>" •"'"^ ",r" •fv ^ . Pasteur (Louis) (g. c. *). Des Cloizeaux (Alfred-Louis-Olivier Legrand) o. *. Fouqué (Ferdinand-André ) Gaudry (Jean-Albert) (o. | . Mallard (François-Ernest) (o. ). Sectiox VIII. — botanique. DUCHARTRE (Pierre-Étienne-Simon ) < O. *). Naudin (Charles-Victor) #. TRÉÇUL ( Auguste- \doIphe-Lueien ). Chatin (Gaspard-Adolphe) (o. a). VAN TlEGHEM (Philippe-Édouard-Léon) *. Bornet (Jean-Baptiste-Édouard ) ft. ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section IX. — Économie rurale. Messieurs : SCHLŒSING (Jean-Jacques-Théophile) (o. # ). Reiset (Jules) (o. *). Chauveau (Jean-Baptiste-Auguste) (o. Dehérain (Pierre-Paul) (o. * i. DuCLAUX ( Pierre-Emile | (o. i. X Section X. Analomie et Zoologie. ( )i atrefages de BréAU (Jean-Louis-Armand de).(c. «). Blanchard (Charles-Emile) (o. »). LACAZE-DUTHIERS ( Félix-Joseph-Henri de) (C. #). Edwards (Alphonse Milne-) (o. * . Sappey (Phibert-Constaut) (c. *). Ranvier (Louis-Antoine) *. Section XI. — Médecine et Chirurgie. Make y ( Étienne-.lulcs nu RlCHET ( Didier-Domi nique-Alfred) (c CHARCOT (Jean-Martin) (O. * ). Brown-Séquard (Charles-Edouard) *. BOUCHARD (Charles-Jacques ) VERNEUIL (Aristide-Auguste-Stanislas) (c. i. SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. BERTRAND ( Joseph-Louis-François) (c . #), pour les Sciences ma- thématiques. BERTHELOT (Marcelin-Pierre-Eugène) (g. o. *), pour les Sciences physiques. SECRÉTAIRE PERPÉTUEL HONORAIRE. Pasteur (Louis; (g. c. *;. ETAT DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. ACADÉMICIENS LIBRES. Messieurs : Larrey (le Baron Félix-Hippolyte) (g. o. »). LESSEPS (Ferdinr id-Marie DE) (g. c. «). Favé (Général Idelphonse) (g. c »). Damour (Augustin-Alexis) (o. Lalanne (Léon-Louis Chrétien-) (g. o. : ). Freycinet (Charles-Louis de Saulces de) (o. >. Hatonde LA Goupillière (Julien-Napoléon) (o. »). Jonquières (Vice-Amiral Jean-Philippe-Ernest DE Fauque de) (g. o. »). Cailletet (Louis-Paul) (o. » . BISCHOFFSHEIM (Raphaël-Dubois) ». ASSOCIÉS ÉTRANGERS. OWEN (Sir Richard) (o. *), à Londres. Kummer (Ernest-Édouard), à Berlin. Airy (Sir George-Biddell) », à Greenwich. TchÉbicheff (Pafnutij), à Saint-Pétersbourg. Candolle (Alphonse DE) », à Genève. S. M. Dom Pedro d'Alcantara (g. c. >. Thomson (Sir William) (c. »), àGlascow. BUNSEN (Robert-Wilhelm-Eberhard) (o. »), à Heidelberg. CORRESPONDANTS. Nota. -Le règlement du 6 juin 1808 donne à chaque Section le nombre de Correspondants suivant: SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section I,e. — Géométrie (6). Neumann (Franz-Ernest), à Kœnigsberg. Sylvester (James-Joseph), à Baltimore. Weierstrass (Charles) », à Berlin. Kronecker (Léopold) », à Berlin. Brioschi (François), à Milan. SALMON (George), à Dublin. ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. 9 Section II. — Mécanique (6). Messieurs : CALIGNY (Anatole-François HÛE, Marquis de) *, à Versailles. Boileau (Pierre-Prosper) (o. *), à Versailles. COLLADON (Jean-DanU ) *, à Genève. Beltrami ( Eugène), à Pavie. Gilbert (Louis-Philippe), à Louvain. N Section 111. — Astronomie (iG;. HlND (John-Russell ), à Londres. ADAMS (J.-C), à Cambridge . Cayley (Arthur), à Londres. Struve (Otto-Wilhelm) (c. »), à l'ulkowa. LOCKYER (Joseph-Norman), à Londres. HUGGINS (William), à Londres. NE WCOMB (Simon), à Washington. Stephan (Jean-Marie-Édouard ), a, à Marseille. HALL (Asaph ), à Washington. Gyldén (Jean-Augnste-llugo) ft, à Stockholm. SCHIAPARELLI (Jcan-Virginius), à Milan. Gould (Benjamin-Apthorp), à Cordoba. WOLF (Rudolf), à Zurich. LAXGLEY (Samuel), à Washington. N N Section IV. — Géographie et Navigation (8). Richards (Contre-Amiral George-Henry), à Londres. DAVID (Abbé Armand ), missionnaire en Chine. Lediei ( Alfred-Constant-Hector) (o. *), à Versailles Nordenskiôld (Nils-Adolf-Etïk Baron) (c. #), à Slockho.m. IBANEZ DE IBERO, marquis DE MULHACÉN (Gal Charles) (G. O. *), à Madrid. TEFFÉ (le baron DE), à Rio de Janeiro. s N C. K., i89., i" Semestre. (T. C.S.1I, N° 1.) 2 ,0 ETAT DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Section V. — Physique générale (9). Messieurs : Weber (Wilhelm), à Gôttingue. HELMHOLTZ (Heruiann-Louis-Ferdinand) (c. *), à Berlin. Stokes (George-Gabriel), à Cambridge. Abria (Jérémie-Joseph-Benoit) (o. ). à Bordeaux. Crova (André-Prosper-Paul) *, à Montpellier. Rayleigh (John-William, Baron), à Essex. Amagat (Émile-Hilaire), à Lyon. RAOULï (François-Marie) », à Grenoble. \ SCIENCES PHYSIQUES. Sectiox VI. — Chimie (9). Hofmann (Auguste- Wilhelm ). à Berlin. MARIGNAC (Jean-Charles GALISSARD de), à Genève. Fraxklaxd (Edward), àjLondres. WlLLIAMSON (Alexander-William), à Londres. Lecoq de BOISBAUDRAN (Paul-Émile dit François) », à Cognac. Stas (Jean-Servais) «, à Bruxelles. REBOUL (Pierre-Edmond) *, à Marseille. Baeyer (Adolf de), à Munich. N Section Vil. — Minéralogie (8). K.OKSCHAROYV (Général Nicolas de), à Saint-Pétersbourg. Hall (James), à Albanv. Prestyvich (Joseph), à Oxford. Gosselet (Jules-Auguste-Alexandre) *, à Lille. Scacchi (Arcangelo), à Naples. SUESS (Edouard), à Vienne. POMEL (Nicolas-Auguste) , à Ylger. N . ÉTAT DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. I I Section VIII. — Botanique (10). Messieurs : Hooker (Jos. Dalton), à Ixew. Pringsheim (Nathanael), à Berlin. SAPORTA (Louis-Charles-Joseph-Gaston, Marquis de) *, à Ai\. Clos (Dominique), à Toulouse. Sirodot (Simon) *, à Rennes. Grand'Eury (Franc;ois-C\rille) *, à Saint-Etienne. Agardh (Jacob-Georg), à Lund. MlLLARDET (Alexis) », à Bordeaux. MASTERS ( Maxwel-Tylden ), à Londres. Treub (Melchior l, à Buitenzorg, près Batavia (Java i Sectiox IX. — Économie rurale (io Mares (Henri-Pierre-Louis) », à Montpellier. Lawes (John-Bennet), à Rothamsted, Saint-Albans station (Her- fortshire i. Gasparin ( Paul-Joseph de > . à Orange. DEMONTZEY. (Gabriel-Louis-Prosper) (o. *), à \i\. Gilbert (Joseph-Henry >, à Rothamsted, Saint-Albans station (Her- fortshire i. Corvo (Joào de Andrade) (g. c. *), à Lisbonne. Lechartier (Georges-^ ital ), à Rennes. Menabrea l le comte Louis-Frédéric | (c. *), à Rom.-. HOUZEAU ( Auguste i . a Rouen. ARLOING (Saturnin | . à Lyon. Section X. — Anatomie et Zoologie (10). Benedex ( Pierre-Joseph van) (o. »), à Louvain. LovÉN ( Svenon-Louis), ;\ Stockholm. STEENSTRUP (Japetus), à Copenhague. DANA (James-Dwighl >, à New-Haven. HUXLEY (Thomas-Henry), à Londres. Vogt (Cari) . à Genève. AGASSIZ ( Alexandre ). à Cambridge (États-Unis). Fabre (Jean-Henri) », à Sérignan (Vaucluse). COTTEAU (Gustave-Honoré) . à Auxerre. MARION ( Antoine-Fortuné) », à Marseille. I 2 ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section Xï. — Médecine et Chirurgie (8). Messieurs : . VlRCHOW (Rudolph DE), à Berlin. Ollier (Louis-Xavier-Édouard-Léopold) (o. *), à Lyon. Tholozan (Joseph-Désiré) (O. *), à Téhéran. Palasciano (Ferdinand-Antoine-Léopold), à Naples. HANNOVER (Adolphe), à Copenhague. PAGET (Sir James), à Londres. LÉPINE (Jacques-Raphaël) #, à Lyon. N '. . . Commission pour administrer les propriétés et fonds particuliers de l' Académie. Fremy. Becquerel (Edmond). Et les Membres composant le Bureau. Changements survenus dans le cours de l'année 1890. {Voir à la page 1 5 de ce Volume.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 JANVIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice-Président, qui doit être pris, cette année, dans l'une des Sections des Sciences physiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 60, M. d'Abbadie obtient 47 suffrages. M. A. Cornu » 7 » M. Lœwy » ..... 5 » Il y a un bulletin blanc. M. d'Abbadie, avant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé Vice-Président pour l'année 1 89 1 . ( i4 ) L'Académie procède ensuite, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres, qui seront appelés à faire partie de la Commission centrale administrative pendant l'année 1891, et qui doivent être pris, l'un dans les Sections de Sciences mathématiques, l'autre dans les Sections de Sciences physiques. MM. Fremy et Edmond Becquerel réunissent la majorité absolue des suffrages et sont élus Membres de la Commission. M. Hermite fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les Mem- bres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1890 : Etat de l'impression des Recueils de l'Académie au Ier janvier 1891 . Volumes publiés. Comptes rendus des séances de V Académie. — Le TomeCVIII(ier semestre 1889) et le Tome CIX (2e semestre 1889) ont paru avec leur Table. Les numéros de l'année 1890 ont été mis en distribution avec la régula- rité habituelle. Volumes en cours de publication. Mémoires de l'Académie. — Le Tome XLV renferme un Mémoire inti- tulé : Ecrit posthume de Descartes : De solidorum démentis . Texte latin (ori- ginal et revu) suivi d'une traduction française avec notes; par M. de Jon- quières. Ce Mémoire forme sept feuilles. Mémoires présentés par divers savants. — Le Tome XXXI renferme : i° Un Mémoire de Mme Sophie de Kovalevsky, intitulé : « Sur un cas particulier du problème de la rotation d'un corps pesant autour d'un point fixe, où l'intégration s'effectue à l'aide de fonctions ultra-elliptiques du temps. » Ce Mémoire forme huit feuilles. 20 Un Mémoire de M. Ch. Cellerier, intitulé : « Sur les variations des excentricités et des inclinaisons. » Ce Mémoire formera vingt-sept feuilles, dont six sont tirées. ( i5 ) Changements survenus parmi les Membres depuis le Ier janvier 1890. Membres déi Section de Minéralogie : M. Hébert, décédé le 4 avril. Section d'Économie rurale : M. Peligot, décédé le i5 avril. Membres élus. Section de Mécanique : M. Léauté, le 28 avril, en remplacement de M. Phillips, décédé. Section de Minéralogie : M. Maixard, le 1 5 décembre, en remplacement de M. Hébert, décédé. ( 'hangements survenus parmi les Correspondants depuis le Ier janvier iSgo. C0/1 espondants décédés. Section de Mécanique : M. DauSse, i Grenoble, décédé le 16 janvier. Section île Géographie et Navigation : M. Tchiatchef, à Florence, décédé le i3 octobre. Section de Physique gêné mie : M. Hirn, à Colmar, décédé le i/j janvier; M. Soret, à Genève, décède le ri mai. Section de Chimie : M. Chancel, à Montpellier, décédé le 5 août. Section de Minéralogie : M. Favre, à Genève, décédé le 1 1 juillet. 1 ' or r espondants < lu >'. Section de Mécanique : M. Beltrami, à Pavie, le 20 janvier, en rempla- cement de M. Clausius, décédé; M. Gilbert, à Louvain, le 3 février, en remplacement de M. Broch, décédé. Section de Physique générale : AI. le baron Rayleiuii, à Essew le 10 mars . en remplacement de M. Rirchhoff, décédé; M. Soret, à Genève, le 17 mars, en remplacement de VI, Joule, décédé; M. Amagat, à Lyon, le 5 mai, en remplacement de M. Terquem, décédé; M. Raoixt, à Grenoble, en remplacement de M. Hirn, décédé. ( i6 ) Correspondants à remplacer. Section de Mécanique : M. Dausse, à Grenoble, décédé le 16 jan- vier 1890. Section d' Astronomie : M. d'Oppolzer, à Vienne, décédé le 16 dé- cembre 1886; M. Warren de la Rue, à Londres, décédé le 19 avril 1889. Section de Géographie et Navigation : M. Pissis, à Santiago, décédé le 20 janvier 1889; M. Tciiihatchef, à Florence, décédé le i3 octobre 1890. Section de Physique générale : M. Soret, à Genève, décédé le i3 mai 1890. Section de Chimie : M. Ciia.vcel, à Montpellier, décédé le 5 août 1890. Section de Minéralogie : M. Favre, à Genève, décédé le 1 1 juillet 1890. Section de Médecine et Chirurgie : M. Doxders, à Utrecht, décédé le 24 mars 1889. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. le Ministre de l'Ixstructiox publique et des Reaux-Arts adresse une ampliation du Décret par lequel M. le Président de la République ap- prouve l'élection de M. Mallard, pour remplir, dans la Section de Minéra- logie, la place laissée vacante par le décès de M. Edmond Hébert. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Mallard prend place parmi ses Confrères. MÉCANIQUE chimique. — Sur l'onde explosive, sur les données caractéris- tiques de la détonation et sa vitesse de propagation dans les corps solides et liquides, et spécialement dans le nitrate de rnéthyle ; par M. Rer- TIIELOT. « La propagation de la détonation dans les mélanges gazeux obéit à des lois très simples : elle donne naissance à une véritable onde explosive, assujettie aux lois londamentales de la propagation des phénomènes ondu- ( '7 ) latoires, tels que le son. C'est ce que nous avons établi, M. Vieille et moi, par une longue suite d'expériences, faites sur les systèmes gazeux les" plus divers ('). » Les vitesses de détonation observées dans les systèmes gazeux attei- gnent jusqu'à 2800"1 par seconde : elles dépendent de la chaleur déve- loppée, et elles répondent à un état tel que la masse gazeuse conserve pendant la propagation du mouvement la totalité de la force vive produite par la réaction chimique, c'est-à-dire la totalité de la chaleur dégagée par celle-ci : vérification fort importante, car elle prouve que les pressions dans un gaz qui détone se développent trop rapidement pour être in- fluencées d'une manière nolable par les déperditions de chaleur dues au rayonnement ou à la conductibilité, et elle paraît même exclure, dans la plupart des cas, l'hypothèse d'une dissociation un peu considérable. » Ces conclusions reposent sur trois séries d'expériences que je di - mande la permission de rappeler. Par les unes, nous avons constaté qu ■ la vitesse de l'onde explosive dans un même système est indépendante de la pression, sous des pressions qui ne surpassaient pas 2'"". mais qui on! varié de 1 à 3 (2). Elle est également la même dans un tube en caout- chouc et dans un tube en métal, malgré la grande différence des deux enveloppes, au point de vue des pertes de chaleur par conductibilité <-i par rayonnement. Dans d'autres expériences, nous avons montré que les pressions développées dans un mélange explosif déterminé, brûlé à diffé- rentes températures initiales (dans un bain d'huile), sont sensiblement proportionnelles à la densité du système gazeux (3). Enfin la même con- clusion résulte d'une façon plus rigoureuse encore des expériem es faites sur les mélanges gazeux isomères, c'est-à-dire fournissant les mêmes produits de combustion, avec des dégagements de chaleur qui ont varié du simple au double; les pressions avant varié précisément dans le même rapport que les quantités de chaleur développées au sein du système, et les mesures ayant été prises sur deux systèmes tels que le temps écoulé jusqu'au mo- ment du maximum de pression (soit 0,01 \ ) a été reconnu identique ( :. Résultats d'autant plus décisifs qu'ils sont indépendants de toute hypo- thèse sur les lois et la constitution physique des gaz : il en est de même (') Voir mon Traité Sur la force . (3) Ann. de Chimie et de l'hys.. 6" série, t. IV, p. 1 ■■■.. ('') Même Recueil, p. 5o. C. R., 1891, t" Semestre. (T. CXÎI, N* 1.) ' ( «») des conclusions auxquelles ils conduisent sur la constance des chaleurs spécifiques des gaz sous diverses pressions et sur leur variabilité, au con- traire, avec la température. » Le nouveau mouvement ondulatoire que nous avons découvert offre un caractère fort différent de celui du son; car les ébranlements, au lieu d'y être extrêmement petits, comme on les suppose d'ordinaire dans l'étude des phénomènes sonores, atteignent, au contraire, une très grande inten- sité, puisqu'ils répondent à une transformation chimique dans laquelle la température s'élève à plusieurs milliers de degrés, les phénomènes qui se propagent avec cette vitesse étant à la fois d'ordre chimique et d'ordre physique : double caractère qu'il importe de ne pas oublier, lorsqu'on veut les comparer avec les phénomènes physiques plus simples de la propaga- tion du son. » Ces faits étant constatés, il a paru utile et nécessaire d'en poursuivre l'étude sur des matières plus condensées que les gaz et obéissant à des lois physiques très différentes, tels que les explosifs solides et liquides. Une telle étude expérimentale faisait nécessairement partie des travaux de la Commission des substances explosives, et ce sont les résultats observés par elle à cet égard dont je vais entretenir l'Académie. » Un certain nombre lui ont' déjà été communiqués, il y a quelques années : ils sont décrits dans les Annales de Chimie et de Physique (6e série, t. VI, p. 556). Je rappellerai qu'ils ont été obtenus avec des tubes métal- liques, plomb et étain, de grande longueur, ioom par exemple, et de faible diamètre. C'est avec la nitromannite que nous avons atteint la vitesse maxi- mum, 7700™ par seconde. » Pour pousser plus loin cette étude, j'ai pensé qu'il y avait lieu d'opérer méthodiquement avec une substance explosive homogène, très fluide, contenue enfin dans des tubes de résistance fort inégale, mais de masse comparable et, s'il se pouvait, assez résistants pour ne pas être brisés par l'explosion. Cependant ce dernier résultat n'a pas pu être atteint, les tubes les plus solides ayant été brisés, et il parait même exister, comme il sera dit tout à l'heure, des raisons théoriques qui rendent l'expérience complète inexécutable. » En raison de cette circonstance, le mode de propagation du phéno- mène explosif est plus complexe, la masse qui se transforme ne demeu- rant pas dans un état uniforme, propagé de tranche en tranche. Mais l'état qu'elle présente n'en offre pas moins un grand intérêt, tant au point de vue des applications qu'à celui de la théorie pure; car il manifeste les pro- ( i9) priétés de la matière soumise à la fois à une température de 3ooo°à 4ooo° et à une pression de plusieurs milliers d'atmosphères. )> Nous avons choisi, pour exécuter ces nouvelles expériences, le nitrate de méthvle, liquide très mohile, avec lequel il est facile de procéder au remplissage des tubes ('). « Définissons d'abord les données caractéristiques de la détonation du nitrate de méthyle, conformément à la méthode générale suivie dans mon Traité Sur la force des matières explosives. Ce sont : les équations chimiques de la décomposition et les volumes gazeux spécifiques correspondants; la chaleur de formation du composé par les éléments et sa chaleur de décomposition; la pression développée par la détonation, sous diverses densités de chargement; enfin la vitesse de détonation, observée dans des tubes de diverses matières. » Equation chimique. — La formule du nitrate de méthyle étant G2H2(Az08H), sa décomposition explosive ne peut guère donner lieu qu'aux deux svstèmes suivants CO2 H- CO -4- Az -+- 3 HO ou bien i ( X)2 -+- Az -+- H •+- 2HO, ou bien à un mélange de ces deux svstèmes. » Volume gazeux spécifique. - Le volume gazeux spécifique produit par ces deux svstèmes (eau gazeuse), estîreprésenté par la même formule, soit 66m,96(i -f-7./), pour 77sr(2), c'est-à-dire tt-o1" ( 1 + xt 1. pour iK- de matière; ou bien encore io28Ut( 1 4- y.t), pour 11" de nitrate de méthvle liquide, la densité de ce corps étant [,182 à la température ordinaire. (') M. Bruneau, Ingénieur des Poudres et Salpêtres, doit être spécialement remer- cié clu concours qu'il a donné à ces délicates et dangereuses expériences. (") La valeur de t varie suivant l'équation adoptée, mais entre des limites peu étendue--. ( ™ ) » Chaleurs déformation et de décomposition. -- La chaleur de formation du nitrate de méthvle par ses éléments : Ca-f-H* + 6 = G2H2(AzO°H) a été évaluée (Force des matières explosives, t. If, p. iç/t) à -t-3gCal,6; nombre qui devient -f- 39e"1, 9, d'après la nouvelle chaleur de combustion (+ 94e", 3, pour i2°'')du carbone, que nous avons mesurée avec M. Petit. » On en déduit pour la chaleur de décomposition, d'après la première équation : ■+- 107e'11, 7 ; d'après la seconde : -+-ii2Cal,6, à pression con- stante, l'eau 'étant supposée gazeuse ; soit pour iks de nitrate de méthyle i/tooCal et i46^CaI respectivement. La moyenne, 1 43 iCal, peut être appliquée sans erreur notable au phénomène réel. » Les données caractéristiques, pour ikg de la matière explosive, sont donc ■' et 1431e". » Voici celles qui répondent aux matières explosives les plus éner- giques, l'eau étant supposée gazeuse, et la décomposition taite sous pres- sion constante : lil _ Cal Nitroglycérine 718 el 14^9 Nitromannite 692 et 1427 Poudre-coton 809 et ioro » On voit que le nitrate de méthyle offre des valeurs voisines et même un peu supérieures, par rapporta celles qui répondent à la nitroglycérine et à la nitromannite. » Pressions de détonation. — Ces pressions ont été mesurées par M. Vieille avec des appareils crushersà piston pesant, lourd de 4kg, 'dln de prévenir les à-coups de pression qui pourraient être enregistrés par des pistons trop légers. Le tarage a été fait par les méthodes ordinaires de MM. Sarrau et Vieille. Voici les résultats observés : Densité de chargement Pression *■ 0,1 g33 1 •:■. >S6ks » On déduirait de la moyenne de ces donnée;-., par un simple calcul de tionnalité, une pression de io36okg, pour la densité déchargement ( ai ) égale à l'unité, et de i2000ks environ, pour le nitrate de méthyle détonant dans son propre volume. Mais ce calcul n'est pas rigoureux, parce cpi'i! faut tenir compte du covolume, ou, plus exactement, du volume limite, au-dessous duquel les gaz ne peuvent être comprimés : covolume négli- geable au voisinage de la pression ordinaire, mais qui joue un si grand rôle dans l'étude du point critique et de la compressibilitédes gaz. En fai- sant intervenir cette donnée, et d'après une notation connue, on aura • , • i ■ /• P ( ' — — , cest-a-dire f=J — : p ■ A sont connus. Pour calculera, nous prenons le covolume moyen j^ admis pour les gazCO4, CO, HO et Az, et le volume spécifique, 870'"', qui répond à ikb' : ce qui donne le nombre 0,87. » On en déduit, d'après la première expérience, les valeurs suffisam- ment concordantes : A = o, I, /=85l : a = 0,2, /=g44i \!(>\fii!ii'. . . 8o,8ok: ou ()0k-, en nombre rond. » Pour la densité 1,182, on aurait dès lors io6ookg environ, valeur qui répondrait à la pression développée pour le nitrate de méthyle détonant dans son propre volume. » Pour le fulmicoton rapporté à la densité 1, on a trouvé précédem- ment une valeur voisine de rooookg; pour la dynamite, 1 o'>-(>ki;; pour la nitromannite, vers 1 1 oookg, etc. >> Toutes ces matières, ramenées à une même densité de chargement, fournissent en effet, d'après l'expérience, des pressions voisines. » Vitesse de détonation. — Les expériences ont été exécutées par les mêmes méthodes que précédemment, avec du nitrate de méthyle contenu dans une série de longs tubes mis bout à bout, les vitesses étant enre- gistrées à l'aide des chronographes déjà décrits. La matière des tubes a été choisie île façon à eu faire varier la constitution physique et la résis- tance, dans les conditions les plus étendues; on a employé en effet des tubes élastiques en caoutchouc, des tubes de verre de diverses épaisseurs, des tubes en métal anglais, enfin des tubes d'acier offrant le maximum de résistance possible. » Voici ie sommai les 1 ésulta » l. Tubes en caoutchouc (e/ttoiié). — Diamètre intérieur ./"'"; dia- ( " ) mèlre extérieur 12""". Entre le premier et le deuxième interrupteurs, distants de iom, v = if>i6m par seconde. Au delta, la propagation s'est faite irrégulièrement et a donné lieu à une seconde détonation, circonstance attribuable sans doute à la perturbation produite par la déchirure du tube. )) Le tube a été déchiré en longues lamelles irrégulières, dirigées en général selon un plan passant par l'axe. Ce mode de rupture établit la presque instantanéité des réactions. » II. Tubes de verre. — On a fait varier le rapport du diamètre intérieur à l'épaisseur dans des limites très considérables : depuis 3mm (diamètre inté- rieur) à /jmn\5 (épaisseur), jusqu'à 5mm (diamètre intérieur) à imm (épais- seur). Au-dessous de cette épaisseur relative, il n'a pas été possible de poursuivre les essais, les tubes étant constamment brisés au voisinage de l'origine, quels qu'aient été les artifices mis en œuvre. Les expé- riences ayant été très nombreuses, nous nous bornerons à donner ici les résultats extrêmes. Vitesse Diamètre intérieur. Épaisseur. par serondc. mm mm m 3 4,5 24S2 3 2 2 1 9 1 5 1 1890 » Ainsi, en général, la vitesse observée diminue avec l'épaisseur : ce qui signifie que la rupture des tubes ne se produit qu'à partir d'une certaine pression, variable avec leur résistance, et dont l'établissement exige un temps comparable avec la vitesse même de propagation de l'explosion. Rien n'indique, d'ailleurs, que cette vitesse ait approché de sa limite. Le verre le plus mince a résisté plus longtemps que le caoutchouc entoilé. Los tubes, d'ailleurs, sont pulvérisés. « III. Tubes en métal anglais . — 3mm diamètre intérieur et 4mm, 8 épais- seur; vitesse i23om. » Ce métal offre peu de résistance et cède plus vite que le verre le plus mince; plus vite encore cpie le caoutchouc entoilé. » IV. Tubes d'acier. — Tubes étirés à la filière, en bouts longs de 5™ et recuits avec le plus grand soin, de façon à prévenir toute structure cristal- line. 3n,m diamètre intérieur; i5mm diamètre extérieur. m Premier essai. Du premier au deuxième interrupteur 2084 Sur 201" 21 55 Deuxième essai 209^ ( 23) » Tous les tubes s'ouvrent pendant l'explosion et sont fendus le plus souvent suivant un plan diamétral, en formant des fragments en longues lamelles, tout à fait analogues à ceux des tubes de caoutchouc : similitude remarquable qui atteste l'homogénéité de l'acier et définit le caractère de son élasticité. » La vitesse observée avec l'acier est supérieure à celle du caoutchouc, sans atteindre tout à fait celle qui a été obtenue avec les tubes de verre les plus épais : circonstance attribuable à la rigidité de la matière de ces der- niers. Les unes et les autres sont d'ailleurs fort inférieures aux vitesses de oooomà 8ooom, observées avec des matières solides comprimées, telles que le coton-poudre; ou pulvérulentes, telles que la nitromannite ou l'acide pi- crique. Je reviendrai tout à l'heure sur ce point. » La fracture de tubes d'acier aussi épais montre qu'il n'y a pas d'espé- rance de réussir à produire la détonation d'une matière explosive liquide dans un vase métallique, sans le briser, quelle qu'en soit l'épaisseur. Les raisons théoriques de ce fait méritent d'être développées. » La théorie de l'élasticité établit d'abord que la résistance d'un tube métallique ne croît pas indéfiniment avec son épaisseur. La résistance tend vers une limite déterminée, au delà de laquelle la paroi métallique se dé- chire, quelle qu'en soit l'épaisseur. Or les matières explosives liquides, telles que le nitrate de méthvle, offrent une particularité remarquable : le volume défini par leur densité est plus petit que le volume limite, au- dessous duquel les gaz, ou les liquides produits par leur explosion, ne sont pas susceptibles d'être réduits par la pression développée, dans les limites de nos expériences. On sait en effet que les gaz ne peuvent pas être réduits indéfiniment par la compression, leur compressibilité diminuant de plus en plus, à partir d'une certaine limite. .4 fortiori en est-il de même des liquides, tels que l'eau, et des solides, que l'on ne saurait guère amènera un volume notablement moindre que celui qu'ils possèdent sous la pression normale : c'est ce qui avait fait croire autrefois que l'eau est incompressible, et ce que l'on cherche à représenter par la notion du co- volume des gaz : la matière tend en quelque sorte vers un état limite, qui la rapprocherait d'un état de continuité absolue, les forces répulsives entre les particules croissant au delà de toute limité, au fur et à mesure que le rapprochement des molécules ultimes devient plus considérable. » Supposons, pour préciser, cpie les gaz produits par l'explosion du ni- trate de méthyle : acide carbonique, oxyde de carbone, azote, eau gazeuse, à la température de 3ooo° environ développée par l'explosion, tendent vers ( ^4 ) une densité voisine de l'unité, densité dont ils paraissent approcher en effet aux basses températures de leur liquéfaction : leur volume possible demeurera supérieur de près d'un cinquième à celui du nitrate de méthyle (densité 1,182) : ce qui signifie qu'ils développeront, dans l'espace occupé par ce liquide, une pression supérieure à toute grandeur expérimentale donnée. Dès lors le vase sera nécessairement rompu, avant que la totalité de la matière ait détoné; et il le sera à un moment qui variera suivant sa propre résistance instantanée; résistance différente d'ailleurs de la résis- tance statique du même vase, telle qu'elle est mesurable au moyen -de la presse hydraulique, comme on le fait en général, ou bien au moyen delà dilatation d'un liquide par la chaleur, comme j'ai proposé de le faire autre- fois. » Les considérations que je viens d'exposer, à l'occasion du nitrate de méthyle, s'appliquent d'une façon générale aux matières dont on cherche à provoquer la décomposition dans leur propre volume. Soit, par exemple, l'eau oxygénée se décomposant en eau et oxygène. La densité de l'eau oxygénée étant 1,402, celle de l'eau 1,0 et celle de l'oxygène liquide 0,9, d'après Wroblewsky; le volume moléculaire des produits sera voisin de 36, celui du composé étant 23,4 : c'est-à-dire que la décomposition donne lieu à une dilatation de 54 centièmes; dilatation qu'aucune pression réali- sable ne saurait compenser. » Soit encore le fulminate de mercure. Sa densité étant 4>43, son vo- lume moléculaire égale 64,1 ■ Or le volume des produits de sa décomposi- tion (mercure liquide, et oxyde de carbone supposé = 1) serait 99 : il y a donc dilatation des 55 centièmes. C'est cette grande densité et cette énorme dilatation, jointes à la vitesse de détonation, qui expliquent le caractère bri- sant du fulminate et la façon dont les gaz mêmes produits par son explo- sion laissent sur les métaux les plus durs des empreintes tracées comme au burin. J'ai insisté ailleurs sur ces points et j'ai montré comment ils expli- quent les propriétés de détonateur, si caractéristiques dans le fulminate de mercure (' ). » Soit encore l'azotate d'ammoniaque. Sa densité étant 1,71, son volume moléculaire sera 48cc, 2; le volume des produits étant 80, il y aurait dila- tation de 65 centièmes, au moment de l'explosion. » Les relations que je signale en ce moment, sont d'autant plus inté- ressantes qu'elles s'appliquent à des composés explosifs, c'est-à-dire tels ( ') Sur la force des madères explosives (voir VIndex). ( 2) ) que leur régénération au moyen des produits de décomposition exige une absorption de chaleur considérable. Cependant une semblable formation endothermique donne lieu à des contractions de volume énormes et non moins grands que ceux qui répondent aux combinaisons exothermiques les mieux caractérisées. C'est là un résultat d'une grande importance, parce qu'il contredit la généralité des rapports que l'on a souvent cher- ché à établir entre les changements de volume et la chaleur dégagée dans les réactions chimiques. • » Mais revenons à l'étude des vitesses inégales, à partir desquelles on constate la rupture des vases remplis de matières explosives : cette étude donne lieu en effet à des considérations fort dignes d'intérêt, soit pour la théorie, soit pour la pratique. » A mesure que les pressions instantanées s'accroissent dans nos tubes d'une façon indéfinie, les vitesses de propagation du mouvement explosif qui en dépendent croissent nécessairement aussi de plus en plus; de telle sorte que les tubes les plus résistants et les plus rigides sont à la fois ceux qui supporteront les plus grandes pressions instantanées et ceux qui propageront l'explosion avec la plus grande vitesse, avant de se fendre: ce que l'expérience vérifie. Dans des systèmes aussi condensés, la vitesse de propagation du mouvement explosif doit devenir comparable à celle du son dans les solides, vitesse qui atteindrait des valeurs voisines de 5ooom par seconde dans des solides suffisamment rigides, tels que le fer, le verre ou le bois de sapin, d'après les résultats obtenus par Wer- theim sur les vibrations longitudinales des verges. On arrive à des valeurs du même ordre de grandeur d'après la considération du covolume, ainsi que le montre une Note de M. Vieille, que je l'ai prié de rédiger et que je présente aujourd'hui à l'Académie, en même temps que le travail actuel. » Examinons de plus près ce qui se passe dans la réalité, c'est-à-dire lorsqu'une matière explosive détone dans un tube, la détonation étant provoquée, à l'origine, par le choc violent du fulminate de mercure, qui porte aussitôt à l'extrême la pression initiale, la chaleur qu'elle dégage et les réactions chimiques, développées de tranche en tranche, qui en sont la conséquence. » Aucun régime régulier répondant à l'explosion de la matière dans son propre volume ne saurait s'établir, puisque le tube est nécessairement rompu, ainsi qu'il vient d'être montré. Cependant, si le tube est homogène, et la matière uniformément répandue, et douée d'une structure telle que les pressions et réactions puissent s'y propager de couche en couche d'une C R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N» 1.) 4 ( ^6 ) façon régulière. le tube se rompra aussi régulièrement, de proche en proche, au fur et à mesure que la pression propagée atteindra une cer- taine limite, et il pourra s'établir ainsi un régime de détonation spécial, qui dépendra des conditions réalisées dans le système. On observera alors une vitesse de propagation peu différente pour chaque système donné, mais très variable d'un système à l'autre, même avec une matière explosive déterminée. » C'eSt en effet ce qu'on reconnaît avec le nitrate de méthyle détonant dans les tubes d'acier, qui ont donné des vitesses de propagation à peu près constantes, voisines de 2ioom, et doubles environ de ce qu'on a me- suré avec un tube en caoutchouc, rempli de la même matière. Les tubes de verre et le nitrate de méthyle ont fourni des résultats moins réguliers, parce que l'élasticité du verre n'entre pas en jeu de la même façon, ni avec la même régularité que celle de l'acier ou du caoutchouc; cependant, les vitesses de propagation pour une épaisseur donnée tendent aussi yrers cer- taines valeurs moyennes, croissantes avec l'épaisseur des tubes de verre. » Ce régime de détonation dépend de la nature de l'enveloppe, comme le montrent les faits ci-dessus et ceux dont il sera question tout à l'heure ; mais il dépend aussi de la structure propre de la matière explosive, ainsi que je vais le rappeler. ■» En effet, la nitroglycérine, dans des tubes de plomb de 3""" de dia- mètre intérieur, a donné des vitesses voisines de i3oom; tandis que la dynamite, dans des tubes métalliques pareils, atteint i-joom. Ces nombres varient d'ailleurs notablement d'un essai à l'autre, comme on devait s'\ attendre d'après les considérations précédentes. « On remarquera la vitesse beaucoup plus grande atteinte par la dyna- myte, ce qui est conforme à des mesures analogues de M. Abel. Elle met en évidence l'influence de la structure de la matière explosive sur la vitesse de propagation de l'explosion : la nitroglycérine pure, liquide vis- queux, transmettant le choc qui détermine la détonation bien plus irrégu- lièrement que la silice imbibée d'une manière uniforme avec le même liquide. La dynamite au mica produit des effets encore plus considérables, d'après les observations : ce qui pouvait être également prévu, en raison de la structure cristalline du mica, substance moins déformable que la si- lice amorphe. » Cette dernière induction est confirmée par les observations faites sur la nitromannite, substance solide cristallisée : elle parait, en raison de cette circonstance, plus apte à transmettre la détonation que le nitrate de ( 27 ) méthyle liquide ; et elle a donné, en effet, sous des densités de chargement égales à 1,9, dans des tubes de plomb de im,g de diamètre intérieur, des vitesses à peu près régulières de 7700111. De même l'acide picrique, éga- lement cristallisé : 65oo™. Ce contraste entre le nitrate de méthyle liquide et les composés nitriques cristallisés est, on le voit, tout à fait d'accord avec celui qui a été observé entre la nitroglycérine et les dynamites. » Au contraire, dans certains systèmes pulvérulents, rapprochés d'une continuité complète par une compression suffisante, l'expérience prouve qu'il existe une limite de compression, au delà de laquelle l'amorce au ful- minate ne fait plus détoner la masse : c'est là, du moins, ce qui a été ob- servé avec certaines poudres au chlorate de potasse. » L'influence de la structure de la matière explosive sur le régime de détonation étant ainsi mise en évidence, citons de nouveaux faits, propres à manifester l'influence propre de l'enveloppe. Quelques-uns ont été signalés plus haut avec le nitrate de méthyle. En voici d'autres observés avec la poudre-coton. » Le coton-poudre comprimé, sous des densités de chargement telles que 1 et 1,27, dans des tubes de plomb de3mm,i5 de diamètre intérieur, a donné des vitesses de 54oom ; tandis qu'à une densité de chargement à peu près moitié moindre (0,7'i), dans un tube de plomb de 3mm, 77 de dia- mètre intérieur, on a observé 38<>t>"' : inégalité due évidemment à la moindre continuité de la matière. Dans un cordeau souple, peu résistant, formé par une simple tresse, avec une densité de chargement de o,G5, la vitesse est même tombée à 2|oo'". Mais la faible résistance de l'enveloppe peut être compensée par la masse de l'explosif, laquelle s'oppose, dans la partie centrale surtout, à l'écoulement instantané des gaz. En effet, M. Abel, avec des cartouches de coton comprimé sec, d'un diamètre dé- cuple des cordeaux précédents, placées bout à bout, à l'air libre, a observé des vitesses de 53oom à 600:1'". » Il me parait inutile de m'étendre davantage sur les faits exposés dans cette Note. Us montrent que l'onde explosive n'existe avec ses caractères simples et ses lois définies que dans la détonation des gaz; ces lois et ces caractères ne subsistant qu'en partie dans la détonation des liquides et des solides, tout en demeurant assujetties aux mêmes notions générales de Dynamique physico-chimique. » ( 28 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d 'équations modulaires . Note de M. Brioschi. « 1. Dans une Communication que j'ai présentée à l'Académie des Sciences au mois de novembre de l'année 187^, j'ai démontré que la for- mule de transformation d'ordre n, nombre premier, des fonctions ellip- tiques , x dl dx , (1) = ,. = du, est la suivante 1 = 35» en faisant J = a.'v + vfl.^-1 -+- — — a.,a;v--^h. . .-+- tfv ' 2 et u = ç(a?) [J'2 - JJ"j - i, D»0,), D'(s,), ... ) d(=;,. d.(5;). d.W), ... |(' = œ-° "->• » Soit s3« on déduit à cause de la relation (5) "■ = 3(/, — i)D(ao)« «D(sis) = ;3[3(n - i)fl,a,+ BD(a,)] et la formule de récursion (2) se transformera dans la suivante /gx j (" -2*— l)(2S + 3)aJ+l .( + ï*(w + 6*) «"»**-< - '(*— i)^*f-2 = nD(a;). » Les quantités a,, a,, . . ., xr peuvent, en conséquence, s'exprimer en fonctions linéaires de «0, D(«0), D2(a0), . . ., et les quantités n — I z0, D(a0), ..., D 2 (a0), sont liées entre elles par une équation linéaire. ( 3. ) » En posant (7) y = z'](x), l'équation modulaire, dont les racines sont 1 : , y\ y\ , , sera donc une équation modulaire jacobienne. » !\° Soient eK , e2, e]t les racines de l'équation et e,, £0, £3 celles de l'équation «'-t.*— r.=<>. on démontre facilement que I 1 1 et, en conséquence, (s, — e3)2, (e3 — £,)'2, (e, — e2)8 sont racines de trois équations modulaires jacobiennes qu'on déduit de la supérieure en y. » En multipliant les trois équations (8) entre elles, on obtient, en se rappelant la valeur (5) de z, ï * =2" ':C.T e, ).hr2 >J(e,) ou Mais de la formule d'addition ( Halphen, p. 3rj), on a [p(u - 0 - ,p(" + «0][pO) - ,p((OI2 = *>'(«) pX**) et, en conséquence, et enfin (-■ ~ n-l DWt)-»(t) ( 32 ) laquelle conduit à l'expression déjà donnée par M. Riepert {Journal fur die Mathematik, Bd 87) n — 1 rv- zr~ — r, — '1W HT / Tz• e ':n Te. MÉMOIRES PRÉSENTES. M. G. Greil adresse, par l'entremise de M. de Quatrefages, une série de Mémoires relatifs à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Fr. Laur appelle de nouveau l'attention de l'Académie sur les rela- tions qui lui paraissent exister entre les variations de la pression atmo- sphérique et les explosions de grisou, et sur la nécessité de surveiller plus particulièrement le baromètre, dans les mines à grisou, aux moments où des baisses barométriques brusques peuvent se produire. (Renvoi à la Commission du grisou.) M. l'abbé Fortin adresse une Note, accompagnée de Planches, sur les taches solaires d'octobre et novembre 1890. (Renvoi à la Commission nommée.) M. J.-M. Schnyder adresse une Note relative à la maladie de la vigne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. Bedoin, M. A. Billet, M. G. Colin, M. C. Dareste, M. Ch. De- péret, M. L. Favé, M. Gissinger, M. A.-ïî. Griffitiis, M. F. Guyox, M. Hanriot, M. le général Ibanez, Mme Isambert, M. Jousseaume, M. A. Layet, M. A. Lediei\ M. J. Lexoble du Teil, M. A. Olivier, M. A. Madamet, M. P. Painlevé, M. J.-V. Sciiiaparelli, M. S. de Glase- napp, M. G. Wertheimer adressent leurs remerciements à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux dans la dernière séance publique. ( 33 ) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la vingtième année du « Journal du Ciel », publié par M. /. Vinot. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante, adressée à M. le Ministre des Affaires étrangères par M. G. de Vaux, consul général et chargé d'affaires de France à Quito, concernant l'état actuel des pyra- mides élevées en 17^0 par de la Condamine, aux extrémités de la base bo- réale qui a servi à la mesure de l'arc du Pérou, et divers monuments qui se rattachent à l'expédition scientifique de Godin, Bouguer et de la Conda- mine : « Quito, le 20 octobre 1890. » Monsieur le Ministre, » M. de Mendeville, consul de France à Quito, par ses dépèches des i5 novembre et i5 décembre i836, 7 janvier et i5 août 1837, a rendu compte au Déparlement de Votre Excellence de la reconstruction des pyramides élevées en 174O par M. de la Condamine aux deux extrémités de la base boréale qui a servi aux académiciens fran- çais de point de départ à la mesure des trois premiers degrés du méridien. » Ces pyramides, démolies peu de temps après leur édification, sont restées en ruine pendant un siècle. Dès que le Gouvernement indépendant de l'Equateur pul s'en occuper, il les fit reconstruire par M. le colonel Soulin, officier distingué de marine, de nationalité française, au service de l'Equateur. » J'ai l'honneur de faire savoir à Votre Excellence que, au commencement du mois dernier, je suis allé visiter les deux susdites pyramides de Caraburu et d'Oyambaro. J'ai eu la satisfaction de les trouver en bon état de conservation, sauf les sommets qui sont un peu détériorés. Je n'y ai remarqué aucune inscription. On m'a dit que, dans la cour de la hacienda de Oyambaro, se trouve abandonnée une [lierre portant une inscription, mais je ne l'ai point vue. » L'inscription que le président Rocafuerte avait fait demander à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l'Institut de France a été envoyée à Quito le 26 juin 1841, mais 11" \ esl parvenue qu'après l'expiration de ses hautes fonctions, et je ne sais pour quels motifs son successeur ne l'a pas fait mettre" à la place qui lui était destinée. » Dans son Introduction historique, M. de la Condamine dit avoir laissé entre les mains du Père Milanezio le marbre qu'il avait apporté de Tarqui, dans lequel il avait fait sceller une règle de bronze marquant la longueur du pendule à secondes, et sur lequel il avait fait graver une inscription latine contenant un précis des diverses observations de M. Godin, Bouguer et de la Condamine dans la province de Quito. « Ce marbre, ajoute-t-il, est aujourd'hui ( 1 7 'i a ) placé dans le collège des Jésuites » de Quito, sur la face extérieure du mur de leur église, la plus belle de la ville et bâtie » sur le modèle de celle du Jésus à Borne. » » Celte pierre, qui est plutôt une sorte d'albâtre, est maintenant scellée au pied de CI!., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 1.) ' ( 34) l'escalier de l'observatoire de (^Hiito. Son précédent emplacement, sur le mur nord de l'église en question, est encore très visible. » J'ai comparé son inscription avec celle qui est annexée à l'Ouvrage précité de M. de la Condamine, et j'ai relevé plusieurs différences qui doivent, sans doute, pro- venir de l'ignorance du sculpteur. La règle de bronze est intacte, mais ne porte aucune trace de la ligne droite tirée d'un centre à l'autre et servant à déterminer la distance mutuelle des centres des deux cercles. » Sur une terrasse du collège des Jésuites, il existe encore deux dalles, dont l'une est rayée dans le sens du méridien, ainsi qu'une colonne supportant un cadran solaire carré et à quatre faces, sur le côté occidental duquel sont gravés ces mots : Opus A. P. 1766, et sur le côté oriental, ceux-ci : Bec. P. Miche Manas; en outre, au-dessus d'une porte de la même terrasse, l'incription suivante en lettres romaines : Ab academi- cis parisien, lateri us (sic) inœquali Solo A0 1 736 superinducta linea meridiana tem- porum injuria, gnomone avulso plane deleta, hanc stratis lapidibus incisant magnetica acu 10 gr. ad orientent déclinante XII. kal.jan. 1 ~63; gnome restituto, produxere, et helihorologium quadrifons, i3. m. 17.0 in boream inclinons, in hâc rectorali area VIII. kal. maias 1766 spirali colurnnœ. » Lapideœ communi studio » AA.PP. imposuere ... » Votre Excellence voudra bien apprécier si la communication de ce qui précède aurait quelque intérêt pour l'Académie des Sciences. » Veuillez agréer, etc., Signé : G. de Vaux. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur des équations différentielles linéaires trans- formables en elles-mêmes par un changement de fonction et de variable. Note de M. Paul Appell, présentée par M. Hermite. « 1. Soit une équation différentielle linéaire (0 ^+P,(,)£^' + ... 4- !'„( = )« =o, telle qu'un certain changement de fonction et de variable la transforme en elle-même, c'est-à-dire lui fasse prendre la forme (1 ), où u est remplacé par i> et s par t. On sait que cette équation admet au moins une intégrale F (z) vérifiant la relation V\o(z)]=A±(z)F(z), I 35 ) où A désigne une constante ('). Lorsque l'ordre n de l'équation est infé- rieur à deux, ces fonctions ?(z) et le module de . (') Comptes rendus, séance du 7 novembre 1881. (*) Voir un résumé de ces recherches (Comptes rendus, t. XCIII, p. o,40- (3) Recherches sur les intégrales de certaines équations fonctionnelles (Annales de l'École Normale. 1 S84 et i885). (4) Kœnigs, Nouvelles recherches sur les équations fonctionnelles (Annales de l'École Normale, i885, p. 38;). ( 36) que l'on peut toujours supposer privée de second terme par un change- ment de fonction. Si l'on fait «="[?Tor*. «=?(*). cette équation se transforme en une autre de même forme, à condition que l'on ait où [W(z)\~-. Si l'on substitue une des deux intégrales particulières dans l'équation diffé- ( 37 ) rentielle, on obtient une identité que l'on peut vérifier par la méthode sui- vante. Considérons la fonction , v 3/B"y ■ B» holomorphe au point #; en différentiant l'équation B (, c , ) = o'(.x)B(z), on trouve pour yX~-) la relation (2) x[?(*)] = ^ïx(*)-*(*) qui, étant identique à celle que vérifie la fonction holomorphe fK (s), montre que fK (z ) est identique à /_(-). C'est ce qu'on peut aussi déduire de l'expression de/,(z) sous forme de série, en y remplaçant n(sv) par sa valeur tirée de la relation (2). » Lorsque ®(z) = - — -.■> B(z) est une fonction de même forme, et 1 ■ N ' cz -+- a les équations correspondantes sont celles qui ont été intégrées par M. Besge (') dans le cas du second ordre, et par Halphen (2) dans le cas général. » Quelques-uns de ces résultats s'étendent à des équations différen- tielles non linéaires. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au 1er janvier 1 8g 1 . Note rie M. Tu. Molreaux, présentée par M. Mascarl. « Parc Saînt-Maur. — Los observations magnétiques sont continuées avec les mêmes appareils et réduites d'après les mêmes méthodes que les années précédentes. Le dépouillement des courbes du magnétographe est effectué pour toutes les heures du jour, et les valeurs correspondant aux repères sont établies par des mesures absolues, répétées toutes les se- maines. La sensibilité des trois appareils de variations est vérifiée par de fréquentes graduations. » Les valeurs absolues des éléments magnétiques au Ier janvier 1891 sont déduites de la moyenne des observations horaires relevées pendant les journées du 3i décembre 1890 et du ie' janvier 1891. La variation sé- (') Journal de Liouville, ire série, t. IX, p. 336. (2) Comptes rendus, t. XCII, p. 779. ( 38 ) culaire des divers éléments en 1890 a été obtenue par comparaison entre les valeurs suivantes et celles qui ont été données le ier janvier 1 890 (' ) : Valeurs absolues au Variation séculaire Éléments. »" janvier 1891. en 1890. Déclinaison io°35',9 —5', 5 Inclinaison 65°io',6 -i',6 Composante horizontale o, io,554 + o,ooo3o Composante verticale 0,42272 +0,00011 Force totale 0,46676 -1-0 ,0002 3 » L'observatoire du parc Saint-Maur est situé par o°9'23" de longitude est et 48° 48' 34" de latitude nord. » Perpignan. — L'observatoire météorologique et magnétique de Per- pignan, dirigé par M. le Dr Fines, est situé par o°32'45" de longitude Est et par 42°42'8" de latitude Nord. Les observations magnétiques y sont faites au moyen d'instruments semblables à ceux de l'observatoire du Parc Saint-Maur et calculées d'après les mêmes méthodes. » Les valeurs des éléments magnétiques au 1er janvier 1891, déduites des vingt-quatre observations horaires relevées au magnétographe et rap- portées aux mesures absolues faites les 26, 28 et 3o décembre 1890, sont les suivantes : Valeurs absolues au Variation séculaire 1" janvier 1S91. en 1890. Déclinaison i4°24', 1 — 4'>9 Inclinaison 6o°i6',2 — 2', 3 Composante horizontale 0,22242 +0,00037 Composante verticale 0,38947 4- o,oooo4 Force totale o,4485o +0,00021 SPECTROSCOPIE. -- Sur les spectres a" absorption des solutions d'iode. Note de M. H. Rigollot (2), présentée par M. Cailletet. « Je me suis proposé d'étudier les spectres d'absorption des solutions d'iode tant au point de vue du déplacement de la bande d'absorption qu'au point de vue de la quantité de lumière transmise. (') Comptes rendus, t. CX, p. 39; 1890. (*) Ce Travail a été fait au Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Lyon. ( 39 ) » J'ai comparé entre eux des dissolvants homologues ou des chlorures, bromures, iodures d'un même radical. L'iode était primitivement dissous dans le sulfure de carbone à raison de 3mgr, 85 par centimètre cube; o,o5 de cette solution était incorporée aux différents dissolvants et les liquides étaient examinés dans des cuves à faces parallèles sous une épaisseur de icm. Ces recherches ont été faites avec le spectrophotomètre de M. Gouy; on comparait l'intensité de faisceaux lumineux traversant la solution à l'in- tensité du faisceau traversant le dissolvant seul, en prenant les précautions ordinaires pour empêcher réchauffement des liquides pendant la durée tles expériences. » Les résultats sont réunis dans le Tableau suivant, et l'on voit que si, prenant comme abscisses les longueurs d'onde et comme ordonnées les quantités de lumière transmise, en centièmes, on trace les courbes repré- sentant l'absorption dans un groupe donné, ces courbes se confondent plus ou moins dans la partie la moins réfrangible du spectre, puis se séparent, la quantité de lumière transmise décroissant lorsqu'on passe d'un dissolvant au suivant. Quantité de lainière transmise en centièmes, pour i"u d'épaisseur. Dissolvants. X = 0f,580. 570. 5G0. 550. 510. 530. 520. 510. 500. 490. 480. 470 1. Benzine 79 70 60 5i 41 ^2 27 2^ 2^ 29 " " Toluène 79 70 60 5i 42 34 27 20 21 29 » » Métaxylène 79 70 60 5» 42 3q 25 18 18 23 » » II. Bromure d'éthyle. . . » 76 68 09 53 43 35 28 27 28 » » Iodure d'éthyle » 76 68 59 52 44 32 24 20 19 18 » III. Chlorure d'amyle .. . » 71 63 55 47 41 33 3o 3i 33 » » Bromure d'amyle .. . » 71 64 56 49 4' 33 29 26 3o » » Iodure d'amyle » 72 68 63 55 45 33 26 23 21 17 qp IV. Chloroforme 66 58 5i 43 33 28 26 27 29 3o a » Bromoforme 74 67 39 49 3g 32 27 26 26 29 » » V. Bromure d'éthyle ... » 76 68 09 53 43 35 28 27 28 » » Bromure d'amyle .. . » 71 64 56 49 41 33 29 26 3o » » VI. Iodure de méthyle.. . » 71 65 58 5o 40 29 22 19 20 » » Iodure d'éthyle » 76 68 59 52 44 32 24 20 19 18 » Iodure d'amyle » 72 68 63 55 t\5 33 26 23 21 17 20 VII. Alcool méthylique . . » » » 7 3 69 63 56 49 41 33 24 i4 Alcool éthylique ... . » » » 71 60 56 5o 4<> 29 20 i4 9 Alcool amylique. .. . >> » » 66 58 49 4o 3i 23 16 12 7 » Si maintenant on recherche dans les six premiers groupes la position ( 4o ) et la valeur du minimum (en centièmes) de la lumière transmise, on ar- rive aux résultats suivants : Minim un. Minim um. Lumière Lumière Dissolvant. Position. transmise. Dissolvant. Position. transmise I. X =0^,510 5o5 .'jo3 25 '9 '7 IV. V. Chloroforme Bromure d'éthyle . À = oH-,520 5oo 5 00 26 Toluène 25 27 IL Bromure d'éthjle . 5 oo 27 Bromure d'amyle . 5oo 26 lodure d'éthyle . . . 486 18 VI. lodure de méthyle. 5 00 '9 II. Chlorure d'amyle . 5io 3o lodure d'éthyle . . . 486 18 Bromure d'amyle. . 5oo 26 lodure d'amyle . . . 48o '7 lodure d'amyle . . . 48o •7 » Pour le septième groupe, le premier Tableau donne les résultats ob- tenus en dissolvant directement dans l'alcool 7mgr d'iode par icc et mélan- geant un o,o5 de cette solution aux alcools méthyliques, éthyliques et à un alcool amylique de fermentation. L'examen spectrophotométrique de la lumière transmise montre que les courbes des spectres d'absorption s'in- fléchissent assez régulièrement du côté du violet sans permettre de distin- guer un minimum d'absorption dans la partie du spectre où l'on peut faire des mesures; mais, pour une longueur d'onde déterminée, on voit que l'absorption croît en passant d'un alcool au suivant. « Enrésumé, pour les corps homologues ou pour les composés d'un même radical servant de dissolvant à l'iode et soumis à l'expérience, on constate que, lorsque le poids moléculaire augmente : i° la bande d'absorption s'avance très légèrement vers le violet du spectre; 20 le minimum de lu- mière transmise diminue. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Influence delà trempe sur la résistance électrique de l'acier. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. Daubrée. « La trempe de l'acier est connue depuis les périodes les plus reculées des temps historiques : elle a joué un rôle particulièrement important dans les progrès métallurgiques de ces vingt dernières années, etpourtant l'étude de ce phénomène est encore très peu avancée. On ne doit pas en être sur- pris quand on songe à la complexité inévitable de toutes les questions relatives aux propriétés mécaniques des corps. Celles-ci, en effet, à l'en- ( 4i ) contre des propriétés physiques, ne sont pas déterminées lorsque Pétat chimique du corps (composition, état moléculaire) et les tensions d'énergie (pression, température) sont définies. Une barre métallique coupée en morceaux dont les tronçons ont été rapprochés conserve une densité, une conductibilité électrique invariables, tandis que la ténacité, la limite élas- tique tombent à zéro. Sans envisager ce cas extrême, tous les corps sont formés d'agrégats de cristaux dont, la forme, la dimension, l'orientation peuvent varier à l'infini. Ces changements de structure interne qui se ma- nifestent dans les métaux par un aspect particulier, le grain de la cassure, entraînent des variations considérables des propriétés mécaniques. » La trempe agit sur l'acier en modifiant à la fois son état chimique el sa structure interne. Il est important d'isoler la part qui revient à chacun de ces deux ordres de phénomènes. Cette question a été l'objet d'études antérieures de M. Osmond, qui a mis à profit les variations de propriétés du carbone pour caractériser l'état chimique du métal. Il semble possible d'arriver dans la même voie à des résultats plus précis par l'étude d'une propriété physique du métal qui se prête à des mesures rigoureuses : la résistance électrique. » Les expériences ont été faites sur des fils de 2mm de diamètre et ioomm de longueur. Le Tableau suivant donne la résistance en ohms du métal rapportée à ilu de longueur et imui de diamètre, ainsi que la teneur en cai bone. Résistance oto . i ■ i o"\ >.."> o<",?.-; ow,22 Carbone ow,o85 ou,485 o- ,67 o"',83 » Influence de la température initiale du chauffage. — L'accroissement de résistance électrique du métal trempé ne se produit qu'à partir d'une certaine température de chauffage bien définie; il est brusque et n'aug- mente pas par une élévation plus forte de la température. Le point de trempe ainsi défini est un peu différent suivant que l'on procède par échauf- fement ou refroidissement, en raison du retard connu des transformations moléculaires (surchauffe, surfusion, sursaturation). Le Tableau suivant donne la moyenne des températures de trempe obtenues par réchauffe- ment et refroidissement, ainsi que la résistance exprimée en (onction de sa valeur initiale avant trempe : Température... 7Jo° 74.V' 725° 7 3 r> • Résistances.... i,i3 1,18 1 ,55 1,60 G. R.. 1891, 1" Semestre. (T. CXH, N" 1.) 0 ( 42 ) Dans ces expériences, la fragilité s'est développée en même temps que l'accroissement de résistance électrique. La température de trempe de l'acier est donc bien celle de la transformation du carbone (7300). Ces résultats confirment les théories de la trempe formulées par M. Osmond sur ce point capital que la trempe, dite positive, c'est-à-dire accompagnée de fragilité, a pour effet de conserver à la température ordinaire l'état molé- culaire du fer carburé, qui normalement n'est stable qu'au-dessus de 73o°. Ils les infirmeraient au contraire sur ce point secondaire que la trempe maintiendrait une partie du fer à l'état {3, c'est-à-dire à l'état moléculaire stable au-dessus de 85o°. S'il en était ainsi, la trempe devrait donner des résultats différents au-dessus ou au-dessous de 85o°, ce qui n'a pas lieu. En outre, les propriétés magnétiques devraient être altérées par la trempe ; le ferro-nickel et l'acier-manganèse clans lesquels l'existence du fer p semble incontestable ne sont nullement magnétiques à froid, comme cela a lieu pour le fer et l'acier ordinaires chauffés au-dessus de 85o°. » Ces expériences montrent encore que dans les aciers doux la trempe, bien que ne produisant pas la fragilité, empêche la transformation du car- bone aussi complètement que dans les aciers durs. » Recuit de l'acier. — Lorsque l'on réchauffe l'acier, la résistance élec- trique décroît d'une quantité d'autant plus considérable que cette tempé- rature est plus élevée et son action plus prolongée. Il semble à chaque température exister un état limite qui ne serait atteint qu'au bout d'un temps infini; mais, pratiquement, la majeure partie du recuit se produit au bout d'un temps très court. Le Tableau suivant donne la résistance de l'acier n° 3 trempé dans de l'eau à io° et recuit pendant une minute à des températures croissantes : Températures io° 120" 200° 3io° 385° 45o° 55o° Résistances i,55 i,47 I>29 i,i5 1,10 ',07 i,o4 » Influence de la température du bain de trempe. — Les résultats obtenus en trempant l'acier dans des bains à température croissante ont été, au point de vue de la résistance électrique, analogues à ceux que l'on obtient en trempant à basse température et recuisant à la température du bain. En suivant la variation de résistance électrique pendant la trempe, on constate que l'équilibre de température s'établit très rapidement, en quel- ques secondes, pour les fils expérimentés de 2mm de diamètre. Puis l'état du fil reste stationnaire pendant un temps qui varie de quelques secondes à plusieurs minutes, suivant la température et la nature de l'acier; le (43 ) métal est complètement trempé. Enfin le recuit commence brusquement et continue avec une vitesse qui décroît rapidement. Le phénomène est analogue à la congélation de l'eau amenée en surfusion par un refroidis- sement rapide. Le même retard à la transformation ne s'observe pas dans le recuit ordinaire par rechauffage. » Les résultats résumés dans le Tableau suivant ont été obtenus en trempant l'acier chauffé entre 8oo° et 9000 dans des bains de température variable, le maintenant une minute dans le bain, puis le mettant à l'air pour terminer son refroidissement. Eau froide, mercure; ) ., , ._ „ ., ., • . , i,i3 1,18 i,5o 1,60 mélange réfrigérant ) Eau bouillante 1,06 1.09 1,09 et 1, 55 I1O9 Azotates alcalins à 25o° 1 ,oS 1,1 5 1 , 55 i,4o » 35o° 1 ,02 1 ,07 1 ,02 et 1 ,55 1,17 » .)j°" 1,03 1,01 1,01 1 ,09 / « L'acier n° 3 a donné, dans certains cas, des résultats discordants, en raison du retard au recuit signalé plus haut, dont la durée a varié d'une expérience à l'autre. » L'effet de la trempe à l'eau bouillante est presque nul. Le refroidis- sement est assez lent pour permettre la production du phénomène de récalescence. » Cette première série d'expériences montre que la mesure des résis- tances électriques permet de reconnaître l'état du carbone dans le fer et même de doser, en quelque sorte, la proportion transformée dans les aciers trempés. Cette méthode sera mise à profit dans des recherches ulté- rieures sur les propriétés mécaniques des aciers. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Influence du covolume des gaz sur la vitesse de propagation des phénomènes explosifs; par M. Vieille. « La notion du covolume a été introduite par M. Sarrau dans l'étude des phénomènes explosifs et elle a été appliquée par MAL Mallard et Le Chatelier à la détermination des températures de réaction et de la loi de variation des chaleurs spécifiques des gaz. Elle joue un rôle important dans les phénomènes de propagation dont les produits de la décomposition des explosifs sont le siège. » La vitesse de propagation, dans un fluide quelconque, d'un ébranle- ( 44) meut assez petit pour qu'on puisse négliger le carré des dilatations, est donnée rigoureusement par la formule connue V = 4/ — dans laquelle E représente l'élasticité à température constante du milieu, c'est-à-dire le rapport v -~ de l'accroissement infiniment petit de pression à l'accrois- sement relatif de volume dans une transformation isotherme, p la densité du milieu et y le rapport de ses chaleurs spécifiques à pression constante et à volume constant. » Pour les gaz à grande densité et à haute température qui résultent de la décomposition des explosifs dans les conditions ordinaires de leur em- ploi, l'élasticité cesse d'être proportionnelle à la densité ou au poids spécifique A, comme cela a lieu pour les gaz parfaits. On tire, en effet, de la relation p = — > à laquelle se réduit la formule de Clausius pour les fluides à haute tempéralure, L-A7/A -(,-«A)*' relation qui montre que E croît beaucoup plus rapidement que le poids spécifique du milieu A, lorsque ce poids spécifique se rapproche de l'in- verse du covolume oc. » Il en résulte que la vitesse de propagation d'un ébranlement très petit, telle que la vitesse du son dans un fluide à haute température, croît elle-même rapidement avec la condensation gazeuse, de façon à dé- passer toute limite pour des valeurs du poids spécifique voisines de l'in- verse du covolume.. » Il est facile de reconnaître que, pour la plupart des matières explo- sives puissantes, cette densité limite est inférieure ou au plus égale à celle de la matière explosive elle-même, et que, par suite, si la décomposition de la matière s'opérait sous son propre volume, la vitesse de propagation dans ce milieu pourrait dépasser toute grandeur imaginable. Dans de telles matières, les phénomènes seront dès lors très différents de ceux qui se développent dans les mélanges gazeux explosifs proprement dits. Pour le coton-poudre, par exemple, la valeur du covolume relative à l'unité de poids de la substance est voisine de l'unité : MM. Mallard et Le Chatelier ont donné le chiffre de o, 87 qu'ils ont déduit de la connaissance des co- volumes des divers produits de la décomposition, et que M. Sarrau a lui- même calculés d'après les expériences de compressibilité de M. Amagat. ( 45 ) » La mesure directe des pressions développées en vase clos par le coton- poudre conduit à un nombre un peu supérieur et très voisin de l'unité. Il en résulte que pour des densités des produits de la combustion comprises entre i et i,i5, la vitesse de propagation dépasserait toute grandeur assi- gnable. Cette vitesse calculée, qui est de 1 27 im par seconde pour une den- sité de 0,1, atteindrait 5700™ pour la densité de o, 8 et 1 i^oo™ pour la den- sité de 0,9. » Ces densités sont inférieures à celle du coton-poudre comprimé utilisé dans les usages militaires, qui varie de 1,00 à 1,20. « On est naturellement conduit à rapprocher ces nombres des vitesses énormes de propagation de l'onde explosive dans !e coton-poudre, vitesses atteignant jusqu'à yooo"1 et qui ont été signalées par M. Berthelot comme résultant des expériences exécutées tant en France qu'à l'Etranger. » Quelle que soit l'idée qu'on se fasse du mécanisme intime de la propagation de l'explosion d'une tranche à la tranche voisine, que cette propagation résulte d'une compression brusque ou d'une vitesse d'écoule- ment des produilsgazeu-v à haute température dans la portion fie l'explosif qui n'a pas encore subi la transformation, il est évident que la vitesse de propagation d'un ébranlement joue un rôle essentiel dans le phénomène. » Toutes les formules relatives à l'écouhment permanent des fluides contiennent, en effet, comme facteur cette vitesse de propagation : elle figure de mémo dans la valeur limite obtenue par M. Hugoniot pour la vitesse d'écoulement en régime variable d'une masse gazeuse indéfinie. » Nous sommes donc amené à penser que, si la densité des produits de la décomposition d'un explosif, tel que le coton-poudre, atteignait la den- sité de l'explosif qui leur a donné naissance, la vitesse de propagation de l'explosion atteindrait, non seulement les valeurs considérables déjà signa- lées, mais des valeurs croissant au delà de toute limite. Il est facile de com- prendre que ce cas extrême ne saurait être atteint, parce que les densités qui assurent ces vitesses de propagation indéfiniment croissantes déter- minent également des pressions indéfiniment croissantes, que la résis- tance des enveloppes ne permet pas de réaliser. » (46) PHYSICO-CHIMIE. — Sur les conductibilités des acides organiques isomères et de leurs sels. Note de M. Daxiel Berthelot, présentée par M. Lipp- mann. «. Dans l'étude des problèmes de Dynamique chimique, l'une des mé- thodes les plus décisives consiste à comparer les corps isomères, c'est- à-dire formés par les mêmes éléments, avec des poids moléculaires iden- tiques. » J'ai opéré sur des acides à fonction simple, tels que les acides ma- léique et fumarique d'une part; itaconique, mésaconique et citraconiquc d'autre part; sur des acides à fonction complexe présentant les trois cas d'isomérie ortho, meta et para caractéristiques de la série benzénique, et sur des acides présentant le type de l'isomérie symétrique, les acides tar- triques. J'ai étudié les conductibilités des mélanges formés avec la potasse soit dans le rapport exact de la neutralité, soit avec un excès d'acide, soit avec un excès de base et j'ai fait varier pour les cas fondamentaux les proportions du dissolvant. » Je donnerai ici les conductibilités obtenues à 170 avec des acides de même concentration (0,01 équivalent par litre, sauf les acides tartriques qui sont à 0,02 équivalents), la potasse étant aussi à 0,01 équivalent. Nomb re relatif d'équ ivalenls de potasse. Acides oxybenzoïques Acide: ortho. s amidoben: para. wïques d'acide. ortho. meta. para. meta. I ,00 0,00 0,701 o,252 o,i43 0,069 0,070 0,078 0,75 0,25 o,48i^ o,233 0,19.5 0,189 0,191 0>l99 0,66 0,33 0,420 0,268 o,245 0,246 0,246 0,256 +- o,5o o,5o 0,367 0,359 o,35i 0 , 36 1 0, 36o 0,362 + sels neutres o,33 0,66 o,794 o,566 0,542 0,788 0,792 0,786 o,25 0,75 i,o4o o,83o 0,787 I ,025 1 ,o3i 1,027 0,20 0,80 » i,oi3 0,993 » » » 0,00 t ,00 1,780 » » » « » Acides A ,cides Acide ). Potasse. . fumarique. it (ïoô niol. maléique aconique. mésaconique. citraconique. 1 ,00 0,00 I ,025 0,482 O, 2l3 0 -117 0,767 0,75 0,25 0,355 o,3oo O ,210 0 ,266 0,349 0,66 o,33 0,274 o,3o6 O , 260 0 >277 0,262 -t- o,5o o,5o 0,440 0,439 O ,423 0 ,425 0,424 -t- sels neutres o,33 0,66 o,852 o,85i 0. 829 0 ,833 0,832 0,25 0,75 1,071 1,068 I: ,I98 » 1 ,200 (47 ) Arides Acide (-riômo1-)- Potasse. tartrique droit. r lique. inactif. i ,00 0,00 0,74. 0,74o 0,587 0,76 o,25 0,493 » » 0,66 o,33 o,446 0,445 o,255 o,5o o,5o 0,428 < • . 43 1 0,392 -+- 0,33 0,66 1 ■ , 566 o,565 0,566+ sels neutres 0,25 0,75 0,816 0,816 0,817 0,20 0,80 1 , 0 r 0 1,00 4 1 ,006 « De ces nombres se dégage une première loi indépendante de tout cal- cul et de toute hypothèse. » i° Les conductibilités des acides isomères libres étant en général diffé- rentes, les conductibilités des sels neutres sont les mêmes pour les sels des acides à fonction simple, tels que les maléate et fumarate; les itaconate, mésaconate et citraconate. Elles sont également les mômes pour les divers tartrates, symétriques ou non, pour les trois amidobenzoates. Enfin, elles sont très voisines pour les trois oxybenzoates. Il y a donc là une relation fondamentale sur laquelle j'appelle l'attention. » 20 L'acide tartrique droit et l'acide racémique ont des conductibilités identiques. L'acide gauche étant, comme on sait, identique au droit pour toutes les propriétés non dyssvmétriques, le résultat observé sur l'acide ra- cémique fournit une nouvelle preuve de la dissociation de ce dernier dans ses dissolutions, conformément à ce qu'a montré la Thermochimie. L'acide inactif par nature a une conductibilité très différente à l'état libre. » 3° Si l'on ajoute au sel neutre un excès d'alcali, l'égalité subsiste pour les sels des acides isomères à fonction simple, tels que les maléate et fumarate, et les trois isomères de l'itaconate, ainsi que pour les sels des acides amidobenzoïques et tartriques : ce qui paraît indiquer que les fonc- tions alcooliques de ces derniers cessent de s'exercer dans les liqueurs très étendues, conformément à ce que montre aussi la Thermochimie. » 4° Au contraire, les acides à fonction phènolique donnent des sels neutres dont les conductibilités sont seulement voisines, comme il a été dit, et elles recommencent à varier si l'on y ajoute un excès d'alcali. Le calcul montre que l'acide ortho ne contracte pas de combinaison stable plus avancée dans des solutions étendues, tandis que les acides para et meta fournissent, au contraire, des sels polybasiques. Ces phénomènes sont dus à la persistance de la fonction phénol des deux derniers acides, persistance établie également par les mesures thermochimiques. » Si l'on ajoute, au contraire, à un sel neutre des excès croissants de ( 48 ) l'acide qui l'a formé, on constate les faits suivants, qui s'appliquent d'ail- leurs non seulement aux isomères auxquels je me limite aujourd'hui, mais aux nombreux acides organiques que j'ai examinés. » 5° Dans le cas des acides monobasiques, les liqueurs peuvent être envi- sagées comme de simples mélanges d'acide et de sel neutre. J'y reviendrai ; je dirai seulement ici qu'il en est ainsi pour les acides oxybenzoïques. Les conductibilités calculées d'après la règle donnée par M. Arrhemus poul- ies liqueurs qu'il nomme isohydriques , et d'après mes expériences spé- ciales sur la dilution progressive des acides (') et de leurs sels, coïn- cident rigoureusement avec les conductibilités observées. » Elles en diffèrent, au contraire, dans le cas des acides bibasiqu.es et polybasiques, en raison de l'existence dans les liqueurs de sels acides par- tiellement dissocies. » 6° Cette dissociation inégale des sels acides permet d'établir de nou- velles distinctions entre les acides isomères, tels que l'acide tartrique, inactif par nature, et les trois autres acides tartriques; l'acide maléique et l'acide fumarique; l'acide citraconique et l'acide mésaconique, etc. » 70 Les proportions de sel acide sont presque identiques pour les acides citraconique et maléique d'une part, mésaconique et fumarique d'autre part. Ce parallélisme s'accorde avec les formules de constitution. » 8° Une série de mesures ont eu pour objet de rechercher l'influence de la fonction alcaline simultanée des acides amidobenzoïques. En les mé- langeant à l'acide chlorhydrique, on voit que ce dernier se combine dans les dissolutions à doses très inégales aux trois isomères. Les conductibi- lités des mélanges à équivalents égaux, dans des conditions de dilution pareille, sont, par exemple, 0,692, o,o,Zp, 1,074» résultat d'autant plus frappant que les trois acides libres ont à peu près la même conductibilité. La fonction alcaline parait donc plus énergique chez l'acide meta que chez l'acide para, et chez ce dernier que chez l'acide ortho. » (*) M. Ostwald a publié des mesures de conductibilités sur un grand nombre d'acides organiques libres. Ces mesures concordent en général avec les miennes poul- ies corps qu'il a examinés. ( 49 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le trithiënyle. Note de M. Adolphe Resard. « Ce corps s'obtient en faisant passer un mélange de vapeurs de soufre et de benzine flans un tube chauffé au rouge vif; au rouge sombre, la réac- tion n'a pas lieu. L'appareil employé est celui que j'ai déjà décrit pour l'étude de l'action du soufre sur le toluène ('). Pendant l'opération, il se dégage de l'hydrogène sulfuré, mélangé de vapeurs de sulfure de carbone, et l'on recueille dans le récipient une masse solide, formée presque unique- ment de soufre ayant échappé à la réaction, et un liquide brunâtre cpii, soumis à la distillation, abandonne d'abord une forte proportion de ben- zine inaltérée, puis un produit jaune qui bientôt se solidifie. Ce produit dissous dans l'alcool bouillant laisse déposer par le refroidissement le tri- thiényle, qu'on purifie par quelques cristallisations dans l'alcool. Quant aux eaux-mères, elles renferment en dissolution un nouveau dérivé du thio- phène sur lequel je me propose de revenir prochainement. » Le trithiényle se présente sous forme d'aiguilles jaunâtres, fusibles à 1/17° en un liquide jaune. Il bout à 357°. Il est assez soluble dans la ben- zine, l'éther, le chloroforme; moins soluble dans l'alcool, l'acide acétique et l'essence de pétrole. L'acide sulfurique le colore à froid, en rose; à chaud, il le dissout en donnant une liqueur d'abord violette, puis bleue; par ad- dition d'eau, cette liqueur se décolore, et le trithiényle inaltéré se pré- cipite. » Les résultats de son analyse concordent avec la formule C'H3S-C/H2S-C*H:,S. » Sa densité de vapeur, déterminée par la méthode de Meyer à la tempé- rature d'ébullition du soufre, a été trouvée égale à 8, G (théorie 8,G8). » Le permanganate de potasse, en solution neutre ou alcaline, est sans action sur lui, même à l'ébullition. L'acide nitrique ordinaire ne l'attaque pas; l'acide nitrique fumant à i5o°-i6o° le transforme en un composé C'2H8S20', que l'on obtient également par l'action de l'acide chromique sur sa solution acétique bouillante. Le brome et l'acide sulfurique forment avec lui des produits d'addition et de substitution. (') Comptes rendus, 4 novembre 1889, p. 669. C. R., i8yi, 1" Semestre. (T. CMI, N" 1.) ( 5o) » Vhexabromure de trithiényle Cl2H8S3Br6 s'obtient par l'action directe du brome sur le trithiényle ou sa solution sulfocarbonique. Il se présente sous forme d'une poudre noire amorphe, très peu stable, qui, exposée à l'air, perd peu à peu sa couleur noire en dégageant du brome et laissantcomme résidu du trithiényle inaltéré. L'alcool, l'éther, la benzine le décolorent instantanément à froid. » Le trithiényle tribromé C12H3Br;iS3 s'obtient en chauffant pendant plusieurs heures au bain-marie une solution acétique de trithiényle avec un excès de brome. Par le refroidissement, le trithiényle tribromé se dépose; on le lave à l'acide acétique et on le fait cristalliser dans la benzine. Il se présente sous forme de fines aiguilles feutrées, fusibles à 2820, assez solubles, surtout à chaud, dans la benzine, le sulfure de carbone, le chloroforme, peu solubles dans l'acide acétique, insolubles dans l'alcool et l'éther. » L'acide trithiényle-trisulfonique C12H5(S03 H )3S3 se prépare en chauffant à 1 15°- 1200 du trithiényle avec de l'acide sulfurique fumant. Son sel de calcium [C12H5(S03)3S3]2Ca3 est incristallisable et se présente sous forme d'une poudre brune très soluble dans l'eau. » Le composé C1!H8S20* s'obtient en chauffant pendant deux heures, en tubes scellés, à i5o°-i6o°, du trithiényle avec de l'acide nitrique fumant; on précipite par l'eau et l'on fait cristalliser dans l'acide acétique bouillant. On l'obtient également en faisant bouillir une solution acétique de trithiényle avec de l'acide chromique en excès; après deux heures d'ébullition, on verse la liqueur dans de l'eau et l'on recueille le précipité, que l'on purifie, comme précédemment, par cristallisation dans l'acide acé- tique. Il se présente sous forme de paillettes blanches, fusibles à 3i2°-3i3°. A 4oo°, il n'entre pas encore en ébullition. Il est insoluble dans l'éther, le sulfure de carbone, l'essence de pétrole, très peu soluble dans la benzine et le chloroforme, un peu soluble, surtout à chaud, dans l'acide acétique et l'alcool. L'acide nitrique le dissout facile- ment ; l'acide sulfurique à ioo° le dissout en donnant une liqueur incolore. Les alcalis aqueux sont sans action sur lui. Il ne donne pas de coloration caractéristique avec l'acide sulfurique et l'isatine ou le phénanthrène-quinone. » Sa formule peut être représentée de la façon suivante : C4IPS-0-C4H2(02)-0-C4H3S. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du benzylate de soude sur le camphre cyané. Note de M. J. Mixguin, présentée par M. Friedel. « Dans une Communication à l'Académie (') M. Haller a montré que l'alcool éthylique et l'alcool méthylique se soudent intégralement au (') Comptes rendus, t. CIX, p. 28 et 68. (5i ) camphre cyané, quand on traite ce corps par l'éthylate ou le méthylate de sodium, CHGAz CH2CAz CRH,4( + C2H80 = C8H'\ CO xC02C2H5 » J'ai essavé de répéter l'expérience avec un alcool aromatique et j'ai pris à cet effet le benzvlate de sodium. h J'ai chauffé en tubes scellés à 2000 pendant vingt-quatre heures io61, de camphre cyané avec 2.5CC à 3occ d'alcool benzylique tenant en dissolu- tion ogr, 5o de sodium. On peut d'ailleurs varier les proportions. » En ouvrant les tubes on ne constate pas dépression. Le produit de la réaction est traité par l'eau, la masse est reprise par l'éther; cette solution éthérée est lavée plusieurs fois avec de la potasse, desséchée sur du chlorure de calcium et finalement distillée. Il reste dans le ballon un pro- duit qui se solidifie par le refroidissement. On le purifie par des cristalli- sations dans l'éther ou mieux dans le toluène. Le rendement en produit pur a été de 3oR1* pour 5oB'' de camphre cyané employé. » C'est un corps solide cristallisé en belles lames transparentes. Il fond à70°-7i°. La benzine, le toluène, le xylène le dissolvent facilement même à froid. Il est moins soluble dans l'éther, les alcools méthylique, éthylique et propvlique. Le pouvoir rotatoire pris dans le toluène est a,, = -t- 'p°,8. L'analyse de ce corps a montré qu'il répond à la formule brute C18 H2302Az. CH2CAz On peut lui attribuer la formule de constitution C8H' ' . Sapo- Nco2c;ir iiilié par la potasse aqueuse ou l'acide chlorhydrique concentré, il donne CrPCOOH l'acide hvdroxvcamphocarbonique C8 H'*^ COOH CH2CAz » Acide C8H'* . — Les eaux de lavage provenant de la prépa- XCOOH ration du corps précédent précipitent par un acide. Ce précipité, repris par l'éther et mis à cristalliser, donne des cristaux d'une grande netteté et atteignant parfois icm de côté. Cet acide fond à 1640; il est assez soluble dans l'éther et dans l'alcool. Son pouvoir rotatoire moléculaire dans l'al- cool est aD = + 64°,6i. Il répond à la formule brute C"irT02Az. Sapo- nifié par la potasse aqueuse, il donne de l'acide hydroxycamphocarbonique ( 5a ) avec dégagement d'ammoniaque. On peut lui assigner la formule de con- CIPCAz stitutionC8H,\ XCOOH » Le composé qu'on a vu plus haut peut être regardé comme l'éther benzylique de cet acide cyané. » Le rendement est de 6gr à 8sr pour 4ogr de camphre cyané employé. » Avant repris l'action de l'éthylate de soude sur le camphre cyané, j'ai constaté que l'acide en question existait également dans les eaux de lavage, mais en quantité beaucoup plus faible : ogr, i à ogr,2 pour iogr de cyano- camphre. J'ai préparé différents sels de cet acide. CH2CAz » Le sel de soude C8HM(^ 4-^ H20 s'obtient en dissolvant l'acide XCOONa dans le carbonate de soude et séparant par l'alcool. Il est très soluble dans l'eau et dans l'alcool. Il se présente sous l'aspect d'une masse gon> meuse, blanche, difficile à dessécher. Le sel de cuivre s'obtient par double décomposition entre le sel de soude et le sulfate de cuivre. Desséché en présence de l'acide sulfurique, il répond à la formule / CH2CAzv2 C8H,4( )Cu-t-H20. \ xco2 / C'est une poudre d'un beau vert, devenant bleue quand on la chauffe à ioo°. » Le sel de plomb, obtenu également par double décomposition, desséché / CH2CAz\ sur l'acide sulfurique, répond à la formule ( C8HM(^ jPb. Le sel \ xco2 y de barvte s'obtient en faisant digérer à ioo° l'acide avec du carbonate de baryte jusqu'à neutralité au tournesol. On filtre, on évapore, on fait cris- talliser. Ce sel se présente sous la forme d'aiguilles non transparentes. Desséché entre des doubles de papier, on l'obtient cristallisé avec 6 molé- / CH2CAz 2 cules d'eau ( C8 \V\ ) Ha -f- CH20. En présence de l'acide sulfu- \ XC02 / rique, il perd de l'eau et, avec le temps, l'abandonne presque complète- ment. » Le sel d'argent noircit rapidement à la lumière. (53) » Si l'on se reporte aux hydroxycamphocarbonates obtenus par M. Haller, on est frappé de la grande ressemblance qui existe, au point de vue des propriétés physiques, entre ces sels et ceux qui viennent d'être pré- parés. » Dans une prochaine Communication, je ferai connaître les résultats obtenus dans l'action du phénol sodé et du naphtol sodé sur le camphre cyané ('). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur une méthode générale d'analyse des eaux- de-vie et alcools du commerce. Noie de M. Ed. Mouler, présentée par M. Troost. « On sait doser dans lescaux-de-viedu commerce l'alcool, l'extrait, l'aci- dité et le furfurol. La méthode que nous décrivons permet, avec 5oocc de liquide, de déterminer, en outre, les élhers, les aldéhydes, les alcools su- périeurs et les produits azotés. Ces dosages doivent être faits sur le liquide distillé ramené à la teneur alcoométrique de 5o°, excepté pour les pro- duits azotés qui sont dosés sur l'échantillon même. » Dosage des éthers. — On fait bouillir ioo1"0 d'alcool distillé, additionné de 20cc de potasse décime, pendant une heure, en faisant surmonter le ballon d'un réfrigé- rant ascendant. On titre la quantité de potasse absorbée en tenant compte de l'acidité de l'alcool et on calcule les résultats en acétate d'éthyle. » Aldéhydes. — L'intensité de la coloration violette développée par l'action de la rosaniline bisulfitée sur les alcools chargés d'aldéhydes n'est pas proportionnelle à la teneur de la solution. Pour appliquer ce réactif au dosage des aldéhydes, il suffît de le faire agir sur une solution dont la teneur soit connue, et d'amener par dilution l'alcool à analysera contenir une cpiantité d'aldéhyde égale à celle du type. » A 10" d'une solution d'aldéhyde éthylique au 10ôu0 et à iocc de l'alcool a analy- ser (tous deux titrant 5o° alcoométriques) on ajoute en même temps 4CC de rosaniline bisulfitée. On laisse les teintes se développer pendant vingt minutes, puis on compare leur intensité avec le colorimètre de Duboscq. On recommence l'opération en diluant (') Travail fait à l'Institut chimique, laboratoire de M. Haller, à Nancy. ( 54 ) l'alcool à analyser jusqu'à ce que les teintes aient la même intensité. Si m représente cette dilution, le poids d'aldéhyde éthylique par litre sera M X o,o5o. » Alcools supérieurs. — L'acide sulfurique n'a d'action, dans les condi- tions où il est employé, que sur les aldéhydes et les alcools supérieurs. Nous retenons les aldéhydes par le phosphate d'aniline. » A ioocc de l'échantillon distillé, on ajoute icc d'aniline et icc d'acide phosphorique à 45° B.; on chaude à l'ébullition au réfrigérant ascendant pendant une heure, puis on distille à sec au bain de sel. » Le produit distillé est traité par l'acide sulfurique à 66°, suivant la méthode con- nue, et la teinte obtenue est examinée comparativement, avec le colorimètre, à celle qui est donnée par une solution alcoolique contenant o,25o d'alcool isobutylique par litre. » On opère, comme pour les aldéhydes, en diluant l'alcool jusqu'à ce que l'intensité des teintes soit égale. » Produits azotés. — Nous avons déterminé le poids d'ammoniaque correspondant d'une part aux amides et à l'ammoniaque salin, et d'autre part aux bases pyridiques et aux alcaloïdes, en soumettant l'alcool à ana- lyser d'abord à l'action du carbonate de soude, puis à celle du permanga- nate de potasse en solution potassique, et en titrant les petites quantités d'ammoniaque produites dans l'une et l'autre opération avec le réactif de Nessler. » On ajoute à ioocc de l'échantillon non distillé 2CC d'acide phosphorique à 45° B. et l'on chasse tout l'alcool par l'ébullition. » La solution phosphorique des bases est étendue d'environ iUt d'eau distillée; on ajoute iosr de carbonate de soude pur et l'on distille jusqu'à ce qu'il ne passe plus d'ammoniaque; puis on introduit le permanganate et la potasse et l'on continue la dis- tillation en recueillant l'eau ammoniacale dans un autre récipient. » L'ammoniaque provenant de chaque opération est dosée avec le Nessler, compa- rativement avec une solution contenant par centimètre cube osr,ooooi de chlorhydrate d'ammoniaque. » En résumé, la méthode que nous venons de décrire permet, avec un volume de 5oocc, d'analyser des alcools ne contenant plus que : » îooVôô d'acides, ^V^d'éthers, loo;ooo- d'aldéhydes, y^fastî de furfurol, j^â d'a]- cools supérieurs et , u 0'u 0 0 quand on opère avec de l'alcool à 900; 1 0 0 „'„ 0 0 „ d'ammo- niaque correspondant à l'ammoniaque salin et aux amides; 1U|)Q100|)0- d'ammoniaque correspondant aux alcaloïdes et aux traces pyridiques. (55 ) » Le Tableau suivant indique la composition de quelques eaux-de-vie naturelles et artificielles : » Le coefficient d'impureté d'un alcool est le rapport multiplié par ioo du poids total des impuretés (extrait non compris) au poids de l'alcool éthylique contenu dans un même volume de l'alcool analysé. Composition en grammes, par litre, de quelques eaux-de-vie naturelles et artificielles. Marc. Cognac. Rhum. Kirsch. Nature. Fantaisie. Nature. Fantaisie. Nature. Fantaisie. Nature. Fantaisie. BeauiH-, Jamaïque, Rouffach, 1887, 18C0. 1873. 188s. Extrait o, ioo o,32o 6,64o l\, 120 3,760 3,48o o, 176 0,800 Alcool 49°,3 44°, 5 18°,5 44°, 7 5o°,6 44°,6 47">'°" 43",6 Acide cyanhydrique » » » » » » o,o45 o Acides en CrP-CO'2H. .. . 0,216 o,252 0,600 0,072 0,960 0,060 0,120 0,084 Éthers en CH3.CO"-.C-H5. i,i35 0,281 0,422 o,i4o i,o56 0,026 o,352 o,i58 Aldéhydes en CIP-COII. . 1 ,363 o,io5 0,106 0,027 0,120 0,026 0,008 o,oi5 Furfurol 0,0008 0,001 o,oo65 o,ooi5 o,023 0,002 0,0008 o.ooi Alcools supérieurs en CH3 GII.CH2.OH. . . 1,600 o,i3o 0,800 0,100 o,34o 0,080 o,45o o,o5o CH2/ Ammoniaque et amides en Aztl3 0,001 o,oo3 o,o35 o,oo4 o,oo3 o,oo3 o,oo4 0,002 Bases pyridiques et alca- loïdes en Az H3 0,0006 0,0004 o,oo5 0,002 0,012 0,001 3 o,oo5 o,ooo5 Total desproduits étrangers à l'alcool éthylique (ex- trait non compris) 4,3i64 0,7724 1 ,9745 o,,465 2,5i4 ".1983 1,0398 o,3oo5 Coefficient d'impureté de l'alcool 1 0,2 0,49 0,093 o,58 o,o54 o,25 o,o83 » Le coefficient d'impureté l'ait ressortir que les eaux-de-vie artificielles contiennent de trois à dix fois moins de produits étrangers à l'alcool éthy- lique que les eaux-de-vie naturelles; car le bouquet et la saveur particu- liers à ces dernières sont évidemment dus à des produits étrangers à l'alcool éthylique. » Nous croyons être autorisés à penser que, lorsqu'on aura fait un grand nombre d'analyses d'eaux-de-vie dont on connaîtra l'origine, il sera pos- sible de déterminer des limites de composition au delà desquelles les eaux- de-vie pourront être considérées comme falsifiées ('). » (') Laboratoire municipal de Paris. ( 56) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — La fonction urinaire s'exerce chez les Mollusques acéphales, par l'organe de Bojanus et parles glandes de Keber et de Grobben. Noie de M. Augustix Letellier, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai montré en 1887 (') que les Mollusques acéphales ont une fonction urinaire et que l'organe de Bojanus en est l'appareil excréteur. » J'ai fait voir, en effet, que sa sécrétion est neutre, qu'elle renferme de l'urée, divers phosphates, enfin des corps que l'on est habitué à considérer comme caractéristicpies de l'urine des vertébrés. Contre toute attente, je n'y ai trouvé ni acide urique, ni acide hippurique. J'en ai conclu que chez les Acéphales l'urine est de composition un peu différente de celles déjà connues chez ces êtres. J'aurais dû, avant de raisonner ainsi, m'assurer qu'aucune autre glande n'est chargée de l'élimination des acides. C'est ce que Rovalevsky a fait depuis; son Mémoire, sur lequel M. Delage a attiré mon attention, a inspiré mes recherches (2). » Rovalevskv a injecté un grand nombre d'animaux invertébrés avec di- verses matières colorantes dans le but de délerminer les glandes par les- quelles se fait l'excrétion, » Il a toujours trouvé l'organe de Bojanus des Acéphales neutre aux réac- tifs colorés et les glandes de Keber et de Grobben acides. Il en a conclu que, vraisemblablement, l'organe deBojanusdes Mollusques acéphales est l'analogue des corpuscules de Malpighi des vertébrés qui sont, comme on sait, neutres ou basiques, et que les glandes péricardiales sont les ana- logues des tubuli contorti, lesquels sont acides. Mais, s'il est vrai que la po- sition d'une glande n'est pas un sûr garant de sa fonction, la coloration rouge que prend la teinture de tournesol dans la glande de Grobben du Pecten ou dans l'organe de Keber du Cardium, ne suffit pas davantage pour affirmer que ces glandes ont une fonction urinaire. Désormais le doute ne sera plus permis: je vais montrer, en effet, que, si ces glandes sont acides, c'est qu'elles sécrètent de l'acide hippurique, substance qui est un desélé- (') Étude de la fonction urinaire chez- les Mollusques acéphales. Thèse de Paris; 1887. (2) Voir dans Notes et Revues l'analyse par M. Delage du Mémoire de Kovalevsky Sur les organes de l'excrétion {Archives de Zoologie expérimentale, 2° série, t. VII; 1889). ( 57 ) ments de l'urine des Mammifères et en particulier des Herbivores : lePeclen et le Cardium se nourrissent de diatomées. » Pour extraire l'acide hippurique sécrété par la glande de Keber du Cardium edule, on met l'animal sur une tôle rouge : les muscles se détachent des valves, l'ani- mal vit encore; il est alors facile de l'enlever sans l'endommager et de trouver la glande péricardiale, que l'on détache avec des ciseaux fins. Après avoir répété celle opération sur deux ou trois cents animaux, on dessèche les glandes au bain-marie, on les pulvérise, puis, ayant ajouté de l'eau distillée, on fait bouillir pendant une demi-heure. On filtre, on évapore à siccité, toujours au bain-marie, le liquide limpide qui a passé, et on épuise le résidu sec par l'alcool absolu bouillant. » Au bout d'un temps variable avec l'état de concentration, l'alcool abandonne une poudre blanche dans laquelle un bon objectif permet seul de découvrir un amas de fins cristaux. Cependant, quand l'éva] oration de l'alcool se fait avec une extrême len- teur, on peut obtenir des maries ayant plus de imm de diamètre. On prend cette poudre avec une pipette et on la dépose sur une lame de verre; l'alcool ne tarde pas à s'éva- porer, et là où il y avait des amas de cristaux on voit des taches huileuses jaunes. Bientôt celles-ci disparaissent, et l'on a à leur place des cristaux très nets, isolés ou en macles. Leur forme est celle qui est figurée dans l'Atlas de Robin, à la planche \LIV, fig. i. Ces cristaux sont solubles dans l'eau, à laquelle ils donnent une forte réacti n acide; ils sont égalemci : ilcool, mais plus difficilement dans l'éther. Lorsqu'on chauffe légèrement ces cristaux, ils fondent, se transforment en une huile jaune qui, refroidie, est insoluble dans l'eau, mais se dissout très facilement dans l'ammoniaque. A une température plus élevée, le liquide devienl rouge, puis se charbonne, et, sur la portion froide du tube à essai, où se fait l'expérience, on trouve de nombreux cristaux prismatiques enchevêtrés les uns dans les autres. » Quoique, à cause du peu de matière, il soit difficile de percevoir nettement l'odeur de l'acide cyanhvdrique, on ne peut admettre que la substance observée soit de l'acide benzoïque. En effet, cet acide cristallise toujours en lamelles dans l'acide chlorhy- drique; l'acide de la glande de Keber du cardium cristallise en prismes dans les mêmes circonstances; enfin, l'acide benzoïque se sublime sans qu'il y ait production de l'huile rouge qui s'observe toujours avec de l'acide hippurique, le seul corps avec lequel on pourrait le confondre. » L'acide hippurique est-il libre ou combiné dans le liquide sécrété l'organe de Keber? A la forme des cristaux qui sont solubles dans l'étht r, il semble qu'ils sont purs, que l'acide est libre. Cependant, si l'on prend une de ces grosses macles qui se forment à la longue dans les solutions alcooliques étendues, et si on la dissout dans l'acide chlorhydrique, on a, par évaporation, des cristaux prismatiques, évidemment formés par l'acide hippurique et quelques cristaux sans action sur la lumière polarisée, qui sont certainement du chlorure de sodium. On peut donc admettre, en attendant des recherches nouvelles, (pie l'acide hippurique se trouve à C. R., 1891, 1" Semestre. (T CMI N' . ° ( 58) l'état libre et à l'état d'hippurate de soude dans la sécrétion de la glande péricardiale du Cardium edule. » La glande de Grobben ou Pecten a donné à Rovalevsky une réaction nettement acide. L'extrait alcoolique préparé avec la glande du Pecten maximus est fortement acide. On en peut extraire des cristaux qui fondent en une huile jaune quand on les chauffe légèrement et qui donnent un liquide rouge à une plus haute température et avant de se charbonner. Ces cristaux sont solubles dans l'éther et, par l'évaporation spontanée de celui-ci, ils reprennent la forme de prismes très longs et très fins, terminés en biseau. Quoique la quantité de matière que j'ai pu observer ait été très petite, je crois pouvoir dire encore cette fois que les cristaux sont de l'acide hippurique. » En résumé, et autant qu'il est, dès à présent, permis de formuler un jugement, on peut dire que chez les Mollusques acéphales la fonction uri- naire s'accomplit au moyen de deux glandes. L'une est au-dessous du cœur : c'est l'organe de Bojanus, elle élimine l'eau en excès, l'urée, divers corps neutres azotés et les phosphates; accidentellement elle peut servir à l'élimination de l'acide urique. L'autre est au-dessus du cœur ou tapisse ses oreillettes, c'est l'organe de Reber ou la glande de Grobben; son rôle normal est d'extraire du sang l'acide qu'il renferme. Chez les deux Mol- lusques qui ont servi aux expériences, cet acide s'est trouvé être de l'acide hippurique; mais rien ne prouve que chez d'autres on ne découvrira pas de l'acide urique : c'est ce que des recherches ultérieures me montreront. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur le développement des chromatophores des Cépha- lopodes octopodes. Note de M. L. Joubis, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « La structure anatomique des chromatophores des Céphalopodes adultes est actuellement assez bien connue, et l'opinion qui attribuait à des contractions de fibres musculaires les mouvements de la matière co- lorée semble définitivement abandonnée; mais on est loin d'être d'accord sur le mode de développement de ces organes. Ayant pu étudier à Banyuls l'embryogénie de l'Argonaute et de l'Octopus, je suis arrivé à des résultats qui me paraissent fort différents de ce que l'on connaît chez les Cépha- lopodes décapodes. » Contrairement à l'opinion de M. Girod, pour qui les chromatophores ( 59) des Décapodes se développent aux dépens du mésoderme, contrairement aussi à l'opinion de M. Phisalix, pour qui la cellule colorée de la Sépiole est le résultat de la fusion de plusieurs cellules entre elles, le chromato- phore du Céphalopode octopode est, à mon avis, d'origine ectodermique et ses parties accessoires, seules, d'origine mésodermique. C'est assez comparable à ce que l'on rencontre dans les organes des sens. » Chez l'embryon d'Argonaute la peau se compose d'un épithélium ecto- dermique simple recouvrant un tissu conjonctif lâche mésodermique. )> Dans la région dorsale comprise entre les deux veux, on voit, là mieux que partout ailleurs, des cellules ectodermiques disséminées devenir plus grosses que celles qui les environnent; puis, peu à peu, elles s'en- foncent dans une sorte de dépression en forme d'entonnoir, entraînant les cellules voisines. » Le sommet de la saillie ainsi formée dans le mésoderme sous-jacent est formé par la grosse cellule, destinée à former la partie essentielle du chromatophore. S enfonçant toujours, elle finit par se trouver au fond d'un petit puits ectodermique, et commence à devenir très grosse; son contenu protoplasmique se divise en deux couches, l'une plus solide qui se condense autour du noyau, l'autre plus limpide dans laquelle est plongée la première. » Cette cellule, dont la paroi s'est épaissie en même temps qu'elle s'est dilatée, finit par ne plus être rattachée que par une étroite surface aux cellules ectodermiques invaginées, et en dernier lieu s'en sépare, deve- nant libre dans le mésoderme dont quelques cellules se fixent sur elle pour la renforcer. Dès lors, elle perd sa forme sphérique pour devenir à peu près semblable à une lentille biconvexe. » Mais, pendant que ceci se passait dans l'ectoderme, les cellules mé- sodermiques ne restaient pas inactives. En dessous de l'invagination ecto- dermique, elles se disposent par cinq ou six, en cercle; puis, par des divi- sions radicales successives, elles finissent par être une vingtaine formant un cercle plus grand. Elles ont une forme ovoïde allongée. C'est alors que, suspendue au-dessus de ce cercle, la cellule ectodermique devient libre et s'y trouve naturellement enchâssée; elle grandit et vient en contact par son bord circulaire avec cette couronne de cellules ovoïdes. Le chromato- phore est constitué. Le protoplasma de la cellule chromatique se colore en jaune ou en rose, et les cellules périphériques s'allongent et se transfor- ment en fibres. » Ou a beaucoup discuté sur la nature musculaire ou conjonctive de ces ( 6o ) ahres rayonnantes. Musculaires, c'étaient elles qui, par leur contraction brusque, auraient amené les mouvements de la matière colorée; conjonc- tives, elles n'auraient plus eu aucune action immédiate sur ces mouvements. D'après mes observations, ces deux opinions sont cependant vraies, mais successivement. Les fibres périphériques jeunes sont musculaires et ani- mées de mouvements de contraction des plus évidents, mais qui n'ont aucune espèce d'aclion sur le protoplasma coloré; cela fait simplement mouvoir tout l'ensemble de l'appareil dans la direction des fibres qui se sont contractées. Ce n'est que plus tard que ces fibres perdent leur pro- priété contractile, deviennent, semblables à des faisceaux de fibrilles et servent uniquement à tenir fixé l'ensemble du chromatophore. « Le chromatophore me paraît donc formé d'une partie essentielle, la cellule ectodermique colorée, et de parties accessoires mésodermiques, ressemblant primitivement à des fibres musculaires et devenant plus tard i o ijonctives. » Quant à la termin; ison nerveuse propre à chaque chromatophore, on peut la mettre en évidence sur l'animal vivant au moyen d'une préparation spéciale de bleu de méthylène. On voit alors avec la plus grande netteté le réseau nerveux cutané des chromatophores, dont chaque fibre se termine par un léger renflement appliqué contre la cellule chromatique, mais qui ne me paraît point y pénétrer. » ZOOLOGIE. — Sur /'Atlantonema rigida v. Siebold, parasite, de différents Coléoptères coprophages. Note de M. R. Moxiez. « Leuckart a montré que les larves de Y Atlantonema mirabile vivent quelque temps sous les élytres du Coléoptère qui héberge ce parasite ; elles le quittent ensuite pour acquérir leur différenciation sexuelle : tandis que l'animal parasite était hermaphrodite, ses descendants libres ont les sexes sépares. « Jamais, dit Leuckart, on ne trouve Y Atlantonema à l'intérieur » du corps, quand les Rhabditis font défaut sous les ailes du Coléo- » ptère. » » Mais les Rhabditis de Y Atlantonema mirabile ne sont pas les seuls jeunes Nématodes que l'on puisse trouver sous les ailes des Coléoptères : nous avons fort souvent observé de ces animaux sous les élytres de diffé- rents Géotrupes, Nécrophores ou Âphodius, cpii n'hébergent point le para- site si bien étudié par Leuckart; en revanche, nous avons plusieurs fois (6i ) rencontré, clans la cavité du corps des Aphodius, un autre Nématode que nous devons rapporter à Y Atlantonema (Fi/aria) rigida, découvert et suf- fisamment caractérisé par Siebold, espèce que personne n'avait revue depuis et que Leuckart a cherchée en vain. La Fi/aria rigida doit être rap- portée au genre Atlantonema, bien qu'elle reste libre dans la cavité du corps de son hôte et qu'elle conserve, à l'état adulte, la forme ordinaire des Nématodes. Le parasite perd la plupart de ses organes, en particulier le tube digestif, pour ne plus présenter que les caractères d'un long sac, rempli d'embryons à tous les degrés de développement : ces embryons, qui finissent par rompre le corps de leur mère, se répandent en énorme quantité entre les viscères de l'hôte; ils peuvent évoluer sur place, jusqu'à un certain degré, du moins on en trouve de toute taille et l'on voit, en même temps, une très grande quantité de larves qui proviennent, à n'en pas douter, de ces embryons; on voit, en outre, déjeunes individus, assez nombreux, qui se rapprochent des larves par la taille et sont dus à leur évolution. Tandis que les embryons ont l'extrémité du corps progressive- ment terminée en pointe, chez les larves la queue est très mousse, un peu dilatée en bouton, même, et, chez les jeunes individus dont nous venons de parler, cette région du corps devient assez brusquement très pointue. » Est-ce à ce dernier stade que s'arrête l'évolution de notre Atlantonema dans le corps du Coléoptère qui l'héberge, et, parvenu à ce degré de déve- loppement, doit-il passer dans un autre milieu, vivre en liberté pour une ou plusieurs générations, ou émigrer dans un autre hôte? Je ne puis, jus- qu'ici, que faire des hypothèses à ce sujet : il est certain que, au milieu du nombre énorme de parasites à l'état de larves ou d'embryons dont nous venons de parler, on n'en trouve qu'un très petit nombre dont la taille et les caractères des organes de reproduction sont ceux d'un animal bien près d'atteindre l'état adulte; mais proviennent-ils du dehors ou dérivent-ils des larves qu'on trouve avec eux? Leur petit nombre, dans tous les cas ob- servés, me ferait pencher pour la première manière de voir. » Quoi qu'il en soit, les jeunes femelles à' Atlantonema rigida, celles qui ne contiennent encore que des oeufs, ont conservé la queue pointue qui disparait chez les adultes, bourrées d'embryons; mais elles ne présentent plus cette espèce d'aiguillon pointu de la partie antérieure, que l'on trouve chez les jeunes individus sur lesquels nous avons attiré l'attention plus haut et que l'on rencontre aussi sur quelques-unes des larves que portent sur leur dos les Coléoptères coprophages. (6a ) » Celles-ci sont de deux sortes : les unes appartiennent au Rhabditis oxyuris, ou à une forme très voisine, et le fait n'a rien de surprenant, puisqu'on trouve souvent, sur les parties du corps voisines du dos du Co- léoptère, des individus de cette espèce métamorphosés comme nous l'a- vons décrit (voir Comptes rendus, 23 septembre 1889); les autres Rhab- ditis du dos des Coprophages me paraissent devoir se rapporter au Rh. brevispina Biitschli : je trouve, entre ces larves et celles qui vivent à l'in- térieur du corps des Apliodius et Géotrupes, tant de formes de passage, que je me demande s'il ne s'agit pas, en somme, d'une seule et même espèce, qui serait hermaphrodite et protandrique à l'état de parasitisme, et qui, à l'état libre, sous forme d'individus aux sexes séparés (An- guillula brevispina Biitschli), vivrait dans les bouses. C'est à la mort de leur hôte sans doute, par suite de la destruction de ses tissus, que les em- bryons ou larves seraient mis en liberté; les descendants de l' Anguillula brevispina, gagnant le dos des Coléoptères coprophages, pénétreraient dans leur hôte par perforation, pour y prendre les caractères de Y Atlantonema rigida. Ce ne serait pas un fait isolé. Les expériences que nous avons in- stituées nous permettront sans doute de résoudre bientôt cette question. » GÉOLOGIE. — Sur la position de la craie de Touraine. Note de M. A. de Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « A la suite de mes études en Touraine, pour le service de la Carte géo- logique détaillée de la France, j'ai reconnu cpie la craie de Villedieu, telle que l'a définie d'Orbigny, comprend trois niveaux fossilifères caractérisés par trois faunes d'Ammonites : » i° A la base, le niveau à Am. Haberfellneri (petrocoriensis) avec Am. tricarinatus, bajuvaricus, Moureti, etc. ; » 20 Au milieu, le niveau à Am. Serralo- marginal us (Bourgeoisi, pp) ; » 3° Au sommet, le niveau à Am. Syrtalis avec ses variétés, Orbignyi, Ribouri, Guadaloupœ. » La comparaison de ces faunes avec celles de la Charente montre que les deux premiers niveaux correspondent à peu près à l'étage coniacien, et le niveau supérieur à l'étage santonien, tels que ces étages ont été définis par Coquand et précisés par M. Arnaud. Ainsi la carte de Villedieu, avec sa faible épaisseur, représente tout un ensemble qui possède dans la Cha- rente un grand développement, commedepuis longtemps l'a avancé Hébert, à qui l'on a souvent reproché cette assertion. Mais cette craie n'est pas ( 63 ) inférieure au M. cortestudinarium, ainsi que ce savant avait cru le voir aux environs de Chateaudun, car la craie à silex de la vallée du Loir n'est en partie qu'un faciès latéral de la craie de Villedieu. » Si l'on compare les faunes d'Ammonites de la craie de Villedieu avec celles de la craie de Westphalie, on voit que ses deux niveaux inférieurs correspondent identiquement à Y Emscher-Mergel et le niveau supérieur à YUnter-Senon. Or, l'Emscher-Mergel, supérieur aux Cuvieri-P/ànercansidèrés en général comme représentant les assises ;'i M. cortestudinarium, se place sur le niveau du M. coranguinum, point admis d'ailleurs parla plupart des géologues (Barrois, Hébert, Lambert, Pérou); lUnter-Senon est l'équiva- lent de la craie à Marsupites. Ainsi la craie de Villedieu, au lieu d'être inférieure au M. cortestudinarium lui serait supérieure et représenterait les assises à M. coranguinum. » Au-dessus de la craie de Villedieu vient la craie à silex de Chaumont et de Blois, confondue à tort avec la craie à silex de la vallée du Loir; d'Or- bigny y a depuis longtemps signalé le Magas pumilus et j'y ai recueilli le M. Brongniarti : la présence de ces deux fossiles caractéristiques en fait donc l'équivalent de la craie à belemnitelles et de l'étage campanien. » Les conclusions précédentes trouvent une confirmation directe dans le bassin de Dieulefit où les grès verts, avec la faune d'Ammonites des ni- veaux inférieurs de Villedieu, sont superposés à une craie renfermant le M. cortestudinarium bien typique, avec toutes les variétés qu'il présente dans le bassin de Paris. Elles permettent de préciser la position si discutée des diverses assises de la craie du Midi : la craie à Micrasters des Charentes, les grès et marnes à Micrasters, avec leurs bancs d'Olippurites, des Cor- bières et de la Provence, se placenta la base de la zone à M. coranguinum, les couches du moulin Tiffou du Moutier, de Fontainien et du Castellet qu'on peut identifier au niveau à Am. Syrtalis, représentent le sommet de cette zone et n'appartiennent pas au campanien comme le pensent la plupart des géologues. Il en résulte donc que le campanien marin n'est pas représenté en Provence, conclusion conforme à celle que M. de Saporta a déduite de l'étude de la flore. » GÉOLOGIE. — Contributions à la connaissance géologique des chaînes alpines entre Moutiers (Savoie) et Barcelonnette ( liasses- Alpes). Terrains antérieurs au jurassique. Note de M. W. Kilian, présentée par M. Fouqué. « Une série d'explorations effectuées cet été pour le compte de la Carte géologique de France, dans la partie des Alpes françaises comprise entre ( 64 ) la haute vallée rie l'Isère, la frontière italienne et la haute vallée de l'Ubaye, portant par conséquent sur une partie de la Tarentaise, la Maurienne, le Briançonnais et une fraction de la haute Provence, nous a fourni quelques résultats d'un intérêt général, dont voici l'exposé succinct. Ces résultats concordent en grande partie avec les interprétations adoptées, depuis quelques années déjà, par nos confrères du Service géologique d'Italie, MM. Zaccagna et Mattirolo. » Schistes gris lustrés. — Les schistes gris lustrés et les schistes cal- caréo-talqueux du Queyras sont partout nettement inférieurs aux assises triasiques, et à Combe-Brémond (Ubaye) aux argdolithes que nous rappor- tons au système permien. Entre le lac Paroird et le Longet, à Maurin (haute Ubaye) et près de Chàteau-Queyras, ils sont recouverts directe- ment par les quartzites triasiques, mais, dans beaucoup de cas, la dispari- lion mécanique de ces derniers a amené les calcaires triasiques en super- position immédiate sur les schistes [cimes du Gondran, près Briançon, Bardonnèche, lac Paroird, Pcou-Roc (haute Ubaye)J. Au col Longet (Basses-Alpes), les schistes lustrés passent insensiblement, vers le bas, à des schistes micacés. Ils forment l'axe d'une série d'anticlinaux coupés par l'Ubaye entre le col du Longet et Sérenne, et l'on peut voir très nette- ment les synclinaux occupés par les quartzites et les calcaires triasiques ployés en "V. » De vastes étendues sont occupées par ces schistes entre Bardonnèche, Oulx et Cézanne (Italie), ainsi que dans le Queyras. On y remarque des bancs de calcaire cristallin noirâtre et de nombreuses intrusions de ser- pentine [Maurin, col la Noire (2 999m), etc.]. ». Terrain houiller. — Le terrain houiller forme le grand anticlinal (et non synclinal) en éventail de ia troisième zone, à droite et à gauche duquel ont eu lieu des glissements et des éliremenls de couches, accidents qui ont reçu de Lory les noms de failles de Saint-Michel et de Modane. Ce terrain se montre en outre dans quelques anticlinaux de la deuxième zone (Saint- Jean-de-Belleville, Moutiers, etc.); il disparaît à l'est d'une ligne, Modane- Briançon-Saint-Paul, et cède la place aux schistes lustrés. Il n'y a rien de nouveau à signaler au point de vue de sa composition, sinon qu'il faut en distraire des assises bigarrées que Lory v avait incorporées (au col de la Ponsonnière notamment), et les rattacher au permien. » Permien. ■ — Un certain nombre de couches peuvent, par suite de leur position entre les quartzites du trias inférieur et les grès houillers, être rapportées au système permien. Ce sont, outre les phyllites verts à noyaux feldspathiques (anciens gneiss chloriteux) des environs de Modane, dont ( 65 ) l'âge reconnu depuis longtemps par M. Lachatz a été établi par M. Zacca- gna et confirmé par les explorations de MM. Potier, Bertrand et Termier, nous avons retrouvé ces phvllites dans la Vallée-Etroite, aux alentours du Thabor et au Plan de Phazy près de Guillestre), des grès kaolino-argileux à teintes vives et des argilolithes schisteuses vertes et lie de vin (Plan de l'Achat, hameau des Mottes, dans le massif des Rochilles, Grand-Galibier, l'Argentière, Moutiers en Tarentaise), des conglomérats à galets de quartz et ciment argileux lie de vin (l'Argentière, Champ-Didier, Saint Roeh près l'Argentière) rappelant le verrucano (Sernifit) du canton de Glaris. L'existence de cet horizon intermédiaire entre les quartzites triasiques auxquels le rattachent souvent des « schistes argentins », talqueux et mi- cacés, et le terrain houiller ou les schistes lustrés, parait générale dans les chaînes Alpines. » Trias. — Ce terrain semble pouvoir être définitivement considéré comme formé des assises suivantes de bas en haut : u a. Quartzites : horizon très constant et bien connu depuis les travaux, de Lory. Ces grès sursiliceux, à grains plus ou moins nets (Classarts, Grésards des habitants du pays), sont blancs, parfois teintés de rose et de vert, souvent talqueux et argentés. » b. Cargneules et gypses atteignant un grand développement dans certaines loca- lités (Ceillac), réduits ailleurs (mont Thabor, Bocca del Serii, col TYonchet, etc.) à une assise de quelques mètres seulement, séparant les quartzites des calcaires C, et disparaissant totalement au nord de l'Arc (col de Varbuche, Moutiers). » Sur les quartzites reposent, en effet, très nettement [Festiva et Polset, près Mo- dane, mont Thabor, Vallée-Etroite, Boc de l'Ange-Gardien (Chàteau-Queyras), col du Tronchet, Ceillac, Maurin, Lac Paroird, Galibier, etc.] des gypses et des car- gneules parfois assez épais (Ceillac), souvent aussi réduits à une mince bande (de cargneules) jaune, facile à découvrir dans les cols et à la partie moyenne des escarpe- ments dont le sommet est formé par les calcaires et la base par les quartzites. Dans le sud de la région, on assiste également à un amincissement très irrégulier et local (vallées du Guil et de l'Ubaye) de cette assise. Au sud et au nord-ouest, dans certains points (Varbuche, Moutiers), les quartzites supportent directement les calcaires tria- siques de l'étage suivant. u c. Calcaires dolomitiques (calcaires du Briançonnais, Lory, pro parte maximd) grisâtres, généralement saccharins, cristallins et moirés, et calcaires phylliteux accom- pagnés souvent de schistes rougeâtres et verdâtres. On y remarque des bancs bréchi- formes très caractéristiques. » Les calcaires forment une bande à peu près continue de la Vanoise(') à l'Ubaye en passant par Briançon [Chaberton, mont Thabor, Bonnenuit, Boc du Grand-Gali- (') Où ils ont été étudiés par MM. Bertrand et Termier qui les rapportent égale- ment au trias. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXIt, N" 1 ) 9 ( 66 ) bier, Col des Rochilles, Vallée-Etroite, Esseillon et Polset, près ^Modane, Briançon, Col de l'Eyehanda, Mont-Genèvre, Sainte-Marguerite, Peine-d'Hier, Saint-Antoine et environs de Maurin (Basses-Alpes), Ange-Gardien (Queyras), Chàteau-Queyras, Maison-du-Roi, Plan-de-Phazy, près Guillestre, et s'atténuent fortement à l'ouest, col de Varbuche(Savoie), Plan de Phazy, vallée de Barcelonnette. Ilscontiennentsouventdes cristaux d'albite (environs de Modane, vallée de l'Ubaye) et sont très pauvres en fos- siles (Entroques, Pentacrines, Gastropodes indéterminables). Ces calcaires triasiques, bien reconnaissables, sont réduits à une faible épaisseur au Pas-du-Roc (ici presque en contact avec l'infralias). » Des calcaires phylliteux et schisteux se montrent très constants (Polset, près Modane, Valloires, massif du Gondran, près Briançon, Maurin, etc.), et accompagnent presque partout les calcaires triasiques dont ils semblent former la partie infé- rieure. » d. Gypses et cargneules supérieurs, bien développés en Maurienne, immédiate- ment au-dessous du rhétien à Avicula conforta et renfermant des bancs de schistes ardoisiers lilas et verts. Ces gypses et ces cargneules se montrent superposés aux cal- caires C dans les environs de Moutiers (Savoie), au col de Varbuche (Savoie), à Valloires et Bonnenuit et dans le Briançonnais (environs du Monétier de Briançon). » Des schistes lilas et verdàtres occupent la partie supérieure des gypses (Cham- pessuit, Villarly, col de Varbuche, etc.), en Maurienne et se retrouvent dans le Brian- çonnais associés et mêlés aux calcaires C (environs de Saint-Martin-de-Queyrières, de Vallouise, du col Néal, etc.). v En résumé, si l'on tient compte de ce que : » i° Le gypse et les calcaires semblent se remplacer mutuellement et leurs épaisseurs paraissent croître aux dépens l'une de l'autre (Maurienne et Briançonnais); » 20 Dans l'ouest de la Maurienne et de la Tarentaise, les gypses, au lieu d'être intercalés entre les quartzites et les calcaires, occupent la partie supérieure du trias ; » 3° Au tunnel du Grand-Galibier, on voit les gypses (qui en profon- deur sont de Y anhydrite) passer latéralement, à des calcaires dolomitiques. A la montée du mont Genèvre, les calcaires passent nettement à des car- gneules; » 4° Dans les gypses on remarque fréquemment des blocs anguleux de calcaire noyés dans la masse sulfatée et semblant, comme les fragments analogues contenus dans les cargneules, n'être autre chose que des restes de la roche primitive, épargnés par la transformation qu'a subie la masse entière; » On est amené à conclure que les gypses, cargneules inférieurs et su- périeurs et calcaires ne sont que des modifications diverses d'un seul et même ensemble ». (67 ) HYDROGRAPHIE. — Sondages du lac Léman. Note de M. A. Delebecque, présentée par M. Danbrée. « C'est seulement en 1890 que, à la suite de sondages exécutés les années précédentes, la première Carte hydrographique générale du lac Léman a été donnée. L'excellente Carte de M. Pictet, faite en 1877, ne comprenait que la partie du lac qui s'étend de Genève à Hermance. » La nouvelle Carte est dressée à l'échelle de 25ôll0 et par courbes iso- bathes espacées de ioœ. La partie suisse a été exécutée par M. Horn- limann, sous la direction de M. le colonel Lochmann ; le Ministère des Travaux publics m'a confié la partie française, et j'ai été secondé par MM. Falletti, Garcin et Magnin. » Voici, en quelques mots, la description du relief du lac : » Le lac Léman se compose essentiellement de deux parties, le grand lac, entre Nernier et Villeneuve, le petit lac entre Nernier et Genève. » Le grand lac est un bassin dont la profondeur maximum entre Evian et Ouchy est de 3iora; le fond de ce bassin est une vaste plaine presque horizontale; sur une surface d'environ 46kmi, la dénivellation extrême est de 5m. » L'inclinaison des talus de ce bassin est très faible suivant l'axe longitudinal du lac (iomm à i5mm par mètre). Transversalement, elle est plus forte : elle varie de i° ou 2° dans les baies de Rolle et de Condrée, à 3o° près de Meillerie, 48° près de Saint-Gingolph et 56° au pied du château de Chillon. i> Les principales particularités du grand lac sont : » Le ravin sous-lacustre du Rhône, décrit et expliqué par M. le professeur Forel (Comptes rendus, t. CI, p. -25, et Bulletin de la Société vaudoise des Sciences na- turelles, t. XXIII, 1887); » Le delta de la Dranse, type caractéristique des deltas torrentiels (les terrasses de Thonon, au-dessus de la Dranse, ne sont que des restes d'anciens deltas de cette ri- vière) ; » Quelques accidents orographiques, dont le plus important est un monticule im- mergé, en avant de Cully. La profondeur sur ce monticule n'est que de 239m, les fonds voisins ayant 25om. u Le grand lac est séparé du petit lac par la barre de Nernier ou de Fromenthoux, sur laquelle la profondeur est de 66m. Sur le versant oriental de cette barre, on trouve des cailloux morainiques recouverts de mousse ('). « Le petit lac se compose de quatre cuvettes profondes de yô"1, 70'", 70"1 et 5om, séparées par des barres très aplaties, sur lesquelles la profondeur est de 63m, 64m et (') Forel, Comptes rendus, 19 octobre iS8.j. ( 68 ) /i7m. En f;iee de Bellerive et par des fonds de 25,n, s'élève un monticule important, sur lequel la profondeur n'est que de 8m. Ce monticule, dit les Hauts-Monts, est con- stitué par la mollasse, d'après les observations de Pictet. » La surface du lac est de 582kuu'; son volume de 89 milliards de mètres cubes; sa profondeur moyenne, quotient du volume par la surface, de i53m. M. Delaueier adresse une Note intitulée « De la combinaison de l'azote avec d'autres éléments chimiques, sans l'intervention des microbes ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. ERRATA. (Séance du 22 décembre 1890.) Note de M. A. Rornieux, Relations entre les déformations actuelles de la croûte terrestre et les densités moyennes des terres et des mers : Page 994. ligne 18, après qu'elle sépare, mettre un point et aller à la ligne. Même page, lignes 19 et ai, au lieu de immergées, lisez émergées. Page 996, ligne 23, au lieu de M. Subau, lisez M. Supan. Même page, ligne 24, au lieu de maxima, lisez marines. (Séance du 29 décembre 1890.) Prix Serres, page 1070, ligne 10, au lieu de Dragon, lisez Dugon. N* 1. TABLE DES ARTICLES, f Séance du S janvier 1891.) Étal de l académie des Si ienees au i janviei i |i RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU DE l.\ COMMISSION ADMINISTRATIVE. l 'âges. \l. d'Abbadii esl élu Vice-PrésidenI pour l'année [891 ' ' MM. ii 1 1 sonl 1 lus na< ml le 1 Com mini- 1 rai h e f ' 1 année 91 .. ' \ M. HehAite, Président sortant, fail pas naître à I Vcadémie l'état où se trouve I impression ries Recui il- qu'elle public, el li- nents survenus 1 ni les Mernt) | 1 espondanl - 1890 MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE M. le Mrai 1 ; 1 r des Ile s.ux- \:; i idresse 1 ai lii m du 1 1 I M. le Pn de la République appi ouve I 1 lecl ion de M. Mallard, dans la Section de Minéra- logie, en retnpli M. Edmond Hé- bert M. Bi 1 . 1 1 i ■ nu. Sur l'onde explosive, sui ,, ictéristiqu de la di tona lion et sa \ ilc ise de propa ation dans les liquides, el spécialement de méthyle M. Bn Sur une cla: - d'équations il; MÉMOIRES PRESENTES. M. G. Gnr il adresse 1 rel 11 ifs à la na M. In. I. iun appelle de nou ni ion de l'Ai adémie sur i' - lai ion ■ qui lui pa- raissent exister enl re les variation - pre ision ai mosphi 1 iq M. ['al adresse une Note sur les tacli 01 tobre et novembn \1. .1. .. une Note ie de la CORRESPON D ANC Ë . M. Bedow, II. \. Billet, M. G. Coi in. M. C. |i ,1.1 mi, M. Cil. Di Pi Kl T, M. !.. \l. 1 .1 . .1 ..h r, M. \.-\\. GniFFiTii . M. F. Guyon, M. Hanriot, M. 1 11 ■ . M ' Is '.'lin 1; I . M . .1 : 1 . . . M. \. Lai i t. M. \. I.i dieu, M. .1. I 1 Teil, M. A. Olivier, M. \. Madamet, M. P. Painlevé, M. J.-V. Mi s. DE Gt VSEX U'I'. M. G. \\ 1 sent leurs remerciements à i \i :s pour les distincl ions accor lées à leurs travaux M. le Sei RETAIKI - les pièces imprimées dé la Correspon- dance, la \ ingl h ne anm e du - Journal du Ciel » M. le Secri 1 us 1. n i.n, un, donne lecl u d'uni' Lettre de M. '.'. de Vaux, c u 1 ii.nii l'élai di élevée en 17 i" _par de la Co u ités de la base bon île qui .1 sen 1 i la me iure de l'arc du I qui se 1 .1! ... hi ni .1 1 e tpéd n de ; • Bouguer et de la I londamine 33 \1. p. V; 1 , , Sur des équations différen- ticlli - transformables en elles m 1 banj 'i il de variable M. Th. Moi m: vus. — Sur la valeur absolue de éléments magnél iques au 1 ' jan- M. 11. Bigollot. — Sur les spectres d'ab- sorption des solution M. u. .,! Ciiatkliur. Influence de la ti empe sur ! : 1 ncë électrique di l'ai ier VI. Viei i- Influence du covofume des -,,/ suf 1 e de propagi ion des phé- nomènes explosifs M. |)\ 1 . Sur 1rs n. milieu ., paniques isomèi 1 '-1 M. V iM . 1 pm Ken \i;i>. Sur lé Lrithiényle. M, j. Mi Vction du ben i) latc de s. unie sur le camphre cyané M. Ed. Sur une mél liode géné- rale d'an '- e lux-dé- \ ie el alcools du r ni 1 ' ■ M. Augustin Letellier.— La fonction uri- ifi IH 'l« N« 1; SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages naire s'exerce chez les Mollusques acé- phales, par l'organe de Bojanus et par les glandes de Keber et de Grobben M. L. Joubin. Sur le dé ni des chroma topl - des Céphalopodes octo- podes M. IL Moniez.- Sur V Atlantonema rigida v. Siebold, parasite de différents Coléo- ptères coprophages M. \. de Grossouvre. —Sur la position de la craie de Touraine K.RR VTA Pages. AI. W. Kilian. — Contributions à la connais- sance géologique des chaînes alpines entre Mouticrs (Savoie) et Barcelonnetle (Bas- ses-Alpes). Terrains antérieurs au juras- sique .'. . .. 63 M. A. Delebecq.uk. — Sondages du lac Lé- man g_ M. Delauribr adresse une Noie intitulée : o L>e la combinaison de l'azote avec d'au- tres éléments chirniqu.es, sans l'interven- tion des microbes « 68 68 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL ARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1891 1891 Jrf-Ja PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM* *>ES SECRÉTAIRES PEKPÉTl'ELS. TOME CXII. N°2 (12 Janvier 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS CES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et a4 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les Programmes des prix proposés par l'Académie' sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-< ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. » Article 2 . — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires Jus ou présentés par des personnes 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendul Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sue les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 12 JANVIER 1801, PRÉSIDENCE UK M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉODÉSIE. — Sur l'hypothèse du sphéroïde et sur la formation de la croûte terrestre; par M. H. Faye. « Au siècle dernier, les géomètres et les astronomes attribuaient à la surface mathématique de notre planète la figure d'un ellipsoïde de révolu- tion aplati aux pôles. Tous les astres du système solaire, dont les molé- cules ont joui à l'origine et jouissent encore en partie de l'extrême mobi- lité des fluides, ont pris en effet, sous la seule influence des attractions mutuelles de ces particules, une figure sphérique, comme le Soleil, la Lune, etc., et, pour ceux dont la rotation est la plus rapide, comme Jupiter et Saturne, une figure de révolution dontl'ellipticité est manifeste. La grande Commission du système métrique est partie de cette idée. Quand elle entreprit de mesurer la Terre avec une précision inconnue C. R., 1891, i« Semestre. (T. CXII, N» 2.) 1° ( 7«) avant elle, elle se préoccupa naturellement des irrégularités de sa surface physique; mais il lui parut suffisant de donner à ses mesures le plus d'é- tendue possible, et d'éviter d'en faire aboutir les extrémités au voisinage des grandes chaînes de montagnes. » Peu après l'établissement du svstème métrique, quelques savants pensèrent que les dislocations de la croûte terrestre devaient avoir altéré profondément la surface de niveau des mers et l'avoir transformée en un sphéroïde tout à fait irrégulier. Mais, pour apprécier sainement l'influence de ces dislocations géologiques, il aurait fallu savoir com- ment elles se sont produites. Si les hauts plateaux de l'Asie, par exemple, étaient dus au transport horizontal, d'une région à l'autre, de masses considérables de roches et de sédiments, il en serait certainement résulté une déformation notable dans la surface de niveau des mers. En serait-il de même si ces grandes saillies étaient dues à un déplacement de maté- riaux dans le sens vertical? La question ne fut même pas posée. L'idée d'un sphéroïde restait donc à l'état de supposition gratuite. Laplace l'a si bien compris qu'il a tenté de s'appuyer sur les mesures mêmes des géodé- siens et de prouver qu'en fait la Terre n'était pas un ellipsoïde de révolu- tion. » Pour faire apprécier la démonstration de Laplace, il suffit de mettie en regard, dans le Tableau suivant, les données de son calcul et celles dont la Science dispose aujourd'hui. Données de Laplace. Données des calculs actuels. Dates. 1736 1751 1761 1751 1792 1762 1736 Arcs mesurés. Amplitude. Pérou Gap Pensylvanie .... Italie France 10,7 Autriche 3,3 Laponie 1 ,o .,4 1 ,6 Dates. Arcs mesurés. 1791-1862 Anglo-français. . . iSl G- 185G Suédo-russe 1860 Cap 1823-1873 Indes 1823-1873 Parallèle des Indes, 1736 Pérou 1838 Prusse 1838 Hanovre 1838 Danemark Amplitude. o 23,2 25,3 4,5 21 ,5 6,0 3,i i,5 2,0 'À » Les immenses travaux de ce siècle, à quelque époque de leur déve- loppement que vous les preniez, ont toujours abouti aux mêmes conclu- sions. Airy en i838, Bessel en i84o, Clarke en 1880 ont tous trouvé, non le sphéroïde de Laplace, mais un ellipsoïde de révolution bien caractérisé. ( V ) Et si l'on peut objecter que les mesures géodésiques sont uniquement relatives aux continents et qu'elles portent en grande majorité sur l'hémi- sphère boréal, on répondra que les mesures contemporaines du pendule donnent sensiblement la même chose; or ces mesures ont été exécutées sur les d?ux hémisphères, aussi bien sur les mers que sur les continents. » Notions géodésiques suri 'écorce terrestre. — Dès la première période de la Géodésie, on savait parfaitement tenir compte des irrégularités visibles de la croûte terrestre. C'est ainsi que les géodésiens de cette époque calcu- laient les effets de l'attraction des montagnes sur le fil à plomb et s'éton- naient de trouver qu'elle ne répondait pas à la quantité de matière qu'elles représentaient en saillie sur la surface générale du globe. Il devait donc exister, disaient-ils, à l'intérieur ou au-dessous du Pichincha en Amérique, à l'intérieur ou au-dessous des Alpes, des Pyrénées ou des Apennins en Europe, de vastes cavernes pour compenser cet excédent. Ces cavernes hypothétiques ne devaient guère obtenir l'assentiment des géologues; mais ce premier aperçu, tout faux qu'il fût, laissait entrevoir une notion impor- tante, celle des compensations qui devaient exister, dans le sens vertical, entre les densités des couches successives de l'écorce terrestre. Cette notion a pris corps à notre époque; elle a été nettement formulée par M. Pratt, lorsque ce savant calculateur des grandes opérations anglaises aux Indes eut montré que l'énorme plateau central, sur lequel s'élèvent les cimes himalayennes, n'exerce aucune action appréciable sur le fil à plomb à moins qu'on n'en vienne à la proximité immédiate de ces cimes elles- mêmes. » Chose bien frappante alors, ce fut de voir que les observations du pen- dule dans les mêmes régions accusaient la même absence d'action, non plus sur la direction, mais sur l'intensité de la pesanteur. C'est ce que M. Pratt résuma en disant qu'en dépit de notre ignorance sur la loi de la formation de l'écorce terrestre les grandes dénivellations de cette écorce devaient tenir à des inégalités de contraction que cette écorce aura subies en passant de l'état liquide à l'état solide, de telle sorte qu'il existerait pour les con- tinents, et même en partie pour les montagnes, une diminution dans la quan- tité de matière, à peu près égale à l'excédent qui existe au-dessus de la sur- face des mers. De même, au-dessous des mers il se serait produit un excès de densité égal au défaut de densité de l'eau qui en remplit les bassins. De la sorte les déformations de la surface générale de niveau pourraient être très faibles, puisque les transpositions de matière se seraient effectuées dans le sens des rayons du globe. ( 70 » J'ai retrouvé moi-même des effets analogues en Europe, au Pérou, au milieu des grands Océans ('). Enfin M. Helmert, directeur de l'Institut géodésique de Berlin, vient d'en signaler des traces dans les Alpes du Tyrol et dans les massifs montagneux du Caucase. » Ainsi cette mystérieuse compensation n'est pas un fait isolé : c'est une loi générale que les irrégularités visibles se trouvent compensées par d'autres que nous ne voyons pas, de manière à conserver au globe ter- restre la figure d'un ellipsoïde de révolution. Les écarts qui subsistent enire le calcul et les mesures géodésiques tiennent à d'inévitables défauts dans cette compensation ; ils ne paraissent suivre aucune loi ; on est donc en droit de les considérer comme des écarts accidentels. Il s'agit mainte- nant de faire voir que cette compensation résulte d'une loi de la nature qui s'applique particulièrement à la Terre. « Formation de la croûte terrestre. — La croûte superficielle des astres se forme par leur refroidissement progressif. Si l'on considère ce phéno- mène dans toute sa simplicité, il n'y a pas de raison pour que la surface mathématique subisse de vastes déformations par suite des accidents locaux d'origine physique ou chimique. Par son poids, cette croûte reste constam- ment appliquée sur le noyau fluide, au moyen de la contraction infinitési- male de chacun de ses éléments. L'astre reste donc sphérique. Telle est la Lune, dont la surface parfaitement ronde, sauf un allongement impercep- tible du rayon dirigé vers nous, ne présente que de petits accidents craté- riformes bien différents de nos continents et de nos longues chaînes de montagnes. Telle serait la Terre s'il n'y avait eu, dès l'origine, autre chose qu'un refroidissement uniforme. Pour sentir la force de cet argument, il faudrait avoir sous les yeux, en même temps, une Carte de la pleine Lune et une mappemonde terrestre. » Je m'occupais de ces comparaisons il y a plus de vingt ans, lorsque je tombai sur les sondages profonds de la frégate la Vernis, qui avaient mis en (') On a observé qu'au milieu des mers le pendule donne une pesanteur un peu trop forte. Les partisans du sphéroïde qui tiennent encore à cette hypothèse, malgré les immenses mesures de ce siècle qui en démontrent la fausseté, en ont déduit que le milieu des mers est profondément déprimé au-dessous delà surface normale. Mais cet excès de pesanteur tient seulement à ce qu'on a négligé une correction indispensable, celle du support, de l'îlot sur lequel l'observateur a dû opérer. Cet îlot a en effet un excès de densité sur l'eau ambiante. En en tenant compte autant que possible, on re- trouve la pesanteur normale. Ouant à l'Océan lui-même, son défaut de densité est compensé par l'excès de densité de la croûte terrestre située au-dessous. ( 73 ) évidence ce fait bien frappant : que la température décroît verticalement dans les Océans, tandis qu'elle croît rapidement sous les continents. Elle tombe même à — i° ou — 2° dans les sondages récents, par 6ooom ou 7000™ de profondeur. J'en conclus la loi suivante : .4 toutes les époques, le re- froidissement du globe terrestre va plus vite et plus profondément sous les mers que sous les continents, loi que plusieurs géologues ont bien voulu admettre en France et à l'étranger (' ). Dès lors, la différence d'aspect de la Lune et de la Terre est expliquée. Sur la Terre l'écorce sous-marine, en devenant plus épaisse, pèse davantage sur la masse interne enfusion : cet excès dépres- sion sans cesse renouvelé se propage en tous sens, sous l'écorce continue du globe, par suite de la fluidité de la masse centrale, et tend à soulever les parties faibles de cette enveloppe solidifiée, c'est-à-dire la croule conti- nentale, et à pousser, le long d'anciennes lignes de fracture de l'écorce primitive, des masses intérieures sous forme de chaînes de montagnes, à mesure que les bassins des mers s'approfondissent de plus en plus. LaLune, au contraire, n'a pas de mers. Les eaux profondes, si elle en a jamais eu, n'y jouent depuis longtemps aucun rôle. Il n'est pas étonnant dès lors que sa surface, criblée de cratères petits ou grands, présente un tout autre as- pect, et qu'elle n'ait ni chaînes de montagnes, ni grands continents, ni profondes dépressions. Elle n'offre même aucune trace d'érosions dues à L'action des eaux; ses plages obscures sont visiblement dues à l'épanche- menl de masses fondues venues de l'intérieur, plutôt qu'à l'accumulation de sédiments transportés de loin par voie horizontale. » Plus tard, je m'aperçus que cette loi rendait parfaitement compte de (') On a objecté que cet abaissement considérable de température observé à 6ooom ou 7000™ de profondeur, étant dû aujourd'hui à l'afflux des eaux, polaires, le phéno- mène n'a pas dû exercer d'influence avant l'établissement des saisons sur le globe. Il y a là une méprise évidente. La loi susdite tient à cette propriété de l'eau chauffée en dessous de transmettre rapidement en haut, par convection, le moindre afflux de chaleur; elle a donc dû exister à toutes les époques géologiques. On a objecté encore que si l'on entretenait, à la surface de la croûte: terrestre, une région limitée à la tem- pérature de 2000 au-dessus de la température du reste de la surface, cela n'aurait aucun effet bien sensible sur le refroidissement des couches profondes à cause du peu de conductibilité des roches. Là n'est pas la question. Il s'agirait, dans cette sin- gulière supposition, de remplacer une couche d'eau épaisse d'une lieue et demie, qui conduit parfaitement tout afflux de chaleur venant du bas, par une couche de roches d'une lieue et demie d'épaisseur, dont la conductibilité en tout sens serait extrême- ment faible. e ( 74 ) la compensation plus ou moins complète dont je viens de parler. Elle a pour corollaire et pour complément le travail de la pesanteur, des eaux et des glaciers sur les parties émergées. Sur les flancs d'une vaste fracture, relevés à des hauteurs considérables, les sédiments anciens glissent parfois ou sont forcés de se replier; partout où l'écorce s'incline sur une surface de niveau, les eaux entraînent les détritus qui vont former au loin des sédiments nouveaux et modifient ainsi l'aspect du globe terrestre. Ce second travail ne saurait donner lieu à une compensation, parce qu'il opère dans un sens à peu près horizontal ; mais il en est tout autrement des ac- tions verticales primordiales qui résultent de la différence de refroidisse- ment entre les parties immergées et les parties émergées. Lorsque la croûte sous-marine s'affaisse par son excès de densité, elle rapproche du centre des matériaux trop denses, et en même temps l'eau supérieure remplit la place qui lui est laissée libre au-dessus. Tl y a donc compensation partielle ou totale. De même, lorsque la croûte continentale est peu à peu ex- haussée par la poussée verticale de la masse interne qui résulte de l'af- faissement susdit, elle est remplacée en dessous par une partie de la masse liquide non encore refroidie et cristallisée; là encore il y a compen- sation. » Ce qui précède explique et complète la théorie des soulèvements en Géologie. Ce qui manquait à Léopold de Buch et à A. de Humboldt, c'était de pouvoir assigner la cause des puissantes impulsions qui, parties, suivant eux, de l'intérieur, allaient çà et là soulever et bosseler l'écorce terrestre. Notre théorie montre qu'elles sont dues à la réaction (sur des points faibles) d'une masse fluide enfermée dans une écorce dont une partie con- sidérable se refroidit plus vite que l'autre et se rapproche davantage du centre par son excès de poids. En d'autres termes, il manquait à la théorie des soulèvements la loi précédente du refroidissement pour un globe recouvert en grande partie de mers profondes. » J'ajouterai, pour tâcher de préciser quelque peu les idées, que la masse interne, maintenue depuis des millions d'années à l'état de mobilité ignée, n'exerce depuis longtemps aucun rôle géologique bien appréciable, car elle n'est atteinte par le refroidissement que par l'intermédiaire de ses couches en contact avec l'écorce solidifiée, où la marche de la chaleur est déjà si lente, et, dans cette masse énorme de liquide où des courants de toute sorte peuvent se produire, ces variations s'absorbent dans la niasse entière, et ne sauraient affecter indéfiniment des parties isolées, comme cela arrive dans l'épaisseur de la croûte solide. ( 75 ) » Dans cette niasse fluide, les couches se sont rangées de tout temps d'après l'ordre des densités des espèces chimiques, lesquelles présentent des lacunes fort disparates, mais ces couches doivent être restées homo- gènes. Près de la croûte, dont l'épaisseur varie d'une région à l'autre, et dans la croûte même, la succession des densités dans le sens vertical varie d'un rayon à l'autre. Tl est difficile d'en apprécier l'effet sur les constantes mécaniques du globe. Toujours est-il que les mesures géodésiques, indé- pendantes de toute hypothèse sur ces variations, assignent à la Terre la fi- gure d'une surface de révolution on se retrouve inaltéré l'effet de sa lente rotation, parce que cet effet intéresse l'énorme masse du globe, tandis que les dislocations superficielles n'intéressent que les minces couches superficielles. De même, les mesures des astronomes assignent à la Lune une figure analogue (sans aplatissement) dans laquelle subsiste le faible renflement double que Laplace a découvert par la théorie et que les révo- lutions sélénogràphiques n'ont pu altérer, parce que lui aussi intéresse la masse entière de notre satellite. » En terminant, je suis heureux de dissiper les cloutes que des critiques mai fondées ont lait planer longtemps, surtout à l'étranger, sur l'œuvre de la grande Commission du système métrique; on peut seulement lui reprocher, s'il est permis de s'exprimer ainsi, d'avoir adopté une vérité capitale sur do simples analogies, alors que la démonstration de cette vérité ne devait se compléter qu'au siècle suivant. » .mécanique. — Note sur les poulies-volants ; par M. Léautë. « Le poids des volants des machines à vapeur, que l'on fixait ancienne- ment par des règles purement empiriques, s'obtient aujourd'hui, grâce aux travaux de Coriolis et de Poneelet, par des formules algébriques ou par des méthodes graphiques bien connues des constructeurs. On sait calculer les dimensions d'un volant pour une machine destinée à effectuer un tra- vail déterminé dans îles conditions données de régularité. » Il s'est trouvé cependant, et surtout dans ces dernières années, que pour certaines applications spéciales, comme, par exemple, pour l'éclai- rage électrique, la régularité fournie par les volants ordinaires était insuf- fisante et qu'il y avait lieu d'en augmenter l'énergie. » Mais l'accroissement de la puissance d'un volant n'est pas sans pré- senter des inconvénients et plusieurs constructeurs, dans le but de les ( 76 ) éviter, ont eu l'idée d'utiliser les poulies de la transmission pour augmenter la régularité du mouvement. » Celte disposition est d'autant plus efficace, dans les cas dont nous par- lons, que, les poulies marchant à une grande vitesse, il suffit d'une faible augmentation du poids de la jante pour en faire des volants assez énergiques, et elle peut donner d'excellents résultats si elle est appliquée d'une manière judicieuse. » Toutefois les constructeurs s'attachent généralement à conserver au volant de la machine sa puissance habituelle, et l'on ne possède pas en- core de données pratiques bien précises sur la diminution de poids que l'on pourrait admettre pour cet organe si essentiel. » A ce point de vue, une expérience, tentée récemment à la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles par MM. Lecouteux et Garnier, présente un intérêt tout particulier. » Dans l'installation dont il s'agit, ces habiles constructeurs ont, en effet, adopté précisément la disposition inverse de celle dont il vient d'être question. » Le volant de la machine n'a guère que le quart de la puissance qu'il devrait avoir, d'après les règles connues, pour fournir la régularité obte- nue; ce sont lespoulies de la transmission qui constituent, en réalité, pour la majeure partie, la masse régulatrice du mouvement du moteur. » Quant à la liaison entre la machine et la transmission, elle est réalisée par un manchon à griffes, c'est-à-dire par un organe rigide et non par un lien élastique. Ces particularités ont pour effet d'exagérer les réactions des divers organes, de rendre plus sensibles les résultats pratiques de la disposition adoptée et de faire plus décisive cette intéressante expérience. » Malheureusement une dénivellation survenue dans l'installation en question, dénivellation vraisemblablement due à l'insuffisance des fonda- tions, a interrompu ces essais et il n'a pas été possible d'en tirer les ensei- gnements qu'ils comportent. » Mais, en attendant qu'ils puissent être repris, on peut aisément, malgré l'absence de données expérimentales, se rendre un compte assez evact des efforts qui se produisent dans l'ensemble de cette transmis- sion. » On reconnaît sans peine, en effet, que, au point de vue mécanique, la disposition adoptée revient à celle d'une machine à vapeur ordinaire dont le volant serait formé de deux parties : l'une calée sur l'arbre de couche, comme d'habitude, et l'autre simplement iïxèe sur cet arbre par ( 77 ) une clavette sur laquelle elle serait ajustée à frottement doux et qui por- terait la courroie de commande. » Dès lors les phénomènes à étudier rentrent dans ceux que j'ai ana- lysés dans ma Note insérée aux Comptes rendus du 4 février 1889, sur les trépidations qui peuvent se produire dans l'engrenage de commande d'une transmission actionnée par une machine à vapeur. Les procédés de calcul que j'ai indiqués feront connaître les conditions à remplir dans ces sortes d'installations pour éviter les contre-coups nuisibles au bon fonctionne- ment de l'ensemble. » chimie. — Sur une réclamation de priorité en faveur de M. de Chancourtois, relativement aux relations numériques des poids atomiques. Note de MM. Lecoq de Boisbaidrax et A. de Lapparext. « En 1884, M. John Newlands réunissait sous le titre suivant ( ' ) : Sur la découverte de la loi de périodicité et sur les relations qui unissent les poids ato- miques, un certain nombre de Notes, antérieurement publiées par l'auteur dans les Chemical News durant les années [864, iB65 et r866. » Le butde cette publication était de revendiquer, en laveur de M. New- lands, la priorité de l'énoncé de certaines relations numériques qui existent entre les poids atomiques et qui permettent de grouper les corps simples en familles naturelles. L'auteur avait soin d'établir (pie ses tra- vaux avaient précédé ceux de Mendéléieff et il affirmait avoir été le pre- mier à faire paraître (le 3o juillet 1864 j une liste où tous les éléments connus se trouvaient rangés suivant l'ordre de leurs poids atomiques. » Notre intention n'est pas de contester le mérite des travaux bien con- nus de M. Newlands. Nous nous proposons seulement d'établir que la prio- rité en cette matière ne saurait lui appartenir, attendu que plusieurs des idées qu'il croit avoir énoncées le premier, en 1864, avaient été, deux ans auparavant, formulées par un savant français devant l'Académie des Sciences. » Le 7 avril 1862, M. Béguyer de Chancourtois, alors ingénieur en chef et professeur adjoint de Géologie a l'Ecole des Mines, présentait à I \eadé- (') On tlie discovery 0/ the periodical law, and on relations among the atomic weights. London, Spon, 1 884- C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, IV 2 ) ' ' ( 7« ) mie un travail intitulé : Sur un classement naturel des corps simples ou ra- dicaux, appelé vis tellurique. Dans deux Communications subséquentes (21 avril et 5 mai 1862), l'auteur donnait sur son œuvre des détails com- plémentaires. Le r3 octobre de la même année, il faisait hommage à l'Académie du tableau lithographie qui résumait toutes ses idées. Enfin, le 16 mars 1 863, il terminait par quelques considérations générales sur le caractère numérique des corps simples, ainsi que sur les vérifications que pourrait fournir l'analyse spectrale. Dans cette Note se rencontrait l'affir- mation très explicite que les propriétés des corps sont les propriétés des nombres. » L'idée fondamentale de la vis tellurique consiste à porter les valeurs des poids atomiques le long de la génératrice d'un cylindre vertical, dont la base circulaire a été divisée en 16 parties égales, 16 étant le poids ato- mique de l'oxygène. Si maintenant on trace sur le cylindre une hélice in- clinée à /|5° sur l'axe, chaque point de cette hélice peut être considéré comme le point caractéristique d'un corps simple, dont le poids atomique, proportionnel à la longueur correspondante de la spire, se lira sur la gé- nératrice qui passe par ce point. A chaque tour de spire, l'hélice revient, sur une même verticale, à des distances du sommet du cylindre qui sont des multiples entiers de iG et marquent les corps dont les poids atomiques satisfont à cette condition. De même, les divers points d'intersection de l'hélice avec une quelconque des seize génératrices principales correspon- dent à des éléments dont les poids atomiques diffèrent entre eux de 16 ou d'un multiple de 16. Enfin si, après avoir développé le cylindre sur un plan, ce qui transforme l'hélice en une série de tronçons droits parallèles, on joint par une ligne droite deux points quelconques pris sur deux tronçons, après l'enroulement cette droite engendrera une hélice secon- daire et les intersections de cette dernière avec les diverses spires de l'hé- lice principale marqueront des corps pour lesquels les différences des poids atomiques seront des multiples d'une quantité constante. De cette manière, le développement de la vis tellurique, par un simple tracé de lignes droites, permet de mettre en évidence bien des relations numériques simples, qu'il eût été moins facile de deviner à la seule inspection des chiffres. » Les relations ainsi établies entre les poids atomiques correspondent pour la plupart à de réelles analogies dans les propriétés des éléments correspondants. C'est ce (pie M. de Chancourtois affirmait, dès sa pre- mière Note, en disant, d'abord, que les « rapports des propriétés des corps ( 79) » sont manifestés par des rapports simples de position de leurs points » caractéristiques »; ensuite que « chacune des hélices menées par deux » points caractéristiques et passant par plusieurs autres points, ou seule- » ment à proximité de ces derniers, met en évidence des rapports de pro- » priétés d'un certain genre, les analogies ou les oppositions se manifes- » tent par certains ordres numériques de succession, comme la séquence » immédiate ou les alternances à diverses périodes ». » La vis telluriqite offre donc à la fois : classement des corps simples suivant l'ordre de leurs poids atomiques et mise en évidence d'une pério- dicité véritable. C'est justement ce que M. New la nd s a réclamé comme lui appartenant en propre. Il n'est pas jusqu'à la comparaison de la périodi- cité atomique avec celle de la gamme musicale, dont on ne puisse dire qu'elle a été, sinon proclamée, du moins entrevue par M. de Chancour- tois; car, dans sa Note du 5 mai 1862, il dit expressément : « On ne peut » s'empêcher de remarquer la prédominance du nombre 7 dans les groupes » de types occupant les spires les mieux garnies — On arrive facilement «à » l'idée de transformer le cylindre, sur lequel est réalisée la vis, en un tube » sonore percé aux points caractéristiques. » Mais surtout quand il pu- bliait, en 1 863, un Cahier contenant, avec ses Notes à l'Académie, quelques additions en petits caractères, que le cadre des Comptes rendus ne lui avait pas d'abord permis de donner in extenso. M. de Chancourtois parlait de : « développements directs du système, qui font apercevoir en même temps » des rapprochements de la série actuelle de caractéristiques numériques » avec la série des sons musicaux et avec celle des bandes et raies du » spectre ». » Nous sommes loin de prétendre que la théorie de la vis fût exempte de défauts, ni que l'auteur n'ait pas greffé sur son œuvre bien des consi- dérations qu'il eût mieux valu laisser dans l'ombre. Plusieurs rappro- chements étaient inexacts, ou forcés, et quelques-uns témoignaient d'une part trop grande accordée à l'imagination. Trop confiant dans la vertu des nombres entiers (et même des nombres premiers), M. de Chancourtois partait de cette idée, que dans les séries naturelles les différences entre les poids atomiques doivent être constantes (erreur qu'on retrouve aussi, du reste, dans les premiers travaux de M. Newlands). S'il apercevait bien certaines lacunes dans la série des éléments, il essayait de les combler en imaginant de nouvelles variétés des corps simples connus (qu'il appelait caractères secondaires), ce qui souvent le conduisait à des groupements très peu conformes aux analogies naturelles. Esquisse de la vis tellurique. 0 2 a, , [j.- 6, + l>,n b„, (1,,.,'J.- o. » .le suppose maintenant qu'aux forces constitutives du système vien- nent s'ajouter des forces perturbatrices très petites, fonctions du temps et généralement aussi des coordonnées ou même de leurs dérivées. Bien qu'elles ne donnent pas lieu à une fonction des forces, la formule de Lagrange ne cesse pas d'être applicable. Chaque point j-, y, s, sollicité par une force dont les composantes sont X, Y, Z, donne en adjonction à OU . . - . -r — le trinôme oqt <>'/, tf'Ji . Ces n équations déterminent les n coefficients B et l'intégrale géné- rale est la somme des expressions (i) et (2). » Théorème. — Chaque force perturbatrice simple introduit dans le système une oscillation simple dont la période est celle de la force et dont l'am- plitude est déterminée pour chaque point, indépendamment des conditions ini- tiales du mouvement. » Le dénominateur commun des coefficients B ne diffère du détermi- nant caractéristique (p.) que par la substitution de u à u. Ces coefficients deviennent tous infinis si w est égal à l'une des racines de l'équation carac- téristique. On reconnaît aisément qu'alors l'intégrale particulière change de forme et devient (3) q, = Cjt sin( -j.t-ho). » Théorème. — Si la période de la force perturbatrice tend vers celle de l'une des oscillations simples propres au système, l'amplitude de la perturba- tion devient de plus en plus grande. A la limite, la perturbation se confond avec l'oscillation simple correspondante, dont l'amplitude augmente indéfini- ment avec le temps. a II faut entendre le mot indéfiniment en ce sens que l'amplitude sort des limites dans lesquelles les équations linéaires restent suffisamment ap- prochées. » Ce théorème donne l'explication d'un grand nombre de phénomènes, tels que la mise en vibration d'une corde sonore quand l'air ambiant vibre à l'unisson et non autrement, l'absorplion élective des ravons de lumière et de chaleur par un milieu capable d'engendrer des rayons de même lon- gueur d'onde, etc. » Une application importante se rencontre dans les perturbations du mouvement des locomotives. La masse de la machine, portée par des res- sorts, forme un système assujetti à des oscillations de durée déterminée. Les forces perturbatrices produites par l'inertie des pièces mobiles, pis- tons, bielles, manivelles, donnent des sommes de projections ou de mo- ments qui ont pour période principale la durée d'un tour de roue. Les ( 85 ) perturbations correspondantes doivent donc passer par un maximum d'amplitude lorsque la vitesse est telle qu'il se fait un tour de roue pendant la durée d'une oscillation. » Ainsi paraissent s'expliquer certaines observations récentes qui indi- quent, contrairement à ce qu'on avait toujours admis, l'existence de ce maximum. » J'espère pouvoir communiquer prochainement à l'Académie un tra- vail spécial sur cette question. » PHYSIQUE. — Remarques sur le théorème des états correspondants. Note de M. E. Mathias, présentée par M. Sarrau. « Cette Note a pour objet de vérifier par des résultats expérimentaux la loi théorique des états correspondants due à M. Van der Waals et suivant laquelle toute relation physique entre le volume y, la pression p et la tem- pérature absolue T d'un fluide ne dépend que des rapports de ces variables aux valeurs 77, 655 \/ 1 — m ) , qui est la traduction, avec la notation des états correspondants ^ ' ), de la (') M. Van der Waals pose p — tr:, c = «o,T = mS; t et m sont évidemment C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N- 2.) 12 ( 86) formule empirique que M. Cailletet et moi avons donnée antérieurement. » J'ai reconnu que l'on représente avec approximation généralement égale ou supérieure à -^ la densité de l'acide sulfureux liquide entre + 900 et -+- 1 56° ( température critique) par la formule S' = i,23i2(/n — 0,5697 -+- [,665\/i — m), que l'on peut considérer comme identique à la première à un facteur con- stant près, ce qui justifie le théorème des états correspondants. Les coeffi- cients 1,064 et 1,^3 12 de ces formules sont bien proportionnels aux den- sités critiques o,45 et o,520, car on a I ,o64 -jf-, I ,23 12 o,45 = 2,364, — *-? — = 2,367. 0,520 y » Si, au lieu de considérer les formules, on prend les nombres expéri- mentaux, on constate que l'écart entre la théorie et l'expérience suit une marche régulière et croît à mesure qu'on s'éloigne de la température cri- tique. La comparaison des tensions de vapeur saturée de l'acide sulfureux et de l'éther, faite par M. Van der Waals, lui a fourni le même résultat ('). » Pour les températures très éloignées de la température critique, le théorème n'est plus applicable, sans quoi tous les corps auraient, comme l'eau, un maximum de densité à l'état liquide. )> II. Densité des vapeurs saturées. — Les seules qui aient été étudiées expérimentalement au voisinage de la température critique sont celles de l'acide carbonique, duprotoxvde d'azote, de l'éthylène et de l'acide sulfu- reux. » Les formules empiriques que M. Cailletet et moi avons données pour représenter, dans un intervalle de 6o° environ à partir du point critique, la densité des trois premiers corps s'écrivent, avec la notation de M. Van der Waals : CO2 S = i,agS \i — m — 2.o,565y/i — «1 + 0,5994 ) AzO 3 =: 1,169 v1 — "* — 2. o,5Ô2 y/ 1 — ■ m ■+■ o,58o ) C'ÏV 8=o,53o5(i— m— 2.0,548 y/i — m +o,5^)2) compris entre o et 1 ; quant à n, il varie entre | et -+- qo. Entre 1 et -Hoc, n se rapporte à la vapeur saturée; entre f et 1 il représente l'état liquide. On voit que la densité d'un corps à l'état liquide est toujours inférieure au triple de la densité critique. Cette conséquence est évidente quand on considère Yisolherme réduite. (') Van der Waals, Continuitât, etc., trad. Rotli, p. i3i ; 1881. ( «7 ) » Il est évident que les parenthèses sont des fonctions identiques de m; c'est l'expression même du théorème des états correspondants. On peut donc prévoir que la densité de vapeur saturée de l'acide sulfureux sera représentée par une équation de même forme. J'ai pu, en effet, la repré- senter très exactement entre -+- yS0 et + i56° par la formule SO2 S = i,4328 (1 — «1 — 2.0,570^/1 — rn + 0,579 ). » Les coefficients 1,295, 1,169, o,53o5, i,43a8 sont bien proportion- nels aux densités critiques, car on a 1^ = 2)87, i^_9 85 ^2^=2,53, lr^ = 2,76. O,40 ' y' 0,4l 0,2! 0,52 ' « D'une manière générale, on voit que la densité de vapeur saturée est donnée, au voisinage de la température critique, par la formule empi- rique à une constante <5 = â(i — m — 2.o,565 y/i — m -+- 0,579 ), abstraction faite de la très faible variation des constantes numériques. Pour déterminer A, il suffit de connaître la densité critique du corps consi- déré ; mais, qnand on reprend la notation ordinaire des températures, il faut, en outre, connaître la température critique. » THERMOMÉTRIE. — Solution pratique du problême de la colonne émergente d'un thermomètre, par l'emploi d'une tige correctrice. Note de M. Ch.- Ed. Guillaume, présentée par M. Cornu. « L'échelle fournie par un thermomètre à mercure est définie dans la supposition que l'instrument est exposé, au moins jusqu'à l'extrémité de la colonne, à la température que l'on veut mesurer; or il arrive fréquem- ment que le peu d'espace dont on dispose oblige à laisser émerger une partie de la colonne, qu'il faut ramener, par une correction, à la tempéra- ture de l'étuve ou du bain. Cette correction est loin d'être négligeable; en effet, pour des températures comprises entre 3oo° et 35o°, telles que les chimistes en mesurent journellement, la correction peut fort bien atteindre i5 à 20 degrés, comme on le verra plus loin. » Son expression générale est (1) e = »a(T — t), ( 88 ) n étant le nombre de degrés non soumis à la température du réservoir; a le coefficient de la dilatation relative du mercure dans le verre; T la température du bain ou de l'étuve ; t la température moyenne de la colonne, c'est-à-dire la quantité - / t dx, où l =/(#) représente la température au point d'abscisse x. » Les circonstances du phénomène sont trop variables pour qu'il soit possible de déterminer exactement, d'une manière générale, la fonction/; c'est pourquoi, jusqu'ici, on a cherché empiriquement la forme de la cor- rection c pour certains cas déterminés. » Regnault et plus tard Kopp substituaient à t la valeur de la tempéra- ture ambiante; mais les recherches ultérieures de MM. Mousson, Wullner, Holtzmann, Thorpe, Mills, Thiesen, ont montré que la correction ainsi calculée est trop forte, et l'on a remplacé successivement n, a, T — t par des nombres plus petits. » Au début de mes recherches sur cette question, j'ai déterminé de même une formule de correction pour les thermomètres dont nous nous servons au Bureau international des Poids et Mesures; la correction cher- chée était suffisamment bien représentée par une fonction de la forme (2) -c = (n^.-)(a-0(T-V), i, '£ étant de petites quantités, t' la température ambiante; égalant les expressions (i) et (2), on peut en tirer la valeur de t, c'est-à-dire de Jf(x)dx ; en variant n, on peut retourner, pour chaque cas particu- lier, à la fonction/. J'ai cherché, en outre, à déterminer cette fonction par points. J'ai employé, dans ce but, un thermomètre muni d'une petite am- poule soufflée sur la tige ; cette ampoule, véritable réservoir thermomé- trique, indique la température de la tige à l'endroit où elle se trouve, sans troubler sensiblement sa distribution. Le thermomètre étant placé dans un appareil à ébullition, horizontal ou vertical, fermé par un petit obtu- rateur à lame de caoutchouc qui permettait de définir exactement la longueur émergente, on retirait, l'instrument de quantités croissantes, et on faisait les observations à des distances de l'appareil échelonnées de 2mm en 2mm. Le résultat le plus saillant de cet ensemble d'expériences est que, dans la détermination du point 100 d'un thermomètre à tige (par opposi- tion à un thermomètre à chemise ou de forme allemande),' on ne commet ( »9) aucune erreur sensible en laissant émerger le thermomètre de la quantité strictement nécessaire à la lecture. Mais ces expériences, tout en fournis- sant des données utiles pour un cas particulier, ne conduisaient pas encore à une solution générale et pratique ; je suis cependant parvenu à une solution satisfaisante, en abandonnant la recherche de toute for- mule. « Solution pratique. — ^Considérons une tige cylindrique contenant du mercure, autrement dit un thermomètre dont on aurait coupé le réser- voir. Cette tige, plongeant dans un bain par sa partie inférieure, se trou- vera identiquement dans les mêmes conditions que la tige d'un thermo- mètre émergeant de la même quantité; si donc elle a été graduée d'avance dans la supposition qu'elle plonge en entier dans le bain, la différence entre la lecture actuelle et celle qui correspond à la température du bain donne directement la correction de la partie émergente ; je la nommerai tige correctrice ('). » Supposons donc un thermomètre et une tige correctrice plongeant côte à côte dans un bain et émergeant de la même quantité. Le thermo- mètre indiquera la température approximative du bain ; le déficit entre cette température reportée sur la tige correctrice et celle qui est indi- quée sur cette dernière devra être ajouté, en longueur absolue, à la lec- ture du thermomètre; en d'autres termes, la correction est donnée parla différence de lecture du thermomètre et de la tige, multipliée par le rapport de la longueur du degré sur la tige et le thermomètre; le calcul peut être fait en deux approximations. » Il restait à. montrer que cette solution est efficace; dans ce but, j'ai fait exécuter quelques tiges correctrices par M. Tonnelot, l'artiste bien connu, et j'ai entrepris deux séries d'expériences. Dans la première (me- sures très précises avec une faible correction), je plaçais un thermomètre dans une auge horizontale remplie d'eau, tandis qu'un autre thermomètre, accompagné de sa tige correctrice, était suspendu de telle manière que son réservoir et quelques degrés seulement fussent plongés dans le liquide; j'ai fait ainsi, avec l'aide de M. L. Ozenne, cpxelques comparaisons entre ces deux instruments. Dans la seconde série d'expériences, exécutées dans le laboratoire de M. G. Vogt, à la Manufacture nationale de Sèvres (correc- tion atteignant i4°avec une précision moindre), un thermomètre était fixé dans le col d'un ballon de verre, dans lequel on faisait distiller de la (') Un artifice analogue a été employé par M. Crova dans son pyromètre. (90) méthyldiphénylamhie brute; ou a fait quatre expériences : i° le thermo- mètre est entièrement contenu dans le col du ballon ; 2° le thermomètre est engagé seulement par une tubulure latérale; 3° le thermomètre est replacé dans le col du ballon qui avait été coupé à mi-longueur; 4° répéti- tion de la première expérience. Dans les expérienees 2 et 3, le thermo- mètre était accompagné de sa tige correctrice. Au cours de cette opération, la température du liquide s'est élevée peu à peu, et doit être interpolée entre les expériences i et 4- Toutes les lectures de cette série ont été con- trôlées par M. Vogt. Première série (comparaisons). Correction Nombre pour la de i hermomètre colonne Lecture Thermomètre Différence degrés Température vertical. émergente. corrigée. horizontal. V — H. émergents, ambiante. o 0 0 0 u 0 0 25,663 -t-0,070 25,733 20,741 — 0,008 26,4 7,8 37,587 0,181 37,768 37,762 +0,006 38,3 7,1 46,194 0,270 46,464 46 , 45o -r-0,0l4 45,7 8,. • 47,208 0,272 47,48o 47,478 -(-0,002 46,7 9,4 Deuxième série (distillation). Correction Nombre pour la Lecture de Température Thermomètre. colonne : émergeute. corrigée. degrés émergents ambiante. 302 0 ,4 0 » 0 3o2 ,4 0 0 » 288. ,5 • 4,3 3o2,8 278 ii,3 295 ,2 10,0 3o5,2 160 12,4 3o6 ,4 » 3o6,6 » » ÉLECTRICITÉ . — Variations de conductibilité des substances isolantes. Note de M. Edouard Braxly. « Dans une Communication précédente ( Comptes rendus du 24 no- vembre 1890) j'ai fait connaître l'accroissement de conductibilité des mé- taux en poudre sous l'action de l'étincelle et des courants. Cet accroisse- ment était comparable à celui que produit une forte compression. » Les résultats sont analogues quand on substitue divers diélectriques à l'air interposé entre les particules de la poussière métallique. » Plusieurs des substances employées ont une consistance pâteuse : tels sont des mélanges d'huile de colza et de limaille de fer ou d'antimoine, d'essence de térébenthine et de limaille de fer; d'autres sont solides. ( 9' ) » En composant une pâte de limaille métallique et de baume de Canada fluidifié au bain-marie et en versant cette pâte dans une petite auge d'ébo- nite entre deux tiges métalliques servant d'électrodes, on a un mélange qui durcit par le refroidissement. Dans cet état, comme à l'état fluide, la résistance peut s'abaisser de plusieurs millions d'ohms à quelques cen- taines d'ohms, et, comme dans le cas des poudres métalliques simples ou des poudres imbibées de liquides isolants, on revient à la résistance pri- mitive en frappant sur la tablette qui supporte l'auge en ébonite. » Cette diminution considérable de résistance est encore réalisée avec un cravon solide formé en mélangeant en proportions convenables de la fleur de soufre et de la limaille d'aluminium, que l'on chauffe dans un tube de verre entre deux tiges métalliques, à la température de fusion du soufre. Même résultat avec le ciment obtenu avec un mélange de résine et de limaille d'aluminium versé à chaud dans un tube de verre. i> L'accroissement de conductibilité des substances isolantes peut encore être mis en évidence sous d'autres formes. » Deux tiges cylindriques de cuivre rouge sont oxydées dans la flamme d'un bec Bunsen, puis elles sont superposées en croix, chargées de poids pour éviter les variations par trépidations et reliées respectivement aux bornes d'une branche d'un pont de Wheatstone. La résistance principale de cette branche réside dans les deux couches d'oxydes en contact. Une mesure prise au hasard parmi un grand nombre accusait une résistance de 80000 ohms avant les étincelles d'une machine électrique indépendante; cette résistance passait à 7 ohms après les étincelles. « Un effet analogue est obtenu en superposant deux tiges d'acier oxydées ou une tige d'acier et une tige de cuivre, toutes deux oxydées. On peut encore poser, sur un plan de cuivre oxydé, un cylindre de cuivre à tête hémisphérique également oxydé et appliqué par son poids. Au lieu d'oxyder les deux surfaces en contact, il revient au même de les recouvrir d'une très mince couche de résine. Les couches d'oxyde et de résine deviennent et restent conductrices. » Parmi les diverses dispositions expérimentales qui permettent de réaliser ces effets d'influence électrique, j'en décrirai une qui me paraît spécialement intéressante. » La source électrique est une machine de Holtz à deux plateaux mobiles. Son axe est animé d'un mouvement de rotation variant de 100 à Zjoo tours par minute. La substance sensible est intercalée dans l'une des branches d'un pont de Wheatstone, à io"1 environ de la machine de ( 92 ) Holtz et de son excitateur. Entre l'excitateur et le pont de Wheatstone, reliés à l'excitateur, courent parallèlement deux tubes cylindriques de laiton A et A', isolés, écartés l'un de l'autre de /jocm. Les bouteilles de Leyde annexées ordinairement à la machine de Holtz ont été supprimées, mais la capacité des tubes de laiton joue le même rôle clans une certaine mesure. Les sphères de l'excitateur sont distantes de iram ou omm,5, ou même -— de millimètre. Pendant la rotation des plateaux, les étincelles se succèdent très rapidement. Ces étincelles, à la distance de iom, n'exer- çaient pas d'effet direct ; on s'en assurait dans un essai préliminaire, en écartant les tringles qui établissaient la communication des conducteurs de la machine avec les tubes de laiton parallèles, ou en éloignant de la substance sensible les dernières parties des tubes de laiton, tout en les maintenant reliées à l'excitateur, afin de ne pas modifier l'étincelle. » Voici une façon fréquemment employée de conduire l'expérience. » La substance étudiée est placée en K entre les deux, tubes parallèles, ou en face de ces tubes, aune certaine distance des derniers tronçons qu'il a été commode de dis- poser verticalement. Pour pouvoir mesurer au pont de Wheatstone la résistance K sans avoir à se préoccuper de l'action électrique, et eu maintenant la régularité du mouve- iiiiiii liliiW -oso ment de rotation de la machine de Holtz, afin de rendre les observations successives à peu près comparables, une règle métallique plate T est appliquée sur les conducteurs métalliques des peignes ; cette règle ferme le circuit et suspend les étincelles en S entre les sphères de l'excitateur. L'équilibre une fois établi au galvanomètre du pont, on ouvre le circuit de la pile et l'on isole (]) momentanément le conducteur K, en faisant (') La diminution de résistance se produit évidemment avec beaucoup plus de faei- ( 93 ) sortir des godets de mercure auxquels ce conducteur aboutit les fils de communica- tions avec le pont. » Cela fait, la traverse T est soulevée et maintenue soulevée dix secondes environ. Fendant cet intervalle de dix secondes, des étincelles jaillissent en S entre les sphères de l'evcitateur, et des courants de charge et de décharge successifs et très nombreux circuleut dans chacun des tubes À et A'. C'est alors que la diminution de résistance du conducteur K a lieu. La traverse T est replacée, on rétablit la communication entre K. et le pont, puis on ferme le circuit de la pile. L'équilibre esl rompu au galvano- mètre, on mesure la nouvelle résistance du conducteur K. » Les deux tubes A et A' ne sont pas nécessaires, la diminution de résis- tance est très facilement produite quand on n'en fait agir qu'un seul; il résulte même de quelques expériences que l'emploi d'un seul conducteur est dans certains cas plus efficace. » Dans plusieurs essais les tubes A et A' ont été terminés par deux pla- teaux métalliques parallèles figurant un condensateur à très large intervalle d'air, dans lequel était compris le conducteur K. » Avec la disposition expérimentale rpie je viensde décrire (machinede Iloltz, excitateur et tubes A, A') et eu ne produisant en S que de très courtes étincelles, le phénomène parait montrer beaucoup de fixité; il y a constam- ment diminution de résistance, non seulement avec les plaques isolantes métallisées, plombaginées, avec les tubes à limailles, avec les crayons so- lides à ciment isolant, mais aussi avec les verres platinés, argentés et avec des lames de verre recouvertes de feuilles métalliques très minces, or, alu- minium, argent. » Les expériences se font de la même façon avec les tubes A et A' en remplaçant la machine de Holtzpar une petite bobine de Ruhmkorffou un appareil à chariot dont les étincelles induites, extrêmement courtes, jail- lissent en S, entre les deux tiges de l'excitateur, lorsque la traverse T est soulevée. Avec une bobine, l'effet peut aussi être produit sans étincelles en S, mais dans des conditions moins simples. » PHYSIQUE. — Propriétés physiques et constitution moléculaire des corps simples métalliques. Note de M. P. Jouitix, présentée par M. Mascart. » Pour les corps qui suivent la loi de Dulong et Petit, on peut consi- dérer le nombre n3 île molécules par unité de volume comme propor- tionnel au produit de la chaleur spécifique par la densité. lilé en n'isolant pas le conducteur K; mais cet isolement est favorable à l'analvse des conditions du phénomène. C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N» 2.) ' > ( 9* ) » I. Si l'on prend comme abscisse la distance movenne - des molé- cules d'un métal et comme ordonnée la résistance spécifique p correspon- dante, on constate : i° qu'il est impossible de faire passer par tous les points ainsi déterminés une courbe continue; 2° que deux courbes sim- ples satisfont séparément au problème pour deux classes de métaux : Second groupe. Bi.. Te. Se . Ph. Sb. Pb. As. Sn. Cd. Zn. Au. Cu. remier groupe. n p. 5,193 i3o, 1 5,17 )) 5,1 » 4,9-5 » 4,9° 35,2 4,78 19,0 4,7° )> 4,607 i3,o 4,344 5,7 3,908 5,6 4,0 2 3,60g ),6 -64 -5oo 800 3o 2.5 o i3 Co 3 , 5o3 Ni 3,553 Fe 3,6io Pt Al Ag Na K 3,7.5 4,o8i 5,2 6,54 8,24 » 12,3 9,6 8,9 2,9 i,5 » 22 '7 12 2 » Ces Tableaux conduisent à des conclusions imprévues : » i° Le premier groupe contient tous les métaux diamagnétiques et le second tous les métaux magnétiques, à part l'argent. Toutefois, si l'on tient compte des analogies de l'argent avec les métaux alcalins, magnétiques d'après Lamy, de la faiblesse de son coefficient d'aimantation, on pourrait penser qu'il y a erreur sur sa polarité. J'ai soumis le fait à l'expérience, en comparant des échantillons d'argent pur de mon laboratoire avec des échantillons de platine et d'aluminium ; tous les trois sont atlirables à l'électro-aimant, le platine plus que l'aluminium et celui-ci plus cpie l'ar- gent. Ce dernier devrait donc être regardé comme magnétique. Remarquons que, pour obtenir les distances moléculaires relatives aux métaux alcalins et à l'argent, on n'a pris que la moitié de leurs équivalents, afin de satis- faire à la loi de Dulone et Petit. » 20 Les métaux du premier groupe sont rangés de telle sorte que la distance moléculaire diminue en même temps que la résistance, le zinc excepté; pour ceux du second, la distance moléculaire augmente quand la résistance diminue. » Tout semble donc se passer comme si les corps diamagnétiques étaient composés de particules plus conductrices que le milieu qui les entoure, ( 95 ) de telle sorte que plus elles seraient rapprochées, plus la conductibilité augmenterait. Ils auraient une constitution analogue aux diélectriques de Poisson. Au contraire, les métaux magnétiques paraissent formés de pa- ticules moins conductrices que le milieu extérieur; on pourrait peut-être ramener cette constitution à celle qu'Ampère supposait aux aimants. » 3° On peut facilement trouver la relation cpii lie la conductibilité y, ou l'inverse de la résistance spécifique p, à la distance moléculaire. En posant TN = n3, les courbes sont bien représentées (le zinc excepté) par les équations suivantes : Premier groupe. Deuxième groupe. N6 = /iT"T'-6T+r, , a— i,5, avec ( b = 0,87, { c — 1 , 0/1 ; / 1 \"'T'— *'Y-*-c' à = 0,626, avec ■ //= 0,477, '(•'=[ ,o3. » D'ailleurs, pour tous les métaux cités, l'exposant dans les deux for- mules diffère extrêmement peu de l'unité. De sorte cpie l'on peut dire : » Pour les métaux diamagnétiques la conductibilité est sensiblement pro- portionnelle à la sixième puissance du nombre de molécules ; » Pour les métaux magnétiques la conductibilité est sensiblement en raison inverse de la même puissance de cette dislance. n Le zinc seul a une conductibilité qui devrait lui donner une distance moléculaire égale à celle du cadmium dont il est si voisin. » 4° Si l'on admet la proportionnalité entre les conductibilités calorifique et électrique, on arrivera pour celle-là aux mêmes conclusions. » II. La comparaison des pouvoirs thermo-électriques s conduit aux mêmes résultats. Les différents points obtenus se trouvent encore sur deux courbes distinctes, chacune d'elles comprenant exactement les mêmes métaux que précédemment. » Pour les métaux diamagnétiques on observe un maximum considé- rable dans la réçion des grandes distances moléculaires; pour les métaux magnétiques un maximum bien plus faible se trouve dans la région des petites distances. Les courbes descendent d'ailleurs presque verticalement de chaque côté du maximum; elles restent ensuite parallèles à l'axe des abscisses, et très voisines de cet axe. ( 9« ) » Les équations suivantes représentent bien chacun des Tableaux : Premier groupe. Deuxième groupe. ,L(6«l8-i) £ = * "" sis' (6„8-I) L fi- 2,54) 7.' \n 1 (--2;34) x , en posant 6, 18 = (n"' ) et i n — 2,54 = (j5î) . ou e = - ~N'°L.Y et e'= -|-N"flL.N". » III. Restent enfin les coefficients d'aimantation. Ici encore on ob- tient deux courbes; l'aimantation positive ou négative n'est sensible que pour les très petites ou les très grandes distances moléculaires. Ces deux courbes présentent la même disposition que celles de la thermo-électricité, mais pour ainsi dire inverse : aux grands pouvoirs thermo-électriques (Bi, Se, ...) correspondent de faibles aimantations négatives; aux faibles pouvoirs thermo-électriques (Ni, Fe, . ..), les grandes aimantations posi- tives. L'équation de ces courbes doit être de la même forme que les pré- cédentes, mais les coefficients sont trop peu connus pour que j'aie tenté de les calculer. » Quelques-uns de ces résultats ( pour l'aimantation) avaient été énoncés sous forme d'hypothèse par Matteucci et de la Rive; mais n'ayant pas aperçu la distinction absolument nécessaire entre les propriétés des deux classes de métaux, ils avaient trouvé autant d'exceptions que de confirma- tions à leurs idées, notamment pour les métaux alcalins qui auraient dû avoir un magnétisme négatif, et le cuivre au magnétisme positif. » En résumé, toutes les propriétés physiques des métaux d'un même groupe dépendraient exclusivement de la distance de leurs molécules, les deux groupes se distinguant par la conductibilité relative de ces molé- cules. » TÉLÉPHONIE. — Sur l' intensité des effets téléphoniques. Note de M. E. Mekcadier. « L'intensité des effets d'un téléphone dépend principalement : de l'épaisseur du diaphragme, de son diamètre, de l'intensité de son champ magnétique, de la forme de ce champ et des bobines induites. ( 97 ) » I. J'ai déjà étudié l'influence de l'épaisseur du diaphragme (Comptes rendus, 8 et i5 avril 1889) et montré que, pour tout téléphone de champ magnétique donné, il y a une épaisseur du diaphragme qui donne un maxi- mum d'intensité. » II. Influence du diamètre du diaphragme. — On peut, étant connue l'épaisseur du diaphragme qui correspond au maximum d'effet, faire varier le diamètre. » On constate alors l'existence d'un diamètre qui donne aussi la meil- leure intensité. Ce résultat tient à deux; causes : 1" le champ magnétique du noyau ne produit un effet sensible que dans une région limitée du diaphragme; dès lors, en augmentant le diamètre, on augmente la partie inerte au point de vue de l'induction et non la partie induite; 1° en aug- mentant le diamètre progressivement, on augmente sans doute sa flexi- bilité et l'on favorise la production de ses mouvements; mais, d'autre part, on augmente aussi la masse, et, par suite, la difficulté de produire ces mouvements pour des variations nécessairement limitées du champ ma- gnétique. » Tl en résulte d'ailleurs, et l'expérience le confirme, que le diamètre qui produit le meilleur effet doit être d'autant plus grand que le champ est plus intense. On explique ainsi comment des téléphones à grands dia- mètres et à champs magnétiques relativement intenses, comme les télé- phones Gower, Pollard, etc., ne produisent pas d'effets plus grands que des instruments à champs plus faibles, mais de diamètres réduits, comme les téléphones d'Arsonval, Ader, Aubry, etc. » Il y a donc lieu, si l'on veut obtenir avec un téléphone le maximum d'effet, de combiner convenablement l'épaisseur et le diamètre du dia- phragme suivant l'intensité du champ magnétique dont on dispose. » III. Influence de l'intensité du champ. — Cette influence est loin d'être aussi grande qu'on pourrait le croire au premier abord. » J'ai fait à ce sujet des expériences très variées, en aimantant les noyaux en fer doux des bobines induites à l'aide d'un électro-aimant, au lieu de les fixer, comme on le fait d'habitude, sur les pôles d'un aimant. Il est facile ainsi, en faisant varier l'intensité du courant qui anime l'électro- aimant, de produire des champs magnétiques de grandeurs très diffé- rentes. » Or, en opérant ainsi graduellement, on arrive rapidement à une limite à partir de laquelle l'effet du téléphone ne varie plus sensiblement. )> Cela tient : d'abord à ce que la masse de fer du diaphragme devient (98 ) rapidement incapable d'absorber dans son intérieur toutes les lignes de force du champ, et une partie de plus en plus grande de celles-ci traverse le diaphragme, ainsi qu'on s'en aperçoit en y jetant de la limaille de fer : dés lors une portion de plus en plus grande du champ reste sans utilité pour la production des effets téléphoniques. En second lieu, il huit re- marquer que ces effets sont dus, en définitive, à des déformations des lignes de force du champ; que celles-ci résistent d'autant plus à la défor- mation due à l'énergie des ondes provenant de la voix que le champ ma- gnétique est plus intense, et que cette énergie est nécessairement limitée. Ceci s'applique également bien au téléphone-récepteur où l'énergie de la voix est remplacée par celle des ondes électriques que le transmetteur a produites. » On s'explique ainsi l'insuccès de beaucoup de tentatives faites pour augmenter l'intensité des effets d'un téléphone en augmentant l'énergie de son champ magnétique, et comment, en définitive, on s'est décidé, dans la pratique, à ne se servir que d'appareils de petites dimensions dont les aimants sont relativement faibles, et qui sont d'ailleurs plus maniables. » IV. Influence de la forme du champ et des l>obines induites. — On peut dire qu'à ce sujet toutes les formes possibles ont été essayées. Mais il est évident que, théoriquement, la forme dans laquelle les lignes de force sont perpendiculaires à la direction du fit des bobines est la meilleure, toutes choses égales d'ailleurs. C'est ce que M. d'Arsonval a montré en le réali- sant dans son téléphone, et mes propres expériences à ce sujet sont con- formes à ses conclusions. » De plus, les variations de la forme du champ, source des effets télé- phoniques, peuvent être facilitées par la plus ou moins grande mobilité du champ, et celle-ci peut être augmentée jusqu'à un certain point par la mo- bilité de l'aimant et des noyaux des bobines : c'est le résultat obtenu ré- cemment par M. Aubrv, en fixant l'aimant à une plaque vibrante; mais il y a là aussi une limite qu'il ne faut pas dépasser et que l'expérience dé- termine. » En résumé, il résulte de ces derniers faits connus que je viens d'indi- quer et de mes propres recherches que, pour obtenir d'un téléphone le maximum de rendement, il faut réaliser principalement les quatre condi- tions suivantes : i° favoriser la mobilité des lignes de force du champ; 2° faire traverser les lignes de force par le plus grand nombre possible des fils des bobines et perpendiculairement à leur direction ; 3° diminuer l'épais- seur du diaphragme jusqu'à celle qui est juste suffisante pour absorber le v 99 ) plus grand nombre des lignes de force existant dans son voisinage ; l\° aug- menter le rapport du volume induit du diaphragme au volume total, ce qui conduit à diminuer le diamètre jusqu'à une certaine limite. » PHYSIQUE. — Appareil de projection lumineuse, applicable aux balances de précision, à l'effet d'obtenir des pesées rapides. Note de M. A. Collot fils, présentée par M. Friedel. (Extrait.) « Cet appareil de projection lumineuse, adapté à une balance de pré- cision, permet d'obtenir des pesées très rapides : pour une même ap- proximation, la vitesse d'oscillation devient cinq ou six fois plus grande, et, par la méthode employée, les derniers centigrammes, les milligrammes et leurs fractions s'apprécient directement, avec contrôle immédiat. Comme l'appareil est indépendant des organes de la balance, il peut se placer sur toutes les balances de précision existant déjà dans les laboratoires. » La modification apportée à la balance consiste à déplacer le centre de gravité du fléau de façon à diminuer la sensibilité et, par suite, à obtenir une vitesse beaucoup plus grande ; puis, par des moyens optiques, aug- menter considérablement l'amplitude des oscillations. Au lieu d'observer ( IOO ) les oscillations au microscope, on les projette sur un écran divisé, formant cadran, dont la division est vue par transparence. » L'appareil est formé par un petit objectif achromatique, qui termine le corps d'un microscope dans lequel se trouve l'écran divisé qui reçoit l'image amplifiée du réticule fixé sur l'aiguille, réticule sur lequel se trouvent projetés les rayons, condensés au moyen d'une forte loupe, qui proviennent d'une source lumineuse placée derrière la balance. La mise au point se fait au moyen d'un pignon et d'une crémaillère. » La source lumineuse actuellement employée est un bec de gaz avec réflecteur ('); il est placé dans une boîte en noyer, pour éviter toute pro- jection de chaleur sur la balance : ce bec, ainsi isolé, n'est allumé que pendant une ou deux minutes au maximum, à la fin de chaque pesée ; aussi, en fixant un thermomètre dans la cage, on constate qu'il ne se pro- duit aucune variation, même très faible, de température. » Pour exécuter une pesée, le gaz étant établi en veilleuse, "on procède comme pour une balance ordinaire, jusqu'à ce que l'extrémité de F aiguille ne sorte plus du cadran inférieur : on compte alors la différence des nombres des divisions faites par l'aiguille à droite et à gauche du zéro. Cette différence, multipliée par la valeur approchée, en milligrammes, de chaque division de ce cadran (valeur donnée avec l'instrument), donne immédiatement le nombre de centigrammes et de milligrammes qu'il faut ajouter aux poids déjà placés sur le plateau de la balance pour avoir l'équilibre, à une demi-division près du cadran inférieur. La valeur de chaque division de ce cadran varie de 3mgr à io"16'', suivant que la balance accuse omgr,io ou o'ngr,5. Comme le cadran comprend 10 divisions de chaque côté du trait-miiieu, on apprécie ainsi sans tâtonnements les trois derniers centigrammes ou le dernier décigramme, suivant la sensibilité. » A ce moment, on ferme les portes de la cage, pour éviter tout courant d'air, on ouvre le gaz au moven d'un robinet régleur et l'on met la balance en marche en abaissant d'abord le bras, puis l'arrêt des plateaux; on lit alors la différence des divisions parcourues à gauche et à droite, |sur le cadran lumineux, par l'image du réticule. Sur ce cadran, les images sont renversées, mais la pratique fait rapidement disparaître cette petite diffi- culté. Ce nombre de divisions indique le nombre de milligrammes et de fractions de milligramme dont il faut déplacer le cavalier sur sa règle, pour obtenir l'équilibre parfait, équilibre que l'on vérifie par une simple (V) Le bec de gaz peut être remplacé par une petite lampe électrique. ( ioi ) lecture. Chaque demi-division du cadran correspond, comme poids, à Ja sensibilité indiquée pour l'instrument. » Avec un peu d'habitude, une pesée exécutée suivant les indications précédentes s'effectue en un temps égal au £ ou au £ du temps moyen né- cessaire avec une balance ordinaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du phénol sodé et du naphlol sodé sur le camphie cyané. Note de M. J. Mixglix, présentée par M. Friedel. « Dans une Noie publiée récemment aux Comptes rendus, j'ai montré que le benzvlate de soude, réagissant sur le camphre cyané, donne nais- CH2CAz sance au composé C8H14^ et que, dans les eaux de lavage pro- xco-c7ir CIPCAz venant de la préparation de ce corps, on trouve l'acide C8H'*^ XCOOH » Le phénol et le naphtol se comportent d'une façon absolument iden- tique. » i° Action du phénol sodé. — J'ai chauffé en tubes scellés à 20o°-220° pendant vingt-quatre heures ioSr de camphre cyané, i5sr d'acide phénique, tenant en dissolu- tion o°r,5 de sodium. Le phénate de soude a été préparé dans le tube lui-même. On a eu soin de rendre la masse bien homogène et l'on a introduit le camphre cyané. Les tubes, en sortant du bain d'huile, contiennent une masse excessivement visqueuse qu'on" traite par l'eau chaude. On reprend par l'éther; la solution éthérée est lavée plusieurs fois avec de la potasse. On chasse l'éther, on distille. On obtient ainsi une huile très visqueuse, colorée en brun, passant à la distillation entre 265°-270° sous une pression de 4cm de mercure en se décomposant partiellement. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est au = -+- 260, 66. Saponifié par la potasse aqueuse, ce corps donne de l'acide hydroxycamphocarbonique et de l'acide phénique avec dégagement d'am- moniaque. GH2CAz » Par analogie, on peut lui attribuer la formule de constitution C8H" , XC02C6IP CH2CAz ce qui en fait un éther phénylique de l'acide C8H1V . Cet acide, d'ailleurs, XCOOH existe dans les eaux de lavage à l'état de sel de soude. a 20 Action du naphtol sodé (3. — On a chauffé en tubes scellés à 2oo0-22o° pen- dant vingt-quatre heures iosr de camjjhre cyané, i3srde naphtol ayant dissous osr,5 de sodium. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXI1, N° 2.) '4 ( 10a ) » On a fait réagir le sodium sur le naphtol fondu dans le tube lui-même. On a in- troduit le camphre cyané et Ton a eu soin de bien mélanger toute la niasse. En ou- vrant les tubes, on ne constate pas de pression. » On remarque une masse vitreuse qu'on traite par une solution tiède de potasse. La masse change d'aspect, et l'on obtient un corps solide qu'on reprend par l'éther. Cet éther, lavé plusieurs fois avec de la potasse, abandonne par évapora tion des cris- taux qui ne deviennent blancs qu'après un certain nombre de cristallisations. Ce corps fond à 1 1 7° ; l'éther, l'alcool le dissolvent assez difficilement. Il est plus soluble dans la benzine et le toluène. Le rendement est faible; j'ai obtenu iosr de ce corps pour 4osr de camphre cyané employé. Son pouvoir rotatoire dans le toluène est oc0=-(- i7°,i. CFPCAz n L'analyse conduit à la formule C8 H14 . C'est l'éther naphtylique de NCOsCVH' l'acide cité plus haut. La saponification de ce corps par la potasse donne naissance à un dégagement d'ammoniaque; il y a formation d'acide hydroxycamphocarbonique et de naphtol. » J'espère pouvoir indiquer sous peu les résultats obtenus dans le trai- tement de l'éther camphocarbonique par l'alcool benzylique, le phénol et le naphtol sodés. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la production des alcools supérieurs pendant la fermentation alcoolique. Note de M. L. Lindet, présentée par M. Du- claux. « Une des questions les plus intéressantes que l'on puisse se poser, dans l'étude de la fermentation alcoolique, est celle de l'origine des alcools su- périeurs. Ces alcools se rencontrent dans tous les liquides fermentes et l'on est en droit de supposer qu'ils sont les produits nécessaires de la fer- mentation normale et font partie de ce que l'on a appelé l'équation alcoo- lique. J'ai voulu vérifier cette hypothèse, en faisant fermenter un moût, et en recherchant les alcools supérieurs dans ce moût à différentes époques de sa fermentation. Si ces alcools supérieurs se présentent à tout moment, par rapport à l'alcool produit, en proportion constante, c'est qu'ils pro- viennent effectivement de la décomposition du sucre par la levure, au mo- ment où celle-ci accomplit sa fonction alcoolique; si la proportion en varie, au contraire, du commencement à la fin de la fermentation, il faudra at- tribuer à la formation de ces alcools une origine différente. C'est à oetle conclusion que semble avoir abouti l'expérience que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. ( io3 ) » J'ai choisi, pour faire cette expérience, un moût de grains que j'ai préparé moi- même en suivant les procédés industriels actuellement en usage dans les fabriques de levure; 4hlit,20o de moût (dans la composition duquel entraient, par hectolitre, 8ks de maïs, 8"s de seigle, 8ks de malt d'orge, soit au total iooks de grains), ont été acidulés (25r,6 SOlH2 par litre), et mis en levain, en cuve ouverte, avec 75osr de levure spé- cialement choisie à la distillerie de Maisons-Alfort. La fermentation, qui a duré trente- huit heures, dont la température s'est élevée de 200 à 270 pour revenir à 200, s'est ef- fectuée d'une façon normale. » J'ai prélevé des échantillons de moût quatorze heures (i5om), vingt heures (1 iolil), et trente-huit heures (So1'1) après la mise en levain, et je les ai distillés au moyen d'un alambic brûleur que M. ILgrot a bien voulu mettre à ma disposition. J'ai obtenu de cette façon trois flegmes correspondant à la composition du moût, au moment où celui-ci contenait 1 ,84 ; 3,44; 6,27 pour 100 d'alcot>l. J'ai cru également intéressant d'abandonner vingt-quatre heures dans la cuve le reste du moût dont la fermentation venait d'être terminée pour le distiller ensuite, et obtenir ainsi un quatrième flegme. » Les quatre flegmes ont été concentrés dans un appareil à colonne de M. Deroy et les alcools ont été analysés par la distillation fractionnée dans des tubes Le Bel et Henninger. En conduisant ces distillations sur les mêmes quantités d'alcool, au moyen des mêmes tubes, dans des conditions identiques en un mot, j'ai pu séparer des quan- tités d'alcools insolubles qui présentent entre elles des différences assez grandes pour qu'on ne puisse les attribuer à des erreurs d'analyse. Durée Quantité . Alcools île la fermentation Alcool produit d'alcool Quantité insolubles après pour 100 à ioo° soumis d'alcools insolubles par litre la mise en levain. du moût. a l'analyse. obtenus. d'alcool. h lit ce ce 14 1,84 2,800 10,2 3,64 20 3,44 a,65o 11,8 4,45 38 6,27 ?.,655 17,. 6,44 24 après la fermentation. 6,55 2,63o 24,2 9,20 » Pour bien saisir la marche progressive que la formation des alcools supérieurs a suivie, il m'a paru avantageux de calculer la proportion d'alcools supérieurs produits pendant chaque période par rapport à la quantité d'alcool formé pendant le même temps; on se trouve alors en face de chiffres qui montrent de la façon la plus nette que la production des alcools supérieurs a été lente au début, pour devenir des plus actives une fois la fermentation terminée. Alcools supérieurs Alcool formé formés pour 100 dans iooHl dans ioo1" de l'alcool de moût. de moût. formé, h h lit ce ce De o à i4 1 ,84 6,62 o,36 De i4 à 20 1 ,60 8,69 o,54 De 20 à 38 2,83 25,i3 0,88 24h heures après la fermentation . 