 . . 15 fr ii(>mo Librairie les Mémoires de l'Acadèiuie des Sciences, cl los Mémoires présentés par divers Savants à rAcadémie des Sciencei. r » 1800 T03IE CXÏ. N^ 5 (4 Août 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiiiis, 55, 1890 I ri^ l- 1 J^-^^ SECOND SEMESTRE. \\ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPETUEIiS . s ^■1 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin iSGa et 24 mai 1875. I.eà Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des traA^aiix de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio d'js Comptes rendus a '|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article l^' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desJMémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux ( Omptes rendus plus de rïo pages par année. IjCS communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis a la même limite que les iNIémoircs; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans leg Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aiitanl" que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne;- qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires, ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis ;i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, lo Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- , jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. ] le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par i actuel, et l'extrait est renvoyé au CompTF rendu siu- Ics correspondants de l'Académie comprennent au I vaut, et mis à la fin du cahier, plus /| pages par numéro Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de ^1 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie a\ant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne . . préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de ! l'impression de chaque volume, lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- ] Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prc- moires sur l'objet de leur discussion. I sent Règlement. Article 4. — J'ia/ic/iesel tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur là situation des Comptes rendus après Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le! déposer au Secrétariat au plus lard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante N" 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 4 août 1890. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBHES ET DES CORHESPONDANTS DK L'ACADÉMIE Pages. M. P.-l\ Dehkhain. — Sur l'épuisement (les terres par la nillure sans ciisiais. Deuxitiiic iMéinoirc drainaïc lUuclc (les eaux de MEMOIRES PRESENTES. .M. Dei^vurier, m. L. Daille adressent di- verses Commun icalions relatives aux explo- sions de grisou dans les mines M. IXULOIT, M. CANNATACr, M. P. Palma adressent diverses Communications rela- tives au choléra -■'9 M. Vallée adresse deux lettres relatives à son projet de ballon dirigeable M. A. FoitTix adresse de nouvelles Commu- nications concernant les relations entre l'état de notre atmosphère, le magnétisme terrestre et le retour des taches solaires.. CORRESPONDANCE. -M. le SixRKTAiRE PERrÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : le Tome II (tlbservations) et le Tome III (Pluies en France) des « Annales du Bu- reau central météorologique, année 1.S8S ». Al. E. Cosseraï. — Observations de la co- mète Coggia (18 juillet 1890), faites à ré(|uatorial Brunner de l'observatoire de Toulouse M. Cn.4RL0ls. — Éléments et éphéméride de la comète Denning (1890 juillet 20 ) M. P. Tacchini. — Résumé (les observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le second trimestre 1890 -M. .\. Leduc. — Sur la densité de l'azote et de l'oxygène d'après Uegnault, et la com- position de l'air d'après Dumas et Bous- singault .M. A. Wiiz. — Résistance électrique des gaz dans les champs magnétiques .M. -Albert Colsox. — Réactions des sels d'alcaloïdes •lii 3 .M. Cuarles Henry. — Recherches expéri- mentales sur la sensibilité thermif[ue. . . . •- '| Mi\l. Co.mde.male et Franijois. — Recherches expérimentales sur les troubles nerveux du saturnisme chronique et sur les causes déterminantes de leur apparition _•_-{') M. Christian Boiir. — Sur les combinaisons de l'hémoglobine avec l'acide carbonique et avec un mélange d'acide carbonique et d'o.xygène i-s .M . Louis Blanc. — Sur la coloration de la s(!iie par les aliments 580 M. Degagny. — Sur la division cellulaire chez le Spirogyra orlhospira et sur la réintégration des matières chromatiques refoulées aux pùles du fuseau iS ! M. A. DE l'Écluse. — Le traitement du lilaclc-liot .S'. Bulletin bibliogum'iiujib. Errata ,.. »i..i»^.i%AnAc ri:.><«£t;ra nirii<^iiii^r^miint /ian4 la ni?e<;Lion des matières Comètes, par M. Masskn i> . __ \r^l.. .«« In .f.» itrnt* ^1 r»lnnpIiP4 • I X.-ïh Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciencc- Éiudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sé.li ...cnlaircs. suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la qu.ilion d. leur apparition ou de leur dispari.ion successive ou simultanée - Rechercher la na.ur. d" r-'ppons qu. existent entre l'état actuel du régne organ 0 el ses états antérieurs ^ par M. le Professeur Buos.. In-^', avec .7 P'anches; .86, ... 15 Ir A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ei les Mémoires urosentés par divers Savants à l'Académie des Sciencet. ra^scs, par M. Claide Bi;R:t*nD. Volume in-4', avec 3s planches; i856 . Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bk^bden. . ,ur le concours de iSJ3, et puis remise pourcelui de i856, savoir : ( , 1890 /■ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAU MM. liES SECKÉTAIBÊS PEUPÉTIELS . T03IE CXI. N' 6 (11 Août 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jum 1862 et 24. mai 1875. "\ Ijôs Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composei;it des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*"' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un IMembre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus G j)ages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o j^ages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o j)ages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés jîar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-' ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces ^Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la |)résentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par j actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 3-2 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne repioduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils tlonncut lecture à l'Académie avant île les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas tie planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports cl les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative faiil un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le« déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante K 0. lABLE DES ARTICLES. (Séance (h. Il août 1890.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMltlŒS ET DES CORUESPONDANTS DE L' ACADÉMIE l'Mges. .■\1. nKRTlin.OT. — Ivliiililii'C' et tl>-|>Uire- mcnls riiiipioqucs fies alcalis volalils. .. . -'*:» MM. lii:iîTiiKi.oT et Fnii:nEi.. — Sur le fer mcléiirifiHC (le Magura, Arva ( Hongrie i . . "><'• l'ages M. le SF.CRr.TAniF. rERPÉTUiii, annonce à l'A- cadémie la perle (iMulourcusc qu'elle vient de faire dans la personne de M. Clicincel, Correspondant de la Section de Cliimic '-'"v MÉMOIRES LUS. M. PE Gkuson. — Sur une lampe électrique, dite himpe SirUn. rlc^tinre à réclaira;;e des mines MÉMOIRES PRÉSE.\TÉS. M. ViAi., M. Ch. Jeufuoy, m. Dixaluieu adressent diverses Communications rela- tives aux explosions de grisou dans les mines M. Pioi:u\ adresse une Note relative à un moven |ji'ésorvatif contre le choléra. . .... M. I,. MiHiNXY adresse une .Noie relative ii un projet de Congrès scientifique uni- versel CORRESPONDANCE. M. Vii.iARD. — _Sur quelques nouveaux hy- drates de gaz • ■ ■ M. E. C.Kn.MtP. — Sur un nouvel acide gras ,\1. Ai:gustix Letf.i.i.ii:]!. — Hecherches sur la pourpre produite par le Purpura lapitlns M. M.wr.^s. — Sur la multiplication et la fécondation de VllydaUna senta^hr.-.- M. C. Sal-v.vce.^v. — Sur une particularité de structure des plantes aquatiques .M. Hai'Uaei, Dubois. — Sur le prétendu :5o5 3o-ï pouvoir digestif du liquide de lurnc des Népenlliées M. Maucee Braxdza. — Bechcrchcs anato- miques sur les hybrides •• ■ M. CiiuisTiAX lîoiiii adresse, comme suite à ses Communications précédentes, une nouvelle Note « Sur la quantité spécifique d'oxygénc du sang, et son importance pour l'échange gazeux respiratoire » M. L. BAnn.UD adresse une Note sur un procédé qui pourrait être employé pour la destruction des lapins en Australie BtLT.iniX BIBI.IOCn\PIIIQlF. . Errât \ 3.7 :ii,s ..11) PARIS. — IMPIUMERIE GAUTHIEK-VILLARS ET FILS, Quai de^ Grands-Auguslias, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS. Quai des Grands-Augustins, n" 55. .■„ms 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanclte. Us formant, à la Cn de l'année, deux volumes in-4°. Oc'u i.ole.s l-uue par ordre ulpl.abôliquo do matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an.iuel I et part du i" janvier. ^ . • • t, •. ' Le prix de laboitiiemcnt est Jixc ainsi qti U suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. Ageii •fUtlC iiiçon • deaux . I Uiest bu clicy. Aîcssieiirs : Miclicl cl Médan. I Gavault Sl-Lager. ' Jounlati. I lUiir. llccqucl-Dccobcit. ( Gciiiiaiii clGrassin. i Lacliéscet Dolbeau Jérùiiie. Jacquard. ; Aviai'd. ) Cliaumas. Vincent. Mullci- {0.). David. Lefi)urriier. V. Kobeil. J. lÀobcrl. V Uïcl Caroff. Baer. Massir. unbcry l'cirin. Henry. 1 Itousscau. j liil)uu-Collaye. I Larnarclic. Halcl. ( Uainidot. Lauverjat. Crcpin. Drevcl. Gralicr. Lyon . Montpellier rbourg. rmont-Ferr. ' 't C/luttic l I Itochelle Kobin. i Buurdi^non. Nantes . ' A'ice foitiers Hùckcforl . . Koiien S'-Élicnne Toulon ■ . ■ ■ Toulouse.. I r Havre . ,^ , i Doniurc. I Kopitcau. Lille ! Lcrcbvre. ' Quairc. chez iMc3sicui-s ( Gosse. ^°''^"' |i\l-Texicr. lîeaud. Gcorg. .Mégret. l'ulud. Vilte et l'érussel. | Marseille Millaud. { Calas. / CoiileL. Moulins Martial Place. / Scirdoillet. Nancy ! Grosjcan-Maupin. ( Sidol frères. Loi seau. M'"* Velo|.i|)c. ( Bill ma. I \'isconli CL G'*. Nîmes Tliibaud. Orléans Liueray. Blanchier. Dniiiicaud. Hennés l'iilion et Hervé. lîuuclicron - Kossi - Langlois. [gnol. Lcslringant. , Clicvalicr. ( lîaslide. ( Uuiiièbc. j Giiriel.. i Privai. ( lîoisselier. Tours I Péricat. ( Suppligcon. i Giard. Valenciennes j. ,, ( Lcmailrc. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Barcelone. llerlin. Bologne ■ ■ . Bruxelles. Buchare-'l . chez Messieurs : < Robbcrs. l Feikcnia Caarclien Athènes Wilbcrg. [et G". Verdaguer. Piaget. Ashcr el G". Calvary et C". Friediander et fils Mayer el INIuller. „ i Scliniid, Francke et \aniclielli et G'». , Ramiol. Mayolez. ! Falk. ( Haiinann. / Ranistcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcislilon, Bell et C« Christiania Cammcrnicyer. Constanlinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hiisl et fds. Florence Lœsclicr et Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève. . ! Georg. ( Stapelniolir. La Haye Belinfante frères 1 Çenda. Lausanne „ I Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. i\Iax Rûbe. Twielineyer. Brandt. Gnusé. Londres Luxembourg . Madrid Milan New-Vor/i. Liés chez Messieurs : Dulau. Nutt. V. Buck. Fuentès et Ci. pic ville. Librairie Gulcn - berg. Gonzalés e liijos. Vravcdra. F. Fi. Dumolard frères Hœpli. Moscou Gautier. ( Furcheim. Naples ' Marghieri di oius. (Pellcr.inu. Clirislcrn. Wcsternianu. Odessa Rousseau. Oxford Parker cl C^'. Palerme CUuisen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Hio-Janeiro Garnier. bocca frères. Locscher el C''. Rotterdam Kraiiiers et fils. : Stoc/Jiolm Samson et Wallin. I . ( Librairie Française. S'-Pétersbourg.. j ^y„,|y I ' Bocca frér^^^. Brcro. Clatisen. Roscnbergct Sellier. Varsovie Gcbetluicr et Wollf. Vérone Druckcr. Frick. Gerold el G". Zilrich Meyer el Zellcr. Rome. Turin. Vienne. 1870 1889, Prix. Prix 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr Tomes 32 à 61 — (i"' Janvier i85i à 3i Décembre i86J.) Volume in-l" Tomes 62 à 91 — ( 1 ' .lanvicr 1866 à :îi Décembre 1880.) Volume in-1' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : loma I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par MM. A. Deudès el A.-J.-J. Sol.er. - .Mémoire sur le Calcul des Pcrturbalions qu'éprouvent les ;, lûtes, par M. II.vnsen. - Mémoire sur le Pancréas el sur lo rn au Secrélaiial Sîi M. il. PoixcARÉ fait hommage à l'.Xcadcmie du premier Voiumc d'un Ouvrage inti- tule : « Klectiicilé el Optique .■ l-i Pages. M. II. PdiNc.MtÉ. — Contribution à la théo- rie des expériences de .M. Hertz Szt M. iVlAsr.ART. — Tables météorologiques in- ternationales 3 •() M. ,\. TiiÉcuL. — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les Heurs de quelques Trnunpogoii el Scorznnera '"- MEMOIRES LUS. M. M. .(. GHAXCHKR Cl II. cul ose c\ péri mont aie. Martin. — Tuber- Sur un mode de Ivaileincnt et de vaccination. aiEMOIUES PRESE.\TÉS. M. G. Trouve. — Sur une lampe électrique portative de sûreté, pour l'éclairaïe des mines .ioG .M. Launetie, m. g. PoTEi., M. .\. GuAsco adressent diverses Communications rela- tives auN explosions de grisou CORRESPOIVDANCE. AI. \. QuiQUET. — Essai d'une théorie concernant une classe nombreuse d'annui- tés viagères sur plusieurs tètes et exposi- tion d'une méthode propre à les formuler rapidement 337 .M. C Dechar.me. — Expériences d'aiman- tation transversale par les aimants 3^o !M. G. Trouve. — Sur un appareil d'éclai- rage électrique, destiné à l'exploration des couches de terrain traversées par les sondes 34 1 .M. L. Bartiie. — Nouvelle synthèse opérée à l'aide de l'èther cyanosuccinique. Éther allylcyanosuccinique 3:5a Bl'LI.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE 31 M. r,. Bautuh. — Cyanosuccinate et cyano- tricarballylate de méthylc .i '(3 M. C. Viollette. — Recherches sur le beurre et la margarine 'if^'^ M. C. Viollette. — Recherches sur l'analyse optique des beurres. 3^8 IM. Ferreira I)A SiLVA. — Sur une réaction caractéristique de la cocaïne 3'|S M. L.-L. Fi.EURY adresse une .Note relative aux sons rendus par les tuyaux coniques. 3:(i| .M. Delaurier adresse une Note sur les actions chimiques réciproques entre les eaux et les plantes 3 10 P.\RIS. — IMPRIMERIE iJAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 0.1 souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai (les Grancls-Aufi;uslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreme.U le Dimancke. Us formeul, à la f.n de l'année, '^f^'^/'^^'^^V^-f '^ '^';";, TaEî-une par ordralphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" lanvier. „ , ^ ■■■•■, -, *^ •' ]^e prix lie riiboniicnicnt cH fixe airi.si qu tl .uiU : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, clicz Messieurs : „ Micliel cl Mcdan. I Gavaiill Sl-Lager. gr / Jovirdan. I ISull. . . . llcC<|UCl-OcCi)l)Cll. i Germain elGiassiii. ■■■ I Lacliésue. Di.lbiMn. Jérùtne. Lorient. ) nucns I deaux. est. Nantes f voniic s,inçoii Jac(iiKii' I cnoble. Havre. chez Messieurs : ( Gosse. ( M'" lexier. Beand. Georg. Lyon '( .Mcgrel. J Palud. 1 Viltc et rérusscl. Marseille Millaud. ( Calas. ( Coiilol. Moulins Mailial Place. / Sordoillel. {\;ancy ', Grosjcan-Maupin. 1 Sidol frères. ( Loiseau. ( M"' Veloppé. ( barma. •'^''"' / Visconli et C". Aimes Tliibaud. Orléans Luzeray. \ Blancbier. f"'"^'' (Druincaud. Hennés Plilion eUlcrvé. liocheforl lîouclicron - llossi ■ ( Lauglois. [gnol "°"''" (Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. I Ituinèbe. j Giinct. I Privât. i Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. Amsterdam . . chei Messieurs : ( Robbcrs. / b'eiUenia CaarcUcn Athènes Wilberg. [cl C". i Verdaguer. Barcelone ! _,. Piasel. Berlin. i Asher et G'*. I Calvary cl O*. Londres Luxembourg . . .Madrid BuchareU. . Toulon. ■ Toulouse Friediandcr et lils. Mayer cl Millier. „ l Schinid, l'rancke el Berne ! ç-„ Bologne Zaniclielli et C'V / Ramlot. Bruxelles Mayolez. (Palk. f Hainiann. ( Ranislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcigblon, Bell cl C° Christiania Canimerineycr. Conslantinople. . I.orcnU cl Kcil. Copenhague Ilijsl el (ils. Florence Lœschcr cl Sccber. Gand Hosle. Gènes Beuf. , Clierbulicï. Genève | Georg. Stapcliii'dir. La Haye Belinfanie tïércs. 1 Benda. / Payot. Barlh. .Milan . Valenciennes.. Giard. Leniaitre. Lausanne. Leip~ié Liè"e. BrocUliaus. Lorcnl/.. Max BCibe. Twiclmeycr. ^ Brandi. ' Gnusé. chez Messieurs : Dulau. Nuit. V. Buck. Fuenlés et Capde- ville. Librairie Gulen - bcrg. Gon/.alès e liijos. Yravedra. F. Fé. Duniolard frères. Ilœpli. Moscou Gaulier. / Furclieiin. Aaples ' Marghieri di Gius. I Pcllci'aiïo. i Clirislcni. j ( Wcslenujnu- Odessa Rousseau. I Oxford Parker et C". ' Falerme Clauscn. Porto Magalbaés. I Prague Riviiac. Itio-Janeiro Garnicr. ( Borca frères. 1^°""" (LoeschcrctC*. Bollerdam Itjaniers et .lils. Stockholm...:. .. Sainson cl Wallin ( Librairie Française. 1 WollL Bocca frères. Brcro. ^'"■'" Clauscn. ( Rosenbcrgel Sellier. Varsovie Gebctlincr cl WollI. Vérone Druckcr. Frick. S'/'étersbourg.. Vienne. ' Gerold Cl C" Ziirich Mcyer el Zcller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes l"à31. - 1 3 Août i835 à 3i Décembio i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix.. 15 fr. Tomes 32 à 61.— 1 1" Janvier i85i à 3i Dc-cembro i8G5.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1S6G h 3i Docombio i8So.) Volume in-l"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lome I : Mémoire sur quelques poinls de la Physiologie des Algues, par MM. A. De.u.s el A.