0,28 39,82 14,07 ( io4 ) » En face de ces résultais, il est impossible de conclure que les alcools supérieurs soient uniquement produits par la' fermentation normale du sucre, et il faut attribuer à une autre cause la formation de la majeure partie de ces alcools. » Tout d'abord il convient de ne pas perdre de vue ce fait, qu'à la fin de la fermentation la vie de la levure peut être troublée par les phéno- mènes d'autophagie. Ne trouvant plus de sucre à sa disposition, elle dé- compose la réserve hydrocarbonée, le glycogène qu'elle a accumulé pen- dant sa vie de ferment, et il est possible qu'à ce moment elle donne naissance à des quantités d'alcools supérieurs différentes de celles qu'elle a produites au cours même delà fermentation. » Mais il est de ces expériences une interprétation plus probable qui me porte à admettre que les alcools supérieurs sont dus, pour la plus grande partie du moins, au développement d'un organisme microscopique dont l'action se trouve, au début de la fermentation, étouffée par l'action de la levure, et qui reprend son activité quand celle-ci a terminé son œuvre. » On peut, en se plaçant au point de vue industriel, tirer de ce travail des conclusions intéressantes. » On sait que, par la fermentation dite complémentaire, le vin, le cidre, la bière, prennent un bouquet qu'ils n'avaient pas aussitôt après la fermentation tumultueuse terminée. Pendant cette fermentation complé- mentaire, l'alcool s'éthérifie au contact des acides; mais, en même temps, comme je viens de le montrer, des alcools supérieurs se forment, alcools supérieurs dont l'odeur est repoussante quand ils sont isolés, mais qui, en faible quantité, donnent à l'alcool un arôme spécial, alcools supérieurs dont les éthers, en tout cas, auront un parfum plus accentué que les éthers de l'alcool éthvlique. » S'il est bon d'abandonner les boissons à la fermentation complémen- taire, pour parfaire l'arôme qu'elles doivent posséder, il n'en est pas de môme des moûts industriels qui sont appelés à fournir des alcools neutres. Plus on attendra avant de passer ces moûts à la colonne, plus on s'exposera à voir des alcools supérieurs se former, qui diminueront à la rectification le rendement en alcool bon goût. » ( io5 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Nouvelle méthode pour la recherche des huiles d'olive et de graines, applicable également aux beurres naturels et aux beurres margarines. Note de M. Raoul Brujllé. « Les recherches poursuivies depuis quelques années, à la station agro- nomique de Nice, pour la découverte d'un procédé permettant de distin- guer facilement les huiles d'olive des huiles de graines ou de leur mélange, nous amènent à décrire le mode d'emploi d'un réactif qui nous paraît appelé à rendre de réels services. Dans les Comptes rendus du i5 juil- let 1889, nous avons exposé nos premiers essais ; nous venons les com- pléter en indiquant une modification qui rend le procédé plus pratique. « Le réactif que nous employons est une solution de nitrate d'argent à 25 pour iooo dans de l'alcool de vin à f)5°. » On verse clans un tube d'essai environ I2CC de l'huile à examiner et 5CC de réactif. On place ensuite le tube dans une capsule ou un vase en verre de Bohême contenant de l'eau maintenue à l'ébullition. On observe, à travers le verre, les changements de teinte subis par les liquides du tube. » Il est essentiel de filtrer l'buile, pour peu qu'elle n'offre pas une limpidité par- faite. » Nous avons essayé ce réactif sur des huiles de toutes provenances. Les résultats sont tellement tranchés, si on s'adresse même à des huiles d'olive de différentes qualités, que nous pouvons, par un essai, assigner à chacune sa valeur commerciale. » Les huiles d'olive vierges, c'est-à-dire de première foulée, donnent, avec le réac- tif, une belle teinte vert tendre, bien limpide. » Les huiles de qualité inférieure, de deuxième et de troisième foulée, qui con- tiennent une petite proportion d'huile provenant des noyaux, noircissent légèrement ou deviennent d'un rouge pâle, mais ne tardent pas à prendre une teinte verte très intense. » Les huiles d'olive, même fortement colorées, subissent celte réaction. Elle est un peu plus lente, demandant un quart d'heure à vingt minutes d'ébullition ; mais la teinte finale est toujours d'un beau vert. » Si nous examinons ce qui se passe avec des huiles de graines, nous obtenons des résultats absolument différents. » A l'état de pureté, l'huile de colon soumise à l'essai noircit complètement. » L'huile d'arachide prend une coloration brun-rouge tout d'abord, puis finit par verdir en perdant sa transparence. ( io6 ) » L'huile de sésame est accusée par une teinte rouge-brun très foncée et reste rou- geàtre, tandis que l'huile d'arachide verdit. » Les huiles de colza et d'œillette prennent des colorations vert-jaune; le liquide est trouble et se distingue très facilement des réactions de l'huile d'olive. » Enfin, si l'on a affaire à un mélange de ces diverses huiles avec l'huile d'olive, un peu d'expérience permet de déceler les mélanges, même dans les proportions de 5 à 10 pour ioo. » On observe les teintes en regardant le liquide suivant la longueur du tube. Les colorations caractéristiques pour chaque espèce d'huile varient suivant les propor- tions dans lesquelles ont été faits les mélanges. . » On a ainsi une échelle de couleurs qu'il est très facile à un œil un peu exercé de pouvoir distinguer, tant leurs différences sont accentuées. » En opérant de la môme façon pour les beurres, on parvient à constater, aussi pratiquement cjue pour les huiles, si l'on a affaire à un beurre naturel ou à un beurre dans lequel on a mélangé de la margarine. » Traité au réactif, le beurre naturel conserve sa coloration primitive, tandis qu'un beurre de margarine pur devient rouge-brique; cette teinte, quoique moins appa- rente, se reconnaît facilement pour l'œil le moins exercé dans un beurre contenant moins de 5 pour 100 de margarine; à*io pour ioo, la teinte rouge est très accentuée. » Des beurres de diverses provenances nous ayant toujours donné des réactions très nettes, nous croyons pouvoir affirmer que notre réactif pourra servir à déterminer la fraude des beurres au moyen de la marga- rine. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Note sur l 'intoxication par les Moules. Note de M. S. «Jourdain. « L'ingestion des Moules est quelquefois suivie d'accidents qui, sans mettre en danger, sauf de très rares exceptions, la vie de la personne qui les éprouve, sont cependant très pénibles et assez sérieux pour exiger souvent l'intervention du médecin. Ces accidents ont un caractère parti- culier, spécifique en quelque sorte, si bien qu'un praticien exercé recon- naît promptement à quelle cause il faut les rapporter. Les symptômes ne sont pas ceux d'une simple indigestion, mais bien d'un empoisonnement. » Quelle est la nature du poison qui a ainsi rendu la Moule nuisible? Plusieurs réponses ont été faites à cette question. » On a parlé de Moules détachées du doublage en cuivre des navires. ( io7 ) et rendues toxiques par les sels de ce métal, comme si l'on avait jamais recueilli une Moule fixée de la sorte et comme si l'empoisonnement par ce Mollusque ressemblait à celui que détermiuent les sels de cuivre. » On a invoqué, comme cause de l'intoxication, la présence du frai des Astéries dans l'intérieur de la Moule. S'il s'agit de Y Astérie commune de nos côtes, le frai en est mangé impunément par la Corneille mantelée, le Freux et divers oiseaux de mer, qui s'en montrent très friands. D'ailleurs a-t-on jamais rencontré, dans une Moule, du frai d'Astérie? » On a été jusqu'à mettre en cause un petit Crustacé décapode, le Pin- nothère, commensal fréquent, mais inoffensif, de la Moule. » Dans ces derniers temps, on a attribué, avec plus de vraisemblance, la toxicité accidentelle delà Moule à la présence d'une ptomaïne, la mytilo- toxine. Cette ptomaïne parait exister normalement dans le Mollusque, sans que celui-ci perde son innocuité. Mais, dans certaines conditions, encore indéterminées, la proportion demytilotoxine s'exagérant, la Moule devient toxique. » Dans un document officiel paru récemment, il est dit que l'intoxica- tion mytilique est d'une rareté extrême et, de plus, que les Moules nui- sibles ne se trouvent que parmi celles qui ont séjourné dans les eaux sta- gnantes et souillées des ports. » Mais il convient de remarquer d'abord que les accidents n'ont pas la rareté excessive que leur attribue ce document. Tous les médecins qui exercent dans la zone littorale, où la consommation des Moules se fait sur une plus grande échelle, ont été appelés assez souvent à donner leurs soins à des personnes incommodées. Encore l'intervention de l'homme de l'art est-elle loin d'être réclamée pour tous les cas; souvent on se traite soi- même, ou l'on a recours à un pharmacien. « Toutefois les accidents n'ont quelque fréquence qu'en raison du nombre énorme de Moules qui entrent dans la consommation. La propor- tion des individus devenus toxiques doit être très faible et, pour ma part, je pense que l'empoisonnement est déterminé, la plupart du temps, par l'ingestion d'un seul individu nuisible. Que de personnes, en effet, ont mangé des Moules par milliers, sans éprouver d'incommodité, ou n'ont été malades qu'après en avoir usé pendant des années? D'autre part, je sais deux cas dans lesquels l'empoisonnement a été produit par l'ingestion de moins d'une douzaine de Moules, prélevées parmi d'autres qui se mon- trèrent d'une innocuité complète. Les individus nuisibles étant en petite ( io8 ) proportion, il n'est pas probable que, dans une douzaine, il s'en trouvât plusieurs de mauvaise qualité. » Est-il vrai, maintenant, que les Moules nuisibles sont celles qui ont séjourné dans des eaux stagnantes et souillées? Au contraire, les acci- dents peuvent se déclarer après l'ingestion de Moules recueillies sur des rochers baignés parla pleine mer, ou dans des chenaux où la marée renou- velle l'eau incessamment. » Il me semble donc que, dans l'état actuel de nos connaissances, en admettant que la mytilotoxine soit bien la cause des accidents, nous sommes dans l'ignorance des conditions qui font que la proportion de cette ptomaïne s'exagère au point de rendre le Mollusque dangereux. » Le document dont j'ai parlé n'admet pas, contre l'opinion générale- ment reçue, qu'à l'époque du frai la Moule présente plus de dangers. Je me range volontiers à cet avis et, toute autre considération écartée, je crois qu'il y avait lieu de rendre libre, en toute saison, la récolte et la vente d'un Mollusque qui constitue pour l'alimentation des populations cotières un appoint qui n'est point à négliger. » Une ptomaïne se rencontre, très rarement à la vérité, à dose toxique, dans l'Huître commune et occasionne des accidents d'une certaine gravité. Le Mollusque ainsi devenu nuisible n'est point modifié dans son aspect, et il ne paraît point possible de le distinguer d'un spécimen normal ( ' ). On a aussi attribué ces accidents à la présence de sels de cuivre que, dans des conditions tout exceptionnelles, les Huîtres peuvent eflectivement ab- sorber en grande quantité. Mais ces Huîtres n'entrent guère en France dans la consommation, et leur saveur est telle que seul un palais des plus grossiers pourrait les tolérer. » Des traces de ptomaïnes se retrouvent encore dans d'autres bivalves comestibles, mais elles ne paraissent pas s'y accumuler à dose toxique. Toujours est-il cpie les troubles qui peuvent survenir après leur ingestion ont le caractère d'une simple indigestion, et non d'un empoisonnement. » (') Je puis citer le cas d'un connaisseur en Huîtres, lequel se laissa tenter par la fraîcheur et la bonne mine d'une douzaine de ces Mollusques, qui venait d'être ouverte chez un marchand d'une ville maritime. Ces Huîtres furent trouvées excellentes, et cependant leur ingestion fut suivie d'un véritable empoisonnement; un médecin dut être mandé, et le malade ne se rétablit qu'au bout d'une semaine. ( "".) ) BOTANIQUE. — Contributions à la physiologie de la racine. Note de M. Pierre Lesage, présentée par M. Duchartre. « J'ai fait plusieurs séries d'expériences sur la racine, clans le but de continuer une étude commencée depuis longtemps. Me réservant d'en faire connaître plus tard les résultats, je désire seulement présenter aujour- d'hui deux cas particuliers, que j'ai rencontrés dans ces expériences. » i° Parmi les plantes que je faisais végéter entièrement dans une atmosphère humide, se trouvait un Phaseolus, dont une racine de second ordre, poussée d'abord dans l'air, était parvenue à la couche d'eau qui servait à entretenir l'humidité. Elle s'était développée beaucoup plus en longueur que la racine terminale et présentait extérieurement des diffé- rences frappantes. » Toute la partie située au dehors de l'eau était couverte de poils radi- caux très nombreux. Au voisinage de l'eau, ces poils s'allongeaient, puis, dans la partie submergée, se raccourcissaient rapidement pour disparaître tout à fait. Te dois dire que les autres radicelles de cette plante se trou- vaient abondamment pourvues de ces poils absorbants. » Le diamètre de la racine diminuait du deuxième centimètre en par- tant du sommet et allant vers la surface d'émersion, c'est-à-dire sur une longueur d'environ 5cm. Au sortir de l'eau, il changeait brusquement, devenait beaucoup plus faible et, à partir de là, continuait lentement à décroître en remontant vers la base. C'est ainsi que, à 2e1" du sommet, à 6cm (un peu au-dessus du niveau de l'eau) et à 9e01, les diamètres étaient de 88, 5G et 46; une radicelle du même âge, mais venue dans l'air humide, avait un diamètre de l\o à 2cin du sommet. » L'écorce et le cylindre central suivaient les mêmes proportions; les assises corticales, à très peu près en même nombre, présentaient dans l'air des éléments plus petits que dans l'eau; dans le cylindre central, les éléments, plus réduits également, n'offraient de différence 'sensible que dans le bois, où ils étaient plus tôt différenciés et proportionnellement plus lignifiés quand ils appartenaient à la région aérienne. » 20 Parmi les plantes dont la racine était constamment dans l'eau, se trouvaient des Fèves chez lesquelles je fus amené à couper les radicelles à mesure qu'elles apparaissaient. » La racine s'allongea beaucoup. Mais, ce qui intéresse davantage, C. R., 1891, 1" Semestre, (T. CXII, N° 2 ) l5 ( no ) c'est que sur toutes les racines traitées comme je viens de le dire, j'ai trouvé des poils abondants. Ils étaient répartis sur toute la longueur de l'organe, depuis un centimètre et demi du sommet jusqu'à la base, alors que des Fèves, dont les racines et les radicelles se sont développées libre- ment, ne présentent que peu ou point de poils dans l'eau. » Ainsi, je me suis trouvé en présence d'un cas non encore signalé. » La racine de Fève, se développant librement dans l'eau, produit d'or- dinaire de nombreuses radicelles qui augmentent considérablement la surface d'absorption; en supprimant ces radicelles, j'ai mis la racine ter- minale dans des conditions nouvelles auxquelles elle s'est adaptée pour suppléer à la surface disparue; elle s'est couverte de nombreux poils absorbants dont la longueur pouvait atteindre jusqu'à quinze fois la lar- geur. » BOTANIQUE. — ■ Influence de l ' éclairement sur la production des piquants des plantes ('). Note de M. A. Lothelier , présentée par M. Du- chartre. « On sait que beaucoup d'espèces végétales présentent des organes appendiculaires terminés en pointe piquante. Tantôt ce sont de simples protubérances corticales (Ribes), tantôt un membre de la plante arrêté dans son développement (Berberis). Il est également connu que la cul- ture modifie les plantes à piquants, soit en faisant disparaître ceux-ci (Rosa), soit en les transformant en organes normaux (Prunus spinosa). » Je me suis proposé de rechercher les causes qui accélèrent ou retar- dent la production des piquants. C'est ainsi que, après avoir étudié l'in- fluence de l'état hygrométrique de l'air (2) sur les plantes piquantes, j'étudie aujourd'hui l'influence de la lumière. » Berberis vulgaris. — Deux pieds de Berberis ont poussé séparément sous une cloche. Le pied a recevait la lumière de toutes parts, tandis que le pied b ne la rece- vait que du côté nord. Des différences extérieures se sont manifestées nettement. Le pied a, qui recevait la lumière directe du soleil, a poussé normalement, c'est-à-dire (') Ces expériences ont été faites au laboratoire de Biologie végétale de Fontaine- bleau, dirigé par .M. G. Bonnier. (2) Influence de l'état hygrométrique de l'air sur la production des piquants (Bulletin dt la Soc. Bot. de France. 1890). ( II. ) qu'après avoir donné une rosette de feuilles parenchymateuses à la base il a perdu progressivement le parenchyme de ses feuilles, et celles-ci se sont peu à peu trouvées réduites à leurs nervures qui se sont durcies et sont devenues piquantes. En outre, à mesure que le parenchyme foliaire réduit, et même disparu, ne suffit plus à assurer l'assimilation chlorophyllienne, celle-ci s'effectue par des bouquets de feuilles paren- chymateuses naissant très tôt à l'aisselle de la feuille piquante. » Le pied b, au contraire, qui ne recevait pas la lumière directe du soleil, a donné i5 feuilles (le pied a en avait donné 16, dont - seulement à parenchyme bien déve- loppé) toutes entièrement parenchymateuses et n'offrant pas trace de piquants. II ne s'est pas produit de bouquets de feuilles à l'aisselle de ces dernières. » Si l'on compare la lige et les feuilles inférieures de la plante ayant poussé au soleil à la tige et aux feuilles de la plante qui a poussé à l'ombre, on peut constater toutes les différences externes et internes que M. Dufour a nettement exposées dans un travail récent ('), à savoir : un plus grand développement et une plus grande dif- férenciation au soleil qu'à l'ombre. J'ai pu voir, en outre, dans ce cas particulier, que le piquant médian, par exemple, qui représente la nervure médiane de la feuille, présente sur tout son pourtour une large bande de sclérenchyme hypodermique interrompu seulement suivant deux lignes longitudinales à la face inférieure. Ces deux lignes restées parenchymateuses sont seules munies de stomates, et le tissu assimilateur se trouve de la sorte refoulé vers le centre. De plus, le faisceau libéro- ligneux médian du piquant est noyé dans une bande de sclérenchyme qui va de l'épi- derme supérieur à l'épiderme inférieur. Dans la feuille parenchymateuse de la plante ayant poussé à l'ombre, au contraire, le sclérenchyme hypodermique n'existe que sur les bords de la feuille, et la bande scléreuse qui entoure le faisceau libéro-ligneux médian n'atteint pas l'épiderme inférieur. » Robinia pseudacacia. — Des rameaux de Robinia pseudacacia exposés respec- tivement à des intensités lumineuses diverses ont également présenté de grandes dif- férences. Ainsi, tandis que la longueur moyenne des piquants du rameau qui a poussé au soleil atteint o/nra, elle n'est, à l'ombre, que de i""" seulement. A sa base, le dia- mètre du premier piquant est double de celui du second. Les trachées y sont aussi beaucoup plus nombreuses, et il y existe souvent un petit faisceau libéro-ligneux sup- plémentaire qui ne se voit pas dans le second. » Ulex europœus. — De même encore, des rameaux piquants à'Ulex europœus ont atteint, au soleil, une longueur moyenne de i8mm, alors qu'à l'ombre ils n'arrivaient qu'à iomm. Les premiers se distinguent aussi par un plus grand développement du bois. En outre, les cellules de la moelle et des larges rayons médullaires se sont allon- gées en fibres à parois fortement épaissies et lignifiées, ce qui donne au piquant une plus grande rigidité. » Cratœgus oœyacanlha. — Deux pieds de Cratœgus oxyacantha m'ont encore donné des différences dans le même sens. La longueur moyenne du piquant, repré- (') DuFOUit, Influence de la lumière sur les feuilles (A/in. des Se. nat., -' série; 1887). ( U2 ) sentée par 4mm à l'ombre, atteint au soleil iimm; et ici encore s'observe une prédomi- nance du bois en faveur de la plante exposée au soleil*. » Ribes TJva crispa. — Les émergences corticales des Ribes présentent elles- mêmes, au soleil, un plus grand développement en longueur et en diamètre. En outre, ceux de ces organes qui n'ont pas de position morphologique fixe et qui poussent sur la tige sans ordre et en nombre indéterminé naissent beaucoup plus nombreux sur la plante la plus éclairée. Il peut y en avoir jusqu'à deux et même trois fois plus au so- leil qu'à l'ombre. » En résumé, on voit, d'après ce qui précède, qu'à une lumière plus vive les piquants des plantes se forment plus nombreux, plus développés, plus différenciés. » Le Berberis vulgaris, par exemple, est une plante dont l'adaptation est particulièrement facile. Suivant les conditions d'éclairement auxquelles on la soumet, on peut, à volonté, y produire des feuilles ordinaires parenchy- mateuses, assimilatrices, ou des feuilles réduites, pour ainsi dire, à leurs nervures et terminées en pointe. On voit, en outre, ici que, par une sorte de balancement organique, le rôle assimilateur, qui est très amoindri dans les feuilles piquantes, se trouve assuré par le développement très hàtif d'un bouquet de feuilles riches en chlorophylle à l'aisselle des piquants. » PÉTROGRAPHIE. — Sur des sables diamantifères recueillis par M. Charles Rabot dans la Laponie russe {vallée du Pasvig). Note de M. Ch. Vélaix, présen- tée par M. Fouqué. « Dans ses explorations remarquables de la Laponie russe, poursuivies à trois reprises différentes depuis I1S84, M. Charles Rabot a recueilli d'im- portantes collections de roches dont il a bien voulu me confier l'examen, l'armi ces échantillons figurent des sables chargés de grenat, provenant de la vallée du Pasvig, et dans lesquels on pouvait s'attendre à trouver quelques minéraux intéressants, cette rivière traversant une région gneis- sique où se présentent, nombreuses, des enclaves de granités et de peg- matites. Leur examen attentif n'a pas trompé cette attente, puisqu'il m'a permis de reconnaître qu'ils renfermaient du diamant, détermination cpii devient d'autant plus intéressante que la présence de sables diamantifères était jusqu'alors inconnue en Europe. Aussi j'ai cherché à l'établir sur des données précises et à faire de ces sables une analyse aussi complète que possible. ( n3 ) » Voici, par ordre de fréquence, les minéraux qu'un examen microsco- pique, contrôlé par des essais au chalumeau, a permis d'y reconnaître : » 1. Grenat (almandin); 2. Zircon; 3. Amphiboles brune et verte; h. Glaucophane; 5. Disthène;6. Pyroxène; 7. Quartz; 8. Corindon; 9. Rutile; 10. Magnétite ; 11. Stau- rotide; 12. Andalousite; 13. Tourmaline; 14. Épidote; 15. Feldspath (oligoclase) ; 10. Diamant. » Grenat. — Un grenat fusible allribuable à l'almandin. forme la moitié de ces sables, où il se présente en grains roulés d'un rose pâle, en petits fragments à angles assez vifs, plus rarement en rhombododécaèdres bl, nettement terminés. Remar- quablement isotropes, ils sont souvent riches en inclusions, les unes gazeuses, les autres cristallines, fournies par du quartz, du mica noir, du fer oxydulé, et surtout de fines aiguilles de rutile, disposées symétriquement suivant les côtés de l'hexagone. » Le zircon, très abondant, se présente en petits fragments peu roulés, souvent à angles vifs, parfois avec quelques rares faces cristallines mb1. Inattaquables, infu- sibles, ces cristaux, d'un brun très pâle, perdent leur couleur après calcination; ils deviennent également incolores, dans les lames minces, et présentent, avec des traces bien nettes de clivages suivant A1, des pores à gaz très fortement estompés. On les remarque doués d'une biréfringence positive très énergique. » L'amphibole, également très répandue, en grains irréguliers de dimension tou- jours faible, fusibles en verre plus ou moins coloré, est représentée par deux variétés : l'une très foncée du type de la hornblende et douée comme elle d'un polychroïsme bien marqué, du vert d'herbe foncé au jaune pale en passant par le vert sombre; l'autre verte, de couleur plus claire et par suite peu polychroïque. Dans les sections basiques, les clivages mm avec l'angle de 124° caractéristique sont bien marqués. » La glaucophane, fréquente, en grains d'un bleu lavande allongés, avec son poly- chroïsme typique, présente toutes les propriétés optiques de cette amphibole sodifère; la seule particularité à noter est la fréquence des inclusions de fer oxydulé qui s'alignent dans le sens de rallongement. » Le pyroxène, moins abondant, se traduit par de petits grains arrondis, d'un vert clair, à peine polychroïques et facilement fusibles en verre incolore ou à peine teinté de jaune. Les clivages m/«— 87°, espacés et bien nets, avec des traces moins distinctes de clivage h1 ont pu être observés. » Le disthène apparaît en paillettes bleu de ciel ou en petites plaques lamelleuses à arêtes vives allongées, marquées dans le sens de l'allongement par les traces de cli- vages faciles h1 et par les stries fines perpendiculaires espacées suivant/?, non moins caractéristiques. Infusibles et inattaquables aux acides, ces cristaux parés de vives couleurs de polarisation, parfois maclés suivant p\ sont dépourvus de polychroïsme aussi bien que d'inclusions. » Le corindon, assez répandu, s'observe en petits grains brillants ou bleu pâle, qui rayent la topaze et restent infusibles. Simples ou maclés suivant p, tous paraissent dépourvus de clivages. Ils ont la réfringence et la biréfringence de ce minéral. Quel- ques grains d'un bleu d'azur très clair et polychroïques perdent leur teinte par l'action de la chaleur; ils peuvent être attribués au saphir. ( m4 ) » Le rutile apparaît en fragments non roulés, d'un noir assez vif, toujours bien dis- tincts à l'œil nu, grâce à leurs dimensions. Un éclat adamantin presque métallique, joint à cette coloration très foncée, l'indique comme devant contenir du fer. Ils sont douées d'une très forte biréfringence. On observe les macles géniculées suivant ô1 ca- ractéristiques. » Après ces minéraux, les minerais deviennent les éléments les plus abondants. La magnétite, en grains roulés très rarement anguleux, de dimensions diverses, n"offre d'autre particularité à signaler que de renfermer à l'état d'inclusion de l'apatite. Des grains plus ternes, non attirables à l'aimant, doivent être probablement attribués à l'ilménite. » La staurotide, Vandalousile, la tourmaline, le sphène, en petits fragments bru- nâtres, opaques, parfois fusiformes; l'épidote, en grains vert-bouteille très polychroï- ques, fusibles, après boursouflement, sur les bord >, en verre brun foncé; le quartz et le feldspath, qui ne figurent ensuite dans ces sables qu'à titre exceptionnel, ne pré- sentent aucun caractère spécial. Notons cependant que le quartz, assez riche en inclu- sions gazeuses et liquides, est parfois dihexaédrique ; que le feldspath, toujours très rare, maclé suivant la loi de l'albite, présente les angles d'extinction de Voligoclase. » Diamant. — En dernier lieu figurent au milieu de ces éléments, presque tous colorés, de petits fragments incolores anguleux, plus rarement arrondis, à surfaces cannelées dont la dimension, toujours très faible, ne dépasse guère omm, 25; exception- nellement, un crist;il atteignant imm, 5 a été observé. Tous présentent un éclat ada- mantin très vif, une très forte réfringence, et se comportent dans la lumière polarisée comme une substance absolument isotrope, les seuls indices de biréfringence faible présentés devant être attribués à des phénomènes de trempe. » Soumis à l'action des réactifs oxydants (acide azotique avec chlorate de potasse), ils demeurent intacts; enfin l'essai de la dureté a permis de constater que ces frag- ments infusibles pouvaient rayer le corindon. Or on sait que tous ces caractères sont ceux qui s'appliquent spécialement au diamant. Pour plus de précision, un fragment a été brûlé complètement dans un excès d'oxygène et n'a fourni que de l'acide carbo- nique. Dans ces diamants, qui ont pu être extraits par l'action prolongée de l'acide fiuorhydrique activée par l'acide sulfurique concentré, la limpidité du cristal est sin- gulièrement altérée par des inclusions, les unes très fines, arrondies, à bords estompés attribuables à des pores à gaz identiques à ceux signalés par Brewster; les autres, cristallines, plus rares, mais dont les dimensions sont à ce point affaiblies que leur dé- termination ne saurait être faite avec précision. « En résumé, les minéraux qui forment la masse principale de ces sables diamantifères ne sont autres que ceux des roches éruptives (gra- nités et pegmatites) et des roches gneissiques de la région: gneiss qui, le plus souvent granulitiqnes, offrent de belles variétés à amphibole ou à pyroxène. Ainsi s'expliquent les différences qu'ils présentent dans leur composition avec les sables de même nature de l'Inde et du Brésil, dans lesquels, à simple vue ou à l'aide d'une loupe, M. Damour a pu reconnaître 28 espèces distinctes, différences du reste très faibles qui ne portent guère ( "5 ) que sur la présence de l'épidote, non encore signalée, et l'absence des chlorophosphates hvdratés si fréquents dans les sables du Brésil. La plus grande partie des éléments des sables de la Laponie sont ceux qui for- ment le cortège habituel du diamant. » Quant au point de départ de ce minéral, il est vraisemblable d'admettre qu'on puisse venir le chercher dans le démantellement des pegmatites de la région, surtout si l'on se rapporte à ce fait que M. Chape* a signalé la présence du diamant, en place, dans les pegmatites de l'Hindoustan (M. » M. F. Stôrmer adresse une Note relative à un appareil auquel il donne le nom d' « Inhalateur norvégien ». M. Rey de Moraxde adresse une Note « Sur les rivages maritimes paléo- zoïques ». M. E. Delaumer adresse des « Remarques sur les observations récentes de la planète Vénus ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section d'Economie rurale, par l'organe de son doyen M. Sehlœsing, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Pe/igot : En première ligne, à /'unanimité M. Aimé Girard. En deuxième ligne, ex aîquo et par ordre alpha- \ M. Chambrelent. bétique ' ... I M. M^x-rz. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. M. B. (') Ghaper, Sur les pegmatites diamantifères de l'Hindoustan {Comptes rendus, 14 janvier 1884). ( n6 ) ERRATA. ( Séance du 5 janvier 1 89 [ . ) Renouvellement annuel du Bureau : Page i3, ligne 3, au lieu de dans l'une des Sections de Sciences physiques, lises dans l'une des Sections de Sciences mathématiques. Note de M. R. Moniez, Sur X Allantonema rigida v. Siebold : Pages 60, 61 et 62, au lieu de Atlantonema, lisez Allantonema. Note de M. W. Kilian, Contributions à la connaissance géologique des chaînes alpines : Page 64, ligne 1, au lieu de cîmes lisez cime. Page 65, ligne 1, au lieu de Lachatz, Aie; Lâchât. Page 65, ligne 2, enlevez la virgule. Page 65, ligne 3, au lieu de nous avons, lisez (nous avons Page 65, ligne 20, au lieu de Bocca del Serii, lisez Rocca del Sera. Page 66, ligne 2, au lieu de l'Eychanda, lisez l'Eychauda. Page 66, ligne 4i ou lieu de Guilleslre, lisez Guillestre]. Page 66, lignes 4 et 5, au lieu de à l'ouest, col de Varbuche (Savoie), Plan de Phazy, vallée de Barcelonnette, lisez à l'ouest [col de Varbuche (Savoie), Plan de Phazy, vallée de Barcelonnette]. Page 66, ligne 3g, au lieu de gypses, cargneules inférieurs, lisez gypses (car- gneules) inférieurs. Note de M. .4. Delebecque, Sondages du lac Léman : Page 67, ligne 20, au lieu de Condrée, lises Coudrée. On souscrit à Paris, chez GAUT Quai des Grands-Augi Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le 'ables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de it part i\u i" janvier. Le prix de l'abonnement est fix Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — l-VILLARS ET FILS, lus, n° 55. nche. Lis forment, à la fin de l'année, deux volumes in-.}". Uci . d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu 7 qu'il suit : :res pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : \gen Michel et Alédan. I Gavault St-Lager. [Iger < Jourdan. | Ruff. [miens Hecquet-Decobert. ( Germain et Grassin. ° ' !" { Lachèseet Dolbeau. iayonne.. Jérôme. esançon Jacquard. . Avrard. 'ordeaux ; Duthuff. ' IMuller (G.). 'ourges . Renaud. !Lefouruier. F. Robert. J. liobert. V Uzel Caroiï. ( Baer. aen j .. ( Massif. 'hambéry Perri n . ( Henry. Lorient. chez Messieurs i Baumal. Lyon. Montpellier 'rest. Nantes Nice. 'herbourg 'lermonl-Ferr. Hjon. 'ouai. rrenobte. I Marguerie. < Rousseau. ( Ribou-Collay. Lamarche. Hatel. Damidot. ( Lauverjat. ( Crépin. ( Drevet. | Gratier. ■a Rochelle Robin. e Havre j Bourdignon. ( Dombre. / Ropiteau. Me Lefebvre. ( Quarré. M™° Texier. Beaud. GeOTg. . Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan. , Calas. j Coulét. Moulins Mai liai Place. / Sordoillet. Nancy I Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Loiseau, ( M°" Veloppé. j Bai-ii i.i. / Visconti et C". .Mines Thibaud. Orléans ... Luzeraj . . . ( Blanchier. Poitiers ; , ( Drumaud. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Boucheron Rossi - \ Langlois. [ gnol. ' Les! ringant. Chevalier. | Bastide. I Rumèbci I Gimet. ' Privât. ÎBoisselier. Péricat. Suppligeon. ( Giard. ' Lemattre. Rouen S'-Étienne Toulon .... Toulouse... Valencienncs. On souscrit, à l'Étranger, Amsteri Athènes Barceloi Berlin. . Berne. . . Bologne . Bruxelles. Bucharest Budapest . Camb) Hd 'g Christianii Constantin Copenhagi Florence. . . Gand Gènes . ... Genève.. .. La Haye. . . Lausanne . Leipzig. Liège. chez Messieurs : Robbers. Feikema Caarelsen Beck. [etC". Verdaguer. , Aslier et C". | Calvary et G". \ Friedlander et fils. ' Mayer et Millier. \ Schmid, Pranckc ei ! c. Zanichelli et C". , Ramlot. ' Mayolez. ' Lcbègue et Cio. ( Mann. mu. ' Ranisteanu. Kilian. Deighton, BelletC» i lammermeyer. Otto et Kçil. Hôst et fils. I. ns, lier et Sécher. Hoste. Beuf. i' Çherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. 1 Payot, Bar th. . Bruckhaus. Lurent/,. M.i\ liiilie. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg. chez Messieurs ( Dulau. I Nutt. V. Buck. Librairie Guten berg. Madrid / Gonzalès e hij<>- Viavedra. F. Fé. ,,., i Dumolard frères. Milan ( Hœpli. Moscou Gautier. I Furcheim. Naples ' Marghieri di Gius ( Pellerano. j.Christern. New-York Stechcrl . Westermann. Odessa. Rousseau . Oxford Parker et G"'. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. j Loescheret C". Rotterdam Kranicrs et fils. Stockholm Samson et Wallii ^ Zinserling. / Wolir. Boçca frères. Brero. i Clausen. RosenbergetSellh Varsovie Gebethner et Wol Vérone Drucker. ( Frick. ' Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. Turin . Vienne. Tomes Ie* à 31. Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. VCES : Prix 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES (3 Août 1 835 à 3i Décembre iSJo. ) Volume in-J"; (Ier Janvier iSJi à 3i Décembre i865.) Volume in 370. Prix 15 fr. (1" Janvier 1866 à >> Décembre 1880". 1 Volume in- . 1 -38<|. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEN S : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERDÊset A.-J.-J. S( — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent h omètes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phéo ijnes digestifs, particulièrement dans la digestion des malien rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; 1806 15 f Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.neden. — Essai d'une réponse à slion de Prix proposée en i85o par l'Académie des Srienc our le concours de i833, et puis remise pourcelui de 1806, savoir : « Étudier les lois delà distribi 11 les corps organisés fossiles dans les différents terrains séd mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de le oarition successive ou simultanée. — Rechercher la natu des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par AI. I ifesseur Bkonn. In-40, avec 27 planches; 1861... 15 fi A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. TABLE DES ARTICLES. (Séance d«. 12 janvier 1891.) MEMOIRES; ET COMMUNICATIONS ; MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. H. Faye. Sur l'hypothèse du sphé- roïde et sur la formation de la croût|e li c- restre AI. Lëaute. — Noie sur les | lids-vo- lants . MM. Leooq de Boisbaudran et A. de Lap- parent. — Sur une réclamation de prio- rité en faveur de M. de Chancourtois, relativement aux relations numériques des poids atomiques NOMINATIONS. M. Haller est élu Correspondant pour la Section de Chimie, en remplacement de feu M. Chancel. MEMOIRES PRESENTES. M. \. \ir-\v\ adresse un Mémoire intitulé: ci Sur les prétendues combinaisons An pro- CORRESP AI. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cornes'pon- dance, le Tome III des « Œuvret çom plètes de Christiaan ffuygens, publiées par la Société hollandaise des Shiences (Correspondance, 1660-1661 » : AI. le Président présente à l'Académie le 1' Fascicule des Wustrationes Florœ atlanlicce, publiées par M. Cossdn 8î Al. E.-A. Alix, AI. E. Glby, M. Cl. Martin adressent leurs remerciements à l'Acadé- mie pour \c> distinctions accordé* :s à leurs travaux S' M. E. Vicaire. — Sur les petite oscilla- tions d'un système soumis u des forces perturbatrices périodiques ' s' M. E. Mathias. Remarques snr le théo- rème des états correspondants Kj AI. Ch.-Ed. Guillaume. Solution pratique du problème de l.i colonne émei gente d'un thermomètre, par l'emploi d'une tige cor- rectrice s- Al. lu'. Branly. Variations de c lucti- bilité des substances isolantes 90 M. P. Joubin. — Propriétés physrques et constitution moléculaire des c ps simples métalliques g3 AI. E. Mercadieu. Sur l'i tensité des effets téléphoniques 96 Al. \. CoLLOT lils. — \ppareil t'e projection portions continuellement variables et la dissociation par dissolu tio'n > Si ONDANCE. lumineuse, applicable aux balances de pré- cision, à l'effet d'obtenir des pesées ra- pides 99 M. .1. Minouin. — action du phénol sodé et du naphlol sodé -ni- le camphre cyané... 101 AI. L. Lindet. — Sur la production des alcools supérieurs pendant la fermenta- tion alcoolique 102 M. Raoul Bruli i . Nouvelle méthode pour la recherche des huiles d'olive et de graines, applicable également aux beurres naturels et aux beurres margarines ioj M. S. Jourdain. Note sur l'intoxication par les Moules tofi M. P. Lesage. — Contributions à la phy- siologie de l,i racine 10g M. A. Lothklier. — Influence de l'éclaire- ment sur la production des piquants des plantes 1 10 AI. Ch. Vélain. — Sur des sables diamanti- fères recueillis par M. Charles Rabot dans la Laponie russe (vallée du Pasvig). 111 M. F. Stormer adresse une Note relative à un appareil auquel il donne le nom d' « Inhalateur norvégien » .... i c "> M. l'.iv de Morand) adresse une Note « Sur les rivages maritimes paléozoïques » nS M. E. Delaurier adresse des 0 Remarques sur les observations récentes de la planète Vénus « m". COMITE SECRET. La Section d'Economie rurale présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par h- déc'ès de Al. Peligot : Erisvta i° M. Aime Girard; M. Muntz M. Chambrelent, nO PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 /■ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. Ï,ES SECRETAIRES PERPETUEES. TOME CXII. N°3 (\ 9 Janvier 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de {'Académie se composent des extraits des travaux de „es Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de i Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre cpii fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de ciiaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas dé planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 51'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI lî) JANVIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. DDCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE AGRICOLE. — Sur le dosage des matières minérales contenues dans la terre végétale et sur leur rôle en Agriculture; par MM. Berthelot et G. André. « On sait que l'une des lois fondamentales de l'Agriculture exige la restitution au sol des matières minérales enlevées chaque année par les végétaux, comme indispensables à leur développement et à leur entretien. De^là la nécessité d'une analyse exacte des terres végétales, des récoltes, et des engrais et amendements. Mais cette analyse offre dans certains cas, spécialement en ce qui touche le dosage complet des alcalis, des difficul- tés auxquelles les opérateurs ont cherché souvent à se soustraire, en rem- C P... i8qi, i" Semestre. (T. CX1I, N" 3.) ( "8 ) plaçant l'analyse exacte et complète par des dosages réputés approximatifs, ou tout au moins crus suffisants pour faire connaître les matières réelle- ment assimilables. « C'est sur ces points cpxe nous avons déjà appelé l'attention en mon- trant, par des expériences numériques précises ( ' ), comment on peut doser avec exactitude le phosphore, le soufre, le carbone, sous leurs diversesformes, et la potasse dans les terres, terreaux et plantes ; enfin comment les analyses opérées par voie humide et avec le concours prolongé des acides, même énergiques et bouillants, et souvent l'incinération elle-même, ne fournis- sent que des résultats incomplets et des dosages parfois éloignés de la réa- lité. Sous ce rapport, nous croyons avoir ajouté quelques résultats dignes d'attention à ces études, qui ont fait depuis bien des années l'objet des re- cherches de tant et de si célèbres expérimentateurs. Nous avons depuis lors poursuivi et développé ces études, en les étendant aux principaux éléments minéraux qui entrent dans la constitution de la terre végétale, tels que la silice, l'alumine, la potasse, la soude, la chaux, le fer, le phosphore, le soufre, l'acide carbonique; auxquels il convient de joindre le carbone or- ganique et l'azote dans ses différents états de combinaison. Quoique nous ayons opéré sur une terre spéciale, l'ensemble de cette recherche constitue une méthode complète d'analyse de la terre végétale. » L'exposition de cette méthode dans toute son étendue exigerait plus de développements que n'en comporte la Note présente ; elle a, d'ailleurs, été faite en partie dans les Mémoires rappelés plus haut; mais il paraît utile d'insister aujourd'hui sur les résultats relatifs aux alcalis et oxydes, tant au point de vue des procédés d'analyse que des actions physiologiques exercées sur la terre par les végétaux. » Donnons d'abord, comme point de départ, la composition de l'échan- tillon de terre sur lequel ont porté nos principales recherches. . » ioo51" de cette terre, séchée préalablement à no°, ont fourni : Carbone organique i ,gi Hydrogène organique 0,17 Oxygène organique 1,19 Azote total o, 167 Eau combinée, éliminable au rouge 2, 10 (') Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XV, p. 86 à 1 33 ; 1888. — Sui- te dosage du carbone (même Recueil), t. XIII, p. -\. ( "9 ) Acide carbonique des carbonates o,56i Acide silicique (par différence) 85 , i Phosphore total, calculé comme acide phosphorique, PO1. 0,292 Soufre total, calculé comme acide sulfurique, SO3 0,117 Potasse, KO o , 886 Soucie, Na O 0,211 Magnésie, MgO 0,087 Chaux, CaO 1 , i65 Alumine, A1203 3,g5 Oxyde de fer, calculé Fe2 O3 2,10 (calculé FeO, 1,91.1. » Nous avons montré comment ni le phosphore, ni le soufre total ne peuvent être dosés soit dans une plante, soit dans un terreau, soit dans une terre végétale, tant par l'action des acides que par la simple incinération ; l'analyse devant être réalisée dans des conditions telles qu'une combustion totale soit effectuée, même sur les matières volatili- sées ('). i> Sans revenir aujourd'hui sur ces points, la question principale sur laquelle nous voulons appeler l'attention, c'est le dosage des alcalis et des oxydes. Ce dosage a été fait en éliminant préalablement la silice, soit par un traitement fluorhvdrique (fluorhydrate d'ammoniaque et acide sulfurique) en ce qui touche les alcalis proprement dits; soit par un traitement par la potasse fondante, en ce qui touche l'alumine et l'oxyde de fer. En effet, si l'on n'élimine d'abord la silice, aucune analyse exacte des alcalis et oxydes contenus dans le sol n'est possible. Nous avons déjà insisté sur ce point, nous demandons la permission d'y revenir. » Voici à cet égard de nouveaux chiffres comparatifs, obtenus en traitant la même terre: par l'acide chlorhydrique étendu à froid, par l'acide chlor- hydrique concentré bouillant, avec réaction prolongée pendant plusieurs (') Voici quelques chiffres nouveaux, à cet égard, chiffres tirés des analyses de la terre ci-dessus, pour iks de terre : II Cl con- Apres H CI H Cl con- centré, après traitement Total étendu centré incinération par (CO'NaetO). à froid. bouillant. ordinaire. AmF,etc. P (calculé comme PO3). 2,92 1,09 1 ,83 1,89 2,2195 S(calculé comme SO3).1'16 . r,.„ » o,533 0,907 » *• | 1,199 par Az06K * ( 120 ) heures, enfin par le même acide agissant après destruction préalable de la matière organique par incinération. Ces résultats sont rapportés à ilig. Dosage — ■■! — - m Incinération, par H Cl puis par H Cl concentré H Cl concentré exact. à froid. à chaud. bouillant. Potasse 8,86 0,21 1 , 49 1 , 76 Soude 2,11 0,24 o,33 0,42 Magnésie 0,87 o,33 » 0,67 Chaux 11,6 8>79 11,20 10,6 Alumine 3g, 5 1,02 10,09 26, 3i Oxyde de fer ... . 2 1 , 5 2,96 1 4 , o 1 16,78 )> L'impossibilité de faire entrer en dissolution la totalité des oxydes et alcalis, par l'action même prolongée des acides bouillants, résulte des ana- lyses. L'acide sulfurique irait sans doute un peu plus loin que l'acide chlor- hvdrique; mais sans donner un résultat meilleur. La chaux seule peut être dosée exactement dans cette terre par l'acide chlorhydrique bouillant; cir- constance qui paraît due à ce que la chaux s'y trouverait entièrement sous forme de carbonate, sulfate, phosphate, ainsi que le montre le calcul ('); mais on n'y peut doser ni la potasse, ni la soude, ni la magnésie, ni le fer, ni l'alumine. Cette impuissance des méthodes ordinaires est attribuable à l'état de combinaison de ces bases, formant dans la terre des silicates divers, avec excès d'acide silicique. On admet que ces silicates se partageraient en deux groupes : les uns hydratés et comparables aux zéolithes, que les acides désagrégeraient complètement, tandis que les autres y résisteraient. Le premier groupe, ajoute-t-on, céderait de préférence ses alcalis aux vé- gétaux dans le cours de la végétation. Mais cette distinction est arbitraire. » En fait, il n'est pas possible de mettre d'un côté les silicates attaquables et d'un autre côté les silicates prétendus inattaquables. Cette distinction ne représente que les degrés inégaux de la vitesse de dissociation progres- sive des divers silicates contenus dans les roches primitives, par les agents atmosphériques; la terre végétale n'étant autre chose qu'un mélange de ces roches avec les produits de la décomposition propre des végétaux. » La portion des silicates dont la dissociation est moins avancée, à un moment quelconque, s'attaque plus facilement par les acides; celle dont la dissociation a été poussée plus loin au même moment, s'attaque moins (') D'autres terres, renfermant certains silicates riches en chaux, se comporteraient sans cloute autrement. ( 121 ) vite, et l'attaque, se ralentissant de plus en plus, tend à devenir très faible pendant un laps de temps déterminé, de façon à permettre de définir cer- taines conditions analytiques, où les résultats seront à peu près constants. Mais il est évident que cette définition est purement conventionnelle et n'offre aucune relation nécessaire, ni même probable, avec les quantités d'alcali réellement assimilables par les plantes. Aucune expérience, en effet, n'a été faite pour établir qu'elle représente une limite vers laquelle tendraient les agents atmosphériques, eau, acide carbonique, etc., atta- quant avec le concours du carbonate de chaux, de la lumière et des ma- tières organiques du sol, une terre donnée, et a fortiori une terre quel- conque, pendant l'espace d'une année. » Les végétaux, d'ailleurs, exercent sur la terre et sur l'extraction des alcalis et autres substances qui y sont contenues, des réactions chimiques propres, tout à fait distinctes des actions lentes des agents atmosphériques et plus encore des actions rapides des acides minéraux. On sait avec quelle énergie, on pourrait dire avec quel instinct admirable, — si ce mot était applicable à la vie végétale, — les plantes arrivent à tirer du sol les moindres traces de phosphore, de soufre, de potasse, de fer, nécessaires à leur alimentation. » Elles les extraient du sol, le plus souvent en absorbant pour leur propre compte, sous forme de composés organiques particuliers, des doses d'acide silicique bien plus considérables que la dose de cet acide qui serait soluble directement dans les acides minéraux purs; on retrouve ces acides silico-organiques pendant l'évaporation des extraits végétaux, préparés par l'eau pure ou par les acides avec les plantes ou le terreau; cette silice s'en sépare jusqu'à la fin, constamment unie avec certaines matières car- bonées et avec des alcalis, dont elle ne peut pas être isolée complètement, si ce n'est après une incinération totale. Aussi le dosage exact des alcalis dans les plantes, ainsi que dans le terreau qui en dérive, ne saurait-il être elfectué pour la plupart des cas, sans le concours de l'acide fluorhydrique et des fluorures. » De telles actions spécifiques des végétaux, lentement exercées sur les silicates naturels de la terre dont les plantes extraient à la fois la silice et les alcalis nécessaires à leur constitution, méritent d'attirer au plus haut degré l'attention des analystes et des agriculteurs; leur intervention joue un grand rôle dans la restitution au sol, par les engrais complémentaires, des éléments minéraux enlevés par les plantes, et elle rend indispensable, quelles que soient d'ailleurs les difficultés de l'opération, le dosage total des alcalis conte- nus dans le sol, qui fournit aux plantes les éléments de leur développement. » ( 122 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur la présence et sur le vole du soufre dans les végétaux. Note de MM. Berthelot et G. Axdré. « Le soufre est un élément essentiel des végétaux. Non seulement il concourt à la formation de certaines essences caractéristiques, telles que les essences d'ail et de moutarde; mais il joue un rôle général dans la constitution des principes albuminoïdes et dans celle de divers composés très répandus dans tous les végétaux, comme l'atteste la présence univer- selle du soufre à dose notable parmi leurs éléments. Il fait également partie du terreau et de la terre végétale, substances dérivées de la décom- position des végétaux eux-mêmes. Malgré cette diffusion du soufre dans le règne organique, sa statique chimique est encore très obscure, et l'on ne sait pas bien comment il se répartit à partir du sulfate de chaux, sa principale origine dans le règne minéral, et des composés organiques sul- furés contenus dans la terre A-égétale, entre les principes résultant de ses transformations au sein des plantes vivantes. C'est cette étude que nous avons entreprise : elle est longue et difficile, et nous nous proposons seu- lement de faire connaître aujourd'hui quelques résultats préliminaires, obtenus pendant la campagne de culture de 1890. » Nos études ont porté sur les plantes suivantes : Sinapis alba, Camelina saliva, Allium cepa, Lupinus albus, Urtica dioica, Tropeolwn mqjus, Avena saliva, choisies dans des familles différentes et intéressantes, tant au point de vue de la marche générale delà végétation et de la production spéciale des principes sulfurés, qu'à celui de la production agricole. » Nous avons suivi la végétation de ces espèces depuis la graine et la germination jusqu'à la floraison et à la fructification, en dosant le soufre sous ses trois formes de sulfates actuels et de composés sulfurés, ces der- niers étant distingués dans certains cas en composés fixes et volatils. Nous avons poussé cette étude pour une espèce, la Sinapis alba, jusqu'à l'analyse séparée des parties principales de la plante, telles que racines, tiges, feuilles et inflorescences. » La marche de ces études a été la même déjà suivie dans nos recher- ches précédentes sur la marche générale de la végétation sur les Ama- rantes (' ). » Les procédés de dosage du soufre sont ceux que nous avons décrits précédemment. (') Annales de Chimie et dé Physique, 6e série. u Pu ( 123 ) en — 93 3 OIS to ^.-r rc o CD CO vg- v-r 93 O a 93 •93 v— m m co -- - y: eo r-. r ~ r- « pi c C. m P" Cî o es o v_-r 93 O a 93 93 O c 93 -a s ^93 3 a H to 93 U5 03 o Ci io ci « e* c S .J o = b a - i- " 5i = c CS H Es, 5 33 r; i -i — rc — 'nom tC ""■ -": c o O O a m = O. .=, = H fc û. .2, "ce .h a- £ c. ( 1^4 ) » D'après ces chiffres : » i° La plante s'enrichit sans cesse en soufre jusqu'à la floraison ; la proportion relative de cet élément étant d'ailleurs plus forte d'un tiers environ pendant la première période de la végétation. » 2° Le soufre à l'état de composés organiques atteint un maximum pendant la floraison, puis il décroît; les choses se passent comme si les sulfates empruntés au sol étaient réduits au début, puis régénérés, après la floraison, par suite d'une oxydation interne. Toutefois, ceci suppose que le soufre est emprunté entièrement au sol sous forme de sulfates ; tandis qu'une partie pourrait bien être empruntée directement aux com- posés organiques sulfurés, que le sol contient en abondance. )> 3° Ce qui vient à l'appui de la dernière opinion, c'est que le soufre organique se trouve en grande quantité dans les racines, sauf au début de la floraison. Vers la fin de la floraison, il abonde à la fois dans les racines et dans les tiges. » Dans X'Urtica dioica, en juillet, il n'y avait également que des sulfates dans la tige; tandis que les racines et les feuilles contenaient du soufre organique, à dose à peu près égale. » Dans la Sinapis alba, le soufre organique est resté faible dans les feuilles, à partir de la floraison; mais au contraire très notable dans les inflorescences, pendant la fructification aussi bien que pendant la floraison. j> 4° Le soufre, dans les composés volatils, est toujours très faible et ne se manifeste que jusqu'à la floraison complète. Toutefois cette dose faible, constatée au moment de l'analyse, pourrait fort bien répondre à une élimination notable, lorsqu'elle se poursuit chaque jour, avec le cours du temps. » Nous donnons ces résultats pour montrer la signification des chiffres du Tableau précédent ; mais ils réclament de nouvelles études, avant qu'il soit permis de les généraliser. Signalons très brièvement les résultats obtenus avec les autres plantes. » 4° Ija répartition du soufre dans la graine sous les deux formes est très variable avec les espèces. Ainsi, dans YAvena sativa, presque tout le soufre est à l'état organique, sauf une trace de sulfate; tandis que dans le Lupin blanc il n'y a que 6,7 centièmes de soufre organique sur le soufre total. » 5° L'existence d'un maximum de soufre organique au moment de la floraison, observée dans la Sinapis alba (35, 6 centièmes, puis 17 à la fin), a été constatée également dans la Camelina sativa (32 centièmes, puis 17 à la (' 125 ) fin) ; dans le Tropwohim majus ( 9 centièmes, puis 2,9 à la fin) ; dans X Allium cepa (22,5 centièmes, puis 1,8 à la fin); dans YAvena saliva (8,3 cen- tièmes, puis i,4 à îa fin); dans le Lupinus albus (9, 5 centièmes, puis 1,0 à la fin ). Ce phénomène paraît donc offrir une certaine généralité : l'ap- pauvrissement final de la plante en soufre organique paraissant dû à la fois à l'élimination d'une partie de celui-ci sous forme de composés vola- tils, et à la réoxydation accomplie pendant la période de fructification. » GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE. -- Expériences sur les actions mécaniques exer- cées sur les roches par des gaz à hautes températures, doués de très fortes pressions et animés de mouvements très rapides; par M. Dauiuiée. TROISIÈME PARTIE. — Application a la perforation et au striage du roches, A LEUR CONCASSEMENT, AU TRANSPORT DE LEURS DÉBRIS ET A LEUR APPARENTE PLASTICITÉ. « Les perforations si énergiquement ouvertes par les gaz doués de très fortes pressions et animés de très grandes vitesses, sorte d'imitations des cheminées diamantifères ( ' ) et des canaux volcaniques (2), ne sont pas les seuls résultats expérimentaux qui trouvent à s'appliquer directement à l'interprétation des phénomènes naturels. » J'ai montré antérieurement comment, en même temps que des perfo- rations, se produisent des cassures, des érosions et des stries, dont la res- semblance avec certains accidents des roches est évidente. A ce qua- druple point de vue, on me permettra d'abord d'ajouter un complément de détails qui résultent de nouvelles expériences. » Erosions et perforations . — Il n'est pas nécessaire de pressions aussi élevées que celles qui avaient été d'abord mises en jeu pour perforer le granité : un résultat également très caractéristique a été obtenu avec un chargement de coton-poudre à la densité de 0,1, c'est-à-dire avec une pression d'environ 1 iooatm, comme celle qui a été employée dans la plupart des autres expériences. Un cylindre de granité, coupé par un plan diamé- tral en deux parties qui avaient été serrées l'une contre l'autre au moyen d'une ligature en cuivre, a été profondément excavé sur toute sa longueur par un canal irrégulier, s'épanouissant dans le plan de séparation et qui, dans ce sens, a pénétré jusqu'à la surface par deux ramifications; l'orifice (') Comptes rendus, t. CXI, p. 767. (2) Même Volume, p. ^07. C. R., 1891 , 1" Semestre. (T. CXIJ, K° 3, 1 I 7 ( ia6) d'entrée s'étend à peu près sur tout le diamètre du cylindre et la sortie se rétrécit en se partageant en trois ramifications distinctes, séparées par deux espèces de punis. Le cvlindre, qui pesait 27^, 35, a perdu 6e'', 10. » Il peut être intéressant d'ajouter qu'un autre cylindre de granité soumis à la même épreuve a subi une perforation tout à fait semblable à celle qui vient d'être décrite. » En substituant aux deux cylindres précédents, dont la hauteur excé- dait notablement le diamètre, une rondelle ou cylindre déprimé suivant son axe, on voit la forme de la perforation se modifier et tendre vers celle de deux cônes réunis par leur sommet. » Il en a été de même pour une rondelle taillée dans une météorite de la chute de Pultusk. )) Les gaz ont mordu non moins énergiquement sur un cylindre égale- ment déprimé de cristal de roche et pourvu suivant son axe d'une très fine perforation; les gaz ont creusé à leur sortie un cône régulier d'arra- chement, avant à sa base un diamètre de i2mm et un angle au sommet de65°(').' » Pour les cylindres d'acier et de fonte, et contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, les érosions n'ont pas été aussi énergiques que poul- ie granité et les autres roches pierreuses. Ce fait est peut-être en relation avec la grande conductibilité de ces métaux, qui soutirent beaucoup plus rapidement que les roches pierreuses la chaleur qui leur est appliquée. » Peut-être les formes de tous les canaux de perforation que l'on a obte- nues avec les explosifs seraient-elles plus régulières encore, si le mouve- ment des gaz qui les ont creusés avait été moins rapide et moins tumul- tueux. » Stries et cannelures de frottement : résultats produits à des pressions rela- tivement faibles par la vapeur d'eau. — Comme on l'a vu antérieurement, quand les gaz, au lieu de concentrer leur action en forant un canal, se déversent suivant des surfaces étendues, leurs effets érosifs se traduisent par des stries et des cannelures qu'ils creusent énergiquement sur ces sur- faces, avec des courbures et des formes qui accusent la nature de leurs mouvements. » Par analogie avec ce que nous voyons d'ordinaire, j'avais d'abord pensé que les gaz gravent ainsi les roches, à l'aide des particules solides qu'ils leur arrachent et « dont ils se servent comme de burins ». 1/) On a eu soin de faire coïncider l'axe optique avec l'ax^e du cylindre. ( .27 ) » Mais un examen plus complet montre qu'un intermédiaire solide est loin de leur être indispensable. En effet, c'est aussitôt leur arrivée sur la roche qu'ils l'entament, pour y produire des stries et des cannelures. Ainsi, pour le cylindre siliceux qui était coupé en quatre secteurs rectangulaires, chacune des huit arêtes encadrant l'orifice en forme de croix par laquelle les gaz se précipitaient, a été fortement ébréchée, émoussée, striée et can- nelée, dans le sens même du courant gazeux; puis, à partir de ces arêtes d'entrée, chacune des huit faces, en forme de rectangle allongé, a été rayée sur toute sa longueur par des stries très nettes, les unes rectilignes, d'autres infléchies, qui s'étendent sur toute la longueur, mais en s'atténuant gra- duellement. Du côté de l'orifice de sortie, les arêtes sont restées vives. » D'après ces effets, il paraît que, au point de vue du frottement, les fluides se comportent tout autrement que les solides et que leur vitesse in- tervient d'une manière extrêmement énergique. » A leur arrivée sur chaque arête, les gaz agissent non seulement par frottement, mais encore et surtoul par choc. » La surface- des diamants noirs de la variété carbonado présente sou- vent des stries parallèles très remarquables, qui peuvent avoir été produites par leur frottement mutuel, ainsi que je l'ai montré par l'expérience ('). Nous voyons cependant qu'il y a une autre origine possible pour ces stries, ainsi que pour celles dont sont burinées les parois des diatrèmes diaman- tifères de l'Afrique du Sud. » Il n'est pas besoin de vitesses aussi grandes que celles qui sont mises en jeu au moven des explosifs pour produire des érosions considérables : avec l'aide du temps, des gaz fonctionnant dans des conditions in- comparablement moins exceptionnelles parviennent à des résultats qui méritent d'être pris également en considération par le géologue. Les dété- riorations que subissent accidentellement certaines pièces de machines à vapeur en offrent des preuves. » Dans les chaudières, des fuites rasantes entre les tôles peuvent couper la tôle sur toute son épaisseur : le bronze le plus sain n'échappe pas lui- même à cette action mécanique. Deux papillons en bronze placés sur un tuyau d'écoulement de vapeur à 7a,m de pression ont été cannelés et striés profondément dans des parties voisines de l'axe, où la vapeur éprouvait ^__ • (') Comptes rendus, t. LXXXÏV, p. 1277, 1877; Géologie expérimentale, p. 378; 1877. ( 128 ) beaucoup de difficulté à s'écouler : ce sont des coupures comparables à des coups de lime ou à des traits de scie. » Un clapet, placé aussi sur une canalisation de vapeur à 7atm de pression, a été également attaqué, dans tous les points où la forme de la pièce diri- geait de préférence le courant gazeux. Tels sont : i° les trois angles ren- trants formés sur le corps plat du clapet par les trois arêtes qui servaient de guidage; 2° l'extrémité des ailettes sur la circonférence du clapet, en trois régions où la vapeur était dirigée par les trois paires d'angles dièdres rentrants dont on vient de parler et qui ont été coupés au vif, comme à la scie; 3° la douille destinée à recevoir la tige de manœuvre du clapet qui montre des érosions plus singulières encore : en face des entailles décou- pées par la vapeur dans le siège conique et dans le même alignement, cette vapeur s'est ouvert trois issues qui ont pénétré jusqu'à l'intérieur de la douille; 4° le siège conique qui montre suivant les génératrices du cône des séries de cannelures, si nombreuses, 'qu'elles rappellent l'aspect d'un cône de papier qu'on aurait plissé ( '). Toutes ces coupures se sont pro- duites alors que la température de la vapeur était inférieure de plus de 7000 au point de fusion du bronze. » Il importe de remarquer que, sur toutes ces entailles, le métal a ac- quis, par l'influence du frottement, le même poli que lui donnerait un émeri fin, et auquel est évidemment étrangère toute action chimique. » Fusion, étonnement et autres effets de, la chaleur instantanée présentés par diverses substances, naturelles ou artificielles, telles que le granité, les verres et les météorites. — Dans les expériences dont il s'agit, malgré l'extrême rapidité de leur action sur les roches, les gaz déterminent, en général, une fusion sur les surfaces qu'ils lèchent. Il ne faut pas oublier, en effet, que leur température est d'environ 2000° au moment de l'explosion. » A la surface du granité, le feldspath se fond en globules blancs, res- sortant en saillie, ainsi que les lamelles de mica qui ont été ramollies. Quant aux grains de quartz qui, nécessairement, ont résisté à la fusion, ils paraissent creusés, comme par une érosion, rappelant un peu celle qu'y produirait de l'acide fluorhydrique. L'échauffement brusque de leur sur- face, en déterminant une dilatation très inégale, détache des esquilles comme par une sorte à' étonnement. C'est un fait analogue à celui qui s'est a (') Je suis redevable de la Communication de ces deux pièces à l'obligeance de M. Liébaut. ( I29 ) produit dans des expériences où j'ai perforé le quartzite, à l'aide du cha- lumeau aux gaz hydrogène et oxygène ('). » Sur les parois des fissures de la fonte cpii donnent passage aux gaz, on a obtenu des bourrelets annonçant un ruissellement de la matière fondue, et qui, pour ainsi dire, dessinent le trajet du courant érosif. Ce résultat est comparable à ceux que présente la croûte de beaucoup de météorites. surtout de celles dont la masse admet des feldspaths ou d'autres minéraux fusibles. » Des gouttelettes transparentes, ressemblant à une sorte de rosée vitreuse, couvrent les surfaces du verre et du cristal soumis aux gaz de l'explosion. Cette rosée est composée de petits globules, réunis entre eux par une substance générale qui est transparente et remplie de myriades de bulles gazeuses; cette sorte d'écume agit faiblement, en quelques parties, sur la lumière polarisée, sans doute à la suite de la trempe qu'a subie cette pellicule externe. » En certaines portions, la matière vitreuse est striée de façon remar- quable, parfois avec une disposition pennée, qui tient au moulage des sillons creusés dans le cristal par le passage des gaz. Les surfaces d'éclatement du cristal présentent, en effet, des configurations très singulières dont une description sans figure ne saurait donner une idée complète. En quelques points se signalent des polygones juxtaposés, à la façon des cellules d'un gâteau de miel, dont la dimension moyenne est de imm,5, polygones se présentant comme les bases de pyramides concaves, à faces courbes et très surbaissées. A leur sommet se présente très fréquemment une sorte d'om- bilic ou cupule hémisphérique très singulière. » Contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, les nombreux fragments en lesquels ces cylindres de verre et de cristal ont été réduits ne présentent pas d'indice de double réfraction : on en doit conclure qu'ils n'ont pas subi de trempe, bien qu'il y ait eu des effets de fusion superficielle et de- tonnement; sans doute l'action de la chaleur a été trop rapide. C'est peut- être pour la même cause que le quartz perforé a conservé sa double ré- fraction normale, d'après l'examen que M. Des Cloizeaux a bien voulu en faire. » Pour les météorites, l'injection des gaz v a déterminé un aspect tout (' ) Annales des Mines, 5e série, t. XIX, p. 20; 1861. ( i3o ; nouveau. De toutes parts, la roche s'est noircie, et non seulement à sa surface, mais dans des parties très profondes. En d'autres termes, il s'v est développé des veines noires, du même genre, d'ailleurs, que celles dont la pierre était déjà pourvue, mais bien plus larges et en bien plus grand nombre. » Des lames minces coupées en diverses directions et étudiées au micro- scope montrent que ce noircissement est identique à celui que détermine l'application de la chaleur rouge sur la roche météoritique, et qu'on peut en résumer tous les caractères en disant que la substance, d'abord grise, qui fait le fond des pierres des types les plus communs, s'est transformée dans la substance noire qui fait le fond des pierres de Tadjera et. de Koursk, conformément aux résultats antérieurement signalés par M. Stanislas Meunier. » Au point de vue de la forme des zones noires artificiellement pro- duites, l'expérience fournit des documents nouveaux. » Ainsi, chacune des parois d'une même fissure noircie est pourvue d'une marge noire, bien plus nettement délimitée qu'on ne l'a jamais con- staté dans les météorites naturellement marbrées. Cette circonstance vient sans aucun doute de ce que réchauffement, lors de l'explosion expéri- mentale, est incomparablement plus subit et moins prolongé qu'il ne l'a été dans la nature. » Mais cette différence si sensible pour les marbrures se change en identité pour Técorce externe, et l'on peut dire avec assurance que le cylindre de la pierre de Pullusk soumis à l'explosion a procuré la première reproduction artificielle de la croûte noire des météorites. Celle-ci, comme on sait, consiste en matériaux noircis, mais non fondus, tellement que les météorites entièrement noires, comme celle de Tadjera, ne possèdent jamais de croûte. En outre, dans la météorite naturelle, elle est nettement limitée à une profondeur qui témoigne de l'épaisseur de la zone où la cha- leur développée pendant le trajet atmosphérique a vaincu le froid dont la masse cosmique était comme imprégnée. La soudaineté du coup de feu dans l'éprouvette a reproduit des conditions parallèles, et tous les carac- tères de la croûte se trouvent ici exactement imités. » L'excessive vitesse des filets gazeux subitement engendres par les explosifs et leur énorme température expliquent aisément l'énergie des effets calorifiques produits en quelques dix-millièmes de seconde et qui viennent d'être successivement décrits dans ce paragraphe. ( i3i ) » Formation et transport de débris : menus fragments et poussières; appli- cation aux phénomènes naturels et spécialement à l'histoire des poussières cos- miques et de celles qui abondent dans les régions- abyssales de la mer. — Comme contre-partie des érosions et des perforations qu'ils causent, les gaz produisent une quantité de débris qu'ils emportent au dehors. Une feuille de carton enduite de vaseline, qui était placée à im, /jo au-dessus de l'orifice de sortie de l'éprouvette et maintenue au moyen d'une planche arc-boutée, servait à recueillir une partie de ces projections. Celles-ci, suivant leur grosseur, subissent une sorte de triage qui les distribue sur la surface adhésive suivant des cercles concentriques. Les grains les plus grossiers perforent le carton et même la planche de support; quant aux parties les plus ténues, elles sont partiellement emportées au loin par les gaz qu'elles rendent opaques. » L'examen des poussières retenues sur la feuille de carton, que M. Sta- nislas Meunier a bien voulu faire, mérite d'être résumé. » Dans la poussière produite lors delà trituration des roches par le vio- lent passage des explosions gazeuses, on distingue au microscope des grains de deux catégories différentes. Les uns ne sauraient être distingués de ceux que donne la simple pulvérisation mécanique; les autres ont un caractère spécial qui parait en rapport intime avec les conditions particu- lières de l'expérience. Par exemple, dans le cas du granité, les trois miné- raux constituants : quartz, feldspath et mica, se retrouvent avec tous leurs attributs. Mais, en outre, on est frappé de rencontrer des petites sphères parfaites ou presque parfaites, absolument opaques et noires ou peu translucides et brunâtres, dont la surface est luisante et qui parfois présentent un petit goulot bien caractéristique : ce sont, sans aucun doute, des produits de fusion. » On retrouve des éléments identiques dans la poussière dérivant de roches très diverses soumises à l'expérience, telles que les calcaires, et même dans celle de la porcelaine ou de la terre à poteries, mais en nombre variable et avec des dimensions différentes dans chaque cas. » Cette dernière circonstance montre que si l'acier de l'éprouvette peut donner lieu lui-même par combustion à quelques globules, ce qui est tort douteux comme on le verra plus bas, la plupart ont réellement pour ori- gine la roche en expérience. » Il est impossible de contester l'identité de ces globules avec ceux qui existent en si grande abondance dans les poussières atmosphériques, qu'on a signalés à tant de reprises dans les vases actuelles des mers profondes et ( i3a ) qui pullulent clans un si grand nombre de sédiments de tous les âges, depuis les argiles albiennes du puits de Grenelle jusqu'aux grès paléo- zoïques de Yilledieu ('). » Jusqu'ici l'opinion générale, la seule que Ton pût avoir, a été de rat- tacher l'origine de ces globules à l'arrivée dans l'atmosphère de masses cosmiques; et l'on peut ajouter aujourd'hui aux arguments déjà présentés à l'appui de cette thèse, les résultats fournis par la trituration gazeuse des roches météoritiques : la poussière qu'a donnée expérimentalement un cylindre de la pierre tombée du ciel en 1868, à Pultusk, montre en effet d'innombrables globules associés aux éclats de péridot et d'enstatite, ainsi qu'aux; granules métalliques avant conservé leur forme ramifiée et même souvent leur adhérence avec des minéraux lithoïdes. » Cependant, ce qui précède fait voir que les roches terrestres, de même que les météorites, et sur une plus vaste échelle, peuvent engendrer les globules qui nous occupent. » On peut même pour celles-ci en saisir, pour ainsi dire, l'origine sur le fait. Sur la paroi interne des diatrèmes ou canaux ouverts par les gaz dans les cylindres de granité, on voit qu'à côté du quartz qui a été écaillé par décrépitation, le mica et. le feldspath ont pris, à des degrés divers et avec une intensité inégale suivant les points, un état visqueux ou fluide qui les a étalés sous forme de vernis. Ce vernis a, ça et là, été arraché par le courant gazeux en minces pellicules dont on voit les attaches et qui ont été projetées dans l'air, en globules fondus, bientôt refroidis et con- solidés. » Pour bien élucider la suite de leur histoire, il est commode, comme l'a fait M. Stanislas Meunier, de substituer aux matériaux réfractaires des roches quelque corps très fusible, et l'on reconnaît alors que la capillarité intervient pour transformer, en effet, les pellicules fondues dont nous ve- nons de voirie point de départ en petits halonnets creux, souvent tubulés comme les globules naturels. » Ainsi, en lançant dans l'eau froide le contenu d'une pipette à orifice capillaire remplie de stéarine fondue, ou de cire à cacheter, ou d'un mé- lange de ces deux substances, on produit des mvriades de petites sphé- rules, avant tous les caractères de forme de celles qui nous occupent et reproduisant aussi, malgré la différence de substances, toutes les allures (') Stanislas Meunier et Gaston Tissandier, Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 4~>o: 1878. ( i33 ) des globules résultant de la combustion du fer dans l'air ou du choc du silex sur l'acier du briquet. Leur forme est, en général, d'autant plus sphérique que leur diamètre est plus réduit; mais on peut arriver à en produire de fort grosses, c'est-à-dire ayant plusieurs millimètres et, dans ce cas, très faciles à étudier. » En résumé, sans contester, et bien au contraire, que l'arrivée des mé- téorites dans l'atmosphère contribue à la production des globules bril- lants dont abondent les sédiments aériens et aqueux, il convient de bien établir que le phénomène terrestre de l'ouverture des diatrèmes inter- vient très activement pour sa part. Les sphérules concomitantes à l'érosion gazeuse des granités et des autres roches, lancées dans l'atmosphère, aux vertigineuses altitudes où parviennent les fines déjections volcaniques, peuvent être soutenues en l'air fort longtemps et retomber à des dis- tances quelconques. A l'appui de cette opinion, il faut rappeler que, dans le bassin des mers, les corpuscules dont il s'agit, et que MM. Renard et Murray n'hésitent cependant pas à rattacher à une origine extra-ter- restre, sont, en général, toujours associés à ces produits nettement volca- niques, si abondants dans le fond de tous les océans et qui semblent être là tout exprès pour trahir leur véritable origine. » On peut noter ici que, à l'inverse des roches précédentes, le quartz hyalin n'a fourni qu'une poussière anguleuse, complètement dépourvue de globules. » La poussière impalpable produite par l'érosion gazeuse des cylindres de fonte et d'acier n'a montré, contrairement à ce qu'il semblait bien légitime de supposer, que des grains très anguleux ou à peine arrondis et pas du tout de sphérules. La matière est d'ailleurs à peine oxydée, comme en témoigne son aclion précipitante sur les sels de cuivre, et cet état donne peut-être la raison de sa différence de forme avec les poussières globuli- îeres atmosphériques qui paraissent dériver, au moins pour une faible part, de la combustion dans l'air de masses de fer météoritiques. » L'expérience explique encore que les formes anguleuses des fragments de certaines brèches éruptives, telles que celles des blocs cristallifères si connus de la Somma, et particulièrement celles des lapilli, peuvent être dues, non-seulement à la friction des roches solides dans la cheminée vol- canique, comme on l'a supposé, mais aussi à la seule action des fluides élastiques, dont la puissance brisante est énorme. Il en est de même des poussières d'une extrême ténuité, que l'on désigne improprement sous le nom de cendres volcaniques, par exemple pour celles que le Krakatau, en C. R.. 1891, 1" Semestre. (1'- CXII, fv 3.) iri ( i34 ) i88'3, a vomies en si prodigieuse abondance que l'atmosphère terrestre tout entière en a été salie des mois durant. Toutes ces poussières ont leurs analogues dans les poudres, absolument impalpables, formées dans ces expériences par les explosifs, aux dépens de toute espèce de roches. » Il convient donc de tenir grand compte en géologie de cette puissance de transport des gaz. Ainsi l'arrivée possible vers le jour de poussières de natures diverses émanant des profondeurs peut simuler une volatilisation. » Broyage et moulage de la roche repassée à l'état solide; apparente plas- ticité; applications possibles à divers effets mécaniques exercés sur les roches, dans l'épaisseur de l'écorce terrestre. — Dans plusieurs cas où la roche, gypse, marbre, granité ou météorite, avait été complètement broyée par le courant gazeux qui l'avait traversée, la poussière dont les éléments se sont réagglutinés s'est exactement moulée dans le logement où était placée la roche, de façon à prendre contre l'acier un poli spéculaire, comparable à celui de la monnaie qui a subi le choc du balancier. La délicatesse de ce moulage par pression ressort aussi de l'empreinte, saisie par la roche, des stries concentriques que le travail au tour avait gravées sur des ron- delles d'acier, ainsi que des fds de cuivre qui cerclaient les cylindres de marbre. En se régénérant, la roche s'est comportée d'une manière qui simule la plasticité de la glace dans les expériences de Tyndall. » Pour le calcaire marbre, le grain saccharoïde s'est sensiblement atté- nué, en même temps que la roche, de translucide qu'elle était, est devenue opaque. Ce que la simple vue à la loupe faisait supposer est confirmé par l'examen de plaques minces au microscope; la roche, après avoir été broyée en très menus fragments, a immédiatement repris de la cohésion. A la base d'un cylindre ainsi comprimé, on est frappé par l'éclat spéculaire de la substance, devenue transparente et active sur la lumière polarisée et qui rappelle un large clivage cristallin. » Le granité a souvent peu perdu de sa cohésion et, au premier abord, il a conservé son aspect. Cependant l'examen microscopique d'une lame mince montre qu'il a subi un broyage; ses éléments ont été réduits en très petits fragments. Quelques-uns de ceux-ci, pulvérisés, renferment à l'état d'inclusion des bulles gazeuses qui sont sans doute des produits de l'explosion. D'après l'examen que M. Michel Lévy a bien voulu en faire, les fissures provoquées par l'explosion traversent tous les éléments, mais se multiplient au passage du quartz et des feldspaths; elles ne paraissent pas très déviées par les directions de clivages faciles. Dans les micas, il y a parfois torsion des feuillets, le long des cassures. ( i35 ) » De même que le granité, la météorite ainsi broyée s'est régénérée et a sensiblement repris sa cohésion primitive. » Après l'expérience, le calcaire ainsi moulé présente une schistosité concentrique à l'axe du cylindre : il en est de même du granité. Ces résul- tats s'expliquent par les expériences qui ont imité les conditions où se pro- duit la structure schisteuse ('). En effet, c'est seulement par écoulement que ces roches ont pu se mouler, comme nous venons de le voir. » Quand on se reporte aux énormes pressions que les roches ont subies dans l'écorce terrestre, lors des ploiements auxquels elles ont été si sou- vent soumises, on doit supposer qu'elles ont été bien souvent concassées et ressoudées, de manière à dissimuler une pulvérisation, comme nous venons de le dire. » Pour voir si, dans ces conditions, c'est-à-dire sous le choc développé par une pression de 24ooatm, la roche, sans se pulvériser, ne peut pas se dé- former par une sorte de ductibilité comparable à celle des crusbers de cuivre qui servent de manomètres, j'ai soumis un cylindre de marbre de Carrare plein, c'est-à-dire sans fissure préalable, à une charge de densité de 0,2, par conséquent double de celles qui ont été employées dans la plupart des expériences. Dans ce but, des sillons en croix, d'une profondeur de omm,3, ont été pratiqués sur l'une des bases, ainsi que sur le côté du cylindre. Le bruit intense qui s'est produit à la suite de l'explosion a immédiatement averti que, malgré le bouchon plein constitué par la roche, les gaz s'étaient fait jour en le brisant. D'ailleurs, le carton adhésif était criblé de pous- sières et de grains projetés en dehors, dont quelques-uns l'avaient tra- versé. « En effet, le cylindre massif de marbre avait été perforé suivant son axe par un canal dont le diamètre moyen se rapprochait de celui de l'ob- turateur de cuivre et de l'enclume d'acier. En outre, il s'était exactement moulé sur les parois cylindriques et sur les bases du logement, en leur empruntant le poli, l'éclat métallique et les stries fines provenant du travail au tour. Les dimensions du cylindre s'étaient donc considérablement mo- difiées : le diamètre s'était accru de 2iu,m,i à 24mm, et la hauteur réduite de 3omm,7 à 24mm. Les sillons creusés à l'avance étaient complètement effacés. » On a donc ici un nouvel exemple de broyage et de régénération de la roche à l'état cohérent, par le fait d'une apparente plasticité. Dans ces (') Comptes rendus, t. LXXXII, p. 710 et 798. ( i36 ) expériences, les conditions sont bien plus favorables à une soudure que lorsque l'air s'interpose nécessairement entre les grains d'une poussière; la roche se reconstitue instantanément, c'est-à-dire avant même que les gaz de l'explosion aient toujours le temps de s'insinuer entre les éléments. D'ailleurs bien que la chaleur contribue certainement au résultat, on n'aperçoit clans les éléments réagglutinés aucune trace de fusion. « Ce qui est aussi à remarquer, c'est que, lors même qu'une voie étroite ne leur a pas été préparée par une fissure, les gaz eux-mêmes peuvent perforer un large canal de fuite, à travers la roche qui paraissait devoir s'opposer à leur passage. » Observation finale. — La longue série des faits qui viennent d'être exposés, en témoignant de l'incomparable puissance des gaz à hautes tem- pératures, doués de très fortes pressions et de mouvements très rapides, justifie l'application qu'on en peut faire à divers chapitres de l'histoire du globe. » L'ouverture des canaux perforés ou diatrèmes, qu'ils soient diaman- tifères, volcaniques ou autres, le concassement des roches, leur régéné- ration par une apparente plasticité, sous l'influence d'efforts mécaniques, le transport de leurs débris, menus fragments et poussières, ne représen- tent peut-être pas toutes les directions où la nouvelle méthode expérimen- tale pourra s'appliquer, et ce qui a été dit des météorites montre déjà qu'elle peut s'attaquer à un domaine plus vaste encore que celui de la Terre. » BOTANIQUE. — Contribution à l'histoire botanique de la Truffe. Deuxième Note : Terfàs ou Truffes d' Afrique (et d'Arabie), genres Terfezia et Tir- mania; par M. Ad. Chatin. « On sait que l'Algérie, la Tunisie et le Maroc donnent lieu à une récolte abondante, surtout dans la région saharienne, d'un tubercule hy- pogé, sorte de Truffe, connu des Arabes, dont il alimente les caravanes pendant de longs mois, sous le nom de Terfàs {'). C'est aussi un Terfàs, voisin de ceux d'Afrique, qu'il m'a été donné de reconnaître dans des tu- bercules apportés au Liban par des caravanes venant du nord-ouest de (') On dit aussi Torfaz, Torfes, Terfez. J'adopte l'orthographe de mon savant ami, le voyageur Duvevrier. ( i37 ) l'Arabie. Nul doute que ce ne soit le Terfàs que Pline a désigné sous le nom de Mizy, Mison, que les Romains tiraient fie Cartilage et de Libye, que Desfontaines a nommé Tuber niveum, et Tulasne d'abord Chœromyces, puis Terfezia Leonis. » Il est aujourd'hui admis qu'il n'y a qu'un Terras et. qu'il est le produit du Terfezia Leonis. Or cette étude a pour objet d'établir qu'il existe au moins quatre sortes deTerfàs, dont une seule peut être rapportée au Ter- fezia Leonis, tel qu'il a été décrit et figuré par Tulasne. 1/ Afrique compte plusieurs Terfàs, comme nous avons plusieurs Truffes en France. » Désireux d'étendre au Terfàs les recherches de Chimie et de Bota- nique auxquelles je me livrais sur les Truffes de France, je priai M. le Gouverneur général de l'Algérie, que j'avais eu l'honneur de compter parmi mes collègues an Comité consultatif d'Hygiène publique, où il re- présentait le Conseil d'Etat, de vouloir bien faire mettre à ma disposition, si possible, une certaine quantité de Terfàs. Grâce à l'obligeance de M. Tirman, je recevais sans retard du général de La Roque, commandant de la subdivision de Batna, un important envoi de Terfàs récoltés aux en- virons de Barika, dans le Hodna ('). Une provision de la terre des truf- fières était jointe aux tubercules. A ceux-ci, d'une petitesse tout excep- tionnelle, en raison de la sécheresse de la saison, étaient mêlés deux tubercules plus blancs et plus gros que les autres. » Un peu plus tard, à la demande de M. le professeur Baltandier, d'Alger, je recevais de M. Bou-Median-Ben-Hafiz, pharmacien à Biskra, deux lots fort différents l'un de l'autre de Terfàs. » L'un de ces lots était composé de petits tubercules entiers, semblables à ceux de l'envoi du général de La Roque, tandis que l'autre lot consistait en tubercules coupés en fragments et desséchés, paraissant avoir atteint le volume d'une orange. Il me fut aisé de reconnaître que les deux gros tubercules restés d'un blanc jaunâtre au milieu des petits tubercules de- venus brunâtres de l'envoi de Barika étaient de même nature que les gros fragments de l'un des lots de Biskra. » On comprend que ceux-ci, dans les années favorables à leur déve- loppement, puissent, suivant la légende rapportée par M. Duveyrier, être (') « Le moment le plus favorable pour recueillir les Tor/ès dans le Hodna est le mois d'octobre. C'est à cette époque qu'on a le plus de chances d'en trouver beaucoup et de grosseur supérieure. » (Lettre de l'officier commandant à Barika.) — Nul doute que l'espèce d'octobre ne diffère de celle d'avril. ( i38) assez gros pour servir à la fois d'aliment et d'habitation aux Gerboises. » Quoi qu'il en puisse être, voici les principaux caractères de ces deux sortes de Terfâs : » 1. Petits Terfas ('). — Ces Terfàs, qui composaient presque la tota- lité de l'envoi deBarika et l'un des lotsdeBiskra, sont de forme arrondie ou ovoïde, avec une sorte de court prolongement radicoïde; la surface en est lisse, de couleur jaunâtre, ainsi que la chair, le tout brunissant par la des- siccation. Ce Terfàs, qui par la forme et la coloration rappelle le Terfezia Leonis de Tulasne, en diffère beaucoup par les spores. » Si, en effet, celles-ci sont encore rondes et au nombre de huit dans les sporanges, elles s'en éloignent par leurs réticulations petites et irrégu- lières, surtout parce que leur surface n'est relevée que de courts festons, au lieu de porter les gros appendices en forme de dents d' engrenage qu'a figurés Tulasne. Par ses reliefs courts et mousses, ce Terfàs a de l'analogie avec les Pachyphlœus et Hydnoiria, mais dans ceux-ci les relèvements de l'exospore sont encore plus accentués. » La structure des spores éloignant beaucoup les petits tubercules de Barika du Terfezia Leonis, on est déjà conduit à admettre que le Terfàs n'est pas fourni par une seule espèce botanique, mais par deux espèces au moins. » L'existence d'une troisième espèce, laquelle ne saurait même être rattachée au genre Terfezia, va ressortir de l'examen des gros tubercules coupés en morceaux, constituant l'un des envois de Biskra et représentés par deux spécimens au milieu des Terfàs de Barika. » 2. Gros Terfas blanc. — Ce Terfàs. qui m'a été envoyé à l'état sec et divisé en morceaux formant l'un des deux lots de M. Bou-Median-Ben- Hafiz, présentait les caractères ci-après : » Les tubercules, coupés en plusieurs fragments (de 4 ]D = - 35,g3 (-) [a]D = — 33, oo » éthylique absolue. . . — 37,33 (3) -32, 90 » isopropvlique 3^,23 — -33,33 « isobutylique .'.7, 23 —33,54 (') Comptes rendus, t. GIX, |>. 187. (2) Moyenne de 3 déterminations. (3) Moyenne de 2 déterminations. ( i44 ) P. r. m. P. r. m. du de Dissolvants. camphol gauche a. l'isocamphol gauche. Acétone [a]» = — ^7,87 [a]B = — 22, g4 Ligroïne (1 io"-i 20 ; — 37,12 — 22,72 Elher acétique — 37,55 • — 22,7^ Benzine — 37,66 — 19,1s Toluène — 37,87 — i8,g3 Xylène — 37 ,66 — 1 8 , p. Méthylpropylbenzine. . . . — 37,66 — 18,95 » Ces résultats montrent : » i° Qu'à part l'alcool méthylique dont l'influence est manifeste, tous les autres dissolvants n'exercent aucune action sur le pouvoir rotatoiredu camphol gauche a ; 20 Que l'action exercée par les différents liquides sur l'isocamphol gauche varie avec leur fonction ou leur constitution, mais qu'elle reste le même pour chaque série homologue. » Ainsi, le p. r. m. est le même dans les quatre premiers termes de la série des alcools saturés; il possède une autre valeur, qui reste également constante, quand on se sert de carbures benzéniques comme dissol- vants. OC,0H" » Bornylates de chloral CCPCH (' . — La facilité avec laquelle XOH les isocamphols se transforment en camphols 7. de pouvoir rotatoire inverse ne permet pas d'en préparer des dérivés dont la formation nécessite le concours de la chaleur. » Pour éviter la production des mélanges, il convient donc de chercher des dérivés qui prennent naissance à la température ordinaire. Or on sait que les alcools se combinent directement, à froid, à l'isocyanate de phényle, au chloral et à l'acide cyanique. » Les bornylphényluréthanes, combinaisons des camphols avec l'isocya- nate de phényle, ont déjà fait l'objet d'une Note communiquée à l'Aca- démie ( ' ). » Les bornylates de chloral s'obtiennent en mélangeant dans un ballon une molécule de boraéol avec un peu plus d'une molécule de chloral anhydre. La masse s'échauffe un peu et la réaction est complète au bout de (') Comptes rendus, t. CX, p. 1 49- ( i45 ) quelques minutes. Par refroidissement, on obtient un produit visqueux qui souvent cristallise. On lave avec de l'eau froide, pour enlever l'excès de chloral, et l'on dissout dans l'éther de pétrole. La solution est filtrée, puis abandonnée à cristallisation. » Par évaporation du dissolvant, on obtient, dans le cas des bornylates x et au bout d'un temps plus ou moins long, une masse cristalline qu'on sépare et qu'on dessèche entre des doubles de papier-filtre. Le produit se présente sous la forme de cristaux indistincts, à odeur rappelant à la fois celle du chloral et du bornéol, insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, l'éther, la benzine, le toluène. Il cristallise au sein de ces derniers dissol- vants, en prismes très nets et durs. » Avec Pisocamphol gauche et l'inactif ]„= — 56, 4o + - +- 5. Bornylate de choral a (3 obtenu avec un camphol a(3 inactif en solution alcoolique. Sirop incristallisable. » [a]0 = — 22, 12 » Le pouvoir rotatoire des camphols a gauche et droit qui ont servi à la préparation de ces bornylates était de [a]0 = 3^° environ. » Celui de Pisocamphol gauche, dans l'alcool absolu, était de [oc]D = -3i°36'. ( i46 ) » Comme pour les bornylphényluréthanes, on remarque : i° que les points de fusion et les pouvoirs rotatoires moléculaires des a-bornylates de chloral ont respectivement la même valeur; 2° que le pouvoir rota- toire du bornylate de chloral-p est supérieur à celui des dérivés a. Il pos- sède une valeur égale à celui de la bornylphényluréthane-[3; 3° que la + - combinaison dérivée de l'inactif x£3 au lieu d'être inactive est active. Dans ■+- — cette combinaison, cliacun des deux bornylates a et [3 qui la constituent garde son individualité et à peu de chose prés son pouvoir rotatoire. » Toutes ces particularités montrent que l'orientation des éléments i qui constituent le groupement alcoolique U.C. OH par rapport aux autres i éléments de la molécule camphol, groupement qui, seul dans ces borny- lates, est affecté par le chloral, exerce une influence très notable non seulement sur le pouvoir rotatoire moléculaire de ces produits d'addition, mais encore sur leur état physique. » Cette différence des pouvoirs rotatoires des a. et des (3 bornylates permet de se rendre très facilement compte si un bornéol de pouvoir rota- toire inférieur à -f- 370 est un mélange de camphol-a et de camphol-(3. En partant d'un camphol artificiel droit | x]n = -+- 4°32', préparé au hydro- génant du camphre droit, on obtient un bornylate de chloral fondant à 46° et dont le pouvoir rotatoire [a]D = — 1/j0 i3'. Comme il est facile de le voir, ces données montrent que le camphol en question était constitué par un mélange de camphol-a droit et de camphol-(3 gauche. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la destruction du sucre dans le sang in vitro. Note de MM. R. Lépixe et Barral. « Depuis la dernière Note que nous avons eu l'honneur de soumettre à l'Académie (séance du 23 juin), nous avons continué nos recherches et observé plusieurs faits nouveaux : » i° On retire, à un chien bien portant, 25occde sang, en prenant la précaution de le recevoir dans une capsule entourée d'eau froide; on le défibrine, on le filtre sur un linge stérilisé, et on le répartit également en cinq portions. On dose aussitôt le sang de la première, en versant le sang dans du sulfate de soude à 8o° C, ainsi que nous l'avons déjà recommandé, afin de détruire immédiatement le ferment gtycoljtique. Trois autres portions sont versées dans trois ballons, qu'on immerge pendant un temps donné (une heure) dans trois bains-marie à température constante, un à 3o,° C, un ( '47 ) autre à 46° C, et le troisième à 52°, 5 G., et qu'on agite quelques instants afin que le sang prenne aussitôt la température du milieu. En même temps, on verse goutte à goutte la dernière portion de sang dans un ballon préalablement immergé dans un bain-marie, dont la température également constante est comprise entre 54° et 54°, 5 C, de façon à porter immédiatement ce sang d'une température inférieure à +i5° à celle de 54°. On l'y laisse également une heure, et au bout de ce temps on dose le sucre dans le sang des quatre ballons, avec les mêmes précautions que pour la première portion. Voici les résultats qu'on obtient : » Dans le ballon à 3g° C, il y a, en général, a5 à 3o pour ioo de sucre en moins que dans la première portion; dans le ballon à 46° C, il y a plusieurs centièmes de moins que dans le précédent; dans le ballon à o a", 5 C, il \ a aussi plusieurs cen- tièmes de moins que dans le précédent; enfin, dans le ballon à 54°,5 C, il y a juste autant de sucre que dans la première portion. » Ces faits s'expliquent en admettant que le ferment glvcolytique, dé- couvert par l'un de nous (Comptes rendus, séance du 8 avril 1890), est d'au- tant plus actif que la température est plus élevée, jusqu'à 54° C. environ, où son action cesse brusquement. A cette température, le sang conserve sa fluidité; il a une teinte noirâtre, par suite de la production d'un peu de méthémoglobine, reconnaissable à l'examen spectroscopique; le plus grand nombre des globules rouges est détruit; mais il en est à peu près de même à 52°-53° C. , température à laquelle la destruction du sucre est beaucoup plus considérable qu'à 3o,°. Ainsi, sans que les caractères extérieurs du sang se modifient d'une manière bien sensible, le ferment glycolytique qu'il renferme perd toute son action si on le chauffe peu au delà du degré de température où il a son maximum d'activité. » 20 Toutes choses égales, le sang cléfibriné du chien, maintenu une heure à la température de 3ç)0C., perd plus de sucre l'hiver que l'été; il faut donc admettre que l'hiver le ferment est plus actif ou en quantité plus grande dans le sang. La différence est de 10 pour 100, au moins. )> 3° Le sang défibrinéde la veine porte d'un chien en digestion, main- tenu une heure à 3o,°C, perd beaucoup plus de sucre que le sang de la veine splénique et que le sang artériel du môme chien, placés identiquement dans les mêmes conditions. La différence est. au moins de 20 pour 100. Cela prouve que le ferment sort du pancréas, non seulement par les lym- phatiques de cet organe, ainsi que l'un de nous l'a déjà démontré, mais aussi, et certainement en plus grande abondance, vu la rapidité relative du cours du sang veineux, par les radicules veineuses du pancréas. » 4° Nous avons insisté, dans notre dernière Note, sur le fait fondamen- tal que le sang artériel, maintenu une heure à 3o.°C., d'un chien rendu dia- ( i48 ) bétique par l'ablation du pancréas, perd beaucoup moins de sucre que le sang d'un chien sain. Toutefois dans le sang du chien privé de pancréas, la destruction du sucre n'est pas toujours négligeable : elle peut, parfois, at- teindre près du sixième de la perte du sang normal. » Il est probable qu'il y a d'autres sources de ferment que le pancréas. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Peligot. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Go, M. Chambraient obtient 34 suffrages M. Aimé Girard » 24 » M. Mùntz 1 » Il y a un bulletin blanc. M. Cuambkelext, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES LUS. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Mémoire sur la constitution des albuminoïdes. Note de M. le D1 H. Arxald. (Extrait par l'auteur.) « Les albuminoïdes seraient essentiellement constituées par trois ordres de principes immédiats : les hydrocarbonés, les corps gras et le cyanate d'ammoniaque ou l'urée. )> Les hydrocarbonés trouvés dans le sérum doivent être considérés comme entrant, en partie tout au moins, dans la constitution même des albuminoïdes. En effet : i°la quantité qu'on en peut extraire du sérum est relativement très considérable; 20 leur présence est constante dans les diverses substances albuminoïdes du sérum; 3° il est impossible de re- cueillir en totalité les hydrates de carbone, sans détruire l'édifice même des albuminoïdes. ( '49 ) » La présence du cyanate d'ammoniaque dans les albumines paraît ré- sulter des remarques suivantes : i° l'acide cyanique est un des produits les plus fréquents qui se forment par la décomposition des substances azo- tées (Liebig); et, d'autre part, on sait avec quelle facilité l'ammoniaque se dégage de ces mêmes substances ; i° si l'on traite l'albumine par une base énergique, et que l'on porte à l'ébullition, il se produit du carbonate d'ammoniaque, comme quand on traite le cyanate d'ammoniaque par la même base; 3° on trouve' constamment, dans le sérum sanguin, une cer- taine quantité d'urée qui s'élimine sans cesse par le filtre rénal ; or on sait quelle est l'analogie, pour ne pas dire l'identité de constitution, qui existe entre l'urée et le cyanate d'ammoniaque; 4° enfin l'examen attentif de la formule des albuminoïdes permet de la ramener à celle d'un véritable po- lycyanate d'ammoniaque composée ou d'une polyurée composée, dans laquelle un certain nombre d'équivalents d'amidon animal , ou d'un radical amylacé, remplaceraient un même nombre d'équivalents d'hydro- gène. » Il m'a semblé que l'on devait admettre, en outre, un ou plusieurs corps gras, comme principes constituants des albuminoïdes. Mais cette partie des recherches a été moins bien établie. Néanmoins, ce qui donne quelque vraisemblance à cette opinion, c'est que, au moment de l'absorption intes- tinale, les corps gras arrivent en abondance dans le liquide sanguin, sans que l'on trouve à ce moment, à l'état libre, dans le sérum normal, une quantité de graisse proportionnée à cet apport. De plus, les albuminoïdes présentent certaines réactions que l'on ne retrouve ni dans l'urée ni dans les hydrates de carbone. Enfin, il est à remarquer qu'à certains égards l'aspect et les propriétés des albuminoïdes rappellent ceux des corps gras, et notamment la viscosité, la mousse abondante des solutions alcalines d'albumine. « Je soupçonne enfin, dans l'albumine, la présence d'un autre corps au moins; mais je ne me suis pas occupé de son étude. » Rapprochant alors de cette conception un certain nombre de faits connus, physiologiques et pathologiques, je montre combien leur inter- prétation devient claire et facile, si l'on adopte la théorie que je propose. » La seconde partie du travail est consacrée à l'exposé de la méthode générale à suivre, pour arriver à séparer les uns des autres le cyanate d'ammoniaque, les hydrocarbonés et les corps gras qui concourent à la constitution des albuminoïdes; cette méthode consiste essentiellement dans le traitement des albuminoïdes par les bases énergiques, notamment C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 3.) 2t> ( i5o) par la baryte, employées à faible dose (2 à 5 pour 100 de liquide) el sou- mises à l'ébullition prolongée. » J'arrive enfin aux conclusions suivantes, que je reproduis à peu près textuellement : » i° Il y a trois ordres d'aliments irréductibles, de principes immédiats essentiels faisant partie constituante de la matière organisée ; ce sont : les hyclrocarbonés, les corps gras et le cyanate d'ammoniaque. » 20 Les albuminoïdes ne sont autre chose qu'une combinaison, dans des proportions diverses, des trois principes immédiats que je viens d'é- numérer; elles les contiennent tous les trois en puissance, et il est facile de les en isoler. » 3° On peut ainsi considérer les albuminoïdes comme de véritables polycyanates d'ammoniaque composée ou, si l'on veut, des poly urées com- posées, dans l'édifice desquelles figurent essentiellement des radicaux d'hydrocarbonés et de corps gras, remplaçant un même nombre d'équiva- lents d'hydrogène. » Peut-être faut-il admettre, en outre, que les albuminoïdes contiennent dans leur trame d'autres radicaux encore inconnus. » 4° Quand les matières albuminoïdes renferment les trois aliments primaires essentiels, dans des proportions convenables, en rapport avec les besoins de l'organisme, on peut dire qu'elles constituent l'aliment syn- thétique vrai, l'aliment complet par excellence. » 5° En réalité, les albuminoïdes connues sont très variables dans leur constitution et dans leurs caractères extérieurs : cela s'explique aisément par des proportions très diverses dans les trois principes fondamentaux qui concourent à les constituer. » 6° Cette manière d'envisager les choses me semble apporter plus de clarté dans les phénomènes de la nutrition normale, et faciliter l'intelli- gence du mécanisme de la nutrition. » 70 Elle tend à indiquer, notamment, le mode suivant lequel les prin- cipes combustibles, introduits par l'alimentation dans l'organisme, sont conduits jusqu'aux tissus, pour y subir les transformations nutritives d'où résultent la chaleur et le travail organiques. » 8° Le sérum sanguin est, en effet, constitué essentiellement par des albuminoïdes; son rôle principal semble donc être d'apporter aux tissus les trois principes immédiats qui constituent ces substances azotées, soit pour réparer l'usure des tissus, soit pour leur fournir les combustibles né- ( i5i ) cessaires, préalablement empruntés à l'alimentation (corps gras et hydro- carbonés). » (Il est bien entendu que le sérum a aussi pour rôle de débarrasser les tissus des matériaux en excès et des substances nuisibles résultant des phénomènes nutritifs.) » 90 Les conséquences de cette manière de voir en Pathologie ne sem- blent pas moins intéressantes : elle permet d'expliquer aisément la genèse d'un certain nombre de troubles nutritifs, tels que la glycosurie, l'obésité ou polysarcie, l'hyperazoturie et les albuminuries dyscrasiques. » i o° Ces diverses altérations nutritives peuvent être ramenées à un même mécanisme, à une même condition pathogénique générale : l'insuffisance, absolue ou relative, du pouvoir d'assimilation du sérum sanguin. Si cette insuffisance porte sur les hydrocarbonés, il y a glycosurie; si elle porte sur les corps gras, il y a polysarcie; si elle porte, sur le cyanate d'ammoniaque, il y ahyperazoturie; si enfin elle porte sur les albumines, il y a albumi- nurie dyscrasique. » 1 1° On s'explique aussi, par la théorie proposée, pourquoi l'urée est moins toxique qu'on ne pensait autrefois. On a en effet démontré (Feltz et Ritter, Bouchard) que, dans l'insuffisance urinaire, on ne meurt pas par urémie, par accumulation de l'urée dans le sang, mais par des toxémiesde nature toute différente. » Cela ne doit plus nous surprendre : l'urée est un aliment plutôt qu'un véritable produit d'excrétion ; son excès seul est éliminé de l'organisme et peut devenir nuisible, comme d'ailleurs l'excès de tout autre aliment, y compris l'oxygène. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. La Commission du prix Dusgate fait connaître que les deux Mémoires manuscrits récompensés dans la séance publique du 29 décembre 1890, et portant pour devises, l'un « Fac, non spera », l'autre « l'Égalité devant la mort », ont pour auteurs, le premier M. le docteur Henri Arnaud (de Saint-Gilles), et le second M. le docteur Maze (du Havre). M. Fovkvu de Courmelles adresse une Note de Physiologie intitulée « Nouvelles actions mécaniques des courants électriques; actions de transport » . (Commissaires : MM. Charcot, Larrey). ( i5a) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les « OEuvres de Fermât, publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry, sous les auspices du Ministère de l'In- struction publique; Tome Ier, OEuvres mathématiques diverses; Observa- tions sur Diophante ». M. A. H aller, nommé Correspondant pour la Section de Chimie, adresse ses remerciements à l'Académie. M. Gomoxt, M. P. Hariot, M. P. de Lafitte adressent des remercie- ments pour les distinctions accordées à leurs travaux. ASTRONOMIE. — Observation d'une étoile d'un éclat comparable à celui de Régulus et située dans la même constellation. Extrait d'une Lettre de M. Edm. Lescarbault à M. le Secrétaire perpétuel. « Orgères (Eure-et-Loir), n janvier 1891. » J'ai l'honneur de vous adresser le résumé de l'observation d'une étoile comparable à Régulus par sa grandeur et par son éclat; elle est si- tuée dans la même constellation; je ne l'avais jamais aperçue jusqu'à ce jour. Elle se trouve au-dessous de 6 du Lion, sur le prolongement de la ligne qui jointe à 6, à une distance de 6 double de celle qui sépare ces deux étoiles et au-dessous de la ligne qui va de 77 °>68 Septembre. 5,83 0,18 23,68 22,32 i,46 Octobre... 3,17 o,58 17 , 33 10, 83 0,75 Novembre.. 2,45 o,5o 7,95 22,75 o,55 Décembre.. 3,38 o,38 9,25 1 7 , 70 0,81 » Le phénomène des taches solaires a été encore plus prononcé dans le troisième trimestre. Il est vrai que les nombres relatifs au quatrième tri- mestre baissent sensiblement, mais ils sont néanmoins bien supérieurs à ceux de l'époque que nous avons indiquée pour le véritable minimum. » Pour les protubérances solaires, nous avons obtenu les résultats sui- vants : Protubérances. Nombre —m~~- — ■ — ™~ ■ des jours Nombre Hauteur Extension 1890. d'observations. moyen. moyenne. moyenne. Juillet 3o 2,07 33,8 1,4 Août 3i 2,65 27,5 1,1 Septembre 24 2,88 35,8 1,2 Octobre 22 8,o5 4o,6 1,5 Novembre 16 2,i3 28,0 i,5 Décembre 12 3,42 4o,4 1.6 ( t54) » Le phénomène ries protubérances solaires présente donc une aug- mentation sensible, avec un maximum secondaire dans le mois d'octobre. On pourrait ainsi supposer que tous les phénomènes solaires ont déjà dé- passé la période du minimum. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des taches solaires faites, en 1890, à l' équalorial Brunner (om,i8) de l'Observatoire de Lyon. Note deM. Em. Marchand, présentée par M. Mascart. « Le Tableau suivant renferme le résumé des observations de taches solaires faites à l'Observatoire de Lyon pendant l'année 1890; la première colonne donne, pour chaque mois, la proportion (en centièmes) des jours d'observation où le disque du Soleil n'a présenté aucune tache; la deuxième donne les dates extrêmes d'observation de chaque groupe de taches; la troisième et la quatrième les latitudes moyennes des groupes observés; la cinquième les surfaces moyennes totales (noyaux et pé- nombre) de ces groupes, ramenées au centre du disque, et exprimées en millionièmes de l'aire de l'hémisphère visible. 1890. Janvier. . » » Février . , Mars Avril » . . . » . . . Mai .... » .... » .... » Juin . » . Juillet. » » Août . . » o,33 0,90 0,78 0,57 0,42 0,60 O,20 0,73 9 ' 18-21 18 1-2 8-i3 10-16 12 29-30 5 9-1/ 16-2 4 17-18 3-9 10-1 1 4 4-. 2 '7 22-24 22-3l 28- 2 3o- 2 -29 — T.l -t-23 +26 +24 H-33 + 25 +26 + 23 + 21 -20 - 6 — 22 -29 -35 -21 63 o,5 20 5i 5 35 64 4 42 26 10 5 3 o,5 n5 5 1 127 i94 10 1S90. Sept. . Octobre.. o,25 » Nov » » » Dec o,25? o,3o 26- 6 +22 660 1- 8 — 20 120 6-i3 +22 3o 8- 9 -26 12 10-17 —22 120 16-17 —26 75 26- 1 + 21 64 4- 7 -25 I 2 1 1 + 16 i5 1 1 — 13 1 14 — 20 3 20-3 I —22 11 20 20-23 - 5 12 12 -24 70 12 + '9 3 25-2 +21 475 3o + i4 1 2-8 -3i 3o i5 -28 n4 i5 + i5 10 24-27 +20 10 ( i55 ) » Ou voit que les taches n'ont manqué cette année pour aucun mois; mais que, d'autre part, il n'y a pas de mois où on en ait vu à chaque obser- vation, comme cela s'était présenté en août 1889. Les plus longues séries de jours d'observations où les taches aient manqué complètement sont les suivantes : 1 1 février au 3 mars (11 observations); i5 mars au 5 avril (i3 ob- servations), 8 au 23 août (8 observations); aucune de ces périodes n'a une durée aussi grande que celle des minima constatés en 1889. » En moyenne, nous trouvons que pour 1890 la proportion des jours sans taches est o,456, tandis qu'elle était o,555 en 1889. D'autre part, l'année 1889 avait donné seulement 29 groupes de taches, présentant une surface totale de 1890 millionièmes de l'hémisphère visible, alors que 1890 donne 43 groupes avec une surface totale de 3760 ; il y a donc certainement une augmentation sensible de l'activité solaire en 1890, en ce qui concerne les taches. Le minimum paraît avoir eu lieu en novembre 1889. » Le Tableau ci-dessus indique encore que les deux hémisphères ont été à peu près aussi riches en taches l'un que l'autre; il y a cependant encore une légère prédominance de l'hémisphère sud (23 groupes sur 43). » Enfin on remarque que les latitudes des groupes de taches sont presque toutes supérieures à 200 et atteignent jusqu'à 35°, les latitudes les plus fortes s'appliquant surtout à de très petites taches. D'ailleurs, dans les groupes, dont nous donnons la latitude moyenne, on a vu plusieurs fois des petites taches à des latitudes plus grandes cpte 3o°. Ainsi ce phénomène de la production des taches à de hautes latitudes, qui a commencé après le mi- nimum de mai 1889 et s'est accentué après celui de novembre 1 889, a con- tinué pendant toute l'année 1890. » Il semble toutefois aller en diminuant, car sur les 9 groupes de taches dont la latitude est inférieure à 200 en 1890, 6 se rencontrent de septembre à décembre. » MÉCANIQUE. — Nouvel appareil gyratoire, le gyroscope alternatif; par M. G. Sire. M. Resal présente à l'Académie un nouvel appareil gyratoire imaginé par M. G. Sire et auquel l'auteur a donné le nom de « gyroscope alter- natif ». « L'appared se compose d'une poulie très légère, dans la gorge de la- quelle s'enroule, en plusieurs spires superposées, un fil dont l'extrémité ( i56) est fixée à la gorge. La poulie porte diamétralement les crapaudines de l'arbre d'un tore auquel on imprime, à l'aide d'un fil spécial, un mouvement rapide de rotation. En tenant l'extrémité libre du fil de la poulie, on ob- serve d'abord que la poulie descend lentement, en même temps qu'elle tourne autour du fil. Lorsque l'axe du tore devient à peu près parallèle au fil, il se produit un déroulement brusque, mais peu étendu; puis les choses se passent comme ci-dessus, à cette différence près que la rotation autour du fil a changé de sens. » M. Sire est arrivé à ce résultat par une méthode qui lui a toujours réussi et qui est basée sur la considération des rotations et des couples. » La théorie analytique de l'appareil présente, au point de vue de l'in- tégration, des difficultés qui paraissent insurmontables. » TÉLÉPHONIE. — Sur la reproduction téléphonique de la parole. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. A. Cornu. « Le but principal du téléphone est la reproduction à distance de la pa- role avec tous ses éléments : articulations avec leurs inflexions, voyelles et diphtongues avec leur accent caractéristique, timbre avec ses délicatesses, et cela avec une intensité suffisante. Mais les transformations d'énergie, qui constituent les effets téléphoniques, tendent à altérer les éléments de la voix humaine. )> I. Altération du timbre. — Elle consiste dans la production d'un nasil- lement désagréable qui souvent dénature les mots. J'ai déjà indiqué dans un travail précédent (voir Comptes rendus, novembre i885), que cette al- tération du timbre devait tenir à ce que, le plus souvent, les mouvements dus à la production du son fondamental et des harmoniques du diaphragme du téléphone venaient se superposer à ceux qui sont dus à la voix sans se confondre avec eux, d'où une perturbation plus ou moins grande dans la forme des ondes électriques qui parviennent au téléphone récepteur, dans les mouvements des molécules de son diaphragme, et finalement dans les ondes sonores qui en résultent et pénètrent dans l'oreille des au- diteurs. » S'il en est réellement ainsi, il doit suffire, pour corriger cette altéra- tion, de prendre un diaphragme dont le son fondamental soit supérieur à la limile des sons émis dans la parole articulée, c'est-à-dire à peu près à \'utt pour les hommes et l'uts pour les femmes. Alors, en effet, l'action de ( «57 ) la voix ne tendra pas à produire les sons fondamentaux et les harmoniques du diaphragme cpii ne coïncident pas avec ceux qu'elle émet, et, d'autre part, il faudrait pour les produire, à cause de la raideur du diaphragme, une énergie mécanique supérieure à celle que peut développer en parlant la voix humaine. » C'est ce que l'expérience vérifie. Pour ne citer que deux cas extrêmes, un diaphragme de ioomm de diamètre et de imm d'épaisseur, ou bien de 3omm de diamètre et de omm,i d'épaisseur, satisfont à la condition précé- dente; or, ajustés à des téléphones appropriés, ils ne produisent pas d'al- tération sensible du timbre de la voix. » II. Altération d 'articulations et de voyelles. — Cette altération consiste d'une part dans une prédominance exagérée de certaines consonnes, voyelles et syllabes, b, p, r, k, . . ., a, o, an, on, ent, . . ., sur la plus grande partie des autres; d'autre part, dans un affaiblissement notable des /, s, c, z, i, e, u. Il en résulte très souvent une véritable fatigue à comprendre le sens des paroles, à deviner les mots altérés d'après les précédents : de là une source permanente d'erreurs. » Cette altération lient en très grande partie à la forme et à l'ouverture de la cavité buccale qui sont différentes quand on prononce les diverses articulations ou voyelles précitées, et à l'énergie des ondes sonores résul- tantes beaucoup plus faible dans le second cas que dans le premier; à ce point de vue, l'altération serait inévitable; mais elle tient aussi en quelque façon à la production corrélative des harmoniques du diaphragme. En ef- fet, en cherchant à atténuer cet inconvénient, j'ai trouvé qu'on le dimi- nuait très notablement, précisément par le moyen indiqué pour supprimer l'altération du timbre, c'est-à-dire en combinant convenablement l'épais- seur et le diamètre du diaphragme pour que le son fondamental de celui- ci soit très aigu. » La transmission par la ligne qui joint le transmetteur au récepteur joue d'ailleurs ici un certain rôle qui sera examiné plus tard. » III. Résonances diverses. — Un troisième inconvénient, qui se pré- sente dans un grand nombre de téléphones, consiste dans la production de résonances parasites au nombre de deux. L'une ne présente pas beau- coup d'inconvénient, car elle est faible et n'est sensible qu'aux oreilles exercées : c'est un grincement métallique qui me paraît dû à une sorte de frottement dans le sens du rayon des diaphragmes par suite de la variation dans cette direction de la forme des lignes de force; d'autant qu'il dispa- rait dans un diaphragme à son fondamental élevé; soit parce qu'il est alors C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, IM» 3.) 2 1 ( i58 ) trop aigu pour agir efficacement sur l'oreille; soit qu'il ne se produise pas, parce cpie l'énergie mécanique nécessaire pour le produire est alors supé- rieure à celle que la voix, humaine peut déployer. » L'autre espèce de résonance est beaucoup plus intense et d'une tona- lité beaucoup plus grave : c'est celle de la masse d'air renfermée dans la boîte même du téléphone. En effet, pour faire disparaître cette sonorité vague dans laquelle s'estompent en quelque sorte les inflexions variées du timbre des mots, il suffit de ne laisser au-dessous du diaphragme qu'une chambre à air très petite, ce qu'on obtient par exemple en garnissant de feutre l'intérieur du téléphone. » Ainsi, à part ce dernier inconvénient qu'on surmonte si aisément, on voit que les causes d'altérations dans la reproduction téléphonique de la parole articulée peuvent être considérablement atténuées, sinon détruites complètement, et cela par un seul moven très simple, le même pour toutes, qui consiste à n'employer que des diaphragmes à son fondamental aigu, soit qu'ils aient une grande épaisseur et un grand diamètre, soit qu'ils aient un petit diamètre et une faible épaisseur. » De plus, dans ces conditions, en même temps qu'on obtient beaucoup de netteté dans la reproduction de la parole, on satisfait aux conditions nécessaires pour avoir dans le téléphone une intensité suffisante (' ), cir- constance très heureuse, parce que les deux qualités, netteté et intensité, sont indispensables à la fois dans le téléphone, et qu'elle permet ainsi d'approcher de la perfection dans la construction d'un instrument aussi délicat qu'il est merveilleux. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur l'huile pour rouge. Note de M. Scheurek-Kestxer. « L'huile pour rouge, dérivé sulfoné de l'oléine, et surtout de celle de l'huile de ricin, sert, dans la teinture et l'impression du coton, en rouge d'alizarine, à aviver les nuances obtenues avec les sels d'alumine. » Malgré plusieurs Travaux importants, publiés sur sa composition, celle-ci paraît encore incertaine. Des auteurs y font intervenir la glycé- rine, que d'autres refusent de considérer comme formant partie intégrante de l'huile ayant les propriétés avivantes qui motivent son emploi. (') Voir Comptes rendus, t. GXII, pi 97. ( i59 ) » D'un autre côté, si l'on est d'accord pour reconnaître que l'huile ren- ferme principalement un acide sulfoné, on n'est pas bien fixé sur la nature des acides gras cpii l'y accompagnent, et surtout sur le rôle qu'ils y jouent. » Mes recherches ont porté, exclusivement, sur l'huile ou acide sulfo- gras dérivé de l'huile de ricin, et provenant de l'action de l'acide sulfu- riquc monohydraté sur elle. Le composé sulfogras obtenu ainsi est d'une nature assez complexe, mais il renferme en majeure partie de l'acide sulforicinoléique, dans lequel, comme l'ont montré MM. Benedikt et Ulzer, le groupe sulfoniquc est lié au noyau par l'oxygène, et non par le carbone, suivant l'hypothèse de M. Muller Jacobs; mais, à côté de l'acide sulfoconjugué, ïhuile pour rouge renferme des acides gras prove- nant de la décomposition ou de la transformation de la combinaison sul- fonée, et se produisant en plus ou moins grandes quantités, suivant les conditions dans lesquelles on a fait le lavage par l'eau du produit brut; c'est ce que mes recherches actuelles ont établi ; ces acides gras, non sulfonés ou désulfonés, ont été décelés par tous les auteurs qui s'en sont occupés, mais sans qu'on soit arrivé à en déterminer exactement la na- ture, ni le mode de formation. » M. Juillard ('), tout récemment, a reconnu, dans un travail remar- quable, que ces acides renferment des corps polymérisés par l'action de l'acide sulfurique. Suivant lui, l' huile pour rouge se composerait d'acide sulforicinoléique, accompagné d'acides polyricinoléiques dont la conden- sation pourrait aller jusqu'à l'acide pentaricinoléique. » La publication du Mémoire de M. Juillard est venue au moment où, m'occupant de cette question depuis plus d'une année, j'étais arrivé à des conclusions dont certaines concordent avec les siennes, mais dont d'autres leur sont étrangères. » J'ai constaté la présence, dans Y huile pour rouge, d'acides polymé- risés; mais il ne m'est pas arrivé d'avoir affaire à des substances aussi condensées que celles qu'indique M. Juillard. Cette différence est à attri- buer à l'emploi qu'a fait M. Juillard du chlorure de sodium, pour obtenir la séparation du composé sulfogras et des eaux de lavage; en présence de l'acide sulfurique qu'elles renferment, il s'est formé de l'acide chlorhy- drique, dont la puissance de polymérisation a été reconnue par M. Juil- lard lui-même. (') Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, août 1890. ( i6o) » J'ai pris le soin d'écarter l'emploi de ce corps, et je suis parvenu à le remplacer avantageusement par le sulfate de sodium, qui a les mêmes pro- priétés au point de vue de la précipitation, et a l'avantage de ne pas intro- duire, dans le système, de corps étrangers capables d'agir sur la compo- sition de X huile. » J'ai évité toute application de la chaleur, qui a l'inconvénient de décomposer plus ou moins ces substances. » En résumé, je suis arrivé aux conclusions suivantes : Y huile pour rouge est formée d'acide sulforicinoléique, composé stable et régulier à la tem- pérature ordinaire; cet acide y est accompagné d'acides polyriciniques, dont la condensation va jusqu'à l'acide diricinique; les poids moléculaires que j'ai trouvés, par la méthode de M. Raoult, en emplovant la substance à l'état de dissolution dans l'acide acétique, indiquent un mélange d'acides mono et diricinique; le composé sulfogras est hydraté; à l'état hydraté, il est stable; il perd son eau complètement vers 1200 et devient insoluble; il se dédouble en acide sulfurique hydraté et acide huileux. » Au point de vue tinctorial, j'ai reconnu un fait important : c'est que le composé sulfoné donne les nuances tirant sur le jaune, tandis que les acides gras polymérisés donnent la nuance carminée tirant sur le bleu. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la production expérimentale de l'exophthalmie. Note de M. H. Stillixg (de Lausanne) , présentée par M. Charcot. « On a rarement tenté de se rendre compte, par voie expérimentale, de la genèse de l'exophtlialmie. Je ne parlerai pas des expériences peu con- cluantes de M. Filehne (Sitzungsber. derphysic. med. Socielàl zuErlangen, 1879), qui affîme avoir produit chez le lapin, par une lésion du corps restiforme, les symptômes de la maladie de Basedow; car les recherches de M. Durdufi {Deutsche med. Wochenschrift, 1887), destinées à vérifier les faits avancés par l'auteur précité, n'ont abouti qu'à des conclusions peu décisives. » Les expériences de M. Boddaert (Compte rendu du Congrès périodique international, Bruxelles, 1876), qui avaient précédé les publications sus- mentionnées, n'ont pas fait plus d'impression sur le public médical. Vulpian (Leçons sur l'appareil vasomoleur, t. II, p. 637) les a sévèrement jugées. En effet, M. Boddaert crée des conditions par trop complexes. Il ( i6i ) lie sur le lapin les quatre veines jugulaires au bas du cou et il sectionne en même temps les deux cordons sympathiques cervicaux. Le résultat obtenu est une exophthalmie double très marquée qui peut durer pendant plusieurs jours. » Ce résultat est exact. Mais il faut convenir avec Vulpian qu'il n'a pas de relation avec la pathogénie de l'exophthalmie dans la maladie de Ba- sedow, dans laquelle on ne suppose en effet que la lésion d'un seul sympa- thique, si lésion du sympathique il y a. » En la répétant, j'ai donc varié l'expérience en question. Je me suis borné à faire la ligature des deux veines jugulaires externes, et je n'ai sec- tionné le cordon sympathique que d'un seul côté. » L'opération est suivie d'un œdème plus ou moins considérable de la face. La muqueuse nasale se tuméfie aussi, de sorte que l'animal soumis à l'expérience a beaucoup de peine à respirer. De plus, on observe presque toujours du larmoiement des deux côtés et une exophthalmie double très considérable. La troisième paupière fait une forte saillie; le globe oculaire est dévié un peu vers le haut. La pupille ne présente rien d'anormal du côté où le sympathique est intact. » L'œdème et la gêne de la respiration disparaissent vite; le lendemain de l'opération on ne les remarque plus. Mais l'exophthalmie persiste, une semaine en général; une fois même elle a duré dix jours. Puis elle cesse aussi. Elle reparaît momentanément lorsqu'on effraye le lapin, lorsqu'on le prend par les oreilles. Mais après une dizaine de jours on ne remarque sur les animaux opérés plus rien d'anormal que les effets persistants de la section du sympathique. » Le fait que l'exophthalmie est plus accentuée du côté où le sym- pathique est coupé me semble digne de remarque. Cela s'expliquerait fa- cilement par la paralysie du muscle orbitaire de Millier (causée par la section du sympathique), si la simple ligature des deux veines jugulaires externes produisait une exophthalmie quelque peu accentuée. Mais l'exo- phthalmie qui suit la ligature des veines jugulaires est moins prononcée et disparait beaucoup plus vite que l'exophthalmie produite par la même opé- ration compliquée de la section unilatérale du grand sympathique. Puis il me semble, comme M. Boddaert l'a remarqué, que la simple ligature des veines ne provoque pas toujours la saillie de l'œil. » R. Lovver, qui le premier a étudié les suites de la ligature des veines jugulaires, aurait certainement parlé de ce phénomène. N'a-t-il pas très ( i6? ) bien décrit l'œdème, le larmoiement et la gfêne de la respiration (sym- ptôme qui paraît avoir échappé à M. Boddaert)? » Il paraît même que le rétablissement de la circulation collatérale ren- contre plus de difficulté chez le chien (sur lequel Lower fit son expérience) que chez le lapin. Car l'animal opéré par l'illustre physiologiste périt au bout de deux jours :« intra duosdies canis quasi angina suffocatus interiit ». (R. Lower, Traclatus de corde, Chap. II.) » Ce sont bien la dilatation et l'engorgement des Aeines rétrobulbaires qui poussent le globe oculaire hors de l'orbite. Le tissu adipeux, les glandes orbitaires ne me semblent pas altérés. Une fois, après cpie l'cxophthalmie avait duré dix jours, j'ai observé dans les muscles oculaires des fibres plus opaques qui avaient perdu la striation et qui montraient de nombreuses granulations fines. Peut-être la stase veineuse quelque peu persistante, en amenant des dégénérescences dans les muscles, rend-elle l'exophthalmie durable. » J'ajouterai que la section du sympathique cervical .doit être pratiquée assez bas. L'extirpation du ganglion cervical supérieur n'accentue pas l'exophthalmie causée par la ligature des veines jugulaires. » Le fait que la section unilatérale du sympathique renforce des deux côtés l'effet de la ligature veineuse n'est pas facile à expliquer; mais ir me semble mériter l'attention des pathologistes. Le rapport qu'on pourrait y voir avec le symptôme si caractéristique de la maladie de Basedow est digne d'intérêt. » ANATOMIE ANIMALE. — De la variation du bassin chez le Cachalot. Note de MM. G. Pouchet et H. Beairegard. « Nous avons profité du dernier échouement d'un Cachalot sur la côte française, à l'île de Ré (' ) (janvier 1890) pour étudier sur place la dispo- sition des os pelviens. » Disons de suite que les conditions dans lesquelles a été fait in situ, par l'un de nous, le croquis d'après nature du bassin, ne laissent aucun doute sur l'orientation des parties osseuses enlevées ensuite et préparées à loisir. (l) Voir Comptes rendus. 3i mars 1890, et Bulletin de la Soc. de Biologie, 8 fé- vrier 1890. ( i63 ) Elles se composent, de chaque coté, d'un ischion volumineux, triangulaire, excavéen dehors, légèrement tordu sur lui-même et dont le bord postérieur élargi s'articule par synchondrose avec le dernier os d'une chaîne de deux os soudés, qui se place parallèlement à l'axe de l'ischion lui-même devant l'excavation de sa face ventrale. » Le bassin des cétodontes avait été décrit jusqu'à ce jour comme ne comprenant de chaque côté qu'un seul os. La présence de deux os à droite et à gauche chez le Cachalot, signalée par Wall, demeurait douteuse (Flower, P. Gervais) ou même n'était point acceptée (van Beneden, 1888). Le squelette de l'île de Ré que nous avons recueilli pour le cabinet d'Ana- tomie comparée du Muséum nous présente trois os de chaque côté, comme chez les vraies Baleines, mais avec cette différence que la chaîne des deux os soudés est appuyée sur le bord postérieur de l'ischion et non vers son extrémité antérieure. » Ces rapports de position rendent encore plus incertaine l'homologie de ces deux derniers os, où l'on peut voir indifféremment les rudiments d'un membre, d'un bassin complet, ou même d'os marsupiaux. La phylo- génie absolument inconnue des Cétacés laisse le champ ouvert à toutes les suppositions. » Les deux ischions de notre squelette de l'île de Ré présentent une asymétrie remarquable et qui pourrait faire douter, en toute autre circon- stance, qu'ils proviennent du même animal. On sait, et nous avons insisté ailleurs sur ce point, que les Cétacés, même symétriques, comme les Ba- lsenides, offrent de fréquents exemples de cette dissemblance du sque- lette d'un côté à l'autre. » Nous reportant aux descriptions antérieurement données du bassin osseux du Cachalot, nous relevons quatre formes très différentes, que peut présenter chez cette espèce l'os ischion : » i° Forme qu'on pourrait appeler en houlette. C'est celle que présentent les deux squelettes de mâle et de vieille femelle provenant des Açores et donnés au Muséum par le Conseil municipal de Paris. (Voy. JVom'. Arch. du Muséum, 3G série, t. I, PI. V, fig. 10 et 11.) Donc le sexe n'a ici aucune influence. On peut, semble-t-il, rap- porter à la même variété le bassin de l'animal éclioué dans la baie de Botany, décrit et figuré par Wall. » 20 Forme sigmoïde (Flower). C'est celle du bassin de l'individu de ïasmanie, décrit par l'anatomiste anglais, et de deux autres os pelviens qu'il figure également. Us présentent tous vers le milieu de leur longueur une apophyse saillante. » 3° Forme arquée. Très nette sur l'os pelvien de Cachalot portant dans la collée- ( i64 ) lion huntérienne le n° 2460 el dont le cabinet d'Anatomie comparée possède un mou- lage. Apophyse très saillante vers la moitié de la longueur de l'os. » 4° Forme triangulaire, offerte par notre Cachalot de l'ile de Ré. » Sur un fœtus de Cachalot, long de im,3o, nous trouvons l'ischion cartilagineux servant d'attache à la fois aux muscles du bulbe uréthral et à un muscle ischio-coccvgien. Mais nous trouvons, en plus, couché oblique- ment sur lui ou plutôt sur son bord externe, un nodule cartilagineux plongé dans le tissu lamineux et donnant attache de son côté à quelques courtes fibres musculaires. Ce nodule, dont le grand axe est oblique, occupe donc une situation telle que, si elle avait dû se maintenir chez l'adulte, elle eût constitué une cinquième variété à ajouter aux précédentes. » Depuis longtemps, nous avons à diverses reprises (voy. Ostéologie comparée, introduction) et en en donnant les raisons, insisté sur ce qu'il y a de vain à rechercher dans les organes internes les caractères propres à distinguer ce qu'on appelle l'espèce zoologique. Le but de cette Note est surtout d'appuyer d'un exemple nouveau, et qui nous semble particulière- ment concluant, une opinion peu en faveur jusqu'ici près des zoologistes classificateurs. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les caractères de la faune conchyliologie/ ue terrestre et jlunalde récemment éteinte du Sahara. Note de M. P. Fischer, pré- sentée par M. Albert Gaudry. « La faune conchyliologique de l'extrême sud de nos possessions algé- riennes est complètement inconnue, soit parce qu'elle a été négligée par les explorateurs, soit à cause des conditions climatériques de cette région et de l'absence de cours d'eaux ou de lacs d'une certaine importance. » M. J. Dybowski, qui a exploré en 1890 les environs d'El Goléah et principalement la localité d'Ouellen située à 35km au sud d'El Goléah, a rapporté une collection de Mollusques terrestres et iluviatiles trouvés à l'état subfossile, à la surface de bas-fonds aujourd'hui desséchés. » Ces Mollusques très nombreux en individus appartiennent aux es- pèces suivantes : » Succinea Pfcifferi, Rossmàssler ; S. nov. sp., espèce du groupe du 5. longiscata, Morelet ; Limnœa palustris. Millier; L. truncatula, Millier ; L. nov. sp.: Planorbis Metidjensis, Forbes ; P. Rollandi, Morlet ; Bulinus Brocchii, Ehrenberg ; B. con- tortuSj Michaud ; B. nov. sp.; Melania tuberculata, Millier. ( .65 ) » L'ensemble de cette faune aujourd'hui éteinte dans la vallée d'El Goléah indique qu'au moment où elle s'est déposée il existait alors de vastes étangs ou marécages dans lesquels prospéraient des Mollusques d'eau douce dont la taille rappelle celle des plus beaux spécimens des étangs de l'Europe. Ces étangs sahariens avaient une assez large disper- sion, d'après la liste des localités visitées par M. Dybowski. « On peut donc considère:- comme établi par la Paléontologie ce fait que le Sahara a changé d'aspect depuis la période géologique la plus récente. Il s'est desséché progressivement et a perdu une partie de sa faune lacustre, puisque trois des espèces de Mollusques signalées ci-dessus ne sont pas connues aujourd'bui à l'état vivant. J'ajouterai que l'examen de coquilles recueillies dans les mêmes conditions par le lieutenant L. Say, près de Temacinin à environ ioo lieues au sud-est d'El Goléah, conduit ;'; des conclusions identiques et que j'y ai trouvé à l'état subfossile uneespt de Corbicula (C. Saharica, Fischer), genre caractéristique des rivières et des lacs de l'Egypte et de l'Orient. » L'analyse de la faune conchyliologique subfossile de la vallée d'El Goléah montre ses affinités incontestables avec la faune actuelle do l'Al- gérie et de la Tunisie à peu de distance du littoral. Quelques espèces citées ci-dessus (Succinea Pfei(feri, Limncva palustri^, L. truncatula, Dulinus con- tortus) sont même européennes, et aucune d'elles n'appartient à un type africain proprement dit, c'est-à-dire à cette grande faune étendue depuis le bassin du Niger jusqu'au voisinage du Cap. » Par conséquent, la faune conchyliologique terrestre et fluviatile d'El Goléah à i5o lieues du littoral algérien et celle de Temacinin à 2do lieues du même littoral ne sont qu'une dépendance de la région zoologiqu ■ circaméditerranéenne dont M. E. Blanchard a montré l'autonomie. » Ces résultats, établis d'après l'étude de matériaux eonchyliologïques, n'impliquent nullement une pareille conclusion pour les autres animaux du Sahara. Nous savons aujourd'hui que les divisions de géographie zoolo- gique fixées d'après la présence d'animaux sédentaires comme les Mol- lusques ne concordent pas toujours avec celles qu'on peut proposer en se fondant sur l'existence d'animaux dont l'aptitude au vol (Oiseaux, Insectes), ou la rapidité de la locomotion (Mammifères ruminants et solipèdes) mo- difient singulièrement l'aréa de dispersion. » Il serait extrêmement important, au point de vue de la géographie zoologique, qu'une exploration scientifique pût être dirigée dans les mon- tagnes du Hoggar occupées par les Touaregs. C'est là sans doute que l'on C. R., 1S91, 1" Semestre. (T. CXII, N« 3.) 22 ( i66) trouvera la ligne de partage de la faune circaméditerranéenne et de la faune africaine proprement dite. » M. Dybowski n'a pas recueilli à El Goléah même le Cardium edule Linné, Mollusque d'origine marine, caractéristique des Chotts, des Dayas et des Sebkhas du sud de l'Algérie et de la Tunisie ; mais il en a trouvé des valves près de Hassi-el-Hadjer, à moitié route entre Ouargla et El Goléah. Ces valves sont semblables à celles des Chotts El Djérid, Mel'rir et des environs d'Ouargla que j'ai examinées d'après les communications de Roudaire, de P. Bert et de G. Rolland ; elles sont minces, rostrées et d'assez petite taille. » Le Cardium edule, qui n'existe plus aujourd'hui sur aucun point de l'intérieur de l'Algérie et de la Tunisie, a vécu à une époque relativement peu ancienne dans des étangs où il était associé à des Mollusques d'origine lacustre ou fluviatile (Me/ania, Melanopsis, Planorbis, Bulinus, etc.). Il est parconséquenlcaractéristiquede la période géologique à laquelle C. Mayer a donné le nom d'étage saharien. Son existence sur les points les plus éloignés du Sahara et aux altitudes les plus diverses est due à une acclima- tation accidentelle ; et son extinction provient vraisemblablement du des- sèchement et de l'excès de salure des eaux dans lesquelles il a pullulé. Jamais, en effet, la mer n'a pénétré dans le Sahara depuis la fin de la période crétacée ; jamais elle n'y a laissé une coquille franchement marine. » A El Goléah, M. J. Dybowski a reconnu des affleurements crétacés contenant les fossiles suivants : Neolobites Vibrayeanus d'Orbigny; Strombus aff. inornatus d'Orbigny ; Cerithium aff. Tenouklense Coquand ; Lima aff. Grenieri Coquand ; Janira aff. phaseola d'Orbigny ; Ostrea proboscidea d'Archiac. Il y a là un mélange de formes connues dans divers horizons de la craie supérieure ; mais il est évident que la craie d'El Goléah, qui a été étudiée déjà avec soin par M. G. Rolland, est le prolongement dans le sud du plateau crétacé du Mzab. » ZOOLOGIE. — Sur la blaslogénëse chez les lan'es r/'Astellium spongiforme. Note de M. A. Pizon, présentée par M. Milne-Edwards. « Les larves de Diplosoma Bayneri, observées par Macdonald ('), ren- fermaient deux ascidiozoïdes au moment de leur éclosion, tandis que i,1) Trans. of the Linnean Society, London, i85ç). < '67 ) celles d' A steltium spon gif orme (Giard), ÇDiplosoma spongiforme, v. Drasche) en renfermeraient trois d'après M. Giard, et cinq ou six à peu près com- plètement développés quelques heures après la fixation (' ). » Je me suis demandé si de telles différences existaient réellement entre les diverses espèces de Diplosomiens et j'ai suivi le développement des larves d' Astellium spongiforme pendant un certain nombre de jours à partir de leur éclosion. Il allait sans dire que ces observations de contrôle ne pourraient avoir de valeur qu'autant que je m'adresserais exactement au même Astellium spongiforme qu'a, observé M. Giard. J'ai donc apporté le plus grand soin â mes déterminations; et, preuve indirecte de l'exactitude de celles-ci, les larves que j'ai gardées en observation étaient absolument identiques à celles que M. Giard a représentées Pi. XXVI, t. 1, des Archives de Zoologie expérimentale. » Elles présentaient l'oozoïte primitif avec sa vésicule des sens, le pre- mier blastozoïte et la masse brunâtre que M. Giard désigne par P dans la figure susmentionnée, et qu'il considère comme l'intestin d'un second blastozoïte. •> Mes recherches m'ont conduit aux résultats suivants : » i° Des larves examinées aussitôt après l'éclosion ne présentent rien qui puisse être considéré comme le sac branchial d'un deuxième blas- tozoïte dont I3 serait l'intestin primitif. » 2° Si la masse brune I3 était réellement un intestin rudimentaire, cet intestin devrait se développer peu à peu, en même temps que le blastozoïte auquel il appartient. » Or I3 diminue à mesure que la larve avance en âge; les larves à^res de vingt-quatre heures en présentent encore quelques traces, chez celles de quarante-huit heures il n'existe plus du tout. » 3° Les larves âgées de vingt-quatre heures ne présentent que deux ascidiozoïdes, le premier étant l'oozoïte dont j'ai suivi la disparition de la vésicule des sens et la dégénérescence de la queue; le deuxième constitue le premier blastozoïte. » 4° Les larves âgées de quatre jours ne présentent encore que les deux mêmes ascidiozoïdes placés l'un à côté de l'autre, les ouvertures branchiales diamétralement opposées. » Comme conclusion, la larve d' Astellium spongiforme ne possède que deux ascidiozoïdes au moment de son éclosion et non pas trois. En cela, (') Archives Zoolog. expérimentale, t. I, p. 68o. ( i68 ) elle ne diffère pas de celles du Diplosoma Rayneri (Macdonald) et du Diplosoma Kœhleri (Lahille) ('). » Les tubes ectodermiques qu'aurait chaque ascidiozoïde dans le man- teau commun ne se transforment jamais en nouveaux individus, comme l'a avancé M. Giard, et, par suite, les cinq ou six blastozoïtes presque com- plètement développés qu'il dit avoir observés chez les larves fixées depuis sept ou huit heures, n'existent pas. » 5° L'étude de larves âgées de vingt-huit heures faite au moyen de sé- ries de coupes au ■— a confirmé mes observations précédentes. » De plus, ces coupes m'ont montré chez le premier blastozoïte un di- verticule très court (il ne s'observe que sur cinq coupes successives) formé aux dépens de la membrane péribranchiale et qui part du fond du sac bran- chial, près de la naissance de l'œsophage. Tout près de ce premier diverti- cule s'en trouve un second moins développé et qui n'est guère encore qu'un simple épaississement de la membrane péritonéale : ce sont les deux rudiments du second blastozoïte de la jeune colonie (2). » Z LOGIE. -Sur deux Sporozoaires nouveaux, parasites des muscles des Poissons. Note de M. P. Tiiéloiiax (3), présentée par M. Ranvier. « Pendant mon séjour au laboratoire de Concarneau en 1889 et 1890, mon attention fut attirée par la présence, dans les muscles du Collas scorpw et du Collionymus fyra, de petites taches d'un blanc de lait, de forme allongée, mesurant en moyenne 5mra à 6mm de long sur imnx ou 3mm de lar^e. L'examen microscopique me montra bientôt qu'il s'agissait de deux formes nouvelles de sporozoaires. » Si, en effet, on dilacère une de ces petites tumeurs, on trouve dans le contenu des petits corps ovoïdes très semblables aux spores du parasite de la peau de l'Épinoche signalé par Glugc ; en 1 838 et que l'on rap- porte en général aux Myxosporidies ; " ). J'ai déjà dans un travail précé- dent donné les caractères de ces dernièi (') Comptes rendus, t. Cil; 1886. (:) Ce travail a été fait dans le laboratoire de Malacologie du .Muséum. 1 Travail fait au laboratoire de M. le professeur Balbiani au Collège de Fiance. ( ' ) Comptes rendus de l'Académie royale de Belgique; i838. 1 Balbiani, Leçons sur les Sporozoaires; i884- ) TnÊLOuAN, Contributions à l'étude des Vf '•> iri '.';'■ " (Annales de Micro- graphie; 1890". ( i*9 ) » Sur des coupes du tissu musculaire infecté, on s'aperçoit que les pa- rasites du Coltus et du Callionymm ont leur siège à l'intérieur même des fibres primitives, mais en même temps on constate entre eux des diffé- rences très nettes. » Chez le Cottus, on trouve la fibre primitive augmentée de volume, et comme bourrée de petits kystes sphériques de i5a de diamètre environ. Ces petites sphères, entourées d'une mince enveloppe transparente, sont disposées sans ordre, et interposées aux fibrilles qui s'écartent et se con- tournent pour les loger dans leurs interstices, sans jamais présenter d'altération dans leur structure et sans qu'on cesse d'observer nettement leur striation. » Dans certains de ces kystes, on trouve les corpuscules ovoïdes ou spores dont j'ai parlé : elles mesurent environ 3a de long sur r,5 à 2a de large. Comme dans celles du parasite de l'Epinoche, on trouve à leur grosse extrémité un^ partie réfractaire à l'action des réactifs colorants ; le reste de la spore renferme une petite masse plasmique et un corps qui semble représenter l'élément nucléaire delà spore; il se colore fortement par les réactifs et dans certains cas on peut le décomposer en granules dont le nombre peut s'élever à quatre. » Dans d'autres kystes, évidemment moins avancés dans leur évolution, on observe un amas de petits globules plasmiques qui mesurent 2,5 à 3 a de diamètre; à leur centre se trouvent un ou plusieurs grains colorés re- présentant un noyau. Chacun de ces petits globules est destiné à former une spore. » Dans les fibres envahies par le parasite, j'ai observé entre les fibrilles de petits corps composés d'une petite masse de plasma, dépourvue d'enveloppe, et d'un noyau. Ils présentent en moyenne (\u. dans leur grand diamètre et 2,5 à 3a de largeur. Il faut, je crois, les considérer comme la première phase du développement du parasite. Je n'exprime toutefois cette opinion qu'avec réserve, n'ayant pas observé une série suffi- sante de transitions entre ces éléments et les kystes plus âgés pour être absolument affirmatif. Cependant, j'ai observé de petites masses plasmi- ques renfermant plusieurs noyaux, qui me semblent représenter un stade intermédiaire entre les éléments que je viens de décrire et la phase à glo- bules plasmiques dont j'ai parlé plus haut. » Chez le Callionyme, le siège du parasite est encore la fibre primitive, mais il se présente sous un aspect tout différent. Ici, en effet, on n'a plus une série de petits kystes logés entre les fibrilles, mais une masse parasi- ( i7° ) taire dépourvue d'enveloppe, et dans laquelle j'ai observé des spores mûres et d'autres en voie de développement. » Les spores sont un peu plus petites que dans l'espèce précédente et mesurent 2,5 à3p. sur ip. à i,5. Leurs caractères sont par ailleurs iden- tiques. A côté de ces spores mûres, j'ai trouvé une phase pins jeune sous forme de petits globules, avec un noyau très net, tantôt disposés en très grand nombre les uns contre les autres, tantôt isolés par groupes de quatre à dix ou douze dans une enveloppe commune. » Chez le Collus, la structure des fibrilles reste intacte, comme je l'ai dit. Ici, au contraire, la fibre envahie ne tarde pas à s'altérer, son contenu se fragmente et tombe bientôt en dégénérescence vitreuse. » En 1888, M. Henneguy a signalé un organisme très voisin dans les muscles du Palcemon rectirostris ('). » A ne considérer que leur siège, ces parasites devraient évidemment prendre place dans l'ordre des Sarcosporidies; mais les caractères de leurs spores les en éloignent, et les rapprochent au contraire du parasite signalé par M. Henneguy chez le Gobius a/bus (2) et de celui de l'Epi- noche. » Reprenant l'étude de ce dernier, j'ai été assez heureux pour rencon- trer un kyste en pleine évolution et pouvoir suivre à peu près toutes les phases du développement des spores qui n'avait pas encore été étudié. On observe dans le protoplasma du kyste de petits globules pourvus d'un noyau qui s'entourent d'une mince membrane, se divisent et finissent par former de petites sphères remplies d'éléments arrondis nucléés très nom- breux qui, plus tard, donneront des spores. » On voit que ce mode de développement est très analogue à ce que j'ai observé dans les deux formes que j'ai signalées dans celte Note. » Je propose, pour le parasite de l'Epinoche, la dénomination de Glu- gea microspora (nov. gen., nov. sp.), rappelant le nom du savant belge qui l'a découvert. Autour de cette espèce se groupent le parasite du Palce- mon rectirostris de M. Henneguy et ceux du Cotte et du Callionyme. Ces or- ganismes forment un petit groupe très naturel, rendu intéressant par les affinités multiples qu'il présente avec les Myxosporidies, les Sarcospori- dies et les Microsporidies. (') Henneguy, Sur un parasite des muscles du Palcemon rectirostris (Mémoires du centenaire de la Société pkilomatique, p. i63; 1888). (*) Loc. cit., p. 170. ( i7i ) » Je me propose, d'ailleurs, de consacrer à ces parasites un travail plus étendu, dans lequel un exposé plus complet de mes observations me per- mettra de mieux préciser leurs caractères et de faire ressortir leurs rap- ports avec les autres Sporozoaires. » MINÉRALOGIE. — Sur la présence du nickel natif dans les sables du torrent Elvo près de Biella {Piémont). Note de M. Alfonso Sella, présentée par M. Daubrée. « En examinant les sables aurifères du torrent Elvo, je remarquai, parmi les produits des derniers lavages pratiqués par les pécheurs d'or, quelques rares grains d'éclat métallique, ductiles et fortement magné- tiques. Je ne saurais mieux caractériser leur aspect extérieur qu'en les comparant aux grains ou aux pépites de platine natif. » Ces grains sont solubles dans l'acide nitrique et chlorhydrique dilués (quoique non trop facilement dans ce dernier) et donnent lieu à la formation d'un gaz; dans la solution j'ai constaté seulement la présence de fer et de nickel (avec cobalt). Ils décom- posent une solution de chlorure mercurique en laissant un dépôt de chlorure mercu- reux; ils précipitent l'or des solutions de chlorure aurique, mais je n'ai pu observer la précipitation de cuivre dans une solution de sulfate de cuivre. » M'étant procuré par une recherche extrêmement pénible près d'un décigramme de substance, je passai à une analyse quantitative, exécutée grâce à l'obligeance du directeur, M. Mattirolo, dans le laboratoire du R. Ufficio Geologico délie Minière, à Rome. » Le minéral fut dissous dans l'eau régale; la séparation du fer d'avec le nickel fut obtenue au moyen de précipitations répétées par l'ammoniaque. » osr,i367 de la substance fournirent osr,o520 de Fe203 correspondant à oer,o364 de Fe, et osr,i3o8 de NiO correspondant à osr,io28 de Ni. » L'oxyde de nickel fut redissous dans l'acide chlorhydrique, et dans la solution je pus constater nettement la présence de cobalt, dont la détermination quantitative aurait été certainement possible, si j'avais pu disposer d'une quantité plus grande de matière première. » Le résultat de l'analyse est donc : Nickel contenant du cobalt 70,2 Fer 26 , 6 101,8 » Cette composition se rapproche beaucoup de celle qui correspond à l'ai- ( *72 ) liage Ni3Fe, qui donne le 70,9 pour 100 de Ni et le 24,1 pour 100 de Fe. Il serait cependant prématuré d'assigner sans autres preuves la formule Ni'Fe au minéral; car il y a raison de douter que tous les grains aient la même composition. En effet, en les examinant avec attention, on en voit quelques-uns présenter une couleur blanche d'argent ou jaune, tandis que d'autres tendent au gris d'acier. Lorsque je pourrai disposer d'un matériel suffisant, il sera possible de résoudre la question et même de tenter une séparation, en me servant de l'élégante méthode proposée, dans un cas ana- logue, par M. Stanislas Meunier, qui consiste à chauffer les grains à l'air; ceux-ci prennent alors des couleurs différentes, si leur composition n'est pas la même. » Une détermination approximative de la densité du minéral m'a fourni le chifl're 7,8. Les grains possèdent une force coercitive magnétique très sensible. » Les sables dans lesquels se trouve le minéral ont été recueillis dans le torrent Elvo, entre Salussola, Magnonevolo et Cerrione, près de la grandiose moraine latérale gauche de l'ancien glacier qui descendait de la vallée d'Aoste, et à quelques kilomètres en aval des célèbres plaines de la Bessa, où, selon la tradition, existaient d'anciens lavages d'or déjà men- tionnés par Pline. » Dans la vallée de l'Elvo, il n'existe nulle part des officines métallur- giques, et l'on n'y connaît non plus aucun gîte exploité de pyrrhotine nickélifère qui aurait pu servir à l'extraction du nickel. D'ailleurs on sait que, avant 1878, le nickel employé pour les objets d'industrie contenait de fortes proportions de cuivre, tandis que je n'ai pu constater la présence de ce dernier corps dans le minéral en question. Je crois donc qu'il n'est pas possible d'admettre que les paillettes trouvées soient un produit de l'industrie humaine. » Cela étant établi, quelle est alors l'origine de ces paillettes? L'idée qui se présente d'abord, c'est que le minéral serait d'origine météoritique, ce que paraîtrait confirmer la présence observée dans les mômes sables de ces grains magnétiques de forme sphéroïdale, auxquels on a attribué une origine cosmique ( ' ). » J'ai pensé quelque temps que cette explication était la seule possible; mais, surtout après quelques observations qui m'ont été faites à ce propos par M. Daubrée, j'ai modifié mon opinion à cet égard. » D'abord, il n'est nullement prouvé que ces grains sphéroïdaux magné- tiques soient toujours d'origine cosmique. » D'après la quantité souvent considérable de fer allié avec le platine (') Stanislas Meunier, Météorites, p. 807 et suiv. (Encyclopédie chimique Frémy). ( i?3 ) natif provenant de roches serpentineuses, la présence du fer natif est plus répandue dans les roches terrestres qu'on ne l'admet ordinairement (' ). » La présence du nickel natif dans les sables de l'Elvo n'aurait donc rien d'étonnant; car ces sables sont le produit d'un lavage sur grande échelle exécuté par le torrent sur une quantité énorme de matériaux, ainsi qu'il est démontré par la présence d'or, de magnétite en quantité et d'au- tres minéraux pesants (hématite, rutile, zircone, etc.). » Cette découverte du nickel natif viendrait ainsi se placer à côté de celle du fer natif nickélifère d'Ovifak, pour établir un nouveau rappro- chement entre les roches terrestres et les masses météoritiques, notamment avec les holosidères qui, comme ceux d'Octibbeha et de Sainte-Catherine, ont une teneur très élevée en nickel ('). » GÉOLOGIE. — Sur le bassin houiller du Boulonnais. Note de M. A. Olry. « Dans la région de leurs affleurements, près de Marquise, les terrains primaires du Bas-Boulonnais sont divisés en deux parties bien différentes par la faille de Ferques, dirigée de l'est-sud-ouest à l'ouest-nord-ouest, avec forte inclinaison vers le sud. Au nord et à proximité de cet accident, ils sont régulièrement stratifiés et se développent presque parallèlement à lui; contre la faille même, on a exploité, vers l'ouest, entre Ferques et Leulin- ehen, une bande houillère très étroite. Au sud, au contraire, on observe une allure ondulée : c'est là que se trouvent, à l'est, les exploitations bien connues d'Hardinghen, comprises entre la faille de Ferques et une autre plongeant également vers le midi; le terrain houiller y est recouvert, en totalité ou en partie, au couchant, par le calcaire carbonifère, dont le sépare une troisième faille qui, à sa rencontre avec les puits de la Providence, Renaissance et du Souich, est inclinée en sens inverse des précédentes. » En face des anciens puits de Ferques et de Leulinghen, deux sondages distants de l'jSo"1, et situés l'un à Hidrequent à 4oom, l'autre à Blecque- necques à 6oom au sud de la faille de Ferques. ont atteint le terrain houiller, le premier à 345m, le second à 435m de profondeur, et ont recoupé plu- sieurs veines de houille. On a admis jusqu'à présent qu'ils ont traversé tous deux la faille de Ferques, et qu'ils ont exploré au-dessous d'elle (') Daubrée, Géologie expérimentale, p. 546 et suiv.; 1879. (2) Lawrence Smith, Comptes rendus, t. XCII, p. 843. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 3.) 2J ( '?4 ) le prolongement du gisement dont elle côtoie l'affleurement au sud. Dès lors, l'inclinaison moyenne de la faille entre cet affleurement et les sondages ne serait que de 35° à l\o°, alors qu'elle est notablement plus forte au voisinage du sol ; il faut donc supposer, en outre, que cette faille s'aplatit peu à peu en profondeur, et qu'en même temps la puissance de la bande houillère devient telle que la sonde ait pu s'v enfoncer, sans en sortir, sur io5m de hauteur verticale à Hidrequent et sur 1 1 im à Blecquenecques. » Cette hypothèse nous paraît à rejeter. Si, en effet, on chemine vers l'ouest le long et au sud de la faille de Ferques, on constate que la profon- deur à laquelle on rencontre le terrain houiller d'Hardinghen augmente progressivement. A l'est, dans les anciennes fosses, ce terrain affleure, ou n'est recouvert que par des couches minces de jurassique et de crétacé. Puis on voit apparaître au-dessus de lui le calcaire carbonifère, et il faut déjà descendre à 176™ pour l'atteindre à la fosse de la Providence. La surface de séparation du terrain houiller d'Hardinghen et du calcaire de recouvrement s'enfonce donc à mesure qu'on s'avance vers l'ouest, et il est naturel de penser que c'est elle qui a été atteinte au niveau de 345™ à Hidrequent et au niveau de 435ra à Blecquenecques. » Nous sommes d'avis, en conséquence, que le gisement reconnu à ces deux sondages ne se relie pas à celui de Ferques, qu'il est la continuation de celui d'Hardinghen, et qu'il est situé au midi, c'est-à-dire au-dessus de la faille de Ferques. D'autre part, vers le méridien d'Hénichart, les assises primaires présentent, entre la faille de Ferques et celle du midi, un pli anticlinal qui ramène au jour le calcaire carbonifère constituant le fond du bassin et partage ainsi le terrain houiller en deux zones distinctes. Nous pensons que cette allure se continue lorsqu'on se dirige vers Leulinghen; nous admettons en outre, avec M. Breton, qu'il y a identité entre la faille de refoulement du midi et celle qui, aux fosses de la Providence, Renais- sance et du Souich, sépare le terrain houiller du calcaire de recouvrement, cette dernière n'étant autre chose que la précédente affaissée à proximité et le long de la faille de Ferques, comme conséquence de la formation du pli que dessinent les terrains inférieurs. Nous sommes ainsi conduit à don- ner la coupe verticale schématique ci-contre de la formation houillère entre Ferques et Hidrequent. Nous conservons à la faille de Ferques, en profondeur, l'inclinaison qu'elle a en affleurement, et nous relevons la faille limite contre elle, en conformité de ce qui existe, du côté de l'est, à la fosse Espoir. Les sondages d'Hidrequent et de Blecquenecques ont d'ailleurs traversé des bancs houilîers plongeant au sud. ( '75 ) » Cette coupe cadre avec les résultats du sondage Déferriez qui a trouvé, à i ioom au midi de celui d'Hidrequent, un peu de schistes gris entre deux calcaires. De plus, une voie de fond creusée à la fosse de la Providence, dans la Veine à bouquettes, niveau de 3o7m, est arrivée jusqu'à 900™ envi- ron au sud-est du sondage d'Hidrequent, sans avoir été arrêtée par aucun accident. La continuité des gisements d'Hardinghen et d'Hidrequent- Blecquenecques a été ainsi contrôlée matériellement, d'une façon presque complète, sur un parcours de plus de 6km, et il est permis de croire que le terrain houiller s'étend bien au delà de Blecquenecques, recouvert par une épaisseur de plus en plus forte de calcaire, et peut-être aussi de ter- rain dévonien. Le sondage de Witerthun l'aurait vraisemblablement ren- contré, si on l'avait approfondi jusque vers le niveau de 8oora. SoiuîaSc Sondage d'Hulrequent » Nous devons encore signaler la grande ressemblance qui existe entre la coupe qui précède et une coupe transversale du bassin de Valenciennes. La faille de Ferques joue le rôle du cran de retour d'Anzin, reporté vers le Nord, et il n'y a de différence réelle de l'une à l'autre qu'en ce qui concerne l'affaissement de la faille limite vers le milieu du bassin. » Cette analogie nous porte à croire que le bassin du Boulonnais n'est autre chose que le prolongement de celui du Pas-de-Calais. Cependant, les assises houillères y offrent des caractères spéciaux. En outre, on a exploité, aux fosses des Plaines, sous le grès des plaines, deux veines de charbon à 35 pour 100 de matières volatiles interstratifiées dans le calcaire carbonifère et inconnues dans le Pas-de-Calais. Les sondages dévoniens de Guines et celui de Calais, qui a été arrêté dans un grès calcaire appar- tenant sans doute à l'étage carbonifère, donnent enfin au silurien de Caf- fiers l'apparence d'une crête que l'on peut être tenté d'assimiler à celle du Condros. En ce cas, le bassin du Boulonnais appartiendrait à la grande ( '76) vallée de Dinant, et il faudrait chercher la continuation de celle de Na- mur vers le nord ou le nord-est. La découverte récemment faite au son- dage de Douvres ne peut malheureusement guère éclairer cette question, ni celle de l'extension de la formation houillère du Boulonnais jusqu'en Angleterre, car ce sondage ne nous semble avoir recoupé que des lignites appartenant à la base de l'oolithe, étage bajocien, pareils à ceux qui existent près de la gare de Marquise, et à ceux qui ont été rencontrés vers 3oom au sondage de Boulogne. La solution du problème reste donc indé- cise et appelle de nouvelles recherches. » M. Cii.-V. Zenger adresse une Note intitulée : « La période solaire du a5 novembre, les essaims périodiques du 27 au 29 novembre 1890, et les phénomènes météorologiques en Bohême » ; et une autre Note intitulée : « La périodicité des grandes éruptions volcaniques. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. ERRATA. ( Séance du 1 2 janvier 1891.) Note de M. H. Faye, Sur l'hypothèse du sphéroïde. Page 75, ligne i4, au Heu de Laplace, lisez Newton. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augnstitis, n° 55. [835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. De ne par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est anm i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Gavault St-Lager. / Jourdan. | Ruff. Hecquet-Decobert. l Germain et Grassin. f Lachèseet Dolheau. Jérôme. Jacquard. ; Avrard. Du Uni il'. I Muller (G.)- Renaud. !Lefournier. F. Robert. J. Kobert. V Uzel Caroff. \ Baér. ( Massif. Perrin. ( Henry. ( Marguerie. j Rousseau. ( Ribou-Collay. i Lamarche. Ratel. f Damidot. j Lauverjat. j Crépin. ( Drevet. j Gratier. Robin, j Bourdignon. j Dombre. ; Kopiteau. • Lefebvre. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. ( M™ Texier. Beaud. Georg. Lyon i Mégret. j Palud. 1 Vitte et Pérùssel. Marseille Pessailhan. ( Calas. j Coulet. Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. ( M",c Veloppé. \ Barma. ' yïseonti et C1". /Vîmes Thibaud. Oi'léans Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi - Lan^lni^. [gnol Lcstringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. i Rumèbe. y Gimet. i Privât. I Boisselier. Tours s Pérjcat. ' Suppligeon. i .lard. Le maître. Montpellier Moulins. . . . Nantes Nice. . . . Ntme Oi'léc Poitiers.. fieimes Roche/ Rouen. S'-Èlie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : j Iiobbers. ' Feikema Caarelsen Athènes Beck. [et C". Barcelone Verdaguer. I Asher et G". \ Calvary et C1". Berlin „ . ... , .... i r riedlander et lils. f Mayer et Muller. n ( Sclimid, Franckc e( Amsterdam . Bwcharest. Bologne Zauirhclli et C'". ÎRamlot. Mayolez. Lebègue et C''. ( Haimann. I Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC" ' 'hristiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Lœseher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. j Chcrbuliez. Genève . • Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. i Benda. Lausanne , ^ ' Payot. I Barth. I Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. j Max Rùbe. \ Twietmeyer. \ I >ésoer. I Gnusé. Londres Luxembourg Liège. chez Messieurs : | Dulau. I Nutt. V. Buck. Librairie Gute ) berg. Madrid Gonzalès e liijos. Yravedra. F. Fé. ,,.. i Dumolard frères M dan „ ,. ( Hcepli. Moscou Gautier. i' Furcheim. Naples Marghieri di Gin ( Pellerano. . Christern. New-York ■ Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. flio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. j Loescheret Ci(. Rotterdam Kramers et lils. Stock holm Samson et Walli i Zinserling. à'-Petersbourg.. j W(i|(r / Bocca frères. Brero. Clausen. [ RosenbergetSell Varsovie Gebetliner et Wc Vérone.... ,. Drucker. Frick. Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. Turin. Vienne . IS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; iS >:>. Prix 15 fr. i i" Janvier i85t à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. ( i*r Janvier 1866 à i\ Décembre 1880.) Volume in-i"; [889; Prix 15 fr. ■ÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. lémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEsel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent] r M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matièi M. Claude Bernard. Volume in-.'|°, avec 32 planches ; iS56 15 Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vax Lîeneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSâo par l'Académie des Scieni cours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sé( l, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nati rts qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-'(", avec 27 planches; 1861... 15 ie Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 19 janvier 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. Berthelot et G. André. — Sur le dosage des matières minérales contenues dans la terre végétale et sur leur rôle en Agricul- ture 117 MM. Berthelot et G. André. — Sur la pré- sence et sur le rôle du soufre dans les vé- gétaux 122 M. Daubrée. — Expériences sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz i'i hautes températures, doués de très fortes pressions et animés de mouvements très rapides ia5 Pages- M. Ad. Ciiatin. — Contribution à l'histoire botanique de la Truffe. Deuxième Note: Ti fdi 11 Truffes d'Afrique (et d'Arabie), gi '.res ' rfezia et Tirmania M. in. i" Unix. — Description et emploi des liuca' ptus M. A. Iialler. — Influence des dissolvants sur le pouvoir rotatoire des camphols et des isocamphols. Étude des bornylates de ch I ora 1 MM. ft. Lei'ine el Barrai.. — - Sur la destruc- tion du sucre dans le sang in vitro NOMINATIONS de feu M. l'eligot. M. Chambrelent est élu Membre delà Sec- lion d'Économie rurale, en remplacement MÉMOIRES LUS. M. le D* II. Arnaud. — Mémoire sur la constitution des albuminoïdes. . . MÉMOIRES PRÉSENTÉS. i.36 (43 146 ■48 '48 La Commission du prix Dusgate fait con- naître que les deux Mémoires récompensés dans la séance du 29 décembre 1890, et portant pour devises, l'un « Fac, non spera », l'autre « l'Égalité devant la mort», ont pour auteurs, le premier M. le D'Henri Arnaud (de Saint-Gilles), et le second M. le Dr À/aze (du Havre ) M. Foveau de Courmelles adresse une Note de Physiologie intitulée « Nouvelles ac- tions mécaniques des courants électriques : actions de transport > CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire pertétuel signale, prami les pièces imprimées de la Correspondance, les « Œuvres de Fermât, publiées par MM. Paul Tanhery et Charles Henry; 1. I", Œuvres mathématiques diverses; Observations sur Diophante > i5i M. A. Mai.ler, nommé Correspondant pour la Section de Chimie, adresse ses remer- ciements à l'Académie id2 M. Gomont, M. P. Hahiot, M. P. DE Lafitte adressent des remerciements pour les dis- tinctions accordées à leurs travaux 1J2 M. Edm. Lescareault. — Observation d'une étoile d'un éclat comparable à celui de Ré- gulus et située dans la même constella- tion I 02 M. P. Tacciiini. — Résumé des observations solaires faites à l'Observatoire royal du Collège romain pendant le second semes- tre de 1S90 iô3 M. Km. Marchand. — Observations des ta- ches solaires, faites en 1X90 à l'équatorial Brunner (o"°,iS) de l'observatoire de Lyon. i5'| M. G. Sire. — .Nouvel appareil gyratoire, le gyroscope alternatif i5j M. E. Mercadier. — Sur la reproduction téléphonique de la parole i5b' Errvta M. Scheurer-Kestner. — Recherches sur l'huile pour rouge M. H. Stiu.ino. — Sur la production expé- rimentale de l'exophthalmie MM. G. Pouchet et H. Beaureoat.d. — De la variation du bassin chez le Cachalot.. M. P. Fischer. — Sur les caractères de la faune eonchyliologique terrestre etfluvia- tile récemment éteinte du Sahara M. A. Pizon. — Sur la blastogénèse chez, les larves A'Astellium spongiforme M. P. Thelohan. — Sur deux sporozoaires nouveaux, parasites des muscles des Pois- sons M. Al. Sklla. — Sur la présence du nickel natif dans les sables du torrent Elvo, près de Biella (Piémont) M. A. Olry. — Sur le bassin houiller du Boulonnais M. Cu.-V. Zenuer adresse une Note intitu- lée : «La période solaire du 25 novembre, les essaims périodiques du 27 au 29 no- vembre 1S90, et les phénomènes météoro- logiques en Bohême », et une autre Note intitulée : « La périodicité des grandes éruptions volcaniques » i5i ijs i(io 162 i6^ 166 r68 171 173 176 176 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-YTLLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1891 PREMIER SEMESTRE. Jow COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. EES SECRÉTAIRES PERPETUEES. TOME CXII. N° 4(26 Janvier 1891) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raj ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autar que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pij blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac; demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ri sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance olf cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports € les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. 1 Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprl l'impression de chaque volume. . Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivanti COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 26 JANVIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Pendule isochrone; par M. Phillips ( ' « On sait que le pendule n'est pas isochrone et que ses oscillations sont d'autant plus lentes que leur amplitude est plus grande. Ce défaut est sans inconvénient quand le moteur de l'instrument d'horlogerie est un poids, parce que, alors, l'amplitude des oscillations ne varie sensihlement pas. Il n'en est plus de même quand le moteur est un ressort ou quand le pen- dule doit osciller libre. Aussi, depuis l'application faite par Iluvgens du pendule aux horloges, de nombreuses mais vaines tentatives ont-elles été faites pour corriger ce défaut. La disposition que j'ai l'honneur de faire (') Cette Note est extraite d'un Mémoire plus étendu, qui sera publié prochai- nement. C. R., 1891, 1» Semestre. (T. CXII, N° 4.) '±\ ( i7» ) connaître à l'Académie, et à laquelle j'ai été conduit après de longues recherches, réalise l'isochronisme du pendule. » La disposition dont il s'agit est indiquée par la figure ci-dessous. » OG est à un instant quelconque l'axe de figure du pendule dont le centre de gravité est G et dont l'axe de rotation est projeté en O. » DBE est un petit ressort que l'on peut supposer formé d'une lame prismatique rectangulaire en acier, encastrée en D où sa tangente est ho- rizontale et perpendiculaire à l'axe O. Son extrémité E est libre et dépasse un peu la verticale OV. Il est relié au pendule par une bielle AB, de petite section et de très faible masse, articulée, d'une part en A avec le pendule et d'autre part en B avec le point du ressort qui est sur la verticale OV dans la position d'équilibre, et qui est alors en C sur OV, de sorte que OC = OA -h AB. D'ailleurs OA = AB et le triangle OAB est isoscèle. » Le mécanisme est disposé de manière que l'on puisse faire varier, comme moyen de réglage de l'isochronisme, la longueur utile du ressort, c'est-à-dire celle comprise entre le point d'encastrement D et le point B. On peut aussi faire varier l'armure du ressort, c'est-à-dire sa tension dans la position d'équilibre. » Je passe à la théorie de l'appareil, pour laquelle je supposerai que l'on puisse négliger le poids et les forces d'inertie de la bielle AB ('). )> Soient P le poids du pendule seul;

^(/. + R«ï)r » Cette formule fait connaître la valeur minimum de L après qu'on a e L " déterminé le rapport M. Wolf, en déposant ce Mémoire sur le Bureau de l'Académie, ajoute : « Le Mémoire que Mme Phillips a bien voulu me charger de présenter à l'Académie est le dernier travail de notre regretté Confrère, qui l'a laissé entièrement rédigé et prêt pour l'impression. Les expériences auxquelles à donné lieu la vérification du principe théorique de l'appareil ont été faites à l'Observatoire, sur une pendule installée dans mon cabinet et par ( 18a ) les soins de M. Rozé d'abord, puis de mon assistant, M. Guénaire. C'est à cette circonstance que je dois l'honneur d'en entretenir aujourd'hui l'Académie. » L'extrait qui précède avait été préparé par M. Phillips lui-même pour nos Comptes rendus. Je crois devoir v ajouter seulement deux des séries d'expériences sur la marche de la pendule avec et sans l'appareil d'isochronisme. Expériences sur la pendule sans ressort ni bielle. Marches Température. Dates. diurnes. Moyennes. Expériences aux grands arcs 2°. o s 6,5 i3-i4 janvier 1887 — 47 ,44 ) 6 i4-i5 » — 46,74 / — 4(ib>97 6 1 5- 1 7 « — 46,73 ) Expériences aux petits arcs 1 ". 6 17-18 février 1887 — 4>,48 6 18-19 » — 4 1,58 0,5 '9-20 » —43,48 \ — 4is,65 7 20-22 » — 4oji8 7 22-24 » — 4>>55 Retour aux grands arcs. 7 24-2,5 février 1887 — 47,39 6,5 25-26 » -47,86 , 7 36-27 » -47-77 ( ~47S'67 7,5 27-28 » —47,68 ) Expériences faites avec le ressort de omm,5o d'épaisseur, om,oo5 de largeur et om,io85 de longueur utile. Température sensiblement constante. Marches Dates. diurnes. Moyennes. Expériences aux petits arcs. 26-28 juin 1886 — 338,3i I 28-29 » — 33,6o > — 33s,36 2g-3o » — 33,17 ) C "83 ) Dates. Marches diurnes. Expériences aux grands arcs. i-3 juill. 1886. 3-5 5-6 » 6-7 » 7-8 » 8-9 9-10 » 1 o- 1 6 » 16-17 » 1 7-20 » -33,70 -33,57 34,36 — 33, 7S -33,64 — 33 ,53 — 33,07 —32,8a — 33, o3 —82,90 Moyennes. — 33%38 20-21 j mil. 21-22 » 22-23 » Retour aux petits arcs. r886 —33,n — 33, 21 -33,i8 Moyenne des marches aux petits arcs. . Moyenne des marches aux grands arcs » L'isochronisme est à peu près parfait. » -33%. 7 — 33s,26 -33%38 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — ■ Sur la représentation approchée des fonctions. Note de M. Emile Picard. « Dans un Mémoire récent ('), M. Weierstrass s'est occupé de la re- présentation approchée d'une fonction continue arbitraire d'une variable réelle. En suivant une tout autre voie que l'illustre géomètre, on peut re- trouver d'une manière très élémentaire quelques-uns de ses principaux résultats; c'est ce que je me propose d'indiquer dans cet Article. » i. Nous partirons de l'intégrale célèbre de Poisson I - f ~ ir cos('i — o) -p/0r)4- (') Le Mémoire de M. Weierstrass a été traduit dans le Journal de M. Camille Jordan, en 1886. ( i84 ) I est une fonction de ret de o, et on sait que, pourr< i, on a le dévelop- pement 1= ^ + r(a> cos? "+" *< sm) soit continue, avec la période 2w, et soit g le maximum de ses valeurs absolues. En raisonnant comme le fait M. Schwarz dans son Mémoire sur l'intégrale de Poisson, on établit immé- diatement que, étant donné à l'avance un nombre e fixe, mais aussi petit qu'on veut, on peut trouver un angle suffisamment petit S, tel que |i-A?)|<«+ f -r8> et cela quel que soit r. On peut choisir r suffisamment voisin de un, pour que 0-('-/-2) /'(i — cosô) Soitr,. On démontrera d'abord que toute fonction y(0, ^), continue sur toute la sphère de rayon un, est représentable par une suite /imitée de fonctions Y„ de Laplace, avec une approximation au moins égale à z, et de là on conclura que toute fonction continue des deux variables réelles x et y dans un certain domaine peut être représentée par un polynôme P (x, y), avec une approximation au moins égale à une quantité d'ailleurs quel- conque e. » Il en résultera encore que la fonctionna?, y) peut être développée en une série absolument et uniformément convergente fa(x,y) -+-/, (x,y) + . . .+/»(ar,^) -K . • , les /étant des polynômes en x et en y. » OPTIQUE. — Sur une expérience récente, déterminant la direction de la vibration dans la lumière polarisée. Note de M. A. Coitxu. « Le problème de la direction des vibrations de la lumière polarisée manquait, jusqu'à ces derniers temps, d'une solution expérimentale di- recte. Fresnel, il est vrai, avait apporté tant de considérations décisives tirées des lois de la réflexion ou de la double réfraction de la lumière en faveur de la normalité de la vibration au plan de polarisation, qu'aucun doute à ce sujet ne subsistait dans l'esprit de la plupart des physiciens. Toutefois l'obtention d'une preuve expérimentale directe était désirable : l'Académie lavait mise plusieurs fois au concours, mais aucune réponse n'avait apporté la solution définitive de la question. » L'Académie apprendra sans doute avec intérêt que cette démonstra- ( i»7 ) tion vient d'être faite et qu'elle a été obtenue précisément clans la voie que la Commission du prix Bordin pour 1867 avait honorée d'une récom- pense presque égale à la valeur du prix. L'auteur du Mémoire couronné, M. W. Zenker, de Berlin ('), avait proposé une méthode que le rappor- teur de la Commission, M. Fizeau, résumait ainsi : « .... Si l'on suppose que l'on fasse interférer deux rayons qui se rencontrent sous un angle de go° en les polarisant l'un et l'autre de la même manière, soit parallèle- ment au plan formé par les deux rayons qui se croisent, soit normalement à ce plan, on peut prévoir que les effets d'interférence seront influencés d'une manière décisive par la direction réelle des vibrations dans les rayons polarisés. » .... Vos Commissaires ont été unanimes à reconnaîlre le mérite distingué du Mémoire n° 1, . . ..; ils n'auraient pas hésité à donner le prix à ce travail, s'il n'était résulté de la discussion à laquelle ils se sont livrés qu'il subsiste encore quelque in- certitude sur l'efficacité des moyens très habilement combinés par l'auteur pour as- surer le succès de son expérience. » » Il manquait en effet un moyen expérimental efficace pour mettre en évidence l'influence mutuelle des rayons polarisés se coupant à angle droit, les franges d'interférence devant être fort difficiles à séparer à cause de leur extrême finesse. Parmi les moyens suggérés par l'auteur figurait l'emploi de la Photographie; mais aucune suite ne fut donnée à ce projet d'expérience qui, finalement, parait être tombé dans l'oubli. Le problème expérimental semblait donc insoluble dans cette voie, lorsque récemment (2) M. O. Wiener, à Strasbourg, sans avoir connais- sance des recherches de M. Zenker, le reprit sous une forme légèrement modifiée qui lui permit d'en obtenir la solution. Une comparaison avec les phénomènes acoustiques permettra de montrer le point essentiel de la nouvelle méthode. » On sait que les mouvements vibratoires d'une oncle permanente, ré- fléchis normalement (sur le fond d'un tuyau sonore, par exemple), se composent avec ceux de l'onde directe, en donnant naissance aux nœuds où les déplacements s'annulent et aux ventres où ils se doublent. » On montre dans les cours cette composition des déplacements à l'aide d'une membrane exploratrice, tendue sur un petit cadre, qu'on introduit avec un fil dans le tuyau sonore. La membrane signale l'état vibratoire de (') Comptes rendus, t. LXVI, p. 982 et ia55; t. LXVII, p. 11 5. (2) Otto Wiener, Stehende LichUvcllen und die Schwingungsrichtung polari- sirten Lichtes (Wiedemann's Annalen, Band XL, p. 2o3 ; 1890). ( i»8 ) la tranche mobile où elle se trouve par un grincement caractéristique, maximum aux ventres, nul aux nœuds. » M. Wiener reproduit d'abord cette expérience avec les ondes lumi- neuses photogéniques, en remplaçant la membrane par une pellicule pho- tographique extrêmement mince, assez transparente pour laisser un libre passage aux deux ondes se croisant à sa surface et néanmoins assez sen- sible pour être impressionnée par les vibrations d'amplitude maximum. Avec la lumière, les plans des nœuds et des ventres successifs sont séparés par un intervalle extrêmement petit (un quart de longueur d'onde, soit environ {0'ouo de millimètre); mais, en réglant l'inclinaison de la pelli- cule exploratrice, on arrive à couper très obliquement ces plans, de manière à écarter beaucoup la distance de leurs traces ; les vibrations lumineuses photogéniques donnent une impression sur les lignes où leurs amplitudes s'ajoutent et n'altèrent pas la couche sensible sur les lignes nodales où les amplitudes s'annulent : de là l'apparition de véritables franges lorsqu'on développe la pellicule comme un cliché photogra- phique. » M. "Wiener applique alors cette pellicule exploratrice à l'étude des mouvements vibratoires résultants, existant au voisinage d'une surface sur laquelle un large faisceau polarisé se réfléchit sous l'incidence de 45°. Les ondes incidente et réfléchie se coupent sous un angle droit comme dans le projet deM. Zenker; les vibrations ne peuvent donc ajouter ou retrancher leurs amplitudes que si leurs directions sont parallèles, ce qui n'aura lieu que dans le cas où les vibrations sont normales au plan d'incidence. » L'expérience est très concluante parce qu'elle offre simultanément et dans des conditions identiques les deux cas entre lesquels il faut tran- cher : le faisceau incident traverse un rhomboïde de spath d'Islande qui donne côte à côte deux faisceaux, l'un polarisé dans le plan d'incidence, l'autre dans le plan perpendiculaire : la pellicule offre alors deux plages contiguës, l'une impressionnée d'une manière uniforme, c'est-à-dire sans trace d'action mutuelle, l'autre sillonnée de franges; c'est celle qui cor- respond à la polarisation dans le plan d'incidence : les vibrations y sont donc normales à ce plan. » Les vibrations de la lumière polarisée sont donc normales au plan de polarisation. » Cette belle expérience, complément longtemps désiré de celle de Fresnel et Arago, mérite de faire époque dans l'histoire de l'Optique : elle renverse définitivement les théories qui placent la vibration dans le plan de ( i89 ) polarisation de la lumière, comme celle de Mac-Cullagh etNeumann; par contre, elle confirme d'une manière éclatante les idées de Fresnel et de ses disciples, notamment dans toutes les conséquences relatives à la double réfraction, à l'aberration, à la constitution de l'éther dans les milieux iso- tropes ou cristallisés. » Elle précise par un fait palpable le caractère dynamique de la vibra- tion lumineuse, qui commençait à passer, dans l'esprit de certains géomè- tres, pour une conception abstraite, pour une entité symbolique indiffé- remment réductible à des équivalences cinématiques très diverses. » En présence de ce fait, où l'expérimentateur dirige à son gré l'action mécanique de la vibration lumineuse comme celle de la vibration sonore, on ne peut plus affirmer que la vibration optique soit une simple abstrac- tion géométrique et que nos connaissances sur sa nature se réduisent à dire que c'est un vecteur. » On conçoit qu'il puisse rester d'autres interprétations de l'oscillation lumineuse, mais le champ des équivalences acceptables se trouve mainte- nant singulièrement réduit. » J'ai pensé que l'Académie verrait avec satisfaction la solution défini- tive d'un problème sur lequel elle a, à diverses reprises, appelé l'attention des expérimentateurs, et qui complète d'une manière si heureuse le cycle des expériences fondamentales de l'Optique moderne. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Faits pour servir à l'histoire des principes azotés renfermés dans la terre végétale; par MM. Berthelot et G. Axdré. « Dans une étude précédente ('), nous avons étudié d'une manière gé- nérale la formation de l'ammoniaque par la terre végétale ordinaire, c'est- à-dire ne renfermant ni terreau, ni matière qui lui soit assimilable : une terre semblable ne contient à dose sensible ni ammoniaque libre, ni sels ammoniacaux; mais on y rencontre surtout des principes amidés, dont la décomposition lente par les acides ou les alcalis étendus, froids et surtout bouillants, et même par l'eau pure dès la température ordinaire, est l'ori- gine principale de l'ammoniaque trouvée dans les analyses. » Celte même décomposition lente par l'eau et par les carbonates alca- ') Annales de Chimie et de Pliysii/ue, 6e série, t. IX, p. 289; 1887. ( J9o ) lins et terreux engendre pareillement de l'ammoniaque, que les terres vé- gétales émettent à froid, et qui se répand dans l'atmosphère ambiante. » Les principes amidés qui se décomposent ainsi appartiennent : soit à la classe des amid.es proprement dits, dérivés de l'union des acides avec l'ammoniaque, et qui régénèrent cette dernière assez facilement, quoique avec des vitesses inégales, sous l'influence des acides et des alcalis ; soit à la classe des alcalamides, dérivés de l'union des bases azotées volatiles avec les acides, lesquels se comportent à peu près comme les amides et four- nissent des composés azotés volatils; soit enfin à la classe des alcalamides dérivés de l'union des bases azotées fixes, ou corps congénères, avec les acides, lesquels se dédoublent en fournissant des produits azotés non vo- latils. » Parmi ces alcalamides, les uns sont solubles dans l'eau, les autres in- solubles et le dédoublement de ces derniers, par les acides ou par les alca- lis, peut fournir soit des dérivés solubles, salins ou acides, soit des dérivés insolubles dans l'eau. » Ces distinctions multiples s'appliquent, comme nous allons le montrer, aux composés azotés de la terre végétale; elles sont indispensables pour en débrouiller l'analyse immédiate et la constitution; on ne saurait dou- ter d'ailleurs qu'elles ne jouent un rôle essentiel dans les conditions qui président à l'absorption par les plantes des matières hydrocarbonées et azotées du sol et à la nutrition végétale. » Voici quelques-uns des résultats de nos observations. La terre végé- tale qui en a été le sujet était une terre argileuse. » ikg de cette terre, séchée à i io° contenait : Carbone organique i9sr>io Azote is',669 » Le rapport pondéral du carbone à l'azote est ii,6;i, c'est-à-dire près du quart du rapport 3, i \ i qui caractérise les principes albuminoïdes. Si donc l'azote concourait à former des composés analogues dans la terre, celle-ci pourrait être regardée comme contenant i partie de principes al- buminoïdes, associée avec 3 parties de principes humiques ou autres, dé- rivés spécialement des hydrates de carbone. Cette assimilation, quoique imparfaite, fournit une première vue sur la constitution de la matière organique qui constituait la terre soumise à notre examen; les recherches ( '9' ) qui suivent, comparées avec les belles recherches de M. Schûtzenberger sur les composés protéiques, permettront peut-être d'aller plus loin. » Pour jeter quelque lumière sur la nature des principes azotés que cette terre renferme, nous lui avons fait subir les épreuves suivantes : traitement par les acides; traitement par les alcalis; les uns et les autres étant pris à différents degrés de concentration, de température, et em- ployés pendant des temps différents. » On a examiné dans charpie cas l'azote dégagé sous forme d'ammo- niaque (ou d'alcali volatil analogue); l'azote renfermé dans les composés fixes solubles dans l'eau, obtenus avant et après neutralisation; l'azote renfermé dans les composés insolubles, obtenus avant et après neutrali- sation; enfin on a dosé, dans un certain nombre de cas, le carbone contenu dans chacun de ces groupes. » La discussion détaillée de ces essais devant trouver place dans le Mé- moire développé, nous nous bornerons à les résumer ici. I. — Traitements alcalins. » 1. A froid, avec une solution concentrée de potasse. — 17,4 centièmes d'azote ont été éliminés sous forme d'ammoniaque, dont un quart pendant les trois premiers jours, un huitième pendant les trois jours suivants; puis l'action, devenue beaucoup plus faible, s'est poursuivie pendant les qua- rante jours suivants, à peu près proportionnellement au temps : conformé- ment à la loi élémentaire énoncée il y a vingt-six ans par l'un de nous pour les réactions simples exercées dans un système homogène, pendant une période assez courte pour que le poids absolu de la matière non transfor- mée demeure presque constant : condition où la marche du phénomène est représentée sensiblement par son équation différentielle. » Il semble, d'après ces observations, que les principes amidés de la terre, décomposables par la potasse, appartiennent à deux groupes dis- tincts, qui se détruisent avec des vitesses très inégales. » 2. A chaud, avec une solution étendue de potasse. — La terre était chauffée au bain-marie, dans un courant d'hydrogène qui entraînait l'am- moniaque et évitait l'oxydation. En six heures, il s'est formé une dose d'azote ammoniacal renfermant, sur 100 parties, 11,2 de l'azote total; aucun composé azoté, appartenant à la classe des composés neutres, ou incapables de neutraliser les acides, n'est volatilisé en même temps : nous l'avons spécialement vérifié. ( !92 ) Centièmes. L'azote dans la portion demeurée insoluble dans la potasse s'élevait à. 12, S L'azote dosé dans la partie dissoute par la potasse 74 , 1 » L'action de la potasse d'ailleurs n'était pas épuisée. » 3. Même expérience, prolongée pendant i3 heures. Centièmes. Azote éliminé sous forme d'ammoniaque 16,0 Azote dans la partie insoluble dans la potasse 10,0 Azote dans la partie insoluble (sels de potasse) 74 ,0 » On a partagé en deux la matière insoluble dans la potasse; une por- tion, ayant été traitée de nouveau de la même manière pendant i3 heures, a fourni : Azote. Une fraction insoluble dans la potasse, renfermant 6,4 La fraction soluble et les matières volatiles contenaient donc 3,6 10,0 cent. » Ce résultat met en évidence le lent et progressif dédoublement des alcalamides, opéré sous l'influence de l'alcali. » Une autre portion de la matière, originellement insoluble dans la po- tasse, a été traitée par l'acide chlorhydrique étendu au bain-marie, pendant t3 heures; ce qui a fourni : Azote. Une fraction insoluble, renfermant 4>5 La fraction soluble des matières volatiles 5,5 10,0 cent. » Les composés azotés insolubles de la terre sont donc dédoublés par les acides étendus, aussi bien que par les alcalis, et même plus rapidement. Ce qui montre combien il serait peu exact de croire la réaction des acides étendus plus propre que celle des alcalis, pour déceler ou doser l'ammo- niaque préexistante dans une terre végétale : nous avons déjà insisté sur ce point (' ). » 4. En poussant plus loin l'action des alcalis étendus sur la terre vé- gétale, on augmente la proportion des principes azotés insolubles dans la potasse. (') Ann. de Cliim. et de Pays., 6e série, t. XI, p. 370. ( "j3 ) » C'est ce que paraît indiquer l'expérience suivante : Centièmes. Azote ammoniacal 21 ,8 Azote de la partie insoluble dans la potasse i4,3 Azote des acides bruns insolubles, précipités de leur solution potassique 1 7 , 5 Azote des acides et autres principes demeurés solubles dans l'eau acidulée 44 , 3 97^8 » Ainsi le dégagement de l'ammoniaque augmentant sans cesse et étant porté de iG à 21,8 centièmes, l'azote des composés insolubles dans la po- tasse s'est accru de 10 à i\ centièmes; tandis que celui des composés so- lubles dans la potasse d'abord, puis dans l'eau acidulée, aurait baissé de 52,4 à 44,3. » Plusieurs réactions se poursuivent donc simultanément, lorsque la potasse est mise en présence des principes azotés de la terre végétale. Certains de ces principes y deviennent d'abord solubles; mais ils perdent peu à peu une partie de leur azote sous forme d'ammoniaque ou d'alca- lamides solubles, et ils sont ramenés parla de nouveau à l'état de principes insolubles, toujours azotés. » Ces derniers ne sont pas non plus absolument stables; mais, plus lentement décomposables que les premiers, ils reproduisent des composés azotés solubles, de seconde formation en quelque sorte. » Poussons plus loin notre étude, en déterminant le rapport du carbone à l'azote, dans les composés azotés divers formés sous l'influence des alcalis aux dépens de la terre végétale. » Dans son état initial, cette terre renfermait sur ike sec : Carbone organique >9>3o Azote 1 ,669 Rapport en poids 11, G: 1 ou 8,62 centièmes. C'est sensiblement le rapport brut, en équivalents, G' : Az. » Dans l'expérience n" 3, la partie insoluble dans les alcalis contenait : En centièmes Poids du absolu. carbone total. D'après l'analyse élémentaire C = o,653 35, 02 La partie soluble, mais précipitable par l'acide sulfurique C --= o, 20-5 1 1 , i3 La partie soluble non précipitable C =. 0,9859 52,88 1^,846/, 99, o3 Perte. 0,97 C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N" 4.) 26 ( i94 ) Expérience n° k (poussée plus loin) Rapports de l'azote à ioo parties de carbone. Carbone de la partie insoluble dans la potasse 3i ,2 4>o Carbone des acides bruns, précipités par HC1 étendu. . . 27, 1 5,6 Carbone des principes demeurés dissous 4o.o 9,7 Perte 1,7 » Principes organiques de la terre initiale 8,6 » Ces nombres et ces rapports varient évidemment avec les conditions des essais. Mais ils suffisent pour montrer que les composés insolubles les plus pauvres en azote sont aussi les plus condensés, comme poids mo- léculaire; ce qui s'accorde avec tous les faits connus. » Les dédoublements opérés, soit par les alcalis, soit par les acides, tendent en général à abaisser le poids moléculaire des produits résultants : ceci fait entrevoir suivant quels mécanismes doit être effectuée l'absorp- tion des matières bumiques et azotées du sol par les végétaux. » En effet, d'après les données précédentes, l'influence prolongée des alcalis a rendu solubles, au bout de 26 heures au bain-marie, les 93,6 cen- tièmes de l'azote organique, contenu à l'origine dans la terre végétale. Sous les influences successives des alcalis et des acides, on est parvenu à un chiffre voisin: o,5,5. Dans un ordre inverse, c'est-à-dire en commençant par l'acide chlorhydrique étendu, celui-ci a rend u soluble, au bout de 1 3 heures au bain-marie, les 71 centièmes de l'azote (i5 centièmes ayant formé de l'ammoniaque) et le traitement consécutif par la potasse étendue, joint au précédent, en a rendu définitivement solubles les 91 centièmes. » Ces essais montrent comment l'azote insoluble contenu dans les com- posés humiques peut être graduellement rendu soluble et assimilable. Les actions des végétaux ne sont assurément pas identiques à celles qu'exer- cent les acides et les alcalis, dans nos expériences. Cependant les unes et les autres offrent certains termes de comparaison, au point de vue des mé- canismes chimiques mis en jeu par les carbonates terreux et par l'acide carbonique, ainsi que par les acides mêmes formés dans les végétaux; les actions naturelles compensant par leur durée les effets plus énergiques exercés dans un temps plus court par les acides et par les alcalis miné- raux. » !().) ; CHIMIE VÉGÉTALE. — Nouvelles observations sur les composés azotes volatils émis par la terre végétale; par M. Berthelot. « J'ai fait, dans le cours de l'année 1890, quelques observations nou- velles sur l'émission par la terre de composés azotés volatils, que j'avais signalés pendant ma précédente campagne d'expériences (') : le sujet est assez intéressant, au point de vue phvsiologique et agricole, pour qu'il m'ait paru utile de faire connaître ces observations. » Les essais présents ont été réalisés avec des sables argileux ou des ar- giles pauvres en azote, mais amenés à peu près à la limite de saturation de la matière organique qu'ils renferment par cet élément. Ils étaient disposés dans des pots de porcelaine, renfermant il24 — 7,686 59.29.52,3 — 0,722 1.17.53,4 12.38.17,57 — 7,687 59.10.18,7 — 0,721 1.36.40,9 12.33.45,72 —1,687 58.39-48,3 —0,679 1.46.17,4 12.32. 10, 5i -7,68o 58.29.37,3 —o,658 4 5 G. Rayet. L. Picart. 6 G. Rayet. 7 8 G. Rayet. G. Rayet. Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction moyenne. au jour. moyenne au jour. h m s 3.2.4.33, 1 1 +3,S67 55°. 4 1'.45 4 -i5",8o 2. l4.37,52 -i- 3,oo " 59.49.48 2 --20,68 I .56.35,62 —0,70 61 .20. 19 '. - 3,44 Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1890,0 et 1891,0. Etoiles. Catalogue. 1.. . Weisse,. H. III, n° 457 2... I (Weisse,. H. II, n° 291-292. — Paris, n° 2900) 3.. . Weisse2. H. I, n° i3o2 4.. . A(Weisse,.H.XII,n°833. — Armaglu, n° 1 48 1 . — Leide, zones 43 et 44) 12.42.30,96 5. . . { (Lalande 23-9. — Paris. — Leide, zone i83) 12.40. 7,36 6.. . |(Weisse,. H. XII, n°8oi. — Leide,, zone 191) l2.4o. 11 ,01 7... Weisse,. H. XII, n" 762 12.38. 2,12 8 . . |( Weisse2. H. XII, n» 686. — Leide, zones 291 et 4o8) 12.34.16,66 — 0,62 59.52.23,2 -+- 6,97 — o,52 59.37.39,6 -+- 7,32 —o,45 59.12.2.3,4 -+- 7,74 — o,32 58.35.38,0 +■ 8,28 0,26 58.35. 8,32 » Les observations de la comète Brooks, faites à 70 ou 8° au-dessous de zéro, ont été pénibles. » ( 2°7 ) ASTRONOMIE. — Sur l'équation personnelle dans les observations de passages. Note de M. F. Gonxessiat, présentée par M. Lœwy. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie quelques-uns des résul- tats que m'a fournis, à l'Observatoire de Lyon, l'étude de mon équation personnelle dans les observations de passages. Celte étude a été faite à l'aide d'un appareil analogue à celui qui est en usage à l'Observatoire de Grcenwich, mais complété de façon à donner des vitesses au moins dix fois plus faibles. Deux instruments ont été employés aux observations : i° la lunette méridienne Rigaud, de 57mm d'ouverture, dans la longue chambre noire de l'observatoire; 20 l'instrument Eichens, de i35mm d'ou- verture, dans la grande salle méridienne, l'appareil à équation étant porté sur le pilier de la mire Nord et visé à travers le collimateur de cette mire. » La méthode de l'œil et de l'oreille (OE. O.) et la méthode électrique (El.) ont été étudiées concurremment. Dans les conditions normales, les étoiles observées étaient de 5e et 6e grandeur. » Dans le sens direct (droite à gauche), et pour la vitesse équatoriale, la méthode (OE. O.) demande une eorreclion personnelle e égale à — os,3o, la même aux deux instruments : le rythme mental accompagnant la seconde précède donc chez moi le battement du compteur. Qu'il s'agisse des obser- vations de jour ou de nuit, cette valeur est constante ; elle varie peu tant cpie la vitesse reste au-dessus de la limite à partir de laquelle on ne peut plus apprécier le dixième de l'intervalle parcouru en is, c'est-à-dire envi- ron jusqu'à 8o° de déclinaison pour le grand instrument, jusqu'à 65° pour le petit. Dans la direction inverse, e n'est que — os, ij ; au grand instru- ment, elle conserve la même allure suivant la déclinaison que dans le sens direct, tandis qu'au petit elle varie plus rapidement pour converger vers -+- o5,o3séc8 : cette différence s'explique par l'épaisseur angulaire des fils qui atteint os,2o dans la lunette Rigaud, au lieu de os,o8 dans l'autre. » La méthode (El.) donne pour l'équation personnelle une valeur moindre, mais accusant une variation bien marquée suivant que les obser- vations ont lieu durant le jour, à la lumière diffuse, ou la nuit, à la lumière artificielle: dans le premier cas, e =— os,o,j; dans le deuxième, e — — o\i3 (à l'équateur). En ce qui concerne les variations avec la direction et avec ( 208 ) la déclinaison, elles sont .de même ordre et de même sens que dans la méthode (OE. O.). » Les modifications de l'équation personnelle se présentent dans des cas nombreux. J'en indique quelques-uns dans le cas suivant, qui se rap- porte exclusivement à la vitesse équatoriale et au grand instrument; je désigne par Ae la différence entre la valeur de e correspondant aux condi- tions envisagées, et la valeur normale relative aux étoiles de Ge gran- deur, observées avec un grossissement de i3o. le OE.O. El. Étoiles de ire grandeur +0,07 +0,07 Etoiles de 9e à 9°,5 grandeur . — 0,02 — o,o5 Grossissement 200, au lieu de i3o — o,o5 — o,o5 Soleil, bord I -t-o,o5 +0,06 Soleil, bord II +0,12 +0,06 Planètes de 90" à 20" de diamètre, bord I -i-0,02 -1-0,02 Planètes de 90" à 20" de diamètre, bord II +0, i3 -i-o,o5 Planète de 5" de diamètre, centre -t-o, 10 +o,o'3 Pic lunaire -f-0,12 -1-0,09 » L'observation des étoiles doubles, des taches du Soleil, des nébu- leuses, donne lieu à des variations semblables; je signale en particulier les nébuleuses très faibles, observées sur champ obscur avec fils peu brillants, pour lesquelles la différence peut atteindre -t- o\ 3o. » La position de l'observateur, étudiée avec des prismes à 4j° et à 900, n'a pas d'influence sensible. » A n'envisager que l'équation personnelle et ses Aariations, on voit que les deux méthodes ont à peu près même valeur; mais, au point de vue de la précision des observations, elles se différencient nettement. » A la lunette Rigaud, dans la chambre noire, où la qualité des images ne laisse rien à désirer, l'erreur moyenne d'un passage équatorial a été trouvée respectivement ± o5,073 (OE. O.) et ± os,o/|9 (El.). La supériorité de la seconde méthode est remarquable. Mais elle diminue avec la vitesse, et à partir de la déclinaison 700 (séco* = 3), les deux méthodes sont équi- valentes, et pour chacune l'erreur moyenne d'un passage tend vers rho5,oi9 séc o-. » Au grand instrument, les conditions expérimentales se rapprochent plus de la réalité et sont moins régulières. Dans le cas d'images notées 4 (échelle de 1, mauvaises, à 5, très bonnes), on a trouvé à l'équateur, ( 2°9 ) dzos,o7o(0E. 0.)et zfco%o44(El.); vers ~o°, il y a égalité, et l'erreur tend des deux côtés vers ± o\oi8 séc S. On voit que la méthode (E\.) est de beaucoup supérieure à l'autre. Toutefois elle est un peu plus sensible que l'autre aux trépidations des images; pour des images notées 3, on a en efle!, vers l'équateur, respectivement ± o\o77 et ± os,o53; vers le pôle =h o, 024 séc S et os,02Ô séc S ; dans ce cas, l'observation des circumpolaires est un peu plus précise par la méthode (OE. O.). » Pour les observations des bords solaires ou planétaires, la méthode électrique donne la même précision que pour les étoiles, tandis que par la méthode (OE. O.), l'erreur moyenne d'un passage de bord solaire s'élève à ± os,o8i, images 4» et -lz o\oo,8, images 3. » L'erreur moyenne, dans la méthode (OE.O. ), croit beaucoup moins vite que séc S : ainsi, pour séc S = 1, s = rh os,07o; pour séc S = 2, s — àz os, 093. On est dès lors amené à examiner si l'emploi d'une unité de temps plus petite que is n'améliorerait pas les observations ; c'est, en effet, ce qui a lieu. Avec un pendule faisant une oscillation en os,5'j, j'ai obtenu les résultats suivants : Instrument. Images. sécô. ;. s Rigaud 4,0 i,o .->'i;i Eichens 4,o 1,0 0,0^9 le! '[.'> 2,0 o,o6.1 » On retrouve, par ce procédé, à très peu près, la précision donnée par la méthode (El.). De plus, la correction personnelle s'abaisse ici à — os, 1 1 au lieu de — 0% 3o. Comme contrôle, des observations faites sur le ciel avec un chronomètre battant la demi-seconde, dont on -compte les batte- ments de o à 120, ont fourni une erreur moyenne de rhos,o5G (images 3,5), tandis qu'on obtenait, dans la même soirée, avec le compteur à secondes, ± os, 07.3; on a d'ailleurs constaté en même temps une variation de -(- 0% 17 dans l'équation personnelle. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Théorèmes arithmétiques. Extrait d'une Lettre de M. H. Mixkowski à M. Hermite. « La méthode géométrique de mon travail ( ' ), traduite en langue (l ) Ueber die positiven quadratischen Formen und iïber Kettenbrachdhnlicke Algorithmen (Crelle, t. CVIï, p. 27S). C. R., 1S91, 1" Semestre. (T. CXII, N' 4.) 28 ( 21u ) purement analytique, conduit à ce théorème susceptible d'une application très étendue : » Soit n un nombre, plus grand que i : soient ç, vj, '(, ... n formes linéaires indépendantes à n variables x, y, z .. . Parmi ces formes, soient p paires d'imaginaires conjuguées et les autres n — 2 fi = x formes réelles. L'un ou l'autre des nombres a. et [i peut aussi être égal à zéro. Soit A le déterminant des formes "c, y,, "(, .... Soit enfin p une quantité quelconque > i. On peut toujours assigner à x, y, z, . . . des valeurs entières, de sorte que la somme (abs.E)P-i-{abs.7))p+ (abs. £)'-+■ ... soit différente de zéro et en même temps plus petite que la quantité \ n P i 8 abs. A <7«/ est elle-même plus petite que p n( 'abs. A I" . Ici abs. signifie « valeur absolue de » et r désigne la fonction gamma. » En suivant une voie indiquée dans vos admirables lettres à Jacobi, je tirerai du théorème que je viens d'exposer plusieurs conclusions fonda- mentales sur les nombres algébriques. » Soit un corps algébrique quelconque, irréductible et d'ordre n, et soit ; une forme qui, pour toutes les valeurs entières de ses n variables x, y, z, .... représente tous les entiers algébriques de ce corps; soient, de plus, r,, ,, ... les « — i formes conjuguées à ç. Le discriminant du corps est représenté par le carré du déterminant A, et ce carré est un entier rationnel D du signe ( — i)P. » En faisant usage de l'inégalité (abs.^.../<[i^l Êy + (abs.ï))<'4-(abs.Çy- et en remarquant que abs. lr,'Ç. . . est un entier >i, pourvu que x, y, z, . . . soient des entiers et qu'Us ne s'évanouissent pas tous, les inégalités ( 21. ) du théorème énoncé entraîneront celles-ci : . p n PT{ i-f- - ) i < i{~) — \a Pl - \ abs. D < abs. D. r [r(.+ i) '■"> » Faisant d'abord abstraction du terme intermédiaire, nous avons ainsi démontré le postulat profond de M. Kronecker (' ), que chaque discrimi- nant est différent de ±i, c'est-à-dire que chaque discriminant contient des nombres premiers comme fadeurs. C'est là un détail bien digne d'attention. Tout nombre algébrique irrationnel a ainsi ses nombres premiers critiques, comme toute fonction algébrique irrationnelle a ses points d'embranche- ment. » Le terme dont nous n'avons pas tenu compte nous fournit pour la valeur absolue d'un discriminant des limites inférieures puis complètes. Ces autres limites, oii figure encore le nombre (3, s'accroissant indéfini- ment avec l'ordre n, il est évident qu'un nombre donné que/conque ne peut être discriminant que pour un nombre Jim d'ordres n. » De quelle manière fixera-t-on le mieux la quantité/?, assujettie jus- qu'à présent à la seule condition de ne pas être moindre que l'unité? On se convaincra aisément que les limites dont nous venons de parler devront s'agrandir aussi longtemps que la valeur de p décroît. Ce n'est donc pas quand p est égal à 2, valeur cpii répond aux formes quadratiques, mais dans le cas de p = 1, que ces limites seront le plus avancées. Il en résulte enfin ce théorème : » Le discriminant d'un corps algébrique, faisant partie de n corps conju- gués dont 2(3 sont imaginaires et n — 2(3 réels, est en valeur absolue toujours plus grand que "1 ir\P n" Y2 \JJ 2.3. ..n] ' » Par exemple, un discriminant de deuxième ordre doit être ou "> 4 ou <[— 2, ... Les valeurs les plus petites 5 et — 3 se trouvent dans les équations u>2 + o — 1 = o et co2 4 20. . . ou <]—i2 De la limite précise du minimum des formes quadratiques (') Journal fur Mathematik, Bd. 92, S. 64. ( 212 ) positives ternaires on aurait tiré, en suivant une marche tout analogue, les inégalités D> r3,5ou<— i3, 5. La limite que nous avons trouvée plus haut n'est donc pas, il est vrai, une limite précise, mais malgré cela elle nous fournit déjà des résultats que les formes quadratiques n'ont pas encore donnés. » analyse mathématique. — démonstration purement algébrique du théorème fondamental de la théorie des équations. Note de M. E. Amigues, présentée par M. Henni te. « Théorème. — Toute équation algébrique entière à coefficients réels ou imaginaires admet au moins une racine réelle ou imaginaire. » Soit f(z) un polynôme entier qui ne se réduit pas à une constante et s0 une valeur de z telle que le module de J(z0) soit inférieur ou au plus égal à tous les modules de /(s) quand z prend toutes les valeurs. » u étant une quantité imaginaire quelconque, on a A .-„ + m) = + normale au cône. En introdùi- ° cos a sant l'angle t, le chemin s à parcourir par le point C et négligeant la ré- sistance au roulement, on trouve aisément les équations du mouvement sous la forme (1) -^ --= -gsmi +T, p-^^-T^tange, ds où V désigne la vitesse -j du point C, w la vitesse de rotation des cônes autour de leur axe. Pour que les points de contact des surfaces avec OG, OG' aient une vitesse nulle, il faut que l'on ait (2) V -+- sot tangE — o. » L'élimination de /, T, 01 donne entre V2 et s une équation linéaire qui a pour intégrale n\ lr-> .(a — s)s- (3) v = 2g"sin'^Tr— :* ' ( 2.6 ) en supposant qu'à l'instant initial V soit nul, s égal à a et désignant pcote par u.. L'équation (2) donne alors œ en fonction de s et l'on reconnaît que ..... ... j - . diaçsmi ii' At 1 - T cette quantité croit de zéro a — - quand s décroît de a a zéro. La vi- tesse V, d'abord nulle, prend des valeurs négatives pour revenir à zéro quand s lui-même s'annulera; mais cela n'arrivera qu'au bout d'un temps infini et il sera intéressant de le constater, autant que l'expérience peut s' 3 prêter, avec l'appareil signalé par M. Resal. Cherchons à quelles condi- tions la réaction exercée par les guides sera suffisante pour empêcher le glissement et déterminer le mouvement que nous avons trouvé. L'équa- tion (1) donne, dans cette hypothèse, Or, l'équation (3) fait connaître l'accélération du point G tf-V2 J = dt ' ds ° ([J.2+.s'2)2 » L'accélération J, d'abord négative, s'annule, devient positive et rede- vient nulle quand s décroît de a à zéro ; elle passe par un maximum quand s est égal à la plus petite racine positive de l'équation s3 — 3fl52 — 3(/.2s -1- \j.-a = 0; la valeur correspondante m de— — . est la racine positive de l'équation G/j m" ; 1 44 m2 ■+- 27 ( 3 - 5 ) m — 27 —: = o. » On voit que, pour une valeur posithe donnée des, J croît avec a; il en résulte que le maximum m sera le plus grand possihle quand on donnera à a la plus grande valeur dont il est susceptible, RcoU; alors on trouve que la valeur maximum de J est o, 'jiZg&mi, pour s — o, 'iol\a. Si donc, /étant le coefficient de frottement des cônes sur les guides, on a ' COS( 1 , 7 i3g si n*' < /—- > / > 1, 7i3 tangi'cosa, COS'/ la réaction sera toujours suffisante pour produire le mouvement que nous avons considéré. Si la réaction tangentielle devient insuffisante pour em- pêcher le glissement, elle prendra la valeur/N et le mouvement de C de- viendra uniformément varié. » ( 217 ) GÉODÉSIE. — Sur la résistance opposée par l'air au mouvement d'un pendule. Note de M. G. Defforges, présentée par M. Cornu. « JBouguer, Borda, Biot et Rater, en calculant leurs observations de pendule, se bornèrent à tenir compte, suivant le principe d'Archimède, de la perte de poids subie, du fait de la poussée de l'air, par leur appareil oscillant. Du Buat avait cependant, dès 1786, montré par l'expérience qu'un corps en mouvement dans un fluide entraîne une partie du fluide environnant, de telle sorte que la poussée hydrostatique semble accrue pendant le mouvement. » Bessel et Baily, reprenant les idées de du Buat, déterminèrent par l'expérience le facteur de cet accroissement, facteur qu'ils considéraient comme constant pour un même corps, quelle que fût la pression. Les ob- servations de l'India Survey ont déjà montré qu'il n'en est rien, et que ce coefficient est variable avec la pression et même avec la température. » Dans le cours des mesures de la gravité, exécutées en divers points de la France et de l'Algérie par le Service géographique de l'armée, j'ai été conduit à déterminer, avec toute la précision possible, la loi de variation de la durée d'oscillation et de l'amplitude des pendules de Brunner appar- tenant à ce service, en fonction de la pression du fluide environnant. Ces pendules, du type réversible, ont la forme de cylindres terminés par des demi-sphères de même rayon (voir Comptes rendus, 1888, t. CVI, p. 192). » a. Durée d'oscillation. — Si l'on prend comme point de départ la durée d'oscillation dans le vide absolu T0, les variations AT de cette durée, aux différentes pressions H, sont très exactement représentées par une formule à deux termes AT x 8 760 T0 /; i + ai »+V*(-ï£)- » /( est la distance du centre de gravité du pendule au couteau de suspension, x et y sont deux coefficients numériques qui dépendent de la forme de l'appareil oscillant et de la nature du fluide considéré. H,/, a et L ont leurs significations habituelles. » Il est à remarquer que le coefficient x pour nos pendules est à peu près le double de ce qu'il serait s'il représentait uniquement l'effet de la poussée hydrostatique. » L'ensemble des observations comprend 23 séries pour le pendule C. II., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 4.) 29 ( 218 ) long, 23 pour le pendule court, exécutées à trois époques différentes aux stations de Breteuil (Bureau international des Poids et Mesures), Rosen- daël-lès-Dunkerque et Paris (Observatoire), à des pressions échelonnées entre la pression ordinaire et le vide poussé jusqu'à i,nm,6('), la plus basse pression obtenue. » Les résidus, observation moins calcul, dont le Tableau est ci-dessous, n'atteignent qu'accidentellement os, 2 par jour. Ils sont du même ordre que les incertitudes de la marche journalière du meilleur garde-temps. Pendule long de Drunner, H = Premier couteau Un ■touii , Second couteau Breteuil, 1838. Paris, 1889. Rosendaël, 1889. 1888. Rosendaël, 1889. mm : 2 AT s = — o,o3 H m oi s -0,09 mm s 11= 9 AT = — o,i'i II mm = i3 AT s = 4-0,06 II mm = 10 AT s = — o,o( 27 — 0,10 2 2f) ~°»°4 209 — 0,06 5i — o,o3 180 --0,11 su —0,06 754 ho, .4 3fî3 +0,rj"i 77 — 0 jOl 36g 4-0, if '-4 0,11 764 ".'■■ 169 4-0, o5 766 — 0,21 38 1 -i-o,t4 260 4-0, OS 759 —0,04 7 "' *' — 0 , 1 6 Pendule court de Brunner. Premier 1888. couh ïau Second couteau Breteuil, Rosendaël, 1889. Breteuil, 1888. P aris, 1889. Rosendaël, 1889. ni ni 8 AT s =: 0,00 H mm = i3 AT s — 0 ,o3 mm s H = 8 AT-^- 0,10 II mm = 6 AT s = 0,00 II mm = 11 AT s = ~o,o; ■43 — 0,08 iS2 0, 10 a4 — 0,0 3 26 —0,08 '71 4-0 , or 92 — 0,02 365 --0,02 ["8 — 0,11 75 — 0,02 368 — 0,11 i85 0,00 7.5S —0,07 ■2n- +o,o3 233 — 0,07 7 ' ' —0,0c 377 — o,o3 3-47 +0,11 748 0,l6 736 + 0,12 ~'.\'t -f-0,07 » Cette loi parabolique parait convenir à d'autres formes qu'au cylindre et à la sphère. De nouveaux pendules, formés de la combinaison d'une lame plate et de deux cylindres terminaux, satisfont à cette formule avec la même précision. » b. Amplitude. — L'action du fluide environnant sur l'amplitude 9 est représentée par la formule de Coulomb d(\ di B6 + C92. » Les séries précédentes, effectuées du vide presque parfait à la pres- (') A la pression de imm,6, le pendule long a oscillé pendant cinquante heures, de l'amplitude i° à l'amplitude 2'. ( 2,9 ) sion ambiante, ont montré une relation simple entre les coefficients de Coulomb B et C et la pression H B = bs/~H, C- cH. » Les deux termes du décroissement élémentaire sont proportionnels, l'un à la première, l'autre à la deuxième puissance de 9yH. » Les observations dans le vide ont le grand avantage de séparer l'ac- tion amortissante propre au couteau de l'effet du fluide environnant, qui la masque aux pressions élevées. Les nouvelles constantes b et c étant déterminées, il devient possible, en profitant des séries à très basses pressions, d'évaluer exactement le frottement moyen au couteau entre des amplitudes déterminées. » Ce frottement, une fois connu, sert lui-même à calculer, par une combinaison convenable des observations de la durée et des observations du décroissement de l'amplitude dans le vide et à diverses pressions, l'effet moyen de la courbure de l'arête du couteau sur la durée d'oscillation. » c. Conséquences des lois précédentes. -- Les observations de la durée, faites à une pression quelconque, peuvent donc être exactement réduites au vide si l'on connaît t, H et y dans l'enceinte où oscille le pendule. Elles peuvent également être corrigées de l'effet de la courbure des arêtes des couteaux. Les durées d'oscillation T etT', autour de l'un et de l'autre couteau, d'un pendule réversible, peuvent être ainsi ramenées à ne dif- férer que de l'effet de la non-coïncidence, avec les arêtes des couteaux, des axes réciproques de suspension et d'oscillation. » Si T - T' = const. dans toutes les stations, ce que l'expérience vérifie, on aura la certitude que le pendule considéré est resté identique à lui-même. La réduction au vide et la correction relative à la courbure des arêtes ont donc ce caractère précieux de fournir un critérium certain de l'invariabilité d'un pendule réversible, soit dans le cours d'une même station, soit en passant d'une station à un autre. On obtient ainsi du même coup, dans un même appareil, les avantages inhérents aux deux espèces de pendule, réversible et invariable. » ( tl20 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le principe d' Buy gens. Note de M. A. Potier, présentée par M. Cornu. « Poisson ( ' ) a donné le moyen de déduire l'état d'un milieu dans lequel se propage un ébranlement, de son état à une époque antérieure ; il a montré que l'ébranlement d'un point, à l'époque t, dépend uniquement de l'état, à l'époque choisie comme origine, d'une couche sphériqne infini- ment mince décrite de ce point comme origine avec un rayon V t. » Von Helmholtz (2), Kirchhoff (3), M. Poincaré (4) ont donné le moyen, dans le cas des mouvements périodiques seulement, de déduire l'état vibratoire d'un point, de celui d'une couche infiniment mince, de forme quelconque, qui l'entoure complètement. Les deux théorèmes sont des solutions particulières du problème que soulève l'énoncé du principe d'Huygens : Rechercher comment doivent être distribuées sur une surface enveloppant les centres d'ébranlement, les sources fictives qui leur sont équivalentes pour les points extérieurs à cette surface, ainsi que la nature du mouvement produit par chacune de ces sources. » Une solution plus générale paraît utile ; la considération des ondes isolées, ou d'ébranlements non périodiques, est d'un usage constant dans l'étude de la propagation, et cependant, depuis Fresnel, on a toujours entouré de réserves, peut-être non justifiées, l'emploi du principe d'Huy- gens à ces ondes, et considéré comme difficile d'expliquer le repos absolu auquel le milieu doit arriver après le passage de l'onde. Huygens déclare lui-même qu'à ce point de vue son principe ne doit pas être examiné avec trop de soin, ni de subtilité { 5). » Cette solution repose sur un théorème dont voici l'énoncé : Soient une surface quelconque S, deux points A et B, r et p les distances de ces deux points à un élément d /*[(?.-*)£-(?-')£]- - »*?• (') Poisson, Mémoires de V Académie des Sciences, 1S1 8. (2) Von Helmholtz, Journal f tir reine u. angewandte Mathematik, Bd. 57 (1859). (3) Kirchhoff, Sitzungsberichte {Académie des Sciences de Berlin, 1882). (l) Poincaré, Théorie mathématique de la lumière (18S9). (5) Voir notamment Mascakt, Traité d'Optique, Chnp. I (18S9). ( 221 ) R désignant la distance AB, suivant que les deux points A et B sont du même côté de la surface S, ou sont séparés par elle. » Pour le vérifier, il suffit de remplacer les produits , dr , dp dv -r- et au ~ dn an par leurs valeurs dy dz h dx dz - 1- dx dy -,- : dy dz - (-.■■• J an dy J dz J dx » L'intégrale (i) prend la forme (2) f P dy dz -1- Q dx dz ->r Rdxdy, où P, Q, R sont les valeurs que prennent, au point considéré de la surface S, des fonctions qui satisfont à la condition àP ÔQ àR -y- + "j"5 + -ï- = O, oj; c// «3 dans tout l'espace excepté au point A et B; or on a toujours fp dy dz + Q rfx rf3 + R dx dy ,= J (^ 4- g ■+- |f) dm, si (fe est un élément du volume limité, par la surface à laquelle s'étend la première intégrale. » En étendant l'intégration dans le premier cas à tout l'espace situé du côté de la surface S qui ne renferme ni A. ni B, dans le second à l'espace situé du même côté que B sauf une sphère infiniment petite décrite autour de ce point, on vérifie l'iden- tité annoncée. » La relation (1) peut être différentiée, soit par rapport aux coordonnées .r,, yu zt du point A, soit par rapport à celles .r2, yt, zt du point B; on obtient alors deux nouvelles identités qui permettent de représenter une fonction de la forme (3) * F(R) dx* dyP dz-r R par des intégrales étendues à tous les éléments de la surface S. Dans le premier cas, dp pet r- restent variables, et on écrira symboliquement an th H- d \d ¥<-r + pï~\(dr\ ôp Ai d F(/' + p)?f/J J { P dx* dy\ ds[ [dr r \\dnj an dp p dx* dy\ds\ r ) et dans le second J [dn'àr r dx%dy\dzi p r dx*dy\ dz\ à L P J \àn) j » Ceci posé, si l'on suppose que le point A est un centre d'ébranlement, (' 222 ) dans un milieu où la vitesse de propagation est V, l'expression rf«+P+Y . ( 22 3 ) pour représenter 4 ™ dx* drP dzl e -KRU + r. C'est de cette expression que nous ferons usage. ( 225 ) » 3. Appliquons d'abord cette méthode à un exemple, en calculant la résistance du circuit compris entre A et D {fig. 2a). Nous substituons, à la dérivation réelle, celle qui I Fig- a.- Fig. 2,,. est représentée dans la fig. 2/,; les résistances /•, et i\ sont divisées chacune en deux autres, mru nrt, prk, qrk, et la résistance cherchée est donnée par (3) R = mrt -+-rs «/■,+ /"s -h qru rt-\-prk et l'on a, pour déterminer ni, n,p, q, les équations (4) P = r.[- + 'S+qrJ n — i » \ q nrt-hrj q — i » Ces équations se séparent en deux groupes de deux équations du premier degré à deux inconnues, qu'il suffit de résoudre pour connaître R. » 4. Désignons, dans le diagramme explicatif fig. ib, respectivement par a„ a2, ... />,, b2, ... les résistances partant de A et B (les che- villes), par r, , ra, . . . les résistances principales (les bobines) ; nous divisons chacune des premières en deux autres, dans les rapports m,, n,,m2, n2, ... ; p,, q,,p2, q2, ... (dans le cas actuel, p, = so, qK = i); le circuit enchevêtré, compris entre A et B, sera ainsi remplacé par les circuits parallèles sui- vants m{a{ -+-r, + b,. n,a, -h r2-+- p2b2, m2a2 ■+- r3 -+- (]2b2. et l'on aura, pour déterminer m, n, p, q, les relations p2 = (r„-4-rc,a() ( — «, — i çr2— I C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N°4.) 3o ( 226 ) La résolution exacte de systèmes, dans le cas général, est encore assez com- pliquée; on peut cependant, à l'inspection du diagramme, faire une sup- position approchée pour l'une des valeurs n ou p, et calculer les autres par récurrence; la dernière équation laissera un résidu; modifiant sa pre- mière supposition, on trouvera un autre résidu, et on achèvera par les méthodes connues d'approximation. » Dans le cas particulier qui nous occupe, le calcul se simplifie consi- dérablement; en effet, les résistances a,, a.2, ..., b,,b2, ... sont très petites et peuvent être considérées comme égales entre elles; désignons- les collectivement par s; les résistances r,, r2, ... peuvent aussi, dans le terme correctif, être considérées comme identiques; les résistances s seront donc simplement divisées en deux parties égales, et l'on aura R iii i _^ _|_ -+- ... -] — /-,-+- 3s f2-l-4£ '3 + 4*- rn-hô£ » Le calcul est toujours très simple, quelles que soient les valeurs rela- tives des résistances de chaque groupe a, b et r, à la seule condition que les a et b soient beaucoup plus petits que les r. « La correction pour les chevilles, comme elle vient d'être indiquée, améliore sensiblement le résultat lorsqu'on met les bobines de la décade en dérivation; cependant, la variabilité des contacts laisse encore subsis- ter une légère incertitude, et il est nécessaire, si l'on veut opérer avec sé- curité, d'emplover les contactsà mercure. » CHIMIE. — Recherches sur l'application de ta mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses d'acide malique avec les phosphomolybdates alcalins blancs. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Duclaux. « Les phosphomolybdates alcalins blancs découverts par M. Debray sont des corps dont la composition peut être représentée par la formule 3RO, PhO5, 5Mo03; ils sont très solubles dans l'eau et sont susceptibles de former avec les solutions aqueuses d'acide malique des liquides qu restent pendant un certain temps incolores. J'ai étudié ces liquides par le procédé dont j'ai fait usage dans mes recherches antérieures sur les com- binaisons des acides tartrique et malique avec les molybdates et tungstates ( 227 ) alcalins, et j'ai réussi à mettre en évidence la production et la transforma- tion de combinaisons produites par ces corps complexes avec l'acide malique. » Les expériences ont été faites avec des solutions contenant iBr, 1166 d'acide malique additionné de quantités de sel croissant par fractions égales d'équivalent et de l'eau distillée nécessaire pour amener le volume à occuper i2cc à la température de i5°, qui était celle des observations. Ces solutions étaient contenues dans un tube de io5mm, 7 de longueur et mesurées par rapport à la lumière du sodium avec le polarimètre de M. Laurent » Le Tableau ci-après résume les résultats obtenus. » L'examen de ces résultats conduit aux remarques suivantes : » i. Phosphomolybdate de soude : 3NaO, PhO5, 5Mo03. — i° La rota- tion initiale de — o°,n va graduellement en croissant jusqu'à la valeur maxima — 6° 3o/ (36 fois plus grande que la valeur primitive) qui corres- pond à j d'équivalent de sel; on peut en conclure qu'il y a production d'une combinaison entre 4 équivalents d'acide malique et 1 équivalent de phosphomolybdate de soude. 20 Pour des quantités de sel plus grandes, la rotation diminue, devient positive, puis atteint un maximum de -+■ 6°2o' (34 fois la rotation initiale) qui correspond à i,5 équivalent de sel; on en déduit qu'il v a production d'une combinaison entre 2 équivalents d'acide malique et 3 équivalents de phosphomolybdate de soude. 3° Pour de nou- velles additions de sel, la rotation décroît, ce qui indique que la combi- naison précédente se détruit pour donner lieu à un nouveau groupement des corps en contact. » 2. Phosphomolybdate d'ammoniaque : 3AzH*0,PhOs, 5Mo03. — Ce sel donne lieu à des phénomènes tout à fait semblables aux précédents : i° premier maximum de — 6° 38' presque égal à celui donné par le sel de soude indiquant aussi une combinaison entre 4 équivalents d'acide ma- lique et de 1 équivalent de sel; 2" diminution de rotation, changement de sens et maximum de -+- 2°5' de valeur moindre que celui que présente le sel de soude, mais indiquant la production d'une combinaison qui est ana- logue et formée de 2 équivalents d'acide malique et 3 équivalents de phos- phomolybdate d'ammoniaque; 3° enfin, diminution de la rotation indi- quant la transformation de cette combinaison. » 3° Phosphomolybdate de potasse : 4KO, PhO5, 5Mo03. — i° Ici encore la rotation augmente jusqu'à un maximum de — 6°5o', à peu près de même grandeur que pour les deux sels précédents, mais ce maximum cor- ( 228 ) Phosphomolybdate de soude. Phosphomolybdate d'ammoniaque. Phosphomolybdate de potasse. Fractions d'équivalent de sel en n d'éci- o o,5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1 2 = | éq . i3 14 16 18 20 33 24 = }éq. 26 28 3o 36 42 48 = 1 éq. 54 60 66 72 = ié9,5. 78 84 9° 96 = 2 éq . 102 Rotations observées. — O. I I — 0.4l — 1 . 1 5 — 2. i5 — 3. i5 -4. 3 -4.54 —5.29 —6. o — 6. i5 — 6.21 — 6. 29 —6.38 —6.3g — 6.37 -6.36 —6.35 — 6.20 -6.i5 -6.2 -5.55C) -5-47 —5.29 — 5.2 —3.0 -4-0.42 +3.5o +5.i8 -4-6.6 +6.19 -t-6.20 + 5.48 +5.31 + 4-5q +4.36 +4-5 Variations pai- rs d'é1- » 60 64 60 60 48 5i 35 1.) 6 8 9 1 O,0 5 5 6,5 3,5 4 9 1 3 , 5 20,3 37 3i,3 .4,7 2,2 0,2 5,3 2,8 5,3 3,8 5,i Rotations observées. I I 4i —3. -4- — A- 1 55 -5.33 -5.58 -6.20 -6.29 -6.32 -6.36 -6.38 -6.38 -6.38 -6.38 -6.35 -6.35 -6.32 -6.24 -6. 12 -6. 4 -5.52 -4.17 -2. 14 -0.21 -0.46 -1 ,3o -2. 1 -2.5 -2.0 - 1 .53 » » Variations par -h d'é7 - 0,8 °.7 Rotations observées. — O. I I -0.4l — I . I I — 2. l5 — 3. 10 -3.57 — 4.4J — 5.24 -5-44 —6. o -6. .4 — 6.21 — 6. 25 —6.28 -6.3i —6.34 -6.39 6.42 -6.45 -6.47 6.5o -6.48 -6.47 -6.39 -J.40 -4.20 -2.38 Variations par Ù d'écl- 60 60 64 55 47 48 39 20 16 >4 2,5 .,5 i,5 1 i,5 1 o,5 4 10 i3 ■7 (') Les expériences suivantes ont été faites avec des solutions sursaturées. ( 229 ) respond à £ équivalent de sel ajouté à i équivalent d'acide malique. Il in- dique la formation d'un composé de 2 équivalents d'acide et de 1 équiva- lent de phosphomolybdate de potasse. i° Pour de nouvelles additions, la rotation diminue graduellement. Le phosphomolybdate de potasse, bien que présentant une composition analogue aux deux sels précédents, ne se comporte pas de la même manière et donne lieu avec l'acide malique à des combinaisons différentes. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur les conductibilités des acides organiques isomères et de leurs sels. Note de M. Ostwald, présentée par M. Lippmann. c Dans les Comptes rendus du 5 janvier 1891, p. 46, il se trouve une Communication de M. D. Berthelot qui se rapporte à une question dont je me suis occupé d'une manière assez étendue quelques années auparavant. Ainsi j'ai constaté, en 1888, que les sels des acides isomères ont des con- ductibilités identiques {Zeilschr. f. physikalische Chemie, 2, 848), loi que M. D. Berthelot donne comme nouvelle. De la même manière j'ai trouvé déjà, en i885 {Journal fur practische Chemie, t. XXXII, p. 34o), que les acides tartrique et racémique ont des conductibilités identiques, et j'en ai tiré les conséquences concernant la dissociation complète de l'acide racé- mique en acides tartriques gauche et droit dans les dissolutions étendues. J'ai constaté aussi en 1889 (Zeilschr. /. ph. Ch., 3, 872) que l'acide gauche possède, en effet, absolument la même conductibilité que les deux autres, M. D. Berthelot n'ayant pas mesuré la dernière. » Les mesures de la conductibilité des acides organiques dans des limites très étendues de dilution, faites par moi et mes élèves, et publiées dans la Zeilschr. f. ph. Chemie, ont atteint jusqu'à présent le nombre de quatre cents acides environ de tous les genres. Les lois unissant cette pro- priété avec la constitution des acides, lois qui ont quelque intérêt au point de vue théorique ainsi que pratique, se trouvent détaillées dans les publications mentionnées, et elles ont déjà rendu des services dis- tincts à plusieurs savants pour éclaircir la constitution de certains acides nouvellement obtenus ou de vieille date. En conséquence, l'emploi de la méthode de la conductibilité électrique pour la solution de pareils pro- blèmes est assez répandu en Allemagne, et c'est avec plaisir que je vois cette précieuse méthode faire son tour dans le monde scientifique. » (23o ) PHYSICO-CHIMIE. — Réponse à la Note de M. Ostwakl. Note de M. Daniel Bertiielot, présentée par M. Lippmann. « L'application des conductibilités électriques à l'étude des composés chimiques n'est pas nouvelle dans la Science. MM. Rohlrausch et Bouty, sans remonter plus haut, en ont montré toute l'importance, et MM. Fousse- reau et Bouty ont appelé l'attention sur l'application de ces mesures à la connaissance des équilibres chimiques proprement dits : le premier dans le cas des réactions lentes, le second d'une manière générale. C'est à la suite de M. Bouty et d'après ses conseils que je me suis engagé, pour ma modeste part, dans cette voie qui appartient aujourd'hui au domaine général de la Science, commun à tous les savants et à toutes les nationa- lités. Je demande la permission de repousser la réclamation de M. Ostwald. « Les méthodes d'expérimentation que j'ai employées ne sont pas les siennes : ce sont celles de mes maîtres MM. Lippmann et Bouty, très différentes de celles de M. Ostwald, et plus sûres d'après l'opinion de plusieurs physiciens. J'ai eu recours, en effet, à l'électromètre capillaire de M. Lippmann, tandis que M. Ostwald a fait usage du procédé des courants alternatifs. » A un point de vue physique plus général, le savant allemand s'est borné à étudier les conductibilités des électrolyles isolés , tandis que j'ai eu pour objet l'étude des équilibres et des réactions de plusieurs électrolyles en présence. C'est là une recherche toute différente, dont le principe est dû à M. Bouty, qui en a donné plusieurs exemples caractéristiques, et dont M. Chroustchoff a fait depuis d'heureuses applications ('). » Quant aux problèmes chimiques que j'ai essayé d'aborder, tels que ceux de la constitution des acides et de leurs sels et de leur isomérie, ce sont des problèmes courants en Chimie et en Thermochimie, introduits par des maîtres français et d'autres nations, dans la Science, bien des années avant que M. Ostwald ait eu occasion de s'en occuper. Il serait injuste d'ailleurs de méconnaître les résultats qu'il a obtenus dans cette étude et j'ai pris soin de rappeler ceux qui intéressaient l'objet traité dans ma Note; mais les problèmes mêmes sont du domaine public : j'ai exécuté pour leur solution, dans les laboratoires de la Faculté des Sciences, un grand travail qui (') Comptes rendus, t. GVIII, p. ioo3, 1 100,2161. ( 23l ) m'occupe depuis plusieurs années, qui sera prochainement publié en son ensemble et dont j'ai seulement détaché jusqu'ici quelques résultats. » Parmi ceux-ci deux points spéciaux seulement sont réclamés par M. Ostwald : j'y vais répondre en peu de mots. » La dissociation de l'acide racémique dans ses dissolutions est connue depuis longtemps par les mesures thermochimiques de MM. Berthelot et Jungfleisch ( ' ). Les mesures de conductibilités prises soit par M. Ostwald, qui a oublié d'ailleurs de citer ses prédécesseurs, soit par moi-même, n'ap- portent donc sur ce point qu'une confirmation, sans aucun renseignement théorique nouveau. Mais j'ai donné, au contraire, des mesures originales sur l'acide tartrique inactif par nature, lequel est précisément parmi les quatre isomères le seul qui se comporte d'une manière spéciale et qui ne figure pas parmi les /joo acides étudiés par le physicien de Leipzig ou dans son laboratoire. « Quant aux sels isomères, ceux que j'ai étudiés sont surtout les sels d'acides bibasiques : or aucun de ces sels ne figure dans les mesures de M. Ostwald, qui a examiné seulement les sels de quelques acides mo- nobasiques isomères. Ce n'est pas ici une vaine remarque; car il y avait là précisément une question non résolue et que M. Ostwald ne laisse pas soupçonner : la conclusion de M. Ostwald ne portant que sur la valeur limite des conductibilités moléculaires calculée pour une dilution infinie. Mais un travail de M. Walden, élève de M. Ostwald, dans lequel se trou- vent examinés (2) les sels magnésiens de quelques acides bibasiques iso- mères, avait montré que les conductibilités limites pour une dilution infinie des sels isomères peuvent tendre vers un même chiffre, tandis que les valeurs mesurées réellement à diverses concentrations finies sont dis- semblables. La question demeurait donc ouverte. Elle exigeait une étude nouvelle et détaillée. C'est précisément l'un des objets de ma Note pré- cédente et je réclame l'originalité de mes expériences. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Èleclromélallurgie de V aluminium (3). Note M. Adolphe Minet. « De nouvelles recherches sur l'électrolyse du fluorure d'aluminium à l'état fondu m'ont permis d'améliorer le rendement du système en fonc- (l) Ann. de Chini. et de Phys., t. IV, p. 1 4 7 ; 1875. (-) Zeitschrifl fiir pkysik. Chem., t. 1, p. 529. (3) Comptes rendus, 17 février, 9 juin, 27 octobre 1890. ( 232 ) tion de la quantité d'électricité mise en jeu, d'abaisser la différence de potentiel aux électrodes; j'ai pu, par suite, atteindre à une production de 32?r de métal pour une dépense d'une quantité d'énergie équivalente à i cheval-heure. » Conditions de l'expérience. — La nature du bain n'a subi aucun changement, pas plus que le mode d'alimentation; les dispositions de la cuve et des électrodes dif- fèrent, au contraire, de celles qui avaient été adoptées dans les essais précédents. » La cuve est en fonte, elle a conservé sa forme primitive; mais ses dimensions sont plus petites; elle est munie intérieurement d'une garniture de charbon agglo- méré, qui s'isole de l'électrolyte; elle sert d'électrode négative. » L'aluminium s'écoule le long des parois en charbon, au fur et à mesure de sa for- mation, se rassemble au fond du creuset, d'où il est extrait au moyen d'un trou de coulée. Un appareil ainsi établi fournit une marche continue pendant un temps qui varie entre 20 et 3o jours. » Voici les points d'expériences relevés pour une seule cuve, le 10 dé- cembre 1890; ils représentent la moyenne des résultats obtenus, pendant le courant du même mois, sur trois appareils semblables établis en tension. » Densité du courant (intensité par centimètre carré) : au pôle positif 0 = oamP, 73, au pôle négatif 0 = oamP,5. Température £ = 920°. Durée de l'expérience 6 = 22''. I i5oo ampères Intensité Quantité d'électri- cité (16) = 33o ampères-heures Poids théorique. .. P =r 18 x o8r,34 = 1 12206' Poids obtenu /> Rendement du sys- tème en fonction de la quantité d'é- lectricité ^5 Force électromotrice minima = 65oosr = 58 pour 100 e = 2 volts Résistance de l'électro- lyte p = ou,ooi7 Différence de potentiel aux électrodes E = e 4- pi = 4Toll8>55 Knergie électrique ex- primée en chevaux- vapeur Quantité totale d'éner- gie dépensée en che- W=^=9*,*7 vaux-heures. W0 = 2o4ch.-h Poids du métal produit pour une dépense d'énergie électrique, dans l'électrolyte, correspondant à un cheval-heure 3iS'',p, Quantité d'énergie dépensée en chevaux-heures, dans l'électrolyte, pour la production de iks d'aluminium 3i ,3 ch.-h. » En comparant ces résultats avec les chiffres trouvés le 1 1 février 1890 ('), on remarque les avantages que présente la nouvelle disposition (') Comptes rendus, 9 juin 1890. ( 233 ) de la cuve sur la première ; ils sont de divers ordres; avec le dernier appa- reil, les manipulations sont également simplifiées. » Lorsqu'on emploie l'alumine du commerce et qu'on la transforme directement en oxvfluorure d'aluminium, sans purification préalable, pour l'utiliser ensuite à l'alimentation du bain, le métal obtenu renferme de i à 3 pour ioo d'impuretés, constituées en grande partie par du silicium; la proportion du fer n'est que de —^ à -^— . Tel quel toutefois, l'aluminium peut aisément se marteler et se travailler à froid. Avec des produits exempts de silice, la richesse du métal atteint 99 pour 100. » Les observations qu'il m'a été donné de faire, dans le cours de cette dernière étude, me font prévoir que la différence de potentiel peut s'abaisser encore et atteindre un minimum de 4 volts, et cela quelle que soit l'intensité du courant, si l'on prend des dispositions en conséquence. Avec cette différence de potentiel, le chlorure de sodium, qui entre poul- ies ^r dans la formation du bain, ne serait plus décomposé, sa force élec- tromolrice minima étant de 4.35 volts, et le rendement en fonction de la quantité d'électricité s'élèverait à 70 pour 100. » Les pertes seraient encore de 3o pour 100; nous n'avons pu en dé- finir complètement la nature. D'après h>s recherches de M. Hampes, une de leurs principales causes résulterait de l'attaque du fluorure en fusion par l'aluminium à l'étal naissant; il se formerait alors un sous-fluorure d'aluminium. En fait, le rendement augmente avec la dilution du fluo- rure d'aluminium dans le bain. » Ces pertes sont considérablement diminuées, le rendement est presque théorique lorsque l'appareil est disposé pour la formation d'al- liages d'aluminium; dans ce dernier cas, la garniture intérieure est sup- primée, la cuve est constituée par un des métaux qui entrent dans la for- mation de l'alliage. L'aluminium à l'état naissant se combine avec le métal de la cuve, et le phénomène dont nous parlons plus haut se produit plus difficilement, en raison de cette nouvelle affinité. » CALORIMÉTRIE. — Emploi de la bombe calorimétrique pour la détermi- nation de la chaleur de combustion de la houille. TNote de M. Scheuker- Kestneu. « La bombe calorimétrique de M. Berthelot se prête très bien à la dé- termination de la chaleur de combustion de la houille. Les avantages C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 4.) Jl ( a34 ) connus que cet appareil offre sur celui de Favre et Silbermann se retrou- vent lorsqu'on l'applique aux combustibles minéraux. » Cependant, il est deux points qui méritent d'être signalés : M. Ber- thelot a introduit, dans les corrections relatives aux opérations faites avec sa bombe, la nécessité de tenir compte d'une certaine quantité d'acide azo- tique qui se forme toujours pendant la combustion; cet acide est déterminé par titration des eaux de lavage de l'intérieur de l'appareil. Or, la houille renferme, à peu près universellement, une certaine quantité de soufre qui se transforme en acide sulfurique; en' titrant, après l'opération, il est clair que le titre trouvé se compose de celui des deux acides réunis. Il est donc indispensable de doser préalablement, ou bien après l'opération, le soufre contenu dans la houille, avant de pouvoir calculer en toute rigueur le nombre de calories fournies à la bombe par le combustible employé; cela n'a pas d'inconvénient lorsqu'on se livre à des recherches scienti- fiques ; mais il en est autrement lorsqu'on veut simplement connaître la chaleur de combustion d'un combustible au point de vue industriel. Mais, dans ce cas et pour de telles applications, on peut supprimer entièrement ce genre de corrections, la chaleur due à la formation de traces- d'acide azotique ne surpassant guère un millième de celle que produit le carbone, et la combustion du soufre concourant à la chaleur produite dans nos fourneaux, aussi bien que dans la bombe : l'erreur résultante sera dès lors pratiquement négligeable. » Le second point à signaler est l'impossibilité de peser les cendres du combustible brûlé dans le calorimètre; il faut donc opérer sur des échan- tillons moyens, ce qui diminue, dans une mesure qui n'est pas bien con- sidérable il est vrai, l'exactitude des calculs. M. Berthelot a indiqué l'em- ploi des pastilles, pour brûler des substances qu'il est nécessaire de superposer à d'autres pour compléter la combustion; l'emploi de pareilles pastilles m'a permis d'obtenir des résultats suffisamment exacts, quant à la détermination des cendres. » La houille, réduite en poudre fine et bien mélangée, a été mise en pastilles : sur un certain nombre de ces pastilles on a déterminé les cendres; les limites d'erreur ont été au maximum de 4 millièmes; généralement les variations ne dépassent pas i à 2 millièmes. » Mais ces inconvénients sont compensés, et au delà, par la facilité du maniement de la bombe, comparativement avec l'appareil de Favre et Silbermann, et par la plus grande certitude d'obtenir des résultats exacts. Avec la bombe, une fois que les conditions particulières à chaque sub- ( 235 ) stance, pour obtenir une combustion complète, ont été déterminées, lara- pidité d'exécution ainsi que l'exactitude laissent loin derrière elles les anciens appareils. » Les résultats que j'ai obtenus avec la bombe calorimétrique appli- quée aux houilles sont tous inférieurs de i à 3 pour 100 à ceux que nous avons obtenus, il y a vingt ans, M. Meunier-Dollfus et moi; cette diffé- rence n'est pas à attribuer uniquement à l'emploi d'un autre appareil, mais aussi à l'application de meilleures méthodes d'installation des appa- reils et de correction, comme les a fait connaître M. Bertbelot, dans son Ouvrage sur la Calorimétrie. » Après avoir reconnu ce fait, j'ai repris l'appareil de Favre et Sil- bermann, afin d'étudier dans quelle mesure l'application des principes de M.'Berthelot modifiait les données de notre ancien appareil, et j'ai prié M. Meunier-Dollfus d'entreprendre ce travail de vérification avec moi. » Nous avons trouvé, en effet, que la bombe donnait toujours des ré- sultats inférieurs, non seulement à ceux que nous avions obtenus en i86q, mais encore à ceux que nous en obtenons aujourd'hui avec le calorimètre de Favre et Silbermann. » C'est ainsi qu'un échantillon de houille de Ronchamp, tiré récemment de la mine, a pour chaleur de combustion 8736 en employant notre ap- pareil de Favre et Silbermann, et 8620 avec la bombe; il ne nous a pas été possible jusqu'à présent de trouver la cause d'une pareille diffé- rence, due sans doute aux procédés de correction mis en œuvre. Elle n'a pas été observée, d'ailleurs, dans les déterminations des chaleurs de com- bustion du carbone pur faites dans la bombe par MM. Berthelot et Petit, lesquels ont trouvé au contraire des nombres supérieurs de quelques mil- lièmes à ceux de Favre et Silbermann. » Au point de vue de la composition, cette dernière houille est la plus pauvre de cette mine, que nous ayons eue entre les mains. En effet, la houille de Ronchamp la plus pauvre de 18G9 a donné 8946 et renfer- mait 12,75 pour 100 de carbone volatil, tandis que celle d'aujourd'hui n'en renferme que 10,68 pour roo. Or il a été démontré par nos premiers travaux que, pour la houille de Ronchamp, la puissance calorifique croît à mesure que le carbone volatil augmente. La plus riche renfermait 16,80 pour 100 de carbone volatil. Deux houilles du bassin du Nord, dont j'a- vais, assez récemment, déterminé la chaleur de combustion, m'ont donné, ( 236 ) avec la bombe, une différence de io6cal sur la première et de i45 sur la seconde : Houille de Bascoup. Calorimètre Favre et Silbermann 8963 Bombe 8867 Houille maigre de Douvrin. Favre et Silbermann 8545 Bombe 8/400 » Enfin du charbon de bois fortement calciné, qui m'avait donné avec le calorimètre Favre et Silbermann 8000, n'a donné avec la bombe que 7929; la différence est de 7ical. » Quoi qu'il en soit, les conclusions que nous avions tirées de nos expé- riences antérieures, M. Meunier-Dollfuset moi, se trouvent modifiées dans une certaine mesure, en ce que le nombre des espèces de houille, donnant un chiffre plus élevé'que l'addition de la chaleur de combustion des élé- ments se trouve diminué, et que, probablement, il existe des houilles dont la chaleur de combustion est inférieure à celle que donne le calcul d'après la loi de Dulong; pour ce qui concerne les chaudières à vapeur, nos con- clusions ne sont que peu modifiées, car sur les calories qui manquaient, et qui s'élevaient à plus de 20 pour 100, la différence ne dépasse pas 3 pour 100. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Les mordants en teinture et la théorie de Mendèleieff. Note de M. Prud'homme, présentée par M. Schùtzenberger. « Les mordants employés pour fixer les matières colorantes sur les fibres végétales sont des oxydes métalliques, tels que ceux de Al, Cr, Fe, Sn, pour ne citer que les plus usités. Les oxydes intimement combinés à la fibre retiennent ou attirent la matière colorante avec laquelle ils forment des laques de nuances spéciales : par exemple, avec l'alizarine et les oxydes de Al, Cr, Fe et Sn, on obtient du rouge, du grenat, du violet et de l'orange. » En étudiant à ce point de vue les divers oxydes et leur influence réci- proque par voie de mélange, je suis arrivé à établir des relations entre les ( 237 ) nuances obtenues, en fonction des poids atomiques. Plus exactement, ces nuances subissent des variations continues, très sensibles en adoptant la division des éléments de Mendéleieff en groupes naturels et séries périodiques. » Les principaux corps que j'ai étudiés sont : » Li, Bo, Na, Mg, Al, Si, Ph, Cl, K, Ca, Va, Cr, Mn, Fe, Co, Ni, Cu, Zn, As, Br, Sr, Mo, Ag, Cd, Sn, Sb, I, Ba, Di, Ce, La, Tu, Hg, Pb, Bi, Ur. » Je n'ai pu, faute de matière première, étudier Gl, Ti, Ga, In, Tl et Th, qui combleraient des lacunes importantes. » On peut formuler ainsi les résultats de nombreux essais, faits dans les conditions les plus variées : » i° Dans chaque groupe de Mendéleieff, si l'on considère les termes des périodes de rang pair ou impair, il y a variation continue dans un sens déterminé, du bleu au rouge, ou du rouge au bleu. C'est le phéno- mène que présentent respectivement Mg, Zn, Cd et Ca, Sr, Ba. » Or M. Lecoq de Boisbaudran a montré que, pour les trios tels que Mg, Zn, Cd — Ca, Sr, Ba — R, Pb, Cs, l'accroissement de longueur d'oncle des raies correspondantes est proportionnel à l'accroissement du poids ato- mique. Ijes oxydes métalliques jouiraient donc de la propriété de communi- quer à leurs combinaisons avec les matières colorantes des vibrations lumineuses en rapport avec celles de leurs métaux. » 20 Dans chaque période, du premier au quatrième groupe, il y a pro- gression vers le rouge. Du cinquième au huitième, il y a décroissance du rouge au bleu. » Cette loi se vérifie facilement pour les périodes 3, 5 et 1 1 . » 3° Le groupe IV ne représente pas un maximum proprement dit, car les nuances qui lui correspondent (dans les périodes de rang impair) ren- ferment un excès de jaune. » Avec l'alizarine, Sn donne un orange franc, Cd et Sb des nuances rouges, Pb fournit un orange rougeâtre, Hg et Bi des nuances beaucoup plus rouges. » Dans la période IV, le terme orangé n'appartient pas au groupe IV, mais est reculé jusqu'au groupe V, où il est représenté par le vanadium avec une grande netteté qu'accentue le voisinage du chrome, du manga- nèse et du fer, dont les combinaisons avec l'alizarine sont rouge grenat, rouge violacé et violet. Cette période IV, comme la sixième et la dixième, renferme plus de termes que les autres : il n'y a rien d'étonnant à ce que l'élément orange soit reporté plus vers la droite de la table. ( 23S ) » L'étain, terme central du système avec un poids atomique 1 18 égal, à peu de chose près, à la moitié de celui de l'urane (240), doit être et est, en effet, le représentant, par excellence des nuances jaunes et. orange. C'est un fait que la pratique de la teinture a depuis longtemps établi. » Je constaterai, à titre de simple remarque, que les sulfures de Cd, Zn, Sn, Sb, Te, corps appartenant à la septième période, sont tous jaunes ou orangés. » Outre la méthode de production des nuances sur tissu, on peut em- ployer celle des laques, qui consiste à précipiter par un alcali ou un sel alcalin (borate, silicate, phosphate, etc.) les oxydes de leurs solutions salines, en présence d'une matière colorante soluble, comme l'alizarine, le bleu d'alizarine, etc. Il y a souvent, entre les résultats obtenus sur tissu et ceux dont les laques sont la manifestation, interversion totale, c'est- à-dire que le terme le plus bleu devient le plus rouge et réciproquement. » Les violets d'alizarine au fer, avec addition de Mg, Zn. Cd, varient du rouge au bleu; avec Ca, Sr, Ba, du bleu au rouge. » Des solutions de sels de Mg, Zn, Cd, auxquelles on ajoute une solu- tion ammoniacale d'alizarine, fournissent une laque bleue pour Mg, rouge jaunâtre pour Zn, violette pour Cd. Avec des solutions de sels de Ca, Sr, Ba la laque la plus rouge est celle de Ca, la plus bleue celle de Ba. » L'influence des bases se fait sentir par la seule présence de leurs sels : des solutions de sulfates de Li, Na et K. donnent, avec une solution ammo- niacale d'alizarine, des nuances se dégradant du violet au rouge. On pent admettre que la base du sel se partage entre l'acide et l'alizarine, corps à fonction acide : l'influence des bases n'en reste pas moins nette. » Il n'en est pas de même de celle des acides, bien qu'il me sembla avoir pu constater des différences entre la nuance des solutions de K.C1, KBretRI. » L'action de Cl, Br et I (analogues à Mg, Zn, Cd) se fait nettement sentir dans la série des matières colorantes dérivées de la fluorescéine (éosine, primerose, rouge de Magdala, etc.). Ce sont des tétrachlorures, tétrabromures et tétra-iodures de la fluorescéine ou des composés renfer- mant à la fois Cl et Br, Cl et I, Br et I. Leurs nuances diffèrent sensible- ment. Dans ce cas, le noyau fluorescéine peut être considéré comme le mordant. Cl, Br et I étant la matière colorante. » Je ne passerai pas en revue chacun des groupes, ni chacune des pé- riodes. J'observerai seulement que, dans les groupes, la loi de progression se continue jusqu'au dernier terme. Ph, As, Sb, Bi accentuent la décrois- ( 239 ) sance du bleu au rouge. Dans le groupe VI, il en est de même : Cr donne avec l'alizarine un rouge grenat, qui se transforme, en passant par Mo et Tu, jusqu'à se changer, avec Ur, en un violet, le plus bleu qu'on puisse ob- tenir avec un seul oxyde. » MICROBIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur le tétanos. Note de MM. Yaillard et H. Vincent, présentée par M. Duclaux (' ). « Le tétanos a pour cause un bacille que Nicolaier a décrit, et dont Ritasato a prouvé la spécificité. Ce bacille se développe uniquement dans la plaie des tétaniques, où il sécrète un poison ou toxine d'une extrême activité qui, par sa diffusion, produit la maladie. Le microbe élabore aussi sa toxine dans les milieux de culture artificiels; on peut l'y déceler et étu- dier ses propriétés, comme K.. Faber l'a fait le premier. » Si la nature parasitaire du tétanos et le mécanisme suivant lequel le microbe engendre la maladie se trouvent ainsi définitivement établis, des faits obscurs ou contradictoires restent encore, aussi bien dans son histoire expérimentale que dans son étiologie. » L'inoculation aux animaux des cultures pures du bacille tétanique détermine sûrement le tétanos; mais, contrairement à ce qui s'observe chez l'homme ou les animaux spontanément atteints de la maladie, l'agent pa- thogène ne se multiplie pas au point infecté; il disparaît môme, après quelques heures, de la région où il a été introduit. Les accidents tétaniques n'en suivent pas moins un cours rapide. Cette particularité est en con- tradiction avec les données acquises sur les maladies parasitaires, dont l'évolution est toujours corrélative de la pullulation du microbe pathogène. L'anomalie s'explique par un fait qui avait échappé aux expérimentateurs : les cultures du bacille tétanique inoculées agissent seulement par la toxine qu'elles contiennent; les animaux succombent intoxiqués par le poison que le bacille a élaboré in vitro, et non parce que celui-ci a vécu et pullulé dans les tissus. Ce poison est très actif : il suffit en effet de — - de centi- mètre cube d'une culture stérilisée par filtration pour donner au cobaye un tétanos mortel, et de )ul)'uun de centimètre cube pour tuer une souris. » La preuve est facile à donner que le microbe n'intervient pour rien dans le tétanos expérimental. On peut inoculer à des animaux très sen- sibles des doses considérables de bacilles tétaniques purs, soit jeunes et (' ) Ces recherches ont été effectuées au laboratoire du Val de Grâce. ( 24o ) en voie de développement actif, à un moment ou la toxine n'est pas en- core sécrétée, soit pourvus de leur spore, mais privés par un lavage de toute trace de toxine, sans produire le tétanos : dans ces conditions l'agent pa- thogène ne végète pas au sein des tissus, il n'élabore, par suite, pas son poison et reste incapable de provoquer la maladie. » Ce fait explique une particularité insolite de l'histoire expérimentale du tétanos. Tandis que les maladies parasitaires transmissibles à un animal peuvent se communiquer indéfiniment d'un sujet à l'autre par l'inoculation des produits (tissus ou humeurs) recelant l'agent pathogène, pour le téta- nos il n'en est pas ainsi; les produits recueillis sur un animal, sensible au tétanos, infecté au moyen des cultures pures ne sont pas inoculables. La raison en est que le microbe, à l'état pur, ne se multiplie pas dans l'animal inoculé. » Il résulte encore de ce fait qu'une différence profonde existe entre la genèse du tétanos inoculé et celle du tétanos qui survient dans les conditions ordinaires de l'infection. Dans le premier cas on injecte, avec le microbe, la dose de toxine suffisante pour donner la maladie. Dans le second, des spores sans toxine déjà préparée souillent une plaie et doivent, avant de susciter la maladie, germer et élaborer le poison spécifique. Les faits ne sont pas similaires. » Ceci nous conduit à une autre difficulté. Etant données l'ubiquité des germes du tétanos, leur abondance dans le sol et les autres milieux exté- rieurs, la facilité avec laquelle ils peuvent arriver au contact des plaies, on ne concevait pas aisément la rareté réelle de la maladie. La raison en est peut-être bien simple. Nous venons de voir que la pénétration de l'agent pathogène ne provoque pas fatalement letétanos; certaines conditions sont nécessaires pour qu'il évolue dans les plaies, et d'autres, au contraire, ne lui permettent pas d'évoluer. » Les résultats négatifs de l'inoculation aux animaux, même à dose con- sidérable, de bacilles ou spores tétaniques sans toxine démontrent que le microbe seul ne peut pas produire la maladie. Mais il la provoque sûre- ment si on lui associe un organisme banal, comme le Microbacillus prodi- giosus. Un moyen non moins propre à donner le tétanos sera d'infecter une plaie, puis de la laisser ouverte aux souillures extérieures. Cette con- dition est aisément réalisée en introduisant dans un décollement de la peau un fragment d'ouate imprégné de quelques spores sans toxine. La plaie béante est bientôt envahie par des microbes adventices, et toujours le té- tanos survient. » Ainsi se trouve établi, avec le rôle des associations microbiennes dans ( 24i ) la pathogénie du tétanos, un fait nouveau dans l'histoire des maladies pa- rasitaires. « Les germes pathogéniques aetuellement connus agissent d'autant mieux et plus sûrement chez l'animal, qu'ils sont purs de tout mélange; la première condition à réaliser, pour l'étude expérimentale de la maladie qu'ils provoquent, consiste donc dans l'isolement parfait du virus et son inoculation à l'état de pureté absolue. Tel n'est point le cas du tétanos : le virus pur est inoffensif pour l'animal; le virus impur est au contraire très meurtrier. Seul, le microbe du tétanos est incapable de végéter dans les tissus d'un animal sain, mais il pullule si l'on fait intervenir simultané- ment d'autres microbes qui peuvent être ou banaux ou pathogènes. Ainsi s'expliquent les propriétés tétanigèncs de la terre si riche en microbes di- vers, et l'inoculabilité des produits recueillis dans les plaies des tétaniques, où le bacille spécifique est toujours mélangé à des organismes qui ont favorisé sa pullulation. Mais cette inoculabilité des produits tétaniques a une limite, car l'on ne peut transmettre la maladie en séries indéfinies, contrairement à ce qui existe pour les autres affections parasitaires : c'est que les organismes d'impureté disparaissent dans les passages d'animal à animal, et le virus épuré devient incapable de végéter. » De plus, tous les microbes ne possèdent pas l'aptitude à faciliter le développement du bacille tétanique dans les plaies; c'est seulement le propre de quelques-uns : aussi comprend-on l'inconstance des effets con- sécutifs à la souillure des plaies par la terre. » Outre les associations microbiennes, d'autres circonstances peuvent encore favoriser l'infection par le bacille tétanique : telle est l'action de certains agents chimiques sur les tissus (acide lactique, triméthylamine), telle est aussi la meurtrissure des muscles. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Théorie chimique de la coagulation du sang. Note de MM. Maurice Arthus et Calixte Pages, présentée par M. Chameau. « Les recherches d'Alexander Schmidt ont montré que la coagulation du sang est un phénomène de fermentation chimique. Le fibrinogène et la substance fibrinoplastique pour Schmidt, le fibrinogène seul pour Ham- marsten, sont les matériaux aux dépens desquels se forme la fibrine; le fibrinferment est l'agent de la transformation. Les expériences que nous C. R., 189], 1" Semestre. (T. CXII, N° 4 ) 32 ( M2 ) avons failes viennent compléter les théories de Schmidt etde Hammarsten, en mettant en évidence le rôle fibrinoplastique des sels de chaux. » Si l'on reçoit dans 2DCC d'une solution à 0,9 pour 100 d'oxalate de po- tasse 22DCC de sang, ce mélange (contenant oBr,ooi d'oxalate pour icc de sang) ne coagule pas spontanément quelle que soit la température, quelle que soit la durée de l'observation. On peut remplacer l'oxalate de potasse par une même quantité d'oxalate de soude ou d'ammoniaque; ou par un fluorure, un silicate ou un savon alcalins. Tous ces corps peuvent être employés en solutions concentrées, en solutions étendues ou en poudre fine. La non-coagulation spontanée d'une quantité déterminée de sang ne dépend nullement de la dilution du mélange, mais seulement de la quan- tité de sel employée. » Ces sels empêchent la coagulation spontanée du sang, qu'ils soient ajoutés au sang dès sa sortie du vaisseau, ou à un moment quelconque aussi rapproché qu'on voudra de celui où se serait produite la coagulation spontanée. Bien plus, ils arrêtent instantanément une coagulation com- mencée. ; m Ces sels n'agissent pas à la façon des sels neutres (sulfate de soude, sulfate de magnésie, chlorure de sodium); car, non seulement il suffit d'employer des doses de cinquante à cent fois plus faibles, mais encore la dilution du sang oxalaté, fluoré, etc., ne détermine jamais l'apparition de fibrine, tandis que la dilution suffisante du sang sulfaté ou chloruré est tou- jours suivie d'une coagulation. » Ce n'est pas en précipitant ou en détruisant le fibrinogène, la para- globuline ou le fibrinferment qu'ils empêchent la coagulation spontanée du sang; car on peut préparer ces substances en partant du sang oxa- laté ou fluoré filtré, et l'on ne distingue dans ces mélanges aucun précipité rappelant les précipités de substances fibrinogène ou fibrinoplastique; le fibrinferment y existe aussi, car ces liqueurs déterminent la coagulation des transsudats. » C'est la décalcification du sang qui s'oppose a la coagulation sponta- née : les quatre séries de sels employés précipitent, en effet, complète- ment les sels de chaux. On peut rendre au sang décalcifié la propriété de coaguler spontanément : il suffit d'ajouter un petit excès de sel de chaux. » A ioooc de sang oxalaté à o, 001, on ajoute 2CC d'une solution de chlo- rure de calcium (telle que icc de cette solution est équivalent à osr,o5 d'oxalate). On obtient en quelques minutes un caillot normal par son aspect, sa consistance, sa rétraction. Mêmes résultats avec les autres sangs décalcifiés, oxalatés, fluorés, savonnés ou silicates. ( 243 ) « On peut remplacer les sels de chaux par les sels de strontium; mais les sels de magnésium et de baryum ne peuvent pas faire coaguler le sang décalcifié. » Ces sels de chaux interviennent comme générateurs de fibrine. Les déterminations des chimistes ont montré que la fibrine donne toujours des cendres calciques. On peut, dans certaines conditions, montrer, en par- tant du sang oxalaté, que la quantité de fibrine qui s'y forme par addition de chlorure de calcium est proportionnelle à l'excès de sel de chaux. L'atome de calcium fait partie intégrante de la molécule de fibrine. » De ce que, dans le sang oxalaté, le fibrinogène ne subit aucune trans- formation, il n'en faudrait pas conclure que la présence de sels de chaux, qui est une condition nécessaire, soit une condition suffisante pour la pro- duction de la fibrine. Il faut à la fois un sel de chaux et du fibrinferment. Si, à du plasma oxalaté à o.ooi, on ajoute de l'oxalate ou du fluorure alcalins, de façon que le mélange renferme o, oo3 à o,oo4 du sel, et si l'on précipite ces oxalates ou fluorures par un excès de sel de chaux, il ne se produit pas de coagulation. Mais on peut produire cette coagulation en ajoutant un peu de sang, de plasma, de sérum, d'une solution de fibrinfer- ment : c'est que, par l'abondante précipitation calcique qu'on a produite, on a entraîné mécaniquement tout le fibrinferment. Si donc le fibrinfer- ment sans sels de ehaux ne peut pas transformer le fibrinogène, les sels de chaux sans fibrinferment ne peuvent pas non plus effectuer cette trans- formation. » En nous appuyant sur les travaux de Schmidt, de Hammarsten, et sur les faits ci-dessus exposés, nous proposons cette nouvelle théorie de la coagulation du sang: » Sous l'influence du fibrinferment, et en présence des sels de chaux, le fibrinogène du plasma sanguin est décomposé en deux substances : l'une (virtuelle) donnant un composé calcique insoluble, la fibrine; l'autre restant en solution dans le sérum (globuline coagulable à 64°). » Les faits qne nous venons d'énoncer permettent de modifier avanta- geusement un grand nombre de points de technique physiologique. Nous nous bornons à indiquer les conséquences suivantes : » Préparation d'un sang non spontanément coagulable ; préparation du plasma sanguin, du fibrinogène, de la plasmine de Denis; préparation de plasmine non spontanément coagulable, de paraglobuline débarrassée de fibrinferment. Possibilité d'étudier au microscope la formation de la fibrine en l'absence des éléments figurés. Emploi des solutions décalci- ( 244 ) fiantes comme liquides antihémostatiques, utilisables en particulier pour l'inscription des pressions sanguines, etc. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Note à propos du diabète; par M. H. Arnaud. « Les nouveaux faits communiqués par MM. Lépine et Barrai intéressent tous ceux qui s'occupent de la question du diabète. On y trouve une con- firmation nouvelle des premiers résultats obtenus par ces expérimenta- teurs, et la démonstration définitive de ce fait, constaté pour la première fois par Cl. Bernard, que le sucre disparaît dans le sang in vitro. Celte disparition persiste, augmente même peut-être, avec la température, tant que le sang n'a pas subi une modification considérable, telle que celle qui peut résulter d'une température élevée (54° au moins). » Mais M. Lépine ajoute que, dans ce dernier cas, il y a destruction d'un ferment glycoly tique, et explique ainsi le défaut de disparition du sucre contenu dans le sang. Je pense, au contraire, que cette action des tempé- ratures élevées s'explique par une atteinte des propriétés vitales du sang, et en particulier de son pouvoir d'assimilation et de transformation en gly- cogène du sucre sanguin. Ce pouvoir étant anéanti, le sucre persiste sans modification dans le sang, tout au moins jusqu'à ce qu'il subisse la trans- formation lactique, qui n'arrive que lentement. » Si, dans le cas de diabète par ablation du pancréas, le sucre diminue moins qu'à l'état sain, ainsi que l'affirme M. Lépine, c'est que justement, dans ce diabète, il y a atteinte du pouvoir d'assimilation du sang pour le glycose » Si le sucre était réellement détruit dans le sang à son arrivée dans ce liquide, il y aurait là une destruction de combustible non justifiée, de l'utilité de laquelle on ne se rendrait pas compte. C'est, en somme, au ni- veau des tissus que se fait la consommation principale de combustibles, et que se produisent le travail et la chaleur organiques. Or, comment cette combustion nutritive serait-elle possible, à ce niveau, si le sucre était déjà détruit dans le sang avant d'être parvenu jusqu'aux tissus? » C'est pourquoi je persiste à penser que le sucre disparaît bien dans le sang in vitro, en tant que sucre, mais qu'il n'y est pas consommé, qu'il s'y retrouve à l'état de glycogène; et que normalement, quand le sucre a pénétré dans le sang par les veines sus-hépatiques, il disparaît aussi en ap- parence, il n'est plus à l'état de liberté dans le sang; mais il y est à l'état de ( 245 ) combinaison, et sous la forme de glycogène, pour reprendre son état de glycose, au moment où celui-ci doit être utilisé pour produire chaleur et travail, c'est-à-dire au niveau des capillaires généraux. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur le développement des fibres musculaires. Note de M. Louis Roule, présentée par M. Milne-Edwards. « Les recherches que je poursuis sur le développement des feuillets blastodermiques et des tissus chez les Arthropodes m'ont amené à exami- ner chez plusieurs d'entre eux, et notamment chez les Crustacés isopodes du genre Porcellio, l'origine première de leurs fibres musculaires striées. Le mésoderme de ces êtres s'organise suivant le procédé mésenchyma- teux, et ses éléments, constitués par une mince zone de protoplasme fine- ment granuleux entourant un noyau, sont plongés dans une abondante substance fondamentale. Certains d'entre eux, assemblés en groupes com- pacts sur les côtés du corps de l'embryon, constituent les ébauches de la musculature somatique. ■» Chacune de ces cellules produit un faisceau primitif. A cet effet, l'élé- ment rétracte ses expansions pseudopodiques, prend une forme ovalaire et s'accroît par l'addition de nouvelle matière plasmique; celle-ci n'est pas formée de protoplasme granuleux et semblable aux portions existant déjà, mais de substance contractile. Cette dernière se dépose d'abord sur les deux extrémités de la cellule, puis s'étend sur la périphérie entière, le dé- pôt étant toujours plus abondant vers les extrémités, afin que l'élément croisse de préférence suivant son axe longitudinal. Le protoplasme gra- nuleux primitif est ainsi enveloppé par une gaine de substance contractile et se trouve placé, avec le noyau qu'il renferme, vers le milieu de celle-ci; il conserve cette situation désormais et reste central. La substance muscu- laire produite en premier lieu, située par conséquent autour du noyau et en dedans des portions plus récentes, se résout d'abord en fibrilles : la différenciation fibrillaire commence donc vers le centre de la cellule mus- culaire, et non vers la périphérie; une coupe transversale, pratiquée au niveau du noyau, montre ce dernier dans l'axe même de la fibre, et ensuite en allant de dedans en dehors, le protoplasme granuleux, la substance contractile profonde divisée en fibrilles, et tout à l'intérieur la substance contractile périphérique encore homogène. Ce procédé génétique est sem- blable à celui présenté par les fibres musculaires lisses d'origine mésenchy- ( 246 ) mateuse; la seule différence porte sur la modification des fibres d'Arthro- podes, qui deviennent striées, cette modification procédant encore du centre de la périphérie. » Ces faits, dont plusieurs ont été observés déjà par divers auteurs, et notamment par R. Rœhler, sont différents de ceux offerts par les fibres striées des Vertébrés. La substance contractile de ces dernières finit bien souvent par envelopper le noyau primitif; mais elle apparaît d'abord sur l'une des faces ou sur deux faces de l'élément primordial, et non sur ses deux extrémités; elle n'entoure le noyau qu'à une période tardive, et ce dernier possède fréquemment une situation excentrique. En outre, les premières fibrilles naissent vers la périphérie de la fibre, et non dans sa région centrale. Ces dissemblances tiennent à l'origine épithéliale des fibres musculaires somatiques des Vertébrés, et confirment, en les éten- dant, les opinions exprimées par les frères Hertwig dans la théorie du cœlome. » Aux deux origines, épithéliale et mésenchymateuse, du tissu muscu- laire correspondent des procédés particuliers de développement. Lorsque la fibre provient d'éléments épithéliaux, la substance contractile se dépose d'abord sur l'une des faces de l'élément et y forme souvent un amas volu- mineux, alors que les autres régions conservent leur structure normale; l'enveloppement complet du protoplasme initial par la substance muscu- laire se produit assez tard, et seulement dans les cas où cette dernière prend une extension considérable. Par contre, lorsque la fibre dérive de cellules mésenchymateuses, la substance contractile se dépose dès le début tout autour du protoplasme, en commençant par les extrémités de la cel- lule, et forme hâtivement une gaine entourant le noyau, celui-ci conservant sa position centrale. Le premier type et le second s'appliquent également aux fibres lisses et aux fibres striées : les fibres lisses des Némalodes, par exemple, et les fibres striées somatiques des Vertébrés se développent sui- vant le premier mode; les fibres lisses des Mollusques et les fibres striées des Arthropodes suivant le second. Ces considérations concourent, en outre, à montrer que la présence de la striation est indépendante de l'origine même des fibres. » Dans les deux cas, tantôt le noyau reste unique, et il en est fréquem- ment ainsi pour les fibres lisses, tantôt il se multiplie et transforme l'élé- ment primordial en faisceau primitif plurinucléé. ' » J'exposerai, dans une prochaine Note, le mode de développement des autres lissus mésodermiques et du svstème circulatoire. » ( ^47 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — La vision chez les Gastropodes pulmonés. Note de M. Victor Willem. « Les quelques notions que nous possédons sur la vision des Gastro- podes pulmonés sont le résultat d'expériences fort incomplètes et peu con- nues, dues à des observateurs anciens pour la plupart, comme Lister(i694), Swammerdam (1738), Leiichs (1820), Steifensand (1825), Lespès (i85i). « Ayant entrepris l'étude expérimentale de la vision chez ces Mol- lusques, j'ai fait de nombreuses observations, et dans une chambre et à la campagne, sur une série d'individus appartenant à des espèces variées, terrestres ou aquatiques : Hélix pomatia, L. ; H. nemoralis, L. ; H. aspersa, Midi.; H. horlensis, Mi'ill. ; H. fruticum, Midi.; H. lapicida, L. ; H. incar- nata, Midi.; Arion empiricorum, Fér. ; Limax cinereo-niger, Wolf; L. ci- nereus, List. ; L. arborum, Bouch. ; L. agrestis, L. ; Hyalina glabra, Stud. ; Succinea putris, L. ; Liinnœa stagnalis, L. ; L. palustris, Drap.; Amphipeplea glutinosa, Midi.; Planorbis corneus, L. ; Physa fontinalis , L, » Ces observations me permettent de formuler les conclusions sui- vantes : » i° Les Gastropodes pulmonés possèdent une sensibilité tactile fort développée, leur permettant de percevoir de faibles secousses du sol qui les porte et de légers mouvements du milieu ambiant. » 20 Les Pulmonés terrestres voient fort mal et se dirigent principale- ment au moyen de leurs sensations olfactives et tactiles. Ils perçoivent une image confuse des objets volumineux, à une distance qu'on peut éva- luer à un centimètre environ. Ils ne distinguent la forme des objets, d'une manière passable, qu'à une distance de un à deux millimètres. » 3° Les Pulmonés aquatiques n'ont de vision distincte à aucune dis- tance. » 4° Il n'existe pas, chez ces Mollusques, de visibilité spéciale des mou- vements, visibilité démontrée chez les Arthropodes par les observations d'une série de naturalistes et par les recherches expérimentales de Jorel et de Plateau. » Ayant fait des séries d'observations en employant, à l'instar de Graber, des récipients présentant une moitié éclairée et une moitié relativement obscure, j'ai obtenu les résultats suivants : » i° En général, les Pulmonés réagissent sous l'action de la lumière, ( 248 ) d'une manière plus ou moins énergique suivant les espèces considérées. Pour une espèce donnée, l'intensité de la réaction varie dans le même sens que celle de la lumière. Parmi les espèces étudiées : Hélix aspersa, Mùll. ; Arion empiricorum, Fér. ; Limax cinereus, List. ; Limax cinereo-mger, Wolf ; L. variegatus, Drap. ; L. arborum, Bouch. ; L. agrestis, L. ; Planorbis corneus, L. ; P. marginatus, Drap.; P. vortex, L., sont leucophobes; tandis que Eelix nemoralis, L. ; H. pomatia, L. ; Succinea putris, L. ; Limncea sta- gnalis, L., sont leucophiles. » 20 II existe, chez les Gastropodes pulmonés, des perceptions derma- toptiques ; elles se manifestent, chez les différentes espèces, par des réac- tions d'une intensité fort variable. Ainsi, la réaction provoquée chez des Hélix aspersa aveuglés, en un laps de temps de quinze minutes, par les sensations dermatoptiques, a une valeur'sensiblement égale à la moitié de celle que produirait l'ensemble des perceptions lumineuses chez des indi- vidus normaux ; chez les Hélix nemoralis, le rapport de ces deux valeurs est approximativement un huitième. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de quelques causes internes fur la présence de l'amidon dans les feuilles. Note de M. Emile Mer, présentée par M. Duchartre. « D'après les données expérimentales que nous possédons sur les con- ditions qui favorisent l'amvlogénèse, on serait porté à croire qu'on doit toujours rencontrer l'amidon en plus grande quantité dans les feuilles bien insolées, vigoureuses, et principalement dans le parenchyme correspondant à la face la mieux éclairée. Il semblerait aussi qu'on dût constamment en trouver plus en été qu'en automne et au printemps; or les choses sont loin de se passer avec cette régularité. Bien souvent, au cours de re- cherches d'un autre ordre, j'avais eu l'occasion de constater à cet égard de singulières anomalies. Je me suis décidé à faire de cette question une étude suivie. Dans ce but, j'ai mis en observation pendant tout le cours d'une période végétative, c'est-à-dire du commencement d'avril à la fin d'octobre, un certain nombre de plantes d'espèces diverses, placées dans des conditions de milieu fort variées sous le rapport de la situation et de l'éclairage. Je me suis surtout adressé à des arbres, principalement à des Conifères (Pins, Sapins, Épicéas), qui me paraissent particulièrement propres à ce genre de recherches. Pendant la durée de cette période j'ai eu ( 249 ) constamment ces sujets sous les yeux; j'ai pu ainsi constater les moindres variations qui se sont produites dans la teneur des feuilles en amidon. Ces observations ont été faites dans les Vosges, à 75oro d'altitude. Pour faire mieux saisir les différences constatées, je diviserai la période envisagée en quatre phases. » Première phase : avril et mai. — En examinant au commencement d'avril des plantes à feuilles persistantes et notamment les Sapins et Epieras, on voit apparaître dans la chlorophylle, encore à l'état hivernal, de petits grains amylacés qui grossissent peu à peu, arrivent à se toucher et finissent par remplir les cellules. On en trouve dans les feuilles de tout âge, même sur les sujets mal (■claires. C'est certainement l'époque de l'année, où ces feuilles renferment le plus d'amidon. Pour les Pins, c'est même presque la seule où cette substance se rencontre en quantité notable. 11 est curieux de constater une pareille production d'amidon dans une saison où la température est en- core peu élevée, où la radiation solaire n'est pas très vive, où les journées sont même souvent brumeuses et où, dans les montagnes, la neige couvre parfois encore le sol. » Deuxième phase : de juin à la. mi-août. — A mesure que le printemps s'avance et que les rameaux se développent, les grains amylacés diminuent de grosseur en même temps qu'augmente l'épaisseur de l'enveloppe chlorophyllienne. Quand le temps est beau, les feuilles renferment beaucoup d'amidon dans tout le parenchyme; celles qui sont vieilles ou ombragées en possèdent moins. On en trouve plus dans la flèche que dans les rameaux supérieurs, et surtout que dans ceux du bas. Après une série de jours pluvieux, cette distribution est modifiée. Les jeunes feuilles contiennent toujours plus d'amidon que les vieilles, mais cette substance est presque entièrement localisée dans la face la moins éclairée. En outre, les feuilles ombragées en renfer- ment parfois plus que celles qui sont mieux exposées au jour. » Troisième phase : de la mi-août à la fin de septembre. — A cette époque, la teneur des feuilles en amidon varie beaucoup suivant les espèces. Chez les unes, on en rencontre dans toute l'épaisseur du limbe ; chez]d'autres, dans le parenchyme inférieur seulement; d'autres enfin en sont complètement dépourvues. Le caractère dominant de cette phase est la pénurie d'amidon, même par un beau soleil et une température élevée (20° à 25"). Si l'on compare cet état de choses à celui qui a été signalé au début du printemps, on ne peut s'empêcher d'être frappé de l'indépendance des con- ditions extérieures qui, à ces deux époques, caractérisent l'amylogénèse. » Quatrième phase : octobre. — L'amidon continue à être très rare dans les feuilles. Toutefois, pendant les belles journées de ce mois, souvent assez nombreuses en mon- tagne, il en réapparaît un peu dans celles d'Épicéa, d'où il avait disparu en septembre. Mais alors, c'est dans la face la plus éclairée qu'il se cantonne de préférence. De plus, contrairement à ce qui se passait auparavant, il arrive assez souvent qu'on en ren- contre dans les feuilles âgées plus que dans celles de l'année, dans les branches basses plus que dans la flèche ou les rameaux supérieurs. A cette époque, la distribution de l'amidon est très irrégulière, variable d'un jour à l'autre, d'une feuille à sa voisine. On peut en trouver à la base d'un de ces organes sans en trouver au milieu ni au sommet, ou réciproquement. Bien plus, dans une même préparation, il y a de notables différences suivant les cellules. C. R., 1891, i« Semestre. (T. CX1I, Nr 4.) 33 ( 2DO ) » Les faits précédents montrent que le rapport entre la production et la résorption de la matière amylacée des feuilles est soumis à des variations incessantes dans le cours d'une période végétative. Au début du printemps l'amylogénèse est une des premières fonctions qui se rétablissent à la suite du sommeil hivernal; elle apparaît avant l'évolution des bourgeons, avant le réveil de l'activité cambiale. La recette l'emporte alors sur la dépense: d'où, accumulation d'amidon dans les feuilles. Plus tard, cette sub- stance trouvant son emploi dans la formation des nouveaux tissus, la res- piration, d'autre part, devenant plus active, les feuilles en renferment moins, même quand les conditions extérieures sont plus favorables à l'amylogénèse. Dans les belles journées, la recette est encore supérieure à la dépense, mais il n'en est plus de même quand le temps est couvert. L'absence d'amidon du parenchyme supérieur, après quelques jours de pluie, prouve qu'à cette époque la formation de cette substance est plus influencée que sa migration par la diminution de l'éclairage. A l'automne, recette et dépense sont très affaiblies, mais la dernière l'est encore plus, parce que toute croissance a cessé; aussi voit-on un regain d'amidon appa- raître par les beaux jours dans quelques feuilles, notamment dans celles qui, par leur âge, sont soumises à une déperdition aussi réduite que pos- sible. » Toutes les causes cpii entravent la migration de l'amidon en favo- risent l'accumulation dans les feuilles. Ainsi, parmi mes sujets d'étude, se trouvaient des Épicéas qu'on avait taillés depuis plusieurs années pour en faire une haie. J'ai reconnu que leurs feuilles renfermaient toujours plus d'amidon que celles de leurs voisins non taillés, ce qu'il faut attribuer à ce cpie l'écoulement en était plus lent, l'espace consacré à la réserve amylacée se trouvant notablement réduit par les amputations successives de bran- ches. » Une accumulation semblable d'amidon se présente encore assez sou- vent, et même à un degré plus prononcé dans les sujets dont la crois- sance est très ralentie pour des causes diverses. Ainsi j'ai vu des feuilles de Sapin rabougries renfermer des grains d'amidon plus nombreux et plus gros que celles des sujets les plus vigoureux. Il en est de même pour les jeunes arbres dont la végétation est languissante à la suite de la trans- plantation, pour les plantules souffreteuses quelque temps après la germi- nation et parfois même pour des Épicéas végétant sous un couvert épais. » On ne saurait toutefois expliquer la rareté de l'amidon dans les feuilles à la fin d'août et au mois de septembre, même pendant les journées chaudes et ensoleillées, par le seul rapport entre la production et la résorp- ( 2DI ) lion de cette substance, car au commencement de l'automne la dépense est très réduite, puisque toute croissance est à peu près arrêtée. Si l'on rapproche cette pénurie de l'abondance signalée plus haut au premier printemps, même dans des conditions défavorables, on est forcé de recon- naître que, sous l'influence de certaines causes internes encore indéter- minées, l'amylogénèse est par elle-même très variable suivant les époques de l'année. C'est à la suite du sommeil hivernal qu'elle s'exerce avec le plus d'énergie; à la fin de l'été, elle semble épuisée. Il y a là sans doute un de ces phénomènes de périodicité interne comme on en a signalé plu- sieurs dans la vie végétale, tels que le développement des tubercules et des bulbes, ainsi que l'acte de la floraison, lesquels, comme on le sait, ne peuvent se produire qu'à des époques déterminées. » BOTANIQUE. — Contribution à l'étude des Bactériacées vertes. Note de M. P. -A. Dangeakd, présentée par M. Duchartre. « Dans le cours de mes recherches sur les Algues d'eau douce, j'ai eu l'occasion d'en rencontrer une dont les allures et le mode de sporulation fixèrent particulièrement mon attention. Elle formait des spores endogènes à la manière des Bactériacées, bien qu'elle possédât une teinte verte. » A la vérité on a déjà signalé des Bactériacées colorées en vert par de la chlorophylle. M. van Tieghem en a décrit deux espèces appartenant à deux genres différents : Bacleriumviride, Bacillus virens ('); d'après M. E. de Wildeman (2) il y aurait encore une certaine incertitude sur leur place dans la famille des Bactériacées et aussi sur leur distinction spécifique. » L'autonomie des deux espèces de Bactériacées vertes est conservée par M. van Tieghem dans la nouvelle édition de son Traité de Botanique : l'Algue que nous allons maintenant décrire est destinée à prendre place dans le même groupe. » Elle tapissait à une certaine profondeur la paroi de nos flacons de culture ; les filaments très ténus sont d'une grande longueur et enchevêtrés les uns dans les autres; je n'ai aperçu sur les filaments végétatifs ni cloi- (') Va.n Tieghem, Observation sur les Bactériacées vertes (Bulletin de la Société botanique de France; 1880. (2) E. de Wildeman, Sur l'UIothrix llaccida Kutz. et le Stichococcus bacillaris Nacq [Société royale de botanique de Belgique (Bulletin, t. XXVII, 2e Partie)]. ( »5a ) sons ni ramifications. Le contenu du filament est hyalin, sans aucune gra- nulation; il possède une légère teinte verte; la coloration s'accuse davan- tage au moment de la formation des spores; il n'existe aucun chloroleucite ; la chlorophylle est uniformément dissoute dans le protoplasma. » La formation des spores communique à cette Algue des caractères particuliers; elle se trouve transportée en cellule humide avec d'autres Algues que j'avais en culture, et là elle développe ses spores en assez grand nombre. Le même filament en présentait souvent plus d'une dizaine : les unes rapprochées par groupes de trois ou quatre, les autres isolées; dans les cas favorables, on pouvait distinguer une cloison séparant chaque spore. » Ces spores avaient une longueur de 6|x à 8 |x sur une largeur de 3 jj. : leur forme était elliptique; à maturité, la membrane possédait un contour net, alors que celui du filament sporifère était plus ou moins gélifié; leur couleur était très nettement verte. Le protoplasma ne conserve pas toujours, pendant la formation des spores, le carac- tère hyalin qu'il possède dans les filaments végétatifs : des granulations réfringentes se montrent parfois dans les spores; elles sont au nombre d'une ou deux en gé- néral. » Tandis que les filaments végétatifs nous ont toujours paru simples, les filaments sporifères se sont montrés quelquefois ramifiés. » Si l'on cherche à se rendre compte du mode de développement de ces spores, on voit que les filaments ont d'abord un diamètre égal dans toutes leurs parties ; puis, on les voit se renfler en certains points : ces renflements sont allongés suivant l'axe. On les distingue comme de petits nodules à leur couleur verte plus foncée que celle du filament lui-même, ce qui tient à ce que le protoplasma vient s'accumuler peu à peu dans ces nodules. Entre deux renflements, on distingue souvent une cloison et dans ces renflements une ou deux granulations réfringentes. » La formation de la spore n'a lieu que lorsque le nodule a atteint une grosseur suffisante : il se produit une très légère contraction de la masse du proloplasma qui remplit le filament et cette masse se recouvre d'une membrane propre pour consti- tuer la spore. » Il ne nous est pas possible de dire si tout le protoplasma du filament est employé à la formation des spores ou si une partie reste inutilisée : la nature hyaline du pro- toplasma rend la solution de cette question extrêmement difficile. » On remarquera que les spores ne se forment point tout à fait comme dans les Bactériacées ordinaires : ce n'est pas une tache sombre qui se dé- veloppe, grossit, se nourrit aux dépens des réserves de la cellule, pour s'entourer finalement d'une forte membrane : c'est la masse entière du pro- toplasma du renflement qui se contracte, abandonne la paroi, devient de plus en plus réfringente et s'entoure d'une membrane. ( 253 ) » Je dois ajouter que ce dernier mode de sporulation a déjà été observé par M. L. Klein sur cinq espèces qu'il rapporte au genre Bacillus ( ' ); dans ces espèces, les spores ont également nue couleur verdàtre, mais le mycé- lium serait gris argenté. » L'Algue que nous venons de décrire ne peut guère être placée dans le genre Bacillus : son organisation est déjà plus élevée. En proposant pour elle le genre Eubacillus, nous désirons marquer les affinités étroites qu'elle présente avec les Bacilles ; on pourrait faire rentrer dans ce nouveau genre les cinq espèces décrites par M. L. Klein ; de cette manière, les Eubacillus, caractérisés par le mode de formation des spores et leur couleur verte, comprendraient deux sections. Dans l'une, les filaments sporifères peu- vent être ramifiés, ainsi qu'il résulte de notre description (E. mullisporus sp. nov.); dans l'autre, les filaments sporifères restent simples (B. de Ba- ryanus L. Klein, B. SolmsiiL. Klein, etc.). » On ne peut s'empêcher de comparer le mode de sporulation par con- densation du protoplasma en spores avec l'enkystement des Flagellés; on sait, d'un autre côté, que la sporulation des Leuconostoc rappelle étroite- ment celle des Cyanophycées. » Lorsqu'on veut se rendre compte des affinités des Bactériacées, trois alternatives se présentent donc : » i° Ce groupe dérive directement des Flagellés et conduit aux Cyano- phycées et peut-être à certaines Chlorophycées; » 2° Ce groupe résulte d'une dégradation d'Algues vertes et bleues. » 3° Les Bactériacées n'ont pas la même origine ; les unes se rattachent aux Flagellés, les autres descendent des Cyanophycées et des Chloro- phycées. » La question ne nous parait pas mûre pour la solution. » MINÉRALOGIE. — Conclusions auxquelles conduit l'élude des enclaves des trachytes du Mont-Dore. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Les trachytes du Mont-Dore renferment (et particulièrement au Ca- pucin et au Bivcau-Grand) un nombre considérable d'enclaves de roches étrangères. Ces enclaves sont intéressantes au double point de vue géolo- gique et mincralogique. (') L. Klein, Botanische Baclerienstudien (Dcuts. bol. Gesellschafl, 1889; t. VII. ( 254 ) )> Considérations géologiques. — Ces enclaves peuvent être rapportées à deux groupes : » i° Des roches quartzifères (gneiss à cordiérite, granités, fragments de quartz); » 2° Des roches feldspathiques, parmi lesquelles se trouvent : » a. Des types connus dans la vallée du Mont-Dore en coulées (tra- c/iytes augitiques, trachyles augitiques à olivine, andésites augitiques, etc., tous à hornblende résorbée), ou en filons {andésites amphiboliques à horn- blende intacte) ; » b. Des andésites à hornblende (de structure et composition spéciales) passant à des types ophitiques et même granitoïdes analogues à des dia- bases, roches inconnues en place au Mont-Dore et qui doivent être consi- dérées comme ayant été émises en masses épaisses, dans lesquelles un refroidissement lent a permis le développement des diverses structures énumérées plus haut. Ces roches ont leur hornblende résorbée et ne sont pas des roches de profondeur; elles sont au moins inlrusives, puisqu'elles renferment elles-mêmes des enclaves de roches étrangères, tout comme le trachyte qui les englobe; » c. Des roches grenues, d'origine indécise (gneiss basiques ou roches de prof on deur ? ) ; » d. Des roches véritablement grenues à la façon de diorites et diabases anciennes, roches à amphibole brune toujours intacte qui doivent être considérées comme ayant cristallisé en profondeur. » Il est remarquable de voir réunies en enclaves dans le trachyte de la même région des roches de structure, de composition et d'origine aussi diverses. » Dans les deux gisements du Capucin et du Riveau-Grand, distants d'environ 3km, on voit varier la nature de ces enclaves. Au Capucin, les roches grenues de profondeur sont très rares ainsi que les types connus en place; les roches quartzifères, au contraire, y sont fréquentes. Au Riveau- Grand, ces dernières font défaut; les roches du type b sont peu abon- dantes, et ce sont les roches connues en place qui dominent. Les roches grenues de profondeur, quoique plus abondantes qu'au Capucin, n'y sont pas communes. » Il est intéressant de remarquer que si l'on passe en revue les cristaux du stade intratellurique de toutes ces enclaves microlitiques, on y ob- serve les silicates suivants : olivine, sphène, pyroxène, amphibole, biotile, feldspath triclinique et orlhose. Or les termes extrêmes de cette série (oli- vine et orlhose) manquent dans les enclaves grenues de profondeur. ( 255 ) » Considérations minéralogiqacs. — Deux faits ressortent tout d'abord : » i° Les enclaves sont toujours riches en minéraux secondaires déve- loppés dans des cavités. » 2° Ces enclaves ont été le siège de phénomènes métamorphiques va- riés (destructions partielles, épigénies, apports). » Toutes conditions égales d'ailleurs, lorsqu'une roche solide est en- globée dans un magma volcanique, les modifications qu'elle subit sont d'autant plus intenses qu'il y a une plus plus grande différence entre l'acidité de la roche enclavée et celle de la roche enclavante. En vertu de ce principe, ce sont les roches quartzifères qui sont le plus modifiées. » Modification des roches quartzifères. — Les gneiss à cordiérite enclavés sont constitués par du quartz, du feldspath et un certain nombre d'autres minéraux (andalousite, cordiérite, sillimanite, corindon, grenat, biotite). Ces derniers minéraux ne sont pas attaqués par le magma trachytique, tandis que le quartz et les feldspaths sont résorbés; mais, au fur et à mesure qu'ils disparaissent, ils sont remplacés par de l'orthose de nouvelle géné- ration (accompagnée d'un peu de tridymite), de telle sorte que les frag- ments de gneiss ne se déforment pas. Le volume de l'orthose régénérée n'étant pas en général égal au volume quartzofeldspalhique résorbé à cause de la disparition du quartz, il en résulte des cavités dans lesquelles cristallisent : orthose, tridymite, hrperslhène, magnétite, spinelle, oligiste. Les enchevêtrements de cordiérite, andalousite, etc., constituent l'ossature de ces géodes. La biotite est transformée en un mélange de magnétite et d'hypersthène. » Cette facile résorption du quartz et du feldspath explique pourquoi on ne trouve pas dans le trachyte d'enclaves de gneiss franc et pourquoi les enclaves de granité et de quartz sont rares. » Modifications des enclaves volcaniques. — Les phénomènes constatés dans les enclaves volcaniques sont d'un tout autre ordre. Leur composi- tion étant voisine de celle du trachyte, on n'y observe pas de destruction apparente; il y a seulement cristallisation de minéraux dans les vacuoles. Il est probable que ces enclaves ont été imbibées de gaz et de liquides charriant des principes minéraux qui, une fois la roche englobée parle trachyte, se sont trouvés en quelque sorte en vase clos et ont laissé dépo- ser, sous forme de pyroxène, hypersthène, etc., les éléments minéraux qu'ils transportaient. L'enclave a cependant réagi sur les fluides absorbés en modifiant leur composition, puisque les minéraux ou les associations de minéraux contenus dans les enclaves de nature différente, englobés ( 256 ) côte à côte dans le même bloc de trachyte, ne sont pas les mêmes. C'est ainsi que dans les enclaves d'andésites et de diabases on trouve : hyper- sthène, pyroxène, zircon, orthose, tridymite; dans les trachyles augi- tiques : hornblende, pyroxène et orthose; pseudobrookite, hypersthène; fayalite, magnétite, biotite, hypersthène. Lorsque l'enclave a été attaquée, elle l'a été d'une façon faible (probablement par agrandissement de cavi- tés préexistantes ou attaque de grands cristaux feldspathiques) ou tout au moins d'une façon uniforme sur tous ses éléments; s'il s'est développé dans sa pâte des minéraux nouveaux, ils sont identiques aux minéraux anciens, car on ne peut les en distinguer. » Au point de vue de la distribution des minéraux nouveaux dans les enclaves, il y a lieu de faire remarquer que le pyroxène monoclinique, la pseudobrookite, la fayalite, la biotite, la hornblende et le zircon sont spé- ciaux aux enclaves non quartzifères; que l'hypersthène, la tridymite et l'orthose, au contraire, se trouvent dans toutes les catégories d'enclaves. » En résumé, les modifications subies parles enclaves de roches quartzi- fères et de roches volcaniques sont très différentes. Les roches quartzifères sont en partie détruites, leur quartz disparaît et n'est qu'incomplètement remplacé par de la tridymite, leur feldspath est résorbé et remplacé par de l'orthose de nouvelle génération, et dans les cavités produites par cette altération naissent des minéraux n'existant ni dans le trachyte ni dans la roche quartzifère avant son englobement. L'enclave fournit en grande partie les matériaux des minéraux nouveaux. Dans le cas des roches vol- caniques, au contraire, l'enclave agit surtout comme absorbant de fluides dont elle modifie ensuite la composition. On s'explique dès lors pourquoi le minéral nouveau qui domine dans les enclaves acides est l'orthose (puisque l'enclave qui a fourni en grande partie la matière des minéraux nouveaux était elle-même riche en orthose), tandis que ce même minéral ne se trouve qu'en enduit dans les enclaves volcaniques où il a été en partie apporté. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Influence de la nature du terrain sur la température du sol. Note de MM. Cii. Axdré et J. Rauux, présentée par M. Mas- cart. « Nous donnons ici quelques-uns des résultats déduits d'une série d'ob- servations, faites du 3i mars 1888 au 3o juin 1890 (observations conti- ( a57 ) nuées depuis), au champ d'expériences de la Station agronomique du Rhône, en vue d'étudier l'influence de la nature du sol sur la propagation de la chaleur à son intérieur. » Dans ce but, on a enlevé, sur uae étendue de 5a et à une profondeur de om,o,o, la terre végétale du champ d'expériences de la Station, et on lui a substitué, par carrés de ia chacun, l'un des terrains, que nous désignons par tourbe, argile, sable, calcaire, composés comme suit (le cinquième carré étant occupé par un mélange à volumes égaux des quatre précédents) : Tourbe. Argile. Sable. Calcaire. Humus 67,3 0,0 0,0 0,0 Argile 0,0 a5,4 4>5 0,0 Calcaire 20,1 0,0 20,7 61, 4 Sable 12,6 74,4 74 > 8 38,6 le sous-sol restant formé par du gravier des alluvions du Rhône. » Au milieu de chaque carré on a installé deux thermomètres Tonnelot, donnant le ^ de degré, dont les réservoirs sont placés à om,3o et om,5o de profondeur, et qui sont protégés par des cages cubiques de o"',5o en toile métallique de 5mm de maille. Ces thermomètres ont été observés chaque jour à une heure convenable, en même temps que l'on prenait, au moyen d'un thermomètre-fronde, la température de l'air ambiant. » Ces observations confirment les résultats généraux déjà connus sur ces variations thermométriques, et en particulier ceux que l'on déduit des belles recherches de MM. Becquerel; mais, au point de vue spécial qui nous occupe, le fait saillant à remarquer est la distinction très nette qui sépare la terre de tourbe des autres terres; les oscillations thermiques y sont beaucoup moins accentuées et les variations de température beaucoup plus lentes. Ainsi : » i° A om, 20 de profondeur, le minimum diurne est atteint dans la tourbe vers 4h du soir, et le maximum vers 4h du matin ; dans les trois autres terres, ces heures, un peu différentes pour chacune d'elles, sont voisines de 911 du matin et de 8h du soir ; d'ailleurs, à cet égard, c'est le calcaire qui diffère le moins de la tourbe, puis l'argile et enfin le sable. » Or, la rapidité plus ou moins grande de transmission des variations thermiques, et par suite la différence des heures obtenues dans les diverses terres doivent surtout tenir aux différences de leurs pouvoirs conduc- teurs ; on doit en conclure que l'ordre décroissant de leurs conductibilités est : sable, argile, calcaire, tourbe. » 20 Aux époques de l'année, janvier et juillet, où la température C. R., 1891, 1" Semestre, (T. CX1I, ,V 4.) 34 ( 2-»8 ) moyenne diurne devient sensiblement stationnaire, la température de la terre de tourbe s'élève de plusieurs degrés au-dessus de celle des autres terres ; celles-ci présentent entre elles des différences beaucoup moindres et l'ordre décroissant des températures stationnaires est : tourbe, sable, argile et calcaire. » Or, ces différences de température tiennent évidemment, dans ce cas, aux différences des pouvoirs absorbants. » Ceux-ci suivent donc l'ordre décroissant, tourbe, sable, argile, cal- caire. » 3° L'amplitude moyenne des oscillations thermométriques diurnes correspondant à une même oscillation diurne de la température de l'air, diffère d'une terre à l'autre; ainsi, à om, 20 de profondeur, pour une oscil- lation atmosphérique de 9°,4» elle est à peu près de 3° pour le sable, l'ar- gile et le calcaire, tandis qu'elle se réduit à o°,3 pour la tourbe. D'ailleurs, les trois premières terres se distinguent un peu les unes des autres, et l'ordre décroissant de leurs amplitudes est : sable, argile et calcaire. Poul- ies quatre terrains, l'ordre décroissant de ces amplitudes est aussi : sable, argile, calcaire, tourbe. C'est celui de leurs pouvoirs conducteurs et non pas celui de leurs pouvoirs absorbants. Par conséquent, l'amplitude de l'oscillation thermométrique diurne dans un terrain déterminé dépend, toutes choses étant égales d'ailleurs, surtout de sa conductibilité pour la chaleur et fort peu de son pouvoir absorbant. » 4° Au point de vue agronomique, ces résultats ont leur importance. En effet : » a. D'une part, tout en admettant qu'il faille un nombre de degrés dé- terminé pour que la végétation accomplisse une évolution déterminée, il paraît cependant probable que le mode et l'intervalle de succession des éléments de cette somme ont une certaine influence sur le résultat. » b. D'autre part, les faits qui précèdent montrent que dans late.re de tourbe la température ne descend jamais très bas lors de la saison froide ; en d'autres termes, la tourbe est une terre chaude. La végétation doit donc y être favorisée; aussi du mais et des betteraves semés dans une pareille terre ont-ils eu une végétation plus précoce que dans les trois autres terrains. » ( 25g ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la pression barométrique à Naples, à des alti- tudes différentes. Note de M. Eugène Semmola, présentée par M. Mas- cart. (Extrait.) « La différence des hauteurs barométriques entre Naples et l'Observa- toire du Vésuve, dont les altitudes sont respectivement 37'" et 63~]m, change avec les saisons; elle augmente dans les mois d'hiver pendant le refroidissement de l'atmosphère; au contraire, elle diminue dans les mois chauds. » Pendant l'année 1882, la différence la plus grande eut lieu pendant la première décade de février, où elle fut de 52mm, 02; la plus petite, dans la première décade de juillet, et fut égale à 46mm,8i. » Ce fait a été indiqué déjà par plusieurs observateurs; mais je crois avoir été le premier à le constater dans la contrée vésuvienne. » On remarque, en outre, que pendant les grands mouvements démon- tée ou de descente du baromètre, les différences entre les pressions Na- ples-Vésuve varient d'une manière notable, tantôt en plus, tantôt en moins. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Variation magnétique pendant le tremblement de terre du i5 janvier en Algérie. Note de M. Moureaux, présentée par M. Mascart. « Les journaux annoncent qu'une violente secousse de tremblement de terre a été ressentie- le i5 janvier, vers 4h du matin, sur la côte d'Algérie, dans le voisinage de Cherchell. Le village de Gouraïa est presque entière- ment détruit; dans les douars environnants, une ferme et de nombreux gourbis ont été renversés. Deux secousses de quelques secondes sont si- gnalées à Hammam-Rira à 4hi5m. » La courbe relevée le i5 janvier au magnétographe de l'observatoire du Parc Saint-Maur porte, à 4hi5mdu matin, la trace du trouble particulier de l'aiguille aimantée, constaté déjà lors des tremblements de terre de Nice, de Werny (Asie centrale) et de Gallipoli ; l'oscillation n'a pas dépassé i',5 d'amplitude. Le bifilaire et la balance ne semblent pas avoir participé au mouvement du barreau de la déclinaison, et le bifilaire à barreau de cuivre est resté, comme toujours, absolument calme. » ( a6o ) THERMOMÉTRIE. — Correction de la lige émergente d'un thermomètre. Note de M. Resou, présentée par M. Mascart. « Dans la séance du 12 janvier, M. Guillaume a présenté à l'Académie une Note indiquant la manière de corriger les lectures faites sur un ther- momètre dont la partie inférieure seule plonge dans un milieu dont on veut déterminer la température. » Le même procédé est employé, depuis 188 1, à l'Observatoire du Parc de Saint-Maur, pour corriger les températures données par un thermo- mètre dont le réservoir est enfoncé dans le sol à im de profondeur. Il m'avait été indiqué par Henri Sainte-Claire-Deville, qui l'avait mis en pra- tique, en 1868, dans la détermination de températures très élevées. Je crois, mais sans en avoir la preuve, que c'est lui qui l'avait imaginé. « J'ai fait connaître ce procédé dans Y Histoire du thermomètre {Annuaire de la Société météorologique de France, t. XXIV, p. 53 et 54)- » M. Flammarion fait observer que l'astre signalé le 11 janvier par M. Lescarbault dans la constellation du Lion, comme une étoile nouvelle, n'est autre que Saturne. M. P. Juillard adresse une « Étude sur la circulation des éléments et la formation des mondes ». La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 janvier 1891. Recherches sur les accélérations en général; par P 'h. Gilbert. Bruxelles, F. Hayez, 1890; br. in-8°. (Présenté par M. Resal). ( 2b! ) Cours de Mécanique analytique ; par Pu. Gilbert. Partie élémentaire. Troisième édition. Paris, Gauthier- Yillars; Bruxelles, Société belge de Librairie, 1891; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Resal.) La chaleur. — Leçons élémentaires sur la Thermométrie, la Calorimétrie, la Thermodynamique et la dissipation de l'énergie; par J. Clerk Maxwell. Édi- tion française, d'après la huitième édition anglaise, par M. Georges Mou- ret. Paris, B. Tignol, 1891 ; r vol. in-8°. (Présenté par M. J. Bertrand.) Ventilation des bâtiments et, édifices éclairés par le gaz; par Alfred V an- derpol. (Extrait du Compte rendu du dix-septième Congrès de ta Société tech- nique de l'industrie du gaz en France. Paris P. Mouillot, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Genèse naturelle des formes animales; par M. J.-P. Durand (de Gros). Paris, Félix Alcan, 1888; br. in-8°. Anna/es de la Société royale malacologique de Belgique. — Tome XXIV (quatrième série, Tome IV). Année 188g. Bruxelles, P. Weissenbruch; vol. gr. in-8°. A Imanaque naulico para el ano 1892, calculado de orden de la Superioridad en el instituto y observatorio de Marina delà ciudad de San Fernando. Madrid, 1890; 1 vol. in-4°. AUgemeine chemische Minéralogie; von Dr. C. Doelter. Leipzig, Verlag von Wilhelm Engelmann, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté parM.Fou- qué.) Researches on micro-organisms ; including and account of récent experi- ments on the destruction of microbes in certain infections diseases : phtisis, etc. ; by A.-C. Griffiths. London, Baillière, Tyndall and Cox, 1891; 1 vol. in-12. Memoirs of the geolo gical Survey of India. Palœontologia indica. — Ser. XIII : Sall-Range fossils. Vol. IV, Part. I : Geolo gical results; by William Waagen. Calcutta, MDCCCLXXXIX; 1 vol. in-8°. Memoirs of the geolo gical Survey of India. Volume XXIV, Part. II. Cal- cutta, MDCCCXC ; 1 vol. in-/,°. Aslronomical papers prepared for the use of the American Ephemeris and Nautical Almanac . Vol. II, Part. V (Discussion of transits of Venus in 1761 and 1769); by Simon Newcomb. — Vol. IV (.4 new Theory of Jupiter and Saturn); byG. W. Hill. Washington, 1890; 2 vol. gr. in-4°. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales. Vol. XXII, 1880, Part. II; in-8°. ( at>2 ) The Proceedings of tlie Linnean Society of New South Wales. Second séries, Vol. III-IV. Sydney; 3 vol. in-8°. Proceedings of the Canadian Instilute. Third séries, Vol. VII. Fase. n° J (deux exemplaires). Toronto, 1889; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 12 janvier 1891. Œuvres complètes de ChristiaanHuygens, publiées par la Société hollan- daise des Sciences. Tome troisième : Correspondance, 1 660-1 661. La Haye, Marti nus Nijhoff, 1890; 1 vol. in-4°. Annuaire de l' Académie des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Bel- gique, 1891. Bruxelles, F.Hayez, 1891 ; 1 vol. in-18. Sur les phénomènes extraordinaires présentés par la grande comète de 1 882 ; par Th. Bredichin. Saint-Pétersbourg, 1890; br. in-4°. Histoire d'un inventeur. Exposé des découvertes et des travaux de M. Gus- tave Trouvé dans le domaine de l'Électricité; par Georges Barrai.. Paris, Georges Carré, 1891; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Edmond Bec- querel.) Mémoires de la Société géologique de France. Tome I, fasc. II et III. Paris, Baudry et Cie, 1890; 2 br. in-4°. Illuslrationes Florœ atlanticœ, auctore Cosson. Fasc. IV. Parisiis, e Rei- publicœ typographeo, octobri MDCCCXC; in-f°. Atli délia Accademia Pontaniana. Volume XX. Napoli, tipografia délia regia Università, 1890; gr. in-4°- Fenia, 1, 2,3. Bulletin de la Société de Géographie de Finlande. Helsing- fors, 1890: 3 vol. in-8°. Publications périodiques. Société philomathique de Paris. — Bulletin des Sciences mathématiques. — Bulletin de la Société internationale des électriciens. — Journal du gaz et de l'Électricité. — Annales industrielles. — Chronique industrielle. — Journal de l'éclairage au gaz. — Bulletin de la Société de Géographie. — Bulletin de l'A- cadémie de Médecine. — Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpi- taux de Paris. — Marseille-médical. — Annales de la Société d'hydrologie mé- dicale. — Recueil de Médecine vétérinaire publié à V École d'Alfort. — V Abeille médicale. — Revue du Cercle militaire . — Annals of Mathemalics (University of Virginia) . — A meiican Journal of Mal hématies ( Johns Hopki/is University'). ( 263 ) — The astronomical Journal (Cambridge, Mass.). — Records ofthe geologi- cal Survey of Incita. — Proceedings ofthe Academy of natural Sciences of Phi- ladelphia. — Proceedings ofthe royal Geographical Society (London). — The pharmaceulical Journal and Transactions. — Atti délia reale Accademia dei Lincei (Roma). — Memorie délia Societa clegli spettroscopisti t taltani (Roma) . — Roletin de la Sociedad geografîca de Madrid. Ouvrages reçus dans la séance du 19 janvier 1891. Œuvres de Fermât, publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry, sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Tome Ie1': Œuvres mathématiques diverses. — Observations sur Diophante. Paris, Gau- thier-Villars et fils, MDCCCXCI; 1 vol. in-',". De la production et l'emploi de la vapeur considérée comme jorce motrice , principalement clans les locomotives ; par MM. A. Lencauchez et L. Durant. Paris, G. Steinheil, 1890; br. in-8°. Amendements et engrais; par A. Renard. Paris, Armand Colin et Cie, 1891 ; 1 vol. in-18. (Présenté par M. Duclaux.) Description et emploi des Eucalyptus introduits en Europe, principalement en France et en Algérie. Second Mémoire, par Charles Naudin. Antibes, J. Marchand, 1891; br. in-8°. A. Trousseau. — Leçons pratiques de thérapeutique oculaire. Paris, Ollier- Henry, 1889; in-12. (Envoyé au concours Bellion.) Mémoires de la Société zoologique de France pour l' année 1890. Tome III, quatrième Partie. Paris, au siège de la Société, 1890; in-8°. Kocii. — Sa méthode de guérison de la tuberculose et les infiniment petits ; par\eDv Ch.-L. Deiss. Bàle, Ch.-J. Wyss, 1891; br. in-8°. Takirithmie ou le calcul rendu plus rapide et plus sur; par M. L. de Casa- major. Paris, Croville-Morant ; br. in-18. (Deux exemplaires.) Atti ciel reale Istiluto Yenelo di Scienze, Letlere ecl Arti. Tomo XXXVIII; in-8°. Index-Catalogue of the library of the Surgeon- gênerai' s Office, United States army. — Authors and subjects; vol. XL Phœdronus-Regent. Washing- ton, Government printing Office, 1890; in-4°. Publications périodiques. Bulletin international du Bureau central météorologique . — Le Magasin pittoresque. — La Nature. — Revue scientifique. — Revue générale des ( 264 ) Sciences. — Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France. — Revue internationale des falsifications. — Revue géographique internationale. Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, etc., de Saint-É tienne. — Jour- nal de Pharmacie et de Chimie. — Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils. — Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen. — Le Messager agricole du Midi. — Comptes rendus hebdomadaires des séances de la Société de Biologie. — Gazette des hôpitaux. — L'Abeille médicale. — La Tribune médicale. ERRATA. ( Séance du 1 9 janvier 1891 . ) Note de M. A. Pizon, Sur la Blastogénèse de X Astellium spongiforme : Page 168, ligne 3, au lieu de : « Les tubes ectoderraiques qu'aurait chaque ascidio- zoïde. . . ., lisez: « Les tubes ectodermiques qu'envoie chaque ascidiozoïde. ...» »88««S On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. lis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-(". Deux I l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel | lu ier janvier. Le prix rie l'abonnement est fixé ainsi r/u'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. i Gavaull St-Lager. / Jourdan. I Ruff. Hecquet-Decobcrt. ( Germain et Grassin. j Lachèse ci Dolbeau. Jérôme. • Jacquard. , Avrard. r DutliulT. 1 Bluller (G.). Renaud. / Lefournier. \ F. Robert. i .1. Robert. I V Uzel Carofï. I liaér. ( Massif. •y Perrin. i Henry. "g ' ( Marguerie. „ l Rousseau. \l-Ferr... ( Rlbou-C.olluv. / Lainarche. ! Katel. ' Damidot, ( Lauverjat. [ Crépin. \ Drevet. i Gralier. '.Ile Robin. '( Bourdignon. '•( Dombre. i Ropiteau. • Lefcbvre. f Quarré. chez Messieurs : ( Bautnal. Lorient ,, ... ( M"" lexier. Beaud. Georg. Lyon i Mégrel . i Palud. ! Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan. i Calas. Montpellier . ...... . , * i Coulet. Moulins Martial l'Iace. / Sbrdoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. i Loi". Ml. .Vailles ., . i M \ eloppé. i Barma. Nice ........ ,. ( Visconti et V. Nîmes Thibaud. Orléans Luzcray. ( Blatichier. roitiers r, , ( Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Boche fort Boucheron - Rossi ( Langlois. | gnol. rtouen , ( Lestringant. S'-É tienne .... Ch e\ a I ier. „ , i Bastide. Toulon , , , . > Kumebe. i Giinct. Toulouse ! _ . I Privât. i Boisselier. Tours • Péricat. ' Suppligeon. ., , . t Giard. Valenciennes _ I Lem.ulre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ( Robbers. Amsterdam • .. , , . ( Peikema Caarelsen Athènes Beck. [et C'°. Barcelone Verdaguer. I Aslier et G'". 1 Calvarv et O. Berlin ,, . ., ' . , ... i Friedlander et fils. f Mayer et Millier. p . ( Schmid, Franck.- el Bologne Zauirhelli et C". Ramlot. Bruxelles May. .Icz. [ Lebègue el C' . \ llaiinauii. Bucharcst , ., ( Raiiisteami. ♦ Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC' Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hbst et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes lient. / Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye . Belinfante frères. . Ben. I,i. Lausanne , / Payot. Barth. Brockbans. Leipzig ! Lorentz. Max Rùbe. Twictmeyer. ( Desoer. Liège • „ ° I Gnuse. chez Messieurs : ( Dulau. Londres / Nutt. Luxembourg.... V. Buck. Librairie Guten - \ berg. Madrid ■ Gonzalcs e hijos. I Yravedra. ' F. Fé. .,., i Dumolard frères. ,/'/"" (Hœpli. Moscou Gautier. [ Furcheim. Naptes ' Marghieri .li Gius ( Pellerano. . Christern. New-York Stechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". V, derme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. Borne . , . „.. | Loescberet W. Rotterdam Kramers et lils. Stockholm Samson et Wallin. i Zinscrling. S'-Petersbourg. . . / Bocca frères. 1 Brero. Turin { . j Clausen. [ RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et YVolff. Vérone. ........ Drucker. \ Frick. Vienne ! , . _. i Gerold et C'". Zurich Meyer et Zeller. ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes Ie' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-'t°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( Ier Janvier i85i à 3i Décembre (865.) Volume in-4°; [870. Prix 15 fr. Tomes 62 a 91.— (1" Janvier 1866 à Si Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. S PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'oni : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ar M.IUnsex.— .Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières isc'iar M. Claude Rciinarii. Volume in-4°, avec 32 planches; 18Ô6 15 fr. tom I : Mémoire sur les vers iutestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — lissai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences "' L encours de iS5o, et puis rein i se pour celui de iSJij, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- neni res, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les i ports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Biionn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. Va ême Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. If 4, TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 janvier 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Phillips. — Pendule isochrone 178 M. Wolf. — Observations relatives .1 la précédente Note posthume de M. Phillips. 1S1 AI. Emile Picard. — Sur la représentation approchée des fonctions t83 M. \. Cornu. — Sur une expérience récente, déterminant la direction de la vibration dans la lumière polarisée 1S6 MM. Berthelot el G. \\m:i . — Faits pour servira l'histoire des principes azotés ren- Pa< fermés dans la terre végétale M. Berthelot. — Nouvelles observations sur les composés azotés volatils émis par la terre végétale M. P. Schutzenberger. — Essai sur la syn- thèse des matières protéiques M. A. Milne-Edwards. - lie I'intUience des grands froids de l'hiver snr quelques-uns des animaux de la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle es. 189 195 198 MEMOIRES PRESENTES. M. L. CormeRûis adresse un Mémoire sur un nouveau systè de ponts suspendus ri- I Al. Dabancourt adresse un Mémoire intitulé « Projet d'un hydromoteur aérien » gides . CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers Ouvrages de AI. Clerc/, Maxwell, de M. Jiiptner de Jonstorjf... MM. G. Rayet et !.. Pic u;d. I tbservations des comètes Zona el Brooks (1890, II), faites au grand équatorial de l'Observa- toire de Bordeaux M. F. Gonnessiat. — Sur l'équation per- sonnelle dans les observations de passages. M. H. Minkowskj. — Théorèmes arithmé- tiques M. E. Amigues. — Démonstration purement algébrique du théorème fondamental de la théorie des équations Al. A. de Saint-Germain. — Sur le mouve- ment d'un double cône qui roule sur deux droites M. G. Defforgks. — Sur la résistance op- posée par l'air au mouvement d'un pen- dule M. A. Potier. — Sur le principe d'Huygens. M. Ch.-Ed. Guillaume. — Théorème relatif au calcul de la résistance d'une dériva- tion Al. 1). Cernez. — Recherches sur l'appli- cation de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons for- mées par les solutions aqueuses d'acide malique avec les phosphomolybdates al- calins blancs M. Ostwald. — Sur les conductibilités des acides organiques isomères et de leurs sels. Al. Daniel Berthelot. — Réponse à la Note de Al. Ostwald M. Adolphe Minet. — Électrométallurgie dé l'aluminium ^ M. Scheurer-Kestner. — Emploi de la bombe calorimétrique pour la détermina- Bli.lf.tin bibliographique Errata 206 j<») .1 t3o 23l tion île la chaleur de combustion île la houille M. Prud'homme. — Les mordants en tein- ture et la théorie de Mendéleieff MM. Vaillard et II. Vincent. — Recherches expérimentales sur le tétanos MM. M. V.RTIIUS et C. Pages. — Théorie chimique de la coagulation du sang M. H. Arnaud. — Note à propos du diabète. AI. L. Houle. — Sur le développement des fibres musculaires AI. V. Willem. — La vision chez les Gastro- podes pulmooës Al. En. Mer. — Influence île quelques causes internes sur la présence de l'amidon dans les feuilles AI. l'.-A. DANOEARD. — Contribution à l'é- tude des Bactériacées vertes AI. V. Lacroix. — Conclusions auxquelles conduit l'élude des enclaves des trâchytes du Mont-Dore MM. Ch. André et .!. Raulin. — lulluence de la nature dit terrain sur la tempéra- ture du sol Al. Eue. Semmola. — Sur la pression baro- métrique a Naples, à des altitudes diffé- rentes Al. MouReaux. — Variation magnétique pen- dant le tremblement de terre du 1 3 janvier en Algérie AI. Renou. — Correction de la tige émer- gente d'un thermomètre AI. Flammarion fait observer que l'astre si- gnalé par Al. Lescarbault dans la constella- tion du Lion, comme une étoile nouvelle, n'est autre que Saturne ... M. P. JuiLLARD adresse une <■ Élude sur la circulation îles éléments et la formation des inondes. » ■j3J 236 23g - I I 245 A: 24s 2JI 253 2t>g 2Ô9 260 260 •...Go 260 264 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLA.KS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 JcM PREMIER SEMESTRE. W COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. EES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. I\° 5(2 Février 1891 PALUS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1876. — *&&&' ■ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de j Les Programmes des prix proposés par l'Acaf l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 4^ pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Tl y a deux volumes par année. Article Ie' . — Impression des travaux de i Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 00 pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. sont imprimés dans les Comptes rendus, mais le: I ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séan I blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savci étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per:> qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire ( tenus de les réduire au nombre de pages reqil Membre qui fait la présentation est toujours n< mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondait | cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus l! jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisai le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompA actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rer.) vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais 1 teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapj les Instructions demandés par le Gouverneme Article 5. Tous les six mois, la Commission administra l un Rapport sur la situation des Comptes rendui l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution 1 sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri < déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à laséanceii*1 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 FÉVRIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Mixistre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation d'un Décret par lequel le Président de la République ap- prouve l'élection de M. Chambrelent, pour remplir la place devenue vacante dans la Section d'Économie rurale par le décès de M. Peligot. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Ciiambrelext prend place parmi ses Confrères. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. le général Ibanez, Correspondant de la Section de Géographie et Navigation, décédé à Nice le 29 janvier 1891. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N' 5.) 35 ( 266 ) Notice sur le général Ibaiïez, Correspondant de l' Académie; par M. J. Bertrand. « Le général de division don Carlos Ibanez e Ibanez de Ibero, marquis de Mulhacén, directeur général de l'Institut géographique et statistique d'Espagne, était né à Barcelone en 1824 ou en 1820. Entré fort jeune en- core à l'École de Guadalajara, il sortit dans le corps du génie. Très ap- pliqué à tous ses devoirs, il se fit remarquer surtout, dès le début de sa carrière, par son goût pour la Science et son habileté à manier les instru- ments de précision. Lorsque le gouvernement espagnol, en i852, voulut entreprendre la construction d'une grande Carte topographique du Royaume, le capitaine Ibanez fut désigné, en même temps que le capitaine don Carlos Saavedra Menesès, pour préparer, sous la direction du général Marques deHijosa, la réalisation de ce vaste projet. » Les deux amis ne voulurent pas seulement construire une bonne Carte ; leur noble ambition, qu'ils ont su réaliser, était d'associer leur pays au mouvement scientifique qui, parti, comme on sait, du sein de notre ancienne Académie, avait pour but l'étude de la figure de la Terre. Le succès dépendait du choix des instruments. Entre l'ancien système des règles multiples, mises en contact bout à bout, et l'emploi d'une seule règle à traits, adopté pour la première fois en 1810, aux environs de Turin, par notre compatriote d'Aubuisson de Voisins, leur hésitation ne fut pas longue. Ils comprirent la supériorité de la règle unique; ils eurent la bonne fortune de s'adresser à Erunner qui construisit pour eux, et sous leur direction de chaque jour, car ils s'étaient installés chez lui, le chef- d'œuvre devenu célèbre dans les fastes de la Géodésie sous le nom de la Règle espagnole. » La publication en deux forts Volumes des expériences faites à Paris et des résultats obtenus dans la plaine de la Manche, où les deux amis mesurèrent une base de près de i5km, fut un véritable événement scienti- fique. » L'Espagne, en abordant la Géodésie scientifique, dépassait pour son coup d'essai la précision obtenue jusqu'alors par les plus habiles observa- teurs. Les noms d'Ibanez et de Saavedra étaient désormais inséparables dans l'histoire de la Science. » Saavedra, entraîné par la politique, devint directeur des Travaux ( 267 ) publics, laissa à son ami l'honneur d'achever la tâche, et mourut, peut- être, disait Ibanez, du chagrin de l'avoir abandonnée. » Ibanez, à partir de 1866, resta seul pour achever l'organisation du grand service qui prit le nom à' Institut géographique et statistique d'Espagne, et qu'il dirigea pendant un quart de siècle. » Ibanez donnait l'exemple. C'est lui qui, de i865 à 1868, exécuta dans les îles Baléares trois mesures de bases avec une nouvelle règle de fer, construite sur ses indications par les fils de Brunner et au moyen de laquelle les opérations, encore très précises, marchaient très rapidement. » Ibanez traça lui-même le réseau qui reliait les trois îles entre elles et aux provinces de Castellon, de Valencia et d'Alicante. » L'infatigable géodésiste préludait ainsi à la grande et célèbre trian- gulation qu'il devait exécuter en 1879 avcc notre regretté Confrère le général Perrier, à cette époque colonel, pour prolonger la méridienne de France par-dessus la Méditerranée jusqu'en Algérie. « La description géodésique des îles Baléares forme un beau Volume, le troisième des OEuvres d'Ibaiïez. » Ibanez n'était pas moins attentif et moins habile à diriger qu'à agir. La collection des travaux des collaborateurs de notre Confrère forme sept beaux Volumes in-4°; chaque Mémoire est accompagné d'une Notice dans laquelle Ibanez expose l'état d'avancement du travail et l'intérêt qu'il pré- sente. Le programme placé en tête du premier Volume révèle la préoccu- pation scientifique et patriotique tout ensemble qui dirigea pendant toute sa carrière les efforts du général Ibanez, dont elle a assuré l'éclatant succès. » Le Tableau des services que nous embrassons, disait-il, est le suivant : « travaux de Géodésie supérieure qui, sous la forme d'un réseau et cou- » vrant toute l'étendue de notre territoire péninsulaire, concourent, avec » ceux des autres nations de l'Europe, à la détermination de la forme et des » dimensions de la Terre et sont en même temps le fondement solide de » notre grande Carte nationale; détermination astronomique des latitudes » géographiques, des différences de longitude, des azimuts; détermination » de l'intensité de la pesanteur; triangulations des trois ordres géodésiques » pour arriver, par degrés successifs, à une triangulation topographique » sur laquelle repose la représentation du terrain; nivellements de pré- » cision le long de lignes radiales et transversales formant le réseau alti- » métrique; étude continue des marées sur divers points de nos côtes » pour arriver à la connaissance du niveau moyen de la mer comme sur- » face de comparaison; tracé et publication de la Carte topographique ( 268 ) » d'Espagne ; métrologie de haute précision ; cadastre de la richesse mo- » bilière et statistique générale de la nation dans ses différentes branches. » » Ce programme si vaste a été suivi de point en point. Les feuilles, déjà nombreuses, de la belle Carte topographique d'Espagne, gravées et tirées en couleur, ajoutent leur témoignage à ceux des sept "Volumes de Mé- moires et du magnifique Ouvrage publié en 1888 sous le titre de Tableau géographique et statistique de l'Espagne. >/ Peu de pays possèdent, à l'heure actuelle, sur leur territoire, ses res- sources de toute nature, son climat, son organisation politique et sociale, sa population, son commerce et son industrie, des documents statistiques aussi étendus et aussi détaillés que ceux que renferme ce Recueil de 1 100 pages accompagné d'une très belle carte spéciale à l'échelle de 5UU'UUU . >> Ibaiïez ne s'est pas borné à travailler avec acharnement pour son pays et dans son pays : il s'est joint, avec le môme dévouement et avec le même zèle, à ceux qui pressentent et préparent l'avenir. » L'Association géodésique internationale créée à Berlin, vers 1861, par le savant général Baeyer ayant fait appel à tous les gouvernements, Iba- iïez fut désigné parle sien pour prendre part à ses travaux. » Chaque année, à l'automne, il se rendait dans les villes où se tenait successivement le Congrès de cette Association, il y apportait d'intéres- sants résultats et des vues souvent nouvelles sur plusieurs des questions mises à l'étude. Son autorité grandissait dans cette savante et laborieuse compagnie, à laquelle appartiennent aujourd'hui plusieurs de nos plus émi- nents Confrères. A la mort du général Baeyer, Ibanez fut élu président, à la presque unanimité des suffrages. » Une autre distinction non moins élevée l'attendait en France où, depuis le mois d'août 1870, il était membre de la Commission internationale du mètre. Cette Commission, dont nous n'avons pas à rappeler les longs et laborieux travaux, avait à choisir dans son sein douze membres pour com- poser un Comité permanent chargé d'élaborer les différentes questions à soumettre à la Commission générale. « Dès la seconde session, en octobre 1872 (la première ayant été inter- rompue par la guerre), Ibaiïez était élu non seulement membre, mais pré- sident du Comité, et il a conservé ce titre et les fonctions qu'il lui imposait jusqu'à sa mort. » La grande expérience du savant observateur, l'aménité de son carac- tère et sa grande loyauté ont concilié à Ibaûez plus que l'estime, l'affec- tion de tous ses collègues. La France ne saurait oublier les services rendus ( 269 ) par cet homme de bien à l'œuvre qu'elle a entreprise, d'engager tous les pays civilisés à adopter le système métrique et de les doter d'étalons irré- prochables. Cette œuvre est, pour ainsi dire, atteinte, et la coopération d'Ibanez lui a été des plus précieuses. » Le titre de marquis de Mulhacén a été pour Ibaûez la glorieuse et juste récompense d'une action d'éclat scientifique dont elle rappelle le souvenir. La France l'a nommé Correspondant de notre Académie des Sciences et grand-officier de la Légion d'honneur. Les autres grands pays de l'Europe n'ont pas été moins reconnaissants; il appartenait à la plupart des grandes compagnies savantes, et il avait reçu les distinctions honori- fiques les plus élevées. » L'Académie s'associera, j'en suis certain, à l'expression du profond regret que nous exprimons à sa famille et au noble pays à l'illustration scientifique duquel ses leçons et son exemple n'ont pas moins contribué que ses excellents et utiles travaux. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le développement approché de la fonction perturbatrice. Note de M. 11. Poincaré. « Il arrive souvent que, les moyens mouvements étant presque com- mensurables, certains termes de la fonction perturbatrice acquièrent, malgré leur rang élevé, une importance considérable par suite de la pré- sence de petits diviseurs. Il peut être nécessaire de les calculer sans con- naître les termes qui précèdent; mais le plus souvent on n'a besoin que d'une valeur approchée, parce qu'il ne s'agit que de reconnaître si ces termes sont négligeables. » Le calcul de ces valeurs approchées a déjà, à plusieurs reprises, occupé les géomètres ; le meilleur et le plus complet des travaux publiés dans cet ordre d'idées est une Thèse de M. Flamme, où cet astronome prend pour point de départ la méthode de M. Darboux sur les fonctions de très grands nombres. » J'ai cru devoir revenir sur cette question pour la raison suivante. M. Flamme commence par développer, par les procédés ordinaires, la fonction perturbatrice en une somme de termes dont chacun est le produit de deux facteurs, le premier dépendant seulement de la longitude de la première planète, et le second de la longitude de la seconde planète. C'est à ces deux facteurs qu'il applique la méthode de M. Darboux. J'ai pensé ( 27° ) qu'il pouvait y avoir intérêt à éviter ce développement préliminaire et à appliquer directement cette méthode à la fonction perturbatrice elle- même. )> Mais pour cela il faut rendre la méthode de M. Darboux applicable aux fonctions de deux variables, ce qui peut se faire sans rien changer aux principes sur lesquels elle est fondée. » Voici comment j'ai opéré. Soient / et /' les deux anomalies moyennes, u et iï les deux anomalies excentriques, R la fonction perturbatrice à dé- velopper. » Soit R =2àh>"""--e » Je me propose de calculer la valeur approchée de Am,„; en supposant m, = an -\- b , m., = en -+- d , où n est un entier très grand, a, 6, c, d des entiers finis, a et c premiers entre eux. » Par exemple, pour la grande inégalité de Pallas, on prendra a = 2 , b = 1 , c = — 1 , d = o . rc — 8, d'où m, = 17 , m2 = 8. » Posons maintenant x = c , y = e iJ^ï r^— ï „ -'.- e =tc, e =razL, _d Soit de plus *(»)--sfc/F(.,o*. l'intégrale étant prise, en regardant : comme une constante, le long du cercle 1 1 1 = 1 , il viendra $(:) = VA,„|m,:." (m, --= an -+- b, m2 — en -+- d). « Nous n'avons donc plus à étudier qu'une fonction d'une seule variable à laquelle la méthode de M. Darboux est directement applicable. On sait ( 27 1 ) que tout dépend de la valeur et de la nature des points singuliers de $0). » Or, pour trouver les points singuliers de ®(z), il suffit d'exprimer que z a une valeur telle que deux des points singuliers de F(z, l) consi- dérée comme fonction de t viennent à se confondre. Toutes les valeurs de z ainsi obtenues ne conviennent pas à la question et une discussion est nécessaire. » On trouve ainsi que les points singuliers de (z) sont de deux sortes. » Nous avons d'abord les quatre points i « ' .t' = : ou -j J' = t ou-, j en appelant sino et sin T=tang^; : étant, d'autre part, défini en fonction de X et de y par la relation (i) z = xae 2 U 'V*"1"' ■ » Nous avons en second lieu les points définis de la manière suivante. Soit A le carré de la distance des deux planètes ; nous aurons les valeurs de z tirées des équations O) A = SF=0' or ces équations peuvent être remplacées par les suivantes (3) P = o, Q = o, V et Q étant deux polynômes entiers en x et y, le premier du 6e ordre, le second du 7e ; quant à z, il est toujours défini en fonction de x ely par la relation (1). » Si l'on élimine y entre les deux équations (3), on est amené à une équation algébrique en x du i\e degré. » Ce degré élevé crée une première difficulté. Heureusement on pourra se contenter dans le calcul des racines de cette équation d'une grossière approximation, et la petitesse des excentricités et des inclinaisons facilitera ce calcul. » Si l'on regarde les excentricités et les inclinaisons comme des infini- ( 272 ) ment petits, le degré s'abaisse à 12; il est donc encore très élevé; mais il s'abaisse beaucoup si l'inclinaison est nulle, de sorte qu'on peut entrevoir qu'en combinant les résultats obtenus par cette méthode dans le cas d'une inclinaison nulle, avec les considérations développées par M. Tisserand clans le Chapitre XXVIII du Tome 1er de sa Mécanique céleste, on pourra arriver à un procédé réellement pratique. » Supposons donc l'inclinaison nulle; si les excentricités sont finies, l'équation s'abaisse au quatrième degré; si les deux excentricités sont très petites et de même ordre, ou même si l'une d'elles seulement est très petite, elle s'abaisse au troisième degré: si enfin les deux excentricités sont très petites d'une manière absolue et l'une très petite par rapport à l'autre, elle s'abaisse au deuxième degré. » Une seconde difficulté provient de la nécessité d'une discussion pour reconnaître quel est de ces vingt-huit points singuliers celui qui répond à la question. J'ai fait cette discussion dans quelques cas particuliers s'écar- tant peu de ceux qui peuvent être réalisés en Astronomie et j'ai trouvé que c'était un des vingt-quatre points définis par les équations (3) qu'il fallait prendre. » Soit donc z0 le point singulier qui convient à la question; et soient 'ai #"o> J'o 'es valeurs correspondantes de t, de x et de y. Si ce point s0 est un de ceux qui satisfont aux équations (2) et (3), la valeur approchée de A„„m, sera r^A ( f\ ' .ad-bc-: _ W 4 nir.z'i " "0 Ut'- ' à la condition, bien entendu, que dans -j-^ on remplace z et t par ^0 et t0 : ou bien encore x et ypar x0 ety0 si l'on préfère exprimer -j^_ en fonction de ces deux variables ( cela est d'ailleurs de beaucoup préférable, car -rp? est une fonction rationnelle de x et de v ) . » On trouverait une expression analogue dans le cas où le point singu- lier convenable serait un des quatre points de la première sorte. » La même méthode fournirait sans peine^ des expressions plus appro- prochées que l'expression (4), où l'erreur est de l'ordre de »**s ( v:'> ) » Il y a beaucoup à faire pour faciliter et rendre réellement pratique la résolution de l'équation algébrique à laquelle on est conduit et la discus- sion qui doit suivre. Je n'ai fait, dans le Mémoire qui sera bientôt publié, que poser les principes sur lesquels cette discussion doit reposer et je ne les ai appliqués que dans quelques cas particuliers; mais il me semble que l'importance du sujet devrait tenter les chercheurs et les engager à com- pléter les résultats que j'ai obtenus. Et en effet je n'ai abordé ce travail que dans un but très spécial et je me suis arrêté dès qu'il a été atteint. » Dans le cours de ces recherches j'ai été conduit à la remarque sui- vante : » Soient r et r' les deux rayons vecteurs, H l'angle qu'ils tout entre eux ; la fonction perturbatrice de la première planète sera /• co^n v/S ' r' — + /•' co< r- II 1) /' cos H — /•' COS II — ,.'2 /■2 r'i -os H — — ne Cl mt KM inf 'Ml et celle de la seconde » La différence sera » On sait que ' °°,l et - ^-^ ne contiennent pas de tenues séculaires proprement dits et qu'on peut écrire, par exemple, r cos! I ■*-! . cos / , „ . r,î ^ "m,m. gIn V I i I- /■'ciis II v^ n COS , i , ,,<. A„,„,s et B^^ sont nuls pour m, = /na = o; mais si les moyens mouvements sont commensurables, si par exemple (5) mKn -t-/J227i'= o, l'expression jnJ^-m.J' devient indépendante du temps et le terme cor- respondant devient accidentellement séculaire. » J'ai remarqué que si l'on donne aux grands axes des valeurs telles que la relation (5) ait lieu, AmiBIs devient égal à B„,œi, de sorte que la diffé- rence D, qui ne contient déjà pas de termes séculaires proprement dits, ne peut pas contenir non plus de termes accidentellement séculaires. » La vérification est très facile. » G. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I. N° 5.) ^V> ( 274 ) PHOTOGRAPHIE. — La photographie des couleurs. Note de M. G. Lippmann. « Je me suis proposé d'obtenir sur une plaque photographique l'image du spectre avec ses couleurs, de telle façon que cette image demeurât désormais fixée et pût rester exposée indéfiniment au grand jour sans s'altérer. » J'ai pu résoudre ce problème en opérant avec les substances sen- sibles, les développateurs et les fixatifs courants en Photographie, et en modifiant simplement les conditions physiques de l'expérience. Les con- ditions essentielles pour obtenir les couleurs en Photographie sont au nombre de deux : i° continuité de la couche sensible; 20 présence d'une surface réfléchissante adossée à cette couche. » J'entends par continuité l'absence de grains : il faut quel'iodure, le bro- mure d'argent, etc., soient disséminés à l'intérieur d'une lame d'albumine, de gélatine ou d'une autre matière transparente et inerte, d'une manière uniforme et sans former de grains qui soient visibles même au microscope; s'il y a des grains, il faut qu'ils soient de dimensions négligeables par rapport à la longueur d'onde lumineuse. » L'emploi des grossières émulsions usitées aujourd'hui se trouve par là exclu. Une couche continue est transparente, sauf ordinairement une légère opalescence bleue. J'ai employé comme support l'albumine, le col- lodion et la gélatine; comme matières sensibles, l'iodure et le bromure d'argent; toutes ces combinaisons donnent de bons résultats. » La plaque, sèche, est portée par un châssis creux où l'on verse du mer- cure; ce mercure forme une lame réfléchissante en contact avec la couche sensible. L'exposition, le développement, le fixage se font comme si l'on voulait obtenir un négatif noir du spectre; mais le résultat est différent: lorsque le cliché est terminé et séché, les couleurs apparaissent. » Le cliché obtenu est négatif par transparence, c'est-à-dire que chaque couleur est représentée par sa complémentaire. Par réflexion, il est po- sitif, et on voit la couleur elle-même, qui peut s'obtenir très brillante. Pour obtenir ainsi un positif, il faut révéler ou parfois renforcer l'image de façon que le dépôt photographique ait une couleur claire, ce qui s'obtient, comme l'on sait, par l'emploi de liqueurs acides. » On fixe à l'hyposulfite de soude suivi de lavages soignés; j'ai vérifié qu'ensuite les couleurs résistaient à la lumière électrique la plus intense. ( 275 ) » La théorie de l'expérience est très simple. La lumière incidente, qui forme l'image dans la chambre noire, interfère avec la lumière réfléchie par le mercure. Il se forme, par suite, dans l'intérieur de la couche sen- sible, un système de franges, c'est-à-dire de maxima lumineux et de minima obscurs. Les maxima seuls impressionnent la plaque; à la suite des opéra- tions photographiques, ces maxima demeurent marqués par des dépôts d'argent plus ou moins réfléchissants, qui occupent leur place. La cou- che sensible se trouve partagée par ces dépôts en une série de lames minces qui ont pour épaisseur l'intervalle qui séparait deux maxima, c'est- à-dire une demi-longueur d'onde delà lumière incidente. Ces lames minces ont donc précisément l'épaisseur nécessaire pour reproduire par réflexion la couleur incidente. » Les couleurs visibles sur le cliché sont ainsi de même nature que celles des bulles de savon. Elles sont seulement plus pures et plus bril- lantes, du moins quand les opérations photographiques ont donné un dé- pôt bien réfléchissant. Cela tient à ce qu'il se forme dans l'épaisseur de la couche sensible un très grand nombre de lames minces superposées : en- viron 200, si la couche a, par exemple, ~ de millimètre. Pour les mêmes raisons, la couleur réfléchie est d'autant plus pure que le nombre des couches réfléchissantes augmente. Ces couches forment, en effet, une sorte de réseau en profondeur, et, pour la même raison que dans la théorie des réseaux par réflexion, la pureté des couleurs va en croissant avec le nombre des miroirs élémentaires. » PHOTOGRAPHIE. — Observations de M. Edm. Becquerel sur la Communication de M. Lippmann au sujet de la reproduction photographique des couleurs. « Je désire faire remarquer toute la différence qui existe entre le procédé entièrement physique que vient d'exposer M. Lippmann pour reproduire photographiquement les couleurs de la lumière, et le procédé photochi- mique que j'ai découvert en 1848 pour obtenir les images colorées du spectre lumineux ainsi que les images des objets avec leurs couleurs pro- pres; c'est à l'aide d'une même substance chimique, le sous-chlorure d'ar- gent, formé à la surface de lames d'argent, et dont j'ai indiqué la prépara- tion et les modifications si curieuses sous diverses influences et notamment sous l'action de la chaleur, que j'ai pu atteindre ce but (' ). ') Comptes rendus, t. XXVI, p. 181, et t. XXVII, p. 483; 1848. — Ibid., Rapport ( 27G ) » On peut du reste, lors de la préparation de la substance sensible, dé- terminer avec exactitude, comme je l'ai fait voir, l'épaisseur de la couche nécessaire à la production de ces effets dans les meilleures conditions possibles; cette épaisseur peut varier entre ^^ et ■— de millimètre. » Ces images sont absolument inaltérables dans l'obscurité et je possède encore les reproductions du spectre solaire faites il y a plus de quarante ans, ainsi que celles des images colorées par la lumière qui ont servi de bases à Regnault pour la rédaction du Rapport qu'il a présenté à l'Acadé- mie en 1849; elles ne s'altèrent que lors de l'action ultérieure de la lu- mière, parce que la substance sensible sur laquelle elles sont obtenues n'est pas complètement transformée et peut subir encore l'influence des diffé- rents ravons colorés. C'est le même composé dont plus tard, en i865, M. Poitevin a fait usage pour obtenir, sur papier, les images colorées que je proidusais surplaques métalliques. » Lorsqu'on soumet les images photographiques ainsi colorées à l'action réductrice d'un des dissolvants du chlorure d'argent, tels que l'ammo- niaque ou l'hyposulfite de soude, les nuances colorées disparaissent et, là où les rayons lumineux ont exercé leur action, il reste à la surface des lames d'argent une légère trace formée par une lame mince d'argent mé- tallique, qui, lorsqu'elle est encore humide, manifeste de faibles teintes, complémentaires de celles qui existaient auparavant aux mêmes places. Ces effets, dont il est difficile de se rendre compte a priori, montrent que peut-être les épaisseurs des couches déposées jouent un rôle dans la pro- duction des phénomènes de coloration ( ' ). » Cette matière jouit de la curieuse propriété, quand elle est préparée convenablement, non seulement d'être sensible à l'action des divers rayons colorés, depuis le rouge jusqu'au violet, en reproduisant leurs teintes propres, mais encore de recevoir une impression qui semble sensiblement proportionnelle à l'intensité des impressions lumineuses correspondantes sur la rétine. » Je rappellerai encore que cette substance photochromatiquement im- pressionnable donne lieu, au moment de la réaction chimique qui la transforme, à un courant électrochimique dont l'intensité et la force élec- de Regnault, t. XXVIII, p. 200; 1849- — Annales de Chimie et de Physique, 3e sé- rie, t. XXII, p. 45i; i848. — lbid., t. XXV, p. 447. — Ibid., t. XLII, p. 81. — Edm. Becquerel, La lumière, ses causes et ses effets, t. II, p. 209. (') La lumière, ses causes et ses effets, t. Il, p. 232. ( 277 ^ tromotrice peuvent être mesurées avec l'actinomètre électrochimique que j'ai fait connaître ('); ce courant peut être utilisé pour comparer très exactement les intensités des différents rayons colorés actifs, par exemple des rayons rouges et des rayons bleus, alors que les méthodes optiques basées sur les impressions exercées par les mêmes rayons lumineux sur la rétine ne permettent de le faire qu'avec fort peu d'exactitude. » MEMOIRES LUS. GÉODÉSIE. - Sur une Table de logarithmes centésimaux à 8 décimales. Note de M. le général Dekrëcagaix. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, au nom du Ministrede la Guerre, un Recueil de Tables de logarithmes à 8 décimales, que le Service géogra- phique vient d'éditer. » Ce Recueil, destiné à remplacer les Tables de Borda, aujourd'hui épuisées, contient les logarithmes des fonctions circulaires dans le sys- tème de la division centésimale du quadrant, et ceux des nombres entiers de i à 120000. y> La publication de cet Ouvrage a pour objet de consacrer le maintien au Service géographique des méthodes d'observation et de calcul basées sur la graduation décimale du cercle. L'échelle décimale, introduite pour la première fois par Borda dans les instruments, employée par Delambre et Méchain dans les opérations de la méridienne de France, hautement recommandée par Laplace, puis par Le Verrier, est appliquée, depuis près d'un siècle, par les géodésiens français. Une aussi longue expérience a établi définitivement sa supériorité sur la division sexagésimale, aussi bien dans les instruments que dans la pratique des calculs. » Les nouvelles Tables à 8 décimales sont un extrait vérifié des Tables manuscrites du cadastre à i4 décimales, que Prony fit établir à la fin du siècle dernier et dont il devait faire le monument de calcul le plus vaste et le plus imposant qui eût jamais été exécuté ou même conçu. Malheureusement, l'impression de ce précieux Recueil, interrompue au moment de la dé- préciation du papier-monnaie, n'a jamais été reprise. Il n'en existe aujour- (') La lumière, ses causes et ses effets, t. 11, p. i3i. ( ^7« ) d'hui que deux exemplaires, l'un à la bibliothèque de l'Institut, l'autre à l'Observatoire de Paris. C'est à ce dernier que l'extrait a été emprunté. » Pour organiser le volume des nouvelles Tables, il fallait, avant tout, en établir la disposition. Celle qui a été adoptée a paru la plus rationnelle pour faciliter la recherche des logarithmes, malgré la dimension du format. » Il fallait ensuite éviter les erreurs. Dans ce but et malgré la haute autorité du manuscrit de Prony, on a cru devoir soumettre tous ses nombres à un contrôle rigoureux, qui a été complété lui-même par deux vérifications successives. Ces différents travaux ont permis de relever, dans l'exemplaire de l'Observatoire, un petit nombre de fautes, qui suffi- saient à justifier cette revision. » Enfin, le Service géographique s'est efforcé de ne rien négliger pour assurer à cette œuvre les garanties d'une exactitude absolue. Commencée par le général Perrier, elle a été poursuivie et achevée, sous ma direction, par le lieutenant-colonel Bassot, chef de la Section de Géodésie. » Cette publication pourra favoriser et développer l'emploi de l'échelle décimale dans les instruments et les calculs de l'Astronomie. Si elle atteint ce but, elle aura encore réalisé pour la Science un nouveau progrès. » M. le général Derrécagaix offre, en outre, à l'Académie, au nom du Mi- nistre de la Guerre, les Cartes suivantes, qui ont été exécutées dans les ateliers du Service géographique, savoir : i° France au yôoôôô- ~~ Feuilles de Lyon, Le Puy, Avignon, Longwy, Nice, An- tibes, Tignes, Grand-Saint-Bernard, Gap, Digne, Rouen, Marseille, Boulogne, Bayonne. 2° Algérie au i0l0o-. — Feuilles de Saint-Cbarles-El-Aria, Perregaux., Constantine, Les Andalouses, cap Cigli, El-Esman, cap Magrona, Tizi-Ouzou, Relizane, Bouïra, Dra-el-Mizan, Bosquet, Taznialt, Beni-Saf, Inkerraann, Fort National, Sidi-bel-Acel. 3° Sud oranais au yjoVoô- — *•* feuilles. 4° Afrique au 201)'OOI). — Feuilles de Laghouat-El-Facber, Kouka, El-Obeïd- Aguadez, Tripoli. 5° Tunisie au jôôWô* — 2 feuilles. ( 279 ) MEMOIRES PRESENTES. M. F. Ivisox O'Neale adresse une Note relative à un procédé pour déterminer la présence du bisulfate de potasse ou de l'acide sulfuricpie libre dans les vins. (Renvoi à la Commission.) M. H. Férox adresse une Note relative à un procédé pour empêcher les explosions de grisou. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Album de Statistique graphique publié par le Ministère des Travaux publics, d'après les soins personnels de M. Cheysson (présenté par M. Haton de la Goupillière). M. Faye présente à l'Académie les deux Volumes de la « Connaissance des Temps » que le Bureau des Longitudes vient de publier coup sur coup, afin de prendre une avance jugée utile pour les marins et les voyageurs, et « l'Annuaire pour 1 89 1 » dont des exemplaires avaient été distribués aux Membres de l'Académie dès son apparition, c'est-à-dire vers la fin de dé- cembre. Il fait remarquer la rapidité avec laquelle l'Annuaire s'enrichit d'année en année, cette dernière année surtout, en documents utiles au grand public scientifique. Il signale particulièrement un Tableau des orbites des étoiles doubles, un autre Tableau de M. Bossert pour les mouvements propres des étoiles, un exposé de M. Cornu sur les spectres des étoiles, une Note de notre Confrère M. Sarrau sur les propriétés des corps au voisinage du point critique, un travail de M. Cornu relatif aux vibrations des sons de l'échelle musicale, les résultats que M. Teisserenc a rapportés de sa récente expé- dition magnétique en Algérie, et un nouveau travail de M. Moureaux sur l'anomalie curieuse dans les courbes magnétiques du nord de la France. ( 28o ) Notons que le beau travail de MM. Lœwv et Schulhof sur les comètes du xixe siècle se termine dans ce Volume. Toutes les parties en seront réunies dans un Mémoire d'ensemble destiné aux Annales du Bureau. Nous espérons enfin cpie l'attention de l'Académie se dirigera sur les Notices qui, selon l'usage, terminent ce Volume, à savoir l'historique de l'ascension du mont Blanc exécutée, dans des conditions si originales, par notre Confrère M. Janssen qui a voulu poursuivre, jusque sur ces hauteurs, la solution d'un problème délicat de Physique astronomique; un véritable Mémoire où M. Tisserand nous montre l'intérêt scientifique qui s'attache à la découverte des petites planètes de la région comprise entre Mars et Jupiter, et une Notice sur le récent Congrès géodésique de Fribourg. Dans cette Notice, M. Tisserand a fait, ressortir, avec la clarté qui lui est propre, le rôle de plus en plus important que la Science française joue dans les entreprises internationales. Il a rendu pleine justice aux travaux des diffé- rents corps qui sont représentés dans ces réunions. Telles sont les Commu- nications de M. Bouquet de la Grye, sur le choix d'un zéro fondamental pour les nivellements ; celles du lieutenant-colonel Bassot, qui a pu annoncer aux savants étrangers l'heureuse terminaison des opérations entreprises par le Service géodésique de l'armée pour la mesure de la nouvelle méri- dienne de France; celle de M. le commandant Defforges, sur ses belles études du pendule; celle de M. Lallemand, au nom de la Commission du nivellement général de la France qui poursuit sans bruit, mais avec une supériorité reconnue partout aujourd'hui, une œuvre qui fait le plus grand honneur à notre pays. Enfin M. Tisserand a eu là une belle occasion de présenter à l'Association géodésique internationale le deuxième Volume de son Traité de Mécanique céleste, et de recevoir les éloges et les expres- sions de gratitude de tous les Membres pour une entreprise dont l'utilité pouvait être si bien appréciée dans cette réunion. L'Annuaire de cette année se termine par une revendication dont M. Cornu s'est fait l'organe, au sujet d'une méthode d'observation toute nouvelle qui a pour l'Astronomie une portée considérable. Le principe de cette méthode est dû à notre illustre Confrère, M. Fizeau. Les astronomes, quand ils portent leurs efforts sur les grands problèmes de l'univers stel- laire, sont arrêtés par une difficulté singulière. Des trois coordonnées suivant lesquelles il faudrait estimer la vitesse d'un quelconque de ces astres, deux seulement leur étaient accessibles; la troisième, celle qui donnerait la vitesse dans le sens du rayon visuel, leur échappait complète- ment. M. Fizeau a montré que cette indispensable composante de la vi- ( a8i ) tesse peut s'obtenir avec précision, parla simple mais délicate observation du déplacement des raies du spectre qui résulte de cette vitesse même de l'objet lumineux. Il a ainsi élargi le domaine de la Science et ouvert aux astronomes un champ nouveau d'exploration qui leur semblait à jamais refusé. Chose singulière, à l'étranger, quand on parle de cette grande dé- couverte, déjà si féconde en brillants résultats, on cite le nom d'un physi- cien, M. Doppler, et non celui de M. Fizeau. M. Cornu explique cette méprise déplorable et rend à notre Confrère l'honneur qui lui est dû d'avoir créé de toutes pièces toute une branche inattendue de la Science moderne. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la distribution en latitude des phénomènes so- laires observés ù V Observatoire royal du. Collège romain, pendant le second semestre 1890. Note de M. P. Tacchixi. « Voici les résultats qui se rapportent à chaque zone de io°, dans les deux hémisphères du Soleil : 1890. Truisirinr InilK-StlV. Quatrième trimestre. 90 -f-80 0,010 80-4-70 o,oo5 7°- 60 • 5o 4o 3o- 20 10 60. 5o. ■ 40. 3o. 20. 10. o. o — 10. . IO — 20. . 20 — 3o. . 3o — 4o. . 4o — 5o. . 5o — 60 . . 60 — 70 . , 70 — 80. . 80 — 90 . . C. R., 1891, 0,024 0 123 0 IOÔ 0 o42 0 OIO 0 019 0 024 0 o33 0 o57 0 ,,3 0 ■>\\ •'•••'. »■ ' 0 . 33g o , GG 1 "■"17 0,137 0,078 0,062 0,059 0,023 o,o3i o,o55 0,129 o, i48 0,188 o,o43 » o , 4o6 ,,..,,, , Semestre. (T. CXII, N° 5.) ( 282 ) Facules. 1S90. Troisième trimestre. Quatrième trimestre. o o 5o + 4o » \ >' 4o -t- 3o 0,017 ! 0,067 3o -+- 20 0,1 55 > o,4i4 0,267 S 0,600 20 4- 10 0,207 I 0,244 10 . o o,o35 / 0,022 o — 10 0,086 \ o,o44 \ 10 — 20 0,121 I 0,020 20 — 3o o,i23 l o,586 0,200 o,4°o 3o — 4o o , 086 | o , o44 4o — 5o » 0,022 Taches. 1S90. Troisième trimestre. Quatrième trimestre. 0 o 3o+20 0,292 \ 0,25o j 20+10 0,166 I 0,458 0,376 0,626 I O . O » ) )> ) o — 10 0,042 ] 0,062 J IO — 20 0.o83 I -, 0,062 f ., . „ ' „ } 0,542 r j 0,374 20 — 3o 0,075 l o,25o I 3o — 4o 0,042 ] » Éruptions. 1890. Troisième trimestre. Quatrième trimestre, o o 3o -+- 20 0,333 \ » \ 20+10 o,333 '■ 0,666 » » IO.O » ) » ) °-10 » ) » i 10 — 20 0,333 o,333 » ' » 20 — 3o » ) » J » Ces résultats, avec ceux qui ont été déjà communiqués à l'Académie, démontrent le fait singulier que, pendant Tannée 1890 comme pendant l'année 1889, les protubérances ont été toujours plus fréquentes dans l'hémisphère austral du Soleil, avec le maximum de fréquence toujours ( a83 ) dans la zone ( — 4°° — 5o°). Quant aux facules, aux taches et aux: éruptions, on en a trouvé un plus grand nombre dans l'hémisphère boréal. Les pro- tubérances se sont présentées presque dans toutes les zones et même près des pôles solaires, tandis que les facules se rencontrent plus près de l'équateur, et les taches et les éruptions à des latitudes plus basses encore. » GÉOMÉTRIE CINÉMATIQUE. — Remarques sur le déplacement d'une figure de forme invariable dont tous les plans passent par des points fixes. Note de M. A. Manxueim. « La Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie dans la séance du 10 février 1890 se terminait par cet énoncé : » Si une figure de forme invariable se déplace de façon que tous ses plans passent par des points Jixes, ces plans enveloppent des cônes de révolution dont les axes sont parallèles. » J'ai donné la démonstration de cette propriété dans un Mémoire qui vient de paraître ( ' ). a J'ai montré aussi dans le même travail, comme conséquence de cette propriété, diverses manières de déplacer une figure de grandeur inva- riable pour que tous les plans entraînés avec cette figure passent par des points fixes. » L'un de ces résultats peut être présenté sous une forme nouvelle que je viens, à cause de son extrême simplicité, faire connaître aujourd'hui : » Soient (A), (A'), (B), (B'), (C) cinq faces d'un parallélépipède. On prend respectivement sur chacune de ces faces les points a, a', b, b', c choisis de façon que les droites aa', bb' qui joignent les points situés sur deux faces opposées soient parallèles. Le parallélépipède restant de grandeur invariable, si on le déplace de façon que ses faces passent toujours par les points qu'elles contiennent et qui sont supposés fixes, tout plan entraîné avec le parallélépi- pède passe aussi par un point fixe. » Si, au lieu d'un plan, on entraîne un faisceau de plans, j'ai fait voir que : Les axes des cônes enveloppes de ces plans sont les génératrices d'un cy- lindre de révolution ( - ) . (') Journal de l'École Polytechnique, LXC Cahier; 1891. (2) Loc. cit. ( 284 ) » Je viens maintenant donner un complément à cette intéressante pro- priété en disant que : » Les sommets de ces cônes sont sur une cubique gauche. » L'étude du déplacement d'une figure, dont tous les plans passent par des points fixes, comporte deux ordres de recherches. Il fallait montrer qu'un tel déplacement, qui au premier abord paraît impossible, peut s'ob- tenir et comment on l'obtient. » C'est ce que j'ai fait dans mon Mémoire déjà cité; ensuite il y avait à trouver des propriétés qui se rapportent aux lignes ou surfaces décrites pendant ce déplacement. » J'ai fait connaître quelques-unes de ces propriétés, mais il en reste beaucoup d'autres à découvrir et j'espère qu'elles donneront lieu à de nou- velles recherches. » PHYSIQUE. — Note complémentaire sur l'équation caractéristique des gaz et des vapeurs; par M. Ch. Axtoixe. « Dans une Note présentée à l'Académie, le i!\ mars 1890, j'ai cherché à établir que l'équation caractéristique des gaz et des vapeurs est donnée par l'ensemble des deux relations pv = D($ + i)t {4 = A - By£. Le coefficient D reste sensiblement constant lorsque la pression p n'est pas très considérable. Il augmente avec les grandes pressions. » Les expériences successives de M. Amagat apportent des modifica- tions de détail à la relation qui donne ce coefficient, mais le principe reste le même. » Pour les expériences qui ont été présentées à l'Académie le 8 dé- cembre 1890, on aurait : p. D. Hydrogène 273,0 4 1, 16 -+- (0,0280 — o,oooo5<)/J''0 Air 273,6 — dp 2,56 -+- (0,00182 — o,ooooo3 £)/?'•' Azote 273,6 — y//? 2,73 -+- (0,00196 — o,ooooo3é)/>1'1 ( 285 ) sous la réserve que les coefficients D ne descendront pas au-dessous des valeurs ci-après : Hydrogène D = 4i , 19 Air D= 2,837 Azote D= 2,922 » M. Amagat a donné les rapports - des volumes v à la température t et sous la pression p, aux volumes eu à la température t = o et sous la pres- sion normale/? = 1. » On a v_ __ pv __ D(|3-h t) oj pu) pu » D'après les densités qui sont admises pour l'hydrogène, l'air et l'azote, les volumes o> sont : m Hydrogène 011=1219,0 Air oj — 773 , 4 Azote u) = 790 , 6 » Avec les .valeurs de D, (3, w, on trouve, pour les rapports -, les résul- tats ci-après : Hydrogène. Tensions " .. v en atmosphères. P. - d' (0 apn ;s M. Amag at. - d 10 api es la formu le t = 0. t = 99,3- t ■ = 2oo,5. t =0. 1 ' = 100. t = 300. 100 0,010690 » » 0,010680 0. ,014424 0,0l8077 200 o,oo56go O, 007567 0 ,009420 o,oo568o 0 ,007594 0,0094l7 3oo p i.'in 5286 652o 4oi3 53i7 652g 4oo 3207 4.47 507a 3i8o 4i79 5o87 5oo 2713 3462 4210 2680 3496 421 1 600 2387 3oo6 3627 2347 3o4o 3644 700 2149 2680 3212 2109 2715 3226 800 1972 2444 29OO i93o 2444 2922 900 i832 2244 2607 '79' 2281 2680 1000 1720 2093 » 1680 2i3o 2489 » Le calcul peut se simplifier pour l'hydrogène, en remarquant que, pour/j = 1, on a ç>'= cu(i -+- o,oo36G/); une ( 286 ) transformation de la relation - = _i£-± — donne facilement (') Pouri:=: o -= 1-0,000680 co p » ^=100 - = ( h o,ooo559 ) i,366 w \p ) » ( = 200 - = ( 1-0,000437)1,732 Air. Tensions en atmosphères. P. ^d 'après RI. A ma gat. ^d 0> 'api 'es la formu le t = 0. t = 99.4- t- — zoo, 6. <=0. 1 t = 100. 1 ! = 200. 100 0,009730 O; oi3S5o » 0,009707 O , 01 3338 O ,017006 200 5o5o O. 007360 O ,00943o 5334 0 , 007 1 48 0 ,oo8835 3oo 3658 5170 6622 3894 5171 63o9 4oo 3o36 4170 5a4o 3i78 41S2 5o47 5 00 2680 3565 4422 2763 36io 43i3 600 2^5o 3i8i 3883 2485 3226 3821 700 2288 2904 35o2 2291 2958 3475 800 2168 2699 3219 2l4l 2753 32l4 900 2070 2544 3 000 2028 2S97 3oi4 1000 «992 24l5 2828 !93; 2473 2835 Azote. P. t = 0. t = 99,5. t = 199,6. <=0. t — 100. t = 200. 100 0,009910 » » 0,010060 o,oi3663 0.017 127 200 5ig5 0,007445 0,009002 o,oo5532 0,007433 0 , 009207 3oo 3786 53oi 67 1 5 4o44 5384 6591 4oo 3i48 4265 533i 3307 4262 5i64 5 00 2780 3655 45 1 5 2873 377o 4527 600 2543 3258 397 3 2584 3373 4019 700 2374 2980 358g 2383 3og6 3662 800 2240 2775 ,1,'nin 2229 2884 33g2 900 2i49 2616 3o85 2110 2122 3i85 1000 2068 h » 2018 25g4 3020 (') Comptes rendus, premier semestre, p. ia53; 1890. ( 287 ) PHYSICO-CHIMIE. — Sur la basicité des acides organiques, d'après leur conductibilité. Acides monobasiques et bibasiques. Note de M. Daniel Beiitiielot, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé de caractériser la basicité des acides organiques au moyen des conductibilités électriques de mélanges faits en diverses proportions de ces acides avec la potasse : c'est l'existence des sels acides dans les dissolutions qui forme le nœud du problème, et c'est la définition par cette voie des caractères propres des acides organiques qui constitue la nouveauté de mes recherches. )> En effet, si à une quantité donnée d'acide on ajoute des quantités croissantes de potasse, la liqueur, d'abord acide, devient, comme on sait, neutre, puis alcaline; et l'on peut considérer a priori les liqueurs acides soit comme de simples mélanges de dissolutions d'acide libre et de sel neutre, soit comme des sels acides chimiquement définis, soit comme des mélanges de sel acide avec une certaine dose de sel neutre et d'acide libre résultant de sa dissociation. De même les liqueurs avec excès d'alcali pourraient être de simples mélanges de sel neutre et de potasse, ou bien renfermer une certaine dose de sels basiques définis. )> Si les conductibilités observées coïncident avec les conductibilités calculées dans l'hypothèse de simples mélanges, c'est que ni l'excès d'a- cide, ni l'excès d'alcali n'ont d'action propre sur le sel neutre dans les dissolutions ; si elles leur sont inférieures, c'est l'indice d'une action chimique : les observations de M. Bouty sur le sulfate acide de potasse fournissent un premier exemple de ce genre d'étude. » J'exposerai successivement les résultats de mes observations, d'abord avec les acides organiques monobasiques à -^ de molécule par litre, pris à 170, puis avec les acides polybasiques pour des dilutions analogues, les conclusions n'étant pas les mêmes pour ces deux groupes de corps, et l'étude des acides monobasiques donnant, par l'opposition de ses résultats, une certitude propre à ceux que l'on observe sur les acides bibasiques. Acides monobasiques Sel neutre Nombre relatif de molécules form; ique. acétique. benzoïque. glycolique. d'acide, de potasse. Observé. Calculé. Observé. Calculé. Observé. Calculé. Observé. Calculé. 1 , OOO 0 , OOO o,384 )> 0,116 » 0,208 » o,33i » 0,750 o.25o o,3i9 o,332 0,206 0,207 0,212 0, 210 0,276 0,276 o,3o4 o,3o3 0,667 0,333 o,347 o,35i o,263 0,265 0,255 o,256 o,5oo o,5oo o,438 » o,386 » 0^356 » 0 , 385 » o,333 0,667 o,83g 0,880 0,809 o,85o o,792 o,832 o,8o3 o,85o o,25o 0,750 1 ,o65 1,074 1 ,o48 1 ,o5i 1 ,o36 1,039 1,045 1,047 0,000 1 ,000 1 ,780 » » » » » » » ( *88 ) » D'après ces chiffres, si l'on ajoute au sel neutre d'un acide monobasique un excès, d'acide, les nombres calculés coïncident à moins de i pour ioo près avec les nombres observés. L'excès d'acide n'a donc pas d'action sensible, ce cpii est conforme aux résultats des observations thermochi- miques. Cependant, dans le cas de l'acide formique, il y a une légère différence, qui paraît impliquer la présence de quelques centièmes de formiate acide, conformément aussi aux mesures thermochimiques. Les sels acides des acides monobasiques n'existent donc pas dans les dissolutions étendues, ou du moins il en subsiste à peine quelques traces. » Si, d'autre part, on ajoute au sel neutre d'un acide gras ou analogue un excès d'alcali, la première molécule de potasse produit un abaissement de près de 5 pour ioo, attribuable à un commencement de dissociation du sel neutre dissous et analogue au dégagement de chaleur que l'on observe dans les expériences thermochimiques en pareil cas. La deuxième molécule de potasse n'a plus qu'une action à peu près insensible. » Dans le cas des acides bibasiques, au contraire, l'excès d'acide a une influence très marquée sur le sel neutre dans les dissolutions. En effet, les conductibilités que j'ai observées sont inférieures parfois de 5o pour ioo aux conductibilités calculées (') en envisageant les liqueurs comme de simples mélanges d'acide et de sel neutre. Voici, par exemple, des nom- bres relatifs aux acides oxalique et succi nique. Acide oxal ique. Acide succinique. Différence en Différence Acide. Potasse. Observ . Calculé. Écart, centièmes. Observé. Calculé. Écart. relative. I ,OO0 0,000 2,3go » » » 0,210 » » » 0,760 o,2-5o i,4io 1 ,745 o,335 '9 0,224 0,262 o,o38 i4,5 0,667 0,333 1,07s i,533 o,458 3o 0,275 o,3i8 0,043 1 3 , 5 o,5oo o,5oo o,533 i,o85 0, 55a 5i 0,398 o,438 o,o4o 9 +0,333 0,667 o,633 sel neutre » )) o,563 sel neutre » » o,25o 0,700 0,894 0,920 0,026 2,8 0,806 0,867 0,061 7 0,200 0,800 1 ,o58 1,071 o,oi3 1 1 ,006 1 ,001 » » » L'acide malique a fourni des différences de 20 à 3o centièmes et l'on en trouve également de considérables en calculant les nombres observés (') Le calcul est fait en prenant pour l'acide, conformément aux résultats d'Arrhe- nius (Wicd. Ann., 1887), la limite correspondante à la mise en liberté de H pour une molécule. ( 289 ) pour les autres acides bibasiques, tels que les suivants : Acide. Polasse. Malonique. Pyrotartrique. Phtalique. Campkorique. 1 ,000 0,000 0,906 o,238 0,809 0, 1 3 1 0,750 o,25o o,58i 0,228 0,517 o,iS4 0,667 0,333 o,497 0,270 o,436 o,235 o,5oo o,5oo 0,417 o,3S6 0,387 o,35i +o,333 0,667 o,586 o,545 o,54i o,5oa -+- sel neutre o,25o 0,750 o,854 0 , 802 0,819 o,769 0,200 0,800 1 ,o36 o,996 i ,oi3 0,968 » L'abaissement observé répond à l'existence de sels acides dans les dis- solutions, sels probablement identiques aux sels acides cristallisés qui sont bien connus. Les conductibilités indiquent, en outre, que de tels sels acides ne subsistent pas inaltérés et stables dans leurs dissolutions, mais qu'ils y sont partiellement dissociés en sels neutres et acides libres. Ce point mérite attention; d'après leur poids moléculaire, il semblerait que les sels acides dérivés des acides bibasiques dussent avoir, au même titre que les sels neutres, une existence propre et une stabilité comparable : car la mo- lécule de l'acide libre renferme 2 équivalents d'hydrogène substituables par un métal, c'est-à-dire qu'il doit exister et qu'il existe en effet deux séries distinctes de sels de potassium, de sodium, etc., renfermant les uns 2 équivalents de potassium, les autres 1 équivalent de potassium et 1 équi- valent d'hydrogène ; les uns et les autres constituant des molécules uniques et définies. Or les conductibilités montrent que les sels de la seconde série dans les dissolutions n'existent qu'à l'état de dissociation partielle en acide libre et sel neutre : résultat que la Thermochimie d'ailleurs avait déjà mis en évidence. Il en résulte que, si on les additionne de quantités d'eau croissantes, leurs conductibilités moléculaires varient incessamment sui- vant des proportions différentes de celles des simples mélanges ou bien encore de celles des sels neutres à molécule stable, et croissent plus rapi- dement que ces dernières. » L'une des conséquences les plus remarquables de l'existence des sels acides dissous se manifeste clans l'étude des conductibilités de tels sels formés par les acides bibasiques isomères. Je rappellerai en effet que j'ai établi précédemment (Comptes rendus, t. CXII, p. -(6-l[S) que, taudis que les conductibilités sont les mêmes pour les sels neutres isomères, elles varient autrement pour les sels acides correspondants. » C. H., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, M0 5.) JO ( 29° ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la réaction des dérivés oxyalkylès de la dimè- thylaniline. Note de M. Edouard Grimaux, présentée par M. Schùtzen- berger. «. On sait que M. Lauth a, le premier, préparé la diméthylaniline et l'a employée dès 1862 pour l'obtention de matières colorantes. Depuis cette époque, la diméthylaniline a été l'objet d'un grand nombre de travaux et a pris une importance scientifique et industrielle considérable. On a en outre étudié les homologues de cette base, les diméthyltoluidines par exemple, et cherché à établir l'influence des radicaux alcooliques CH3, C2 H5 sur la production et la nature des matières colorantes formées. )> Dans le présent travail, j'ai essayé d'établir le rôle des groupements oxyalcooliques, comme l'oxyméthyle OCIP, l'oxyéthyle OC2 H5, substitués dans le noyau C°IP de la diméthylaniline, et de rechercher en même temps la différence de réaction des bases suivant la place qu'occuperaient ces groupes relativement à Az(CH3)2. A cet effet, j'ai étudié les bases meta et ortho, représentées par les formules suivantes, dans lesquelles R est du méthyle ou de l'éthyle : Az(CH3)- OR Az(CH3)- OR Case meta. Base ortlio. » Base meta. — Comme type de base meta, j'ai pris la diméthylaniline oxyéthylée ou diméthylmétaphénétidine, décrite par M. Ph. Wagner, mais je me suis assuré que la base oxyméthylée se comporte de la même façon. » Action de COCI2. — Quand on fait réagir sur cette base le chlorure de carbonyle en présence de chlorure d'aluminium, il se forme une ma- tière colorante d'un beau bleu, tandis que, dans les mêmes conditions, la diméthylaniline fournit le violet cristallisé. Purifiée par les procédés ordi- naires, cette matière possède un grand pouvoir tinctorial ; elle teint en un bleu très pur et très beau la soie, la laine et le coton mordancé au tannin. ( 291 ) » Ce bleu chauffé à ioo° avec l'acide suif inique se détruit et se trans- forme en une matière rouge, fluorescente, présentant peu d'éclat et res- semblant à la couleur qu'on obtient en chauffant le diméthyle métami- dophénol avec des agents déshydratants. » Quoicpie ce bleu n'ait pas été analysé, son mode de formation, ana- logue à celui du violet cristallisé, doit le faire regarder comme un dérivé hexaméthylé et trioxélhylé de la fuchsine, de la formule r \z(.cH3n cci c°h3; L \oc2ip J » On voit que l'introduction des groupes OC2 II' dans le violet hexa- méthylé le fait passer à la couleur bleue. M. Ilofmann a déjà signalé l'in- fluence de l'introduction de groupes owalcooliques dans les radicaux; phénylés de la fuchsine, en décrivant la fuchsine hexaméthoxylée obtenue au moven de l'acide eupittonique et qui est une belle matière colorante bleue. » Dérivé nilrosé. — La base meta fournit un dérivé nitrosé qui se com- porte dans la plupart des réactions comme le nitrosodiméthylaniline. Il donne des oxazinesavec l'acide gallique, le tannin, le pyrogallol, l'orcine, la résorcine, etc., des eurhodines avec les méta-diamines, un indophénol avec l'a-naphtol, mais il en diffère en ce qu'il ne donne pas avec le (3-naphtol de bleu analogue au bleu de Meldola, et qu'il ne fournit pas de dérivé comparable au bleu de méthylène par les divers procédés qui per- mettent d'obtenir celui-ci au moyen de la nitroso-diméthvlaniline. » La base meta a encore été soumise à divers réactifs pour la comparer à la base ortho ; elle a donné les résultats suivants : » i° Avec l'anhydride phlalique seul, aucune réaction; en présence de chlorure de zinc ou d'acide sulfurique, formation d'une couleur rouge fluorescente, qui paraît identique à la rhodamine; » Dans cette réaction et dans quelques autres le groupe OC2 IF de la base meta paraît être transformé en OH et l'on observe alors la réaction du diméthvlmétaamidophénol ; » 2° Avec l'acide arsénique à 17J0, couleur rose qui ne paraît pas un produit d'oxydation, mais résulte de la formation, puis de la condensation de diméthylamidophénol ; » 3° Avec le chlorure de phtalyle, production d'une matière verte, res- semblant au vert phtalique dérivé de la diméthylaniline; ( 292 ) » 4° Chauffée avec le chlorure de l'acide diméthylmétaamidobenzoïque Az(CH3)a CH4^ , elle donne une matière colorante d'un beau bleu ; XCOCl » 5° Elle se colore en rose quand on la chauffe avec du chloroforme et de la soude; » G0 Chauffée doucement avec le chlorure phénylsulfureux, elle donne lieu à une réaction violente, avec formation passagère d'un corps bleu qui passe rapidement au jaune; » 70 Avec l'aldéhyde benzoïque et le chlorure de zinc, avec le phényl- chloroforme on observe de même la formation de matières colorantes. » Base ortho. — La base ortho sur laquelle les expériences ont été faites estl'ortho-anisidine diméthyle bouillant à 2io°-2i2°. Elle se comporte tout autrement que la base meta; elle ne donne aucune matière colorante avec l'oxychlorure de carbone, l'anhydride phtalique, le chloroforme et la soude, l'aldéhyde benzoïque, le phénylchloroforme. Avec l'azotite de soude elle ne fournit pas de dérivé nitrosé, comparable à la nitrosodimé- thylaniline. Par là elle se rapproche de la diméthylorthotoluidine qui ne donne pas de dérivé nitrosé et ne réagit pas avec l'aldéhyde benzoïque. » La base ortho, en réagissant sur l'acide arsénique à 175° ou sur le chlorure phénylsulfureux, donne une belle couleur bleue qui se produit également quand on chauffe son chlorhydrate seul à i75°-i8o°. Par cet ordre de réactions, elle est comparable à la diméthvlanilinc qui, oxydée, donne le violet de Paris ; ici encore on voit l'influence d'un groupe oxyal- coolique sur la nature de la couleur produite. » Ni la base meta, ni la base ortho ne donnent de couleurs par le chlo- rure de cuivre, qui transforme si facilement la diméthylaniline en violet de Paris. » De ces recherches, il ressort non seulement que l'introduction d'un groupe OR dans la diméthylaniline modifie ses aptitudes réaetionnelles et influe sur la nature de la couleur formée ; mais encore qu'il y a une très grande différence dans la façon de réagir des diméthylanilines oxyalkyles suivant que le groupe OR occupe une position ortho ou une position meta relativement au groupe Az(CII3)2. » Nous avons commencé, M. Lefèvre et moi, l'étude des dérivés nitrés des bases ortho et meta; nous avons obtenu plusieurs dérivés nouveaux que nous aurons l'honneur de faire connaître prochainement à l'Académie. » ( *& ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la lévosine, nouveau principe immédiat des céréales. Note de M. C Taxret. « Au cours de recherches entreprises l'été dernier sur la maturation du seigle, j'ai réussi à isoler un des hydrates de carbone que les comptes rendus d'analyses englobent sous le terme générique de dextrines. C'est un principe bien défini, que j'ai retrouvé dans l'orge et le blé. Il tourne à gauche le plan de polarisation, d'où le nom de lévosine que je propose de lui donner. » Préparation. — Le seigle moulu est épuisé par de l'alcool à 5o° et la colature additionnée ensuite de a volumes d'alcool à 0,4°, qui en précipite une assez grande quantité de gomme. Après décantation, on distille, et dans le résidu de la distillation on verse de l'eau de baryte, jusqu'à ce qu'une nouvelle affusion n'y détermine plus qu'un précipité qui se redissout immédiatement. A ce moment on filtre, et dans la liqueur ainsi déféquée on verse de nouveau un grand excès d'eau de ba^te concen- trée et chaude, jusqu'à formation d'un précipité stable. Quand la liqueur est refroidie, on recueille ce précipité, on le lave à l'eau de baryte froide, puis on le décompose par l'acide carbonique. On sépare à chaud le carbonate de baryte, et par évaporation on obtient la lévosine, mais contenant de o,5o à i pour 100 de baryte. Pour la purifier, on la redissout dans le moins possible d'alcool à 6o°, on y ajoute de l'acide sulfurique étendu en quantité strictement nécessaire, puis on la précipite par un excès d'alcool à 0,5°. Il n'y a plus qu'à la reprendre par l'eau, filtrer et évaporer. )> Composition. — La composition de la lévosine, desséchée à i io°, peut être représentée par les formules C"rL°Oi0 ou (C,2H100'°)''. Elle a donné, en effet, à l'analyse, les mêmes chiffres que l'amidon et la dextrine, et, d'autre part, l'application de la méthode de Raoult à la recherche de son poids moléculaire a conduit, pour ce dernier, au chiffre 652, alors que (C,2H,0O'0)4 vaut 648. » Le produit anhydre exposé à l'air reprend 1 1 pour ioo de son poids d'eau, ce qui donne pour la lévosine hydratée (C,2H'°0,°, H202)*. » Propriétés physiques. — La lévosine est un corps blanc, amorphe et à peu près insipide. Elle se dissout dans l'eau en toutes proportions. Très soluble dans l'alcool faible, elle ne l'est plus qu'à peine dans l'alcool à 95°. Elle se ramollit à i45°, mais ne fond nettement que vers 1600. Sa densité est de 1,62. Elle est lévogvre : [ocu] = — 36°, et son pouvoir rotatoire ne varie pas avec la durée de la dissolution, non plus que sous l'influence de la température. ( 294 ) » Propriétés chimiques. — La lévosine ne réduit pas la liqueur de Fehling et ne fermente pas avec la levure de bière. La diastase est aussi sans action sur elle. La lévosine s'hydrate sous l'influence des acides très étendus avec la môme rapidité que le sucre de canne. Il a môme suffi de la chauffer en tube scellé avec de l'eau distillée à ioo°, pendant quatre-vingts heures, pour obtenir le même résultat. Son pouvoir rotatoire a alors augmenté d'un peu plus du double et il s'est formé une matière sucrée ([aD]= — 7G0), d'où, en passant par le lévuloside de chaux, on a pu retirer du lévulose dans une proportion voisine des trois quarts, le reste du mélange sucré étant con- stitué par un glucose très faiblement dextrogyre. » La lévosine n'est pas attaquée par les solutions alcalines, môme bouil- lantes. Elle forme avec les bases des combinaisons dont quelques-unes ont été analvsées. » Le composé C4fiH3CBa40''° se produit quand on verse dans de l'eau de baryte une solution de lévosine. Il est insoluble dans un excès d'eau de baryte, et l'eau pure le dissocie en un autre composé peu soluble à froid C48H38Ba20'°. Mais si dans une solution de lévosine contenant des sucres on verse de l'eau de baryte, le précipité se redissout tant que ceux-ci n'ont pas fixé une quantité déterminée de base, le glucose, par exemple, équi- valent pour équivalent. C'est sur cette formation du composé insoluble de lévosine et de baryte que repose, on l'a vu, le mode de préparation de la lévosine qui, dans les céréales, se trouve toujours accompagnée d'assez grandes quantités de sucres. » La chaux précipite aussi la lévosine, mais le composé C*8H38Ca2Ô40 a été seul analysé. On l'obtient en dissolvant de la chaux dans une solution étendue de lévosine, jusqu'à commencement de trouble stable, puis en précipitant par l'alcool faible. » La lévosine ne précipite ni l'acétate neutre ni l'acétate basique de plomb; mais en présence d'alcool elle donne avec ce dernier un précipité qui a pour formule C48H30Pb4O4°. Avec l'acétate de plomb ammoniacal, on obtient le composé insoluble C48 H34 Pb60"°. )> En même temps que polyglucoside,la lévosine est alcool polyatomique. En effet, chauffée avec de l'acide acétique anhydre et de l'acétate de soude bien sec, elle a donné un éther triacétique [C'2H40''(C4II''0')8]4, très difficilement saponifiable, mais d'où cependant la lévosine a pu être retirée inaltérée. Si l'on remplace l'acétate de soude par le chlorure de zinc, on obtient un éther tétracétique [C,2H202(C4H404)']'\ » Dissoute à froid dans l'acide nitrique fumant, la lévosine a donné par ( 295 ) précipitation par l'acide sulfurique un produit légèrement explosif, dont la composition répond à un mélange d'éthers di et trinitriques. » La lévosine ne se colore pas par l'iode. Autre caractère négatif à noter, l'acide nitrique la change en acide oxalique sans formation intermé- diaire d'acide mucique. » La lévosine a été trouvée dans les grains du seigle, de l'orge et du blé. Les pre- miers en ont donné environ 3 pour 1000 le a5 juin, 4 le i5 juillet et 7 à la maturité complète, soit un rendement constant d'un peu plus de 8s1' rapporté à 1000 de matière sèche. » Du blé vert examiné le 9 juillet, à peu près dans le même état de développement que le seigle du 25 juin, a donné la même quantité de lévosine que ce dernier. Mûr il n'en contient plus guère que as1'. » Dans Forge, la variation de la lévosine est encore plus grande. Ainsi, les grains verts en ont donné le 18 juillet 7 pour 1000 (équivalant à 20 pour 1000 de matière sèche). Or, on n'en retire même plus 1 pour 1000 des grains mûrs. » Dans l'avoine, verte ou mûre, on n'a pas rencontré de lévosine. Sa présence n'a pu également être constatée dans le maïs mûr. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la quantité d'oxygène contenue dans le sang des animaux des hauts plateaux de l'Amérique du Sud. Note de M. Viault, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai montré, dans une précédente Communication, l'influence que le séjour dans l'atmosphère raréfiée des hautes montagnes exerce sur la richesse globulaire du sang de l'homme et des animaux vivant sur les hauts plateaux du Pérou, et j'ai fait voir qu'un des premiers phénomènes produits, sur l'organisme de l'homme des bas niveaux qui va vivre aux grandes altitudes, est une augmentation considérable du nombre des glo- bules rouges du sang. » Je présente, aujourd'hui, à l'Académie le résultat des analyses des gaz du sang que j'ai pratiquées sur les sommets des Andes, au moyen de la pompe à mercure ( ' ) . (') Il n'était pas facile, on le comprendra, de transporter, à des milliers de lieues de France, à l'altitude de /poom, dans un pajs sans routes et à travers d'innombrables précipices, un appareil aussi encombrant et aussi fragile que la pompe à mercure des physiologistes. J'y suis cependant parvenu, grâce à l'ingénieuse disposition donnée à l'appareil par mon savant collègue le professeur Jolyet. ( a96 ) » Ces analyses ont été effectuées sur place, à la mine de Morococha (43o,2m) et àChicla, localité située à l'altitude de La Paz ('i'jil^1), elles n'avaient jamais, jusqu'alors, été pratiquées dans ces conditions. » Avant d'exposer le résultat de mes expériences, je dois rappeler l'état de la question sur ce point de Physiologie. Dans une Note lue à l'Institut et à la Société de Biologie en 1882, P. Bert a fait connaître le résultat d'ana- lyses pratiquées à Paris sur la capacité respiratoire de divers échantillons de sang qui lui furent envoyés de La Paz. Comparant les chiffres obtenus à ceux que fournit l'étude de la capacité respiratoire du sang des herbivores de nos pays, il conclut que le sang des animaux vivant sur les hauteurs pos- sède une capacité respiratoire considérable, pouvant s'élever à 21 volumes d'oxygène pour 100 volumes de sang, tandis que celle de nos herbivores ne serait que de 10 à 12 pour 100. Il y a eu évidemment une cause de varia- tion inexpliquée, dans les expériences qui ont amené P. Bert à ce dernier chiffre, car la capacité respiratoire du sang de nos herbivores n'est pas de 10 à 12, mais de iG pour le cochon d'Inde, de iG à 18 pour le mouton (Jolyet, Quinquaud), de a3 pour le bœuf et le cheval (Quinquaud), de 29 même pour l'àne (Quinquaud), etc. En un mot, contrairement à ce qui avait été avancé, le sang des animaux des hauts plateaux, examiné au point de vue de sa capacité maxima d'absorption pour l'oxygène, ne paraît pas différer notablement du sang de nos animaux des bas niveaux. » Mais cette notion de la quantité maxima d'oxygène que peut absorber le sang, par une agitation énergique avec de l'air, ne préjuge rien pour la question des gaz existants dans le sang chez l'animal vivant, aux diverses pressions auxquelles cet animal peut être soumis, puisque, lorsqu'on place l'animal dans les cloches à décompression, la proportion d'oxygène qui est de 18 pour 100 à 21 pour 100 chez le chien, à la pression de 76omm, tombe à 12 pour 100 ou i3 pour 100 à la pression de 45omm. Le chien est donc ainsi rendu brusquement anoxyhémique. Si on le ramène à la pres- sion normale, l'oxygène revient à son chiffre primitif. » Voilà ce qu'enseignent les expériences maintes fois répétées dans les cloches de la Sorbonne. Mais l'animal des hauteurs, vivant dans une atmosphère à la pression de 45omm et acclimaté à ce séjour, se comporte- t-il comme l'animal des bas niveaux brusquement et momentanément décomprimé, ainsi que le voudraient à la fois la théorie et les expériences en cloche? Personne n'a encore répondu à cette question par des preuves expérimentales, et la théorie si ingénieuse et si séduisante du vénérable et éminent observateur le Dl Jourdanet, malgré l'appui que paraissaient lui (' 297 ) avoir apporté les recherches de P. Bert, manquait cependant de certitude aux yeux de beaucoup de pathologistes. Il n'y avait qu'un moyen de ré- soudre le problème, c'est de pratiquer, comme je l'ai fait, des analyses des gaz avec le sang pris sur l'animal vivant, aux altitudes mêmes où vit l'animal. Voici les chiffres fournis par les expériences, malheureusement peu nombreuses, que j'ai pu faire durant mon séjour dans la Cordillère : » I. Le 18 octobre, à la mine de Morococha (4392™; hauteur barométrique = 45omm), l'extraction par la pompe des gaz contenus dans i5sr de sang artériel de mouton me donne après réduction des chifTres à o° et 760" -\Uim A. Oxygène i3,c, iG pour 100. » II. Même date. Le sang d'un second mouton me donne : B. Oxygène i3cc,3o pour 100. » La capacité respiratoire maxima de ce second sang déterminée sur place, à la pompe, était de i-cc,o5pour 100. » III. Le 10 novembre;'! Cliicla (3724'"; pression = 485mra), l'extraction par la pompe des gaz contenus dans i5sr de sang pris dans l'artère crurale d'un chien me fournit, après réduction à o° et 760" .Hun C. Oxygène iSc, 26 pour 100. » Les sangs A et C recueillis dans des flacons et analysés à Bordeaux, dans le labo- ratoire du professeur Jolyet, possédaient la capacité respiratoire maxima suivante déterminée par le dosage du fer de l'hémoglobine : Le sang A. Mouton iti pour 100 Le sang B. Mouton 17 pour 100 (par la pompe) Le sang C. Chien t'> pour 100. 0 Les résultats de ces premières expériences se trouvent confirmés par des expériences pratiquées, les vacances dernières, à l'Observatoire du Pic du Midi (2877™, environ l'altitude de Quito), et que je ferai connaître ultérieurement. Or, tous ces résultats, aussi bien que ceux de ma précé- dente Communication sur les globules du sang, concourent à démontrer ce fait, que la proportion d'oxygène contenue dans le sang des animaux et de l'homme vivant clans l'air raréfié des hautes montagnes (qu'ils y soient indigènes ou simplement acclimatés), est sensiblement la même que celle qui est contenue dans le sang de l'homme et des animaux vivant aux bas niveaux et que l'anoxyliémie, au moins comme état physiologique chro- nique, n'existe pas ( ' ). (') Il va sans dire que je ne nie pas la possibilité de l'anémie pathologique chez les C. R., 1891 , 1" Semestre. (T. C\II, N° 5.) 3p, ( *9* ) » Ce résultat s'explique sans qu'il soit besoin d'admettre exclusivement, comme on l'avait fait, une augmentation considérable de la capacité respi- ratoire du sang pour les animaux des altitudes et, par suite, l'existence d'une plus forte proportion d'hémoglobine dans leur sang (augmentation qui existe, d'ailleurs, mais dans des limites modérées, comme me l'ont montré les examens colorimétriques du sang que j'ai pratiqués). Ce résultat s'explique, dis-je, par le fait de la division plus grande de l'hémoglobine, répartie, comme je l'ai montré, en un nombre beaucoup plus considé- rable de globules, offrant par conséquent une surface plus grande d'oxy- génation. On comprend ainsi que le Lama, avec une capacité respiratoire maxima équivalente à peine à celle du bœuf ou du cheval, mais avec une richesse globulaire de 16 millions de globules par millimètre cube, soit l'animal par excellence dès grandes altitudes. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De l'enrichissement du sang en hémoglobine, sui- vant les conditions d'existence. Note de M. A. Muntz, présentée par M. Duclaux. « P. Bert '(') i\ montré que le pouvoir absorbant du sang pour l'oxygène diminue sous l'influence de la dépression. Lorsqu'on se transporte sur les hautes montagnes, où la pression atmosphérique est plus faible, la combi- naison oxyhémoglobique tend donc à subir une dissociation progressive, et les fonctions respiratoires ne s'exercent plus avec la même activité. D'ac- cord avec M. Jourdanet, il a admis que le mal de montagnes est dû à cet état du sang insuffisamment oxygéné. » Cependant, le séjour prolongé sur les hauts lieux, surtout lorsque plusieurs générations successives se sont écoulées, semble produire une acclimatation qui fait disparaître les effets de la dépression sur l'organisme animal. P. Bert a attribué cette acclimatation à l'augmentation du pouvoir absorbant du sang pour l'oxygène. Il a, en effet, constaté que le sang des herbivores vivant en permanence sur les hautes montagnes est plus riche en hémoglobine que celui des espèces similaires habitant les plaines, et a habitants des montagnes, ni même 1'ex.istence d'un état passager d'anoxyhéinie (jus- qu'à l'acquisition de l'acclimatement par l'hyperglobulie) chez les individus, même bien portants, brusquement transportés à de grandes altitudes. (') Comptes rendus, t. XCI\ , p. 8o5. ( 299 ) été amené à conclure à une modification, que le sang finit par éprouver dans sa constitution, sous l'influence des différences de la tension de l'oxy- gène, l'enrichissement en hémoglobine pouvant ainsi compenser la raré- faction de l'air et maintenir l'équilibre dans les fonctions respiratoires. » Dans le but de contrôler les résultats des expériences de P. Bert, et d'examiner si une longue suite de générations est nécessaire pour produire cette modification, j'ai transporté, au mois d'août i883, sur le sommet du Pic du Midi, à 2877'" d'altitude, où la pression barométrique est voisine de 54omm, des lapins pris clans la plaine et qui appartenaient au type vulgaire du lapin de garenne. Ils ont paru acclimatés dès le premier jour, cher- chant leur nourriture sur les maigres gazons de ce haut sommet, sans s'é- loigner de plus de 2oom à 3oom de l'Observatoire, où ils revenaient géné- ralement le soir, et où on leur distribuait un peu d'avoine et des épluchures de légumes. Ils se sont reproduits normalement. Au mois d'août 1890 j'ai sacrifié les lapins nés au Pic, après plusieurs générations, des parents qui y avaient été installés sept années auparavant, et j'ai examiné leur sang comparativement avec celui des lapins vivant dans les plaines. » Quelques modifications s'étaient produites dans les caractères exté- rieurs des lapins du Pic du Midi. La taille s'était légèrement rapetissée, les oreilles étaient moins développées, et la fourrure, de nuance plus claire, était extraordinairement épaisse. Y a-t-il là des indices d'une modification due à l'influence d'un milieu semblable à celui des régions polaires? Ces' une question que je ne cherche pas à résoudre ici. » L'examen du sang, effectué à Paris, dans les mêmes conditions de pression et de température, a donné les résultats suivants : Fer métallique Ox ygène absorba M. ii ières fixes pour ioof par ioosr Densité. pour 100. de sanç;. de sang. 1060, 1 ■1 1 , ss 70,2 ce '7,28 io46,s [5,-5 Jo,3 9,56 Lapins du Pic(moy.) 1060, 1 Lapins de la plaine (moy.). . . . io46,2 » On peut conclure de ces résultats que, lorsque les animaux vivent ;'; une grande altitude, c'est-à-dire dans un milieu où la tension de l'oxygène est notablement amoindrie, leur sang s'enrichit en hémoglobine, comme le montrent l'augmentation des matières fixes et surtout celle du fer; il acquiert par suite, pour l'oxygène, un plus grand pouvoir absorbant, pou- vant compenser l'effet de la raréfaction de l'air. » Un séjour de sept ans, comprenant plusieurs générations de lapins, a donc suffi pour effectuer cet enrichissement du sang. ( 3oo ) » Mais une aussi longue durée ne paraît pas nécessaire : ce qui me le fait penser, c'est l'examen du sang de moutons pâturant sur les flancs du Pic du Midi, entre 23oom et 2700"1 d'altitude, mais nés dans la vallée et transportés sur la montagne seulement depuis six semaines. Leur sang a été comparé à celui de moutons élevés et nourris dans la plaine : Fer métallique 0 wgène absorbé Matières fixes pour loof par ioof Densité. pour ioo. de sang. de sang. lo53,2 i8,.9 mer 6o,4 ce >7><47 io38,o 1 3 , 58 32>5 7,32 Moutons de la montagne (moy.). io53,2 Moutons de la plaine (moy.) . . io3S,o » L'enrichissement du sang, qui permet aux fonctions respiratoires de s'effectuer avec la même intensité aux grandes altitudes, où la tension de l'oxygène est faible, paraît donc s'accomplir en un temps très court et n'est pas un phénomène comparable aux modifications lentes que le séjour continu dans un milieu anormal peut déterminer, après des générations successives, dans les espèces animales. Des recherches récentes de M. Viault (') ont montré l'augmentation du nombre des globules du sang lorsqu'on se transporte sur les hautes montagnes ; elles conduisent aux mêmes conclusions. » L'aptitude du sang à se modifier, suivant les besoins de l'organisme animal, ne se manifeste pas seulement dans les conditions où la tension de l'oxygène diminue, mais aussi dans celles où les matériaux alimentaires sont introduits en excès dans la circulation, et où, par suite, une plus grande activité respiratoire est nécessaire. Tel est le cas des animaux soumis à l'engraissement intensif. Les nombreuses observations que j'ai faites sur les sujets primés au Concours général agricole du Palais de l'Industrie montrent que leur sang est beaucoup plus riche en hémoglobine, en sub- stances fixes, en fer, que celui des animaux ordinaires. M. P. Regnard a, de so:i côté, constaté l'augmentation de la capacité respiratoire du sang des animaux gras : Fer métallique Oxygène absorbé Matières fixes pour ioosr par ioo«' Densité. pour 100. de sang. de sang. mgr ce Moutons primés (moyenne).... io58,o 20, 33 $7,0 16, 4 Moutonsoidinaires (moyenne).. io38,o i3,6o 33, o 7,7 (') Comptes rendus, t. CIX, p. 917. ( 3oi ) » Le sang acquiert une capacité respiratoire plus grande lorsque l'af- flux alimentaire est plus abondant, aussi bien que lorsque l'oxygène est plus rare; clans les deux cas, il se modifie de manière à pouvoir fournir en suffisance l'oxygène nécessaire à l'accomplissement des fonctions vi- tales. » ZOOLOGIE. — Sur le bourgeonnement des larves c?' Astellium spongiforme Gel. et sur la Pœcilogonie chez les Ascidies composées. Note de M. A. (jiakd. « Le Diplosomien récemment étudié par A. Pizon ('), à Saint-Vaast- la-Hougue, est sans doute celui que S. Jourdain a observé antérieurement dans la même localité (2). Or il peut rester quelquedoule sur l'identité de cette forme avec l'espèce que j'ai rencontrée à Roscoff et à Wimereux et que j'ai décrite sous le nom A' Astellium spongiforme. D'après S. Jourdain les orifices oraux ne seraient pas entiers, mais pourvus de six dents très courtes. Sans discuter ici la valeur du genre Astellium, je puis affirmer que VA. spongiforme, bien étalé, a l'orifice buccal parfaitement arrondi et en- tier comme je l'ai dit, et comme l'a depuis confirmé Lahille. A l'état de demi-contraction ou sur les individus arracbésdu connus, les bandes mus- culaires longitudinales du siphon buccal peuvent donner l'illusion de six dents qui, en réalité, n'existent pas. » La ressemblance des larves étudiées par A. Pizon avec celle que j'ai figurée, ne prouve pas grand'chose; les têtards des Diplosomidœ sont pour la plupart très semblables entre eux et présentent même une grande ana- logie avec les embryons de Pyrosomes, comme je l'ai établi dans ma Note sur la parenté des Luciœ et des Diplosomidœ (3). D'ailleurs, comme je l'ai rappelé dans cette Note, l'A. spongiforme type existe aussi à Saint- Vaast et de plus, cette question de l'identité du Brevislellium de S. Jourdain avec Y Astellium . n'a qu'une importance secondaire dans le débat soulevé par A. Pizon. (') Pizo.n, Sur la blastogénèse ehez les larves cTAstellium spongiforme {Comptes rendus, 19 janvier 1891). (2 ) Joi'RDAi.N, Sur les Ascidies composées de la tribu des Diplosomidœ {Comptes rendus, iâjuin 1 885 ) . (3) Gurd, Sur l'embryogénie des Tuniciers du groupe des Lucice {Comptes ren- dus, 1 3 décembre 1875). ( 3°2 ) » J'ai représenté sur le têtard à'Astellium, récemment éclos, un oozoïte et un blastozoïte complets, plus un deuxième blastozoïte dont je n'ai pas figuré la branchie parce qu'elle n'existe qu'à l'état de bourgeon indifféren- cié, caché par le futur intestin, la masse brunâtre désignée par la lettre P dans la figure citée par Pizon. Cette niasse brunâtre, reste de l'endoderme primitif, a représenté successivement l'intestin primordial de l'oozoïte, puis du. premier blastozoïte. Au stade figuré, elle représente l'intestin du deuxième blastozoïte, et elle représentera plus tard, jusqu'à épuisement, l'intestin des blastozoïtes successifs; de même que, dans tous les œufs à embryogénie condensée, les réserves deutoplasmiques représentent l'ar- chentéron de l'embryon. » Je n'ai dit nulle part, comme l'avance Pizon, que les cinq ou six blastozoïtes presque complètement développés que j'ai observés chez les larves fixées depuis sept ou huit heures dérivaient des tubes exodermi- ques. Je considérais autrefois ces prolongements comme devant servir ulté- rieurement à l'extension à distance de la colonie, et je leur donnais, pour ce motif, le nom de tubes sloloniaux. Mais la colonie étant, dans le début, composée d'une chaîne, l'animalcule le moins développé au moment de l'éclosion était, disais-je, « celui qui se trouve à droite et à la partie infé- » Heure du têtard » dans la figure discutée. » Il y a longtemps que Rrohn et Metschnikoff pour les Botrylliens, Délia Valle pour les Botrylliens et les Reliculatœ, ont relevé l'erreur que nous avions commise, H. Milne-Edwards et moi, en attribuant aux tubes exodermiques un rôle immédiat dans la cormogénèse. Toutefois, il ne me parait pas encore suffisamment établi que ces organes ne contribuent en aucun moment à la production de nouveaux individus. En ce qui concerne les Diplosomiens, j'ai signalé, en 1872, le bourgeonnement direct, que j'ai appelé improprement pylorique, et qu'il vaut mieux désigner sous le nom de bourgeon œsophagien. Ce bourgeon correspond, comme je l'ai indiqué depuis pour Dts/aplia, à la cloison ovarienne (tube épicardique E. van Be- neden) des Polvcliniens ('). Pizon est d'accord avec moi sur ce point, puisqu'il fait naître le bourgeon œsophagien de la membrane pcribrau- chiale, près de la naissance de l'œsophage. » Mais il est un fait d'une importance capitale qui semble avoir complè- tement échappé à Pizon, c'est que chez les Synascidies la rapidité du dé- (') A. Gi.uid, Sur deux Synascidies nouvelles pour les côtes de France (Comptes rendus, 26 oclobre 1886). ( ™3 ) veloppement et le nombre des blastozoïtes produits par un même œuf dépend très souvent, dans une large mesure, des conditions éthologiques. J'ai insisté autrefois sur l'indépendance relative des divers rudiments de l'oozoïte et des blastozoïtes, et sur les variations que présente l'embryo- génie des Ascidies composées suivant les conditions de milieu et les ré- serves nutritives mises à la disposition de l'embryon. Dans ses très intéres- santes Recherches sur les Tuniciers, Lahille nous donne un nouvel exemple fort démonstratif de ces variations. Le Leptoclinum Lacazii, Giard (Diploso- moides, Lahille) présente des oeufs de deux sortes qui peuvent se rencon- trer dans un même cormus. Les uns, pauvres en vitellus nutritif, donnent de petites larves dont la queue se résorbe de très bonne heure et qui n'ont pas encore bourgeonné le troisième jour; les autres, riches en deu- toplasme, produisent des larves qui nagent encore le quatrième jour et contiennent déjà, à ce moment, une colonie de trois individus, dont deux blastozoïtes pourvus de branchies; au boni d'une douzaine d'heures, on a une colonie d'une dizaine de blastozoïtes. » Cette observation de Lahille confirme d'une façon éclatante mes indications d'il y a vingt ans. D'ailleurs le cas des Synascidies n'est pas isolé dans le règne animal. » Schneider et Haeckel ont vu que, suivant les quantités de réserves nutritives contenues dans l'œuf, le scvphopolvpe à' Aurélia aurila L. donne naissance par bourgeonnement à une série d'Ephyra ou se transforme par hypogénèse en une seule Ephyra qui, d'abord fixée, devient nageuse en se métamorphosant en Méduse (Ephyra pedunculata Haeckel). » Il Gphioihrix fragiles Mùller, ainsi que je l'ai constaté, pond, suivant les conditions éthologiques, tantôt des œufs qui se transforment en un pluteus parfait, tantôt des pluteus imparfaits, tels que ceux étudiés par Apostolides, tantôt même des embryons incapables de nager, qui donnent une Ophiure par développement direct. » Nous avons montré presque simultanément, Boas et moi, que chez Palœmoneles varians Leach la dimension et le nombre des œufs ainsi que la rapidité des métamorphoses varient suivant que l'animal vit dans les eaux saumâtres du Nord ou dans les lacs d'eau douce du Midi. » Enfin, Portschinslù a découvert que Musca corvina présente des œufs et des larves complètement différents aux environs de Saint-Pétersbourg et dans le sud de la Russie. » Je propose de donner le nom de pœcilogonie à cette particularité que possèdent certains animaux d'offrir des processus embrvogéniques plus ou ( 3o4 ) moins condensés, suivant les conditions éthologiques où vivent les parents et les réserves nutritives accumulées dans l'œuf. L'étude des espèces pœci- logones est des plus importantes pour l'Embryogénie comparée, puis- qu'elle nous permet de comprendre de quelle façon des types voisins ont pu passer d'une évolution dilatée à un développement plus ou moins con- densé. Certains exemples, faussement rattachés aux générations alter- nantes ou à l'hétérogonie (développement des Trématodes, de Leptodora hyalina, etc.), reçoivent aussi une vive lumière si on les rapproche des formes pœcilogones dont ils constituent un cas limite compliqué de pro- anatomie animale. -- Sur L'anatomie du Corambe testudinaria. Note de M. 11. Fischer, présentée par M. Ramier. « Le Nudibranche que j'ai décrit sous le nom de Corambe testudina- ria (') est un mollusque de petite taille (3mm de long) que l'on trouve en abondance dans le bassin d'Arcachon, sur les Zostères incrustés de Mem- branipores; il paraît très voisin du Corambe sargassicola R. Bergh, delà mer des Sargasses, et du Corambe batava Kerbert, du Zuyderzée. Les re- cherches anatomiques que j'ai entreprises sur cet animal dans le but de déterminer ses affinités avec les autres Nudibranches m'ont conduit aux résultats suivants : m Le notaeum déborde le pied de toutes parts; il est percé de deux ou- vertures laissant passer les rhinophores rétractiles, et présente en arrière une échancrure médiane. Les branchies sont situées dans la région posté- rieure, à droite et à gauche, et attachées sous le notœum. » Le tube digestif comprend les parties suivantes : i° le bulbe buccal qui reçoit les canaux d'une paire de glandes salivaires et contient une ra- dule dépourvue de dent centrale, portant de chaque côté une grande denj latérale et quatre petites dents marginales; 2" l'œsophage; 3° l'estomac, où s'ouvre largement le canal excréteur d'un foie à lobes non disjoints, ne se prolongeant pas dans les branchies ni dans le notaeum; 4° l'intestin qui s'étend en ligne droite jusqu'à l'anussitué sur la ligne médiane, au-dessous du notaeum et entre les branchies. » Le système nerveux n'est pas très condensé : les ganglions cérébroïdes (') Bulletin de la Société zoologic/uc de France, t. XIV; 1889. ( 3o5 ) et palléaux, assez intimement soudés, sont distincts des ganglions pédieux. Il existe un ganglion optique uni à l'œil par un nerf optique assez long. Chaque ganglion olfactif est porté sur un pédoncule relativement court. Les otocystes sessiles sont attachés au-dessous des ganglions cérébroïdes. J'ai constaté la présence de cinq commissures sous-œsophagiennes : la commissure buccale, portant les ganglions buccaux rattachés à des gan- glions supra-buccaux, et la commissure cérébroïde inférieure unissent les ganglions cérébroïdes; la commissure viscérale, présentant du côté droit un renflement qui est le ganglion viscéral, unit les ganglions palléaux; la commissure pédieuse et la commissure pédieuse postérieure unissent les ganglions pédieux. » La glande génitale est constituée par des acini mâles et des acini fe- melles ; son conduit excréteur, renflé vers le milieu en forme d'ampoule, donne en se divisant l'oviducte et le canal déférent. Celui-ci traverse dans toute sa longueur le pénis, qui est rétractile dans une gaine. L'oviducte se réunit à un petit canal provenant de la poche copulatrice, puis se rend dans la glande albuminipare qui communique par deux canaux avec la glande de la glaire, laquelle s'ouvre à l'extérieur par l'orifice femelle. » La poche copulatrice unique, arrondie, communique avec le dehors par l'intermédiaire du canal copulateur; celui-ci se réunit à la gaine du pé- nis pour former le vestibule génital qui s'ouvre au-dessus de l'orifice fe- melle. » Le rein est un sac allongé dont l'orifice extérieur se trouve au-dessus de l'anus; de sa région antérieure part le canal réno-péricardique, qui s'ouvre par un entonnoir cilié dans la cavité du péricarde. « La circulation se fait de la manière suivante : le sang, lancé par l'aorte dans les lacunes du corps, se rassemble entre les lobes du foie, passe au-dessous du rein en subissant la dépuration urinaire, puis s'engage dans une veine médiane qui se divise en deux canaux se rendant aux bran- chies; le sang hématose revient à l'oreillette par les vaisseaux efférents branchiaux. Une autre partie du sang passe des lacunes dans le notseum, s'y hématose comme dans les branchies et revient à l'oreillette par deux vaisseaux latéraux. Une glande hématique existe en arrière du système nerveux. » Parmi les faits histologiques qui m'ont semblé intéressants, je citerai les suivants : le canal déférent, la glande albuminipare et la glande de la glaire présentent des exemples d'épithélium glandulaire formé par une seule couche de cellules dont les unes sont simplement ciliées, les autres C. R., 1S91, 1 ' Semestre. (T. CXII, N' 5.) 1° ( 3o6 ) caliciformes et sécrétrices. J'ai rencontré dans l'oreillette et dans les muscles de la radule des fibres striées transversalement. Le nota^um ren- ferme des cellules conjonctives dont les prolongements ondulés courent parallèlement et réunissent les deux faces de cet organe ; les cellules épi- théliales sécrètent une cuticule épaisse cpii peut se détacher en partie, sui- vant un processus analogue à celui de la mue. Les terminaisons nerveuses connues sous le nom de cellules de Flemming se rencontrent fréquemment dans le notœum. » L'embryon présente au moment de l'éclosion le corps pigmenté décrit chez la Philine par de Lacaze-Duthiers et Pruvot sous le nom à' œil anal. J'ignore si cet organe larvaire a quelque rapport avec une glande posté- rieure médiane en cul-de-sac que l'on trouve chez l'adulte au-dessus du pore urinaire, c'est-à-dire non loin de l'anus : dans ce cas, ces deux forma- tions seraient comparables à l'organe de de Lacaze-Duthiers des Pulmonés, car cet auteur admet que l'œil anal des Philines en est l'équivalent mor- phologique. » Les caractères anatomiques (notseum, radule sans dent médiane, ab- sence de mâchoires, foie compact, anus médian, ganglions olfactifs cour- tement pédoncules, ganglion viscéral, glande hématique) éloignent pour la plupart le Corambe des Polybranches(,£'o/«) et le rapprochent, au con- traire, des Anthobranches (Boris, Goniodoris); toutefois un certain nombre de ces caractères appartiennent également aux Phyllidudœ, dont les bran- chies ont une disposition qui rappelle celle qu'on observe chez le Corambe. Les autres Inferobranches (Pleurophyllidiidœ) s'éloignent beaucoup du Corambe. Un certain nombre de caractères anatomiques (échancrure du notœum, forme des branchies) sont spéciaux à ce genre. » En résumé, le Corambe doit être placé dans une famille spéciale qui a beaucoup d'affinités avec les Anthobranches et se rapproche aussi des Phyl- lidiidœ. Ce résultat, que R. Bergh avait soupçonné par l'étude des carac- tères extérieurs, se trouve donc bien établi par les faits anatomiques. Cette famille s'éloigne complètement des Pleurophyllidiidœ, des Polybranches et des Pellibranches. » A côté du Corambe il faut probablement placer dans cette famille deux formes qui me paraissent, autant qu'on en peut juger par des descriptions très insuffisantes, génériquement très voisines, sinon identiques : le Dori- della obscui -a V 'errill, long de 7mm, des côtes orientales de l'Amérique du Nord, et l' Hypobranchiœa fusca Adains, de la mer Jaune, atteignant i5cm de long. Ce dernier genre est le plus anciennement décrit (1847) et doit ( 3o7 ) donner son nom à la famille, ainsi que le D' P. Fischer l'a déjà proposé. On voit que cette famille des Hypobranehiwidœ présente une aire de distri- bution très vaste (Amérique du Nord, mer des Sargasses, golfe de Gas- cogne, mer du Nord, mer Jaune). » ZOOLOGIE. — Les Acridiens ( Acridium peregrinum, Oliv.) dans T extrême Sud algérien. Les populations acridophages. Note de M. J. Kunckei. d'Her- CULAIS. « Les dépèches transmises par l'autorité militaire annoncent que de nombreux vols de Criquets nomades ou pèlerins {Acridium peregrinum, Oliv.) commencent à envahir l'extrême sud de l'Algérie. Du i5 au 22 dé- cembre 1890, des vols venant du sud-ouest, c'est-à-dire de l'Aouguerout et des pays voisins, où ils ont commis de grands ravages, se sont abattus sur le territoire du cercle de Ghardaia, dans la région du sud-est comprise entre les postes d'El-Golea et de Ouargla, ainsi qu'au sud de Tougourt et d'El-Oued. Depuis lors, les uns se sont avancés vers Ouargla, qu'ils ont déjà dépassé; d'autres se sont dirigés vers la Tripolitaine. Une caravane de Meharza a apporté à Géryville la nouvelle que toute la région du Touat et du Gourara a été parcourue par des vols de ces Acridiens; ceux-ci ont d'abord poussé leurs incursions jusqu'à la lisière nord de l'Areg, qu'ils couvrent entièrement; puis ils se sont avancés dans la Hamoda, au sud de Géryville, où ils occupent actuellement un espace carré de trois journées de marche; ils remontent vers le nord. » Ces Criquets sont ordinairement revêtus de teintes jaunes, ainsi que le rapportent tous les témoins des invasions et que le prouvent les descrip- tions et les figures. Olivier et Audinet-Serville ont signalé une variété rouge jaunâtre; tous les exemplaires vivants, morts ou préparés que j'ai entre les mains, qu'ils proviennent de l'extrême Sud, des départements de Constantine, d'Alger ou d'Oran, appartiennent sans exception à une va- riété superbe dont toutes les colorations jaunes sont remplacées par de belles nuances rouge carminé très foncé, passant au rose sur les ailes in- férieures et les pattes. A quoi tient cette différence de coloration des pig- ments, portant sur des milliers d'individus? Les générations qui se déve- loppent dans les régions septentrionales par rapport à l'habitat normal y perdent-elles leur teinte primiiive? Tl est impossible de répondre actuel- lement. ( 3o8 ) » Ces Criquets pèlerins n'ont causé jusqu'ici que peu de dégâts, les dattes étant récoltées et les céréales n'étant pas sorties de terre; la pépi- nière de Bou-Amem (Ouargla) seule aurait subi quelques dommages: mais ils sont une menace pour le Tell, qu'ils pourraient envahir dès le premier printemps, ainsi qu'ils l'ont fait en i845, 1866, 1874, 1877. On aurait alors à combattre à la fois l'invasion des Acridium peregrinum, espèce nomade venant de l'extrême Sud, et celle des Stauronolus Maroccanus, espèce au- tochtone évoluant sur les hauts plateaux, ce qui créerait une situation difficile. » Les populations des douars voisins des points d'atterrissements des Acridiens ont été levées immédiatement pour procéder à leur destruction. Les indigènes se sont d'autant mieux prêtés aux ordres qu'on leur donnait qu'ils utilisent ces grands Criquets comme aliments. Chaque tente, chaque maison a fait sa provision, évaluée en moyenne à une charge et demie par tente ('). » Il est intéressant de constater que, de nos jours, il subsiste encore, dans les mêmes pays, une coutume qui remonte à la plus haute antiquité et qui s'est transmise à travers les âges chez les habitants du désert. Strabon, qui écrivait au commencement de notre ère, rapporte que, dans les contrées correspondant à notre extrême Sud algérien et tunisien, « au voisinage » des Strutophages, habitent les Acridophages qui vivent de sauterelles » que les vents du sud-ouest et de l'ouest, toujours très forts au printemps » dans ces régions, emportent et chassent vers leur pays »; et plus loin il ajoute : « Après qu'on les a ramassés, on les écrase, on les pile dans de la » saumure, pour en faire des espèces de gâteaux qui forment le fond de la » nourriture des Acridophages. » Ne croirait-on pas lire un passage des rapports ou des récits de nos officiers, témoins des invasions des Criquets pèlerins dans notre Sahara? Les autruches ayant disparu de ces régions, (') Pour les conserver, ils les font cuire d'abord dans l'eau salée, de la même façon que nous préparons les Crevettes; puis ils les sèchent au soleil. Ils en ramassent et préparent des quantités si considérables que, non contents d'assurer leurs approvision- nements, ils en font un article de négoce; c'est ainsi qu'ils les vendent actuellement sur les marchés de Tougourt, de Temacin et des villages voisins. J'ai eu entre les mains une boite de ces Criquets fraîchement préparés, et j'ai pu me convaincre qu'ils constituaient un mets très acceptable; le goût de crevette que lui attribuent les voya- geurs est assez prononcé. Avec le temps, ils perdent de leurs qualités; mais n'en se- rait-il pas de même de nos Crustacés, si nous les mangions salés et séchés au bout de quelques mois. ( 3o9 ) il n'y a plus de Strutophages; mais les Acridiens s'y montrant en immenses légions, il y a toujours, comme au temps passé, des Acridophages. » CHIMIE AGRICOLE. — De V influence de la nature des terrains sur la végétation. Note de M. G. Rauli.v, présentée par M. Duclaux. « La pratique agricole enseigne que les engrais ne sont pas tout en Agriculture, et que, indépendamment de ceux-ci, il y a des terrains de valeurs productives très inégales. » M. Grandean a, depuis un certain nombre d'années, établi à Tom- blaine, à l'école Mathieu de Dombasle, des cases à végétation, dans les- quelles il a comparé l'influence, sur la production du blé, de la nature du terrain, de l'espacement des graines, de la variété des semences et des engrais : ces expériences ont mis en évidence l'intervention de la nature du sol, indépendamment des autres circonstances, pour faire varier le poids des récoltes. » Il m'a semblé qu'il y aurait encore actuellement un certain intérêt à entreprendre des expériences ayant pour but l'étude spéciale de l'in- fluence des éléments constitutifs des divers terrains agricoles sur les prin- cipales cultures, afin d'arriver, s'il est possible, à établir des nombres qui puissent guider jusqu'à un certain point la pratique agricole. » On a commencé celte étude par l'expérience suivante, installée au champ d'expériences de la Faculté des Sciences de Lyon, à Pierre-Bénite : » On a enlevé la terre végétale sur une profondeur de g5cm et sur une étendue de 5 ares formant cinq carrés de i are chacun. Le sous-sol étant argileux, on a mis au fond 5cm à 6cm de gros gravier pour former un drainage; enfin on a rapporté dans chacun de ces carrés, savoir : N° 1, une terre très riche en sable siliceux. 76 p. 100 du poids de la terre sèche N° 2, une terre très riche en argile 47 " N° 3, une terre très riche en calcaire j!\ » N° 4, une terre très riche en humus 68 p. 100 du poids de la terre de tourbe N" 5, le mélange à volumes égaux, des quatre terres précédentes. » On a semé les mêmes engrais chimiques sur ces cinq parcelles : Par an. Sulfate d'ammoniaque (azote) , 0,6 Phosphate précipité (acide phosphorique) 0,6 Chlorure de potassium (potasse) 0,7 Plâtre 2,0 ( 3iô ) » Le 24 avril 1890, on a semé sur la moitié de chacun de ces carrés du maïs et sur l'autre moitié des betteraves. )> Dès les premiers jours, on a remarqué des différences fort remar- quables dans la vigueur de ces diverses cultures : ces différences ont con- servé pour les betteraves des rapports à peu près constants pendant toute la durée de la végétation, mais elles se sont notablement atténuées pour le maïs à mesure qu'on approchait de la maturité, sans doute à cause de la multiplicité des radicelles de cette céréale. » La récolte a eu lieu le 17 novembre. Voici les résultats : Betteraves. Maïs. Poids à l'hectare. N° 1, sable 2,o5i N° 2, argile 2,254 N° 3, calcaire 3g, 356 N° 4-, terre de tourbe. . . . 33,o4o IS'0 5, mélange 59, 100 » On a dosé le sucre dans les betteraves, et l'on a obtenu les nombres suivants : Sucre compté à l'état de C»H"0«. Betteraves du n° 1 (sable) 6,17 pour 100 » 2 (argile) 3,64 » » 3 (calcaire) 7,56 » » k (terre de tourbe). . . . 6,3i » » 5 (mélange) 7>23 » s Comme particularité, je citerai le fait suivant : le rang de betteraves placé dans le calcaire le long de la terre naturelle du champ, terre riche en humus, a donné des betteraves pesant i73osr chacune, pendant que chaque betterave de la terre naturelle pesait 838er, et les autres betteraves du calcaire 989s1". En outre, les premières avaient une richesse en sucre exceptionnelle : 10, 58 pour 100. » En résumé : 1° le mélange des quatre terres, sable, argile, calcaire, terre de tourbe, a donné des betteraves et des maïs d'un poids supérieur à celui des plantes des terres séparées, et des betteraves d'une richesse saccharine supérieure à la moyenne; » 20 11 y a d'une terre à l'aulre des différences considérables dans le Poids Poids Poids de à de Nombre. l'unité. l'hectare. Nombre. l'unité. 37 , 4oo kg o,o5ô kg 87 ,600 54,4oo kg 0,691 3o,ooo 0,070 1 '1,720 3o,4oo 1 ,5o4 39,800 o,989 71 ,600 49 . 4oo i,449 3 1 , 000 1 ,060 54,ooo 42,000 1,286 39,200 i,5o8 78,000 4i,4oo i,884 ( 3n ) poids de l'unité des maïs, ou de l'unité ou de la richesse saccharine des betteraves ; » 3° Ces trois sortes de résultats ne sont pas du tout dans le même ordre : pour le poids des maïs, le sable a une infériorité marquée, et l'ar- gile tient le premier rang (après le mélange); pour le poids des betteraves, le sable occupe le dernier rang, la terre de tourbe le premier; pour la ri- chesse saccharine, l'argile donne le minimum de sucre, et le calcaire le maximum; le mélange même ne se place qu'après lui. » Cette première série d'expériences a été faite dans des conditions un peu complexes : si les parcelles ont reçu le même engrais chimique, les diverses terres n'étaient pas, par elles-mêmes, absolument stériles, et elles contenaient naturellement des proportions d'azote, d'acide phospho- rique, de potasse assimilables, notablement différentes, qui ont dû avoir leur part d'influence sur les résultats. Toutefois ces terres, qui n'avaient pas reçu d'engrais depuis plusieurs années, étaient très épuisées, et il est impossible d'expliquer par ces différences d'engrais naturel la totalité des différences énormes des résultats : une part d'influence considérable re- vient donc à la nature des terrains. C'est ce que je voulais établir pour le moment. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la respiration des cellules à l'intérieur des tissus massifs. Note de M. IIenbi Devaux, présentée par M. Duchartre. « Les physiologistes se sont souvent demandé si, au centre de certains tissus d'apparence très compacte, la respiration normale est possible. Par exemple, dans une Betterave ou une Pomme de terre, les tissus forment une masse très dense, dans laquelle il semble n'exister aucun canal spécial, pouvant amener l'air extérieur jusqu'aux parties profondes. Il paraît donc probable que l'oxygène libre ne peut pénétrer jusque dans les parties cen- trales de ces organes, et que c'est surtout du gaz carbonique qu'on trou- verait à sa place. » S'il en était ainsi, les cellules externes auraient une vie aérobie, les cellules internes une vie anaérobie. Tout se passerait comme dans le cas d'une culture de Bactéries en vase profond : à la surface les êtres aérobies pullulent, saisissent l'oxygène au passage et n'en laissent pas arriver trace aux couches profondes, où ne peuvent vivre que des êtres anaérobies. » Ainsi se pose la question suivante : la vie anaérobie existe-t-elle, d'une ( 3l2 ) manière normale et constante, au sein de certains tissus compacts et vo- lumineux? J'ai fait à ce sujet des recherches spéciales ( '), et j'ai toujours trouvé de l'oxygène libre en quantité notable au centre des organes étu- diés. Ce fait résout la question précédente par la négative. Toutes les cel- lules des tissus massifs, même les plus profondes, reçoivent l'oxygène libre et possèdent la respiration normale. » Dans la Pomme de terre, par exemple, l'analyse du mélange gazeux interne a donné la composition suivante : CO* 4.74 O i4,88 Az 80, 38 100,00 » Cette composition centésimale est peu variable et se retrouve chez beaucoup d'autres sujets. Dans la Betterave, le mélange avait une composition assez voisine de la précédente : CO- 4,68 0 12,94 Az 8a,38 100,00 » Dans les énormes fruits du Potiron, dont le poids peut dépasser 3oks, on trouve de l'air presque pur, comme l'indique l'analyse suivante : CO2 2,52 O .8,29 Az 79. '9 100,00 » Ces exemples suffisent, car j'ai trouvé des résultats analogues pour tous les organes que j'ai eu l'occasion d'étudier, fruits, tubercules, ra- cines tuberculeuses, Champignons, etc. » On peut dire que, d'une manière habituelle, la proportion d'oxygène dépasse 10 pour 100 dans l'atmosphère interne. Ce fait nous permet d'af- firmer qu'au centre des tissus massifs la respiration est toujours normale. (') H. Deyaux, Méthode nouvelle pour l'étude des atmosphères internes chez les végétaux {Bulletin de la Société philomathique, 8e série, t. II, 1890-91, p. 110, avec ligures dans le texte); Atmosphère interne des tubercules et racines tuberculeuses {Bulletin de la Société botanique, 16 décembre 1890, et Bulletin de la Société philo- mathique, 17 décembre 1890.) ( 3.3 ) » Il reste à expliquer comment l'oxygène peut ainsi pénétrer à l'inté- rieur de masses cellulaires si compactes. J'ai reconnu que la pénétration se produit à travers des espaces très fins, très ramifiés dans la masse totale, et qui rendent celle-ci notablement poreuse, malgré son apparence com- pacte. Ces espaces sont bien visibles au microscope, parce qu'ils sont pleins d'air; ils représentent des méats aerifères anastomosés entre eux et for- mant au sein des tissus une arborisation étendue. Les gaz peuvent circuler dans les fins canalicules de ce système, car j'ai pu aspirer l'air extérieur à travers toute une grosse Pomme de terre, entière et vivante, sans aucune difficulté. Il suffit même que l'air contenu dans les méats soit soumis à une dépression manométrique très faible pour qu'aussitôt l'air extérieur se mette à rentrer; quand le manomètre marque — imm de mercure, il v a un courant gazeux rentrant sans cesse par ces canalicules. » C'est certainement par suite de cette circulation facile de l'air dans les méats aerifères, que la Pomme de terre a une atmosphère interne rela- tivement pure. La même explication s'applique à tous les organes étudiés, fruits ou tubercules , car tous ont une porosité plus ou moins grande. J'ai fait, à ce sujet, des expériences qui ne laissent aucun doute ('). » La porosité existe dans les tissus vivants et n'existe pasdans les liquides. C'est pour cela que les cellules vivantes d'un tubercule et celles d'une cul- ture liquide se comportent d'une manière absolument différente en appa- rence. Dans le premier cas, l'oxygène gazeux peut pénétrer facilement dans les parties les plus profondes du tubercule. Dans le deuxième cas, l'absence de pores empêche toute pénétration rapide, et les parties profondes peuvent ne pas recevoir la moindre trace d'oxygène. » En résumé, on peut conclure de ce qui précède que : » i° Les gaz confinés au milieu des tissus massifs renferment toujours une forte proportion d'oxygène. » 2° La respiration des cellules les plus internes des fruits, des tuber- cules, etc., est toujours la respiration normale. » 3° La communication est établie, entre ces cellules intérieures et l'at- mosphère externe, par un système de canaux aerifères ramifiés, qui per- met le passage rapide des gaz, même pour une faible différence de pressions (-). » (') Voir, par exemple : H. Devaux, La porosité du fruit des Cucurbitacëes {Revue générale de Botanique), février 1891. (2) Ces recherches ontété faites dans les laboratoires d'Organographie et de Phy- siologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle, dirigés par M. Ph. van Tiegher sm. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 5.) h ' ( 3i4 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de l'état hygrométrique de l'air sur la position et les fonctions des feuilles chez les Mousses. Note de M. Eugèxe Bastit, présentée par M. Duchartre ('). « Si l'on compare des tiges de Pqlytrichum vivant dans des lieux hu- mides aux tiges de même espèce, mais se développant dans les endroits secs, on observe que, dans le premier cas, les feuilles sont largement épanouies et présentent une face supérieure convexe et très inclinée par rapport à la tige; dans le second, elles se montrent latéralement refermées sur elles-mêmes et rapprochées de l'axe au point de devenir embras- santes. L'absence ou la présence de la vapeur d'eau dans l'air sont les causes physiologiques de ces deux positions différentes que prennent les feuilles et des mouvements exécutés par elles pour passer d'une position à l'autre. » Or, des coupes transversales et longitudinales des feuilles montrent que la structure est loin d'être uniforme sur leurs deux faces : du coté supérieur ou interne on ne trouve que des tissus purement cellulosiques (épiclerme interne et lames chlorophylliennes); du côté inférieur ou ex- terne on n'observe que des tissus de résistance (hypoderme interne su- bérifié médian et longitudinal garnissant le quart environ de la largeur du limbe, hypoderme interne subérifié médian et longitudinal, garnissant les deux tiers environ de la largeur du limbe, épidémie externe à parois extérieures épaisses et recouvertes d'une cuticule). Dès lors les mouve- ments peuvent s'expliquer facilement : dans une atmosphère sèche, la transpiration devient considérable; de là une perte d'eau et, par suite, une contraction des tissus cellulosiques, c'est-à-dire de la face interne de la feuille. Cette contraction produit, autour du point d'insertion, un mou- vement d'articulation de la feuille, laquelle se rapproche alors de la tige, et en même temps, sur toute la longueur de la feuille, un mouvement de flexion qui rend concave sa face supérieure. « Outre ces deux mouvements longitudinaux, la feuille exécute des mouvements latéraux, décomposables en mouvements d'articulation et en mouvements de flexion. Les mouvements d'articulation s'effectuent autour de trois axes pairs, parallèles au plan de symétrie de la feuille, et situés : le plus interne, à la limite latérale de l'hypoderme interne ; le suivant, à la (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la bienveillante direction de AI, le Professeur Gaston Bonnier. ( 3.5 ) limite de l'hypoderme externe; le plus latéral, à la limite de l'épiderme in- terne. Chaque portion de la feuille comprise entre deux axes consécutifs exécute en même temps un mouvement de flexion latérale, qui rend sa face interne concave transversalement. Les mouvements latéraux ont pour effet d'augmenter la concavité interne de la feuille, jusqu'à amener les deux régions marginales au contact l'une de l'autre. Ainsi, en même temps qu'elle entraine la tige, la feuille se ferme sur elle-même en canal. » Quelle peut être l'influence de l'état d'une tige fermée sur la respira- lion et sur la fonction chlorophyllienne? Voici comment j'ai opéré pour m'éclairer à ce sujet : » Dix extrémités feuillées de tiges de Polytrichum, pesant ensemble 2?1' environ, étaient introduites à l'état épanoui dans une éprouvette remplie d'air humide. Cette éprouvette était portée sur le mercure; j'y introduisais une faible quantité d'acide car- bonique, et, après avoir brassé le contenu gazeux, je faisais une prise initiale. Je maintenais ensuite l'éprouvette à l'obscurité pendant dix heures, temps au bout duquel je faisais une deuxième prise de gaz. L'éprouvette était alors exposée pendant dix heures à la lumière diffuse et je pratiquais une prise finale. L'analyse de chaque prise donnait la composition de l'atmosphère : i" au commencement de l'expérience; 2° à la fin de l'exposition à l'obscurité; 3° à la fin de l'exposition à la lumière. La comparaison des deux premières prises indiquait les modifications qui se produisaient dans l'atmo- sphère par suite des échanges respiratoires; celles qui résultaient de la fonction chlo- rophyllienne étaient indiquées par la comparaison des deux dernières prises. » Aussitôt après la prise finale, les tiges étaient placées sur une coupelle que l'on maintenait pendant quelques heures sous une cloche remplie d'air sec. Quand elles avaient pris la position fermée, on les introduisait dans une éprouvette contenant de l'air sec, sur laquelle on opérait à l'obscurité et à la lumière diffuse de la même ma- nière et pendant le même temps que pour les tiges épanouies. » Voici les résultats que j'ai obtenus : » i° Respiration. - ■ Dans les deux positions, les échanges gazeux se sont toujours effectués dans le même sens et avec la même régularité. Le rapport du volume de l'acide carbonique exhalé au volume d'oxygène absorbé, s'est toujours montré sensiblement constant et très voisin de l'u- nité, sans jamais la dépasser. D'ailleurs, la proportion d'oxygène contenue dans l'atmosphère à la fin du séjour dans Tobseurité n'a jamais été infé- rieure à 16 pour ioo. Ainsi, dans les deux états, les tiges feuillées des Mousses rentrent dans le cas général de la respiration des tissus à chloro- phylle, étudiée par MM. Bonnier et Mangin( ' ). (') Annales des Sciences naturelles, Bot., t. XIX, p. 117. (3t6 ) » Mais si le rapport des gaz échangés reste le même, il n'en est pas ainsi de l'intensité : ce rapport est toujours inférieur à l'unité, ce qui démontre que la respiration des tiges à l'état fermé est toujours fort ralentie. » 2° Fonction chlorophyllienne. — Le sens des échanges gazeux opérés sous l'action de la lumière est resté le même dans les deux positions des tiges. Le rapport du volume d'oxygène dégagé à celui de l'acide carbonique décomposé est resté, dans l'un et dans l'autre cas, très voisin de l'unité, sans jamais lui être inférieur. Mais les tiges à l'état fermé décomposent toujours beaucoup moins d'acide carbonique et dégagent beaucoup moins d'oxygène que lorsqu'elles sont épanouies; d'où on doit conclure que, dans les tiges à l'état fermé, la fonction chlorophyllienne est considéra- blement ralentie. » En résumé : » i° L'absence de vapeur d'eau dans V atmosphère provoque , sur les feuilles des Mousses, des mouvements longitudinaux et latéraux, qui ont pour effet de refermer chaque feuille sur elle-même et de la rapprocher de la tige; » 2° Dans la position fermée aussi bien que dans l'état d 'épanouissement des tiges feuillées, la respiration et la fonction chlorophyllienne se comportent selon les lois générales connues chez les végétaux à chlorophylle ; » 3° Dans la position fermée des tiges feuillées, la respiration est considéra- blement ralentie et la fonction chlorophyllienne l'est encore davantage. » C'est donc pendant l'hiver, quand l'atmosphère est le plus souvent saturée d'humidité, que les Mousses élaborent avec le plus d'intensité les principes nutritifs, ce qui peut expliquer la formation, pendant la saison froide, de l'œuf et du sporogone. » GÉOLOGIE. — Sur l'argile à silex du bassin de Paris. Note de M. A. de Lapparent, présentée par M. Daubrée. « L'argile à silex est une des formations les plus énigmatiques du bassin de Paris. Bien des hypothèses, dont aucune n'a encore paru satis- faisante, ont été proposées pour expliquer son mode de formation. Après avoir, pour notre part, consacré de longues réflexions à l'origine de cette argile, qu'il nous a été si souvent donné d'étudier sur toute la bordure du bassin, nous nous permettrons de hasarder l'explication suivante. » Le trait dominant de Yargile à silex des plateaux de Normandie est, d'une part, sa pénétration dans la craie en poches qui ne peuvent avoir (3t7) été formées que par dissolution sur place, de l'autre, la présence extrê- mement fréquente, au centre des poches, d'amas d'argiles, de sables et de grès, dans lesquels il est aisé de reconnaître les dépôts habituels du faciès continental de Y argile plastique. Ces amas sont disloqués, ployés et portent l'empreinte manifeste d'un lent effondrement, qui les a fait tomber peu à peu dans ces poches, sur l'emplacement desquelles ils préexistaient, recouvrant la craie en couches sensiblement horizontales. » Le fait est général dans toute la Normandie. Il s'accuse aussi bien aux environs de Verneuil et de Dreux que près de Bolbec, de Rouen et sur les bords du pays de Bray. C'est ainsi que tant de gisements de grès éocènes, autrefois exploités pour pavés, ont été conservés à la surface du pays de Caux. C'est ainsi que souvent les silex, produits de la dissolution de la craie, se trouvent empâtés et recouverts par des argiles bariolées, aux couleurs extrêmement vives, dont les analogues se voient en place, à un niveau géologique indiscutable, dans quelques localités, comme celle de Mélamare, près de Bolbec. » Seulement, à mesure qu'on s'éloigne des collines de la haute Nor- mandie, où les affleurements de grès et schistes 'siluriens formaient les centres de dispersion des sables et argiles bariolés éocènes, la couleur des argiles à silex devient de moins en moins rutilante et, dans le Ponthieu, on ne voit plus que des argiles brunes, produites aux dépens de dépôts dont la teinte originelle n'offrait rien d'exceptionnel. » On est ainsi amené à reconnaître que c'est postérieurement à la for- mation de l'argile plastique, alors que les dépôts de cet âge couvraient les plateaux de l'Ouest, que s'est produit le phénomène qui, en provoquant la dissolution de la craie, a déterminé le creusement des poches, aux con- tours souvent si déchiquetés, et y a fait tomber, au fur et à mesure, les dépôts éocènes. » Or cette action nous semble très comparable à celle qui a engendré les gîtes calamuiaires. On sait que ces gisements, où les minerais oxydés du zinc et du plomb s'épanouissent en poches irrégulières au milieu de calcaires, occupent toujours la jonction de ces calcaires avec des forma- tions de nature imperméable, telles que des schistes argileux. On reconnaît alors qu'un filon, qui traversait une fente des schistes en y déposant un mince enduit de sulfures, s'est considérablement élargi dans les calcaires, les eaux thermales métallifères s'y étant, en quelque sorte, dédommagées de l'arrêt qu'elles subissaient à la rencontre du terrain inattaquable. » De la même façon qu'on imagine, après l'éocène inférieur, des éma- ( 3i8 ) nations carboniques, des mofettes par exemple (comme celles qui existent encore en si grand nombre dans le massif de l'Eifel), cherchant à se faire jour à travers le substratum crayeux du bassin de Paris; l'argile plastique les arrête; alors elles emploient leur activité à dissoudre la craie au con- tact, en suivant de préférence ses lignes de fissures. Les silex seuls sub- sistent; les argiles, tantôt bariolées, tantôt grises ou noires, qui les recou- vrent, descendent peu à peu dans les poches, en s'y modifiant plus ou moins, et forment la gangue des silex. Enfin l'agrandissement progressif des cavités entraîne la lente descente des sables et grès supérieurs à l'ar- gile. » Plus tard, quand l'érosion prendra possession du pays, les séries de poches les plus larges et les plus profondes seront prédestinées, en dessi- nant les lignes de moindre résistance, à fixer la position des vallées, accu- sant les fentes ou diaclases dominantes du terrain. Ainsi se justifierait ce fait bien connu, que les poches d'argile à silex semblent descendre sur les flancs des vallées, alors que pourtant elles sont antérieures au creusement de ces dernières. » Il reste à expliquer pourquoi les argiles à silex, si abondantes en Nor- mandie et dans les parties occidentales de la Picardie, font défaut sous le bassin tertiaire parisien proprement dit. La raison nous semble facile à découvrir, aujourd'hui surtout que la précieuse Carte souterraine de M. G. Dollfns (') a si bien fait connaître l'allure plissée de ce bassin. Cette Carte montre, avec la dernière évidence, que les dépôts marins de l'époque tertiaire occupent un synclinal rectiligne, parallèle au bord oriental de l'Armorique et marquant une dépression, par où la mer pénétrait de Bel- gique en France. » Les lambeaux éocènes de Dieppe et du Ponthieu accusent un autre synclinal semblable, aujourd'hui caché par la Manche; et toute la région comprise entre ces deux sillons forme un vaste anticlinal, dont le bombe- ment a dû se prononcer dès l'aurore du calcaire grossier. On comprend bien alors pourquoi les fentes, par où les sources carboniques devaient tendre à sortir, se sont localisées sur ce bombement, qui se disloquait à mesure de son exhaussement. Cette région soulevée comprend justement le Thymerais, la haute Normandie, le Ponthieu et l'Artois. » Des fentes analogues ont dû s'ouvrir sur le bord sud du bassin ter- tiaire, dans le pays d'Othe et dans le Gâtinais, où l'argile à silex est très (') Bulletin des services de la Carte géologique de France, n° 14, juillet 1890. ( 3i9) développée, tandis que la Champagne y a échappé, d'un côté parce qu'elle était trop voisine du synclinal tertiaire; de l'autre, peut-être, parce que l'argile plastique n'y a pas débordé vers l'est. Quanta la Picardie centrale, non seulement la craie y était généralement exempte de silex, mais les sables glauconieux suessoniens, qui la recouvraient uniformément, n'au- raient pas opposé à l'action des eaux carboniques l'obstacle nécessaire à la formation d'une nombreuse série de poches. Aussi, pour trouver avec abondance le bief à silex, faut-il aller vers l'ouest, c'est-à-dire se rappro- cher de la région bombée et, en même temps, s'éloigner des anciennes plages de la mer suessonienne. Néanmoins, quelques poches se sont pro- duites en des points favorables, témoins ces effondrements de sables éocènes que nous avons été le premier à signaler dans le Vermandois et le Cambrésis ('). » Nous ajouterons que la formation de mofettes carboniques, coïnci- dant avec un bombementdu sol, parait très naturelle aune époque comme celle de l'éocène supérieur où, sur presque toute la surface du continent français, l'activité des sources thermales s'accusait par la formation des dé- pôts dits sidérolithiques. )> L'explication qui vient d'être donnée n'exclut aucunement l'existence, en certains points, de conglomérais éocènes, antérieurs à l'argile plastique. Nous croyons seulement qu'en général ces conglomérats nous sont par- venus, non sous leur forme originelle, mais après avoir subi, parle fait des actions chimiques invoquées, une transformation assez profonde. » PHYSIQUE DU GLOBE. — La formai ion des glaçons-gâteaux. Note de M. F. -A. Forel. « Morges, j5 janvier 1891. » Par les grands froids de la semaine dernière, il y a eu des congéla- tions locales du lac Léman : la rade de Genève a été entièrement prise; clans le fond de quelques golfes, nous avons vu l'eau se cailler. J'en ai profité pour étudier le développement des glaçons en forme de gâteaux, les pan-cakes des Anglais, que j'appellerai les glaçons-gâteaux. » Le lac agité par le vent ne se congèle pas comme une eau tranquille. Dans celle-ci, la prise a lieu en masse; les aiguilles de glace se soudent en ( ' ) Bulletin de la Société géologique de France, 3e série, t. II, p. 58. ( 320 ) une pellicule, mince d'abord, qui s'épaissit ensuite; les radeaux de glace ainsi constitués peuvent avoir une étendue indéfinie : le 18 décembre 1879, le lac de Morat tout entier s'est pris en une couche continue, dans l'inter- valle du soir au matin. Dans un lac secoué par les vagues, on voit, au con- traire, quand la congélation commence, apparaître des glaçons libres, ser- rés les uns contre les autres, aplatis, circulaires, entourés et surmontés par un bourrelet de glace blanche qui s'élève au-dessus de l'eau; de pe- tites dimensions d'abord, de quelques décimètres de diamètre, ils s'agran- dissent progressivement et peuvent atteindre im ou 2m de largeur. Mainte- nus en mouvement par la houle qui les bouscule les uns contre les autres, ils restent longtemps libres, jusqu'à ce que, comprimés par le fait de leur accroissement progressif, ils s'immobilisent; ils se soudent alors aussitôt en une nappe solide, où les limites des gâteaux sont indiquées par les bourre- lets de glace blanche qui les surmontent. » C'est le même phénomène qui se développe dans un fleuve qui char- rie ; les glaçons-gâteaux, d'abord petits, se serrent de plus en plus à mesure qu'ils augmentent de diamètre, jusqu'au moment où la rivière se prend en une couche continue, immobile. Pour autant que j'en puis juger par les descriptions des voyageurs polaires, la mer se congèle parfois par un pro- cédé analogue. C'est donc un phénomène général que la formation de gla- çons mobiles, en figures de gâteaux aplatis, discoïdes, circulaires, à bour- relet marginal supérieur, qui s'accroissent progressivement en diamètre et en épaisseur. Voici l'explication que j'en propose : » i°La forme circulaire est causée et maintenue par le heurt des gla- çons les uns contre les autres ; poussés par les vagues du lac ou par les re- mous du courant dans un fleuve, ils s'entrechoquent sans cesse, leurs par- lies saillantes sont usées et leur forme circulaire se perfectionne tant qu'ils sont libres. » 20 L'accroissement en diamètre s'explique par la formation de nou- velle glace à la périphérie de la partie immergée du glaçon. Dans une eau douce à o°, dans une eau salée à la température de congélation, quand cette eau perd de la chaleur, les cristaux de glace augmentent de volume aux dépens de l'eau ambiante. Sur tout le pourtour du glaçon il se produit donc de nouvelles couches de glace : si le glaçon est encore irrégulier, les aiguilles de glace de nouvelle formation sont mieux protégées dans les angles rentrants contre le choc des autres glaçons et la figure circulaire du gâteau en est perfectionnée ; quand le glaçon est circulaire, c'est sur toute sa circonférence que la nouvelle couche de glace se forme également. De ( 3ai ) là l'accroissement en diamètre du glaçon. Son accroissement en épaisseur a lieu, sur sa face inférieure, par apposition de nouvelles couches horizon- tales. Ouand les çàteaux sont soudés ensemble, ce dernier mode d'accrois- sèment continue seul. » 3° L'établissement du bourrelet marginal est dû au choc des glaçons les uns contre les autres : les aiguilles de glace de nouvelle formation sont fragiles, et nombre d'entre elles sont brisées; l'eau chargée de ces cris- taux détachés rejaillit entre les glaçons et est rejetée sur le bord de ceux-ci; la poussière de glace y est prise par la gelée et produit le bourrelet de glace blanche caractéristique. » 4° Pourquoi ce bourrelet de glace blanche est-il seulement périphérique, et comment n'occupe-t-il pas par des anneaux concentriques toute la face supérieure du gâteau? Quand le glaçon était petit, il avait déjà son bour- relet; à mesure qu'il a augmenté en diamètre, le bourrelet a continué à se former par apposition de couches externes. Comment les bourrelets les premiers constitués disparaissent-ils, pour ne laisser subsister que celui de dernière formation? Voici la raison de ce détail : le bourrelet de glace blanche s'élève de quelques centimètres au-dessus de l'eau; il pèse de tout son poids sur le glaçon et le fait submerger; la face supérieure du gâteau s'enfonce sous ic,u ou 2cm d'eau. Cette eau, emprisonnée sur le gâteau comme dans une cuvette, est mise en mouvement par les oscillations du glaçon agité par la houle; il s'y développe des vagues de balancement, qui viennent battre alternativement d'un côté à l'autre le bord interne du bourrelet, l'attaquent et tendent à le détruire. Tandis que le bourrelet se reforme sans cesse à l'extérieur, il est sans cesse rongé à l'intérieur. Ainsi le glaçon, en agrandissant son diamètre, tend à reporter à l'extérieur son bourrelet, qui reste ainsi toujours périphérique ou marginal. » 5° Sur de grands glaçons, j'ai vu des gâteaux de formation secondaire, au nombre de 4» 6 et 8, se développer au milieu de la cuvette du glaçon principal; chacun d'eux offrait tous les caractères qui s'observent dans les gâteaux isolés. » 6° En même temps, cette couche d'eau qui recouvre la face supérieure du gâteau perd de la chaleur et, en se congelant au fond de la cuvette, forme de nouvelles couches de glace qui augmentent l'épaisseur du disque. Le gâteau est donc, en définitive, constitué par un noyau primitif au milieu de l'épaisseur de la glace; ce noyau est entouré de couches concentriques à.la périphérie, et de couches planes au-dessus de sa face supérieure et au- dessous de sa face inférieure. C. B., 1891, 1" Semestre. (T. CXIl, iV 5.) 4- ( 322 ; « 7° Quant au noyau qui représente le centre primitif du gâteau, je pré- sume que ce peut être un morceau de glace quelconque, ou bien un faisceau d'aiguilles de glace, comme nous les voyons apparaître dans l'eau en mou- vement, ou bien une stalactite de glace détachée du rivage par les vagues, ou bien un paquet de neige tombé d'un mur ou d'une falaise, ou bien un fragment de glace tabulaire amené par un affluent du lac ou du fleuve, ou bien encore un morceau de glace de fond, qui est venu flotter à la surface. Si mon interprétation est juste, il n'y a pas lieu de chercher pour la forma- tion des glaçons-gâteaux, dans les lacs et dans les rivières, une origine unique et toujours la même; les difficultés qui ont provoqué tant de dis- cussions disparaissent. » MÉTÉOROL' G — Remarques sur la température à Mais °Àlle. Note de M. J. Léotakd. «v II se produit à Marseille un phénomène thermique qui semble mé- riter l'examen des météorologistes. » La température moyenne pendant l'année 1890 à Marseille a été de i3°,6, chiffre inférieur à la normale, qui égale 1 4°, 2 depuis soixante-six ans. Cette moyenne est supérieure à celle des trois années précédentes, mais inférieure à celle des années écoulées de 1879 à 1886 inclusivement. » La moyenne des minima a été de 7°,86, alors que sa normale s'élève à 90, 69, tandis que la moyenne des maxima atteint i9°,36, sa normale n'é- tant que de 180, 75. » C'est donc l'abondance et l'intensité de basses températures nocturnes qui causent la faiblesse de la moyenne générale annuelle. Au contraire, la température au milieu du jour est généralement plus forte que d'ordinaire. En outre, le printemps et l'été sont plus voisins de la normale que l'au- tomne et l'hiver. » Déjà, en 1889, le même fait météorologique s'est produit, mais il était moins accentué, la moyenne des minima ayant été de 8°, 23. Ce phé- nomène paraît être assez énigmatique, car la cause de l'abaissement actuel de la température devrait, semble-t-il, agir le jour et la nuit. » M. P. Digxat adresse une Note intitulée « Variations d'intensité qu'on peut observer dans un même courant galvanique, d'intensité initiale donnée, et passant dans le corps vivant à travers les téguments. » ( 323 ) M. E. Delaurier adresse une Note intitulée « Les théories chimiques de Stahl et de Lavoisier ». M. E. des Rieux adresse, de Villebourg (Algérie), une Note relative aux désastres produits par les tremblements de terre du mois de janvier, dans ce village et à Gouraya. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 janvier i 891 . Traité pratique de Chimie métallurgique; par le baron Hanns Juptner de Jonstorff. Traduit de l'allemand par Ernest Vlasto. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; un vol. gr. in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles -Lettres de Tou- louse, neuvième série, tome II. Toulouse, Douladoure-Privat, 1890; 1 vol. gr. in-8°. La Géologie de l'Andalousie et le tremblement de terre du 25 décembre 1884 d'après le récent Bapport de la Mission française ; par M. Emm. de Margerie. Paris, Octave Doin, 1890; gr. in-8°. (Deux exemplaires.) Guide du géologue dans le tertiaire parisien; par A. Laville. Paris, Dagincourt et C'e, 1890; br. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Occasional papers 0/ the California Academy of Sciences. — I. A revision of the South American Nematognathi or Cal-Fishes; &/CarlH. Eigenmann and Rosa Smith Eigenmann. — II. Land Birds of the Pacific district; by Lyman Belding. San Franscisco, California Academy of Sciences, 1890; 2 vol. in-8°. C.-G.-J. Jacobi's Gesammelle Werke. Herausgegeben auf veranlassung der Roniglich Preussischen Akademie der Wissenschaften ; fùnster Band, herausgegeben von K. Weierstrass. Berlin, Druck und Verlag von Georg Reimer, 1890; 1 vol. in-4°. ( 324 ) Catalog von 3g4g Sternen zwischen 64° 5o' und 700 10' nùrdlicher Declina- tion i885 fur das Mquinoctium 1 8^5; nach Zonen-Beobachtungen am Erlels- schen Meridiankreise der Universilat-Slernwarle in Christiania in den Jahren 1870 bis 1881 ; von C. Fearnley und H. Geelmulden. Leipzig, 1890, in Commission bei Wilhem Engelmann; br. in-4°. La topographie crano-cérébrale. Applications chirurgicales; par Ch. De- bierre et R.-L. Le Fort. Paris, F. Alcan. 1890; 1 vol. in-8°. (Deux exem- plaires.) (Envoyé au concours du prix Lallemand.) De la tuberculose chirurgicale; par le Dr Paul Thiéry. Paris, G. Steinheil, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Deux exemplaires.) (Envoyé au concours du prix Barbier.) Essai sur l'état mental des hystériques ; par le Dr Henri Colin. Paris, J. RuefF etCie, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Envoyé au concours du prix Lallemand.) Voyages chez les lépreux; par le Dr Zambaco Pacha. Paris, G. Masson, 1891; 1 vol. in-8°. (Envoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Publications périodiques. Mémorial de l'Artillerie de la Marine {Ministère de la Marine). — Biblio- thèque universelle et Revue suisse. — Bulletin officiel de la propriété indus- trielle et commerciale. — Polybiblion, Bévue bibliographique universelle. — An- nales des maladies de l'oreille, du larynx, du' nez et du pharynx (publiés par A. Gouguenheim. — Boletin de la real Academia de la Historia {Madrid). On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Graiuls-Augustins, u° 5j. . jpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche, lis Forment, a la fin de l'année, deux volumes in- î". 1 es, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnemont est an irt du i"' janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi nu' il suit : Taris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 IV. — Autres pays : les frais de poslo extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. / Jourdan. | Ruff. Hecquet-Decobert. j Germain et Grassin. i Lachèseet Dolbeau. Jérôme. von Jacquard. . . Avrard. eaux DuthulV. ' Muller (<:.). ges Renaud. Lefouriiier. F. Robert. .1. Robert. V Uzcl Car,. 11'. Baër. Massif. / nbëiy Perrin. , i Henry. I bourg „ J Marsuerie. 9 nont-Ferr. h i \ Rousseau. ( Ribou-Collay. i Lamarche. Ratel. ' Damidot. ( Lauverjal. ( Crépin. j Urevet. ( Gratier. aochelte Robin. ( Bourdignon. ( Dombre. : Ropiteau. • Lefebvre. I.Quarré. obte- e ivre. Lorient. chez Messieurs : \ Baumal. j M"" Texier. ; Beaud. \ Gcorg. Lyon i Mégret. J Paiud. I Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan . l Calas. Montpellier ....,_ , . r i Coulet. Moulins Martial Place. Sordoillet. Nancy Grosjeaa-Maupin. ' Sidot frères. , Loisrau. ( Mm" Veloppé. , Barma. I Visconti et C". /Vîmes Thibaud. Orléans Luzeray. I Blanchier. j Druinaud. Hennés Plihon et Hervé. Hoche/ort Boucheron - Rossi ^ Langlois. | gnol. ' Lestringa ni . S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. ' Rumèbe. I Gimet. / Privât. Boisselier. Tours , Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ' Lemaitre. Nantes . Nice .... \ im Or le foitiers. Hennés Hoche/ Hotten . S'-Êtie Toulon . . . Toulouse. Tours Va/enciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs t Robbers. Berlin. Bucharest . I Feikcma Caarelsen Athènes Beck. [et C'". Barcelone Venlaguer. i Asher et C'". Calvary et O'. Friedlander et fils. Mayer el Millier. ~ ....- \ Schmid, Franckc el ' C". Bologne . .... . . Zann hçlli et C". i Ramlot. Bruxelles Mayolez. ( Lebègue et C . ( II, mu, uni. ' Banisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellciC0 Christiania Can rmeyer. Constantinoplc. . Otto et Keil. Copenhague Host et (ils. Florence.... Lœscher et Seebcr. Gand Iloste. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Genève Gebrg. ( Stapelmiihi'. La Haye Belinfante frères. , Bcnda. i Payot. Barlh. l Brockhaus. Leipzig i Lorenlz. Max Rilbe. Tw ietmeyer. ... i Desoer. Liège _ 3 ( Gllll-r. Lausanne. Londres Luxembourg. . Milan . chez Messieurs Dulau. Nuit. V. Bock. Librairie Gui \ berg. Madrid .'. . Gonzalès e Iiijo J Vravedra. ' F. Fé. ( L)u lard frère / llœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Xaples ' Marghieri di Gi ( Pellerano. i Christern. New-York Steehert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C'*. Paterme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. ( Loescher et C'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wal S'-Petersbourg. Zinserling. Turin. i Wolff. I Bocca frères. ) Brero. j Clausen. ( Rosenberg etScl Varsovie Gebethner et \V Vérone Drucker. I Frick. | Gerold et C'". Zurich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes Ie* à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iSjo. ) Volume in-i°; iSVJ. Prix 15 IV. Tomes 32 à 61.— t i" Janvier i85t à 3i Décembre [865.) Volume fn-jj0; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à Ji Décembre iKSo.) Volume in-.j ; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : »ial: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven ■'«îles, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des inali r''S, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 32 planches; iSôti 1E 1 le II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bëneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i83o par l'Académie des Sciei ouïe concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains si ir itaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la na 1 0 rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brûnn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 Ai mémo Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 février 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L ACADEMIE. Pages. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation d'un Décret' par lequel M. le Président de la République approuve l'élection, de M. Chambrelent, dans la Section d'Eco- nomie rurale, en remplacement de M. Pe- ligot ■•••' M. le Secrétaire perpétuel annonce a 1 A- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans général Ibanez, Cor- >fij Pa; — Notice sur le général et Navigation. M. J- Bertrand. Ibanez M. H. Poincaré. — Sur le développement approché de la fonction perturbatrice.... M. G. Lippmann, — La photographie des couleurs : ' ' M. Edm. Becquerel. — Observations rela- la Communication de M. Lipp- lives a mann la personne de M. le M respondant de la Section de Géographie MÉMOIRES LUS. • . raie, au nom du Ministre de la Guerre, diverses Cartes exécutées dans les ateliers du Service géographique. M. le général Derrécagaix. — Sur une Table de logarithmes centésimaux à 8 décimales. 27 M. le général DERRÉCAGAIX offre à l'Acadé- MÉMOIRES PRESENTES. M. II. Féron adresse une Note relative a un procédé pour empêcher les explosions de M. F. IvisoN O'Neale adresse une Note re- lative à un procédé pour déterminer la. présence du bisulfate de potasse ou de l'a- cide sulfurique libre dans les vins 2791 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, par- iraées de la Correspon- ds. 263 26S 260 ,-5 27* 279 mi les pièces împrn dance, l'Album de Statistique graphique publié par le Ministère des Travaux pu- blics, d'après les soins personnels de M. Cheysson / \" " \' ' " \7 ' M. Faye présente à l'Académie les deux Vo- lumes de la « Connaissance des Temps pour les années 1892 et 1893 » et 1' « An- nuaire du Bureau des Longitudes pour 1891 M. P. Tacciiini. — Sur la distribution en latitude des phénomènes solaires observés à l'Observatoire royal du Collège romain. pendant le second semestre 1890 M. \. Mannheim. — Remarques sur le dé- placement d'une figure de forme invariable, dont tous les plans passent par -des points fixes M. Cn. Antoine. — Note complémentaire sur l'équation caractéristique des gaz et des vapeurs M. Daniel Berthelot. — Sur la basicité des acides organiques, d'après leur con- ductibilité. Acides monobasiques et biba- siques ."■ M. Edouard Grimaux. — Sur la réaction des dérivés oxyalkylés de la diméthylani- line M. C. Tanret. — Sur la lévosine, nouveau principe immédiat des céréales M. Viaui.t. — Sur la quantité d'oxygène contenue dans le sang des animaux des hauts plateaux de l'Amérique du Sud M. A. Muntz. — De l'enrichissement du sang en hémoglobine, suivant les condi- tions d'existence Bulletin bibliographique !79 '?) >Si 284 287 290 293 298 le bourgeonnement arves d'Astellium spongiforme Gd. et sur la Pœcilogonie chez les Ascidies composées • • ■ • • • • M. H. Fischer. — Sur l'anatomie du Lo- rambe testudinaria M. J. Kunckel d'HercUlais. — Les Acridiens ( tcrîdium peregrinum, Oliv.) dans l'extrême Sud algérien. Les populations acridophages. . '. M. G. Baulin. — De l'influence de la nature des terrains sur la végétation M. Henri Devaux. — Sur la respiration des cellules à l'intérieur des tissus massifs... M. Eue;. BASTIT. — Influence de l'état hy- grométrique de l'air sur la position et les fonctions des feuilles chez les Mousses. . . . M. A. de Lapparent. — Sur l'argile à silex du bassin de Paris M. F. -A. Forel. — La formation des gla- cons-gàteaux • M. J. LeotaRD. — Remarques sur la tempe- rature à Marseille • • • • ■ 02! M. P. Dignat adresse une Note intitulée « Variation d'intensité qu'on peut obser- ver dans un même courant galvanique, d'intensité initiale donnée, et passant dans le corps vivant à travers les téguments ... 322 M. E. Delaurier adresse une Note intitulée « Les théories chimiques de Slahl et de ... 02J Lavoisier » • M. E. des Rieux adresse, de Villebourg (Al- gérie) une Note relative aux désastres pro- duits par les tremblements de terre du mois de janvier, dans ce village et à Gou 'aya 004 3ot) on 3iG 3i g 323 3a3 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 ' PREMIER SEMESTRE. W 1891 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES FERPÉTl'ELS. TOME CXII. N° 6 (9 Février 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1870. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 4& pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acad ne sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les i> ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai nt que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance ■ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savait étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires n tenus de les réduire au nombre de pages requis I Membre qui fait la présentation est toujours non i; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetEj it autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le ni pour les articles ordinaires de la correspondance fi* cielle de l'Académie. Article 3. , Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à te I le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compter n actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux trais de Ê.+ dr, | dl dx dy dz' ( 3»7 ) » Si l'on admet que l'intensité représente l'énergie totale, l'expérience de M. Wiener donne encore raison à Fresnel; elle oblige de plus à suppo- ser que le coefficient S est nul ; ce qui, du reste, n'a d'autre inconvénient que de ne pas s'accorder avec la théorie électromagnétique de la lu- mière. » Après avoir lu cette discussion, on penchera certainement vers les idées de Fresnel ; mais en se plaçant à un autre point de vue, qui peut sembler également légitime, on pourrait être amené à des conclusions différentes. » L'intensité que l'on mesure dans les expériences de M. Wiener, c'est le pouvoir photochimique des radiations, c'est-à-dire la force qui tend à séparer les atomes matériels. Si deux atomes sont entraînés dans un mou- vement de translation commun, de façon que leurs vitesses soient les mêmes en grandeur et en direction, on ne voit pas bien comment un pareil mouvement tendrait à les séparer l'un de l'autre. Il paraît plus naturel de supposer que la tendance à la séparation dépend des variations périodiques que subit la distance de ces deux atomes; or il est aisé de se rendre compte de la grandeur de ces variations. » Soient S la distance de ces deux atomes dans l'état d'équilibre; a, fJ, y les cosinus directeurs de la droite qui les joint; la distance pendant les vibra- tions devient S(n-aW), où w = * S + ? Ty + f d, + Pr (a + Ty) fdl , dl\ n (d\ dïA » A vrai dire, ce raisonnement supposerait que l'amplitude des vibra- tions des molécules matérielles est la même que celle des molécules d'éther, ce qui n'est rien moins que certain. Mais ces deux amplitudes doivent être, en tous cas, proportionnelles l'une à l'autre; de sorte qu'il est naturel de supposer que l'intensité mesurée photographiquement dépend seulement de l'expression W. » Considérons un système S, formé par l'interférence de deux ondes dont les plans sont rectangulaires. » Prenons le plan des xz parallèle à l'une des ondes et le plan des xy parallèle à l'autre onde; si la direction de la vibration est la même pour les deux ondes, ce sera celle de l'axe des x. ( 328 ) « On aura donc, pour l'un des rayons, £ = sina(y — Vt), *i = £ = o, et, pour l'autre, ç = sina(z — Vt), v, = '( = o, d'où, pour la vibration résultante, l = sina(j — Vt) -h sina(= — Vt), yi = Ç = o. » La différence de marche entre les deux rayons est e = s — y . » On peut supposer que l'origine ait été choisie de telle sorte que, au point où l'on veut mesurer l'intensité, on ait y = o, d'où z = i. Il viendra alors W = a%?jCOsa\l ■+■ aaycosa(£ — Vt). » Considérons maintenant un système S2 produit par l'interlérence de deux ondes dont les plans se coupent à angle droit et dont les vibrations sont rectangulaires l'une sur l'autre ; on aura alors l = o, r,-~sina(z — Vt), '( = sina(y — Vl), d'où (en supposant, comme plus haut, v -= o, z = s, au point où l'on veut mesurer l'intensité) W = nfivfcosrt Vt -;- cosa(t — Vt)]. » Comparons ces expressions avec celles que l'on obtiendrait dans le cas de l'interférence de deux ondes planes se coupant sous un angle très petit ou nul. » Supposons d'abord que ces ondes soient polarisées dans le même plan ; prenons le plan de l'onde pour plan des xy et soit encore e la dif- férence de marche des deux rayons. On aura \ = o, y) = sin«(s — V t) + sina(z -+- e — V t), 'Ç = o, d'où, en supposant que le point où l'on veut mesurer l'intensité ait été pris pour origine, W = a$y[cosa Vt -+- cosa(s — V/)], ce qui est la même expression que dans le cas du système S2. ( ^9 ) » Supposons maintenant cpie les deux ondes soient polarisées à angle droit ; prenons le plan de l'onde pour plan des yz, il viendra E=o, 7, = sina(.r — Y t), £ = sina(a; -+- e — Vf), d'où, si le point où l'on veut mesurer l'intensité est pris pour origine, W = aa$ cosaYt + a«ycosa(e — Yt), ce qui est la même expression que dans le cas du système S,. » On conclurait, si l'on adoptait cette manière de voir, que c'est le sys- tème S2 et non le système S, qui doit interférer, ce qui donnerait raison à Neumann. » Je n'aurai garde de tirer cette conclusion ; dans l'ignorance absolue où nous sommes du mécanisme de l'action photographique, il convient de s'abstenir. Mon seul but a été de montrer que le doute reste permis, même après l'expérience de M. Wiener. » Note de M. Berthelot, à propos de la Communication de M. Poincaré. « Sans vouloir entrer dans le fond même de la discussion intéressante soulevée par notre Confrère, M. Poincaré, il me semble utile de présenter quelques remarques sur le pouvoir photochimique des radiations, envisagé comme une force qui tendrait à séparer les atomes matériels. En fait, le mécanisme des phénomènes chimiques provoqués par la lumière est d'un ordre plus compliqué, et la plupart, sinon tous, sont des réactions exother- miques ; c'est-à-dire dans lesquelles la lumière joue le rôle d'un simple excitateur, sans fournir elle-même l'énergie mise en jeu. C'est ce qui arrive notamment pour la production des images photographiques au moyen des sels d'argent, d'or, de platine, etc. Le métal qui constitue l'image n'est pas séparé de sa combinaison par l'action directe de la lu- mière, etavec absorption de chaleur; mais, en général, il est réduit aux dépens d'une matière organique, qui s'oxyde soit aux dépens du sel lui- même, soit aux dépens de l'eau décomposée par les éléments du sel, et l'ensemble des deux réactions chimiques dégage de la chaleur. » Le cas du chlorure d'argent semblerait, à première vue, d'une autre nature; et il en serait ainsi, en effet, si ce composé était réellement, séparé en chlore et en argent par l'influence des radiations lumineuses, sépara- ( 33o ) tion qui absorberait — 29e31, 2. Mais, en fait, il parait se former d'abord un sous-chlorure d'argent, ainsi que M. E. Becquerel l'a rappelé : même sans invoquer d'autre réaction, il suffirait que la chaleur dégagée dans la formation des deux chlorures fût la même, avec un poids donné d'ar- gent, pour que le dédoublement du chlorure ordinaire se fit sans déga- gement ni absorption de chaleur. Or, on connaît plusieurs cas de cet ordre : par exemple, un même poids d'oxygène dégage sensiblement la même quantité de chaleur (-i-34Cal) en s'unissant à l'étain, soit dans le protoxyde, soit dans le bioxyde; la séparation du protoxyde en bioxyde et étain métallique : 2SnG = Sn02H- Sn, répond donc à un phénomène thermique à peu près nul et dès lors susceptible d'être provoqué par la moindre énergie complémentaire, telle que celle mise en jeu dans l'union du bioxyde avec un alcali : la précipitation, si étrange en apparence de l'étain métallique dans ces conditions, s'explique donc par la Thermo- chimie. De même pour certaines régénérations d'argent aux dépens de son oxyde. En effet, l'oxygène, sous un poids donné, dégage aussi, d'après mes recherches, la même quantité de chaleur (4- 3Cal, 5 pour 8gr) en s'unissant à l'argent pour former soit l'oxyde ordinaire, AgO, soit le sesquioxyde, Aga03; aussi conçoit-on que l'oxyde ordinaire puisse se décomposer en sesquioxvde et argent métallique : 3AgO = Ag203 -+- Ag, sous l'influence d'une énergie auxiliaire, telle que celle qui résulte de l'intervention de l'eau oxygénée, laquelle s'unit au peroxyde et forme une combinaison instable, qui se décompose aussitôt avec mise en liberté d'oxygène et dé- gagement de chaleur ('). Il suffirait, dès lors et semblablement, que dans le dédoublement du chlorure d'argent en sous-chlorure, le chlore excédant s'unît avec l'hydrogène d'un composé organique, de façon à donner lieu à une réaction exothermique complémentaire bien carac- térisée; dans le développement simultané de celle-ci, la lumière ne fourni- rait d'autre énergie que la dose infinitésimale réclamée par son rôle d'agent excitateur. » En fait et dans l'état présent de la Science, il n'existe à ma connais- sance aucune réaction purement chimique où la lumière fournisse l'apport nécessaire et qui puisse fournir une mesure proprement dite des énergies lumineuses : j'ai soulevé cette question en i865 (2), et les progrès ulté- (') Annales de Chimie et de Physique, 5e série, t. XXI, p. 164. (2) Voir Annales de Chimie et de Physique, \'' série, t. XVIII, p. 83. ( 33i ) rieurs de la Science n'ont fait que donner plus de force à mes observa- tions. La combinaison du chlore avec l'hydrogène, l'oxydation des sels de protoxyde de fer, celle de l'acide oxalique, etc., toutes réactions pro- vocables par la lumière, sont toutes aussi des réactions exothermiques. J'ai montré récemment, par des expériences et des mesures ('), qu'il en est de même de la décomposition de l'eau par le brome, décomposition invoquée autrefois comme un exemple de réaction photochimique endo- thermique. Le seul fait qui subsisterait encore dans cet ordre serait la dé- composition de l'acide carbonique, avec mise à nu d'oxygène, par la ma- tière verte des végétaux ; mais il n'a jamais été prouvé qu'il ne se produise pas en même temps dans l'organisme végétal des réactions complémen- taires et simultanées, capables de fournir l'énergie indispensable. Quoi qu'il en soit, il n'est pas nécessaire d'attribuer aux radiations lumineuses aucune dépense sensible d'énergie dans l'accomplissement des phéno- mènes chimiques de la photographie. » M. Edmond Becquerel, à l'appui de la Note qu'il a publiée dans la der- nière séance sur la reproduction photographique des couleurs, montre quelques-unes des épreuves du spectre solaire avec ses couleurs propres, épreuves faites il y a plus de quarante ans, et qui sont restées intactes en les laissant à l'obscurité. On peut juger de leur parfaite conservation, bien qu'à différentes repri- ses elles aient été examinées et étudiées à la lumière du jour; il faut un temps d'exposition prolongée à la lumière diffuse pour que les images dis- paraissent. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. .ï. Carvallo adresse, de Tortosa, un Mémoire portant pour titre : « Essai sur la théorie des mouvements internes et de translation des cy- clones ». (Commissaires : MM. Faye, Mascart.) (') Annales de Chimie et de Physique, & série, t. XIX, p. 524- ( 332 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un travail de MM. Cheysson et Toqué, intitulé : « Les budgets comparés des cent monographies de famille, publiés d'après un cadre uniforme dans les Ouvriers européens et les Ouvriers des deux Mondes ». (Présenté par M. Haton de la Goupillière, pour le concours du prix de Statistique, fondation Montyon). M. I'Inspecteur général de la Navigation adresse les états des crues et diminutions de la Seine, observées chaque jour au pont Royal et au pont de la ïournelle pendant l'année 1890. « Les plus hautes eaux ont été observées le 18 mai, à la cote 2m,20 à l'échelle de la Tournelle, et à la cote 3"',2oà l'échelle du pont Royal. Les plus basses eaux ont été observées le 21 décembre, à la cote om, 16 au-dessous de zéro à l'échelle de la Tournelle, et à la cote i"\ i5 à l'échelle du pont Royal. « ASTRONOMIE. — Détermination de la masse de Mars et de la masse de Jupiter par les observations méridiennes de Y esta. Note de M. Gustave Le veau, présentée par M. Mouchez. « Dans les Tables de Vesta, construites à l'aide de la Théorie exposée dans trois Mémoires publiés dans les Annales de V Observatoire de Paris, j'ai employé pour les masses de Mars et de Jupiter les valeurs suivantes : Mars m — - — — — ( Hall). 0090000 Jupiter m — — =- (Le Verrier). r 1 ooo » D'abord, dans les équations de conditions formées pour déterminer les petites corrections à apporter aux éléments qui ont servi de base à toute la Théorie de Vesta de façon à représenter par les Tables les 5ooo obser- vations méridiennes de cette planète faites de 1807 à 1888, j'ai introduit comme inconnue la correction à apporter à la valeur employée pour la masse de Jupiter. ( 333 ) » i° J'ai obtenu pour cette masse 1 ' / r\ ,, 0 = —Il ■+- 0,OOD). » Les différences entre les observations et les positions calculées en employant cette masse sont données dans le Tableau I. » 2° J'ai ajouté aux équations précédentes un terme dépendant de la masse de Mars, et j'ai obtenu : Jupiter m=- ■-=— - = — — (i -t- 0,0042) 1045,6 1030 ,, r 1 „. Mars m =z = — (1 — o, 160) 5700000 iogiooo » Les différences entre les observations et les positions calculées en employant ces valeurs des masses sont données dans le Tableau II. » 3U J'ai ajouté aux dernières équations les termes nécessaires pour tenir compte de l'influence séculaire des corps autres que les planètes principales considérées dans la Théorie, et j'ai obtenu : Jupiter m Mais m 57OOOO1 1 » Les différences entre les observations et les positions calculées en employant les valeurs ci-dessus sont données dans le Tableau III. Observation — Calcul. Ascension droite. Déclinaison. Dates. t. II. III. I. !!. III. 1 -lio11 ""'"°4" 1045,7 [ (1 - 11, 1 05 1807,3 -+- ",7 — ',9 — ',2 — 2,1 — 1,1 - 0,9 1808,7 -+- 2,4 — 1,0 — 2,0 o,7 — 0,3 - 0,9 1810,1 -+- 2,1 — 2,2 - ',3 » 1811,4 6 ,2 ■+- ■ ,° - 0.6 » 1812,8 -s- 2 , 2 — 0,8 - °,7 ■+■ O, J — ',« I / 1814,1 ■+- 5,6 -+- 0,8 -- 1 ,7 — 1,1 4- 2,0 -*- !,7 i8i5,6 ■+- 7,4 -+- 2,5 - >,3 — 0,2 — o,7 — o,5 1819,7 ■+■ 2,8 0,0 - o,3 -+- 1,2 -+- 0,1 - 0,4 1822,5 - 3,o -+- 1,0 1- o,8 -r- 1,1 -r- i,7 ■+■ 2,3 1823,9 -t- 2,7 -4- 1,1 4- 1,4 — 2,0 -h 1 , 3 ■+- °,9 1 82 j , 2 — 0,1 — 0,6 -;- 0 , 2 -+- 0,1 -+- 0,2 - 0,1 1826,6 -+- 4,i -r 2,7 -1- 2,0 ■+■ 2,2 -+- 2 ,0 ■+■ ',9 i83o,8 ■+- o,3 ■+■ 0,1 -t- 0,1 -i_ 3,7 -+- 3,6 ■+- 3,3 l832,2 — 0,4 — 0,7 -+- i,3 ■+■ 2,2 + 2,0 -+- 1,7 C. K., 1 V, 1" Semestre. ( T. CX11 N° 6.) 44 ( 334 ) \scens ion droite. I. III. Décl înaison. Dates. I. I I. II. III. i833,6 - 2,7 — i",o — l',I -i- 2", 8 ■+■ 2,9 -1-3,2 i835,o — 0,1 + o,5 -t- o,7 -4- i,3 -+- ',4 -4- 1,1 i836,2 - 2,2 — 0,6 — o,3 -+- 0,9 -+- o,3 -4- o,3 1837,8 - !>a — 0,8 — 1,1 0,0 + 0,1 0,0 i839,o - i,3 ■+■ 0,1 -4- 0,4 + 0,9 + 0,9 + 0,7 1840,4 — 3,8 — 2 , 1 — 2,1 -f- 0,6 ■+■ 0,2 -t- o,4 1841,9 — o,4 + 0,1 + 0,1 — 0,1 0,0 — 0,2 i843, i 3,2 — ',1 — o,9 -h i,5 + 1,0 + o,9 i844,6 — ',3 — 1,0 — ',4 - o,3 -+- 0,5 T- 0,5 1845,9 - 0,6 -+- 0,2 -+- 0,2 r- 0,9 -H 1,0 -+" 0,9 ■847,3 — 0,1 -+- o,7 -+- o,4 0,0 — o,3 — 0,1 1848,8 — i,i - o,9 — o,9 — 0,3 — o,3 0,3 i85o,i - 1,0 — o,3 — o,3 0,0 0,0 - 0,1 i85i ,5 - ',5 — °,9 - 1 ,0 o,5 — 0, i -t- 0,5 1 852,9 ■+- o,7 -V- o,4 -- 0,4 - o,9 -H o,7 -4- 0,7 i854,a — o," -T- 0,1 — 0,2 f- o,3 - H o,3 -t- o,3 i855,7 - o,7 0,0 -4- 0,2 -i- 1,1 -f- 1,0 -r- 1,0 1857,0 + 1,4 -+- 0,2 0,0 -1- o,5 ■4- 0,2 -4- 0,2 i858,3 h 2,8 — .,5 - i,3 - i,5 — o,9 - 0,9 i85g,8 -r- 0,2 — o,G — 0,4 -T- 0,1 — o,3 — 0,1 1861,1 + 1,2 — 1,0 — i,3 — 0,3 — o,i - 0,1 1862,6 -i- 3,2 -+- 0,6 -4- 1,1 — t,2 — o,9 — !,I 1863, 9 -h 2,0 - T" o,4 ■4- o,3 ■+- 0,7 ■4- 0,1 -h 0,3 i865,2 -4- 2,1 — 0,8 — 1 1 ' — 0,6 -f- 0,4 -1- 0,5 1866,7 + 0,5 — 1,6 — o,9 — 0,2 — 1,0 — 0,7 1868,0 ■+-3,1 + 1,2 o,7 •+- 0,7 — 0,5 -4- 0,7 '869,4 + 0/4 — 1 ,7 — i,3 -1- 0,2 -+- 0,9 -+- o,5 1870,8 -4- o,5 — o,7 — o,5 + 1,4 ■4- 0.9 -h I ,2 1872, 1 -+- 2,0 -+- i,4 -4- 0,9 — o,3 — 0,2 0,0 1873,6 - ',1 — 0,8 0,0 + 0,4 -4- o,3 -4-0,2 1875,0 -4- 0,3 -+- 0,1 — 0,2 — 0,7 — 0,8 — 0,5 1876,3 - 0,1 + 0 ,3 — 0,1 -h 0,3 -+- 0,2 + 0,1 ,877,8 — 2,1 — 2,2 — i,7 " 0,7 — 0,8 - 0,4 ■879,1 — 0,3 4- 0,8 -4- 0,2 — 0,8 — o,7 0,5 i88o,5 - 3,. — i,5 0,8 -+- 2,0 4- 1,6 + °,9 1881,9 — 0,6 + 0,2 -+- 0,2 — ',' — 0,8 — 0,4 i883,2 - o,t + 1 , 5 -4- 0,6 — 0,4 — 0,8 - 0,6 1884,7 -s- 0,9 -+- i,7 -4- 2,6 0,0 0,0 -H 0,1 1886,0 — 0,9 -4- 1,1 -4- o,5 — 1,1 — o,6 — 0,3 1887,3 — 0,2 -4- «,9 ■+- i,3 — 0,2 — 1,0 - i,3 1888,8 - 0,4 -+- 1,0 -+- i,4 — 0,2 -4- o,3 - 0,8 dK 291 73 58 69 60 57 » L'examen de ces Tableaux montre que l'introduction de l'influence séculaire des petites planètes ne modifie pas suffisamment les résidus pour en tenir compte efficacement dans la formation des Tables de Vesta, ( 335.) mais que les masses de Jupiter et de Mars nécessitent une correction appréciable. » Les positions géocentriques de Vesta ont été obtenues par l'emploi des Tables solaires de Le Verrier. En tenant compte des variations appor- tées aux positions du Soleil par suite du changement des masses de Mars et Jupiter, la discussion des observations méridiennes de Vesta, faites pendant près d'un siècle, fournira peut-être quelques renseignements rela- tifs aux éléments de notre planète. Cette recherche sera l'objet d'une Communication ultérieure. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur la conductibilité des acides organiques tribasiques ; ca- ractéristique nouvelle de la basicité. Note de M. Daniel Bertuelot, pré- sentée par M. Lippmann. « J'ai montré, dans une Note précédente, comment l'étude des conduc- tibilités électriques permet de distinguer les sels neutres des acides mono- basiques ou bibasiques en dissolution. « Un excès d'acide ajouté au sel neutre n'exerce aucune action chi- mique si l'acide est monobasique, tandis qu'il exerce une action très marquée si l'acide est bibasique, par suite de l'existence, dans ce dernier cas, d'un sel acide partiellement dissocié. » A plus forte raison en sera-t-il de môme si l'acide est tribasique, et les abaissements de conductibilité successifs produits par des excès croissants d'acide se prolongeront plus longtemps à cause de la présence d'un second sel acide. » Mes observations ont porté sur les acides carballylique, citrique et aconitique. icide carballylique. Nombre d'équivalents d'acide de potasse Différence (îk mol.). (rh mo1-)- 1 observé. Calculé. lirart. en centièmes. I , ooo 0,000 o,2o4 » » )> o , 900 0, 100 o,i54 O, 190 o,o4i ■>. 1 , 0 o,85o 0, i5o 0, i56 O, 208 n,o52 2 5,o 0,800 0,200 0,170 0, 236 o,o63 26,7 0,700 o,a5o 0 , 202 0,266 <>,o64 24,0 0,667 o,333 0,267 0,320 o,o53 16,5 +o,5oo o,5oo u,. 146 » » » -+- sel neutre o,333 0 , 667 o,843 0,891 o,o4S 5,4 0,25o 0,760 i,o58 1,077 0,019 l>7 0,200 0 , 800 1 , 192 1 , 202 0,01 0 0,8 ( 336 ) Acide citrique. Acide Totasse Différence (rb moléc.) (tïô moléc.) Observé. Calculé. Ecart.' en centièmes I ,000 0,000 0,660 » » » 0,75o 0, 25o 0,432 o,557 0, 125 22,4 0,667 0,333 o,3go o,525 0, i35 25,7 o,5oo 0 , 5oo ,.,384 0,568 0,184 32,4 o,333 0 , 667 o,536 0,618 0,082 l3,2 Sel neutre. . o,25o 0,750 o,648 » » » 0,200 0,800 0,826 0,876 o.o5o 5,7 0, 167 o,833 °,997 0,985 )) » Acide aconitigue. Acide Potasse Différence ( j-^; moléc.) 1 ^ moléc. | Observe'-. Calcul.-. Écart. en centièmes 1 ,000 0,000 0,8.7 » » » 0,750 o,25o 0,532 0,676 0,l44 21,3 0.667 0,333 . 1 . 468 o,653 0,1 85 28,3 0 , 5oo o,5oo o,425 0,627 0,202 32,2 0, 333 0,667 0 , 545 0,628 0 , 093 .4,5 Sel neutre. . o,25o 0,750 o,65o » » » 0,200 0 , Soo 0,816 0,876 0 , 060 6,6 0, 167 o.833 0 , 960 0,9-6 0,011 ..3 » J'ai déterminé les données analogues pour l'acide mellique. » Si l'on suppose connu le poids moléculaire de l'acide (par les densités de vapeur de l'acide ou de ses éthers, par les points de congélation ou par toute autre méthode), on peut, à l'aide d'un calcul simple, reconnaître le degré même de la basicité de l'acide. Il suffit d'ajouter à une molécule d'acide une, deux, trois, etc., molécules d'alcali et de voir après laquelle de celles-ci s'arrête l'influence de la conductibilité, en se rappelant toute- fois qu'il a été remarqué plus haut qu'une molécule de potasse ajoutée après la saturation produit encore une faible action résiduelle. » Avec les acides monobasiques on aura de faibles différences : Deuxième molécule de potasse. Formique. Acétique. Benzoïque. C.lycolique. o,o4 o,o4 0,0:4 o,o5 » (les différences mesurent l'action résiduelle de la potasse. » Avec les acides bibasiques on aura des différences considérables pour la deuxième molécule de potasse; mais la troisième molécule n'exer- ( °>37 ) cera plus qu'une action résiduelle, analogue à celle de la deuxième pour les acides monobasiques. Oxalique. Malonique. Sueeinique. Pyrotartrique. Phtalique. Camphorique. Deuxième molécule de potasse o,3t 0,28 0,29 o,3i o,3i o,32 Troisième molécule.. . . o,o3 o,o3 0,06 o,o3 o,o3 o,o5 » De même avec les acides tribasiques, la deuxième et la troisième mo- lécule exercent une action considérable. Vnlc riuique. Acide aconilique. Deuxième molécule o,3i o,33 Troisième molécule 0,20 ".ao Quatrième molécule o,o5 o,o5 » Enfin les différences analogues relatives à la deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième molécule ajoutées à une molécule d'acide mellique (acide hexabasique), sont : o,35, 0,29, 0,28, 0,21, 0,12. » Elles répondent aux six basicités de l'acide. » La septième molécule ne produit plus qu'une différence de conducti- bilité égale à 0,02. » Les conductibilités électriques fournissent donc une caractéristique nouvelle pour la basicité des acides dont on connaît le poids moléculaire: on peut définir ainsi, par des procédés purement physiques,' l'équivalent et la basicité d'un acide, sans en connaître ni la formule, ni même la composi- tion élémentaire. » CHIMIE. — Sur les combinaisons formées par V ammoniaque avec /esc/dorures. Note de M. Joanxis. « On connaît, pour la plupart des métaux., des combinaisons formées par le gaz ammoniac avec les chlorures métalliques; cependant, d'après divers chimistes, Rose entre autres, les chlorures de sodium, de potas- sium et de baryum ne se combinent pas avec l'ammoniaque. » J'ai été amené, en continuant les recherches que j'ai entreprises sur le sodammonium, à m'occuper de ces chlorures et en particulier du chlo- rure de sodium, corps qui pouvait se former dans les réactions du sodam- ( 338 ) monium sur les chlorures métalliques; ces réactions sont compliquées et il est nécessaire, pour les interpréter, d'étudier d'abord l'action de l'am- moniaque sur le chlorure de sodium et celle du sodammonium sur le chlo- rure de sodium. » Chlorure de sodium. — Du chlorure de sodium pur, fondu récemment, était in- troduit, encore chaud, dans un tube résistant bien sec, taré au préalable et pesé de nouveau. On le mettait en communication, à l'aide de tubes de plomb mastiqués, avec un réservoir en verre contenant de la potasse solide, où du gaz ammoniac liquclir séjournait depuis quelque temps; en refroidissant le tube à chlorure de sodium, l'ammonium distillait dans le tube froid; en opérant vers — 10° et en employant quel- ques centimètres cubes d'ammoniaque liquide, on arrivait à dissoudre tout le chlorure de sodium employé, et la tension du gaz ammoniac était un peu inférieure à celle de l'ammoniaque liquide à cette température. Si l'on refroidissait alors davantage, à — 3o° par exemple, et si on laissait partir de l'ammoniaque à cette température, on voyait bientôt de fines aiguilles blanches apparaître dans le liquide. On peut ainsi chasser tout l'excès d'ammoniaque, et lorsqu'il ne dégage plus aucune bulle de gaz, sous la pres- sion atmosphérique à — 3o°, même en attendant une demi-heure, on laisse monter lentement la température; il sort alors une bulle de temps en temps, provenant de la dilatation du gaz contenu dans l'appareil. A partir de — 24° il commence à sortir un peu plus de gaz que le calcul ne l'indique d'après les dimensions de l'appareil. A partir de ce moment, on laisse la température monter, en recueillant tout le gaz qui se dé- gage dans de l'acide sulfurique titré. On tient compte de ce que, au commencement, une partie de l'appareil est pleine d'ammoniaqueà — 24°, tandis qu'à la fin cette partie est pleine de gaz à o° (on a mis finalement l'appareil dans de la glace). Un a déterminé ainsi directement les poids d'ammoniaque et de chlorure de sodium qui entrent dans le composé. » Voici les nombres obtenus dans trois analyses : ..1 1 , ... ,. \? H' Poids de \aU. Rapport, ^, _,, • rI Nal.l 1 0,6744 5,oi8 II o,4o48 5,007 m 0,4472 4,968 Moyenne 4>9P/8 » La formule de ce composé est donc NaCl -1- 5 AzH3. » Voici les tensions de dissociation de ce corps à différentes tempéra- tures. O llltli 2-+ — 20,8 892 — i7>5 '074 — 1 5 , o 1 3o5 — I0>° '777 — 7,0 2 1 3o ( 339 ) » Chlorure de potassium. — Je n'ai pas obtenu de combinaison avec l'ammoniaque, même en opérant à — 720, qui put être décelée par une tension de dissociation propre. J'ai refroidi à — 720 trois tubes contenant du chlorure de potassium et de l'ammo- niaque liquide en proportions variables ; ces trois tubes contenaient, pour 1 équivalent de chlorure de potassium, le premier oéi,32, le deuxième 1^,92 et le troisième 18 équivalents d'ammoniaque. Ce dernier tube contenait ainsi une solution saturée soit de chlorure de potassium, soit de chlorure ammoniacal de potassium. Les trois tubes m'ont donné très sensiblement la même tension, aussi bien à — 72" qu'à des tempéra- tures plus élevées; la différence de cette tension et de celle de l'ammoniaque liquide a été trouvée constante et égale à 5cm environ, pour toutes les températures entre — 72° et — 45°. » S'il existe, à ces températures, un composé de chlorure de potassium et d'ammoniaque, il a une tension de dissociation si voisine de la tension de vapeur de sa solution saturée, qu'il n'a pas été possible de constater de différence, surtout à ces basses températures, difficiles à maintenir longtemps constantes ; on n'a pas pu, par suite, employer la méthode qui a réussi avec le chlorure de sodium. » Chlorure de baryum. — La combinaison de ce chlorure avec l'ammoniaque est extrêmement lente, et c'est probablement pour celte cause qu'elle n'a pas été obtenue par Rose. Le chlorure de baryum anhydre récemment fondu est introduit, encore chaud, dans un tube taré ; on opèrç comme avec le chlorure de sodium et on liquéfie de l'ammoniaque anhydre dans le tube contenant le chlorure. Dans ces conditions, la combinaison est assez rapide; on place ensuite le tube à chlorure à o°, et, ouvrant un robinet, on laisse échapper toute l'ammoniaque qui peut partir. On constate qu'il reste un composé qui a pour formule BaCl, ^Azll3 (AzH3, trouvé 89,57 pour 100; théorie 3g, 53), qui possède à o° une tension supérieure à la pression atmosphérique. Elle est de 5.4imra à o° et de i85omm à 28°, 4- Si l'on enlève alors de l'ammoniaque, ou constate que cette pression persiste jusqu'à ce qu'on ait enlevé les 4 équivalents de ce gaz. » Ainsi, des composés contenant pour 1 équivalent de chlorure de ba- ryum (oe<*,462), (oé'i, 827), (1^,817) ou (3é*>, 232) d'ammoniaque, possé- daient la même tension de dissociation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation des isopurpurates. Note de M. Raoul Varet. « Hlasiwetz a montré que, en chauffant l'acide picrique avec du cyanure de potassium dissous dans l'eau, on obtient de magnifiques matières colo- ( 34o ) ralliés rouges, duesà la formation d'isopurpurate de potassium. L'équation de la réaction est la suivante : C,2H3Az30'' + 3C2Az[v + 3H202 = ClcH4AzsO,2K + C20'' -+- AzH*4- 2K.HO-. » Il m'a paru intéressant d'étudier l'action des cyanures métalliques proprement dits (zinc, cuivre, mercure, argent) sur l'acide picrique et les picrates, afin de savoir quels sont ceux d'entre eux qui sont susceptibles d'entrer en réaction et de déterminer les conditions qui règlent la forma- tion des isopurpurates. » [. a. Cyanure de zinc et acide picrique. — On projette du cyanure de zinc, par petites quantités, dans une solution aqueuse d'acide picrique main- tenue à l'ébullition. Il y a dégagement d'acide cyanhydrique et formation de picrate de zinc, sur lequel réagit l'excès de cyanure de zinc. On chauffe pendant trente-six heures, en ayant soin d'ajouter de l'eau de temps en temps, afin de remplacer celle qui s'évapore. La liqueur, d'abord jaune, prend une teinte de plus en plus rouge. On filtre, pour séparer les pro- duits insolubles, et on lave à l'eau bouillante le précipité retenu par le filtre. La liqueur obtenue, évaporée doucement au bain-marie, laisse déposer des cristaux rouges, formés par un mélange d'isopurpurate de zinc et d'isopur- purate d'ammoniaque. Quelquefois on obtient ces deux sels à l'état de combinaison, mais ce dernier corps ne peut pas être reproduit à volonté. » La formation d'isopurpurate d'ammoniaque résulte de la substitution de l'ammoniaque qui prend naissance dans la réaction à l'oxyde de zinc du picrate. Les quantités respectives du sel de zinc et du sel d'ammoniaque formés dépendent du temps pendant lequel on maintient à l'ébullition le mélange de picrate et de cyanure, les produits secondaires de la réaction réagissant sur l'isopurpurate de zinc pour le décomposer avec mise en liberté d'ammoniaque. » b. Cyanure de zinc et picrate d'ammoniaque. — Quand on maintient à l'ébullition, dans les conditions précédemment indiquées, du cyanure de zinc avec une solution de picrate d'ammoniaque, on obtient seulement de l'isopurpurate d'ammoniaque; il n'y a pas formation d'isopurpurate de zinc. » II. Cyanure de mercure. — Quand on chauffe du cyanure de mercure avec une solution d'acide picrique, on constate qu'il ne se dégage pas d'acide cyanhydrique et qu'il ne se forme pas d'isopurpurate. » Il en est de même avec les picrates d'ammoniaque, de potassium, de ( 34. ) baryum et de strontium. Avec ces derniers, il v a précipitation de baryte ou de strontiane et formation de combinaisons résultant de l'union dû cyanure de mercure et de l'acide picrique avec le picrate de baryum ou avec celui de strontium. » IH. Cyanure ci' argent. -- Le cyanure d'argent ne réagit pas surl'aeide picrique ou le picrate de potasse pour donner des isopurpurates. » IV. Cyanure de cuivre. — Le cyanure de cuivre, chauffé avec de l'acide picrique, ne fournit pas d'isopurpurate; il prend seulement une teinte verte très vive, qui disparaît quand on le lave avec de l'eau. Il y a probable- ment formation d'une combinaison très instable. » En résumé, on voit : » i° Que les cyanures d'argent, de mercure et de cuivre ne réagissent pas sur l'acide picrique ou les picrates pour donner des isopurpurates. » 20 Le cyanure de zinc au contraire réagit, mais bien plus lentement que les cyanures alcalins. Avec le picrate d'ammoniaque, il donne de l'iso- purpurate d'ammoniaque ; avec l'acide picrique, il donne un mélange d'iso- purpurate de zinc et d'isopurpurate d'ammoniaque. » L'examen des données thermochimiques montre que l'acide picrique déplace l'acide cyanhvdrique des cyanures susceptibles de donner des iso- purpurates (cyanures alcalins, alcalino-terreux, cadmium, zinc). C'est le contraire qui a lieu, d'après ces mêmes données, pour les cyanures de cuivre, de mercure, d'argent. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le mode de combinaison de l'acide sulfurique dans les vins plâtrés et sur la recherche de l'acide sulfurique libre. Note de M. L. Magmer de la Source, présentée par M. Schutzenberger. h Dans une Aote insérée aux Comptes rendus ('), MM. Roos et Thomas se refusent à admettre qu'un vin plâtré puisse, à un moment quelconque, renfermer du bisulfate de potassium. J'ai été amené à penser, au contraire, que ce sel doit toujours prendre naissance dans un vin plâtré à fond. J'ai basé ma démonstration sur les raisonnements suivants : » Un vin plâtré à fond ne renferme aucune réserve de potasse, en dehors de celle qui est nécessaire pour transformer l'acide sulfurique en sulfate neutre; mais un pareil vin contient, lorsqu'il a été plâtré avec du plâtre s (l) Comptes rendus, l. CXI, p. ôjô. C. R., i8qi, i" Semestre. (T. CXII, V 6.) ( 342 ) pur, la même quantité d'acide tartrique qu'un vin non plâtré de même origine. Si donc, à un moment quelconque, il s'y forme un dépôt détartre, ce tartre ne pourra avoir pris naissance qu'en enlevant au sulfate neutre une partie de la potasse qu'il renferme, c'est-à-dire en produisant du bi- sulfate. » Le raisonnement de MM. Roos et Thomas s'applique sans difficulté aux vins qui sont partiellement plâtrés, et je reconnais volontiers que presque tous les vins traités par le plâtre sont dans ce cas; mais j'ai prouvé autrefois que les conditions ci-dessus définies peuvent être réalisées et j'ai raisonné, non sur les vins livrés le plus souvent par le commerce, mais sui- des vins dont je donnais l'analyse et dont j'indiquais l'origine. « Les vins semblables à celui-ci sont rares, mais tous ceux qui ont fré- quemment l'occasion d'analyser des vins plâtrés en ont rencontré et ont été frappés de la faible différence existant entre leur poids total de cendres et celui du sulfate de potasse. C'est en opérant sur des vins de cette espèce qu'Henninger, M. Ch. Girard et moi-même avons pu constater la pré- sence d'acide sulfurique soluble dans l'alcool ou dans l'alcool éthéré. » Pour rechercher dans un vin l'acide sulfurique libre, MM. Roos et Thomas ont recours à un procédé détourné qui consiste à substituer l'acide chlorhydrique à l'acide sulfurique. Cette substitution ne me paraît pas présenter de grands avantages. Le Comité consultatif d'hygiène de France partage mon opinion, puisqu'il se borne à conseiller l'analyse complète des cendres. Dans toute opération bien conduite, les résultats sont forcé- ment identiques, mais la recherche directe étant beaucoup plus simple paraît devoir être préférée. » Afin de me rendre compte de la sensibilité du procédé indiqué par M. le Rappor- teur du Comité consultatif d'hygiène de France, j'ai pris un vin non plâtré, d'origine sûre, renfermant o§l',32 d'acide sulfurique naturel par litre (calculé en SO*H2). » Ce vin a été additionné d'acide sulfurique libre dans les proportions suivantes : Par litre. gt a 4>oo (imbuvable). P i ,80 (imbuvable). 7 1,00 (très acide, mais bon ). 8 0,55 (saveur des plus agréables). » Chacun des mélanges a été partagé en deux portions égiles : l'une n'a subi aucun traitement, l'autre a été saturée parle carbonate de potasse pur. » Les huit échantillons ainsi obtenus ont été évaporés à sec au bain-marie, carbonisés ( 343 ) ensuite avec les précautions ordinaires et finalement chauffes jusqu'au rouge pour dé- truire le charbon. » Dans la cendre, on a dosé l'acide sulfurique total; les résultats obtenus sont les suivants : Vin additionné de WSO> et de CO»K% par litre. Sr ■J.' 4 > ° ' V in additionné de H'SO', par litre. 1,21 1 ,20 o,84 P 1,21 P' 2,00 Y i , 20 f' i , 3o S' o,86 » Que conclure de ces résultats, sinon qu'à partir de igt' d'acide sulfu- rique par litre l'addition ne saurait être décelée par l'analyse des cen- dres?. . . On remarquera que cette dose est précisément la limite au-des- sous de laquelle la dégustation devient incapable de reconnaître une saveur anormale, et cela se conçoit aisément; au-dessous de cette limite, l'acide sulfurique ne demeure pas à l'état de liberté dans le vin, mais emprunte aux combinaisons à base de potasse que renferme ce liquide l'alcali néces- saire pour le transformer en sulfate neutre. » MM. Roos et Thomas admettent que toute molécule d'acide tartrique mise en liberté par l'action du sulfate de chaux pendant l'opération du plâtrage se sature aux dépens des réserves de potasse que possède le vin, comment refuseraient-ils à l'acide sulfurique le pouvoir d'exercer une action analogue? Si donc l'acide sulfurique ajouté à faible dose dans un vin non plâtré (' ) cesse d'exister à l'état libre, aucun procédé ne saurait permettre de le retrouver sous cette forme, à moins qu'on ne la lui restitue par une réaction secondaire, auquel cas les résultats obtenus n'auraient plus la moindre signification, puisqu'ils pourraient aussi bien s'appliquer au sulfate de potasse naturel qu'au sulfate de potasse provenant du plâ- trage. (') Ce cas est le seul qui doive être examiné, l'acidification par l'acide sulfurique n'ayant d'autre objet que de remplacer le plâtrage, conformément aux indications données par M. Armand Gautier dans l'article Vin du Dictionnaire de Chimie pure et appliquée. ( 344 ) PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE. -- Olfactomètre fondé sur la diffusion à travers les membranes flexibles. Note de M. Charles Hexky. « Le but de l'olfactomètre est de déterminer le poids d'odeur par cen- timètre cube d'air qui correspond au minimum perceptible et aux divers degrés de la sensation olfactive. » L'instrument, construit par G. Berlemont, consiste en un réservoir de verre A traversé par deux tubes glissant l'un dans l'autre : tu un tube de papier B, bouché par le bas; 2° à l'intérieur de celui-ci, un tube de verre gradué en millimètres, qui émerge en C et qu'on introduit dans une des narines, eu bouchant l'autre. Pour les dosages d'intensités plus fortes que le minimum perceptible, l'instrument est muni d'un robinet et d'un tube en fourche D. On introduit le liquide odorant en a dans le réservoir; une fois ce réservoir saturé, on enferme le tout dans une éprouvette bien close par le bouchon d. L'opérateur soulève avec la main le tube C d'un mouvement uniforme qui est réalisé très approximativement : je m'en suis convaincu en armant le tube d'un stylet perpendiculaire, qu'on mettait en contact avec un cylindre enregistreur. La vapeur s'écoule du réservoir dans le tube de verre. Le sujet respire normalement. Il serait facile d'obtenir, par une ceinture inextensible qui ne permettrait qu'une dilatation définie de la cage thoracique, la constance d'intensité de l'inspi- ration ; mais cette précaution, suffisante comme on peut le vérifier par un ( 3/,5 ) pneumographe Verdin, détermine une gène, nuisible à l'expérience. Au moment où la sensation minima se produit, l'opérateur arrête le mouve- ment; il note la hauteur et la durée de soulèvement. Avec ces deux élé- ments, avec un nombre dépendant à la fois de l'expérience et d'une con- stante de chaque appareil, enfin avec une constante du corps odorant, on obtient le minimum perceptible. » En elfet, soit Q' le poids de la vapeur considérée qui passe du réservoir saturé dans le tube à travers le papier en une seconde et par millimètre carré, soit P le poids qui a passé au bout du temps / en découvrant le tube de papier de rayon R sur nue hauteur ^ avec la vitesse constante de soulèvement - » On voit (pie l'addition d'extrait de valériane au sang a eu pour effet de diminuer considérablement le pouvoir qu'a celui-ci de détruire la gly- cose qu'il contient. En effet, nous constatons que dans ioogr de sang normal ogl',933 — o,ioo = ogr, 833 de glycose ont disparu, tandis que dans la même quantité de liquide sanguin additionné de substance médi- camenteuse la disparition n'est plus que de o,g33 — o.'py = 0,476. » Cette expérience montre, en outre, que le sang normal fait dispa- raître avec une très grande rapidité la glycose qui y est ajoutée, puisque dans iUt de sang contenant, tant en glycose surajoutée qu'en glycose fai- sant partie de sa composition normale, 9gr,332, on n'en trouve plus que ts',oo4 après vingt-quatre heures de séjour à l'étuve à 38°. » Il m'a semblé intéressant de rechercher si cette action de la valériane pouvait également être observée dans l'économie, et, dans ce but, j'ai ana- lysé le sang pris simultanément dans la veine et dans l'artère d'un chien avant et après l'injection d'extrait de valériane. » Le 'i!\ novembre à io1' ï"'"'- sur u\\ chien de i~>kr, j'ai extrait ''.or1 de sang du bout ( 349 ) central de l'artère fémorale gauche, et 2osr du bout périphérique de la veine fémorale du même côté, et j'ai obtenu : Pour iooo. Sang artériel 1,27 Sang veineux 1 , 1 1 Glycose disparue 0,16 » De 1 1 h à 1 ih iom, j'ai injecté par le bout central de la veine fémorale gauche io8r d'extrait de la valériane en solution dans i5occ d'eau distillée. A i2h5m (une heure après l'injection), j'extrais 2osr de sang de chacun des vaisseaux fémoraux du côté droit, et j'obtiens par l'analyse : Pour 1000. gr Sang artériel 1 ,66 Sang veineux 1 ,58 Glycose disparue 0,08 » L'examen des chiffres montre en premier lieu une augmentation de la quantité de glycose contenue dans le sang après l'injection de la valériane : isr,66 au lieu de iBr, 27; et, en second lieu, une diminution de moitié dans la quantité de sucre dis- parue au niveau des capillaires : 0,08 au lieu de o, 16. » La valériane paraîtrait donc, dans l'économie comme in vitro, ralentir la destruction de la glycose contenue dans le sang. Mais ici le phénomène est complexe et des expériences de contrôle sont nécessaires, avant de conclure; c'est ainsi qu'il faut tenir compte de l'action de l'hémorragie. » On sait depuis longtemps que les hémorragies ont pour action d'aug- menter la teneur du sang en sucre, et, a priori, on peut être tenté d'attri- buer l'accroissement observé dans l'expérience précédente à cette action bien connue. » En me plaçant dans les mêmes conditions, j'ai obtenu, chez un chien, les chiffres suivants à Pétat normal et une heure après l'extraction des 4o5r de sang ayant servi à la première analyse : État normal i sang artériel 1.22 ( sang veineux 1,10 Glycose disparue 0,12 Une heure après la première extraction , . , «r sang artériel 1 ,61 sang veineux 1 ,5i Glycose disparue 0,10 » Ici la quantité de sucre a également augmenté dans le sang, mais la C. R., i8 ftmm à SOn sommet et io,mm vers le milieu de sa longueur. Les régions marginales consistent en lanières pressées les unes contre les au Ires, un peu à la manière des barbes d'une plume, de part et d'autre du rachis. Beaucoup de ces lanières dépassent 20mmde longueur; leur largeur moyenne est de 2mm et leur forme est bien caractéristique : leur région médiane est déprimée et leur pourtour offre un petit bourrelet continu et nettement saillant. Celles qui sont terminées montrent le même bour- relet à leur extrémité, qui est régulièrement arrondie. » Les comparaisons que j'ai pu faire au Muséum et l'examen des plan- ches du Traité de Paléontologie végétale de Schimper, de celle du Traité de Botanique fossile de M. B. Renault et de celles de la Paléontologie française (végétaux jurassiques), par M. le marquis de Saporta, me conduisent à considérer le fossile deVerdun comme appartenant au genre proposé par le premier de ces savants, sous le nom de Cycadospadix. Une lettre que M. de Saporta a eu l'extrême bonté de m'écrire tout récemment, en ré- ponse à l'envoi d'un dessin que j'avais exécuté d'après nature, m'engage à considérer de plus en plus cette opinion comme exacte. » Bien que provenant des couches mêmes qui fournissent le Cycadospa- dix Moreauanus Schimp., notre échantillon ne peut en aucune façon être confondu avec lui. Il est plusieurs fois plus long et d'une forme extrême- ment élégante, dont le type déjà décrit ne saurait approcher. On ne peut non plus le comparer au C. Hennoquei, Schimp., de l'infra-lias d'Hettange, bien que la forme de celui-ci soit moins différente. Celui-ci, en effet, est triangulaire et non ovale, et les lanières, au lieu d'y affecter une disposi- C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXI!, N°6.) 4 7 ( 358 ) tion pennée, sont presque toutes parallèles entre elles et à la longueur de l'organe. » Je propose de cataloguer la nouvelle espèce sous le nom de Cycaclo- spadix Virei. » GÉOLOGIE. — Sur le bassin houiller du boulonnais. Note de M. Gosselet. « La Note présentée par M. Olry sur le bassin houiller du Boulonnais et insérée dans les Comptes rendus (') est en contradiction avec la manière dont j'ai maintes fois exposé la structure de ce bassin (2). « Comme M. Olry le dit, le terrain houiller du Boulonnais est divisé en deux parties bien différentes, par la faille de Ferques. Au nord et à l'est de cet accident, sont les couches de houille maigre qui ont été atteintes par l'ancien puits de Ferques; elles plongent au sud, comme les terrains sous- jacents. Au sud et à l'ouest de la faille de Ferques, on trouve les exploita- lions d'IIardinghen, avec l'inclinaison des couches vers le nord. » Un sondage fait à Blecquenecques a rencontré le terrain houiller à 435™ de profondeur. J'ai supposé que c'étaient les couches supérieures superposées à celles du puits de Ferques. M. Olry croit qu'elles sont le prolongement des couches d'Hardinghen. Au point de vue industriel, comme au point de vue scientifique, cela est peu important, et les tra- vaux d'exploitation décideront qui de nous deux a raison. » Aussi je n'aurais pas entretenu l'Académie de cette question, si M. Olry ne laissait entendre, à la fin de sa Note, que le bassin houiller du Boulon- nais pourrait bien appartenir au bassin de Dinant et qu'il faudrait chercher au nord et au nord-est le prolongement du grand bassin houiller du nord de la France. Bien que cette opinion soit présentée avec un doute très sage, il suffit qu'elle émane d'un ingénieur aussi éminent et aussi connu que M. Olry pour avoir une grande importance et provoquer des recher- ches. Du reste, l'idée circule parmi les ingénieurs de houillères du Nord, et la découverte de la houille à Douvres a semblé lui donner raison. » Or je suis convaincu que les sondages que l'on ferait dans l'intention de trouver la houille au nord du bassin du Boulonnais n'aboutiraient qu'à un échec. (') T. GXII, p. i73. (2) Voir Esquisse géologique du nord de la France, p. i64; V Ardenne, p. 753. ( 359 ) » Les terrains dévonien et carbonifère, y compris le houiller, sont dis- tribués dans le nord de la France et en Belgique en deux grands bassins ou grandes vallées, creusés dans les terrains silurien et cambrien. Le bassin du sud a été nommé bassin de Dinant; il affleure dans l'arrondisse- ment d'Avesnes. Le bassin du nord, appelé bassin de Namur. se prolonge souterrainement à Valenciennes, Douai, Lens, etc.; c'est lui qui contient les importantes couches houillères franco-belges, tandis que le bassin de Dinant ne présente que des veines improductives. » Dans le centre de la Belgique, les deux bassins sont séparés par une arête de terrain silurien, que l'on a désignée sous le nom de crête du Con- dros. A l'ouest de Charleroy, l'arête silurienne cesse et les deux bassins ne sont plus séparés que par une cassure désignée sous le nom de Grande Faille. On a fait valoir la ressemblance des schistes à grapholites de Caffiers avec les schistes siluriens de l'arête du Condros : cette ressemblance est réelle, mais il y a des analogies tout aussi grandes entre les schistes de Caf- fiers et certains schistes siluriens qui sont au nord du bassin de Namur. » La distinction des deux bassins n'est pas une simple conception théo- rique : ils sont parfaitement caractérisés, non seulement par leur richesse houillère, mais aussi par l'âge, la nature et le faciès des assises dévo- niennes et carbonifères qui les remplissent. » Le bassin de Namur ne contient que les séries moyennes et supé- rieures du terrain silurien ; tandis que, dans le bassin de Dinant, on trouve en outre la série inférieure. » Sur le bord nord du bassin de Namur, reposant sur le terrain silurien, on trouve un ensemble complexe de couches : poudingue, grès, schistes, calcaire, dolomie, qui appartiennent au dévonien moyen et supérieur. Ces couches peuvent se suivre de l'est à l'ouesl , depuis Liège jusqu'à Ath, près de Tournai, avec la plus grande régularité dans leurs plus petits détails lithologiques, stratigraphiques et paléontologiques; on les retrouve identi- quement avec les mêmes caractères, les mêmes détails, la même régularité dans le Boulonnais, reposant sur le terrain silurien de Caffiers. Les couches de môme âge, au nord du bassin de Dinant, ont des caractères tout à fait différents. » Si le Boulonnais appartenait au bassin de Dinant, il faudrait supposer que, dans cette petite région, non seulement le bord nord du bassin a perdu son caractère normal, mais encore qu'il a pris le caractère du bord nord du bassin de Namur. Cette double modification simultanée est tout à fait improbable, pour ne pas dire impossible. ( 36o ) » Au nord du bassin de Dinant, on rencontre un étage dévonien infé- rieur, désigné sous le nom de gédinnien, et caractérisé par des schistes compacts, rouges, verts et bigarrés. Cet étage est connu partout au sud du bassin houiller franco-belge, non seulement en Belgique, mais dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais jusqu'à Fauquemberg. On le retrouve en Angleterre, au sud du bassin houiller du pays de Galles. Il forme le bord nord du bassin de Dinant, s'appuyant sur les schistes silu- riens de la crête de Condros. Si le bassin du Boulonnais appartenait au bassin de Dinant, on devrait aussi trouver le gédinnien sur son bord nord, contre les schistes de Caffiers; or il y fait complètement défaut : c'est une troisième preuve qui s'ajoute aux deux précédentes, et je pourrais les mul- tiplier. » Il est donc absolument certain que le. bassin du Boulonnais est le pro- longement du bassin de Namur, c'est-à-dire du grand bassin houiller franco-belge. Je l'ai prouvé en 1860, et toutes les études que j'ai faites depuis cette époque n'ont fait que me confirmer dans cette opinion. » Tout sondage entrepris au nord d'une ligne allant de Béthune à Caf- fiers ne peut pas rencontrer le terrain houiller. » Je réserve provisoirement mon opinion pour les environs de Calais. » GÉOLOGIE. — Sur la présence du dévonien supérieur dans la vallée d'Ossau (Gêre-Bélestin, Basses-Pyrénées). Note de M. J. Seunes, présentée par M. Fouqué. « Entre le col d'Aubisque et Laruns (vallée d'Ossau ) on rencontre une série de calcschistes, de schistes plus ou moins ardoisiers et des calcaires parfois siliceux passant à la grauwacke par altération; des lits schisteux avec nodules calcaires s'intercalent à plusieurs niveaux. Coquand, de Ver- neuil et MM. deMercey, Hébert, OEhlertet Beaugey ont unanimement rap- porté cette formation au dévonien inférieur, dont elle occupe un niveau élevé, comme en témoignent les fossiles qu'on y rencontre : Spirifer Pelli- coi, Leptœna Murchisoni, Grypheus, etc. ('). » Le dévonien moyen et le dévonien supérieur paraissaient manquer dans (') Cet étageaété également signalé par M. Sluart Mentealh dans l'ouest du dépar- tement des Basses-Pyrénées, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et le massif cristallin du Labourd. ( 36i ) la région, les auteurs rapportant au calcaire carbonifère les calcaires mar- moréens grisâtres, zones de blanc et de gris, et parfois blancs, qui, au nord de Laruns et de Louvie-Soubiron, surmontent la formation précédente. Le classement de ces calcaires, connus sous le nom de marbre blanc de Jeteu et de Louvie-Soubiron, a été basé sur la présence de polypiers rapportés à des espèces carbonifères. » Dans le Mémoire que j'ai publié sur les terrains secondaires et l'éocène inférieur de la plaine sous-pyrénéenne des départements des Basses-Pyrénées et des Landes, j'avais indiqué la présence de goniatites dans des bancs de calcaires composés de débris de fossiles (enclines, gonia- tites, orthocères, etc.) et intercalés dans des calcaires cristallins, grisâtres, parfois blancs et entremêlés de parties argileuses rougeàtres. Ces couches recouvrent à leur tour les calcaires dits carbonifères de Jeteu et se ter- minent par des schistes ardoisiers brusquement interrompus par l'appari- tion de calcaires et de schistes à Orbitolina. » J'ai pu récemment extraire des calcaires à débris de fossiles quelques exemplaires de goniatites se rapportant au Tornoceras amblylobus, Sandber- ger (groupe des goniatites retrorsus) et permettant de rapporter sûrement au dévonien supérieur les calcaires cristallins en question. » La découverte de ce gisement indique tout d'abord que, si le calcaire dit carbonifère est compris entre le dévonien inférieur et le dévonien su- périeur, sa situation est anormale. La succession des couches, telle qu'elle a été relevée par les observateurs sur les deux flancs de la vallée d'Ossau, ne justifie pas cette manière de voir : tous s'accordent à dire que la superpo- sition du calcaire à polypiers aux couches à Spirifer Pellicoi est normale ; celle des calcaires cristallins à Tornoceras amblylobus ne l'est pas moins. D'autre part, l'examen attentif des Polypiers, pour lequel M. Douvillé a bien voulu nous prêter son bienveillant concours, montre que, si leur état de conser- vation permet de les rattacher aux groupes des Amplexus et des Zaphrentis déjà apparus dans le dévonien moyen, il n'est pas suffisant pour hasarder une détermination spécifique. » Ces observations indiquent combien il est douteux que le calcaire à Polypiers soit carbonifère, et qu'il y a de grandes présomptions pour con- sidérer la série dévonienne de la vallée d'Ossau comme normale et complète. Ainsi comprise, elle présenterait dans son ensemble une composition assez analogue à celle que M. J. Bergeron a récemment signalée dans le Rouerguc et l'Hérault. ;> ( 362 ) M. G. Barbey adresse, de Flixecourt (Somme), une Note relative à un nouveau dérivé de la résorcine. M. J. Dettweiler adresse, de Milan, une Note relative à un appareil pour utiliser la dilatation de l'air sous l'action des ravons du Soleil. La séance est levée à 4 lieures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 février 1891. Tables des logarithmes à huit décimales des nombres entiers, de 1 à 120000, et des sinus et des tangentes de dix secondes en dix secondes d'arc, dans le sys- tème de la division centésimale du quadrant, publiées par ordre du Ministre de la Guerre (Service géographique de l'armée). Paris, Imprimerie na- tionale, 1891; grand in-40. Sur les intégrales de fonctions à multiplicateurs et leur application au déve- loppement des fonctions abéliennes en séries trigonomét riques ; par P. Appell? à Paris (Mémoire couronné par S. M. le Roi Oscar II, le 21 janvier 1889). (Extrait des Acta mathematica, t. XIII); 1 vol. in-/j°. Congrès international des procédés de construction. Comptes rendus des séances et visites du Congrès, par MM. Auguste Moreau et Georges Petit, Secrétaires du Congrès (Ministère du Commerce, de l'Industrie et des Co- lonies. Exposition universelle internationale de 1889). Paris, Baudry et Cie, 1891 ; 1 vol. in-8°. Association française pour l'avancement des Sciences. Comptes rendus de la 19e session; première Partie : Documents officiels. Procès-verbaux. Paris, Secrétariat de l'Association, 1890; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Dehé- rain.) Album de Statistique graphique de 1889, publié par le Ministère des Tra- vaux publics. Paris, Imprimerie nationale. iScjo; gr. in-4". (Présenté par M. Haton de la Coupillière.) ( 363 ) Consreso international de Ingenieria, celebrado en Barcelona durante 1888. Discursos, Memorias y disertaciones. Barcelona, Luis Tasson; 1890; 1 vol. in-8°. Studies from the physiological laboralory 0/ Owens collège, Manchester. Manchester, J. E. Cornish, 1891 ; 1 vol. in-8°. Proyecto de exploration al Polo Norte de la Terra; por el capitan Diego J. Kerraro. Mexico, Instituto monasterio, 1890; br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 9 février 1891. Annuaire statistique de la France; treizième année; 1890. Paris, Impri- merie nationale, MDCCCXC; 1 vol. gr. in-8°. L'Agriculture en France avant 1789; par M. Ch. de Cojiberousse. (Ex- trait des Tomes I et II des Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les professeurs.) Paris, Gauthier- Villars et fils, 1890; br. in-8°. (Présenté par M. Schlcesing.) Les budgets comparés des cent monographies de familles ; par MM . E. Ciieys- son et Alfred Toqué. Rome, Imprimerie héritiers Botta, 1890; 1 vol. (Présenté par M. Haton de la Goupillière. — Renvoyé au concours de Sta- tistique.) Banque de France . — Compte rendu au nom du conseil général de la Ban- que et Rapport de MM. les censeurs. Paris, Paul Dupont, 1891; br. gr. in-4°. L'horticulture française, ses progrès et ses conquêtes depuis 1789; par M. Charles Baltet. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXC; br. gr. in-8°. Individualité des faisceaux fibro-vasculaires des appendices des plantes ; par M. D. Clos; br. in-8°. Contribution à l'élude de la Syringornyélie ; par le Dl I. Bruhl. Paris, Delahaye et Lecrosnier, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Envoyé au concours du prix Lallemand.) Psychologie de l'idiot et de l'imbécile; par le Dr Paul Sollier. Paris, Félix Alcan, 1891 ; 1 vol. in-8°. (Deux exemplaires.) (Envoyé au concours du prix Lallemand.) Réflexions sur la prétendue curabililé de la tuberculose par la méthode du docteur Koch; parle Dr Gérard Piogey. Paris, C. Lévy, 1891 ; br. in-8°. Le nouveau projet de loi sur les brevets d'invention et sur les modèles de fa- brication en Allemagne ; par M. C. Pierron. Mulhouse, Veuve Bader et Cie, 1891; br. in- 8°. A short course experiments in physical measurement ; by Harold Witting; ( 364 ) Pari II : Sound, Dynamics, Magnetism, and Electricily . Cambridge, John Wilson and Son, 1891; 1 vol. in-8°. Die Entwicklung der Elemenle. Enlwurf zu einer biogcnetischen Grundlage fur Chemie und Physik ; von Gustav Wendt. Berlin, 1891 ; br. in-8°. Astronomische Arbeilen des K. K. Gradmessungs-liurcau. Herausgegeben von Prof. Dr Edmund Weiss uad Dr Robert Schram; II. Band : Ldngen- bestimmungen. Wien, F. Tempsky, 1890; 1 vol. in-4°. PuBLICATIOXS PÉRIODIQUES. Paléontologie française. — Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. — Journal d'Hygiène. — Annales des Conducteurs et Commis des Ponts et Chaussées et des Contrôleurs des Mines. - - Mémoires de la Société d'Agricul- ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. — Société d'Histoire naturelle de Toulouse. — Bévue des Sciences naturelles appliquées, publiée par la So- ciété nationale d'acclimatation de France. — Marseille-médical. — Ar- chives italiennes de Biologie. — Bévue maritime et coloniale. ERRATA. (Séance du 8 décembre 1890.) Page 870, lignes 16 et 17, au lieu de Notice biographique par M. Albert Billet, lisez Notice biographique par M. Albert Billiet. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Âugustins, n" 5j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche Ils forment, à la fin de l'annéo, deux volumes in-j". Deu Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annm et part du ier janvier. Le prix de Vabonnement est fixé ainsi qu'il .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Igen Michel et Médan. i Gavauit St-Lager. Uger ' Jourdan. I Huir. imiens Hecquet-Decobert. \ Germain etGrassin. *ngers , Lachèseet Dolbeau. Bayonne Jérùme. Besançon Jacquard. Avrard. Bordeaux DuLhufT. ' Muller (G.). Bourges Renaud. , Lcfoui nui . ) F. Robert. Brest ( i J. Robert. ' V Uzel CarofT. \ Baër. Cucn . - ( Massif. Cliambcry Perrin. i Henry. Cherbourg ., ° / Marguene. ( _ ( Rousseau. Clermonl-lerr... ,,., , ,, ( Ribou-Collay, , Lamarche. Dijon : Ratel. ' Damidot. t Lauverjat. Vouai ; , ( Lrepin. i llrevel. Grenoble i Gratter. La Rochelle Robin. „ \ Bourdignon. Le Havre | I ImiiiImi- Ropiteau. Lille Lclcbvre. ' Quarré. chez Mcssieu i , : . Baumal. Lorient , ,,. . i M I exil i . Beaud. \ Gcorg. Lyon < Mégret. Palu.l. Vitle et Pérussel. Marseille Pessailhan . i Calas. Montpellier. ... ]CoaUi, Moulins Martial Place. Sordoillet. Nancy Grosjean.-Maupin. ' Snl.it frères. | [.IIJT.III. ."\ antes ... i \i"" Veloppe. i Barma. Nice ( \ isconl i et C". ,\ imrs Thibaud. Orléans ... Luzeraj ( Blanchier. Poitiers j ,, . / llriiinauu. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort ....... Boucheron - Rossi - t Langlois. I enol. Bouen I Lestringanl. S'-É tienne . . . . Chevalier. | Bastide. Toulon , ,, . / l ; ii n i . oc j Gimet. Toulouse ... ■ ' Privât. i Boisselier. Tours < Péricat. ' Suppligeon. .... ( Giard. ( alenciennes , . ' Lemaltre. On souscrit, à l'Etranger, chiv. Messieurs : i Robbers. Amsterdam , ,, ., , , . i Feikema Caarelsen Athènes Beck. el I '■■■ . Barcelone Verdaguer. , Isher et G1". 1 Cah ;u \ el < ! . Friedlander et fils. f Mayer el Millier. Iierne * Schmid, Francke el Bologne Zanichelli el C i Ramlot. Bruxelles Mayolez. ' Lebègue el C". \ Haimann. Bucharest . .. | l; îteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G' Christiania Cammermeyer. Constantinople. . ' mi., et Keil. Copenhague Hosl el lils. Florence Lœschcr el Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. / Chcrbulie: Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye . Belinfante frères. y Bcnda. Lausanne ! ' I ,i\ ot. Barth. \ Brockhaus. Leipzig • Lurent/. Max RU.be. Twi.i yer. . Desoer. Liège ,. ° / Gnusé. chez Messieurs : , i Duhiu. Londres . „ / Null. Luxembourg.... V. Biick. Librairie Gulen \ berg. Madrid < Gonzalès e liijos. \ ravedra. F. Fé. i Duiii..l;ii .1 frères. Milan . .. ,. i Hcepli. Moscou Gautier. . Furcheim. Naples Marghieri di iim> ( Pellerano. . Christern. New- Yorl; ■ Stechert. \\ estermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C*. Fait rme I ilausen. Porto Magalhaès. Prague Riviiac. Mo- Janeiro < larnier. I Bocca frères. Rome r , , r%. / Lors. 'lier .1 i . . Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson et Wallin. , Zinserling. S'-Petersbourg.. { W(|||). / Bocca frères. „ . | Brero. / unit ; ' . Clausen. Rosenberg el Selliei Varsovie. ........ Gebethner et Wolfl i e'rone. Drucker. i Frick. I tenne „ . , . _.. Zurich Meyer el Zellei . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : (Tomes 1er à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i8io. ) Volume in-j"; iS 35. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier 18 j i à 3i Décembre i865.) Volume in- i': 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"r Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-j "; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le- Comètes, par M. Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement daas la digestion des matière grasses, par M. Claude Bermard. Volume in-'i", avec 3a planches ; iS5C> 15 fr Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. l'.-.l. Van Brseden. — l-;~sai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Science pour le concours de i853, et puis remise poureelui de [856, savoir : « Étudier leslois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi j) mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natun » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bron.n. In-4°, avec 27 planches; iStii... 15 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. 1Y 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 février 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMItliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. H. Poingaré. Sur l'expérience 4 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 Jâ^J PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. EES SECRÉTAIRES PERPETIEES. roaiE CXII. N° 7 (16 Février 4 891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES- Quai des Grands-Augustins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2.1 mai i8t5. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par îles savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4u pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils & = œj, ip2, tp3 étant trois fonctions qu'on laisse ici arbitraires, mais qui se réduisent, en Optique, à des sinus ou cosinus. U constitue le premier vecteur; le second vecteur G a pour composantes paral- lèles aux axes fa\ a\\ (d\ dX,\ //^0_f[?Y \dy~~' dz V \dz"7JJ-r \ dz dy ) ' il est dirigé dans le plan de l'onde normalement au déplacement, de sorte qu'en appe- lant ot', p', •'' ses cosinus directeurs on a a*' ,-3p' ■--<-,<' — o, a'S + P'ï] -+-/!; -o. Ce vecteur qui, en général, représente en grandeur et en direction l'axe de rota- ( 367 ) » Ces deux grandeurs dirigées (vecteurs) varient périodiquement avec le temps, mais non d'une manière concomitante, quoique leurs amplitudes soient proportionnelles; l'une est maximum quand l'autre est nulle, et ré- ciproquement. Il existe donc entre elles une relation analogue à celle qui lie le déplacement d'une tranche à sa compression dans la propagation d'un ébranlement le long d'un tuyau indéfini. » L'intensité lumineuse ou l'énergie transmise par unité de surface est tion de l'élément dxdydz pendant son déplacement, mesure dans le cas particulier de ronde plane en régime permanent, le glissement relatif de deux plans d'onde infi- niment voisins, qui, à une époque donnée (t = const.), sont distants de l'origine de p et [> -\-dp. C'est ce qu'on vérifie aisément en calculant — qui est évidemment l'expres- sion de ce glissement : il suffit pour cela île diUérentier U par rapport à />, dV \ d\ t, dr\ ? d~ dp ~ U dp U dp U dp et de remplacer les termes du second membre par leurs expressions en l'onction des dérivées de ?, rn Ç par rapport aux coordonnées ; ;. t\, X, et U sont donnés par U rV-Yr1' ~~ ï«' — «Y' " ~Çp'-pÇ'~ i En différenciant les valeurs \ = ), et pour les accroisse- ments (Ar et Ae) que ces quantités ont reçus depuis les époques corres- pondantes de l'année 1889 : Zurich. Milan. 1890. '■• A''- v. Av. Janvier. . . '>,3 \, 5 3, 02 1,27 Février.... 0,6 — 7,9 4>8' 0,81 Mars 5,1 — 1,9 7,49 i>32 Avril 1,6 2,7 8,68 — 0,17 Mai 4,8 2,4 7,70 -o,4g Juin i,3 — 5,1 8,84 — 0,02 Juillet 11.6 1,9 8,57 o,32 Août 8,5 — 12,1 8,00 — 0,99 Septembre. 17,2 ro-7 7.10 0,26 Octobre... 11,2 9.1 8,72 2,62 Novembre.. 9,6 9.4 3, 10 o,5:"> Décembre.. 7. S 1.1 2,54 o,58 Mnv 7.1 o,S 6,5* o,5i » Il résulte de ce Tableau que les nombres relatifs et les variations ma- gnétiques ont tous deux commencé à augmenter, et que le parallélisme entre ces deux séries si différentes en apparence a encore continué d'une manière assez remarquable. » En récapitulant les résultats principaux des années 1888 à 1890, et en v ajoutant le nombre (m) des jours sans taches et les variations observées à Christiania, Prague et Vienne, j'obtiens le Tableau : v. Années. r. m. Christiania. Prague. Vienne. Milan. 1888... 6,8 K i5i ,. 5,44 3C 6,46 .„ 6,59 6,21 ,ûo„ ~ , — 5 -+- <>i „ — .•>(> „ — 48 . —58—17 1889... 6,3 0 212 , o,oS 0,98 0 6,01 6,o4 _ ,om 1- 8 - /,[ ' - 19 '%+ 18 ' -11 ' Z+ 5i 1890... 7,1 [71 5,27 6,16 6,12 6,5d cpii confirme encore, de la manière la plus positive, que nous avons passé le minimum des taches et des variations, et nous montre de plus que l'é- poque de ce minimum doit être placée dans les derniers mois de l'année 1889 ou dans les premiers mois de l'année 1890. Une détermination plus exacte de l'époque n'est pas encore possible; j'aurai à v revenir l'année prochaine. » (373 ) PALÉONTOLOGIE. — Les Éléphants du mont Dol (Ille-et-Vilaine). Note de M. Sikodot. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques résultats qui me paraissent de nature à l'intéresser, en même temps qu'ils fixeront le carac- tère d'un gisement quaternaire d'une richesse exceptionnelle. » Avant de livrer à l'éditeur le manuscrit des recherches multiples aux- quelles m'a conduit l'exploration du gisement quaternaire du mont Dol (Ille-et-Vilaine), je me suis imposé la tache de refaire, encore une fois, le collationnement aussi complet que possible des pièces nombreuses appar- tenant aux espèces animales les plus intéressantes. Dans cette Communi- cation, je me bornerai à faire ressortir l'importance du groupe des Elé- phants. » Toutes les parties du squelette sont représentées, mais les pièces en- tières appartiennent exclusivement aux extrémités des membres (carpe et tarse, métacarpe et métatarse, phalanges) et au système dentaire. Toutes les autres pièces osseuses, le crâne compris, sont en fragments plus ou moins volumineux, mais avec un certain trait caractéristique indéânissable: sur beaucoup de ces fragments on reconnaît, très nettes, les traces de la pointe de silex attestant que ces os ont été brisés à l'état frais et par la main de l'homme. Si l'on ajoute qu'une série de ces fragments recueillis au milieu de masses de cendres parsemées de silex offrent tous les degrés d'une carbonisation plus ou moins complète, leur accumulation sur un espace très limité s'explique assez clairement. Ces Eléphants ont été mangés et la masse des débris accumulés représente des restes de cuisine. » La détermination du nombre des Éléphants sacrifiés, de leur âge, des espèces ou variétés qu'ils représentent, repose exclusivement sur l'exa- men du système dentaire. Les pièces osseuses des extrémités des membres ne peuvent fournir que des renseignements assez vagues sur l'âge des ani- maux. Je dois ajouter que, dans l'examen du système dentaire, les molaires seules doivent entrer en ligne de compte, parce que presque toutes les défenses sont dans un mauvais étal de conservation et que, d'ailleurs, leur nombre n'est pas en rapport avec celui des molaires. » Les molaires ont été tout d'abord distribuées en groupes, d'après le rang qu'elles occupent dans les mâchoires inférieure et supérieure : pre- C R., 1891, i« Semestre. (T. CXII, N° 7 ) 4°, ( 374 ) mières, deuxièmes, troisièmes, quatrièmes, cinquièmes et sixièmes. Ce premier classement peut être fait assez facilement; j'ai fait connaître, il y a quelques années, l'ensemble des caractères sur lesquels il est fondé. » Faire le compte exact des molaires de l'un de ces groupes, lorsque les pièces sont nombreuses, que beaucoup d'entre elles sont incomplètes, représentées seulement par des fragments, n'était pas chose très facile au premier abord. Il y avait un double écueil à éviter : ne pas compter comme pièce entière un fragment qui en était le seul reste possible, ou faire double emploi. La méthode suivante a singulièrement atténué les diffi- cultés. » Dans chaque groupe, c'est-à-dire pour les molaires de chacun des ordres, les échantillons ont été rangés en séries d'après l'étendue et le degré de la surface d'usure ou de trituration, depuis ceux qui n'en portent pas encore de traces jusqu'à ceux qui sont réduits à un chicot correspon- dant à la dernière racine. » En général, pour les molaires dont le rang est supérieur au deuxième, la dent est encore incomplètement constituée, alors que la surface d'usure atteint déjà la cinquième ou sixième colline ; les collines postérieures existent, mais elles ne sont pas encore reliées aux précédentes par le cément. Ces collines postérieures doivent nécessairement se détacher et disparaître lorsque la maxillaire sera brisée : à plus forte raison devra-t-il en être de même, lorsque les molaires ne portent pas encore de traces d'usure ou qu'elles émergent à peine de la mâchoire. Il est alors évident qu'une molaire qui n'est pas encore atteinte par l'usure, ou n'en porte que des traces, ne pourra être représentée que par la partie antérieure, souvent réduite à quelques collines. » Il n'y a aucune difficulté pour les dents fortement usées, elles offrent une grande consistance et résistent facilement à l'action des agents exté- rieurs. » Restent les fragments appartenant à la partie moyenne. La compa- raison avec les pièces déjà classées, la mensuration du diamètre transversal, qui varie peu dans la région moyenne, suffisent généralement pour décider si l'échantillon est la seule pièce appartenant à une molaire déterminée. Les difficultés ne sont réelles que pour les cinquièmes et sixièmes molaires supérieures, dont les collines sont nombreuses; mais encore ici les mensu- rations du diamètre transversal et de la hauteur des collines suffisent à dé- ( 375 ) terminer comme pièce entière la plupart des échantillons. En appliquant cette méthode, le compte des molaires a donné les résultats suivants : Premières molaires.. Deuxièmes molaires. Troisièmes molaires. . Supérieure i Inférieure i Supérieures 33 Inférieures 4^ Supérieures io3 Inférieures 1 20 ._. ., . . Supérieures 107 Ouatriemes molaires .{.„,. Oo ( Intérieures oà „. . . ( Supérieures 1 33 Cinquièmes molaires, j T ,. . ( Intérieures 7 > j Supérieures 3g j Inférieures 18 Total 758 Sixièmes molaires. . » Si l'on fait entrer en ligne de compte les échantillons détruits sous la pioche dans l'exploration du gisement, on peut, sans aucune exagération, porter à huit cents le nombre des molaires d'Éléphants extraites d'un gise- ment dont l'étendue est d'environ i4oomq. » Comme il y a, au plus, huit molaires qui peuvent être représentées à l'état fossile à un âge quelconque de la vie des Éléphants, il en résulte que le nombre des Éléphants dont les débris ont été extraits du gisement n'est pas inférieur à cent. » Comme forme typique, c'est Y Elephas primigenius qui domine, mais avec de telles variations que bon nombre d'échantillons auraient été classés comme Elephas antiquus, ou même comme Elephas indicus, s'ils avaient été trouvés isolément, dans des gisements particuliers. » M. E. Levasseur, Membre de l'Académie des Sciences morales et poli- tiques, fait hommage à l'Académie, pour la Bibliothèque de l'Institut, du second Volume de son Ouvrage « La population française », contenant la démographie de la France comparée à celle des autres nations au xixe siècle, et la statistique morale de la population française. (376) MEMOIRES PRESENTES. M. D. Monclar adresse une Noie relative à un mode de traitement de la tuberculose. (Renvoi à la Section de Médecine.) M. Le.mbert-Rogulv adresse une Note relative à la direction des aéro- stats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie de la perle que la Science vient de faire clans la personne de Mme Kowalewsky, lauréat de l'Académie. La mort de Mme Kowalewsky est annoncée par une Lettre de M. Hugo Gyldén, Correspondant de la Section d'Astronomie. M. le Secrétaire perpétuel entretient l'Académie des résultats déjà ob- tenus par la mission Crampel, au Congo. « M. Paul Crampel, qui est parti pour explorer la région comprise entre la rivière Oubanghi, affluent du Congo, et le lac Tchad, nous adresse une Carte résumant ses premiers travaux. Avec le concours de MM. Lauzière, ingénieur, et Ponel, il a relevé le cours et les rives de la rivière Oubanghi, entre le dernier poste français de Banghi et la rivière Rouango, affluent de l'Oubanghi. » La mission a pris, sur ce parcours, huit positions géographiques. Le ré- sultat de ce travail est assez frappant : le cours de l'Oubanghi serait, en effet, d'après M. Crampel, de près de un degré plus au nord que ne l'avait indiqué le voyageur belge Van Gèle. Cela mérite d'autant plus d'attention que le cours de l'Oubanghi sert de limite, d'après des conventions diplo- matiques, entre les possessions françaises et l'Etat indépendant du Conço. » ( 377 ASTRONOMIE. — Observations de la planète Charlois (Nice, 1 1 février 1891). faites à l'Observatoire de Paris (équalorial de la tour de l'Est); par M"e D. Klumpke, présentées par M. Mouchez. Dates 1891. Fév. i3. 14. Étoiles de comparaison. . . . . a .... b Gr. 9>5 M. Déclinaison. - 7=, 56 -7' 4",o 4-58% 92 -8' 48", 2 Nombres de compar. 6:6 20: 10 Positions des étoiles de comparaison. Étoiles. Ascension droite moyenne 1891,0. Réduction au jour. Déclinaison moyenne 1891,0. Réduction au jour. u ni s s „ , „ „ (a) 21 33 h- i5° 9.49.52,63 -1-0,81 -i5. 9. i4,8 —2,2 2l35BD :.= 12204'i.1. ■ 9.5o.33, 25 (b) 12147 %—■ 19371 Lai. 9.47.52,41 -i-0,81 H-0,82 ir. . 1.5.36,6 1 5 . 1 5 . i,3 — 2,2 — 2,2 Positions apparentes de la planète. Dates Temps moyen Asc. droite 1891. de Paris. apparente. Févr. i3 i2h22m3os 9h49'"'i>-ss i4 i3h 3mi7s 9h48m52», i5 Log. fact. Déclinaison paraît . apparente. — 3,i35 i5"2' 8",6 -2,972 , i5°6'io",9 Autorités. j Rapportée à / 2i35BD-t-i5° Cat. Paris Cat. Paris Log. fact. parall. 0,6g3 0,696 » Remarque. T/étoile 21 33 4-1 5 a été rapportée à l'équatorial à -6' 21", 8. » 21 1> -I- i5, par 6.6 comparaisons. On a trouvé *2i33^*2i35, MR — -4o%62, AcD ASTRONOMIE. — Sur une méthode de mesure de la dispersion atmosphérique. Note de M. Prosper Henry, présentée par M. Mouchez. « Pour mesurer la variation de la rétraction atmosphérique avec la lon- gueur d'onde lumineuse, nous opérons de la manière suivante : » On place un réseau perpendiculairement à l'axe et un peu en avant de l'objectif d'une lunette. Les lignes du réseau doivent être parallèles au plan vertical passant par l'axe de l'objectif. En examinant, à l'aide de ce système, un point lumineux non affecté par la réfraction astronomique, ( 378 ) on remarque au foyer de la lunette, outre l'image centrale du point, une double série de spectres linéaires horizontaux : nous ne nous occuperons d'ailleurs ici que des deux spectres de premier ordre. » Si nous appelons i l'intervalle d'axe en axe de deux traits consécutifs du réseau, chaque radiation de longueur d'onde X vient se placer à une distance angulaire a de l'image centrale telle que X smfl= -j ou (0 lorsque a est très petit et exprimé en secondes. » Mais, si l'on dirige la lunette vers une étoile dont la distance zénithale est Z, les différentes radiations seront déviées verticalement, suivant la formule ordinaire de la réfraction, dont nous ne conserverons que le pre- mier terme, en négligeaut l'effet de la température et de la pression, d'une quantité (2) r=AtangZ, où la valeur de A varie avec la longueur d'onde. On obtiendra ainsi une courbe spectrale sur laquelle il sera facile de mesurer la variation de r, et par suite celle de A, pour tout changement apporté dans la valeur de X. Différentes mesures oculaires et photographiques faites dans ces condi- tions ont montré que A pouvait être représenté par la formule X2 » Cette formule, qui sera vérifiée plus loin, permet de simplifier les mesures en les rendant plus précises : en remplaçant A par sa valeur, on tire des équations (1) et (2), en appelant m l'angle que fait avec l'hori- zontale la tangente à la courbe spectrale en un point quelconque, dr 3DtangZ«'sini" 3D tangZ Ta = lanZm = " 2X2 2«2(i sin i")2 d'où l'on conclut D = — |a2(i'sini")'2 tangm cotZ. ( 379 ) » On peut donc, connaissant la distance zénithale de l'étoile et la valeur du réseau, déterminer D en mesurant la distance a et l'angle m corres- pondant. Comme il existe deux courbes spectrales placées symétriquement à droite et à gauche de l'image centrale, on mesure la direction de leurs tangentes pour une même distance a, et la différence des angles de posi- tion observés donne le double de la valeur de m. De plus, on doit opérer dans les deux positions de la lunette, afin d'éliminer l'effet prismatique qui pourrait appartenir à la partie optique de l'instrument. « La photographie se prête merveilleusement à cette détermination, en donnant à m une valeur considérable; elle permet de réunir sur une même plaque, à une fraction de millimètre l'une de l'autre, ce qui rend leur comparaison plus facile, les épreuves obtenues dans les positions directe et inverse de la lunette. « Le réseau qui nous a servi dans nos déterminations est à mailles car- rées ; il est composé d'un carton percé très régulièrement sur toute sa sur- face de trous disposés en fdes se croisant à angle droit; la distance des centres de deux trous voisins est de imm environ. On le trouve dans le commerce sous le nom de bristol perforé. Ce carton se place au devant de l'objectif, comme un diaphragme, en observant seulement d'orienter l'une des séries de files horizontalement, à 2° ou 3° près. » Nous avons fait à l'Observatoire de Paris, en opérant comme nous venons de l'indiquer, un grand nombre de mesures portant sur diverses étoiles. On a trouvé pour la valeur de D : par l'observation oculaire, o", 723, et par la photographie, o",']2r); on peut donc admettre o",72(i comme valeur la plus probable. En prenant pour les radiations lumineuses les plus intenses A = 58", 22, valeur tirée des Tables ordinaires de réfrac- tion pour une distance zénithale de 45°, et 0^,575 pour longueur d'onde des mêmes rayons, on trouve, en général, A =56", 5 5 -h-'-7^, ce qui donne les valeurs suivantes pour différentes radiations : Longueurs d'onde. A.. o , 700 °7 ' 79 o , 600 58,ii 0,575 intensité lumineuse maxima 58,22 o,5oo 58, 60 o,43o intensité chimique maxima 59, i3 o,4oo 59,42 ( 38o ) » On voit sur ce Tableau que les rayons chimiques les plus intenses, pour lesquels nous avons admis, comme on le fait généralement, 1 = 0^,430, demandent pour A une valeur supérieure de o",gi à celle fournie par les rayons lumineux; il faudra donc, pour calculer la réfraction photogra- phique en partant de la réfraction ordinaire, ajouter à cette dernière j^h, ou o,oi56 de sa valeur. Sans cette correction, les réfractions absolues se- raient erronées de 5" pour Z = 8o°. Dans le cas de mesures différentielles, cette correction ne serait pas négligeable pour des distances angulaires considérables. » Cette dispersion atmosphérique démontre que, dans un coucher de Soleil, le rayon vert doit persister, sous notre latitude, une seconde envi- ron après la disparition du rayon jaune. C'est, d'ailleurs, à cette explica- tion du phénomène que le regretté Thollon s'était arrêté. D'après ses nombreuses observations, faites sous le climat favorable de Nice, à l'obser- vatoire de M. Bischoffsheim, le dernier rayon visible au coucher du Soleil était bleu dans la plupart des cas : ce rayon vert ou bleu est la limite du spectre du Soleil à l'horizon, les rayons plus réfraugibles étant absorbés par l'atmosphère terrestre. » PHYSIQUE. — Sur la résistance de divers gaz au mouvement d'un pendule. Note de M. G. Defforges, présentée par M. Cornu. « Expériences. — J'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie, dans une précédente Communication, la loi parabolique qui, du fait de l'accroissement delà poussée hydrostatique pendant le mouvement, repré- sente la variation relative de la durée d'oscillation d'un pendule en fonc- tion de la pression H, et par conséquent en fonction de la densité d de l'air environnant, et comme f/ = DH, si D est la densité de l'air à la pression de 76omm prise comme unité, ~-==PDH -: RNDH, 1 0 » Il était intéressant de savoir ce que deviennent les facteurs P et R dans un gaz autre que l'air. J'ai donc fait osciller le pendule long de ( 38. ) Brunner successivement dans l'acide carbonique sec, dans l'oxygène sec, tels qu'ils sont fournis comprimés en tubes par l'industrie, et enfin dans l'hydrogène saturé de vapeur d'eau et préparé par l'action de l'acide chlor- hvdrique sur le zinc. » Dans chacun de ces trois gaz, les observations ont été faites à trois pressions différentes, voisines de iatm, de ' d'atmosphère et de ^ d'atmo- sphère. » Six séries dans l'acide carbonique, trois dans l'oxygène, trois dans l'hydrogène, mettent hors de doute ce résultat expérimental que les coeffi- cients P et R restent les mêmes avec le même pendule pour les quatre gaz employés, air, acide carbonique, oxygène et hydrogène. Ils dépendent de la forme du pendule, mais ne dépendent en aucune manière de la nature du gaz environnant. » Si donc la pression H est prise comme variable indépendante, les coefficients des deux termes de la formule parabolique sont, pour un gaz déterminé, proportionnels, le premier à la densité, le second à la racine carrée de la densité de ce gaz. Il en résulte que les courbes représen- tatives de la variation relatives de la durée d'oscillation du pendule tt- en fonction de la pression II sont des paraboles transformées les unes des autres. On peut les superposer toutes sur la courbe de l'air en multipliant, dans chaque formule, l'abscisse par le rapport de la densité de l'air à celle du gaz correspondant. C'est ce qui a été fait pour les résultats des douze séries en question dans la courbe ci-dessous. ir.o- ! ->C0' » Hydro3ene © Acide carbonique -'CO* x Oxjgène 4. m L'examen des résidus (observation moins calcul) obtenus en rédui- sant au vide les durées d'oscillation observées dans les trois gaz soumis à l'expérience à l'aide des coefficients P et R fournis par les observations C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXH, N° 7.) 5o ( 382 ) dans l'air montre encore que la formule est satisfaite dans les limites des erreurs du garde-temps. Premier couteau. Second couteau. Hydrogène. Acide carbonique. Acide carbonique. mm mm s mm ni m ■=_0 H = 7IO i = J-0,02 H = 724 B= -P,I2 H=7l8 S=+0,00 ,_3 +0,2. 167 —0,06 17! -0.11 172 —0,24 ;- m. , • II 0,00 43 +0,11 l'i -0,01 »> Ces expériences ont été faites en collaboration avec M. le capitaine R. Bourgeois. » Interprétations théoriques. — Navier, Poisson, de Saint-Venant, Sir George Stokes, recherchant les équations générales de l'Hydrodynamique, ont montré, par les considérations les plus diverses,, qu'il suffit pour les obtenir, dans le cas d'un fluide homogène incompressible, de substituer à dp dp ^ t p fj_ins jes équations générales, les expressions dx dy dz * dp /d'ui d-11 d- 11 1 £--^{dP + dy-^~d^]- dp ( d*v ^r dj- _ ''' \ dJi + df- + dz* dp 1 cPw d*W d*d+Rs[d. » Pour un cylindre, on aurait P2T T.n' B* ~ i^-g' où T est la période, « le rayon du cylindre et % = 3, 1^16 — ( 383 ) » L'expérience démontre que, pour chacun des deux pendules de Brunner (long et court), P et R ont la même valeur pour tous les gaz. F'2T » De plus, le rapport -^ est le même pour les deux pendules, tous deux de forme cylindrique et de même rayon, quoique de longueurs très diffé- rentes. » Si donc toute cette analyse est exacte, c'est-à-dire si \i. ne dépend que du frottement intérieur et si l'adhérence parfaite de la couche de gaz en contact immédiat avec le solide en mouvement, adhérence qui est l'hypo- thèse fondamentale de Sir George Stokes, se maintient à toutes les pres- sions, il faudrait en conclure que le coefficient de frottement intérieur, comme le coefficient de dilatation, comme la chaleur atomique, comme le coefficient de compressibilité, est un nombre caractéristique de l'état ga- zeux, indépendant de la nature chimique. » Ce résultat est en contradiction avec les conclusions tirées des recher- ches anciennes de Graham, de celles, plus récentes, de Kundt et Warburg sur l'écoulement des gaz par les tubes capillaires, des observations de Maxwell, de Meyer, de Meyer et Springinùhl, de Kundt et Warburg sur la décroissance des amplitudes de disques oscillants suspendus à un fil de torsion. » Le coefficient du frottement intérieur, déduit de ces diverses expé- riences, semble varier avec la nature du gaz. » La question, grosse de conséquences, nous a paru délicate et difficile à trancher. Elle mérite une étude plus approfondie et de nouvelles expé- riences, en préparation, qui porteront à la fois sur la durée et l'amplitude, nous permettront peut-être d'arriver à une solution définitive. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — /{eman/tics à l'occasion de la Note de M. Poin- caré sur V expérience de M. O. Wiener. Note de M. A. Potier, présentée par M. Cornu. » On possède en Acoustique deux moyens d'étudier les ondes dites slalionnaires, résultat de la superposition des ondes directes et réfléchies : la membrane de Savart, qui reste immobile aux nœuds, et la capsule ma- nométrique de Kœnig dont la flamme reste invariable aux ventres. En Optique, on ignore a priori auquel des deux appareils on peut assimiler la rétine, ou une plaque sensible; la méthode expérimentale de M. Wiener donne à ce sujet une indication. Toutes les théories de la réflexion sont en ( 384 ) effet d'accord sur ce point : sous l'incidence normale, il y a continuité entre les vibrations incidente, réfléchie et réfractée; la dernière est la somme des deux premières. Si une substance réfléchissante, opaque, a un pouvoir réflecteur égal à l'unité, l'énergie absorbée par elle est nulle; il semble permis d'en conclure que le mouvement réfracté est nul aussi : les vibrations incidente et réfractée sont donc égales et de signe contraire, et rigoureusement discordantes sur la surface réfléchissante. Un milieu doué de ce pouvoir réflecteur n'existe pas, mais il paraît légitime d'admettre que les métaux, et l'argent en particulier, doivent présenter des propriétés de plus en plus voisines de celles de ce milieu idéal, à mesure que leur pouvoir réflecteur croît. Pour l'argent, la surface réfléchissante elle-même et tous les plans situés à une distance - de celle-ci sont donc à très peu près des plans nodaux. M. Wiener a trouvé que la mince pellicule de col- lodion, qu'il emploie d'une manière si ingénieuse pour explorer le voisi- nage de la surface réfléchissante, n'est pas altérée, précisément sur les lignes où elle est rencontrée par ces plans nodaux; on peut donc conclure que la plaque sensible ne subit d'action qu'aux points où la vibration sta- tionnaire a une amplitude notable; l'expérience devrait donner un résultat contraire si ce que M. Poincaré nomme l'énergie potentielle localisée (dans le cas actuel, une quantité proportionnelle au carré de la dérivée de l'amplitude suivant la normale à la surface réfléchissante) déterminait l'action photographique. » Ce point est capital, car si on refusait de l'admettre, pour supposer que la plaque sensible subit l'impression maximum aux nœuds, les expé- riences de M. Wiener sous l'incidence de 45° amèneraient à la conclusion, contraire à celle de Fresnel, que la vibration est dans le plan de polarisa- tion; l'expérience sous l'incidence normale prouverait que la surface re- fléchissante du verre est un ventre, comme l'exige la théorie de Neumann; on pourrait en effet résumer ces remarquables expériences en disant que la vibration doit être perpendiculaire ou parallèle au plan de polarisation, suivant que cette surface est un nœud ou un ventre et, à ce titre, comme M. Poincaré l'a fait remarquer, elles pourraient être considérées comme confirmant l'une ou l'autre théorie. » Dans son Traité sur la Théorie mathématique de la lumière, M. Poin- caré (') a insisté déjà sur la difficulté et même l'impossibilité de choisir (') Poixcàré, Théorie mathématique de la lumière. Conclusions, p. 098. ( 385 ) entre les deux hypothèses de Fresnel et de Neumann sur la direction de la vibration de la lumière polarisée; d'après ce savant, les équations diffé- rentielles qui traduisent les propriétés attribuées à l'éther étant linéaires et à coefficients constants sont satisfaites aussi bien par les valeurs ç, x, 'C, attribuées aux déplacements, que par les binômes çr — y;',., .. ., qu'on en déduit par différentiation, et aucun phénomène ne devrait permettre de distinguer si l'on a affaire à la vibration même ou à la quantité dirigéedont ces binômes sont les composantes. Ce raisonnement, inattaquable quand on étudie un milieu indéfini, cesse de l'être quand on étudie un milieu li- mité, ce qui oblige à introduire des conditions à la surface, comme dans les théories de la réflexion ou de la réfraction; suivant les conditions choi- sies, on est amené à placer ou le déplacement lui-même ou la quantité dirigée définie ci-dessus dans le plan de polarisation, pour satisfaire à l'ex- périence. Mais ces conditions ne peuvent être absolument arbitraires quand on veut constituer une théorie mécanique de la réflexion, en particulier pour une surface douée d'un pouvoir réflecteur très voisin de l'unité, cas que je vais examiner spécialement. w La vibration incidente, d'amplitude égale à l'unité, tombant sur la surface métallique ; = o, y produit un mouvement dont l'amplitude dé- croît avec la profondeur, et représenté par une formule Ae''-" sin2-( - — o, ) , tandis que le mouvement incident est représenté par sina- - et le mouve- ment réfléchi par sinaTrf - - . sons faux. ~;7 ) » Les chiffres entre parenthèses sont les rapports réduits entre les notes. » Le même accord, fait avec les sons partiels de sol — go vibrations, dominante du ton iVut, sera so/36o(4), m'45o(5), /-e54o(6), /«63o(7). » Sons résultants : 5 sol et i ré. » Le/«63o, qui doit descendre sur le miôoo, mouvement obligé, fera ce mouve- ment bieu plus facilement que le /«64o. » Autre exemple. — L'accord de 7e diminuée en la mineur, fait avec les notes de la gamme, sera «0/9375 (225), «45o(2-o), /-c'533 |(32o), /a64o(384). » Sons résultants : 1 mi, 3 sons fau\ et 2 sons étrangers au ton. » Avec les sons partiels de /?«'3~,5 dominante du ton, cet accord sera x<■'>{ \'t), fa 63-, j (17). » Sons résultants : 3 mi, 1 soin, 1 si, et 1 ré. » Dans les accords en mouvement, celui qui se meut peut toujours être réduit à ses rapports, c'est-à-dire au temps le plus court pendant lequel ses notes font des vibrations entières. Chaque partie de ce petit accord devra, ou monter, ou descendre, ou rester immobile. Or le mouvement de chacune de ces parties sera une fraction de vibration dont le dénomina- teur sera le premier terme du rapport entre les notes collectives des deux accords en présence. J'appelle note collective la première note de la série des sons partiels qui contient les notes d'un accord. » Exemple. — Soit l'accord de 7' de dominante d'ut majeur, suivi de l'accord par- fait majeur de tonique du même ton (résolution naturelle). 1 7e de dominante : .ïo/36o (4), fa 63o (7), sol 720 (8), 5/900 (io-1. .. Parfait majeur : ut 240(2), ;h/6oo(5), $0/720(6), ut 960(8). Le premier accord aura pour note collective : 40/90, soit ^-. » Le second » : ut 120, soit ÎJ^L. » sol '. ut '.'. 90 : 120 :: 3 : 4; or voici les mouvements de l'accord réduit à ses rap- ports : sol 4, fa '7, 50/8, 5/10. » sol !\ fera — j de vibration, fa 7 fera — ', sol 8 fera o, si 10 fera -+- -|. » Pour deux accords quelconques, cette règle se vérifiera toujours, si les accords sont formés de sons pris dans les séries de sons partiels. » Lorsque le rapport des notes collectives est compliqué, la-relation entre les deux accords est insaisissable pour notre sens musical, et leur succession est désagréable, à moins que l'enharmonie ne fournisse un ar- tifice pour relier ces deux accords l'un à l'autre. C'est ce qui arrive, lorsque ( 388 ) le premier accord légèrement haussé ou baissé, tout d'une pièce, sans dé- formation, peut se superposer exactement sur un autre accord très voisin, ayant une note collective en rapport simple avec celle du deuxième ac- cord . » En résumé, un accord étant formé de notes prises dans une série de sons partiels, ces notes auront entre elles une sorte de parenté, exprimée par la simplicité de leurs rapports. Deux accords quelconques formés ainsi auront entre eux une relation plus ou moins facile, suivant que le rapport de leurs notes collectives sera plus ou moins simple. » Une théorie de l'harmonie, basée sur les sons partiels, pourrait ex- pliquer bien des phénomènes qui sont absolument incompréhensibles lorsqu'on emploie, dans les accords, les seules notes des gammes justes. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur la conductibilité des acides organiques et de leurs sels. Seconde Note de M. Ostwald, présentée par M. Lippmann. « La réponse de M. D. Berthelot {Comptes rendus, t. CXII, p. 23o) à ma première Note sur ce sujet {Comptes rendus, t. CXII, p. 229) pourrait faire naître l'idée que le but principal de ma Note est de réserver pour moi- même le droit exclusif de travailler dans cette voie. Rien n'est plus loin de ma pensée ; je ne crois pas qu'il se trouve un seul mot dans ce sens dans la Note citée. « Ma réclamation ne se rapporte qu'à quelques faits déjà connus. M. D. Berthelot ne semble pas nier complètement mes droits, mais il les juge d'une manière qui exige quelques remarques. » C'est par erreur que M. D. Berthelot croit ma loi formulée seule- ment pour des valeurs limites. J'ai communiqué, au contraire, dans mon Mémoire cité plus haut, les conductibilités des sels en question pour des dilutions de 321H à io24Ut par équivalent, et ceux-ci se sont trouvés iden- tiques dans toute l'étendue de ces limites. C'est une conséquence néces- saire d'une autre loi trouvée par moi : que l'influence de la dilution sur la conductibilité équivalente de sels divers des métaux monoatomiques dépend seulement de la basicité de l'acide. J'ai prouvé cette loi non seule- ment pour les acides monobasiques, mais aussi dans ma première Commu- nication sur les acides bibasiques et tribasiques (Zeilschr. f. Ph. Ch., I, 100-108) et ensuite (Ibid., II, 401) je l'ai étendue jusqu'aux acides penta- basiques. Cette relation est si régulière qu'elle peut être utilisée comme ( 38g ) moven pour déterminer la basicité des acides dans des cas douteux. Il ne reste point de question non résolue dans le cas des acides bibasiques; les anomalies mentionnées par M. D. Berthelot se trouvent seulement chez les sels des métaux polyatomiques, sur lesquels M. D. Berthelot n'a pas publié de recherches. m Comme je n'ai pas publié de Mémoire sur les sels des acides biba- siques isomères, je reconnais avec plaisir que M. D. Berthelot, après avoir confirmé ma loi, l'a étendue au cas des acides bibasiques; mais voilà tout ce qu'il y a de nouveau sur ce point dans le Mémoire de M. D. Berthelot. » Quant aux acides racémique et tartrique, je crois que mes recherches ne sont pas seulement une confirmation de ceux de MM. Berthelot et Jungfleisch, car ces savants s'expriment avec beaucoup de réserve sur la question du dédoublement de l'acide racémique (Annales de Chimie et de Physique, 5e série, t. IV, p. i53). Sans prétendre résoudre complètement la question, nous devons dire que la seconde opinion (à savoir que l'acide est décomposé) nous paraît plus conforme à l'expérience. La question était donc en partie ouverte au moment de mes recherches, et c'était seu- lement avec le moyen bien plus délicat de la conductibilité électrique que l'on pouvait espérer de trouver des résultats plus convaincants que ne les donne la Thermochimie dans ce cas. C'est une nouvelle preuve de la sagacité bien connue de ces savants, que les recherches postérieures aient donné précisément les résultats soupçonnés par eux. » En tous cas, quant à la mesure de la conductibilité de ces acides, M. D. Berthelot a seulement répété mes recherches et trouvé, par consé- quent, mes résultats. La différence des méthodes employées est sans con- séquence, les deux méthodes ayant donné, comme M. D. Berthelot le dit lui-même, des résultats concordants. » Les mesures de la conductibilité de l'acide tartrique inactif n'ont pas été, il est vrai, exécutées par moi, mais par mon ancien élève M. P. Wal- deu, dans le laboratoire de M. Bischof à Riga (Ber., 1889, p. 1820). M. Walden a constaté la différence entre cet acide et les acides tartrique droit et racémique. Les recherches de M. D. Berthelot ne sont donc pas tout à fait originales sur ce point. » C K., 1891, 1" Semestre. I. CX1I, N" 7.) 5l (39o ) PHYSICO-CHIMIE. — Réponse à la Note précédente de M. Ostwald; par M. Daniel Berthelot, présentée par M. Lipprnann. « Il ne saurait entrer clans mes intentions de prolonger plus longtemps la controverse soulevée par M. Ostwald, du moment où il déclare ne pas se réserver le principe de la méthode des conductibilités électriques, ni celui de ses applications aux phénomènes chimiques. » Je me bornerai à constater que M. Ostwald reconnaît en fait l'origi- nalité de mes travaux sur les sels des acides bibasiques isomères, objet essentiel de ma première Note, la seule mise en cause par sa réclamation. Je ne veux pas relever la confusion qui existe à cet égard dans la Note de M. Ostwald entre des questions distinctes dont les unes n'ont pas été trai- tées par moi et dont les autres n'avaient pas été abordées par lui ou ses élèves : tel est notamment le cas des sels des acides tartriques isomères. Quant au reste, je n'entrerai pas dans une discussion nouvelle sur la plus ou moins grande exactitude de la loi admise par lui pour la variation de conductibilité des sels avec la dilution, des restrictions qu'il s'est cru obligé d'y apporter lui-même et des conséquences qu'il prétend en tirer. » Au surplus, le public compétent pourra juger du caractère propre fort différent de mes études personnelles, quand il prendra connaissance du Mémoire complet qui sera prochainement publié. » CHIMIE ORGANIQUE. -- Sur quelques combinaisons de la pyridine. Note de M. Raoul Vaket, présentée par M. Berthelot. « I. Bromocadmiate de pyridine. — On projette du bromure de cadmium desséché et finement pulvérisé dans de la pyridine : cette dernière s'échauffe et l'on obtient une bouillie blanche. On ajoute alors un excès de pyridine et l'on chauffe au bain-marie pendant deux heures, puis on abandonne dans un endroit froid, en ayant soin d'agiter de temps en temps. Le préci- pité amorphe primitivement obtenu devient peu à peu cristallin; quand la transformation est complète, ce qui demande plusieurs jours, on sépare l'excès de pyridine par fdtration et l'on sèche très rapidement le produit solide entre des doubles de papier. On obtient de petits cristaux blancs, brillants, répondant à la formule CdBr,3C,0H5Az. ( 3gi ; C'est un corps très peu soluble dans la pvridine. Traité par l'eau bouil- lante, il prend l'aspect d'un précipité cailleboté et se dissout entièrement. Par refroidissement, la liqueur abandonne de grandes aiguilles constituées par une combinaison nouvelle de pvridine avec le bromure de cadmium. Le corps CdBr,3C'°H3 Az abandonne toute sa pyridine quand on le chauffe. » IT. Cyanure argentopyridique. — Dans de la pyridine chauffée vers 8ô°, on dissout du cyanure d'argent; la liqueur filtrée laisse déposer, par refroidissement, des aiguilles prismatiques, transparentes, répondant à la formule AgC2Az,C,0H5Az. C'est un corps peu soluble dans la pvridine, décomposable par l'eau. Ex- posé à l'air, il devient d'abord opaque, puis brunit. Il perd toute sa pyri- dine quand on le chauffe à i io°. » III. Cyanomereurate de pyridine. - Dans de la pyridine maintenue à l'ébullition, on projette du cyanure de mercure finement pulvérisé, jusqu'à ce qu'il cesse de s'y dissoudre. La liqueur filtrée encore chaude laisse dé- poser des cristaux grenus durs, transparents, qui, séchés très rapidement entre des doubles de papier, répondent à la formule HgC-Az, C,0H5Az. » C'est un corps très soluble dans la pvridine, surtout à chaud. Il perd toute sa pyridine à i io°. » IV. Cyanocuwrile de pyridine. — Dans de la pyridine maintenue à l'ébullition, on dissout du cyanure cuivreux bien pur, jusqu'à saturation. La liqueur additionnée d'un peu de pyridine bouillante, et filtrée sur un entonnoir chaud, abandonne, par refroidissement, de grandes lamelles jaunes répondant à la formule Cu2C-Az,2C,0H5Az. » C'est un corps très soluble dans la pyridine chaude. A l'air, il exhale une forte odeur de C,0II5Az. Il perd toute sa pyridine quand on le chauffe à une température bien inférieure à celle de la décomposition du cyanure. « V. lodocuivrile de pyridine. — Quand on traite l'iodure cuivreux fine- ment pulvérisé par la pyridine, celle-ci s'échauffe et prend une teinte d'un jaune brun assez prononcé, tandis que l'iodure s'agglomère en une masse blanche. On porte à l'ébullition, l'iodure cuivreux se dissout, on en ajoute ( fy= ) oar petites quantités jusqu'à saturation de la pyridine. La liqueur filtrée sur un entonnoir chaud laisse déposer de petits cristaux jaunes répondant à la formule Cu3I, 2C,0H5Àz. » C'est un corps très soluble dans la pyridine, beaucoup plus à chaud qu'à froid. Agité avec dix fois son volume d'éther, il devient blanc comme de l'iodure, mais ne perd pas toute sa pyridine, même auboutde plusieurs jours. Quand on l'expose à l'air imprégné de pyridine, il devient rapide- ment vert, puis brunit. Il abandonne toute sa pyridine sous l'influence de la chaleur. » CHIMIE ORGANIQUE. - Sur l ' amidure de sodium et sur un chlorure de disodammonium. Note de M. Joawis. « Le sodammonium se décompose spontanément à la température ordi- naire, en hydrogène et en amidure de sodium A.zHaNa. Cette décomposi- tion se produit dans l'obscurité et à la lumière, un peu plus rapidement dans ce dernier cas. Elle est toujours très lente (occ,35 environ par vingt- quatre heures et par gramme de sodammonium). Elle paraît tendre vers une limite à mesure que la pression de l'hydrogène dégagé augmente, comme le montre le Tableau suivant où sont inscrites les pressions du mé- lange d'ammoniac et d'hydrogène mis en liberté. Nombre de jours o 2 5 6 27 J3 (35 96 18- a53 Pressions i8o«™,5 ao4™,7 22.3"°, a 28 1"™, 8 353°°, S 4i50m, 1 tfio"°, 1 D2iom,7 56oc»,3 5g5"" » En même temps que l'hydrogène se dégage, on voit apparaître de petits cristaux blancs, transparents, pouvant avoir imm de côté. Ces cristaux sont de L' amidure de sodium AzH2Na, d'un aspect bien différent de celui que l'on obtient par la méthode de Gay-Lussac et qui se présente sous forme d'une masse amorphe bleue ou verte. » L'analyse de ces cristaux a été faite en les dissolvant dans l'eau ; il y a une réac- tion assez vive, produisant le bruit d'un fer rouge plongé dans l'eau, mais il ne se produit aucun dégagement de gaz; la solution aqueuse ne contient que de la soude et de l'ammoniac. L'absence de dégagement de gaz ne peut suffire à faire admettre l'existence d'une formule de la forme As^Na*-*. Le dosage de l'alcalinité totale de la liqueur obtenue et celui du sodium à l'état de sulfate de soude (Na trouvé, 59,33 pour 100; théorie, 58,97 pour 100) a conduit à la valeur x = 2. Dans une autre expé- rience, l'hydrogène dégagé a été dosé et a conduit à la même conclusion- ( 393 ) » Action du chlorure de sodium sur le sodammomum. — Avant d'étudier l'action du sodammoniura sur les chlorures métalliques, il était indispen- sable d'étudier son action sur le chlorure de sodium, puisque ce corps peut se former dans ces réductions. » Le chlorure de sodium attaque le sodammonium, mais il ne se produit pas le sous-chlorure signalé par Rose. Quand on met en présence, à o", du chlorure de so- dium et du sodammonium, en solution saturée, on constate que la tension, qui est d'abord de 170e"1 de mercure (tension de la solution saturée de sodammoniumaà o°) augmente assez rapidement, parce qu'il se dégage de l'hydrogène. Un assez grand nombre de mes appareils ont sauté, avant que j'aie réussi à mesurer sans perte l'hydrogène dégagé dans la réaction : j'ai constaté que pour 1 équivalent de sodammo- nium employé, il y avait 1 équivalent d'hydrogène mis en liberté. Lorsque la pression n'augmente plus, la liqueur est mordorée ou bleue, si l'on a mis pour 1 équivalent de chlorure de sodium plus d'un équivalent de sodium, et elle présente la couleur des solutions concentrées ou étendues de sodammonium; s'il y a, au contraire, un excès de chlorure de sodium, la liqueur est entièrement décolorée, et si on lave le produit blanc ainsi obtenu avec du gaz ammoniac liquéfié, afin de dissoudre le chlorure en excès, on constate qu'après des lavages suffisants la poudre blanche amorphe qui reste ne contient plus de chlore; c'est encore de l'amidure de sodium; on l'obtient ainsi très rapidement. » L'action du chlorure de sodium, qui rend possible en deux ou trois jours la dé- composition d'une quantité de sodammonium qui exigerait sans cela plusieurs mois pour se décomposer, est due à la formation d'un composé peu stable dont j'ai pu con- stater l'existence et qui a pour formule AzH2Na!Cl. » Chlorure de disodammonium AzH2Na*Cl. — Ce composé s'obtient mé- langé de chlorure de sodium, quand on traite du sodium par un excès de chlorure de sodium en présence d'une quantité d'ammoniac liquéfié insuf- fisante pour dissoudre tout le chlorure de sodium. Ce composé se détruit en effet quand on le lave avec de l'ammoniac liquéfié, en donnant du chlo- rure de sodium qui se dissout et de l'amidure de sodium AzrPNa. L'eau décompose ce chlorure en ammoniac, soude et chlorure de sodium, sans dégagement d'aucun gaz et sans produire le bruit que donne l'amidure. » Pour établir la formule de ce composé, que l'on ne peut pas isoler de l'excès de chlorure de sodium nécessaire à sa conservation, j'ai employé la méthode suivante. » Un poids connu de sodium a été mis en présence d'un excès de chlorure de sodium (environ 3éi,5 de chlorure pour 1 de sodium); le tout a été traité par de l'ammoniac liquéfié, qui a donné du sodammonium. L'appareil ayant été mis dans la glace et la décoloration du sodammonium s'étant accomplie, on a retiré les gaz contenus dans l'ap- pareil (ammoniac et hydrogène) en les dirigeant dans un acide étendu, pour absorber l'ammoniac. Une fois que l'hydrogène a été entièrement balayé par la volatilisation de l'ammoniac liquide, on a mesuré la pression de ce gaz au fur et à mesure que l'on ( 394 ) en enlevait; au début, la tension était celle d'une solution saturée de chlorure de so- dium dans l'ammoniaque liquéfiée (3i3cm,9 à o°). Cette tension s'est maintenue tant qu'il restait du liquide dans le tube; puis, le liquide ayant disparu, la tension a di- minué constamment sans présenter de point d'arrêt; en particulier, la pression de io3cm une fois atteinte ne s'est pas maintenue quand on a enlevé du gaz; on peut en conclure qu'il ne s'est pas formé, dans ces expériences, de chlorhydrate d'ammoniaque, puisqu'on aurait obtenu, dans les conditions où l'on était placé, le chlorhydrate AzH4Cl -+- 3AzH3, découvert par M. Troost, et l'on aurait observé à io3cm une con- stance de tension due à la dissociation de ce composé. Ce fait constaté, on a mis de nouveau de l'ammoniac liquide sur le produit blanc à analyser, et, au lieu de main- tenir la température du tube à o», on l'a maintenue vers — 3o°, en laissant partir tout l'ammoniac qui pouvait se dégager à cette température. Aucune bulle d'ammoniac ne s'étant dégagée en une demi-heure, on éleva peu à peu la température jusqu'à — 24° et il sortit quelques bulles représentant la dilatation du gaz contenu dans l'ap- pareil. » On reçut ensuite l'ammoniac qui se dégagea au-dessus de cette température, dans de l'acide sulfurique titré. Cet ammoniac provenait de la dissociation du composé NaCl, 5AzH3 dont j'ai récemment décrit les conditions d'existence; on maintint enfin le tube à o°. De la quantité d'ammoniac totale mesurée alcalimétriquement, on retran- chait ce qui correspondait à la dilatation du gaz entre —24° et o°, et on obtenait ainsi la quantité d'ammoniaque qui avait formé le corps NaCl, 5AzH3; on en déduisait le poids de chlorure de sodium mis en excès. Comme on connaît d'ailleurs le poids du chlorure de sodium mis en évidence, on en déduit par différence celui qui est fixé sur l'amidure. » Voici les nombres obtenusdans une analyse, exprimés en millièmes d'équivalent : » Na mis 8,92 pouvant donner 99", 5 d'hydrogène à o° valant 8,92. » Hydrogène obtenu ramené à o°, g6cc d'hydrogène valant 8,64- » NaCl mis 3o,o6. » NaCl resté libre 19,27, d'où NaCl combiné 10,79. » AzH2 trouvé 9,28 (d'après l'augmentation de poids du tube après l'expérience). » Des nombres Na - 8,92, NaCl= 10,79, AzH2 —9,28, on déduit les proportions centésimales suivantes : Trouvé. Calculé. Na 46,o3 47.17 Cl 38,8g 36>42 AzH2 i5,o8 16, 4i » L'excès de chlore doit être plutôt attribué à un lavage incomplet qu'à la méthode d'analyse employée. « ( 395 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur /'huile pour rouge. Note de M. Scheurer-Kestner ('). « La combinaison sulfonée qui se trouve dans Y huile pour rouge peut être isolée en traitant ce produit par un mélange approprié d'eau et d'é- ther; l'éther dissout les acides gras non sulfonés (ou plutôt désulfonés par l'action de l'eau pendant le lavage du produit brut obtenu, en faisant agir l'acide sulfurique sur l'huile de ricin), tandis que la substance sulfonée reste en dissolution dans la partie aqueuse, séparée de la couche éthérée. Pour l'isoler, on précipite la solution aqueuse par une dissolution de sulfate de sodium à 10" Baume. » En évaporant la couche éthérée, on obtient les acides gras, plus ou moins polymérisés, dont le poids peut être déterminé, tandis que la préci- pitation de la dissolution aqueuse permet de se rendre compte de la pro- portion du corps sulfoné. En général, deux préparations faites dans des conditions qui semblent identiques ne donnent pas toujours les mêmes résultats; Y huile pour rouge obtenue renferme des proportions variables des deux produits principaux. Les acides gras désulfonés par l'action de l'eau, durant les lavages, le sont en (dus ou moins grande proportion, et la solubilité de Yhui/e dans l'eau est d'autant plus grande que ceux-ci sont en plus petite quantité. En effet ils n'y sont solubles que grâce à la pré- sence du corps sulfoné, et donnent à la dissolution la fluorescence dont celle de Yhui/e n'est jamais exempte. » Quant au degré de polymérisation, il semble être plus considérable dans les corps retirés par l'éther que dans le corps soluble. Ainsi, les acides gras retirés d'une même préparation, et séparés à l'état de corps sulfoné et non sulfoné, ont donné des poids moléculaires de 402 et de 472. (Le poids moléculaire de l'acide normal est 298.) » L'acide sulforicinoléique, précipité de sa dissolution aqueuse par le sulfate de sodium, forme un hydrate sirupeux, sans apparence de fluores- cence, lorsqu'il a été débarrassé par l'éther des acides gras non sulfonés. Il entre dans la composition de Y huile pour rouge la plus soluble pour 4° à mi pour 100, les 5o à 60 autres centièmes étant formés d'acides gras in- solubles dans l'eau: je fais abstraction, dans ce calcul, de l'eau qui les ac- compagne. (') Comptes rendus, t. CX1I, p. 1 58. ( 396 ) » L'acide sulfo-gras, à l'état isolé, a une composition qui le rapproche de l'acide diricinosulfonique (C"î!"):-CO!H- C02-0-S02,OH. » Il est impossible de le déshydrater complètement sans le décomposer en acide sulfurique et acide gras; quand on le sèche à une température qui ne dépasse pas 6o°, sa décomposition est très faible, et il renferme alors une quantité de soufre qui répond à la formule G,JH32-C02H CO\ +8IPO, C,7H32 0-S02-OH qui exige 4 pour ioo de soufre; j'en ai trouvé 3, 9 pour 100. » On peut se rendre compte de la Composition de V huile pour rouge, en se servant successivement de tournesol et de phénol-phtaléine comme indi- cateurs. Le tournesol bleuit dès que le composé sulfoné est saturé, tandis que la phénol-phtaléine ne se colore que beaucoup plus tard, alors seule- ment que l'acide gras non sulfoné a été saturé. J'ai basé sur ces propriétés un procédé d'analyse qui donne, au moyen de deux simples titrations faites l'une après l'autre, la proportion des deux éléments principaux de l'huile pour rouge. La différence entre les deux titres obtenus en se servant d'une li- queur ammoniacale titrée et des indicateurs ci-dessus constitue la quantité d'ammoniaque qui a servi à la saturation des acides désullonés. 11 faut avoir soin de se servir toujours des mêmes quantités d'eau, si l'on veut avoir des résultats comparables. Cette expérience peut être utile aussi au point de vue pratique, puisque j'ai démontré que la nuance de ravivage des couleurs de l'alizarine dépend précisément de la présence d'une plus ou moins grande proportion de composé sulfoné. » Le titre trouvé avec le tournesol correspond au poids de sulfate de baryum que donne Yhuile pour longe dont le sel de sodium a été calciné. Il est aussi facile de suivre la polymérisation de l'acide ricinoléique en la mesurant par la capacité de saturation, en se servant de la phénol-phta- léine. » L'acide ricinoléique normal, traité par l'acide sulfurique comme on traite l'huile de ricin, donne un produit pareil à celui de l'huile de ricin. En l'analysant au moyen de la double trituration, j'y ai trouvé un acide sulfoné et des acides gras polymérisés, dans la proportion de 60 à 65 pour 100 du premier. ( ^97 ) » Je me propose de montrer ultérieurement que l'acide ricinoléique est facilement polymérisé, non seulement par l'action de la chaleur, mais aussi par celle de la vapeur d'eau, et qu'on peut le ramener à l'état nor- mal par l'action de la soude dans des conditions déterminées. » HYGIÈNE. — De l'action des froids excessifs sur les animaux. Note de M. G. Colix, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les expériences que j'ai faites depuis vingt-cinq ans, pendant les froids violents de nos hivers les plus rigoureux, notamment en 1879-80, m'ont permis de déterminer le degré d'aptitude de chacune de nos espèces domestiques à supporter, sans inconvénients sérieux, les basses tempé- ratures. w Le degré de résistance au froid (pic possède chacune de ces espèces m'a paru dépendre : i° de la puissance de calorification très inégalement développée; 20 de la force de réaction qui active la circulation dans les parties superficielles du corps et prévient les stases sur les parties pro- fondes de l'organisme; 3° de la faible conductibilité du pelage, des toi- sons ou fourrures, qui peuvent restreindre dans d'énormes proportions les pertes de calorique ; 4° de la faible inipressionnabilité des appareils organiques, notamment de celui de la respiration, des séreuses, des reins et autres viscères. » La dernière condition a une importance capitale. Si l'impressionna- bilité est exagérée, comme sur presque tous les animaux des contrées chaudes, les autres, si bien réalisées qu'elles puissent être, ne réussissent pas, même ensemble, à conjurer les effets funestes des basses tempéra- tures de longue durée survenant sans transition insensible. » .Chacune des conditions de résistance au froid a une valeur qui peut être, dans la pratique, déterminée d'une manière suffisamment exacte : la puissance de calorification, par le degré auquel se maintient la température animale de l'ensemble du corps et par la somme des pertes éprouvées en un temps donné, pertes qui peuvent s'élever du dixième au quinzième du poids du corps par période de vingt-quatre heures ; la force de réaction, par la température de la surface de la peau et du tissu cellulaire sous-cu- tané, l'action protectrice des plumes, fourrure ou toison, par le degré de chaleur conservée dans leurs couches profondes ; enfin la susceptibilité organique par la rareté ou la fréquence, comme par la gravité des effets pathologiques attribuables au refroidissement. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 7.) 32 ( 39H ) » Quant à la valeur de la résultante des conditions susdites diversement combinées, elle ne saurait être déterminée théoriquement avec exac- titude ; mais elle peut être mesurée avec assez de précision à l'aide de l'observation et des expériences. Les données obtenues à cet égard de- viennent des éléments précieux pour dresser l'échelle de ce qu'on appelle la rusticité des animaux. En voici quelques-unes. » Contrairement aux prévisions de la théorie, le plus petit de nos ani- maux domestiques, celui dont la faible masse parait devoir se refroidir le plus vite, le lapin, est doué au maximum de la résistance au froid. Les adultes de cette espèce ont pu supporter pendant cinq et six jours, dans des cages de fil de fer suspendues à des arbres ou sur des tas de neige, des froids de — io° à — i5°, sans perdre plus de i° et quelques dixièmes de leur température intérieure, ni éprouver consécutivement d'indisposition appréciable. Ceux que j'ai laissés pendant deux mois de cet hiver, de la (in de novembre à la fin de janvier, dans neuf cabanes cubiques complètement ouvertes sur l'une de leurs faces, donnant accès au vent et à la neige, par des froids de — io° à — 200 et même de — 25° dans notre région de l'Est, sont tous demeurés en parfaite santé. Ceux de ces animaux qui furent privés d'aliments pendant un ou deux jours éprouvèrent une perte diurne oscillant entre le quinzième et le huitième du poids du corps. Ceux qui passèrent un jour et une nuit dans des maisonnettes construites avec d'énormes blocs de glace, touchant le dessous et les côtés du corps, y con- servèrent aussi leur température intérieure à i° et quelques dixièmes seulement au-dessous de la normale, quoique les oreilles et les pieds éprouvassent un abaissement de 120, i5°, même de 200. Dans des galeries sous la neige, les choses se passèrent comme dans les grottes de glace. Aucune modification appréciable n'est résultée du refroidissement des extrémités. Mais là, les jeunes sujets périssaient suivant l'ordre de leur jeunesse, et si vite que, vers le milieu delà nuit ou à la pointe du jour, les liquides de leurs cadavres se trouvaient congelés dans les voies digestives. » Le mouton m'a montré ensuite une résistance au froid égale à celle du lapin, pourvu qu'il conservât son épaisse toison exempte d'humidité. Après les nuits les plus froides passées en plein air, il avait encore à peu près à l'intérieur le degré normal et à la surface de la peau sous la toison 36° à 37°. » Le bouc et le porc, à peu près nus, tant leurs soies sont clairsemées, ont offert presque la même résistance que la bête ovine. Leur peau, une fois la réaction bien établie, se maintenait à 34° ou 35° C. dans la plupart des régions. ( 39o ) « Dans l'ordre décroissant de l'aptitude à supporter le froid, le chien s'est placé à la suite des animaux précédents. Tenu en plein air sur le sol glacé, ou simplement abrité sous une niche ouverte, il a conservé, malgré des frissons et des tremblements, sa température intérieure à i° ou 2° près, sans devenir malade. L'un d'eux, pourtant, a péri après avoir éprouvé une réfrigération excessive. » La résistance des solipèdes domestiques au refroidissement m'a paru, sauf pendant le travail, inférieure à celle des autres animaux. Aux basses températures susmentionnées, la chaleur de la peau a baissé de 6°, 8°, io° s'ils avaient de longs poils, et de io° à 12° avec un pelage ras ou très court. A ces basses températures, la chaleur de la peau et du tissu cellulaire sous- cutané, perdait dans les régions inférieures des membres et au pied, 25° à 3o°. » Quant aux oiseaux de basse-cour, leur plumage, s'il est bien fourni et sec, leur donne au plus haut degré l'aptitude à braver, comme on le sait, les froids les plus vifs. Cet hiver, mes poules, coqs, dindes, tenus à dessein dans un local dont la température suivait presque celle du dehors, se sont maintenus, sans exception, en très bon état, mais leur ponte a été sus- pendue, même pendant une ou deux semaines après les froids excessifs. » ZOOLOGIE. — Observations sur le bourgeonnement de quelques Ascidies com- posées. Note de M. A. Pizon, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Il est classique aujourd'hui que les plus ou moins grandes réserves accumulées dans l'oeuf et les conditions éthologiques des parents influent sur la rapidité des processus embryogéniques; on en possède des preuves fournies par des types appartenant à plusieurs embranchements de la série animale. Chez les Ascidies composées, M. Lahille en a fourni un exemple remarquable observé chez Diplosomoides (Lahille), Lcptoclinum Lacazii, Giard). Cette forme intéressante donne à la fois des petites larves, pauvres en vitellus nutritif, qui n'ont pas encore bourgeonné à la fin du troisième jour et d'autres plus volumineuses qui nagent encore le qua- trième jour et renferment déjà une dizaine de blastozoïtes quelques heures après leur fixation. » Moi-même, à Saint-Vaast-la-Hougue, pendant la belle saison der- nière, dans un bassin renfermant divers Dideninum (Did. niveum, Did. cereum et Did. sargassicola), j'ai recueilli, au milieu de nombreuses petites larves, trois larves volumineuses, avec une masse considérable de vitellus et qui, après s'être fixées le quatrième jour seulement, offrirent une rapi- ( fao ) dite blastogénétique tout à fait comparable à celle des grosses larves des Diplosomoides de Lahille. » Frappé de ce fait, j'isolai immédiatement les divers connus qui avaient donné ces larves; malheureusement la ponte était terminée; je ne fus pas plus heureux avec les nouvelles colonies que je recueillis dans la suite : nous étions au mois de juillet et c'étaient les dernières larves que produi- saient les Didemnum, dont la ponte commence, comme on le sait, dès le printemps. Mais, bien qu'il m'ait été impossible de déterminer si ces larves volumineuses appartenaient au Did. ccreum ou au Did. nîveum ('), leur présence chez un genre voisin des Diplosomoides (Lahille) n'en est pas moins intéressante à constater. Cette observation montre de plus que dans mes recherches sur la blastogénèse de Y Astellium spongiforme (Giard) il ne m'a jamais échappé que « chez les Synascidies la rapidité du dévelop- » pement et le nombre des blastozoïtes produits par un même œuf dépend » très souvent, dans une large mesure, des conditions éthologiques » et des réserves nutritives. Jusqu'à présent, à ma connaissance, les Diploso- moïdes (Lahille) et les Didemnum sont les seuls genres, parmi les Asci- dies composées, chez lesquels on a observé de telles variations dans la ra- pidité de la blastogénèse résultant d'une plus grande quantité d'éléments nutritifs. » Chez les Diplosomidés (Astellium et Pseudodidemnum) , en particulier, de semblables observations n'ont jamais été faites ni par Drasche, qui a étudié les Diplosomidés de la baie de Rovigno, ni par Herdmann qui a étudié les espèces du Challenger, ni enfin par Délia Valle, à Naples. » Plus récemment, M. Lahille a fait d'importantes recherches chez des Diplosomidés de Banyuls, de Roscoff, d'Arcachon, de Chausev et de Naples; il n'a jamais observé de variations appréciables dans la quantité de vitellus des larves. » M. Giard lui-même, dont on connaît les longues observations sur les Ascidies composées, a vu les larves des Diplosomidés présenter une telle constance dans leur structure qu'il a écrit que « les modifications de la » blastogénèse peuvent donner de bons caractères pour les groupes de H second ordre et surtout de bons caractères génériques ». Et il distingue les embryons d' Astellium et de Pseudodidemnum de ceux de Diplosoma Rayneri (iMacdonald) « par un seul caractère essentiel, la présence de » trois animalcules, au lieu de deux, dans la colonie embryonnaire ». (') Avec M. Lahille,je considère Did. sargassicola (Giard) connue une variétédu Did. cereum. dont il ne diffère que par la coloration. ( ïoi ) » Enfin, moi-même, j'ai poursuivi pendant trois mois, à Saint- Vaast, des recherches sur les larves d'un Diplosomidé, Astellium spon gif orme . Je dois dire d'abord que j'ai identifié cette espèce avec le Rrevislellium de Jourdain; j'y ai été conduit par les observations de cet auteur, qu'il a laites à Saint- Vaast même, et par celles deDrasche qui, lui aussi, a remar- qué que chez les Diplosomiens « on observe des transitions par trop nom- » breuses de bouches à dents émoussées, jusqu'aux bouches privées de » dents ». M. Lahille a également assimilé le Brevislellium (Jourdain) à l' As- tellium spongiforme (Giard). » Les très nombreuses larves de celte espèce que j'ai étudiées pendant mon séjour à Saint-Vaast ne m'ont jamais fourni ces variations dans la quantité de réserves nutritives que j'ai observées chez les Didemnum. Toutes étaient absolument semblables entre elles et à celle qu'a si bien figurée M. Giard dans ses Recherches sur les Synascidies , avec des différences inappréciables dans la quantité de vitellus au moment de l'éclosion. De telles différences n'existant pas non plus chez les larves observées en des points très différents, à Roscoff, à Banyuls, à Naples et à Rovigno, je ne puis croire que ce soit à des phénomènes de « pœcilogonie », que per- sonne n'a jamais observés chez les Diplosomidés, qu'il faille demander l'explication des différences entre les observations de M. Giard et les miennes sur les premiers phénomènes blastogénétiques des embryons d' Astellium spongiforme. « L'embryon des Diplosomiens, dit-il, renferme déjà » dans l'œuf une série de trois blastozoïtcs formés par bourgeonnement » direct et successif, et de plus des tubes stoloniaux gemmifères qui pro- » duiront de nouveaux animaux dès que le têtard viendra à se fixer ». » Pour moi les tubes exodermiques (tubes stoloniaux de Giard) ne jouent « en aucun moment » un rôle dans la blastogénèse, pas plus d'ail- leurs chez les Diplosomidés que chez les Botryllidés; je suis d'accord en ce point non seulement avec Délia Valle et Lahille, mais avec Krohn (') et Metschnikoff (2), que M. Giard combattit trois ans après qu'eurent paru leurs travaux sur les Botryllidés. » D'autre part, j'ai toujours vu la masse brunâtre I3 (Arch. de Zoo/, e.rp., t. I, pi. 26, fig. G) arriver à épuisement dans les vingt-quatre heures qui suivent la fixation et la larve ne présenter encore à ce moment qu'un oozoïte et un blastozoite. Les observations faites simultanément sur des larves vivantes, sur d'autres préalablement fixées par l'acide acétique et (M Archiv fur Naturgesch., 1869, deux Mémoires. i* l Bulletin Acad. Saint-Pétersbourg, 1869, XIII, ( 40 2 ) dépigmentées par l'eau oxygénée et enfin sur des larves débitées en coupes minces, m'ont donné les mêmes résultats. « De son côté, M. Lahille, dans les très importantes Recherches sur les Tuniciers qu'il publiait quelques jours après ma Note à l'Académie, dit : « Toutes les larves de Pseudodidemnum crislallinum, que j'ai recueillies à ) Roscoff, ne m'ont jamais présenté, au moment de léclosion, que deux » individus, et par suite les espèces de Macdonald et de Giard doivent être » réunies ». Plus loin il ajoute : « Los larves des Diplosoma (') ne m'ont » jamais présenté au moment de l'éclosion que deux individus, l'oozoïde u et le premier blastozoïde ». » Les observations de ce naturaliste sont donc venues confirmer « d'une » façon éclatante » ce que j'ai dit sur la blastogénèse de Y Astellium spon- gi forme. » Les Astellium et les Pseudodidemnum ont donc des embryons qui, à l'éclosion, ne diffèrent pas de ceux du Diplosoma Rayneri (Macdonald), et des phénomènes de « pcecilogonie » sont encore à trouver chez ces Asci- dies composées (2). » La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du \6 février i 89 1 . La population française ; par E. Levasseur. Tome deuxième. Paris, Arthur Rousseau, 1891; 1 vol. gr. in-8°. Les planètes et leurs satellites; par Amédée Guillemin. Paris, Hachette et Cie, 1891 ; 1 vol. in-16. Les théories modernes de l'électricité. - Essai d'une théorie nouvelle; par (' ) M. Lahille, avec Drasche et Herdmann, a versé dans le genre unique Diplosoma les deux genres Astellium et Pseudodidemnum de Giard. (2) Travail fait au laboratoire maritime de Saint-Vaast et au laboratoire de Mala- cologie du Muséum, dirigés par M. Edmond Perrier. ( 4o3 ) O. Lodge. Traduit de l'anglais el annoté par M. E. Meylan. Paris, Gauthier- Villars cl fds, 1891 ; i vol. in-8". (Présenté j)ar M. Cornu. ) Le transsaharien transatlantique; par Pall Radiot. Paris, Ernest Leroux, 1891 ; br. in-8°. L'Anthropologie, publiée sous la direction de MM. Ca.rtau.hac, Hamy, Topinard; ) 89 1 . Tome II, n° I. Paris, G. Masson; 1 vol. gr. in-8°. Des kystes pancréatiques ; par le D1 Jules Bœckel. Paris, Félix Alcan, 1891; 1 vol. in-8". (Présenté par M. Verneuil. — Renvové au concour. du prix Barbier.) Dilatation forcée du larynx dans le croup; par M. le D' Renou (de Sau- mur.) Angers, P. Lacbèse et Dolbeau, 1 891 ; br. iu-8". (Envoyé au concours du prix Barbier.) Fabrication des tubes sans soudure. Procédé Mannesmann ; par F. Reuleacx. Paris, Gautbier-Villars et fds; br. iu-12. The teaching and hislory 0/ Malhernatics in the United States; by Floriak Cajori. Washington, Government pr in tin g office, rSgo; un vol. in-8°. Ninth annual report 0/ the United States geological Survey to the Secretary of the Interior, 1 887-1888; by J.