-J.-J. Sol.k». - Mémoire sur le Calcul de» Perturbation, qu-éprouvenU« -méles, par i\L IL^nskx.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement. dan» la d.gest.on de» mat^.^ère» erasses, par AL Ci.AcnE BiiMAiiD. Volume in-4', avec 33 planches; i856 .■■■■,■■"■. ". àk l'V "1" "1' jV.' -»««^ PARIS, GAUTHIliR-VILLARS ET FILS, [MPRIMEUllS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF Ail COMPTES RENDUS, Adopté daks les séances des q.3 juin 1862 et 2^ mai iS'tS. Les Comptes rendus hehdoTnadaires des séances de j Les Programmes des prix: prtjposes [);ir l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de 1 sont impiimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. ! que l'Académie laura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . - Impression des travaux des Savants étrans;ers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 18 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1" . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des IMémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Âcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. []n Membre de l'Académie ne peut donner aux tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. ; Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées , mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comnié^ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance olïi- Les Mémoii-^s lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les ^Membres qui présentent ces Mémoires sont aux Secrétaires. Les Rai)|)orts ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. J^cs Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer île chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du IMémoire est inséré dans {^Compte rendu Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédigci', séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'inqiression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes omMé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas tie planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés j)ar le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission atlmiuistrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante IKJ K 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 2o août 1«90.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES ME.MltUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pag IM. Ai.iiKKT Gacrry. — Sur une màclioirc lie Pliiique du Gincnlancl, Irouviio par !M. Miclivl Hardy dans la iiroltc tic Hay- iiioiulcii Pages M. Dv. Saporta fait hommage à l'Académie d'une brocliurc intitulée « Revue des tra- vaux de Paléontologie végétale » 3j:î MÉMOIRES LUS. M. l'abbé Fortin présente à l'Académie l'ap- paieil qui lui a servi jusqu'ici à prévoir, au moyen des déviations magnétiques, les retours des tempiHes et l'apparition des taches solaires 3Ô4 MÉMOIRES PRESENTES. M. li. Mathieu-Plessy. — Sur la transfor- mation du nitrate d'ammonium fondu en nitrate d'un nouvel alcali (i\e oxygé 0).| CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique fait part à l'Académie d'une proposition concernant un projet de Congrès interna- tional, pour l'unification de l'heure et la fixation d'un méridien initial M. G. HioouRDAN. - Observations de la comète Dcuning (1890, juillet 23), faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest ) M'"° D. Klumi'KE. — Observations de la nouvelle planète Palisa (Vienne, 1- aortl iS()n), faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Kst) M. CiiARLOis. — Éléments et éphéniéride de la planète (^) , découverte à l'obser- vatoire de Nice, le i5 juillet 1890 M. G. Trouvé. — Sur deux modèles de gy- roscope électrique, pouvant servir, l'un à Bulletin bibliogbai'iiique "^i^ En RATA 00-1 3,),') 306 la démonstration du mouvement de la Terre, l'autre à la rectification des bous- soles marines M. Cm. Contejean. — Sur la respiration de la Sauterelle M. UAiniAEL OuRius. — Nouvelles recher- ches sur la production de la lumière par les animaux et les végétaux .M. P. Lkdesconte. — Sur la présence du carbonifère en Bretagne M. LÉON Teissereno de Iîort. — Sur l'o- rage du 18 août 1890, à Dreux M. CuArEL. — Sur la coïncidence de pertur- bations atmosphériques avec la rencontre des Pet séides M. VAN Hkyden adresse un Mémoire relatif à la hauteur de l'atmosphère terrestre... 1\I. G. Clere adresse un Mémoire relatif à diverses questions de Cosmogonie 3.-) 7 3Gi 3f,3 3C(i 3(i8 071 J-2 PAKIS. — IMPIUMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Vuguslins, 55. On souscrit à Pi.ris. chez GAUTIllliR- VIUARS ET FILS. Quai (les Grands-Auguslins, n° 55. DcDiiis 1835 les COMPTES RENDUS licbdomadaires paraissent régulièrenicnt le Dimanche. Ils forment, à la f.n de l'année, deux volmnts in-l"- Deux blés, l'une par ordre alpliabclique de matières, l'autre par ordre aipliabélique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. r ■■■'■, -. Le prix .il.i(l. ' Ville cl l'crusscl. Marseille Millaiul. 1 Calas. Montpellier. ... J boulet. Moulins Maniai Place. / Sordoillet. l\'ancy ', Grosjeaii-Mati|>iii. ( Sidol frères. ( Loiscau. ^'«"'" \m'- Veloppé. l bainia. ^''" / Viscoiili et C. Aimes Thibaud. Orléans Lu/.evay. j blancliier. '^'^""•''■^ ( Di-uincaud. Pennes . : l'Iilion cl Hervé. liûckefiii I Boiiclicron - Itossi I Langlois. [gnol ,^''"''" ! Leslringant. S'-Élienne .... Chevalier. ( Bastide. Toulon ,, .. „ j i Giniel. . Toulouse- i r> • . / fiival. ' , liuissclier. Tours 1 l'éi-ical. ' Suppligcon. ' „ , . > Giard. Valenciennes , , ,. ' Leniallrc. Amsterdam. Barcelone. ■ Berlin. Berne . Bucharest. chez Messieurs ; ( lîobbers. ' Kcikeiua Caarchen Athènes Wilbei-g. [cl C". 1 Vcrilaguer. i Piagcl. I Ashcr cl C". \ Calvary cl G'-. I Fricdlaiidcr et fils. f Majcr cl Millier. \ Sohinid, l''rancUe el \ C: Bologne Zanichelli el C" I Uamiot. Bruxelles j Mayolcz. ( Fallc. ( Ilainiann. ( liaiiisLeanu. Budapest Kiliaii. Cambridge Deiglilon, BcllelC" Christiania Cainmerineyer. Constantinople. ■ Loreiuz el Keil. Copenhague lIôsL el fils. Florence Lœscher cl Sceber. Gand Hostc. Gènes Beuf. 1' Cherbuliez. Georg. Stapeliuohr. La Haye Belinfaiile frères. \ Bciida. ) Payol. Barlh. Brocliliaus. I Leipzig... { Lorciil/.. Max Itiibc. TwicUiieyer. \ Brandi. ^'^Se iCnusé. Lausanne.. chez Messieurs : l Dulau. Londres j ., .. I Nuit. Luxembourg . . . V. Bi'ick. Fuenlès et Capde- ville. Librairie Guleti - Madrid ' herg. Goiizalés e hijos. Vravcdra. i Uumolard frères. .^Idan 1 ,, ,. Moscou Gaiilier. , Kurcheim. Naples ' Marghicri di Gius. I Pcllcriuio. 1 Clirislerci. New-york ,,, . ( Westermanii. Odessa Rousseau. Ox/ord l'arlicr el C". Pulerme Clause». Porto Magalhaès. Praaue Ilivnac. Pio-Janeiro . . Garuier. 1 liocca frères. Borne 1 , .„i .._., ri. I Loescheret G". Bullerdam Kra mers et fils. Stockholm 'Sanison el Wallin , Librairie Française. S'-Petersbourg. ■ J y^•^^^^ Cocca frères. 1 Brcro. Turin _, j Clausen. [ BoscnbergelSclllcr. Varsovie Gebclliner el Wuld. Vérone Drucker. l h'rick. ( Geriiid cl C". Ziirich Mcycr cl Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l^'à 31. — (3 AoiU i835 à 3i Dôcombro i85o.) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— {i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. l'rix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Hécombro 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Irome I : Mémoire sur .{uchiues points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Denoiis el A.-J.-J. Soulb. - Mémoire sur U Calcul des Perlurbations qu'éprouvent les ..nèie», par M.II.isskn.— Mémoire sur le Pancréas el sur Ij rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculièreinenl daos la digestion des matières -,, par M. Clauue BKii».»nD. Volume in-'j», avec 32 planches; iSôG 15 fr. ..,iue II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vax BBiMiiN. - E^sai (Tuno réponse à la question de Prix proposée en i83o par l'Académie des Sciences ■ M le concours de iSJ3, el puis remise pour celui de iSJ5, savoir : « litudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- .ilaires, suivant l'or.lrc de leur superposilioa. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - llechcrcher la nature rapports qui existent entre rétalaclucl du règne organique cl ses états antérieurs », par M. le Professeur Bhonn. In-4», avec 37 planches; iStii... 15 fr. .1 môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencei. 1890 SECOND SE3IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I,ES SECRéTAIRËS PERPETHEIiS . TOME CXI. W 9 (r^ Septembre 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, [MPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et ^A mai 1875. Les Comptes rem/us hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*^' . — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussioifs verbales qui s'élèvent dans le sein de r Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les rcmcllrc au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires slir l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendit actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative faij un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè! l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'>. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante Ss N" 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du r' septembre 1890.) ME3IOIRES PRESEiXTES. Pages. MM. G. Sf.GUV cl VKnsoHAiTBi. adressent la ilcscriplion el la photographie d'un pholo- inètre fondé sur l'absorption de la luniicrc par le noir de fumée et sa transformation en travail mécanique 875 M. \i. .M,\Tiur.L-ri.i ssY adresse quelques in- dications sur la solubilité du nitrate d'azo- Pagcs tylammonium et sur les caractères de l'a- zotylamine 37.) M. l'abbé l'oiîTiN adresse une Lettre signa- lant l'apparition de deux groupes de taches solaires et leurs relations avec de nou- veaux orases 'i-'i CORUESPOIVDAIVCE. .M. 1".\YE présente à l'Académie la Connais- sance des Temps ponr 189J 876 .M. Uot'OL'KT riE L\ GnvE fait hommage à l'Académie, pour la liibliothcque de l'In- stitut, des Caries publiées par le Service hydrographiquo de la jMarine pendant les mois de juillet et d'août iSijo 3711 M. Ga.ston lîONMEii. — Inilucnce des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux. . 377 :\1. lli.Nni JfMELl.!:. — Sur l'assimilation chlorophyllienne dos arbres à feuilles rou- ges .iS,, M. P. -A. Dangk.mii). — Sur les oospores for- mées par le concours d'éléments sexuels plurinucléés 3S3 M. l'abbé liouiiCîlîAT. — Premières observa- lions sur le cyclonedu içi aoi'it dans le Jura. 3s."> AI. H. Kayk. — Sur la signification du mot cyclone Sl^n BlLLETlN- BIBLIOCRAPIIIQIE 3S(| PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugusiins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIILR- VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulicromenl le Dimanche. Ils forinoiU, à la in de l'année, deux volumes in-4». Deui "ables, l'une par ordre alphabétique de malières, l'autre par ordre alphabétique de norai d'Auteurs, lerini;iont chaque volume. L'abonnement est annuel il part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi gu'il suit : Paris : 20 fr. — Départenionls : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, cliez Messieurs : , Michel et Médan. I Gavault Sl-Lagcr. \lger < Jourdan. I Kuir. \iiiicns Hecquel-L)ccol)erl. ( Germain elGrassin. '* j Lacliùscei Uolbeau. une Jérôme. Ksuiiçon Jacquard. ; Avrard. \ Cliuumas. j Vincent. ( Mullcr (G.). ourges David. / Lefouniier. Lorienl. chez Messieurs ( Gosse. ■ ' ■■ ( M"" lexier. Beaud. l Georg. l.yon < .Mégret. iPalud. Marseille.. ■ Monti>ellici \ Ville cl Pérusscl. .Millaud. ^ Culas. chez Messieurs ; j lïobbers. ' rcikema Ciarchcn Athènes Wilberg. [cl G'*. ( Verdaguer. I Piaset. Amsterdam . Barcelone. ■ Berlin. ■ordeaux . rest. F. Kobcrt. I J. Kobcrl. V Uzel Caroir. Baêr. Massif. hambéry Perrin. Iterbourg Henry. „ 1 Uousseau. lermont-Ferr... ( Kibou-CoUaye. i Laniarchc. iju,i... j Ralel. ' Daniidol. I Lauvcrjal. Crépin. Drevel. ! Gratier. Ilochelle Robin. Bourdignon. * Goulet. Moulins Martial Place. / Sordoillel. Aancy \ Grosjean-Maupin. 1 Sidot frères. renobte. ? Havre. 'lie.. Dombre. Ropileau. Lefebvre. Quarré. Naii tes Nice . foitiers. Rouen. Loiseau. M"' Veloppé. Barma. Visconli et C". Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druineaud. Bennes Plihon cl Hervé. Bocliefort Bouchcion - Rossi - Langlois. [gnol. Leslringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Toulon ; ,, ., ( Rumebc. Toulouse. i Gimet. ■ ■■ j Privât. iBoissclier. Pcricat. . Suppligcon. . ( Giard. Valencienncs ! , ' Lemailre. Hacharest . I .\slier et W. \ Calvavy et C'v I Friediander cl liK f .\layer cl .Aliiller. Berne j Schmid, Fiancke el Bologne Zanicliclli et C'v [ Ramlot. Bruxelles Mayolez. (Falk. i^ Haimann. i Ranislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcigliion, Bell ci C" Christiania Cammernieyer. Constantinopli:. . F^orenlz et Keil. Copenliague HOsl et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. / Cherbuliez. Genève | Georg. [ Stapelmohr. La Haye Bclinfanle frères. I Benda. / Payol. Barlh. Londres Luxembourg Milan . .Xeiv-Vork. Lausanne- Leipzig.. Liège. Brockliaus. Lorenlz. Max Riibe. Twielmeyer. Brandi. Gnusé. chez iMcssieurs : I Oulau. I Nuit. V. Bûck. Fuenlès cl Capde- ville. Librairie Gulcn - Madrid ■ berg. Gonzalcs c hijos. Vravedra. !•■. Fé. ( Diimolard frères. I llœpli. Moscou Gaulier. J l'\irclieim. Xaples Marghicri di Gius. [ Pellcrano. j Chrislern. { W'cslernianu. Odessa Rousseau. Oxford Parker cl C". Falerme Cl.iuscn. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. 1 Uocca frères. Borne ) , 1 . ^.. ( Loeschcret C". Botterdam Krauicrs et lils. Stockholm Samsun et Wallin. ^ Librairie Française. I Wolff. i Bocca frères. ) Brero. Clausen. RoscnbcrgctScllicr. Varsovie'. Gebelhner et Woiff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Ziirich Meycr et Zeller. S'-Petersbourg . . Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— 1 i" Janvier 1866 à 3t Décembre 18S0.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parXLM. A. OEnacsel .\.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni les iNiélcs, par M. Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rile du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daos la digestion des matières usscs, par M. Claude Bermaro. Volume in-4*, ^'^'^'^ ^2 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ur le concours de i853, et puis remise pourcclui de i856, savoir : ■< Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- Nientaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature de." rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bromn. In-4*, avec 27 planches; 1861... 15 fr. môme Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. Son 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Mai. LES SECRÉTAIRES PERPÉTHEIiS . TOME CXI. N^ 10 (8 Septembre 1890 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, [VIPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai aes Grands-Augusiiiis, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, 1 Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1873. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Acatlémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a l^ pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1^' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des INIémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'oljjct de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AuTiCLE 2. — Impression des travaux- des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I-es Membres qui |)résentent ces. Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- ■^ ciel le de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le titre seul du 3Iémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs^ il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante ,< Lj K 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. » septcn.l.rc. I«90.) 3IEM0111ES ET COMMUNICATIOIVS OFS MEMItllES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PilgO M. P. SciiuTZEXBEHOKir. - Sur un sulfu- rarhure de plaline .v)i M. Lecoq dk UoisnAUDHAN. — Nouvelles leclierclies sur hi giuloline de M. de Ma- rignnc 'ii| i M. l). Cor.i.AHON adresse à l'Académie un résumé d'une Note qu'il a publiée rceem- ment, sur une trombe d'eau ascendanlc.. 'ij"! CORRESPONDAIVCE. Al. L. Lecobnu. — Sur une propriété des systèmes de forces qui admettent uu poten- tiel M. P. iMiQUEL. — Sur le ferment soluble de l'urée M. L. ViALLEToN. — Développement post- embryonnaire du rein de r.\mmocéte M. S. Caldkron. — Sur les modifications des roches ophitiques de Moron (pro- vince de Séville) M. BÉzirn. — Sur un gisement carbonifère. de l'étage de Visé, reconnu à Ouenon, en Saint-.\ubin-d'Aubigné (Ille-ct-Vilainc). . M. WiKT. — Reprise actuelle d'activité du Vésuve M. l'abbé Bourgeat. — Note complémcn- BULLETIN BIBLIOGliVPHIQUE 3i|5 ■n)9 ',0.1 taire sur le prolongement en Suisse de la Icmpètc du 19 aoiU M. lÎEY DE MuiiANDK adrcssc une Note sur les causes auxquelles on peut attribuer la production du tourbillon qui a ravagé Saint-Claude " M. DE LA .Ieuxe.sse adresse une Note inti- tulée « De l'emploi généralise du sca- phandre 11 iM. Stanislas Bertuaxd adresse une .Note relative au traitement des plaies péné- trantes des articulations, par la glycérine. M. l'abbé Fortin adresse deux nouvelles Lettres concernant les taches solaires et leurs relations avec les orages I"7 ''!"