-N. Powell. Washington, Government printing office, 1889; 1 vol. in-'|°- Mono graphy oj the United States geological Survey . Volume I. Washington, Covernment printing office, 1890; 1 vol. in-4°. Minerai resources of the United States. — (alendar year 1888. David T. Day. Washington, Government printing office, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Bulletin of the United States geological Survey, n° 58-63. Washington, Go- vernment pointing office, 1890 ; 1 vol. gr. in-8°. The origin and deve/opmenl of the central nerçous syste/n in Limace maximus; by Annie P. Henchman. Cambridge, U. S. A. printed for the Mu- séum, deeember 1890; br. gr. in-8°. Récent reports to the. scie ntific. granls cornmitlee of the British médical Asso- ciation ; 1 vol. in-8°. Eistory of éducation Alabama 1 702-1 889; by Willis G. Clark. Was- hington, Printing office, 1889; 1 vol. in-8°. Den norske nordhavs-expedition. 1876-1878. XX : Zoologi. Pycnogonidea ved G.-O. Sars. Christiania, Grondahl et Sons Bogtrvkkeri, 1891; in-8°. ( 4o4 ) EUR AT A. (Séance du 12 janvier 189 r .) Note de M. É. Mathias, sur le théorème des états correspondants Page SG, lieues 27, 28 et 29, au lieu de 0,099.4 , o,58o et 0,5-9 , lisez 0,679^ - — 2 — —2 o, 082 et 0,0703 . On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 5j. jf Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-i- De, fables, une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annu et part du ier janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez -Messieurs : mgen Michel et Médan. ( Gavault St-Lager. ■Alger . . i Jourdan. ! Ruir. vkmiens Hecqnet-Decobert. I l Germain etGrassin. Angers \ j Lachèseet Dolbeau. Wayonne Jérôme. Besançon Jacquard. A via ni. Bordeaux .' Duthuff. ' Muller (G.). Wourges Renaud. i Lcfournier. ,D , \ P. Robert. Brest / j J. Robert, ! V Uzel CarolT. „ l Baër. Ccien . ■ ( Massif. Chambery Pcrrin. i, , i Henry. Cherbourg J ( Marguerie. /»;„ , r ( Rousseau. tUermont-Ferr... ' ( Bibou-Collay. / Laniarche. Dijon Ratel. ' Damidot. mai... (Lauverjàt. ! Crépi n. m-enobte ) DreveL ( Gracier. la Rochelle Robin. &IIavre ( Bourdignon. ( Dombre, : Ropiteau. r-il-'■ M. Rod. Wolf. — Histoire de l'appareil M. E. Levasseur fait hommage à l'Académie Ibanez-Brunner '7" 'I" second Volume de son Ouvrage « La M. Rod. Woi.f. — Sur la statistique solaire l population française » ?>-' MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. il. Monclar adresse une Note relative à M. Lembert-Roquin adresse une Note relative ■ in i le de traitement de la tuberculose, I76 ;i la direction des aérostats '<-' CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'A- cadémie de l.i perte i|ue la Science vient de faire dans la personne de M™' Kowa- lewsky M. le Secrétaire perpétuel entretient l'A- cadémie des résultats déjà obtenus par la mission Crampe! ', au Congo Jil"* D. KLUMPKE. — Observations de la pla- nète Charlois (Nice, ii lévrier iS<|i). fanes à l'Observatoire de Paris M. Prosper Henry. — Sur une méthode de mesure de la dispersion atmosphérique... M. G. Dkfforges. — Sur la résistance de di- vers gaz au mouvement d'un pendule., . M. A. Potier. Remarques à l'occasion de la Noie de M. Poinçaré sur l'expérience de M. O. Wiener M. Multzer. — Variabilité du nombre de vibrations des uotes musicales, selon leurs fonctions M. Ostwali). — Sur la conductibilité des 376 acides organiques et de leurs sels M. Daniel Berthelot. — Réponse à la Noie précédente de M. Ostwald M. Raoul Varet. — Sur quelques combinai- sons de la pyridine M. Joannis. — Sur l'amidure île sodium et sur un chlorure de disodammonium M. Scheurer-Kestner. — Recherches sur Y huile pour rouge M. G. Colin. — De l'action des froids excessifs sur les animaux M. A. PizON. — Observations sur le bour- geonnement de quelques Ascidies com- posées Bulletin bibliographique. Errata ;s-, 3<)0 ;,,', 3o7 ""IH IJ02 404 PAJUS. — IMPRIMERIE G VUTHIER-VILL.VRS ET FILS, Quai des Grands-.Vuguslins, 55. 1891 PREMIER SEMESTRE. MAX COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITIM. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N° 8 (25 Février 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES yuai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes .^-présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a u8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent, un volume. Il v a deux volumes par année. Article Ie''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus L\ pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjùdicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à F Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 23 FÉVRIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. E. Fremy, en présentant à l'Académie un volume qu'il vient de pu- blier, sous le titre : Synthèse des rubis, s'exprime comme il suit : « La première partie de ces travaux a été publiée en collaboration avec M. Feil et la seconde avec M. Verneuil. » Après avoir examiné les principales méthodes qui peuvent être em- ployées pour obtenir l'alumine à l'état cristallisé, nous avons étudié la réaction qui donne le rubis en masses cristallines résistantes et volumi- neuses. Ce résultat a été obtenu, après de nombreux essais, en calcinant pendant plusieurs heures, dans un creuset de terre, un mélange d'alumine, de minium et de bichromate de potasse. » Ces expériences ont été décrites précédemment dans plusieurs de nos publications. Elles ont été faites réellement en grand, car il nous est arrivé C. H., 1891, 1" Semestre. (T. C\II, N° S,) 5i ( 4o6 ) souvent d'obtenir, dans le même creuset, plusieurs kilogrammes de rubis qui présentaient certains caractères des rubis naturels. » Ces recherches n'ont pas eu de suite, parce qu'elles ne produisaient que des rubis lamelleux; elles ont été cependant très utiles dans le travail que j'ai entrepris, ensuite sur les rubis rhomboédriques. » La seconde partie de mes études sur la synthèse des rubis a été pu- bliée avec la collaboration de M. Verneuil, attaché à mon laboratoire du Muséum. L'action mutuelle des gaz et des vapeurs devait me donner des résultats que les substances vitreuses n'avaient pas présentés. » Les cristaux de rubis épais et rhomboédriques, offrant toutes les pro- priétés du rubis naturel, se produisent lorsqu'on calcine pendant une centaine d'heures, à une température voisine de i5oo°, un mélange d'alu- mine plus ou moins potassée, de fluorure de baryum et de bichromate de potasse. Je décris, dans ce Mémoire, toutes les précautions à prendre pour obtenir de beaux cristaux de rubis. » Après avoir reconnu que les cristaux de rubis d'un volume notable ne se produisent qu'en employant de grands creusets et en prolongeant la calcination du mélange pendant plusieurs jours, j'ai eu recours à la complaisance et à l'habileté de MM. Appert, qui ont bien voulu mettre leur belle usine à notre disposition. » Pour donner une idée exacte des dimensions et de la netteté de cris- tallisation des rubis obtenus par la synthèse, j'ai fait exécuter par la pho- tographie, dans ce travail, un certain nombre des échantillons produits dans mon laboratoire. » M. Ciiauveaiî, en présentant à l'Académie un Volume qu'il vient de publier sous le titre : <( le Travail musculaire et l'énergie qu'il représente » , s'exprime comme il suit : « Quelques-unes de mes recherches ont déjà été communiquées à l'Aca- démie. Ce sont les parties relatives à la détermination de la proportion d'énergie dépensée pour la contraction musculaire considérée en elle- même, je veux dire par la création de l'état d'élasticité parfaite dans lequel le muscle est induit par sa contraction. » Les Chapitres inédits traitent d'abord des modifications que le travail mécanique exécuté par le muscle en contraction introduit dans réchauffe- ment de l'organe, c'est-à-dire dans les manifestations thermiques de l'énergie qu'il met en œuvre. ( 4o7 ) » Cette étude m'a permis d'exposer ensuite comment il convient de com- prendre le rapport du travail mécanique produit à l'énergie dépensée, autrement dit le rendement mécanique de cette dépense d'énergie. » J'ai introduit aussi dans ces Chapitres l'examen de la prétendue apti- tude du muscle à transformer directement la chaleur sensible en travail, et je montre de nouveau qu'aucun fait ne prouve que le muscle puisse faire du travail autrement qu'avec l'énergie qu'il puise dans les transforma- tions chimiques dont il est le siège. » Enfin, parmi les autres points inédits, je citerai encore l'étude du mécanisme de réchauffement du muscle en contraction, chez l'homme ou l'animal en état normal, mécanisme dans lequel le rôle principal est joué, pour les organes superficiels, par la suractivité circulatoire, exactement corrélative à la suractivité des combustions intramusculaires, sources de l'énergie employée par la contraction. » J'aurais désiré communiquer successivement à l'Académie ces diverses études inédites, comme je l'ai fait des premières. Deux raisons m'en ont détourné : « J^a première, c'est que l'exposition des faits nouveaux que j'avais à produire n'allait pas sans une exposition et une critique un peu exubé- rantes des faits anciennement connus; » Ma seconde raison, c'est que le morcellement aurait nui à la clarté des démonstrations dans une étude où j'étais forcé de me mettre systéma- tiquement un peu en dehors de quelques-unes des conventions générale- ment admises en Mécanique et en Biologie. Les physiologistes, jusqu'à présent, ont donné presque exclusivement leur attention au muscle entraî- nant des résistances; moi je vise surtout le muscle équilibrant ces résis- tances, et je rattache à cette étude statique toute l'étude dynamique du muscle employé à faire du travail moteur. Ceci m'a entraîné à donner à mes démonstrations une forme particulière qui gagne à être vue dans son ensemble. » OPTIQUE. — Sur les anneaux colores. Note de M. Mascart. « La méthode imaginée par Sir G. Airy pour calculer les interférences dans les lames minces, en tenant compte des réflexions multiples de la lu- mière entre les deux surfaces, s'applique sans difficulté au cas où l'on sup- pose que chacune des réflexions ou réfractions est accompagnée d'une perte de phase sur la surface correspondante. ( 4o8 ) » D'autre part, Sir G. Stokes a démontré, par le principe de réversibi- lité, que, pour une lumière polarisée dans un des azimuts principaux, la perte de phase par réfraction est indépendante du sens de la propagation et que la somme des pertes de phase par réflexion, des deux côtés de la sur- face de séparation de deux milieux, est égale au double de la perte de phase par réfraction sous la même incidence, au moins quand les couches sur lesquelles s'opère le phénomène sont assez épaisses pour que la ré- flexion et la réfraction définitives soient établies. » A l'aide de ce théorème on trouve aisément que, dans les anneaux colorés de réflexion et pour une lumière polarisée dans l'un des azimuts principaux, la vibration finale se réduit, à deux vibrations dont la différence de phase comprend : i° la perte de phase S0 qui correspond à deux pas- sages de la lumière dans la lame mince; i° la somme des perles de phase par réflexion intérieure sur les deux surfaces S et S, qui limitent cette lame. » Le phénomène est surtout intéressant dans la réflexion vitrée, pour la lumière polarisée perpendiculairement au plan d'incidence, au voisi- nage de l'incidence principale où se manifestent les effets de réflexion el- liptique. » Si la lame mince est une couche d'air comprise entre deux milieux différents et que l'on représente par p et (3, les pertes de phase relatives à la réflexion intérieure sur la première et sur la seconde surface, la diffé- rence de phase finale des vibrations qui interfèrent est S0 -\- (3 -+- (}, . Quand on augmente l'inclinaison d'une manière continue, les angles p et fi, va- rient très rapidement d'une quantité très petite »'à ± - — v au passage des incidences principales correspondantes I et I,. Si la tache centrale est noire avant qu'on ait atteint l'incidence I, elle devient blanche aussitôt après et cette nouvelle tache blanche provient de la contraction rapide du premier anneau dans le cas où la réflexion est positive; c'est au contraire la tache noire primitive qui se dilate pour former ensuite le premier anneau si la réflexion est négative. Cette circonstance, sur laquelle on ne paraît pas avoir insisté, fournit donc une méthode qualificative pour déterminer rapidement et sans aucune mesure le signe de la réflexion. » La déformation continue des anneaux au passage de l'incidence prin- cipale est la première observation, due à Sir G. Airy, qui ait permis de constater sur le diamant l'existence de la réflexion elliptique généralisée par les travaux de M. Jamin. Toutefois, une discussion plus attentive des formules permet de prévoir que le svstème tout entier des anneaux ne participe pas à ces effets de contraction ou de dilatation. En effet, quand • ( ioy ) on considère l'anneau d'ordre m, sous l'incidence /, la variation d'épaisseur, pour le même anneau, qui correspond à une va- riation di de l'incidence, est déterminée par la condition (i) c?S0 + d^-{-d{ii = o. » Si les milieux extrêmes sont très différents et que l'observation soit faite au voisinage de l'incidence principale I, la variation r/8, est insigni- fiante. On a, d'autre part, ,5. aecos; rf8„ ',- .de . ■ 8o=2"-, ,/, . icos':77 - csm» . X di / di » La condition ( 1) devient alors , . .de ■ . 1 tf3 cos?-r; = e siu î — 7— -'r. ■ di 4- di » Si la réflexion est positive, la dérivée -p = b est positive. D'abord très faible, tant qu'on est loin de l'incidence principale, elle croît ensuite rapidement au voisinage de cette région, passe par un maximum B et re- vient à zéro. » Si le second membre de l'équation (2) est positif, l'épaisseur e rela- tive à l'anneau d'ordre m croît avec l'incidence, c'est-à-dire que les an- neaux se dilatent, ce qui correspond à la marche générale des phéno- mènes observés par Newton; l'inverse a lieu lorsque le second membre est négatif. » Quand la dérivée de la perte de phase prend une valeur donnée b, le diamètre de l'anneau passe par un maximum ou un minimum pour l'épaisseur (3) esim - b. A mesure que l'inclinaison augmente, les anneaux voisins du centre se dilatent d'abord, passent par un diamètre maximum, puis se contractent, prennent un diamètre minimum et se dilatent ensuite continûment jus- qu'à l'incidence rasante, à moins qu'on ne rencontre la seconde incidence principale I,. Les deux incidences î et 1' relatives à ces arrêts du diamètre (4io ) et les épaisseurs correspondantes e et é sont liées par la relation f?sinî = e' sinj'. » L'un de ces anneaux ne change pas de diamètre au passage de l'inci- dence principale. L'épaisseur E de la couche est alors Esinl= ^-B. » En supposant I < I, , on a sensiblement EcosI = 7— ini-r,, 471 (7() B = im- tangl. » L'anneau dont l'ordre m est défini par cette équation (4) reste sta- tionnaire au voisinage de l'incidence I; les anneaux d'ordre plus élevé n'éprouvent aucune contraction. Il suffit donc d'observer l'ordre de l'an- neau stationnaire pour en déduire la valeur maximum de la dérivée de la perte de phase. » Enfin, si les milieux extrêmes sont identiques, les angles p et p, de- viennent égaux. La tache centrale reste noire, par contraction du premier anneau, noir si la réflexion est positive, et l'ordre m' de l'anneau station- naire est (5) B = m'- tangl. » D'après les formules de Cauchy, on aurait, en appelant n l'indice du milieu supérieur, r l'angle de réfraction et 1 le coefficient d'ellipticité, tangP = ssin?'tang(7 + r). » La dérivée maximum de la perte de phase correspond à i -f- r = 900, c'est_à-dire sensiblement à l'incidence principale définie par la loi de Brewster tangl = n', ce qui donne » L'existence d'un anneau stationnaire n'est pas douteuse au point de vue expérimental. Je l'ai constaté sur une lame d'air comprise soit entre deux flints de même nature, soit entre un prisme de crown et une surface de diamant; il en est de même pour le fer oligiste quand on emploie la lu- ( 4>i ) mière rouge. J'ai reconnu également que l'ordre de l'anneau stationnaire varie avec la longueur d'onde. Les résultats sont, au moins d'après ces premières observations, conformes à la formule de Cauchy, mais il est assez difficile d'estimer exactement le point du système qui reste inva- riable au passage de l'incidence principale, et je me propose de revenir sur ces expériences. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'isolement du ferment glycoly tique du sang. Note de MM. R. Lépixe et Rarual. « A un chien bien portant et en digestion, on fait une saignée. On défibrine le sang et on le soumet (à la température de -+- io° C.) à l'action d'un puissant appareil cen- trifuge. En une demi-heure environ, on obtient la séparation de la plus grande partie du sérum. On le décante. » Ce sérum, qui est notablement plus riche en sucre que le sang total, ainsi qu'on le sait depuis les travaux de M. Ludwig et de ses élèves, ne possède pas, en général, de pouvoir glycolvtique bien sensible; c'est-à-dire ([ue, placé pendant une heure à la température de 3o,° C. (voir notre Note du 26 janvier), il conserve sa teneur en sucre, tandis que du sang normal, ainsi que nous l'avons précédemment établi, perd, dans les mêmes con- ditions, en général, au moins un quart de son sucre et parfois bien da- vantage. » On ajoute alors au\ globules une quantité d'eau salée froide, égale à la quantité de sérum qui a été enlevé; et, après une nouvelle centrifugation, on obtient un liquide qui est un mélange de l'eau salée introduite et du sérum restant après la première centrifugation. Ce liquide est décanté. Il renferme moins de aosr d'albumine pour 1000, tandis que le sérum en contenait au moins 6osr, et une proportion très faible de sucre (quelques centigrammes). On l'additionne d'une petite quantité de glucose pure, de manière que le liquide renferme environ 2Sr de sucre pour 1000, et on en dé- termine le pouvoir glycolytique suivant notre méthode, c'esi-à-dire en faisant : i° le dosage immédiat du sucre; 20 un nouveau dosage après une heure à 3g0 C. On trouve ainsi que ce pouvoir est assez notable. » On ajoute de nouveau aux globules la même quantité d'eau salée froide et on abandonne le mélange plusieurs heures à une température inférieure à -+- io°C; puis on centrifuge une troisième fois. Le liquide ne renferme alors que peu d'albumine et seulement des traces de sucre. Si, comme précédemment, on lui ajoute du glucose et qu'on détermine son pouvoir glycol> tique, on le trouve beaucoup plus considérable que celui du précédent liquide. Si l'on ajoute de l'eau salée et sucrée aux globules et ( /(Î.2 ) qu'on détermine leur pouvoir glycolytique, on constate qu'il a diminué corrélati- vement. » Cette expérience donne une nouvelle preuve du fait que le pouvoir glycolytique du sang ne peut être considéré comme une propriété vitale de l'albumine du sang, ainsi que l'a fait récemment M. Arnaud. On voit, en effet, cpie dans la série des trois liquides : sérum, première eau de la- vage, deuxième eau de lavage, l'albumine décroît énormément, tandis que le pouvoir glycolytique y augmente, en même temps qu'il diminue dans les globules. Ce transport du pouvoir glycolytique des globules dans l'eau de lavage témoigne en faveur de l'idée d'un ferment soluble. » M. Bouquet de la Grve, en présentant à l'Académie un exposé des idées de M. Faye dans V American Meteoro'ogical Journal, lit la Note suivante : « M. Faye a annoncé à l'Académie, il y a deux ans, que MM. les édi- teurs de Y A merican Meleorological Journal ( ' ) l'avaient engagé à leur donner un exposé complet, et surtout suivi, de ses idées sur la théoriedes tempêtes. Madame W. Harrington, femme du directeur de l'observatoire astrono- mique d'Ann Arbor, avait bien voulu se charger de traduire en anglais ce manuscrit. Aujourd'hui tout est terminé, et M. Faye a l'honneur d'otfrir à l'Académie un ensemble des quatorze numéros où ce commun travail a été publié mois par mois. » Il est divisé en trois parties : i° les tempêtes proprement dites; 20 les girations des régions inférieures (trombes et cyclones); 3° les mouvements giratoires des régions intermédiaires qui donnent naissance aux orages et aux averses de pluies ou de grêle. C'est dans ce travail qu'a paru pour la première fois la représentation géométrique par plan, coupe et élévation d'une tempête avec ses limites internes et externes et avec les deux étages de phénomènes accessoires qui s'y développent sur son flanc droit. » (') MM. William Harrington, directeur de l'observatoire astronomique d'Ann Arbor, Mich.; . Lawrence Rotch, fondateur de l'observatoire météorologique de Rlue llill, Mass., et J. llerdman, professeur de Physiologie à l'Université du Michigan. ( 4i3 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de l'année 1891. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Franeœur. — MM. Hcrmite, Bertrand, Darboux, Jordan, Poincaré réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Picard et Tisserand. Prix Poncelet. — MM. Hermite, Bertrand, Poincaré, Darboux, Jordan réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Bonnet et Picard. Prix extraordinaire de six mille francs. — MM. Jurien de la Gravière, de Bussy, Bouquet de la Grye, l'àris, de Jonquières réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. d'Abbadie et Maurice Lévy. Prix Mont y on (Mécanique). — MM. Maurice Lévy, Boussinesq, Léauté, Resal, Sarrau réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Marcel Deprez et Haton de la Goupillière. Prix l'/umey. — MM. de Bussy, Paris, Jurien de la Gravière, Maurice Lévy, Bouquet de la Grye réunissent la majorité des suffrages. Les Mem- bres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Jonquières et Marcel Deprez. MÉMOIRES LUS. SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre de « Lyre. Note de M. H. Besi.asdues. « M. Fowler a annoncé récemment le dédoublement périodique de la raie Iv du calcium dans le spectre de a. Lyre et en a conclu le dédouble- ment de l'étoile en deux composantes qui décriraient chacune en 24\G,i une courbe fermée, avec la vitesse de 1 85 milles à la seconde. Mais M. Pickering, en discutant ses nombreuses observations antérieures du C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXU, N° 8.) 5 ( ( 4*4 ) même spectre, faites, il est vrai, avec un appareil tout semblable (un prisme objectif), a trouvé un désaccord presque complet. Enfin, M. Vogel, dans une Note parue la semaine dernière, a montré, avec les photogra- phies faites àPotsdamdans les trois dernières années, que les conclusions de M. Fowler étaient en grande partie inacceptables. Cependant, comme le spectre photographié à Potsdam ne s'étend que de ^42° à ^460 et, par suite, ne contient pas la raie R du calcium, le doute subsiste encore sur la réalité du fait annoncé, sinon sur son interprétation. » Je trouve, en revenant de voyage, le débat engagé sur ce point, et je présente aussitôt mes propres observations du même spectre, qui se trou- vent par hasard permettre une conclusion définitive. » La photographie principale de M. Fowler, celle qui donne le dédou- blement maximum, a été faite le 8 octobre 1890; or, ce même jour et au même moment, j'ai obtenu, à l'Observatoire de Paris, le spectre de a Lyre, avec le sidérostat de Foucault, un objectif de 12 pouces et un spcctroscopc photographique à fente et prisme de 6o°, qui donne de F à H un spectre de 3cm; pose : 1 heure, de 8h t 5 à gh 15, temps moyen. Cette épreuve offre la raie Rdu calcium, de môme que les photographies de M. Pickering; mais, comme elle est obtenue avec une fente, elle a en plus l'avantage d'être exempte des erreurs dues à l'agitation de l'atmosphère et aux variations de l'objectif, ainsi que M. Vogel le remarque pour les photographies faites à Potsdam. Enfin elle présente un spectre de comparaison qui n'est pas formé par la seule raie Hy de l'hydrogène, comme à Postdam, mais par les spectres électriques de l'hydrogène, du fer et du calcium. Les nom- breuses raies du fer fournissent des repères excellents, aussi bien pour les erreurs de tirage que pour le déplacement des raies ; l'examen de ces raies, sur l'épreuve en question, permet d'affirmer la correction de la mise au point. » Or la raie R du calcium, dans le spectre de l'étoile, se montre fine, nette et manifestement simple; la raie voisine annoncée serait distante de ^ de millimètre et donc visible à l'œil nu. » Les photographies de a, Lyre, faites avec le même appareil le 8 sep- tembre et le 22 novembre, donnent des résultats semblables; de même aussi, plusieurs épreuves obtenues avec le grand télescope de ilu,2o et un spectroscope de dispersion un peu moindre, les icr et iG septembre et le 3 octobre 1890. Ces photographies ont été faites avec le concours de M. La- vollav, mon assistant. » ( 4i5 ) MEMOIRES PRESENTES. M. D.-A. Casaloxga adresse une nouvelle Note relative à « l'inexacti- ■ (Commissaires : MM. Fizeau, Cornu. ) tude du coefficient économique -^ — du rendement de la chaleur » l 0 CORRESPONDxlNCE. L'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Re aux- Arts de Belgique informe l'Académie qu'elle ouvre une souscription pour offrir une médaille d'or à M. J.-S. S/as, le 5 mai prochain, à l'occasion de son cinquantième anniversaire comme membre titulaire de la classe des Sciences. M. leD1' G. Pichox adresse ses remerciements pour la distinction accor- dée à ses travaux dans la dernière séance publique. ASTRONOMIE. — Observations de deux nouvelles planètes, découvertes à l'Ob- servatoire de Nice, les 1 1 et 16 février 1891; par M. Ciiarlois, présentées par M. Bouquet de la Grye. Ascension Distance Dates Temps moyen droite Log. fact. polaire Log. fact. 1891. de Nice. ente. para 1 1 . apparente. parall. 'évrier 11.. i oh 1 7"' ...; 9u5im35s,o9 ï , 366,, -> 1, M 0,652,, 16.. i.V'35"1 7> 9h4lm3'2s,02 r,ô4S« 82»57'36", ï o,748„ » Remarque. — La première est de grandeur 12,0 et la deuxième n,5. » (4i6 ) ASTRONOMIE. —Observations de la planète Chariots (11 février 1891), faites à l'équatorial Brunner de l'Observatoire de Toulouse; par M. B. Bail- L\UD. Dates 1891. Étoiles Planète - - *. Nombre de comparaison. Gr. Ascension droite. Déclinaison. compar. Fév. 16 a 7,8 i5s,85 49", 2 i8:5 •7- a 7,8 — r"43s,92 Position de l'étoile de comparaison Ascension Réduction + 3'27",I 12:6 Réduction droite au Déclinaison au Étoiles moyenne 1891,0. jour. moyenne 1891,0. jour. a 2127 BD -m5° = 4218 Yarn .. . gh47m52s,5i -t-os,83 Positions apparentes de la planète l5°l5'l",5 — 2",0 Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. - de Toulouse. apparente. parall. apparente. parall. Févr. 16 i3hi9m4os gh47m7s,49 7,176 [5°i4'io",3 o,636„ 18 i6hnmoos 9h46m9',42 T,6oi 1 [5°i8'26",9 0,71 2« ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des f acides solaires, faites en 1889 et 1890 à l'équatorial Brunner (om,i8) de V Obseivatoire de Lyon. Note de M. En. Marchand, présentée par M. Mascart. « Nous avons résumé dans le Tableau suivant les observations des faculcs solaires faites pendant les deux années 1889 et 1890, à l'Observa- toire de Lyon. » Nous avons tenu compte non seulement des facules très brillantes, mais encore de celles qui étaient simplement plus brillantes que l'ensemble de la surface solaire (facules de deuxième espèce du P. Secchi) lorsque nous avons pu les observer plusieurs jours et en déterminer la position et la surlace approchée. D'autre part, nous n'avons pas distingué entre les facules renfermant des taches et celles qui n'en contenaient pas; nous avons donc cherché à faire la statistique des régions d'activité du Soleil pendant les deux années considérées, autant du moins que cela est possible, sans tenir compte des protubérances. » Notre Tableau donne d'abord, pour chaque mois, la distribution des groupes de facules en latitude, par zones de io° entre — 4o° et -f- 4t>°, et ( 4-7 ) dans les deux calottes polaires s'étendant de ± 4°° R — 9°" '•> ^es sixième et douzième colonnes donnent les nombres de groupes par hémisphère, la treizième le nombre total de groupes par mois; chaque groupe n'est d'ail- leurs compté qu'une seule fois par rotation solaire. La dernière colonne donne les surfaces totales de tous les groupes, exprimées en millièmes de l'aire de l'hémisphère visible, et ramenées au centre du disque : ces sur- faces sont celles des parties brillantes ou relativement brillantes et non celles de l'ensemble de l'espace occupé sur le Soleil par le réseau des facules. Sud. Nord. ç)0o. 4°°- 3o°. 20°. io". (i°. Som. o°. io°. 20°. 3o°. '|0°. 90°. Som. Totaux. Surfaces. Janvier 1883. 1 » » » 8 9 5 a 1 1 1 10 19 7,0 Février 3 1 1 3 5 i3 » 2 2 1 1 6 19 6,1 Mars 1 1 1 3 4 10 4 2 1 1 » 8 18 6,6 Avril 2 » » 4 4 lû 4 3 1 » » 8 18 6,1 Mai » » 1 3 "> 9 7 1 1 » » 9 18 6,8 Juin 1 » » 1 ti 8 5 3 1 » » 9 17 7,4 Juillet » » » 1 6 7 9 » » » » g 16 6, \ Août » » 2 » () 11 2 » 2 » » !\ i5 6,6 Sept » » 1 ') 3 9 4 5 1 » » 10 19 5,7 Oct 1 2 4 ' 3 11 4 2 2 D » 8 19 5,2 Nov 2 1 3 2 4 ' '• 3 • 4 " » 7 '9 3,6 Dec » » 2 1 5 8 2 4 1 ' » 8 16 5,9 Totaux.... 11 5 i.J 24 62 117 48 25 17 4 2 96 2'3 73,4 Janvier 1890. 0 » 3 2 3 8 2 2 4 ' » 9 '7 6,6 Février 1 1 22.! 9 0281 1 1 > 21 5, g Mars 2 1 6 1 2 1 >. 1 3 6 2 m 12 24 6,5 Avril 2 1 3 2 » 8 4 ' 6 1 1 i3 21 (i.'i Mai » » 1 2 4 7 1 " 7 5 2 i5 22 6,6 Juin » » 4 2 4 10 3 1 5 3 4 16 26 7,4 Juillet .... » 1 3 2 2 8 4 4 5 1 » 14 22 8,1 Août » 1 5 2 3 11 3 2 4 1 ' 'i 22 9,8 Sept »i72» 10 i342 iii 21 11,2 Oct » » 4 2 3 9 1 2 4 ' ! 9 18 11,9 Nov » 1 3 1 2 7 2 3 2 1 » 8 1 5 11,6 Dec 1 4 4 3 3 i5 1 2 2 2 » 7 22 1 1 . 3 Totaux.... 6 1 1 45 23 29 ii4 23 25 57 21 11 137 25i io3,3 » L'examen des nombres obtenus dans ces conditions met en évidence plusieurs faits intéressants. » i° Les nombres mensuels de groupes ne varient pas beaucoup de ( 4-8 ) janvier 1889 à janvier 1890; ils augmentent un peu à partir de février 1890, et l'année 1890 présente au total trente-huit groupes de plus que 1889. » 2° La surface totale par mois est de même peu variable de janvier à août 1889; elle va ensuite en diminuant et passe en novembre 1889 par un minimum bien net, puis elle augmente plus ou moins régulièrement jus- qu'à la fin de 1890, et cette dernière année présente une superficie totale de io3,3 au lieu de 73,4 que donne 1889. » Ces faits placent le minimum d'activité solaire en novembre 1889, comme cela résulte aussi de l'absence absolue de taches du 10 octobre au 4 décembre 1889. « 3° La distribution en latitude des régions d'activité change complètement vers le moment du minimum. Tandis qu'au début de l'année 1889 elles étaient surtout fréquentes dans la zone de — io° à -+- io°, elles se sont écartées beaucoup de l'équateur à partir du mois d'octobre, et en 1890 le maximum de fréquence est dans la zone de 200 à 3o° de chaque hémi- sphère. De plus, les zones de 3o° à 4o°, Nord et Sud, qui ne comprenaient ensemble que 9 groupes en 1889 pour les deux hémisphères, en renfer- ment 32 en 1890. » 4° C'est l'hémisphère Sud qui est le plus riche en régions actives jusqu'au minimum (en 1889); c'est, au contraire, l'hémisphère Nord après le mini- mum (en 1890). » MÉCANIQUE. — Sur le mouvement d'un vortex rectiligne dans un liquide con- tenu dans un prisme rectangle de longueur indéfinie. Note de M. Axdrade, présentée par M. Maurice Lévy. « La méthode des images a fourni à M. le professeur Greenhill une so- lution très simple du problème susénoncé. » Si l'on désigne par 2a et nb les dimensions transversales du prisme et si l'on représente respectivement par mu, en?/, dnw, cotnw; Su m, Cnu, Dn«, Cotnw des fonctions doublement périodiques de modules complé- mentaires k- et Je'-, dont les demi-périodes réelles £1, £ï dérivent des demi- périodes £2, Q! \j — 1, de la fonction de Jacobi H(«') et sont définies par la proportion Q <)' j ( 4»9 ) on aura, pour déterminer en fonction du temps / les distances ;rn,v„ du vortex à deux faces contiguës du prisme, les équations différentielles de Stdkes / d,r0 __ dZ0 \*y* = _ M, à ■■., équations dans lesquelles il faudra faire Zn=-^Log Ko \ " To \f:r~î \ - rny » \ u / i/i)"l"/iiV ' \ = const. (2) 2* H, /«, , H2//oV- 1 \V J \ \ ■■ • /n — l'intensité tourbillonnaire du vortex. » La trajectoire décrite par le centre d'une section droite du vortex a pour équation za = const. ou, ce qui revient au même, [c„t„(a)]'+|cpt„ » Telle est la solution de M. Greenhill; M. Maurice Lévy l'exposait ré- cemment à son cours et nous engageait à la discuter, en ayant, s'il y avait lieu, égard aux pressions qui se produisent à chaque instant dans le fluide. » Je me propose, dans cette Note, d'abord de mettre en évidence une curieuse propriété de ce vortex confiné, ensuite d'étudier le régime per- manent des pressions dans le cas particulier d'un vortex dont l'axe immo- bile coïnciderait avec l'axe indéfini du prisme. » Il est ici commode d'employer les fonctions p(«) de M. Weierstrass; je poserai * = p(*.)= -1T+ -i/Jty ? = «#.)=,- 73T- + 7=r* ). sn | -M X Sn (3 bis) vV \A [ /> h q = F .== const. (F£e, — e,), 1 F W = ^ v/4(F - />)3 - ff, (*"" ~P) + #> i g1.. SV. «i, «.,.«. ( '. ) ] /ayant leur signifi- j F *■&■ = - ^ V4(F y )»-ft(F - ç) - g3 \ cation habituelle. ( 420 ) » Des équations précédentes on déduit immédiatement que le pied du vortex décrit une courbe fermée, et que la période T de la révolution du vortex autour de l'axe du prisme est donnée par cette intégrale indéfinie ultra-elliptique, i* /'h'+-"3 FVA ; y i ;v ?1x - ff3) [4(F- X)' - g,(F -.X) -+• g*\ » Cas d'un vortex presque centra!. — Si dans l'intégrale précédente on fait F = e, — es I- t, puis lime == o, on trouve sans difficulté limT »iy/(e, — e-: )\ r, e3) c'est la durée d'une vibration infiniment petite du vortex. » Cas d'un vortex très excentrique : sa vitesse de circulation est très grande. — Supposons que la constante F prenne de très grandes valeurs, je dis que la durée T devient infiniment petite avec =;■ » En effet, appelons v la vitesse de circulation du vortex, les équa- tions (4) nous donnent (5) FV = ~ F[402 -Pr/+ f) -g,] : sur la trajectoire, (p-+- a = F) la vitesse v sera donc susceptible d'un mini- mum au moins égal ^> la quantité w définie par l'équation suivante (6) FW = ^(F2-^), F que l'on déduit de (5) en y faisant p - -- q = -• » J'ajoute que, pour F suffisamment grand, cette valeur w sera réellement atteinte. » Mais cette vitesse mitiima w, dont la valeur asymptotique est — y' F, sera infinie avec F; ce que démontre le résultat annoncé, car la longueur de la trajectoire du vortex est finie. » Régime du fluide autour d' un vortex central. — Prenons pour origine des coordonnées x, y d'une particule quelconque du fluide le centre d'une section droite du prisme, en sorte que les équations de Stokes rela- ( 421 ) tives à la particule, deviennent ici ^77 — ~CT\ Cn "7? Sn /? Dn "7F "7? 3 J i — en -A Cn ^. (o) * / Z = log — m Cn V Sn * dn * ' • " i + cn^Cn^- (t.: àZ ,11 dy dv dZ dt - ■ ) on déduit de là en — Cn -— = G — consl ., \A~ fi fe-cn2 Cn- » La vitesse est donc maxima quatre fois, aux points où la trajectoire coupe les axes; elle est minima en des points intermédiaires par rapport aux précédents. Les carrés des deux vitesses maxima et de la vitesse mi- nima ont pour valeurs respectives i — -//2- xW^I *" *,G')« ^-Gî 2 M' G. » Pour G très petit, c'est-à-dire pour une trajectoire assez voisine des parois, la vitesse minima est très petite, comme \/G ; les parties voisines des angles ont donc une vitesse petite. Ce n'est donc pas en ces points que l'on pourrait redouter de grandes vitesses, et par suite des pressions né- gatives, indices de formation de vides au sein du fluide. » Les grandes vitesses seraient au contraire dans le voisinage immédiat du vortex et c'est en ces points qu'il suffirait d'exercer une pression, lors de la formation du vortex; celte pression ne pourrait se calculer qu'en restituant au vortex ses dimensions, que l'analyse précédente suppose né- gligeables. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. ■ Sur la représentation plane des équations à quatre variables. Note de M. M. d'Oc igné, présentée par M. Maurice Lévv. « Soit une équation a quatre variables » v chaque valeur de / correspond une surface. Cette surface est, comme on sait, représentable sur un plan par ses courbes de niveau. On '.:. '!.. 1891, i" St tire. >!• ' XII, .'• 8.) ):} ( 422 ) ne peut songer à superposer sur un même plan les divers systèmes de courbes de niveau répondant aux valeurs successives de t. De là l'impos- sibilité, à moins d'un artifice particulier, de représenter sur un plan les équations à quatre variables. Il y a donc intérêt à signaler la méthode suivante, qui permet d'effectuer la représentation plane d'une classe très étendue d'équations de ce genre. « Supposons que l'équation (i) puisse se mettre sous la forme O) /,(*) £(*) /■,(*) ?iO0 ,(*' 0 +,(*,*) très générale puisqu'elle contient six fonctions arbitraires, et considérons dans un système de coordonnées parallèles (') les points dont les équa- tions sont (3) uf,(as)-hvft(x) .,<■:■) =o, (4) «ç, (j) H- ('?,< .v • + ?.(.v ) = o, (5) u^(z,l) -h vl,(z, t) 4-- r , tir , » • f "lé dp dv = G ( W - ô -3A 2 d du G GdG àf Or l'élément linéaire (i) conviendra à toutes les surfaces dont les lignes d'égale courbure (u = const.) sont parallèles si l'on y fait ( I ) G — - — j-p » Grâce à cette expression particulière de G, les relations (2) et (3) permettent de calculer explicitement les deux dérivées premières de la fonction auxiliaire [J.. Il n'y a plus qu'à écrire la condition d'iutégrabilité; (') Comptes rendus, t. GX, p, 223,, ( 4*5 ) on trouve ainsi l'équation fonctionnelle - /i rt\ i (u - v)2 j VI , :i\\ l '2 aU'O ,V'+W")](U - \ ) -; 4 A' C- : - (3 V W -r- V/ V" -;- A'") U' = o, où \ , est une fonction inconnue de v, introduite par l intégration. Si l'on prend pour variable U, et qu'on mette U, à la place de l ', il vient, en dé- signant par un accent la dérivée de U, par rapport à U, I VV( l 2 U', - aUU , ) - (a V W A : Ulf, H Vi V \\ ; A') U', ( 2( VW ■+- 2A')U, + V, U- - 2 W, h- W')' U ■ p( e » Pour établir notre théorème, il faut montrer que, si l'on exclut l'hy- pothèse \ const. qui donne les surfaces à courbure variable applicables sur les surfaces de révolution, cette équation n'admet pas d'autres solu- tions que celles qui correspondent aux surfaces à courbure totale constante. Or on trouve que ces surfaces sont caractérisées par U'" = o, la fonction V restant arbitraire. » Tout revient clone à prouver que l'équation (5) n'admet aucune so- lution quand on suppose V ^ o et U'" o. A cet effet, je différence son premier membre trois lois successivement par rapport à U, ce qui donne (6) i w ( [pu; auu, )m . 2vw + a')(uu;)" I \ (VW -r- A il ; ; 2( VW +aA')l ; = et je montre que W doit être supposé différent de zéro. Je puis alors divi- ser tous les termes de l'équation (6) par le produit WU* et je diflérentie une fois encore par rapport à U et une fois par rapport à v. Dans l'équation obtenue de la sorte, on ne peut supposer nulle, ainsi que je l'établis, ni la fonction de l qui est au second membre, ni celle de v cpii figure au premier. Divisant alors par leur produit, l'équation (7) se sépare en deux, dont l'intégration est immédiate. On trouve, en désignant par n, a et b trois constantes, U? a A' Vs — inV-r-b [)". 1 —n \> V— n ( 4s6 ) et, si l'on substitue ces résultats dans l'équation (6), on arrive à l'équation séparée a £=* + 4U + (a - 0.Z!=^±i __. a(fl + 2) V == o U — n V — « qui est manifestement impossible. Ainsi les solutions Y' = o et U™ = o sont les seules qu'admette l'équation (S). L'une comme l'autre ne donne que des surfaces applicables sur des surfaces de révolution. Notre théorème est donc complètement démontré. » PHYSIQUE. — Sur la compressibilité des mélanges d'air et d'hydrogène. Note de M. Ulysse Lala, présentée par M. Cailletet. « L'étude de ces mélanges a été faite avec l'appareil et par la méthode indiquée dans une précédente Communication (') : une certaine masse du mélange gazeux sous volume i est amenée, à température constante, à occuper le volume i; les expériences successives se font par pressions décroissantes sur des masses gazeuses de plus en plus faibles. » L'hydrogène, purifié suivant le procédé de MM. Eug. Varenne et Em. Hebré(2), est envoyé, après dessiccation complète, dans le récipient où s'effectue le mélange de ce gaz avec l'air. La composition du mélange résulte de la proportion d'oxygène qu'il contient, quantité que l'on déter- mine par absorption, à l'aide de l'hydrosulfite de sodium. Les analyses faites au début et à la fin de chaque série d'expériences ont établi la con- stance de composition des mélanges pendant les essais. » Dans la présente Note, je ne parlerai que des mélanges contenant plus de 16 pour ioo d'hydrogène, me proposant de faire connaître ulté- rieurement le résultat des expériences, encore inachevées, sur des mé- langes moins riches en hydrogène. » Les mélanges dont je résume ici l'étude contenaient respectivement i6,38, 28,12, 33,o8, 39,28, 49>$9 pour 100 d'hydrogène. Ils ont été soumis à des pressions comprises entre io5cm de mercure, limite infé- (') Compressibilité des mélanges d'air et d'acide carbonique {Comptes rendus, t. CXI, 2e semestre, p. 819; 1890). C) Bulletin de la Société chimique de Paris, t. JfXVHI, 2e semestre, p. 5a3; 1877. ( 4^7 ) rieure relative aux pressions initiales sons volume i, et i56ocm, limite su- périeure des pressions finales sous volume ^. » Pour représenter graphiquement les résultats, j'adopte les coordonnées suivantes : les abscisses sont les pressions initiales sous volume i, et les coordonnées correspondantes les différences entre le double de la pres- sion initiale considérée et la pression finale relative au volume '2. Cette différence, nulle pour un gaz parfait suivant la loi de Mariotte, positive si le gaz se comprime plus que ne l'indique la loi, négative dans le sens contraire, fait connaître l'écart entre la compressibilité réelle du gaz et la loi de Mariotte. Dans ce mode de représentation, les résultats donnés par Regnault pour l'air, l'azote, le gaz carbonique et l'hydrogène se rangent sur des lignes droites issues de l'origine, situées au-dessus de l'axe des abscisses pour les trois premiers gaz, au-dessous pour l'hydrogène. » Ce procédé graphique permet de déduire immédiatement de mes ex- périences les conséquences suivantes. » La compressibilité des mélanges considérés d'air et.d'hydrogéne, dans lesquels la proportion de ce dernier gaz va en croissant à partir de i6,3i pour 100, est intermédiaire entre celles de l'air et de l'hydrogène pour des pressions initiales faibles qui augmentent avec la quantité d'hydrogène et peuvent s'élever à 17 V"1 de mercure environ pour un mélange à '19,80. pour 100 d'hydrogène. Mais cette compressibilité s'écarte de la loi de Ma- riotte dans le même sens que celle de l'hydrogène. » Puis, la pression finale augmentant, l'écart par rapport à la loi de Ma- riotte, pour un mélange déterminé, reste de même sens en devenant plus grand pour le mélange que pour l'hydrogène* et cet écart croit avec la pression initiale, de sorte que la compressibilité du mélange est alors con- stamment moindre que celle de l'hydrogène. » Lorsque la quantité d'hydrogène augmente, la compressibilité du mé- lange s'écarte progressivement, quoique lentement, de celle de l'hydro- gène, mais pour une proportion d'hydrogène comprise entre 33, 08 et '.ii), 28 pour 100, la compressibilité du mélange non seulement ne tend plus à s'écarter de celle de l'hydrogène, mais au contraire s'en rapproche pour des pressions initalcs faibles inférieures à i8ocm de mercure environ. La proportion d'hydrogène continuant à croître, la compressibilité du mélange se rapproche de celle de l'hydrogène pour toutes les expériences de la série, c'est-à-dire pour une pression initiale quelconque dans les limites signalées. L'étude du mélange à 49*89 pour 100 d'hydrogène met nettement ce fait en évidence : la compressibilité de ce mélange est en effet plus voisine de ( 4^8 ) celle de l'hydrogène que celle du mélange à 39,28. et elle devient inter- médiaire entre celle de l'air et de l'hydrogène pour une pression initiale plus élevée que pour les autres mélanges. » Ainsi, après écart, la compressibililé des mélanges d'air et d'hydrogène étudiés, inférieure à partir d'une certaine pression initiale à celle de l'hy- drogène, tend vers celle-ci à mesure que la quantité de ce gaz augmente. C'est un fait analogue, mais de' sens inverse, à ce qui se passe pour les mélanges d'air et de gaz carbonique. » Ces résultats, qui indiquent pour la compressibilité des mélanges ga- zeux: une complexité particulière, ont été contrôlés par une série de me- sures faites, par le même procédé et avec le même appareil, sur des isolés : air, gaz carbonique. Ces mesures concordent d'une manière très satisfaisante avec les résultats dus à Regnault ( ' ). » OPTIQUE. — Surla compression du quartz ( 2 ). Note de M. Moxxory, présentée par M. Lippmann. « J'ai entrepris des expériences pour vérifier sur le quartz une consé- quence importante de la théorie de M. Gouy sur les effets simultanés du pouvoir rotatoire et de la double réfraction (3). » Si l'on fait tomber normalement sur une hune biréfringente douée de pouvoir rotatoire une vibration rectiligne parallèle à la section principale de la lame, la vibration émergente est en général une ellipse que l'on peul décomposer, suivant la manière habituelle, en deux vibrations rectiiignes respectivement parallèle et perpendiculaire à la section principale de la. lame. En appliquant la théorie de M. Gouy, j'ai obtenu, par des calculs simples, les éléments de cette ellipse, en fonction de la différence de marche

a croit d'abord et atteint la 1 \ * \ s valeur -, autour de laquelle il oscille ensuite. » J'ai commencé la vérification de ces conséquences de la théorie en employant deux lames de quartz, taillées perpendiculairement à l'axe : l'une (lame n° 1) lévogyre, dont le pouvoir rotatoire pour la lumière jaune du sodium est égal à 44° 'o'; l'autre (lame n° 2) dextrogyre, ayant un pouvoir rotatoire de 65°o'. Un appareil spécial, construit par M. Bénévolo, me permet de produire sur ces lames, au moyen de poids, une com-. pression verticale, uniforme, croissant à volonté. La lame est placée derrière le pola- riseur de l'appareil de Jamin pour la réflexion métallique, normalement aux rayons incidents ; la section principale du polariseur, éclairée par un brûleur Laurent, est rendue horizontale. La vibration émergente est étudiée au moyen du compensateur de Babi- net et d'un nicol analyseur; je dé le nui ne ainsi la différence de marche cl de ses compo- santes rectilignes, verticale et horizontale, et l'angle (3 dont il faut faire tourner la sec- tion principale de l'analyseur, placée d'abord verticalement, pour rendre les franges aussi noires que possible ('). 11 est aisé de trouver les relations qui donnent, pour chaque expérience, la valeur de a et celle du rapport K des axes de l'ellipse émergente. » L'expérience montre, conformément à la théorie, que, par suite de la compression, la rotation a de la vibration qui sort de la lame diminue pour la première lame et aug- mente pour la seconde, ainsi que l'indique le Tableau ci-dessous. Au moyen des don- nées expérimentales je détermine, pour chaque expérience, la différence de marche tp due à la double réfraction seule, par une relation facile à établir (-). La valeur de 9 étant ainsi connue, je peux ensuite calculer les valeurs théoriques de la rotation % et du rap- port K des axes. (') Afin d'obtenir une précision suffisante, je prends, pour, chaque détermination, la moyenne d'un grand nombre de lectures. (■) Pour obtenir cette relation, il suffit d'exprimer, en fonction de

6 ( 43o ) » Les résultats obtenus sont consignés dans le Tableau suivant : Pression a K kilogr. p. d. f. observé, théorique. observé, théorique o 44° io » » 44.io 44.io » » | 3o 43 15,9 2 3 9 O, 106 42.49 42.56 0,212 0,211 me n° 1 . . . < i | 4» 42 2 1,5 239 0, i45 41.27 41.32 0,289 0,289 1 5o 4i. 6 s 26,5 239 0, 180 39. 56 4o. 3 0,359 0,359 / o 65. o » » 65. 0 65. 0 » » 1 3o 62.42 22, 4 2 39 0, io3 65. 16 65. 18 0,239 o,238 me n° 2. . . ■ 4o 61 . 12 28,8 239 0,137 65 . 34 65.32 0,320 0,320 I 5o 59.12 35,4 239 0,174 66. 5 66.55 o,4i3 0,416 [ 7° 54.i5 46,4 239" 0,244 67. 7 67. 1 1 0,612 0,612 La » La théorie se trouve donc confirmée par ces expériences : une com- pression qui croît à partir de zéro a pour effet de diminuer ou d'augmenter la rotation de la vibration émergente, suivant la valeur de l'épaisseur de la lame de quartz soumise à la compression. » Le Tableau ci-dessus montre aussi que la différence de marche

est l'angle de la normale d'onde avec l'axe optique; a, c, a', c' sont des constantes. Si / était constant, la for- mule (r) signifierait que la surface de l'onde pour le rayon extraordinaire (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 967, 1078 et 1189; 1879. (2) Thèse, Annales de l'École Normale, supplément pour 1890; voir aussi Journal de Physique, 2e série, t. IX; 1890. (3) Ibid., n° 49. ( 43a ) est un ellipsoïde; mais 1= - est variable à cause du dénominateur n, de là une déformation de l'ellipsoïde. Cette déformation, très faible il est vrai, serait cependant sensible à des expériences bien faites. Nous verrons qu'elle n'existe pas. » 3. Système de M. Sarrau. -- Au contraire, partons des équations de M. Sarrau complétées par les termes de Briot, savoir (' ) : et substituons dans ces équations les valeurs E = LsinP, ïi==MsinP, 'C = NsinP, T est la période vibratoire; ot, p, y les cosinus directeurs de l'onde plane. Nous obtenons ainsi trois équations, dont la première est ^À + G.)L==^[L-*(«L*.pM + ïN)]. » Le même résultat aurait été obtenu par les équations de M. Sarrau, en supprimant dans les équations (2) les termes en E, n, ï, de Briot, et remplaçant A, B, C respectivement par A' = A-£g, B' = B--^H, c=c-^k. » Les quantités A', B', C ne dépendent que de la période vibratoire T et nullement des cosinus directeurs ) Les notations sont celles de M. Poincaré (Théorie de la lumière); A, B, C, G, H, K sont des constantes. i 433 ) tion donnent lieu à la forme connue, rigoureusement conservée, de la surface de l'onde. « 3° Ces vibrations sont perpendiculaires aux rayons lumineux corres- pondants ('). » J'ajouterai que, de tous les systèmes proposés jusqu'ici, celui de M. Sarrau est le seul qui jouisse de cette propriété très remarquable de n'être troublé en rien par l'introduction des termes de Briot. Eu particu- lier, en dehors des deux systèmes examinés ici, l'introduction des termes de Briot entraîne généralement des vibrations longitudinales. « 4. Résultats de l'expérience. -- Si maintenant on compare les va- leurs de n déduites des deux théories avec les valeurs observées dans le spath à 3o° de l'axe optique, on obtient le Tableau suivant, où la colonne A désigne la radiation; O, S, F sont les valeurs de n observées, puis calculées par les théories de M. Sarrau et de Fresnel. >,. o. s. s — o. \ s — F. . ( i,oS.... i,5854. i,5855. +0,0001. -t-0,0006. Spectre înfra-rouçe j -, K 0 , 2 1 ( 1,54- ... 1,5900. 1,3909. +0,0001. +0,0000. ( A 1,60299 1,60298 — 0,00001 +0,00007 Spectre visible < D 1,60990 1,60990 0,00000 +o,oooo5 ( Il i,63o5i i,63o5i 0,00000 -1-0,00002 » Les nombres observés sont d'accord avec le système de M. Sarrau; on trouvera peut-être que les différences entre ces nombres et ceux qu'on déduit de l'hypothèse de Fresnel sont bien faibles. Néanmoins elles ne sont pas illusoires, comme on peut s'en convaincre par les discussions numé- riques qui figurent dans ma Thèse. » 5. Conclusions.— i° L'expérience montre que les lois de la double réfraction ne sont pas altérées par la dispersion. » 20 Le calcul montre que le système de M. Sarrau jouit de cette pro- priété que les termes de dispersion de Briot n'introduisent aucune pertur- bation aux lois de la double réfraction monochromatique et il est, des systèmes proposés, le seul à jouir de cette propriété. » 3° Resterait à prouver analytiquement qu'il en est de même des autres termes de dispersion. Cette difficulté, non abordée jusqu'ici, ne paraît pas insoluble. » (') On appelle rayon lumineux la droite qui joint le centre de la surface des oncles au point de contact de cette surface avec un plan tangent parallèle à fonde plane considérée. ( 434 ) CHIMIE. — Sur la solubilité du bitarlrate de potassium. Note de M. Cii. Blarez. « Le bitartrate de potassium nous a servi à faire, depuis très longtemps, des expériences variées, concernant sa solubilité clans différents milieux : eau pure, solutions salines, solutions acides, mélanges hydroalcooli- ques, etc. Ce travail comporte un nombre considérable d'expériences méticuleuses; il n'est point encore terminé. Toutefois, nous croyons ne pas devoir ajourner plus longtemps la publication d'un certain nombre de résultats obtenus. Nous allons donner aujourd'hui, d'une façon très sommaire, les formules par lesquelles nous représentons quelques-uns _ de ces phénomènes de solubilité. » I. Solubilité de la crème de tartre dans Veau pure. — Nous avons eu oc- casion, au cours de nos recherches, de vérifier les nombres donnés par les auteurs. Nous avons seulement trouvé quelques différences, aux tem- pératures voisines de ioo°. » La solubilité de la crème de tartre dans l'eau, qui est fonction de la température 6, peut être calculée par la formule suivante, indiquant la quantité de substance Q dissoute dans ioogr de solution Q9 = o,35i + o,ooi5i0 -+- o,ooo5502. » On peut aussi avoir des résultats suffisamment exacts pour la pratique, en remplaçant celte formule par la suivante, plus simple, Qe = 0,369 + o,ooo56g02. » IL Solubilité de la crème de tartre dans les solutions de chlorure de potas- sium. — La diminution de solubilité de la crème de tartre, occasionnée par la présence du chlorure de potassium, est un fait connu et utilisé. En étudiant complètement ce phénomène, nous avons observé que la quan- tité de tartre dissoute est fonction de la température et de la quantité de chlorure de potassium ; mais que le phénomène n'est pas continu. » a. Si l'on ajoute de très faibles quantités du sel de potassium, on observe, au début, qu'une partie équivalente en poids de bitartrate potas- sique s'insolubilise ; de telle sorte que l'on peut représenter ce phénomène par la formule suivante, résultats rapportés à 100 parties : Qe= (0,369 + 0,0005696-) — chlorure de potassium. ( 435 ) » Cette formule ne vérifie pas longtemps l'expérience; elle a à peu près pour limite l'égalité des quantités entre le poids de la crème de tartre dissoute et celui du chlorure de potassium mis en présence. » b. Si la quantité de chlorure de potassium est supérieure à celle du tartre que pourrait dissoudre l'eau pure à même température, la loi de solubilité, chose curieuse, peut être représentée par une formule qui, tout en étant directement fonction de la température, est eu raison inverse de la racine carrée du poids du potassium contenu dans le chlorure ajouté „ 0,0489 -+- o,ooooo52i603 Qe=- -JE- - » Nous avons constaté que la crème de tartre est complètement inso- luble, à la température ordinaire, dans un mélange formé de : Parlics. Alcool à 900 IOO Eau 900 Sulfate neutre de potassium 1 Aciile tartrique 2 tandis que ce sel se dissout, si l'on remplace tout ou partie du sulfate neutre par du sulfate acide. Nous nous servirons ultérieurement de ce fait et d'autres de même ordre, pour établir synthétiquement quelle doit être la constitution des vins plâtrés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformation de la fécule en dextrine par le ferment butyrique. Note de M. A. "Vii.lieks. « Ayant entrepris l'étude de l'action des ferments figurés sur les hy- drates de carbone, dans des conditions diverses, je donnerai ici les pre- miers résultats relatifs à l'action du ferment butyrique (Bacillus amylobac- ter) sur la fécule de pomme de terre. » Il est facile de transformer la matière amylacée en dextrine sous l'ac- tion de ce ferment. » Dans de grands flacons, on introduit de la fécule de pomme de terre et de l'eau non distillée, dans la proportion de 5osr de fécule pour ii;t d'eau, la fécule étant préa- lablement délayée avec soin. Cette dernière est ensuite transformée en empois, par un ( 436 ) jet de vapeur d'eau que l'on dirige dans le fond des flacons, en les agitant constam- ment, jusqu'à ce que la température se soit élevée à ioo°. Les flacons doivent être à peu près remplis, après la condensation de la vapeur, de manière qu'il ne reste qu'un petit volume d'air sur la surface du liquide. » On ensemence alors l'empois formé, avec quelques centimètres cubes d'une cul- ture de Bacillus amylobacler. On bouche les flacons avec un tampon d'ouate stéri- lisée, et on les maintient pendant quelques jours dans une étuve réglée vers ^o°. Dans ces conditions, les spores du ferment butyrique qui, ainsi que l'a montré M. \ an Tieghem, résistent facilement à la température de ioo°, se développent rapidement, et l'on évite plus sûrement, en ensemençant l'empois à ioo°, le développement de germes étrangers. Cet ensemencement devient, du reste, bientôt inutile dans un labo- ratoire où l'on a depuis quelque temps desséché et pulvérisé les produits de la fermen- tation, par suite de la diffusion des spores du bacille dans l'air. » Au bout de vingt-quatre heures, l'empois est en général liquéfié; on laisse la fer- mentation se continuer jusqu'à ce que l'on constate que le liquide ne donne plus de coloration bleue ni violette par l'eau iodée; ce résultat est atteint plus ou moins vit-, après deux, à quatre jours, quelquefois seulement au bout de plusieurs jours, ce qui tient à l'existence de grumeaux formés dans l'empois, difficilement attaquables. Il faut donc chercher, autant que possible, à faire un empois homogène. » Le bacille se présente, au début, sous la forme de bâtonnets rectili- gnes, très mobiles. A la fin de la fermentation, il s'est transformé en bâ- tonnets épaissis uniformément à leur extrémité, en forme caractéristique de têtard : ils sont alors complètement immobiles. A partir de ce moment, les produits de la fermentation ne sont plus modifiés. » De petites bulles gazeuses se dégagent pendant cette transformation de la fécule; mais la quantité de gaz dégagé est si faible, qu'il est impos- sible d'en recueillir. » Le liquide ainsi obtenu est très légèrement acide et présente nette- ment l'odeur de l'acide butyrique, mais ne renferme qu'une quantité insi- gnifiante de ce dernier (environ o,3 parties pour ioo de fécule). » Outre certains corps qui se forment aussi en très petite quantité, et sur lesquels je reviendrai prochainement, les produits principaux de la fermentation sont constitués par des dextrines, non attaquables par le Ba- cillus amylobacler, du moins en présence des autres produits qui sont for- més simultanément. » On les obtient en précipitant par l'alcool les liquides filtrés et évaporés; on les purifie par de nouveaux traitements à l'alcool. Les dexlrines ainsi précipitées, ajou- tées à celles qui restent dissoutes dans l'alcool, représentent la majeure partie de la fécule employée. » Desséchées, elles se présentent sous la forme d'une masse parfaitement blanche, légère, friable, très avide d'eau qui s'y combine avec dégagement de chaleur, d'une ( 437 ) saveur un peu sucrée, et qui est constituée par un mélange de dextrines différentes, ainsi (pie le montre la variation des pouvoirs rotatoires correspondant aux produits d'opérations différentes, ou même de précipitations fractionnées des dextrines prove- nant d'une seule opération; ces pouvoirs ont varié de +i56° à -+- 207°,5. » Elles se transforment très difficilement en glucose sous l'action de l'eau et des acides. La transformation sous l'action de l'eau ne paraît pas se produire à froid; elle est très lente à iooQ, et à peine commencée au bout de quarante-huit heures. Sous l'action de l'acide sulfurique étendu, elle exige environ une journée à 100". » L'iode colore en rouge les dextrines dont le pouvoir rotatoire est le plus élevé ; l'intensité de la coloration diminue en même temps que le pouvoir rotatoire; celles pour lesquelles il est le moins élevé ne sont plus colorées par l'iode. » Elles réduisent la liqueur cupropotassique, et leur pouvoir réducteur est d'autant plus grand que leur pouvoir rotatoire est plus faible, ainsi qu'on peut en juger d'après les résultats suivants, qui représentent les poids de glucose qui réduiraient le même volume de réactif que 100 parties de dextrinè. Pouvoir rotatoire. Pouvoir rédacteur. [56 28,9 17M "^ 20-.5 5,o » De nouvelles recherches sont nécessaires pour décider si ces dex- trines sont identiques ou non à celles obtenues par l'action des acides, ou sous l'influence de la diastase. Mais, quoi qu'il en soit, leur production, en l'absence complète de maltose et de glucose, est digne de remarque, au point de vue de l'étude de la constitution de la matière amylacée. D'autre part, cette absence de glucose et de maltose semble montrer que le fer- ment butyrique détermine la transformation de la fécule en dextrinè di- rectement, et non par l'intermédiaire d'une diastase sécrétée par ce ferment organisé, diastase qui devrait, d'après les analogies connues, déterminer la saccharification d'une quantité plus ou moins grande de dextrinè. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les bulylamines normales. Note de M. A. Berg, présentée par M. Friedel. « Les butylamines normales ont été préparées pour la première fois par Lieben etRossi, parla méthode de Wurtz, au moyen du cyanate. Cette mé- thode leur a fourni surtout la base primaire et accessoirement une petite quantité des bases secondaire et tertiaire. Cit., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N" 8.) ->7 ( 438 ) » J'ai appliqué à leur préparation la méthode d'Hohnann, en faisant aeir, sur le chlorure de butyle normal, l'ammoniaque en solution hydro- alcoolique. » i molécule de cet éther a été additionnée de i molécule d'ammoniaque en solu- tion aqueuse saturée, puis d'une quantité d'alcool suffisante pour tout dissoudre. Le mélange a été chauffé en matras scellés à 1200 pendant environ dix heures. » Le contenu des matras est alors filtré pour séparer une certaine quantité de chlorhydrate d'ammoniaque qui s'est déposé, saturé par un peu d'acide chlorhydrique et distillé. Il passe de l'alcool ne contenant qu'une très faible quantité de chlorure de butyle. L'action est donc complète. » Le résidu de la distillation étant fortement concentré abandonne un sel facile à purifier par cristallisation et que l'analyse indique être le chlorhydrate de la base secondaire. » Les eaux mères de ce sel sont traitées par la soude étendue qui en sépare une petite couche de bases insolubles constituée par de la base secondaire mêlée d'un peu de base tertiaire. » Après séparation de la partie insoluble, on distille la solution sodique et on ob- tient ainsi la base primaire à peu près pure, en dissolution étendue. La base quater- naire fait complètement défaut. » Les rapports dans lesquels se produisent ces différentes bases sont sensiblement : 4 parties de base primaire, 7 parties de base secondaire et 1 partie de base tertiaire. Ce procédé permet donc de préparer facilement les deux premières. » Afin d'obtenir la base primaire pure, sa solution aqueuse étendue a été traitée par l'oxalate d'éthyle employé dans les proportions voulues pour donner l'oxamide. Il s'est formé un précipité volumineux de dibutyloxamide normale. » Ce corps est extrêmement peu soluble dans l'eau même bouillante. Il se dissout bien dans l'alcool chaud, d'où il se dépose par refroidissement en aiguilles soyeuses. » L'eau mère d'où s'est précipité l'oxamide étant fortement concentrée et abandon- née à l'évaporation donne des cristaux ressemblant à la dibutyloxamide et que l'ana- lyse indique comme étant du butyloxamate de butylamine. Ce corps redissous dans l'eau et traité parle chlorure de calcium donne un précipité peu soluble à froid, mais soluble à chaud et qui cristallise par refroidissement en très fines aiguilles coton- neuses. C'est du butyloxamate de chaux hydraté. » Enfin les dernières eaux mères du traitement par l'éther oxalique laissent dépo- ser, en dernier lieu, de l'oxalate neutre de butylamine. » Ainsi, il est à remarquer que, dans l'action de l'oxalate d'éthyle sur la solution étendue de la base primaire, on obtient l'oxamide correspon- dante et ses deux produits d'hydratation, le butyloxamate de butylamine et l'oxalate neutre de butylamine. J'ai signalé le même fait dans l'action de l'éther oxalique sur l'amylamine ('), et je viens de le vérifier pour la (') Comptes rendus, t. CXI, p. 606. ( 439 ) monoisobutylamine. Pour cette dernière base, lorsqu'on évapore les eaux mères de l'oxamide, c'est l'oxalate neutre qui cristallise le premier. Il est facile de mettre en évidence l'existence de l'isobutyloxamate d'isobutyla- mine, en traitant la liqueur par le chlorure de calcium. Il se forme un pré- cipité formé d'un mélange d'oxalate et d'isobutyloxamate de calcium. En faisant bouillir avec de l'eau, on sépare le second sel qui cristallise par re- froidissement. » La production de ces trois termes dans l'action de l'éther oxalique paraît être générale. » J'ai obtenu quelques sels de la base secondaire, qui n'ont pas été pré- parés à ma connaissance. » Le chlorhydrate assez soluble dans l'eau cristallise en belles écailles. » Le chloraurate est en belles aiguilles jaunes d'or très fines et pouvant atteindre plusieurs centimètres. Il est peu soluble dans l'eau froide. Sec, il fond vers 1700 en une huile rougeàtre. Dans l'eau, il fond avant ioo°. » Le chlorostannate très soluble se dépose de sa solution concentrée bouillante sous la forme d'une huile incolore qui se solidifie par refroidis- sement. Par évaporation lente, il cristallise en longues aiguilles groupées en pinceaux. » L'oxalate acide ressemble au chlorhydrate et n'est pas très soluble dans l'eau. Il est cependant beaucoup plus soluble que celui de diisobuty- lamine. » Je continue l'étude de ces bases, ainsi que des bases dérivées des alcools butyliques secondaire et tertiaire ( ' ). » ANATOMIE COMPARÉE. — Détermination rationnelle des pièces sternales chez les animaux vertébrés. Note de M. Lavocat. « Malgré les formes si variées du sternum dans la série des animaux vertébrés, les éléments constitutifs de cet appareil peuvent être distingués et caractérisés par leurs connexions avec les arcs qu'ils supportent. En thèse générale, le sternum cartilagineux ou osseux des Vertébrés est formé de deux parties différentes par destination : le présternum, donnant appui (') Travail fait au laboratoire de Chimie industrielle de la Faculté des Sciences de Marseille. ( 44o ) aux coracoïdes, ainsi qu'aux clavicules; et le sternum costal, qui porte les arcs viscéraux du thorax et, par extension, ceux de l'abdomen. » Le prëslernum, de forme et de dimensions variables, est toujours mé- dian. Ordinairement fixé en avant du sternum costal, il est situé au-dessous chez les Poissons, et enclavé entre les pièces sternales antérieures dans les Tortues. Il donne appui, en avant, aux coracoïdes et, sur les côtés, aux clavicules, chez les Batraciens, les Lézards, les Tortues, les Oiseaux et les Monolrêmes. Simplement claviculaire dans les Poissons, les Crocodiles et les Mammifères clavicules, il disparaît chez les Mammifères peu ou point clavicules. » Le sternum :oslal, cartilagineux, non segmenté et thoraco-ventral, est large dans les Lézards et très allongé dans les Crocodiles. Osseux et plus ou moins divisé en larges plaques latérales, il est encore thoraco-ven- tral dans les Tortues et les Oiseaux. Il est exclusivement thoracique et formé de pièces médianes, en série longitudinale, chez les Poissons et les Mammifères. Chez les Poissons, le sternum costal est constitué par les pièces basi-branchiales, qui donnent appui aux arcs branchiaux représen- tant les côtes thoraciques, restées sous le crâne par persistance de l'état embryonnaire. » Il n'y a ni côtes, ni sternum costal chez les Batraciens. Le sternum manque chez les Ophidiens, dont les côtes sont, nombreuses. Les côtes ventrales n'ont pas de sternum chez les Poissons. La ligne blanche qui, chez les Mammifères, représente le sternum ventral, ne porte pas de côtes. » Cette construction du sternum en deux sections donne à chacune d'elles une signification positive, que n'ont pas les termes généralement usités d'épisternum et d' hyposternum, de mésosternum et de pleurostei- num, etc., qui indiquent seulement la position relative des diverses parties de l'appareil sternal. » ANATOMIE ANIMALE. — Structure du pancréas et pancréas intra-hépatique chez les Poissons. Note de M. E. Laguesse, présentée par M. Ranvier. « On a considéré pendant longtemps, et la majorité des auteurs consi- dèrent encore aujourd'hui les Poissons osseux comme privés d'un véritable pancréas (quelques genres exceptés). Legouis pourtant, en i8y3 (An- ( 44 1 ) nales des Sciences naturelles), a montré d'après des dissections l'existence d'un pancréas diffus répandu en fines traînées dans toute la cavité abdomi- nale chez la généralité des Téléostéens, mais il a négligé d'en donner une description lustologique suffisante, seule capable d'imposer la conviction pour un organe qui échappe presque complètement à l'observation ma- croscopique. » Dans une Note à la Société de Biologie (24 mai 1889), j'ai apporté la preuve embryologique de son existence, en suivant son développement chez la Truite. » Depuis, j'ai eu l'occasion de constater la présence de ce pancréas chez tous les animaux où je l'ai cherché. J'ai pu ainsi l'observer chez un certain nombre de genres étudiés par Legouis (en outre chez les Crénilabrcs, les Scorpènes, les Blennies, les Syngnathes), et commencer son étude histo- logique. Partout on retrouve la cellule pancréatique typique, caractérisée par un amas localisé de gouttelettes de matière zymogène. Le pancréas se présente comme une glande formée de longs tubes ramifies et anastomosés entre eux, offre par conséquent des caractères différents de ceux des glandes salivaires auxquelles on l'a souvent comparé. Cette structure est très facile à constater chez le Gobie et le Cycloptère notamment, où les tubes sont répandus en un élégant réseau à la surface du mésentère. Il suffit pour cela de tendre ce mésentère, et de le fixer sur l'animal vivant par aspersion, à l'aide d'une pipette, d'acide osmique au centième. L'acide picrique donne aussi d'assez bons résultats. » J'insisterai sur une particularité signalée également par J^egouis chez la Carpe, c'est la pénétration du pancréas à travers le foie, pénétration que j'ai observée sur le Crénilabre, le Labre, le Gobie, le Syngnathe. » Le pancréas intra-hépatique du Crénilabre (Crenilabrus melo/>s), très abondant à Concarneau, est particulièrement intéressant. Chez ce Pois- son, non seulement il n'\ a pas d'estomac, mais encore, comme l'a montre Pilliet chez le Labre, genre voisin (Bull, de la Soc. de Zool. de France, t. X; i885), il n'y a pas trace de glandes gastriques : anatomiquement et histologiquefnent l'intestin commence immédiatement en arrière des dents pharyngiennes. C'est là que débouchent côte à côte les canaux cholédoque et pancréatique; le suc pancréatique et la bile sont les seuls liquides di- gestifs. Aussi le pancréas est-il très développé dans toute la cavité abdo- minale. Mais, en outre, chaque branche de la veine porte pénétrant dans le foie s'entoure d'une gaîne de tissu pancréatique qui la suit, elle et ses ramifications, jusque vers le point où elle se résout en capillaires (rameaux ( 442 ) de i8u à 20 a). Comme beaucoup de ces branches traversent le foie de part en part et viennent ramper sur sa face convexe avant de se capillari- ser, leur gaine de pancréas, faisant corps avec elles, les suit jusque sur cette face convexe. Elles traversent de véritables tunnels rameux creusés dans la substance hépatique, sans qu'il y ait nulle part contact entre celle-ci et le pancréas. » Les imprégnations d'argent montrent en effet la présence du revête- ment endothélial péritonéal à la surface du tunnel hépatique d'une part, et de l'autre à la surface de la branche contenue; sur les coupes existe toujours un espace vide entre les deux ; sur l'animal frais, après une fixa- tion superficielle, on isole très aisément des troncs veineux ramifiés re- vêtus de leur gaine. Le pancréas forme manchon autour de chaque veine ; la paroi interne du manchon est représentée par la mince paroi conjonctive de la veine, l'externe par une membrane conjonctive amorphe excessive- ment mince, parcourue par un réseau lâche de fines fibres; les deux sont reliées par quelques tractusdemême constitution. Entre elles se répandent sur une seule couche, tortueux, serrés, les tubes pancréatiques anasto- mosés. Les vides qu'ils laissent sont occupés par des capillaires sanguins et de larges espaces lymphatiques irréguliers, paraissant dépourvus de paroi propre et bourrés de leucocytes granuleux; les tubes glandulaires baignent pour ainsi dire dans la lymphe. En coupe transversale (20 à 25[/. de dia- mètre), ils montrent une très fine lumière entourée de cellules, à zone interne remplie de gouttelettes, à zone externe renfermant le noyau ar- rondi uninucléolé, et formée d'un cytoplasme presque homogène ayant une grande affinité pour les colorants. Dans la lumière centrale on trouve quelques noyaux entourés d'un petit corps protoplasmique généralement irrégulier. Dans chaque gaine intra-hépatique pénètrent à la base une arté- rioleetun fin canal pancréatique excréteur (canal de Weber), qui s'y rami- fient. » Les tissus des deux glandes n'étant pas au contact, leur pénétration ne paraît pas avoir d'importance fonctionnelle ; il n'en est vraisemblable- ment pas de même du rapport intime du pancréas avec les branches de la veine porte et surtout avec les lymphatiques ( ' ). » (') Travail du laboratoire maritime de M. le professeur Pouchet, à Concarneau. (443 ) ANATOMIE ANIMALE. — Anatomie du Cerianthus membranaceus. Note de M. L. Faurot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Des deux côtés de la loge correspondant au tentacule impair signalé par J.Haime( Mémoire sur le Cérianthe), les cloisons mésentéroïdes, ainsi que cela a été également figuré par cet auteur, vont graduellement en diminuant de longueur jusqu'au petit sillon œsophagien opposé; mais, en outre, par l'examen anatomique de Cérianthes non contractés, on recon- naît que ces mésentéroïdes sont de quatre grandeurs différentes, chacun d'eux se répétant régulièrement, dans le même ordre, de quatre en quatre, les uns à la suite des autres. Les mésentéroïdes constituent ainsi des groupes de quatre bien distincts, d'autant plus longs qu'ils sont plus rap- prochés de la loge impaire. » Les quatre premiers mésentéroïdes placés de chaque côté de cette loge, c'est-à-dire les huit premiers formés font exception à cette règle, en ce que leurs longueurs, bien que de quatre ordres différents, ne concordent pas rigoureusement avec celles des autres groupes. Cette disposition des cloisons mésentéroïdes n'a été rencontrée jusqu'à présent chez aucune autre espèce de Zoanthaire malacodermé. » Ainsi se trouve confirmée l'analogie du Cérianthe membraneux avec les Coralliaires fossiles classés dans les Zoanthaires rugueux. Jules Haime, qui le premier avait reconnu cette analogie, l'avait (Mémoire cité) ainsi formulée : o,5o5 Tl 1 \m o,i45 o,238 Paille de seigle 0,o54 0,117 » Tous ces résultats montrent que le sel marin est rare sur les monta- gnes, et expliquent pourquoi il est nécessaire d'en donner aux animaux qui y vivent. Mais, malgré cette distribution de sel, on constate dans les liquides de leur organisme une moindre quantité de chlorure : Chlorure de sodium par litre. Montagne. Vallée. Lait de vaches (moyenne) ... . i,o83 i,35o Sang de moutons (moyenne) . 0,476 0,610 Sang de lapins (moyenne) . . . 0,397 0,470 » L'utilité de l'apport de sel marin, dans les régions où celui-ci n'est pas apporté en abondance par les pluies, se trouve démontrée par les ob- servations que je viens de résumer. » ( 45ô ) M. Greg. Stefanesco, de Biikarest, dans une Note transmise à l'Aca- démie par M. Danbrée, signale un manuscrit de la bibliothèque de l'Aca- démie roumaine, où se trouve la relation d'une chute de météorites remon- tant à l'année 1774. Elle a eu lieu près de Tirgoviste, dans le Judetul Dimbovita, et a présenté les phénomènes habituels, judicieusement décrits par l'observateur anonyme. « Un matin, avant le lever du soleil, quand le ciel était clair de toutes parts, il se montra tout à coup un petit nuage éclairé, duquel il commença d'abord à tonner, puis tout d'un coup il a craqué, et, comme de la pluie, une multitude de pierres en sont tombées et elles ont couvert une surface plus grande qu'une verste. Ces pierres étaient noirâtres, de dimensions va- riables, depuis la grosseur du poing et au-dessous, et de forme fragmen- taire, comme si elles avaient élé détachées d'un même bloc; les plus grosses se sont enfoncées dans la terre, les petites restèrent à la surface comme une grêle. Elles répandaient une odeur de boue croupie et légèrement sulfureuse. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 23 février 1891. Congrès international de Mécanique appliquée tenu à Paris du 1 G au 1 1 sep- tembre 1889, sous la présidence de M. Phillips, membre de l'Institut. Paris, E. Bernard et C'e, 1890-1 891 ; 4 vol. gr. in-8° et Atlas. Cours d'Algèbre; parG. Niewengloyvski. 2e édition. Paris, Armand Colin et Cie, 1891 ; 2 vol. in-8". (Présenté par M. Picard.) Synthèse du rubis; parE. Fremy, 1877-1890. Paris, VveCh. Dunod, 1891 ; gr. in-'[°. -Conférences faites au laboratoire de M. Friedel (1888- 1889). Premier fascicule : Conférences de MM . Bouveault, Maquenne, Arnaud, Bkhal, Saint- ( 45. ; Pierre, Fauconnier, Etard. — Second fascicule: Conférences & MM. Cha- brié, Patein, Auger, Béhal, Combes. Paris, Georges Carré, 1891 ; gr. in-8°. (Présenté par M. Friedel.) Traité d'analyse chimique de R..-D. Silva, publié par M. R. Engel. Paris, G. Masson, 1891; 1 vol.in-8°. (Présenté par M. Friedel. ) Etudes sur le terrain houiller de Commentry. Livre deuxième (fin) : Flore fossile; par M. B. Renault et M. R. Zeiller. Saint-Etienne, au siège de la Société de l'industrie minérale, 1890; iu-8°. Le travail musculaire et l'énergie qu'il représente; par A. Chauveau, membre de l'Institut. Paris, Asselin et Houzeau, 1891 ; 1 vol. in-8°. La folie à Paris. Étude statistique, clinique et médico-légale ; parleD1' Paul Garnier. Paris, J.-B. Baillièrc et fils, 1890; 1 vol. in-16. (Deux exem- plaires.) (Envoyé au concours Mont) on, Médecine et Chirurgie.) La fabrication de l'alcool de grains. Ses difficultés dans les pays chauds; par Jules Simian; br. in-8°. (Extrait de l'Annuaire de la distillerie, an- née 1891.) American meleorological Journal, November 1889-January 1891; 14 br. er. in-8°. Publications of the Washburn observatory of the University of Wisconsin, vol. VII, Part I : Meleorological observations, 1887-88-89. Madison, Wis. , 1890; br. in-/j°. The american Ephemeris and nautical Almanac for the year 1893. Was- hington, bureau of Equipment, 1890; 1 vol. in-4°. Die electrischen Verbrauchsmesser, von Etienne de Fodor. Wien, A. Hart- leben's Verlag, 1891; in-16. ERRATA. (Séance du 16 février 1.891.) Noie de M"e D. Klump&e, Observations de la comète Charlois : Page 377, aux positions apparentes de la planète, les logarithmes de parallaxe (en ascension droite) doivent être précédés du signe -H, au lieu du signe — . On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Kuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. [ls forment, à la fin die l'année, deux volumes in-4°. Doux >les, l'une p»r ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Mit du ier jtnvier. Le prix de Vabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 (Y. — Union postale : 34 IV. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, er . . ieus. rers.. ■on ne.. mcon maux. ■nibcr) .. nourg.. •monl-Ft noble Hochet le 'iavre. . . chez Messieurs : Michel et Médan. i Gavault St-Lager. < Jourdan. | RuIF. Hecquet-Decoberl ^ Germain et Grassin. r Lachèsc el Dolbeau. Jérôme. Jacquard. , A.vrard. Dulhuff. I Muller (GO- Renaud. Lefoumier. F. Robert. i .1. Robert. ' V Uzel CarofT. , Baër. I Massif. Perrin; , Henry. I Marguerie. t_ Rousseau. / Ribou-Collay. Lamarche. ' Ratel. ' Damidot. i Lauverjal ' Crépin. j Drevel. / Gratier. Robin. \ Bourdigi ' Dombrc. , Ropiteau. ■ Lefebvre. ' ( juarré. Carient. Lyon. . chez Messieurs : ( Baumal. / M" rexier. Beaud. i leorg. . Mégret. J Palud. I Vitle et Pcrusscl. Marseille.. Pessailhan. i Calas. Montpellier . ■■■,,. , . ' i Coulet. Moulins Martial Place. Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ^ Loiseau. i m \ eloppé. ( Barma. i \ isi onti el l ', \ inies Thibaud. Orléans Luzeray. i Blanchier. foitiers ., . ' Druinaud. Rennes Plihon et Hev\ i fiochefort Boucheron - Kossi , Langloi - | gnol. ' I ,esl ring. lut. i ii \ alief. ! i;,. Mlle. I Rumèbe. t Gimet. j Privât. Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligc \ Giard. ' Li niai tre. Imsterdam . . Athènes. . . Barcelone. Berlin. lieme ■ ■ ■ Bologne ■ Bruxelles. Buc/iarest. X an les ViCi . . . /iouen S'-Étienne Toulon Toulouse.. , Valenciennes. Budapest Cambridge l 'hristiahia Constantinople. Copenhague. . . . Florence Gand Gènes Genève.. ■ La Haye Lausanne. Leipzig f.iè'e. :hez Messieurs : Robbers. Feikema Caareisen Beck. et C \ erdaguer. \>Ii.t el C". < '.M v. m \ el C " Friedlander el (ils-. tfaver el Millier. Schmid, Franckc el Zanichelli el I ■ '. Ramlot. Mayolez. Lebègue el i ]'•. ll.ilili. uni. Ranisteanu. kili.i ri. Deigh Bellel '. i :,iiniiii ■ 1 1 1 1 ■ \ ei . Otto el K cil. IImsI ,i lils. Lœsi lier el Seebci Hoste. Beuf. Cherbuliez Georg. Stapelmolir. Bclinfante fi-ères. Benda . Payot. Barlh. Brockhaus. Lorentz. M,ix Rilbe. Twietmeyer. I lesoer. Gnusé. I .■nulles . . . Luxemboui chez Messieurs : j Dulafl. Madrid Milan . ' / Nutt. . V. Bilck. Librairie Gutcn \ berg. . Gonzalès e hijos. I Vrayedri. ' F. Fé. ( Dumolard frères. " j Hœpli. Moscou Gâul ici\ Furcheim. Vaples Marghieri < t ■ i lins ' Pellerano. Chrislern. Vew York Slechcrl . \\ estermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Haterme i llau sen Porto Magalhai s. Prague Rivnac. Rio Janeiro (Jarnii-r. , Bocca frères. Ilmue i Loesclier el < ." . Rotterdam Krauicrs el Mis. Stockholm.. . . v Pétersbourg. Samson i t Y\ allin.. j Zinserling. Turin Vienne . I WolIT. Bocca frères. Bi-ero. < llausen. Rosenberg et Sellier. Varsovit < iebethner et WolIT. Vérone. . Drucker. j, l'riek. ( Gerold et C". j Zurich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — ( 3 Août ià3 J à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i°; l853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( î" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-i": [870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — (i'r Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in- j : [889. Prix 15 IV. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : omel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. \. Herbes et A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les nètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du sue, pancréatique dans [es phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières sses, par M. Claude Bersaru. Volume in-4°, avec 32 planches-; r856 15 fr. ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à laquestioude Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences r le concours de i853, et puis remise pourcelui de 1806, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- îentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-'.°, avec 27 planches; 1861 ... 15 IV. la mémo' Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 février 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pi.lZL-S. M. Ë. Km my présente à l'Académie du Volume qui] vieni de publier sous le titre :ccSyn thèse des rubis M. Chauveau présente à l'Académie un Ou- vrage qu'il vieut 'le publier sons le titre : o Le travail musculaire et l'énergie qu'il ^représente » Pages- M. Mascart. — Sur les anneaux colorés... MM. P.. 1-fi'Im: el BARB W.. — Sur l'isolement • du ferment glycolytique du sang M. Bouquet de LA Grye présente à l'Acadé- mil- un exposé des idées de M. Faye sur la théorie des tempêtes dans VAmerican Meteorolosical Journal . NOMINATIONS. i loi issiou chargée de juger le concours du prix Francœur de l'année i Si, i : MM. Her- mite, Bertrand, Darboux, Jordan, Poin- care Commission chargée de juger le concours du prix Poncelel de l'année r8ai : MM. Hêr- mite, Bertrand, Pointure. Darboux, Jor- dan i lommission chargée de juger le- concours du prix extraordinaire de six mille francs, de l'année 1891 : MM. Jurien.de la Gravière, de Bussy, Bouquet il'- la Grye, Paris, de Jonguières Commission chargée de juger le concours du prix Montyon ( Mécanique 1 de l'année 1891 : MM. Muni in- Lévy, Boussinesg, l.ruute. Besal, Sarrau Commission chargée déjuger le concours du prix Plumey de l'année 1891 : MM. de Bussy, Pdris, Jurien de lu Gravière, Maurice Lévy, Bouquet es Ret- ires 11 des Beaux-Arts i>e Belgique in- forme l'Académie qu'elle ouvre une sou- scription pour- offrir une médaille d'or a M. ./.-.s. Stas, à l'occasion de son nu quantième anniversaire comme membre titulaire de la classe des Sciences M. le Dr PlCHON adresse ses remerciements pour la distinction accordée à ses travaux dans la dernière séance publique M. Charlois. Observations île deux nou- velles planètes, découvertes à l'observatoire de Nice, les 11 et 16 février 1891 M. B. Baillaud. Observations de la pla- nète Charlois (11 février 1801), faite- a l'équatorial Brunner de l'observatoire de Toulouse M. Em. Marchand. — Observations des fa- cules solaires, faites en 1889 et 1890, à l'équatorial Brunner (om,iS) de l'observa- toire de Lyon. . . M. Vndrade. — Sur le mouvement d'un vor- lex rectiligne dans un liquide contenu dans un prisme rectangle de longueur indéfinie. . . . • M. M. d'Ocaqne. — Sur la représentation plane des équations à quatre variables... M. L. li.u-i'Y. — Sur une classe de surfaces harmoniques Bulletin bibliographique Ekr\ta I' CORRESPONDANCE. M. I i.yssi. Lai. a. — Sur la compressibilité des mélanges d'air et d'hydrogène M. M on nok y. — Sur la compression du quartz. M. I-:. Carvallo. — Position de la vibration lumineuse; systèmes de Fresnel M. Cil. BLAREZ. — Sur l,i solubilité- du b'i- tartrate de potassium M. \. Villiers. — Sur la transformation de la fécule en dextrine par le ferment butyrique M. A. Rehg. — Sur les hulylamines nor- males M. Lavocat. — Détermination rationnelle des pièces sternales chez les animaux ver- tébrés M. E. Lagwesse. — Structure du pancréas ei pancréas intra-hépatique chez les Pois- sons M. L. Faurot. — Anaiomie du Cerianthus membranaceus M. Pierre Lesage. — Sur la différenciation du liber dans la racine M. Édoi \iai Jannettaz. - Sur l'argent natif ei la dioptasc du Congo français M. A. MUNTZ. — Sur la répartition du sel manu suivant les allitudes M. Greg. Stefanesco signale la relation d'une chute de météorites remontant à l'année 1 7 7 'j ; 16 428 13. 135 ï-; '!■"» 443 444 546 m; ij" 45o 45i PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL.VRS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, 55. 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N° 9 (2 Mars 1891), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopte dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autaî que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persona qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aci demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré suiné qui ne dépasse pas 3 pages Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonl pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte ren Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su les correspondants de l'Académie comprennent au vaut, et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des afl teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative lait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le* déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 MARS 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. C. Wolf, en présentant à l'Académie, au nom de la Société française de Physique et des éditeurs, MM. Gauthier- Villars, le deuxième Tome des « Mémoires sur le pendule » dont il a entrepris la publication, s'exprime comme il suit : « Ce Volume est le cinquième de la collection des Mémoires relatifs à la Physique que publie la Société. Il contient les traductions de la fin du Mé- moire de Bessel sur la longueur du pendule simple à Kœnigsberg; le très important travail du même auteur sur la force avec laquelle la Terre attire les corps de différente nature, Mémoire qui n'est guère connu que par l'ex- trait qu'en a donné Bessel dans les Astronomische Nachrichten ('), et (') L'édition des Mémoires de Bessel par Engelmann ne donne que cet extrait. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX.II, N° 9.) 5o, (454 ) la Note de Bessel sur la construction du pendule symétrique à axes réci- proques, qui a été l'origine de l'appareil aujourd'hui universellement em- ployé pour la mesure de l'intensité de la pesanteur. Les autres Mémoires sont relatifs à la question de la résistance du milieu, sur laquelle les belles expériences de M. le commandant Defforges viennent de donner des lu- mières inattendues. M. Wolf exprime l'espoir que les physiciens lui sau- ront quelque gré de leur avoir facilité la lecture du grand Mémoire de M. Stokes sur cette question, qui a pour la première fois défini d'une manière précise la cause du fait observé par Du Buat et par Bessel, et inau- guré l'ère nouvelle des expériences modernes sur le pendule. » ASTRONOMIE. — Observations de petites planètes, faites au grand instrument, méridien de V Observatoire de Paris pendant le deuxième trimestre de Van- née 1890. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension , de Distance de 1890. de Paris. droite. l'éphémér. polaue. l'éphémér. (fâj Palu .S. Il Ul .5 Ii m s S 0 ' h II i5. 11 . 19,32 — 1,04 64. 16. 56, 3 — 1,6 ao. . . . I I . 12.22 l5. 6.33,OI — °>97 63.54.28,7 — 1,5 I 1 . 7 . 4o 1 5 . 5.47,35 — o,94 63.52. 1,6 — ■>9 11. 3. 0 ■5. 5. 2 ,33 — °>99 63 . 4g . 58 , 2 — o,3 24.... 10.53.40 i5. 3.34,91 — °.79 63.46.52, 1 — 1,1 28 I0.35. 12 i5. 0.49,88 — 0,96 63. 44 -5°, 3 — >.4 3i 10.21 .3i i4-58.56, 19 — 1,18 63 .46.49,0 — 0,4 14.57. i2,53 — o,9[ 63. 5i .35 ,0 — 0,6 9.... 9.41.28 i4.54. i5, 81 — 0,82 64. 8.56,5 — 0, 2 16. 9. II. 27 1 4 - 5 1 .45,8o — 0,91 64.4o. 56, 6 — 1 ,0 19.... 8.58.55 i4- 5i . 1 ,23 — 0,73 64.58. 4.7 — 0,1 8.54.4; 14.50.48,79 — 0,90 65 . 4.11,2 — n 0,0 24.... 8.38.28 i4-5o. i3,35 (T) Cérè s. 0,55 65.3o.3i ,2 -r- 0,6 11.42.41 i5.4o.53,29 + i,39 102.47. 4>° + 8,4 22.. . 11.37.49 15.39.57,27 + 1 ,3o 102 .47.44,0 + 8,7 23 1 1 .32.57 15.39. l >68 + i,33 102.48.28,7 + 10,0 24.... 11.28. 6 i5.38. 6,43 + 1 ,35 102.49.14,2 + 8,4 28 11. 8.47 1 5. 34.30,09 _1_ .,34 102 .53. 1,2 + 8,7 3i 10.54.24 i5.3i .54,29 4- 1 , 26 io2.56.33,3 -t- 8.5 ( 455 ) Dates. Temps moyen 1890. de Paris, fa m s Juin 3 io.4o. 8 g IO. 12 . 2 '9 9.26.46 20 9.22.22 24 9.5.0 a5 9. o.43 27 8.52. i3 Mai 21 r-2. 8.26 22 12. 3.4o 23 u.58. 54 24 11.54. 9 28 1 1 .35. 2 Juin 9 io.38.28 10 io.33.5i Mai 21 12 .3i .23 22 12.26.38 23 12.21 .53 24 12.17. 7 28 u.58. 3 Juin 7 1 1 . 10. 29 9 11. 1. 2 10 10. 56. 19 19 10. l4-22 20 IO. 9.47 24 g.5i .32 25 9. '17. I Correction Correction Ascension 1e Distance de droite. l'cphémér. polaire. l'éphémér h m s l5.2g.25,74 + 1,38 0 ' io3. o.44 3 + 9>° 1 5. 24 -54, 20 + 1,32 io3. 11. 3 9 -t- 8,6 i5. 18. 56, 81 + 1,37 io3. 34.3o 1 + 9.° .5.18.28,18 + 1 ,o5 103.37. 16 7 -+- 8,8 i5 . 16.49,61 + 1,22 io3.4g. 11 5 -+- 9.4 1 5. 16.28,61 + I , 23 io3 .52 . ni 5 + 7.' 1 5 . 1 5.5o,79 + 0,98 io3.58.55 5 + 8,9 ,i, Mélétê. 16. 6.43,27 — 5.99 99.34.48,4 — 23,6 16. 5.53,o'| — 5,86 » » 16. 5. 2,44 — 5,88 99.21.31,5 — 22, 1 » » 99 . 1 5 . 3,3 — 22,2 16. 0.48,95 — 5,g4 98.5o.36,o — 19. 6 1 5. 5 1 . ■>. \ ,98 — 5.97 97.53.29,1 -,8,7 1 5. 5o.43, 61 — 5,94 97-49-59>5 — 19.0 J t:\ON. )) » 93.44.54,7 -h 1,8 16.28.54,99 + 4,4" 93,4i.3o.2 -+- 5,o 16.28. 4,98 + 4,i3 93. 38. 6,6 -f- 2,3 1 (i. 27. i5,oi + 4,09 93.34.54,4 -H 4,2 i6.23.54, 1 1 -l- 4, .5 g3.23. 8,0 + 3,3 16. i5.38, 19 -+- 4,i6 93. 2.38,o ■+■ 3, i 1 6 . 1 î . ■<. ,49 + 3,g3 93. 0. 9,3 4- 3,8 16. i3. i5,7" + 4,i5 92.59. 6,9 4- 3,6 îfi. 6. io,g5 + 4,o4 92.56. 2,1 -t- 2,6 16. 6. 0,86 -+- 3,98 92.56.24,4 H- 3,7 16. 3.29,89 + I,i4 92,59.12,3 + 5,4 16. 2.54,24 3,87 93. 0. 11 ,9 -+- 3,5 » Les observations ont été faites par M. Callandreau. » Les comparaisons de Pallas, Gérés et Junon se rapportent aux éphé- mérides du Nantical Alrnanac; celles de Mélété à l'éphéméride publiée dans le Bulletin astronomique, t. VII, p. io.|. » ( 456 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la réflexion métallique. Note de M. H. Poixcaré. « Je crois devoir expliquer en quelques mots pour quelles raisons, malgré les Notes récentes de M. Cornu et de M. Potier, je persiste dans mon scepticisme sur le caractère décisif de la remarquable expérience de M. Wiener. La question est maintenant circonscrite de la façon suivante : est-il certain que, sous l'incidence normale, tout plan réfléchissant soit un plan nodal? Dans le cas de la réflexion vitreuse, -il est aisé de voir que, sur la surface réfléchissante, on a un nœud avec la théorie de Fresnel et un ventre avec celle de Neumann; mais M. Potier croit pouvoir démon- trer que, dans le cas de la réflexion métallique, et particulièrement dans le cas des métaux dont le pouvoir réflecteur est très considérable, les deux théories seraient d'accord pour exiger la présence d'un nœud à la surface réfléchissante. » L'expérience montre que, sous l'incidence normale, le pouvoir réflec- teur de l'argent est très voisin de i; nous ne nous écarterons donc pas beaucoup de la réalité, dit M. Potier, en lui attribuant un pouvoir réflec- teur rigoureusement égal à i. Cette sorte de passage à la limite serait légitime dans tout raisonnement où l'on n'appliquerait pas le principe de continuité, fondement commun des théories de Fresnel et de Neumann ; mais il cesse de l'être dès que ce principe joue un rôle, parce que la limite d'une fonction continue peut très bien être une fonction discontinue; il en résulte que telle loi de réflexion, compatible avec le principe de continuité quand le pouvoir réflecteur est extrêmement voisin de i, cesse de l'être quand ce pouvoir devient rigoureusement égal à i. » Il est donc nécessaire de faire le calcul complètement, et ce calcul complet m'a conduit à des résultats opposés à ceux de M. Potier. On ne s'en étonnera pas; car il serait singulier que la réflexion métallique, phé- nomène complexe et mal connu, nous permît de conclure là où la réflexion vitreuse, que nous connaissons beaucoup mieux, nous aurait laissés dans le doute. » Bornons-nous au cas de l'incidence normale. L'équation du mouve- ment, réduite à ses termes principaux, s'écrit, dans la théorie de Fresnel, / \ d'2l , / & ** (0 adFtbdi = dë (457 ) et, dans celle de Neumann, ( \ ^ — Afiï'fi _&L \2) dt* ~ dz \ dz "'' V dzdt a, b, ce et (3 sont des fonctions de z constantes dans chacun des deux milieux, air et métal, et variant très rapidement dans la couche de passage qui les sépare. » Nous pourrons écrire ç = partie réelle de £0e'1" ', p étant un nombre dépendant de la période et égal ta — et ç0 une fonction imaginaire de z. Dans l'air, où l'on aJ=o (ou (3 = o dans la théorie de Neumann), nous poserons ■K = pfa (ou l = fy- Dans le métal, nous poserons V=S-af+bip (ou ,,= y/-— |- en choisissant le signe du radical de façon que la partie réelle de [j. soit négative. » On aura, dans l'air, (3) ^r'k4-Be+,'-: et, dans le métal, » Le premier terme du second membre de (3) correspond au rayon in- cident et le second au rayon réfléchi. Le nombre B est un nombre imagi- naire dont le carré du module représente le pouvoir réflecteur et dont l'argument représente la différence de phase due à la réflexion. » Le calcul montre que, dans la théorie de Fresnel, et, dans celle de Neumann, doivent être continus. P et * ->o eL J„ \« et (« + P$0§ ( 4*8 ) » On en déduit « h K- + *'* . a — ?.> le signe -+- correspond à la théorie de Fresnel et le signe — à celle de Neumann. « Les coefficients a, b, -/, [3 étant positifs, le point B sera, dans l'un et l'autre cas, contenu à l'intérieur d'un segment limité par une droite et par un arc de cercle ayant pour extrémités communes les points ± i et se coupant à 45°. » Pour que le pouvoir réflecteur devienne égal à i, il faut que j B | = i et, par conséquent, que B = ± t. » On obtiendra ces deux points en faisant >j. = o ou y. = — oo; la pre- mière de ces deux hypothèses devant évidemment être rejetée, nous ferons [j. = — co. En effet, le cas [a = o serait celui d'un milieu transparent dont l'indice de réfraction serait nul; le cas [/. = — oo serait celui d'un mi- lieu absolument opaque. » Or, si l'on fait \j. = — oo, on trouve B = — i dans la théorie de Fresnel (ce qui est conforme au résultat de M. Potier) et B = i dans celle de Neumann (ce qui donnerait une différence de phase égale à o, c'est-à-dire un ventre). » Dans la théorie de Neumann on a, dans l'air, 1- n- (*•-!- l'X f., 1 [1. — L A et, dans le métal, » lia fonction ia est donc continue, quelque grand que soit — jt; mais si l'on fait p. = - oo, il vient, dans l'air, limç0 = 2COS7..S et, dans le métal, limç,, = o, et la fonction limE0 est discontinue; ce qui met en évidence le point faible du raisonnement de M. Potier. » Quelle est maintenant la signification physique des équations ( i ) et (2). ( 459 ) » L'équation (i) correspond aux hypothèses suivantes : ■■: i° La vibration est perpendiculaire au plan de polarisation ; » 20 L'élasticité de l'éther est constante; a 3° L'absorption de la lumière par le métal est due à une résistance proportionnelle à la vitesse des molécules d'éther. » L'équation (2) correspond aux hypothèses suivantes : » i° La vibration est parallèle au plan de polarisation ; » 20 La densité de l'éther est constante ; » 3° L'absorption de la lumière serait due à une résistance qui suivrait les mêmes lois que le frottement intérieur des liquides et qui dépendrait, par conséquent, non de la vitesse absolue des molécules d'éther (ou de leur vitesse relative par rapport aux molécules matérielles supposées sen- siblement fixes ), mais de la vitesse relative des molécules d'éther les unes par l'apport aux autres. » Cette hypothèse est plus compliquée que la précédente, et c'est là un argument des plus sérieux en faveur de la théorie de Fresnel, argu- ment complètement indépendant d'ailleurs de l'expérience de M. Wiener. Mais il perd une partie de sa valeur si l'on réfléchit à ce qui suit : » Les deux systèmes d'hypothèses que je viens d'énoncer rendent éga- lement compte des phénomènes de la réflexion métallique, même sous in- cidence oblique, mais seulement pour une lumière homogène. Si l'on veut expliquer la manière dont les constantes dépendent de la longueur d'onde, il faut recourir à des hypothèses beaucoup plus compliquées encore et l'on est moins frappé alors de la simplicité du système de Fresnel. » Je termine en rappelant que mon scepticisme est tout relatif, ainsi que je l'ai expliqué dans ma première Note. Si je ne crois pas que la ques- tion puisse être tranchée avec la même netteté, par exemple, que celle de la transversalité des vibrations, si je considère comme trompeuses les es- pérances que l'expérience de M. Wiener avait pu faire concevoir à cet égard, j'estime qu'il peut y avoir des raisons qui tendent à faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre; il est remarquable que toutes ces raisons concourent à faire adopter les vues de Fresnel. » Je viens de donner moi-même, quelques lignes plus haut, un argu- ment nouveau en faveur de la théorie de Fresnel; la Note de M. Carvallo, que j'ai eu l'honneur de présenter lundi dernier à l'Académie, en contenait un autre. Mais le plus sérieux de tous reste celui qui est tiré du phénomène de l'aberration et de l'expérience célèbre de M. Fizeau. » ( 46o ) ZOOLOGIE. — Sur un essai d'ostréiculture dans le vivier d expérience du laboratoire de Roscoff. Note de M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai l'honneur de rappeler à l'Académie que, dans l'une de ses séances du mois de juin dernier ('), je plaçais sous ses yeux déjeunes huîtres éle- vées dans le vivier de Zoologie expérimentale de Roscoff; que je faisais déjà remarquer alors combien l'accroissement du Mollusque avait été grand pendant l'espace de temps très court de deux mois, puisque les huîtres avaient été placées dans le vivier à l'état de naissain dans le mois d'avril (2) précédent; enfin, j'ajoutais que la Communication que j'avais l'honneur de faire avait pour but de prendre date et que plus tard j'apporterais les ré- sultats définitifs, bons ou mauvais, de l'expérience. » Ce sont ces résultats que je présente aujourd'hui. » Le naissain placé en avril 1890 dans des caisses à parois de toile mé- tallique a été surveillé et soigné avec la plus grande attention par le gar- dien dévoué de mon laboratoire, Charles Marty, et les résultats acquis sont fort remarquables. » On sait que l'hiver est une période de l'année très dure à passer pour les huîtres élevées en parc, car les temps froids agissant pendant les marées basses peuvent causer une grande mortalité. Cette année, les gelées ont été exceptionnellement redoutables, même à Roscoff, qui jouit habituellement d'une température douce en hiver et où les Camélias et les Mesembryanlheum vivent en pleine terre. Comme il y a eu de grands dé- gâts dans la culture maraîchère si remarquable du pays, il était nécessaire d'attendre la fin de la mauvaise saison pour présenter les résultats obtenus. » Je mets sous les yeux de l'Académie des échantillons : i° du naissain placé dans ce vivier en avril 1890; 20 des individus pris au mois de juin ; 3° des individus pris en septembre dernier et enfin 4° des individus qui viennent d'arriver. » Voici les grandeurs les plus considérables de chacun d'eux : s CCI Naissain, avril 1890 1,5 à 2 Le même en juin 1890 5 Le même en septembre 1890 7,0 à 7,5 Le même en mars 1891 8 (') Comptes rendus, t. CX, p. 1 355, 26 juin 1890. (-) Ibid., t. CX, 24 avril 1890. ( 46i » Le naissain, en général, prend un premier et grand accroissement pendant la belle saison qui suit celle de sa naissance. Celui qui a été mis en expérience à Roscoff était né dans l'été de 1889 dans les parcs de M. Jar- din, à Auray, et avait pris la taille de icm,5 à 2cm,o pendant la fin de l'été et l'automne de 1889. » La différence de la taille des huîtres ne frappe pas quand on en donne la mesure en indiquant simplement les plus grands diamètres, autant que lorsqu'on voit les échantillons ou les figures qui les représentent. Aussi m'a-t-il paru utile de donner ici quelques dessins calqués sur les contours des coquilles mômes. » Il est à peine besoin d'ajouter que les plus belles tailles ont été choi- sies, afin de montrer le summum d'accroissement acquis depuis le com- mencement de l'expérience. » En voyant ces dessins, on peut affirmer qu'en moins d'une année le naissain élevé dans le vivier de Roscoff a acquis la taille marchande. » Cet accroissement rapide a beaucoup étonné des personnes habit mer. aux études d'ostréiculture. Elles auraient peut-être mis en doute l'origine de ces huîtres, si elles ne portaient leur marque de fabrique. Le naissain, quand on le détache des appareils collecteurs, ou, pour employer l'ex- pression consacrée, quand ou le dêtroque, emporte avec lui une partie de la couche de chaux dont on a enduit les briques et tuiles pour faciliter le dëtrocage; ainsi la marque certaine de l'origine se trouve sur la coquille. » Les 85oo petites huîtres que j'avais placées dans le vivier sont-elle^ toutes arrivées à cette taille remarquable? Voici comment, après un triage attentif, on peut, au 1e1 mars 1891, répartir les huîtres ayant servi à l'expé- rience : 33oo ont acquis la taille d'un peu plus de 6cm; le plus grand nombre a 8rm dans le plus grand diamètre. 2700 ont de 4cm à 6rm dans leur plus grand diamètre. 1900 sont petites, c'est-à-dire ont de 3cm à 4e'"- 33o sont restées à l'état de naissain, ayant à peine commencé à pousser la barbe au bord de leur coquille. 160 avant l'hiver étaient mortes dans la saison d'été et d'automne 1S90. 5o ont péri pendant l'hiver qui finit. 36 m'ont été envoyées à plusieurs reprises pour suivre l'expérience. 24 ont été ouvertes sur les lieux pour les besoins de l'observation. Total 8000 » Quelques remarques doivent être faites : » D'abord les pertes, 210 sur 85oo, sont pour ainsi dire insignifiantes; C. H., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 9.) Oo \^ v\.'. -,l'A s. » s v/ / 1 ^1 ( 463 ) ensuite la proportion des jeunes, 33o, qui ne sont pas encore développées est très faible. Voilà pour les résultats relatifs à l'accroissement et à la vita- lité. » Reste une autre question qui a bien son importance et qui ne pourra être jugée qu'après un nouveau temps de séjour dans le vivier. Il s'agit de la qualité au point de vue de la saveur de l'huître. Après une première année qui semble avoir été employée par l'animal a étendre les proportions de sa taille, le Mollusque doit, suivant l'expression des ostréiculteurs, s'engraisser, prendre du corps. Il faut attendre encore pour se prononcer sur cette qualité; pour le moment on peut dire que les huîtres élevées à Roscoff ont une saveur fine et délicate, mais qu'elles ne sont pas encore complètement grasses. <> Elles se présententd'a il leurs dans d'excellentes conditions, faisant bien espérer pour l'avenir. En effet, malgré leur croissance très rapide, leur coquille est très saine et ne présente aucune des défectuosités nuisant à la qualité. » On sait qu'il arrive souvent que le fond du creux de la coquille offre des couches non exactement superposées, accolées les unes sur les autres et laissant entre elles des espaces remplis d'une eau saturée d'acide sulf- hvdrique, nuisant beaucoup à la dégustation lorsqu'on brise ces pellicules minces en détachant le Mollusque de son test. » Cette condition des plus fâcheuses ne se rencontre pas chez elles. » Une autre condition non moins défavorable est celle qui se présente lorsque le test est habité par des éponges parasites perforantes, lesquelles répandent une odeur phosphorée fort désagréable pour le consommateur. Jusqu'ici nous n'avons point trouvé de coquilles des élèves du vivier de Roscoff attaquées par l'éponge parasite. » Il faut remarquer aussi combien la mortalité, 5o, pendant le dernier hiver a été faible. La cause doit, je pense, en être trouvée dans ce fait que jamais le vivier n'a été complètement vidé aux marées basses pendant les gelées. » L'eau se renouvelait durant les hautes mers, elle pouvait entrer, mais les vannes n'étaient pas ouvertes à la marée descendante; le gardien, pour soigner les élèves, tirait hors de l'eau les caisses toujours amarrées aux parois du vivier et les immergeait très rapidement après les soins de nettoyage. » Il importe d'insister sur l'enseignement qui ressort de cette mor- talité insignifiante pendant un hiver fort rude. Il est évident, et cela ( 464 ) est du reste bien connu, que les soins régulièrement donnés assurent la vie des animaux. Il est certain que sur des surfaces très considé- rables émergeant à marée basse, des soins semblables à ceux qui ont été pris dans le cas actuel seraient difficilement pratiques. Mais c'est une chose utile à répéter et à montrer par l'expérience même, que les soins sont pour beaucoup dans la réussite de l'ostréiculture. » Dans un laboratoire comme celui de Roscoff, consacré aux études de science pure, il ne peut être question d'un élevage considérable et d'une sorte d'industrie; mais nous pouvons et même nous devons v montrer des faits probants destinés à servir d'exemples et permettant à l'industrie de s'appuyer sur eux pour entreprendre des essais sur une plus grande échelle et devant donner des produits rémunérateurs, car elle n'aura pas d'expé- riences à tenter, n'ayant qu'à imiter. » Il existe à Roscoff un grand vivier où l'on a réuni et conservé jus- qu'à trente mille homards ou langoustes. Ce vivier est placé dans des con- ditions maritimes bien plus favorables que le vivier de mon laboratoire. On m'affirme qu'après avoir constaté de visu les résultats dont je viens de rendre compte, le possesseur du vivier à homard veut cette année même tenter de son côté un élevage et qu'il a déjà arrêté du naissain. Si les renseignements qu'on me transmet se réalisent, ce que je désire beaucoup, j'avouerai que je ne m'attendais pas à voir l'exemple donné par la station aussi promptement suivi et des essais tentés sur la foi des expériences faites au laboratoire. Le but que je m'étais proposé serait ainsi rapidement atteint. » Beaucoup trop souvent on fait en pisciculture et ostréiculture des expériences sans s'être d'abord suffisamment renseigné sur les conditions biologiques nécessaires au développement des animaux qu'on ensemence, et l'on s'expose ainsi à de bien graves mécomptes. Aussi, dans le cas actuel, je puis le dire aujourd'hui, je comptais absolument sur une réusite cer- taine, sans toutefois compter sur un accroissement aussi rapide: la raison en est dans la connaissance des conditions biologiques existant sur les grèves de Roscoff où, rencontrant tout près du vivier à chaque instant des huîtres, je n'avais aucun doute sur l'existence des bonnes conditions indis- pensables à la vitalité des Mollusques que j'y apportais à l'état jeune. » Il est permis aujourd'hui d'aller plus loin et de penser qu'on trou- vera sur des parties des grèves du canal abrité par l'ile de Batz, entre cette île et Roscoff, des espaces inoccupés ne donnant aucun produit, où il serait possible d'aménager des parcs producteurs importants, en y élevant d'à- ( 465 ) bord des naissains produits et acquis ailleurs, puis en y établissant des appareils collecteurs. A Arcachon, à Auray, dans tout le Morbihan, on trouve d'immenses étendues de grèves qui sont utilisées et qui produi- sent de fort beaux revenus à ceux qui les mettent à profit pour l'élevage des huîtres. » Il serait heureux que de nouvelles expériences étendues et poursui- vies, comme je vais le faire dans la campagne prochaine en dehors du vivier môme, puissent déterminer les pêcheurs de Roscoff et de l'île de Batz à entreprendre des essais qui, plus tard, pourraient devenir pour eux et la contrée une source de produits rémunérateurs, comme cela est ar- rivé dans une foule de localités de notre littoral océanien. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la composition des eaux de drainage. Note de M. P. -P. Deiiéraix. « J'ai déjà eu l'honneur, l'été dernier (' ,, d'entretenir l'Académie des résultats que m'ont fourni les analyses des eaux de drainage écoulées de diverses terres du domaine de Grignon; j'ai cru devoir continuer ces ob- servations, car la quantité de nitrates que contiennent les eaux de drai- nage variant avec la température à laquelle le sol est soumis, avec l'humi- dité qu'il retient, est très différente d'une année à l'autre. » Cette quantité varie également avec la composition du sol; aussi ai-je mis en expériences, cette année, plusieurs terres très différentes de celles qui avaient été étudiées en 1889. Ces terres m'ont été envoyées de deux régions de la France très éloignées l'une de l'autre : deux d'entre elles ont été prises dans le Nord et le Pas-de-Calais, à Wardrecques et à Bla- ringhem, sur les domaines où ont été exécutées de t 885 à 1889 les cul- tures expérimentales dont j'ai présenté les résultats à l'Académie à diverses reprises; les deux autres proviennent de la Limagne d'Auvergne et ont été prélevées sur les domaines dépendant des sucreries de Bourdon. » Les quantités d'azote nitrique dosées dans les eaux de drainage, s'écou- lant de grands pots de grès contenant 5okg de terre, varient dans d'énormes proportions d'un sol à l'autre. (') Comptes: rendus, t. CXI. p. 2.33. ( 466 ) » En ramenant les chiffres à l'hectare (' ), on a trouvé : Azote nitrique contenu dans les eaux de drainage de la terre d'un hectare de mars à novembre 1890. Wardrecques (Pas-de-Calais) i5a,4 Blaringhem (Nord) 128,1 Marmilhat (Puy-de-Dôme1) 62,5 Palbost ( Id. ) 45,2 » Les deux terres du Nord, qui donnent beaucoup plus de nitrates que les terres de la Limagne, sont cependant beaucoup moins riches en azote ; il n'v a pas non plus de rapports simples entre les quantités de nitrates formés et les quantités d'eau retenues, si en effet le sol de Wardrecques, qui nitrifie le plus énergiquement, est aussi celui qui retient l'eau le plus aisément, le rapport de la pluie au drainage étant de 3, 7, si la terre de Palbost, qui a donné le moins de nitrate, est aussi celle qui se dessèche le plus vite, le rapport de la pluie au drainage y étant de 2,3; les deux terres de Blaringhem et de Marmilhat, qui donnent des quantités de nitrate va- riant de 1 à 1, retiennent l'eau de la même façon : le rapport de la pluie au drainage est pour l'une et l'autre 2,9. » Si l'on cherche à pénétrer la cause des différences énormes que nous venons de signaler, il convient de rappeler que les terres noires de la Limagne sont beaucoup plus chargées de matières organiques que les sols brun-clair du Nord et que les recherches de M. Warington, celles de M. Winogradski ont montré que l'abondance des matières organiques dans un milieu retardait la nitrification. » Les terres du Nord ne conservent leur fertilité que par l'apport in- cessant des engrais; aussitôt qu'on en diminue la quantité, les récoltes baissent ; et, en voyant combien est grande la perte par le drainage, on n'est pas étonné que les engrais soient nécessaires pour conserver au sol sa ri- chesse Il en est tout autrement dans la Limagne, les engrais n'y pro- duisent pas grand effet, et la fertilité se maintient sans qu'on soit obligé d'y veiller attentivement. » La formation des nitrates est avantageuse ou" nuisible, suivant l'époque (') Le détail des observations se trouve dans le Mémoire in extenso {Annales agronomiques, n° de février 1891, t. \\ 11 1. ( 46? ) à laquelle elle se produit; en général, elle est insuffisante au printemps : de là la nécessité où sont les cultivateurs d'ajouter à leurs terres une certaine quantité de nitrate de soude qui vient compléter la nourriture azotée de quelques-unes des plantes les plus répandues. » Quand la nitrification est abondante à l'arrière -saison, après la moisson, elle occasionne des pertes considérables signalées depuis long- temps par MM. Lawes et Gilbert; au mois d'octobre 1889, les terres de Grignon ont perdu la valeur de 72^,2 d'azote nitrique à l'hectare, et on conçoit combien il importe de se mettre à l'abri d'une pareille déperdition. » J'ai proposé, pour l'atténuer, de procéder immédiatement après la moisson à un léger labour de décliaumage, puis de semer une graine à végétation rapide, telle que celle de moutarde, de navette et de colza, es- pérant que les cultures dérobées retiendraient bien les nitrates et qu'en- fouies soit à l'automne, soit au printemps, elles restitueraient au sol l'azote qui, sans elles, aurait été perdu et fourniraient, en outre, une bonne fu- mure organique, très favorable au développement de certaines espèces. » J'ai réalisé ce programme à l'automne de 1890; plusieurs parcellesdu champ d'expériences ont été ensemencées; on a également semé du colza ou de la navette dans les grands vases destinés à recueillir les eaux de drai- nage. La saison malheureusement n'a pas été favorable à ces essais : les mois d'août, de septembre et d'octobre ont été relativement secs et la végétation d'arrière-saison n'a pas été vigoureuse comme elle le fût devenue, si les pluies avaient été abondantes comme l'an dernier. Malgré ce contre-temps, l'expérience est très nette, les cultures dérobées ont absolument empêché la déperdition des nitrates. » En 1890, le mois de juillet, a donné des quantités notables d'eau de drainage, mais l'automne n'en a pas fourni et c'est seulement eu novembre que les drains ont recommencé à couler; cette sécheresse prolongée a sin- gulièrement amoindri la nitrification et les terres nues ont perdu infini- ment moins que l'an dernier, ainsi que le montrent les nombres suivants : Azote nitrique contenu dans les eaux de drainage d'un hectare de terres nues du 1" au - novembre 1890. kg Après betteraves récoltées en octobre ",D Après maïs récolté en août i-'i ,5 Après chanvre récolté en août 10, 5 » Les pertes sont donc minimes ; quoi qu'il en soit, si l'on compare les ( 468 ) nombres précédents à ceux qu'on a recueillis des terres portant des cul- tures dérobées, on reconnaît qu'elles sont absolument efficaces. Azote nitrique contenu dans les eaux de drainage d'un hectare portant des cultures dérobées. Après avoine. — Culture de colza 0,87 Après pois. — Culture de navette o,5i » La perte est donc devenue tout à fait insignifiante, et je crois qu'elle le serait encore, quand bien même des pluies d'automne abondantes eussent activé la nitrifîcation, car, du même coup, les plantes fussent, deve- nues très vigoureuses et auraient retenu les nitrates au moins avec autant de facilité que les végétaux rudimentaires de 1890. » Il est donc démonlrè que les cultures dérobées pour engrais sont très efficaces pour retenir les nitrates habituellement entraînés par les grandes pluies d'automne. » J'en ai eu une nouvelle preuve très inattendue cet hiver. » Le froid est arrivé si rapidement à la fin de novembre, qu'il a surpris les plantes sur pied avant qu'elles eussent été enfouies par les labours ; celles qui garnissaient les vases d'expérience ont péri. Or quand le dégel est arrivé, à la fin de janvier, et que les eaux de drainage ont commencé à couler de nouveau, on les a trouvées beaucoup plus chargées de nitrates que ne l'étaient celles qui avaient été recueillies à la fin de novembre, quand les cultures dérobées étaient encore vivantes. Eaux de drainage et azote nitrique qu'elles renferment. 28 novembre. Fin janvier iSgi. Les cultures dérobées Les cultures dérobées sont vivantes. sont mortes. Eau Azote Eau Azote recueillie nitrique recueillie nitrique en en en en cent, cubes. milligr. cent, cubes. milligr. Culture dérobée de colza 2000 1 2860 25 Culture dérobée de navette . i4oo 7 3o45 35 Pas de culture dérobée 2098 79 3420 53 Id. 2198 55 3 1 44 49 Id. i454 34 2952 33 » Quand il n'y a pas eu de culture dérobée à la fin de novembre, la ( 469 ) moyenne de l'azote nitrique recueillie est de 3kg, 36 à l'hectare, avec les cultures dérobées oks, il\; à la fin de janvier, les nombres, si différents à la période précédente, se rapprochent : les deux premières terres auraient donné à l'hectare ikg,8 et celles qui ne portaient pas de culture dérobée 2ke,5. » Quand les cultures dérobées pour engrais périssent par la gelée, leur effet utile disparaît ; ces gelées hâtives et violentes sont rares sous le climat de Paris, et très habituellement le colza passe l'hiver sans dommage. En voyant, au reste, combien sont faibles les pertes qu'occasionnent les drai- nages d'hiver, on n'hésitera pas à enfouir les cultures dérobées en no- vembre, si le climat sous lequel on opère est rigoureux. Je ne crois donc pas que la crainte de voir disparaître ces cultures par la gelée doive dé- tourner de les établir. » Il reste toutefois un dernier point à élucider: en 1889, la perted'azote nitrique avait été considérable; elle s'était élevée, ainsi qu'il a été dit, à 72kgpour le mois d'octobre, représentant environ 45okg de nitrate de soude, valant une centaine de francs, somme suffisante pour compenser les frais qu'occasionne l'établissement de la culture dérobée; le labour de déchau- mage, étant toujours donné, ne doit pas être compté; mais, en revanche, il faudra acheter la semence et la faire répandre. » Or, si minimes que soient ces dépenses, elles peuvent n'être pas cou- vertes, si, ainsi qu'il est arrivé en i8(jo, les pertes d'azote nitrique sont très faibles, et, par suite, on peut se demander si, en réalité, la pratique des cultures dérobées est à recommander. » Je crois absolument pouvoir les conseiller; mais, pour qu'elles soient utiles, même si les pertes de nitrates sont faibles, je pense qu'au lieu de semer exclusivement des Crucifères, comme je l'ai fait cette année, il con- vient de semer en outre une Légumineuse, de la vesce par exemple, comme on le fait, au reste, depuis longtemps dans la Limagne d'Auvergne. Ce sera donc un mélange de vesce et de colza que j'emploierai cet automne après la moisson, et j'aurai l'honneur, l'hiver prochain, d'indiquer à l'Aca- démie les résultats que fourniront ces essais. » C. H., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 9.) est notée par J. Herschel i3,8. Or l'éclat attribué par .T. Herschel à l'étoile considérée est \!\ en nombre rond : il ne diffère donc pas sensiblement de l'éclat 12-12,5 que je note aujourd'hui. » Il est donc très probable que cette nébuleuse présente de réelles va. riations d'éclat, et elle mérite une étude attentive. La région où elle se trouve est d'ailleurs bien facile à reconnaître, car l'étoile 6p/[ BD -t- l\i° dont elle est voisine est une étoile double écartée (grandeurs 10 et n, p= '5-2.0°, d = 9") qui porte le n° 1123 dans le Catalogue général d'étoiles doubles de J. Herschel (Mem. of the fi. Aslr. Soc, vol. XL). » D'après B.D., la position de cette étoile pour 1891 ,0 est : M 2h58mos ?/ (47« ) GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces minima limitées par quatre arêtes d'un quadrilatère gauche. Note de M. Schœnflies, présentée par M. Dar- boux. a Dans une Note insérée dans ces Comptes rendus, M. H. -A. Schwarz a énoncé le théorème (' ) que, parmi les surfaces minima limitées par quatre arêtes d'un tétraèdre (2), il y en a cinq qui sont périodiques ; cela veutdire que, dans une portion limitée de l'espace, il ne passe qu'un nombre fini de répétitions symétriques de la portion primitive de la surface. Toutes ces surfaces possèdent la symétrie de l'octaèdre; mais il paraît que ce résultat n'est pas complet : en effet, je ferai voir que le nombre de ces surfaces minima périodiques est de six. » La méthode dont je ferai usage est bien simple; elle s'appuie sur V application des groupes de transformations de l 'espace aux surfaces minima. Dans ce dernier temps, je me suis occupé plus profondément des problèmes de cette espèce ; pour ce moment, je demande la permission de communi- quer préalablement la Note suivante. » Il est évident qu'une surface minima limitée par les arêtes d'un poly- gone gauche est périodique , si toutes les arêtes appartiennent aux axes de symétrie d'un groupe de mouvements, ou plutôt aux axes binaires, quater- naires, ou senaires d'un tel groupe. Cette condition est nécessaire et suffi- sante. Imaginons maintenant un cube quelconque : il y a un groupe de mouvements, tel que toutes les arêtes du cube et les diagonales de ses faces appartiennent aux axes de symétrie du groupe; et il en est de même pour toute subdivision de l'espace dont le cube' forme le polyèdre générateur. Voilà le simple et seul fait dont nous avons besoin. En effet, il s'ensuit immédiatement que tout quadrilatère gauche formé par des arêtes ou des diagonales des cubes nommés nous fournit une surface minima périodique. » J'ajoute que le groupe cité s'obtient comme produit du groupe ordi- naire de l'octaèdre et d'une translation parallèle à un axe principal de l'oc- taèdre (3). (') Voir t. XCXVI, p. ion. (2) Il va sans dire que les surfaces dont il est ici question suffisent, à la condition de ne présenter aucun point singulier dans l'intérieur, etc. (3) C'est le groupe que j'ai désigné par 0*jVoir Veber Gruppen von Bewegungen {Math. Annal., t. XXIX, p. 77). (479) » Pour obtenir tous les quadrilatères de l'espèce considérée, on peut procéder comme il suit. Concevons un système d'axes de coordonnées pa- rallèles aux arêtes du cube. La longueur d'un côté du quadrilatère s'exprime géométriquement par une des neuf expressions suivantes xx, $y, ys, *i(y + *)» p,(*-r-a?), it(as+y), y., (y — s), p2(-s — «0, Y2O — y ). où les coefficients x,-, (î,-, 7, sont des nombres entiers. » Maintenant, comme la somme géométrique des quatre droites du qua- drilatère est zéro, la somme arithmétique correspondante s'évanouit identi- quement. Tout revient donc à chercher des sommes formées par quatre de ces expressions qui s'évanouissent identiquement. » Cela se fait facilement. D'abord il est évident que tout au plus deux des nombres x, (3, y sont différents de zéro. Supposons que ce soient x et p. En considérant que : doit être contenu dans les deux autres expressions, on prouve aisément que tous les quatre coefficients, abstraction faite du signe, sont égaux. » Il y a trois quadrilatères correspondants. Voilà les expressions géomé- triques de leurs côtés, où l'ordre de ces expressions suit l'ordre des arêtes du quadrilatère (0 (2) (3) » Dans les deux premiers quadrilatères les arêtes x et y sont des arêtes contiguës, tandis que, pour le troisième, elles sont opposées. » Si un seul des nombres x, |3, y est différent de zéro, fixons que ce soit oc. Maintenant, pour les quadrilatères correspondants, il y a une ou deux autres expressions qui contiennent a\ Dans le premier cas nous avons deux quadrilatères, dont les côtés ont les valeurs suivantes (4) ix, z—x, — i(x-\-z), J-+-". (5) 2X, y + z, z-y, _2<> + s). De même, il y a deux quadrilatères appartenant au second cas ; les côtés •< , y, Z — X, -0-r-z), x, y, z-y> — (ar-bs), x, z — X, — y, (r-*). IX, z-y> — (x-hz), y — x, IX, S — X, — (y-hz), y — x. ( 4Ho ) sont (6) (7) » Si tous les coefficients a, [i, y sont égaux à zéro, toutes les arêtes du quadrilatère ont la direction des diagonales. Il y a deux quadrilatères de cette espèce, exprimés comme il suit (8) x + \, -(y + z), s -y, y-x, (9) *- + 4, z-y, y-x, -(y + z). » En tout nous avons donc neuf quadrilatères différents, qui donnent nais- sance a une surface minima périodique de la symétrie de l'octaèdre. Mais ces surfaces ne sont pas toutes différentes entre elles. Comme M. Schwarz l'a démontré, pour un quadrilatère donné, il y a une seule surface minima limitée par les arêtes du quadrilatère (' ). Par suite, si le quadrilatère pos- sède des axes de symétrie binaires, la surface passant par ses arêtes of- frira la même symétrie, et les axes de symétrie seront situés sur la sur- face. Il en résulte que le nombre des surfaces différentes se réduit à six. En effet, le quadrilatère (9) est formé par quatre arêtes d'un tétraèdre ré- gulier; il est donc composé symétriquement de quatre quadrilatères (1). De même, le quadrilatère (4) possède un axe de symétrie binaire; donc il se compose de deux quadrilatères (1). Enfin le quadrilatère (7) possède, lui aussi, un axe de symétrie binaire; il se compose de deux quadrila- tères (5). Donc : » Il y a six surfaces minima périodiques, limitées par les arêtes d'un quadri- latère gauche. » Je remarque encore que les quadrilatères (1) et (8) donnent la sur- face de M. Schwarz et la surface adjointe. La surface limitée par le quadri- latère (2) est celle qui a été étudiée par M. Neovius(-). Les autres surfaces ne sont pas encore étudiées. » Les surfaces dérivées de (5) et (6) par le prolongement analytique de la portion primitive contiennent tout à fait les mêmes droites. » (') Voir Bestiinmitng einer speciellen Minimal/lâche. Berlin, 1871, page 98. (2) Voir Bestimmung zweier speciellen periodischen Minimaljlâchen. Helsing- fors, i883. ( 48 1 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Résultats des observations aclinométriques faites à Kief (Russie) en 1890. Note de M. Savélief, présentée par M. Janssen ( ' ). « Ces observations ont été faites au moyen de l'actinomètre enregistreur de M. Crova (-). L'étalonnage des ordonnées de ces courbes a été fait au moyen d'un actinomètre de M. Crova, dont ce physicien a bien voulu déterminer avec soin la constante. » Voici les principaux résultats obtenus, du commencement de juin à la fin de novembre 1 890 : » i° En été et en automne, la valeur réelle de l'intensité calorifique absolue de la radiation solaire, par un ciel en apparence bien pur, atteint sa valeur maxima vers ioh du matin ; un maximum secondaire se produit vers ih à 211 de l'après-midi; entre ces deux maxima, on observe un mini- mum assez net à midi. » En automne, l'intensité calorifique de la radiation solaire est entre 911 du matin et 2h après midi ; plus forte qu'en été. » 20 En été, la moyenne horaire des intensités absolues, c'est-à-dire la quantité de chaleur reçue normalement sur une surface de 1e'1 pendant une heure et divisée par Go, abstraction faite de la durée d'insolation pen- dant ce temps, atteint son maximum absolu vers ioh du malin et un maximum secondaire à 5h de l'après-midi. » En automne, les courbes sont plus régulières qu'en été et ne présen- tent qu'un seul maximum, vers nb du matin. » 3° La durée totale de l'insolation a été le quart de ce qu'elle aurait été par un ciel constamment serein; cette même durée pendant les trois mois d'été est relativement plus grande et atteint les f de ce même nombre. En calculant la durée horaire de l'insolation, on voit qu'elle atteint un maximum absolu vers midi et qu'elle présente un maximum secondaire à 5h après midi; en automne, cette durée horaire présente un seul maxi- mum, un peu avant midi. » 4° La quantité totale de chaleur reçue sur l'unité de surface horizon- tale du sol pendant les plus belles journées est identique (avec une ap- (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 287; 1889. (2) Ibid., t. CI, p. 4i8; i885. ( 48a ) proximation de +ioCal) à celle qui résulte de mes observations anté- rieures ( ' ) ; mais ces journées sont assez rares. » 5° En moyenne, la quantité totale de chaleur reçue dans une journée sur ic<1 de surface horizontale a été : cal cal En juin 199 En septembre 127 En juillet 345 En octobre 45 En août 296 En novembre 4 » 6° Pendant ces six mois, je n'ai pu obtenir une seule courbe tout à fait symétrique et calculable. » J'ajouterai que l'erreur probable que l'on peut commettre en évaluant en calories la valeur d'une ordonnée de l'actinographe est égale, d'après mes déterminations, à ±ocal,oi. Une pareille concordance entre deux instruments (actinomètre et actinographe) dont la construction est basée sur des principes complètement différents donne une idée exacte de la précision des déterminations dont je viens de résumer les principaux ré- sultats. » Remarques sur la Communication de M. Savélief; par M. A. Crova. « Les résultats obtenus par M. Savélief confirment ceux auxquels j'étais arrivé par l'emploi de mon actinomètre enregistreur, notamment les varia- tions de la dépression de midi, et l'extrême irrégularité des courbes d'été. Les observations que je poursuis à Montpellier, au moyen de mon actino- mètre enregistreur, me conduisent à conclure à la permanence des varia- tions que j'avais déjà indiquées; l'hiver et le commencement du printemps sont les saisons pendant lesquelles on obtient les courbes les plus régu- lières et qui approchent le plus d'une symétrie complète de part et d'autre de l'ordonnée de midi. Il doit en être de même à Rief, où M. Savélief a déjà obtenu en hiver, sans le secours de l'enregistrement, une courbe remarquablement symétrique, dont le calcul a donné pour la constante solaire la valeur moyenne très élevée de 2cal,8G. La discussion des courbes comprenant une année entière d'enregistrement montrera dans quelle mesure la variation de la latitude et les circonstances locales influent sur la marche annuelle de la radiation solaire à Rief. » (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 287; 1889. ( 483 ) ACOUSTIQUE. — Sur les anches métalliques doubles en dehors. Note de M. A. Imbert, présentée par M. Cornu. « Un tuyau cylindrique en cuivre, de om,o25 de diamètre et de oœ,25 de longueur, ayant été sectionné par un plan parallèle à son axe, l'ouver- ture ainsi obtenue, longue deom,i2, large de om,oi2, a été obturée au moyen de deux anches en cuivre d'une épaisseur de om,ooo5. Afin de pouvoir faire varier à volonté la longueur des anches, celles-ci étaient fixées à l'une de leurs extrémités au moyen d'une pince à vis. Le tuyau pouvait être monté sur une soufflerie, de manière que les anches fonction- nassent comme anches en dehors. » En donnant aux anches des longueurs égales, elles entrent facile- ment en vibration. Si l'on fait en sorte que, dans leur position de repos, leurs extrémités libres et voisines fassent un peu saillie en avant des bords de l'ouverture du tuyau, puis que ces mêmes extrémités libres, et toujours dans la position de repos des anches, soient un peu en arrière de ces mêmes bords, le son rendu dans le premier cas est notablement plus élevé, mais beaucoup moins intense que le son obtenu dans la seconde position des anches. » Il est très difficile de faire vibrer les anches lorsque, dans leur posi- tion de repos, elles sont exactement au niveau des bords de l'ouverture du tuyau. » L'intensité du son est maxima lorsque, au repos, l'une des anches fait saillie, tandis que l'autre est en retrait par rapport aux bords de l'ou- verture du tube. Les tracés obtenus au moyen d'aiguilles en aluminium, fixées sur les anches et inscrivant sur du papier enfumé, montrent que les déplacements des anches, lorsqu'elles vibrent, sont alors inverses l'un de l'autre. » Si l'on donne aux anches des longueurs inégales, il est toujours facile de les faire vibrer simultanément, en plaçant l'une d'elles un peu en saillie, l'autre un peu en retrait par rapport aux bords de l'ouverture. Les tracés montrent que les anches vibrent alors synchroniquement, mais la hauteur du son rendu est réglée par la longueur de l'anche qui fait saillie au repos. En donnant aux anches une différence de longueur de om,o2 (om,o5o de longueur pour l'une, om,070 pour l'autre), j'ai obtenu successivement deux sons dont l'intervalle était sensiblement d'une quinte, suivant que je pla- ( 484 ) çais en saillie l'anche la plus courte ou l'anche la plus longue; l'anche en retrait exécutait toujours le même nombre de vibrations par seconde que l'anche placée en saillie. » Il existe pour les anches des longueurs relatives et des positions de repos telles que, en vibrant simultanément, chacune d'elles exécute par seconde un nombre de vibrations en rapport avec sa longueur propre. » J'ai obtenu cette émission simultanée de deux sons de hauteur diffé- rente lorsque les longueurs respectives des anches étaient 5omm et yo™111, 53mm et 67mm, 55mm et 65mm, 57mm et 63mm. » Les tracés graphiques montrent que l'intervalle des deux sons simul- tanés est d'une quinte dans le premier cas, d'une quarte dans le second, d'une tierce majeure dans le troisième, d'une tierce mineure dans le qua- trième. « Pour des longueurs relatives comprises entre celles que je viens de citer, il m'a été impossible d'obtenir l'émission simultanée de deux sons de hauteur différente; il en a été de même lorsque la différence de lon- gueur des anches était inférieure à 6mm. » Il me paraît intéressant de faire remarquer que ces derniers faits con- stituent la reproduction, au moyen d'anches métalliques, de la voix bito- nale que l'on a signalée comme l'un des symptômes caractéristique, quoique non constant, de l'anévrysme de l'aorte. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés alcalis de l'érythrite. Note de M. de Forcis ajvd. « I. J'ai publié précédemment un procédé de préparation de l'érythrate monosodique C8H93Na08 et j'ai fait connaître sa chaleur de formation ('). Je l'obtenais par déplacement de l'nlcool mélhyllque au moyen de l'éry- thrate dans le méthylate de sodium O'H'NaO2, procédé qui m'avait égale- ment bien réussi pour la préparation des dérivés sodiques du glycol et de la glycérine. Tous ces alcools polyatomiques déplacent les alcools mono- atomiques dans les alcoolates, comme un acide fort déplace un acide faible dans un sel. Il en résulte, en général, des combinaisons cristallisées d'al- cool monoatomique et de l'alcoolate qu'on veut obtenir, par exemple C8H9Na08, C^tPO2; puis, vers ii5°, ces composés perdent i molécule d'alcool et donnent l'alcoolate C8H0NaO8. (') Comptes rendus, t. GX, p. 85g; 1890. ( 485 ) » On sait, d'autre part, que l'eau II2 O2 donne, avec les métaux alcalins, des combinaisons tout à fait comparables aux alcoolates des alcools mono- atomiques, la réaction Hs02liq. + Nasbl. = Hgaz-hHNaOaso] -+-33,3o dégageant la même quantité de chaleur que I :il10i liq. -+- Na sol. = II gaz + C2H3 Va O2 sol 1-33, 19 et que cette analogie se retrouve dans les hydrates secondaires de Na et K , comparés aux méthylatès méthyliques, aux éthylates éthyliques, etc. » Si donc l'érythrate déplace ces alcools dans les alcoolates, la même réaction doit avoir lieu avec les hydrates, et l'on doit obtenir des érythrates alcalins cristallisés, anhydres ou hydratés, en faisant agir l'érvthrite sur des solutions aqueuses de soude ou de potasse, absolument comme on obtient les sels de ces bases, anhydres ou hydratés, en ajoutant un acide à leur solution aqueuse. » (l'est ce que l'expérience vérifie. On peut ainsi préparer directement des érythrates alcalins hydratés et cristallisés; puis, par l'action de la chaleur, ces composés fournissent les érythrates anhydres. » II. Pour obtenir les dérivés sodiques, on fait deux dissolutions concentrées d'éry- thrite (1 >.'."' dans i5occ d'eau) et de soude (3isr de NaO dans 70™), et on les mélange à froid soit à équivalents égaux, soit dans le rapport de 1 équivalent d'érvlhrile pour a équivalents de soude. Dans ces limites, on obtient les mêmes combinaisons. Le liquide est placé sous une cloche en présence d'acide phosphorique anhydre. Après quelques jours, des cristaux très nets se déposent. On les recueille rapidement, avant que toute la niasse soit solidifiée, et on les prive de leur eau mère en les étalant sui- des plaques de porcelaine poreuse pendant vingt-quatre heures. » L'analyse de ces cristaux a donné : Calculé pour C'H>»Os,NaO,3HO ou Trouvé. C» H" NaO», 4 HO. Na 12 ,7 1 12,78 G 26,5i 26,66 Il 7-7" 7>22 » Les résultats s'accordent avec l'une et l'autre formule, mais ne permettent pas de décider entre elles. » Ce corps est très altérable dans l'air humide, et déliquescent comme tous les al- coolates alcalins. Il ne se déshydrate pas à ioo° *9 C. 11., 3 ( 486 ) » III. Mais entre no° et n5n, dans un courant d'hydrogène sec maintenu pendant plusieurs heures, il perd 3 équivalents d'eau. La perte de poids devenue constante est de i5, i5 pour ioo (calculée pour 3HO : f^,^5). » Le résidu, dont la formule est C8H'°08,NaO, ou bien C8H9Na08,HO, est blanc, cristallin et déliquescent. » IV. Enfin, si l'on élève la température à i35° et qu'on la maintienne pendant douze heures environ, la perte de poids totale et constante devient 19, 65 pour 100 (calculé pour 4HO : 20,00 pour 100). C'est l'érythrate C'H'NaO8. II contient toutle sodium à l'état d'alcoolate, comme l'indique le titrage alcalimétrique (16,92 pour 100 de Na, au lieu de i5,97 calculé pour C8H9Na08). Pendant cette dernière opération, la masse a fondu au début, puis est redevenue solide. Ce composé est identique à l'érythrate que j'avais obtenu par l'action de la chaleur sur le dérivé méthybque C8H9Na08,C2H402. n On a donc isolé trois combinaisons : CsH10O8NaO,3HO ou C8H9Na08,4HO, C8H10O8,NaO ou C8H9Na08,HO. C8H9NaOs, les deux premières hydratées et nouvelles. » V. L'érythrite se combine de la même manière avec la potasse. Les deux disso- lutions contiennent : celle d'érythrite, i22Sr dans i5occ; celle de potasse, 1 équivalent dans 8occ. On les mélange, soit à équivalents égaux, soit dans le rapport de 1 équiva- lent d'érythrite pour 2 de potasse. Le liquide est abandonné à lui-même en présence d'acide phosphorique anhydre. La cristallisation est un peu plus lente que dans le cas précédent. Les cristaux desséchés sur des plaques poreuses, à l'abri de l'air humide, contiennent 23, i3 pour 100 de potassium, ce qui correspond exactement aux formules C»H">08,KO ou C8H9K08,HO. » VI. Ce composé peut être déshydraté dans un courant d'hydrogène sec, mais plus difficilement que les précédents; il faut maintenir la température entre i4o° et i5o° pendant vingt heures environ, et dessécher soigneusement l'hydrogène avec de l'acide phosphorique anhydre. La perle de poids devenue constante est de 4,7' Pour 100 (calculé pour 1 équivalent d'eau éliminée : 5, 02). Le résidu donne à l'analyse : Calculé Trouvé. pourC'H'KC". i Par l'alcalimètre 24,20 24,42 j Dosé à l'état de sulfate. .. . 24,'j'i » Le potassium est donc complètement à l'état d'alcoolate. » Je n'ai pas encore reproduit de dérivés disodiques et dipotassiques analogues au corps C8HsK-Os. signalé par M. Colson. ( 4*7 ) » En résumé, j'ai obtenu un érythrate de potassium anhydre et trois hy- drates nouveaux, ainsi qu'un érythrate île sodium anhydre que l'on peut aussi préparer par l'action de l'érythrate sur le méthvlate de sodium. » Les formules des corps hydratés sont encore indéterminées, l'analyse ne permettant pas de décider entre C8H,0O8fMO,raHO et C8H9M08,(/*+ DlIO; j'ai pu cependant établir qu'ils correspondent à cette dernière formule, en faisant l'étude thermique de ces composés, comme je le montrerai dans une prochaine Communication. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — La teinture du colon. Note de M. Léo Vigxox. « J'ai montré que si l'on immerge la soie, la laine et le coton dans des liqueurs acides, alcalines ou salines, de composition connue, placées dans le calorimètre, on constate qu'il se produit des phénomènes thermiques nets, constants et mesurables (Comptes rendus, 10 février et 28 avril 180,0). » En ce qui concerne le coton, les mesures thermochimiques effectuées prouvent que ce textile n'accuse que des fonctions chimiques très faibles, comparativement à celles des fibres animales. L'inertie chimique du co- ton, qui coïncide avec le peu d'aptitude que possède cette matière de fixer les substances colorantes, présente- t-elle avec ce phénomène un rapport de cause à effet? Dans le but d'élucider cette question, j'ai tenté de modi- fier la molécule du coton en lui conférant des fonctions chimiques déter- minées; puis, ce point obtenu, j'ai recherché clans quelle mesure les pro- priétés tinctoriales se trouvaient changées. » Si l'on chauffe en tubes scellés, à des températures comprises entre 100° et 2000, 1 partie de coton avec _'| parties de chlorure de calcium ammoniacal, ou 4 parties d'am- moniaque aqueuse à 220, on constate qu'une réaction se produit entre les substances en contact. Au bout d'un certain temps, qui peut varier de quelques heures à plusieurs jours suivant les conditions de l'expérience, la fibre textile soumise à l'action de l'ammoniaque donne naissance à un composé qui présente des propriétés chimiques nouvelles, sans avoir perdu les principales qualités techniques du coton. » La fixation de l'azote sur le coton, dans ces expériences, est mise hors de doute par l'analyse. Les échantillons de coton soumis à l'action de l'ammoniaque ont été, ( 488 ) en effet, lavés à l'eau, mis à macérer dans un peu d'eau acidulée au y^ïïû Par l'acide chlorhydrique, rincés jusqu'à neutralisation complète dans l'eau distillée, et finale- ment sécliés à no". Le dosage de l'azote, en opérant sur osr,5 de matière, a donné les résultats suivants : Azote pour ion. Premier échantillon i ,o5 Deuxième » 2,38 Troisième » 2 , 86 » Les quantités d'azote fixé varient suivant les conditions de l'expérience. » Ces résultats sont en concordance avec les recherches de MM. Schiit- zenberger et Thenard. Ces savants ont montré en effet qu'un grand nombre de substances organiques, sucre, amidon, dextrine, gomme, cellulose, sont capables de fixer de l'azote sous une autre forme qu'à l'état de sel am- moniacal, lorsqu'on les chauffe pendant un temps plus ou moins long en présence d'une solution aqueuse et concentrée d'ammoniaque. » La fixation de l'azote sur le coton ayant été obtenue, j'ai cherché à déterminer : i° quels changements le coton avait subi dans ses fondions chimiques; 2° si les propriétés absorbantes du coton pour les matières co- lorantes avaient été modifiées. » Le coton ammoniacal, immergé dans 5oocc d'acide sulfurique normal placé dans le calorimètre, a dégagé vers ii°-12°, pour iooS' de coton supposé sec, oCa',9o. » Dans des recherches précédentes j'avais obtenu, en opérant dans les mêmes con- ditions: Pour le coton blanchi oCal, 38 Pour le coton non blanchi. oCal,36 » Le coton ammoniacal a donc acquis, en fixant de l'azote, des propriétés basiques très nettes. » J'ai recherché ensuite comment se comportait le coton ammoniacal vis-à-vis des matières colorantes à caractère acide, en opérant comparative- ment avec le coton ordinaire. » Deux séries formées d'échantillons de 2Sr de coton ammoniacal et de coton ordi- naire, de même provenance initiale, ont été teintes comparativement, pendant trente minutes, à 90o-95o C. dans des bains formés de : » jocc matière colorante à isr par litre; » 25™ solution aqueuse d'acide sulfurique à i8r par litre; » iooorceau. ( 4«9 ) » Les matières colorantes employées ont été l'orangé, la roccelline, différents bleus solubles de rosaniline et le noir naphtol. » Les teintures étant terminées, les échantillon» ont été rincés dans un courant d'eau froide, puis séchés dans des doubles de papier buvard. » En comparant entre eux, après teinture, les échantillons de coton or- dinaire et de coton ammoniacal, on constate que les premiers sont faible- ment teintés, tandis que le coton ammoniacal a absorbé en proportions considérables les matières colorantes acides sur lesquelles on a expéri- menté. » chimie végétale. — Sur une hé mâtine végétale : l'aspergilline, pigment des spores de /'Aspergillus niger. Note de M. Georges Lixossier, présentée par M. Chauveau. « I^e pigment noir, auquel ['Aspergillus niger doit son nom, peut être extrait en assez grande quantité des spores de cette moisissure par une di- gestion prolongée avec de l'eau légèrement ammoniacale. En ajoutant à la dissolution, fortement colorée, un faible excès d'acide chlorhydrique, on précipite intégralement la matière colorante en flocons amorphes, volu- mineux. » Ce qui donne un intérêt tout particulier à l'étude de la substance ainsi obtenue, c'est sa remarquable analogie avec le pigment le plus impor- tant des animaux vertébrés, l'hématine du sang, analogie que mettra en lumière l'exposé succinct de ses propriétés. » L'aspergilline, c'est le nom que je propose pour ce pigment, desséchée à la température ordinaire en présence de l'acide sulfurique et pulvérisée, se présente comme l'hématine sous l'aspect d'une poudre noire. Elle est à peu près insoluble dans l'eau, l'alcool et les dissolvants neutres en général ; elle est insoluble dans les acides minéraux dilués, mais se dissout un peu dans l'alcool additionné d'acide acétique. Elle est facilement dissoute par les alcalis caustiques, même très dilués, les carbonates alcalins, et cer- tains sels à réaction alcaline, tels que le borax, le phosphate de soude or- dinaire, etc. La solution ammoniacale (l'aspergilline est précipitée par l'eau de baryte comme la solution ammoniacale d'hématine. » Ces caractères de solubilité sont ceux de l'aspergilline desséchée à la température ordinaire. L'action de la chaleur diminue sa solubilité dans les différents véhicules. Ainsi, maintenue quelques heures à 1800, elle ( 490 ) devient insoluble dans les lessives alcalines, sans qu'il se soit d'ailleurs pro- duit de décomposition apparente. Par contre, au moment de sa précipita- tion, et avant toute dessiccation, elle donne avec l'eau une sorte de demi- dissolution colloïde que les acides et les sels neutres (chlorure de sodium) précipitent, et qu'une trace d'un alcali transforme en une dissolution vé- ritable, capable de traverser les filtres de porcelaine. » Les solutions acides sont brunes, vertes en couche mince; les solu- tions alcalines sont d'un brun rouge. L'intensité de la coloration est suffi- sante pour qu'une solution à un millionième présente sous une épaisseur deo'",i8uue teinte sensible. Examinée au spectrophotomètre de Gang, une solution alcoolique acide a laissé passer dans les diverses régions du spectre les fractions suivantes de la lumière incidente : Longueurs Lumière Longueurs Lumière Longueurs Lumière d'onde. transmise. d'onde. transmise. d'onde. transmise. u. [1 \>. o , 692 0,84 o , 602 O , '| 7 o, 547 0,44 0,664 0,80 0,697 0,48 o,53g 0,89 0,647 0,70 o,5go o,45 o,53i 0,39 o,632 0,66 o,585 o,44 o,524 0,39 0,621 0,49 0,575 o,4i 0,017 O..H) 0,608 0,49 0,565 o,4o o,5i2 0,39 o,6o5 0,48 o,546 o,4o 0,487 0,27 0,467 0,28 » On voit que l'aspergillinc absorbe toutes les radiations lumineuses, mais inégalement, et que l'absorption croit du rouge au violet. On peut schématiquement concevoir le spectre comme divisé en trois plages, dans chacune desquelles l'absorption croît lentement, et aux confins desquelles elle augmente brusquement. La première s'étendrait jusque vers la lon- gueur d'onde o>\63o, la seconde entre o^.GSo et r>t\ 5io, la troisième oc- cuperait toute la partie la plus réfrangible du spectre. L'accroissement de l'absorption est interrompu par deux diminutions qui se traduisent à l'exa- men spectroscopique par des bandes claires, l'une un peu avant la raie D ; l'autre, plus marquée, entre D et E. » Au contact de l'air, l'aspergillinc brûle en répandant une odeur de corne brûlée, et laisse, comme l'hématine, un résidu rouge d'oxyde de fer. » La solution ammoniacale d'aspergilline ne semble pas altérée par une exposition de plusieurs heures à la lumière solaire. » Les dissolutions d'aspergilline sont réduites par l'hydrosulfite de so- ( 'I9i ) dium; le produit de la réduction exposé à l'air en absorbe très énergique- ment l'oxygène, et la dissolution, qui sous l'influence de l'hydrosulfite avait viré au jaune d'or, reprend très rapidement la teinte brune de l'as- pergilline. Cette réduction ne peut être réalisée, non plus que pour l'hé- matine, ni par le vide, ni par la putréfaction. » Ces constatations sont importantes à plus d'un titre : » i" Il est intéressant de trouver dans une moisissure une substance aussi complètement analogue à l'bématine du sang que l'est l'aspergilline; car, quelques différences que puisse dévoiler entre les deux pigments une étude chimique plus approfondie, il n'en subsistera pas moins entre eux des ressemblances frappantes : analogie dans les caractères physiques; présence dans les deux molécules d'une quantité notable d'un même métal, le fer; enfin propriété commune de fournir par l'action d'un réducteur énergique, mais non parle vide, ni la putréfaction, un produit de réduction oxydable au contact de l'air, et régénérant dans cette oxydation la sub- stance primitive. Ce sont là des ressemblances suffisantes pour justifier le nom (V/iématine végétale que j'ai attribué à l'aspergilline dans le titre de cette Note. » 2° Il est vraisemblable que l'analogie de propriétés doit être corré- lative d'une analogie de fonctions : les caractères que j'ai mis en lumière dans l'aspergilline, et notamment sa propriété de fixer l'oxygène de l'air pour le céder aux substances réductrices, autorisent à lui supposer, dans l'organisme végétal, une fonction respiratoire. Cette déduction, même avec les réserves dont je suis encore obligé de l'accompagner, a d'autant plus d'importance que nos connaissances sur le rôle des pigments dans les Champignons inférieurs sont à peu près nulles. » 3° M. Raulin, dans son remarquable travail sur Y Aspergillus niger, avait constaté que la suppression du fer dans le liquide nutritif dont il a donné la formule, non seulement diminue le poids de la récolte, mais, contrairement à ce qui se passe quand on retranche du milieu nutritif un autre élément utile à la plante, apporte un obstacle à la formation des spores. » J'apporte l'interprétation de ce [fait : c'est que, en l'absence du fer qui entre dans sa constitution, le pigment des spores ne peut se former. » En réalité, il est difficile d'entraver entièrement sa formation, parce qu'il est difficile de priver entièrement de fer le liquide nutritif, mais plus on se rapproche de ce résultat, moins la culture se colore. ( 492 ) » Je poursuis l'étude des propriétés chimiques et physiologiques de l'aspergilline. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Idiosyncrasie de certaines espèces animales pour l'acide phénique. Note de M. Zwaardemaker. « A propos d'une récente Note de M. Guinard ( '), j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie une observation que j'ai faite, il y a quelques années, sur l'idiosyncrasie des chats et des rats pour l'acide phénique. » Intoxiqués par cette substance, à doses tellement petites que des chiens et des lapins ne subissent point de troubles quelconques, les chats et les rats périrent sans exception. La mort fut précédée de convulsions tout à fait semblables à celles qui ont été observées par M. Guinard. Ces convulsions continuèrent pendant des heures entières, jusqu'au moment de la mort, qui survint par paralysie respiratoire, après une agonie longue et pénible. » On peut adoucir les angoisses de l'animal, qui reste en pleine pos- session de sa connaissance et de son irritabilité réflexe, par le sommeil chloroformique. Celui-ci fait cesser les convulsions immédiatement, pourvu que l'anesthésie soit assez profonde. L'asphyxie par occlusion trachéale n'augmente ni ne diminue l'intensité des secousses. » Les convulsions ont le caractère clonique, et portent sur les muscles des extrémités, du tronc et de la tête. Les fléchisseurs et les extenseurs entrent alternativement en jeu. » J'ai administré l'acide phénique par voie dermique, par voie hypodermique et par injection intraveineuse. La dernière méthode se prête merveilleusement à un dosage précis. L'acide phénique était mêlé, à la dose deo,5 pour ioo, avec une solution phy- siologique de sel marin. On injectait le mélange dans la veine, en se servant d'une bu- rette qui était munie d'un dispositif de réchauffement. » Dans une première expérience, chez un chat de 3ks,5, une dose de ioomS'', c'est- à-dire de 43™s'' par kilogramme d'animal, causa des convulsions très marquées. » Dans une seconde expérience, une chatte adulte de 4ks,5 éprouva des convulsions légères pour une dose intraveineuse de 5omsv, ou de i imsr par kilogramme d'animal. » Dans une troisième expérience, un chat jeune de iks,5 souffrit de secousses très violentes, pour une dose de 3omsr ou de 20msr par kilogramme d'animal. (') Comptes rendus, séance du 22 décembre 1890. ( 493 ) » Enfin un petit chat de 14 jours, pesant okV>-, fat intoxiqué profondément par iom5r, c'est-à-dire 37mSl' par kilogramme d'animal. » Ces nombres sont des plus frappants, si on les compare aux doses toxiques chez les animaux ordinaires de nos laboratoires. Des chiens et des lapins qui me servirent à des expériences de contrôle exigèrent, pour des effets toxiques moins prononcés, des doses de 6mgl',5 à 25ms',7 par kilo- gramme d'animal. Les chats possèdent donc une sensibilité extrême pour l'acide phénique; chez les rats, cette propriété est non moins accusée. Il n'est pas possible qu'une excrétion plus restreinte de l'acide phénique soit la cause de cette particularité. Je m'en suis assuré par quelques expé- riences sur des lapins, où la ligature des artères rénales ne produit nulle- ment une telle idiosvncrasie (Neder/andsch Tidschrift voor Gèneesmunde, 9 juillet 1887). Il est plus probable qu'une certaine irritabilité des centres nerveux, comme dans l'intoxication de morphine (Guinard ), rend ces animaux (chats ou rats) plus accessibles aux convulsions phéniques. » ANATOMIE. — Sur l ' épithëlium hépatique de la Testace.Ue. Note de M. Joannes Ciiatix, présentée par M. Milne-Edwards. « Les nombreux travaux consacrés, durant ces dernières années, à l'auatomie des Gastéropodes n'ont pas manqué d'accorder une mention spéciale au « foie » ou plutôt à la glande digestive de ces animaux. Cepen- dant nous ne possédons que de vagues notions sur son épithélium, dans lequel on se borne surtout à indiquer des produits diversement colorés. » Ceux-ci se forment, en effet, très promptement et très abondamment chez les types auxquels ont été presque toujours limitées les recherches (Hélix, Zonites, Cyclostoma, etc.); la structure de l'élément s'y trouve ainsi masquée et ne peut être que rarement appréciée avec exactitude. Elle est plus facile à observer chez, d'autres espèces qui sont particulière- ment favorables à de telles études. La Testacelle (Teslacel/a haliotidea Drap.) en est un excellent exemple. » Les tubes hépatiques s'y montrent tapissés de cellules larges et dépri- mées, tenant le milieu entre l' épithélium cubique et l'épithélium pavinien- teux, si tant est que ces termes puissent être employés avec quelque rigueur chez les Invertébrés. » De taille variable, ces cellules ne possèdent pas de membrane propre. A peine peut-on distinguer, à leur périphérie, une légère différenciation C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 9.) quelques empreintes de plantes; d'autres échantil- lons de la même localité renferment Oliva cylindrica, Solecurtus, Dentalium, Ficula, Cardium. Du côté opposé, une exploration de l'isthme de Darien (3ooUm à l'Est) a fourni des échantillons analogues; des grès verdàtres très durs, à grains grossiers et éléments pyroxéniques, avec TurrileUa tor- nata et Columbella gradata, ont été recueillis sur la rive gauche du Rio Thuyra, en amont du Rio Capiti; sur la rive droite, des grès analogues affleurent en aval du confluent du Puero. Ces grès alternent avec des mo- lasses tendres à grains fins et fossiles marins, rappelant les roches du troi- sième groupe. Dans le haut Puero, le même observateur a recueilli un grès verdâtre dur rempli de petites Orbitoides, identiques à celles du kil. 22,6. » On voit donc que depuis Chiriqui jusqu'à la vallée de la Thuyra, c'est- à-dire sur 65okm de longueur, la constitution de l'isthme parait présenter une grande uniformité. Ces couches tertiaires viennent s'appuyer à l'Est sur le massif crétacé de la Sierra Nevada et se prolongent bien plus au Sud jusqu'à la République de l'Equateur, où l'on vient de signaler la présence de Nummulites. » ( 5oo ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la répartition saisonnière des séismes. Note de M. de Moxtessus, présentée par M. Cornu. « Après de nombreuses et anciennes affirmations de lois saisonnières, et à la suite de ses propres travaux, Perrey a énoncé cette relation, qu'il tremble plus en hiver qu'en été. Ce fait, s'il était exact, prouverait que les séismes sont des phénomènes météorologiques. J'expose ici les résultats d'une statistique saisonnière portant sur 63 555 séismes, correspondant à 43 o54 jours de secousses, et se rapportant à 3oo, séries ou régions indé- pendantes et bien délimitées, géographiquement toujours, géologique- ment souvent. » Quel fait élémentaire faut-il soumettre à la statistique? La secousse, le jour où il a tremblé en un lieu, ou, d'après les sismologues suisses, l'en- semble des chocs accompagnant une secousse, dite principale, en un temps plus ou moins long, et pouvant se réduire à un seul choc. Le choix de la •secousse apporte d'intolérables à-coups; tels jours, avec 5o, 100 chocs et plus, en des lieux d'ailleurs peu sujets aux tremblements de terre, créent de toutes pièces des maxima mensuels anormaux. Il est difficile de fixer sans arbitraire le commencement et la fin du tremblement de terre défini comme l'ont fait les savants suisses. J'ai adopté le jour où il a tremblé dans le lieu considéré. » Il a fallu éliminer les séries trop pauvres, pour lesquelles le hasard des observations ne peut laisser se manifester aucune loi, puis celles n'em- brassant pas une année. Dans les séries d'observateurs isolés, on n'a tenu compte que des années complètes. Les mois ont été réduits à un nombre uniforme de 3o jours. Restent iG5 séries avec 38967 jours. » On ne s'occupera ici que des saisons astronomiques, avec inversion de six mois de chaque côté de l'équateur par conséquent. » Un examen superficiel des Tableaux détaillés montre qu'il faut étendre les termes de l'énoncé de Perrey, en disant qu'il semble trembler plus en automne et hiver que dans les autres saisons. 85 séries avec 20 258 jours suivent la loi, et 80 avec 18709 jours non; c'est presque l'égalité, ce qui suffirait à la faire rejeter. Mais il y a plus. Soient M et m le maximum et le minimum des nombres de jours de séismes par saison, et T leur total pour chacune des 85 séries conformes à la loi, les rapports de M ( r»oi ) à m, et de M — m à T tendent, à mesure que T croît, vers i et o respecti- vement. C'est la condamnation de la loi. » On peut faire intervenir le poids des observations, en classant les séries comme il suit : i° séries d'observations indépendantes ; 2° séries mé- téorologiques, résultant du dépouillement des Recueils météorologiques ; 3° séries d'observateurs isolés; 4° séries sismologiques dans les pays où les séismes sont l'objet d'études suivies; 5° séries des observatoires géody- namiques; 0° et 70 séries de microséismes, ou secousses sensibles seule- ment aux instruments, par régions ou par observatoires. S'il n'v a pas de loi saisonnière, la répartition sera d'autant plus uniforme qu'on s'occupera de classes d'un poids scientifique plus élevé. » i° Pour les séries d'observations indépendantes, 5g avec 1 2012 jours suivent la loi, 52 avec 9,328 jours non. 20 Aucune des séries météorolo- giques (8 avec 4353 jours) n'y satisfait, quoique celles du Chili et des Indes néerlandaises, par le nombre d'années qu'elles embrassent, et le soin avec lequel elles ont été faites, soient comparables avec les séries sis- mologiques. 3° 9 séries d'observateurs avec 2947 jours s'y conforment, 3 avec 1 544 non. 4° La magnifique série sismologique du Japon avec 1 197 jours, et celles de Suisse suivent la loi, celles d'Italie et de l'Insulide non. 5°, 6°, 70 les séries des observatoires géodynamiques donnent un ré- sultat en faveur de la loi, mais extrêmement peu accusé, et, de même, les séries de microséismes, soit par régions, soit par des observatoires. » Si donc les séries de ces groupes de grands poids varient ainsi dans leur plus ou moins de concordance avec la relation incriminée, c'est qu'il faut la rejeter, ainsi que toutes celles analogues si souvent énoncées pour tel ou tel pays. Ce sont de simples accidents de statistiques insuffisantes, non des lois naturelles. » Comme les saisons astronomiques ne délimitent nettement les climats qu'en dehors des tropiques, on a cherché comment les diverses zones de latitude se comportent avec la loi de Perrey. Classant les séries par inter- valles de io°, et portant en ordonnées les nombres de jours de séismes, on obtient une courbe qui présente un grand maximum de 35° à 45° lat. N., et s'abaisse assez régulièrement jusqu'à 700 lat. N. et 5o° lat. S. Cette forme était à prévoir, car la zone boréale tempérée correspond aux régions où le rapport des surfaces terrestres aux surfaces océaniques est le plus grand, et se réduit, à une très faible valeur en marchant vers le sud. En outre l'Europe et l'Asie comprennent les régions pour lesquelles abondent les documents. Or, si l'on construit de io° en io° la courbe du rapport du C. R., 1801, 1" Semestre. (T. CXII, N» 9.) 05 ( 5o2 ; nombre de jours de séismes se conformant à la loi à celui de ceux ne s'y conformant pas, il se présente une singularité remarquable. Supposant la loi exacte, cette seconde courbe se rapprochera de celle qu'on obtiendrait par réduction des ordonnées de la précédente en fonction des limites que cette exactitude imposerait aux rapports de M à m,el de M — m à T. Sinon elle se rapprochera d'une parallèle à l'axe de latitudes, et à la distance i, car alors le hasard présidera seul à la distribution des séries conformes et non conformes, et l'égalité des nombres de jours correspondants sera pour chaque zone l'hypothèse la plus probable, si toutefois les nombres y sont assez grands. Or cette condition n'est pas remplie, ce qui explique la forme inattendue de cette seconde courbe, analogue à la première, mais avec un maximum boréal beaucoup plus marqué encore. Il faudrait admettre que la loi de Perrev, vraie pour la zone boréale tempérée, devient de plus en plus fausse à mesure qu'on s'avance vers les pôles. Mais dans l'hémi- sphère austral les séries sont rares et riches en séismes. Elles imposent ainsi chacune leur propre répartition saisonnière à la zone dont elles font partie. Ainsi s'explique ce grand maximum; de nombreuses et riches séries se neutralisent entre elles entre 35° et 45° lat. N. et laissent le massif des Alpes (35 séries et 3 1 S i jours) et la Californie (901 jours) entraîner pour cette zone une caractéristique saisonnière en faveur de la loi. » De toutes ces considérations concordantes résulte que les saisons astro- nomiques n'ont aucune relation avec les séismes. En est-il de même pour les saisons météorologiques, avec leurs phénomènes de température, pression, hauteur de pluies, etc., variables avec les conditions géographiques? Je le crois, mais c'est à voir de plus près. » PHYSIQUE DU GLOBE. — De l'action de l'eau en mouvement sur quelques minéraux. Note de M. J. Thoulet. (Extrait.) « Les expériences ont été effectuées sur trois fragments de marbre, trois fragments d'orthose et trois fragments d'un calcaire lithographique. Elles ont duré 333 jours; les minéraux ont été baignés par ii5mo d'eau. On a obtenu les résultats suivants : » Les minéraux éprouvent une perte de poids plus considérable dans l'eau en mouvement que dans l'eau immobile. » Le dépôt ocreux apporté par l'eau est d'autant plus abondant qu'il s'est effectué à la surface d'un corps de texture plus compacte, et, pour ( 5o3 ) une même nature de corps, dans les endroits où la colonne d'eau ayant été brisée, une plus grande surface de liquide a été en contact avec une sur- face égale de solide. » La vitesse du courant n'a par elle-même qu'une faible influence; cependant, si la vitesse du courant est nulle, le dépôt cesse presque com- plètement par manque de matière, le renouvellement de celle-ci au sein du liquide ne se faisant plus que par les phénomènes de la diffusion. » ... On croyait devoir expliquer l'absence de calcaire dans les abîmes de la mer, en admettant que les foraminifères tombés de la surface au- dessus de ces points disparaissaient avant d'atteindre le fond, par disso- lution dans l'eau, et que cet effet était notablement augmenté par la vitesse de chute. J'ai constaté ailleurs que la solubilité du calcaire dans l'Océan est faible; d'autre part, les expériences actuelles montrent que l'excès d'usure dû au mouvement n'a pas une grande importance; enfin, d'autres expériences me permettent de limiter à vingt-cinq ou trente heures le temps nécessaire aux globigérines pour descendre à 2000"'. Tout s'ac- corde donc pour contredire la théorie énoncée et pour appuyer la théorie chimique de Mohr et la théorie plus récente de MM. John Murray et Irvine. » M. Rey de Moraxde adresse une Note intitulée « Les variations du ni- veau de la mer pendant les temps géologiques ». M. l'abbé Tondini, dans une Note transmise par M. Janssen, annonce que l'Académie des Sciences de Bologne a été informée par le gouvernement italien de l'adhésion de plusieurs puissances (États-Unis, Brésil, Allemagne, Suède, . . .) au projet d'une Conférence internationale pour régler la ques- tion de l'heure universelle. M. E. Serrant adresse une Note intitulée « La nitrocrésoline, ou acide trinitrocrésylique, et les trinitrocrésylatcs. » M. Larrey, en présentant à l'Académie, de la part de Sir James Paget, l'un de ses Correspondants, un livre anglais intitulé « Études de vieux ca- hiers d'observations », s'exprime comme il suit : « Cet Ouvrage est un mémorial de l'auteur, remontant à une trentaine d'années de sa pratique. Il explique dans la préface, avec loyauté, pour- { ''04 ) quoi, parmi plusieurs milliers de faits recueillis, peu de ces faits sont utiles à d'autres observateurs. Voilà pourquoi il condense dans un seul livre, peu volumineux, un choix d'observations rattachées à la chirurgie pratique. » Un seul sujet se trouve excepté de ceux-là : c'est une Conférence faite autrefois par l'auteur, à la Société Royale de Londres, sur la chronométrie de la vie. Il s'en sert, aujourd'hui, pour expliquer l'influence exercée par des erreurs de chronométrie sur les causes et les modifications des maladies. » Le livre de Sir James Pagetest l'œuvre d'un éminent praticien et d'un juge impartial de ses propres travaux. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. ERRATA. ( Séance du 23 février 1891 .) Note de M. d'Ocagne, Sur la représentation plane des équations à quatre variables : Page 4s3, dernière ligne, au lieu de tangentes à la droite de l'infini et ayant pour asymptotes les droites X et Y, lisez ayant pour asymptotes les droites X et Y et une transversale à celles-ci. Note de M. Monnory, Sur la compression du quartz : Page 43o, au Tableau des résultats, lame n° 2, pression 5oks, lisez valeur de a théorique 65°55', au lieu de 66°55'. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. [ls forment, à la fin do l'aimée, deux volumes in-4°. Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique ri ■ noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an et part du ier janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 IV. — Autres pays : les frais de poslc extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, iflgers. 'ires/. liez Messieurs : Agen Michel et Médan. Gavault St-Lager. Alger < Jourdan. Ruff. Amiens Hecquet-Decobert. ^ Germain et Grassin. >Lachcseel Dolbeau. lia) '•une Jérôme. Besançon Jacquard. . Avrard. Ijordenux DulhuiT. I Muller (G.). Hoin ^es Renaud. Lcfouruier. F. Robert. .1. Robert. ! V l /.<■! Caroff. , Baër. i Massif. Shambery Perrin. ( Henry. i Marguerie. j Rousseau. ' Ribou-Collaj . , La marche. ' Ratel. i Damidot. t Lanverjat. ( Crépin. i Drevet. ( Gratier. Robin. Lorient. lie/. Messieurs : Baumal. M™" Te> Beaud. i ,i org. Lyon i Mégret. I Palud. I Ville et Pérussel. Marseille Pessailhan , Calas. Montpélliei Moulins. . . \ antes Vice ■ ■ ■ Weerbourg Zlermont-Ferr.. 'Jij'un 'louai. . . - ïrciiolne 'm Rochelle • ,, i Bourdienon. -e Havre ( Dombi e Ropiteau. '■ille ) Lefebvre. ' Quarré. ' ( loulet. Martial Place. Sordoillet. Nancy ! Grosjean-Maupin. ' SitlnL frères. \ Loiseau. Velopp ( Barma. | \ isconl i el i !' . Mmes Thibaud. Orléans Luzeraj - . . ( Blanchier. Poitiers . . ' I iruinaud. fie/mes Piihoa et Hervé. Rochefort Boucheron \ Langlois. I gnol. Rouen , , i Lestringant. S'-Étiennc .... Chevalier. 4 Bastide. / Rumèbe. i Gimet. ( Privât. , Boisseiier. Tuais Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. / Lemattre. Foulon . . . Toulouse. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messi i Robbers. ' Feikema i laarelsen Athènes Beck . et C ". Barcelone Verdaguer. Londres Luxembourg. lier tin. . Ysher et C". \ Calvary el <>. , Friedlander '-t. fils. ' Mayer et Millier. Berne * Schmid, Francke el I Bologne Zanichelli et C". Ramlot. Bruxi II. : Mayolez. I Lebègue el C". t Haimann. Bûchai ' i i Ramsteanu. Budapest Kiiian. Cambridge Deighton, BelletC" Christi mi Cammerno Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hosl et lils. Florence Lœscher et s Gand Hoste. Beuf. . Clierbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. " ' Payot. Barth. I Brockhaus. Leipzig Lorentz. J Max Rubc. ', Twietmeyer. t Desoer. ' .' ( Gn u chez Messieurs s Dulau. I Nuit. V. Bûck. Librairie Gui \ berg. Madrid Gonzalès e hijo j Yravedra. ' F. Fé. \ Dumolard frère i Hœpli. Moscou Gautier. j Fureheim. Naples Marghieri di Gi ' Pellerano. Milan . New- i'nrl. . i Ihristcrn. Stei ! i ■ • 1 1 . Westermann. Rousseau , Parker et C '. < îlausen. Magalhaès. Odessa . d. l'.derme Porto Prague Rivnac, Rio-Janeiro . . . ■ Garnier. , Bocca ti i Rome , , . ' Loeschei Rotterdam . . Kramcrs et fils. Stockholm Samson el Wall y Zinserling. Lausanne. S'-Pétersbourg . Turin. I YVollV. B i frères Brero. iCIauscn, Rosenbergel Se Liège. Il Varsovie Gebethner el Wi Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'". Zurich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — (3 Août 1 835 à 3 1 Décembre 1 8 5o. ) Volume in- J"; [853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4a; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1™ Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iu-4 ", 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. \. DEniitset A.-J.-J. Sûlier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Comètes, par M. Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique d.iu^ les phénomènes digestifs, particulièrement dans la d^esiiou des matiè .rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec I2 planches; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers iutestinaux, par M. l'.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de l'rix proposée en iS5o par l'Académie des Scien 'our le concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séi mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natt des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bnoxx. In-4°, avec 27 planches; iStii ... 15 A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 mars 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. C. Wolf. — Présentation du deuxième Tome des « Mémoires sur le pendule ». . . . M. Mouchez. -- Observations de petites planètes, faites au grand instrument méri- dien de l'observatoire de Paris pendant le deuxième trimestre de l'année 1890 M. PoiNCARÉ, — Sur la réflexion métal- i.53 Ht Pages. lique 45° M. de Lacaze-Dutbiers. — Sur un essai d'ostréiculture dans le vivier d'expérience du laboratoire de Roscoff 460 M. P. -P. Dehehain. — Sur la composition des eaux de drainage }65 NOMINATIONS. M. Geikik est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Favre 47° Commission chargée de juger le concours du prix Malmont de l'année 1891 : Mil. Mau- rice Lcvr, Halon de/a Goupillière, Sar- rau, Resal, Léauté 47° Commission chargée de juger le concours du prix Fourneyron ( Perfectionner la théorie des machines à vapeur, en tenant compte des échanges de chaleur entre le fluide et les parois des cylindres et con- duits devapeur) clel'annéc 1S91 : MM. Mau- rice Le'vy, Sarrau, Marcel De/irez, de Bussy, Resal 47" Commission chargée de juger le concours du prix Damoiseau (Perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouve- ment de la Lune) de l'année 1S91 : MM. Faye, Tisserand, Lœwy, Wolf, Janssen. Commission chargée de juger le concours du prix La la iule de l'année 1891 : MM. Faye, Tisserand, Lœwy, Janssen, Wolf Commission chargée de juger le concours du prix Valz de l'année 1891 : MM. Faye, Lœwy, Tisserand, Janssen, Wolf 471 Commission chargée de juger le concours du prix Janssen de l'année 1891 : MM. Jans- sen, Faye, Tisserand, Wolf , Lœwy (71 '17" CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance, divers ouvrages de Al. Georges Dumesnil, de M. W. Nicati M. G. Bigourdan. — Sur une nébuleuse variable M. \. Laussedat. — Histoire des appareils à mesurer les bases M. A. Mannheim. — Transformation de dé- monstration M. Schœnflies. — Sur les surfaces minima limitées par quatre arêtes d'un quadrila- tère gauche M. Savélief. — Résultats des observations aclinométriques faites à Kief (Russie) en 1890 M. A. Crova. — Remarques sur la Commu- nication de M. Savélief M. A. Imbert. — Sur les anches métalliques doubles en dehors M. de Forcrand. — Sur quelques dérivés alcalins de l'érythrite M. Léo Vignon. — La teinture du coton... M. Georges Linossier. — Sur une héma- tine végétale : Vaspergilline, pigment des spores de VAspergillus niger M. ZwAARDEMAKER. — Idiosyncrasie de cer- Errvta 17' 47' 171 47' 478 58l i83 187 J89 taines espèces animales pour l'acide phé- nique M. Joannes Chatin. — Sur l'épithélium hé- patique de la Testacelle M. A. de Lapparent. — Sur le conglomérat à ossements de Gourbesville (Manche).. M. H. Douvillé. — Sur l'âge des couches traversées par le canal de Panama M. de Montessus. — Sur la répartition sai- sonnière des séismes M. J. Tiioulet. — De l'action de l'eau en mouvement sur quelques minéraux M. Rey de Morande adresse une Note intitu- lée a Les variations du niveau de la mer pendant les temps géologiques » M. l'abbé Tondini annonce l'adhésion de plusieurs puissances au projet d'une Con- férence internationale pour régler la ques- tion de l'heure universelle M. E. Serrant adresse une Note intitulée « La nitrocrésoline, ou acide trinitrocré- sylique, et les trinitrocresylates > M. Larrey présentée l'Académie, de la part de Sir James Paget, un livre anglais in- titulé « Etudes de vieux cahiers d'obser- tions » 492 Ï93 191 5n3 5o3 ',n4 IMPRIMERIE GAUTHTER-VILLA.RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 3 o&oi ■ 1891 PREMIER SEMESTRE. r MA 1801 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES • DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. JLES SECRÉTAIRES PERPETUEES. TOME CXII. N°J0(9 Mars 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Graads-Augustins, 55, 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 2.3 juin i8'6a et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ['Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a f\'A pages ou (> feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article Ie'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parmi Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de \'l demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom: mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex(j autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance I cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard^- jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à ter» le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompterer> actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais de» teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapporfl les Instructions demandés par le Gouvernement.' Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus apS l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du«fj sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent |aire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés At déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suiva COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 MARS 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le lorae CX des Comptes rendus (1er semestre 1890) est en distribution au Secrétariat. HYDRAULIQUE. — Sur quelques expériences faites en 1890 à l'écluse de ï Aubois; par M. Anatole de Caligîîy. « Une nouvelle série d'expériences a été faite à l'écluse de l'Aubois après le dernier chômage. 11 a été officiellement constaté qu'un seul homme exécutait sans fatigue toutes les opérations de remplissage et de vidange, au moyen de l'appareil de mon invention, qui y est installé. Il y avait ce- pendant toujours dans le sas un. grand bateau chargé, et il n'en est résulté C. R., 1891, 1*' Semestre. (T. CXII, N° 10.) 66 ( 5o6 ) aucun inconvénient. La manœuvre de vidange a été entièrement automa- tique. Il a suffi de lever une première fois le tube dit d'aval. » Il n'a pas été possible, à cause des difficultés locales, de donner autant de diamètre qu'on l'aurait désiré aux pièces centrales fixes disposées dans les deux tubes mobiles, ainsi que cela est expliqué dans les Comptes rendus du 3o juin 1890. p. i35o,; mais on a pu constater qu'il en résultait une di- minution dans la durée des manœuvres et une augmentation dans le ren- dement : la force qui ramenait alternativement le tube sur son siège était plus grande. » Quant au remplissage de l'écluse, la marche était entièrement auto- matique pour la moitié environ des périodes. On s'est aperçu qu'il se pro- duisait un tourbillon extérieur quand il y avait encore une grande différence de niveaux entre le bief d'amont et l'écluse. Mais ce tourbillon n'avait pas été remarqué avant la pose de la pièce fixe dans le tube dit d'amont. Il pouvait exister d'une manière moins sensible sans nuire à la marche de l'appareil. » Ce tube est guidé extérieurement par des lames verticales en fer, mo- biles avec lui et contre lesquelles agissait le tourbillon; de sorte qu'il vaudrait mieux guider ce tube par des tringles fixes passant dans son anneau extérieur. Il y a d'ailleurs des moyens qu'on pourra essayer au prochain chômage pour atténuer cet inconvénient, sans être obligé de mo- difier les pièces existantes. » Ainsi que je l'ai expliqué dans ma Note précitée, je préfère en géné- ral employer des tubes verticaux fixes, ayant à leurs extrémités inférieures des soupapes annulaires à double siège, ce qui permettra de régler les dimensions des. colonnes liquides et les rapports de leurs sections, sans employer des pièces centrales fixes. Il est donc bien entendu qu'on n'a exécuté celles-ci que pour utiliser des constructions déjà anciennes, qui ne pouvaient être modifiées à cause de leur état de vétusté, afin de pouvoir étudier les effets de la marche des oscillations résultant de la manière dont on peut régler les sections dans les tubes verticaux. » Il était d'ailleurs essentiel de profiter de l'état d'oxydation très avancé des tubes mobiles pour constater un fait capital, qui n'a pas été assez gé- néralement compris. Il met aujourd'hui hors de doute le point le plus important de la théorie de ce nouveau système, d'autant plus que ces tubes ont été construits en tôle de très peu d'épaisseur. » Quand celui d'aval redescend sur son siège pendant la vidange de l'écluse, il faut que la longue colonne liquide du tuyau de conduite en- ( 5o7 ) gendre, dans un temps assez court, les vitesses nécessaires pour débiter la quantité d'eau qui passe dans cette conduite. Tout dépend donc, quant à l'influence de ce changement de vitesses sur la solidité de l'appareil, de la réaction de la quantité d'eau contenue dans ce qu'on peut appeler la tête de la machine. » Or, à cause des vitesses engendrées dans les tubes mobiles pendant un temps assez court, et d'ailleurs diverses expériences ayant été faites sans ménagement, ces tubes seraient certainement déchirés s'il y avait eu des coups de bélier dangereux, rendus impossibles parce que les sections transversales ne sont jamais bouchées. » Quand cette construction a été faite,- les principes au moyen desquels on peut obtenir facilement la marche automatique n'étaient pas trouvés; aussi, dans une autre localité, il sera convenable de faire ^quelques modi- fications. » Les dimensions du réservoir communiquant avec le bief supérieur avaient été calculées, ainsi que cela est indiqué dans le Rapport fait à l'Académie des Sciences le 18 janvier 1869, par M. de Saint-Venant, en son nom et en ceux de MM. Combes et Phillips, de manière à pouvoir obtenir, dans de bonnes conditions, de grandes oscillations initiales et finales, tandis qu'on peut réaliser toute la manœuvre sans celles-ci. » Par cette raison, les dimensions de ce réservoir pouvant être aug- mentées ainsi que celles de son orifice de communication avec le biet supérieur, un appareil de même grandeur pourra débiter beaucoup plus d'eau, surtout pendant le remplissage de l'écluse, époque à laquelle la baisse, dans l'état actuel de ce réservoir, empêche que l'écoulement soit aussi convenable qu'il pourrait l'être. » D'ailleurs, pendant la vidange, l'eau s'y relève plus haut que cela ne doit être pour le maximum d'effet. » Avant la pose de la bifurcation décrite dans les Comptes rendus (séance du 25 novembre 1889, p. 788 à 790), qui a permis d'établir le calme dans l'écluse, j'avais réalisé une manœuvre qu'il est intéressant de pouvoir reproduire dans une autre localité, mais qui ne pourrait plus l'être à l'é- cluse de l'Aubois, sans des modifications, parce que les effets de l'inertie de l'eau sont changés. » Pendant le remplissage du sas, on avait rendu entièrement automa- tique le tube d'aval, quand on renonçait d'abord à faire fonctionner de lui-même celui d'amont. Je suppose l'écluse au niveau du bief inférieur et le tube d'aval levé. Pour le faire baisser de lui-même, il suffisait de ( 5o8 ) lever le tube d'amont. Une bouffée d'eau se précipitait sous celui d'aval et occasionnait un effet de succion qui le ramenait sur son siège. « Cette quantité d'eau tombée en aval était relativement petite, parce que les deux tubes verticaux étant assez près l'un de l'autre, l'inertie de la colonne d'eau contenue entre eux n'empêchait pas une petite quantité tombée ainsi du bief d'amont d'acquérir assez de vitesse pour produire une force de succion suffisante. Le liquide remplissait bientôt les deux tubes et l'écoulement se dirigeait vers l'écluse, jusqu'à ce que celui d'amont fût baissé. Alors l'eau descendait dans ces tubes et celui d'aval se levait de lui-même en temps utile. » Dans l'état actuel des choses, on peut encore faire baisser celui d'aval au moyen de cette manœuvre, mais il ne reste plus le temps nécessaire sur son siège, pendant les deux ou trois premières périodes, s'il n'y est pas maintenu, par exemple avec un enclicjuetage. » Pour une autre application où l'on ne sera pas gêné par une rivière, il sera facile de prolonger le tuyau de conduite de manière à obtenir les effets de l'inertie nécessaires pour maintenir, comme précédemment, le tube d'aval sur son siège sans autres complications. » On pourrait aussi, sans prolonger le tuyau de conduite, employer un principe décrit à la fin de ma Note précitée du 3o juin 1890. Il suffirait de donner de plus grands diamètres au tube d'aval pour avoir plus de pres- sion sur son anneau inférieur. » Mais il ne faut pas se dissimuler que, pour une première levée de ce tube dans l'opération de vidange, il serait convenable, afin d'éviter un trop grand effort, d'ajouter une complication telle que la suivante. » Il suffirait de pouvoir le vider assez rapidement pour qu'il fût levé pat- son contrepoids. » Or, si le tuyau de conduite est assrz long, l'inertie de la colonne d'eau qu'il contient permettra au tube de se vider assez bas pour que son anneau inférieur soit convenablement abandonné. Cet effet peut être obtenu au moyen d'un orifice latéral, d'une section, en général bien moindre que celle de la conduite. On n'entrera pas ici dans le détail de cette disposition, le but de cette Note étant surtout d'exposer des prin- cipes, conséquences des derniers faits observés. » ( 5o9 ) NOMINATIONS I /Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de feu M. Hausse. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. Sire obtient 4° suffrages. M. Considère » °> » Il y a trois bulletins blancs ou nuls. M. Sire, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de l'année 1891. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Montyon (Statistique ). — MM. Haton de la Goupillière, de Jon quières, Larrey, Favé, Bertrand réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Lalanne et Bouquet de la Grye. Prix L. La Caze (Physique). — MM. Berthelot, Bertrand, Cailletct réunissent la majorité des suffrages et seront adjoints aux Membres de la Section de Physique pour constituer la Commission. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Poincaré et Sarrau. Prix L. La Caze (Chimie). — MM. Berthelot, Schlœsing, Duclaux réu- nissent la majorité des suffrages et seront adjoints aux Membres de la Section de Chimie pour constituer la Commission. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Cailletet. Prix Delesse. — MM. Fouqué, Daubrée, Des Cloizeaux, Mallard, Gaudrv réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Damour. Prix Barbier. — MM. Bouchard, Chatin, Verneuil, Charcot, Larrey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont ob- tenu le plus de voix sont MM. Duchartre et Van Tieghem. ( 5 io ) MEMOIRES PRESENTES. Mme A. -M. Ai-bkiît adresse un Mémoire sur la construction de Tables numériques, destinées à fournir les résultats de divers calculs d'Arithmé tique. (Renvoi à la Section de Géométrie.) CORRESPONDANCE. M. Geikie, nommé Correspondant [jour la Section de Minéralogie, adresse ses remercîments à l'Académie. ASTRONOMIE. — Observation de la nouvelle p anèle (Sôs), découverte à l'Ob- servatoire de Nice, le 5 mars 1891. Note de M. Chakloië, présentée par M. Fave. Date 1891. Mars 5 8h46m45 » La sdanète est de grandeur i3fo Temps moyen de Nice. Ascension droite apparente. io''i"' 26% i3 Log. fact. parall. ï>4'9« Dislance polaire apparente. 70°i7'5o",4 Log. fact. parall. ^,598,, ASTRONOMIE. — Observations de la planète Millosevich (1891 , mars 1), /ailes à F Observatoire de Toulouse (éaualorial Brunner) par MM. B. BAiLLAUDet E. Cosserat, et de. la planète Charlois {mars 5) {au grand télescope) par M. Andoyek. Note présentée par M. Tisserand. Étoiles Planète — *. Nombre Dates de . • . ..— _ de 1891. Planètes. comparaison. Gr. ai. Déclinaison. compar. Obseï s 3.. . M a 2267 BD -+- 12 9>5 m s — 0.l4,90 - 0.49,2 36: 18 C ô . . M b 2269 BD -+- 12 8,2 — 0.37,44 - 3.19,8 20 : 20 G 3.. . M «2267 BD + 12 9>5 — O. 17,30 - 0.28,7 12: 6 G r A ■ ■ M c 2265 BD -+- 12 8,7 -0.11,73 +■ 1.42,3 1 : : 1 2 C M d 2262 BD h- 12 9>5 — 0. 1 1 , 16 + 4-34,4 12:12 C 6.. M e 2257 BD 4- 12 9>2 +0.26,09 — 11. 36, 6 20: 10 C 6. . . C / i2i5W. H. 9 8,0 +1 .25,78 1 1 .35,3 20: 16 A 1 ■■ M e 2257 BD -+- 12 9)2 — 0.36,21 - 3.36,2 6: 4 B ( 5 1 1 ) Positions des étoiles de comparaison. Etoiles Réduction Réduction Dates de Ascension au Déclinaison au 1891. coinpar. droite. jour. moyenne 1891,0 jour. Autorités. Mars 3 . . . a Il m s 10.40.54,60 1-0,92 0 » 'i 1 I . 52 . 22, 5 —3,9 Rapportée à b 3... b 10.46. 1 5,5i -+-0,92 1 1 . 56 . 1 3 , 3 -3,9 8o3W, H. 10 O . . . a 1 0.45. 54,66 +0,92 ri .52.22,5 —3,9 Rapportée à b 4... 10.44.59,69 ■+-0,92 1 1 . 58. 27 ,0 —3,9 769 W, H. 10 5... d io.43.5g, 10 4-0,92 12. 4- 1 3,5 -3,9 Rapportée à c 6. , 10.42. 27 ,73 4-0,94 1 2 . 27 . 5g , 3 -3,8 716 W, H. 10 6. . .. 1 9.59.n,o3 4-0,95 [9.57.59,0 l '7 i(i2i5-+- 1216) W.H. 9 1 ■■■ 10.42.27,73 +-0,g4 12.27.59,3 -3,8 716 W, 11. 10 Positions apparentes des planètes. Temps moyen Dates de Asc. droite Log. facl. Déclinaison Log. fact. 1891. Planètes. Toulouse. apparente. paraît. apparente. parall. Il tu s h m s „ , , Mars 3 M 10.24. 5 10. 45. 4o, 68 r,->5o„ 11.52.29,4 0,675 3 M 11. 7.39 io.45.38,99 2,992,, 11.52.49,6 0,667 3 M 11.26.33 io.45.38,28 2,796,, 11.52.49,9 o,665 4 M 8.46.3a 10. 44. 48, i T,5o6„ 12.0.5,', 0,702 5 M 10. 36. a5 io.43.48,86 T,i42„ 12. 8.46,0 0,669 6 M 9.24. 2 10.42.54,76 T,'|o'i„ 12.16.18,9 0,682 6 C 10.45.37 10. 0.37,76 2,.54o„ 19.46.22,0 o,55i 7 M 9. 3 ! . O M). '| I .5 2, '|<> 1,119» 12.24.19,3 0,669 » L'observation de la planète Millosevich du 7 mars a été très difficile, la planète étant presque invisible à cane de la brume. » astronomie. — Observations delà planète Millosevich (Rome, 18,91, mars 1), faites à l'Observatoire de Paris (crptalotial de la tour de l'Est); par M"e Klumpre, présentées par M. Mouchez. Etoil es Dates de 1891. compara ison. Grandeur. Vlars 3. . . « 8 5.... b 9,5 5.... b 9-5 6 . c 9 Planète — * . Nombre — »»_ - — =— - de at. i©. comparaisons s , „ -3-, 01 — 3.25,;) 8:6 ■4,93 — 9.49, ' 6:4 -18,22 — 9.22 ,6 6:4 -18, 1 3 — 10. 5,3 6:4 ( 5l2 ) Positions des étoiles de comparaison. Réduction Réduction Asc. droite au Déclinaison au moy. i8gr,n. jour. moy. 1891,0. jour. Autorités. h ni [0.46. i5,4 \ + 0,92 -Mi".5(i.i3. r 1 — 3,9 Weisse 10.44. 1,96 -HO,93 12. l8.45 : I -3,g B.t.VI 10.42.27,00 + 0,94 12.27,5g, 4 —3,8 Weisse *. a — 2269 BD + 12°--- 8o3 W. è = 2263BD + i2° c = 225- BD 4-12°— 716 W. Positions apparentes de la planète. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log.fact. 1891. de Taris. apparente. paraît. apparente. parall. h in s 11 ni * „ , Mars 3. ... 11. 3.23 10. 45. 3g, 35 2.990/). + 1 f . V> . ] 3 ,6 o,-3o 5 1 < > . 4 't - 1-4 io.43.47)96 r, 067/2 ta. 8.52.1 0,72g 1 '.'. .19. ■:>. 10.4S.44 > 67 2,702 12. g. 18,6 0,725 6 . .. 14.12. 2 10.42.46,07 7,383 12.17.50,3 0,743 » Remarque. — 5 mars, ciel brumeux. >. GÉODÉSIE. — Delà mesure du 52e parallèle en Europe. Note de M. "Véxukoff, présentée par M. Janssen. « La mesure du 52e parallèle en Europe, entre Valencia, en Irlande, et Orsk, en Russie, sur les confins de l'Asie, a été proposée, en 1861, parWill. Struve et Baeyer, et appuyée par les astronomes et géodésiens belges et anglais. De tous les arcs parallèles à l'équateur et traversant notre partie du monde, c'est certainement le plus long (69°^); mais, par une heu- reuse exception, il est assez facile à mesurer, car il passe par des contrées qui ne présentent presque pas de montagnes. Cependant, pour terminer cet immense travail, il a fallu, non seulement exécuter de longs calculs des réseaux trigonométriques qui existaient déjà en 1861, mais entreprendre plusieurs nouvelles triangulations et, enfin, établir solidement l'accord entre elles et celles qui avaient été faites précédemment, d'après des mé- thodes qui n'étaient pas toujours identiques. La plus grande partie de ce pénible travail a incombé aux géodésiens russes, qui l'ont enfin terminé, ( 5r3 ) en publiant, tout récemnienl, en deux volumes in-4°('), le Rapport dé- taillé sur les opérations géodésiques et les calculs exécutés par eux, pour la mesure de la partie russe (3c)047') de l'arc. En présentant à l'Académie cet Ouvrage et la Carte générale des triangulations qui existent entre Va- lencia et Orsk, j'ai l'honneur de les accompagner des remarques sui- vantes : » 1. La Carte représente, comme je l'ai dit, toutes les triangulations qui existent aux abords du 52e parallèle, en Europe, et qui ont servi de base aux calculs de la longueur de l'arc mesuré. Mais ces calculs ne commencent à l'ouest que sous le méridien de Haverfortwest, au pays des Galles, pour s'arrêter à Nieuport, dans la Belgique, et ils ne se renouvellent que sous le méridien de Tchenstokhov, en Pologne, pour être continués au delà de cette ville, jusqu'à Orsk, sans interruption. Il y a donc deux lacunes à combler dans cet immense travail international : d'abord, à l'ouest de Haverfortwest jusqu'à Valencia ; ensuite, entre Nieuport et Tchenstokhov. La longueur astronomique (en degrés), définitivement mesurée, n'atteint pas encore 6q°r,, mais seulement 4;" \(rj°7, dans la partie anglaise et3ç)°~ dans la partie russe); 22° restent à mesurer. » 2. Les résultats des travaux anglais exécutés entre Haverfortwest et Nieuport sont déjà publiés depuis longtemps (1867) parle capitaine Clarkc; mais le réseau irlandais, jusqu'à Valencia, dans l'ouest du pays, reste à calculer. » 3. Le réseau allemand et belge, et les calculs qui s'y rapportent, ne sont pas encore décrits, caries géodésiens allemands tiennent à les publier dans la langue allemande, ce qui se fera sous la direction de M. Hel- mert. » 4. La partie russe du 52e parallèle, dont la longueur, à l'est de Tchenstokhov, est définitivement établie, contient 3g" 24' de longitude, et n'a pas d'interruption. Pour en déterminer la longueur en mètres, on a cal- culé 364 triangles spbériques, dont ri4 appartenant à une triangulation de contrôle faite par M. Jilinsky. » 5. Les résultats numériques delà mesure de l'arc russe (Tchenstokhov- Orsk) et de l'arc anglo-belge (Haverfortwest-Nieuport) sont réunis dans le Tableau suivant : (') Mémoires de la Section topographique de l'étal-major général russe, vo- lumes M> et 47, publiés sous la direction du général Stebnitzkv ; S;ùnt-Pétersbourg, 1891. C. R., 1891, l" Semestre. (T. CXII, N" 10.) Oy ( 5i4 ) L, différence /, différence Longueur Stations finales des réseauj. géodésique astronomique de l'arc et des arcs. des longitudes. des longitudes. I — L. en mètres. A. — En Russie. 1. Tchenstokhov-Varsovie . 1.53.57,77 1 . 54- 8,45 4-11,08 i3t854,i 2. Varsovie-Grodno 2.48.10,12 2.48. 3,45 —6,67 192501,4 3. Grodno-Bobrouisk 5.23.38,38 5.33.46,5 +18,12 37o462,i k. Bobrouisk-Orel 6. 5o. 14,77 6.50.23,70 -h 8,92 46g6o5,g 5. Orel-Lipetzk 3.22.24,02 3.22. 18, i5 -5,27 243027,2 6. Lipetzk-Saratov 6.26.12,99 6.26.25,35 -f- 1 3 , 36 44igo6,5 7. Saratov-Samara 4- 2.34,g4 4- 2.21,60 — 13,34 277521,1 8. Samara-Orenbourg 5. 1.27,02 5. 1 . 35,85 -+- 8,83 344917,6 9. Orenbourg-Orsk 3.37.23,22 3.26.47,70 —35,52 237290,8 Total pour la Russie 39.28.03, 23 39.a5.5-i,i5 2709132,8 B. — En Angleterre. 1. Nieuporl-Greenwich . . . 2.45.30,71 2. 45. 25, 20 — 5, 01 189460,1 2.Greenwich-Haverfortwest 4-57-44, 33 4.57.48,60 +4.27 340819,4 Total pour l'Angleterre.. 7.43.10,04 7. 43. i3, 80 530279,5 » Ces chiffres donnent, pour longueur moyenne d'un degré de longi- tude, sous le 5ae parallèle : En Russie 68km,64i2 En Angleterre 68km,688o ce qui prouve que cette longueur n'est pas la même dans toute l'Europe. Nous arrivons à la même conclusion en prenant en considération diverses parties de l'arc russe seul; par exemple : Entre Varsovie et Grodno, i° 68km, 7662 Entre Samara et Orenbourg 68km, 6556 » D'où résulte que le J2e parallèle, en Europe, n'est pas un cercle, mais une courbe assez accidentée, s'approchant d'ailleurs du cercle; en d'autres mots : la surface terrestre, sous le 02e degré de latitude, dans notre partie du monde, n'est pas celle d'un ellipsoïde de révolution. » Cette conclusion est absolument correcte, si les chiffres que j'ai cités plus haut sont exacts. Or leur exactitude paraît être incontestable, car : » a. La détermination de la position géographique des points fondamen- taux de chaque réseau trigonométrique a toujours été faite, au moins en ( 5i5 ) Russie, à l'aide de bons instruments et d'après des observations répétées six fois; les longitudes étaient déterminées par le télégraphe. » b. Pour s'assurer de l'exactitude des opérations géodésiques, on a pro- cédé, dans la Russie orientale, à une mesure de contrôle, confiée à une seule personne qui ne participait pas aux travaux antérieurs. » Il faut donc admettre que le %ie parallèle n'est pas un cercle. » Je me permets d'ailleurs de rappeler que la mesure du l\ie parallèle aux Etats-Unis de l'Amérique a abouti à un résultat semblable. Par consé- quent, la Terre n'est pas un sphéroïde parfait. » GÉOMÉTRIE. — Sur les équations de deux surfaces minima périodiques, possé- dant la symétrie de l'octaèdre. Note de M. A. Sciiœxfues, présentée par M. Darboux. « Les surfaces minima périodiques sur lesquelles je présente ici quel- ques remarques sont celles qui ont été discutées profondément par M. H. A. Schwarz dans le célèbre Mémoire couronné par l'Académie de Berlin ('). L'une d'elles est la surface limitée par quatre arêtes d'un tétraèdre régulier avec ses prolongements analytiques et l'autre est la sur- face adjointe. Ce sont les seules surfaces possédant la symétrie de l'oc- taèdre dont nous connaissons les équations explicites. « M. Schwarz a donné, pour la première surface, l'équation (l) [AV -f- VA -+- \[J. -f- I — O, où 1, ;x, v sont les mêmes fonctions elliptiques de .r, y, s, et >. est déter- miné par En substituant . z \ 2 cosani» Aiim // , i /,x l(u) = — — > A- -— - (2). 1/3 sinamu 2 N / 1 + X1 1 -+- ;a, 1 +v, -A, nous obtenons (2) À|(A,VJ = 1, comme équation seconde de la surface (3). On en dérive les équations de la surface adjointe, en posant ix, iy, iz à la place de x, y, z. (') Bestimmung einer speciellen Minimal/lâche. Berlin, 1871. ( = ) Voir p. 80. (3) Voir H. A. Schwarz, For/gesetzte Untersuchungen iïber Minimalflâchen (Ber. d. Ber. Ak., 1872, p. i5). ( 5.6 ) » Je me suis proposé de meure les équations des surf aces nommées sous une forme telle qu'on puisse reconnaître immédiatement toute la symétrie de la sur- face. Voici les résultats que j'ai obtenus. » Concevons une subdivision de l'espace dont le polyèdre générateur est un ciibe. Les faces des cubes seront des plans de symétrie pour les surfaces, et les sommets des cubes, et les milieux de ces solides seront des points où passent les axes de symétrie des surfaces. » Pour la première surface, le milieu des cubes est un point vers lequel la surface admet les axes de symétrie d'une pyramide double a axe ternaire, et en outre trois plans de symétrie passant par l'axe ternaire et normaux aux faces de la pyramide. En prenant ce point pour origine des coordon- nées, la symétrie exige que la surface revienne snr elle-même pour toutes les permutations de ce, y, z et par la substitution — x, — y, — s au lieu de x, y, z. Cela peut se mettre en évidence par l'équation (3) [jy -+- va -+- X[* -i i = o, en supposant que a soit une fonction impaire. » La fonction donnée par M. Schwarz est de cette espèce. Mais je re- marque qu'on peut faire usage d'une fonction plus simple : c'est la fonction ■,U)^^U) >■->/* ■Ji(«) V 9 où 5,, 2r2 sont les transcendantes de Jacobi. » Prenons maintenant comme origine des coordonnées un sommet du cube par lequel passe l'axe tertiaire. Vers ce point, la surface admet tous les axes de symétrie d'un tétraèdre et comme plans de symétrie les plans passant par les arêtes opposées du cube. L'équation de la surface mettra immédiatement ces propriétés en évidence si on la prend, par exemple, sous la forme (4) tyv = i, où 1 est une fonction impaire. En posant w„\ 5|(//)5:,[ u) , _ , \ ' 3(1,) ï,{tn l'équation (4) deviendra une équation de la surface du caractère demandé. » Je remarque expressément que l'équation (2) donnée par M. Schwarz n'est pas de ce caractère, parce qu'elle se rattache au centre du cube comme origine des coordonnées. » La symétrie de la surface adjointe vers le centre d'un cube est tout ( 5r7 ) analogue à celle de la surface précédente. Pour obtenir l'équation corres- pondante, on fera la substitution citée plus haut; ainsi l'on obtient l'équa- tion ( ') ) pi -h va -h 'l'J- — I = O, cm il faut poser - / \ ''in) / i >•(")= ^ÔT)' * = *• et a est une {"onction impaire comme il est nécessaire. » La symétrie de cette surface vers les sommets des cubes par lesquels passent les axes ternaires se met directement en évidence par l'équation ( (') ) p -f- v~k -+- lu. — const. = o, en prenant pour a une fonction paire. Une telle fonction est la valeur de la constante est le quotient k ; k . » On voit immédiatement que les équations précédentes représentent des surfaces réelles contenant les droites caractéristiques ('). Mais il faut encore prouver qu'elles remplissent la condition relative à la cour- bure moyenne nulle. Cela se fait aisément, par exemple, de la manière suivie par M. Schwarz à l'endroit cité. » Nous avons vu que l'équation (G) est celle d'une surface minima, si X a les valeurs r-, ( h ) Sri» s-i» *,(«)' Va)' S2(«)' et si le module a une valeur convenable. Cela nous conduit à examiner si peut-être chaque quotient de deux fonctions j substitué au lieu de \ suffit analytiquement à la condition de courbure moyenne nulle pour certaines va- leurs du module. C'est ce qui a lieu en effet. Cependant les équations correspondantes ne fournissent pas de surfaces réelles nouvelles. En effet, on sait bien que les deux surfaces considérées sont les seules surfaces mi- (') A ce qu'il parait, on n'a pas encore remarqué que la surface adjointe de la sur- face discutée par M. Neovius (Helsingfors, i883) contient les mêmes droites que la surface adjointe de la surface de M. Schwarz. Mais la surface adjointe de M. Neovius ne s'exprime pas par une équation du premier degré en )., (*., v; par conséquent, les équations données sont véritablement les équations des surfaces considérées. ( 5.8 ) nima réelles possédant la symétrie de l'octaèdre, dont l'équation soit du premier ordre en "X, a, v; donc les équations en question fournissent les mêmes surfaces ou des surfaces imaginaires. » Enfin, j'ajoute qu'en posant l(u)= s-V-T' k=-, const. = — -r' l'équation (6) donne deux surfaces comme la première, situées symétri- quement par rapport aux plans des cubes. Cette valeur de 1 correspond à la forme spéciale de la différentielle elliptique donnée par M. Cayley (' ). » GÉOMÉTRIE. — Sur les spirales harmoniques. Note de M. L. Raffy, présentée par M. Darboux. « « Nous nous proposons de déterminer tous les éléments linéaires qui conviennent à la fois à des surfaces spirales et à des surfaces harmoniques. Tel est, par exemple, celui-ci ( i ) ds- = (au'" - bvm ) ( du' -+- do2 ) . » En effet, M. Maurice Levy a établi (Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 788) cette proposition importante : Tout élément linéaire homogène, de de o-ré autre que — 2, appartient à une infinité de spirales. Du précédent on déduit, en faisant croître ou décroître m indéfiniment, ces deux autres élé- ments linéaires (II) ds- = (e"u - e6'1) (du2 -t- do3), (III) ds2 = (\ogau — logbv) (du? ■+■ dv2), qui conviennent aussi à des spirales harmoniques. Mais on ne peut affir- mer d'avance qu'il n'y en ait pas d'autres. J'ai recherché ces éléments linéaires par une méthode propre à les donner tous, et à distinguer ceux qui sont doublement harmoniques de ceux qui ne le sont pas. » À cet effet, je résous complètement, pour le cas des spirales, l'équa- tion différentielle indéterminée qui exprime que l'élément linéaire ë*dxdy acquiert la forme harmonique par le changement de variables , , dx , , dy dx=w y = w (') Voir Quarterly Journ. 0/ Math., t. XIV. p. 190. ( 5,9 ) » Cette équation, qui a été donnée par M. Darboux {Théorie des sur- faces, t. II, p. 209), peut s'écrire ainsi (1) FsE2X(Vl,+ cJ;2)-2Y(co;!+(o;i) + 3X'u>;-3Y'(o;+x"- y*= 0. » Nous lui adjoignons l'équation dérivée (2M + x'(4<4«v+ 5*Cy) - Y'(4u>^+ 5 «.>;,,) = 0, qui ne se réduit à une identité que quand u^= o (surfaces développables). Cette équation ne se confond avec la première que quand les surfaces con- sidérées ont leur courbure totale constante. Ces cas particuliers exclus, on peut éliminer X"— Y" entre les équations (i) et (2); d'où une équa- tion (3) AX - BY + CX'- DY'= o, qu'on différenlie par rapport à x et à y. Entre les deux relations ainsi ob- tenues et l'équation ( i), éliminons X" et Y"; nous trouvons un résultat de la forme (4) A^-BiY-l-C.X'— D,Y'=o. » Le système (3) et (4) fait connaître X' et Y', quand son déterminant n'est pas nul. La condition CD, — DC, = o exprime que les surfaces d'élé- ment linéaire ewdxdy ont leurs lignes d'égale courbure parallèles; or j'ai établi, dans une Note récente (p. 4^4 de ce Volume), que toute surface har- monique, dont les lignes d'égale courbure sont parallèles, est applicable sur une surface de révolution. » L'analyse que je viens de résumer est générale et convient à tout élé- ment linéaire é*dxdy. » Donnons maintenant à co la forme propre aux spirales = — i(x— y) -hfT(t)dt, t = x-hy. » La courbure totale ne pourra être constante sans être nulle. Laissant donc les développables de côté, nous pouvons former les équations (3) et (4); elles seront résolubles si les spirales ne sont pas applicables sui- des surfaces de révolution. Or l'élément linéaire des spirales jouissant de cette propriété a été déterminé par M. S. Lie {Malhetn. Annakn, t. XX) ; il rentre dans le type (I) pour b = o, m -+■ 2 - o, et n'est doublement har- monique que quand m = 1 . ( 520 ) » Remarquons que, en raison de la forme de u>, tons les coefficients de l'équation (i) et des suivantes dépendent seulement de t; du système (3) et (4) nous tirerons (5) X'=T(X4-T,Y, Y'=T3X4-T4Y, les quatre fonctions T, ne dépendant que de /. Ces deux équations indéter- minées admettent deux systèmes de solutions communes et deux seule- ment, savoir : (6) \ T,-c T, T3 T4+c i (7) AB A.-ecl We-Ct AB AB*4-Ap4-Ba' X = le-rx 4- A e-hr, Y = mr!rj -t- B e~-h\ AT, = Blre""^ - kmhe-W, AT:! = - Bm(r - h)e-(r+h]\ AT2 = - A/(r - h) ê'^c, AT, =— tolhér-h)C 4- kmrê-r-h\ A = B/t"-/')f— Ame-f-*'', où toutes les lettres désignent des constantes arbitraires (/ — /«f=o). Il reste à substituer ces expressions de X et de Y dans l'équation (i), qui, pour les spirales, s'écrit 2(X — Y)T' 4- aX(T - if - 2Y(T 4- if 4- 3X'(T - ï) - 3Y'(T 4- i) 4- X" — Y"= o. On reconnaît ainsi que les solutions (6) ne conviennent que dans deux cas: i° quand X el Y sont constants, ce qui conduit à l'élément linéaire (II); 2° quand X = e-'"x, Y = e~2"'y, d'où l'équation de Riccati T'4-T24-(3n - 2)Tcotnt — (n - i)(îb- i)= o, qui admet la solution T = (i — /«)cot — Elle donne, quand n — i est différent de zéro, l'élément linéaire (I); quand n est égal à i, l'élément linéaire (III). » Quant aux solutions (7), j'ai pu démontrer qu'elles ne conviennent que quand on prend X = e3'x4- A, Y = 9A, ce qui donne l'élément linéaire dsi = e~'^x~y)e * * 3 cos , - dx dy, 4 J qui rentre dans le type (II). Étant le seul qui acquière la forme harmo- ( 321 ) nique par deux transformations différentes, il est le seul qui soit double- ment harmonique. « Ainsi les formules (i), (2), (3) fournissent tous les éléments linéaires répondant à notre question. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Compatibilité des lois de la dispersion et de la double réfraction. Note deM.E. Cakvallo, présentée par M. Poincaré. « 1. Dans un Mémoire récent (') j'ai discuté l'excellente théorie de M. Poincaré pour la réflexion de la lumière sur les corps transparents. Cette théorie me paraît irréprochable, parce qu'elle ne renferme aucune hypothèse arbitraire. Elle m'a fourni, en faveur du système découvert par M. Sarrau, un argument qu'il me parait difficile de refuser. D'autre part, dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie (-), je suis arrivé à cette conclusion que tous les systèmes proposés jusqu'ici, sauf celui de M. Sarrau, conduisent à des incompatibilités entre les lois de la double ré- fraction et celles de la dispersion. Mais j'ai considéré seulement les termes de dispersion de Briot. Il importe de montrer que les autres termes aussi n'apportent aucune perturbation aux lois de la double réfraction mono- chromatique dans l'unique système non rejeté encore, autrement on pourrait craindre qu'il doive être rejeté à son tour. Cela conduirait à chercher une nouvelle théorie des phénomènes lumineux. » Ce problème, que j'ai posé à la fin de ma précédente Note, est diffici- lement abordable dans la théorie de M. Sarrau ; mais cette théorie est équi- valente, comme on va le voir, à celle qu'on peut déduire de la théorie de Helmholtz sur la dispersion anomale des milieux isotropes (3). » 2. Pour simplifier les écritures, je suppose d'abord que le milieu est pourvu de trois plans de symétrie que je prends pour plans coordonnés; de (dus je me borne aux équations de Helmholtz simplifiées cpie M. Poin- caré a adoptées ( *) dans une de ses expositions de la théorie de M. Boussi- nesq. Les termes conservés représentent justement la partie de la disper- (') Journal de Physique, 2e série, t. X; février 1891. (■) Comptes rendus, t. CXII, p. 43i; '891. (3) .4/;. Pog., Bel. 15i; 1876. — Journal £ ()r) dÇ dz- ()>■ f)s ( 5 a3 ) deux autres équations de condition qui lient les inconnues L, M, N, / aux données a, (î, y variables avec la direction de l'onde plane. Les coelficients (G) A = P+ ";_. , B=P+ % , C = <* — -frPi ° — ;j- Pi qui figurent aux premiers membres du groupe (5), ne dépendent que de la période T ; ils sont constants pour une raie spectrale donnée. » On reconnaît alors le système d'équations de M. Sarrau. Ainsi, la dis- persion n'apporte aucun trouble aux lois de la double réfraction monochroma- tique. » 3. Levons maintenant les restrictions du calcul. Si, avec Helmholtz, on introduit dans les trois lignes du second groupe des équations (i) res- pectivement des termes en £,, r,,, 'C,, rien n'est changé au mode de calcul. Il en est de même si l'on ajoute dans les deux groupes des termes qui con- tiennent \, Y], C. \\i i\\-> Ci et les dérivées paires de ces quantités par rap- port à t. Ces changements n'ont pour effet que de changer les expres- sions (0) de A, B, C en fonction de T. Si maintenant on cesse de supposer que le milieu est doué de trois plans de symétrie, le calcul n'est guère abordable que par les quaternions. On arrive à la même conclusion. Seu- lement, les fonctions linéaires qui figurent dans les équations (i) complé- tées n'ont plus nécessairement les mêmes axes. Quand on résout par rap- port au vecteur qui contient en facteur ^? pour avoir l'équation vectorielle correspondante à l'équation (5), ces fonctions linéaires se combinent dans le premier membre. Les coefficients de ces combinaisons dépendant de T, la fonction résultante aura ses aies variables avec T. Cela explique le phé- nomène appelé dispersion des axes d'élasticité optique. » Le problème de la compatibilité des lois de la dispersion et de la double réfraction est entièrement résolu par la théorie que je viens d'ex- poser. » PHYSIQUE. — Aimantations longitudinales et transversales superposées . Note de M. C. Decharme. « Je demande à l'Académie la permission d'ajouter quelques lignes à la Communication que j'ai eu l'honneur de lui adresser sur l'aimantation transversale ( '). ^') Comptes rendus, séance du i8 août 1890, t. CXI, p. 34o. ( 524 ) » M. Jamin a constaté expérimentalement que deux aimantations (lon- gitudinales) de polarités inverses pouvaient se superposer sur la même lame d'acier, se neutraliser, se dominer, sans se détruire. Après avoir constaté qu'un phénomène semblable a lieu pour deux aimantations trans- versales de polarités contraires, j'ai cherché sous quelle forme se présente- rait le spectre magnétique de deux aimantations longitudinale et transversale, pratiquées successivement sur la même lame d'acier. Ici la neutralisation proprement dite n'est pas possible, les forces agissantes n'étant plus directe- ment opposées, mais perpendiculaires l'une à l'autre. » Après avoir aimanté longiludinalement une lame d'acier (de ioomm de longueur, de 28mmde largeur et 3mm d'épaisseur) et obtenu son spectre ordinaire bien connu, si l'on aimante cette même pièce transversalement, par l'une des méthodes que j'ai indiquées dans une Note précédente, il pourra arriver, selon l'énergie relative des forces inductivcs et le nombre des passes, que les deux aimantations se montrent simultanément, plus ou moins complètes, dans le spectre mixte que donne cette double opération, ou que l'aimantation première longitudinale disparaisse, pour laisser place entière à l'aimantation transversale, dernière venue. Dans ce cas, il y a simplement superposition des deux aimantations; car, en pratiquant quelques passes longitudinales, on fait réapparaître le spectre primitif : le magnétisme longitudinal développé en second lieu, venant s'ajouter à celui qui a été produit d'abord, forme une somme supérieure au magnétisme transversal, qui se trouve ainsi éclipsé. » On peut de même, par quelques nouvelles passes d'aimantation trans- versale, faire dominer celle-ci à son tour dans le spectre mixte et continuer ainsi alternativement. Mais, à mesure que ces alternances se multiplient, les couches magnétiques s'accroissent de plus en plus et tendent vers la saturation. C'est alors qu'il suffit d'une faible passe de l'une des aimanta- tions, pour faire prédominer son spectre. Il y a là une sorte d'équilibre in- stable, que la moindre force additionnelle vient troubler. C'est comme un point critique, en deçà et au delà duquel toute passe nouvelle de l'une des deux aimantations entraîne la prédominance du spectre correspondant avec sa forme caractéristique. C'est pour cette raison qu'il est difficile de réaliser un spectre mixte où les deux sortes d'aimantations se montrent avec une égale intensité. On y parvient cependant, avec quelques soins, comme le montrent les deux figures que j'ai l'honneur d'adresser à l'Aca- démie. » On pourrait de même faire intervenir, dans le phénomène de super- position, d'autres modes d'aimantation, comme celui aue ;'ai désigné sous ( 5a5 ) le nom ^aimantation circulaire, ou celui qu'on pourrait appeler aimantation hélicoïdale, puis combiner ces aimantations 2 à 2, 3 à 3 et l'on obtiendrait encore des spectes mixtes, accusant la présence de ces aimantations super- posées. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les mangamtes de soude hydratés. Note de M. G. Rousseau, présentée par M. Troost. « J'ai montré, il y a quelques années, que le manganate de soude, chauffé en présence du chlorure de sodium, donne naissance à des man- ganites divers, et notamment au composé iuMuO^NaO (' ). Je signalais, en outre, la formation d'autres produits moins riches en manganèse et d'une composition variable. A la suite de mes travaux postérieurs sur les ferrites et les platinates alcalins hydratés, j'ai été conduit à soupçonner la présence d'une certaine quantité d'eau de cristallisation dans ces manga- nites. De nouvelles recherches ont confirmé cette supposition. J'ai con- staté ainsi que ces composés perdent presque toute leur eau de cristallisa- tion au-dessous de 2000, sans décomposition apparente. De là les divergences entre les analyses, suivant les températures différentes auxquelles ces hydrates avaient été desséchés. A la suite de ces observations, j'ai repris l'étude de la dissociation du manganate de soude, à laquelle je joins aujour- d'hui mes expériences relatives à la décomposition du permanganate de soude à basse température. » Décomposition du permanganate de soude. — Le permanganate de potasse, chauffé à 2000, se dédouble d'abord en manganate alcalin et en bioxyde de manga- nèse. Sous L'action prolongée de la chaleur, l'acide manganeux formé réagit à son tour sur le manganate qu'il transforme en manganite de potasse et alcali libre (-). La dé- composition du permanganate de soude s'accomplit suivant un mécanisme pareil, à la température d'environ 3oo°. Elle est complète après six heures de chauffe. L'eau bouil- lante sépare de la masse, fortement alcaline, une matière brune amorphe qui corres- pond probablement au bioxyde de manganèse colloïdal de M. Gorgeu. On obtient finalement, après des lixiviations répétées, de petits cristaux microscopiques noirs, du manganite de soude hydraté SMnO2, NaO, 5HO. » Ce composé perd 4 équivalents d'eau entre i5o" et 180°, et le dernier équivalent vers 25o°. Ainsi déshydraté, il reste inaltéré a \\o" dans le bain de soufre. Au rouge sombre il commence à se polymériser en perdant de la soude. (') Comptes rendus, t. CIII, p. 261. (2) G. Rousseau, Comptes rendus, t. CIV, p. 786. ( 5?.6 ) » Dissociation du manganate de soude. — Dans mes premières expériences, j'avais préparé le manganate de soude en chauffant au rouge le bioxyde de manganèse avec de la soude et de l'azotate de soude. J'ai préféré, depuis, former le manganate alcalin en chauffant avec précaution, dans un creuset de platine, 3s1' de permanganate de soude cristallisé avec 4sr de soude caustique additionnée d'une petite quantité d'eau. Dès que l'effervescence, due au dégagement de l'oxygène, avait cessé, on incorporait à la masse une quantité déterminée de chlorure de sodium, et on chauffait le tout, dans le creu- set découvert, à des températures qu'on a fait varier systématiquement depuis le rouge sombre jusqu'au rouge blanc. » Les analyses ont porté sur 33 échantillons distincts, obtenus dans tout l'intervalle compris entre ces deux limites. » i° La masse manganique, additionnée de 5sr de sel marin, a été d'abord chauffée au bec Bunsen, dont on augmentait progressivement la flamme d'une expérience à l'autre. Au rouge très sombre il s'est formé des composés renfermant 8,7/4 et 8,09 pour 100 d'eau. Ce sont là des mélanges, car leur teneur en eau varie rapidement à mesure que la température s'élève; on a obtenu ainsi successivement des composés renfermant 7,61, 6,96, 6,07, 6,43, 6,29 pour 100 d'eau, et tendant vers une limite fixe correspon- dant à un minimum voisin de 6 pour 100. » On réalise à coup sûr la formation de ce nouvel hydrate, en maintenant le creusei pendant quatre ou cinq heures à la température la plus élevée du bec Bunsen. La ma- tière se transporte vers la moitié supérieure du creuset où elle forme un anneau ne renfermant presque plus trace de manganate. La masse reprise par l'eau donne de belles aiguilles noires soyeuses de l'hydrate i2MnOs, NaO, 4HO. » Cet hydrate perd toute son eau entre i3o° et 170". Chauffé pendant quatre heures au rouge orange il se condense graduellement avec séparation de la majeure partie de la soude; mais il ne se transforme pas en oxyde salin comme les manganites de po- tasse. Le produit renferme 6g, 33 pour 100 de Mn au lieu de 72,05 pour 100, comme l'exige la formule Mn30'. » 20 On a ensuite porté la masse manganique, additionnée de ioer de NaGl, sur le four Forquignon (dispositif n° 2). Le creuset reposait sur l'anneau de platine, mais on réglait les orifices d'admission de l'air et du gaz de façon à ne pas dépasser le rouge cerise clair. On obtient ainsi, vers la température de fusion du cuivre, un anneau qui cède à l'eau des lamelles rhomboïdales d'un nouvel hydrate i6MnO'2, NaO, 8HO. » Ce composé perd 7 équivalents d'eau entre ioo° et 1800, et le dernier équivalent vers 20OcaI. L'analyse du produit déshydraté confirme la formule précédente. » 3° En chauffant le mélange précédent au même dispositif, avec une flamme courte, mais de façon à atteindre le rouge orange, on obtient en une heure un anneau qui se rassemble vers le bord supérieur du creuset. Le manganite formé dans ces conditions cristallise en petits prismes courts, dont la composition est exactement la même que celle du produit de la calcinalion du permanganate à 3oocal. » 4° Enfin, si l'on chauffe le creuset au dispositif n° 1 du four Forquignon, de façon à le porter rapidement au rouge blanc, on recueille des aiguilles noires de 12M11 O2, NaO, 4110, identiques comme aspect et comme composition chimique avec celles qu'on obtient au bec Bunsen vers 800°. » En résumé, quand on chauffe le manganate de soude depuis 3oo° ( 527 ) jusqu'au rouge blanc, il subit une série de curieuses métamorphoses. C'est d'abord l'hydrate 8Mu02,NaO, 5HO qui prend naissance. A partir d'en- viron 5oo°, ce produit tend à se polymériser, et à 8oo° il se change en l'hydrate 1 2Mn02,NaO,4HO. Versiooo0, on voit apparaître un composé encore plus complexe i(5Mn02NaO,8HO; puis, entre 12000 et i3oo°, on retombe sur le manganite 8MnOa,NaO,5HO primitivement formé à 3oo°. Enfin, au rouge blanc, c'est l'hydrate i2MnOaMnO*4HO qui reparaît, comme s'il tendait à se reproduire un nouveau cycle parallèle au précé- dent ('). J'avais déjà signalé des variations analogues dans la condensation de la molécule des manganites alcalino-terreux ; mais ces composés étaient anhydres. D'autre part, les ferrites et les platinates alcalins hydratés que j'ai découverts ne forment pas de cycles dans leurs changements succes- sifs. La réunion de ces deux ordres de phénomènes dans un même groupe de composés constitue un fait nouveau, sur lequel je prends la liberté d'attirer l'attention des chimistes. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la transformation du pyrophosphite de soude en phosphite acide (2). Note de M. L. Amat, présentée par M. Troost. » Dans une Note précédente (s ), on a montré que les dissolutions de pyrophosphite de soude ne se conservent pas indéfiniment, car, dans ces conditions, le pyrophosphite s'hydrate et donne du phosphite acide de soude H2P205Na2 + H20 - 2(HP03NaH). » Le présent travail a pour but l'étude des lois qui régissent cette trans- formation. » Si l'on veut avoir, à un moment donné, la composition d'une dissolution de pyro- phosphite de soude en voie de transformation, il suffit de verser dans un volume donné de la dissolution un volume