/ PARIS. — IMPRIMKKIE GAUTHIKR-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslias, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHLER- VILT.AUS ET FILS. Quai (les Grands-Augiislins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4'. Deux Tables, l'une par cidre alphabétique de matières, l'autre par ordre alpliabcliquo de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Cabniincniriit est fixé iiiii\i ijii'il .mit : Paris ; 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de posio extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, L'iine.. inçoii- liitrdcauX' /.'l'ifii-es. Uiesl. clicz Messieurs : Michel et Médan. I Gaviuilt Sl-l-ayer. / Jniii- f Maycr el Millier. Ijgi-iig t Schmid, ('"rancke c / C"*. Bologne . . Zanichelli el C" . Ramiol. Bruxelles Mayolez. ( Kalk. ( Haiinann. ( Ranislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BelletC" Christiania Cammerineycr.- Constantinople. . T.orentz el Keil. Copenhague Hiisl el fils. Florence Lœscher cl Sécher. Gand Hosie. Gènes Bcufr - / Cherbuliez. Genève j Geoig. ( Slapelinohr. La Haye Bclinfanle frères. \ Beuda. / Payol. Barlh. Brockliaus. Leipzig.. . / Lorcntz. Max Itubc. Twielnicycr. \ Brandt. ' Gnusé. Lausanne. Londres . . . Luxenibouri .Madrid ... Milan yVeiv- York. Liège. chez Messieurs : t Diihui. I Nutl. V. Buck. Fiientés el Capde- ville. Librairie Gulcn - 4)erg. Gonzalés e liijos. Vravedra. I F. I^c. ( Diimolard frcrcs. ' lloepli. Moscou Gaiilicr. ; Fuiclieiiii. Naples ' Murghieri di Glus. ( Pclleraito. Chrislcrn. W^csteniiann, Odessa Bniisscaii. Oxjord Parker cl C* l'itlerme Cl.iusen. ~ Porto M.igalliaés. Prague lîivnac. Rio-Janeiro Garnier. 1 Uofca frères. ' Loeschcr cl G'*. Botterdam Krarncrs cl (ils. StocAholm Sauison et Wallin. \ Librairie Française. / Woiir. liocca frères. ) Brcro. \ Claiisen. ' Roscnlierg cl Sellier. yarsûvic Gebellnier et WolU. \'érone Drucker. Frick. Gerold el C". Ziirich Mcyer el Zeller. Borne . S'-Pclersbourg. . Turin. Vienne. l TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«' à 31. — (3 .VoiH i8j5 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier j85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Voliimo in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par. MM. A. DEaaÈsel A.-J.-J. SoLitn. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les omcles, par M. IIaxse:*. - Mémoire sur le Pancréas et sur le ruic du suc pancréatique dans les pliéaomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Tasses, par M. Claude Bcrkard. Volume in-4', ''^'<ïc Zt planches ; i8j6 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers iuleslinaux, par M. P.-J. Van Bbmedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences IL le concours de i853, el puis remlic pour celui de i$56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- Micntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultauée. — Rechercher la nature le rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique cl ses états antérieurs », par M. le Professeur linoN.N. In-4'', avec 27 planches; i86i... 15 fr. A II même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PA« ]»IM. liES SÉCRÉTAI RÎÉS PERPÉTUE1.S. .^-TOME CXI. NM1 (15 Septembre 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai (ios Grands-A'ignsiins. 54. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2A mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes j!rér.cntés par des savants étrangers à l'Académie. CMiaquc cahier ou numéro dos Comptes rendus a (8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a (IcuK voliuïies par année. AuTicLt 1^'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. I^es communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a élé lemise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o jiages accordées à chaque Membre. Les Programmes des prix proposés par l'Acadcii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les lia|^ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Nolices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des j/crsonnc qui ne sont pas Membres ou Corresj)ondants de l'Aca^ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou flim ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. l!^ Membre qui fait la présentation est toujours nommé: mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonj pour les articles ordinaires de la correspondance oiïi- cielle de l'Académie. Article 3. ^ Le boa à tirer de chaque Membre doit être remis iv l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, l« Les Rapports et Inslruciions demandés par le Gou- j jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps. vernement sont mijjruiies en entier Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rvndu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — l'iancheset tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-i discussions verbales qiu s'élèvent dans le soin de j leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont |)ris part désirent cpi'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à rAcadémic avant ilc les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjndicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Rèiîlemenf. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les., déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante ] N" M. TAHLE DES ARTICLES. (Séance d.. lo septembre 1890.) RIEMOIRES ET COMMUNICAÏIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'.vCSMMIE. M. Lecoq de BoisiîAUDiiAN. — Sur l'éqnivalenl de la galiiie. 409 RIEMOIRES PRESENTES. Pages. M. le .Ministre du Commerce transmet un hydro-alcoomètre qui lui a été adressé par M. J. Buffard '(H M. Ermi: Genglaiiie adresse un Mémoii'e « Sur l'emploi de la silène cl des résona- teurs pour les signaux acoustiques )'... . 4'' .M. F. Delastelle adresse un Mémoire in- titulé : « Contribution à la théorie des Pages. équations algébriques •• 4 ' ■ M. G. Vallet adi-esse un Mémoire « Sur quelques procédés nouveaux à employer contre les explosions de grisou ».; 4'- M. Pigeon adresse deux Notes « Sur les effcls nuisibles de la vaccination » et « Sur les marques consécutives à la variole chezjles vaccinés et les non vaccinés » .. \\a CORRE SPOND ANGE . M. G. BiGOURDAN. — Observations de la nou- velle planète Charlois, faites à l'observa- tùire de Paris (équalorial de la tour de l'Ouest ) .. ^. M. G. Kayet. — Observations de la comète Denning ( iSgo, juillet 23), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux, par M.M. G. flaret, Picart et Courly... i\. Tacchini. — Phénomènes solaires obser- vés pendant le premier semestre de l'année 1890 P. Dexza. — Les étoiles filantes du 9-1 1 août iSyo, observées en Italie 4'*' .M. L. Gauthie». -— La trombe-cyclone du 19 août rSgo 4 ' " M. Cii.-V. Zexger. — Les orages du mois î3 ■|''l d'août 1S90 et la période solaire JL .\. Combes. -- Sur l'éther acétique du diacéty Icarbinol M. SÉRL'LLAs. - Sur VIsonandra Percha ou 1. Gutta M. L. Ravaz. - Recherches sur le boutu- rage de la Vigne MM. Dumoulix-Froment et Doignon rappel- lent deux applications du gyroscope ù la direction des navires .M. J[atiiieu Plessy adresse une Note recti- ficative sur sa Communication du 24 aoiit 1890 M. G.-.\. Le Koy adresse une Note « Sur l'analyse volumétrique des chlorures de soufre >i 4j6 ,',28 4-39 Bl'LLETI.N BIBLIOGR.iPHIQVE [29 PARIS. — LMPIUMERIE GAUTHIER-VILL.ARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. Oi» souscrit à l'aris, chez GÂUTMIER- VILl.AllS liT FILS. Quai (les Grands-Auguslins, n" 5,j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissonl ro.^'ulioruiij.ii io Diimnche. Ils for;iio;iL, à la '^in,de l'an 160, deux volmnrs in-i". Doux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabiliquo ds nom-; d"Autoiir=, lenniuui chaïuB volume L'abonneinoiit est auuuel el part du 1"^ janvier. 7,e /iri.c (le Vdboniienu ni est fî.vv idii.si ifu'd .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Cuion postale ; 34 fr. — Autres |)ays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, li'" Michel cl Mfd.ifi. 1 Gavaull SL-Lager. \li:^,r ' JiniriUin. ( Kull. I ■II., -IIS Ilccqucl-IJccol)ei'l. 1 Gcniiuiii clljrassin. ° ( Laclicseei Dulbeau. baj'onne Jértmic. Uesaiiçon I>ii;i|uard. Avrui\l. iCliaumas. Bordeaux , ... 1 \ iiicenl. ( Mullur (G.). Ui/uij'es :. Diiviil ILcfouiiiicr. V. Hulicl. J. Kt)bcit. V Uzel Caioir. ( nl.issir. '^hainbéry l'ci-riii. Iicrbottrg Henry. I lîii'.j-ise.iu. icrmoiU-lcrr... ( Itiljiiu-Collaye. . Lainarclic. Uijuii Kdlcl. .^ ( Uaiiiidol. ,, i Lauveiial. Douai ■ „ . . ' Crcpiii. Grenoble » ''"^*^- ( Gratier. La tioclielle Hobin. , ,, i liouidigiion. Le Havre ! ° ! Uombre. lîupitcau. l->lle tclcbvre. ' Qiiané. clic/. .Messieurs : I Gosse. LoriciU ,1 .. 1 ' Bcaud. 1 Georg. I.ron Mt'i;rcl. j Paliid. Vilte cl l'ériisscl. .Marseille Mill,,.i 1. Montpellier Moulins Marliiil t'iace. I Sordoillcl. Nancy ' Grosjeari-Maupln. ( Sidol frères. i Loiscau. Nantes . 1 ,,„. ,, . ( M"" VeJoppe. \ Uarma. ' Visconli el G'*. Aimes Thibaud. Orléans Luzcray. . . ( Blanchler. foUiers ! ,^ , I Dniineaud. Rennes 1^1 i lion et Hervé. liochefort Uouclioron - Itossi - i Laiii:lois. fënol. Bouen , . ■ . ( Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. ». . ( lîaslide. Toulon ,, ., ^ , \ Gimcl. Toulouse , ,, . ' I rival. ISoissclier. Tours l'crical. ' Suppligcon. ,, , ■ * Giard. Valenctcnncs i , ' Loniaili'c. .•Ihv, ^l(■s-ic^lrs : .Inistcrclani ,. ., „ , ' I'ciUL';iia Caai'cli'-'i Athènes Willicrî;. [ri (. -. , \ Vcrdjï;iier. Harcelmie ' . / Piugel. \slicr el Ci'. , ,. \ Calvarv et C'-. hcrltit - , , l'nedlandcr el liU. ' .Mayer cl .Millier. Ijgrne ' Scliniid, JM-anckc ci I G' . liologne Zaïiicliclli et C". Ramlot. Bruxelles Mayolez. ( Fall». 1 HaiDiaiin. liucnareH ,, ( Uanislcanu. Budapest Kiliaii. Cambridge Oclglilon, IJelIclC» Christiania Cainmeriiicyer. Constanlinople. . Lorenlz el Keil. Copenhague IliJsl el fils. Florence Lœsclier ei Seeber. Gand Hoste. Gênes Benf. , Clierbiiliez. Genève ■ Gcori;. ! Slapcimolir. La Haye Bclinfaïue frères. I Bciula. Lausanne „ / Payol. Barlli. Brockliaus. l^eipzig ' Lorenlz. i iMa\ liiibe. Twiclmeycr. , Brandi. Liège , ,, rlic/ .Messieurs : , , 1 Oiilau. Londres i ., ( ^nll. Luxembourg, .. \. IliicK. I"hciiICî 01 Capde xille. Lilirairic Giiuii - .Madrid . .^^ < berg. Gonzutès c tiijos. V rave lira. r. Ko. ,.., i I)uniolar; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: .Mémoire sur ijucliiues points de la Physiologie des .Vignes, par .M .M. A. DKnoKsel .\.-J.-J. Soi.ier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenlles 'incles, par M. IIanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrcmenrdaas la digeslioa des matières ._' .isses, par M. Claude Bichnabd. Volume in-jj*, avec Sa planclies; i8j6 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Bbsuori. — liissai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, cl puis remise piurcclui de i836, savoir : « Étudier les lois delà dislribulion des corps organisés fossiles dans les différents terrains sèdi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — ^Discuter la question de leur apparition ou de leur ilisparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • de» rapports qui existent entre l'état acluel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Biionn. In-4°, avec 27 planches; i8tii... 15 fr. A la mômo Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. 1890 003J0I j SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. i,ES SECRÉTAIRES PERP£TIEI.S. T03IE CXI. N° 12 (22 Septembre 1890). y PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ^^uai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2,4 mai 1875. 1 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes l)rc:.cntés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'js Comptes rendus a '|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. H V a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus () liages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont cpi'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse nu d'un ré- A sunié qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni j tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lr | Membre qui fait la présentation est toujours nommé; ^ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonl , écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance olli- - a ix Secrétaires. ^ , cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 3o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports etinstruclions demandés par le Gou- vernement sont im])rimés en entier. Los extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. ~ Un Correspondant de l'Académie ne peut douner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant tie les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ;-fautc d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé an Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas tIe planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-r. teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article'5-. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi l'impression de chaque volume Les Secrétaires sont chargés de rexéculum du pré^ i I sent Règlement Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de !<• déposer au Secrétariat au plus lard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant* N" 12. ' TABLE DES ARTICLES. (Séance du 22 septembre 1890.) I ftlEMOlUES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. l'agcs. M. J. Jaxssen. — Coniplc iCEidu d'une .Tscen- siriii scientifique au mont Blanc \'i\ M. A. C.ULEY. — Sur l'équation modulaire Pages. pour la transformation de l'ordre ci '1Î7 M. LiAXiEi. CoLLADON. — Sur une trombe d'eau ascendante f/i<) aiEMOIRES PRESENTES. .M. Delaurikr adresse une nouvelle Note relative ;\ ses procédés pour empêcher les explosions de grisou ^'>i M. J. BurFARD adresse une nouvelle Noie relative à l'emploi de son hydro-alcoomètre, pourconstalcr la pui-cté des liqueurs alcoo- liques ^ j i M. Kauduin adressé une Étude sur la chlo- rose de la vigne 'i>' M. J. KETOURNAno adresse une Note relative à un nouveau système de machines loco- motives, actionnées par l'air comprimé.. . /, >! .M. l'abbé FoRiiN adresse trois nouvelles Notes, contenant diverses prévisions du temps '(,').! CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire REnrÉTUEL annonce à l'Académie la perle que la Science vient de faire dans la personne de M. F. Caso- rati, professeur à l'Université de Pavie.. M. F. Sy. — Observations de la nouvelle planète Charlois (29t}, faites A l'équatorial coude de l'observatoire d'.Vlger M. II. Le Chatelier. — Sur la résistance |j.j !,.r, électrique des métaux M. P.\UL Marciial. — Sur l'appareil excré- teur de quelques Crustacés décapodes. . . . M. Hexui Jumelle. — Induence comparée des anesthésiques sur l'assimilation et la transpiration chlorophylliennes .M. G. Trouvé rappelle que son gyroscope électrique remonte ù l'année iS6i Î>| ',:,s .'ilii .Vn . Bl'LlETI.N BIBLIOGBAPHIQUE .- /JGj Errata ,'(55 PARIS. — IMPRI.MERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLAKS ET FILS. Quai des Grands-Auguslins, n° 55. (-puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils formoiil, à la Gn de l'année, deux volumes iu-i" Ocui tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, torminant chaque volume. L'abonnement est anauel et part du i" janvier. ... Le prix île Cabontieiiiciu eit fixé ainsi qu il nul : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez .Messieurs : .Michel et Médan. Gavault Sl-Lager. Jourdan. I Ruir. .iriiiciis Hecquel-Uecubci't. ) Germain clGrassin. •^"°'-''* î Lachiisc ec Dolbeau. Oayonne Jér6mc. Besançon Jacquard. .\vrard. \ Cliauinas. 1 Vincent. Lorient. Lyon Bordeaux . /iourtes Urest. Muller (G.). Uavid. Lefuuruier. 1". Robert. I J. Kobert. V Uzel Caiulf. t Baér. ( Massif. Chanibcry Perrio. Cherbourg Henry. Ruusseau. ( Ribou-Collaje Lainarche. Dijon Uatel. ' Liaiiiidol. ) Lauverjal. I Crépm. 1 brevet. I Gratier. La tloclielle Robin. chez .Messieurs : ( Gosse. ( M"* Tcxier. (Beaud. Gcorg. . . < Mégret. jPalud. ' ( Ville cl Pérussel. Marseille Millaud. l ... 1 Calas. Montpellier , conlet. Moulins Martial Place. ' l' Sordoillet. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . cliez Messieurs : I Robbers. ' Fcikeina Caarcheii Alliénes Wilberg. [et 0". i Verdaguer. Barcelone ! _. ( Piagel. I .\slier cl C'V \ Calvary et O: I Frieillandcr et fils. ' Mayer el .Muller. Ijerne * Schmid, Francke ei Berlin Nancy • Grosjean-Maupin. I Sidot frères. ^'all tes ( Loiseau. ( .M" A'eloppé. \ Barma. ( Visconti el G'*. I C" Bologne Zaniclielli el C" ; Ramiot. Bruxelles ! Mayolez. I ( Falk. '\ Haimann. chez Messieurs : I Dulau. * Null. V. Buck. Fuenlés el Cap.! ville. Librairie GuLcii hcrg. Gonzalés e hijos. fVravedra. F. l'^c. 1 Uuniolard frérc^ Milan , ,, ,. Moscou Gaulicr. l'uiilioiin. Londres Luxembourg^ Madrid Bucharest . i! ' Ranisleanu. Cuen . Clermont-Ferr... Douai. . ■ Grenoble Le Havre. \ Bourdignon. ! Uon.bre. Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarrc. Nice Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. t Blanchier. foiliers „ , l Druineaud. Jiennet Plihon et Hervé. Jioche/ort Boucheron - Rossi - I 1 Langlois. [gnol. '"'>"'" I Lestringant. ' S'-Élienne Chevalier. I Baslide. / Rumèbe. I Gimei. ! Privai. . Uoisselier. Tours Pêricat. ' Suppllgcun. \ Giard. * Lcmailn*. Toulon Toulouse. ■ Valenciennes. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon. BellelC" Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorenlz et Keil. Copenhague Hôsl et fils. ! Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Slapelniohr. ]La Haye Belinfaiite frères. l Bcnda. Lausanne , „ ' Payol. ' Barlh. I Brockhaus. Leipzig • Lorenlz. J .Max RUbe. Twictmeyer. , Brandi. ' Gnusé. Lié" \aples. iMai;;hicii di Gms. ( Pcllrr.ino. i Cht'is:ern. \e>v-i orl: ; ,,. . I \\ cslcrnianri. Odessa Rousscaii. \ Ox/ord Parker el C". Palermc . Claiiscn. ■ Porto .Mag.ilhaès. ! Prague Rivnac. Jito-./aneiro Garnicr. ( tiocca frères. ' Loesrhcrel C". Rotterdam Kramers cl fils. , Stoct.liObn Sainson cl Wallin. , Librairie Française. [ WolIT. ' BoCia fréri-^ ) UreiK I Clauscn. ' Roseiibcrgcl Sillicr Varsovie Gcbetliner cl Wolll Vérone Dr4irkcr. , Krick. ' Gcrold el C" ZUrich Meycr el Zdler. Borne . S'-l'etersbourg. . Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I 3 .\oùt lii) a 3i Llccembre i8io. ) Voiuino in-4°: iSiJ. Prix 15 fr. ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. I 1" Janvier 1S6G à 3t Décembre tSSo 1 Volume in-î"; 1889. Prix 15 fr. l'onics l"a 31. Tuiiics 32 à 61. Tome- 62 à 91 SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 1 ome I : Mémoire sur quelques poinu de la Pliysiologie des .\lgues, par .MM. .\. OsRBEsel A.-J.-J. Souie». — iMéinoire sur le Calcul des Perturbations qu eproaveni les Conicics, par M.I1*sse>. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle .liiiuc pancréatique daosles phénomèneidigeslifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Clacoe Btas.iao. Volume in-4', avec ii planches; iS'jO 15 ir. Tome 11 : Mémoire sur les vers iuicstinaux, par .M. P.-J. V.in BExtutt. — liisai d'une réponse i la queslioa de Prix proposée on i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, el puis remise pjurcelui de i8J6, savoir : ■< Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrain» sédi- • menlaires, suivant Tordre de leur superpn-ition. — Discuter la quîstionde leurappaiilion ou de leur dispariliou successive ou simultanée.— Rechercher la nature . de» rapporU qui exislenl eutre réutactuei du régne organique cl ses états antérieurs •, par M. le Professeur Broxs. In-J», avec 37 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». 1890 d^'^9 SECOND SExMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉXrELS. TOME CXI. NMo (29 Septembre 1890) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, I.\4PRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉilIB DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55, 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des q.3 juin 1862 et a^ mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ! Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de | sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés j)ar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'is Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, j pour les articles ordinaires de la correspondance olïi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o jjages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par | actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au | vaut, etinis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le titre seul du ^lémoire est inséré dans \eCompte rendu Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |)lus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- discussions verbales qui s'élèvent dans' le sein de i t^urs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont | les Instructions demandés par le Gouvernement. pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, dos Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. J/impression de ces Notes ne |)réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation i\e^-Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante N" 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 septembre i890.) ME3I0IRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBliKS ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. \a\ TieOIIem fait hommage à l'Académie (le la ■>' édition de son « Traité de Bota- ni.juc » '^r,- M. M.vscAnT présente à l'Académie le i" Vo- lume des» Annalcsdu Bureau central mé- téorologique », pour iSS.S (Mémoires)... '|('7 M. Cu. Bouchard. — Théorie de la maladie infectieuse, de la guérison, de la vaccina- tioD et de l'immunité naturelle 4G- Pages. M. Berthelot. — Sur l'absorption de l'oxyde de carbone par la terre M. BEnTiiKi.oT. — Sur l'acétylène condensé par I effluve M. Lecou nE BoisBAUDRAX. — Spectre élec- trique du chlorure de gadolinium 4^2 M. Lecoq de BoiSBAUDRAN. — Sur l'équiva- lent des terbirics 4^4 MEMOIRES PRÉSENTÉS. .\I. Cil. Pdllak. — Sur une nouvelle lampe de sûreté pour les mines 4- M. L. .MnuNNY adresse une Note sur l'heure universelle ',- M. 3. l'EuociiE adresse j un Mémoire sur l'e.xcentricilé terrestre, au point de vue climatologique 4- CORRESPOIVDAIVCË. MM. G. Hayet, L PiCiRT et Couuty. — Observations des comètes Coggia (iSjuil- let iSgo) et Denning (23 juillet 1S90), fai- tes au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux .MM. CitAssAGNY et H. Adraiiam. — Kecher- ches de thermo-électricité M. R. Blanchard. — Sur un nouveau type de dermatomycose Bui.i.i;ti.\ bibi.iogrvphiqle. 47G ^79 M. R. DuROES. — Sur les propriétés des prin- cipes colorants naturels de la soie jaune et sur leur analogie avec celles de la carotine végétale M. E.-L. TnouVELOT. — Identité déstructure entre les éclairs et les décharges des ma- chines d'indu<:tion .M. H. Falcon adresse une Note « Sur l'en- néagone régulier » '. ■|0 'l8.-5 185 P.^RIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Augu.slins, 55. On souscrit à Paris, chez G.\UTH1ER- VILl.AUS ET FILS. Quai (les Grands-Auguslins, ii" 55. is 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisseiU rogiilièromenl la Dimanche. Ils furmoiU, à la f.n do l'année, deux voliinus in-4". Dcm o>, l'une par ordre alpliabéUque de malières, l'autre par ordre alpliabcLique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnomonl est auntial 'jrl du i" janvier. Le prix de Vnnenifnl est fij:é aiiisi iju il util : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. ■nbéry i"'S iiitrerr. clicz Messieurs : IMiclicl cl Médan. I Gavaull Sl-Lagcr. I JouiHJan. ( Uuir. lIcccpicL-Ucciiberl. ( Gcrni^iiii clGrassin. j Lacliéscei IJolbeau. Jérôme. Jacc|iiard. 1 Avraid. \ Chuutiias. \ Vincent. ( Muller (G.). IJavid. iLefouiiiiei. y. Kuljcrt. J. Itoberl. V Uzel Caiofif. tidàr. Massif, l'crriii. lleary. i Itoiisscati. Lorieiit. chez Messieurs : ( Gosse. ■ ■ ■ " ( M»'" Texier. I IJcaud. \ Georg. I.yon < .MégriU. JPalud. 1 Vitte cl l'crussel. Marseille iMillaud . [Montpellier ( Calas. ) Coulel. I Nantes [ Uibuu-Collaye. Lariiarchç. 'I - . j Hatcl. f Daiiiidol. \ Luuvcijal. ( Ciépin. i Urcvcl. I Gralier. kelle Uobin. 1 Bourdignon. ! Uonihrc. I Uu|iileau. • Lclebvrc. ' Quurrc. •te. Moulins Maniai Place. / Sordoillcl. Nancy \ Grosjean-Maupin. ' Sidot (rcres. ( Loiseaii. i jjm. Veloppé. \ Uarma. ^'"'"^ * Visconli el C'v Nîmes Thihaud. Orléans Lii/.cray. 1 Blaiichier. l'oitiers ' . ( Urniiicauu. Hennés Plilion cl Hervé. ItocUeforl Boucheron - Kossi - I Langlois. [gnol. Uoucn j , ( Lcstnnganl. S'-litienne Chevalier. t Baslidc. ( Ituuiébe. \ Gimel. i Privai. 1 Boisselicr. Tours ( Pérical. ' Suppllgeoii. \ Giard. ' Lcniailrc. Toulon. . . Toulouse.. l'aleiicicnnes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . clic/ Messieurs ( Robbcrs. Berlin. Berne Bucharest. I Feikcnia Caarchin Athènes VVilbcrg. [el C". „ , 1 Verdaguer. Barcelone _. Piagel. Asher el C''. Calvary el C'*. j Kricdlandcr el (ils. I Mayer et Muller. I Scliniid, Francke el I C-. Bologne Zaniclielli el C'*. Ramiol. Bruxelles ! Mayolez. ( Falk. ( Haimann. I Hanistcanu. Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, UellclC» Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorcnlz el Keil. Copenhague Hosl el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Ilosle. Gênes Beuf. iCherbuliez. Georg. Slapelniohr. La Haye Bcliafanle frères. i Bcnda. Lausanne i' ! Payol. . Barth. I Brockhaus. Leipzig ' Lorenlz. I Max Kiibe. ' T\vi<^tmt Londres . . . . Luxembourg ]lctdrid . . . . Milan . .Moscou. Naplcs. :\e>^'-l'urk. Odessa Oxford Palerme. Porto Prague i nio-Janeiro . Borne liollerdani. . Stockholm... S'-J'elersbourg. Turin . ' Varsovie- Vérone . . Liège. Twiclmeycr. f Brandi. \ Gnusé. Vienne. , Zdrich. chez Messieurs : L Dulau. i Nuit. V. Bûck. Fuenlés cl Capile ville. Librairie Guleii - berg. Gon/.alès e hijos. Vravedr.i. I''. l'-é. i Dnmolaid Ircrcs. \ llœpli. Gaulier. II*'urrheiiM. Mai'ghicri di Gins. Pellfi.iu). ( Chi-islcni. I Westcruianri Rousseau. Parker el i; • Clausen. Magalhacs. liivnac. GarnuT. , Uorca frères. / Loesclicrel C*. Kraniers el lils. Samson el Wall in ^ Librairie Fiançaise. ( Wolir. I Bucca frères. ) lirero (ChaiM'ii. Roseiibcrgcl Sellier. Gcbelhiicr el WolU. Drueker. j Frirk. \ Gerold el C". Aleycr el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Toiiios 1" à 31. — (3 Aoat i835 à 3i Doeembro i85o. ) Volume 'm-^'\ i853. Prix 15 fr. Tomos 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Uccembro i8C5.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91 — ( i" Janvior 18GG à 3i Décembro 1880.) Volume in-.'i''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : mel: Mcuioirc sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.\L A. DEimÈset A.-J.-J. Solibr.— Mémoire sur le Calcul des Perlurbation» qu'éprouvent les ■ts, par M.Haxsk.s.— .Mémoire sur le Pancréas el sur le rùlc du suc pancréatique dans les phéuoincnes digestifs, parliculiércinent dans la digoliou des inatiérei , par M. Clauuk Buinahu. Volume in-4°, avec 82 planches; i85G 15 fr. me H : Méuioire sur les vers ioteslinaux, par M. P.-J. Va.n Bbsbues. — Essai d'uaa réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i833, cl puis remise pjurcelui de i8J6, savoir : « liiudicr les lois delà dislribulion des corps organisés fossile» dans les dilférenis lerraio» sédi- laircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question do leur apparition ou de leur disparilioa successive ou siinullaaée. — Rechercher la nature i.ippurts qui existent enlre l'étal acluei du règne organique el ses étals anlérieurs ■, par M. le Professeur Bru.\n. In-4*, avec i-j planches; 1861... 15 fr Librairie les Mémoires do l'Académie des Sciences, et les Mémoires orésentés par divers Savants à l'Académie des Science». 3ô^. PAKIS. - LMPHIMERIE GAUTHIEK-VILLAKS ÎT FILS, Quai des Grands-Au^usiins, 55. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER -VILLÀHS ET FILS. Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Deouis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeul le Dimanche Ils forment,_à la f.n de l'année, deux volumes in-4°. Ucui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabcticp.e de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonne.neal est annuel et pan du i" janvier. , /r • > < -, ; ' Le prix de l abnniienirnt est Jixe ainsi qu il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel el Médan. A/xer A iigers . I Gavaull St-Lager. ' Jourilan. ( Kiiir. Ilecquel-Decoherl. Geiiiiain elGrassin. LachèsceLDolbeau. Bayoniie Jérôme. Kesançon Jacquard. ; Avrard. \ Chaumas. i Vincenl. [Muller (G.). Bourges David. ; Lefournier. F. Uobert. J. ISohert. V Ozel Caroff. Baer. Massif. Chambéry Perrin. Cherbourg Henry. Uousscau. ( Rihou-Collaye. I Laiiiarche. Uijoii j Kalel. ( Daiiiidot. Lorient. Lyon. Bordeaux ■ Brest. Ciien Ctermon t-Ferr. . . Montpellier^. cher. Messieurs : 1 Gosse. ( M"" lexier. Beaud. Georg. .Mégrel. Pahid. \ Ville cl Pérussel. Marseille Millaud. j Calas. ) Coulet. Moulins Marlial Place. (Sonloillct. Nancy ! Grosiean-Maupin. ( Sidol frères. Loi seau. M"° Vcloppé. j Barma. ^'"^^ I Visconli et G". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. I Blanchicr. Hoitiers ,, • , ( Druincauil. Hennés l'iihon el Hervé. Naii tes Douai- Grenoble Lauverjat. Crépin. Drevel. Gralier. La lloclielle... . . Hobin. Bourdignon. te Havre Lille.. Uoiiibre. Kopitcau. Lcfebvre. Quarré. Roctiefort Boucheron Lanslois. ftouen Kossi [gnol On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam Berlin. Berne Dacharest . Leslringant. S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. Toulon. -^ . . . Toulouse... ■ Tours.. Valenciennes ) lîunièbe. ( Gimct. ! Privât. lioisselicr. Péricat. Suppligcon. iGiard. ' : Lemallre. cJiez Mcs>ieufs : j Robbers. ( Feikciiia Caarchen Athènes Wilberg. [el C" ■i Verdai,'uer. Barcelone ! „. l Piagel. 1 .\shcr el C'. ) Calvary el C''. J Friedkmder cl fil- f Mayer et Muller. l Sclniiid, iM-ancke e; Bologne Zanichelli el C''. 1 Ramiot. Bruxelles ! Mayolez. ( Falk. Hainiann. Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelleU" Christiania Cammerincyer. Constantinople. . Loreniz et Keil. Copenhague Host et fds. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmolir. La Haye Beliufante frères. j Benda. \ Payot. Barlh. Brockhaus. Leipzig { Lorentz. Max Kube. Twielineycr. \ Brandi. I Gnusé. Londres Luxembourg . .Madrid Milan.. Moscou. N a pies . Nciv-iork. Odessa Oxford Pulerme Porto Prague ftio-Janeiro . Borne . Lausanne. Rotterdam . . . . Stockholm S'-Pétersbourg. Turi Varsovie. Vérone . . . Liège. Vienne. Zurich . chez Messieurs : ( Dulau. / Null. V. Bûck. I Fucnlés el Capde- l ville. 1 Librairie Gulen - Iberg. Gonzalcs e hijos. Vravedra. !■•. Fc. i Duniolard frères. ( Hocpli. Gautier. [ Furchcim. ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. ( Christcrn. ( Weslerniann. Rou.sseau. Parker el G'". Clauscn. Magalhaés. Rivnac. Garnier. ( Bocca frères. ( Loescher cl G". Kranicrs cl fils. Samson cl \\'allin. I Librairie l''iançaise. ( Wolir. ' Bocca frères. ) Brero. Clauscn. Rosciiberg cl Sel lier. Gebellincr el Wolff. Druckcr. Frick. Gerold el C". Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. — (3 Août i835 à |i Décembre i85o. ) Volume in-4"'; i853. Prix 15 fr. ^ i" Janvier i85; à 3i Décembre i865. ) Volume in-4'': 1870. Prix 15 fr. • (i" Janvier iSGt à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°;i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 32 à 61.- Tomes 62 à 91.- Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Al(ues, par MM. A. DKnoKsel A.-J.-J. SoutR. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni le» ùoniètcs, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le Me da suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, parliculiéremcnt dans la digestion des matières ;;rasses, par M. Ci.aui>e Bkiinabd. Volume in-4% avec 3i planclès; i856 15 ir. Tome XI : Mémoire sur les vers iuteslinaux, par M. P.-J. VaIi Bp.nei.kn. - lissai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i83.H, el puis remise p.mrcelui de i856, saUr : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- . mentaires, suivant l'ordre de leur superpositioQ. — Discuter liquestion de leur apparition ou de leur disparitioa successive ou simultanée. - Rechercher la nain . de.' rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Buonn. In-4% avec 2^ planches; 1861.. " "" rc 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des ScUces. et les Mémoires orésentés par divers Savants à l'Académie des Science». 3ô^^. 1890 SECOND SEMESTRE. 1890 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTITEES . TOME CXI W 13 (13 Octobre 1890). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRLVIEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Graads-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et aA mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d'is Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1'^' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent au j)lus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pr.ges par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. I^es Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoiies lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 Jiages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Ikneau. I/impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires slir l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanlT que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- \ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes) qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le. Membre qui fait la présentation est toujours nommél '• mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraits autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance ofli-, cielle de l'Académie. * Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rerais à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- * vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage ù part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. ' Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lej déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant I \ iT 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 13 octobre 1890.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DUS MI'MItltlîS HT DES COnilESrOXnANTS DIÎ F/ACAOlîMIR l'nges. M. TissKRAND. — Présentation du tome II fie son Traite de Mecniiicjtie celesie M. Daubiike fait liomm.igc de sa brocliuic intitulée : « La génération des minéraux métalliques, dans la pratique des mineurs du moyen âge. d'après le Bergbiiclilein ». M. .MmciiKZ. — Pj'ésentalion du cinquième 5if; Pages. fascicule du « liulletin du Comité interna- tional de la Carte du Ciel «. État d'avan- cement des travaux préparatoires M. Mouchez. — Sur une photographie de la nébuleuse de la Lyre, obtenue à l'Obser- •vatoire d'.Vlger .-)i(i NOMIiVAÏIOJXS. .MM. Cornu e»S.\RRAU sont désignés, comme devant être présentés par r.\cadémie à ]M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année 1S90-91 MÉMOIRES PRÉSENTES. M. ,\nisTim; Du.mont adresse une « Noie sur Paris port de mer, et le projet du canal maritime de Paris à Oic|>|ie " lit) M. G. François adresse une Note complé- mentaire sur son système de bateau sous- marin ■"'• CORRESPOrVDAIXCE. .M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de 'SX. Pr. de Lafille 5if) M. BAii.LAun. — Sur une épreuve photogra- phique obtenue après neuf heures de pose, obtenue à l'Observatoire de Toulouse 5i9 M. L. BiGouRDAX. — Observation de la comète d'Arresl (retrouvée par .M. Dar- nard. le 6 octobre 1890), faite à l'Observa- toire de Paris ( équatorial de la tour de l'Ouest) 5^1 .M. K. PETOT. — Sur les équations linéaires aux dérivées partielles 533 .