5 ',5o 166 2,85 326 4,75 524 6,80 744 8,95 g58 1 1 ,25 1060 1 1 ,95 1294 i3,5o » Si l'on admet que la vitesse de transformation est à chaque instant proportionnelle à la quantité de matière transformable ('), qu'elle est indépendante de l'état de dilution de la liqueur et que les produits formés (ici le phosphite acide de soude) n'interviennent pas dans cette transformation, on trouve, 29 ) dissolution de pyrophosphite de soude contenant g5sr,283 de sel par litre. Ces 20" ont été additionnés d'eau de manière à obtenir un volume total V. Durée de l'expérience 526h Température o" l = limite de ip = 20cc,o5 de soude à i molécule par litre. ts„ = valeur de o au commencement de l'expérience = occ,4. ' - o. V. 9. I — ?. los-, -■ l — » ce ce ce 20 6,8o [3,25 0,171 4o 4,85 i5,ao 0,111 80 3,3o 1 6, 70 0,071 160 2,60 17,45 o,o52 320 1,95 18,10 o,o36 640 i,45 18,60 0,024 » Ce Tableau montre donc que la Iransformation est d'autant plus ra- pide que la dissolution est plus concentrée. » Il semble, d'après cela, que dans la première série d'expériences, on aurait dû constater, dans la vitesse de transformation, un ralentissement manifesté par une diminution de la valeur de k, la dissolution devenant avec le temps de moins en moins concentrée en pyrophosphite. » L'expérience, an contraire, indique que la vitesse de transformation est telle que k est une constante. Le phosphite acide qui prend naissance dans la dissolution, produit une action accélératrice qui compense le ra- lentissement dû à la dilution. On peut constater, en effet, que l'addition de phosphite acide de soude à une dissolution de pyrophosphite accélère l'hydratation de ce dernier corps. » Transformation du pyrophosphite de soude sous l'influence d'un acide (liqueur acide au méthylorange). Sous l'influence d'un acide la transforma- tion du pvrophosphite de soude est considérablement accélérée, car cet acide tend à mettre en liberté l'acide pyrophosphoreux qui se transforme rapidement en acide phosphoreux. j> I. Influence du temps. — i° Dans chaque expérience, on a opéré sur 20e? d'une dissolution contenant 94s'',"5 par litre, additionnés île 20(C d'acide sulfurique à 2J5- de molécule par litre; 20™ d'acide sulfurique =0", 9 de soude à om°1,564 (NaOH) par litre. „ (, 4- occ,q ;= volume de soude employé pour atteindre la neutralité à la phtaléine. » Température : o°. » 1 = limite de o = 35cc, 35. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 10.) D9 ( 53o ) » x = durée de l'expérience en heures. li ce ce 0,0 3,6 3i,75 » 28,5 6,55 28,8 o, 001^9 55,5 8,g5 26,4 o,ooi44 96,5 12, o5 23,3 o,ooi45 196,5 17,5 17,85 0,00127 262,5 20,2 i5,i5 0,00122 15 » 20 Dans chaque expérience, on a opéré sur 20tC' d'une dissolution contenant 9 de pyrophosphite par litre; ces 20cc ont été additionnés de iocc d'acide sulfurique, équivalant à iorc,7 de soude à omol,44i5 par litre. »

7 0,0075 i55 3g,2 5,2 0,0059 » La dernière colonne des Tableaux précédents montre que A" diminue d'une manière continue, et que la formule log y^° = kxloge ne peut représenter que grossièrement les résultats, et cela d'autant plus que la quantité d'acide est plus grande. » CHIMIE ORGANIQUE. Sur le silicibromo forme. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « On sait que l'acide bromhydrique exerce sur le silicium une action parallèle a celle qu'exerce l'acide chlorhydrique; mais le silicibromoforme n'avait pas été isolé à l'état de pureté : c'est ce corps que je me suis pro- posé d'isoler. » J'ai fait réagir HBr bien sec sur le silicium cristallisé à une tempéra- ( 53i ) ture inférieure au rouge, et j'ai séparé par fractionnement, du produit brut de la réaction, formé en majeure partie de bromure de silicium bouillant à i.53°, un liquide distillant de iof)°-i r i°. Sa composition répond à la for- mule Si2HBr3 ; l'hydrogène a été dosé à l'état gazeux, par la décomposition au contact de la potasse, qui fournit un volume d'hydrogène double de celui renfermé, d'après l'équation Si2HBra h- 5RO.HO = Si20\ 2RO -h 3KBr -4- 4HO + 2H. » La quantité de silicibromoforme obtenue ne dépasse pas 5 pour 100 du produit brut de la réaction, même dans les conditions les plus favorables, température la plus basse possible et courant gazeux rapide. » Dans les résidus d'une préparation qui, ayant duré plusieurs jours, a nécessité la suspension de l'opération et la rentrée de l'air dans l'appareil, j'ai constaté l'existence d'un corps solide, cristallisé en paillettes jaunes, volatil au rouge vif dans un courant d'azote, décomposable par l'eau avec formation d'HBr et de silice; je considère ce corps comme un oxybromure de Si. Je me propose d'en reprendre l'étude. « Le silicibromoforme est un liquide incolore distillant, sans décompo- sition, de 1090 — 1 1 1° dans un gaz inerte; il ne se solidifie pas à — 60". Il est très difficile à manier, car il fume abondamment, puis s'enflamme spontanément à l'air; la vapeur forme avec l'air des mélanges détonants : aussi faut-il le distiller dans un gaz inerte; il est décomposable par l'eau, par les alcalis avec violence. » Le gaz ammoniac sec réagit très énergiquement sur le silicibromo- forme et, si l'on ne modère pas la réaction, le dégagement de chaleur est accompagné d'un phénomène lumineux. Le produit blanc ainsi obtenu renferme du silicium, de l'hydrogène, du brome et de l'ammoniaque, mais ne présente pas de composition définie, même si l'on opère à basse température; il semble être le mélange d'un composé défini avec les pro- duits en quantité variable de sa décomposition. Je ferai la même remarque sur l'action du gaz ammoniac, sur le silicichloroforme Si2HCl3 qui ne m'a pas fourni de produit défini. » L'hydrogène phosphore PH3 ne se combine pas avec le silicibromo- forme sous l'action du froid jusqu'à — 4°°? mais si I'011 comprime dans le tube de l'appareil Cailletet PH3 en présence d'une petite quantité de SiMIBr3, on voit celui-ci se transformer à 1- i5°, et sous une pression voi- sine de 25atm, en un corps solide blanc qui persiste quelque temps quand la compression cesse; si on enlève le tube, on constate une diminution ( 53a ) notable du volume gazeux, et si on l'ouvre rapidement et qu'on en chasse le gaz par un courant d'acide carbonique sec, on constate que le corps solide disparaît peu à peu en même temps qu'il y a mise en liberté d'hydro- gène phosphore. « Si l'on comprime de même PrP en présence d'une petite quantité de silicichloroforme, on voit apparaître à -4-i5°, sous une pression de 4oatm, des cristaux isolés qui grossissent rapidement, si l'on maintient la pression ; mais ils disparaissent rapidement dès que la pression diminue à la même température; à o° ils se forment sous 25a,m; enfin, à — 12°, ils apparaissent sous ooatra de pression et ne tardent pas à envahir la majeure partie du li- quide; mais, même à cette température, la pression est nécessaire pour les conserver. Le silicichloroforme dont j'ai fait usage est un liquide bouillant rigoureusement à +■ 34° et ne se solidifiant pas à — Go°. » THERMOCHIMIE. — Elude thermique de quelques dérivés alcalins de l'érythrite. Note de M. de Forcraxd. « Dans une précédente Communication j'ai fait connaître trois éry thrates alcalins hydratés, et deux érvthrates anhydres, dont les formules sont CH'oO8, NaO,3HÔ ou C8H9NaOs,4HO C»H10O8, NaO ou CIDNaO8, HO C8H10O8,KO ou C8H9K08, HO C8H9Na08 C8H9K08 » La chaleur de dissolution de ces composés dans 4U| d'eau, entre 8° et io°, est Cal Pour le premier — 6,57 Pour le deuxième — 1 ,06 Pour le troisième — 4 ) 35 Pour le quatrième +o,53 Pour le cinquième — 1 , 23 » D'autre part, on a, pour la neutralisation à équivalents égaux, De l'érythrite par la soude (4Ut) -J-oCal,6g De l'érvthrite par la potasse (4Ht) +oCal, 708 » Connaissant en outre les chaleurs de dissolution de l'érythrite, de la ( 533 ) soucie et de la potasse anhydres et hydratées, et la chaleur de fusion de l'eau, on peut déduire des nombres précédents la valeur thermique des réactions suivantes : Cal CsHl0O8 sol.-t- NaO sol. = CH'NaO8 sol. + 110 sol +23, a55 G8H10O8sol.+ NaHO2sol. = C8H9NaO8sol.-+-H2O2sol + 6,25 C8H9Na08sol.H-H20'-Iiq. = C8Hltl08sol. + NaH02sol - 4,82 C8TI'°08 sol. + NaO sol. = C8H9Na08, HO sol +24, i3 G8 H9 Na O8, 110 sol. + 4 HO liq. = C8 H9 NaO8, 4 HO sol + 5,5i G8H9Na08, HOsol. + 3IIOsol. = C8H9Na08,4HOsol + 3,365 C8H9Na08 sol. + HO liq. = C8H9 NaO8, HOsol + i,5g C8H9Na08sol.+ HOsol.:=C8H9NaO,H08sol + o,875 C8 H'Na O8 sol. -h 4 HO liq. = < :s 1 1 " Na O8, 4 HO sol +7,10 C8H9Na08 sol. -t- 4H0 sol. = G8 11° NaO8, ', 110 sol + 4 . "■ i C8H'»08 sol. -h Na sol. = C8H9Na08 sol. -+- H gaz +38, j 4 G8H'»Os sol. + KO sol. = C8H9K08 sol.+ HO sol -i-3i,235 C'H'-'O8 sol. + KIIO2 sol. = C8H9K08 sol. + H202 sol +10,71 C8H9K08 sol. + H202 liq. = C8H'"08 sol. + IvH02sol - 9,28 G8H'»08 sol. + KO sol. = C8H9K08, HO sol +33,6', G8 H9 KO8 sol. -t- HO liq. =C8 H9 KO8, HOsol + 3, 12 C8 H9 KO8 sol. + HO sol. =:C8 H9 KO8, HO sol + 2,4o5 G8H'°Ossol.-)-Ksol. = G8H9K08sol.+ ngnz +44, 62 » Enfin, on peut calculer la chaleur de formation des deux érythrate^ anhydres à partir des éléments, celle de l'érythrite étant connue depuis les déterminations de MM. Berthelot et Matignon (') (+■ 219e*1, 6). On trouve ainsi C8 diam. -h H9 gaz + Na sol. + O8 gaz = C8H'Na08 sol +257°", 67 G8 diam. -t- H9 gaz -t- K sol. + O8 gaz = G8 H9 KO8 sol -Ha64Cal, 22 » Ces valeurs permettent notamment de fixer la formule des érythrates hydratés. » En effet, la réaction G8HI0O8sol.T-NaOsol. = C8H9NaO8,HOsol.ouG8Hl0O8,NaOsol. dégage +24Cal,i3. » Ce nombre est beaucoup trop élevé pour une simple addition de C8H,0O8 et NaO. On connaît quelques composés d'addition de ce genre, par exemple, 2C2H402, 3BaO, qui se forme avec un dégagement de cha- leur de + ioCal,42 seulement pour 1 équivalent de BaO, et les propriétés de ce corps font penser qu'il est exceptionnellement élevé et qu'il ne peut (') Comptes rendus, t. CXI, p. 11; 1890. ( 534 ) être dépassé. Le nombre -1- 2.4, i3 correspond donc à une réaction plus profonde C8H10O*sol. + NaOsol. = C8II9Na08, HO sol. c'est-à-dire à une substitution du sodium à l'hydrogène, une élimination de 1 équivalent d'eau, qui peut, suivant la température, ou être séparé ou former un hydrate. » De même, la réaction C8H2Na08, HOsol. ou CsH10O8, NaOsol. _ HO sol. H-C8H9Na08sol. absorbe seulement. . . -oral,S7:, quantité tout à fait comparable à celle qui correspond à la déshydratation d'un grand nombre de sels monohydratés. Si la formule du composé pri- mitif était C8H'°08, NaO, cette réaction, d'après les analogies, devrait dé- gager de la chaleur. » Enfin, de même que la fixation de HO sol. sur C8H9Na08 dégage -f-oCa,,875, l'addition de 4 HO sol. à C8H9Na08 dégage 4-4Ca,,24, soit + iCa,,o6 par équivalent d'eau, nombre très voisin de 4-0,875, comme il arrive pour les degrés successifs d'hydratation d'un grand nombre de sels. » Le même raisonnement montre que l'action de C8 H '" O8 sol . sur KO sol. donne bien le composé C8H9K08, HOsol. et non pas C8H,0O8, KO sol. ; cette réaction dégage + 33Ca,j64. » De même : C8H9K08, HO sol. = HO sol. -t- CsH9K08 sol. absorbe - 2c»1,4o5; elle serait exothermique à partir du G3 H10 ObKO. » Les formules des trois çrythrates hydratés sont donc C8H9Na08,4HO; C8HJOs,HO; C8H9KO\HO; et non pas C8H'°08, NaO, 3HO; C8H,0O\NaO; C8H,0O8, KO. » Remarquons encore qu'à partir des éléments les chaleurs de formation des alcoolates augmentent régulièrement avec le degré d'atomicité. On a, pour les dérivés sodiques, Cal C2H3Na02 -+- 95>22 C*H5NaOl ■+• 160,82 G6H"NaO° -h 209,^1 C8H9NaOs -h 207,67 ( 535 ) » Pour les dérivés du potassium, les nombres correspondants sont con- stamment plus élevés et augmentent de la même manière. » CHIMIE. — Sur quelques combinaisons ammoniacales du cyanure de mercure. Note de M. Raoul Varet. « I. Bromocyanure de mercure et de cuivre. — Dans une solution aqueuse de bro- mure cuivrique, on fait passer un courant de gaz ammoniac; il y a d'abord formation d'un précipité vert qui se redissout, puis précipitation de cristaux bleus : c'est du bro- mure de cuivre ammoniacal. Ces cristaux et leur eau-mère sont ajoutés à une solution de cyanure de mercure dans l'ammoniaque, que l'on chauffe vers 3o°, en agitant jus- qu'à ce que la dissolution soit complète. La liqueur obtenue, filtrée et abandonnée dans un endroit froid, laisse déposer de petits cristaux bleus, brillants, durs, qui, séchés entre des doubles de papier, répondent à la formule iig-c;\-.<:ui;r, .AziK » C'est un coi'ps peu altérable à l'air. Feu soluble dans l'ammoniaque, décomposable par l'eau. On peut le chauffer quelques heuresà ioo", sans qu'il s'altère notablement. On voit que l'action du bromure cuivrique sur le cyanure de mercure dissous dans l'ammoniaque est bien différente de celle qu'il exerce sur le cyanure dissous dans l'eau seulement. Dans ce dernier cas, si la température est supérieure à 200, il y a, comme je l'ai montré (Comptes rendus, t. ÇX, p. 1/17) mise en liberté de cyanogène et for- mation du corps Ilg2Cy2.Cu2Cv . llg Br ; à une température voisine de o°, on obtient des hydrates des composés Hg2Cy2. Cu BrelIIg2C\2Cu2Br2. En présence d'ammoniaque, même à 3o°, il n'y a pas mise en liberté de cyanogène, ni par conséquent formation de dérivés ammoniacaux du corps Hg2Cy2.CusCy.HgBr. Je n'ai pas réussi non plus à obtenir de combinaisons ammoniacales du corps Hg2CyîCu2Bra. » II. Bromocyanures de mercure et de cadmium. — On projette par petites quan- tités le composé Hg2Cy2. Cd2Br2. 3 HO finement pulvérisé, dans de l'ammoniaque aqueuse chauffée vers 4o° dans un vase très résistant et bouchant parfaitement. La dis- solution est assez lente, aussi faut-il agiter fortement. Quand la liqueur est saturée, on la filtre encore chaude, et on l'abandonne dans un androit dont la température doit être inférieure à io°. On obtient des petit-- cristaux blancs qui, séchés entre des doubles de papier, répondent à la formule Hg2Cy!.CdBr.2AzH3.aHO. » C'est un corps peu soluble dans l'ammoniaque, décomposable par l'eau ; il s'effleu- rit à l'air. Chauffé à 100°, il se déshydrate complètement sans perdre d'ammoniaque, en donnant une poudre blanche qui répond à la formule Hg2Cy2.CdBr.aAzH3. » On voit que, sous l'influence de l'ammoniaque, le composé Hg2Cy2.CdsBrs.3HO a perdu la moitié de son bromure de cadmium. ( 536 ') » III. lodocyanure de mercure et de cadmium. — De l'iodure de cadmium esi traité par de l'ammoniaque aqueuse, en quantité insuffisante pour le dissoudre. La liouillie blanche ainsi obtenue est ajoutée par petites quantités à une solution ammo- niacale de cyanure de mercure chauffée vers 4°°> jusc[u à cessation de la dissolution. La liqueur filtrée abandonne, par refroidissement, de petits cristaux blancs que l'on sèche très rapidement entre des doubles de papier. Ils répondent à la formule HgCy.CdCy.HgI.2AzH3. » C'est un corps très altérable à l'air. Traité par l'acide chlorhyd-rique, il est décom- posé ; il y a dégagement d'acide cyanbydrique, précipitation d'iodure mercurique, et il reste dans la liqueur du chlorure de cadmium, du cyanure de mercure et du chlor- hydrate d'ammoniaque. Chauffé dans un petit tube à une température bien inférieure à celle de la décomposition du cyanure de mercure, il dégage de l'ammoniaque et il y a sublimation de Hgl. » IV. Chlorocyanure de mercure et de cadmium. — Il existe des combinaisons ammoniacales du cyanure de mercure avec le chlorure de cadmium, mais je n'ai pas réussi à déterminer les conditions dans lesquelles ces corps prennent naissance sans être mêlés à d'autres produits. » V. Chlorocyanure de mercure et de nickel. — 11 ne paraît pas exister de combinaisons ammoniacales du cyanure de mercure avec le chlorure de nickel. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la fermentation de la fécule par l'action du ferment butyrique. Noie de M. A. Yilliers. « J'ai montré dernièrement (Comptes rendus, février 1891, p. 435) que la fécule de pomme de terre peut, dans des conditions déterminées, fer- menter sous l'action du Bacillus amylobacter, les produits principaux de cette fermentation étant constitués par des dextrines. » Il se forme en même temps, mais en très petite quantité, soit environ 3gr pour 1000 de fécule, un hydrate de carbone qui se sépare en beaux cristaux radiés, au bout de quelques semaines, dans l'alcool ayant servi à la précipitation des dextrines. Ces cristaux renferment de l'eau et de l'al- cool de cristallisation, la proportion de ce dernier étant très faible, environ 4 pour 100. Au contact de l'air, ils deviennent opaques, en perdant de l'alcool et absorbant de l'eau, sans que leur poids varie d'une manière no- table. En les dissolvant dans une assez grande quantité d'eau chaude, on obtient, par refroidissement, de petits cristaux brillants, inaltérables à l'air, dont la composition est représentée par un multiple de la formule C<*H,0O40-r-3HO. (537 ) La substance desséchée est très avide d'eau, et reprend au contact de l'air ses trois équivalents, l'absorption étant terminée au bout de un à deux jours, et le poids restant alors invariable. Cette hvdratation est assez rapide pour cpi'on ne puisse peser la substance sèche au contact de l'air. » Quant aux cristaux formés dans l'alcool, leur composition répond à la formule (C,2H,00,0)°.C4H602.ioçHO. » Je donnerai ultérieurement les propriétés de ce nouvel hydrate de carbone, que je propose de désigner sous le nom de cellulosine , propriétés qui le différencient très nettement des diverses saccharines. J'indiquerai seulement aujourd'hui les caractères suivants : » Cristaux blancs, d'une saveur à peine sucrée. » La solubilité dans l'eau à la température ordinaire est très faible, ce qui ne m'a pas permis de déterminer le poids moléculaire par la méthode cryoscopique (ioocf d'eau à i5° ne dissolvent que isr, 3 de matière sèche). Cette solubilité augmente avec la température (à 700, ioocr dissolvent 1 5 à i6sr). » Son pouvoir rolatoire est fort élevé ; il est même supérieur à celui de certaines dextrines qui se forment sous l'action du ferment butyrique. Rapporté à la matière déshydratée, il est égal à aD = 4-i5o,°,42, valeur qu'il acquiert aussitôt après la dissolution. » Soumis à l'action de la chaleur, il résiste sans fondre aux températures comprises dans l'échelle thermométrique. Si l'on continue à le chauffer, il noircit en se boursou- flant. » Il n'est pas fermentescible et ne réduit pas la liqueur cupropotassique. » Les acides minéraux dilués le transforment complètement, à l'ébullition, en glu- cose. Cette transformation est très lente, et exige, pour être complète, environ vingt- quatre heures d'ébullition, c'est-à-dire un temps beaucoup plus considérable que la fécule et les dextrines. » Il est sans action sur la phénylhydrazine. » Je me suis assuré qu'il ne préexiste pas clans la fécule, et constitue bien, avec l'acide butyrique, un des produits secondaires de la fermentation de cette dernière, sous l'action du ferment butyrique. » Je signalerai enfin un dernier produit secondaire, qui se forme simul- tanément. La fermentation de la fécule étant terminée, il reste un résidu insoluble, dont la proportion n'est pas constante (en moyenne 5 pour 100 de fécule), formé de flocons blancs, amorphes, volumineux, qui, après dessiccation, s'agglutinent entre eux. Ce résidu a la composition de la cel- lulose, ainsi que j'ai pu le constater par sa combustion, après l'avoir dc- C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXTJt, N» 10.) 70 ( 538 ) barrasse, par un lavage à l'eau acidulée, des dextrines et des sels contenus dans l'eau. Il est transformé en glucose par les acides minéraux étendus bouillants; mais cette transformation ne se produit qu'avec une lenteur extrême. » De même que la fécule de pomme de terre, les divers amidons et fécules fermentent, dans les mêmes conditions, sous l'action du ferment butyrique. Les produits résultants ne paraissent pas toujours identiques; avec un de ces amidons, j'ai pu obtenir deux cellulosines cristallisées dis- tinctes; les dextrines ne sont pas non plus semblables dans tous les cas. Mais je me réserve de donner ultérieurement les résultats de cette étude, ceux que j'ai déjà obtenus indiquant la non-identité de la matière amylacée des divers amidons et des diverses fécules. « ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Les lésions histologiqucs de la peau dans la rougeole. Note de M. Catrin, présentée par M. Larrey. « Je ne connais sur ce sujet qu'un Mémoire, celui de Neumann, paru en 1882. La faible léthalité de la rougeole, et l'époque tardive à laquelle ont lieu les décès, dus le plus ordinairement à des complications, expliquent cette pénurie des recherches. » J'ai pu observer un homme mort au troisième jour, d'une rougeole boutonneuse, ce qui m'a permis de constater des lésions spéciales non encore décrites. » La lésion principale consiste en des phlyetènes d'un ordre spécial. En outre, on constate une accumulation de boules de substance colloïde dans la zone périnucléaire ou endoplastique des cellules du corps de Malpighi. Enfin autour des phlyetènes, au-dessous d'elles, à la périphérie des vais- seaux de distribution, des canaux des glandes sudoripares, des glandes elles-mêmes et des follicules pileux, existe une infiltration lymphatique plus ou moins abondante. » De la combinaison des lésions hyperémiques et diapédétiques du derme, et de la formation des boules colloïdes, résulte la production des phlyetènes. Il faut donc étudier : i° la formation des boules colloïdes; 20 celle des lignes de nécrose par coagulation ; 3° les phlyetènes elles- mêmes. w t° Formation des boules. — Cà et là. et d'une façon plus ou moins dis- (539) crête ou confluente, on trouve des cellules du corps de Malpighi, présen- tant dans leur zone endoplastique, non pas un liquide se colorant en bleu pale, mais un globe d'une substance réfringente à éclat gras. Ce globe refoule le noyau ou parfois l'entoure. Dans d'autres cellules, on trouve plu- sieurs de ces boules, constituant des masses mûriformes, refoulant à leur périphérie l'exoplasme et ne tardant pas à le rompre. » 2° Lignes de nécrose par coagulation . — Soit en plein corps muqueux, soit au voisinage du derme, on trouve des lignes qu'occupe un magma constitué par un mélange de boules colloïdes, de globules blancs, de cel- lules du corps de Malpighi plus ou moins altérées, et enfin de fdaments de fibrine donnant à ce magma l'aspect fibrillaire. Selon que ce magma est plus ou moins profondément situé, il donne lieu à une phlyetène su- perficielle ou profonde. » 3° Étude des phlyetènes. — La lésion que nous désignons sous ce nom est absolument différente de ce qu'on entend par ce terme en dermato- logie. Il y a, comme dans les phlyetènes vraies, clivement de l'ectoderme; mais le contenu de la phlyetène est, non plus liquide, mais solide, ou, tout au plus, mou, constitué par le magma décrit dans les lignes de nécrose par coagulation. L'espace développé est tantôt complètement rempli par le magma, ou bien, au-dessus et au-dessous de lui, on voit une zone claire occupée probablement pendant la vie par du liquide et des globules blancs. L'infiltration lymphatique est surtout abondante au pourtour de la phlye- tène, bien plus qu'au-dessus et au-dessus d'elle. La plupart du temps, au dessus d'une phlyetène profonde, il existe un décollement des couches épi- dermiques sur les limites du corps de Malpighi. » Cette altération de l'épidémie constituera, on le comprend, à la fin du processus, la production d'une série de points faibles au niveau de l'ecto- derme, ce qui explique les deux modes de desquamation de la rougeole par furfurs, s'il v a peu de phlyetènes, par lambeaux s'il y en a beaucoup. » La conjugaison des lésions hyperémiques et de l'altération colloïde des celludes constitue les lésions typiques du tégument dans la rougeole boutonneuse. » BOTANIQUE. — Sur l'existence des « sphères attractives » dans les cellules végétales. Note de M. Léon Guignard, présentée par M. Duchartre. « En étudiant chez les Animaux les phénomènes de division nucléaire qui se manifestent dans l'œuf au moment de la fécondation et plus tard ( 54o ) dans les tissus embryonnaires, on a remarqué dans la cellule, en dehors du noyau, un élément spécial, différencié dans le protoplasme sous la forme d'une petite masse sphéroïdale à structure radiaire, qu'on désigne sous le nom de sphère attractive. Le centre de cette figure radiaire est occupé par un corpuscule particulier ou centrosome, plus colorable que le reste du protoplasme. Pendant les diverses phases de la division du noyau, on ob- serve deux sphères attractives, qui deviennent les centres de formation des asters apparaissant aux deux pôles du fuseau nucléaire. En même temps que deux nouveaux noyaux prennent naissance, la sphère attractive qui correspond à chacun d'eux se dédouble en deux nouvelles sphères, dont le rôle ultérieur sera le même. » Ces faits, aperçus en partie par les premiers auteurs qui se sont oc- cupés de la division cellulaire, ont reçu leur interprétation exacte à la suite des recherches de M. E. Van Beneden et de M. Boveri sur l'Ascaris mega- lucephala. D'autres observateurs, et en particulier MM. Vialleton, Gar- nault, Vejdowski, ont constaté des faits analogues chez divers Invertébrés. L'an dernier, M. Henneguy a reconnu, dans les cellules embryonnaires de la Truite, la présence de deux sphères attractives pourvues de leur centrosome, au voisinage de chaque noyau à l'état de repos. » Toutefois, dans les cellules animales autres que celles dont il vient d'être question, et en dehors des phases de la division cellulaire, les sphères attractives n'avaient pas encore été mises nettement en évidence avant les récentes observations de M. Flemming. Ce savant vient de les trouver { ' ), avec leur centrosome, dans les cellules au repos de l'épithélium pulmo- naire et de l'endothélium péritonéal des larves de Salamandre; mais, comme il n'en a vu le plus souvent qu'une seule dans les leucocytes du même animal, où leur recherche est beaucoup plus facile, il est porté à croire que, dans la période de repos complet, il peut n'exister dans la cellule qu'une seule sphère attractive, dont le dédoublement n'aurait lieu qu'au moment de la division du noyau. » Ces observations m'engagent à ne pas différer plus longtemps la pu- blication des résultats qui m'ont été fournis par les plantes, à l'aide d'une technique qui sera exposée dans un travail plus détaillé. » Jusqu'ici, en effet, la présence des sphères attractives dans les cellules végétales a complètement échappé à l'observation. M. Strasburger a bien (') W. Flemming, Attraktionssphàren und Centralkorper in Géwebszellen und Wunderzellen (Anat. Anzeiger, i.', février 1891). ( 54i ) aperçu, au début de la division, chez le Galanthus nivalis, des stries pro- toplasmiqùes se dirigeant vers le noyau encore pourvu de sa membrane d'enveloppe et partant de deux points opposés correspondant aux deux pôles du fuseau futur; mais il n'a rien vu de comparable aux sphères at- tractives. En 1884 eti 885, j'ai de même indiqué et représenté, dans ie sac embryonnaire des Liliurn, les figures radiaires que j'avais observées aux pôles du fuseau nucléaire, sans avoir pu, toutefois, mettre en évidence les sphères attractives avec leur centrosome. » J'ai réussi depuis à en constater la présence, aussi bien pendant la di- vision que pendant l'état de repos complet, dans les cellules mères pri- mordiales et définitives du pollen (Liliurn, Fiitillaria, Listera, Najas); dans la cellule mère du sac embryonnaire, dont le noyau reste pendant un temps relativement assez long à l'état de repos; dans les cellules de l'ap- pareil sexuel femelle dérivé de ce noyau; dans l'albumen de diverses plantes; dans le microsporange de Y fsoetes et le sporange des Fougères (Polypodium, Asplenium), avant et pendant la formation des spores. » Les phénomènes sont partout essentiellement les mêmes. Quand le noyau est à l'état de repos, on aperçoit à son contact, et très rapprochées l'une de l'autre, deux très petites sphères formées d'un centrosome en- touré d'une aréole transparente autour de laquelle se trouve un cercle granuleux. Les stries radiaires n'apparaissent nettement qu'au moment où le noyau commence à entrer en division. Les deux sphères s'éloignent alors l'une de l'autre pour aller se placer en deux points opposés, corres- pondant aux pôles du fuseau futur. Puis, des stries plus marquées s'avan- cent de ces points vers le noyau encore pourvu de son enveloppe, ce qui montre, conformément à l'opinion soutenue par. M. Strasburger et par moi, que le fuseau a son origine dans le protoplasme. » Lorsque les deux moitiés de la plaque nucléaire se sont séparées à l'équateur du fuseau et qu'elles se transportent aux pôles, le centrosome se dédouble dans chaque sphère en deux nouveaux centrosomes, qui sont l'origine, à chaque pôle, de deux nouvelles sphères attractives, lesquelles occupent la dépression qu'on remarque souvent sur la face externe des nouveaux noyaux. Parfois même il existe une légère dépression correspon- dant à chaque sphère. Les deux sphères se forment ainsi à chacun des pôles, avant que les jeunes noyaux ne soient pourvus de leur membrane. » Après que le noyau est entré dans l'état de repos, les deux sphères avec leur centrosome restent situées côte à côte, soit au contact, soit à une faible distance du noyau, jusqu'à ce qu'une nouvelle division commence ( 542 ) à se manifester clans la cellule. Par suite, l'existence de deux sphères attractives, même dans l'état de repos complet, me paraît être un fait général. » Quant à leur origine dans l'œuf, les zoologistes n ont pas encore pu la préciser. M. E. van Beneden les voit apparaître simultanément, sans sa- voir d'où elles proviennent; pour M. Boveri, il est probable que, chez l'Ascaris, c'est le spermatozoïde qui apporte dans l'œuf un centrosome qui se diviserait pour donner les deux sphères attractives; M. Vejdowski croit même avoir constaté le fait dans le Rynchelmis. » A en juger parce qui se passe chez les plantes, il semble qu'il doive en être autrement. En effet, avant la pénétration du noyau mâle, j'ai ob- servé les deux petites sphères au contact du noyau de l'oosphère, qui pro- vient, comme on sait, du noyau primitif du sac embryonnaire. La faculté de division de l'œuf n'est donc pas subordonnée, sous ce rapport, à la pré- sence du noyau mâle; l'œuf peut d'ailleurs se diviser, dans certains cas, sans fécondation. » En résumé, les corps en question qui mériteraient plutôt le nom de sphères directrices, puisqu'ils gouvernent la division du noyau, se transmet- tent sans discontinuité d'une cellule à l'autre pendant toute la vie de la plante. » BOTANIQUE. — Sur la classification et l'histoire des Clusia. Note de M. J. Vesque, présentée par M. Duchartre. « Mes recherches sur l'emploi des caractères anatomiques en Taxinomie végétale m'ont déterminé à entreprendre l'élude monographique d'une famille, tant au point de vue de l'Histologie qu'à celui de la Morphologie. Je voulais être en mesure de peser exactement la valeur de tous ces carac- tères, et de déduire de leur enchevêtrement les véritables affinités et l'his- toire chronologique des espèces dans le genre et des genres dans la famille. C'est ainsi qu'est née la monographie des Guttifères, dont j'ai provisoire- ment consigné les résultats dans deux Volumes de Planches, de Tableaux et de Cartes. » J'exposerai ici ceux des résultats qui me semblent présenter un intérêt plus général, et je tâcherai de faire bien comprendre la nature et la portée des changements que l'emploi du microscope va introduire dans la Bota- nique systématique et descriptive. ( 543 ) » Je divise le genre Clusia en quatre sous-genres, comprenant 9 sections et 88 espèces : » I. Tiiysanoclusia. — Etamines à connectif étroit, à loges allongées, s'ouvrant par une fente longitudinale, rarement pseudo-poricides. Sections : 1. Anandrogyne. 2. Criuva (Clusiastrum, Criuva et Criucopsis Planch. et Triana). 3. Stauroclusia. 4. Phloianthera'Phloianthera Planch. et Triana, et Androstylium Planch. elTriana, sub titulo generis). 0. Euclusia. » II. Cordyloclusia. — Etamines à filet prolongé en un connectif épais, à deux loges adnées extérieurement au sommet du connectif. Sections : 6. Cordylandra. 7. lieti- nostemon. j) III. Omphaloclusia. -- Loge de l'anthère en forme de sac ou de tore (anneau) plongé dans le sommet du connectif. Section 8. Gomphanthcra (Omphalanthera et Gomphanthera Planch. et Triana). » IV. Polythecandra {Polythecandra Planch. et Triana, sub titulo generis). — Sacs polliniqu.es de l'anthère nombreux, indépendants les uns des autres, sacciformes, insérés au sommet du connectif creusé en coupe. Section 9. Polythecandra. » Cette classification est très différente de celle de Planchon et Triana, quoique la plupart des sections de ces auteurs y soient conservées; elle s'écarte davantage encore de celle qui a été adoptée par Bentham et Hooker. Ce désaccord provient de ce que ces auteurs ignoraient la structure de l'androcée de la section Phloianthera, faute de l'avoir examinée au micro- scope. » Quant à M. Engler {Flora brasiliensis, Cil), sa classification n'est pas très éloignée de celle que j'adopte. » Malgré d'énormes différences morphologiques, il règne chez toutes ces plantes une uniformité surprenante dans la structure du membre va- riable entre tous, la feuille. Il est vrai qu'on peut fort bien distinguer les espèces les unes des autres, mais les caractères sur lesquels on base ce dia- gnostic ne sont pas propres à faire partie de la définition scientifique des sec- tions et des sous-familles et, à une seule exception près, ne peuvent même pas séparer le genre Clusia des autres genres de la famille des Guttifères. Ceci ne veut pas dire qu'on ne puisse pas distinguer pratiquement un Clusia parmi les autres représentants de la famille. » Voici les caractères communs du genre Clusia : » Stomates accompagnés de deux cellules accessoires parallèles àl'ostiole. Cristaux d'oxalate de chaux en oursins, dans le mésophvlle et le parenchyme du pétiole. Glandes canaliformes (') dans le mésophvlle et formant un angle aigu avec les nervures laté- rales, dans le mésophvlle et dans le parenchyme des nervures et du pétiole. (') Je suis obligé de renoncer au terme canaux sécréteurs qui est plus usité, et ( 544 ) » Voici maintenant les caractères qui expriment l'adaptation au milieu physique, ou caractères épharmoniques. Poils nuls, stomates nuls à la face supérieure des feuilles. Hypoderme de une à plu- sieurs assises de cellules, rarement nul au sommet de la feuille. Réservoirs vasiformes médiocrement développée. » Je sépare ces derniers caractères des premiers parce qu'ils ne sont pas constants dans tous les genres, mes études antérieures m'ayant démon- tré qu'il existe sous ce rapport trois cas différents : i° Dans le même genre les caractères épharmoniques sont variables d'une espèce à l'autre ou se trouvent attachés aux subdivisions naturelles du genre : exemple Capparis. 2° Les espèces d'un même genre s'adaptent toutes de la même façon à la sécheresse, à l'éclairage, etc., mais certaines d'entre elles ne s'adaptent pas du tout à ces conditions, faute d'occasion; elles sont négatives : exemple Garcinia. 3° Les caractères épharmoniques sont de même nature et complètement développés chez toutes les espèces du genre. » C'est à la troisième catégorie qu'appartient le genre Clusia. » Nous sommes donc actuellement en présence des faits suivants : i° Tous les Clusia offrent un certain nombre de caractères anatomiques communs, étrangers à l'épharmonisme, et qui doivent purement et sim- plement figurer dans la définition du genre. 2° Par des caractères emprun- tés surtout à l'androcée, les Clusia se partagent en quatre sous-genres et neuf sections. 3° Tous les Clusia sont adaptés qualitativement de la même manière à la sécheresse et à l'éclairage (pour ne citer que ces deux fac- teurs) et les caractères épharmoniques qui en résultent ont partout trouvé leur expression anatomique. » De ces observations, je déduis les conclusions suivantes : » i° A côté des caractères morphologiques, les ancêtres des Clusia actuels possédaient déjà un certain nombre de caractères anatomiques qu'ils ont transmis à leurs descendants, puisque toutes les espèces, malgré leur grande diversité morphologique, présentent ces caractères intacts. 2° Ces ancêtres avaient déjà acquis les caractères épharmoniques que nous enregistrons aujourd'hui et les ont transmis à leur descendance, sinon tels que, du moins potentiellement. La réserve que j'observe ici, m'est dictée, d'abord par ce cas isolé d'un Clusia dont l'hypoderme n'existe pas partout, qui me paraît une traduction vicieuse de l'allemand Sekrctgànge, parce que ce qui est générique y est devenu spécifique et inversement, et qu'il n'est pas traduisible en latin. ( 545 ) et plus encore, par les autres, très nombreux, même chez les Guttifères, où certaines espèces seules sont pourvues de ce tissu. Il paraît donc clair que ce qui est transmis par hérédité est moins le caractère épharmonique lui-même que la tendance à le développer lorsque le milieu l'exige. Il en résulte, pour le genre tout entier, des allures épharmoniques qui peuvent le faire reconnaître sans entrer rationnellement dans sa définition. 3° Les descendants de la souche Clusia ont subi des différenciations morpholo piques évidemment postérieures à l'acquisition des autres caractères et qui n'ont pas été accompagnées de nouvelles différenciations épharmo- niques, car on ne peut définir anatomiquement ni les sous-genres, ni les sections. » A partir de ce moment, chaque section a son histoire propre qui doit être étudiée séparément. Je me propose de montrer prochainement, par un exemple, combien cette étude est féconde et quel progrès il en résulte pour la phytographie. » GÉOLOGIE. — La craie à baculites du Coten/in, la craie blanche de Meudon et le luffeau de Maestricht. Note de M. A. de Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « L'ensemble de la faune du calcaire à baculites du Cotentin indique de grandes analogies avec la craie blanche de Meudon et le tuffeau de Maestricht; si on laisse de coté les bryozoaires, on trouve que la propor- tion des espèces communes est plus considérable avec Maestricht qu'avec Meudon. On en a conclu que le calcaire à baculites du Cotentin était plus récent que la craie de Meudon et devait être classé dans le sous-étage maestrichtien. L'exactitude de ce résultat est contestable; car, au poinl de vue stratigraphique, il est impossible de rien conclure de la compa- raison des faunes d'assises de faciès différents : il faut dans ce cas avoii recours à des considérations d'un autre ordre. » L'extension progressive et continue des mers crétacées a persisté dans l'Europe septentrionale jusque vers la fin de l'époque sénonienne, et c'est seulement un peu avant le début de la période éocène qu'a commencé à se produire, dans cette région, un mouvement d'émersion. Cette tran- exessivité des derniers sédiments crétacés s'observe dans la Scandinavie et plus près du Cotentin; la craie d'Irlande en offre un autre exemple. Le petit lambeau du calcaire à baculites du Cotentin est donc un témoin C. R., 1891, i« Semestre. (T. CXII, N° 10.) 7> ( 546 ) de cette ancienne extension de la mer crétacée, et comme il se présente avec les caractères d'un dépôt sublittoral, on doit en conclure qu'il cor- respond au maximum de l'invasion marine de ce côté. » Il en résulte que la craie à baculites du Cotentin est un sédiment sublittoral, laissé par la mer au centre de laquelle se déposait la craie blanche de Meudon : en d'autres termes, ce sont deux formations contem- poraines de faciès différents. » À Maestricht, au-dessus de la craie blanche à B. mucronata vient le tuffeau maestrichtien, dont le faciès indique un dépôt formé sous des eaux relativement peu profondes et à une distance assez faible des rivages; sa faune présente un caractère tout spécial et ne renferme que peu d'espèces communes avec la craie blanche sous-jacente. » Si celle-ci peut être placée sur le niveau de la craie de Meudon, cepen- dant on ne peut pas affirmer qu'elle corresponde bien à toute l'épaisseur de cette dernière; car Maestricht se trouvait bien plus près que Paris des rivages de la mer crétacée et, dès lors, il est tout naturel que vers la fin de la période crétacée la craie blanche ait cessé plus tôt de s'y former, quand le mouvement final d'émersion a commencé à se produire : il est donc fort probable que le tuffeau de Maestricht correspond, au moins en partie, au sommet de la craie blanche de Meudon. » Il semble donc qu'il y a lieu de supprimer de la nomenclature l'étage maestrichtien, qui est seulement un faciès particulier des assises supé- rieures dusénonien, et qu'il convient de ramener l'étage danien aux limites fixées en 1846 par Desor, qui avait pris pour type les calcaires de Faxoe et Saltholin et le calcaire pisolithique de Laversine et Vigny. » ANTHROPOLOGIE PRÉHISTORIQUE. — Crâne d'un ours des cavernes, portant les traces dune blessure faite par une hache en silex. Extrait d'une Lettre de M. Waszel à M. de Quatrefages. « 1. Mon opinion est que l'endroit anormal sur la crista est le produit, la suite d'un trauma cicatrisé. » 2. Que ce trauma a été fait par la main de l'homme, avec une hache en silex qui frappa le crâne de droite à gauche, atteignit le côté droit et inté- rieur de la crista, le fendit et refoula les osselets brisés un peu au dehors du rebord. La plaie guérit, un calus se fit à cet endroit, tandis que la crête gauche de la crista resta presque intacte. ( 547 ) h .3. Que deux morceaux se détachèrent de la hache, morceaux qui avaient été déjà entamés par un coup antérieur, porté contre un objet plus dur que le crâne velu d'un ours. Ce n'est qu'au coup porté contre ce crâne que ces deux éclats entamés finirent par se détacher complètement. Le plus petit resta engagé dans la plaie, tomba après la mort de l'individu e! se perdit. Le plus grand éclat resta aussi dans la plaie, fut retenu par un calus et par des formations fibreuses, tomba aussi après la mort, mais fut retrouvé par les mineurs Prokop et Norotry(qui travaillaient aux fouilles) à coté du crâne même. » 4. Il faut remarquer que, parmi les milliers d'ossements de l'ours des cavernes, pas une seule autre trace de silex ne fut trouvée dans la même couche. Des haches de silex semblables ont bien été trouvées ailleurs, en Moravie, par exemple dans les gisements de Predmost, sur les hauteurs de Blausko, où cette même espèce de silex est bien connue des gens du pays, qui l'appellent cornaline. » 5. Ce morceau fut donc trouvé tout près du crâne et s'adaptait par- faitement dans le trou de la plaie. » 6. Si les deux éclats n'avaient pas été fendus à demi par un coup antérieur, le coup sur le crâne aurait produit plus de ravages, mais l'os du crâne n'aurait jamais pu faire éclater une hache en silex intacte. » 7. Même quand ce morceau dé silex n'aurait pas été retrouvé, je suis de l'avis que la cicatrice seule prouverait que la plaie provient d'une hache dont le tranchant est droit mais court. tJn simple chute sur une pierre aiguë, sur un corps dur est hors de cause, car, dans ce cas, les deux côtés de la crista auraient été atteints et pas seulement le côté gauche; il n'y aurait pas non plus de trou où le silex restât engagé. » 8. Un corps étranger s'est encastré dans la plaie; c'est évident, autrement elle se serait fermée et remplie d'un calus. » 9. Un trauma, une fracture dont les fragments furent refoulés en dehors eut lieu; la cassure qui n'est pas complètement guérie le prouve assez. » 10. Je pense aussi qu'une sorte d'exostose ou défaut de croissance est inadmissible. » M. Fn. Witz adresse une Note intitulée : « Attraction, force centrifuge, par l'Electrodynamique. » ( 548 ) M. G. Barbey adresse une Note intitulée : « Deux nouveaux dérivés de la résorcine : la camphorésorcine et Feucalyptorésorcine. » M. Willot adresse une Note intitulée : « Maladie de la betterave; des- truction de Y Heterodera Schachtii. » La séance est levée à 4 heures un quart. M. b. ERRATA. (Séance du i mars 1891.) Note de M. Schœnflies, Sur les surfaces minima : Page 48o, équations (8) et (9), au lieu de x -h 4> Usez x -+- y. Note de M. Georges Linossier, Sur une hématine végétale : Page 4go, ligne 10, au lieu de om, 18, lisez om, 10, et au lieu de Gang, lisez Gouy. Même page, ligne 11 en remontant, au lieu de 5^,510, lisez oe-,5io. On souscrit ;'i Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grandà-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin do l'année, deux volumes in- î". Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ar et part du 1er janvier. Le prix de ^abonnement est fixé ainsi r/iiil suit : Taris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 IV. — Autre-; pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen.. ingers. .liez Messieurs : Michel et Médan. i Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. Ruir. Amiens Hecquet-Decohert. i i . i i ii i .i i ii etGrassin. i Lachèse .-t Dolbeau, Bai on/ie.. Jérôme. Besançon lacquard. Evrard. Hordeaux ' Dulhud". ' Millier (G.). Bourges Renaud. , Lefournier. \ I . Robert. i J. Robert. ! V" Uzel Caroff. , Baër. ' Massif. Pcrrin. ( Henry. ' Marguérie. i Rousseau. Lorient. lires I Caen Chambery Cherbourg Clei ntniit-Ferr. Ribou-Collay . Lamarche. Ratel. ' Damidot. ( Lauverjat. ! Crépin. r> ■.. \ Drevet. hrenobte I Gratter. La Hochelle Robin. t Bourdignon. I I lombre. Ropiteau. tille Lefebvre. ' Quarré. Dijon . Douai. . Le Havre. chez Messieurs : , Baumal. I M»' Texicr. Beaud. Georg. Lyon ■ Mégret. Palud. Vilte et Pérussel. Marseille Pessailhan . i Calas. Montpellier . .... „ . . ' ' Goulet. Moulins, Martial Place. Sordoillet. Grosjean Maupin. Sidot frères. ( Loiscau. (M1 \ eloppé. i Barma. ' \ isconti el C'°. \ tmes Thibaud. Orléans Luzeray . i Blanchier. Poitiers ,. , I Druinaud. prunes 1*1 i h. > ii el Hervé. Boucher, m R. issi - ï Langliois. | gnol. i Lestringanl S'-Élienne . . .. Chevalier. i Basl ide. i Rumèbe. Natu i Nantes Nice. . . Hoehefort . Rouen Toulpn.. . Toulouse i, Gimet. > Privât. Boisselier Tours Pérical. ' Suppligeon. VaXenciennes.. y Giard. ' Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam Athènes. . . Barcelone.. lier Un. Heine . . . Bologne Bruxelles. Bucharest . Budapest Cambridge ( luistr.-ni i . . . . Constantinople. Copenhague. /■/mener Gand Gènes Genève. . La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. lie/. Messieurs : Robbers. Feikema ( laarelsen Bcck. [et C". Yerdagaer. Vshcr et < '. . .h .iiv .'1 C". i 1 1 idlander et lils. Mayer el Millier. Schmid, Francke el C". Zanichelli et C''. ltaiul.it. Mayolez. Lebèg 'i C". llaimauli. I tanisteanu. K 1 1 1 ,. 1 1 . Deighton, BelletC". Cammermeyer. i itiu (-i Keil. Ho i el lil-. Lcescher et Secber. Hoste. Beuf. i iherbuliez. i teorg. Stapelmohr. Belinfante frères. Bcnda . Payot. Barth. Brockhaûs. Lorent/.. Max Rilbe. Twietmeyer. I lesoer. Gnusé. I. maires Luxembourg . chez Messieurs i Uni, m ( Nuit. V. Bûck. , Librairie Gu \ berg. Madrid Gonzalès e liiji j Vr.ivedra. ! F. Fé. „.. . Dumolard frér Milan „ .. Moscou Gautier. / Kurcheim. Waples Marghieri .li G ( Pellerano. . Cliristern. Vtw-Tork Stechcrt. ' Westermann. Odessa. Rousseau. Oxford Parker et C '". Païenne Clausen. Porto . Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Canner. , Bocca frères. Home T . _,, ' Loescher cl I .'•. Rotterdam Kramers cl fil Stockholm Samson et Wa , Zinserling. ('Wolff. 1 Bocca frères. Brero. i Clausen. Rosenbergel Se Varsovie Cebethner et Y Vérone Drucker. t Frick. Vienne ! . . _. I Gerold et C". Zurich Mcyer et /.ellei S'-Pétersbourg . Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i83o. ) Volume in-4°; iSVÎ. Prix 15 IV. Tomes 32 à 61. — t i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-i'; (870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre [880.) Volume in-4"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: .Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEset A.-J.-J. Soluîb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouve Comètes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digesli.ui des mal grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-'(°, avec 02 planches; 1806 '> Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponses laquestioude Prix proposée en i85o par l'Académie des Sci pour le concours de 1800, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Étudier les lois delà distribulii m des corps organisés fossiles dans les différents terrains » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la questi le leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la n » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-i'i", avec 27 planches; 1861... 1 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 mars 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Page* M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'A- cadémie que le tome CX des. Comptes ren- dus i r semestre 1890 > esl en distribution Pas M. Anatole de Caligny. Sur quelques expériences faites en 1890 à l'écluse de l'Aubois NOMINATIONS M. G. Sire esl élu Correspondant, pour la Section de Mécanique, en remplacement de feu M. Dausse Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Statistique nie l'année 1891: MM. Haton de la Goupillière, de Jon- quières, Larrey, Favé, Bertrand Commission chargée de juger le coucours du prix L. La Caze | Physique) de l'année 1891 : MM. Berti < U and, Cailletet et les Membres de la Section de Physique Commission chargée déjuger le concours du prix L. La 1 ;aze (Chimie) de l'a Se 1891 : MM. Berthelot.Schlœsing, Duclauxel les Membres de la Section de Chimie Commission chargée de juger le concours du prix Delessede l'année 1891 MM.Fouqué, Daubrée, Des Cloizeaux, 'Mallard, Gau- i/ry Commission chargée de juger le coni ours du prix Barbier de l'année ts dratés M. L. Amat. — Sur la transformation du py- ropliospliitc de soude en phosphite acide . Ehr\TA 1 1 ,) 5 1 8 M. \. Bkssox. — Sur le silicibr forme. . \I. m; Forcrand. — Étude thermique de quelques dérivés alcalins de l'érythrite. . . Mi Raoul Varet. — Sur quelques combi- naisons ammoniacales du cyanure de mer- cure M. A. VlLLIERS. — Sur la fermentation de la fécule par l'action du ferment butyrique. M. Cathin. — Les lésions histologiques de I . ■ peau dans la rougeole M. Léon Guignard. — Sur l'existence des sphères attractives dans les cellules végé- tales M. J. Vksque. — Sur la classification ei l'histoire des Clusia M. \. Grossouvre. — La craie à baculites du Cotentin, la craie blanche de Mcudon et le tulleau de Maestricht M. Wanzel. — Crâne d'un ours des cavernes, portant les traces d'une blessure faite par une hache en silex M. Fr. Witz adresse une Note intitulée : .. Attraction, force centrifuge, par l'Élec- trodynamique M. c. Barbet adresse une Note intitulée : « Deux nouveaux dérivés de la résorcine : la camphorésorcine et l'eucalyptorésor- cine » M. Wm.i.ot adresse une Note intitulée : « Ma- ladie de la betterave; destruction de Vl/e- terodera Schachtii » 5 ;ii 538 "' ■'"! "'I ' 'I ' 5'i: 5^8 3 1 s >48 PAK1S. — IMPRIMERIE GAUTHTER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55 1891 J PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETREES. TOME CXII. N°ll (16 Mais 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 9.3 juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de j Les Programmes des prix proposés par l'Académ ['Académie se composent des extraits des travaux de j sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raj ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants; étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres cpii présentent ces Mémoires si tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom: mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext; autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fi pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rena actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré] sent Rè"lement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM, les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant; COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 MARS 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Détermination, de la constante de l'aberration ; par MM. Lœwy et Puiseux. « Dans diverses Communications que nous avons eu l'honneur de faire à l'Académie, nous avons étudié les propriétés importantes d'un appareil imaginé par M. Lœwy, se composant d'un double miroir plan, taillé sur un même bloc de verre en forme de prisme. A l'aide de cet instrument, qui constitue une sorte de compas d'ouverture constante, les variations de distance d'étoiles séparées par un arc étendu sur la sphère céleste peuvent être désormais évaluées avec la même précision que les petits arcs compris dans le champ d'une lunette et accessibles aux mesures micrométriques ordinaires. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N' 11.) 72 ( 55o ) » Grâce aux fonds que l'Académie a bien voulu nous accorder, nous avons pu faire construire le nouvel appareil. Confié, pour la partie optique, à MM. Henry et, pour la partie mécanique, à M. Gautier, il a promptement justifié les espérances qu'il avait fait concevoir. Depuis quelque temps déjà nous aurions pu appliquer ce puissant moyen d'investigation à des pro- blèmes qui offrent un haut intérêt pour l'Astronomie ; mais il nous a paru préférable d'établir d'abord en toute rigueur les conditions générales auxquelles il faut avoir égard dans l'usage de l'appareil, et de soumettre les règles trouvées au contrôle de l'expérience. Nous croyons avoir dé- montré, dans les Notes que nous avons publiées sur ce sujet, que les me- sures différentielles obtenues à l'aide du nouvel instrument peuvent être indépendantes de toute constante instrumentale autre que la valeur du tour de vis. » Le terrain étant ainsi préparé, nous avons entrepris d'aborder par cette voie une recherche dont tous les astronomes sont unanimes à recon- naître l'importance, celle de la constante de l'aberration. » On sait que les rayons de lumière émis par les étoiles éprouvent en nous parvenant une déviation dont la grandeur et la direction dépendent du mouvement annuel et diurne de la Terre, du mouvement du système solaire par rapport aux étoiles fixes, et du mouvement d'ensemble des étoiles composant avec le Soleil le système de la voie lactée. » Le dernier élément est demeuré jusqu'à présent inaccessible aux recherches des astronomes, mais on peut en éliminer l'influence en suppo- sant qu'elle existe. Il est possible de tenir compte séparément du mouve- ment d'ensemble du système solaire et du mouvement diurne. Reste l'aberration annuelle ; on démontre facilement que son effet sur les coor- données de chaque étoile dépend d'un facteur constant, égal au quotient du demi grand axe de l'orbite terrestre par la vitesse de propagation des ondes lumineuses. Or l'évaluation de ces deux grandeurs est particulière- ment délicate et ne saurait encore, à l'heure actuelle, être regardée comme définitive. » La vitesse de la lumière à la surface de la Terre est, il est vrai, connue d'après les expériences des physiciens avec une précision assez grande ; mais on ne saurait affirmer que la valeur ainsi déterminée convienne, sans changement aucun, à la transmission de la lumière à travers les espaces célestes. D'autre part, l'incertitude relative qui subsiste sur le demi grand axe de l'orbite terrestre ou, ce qui revient au même, sur la parallaxe du Soleil, est des plus sensibles. Il y a trente ans, on admettait encore pour C 55 1 ) cet élément une valeur erronée de ^ environ de sa valeur. Depuis, malgré les travaux de Hansen, de Le Verrier, et les nombreuses expédi- tions scientifiques entreprises par toutes les nations civilisées, l'accord est loin de s'être établi, et l'ignorance où nous sommes de la véritable paral- laxe du Soleil constitue un obstacle permanent au progrès de l'Astronomie. M. Tisserand a donné un intéressant résumé des valeurs obtenues jus- qu'en 1 88 1 dans un travail inséré au iGe Volume des Annales de l'Obser- vatoire de Paris. Notre Confrère arrive à cette conclusion, que la voie indi- recte, c'est-à-dire la combinaison des valeurs trouvées pour la vitesse de la lumière et la constante de l'aberration, parait encore êlre le moyen le plus sûr de déterminer la parallaxe. Il ne nous semble pas que les travaux parus ultérieurement puissent infirmer en rien cette conclusion. Nous croyons, il est vrai, qu'un critique sévère montrera qu'il subsiste sur la constante de l'aberration une incertitude plus grande que celle qui est gé- néralement admise. Toutefois cet élément, aussi bien que la vitesse de la lumière, est susceptible d'être déterminé avec plus d'exactitude que la parallaxe. Chaque détermination précise des effets de l'aberration annuelle fournit par conséquent une relation importante pour la recherche des deux autres grandeurs fondamentales : la vitesse de propagation de la lumière, et l'échelle vraie des dimensions du système solaire. » Jusqu'à quel point est-il permis, à l'heure actuelle, de regarder la con- stante de l'aberration comme bien connue? Il est nécessaire, pour s'en faire une idée exacte, d'entrer dans quelques détails historiques. » Jusqu'en 1828 on voit les astronomes s'arrêter à divers chiffres com- pris entre 20", 255 et 20", 708, valeurs proposées respectivement par De- lambreet Bessel. A cette époque, Richardson joignit aux éléments mis en œuvre par ses prédécesseurs 4000 observations faites aux cercles muraux de Greenwich. Il trouva comme résultat d'ensemble 20", 44^- » En i843, W. Struve proposa une valeur presque identique, 20", 445, fondée sur des observations moins nombreuses, mais d'une précision très supérieure, faites dans le premier vertical. Il estime l'erreur probable du résultat à o", ou. « Je suis persuadé, disait-il, que jusqu'à ce jour aucun » élément astronomique n'a été déterminé avec une précision égale. » Le travail de Struve fut accueilli avec la plus grande faveur et parut devoir rendre inutile, pour bien des années, toute recherche sur le même sujet. » Toutefois, dans les années qui suivirent, trois de ses collaborateurs, Peters,LundhaletLindhagen, soumirent à une discussion minutieuse toutes les observations méridiennes d'étoiles circumpolaires, faites à Dorpatetà ( 55* ) Pulkova. De leurs recherches se dégage une valeur un peu plus forte que la précédente. Néanmoins, ces résultats, joints aux déterminations anté- rieures les plus dignes de confiance, conduisant respectivement aux valeurs moyennes de 20", 45 et 20", 46, sont considérés par eux comme venant à l'appui du chiffre de VV. Struve. » De son côté, le célèbre astronome russe avait continué ses observa- tions dans le premier vertical, en vue de réunir des matériaux pour l'étude de la nutation. Son travail, demeuré incomplet, a été poursuivi sur le même plan par Oom jusqu'en 1862. La discussion de ces mesures, faite par M. Nyren, conduit à une valeur un peu plus faible 20"', 43. » Il convient d'ajouter qu'en i853 W. Struve lui-même a proposé de porter son nombre à 20", 463 et d'en évaluer l'erreur probable à o",oi7. Les raisons qu'il a données, pour justifier ce changement, n'ont pas, en général, paru concluantes. Il est permis de croire que des considérations étrangères ont influé sur le jugement de W. Struve et que la concordance des valeurs plus fortes données par Peters et Lindhagen a ébranlé la con- fiance que lui inspirait son premier travail. Les observations de circum- polaires faites ultérieurement à Pulkova, par MM. Gyldén, Wagner et Nyren tendent aussi à donner pour la constante de l'aberration une valeur plus élevée, 20", 4g environ. » Plus tard, de 1879 a 1882, M. Nyren a fait une nouvelle application de la méthode de W. Struve, en s' entourant de toutes les précautions possibles et faisant usage d'un plus grand nombre d'étoiles. Il a trouvé ainsi 2o",54o ou 0.0", 5iy, suivant le mode de groupement adopté. Malheu- reusement, en dépit des soins qui ont été pris, les résultats partiels accu- sent, au témoignage de l'auteur lui-même, l'influence d'une cause d'erreur systématique, variable avec la saison. » Plus récemment, en i885, M. Rùstner, à l'Observatoire de Berlin, a trouvé 2o",3i3 par la méthode de Horrebow et Talcott. » Entre ces deux derniers nombres, qui représentent l'un et l'autre un travail considérable, exécuté avec beaucoup de soin, l'écart est supérieur à o", 2, soit près de vingt fois l'erreur probable annoncée par Struve en 1843. Il semble donc que, depuis cette époque, la question a plutôt fait un pas en arrière. Sans entrer dans l'énumération des travaux faits sur le même sujet à Greenwich, au Cap, à Washington et dans d'autres établis- sements, nous croyons que, de l'ensemble, une remarque générale se dégage : » Chaque observateur estime, d'après l'accord de ses résultats partiels, ( 553 ) que sa moyenne finale est affectée d'une erreur probable comprise entre o",oi et o",02. Mais, si l'on compare entre eux des résultats de source dif- férente, que l'on ait changé la méthode, l'instrument ou seulement l'ob- servateur, on voit apparaître des discordances sept à huit fois plus fortes. » Cette circonstance n'a pas échappé à MM. Nyren et Rûstner, et il est impossible de n'en pas conclure avec eux que certaines causes d'erreurs systématiques altèrent encore les résultats. » Quelles peuvent être ces influences nuisibles? On a successivement accusé une détermination imparfaite de l'état des instruments, certaines lacunes dans la théorie du mouvement de la Terre autour de son centre de gravité, une variation possible dans les latitudes géographiques. » Toutes ces critiques peuvent être fondées dans une certaine mesure; mais il ne suffit pas, pour v échapper, d'être mis en garde contre elles. Leur source réside, en effet, dans une imperfection réelle et jusqu'il pré- sent inévitable, soit de nos connaissances théoriques, soit des moyens matériels mis à notre disposition. Quelque soin que l'on apporte dans l'in- stallation et l'emploi d'une lunette astronomique, on ne pourra jamais affirmer que les valeurs déduites pour les constantes instrumentales sont rigoureusement exactes pour le moment de l'observation. L'ignorance où nous serons toujours de la constitution intérieure de la Terre ne permet pas d'établir une théorie parfaite de son mouvement autour de son centre de gravité. Depuis assez longtemps déjà la possibilité de changements dans la position de la verticale a préoccupé les physiciens. On connaît les intéressantes expériences poursuivies sur ce sujet par M. Antoine d'Abba- die et d'autres savants. En présence du caractère un peu confus et incer- tain des variations trouvées, les astronomes avaient considéré comme plus sûr de n'y pas avoir égard, et leur réalité avait été tenue pour douteuse. Mais aujourd'hui cette attitude d'abstention systématique n'est plus permise. C'est à une époque toute récente, précisément à la suite d'une tentative faite à l'Observatoire de Berlin pour déterminer à nouveau la constante de l'aberration, que la variabilité des latitudes a paru s'affirmer d'une manière plus positive, et a pris aux yeux d'un certain nombre d'astronomes le caractère d'une vérité démontrée. Tous les travaux an- ciens, où l'on a traité les latitudes comme constantes, deviennent par là sujets à revision, mais toute tentative pour les corriger de cette cause d'erreur serait prématurée. On peut dire que les applications nouvelles des anciennes méthodes, faites par MM. Nyren et Kùstner, avec un soin auquel il est juste de rendre hommage, ont eu pour résultat moins d'ajou- ( 554 ) ter à nos connaissances positives que d'ébranler la confiance qu'inspi- raient aux astronomes les recherches antérieures. Heureusement aucun de ces problèmes, dont la solution nous échappe encore, n'est lié d'une manière nécessaire à la recherche des effets de l'aberration. Cette con- nexion si dangereuse n'est qu'une conséquence du mode d'opération adopté dans le passé. Au contraire, la méthode nouvelle dont nous avons déjà eu l'honneur d'entretenir l'Académie n'est pas seulement affranchie de toute erreur instrumentale, elle est absolument indépendante de toute hypothèse que l'on voudra faire concernant la situation de l'axe du monde dans l'espace et celle de la verticale d'un lieu relativement à l'axe du monde. Ainsi disparaît tout le cortège des constantes instrumentales ou théoriques que les autres méthodes traînent après elles, et qu'elles sont obligées ou de supposer connues, ou de déterminer en même temps que l'inconnue principale, au grand détriment de la précision. » Les recherches les plus récentes ont donc eu pour résultat de mettre en lumière les avantages de la nouvelle méthode et de rendre une appli- cation pratique plus désirable. A un point de vue plus général, on peut dire que tous les procédés employés jusqu'à ce jour pour la recherche de la constante de l'aberration présentent entre eux une certaine affinité. Il était important de s'assurer si, par un changement complet d'instruments et de méthodes, on serait conduit à modifier, d'une manière notable, la valeur numérique précédemment admise. » Enfin la marche suivie pouvait encore jeter quelque lumière sur une question intéressante de Physique céleste. On admet généralement que la loi de la propagation de la lumière est indépendante du mouvement de la source lumineuse. Les lois de la réflexion restent-elles aussi les mêmes quand la surface réfléchissante est animée d'un mouvement rapide? En d'autres termes, un observateur placé à la surface de la Terre trouvera-t-il la même aberration pour la lumière réfléchie et pour la lumière directe? Il doit en être ainsi, en vertu de considérations développées par notre Con- frère M. Fizeau. A l'appui de cette déduction théorique, nous pouvons apporter aujourd'hui le témoignage de l'expérience. Nos observations, faites sur des rayons triplement réfléchis, donnent pour la constante de l'aberration une valeur égale à celle que l'on déduit d'expériences directes. » Le programme d'observations que nous avions arrêté, et qui s'étend sur environ dix mois, est aujourd'hui rempli presque en entier. Nous ne nous attendions pas à obtenir par cette première épreuve un résultat défi- nitif, jouissant de toute l'exactitude dont la méthode est susceptible. Fixer ( 555 ) dans tous ses détails la marche à suivre pour l'application pratique du nouveau procédé, soumettre à l'épreuve de l'expérience la démonstration de M. Fizeau, reconnaître si la variabilité des latitudes, ou toute autre cause d'erreur systématique, entache d'une manière grave les déterminations anciennes, pouvaient paraître un programme suffisant pour une première année de travail. Une seconde détermination, faite dans des conditions plus rigoureuses, en mettant à profit l'expérience acquise, mènerait sans aucun doute à des conclusions plus précises. » Cette réserve nous était, d'ailleurs, inspirée par l'exemple de nos de- vanciers. Toutes les méthodes dont les astronomes font usage ont déjà bien des années d'existence et ne se sont perfectionnées que par une pra- tique assidue. Bien que le nouveau procédé se recommandât par un carac- tère particulièrement simple et direct, rien n'autorisait à penser qu'il dût faire exception d'une manière complète à cette règle générale. Quoique à l'heure actuelle la discussion de nos résultats ne soit pas encore terminée, nous croyons pouvoir dire qu'ils ont surpassé notre attente. L'examen spécial auquel nous avons soumis les observations de quatre couples d'é- toiles sur dix-huit permet d'énoncer les conclusions suivantes, qui ne seront sans doute pas modifiées par une analvse plus complète : » i° Le chiffre 20", 445 proposé par Struve est très rapproché de la vérité. Il serait encore prématuré, à notre avis, de vouloir le modifier; » 2° Ainsi que l'a prévu M. Fizeau, les rayons réfléchis se comportent, au point de vue de l'aberration, comme les rayons directs ; » 3° La méthode nouvelle pour la recherche de l'aberration peut être regardée comme éprouvée et définitive ; » Dans une prochaine Communication nous donnerons quelques dé- tails sur le procédé suivi, les observations effectuées sur quatre couples d'étoiles et la valeur numérique qui en résulte pour la constante. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. -- Sur l' équilibre des diélectriques fluides dans un champ électrique. Note de M. H. Poino.aré. « D'après la théorie de M. von Helmholtz (Annales de Wiedemann, t. XIH), lorsqu'un fluide diélectrique est placé dans un champ électrique, il faut dans les équations de l'Hydrostatique introduire des termes complé- mentaires pour tenir compte de l'action de ce champ. ( 556 ) » Soient p la pression du fluide; v son volume spécifique; R son pouvoir inducteur spécifique: F l'intensité du champ. » Supposons que les forces extérieures (autres que celles qui sont dues à l'action du champ) se réduisent à la pesanteur; les équations de Helm- holtz s'écriront » Il suit de là que ^dJL-gzd doit être une différentielle exacte. Cette différentielle doit être considérée comme nulle dans l'intérieur d'un même fluide et si la température est constante. En effet, un liquide est incompressible et, par conséquent, - et K sont des constantes, car K. ne peut dépendre que de v. » S'il s'agit d'un gaz, - peut être regardé comme nul, et K étant sensible- ment égal au pouvoir inducteur du vide peut être regardé comme con- stant. » Mais si l'on a plusieurs fluides chimiquement différents, notre diffé- rentielle sera, au contraire, très grande dans la couche de passage qui les sépare. Cela nous permet d'écrire l'équation de la surface de séparation de deux fluides diélectriques quelconques. » Soient v , et r, les volumes spécifiques des deux fluides, K, et R2 leurs pouvoirs inducteurs. » La force électrique F n'est pas continue et subit un saut brusque quand on franchit la surface de séparation. Soient N, la composante normale etT, la composante tangentielle de cette force dans le voisinage de la surface de séparation et dans le premier fluide. Soient N2 et T. les mêmes compo- santes dans le voisinage de la surface de séparation et dans le second fluide. On aura, d'après la théorie classique des diélectriques. Ï\ = T., R,N. = R„N.,. ( 557 ) » Alors l'équation de la surface de séparation devient 5-1 ( K, — K., ; -H -^-L v- - r- — ff-s -= const. » Il serait curieux de comparer cette forme de l'équation de Helmhollz avec certaines expériences de M. Quincke, qui pourraient, sans doute, s'ex- pliquer ainsi sans qu'on ait à faire intervenir, comme l'on a cherché à le faire, les tensions qui, selon Maxwell, régneraient dans le sens des lignes de force et les pressions qui existeraient perpendiculairement à ces lignes; ces expériences ne pourraient plus alors être regardées comme la démons- tration de l'existence réelle de ces tensions et de ces pressions. » Cette théorie est d'ailleurs incomplète, car il existe peut-être à la surface de séparation de deux diélectriques une différence de potentiel dont il faudrait tenir compte. » PHYSIQUE. — Sur les différentes manifestations de la phosphorescence des mi- néraux sous l'influence de la lumière ou de la chaleur. Mémoire de M. Henri Becquerel. (Extrait.) « Dans le cours des recherches que je poursuis depuis plusieurs années sur la phosphorescence, j'ai été conduit à examiner les particularités que présente ce phénomène lorsqu'il est excité soit par la lumière, soit par la chaleur, et à comparer les spectres d'émission des corps sous ces diverses influences. » Les corps qui se prêtent à ces comparaisons sont peu nombreux; ils doivent être à la fois lumineux dans le phosphoroscope et phosphorescents par la chaleur. Divers échantillons de spath fluor et de leucophane ont rempli ces conditions. L'éclat, généralement très faible, des lueurs phos- phorescentes n'a pas permis d'employer une grande dispersion. Les obser- vations ont été faites avec un spectroscope à un seul prisme de flint. Les positions des bandes lumineuses des spectres, rapportées à l'échelle du spectroscope, ont élé évaluées en longueurs d'onde, par comparaison avec les positions des principales raies du spectre solaire. Pour l'observation des spectres d'émission avec le phosphoroscope, on amenait simplement la fente du spectroscope près de l'ouverture de l'appareil. Four les autres observations, on disposait le corps à étudier très près de la fente du spec- troscope. S'il s'agissait de l'illuminer par une étincelle électrique, on dis- C. R., i8ot, i" Semestre. (T. CXII, N« 11.) 7^ C 558 ) posait deux pointes d'aluminium, de sorte que l'étincelle éclatât sur le corps lui-même. Si l'on se proposait d'échauffer le cristal, on le plaçait au fond d'un petit tube en verre, fermé à la lampe, maintenu verticalement près de la fente et au-dessus d'un petit brûleur à gaz. » Tous les relevés des spectres étaient comparables entre eux; cepen- dant, pour contrôler certaines comparaisons délicates, on a fait usage du prisme réflecteur placé en avant de la fente, et l'on a superposé dans l'ap- pareil deux des spectres à comparer. i) Le Tableau ci-joint donne le relevé des bandes lumineuses observées, avec quelques-uns des cristaux étudiés. Spectres de phosphorescence (longueurs d'onde approchées, exprimées en millionièmes de millimètre. Chlorophane verte n° T Fluorine de Titlis. ] Fluorine Chlorophane viol f*f t p Phospho- roscope. Chaleur. verte (a). Chaleur. violette. Chaleur. bleue. Chaleur. Phosphoroscope. Chaleur. v iuiç ttc • Chaleur. 643 trace 643 trace 643 forte 643 forte 606 faible 606 forte 607 forte 608 forte 6o5 » 607 092 592 592 59o ) 592 ) 592 ) de 5go j » » » " 583 j 583 \ à > 573 trace 573 > forte :'7 1 072 ) 572 574 568 ) 564 trace 564 062 562 557 forte 007 ".5- » 557 552 forte de 552 \ lueur 549 forte à > faible 549 \ 546 tr. faible 546 ) tr. forte 546 forte 546 forte 546 J 542 tr. forte 0 4 2 542 forte 542 542 F 526 trace 026 tr.forti : Ô2(i tr. fo rte V faibl. 5 10 trace L 497 497 j 497 ) 497 497 j ] 492 forte 492 forte à .■ à > à à 490 / 478 478 472 407 forte faible faible 478 ) 478 ) 478 478 J 481. » Parmi ces corps, un des plus intéressants est une variété de spath fluor, appelée chlorophane, dont le spectre d'émission au phosphoroscope avait été autrefois étudié par mon père ('). En tournant les disques du phosphoroscope avec des vitesses progressivement croissantes, cette sub- (') E. Becqleiiel, la Lumière, ses causes et ses effets, p. 334 et suivantes. ( 559 ) stance émet des lueurs de teintes différentes; elle est d'abord bleu ver- dàtre pour une rotation 1res lente, puis devient jaune orangé, et enfin vert clair pour une rotation rapide des disques du phosphoroscope. Ces teintes correspondent à l'apparition, dans le spectre d'émission, de bandes lumineuses ayant des réfrangibilités différentes, et pour lesquelles ce corps a des durées de persistance inégales. Ainsi, pour un mouvement très lent des disques, on observe d'abord, au spectroscope, une lueur continue verte et bleue, dont les longueurs d'onde limites sont environ 543 et 478. Le maximum est compris entre 1 = 53 1 et 1 = 497- Cette lueur disparait pour des rotations rapides. On voit ensuite apparaître les bandes 557, 5q2 et 606, 492-478, puis, la vitesse de rotation augmentant, apparaît une bande X= 542, qui devient bientôt la plus brillante de toutes, ainsi cpie 492-478, qui remplace la bande primitive 53 1-497- P°ur un mouvement très rapide des disques, on voit toutes les bandes inscrites dans le tableau, puis celles-ci s'étalent et on aperçoit, en outre, une lueur continue très faible, de 542 à 5 10, où elle est brusquement limitée. Les effets observés au phosphoroscope sont les mêmes lorsque le cristal est naturel ou lorsqu'il a été préalablement calciné, et n'est plus phospho- rescent par la chaleur. » On retrouve les mêmes caractères dans l'émission de lumière obte- nue en échauffant ce corps, lorsqu'il n'a pas encore été calciné. Il prend des teintes diverses à mesure que la température s'élève; ces lueurs, exa- minées au spectroscope, donnent des spectres de bandes presque iden- tiques à ceux qu'on observe au phosphoroscope. Dans les premiers mo- ments de réchauffement du cristal, on voit d'abord apparaître des traces des bandes 573 et 478, puis la lueur verte 53 1-497, qui se superpose à ces bandes et disparaît bientôt, puis, pour une température convenable, toutes les bandes rapportées plus haut sont visibles. Enfin, lorsque le spectre s'évanouit, les bandes 573 et 478 sont les dernières dont on puisse suivre le plus longtemps la trace. En comparant ce spectre à celui qu'on obtient au phosphoroscope, on reconnaît, d'une manière gé- nérale, que les groupes de bandes coïncident, mais l'intensité relative des bandes n'est pas la même. Ainsi la bande 542 du spectre au phosphoro- scope n'est pas visible dans le spectre par la chaleur; c'est la bande voi- sine 546, ainsi que 573, qui sont les plus intenses. » Lorsqu'on soumet à l'action lumineuse d'une étincelle électrique un fragment de cette chlorophane déjà calciné et qu'on l'examine aussitôt après l'étincelle, on observe les mêmes bandes et surtout la lueur verte 53 1-497 tr^s intense. ( 56o ) » Le cristal calciné était devenu inactit; l'illumination par l'étincelle l'a rendu de nouveau phosphorescent par la chaleur. Si l'on élève alors la tem- pérature, il devient beaucoup plus bleu que quand on chauffe un cristal naturel, et émet, avec une vive intensité, la lueur verte 53 1-478, ainsi que 546-542. La lueur continue présente deux maxima, l'un de 53o-5io, l'autre de 488 à 480. — Lorsque la température s'élève, le cristal devient blanc jaunâtre et le spectre présente les bandes 546. 573, 592-600 ainsi que 492-478. Au lieu de chauffer le cristal immédiatement après l'action de l'étincelle, on peut attendre plusieurs jours, l'effet est le même. La faculté d'être phosphorescent par la chaleur a été restituée d'une manière permanente. » Les divers échantillons de spath fluor étudiés n'ont pas tous pu être observés au phosphnroscope. On a donné leur spectre d'émission de phos- phorescence par la chaleur. Les résultats sont analogues à ceux qui viennent d'être décrits; des bandes très intenses avec certaines sub- stances sont invisibles avec d'autres. Telle est la bande 526. On jugera de ces variations en jetant un coup d'ceil sur le Tableau qui précède. » Sans décrire ici avec détail les apparences des divers spectres ob- servés, j'indiquerai seulement, pour quelques échantillons intéressants, l'ordre d'apparition des bandes, lorsqu'on échauffe progressivement les cristaux. » Avec un échantillon de fluorine verte provenant de Titlis, près En- gelberg (Saint-Gotbard), les bandes 526 et 497-478 se montrent les pre- mières, puis la bande 643 devient très forte, ainsi que 607, 574, 546. Ce spectre disparaît rapidement et il reste deux bandes, 592 et 562, sans doute masquées par les autres au moment du plus vif éclat, et qui per- sistent encore pendant longtemps. La même substance, sous l'illumination de l'étincelle, donne le même spectre qu'au phosphoroscope, les bandes 542 et 557, ainsi que des traces de 592-074 et 497-478. » La succession des bandes différentes, lorsque la température s'élève régulièrement, s'observe encore plus nettement avec un échantillon de spath fluor violet, de provenance inconnue. Quand on le chauffe on voit d'abord les bandes 5q2 et 497-478, puis ces bandes disparaissent et font place à un nouveau spectre, 6o5, 572 et 562. Comme fait caractéristique, on doit citer l'absence des bandes entre les longueurs d'onde 557 et ^26, que présentent tous les autres échantillons. « Une chlorophane légèrement violette donne des résultats de même nature : on observe d'abord, en l'échauffant, deux bandes diffuses 590-568 et 490 481, puis une lueur verte très intense se manifeste donnant un ( 56 1 ) spectre continu 5/19-490; cette lueur disparaît ensuite, laissant apercevoir la bande étroite 542 qui apparaît faiblement. » Sans multiplier ici ces exemples, j'ajouterai que l'échantillon de leu- cophane de Brewig (Suède) a donné au phosphoroscope une lueur entre 6i5-56o, et parla chaleur, un spectre formé par deux régions lumineuses, de 649 à 5ia et de l\S8 à 4i5. Le phénomène est le même qu'avec la fluo- rine. » Les comparaisons qui précèdent, bien que s'appliquant à un corps particulier, la fluorine, permettent de formuler les considérations sui- vantes, dont la portée est plus générale. » i° Au phosphoroscope, on reconnaît, comme l'avait observé mon père, qu'un même corps peut émettre plusieurs spectres différents; ces spectres se distinguent entre eux par la durée de la persistance de l'émis- sion lumineuse. Les recherches que j'ai publiées il y a plusieurs années, sur les variations des spectres d'absorption et sur leurs relations avec les spectres de phosphorescence, permettent de conclure que les divers spectres d'un même corps sont dus à la présence dans ce corps de sub- stances différentes, ou de composés différents d'une même substance. » 20 La lumière de l'étincelle électrique éclatant près des corps pro- voque la phosphorescence comme la lumière solaire, et les spectres d'émission sont les mêmes. Dans ce cas la durée de la phosphorescence est considérablement augmentée, sans doute en raison de l'intensité des rayons actifs et, peut-être, de la présence de radiations très réfrangibles. La phosphorescence initiale est plus vive, de sorte que la lueur émise par le corps qui s'éteint met plus longtemps à atteindre la limite inférieure d'intensité pour laquelle l'œil perçoit encore une impression lumineuse. » 3" La chaleur fait rendre aux corps, sous forme lumineuse, une quan- tilé limitée d'énergie. Lorsque cette quantité est épuisée, les corps ne sont plus phosphorescents par la chaleur. Si, par l'action d'une étincelle élec- trique ou par une exposition à la lumière, on leur redonne l'énergie néces- saire, ils peuvent la rendre de nouveau lorsqu'on les échauffe. A partir du moment où ils ont été soumis à l'action excitatrice de la lumière, les corps phosphorescents, maintenus à une température constante, émettent de la lumière qui cesse d'être perceptible au bout d'un temps plus ou moins long, variant d'une petite fraction de seconde à plusieurs jours, puis le corps s'éteint. Si l'on élève alors la température à un degré qu'on maintient de nouveau constant, le corps devient lumineux, puis s'éteint de nouveau; en élevant encore la température à un degré supérieur, on ( "M ) d'ajouterà l'eau des substances destinées à éviter l'attaque du verre. Ce n'est donc pas sur de l'eau pure qu'il a opéré. D'ailleurs la disposition même de son expérience ne lui permettait qu'une évaluation très incom- plète de la pression critique. Nous avons repris nous-mêmes ces essais sans plus de succès, l'explosion des tubes ayant toujours mis fin à l'expérience avant que la température nécessaire ait pu être atteinte. » Les recherches que nous avons publiées précédemment sur l'État de la matière au voisinage du point critique (') nous ont permis d'aborder la question par une autre méthode, qui permet d'opérer sans voir le liquide et qui donne, par suite, la possibilité de l'enfermer clans des tubes métal- liques très résistants. » Ces expériences ont montré que si l'on introduit, dans un tube de capacité connue, un poids de liquide variable, suffisant pour pouvoir fournir de la vapeur saturée jusqu'au point critique, mais insuffisant pour remplir totalement, par sa dilatation, l'espace qui le contient, on constate que la courbe des tensions de la vapeur saturée est toujours la même, jus- qu'à la température criticpie, quels que soient les poids du liquide em- ployés. Mais, au-dessus de cette température, une courbe particulière correspond à chaque poids de matière emprisonné dans le tube. » Supposons donc qu'on enferme des poids variables du liquide en ex- périence dans un tube métallique, de capacité déterminée, relié à un ma- nomètre. Chauffons ce liquide; notons pour chaque température, la pres- sion correspondante, et figurons dans chaque cas le résultat par une courbe, en prenant pour abscisses les températures, et pour ordonnées les pressions. Toutes ces courbes coïncideront jusqu'à un certain point où cha- cune d'elles prendra une direction cpii dépendra du poids de liquide sur lequel on a opéré. L'abscisse de ce point ne sera, comme on le voit, autre chose que la température critique. » Cette méthode a l'avantage de donner, en même temps, non seule- ment la pression criticpie, mais la courbe des tensions de la vapeur saturée du liquide jusqu'au point critique. » Nous avons appliqué, en particulier, cette méthode à la détermina- tion des éléments critiques de l'eau et à la mesure des tensions de la vapeur d'eau saturée. » Nous avons mesuré ces tensions élevées au moyen d'un manomètre à hydrogène comprimé loat la graduation théorique laisse toujours quel- le) Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XVIII, octobre 1889. ( 565 ) ques incertitudes. Nous croyons devoir attendre, pour publier les déiails de nos appareils et les résultats numériques de nos recherches, terminées depuis longtemps déjà, qu'une vérification directe de ce manomètre à hvdrogène ait pu être faite au moyen du manomètre à air libre de la tour Eiffel. Ce manomètre, dont la construction est à peu près complète et cpii est installé dans les meilleures conditions, permettra de mesurer avec une grande précision des pressions pouvant atteindre 4oo atmosphères. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les fossiles trouvés à Gourbesville par M . de Lapparent. Note de INI. Albekt Gaudry. « J'ai présenté dernièrement à l'Académie une Note de M. de Lapparent sur le conglomérat à ossements de Gourbesville, dans la Manche. Parmi les ossements les moins roulés qui m'avaient été communiqués, j'avais re- marqué des débris de Y Tlalilhcrium fossile, commun dans les faluns helvé- tiens, et du Dinotkerium Cuvieri, des sables de l'Orléanais. » Depuis que cette Note a été présentée, j'ai vu de nouvelles pièces. Les os bien reconnaissables d: ' Halilherium abondent. Un morceau de mo- laire de Mastodon angustidens vient confirmer l'indication fournie par le Dinotkerium, en même temps que de grandes dents très usées de Carclta- rodon complètent la similitude du falun remanié avec ceux de l'Anjou et de la Rance. Mais ce qui est très intéressant, et tout d'abord m'a fort surpris, c'est une dent molaire que j'ai reconnue comme appartenant au Palœotherium magnum, caractéristique du gypse parisien. Le cailloutis à ossements renferme des morceaux roulés d'un calcaire lacustre qu'on avait d'abord rapporté à l'étage du calcaire de Beauce, mais que M. Vas- seur avait supposé pouvoir être un équivalent du gypse parisien. M. de Lapparent pense que la dent de Palœotherium magnum vient de ce calcaire lacustre; elle confirmerait ainsi l'opinion de M. Vasseur. » zoologie. — Effet du froid sur les poissons marins. Note de YL A. -F. Mariox. « Les froids exceptionnels qui ont régné en Provence, au mois de janvier, m'ont fait connaître quelques particularités intéressantes au sujet Cl;., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, !V° 11.) 7't ( 566 ) de la sensibilité ou de la résistance de certaines espèces de poissons marins. Mes observations constituent deux catégories bien distinctes : les unes ont porté sur des animaux gardés en captivité, les autres se rattachent à des phénomènes qui se sont produits en pleine nature, dans l'étang saumàtre de Berre. » Au laboratoire maritime d'Endoume (Marseille), plusieurs bacs de 8o.6lit, absolument isolés, établis dans une vaste salle au rez-de-chaussée, non chauffée, étaient peuplés depuis plusieurs mois de divers poissons, la plupart adultes, quelques-uns encore à l'état d'alevins et en voie de croissance, tous bien adaptés au milieu et prenant la nourriture qui leur était régulièrement distribuée. Il s'agit donc d'individus en parfait état de vigueur. Cette collection ichthyologique comprenait les espèces suivantes : Hippocampus guttulatus Cuv. Blennius pavo Risso. Blennius tentaculaiis Brun. Gobius capito Val. Sargus vulgaris S. S' H. Sargus Rondeletii C. et V. (adultes et BoxsalpaL. alevins). Pagellus bogaraveo Brun. Oblada melanura L. (jeunes). Crenilabrus massa Risso (et Var.). Smaris vulgaris Cuv. et Val. Julis Giofrcdi Risso. Julis vulgaris Cuv. et Val. Motella fusca Risso, Mugil auratus R. (jeunes). » Peu de temps après les premières gelées de décembre, la température des bacs descendit à + 8°C. Ce refroidissement, qui ne me semblait pas encore devoir être bien grave, fut cependant immédiatement ressenti à des degrés divers par nos poissons. Tous devinrent moins actifs et refusèrent la pâture d'amphipodes vivants sur laquelle ils se jetaient auparavant avec avidité. Les Girelles ne lardèrent pas à manifester un malaise plus accentué. Au bout de deux jours, durant lesquels la température de +8° s'était main- tenue, elles moururent, à l'exception d'une seule, d'assez forte taille, qui avait déjà résisté à des blessures provenant de morsures des Oblades et qui ne périt que plus tard, à -t- 4°C. » Après quelques journées d'accalmie, le froid s'établit d'une manière persistante et progressive à partir du 6 janvier jusqu'au 23, atteignant, le 18, au jour, en dehors du laboratoire, — 9°, 5. A l'intérieur, l'eau de nos bacs, qui, à dessein, ne fut plus renouvelée, descendait progressivement, d'abord à -+- 5 le io janvier, puis à ■+- 3 le 17, à + 2 les 20, 21 et 22, pour remonter, à partir du l'i jusqu'au 3i, d'abord à -1-4» Plus a + D' -+- 8 et à -f- 9 le 26, moment où s'est arrêtée la mortalité de nos poissons. Tous résistaient encore, à l'exception des Girelles, du 10 au 12 janvier, et ( 567 ) subissaient la température de -+- 1\. Bientôt, cependant, on en voyait quel- ques-uns nager avec affolement, puis perdre l'équilibre de leur altitude habituelle et arriver le ventre en l'air à la surface, s'agitant encore lente- ment un jour ou deux lorsqu'on les excitait, montrant de véritables con- testions dans les orbites et au voisinage des ouïes, et finissant par périr, alors même qu'on les plaçait à ce moment dans de l'eau plus chaude. Les Box salpa, les Oblada melanura, les Page/lus bogaraveo, les Smaris vulga- ris, les Sargus vulgaris, les Sargus Rondeletii ont été frappés successivement, montrant plus ou moins de résistance individuelle, après avoir été exposés durant quatre jours à la température de + 4°- Tjes individus les plus en- durants de ces espèces s'éteignaient quelques jours plus tard, lorsqu'ils avaient subi l'abaissement à -+- 3 et à + i. Ace moment, les alevins de Sargus Rondeletii ont manifesté à leur tour du malaise et ont succombé au bout de trois jours, en même temps que l'Hippocampe, les Blennies, l'un des petits Mugils et quelques Crénilabres. » Il ne survivait, le 26 janvier, quand l'eau des bacs était remontée à 4- 90, que les deux tiers de nos Crénilabres, un Mugil auratus jeune, les Motella fusca et tous les Gobius capito. On remarquera que ces poissons vivent d'ordinaire dans la zone littorale, où ils doivent être exposés plus que tous les autres aux oscillations thermiques. Ils n'auraient pas été sou- mis d'ailleurs, en liberté, à de si rudes épreuves. En effet, tandis que la neige couvrait le rivage, avec un froid de — 70 à — 90, les eaux de la mer, à la côte, dans l'anse des Cuivres, n'étaient pas descendues au-dessous de -+- io°. Toutes nos bêtes, sans excepter les Girelles, auraient donc pu tra- verser cette période critique sans se réfugier dans les zones plus pro- fondes. » Les conditions favorables de la pleine mer ne se maintiennent pas, on le comprend aisément, dans nos lagunes et aux embouchures du Rhône, ni même dans le grand étang saumàtre de Berre, qui a éprouvé cette année une dépopulation extraordinaire, du moins en ce qui concerne sa faune ichthyologique adventice. Je rappelle que l'étang de Berre est une petite mer intérieure, de plus de i5ooo hectares de superficie, mais dont la pro- fondeur maximum ne dépasse pas 8m à 1 om. La salure des eaux varie, suivant les points et les circonstances, entre o°, 5 B. et 2°,5; tandis qu'au même densimètre et à la même température la mer, au large du labora- toire de Marseille, accuse 4° B. Presque chaque année le froid tue ou en- dommage dans l'étang une certaine quantité de poissons. Ce phénomène est connu sous le nom de marlegado. Les sardines sont frappées les pre- ( 568 ) mières, en décembre; au contraire, les Melettes (Me/etta phalerica) , les Esprots méditerranéens, résistent aux plus basses températures. Toutefois les eaux ne cèlent qu'exceptionnellement. Cette année, la surface totale de l'étang a été couverte de glaçons qui, chassés par le vent de nord- ouest, se sont entassés vers la rive sud et y ont persisté plusieurs semaines. Il résulte des observations faites par M. le commissaire fie la marine Dangi- beaud que, du 18 au 24 janvier, dans les canaux secondaires de Mar- tiques, la température était descendue, jusqu'à un mètre sous la glace, à o° et même à — i°; et que le maximum dans le Canal maritime, à 6m de profondeur, même avec les courants d'entrée amenant de la « Grande Mer » une eau plus chaude, n'avait pas dépassé -l\°, ^5°, H- 6°, et n'était que de •+- i° le 22 janvier, au moment de la sortie des eaux de l'étang vers la mer. » Les Muges (Mugil chelo, cephalus, capito, auratus) et les Loups (La- brax lupus), qui sont les espèces nomades les plus importantes, ont été absolument anéantis. Les Anguilles ont été aussi fortement atteintes, à l'exception de celles qui, dans les endroits les plus profonds, ont pu s'en- vaser au début du froid. On aura une idée exacte de ce dommage par les chiffres suivants, représentant les quantités de poissons de cette catégorie péchés dans l'étang en 1889. kg Muges 148679 Loups 39012 Anguilles :,<,:,-:, » Il était important de constater l'état de la faune sédentaire dont les espèces doivent nécessairement posséder plus de rusticité. Cette popu- lation spéciale comprend les animaux suivants : » Hippocampus guttulatus, Siphonosloma argentatum, Syngnalhus buccu- lentus, Nerophis ophidion, Gobius lola, Gobius jozo, Blennius pavo, Crenila- brus massa oarietas, Flessus passer, Atherina mochon. h J'ai reconnu les 23 et 24 février, en exécutant et en suivant les pêches usuelles, que si un certain nombre d'individus de ces espèces avaient succombé, saisis par le froid dans les parties côtières peu profondes, il en persistait du moins de grandes quantités en parfait état, dans les fonds de 6,u à iom. Les eaux de l'étang n'étaient encore, le 24 février, à im, qu'à -I- 5°C. Les Melettes, les Atherina hepselus , les Anchois et les petits Gobius minutus commençaient cependant déjà leur mouvement d'entrée. Les Aiguilles (fielone acus) qui se présentaient avec eux étaient, ( 569 ) par contre, fâcheusement impressionnées par ces eaux Ironies ; leurs bandes rebroussaient chemin et quelques-unes se laissaient prendre à demi mortes. » J'ai noté ces remarques, que je ne puis exposer plus longuement ici, parce qu'elles me semblaient avoir quelque importance au point de vue de la distribution géographique des espèces. » M. H. Poixcaré présente à l'Académie un Ouvrage qu'il vient île publier sous le titre : « Électricité et Optique; Tome II : Les Théories de Helm- holtz et les expériences de Hertz >■. M. A. Geikie, Correspondant pour la Section de Minéralogie, t'ait hom- mage à l'Académie de quinze Brochures qu'il a publiées sur différentes questions de Géologie. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de l'année 1891 . Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Desmazières. — MM. Duchartre, Bornet, Van Tieghem, Chatin, Trécul réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Duclaux et Blanchard. Prix Bordin (Étudier les phénomènes intimes de la fécondation chez les plantes phanérogames, en se plaçant particulièrement au point de vue de la division et du transport du noyau cellulaire. Indiquer les rapports qui existent entre ces phénomènes et ceux qu'on observe dans le règne animal). — MM. Du- chartre, Van Tieghem, Bornet, Trécul réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ramier et Naudin. Prix T/tore. — MM. Duchartre, Van Tieghem, Blanchard, Bornet, Chatin réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Trécul et A. Mil ne-Edwards. ( 57o ) Grand Prix des Sciences physiques ( Des organes des sens chez les Invertébrés au point, de vue anatomique et physiologique. Le prix pourra être donné à un travail complet sur l'un des organes des sens, dans un groupe d'Invertébrés) . — MM. Blanchard, A. Milne-Edwards, de Lacaze-Duthiers, de Quatrefages, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux. ont obtenu le plus de voix sont MM. Sappey et Brown-Séquard. Prix Bordin {Étude comparative de V appareil auditif chez les animaux vertébrés à sang chaud, Mammifères et Oiseaux). — MM. A. Milne-Edwards, de Quatrefages, Blanchard, de Lacaze-Duthiers, Ranvier réunissent la ma- jorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Sappey et Marey. MEMOIRES PRESENTES. M. P. Berger soumet au jugement de l'Académie une Note relative à une « Machine fondée sur le même principe que la presse hydraulique ». (Renvoi à l'examen de M. Resa!.) CORRESPONDANCE. M. Sire, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remerciements à l'Académie. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une application des groupes de M. Lie. Note de M. L. Autgnxe, présentée par M. Picard. « Soit une équation différentielle du premier ordre f{t,y,7i )= o, y, = -g, sur un certain plan E, lieu des points <; et r,. Dans un Mémoire présenté à l'Académie (mention honorable au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques, en 1890), j'ai développé une méthode pour re- présenter birationnellement tout élément (E, r,,-/)') du plan E par un point ( 57i ) (oc, y, z) dans un espace R. L'équation différentielle se représente par une certaine surface / de l'espace R et les intégrales par des courbes inté- grantes tracées sur /"et ayant leurs tangentes situées sur un complexe li- néaire, toujours le môme. Les intégrantes sont définies par la relation in- finitésimale dz — y dx -+- x dy = o , laquelle représente dans l'espace R la relation d-i\ — r' di = o du plan E. » La recherche des intégrales de l'équation / — o se confond ainsi avec le problème des intégrantes sur la surface/; c'est ainsi que je l'ai traitée dans le Mémoire précité. » Actuellement, je me propose de signaler quelques résultats obtenus par l'introduction dans ma théorie de la notion si importante de groupes continus de transformations due a M. Lie. » Soient P et R deux fonctions de x,y et z liées par L'identité P* P, R, R, • L> JP D OU Pr = —, • • -, R.: dx vz P Pr .rPx-f-yl\ R.- R K rRr+jR> dK dx — = o, » Grâce aux principes généraux posés par M. Lie, on s'assure aisément des faits suivants : » Les deux transformations infinitésimales >.'jj- = *P,-P,, si 28 Y 0 •20; ■i 0 r ~Jt XR;~ R}, engendrent un groupe fini continu G à deux paramètres. Chaque trans- formation finie ou infinitésimale de G : i° change toute courbe intégrante de l'espace en une autre intégrante; 2" transforme en elle-même toute-sur- face du faisceau r, otP -+- p R = o, *, (i = const. Les transformations de G représentent dans l'espace R des transformations de contact du plan E. » Cela posé, une marche analogue à celle de M. Em. Picard, dans son ( 572 ) Mémoire couronné de 1888 (Chap. III), m'a permis de résoudre le pro- blème des intégrantes sur une surface quelconque /du faisceau I\ définie par l'équation H = P0R-R„P = o, P„ et R„=const. » Désignons, en effet, par Q la valeur commune sur/des deux expres- sions P : P0 et R: R„; x,y,z étant liées par la relation H = o, les deux expressions ^ Rz(«fo — ydx-hxdy) — R„rfQ /„ dK v _ dH \ 2(^)11- \ z dz oz J , _ P.(dz — y rf.r + ^rfr)- Pq dQ ~ V' ~~ ~ 2QHC sont des différentielles totales; les coordonnées d'un point sur/sont fonc- tions des deux variations 1 et (/., et les intégrantes sont données par l'équa- tion _ . „ fdz — y dx -h x dy , . PnA -f- n0a = / — -r ~ = const. arbilr. La quantité sous le signe/ est évidemment une différentielle totale, etQ-1 joue le rôle d'un véritable facteur d'intégrabilité. » On est ainsi ramené à des intégrales des différentielles totales sur une surface; si P et R sont rationnelles en x, y et s, les intégrales \ et f/. peu- vent être traitées par des méthodes générales dues à M. Ém. Picard. C'est ce que je me propose de faire dans une Communication ultérieure. » Il y a enfin un cas où l'on est dispensé de toute quadrature. Si H est en z de degré zéro ou un, et fonction entière en z, les intégrantes sont dé- coupées sur y* par le faisceau de surfaces G-= const. arbitr., G = o étant une surface quelconque du faisceau T. » Les résultats précédents sont à rapprocher d'un théorème bien connu dû à M. Lie : » Si l'on a une équation différentielle du premier ordre résolue par rapport à la dérivée \ ( Ê, 7) ) de, — Y ( ; , y] ) dl = o et une transformation infinitésimale (ponctuelle ou de contact) qui transforme ( ^ ) l'équation en elle-même, la connaissance de cette transformation (?) permet de construire un facteur d'intégrabililè, et ion est ramené aux quadratures. » La transformation infinitésimale M ! = '*■ l = ?Y possède bien la propriété requise, mais ne sert à rien pour l'intégration. Les deux transformations infinitésimales (c) et (t) n'engendrent pas, en général, un groupe fini continu à deux paramètres. J'ai donc restreint, dans l'analyse résumée dans la présente Note, la généralité des hypothèses initiales de M. Lie. » PHYSIQUE. — Méthode graphique pour déterminer les valeurs relatives de la gravité en différents lieux. Note de M. Alphonse Berget, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé, dans la méthode qui va suivre, d'enregistrer gra- phiquement les oscillations d'un pendule pendant une durée déterminée, sans imposer à ce pendule le moindre organe qui pût entraver la liberté absolue de ses oscdlations. « L'enregistrement électrique se trouve par cela même éliminé, et j'ai eu recours à l'enregistrement photographique. Deux dispositifs ont été successivement employés à cet elfet. » Dans le premier, le pendule est muni à sa partie inférieure d'une lame percée d'une fente dont la direction coïncide avec l'axe de symétrie de l'appareil sur cette fente; quand le pendule est au repos se produit l'image réelle d'une fente fixe éclairée fortement; cette image est fournie par une lentille cylindrique. Une lentille ordinaire placée de l'autre côté de la fente portée par le pendule produit sur une bande mobile de pellicule Eastman un trait lumineux très fin, qui, dès que le pendule oscille, n'ap- paraît que par intermittence chaque fois que le pendule passe par la ver- ticale. On aura donc, à l'aide de ce procédé, un enregistrement de toutes les oscillations si la bande se déroule d'un mouvement continu. » Le second dispositif me semble préférable. Il consiste à enregistrer, non pas les passages dans la verticale, mais l'oscillation tout entière, sous forme de sinusoïde. A cet effet, le pendule porte, non plus une fente, mais une petite lentille qui donne sur la bande visible un point lumineux, C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N- 11.) 7J ( $74 ) image très fine d'un petit trou vivement éclairé par une lampe à pétrole. On a ainsi une courbe continue qui permet de suivre, à chaque instant» l'oscillation du pendule et d'en connaître l'amplitude, dont la trace est ainsi conservée. » Cette méthode est si simple et si précise que j'ai pensé l'employer à la mesure de l'accélération de la pesanteur. Remarquons d'abord qu'elle peut s'appliquer à toute espèce de pendule : de Borda ou de Rater. Toute- fois, voici la façon dont je propose de disposer l'expérience. » Supposons que l'on connaisse la valeur absolue de g en un lieu déter- miné, à Paris, par exemple. Nous prenons un pendule invariable, terminé par une masse très lourde, et nous le faisons osciller à Paris pendant un temps déterminé, puis à un autre endroit, dans les mêmes conditions et pendant le même temps. /, longueur du pendule simple synchrone, n'ayant pas varié, on pourra déduire le rapport des accélérations de la pesanteur aux deux endroits de la connaissance des nombres respectifs d'oscillations aux deux stations pendant le même temps. » Pour réaliser des temps rigoureusement égaux, je propose de sup- primer l'horloge de comparaison et d'employer l'étalon de temps qui est le jour sidéral. Pour cela il suffit de commencer à compter les oscillations du pendule au moment du passage d'un astre au méridien et d'arrêter la numération au moment du passage suivant vingt-quatre heures après. Il faut pour cela être sûr que le pendule effectuera pendant un jour des oscillations d'une amplitude assez grandes pour pouvoir être enregistrées. J'ai installé au laboratoire des recherches un pendule lourd, dont la masse pèse i9kg,8oo; il a oscillé pendant cinquante-deux heures, et j'ai fait de bonnes expériences d'enregistrement trente-six heures après sa mise en oscillation. Toute difficulté de ce chef me semble donc levée. » Il est possible d'obtenir, sur les graphiques mêmes qui enregistrent les oscillations, la trace du commencement et de la fin d'une expérience. Ces deux époques sont déterminées par des passages méridiens, observés naturellement à l'aide d'une lunette méridienne dont le réticule porte plu- sieurs fils, cinq par exemple à chaque passage de l'astre choisi devant un des fils, un déclenchement amenant un petit obturateur qui intercepte le rayon lumineux : la sinusoïde présentera donc, vers son début, cinq inter- ruptions, qui marqueront les cinq passages aux fils du réticule. Cinq inter- ruptions semblables seront la trace matérielle de la fin de l'expérience. Dans le cas de l'enregistrement des passages par la verticale, on démas- quera une partie supplémentaire de la fente fixe : on aura alors cinq traits ( 5?5 ) qui feront vernier avec les traits d'oscillations. De toute façon, l'enregis- trement de l'origine et de la fin de l'expérience se fait avec facilité et pré- cision : des expériences préalables m'ont permis de le vérifier. « Je propose enfin de faire osciller le pendule invariable dans le vide et à zéro : on écrit ainsi toutes corrections plus ou moins incertaines. Je pense que, ainsi réalisée, la détermination de la gravité en différents lieux serait chose facile et précise; le jour sidéral s'appréciant à os, i près, la mesure du temps se ferait sensiblement au millionième; un avantage pré- cieux est qu'il reste un témoin inscrit de l'expérience, conservant indéfini- ment la trace du nombre et de l'amplitude des oscillations. On pourrait donc faire par cette méthode des mesures très exactes de la gravité en fonction de sa valeur à Paris, valeur que l'on peut considérer comme défi- nitive depuis les belles déterminations du commandant Defforges (' ). » PHYSIQUE. — Sur le degré de complexité des molécules gazeuses. Note de M. Marcel Brili.ouiiv, présentée par M. Mascart. « I. Le spectre des gaz et des vapeurs incandescents est composé d'un grand nombre de raies dont la période parait invariable pour de très grandes variations de température et de pression, sauf l'élargissement des raies les plus intenses. Diverses particularités physiques caractérisent des groupes qui présentent une ressemblance très grande pour des vapeurs différentes, et dont les caractères suivants méritent une mention spéciale : la période d'une raie de rang n décroit quand le rang de la raie augmente, mais en tendant vers une limite finie très différente de zéro (longueurs d'onde dans l'air en millièmes de millimètre [x, o*\3645, 0^,200, 0^,200 environ pour la limite des groupes de l'hydrogène, de l'aluminium et du thallium, comparés par M. Cornu, 1 886). Les périodes des raies d'un même groupe ne sont pas commensurables. (Le groupe de l'hydrogène a ses périodes données très exactement en fonction du rang par la formule ("~2)î ,, Balmer, 1886.) (« — ■!■)-— 4 » IL On peut faire trois hypothèses principales sur la constitution de la molécule gazeuse et ses relations avec l'élher, pour expliquer ce grand nombre de périodes distinctes. (') Ce travail a été fait au Laboratoire fies recherches (Physique) de la Sorbonue. (576) a. Les périodes résultent de mouvements internes des parties consti- tuantes de la molécule et se communiquent sans altération à l'éther. On compare la molécule à un corps sonore vibrant, et les périodes de son mouvement aux périodes du corps sonore, déterminées en fonction d'un ou plusieurs nombres entiers par une équation généralement transcen- dante qui dépend de la forme du corps. Les conséquences sont les sui- vantes : les périodes tendent vers zéro, en même temps que le nombre de subdivisions augmente indéfiniment, et nous ne trouvons de limite infé- rieure des périodes qu'en supposant aussi une limite au nombre de subdi- visions possibles du corps, c'est-à-dire, une constitution par grains indivi- sibles, se mouvant toujours comme un bloc, de véritables atomes. L'atome chimique d'un corps simple devrait être considéré comme une aggloméra- tion d'un nombre extrêmement grand, mais limité, d'atomes distincts d'une autre matière. Dans le corps ainsi constitué, chaque période corres- pond à un mouvement simple qui peut exister seul, indépendamment de tons les autres; à chaque raie correspondrait une déformation indépen- dante dans la molécule; autant de raies, autant de variables géométriques dont il faudrait donner la grandeur pour fixer la forme de la molécule : quelques centaines pour le fer. » C'est une bien grande complexité pour un gaz simple, et il semblera bien étonnant que l'aspect du spectre d'un même gaz pur change si peu, que l'ordre d'apparition et les intensités relatives des différentes raies soient toujours les mêmes, si chacune de ces périodes correspond à un mou- vement que la constitution de la molécule laisse indépendant et dont l'am- plitude n'est déterminée que par l'état initial. » b. On est ainsi conduit à une autre comparaison plus satisfaisante. La molécule est constituée par un très petit nombre d'éléments distincts dont la position relative est définie par très peu de variables indépendantes, une par exemple. Les équations du mouvement, au lieu d'être, comme dans le cas précédent, des équations linéaires (aux dérivées partielles, ou différentielles ordinaires en très grand nombre), sont des équations diffé- rentielles ordinaires, en très petit nombre, mais non linéaires: les mêmes que celles du pendule, ou mieux d'un cylindre pesant, de section quel- conque roulant sur un plan, lorsque la molécule est formée de deux atomes seulement. Le mouvement peut être exprimé en fonction du temps par une série de termes sinusoïdaux, dont les amplitudes et les phases, loin d'être indépendantes, sont déterminées par la valeur d'une seule quan- tité, l'amplitude de l'écart initial. La loi des périodes, celle des amplitudes ( 577 ) et celle des phases définissent la loi d'action des deux atomes constituants de cette molécule, en fonction de leur distance. » On concilie ainsi une constitution extrêmement simple de la molé- cule avec l'existence d'un nombre considérable de périodes différentes, le nombre de variables nécessaires pour définir la forme de la molécule étant égal, non plus au nombre de raies, mais seulement au nombre de groupes distincts. Ces variables, les distances mutuelles des atomes, sont respectivement au nombre de o, i, 3, 6, 9 3(/? — 2) indépendantes, suivant que la molécule est formée de 1,2, 3, 4. 5, .. , n atomes iso- tropes. « c. Enfin une troisième hypothèse est compatible avec une constitu- tion plus simple encore de la molécule gazeuse, cpii pourrait se réduire à un seul atome indéformable. La lumière émise résulte des vibrations exci- tées dans l'éther par la translation rapide des molécules gazeuses. Dans les gaz, la molécule serait comparable à une baguette qu'on déplace rapide- ment à travers l'air; dans les solides, à une lame vibrante. Les faits observés exigeraient que les molécules et l'éther satisfassent aux conditions suivantes, nullement inadmissibles ; les périodes des rides excitées dans l'éther sont indépendantes de la vitesse de translation de la molécule, et ne dépendent que de sa forme et de ses dimensions; ces périodes dépen- dent des propriétés de l'éther, quand sa déformation devient trop grande pour que les équations de son mouvement restent linéaires. Rien d'éton- nant dans ce cas à ce que les spectres d'un grand nombre de vapeurs pré- sentent des groupes semblables; rien d'étonnant à ce qu'une vapeur d'un composé, même sans se dissocier, montre les rides produites par certains de ses atomes composants, particulièrement actifs. Le nombre de groupes de raies correspondrait alors au nombre d'espèces d'atomes, au nombre de corps simples différents, qui composent la molécule. » III. Il me semble qu'il v a, dès à présent, de fortes raisons de rejeter la première hypothèse; pour être affirmatif, il faudrait savoir s'il est pos- sible d'obtenir des variations notables de distribution de la lumière entre les raies d'un même groupe, en corrigeant, bien entendu, de l'inégale ab- sorption par tous les milieux interposés, depuis le gaz jusqu'à l'appareil de mesure. Quant aux deux autres hypothèses, je ne crois pas qu'il y ait à choisir l'une à l'exclusion de l'autre, mais plutôt à chercher quels groupes dans les spectres divers doivent être rapportés à l'une ou à l'autre cause. » J'examinerai prochainement à un point de vue analogue les phéno- mènes d'absorption. » (578 ) CHIMIE. — Sur les transformations qui accompagnent la carburation du fer par le diamant. Note de M. F. Ossio.vd, présentée par M. Troost. « La carburation du fer par le diamant a été maintes fois réalisée, no- tamment par Clouet, Guyton de Morveau, Pepys, Margueritte, Hempel, mais toujours au sein d'une atmosphère gazeuse; on pouvait donc se de- mander si les gaz n'avaient pas servi de véhicule au carbone. » M. W.-C. Roberts-Austen ('), en répétant la même expérience dans le vide, après extraction préalable des gaz occlus, parait avoir démontré d'une façon définitive la carburation directe du fer par le diamant. Je con- sidérerai donc la question comme résolue et ne m'occuperai ici que du mécanisme de la cémentation et de la température à laquelle elle se pro- duit. » Tous mes essais ont été faits dans une atmosphère d'hydrogène pur. Le fer employé était du fer électroly tique; les diamants étaient en petits fragments de la catégorie nommée uitschot et avaient été libéralement fournis par M. Jacobs. Je les ai purifiés par calcination au rouge sombre et digestion dans l'acide fluorhydrique chauffé au bain-marie. » Expérience I. — Un morceau de fer pesant osr, o,3o a été chauffé pendant une heure avec de petits diamants posés sur sa surface et pesant ensemble 4om°,5. La tem- pérature a été maintenue presque constamment entre io35° et io55°, et n'a pas dé- passé io65°; c'est-à-dire qu'elle est restée inférieure au point de fusion delà fonte blanche pure (io85°). Après refroidissement, les diamants paraissaient intacts, mais ils avaient perdu 2,5 pour ioo de leur poids, adhéraient au fer et étaient devenus noirs au point de contact. La surface du métal, polie et légèrement attaquée par l'a- cide nitrique, montra une petite tache noire en chacun des points où elle avait été touchée par un diamant. Ces taches elles-mêmes, examinées au microscope en lumière verticale, se décomposaient en une partie centrale plus foncée, recoupée par un réseau polygonal brillant et une zone périphérique homogène d'un noir moins franc et plus terne. La coupe du fer par le travers d'une tache a montré que le carbone avait pé- nétré de omm, 2 à omm,3. La cémentation, à la température indiquée, est donc incon- testable, mais lente. » Expérience II. — Même essai que le précédent; on a seulement maintenu la température un peu plus haute, entre io85° et £125", c'est-à-dire un peu au-dessus du point de fusion de la fonte blanche; on a obtenu un culot de fonte blanche; tous les diamants avaient été dissous, sauf un qui était devenu noir. (') Journal of the Iron and Steel Inst., p. 8i; 1890. ( 579 ) » Expérience III. — Même essai que le précédent, mais en doublant la proportion du diamant par rapport au fer (8 pour ioo au lieu de 4 pour ioo); on avait ainsi deux fois plus de diamant qu'il n'en fallait pour saturer le fer de carbone. La température a été maintenue entre io85° et n35° pendant trois quarts d'heure; on a obtenu un culot de fonte grise bien fondue, quoique la température fût restée inférieure au point de fusion de la fonte grise : le fer a donc servi d'intermédiaire pour la transformation du diamant en graphite. Trois fragments de diamant noircis adhéraient à la surface du culot. » Ou voit que la cémentation devient rapide et complète dès qu'on dé- passe le point de fusion de la fonte blanche. « Ces essais définissent aussi les conditions d'incompatibilité entre le fer et le diamant, ce qui peut offrir un certain intérêt pour l'étude des fers météoriques, où la présence du diamant a été indiquée. » Les diamants noircis, obtenus dans les expériences ci-dessus et quel- ques autres analogues, ont fait l'objet d'un examen spécial. L'enduit noir tache les doigts et le papier à la manière de la plombagine ; traité par l'a- cide chlorhydrique, il lui cède du fer avec dégagement d'hydrogène; mais il garde encore un peu de fer, même après ce traitement prolongé, car il laisse, après combustion dans l'air au rouge un peu sombre, une pellicule rougeàtre de peroxyde de fer à la surface du diamant. Après dissolution de l'oxyde dans l'acide chlorhydrique, le diamant redevient incolore, mais il reste dépoli ( '). » Il résulte de là : » i° Que le diamant lui-même ne cémente pas le fer, mais subit d'abord, au contact de ce métal, une transformation moléculaire qui le rend apte à la cémentation; » 2° Que la diffusion du carbone dans le fera pour corollaire unediffu- sion du fer dans le diamant transformé (2). » J'ai encore utilisé le diamant qui avait été mis à ma disposition pour suivre le refroidissement de ce corps avec le couple de M. Le Chatelier. Entre 12000 et 6oo°, le refroidissement dans l'hydrogène n'a montré ni dégagement ni absorption anormale de chaleur. Il n'en est peut-être pas de même pour toutes les variétés de carbone. Le refroidissement du graphite des cornues semble présenter un faible ralentissement entre 725° et 685°, et celui du charbon de sucre un ralentissement un peu plus marqué dans (1) M. Roberts-Auslen a aussi constaté la présence de diamants noircis ( black- coated) dans son expérience sur la cémentation dans le vide. (2) Cf. Colson, Comptes rendus, t. XC111, p. io~4- ( 5Ho ) le même intervalle. Mais ces ralentissements se rapprochent trop de la limite des erreurs possibles pour ne pas rester douteux. Si je les signale, c'est que la température 7 25°-685° se rapproche beaucoup de celle de la recalescence des aciers, ce qui n'est peut-être pas une coïncidence fortuite, et aussi pour appeler l'attention des savants qui auraient l'occasion d'exa- miner les propriétés des divers carbones aux températures élevées ('). » CHIMIE. — Sur la formation des laques colorées. Note de M. Léo Vignon. « On sait que certains oxydes métalliques, obtenus avec l'étain, le plomb, l'aluminium, possèdent la propriété de fixer les matières colo- rantes en formant des laques: c'est là un phénomène analogue à la tein- ture des textiles. >» Comme suite aux recherches que j'ai entreprises sur l'étude thermo- chimique des textiles et la teinture du coton (Comptes rendus, 10 février, 28 avril et 2 mars 1891 ), j'ai déterminé s'il existait un rapport entre la présence de la fonction acide ou basique dans les oxydes métalliques et la fixation des matières colorantes. » A ce point de vue, j'ai étudié la formation des laques colorées obte- nues avec l'oxyde stannique possédant un caractère acide très net et la safranine, matière colorante basique. L'oxyde stannique offre cette parti- cularité remarquable que, par les polymérisations successives, il est ca- pable de subir une série de condensations en fournissant des corps dont les fonctions acides sont décroissantes. » J'ai étudié en détail ces polymérisations (Comptes rendus, 20 mai 1 889) et montré qu'elles correspondent à une série SnO'H2, Sn205H2,H20, ..., Sn"(J2"+l H2(H20)"-'. » Il était intéressant de rechercher commentsecomporteraient, vis-à-vis des matières colorantes basiques, ces oxydes dont la fonction acide diffère. » Je me suis adressé à l'acide stannique soluble et à l'acide métastan- nique, les fonctions acides de ces deux corps étant caractérisées et mesu- rées par leur chaleur de dégagement avec la soude. » Ces acides dégageaient, pour un même poids d'anhydride Sn02con- (') Ce travail a été fait au Laboratoire des Hautes Etudes, à la Sorbonne. ( 58 1 ) tenu dans leur molécule et pour la réaction SnOs étendu -t- 4 K. OH dissous, L'acide stannique 3aCal,7 L'acide métastannique 20al, 3 » Le rapport — '■-- peut être pris comme mesure des intensités relatives des lonctions acides particulières à ces deux oxydes. >! J'ai préparé deux bains spéciaux, A etB, pour la formation de laques colorées avec ces deux acides stanniques : » A. Acide stannique correspondant à i6r SnOs : 5oc' solution de sulfate de sodium ;i io pour ioo, 5occ solution de safranine à i?r par Litre. » B. Acide métastannique séché à l'air correspondant à i"1" SnO2 : 5oM solution de sulfate de sodium à io pour ioo, Jo,r solution de safranine à is1 par litre. » La safranine employée était de la phénosafranine pure CGH4. | )C°H3,NH2 XAz( | XC°H\NIF Cl » On a fait bouillir chacun de ces bains pendant un quart d'heure, puis on a filtré pour recueillir les précipités: ceux-ci ont été lavés jusqu'à ce que les eaux de lavage ne soient plus colorées. » La liqueur filtrée et les eaux de lavage provenant de la filtration de chaque bain ont été mélangées et amenées, avec de l'eau distillée, à un volume de 5oocc; on a comparé entre eux les précipités : la laque obtenue avec l'acide stannique était fortement colorée en rouge; la laque provenant de l'acide métastannique était blanche, à peine teintée de rose. » D'autre part, on a évalué la quantité de safranine restant dans les eaux provenant de chaque bain, en procédant par comparaison calorimé- trique avec une solution type T formée de 5occ safranine à isi par titre, 5occ solution sulfate de sodium à io pour ioo, 4oorc eau distillée ; C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, M- 11.) 76 ( 582 ) on a trouvé les équivalences suivantes : 5occ A = i8cc T amenés à 5occ avec de l'eau distillée, 5o« B — 5o« T. » Ainsi donc, le ain B renferme sensiblement toute la safranine initiale, tandis que le bain A n'en contient plus que 36 pour ioo. Nous sommes donc en droit de dire que l'acide stannique s'est combiné à 64 pour ioo de la safranine dissoute dans le bain, tandis que l'acide métastannique n'en a fixé aucune partie. » Ces expériences montrent l'absorption d'une matière colorante basi- que coïncidant avec l'existence, dans la substance absorbante, de proprié- tés acides intenses; quand celles-ci s'atténuent, le pouvoir absorbant s'affaiblit et disparaît. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur (a dispersion dans les composés orga- niques (élhers). Note de MM. Pu. Barbier et L. Roux, présentée par M. Friedel. « Nous avons donné dans une précédente Note (Bull. Soc. chim., 3e série, t. IV, p. 6i4) les pouvoirs dispersifs des éthers oxydes, et nous avons mis en évidence les relations qui existent entre la dispersion de ces composés et celles de leurs composants. Pour compléter ces recher- ches, nous publions aujourd'hui les résultats relatifs aux éthers propre- ment dits. » Notre étude a porté : » i° Sur les éthers éthyliques des principaux acides gras; » 2° Sur les éthers acétiques des principaux alcools : alcools formé- niques, allylique et benzylique. I. — Éthers éthyliques. Éthers. Formiate d'éthyle. . . i6,4 Acétate 17,1 Propionate 17, 3 lButyrate 16, 5 Isobutyrate i3,6 isovalérate '3,7 ";,• »,- li. B cl' Observé. 5 M. ci Calculé. 1,3689 1 ,3598 o,3656 0,3976 29,42 3o,o5 1,3802 1 ,3710 0,3724 0,4114 36,2i 36,55 '-3919 i,3825 o,38o5 0,4255 43,4o 44, o5 1,8996 1,3899 0,3897 0,4420 51,27 52,25 •>3977 1 ,388i o,3857 0,4407 5i , 12 5i,45 1 ,4067 1 , 3g68 o,3988 0,4554 59,21 5g,25 ( 583 ) » L'ensemble des résultats contenus dans ce Tableau montre : » i° Que, dans cette série d'éthers, les pouvoirs dispersifs spécifiques vont en croissant en même temps que la condensation moléculaire; » 2° Que la moyenne des différences entre deux valeurs consécutives des pouvoirs dispersifs moléculaires est sensiblement constante et égale à 7, 5 ; » 3° Que dans ce cas, comme dans celui des éthers-oxydes, le pouvoir dispersif moléculaire de l'éther est égal à la somme algébrique des pou- voirs dispersifs moléculaires des composants (acide -:- alcool -- eau). C'est ce qui résulte de l'examen de la dernière colonne du Tableau précédent. II. — Éthers acétiques. Éthers, /'. n... n. B. B d d observé. calculé. Acétate de méthyle.. 1 5 , 3 1,3710 1,3620 0,3599 o,3843 28, 44 28,75 » d'éthyle.... 17,1 1,3802 1,3710 0,3724 0,4127 36, 21 36,55 » depropyle.. 1 5 , 9 i,3g38 i,384a o,3857 o,433i 44, '8 44, 5i » d'isobutyle . 16,0 1,3988 i,38io o,3g58 o,4533 52,5g 52, 10 » d'isoamyle.. 12,2 1,4122 1,4020 o,4ïi5 0,4722 61,39 60, 2.5 » d'allyle i3,6 1,4169 i,4o45 0,4976 o,53ig 53, 19 52,55 » debenzyle.. 1 3 , 7 1,4722 1 , 44§9 o,g38i o,885o 122,12 120,79 » Les mêmes remarques que précédemment s'appliquent aux nombres ci-dessus. » Nous ferons observer toutefois que, si l'on compare entre eux les iso- mères, par compensation, contenus dans les deux Tableaux précédents, et tels, par exemple, que le formiate d'éthyle et l'acétate de méthyle, le pro- pionate d'éthyle et l'acétate de propyle, etc., on obtient des valeurs diffé- rentes pour les pouvoirs dispersifs de ces isomères: B. Formiate d'éthyle o,36j6 Acétate de méthyle 0,3099 Propionate d'éthyle o,38o5 Acétate de propyle o,38"i- Isobutyrate d'éthyle o,3857 Acétate d'isobutyle 0,3958 Isovalérate d'éthyle 0,3988 Acétate d'isoamyle o,4n5 il' > 0,3976 29,42 o,3843 28,44 o,4255 43, 4o o,433i 44, »8 0,4407 5i , 12 o,4533 52,59 o,4554 5g, 21 0,4722 61, 3g ( 584 ) leurs de pour les alcools à chaînes les plus longues ('). » R R » On remarquera que les valeurs de B, ~, —. M sont les plus élevées CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les ptomaïnes. Note de M. OECHSNER DE Co\IXCK. b J'ai terminé l'étude chimique de la ptomaïne en C,0H,5Az, en déter- minant la composition du hromhydrate, du sel modifié de platine et du chloraurate, et en fixant les réactions colorées de l'iodométhvlate. Dans une Communication antérieure (séance du a3 juin 1890), j'ai décrit le chlorhydrate et j'ai publié l'analyse complète du chloroplatinate. » Bromhydrate C,0H,5Az, HBr. — La préparation de ce sel exige les mêmes précautions cpie celle du chlorhydrate; il cristallise en un lacis d'aiguilles blanches, se colorant en rose au contact de l'air; il est déli- quescent, très soluble dans l'eau, moins soluble dans l'alcool concentré, presque insoluble dans l'éther pur. Analyse. Calcule-. Trouvé. Br, pour ioo 34,78 34, 5o » Sel modifié ( C" H' \\z )2 -+- PtCl'. — J'ai déjà donné quelques indica- tions relatives à la préparation de ce sel (/oc. cil.) qui demande du temps. L'emploi de l'eau tiède, préalablement bouillie, est nécessaire, si l'on veut obtenir un rendement satisfaisant. » Le sel modifié est en paillettes d'un brun clair; insoluble dans l'eau froide, il se dissout dans l'eau bouillante, mais ne tarde pas à être décom- posé, si l'on prolonge l'ébullition; il fond vers 2060, il est stable a l'air humide, différant en cela du chloroplatinate. tnalyse. » J'ai dosé le platine et le chlore : Pt, pour 100 Cl, pour 100 Calculé. Trouvé. 30,9?. 3o,63 22,29 21,95 (') Faculté des Sciences de Lyon. Laboratoire de Chimie générale. ( 585 ) » Chloraurate (CI0H15 Az, HCl) + AuCl3. — Ce sel constitue un pré- cipité jaune clair, insoluble dans l'eau froide, se dissolvant dans l'eau tiède, décomposable par l'eau bouillante; il est assez stable en présence de l'air humide. Analyse. » J'ai dosé l'or et le chlore : Calculé. Trouvé. Au, pour ioo 4o,28 39,94 Cl, pour 100 39,03 28,82 » Réactions colorées. — L'iodométhylate de la ptomaïne, C'°H15 Az, Cil3 1, a été dissous dans l'alcool absolu; la solution encore chaude a été addi- tionnée d'une seule goutte de lessive de potasse concentrée; une belle coloration d'un rouge vif s'est aussitôt développée, mais elle n'a pas tardé à virer au brun; la liqueur foncée présentait, au bout d'une heure environ, une fluorescence bleu Aerdàtre qui a persisté longtemps. La rapidité avec laquelle la coloration rouge vif, observée au début de l'expérience, a dis- paru, doit être attribuée à l'extrême oxvdabilité de la ptomaïne. » C'est cette oxvdabilité qui a rendu si difficile la préparation à l'état de pureté des sels que j'ai étudiés et de l'iodométhylate. » En résumé, les deux ptomaïnes (C8HMAz et C'°H'5Az), dont j'ai communiqué la découverte et présenté l'étude chimique à l'Académie, appartiennent bien à la série pvridique; elles se distinguent des ptomaïnes obtenues par différents auteurs, en ce qu'elles ne constituent pas des hydrures de cette série. Cependant, il importe de reconnaître que leurs sels doubles sont moins stables, en général, que ceux des alcaloïdes pvri- diques. » Il me reste à faire connaître quelques-unes de leurs actions physiolo- giques; cette étude fera l'objet de nouvelles Communications. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Influence exercée par les matières e.vlractives sur le titre alcoolique réel des spiritueux. Note de M. Ch. Blarez. « I. Les eaux-de-vie et les rhums renferment toujours naturellement une petite quantité de matières extractives diverses, provenant, la plupart du temps, des matières solubles des fûts dans lesquels ils ont séjourné ou vieilli. Ces matières astringentes et colorées n'excèdent généralement pas ( 586 ) la proportion de 2gr à 3gr par litre, et elles n'influent sur le titre alcoolique réel que d'une manière négligeable. Il n'en est plus de même lorsqu'on ajoute directement au liquide alcoolique du sucre cristallisable, de la glucose ou de la glycérine, dans le but, soit de modifier sa saveur en le ren- dant plus agréable au palais, soit dans celui de fournir un titre apparent notablement inférieur au titre réel : d'où la nécessité de procéder à une distillation lorsqu'on veut connaître ce dernier. Cette distillation, facile à conduire lorsqu'il s'agit de liquides pesant moins de5o°, devient très diffi- cultueuse, lorsqu'on est en présence de spiritueux à titres élevés, si l'on ne veut pas avoir de pertes. L'opération, qui consiste à réduire le titre al- coolique par dilution préalable, entraîne très souvent des erreurs que l'on multiplie ensuite. » Le but de cette Note est d'indiquer un procédé opératoire permettant, dans tous les cas, une vérification de la distillation et souvent d'y suppléer. » 2. Un liquide alcoolique étant donné, son titre alcoolique apparent, son titre réel et sa teneur en matières extractives, sont trois cboses reliées entre elles par une relation que nous avons étudiée. » Nous avons eu occasion d'analyser, à ce point de vue, un grand nombre d'eaux-de-vie, de rhums et de tafias : la force de ces liquides a varié de 280 à 760, en même temps que nous y avons trouvé des matières extractives oscillant entre ogr et /jogr par litre. Cette matière extractive, à part une ou deux exceptions, était formée en presque totalité de sucre. » Les résultats de ces expériences, faites avec des produits industriels et commerciaux, nous ont montré qu'il était possible de passer par le calcul du titre apparent au titre réel, en ajoutant au premier un nombre de degrés obtenu en multipliant le nombre de grammes de matières extractives par litre par un certain coefficient. Nous avons trouvé, en outre, que ce coef- ficient variait avec la force alcoolique réelle du liquide analysé. » En inscrivant sur un papier quadrillé les différentes valeurs observées se rapportant à des titres alcooliques divers et en réunissant par une ligne les points ainsi marqués, nous avons obtenu une parabole assez régulière. » 3. Pour éviter autant que possible les causes d'erreurs et en tenant compte de ce que, presque toujours, le sucre constitue la majeure partie de l'extractif, nous avons fait en même temps des expériences sur des liquides synthétiques obtenus avec de l'alcool, de l'eau et du sucre, en faisant va- rier les proportions de ce dernier de 5gr à 4ogr par litre. » Les résultats moyens de tous ces essais nous ont servi à obtenir la ( 587 ) formule suivante, donnant le coefficient à employer en fonction du titre alcoolique réel S : coefficient = o,58 — 0,01088 -t- o,ooooo648J. » La Table suivante représente, dans la colonne A, les coefficients cal- culés pour un certain nombre de titres alcooliques réels : a. b. c. Pour un titre réel tle 25 o,35 o,3g3 o,233 » 3o o,3o o,36o 0,21 5 « 35 0,28 0,307 0,186 » 4o o,25 0,269 0,164 » 45 0,223 » » » 5o 0,20 0,218 < > , 1 3 7 » 55 °> '79 " " » 60 0,16 0,194 0,126 » -o o,i5i "''77 0,118 » 80 0,125 . » » » 4. Pour appliquer ces données, il faut : iu déterminer exactement le titre alcoolique apparent du spiritueux à i5°; 20 évaluer la teneur en matières extractives, en grammes et par litre, par évaporation de 20°° du liquide; 3° faire un premier calcul en employant le coefficient applicable au titre apparent trouvé, et ajouter le produit obtenu à ce titre apparent : on se rapprocbe ainsi du titre réel. Mais, pour avoir ce dernier, il faut faire un second calcul, en utilisant, cette fois-ci, le coefficient correspon- dant au titre réel approximatif; car ce coefficient est calculé en fonction, non pas du titre apparent, mais bien du titre réel. » C'est ce dernier produit qui doit être ajouté au titre apparent. » Si la matière extractive est faible, 4S' à 5gl' par litre, un seul calcul est suffisant. Si elle est plus considérable, non seulement il faut les deux calculs successifs, mais on doit encore en examiner la nature. Si l'on avait affaire à un alcool glycérine, il faudrait employer les coefficients inscrits dans la colonne G. Si la matière extractive était formée de glycérine et de sucre, on pourrait prendre un coefficient intermédiaire. » 5. On peut aussi calculer empiriquement ces coefficients, en admet- tant que la matière extractive soit uniquement formée de sucre, et que ce dernier corps se dissout dans le liquide alcoolique sans changement de densité (1,6). ( 588 ) » Un exemple suffira à montrer la marche à suivre : iHt d'alcool, à 5o° centésimaux et à i5°, pèse 934sr,8oo Si l'on enlève 2occ du liquide, il en restera 9i6?1', io4 Si on les remplace par 20cc de sucre pur (dont le poids sera de 326'), on aura 948sr, 1Q4 L'augmentation de poids résultant de cette substitution est donc de. 13°'', 004 rapportable à 32Sr de sucre par litre, soit o§'', 4*57 par gramme de sucre, c'est-à-dire que la densité est modifiée de -+- 0,0004107 » D'un autre côté : La densité, à i5°, de l'alcool à 5o° C. étant 0,9348 » à i5°, » 49° '' ° 19367 On voit que la différence, pour i° d'alcool, est de 0,0019 Si cette différence 0,0019 se rapporte à i°, celle de 0,0004107 devra s'appliquer à o°,2i8. Ce nombre est très voisin de o°,2o, fourni par l'expérimentation directe. » C'est ainsi que nous avons calculé certains coefficients qui se trouvent inscrits dans la Table précédente à la colonne B. » 6. En appliquant les raisonnements ci-dessus à des alcools glycérines et en admettant encore ici que, dans ces mélanges, la glycérine ne change pas de densité (1,26), on peut calculer les coefficients relatifs à la pré- sence de ce corps dans les spiritueux. Nous avons donné ces coefficients dans la colonne C. » Voici maintenant quelques résultats de contrôle : Force alcoolique réelle. j."> ,.x. 39°, 6. 42",4- H*>°>'- 62°, i. Coefficient expérimental. . . 0,227 0,162 o,i56 o,i33 0,126 » calculé 0,228 0,1 65 0,160 0,101 0,124 » En moyenne, le coefficient se rapportant au sucre est 1,6 fois celui qui s'applique à la glycérine. » 7. Avec la glucose, dont la densité est égale à 1 , 55, les résultats sont presque identiques à ceux cpie donne la saccharose. On doit toutefois em- ployer les coefficients de la colonne A. » ( 589 ï PATHOLOGIE expérimentale. • De la toxicité des produits solubles des cultures tuberculeuses. Note de MM. J. Héricourt et Charles Riciiet, présentée par M. Verneuil ('). « Nous avons étudié la toxicité des produits solubles des cultures tuber- culeuses préparées de la manière suivante : » Soient des cultures de tuberculose aviaire en milieu liquide, d'après la formule de MM. Nocard et Roux; au bout d'un mois, ces cultures, très chargées de microbes, sont exposées à une température de 65° pendant dix jours, et évaporées jusqu'à consistance sirupeuse. La masse est alors mise en digestion avec l'alcool à 900, pendant quarante-huit heures. Le précipité insoluble estformépar la peptone, les bacilles tuberculeux morts, et d'autres produits insolubles dans l'alcool, lequel a dissous la glycérine et divers produits extractifs. » Cet extrait insoluble dans l'alcool peut être dissous dans l'eau et in- jecté à des lapins, de manière à déterminer sa puissance toxique (2). » Cette étude est fort difficile; car, contrairement à ce qui existe pour la plupart des substances toxiques, il y a des morts tardives, à cinq, dix, huit, même quinze jours de distance. Cette mortalité tardive nous a paru très irrégulière, pour des causes que nous ne connaissons pas encore. » Aussi, pour simplifier, ne traiterons-nous pas de ces actions toxiques à longue échéance, mais seulement des intoxications immédiates, c'est- à-dire survenant vingt-quatre ou au plus tard quarante-huit heures après l'injection. ( ' ) Bien qu'au point de vue pratique le procès de la lymphe du professeur h.och soit jugé sans appel possible, il n'est pas sans intérêt, au point de vue scientifique, de faire connaître les résultats de recherches expérimentales sérieusement faites sur la pro- priété des cultures tuberculeuses. Ces recherches, faites par MM. Héricourt et Ch. Richet, confirment en partie les faits annoncés par le professeur de Berlin, et montrent en même temps combien il eût été nécessaire d'étudier ces dangereuses cultures avant d'en faire imprudemment l'em- ploi chez l'homme malade. (Note de M. Verneuil.) (2) Les cultures tuberculeuses en milieux liquides deviennent de moins en moins virulentes par leurs passages successifs de milieu liquide à milieu liquide. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N- 11.) 77 ( 59o ) » Voici le résume de trente-six expériences, faites sur des lapins nor- maux, pesa ni à peu près 2kg : Quantités injectées. 3 Vie Inj. périton. 2 Mort prompte Id. 1 , 5o Vie Id. I , 20 Vie Inj. vein. I ,oo Vie Inj . périton. o,75 Vie I nj. vein. V expériences. . . o,5o Vie Id. o,4o Vie Id. o,3o Vie Id. XV expériences. . . 0,25 Vie Id. O, 22 Mort Id. III expériences. . . 0,20 Vie kl. II expériences. . . O, IO Vie Id. o,o5 Vie Id. o,o3 Vie Id. » Nous pouvons donc éliminer, comme tout à fait exceptionnelle, l'expérience dans laquelle o%r, 22 ont déterminé la mort, et considérer que la dose toxique est voisine de 2gr. » Mais, sur des lapins tuberculeux, et restant, malgré leur tuberculose, en bon état de santé (quelque paradoxale que puisse paraître cette expression), la dose toxique est tout à fait différente, comme l'indi- quent les expériences suivantes, faites avec les mêmes extraits, dans des conditions tout à fait comparables : Quantités injectées. o,4o mort 0,35 mort o,3o mort (tardive, le neuvième jour o,25 mort 0,25 mort o,2.5 mort o,25 mort (tardive, le sixième jour) o,25 vie o,2.5 vie o,2.5 vie o,a5 vie » Donc, chez les lapins tuberculeux à des degrés divers, et qui auraient ( 59T ) sans doute vécu plusieurs semaines ou plusieurs mois s'ils n'avaient pas reçu cette injection d'extrait tuberculeux, la dose toxique est très voisine de o,25, c'est-à-dire huit fois plus faible que la dose toxique chez les lapins non tuberculeux. » L'explication de ces résultats remarquables est évidemment difficile; aussi est-ce à la constatation des faits que nous avons donné toute notre attention, sans nous attacher à en tirer une déduction théorique ou théra- peutique ('). M M. Darboux, en présentant le premier numéro de la « Revue bourgui- gnonne de l'Enseignement supérieur », s'exprime en ces termes : « Les professeurs des Facultés et de l'Ecole de Médecine et de Phar- macie de Dijon ont suivi l'exemple qui leur était donné dans d'autres centres universitaires. Le nouveau Recueil, que je me permets de recom- mander à toute la bienveillance de l'Académie, est destiné à faire connaître leurs travaux, qui se rattachent aux quatre branches de l'Enseignement supérieur, droit, sciences, lettres, médecine. On comprendra que je signale plus particulièrement ici un article de M. Mérav Sur la théorie des radicaux, qui sera lu avec intérêt par les géomètres. » M. G. Barbier adresse une Note sur les « Combinaisons des phénols avec la diméthyloxyquinizine ». M. J.-P. Metzler adresse un Mémoire ayant pour titre : « La Terre, sa formation et celle de ses êtres » . La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. * (') Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris. ( 592 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ■>, mars 1891. Collections de Mémoires relatifs à la Physique, publiés par la Société fran- çaise de Physique. — Tome V : Mémoires sur le pendule, seconde Partie. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; un vol. gr. in-8°. (Présenté par M.Wolf.) Échinides éocénes de la province d'Alicante; par M. G. Cotteau. IIe fasc, Pi. IX-XVI (Mémoires de la Société géologique de France). Paris, au siège de la Société, 1891 ; in-f°. Traité de Zootechnie générale; par Cn. Corisevin. Paris, J.-B. Baillière et fds, 1891 ; un vol. gr. in -8°. (Présenté par M. Chauveau. — Renvoyé au concours Montyon, Physiologie expérimentale.) Dépôts carbonifères et puits artésiens dans la région de Moscou. — Carte géologique générale de la Russie, feuille 57; par S. Nikitin. Saint-Péters- bourg, Eggers et Cie, 1890; 2 vol. in-f°. (Présenté par M. Albert Gaudry.) Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d' Angers. Tome quatrième (année 1890). Angers, Lachèse etDolbeau, 1891; in-8°. Origine des forces de la nature. Nouvelle théorie remplaçant celle de l'at- traction ; par Guillaume Poche. Paris, G. Masson; 1 vol. in-18. Studies of old case-books ; by Sir James Page t. London, Longtnans,Green. and Co, 1891 ; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Catalogue of the Crawford library of the royal Observatory Edinburgh . Edinburgh, published by autorityofHerMajest's Government, MDCCCXC; gr. in-4°. « The electrician », electrical t rades' direc tory and handbooek for 1891 London, 1891 ; gr. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes m- i°. D blés, l'une par ordgj alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ann pari du icr janvier. Le prix de l'abonnement est Jîxé ainsi qu'il .suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en Michel et Médan. ( Gavault Sl-Lager. °er J Jourdan. | Ruff. liens Hecquet-Decobert. gers i Germain et Grassin. ? Lachèseet Dolbeau. yonne Jérôme. anço/i Jacquard. ; Àvrard. deaux ! Duthuff. ' Muller (G.). irges Renaud. Lefoux'uier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofl". i Baër. I .Massif. imber) Pcrrin. , i Henry. '/■bourg ,, ° ' Marguerie. st.. rmont-Ferr. i Rousseau. / Ribou-Collay. i Lamarche. Ratel. ' Damidot. ( Lauverjat. ' Crépin. \ Drevet. ( G ia lier. liochelle liubin. ■lavre \ B"liriliSnon. Donibrc. Ropiteau. Lefebvre. Quarré. noble. chez Messieui : , Baumal. Lonent . ( M"" Texier. (Beâud. i leorg. Lyon < Mégret. Palud. Vitte et Péi iissel. Marseille . . Pessailhan . \ Calas. Montpellier. ■ • • ) C,H1,,, Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy ■ • Grosjean-Maupin. | Sidot i rères. i Loiseau. I\ anles ........ J «._. „ i I M"" \ elopp t Barma. Nice .. . „.. ' \ isconti et (." . .\ (mes Thibaud. Orléans ■ . ■ Luzeray. . . ( Blanchier. Poitiers ,, i I >i uni. nul. Hennés Plihon et Hervé. Oockeforl Boucheron - Rossi - i Langlôis. ! gnol. Ilouen , , ■ , ( Lestringant. S'-Êtienne Chevalier. i Bastide. Toulon . ( Rumebe. ( Giinet. Toulouse „ . ' Privât. . Boisselier. Tours •. Péricat. ' Suppligeon. ,, , \ Giard. I alenciennes , ' Lcraaitre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : , i . , \ Robbers. Amsterdam J _ ., _ , / Feikema Caarelsen Athènes Beck. et < '. Barcelone Verdaguer. . Asher et C'°. ' Calvary et C;". i Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. oei.ne \ Schraid, Francke el ( ' Bologne . . Zanichelli et C". i Ramlot. Bruxelles Mayolez. I Lebégue el C'". i Haimanu. Hachai-est , . ' Kamsteanu. Budapest Kilian. ; idge Deighton, Bell Christiania Cammermeyer. Consiantinople. . Otto et Keil. ( 'àpenhague. . . Hôsi el lil>. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes lîeuf. Cherbuliez. Genèvi Georg. ( StapeLmohr. La Haye Belinfante frères. , Benda. Lausanne! , , I I .i\ ni. Barth. I Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. Max RUbe. Twietmeyer. , I lesoer. Liège _ I Gnuse. chez Messieurs : , i Dulau. Londres ( Nutt. Luxembourg ... . V. I!iick. Librairie Guie \ berg. Madrid Gonzalés e hijos. Yravedra. F. Fé. ,,., I Duiuolard frères. Milan ' llœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples | Marghieri ih Giu ' Pellerano. . Christern. New-York ■ Stechert. ' Westermanri. .a Rousseau. Oxford Parker el O. fulerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frère Home •il i ' Locscnerel Rotterdam Kramers et lils. Stockholm Samson et Wallit) . . . Zinserling. !,' Petersbourg. ■ ... .„. ( VVolll. 1 Bocca frères. Brero. j G I a u [ RosenbergetSellie Varsovie Gebethner et YVol Vérone Drucker. 1 Frick. i tenue J . . I Gerokl et ( .". Zurich Meyer et Zeller. Tomes 1« à 31. - Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. 15 fr. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : (3 Août i835 à 3i Décembre 1 8 Jo. ) Volume in-i"; :tr>i- Prix ( ier Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix (i™ Janvier 1866 à ii Décembre 1880.) Volume in-j "; 1889. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : me I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .Y. DERBÊset A.-J.-ï. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le êtes, par M.IIansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière ses, par M. Claude LSerjurd. Volume in-4°, avec 02 planches ; 1SJ6 15 fi me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Science le concours de i853, et puis remise pourcelui de 1806, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi intaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natur s rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-'|°, avec 27 planches; 1861... 15 fi- la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 11. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 16 mars 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. I MM. Lœwy et Poiseux. — Détermination de la constante de l'aberration 549 M. H. Poincaré, - Sur l'équilibre des dié- lecti iques fluides dans un champ électrique. > i5 M. Henri Becquerel. — Sur les différentes manifestations de la phosphorescence des minéraux sous l'influence de la lumière ou de la chaleur 5 ">~ MAI. L. Caii.lktet et E. Colardeac. — Sur une nouvelle méthode de détermination «les températures et pressions critiques et. en particulier, de relies de l'eau 563 Pages. M. Albert Gaudry. — Sur les fossiles trou- vés à Gourbesville par M. de Lap parent. 565 M. A. -F. Marion. — Effet du froid sur les poissons marins 565 M. II. Poincaré présente à l'Académie un Ouvrage qu'il vient de publier sous le litre : « Electricité et Optique. Tome II : Les Théories de Helmholtz et les expé- riences de Hertz » 56g M. \. Geikie lait hommage à l'Académie de quinze brochures qu'il a publiées sur dif- férentes questions de Géologie 56g NOMINATIONS. Commission chargée de juger le concours du prix Desroazières de l'année 1891 : MM. Duchartre, Bornet, Van Tieghem, ('bu- tin. T recul 56g Commission chargée de juger le concours du prix Bord in (Étudier les phénomènes intimes de la fécondation chez les plantes phanérogames, en se plaçant particulière- ment au point de vue de la division et du transport du noyau cellulaire. Indiquer les rapports qui existent entre ces phéno- mènes et ceux qu'on observe dans le règne animal) de l'année 1891 : MM. Duchartre, Van Tieghem, Bornet, Trécul 56g Commission chargée de juger le concours du prix Thore de l'année in dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. I Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de j l'impression de chaque volume, lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Me- Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré moires sur l'objet de leur discussion. sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■«asaaaag SÉANCE DU LUNDI 25 MARS 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de Pâques, la séance de lundi prochain sera remise au lendemain, mardi 3i mars. M. le Président, en annonçant à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. Cahours, Membre de la Section de Chimie, décédé le 17 mars, s'exprime comme il suit : « L'Académie vient d'éprouver une grande perte par le décès de M. Ca- hours, survenu mardi dernier, 17 de ce mois, non à la suite d'une maladie C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 12.) 7'^ ( 5&4 ) aiguë, mais par l'effet d'un affaiblissement dont nous avions tous pu con- stater, depuis plus d'une année, les visibles et incessants progrès. En lui, la science perd l'un des hommes qui, depuis près d'un demi-siècle, ont le plus contribué à étendre son domaine, et nous, nous perdons, les uns un cher et excellent ami, les autres un aimable et toujours bienveillant Con- frère. » Je ne saurais, faute d'une compétence suffisante, faire ressortir comme il conviendrait toute l'importance des travaux dont M. Cahours a doté la Chimie et la Physique; je puis dire toutefois que la grande valeur de la plupart d'entre ceux qu'on lui doit avait été déjà reconnue et proclamée, dès 1868, par l'Académie lorsqu'elle l'appela, dans la Section de Chimie, à remplacer l'illustre Dumas qui venait d'être élu par elle Secrétaire per- pétuel; je dois ajouter que, depuis cette époque, notre laborieux Confrère avait su se créer de nouveaux titres à la hante estime du monde savant. Au mérite supérieur qui le distinguait comme homme de Science, ceux qui l'ont vu de près savent qu'il joignait les plus rares qualités de l'esprit et du cœur; aussi sa mort cause-t-elle, à ces divers points de vue, de profonds et durables regrets. » CHIMIE. — Action de la chaleur sur l'oxyde de carbone; par M. Berthelot. « L'oxyde de carbone subsiste jusqu'aux températures les plus élevées, et sa densité gazeuse demeure constante, c'est-à-dire sensiblement iden- tique à celle de l'azote, jusque vers 4ooo°, d'après les expériences sur les mélanges gazeux explosifs. Cependant, ce composé si stable donne lieu à des indices de décomposition, avec production de traces de charbon et d'acide carbonique, à des températures beaucoup plus basses, telles que le rouge vif, d'après H. Sainte-Claire Deville, et même le rouge sombre, suivant mes anciennes observations. Ces phénomènes sont-ils dus à une dissociation véritable, comme on l'a pensé jusqu'ici, une quantité con- stante d'oxygène étant unie au carbone en deux proportions différentes et tendant à se séparer successivement, suivant l'équation de dissociation 02C2 = 02C + C? » Mais il paraît difficile de comprendre comment une semblable tension de dissociation, déjà sensible vers 6oo° à 700", au lieu de s'accroître rapide- ( 595 ) ment avec la température, suivant la loi générale de cet ordre de phéno- mènes, demeurerait toujours excessivement faible, jusque vers 3ooo° ou 4ooo". » L'apparition directe du charbon dans une dissociation supposée ac- complie à une température relativement peu élevée doit augmenter encore les doutes, si l'on se rappelle que le charbon n'est point le véritable élé- ment carbone, mais seulement un polymère plus ou moins élevé de cet élément, ainsi que je l'ai montré d'ailleurs (') : aussi le charbon n'appa- raît-il jamais comme produit direct des décompositions accomplies à basse température. » Ce sont là des questions fort importantes pour la discussion des théo- ries thermodynamiques de la Chimie. » Aussi ces faits et ces considérations m'ont-ils engagé à étudier de plus près l'action de la chaleur sur l'oxyde de carbone. J'ai reconnu que si l'on soumet ce gaz à des températures de plus en plus abaissées, il arrive un degré tel que l'acide carbonique continue à se manifester, précisément comme aune température plus haute, mais sans qu'il apparaisse la moindre trace de charbon. Le phénomène est très sensible dans des tubes de verre desséchés rigoureusement, remplis d'oxyde de carbone tout à fait pur, scellés à la lampe, puis maintenus pendant une heure ou deux à une tem- pérature voisine de ooo° à 55o°, voisine de celle du ramollissement du verre. J'ai répété un grand nombre de fois l'expérience avec des soins minutieux, afin d'exclure absolument la moindre trace d'air et d'humi- dité. L'oxyde de carbone était tiré par ébullition d'une solution saturée de ce gaz dans le chlorure cuivreux acide, solution préparée elle-même au moyen d'un gaz déjà dissous dans une première solution semblable; l'oxyde de carbone était d'ailleurs purifié d'abord par la potasse liquide, puis par la potasse solide, lavé dans le protochlorure de chrome, pour éviter toute trace d'oxygène, enfin desséché rigoureusement, au moyen de l'acide sulfurique et de la potasse fondue. Dans ces conditions, j'ai con- stamment obtenu de l'acide carbonique : la dose formée est faible, 3 à 4 millièmes environ; mais elle est, sinon identique, du moins comparable à celle que l'on obtient en faisant passer très lentement l'oxyde de carbone dans des tubes de porcelaine chauffés au rouge. A ce point de vue, la réac- (') Essai de Mécanique chimique, t. Il, p. \Z~. — Annales de Chimie et de Phy- sique, !\a série, t. IX, p. 4y6; 1866. («96) tion, je le répète, est la même ; la proportion d'oxyde de carbone décom- posée variant peu, soit vers 5oo°, soit au rouge sombre, soit au rouge vif. Mais voici la différence : au rouge vif, et même au rouge modéré, il se dé- pose vers les extrémités des tubes deux anneaux de charbon très visibles; tandis que vers 5oo° à 55o°, avec une dose comparable d'acide carbonique formé, il a été impossible d'observer la moindre trace de charbon ('). » C'est là une circonstance fondamentale. En effet, elle exclut l'idée d'une dissociation directe de l'oxyde de carbone. L'acide carbonique ne saurait résulter ici que d'une décomposition proprement dite, c'est-à-dire d'une condensation moléculaire, avec formation d'un produit complémen- taire, stable vers 5oo°, mais qui se décompose au rouge en déposant du charbon. C'est en vertu du même mécanisme que l'acide carbonique est formé aux dépens de l'oxyde de carbone par l'action de l'effluve, action comparable sous bien des rapports à celle de la chaleur, dont elle se dis- tingue surtout par sa durée excessivement courte. Or l'effluve condense plusieurs molécules d'oxyde de carbone, en donnant lieu à la fois à de l'acide carbonique et à des sous-oxydes, par exemple 5C202 = C808+C20\ » Ces sous-oxydes dérivent sans doute d'une polymérisation initiale de l'oxyde de carbone, qui est un anhydride formique, composé incomplet et dès lors très apte à éprouver de semblables condensations (2). » En opérant par la chaleur, vers 5oo° à 55o°, la dose d'acide carbo- nique est faible et il ne m'a pas été possible d'isoler soit en refroidissant les pointes des tubes, soit autrement, le sous-oxyde complémentaire; sans doute parce qu'il se trouve, à l'état de gaz ou de vapeur, noyé dans l'excès d'oxyde de carbone. » Mais l'apparition même de l'acide carbonique, à dose comparable, soit au rouge, soit à 55o°, tantôt avec production de charbon, tantôt sans dépôt de cet élément, ne laisse guère de doute sur le mécanisme même de la décomposition. Ce n'est pas une dissociation simple; mais la décompo- sition doit être précédée par une polymérisation, le produit condensé se séparant aussitôt en acide carbonique et sous-oxydes : entre ces composés, (') Le verre, d'ailleurs, n'est pas attaqué à l'intérieur des tubes. (2) Voir à cet égard dans ma Leçon sur l'isomérië, professée devant la Société chimique de Paris le 27 avril i863, p. 19, la Théorie de la polymérte. ( 597 ) on conçoit d'ailleurs l'existence d'une dissociation complexe, oii inter- vient l'oxyde de carbone et qui limite la transformation ('). Le méca- nisme de cette transformation singulière rentrerait, dès lors, dans les mêmes lois que les polymérisations et décompositions pyrogénées des car- bures d'hydrogène (-). » CHIMIE. — Sur une réaction de l'oxyde de carbone; par M. Iîeuthelot. « Dans le cours des recherches précédentes, j'ai observé une réaction caractéristique de l'oxyde de carbone et qu'il me parait utile tle signaler . ce gaz réduit l'azotate d'argent ammoniacal. On prépare le réactif en ajou- tant à une solution étendue d'azotate d'argent de l'ammoniaquediluée goutte à goutte, jusqu'à la limite où le précipité formé d'abord se redissout entièrement, mais sans aller plus loin. Si l'on fait passer dans cette liqueur quelques bulles d'oxyde de carbone, elle ne tarde pas à brunir, même à froid; à l'ébullition, elle donne lieu aussitôt à un très abondant précipité noir. La réaction a lieu également avec une solution aqueuse d'oxyde de carbone. Elle est extrêmement sensible et s'effectue même en présence d'une grande quantité d'air. Elle pourra dès lors servir à reconnaître la présence d'une trace d'oxyde de carbone dans une atmosphère gazeuse, pourvu qu'il n'y ait point d'autre substance réductrice. La réaction est d'autantplusdigned'intérêlquelesformiatesalcalins ne réduisent pas l'azo- tate d'argent ammoniacal et que l'hydrogène pur ne le réduit pas davan- tage; du moins lorsqu'il a été lavé avec soin dans une solution de perman- ganate de potasse, afin de le débarrasser de toute trace de gaz réducteurs. » Cette réaction fournit un nouveau rapprochement entre l'oxyde de carbone et les aldéhydes, composés incomplets, du même ordre à certains égards. » (') On aurait en général /iC202 = C2"02", C2" 02« = C2"-202"-'' + C20''. Le plus simple de ces sous-oxydes répondrait à l'acétylène, soit C402 ou G20- en atomes, et serait probablement gazeux. (-) Essai du Mécanique chimique, t. II, p. i32. ( 59« ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur l 'odeur propre de la terre; par MM. Berthelot et G. Axdré. « On connaît l'odeur spéciale et qui n'est pas sans agrément, émise par la terre végétale récemment mouillée, après une courte pluie par exemple. Nous avons fait quelques essais pour en rechercher l'origine. Ces essais tendent à établir que le principe essentiel de cette odeur réside, dans un composé organique, neutre, de la famille aromatique, et qui est en- traîné par la vapeur d'eau, à la façon des corps possédant une très faible tension. L'odeur en est pénétrante, presque piquante, analogue à celle des matières camphrées, distincte d'ailleurs de celle des nombreuses sub- stances connues de nous. Quant à la proportion, elle est extrêmement faible et peut être regardée comme voisine de quelques millionièmes. » Ce nouveau principe n'est ni un acide, ni un alcali, ni même un aldéhyde normal ; ses solutions aqueuses concentrées sont précipitables par le carbonate de potasse, avec production d'un anneau résineux. Chauffées avec la potasse, elles développent une odeur acre, analogue à la résine d'aldéhyde. Elles ne réduisent pas le nitrate d'argent ammo- niacal. Enfin elles donnent lieu, dans les conditions connues, c'est-à-dire par l'emploi de la potasse et de l'iode, à une abondante formation d'iodo- forme (' ), propriété commune d'ailleurs à un grand nombre de substances. » Voici comment nous avons constaté ce principe. On a pris 3kg de terre végétale, mélange de sable argileux faiblement calcaire et de matière humique qui constitue le sol des prairies de la Station de Chimie végétale de Meudon. Après l'avoir minutieusement débarrassée de tous débris orga- nique visible, on l'a placée dans un alambic de verre, en s'arrangeant pour que la matière contint 10 à 12 centièmes d'eau au moins. L'alambic a été plongé dans un bain-marie et maintenu, vers6o°, pendant plusieurs heures. L'eau condensée s'écoulait à mesure par le bec de l'alambic. On en a re- cueilli 1 75cc, doués de l'odeur spécifique. Cette eau distillée a été rectifiée (') Cependant nous. n'avons rencontré dans les produits volatils émis par la terre végétale que nous étudiions ni furfurol, ni acétone, non plus que l'alcool ordinaire, signalé par M. Muntz dans certaines terres, où son existence est d'ailleurs facile à expliquer. Mais elle ne paraît pas constituer un fait général. ( 599 ) de nouveau, de façon à obtenir seulement 20"'. L'odeur s'exalte dans le produit volatilisé, sans cependant disparaître entièrement dans le résidu non évaporé : ce cpii atteste la faible tension de vapeur du produit, assimi- lable sous ce rapport au camphre ou au menthol. Ce liquide offre une réaction alcaline; il contient de l'ammoniaque et réduit le nitrate d'argent ammoniacal; dernière réaction due à quelque alcali pyridique ou analo- gue, car il suffit de distiller de nouveau avec une trace d'acide sulfurique étendu pour obtenir un liquide neutre, privé d'action réductrice, et qui cependant conserve toujours son odeur propre. L'addition d'un alcali à la liqueur ne fait pas davantage disparaître l'odeur, du moins immédiate- ment. » Les 20cc ont été réduits par deux nouvelles distillations à icc. L'odeur s'exalte de plus en plus. A ce centimètre cube on a ajouté du carbonate de potasse pur et cristallisé : la liqueur s'est troublée aussitôt; il a fallu quel- ques heurespour l'éclaircir et il s'est formé à sa surface un anneau résineux, presque insensible, représentant tout au plus 1 à 2 centigrammes d'une matière que nous n'avons réussi à identifier avec aucun principe connu; mais les réactions décrites plus haut permettent au moins d'en assigner le caractère général. » La distillation de la terre chauffée au bain-marie, après mélange avec un peu de chaux éteinte, a formé un liquide plus riche en alcalis volatils, comme on devait s'y attendre; mais le principe neutre et aromatique s'y trouvait également, sans cpie la proportion en parût augmentée. » BOTANIQUE. — Contribution à la biologie des plantes parasites; par M. A. Chatis « L'idée que les plantes parasites puisent une nourriture qu'elles n'au- raient presque plus à modifier a été formulée par le grand botaniste Pyrame de Candolle en ces termes : )) Les plantes parasites dépourvues de feuilles tirent d'autres plantes feuillées un suc déjà élaboré, et ensuite porté dans les tleurs et les fruits ( ' ). )> Après avoir énoncé le fait de la non-élaboration de la sève par les parasites privés de matière verte, de Candolle l'explique par l'absence, (') D. C, Physiologie, p. 208. ( 600 ) dans ces plantes, de stomates et de vaisseaux spiraux ('), ce qu'appuyait un certain nombre d'observations anatomiques de son temps, signalant l'absence de stomates dans la Cuscute, le Cytinus et le Rafjlesia, auxquels on peut en ajouter quelques autres, tels que l'Orobanche du Chanvre et le Lathrœa Squammaria. » Mais des stomates ont été vus par M. Duchartre dans la Clandestine, par Vaucher dans une Orobanche, par moi-même dans le discuta Epithy- mum (rare), les Cassytha, qui les ont nombreux et transverses, les Oro- banche atrorubens, Epithymum, Eryngii, Galii, les Phelipea cœrulea et are- naria, Y Anoplanthus , YEpiphegus, le Conopholis, WEginetia, le Bosniakia, YEyobanche. )> Quant aux trachées, si elles manquent au Clandestina et au Lathrœa, je les ai trouvées, souvent même assez déroulables, chez les Cytinus, Hydnora, Cynomorium, Balanophora, Helosis, et dans toutes les Orobanchées. » A noter que souvent les vaisseaux, courts et simplement ponctués ou rayés dans le suçoir et la tige des parasites, s'allongent et passent à la trachée dans les écailles des mêmes espèces. » On put regarder, comme témoignant de la non-élaboration par les parasites, le Gui du Chêne, plus riche en tanin et doué, disait-on, de plus de vertus médicales que celui des autres arbres et, surtout, la présence de la strychnine chez des Loranthus venus sur le Slrychnos Nux-vomica. » On verra ce que valent ces prétendues preuves; mais nous ferons tout d'abord remarquer que l'opinion suivant laquelle les parasites n'éla- boreraient pas, ou peu, la sève puisée dans leurs nourrices, ne tient pas devant celte simple considération : qu'elles forment elles-mêmes leurs tissus, la charpente de tous leurs organes, dont les aliments n'ont pu leur arriver qu'à l'état de dissolution. » J'ajoute que, d'après mes recherches, le Gui, quelle que soit sa prove- nance, qu'il ait vécu sur le Chêne ou le Pommier, le Peuplier ou le Ro- binier, etc., ne renferme pas le tanin bleu du Chêne, mais uniquement le tanin vert. » Quant au Loranthus du Slrychnos, je peux affirmer qu'il ne contient aucune trace de strychnine ni de brucine, alcaloïdes que j'ai inutilement recherchés, il y a bientôt vingt ans, dans un assez gros lot de ce Loran- thus. L'extrait de cette plante n'avait d'ailleurs aucune action toxique sur de petits oiseaux et les souris; des résultats analogues ont été fournis par (, ' ) De Candolle, Physiologie végétale, t. III, p. i4o5 ( 6oi ) des Balanophora qui, développés sur le Ginchona Calisaya, no renfermaient aucun des alcaloïdes du Quinquina. « Des faits qui précèdent, je rapprocherai les suivants : » Les Loranlhus venus sur des Orangers ne participent pas à la colora- tion jaune du bois de ceux-ci ; » L'Orobanche du Chanvre n'a rien de son odeur vireuse: » L Hydnora a/ricana si recherché, comme aliment, par les Hottentots et les habitants du Cap, qui le nomment Knnimp, Kanip, croît sur une Euphorbe acre et môme vésicante. » A la suite des faits établissant que les plantes parasites élaborent, au point de les faire disparaître, certains principes de leurs nourrices, s'en placent beaucoup d'autres démontrant qu'elles peuvent créer, avec les éléments absorbés, des produits nouveaux-. » Et tout d'abord la glu, cette substance si abondante dans le Gui de toute origine, manque à ses nourrices : donc la glu est formée par le Gui. » Ees granules rësinoïdes que contiennent les utrieules du Cytinus et du Cynomorium ne se retrouvent pas dans les Cistes, etc., sur lesquels vivent ces parasites ; il en est de même de l'huile que l'on trouve formant de nom- breuses et grosses gouttelettes dans les cellules des Balanophora, Brus,- mansia, Langsdorfia et Ombrophytum. T, a fécule abonde dans le parenchyme et, parfois ( Lepidoceras), jusque dans les fibres du bois, d'un grand nombre de plantes parasites chez les- quelles elle s'est nécessairement organisée. (Cytinus, Hydnora, Balano- phora, Hclosis, Lophophytum, Ombrophytum, Brugmansia, Langsdorfia, Raf- flesia, Frostia, Apodanthes, discuta, Cassylha, Orobanche, Byobanche, Viscum, Loranthus, Misodendron, etc.). » Cette abondance de fécule, qui fait de quelques espèces parasites aphylles et charnues des sortes de tubercules amylacés, explique leur emploi dans l'alimentation de certains pays. •> Des liquides de couleur bleue, jaune, ronge, etc., manquant aux nour- rices, sont contenus dans les cellules épidermiques, et parfois, dans le pa- renchyme des Phelipœa cœru/ea et arenaria, Orobanche attirai et cruenla, Cuscuta Epithymum, densijlora et major, Cytinus et Cynomorium, Pedicularis palus tris elsilvatica, Melampyrumarven.se, cristatum, nemorosumetsilvaticum, pour ne citer que des espèces très répandues ( ' ). (1) Je cite ces Rhinanthacées, comprises dans cette étude, comme le Gui et le Lo- runthus, quoique pourvues de chlorophylle. C. K., 1891. f'Semestre. (T. Ci.ll, N° 12.) 79 ( G02 ) » On pourrait multiplier, par une analyse moins. sommaire, les exemples de produits existant dans les parasites, à l'exclusion des espèces nourri- cières, mais je ne citerai plus que le fait suivant, qui intéresse à la fois les agriculteurs et les botanistes : » Les propriétaires de prairies ne le savent que trop, et aussi les pré- parateurs d'herbiers, sans que ni les uns ni les autres n'aient trouvé encore un moyen satisfaisant de s'y opposer, toutes les Rhinanthacées vraies, et. en particulier les Rhinanthus glabra et hirsuta, fort répandus dans les prés secs, le Melampyrum arvense, qui envahit les luzernes de nouvelle création, succédant aux blés, le Pedicidaris paltistris des prairies basses, déprécient les fourrages par la coloration noire qu'ils prennent en sé- chant; quant aux botanistes, ils ont le chagrin de ne plus avoir en her- bier que des herbes noircies, au lieu de Rhinanthacées {Melampyrum ar- vense, cristatum , nemorosurn , Pedicidaris palustris, gyrqflexa, incarnata, rosea, rubens, versicolor, etc.), aux teintes si brillantes au moment où ils les cueillaient. Or cette matière, incolore et inaltérable dans les sucs végétaux, tant qu'elle y est protégée par la vie, et qui noircit dans la plante morte en donnant naissance, ainsi que je l'ai constaté dans les essais auxquels je me suis livré à l'effet de. conserver leur coloration naturelle aux échantillons d'herbier, à de l'acide carbonique avec I oxy- gène de l'atmosphère ambiante (phénomène qui s'accélère au contact des alcalis, se ralentit sous l'influence des acides), n'existe chez aucune des espèces nourricières, lesquelles appartiennent, du reste, pour la plupart, à la famille des Graminées (' ). » Or on ne saurait refuser aux Rhinanthacées d'élaborer, de former elles-mêmes ce principe spécial, noircissant à l'air, qui n'existe pas chez leurs nourrices. » Peut-être voudra-t-on, comparant les suçoirs des parasites aux racines des autres végétaux, ne voir en eux que les représentants de celles- ci; mais cet aperçu, juste à plusieurs égards, ne saurait être poussé trop loin, tant, au point de vue de l'anatomie qu'à celui de la physiologie : » i" Parce que, le suçoir n'ayant pas de piléorhize (organe découvert dans les racines et dénommé par M. Trécul) absorbe par sa pointe même, ce qui n'a pas lieu pour la racine; » 20 Parce que cette pointe du suçoir (que j'ai appelée cône perforant), (') J'ai observé une fois le Pedicidaris palustris fixé sur les racines du Valeriana dioïca ! ( 6o3 ) que forme un tissu utriculaire fort délicat, au lieu de s'avancer sans rencontrer de résistance, comme la racine le fait dans le sol, pénétre, il est vrai, dans les bois les plus durs, mais par une action toute spéciale, ramollissant et dissolvant, au point de contact, les tissus qui font obstacle à sa marche; » 3° Parce que les plantes à suçoirs sont loin d'avoir, pour le choix du substratum, la même indépendance que les plantes à racines. » En effet, tandis que celles-ci ne forment, à ce point de vue, que trois catégories : les calcicoles, les silicicoles ou calcifuges et les indifférentes, les espèces parasites sont, pour un grand nombre d'entre elles, limitées dans leur possibilité de vivre à une seule plante nourricière : telles sont les Orobanches du Lierre, du Chanvre, de la Mille-feuille, de l'Armoise champêtre, àel'Eryngium, du Caille-lait, la Cuscute du Lin et celle de la Vigne, le Cylinus des Cistes, le Rafflesia des L'issus, Y Hydnora de YEuphorbia obtusifolia, espèces qu'on peut comprendre sous les noms de parasites monophyles ou imicolcs. » Toutefois, un certain nombre d'autres parasites que nous appellerons polyphytes ou phincoles ont, relativement aux précédentes, une certaine indépendance dans le choix des nourrices : tels le Gui, qui croît sur un grand nombre d'arbres (de Candolle en comptait déjà vingt-quatre il y a soixante ans); le Loranthus europœus, trouvé sur quatre espèces de Chênes, le Châtaignier et l'Oranger; (elle surtout la Cuscute commune (discuta Epylhymum), cette terrible ennemie des Luzernes, etc., que de Candolle a vue se fixer, par suite de la chute d'une charretée de Trèfle cuscute près la porte du Jardin botanique de M. d'IIauteviile, à Vevey, surdes plantes appartenant à trente familles différentes! » Sous ce rapport, on peut faire la remarque que les parasites fixées sur racines ou radicicoles (Cylinus, Orobanche, Latlnœa, Rafflesia, etc.) ne vivent que sur une seule plante ou un petit nombre d'espèces ordinaire- ment voisines entre elles, contrairement aux parasites caulicoles (Cuscute, Gui, Loranthus), lesquelles prennent avec une sorte d'indifférence les nourrices les plus diverses. » Cependant les espèces de cette dernière catégorie ont encore des pré- férences marquées : le Gui est commun sur le Pommier, dont il va jusqu'à atrophier les branches; encore assez commun sur le Peuplier et le faux Acacia, rare sur le Poirier, le Chêne et l'Aubépine. » Au résumé, de tout ceci il ressort que, s'il faut aux espèces parasites une nourriture déjà élaborée et spéciale, celles-ci procèdent à une élabo- ( M ) ration nouvelle et complémentaire, déterminant : d'une part, la transfor- mation de certains principes; d'autre part, la création de substances nou- velles. » Ce pouvoir d'élaboration, varié comme en témoignent ses produits, sera d'autant plus remarqué, surtout dans les parasites aphvlles et arhizes (Cvtinus, Rqfflesia, Baîanophora, discuta, etc. ) que, comme je l'ai constaté pour le Cytinus et après M. • Lory pour les Orobanches, ces végétaux privés de fonctions chlorophylliennes, sont réduits, comme les animaux, à la faculté de former de l'acide carbonique aux dépens de leur propre carbone, emprunté tout entier à Ja sève des espèces nourricières. » L'action des parasites aphylles sur l'atmosphère ne diffère pas, d'ailleurs, de celle des fleurs, bien connue depuis Théodore de Saussure ('), physiologiquement véritables parasites appelant à elles, pour en formel- les couleurs les plus brillantes et les arômes les plus divers, la sève qu'elles tirent des rameaux feuilles qui les portent. » chimie physiologique. — Sur le pouvoir glycofyiique du sang chez l'homme; par MM. R. LÉpine et Barrai,. k On sait que nous appelons pouvoir glycolytique du sang la perte pour iou de sucre que ce sang subit s'il est maintenu une heure dans un bain- marie à 38°-3c)0 C. Avant eu l'occasion de saigner quelques malades, nous avons pu déterminer le pouvoir glycolytique de leur sang, d'après la mé- thode que nous avons précédemment indiquée. Voici les chiffres obtenus : Quantité en grammes de sucre pour 1000 -™»- — mnm Perle pour ioo immédia- après Perle (pouvoir lement. une heure à !a°. absolue. glycolytique). 1er pneumonique 1,20 0,78 0,42 35 ■i" pneumonique i,o4 0.78 0,26 25 Urémique 1,0 "-77 o,23 20 Obèse 1,17 °>§9 0,28 24 Ier diabétique &J07 4>9 0,17 3,3 2e diabétique 4.5-'i i>47 °)°7 1 ,6 3e diabétique .'!.'|^ 3,23 0,25 7 4° diabétique 2,17 2,o5 0,12 5,5 5e diabétique 3,38 3,3 0,08 2,1 ( ' ) L'é minent naturaliste dont j'avais l'honneur d'inaugurer naguère, comme délégué de l'Académie -des Sciences, la statue à Ghamonix. ( 6o5 ) » Les cas précédents sont tous pathologiques; mais, si l'on tient compte de nos résultats antérieurs avec le sang de chien et de quelques-uns des chiffres précédents, notamment de ceux se rapportant aux malades uré- miqueet obèse, qui certainement ne jouissaient pas d'un pouvoir glycoly- tique normal, on peut estimer que, chez l'homme sain, ce pouvoir est notablement supérieur à 2.5. » Cela étant, on remarquera qu'il tombe très bas chez les diabétiques (parfois au-dessous de 2). On notera surtout que la perte absolue est très faible chez la plupart d'entre eux. Ce fait est d'autant plus important qu'une forte proportion de sucre, pour une même quantité de ferment, est une condition favorable à l'augmentation de la perte absolue, ainsi que le démontrent des expériences sur lesquelles nous reviendrons ultérieure- ment, u NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, a la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de l'année 1891. Le dépouillement du scrutin donne les résultais suivants : Prix Savigny (fonde par Mtle Letvilier). — MM. de Quatrefages, A. Milne-Edwards, Blanchard, de Lacaze-Duthiers, Grandidier réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Sappey et d'Abbadie. Prix Da Gaina Mâcha 10. — MM. A. Milne-Edwards, Blanchard, de Qua- trefages, de Lacaze-Duthiers, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Sappej et Brown-Séquard. Prix Monlyon {Médecine et Chirurgie ). -- MM. Bouchard, Marev, Ver- neuil, Kichet, Charcot, Brown-Séquard, Larrey, Sappey, Ranvier réunis- sent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Chauveau. Prix Godard. — MM. Bouchard, Verneuil, Brown-Séquard, Bichet, Charcot réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Larrey et Sappey. ( 606 ) MÉMOIRES PRÉSENTES. M. J. Pakaire adresse une Note « Sur le maximum de rendement delà machine à vapeur ». (Commissaires : MM. Cornu, Sarrau.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la planète Millosevich m'; , faites à l' Obser- vatoire de Paris (Équalorial de la tour de l'Est); par M"e D. Klumpke, présentées par M. Mouchez. Etoiles Dates de 1801.. comparaison. Grandeur aïs i3.. . a 8,2 i3... b 9'5 17... c 9>5 Planète — *. Nombre de M. 48^61 22,90 11,67 J3. -e^; i 4-5.42, 1 4-3.2 1 ,0 comparaisons 3:4 6:4 6:4 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite *•. moy. 1891,0. 1 b ai s a = 2108 BD 4- 17° = 5g5 W. 9.30.17,52 6 = 2107 BD 4- 170 9.29.50,39 4-0, 83 c = 2101 BD 4- 170 9 27.45,13 Positions apparentes de la planète. Réduction Réduction au Déclinaison au jour. moy. i8gi,o. jour. xVutorités. 4-0, 83 4-17.43. 4,2 —0,7 Weisse 4-o,83 17.30.47,2 — 0,7 Bap. à a 4-0,80 17.32.45,9 —o,5 BDt.VI Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1891. de Paris, h m s apparente. Il m s parall. apparente. parall. Mars i3. . . i4.3g.52 9.29.29,74 1,585 4-17 . 36. 2 1 1 °>759 i3... 1 5. 26. 27 9.29.28,32 T , 609 17.36.28 6 0,784 17... • 10.27.49 9.27.34,36 2,865 17-36. 6 4 0,666 » Remarques. — La planète est de grandeur 12, 8-1 3. Les observa- tions ont été faites par angles de position et distances; celle du i3 mars ( 6o7 ) (i4h 39™) présentait plus de difficultés que les deux autres, à cause de la grande distance des astres, planète et étoile. » L'étoile b a été rapportée à l'étoile a par 3:3 comparaisons d'angle de position et de distance. On a trouvé * b — * a, a R = — 27s,i3, i(D = — 12' 17", o. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. -- Sur fa théorie des surfaces applicables. Extrait d'une Lettre de M. J. Weingarten à M. Darboux. « L'étude de vos Leçons sur la théorie des surfaces me conduit à vous présenter une remarque que j'ai faite, il y a quelques années, concernant les surfaces, dont le carré de l'élément linéaire possède la forme ds2 = du'- -;- (h -f- av ) dv"1, contenue dans les équations (27), page 234 de la TIF Partie des Leçons. » En déterminant la situation d'un point P d'une surface par sa distance à l'origine des coordonnées rectilignes a-, y, z, et parla longueur de la normale abaissée de cette origine sur le plan tangent au point P, c'est- à-dire en introduisant les paramètres p = xc -\-yc + zc , et conservant vos notations, on trouvera les relations , , dx , de (lr (1c , , de (0 iîp-1 _p?^' dj==dï + (? + ?)àj' et les quatre analogues qui en découlent si l'on remplace x, c par y, c et z, c". les lettres p, p' désignent les rayons de courbure principaux de la surface. » Supposons que cette surface appartienne à la famille déterminée par l'équation aux dérivées partielles du second ordre (>) ^ -+- < ? -^ P ) 7^77 "^ ?? d^ = °' dans laquelle

\° dt- -+- drr -H dC- = 2(7 \d-~) H- L'/)rf -— r/ ■- - -+- rf-^ , '\ dq) ' dq dp \ dq) qui démontre que toutes ces surfaces sont applicables les unes sur les autres, au moins dans celles de leurs parties qui correspondent au même domaine des variables p. q. » Déterminons la fonction

= ) 4- [d(q — fi/j - p1 ) |2 (iq-p"-)dp- 7 - P/> - Ç » La substitution = .'/ P/» H" Ç lui donne la forme r/r2 + ^/r.5 + f/i:2 = r///2 4- a («-H Vp)dp*, ( 6d9 ) laquelle, après la substitution p — -^ ; p = a N/a , \ -' ne diffère plus de la vôtre ci-dessus mentionnée. » Du reste, toute la famille de surfaces définie par l'équation ? -+- ?' = -/' ■+■ ? doit être regardée comme connue. Car cette équation a"x différences par- tielles s'intègre aisément. Dans le cas où (3 = o, cette famille coïncide avec celle qui a été étudiée par M. Appell. Les surfaces (3) relatives à ce cas sont les surfaces des centres de courbure des surfaces minima que j'ai si- gnalées depuis trente ans. » Mais, dans le cas où (3 ne s'évanouit pas, en rejetant un facteur con- stant de l'élément linéaire on peut faire p = i. L'équation ils'- = du2 ■+■ 2 (m -I- v ) dv1 se change par une simple transformation en ds- = l1 dr +- (J2 — i)dl- — dl- + dr? -f- ^'C2- » En conséquence, la famille de surfaces applicable sur la surface de révolution X = a/cos , Y = y-l sin , Z =• / Jt~ — a? -^ i f// 7. X t/ * est déterminable par quadratures. » Par un théorème que j'ai donné, il y a trente ans, dans le Journal de Creile, il est aisé de voir que l'on déterminera aussi par des quadratures les surfaces vérifiant l'équation a(p'— p)=s(2P + 2?')> eG _ e-C. S(G) désignant la quantité » Introduisant les paramètres des lignes de courbure de ces dernières surfaces, on donnera de la manière la plus générale au carré de l'élément linéaire de la sphère de rayon i la forme , ., '/il' f/''2 as2 = 1 7— C. R., 1891, 1» Semestre. (T. CXU, N° 12.) OO ( 6io ) S et C désignant les sinus et cosinus hyperboliques. Ces relations se rat- tachent d'une manière curieuse à celles que j'ai données autrefois. » MÉCANIQUE MOLÉCULAIRE. — Des déformations que présente après l irnbibi- tion un système formé par la supeiposition de deux lames hygroscopiques, minces et homogènes, à propriétés différentes. Note de M. J. Verschaffelt. « La dilatation que subit une lame mince homogène, par suite de l'im- bibition, peut être la même dans toutes les directions, et, dans ce cas, la lame est dite isotrope; ou bien la dilatation est inégale, et alors la lame est anisotrope. Les mêmes cas peuvent se présenter pour une contraction due à la dessiccation; nous considérerons une contraction comme une dilata- tion à coefficient négatif. » Lorsqu'une lame mince anisotrope se dilate, on observe toujours qu'il y a dans son plan deux directions perpendiculaires entre elles, telles que la dilatation est maxima suivant une de ces directions, et minima suivant l'autre; la dilatation totale d'une telle lame peut être considérée comme la résultante de deux dilatations anisolropes simples, dont les directions sont celles des dilatations maxima et minima ; j'appelle dilatation anisotrope. simple une dilatation qui consiste en ce que, dans le système, toutes les lignes parallèles à une certaine direction ne subissent aucun allongement et s'écartent les unes des autres d'une quantité proportionnelle à la distance qui les sépare. » On peut démontrer le théorème suivant : Tout système de dilatations anisotropes simples et isotropes se compose en un système de deux dilatations anisolropes simples, perpendiculaires entre elles. Ce théorème s'applique aussi bien à des dilatations à coefficient négatif qu'à des dilatations à coef- ficient positif. » Ces généralités permettent de trouver toutes les formes que peut affecter, après l'imbibition (ou la dessiccation), le système en question. Remarquons d'abord que la déformation produite par la dilatation d'une des lames est la même que celle à laquelle donnerait lieu une contraction équivalente de l'autre. Cette remarque nous permet de considérer une des lames comme seule active; et si au système de dilatations théoriques et réelles, subies par celle-ci, on applique le théorème énoncé plus haut, on voit qu'on peut considérer cette lame comme subissant théoriquement deux dilatations anisotropes simples, perpendiculaires entre elles; l'autre lame est considérée comme inerte. ( 6.i ) » On peut faire voir que chacune de ces dilatations tend à produire une déformation cylindrique du système, qui, par la combinaison de ces deux actions, se courbe dans les deux directions de ces dilatations, en présentant dans chacune de ces directions une courbure proportionnelle à la dilata- tion correspondante. » D'après cela, on peut classer toutes les formes que peut affecter le système en deux groupes : au premier se rattachent toutes les formes pré- sentant des courbures principales de même signe; on les obtient lorsque les deux dilatations ont le même signe; au second se rattachent toutes les formes présentant des courbures principales de signe contraire; dans ce cas, les dilatations ont un signe différent. Le cylindre, qui correspond au cas où une des dilatations est nulle, peut être considéré comme une forme de transition, et la sphère (deux dilatations égales et de même signe) est un cas particulier du premier groupe. » Pour obtenir ces diverses formes, j'ai soumis à l'imbibition des figures (carrés, cercles, etc.) découpées dans une lame formée de deux feuilles de papier collées l'une sur l'autre, au moyen de gélatine ou d'une solu- tion de caoutchouc dans la benzine. Le papier est anisotrope, et les coefficients de dilatation maxima et minima varient d'une espèce à l'autre. On conçoit que, par des combinaisons convenables de feuilles à coeffi- cients connus, il soit possible de donner aux dilatations théoriques d'une de ces feuilles les valeurs nécessaires pour obtenir une forme déterminée. Toutefois, je n'ai pu réaliser le cylindre et la sphère que d'une manière approchée. » On peut également obtenir ces formes par la dessiccation, et alors elles ont l'avantage de pouvoir être conservées. » CHIMIE. — Sur l'action de l'acide iodhydrique sur le chlorure de silicium. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troosl. « L'acide iodhydrique sec est sans action sur le chlorure de silicium à la température ordinaire; mais, à température élevée, on obtient des produits de substitution partielle, grâce à la différence de chaleur de formation de l'acide chlorhydrique résultant et de l'acide iodhydrique employé et de la dissociation partielle de ce dernier à cette température. » La théorie permet de prévoir l'existence de trois chloroiodures de Si : Si2 Cl3 1, Si2Cl2P, Si2Cll3; les deux premiers ont été obtenus par cette ( 6l3 ) méthode à l'état de pureté; le dernier, en très petite quantité, n'a pu être isolé complètement pur ; enfin le dernier terme de l'ioduration Sri4 n'a pas été atteint. » On dirige, à travers un tube de verre vert chauffé au rouge, un cou- rant de gaz iodhydriqne sec entraînant des vapeurs de chlorure de Si ; pour qu'il y ait réaction sensible, il faut que le courant gazeux soit rapide et la température élevée et, malgré ces conditions optima et en présence d'un excès de HI, la quantité de chlorure de Si, qui a réagi après un pre- mier passage, ne dépasse pas ~; on recommence la même opération à plusieurs reprises avec les parties les plus volatiles formées de chlorure de Si et, finalement, le liquide fortement coloré par de l'iode est mis à digérer avec du mercure pour détruire l'iode libre, puis soumis à une série de distillations fractionnées qui ont permis d'en séparer : » i° Un liquide incolore distillant de i i3°-i i4°, ne se solidifiant pas à — Go°, qui correspond à la composition de Si^CPl, comme le vérifient les analyses suivantes : Poids Cl delà S I substance. pour ioo. Pour 3AgCI -H Agi. Pour ioo. o,648 253)77 j j01; fc>® \ z 88,68 0,718 25i,82 j?1- S'3? | Poids delà substance. Si pour ioo 0,818 io,6i i i I Théorie pour Si!Cl3I... 10,70 I.. 48,23 J Cl. 4o,3o I.. 48, o5 Théorie pour _. , Si*CPI... 254,49 jT.; H% \ 2 = 89,28 » Ce chloroiodure s'obtient encore dans l'action de l'iode sur le silici- chloroforme en tube scellé à 2oo°-20o° avec départ de HI : Si2HCP -+- 2I = Si2Cl3I+ HI. » Ce liquide se colore rapidement à l'air par mise en liberté d'iode ; la lumière active cette décomposition, mais ne suffit pas à la produire, car si l'on expose à la lumière solaire le chloroiodure en tube scellé avec un peu de mercure, cpii permet de détruire l'iode mis en liberté par l'agi- tation, on constate qu'au bout de peu de temps la décomposition cesse quand tout l'air du tube a été détruit. Il fume à l'air, décomposable par l'eau. » Ce chloroiodure se combine directement avec le gaz ammoniac el donne ( G. 3 ) unecombinaison présentant la composition 2 Si2CPl, 1 1 AzH3 ; corps solide blanc amorphe décomposable par l'eau avec production d'une liqueur légèrement alcaline. Il ne donne pas de combinaison avec PU1, même sous l'action simultanée du froid et de la pression ; si l'on comprime dans le tube Cailletet PH\ en présence d'une petite quantité de Si2Cl3I, on voit deux couches liquides distinctes qui persistent même quand on re- froidit à — 22°. » 2" Un liquide qui se colore rapidement par mise en liberté d'iode qui distille à 17a0 et ne se solidifie pas à — 6o°; sa composition correspond à Si2Cl2I2. Poids Poids CI delà Si delà gI substance. pour substance. pour 100. Pour sAgCl -+- 1 Agi. Pour 100, 0,843 8,52 0,534 2i2,,,* if1; ll\f2\ —92,4s o,955 7,42 0,678 2,4,60 jjL jllU] S = 93,21 Théorie pour Théorie pour [ fl a ) Si'Cl'F... 7.93 Si2Cl2F... 224,64 , ' ' - 2 = 92,06 f 1 . . 7 I , 9,J ; » Ce second chloroiodure se trouve en petite quantité dans le produit de la réaction précédente ; on en obtient aussi en chauffant le premier chloroiodure Si2Cl3I en présence de HI sous pression; à cet effet, on le sature de ce gaz à — 220, température à laquelle il en dissout de grandes quantités, on scelle le tube et on le chauffe pendant vingt-quatre heures à 2 5o°. » Il fume à l'air, décomposable par l'eau ; sa vapeur est combustible avec mise en liberté d'iode. » Il se combine directement avec AzH3 et, pour éviter une trop forte élévation de température, il est utile de prendre un dissolvant, le tétra- chlorure de carbone par exemple ; la combinaison présente la composition Si2Cl2I2, 5AzH\ corps solide blanc amorphe décomposable par l'eau. » 3° Quelques gouttes d'un liquide distillant vers 2200, dont la compo- sition se rapproche de Si2ClI3 ; il se solidifie à basse température en pré- sentant une surfusion marquée que l'on fait cesser par l'agitation ; le corps solide blanc obtenu fond vers — 3o°. ( M ) » Liquide incolore fumant à l'air, se colore rapidement en rouge; sa Aapeur est combustible, donne une combinaison avec le gaz ammoniac. » CHIMIE. — Transformation du pyrophosphitc de soude en phosphite. Note de M. L. Amat, présentée par M. Troost. « Dans une Note précédente ( ' ), on a montré que les acides accélèrent considérablement la transformation du pyrophosphite de soude en phos- phite. » Influence de la dilution. — Dans chaque expérience on a opéré sur 20cc d'une dissolution contenant 92s1', 6 de pyrophosphite de soude par litre; à ces 2occ on a ajouté io« d'acide sulfurique équivalant à 10^,7 de soude à omol,44i5 par litre, puis de l'eau, de manière à faire un volume total V : Température 2I° Durée de l'expérience ih

6 Durée de l'expérience 7'1 40'" (') Comptes rendus, t. CXII, p. 527. ( 6i5 ) Soude totale , / — '9. 1 . / — ? (o-.584). f- losr=r -,,og7^- ce ce ce 2,5 6,7 6,25 o,o63 0,0264 5 ii,25 io,35 0,127 0,0261 10 19,3 17,5 0,268 0,0268 20 29,3 25,75 o.523 0,0254 4o 4o,2 33,i i,o55 0,0202 » La dernière colonne du Tableau précédent montre que - log .— est une constante et que, par suite, les dissolutions étant assez étendues pour que la dilution ait peu d'influence, la vitesse de transformation est proportionnelle à la quantité d'acide. » Influence de la nature de l'acide. — Dans chaque expérience on a opéré sui-20cc d'une dissolution contenant 93sr,4de pyrophosphite par litre; à ces 2occon a ajouté 5occ d'une dissolution acide (acide sulfurique, azotique, etc.). Ces 5occ d'acide étaient neu- tralisés, vis-à-vis de la phtaléine, par 8cr,9 de soude à omol,564 par litre. Température i8°,5 Durée de l'expérience .... ih 4-' 10>8 o,4g Acide azotique 32,9 24,0 10,9 o,48 Acide sulfurique 3o.7< 21, 85 i3,o5 o,4i Acide phosphoreux (l). . 38,4 2<>>6 i4>3 °>37 Acide acétique ii,4 2,6 32,3 0,01 » Les acides qui ont servi à ces expériences doivent donc se placer, au point de vue de leur action sur le pyrophosphite de soude, dans l'ordre suivant : 1» Acide chlorhvdrique j ^ c rlenl sensibiement de la même manière. 2° Acide azotique ) 3° Acide sulfurique. 4° Acide phosphoreux. 5° Acide acétique, ce dernier acide agissant le moins énergiquement. (') A cause des propriétés particulières de l'acide phosphoreux vis-à-vis de la phta- léine, la soucie totale a dû être diminuée de 2 x 8,9 = 17,8. (616 ) » Action des alcalis sur le pyrophosphite de soude {liqueur alcaline à la phtalèine). — Cette action est soumise à des lois semblables à celles que nous avons rencontrées. » Si l'on admet que la vitesse de transformation est à chaque instant proportionnelle : i° à la quantité de pyrophosphite; 2° à la quantité de soude libre, on trouve que - los P r-> doit être une constante. Dans 1 x 8 ( Comme contrôle, j'ai évaporé des solutions identiques, de façon qu'elles perdent le même volume d'eau dans le même temps. J'ai trouvé, comme perte en alcali. Deuxième expérience. Pour le chlorhydrate de dibutylamine ioo ioo » triéthylamine 4° 7° m On voit que les valeurs relatives sont sensiblement celles qui ont été trouvées dans la précédente expérience. » Influence de la température. — Dans des solutions à i molécule par litre maintenues pendant six heures entre 56° et 58°, j'ai fait barboter des quantités d'air sensiblement égales : Le sel de diisobutylamine a perdu. -div / » triéthylamine a perdu 3dlv » Les tensions sont moindres, mais sensibles, et leur rapport est encore voisin de 2. i Influence de la concentration . — Faisons barboter une même quantité (') D'après M. Le Chatelier, les deux phénomènes sont corrélatifs (Annales des Mines, i888). La moindre élévation de température trouille la solution de dibutyla- mine. ('-) Ces nombres ont été trouvés en taisant usage des barboteurs en usage pour recueillir l'acide carbonique dans les analyses organiques. ( fol ) d'air pendant cinq à six: heures, dans des solutions à 1 molécule et à | mo- lécule par litre, à ioo° : Première expérience Seconde expérience Perle en a à i mol - i i leal id ans la sol. : à i mol. 8,5 1 1 5 i: apport. i . 3 i ,36 Contrôle par évapora ti on. . 7 '.4 Si l'on compare la perte en alcali produite par évaporation d'une so- lution à i molécule et d'une solution à -j- de molécule, on trouve, dans le premier cas, i7'liv; dans le second cas, i2div. Rapport : i,\. » Ces résultats tendraient à prouver que la tension de la désagrégation actuelle diminue notablement quand on dilue les liqueurs. - Influence d'un excès d'acide. -- L'addition d'un faible excès d'acide (tïïô ('c l'acide contenu dans le sel) suffit pour empêcher un entraînement sensible d'alcali par de l'air barbotant pendant six heures, à ioo°. » En résumé, les sels constitués par des aminés capables de ramener au bleu le tournesol rougi par l'acide minéral auquel elles sont combinées sont sensiblement dissociées par l'eau, même vers 5o°, et leur désagréga- tion est réglée par les lois que M. Bertbelot a établies si nettement poul- ies sels faibles, dans l'Essai de Mécanique chimique. » La méthode que nous avons employée ne s'applique pas aux alcali; fixes, potasse, chaux, etc.,. qui donnent des combinaisons stables avec l'eau. » M. Berthelot a insisté sur ce point, que l'action d'une base sur un sel est fonction de la dissociation des sels par l'eau. Ce genre de dissocia- tion étant régi par les lois des réactions limitées et réversibles qui, d'après une théorie de M. Lemoine, sont à peu près indépendantes des chaleurs de formation des sels, on comprend que la décomposition d'un sel par une base puisse se faire avec absorption de chaleur, la base s'emparant d'abord de la portion d'acide rendue libre par la dissociation du sel initial, et celle-ci se reproduisant incessamment, comme il arrive dans la trans- formation du carbonate de soude par le chlorhydrate d'ammoniaque. Tel est, en particulier, le cas des bases que nous venons d'étudier : la diiso- butylamine est chassée de son chlorhydrate, malgré une absorption de chaleur de — ioca,,G par molécule de dibutylamine sortie du liquide à l'état insoluble vers io°. Or, nous venons de voir que ces chlorhvdrates ( 622 ; sont notablement dissociés par l'eau, et que le sel de butylamine est deux fois plus dissocié que l'autre, malgré la faible volatilité de la dibutyla- mine ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles combinaisons de la pyridine. Note de M. Raoul Yauet. « 1. Bromozincate de pyridine. — Dans de la pyridine chauffée vers 4°°> on dis- sout du bromure de zinc sec, jusqu'à saturation; il se passe une réaction assez vive et la pyridine entre en ébullition. La liqueur, par refroidissement, se prend en une belle masse cristalline, constituée par de fines aiguilles prismastiques qui répondent à la formule ZnBr.C">H5Az. » C'est un corps très peu altérable, on peut le chauffer à i io° sans qu'il perde de pyridine. 11 est très soluble dans l'eau et dans la pyridine. » II. Bromonicklate de pyridine. — Quand on maintient à l'ébullition, pendant une heure, de la pyridine tenant en suspension du bromure de nickel anhydre fine- ment pulvérisé, ce dernier perd sa couleur jaune et se transforme en une poudre verte qui, séchée très rapidement, entre des doubles de papier, répond à la formule NiBr.2C10H5Az. » C'est un corps altérable à l'air; quand on le chauffe, il perd de la pyridine et devient jaune; il est très soluble dans la pyridine. » III. Bromocuivrate de pyridine. — On projette du bromure de cuivre anhydre, et finement pulvérisé, dans de la pyridine chauffée au bain-marie; une réaction très vive se produit, la pyridine entre en ébullition, tandis que le bromure de cuivre aug- mente considérablement de volume et forme une bouillie verte. On ajoute alors un petit excès de pyridine et l'on chauffe au bain-marie pendant une heure, en agitant continuellement. La liqueur refroidie est filtrée pour séparer l'excès de pyridine, et le produit solide, non dissous, est séché très rapidement entre des doubles de papier : ce sont de petits cristaux durs, d'un beau vert foncé et qui répondent à la formule CuBr.3Cl0H5Az. » C'est un corps très altérable, il exhale une forte odeur de pyridine. Quand on le chauffe ou quand on l'expose à l'air, il perd de la pyridine en changeant de couleur, il devient vert vil. Il est soluble dans l'eau et dans la pyridine. (•) Dans une Note précédente {Comptes rendus, décembre 1S90), j'ai cité à tort, parmi les exemples de réactions à la fois endothermiques et contraires au maximum thermique, la décomposition de l'oxalate de diisobutylamine par la triéthylamine. En continuant l'étude de ce sel, j'ai constaté que c'est un oxalate acide, tandis que j'avais admis, dans mes calculs, que ce sel était neutre. ( 623 ) » IV. Argentoiodure de pyridine. — Dans un petit ballon muni d'un réfrigérant ascendant, on maintient à l'ébullition, pendant deux heures environ, de la pyridine additionnée d'iodure d'argent bien sec. La pyridine se colore légèrement en brun; on liltre pour séparer l'iodure non dissous et on l'abandonne dans un endroit froid, à l'abri de la lumière. On obtient tantôt de fines lamelles, tantôt des aiguilles prisma- tiques, groupées en petits mamelons. Ces cristaux séchés entre des doubles de papier répondent à la formule \.gI.C10A3Az. » C'est un corps altérable à l'air; assez soluble dans la pyridine, surtout à chaud. Traité par l'eau chaude, il est décomposé instantanément; l'eau froide le décompose aussi, mais moins rapidement. Il perd toute sa pyridine quand on le chauffe à i io°. » V. Argentobromure de pyridine. — La pyridine chaude ne dissout pas le bro- mure d'argent et ne se combine pas avec lui; mais si l'on abandonne un mélange de ces deux corps à l'abri de la lumière, le premier étant en excès, il y a combinaison ; le bromure d'argent se décolore et se transforme en grandes aiguilles prismatiques blanches, à reflets nacrés. Ces aiguilles, séchées très rapidement entre des doubles de papier, répondent à la formule \.gBr.C'°H5Az. » C'est un corps très instable; soluble dans la pyridine froide, insoluble dans l'eau qui le décompose. Il perd toute sa pyridine à ioo°. » VI. Argentochlorure de pyridine. — Je n'ai pas réussi à obtenir une combi- naison de pyridine avec le chlorure d'argent; si un tel composé existe, il n'est pas stable à la température ordinaire. La pyridine froide dissout le chlorure d'argent, mais, dès qu'on chauffe celte solution ou qu'on y ajoute de l'éther, il y a précipitation de AgCl. On voit que L'affinité des sels halogènes d'argent pour la pyridine va en décroissant de l'iodure au bromure et au chlorure; c'est l'inverse qui a lieu avec l'ammoniaque. » chimie organique. — Sur la théorie des phénomènes de.teinture. Note de M. Léo Vignon. « Dans plusieurs Communications {Comptes rendus, 10 février, 28 avril 1890, 2 et 6 mars 1891), j'ai présenté des expériences dont je demande à synthétiser les résultats. Ils peuvent, en effet, apporter quelque éclaircissement à la théorie des phénomènes de teinture. » i° J'ai montré, par la méthode thermochimique, que les fibres textiles animales, se teignant facilement, possèdent les fonctions basiques ou acides, tandis que les fibres végétales, ayant peu d'aptitude pour la tein- ture, manifestent des fonctions chimiques très faibles, et notamment pas de fonctions basiques. » 20 Le coton soumis à l'action de l'ammoniaque, fixe de l'azote, ac- ( 6*4 ) quiert des fonctions basiques et devient apte à absorber en bain acide des matières colorantes acides. » 3° L'acide stannique fixe les matières colorantes basiques, telles que la safranine, tandis que l'acide métastannique, qui n'est autre chose que de l'acide stannique polymérisé, ayant subi une grande atténuation dans ses fonctions acides, n'exerce aucun pouvoir absorbant sur la safra- nine. » On sait, d'autre part, que tous les mordants employés dans la tein- ture du coton, acide tannique, oxydes métalliques, etc., sont capables de donner des sels. » Mais ces faits sont relatifs aux substances absorbantes textiles, oxydes métalliques, mordants; voyons les indications qui se dégagent de la constitution chimique des corps absorbés,- c'est-à-dire des matières co- lorantes. » On trouve que toutes les matières colorantes solubles, artificielles ou naturelles, renferment ou bien un groupe OH salifiable, ou des groupes basiques AzR2, ou des radicaux acides AzO2. On ne connaît aucune matière colorante, constituée seulement par un carbure ou ne possédant d'autres fonctions chimiques que les fonctions d'alcool, d'acétone ou d'aldéhyde. » Il n'existe, en somme, aucune matière colorante proprement dite qui ne possède des fonctions basiques ou acides, ou les deux fonctions réunies. >- La conséquence de ces faits, c'est que tous les phénomènes de tein- ture, obtenus avec les matières colorantes solubles, qu'ils se manifestent avec les textiles ou avec les oxydes métalliques nécessitent deux condi- tions essentielles : » i° La présence de fonctions acides ou basiques dans les absorbants; » 2° La présence de ces mêmes fonctions dans les matières colorantes. » La seule exception qui existe à cette règle est celle des matières colo- rantes tétrazoïques, à la vérité basiques ou acides, mais que le coton ab- sorbe sans mordant, dans un bain alcalin. » Si on laisse provisoirement de côté ce cas, qui nécessiterait une étude spéciale, on est en droit de dire que les phénomènes de teinture obtenus avec les matières colorantes solubles sont d'ordre purement chimique, et que les règles de l'action chimique suffisent à les expliquer. » ( 6a5 ) PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Méthode pour enregistrer simultanément, l'onde électrique d'excitation et la contraction musculaire résultante ( ■ ). Note de M. A. d'Arsoxvai.. « Les courants brefs (décharges de condensateur, courants d'induc- tion, etc.), sont constamment employés en Physiologie et en Médecine pour exciter les nerfs et les muscles. » Les réactions qui résultent de ces excitations sont liées étroitement à la forme de l'onde émanant de l'appareil électrique, ainsi que je l'ai mon- tré par de nombreuses expériences, depuis 188 i , dans mes cours du Collège de France. Il est donc extrêmement important de pouvoir : t° connaître la forme de celte onde, que j'ai appelée caractéristique de l'excitation, et 2" d'avoir la possibilité de faire varier celle forme à volonté. » La courbe qui représente la caractéristique à" excitation est fonction de trois variables qui sont : i° le potentiel maximum de la décharge; i" le temps de variation du. potentiel; 3° la quantité d'électricité traversant l'organe excité. Chacun de ces trois facteurs modifie l'excitation, dans des propor- tions qu'il est indispensable d'étudier séparément pour chacun d'eux. » La méthode que je vais décrire permet de faire varier isolément chacun des trois facteurs d'une façon continue et de combiner de plus ces varia- tions deux à deux ou trois à trois. C'est donc une méthode générale à l'aide de laquelle on peut inscrire directement sur un cylindre enregistreur la courbe de l'onde électrique, et, immédiatement au-dessous, la courbe de la secousse musculaire provoquée par cette excitation. La comparaison entre la cause et l'effet est rendue de la sorte extrêmement simple. Le schéma ci-joint est destiné à faciliter l'intelligence de la description. » Soit P une source constante d'électricité (accumulateurs ) dont le cir- cuit est fermé au travers d'une colonne verticale de mercure contenu dans un tube de verre. Le courant entre par le haut et ressort par le bas du tube au moyen de contacts appropriés en cuivre nickelé. Le pôle négatif de la pile et le fond du tube sont reliés à la terre, et, par suite, au potentiel zéro. La partie supérieure de la colonne de mercure est, au contraire, à un potentiel positif de 10 volts, par exemple. Le potentiel décroît réguliè- (') Voir Comptes rendus de In Société de Biologie, séance du rer avril 1883. Cette méthode a été imaginée à la fin du Congrès de 1881. C. R., 1891, r" Semestre. (T. CXIT, N° 12.) "2 ( 6?.6 ) remenl de + 10 volts à zéro le long de la colonne de mercure, d'après une loi bien connue. Supposons qu'un fil métallique P', isolé jusqu'à sa pointe inférieure, puisse monter et descendre le long de la colonne de mercure. Si nous supposons la pointe au fond du tube, son potentiel est zéro; mais, en relevant le fil, son potentiel va croître régulièrement de zéro à _|_ 10 volts. Attachons rigidement ce fil à l'extrémité d'un levier mobile autour du point L, l'autre extrémité se déplaçant le long d'un cylindre en- fumé F. Il est facile de voir que les déplacements de la pointe du levier L sur le cylindre F inscriront les phases et les grandeurs de la variation du potentiel du fil plongeur P'. » Pour avoir une courbe déterminée à l'avance, je fais osciller le levier L par la rotation d'un excentrique E, dont on taille le profil en conséquence. En pratique, j'attache le fil P' soit à une tige vibrante, soit à un pendule, qui me donnent une variation sinusoïdale du potentiel. J'obtiens toute autre forme et toute vitesse en attachant ce fil P' à un ressort plus ou moins tendu (fil de caoutchouc), que je déclenche mécaniquement pour produire l'excitation. Si le fil P' était mis simplement en rapport avec le nerf N, communiquant à la terre, cet organe serait constamment traversé par un courant dérivé qui en altérerait l'excitabilité; de plus, on n'aurait aucun moyen de graduer la quantité d'électricité qui le traverse. J'évite cet in- convénient en faisant passer le courant dans le fil primaire d'une bobine d'induction de du Bois-Revmond, ou encore, comme cela est représenté dans la figure, en interposant un condensateur étalonné en C. De cette manière, aucun courant dérivé ne traverse le nerf tant que le plongeur P' est au repos. De plus, pour un même déplacement de P', c'est-à-dire pour une même variation du potentiel, la quantité d'électricité qui traverse le nerf N est rigoureusement la même et connue d'avance. » Le muscle M, animé par le nerf N, est attaché au levier myogra- phique L', qui trace la courbe de la secousse musculaire immédiatement ( 627 )• au-dessous de la caractéristique d'excitation, tracée par le premier levier L. » La courbe inscrite par le levier I, donne donc bien : i° la quantité d'électricité traversant le nerf à chaque excitation; 2" la variation du potentiel; 3° les phases de cette variation; 4° et enfin sa durée. » De plus, on fait varier chacun de ces facteurs d'une manière indé- pendante, savoir : 1" la quantité, en modifiant la surface du condensa- teur G; 20 le potentiel, en modifiant soit la course du levier L, soit le nombre d'éléments de la pile P; 3° les phases de la variation du potentiel, en changeant le profil de l'excentrique E; 4° enfin le temps de la variation, en modifiant la rapidité d'oscillation du levier L. » Le uerf est traversé par des courants de sens inverse, correspondant à la charge et à la décharge alternatives du condensateur; il ne peut donc se polariser. Dans le cas d'une excitation unique, j'évite la polarisation en déchargeant le condensateur C dans le fil primaire d'une bobine d'induc- tion, d'après la méthode que j'ai signalée antérieurement à l'Académie ('). » Dans une prochaine Communication, je ferai connaître les résultats obtenus à l'aide de cette méthode (2) PHYSIOLOGIE EXPÉBIMENTALE. - - De l'action de L'acide phénique sur les animaux ('). Note de MM. Simox Dcplay et Maurice Cazi.v, présentée par M. A. Milne-Edwards. « La Communication que M. Zwaardeniaker a adressée récemment à l'Académie, sur les effets produits par l'acide phénique chez le chat, nous donne l'occasion de rapprocher des résultats de ce travail ceux, que nous a fournis récemment une série d'expériences nombreuses, faites accessoire- ment au cours de recherches dirigées dans un autre but. « C'est en effet en étudiant sur des animaux sains l'action du liquide de (') Voir Comptes rendus, 27 juin 1881. (2) Conformément aux idées échangées au Congrès international des Électriciens de 1881 (Commission d'électrophysiologie, séance du 22 septembre 1S81), entre MM. Helmholtz, Marey, Joubert, d'Arsonval, du Bois-Reymond, Lippmann, etc., j'ai d'abord essayé d'obtenir l'onde électrique en faisant tourner une bobine dans un champ magnétique, ou inversement. Je n'ai pas tardé à renoncer à ce procédé qui présente de grosses difficultés et des causes d'erreur que je ne peux développer ici. (') Travail du Laboratoire de Clinique chirurgicale de la Charité. •( 628 ) Koch, que nous avons été frappés des phénomènes convulsifs, plus ou moins marqués, que produit chez certains animaux, et notamment chez les souris, les rats et les cobayes, l'injection de lymphe diluée, suivant la technique employée en Allemagne, dans une solution d'acide phénique à 5 pour 1000. » Chez les souris, l'injection de isr d'une solution phéniquée à 5 pour iooo, renfer- mant ims'' de lymphe de Koch, déterminait presque instantanément l'apparition de convulsions cloniques généralisées, suivies de mort après un temps variant entre trois et quatre heures. » L'injection de i-' de la même solution chez des rats, et de 2s1' ou 3°'' chez des cobayes, produisait seulement quelques secousses convulsives. « .N'ayant obtenu aucun trouble analogue, même avec des doses de lymphe de Koch relativement plus fortes, chez les animaux de plus grande taille (lapins, poules, chiens), pour lesquels la quantité de liquide ser- vant de véhicule à la lymphe était, proportionnellement à leur poids, beaucoup plus faible, nous avons été conduits à penser que les troubles obtenus chez les souris, les rats et les cobayes devaient être imputables à l'action propre de l'acide phénique en solution dans le liquide injecté; les symptômes observés étaient, en effet, ceux qui ont été particulièrement bien décrits par P. Bert et Jolyet dans l'intoxication du chien et du lapin par l'acide phénique, et nous rappelaient des accidents convulsils analo- gues que nous avions eu l'occasion d'observer sur de petits animaux, tels que des rats ou des chats de quelques semaines, dans des expériences de laboratoire où des solutions phéniquées fortes avaient été employées. » Différentes doses d'acide phénique furent alors injectées sous la peau de neuf sou- ris, d'un poids variant entre j»1' et i8sr. 5msr d'acide phénique en solution dans iS1' d'eau, comme dans notre dilution de lymphe au millième, suffisaient à déterminer la mort après deux heures de convulsions cloniques généralisées; la plus petite dose injectée, qui comportait osr,ooo3 d'acide phénique, produisait seulement quelques secousses convulsives qui disparaissaient rapidement; la plus forte dose, comportant o8r,025 d'acide phénique, en solution dans os1', 5 d'eau, déterminait la mort en quelques minutes. » Les mêmes expériences ont été répétées, avec des doses variables d'acide phénique, chez une vingtaine d'autres animaux (rats, cobayes, la- pins et chiens). Nous n'énumérerons pas le détail de ces expériences et nous nous contenterons d'en rapporter les résultats comparatifs, établis proportionnellement aux poids des différents animaux employés. ( 6ag ) » Les doses d'acide phénique avec lesquelles nous avons constamment, au moyen d'injections sous-cutanées, déterminé la mort en quelques heures, représentaient, pour un kilogramme d'animal, un poids d'acide phénique de ogl, 296 pour les souris, de ogr, 657 Pour 'es rats> ('e ogr,G8o pour les cobayes, de ogr, 5i4 pour les lapins. » D'autre part, nous avons pu atteindre, sans déterminer la mort et en provoquant seulement des troubles convulsifs, très accentués chez la sou- ris, le rat et le cobaye, et très peu accentués chez le chien, des doses d'a- cide phénique représentant, pour un kilogramme d'animal, un poids de oer,i25 chez la souris, de 0^,217 chez le rat, de oB'', V'p chez le cobaye et de og,',266 chez le chien. » Enfin les effets ont été nuls ou presque nuls avec des doses représen- tant, pour iKr d'animal, un poids d'acide phénique de oK'',o43 chez la souris, de 0^,077 chez le rat, de os',o88 chez le cobaye, de ogl, i3g chez le lapin, et de ogl', 10G chez le chien. » Nous n'avons pas étudié spécialement les elïets de l'acide phénique sur le chat, chez lequel M. Zwaardemaker signale une sensibilité extrême pour l'acide phénique, et nous ne pouvons pas comparer avec nos résul- tats, d'une façon suffisamment précise, les doses toxiques qu'il indique dans sa Communication, attendu que les chiffres qu'il donne se rapportent à des injections intraveineuses, tandis que les nôtres se rapportent à des injections sous-cutanées; mais, d'après les quelques faits que nous avons observés dans le cours d'expériences de laboratoire, nous croyons volon- tiers, comme M. Zwaardemaker, que le chat est plus sensible à l'action de l'acide phénique que le chien, le lapin, le cobaye et le rat. » Comme le montrent les exemples que nous venons d'énumérer, les effets toxiques de l'acide phénique n'apparaissent, en général, chez les animaux qui ont servi à nos expériences, qu'à des doses relativement très élevées, doses qui se trouvaient réalisées pour les petits animaux avec l'emploi de dilutions de lymphe de Roch dans une solution phéniquée à 5 pour 1000; les accidents obtenus chez ces animaux à la suite des injec- tions de lymphe provenaient donc uniquement de l'action de l'acide phé- nique, et ils ne se sont jamais reproduits avec l'emploi de dilutions de lymphe dans de l'eau bouillie. » En comparant entre eux les chiffres cités plus haut, on voit que l'ac- tion de l'acide phénique s'exerce dans des proportions très inégales chez les différentes espèces animales, et que la souris notamment est évidem- ( 63o ) ment beaucoup plus sensible à l'action de l'acide phénique que le rat, le cobaye, le lapin et le chien, puisque, pour un même poids d'animal, des doses qui produisent des troubles très accentués chez la souris ne don- nent aucun résultat appréciable chez le lapin et le chien, de même que des doses qui sont mortelles pour la souris provoquent seulement des phéno- mènes convulsifs d'une durée plus ou moins longue, et non suivis de mort, chez le rat et le cobaye, et déterminent à peine quelques troubles chez le chien. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations aclinomêtriaues faites à i Observatoire de l'Académie Petrowsky, près de Moscou. Noie de MM. R. Colley, N. Michkine et M. Kazixe, transmise par M. Crova. « Le but principal que nous nous sommes proposé était de déterminer l'intensité totale des radiations émises par le Soleil et de celles qui sont diffusées par toute l'étendue du Ciel, sur l'unité de surface horizontale du sol. La détermination de cet élément a une importance de premier ordre pour la Météorologie, puisque c'est de lui que dépendent tous les autres, et pour l'Agriculture, en raison de son influence prépondérante sur la fonction chlorophyllienne et sur la nutrition des plantes. » Ces observations ont été commencées le Ier juin 1889 et ont été con- tinuées sans interruption jusqu'au 23 octobre, l'actinomètre que nous avons employé ayant cessé de fonctionner régulièrement quand la tempé- rature de l'air s'abaissait au-dessous de — io°. » Nous nous sommes servis de l'actinographe de MM. Richard frères, et nous avons réduit ses indications en mesures absolues, c'est-à-dire en - calories (gramme-degré) reçues sur un centimètre carré de la surface horizontale du sol. Cette réduction a été faite au moyen du pyrhéliomètre de M. Crova, qui a été observé comparativement aux indications de l'actinographe. » Ce dernier appareil, totalisant la radiation directe du Soleil et celle du Ciel, les comparaisons avec le pyrhéliomètre ont été faites par de très belles journées, pendant lesquelles, à cause de la pureté du Ciel, sa radiation était négligeable, en présence de celle du Soleil, ce qui nous a permis d'évaluer, avec une grande approximation, le coefficient de pro- portionnalité des deux instruments. ( 63 1 ; » L'actinographe recevant les radiations sur une surface constante qui est égale pour toutes, quelle qu'en soit la source, à la section diamétrale de la boule qui reçoit la radiation, il était nécessaire, pour la ramener à celle qui est reçue sur l'unité de surface horizontale, de calculer un coeffi- cient de réduction, fonction de la latitude et de la déclinaison du Soleil à midi. Ce calcul est facile, et notre Mémoire contient la Table des valeurs de ce coefficient pour tous les jours de l'année. » Voici les principaux résultats de nos observations : » La marche diurne de la radiation, par des journées très sereines, pré- sente, à Moscou, les mômes caractères typiques, qui ont été trouvés par M. Crova à Montpellier; ainsi : » i° La courbe de la marche diurne n'est pas symétrique par rapport à l'ordonnée de midi. » 2° Les maxima principaux ont lieu, en été, vers ioh du matin et a 3h après midi ; ils sont séparés par un minimum secondaire. En automne, les deux maxima se rapprochent île l'heure de midi. i> Notre Mémoire contient 23 Tableaux, donnant, pour tous les jours de chaque mois, la radiation totale reçue sur l'unité de surface horizontale et la comparaison des résultats obtenus avec ceux de l'actinomètre Arago. L'un des deux instruments de ce genre que possède l'Observatoire donnait des indications plus ou moins proportionnelles à celles de l'actinographe Richard et du pyrhéliomètre ; le second était en discordance complète avec les autres. » Nous donnons aussi, dans notre Mémoire, le calcul des degrés de pré- cision que l'on peut atteindre dans ces observations. « Voici un Tableau résumé de l'ensemble de nos observations : Nombre de jours par mois pour' lesquels V intensité totale de la radiation a été Inférieure Comprise entre Supérieure ;i 5oo"'. ' et iooo"1. a 1000™'. Juin ro 19 1 Juillet 5 28 3 Août m 20 i> Septembre 28 2 o » On voit que l'insolation est plus intense pendant le mois de juillet que pendant les mois de juin et d'août, tandis que, théoriquement, elle devrait être la plus forte en juin; la transparence atmosphérique est donc ( 632 ) plus faible pendant le mois de juin que pendant les deux mois suivants, et cependant la durée totale de l'insolation est plus grande en juin qu'en juillet, comme le montre le Tableau suivant : Durée totale de 1 insolation . Juin [72,12 Juillet ifi6,25 Aoù t 1 90 , 33 Septembre 32,70 Remarques sur les Observations de MM. R. Colley. TI. Michkine et M. Razine: par M. A. Crova. » Ces observations ne sont pas directement comparables à celles que j'ai faites à Montpellier et à celles de M. Savélief à Rief, car elles donnent les radiations totalisées du Soleil et du Ciel, tandis que les précédentes donnent seulement celles du Soleil; déplus, l'actinographe employé est influencé par diverses causes, et principalement par l'action du vent, qui tend à diminuer la différence de température des deux boules d'autant plus qu'il est plus violent. » Néanmoins, il est intéressant de constater que la dépression de midi a été observée à Moscou, comme à Rief et à Montpellier; celle-ci est donc due à une cause générale indépendante des circonstances locales ; le rap- prochement des deux maxima secondaires en automne a été aussi constaté dans ces trois stations; enfin la dépression de la radiation au mois de juin est un caractère commun aux trois stations. Une série d'observations em- brassant la durée totale de Tannée aurait probablement mis en évidence des coïncidences plus étendues. » Il était important de comparer l'intensité et la durée de l'insolation à Montpellier et à Moscou. Les observations de ce genre, publiées réguliè- rement depuis quelques années dans le Bulletin météorologique de l'Hérault, rendent cette comparaison facile : » J'avais donné, il y a quelque temps ('), une méthode d'évaluation de la quantité totale de chaleur reçue sur l'unité de surface horizontale du sol; dans un travail publié dans le Bulletin météorologique de l'Hérault (') An na les (le Chimie et de Physique, 5e série, t. Xl\, p. \(\~. ( 633 ) (année 1889-), M. Houdaille ( ') s"cst préoccupé d'évaluer cette quantité, en se basant sur les observations faites à Montpellier et sur les Tableaux calculés par M. Angot (2). En appliquant sa méthode aux observations laites pendant les mois de juin, juillet, août, septembre et octobre 1889, M. Houdaille a dressé le Tableau suivant : Moyenne diurne des calories Nombre mensuel reçues sur rci de d'heures d'insolation surface horizontale du sol 1889. à Moscou, à Montpellier. à Moscou, à Montpellier. ItilTérence. Ii h cal cal Juin 172 232 38o 262 —118 Juillet 166 27.5 \>.n 307 — 1 1 3 Août 190 289 320 34o -+- 20 Septembre. .. . 52 207 123 236 +ii3 Octobre 1 i(i 110 1 1 2 m'i — 8 » On voit que, quoique, en raison de sa latitude plus élevée, le nombre d'heures d'insolation dût être supérieur à Moscou, pour l'intervalle com- pris entre le Ie' juin et le 21 septembre, cette somme est cependant infé- rieure à ce qu'elleest à Montpellier, le mois d'octobre lui est un peu supé- rieur, ce qui s'explique par les circonstances météorologiques du mois d'octobre 1889 à Montpellier; en été, le nombre d'heures d'insolation a donc été moindre à Moscou qu'à Montpellier. » Quoique la comparaison du nombre des calories ne soit pas rigoureu- sement légitime entre les deux stations, vu la dillérence entre la nature des phénomènes observés, on voit cependant que l'excès de l'intensité de la radiation observée à Moscou est si considérable pendant les mois de juin et de juillet, qu'il peut être attribué à l'excès dû à la radiation diffusée par le ciel, et cependant la hauteur du Soleil était moindre à Moscou. On peut donc conclure de cette comparaison que la transparence atmosphérique a été, pendant ces deux mois, plus grande à Moscou qu'à Montpellier. Cette conclusion est confirmée par les valeurs très élevées de la radiation obser- vées pendant certaines journées à Moscou, et qui sont de beaucoup supé- rieures à celles que nous avons obtenues à Montpellier. Si nous rappro- chons ces résultats de ceux qu'a obtenus M. Savébef, à Rief (3), pendant l'hiver, et qui donnent, malgré la moindre hauteur du Soleil à Rief, d«js (') Annales du Bureau central météorologique, i883. (-) Bulletin météorologique de V Hérault, année 1889. (3) Comptes rendus, t. CV1II, p. 287; 1889, et t. GXII, p. 481 ; 1891. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N» 12.) 83 ( 634 l valeurs plus élevées qu'à Montpellier à la même époque, nous pouvons conclure que la situation continentale des deux stations russes donne à leur atmosphère une transparence calorifique plus grande qu'à Montpel- lier, dont la situation, plus méridionale et au bord de la mer, augmente la masse des A'apeurs absorbantes de son atmosphère. Quoique le Soleil y brille plus souvent, la transparence atmosphérique y est moindre. » M. J. Dettweileb adresse une îNote relative à un projet d'utilisation, comme force motrice, de la déviation du mouvement d'un pendule par la rotation de la Terre. M. Déclat adresse une Note tendant à établir qu'il a, le premier, fait usage d'injections hypodermiques antiseptiques, dans le traitement de la tuberculose. Les premières injections ont été faites avec une solution d'acide phénique à 2^ pour ioo. La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 mars 1891. Georges Sire. Mémoire sur le polytrope et quelques autres appareils servant à V élude des mouvements de rotation ( 1862); br. in-8°. — Etude sur la forme globulaire des liquides (i863); br. in-4°. — Nouvelle disposition de l'hygro- mètre à cheveu (1872); in-8°. — Sur un nouveau voluménome'tre (1871): br. in-8°. — Démonstration nouvelle du principe. d'Archiméde (1873); br. in-8". — Trois types nouveaux d'hygromètres à condensation (i885); br. in-8°. — Le dévioscope (1881); br. in-8°. — Pipette à capacité variable, pour l'essai des matières d'argent par la voie humide (1872); br. in-8°. — Sur un appareil à niveau constant, pour l'essai des matières d'argent par la voie humide (1872); br. in-8°. — Observations sur la prise d'essai pour la déter- mination du titre des ouvrages d'argent (1877); br. in-8". ( 635 ) Giorgio Sire. La Meccanica délie rotazioni. Traduzione dal francese di Ugo Bagnoli. Siena, Enrico Torrini, editore, 1889; br. in-8". Annuaire de l'Observatoire royal de Bruxelles; par F. Folie. Bruxelles, F. Hayer, 1891 ; 1 vol. in-16. Résumé des observations météorologiques faites par M. Hervé Mangon à Brécourt {Manche), de 1868 à 1889; par M. Th. Moureaux. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891 ; br. gr. in-4". L'année scientifique et industrielle; par Louis Figuier. Paris, Hacbette et C'e, 1891 ; 1 vol. in-16. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Note sur la forme des chiffres usuels; par Georges Dumesnil. (Extrait de la Revue archéologique.) Paris, Ernest Leroux, 1890; br. in-8°. (Deux exemplaires.) W. Nicati. La glande de l'humeur aqueuse. Analomie, Physiologie, Patho- logie. Paris, G. Steinheil, 1891 ; br. in*8°. (Présenté par M. Banvier.) Recherches nouvelles sur la fièvre scarlatine ; par les Drs Fox sart et Ehrmann . Compiègne, Henry Lefebvre, 1890; br. in-8". (Renvoyé au concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie.) Traité pratique du pied bot; par E. Duval. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. de Quatrefages.) Expériences sur l'influence de l'électricité sur les végétaux; par Selim Lemstrom. Helsingfors, J.-C. Frenckell et fils, 1890; br. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Recherches sur le développement et la classification de quelques algues vertes ; par François Gay. Paris, Paul Klincksieck, 1891 ; br. in-8". Les virus; par le Dr S. Arloixg. Paris, Félix Alcan, 1891; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Chauveau.) Le Nématode de la betterave à sucre; par Georges Dureau. Paris, Bureau du Journal des Fabricants de sucre, 1889; br. 1:1-12. Revista argentina de Eistoria natural, dirijida por Florentino Ameghino. Febrero i° 1891; Torao I, entrega I". Buenos-Aires, Jacobo Penser, 1891 ; br. £T. in-8°. Astronomical and magnelical and meteomlostical ' obser valions made at the Royal Observatory, Greenwich, in the y car 1888, under the direction of W.-H.-M. Christie. London, printed for Her Majesty's stationery office, 1891); 1 vol. gr. in-4°. Greenwich spectroscopic and photographie results, 1888 and 1889; 2 br. gr. in-4°. ( H36 ) Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences; Vol. VIII, Part I. New Haven, published by the Academy, 1890; 1 vol. in-8°. Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia. Part. III, october-december 1890. Philadelphia, Academy of natural Sciences, 1891; 1 vol. in-8°. Ueber Tundren und Sleppen der Jelzl-und Vorzeit, mit besonderer Beruck- sichtigung ihrer Fauna; rorc Dr Alfred Nehring. Berlin, Ferd. Dummlers, 1890; 1 vol. in-8°. ERRATA. ( Séance du 16 mars 1 891.) Page 56g, Prix Bordin (Etudier les phénomènes intimes de la fécondation chez les plantes phanérogames, etc.), ajouter le nom de M. Chatin à la liste des commissaires (MM. Duchartre, Chatin, Van Tieghem, Bornet, Trécul). Page 591, ligne 6 en remontant, au lieu de G. Barbier, lisez G. Barbey. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. [ls forment, à la lin de l'année, deux volumes in-4°. Dei ibîes, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est annu part du ier janvier. Le prix de ^abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 l'r. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ■en Michel et Médan. 1 Gavaull St-Lagcr. »ec ' Jciunlan. I Ruff. liens Ilecquct-Decobert. j Germain etGrassin. > Lachèse et Dolbeau. yoniie Jérôme. ançon lacqnard. , Avrard. ■deaux DuLliull'. ' Millier (C). wges Renaud. / Lefouriiier. \ F. Robert. >st. ■ . < i J. Robert. I V Ùzel Caroff. t Baër. ( Massif. ambei) l'errin. , 1 Henry. entoure , , " ( Marguene. , _, i Rousseau. '.rmont-Ferr... ( Ribou-Collay. , Lamarche. o/l liatel. ' Damidot. \ Lauvcrjat. nu . . ' ! Crépiii. , .,/ i Drevet. '.nome- ( Gratter. Rochelle Robin. Havre ( Uourdignon. | I (ombre. , Ropiteau. e ■ Lefebvre. ' Quarré. riiez Messieurs ,. ' . i Baurnal. Lorient J ( jM"° lexier. (Beaud. Georg. Lyon , Megrct. Marseille. Montpellier I Palu.l. 1 Vitte et Pérussel. Pessailhan . ( Calas. I Coulet. Nantes Nice Moulins Martial Plai e / Sonlolllrl. \ Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ( Loiseau. | \i \ elopp ma. ' \ isconti '■! i ! . Nîmes Thibâud. Orléans ... Luzeray. . . i Blanchicr. Poitiers , , ' I iruinaud. Rennes Plîhon et Hervé. RoChefort Boucheron - Rossi I Langlois. I gnol. Rouen , ' Lestnngant. S'-Êtienne ...... Chevalier. ( Bastide. ( Rumèbe, \ Gimet. ( Privât. i Boisseher. I Tours Péricat. ' Suppligeon, j Giard. I Lemaitre. Toulon Toulouse... Valenciennes. chez Messieurs : , , | Robbcrs. Amsterdam ,, ., „ . ' Feikema Caarelsco Athènes Beck. [et O. Barcelone. Verdaguer. i ^sher et G". „ ii lalvârj et C Berlin •,.-,, i I l' riedlander et Ris. ' Mayer ci Millier. /,.,.,.„,. \ Schmid, FràncUe el Bologne Zanichelli et C'\ i Ramlot. Bruxelles Mayolez. I Lcbègue el C'*. _ , s Haimann. Bucharest , ,, ' Ramsteanu. Budapest Kilian. Cambridge. Deighton, BelletC0 Christiania. ■ ' Cainmenneyer. Constantinople. . Otto ci Keil. Copenhague Hiist el fils. Florence Lœscher el Seebi Gand Hoste. Gênes Beuf. I Cherbuliez. Gt ii' ce < ieorg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. , Bcnda. Lausanne , , ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig.. . - I Lorentz. J Max Rube. ' Twietmeyer. 1 Desoer. Liège. 3 ' GnUSe. Londres nbourg Madrid chez Messieurs : \ Dulau. I Nuit. V. Bttck. Librairie Gutcn \ berg. i îonzalès c liijos. > ravedra: F. Fé. .,.. i Dumolard frères. Milan ' Hœpli. Moscou • Gain ier. [ Furcheim. \ aptes Marghieri di Gius ( Pellerano. , Chris ter n. \ew- York . . Stechert . ' Westerinann. Odessa . ..'. Rousseau. Oxford. Parker et C'". p. derme Clausen. Porto Magalhaès Prague ■ RiN nac. Rio Janeiro Garnier. I Bocca frères. ' Loescheret C1'. Rotterdam Krainers et fils. iiolm Sainson et Wallin. i Zinserling. / Wollf. h'iri-j frères. lirero. ( llausen. RoscnbergetSellïei Varsovie. . ... Gebethner et VVolfl Vérone Drucker. \ Frick. I Gerold et C*. Zurich Meyer et Zeller. Rome. S' Pétersbourg. Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i°; (853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i'' Janvier 18G6 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°;i88g. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Mnel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Vignes, par M\I. V. Herbes et A.-J.-J. Souer. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le: s îetes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matière S'ses, par M. Claude Bernard. Volume in-$°, avec 01 planches; iS56 15 fr ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Besedes. — Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science Jr le concours de i853, et puis remise pour celui de 1806, savoir : .1 Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • entaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la naturi " ;s rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par AI. le Professeur BbonN. In-4°, avec 27 planches; 1861 ... 15 fr . la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 23 mars 1891. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pag M. le Président annonce à l'Académie que, en, raison des fêtes de l'àques. la séance de lundi prochain sera remise au lende- main mardi, ii mars M. le Président annonce a l'Académie la perle douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. Cahours M. Berthelot. — Action de la chaleur sur l'oxyde de carbone Pages- M. Berthelot. - Sur une réaction de l'oxyde de carbone ~nt- MM. Berthelot et G. André. — Sur l'odeur propre de la terre »,s M. A. Chatin. - Contribution à la Biologie des plantes parasites 5ag MM. H. LÉPINE ht BarRAL. — Sur le pou- voir glycolytique du sang chez l'homme. 6o:j NOMINATIONS Commission chargée déjuger le concours du prix Savigny (fondé par M11' Letellier) de i'année i^')i : MAI. de Quatrefages, I. Milne-Edwards, Blanchard, île Lacase- Duthiers, Grandidier Commission chargée de juger le concours du prix Da Gama Machado de l'année 1891 : MM. I. Milne-Edwards, Blanchard, de Quatrefages, de Lacaze-Duthiers, Ron- cier Commission chargée de juger le concours des prix Monlyon (Médecine et Chirurgiejde l'année t8gi : MM. Bouchard, Marey, Verneuil, Bichet, Charcot, Brown-Se- quard, Larrey, Sappey, Banvier Cotninissi.in chargée déjuger le concours du prix Godard de l'année 1891 : MM. Bou- chard, Verneuil, Brown-Séquard, Bi- che 1, Charcot 6o5 6o5 MEMOIRES PRESENTES. M. .1. Paraire adresse une Note «Sur le maximum de rendement de la vapeur CORRESPONDANCE. M"" H. Klumpee. — Observations de la pla- nète Millosevieli (xiy^. , faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) M. J. Weingahten. — Sur la théorie des surfaces applicables M. .1. Verschaffelt. — Des déformations que présente après l'imbibition un système forme- par la superposition de deux lames hygroscopiques, minces et homogènes, à propriétés différentes M. A. Besson. — Sur l'action de l'aride iodhydrique sur le chlorure de silicium.. M. L. Amat. — Transformation du pyro- phosphite de soude en phosphite M. M. Vèzes. — Sur les sels bromoazotés du platine M. A. Colson. — Sur la désagrégation par l'eau des sels neutres d'aminés de la série grasse M. Raoul Varet. — Nouvelles combinaisons de la pyridine Bulletin bibliographique Errvta I106 6o7 610 lui '"i 616 liig M. Léo Yic.MiN. — Sur la théorie des phéno- mènes de teinture M. A. d'Arsonval. — Méthode pour enre- gistrer simultanément l'onde électrique d'excitation et la contraction musculaire résultante MM. S. Dt.ri.AY et M. Cazin. — De l'action de l'acide phénique sur les animaux.... MM. R. Colley, N. Michkine et M. Kazine. — Observations actinométriques faites a l'Observatoire de l'Académie Petrowski, près de Moscou M. A. CltovA. — Remarques sur les Obser- vations de MM. B. Coller. M. Michkine et M. Kazine M. J. Dettweiler adresse une Note rela- tive à 'in projet d'utilisation, comme force motrice, de la déviation du mouvement d'un pendule par la rotation de la Terre. M. DÉCLAT adresse une Note tendant à éta- blir qu'il a, le premier, fait usage d'injec- tions hypodermiques antiseptiques, dans le traitement de la tuberculose Ra3 li.'m 63a liV, 634 836 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL\RS ET FILS, Quai des Grands-.Augustins. 55 3âô9 1891 PREMIER SEMESTRE. '1 lfl9l COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETREES. TOME CXII. N°15 (3J Mars 1891 PARIS, GAUTHIEft-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, U«ai des Grands-Augustins, Sj. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des h3 juin 1862 et 2<4 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académù sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L> Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. 1 Article .3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis ; l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, li jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DD MARDI 51 MARS 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRK. MEVIOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ASTRONOMIE. — Troisième réunion du Comité international permanent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel. Note de M. Mouchez. « J'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie que le Comité interna- tional de la Carte du Ciel vient de se réunir pour la troisième fois à l'Ob- servatoire de Paris et qu'il a tenu ce matin sa première séance. Vingt de nos Collègues étrangers ont eu la courtoisie de répondre encore une fois à notre appel. Ils représentent, à deux; ou trois exceptions près, tous les observatoires engagés dans celte œuvre. » Nous allons étudier dans cette troisième réunion les dernières ques- tions restées encore indécises; elles seront certainement résolues avec la C R., 1891, t" Semestre. (T. CXII, N° 13.) 84 ( 638 ) même cordiale et parfaite entente qui a présidé jusqu'ici à nos précédentes conférences. » Bientôt après notre séparation, nous allons pouvoir entreprendre si- multanément notre grand travail dans les dix-huit observatoires qui y prennent part et qui, presque tous, ont, depuis quelque temps, ter- miné leurs préparatifs. Les deux seuls qui soient en retard sont : celui de Rio-de- Janeiro, parce qu'on s'occupe depuis un an de son transfert à 6km ou 8kmhors de la ville, et celui de Santiago, à cause des récents événements politiques du Chili. » Au nom de notre Comité, je remercie de nouveau l'Académie d'avoir bien voulu prendre notre œuvre sous son haut patronage et d'en avoir fa- cilité les débuts par la publication de notre Bulletin international, dont j'ai l'honneur de lui présenter le sixième fascicule. » MÉCANIQUE. — Nouvel appareil gyroscopiqup. Note de M. G. Sire. « Lorsqu'un tore en rotation est assujetti à tourner autour de deux axes rectangulaires entre eux, si l'on veut réaliser une rotation alternative autour de l'un de ces axes, on n'y parvient qu'autant que l'axe du tore s'oriente parallèlement à cet axe et de façon que les deux rotations aient lieu dans le même sens. « Pour mettre en évidence ce genre d'orientation, on a déjà imaginé divers petits appareils gyroscopiques, continus ou discontinus, dans les- quels l'inversion de l'une des rotations est produite soit à la main, soit par la réaction élastique d'une lanière de caoutchouc. Quand on opère à la main, on éprouve une très grande résistance, dont l'opérateur a seul con- science. Si l'on emploie une lanière de caoutchouc, comme la tension élastique de cette substance croît très rapidement quand on l'étiré, il en résulte que l'action de cette lanière sur l'un des axes s'éteint très vite; par suite, les inversions de l'axe du tore qu'il s'agit d'observer ont très peu de durée. D'autre part, il importe de montrer que les effets de l'inversion des rotations sont réciproques, ce que les appareils jusqu'ici connus ne démontrent pas. » L'instrument que j'ai l'honneur de placer sous les veux de l'Aca- démie réalise ces effets d'une façon très simple, tout en leur donnant une persistance assez grande. ( 639 ) » Il se compose d'un tore mobile à l'intérieur d'une chape susceptible de tourner autour des deux axes AB, CD, rectangulaires entre eux. Sili- ces deux axes, peuvent agir successivement ou simultanément deux res- sorts emmagasinés dans les petits barillets R, R'. Dans ce but, une petite corde à boyau s'enroule sur le tambour de chaque barillet et vient se fixer à volonté sur l'axe qu'elle doit actionner. Comme le diamètre de l'axe est environ le tiers de celui du tambour, on peut facilement enrouler huit à ^ dix tours de corde sans déterminer une réaction trop intense du ressort; enfin tout ce système est mobile autour de l'axe vertical AB, tournant sur un pied massif P, P ayant une stabilité suffisante. » Voici les différentes manières d'opérer avec cet instrument : » Premier cas. — Tout d'abord la poulie, sur laquelle s'enroule Ta corde du barillet R', est enlevée de l'axe CD et placée sur une pièce indépen- dante E, ce qui donne à cet axe une entière liberté; puis on fait tourner à la main tout le système autour de AB, de façon à enrouler sur cet axe huit à dix tours de la corde du barillet R, et l'on abandonne l'instrument à lui-même. Comme le tore ne tourne pas, le ressort réagit sur l'axe, dé- roule rapidement la corde en faisant tourner le système en sens contraire dont la position d'équilibre est dépassée, en vertu de la vitesse acquise, jus- ( 64o ) qu'à ce que la réaction du ressort ait annulé cette vitesse. A ce moment, le système tourne de nouveau en sens contraire, en vertu des mêmes causes, et ainsi de suite; en d'autres termes, le système est animé d'un mouve- ment circulaire alternatif. » Il en est tout autrement si le tore est en rotation. Cette dernière est produite par une cordelette de soie préalablement enroulée sur l'axe du tore et que Ton déroule plus ou moins énergiquement. » On observe alors que le système n'obéit à l'action du ressort R, qu'au- tant que l'axe du tore coïncide avec AB, et que les deux rotations tendent à se faire dans le même sens. Dans ces conditions, les deux rotations s'a- joutent : il en résulte un enroulement rapide et énergique de la corde sur AB jusqu'à ce que la réaction du ressort ait annulé la vitesse acquise. A ce moment, le ressort tend à faire tourner tout le système en sens con- traire ; mais cela ne se produit pas, car seule la rotation autour de AB a changé de sens, et, pour que l'entraînement du système ait lieu, il est né- cessaire que la rotation du tore change aussi, ce qui ne peut se faire que par un retournement de son axe. Aussi voit-on le tore tourner lentement de i8o° autour de CD pendant que la chape extérieure acquiert une fixité complète; mais sitôt que l'axe du tore coïncide de nouveau avec AB, tout le système est entraîné dans le sens de l'action du ressort. Cet entraîne- ment est suivi d'un nouvel arrêt, pendant lequel un nouveau retourne- ment de l'axe du tore se produit, et ainsi de suite. » Ces curieux effets de la tendance des rotations au parallélisme pro- duisent des alternances d'autant plus nombreuses que la tension du res- sort et la rotation initiale du tore sont plus grandes. » Deuxième cas. — Les rotations alternatives transmises à l'axe AB dé- terminant des alternances autour de CD, réciproquement celles-ci donnent naissance aux premières. On le démontre en disposant l'appareil de la façon suivante. On supprime l'action du ressort R sur l'axe AB, mais on fait agir le res- sort R' sur CD, en fixant sur cet axe la poulie sur laquelle s'enroule la corde du barillet R'. On fait tourner la chape intérieure autour de CD de façon à enrouler huit à dix tours de corde sur la poulie, on met le tore en rotation comme précédemment et on abandonne le système à lui-même. » De suite, on observe un mouvement de précession autour de AB, dont le sens dépend de la rotation propre du tore et de celle autour de CD, mouvement qui se continue jusqu'à ce que l'axe du tore coïncide avec AB. A cet instant, le mouvement de précession se fait en sens inverse, et ainsi ( 64i ) chaque fois que l'action du ressort R' produit le retournement de l'axe du tore : comme cet axe exécute une série de bascules dans un plan passant par AB, il y a inversion du mouvement de précession, toutes les fois qu'il V a coïncidence entre ces deux axes. » Les bascules de l'axe du tore sont lentes si la rotation autour de AB est très libre; elles sont plus fréquentes, si cette rotation est retardée par une pression exercée à l'aide de la vis située à la partie supérieure de l'instrument. » Troisième cas. — Enfin, voici ce qu'on observe quand on tait agir si- multanément les ressorts R, R' sur leurs axes respectifs. Après avoir enroulé huit à dix tours de corde sur chacun de ces axes et avoir mis le tore en relation rapide, on ne tarde pas à reconnaître une partie des particularités observées dans le premier cas, à l'exception de l'immobilité de la chape extérieure qui ne se produit plus pendant le retournement de l'axe du tore. Lorsque la vitesse acquise autour de AB est annulée par la réaction du ressort R, l'intervention du ressort R' fait continuer l'enroulement de la corde sur AB, pendant que se fait la bascule du tore ; mais, dès que les axes coïncident, tout le système est entraîné en sens contraire. Il résulte de cette particularité que la durée des alternances est notablement augmentée, toutes choses égales d'ailleurs. » En raison de la réciprocité des effets qui se produisent autour des axes AB et CD, il y a lieu de désigner l'instrument ci-dessus représenté sous le nom de gyroscope alternatif à mouvements réciproques. » ZOOLOGIE. -- Nouvelles observations sur la Sardine de Marseille. Note de M. A.-F.Marion. « La pêche de la Sardine a été assez fructueuse durant la campagne 1 890 (372i65kg), bien que les mauvais temps l'aient fréquemment contrariée au début et qu'elle ait été entravée, au milieu de la saison, par l'arrivée de bandes considérables de Dauphins, coïncidant avec celle de nombreux bancs de Thons et de Scombresox Rondelctii (Caslendeu des pêcheurs pro- vençaux). » Il est digne de remarque que les grosses Sardines adultes, longues de i.5cm à i8cm, n'ont pas discontinué de se montrer dans notre golfe pen- dant tous les mois de l'année. Les pêcheurs affirment que ce phénomène est déjà ancien et remonte à plus de quinze ans. Auparavant, la Sardine était notablement plus petite, et les bandes de gros poissons n'apparais- ( 642 ) saient qu'en mars, passaient au large et ne s'engageaient dans le golfe que pour peu de temps. Leur marche semblait dirigée vers les embouchures du Rhône, et il est admissible que ces changements dans leurs allures résultent des modifications apportées aux bouches de l'Ouest par la fermeture des Graux. » Le développement des organes reproducteurs a donné lieu à des con- statations semblables à celles de la précédente campagne. Je ne puis ad- mettre que la ponte de la Sardine s'effectue en toute saison. La durée de la maturité sexuelle est, d'ailleurs, assez longue et peut être fixée, sur nos côtes, du milieu de novembre au milieu de mai. Il y a des bandes à matu- rité précoce, d'autres à maturité tardive. J'ai constaté cette année l'exis- tence d'œufs bien formés et à la veille d'être rejetés, dans de grosses Sar- dines de i7c,u,5, qui, du ioau i5 mai, fréquentaient le voisinage des ports. Par contre, durant les mois de juin, juillet, août et septembre, toutes les grosses Sardines étaient vides. L'irrégularité de l'état sexuel, déterminant des pontes successives, explique l'inégalité des alevins et leur apparition à diverses époques. Les premières Pontifies se sont montrées, en 1890, pendant la première quinzaine de mars. « Les Poulines nues, de 2cm à 3cm, étaient associées à des bandes de Pon- tifies vêtues, longues déjà de 4cm à 4cm,5. Ces pontines allaient grandissant et devenaient des Polailles, de 6cm à 7e"1, en avril, tandis que de nouvelles émissions de Pontines nues se produisaient le 25 avril, et plus tard encore à deux autres reprises, le 8 mai et enfin le 9 juin. Ces derniers alevins correspondaient évidemment aux pontes tardives du mois de mai. Comme à l'ordinaire, les sennes, appelées Issango, ont capturé les Sardinettes de l'année, arrivées à l'état de Polailles (6cm à 8cm, et plus tard, à la fin de la sai- son, iocm à iicm). Les premières bandes de Polailles furent capturées par ces filets le 3o mai, à l'entrée du golfe, au poste de Tiboulen de Maïré. C'étaient des poissons déjà assez forts pour l'époque et que les pêcheurs distinguaient des Polailles natives du golfe de Marseille, toujours plus nourries et colorées d'une manière plus intense. Les bandes de Sardines de l'année, produites dans le golfe, s'augmentent donc de celles des Sar- dines les plus précoces, qui se déplacent déjà le long de la côte de Pro- vence. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai signalé déjà quant à la croissance de ces Sardinettes dont la taille, à la fin de la saison, reste cependant encore assez sensiblement inégale, ainsi qu'il fallait s'y attendre, en con- statant l'apparition successive des Pontines nues depuis le mois de mars jusqu'au mois de juin. (643 ) » Je me suis occupé spécialement de la recherche de l'œuf libre attri- buable à la Sardine, et mes observations me confirment absolument dans l'opinion déjà acceptée par moi et d'après laquelle l'œuf pondu flotterait à la surface. J'ai vu, comme d'autres naturalistes, que les œufs retirés du corps de la Sardine tombent au fond des vases; mais, ces œufs morts, lors- qu'ils sont assez avancés, laissent déjà leur capsule (qui est un chorion et non une membrane vitelline) se gonfler et produire le grand espace péri- vitellin si caractéristique, que l'on reconnaît dans les œufs flottants ob- servés par Raffaële, à Naples, et que j'ai retrouvés en abondance, cette année, dans le fond du golfe, en opérant en février des pêches au filet fin. Les alevins sortis de ces œufs flottants, longs de 5mm, ont une physionomie particulière. La position reculée de l'anus les fait reconnaître pour des Chipes. Ce caractère n'existe que chez les alevins de l'Anchois, du Hareng, de la Melette et dans ceux que nous attribuons à la Sardine. Les alevins éclos au laboratoire ont vécu huit jours en captivité. Leur sac vitellin était déjà presque complètement résorbé, le corps avait pris une forme svelte : il était long de r]mm, l'œil avait déjà sa teinte bleu irisé, et il ne fallait plus que de légères modifications dans les nageoires pour réaliser l'aspect des plus petites Ponlines nues. » Je remarque que les constatations que je viens de faire, identiques à celles de Raffaële, reproduisent aussi, trait pour trait, les observations de Cunningham, à Plymouth. Elles seront exposées d'une manière plus dé- monstrative, avec dessins à l'appui, dans un fascicule des Annales du labo- ratoire d'Endoume, que j'aurai l'honneur de présenter sous peu à l'Aca- démie. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Les tremblements de terre du i5 et du iG janvier en Algérie. Note de M. A. Pomel. « Le 1 5 janvier, vers 4'1 du matin, une violente secousse séismique ef- frayait la population algérienne, et la presse annonçait que l'on avait à dé- plorer des victimes et des ruines. Deux villages de colons, Gouraya et Villebourg, à l'ouest deCherchell, ont été les plus éprouvés et peuvent être considérés comme détruits. Des hameaux indigènes du voisinage ont éga- lement beaucoup souffert. L'aspect des ruines est navrant, et le désordre est tel que l'on ne comprend pas qu'il n'y ait pas eu plus de victimes. » Des pans de mur et des cloisons se sont effondrés dans toutes les directions ; ici, ( 644 ) vers l'est ou vers l'ouest; là, vers le sud ou vers le nord; d'autres, restés debout, sont craquelés et comme émieltés et sans cohésion. Certains angles se sont disloqués en forme de pyramide droite; d'autres, plus rares, en pyramide renversée. Des masses lourdes et volumineuses ont été projetées à plusieurs mètres. Des toitures se sont ef- fondrées, contribuant par leur poussée au renversement des murailles. Des hangars sur piliers en briques sont restés debout, bien que ces piliers aient été disjoints près de leur base, tout en étant restés en place. Des pièces de bois ont été chassées hors des encastrements de leur support. » Quelques-uns de ces faits et d'autres encore, que je ne puis détailler, ne peuvent être expliqués que par une violente poussée verticale. Les sinis- trés ont, en effet, éprouvé, à la première secousse, la sensation d'un choc terrible et brusque, comme une sorte de soulèvement que certains ont estimé supérieur à un demi-mètre ('). Les oscillations et les trépidations qui ont suivi sont venues de l'ouest pour les uns, du nord pour les autres, probablement à des instants différents; elles ont achevé la disloca- tion des assises et déterminé les écroulements des constructions, sur les- quelles elles ont dû agir avec une grande énergie. m II ne parait pas y avoir eu de déformation du sol. Quelques falaises démolies, quelques roches surplombantes éboulées, dont une a effondré une habitation kabvle et écrasé les gens qu'elle contenait. Les fissures signalées à Villebourg sont des fentes préexistantes, et un peu amplifiées, d'un cône argileux d'éboulement. La ligne blanche des Algues calcifères qui, d'habitude, avoisine le niveau de la mer, est relevée à plus de 3ocm. Mais une pareille dénivellation se produit sous les fortes pressions et aurait besoin d'une vérification. Il n'est resté aucune trace de raz de marée, s'il s'en est produit. » Les secousses d'intensité variable, souvent répétées dans la journée du i5 et plusieurs autres à la suite, se sont répercutées jusqu'à Cherchell à 3okm vers l'est, sans dégâts sérieux. A Alger, les secousses se sont pro- duites à 4h> 4h45m, 5h3om, 6h45m très approximativement. La première a été la plus forte et a vivement émotionné la population. Le choc vertical a été enregistré par le baromètre à mercure enregistreur sous forme d'un trait vertical de près de 2mm de long, dont les f au-dessous de la ligne de pression qui s'est continuée sans à-coup ni déviation au delà, comme s'il (') A Villebourg, on prétend avoir vu des lueurs assez intenses et l'un des sinistrés affirme qu'elles lui ont permis de se diriger vers un escalier pour son sauvetage. Il est très probable que ces lueurs étaient, en réalité, des éclairs, car, à ce moment, la tempête était déchaînée. ( 645 ) n'y avait eu aucun trouble. Les enregistreurs anéroïdes n'ont pas été influencés. Il est bien à regretter que le séismographe Angot, de l'Ecole des Sciences, ait été alors en réparation. Un séismographe à boulet, au service météorologique, a donné sur un papier fixe une figure indéchif- frable, formée de petits ronds et de traces enchevêtrées, dont l'ensemble indique un mouvement du traceur vers l'est de 3mm et un autre vers le nord de même grandeur. » J'ai pensé qu'il y aurait intérêt à déterminer le périmètre de la zone ébranlée, et à être renseigné sur des faits de détail. Dans ce but j'ai, sous le couvert de M. le Recteur de l'Académie, adressé un questionnaire aux fonctionnaires de l'enseignement primaire, qui m'ont fait parvenir trois cent quatre-vingts informations utiles. « Je constate d'abord que le sud des hauts plateaux et le Sahara ont complètement échappé au mouvement séisrnique. Aïn-Sefra, Géryville, Aïn-Madi, Laghouat, Bou- Saada, Biskra, Gardaïa, Touggourt et El Oued du Souf n'ont fourni que des renseigne- ments négatifs. » Dans le Tell, on délimite une zone principale continue de 400km, depuis Mira (20 long. E.) jusqu'à Perrégaux (20 i5' long. O.). Assez étroite vers l'est et ne sortant pas du bassin inférieur du Sebaou, elle évite le massif du Djurdjura; puis elle le con- tourne à l'ouest pour s'élargir jusqu'à Aïn-Bessem, sans toucher à B ouïra ni à Aumale. Elle comprend tout le Sahel d'Alger et le massif littoral entre la mer et le Chellif. C'est en son milieu que se trouvent Gouraya et Villebourg. Tous les centres de popu- lation de la rive gauche du Chellif ont été ébranlés. Dans les gorges du bas Chellif, il y a interruption depuis Bosquet jusqu'à Tourrin, et la secousse ressentie à Moslaganem a dû lui arriver de l'Hilhil par Bouguirat. » Boghar et Boghari, Teniet-el-Hâd, Tiarel, Saïda avec Aïn-el-IIadjar, jalonnant le bord des hauts plateaux, ont ressenti les secousses principales et semblent fournir avec Aïn-Bessem une limite méridionale, uniquement peut-être parce que les infor- mations sont rares au delà. En efTet, s'il n'y a rien eu à Charef et à Zenina, Chellala et Djelfa ont été légèrement secouées. » Vers l'ouest, le bassin del'IIabra n'a pas été franchi, il n'est même touché qu'en deux points extrêmes, Perrégaux et Saïda. Les ébranlements paraissent être arrivés à ce dernier point de la vallée du Chellif par Cacherou, Fortassa et Zemmora, évitant ainsi le massif des Béni-Ghougran, qui est en totalité resté en dehors. Mes informa- tions ne sont pas tout à fait d'accord sur le nombre et l'importance des secousses secondaires; ce qui prouve qu'elles ont varié suivant les lieux, et elles étaient parfois tellement affaiblies qu'on les confondait avec celles de la tempête. » En dehors de cette grande zone et à d'assez grandes distances, on a perçu des ébranlements qui paraissent dépendre de la même crise séisrnique. Vers l'ouest, à Bou-Tlélis, le choc s'est produit à ç/So1" du matin. A Tamzoura, au pied du Tessala, c'est à 8h du soir. Le défaut de coïncidence pourrait, à la vérité, faire douter de cette relation. C. K., 1891, 1» Semestre. (T. CX1I, IV 13.) 85 ( 646 ) » Mais vers l'est il n'y a plus à en douter. Kirata, à iookm de Mira, est assez forte- ment secoué à 7h du matin; plus loin, Saint-Arnaud l'est plusieurs fois entre 3h et 5h du matin; Aïn-Melouk, près Châteaudun du Rhumal, à 6h3om; Ahmed-ben-Àli, près Jemmapes, deux fois entre 5h et 6h du matin. » De Jemmapes à Bou-Tlélis, il y a plus de 8° de longitude et une dis- tance de 72okm. Entre Tenès et Tiaret, il y a I25kro, qui mesurent la grande largeur de la zone. » C'est donc sur une surface de c)oookm'1 que le mouvement séismique a exercé son action. Une pareille étendue et surtout sa forme ne sont pas compatibles avec une origine dans des points voisins de la surface. » La secousse du 16, à ah i5m du matin, à Alger n'a pas eu d'influence sur le baro- mètre enregistreur à mercure. Elle a été à peine perçue clans la région de l'ouest, si ce n'est dans le Sahel et dans la région de Cherchell. Mais elle a pris vers l'est une assez grande intensité en se propageant sur des lieux épargnés la veille : massif du Djurdjura, Haussonvillers, Fréha, Aït-Lazis, Oued Amizour. Au delà, par Kérata, Oued Seguin, elle s'est étendue jusqu'à Jemmapes. Ce n'est évidemment qu'une des phases particulières du même grand phénomène dû à l'action des forces internes. » Mes informations tendent à établir que pour la grande commotion du i5, il y a eu presque simultanéité de production dans la zone principale de l'ouest à l'est; l'effort a dû se produire normalement à cette direction; je n'ai pas les éléments pour en déterminer la vitesse de propagation. Toute- fois on peut remarquer que l'influence de l'ébranlement ne s'est manifesté sur les appareils magnétiques du Parc Saint-Maur qu'avec un retard de dix minutes au moins. » Il n'y a pas de relation apparente entre le mouvement séismique ei la structure géologique de détail. Il y en a un plus manifeste avec la structure orographique et on ne peut méconnaître l'influence des deux systèmes du Tatra et des Baléares, prédominant dans la région ébranlée. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les Concours de l'année 189,1. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Lallemand. — MM. Charcot, Sappey, Ranvier, Brown-Séquard, Bouchard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après e:ix, ont obtenu le plus de voix sont MM. Marcv et A. Mil ne-Edwards. ( <% ) Prix Chaussier. — MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Brown-Séquard, Larrey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Marey et Richet. Prix Bellion (fonde par Mtle Foe/ir). — MM. Bouchard, Charcot, Ver- neuil, Brown-Séquard, Marey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Larrey et Bichet. Prix Mêge. — MM. Bouchard, Charcot, Marey, Verneuil, Brown- Séquard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bichet et Larrey. Prix Montyon (Physiologie expérimentale). — MM. Marey, Brown- Séquard, Bouchard, Charcot, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ver- neuil et Chauveau Prix L. La Gaze (Physiologie ). -- MM. Banvier, Chauveau, Larrey réu- nissent la majorité des suffrages et seront adjoints aux Memhres de la Section de Médecine et Chirurgie pour constituer la Commission. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Sappey et A. Milne-Edwards. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le 4e fascicule de la « Bibliotheca mathematica, Journal d'Histoire des Mathématiques », publié à Stockholm, par M. Guslaf Enestrôm. (Présenté par M. de Jonquières.) M. Paul Camboué adresse, de Madagascar, ses remerciements pour le prix Savigny qui lui a été décerné. ASTRONOMIE. — Nébuleuses nouvelles, découvertes à ï Observatoire de Paris ; par M. G. Rigourdan. Note communiquée par M. Mouchez. « Comme les nébuleuses nouvelles dont on a déjà donné les positions (Comptes rendus, t. CV, p. 926 et 1 1 16), les suivantes ont été découvertes ( 648 ) avec l'équatorial de la tour de l'Ouest, de o"\ 3 i d'ouverture; elles ont été trouvées principalement dans les années 1887 à 1890. » Pour la notation des grandeurs, j'appelle i3,5 l'éclat des objets qui, dans cet instrument, sont à l'extrême limite de visibilité. Par suite, il peut y avoir doute, sinon sur l'existence, du moins sur le caractère nébuleux des objets dont la grandeur indiquée est i3,5; il en est de même pour les amas très faibles, parfois pour les nébulosités qui accompagnent certaines étoiles, etc. Dans ces conditions, on aurait pu ne pas publier les positions de ces objets, et c'est même pour ces raisons que, en 1887, quelques-uns avaient été laissés de côté. Mais il semble aujourd'hui que cette publica- tion est sans inconvénient, puisque chaque objet est accompagné d'une description sommaire, et qu'elle présente divers avantages, entre autres, celui d'appeler l'attention des observateurs qui examinent les nébuleuses voisines, car la plupart des objets suivants ont été trouvés en étudiant des nébuleuses déjà connues. » Voici la signification des principales abréviations employées : N. G. C. =z New gênerai Cat. of Nebulœ, . . . , par J.-L.-E. Dreyer. p = angle de position, compté comme pour les étoiles doubles. d = distance. Gr. est l'abréviation de grandeur. Ascension Distance droite. polaire. 1860,0. N" - — -~ 103... b m s O. I . 1 5 104... O. )5. 22 105... o.23.5i 100... . 0.34.52 107.. o.35. 12 108... 0.52.56 109. .. o.53. i4 110... . o.53.i8 111... 0 . 5 '| . 1 1 Description. 63. 4 Etoile double (Gr. : 1 3,3 et i3,4) dont la composante 1 3,4 ne paraît pas bien stellaire; parfois l'ensemble a paru accompagné de nébulosité. 80. 18 Objet nébuleux soupçonné seulement, à cause de son extrême faiblesse. 5g. 56 Petit amas de 3o" à 4o" de diamètre et peut-être en- tremêlé de nébulosité. 61. 7 Gr. : i3,4-i3,5; diffuse, 46" de diamètre, avec con- densation un peu stellaire, et qui paraît légèrement excentrique. 61. 6 Objet nébuleux, soupçonné seulement. 5g. 58 Gr. : i3,4-i3,5; peut-être irrégulière, 25" d'étendue, sans noyau. 97.40 Gr. : 1 3,5 ; soupçonnée seulement. 97.42 Gr. : 1 3,5 ; soupçonnée seulement. 97.32 Gr. : i3,5; soupçonnée seulement. ( 649 ) Ascension droite. Distance polaire. N-. 112 113. 114. 115. 116. 117. 118. 11!). 120. 121. 122. 123. 124. 125. 126. 127. 128. 129. 130. 131. 132. 133. 134. 1860,0 li m ^ 0.54.28 O 1 97 . 3 1 .. 4.37 9 1 . 1 3 1. 7.19 57. 23 I -.19. 4 57.59 1 . 1 2 . 1 7 58. 2 1 . 1 2 . 35 75.53 1 . 17 .25 92 . 1 1 1.17 33 92.19 1.18. 3 57.i4 1.18. 5 57 . i5 I .20.22 5g. 58 I .25.23 59-47 I .25.24 5g . 5o 1.25.33 5g. 5o 1.25.33 60.18 1.25.34 60. i5 1.25.44 60.1 3 1 .25.5o 60. i5 I .25.52 60. 1 4 1.26. 7 5g. 58 .26.18 59.57 43.23 68.4g 2. 1. 8 84.18 Description. Néb. que le voisinage de i5g BD — 70 empêche de bien voir. Cette étoile est àp = 1680, d = 2'. Gr. : i3,5; traces de nébulosité près de i56BD — 1°. Gr. : i3,4; ronde, 3o" de diamètre, avec noyau assez stellaire. Gr. : 1 3,5 ; tout à fait insaisissable. Etoile i3,3-i3,4 qui paraît accompagnée d'un peu de nébulosité. Gr. : i3,5; d'aspect assez stellaire. Gr. : 1 3 ,3-i 3, "5 ; d'aspect stellaire. Gr. : i3,3; assez diffuse, ronde, 25" de diamètre, avec- noyau assez diffus. Gr. : i3,.">; assez nettement nébuleuse. Etoile i3,'i qui paraît accompagnée d'un peu de né- bulosité. Gr. : i3,ô; faible nébulosité voisine d'une étoile 1 3,3-i 3 , 4 qui gène pour l'apercevoir. Gr. : 1 3,4 ; difficile à voir à cause du voisinage d'une étoile double (Gr. : i3,o et i3,o). Gr. : i3,4-i3,5; très diffuse, 3o" d'étendue, avec très faible condensation australe. Gr. : i3,5; soupçonnée seulement près de 24oBD-r-3o°, à p — 170°, d = 3'. Gr. : i3.5. Gr. : 1 3,4-i 3,5 ; difficile à voir; une étoile 10 est voi- sine à p = 33o°, d -— V . Gr. : 1 3,4- 1 3,5 ; très diffuse et assez étendue. Très faible et très diffuse, légèrement plus brillante vers le centre, sans noyau. Gr. : 1 3 , 4 ; diffuse. Gr. : 1 3,4 ; d'aspect assez stellaire ; elle paraît formée par une étoile 1 3,4 accompagnée de nébulosité de 3o" étendue. Gr. : i3,4 ; très diffuse, 3o" d'étendue. Une étoile i3,i très voisine (à p = no", rf= °'>6), gêne beaucoup pour l'apercevoir. Gr. : 1 3,4— 1 3,5 ; presque insaisissable. Une étoile 10, 5 est kp = 358°, f/=4'- Gr. : i3,4-i3,5; très diffuse, 1' à i',5 d'étendue, sans nova 11 . Ascension Distance droite. polaire. ( 65o ) N". 135... 1860,0. h m s „ 2.15.32 II 1.23 136... 137... 2.3o. II a.3o.4i 48.53 88.17 138... 2.46. 1 1 77.43 139... 140... 2.57.53 . 3. n. 45 97- 2 92.29 ni... 142... . 3.i4-i3 3 . 20 . 1 6 49. 6 1 1 1 . 5 1 143... 3.27. 6 g5.35 144... . 4.i3.56 70.52 145 . . . . 4.23. 3 go.52 140... . 4.42. 2 96.32 147... 6.42.23 106.45 148... . 6.42.54 io6.53 149... 7.10.52 102.55 150 . . . • 7-59- 7 88.34 151... . 8.29.5i 88. 5o 15-2. . . 9.12.29 1 06 . 1 0 Description. Gr. : i3,4 ; assez diffuse, 3o" de diamètre, avec noyau assez stellaire et très faible. Gr. : 1 3,3 ; 35" à 4o" de diamètre. Gr. : i3,3 ; ronde, 35" à 4°" de diamètre, avec noyau stellaire qui ressort fortement. Gr. : 1 3,4 ; ties diffuse, 1' à i',5 de diamètre; passe ios après 11 34 NGC, et est plus australe de 8'. Gr. : i3,5 ; sans détail perceptible. Étoile i3,o, un peu diffuse et entourée de nébulosité, très faible, de 3o" de diamètre. Gr. : i3,4 ; fortement stellaire. Gr. : 1 3,4 ; diffuse, 4o" de diamètre, avec noyau assez diffus . Excessivement faible, insaisissable; l'étoile 687 BD-5°, est à/> = 4o°, c/= 4'- Étoile i3,4-i3,5 qui paraît accompagnée d'un peu de nébulosité. Objet stellaire qui parait être une petite nébuleuse de 5" de diamètre. Gr. : i3,5 ; très diffuse, formée peut-être par quel- ques étoiles i3,5 peu serrées. Étoile 12,8 qui paraît entourée de nébulosité de 25" à 3o" d'étendue. Étoile i3,4-i3,5 qui paraît accompagnée d'un peu de nébulosité ; pourrait être un petit amas de 2 ou 3 étoiles très voisines et inégales. Trace de nébulosité dans laquelle on soupçonne 2 ou 3 étoiles i3,5. Gr. : i3,4, 4o" à 5o" de diamètre, avec petit noyau qui ressort légèrement. Objet nébuleux 1 3,5 formé peut-être par plusieurs étoiles assez voisines. Nébuleuse brillante, allongée vers p = 970, de i',5 de long sur 3o" à 4o" de large, plus brillante dans la partie moyenne, sans noyau. ( 65. ) ASTRONOMIE. — Sur les variations obserx'ëes de la latitude d'un même heu. Note de M. A. Gaillot, communiquée par M. Mouchez. « A la suite d'une étude sommaire faite en 1866, nous avons trouvé que la latitude de l'Observatoire de Paris (centre du cercle de Gambey) pa- raissait éprouver une variation annuelle de faible amplitude. Nous avions alors attribué une médiocre importance à ce résultat, convaincu qu'il avait son origine, non dans un changement réel de la latitude, mais dans des modifications périodiques de la disposition des couches atmosphériques, ou bien dans une erreur systématique des déclinaisons des étoiles obser- vées, erreur variable avec l'ascension droite des divers groupes de ces étoiles. » Les observations faites récemment à Berlin, Polsdam et Prague, pa- raissant confirmer l'existence d'une variation annuelle des latitudes, nous avons cru devoir reprendre à nouveau, et d'une manière plus complète, l'étude de cette intéressante question, à l'aide des documents que pou- vaient nous fournir les Annales de l'Observatoire de Paris. » Nous avons trouvé, dans l'ensemble des observations faites au cercle de Gambey, une série suffisamment longue, août i854 à septembre 1 85y, présentant un concours de circonstances particulièrement favorables pour l'étude que nous avions en vue : observations nombreuses du nadir et d'étoiles culminant près du zénith, lectures constamment faites sur les mêmes traits pour toutes les observations similaires, soirées d'observa- tions presque toujours commencées et terminées par un nadir. Cette der- nière circonstance nous a permis de déterminer avec une grande précision la variation de la lecture aux microscopes en fonction de la température du cercle. Nous avons trouvé que, la lunette étant constamment dirigée sur le même point fixe, la lecture diminuait de o",43 pour un accroisse- ment de i° dans la température du cercle, quels que fussent d'ailleurs la valeur absolue de cette dernière quantité, l'amplitude de sa variation et l'intervalle de temps compris entre les deux observations du nadir faites dans une même soirée. Nous avons tenu compte de cette variation dans tous les cas. » Les étoiles dont nous avons discuté les observations sont : x Cassiopée, a Persée, a. Cocber, -., a, y et vi Grande Ourse, [3 et y Dragon, a et (3 Lyre, a Cygne et a Céphée. Toutes passent au méridien, soit au sud, soit au nord, à moins de 160 du zénith. ( 65a ) » Les équations personnelles relatives aux divers observateurs ont été déduites de l'ensemble des relations que nous avons pu former, en com- parant la movenne des résultats obtenus par deux observateurs différents, ayant observé le nadir et une même étoile dans le courant du même mois. » Ensuite, tenant compte de la valeur de ces équations personnelles, nous avons encore comparé la moyenne des résultais fournis, sans distinc- tion d'observateur, mais toujours dans le même mois, par deux étoiles dif- férentes. Nous avons formé ainsi un nouveau système d'équations, dont nous avons déduit la correction, constante pour chaque étoile, à appliquer aux latitudes observées, pour éliminer les erreurs dues à toutes les causes qui avaient pu affecter d'une manière invariable les résultats fournis par cette étoile, telles que l'erreur de la déclinaison moyenne adoptée, l'erreur des traits du cercle, l'influence de la flexion. » Nous devons faire remarquer qu'ayant pour but de déterminer, non la latitude elle-même, mais seulement ses variations, nous n'avions nulle- ment besoin de connaître la valeur absolue de la correction précédente, ni celle de l'équation personnelle, mais seulement les différences des va- leurs correspondant aux diverses étoiles et aux divers observateurs; l'une de ces valeurs, dans chaque détermination , pouvant être fixée arbitrai- rement. » Si, dans les deux recherches précédentes, nous nous sommes tou- jours astreint à ne comparer que les observations faites dans le même mois , c'est que nous voulions rendre les résultats obtenus à peu près indépendants de l'influence éventuelle d'une variation annuelle de la latitude. » Les résultats primitifs ayant reçu les deux corrections précédemment indiquées, nous avons pu comparer toutes les latitudes définitivement conclues, sans distinction d'origine. » Cette comparaison est présentée dans le Tableau suivant, sur la dispo- sition duquel nous n'avons qu'une remarque à faire, c'est que les saisons que nous avons considérées ne correspondent pas aux saisons réelles du calendrier, leurs limites étant à égale distance des solstices et des équi- noxes. ( 653 ) Résultats moyens des observations de la latitude faites au cekci.e de Gamgey (i854-i857). Latitude observée. Poids. astronomique. Hiver. Print. Eté. Aut. Année. Hiver. Print. Eté. Aut. Année. I. — Observations faites dans la journée. 48" 5o' 48° 5o' 48- ôo' 48" 5o' 48° 5o' Avant •! i '3,97 11,85 1 1 , 33 11,96 h, 91 °,9 50,9 29>7 10,8 92,3 De 211' ;i o1'. 12,00 11,27 M.i)i 11. 3 n,58 7>° 12,4 12,6 12,8 44,8 Deo1' à 3'\. 11,38 10, 38 ...'..', n,84 n,46 10,1 3 ,8 4,6 18,6 37,1 Après 31' . . . 1 1 ,06 n,74 ■ I2,3o n,64 10, 7 8,0 31,7 i4,4 64,8 11. — Observations faites dai is la soirée. ■ De 5h à 71'. . 11,98 11,90 » » i'>97 8,9 1,0 » » 9,9 De 71' à gh. . 1 1 ,66 1 r,5g » 11,45 1 1 ,5i i.,5 28,3 » 73,0 112,8 De gh à ii1'. .i,39 n,33 11 ,49 II ,07 11,42 .8,1 46,6 93»1 4.,i 198,9 Den'-àiS1'. 11,70 .1,82 ..,61 11,45 n,65 n,5 2i,3 57,4 6,1 96,3 Dei3hà i5h. 12,12 n,83 n,94 » 11,93 2, 2 6,1 24,1 » 32,4 Moy. gén. I I , 5g 11,5g 11 ,62 11,56 1 1 ,60 80,9 178,4 2j3,2 176,8 689,3 » On voit, par l'inspection des nombres de la dernière ligne que les observations étudiées par nous n'accusent aucune variation annuelle sen- sible de la latitude. » Nous avons présenté les moyennes correspondant aux observations faites clans la journée, pour ne rien omettre des résultats obtenus; mais ces observations étant généralement assez peu concordantes, nous nous abstiendrons, au moins provisoirement, d'en rien conclure. » En ce qui concerne les observations faites dans la soirée, l'existence d'un minimum, vers les neuf heures, paraît bien établie : les résultats ob- tenus dans chaque saison étant absolument concordants à cet égard. » Nous croyons que toute hypothèse relative à la cause du phénomène serait prématurée. Il importe avant tout d'en vérifier l'existence réelle par des observations faites spécialement dans ce but; ce à quoi on arrivera facilement en modifia ut légèrement le plan du travail adopté pour les recherches relatives à la variation annuelle. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie de la représentation conforme. Note de M. I*aul Paînlevé, présentée par M. Picard. « Je me propose d'indiquer, dans cette Note, un moyen rigoureux et simple de lever l'objection de Harnack relative à la théorie de la repré- C. R., iSgt, [" Semestre. (T. CXII, ,\" 13.) 86 ( 65/, ) sentation conforme. Soit S une aire fermée du plan des (oc, y) de contours, et '( = c, ■+- it) une fonction analytique de z = x -h iy, qui représente l'aire S sur le cercle T de rayon i, dont le centre u (origine des axes '(, •/)) cor- respond au point O, origine des axes x, y. Si l'on pose '( = zek{z) = zes+,,!, la fonction g(x, y) est la fonction de Green relative à l'aire S et au point O. Cette condition remplie, la fonction '( = zes+,/' est telle qu'à tout point z de S correspond un point £ de T et un seul, et réciproquement. Quand z tend vers un point z0 de s, 'Ç, tend vers la circonférence y de r, mais il n'est pas certain (et c'est là l'objection de Harnack dans son livre sur le potentiel logarithmique) que '( tende vers un point déterminé de y. Nous allons montrer qu'il en est toujours ainsi, pourvu seulement que la tangente le long de s varie avec l'arc d'une manière continue, sauf en un nombre fini de points anguleux. » Supposons d'abord que s soit une courbe convexe le long de laquelle la tangente varie avec l'arc d'une manière continue. Posons l = zes+ih=ze'^~\ g(x,y) désignant la fonction de Green relative à l'aire S et au point O. Appelons r et 6 les coordonnées polaires d'un point s, p et 9 celles d'un point '(. Aux courbes p = p0(o < p0<[ 1) du plan des (£, yi), correspondent les courbes C ou g-f-Lr = Lp0 du plan des (x, y), qui tendent vers s quand p0 tend vers 1 . Soit M un point de S, et w l'angle que fait avec OM la tangente MT à la courbe G qui passe par M (menée dans le sens des an- gles 9 croissants). En chaque point (x, ,y)'de S, w a pour valeur £l(x, y) = arc tang dg dg dx • <) y àg dg Y -r- — x 1- Q. est une fonction de x, y harmonique et régulière dans S, car c'est la partie réelle de la fonction iLii -- -+- t j. Le long de s, l'angle a> prend des valeurs 0/(5) qui varient avec l'arc s d'une manière continue et restent comprises entre des limites essentiellement positives a et p; mais la fonc- tion £i(x, y) tend-elle vers la valeur w'(a;0, y0) quand (x, y) tend vers le point (x0, y0) de st Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit que la fonc- tion V(r, y), harmonique et régulière dans S, qui prend sur s les valeurs u\s), coïncide avec (2 (x,y) : c'est ce que nous allons établir. » A cet effet, considérons un polygone convexe pn de n côtés inscrit dans s, et la fonction K„(z) = zes»+ih« — zek"{z), où gn désigne la fonction ( 655 ) de Green relative à l'aire P„ (qu'enferme P„) et au point 0 : Ç(s) repré- sente P„ sur le cercler. Soit ln la longueur du plus grand côté de/v Quand on fait croître n indéfiniment (^tendant vers zéro), gn{x,y~) tend vers g (x,y); la fonction Sln(x, y) = arc tang - -p — ^- - tend donc vers * dx dy £l(x,y) pour tout point (x,y) de l'aire S. Il nous suffit de prouver que Y(x,y) est également la limite de Çln(x,y). » Étudions les valeurs de £in le long de pa. Soit M0 un des points de l'arc de s sous-tendu par le côté A,Af+, de pn, M0T la tangente a s, <5 le plus petit angle (en valeur absolue) de M0T et de A, A;+l . Quand M0 décrit la courbe s, (5 varie avec M0 et est discontinu à chaque sommet A,-. On peut trouver une longueur / assez petite pour que, ln étant inférieur à /, | S | soit inférieur à e, quel que soit M0 (s est un nombre positif aussi petit qu'on veut). Ceci posé, le long de chaque côté A,-A,+1J la fonction £„+Q est régulière et constante [égale à l'angle '(xt,ya) | < s, M0 et M' étant sur le même rayon vecteur. Si donc on a choisi /assez petit pour c[ue pn soit compris entre s et s', on aura \V(x'.,y) ■ - il, x',y ij \o.i pour tout point (x',y' ) Je p'n, par suite, pour tout point (x,y) de P),, c'est- à-dire que Qn(x,y) tend vers Y(x, y) quand 1„ tend vers o. Les fonc- tions V et Q, coïncident. » Q(x, y) prend donc sur le contour* les valeurs 0/(5), et varie, par suite, dans S, entre les -limites positives a. et (3. Faisons tendre le point M ( 656 ) de S vers le point M0 de s sur le rayon vecteur OM0, et considérons la courbe A ou m = f(o) que décrit le point X, correspondant. Tout d'abord, M ne rencontre qu'une fois chaque courbe C (ou g--f-Lr = Lp0); cm-, si les points M' et M" de OM„ appartenaient à la même courbe C, 9. s'annule- rait entre M' et M", ce qui est impossible. Quand M tend vers M„ , p croit donc constnmmenf et tend vers i; à chaque valeur de p correspond un point M bien déterminé de OM0, par suite, une valeur déterminée de i2. Si l'on pose cot& = '4 3,oi 0 i)49 'i^1 0,94 1,17 0,80 0,93 o , '1 1 2e ventre ... . » » 2,00 2,37 i,63 1,89 1,24 1 , 55 0,69 2e nœud » » 3,o4 3, 10 2 , 1 5 2,40 1,^9 2,o5 0,79 3e ventre ... . » » » » » 2,71 2,94 » 2,46 0,96 3e nœud 0 » » » » 3,i4? » * » » {X air 2,o3 1,4.1 i,i' 0,76 0,80 o,Go o,43 o,5i 0,19 {X fil i>9?- r)48 0,98 0,73 » d o,5G » 0,4-5 » 2D 2,00 i,5o 1,00 0,70 0,70 » o,5o o,4o o,4o 0,20 » Nous donnons, dans ce Tableau, les moyennes des mesures obtenues avec chaque cercle et, pour abréger, nous n'avons pas séparé les unes des autres, celles exécutées avec des excitateurs primaires de dimensions différentes, ces mesures ne présentant pas entre elles de différence systématique. Dans ces dernières expériences dans l'air, comme dans nos recherches antérieures le long des fils, nous avons, en effet, constaté qu'«« résonateur circulaire donne toujours la même longueur d'onde, quand même on fait varier les dimensions du primaire entre certaines limites (2). Ainsi donc, ici encore, on observe ce que nous avons appelé la résonance multiple. » Dans le cas des grandes longueurs d'onde, cercles de ira et de om,75, qui portent très vite fort loin du miroir en rapprochant autant de l'action directe du primaire, on ne peut guère constater d'une manière un peu précise qu'un ventre et un nœud, outre le nœud qui se trouve au miroir même. Avec les plus petits cercles, pour lesquels les dimensions du miroir sont aussi plus favorables, on peut facilement déterminer trois ventres et trois nœuds, y compris celui du miroir. L'équidistance des ventres et des nœuds est, on le voit, assez satisfaisante (3). (') La sensibilité de la vis micrométrique est un élément très important pour ce genre de recherches, surtout avec les petits cercles qui ne donnent que des étincelles très faibles. En dernier lieu, nous avons employé une vis donnant le ^ de millimètre. (■*) L'intensité de l'étincelle du résonateur étant plus faible dans cette expérience que dans celle des fils et diminuant, en outre, beaucoup plus rapidement à mesure qu'on s'éloigne du primaire, l'observation est en tout moins nette qu'avec les fils. Pour opérer dans de bonnes conditions, il importe donc de donner au primaire des dimen- sions à peu près appropriées au diamètre du résonateur. Les limites entre lesquelles on peut observer convenablement ici la résonance multiple sont moins étendues que dans le cas des fils, mais varient facilement du simple au double ou même plus. (3) M. Hertz place le premier nœud à une certaine distance en arrière du miroir; cette perturbation à l'extrémité ne paraît pas ressortir de nos expériences. Comme on ( 66i ) » Le résultat le plus important de notre travail ressort de la compa- raison des chiffres des trois dernières lignes du Tableau, qui montrent cpie la longueur d'onde obtenue, pour chaque cercle dans le cas de la propa- gation à travers l'air, est très sensiblement égale à celle que ce même cercle donne le long des fils, le quart de l'une et de l'autre étant lui-même à très peu près égal au double du diamètre du cercle correspondant. D'où il suit que ta vitesse de propagation des ondulations électriques hertziennes à travers l'air est très sensiblement la même (pie celle avec laquelle elles se trans- mettent le long d'un fil conducteur ( ' ). » SPECTROSCOPIE. — Méthode nouvelle pour la recherche des bandes faibles dans les spectres de bandes. Application au spectre des hydrocarbure*. Note de M. H. Deslaxdres. « Le spectre de bandes attribué aux hydrocarbures ou au carbone seul, suivant les auteurs, est fourni par les sources de lumière le plus fréquem- ment employées (gaz de l'éclairage, arc électrique); il se retrouve dans le spectre solaire et constitue, en grande partie, le spectre des comètes et d'une classe particulière d'étoiles. Son importance est donc très grande. » j'ai étudié ce spectre par une nouvelle méthode, qui m'a permis de le compléter et de lui adjoindre sûrement trois bandes nouvelles, à savoir : 1 438, 19, >437, i3, 1436,5. Ces bandes ne sont pas données par la com- bustion des hydrocarbures, mais elles se présentent avec les bandes ordi- naires des hydrocarbures et du cyanogène dans l'arc électrique et dans la combustion du cyanogène. Aussi les a-t-on, au début, attribuées à ce der- nier gaz (2). le voit, par le Tableau, le premier quart de longueur d'onde ne présente pas une dif- férence systématique sensible avec les autres. (') Nous avions déjà donné cet énoncé dans une Communication préliminaire faite sur ce sujet à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, dans sa séance du Ier mai 1890 (Archives des Sciences phys. et nat., t. XXIII, p. 557); mais nous avons complètement repris depuis lors ces recherches en variant de quantité de ma- nières les conditions de l'expérience, et c'est ce dernier travail que nous résumons ici. De son côté M. Lecker, de Vienne, a trouvé, par une méthode toute nouvelle, que la vitesse de l'ondulation électrique le long d'un fil est égale à celle de la lumière. (2) MM. Liveing et Dewar, dans leurs belles recherches sur les spectres du car- bone, après avoir rapporté ces trois bandes au cyanogène, ont montré ensuite l'inexac- titude de cette première assertion ; mais comme, dans certaines expériences, ils les ont obtenues à l'exclusion des bandes ordinaires des hydrocarbures, ils n'ont pu, avec le C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXU, N° 13.) °7 ( 662 ) » Or l'application de la loi générale de répartition des bandes que j'ai posée (Comptes rendus, 1887) pour les spectres de bandes permet de con- clure que les bandes en question appartiennent sûrement au groupe des hydrocarbures. Cette application est résumée dans le Tableau suivant, qui offre ces trois bandes et les seize bandes connues des hydrocarbures, ran- gées en cinq séries, dans lesquelles les intervalles des bandes, d'après la loi, croissent en proportion arithmétique, les séries étant d'ailleurs su- perposables. Les bandes, exprimées en nombres de vibrations, sont dispo- sées dans les cinq séries verticales, de manière que les intervalles égaux des séries soient sur une même ligne horizontale. Aux points des séries où manque une bande, l'intervalle est égal à la somme des intervalles cor- respondants des autres séries. Spectre des hydrocarbures en nombres de vibrations (' ). Série I. Série II. Série III. .Série IV. N. Intervalles. N. I. N. I. N. i63,39* Série m. N. i65 °9* 180 18 196 i5* 212 08 228 21 .66, 61* 10,39 Série V. 1. N. 1. '67>94* 182,91 '4,97 1 5 , 1 7 3o,54 ,;i ,09 21 3, 45 16, 64 15,89 229,09 i5,64 -.' K* 13,67 l6l»3f .5,8,, I7?'°, ^'92 196'll '5,92 2I82'8^ W'f '6.2 '94'95 .6.4 2,r8 .6,i3 193,60 211,09 228,21 » D'après ce Tableau, on peut, avec les seize bandes connues, en par- tant de sept de ces bandes, retrouver par le calcul exactement les neuf autres; or, en prolongeant le calcul clans les mêmes conditions, on obtient les trois bandes en question, qui, en nombres de vibrations, sont représen- tées par N 228, 21, N 228, 76, N 229,09. Donc ces trois bandes appartien- nent au groupe des hydrocarbures. » On peut même, en poussant plus loin encore le calcul, obtenir la po- sition de bandes encore plus réfrangibles , par exemple les bandes 1 = 4o8,35 et 1 = 408,17. Mais, d'après toutes les analogies, ces bandes procédé employé, les ramener sûrement à ce dernier groupe. M. H.-W. Vogel, d'autre part, les attribue toujours au cyanogène. (') Les nombres de ce Tableau sont ceux de MM. Kayser et Runge (Annales de Wiedemann, 1889), dont les mesures faites avec un apppareil très puissant sont ac- tuellement les plus précises. Pour les nombres non déterminés par eux. et marqués d'un astérisque, j'ai adopté les nombres d'Angstrom et de Thalen, ramenés à la base du professeur Rowland choisie par MM. Kayser et Runge, soit D,= 589,608. ( 663 ) seraient très faibles et d'ailleurs noyées dans les bandes très fortes du groupe du cyanogène. » Quoi qu'il en soit, par l'adjonction des trois bandes nouvelles, le groupe des hydrocarbures, considéré dans son ensemble, prend une forme plus symétrique, plus régulière, et se rapproche plus encore des spectres de bandes de l'azote, qui sont les seuls étudiés jusqu'à présent d'une manière complète ('). Ces spectres divers, à mesure que leur étude est poussée assez loin, se rapprochent d'un type commun, uniforme, dont la constance est due à des variations semblables des nombres entiers qui les ré- gissent. • m Cette application de la loi de répartition des bandes constitue une méthode nouvelle (3) pour la recherche des bandes faibles qui sont noyées dans un mélange de groupes de bandes différents. Elle est le premier exemple de la découverte par le calcul de bandes nouvelles dans les spectres de bandes, la première découverte analogue pour les spectres de lignes, ayant été faite, comme on sait, par M. Lecoq de Boisbaudran. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'origine des alcools supérieurs contenus dans les flegmes industriels. Note de M. L. Lindet, présentée par M. Duclaux. « Dans une précédente Communication (!), j'ai montré que les alcools supérieurs, dont la proportion augmente régulièrement du commence- ment à la fin de la fermentation, prennent surtout naissance quand la fer- mentation est terminée et que le moût se trouve abandonné à lui-même. J'ai, pour expliquer ce fait, émis l'hypothèse que les alcools supérieurs sont, pour la plus grande partie du moins, les produits d'une fermentation secondaire, qui se trouve, au début des opérations, étouffée par la fermen- (') La bande A43i,9, que donne aussi la combustion des hydrocarbures, d'après les calculs précédents, n'appartiendrait pas au même groupe que les autres bandes moins réfrangibles. Ce résultat, qui a été soutenu par M. N. Lockyer est confirmé par l'examen des bandes résolues en raies fines. (2) MM. Kayser et Runge, dont j'ai adopté les mesures, ont cherché aussi, avec la loi de répartition, à retrouver les bandes X = 438; mais l'application de la loi a été in- correcte; ils n'ont pas placé les bandes dans les séries convenables, et ils sont arrivés au nombre X = 43-4?9? très différent du nombre observé; lorsque le calcul est fait exactement comme dans le Tableau annexe, l'accord est complet. (3) Comptes rendus, t. CXII, p ( 664 ) tation alcoolique normale. Les expériences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie viennent confirmer cette conclusion. » I. Si les organismes étrangers à la levure et qui produisent ces alcools sont en réalité gênés dans leur développement par la levure elle-même, ils doivent l'être d'autant plus que la quantité de levure employée pour ensemencer la cuve aura été plus considérable, et que la fermentation proprement dite aura été pins active; on doit donc obtenir, en employant une grande quantité de levure, un flegme plus pur en alcools supérieurs qu'en faisant usage d'une quantité de levure plus faible. C'est ce qui a eu lieu en effet dans les deux séries d'expériences que j'ai entreprises. » Deux solutions de sucre (saccharose), de densité égale, ont été mises en présence, l'une d'une quantité d'une levure industrielle, qui représen- tait (à l'état pressé) 80 pour 100 du sucre, l'autre d'une quantité qui n'en représentait que 20 pour 100. Les deux liquides ont été distillés et les flegme<, soumis à la distillation fractionnée, dans des conditions absolu- ment comparables, ont fourni des quantités d'alcools supérieurs insolubles, qui sont inscrites dans le Tableau ci-dessous. « La même expérience a été faite non plus avec du sucre pur, mais avec un produit commercial désigné sous le nom de maltose et qui, provenant de la saccharificationdu mais par le malt d'orge, contient, en même temps que du sucre fermentescible, des matières azotées et des matières minérales, et dont la dissolution constitue par conséquent un véritable moût indus- triel. Chacune des fermentations représentait un hectolitre et demi. Dans un cas, le mallose a été mis en contact de 35 pour 100 de son poids de levure pressée, dans un autre de 2 pour 100 seulement. Les liquides alcoo- liques obtenus par la distillation de ces moûts ont été traités comme pré- cédemment et ont fourni également des quantités d'alcools supérieurs assez différentes les unes des autres pour confirmer l'exactitude de l'hypo- thèse qui m'avait servi de point de départ. Première série. Deuxième série. Moût de sucre pur. Moût de maltose. Alcools supérieurs Alcools supérieurs extraits extraits de ilil,8oo par litre de 2lil,70o par litre d'alcool pur. d'alcool pur. d'alcool pur. d'alcool pur. Fermentation avec beau- coup de levure 2CC,65 icc,47 'ooc, 7 3,c,96 Fermentation avec peu de levure 4rc, ' 5 2", 3o i 4m, 3 5re, 29 ( 665 ) » Les fermentations faites avec beaucoup de levure ont été nécessaire- ment plus actives, et ont donné à la distillation un rendement en alcool brut plus élevé que celles où figuraient des proportions plus faibles de le- vure. » II. En donnant à une fermentation une activité spéciale, on doit obte- nir un moût plus pauvre en alcools supérieurs cpie dans le cas où l'on abandonne la fermentation à elle-même. Cette activité, je l'ai produite ar- tificiellement en ajoutant au moût une certaine quantité de drèche de bras- serie, préalablement stérilisée. M. Delbrùck a montré, en effet, que les moûts qui contiennent de la drèche fermentent plus vivement et donnent plus d'alcool que les moûts clairs, et il attribue ce fait à ce que la drèche, soulevée par l'acide carbonique qui se dégage de la fermentation, produit un brassage incessant de la cuve et amène continuellement à la surface, à l'air par conséquent, la levure qu'elle entraine. J'ai donc, parallèlement au second moût de la deuxième série, ensemencé un moût de maltose qui s'est trouvé dans des conditions de concentration, d'acidité, de température, identiques au précédent. La seule différence venait de ce qu'il contenait de la drèche, tandis que l'autre n'en contenait pas. La distillation fractionnée des flegmes qu'ont fournis l'un et l'autre moût a donné les résultats suivants : Alcools supérieurs Alcool produit extraits pour 100 de 21'1, 700 par litre du maltose. d'alcool pur. d'alcool pur. ce ce. Fermentation avec drèche 3o,g 12,7 '1,70 Fermentation sans drèche 28,2 1 ^ , 3 5, 29 » Les écarts que l'on constate dans les rendements d'alcools supérieurs tiennent encore à ce fait : que la fermentation du moût pâteux a été plus active que celle du moût clair. » III. Je me permettrai enfin de rappeler une série d'expériences que j'ai publiée autrefois (') et qui montre encore le rôle que peuvent exercer les fermentations étrangères à la levure. La température de fermentation influe sur le rendement en alcools supérieurs. Au fur et à mesure que la température s'abaisse, que les rendements en alcool total augmentent, et que, par conséquent, la fermentation se fait dans des conditions de pureté plus grande, on voit la proportion des alcools supérieurs diminuer. (') Comptes rendus, t. CVII, p. 182. ( 666 ) Température Alcool total Alcools supérieurs de pour ioo par litre fermentation. du moût. d'alcool. ce ce 25-2-°C 5,82 5,9 18-210 5,93 5,4 8-100 6,32 5,2 » De ces expériences, il convient de conclure que les alcools supérieurs ne sont pas, pour la plus grande partie, les produits normaux de la fermen- tation alcoolique, mais sont ceux de la vie d'êtres microscopiques, qu'il s'aeit maintenant de déterminer. Il résulte également de ces expériences '& que l'on obtiendra toujours les flegmes les plus purs, chaque fois que l'on réalisera les conditions d'une fermentation active et exempte d'organismes étrangers. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'hématine végétale. Note-de M. T.-L. Phipson. « En 1879, ma Note sur la palrnelline a paru dans les Comptes rendus et dans plusieurs journaux de Chimie. Cette substance, que j'avais ex- traite de l'algue Palmella cruenta et qui présente dans sa composition le fer, donne, déplus, un spectre d'absorption semblable à celui qui est donné par le sang. Il est évident, d'après la Note publiée par M. Georges Linossier, Sur une hèrnatine végétale (Comptes rendus, 2 mars 189 1), dans laquelle ce chimiste décrit une matière colorante extraite des spores de l' Aspergillus niger, que la substance en question est identique avec la palrnelline que j'ai découverte il y a plus de douze ans, et qu'en consé- quence le nom donné en premier lieu à cette substance curieuse doit être retenu, jusqu'à ce que l'on ait prouvé qu'elle est identique avec l'hé- matine du sang. » Je saisis cette occasion pour attirer l'attention sur un rapport intéres- sant entre la matière colorante du sang et la chlorophylle des végétaux. Depuis les expériences faites dans mon laboratoire, à Londres, sur la pal- rnelline, j'ai observé que, dans nos environs, la Palmella cruenta, algue qui, du temps de Linné, fut appelée Chaos sanguinea, est quelquefois complètement verte et devient ensuite rouge de sang en achevant sa végé- tation. On sait que la chlorophylle donne aussi un spectre d'absorption, et que la biliverdine (dérivé du sang) est d'une couleur verte très sem- blable à celle de la chlorophylle, et avant aussi un spectre d'absorption ( 667 ) particulier. Il est probable que l'on trouvera la palmelline dans plusieurs autres espèces de végétaux. » PHYSIOLOGIE. — Emploi de l'acide carbonique liquéfié pour la filtration et la stérilisation rapides des liquides organiques. Note de M. A. u'Ab- SOXVAI, ( ' ). « Les remarquables effets produits par l'injection sous-cutanée d'extraits provenant des différents tissus de l'organisme, suivant la méthode de M. Brown-Séquard, nous ont conduit à étudier, au laboratoire de Médecine du Collège de France, un procédé rapide et sûr pour stériliser à froid les liquides renfermant des substances albumineuses ou colloïdes. » La filtration à travers la porcelaine par le procédé Pasteur-Chamber- land se fait trop lentement dans ce cas, et, de plus, la bougie retient une grande partie des colloïdes aux pressions, relativement faibles (5atm à 6atm d'air), qu'on emploie d'ordinaire. La méthode que je vais décrire stérilise doublement ces liquides : i° par filtration à travers la porcelaine, et 20 par l'action spéciale bactéricide qu'exerce la pression du gaz employé (acide carbonique liquéfié). L'acide carbonique est le gaz qui est normalement en contact avec les tissus, puisque les éléments anatomiques vivent dans la lymphe qui en est saturée ; il ne peut donc en altérer la composition d'une manière notable. Le liquide à filtrer est mis en présence du gaz carbonique liquéfié à une pression moyenne de 45atm, pression qui agit d'abord pour stériliser directement le liquide et ensuite le forcer à filtrer rapidement à travers la bougie. » L'appareil instrumental figuré ci-contre est des plus simples. » Une bouteille en fer forgé B, placée verticalement sur un support S, contient environ 5ooSr de gaz carbonique liquéfié que l'industrie livre couramment aujourd'hui à très bas prix. Cette bouteille est munie à sa partie supérieure d'un robinet à pointe d'acier et d'un ajutage P, sur lequel vient se monter le tube KK' qui constitue l'ap- pareil à filtration et à stérilisation. » Ce tube (en cuivre ou en acier) est sans soudure et peut résister à des pressions de 20oatm; sa capacité intérieure est d'environ 3ooc0 dans le modèle courant de mon appareil. C'est la forme qui, à égalité de poids et de capacité intérieure, résiste le mieux à la pression. Ce tube est fermé à la partie supérieure par un bouchon mobile K (') Le principe de cette méthode a été communiqué à la Société de Biologie, en décembre 1890. ( 668 ) qui sert à introduire le liquide à filtrer, bouchon qui reçoit également dans certains cas un manomètre gradué jusqu'à iooatm. Le bouchon inférieur K' est également mo- bile et reçoit la bougie de porcelaine F, qui s'y adapte d'une façon très simple par un dispositif figuré à part à une échelle plus grande. » La bougie F est cylindrique; elle pénètre dans un petit tube métallique faisant corps avec le bouchon K'. On chausse un bout de tube de caoutchouc C à la fois sur cette bague et sur la bougie. La pression du gaz applique énergiquement le caoutchouc contre ses deux supports et la fermeture est d'autant plus étanche que la pression est plus forte. » Il est extrêmement facile, comme on le voit, d'enlever la bougie pour la remplacer ou la revivifier en la portant au rouge sur un bec de gaz. Le tout est placé sur le re- bord d'une table et une éprouvette stérilisée E reçoit le liquide filtré. Si l'on veut sou- mettre le liquide à la pression du gaz sans le filtrer, on remplace la bougie F par une tige pleine de même diamètre. Le maniement de l'instrument est des plus simples et l'on exerce ainsi de très fortes pressions sans la moindre fatigue. L'appareil est peu encombrant, facilement transportable et ne présente absolument aucun danger, grâce au soin tout particulier apporté à sa fabrication par M. Ducretet. » La pâte des bougies doit subir également des modifications dans sa composition, suivant la consistance du liquide à filtrer et les pressions employées. » L'acide carbonique, à ces hautes pressions, devient un agent bactéri- cide extrêmement puissant. Il peut suffire, à lui seul, pour stériliser une (66g) solution comme le ferait l'autoclave dans beaucoup de cas. La résistance des microbes à son action est très inégale, suivant leur nature, comme on devait s'y attendre. En prolongeant la pression et surtout en l'augmen- tant par l'intervention d'une température de /jo0, incapable de coaguler les albuminoïdes, il n'est pas d'être vivant cpii puisse résister. Je revien- drai, en détail, sur ce point dans une prochaine Communication. En gra- duant convenablement ces deux facteurs, le temps et la pression, on peut atténuer certaines cultures, retarder leur développement, etc. Ces diffé- rents points étant encore à l'étude, je ne peux que les signaler. » Enfin, si l'on fait intervenir la filtration et la pression, j'ai remarqué que la richesse en substances colloïdes du liquide filtré était en relation intime avec la pression exercée sur le liquide. Dans un mélange de pep- tone et d'albumine d'œuf, par exemple, on peut graduer la pression de façon que la peptone passe d'abord presque seule; mais, à 5oatm ou 6oatm de pression, avec des pâtes convenables, tout passe, excepté les corps figurés. « Avec des liquides contenant un mélange de ferments divers, comme le liquide pancréatique, on arrive, en graduant la pression, à avoir des liquides dont l'action est très différente, certains ferments passant à l'ex- clusion ou tout au moins beaucoup plus rapidement que d'autres. » Par une étude minutieuse de toutes ces conditions, étude que je pour- suis actuellement, ce procédé pourra devenir une méthode d'analyse phy- sique précieuse pour la Physiologie et la Chimie organique. » Dès à présent, l'appareil que je viens de décrire est susceptible de rendre les plus grands services pour la stérilisation à froid des liquides organiques destinés aux injections sous-cutanées, et est constamment employé dans ce but, depuis trois mois, avec le plus grand succès, au laboratoire de Médecine du Collège de Fiance. » ZOOLOGIE. -- Les mâles chez (es Ostracodes d'eau douce. Note de M. R. Momez. « Les Ostracodes d'eau douce sont habituellement cités parmi les ani- maux chez lesquels les mâles sont le plus rares et où intervient le plus souvent la parthénogenèse ; toutefois, chez un certain nombre de genres, presque tous très peu nombreux en espèces et peu répandus, les deux sexes sont connus et la reproduction est sexuelle. C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXI1, N° 13.) °° ( «70 ) » Le genre Cypris, tel qu'il est maintenant compris, très riche en es- pèces dont la plupart sont fort communes, malgré les nombreuses recher- ches dont il a été l'objet à ce point de vue, était considéré comme ne présentant pas de mâles, à tel point que Sars (') donne la reproduction exclusivement parthéno génétique comme un de ses caractères ; on peut dire la même chose pour plusieurs genres de beaucoup moindre importance et moins souvent observés, parmi les Ostracodes. » En dehors de la répugnance que l'on peut avoir à admettre la loi d'exception suivant laquelle des animaux se reproduiraient d'une manière exclusivement asexuée, certains faits, comme l'existence, chez les femelles, d'un receptaculum seminis et d'un appareil destiné à la copulation, sem- blaient cependant autoriser à croire que les màle.s apparaissaient à cer- taines époques, au moins, ou dans des conditions à déterminer, comme cela se passe chez plusieurs autres formes de Crustacés, par exemple. » Déjà plusieurs auteurs, dont les indications avaient passé inaperçues, avaient trouvé des mâles chez plusieurs espèces du genre Cypris (s. str.) : Fischer (2) les mentionne à propos des C. prasina, C. (?) exserla et ma- reotica, récoltés à Palerme et en Egypte, et Herrick (3) les a rencontrés chez la C. modesta et chez une deuxième espèce qu'il appelle, à tort, C. virens. » Les observations que j'ai pu faire sur les Ostracodes rapportés par différents vovageurs qui ont bien voulu m'en confier l'étude me permet- tent d'augmenter, d'une façon très sensible, le nombre des formes chez lesquelles les mâles sont connus et me portent à croire que tous ces ani- maux, quand on les connaîtra suffisamment, rentreront dans la règle gé- nérale. » C'est ainsi que j'ai trouvé en abondance le mâle des Cypris suivantes : C. incongrucns Ramd., Algérie, Tunisie; C. virens Jurine, Algérie; C. Blanchardi, nov. sp.; C. ungulata, nov. sp.; C. mareolica Fischer; C. bal- nearia, nov. sp. D'autre part, le genre Erpetocypris, qui compte une dizaine d'espèces, n'avait pas jusqu'ici fourni de mâles (*) et Sars, dans la diagnose du (') G.-O. Sars, On somc Freshwater Ostracoda and Copepoda raised front dried australian Mud (Christiania Videnskabs-Selsk. Forliandl., 1889). (2) S. Fischer, Beitrag z. Kentniss d. Ostracoden, i855. (3) C.-L. Herrick, List ofthe Freshwater and marine Crustacea of Alabama, etc. (Geolog. Siin'ey of Alabama, 1887). (;) L'/T. spinosa se reconnaît, à première vue, aux épines tronquées, portant une ( 671 ) genre, mentionne également que la reproduction en est exclusivement parthénôgénétique ; j'ai trouvé, dans les matériaux rapportés d'Asie par M. Barrois, une forme nouvelle (E. spinosa Mz.) récoltée en avril, et repré- sentée par des individus des deux sexes ( ' ). » Les mâles n'étaient pas connus davantage dans le genre Cyprirlopsis, bien que certaines espèces puissent s'observer parfois en très grande abon- dance. J'ai observé des individus nombreux de ce sexe, chez les C. vil/osa, récoltés en Tunisie par M. Letourneux et en Algérie par M. Blanchard. » Il faut noter que ces diverses espèces, sauf une, le C. spinosa d'Asie, ont été rencontrées sous les deux sexes, en Afrique, et que toutes ont été récoltées vers la même époque, soit entre mars et avril. » Sous quelle influence apparaissent ces mâles? 11 n'est pas impos- sible, jusqu'ici, de tirer de conclusions, et l'on ne peut qu'appeler l'atten- tion des zoologistes sur cette intéressante question. On ne peut invoquer l'époque de l'année ni le climat, car, d'une part, Barrois en Asie, Blan- chard en Amérique, se sont livrés à leurs recherches à peu près à la même époque de l'année, et nous n'avons trouvé qu'une seule espèce pourvue de mâles dans les récoltes du premier, tandis que celles du second en comprennent sept, qui sont représentées par les deux sexes; d'autre part, nous n'avons vu aucun mâle parmi les très nombreux individus de différents Cypris ou Cypridopsis des Açores, récoltés à différentes époques de l'année, par MM. Barrois, Chaves ou de Guerne. Il n'en existe pas davantage au milieu des sept espèces représentées, il est vrai, par peu d'individus, recueillies dans les Indes néerlandaises par M. Max Weber, et il s'en faut que toutes les espèces rapportées par M. Letourneux soient représentées par les deux sexes. Ajoutons que nous n'avons pas, jus- qu'ici, trouvé de mâles dans les Ostracodes récoltés en Chine par M. Schmacker, non plus d'ailleurs que parmi les espèces collectionnées à différentes époques de l'année, en plusieurs points de l'Espagne, par M. Bolivar. En France, nous n'avons encore rencontré de mâles d'Ostra- codes que chez les genres ou sous-genres qui les présentent habituelle- ment. longue soie, qui recouvrent les valves et au réseau, extrêmement serré, qui orne toute la surface de la coquille. (') Fischer ( Ub. dus Genus Cypris) parle bien de l'existence de mâles chez sa C. fasciata (Erpet. Fischeri Lillj.), mais ce qu'il figure comme le testicule n'est autre chose que le canal enroulé du receptaculum seminis d'une femelle. (672) » La salure des eaux n'est pas non plus un facteur, constant du moins, de l'apparition des mâles ; si, d'un côté, la plupart des espèces rapportées par Blanchard ont été pêchées dans des eaux d'une richesse en chlorure supérieure à la moyenne, les Ostracodes trouvées par Barrois dans les mêmes conditions n'ont présenté aucun mâle, et YErpet. spinosa, comme le C. balnearia, vit dans l'eau douce. D'autre part, les Cyprides de diffé- rentes eaux saumàtres d'Europe ne nous ont montré que le sexe femelle, absolument comme lorsqu'elles se trouvent dans l'eau douce. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la salure sur la formation de l'ami- don dans les organes végétatifs chlorophylliens . Note de M. Pierre Lesage, présentée par M. Duchartre. « Dans le but de continuer avec plus de fruit mes recherches sur la biologie des plantes du littoral, j'ai étudié, entre autres, le travail de M. Brick (') pour comparer ses résultats à ceux que j'ai donnés en 188g (2). Je compte présenter bientôt la discussion des faits principaux; aujourd'hui, je désire seulement m'arrêter sur un point qui me paraît très intéressant et que mes cultures permettent de mettre un peu plus en lumière que les quelques lignes que lui consacre M. Brick. » Sur six plantes étudiées, l'auteur constate dans trois que l'amidon se décèle plus ou moins facilement dans les grains de chlorophylle et, clans le résumé qu'il présente à la fin de son travail, il arrive à dire que la formation de l'amidon est fortement empêchée chez les halophytes « vraisemblablement par HCl ». Il se base sur les propriétés des chloru- res et la théorie de M. Schimper (3) : « en général, dans le processus » de l'assimilation, il se forme du glucose et l'amidon naît de ce glucose » quand la quantité de celui-ci a dépassé, dans la cellule, un maximum » déterminé, variable selon l'espèce. » » J'ai revu, à ce sujet, les échantillons que je conserve dans l'alcool. (')C. Brick, Beitrâge zur Biologie und vergleichenden Anatomie der baltischen Strandpflansen (Schriftend. naturforchenden Gesellschaft su Danzig, t. V, 1888) (voir aussi : Botanisches Centralblatt, t. XXXLX, 1889). (2) Pierre Lesage, Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles (Comptes rendus, séance du 29 juillet 1889). (:i) A.-F.-W. Schimper, Ueber Bildung und Wanderung der Kohlehydrate in den Laubblàttern (Bot. Ztg., i885, p. 787). (673) J'ai constaté qu'il n'y a pas d'amidon dans les feuilles du Zoslera marina (Saint-Servan). Les feuilles de l'Aster Tripolium n'ont montré que des traces d'amidon au voisinage des nervures principales dans les échan- tillons cpie la mer n'atteint que très rarement; rien sur des pieds inondés à chaque marée (Quelmer). » Le Salicornia herbacea du Vivier présente à la partie inférieure de chaque entre-nœud, dans les échantillons les plus avancés sur les vases, une région palissadique plus développée que sur les pieds ayant poussé près de la digue; dans les premiers, l'amidon était en moindre quan- tité que dans les seconds. La tige des Polvgonum aviculare et maritirnum présente des bandes palissadiques longitudinales chlorophylliennes. Sur la coupe transversale, ces bandes vont en augmentant d'épaisseur et les palissades s'y développent davantage en passant du Polygonurn aviculare de Rennes à celui du bord de la mer (Saint-Enogat) et au Polvgonum maritirnum de Saint-Malo; au contraire, l'amidon décroît. » Dans les cultures expérimentales que j'ai instituées en 1888 ('), j'ai revu des feuilles du Lepidium sativum récoltées le 28 juin. L'amidon est nul dans les feuilles de* échantillons les plus salés : arrosages à l'eau de mer pure, à l'eau de mer diluée à ;', ; arrosages aux solutions de chlorure de sodium dans les proportions de 2.5gl' et 126', 5 par litre; mélanges ter- reau et sel où celui-ci entre pour j, ~. Il apparaît dans la région moyenne de la feuille, autour des nervures : mélange de terreau et sel dans les pro- portions ~, ~ de NaCl. » Enfin il envahit toute la feuille avec des variations plus ou moins pro- noncées. Je ne l'ai pourtant pas vu dans les grains de chlorophylle des cellules stomatiques. » La conclusion qui découle de ces faits est que la salure a certaine- ment de l'influence sur la formation de l'amidon dans les organes végétatifs chlorophylliens. Dans les cas extrêmes, elle empêche la formation de cet amidon. Il en résulterait un ralentissement dans les phénomènes de l'assi- milation du carbone. Si je rappelle que j'ai montré déjà qu'une forte salure est accompagnée d'une diminution de la chlorophylle, ce ralentissement est confirmé ou trouve son explication dans cette diminution. Je me con- tenterai, pour le moment, de signaler ces faits. » (') Pierre Lesage, voir Revue générale de Botanique, 1890, et Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles (Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, 1890). ( 674 ) physiologie végétale. — Note sur le dégagement simultané d'oxj -gène et d'acide carbonique chez les Cactées. Note de M. E. Aubert, présentée par M. Duchartre. « De Saussure (') a remarqué que le Cactus Opuntia dégage, à la lu- mière, une quantité notable d'oxygène. Cet oxygène provient de la dé- composition de l'acide malique, comme l'a établi Mayer (2) dans ses re- cherches sur les Crassulacées. Mayer a signalé ce dégagement d'oxygène, même quand l'atmosphère est dépourvu d'acide carbonique. » Ainsi les plantes grasses peuvent perdre de l'oxygène à la lumière. » J'ai constaté un autre fait : c'est que, dans certains cas, les Cactées peuvent, à la lumière, donner un dégagement simultané d' oxygène et d'acide carbonique; la plante perd en même temps carbone et oxygène. » Expériences. — 1/Opuntia tomenlosa et le Mamillaria e/ephantidens, l'un en forme de raquettes allongées, l'autre cylindrique, ont été étudiés de la manière suivante : » Deux plantes identiques ont été renfermées dans des éprouvettes sur le mercure et exposées, l'une à la lumière, l'autre à l'obscurité, dans une étuve à 35°. (Le ciel était nuageux et le gaz primitif était formé de 20,61 d'oxygène et 79,39 d'azote.) » i° Opuntia tomentosa.— Lumière. Résultante de l'assimilation et de la respira- tion. — Une raquette pesant igsr,o3o, renfermée dans i32cc d'air, adonné à la lumière, après huit heures, un gaz dont la composition a été déduite des nombres suivants : Volume primitif 472 I sok ao. d'acjde carbonique. Volume après traitement par la potasse 462 ' . ;" 1 soit d oxv°*éne. Vol. après traitement parle pyrogallale de potasse. 364 ) » Calculant la proportion pour 100 de l'oxygène et de l'acide carbonique et ramenant à 79,39 d'azote, on trouve, pour le gaz final, la composition suivante : CO- = 2,18, d'où Acide carbonique dégagé — 2, 18; 0:=2i,i5, d'où Oxygène dégagé = 21 , i5 — 20,61=0,54. 1S1' de poids frais de la plante étudiée a, en une heure, (0 Dégagé i8""DC,9 d'acide carbonique. Dégagé 4™n">68 d'oxygène. » Obscurité. Respiration seule. — Une seconde raquette pesant 25s'',993, placée dans i93cc, 8 d'air, a donné, à l'obscurité, après huit heures dix un gaz dont la com- (') De Saussure, Recherches chimiques sur la végétation. Paris, 1804. C2) Mayer, Ueber die Sauerstojfauscheidung einiger Crassulaceen {Landwirth- schaftl. Versuchs-Stationen, t. XXI, p. 277; 1880.) (*) (675 ) position, déduite des nombres 4~6, 457, 378,2, déterminés comme plus haut, est 0= i6,53, d'où Acide carbonique dégagé = 4; C02 = 4» d'où Oxygène absorbé = 20,61 — i6,53 = 4>°8: CO2 Rapport -j=r- 3=0,98. » i"v de poids frais de la plante étudiée a, en une heure, Dégagé 36mmc,47 d'acide carbonique Absorbé 3-""ac,ri d'oxygène » Les nombres (2) expriment les échanges gazeux résultant de la respiration seule et les nombres (1) représentent les échanges résultant de l'assimilation et de la respi- ration superposées. » L' assimilation d'Opuntia lomentosa est donnée par la comparaison des nombres (1) et (2). On en déduit, en effet, Oxygène dégagé 4 1 68 4- 37 , 20 = 4 ' , 88 Acide carbonique absorbé 36,47 — 1 8 , go = 17, ~>- Oxygène dégagé _ 4r,88 = 2 3g CÔ2 absorbé 17, 57 » 20 Mamillaria elephantidens. — Lumière. — Une tige de 3sr,i20, placée dans a6cc d'air, a donné, .après huit heures dix à la lumière, un gaz renfermant : C0*= i,45, d'où Acide carbonique dégagé= 1 ,45; 0 = 21, d'où Oxygène dégagé = 21 — 20,61=0,39. iS'' de poids frais, en une heure, a Dégagé i4mmc,77 d'acide carbonique Dégagé 4mmc>o8 d'oxygène » Obscurité. — Une tige de 2s1', 719, placée à l'obscurité dans igcc,6 d'air, adonné, au bout de huit heures vingt, un gaz contenant C02 = 3,78, d'où Acide carbonique dégagé = 3,78; 0= i6,33, d'où Oxygène absorbé — 20,61 — i6,33 = 4>28: CO>__3,78 ~ô -4^8 i?r de poids frais, en une heure, a Dégagé 32mmc,78 d'acide carbonique (3) j Absorbé 37mmc,o4 d'oxygène » h'assimilalion de Mamillaria elephantidens est indiquée par le rapport O dégagé _ 4 ,08 + 37,04 _ 4i,i2 _ ^ „ CO2 absorbé — 02,78 — i4j77 18,01 » Les expériences classiques de Boussingault l'avaient amené à envisa- CO2 ger, comme égal à l'unité, le rapport -„— de l'acide carbonique absorbé à l'oxygène dégagé par la résultante de l'assimilation et de la respiration chez (676) les végétaux. Cette conclusion n'est pas applicable pour les Cactées pré- CO2 cédentes; le rapport — — ne peut même pas être évalué, puisque la super- position des deux phénomènes produit un dégagement simultané des deux gaz O et CO2. Comme, d'autre part, la respiration est exprimée par les rapports -jr = 0,98 {Opuntia) et 0,88 (Mami/laria), nombres très voisins de l'unité comme pour la plupart des plantes ordinaires, c'est l'assimila- lion seule qui diffère, exprimée d'ailleurs par des nombres à peu près iden- tiques 2,38 et 2,28. » L'identité presque absolue des nombres obtenus dans les recherches concernant les genres Opuntia et Mamillària permet d'envisager le phéno- mène du dégagement simultané d'oxygène et d'acide carbonique à une lu- mière d'intensité moyenne et à une température de 35° comme susceptible d'une certaine généralisation chez les Cactées. » Interprétation du phénomène. — La cause de ce double dégagement paraît facile à trouver. L'analyse d'un Opuntia maxima m'a donné ogr,oo2 d'acide malique par gramme. Les Cactées possèdent un parenchyme pro- fond incolore et un tissu superficiel avec chlorophylle. Ces deux couches respirent nuit et jour, dégageant une assez forte proportion d'acide car- bonique, que le tissu superficiel, seul capable d'assimiler à la lumière, peut ne pas décomposer entièrement. D'où dégagement d'acide carbonique (que l'on ne constate plus d'ailleurs quand on diminue l'activité respira- toire par un abaissement de température vers io°ou i5°, ou quand l'in- tensité lumineuse est notablement accrue). L'oxygène dégagé provient peut-être de l'acide malique détruit à la lumière. » Conclusion. — Les Cactées, soumises à une température élevée (35°) et à une lumière de moyenne intensité, dégagent simultanément de l'oxygène et de l'acide carbonique. » Les Cactées perdent, à la fois, dans ces conditions, du carbone et de l'oxygène pendant le jour, du carbone seul pendant la nuit. Pour éviter leur dépérissement pendant la mauvaise saison dans nos contrées, il faut les conserver dans des serres à la température de io° à i.5°. La lumière très vive des régions voisines de l'équateur détermine la décomposition de l'acide carbonique qu'elles produisent pendant le jour, de sortequ'elles ne perdent du carbone que pendant la nuit dans les pays chauds ('). » (') Ces recherches ont été faites au Laboratoire Je Botanique de la Sorbonne, sous la bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. (677 ) minéralogie. — Reproduction artificielle de l'amphibole. Note de M. K. de Kroustchoff, présentée par M. Fonqué. « Presque tous les minéraux entrant dans la composition des roches terrestres ont été, dans ces derniers temps, reproduits artificiellement par divers savants et diverses méthodes : soit par voie sèche, soit par voie hu- mide. Mais deux minéraux, l'hornblende et la tourmaline, jouant un rôle si important dans l'évolution de certaines associations minérales, se sont jusqu'à présent absolument soustraits à toutes les tentatives de reproduc- tion artificielle. Dans le but de combler cette lacune, j'ai, depuis sept ans, entrepris toute une série d'expériences Les plus diverses, mais toujours infructueuses, de sorte qu'un certain découragement m'envahissait déjà. Enfin, aujourd'hui, j'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie cpie la synthèse de l'amphibole par voie humide m'a récemment réussi de la manière la plus satisfaisante. Le mode opératoire adopté celte fois est identique à celui que j'ai déjà décrit pour mes synthèses de quartz. » Pour mes synthèses en vase clos, j'emploie toujours de petits ballons allongés piriformes (en verre vert, facilement fusible), ayant un col étranglé d'avance et muni d'un petit entonnoir, pour faciliter le remplissage. Un fourneau cylindrique en tôle renferme plusieurs étuis pareillement en tôle, dont chacun contient un petit ballon scellé. Dans les ballons, on introduit successivement les substances suivantes : » I. Une solution aqueuse de silice dialysée contenant environ 3 pour ioo de silice anhydre. u II. Une solution d'alumine aqueuse; on dissout de l'alumine hydratée dans une solution aqueuse de chlorhydrate d'alumine et l'on soumet ensuite cette liqueur à la dialyse. » III. Solution aqueuse d'oxyde ferrique hydraté; on ajoute à une solution aqueuse de sesquichlorure de fer du carbonate d'ammoniaque, jusqu'à ce que le précipité se dissolve encore, et l'on dialyse la liqueur rouge. » IV. Hydrate d'oxyde ferreux, préparé avec beaucoup de précaution (presque blanc). » V. Eau de chaux. VI. Hydrate de magnésie fraîchement préparé, en suspension dans l'eau. » VII. Quelques gouttes de lessive sodicopotassique. » Ces matières deviennent, en se mélangeant, une espèce de boue géla- latineuse; ensuite on fait le vide dans les ballons avec un appareil à mer- C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 13.) 89 (678 ) cure de Sprengel et on les scelle au chalumeau. Plusieurs ballons ainsi préparés ont été soumis pendant trois mois, dans mon fourneau, à une température voisine de 55o°C. Les parois intérieures des ballons ont été fortement attaquées, et leur contenu avait pris l'aspect d'une espèce de boue d'une couleur sale, dans laquelle on a pu aisément reconnaître à l'œil nu de petits cristaux prismatiques aplatis, très brillants, presque noirs, me- surables. » Sous le microscope, ils présentent une couleur jaune verdàtre et une forme prismatique aplatie; fréquemment, on y peut distinguer les faces suivantes : ^'(oio) prédominant, m m(i i o) souvent bien développée, quelquefois A' ( i oo), e1 (01 i), parfois très nettement visible. » L'angle (iio):(iio) n'a pu être mesuré qu'approximativement, tandis que l'angle (o i i): (on) est égal à i48°28'. Le clivage mm très im- parfait : Extinction p(oo i): »'(oio) i-°56' » Le signe optique est négatif; le polychroïsme n'est pas intense : ng vert bleuâtre nm vert jaunâtre np vert jaunâtre (plus pâle) » L'absorption est ng = nm^> np; l'indice de réfraction moyen i,65; n-g— np= 0,020; dispersion p]>v; 2v environ 820. » L'analyse chimique m'a donné la proportion suivante : Densité à i5°C 3, 2402 Oxygène. SiO2. 42,35 22,586 A1*03 8,11 3,779 ) - ~ Fe203 7,9i 2.373 S °''D2 FeO 10,11 2,246 ] MgO i4,33 5,732 11,752 j GaO i3,2i 3,774 * Na20 2,18 o,562 ) K20 1,87 o,3i8 ) (H20) Perte au feu. 0,01 rp , , ~, : v ' 'g lotal. 41,070 Total 100,98 Oxygène de la silice 22,586 » des sesquioxvdes 6, i52 des monoxvdes 12.632 ■ J2,632 0,880 ) ( 679 ) Rapports de l'oxygène . . . 22,586; i 2,63a ;6,i52 12.632 -t- 6,102 22,586 Quotient de l'oxygène (de M. Roth) o,83i Relation atomique. 0,2062 Si ig , 763 == 0,7058 Al 4»33o = o,r574 Fe" 5,537 = 0,0988 j Fe 7 , 863 — o , 1404 Mg 8,598 = o,3582 ' 0,7345 1 Ca Q,436 = o,2359 ) Na .,6.7 = 0,0352 l KK \ °'^ ' o,oo;)2 ' h. 1 , 552 = o , 0200 ) 0 4 ! ^70 = 2,3356 1, 9327 : 2,3356 = ^fSi =■ o,83G. » En même temps que la hornblende, j'ai constate la formation des mi- néraux suivants : » I. De petits cristaux prismatiques, vert pâle, appartiennent évidemment au sys- tème monosymétrique ; on y reconnaît (1 1 o), (1 00), plus rarement (o 1 o) et enfin quel- quefois des faces terminales domatiques. Ils s'éteignent suivant leur position, tantôt parallèlement à l'axe prismatique, tantôt sous un angle maximum de 370 à partir de cette direction; l'indice est voisin de 1 ,65 ; «^ — «^ = 0,27; signe optique positif; ce minéral semble être de nature pyroxénique. » II. Des grains incolores, isotropes, arrondis ou montrant çà et là quelques facettes probablement suivant (100); ils sont de nature zéolitique. » III. De petits cristaux limpides, parfaitement nets de quartz suivant (ioTi), (oïi 1), (10T0), contenant quelquefois des inclusions liquides à bulles. » IV. Minces lamelles incolores rhombiques offrant les caractères optiques de l'or- those adulaire (' ). « Cette association constitue par elle-même un fait bien remarquable, et je me propose d'en discuter ultérieurement les conséquences. » (') Absolument identiques avec les produits de M. le professeur Friedel et les miens. ( 68o ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Grandes anomalies magnétiques au centre de la Russie d'Europe. Note de M. le général Alexis de Tîls.o. « La Société Impériale russe de Géographie a fait explorer, en 1889, sous ma direction, la région comprise entre les villes de Charkov et de Roursk, au point de vue de distribution des éléments mngnétiques.Pour la ville de Bjelgorod, feu J. Smirnoff avait déjà constaté une anomalie ma- gnétique exceptionnellement grande. Les opérations détaillées sur plus de cent points ont conduit à la découverte de tout un nombre de centres très intenses, qui troublent profondément la régularité des phénomènes magnétiques. Toute la région explorée n'a que 35km de longueur du Nord au Sud et 25km de largeur de l'Est à l'Ouest, et pourtant, sur cette étendue, voici les éléments magnétiques dans les centres principaux : (Unité Intensité électrique) Déclinaison. Inclinaison. horizontale. totale. Nepchœvo village -+- 48 Ouest -t-81 0,11 0,84 Yisloje village —33 Est -4- 5a o,4o o,65 Kisselevo village —38 Est -t- 63 o,33 0,72 Sobinino village -+- 3o Ouest -+- 60 o,38 0,75 Petropaoloka village — 20 Est -1-76 o, 19 0,80 » La plus grande distance entre les points susnommés n'est que de 1 2k"\ et pourtant la déclinaison change de 86°, l'inclinaison de 290. » Pour donner une idée précise de la grandeur de ces perturbations, je n'ai qu'à ajouter que les valeurs normales pour la région explorée sont les suivantes : pour la déclinaison magnétique — i° (Est), pour l'inclinaison -4-64°, pour l'intensité horizontale o, 21 et totale o, 48 en unités élec- triques. » On voit que les centres sont tantôt attractifs, tantôt répulsifs. » Quoique j'aie dressé des Cartes détaillées des lignes isogoniques, isocliniques et isodynaniiques de cette région, il me reste à déterminer les limites de la zone d'anomalie, ce qui sera exécuté cette année-ci. » La constitution géologique du sol, autant qu'elle est connue, ne permet pas d'expliquer cette anomalie, tout à fait extraordinaire. Des études com- plémentaires sont absolument nécessaires pour mettre en évidence ce phénomène, dont la portée pour la science du Magnétisme terrestre est considérable. » ( 68. ) GÉOGRAPHIE. — Dépression constatée au centre du continent asiatique. Note de M. le général x\lexis de Th.lo. « Un fait d'une portée exceptionnelle vient d'être constaté par les frères Groum-Grzimailo, pendant leur recentvoyage.au Tibet, exécuté en 1889 et 1890. Aux pieds du Tian-Shan, dans le ïourfan, à un endroit nommé Loukshine-Kyr, la pression barométrique (en prenant en considération la correction de l'instrument) a été, le 13/27 octobre 1889, 77 1""", 7, la température de l'air étant — 20 Celsius. En admettant que, pour ce jour, la pression barométrique au lieu indiqué fût, au niveau de la mer, égale à ']Ç>r]mm,o, conformément aux Cartes isobariques de l'Asie publiées par moi, j'ai calculé que Loukshine-Kyr se trouve à 5om au-dessous du niveau de l'Océan, avec une erreur probable de 1; 2jm. » En combinant de différentes manières les observations effectuées à la même date à Barnaoul, Irkoutsk, Vernoje, Pékin, etc., je suis arrivé à des résultats qui confirment que, au sud de la ville de Tourfan, au centre même du continent de l'Asie, se trouve une dépression de jo'" au-dessous du niveau de l'Océan. M. Pf.li.erin adresse une Noie sur la réduction de la résine commune par l'hydrogène naissant. M. A. -15. Mac Do.vall adresse un relevé des quantités de pluie tombées à Paris pendant sept années consécutives, de 1870 à 1876. La séance est levée à 4 heures. J. 13. lil II ! I l\ Itllil llll,l; VIMIIOI l:. OuYItAGES KEÇUS DANS LA SÉANCE DU l6 MARS 1 89 1 . ïraité de Thérapeutique et de Pharmacologie ; par Henri Soulieh; Tome L Paris, F. Savy, 1891 ; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Charcot et en- voyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) ( 682 ) Traité clinique et pratique des maladies des enfants; par E. Barthez et A. Sanné. Tome III. Paris, Félix Alcan, 1 891 ; 1 vol. gr. in 8°. (Présenté par M. Charcol et envoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Étude sur la grippe [dans la i5e région de corps d'armée; par le Dr P. -A. Cassederat. Marseille, Barlatier et Barthelet, 1891 ; br. in-8°. (Envoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Bactéries et ptomaïnes des viandes de conserve, par M. Cassedebat. Paris, G-. Masson, 1890; in-8°. (Envoyé au concours Bellion.) Étude sur le bacille typhique et les bacilles pseudo-typhiques ; par M. le D' Cassedebat; 3 br. in-8°. (Envoyé au concours Montagne.) Affections congénitales; par\e Professeur Eannelongue et le D1' V. Ménard. — I. Tête et cou. Paris, Asselin et Houzeau, 1891 ; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Verneuil.) Bystèropexie abdominale antérieure et opérations sus-pubiennes dans les ré- trodéviations de l'utérus; par Marcel Baudoin. Paris, Lecrosnier et Babé, 1890; i vol. in-8°. (Deux exemplaires.) (Envoyé au concours du prix Godard.) Exposition universelle internationale de 1889 a Paris. Classes 1 et 2. Peinture à l'huile. — Peintures diverses et dessins. — Rapport du jury international; par M. Geobges Lafenestre. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXC; 1 vol. gr. in-8°. Mémorial des fêles d'A/ais, octobre 1889. Érection de la statue de Jean-Bap- tiste Dumas. — Inauguration du lycée. — Inauguration du buste du M's de la Vare-Alais. Alais, J. Martin, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Bulletin de l'Institut des actuaires français. Paris, E. Warnier, 1891 ; br. in-8°. Considérations sur le polymorphisme de quelques espèces du genre Bupleu- rum ; par le D1 Saint-Eager. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; br. in-8°. Note sur la machine à vapeur; par M. Aug. Normand. (Extrait des Mé- moires de la Société des ingénieurs civils.) Paris, 1891 ; br. in-8°. Revue bourguignonne, de l'enseignement supérieur, publiée par les profes- seurs des Facultés et de l'École de Médecine et de Pharmacie de Dijon; Tome I, n° I. Dijon, Eamarche et Damidot, 1891; 1 vol. in-8°. (Pré- senté par M. Darboux.) Cours de Physique mathématique. — Electricité et Optique. II. Les théories de Helmholtz et les expériences de Hertz. Leçons prof essées pendant le second semestre 1889-90 par H. Poincaré; rédigées par Bernard Brvnhes. Paris, Georges Carré, 1891 ; 1 vol. gr. in-8°. ( 683 ) Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino; série seconda, Tomo XL. Torino, Carlo Clausen, MDCCCXC; i vol. gr. in-4°. The hislory of volcanic action during the lertiary period in the british isles; by Arciiibald Geikie. Edinburgh, published by Robert Granl and son, 1888; in-4°. On carboniferous volcanic rocks ofthc basin of the firth of Forth; by Arciii- bald Geikie. Edinburg, MDCCCLXXIX; br. in-l°. Handbuch der Astronomie, ihrer Geschichte und Litleralur; von Dr. Rudolf Wolf. In zwei Bânders, zweiter Hajbband. Zurich, Druck und Verlag von F. Schulthess, 1 89 1 ; in-8° OUVRAGES REÇUS IIAJÎS LA SÉANCE DU 23 MA11S 1 89 I . Traite, élémentaire d'Electricité; par J. Joubert; deuxième édition. Paris, G. Masson, 1891 ; 1 vol. in-8". (Présenté par M. Mascart.) Traité de l'acide phènique appliqué à la médecine ; par le D' Déclat. Paris, Lemerre, 1874; 1 vol. in- 18. Manuel de médecine antiseptique. — Applications de l'acide phènique et de. ses composés ; par le D1' Déclat. Paris, O. Doin, i8qo; 1 vol. in- 1 8. Mollusques recueillis au Congo, par M. E. Dupont, entre l'embouchure du fleuve et le confluent du Kassai ; par Pu. Dautzenberg. Bruxelles, F. Hayez, 1890; br. in-8°. Le cardinal Haynald, archevêque de Kalocsa, considéré comme botaniste ; par Auguste Danitz. Traduit par Edouard Martens. Gand, A. Siffer, 1 890; br. in-8°. Mémoires de la Société d'émulation de Montbéliard; X.\le volume, ^'fas- cicule, 1890. Montbéliard, Victor Barbier; br. in-8". Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure; volume I de la 7e série, 1890, deuxième semestre. Nantes, L. Mellinet et Cie; in-8°. Di un codicc archelipo sconosciulo dell' Opéra di Giorgio Paehimere (De quatuor mathematicis). Nota del Socio Enrico Narducci. (Bendiconti délia R. Accademia dei Lincei.) Roma, 1891; br. in-4°. Giornale di Scienze naturali ed economiche , pubblicato percura délia Societa di Scienze naturali ed economiche di Palermo ; vol. XX (anno 1890). Pa- lermo, Michèle Ameuta, 1890; 1 vol. in-f°. ( 684 ) Ouvrages reçus dans la séance du 3i mars 1891. Bulletin du Comité international permanent pour l'exécution photogra- phique de la Carte du Ciel, sixième fascicule. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; in-4°. (Présenté par M. Mouchez.) Mélanges scientifiques et littéraires; par Louis Passy. 2e série. Paris, Guillaumin et G. Masson, 1891 ; in-8°. (Présenté par M. Duchartre. ) Transactions 0/ the canadian Institute, n° L, october 1890; vol. I, Part 1. Toronto, the Copp, Clark Company, 1890: gr. in-8°. Proceedings of the canadian Institute. Toronto, april 1890; br. in-8°. Animal report of the canadian Institute, session 1888-89. Toronto, War- wick et Sons, 1889; br. gr. in-8°. Annalen der Schweizerischen meleorologischen Central- Anstalt 1888. (Dcr Sch weizerischen meteorologischen Heobachlungen ) . F iï 11 fundzwa nzigster Jahrgang. Zurich, Druck von Zûrcher und Furrer; in 4°- EU RAT A. (Séance du 22 décembre 1890.) NotedeMM. A. Delebecque elL. Legay, Sur les soudages du lacd'Annecv : Page 1000, ligne 3 en remontant, après alpins, aller à la ligne, et au lieu de seuls, lisez principaux. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAKS ET FILS, Quai des Grands-Ausjustins, n" 5.5. 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes ih-4°. Deux 'nue par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque voluino. L'abonnement est annuel la ier janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Michel et Médan. ( Gavault St-Lager. i Jourdan. I Ruff. Hecquet-Deeobert. i Germain etGrassin. r Lachèse et Dolbeau. Jérôme. Jacquard. \vranl. v Duthufi. ' Mnller (G.). I Renaud. / Lefouruier. \ F. Robert. j J. Robert. I V Uzel Caroiï. i Baër. ( Massif. •y Perrin. , Henry. / Marguerie. \ Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. S ! Ratel. ' Damidot. \ Lauverjat. ( Crépin. \ Drevet. ' Gratier. Me Robin. ( Bourdignon. ( Dombre. , Ropiteau. Lefebvre. I Quarre. Lorien t . "g t-Ferr. chez Messieurs : ( Baurnal. / M™ Tcxn-r. Beaud. Georg. Lyon < Mégret. JPalud. ( Vitle et Pérussel. Marseille Pessailhan . ... i Calas. Montpellier ....:_ , r I Coulet. Moulins Maniai Place. / Sordoillet. Nancy -, Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ( Loiseau. / M"* Veloppé. t Barma. | Visconti el O Nîmes Tbibaud. Orléans Luzeraj , Blanchier. Druinaud. Hennés Plihoa et Hervé. Ilocheforl Boucheron - Kossi - ( Langlois. [gnol. \ Lestringant. S'-Etienne Chevalier. \ Bastide. / Rumèbe. ^ Gimet. j Privât. / Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. j Giard. ( Lemaitre. Nantes I Nice. . . Nim Orlé Poitiers. Hennés /loche/ Rouen. S'-Êtie Toulon . . . Toulouse. Tours Valencienn.es. Amsterdam Berlin. chez Messieurs : \ Robbers. ( Feikcma Caarelsen Athènes Beck. [et 0°. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Calvary et C18. Friedlander et lîls. f Mayer et Millier. perne l Scbmid, Franckc el / C'". Bologne Zauichclli et C". i Ramlot. Bruxelles Mayolez. ( Lcbègiie et C '. , llaimann. Bueharest ... ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Ilôst et lils. Florence. Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. Bel in fa n te frères. ^ Benda. / Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ) Lorentz. j Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. / Gnusé. Londres Luxembourg. chez Messieurs : \ Dulau. / Nuit. V. Biick. / Librairie Guten - I herg. Madrid Gonzalès e bijos. I Yravedra. ' F. Fé. ,,., i Dumolard frères. Milan ., ( Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Margbieri di ' ; i u s ' Pellerano. Christern. Genève. . . La Haye . Lausanne. Liège. Borne . New-Yovh Stecnert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Paterme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Bivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ( Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. „. „ . , i Zinserling. S'-Petersbourg..\Wom Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebelhner et Wollf. Vérone........ . Drucker. Frick. Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. Turin . Vienne. \ Clai [ Ros LES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«» à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i83o. ) Volume in-p; iSM. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3t Décembre 1 8 1 > > . ) Volume in-4"; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°;iS8o,. Prix 15 fr. PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DcRDEset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ar M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 32 planches; iS56 15 fr. I : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Brneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSôo par l'Académie des Sciences oncours de i853, et puis remise pourcelui de iS5i>, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- res, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature iports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. ême Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 mars 1891.) ME3IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. MOUCHEZ. — Troisième réunion du Co- mité international permanent pour l'i \<- cution photographique delà Carte du Ciel, 6S7 M. 'G. Sire. — Nouvel appareil gyroscopique. 638 Page- M. A.-F. MarioN. — Nouvelles observations sur la S%rdi ne de Marseille 6 j i M. A. Pomel. — Les tremblements de terre du i5 et du 16 janvier en Algérie 643 NOMINATIONS Commission chargée déjuger le concours du prix Lallcmand de l'année 1891 : MM. ( 'kar- cot, Sappev, Banvier, Brown-Séquard, Bouchard Commission chargée de juger le concours du prix Chaussier de l'année 1891 : MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Broivn- Séquard, Larrey Commission chargée déjuger le concours du prix Bell ion (f lé par M"1 Foehr) de l'année 1891 : MM. Bouchard, Charcot. Verneuil, Brown-Séquard, Marey Commission chargée déjuger le concours du 647 prix Mège de l'année 1891 : MM- Bouchard, Charcot, Marey, Verneuil, Brown-Sé- quard 647 Commission chargée de juger le concours du prix Mon ty on (Physiologie expérimen- tale) de l'année 1891 : MM. Marey, Brown- Séquard. Bouchard, Charcot, Banvier. 647 'Commission chargée de juger le concours du prix L. La Caze (Physiologie) de l'an- née 1891 : MM. Banvier. Chauveau, Lar- rey et les Membres de la Section de Mé- decine et Chirurgie G4t CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le 4e fascicule de la « Bibliotheca mathe- matica, Journal d'Histoire des Mathéma- tiques », publié à Stockholm par M. Gus- taf EnestrSm M. l'Ail. Camboué adresse ses remerciements pour le prix Savigny qui lui a été déi M. G. Bigourdan. Nébuleuses nouvelles. découvertes à l'Observatoire de Paris M. A. Caillot. — Sur les variations obser- ïées de la latitude d'un même lieu M. Paul Painlevb. — Sur la théorie de la représentation conforme M. P. Duheji. — Sur les pressions à l'inté- rieur des milieux magnétiques ou diélec- triques MM. E. Sarasih et L. de la Rive. — Propa- gation de l'ondulation électrique hert- zienne dans l'air M. H. Deslandp.es. — Méthode nouvelle pour la recherche des bandes faibles dans les spectres de bandes. Application au spectre des hydrocarbures M. L. Lindet. — Sur l'origine des alcools supérieurs contenus dans les ûegmes in- dustriels Bulletin BiBnoGnAPuiotE Erh via "17 .7 647 li'll 657 658 66i 663 M. T.-L. Phipson. — - Sur l'hématine végé- tale M. A. d'Arsonval. —Emploi de l'acide car- bonique liquéfié pour la filtration et la stérilisation rapides des liquides organi- ques M. R. Moniez. — Les mâles chez les Ostra- codes d'eau douce M. P. Lesage. — Influence de la salure sur la formation de l'amidon dans les or- ganes végétatifs chlorophylliens M. E. Aubert. — Note sur le dégagement simultané d'oxygène et d'acide carbonique chez les Cactées M. K. de Kroustchofp. — Reproduction ar- tificielle de l'amphibole M. A. de Tillo. — Grandes anomalies ma- gnétiques au centre de la Russie d'Europe. M. A. de Tillo. — Dépression constatée au centre du continent asiatique M. PELLERIN adresse une Note sur la réduc- tion de la résine commune par l'hydro- gène naissant M. A.-B. Mac Donall adresse un relevé des quanlités de pluie tombées à Paris pendant sept années consécutives, de 1870 à 1876. - C66 667 669 673 677 GSo 6S1 681 681 68 1 684 PUilS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-V1LL X.IÎS ET FILS, Quai de« Grands-Augustins. 55 PREMIER SEMESTRE. A/l COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR mm. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N° U (6 Avril 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Ouai des Graads-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des a3 juin 1862 et 24 mai 1875. ' Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro dos Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. I! v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits' des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- ; sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le tont pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa 1 l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative tait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Lés Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI G AVRIL 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRIi. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un système d'équations aux dérivées partielles. Note de M. Emile Picard. « Dans diverses Communications à l'Académie, je me suis déjà occupé de la théorie des équations aux dérivées partielles ('). J'ai établi réeem- (') Ma première Communication sur les équations linéaires générales aux dérivées partielles remonte au 10 décembre 1888 (t. CVI1 des Comptes rendus); j'ai établi dans cette Note que, pour une équation du type elliptique, une intégrale continue est déterminée par ses valeurs le long d'un contour fermé, pourvu qu'il soit suffisamment petit, et montré de plus comment on peut trouver cette intégrale. Dans les Rendi- conti délia R. Accad. dei Lincei (1889), M. Bianchi a démontré de son côté, par une autre méthode que la mienne, qu'il ne pouvait y avoir deux intégrales continues pre- nant les mêmes valeurs le long d'un contour suffisamment petit. C. R., 1801, ." Semestre. (T. CXII, N° 14.) 9° ( (iS6 ) ment {Journal de V École Polytechnique, 1890). une proposition relative aux équations linéaires , d'2 u ., (V 11 „ d- u ~ du „ du „ A ^— ; + 2 B -r 5- +C-T-; ; + D -^ + E ^- + F« = O, dx* ox oy dy ox ôy 011 les coefficients sont supposés des fonctions analytiques des deux va- riables réelles ce ety. Dans la région du plan où B2 - AC < o, toute intégrale de cette équation, continue ainsi que ses dérivées partielles des deux premiers ordres, est une fonction analytique des variables. Ce théorème fondamental permet d'espérer cpie, dans des cas étendus, les équations aux dérivées partielles pourront servir à l'étude des classes par- faitement définies de fonctions. La nature analytique des solutions étant ainsi précisée, on a pour cette étude une base que ne donnait pas l'idée vague de solution de l'équation aux dérivées partielles. Je voudrais simple- ment indiquer aujourd'hui un système particulier où ces vues générales trouveront leur application. » 1. Prenons les deux équations en u et v dv du , du Ox 0-r oy <)r du -.du dy ox dy où a, b, c, d sont des fonctions analytiques de oc et y. Si l'on considère une région du plan où ces coefficients sont continus et où (a — d)2 -h [\bc <[ o, »(ouc) sera déterminée par les valeurs qu'elle prend sur un contour fermé, en supposant, bien entendu, qu'elle reste continue à l'intérieur. Nous pouvons donc dire que, pour ces équations, qui comprennent visible- ment les équations classiques dans la théorie des fonctions d'une variable complexe, le principe de Dirichlet subsiste. Il en est de même du théorème de Cauchy relatif au nombre des racines contenues dans un contour : je veux dire qu'on peut exprimer par une intégrale définie le nombre des racines communes aux deux équations u(cc, y) = m„. v(x,y) = v„ ( 687 ) contenues dans un contour fermé. La raison en est que le déterminant fonc- tionnel du Ou dx dy eh> dv dx dy garde un signe invariable, ce qui est la véritable origine du théorème de Cauchy. 2. Nous considérons toujours l'ensemble des deux fonctions u et v, que nous pouvons appeler la fonction (u, c). De même que, dans la théorie des fonctions uniformes d'une variable complexe, on a étudié comme pre- mière singularité les pôles, il importe de définir les points singuliers (x0, y0) qui doivent jouer un rôle analogue au pôle dans l'élude d'une fonction uniforme («, c). Bornons-nous au pôle simple : dans le voisi- nage d'un tel point que j'appellerai encore un pôle, u et v seront de la forme K(-r,j) Q(x, y)logR(.r,iy); P, Q, R sont trois fonctions analytiques de x et y dans le voisinage de (xa,y0^. Écrivant les termes de moindre degré dans le développement de P et de R, on a P(x,y) = x(x - x0) -+- (3(j - y0) 4- . . ., B.(x, j) = A.(x — x0')2-+- 2.B(x — x0)(y — y0) (B2 — AC<<.). CCr-Jo)2 L'ensemble (x, (ï) joue un rôle analogue au résidu dans la théorie des fonctions d'une variable complexe. 3. Si l'on veut étudier les fonctions à l'infini, il faut évidemment consi- dérer des systèmes jouissant de quelques propriétés spéciales quand x et y augmentent indéfiniment. Nous supposerons que a, b, c, cl restent finies quels que soient x et y, et tendent vers des valeurs déterminées quand le point (x, y) s'éloigne indéfiniment; de plus, l'inégalité (a- J)2+46c,); à une valeur de la fonc- tion (m, (>) correspondra un nombre limité de valeurs de la fonction (u, , v, ) et inversement. On n'en peut pas conclure, bien évidemment, qu'il existe entre elles une relation algébrique. » Je développerai ailleurs la théorie dont je viens d'indiquer le point de départ. J'ai seulement voulu montrer ici comment certaines équations aux dérivées partielles peuvent servir à définir des fonctions jouissant de pro- priétés analytiques déterminées. » HISTOLOGIE. — Transformation in vitro des cellules lymphatiques en clasmatocytes ; par M. L. Raxvier. « Les cellules lymphatiques du sang, sorties des vaisseaux par le méca- nisme de la diapédèse, voyagent dans les tissus, comme cela a été décou- vert et établi par von Recklinghausen il y a plus de vingt ans, Les cellules migratrices ont été distinguées, par cet auteur, des cellules proprement dites du tissu conjonctif, qui dès lors ont été appelées cellules fixes. » J'ai montré, dans une Communication antérieure, qu'après avoir che- miné dans les mailles du tissu conjonctif, les cellules migratrices pouvaient ( 689 ) perdre leur activité amiboïde, se fixer, devenir immobiles et acquérir de nouvelles propriétés. Ce sont les cellules migratrices ainsi modifiées que j'ai désignées sous le nom de clasmatocyles, pour les distinguer des cellules conjonctives avec lesquelles on les avait confondues. Elles en diffèrent cependant par leur origine, leur forme, leurs rapports et leur rôle physio- logique et pathologique. » L'observation sur laquelle je m'étais appuyé pour admettre l'origine lymphatique des clasmatocytes avait porté sur la comparaison des formes intermédiaires; mais je n'avais pas assisté à la transformation des cellules lymphatiques en clasmatocytes. » Après de nombreuses recherches, je suis arrivé à être témoin de cette transformation et même à la produire en vase clos dans la lymphe périto- néale extraite du corps. Voici l'expérience : » On dépose, au milieu d'une cellule de verre, une goutte de lymphe péritonéale de la grenouille (R. esculenta ou tcmporaria), recueillie au moyen d'une pipette stérilisée par le flambage. Celte goutte ne doit pas remplir entièrement la cavité de la cellule de verre, et, lorsque la lamelle à recouvrir est ajoutée, il faut qu'il reste une couronne d'air autour de la lymphe. On borde à la paraffine, puis on examine la préparation au micro- scope. On y reconnaît, ainsi cpie je l'ai dit dans une Note antérieure, des globules rouges du sang, des cellules incolores, sphériques et immobiles, et des cellules lymphatiques amiboïdes. Ces dernières, si l'examen est fait à la température de 1 5° C, ont des mouvements très vifs. Elles présentent les diverses transformations que j'ai décrites ailleurs ( Tr. tech. d'hisl.). Les plus nombreuses, en vertu de leur densité supérieure à celle du sérum, gagnent le fond de la cellule, s'attachent à la surface de la lame de verre, s'y étalent et deviennent si minces qu'elles disparaissent pour l'observa- teur qui ne les a pas suivies dans leur transformation. A cet état, elles sont très actives. J'en ai vu se multiplier deux fois dans l'espace d'une heure, par le mécanisme de la division directe; six cellules lymphatiques groupées dans le champ du microscope, après s'être divisées, ont fourni, au bout de quarante-cinq minutes, un ensemble de onze cellules. Mais toujours dans ces conditions, c'est-à-dire à i5°, les cellules lymphatiques ont pré- senté des mouvements amiboïdes. » Si l'on veut les voir s'immobiliser en revêtant les formes complexes qui caractérisent les clasmatocytes, il faut élever un peu la température et la porter à 25° C. Après avoir mis la lymphe dans la cellule de verre et ( 69o ) l'y avoir enfermée, comme il a été dit plus haut, on la place sur une plaque métallique, maintenue à 25°, et on l'y laisse pendant une heure. » Au bout de ce temps, on trouve toujours dans la préparation quelques cellules lymphatiques qui, après avoir émis des prolongements arborisés d'une longueur et d'une complexité plus ou moins grandes, sont devenues immobiles, figées, pour ainsi dire, dans leur nouvelle forme. Tout à côté, se montrent des cellules lymphatiques qui sont encore en pleine activité amiboïde. Enfin, il s'en trouve d'autres qui sont munies de longs prolon- gements arborisés et qui présentent encore des mouvements partiels, d'une grande lenteur, et des modifications de forme peu marquées que l'on ne saurait reconnaître sans le secours du dessin. Ces modifications consistent surtout dans l'apparition ou le retrait de petites excroissances ou dans le déplacement de granulations intraprotoplasmiques. » Pour observer les détails de structure des clasmatocytes résultant de la transformation in vitro des cellules lymphatiques, j'ai fait usage de deux procédés différents. Le premier consiste à fixer les éléments à l'aide de l'a- cide osmique et à les colorer ensuite par le violet 5B ou le violet hexa- éthylé. Dans le second, on fixe par l'acide picrique et on colore ensuite successivement par l'hématoxyline et l'éosine. » C'est seulement dans les préparations où les cellules sont fixées et colorées que l'on peut bien apprécier les formes variées, compliquées, souvent étranges des clasmatocytes produits artificiellement. Il est à noter que les prolongements de ces éléments, pas plus que ceux des clasmato- cytes normaux du tissu conjonctif, quelle que soit leur complexité, ne s'a- nastomosent jamais entre eux. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Essai de vaccination par des doses minimes de matière vaccinante ; par M. Ch. Bouchard. « J'ai démontré dans une Note à l'Académie ( ' ) et dans mes Leçons (2) que, comme les matières bactériennes toxiques, les matières vaccinantes sécrétées par les microbes dans le corps de l'individu malade s'éliminent par les urines. Avec les urines stérilisées de lapins atteints de la maladie (') Comptes rendus, 4 juin 1888. (-) Thérapeutique des maladies infectieuses. ]>. 140 à i4<3- Paris, 1889. ( <»9i ) pyocyanique, j'avais pu vacciner d'autres lapins en injectant des quantités qui ont oscillé entre i45ocet iocc. A i45cc se produisaient des accidents toxiques, bien que cette quantité fût introduite par closes fragmentées. A 8occ je n'ai pas constaté de symptômes d'intoxication. A ioec, avec une dose huit fois plus faible que celle qui n'était pas toxique, j'obtenais en- core l'immunité, ce qui m'a donné à penser que l'immunité n'était pas due aux matières toxiques. » J'ai cherché à isoler ou plutôt à séparer la matière vaccinante d'un certain nombre des autres substances avec lesquelles elle se trouve mé- langée dans les urines des animaux infectés, et j'ai utilisé ces nouvelles expériences pour déterminer la dose la plus faible, qui est encore vacci- nante. » Expérience I. — Des lapins, inoculés par voie intra-veineuse avec la culture viru- lente du bacille pyocyanique et qui sont tous morts du fait de cette inoculation, ont excrété ensemble o,4o''c d'urine. » Ces urines, évaporées dans le vide à 35°, sont ramenées à iSocr. On ajoute au liquide ainsi concentré un litre d'alcool absolu. Il se forme un abondant précipité qu'on lave à l'alcool à 8o0. On le redissout dans l'eau; on précipite une seconde fois par quatre fois le volume d'alcool absolu et, après un nouveau lavage par l'alcool à 8o°, on redissout dans l'eau saturée de naphtol-[3. On obtient 22cc de solution. Avec cette liqueur on prépare des dilutions aqueuses à 4 pour 100, à 2 pour 100 et à 1 pour 100. Le 2 mars 1891, on injecte à un lapin du poids de i87osr, o/c, 35 de la dilution à 4 pour 100, ce qui représente, par kilogramme d'animal, les matières précipitables par l'alcool de 8CC, 89 d'urine. Le même jour, on injecte à un second lapin, du poids de 2o5oSr, iocc de la dilution à 2 pour 100, ce qui représente, par kilogramme d'animal, les matières précipitables par l'alcool de 4CC, 28 d'urine. » Le même jour enfin, on injecte à un troisième lapin, du poids de 2470°r, i2c'',35de la dilution à 1 pour 100, ce qui représente par kilogramme, d'animal, les matières pré- cipitables par l'alcool de 2CC, i4 d'urine. » Le 21 mars, dix-neuf jours après les injections, on inocule par voie intra-veineuse, à chacun de ces trois lapins et à deux témoins deux tiers de centimètre cube de cul- ture pyocyanique virulente. » Le 23 mars, les deux témoins sont morts. » Le 24, le premier lapin succombe. » Le 28, le troisième meurt. » Le 3 1, le deuxième meurt. » La mort a été retardée de un à huit jours. Il y a donc eu immunité relative conférée par l'injection des matières précipitables par l'alcool de 2cc,i4 à 8CC, 89 d'urine. Mais je n'ai pas, avec ces très faibles doses, obtenu l'immunité absolue. ( 692 ) )> Cette expérience prouve encore que les matières vaccinantes appar- tiennent au groupe des substances que l'alcool précipite. » Ces résultats m'ont engagé à rechercher quelle serait la dose la plus faible de culture pyocyanique qui se montrerait encore vaccinante. » Expérience II. — Un lapin, du poids de 1920s', reçoit tous les jours, sous la peau, du 11 février 1891 au 20 février inclusivement, ^ d'une culture pyocyanique stérilisée par la chaleur et diluée dans de l'eau également stérilisée; la dilution est au _i_; elle est faite à raison de icc de culture pour 199™ d'eau. » Le 23 février 1891, on inocule deux tiers de centimètre cube de culture pyocya- nique virulente dans les veines de l'oreille du lapin ainsi injecté et dans celles de deux lapins témoins. » Les deux témoins meurent le i!\ février. Le lapin qui a reçu la culture diluée succombe le i5 mars 1891. » Cette immunité très nette, puisque le vacciné a survécu vingt jours, tandis que les témoins sont morts en vingt-quatre heures, a été obtenue par l'injection totale de occ,io4 de culture stérilisée par kilogramme d'animal. » Expérience III. — Un lapin, du poids de 1770?', reçoit tous les jours, sous la peau, du 11 février 1891 au 20 février inclusivement, 1" de la dilution à ^ de cul- ture pyocyanique stérilisée par la chaleur. C'est la dilution qui a servi à l'expérience précédente. » Le 23 février 1891, on inocule deux tiers de centimètre cube de culture pyocya- nique virulente dans les veines de l'oreille du lapin ainsi injecté et dans celles de deux lapins témoins. Ce sont les témoins de l'expérience IL » Les deux témoins meurent le 24 février. » Le 23 mars, le lapin qui a reçu la culture diluée est vivant; il a maigri, il pèse i5g5s'. Il est bien portant le 6 avril. » Les témoins étant morts en vingt-quatre heures, le vacciné, bien que devenu malade, est vivant et bien portant, après quarante-deux jours. Ce résultat a été obtenu par l'injection totale de occ,o28 de culture stérilisée par kilogramme d'animal. » Expérience IV. — Un lapin, du poids de iS3osr, reçoit tous les jours, sous la peau, du 28 février au 6 mars 1891, deux tiers de centimètre cube d'une dilution au ~ô d'une culture pyocyanique faite comme celle qui a servi aux précédentes expé- riences. Le 7 mars, le lapin reçoit 1" de la même dilution. » Le 12 mars, on inocule un demi-centimètre cube de culture pyocyanique viru- lente dans les veines du lapin ainsi injecté et dans celles de deux témoins. » Un des témoins succombe le i3 mars, le second le i5 mars. » Le 23 mars 1891, le lapin qui a reçu la culture diluée est vivant. 11 vit encore. » Les témoins étant morts en un temps qui a varié de vingt-quatre à ( 693 ) soixante-douze heures, le vacciné ne parait pas malade au bout de vingt- cinq jours. Ce résultat a été obtenu par l'injection totale de occ,oi5 de cul- ture stérilisée par kilogramme d'animal. » Expérience IV. — On prépare avec une culture pyocyanique stérilisée des dilu- tions au jyj, au yj-ô, au FoT, au yôwô> au TôTô") ?u îoooo- » De chacune de ces six dilutions, on injecte iooc par kilogramme à six lapins, de telle sorte que ces animaux ont reçu, par kilogramme, dans une même quantité d'eau. les quantités suivantes de la culture stérilisée : ce Lapin \ 0,001 » B o , oo5 » C O , O I » D 0,02 » E o,o5 » F 0,1 » Ces injections ont été faites le 16 mars i8ç)i. Le 21 mars, on inocule ces -i\ lapins ainsi que deux témoins; on injecte à chacun dans les veines o", -5 d'une culture virulente de bacille pyocyanique. » Le 20 mars, on constate que les témoins sont morts, ainsi que le lapin D » Le lapin B est trouvé mort le %l\ mars. a Le lapin C est trouvé mort le 20 mars a Le lapin F meurt Le 28 mars. » Le lapin A meurt le 1e1' avril. » Le lapin E vit encore le 6 avril. » Il y a eu immunité absolue chez un des vaccinés, immunité relative chez quatre, absence totale d'immunité chez un. n J'ai voulu savoir si le milieu nutritif artificiel préparé avec l'asparagine et quelques sels minéraux, dont font usage MM. Arnaud et Charrin, donne- rait des cultures contenant comme les autres les matières vaccinantes. » Expérience VI. — Un lapin, du poids de i54osr, reçoit sous la peau, du 20 au 27 mars 1891 inclusivement, icc chaque jour d'une dilution à 1 pour 200 de culture pyocyanique faite dans une solution d'asparagine à 5 pour 1000. La dilution a été sté- rilisée par la chaleur. » Le 2 avril on inocule par voie intraveineuse, à ce lapin et à un témoin, f de cen timètre cube de culture pyocyanique virulente. » Le 3 avril, le témoin est mort. » Le 6 avril, le lapin qui a reçu la culture diluée et stérilisée parait bien portant. » Dans cette expérience, une immunité, dont on ne peut pas encore ap- précier le degré, a été obtenue par l'injection totale de occ,o2G de culture stérilisée par kilogramme d'animal. C. R., 1891, i« Semestre. (T. CXII, N° 14.) ') I ( M ) » Si l'on considère que oc,c,ooi de culture n'est pas inactif et que les cultures dans la solution d'asparagine ne renferment pas plus de 5 pour iooo de matières bactériennes, dont les \ sont de l'ammoniaque qui n'est pas vaccinante, on devra conclure que les matières dites vaccinantes peu- vent agir efficacement à des doses qui ne sont qu'une minime fraction de milligramme. » COSMOLOGIE. - - Interprétation du globe de feu peint par Raphaël dans son Tableau de la « Madone de Foligno » ; par M. Daubrée. « La Madone de Foligno se distingue par une particularité unique. » Commandé à Raphaël par Sigismond de Conti, comte de Foligno. secrétaire particulier du pape Jules II, ce tableau, aujourd'hui dans la galerie du Vatican, fut probablement destiné à un ex-voto. Il paraît avoir été exécuté vers i5ia ('). » Dans le ciel, au-dessous des pieds de la Vierge, figure un globe de feu, ayant sans doute, comme l'arc-en-ciel dont il est voisin, une signification allégorique. » Les uns ont vu dans ce corps enflammé le souvenir d'une bombe qui serait tombée auprès du comte Sigismond, pendant le siège de Foligno, sa ville natale (2). D'autres y ont trouvé une allusion au danger qu'aurait fait courir au même personnage la chute de la foudre sur sa maison de cam- pagne ' i. » Une troisième interprétation, d'une nature toute différente, vient d'être proposée par M. Holden, directeur de l'Observatoire de Lick,aux États-Unis, et appuyée par M. Newton, professeur à New-Haven en Con- necticut ('). Elle est fondée sur le rapprochement entre l'époque de l'exé- cution du tableau et la date d'une chute ou pluie de pierres météoritiques qui eut lieu le 4 septembre i5i i, à quelques lieues au sud-est de Milan, à Crema, sur les bords de l'Adda. Ce phénomène frappa fortement l'atten- tion de tous, comme en témoigne une chronique conservée à Milan, dans la bibliothèque ambrosienne. (') Passavant, Raphaël, t. II, p. 110. — Le comte Sigismond mourut le 23 février 1D12. (-) Eug. Montz, Raphaël, p. 3g6. (;) Vasari, seconde édition, t. IV, p. 'i!\i. I ) American Journal of Sciences, t. XLI, mars 1 891 . ( 695 ) » Cette dernière supposition me parait être incomparablement mieux motivée que les autres. » Le globe de feu, à raison de sa petitesse et de sa signification hypo- thétique, ne figure pas sur la plupart des gravures qui représentent cette belle œuvre. Mais heureusement nous en possédons à Paris, à l'École des Beaux-Arts, une excellente copie à l'huile, exécutée à la dimension de l'original. Afin de chercher à comprendre quelle a pu être l'intention de Raphaël, je l'ai examinée de la manière la plus attentive, avec l'obligeant concours de M. Schommer, l'artiste distingué qui en est l'auteur. » La forme du corps lumineux rappelle celle d'une goutte de matière enflammée tombant vers le sol et laissant derrière elle une traînée égale- ment lumineuse. Il importe d'ajouter qu'aucune fumée ne se montre parmi les nuages, au voisinage de la masse incandescente. » On voit avant tout qu'il n'y a ici rien de commun avec un coup de foudre, que l'on représente d'ordinaire sous la forme d'une ligne de feu en zigzag. » Une bombe, au moment où elle éclate et moins encore dans son trajet, ne présente non plus aucune analogie avec ce corps, entièrement lumineux, sans cpi'on y distingue quoi que ce soit ressemblant à du fer, en boule ou en fragments ( ' ). » D'ailleurs, par sa nature entièrement lumineuse et par sa position, qui se rapproche de la verticale, rien qui puisse rappeler un boulet. » Au contraire, la ressemblance est manifeste avec un bolide qui par- court sa trajectoire. L'imitation est même si parfaite qu'on peut s'étonner d'une représentation comparable, pour l'exactitude, avec celle donnée par des savants qui se sont fait une spécialité du sujet (') Les bombes, c'est-à-dire des globes creux remplis de poudre qu'on lance avec un mortier et qui éclatent ensuite, au moyen d'une fusée, étaient déjà inventées à l'époque dont il s'agit, mais encore peu employées. Elles ne paraissent en France qu'en iSai, au siège de Mézières par Charles-Quint. (-) Voir notamment les figures données par Haidinger : Der Meteorsteinfall am 9 Juni 1866 bei Knyahinya {Sitzungsberichte der K. Acad. der Wissenschaften Mien, 1866, p. 1, planche UT.) Quant aux substances incendiaires qu'on lançait avec des bombardes, dès le xv° siècle, elles étaient destinées à mettre le feu à des constructions et n'étaient pas une cause de danger pour les personnes. C'est bien plus tard qu'on a associé ces corps incendiaires à des projectiles (balles à feu V ( 696 ; » L'auteur de la chronique dite Istoria di Milano ( ' ), qui s'était fait un devoir d'enregistrer journellement tous les faits dignes d'intérêt et mérite toute confiance, dit : « Le 4 septembre, à 2 heures de la nuit, il apparut » (i5ii) à Milan et dans toute la région, clans l'atmosphère, à la surprise » et à la terreur de tous, une grosse tête (una gran lesta) d'une telle » splendeur, qu'elle parut rallumer le jour ». A la suite de ce phénomène, on recueillit près de Crenia beaucoup de pierres; le nombre en fut évalué à environ 1200. L'une pesait 120 livres, une autre Go et les autres moins. Elles tombèrent avec sifflement, comme d'un tourbillon enflammé. Des oiseaux furent tués en l'air et des brebis dans les champs (2). L'une des météorites fut apportée à Milan et une autre à la cour de France (3). Quoique nous possédions des échantillons de plus anciennes, notamment de celle d'Ensisheim, de 1492, nous devons regretter que ces dernières aient disparu. » D'un autre côté, on sait qu'à cette époque des guerres acharnées et sanglantes désolaient le nord de l'Italie. » Pendant l'été de i5i 1, les Français avec leursalliés, qui luttaient avec le pape Jules II, étaient en possession de Gènes, de Ferrare, de Milan et d'une partie de la Lombardie, c'est-à-dire d'une région où le bolide appa- rut avec tout son éclat; Crema, lieu où tomba l'averse de météorites que ce bolide apportait, était aussi entre leurs mains. Mais, à la suite de la bataille meurtrière de Ravenne, qui eut lieu le 11 avril i5i2, et malgré leur victoire qui coûta la vie à Gaston de Foix, duc de Nemours, ils ne tardèrent pas à être expulsés de l'Italie. » Or, comme, dans les siècles les plus reculés, les phénomènes astrono- miques et météorologiques étaient, au moyen âge et même plus tard en- core, considérés comme des présages, comme tels, ils devaient provoquer des interprétations relativement aux événements contemporains. Il en (1) Commencée par le cordonnier Giovanni Andréa del Prato, homme distingué et en rapport avec beaucoup de personnes notables, elle fut continuée, de 1499 à ia 19, par Bernardino Gorto. Le récit de la chute de météorites dont il s'agit a été, depuis lors, reproduit maintes fois, entre autres par Carlo Amoretti, le Père Bonaventure et par Chladni, dans son mémorable ouvrage Ueber Feuer-Meteore, Vienne, 1819. (2) Bigot de Morogues, Mémoire sur les chutes de pierres tombées à la surface de la terre, 181 2. I Mercati, Metallotheca Vaticaha. ( «97 ) était tout particulièrement ainsi de l'apparition des bolides et de la chute des météorites. L'antiquité nous en fournit bien des exemples. Dans plu- sieurs lieux, des météorites, dont l'arrivée sur notre globe avait' été sûrement constatée, avaient un temple et recevaient un culte. Une autre preuve manifeste et nouvellement signalée nous montre combien l'arrivée de ces corps extra-terrestres frappait profondément les esprits. En effet, un grand nombre de médailles romaines appartenant à divers règnes : à ceux d'Auguste, de Caracalla, de Trajan, de Vespasien, d'Héliogabale et d'autres, représentent le corps céleste; souvent c'est une pierre de forme conique avec une étoile (bolide) au-dessus; quelquefois cette pierre co- nique, sur laquelle est figuré un aigle, repose sur un quadrige. » A l'époque qui nous occupe, l'un des principaux acteurs dans les guerres d'Italie, Fempereur Maximilieu, avait lui-même donné une preuve de sa superstition à l'égard d'une chute de météorites dont il fut témoin oculaire dix-huit ans auparavant. » Le 7 septembre 1492, étant encore roi des Romains, et se trouvant en Alsace, à Ensisheim, il y vit tomber une météorite, qu'il donna à son armée comme un présage de la victoire qu'il allait remporter ('). Après avoir fait transporter dans l'église du village, comme un objet miracu- leux, la pierre qui était tombée du ciel avec tant de fracas, Maximilieu défendit d'en enlever aucun morceau, sauf deux, dont il garda l'un et en- vova l'autre au duc Siçismond d'Autriche. » On ne saurait donc s'étonner qu'un phénomène aussi extraordinaire, qui eut lieu à proximité (2) du théâtre de luttes aussi prolongées et où venaient de se répandre des flots de sang, ait été considéré par chacune des parties en présence comme le signe d'une intervention divine. Il n'est pas surprenant non plus que Raphaël, domicilié depuis plusieurs années à Rome, auprès du pape-guerrier Jules II, l'un des deux principaux belligé- rants, ait fait allusion à une telle croyance, au moment d'ailleurs où ap- paraissait comme prochaine une solution, objet sans doute de bien vifs désirs. » Ainsi, en dehors de l'importance que les météorites ont acquise au point de vue de la constitution des corps célestes et de celle de notre propre globe, l'intérêt de ces corps se manifeste dans l'art, après avoir été signalé dans l'histoire et la numismatique. » (') Bigot de Morogues, Ouvrage précité, p. 56. (-) Crema est à moins de 70^'" de Folignn et plus rapproché encore de Milan. ( 698 ) M. Mascart, en présentant à l'Académie les tomes II et III des « Annales du Bureau central météorologique » pour 1889, s'exprime comme il suit : « Le premier volume (t. II) renferme le détail des observations météo- rologiques faites en France dans 17 stations de premier ou de second ordre, dans 10 stations en Algérie et 14 dans les colonies ou les postes con- sulaires à l'étranger. On y a ajouté les résumés mensuels et annuels rela- tifs à 110 stations en France et 3o, en Algérie. » Je signalerai en particulier, comme renseignements nouveaux, la pu- blication des observations au sommet de la tour Eiffel et celle des docu- ments que nous devons au P. Colin sur les stations de Tananarive et Tamatave à Madagascar. » Le tome III (Pluies en France) renferme le détail journalier de la pluie recueillie en France dans 1959 stations, avec une discussion des ré- sultats et une série de cartes qui traduisent graphiquement la distribution annuelle et mensuelle des pluies dans toute l'étendue du pays. » Je me fais aussi un devoir de signaler la perfection apportée par MM. Gauthier- Vil lar s dans l'impression si difficile de ces Tableaux numé- riques. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les Concours de l'année 1891. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Martin- Damourette. — MM. Bouchard, Charcot, Brown-Séquard, Marey, Verneuil réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chauveau et Ranvier. Prix Pourat (Fondions du corps thyroïde). — MM. Bouchard, Ranvier, Verneuil, Sappey, Brown-Séquard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Charcot et Chauveau, Prix Gay (Des lacs de nouvelle formation et de leur mode de peuplement) . — MM. A. Mil ne-Edwards, Blanchard, de Lacaze-Duthiers, Daubrée, de Quatrefages réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Gaudry et Grandidier. ( fo>9 J Prix Montyon (Arts insalubres). -- MM. Armand Gautier, Schlœsing, Schiïtzenberger, Larrey, Duclaux réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Fremy et Friedel. Prix Trémont. — MM. Bertrand, Berthelot, Faye, Marcel Deprez, de Qualrefages réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Resal et Léauté. Prix Gegner. — MM. Bertrand, Berthelot, de Quatrefages, Hermite, Fremy réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Faye et Darboux. ME3IOIRES PRESENTES. MM. Badi\ et Escoffier adressent les résultats de leurs recherches sur le cuvage des vins à vase complètement clos. (Commissaires : MM. Schlœsing etDehérain.) M. P. Lagrange soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Méthodes de dosage des matières organiques dans les jus de betteraves, les sucres et les mélasses ». (Commissaires : MM. Schlœsing et Dehérain. ) M. le Ministre des Affaires étrangères transmet une Note accompa- gnée d'une épreuve photographique sur un système de frein pour wagons de chemins de fer, adressée par M. Arnaldi, de Palerme. Cette Note est renvoyée à l'examen de la Section de Mécanique. CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : i° Un volume des Acla mathematica, rédigés par M. Mittag-Leffler, con- tenant le Mémoire de M. H. Poincarê sur le Problème des trois corps et le ( 7°° ) Mémoire de M. P. Appell sur les intégrales de fonctions à multiplicateurs, Mémoires couronnés par S. M. le roi Oscar II, le 21 janvier 1889. 20 Une Notice sur la vie et les travaux de G. Chancel, par M. R. de F01- crand. M. E. Colix adresse, de Madagascar, ses remerciements pour le prix Jérôme Ponti qui lui a été décerné. ASTRONOMIE. — Loi suivant laquelle la somme des distances de la Lune à deux étoiles quelconques varie en fonction du temps. Note de M. L. Cruls, présentée par M. Faye. « En recherchant une méthode nouvelle pour la détermination des longitudes, basée sur la détermination de l'instant où la Lune coupe l'arc de grand cercle passant par deux étoiles, et la mesure, à ce même instant, de la distance de l'une de celles-ci à la Lune, méthode que j'espère être bientôt en mesure d'essayer, une fois que j'aurai à ma disposition le sextant convenablement modifié ( ') dans ce but, j'ai été conduit à discuter le problème suivant : » Déterminer la loi suivant laquelle la somme des distances de la Lune à deux étoiles quelconques varie en fonction du temps. » Nous adopterons pour plan de projection le plan tangent à la sphère au point milieu de l'arc de grand cercle qui joint les deux étoiles. Nous supposerons, en outre, pour simplifier, que la Lune se déplace en projec- tion sur ce plan d'un mouvement rectiligne et uniforme. En réalité, il n'en est pas ainsi, puiscpie les effets réunis de la parallaxe et de la réfrac- tion altèrent à chaque instant l'uniformité de ce mouvement, lequel, en outre, est angulaire, au lieu de s'effectuer, comme nous le supposons, suivant la tangente à l'orbite. Mais si l'on n'a en vue que l'application des conséquences du problème, dans les limites assez rapprochées assignées (') Le grand miroir de ce sextant se composera, en réalité, de deux miroirs pou- vant se déplacer l'un par rapport à l'autre, de façon à pouvoir amener simultanément dans le champ de la lunette les images de trois astres, situés dans un même plan. M. Hurlimann, l'habile constructeur bien connu, a été chargé de réaliser cette modi- fication. ( 7°l ) par la pratique, nous sommes parfaitement en droit de faire l'hypothèse en question. » Ceci posé, il est aisé de démontrer que, à chaque instant, la somme des distances LP, LO (voir figure ci-dessous) de la Lune aux deux étoiles considérées est égale à la somme des ordonnées y = Lm, y' = Ln, ayant même abscisse commune x = RL, de deux branches d'hyperboles équi- latères A, B ayant : i" leurs sommets aux deux étoiles P, Q; 2° pour axe imaginaire commun la trajectoire de la Lune, et 3° leurs axes transverses parallèles et situés à une distance RS, que nous représenterons par à (voir figure ci-dessus, qui ne comprend qu'une des branches de chaque hyperbole). » En adoptant pour axe des x l'axe imaginaire commun, et pour celui des y l'axe transverse de l'hyperbole A, les équations des hyperboles A et B seront y- — x1 -\-cr, Y'1 = (A — x'f 4- b1. » En cherchant, par l'analyse, la valeur de l'abscisse commune a;, qui rend minimum la somme des ordonnées y -+- y', on trouve x = a -+- b C. K., 1891, i" Semestre. (T. CXII, N° 14.) A, 92 ( 7°2 ) c'est-à-dire celle qui correspond au point I, pour lequel on a, en effet, NI = IQ et MI = PI, d'où MN = PQ, et où, en d'autres termes, la somme des distances de la Lune aux deux étoiles passe par sa valeur minimum. » Afin de nous rendre compte des conditions les plus favorables à l'ap- plication de la nouvelle méthode, nous avons cherché l'expression du rayon de courbure aux points M et N des deux hyperboles. On obtient ainsi P a" i P' - — ■ — [a(A- oo'-y 4- 6»]' h* » Mais, au lieu d'exprimer p et p' en fonction des demi-axes transverses a et b et de A, il est plus simple de le faire en fonction de l'angle a que font les droites RS et PQ, c'est-à-dire l'angle de la trajectoire lunaire avec le grand cercle passant par les étoiles; on trouve ainsi P = -a( 2 -1- tang'a tan g2 a ?' — -b 2 -+- tang2a » On en conclut que, pour une même valeur de a et b, les rayons de courbure diminuent lorsque a augmente; en d'antres termes, les condi- tions du problème seront d'autant plus favorables, que les ascensions droites des étoiles différeront moins entre elles, et seront situées à de faibles distances de part et d'autre de l'orbite lunaire. » Pour a. = go°, c'est-à-dire lorsque les deux étoiles ont la même ascen- sion droite, on trouve p = «, valeur minimum du rayon de courbure. Pour a. = 45°, on a p = 5 , i a . ; 7° 3 ) Presque toutes ces conséquences, d'ailleurs fort simples, étaient aisées à déduire par des considérations purement géométriques; il m'a paru, néanmoins, assez intéressant de le faire par l'analyse. » ASTRONOMIE. — Nébuleuses nouvelles, découvertes à l' Observatoire de Paris | par M. G. Bigourdan. Note communiquée par M. Mouchez. Ascension Distance droite. polaire. 1860,0. V". ,. — i — — Description. li m s n 153.... g.i3.i5 io4- 6 Objet de grandeur 1 3 , 5 ; un peu nébuleux et qui ne paraît pas être 2846 N. G. C. 154. .. . 9.19.18 66.23 Étoile i3,2, qui paraît entourée de nébulosité très faible. Ne paraît pas être 2885 N. G. C. 155.... 9.24.29 io4-io Gr. : i3,2; allongée vers />= 100°, de 80" de long sur 4o" de large, diffuse, sans noyau. Elle est dis- tincte de 2902 N. G. G. 156. . . 9.42.57 76.02 Gr. : i3,4-i3,o; soupçonnée près de 3024 N. G. C àp = 5o°, d = 2'. 157. . 9.52. 11 76.19 Etoile i3,4, accompagnée de nébulosité excessive- ment faible et de 3o" de diamètre. 158. io.3o.28 ii6.5o Gr. : i3, 3- 1 3, 4; très diffuse, dans laquelle on soup- çonne au moins deux étoiles. Pourrait être un amas. 159. io.38.56 54.3i Gr. : 1 3, 3; diffuse, allongée vers/? = 104°, de 80" de long sur 35" de large. Pourrait être une nébuleuse double. 160. . . . 10.39.57 54.36 Gr. : i3,4; très diffuse, 1' de diamètre, sans noyau. 161.... 10.47.40 7J'39 Petit amas de 25" de diamètre, entremêlé peut-être de nébulosité. 162. ... 11. 14. 19 86.28 Objet de grandeur 1 3, 5, et d'aspect nébuleux. 163. . . . 11. 14.22 86.24 Petite nébuleuse que le voisinage d'une étoile 12,8 (située à/>=;2i4°, oï=o',5) empêche de bien apercevoir. 164.... 11.27.28 72.23 Objet excessivement faible soupçonné près de 2374 BD--17, à/; = 10°, d = 3'. 165.... ii.38.44 68.47 Gr* : i3,5; excessivement diffuse, avec deux points un peu plus brillants. 166... i i.56. 17 36.34 Traces de nébulosité, soupçonnées à côté d'une étoile de grandeur 12. (') Voir p. 647 de ce Volume. 176. Ascension Distance droite. polaire. 1860,0 N". - - i -^_ 167... h ni s . H.58. o 68° 58 168... 12. 3.23 73. 5 169. .. 12. 5. I I 60. 1 170. . . . 12. 8. II 65.i4 171... 12. I I .45 76.20 172... 12 . 12.56 74.i5 173... • 12.19.29 80.12 174. . . 12. 3o.28 14. 56 175... . i2.34.58 69.17 12.37.31 99.26 177... 1 2 . 4o . 58 62. 2 178. . . 12.45. 7 io4.46 179.. . 1 2 . 5 1 . 3 1 61. 6 180. . . 13.27.12 71 .35 181... i3.53.23 92.16 182... 13.59. I0 94-49 183... i3.5g.i5 94.51 184-... i4- io. 6 49.33 18o... 14.27.37 39.28 186... . i5. o.38 46-47 187... i5. 0.39 roo.36 188... . i5. 2.36 33. 5i 189... i5. 2.53 • 107.58 ( 704 ) Description. Assez brillante, allongée vers p = 980, de 90" de long sur 4o" de large, sans noyau. Gr. : i3,5; soupçonnée près de 4i52 N. G. C-, à p = 347°, d — 6'. Très faible; se distingue difficilement de 4 169 N.G. G. dont elle est très voisine. Gr. : 1 3 , 4 ; petite, 12" à iV de diamètre, d'aspect fortement stellaire. Gr. : 1 3 , 3-i 3 , 4; 3o" de diamètre, avec noyau stellaire qui se détache vivement. Gr. : i3,4; très diffuse, 3o" d'étendue, sans noyau. Gr. : 10,4; 10" de diamètre, très voisine de 44io N. G. C. Gr. : 1 3, 3-i 3, 4; 3o" de diamètre, d'aspect fortement stellaire. Petit amas un peu nébuleux de 3o" de diamètre, dans lequel on distingue deux ou trois étoiles très faibles. Etoile 1 3, 2-1 3, 3, un peu nébuleuse et entourée de nébulosité de 10" de diamètre. Est distincte de 4658 N. G. C. Soupçonnée près de 4692N.G.C. à p=22o°, d= i',5. Étoile i3,4 entourée de nébulosité excessivement faible de 3o" à 4o" d'étendue. Est distincte de 4756 N. G. C. Gr. : i3,5; petite d'aspect stellaire. Gr. : 1 3 , 5 ; située près de 5217 N. G. C., àp = io5°, r/ = 3'5. Gr. : 1 3, 4-i 3, 5; de 10" de diamètre et d'aspect stel- laire. Gr. : 1 3, 4-i 3, 5; d'aspect assez stellaire. Objet un peu nébuleux situé près de 5465 N. G. C., à /> = io5°, rf = i'8. Gr. : 1 3, 4-i 3, 5; très diffuse de 3o" à 4o" de diamètre. Gr. : i3,o; assez petite, un peu allongée, i5" d'éten- due, avec noyau demi-stellaire. Objet excessivement faible et qui paraît nébuleux. Gr. : i3,4-i3,5; diffuse, 4o" de diamètre sans noyau. Gr. : i3,4-i3,5; pourrait être une simple étoile. Gr. : 1 3,4; de 25" à 3o" d'étendue, avec faible con- densation un peu stellaire. N". 190. 191. 192. Ascension Distance droite. polaire. 1800,0 h m s o ' 5. 5.29 94-33 5 . 1 3 . 1 3 5.22.32 l4- 2 81.53 193 . . i5.24- 3 46.38 194 . . . i5.28. 4 84.32 195.. 1 5 . 3 j .20 72.18 196. i5.42.52 70.30 197.. i5.55 .34 ig. 1 198.. i5.58.33 71.39 199. . i5.58.4a 71.45 200. . i5.5g. 1 71.29 201 . . 1 5 . 5g. 5 71.18 202. . . 15.5g. 9 7 1 . 3o 203 .. . 15.59.19 71 .5i 204 . . i5.5g.25 7'-49 205... 1 5. 5g. 26 71.54 206 .. . i5.5g.34 .9. 3 207 .. . 16. 7.34 20. 1 208... 16. 8.37 78.21 ( 705 ) Description. Gr. : 1 3 , 5 ; sans détail perceptible à cause de son ex- trême faiblesse. Gr. : i3,4-i3,5, et qui, par un ciel assez beau, a pré- senté un aspect nébuleux; revu par un beau ciel, il a paru douteux que cet objet fût réellement né- buleux. Gr. : i3,5; de 3o" à 4o" d'étendue, avec noyau stel- laire excessivement faible. Gr. : i3,4; de 10" d'étendue, assez stellaire. Étoile i3,o; près de laquelle on soupçonne quelques traces de nébulosité. Gr. : i3,5 voisine de 3388 BD + 17°. Tout près à /) = 220°, c/ = i',5 à 2' on soupçonne un autre objet nébuleux plus faible encore. Gr. : i3,4-i3,5; paraît être un petit amas; il est situé près de 3o2i BD -t- ig°, à p = 1200, <-Z = t',3. Etoile i3,3 qui paraît accompagnée d'une trace de nébulosité. Etoile autour de laquelle on soupçonne un peu de né- bulosité. Gr. : i3,4; diffuse, 25" de diamètre, avec noyau stel- laire. Objet d'aspect un peu nébuleux, et qui, par rapport à 6o55 N. G. C. est à/? =275°, d = i',5. Gr. : i3, 5; situé pires de 3m BD + i8°, àp — 345°, rf=4'. Petite étoile qui paraît accompagnée d'un peu de né- bulosité ; elle est voisine de 6o55N.G.C., àp= 2200, rf=i/,3. Gr. : 1 3,4-i 3,5; de i5" de diamètre, fortement stel- laire. Une étoile 10,7 est à p = 2400, d = 1'. Étoile 1 3, 3 qui paraît accompagnée de quelques traces de nébulosité. Étoile 1 3 , 3 accompagnée de nébulosité de 20" d'é- tendue. Étoile i3,4-i3,5 accompagnée de nébulosité. Gr. : 1 3, [\-i 3, 5; 20" de diamètre, avec noyau stel- laire. Une étoile 1 1 est à p = ioo°, 797 ' 4 ... 9.20.2g — 2. 5g, 80 -i-8.57,6 5;5 12.21.45,43 — 7,368 91.29.25,7 —0,796 2 Positions des étoiles de comparaison. Réduction Réduction Asc. droite au CS au *. Gr. moy.pouri8gi,o. jour. moy. pour 1891 ,0. jour. Autorités. !] m s s „ , „ ,, 1 7-8 12.23.34,37 +1,01 91. 4g. 37,1 -1-7,0 362 Weisse (a.c) H. XII 2 g 12.24.44,20 4-i,o3 g 1.20. 2 1,1 -1-7,0 376 Weisse (a.c) H. XII » La planète est de 11e grandeur. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur la théorie des surfaces applicables sur une surface donnée. Extrait d'une Lettre de M. J. Weingarten à M. Darboux. « Permettez-moi devons donner une application nouvelle et d'un in- térêt particulier de la formule (2) de ma Lettre précédente ( l » Choisissant pour