\l. T. Aruyropoulos. — Vibrations d'un fil de platine maintenu incandescent par un courant électrique, sous l'influence des in- terruptions successives de ce courant 023 M. Raoul Varet. — Combinaisons du cya- nure de mercure avec les sels de lithium. M. II. Maleot. — Recherches sur les condi tions les plus convenables pour la prépa- ration en grand de la monoisobutylaminc. M. L. Bouveault. — Sur un procédé général de synthèse des nitriles et des éthers p-cétoniqucs M. ÉM. Boukquelot. — Sur la présence et la disparition du tréhalose dans les chagipi- gnons M. F. Guitel. — Sur le nerf latéral des Cycloptéridés M. G. Cuutel. — Recherches physiolo- giques sur les enveloppes florales M. A. DE Lapparent. — Sur les éruptions porphyriques de l'ile de Jersey jiG 536 'i2 Bulletin bibliographique. Ji4 PARIS - IMPRIMERIE OAUTHIER-VILL.VRS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Deouis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fm de l'année, deux volumes in-4». Doux Tables; l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. ^ ■■ ■ ^i -, •^ Le prix de l'abonnement est fixe ainsi qu il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. clicz Messieurs : Ageii Michel et Métian. I Gavaull Sl-Lagcr. ilKer l Jourdan. I Ruir. Amiens Hecquel-lJecnhcrt. Germain elGrassin. Lachèseei Dulbeau. lyonne Jérôme. isançon Jacquard. ; Avrard. \ Chaumas. j Vincent. (muIIui- (G.). Bourges David. / Lefourriicr. Lorienl. Lyon . liordeaux ■ Brest. Caen F. Kobert. J. liobert. V Uzel Caroff. Baër. Massif. Chambéry Hcrrin. Cherbourg Henry. Rousseau. ( Kibou-Collaje. iLaiiiarchc. Ratel. Damidol. Clerniont-Ferr.. Lauverjal. Ciépin. Drevel. Gratier. La Itochelle Robin. Bourdignon. Dombre. / Ropitcau. Lille < Lefcbire. ( Quai l'c. Douai. ■ . Grenoble La /loche Le Havre. cliez Messieurs : \ Gosse. ( M"' lexier. Beaud. Georg. l Mégret. Palud. ^~- Vitte et l'érussei. Marseille Millaud. i Calas. ^ Montpellier. ■• • ) Coulel. Moulins Martial Place. I / Sordoillel. i Nancy ! Grosjean-Maupin. 1 Sidol frères. ( Loiseau. ( M°° Veloppé. ( Barma. ( Visconti cl G". I Nîmes Thibaud. j Orléans Lu/.eray. \ Blanchier. ( Druineaud. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Ros^i ■ \ Langlois. [gnol ^''"«" iLeslringant. S'-Étienne Clievalier. j Bàslidc. \ liunièbe. j Gimet. ( Privât. I Boisselier. Tours J Pérical. ( Suppligcon. ( Giard. ' Leiuaître. Nantes . ' Nice. foitiers.. On souscrive l'Etranger, .Imsterdani. . Barcelone. chez. Messieui's : J Robbers. ( Keikeiiia Caarchcu Athènes Wilberg. [et G''. Vei-daguer. Piaget. [ Asiier et G'". \ Calvary et G'*. J Friediander el fil- ( Majer el Muiler. Sclunid, Krancke e C". Berlin . Berne ■ Toulon. . . Toulouse. Valenciennes. Bologne Zanichelli el G". 1 Ramiot. Bruxelles ! Mayolez. ( Falk. 1 Haiinann. Bucharest ■, „ » ,„ , ( Ranisleanu. Budapest^ Kilian. Cambridge Deighton, BelletG" Christiania Cammernicyer. Constantinople. . t.,orentz el Keil. Copenhague Host el fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. ÎCherbuliez. Georg. Slapelmohr. La Haye Belinfanle frères. ( Benda. / Payol. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig • Lorcntz. I Max Kiibe. Twietineycr. , Brandi. Liège I p.„,,,j Londres Luxembourg. Madrid .Milan . . .Mo.scuu Neiv-}'ork. Lausanne.. chez Messieurs : Dulau. Nuit. V. Buck. Fuentès el Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalès e liijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. Gautier. I ;' Furcheim. 1 Naples . ' Marghicri di Gius. I ( Pelleraiio. Chrislerii. Wcsleriiiann. Odessa Rousseau. Oxford l'arker el G". Palerme. . Clausen. Porto Magalhaès. Prague... Rivnac. Rio-Janeiro . . . ■' Garnier. Bocca frères. Locschcr el G'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Sauison el Wallin. ( Librairie Française. j WollT. i Bocca frères. Brero. Clausen. lîoseuhergcl Si.-lltcr. Varsovie Gebelhucr cl WoHT. Vérone Drucker. i Frick. I Gerold el C". ' Zurich Meyer cl Zeller. Rome . S'-Pétersbourg . Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes i»' à 31. — t,3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85t à 3i Décembre i865.) Volume in-^; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Deroès cl A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprou ven t le» Comètes, par M. Hanses.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude BERNAno. Volume in-4*, avec Si planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneuen. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de l856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossile» dans les différents terrains sédi- . mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nature . de^ rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4% avec 2^ planches; 1861... 16 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencei. ^tf^;? 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECKÉTAIRËS PEKPÉTtEIiS . TOME CXI. I\° 16 (20 Octobre 1890). ► OSKK PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Ouai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24. mai 1876. Les Comptes fendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 4S pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article l*"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par u n Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications vei'bales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant.'si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académio sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le*^ Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas tle planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante N" 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 octobre 1890.) MEMOIUES ET COaiMUNICATIONS ORS MEMBUES ET DES COnHESPONOANTS DE L'ACADÉMIE. M. II. Rksal. Ktiide du mouvement d'un double cône paraissant remonter, quoique descendant, sur un plan incliné iM. .\. TiiFori.. — Note sur des éclairs allant Pages. I Pages. à la rencontre l'un de l'autre .'i.î^-i M. .VoAliDU fait hommage de la sixième et 5^7 dernière Partie de son travail intitulé /"i// I Alsfei-nes Systeinali/. '>'<'• aiEMOIRES PRESENTES. M. A. Arn.vldeau adresse la description et les dessins d'un pcson à fil à plomb et d'uni balance roulante, pour remplacer, dans les pesées usuelles, les pesons et les balances à ressort CORRESPOND AIVCE. m. G. Kayet. — Observations de la comète Brooks (ig mars i8i)o), faites au grand équatorial de l'Observatoire de Bordeaux, par .MM. G. liayet, L. Picarl cl Courly. 555 M. lî. Hadac. — Uemarque relalive à une cause de variations des latitudes ôjiS iM. A. Gaillot. — Sur les variations con- statées dans les observations de la latitude d'un même lieu jâf) M. Deslandres. — Organisation des re- cherches spectroscopiques avec le grand télescope de l'Observatoire de Paris 5()2 M. J. FEXYr. — Deux protubérances solaires, observées à l'Observatoire de Haynald, à Kalocsa { Hongrie ) ! 564 M. Lelieuvue. — Sur certaines classes de surfaces .-. 568 M. II. .Moiss.iN'. — Recherches sur l'équiva- BlLLETIN BlBI.IOGa,\PHIQUE 58^ lent du lluor M. L. IioiiVE.\ULT. — .Vction des aminés aromatiques et de la phényihydrazine sur les nitriles ^-cétoniques MM. L. Roûs et E. Thomas. — Sur le mode de combinaison de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés et sur une méthode d'a- nalyse permettant de dilTérencicr le plâ- trage, de l'acidification par l'acide sulfu- rique M. E. BoiJKyuELOT. — Les matièrcs-*ncrées chez les champignons M. Paul Marchai.. — Sur l'appareil excré- teur de la Langouste, de la Gébie et du Crangon M. Paul Pelseneer. — Sur la conformation primitive du rein des Pélécypodes 5iH 583 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS Quai des Grands-.\ugustins, 55. ST FILS, On souscrit à Paris, chez GAUTHIEIL- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, n" 55. ais 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Gn de l'année, deux volumes in-4°. Ueui T-, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est auiiual e't ûa i" janvier. "^ Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. ~ Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. —'Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en Micliel cl Médan. iCavaull St-Lagcr. Jourdan. Iliiir. miens llecquel-Decgbert. j Germain etGrassin. ^"Se>'^ I LachéseelDoIbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Avrard. ) Chaumas. I Vincent. , nlulici- (G.). Bourges David. / Lefouiiiier. Bordeaux. Brest. Caen. F. Robert. I J. Kobert. . V Uzel Caroff. Baër. Massif. Chanibéry Perrin. Cherbourg Henry. „, „ i Rousseau. Clermont-Ferr... ) Ribou-Collaje. iLamarche. Ralel. Damidot. Douai. Grenoble ■ Lauverjat. Crépin. Drevel. Gralier. La Itochelle Robin. , „ l Bourdignon. Le Havre „ , " \ Uombre. I Ropiteau. Lille j Lclcbyre. 1 Quarrc. Lorient. Montpellier Nantes Nice. foitiers. Rouen. cliez Messieurs : j Gosse. ( iM»« Texier. Beaud. Georg. Lyon < .Mégret. iPalud. l Vitte cl Pérussel. Marseille Millaud. ( Calas. I Goulet. Afoulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy J Grosjean -Maupin. ( Sirlot frères. Loiscau. M"" Veloppé. I, Barma. i Visconli et G'". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. j Blanchier. ; Druineaud. Hennés Plilion et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - Langlois. [gnol. Lestringant. S'-Étienne Clievalier. „ , i Bastide. Toulon i ,, ., ( Runiebe. „ , i Gimet. Toulouse „ . . ( Privât. ( Boisselicr. Tours j Pcricat. ( Suppligcon. ,, , . ( Giard. Valenciennes , ( Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Barcelone.. Berlin. Bucharest . chez Messieurs : Robbers. Feikema Caarchen Athènes Wilberg. [et G'*. Verdaguer. Piaget. ( Asher et G'*. 1 Galvary et G'*. Friediander et fils Mayer et Millier. jjerne \ Sclimid> Francke ei Bologne Zanicbelli et G''. iRamlot. Mayolez. Falk. ( Haimann. I Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hôstet.fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. iGherbuliez. Georg. Stapelinohr. La Haye Bclinfante frères. l' Benda. \ Payol. Barlh. Brockhaus. Leipzig • f^orentz. I Ma.\ Rûbc. I ' Lausanne.. Liège. \ Twietmeycr. \ Brandt. ! Gnusé. Londres Luxembourg . .Madrid . Neiv-York. chez Messieurs : ( Dulau. i Nutl. V. Biick. Fuenlès et Capde- ville. Librairie Guten - berg. 1 Gonzalès e hijos. I Vravcdra. 1 F. Fé. .,,, 1 Dumolard frères. Mdan ( Ilœpli. Moscou Gautier. Fiirchcim. Naples J Marghieri di Gius. Pcllcrano. Ghrislern. Wcslermaiin Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". Palerme Glausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. liio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. j Loeschcrct G'" Rotterdam Kramers et lils. Stockholm Samson et W.iilin. ^ Librairie Française. ( Wolff. Bocca frères. Brcro. Glausen. RosenbergetSellicr. Varsovie Gebetbner et Wolff. Vérone Drucker. „. ( Frick. Vienne ! „ , , . „,. ( Gerold et G". Ziirich Mcyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbourg . ■ Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l«f à31. — (3 Août i835 à 3i Décombro i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i8t)5.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( 1" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.M. A. DEnoEsct A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent lei Gamètes, par M. ILinsen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude BeiiNAFtD. Volume in-4*, 3.vec 3« planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences puur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • inenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature ■ le.« rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par AL le Professeur Bhonx. In-4°, avec 3^ planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. i Jû^i^f. f 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MUI. liES SECRÉTAIRES PERrÉTUEIiS. TOME CXI. NM7 (27 Octobre 1890) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEUUS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS, Adopte dans les sé.oxes des 23 juix 1862 et 2^ mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de Les Programmes des prix proposés par l'Académie Académie se composent des extraits des tra"\"aux de sont iriiprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéit» des Comptes rendus a , S pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros comjX)sent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à F Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent èti'e l'objet d'une analyse ou d'un ré- ouparun Associé étrangerdelAcadémie comprennent gumé qui ne dépasse pas 3 pages. au plus 6 pa^es par numéro. "* t at 1 • • ^ » -»r- ■^ r ^ r Lps Membres qui présentent ces Mémoires sont Un Membre de l'Académie ne peut donner aux ^^^,5 ^e les réduire au nombre de pages requis. Le omptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite |îar leur auteur a été remise, séance tenante. aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque ^Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. Té Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renAoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui «'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les 3Icmbres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommsTires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les '■mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne léjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'impression de chaque volume, iire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- moires sur l'objet de leur discussion. sent Règlement. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le GouvernemenL Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après I/es Savants étrangers à 1 Académie qni désirent iaire présenter leors Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer an Secrétariat an plus lard le Samedi qui précède U séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante K 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 octobre 1890.) MEMOIRES LUS. Pages. M. PEtiBOTix. — Obserralions de la planète Vénus à rOb«crvaloire de Nice ip- M. le D" L.\VArx donne lecture d'une Note Pages. portant pour tilre : - Des modifications physiologiques que subissent les bruits do cœur du fœtus pendant racconchemeat». j)i .MEMOIRES PRESEXTES. M. .\LFn£D BAsrx adresse un Mémoire sur les divers moyens qui ont été proposés par lai pour éviter les collisions en mer $91 M. Exile c'Anins adresse une Noie intitulée. « Destruction du phylloxéra, des saute- relles, etc., par une atmosphère insecticide ou par des sai surchauffés • .'(^î H. Léon Daille adresse une .Vote sur le grisou CORRESPO\DAXCE. .M. le Ministre de l'Ixstrcctios pcbuûce transmet une lettre de M. le Ministre des Finances, invitant l'Académie à désigner deux de ses Membres pour faire partie de la Commission de contnjle de la circula- tion monétaire Ô92 M. le MreisTRE de L'fctsTRCcrtos PtiBiiorE consulte l'Académie sur la question de savoir si^ tout en maintenant l'Observa- toire de Paris, il n'y aurait pas lien de lui créer one succursale aux environs 393 M. le Ministre Dr Comîierce, de l'Indus- trie ET des Colonies invite l'.Vcadémie à lui présenter une liste de candidats pour deux chaires créées au Conservatoire natio- nal des Art' et Métiers : i' chaire de Métal- lurgie et du travail des métaux: 2' chaire d'Electricité industrielle 5e méridien neutre de Jéru- salem-Nyanza] pnjposé par l'Italie p-jur fixer l'heure universelle, déterminé par sa distance horaire à cent vinst observa- toires. - . ~ Sù: M. \v. MixET. — Éleclrolyse par fusion ignée du fluorure d'aluminium 6o> M. \. Berg. — Sur les amylamines 606 Mil. OcEXC et Lejars. — Les artères el les. veines des nerfs «'vmi M. Abèl Dctartre. — Sur les cbanfements de couleur chez la grenouille commune ( Bana escuUnta ) 61 .) M. Ch. Coxiejeas. — Snr l'anlotomie chez la sauterelle et le lézard 611 M. PRiuiErs. — La pourriture do cœnr de la betterave Gi4 M. A.-F. NociÈs. — Mouvements sismiques du Chili: tremblements du 33 mai ■$90.. Gi4 M. J. Taoci.ET. — Expériences sur la sédi- mentation ■ <3i9 M. .\. Badocreac. — Théorie de la sédimen- tation 6ji M. Igxaz Faccbs adresse aoe Note sur une nouvelle solution de l'équation générale du troisième dearê 6jj PARIS. — IMPRIMERIE G.VUTHIER-VILLARS ET RLS, Quai des Grands-Augasiins, Ï3. f On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS. Quai (les Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la &n de l'année, deux volumes in-4°. Deux tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. , L'abonnement est annuel îl part du i" janvier. . , , . Le i>rix lie l^aboniieiiient est fixe ainsi qu il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ■1 Michel el Médan. ÎGavaull St-Lager. Jourdan. Kuiï. i /,! tt'iis Hecquel-Decoberl. i Germain elGrassin. •LachèseelDolbcau. Iiaronne Jér6me. Besançon Jacquard. I Avrard. j Chaumas. j Vincent. (Muller (G.). Bourges David. ( L.efournier. clicz Messieurs Lyon. \ Bordeaux. Brest Caen F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroir. Baër. Massif. rnbéry. ....... . Perrin. I bourg Henry. ) Rousseau. / Ribou-Collaye. , Lamarche. ' Naii tes ' Nice. . - 'lermont-Ferr.. Douai. ■ . . Grenoble Ralel. Daniidot. Lauverjat. Crépin. Drevèl. Gralier. ia llochellc Robin. I Bourdignon. Le ll'ivre \ Dombre. Lille. Ropileau. Lelebyrc. Quarrc. j Gosse. /■°''«'" (M- Texier. (Beaud. Georg. .Mégret. Pafud. Ville cl Pérussel. Marseille Millaud. k Calas. Montpellier ) c.ou\a. I Moulins Marlial Place. / Soi'doiliel. t Kancy 1 Grosjean-Maupin. I ( Sidot frères. ( Loiseau. ( M°" Veloppé. \ liarma. \ Visconti et G'*. Nîmes Tliibaud. Orléans Luzeray. i niaiichier. foiliers , ,, , I Uriimcaud. Itennes Plihon el Hervé. liochefort Boucheron - Rossi - Langlois. [gnol Lestringant. S'-Étienne Chevalier. \ Baslide. ) P.urnèbe. ^ Gimet. ' ( Privât. ; Boisselier. Tours J Pcrical. j ( Suppligeon. ] „ , . \ Giard. I Valenciennes ! , ( Lcniailre. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. clicz Messieurs ( Hobbers. Barcelone. ■ Berlin. Bucharest. Rouen. S'-Élie Toulon . . . Toulouse. I l'eikerna Caarcheii Athènes Wilberg. [el C''. 1 Verdaguer. ( Piagel. i .\slier el C'*. 1 Calvary el C'*. 1 Friediandcr et fils.- f Mayer el Millier. „^ „„ ( Schniid, Fiancke el xjc/ ne j pj^ Bologne Zanichclli el C'*. iRamlot. Mayolez. Falk. ( Haimann. i Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Ucightoii, BellelC" Christiania Cammermcyer. Constantinople. . I/Orenlz el Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœschcr et Sceber. Gand Hosle. Gènes Beuf. !■ Cherbulicz. Georg. Slapelniohr. La Haye Belinfanle frères. 1 licnda. Lausanne ( Payol. Barth. l Broclihaus. Leipzig • Lorentz. J Max Rube. ', Twictnioyer. t Brandi. / Gnusé. Londres Luxembourg .Madrid .Milan Liège. chez Messieurs : Dulau. Null. V. Buck. Fuentès el Gapde- ville. Librairie Gulen - bcrg. Gonzalès e liijos. Vravedra. F. Fé. \ Dumolard frères. I ( Ilœpli. Moscou Gautier. j l'urchcini. Naples ' Marghieri di Gius. ' Pcllcrano. \ Chriblern. Neiv-Iork ,,, , I Wcslennanri. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palerme Claiisen. Porto Magalhaés. Prague P.ivnac. Rio-Janeiro Garnier. y Bocca frères. ( Locsclieicl O'. Rotterdam .... Kraincrs cl fils. Stockholm Samson el Wallin. Librairie Française. f Wolff. Bocca frères. lircro. Clausen. [ RoscubergelSellier. Varsovie Gebclhuer el WoKf. Vérone Drucker. Frick. Gerold cl G". ZUrich Meycr et Zeller. Rome . S'-Pétersbourg. . Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes le' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°;i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par.M.M. .\. Dekbesci .\.-J.-J. Solieb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni les uétes, par M.1Ia:AA^CE. M. .\. UE Lai-i'ahent prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à la place laissée vacante dans la Section de .Minéralogie, par le décès de M. Hébert •.• • • M. \V. Grosseteste, Président du Comité qui s'est formé pour rendre hommage ù la mémoire de Adolphe Hirn, adresse à l'Académie un exemplaire de la médaille frappée â l'efligie de notre éminenl Cor- respondant M. Mannheim. — Sur le déplacement d'un double cône M. Ai'PELL. — Sur les fonctions périodiques de deux variables M. Jamei. — Sur un cas particulier de l'é- quation de Lamé M. Vieille. — Pressions ondulatoires pro- duites par la combustion des explosifs en vase clos M. H. BOULOUCH. — Sur le photomètre de Bunsen M. Cii-.V. Zen'Geh. — La rotation de la Terre autour de son axe produite par l'action Bulletin bibliographique I eleclrodynamiquc du Soleil ' M. P. .Mercier. — .\ction du borax dans les bains révélateurs alcalins ! MM. II. Gautikh et G. Ciiari>y. - Sur les fiSS j afiinités de l'iode il l'état dissous j MM. A. Haller et .\. Held. - Sur les éthers Y-cyanacétoacétiques et les éthers imidés chlorés correspondants Al. M. et .\. Malrot. — Hecherches sur les j conditions delà progression des isopropyla- 'Î3'| mines. Limite à la progression et déve- loppement du propyléue ^•'4 M. Le Moult. ~ Le parasite du hanneton. M. R. Dubois. — Sur les moisissures du CÎ6 cuivre et du bronze I M. Abm.vnd ViKÉ. — Elude sur les ateliers de ''^■'' ' polissage néolithiques de la vallée du Lu- nain et sur le régime des eaux à l'époque de la pierre polie •iSj M. A. de Lapparent. — Sur la formation des accidents de terrain appelés rideaux 6^2 M. Stanislas Meun'ikr. — Contribution expérimentale à l'histoire des dendrites de manganèse (i33 ',-. fi'ïo (ii.'î «57 «60 (J6i 66} PAKIS. — IMPlilMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai (les Grancls-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dhmmche. Us forment, à la f.n de l'année, deux volumes \n-\°. Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et pan du i" janvier. /-•■.•,•, Le prix de l'abonnemciU est fixe ainsi qu il siiU : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires eu sus. On souscrit, dans les Départements, An chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger ' Jourdan. ( Huir. Amiens llecquel-Decobert. I Germain etOrassin. i Lachéseel Dolbeau. Oayonne Jérôme. Besançon Jacquard. • Avrard. 1 Cliaumas. Bordeaux ■ , , . 1 Vincent. ( Muller (G.). Bourges Uavid. : Lefouiiiier. \ F. Kobert. 1 J. Robert. ( V t'zel Caroff Baër. Massif. Lorient. chez Messieurs : ( Gosse. Lyon . Brest. Caen Chambéry Perrin. Cherbourg Henry. I Kousseau. ) Hibou-Collaye. . Laniarclie. Clerniont-Ferr. Dijon Ratel. ' Uaniidol. ( M"* lexier. Beaud. Georg. Mé^rel. i Palud. Ville et l'érussel. Marseille Millaud. I ,,. 1 Calas. Montpellier | coulet. | Moulins Martial Place. I j Sordoillel. Nancy ! Grosjean-Maupin. i ( Sidot frères. Loiscau. M"" Veloppé. Darniu. Visconli et C'*. Kinies Thibaud. i Orléans Lu/.eray. ' 1 Blanchier. foitieis ! r, , I ( Druineaud. tiennes Plilion et Hervé. Hocheforl Boucheron - Rossi - \ Langlois. [gnol. I Bouen On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . chez .Messieurs : \ Robbers. ( FeiUeiiia Caarchen Atliénes Wilberg. [et C'*. , Verdaguer. Barcelone. . lier/ in . Nantes ■ Nice. Bucltarest. \ Lauvei'jal. i Crépin. ( Urevet. ( Gralier. La ItocUelle Robin. \ Bourdignon. î Dombre. . Ropileau. Lille Lefebvre. ' Quarré. Douai. Grenoble Le Havre. S'-Etienne . Toulon Toulouse.. Tours.. I Valenciennes . . \ Leslringanl. Chevalier. \ Bastide. ( Rumèbe. ( Gimet. / Privât. Boisselier. l'cricat. ' Suppligeon. t G lard. I Lcmallrc. Piaget. Asher et C'v Calvary cl C*. Friedlander cl lil- f Mayer el .Muller. Berne | ^chmid, Francke e: Bologne . . Zanichelli el G'v Ramiot. Bruxelles { Mayolez. Falk. Haimann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell el G» Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorenlz el Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. i' Clierbulicz. Georg. Slapelmohr. La Haye Bclinfanle frères. i Benda. I Payot. ' Barlh. \ Brockhaus. Leipzig ', Lorenlz. Max RUbe. Twictmcyer. Lausanne.. Liège. Brandt. chez Messieurs : Londres 1 Dulau. ■ (Nuit. Luxembourg. . V. Buck. 1 Fuenlès el Capde l ville. 1 Librairie Gulen - Madrid / berg. 1 Gonzalés e hijos. 1 Vravedra. 1 I-. Fé. Milan ( Dumolard (réres. \ llœpli. Moscou Gaulier. Furcheini. Naples .Marghicri di Giu». ( PcUerano. Neiv- l'ork j Chrislcrn. 1 Wcstermann. Odessa Rousseau. Ox/ord Parker et O: I\iterme Claiisen. Porto . Magalhaés. Prague Uivnao. Bio-Janeiro . . Garnier. Borne ( Bocca frères. / Loeschcr cl C". Bolterdam Kraniers el fils. Stockholm Samsun el Wallin. S'-Pétersbourg . j Librairie Française. / Wolff. Bocca frères. Turin \ Brero. ' j Clauscn. [ RosenbergclScllicr. . Gebclhncr el WolIT. , Vérone Drucker. . Vienne i Frick. 1 Gcrold el C". Il I Gnusé. I Zurich. ■ Mcyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4"'; i853. Prix 15 fr. .1" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. I i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-i"; 1889. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.- Tomes 62 à 91- SDPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. Dbhi.es el A.-J.-J. Souur. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ..umèles, par M.IUssex.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiércraent dans la digestion des maliére.» grasses, par M. Claude Ben:-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant»' N" 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 novemhro 1890.) MÉMOIRES ET C0MMUNlCiVT10>ÎS DKS MRMRUES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADRMIK. Pages. M.M. K. l'iiKMY i-l A. Veiinelii.. — Nouvelles recherches sur la svnllicse îles nihis f>(>7 Pages. MM. IlKNiu BiccyLEHKi. ol 11. iMdiss.vn. — ihudo (le la fliiovinr de (luinrii- '''"I IV03IINATI0NS. Lislcsdc candidatspiéscntccsàM.le iMinistre du Commerce, de rindiistrieet des Colonies, pour deux eliaires nouvelles créées au Con- servatoire des Ans el Métiers ; i« pour la cliaire de mélallurgie el du travail des métaux , M. C. Le Verrier, M. Ferdi- nand Gautier; 2° pour la chaire d'Elec- tricité industrielle, M. Marcel Deprez, M. Monnier MÉMOIRES PRÉSENTÉS M.M. Cu.iLi. et .I.\Mi:s adicssenl un Alénioire relatif à un appareil de sauvetage pour les accidents eu nier ' M. Al. H.uîkix adresse un Mémoire portant j pour litre : •• Le choléra est une névrose; (i-;:! I conséquences thérapeutiques » <>■•* CORRESPOIVDAIXCE. M. le Ministre de l.v Gueure informe l'A- cadémie qu'il a désigné MM. Cornu et Sarr.ïu pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant raniice scolaire 1890-91 M. BoLuL'ET UE i..\ Ckye fait hommage à l'Académie, pour la Bibliothèque de lln- stilut, de diverses cartes publiées par le Service hydrographique de la marine. .... M. H. PÀdé. — Sur la représentation approchéed'une fonction par des fractions i-ationnelles .M. L. .V.MAï. — Sur l'analyse des acideshypo- phosphorcux el hypophosphorique M.Haoui. Varet.— Combinaisons du cyanure de mercure avec les sels de cadmium M. E. GljENEZ. - Sur la préparation cl les propriétés du fluorure de benzoyle M.M. A. Hai.ler et A. HEi.n. - Synthèse de l'acide citrique M. C. PiiisALix. — Étude expérimentale du rôle attribué aux cellules lymphatiques, (i73 67.'. li-G fi«-2 dans la protection de l'organisme contre l'invasion du /iacilliis an/hracis, cl dans le mécanisme de l'imEnunité acquise .MM. J. CoiioioxT et h. Don. — Production expérimentale de tumeurs blanches chez le lapin, par inoculation intraveineuse de culture atténuée du bacille de Koch M. G. Pituvoï. — Sur le développement d'un Solénogastre M. P. TiiELOUAN. — Nouvelles recherches sur les spores des Myxosporidies (struc- ture cl développement ) .M. J. KuNSTLER. — Observations sur le Sau- mon de Norvège • • .M. J. KuxoKEL d'Heucl'lais. — Les Coléo- ptères parasites des Acridiens. Les méta- morphoses des Mylabres M. A.-MicUEL Levy. — Sur les moyens 1° de reconnaître les sections parallèles à g' des feldspalhs, dans les plaques minces de roches; 2° d'en utiliser les propriétés optiques Gsj m, 69J PAKIS. - IMPRLMEKIE GAUTHIER-VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôremo«t le Dimanche. Ils forment, à la f.n de l'année, deux volumes in-4°. Deux TuErune par ordre alphabélique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. , „ , , .c • •■ ii -, ^ Le prix île Vabonnement est fixe ainsi qn il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires eu sus. On souscrit, dans les Départements, tgen-. tlf,'er. chez Messieurs ; Michel et Mcclan. ( Gavaull Sl-Lagcr. Lorient. \ngers. Bordeaux ■ Biesl Caeii ( Jourdan. I lîuir. 1 miens Ilecquel-Decobert. ; Germain elGrassin. [ LacliéseelDolbeau. Uayonne Jérôme. Oesançon Jacquard. ; Avrard. \ Cbaumas. (Vincent. Muller (G.). Bourges David. iLcfouriiier. F. Robert. J. Kobert. V Uzel Caroff. IBaër. Massif. ;liambéry Perrin. Iierbourg. Henry. I Huusseau. j Kibou-Collaye. iLamarche. Hatel. Uamidot. l Lauveijat. Uouat ■ • 1 r. • ( Crepin. „ . , ( Drevel. Grenoble I „ ( Gralier. La Hochelle Robin. 1 Bourdignon. ( Dombie. iKopilcau. Leicbvre. Quurré. chez Messieurs : ( Gosse. ( M°" l'exier. ' Beaud. I Gcorg. Lyon < Mcgret. j i Palud. 1 Ville et Pérussel. Marseille Millaud. On souscrit, à l'Etranger, ■ Montpellier ■ \ Calas. ■ ■ ■ i Coulel. Nantes ' Nice. Clermont-Ferr. Le Havre Lillij ! Moulins MarLial Place. I / Sordoillel. ' Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. M"* Veloppé. \ Barma. I Visconli et G'». Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. i Blanchier. ^'O'"'^" (Druineaud. Hennés Plihon el Hervé. Bocheforl Boucheron - Rossi - I Langlois. [gnol ^°"«" i Leslringant. S'-Étienne Clicvalier. \ Bastide. i Rumèbe. ( Gimct. i Privai. t Boissclier. , Pcrical. ' Suppligeon. \ Giard. ' Lemallrc. Amsterdam. chez Messieurs ( Robbers. Barcelone.. Berlin. ! Bucharest . Toulon. Toulouse... . . . Tours Valenciennes.. ( Feikenia Caarchen Athènes Wilberg. [et C" Verdaguer. Piaget. j Ashcr el G'*. 1 Calvary el G". 1 Friedlander et fils. I Mayer ei .Millier. Berne | Schmid, Krancke e. Bologne Zanichelli el G'". / Ramlol. Bruxelles .Mayolez. ( Falk. ^ Halniann. I Ranislcanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell el C«. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hiisl el fils. Florence Lœschcr el Seeber. Gand Hosle. Cènes Beuf. ; Gherbuliez. Genève ! Georg. ( Stapelmolir. La Haye Bel in fa nie frères. I j Benda. ^«"^"""^ iPayol. l' Barlh. I Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. J Max RUbe. ' T...:. Londres Luxembourg. .Madrid .Milan chez Messieurs : I Dulau. I NuU. V. BUck. Fuentés el Capde- ville. Librairie Guten - berg. Gonzalés e iiijos. Yravedra. F. Fé. Dumolard frères. Hœpli. .Moscou Gantier. . Furclieiin. Naples I Marghieii di Gius. ! Pelleiano. i Chrisicrn. ^«"'■'''"■* I Westermann. Odessa. Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro . ■ .. Garnicr. 1 tiocca frères. \ Loescher el C*. liotterdam Kramers cl fils, Stockholm Samson et Wallin. ( Librairie Française. ( Wolir. Bocca frères. Borne. S'-Pétersbourg. \ Turin. I Bocca f I Brero. Liège. ïwielmeyer. Brandi. Gnusé. J Clausen. ( RosenbergelSellier. Varsovie Gebclhner el Wolff. Vérone. . . Drucker. . F'rick. j Geiolil et C". , Zurich Meyer el Zeller. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — {S Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— i i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'' ; 1 889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes el A.-J.-J. Solibh. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les •Jumelés, par M. lUssp.-..- Mémoire sur le Pancréas el sur le rùle du suc pancréatique dans les phéoomènes digestifs, parliculièrement daos la digestion des matières grasses, par iM. Claude BtHXARD. Volume in-4*, "vec 3a planches; i856 j " c Tome II : Mémoire sur les vers iuleslinaux, par M. P.-J. V*n Be.m;den. - Essai d'une rc"ponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- . menlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature . Je., rapports qui existent entre l'élatacluel du régne organique et ses états anléricuis ., par M. le Professeur Bro:«n. In-4', avec a, planches; 1861... 15 fr. 1,1 mémo Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». -^ Se 2 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK MITI. I^ES SECRÉTAIRES PERPETtlEIiS . TOME CXI. IV^20f17 Novembre 1890 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiina, 55. i890 RÈGLEMENT RELATIF Ail COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. Leb Comptes rendus hebdomadaires des séances de i'Aca.'lémie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes j-endus plus de 5o jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les IMémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi* sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap' ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac; demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé! mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisj l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à lemj le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suj vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a' teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandes par le Gouvernement, iç Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative ii un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva j K 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 novembre l«90.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEiMBUlîS ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADËMIE. Pages. M. H. LÉAUTii. - Notice sur Ed. Phillips. 708 M. Bkutiiklot. Sur le nom du bronze: uouvclles indications 7i3 M. Iîi;i(ïHEi.0T. — Ucmarquc sur quelques sensations acoustiques provoquées par les sels de quinine "«S M. .1. Oppkrt. — Un annuaire astronomique chaldécn, utilisé par Ptolémée vifi Pages. M. J. Berthand fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier sous le titre « Biaise Pascal » 721 M. DE JoNQi3ii;iiF.s fait hommage à l'Acadé- mie d'un opuscule qu'il vient de publier sous le titre « Écrit posthume de Descar- tes : De solidorum elcmentis » 73 1 MEMOIRES PRESENTES. M. D.-A. Ca8along,v adresse deux Notes, intitulées M. Pn!LippE-A. GuYE. — Sur les dérivés amyliques actifs •}'\j Errata M. C. C11ABRIÉ. — Sur la saponification des composés organiques halogènes M. C. Ciiabrie. — Sur un antiseptique ga- zeux; son action sur la bactérie pyogéne de l'infection urinaire MM. Th. Schlœsing fils et Em. Laurent. — Sur la fixation de l'azote gazeux par les légumineuses M. Bertiielot. — Observations sur la Note précédente de M.M Schlœsing fils cl É m. Laurent M. Em. Laurent. — Sur le microbe des no- dosités des légumineuses M. Léon Vaillant. — Sur quelques carac- tères transitoires présentés par le Clielmo rostratus Linné, Jeune M. EuGiiNE Canu. — Sur le dimorphisme sexuel des Copépodes ascidicoles M. Ekédéric Guitel. — Sur les dill'érences. sexuelles du Lepadogaster bimaculatus Flem M. Cii. Degagny. — Sur les forces molécu- laires antagonistes qui se produisent dans le noyau cellulaire, et sur la formation de la membrane nucléaire M. Henri Lasne. — Sur l'origine des rideaux en Picardie 7-17 7'|8 7^1 7.-,r, 737 761 763 :6G PARIS. — IMPRIMERIE G.VUTHIER-VILL.-VRS ET FILS, Quai des Grands-Aususiins, 55. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustias, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dinmnche. Ils forment, à la f.n de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement esl annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel el Médan. iGavauit St-Lager. Jourdan. Ruir. Amiens Hecquet-Decobert. \ Germain etOrassin. Lachèse eL Doibeau. liayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Avrard. ] Chaumas. I Vincent. (Muller (G.). Bourges David. / Lefournier. Aiiffcis. Bordeaux. Brest. Caen . P. Kobert. J. Kobert. V Uzel Caroff. Baër. Massif. Chanibéry Perrin. Cherbourg Henry. i Kousseau. j Kibou-Collaye. Laniarche. Dijon J Hatel. Daniidot. I.yon. Montpellier ■ Clerniont-Ferr chez Messieurs : ( Gosse. Lorient ,,„. ... . ( M"" lexier. Beuud. Georg. < .Mégret. Palud. Ville et Pérussel. Marseille • . Millaud. Culas. Goulet. Moulins . . Maniai Place. iSordoillet. Grosjean -Maupin. Sidot frères. Lpiseau. M"" Veloppé. Darma. Visconti et C" Aimes Tliibaud. Orléans Lu/.eray. Blanchier. Druineaud. Tiennes Plilion el Hervé. Bouclicron - Rossi - Langlois. [gnol. Aaittes Nice f ailiers. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Barcelone. . chez Messieurs ; Robbers. Feikema Caarchcn Athènes Wilberg. [et G'". Verdaguer. Piagel. Asher et C'V „ ,. ) Calvary et O: Berlin < r- • ii i . n j Fncillander el fils. ' Mayer et Muller. Ijgrne \ Schmid, Francke et Bucharest . Douai. ' Grenoble f Uochelte '.e Havre. . . . ille.. Lauverjat. Crépin. Drevet. Gralier. Robin. Bourdignon. Donibre. Ropileau. Lel'ebvre. Quarrc. ftochefort . . flouen I j S'-Élienne . Toulon I Lcslringant. Chevalier. Bastide. Bumèbe. Gimet. Privât. Boisselicr. i'érical. ( Suppligcon. ,, , . l Giard. Valenciennes ! . ' Lemaltrc. Toulouse. I Tours. Bologne Zaniclielli el C'". Ramlol. Bruxelles Mayolez. Falk. Haimann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, licllelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hast et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève . Georg. Slapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot. Barth. BrocUhaus. Leipzig \ Lorenl/.. Max liiibe. Twietmeyer. ) Brandt. ' Gnusé. Londres Luxembourg . .Milan . t\eiv- York. Lausanne. I Liège. chez Messieurs : ( Dulau. I Nuit. V. IJuck. Fuentès el Capde- ville. Librairie Gulen - Madrid { berg. Gonzalès e hijos. Yravedra. J'\ Fé. Dumolard frères, llœpli. Moscou Gautier. IFurcheim. Marghieri di Gins. Pclleiano. Chrislern. VVeslerniaun- Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palermc Clausen. Porto iMagalhaès. Prague.. . Rivnac. Itio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. ( Loescher et G'*. Rotlerdani Kramcrs el fils. Stockholm Samson et VVallin. J Librairie Française. / Woinr. • Bocca frères. ) Brcro. Clausen. Roseuberg el Sel 1 icr. Varsovie GcbcLhncr el WolIT. Vérone Druckcr. Frick. Geruld el C". ZUrich Mcycr el Zeller. S'-Pétersbourg . Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes !•' à 31, — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. - i i" Janvier i85i à 3i "Décembre i865. ) Volume in-4''; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — 1, i " Janvier 18CG à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'orne I: Mémoire sur <{ueli|ues points de la Physiologie des .\lgues, par MM. \. OerurscI A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les iiièlcs, par M. IUnsen. - Mémoire sur le Pancréas cl sur lo rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, parliculicrement dans la digestion des matiéref lises, par M. Claude Bi:ii: sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait ' autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olli- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, 1 le titre seul du ^Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas tle planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. I 1 Tous les six mois, la Commission administrative fait , un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de !«*/ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant^i N" 21. lAlîLE DES ARTICLES. (Séance du 24 novembre 1890.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. Daubrée. — Expériences sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz doués d'une 1res forte pression et d'un mouvement rapide 767 MM. Paul et Léon Scui'Tzknbkuger. — Sur Pages, quelques faits relatifs à l'histoire du car- bone 77 '1 M. Syi.vksteu. - Sur le rapport de la cir- ronf<''rpnrc ^ u diyinrlre 77R MEMOIRES PRESENTES. M. P. i)E Lai'ittk adresse un Mémoire «Sur deux équations eniplo\écs par les Socié- tés de secours mutuels qui font des inven- taires " M. le D' NiÉPCE adresse une Lettre relative à ses recherches concernant la contagion. -«o la transmissibilité et le traitement de la tuberculose 780 M. A. DuvEAU adresse une Note relative à un procédé pour retirer le grisou des houillères 780 CORRESPONDANCE. .M. le SivCUETAiiiE l'EUi'KTUEi. signale, parmi I les pièces imprimées de la Coircspondance, i un Volume de M. Georges Ville 7'<" | .M. G. HiGOURDAN. - Observations de la co- mète Zona (i5 novembre 1890) faites à l'Observatoire de Paris ( équatorial de la tour de l'Ouest) 781 M"' D. Ki-UMrKE. Observation de la nou- velle comète Zona (Palerme, i5 novem- bre 1890) faite à l'Observatoire de Paris ( équatorial de la tour de l'Est) 782 M. A. La Maesïra. - Généralisation d'un théorème d'Abel /**'' M. liu. BitANLY. — Variations de conducti- bilité sous diverses inilucnces électriques. 7Nr> M. Chaules Kabby.— Visibilité périodique des franges d'interférence 788 M. Jules Garnieb. — Sur la production arlilicielle d'un bleu de chrome 791 M. D. Gernez. — Recherches sur l'applica- tion de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses d'acide malique avec le molybdalc double de potasse et de soude et le molybdalc acide de soude. . . . 799 M. \iMp; Girard. — \pplication des poni- Bll.l.UrlX BIBLIOGRAI'HIQLE mes de terre à grand rendement et à grande richesse, à la distillerie agricole en France M. Armand Sabatier. — De la spermalo- génèse chez les Locustides M. Henri Prouho. — Sur la Cyclatella an- nelklicola ( Van Hened. et Hesse ) .M. Wii.LOT. — Destruction de V Helerodei-a Schachtii M. A. Lacroix. — Sur une roche éruplive de r.Vriége et sur la transformation des feldspalhs en wernérite M. Doumet-Adansox. — Sur un tornado observé à Fourchambaull (Nièvre)...... M. P.-K. Bouillon adresse une « Etude relative à l'utilisation de la puissance motrice du flux et reflux des Océans »... M. KovEAU de Coubvelles adresse une Noie relative à l'absorption médicamenteuse électrique M. Daubrée présente à r.\cadémie une pho- tographie de AL Gustave Nordenskiôld, montrant la disposition de la neige rouge sur les montagnes de la cote ouest du Spitzberg 808 7!!' 7f»7 79il ?oi siii; *usseau. ' Clermont-Ferr... ( Hibou-Gollaje. 1 Lainarche. • Vijun j Kalel. ( Oamidot. Lauveijat. Ciépin. Drevct. Gralier. **'C'^ 3a planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Va:< Beskdes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences jui' le concours de i853, et puis remise pjur'celui de i85S, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- icniaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature i> rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par SL le Piofesseur Bao:tM. In-4', avec 27 planches; 1861... 15 fr. lu même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires orésentés par divers Savants à l'Académie des Sciencei. 1890 (Jô^(^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTL'EIiS . TOME CXI N« 22 (1" Décembre 1890) PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Graads-Augusiins, 55, 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin i86a et 24 mai 1875. k Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de j Les Programmes des prix proposés par rAcadcmil l'Académie se composent des extraits des travaux de 1 sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rafl ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes j ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aulai' présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a .|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article I'^'. — Impression des travaux de l' Académie. J>es extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction ! autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été lemise, séance tenante, pour les articles ordinaires tle la correspondance offi- ' aux Secrétaires. , cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononces en séance pu| blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspontlauts de l'Aca] demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un réi sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonlj tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le] Membre qui fait la présentation est toujours nommé:j mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait ' limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapjtorts et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. 13ans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont |)ris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils douncat lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne [Mcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis àl l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le' jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remisàtempsi^ le titre se ul d u Mémoire est i nséré dans le Compte rendu ' actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-* vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. i Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels' sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante < K 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. l- droembre 1890.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MHMliUES ET DES CORUESPONDANTS DE I," ACADÉMIE. Pages. M. II. Kaye. — Sur lu lionibc do Fourcham- biiull 8ii M. G. DK Sapohta. — Sur de nouvelles flores Pages, fossiles, observées en Portugal, et niar- (luaut le passage entre les systèmes juras- sique et infrarrétaré 81'. MEMOIRES PRESENTES. M. .\m[lLii:i. Pauis tjoiiiandc Pouvcrture d'un pli caclictc contenant un iMcmoirc relatif à un mode de transmission des lettres, dépèches et messages téléphoniques, au- .Sl3 (|uoI il donne le nom de gramntopliore.. M. LicoN SoLLriîH adresse une Noie mtituléc " Mt'i-idicns, i'tnr et liciii'c universels ».. ^l't CORRESPONDANCE. M. le SECitiiTAiRE TEiiricrUEL signale, parmi les pièces imprimées de la'Correspondance, une brochure portant pour titre : IIIQl E rCnii \TA Sifl s-.,.', S25 82(i comparée du sang des Vertébrés M. H. V1AI.LANES. — Sur la structure des cen- tres nerveux du Limule {Limuliis poly- phcniits ) M. R. MoNiEZ. — Sur les difl'èrences exté- rieures que peuvent présenter les Nema- lobothriiim, à propos d'une espèce nou- velle M. L. CuÉNOT. — Le système nerveux enté- rocœlien des Echinodermes M. J. Demoor. — Recherches expérimen- tales sur la locomotion des Arthropodes.. M. E. Bastit. — Influences comparées de la lumière et de la pesanteur sur la tige des Mousses M. L.-J. LÉGER. — Sur la présence de lali- cifèrcs chez les Fumariacées MM. A.-Mii:nKL Lévy et A. Lacroix. — In- dices de réfraction principaux de l'anor- thitc M. J. Seuxes. — Sur la présence de rudis- tes dans le flisch à Orbitolines de la région sous-pyréncennc du département des Bas- ses-Pyrénées (vallée du Saison ) M. Alf. Angot. — Sur la tempête du 53-2/1 novembre 1890 et les mouvements verticaux de l'atmosphère M. J.-L. Cumin adresse une Note sur un acide lire de l'essence de térébenthine, qu'il nomme acide tércbentliique 8.3 1 83;5 83(i 8'Î9 81 ■ 8',3 8',«i «■17 «',8 S.')i 8 il 853 PARIS. — IMPRlMKlilK GAUTIIIER-VILLARS ET HLS, Quai des Grands-Au^ustins, 55. On souscrit à l>ans, chez. GAUTHlliR - VILLAKS ET FILS. Quai (les Grancls-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Gn de l'année, deux volumes in-i». Dou: Tulilcs, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est aniiuall et part du i" janvier. Le prix île l'ûbonrieim-nt est Jixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ■en Miclie! et Médan. I Oavault Sl-Lager. At^er I Jourdan. ( Kuir. A miens HccqueL-Decobert. i Germain elGrassin. "s^'^ I Lachéseel Uolbeau. bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. iAvrard. Cliaumas. j \ incenl. ( Mullei- (G.). Uouij^es David. ; Lcfouiiiier. \ !•'. Hobcrt. I J. llobcrt. I V Uzcl Caroff. Caen . ( Massii. Cliainbéry l'crrin. Cherbourg Henry. „, . r- I Uousseau. Ctermont-Ferr .. ( Uibou-Collaje. I Lamarchc. Uijon ) Ualcl. ' Daiiiidot. , l Lauvcnal. Douai . . ■" ( Lrepin. . , 1 Drevct. • renoble I „ ( Oralier. /{oc/telle Kobin. ,, l Bourdignon. e Havre " ( Uonil)re Kupiteau. Lille ... Lelebvre. 1 Quarrc. chez Messieurs , . ( Gosse. Lorient ,.,„. -1 ■ ( ^^»" lexier. I.yon . Beaud. Georg. < Mcgrct. i l'ajud. l Ville et Pér Pérussel. 'Marseille Millaud. Calas. Goulet. Moulins Maniai Place. / Sordoillel. Nancy ! Grosican -Maupin. Montpellier Sidot frères. ' ( Loiscan. Nantes ! ,,„. ,, . ( M°" Vcloppe. Nice . ! foitiers. ( Uarma. ' Viscoiili et G''. Nimes Tliibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. I Druineaud. Rennes Plilion et Hervé. liochefort Boucheron - Hossi - 1 . ( Lanulois. [gnol. Itouen , . . ( Lestnngant. S'-Élienne Chevalier. 1 Baslide. \ Humcbc. ( Gimet. ' Privât. , lioissclier. Tours j l'cricat. ' Suppligcon. \ Giard. ( Lciiiaitre. Toulon. Toulouse Valcnciennes. Amsterdam. Barcelone.. Bucharest. chez Messieurs : Robbers. Keikeina Caarchcii Athènes Wilberg. [et C". V^erdaguer. Piaget. 1 Asher et G'*. „ ,. 1 Calvary et C". Berlin ' ,- • n i . n I l'riedlaiidcr et fils. ' Mayer el Muller. Berne * Schniid, l''rancke ei \ C". Bologne Zanichelli et G'*. Ramlot. Bruxelles Mayolez. Falk. ( Hainiann. i Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC' Christiania Gammerincyer. Conslantinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes . Bcuf. ÎGherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I llcnda. / Pavot. Barth. Brockhaus. Leipzig / LorciUz. I Max Uiibe. \ Twietmeyer. \ Brandt. ( Gnusé. Lausanne.- Liège. chez Messieurs : , 1 Diilau. Londres ., ) Nuit. Luxembourg . . V. Biick. j Fuenlés el Cjpde- i ville. ' Libr lirie Guii-n - Madrid berg. Gonzalez e liij"-- Yravedra. F. Fé. .,., i Uumulard frcrcs. Milan , , , . ( llœpli. Moscou Gautier. ^ Furohci'd. Naples Marghicri di Glus. ( Pcllerano. „ „ , i Christcrii. New-Vork ! ,,, t Nvesteriiiann. Odessa Rousseau. Oxford Parker cl G'*. Hulerme Glauscn. Porto Magalhaés. Prague Uiviiac. Kio-Janeiro Garnier. i liocca frères. Bomc ) , , ( Loeschci-cl C". Bolterdam Krainers et fils. Stockholm Samson et Wallin. „.,.., i l-ibrairie !■ r ai— S'-Petersbourg..^^^^^^^ . Bocca froi.;^. I lircro. i Ciausoti. ' RosunbcrgelSullicr. Varsovie. Gebelhner el \\ <.l!r. Vérone Drucker. i l"rick. Vienne . , I Geridd cl l. •. Zurich Meyer et Zelicr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. i" Janvier i85i à 3i Décembre i8G5.) Volume in-4''; 1870. Pri.\ 15 fr. Tomes 62 à 91. ( i'' Janvier i866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Pns 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Al;jucs, par Al.M. A. UERuKsel A.-J.-J. Solii^r. - iMuiuoire sur le Calcul des Perturbations qu eprouveni les Comètes, par M. IUnscn.— Mèniuire sur le Pancréas el sur le ràlc du suc pancréatique dans tes pUéuuuiéiies digestifs, particulièrement dans la digestion des matières .i.isscs, par M. Ci.auue Blunaiid. Volume iii-'i*, avec Si planches; i3J6 IS fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bii.^tnË.t. — li^ssai d'une réponse à laquestioade Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS53, cl puis remise pourcclui de liiJG, savoir : « Eludicr les luis delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrain» sédi- . mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature > de.t rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses étals. antérieurs •, par M. le Professeur Bitu.N.t. In-4°, avec a^ planches; i8tii... 13 fr. A la uii^niu Librairie les Hémoires de l' Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciancea. 1890 SECOND SEMESTRE, I I COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAn MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTVI;I.S . TOME CXI. W 25 (8 Décembre 1890 PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT FILS. IMPIUMEURS-LIBIUIKES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai df-s Urands-Augusiins, 55. 1890 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de | Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap I ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent ua volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangcrdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de do jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, cpi'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance offi- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis i« Les Rapports ordinaires sont soumis à la même i limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. I.- • • 1 1- • I . 1 1 ' ' ^ 1 1 unpnmerie le mercredi au sou*, ou, au plus lard, le Les Rajjports et Instructions demandés par le Gou- jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprimés en entier. , le titre seul du Mémoire est inséré dans \q Compte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par j actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- i^ent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou ]Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rap|)ort sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante N" 23. TADLE DES AHTICLES. (Séance d.i 8 décembre 1090. ) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES ET DES CORllESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. MoiJuuii/,. — Observations des peUles planiMes, faites au grand instrument mé- ridien de l'Observatoire de Paris, du ■"oc- tobre i88y au 28 mars iSgu Sô.'i M. Daubukk, — lixpériences sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz doués de très fortes pressions et d'un mouvement très rapide 85^ M. P.ANViEH. - De la membrane du sac lym- Pagcs. pliatique œsophagien de la Grenouille... 865 M. Syi.vi',sti:u. — Preuve que ■;: ne peut pas être racine d'une équation algébrique à coeffieienls entiers 86(') M. E.-II. Amagat. — Nouvelle méthode pour l'étude de la comprcssibilité et de la dila- tation des liquides et des gaz. Hésultats pour les gaz : oxygène, hydrogène, azote et air 871 MEMOIRES PRESENTES. M. C. ToN'niM DE QuAiiKNOHi adresse une Note intitulée : «Quelques éclaircissements au sujet de la question du méridien initial pour fixer l'heure universelle « . 8; CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PEnrÉTUEi. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Notice biographique sur J.-L. Soret, par M. Albert Billet » 87.Ï Le.CoMiTÉ formé pour élever un monument en l'honneur du général Perrier, à V'alle- raugue (Gard) sa ville natale, annonce qu'une souscripllon est ouverte à ceteiïet. S^.') .M.M. L. Picaut et Col'rty. — Observations de la comète Zona, faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux 87.5 M. Cii. Andue. — Sur l'observation du pas- sage des satellites de Jupiter et des occul- tations d'étoiles 87(1 M. Daltuf.ville. — Sur une transformation de mouvement 877 M. Jui.es Gels. - Sur une classe d'équations différentielles linéaires ordinaires 879 ■M. H. Meslans. — Sur le fluorure d'allyle. 882 M. Ai.nKRl CoLSON. — Sur diverses réactions endolhermiques et exothermiques des al- calis organiques iM. Chaules Lautii. - Sur quelques dérivés de la dimèthylaniline M. JOANNES Cu-vriN. -Contribution à l'étude du noyau chez les Spongiaires MM. ToPSENT et D' Trolessart. Sur un nouveau genre d'.\caiien sauteur (Nanor- chestes ani/ihibitis) dts eûtes de la .Manche. MM. Cm. Depereï et \'. Leenharut. — Sur l'âge des sables et argiles bigarrés du sud-est .M. Balland. - Observations sur les extraits de viande M. Mascart. — Note accompagnant la pré- sentation d'un travail de M. A. de Tillot, intitulé : « Répartition de la pression at- mosphérique sur le territoire de l'empire de Uussie et sur le continent asiatique, d'a- près les observations depuis iS3i) jusqu'à i858 » 88.', 8S(i 889 891 S93 89J 896 COMITE SECRET. La Section de Minéralogie, par l'organe de son doyen, M. Daubréc, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Edmond Hé- bert: 1° M. Mallard; 2» M. HaïUefeuille, M. Michel Lévy ; 3° M. Barrais, M. Mar- cel Bertrand, h\. de Lapparent ; !{" M.Jan- nettaz, M. Stanislas Meunier Sifi BULLKTI.N lIlBLIOGnAPllIQUE 897 Krh VTA 898 PARIS. — IMPUIMEKIE GAUTHIER-VII.LARS ET FILS, Quai des Grands-\ugustins, 65. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - VILLAUS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la &n de l'année, deux volumes in-4''. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique dé noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ' part du i" janvier. Le prix de Vabontteiuent est Jixé iiiitsi r/it'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ^en Michel et Médan. i Gavault Sl-Lager. tlger ' Jourdan. I Uuir. Aiiufits llccquel-Uecobert. ( Germain clGrassin. j Lachcseei Dolbeau. Bayoïine Jérôme. Besançon Jacquard. Avrard. I Cliaumas. I Vincent. Muller (G.). David. Lorient. chez iMessicurs : j Gosse. Anxe/s. rdeaujc. . Bourges ILcfouiiiier. 1'". Robert. J. Itobert. V' Uzel Caroff. j Daër. ( Massif. Cliambéry l'crrio. Cherbourg Henry. I Itousseau. Brest. Caen. ( M"' lexier. (Bcaud. Georg. Lyon < .Mégret. ■Palud. V'iUe et Pérusscl. Marseille Millaud. i Calas. Montpellier. • ■ • | ^ouict. Moulins Martial Place. 1 Sordoillcl. Nancy | Grosjcan-.Maupin. ( Sidol frères. Nantes Nice. . iJlermonl-Ferr.. Uijon. ( liibou-Collaye. . La marche. Ha tel. ( Daniidot. 1 Lauvcrjal. >ouai /> • • ( Crcpin. . , i Drcvet. trenoble ; ^ ( Gralier. Hochelle liobin. ,, l Bourdignon. ,e Havre ! ° ( Donibre. Hopiteau. .'Ile Lcfcbvre. ' Quarrc. Loiscau. M"« Veloppé. Darma. Visconti et G". Ntmes Thibaud. Orléans Luzeray. . . ( Clanchicr. foitters i ,^ ■ , I ( Dniineuud. | Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Boucheron - Uossi - 1 Rouen j I^anglois. [gnoL ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. ( Daslide. ( Itunicbe. \ Gimct. \ Privât. iBoisselier. Pcricat. Suppligeon. ( Giard. \ Leinaitre. Barcelone. . Berlin. Toulon . . . Toulouse. Valenciennes . chez Messieurs : ... 1 Robbers. Amsterdam ! ,. ., ~ , ( Feikema CHarchm Atliènes Wilberg. [et C •. j V'erdaguer. I Piaget. I Asher et C*. 1 Calvary et O: 1 Friediander et ril> 1 Mayer et Muller. Ijgrne ! Schniid, Francke i- Bologne Zanichelli et C'V I Ramiot. Bruxelles j Mayolcz. ( Falk. „ , ( Ilaiinann. Bucharest j ,, ( Ranisteaau. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC' Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Lorentz et Keil. Copenhague Hijsl et fils. Florence Loescher et Seeber. Cand Hoste. Cènes Beuf. / Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Benda. ( Payot. Barlh. rockhaus. Leipzig (' Lorentz. Max RUbe. Twielmeyer. ( Brandt. i Gnusé. Londres Luxembourg . ; Madrid . Milan . Moscou. Naples. New- l'ork. . . OdS»ta . - . . . . Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome I Rotterdam i Stockholm.. S'-Petersbourg . Lausanne. /Ba l Br Turin. Varsovie. Vérone . . . Liège. Vienne . Ziirich . chez Messieurs : \ Dulau. ) Nutl. V. BUcU. Fuentès el C;i|>dc ville. Librairie Gulcn - berg. Gonzalès c bijos. Yravcdra. F. Fé. Dumolard Irèrc^ Hœpli. Gautier. Furcheim. Marghieri ù' (lius. l'cllerano. Chrislern. Westcrmaiiii. Rousseau. l'arker ei C". Clausen. Magalhaés. Riviiac. Garnier. Uocca frères. Loescher el C". Kramcrs el fils. Samson el Uallin Librairie Française. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. Roscnberg el Sel lier. Gebelhner et Wolff. Drucker. Frick. Gerold cl C". Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. ' 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.') Volume in-4''; «870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. - 1 1'^' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume 10-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parALM. A. DenoEseL A.-J.-J. Solikb. ■ Alcmoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent lé» Mictes, par M. 1Ia: l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont charges de l'exécution du pro- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S"-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante ,^ K 25. TAIUi: DES ARTICLES. (Séance du 22 décembre 1890.) MÉMOIRES ET COaiMUrVICATIONS DIÎS MEMBUES ET OES CORUESPONDANTS nE L'ACADÉMIE. Pages. M. Bi'.iiTm:i,OT. — Sur riiisloiredc la balance hyilruslaliquc el (le quelques autres appa- reils et pi'océH(5s sciciUifiqiies !i''' M. A. CounU. — Sur la liniile ullra-violetle du spectre solaire, d'après des eliehés ob- tenus par M. O. Siinnny au sommet du pic lie rùnérifl'c 91' Pages. M. Ad. CiiATix. Contribution à l'histoire naturelle de la 'l'rulTe !lj7 M. A. C.ni.KY. — Sur les surfaces minima. (i'>l !\l. D. Clos. — Singulier cas de germination des graines d'une Cactée dans leur péri- carpe 'I ' I MÉMOIRES LUS. M. AiMiiGliiAHt). — Amélioration de la culture de lu pomme de terre industrielle et four- ragère, en Fit MÉaiOIRES PRÉSENTÉS. M. A. I,i:vAï adresse une « Ktnde cxpérimcn- lalc des mouvements giratoires du cam- phre des Lauiinées à la surface des li- quides » • ■ M. ,1. Si;cnKT.\Nn adresse un Mémoire relatif à un nouveau moteur hydraulique ;i'i' .M. Alk. Hasin adresse un complément à sou précédent Mémoire relatif à la construc- tion des chaudières à vapeur 'i'' CORRESPOIXDAIVCE. I». V. Oenza. — Période méti'orique du mois de novembre 1890 M. G. lIUMiiKiiT. — Sur les normales aux quadriques M. Kiîi.ix. LvcAS. Hésolution électroma- gnétique des équations M. F.-L. PEiuiOï. — Recherches sur la ré- fraction et la dispersion dans une série isomorphe de cristaux à deux axes M. A. JoLY. - Sur une nouvelle série de combinaisons ammoniacales du ruthénium, dérivées du chlorure nitrosé M. A. Bessox. — Sur la combinaison du gaz ammoniac avec les chlorures el bromures de phosphore • • M. M. Nicolas. — Méthode pour obtenir l'acide phosphorique pur, en solution ou à létat vitreux M. Cu. Lauth. — Jîéactions colorées des aminés aromatiques M. H. BiiuLLK. — Nouveau procédé pour reconnaître la fraude dans les huiles d'o- live MM. Suauh, Cmamdon etMitNAiiD. — Kecher- ches expérimentales sur lu vaccine, chez le veau M. A. CuAUVEAU. — Observations relatives à la Communication précédente M. L. Cl-inauu. — Action physiologique de la morphine chez le chat M. MiLNK-KinvARDs. — Ohscrvationsrelati vcs à la Communication de M. Guinard M. N. WtuE^siiY. — De l'action excitatrice ç,(i.-, 97"' rA 975 97« et inhibitoire du nerf en dessèchement sur le muscle '. .M. Jules lîoNMiai. — Le dimorphisme dos miles chez les Crustacés am[ Lemallre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : \ Robbers. \ Feikema Caarchen Athènes Wilberg. [et C". Veçdaguer. Piaget. ; Asher et C". \ Calvary et C". I Friediander el fil- f Mayer et Muller. Amsterdam . Barcelone.. Berlin. Bucharest. Jlouen S'-Étienne Toulon. .. . Toulouse.. Valenciennes.. £g^ng \ Schmid, Francke ci Bologne Zanichelli el C'*. iRamIol. Mayolez. Falk. Haimann. Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C». Christiania Caniinermeyer. Constantinople. ■ Lorentz et Keil. Copenhague HOsl et fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Cherbuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ) Benda. / Payol. Barth. Londres Luxembourg . Madrid l/j'/a/i New-l'ork. Lausanne.. Leipzig.. Liège. Brockhaus. Lorentz. Max Riibe. Twictihcycr. ( Brandt. ' Gnusé. chez Messieurs : 1 Dulau. I Nuit. V. BUck. Fucnlés el Capde- ville. Librairie Gulen - berg. Gonzalès e hijos. Vravedra. I-. Fé. ( lUimolard fières. ( llœpli. .Moscou Gautier. , Furchcini. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. \ Chrislern. ( Wcstermann. Odessa Rousseau. Ox/ord . Parker el C". Palermc Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. liio-Janeiro Garnier. Borca frères. Loescher el C". Rotterdam Kranicrs et lils. Stockholm Samson et Wallin. 1 Librairie Française. I Wolff. Bocca frères, icro. j Clausen. ' Rosenbergel Sel lier. Varsovie Gebcthncr ei WolU. Vérone Drncker. Frick. Gerold cl C". Zurich Meyer el Zeller. Borne. S'-Pélersbourg Turin. Vienne . I Bo \ lir TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. : 3 AoiH i8j5 à 3i Décembre i85o, ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. i i" Janvier i85i à 3i Décembre i863.) Volume in-4°; i8-o. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à Si Décembre i88o.) Volume in-4"';i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'omc I: Ménnoirc sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. UEnoeset A.-J.-J. Sausa. — Mcnioire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les iiùtes, par M. IIansbn. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ^ ses, par M. Claude Beksakd. Volume in-4", avec 3a planches; i856 15 Ir. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneuen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences 'ne le concours de i853, el puis remise pour celui de i856, savoir : « Éiudict les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- 'uienlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature 'de> rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur BnuxM. In-4*, avec 27 planches; 18O1... 15 fr. \ la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires orérsentés par divers Savants à l'Académie des Sciencea. J . Soie, 1890 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR IVIM. liES SECRÉTAIRES PERPÉXUEIiS. TOME CXI. •N'26 (29 Décembre 1890 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES D£ L'ACADÉ-VIIB DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55.- 1890 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. d Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de | Les Programmes des prix proposés par l'Acadè l'Acadc'mie se composent des extraits des traA^aux de sont imprimés dans les Comptes rendus , mais les' ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes 1 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéio des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. ' 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1"' . — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerderAcadémie comprennent àU plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o j)ages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptas rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auleur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis ii la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussio'ns verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les- remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits ([u'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séancd blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava/ '■l ui; 4 étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des jjerso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance^ cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque jMembre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du matin ; faute d être remis à tenu le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rOi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu'H vaut, et mis à la fin du cahier. j kKi\ci.z A.— Planches et tirage à part. '. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des, ; leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement.,,^ Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative,'^ un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise a la séance sui- K 26. TAIU.E DES ARTICLES. (Séance du 29 décembre 1890.) Panes. \llorution de M. IIkrmiti: 'Oi5 l'rix décernés '"'-' Prix proposés '"0" Tableau des prix décernés "-' Tableau des prix proposés. ...•.', " -^ Tableau par année des prix proposés ' ' ' ' Errata i •'•*7 PARIS. — IMPRIMERIE G.\UTHIER-VILLA.RS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Oh souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS. Quai (les Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la f,n de l'année, deux, volumes in-4°. D Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, lennineni cliaque volume. L'abonnement est ani el part du i" janvier. Le prix de l'abonne nient est fixé ainsi (/ii'il suit : Paris : 20 î'r. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, I! On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs ; Agen Michel cl Mcdan. t Gavaull Sl-Lagcr. Alger < Jourdan. j Ruir. Amiens HecqueL-Uecobeil. Germain etOrassin. Lachéseei Dulbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Avrard. ] Chauinas. j Vincent. (niullcr (G.). Bourges David. / Lefouniier. Lorient. Lyon. A ngers. Bordeaux ■ Brest. Cuen . . P. Kobeit. I J. Robert. , V Uzel Caroff. Uaër. I Massif. Cliambér) Pcrrin. Cherbourg Henry. ^, „ ( Rousseau. Clermont-l'err... I Ribou-Collaje. I La marche. Ratel. Damidot. Lauverjat. Crépin. I Drevel. ! Gralier. La Hochelle... . . Robin. , ,, l Bourdignon. Le Havre ! ^ , " ( Uombre. I Ropiteau. Lille , Lcfebvre. ( Quarrc. ■ Nantes \ Nice. Dijon. Douai. Grenoble chez Messieurs : ( Gosse. i M"" Texier. Beaud. Georg. i Mégret. Palud. Ville et Pérussel. Marseille M 1 1 la ud . ( Calas. Montpellier. ... | ^^^,^^ Moulins Marlidi Place. / Sordoillet. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. M"" Veloppé. ( Barma. ( Visconti et C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. foitiers J _ , ( DruMieaud. Bennes Pllhon et Hervé. Rochefori Boucheron - Rossi - Langlois. [gnol. Leslringanl. S'-É tienne Chevalier. \ Bastide. ( Ruinèbe. ( Gimet. \ Privât. / Boisselier. I Pérical. 1 Su()pligcon. ( GianJ. / Leniaitre. Bouen. Toulon. Toulouse. ■ Tours... Valcnciennes .imsterdani. Barcelone.. chez Messieurs ; Robbers. Feikema Caarchen Athènes Wilberg. [el C'". j Verdaguer. i Piagel. / Asher et G'*. \ Calvary et G'*. \ Fricdlander et fils. I Mayer el M aller. l}g,.^g \ Schmid, Francke ei m Berlin. Bologne Zanichelli et G". j Ramiot. Bruxelles ! Mayolez. Falk. Londres Luxembourg . ,)ladrid \lilan BuchareU. Haiinann. Ranisleanu. Budapest Kilian. Cambridge Deigbton, Bell elG" Christiania Cammermeyer. Constantinoplc. . Lorentz et Keil. Copenhague Hosl el fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. I Benda. / Payot. / Barlh. l Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max RUbe. Twieimcyer. { Brandt. \ Gnusé. iVciv- York. Laasannc. chez Messieurs j Dulau. ! i Nuit. V. BQcU. Fuenlès el Ciip.hA, ville. '^ Librairie Gui - - ' bcrg. Gonzalès e llIjll^.i Vravedra. i F. Fc. . I Dumolard l'réro.' Hœpli. j^ Moscou Gautier. ,' Furcheim. .Va/iles Marghicri di G ( Peller.ino. Chrislcrn. Weslermanii Odessa Rousseau. Oxjord Parker el C" . l'alerm'' Clauscn. Porto. Magalhaés Prague Rivnac. Bio-Janeiro Ganiier. ( liocca frères. I i Loescher et G". i Botterdam Kramers cl fil^ ' Stockholm Samson el W.uim ■ ( Librairie Françii sjf. / Woin". N iBocoa fr t Brcro. Clausun Rosenbersv :i.3. i.ioi Varsovie Gebelhner el Woj Vérone Drucker . Frick. vienne l S'-Pétersbourg Liège. Turin . Gerold et G" Zurich Mcycr et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1»' à 31. —