!=- ïP + &(*'-*)> b étant une constante. » Mais c'est un résultat bien inattendu que l'équation p-!-p'+P"=0 devient aisément intégrable et même par l'équation du ôv de Liouville. » En conséquence, on peut signaler une nouvelle classe de surlaces applicables les unes sur les autres dont l'élément linéaire prend la forme de Liouville A» = («_P)[£('« - 2) - *£(? - 2)], et dont les individus sont déterminables par de simples quadratures. » Les surfaces que j'ai données autrefois (Gôttinger Nachrichten; 1887 I et dont l'élément linéaire a pour expression ds2 = {z3-hp)(d«.2+-d$2) correspondent à II = p2 ou à b = o, cas limite. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur la théorie des surfaces applicables. Note de M. E. Goursat, présentée par M. Darboux. « Le théorème donné récemment par M. Weingarten (Comptes rendus. t. CXII, p. 607), concernant les surfaces dont le carré de l'élément linéaire a ( 708 ) possède la forme ( ' ) dsi = du- + (h + w>) dvi peut être généralisé. Conservant les notations de ce géomètre, désignons par oc, y, z les coordonnées d'un point M d'une surface S, par c, c', c" les cosinus directeurs de la normale à la surface, par q la moitié du carré de la distance du point M à l'origine, par p la distance de l'origine au plan tangent, par p et p' les rayons de courbure principaux, et supposons que 1 surface S vérifie l'équation aux dérivées partielles du second ordre où

et deux équations analogues; si l'on considère l, r,, l comme les coordon- nées d'un point d'une surface 2, le carré de l'élément linéaire de cette sur- face sera donné par la formule (3) A.=,,(4^^g4;+(;,g)'. Inversement, si l'on connaît une surface I admettant cet élément linéaire, les formules (2) feront connaître une surface S satisfaisant à l'équa- tion (1). » Cela posé, je prends pour ?(/?, q) la fonction (A) 9=M-P 'î-*T' un peu plus générale que celle de M. Weingarten. L'équation ( 1) prend la forme (5) p + p'=2ayo+ p. (') Il me paraît utile de rappeler que cette forme caractérise les surfaces applica- bles sur le paraboloïde de révolution. Ces surfaces ont été déterminées dans le 2e fas- cicule du t. III des Leçons sur la théorie des surfaces de M. Darboux. ( 7°9 ; Quant à l'élément linéaire (3), il s'écrit, en posant r, ( 2 a — i ) , 9 = Vp + -7— V-î-". r/.r = cfrr +- [2H + 2 (a— i)/r + 2[ï/>] r//r ou, après la substitution c P = l= ' Va (f,) r/i2 - t/u2 -+- (11 . /h : A>) dv\ k- —^, lr=-^F 1 » Laissons de côté le cas où a 1, qui a été traité par M. Weingarlen; on peut, sans diminuer la généralité, supposer fi = o, car cela revient à remplacer les surfaces S par des surfaces parallèles. La détermination des surfaces qui admettent l'élément linéaire donné par la formule (6) se ra- mène donc à l'intégration de l'équation aux dérivées partielles p -I- p'= 2 a/), c'est-à-dire à la recherche des surfaces pour lesquelles la somme des rayons de courbure principaux est proportionnelle à la distance d'un point fixe au plan tangent. Or, dans un Mémoire inséré au Tome X de Y Ameri- can Journal 0/ Mathematics, j'ai montré que la recherche de ces surfaces se ramène à l'intégration d'une équation de la forme E(jî, [3) [voir Darboux, Leçons sur la théorie des surfaces, t. II, p. 54], dont l'intégrale générale peut être obtenue sous forme finie pour une infinité de valeurs de la con- stante «. En rapprochant ce résultat de ce qui précède, on voit donc qu'il existe une infinité de valeurs de la constante k pour lesquelles on peut détermi- ner, par des quadratures, toutes les surfaces qui admettent i élément linéaire donné par la formule ds- ■. du* -\- {u + kv2-\-U')dva\ si le est quelconque, la détermination de ces surfaces se ramène à r intégration d'une équation E(P, (3). » Les lignes géodésiques sont représentées, si /• n'est pas nul, par le système des deux équations „2 ikv -h / = (p'(«), « = , zrti + -çr ' C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 14.) fP ( 7'° ) où / désigne une variable auxiliaire, o(t) l'intégrale générale de l'équation linéaire du second ordre (i-!»)f£ = 4*ç. qui se ramène à l'équation de la série hypergéométrique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème d'Analyse qui se rattache aux équations de la Dynamique. Note de M. R. Liouville, présentée par M. Darboux. « Quand le mouvement d'un point ou d'un système matériel dépend seulement de deux variables, on sait obtenir tous les cas où il existe, avec l'intégrale des forces vives, une autre intégrale du second degré à l'égard des vitesses. Si le mouvement dépend de trois paramètres, la question présente plus de difficultés et l'on rencontre des résultats bien diffé- rents. » En profitant d'une remarque faite par M. Darboux, il est permis de supposer que la fonction des forces est réduite à une constante. Soit alors * = *(%}+?($)'+?($)''. la force vive du système matériel, rapporté à des coordonnées convenables, et cherchons à choisir pour les fonctions a, (3, y des expressions telles que les équations différentielles du mouvement puissent être déduites, soit de la forme quadratique précédente, soit d'une seconde forme, où entrent en général les produits — - ~^-, • ■ • » Ce problème diffère en un point essentiel de celui qui se présenterait si les paramètres x n'étaient qu'au nombre de deux. Dans ce cas, en effet, l'équation différentielle des trajectoires est aussi celle des lignes géodési- ques sur les surfaces qui admettent un élément linéaire commun ( 2 ) e dx\ -+- ij dx, dx2 -+- g dxi . » Cela étant, je représente par à2 le déterminant eg -/', par A(s), A (s), A (s) trois expressions linéaires et du second ordre en s, qui ( 711 / dépendent uniquement de l'équation des trajectoires ('). Pourvu que l'élément (2) ne soit point celui d'une sphère, la mesure k de la courbure en un point des surfaces auxquelles il appartient est donnée par l'une quelconque des formules (3) à(s~*) =-«**"*, a'(jt *)=/**"*, A"($r*)=-gk?rji ou par celle-ci (6) A ( 8~*) A"(?P j - A'2 (&"*) = *»**, qui en est une conséquence évidente. Il suffit donc de connaître S pour déterminer k et, par ce moyen, e, /, g, quand l'équation des géodésiques est donnée. L'exception signalée pour les surfaces à courbure constante a lieu quand A, A', A" s'évanouissent à la fois. » Il en est autrement quand les paramètres;» sont au nombre de trois : outre une exception semblable à la précédente et que l'on rencontre si l'expression y x-f/.e', 4- ^ dx\ -;- y2 dx\ représente la distance des points infiniment voisins dans l'espace rapporté à des coordonnées orthogonales, il existe des cas où, les équations des trajectoires étant données, il ne suf- fit pas de connaître le discriminant <52 de la forme (1) pour en conclure cette forme même. C'est dire que l'on peut choisir a, (3, y de telle manière qu'une seconde forme, de même discriminant, corresponde aux mêmes trajectoires. » Tous les cas de cette espèce sont donnés par les relations . w, d$ do dy d,, ¥ '('X3) -i/(Xî)]<&;?+rfX2rfX,}. » Il n'y a aucune difficulté à calculer la seconde forme quadrique T,, associée à T, et il est clair que l'équation T — • = const. est toujours une intégrale des équations différentielles des trajectoires. » ANALYSE MATHÉMATIQUE . — Sur (es /raclions continues régulières relatives à ex. Note de M. II. Padé, présentée par M. Picard. « Le Tableau (') des fractions rationnelles approchées de la fonction ex est uniquement composé de fractions normales. Comme cas particulier des belles formules données par M. Hermite, dans les premières pages de son profond Mémoire Sur la fonction exponentielle, il est aisé d'obtenir toutes les fractions continues régulières qui correspondent à ex. Chacun des deux types de fractions continues de la première sorte est représenté par une infinité de fractions continues, comme cela résulte d'ailleurs de la théorie générale. Parmi les fractions continues de la deuxième sorte, la pre- mière et la deuxième famille sont seules représentées. Il y a une infinité de fractions continues de la première famille qui appartiennent au pre- mier type; deux seulement appartiennent au second type; la deuxième famille ne renferme que deux fractions continues. » Voici le Tableau complet de ces fractions continues. Pour les écrire nous faisons usage des symboles +, — définis par les formules a ■ a a ■ a T + c — u > û ~ c — i. b ii + c 0 b — c » Dans les formules (1) à (6), il faut donner à n successivement les valeurs o, i , 2, 3, .... Voir Comptes rendus, séance du 10 novembre 1890. ( 7'3 i I. — Fractions continues régulières de la première sorte. Premier type. x x* x" ( i ) I --! 1 1- . . • H r - >■ / i 1.2 n ! (■>) n -+- i — oc « + 2 — x n 4- 3 — 3; /i -h 4 — a? 1 • // ! • jr 2 a; • 3 x a; a:2 (— i )" a." « -!- i -+- a; « + 2 -+- « 71 -j- 3 + x » -+- 4 -i- a; 1 1 . . ■ — . 1 1.2 ni Second type. I X , x2 x" x" ■ ' • (/l -t- I '' I ' 1.2 ' ' ' n\ (« -hl)! 71-1-2 x ■ (n -+- i)x • 2x ■ (n + 3)x • 3 x n -H 3 « -H 4 n -h 5 « -t- 6 n , - ( i)">x'"' ■ (n-i-i)x (3) ; a; a-- ( — i)"a;B 1)! « -f- 2 — h . . . -1 ( 'l / < 1 1.2 n ! / • x ■ ( « -f- 2 ) a; ■ 2 a; ■ (/i'+3)œ • 3 .r /« :- 3 «1 '1 n i- 5 « -, 6 "7 II. - Fractions continues régulières de la seconde sorte. PREMIÈRE FAMILLE. Premier type. x x'1 xn n +- 2) xn+l I -i- - H- - -f- . . . +- - 1 1.2 /( ! ' ( « - i - 2 )!—(«[- 1 ) ! .r (« + 3)(«-r3) • («_ h-3)(n j- 4)!(" +5) • (n-+-5)(n -1- 6)2 {n + 7) // / «.r «.r I — .— —r-, n 1 — .— —tt-, —ït I (rt-i-2)(rt-t-4) («+4)('» + 6) (»-h'6)(/H-8) 1 ^ (— i)"+'(w + 2)a:" ' .r ^Z2 ~ (- I )"./■" ' (7H-2)! -t-(rt-hl)! x 11.2 « ! (6) { i(n+i) , 2jn 2) 2 3i/( 3) • (w + 2)(/t + 3) ; (B + 3)(«-i-ff(fl + 5) •_ (/i + 5)(« + 6),(ra-;-7)' 1 -H t w 7T ! + 7 rr-^- — et ' H («■+a)(n + 4) (/» H- 4) (« -î- 6) ' (« -t-6)(«-i-8) Second type (7) ix ■ i .2 x- • 2.3 a;5 1 H 2-x ' 3.4 ' 5.6 (8) I • 2X ' I.2I! • 2.3 ./ " i 2 -\- x 3.4 5.0 (, 7'4 ) 3.4 x* 3.4a;2 SECONDE FAMILLE ( ' ). X* I X* , N 12a; • 3.5 4 " 5.72.q 42 ' q.ii2.i3 42 v 12 — 6 + r- 1 a;- 1 a;- 1 x- 1 + „— 1 -h ■ H = — i.72 7. 112 11.13 2 1 ./ 1 ./ ' la;4 (10) 7 12a; • 3.5 4 " 5 . 72. ç) 42 • 9. 1 12. 1 3 42 12 ■i-6x+Xi I a;2 1 x% 1 ,r2 3.72 7. 112 II. 10 2 » Parmi toutes ces fractions continues, les seules qui avaient été obte- nues jusqu'ici sont au nombre de cinq. Elles se déduisent des précédentes en faisant n = o dans les formules (2), (3 ), (4), n = i dans ( 5), enfin la dernière, est la fraction (7) elle-même. » Le Tableau précédent renferme toutes les fractions continues régu- lières relatives à ev. Toutes ces fractions sont convergentes et ont pour limite er, dans tout le plan. Si l'on considère la suite des réduites de la fraction (1), les numérateurs tendent vers l'unité, et les dénominateurs vers e~x ; pour la fraction (2), au contraire, les numérateurs tendent vers ex et les déno- minateurs vers l'unité ; enfin, pour l'une quelconque des autres fractions, les numérateurs tendent vers e2 et les dénominateurs vers e " : dans tous les cas, la limite du quotient est donc bien e' . » (') Nous avons reconnu que, dans une fraction continue régulière de la deuxième sorte, le degré commun aux. dénominateurs partiels ne peut dépasser la moitié du degré communaux numérateurs partiels; la seconde famille ne peut donc renfermer que trois types et non pas quatre, comme nous l'avons dit autrefois, la troisième fa- mille quatre types et non pas six, .... Les deux fractions continues (9) et (10) doivent donc être regardées comme appartenant au premier type de la famille, et non pas au second. ( 7'5 ) PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Surlemode.de vibration des membranes et le rôle du muscle thyro-aryténoïdien. Note de M. A. Hubert, présentée par M. A. Cornu. « Les membranes sur lesquelles j'ai opéré constituaient la paroi supé- rieure d'une série de petites caisses métalliques à section droite carrée qui pouvaient être montées sur une soufflerie; le côté de la section droite carrée et par conséquent de la partie vibrante de la membrane, variable d'une caisse à l'autre, a été successivement de 3ein,5, 6™, f)cm, i5cm. L'un des bords de la membrane, amené tout près de l'une des arêtes horizon- tales supérieures de la caisse, ménageait un orifice de sortie à l'air de la soufflerie et pouvait entrer en vibration. Les bords de la membrane, per- pendiculaires au bord vibrant, étaient saisis entre des pinces au moyen des- quelles on pouvait exercer une traction parallèle à ce bord vibrant. Dans l'intérieur de chaque caisse, et à 3 '" environ au-dessous de la membrane, était fixée une plaque métallique percée d'un assez grand nombre de petites ouvertures, afin de répartir aussi uniformément que possible l'action de l'air de la soufflerie et de diminuer tout au moins les effets possibles de résonance. > Des lignes équidistantes, tracées à l'encre à la surface de la membrane, les unes parallèles, les autres perpendiculaires au bord vibrant, donnaient à chaque instant la topographie exacte et complète de la membrane en vibration. i) La membrane, soumise ainsi seulement à une tension parallèle à son bord libre, se subdivise, lorsqu'elle est mise en vibration par l'air de la soufflerie, en quatre parties limitées par trois lignes nodales à peu près rectilignes et parallèles au bord vibrant. » Ce mode de subdivision se produit quelles que soient les dimensions de la caisse et par suite de la partie vibrante de la membrane. » Les distances du milieu des lignes nodales au bord libre sont sensible- ment entre elles comme les nombres i, 3, 6, et sensiblement proportion- nelles, pour des nodales de même ordre, au côté du carré qui constitue la partie vibrante. » Par contre, ces distances sont à peu près indépendantes de l'épaisseur de la membrane; elles sont sensiblement les mêmes, toutes choses égales d'ailleurs, pour une membrane en caoutchouc et une membrane en cuir. ( 7*6 ) « Les lignes nodales ne se déplacent pas sensiblement lorsqu'on fait varier la traction exercée parallèlement an bord vibrant. » Si l'on exerce, en outre, une traction croissante perpendiculairement au bord vibrant, les lignes nodales se rapprochent de ce bord et la hauteur du son s'élève. Pour une traction convenable les deux lignes nodales extrêmes disparaissent, la ligne nodale intermédiaire subsiste seule et la hauteur du son s'abaisse brusquement. Si la traction perpendiculaire au bord vibrant augmente encore, le son s'élève encore progressivement jus- qu'au moment où survient une nouvelle chute brusque de hauteur corres- pondant à la disparition de la dernière ligne nodale. Toutefois, je n'ai observé ce dernier fait que sur les membranes dont la partie vibrante avait 3C'",5 de côté; pour des dimensions plus grandes le bord vibrant devient, en effet, rapidement concave et la membrane demeure immobile. » Les mêmes phénomènes de subdivision se produisent si la membrane est soumise à une traction encore parallèle au bord vibrant, mais exercée seulement dans le voisinage de celui-ci. L'état de tension de la membrane u est alors tout à fait analogue à celui de la muqueuse du larynx, le bord vibrant représentant l'une des cordes vocales. » Dans ces conditions, si l'on supprime en quelque sorte des portions de plus en plus grandes de la région postérieure de la membrane en appli- quant sur celle-ci une plaque rigide, l'intensité du son rendu augmente d'une façon notable. Un corps pesant, simplement posé sur la membrane, produit un effet analogue. Lorsqu'un changement de hauteur accompagne l'augmentation d'intensité il se forme un nouveau système de lignes no- dales; la même hauteur de son peut alors être obtenue en déterminant le même système de nodales au moyen de fds rigides appliqués sur la mem- brane et ne la surchargeant pas. « Il semble difficile, d'après ces faits, de conserver au muscle thyro- aryténoïdien le rôle qu'on lui a attribué dans la production de la voix de poitrine et de la voix de fausset. » Le rôle du faisceau interne de ce muscle doit être, d'après les faits énoncés plus haut, de supprimer, en quelque sorte, la partie de la mu- queuse laryngienne, c'est-à-dire de la membrane vibrante, dans la région immédiatement sous-glottique où elle n'est soumise à aucune tension, et d'accroître ainsi l'intensité du son rendu. Le même rôle paraît, d'ailleurs, dévolu, quoique à un degré moindre, au muscle crico-aryténoïdien latéral dans le voisinage de son insertion cricoïdienne, ainsi qu'au cartilage cri- coïde. ( 7'7 ) » Les variations de hauteur, dont j'ai parlé plus haut, et que l'on con- state lorscpie l'on exerce une légère traction perpendiculairement au bord vibrant, démontrent l'utilité des mouvements d'élévation et d'abaissement du larynx, dont on n'avait pas encore expliqué les effets, mouvements que l'on observe chez les chanteurs aux limites supérieure et inférieure de la voix chantée. Par ces mouvements, en effet, le chanteur provoque un léger degré de tension ou de relâchement de la muqueuse des cordes vocales dans une direction perpendiculaire au bord vibrant, ce qui entraîne une augmentation ou une diminution de la hauteur du son. » CHIMIE. — Préparation et proprié lé s du triiodure de bore. Note de M. Henri Moissan. « On sait que le chlorure de bore préparé par Dumas à l'état gazeux; a été étudié et obtenu pur par Henri Sainte-Claire Deville et Wœhler. C'est un liquide bouillant à i8°,3. Le bromure de bore, découvert par Poggiale, a été de même préparé en notable quantité par Deville et Wœhler. Les efforts tentés pour préparer l'iodure de bore ont été infructueux jusqu'ici. » Nous avons pu préparer le triiodure de bore : » i° Par l'action de l'acide iodhydrique gazeux sur la vapeur de chlorure de bore à haute température; ce mélange était entraîné dans un tube de porcelaine porté au rouge; » 20 Par l'action de l'iode sur le bore à une température de 700" à 8oo°; » 3° En faisant réagir le gaz acide iodhydrique sur le bore amorphe de Deville et Wœhler. » Cette dernière réaction est celle qui nous a fourni le meilleur procédé de préparation, procédé que nous allons décrire rapidement. » Préparation. — Le bore amorphe, préparé exactement comme l'ont indiqué Deville et Wœhler, est séché à 2000 au bain d'huile dans un cou- rant d'hydrogène. Lorsqu'il est bien refroidi, on le place dans un tube de verre de Bohème que l'on fait traverser ensuite par un courant de gaz acide iodhydrique séché avec soin sur l'iodure de calcium poreux. Le tube de verre, disposé sur une grille à analyse, est maintenu à une tempéra- ture voisine de son point de ramollissemciil. » Au début de l'expérience il se produit une petite quantité de vapeurs d'iode qu'on laisse perdre, puis, dans une allonge bien sèche, disposée à l'extrémité du tube, on recueille bientôt un produit de couleur plus ou moins foncée, cristallisé en grandes lamelles. Au moment où la réaction C R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 14.) 94 ( 7'» ) devient énergique, il se dégage de l'hydrogène à peu près pur, ne contenant plus que des traces d'acide iodhydrique. » Le corps ainsi préparé possède une belle couleur rouge pourpre. Cette coloration tient à une petite quantité d'iode; car, si l'on reprend ces cristaux par le sulfure de carbone dans lequel ils sont solubles, on obtient un liquide qui, après agitation avec du mercure, est tout à fait incolore. Ce sulfure de carbone, rapidement évaporé dans un tube de verre, fournit des lamelles nacrées, transparentes et bien cristallisées. » Propriétés physiques. — Le triiodure de bore se présente donc en cris- taux incolores, très facilement altérables par Faction de la lumière. La so- lution sulfocarbonique incolore, dont nous venons de parler, abandonnée pendant une demi-heure à la lumière diffuse, prend la teinte rouge des solutions d'iode dans le sulfure de carbone. » Le triiodure de bore est un corps éminemment hygroscopique. Il est impossible de le manier en présence de l'air; il attire l'humidité avec une grande énergie en se décomposant aussitôt. » Il fond à la température de 43°; parle refroidissement il se contracte et cristallise avec la plus grande facilité. Il entre en ébullition à 2100 sans décomposition et sans production de vapeurs d'iode. Porté au rouge, dans un tube de verre, il brûle au contact de l'air en produisant une flamme fortement colorée par la vapeur d'iode. » Il nous a été impossible de prendre la densité de ce composé solide par la méthode du flacon, car nous n'avons pu trouver aucun corps liquide qui ne s'y combine pas ou qui ne le dissolve en petite quantité. La densité du triiodure de bore liquide est environ 3,3 à 5o°. » Ce nouveau composé est très solubledans le sulfure de carbone, dans le tétrachlorure de carbone, dans la benzine; il l'est aussi, mais à une dose plus faible, dans le trichlorure de phosphore, dans letrichlorure d'arsenic et dans un grand nombre de liquides organiques. » Un courant de 5o volts ne traverse pas le triiodure liquide, les élec- trodes étant placées à i""u de distance. » Propriétés chimiques. — Le triiodure de bore fournit des réactions très énergiques. » Au contact de l'eau, il est de suite décomposé en acide borique et en acide iodhydrique 13oP + 6HO = BoO\3HO + 3HI. » Cette décomposition se fait d'une façon très nette, et lorsque l'on part d'un iodure bien blanc, la solution d'acide borique et d'acide iodhydrique ( 7'9 ) obtenue est tout à fait incolore ; il n'y a donc pas de mise en liberté d'iode. » L'hydrogène ne réagit pas au rouge-cerise sur l'iodure de bore. » Chauffé dans l'oxygène, le triiodure de bore brûle facilement avec une flamme éclairante en fournissant de l'iode et de l'anhydrique borique. Le soufre fondu attaque l'iodure de bore avec énergie; il se volatilise de l'iode et, en reprenant ensuite le résidu par l'eau, on obtient un dépôt de soufre et un léger dégagement d'hydrogène sulfuré. » Le phosphore réagit à froid sur l'iodure de bore. Aussitôt qu'il y a contact entre les deux corps il se produit une violente incandescence. » Le silicium n'est pas attaqué au rouge sombre. » Le sodium ne réagit pas sur ce composé à la température de 5o" ; on peut même le distiller sur le métal alcalin. Au rouge, réaction avec incan- descence. » Le magnésium l'attaque à 5oo° avec incandescence, l'aluminium ne réagit pas. » L'argent est sans action sur l'iodure de bore fondu à une température de 5oo°. Le fluorure d'argent réagit à froid avec incandescence sur cet iodure; il se produit de l'iodure d'argent et un violent dégagement de fluo- rure de bore. » L'oxychlorure de phosphore est attaqué énergiquement par le triio- dure de bore. La masse s'échauffe et il se dépose une combinaison bien cristallisée. Le chloroforme, la plupart des étherset des carbures d'hydro- gène, les ammoniaques composées réagissent aussi avec énergie sur cet iodure de bore. » L'alcool éthylique anhydre est de suite attaqué par l'iodure de bore; la température du mélange s'élève beaucoup, et il se forme un magma d'où, par distillation, on sépare un liquide bouillant à 720 et présentant toutes les propriétés de l'iodure d'éthyle. Le corps solide restant comme résidu est l'acide borique trihvdraté. » Cette réaction peut être représentée par la formule 3C4H6024- BoP=Bo*3HO + 3C"H'I. » L'éther ordinaire réagit aussi avec un grand dégagement de chaleur; il se produit de suite un liquide brun qui, repris par l'eau, donne de l'iodure d'éthyle, de l'acide borique et de l'alcool que l'on peut caractériser par l'iodoforme. En résumé, il se fait d'abord de l'iodure d'éthyle et de l'éther borique et une petite quantité d'eau détruit ce dernier composé 6C"H50 4- Bol3 = 3C4H5I 4- Bo03,3C4H50. ( 72° ) » Analyse. — L'analyse cl u triiodure de bore a été faite sur des échan- tillons incolores et très bien cristallisés. Un poids donné du corps était repris par un grand excès d'eau, et dans un volume déterminé de ce liquide on dosait l'iode à l'état d'iodure d'argent et le bore à l'état de borate de chaux (' ). Trouvé. 1. 2. 3. Théorie. Iode . Bore. . • 96.7 . 3,, 97,3 96,7 3,o 97>2 2,8 » Ce premier travail fait partie d'un ensemble de recherches sur le bore et ses composés, recherches que nous aurons l'honneur de soumettre bientôt à l'Académie des Sciences. » CHIMIE. — Sur un nouveau composé oxygène du molybdène. Note de M. E. Péchard (2). « L'addition de quelques gouttes d'eau oxygénée à une dissolution d'un molvbdate alcalin produit une coloration orangée qui persiste même quand on porte le mélange à l'ébullition. » Cette intéressante réaction, déjà signalée par Schcene (3), est telle- ment sensible qu'elle a été indiquée par M. Denigès('') comme pouvant caractériser des traces d'eau oxygénée; mais ces savants n'ont pas poussé plus loin l'étude de cette réaction. » L'hydrate molybdique jaune M0O3, 2HO, insoluble dans l'eau et dans les acides, se dissout rapidement dans l'eau oxygénée, sous l'influence d'une douce chaleur, en donnant un liquide jaune. » Les liqueurs colorées obtenues ainsi par l'action de l'eau oxygénée sur les molybdates alcalins ou sur l'hydrate molybdique ne présentent plus la propriété caractéristique des liqueurs molybdiques, de donner en liqueur acide un précipité de phosphomolybdate d'ammoniaque. » L'eau oxygénée a aussi une action sur les tungstates alcalins. Du pa- ratungstate d'ammoniaque, peu soluble dans l'eau, se dissout rapidement dans l'eau oxygénée en donnant une dissolution jaune pâle. (' ) Nous donnerons ultérieurement les détails de ce procédé analytique. (- ) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. (3) Scboene, Zeitsclirift anal. Chemie, t. IX, p. 4'; 1870. (4) Dexigès, Comptes rendus, t. CX, p. 1007; 1890. ( 721 ) » Une dissolution incolore de paratungstate de soude jaunit également sous l'influence de ce réactif, et dans les dissolutions ainsi obtenues les acides forts ne peuvent plus, même à chaud, mettre en liberté l'acide tungstique. J'ai commencé une étude approfondie de ces réactions et cette étude est assez avancée pour que je puisse donner ici les premiers résultats obtenus avec les molybdates. » I. Action de l'eau oxygénée sur le trimolybdate de potasse. — Le trimo- lybdate de potasse obtenu par voie sèche se dissout difficilement dans l'eau; en présence de l'eau oxygénée la dissolution se fait rapidement et la liqueur qui en résulte est jaune orangé. Cette dissolution, concentrée à une douce chaleur, laisse déposer de beaux cristaux jaunes par refroi- dissement. » Chauffés doucement dans le vide, ces cristaux abandonnent de l'eau, puis de l'oxygène et laissent un résidu blanc d'un molybdate acide de potasse. Ils ont une composition qui correspond à la formule RO,4HO,Mo207. Calculé. Trouvé. 47 ao » 4110 36 i5,4 i6,5 MO'-O6 iVi 6i,3 60,2 O s 3,3 3.i a35 100,0 » Ces cristaux paraissent appartenir au système triclinique. » Ce sel de potasse est soluble dans l'eau, à chaud, et peu soluble dans 'alcool, qui le précipite de ses dissolutions aqueuses. » II. Action de l'eau oxygénée sur le molybdate d'ammoniaque. — En soumettant à l'évaporation à ioo° un mélange d'eau oxygénée et de mo- lybdate d'ammoniaque ordinaire, j'ai pu préparer un sel ammoniacal ana- logue au sel de potasse.' » L'évaporation dans le vide sec de la liqueur précédente ainsi concen- trée donne de beaux cristaux jaunes, qui sont très solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool. Chauffés modérément dans le vide, ces cristaux foisonnent et laissent dégager un mélange d'ammoniaque, d'eau et d'azote. Le résidu est de l'acide molybdique. » En supposant pour ce sel une composition analogue à celle du sel de potasse et représentée par la formule AzH'O, 4 HO, Mo2 O', j'ai trouvé pour ( 722 ) le poids d'acide molybdique Calculé 28% 1 15 Trouvé 2?', 127 » Les cristaux ainsi obtenus paraissent clinorhombiqu.es. » III. Action de l'eau oxygénée sur l'hydrate molybdique. — La dissolu- tion d'hydrate molybdique dans l'eau oxygénée, évaporée dans le vide sec, laisse un résidu jaune rougeàtre, non cristallisé et insoluble dans l'eau. , » Les deux sels alcalins que je viens de décrire suffisent pour caractéri- ser un composé suroxygéné du molybdène. J'indiquerai encore quelques réactions qui confirment l'existence de ce composé par sa décomposition en présence de certains réactifs : » i° Les alcalis détruisent les sels que je viens de décrire avec dégage- ment d'oxygène. C'est pourquoi, dans leur préparation, il est nécessaire d'employer des molybdates acides. » i>° L'acide chlorhydrique est décomposé à chaud par une dissolution de ces sels avec dégagement de chlore. L'iodure de potassium brunit rapi- dement dans les mêmes conditions par suite de la mise en liberté de l'iode. » Les réactions si nettes que présentent les nouveaux sels de potasse et d'ammoniaque que je viens de décrire et leur grande stabilité permettent donc d'affirmer l'existence d'un acide suroxygéné du molybdène, l'acide hypermolybdique Mo207, Aq, dont je poursuis l'étude. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau mode de séparation du fer d'avec le cobalt et le nickel. Note de M. G. -A. Le Roy, présentée par M. P. Schùt- zenberger. « On sait que l'une des meilleures méthodes analytiques pour doser le cobalt ou le nickel consiste à électrolyser la dissolution saline de ces mé- taux en un milieu alcalin ou neutre, ou même légèrement acide. » On sait que pour ce dosage électrolytique le manganèse, qui peut se trouver mélangé au cobalt ou au nickel, ne gêne pas, puisqu'il se dépose au pôle positif, sous forme d'hydrate de peroxyde, sans entraîner de cobalt ; mais qu'il n'en est pas de même du fer, que l'on doit au préalable séparer par l'une des méthodes ordinaires de précipitation. Or les méthodes de séparation du fer d'avec le cobalt ou le nickel sont longues et ennuyeuses, les séparations devant être répétées plusieurs fois. ( 7*3 ) » J'ai cherché une méthode qui permît d'effectuer la séparation du fer par l'action du courant voltaïque. C'est cette méthode que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Les métaux cobalt ou nickel, manganèse et fer (au maximum d'oxy- dation), sont mis en solution sulfurique. On additionne la liqueur d'une quantité aussi faible que possible d'un acide organique non volatil (j'ai de préférence employé jusqu'ici l'acide citrique). On ajoute ensuite un large excès d'une solution concentrée de sulfate d'ammonium rendue très forte- ment ammoniacale. Dans ces conditions, en présence de l'acide citrique, le peroxyde de fer ne se précipite pas. » On immerge dans la solution ammoniacale des sulfates métalliques les électrodes en platine d'un appareil électrolyseur quelconque. Puis on laisse agir le courant de deux éléments Bunsen ou Poggendorff ( = 3oocc de gaz tonnant à l'heure). Le manganèse se dépose au pôle (+); le nickel ou le cobalt se déposent avec le fer au pôle (— ). » Après dépôt complet des métaux on interrompt le courant. On en- lève l'électrode négative, on lave rapidement cette électrode à l'eau distil- lée bouillante, puis on la porte dans une solution concentrée de sulfate d'ammonium pur sursaturé par l'ammoniaque caustique; on la relie, cette fois, au pôle (+) de la batterie. Dans la solution ammoniacale on plonge une seconde électrode en platine, préalablement tarée, que l'on met en communication avec le pôle ( — ). On laisse de nouveau agir le courant voltaïcjue (= ioocc de gaz tonnant à l'heure). Dans ces conditions l'élec- trode, où sont déposés Co, Ni et Fe, joue le rôle d'électrode soluble; sous l'influence du courant les métaux s'oxvdent; mais, tandis que l'oxyde de cobalt et de nickel se dissolvent dans la liqueur ammoniacale et Aont se déposer à l'état métallique sur l'électrode négative, le fer, transformé en hydrate ferrique insoluble dans la liqueur ammoniacale, reste en partie sur l'électrode négative, et flotte en partie dans la liqueur électrolytique. Le précipité d'hydrate ferrique, formé dans ces conditions, n'entraîne pas de traces appréciables de cobalt ou de nickel, et ces métaux se déposent en totalité au pôle négatif. » ( 'M ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la dyssymétrie et la création du pouvoir rolaloire dans les dérivés alcooliques du chlorure d'ammonium. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. Arm. Gautier. « Lorsque l'on substitue à l'hydrogène dans le chlorure ammonique AzH^Cl un nombre de radicaux alcooliques inférieur à quatre, on n'ob- serve pas d'isoméries. Or il semble évident que, dans ce cas, si les cinq radicaux unis à l'azote (lé chlore et l'hydrogène étant comptés comme radicaux) occupaient dans l'espace des positions fixes, ces positions ne pouvant être distribuées régulièrement par rapport à l'azote, il devrait exister plusieurs isomères de ces corps substitués. Ce n'est là toutefois qu'une conséquence géométrique, et, pour qu'un isomère soit réalisé, il faut qu'il satisfasse aux conditions dynamiques de l'équilibre. » Dans le cas de trois radicaux alcooliques substitués, pour s'expliquer l'absence des isomères on peut faire deux hypothèses : ou qu'un seul des isomères prévus géométriquement soit stable et possède une forme inva- riable; ou qu'il puisse se faire des permutations entre quelques-uns des radicaux unis à l'azote, l'effet de ces permutations réciproques et conti- nuelles étant évidemment de faire disparaître toute isomérie expérimen- talement réalisable. » Pour trancher la question, j'ai fait agir les moisissures sur le chlorhy- drate de méthyléthylpropylamine, qui, si les radicaux sont fixes, devrait être dédoublable en deux isomères doués du pouvoir rotatoire d'après les considérations que j'ai présentées autrefois sur la dyssymétrie moléculaire. Deux cultures, faites sur des cpiantités importantes, ne m'ont pas donné le pouvoir rotatoire que je cherchais. Il résulte de là qu'il y a lieu d'ad- mettre que, dans ce cas, certains radicaux permutent entre eux, chose qui se réalise même dans la série grasse, par exemple quand on chauffe vers 3oo° l'amylate de sodium pour le rendre inactif. » J'ai établi, dans un Mémoire inséré au Bulletin de la Société chimique, t. II, p. 788 (1890), que, lorsque la molécule possède une forme géomé- trique invariable, cela est dû aux répulsions qui s'exercent entre ses par- ties constituantes, ces forces répulsives étant les mêmes que celles qui empêchent les gaz sous haute pression de se comprimer suivant la loi de Mariottc. Ces nouvelles considérations font prévoir que les chqses vont changer de face dans le chlorure ammonique, lorsqu'on y substituera des radicaux plus élevés de la série alcoolique, parce que les sphères répul- ( 725 ) sives de plus en plus grandes arriveront à se toucher. A ce moment, les sphères de ces radicaux venant pour ainsi dire à se coller entre elles, les permutations deviendront difficiles ou impossibles et la forme géométrique acquerra sa fixité. » Cette conséquence théorique paraît réalisée dans le chlorure de tri- méthylisobutylammonium, qui présente, en effet, deux isomères, ainsi que je l'ai annoncé l'année dernière dans ce Recueil. L'existence de ces deux isomères prouve que la molécule possède dans ce cas une forme géomé- trique fixe; mais nous avons vu plus haut que la réciproque n'est pas exacte et qu'il n'est pas forcé que les isomères existent tous à l'état stable. Nous n'avons d'ailleurs aucun procédé certain de les préparer. » Pour établir ces conséquences de la théorie par de nouvelles preuves, au lieu de chercher au hasard à préparer d'autres isomères avec les termes suivants de la série, j'ai préféré vérifier l'absence de permutations en dé- montrant que ces corps peuvent être rendus actifs; le pouvoir rotatoire devait, en effet, s'observer sur un corps à quatre radicaux différents, à la condition qu'on choisisse ces radicaux plus élevés dans la série cpie ceux du triméthylisobulylammonium. » Ayant préparé le chlorure d'isobutylpropyléthylmélhylammonium ' les radicaux sont ici nommés dans l'ordre de leur introduction dans la molécule), j'ai obtenu, en effet, par les moisissures, deux préparations qui, telles quelles, avaient déjà des pouvoirs de — 3o' et — 2.5' et dont le pouvoir rotatoire spécifique, déduit des observations sur des solutions concentrées, dépasse — 70 et — 8°. Ces chiffres considérables ne laissent aucun doute sur l'activité du sel, dont, après l'action des moisissures, on a analysé le chloroplatinate et le chloraurate. De plus, les impuretés, ou les produits d'altération par le microbe, ne pouraient être que des corps à deux radicaux égaux qui sont inactifs, comme on le verra plus loin. » Il était à prévoir que la stabilité de ce corps actif serait seulement un peu plus grande que celle des deux isomères triméthylisobutyliques, puis- qu'elle dépend de la grandeur des radicaux et que le corps actif n'en ren- ferme que deux plus grands (i'éthyle et le propyle qui remplacent deux méthyles). C'est ce que l'on observe en effet : le sel actif se conserve bien, il supporte la dessiccation et une certaine température à condition d'être neutre. On a pu le transformer en acétate actif par l'acétate d'argent, mais pas en sulfate actif. Je n'ai pas non plus réussi à préparer le sulfate actif parles moisissures. Le pouvoir disparaît encore quand on traite le chloromercurate et le chloroplatinate par l'hydrogène sulfuré, pour régé- C. R.. 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N 14.; Ç)5 ( 7?6 ) nérer le chlorure de la base; avec le chloraurate, il reste un pouvoir très faible. Ces faits s'expliquent par l'action de l'acide chlorhydrique mis en liberté, qui suffit pour altérer le pouvoir rotatoire, ainsi que je m'en suis assuré directement. » J'ajoute que, dans la dernière condition il apparaissait un pouvoir dextrogyre assez notable, peut-être dû à l'existence d'un second isomère actif, chimiquement distinct du premier. La théorie géométrique prévoit en effet, au moins, quatre de ces isomères l » Enfin, lorsque deux radicaux deviennent égaux, la théorie géométrique indique l'existence d'isomères actifs et celle d'isomères inactifs. J'ai pré- paré et fait moisir les solutions des quatre sels suivants : le chlorure d'éthylpropyldiméthylammonium, celui d'éthyldipropylméthylammonium, celui d éthyldipropylisobutylammonium et d'éthylpropyldiisobutylammo- nium; tous sont restés inactifs, ou bien ont donné des chiffres très faibles. Ici on pourrait avoir comme impuretés des corps actifs à quatre radicaux différents, on ne peut donc affirmer la présence des isomères actifs; en tout cas, ils ne forment, s'ils existent, qu'une faible fraction de la masse du produit. » En résumé, quand on substitue dans le chlorure d'ammonium quatre radicaux alcooliques suffisamment élevés dans la série, la molécule parait atteindre une forme géométrique invariable, qui se traduit expérimentale- ment par l'existence de plusieurs isomères et l'apparition du pouvoir rota- toire lorsque ces quatre radicaux sont différents. Quant aux dérivés ren- fermant deux radicaux égaux, ils nous paraissent prendre la forme de l'isomère inactif indédoublable (-). » (') L'une des formules possibles du chlorure aminonique est AzH(H3Cl), l'autre est ÀzH2(H-Cl), formules où les atomes d'hydrogène groupés seraient chimiquement équivalents; elles conduisent pour quatre radicaux différents l'une à quatre, l'autre à six isomères actifs; l'expérience tranchera un jour entre les deux. Pour le moment nous savons seulement qu'il faut rejeter la formule de M. Ladenburg, AzH3(HCl). qui conduit à des conséquences inexactes. i : ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. A. Gautier, à l'iicole de Médecine. ( 727 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés nitrés de l 'ortho-anisidine dirnéthylée. Note de MM. E. Grimaux et L. Lefèvke, présentée par M. Armand Gautier. « Dans une Communication récente à l'Académie, l'un de nous (') a montré la différence de réactions cpie présentent l' ortho-anisidine dirné- thylée et son isomère, la méta-anisidine dirnéthylée au point de vue de la formation des matières colorantes, et indiqué ainsi l'influence de la position des groupes oxyalcoylés sur les propriétés des deux bases isomériques Âz(CH:!)2 XOCH3 » Il nous a paru intéressant d'étudier ces deux bases au point île vue de la formation des dérivés nitrés. Ce premier travail comprend la descrip- tion de quelques dérivés nitrés de l'ortho-anisidine dirnéthylée. Az(CH3)2 » Dérivé mononilrè C°H:)- AzO2 f(AzCH»)3, AzO2, OCII\ i, 4, 6].- xOCH3 On l'obtient dans diverses circonstances. Quand on ajoute, peu à peu. i partie de la base à G parties d'acide azotique fumant, placé dans un mé- lange réfrigérant et qu'on précipite après une demi-heure par l'eau glacée, on sépare d'abord un corps jaune rougeàtrc fondant vers 1700, qui parait être un dérivé dinitré, mais qui n'a pas été encore obtenu à l'état de pureté absolue; puis, en neutralisant les eaux mères par le carbonate de soude, on obtient un précipité que l'on sépare par agitation avec l'éther. Celui-ci abandonne un liquide huileux, qui se solidifie après vingt- quatre heures, et qu'on purifie par cristallisation dans l'alcool bouillant. Mais le meilleur procédé pour obtenir ce corps consiste à traiter la base en solution sulfurique par l'azotite de sodium en excès. On dissout 1 partie de la base dans 2 parties d'acide sulfurique étendu de 10 parties d'eau, et l'on ajoute, peu à peu, 3, 2 parties d'azotite de sodium dans 60 parties d'eau. Le liquide se remplit d'une masse de petits cristaux jaunes que l'on purifie par cristallisation dans l'alcool bouillant. » Le dérivé mononitré se présente sous l'aspect de longues aiguilles très fines, d'un jaune citron, fusibles à 990 ; il est facilement soluble dans l'alcool bouillant, très peu soluble dans l'alcool froid. ( ' ) Comptes rendus, janvier 1S91. ,/CH» ( 728 ) » Par réduction au moyen du zinc et de l'acide chlorhydrique, il donne une base cristallisable, en fines aiguilles incolores, se colorant rapide- ment à l'air en rose, fondant à 83°, et sur laquelle nous reviendrons dans une prochaine Communication. » Chauffé pendant cinq minutes à l'ébullition avec 20 pour 100 de son poids d'acide nitrique ordinaire, il donne un corps fusible à 118-119, qui constitue une nitrosamine nitréede l'ortho-anisidine diméthylée que nous décrivons plus loin. / ' kz' \CH2 (AzO2) » Dérivé trinitré Ce H2 { AzO- - La constitution de ce X AzO2 \OCH3 corps est indiquée par ses dédoublements. On l'obtient en chauffant l'or- tho-anisidine diméthylé avec de l'acide azotique ordinaire, jusqu'à appa- rition de vapeurs nitreuses, et précipitant immédiatement par l'eau. Pu- rifié par des recristallisations dans l'alcool bouillant, il se sépare sous la forme de prismes groupés en feuilles de fougère, assez volumineux, incolores, fusibles à i35°, solubles dans l'alcool bouillant, peu solubles dans l'alcool froid. Les analyses conduisent à la formule d'un dérivé trinitré; mais l'action de la potasse prouve que deux groupes AzO2 seule- ment se trouvent dans le noyau benzénique. En effet, quand on le fait bouillir une heure ou deux heures avec une solution aqueuse de potasse à 10 pour 100, il dégage des vapeurs alcalines et il se fait du dinitrogaïacol C°H2(OCH3)(OH)(Az02)2, fusible à i2T°-i22°. » Ce dédoublement indique en même temps la position des groupes AzO2 dans le noyau; M. von Romburgh ayant montré, en effet, que les dérivés di-ortho ou ortho et para des acides aromatiques sont les seuls qui se transforment en phénols par l'action de la potasse, nous devons admettre pour le dérivé trinitré de l'ortho-anisidine diméthylée la formule de con- stitution suivante : CH3 \ kz{ GH2(Az02) CH*0/\ Az02 \ V AzO- » Dérivé trinitré de l'ortho-anisidine monomèthylèe C6 H2 ( 729 ) » Si l'on iait bouillir ce dérivé avec île l'acide azotique ordinaire jusqu'à cessation de vapeurs nitreuses, on le transforme en dérivé trinitré de l'ortho-anisidine monomèthylèe. \Azcr AzO2 . AzO2 \OCH3 — C'est le dérivé ultime de l'orthoanisidine diméthylée par l'action de l'acide azotique. On l'obtient en faisant bouillir avec l'acide azotique ordi- naire ( 1 5 à 20 parties), jusqu'à cessation de vapeurs nitreuses, soit l'ortho-anisidine diméthylée, soit le dérivé mononitré fusible à 9g0, soit le dérivé trinitré fusible à i35°. Il se produit également quand on laisse en contact, à o", l'orthoanisidine diméthylée pendant plusieurs heures avec l'acide azotique fumant. On précipite par l'eau et on lave le précipité avec un peu d'éther, dans lequel il est très peu soluble; on le fait recristalli- ser dans 10 fois son poids d'alcool bouillant. Il forme des lamelles inco- lores ou un peu ambrées, fusibles à Ii8°-ii9°. Peu soluble dans l'éther et dans l'alcool froid, soluble dans environ 8 fois son poids d'alcool bouillant, il est très soluble dans l'acétone, qui, par évaporation lente, l'abandonne sous forme de tables rhomboédriques assez volumineuses. » Chauffé pendant deux ou trois heures avec une solution à 10 pour 100 de potasse, il dégage des vapeurs alcalines et se convertit quantitativement en dinitrogaïacol, fusible à I2i°-i22°. » L'analyse et le dédoublement de ce corps lui assignent la formule CH3 Az / OCII ^AzO- \Az02 AzO2 c'est-à-dire en font une uitramine diuitrée de l'ortho-anisidine monomè- thylèe; comme ce corps se produit aussi avec le dérivé mononitré de l'or- tho-anisidine diméthylée, la constitution de ce dérivé mononitré se trouve établie, ainsi que la constitution encore inconnue du dinitrogaïacol. » Ces recherches prouvent en même temps que. dans l'action de l'acide ( 73o ) azotique sur l'ortho-anisidine diméthvlée, c'est le groupe Az(CH3)2 qui influe sur la position des groupes AzO2, qui se placent en ortho et en para comme dans les dérivés nitrés de la diméthvlaniline. » chimie organique. — ■ Sur la transformation pyro gênée des camphosulfo- phénols en homologues du phénol ordinaire. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedeî. « Nous avons démontré, dans les camphosull'ophénols, l'existence des groupes S03H, puis SOa et, enfin, des groupes OH phénoliques ('). En traitant ces corps en solution sulfurique lors de leur préparation par le car- bonate de baryte, on ne sature que les groupes S03H; on laisse libres les groupes phénoliques. « Ce sont ces sels de baryte que nous avons soumis à la distillation sèche, en opérant sur le mélange des cinq corps précédemment isolés et dé- crits (2 ). Il se dégage des gaz, de l'eau, du soufre, quelques hydrocarbures et, enfin, une forte proportion d'homologues du phénol ordinaire. » Nous avons caractérisé parmi lez gaz : l'hydrogène sulfuré, l'acide sul- fureux, l'acide carbonique, le méthane et probablement le propylène ou le propane. » Le liquide distillé a été traité par la soude pour séparer les phénols des hydrocarbures condensés, parmi lesquels nous avons constaté, en pe- tite quantité, un corps présentant absolument l'odeur du paracymène. w Ces hydrocarbures sont en très faibles proportions. » Le liquide sodique, traité par le noir animal, filtré, puis précipité par l'acide sulfurique, a été agité avec de l'éther. Ce dernier, évaporé douce- ment, a abandonné les phénols que nous avons soumis à la distillation frac- tionnée. Le rendement est élevé : nous avons opéré sur une centaine de grammes de produit provenant de 4oos' environ de camphosulfophénol ba- ry tique. » La distillation a commencé à 1900. Nous avons recueilli les produits de >" en 5° jusqu'à 235°, point où le thermomètre s'arrête brusquement. Tl reste un faible résidu visqueux, bouillant de 2 5o°-3oo°. « Les parties bouillant de io,o0-2io°, soumises à un froid de ■ — 1 5°, don- nent une cristallisation abondante. Le corps, purifié par expression et nou- ( ' ) Bulletin de la Société chimique, 3° série, t. IV, p. 715. (-) Loc. cit. ( 7^1 ) velle cristallisation, fond exactement à 3i° et bout à 1860. Il présente tons les caractères de l'orthocrésol. Le point de fusion exact cpie nous avons obtenu éloigne toute idée de mélange avec le paracrésol cjui fond à 36°. » La partie liquide, séparée par une aire en plâtre des cristaux d'ortho- crésol, puis isolée du plâtre par l'éther, bout à 20o°-2o5°. C'est là du mé- lacrésol légèrement impur, lequel fond à 20 1°. L'analyse élémentaire donne des chiffres sensiblement satisfaisants. » Les crésols obtenus colorent en violet le perchlorure de fer; mais la teinte se modifie peu à peu et tourne au vert sale. Une impureté, .peut- être de nature thionique, que nous n'avons pas pu préciser, faute de ma- tière, est sans doute cause de cette réaction secondaire. » Ajoutons que, dans ces premières portions, nous n'avons pas constaté traces de phénol ordinaire. Les portions bouillant de 2io°-235° n'ont pu être solidifiées à — i5°, puis à — 400. » L'analyse élémentaire de ces portions concorde avec un mélange de crésols et de propylphénols, puis de propylphénols et de cymophénols. Ces produits augmentent de viscosité à mesure que le point d'ébullition s'élève. Rectifiés, ils sont sensiblement incolores et peu altérables a l'air et à la lumière. Le perchlorure de fer les colore légèrement en vert. » Faute de matière, nous n'avons pu caractériser davantage ces corps par l'étude des dérivés. Nous ne croyons toutefois à la présence ni du thymol, ni du carvacrol, ni du carvol. Nous n'avons pu obtenir la combi- naison sulfhydrique de ce dernier, cependant assez caractéristique. » La théorie prévoit dix cas d'isomérie pour les cymophénols et autant pour les isocymophénols. Les considérations de stéréochimie en admet- traient bien davantage. Sans aucun doute, les corps obtenus constituent quelques-uns de ces isomères, dont l'étude, aussi ardue que celle des com- posés de la créosote, nécessiterait beaucoup de matière. « L'acide chlorhvdrique concentré, chauffé pendant quatre heures, à i3o°, avec ces phénols, n'a pas donné traces de chlorure de méthvle ou autres chlorures alcooliques. Il n'y a pas lieu de soupçonner dans ces phé- nols des éthers méthyliques ou autres. » Soit l'analyse élémentaire, soit le peu d'altération de ces corps à l'air et à la lumière de ces phénols pvrogénés éloignent l'hypothèse de poly- |)hénols. Ce fait a son importance au point de vue de la constitution des ramphosulfopliénols. » Ce passage des phénols de la série camphénique à la série aromatique proprement dite, bien qu'effectué dans une réaction pyrogénée, nous 7^2 ) semble avoir un réel intérêt. La forte proportion de phénols obtenus, sois 7.5 pour ioo environ, est en relation avec un mode de décomposition rela- tivement simple et des modifications moléculaires peu profondes. Il ne faut — SO\ pas oublier que les )Ba restés comme résidu à l'état de SO*Ba - SOa/ représentaient un poids notable de la matière chauffée. » Les hydrogènes en excès du noyau camphénique ont donné de l'hy- drogène sulfuré et de l'eau aux dépens de SO2 et du CO du camphre. Des équations simples peuvent, en somme, exprimer la transformation. » chimie organique. — Sur le térébenthine. Note de M. Raoul Varet. « Gustavson a montré que le brome en excès agissant sur le cymène à o° et en présence du bromure d'aluminium le décompose quantitativement en toluène pentabromé et en bromure d'isopropyle. Il m'a semblé inté- ressant de rechercher si le térébenthène, que l'on regarde quelquefois comme un hydrocymène, serait dédoublé de la môme manière avec mise en liberté de bromure d'isopropyle. J'ai d'abord étudié l'action du chlorure d'aluminium sur l'essence de térébenthine soigneusement rectifiée, afin de déterminer les modifications que ce réactif pouvait faire subir à cet hydro- carbure. » I. Action du chlorure d'aluminium sur le térébenthène. — a. Quand on projette du chlorure d'aluminium anhydre dans de l'essence de térében- thine froide, on constate simplement une légère élévation de température, sans autre réaction apparente, même après deux heures de contact. Mais si l'on chauffe légèrement ce mélange ou qu'on y ajoute quelques gouttes de benzine, une réaction très violente se produit, et le térébenthène est trans- formé en produits goudronneux. J'ai pu en extraire du cymène et du to- luène. D'autres carbures benzéniques prennent aussi naissance, mais en petite quantité. » b. Ces résultats étant peu satisfaisants, j'ai alors dissous le térében- thène dans le sulfure de carbone, comme le recommandent MM. Friedel et Craft, pour les cas où le chlorure d'aluminium exerce une action trop énergique sur -les produits en présence. » On introduit par petites portions le réactif, le carbure dissous, dans trois fois son volume de sulfure de carbone et l'on aeite vivement le mé- ( 733 ) lange. On observe une réaction énergique, accompagnée d'un dégage- ment de chaleur considérable. On la conduit modérément par des additions successives de chlorure d'aluminium et en ayant soin de refroidir, afin d'éviter que le sulfure de carbone distille. On constate bientôt que, par de nouvelles additions de chlorure, le liquide ne s'échauffe plus que faible- ment et qu'il s'est formé au fond du ballon un amas solide, rouge-sang. On arrête l'opération. » Les produits de la réaction sont traités par l'eau, afin d'éliminer le chlorure d'aluminium; l'eau est décantée et le liquide huileux est lavé avec une lessive de soude, puis agité avec de l'eau. On le soumet ensuite à des distillations fractionnées, après avoir éliminé le sulfure de carbone. On obtient comme produits principaux : » Un liquide, le métatérébenthène de M. Berthelot ; » Un solide, le tétratérébenthène de M. Riban. » Il se forme aussi ducymène, du colonhène et d'autres carbures, mais en quantités moindres. » On voit que le chlorure d'aluminium polymérise l'essence de térében- thine ; il y a en même temps formation de cymène et de divers autres hydro- carbures. La réaction est du reste identique à celle observée par M. Riban avec le chlorure d'antimoine. » II. Action du brome en présence du chlorure d'aluminium sur le tërêben- thène. — Dans une solution de brome dans le sulfure de carbone (i vol. de Br pour 3 vol. CS2) refroidie au-dessous de o° et tenant en suspension du chlorure d'aluminium anhydre, on fait tomber goutte à goutte de l'essence de térébenthine. Il y a une réaction énergique et dégagement d'acide brom- hydrique. On ajoute ainsi i36gr de C20 H'° pour 8ooSr de Br, puis on laisse en contact jusqu'à cessation du dégagement de HBr, ce qui exige plusieurs heures. Les produits de la réaction sont traités par l'eau, puis par une les- sive de soude, et distillés après un nouveau lavage à l'eau et élimination du sulfure de carbone. On obtient une petite quantité de bromure d'isopro- pyle, variable suivant les expériences, et une huile bromée, lourde, à l'as- pect goudronneux, se décomposant en dégageant de l'acide bromhydrique quand on veut la distiller : c'est un mélange de divers corps résultant de l'action du brome sur les polymères du térébenthène. « Le térébenthène, sous l'influence du brome et du chlorure d'alumi- nium, n'a pas été dédoublé en bromure d'isopropyle et en un dérivé brome du toluène. Si ce dédoublement avait eu lieu, on aurait obtenu i23gr de C° H7 Br au lieu de 3gl . Le bromure d'isopropyle formé provient de l'action (J. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 14.) 9" ( 734 ) du brome et du chlorure d'aluminium sur le cymène qui a pris naissance pendant la transformation du lérébenthène en polymères. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le malonate d'éthyle et le malonate double d'éthyle et de potassium i ! ;. Note de M. G. Massol. « Hoff(#e/\, t. VII, p. 1.571) et Freund(5e/\, t. XVII, p. 780) signalent l'étlrylmalonate de potasse obtenu par la saponification du malonate neutre d'éthyle avec la potasse en solution alcoolique, mais aucun d'eux ne parle de l'acide correspondant. » Aussi instable que son homologue, l'acide éthyloxalique, le malonate acide d'éthyle se saponifie avec la plus grande facilité, notamment sans la plus légère élévation de température; aussi est-il impossible d'évaporer au bain-marie les solutions aqueuses de cet acide éther. » J'ai pu l'isoler en traitant la solution aqueuse du sel potassique par la quantité d'acide sulfurique exactement nécessaire, évaporant dans le vide à la température ordinaire en présence d'acide sulfurique et épuisant le résidu par l'éther. » La solution éthérée est d'abord distillée, puis abandonnée à l'évapo ration spontanée; il se sépare quelques cristaux d'acide malonique prove- nant d'une saponification partielle; je les sépare par décantation et le pro- duit est finalement abandonné quelque temps sous cloche en présence d'acide sulfurique. » J'obtiens ainsi un liquide légèrement sirupeux, d'une odeur faible et aromatique, très soluble dans les dissolvants ordinaires. « L'analyse a donné les résultats suivants : » I. Acidité évaluée en acide malonique : Calculé pour Trouvé. l'acide anhydre. 38,85 39)3 » IL Analyse élémentaire : Trouve. Calculé. Carbone '15,80 15,45 Hydrogène 6,12 6,06 (') j'emploie de préférence la dénomination de malonate acide d'éthyle pour dési- gner le produit CO.OH-CH2-CO OC'2H5 et le différencier de son isomère l'acide éthvlmalonique GO OH-CH(C2rF)-CO OH. ( 7^5 ) » La densité à o° est de i ,20 1 . » L'indice de réfraction à 220 est pour la lumière blanche 1 ,333 et pour la lumière jaune du sodium 1,337. » La dissolution dans l'eau s'accompagne d'un léger dégagement de chaleur : C3H3(C2H3)Ov(pur = 6,il)-r Aq. = acide diss + 0e"1, 60 » La neutralisation par la potasse dégage -hi3Cal,45 : C3H3(C!Hs)Ot(pur = 6'i')4-KOH(pur = 2llt) =C3HsK(G2H5)0*diss. -+-i3c»»,45 quantité qui diffère peu de celle fournie parla neutralisation du malonate acide de potasse C3H3K04(pur = 6Ut)+-KOH(pur — 21" : - C31I2K204 diss -+-i3Cal,95 » III. On obtient le malonate d'éthyle et de potassium en évaporant la solution de malonate acide d'éthvle exactement neutralisée par la potasse. Le sel cristallise en belles lames incolores, anhydres. Trouvé Calculé pour mu;. . .le ', échanl . C" H' K (C> H) 0*. Potasse 28,1 S 27,64 » Il est très soluble dans l'eau ; sa chaleur de dissolution (pur, dans 81") est de — oCal,G5, très différente de celles du malonate acide de potasse anhydre ( — 5Cal, 1 r) et du malonate de potasse neutre anhydre (+ 2CaI, 1 Ces diverses données ont permis de calculer la chaleur de formation à partir de l'acide anhydre (liquide) et de la base hydratée solide C3H3 (C2H5) O4 liq -4- KOH sol = G3 H*K (C'H5) 0' sol -+- H20 sol 4- 28e»1, 6 nombre peu différent de celui que j'ai déjà publié pour la chaleur de for- mation du malonate acide de potasse, C3 H4 O4 s,. 1 4- KO H sol = C3 H3 KO4 sol -j-H2Qsol -t-27Cal,5 mais notablement supérieur à la chaleur de formation du malonate neutre de potasse, à partir du malonate acide anhydre C3H3K04sol-+-KOHsol = C3H2K2Ovsol + H2Osoi +2oCal,7 ( 736 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Des micro-organismes que /' on rencontre sur les rai- sins mûrs et de leur développement pendant la fermentation. Note de MM. V. Martixasd et M. Rietscii. « Pour nous rendre compte de la nature et du nombre des micro-orga- nismes à la surface des raisins, nous avons d'abord, suivant le procédé employé par Pasteur ( ' ), introduit des grains isolés dans des tubes à essai contenant un liquide sucré, stérilisé, et nous avons observé pendant plu- sieurs jours : » Pour les raisins de Fleurie, Pouilly blanc, Volney, Montrachet, Aloxe, Corton, Clos-Vougeot, Chambertin, Folle blancbe de Saujon et une espèce commune du Midi, tous les tubes se sont remplis de moisissures sans fer- menter. Pour trois espèces communes (sur 10) du midi de la France et de l'Algérie, trois lots des Côtes rôties, la Chapelle de Guinchay, Chenas, Thorins, Bordeaux, Cabernet-Sauvignon, tous les tubes au contraire ont fermenté. Pour d'autres lots les tubes à moisissures seulement et sans fermentation ont varié dans la proportion de 20 à 80 pour 100, tandis cpie le reste des tubes fermentait. Enfin dans l'ensemble de nos essais les 6 centièmes des tubes sont restés simplement limpides (2 ). v Le liquide sucré en fermentation a été ensemencé sur plaques dans un certain nombre de cas; pour chaque cas plusieurs colonies prélevées méthodiquement ont été transportées sur agar et soumises à une étude ultérieure. On a constaté ainsi que 5 tubes ensemencés avec des raisins communs (sur8 examinés) ne contenaient guère à ce moment que des Saccharomyces apiculatus ; même résultat pour les tubes de Côtes rôties, d'Aloxe et de Bordeaux soumis à ce contrôle. Trois tubes de raisins com- muns n'ont donné que 20 pour 100 environ de S. ellipsoideus, le reste étant formé surtout par des mycodermes et des S. apiculatus. » Nous avons cherché à déterminer approximativement le nombre des micro-organismes existant sur la pellicule des raisins et susceptibles de se développer en milieu acide. Pour cela une fraction de grappe exactement pesée a été lavée à plusieurs reprises avec de l'eau et un pinceau stérilisés; icm ou quelques centimètres cubes des eaux de lavage diluées sont ense- ( ') Études sur ta bière. { - ) Voir les résultats obtenus par Pasteur dans Études sur la bière. ( 73; ) mencées sur plaques clans du malt gélatinisé; on compte les colonies et l'on rapporte leur nombre à igl' de raisin. On a trouvé, pour un raisin d'Algérie, 4320000 colonies; toutes celles examinées étaient dues à \' api- culatus; point de moisissures. Un raisin des Côtes rôties a donné 280000 colonies de moisissures et 192000 d'apiculatus ; le pouilly i3oo moisissures et 170 autres colonies diverses; le corton-bressende 640000 moisissures et i44°oo° diverses; le bordeaux 90000 moisissures et 20000 diverses; un raisin du marché de Marseille 4 000 moisissures et 190000 de levures et mycodermes; un autre de même provenance 68000 moisissures et seule- ment 200 autres colonies; la folle-blanche 128000 moisissures et pas d'au- tres colonies. » Nous avons encore abandonné à la fermentation divers lots de raisins écrasés; après vingt-cpiatre heures, le liquide a été ensemencé sur plaques. Pour vingt lots de divers crus du Beaujolais, de la Bourgogne, du Borde- lais, de la Charente, des Côles rôties, les colonies en gélatine n'étaient guère formées que par des moisissures et des apiculatus; ce n'est qu'à l'aide d'ensemencements répétés que l'on réussissait à trouver quelques colonies de S. ellipsoideus. » Nous avons alors sur 4 lots suivi la marche de la fermentation pen- dantplusieurs jours, en faisant toutes les vingt-quatre heures un ensemence- ment sur plaques. Après soixante-douze heures, le meursault n'a donné que des apiculalus; après quatre-vingt-seize heures, un mycoderme particulier tient presque toute la place; après cent vingt heures, ce sont de nouveau les apiculatus qui prédominent; après cent quarante-quatre et cent soixante- huit heures, les S. cllipsoideus se montrent enfin en majorité. Pour la ro- manée-conti le début est le même; après soixante-douze heures seulement, les S. ellipsoideus se montrent à côté des upiculatus ; mais ceux-ci persistent nombreux jusqu'à la fin de la fermentation (cent soixante-huit heures). Un lot de Belmont (Ain) ne donne, après soixante-douze heures, que des api- culatus qui se maintiennent encore jusqu'à la fin; les ellipsoidcus apparais- sent seulement au bout de quatre-vingt-seize heures. Le quatrième lot du marché de Marseille n'a fourni que des apiculatus pendant toute la fermen- tation et même après un mois (vin très doux et peu alcoolique). » Le même procédé a été employé encore pour des lies quarante à cin- quante jours après la fermentation. Les plaques de la Chapelle de Guin- chay ont été envahies par les moisissures ; de même celles de Pierry (Cham- pagne) qui prirent de plus une forte odeur acétique. Même odeur poul- ies plaques de Verrenay et Romont (Champagne) et de Moulin-à-Vent; ( 738 ) l'absence de moisissures permet ici de distinguer de nombreuses colonies bacillaires. Dans les plaques de Vollraths, de Markobrunn (Rhin), 80 pour 100 au moins des colonies sout dues à Y apiculatus ; dans celles de Johan- nisbcrg 25 pour 100. î 1 apiculatus se retrouve encore dans des proportions un peu moindres sur les plaques de Moussy, Bouzy, Chouilly, Ay, Haute- vil liers (Champagne ). » Les lies que nous avons examinées après deux mois ont montré une meilleure composition ; les moisissures, les ferments acétiques, les apicula- tus tenaient moins de place dans les lies des Charentes, de Ribeauvillé (Alsace) et des crus du Rhin précités. Deux lies de Bourgogne (Volnay et Santenay) de 1889, examinées neuf mois après les vendanges, n'ont donné qu'un nombre relativement faible de microbes vivants, constitués surtout par des S. elHpsoideus, avec une quantité non négligeable de ferment acé- tique; une macération stérilisée de raisins secs ensemencés directement avec ces lies s'est transformée en vinaigre dans un quart des matras. » En résumé, les microbes susceptibles de se développer en milieu acide (les seuls qui soient intéressants au point de vue de la vinification) existent en nombre très variable à la surface des raisins. Les moisissures et les S. apiculatus sont bien plus répandus que les S. elHpsoideus ; les bacilles fa- briquant des acides et des mycodermes ne sont pas rares. La fermentation spontanée des raisins est ordinairement produite pendant les quarante- huit premières heures par les S. apiculatus ('), qui cèdent ensuite succes- sivement la place aux elHpsoideus, sans cependant disparaître complète- ment. Les bactéries et les mycodermes se rencontrent non seulement au début de la fermentation, mais encore dans les lies, ce qui porte à croire cpi'il y a lieu de chercher, souvent au moins, l'origine des maladies du vin sur la pellicule des raisins plutôt que dans une contamination ulté- rieure par l'air ou par les récipients. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Contributions à l'élude de la théorie du blan- chiment à l'air. Note de MM. A. et P. B usine, présentée par M. Du- claux. « Beaucoup de produits organiques naturels sont, à l'état brut, plus ou moins colorés; telles sont, par exemple, les fibres textiles, les matières grasses, etc. ( ') Ce fait avait déjà été entrevu par Ress (Alkoholgâhrungspilze, 1870.) ( 739 ) » Les matières colorantes n'existent souvent dans ces produits qu'à l'état de traces; on n'a pas pu jusqu'à présent les isoler à l'état de pureté et leur composition n'est pas connue ; on sait cependant que généralement elles sont assez fugaces et facilement détruites par une simple exposition à l'air et à la lumière. On profite de cette propriété pour décolorer certains produits organiques : le lin, la cire, etc. » Nous avons eu l'occasion d'étudier le blanchiment à l'air de la cire des abeilles et nous avons observé certains faits qui pourront contribuer à l'établissement de la théorie du phénomène; c'est pourquoi nous croyons devoir les signaler. » La cire des abeilles est décolorée comme on blanchissait autrefois les toiles sur le pré; on la coule en copeaux et ceux-ci sont exposés à l'air, sui- des claies, à la campagne, et autant que possible au soleil. « Pour que la décoloration se fasse rapidement, il faut à la fois l'action de l'air et de la lumière; c'est sous l'influence directe des rayons du soleil que le blanchiment se fait le mieux. L'opération nécessite, en tout cas, la lumière. Si, en effet, on place de la cire jaune en copeaux dans un flacon tenu à l'obscurité, dans lequel circule de l'air, la cire ne se décolore pas. Il en est de même si l'on remplace l'air par un courant d'oxygène pur: même après plusieurs mois, on n'observe aucun changement dans la teinte du produit. Mais, si l'on fait intervenir la lumière, et principalement les rayons directs du soleil, le blanchiment se fait très rapidement, surtout dans l'oxygène. » Dans le blanchiment des toiles sur le pré on attribue généralement le principal rôle à l'ozone; on admet qu'il est l'agent actif du blanchiment et que, sous son influence, les matières colorantes subissent une combustion totale, tandis que le produit qu'elles souillent, toujours beaucoup plus stable, reste intact dans ces conditions. Nous avons voulu vérifier le fait sur la cire. » Pour cela, nous avons fait passer un courant d'oxygène fortement ozone, tel qu'on l'obtient par l'appareil à effluves de M. Berthelot, dans un flacon tubulé, contenant de la cire jaune coulée en copeaux, avec toutes les précautions nécessaires pour éviter la décomposition de l'ozone avant son arrivée sur la cire. Dans l'obscurité, il n'y a pas destruction de la ma- tière colorante, même après un contact prolonge de la cire avec l'oxygène ozone; mais, si l'on vient à mettre le flacon au soleil, la réaction est très rapide et le blanchiment est obtenu en quelques heures. » Ce n'est donc pas, comme on l'admettait jusqu'à présent, simplement ( 74<> ) l'ozone qui effectue la combustion de la matière colorante; de même que l'oxygène pur ou l'oxygène de l'air, il ne devient actif, c'est-à-dire apte à produire cette combustion qu'en présence des rayons solaires. » Pour que la décoloration se fasse rapidement, il faut à la fois l'oxy- gène de l'air et le soleil; mais l'air n'est pas absolument nécessaire : le phénomène peut s'accomplir sans qu'il intervienne. » Bien exposée à l'action des rayons solaires, la cire, en effet, se déco- lore, beaucoup plus lentement, il est vrai, dans le vide et aussi dans l'acide carbonique et l'azote. » Si l'on détermine comparativement la composition d'une cire brute et celle de la même cire blanche à l'air et à la lumière, on constate, outre la disparition des matières colorantes, certaines modifications dans la com- position du produit. Les matières colorantes ne sont donc pas seules atta- quées et détruites. Dans la cire blanchie, les acides libres n'augmentent que très peu; mais une forte proportion des acides non saturés de la série oléique et des hydrocarbures non saturés que renferme la cire brute dis- paraît. » Il en résulte que, dans le blanchiment à l'air, outre la matière colo- rante qui subit une combustion totale, les principes non saturés de la cire, les acides de la série oléique et les hydrocarbures fixent de l'oxygène pour donner des composés saturés. Ce sont, du reste, ces produits qui, on va le voir, en s' oxydant entraînent la combustion de la matière colorante. » On observe les mêmes modifications sur toutes les matières grasses exposées à l'air; ce sont d'abord les principes colorants et odorants, c'est- à-dire les composés les plus fugaces, qui disparaissent en même temps qu'une forte proportion de l'acide oléique qu'ils renferment; celui-ci passe à l'état d'acide oxystéarique. » Dans la pratique on blanchit rarement la cire jaune pure. Avant de la couler en copeaux on ajoute au produit une petite quantité de suif, i à 5 pour ioo. Dans ces conditions, le blanchiment, cela a été constaté depuis longtemps, est beaucoup plus rapide, mais le rôle du suif était resté inex- 'pliqué. » On comprend, d'après ce que nous venons de dire, le mode d'action du suif; il agit surtout par l'acide oléique qu'il renferme, il apporte l'élé- ment combustible dont la combustion entraîne celle de la matière colo- rante. L'acide oléique ainsi introduit disparaît, du reste, en grande partie en même temps que celui de la cire. » Il en résulte que, plus il y aura dans la cire de composés susceptibles de ( 74i ) s'oxydera l'air, plus le blanchiment devra être rapide; c'est, en effet, ce qu'on observe. D'autres produits, ajoutés en petite quantité à la cire, se comportent comme le suif dans l'opération du blanchiment; telle est, par exemple, l'essence de térébenthine. Elle agit, dans ce cas, comme l'acide oléique, s'oxyde à l'air sous l'influence de la lumière et son oxydation faci- lite celle de la matière colorante; elle disparaît, d'ailleurs, complètement; le blanchiment effectué, on n'en retrouve plus trace. » Ce résultat est dû probablement à l'ozone dont on a constaté la for- mation sur l'essence de térébenthine exposée à l'air et à la lumière. L'ex- plication pourrait, du reste, s'appliquer au suif qui, pendant le rancisse- ment, présente une odeur franche d'ozone. » En résumé, ces produits, ajoutés à la cire, activent le blanchiment, parce cpie, en s'oxydant à la lumière, ils donnent naissance à de l'ozone, lequel agit alors sous l'influence des rayons solaires sur les matières. colo- rantes et les brûle. « ANATOMIE COMPARÉE. — Loi de la position des centres nerveux. Note de M. Alexis Jclîev, présentée par M. de Quatrefages. ( 747 ) Gruz pendant l'occupation française, et autopsié par le Dr Fuzier. Les dia mètres égalent chez l'un i68mm, i/]Omm et i36mm; chez l'autre, i66min i39mm et i34mm et les indices du premier étant 83mm,3, 79'um,7, 9Dmm, 7 ceux du second sont 83mra, 7, 8omm, 7, 9(5mm,4- La courbe horizontale atteint 493""" sur le premier, 494mm sur le second et la transverse totale, qui présente les écarts les plus considérables que nous ayons trouvés entre les deux pièces, varie seulementde 5mm (44§mm au heu de 443œm). » Nous nous bornerons à relever ces quelques chiffres à titre d'exem- ples, et nous terminerons cette courte Note en faisant observer que le maxillaire inférieur du crâne pseudo-impérial, envoyé à Serres par M. Ghiesbrecht, provient d'un autre sujet que le crâne auquel il est at- taché et manifeste, par ses formes et ses proportions, une origine incon- testablement européenne. » GÉOLOGIE. — Sur l'existence de tufs d'andésite dans le flysch de La Clusaz ^Haute-Savoie). Note de M. P. Tekmier, présentée par M. Mallard. « Au cours d'une excursion géologique, faite au mois de juillet dernier, par l'École des Mines de Saint-Etienne, j'ai eu l'occasion d'étudier, à La Clusaz (Haute-Savoie), la puissante formation des poudingues, grès et schistes du flysch qui surmonte immédiatement les calcaires nummuli- tiques. Entre La Clusaz et le hameau de Gotty, à quelques centaines de mètres de La Clusaz, en suivant la route qui monte au col des Aravis, mon attention fut appelée sur le faciès particulier d'un poudingue que l'on voit affleurer dans les champs qui dominent le chemin. » Ce poudingue montre à l'œil nu des galets peu volumineux de quartz et de roches variées, englobés dans un ciment gris verdâtre. En observant le ciment avec un peu d'attention, on y découvre de nombreux cristaux de feldspath, généralement très allongés, et des grains noirs, plus rares et de moindre dimension, semblables à des grains d'augite. Dans certaines régions, le ciment entoure des enclaves plus compactes et de couleur plus sombre : ces enclaves, examinées à la loupe, semblent formées d'une roche homogène analogue aux andésites et aux labradorites du Plateau central. » L'examen micrographique a confirmé ce diagnostic. Le poudingue en question n'est autre chose qu'un tuf d'andésite à labrador et pyroxène, contenant de nombreux débris roulés de la roche éruptive franche, et ( 748 ) mélangé à un sédiment argilo-sableux. Les matériaux éruptifs forment environ les quatre cinquièmes de la masse. » Les débris de roche éruptive franche montrent la composition sui- vante : •» I. Fer oxydulé, fer titane, olivine rare, augite, labrador. » IL Pâte très fluidale composée de microlitesd'oligoclase et de micro- btes d'augite. » IIL Matière serpentineuse d'un vert jaunâtre, tantôt isotrope, tantôt chargée de fibres biréfringentes; cette matière provient probablement de la résorption des microlites magnésiens (augite et olivine); elle remplit aussi quelques sections à contours vaguement géométriques qui ont peut- être appartenu à l'olivine de, première consolidation. Calcite. » L'aueite, d'un noir brillant à l'œil nu, est incolore en lames minces. Les cristaux ont fréquemment un demi-millimètre de longueur. Ils sont souvent maclés. » Les grands cristaux de labrador sont extrêmement nombreux et, pres- que toujours, d'une admirable fraîcheur. Ils sont généralement très allongés parallèlement à p-g* . La plupart sont maclés suivant la loi de l'albite; quelques-uns présentent en outre la macle du péricline; quelques-uns ne présentent aucune macle, mais une disposition zonaire très marquée. Le diagnostic du minéral est facile, car on trouve aisément des sections per- pendiculaires à g'. Dans ces sections, l'extinction des lamelles hémi- tropes, symétrique par rapport à ta trace de g' , est presque toujours très oblique (jusqu'à 32°). » Ce labrador contient d'assez nombreuses inclusions vitreuses. Les cristaux ne sont point roulés. Ils sont orientés dans le sens général de la fluidalité. » Les microlites feldspathiques sont, pour la plupart, à lamelles mul- tiples. Presque tous éteignent sensiblement à zéro leurs deux systèmes de lamelles. Ils semblent donc appartenir, au moins en grande partie, à l'oli- goclase. On voit aussi quelques microlites rectangulaires, non maclés, s'éteignant à zéro : ils sont peut-être formés d'orthose. » Les microlites d'augite sont très petits et très nombreux. » On remarquera l'absence du sphène , si abondant dans les roches acides, si rare, au contraire, dans les andésites et les labradorites. » La roche éruptive franche est donc une andésite augitique à labrador et pyroxène. » Le tuf est formé d'une argile vert jaunâtre, en grande partie isotrope, ( 749 ) contenant en très grande abondance les cristaux de première consolida- tion de la roche éruptive. Ces cristaux sont disposés confusément et non pas orientés comme dans la roche franche. Les feldspaths sont roulés, souvent brisés; ils ont éprouvé, pour la plupart, un commencement de kaolinisation. » Au sein de ce chaos de cristaux charriés apparaissent les matériaux sédimentaires. Ce sont des grains de quartz ou de quartzite, de granulite à microcline, de schistes quartzeux micacés et amphiboliques, de calcaire compact avec traces de polypiers, enfin quelques galets d'une magnifique, diorite ophitique. Aucun de ces matériaux ne paraît avoir subi d'altéra- tion par suite de l'irruption du tuf. » La roche présente de nombreuses amygdales, parfois remplies de cal- cite cristallisée, parfois tapissées de produits serpentiheux verdâtres. » En résumé, la formation arénacée du flyscb de la Haute-Savoie con- tient, à La Clusaz, des nappes interstratiliées d'un véritable tuf volca- nique, dans lequel les matériaux éruptifs sont beaucoup plus abondants que les matériaux sédimentaires. » On a donc la preuve formelle de la venue, dans cette région des Préalpes, à l'époque éocène, c'est-à-dire longtemps avant le plissement des chaînes subalpines, d'andésites à labrador etpyroxène, fort semblables à celles qui ont surgi plus tard, à l'époque pliocène, en de nombreux points du Plateau central. » Ce fait est à rapprocher de ceux déjà signalés par M. Potier ('), dans les Alpes-Maritimes. Les poudingues éocènes de l'Estéron contiennent des galets de la dacite d'Agay (porphyre bleu de Saint-Raphaël). De même, les labradorites d'Antibes, de Biot, du Cap-d'Ail semblent devoir être rap- portées à l'éocène. » Cette série microlitique serait contemporaine de celle du Vicentin et de la série granitoïde et basique de la Moravie (Teschen), de la Bosnie et de la Serbie. Elle correspondrait (2), comme la venue serpentineuse et euphotidique de la Toscane, aux premiers mouvements alpins. » (') Légende de la feuille d'Antibes, de la Carte géologique détaillée. (2) Marcel Bertrand, Bulletin de la Société géologique de France, 3e série, t. XVI, p. 606. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 14.) ( 75o ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les phénomènes consécutifs à l'altéra- tion du pancréas déterminée expérimentalement par une injection de paraf- fine dans le canal de Wirsung. Note de M. E. Hédox, présentée par M. Bouchard. « Après avoir étudié les résultats de l'extirpation du pancréas (produc- tion du diabète sucré) ( '), j'ai cherché à savoir si l'on ne pourrait pas obtenir les mêmes phénomènes, en provoquant une altération de la glande par une injection de paraffine dans ses canaux. La méthode n'était pas nouvelle, Cl. Bernard injectait de la graisse, mais ses animaux mou- raient presque tous de péritonite. Schiff proposa d'injecter de la paraffine, modification heureuse, car les animaux survivent alors très bien. Ainsi, sur trente opérations que j'ai faites, quatre chiens seulement sont morts. Immédiatement après l'injection de paraffine dans le canal de Wirsung, je pratiquais l'extirpation de la portion verticale de la glande. On diminuait ainsi la fonction pancréatique encore plus que ne l'aurait fait une simple injection de paraffine et tel était le but que l'on se proposait. Le tissu de la portion horizontale présentait, au bout de quelques jours, de profondes modifications (sclérose et altérations des acini); mais la paraffine ne se retrouvait plus dans les canaux; elle était en effet promptement éliminée dans l'intestin, malgré la ligature du canal de Wirsung. » Contrairement aux résultats de Schifî, les animaux opérés présentèrent des trou- bles profonds de la nutrition : troubles digestifs passagers (décrits par Cl. Bernard), polyphagie, amaigrissement considérable, polyurie, azoturie et, dans quelques cas, glycosurie passagère. » La glycosurie se montrait huit à dix jours après l'opération; elle était peu impor- tante (maximum iasr de sucre pour iooo) et très fugitive (maximum pendant quatre jours). Après sa cessation, on ne pouvait plus la constater, aussi longtemps qu'on prolongeât l'observation. » La perte de poids était très rapide et atteignait, dans certains cas, 2ks en moins de i5 jours, malgré la grande voracité des animaux et la nourriture abondante qu'ils ingéraient. » Tous ces symptômes pouvaient être mis sur le compte des troubles digestifs ré- sultant de l'absence du suc pancréatique dans l'intestin, car ils se montraient avec intensité, précisément dans le temps que le suc digestif ne pouvait arriver dans le (,') Noir Archives de Médecine expérimentale, janvier :Sg i . ( 75i ) duodénum et s'amendaient singulièrement lorsque les matières fécales reprenaient leur aspect normal. Il fut néanmoins possible de constater qu'il y avait une certaine indépendance entre les troubles digestifs et les altérations de la nutrition, et de rat- tacher ces dernières à une autre cause qu'au défaut de sécrétion du suc pancréatique dans l'intestin. Sur un chien du poids de igks, tous les symptômes que j'ai énumérés se sont montrés persistants malgré la cessation des troubles digestifs, sauf la glyco- surie qui ne dura que trois jours. Le vingt-huitième jour après l'opération, l'animal ne pesait plus que i5ks,55o; il était d'une maigreur squelettique et d'une voracité incroyable, et telle que je n'en ai point encore observé de plus grande, même chez les chiens, qui avaient subi l'extirpation totale du pancréas. En lui donnant iks de viande et ik° de pain par jour, on parvint à le faire un peu augmenter de poids. La perturbation profonde de la nutrition causée par la lésion du pancréas chez cet animal ne paraissait point due à des troubles digestifs. Depuis longtemps, les ma- tières fécales avaient repris leurs caractères normaux. On s'était assuré, en faisant ingérer à l'animal une forte quantité de graisses et de féculents, que ces substances n'apparaissaient pas dans les fœces. Le quarante-cinquième jour, on fit l'expérience suivante, pour savoir comment l'azote des aliments était utilisé. Pendant plusieurs jours, on dosa l'azote total dans les aliments, dans les matières fécales et dans l'urine, par la méthode de Kjeldahl. Résultats comme moyenne de sept jours : Aliments. iks de viande Urine. (muscledecheval)-f- — ^ — — — — ^»- 3oo&r de pain Azote contiennent Fœces. Quantité. Urée. total. Azote par jour, en grammes 38s1' [8r,52 84occ 628r,23 3oE,,,i8 » La digestion des matériaux azotés se faisait donc très bien, puisque l'azote était résorbé dans l'intestin en moyenne pour 96 pour 100. Mais la forte azoturie parais- sait être l'expression d'un trouble dans l'utilisation de l'azote par les tissus. La faible différence qu'il y avait, entre la quantité d'azote des excrétions, est du reste en partie couverte par les erreurs d'expérience, car on était bien sûr de doser tout l'azote des aliments, mais non de recueillir rigoureusement tout l'azote des excrétions. En fait, le poids de l'animal ne variait pas sensiblement pendant toute la durée de l'expérience. La forte quantité de nourriture qu'on lui donnait équivalait pour lui à la ration d'en- tretien. » En présence de ces faits, je pense que l'on est en droit de rapprocher les symptômes observés chez cet animal de ceux qui se montrent dans le diabète insipide azottirique, à forme consomptive. » Toutefois, il reste un point à élucider. Une azoturie considérable se montre dans l'expérience précédente comme une conséquence de la poly- pbagie et d'une alimentation très riche en azote. » Or, si l'on diminuait la ration alimentaire, la quantité d'urée baissait dans l'urine, mais la consomption se produisait. ( 7^2 ) » Eu tenant compte des travaux de M. le Professeur Bouchard sur l'azo- lurie dans le diabète, je cherchai à établir les rapports qui devaient exister entre la consomption et l'azoturie par l'expérience suivante: » Un chien après l'injection de paraffine dans le canal pancréatique lut soumis au jeune peendant douze jours, après qu'il fut complètement remis du traumatisme opératoire. Les chiffres suivants expriment les résultats inovens de cette expérience, à partir du quatrième jour de jeûne (poids de l'animal i8kg, 800). La perte de poids par jour fut en movenne de 32gr, 33 par kilogramme d'animal. La quantité d'urée excrétée journellement de 27s1', 6; chose remarquable, elle augmenta beaucoup du septième au dixième jour et atteignit un chiffre véritablement très élevé pour un chien maintenu au jeûne absolu (pendant cette dernière partie de l'expérience, on ne donnait pas d'eau à boire à l'animal). Le maximum fut atteint le huitième jour (3-]sr,2 d'urée pour vingt- quatre heures) ; le neuvième el le dixième jour, l'azoturie se maintint à 3 7 , 1 et 35, 1 d'urée. Le chiffre de l'urée était encore de i8gr le onzième jour. Il tomba brusquement à is'",3 le douzième jour; mais alors l'animal était complètement usé par la consomption. Il survécut cependant encore cinq jours; chez un chien normal du poids de i5''%4oo, qu'on soumettait égale- ment au jeûne dans le même temps, la perte de poids était en moyenne de 26gr,3i par kilogramme d'animal; la quantité d'urée excrétée baissait rapidement; le huitième jour, elle n'était que de 5gr,8; elle ne fut en movenne que de 5sr,o, en vingt-quatre heures ». PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les troubles consécutifs à la destruction du vancréas. Note de M. E. Glev, présentée par M. Bouchard. » Les expériences de von Mering et de Minkowski (' ) ont montré que l'extirpation complète du pancréas détermine toujours le diabète chez le chien. Ce diabète n'est pas attribuable à la suppression du pancréas en tant qu'organe servant à la digestion; car la ligature des canaux pancréa- tiques n'amène pas un trouble profond de la nutrition. C'est que le pan- créas n'est pas seulement une glande qui élabore des ferments digestifs bien connus, mais aussi un organe qui peut être considéré comme une (') Diabètes inellitus nach Pancreasextirpation (Arch. f. exper. Pathol. und Pharmak., Bel. 26, p. 'i-i ; janvier 1890). ( 753 ) glande vasculaire sanguine, apportant par conséquent dans le sang des produits susceptibles de transformer les matériaux sucrés de l'économie. » Cependant rien ne prouve jusqu'à présent, d'une façon directe, que le pancréas joue effectivement ce rôle de glande vasculaire sanguine ('). Or, j'ai pu obtenir le passage du sucre dans les urines, chez le chien, après la ligature des veines pancréatiques. » L'opération n'est pas facile à bien réaliser. Le plus simple est de lier la veine splénique à son embouchure dans la veine porte et, en outre, les quelques petites veines du pancréas qui s'anastomosent avec des veinules du mésentère ou avec des veines de l'estomac ; on peut aussi, après avoir lié ces dernières, disséquer toutes les veines pancréatiques l'une après l'autre et les lier à l'endroit où elles se jettent dans la veine splénique. Dans le premier cas, oïi risque presque à coup sur de perdre très vite l'animal expérimenté, à cause du trouble profond apporté à la circulation du duodénum. Dans le second cas, outre que l'opération est très labo- rieuse, il est extrêmement difficile de s'assurer que l'on a bien là toutes les veines qui sortent du pancréas. De quelque façon que l'on procède, d'ailleurs, il faut s'attendre, c'est ce que l'expérience m'a montré, à ne pas obtenir sur tous les animaux le résultat cherché, parce qu'on n'est jamais sûr d'avoir supprimé toutes les voies veineuses. » De fait, sur les chiens que j'ai opérés dans le but indiqué, depuis le mois de mai 1890, sur sept de ces animaux je n'ai vu que trois fois le sucre passer dans les urines à la suite de l'opération. Dans un cas cette glyco- surie n'a duré que vingt-quatre heures ; dans les deux autres cas, l'animal est mort le lendemain de l'opération; dans un cas la quantité de glucose éliminée s'est élevée à i2gr pour 1000. « Ces faits semblent néanmoins suffisants pour admettre que, normale- ment, il est nécessaire que la circulation veineuse du pancréas ne soil. pas complètement supprimée pour que l'organe puisse agir sur les matières sucrées de l'économie. » Dans d'autres expériences, j'ai cherché à détruire le pancréas autre- ment que par l'extirpation. Cette opération est en effet des plus laborieuses et, à cause de sa longueur et de l'épuisement nerveux qu'elle amène et des hémorragies qu'elle entraine très souvent, elle est fréquemment suivie (') Il faut noter cependant que M. Lépine, constatant que le sang de la veine porte perd plus de sucre in vitro que le sang artériel {Comptes rendus, 19 janvier 1891), a admis cette opinion. ( 754 ) de la mort de l'animal. A la vérité, M. Hédon (de Montpellier) a fait récemment connaître un bon procédé d'extirpation (Arch. de Mèd. expèr., Ier janvier 1 891 ). Le procédé que j'emploie offre, outre sa commodité, un intérêt historique. » On sait que Claude Bernard a tenté l'ablation du pancréas (Leç. de Physiol. expér., t. II, 1886); ayant renoncé à l'opération comme étant toujours fatale, il songea à détruire la glande par des injections de sub- stances étrangères dans le canal de Wirsung. Quand on lit avec soin les pages que Claude Bernard a consacrées à l'exposé des résultats qu'il a ainsi obtenus, on ne peut être que très frappé de la concordance qui existe entre certains de ces résultats et ceux des expériences de von Mering et Minkowski : plusieurs des chiens opérés ont présenté tous les symptômes du diabète, à l'exception de la glycosurie, que Bernard mal- heureusement n'a pas recherchée. » J'ai repris systématiquement ces anciennes expériences de Cl. Ber- nard et me suis servi, pour arriver à détruire la glande, d'injections dans le canal de Wirsung, après ligature préalable du conduit accessoire, faites avec un mélange d'huile d'olive et de glycérine, par parties égales, ou un mélange de carbonate de soude et de glycérine, ou avec de la gélatine ou encore avec du suif fondu à 4o°. Mais on n'est pas sûr, par ce procédé, de détruire toute la glande, parce qu'on ne voit pas si la matière injectée pé- nètre partout. Pour parer à cet inconvénient, j'emploie de la gélatine colorée par le bleu C4B ou du suif coloré par le violet 5B. Par cet artifice très simple, on voit immédiatement si toute la glande s'injecte. Il arrive souvent qu'en raison de dispositions spéciales des canaux excréteurs (je ne puis entrer ici dans des détails anatomiques) une portion plus ou moins grande de l'organe échappe à l'injection; rien de plus facile alors que de détruire cette portion avec le thermo-cautère. » Dans tous les cas où l'injection de gélatine bleue ou de suif violet a été complète, j'ai vu la glycosurie survenir le lendemain de l'opération. Les quantités de glucose éliminée ont varié entre 20 et 35 pour 1000. Cepen- dant cette glycosurie n'a été que transitoire durant un très petit nombre de jours. Pour des raisons dans le détail desquelles je neveux pas entrer, mes expériences sur ce point n'étant pas terminées, je crois néanmoins que, par ce procédé, on peut, comme par l'extirpation, arriver à obtenir une glycosurie permanente. Les résultats actuellement acquis ne peuvent tou- tefois pas manquer d'accroître l'intérêt des anciennes expériences de Cl. Bernard. De plus, ils ajoutent un argument à ceux qui ont été déjà pro- ( 755 ) diiits contre l'hypothèse que le diabète par extirpation du pancréas pouvait être dû à des lésions nerveuses concomitantes. » D'autre part, j'ai vu, ainsi que Bernard l'avait bien montré, que les animaux ainsi traités présentent des troubles profonds de la nutrition. Par exemple, un chien vigoureux, pesant i4kg, dont la plaie était guérie au bout de huit jours par première intention, a énormément maigri en deux mois : son poids a diminué de 2kg, 700; cependant il mange avec voracité, soit ikg de viande maigre par jour, ou bien 6oogr de viande et 25osr de pain avec un peu de graisse. Cette dénutrition doit être évidemment en partie attri- buée à la suppression des fonctions digestives du pancréas, mais elle pré- sente aussi quelque chose de particulier. En effet, voici un chien qui, au moment de l'opération, pesait iokg; il est guéri par première intention; pas de glycosurie; cinquante et un jours après, malgré la suralimentation, il ne oèse toujours que iokg; depuis longtemps les fèces étaient redevenues normales. On le sacrifie et, à l'autopsie, on constate que la perméabilité des deux conduits pancréatiques est rétablie. Dans ce cas, les fonctions digestives du pancréas s'étaient donc, au moins en grande partie, rétablies et cependant, quoique l'animal n'eût pas été glycosurique, la nutrition était restée troublée. » Ainsi l'opération décrite ci-dessus amène des troubles graves, parmi lesquels la glycosurie. Bien que mes expériences ne soient pas terminées, ces résultats peuvent paraître sûrs, puisque M. Hédon, qui n'avait pas re- marqué ces phénomènes dans sa première série de recherches (voir Mé- moire cité), les. annonce aujourd'hui même à l'Académie. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches chimiques sur les sécrétions microbiennes. Transformation et élimination de la matière organique azotée par le bacille pyocy unique dans un milieu de culture déterminée. Note de MM. A. Ar- naud et A. Charrix. « La pyocyanine, cette matière colorante si caractéristique de la cul- ture du bacille pyocyanique, est-elle en rapport direct, comme quantité, avec l'activité fonctionnelle du bacille? Telle est la première question qui se présente à l'esprit quand on cherche à se rendre compte de l'utilisation et des transformations que subit la matière organique introduite comme aliment dans une culture. » Les analyses montrent que la formation de la pyocyanine (') est très (') Dans d'autres milieux, on peut, dit-on, augmenter la production de la pyocyanine. ( 756 ) secondaire, sa proportion varie dans de faibles limites, de 3mgr à 6mgr par litre, même dans les cultures relativement assez colorées; inversement, dans telle culture prescpie incolore, on peut constater qu'une quantité considérable de matière organique azotée a été transformée par le bacille en produits presque élémentaires. w Les produits principaux qui prennent naissance sont l'ammoniaque et l'acide carbonique, nous avons cherché à suivre les phases et les étapes de ces transformations, à en étudier le mécanisme. » Nos premiers essais avaient pour point de départ le bouillon de bœuf additionné de sels nutritifs; mais, dans ce milieu trop complexe, il est fort difficile de suivre les modifications de la matière organique, aussi avons-nous eu recours ultérieurement à un liquide de culture artificiel et de composition chimique déterminée, afin de restreindre le champ des recherches. » Le milieu suivant est tout particulièrement favorable au développe- ment du bacille : POKH2 oTioo PONa2H + i2Aq o, ioo C03KH o,i34 CaCl2 , o,o5o MgS04+7Àq o,o5o Asparagine cristallisée 5,ooo lïau, quantité suffisante pour faire un litre. » Vingt-quatre heures après l'ensemencement de ce liquide, la tempéra- ture étant maintenue entre 25° et 3o°, la coloration vert bleu se manifeste nettement, elle va en s'accentuant jusqu'au sixième ou septième jour. « Par des dosages précis, on a suivi, pour ainsi dire d'heure en heure, les progrès de l'assimilation de l'asparagine. » On constate ainsi que la proportion d'azote ammoniacal capable d'être mis en liberté par MgO, nulle au début, va sans cesse en augmentant jus- qu'au quinzième ou seizième jour, époque où la culture s'arrête faute d'aliments. » L'asparagine décroît très rapidement : soixante heures après le départ de la culture il n'est déjà plus possible d'en déceler la présence; pat- contre, dès le début, on peut constater la formation d'acide asparlique (' ) (') L'assimilation de l'acide aspartique paraît être un phénomène essentiellement vital, propre au bacille pjocyanique; nous n'avons pas pu constater la présence de produits intermédiaires entre lui et l'ammoniaque. ( ih ) combiné à l'ammoniaque; cet acide est du reste assimilé au fur et à mesure de sa production : il disparaît vers la soixante-douzième heure; à ce moment, l'examen des courbes du diagramme ci-dessous indique, en effet, que presque tout l'azote est déjà passé à l'état d'ammoniaque, sauf, bien entendu, ce qui a concouru à la formation du protoplasma du bacille. Il faut tenir compte aussi d'une faible proportion d'azote qui est entré dans des combinaisons non encore définies, probablement fort intéressantes au point de vue physiologique et dont nous ne nous occuperons aujourd'hui que pour en déterminer la quantité relative. Le diagramme et le Tableau qui suivent donneront une idée des résultats obtenus. Phases des transformations de la matière azotée. mon M f r Ai tsn son l 6 50 \- 800 750 -4 __/ zo f A m mç 700 %\ fcsn * 1 600 550 son G tsn < a \ ton isn .100 ?Sl> /- ?nn 4\ \"-i îsn $/ \° inn V sn S^ V Ai rf< n iat- na n \dét cm /nt e __. — , . ;_ --. — 0h*une J2 2 156 168 180 192 2» 216 228 2»0 252 26k 276 283 300 312 32t 336 3W 360 372 Quantité respective des substances élaborées aux dépens de la matière azotée. gr Azole contenu dans les 5?r d asparagine de ilu de culture. . o,()33 Azote éliminé à l'état d'ammoniaque (A) par hydratation de l'asparagine sous l'influence de la diastase pyocya- Pour >oo. nique o,4665 5o,o Azote éliminé à l'état d'ammoniaque par l'action vitale pro- prement dite du bacille sur l'acide aspartique, formé par la diastase 0,3835 L\i , i Azote retrouvé clans le protoplasma du bacille (le poids de celui-ci étant de o8r,4io) (Bj o,o435 4,66 Azote entré dans les combinaisons organiques non encore déterminées (D) o,o385 4>°4 Azote de la pyoevanine. Perte o,ooo3 0,933 G. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 14.) 9D ( 7*8 > » Observations. — A. Les bases volatiles sont constituées par l'ammoniaque : on a analysé les sels cristallisés, oxalate et chloroplatinate; il se forme cependant une trace de méthylamine dont on a pu déceler la présence par le traitement approprié d'une grande quantité d'oxalate des bases volatiles totales. » B. Le poids des microbes varie avec l'âge de la culture : il peut atteindre 0^,670 vers le sixième ou septième jour. » C. En faisant varier le poids de Fasparagine (nous avons employé 2osr de cette substance par litre) ou obtient dans le même temps et absolument en quantité pro- portionnelle les mêmes produits ; nous donnerons plus tard les changements qui se produisent quand on fait varier le milieu de culture, en employant par exemple la gélatine à la place d'asparagine. » D. Le poids de ces substances peut être évalué à osr, 3oo, par la différence de poids des extraits de la culture filtrée à la bougie ou non filtrée et l'évaluation des matières minérales. » Ajoutons que, d'après les expériences suivantes, le bacille dédouble l'asparagine par hydratation au moyen d'une diastase ; en effet, si le liquide de culture filtrée à la bougie n'a presque pas d'action sur l'asparagine in vitro, les bacilles recueillis sur la bougie, lavés et délayés dans une solution d'asparagine contenant du chloroforme ( ' ) pour empêcher toute action vitale, dédoublent celle-ci suivant l'équation connue CO.AzH2-CH. AzH2-CH2-C02H + H20 = C02AzIT-CH. AzHa-CH2-CO*H. » On s'explique facilement pourquoi cette diastase reste fixée en majeure partie sur le protoplasma microbien plutôt que de passer dans le liquide filtré, par les belles expériences de Wurtz (•) sur la fixation de la pa- païne (3) sur la fibrine. Dans une autre Note, nous donnerons les résultats se rapportant à l'assimilation du carbone de la matière organique dans la même culture et nous mettrons en évidence le rôle prépondérant de l'oxy- gène dans la vie du bacille pyocyanique. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. (') Ce liquide reste acide, contrairement à ce qui se passe dans la culture où le microbe évolue. (2) Wurtz, Comptes rendus, t. XC, p. 1379, t. XC1, p. 787. (3) La bougie ne retient pas, croyons-nous, les vraies diastases étendues. Expé- riences inédites. ( 75g ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 avril 1891. Acta mathematica, journal rédigé/wwG. Mittag-Leffler. i3. Stockholm, F. et G. Beijer, 1890; 1 vol. in-4°. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par M. E. Mascart; année 188g. 11. Observations. [IL Pluies en France. Paris, Gau- thier-Villarset fils, 1 891 ; 2 in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Reconnaissance hydrographique des côtes de Tunisie (1 882-1 88G). Exposé des opérations; par MM. L. Manen et G. Héraud. Triangulation; par M. F. Hanusse. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXC; in-4°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Instructions nautiques sur les côtes du Brésil (du cap San Boque au Rio de la Plata) et le Rio de la Plata, : par M. le contre-amiral Mouchez. 3e édition, revue et complétée par M. de Roquemaurel. Paris, Imprimerie nationale, MDCCCXC; gr. in-8°. Travaux et Mémoires des Facultés de Lille. Tome I. Mémoire n° 4, A. et P. Buisine : la Cire des abeilles (Analyse et falsifications). Lille, au siège des Facultés, 1891 ; gr. in-8°. (Présenté par M. Duclaux.) Notice sur la vie et les travaux de M. G. Chancel; par M. R. de Forcrand. Paris, G. Masson, 1891 ; br. in-8°. Conférence sur la Science et l'Art industriel, année 1890 (Bibliothèque Forney). Paris, J. Michelet. 1 vol. in-18. Harmonies de formes et de couleurs ; par M. Charles Henry. Paris, A. Her- mann, i8gi;br. in- 16. Les régicides dans l'histoire et dans le présent; par le Dr Emmanuel Régis. Lyon, A. Storck et Paris, E. Masson, 1890 ; br. in-8°. (Envoyé au concours du prix Chaussier. ) La pathogénie dans les milieux militaires ; par M. Kelch. Paris, Vve Rozier, 1891 ; br. gr. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey. ) Annales de T Institut de pathologie et de bactériologie de Bucarest, publiées par Victor Babes. XIe année, 1888-89; lre Partie. Bucuresci, Imprimerie Statului, 1890; gr. in-4°. (Présenté par M. Bouchard.) La grande chirurgie de Gvy de Chavliac, composée en l'an i363, revue ( ?6o ) et collectionnée sur les manuscrits et imprimés latins et français, ornée de gravures avec des Notes, etc. ; par E. Nicaise. Paris, Félix Alcan, 1890 : 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Recherches sur les tubercules du Rupia rostellata et du Zanichillia polycarpa, provoqués par le Tetramyxa parasitica; par Edouard Hisinger. I. Notice pré- liminaire; Helsingfors Simelius, i887;br. in-8°. Bulletin de la Société de Statistique des Sciences naturelles et des Arts indus- triels du département de l'Isère; 3e série. Tomes XIII et XIV. Grenoble, Breynatet Cie, 1884-90; 2 in-8°. Anna/es de la Société géologique de Belgique. Tome XVI, 2e livraison. — Tome XVII, 4e livraison. Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1890; 2 in-8°. ERRA TA . (Séance du 3i mars 1890.) Note de M. G. Sire, Sur un nouvel appareil gyroscopique, page 639 : La figure qui aurait dû être annexée à la description du gyroscope alternatif de M. Sire, page 1 55, a été reportée à la page 63g. Note de M. A. -F. Marion, Nouvelles observations sur la Sardine de Marseille : Pages 64i, 642 et 64'!, au lieu de Poulines, Polailles, Issango, lisez partout Pou- lines, Palailles, Issaugo. Note de M. R. Moniez, Les mâles chez les Ostracodes d'eau douce : Page 670, le renvoi (4) doit être remplacé par le renvoi (') de la page 671, et réci- proquement. Page 671, ligne 12, au lieu de impossible, lisez possible. Page 671, ligne 16, au lieu de Amérique, lisez Afrique. Page 672, ligne 3, au lieu de chlorure, lisez chlorures. K 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du G avril 1891.) MEMOIRES ET C03IMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages M. Emile Picard. — Sur un système d'équa- tions aux dérivées partielles M. !.. Rànvier. - Transformation in uitro des cellules lymphatiques en clasmato- cytes VI. Cu. Bouchard. — Essai de vaccination par des doses minimes de matière vacci- Pages, "an le 68j M. Daubrée. — Interprétation du globe de feu peint par Raphaël dans son Tableau de la .. Madone de Foligno » 688 M. Mascart présente les Tomes 11 et III des h Vnnales du Bureau central météorolo- gique " pour i88g mi NOMINATIONS . Commission chargée de juger le concours du prix Martin-Damourette de l'année 1891 : MM. Bouchard, Charcot, Brosvn-Sé quard, Marey, I erneu.il Commission chargée de juger le concours du prix Pourat (Ponctions du corps thyroïde) de l'année 1891 : MM. Bouchard, Ranyier, Vemeuil, Sappey, Brown-Séquard Commission chargée déjuger le concours du prix Gaj (Des lacs de nouvelle formation et de leur mode de peuplement ) de l'an- née 1891 : MM. A. Milne-TSdwards, Blan- chard, de Lacaze-Dutkiers, Daubrée, de Quatrefages Commission chargée de juger le concours du prix Môntyon ( \ri~ insalubres) de l'an- 698 née isi|i : MM. Armand Gautier, Schlœ- sing, Schufzenberger, Larrej . Duclaux.. Commission chargée d-' juger le concours du prix Trémont de l'année 1891 : MM. Ber- 698 trand, Berthelot, Faye, Warcel Deprez, de Quatrefages Commission chargée déjuger le concours du prix Gegner île l'a ie 1891 : MM. Ber- trand, Berthelot, de Quatrefages, Her- mite, Fremy MEMOIRES PRESENTES. MM. Badin et Escoffier adressent les résnl tats de leurs recherches sur le cuvage des vins à vase complètement clos 69g M. P. Lagrange adresse un Mémoire ayant pour titre : « Méthodes de dosage des ma- tières organiques dans les jus de bette- COHKESPONDANCE. M. le Secrétaire perpéti 1.1. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : 1" un volume des Actamathema tica; 2° une Notice sur la vie et les tra- vaux de G. Chancel, par M. fi. -' 760 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET KILS, Quai des Grands-Ausustins. 55 3â& 1891 PREMIER SEMESTRE. or 1891 COMPTES REINDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRETAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N°15 (15 Avril 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS et fils, imprimeurs-libraires DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, (Juai des Graads-Augusiins, 55, 1891 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 1(1. mai i 8t5. -■^-■' ' Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ï Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article Ie' . — Impression des travaux de i Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. 1 101 j es Membres qui présentent ces Mémoires s! Un Membre de l'Académie ne peut donner aux j tenus de ]es ré(iuire au nombre de pages requis. J Comptes rendus plus de 5o pages par année. I Membre qui fait la présentation est toujours nomil Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extn dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un| sumé qui ne dépasse pas 3 pages. : écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ( les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne i im Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de I l'impression de chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de \( déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivanti COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 13 AVRIL 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration algébrique des équations différentielles. Note de M. II. Poixcaré. « La question de l'intégration algébrique des équations différentielles du premier ordre et du premier degré n'a pas attiré l'attention des géo- mètres autant qu'elle le méritait. La voie a été ouverte, il y a vingt ans, par un admirable travail de M. Darboux; mais les analystes ont été fort longtemps sans s'y engager, et ce n'est que tout récemment que le pro- blème a été repris par MM. Painlevé et Autonne, dans deux Mémoires que l'Académie vient de récompenser. L'importance du sujet me décide à pu- blier quelques résultats qui s'y rapportent, bien qu'ils soient fort in- complets. G. R., 1891, ■" Semestre. (T. CXII, N° 15.) IO° ( 762 ) » J'écrirai l'équation différentielle sous la forme suivante dx dy dz x y z = o, I, M N L, M, N étant trois polynômes entiers, homogènes et de degré m en r, y et z. Le nombre m s'appellera la dimension de l'équation. » Si l'intégrale générale est algébrique, elle s'écrira /-+- C

~r ~ et «annulant au point singulier. » Il v a quelques cas d'exception; s'ils se présentaient, on serait cer- tain que l'équation n'est pas intégrable algébriquement; on en serait cer- tain également si, pour un des points singuliers, l'exposant S n'était pas réel et commensurable. » Supposons donc que S soit réel et commensurable; nous appellerons nœuds les points pour lesquels cet exposant est positif, cols ceux pour les- quels il est négatif. ( 7°3 ) » Nous poserons S = - pour les nœuds, S = — - pour les cols, [j. et v étant deux entiers premiers entre eux. » J'envisage un nœud et je suppose que la courbe /+C? = o ait en ce nœud X branches distinctes; ce nœud sera d'ailleurs, en général, un point singulier pour chacune de ces branches. » Je démontre que l'on a p- = s X2 p, (m -t- i)p = S X([a -+- v ), les sommations du second membre devant être étendues à tous les nœuds. » M. Painlevé a posé le problème suivant : Reconnaître si l'intégrale gé- nérale de l'équation différentielle est une courbe algébrique de genre donné. et il a énoncé un certain nombre de remarquables propositions qui peu- vent aider à trouver la solution, au moins dans certains cas particuliers. » Je trouve, en appelant q le genre, = 1 + S - ( u. H- v) ■ 1 ; cette formule contient la solution du problème de M. Painlevé toutes les fois que m >■ l\. » Considérons une valeur remarquable de C et supposons que/+ Csp ne se réduise pas à une puissance d'un polynôme irréductible; je démontre que la courbe/-!- Cep = o va alors passer par un col. » Je montre encore que le nombre total des valeurs remarquables ne peut dépasser le nombre des cols de plus de deux unités. » Voici quelques autres résultats : » Si tous les nœuds ont pour exposant S = + 1 , le nombre de ces nœuds . , , ( m -I- 2 )2 est au moins ceal a -. & 4 » Si S = -+- 1 pour tous les nœuds et que S = — 1 pour tous les cols, le , . , 1 . (m -t- 2)2 nombre des nœuds est précisément égal a 7 » Si, pour tous les cols, on a S = — 1, on a la formule a.,x.2(m -+- 2) =p(5 de diamètre intérieur, relié par sa base à un récipient de mercure. En comprimant à l'aide d'une pompe, d'après le dis- positif bien connu, de l'eau sur le mercure, on peut l'élever graduel- lement jusqu'au sommet de la tour. » L'opacité du tube d'acier s'opposant à la lecture directe du niveau du mercure, on a disposé de 3m en 3m, sur le trajet de ce tube, des robinets à vis conique, dont chacun communique avec un tube de verre vertical, d'un peu plus de 3m de hauteur. » Lorsqu'on ouvre un de ces robinets, on met l'intérieur du tube d'acier en communication avec le tube de verre dans lequel peut alors pénétrer le mercure. La position du niveau est donnée par une échelle graduée placée derrière ce tube. On a adopté pour la confection de ces échelles le bois verni, de préférence aux métaux. On sait, en effet, que le bois n'éprouve ( 765 ) que des variations insignifiantes dans le sens de ses fibres, même sous des influences atmosphériques très différentes. Afin d'assurer la stabilité de ces règles graduées, on les a fixées solidement, dans une position bien ver- ticale, contre des supports de bois, boulonnés eux-mêmes sur les pièces métalliques de la tour. » Pour réaliser, à un moment donné, une pression déterminée, il suffit d'ouvrir le robinet qui porte la division correspondant à la pression. On fait agir la pompe hydraulique, et, quand le mercure arrive au robinet, il s'élève en même temps dans le tube de verre et clans le tube d'acier. » On l'amène alors exactement à la division voulue en agissant très lentement sur la pompe hydraulique; si, en opérant ainsi, on a dépassé le niveau cherché, on laisse échapper une certaine quantité d'eau par un ro- binet de décharge placé dans le voisinage de la pompe. Le liquide qui s'échappe pénètre clans un tuhe de verre gradué, placé verticalement et son élévation indique l'abaissement correspondant de la colonne de mer- cure. Cette manœuvre, qui se fait dans le laboratoire installé à la base de l'appareil, est rendue très simple au moyen d'un téléphone, que l'obser- vateur emporte avec lui et qui, à chaque robinet, peut être mis en relation avec le poste inférieur. » Auprès de la pompe hydraulique, se trouve un manomètre métallique, de grande dimension, communiquant avec le liquide comprimé. Ce mano- mètre porte une première graduation en atmosphères; une seconde gra- duation correspond aux numéros d'ordre des divers robinets : on sait ainsi immédiatement et par avance, dans quel tube de verre devra s'élever le mercure sous une pression donnée, ce qui permet de trouver sans hésitation le robinet à ouvrir. » Si, pour une cause quelconque, le mercure vient à dépasser le sommet de l'un de ces tubes de verre, il se déversera dans un tube de retour en fer destiné à le ramener au pied de l'appareil. » La direction inclinée des piliers de la tour ne permettait pas l'installa- tion du tube d'acier dans une direction toujours verticale. De la base de la tour à la première plate-forme, c'est-à-dire jusqu'à une hauteur de 6om environ, ce tube est fixé contre le plan incliné d'un des rails de l'ascenseur ; un escalier en fer le suit clans toute sa longueur. » Entre la première et la deuxième plate-forme, c'est-à-dire sur une hauteur à peu près égale à la précédente, l'appareil manométrique est in- stallé contre l'escalier hélicoïdal. Celui-ci se divisant en plusieurs tronçons verticaux, non superposés à cause de l'obliquité du pilier, il eu est de ( JM ) même du tube manométrique qui s'incline pour passer d'un de ces escaliers à l'autre, en conservant une pente assez grande pour assurer la descente du mercure au retour. » Enfin, de la deuxième plate-forme au sommet, le tube est disposé de la même manière contre les escaliers verticaux en hélice. » L'observation facile est donc assurée, comme on le voit, de la base au sommet. Les échelles graduées qui accompagnent chaque tube de verre n'étant pas superposées verticalement, on a opéré de la manière suivante pour raccorder leurs graduations : » On a fixé d'abord, sur le trajet du tube manométrique, un certain nombre de points de repère. A l'aide d'un niveau à lunette employé dans les nivellements géodésiques, on a relevé leur altitude au-dessus d'un trait fixe gravé à la base du récipient de mercure. Pour le raccordement de deux règles graduées consécutives, on s'est servi de deux vases communicants remplis d'eau et réunis par un tube en caoutchouc. Les deux niveaux étant dans un même plan horizontal, c'est dans ce plan amené à coïncider avec le sommet de l'une des échelles que l'on a fixé la base de l'échelle suivante. » Comme la précision des mesures fournies par l'appareil dépend en grande partie de l'exactitude de ce nivellement, on a contrôlé l'opération précédente à l'aide d'une règle d'acier s'appuyant sur la base et le sommet de deux échelles consécutives. Un niveau à bulle d'air constatait la par- faite horizontalité de la ligne de raccordement ; d'ailleurs, les points de repère dont on a parlé plus haut ont servi eux-mêmes successivement de contrôle, à mesure qu'on s'élevait dans l'installation des échelles. Enfin, pour éliminer toute incertitude, une dernière vérification de cette gradua- tion sera faite prochainement par un procédé trigonométrique. » Le calcul de la valeur exacte de la pression, d'après la mesure de la colonne de mercure soulevée, nécessite, pour chaque expérience, un cer- tain nombre de corrections qui dépendent de la connaissance de plusieurs éléments. » La température modifie la densité du mercure et fait varier la hauteur de la tour et, par conséquent, du tube manométrique. Un calcul simple montre qu'un écart de température de 3o° ne fait guère varier cette hau- teur que de i décimètre, soit j^-a de sa valeur. La correction due à la den- sité variable du mercure est plus importante : elle serait d'environ -^ pour le même écart de 3o°. » La mesure de la température moyenne nécessaire à cette double cor- ( 7«7 ) rection est obtenue par la variation de la résistance électrique qu'elle communique au fil téléphonique qui suit la colonne mercurielle sur tout son parcours. Des thermomètres enregistreurs, installés à chaque plate- forme, donnent d'ailleurs pour chaque expérience une indication souvent suffisante. » Les autres principaux éléments qui interviennent dans les corrections sont : la compressibilité du mercure, la diminution de la pression atmo- sphérique à mesure que la colonne s'élève dans le tube manométrique, la variation du niveau du mercure dans le réservoir inférieur, etc. » Le laboratoire qui contient tous les accessoires du manomètre est installé dans le pilier ouest de la tour, où des recherches sur la tension des vapeurs et la compressibilité des gaz sont actuellement en voie d'exé- cution. » M. Eiffel, en se chargeant de toutes les dépenses et en mettant à ma disposition le personnel nécessaire à la construction, a tenu à montrer une fois de plus l'intérêt dévoué qu'il porte à la Science. J'espère donc que l'Académie tiendra à s'associer aux sentiments de reconnaissance que je suis heureux d'adresser ici à M. Eiffel. » M. Tisserand présente à l'Académie le tome VIII des « OEuvres de Laplace » ; c'est, après la Mécanique céleste et le Calcul des probabilités, le premier volume des Mémoires de Laplace. M. Haton de la Gol'pillière fait hommage à l'Académie de son « Traité des machines à vapeur » . Cet Ouvrage, qui fait suite à la Thermodynamique du même auteur, forme le premier fascicule du tome second de son Cours de Maclùncs. M. H. Resai. fait hommage à l'Académie d'un volume qu'il vient de pu- blier, sous le litre : « Exposition de la théorie des surfaces ». ( 7^8 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions, chargées de juger les Concours de l'année 1891 ou de présenter des cpiestions de prix. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Petit d'Ormoy (Sri nces mathématiques). — MM. Hermite, Picard, Darboux, Foincaré, Bertrand réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Jordan et Ossian Bonnet. Prix Petit d'Ormoy (Sciences nature/les). — MM. de Quatrefages, A. Mil ne-Edwards, Duchartre, Blanchard, Daubrée réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Lacaze-Duthiers et Van Tieghem. Prix Cuvier. — MM. Daubrée, Gaudrv, Fouqué, de Quatrefages, A. Milne-Edwards réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Blanchard et de Lacaze- Duthiers. Prix Jean Reynaud. — MM. Bertrand, Hermite, Darboux, de Quatre- fages, Fremy réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Berthelot et Fizeau. Commission chargée de présenter une question de Prix Bordin (Sciences physiques) pour l'année i8g3. — MM. Daubrée, de Quatrefages, Fizeau, Duchartre, Fremy réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Cornu et Schlœsing. Commission chargée de présenter une question de Prix Fourneyron pour l'année i8<)3. — MM. Maurice Lévy, Boussinesq, Sarrau, Léauté, Resal réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Marcel Deprez et Haton de la Goupil- lière. ( 7«% ) RAPPORTS. MÉCANIQUE. - Rapport sur un Mémoire de M. de Sparre, ayant pour titre : « Sur le pendule de Foucault » . (Commissaires : MM. Hermite, Sarrau, Léauté, etResal, rapporteur.) « L'auteur a pour objet de traiter la question, quelle que soit la gran- deur de l'écart initial du pendule par rapport à la verticale de suspension. » A la suite d'une discussion à laquelle nous ne croyons pas devoir nous arrêter, M. de Sparre estime que, tout en ne tenant compte, finale- ment, que de la première puissance de la rotation diurne, il convient, au point de vue de la rigueur, d'avoir égard à certains ternies de l'ordre du carré de cette rotation, auxquels il assimile les effets de causes secon- daires. Il établit, en conséquence, les équations du mouvement du pendule en affectant de coefficients, fonctions du temps, et sous une forme géné- rale, les termes dépendant du carré de la rotation diurne, termes qui dis- paraissent plus tard. » Nous arrivons maintenant à la parlie principale du Mémoire. L'auteur a eu l'ingénieuse idée de substituer au pendule sa projection sur ce qu'il appelle le plan d'oscillation. Il remplace ainsi l'écart du pendule par une quantité angulaire algébrique. Sa méthode, couronnée d'un grand succès, consiste à introduire dans son analyse les intégrales auxquelles Cauchy a donné le nom d'intégrales singulières. Des études récentes sur la considé- ration, due à Riemann, des discontinuités appelées coupures, ont rappelé l'attention sur les intégrales de Cauchy. »• C'est en suivant cette voie que M. de Sparre est parvenu à ramener la solution du problème du pendule de Foucault à deux quadratures, qu'il développe en série. » En résumé, M. de Sparre a fait une application très intéressante de la méthode des intégrales singulières de Cauchy à un problème dont les équations différentielles ne paraissent pas pouvoir s'intégrer par les procé- dés ordinaires. » En conséquence, la Commission propose à l'Académie d'ordonner l'in- sertion du Mémoire de M. de Sparre au Recueil des Savants étrangers. <> Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voies et adoptées. C R., 1891, (•• Semestre. (T. CXII, N° 15.) ,01 ( 77° ) MEMOIRES LUS. GÉODÉSIE. — Sur la mesure d'une nouvelle base de la triangulation française. Note de M. le général Derrécagaix. « Le Service géographique a procédé, pendant l'été de 1890, à la me- sure d'une base fondamentale de la triangulation française. » La constitution de la Commission internationale des poids et mesures et la nouvelle définition du mètre avaient, en effet, rendu indispensable une nouvelle détermination du rapport de l'unité fondamentale de mesure et du côté de départ de nos triangulations primordiales. » Choix de la base. — L'impossibilité de reprendre l'ancienne base de Delambre, entre Melun et Lieusaint, étant bien établie, la base actuelle a été choisie sur l'emplacement de l'ancienne base de Picard, c'est-à-dire sur l'accotement est de la route de Paris à Fontainebleau, entre Aillejuif et Juvisy. Il n'a pas été possible, cependant, d'utiliser les termes de Picard, marqués par deux belles pyramides qui sont la propriété de l'Académie. L'une de ces pyramides, en effet, se trouve aujourd'hui, par suite de l'ex- tension du village de Villejuif, englobée dans les habitations et est devenue, au point de vue d'une mesure régulière, entièrement inabordable. » Les termes de la nouvelle base ont été établis : le terme nord à 200'° au nord de l'intersection de la route de Fontainebleau et de la route de Versailles à Choisy-le-Roi ; le terme sud, au nord du hameau de Fromen- teau, à l'intersection de la route de Fontainebleau avec le chemin de Fro- menteau à Athis. » Ces termes consistent dans une chambre souterraine en pierre dure de Lorraine, fondée sur un fort massif de béton et recouverte d'une dalle affleu- rant le sol. Un pilier indépendant, enchâssé dans le béton, porte un repère cylindrique en platine, dont l'axe définit l'extrémité de la ligne mesurée. » La dalle supérieure, mobile, permet de découvrir le repère. » Après la mesure, les dalles, remises en place, ont été recouvertes d'une pyramide surbaissée en granit, de im,4° de hauteur, destinée à pro- téger les termes et à en marquer l'emplacement. » La base est brisée aux f de sa longueur à partir du terme sud. L'angle des deux segments est de i4' centésimales. Un terme intermédiaire, de dimensions plus restreintes, a été établi au sommet de la brisure. » Appareil employé. — L'appareil employé à la mesure est l'appareil bimétallique ( cuivre et platine), construit par Brunner frères pour le ( 7/1 ) Service géographique; il peut être considéré comme un modèle de con- struction contemporaine. » Les règles ont été étalonnées par rapport au mètre international et les coefficients de dilatation mesurés à Breteuil, au Bureau international des Poids et Mesures, par MM. Benoit, Directeur actuel du Bureau, le lieutenant-colonel Bassot, le commandant Defforges et le capitaine Tracou. » On a ainsi obtenu pour les deux règles les équations suivantes : P L(f) w = 4ooo32 Dans le but d'égaliser autant que possible la température, les deux règles ont été enveloppées, pendant les opérations, d'une étoffe de laine épaisse laissant librement circuler l'air. » Résultats de la mesure. — La mesure a été exécutée pendant les mois de juin, juillet et août 1890, sous la direction de M. le lieutenant-colonel Bassot et de M. le commandant Defforges, par les officiers de la section de géodésie, MM. les capitaines Brullard, Couderc de Foulonque, Guéneau de Mussy, Bourgeois, Barisien, Dumay, Dumézil, répartis en deux brigades de quatre officiers chacune, qui se relevaient toutes les semaines. Ils étaient assistés d'un personnel auxiliaire s'élevânt à cinquante-sept hommes, sous- officiers, secrétaires et soldats. ( 77^ ) » Par une application minutieuse de la division du travail, la vitesse maximum a pu être portée jusqu'à cent trente portées par jour, la portée étant exécutée en moins de deux minutes. La vitesse normale, avec le per- sonnel indiqué, serait de cent portées par jour. » La base a été mesurée deux fois : » La première mesure a duré vingt-cinq jours; » La seconde mesure a duré dix-huit jours. » La base a été fractionnée en segments par des dalles solidement fon- dées et scellées dans le sol, munies de plaques de cuivre enchâssées, por- tant sur leur surface polie un repère délié. » Le Tableau ci-dessous contient la longueur obtenue pour chaque segment dans les deux mesures. Numéros des repères. Longueurs totales Nombre entre les repères. Différences : dc __ ■ i" mesure, portées. i" mesure. 2e mesure. 2* mesure. Premier ses ment. Terme sud, repère n° 1 20 Repère n° 1, repère n° 2 52 Repère n° 2, repère n° 3 76 Repère n° 3, repère n° k 80 Repère n° 4-, repère n° 5 4° Repère n° 5, repère n° 6 72 Repère n° 6, repère n° 7 72 Repère n° 7, repère n° 8 68 Repère n° 8, repère n° 9 80 Repère n° 9, repère n° 10 80 Repère n° 10, repère n° 11 80 Repère n° 11, terme inte 4a Longueur du premier segment. Second Terme int,e, repère n° 13 80 Repère n° 13, repère n° li 80 Repère n° Ik, repère n° 15 80 Repère n° 15, repère n° 10 92 Repère 11° 16, repère n° 17 72 Repère n° 17, repère n° 18 80 Repère n° 18, repère n° 19 84 Repère n° 19, repère n° 20 84 Repère n° 20, repère n° 21 92 Repère n° 21, repère n° 22 100 Repère n° 22, repère n° 23 100 Repère n° 23, terme nord 100 Longueur du second segment. . . Somme des deux segments Réduction à la ligne droite Longueur totale de la base m mm m moi mm 80.019,2 8o.Ol8,2 + 1,0 208.049,4 2o8.o49,3 + 0,1 304.077,6 3o4.077,3 -t- 0,3 320.080, I 320.o8l ,0 — 0,9 i6o.o35,2 i6o.o35,2 0 288.064,3 288.064,8 — o,5 288.074,4 288.075,0 — 0,6 272.077,5 272.077,2 + o,3 320. 100,4 320.099,5 -t- 0,9 320.o-j,q 320.075,9 0 320.069,0 320.068,3 ■+- 0,7 i68.6i5,6 l68.6l4,9 ■+- °>7 3o49- 338,6 3o49-336,6 2,0 egment. m u)m iu mm mm 320.o56,4 32o.o55,9 -+- 0,5 320.o52,8 320.o53,6 — 0,8 320.057 ,2 320.(1.")", . - ■,5 368.0- 1 .ci 368.073,6 — 2,6 288.o46,3 288:046,4 — 0,1 32o. 0J7 ,4 320. o58, 1 0,7 336.o56,g 336.o55,7 -F r,4 336.069,9 336.071 ,3 — 1,4 368. 080, 6 368. 082, 5 — 1,9 4oo.o63,2 4oo . o65 , 2 — 2 ,0 4oo.o65, 1 4oo . 067 , ô — 2,4 400.876,4 400.878,6 4177.064,1 — 2 ,2 4177.553, ! — • 0,9 7226. S91 ,8 7226.900,7 4,o 4 . 0 7226,887,8 7226.896,7 — 8,9 (773) » Eu tenant compte de la réduction au niveau de la mer, — om. ogg""11, 8, la longueur de la base est à ig°,26 du thermomètre centigrade 7226m,792, avec une erreur qui ne paraît pas dépasser le centimètre. » Si l'on calcule, par l'enchaînement de la nouvelle Méridienne, la valeur du côté Melun-Lieu saint à partir de la nouvelle base, on trouve : m Melun-Lieusaint (nouvelle base) 11842, i4 » (Delambre) 11842, i5 Différence — 0,01 » Il y aurait donc, au point de vue géodésique, identité absolue entre la base de Delambre, telle qu'elle a été mesurée avec les règles de Borda, et la nouvelle valeur déduite d'une opération faite avec un appareil dérivant du nouveau mètre international. Il faut remarquer, cependant, qu'une concordance aussi parfaite, des deux valeurs du côté Melun-Lieusaint doit provenir d'une heureuse compensation d'erreurs. L'incertitude introduite sur la première parla triangulation de raccordement peut être en effet éva- luée à un demi-décimètre (au maximum). » Mais si l'on calcule, à partir de la nouvelle base, les côtés de jonction de la nouvelle méridienne avec les triangulations anglaise, belge, italienne et espagnole, on trouve les discordances systématiques suivantes : Valeurs Différences étrangères. françaises. absolues. relatives. Avec l'Espagne (côté Forceral-Canigou ) . 3o 1 4 ' , « 5 3oi4i,5o, — o,44 Avec la Belgique (côté kriiuiiel-Cassel). 22981,49 22981,80 — o,3i Avec l'Angleterre (côté Harlettes-Cassel) . 3745g, 64 37460,32 —0,68 Avec l'Italie (côté Mounier-Tournairet). 26009,80 26010, 3i — o,46 1 1. 8000 1 74000 1 55000 1 57000 » D'après ces différences, avec la nouvelle définition du mètre, le rap- port au mètre international des différents étalons géodésiques étrangers (toise de Bessel, toise de Struve, règle espagnole de 4m), tel qu'il résulte des comparaisons anciennes, parait systématiquement trop faible. Il ap- partient aux métrologistes d'en donner la raison. Il serait, en tous cas, du plus haut intérêt de comparer à nouveau, avec toute la précision des mé- thodes modernes, les divers appareils de base au mètre international et peut-être aussi de remesurer quelques-unes des bases fondamentales de l'Europe, pour en raccorder scientifiquement les triangulations. » ( 774 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de la cupréine en quinine. Note de MM. E. Grimaux et A. Arxaud. « La cupréine, extraite du Quina caprea ou Remijia peduneulata, par MM. Paul et Cownley, est une base soluble dans les alcalis, se colorant par le perchlorure de fer et qui paraît avoir un caractère phénolique. Si l'on compare sa formule C,9H22Az202 à cellede la quinine C20!^ Az202, ces deux corps paraissent avoir la même relation que le phénol CcH60 et son éther méthylique C7H80. » La cupréine étant un corps de fonction mixte, moitié base, moitié phénol, la quinine en serait l'éther méthylique ('). Les expériences sui- vantes ont complètement confirmé cette prévision. » La cupréine qui a servi à nos essais a été purifiée avec soin et débar- rassée de toute trace de quinine. Sa pureté absolue a été démontrée par sa solubilité dans les alcalis, son caractère cristallin, son pouvoir rotatoire, l'absence de fluorescence de son sulfate acide. » La cupréine additionnée d'une quantité théorique de sodium, en solution dans l'al- cool méthylique, a été chauffée au réfrigérant ascendant pendant quelques heures avec un excès d'iodure de méthyle. Dans ces conditions, il se forme de la quinine ou méthyl- cupréine; mais le phénomène se complique d'une réaction secondaire: l'iodure de mé- thyle se fixe sur l'azote pour donner des iodométhylates de quinine, que l'on sépare par des cristallisations dans l'eau et dans l'alcool. On sépare ainsi le monoiodométhylate en fines aiguilles blanches et le diiodométhylate en prismes jaunes : ces deux corps se confondent parleurs caractères et leurs points de fusion avec les deux iodométhylates que fournit la quinine naturelle. » Si l'on opère en vase clos, avec l'iodure de méthyle en excès et la cupréine sodée, on obtient seulement le diiodométhylate de méthylcupréine dont les propriétés sont identiques avec celles du diiodométhylate de quinine naturelle, comme le montrent les points de fusion, les pouvoirs rotatoires et la teneur en iode. Diiodométhylate de quinine synthétique. naturelle. Point de fusion avec décomposition partielle... . i67°-i68° i67°-i68° Pouvoir rotatoire (a) —0.53,43 -+- 0. 20,2 6:6 S 5 b W2'ih, n°373 9 -i.i9,48 ■+- o.25,6 10: 10 S 6 c B. B. t. VI + 36°, n° 253 7>D -ho. 5,52 — 6. i3,o 20: 10 B 6 c » » H-o. ;,3i — 6.48,4 20: 10 S !■■ d W, ih, n° 488 9 — 1 . 3 r , 90 r- 7-3i,4 10: 10 B Planète BoRItEIXY. Avril 4 ■ ■ e W, iah, n° 285 9>5 -Hi .48,5o -r- 3. 7,1 10: 10 B 4-. » » -t-i.47>7a + 3. i3, 1 10: 10 S 6 ••• / W, \i^, n° 3oo 9.° —0.42,97 + 0.09,9 12:12 B 6 ... / » » — 0.43,52 + 1. 4,o • 4:<4 S Dates 1891. ( 777 ) Htoiles de Planètes. comparaison. Gr. A. 11. Planète PALIS m g Lamonl. - - 6°, ii " i44a IO -f-0.48, i5 g 10 4-0.47,27 40 •10. i 1 , a \ >iiihre de com])ar. 0>: \o\ 10 Positions des étoiles de comparaison. Dates 1891. Avril 4 (i a b c à c I Ascension droile moyenne 1891,0. Il m s i.i6. 58,63 '■'9-47,79 1 .2o.3g,44 t. 24. 26, 71 12.19.54,71 I2.20.53, io 12 .3g. 30,98 Réduction au jour. — 2,0D — 2,01 -•,98 — 1 , 94 -i-1 ,02 -t-i,o3 -+- 1 I déclinaison moyenne iSgi,o. +38°. 54.23",i +37.51 .22,0 4-36.55.43,2 4-35.28.28,8 — 1.32.19,4 — 1 . 17 . 0,8 — 6.21. 3o , 5 Réduction au jour. Il -5,4 — 5,5 -5,7 — 5,6 -7,o -7,o -7,5 Autorités. B. B., t. V Weisse2 B. B., t. V Weisse2 Weissej Weissej Laniont Positions apparentes de lu comète et des planètes. Dates Temps moyen Asc. droite 1 faci Déclinaison Log. fuel 1891. d'Alger. apparente. parall. apparente. parall . Comète Barnard-Denning. Avril .' 7 35 i5 1.16. 2,5o ■'>7= 3/5- + i est un nombre algébrique premier, si A n'est pas un résidu cubique de/J. » 5° p = 3k -f- i — oepy, si A = 2, 4, J, 7 (mod 9), 3 est cube d'un divi- seur de 1 zc y/A. » f>° /; = 3, .4 = 2, 4, 5, 7 (mod 9). On a, 3 = a3, x étant le diviseur commun de 3 et de y/A2 — 1 . » 70 p = 3, A = iog-, 19^ (mod 27 i,£==±i. Dans ce cas/) = 3 = a2(ï, où a est le facteur commun de Z et de - ^4 V— et (3 est le facteur commun de 3 et de — q-2-- ■ » 8° p — 3, A e= g (mod 27 ; . g' = ± î. Dans ce cas p = 3 = y.2 [i, ou a est le facteur commun de 3 et de - :L^— et (3 est le facteur com- mun de 3 et de — ,j » Je parviens à ces résultats en suivant les idées de Zolotareff. » Quant à la forme des nombres entiers, qui dépendent de y/A = y a3 />. elle est Z H- Y sjdÀb -+- Z\iaù'- , si a2/> 2, 3, 4i >. "'• ; mod 9 | et _. 1 h \la%b -+- a Jab"- v • —77- ^ */"" r^ si crb".— mod 9), X, Y, Z étant des nombres entiers ordinaires. » Je remarque encore que, dans le domaine des nombres algébriques qui dépendent de y/3 et de y/10, tous les facteurs idéaux se réduisent aux nombres existai! '. . ( 7«2 ; » On a, en effet, 2 = (3y/3 - ^(l/y + lfi-i-, , 3 = (y3)s, 5 = (_3v/3 + 2)(v^-4-2v/34- | . 7 = nombre premier, r t = (ï/3 + 2)(N/3Ï_ 2 y/3 +. 4), i3 = nombre premier, i7 = (83/'3T + i23y3 + i7)(8v/3* - i23v/3 + i), 19 = nombre premier, 23 = (43v/^ ■+- 5 3y/Z -h 8) (- 7 v''3^ + 8^/3 -+- 4) ■ 67 = (v/3 + 4) (4\/3 -f- 5) (3 V/3Ï+ 4 \/3 + 1 . » J'indique ensuite ces exemples numériques pour les nombres com- plexes qui dépendent de y^io. 2 = (y/io — s)3 (181 + 84v/'° ^: 39\/iooj l'unité complexe, ., / 1 + y/io h- y/ioo V (\/io — 1) 3 3/ 5=(5 + 2yio -f-y/ioo)3 (1 -+- Gy'io — 3 y roo) l'unité complexe, y = nombre premier, 37 — (3 -+- ^io) (i3 + 6\' 10-1- 3 y 100) (3 + 3^/io — 2 y'ioo), . __ i3 -+- 7v/io ■+- 4^/100 —37 + 23^/70 — ^/100 q I — -, X 5 > » La théorie de la décomposition des nombres entiers, qi:i dépendent d'une racine cubique y A, en facteurs premiers, peut être exposée d'une manière très simple et expéditive, en suivant les idées. de Zololareff. » 783 i ÉLECTRICITÉ. — Rapport entre l'unité électromagnétique et l'unité électrosta- tique d'électricité. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Cornu. « Le rapport qui existe entre l'unité électromagnétique et l'unité élec- trostatique d'électricité est le même, comme il est facile de le voir, que le rapport du nombre qui exprime en unités électromagnétiques une diffé- rence de potentiel à celui qui exprime cette même différence en unités électrostatiques. C'est ce dernier rapport que j'ai mesuré. » En vertu de la relation d'Ohm (e '/•), la mesure absolue en unités électromagnétiques a été ramenée à la mesure absolue d'une résistance (r) et à celle d'un courant (i); cette dernière mesure a été obtenue au moyen de mon électrodynamomètre absolu (' |. Pour la mesure de résistance j'ai admis que l'ohm vrai était les i|^ de l'ohm légal. Enfin la mesure en unités électrostatiques a été faite avec l'électromètre absolu rie Sir W. Thomson. Voici la description de la méthode employée. » Le courant fourni par une pile (A) de plusieurs centaines de petits éléments passe dans une grande résistance (R) composée de n résistances égales (R' = ioo ooo'"). La différence de potentiel aux extrémités d'une de ces résistances R' était opposée à la force électromotrice d'une pile (B) de treize éléments Latimer Clark. La compensation, observée au moyen d'un électromètre capillaire, était produite et maintenue exactement en ajou- tant ou retranchant, à l'aide d'un commutateur convenable, soit quelqui éléments, soit une fraction d'élément à la pile A. Cette opération, dont un aide était chargé, assurait la constance du courant de la pile A pendant les mesures; la différence de potentiel aux extrémités de la résistance R, qui était mesurée à l'électromètre Thomson, valait ainsi exactement n fois la force électromotrice (E) de la pile B. Pour obtenir E, on comparait par opposition chacun clés treize éléments de B, avec un latimer-clark étalon (T) pourvu d'un thermomètre, en complétant la légère différence par une dérivation prise sur un courant et en se servant d'un éleclromètre capil- laire très sensible. Enfin la force électromotrice de l'élément T, donnée d'après sa température dans chaque expérience, était déterminée en valeur absolue de temps en temps (tous les trois mois environ) de la manière suivante. L'élément T était opposé à la différence de potentiel produite (') Comptes rendus, t. CM, p. n!Sy; i'sS<'. 7^-1 ) aux extrémités d'une résistance (r)par le passage d'un courant (i), mesuré au moyen de l'électrodynamomètre absolu; la compensation observée au moyen d'un électromètre capillaire très sensible était obtenue et maintenue à l'aide d'un rhéostat placé dans le circuit du courant (i); cette opération, dont un aide était chargé, assurait l'invariabilité du courant (i) pendant la mesure à l'électrodynamomètre. La résistance (/■), en fil nu, était placée dans un bain de pétrole dont la température, rendue uniforme par l'agita- tion, était mesurée; cette résistance a été, à plusieurs reprises, comparée aux étalons mercnriels de M. Benoit. La relation e = //fournissait la force électromotrice (e) de l'élément T. » La mesure à l'électromètre absolu se faisait en alternant, à l'aide d'un commutateur soigneusement isolé, les communications entre les ex- trémités de la résistance R et soit le plateau attractif soit l'armature exté rieure de la bouteille de Leyde de l'électromètre. De cette façon, le déplacement du plateau attractif mesurait le double de la force électro- motrice (/*E) existant aux extrémités de la résistance R. En croisant ainsi les expériences à des intervalles égaux (3o secondes), on éliminait l'erreur due à la déperdition, très faible du reste, de la bouteille de Leyde. Chaque détermination comprenait de dix à vingt expériences croisées. i) Après une étude de la disposition expérimentale, qui a duré plus de trois ans, deux séries définitives d'expériences ont été effectuées. La pre- mière (mai-juin 1890), comprenant vingt déterminations, a été faite en employant une résistance R d'un mégohm, aux extrémités de laquelle se trouvait une différence de potentiels de 189 volts; elle a donné comme résultat v = 3,0098 X 1010. La seconde (octobre-décembre), comprenant trente-trois déterminations, a été faite en employant comme résistance R deux mégohms, aux extrémités de laquelle se trouvait une différence de potentiel double de la précédente (378 volts); elle a donné sensiblement le même résultat (f = 3,0091 X io' . » Ce nombre 3,009 X io10 ne diffère que de ~ du nombre trouvé par M. Cornu pour la vitesse de la lumière (3,oo4 X io10); or, l'électromètre Thomson, tel qu'il est construit, ne permet pas une précision absolue su- périeure à jjg (les autres causes d'erreurs sont à peu près négligeables vis- à-vis des erreurs de la mesure éleclrométrique). » Dans un prochain Mémoire, je donnerai les détails nécessaires sur la manière d'obtenir la tare de l'électromètre, sur les corrections que com- porte cet instrument, sur la mesure du pas de la vis, etc. » Ces expériences ont été faites à l'Ecole Polytechnique, dans le labo- ( 7«5 ) ratoire de M. Potier. Qu'il me soit permis de remercier bien vivement M. Potier pour l'intérêt qu'il n'a cessé de porter à mon travail et pour son aimable hospitalité. » PHYSIQUE. — Sur la variation du point de fusion avec la pression. Note de M. B.-C. Damiex, présentée par M. Lippmann. « L'appareil employé diffère peu de celui que j'ai décrit dans une Com- munication antérieure (voir Comptes rendus, 3 juin 1889). Les pressions sont mesurées par un manomètre étalonné de M. Cailletet. J'ai pu obtenir des pressions voisines de 2ooatm au moyen d'une pompe de Natterer où les soupapes en ébonite, qui sont brûlées par de l'air comprimé, ont été rem- placées par des soupapes en aluminium. L'appareil à fusion peut être isolé de la pompe par un robinet spécial et la pression peut y être maintenue aussi longtemps qu'on le veut. Une demi-heure suffit d'ailleurs pour faire un grand nombre de mesures par le simple jeu de robinets; chaque tem- pérature de fusion, sous une pression donnée, est la moyenne de dix déter- minations. » I. Les substances étudiées, toutes fusibles à une température infé- rieure à 100", sont : le blanc de baleine, la paraffine, la cire, la naphtaline, la mononitronaphlaline, la paratoluidine, la diphénylamine et la naphtyla- mine. La plupart d'entre elles ont été déjà étudiées par M. Batelli, mais sous de faibles pressions, inférieures à i6atm. » Les résultats des expériences peuvent se représenter par la formule (i) t = ta-ha(p -0 — h(p — 1)2, où t0 et t sont les températures de fusion sous les pressions iatm et />atm. » Le Tableau suivant donne les résultats obtenus avec le blanc de baleine et la comparaison des mesures directes avec les nombres calculés par la formule 2 / = 480, 10 +- o,o22o34(/J — 1) — o,ooooi66(/j — 1) Températures de fusion Pressions. observées. calculées Différences, alm o o 11 48;33o 48 , 3 1 8 +-0,012 20 4^,644 48,5i2 h o, 182 29 48,680 48,699 - 0,019 C R., i8yi, 1" Semestre. (T. CXII, IS 15.) " ! ■ '» ( 786 ) Températures de fusion Pressions. observées. caleulées. Différences. attii 43 48,87i 48,996 - o,i25 56 49,363 49>|6a -+- 0,201 73 4g,5i8 49,600 -0,082 96 5o,ioo 5o,o43 -t- 0,057 m 5o, 141 5o,323 - o, 182 i4i 5o,goo 5o,859 •+- o,o4i 164 5i,343 5 i,25i -+- 0,092 182 5i ,382 5 1,544 — o, 162 » Pour les autres corps on a eu, pour les coefficients a et h de la for- mule générale : a. b. Paraffine 0,029776 o,oooo523 Cire o,o2o523 o,ooooi3o Naphtaline o,o3584o 0,00001 55 Mononitronaplitaline o,02io56 0,0000610 Paratoluidine O,oi42i5 o,oooo43o Diphénylamine 0,0241 56 o,oooo85o Naplitvlamine 0,017012 o,oooio3o » II. La forme parabolique de l'équation (1) conduit à des conséquences importantes, vérifiables en partie par l'expérience. « On a, en effet, *=a-26(/»-i); par conséquent, pour une pression pc donnée par l'équation dt . . -t est nul. dp » Si l'on considère, en outre, la formule de James Thomson, on voit que : dt. » iu Pour des pressions inférieures à pc, -j- est positif; le volume spé- cifique du solide est plus petit que celui du liquide, la pression accroît le poids de fusion : c'est le type paraffine, blanc de baleine, etc. ; » 20 A la pression pc, -j- = o, les volumes spécifiques sont les mêmes à l'état solide et à l'état liquide; ( 7«7 ) » 3° Pour des pressions supérieures à pe, -r- est négatif; le corps diminue de volume en fondant, la pression abaisse le point de fusion : c'est le cas de la glace. » En résumé, suivant la partie de la courbe considérée, un même corps peut présenter les deux types, blanc de baleine et glace, que l'on regardait comme distincts. » Pour les quatre premiers corps, la vérification des conséquences pré- cédentes est impossible : pc est donnée par une extrapolation complète- ment en dehors des limites de l'expérience. On a, en effet, atm Blanc de baleine 664,6 Paraffine 285,6 Cire 79°i 3 Naphtaline 1 1 67 , i » Pour les trois suivants, on obtient, pour/?,., i75atm, i66atm et i43atm; les mesures ayant été faites jusqu'à près de ic)oa,m, la vérification était facile et elle est aussi satisfaisante que possible. » La naphtylamine permet une vérification plus complète encore. •» La formule générale donne t = t„, pour p' = -=■ -+- 1; alors le point de fusion est le même qu'à la pression atmosphérique. Au delà, la tempéra- ture de fusion est inférieure à /0. On a ici, d'après la formule, />e^83atm,5 et // = i66atiu. » On a trouvé : t p. calculé. observé. 0 o 1 » 49>75 62 5o,4o4 50,487 81 5o,45i 5o,543 g3 5o,443 5o,32g i43 5o,o33 5o,oi2 166 49,752 49-834 173 49,629 49,646 » III. J'ai également étudié quelques alliages fusibles au-dessous de ioo°, notamment ceux de Lipowitz (BinPb6Sn5Cd<) et de Wood (Bi*PbCd2Sn2). )ilïér 0 ences » +0. ,083 +o; 092 — o, 1 1 4 — 0 ,026 +o: ,082 -4-0. 017 ( 7»8 ) Malheureusement la liquation empêche les fusions successives et les expé- riences manquent de précision. » CHIMIE. — Sur l'action de l'acide bromhydrique sur le chlorure de silicium, Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « La théorie permet de prévoir l'existence de trois chlorobrom lires de silicium Si2Cl3Br, Si2Cl2Br2, Si2ClBr3; les deux premiers ont été obtenus par M. Friedel dans l'action à ioo° en tube scellé du brome sur le silici- chloroforme; le premier, résultat de substitution du brome à l'hydrogène Si-HCI3+ 2Br = Si2Cl3Br -4- HBr, le second résultant de l'action de l'a- cide bromhydrique ainsi formé sur ce chlorobromure Si2Cl3Br + II Br = Si2 Cl2Br2 -+- HCl. » Les trois chlorobromures m'ont été tous trois fournis par l'action de HBr sur Si2 Cl4. » L'acide bromhydrique sec est sans action à la température ordinaire sur Si2 Cl4 ; mais la substitution partielle du brome au chlore s'obtient à température élevée, grâce à la différence des chaleurs de formation des acides chlorhydrique et bromhydrique et de la dissociation partielle de ce dernier à la température où l'on opère. » On dirige à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge un cou- rant de HBr entraînant des vapeurs de Si2Cl4; le produit, légèrement co- loré par du brome, est formé en majeure partie de Si2 Cl" que l'on soumet à un nouveau traitement semblable et ainsi de suite : le produit brut est mis à digérer avec du mercure, puis soumis à des distillations fractionnées répétées qui permettent d'en séparer Si2 Cl4, le reste étant formé en ma- jeure partie du premier chlorobromure Si2Cl3Br, et, pour obtenir les chlo- robromures suivants en quantité notable, il est utile d'isoler complète- ment ce premier chlorobromure et d'opérer sur lui comme on l'a fait précédemment sur Si2 Cl4. » On sépare assez aisément par des distillations fractionnées le chloro- bromure Si2Cl3Br, qui bout à + 8o° de Si2 Cl4 bouillant à + 5o,°; ce chlo- robromure ne se solidifie pas à — 6o°. » Le chlorobromure Si2 Cl2 Br2 a été indiqué comme bouillant vers ioo°; je crois pouvoir fixer son point d'ébullition comme compris entre io3° et io5°; il ne se solidifie pas à — 6o°. ( 7*9) » Il m'a été impossible de séparer le dernier chlorobromure Si2ClBr3, du précédent par des distillations fractionnées, les portions successives distillant toujours dans des conditions à peu près identiques malgré la multiplicité des distillations. » J'ai profité alors de ce que, refroidissant énergiquement le liquide qui avait distillé de T20°-i3o°, il se prenait en masse, tandis que Si2 Cl2 Br2 ne se solidifie pas à — 6o°, et, rejetant la tête et la queue de solidification, j'ai séparé de la portion intermédiaire par une distillation un liquide distillant de i26°-i28°, se solidifiant sous l'action du froid en présentant un phéno- mène de surfusion marqué; on peut le refroidir à — 5o° sans qu'il se soli- difie ; mais, à cette température, la.moindre agitation le fait prendre en masse solide blanche cristalline, en même temps que le thermomètre remonte à — 3p/\ qui est la température de fusion de ce chlorobromure. » Sa composition est représentée par Si2ClBr3, comme le montrent les analyses : Poids de subsl. Si ASC1 PrAgCl-t-3AgBr pour 100. pour 100. pour 100. I , 1 1 4 9,2i » » 0,744 » 237, 23 (Cl. IBr. ••• 11,9°) -. Q ; £ = 92,37 ... 8o,47| y J 1,092 » 236, 10 (CI. JBr. (Cl. (Br. \ E = 9 1 , o3 . . . 80,09 ) v ^ » 9,22 233, 10 ... 1 1 , 69 ) 3 £ = 00,76 ... 79-07) y ; Théorie pour Si2 Cl Br3. » Le résidu de l'opération est formé, en majeure partie, d'oxychlorure de Si dont la formation est inévitable dans la préperatiou précédente. u Le chlorobromure Si2Cl3Br donne une combinaison directe avec le gaz ammoniac sec; elle a pour composition 2Si2Cl3Br, 11 AzH3, corps solide blanc amorphe décom- posé par l'eau : AzH> Si 4 cl AeBr PrSAgCl+AgBr pour 100. pour 100. pour 100. pour I0O. 3o,o4 9>°7 193,88 (Cl... (Br... 33,38 25,07 3o,55 8,92 9>°9 190,92 (CI... (Br... (Cl... {Br... 32,87 24,69 3o,35 » 34,57 25,97 Théorie pour 2 Si2 Cl3 Br, 1 1 Az H3 . » Il donne une combinaison avec l'hydrogène phosphore sous pression dans le tube Cailletet; à o°, sous 25atm ou à ■ — 220 sous i7atm de pression, tout le liquide se trans- ( 79° ) forme en un corps solide blanc qui persiste quand on cesse la compression, mais se résout en ses éléments si l'on vient à chauffer légèrement le tube. » Le chlorobromure Si2Cl2Br2 donne une combinaison ammoniacale Si2Cl2Br2, 5AzH3 : AzH> Si A C1 A*Br PrîAgCl +2AgBr pour ioo. pour 100. pour 100. pour 100. 24,43 7>92 192,06 (CI... j Br... 20, 56 46,35 23,83 7,82 182 (Cl... JBr... ICI... Br,.. i9>49 43,92 24,70 8,i3 20,63 46, 5i Théorie pour Si*Cl*Br?, 5AzH3 24,70 corps solide blanc amorphe décomposable par l'eau. » Le chlorobromure Si2ClBr3 donne une combinaison ammoniacale 2Si2ClBr3, nAzH3 : Azll= Si Aggr pour 100. pour 100. pour 100. 23,19 7,35 175,75 23,45 7,79 176,80 PrAg Cl+3AgBr po ur 100. Cl. . 8,81 Br. • 59,6l Cl. ■ 8,87 Br. • 59,97 Cl. 8,92 Br. 6o,45 Théorie pour 2Si2ClBr3, 11 AzH3.... 23,35 7,o5 » corps solide blanc amorphe décomposable par l'eau. » Poursuivant l'étude de l'action des acides bromhydrique et iodhy- drique sur les chlorures et bromures de métalloïdes, j'ai été amené à tenter d'obtenir, avec le chlorure de bore, des composés analogues à ceux que j'ai obtenus avec le chlorure de silicium; mais BoCl3 se prête mal à ces phénomènes de substitution à cause de sa stabilité; avec l'acide bromhy- drique, et même au rouge vif, je n'ai obtenu aucun produit de substitu- tion; avec l'acide iodhydrique au rouge, j'ai séparé, par distillation, de l'excès de chlorure de bore, une petite quantité d'un liquide coloré qui semble être un chloroiodure de bore. L'acide iodhydrique réagit beaucoup plus aisément sur le bromure de bore et donne des produits de substitu- tion qui seront décrits prochainement en même temps que ceux obtenus avec le bromure de silicium. La substitution, qui est partielle avec les com- posés du bore et du silicium, est totale avec ceux du phosphore et de l'ar- ( 791 ) senic. Enfin, les combinaisons du gaz ammoniac et de l'hydrogène phos- phore avec le bromure de bore sont à l'étude. » CHIMIE. — Étude calorimétrique du chlorure platinique et de ses combinaisons. Note de M. L. Pigeon, présentée par M. Troost (' ). « I. Lorsqu'on projette dans l'eau le chlorure platinique anhydre, la dissolution se produit d'une façon très rapide, avec un vif dégagement de chaleur. La chaleur dégagée, à i8°, dans la dissolution d'une molécule de chlorure platinique est égale à igcal, 58 : moyenne de deux déterminations qui ont donné 19, 41 et '9>76. Ces deux expériences ont été faites avec des échantillons de chlorure platinique obtenus par des méthodes entière- ment distinctes : le premier résultait de la calcination de l'acide chloropla- tinique PtCl\ 2HCI, 6H20, dans une atmosphère de chlore, à 36o°; le second avait été préparé en desséchant dans le vide, à i5o°, l'hydrate PtCI\4H2C)- Il est à remarquer que, lorsqu'on fait cette dissolution, la liqueur n'est pas entièrement limpide : il s'y forme un louche qui provient sans doute de la formation d'une trace d'oxychlorure. L'addition d'une très petite quantité d'acide fait disparaître le trouble; la liqueur redevient aussi tout à fait limpide lorsqu'on la chauffe légèrement ou qu'on l'aban- donne à elle-même pendant quelques heures. En résumé, on a BtCl* + Aq = PtCP dissous + igcal,58 » IL On peut conclure de ce nombre celui qui correspond à la forma- tion du chlorure dissous à partir des éléments. J'ai fait voir (Comptes rendus, t. CX, p. 77) que Ton a Pt + CP = PtCP solide + 5g"1, 82 » On a donc Pt -t- CP -+- Aq — PtCP dissous + 79e»1, 4© » Cette dernière réaction a été soumise à une vérification directe, ser- vant de contrôle pour les opérations précédentes. La réduction de la liqueur aqueuse par le cobalt a dégagé, vers 180, 109e31, 98. Ce nombre est la moyenne de deux déterminations, qui ont donné 109,68 et 1 10, 28. Or, d'après Thomsen, la formation du chlorure de cobalt dissous, à partir (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 792 ) du métal, du chlore et de l'eau, correspond, pour 2 molécules, à i8o,cal,64 dégagées. On trouve ainsi que Pt -+- Cl1 4- Aq = PtCl4 dissous +79cal, 66 résultat qui est d'accord avec le précédent. » III. Il existe, comme l'a montré Norton en 1870 (Journal fur praklische Chemie, t. II, p. 469), un hydrate cristallisé de chlorure platinique. Il répond à la formule PtCl*,4H20. On l'obtient en faisant réagir sur une molécule d'acide chloroplatinique deux molécules de nitrate d'argent en liqueur aqueuse. Ces cristaux se dissolvent dans l'eau avec une faible absorption de chaleur. On a PtCIS4H20+Aq=PtCl4dissous — ica,,74 » En comparant ce nombre avec celui que donne la dissolution du chlo- rure anhydre, on trouve PtCP solide -l- 4H20 liquide = PtCl\4H20 solide. +21,32 » IV. Lorsque l'on fait réagir une molécule de chlorure platinique sur deux molécules d'acide chlorhydrique ou d'un chlorure alcalin dissous, le produit de la réaction étant également dissous, on doit obtenir, d'après Thomsen, le même dégagement de chaleur. Ce résultat a été établi par l'auteur, non par une expérience, puisque le chlorure platinique n'était pas connu de lui à l'état libre, mais par un raisonnement que l'on peut résumer comme il suit. L'acide chloroplatinique Pt Cl4, 2 II CI, 6H20 exige pour sa saturation deux molécules de soucie, comme l'acide chlorhydrique qu'il contient. La chaleur dégagée est aussi la même dans les deux cas, l'expérience ayant fourni les nombres 27,2 et 27,4. Supposons alorsformés les deux cycles suivants : 1 PtCl4+2HCl dissous Q | PtCl6H2dissousH-2NaOH dissous Q' ( 2 H Cl dissous -+- 2 Na OH dissous Q, i PtCP+ 2NaCldissous Q', » On vient de voir que Q' = Q, ; donc Q = Qj . » On peut vérifier directement, au calorimètre, que la chaleur dégagée est sensiblement la même lorsqu'on réduit par le cobalt, le chloroplati- ( 79^ ) nate de soude et celui de potasse. Ce dernier corps est assez soluble dans l'eau pour que l'opération réussisse. On trouve ainsi PH-CI'-H aNaCl dissous = PtCl4, aNaCl dissous 4- 83,09 Pt-h Cl* 4- 2 KC1 dissous = PtCl4, 2 KC1 dissous +83,33 et, par conséquent, PtCl4 4- 2Ï\TaCl dissous = PtCl1, 2i\aCl dissous 4-25,29 PtCl44- 2KCI dissous = PtCl4, 2KCI dissous 4- 23,53 On a d'ailleurs PtCP+aHCl dissous = PtCl1, 2HCI dissous 4-2^,8 » V. Lorsqu'on prépare l'hydrate de chlorure platinique par la mé- thode de Norton, la liqueur qui provient du mélange est d'abord inco- lore et exempte à la fois de platine et d'argent; elle contient un précipité jaune que l'on doit regarder comme du chloroplatinate d'argent. Cette réaction, opérée au calorimètre, dégage 1 4ral,33. On en conclut que l'union du chlorure platinique avec le chlorure d'argent dégagerait 7™', V2- » Ce premier état de la liqueur se modifie par la suite. A la longue, sur- tout si l'on chauffé, le précipité jaune devient plus clair en môme temps que la liqueur incolore devient jaune. On s'explique cette curieuse réac- tion si l'on remarque que l'union du chlorure platinique avec l'eau dégage une quantité de chaleur très considérable, de sorte que l'on a PtCl1, 2ÀgCl + Aq=r PtCl4, Aq + 2 AgCI 4- I2cal,i6 réaction qui est, comme on le voit, fortement exothermique. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du rhodium par voie électroly tique. Note de MM. A. Joly et E. Leidu':, présentée par M. Troost. « Le rhodium peut être dosé avec une très grande précision dans les com- binaisons qui ne renferment pas d'autres métaux que les métaux alcalins, par voie d'électrolyse. Examinons tout d'abord le cas du sesquichlorure ou de ses combinaisons avec les chlorures alcalins. » La dissolution aqueuse est acidulée légèrement par l'acide chlorhy- drique; pour que le dépôt métallique, formé au pôle négatif, soit bien cohérent, il ne faut pas que la concentration dépasse /jsr de métal par litre ; au début de l' électroly se, la température a été portée à 'io°-6o°, et l'in- C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N' 15.) '°4 ( 794 ) tensité du courant a été de oanip,o5; puis l'opération a été terminée à la température ordinaire et l'intensité du courant portée à oamp,i. Electrolyse du chlorure double RhCl3, 2 KO. Volume. Rh calculé. Rh trouvé. ce gr gr 5o o,o544 o,o543 5o o , 0660 o , 0660 60 o , o6o3 o , 060 1 60 0,209,3 0,2091 60 o , 2093 o , 2090 » Soit encore l'analyse du chlorure RhCl3, 3KC1 + ^H20 : Poids du sel hydraté 0,2412 0,2928 Rhodium déposé o,o543 22, 5i p. 100 o,o665 22,71p. 100 Chlorure de potassium 0,1168 48,42 » Poids du sel desséché à 1100. o,2oi3 23,99 m Rhodium déposé o,o6o3 » » » Calculé : sel hydraté Rh = 22,3g; K Cl =48, 58; sel anhydre Rh= 23,78. » Le chlorure alcalin est dosé par évaporation de la liqueur électrolysée et l'on peut, par l'examen du résidu salin, s'assurer que la séparation du métal a été complète. » L'électrolvse réussit tout aussi bien avec les chlorures doubles formés, avec le chlorure de sodium et le chlorure d'ammonium. » Lorsqu'on se propose non plus de doser, mais de séparer le métal d'un de ses chlorures doubles, on peut, sans inconvénient, opérer en liqueur plus concentrée; le dépôt est alors plus cristallin, mais moins adhérent. » Un grand nombre de combinaisons du rhodium pouvant être ramenées à l'état de chlorure ou de chlorure double alcalin, les opérations précé- dentes s'appliquent au dosage du rhodium dans bien des cas. C'est ainsi que pour l'analyse des azotites doubles alcalins dont l'un de nous a fait l'étude, le dosage électrolytique du rhodium a été employé avec la plus grande rigueur. lïli trouvé. lili calculé. ... | 0,2078 0,2093 Azotite potassique •, J „ ( 0,2101 0,2093 ... I o,238a o,23o6 Azolite ammoiuque „__ „ „ 1 / o,2388 o,23gb .... ( 0,23)2 0,23l6 Azotile sodique { „. 1 (0,2014 o,23 16 .... ( o, 1789 o, 1776 Azotite barytique ' ,. \ 0,1770 0,1776 ( 795 ) » Ce dosage du rhodium en liqueur chlorhydrique, est analogue au do- sage du platine qui peut être réalisé dans des conditions presque iden- tiques. Depuis plus d'une année, tous les dosages de platine et de rhodium effectués au laboratoire de Chimie de l'École Normale, l'ont été par cette méthode. » Le rhodium peut aussi s'électrolyser en liqueur- sulfurique; et ce fait présente quelque intérêt en raison du mode même de séparation du rho- dium des autres métaux du platine, à l'aide du bisulfate de potasse. Le seul inconvénient que présente la méthode électrolytique, c'est que le sul- fate de rhodium n'est stable qu'en présence d'un grand excès d'acide libre, et que le dépôt manque quelquefois d'adhérence. On obtient cependant de bons résultats en opérant très lentement le dépôt. L'électrolyse d'une dissolution renfermant, sous le volume de 6occ, ogr,2356 de rhodium et 3sr,6 de SCVH2 total, a exigé quarante-huit heures. ' » En liqueur azotique, suivant la concentration, on peut obtenir ou non une électrolyse. » Si la liqueur renferme plus de 20 pour 100 d'acide libre (25 pour 100 dans le cas où l'on a expérimenté), le dépôt de rhodium est nul. » La proportion d'acide dépassant 10 pour 100, le dépôt métallique se fait difficilement; en vingt-quatre heures on a déposé, avec une intensité de CV""P,2, 08r,ooi4 rhodium en présence de ii,a5 pour 100 Az03H ) Volume éleclrolvsc osr,ooi3 » [5,84 » (' 6occ. au lieu de o»r,25oo. » En trente-six heures, on a déposé (oamP, 2), os'',o4o,8 rhodium en présence de 3,53 pour 100 Az03H ) Volume électrolvsé 0g.-0'r,s » 6,a5 » ) 60^. au lieu de OF, 2000. » Dans le cas des fortes acidités, la liqueur prend une couleur verte intense. » Si le rhodium se trouve engagé dans une combinaison avec l'acide oxalique, le dépôt du métal au pôle négatif est nul; mais la liqueur verdit et l'on recueille au pôle positif un dépôt vert foncé qui se dissout dans l'acide chlorhydrique avec dégagement de chlore, et, par conséquent, est un peroxyde de rhodium. ( 796) » En résumé, c'est sons la forme de chlorure et de sulfate que doivent se présenter les dissolutions du rhodium pour être utilisées au dosage électrol) tique. Dans ce cas, un excès d'acide retarde, sans l'empêcher, le dépôt du métal, et la décomposition s'effectue sans donner autre chose que du métal au pôle négatif et les produits de décomposition de l'acide au pôle positif. » Cette étude sur la séparation électrolylique du rhodium est la pre- mière phase d'un travail très étendu que nous avons entrepris sur la sépa- ration des métaux du platine entre eux ou avec les métaux communs qui les accompagnent dans leurs minerais ou que l'on introduit dans le cours de leur préparation, tels que cuivre, plomb, fer, bismuth, zinc. Nous montre- rons dès maintenant comment, par l'emploi simultané de la méthode élec- trolytique ou de réactions chimiques simples, l'analyse d'un mélange ou la préparation industrielle des métaux; du platine peut être réalisée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un amidoisoxazol. Note de M. Hanriot, présentée par M. Friedel. « Dans des Communications antérieures, nous avons fait connaître, M. Bouveault et moi, les propriétés du propionylpropionitrile, et princi- palement sa condensation avec diverses aminés. L'action de l'hydroxyl- amine sur ce même corps m'a fourni des résultats intéressants que je résume dans la Note actuelle. » Si l'on dissout le propionylpropionitrile dans la potasse concentrée et que l'on ajoute à la solution du chlorhydrate d'hydroxylamiiie, le liquide s'échauffe fortement et il se sépare une couche huileuse que l'on décante. Le liquide, épuisé à l'éther, lui cède encore une petite quantité du même composé. Pour le purifier, on fait, passer dans la solution éthérée un cou- rant de gaz chlorhydrique qui précipite son chlorhydrate à l'état de pu- reté; celui-ci, décomposé par la potasse, régénère le produit de conden- sation à l'état de pureté. » Il cristallise en longues aiguilles, restant aisément en surfusion, fon- dant à 44° et bouillant à 1800 sous une pression de 2oomm de mercure. Il est un peu soluble dans l'eau, très solnble dans l'alcool, l'éther, le chloro- forme, insoluble dans le pétrole. Sa composition répond à la formule C6H,0Az2O ( 797 ) ayant fourni à l'analyse les chiffres suivants : Théorie. C 37,39 5j, i4 H 8,3' 7,93 Az 22 , 37 22,25 » Cette formule est celle de la monoxime du propionylpropionitrile C2H5-C(AzOH)-CH(CH3)-CAz. J'indiquerai plus loin les raisons qui m'empêchent d'admettre cette con- stitution. Ce corps forme un chlorhydrate bien cristallisé renfermant 2 1 ,43 de chlore (la théorie pour CuH,0Az2O, H Cl indique 21,60) et un chloro- platinate peu soluble dans l'eau, cristallisé en octaèdres orangés. Le chlor- hydrate et le chloroplatinate sont peu stables en solution; au bout de quelque temps la solution brunit et le corps primitif s'est dédoublé. Ce dédoublement s'obtient plus aisément en chauffant l'oxime avec de l'acide chlorhydrique à 1200; il se forme du chlorure d'ammonium, de la diéthyl- cétone et du chlorhydrate d'hydroxylamine. » Le chlorure d'acétyle se fixe sur l'oxime en solution éthérée; il se pré- cipite un corps fusible à i6o°-i62°, peu soluble dans l'eau, l'éther et le chloroforme, très soluble dans l'alcool et dans l'acétone dont il se dépose bien cristallisé. Un dosage d'acide acétique dans ce corps a fourni 39,04, la théorie pour CBH9Az20(C2H30) exigeant 35,71. » L'acide nitreux réagit énergiquement sur l'oxime en solution dans l'acide chlorhydrique étendu; il se sépare un corps en lamelles jaunes fusibles à 65°, détonant violemment au-dessus de ioo° et ne pouvant être distillé même dans le vide. L'analyse a fourni pour ce composé les chiffres suivants : Théorie pour C"H'6Az<0'. c 54,41 54,54 H 6,08 6,06 Az 21,27 21,21 » Ce composé se dissout dans les alcalis avec une coloration rouge et en est précipité par les acides; les divers réactifs que l'on fait agir sur ce com- posé le résinifient, et nous n'avons pu établir sa constitution. » L'oxime en solution dans l'éther anhydre fixe 1 molécule de brome et laisse déposer un dibromure, sur lequel nous revenons plus loin. ( 79« ) » La plupart des réactions ci-dessus ne s'accordent pas avec la consti- tution de la monoxime du propionylpropionitrile. Un tel composé devrait, en effet, se combiner avec la potasse comme toutes les oximes; il ne devrait pas être basique; enfin, ce corps étant saturé ne devrait pouvoir fixer de brome. Ces diverses réactions s'expliquent, au contraire, aisément de la façon suivante. La monoxime qui prend d'abord naissance fixe i molécule d'eau C2H5-C(AzOH)-CH(CH3)-CAz +■ H20 = C2H5-C(AzOH)-CH(CH3)-COAzH2 et le corps ainsi formé perd i molécule d'eau sous l'action de la chaleur ou de la potasse concentrée Œ'-C= <> chacun) 72 45 » Le bisulfite de manganèse et d'aniline est en lamelles hexagonales blanches, faiblement teintées de rose; il a pour composition \ (;C[15/ (SO*)»MnH*,2 Az-H . / SI \ ("6 Ui \ ' / » Le bisulfite de cobalt et d'aniline (SO,)2CoHa, 2 Az— H est d'un / II \ beau rose. rôtis \ I » Le bisulfite de ferrosum et d'aniline (S0')sFeH2,2 j Az — H est ( H ) jaune et ressemble un peu à l'oxalale ferreux. » Le bisulfite de nickel et d'aniline (S03)2NiH-,2 Az -H se pré- ( H ) sente en croûtes cristallines d'une couleur jaune verdâtre. ( 8o5 ) « Ces quatre sels se préparent en traitant directement la solution éten- due de leur sulfate ou de leur azotate par l'eau d'aniline et le bisulfite de soude. Leur analyse correspond rigoureusement à la composition indiquée. /C°H5 » Bisulfite de mercuricum et d'aniline : ( SO')2HgïI2, Az — H -+- Aq. - \H Il se distingue des sels précédents en ce qu'il ne contient qu'une molécule d'aniline, mais renferme une molécule d'eau de cristallisation. » Il se présente sous forme de lamelles cristallines blanches obtenues en ajoutant 5occ de bisulfite de soude à une dissolution de i5gr de bichlo- rure de mercure dans i1'1 à i1", 5 d'eau, puis immédiatement après 5oocc d'eau tenant en dissolution iogr d'aniline. Au bout de très peu de temps il se forme un précipité volumineux en belles lamelles hexagonales, ayant donné à l'analyse : Trouvé. Calculé. S< >J 27,06 27,06 11- *3,54 43,28' Aniline iy,8o '9,66 » Dans une prochaine Communication, je décrirai les composés paral- lèles avec les toluidines et la métaxylidine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une matière colorante violette dérivée de la morphine. Note de M. P. Cazexeuve, présentée par M. Friedel. « L'action de la paranitrosodiméthylaniline soit sur les phénols, soit sur les aminés aromatiques, qui aboutit, comme on le sait, à la formation des indophénols et des safranines, méritait d'être expérimentée sur la mor- phine. La fonction phénolique bien démontrée de cette dernière, d'autre part la facilité avec laquelle elle s'oxyde sont autant de circonstances ren- dant intéressante l'intervention de la paranitrosodiméthylaniline. » La réaction précisément n'aboutit à la formation ni d'un corps ana- logue aux indophénols, ni d'une safranine, mais bien à celle d'une azine ou d'une indamine. Nous ne sommes pas encore fixé sur ce dernier point, bien que la production d'une indamine nous paraisse plus probable. » Ajoutons que la nature de la pseudomorphine, qui a été l'objet de nombreuses controverses, est particulièrement éclairée par la composition ( 8of de cette indamine, qui est une belle matière colorante violette répondant à une formule nettement définie. » Les conditions les plus favorables à la production de cette matière colorante sont les suivantes : on fait bouillir pendant cent heures au réfri- gérant ascendant, au sein de 5oogr alcool méthylique ou éthylique, 7gr de morphine avec 5B'' chlorhydrate de paranitrosodimélhvlaniline, soit poids moléculaire pour poids moléculaire. » La solution a pris une teinte rouge. Il s'est formé un dépôt cristallin, offrant tous les caractères et la composition du tétraméthyldiamidoazo- benzol signalé déjà par MM. Barbier et Vignon, en faisant réagir l'aniline sur la paranitrosodiméthylaniline pour la production de la phénosafra- nine ('). Le liquide alcoolique isolé de l'azoïque par filtration est évaporé à siccité. On reprend par l'eau bouillante, qui laisse un résidu insoluble; on fdtre pour évaporer de nouveau à siccité et reprendre par de l'acide çhlorhydrique pur étendu de deux fois son volume d'eau. La solution, d'un beau violet, est additionnée d'un excès de soude, qui précipite la matière colorante, peu soluble dans le chlorure de sodium formé. On lave à l'eau alcaline pour enlever la morphine libre, puis à l'eau distillée. On sèche et on épuise par l'alcool amylique, qui laisse une matière colo- rante bleue insoluble, et dissout la matière colorante violette. Évaporé, il abandonne cette dernière à l'état pur. En additionnant cette solution amy- lique de son volume d'alcool à q3°, puis d'élher et enfin d'une solution alcoolique de chlorure de platine, on précipite le chloroplatinate de la matière colorante. A l'analvse, nous avons obtenu : Matière 0,4209 P t o , 096 1 Soit pour 100 22,83 La formule PtClv(aHCl, Az (. ^...u\„ a ru e\iye Pt pour 100. 23,02 » Cette matière colorante nous paraît comparable à la diméthylamido- diphénylimide ou vert de Bindschedler. De toute façon, il ne se forme pas de safranine, c'est-à-dire que deux molécules de morphine n'intervien- nent pas dans la réaction pour donner deux groupements de morphine unis au résidu delà paranitrosodiméthylaniline. D'un autre côté, la sou- dure n'a pas lieu par l'oxygène du groupe OH phénolique, comme dans (') Voir Bulletin de la Soc. Ciiim., t. \LYU1, p. 636; 1887. ( -So7 ) les indophénols, car la codéine, on él fier méthvlique du groupement phé- nolique de la morphine, donne une matière colorante analogue que nous décrirons prochainement et dans laquelle le méthyle greffé sur l'oxygène empêche d'admettre la soudure de ce dernier avec l'azote. Par analogie il doit en être de même pour le violet de morphine. » Il est logique d'admettre que cette matière colorante se forme çràce à la tendance de la morphine à donner une oxymorphine (Schiïtzenberger), fait que Hesse interprète en démontrant que la morphine, en s'oxydant, perd en réalité deux atomes d'hydrogène pour faire de l'eau qu'elle retient énergiquement jusqu'à i3o° de température. » La composition de ce violet de morphine infirme, dans tous les cas, l'idée de Polstorff regardant la pseudomorphine comme deux molé- cules de morphine soudées avec perte de deux atomes d'hydrogène (CI7H18 AzO:!)2. Si telle était la composition de la pseudomorphine, la paranitrosodiméthylaniline aurait dû donner une safranine avec la mor- phine et non une indamine. » Ce violet de morphine est amorphe, un peu soluble dans l'eau, pré- cipitable, comme beaucoup de colorants, par les solutions concentrées de sel marin. Il est très soluble dans les alcools méthvlique, éthylique et amy- lique au sein desquels il revêt une teinte dichroïque très marquée. Rouge par réflexion, il est violet par transmission. Il teint directement la laine, la soie, le fulmi-coton. La teinte, qui est d'un beau violet très franc, est altérable à la lumière. » Ce violet nous paraît être la première couleur dérivée d'un alcaloïde naturel (' ). » On peut l'envisager, en outre, comme une matière colorante dérivée du phénanthrène, puisque la morphine paraît construite sur le noyau phénanthrénique. La formation de ce violet de morphine a donc à ces points de vue un nouvel intérêt. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une hématine, végétale, iaspergilline. Note de M. Georges Lixossier, présentée par M. A. Chauveau. » A propos de ma récente Communication sur Yaspergilline, pigment des spores de l' Aspergillus niger (Comptes rendus, t. CXII, p. 489), M. Phip- (') Le bleu de morphine de MM. Chastaing et Barillot {Comptes rendus, t. CV, p. 1012) ne paraît pas être une matière colorante proprement dite. ( 8o8 ) son rappelle qu'il a décrit en 1879, S0l,s 'e nom ('e pàlmelline, un pig- ment de L'algue Palmella cruenla, et ajoute qu' « il est évident que l'aspergilline est identique avec la pàlmelline, et qu'en conséquence le nom donné en premier lieu à cette substance curieuse doit être maintenu » . « Or la pàlmelline, d'après M. Phipson, est rouge rose, d'aspect cristal- lisé au microscope, soluble dans l'eau. Sa solution, d'un rouge rose magnifique par transmission, jaune orangé par réflexion, se coagide par la chaleur, par l'alcool, l'ammoniaque et la potasse, mais non par l'acide ehlorhydrique. Brûlée, elle laisse, comme les tissus végétaux en général, des cendres complexes dans lesquelles on reconnaît aisément de la chaux, du chlore et du fer. L'auteur ne fait allusion à aucune action parti- culière des agents réducteurs. » L'aspergilline, comme l'hématine du sang, est noire, amorphe, inso- luble dans l'eau. L'ammoniaque et la potasse la dissolvent, et les dissolu- tions, qui sont brunes, ne sont coagulées ni par la chaleur, ni par l'alcool. L'acide ehlorhydrique les précipite. Brûlée, elle laisse des cendres con- stituées par l'oxyde de fer. Elle est réduite par l'kydrosulfite de soude, et le produit de la réduction absorbe énergiquement l'oxygène de l'air. » Il ressort de ce parallèle que la pàlmelline de M. Phipson, bien loin d'être identique à l'aspergilline, ne présente avec cette substance, pas plus cpi'avec l'hématine du sang, aucune analogie. » CHIMIE. — Influence exercée par la présence des sels minéraux neutres de potassium sur la solubilité du bitarlrate de potassium. Note de M. Ch. Blarez. « Nous avons, dans une précédente Communication, représenté l'action exercée par le chlorure de potassium sur la solubilité de la crème de tartre par deux formules : l'une relative à de très petites quantités de ce sel, et l'autre à des proportions plus fortes. Cette dernière peut être écrite, sans grand changement, sous la forme / x ~ o,o5 -4- o,ooooo563 (,) Qd = ^ w » Pour l'obtenir, nous avons établi, en premier lieu, des séries d'expé- riences à température constante, en faisant varier la proportion de chlo- rure de potassium. L'examen des résultats nous a montré : » i° Que si l'on multipliait la quantité de crème de tartre dissoute par ( 8o9 ) la racine carrée dujjpoids du potassium combiné clans le chlorure, on obte- nait un produit constant, d'où cette première expression crème de tartre X yK = const. » 2° Que cette constante variait et augmentait avec la température de laquelle elle dépendait. Cette dernière remarque nous a obligé d'étudier la courbe de solubilité de la crème de tartre dans une solution à titre connu (5 pour ioo) de chlorure de potassium. La courbe obtenue peut se calculer avec la formule approchée que voici Q9 = o,o3 4- o,ooooo3203. » En tenant compte de ce que la quantité de potassium contenue dans :')fir de chlorure est de 2er,6i5, dont la racine carrée est i,63, nous avons pu avoir la formule de notre constante en fonction de la température. En effet, dans ces expériences, la crème de tartre dissoute à 0° étant égale à (o,<>3 + o,ooooo32f)3 '); et, d'un autre côté, la constante à 0° étant égale nu produit du bitartratre potassique par la racine carrée du potassium, nous avons eu, en remplaçant ces deux quantités par leurs valeurs, l'expression complète nous permettant d'établir la formule indiquée clans notre précédente Note. » Ces deux formules, par lesquelles nous représentons ces phénomènes, ne peuvent être qu'approchées seulement, car elles représentent des lois d'ordres distincts qui s'enchevêtrent mutuellement. o Toutefois, le fait essentiel de ce qui précède, c'est que les phéno- mènes de solubilité cpii répondent à la seconde formule dépendent unique- ment de la température et du potassium. L'élément électronégatif qui lui est adjoint (le chlore, clans le cas actuel) ne parait pas exercer une action manifeste. En conséquence, on pourrait établir a priori que, quel que soit le sel de potassium ajouté dans les solutions, les résultats généraux seront les mêmes, et que la solubilité sera modifiée également, si l'on ajoute des poids de sels divers renfermant la même quantité de potassium, c'est-à-dire des quantités proportionnelles aux équivalents de ces corps. C'est, en réalité, ce qui arrive. » Nous avons étudié, à ce point de vue, l'action exercée par quelques sels de potassium neutres. De minimes quantités de l'un quelconque d'entre ceux dont nous allons parler ont pour effet d'insolubiliser un poids égal de crème de tartre, comme nous l'avons dit à propos de l'action du chlorure C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N' 15.) ' °t> : 8 I O de potassium. Des quantités plus importantes produisent des actions c; I- culables par ia formule I » Voici, ci-dessous, les résultats de quelques expériences de contrôle : Quantité de sel pour xoo. o,488. i . 525 . 2 ,000 . 2 , j 35 . , 3,o5o . î' lassium a ridant. A. ■ e ■ o, iGo o,3oo . . ' o, 5oo 0,654 . 700 4,000 1,004 2,o85 2, 128 3,447 4,256 I ,000 i,575 3,ooo 3,i4i I,295 2,090 3,ooo 4,000 /'- 1 , 00b 1 ,3oo B. gr o,25o 0,490 0,000 0,810 1,000 l/s. o , 400 ■ 0,810 o,835 1 ,000 i,i4o 0,000 0,700 0,706 0,900 1 ,000 Trouvé Calculé Température. pour 100. pour 100 e de potassium. 0 1 gr o,3io 0,3l2 i 0,222 O, 223 0 .17-1 °.'77 1 3 , 5 0,076 0,076 ■> i 0,129 0,1 3g 1 5 , 25 0.068 0,067 • 4 o,o"> 3 o.o55 de potassium. 0 i5, 2.5 gr o,i48 g1' 0, i35 i5 0,099 0,095 i5,25 0,094 0,095 i5 0,075 0,074 » 0,067 0 , 066 C. — Avec le chlorate de potassium. gr o 1 o,320 0,570 17 0 , ! ':'' o , 5oo o , 706 6,5 o , 064 0,960 0,980 17 0,081 1 ,000 1 ,000 9 o,o5i D. - o,5oo !., OOO I ivec l'azotate de potassium. o i5,4 9 i4,5 "■ 0 ,706 I 000 J I ,080 47 0,114 0,04s o,o65 o,o63 o . 1 3o 0,061 0,076 o,o52 0,114 0,002 0,060 o , 009 » Toutes ces expériences ont été faites en agitant pendant quarante-huit :res consécutives, dans une enceinte fermée, à température constante, les solutions salines avec un excès de tartre pulvérisé. Nous aurions pu joindre à ces Tableaux beaucoup d'autres nombres obtenus par le même mode opératoire ou bien par la méthode de cristallisation par refroidisse- ment; mais, dans ce cas, les résultats sont beaucoup plus variables. Quels que soient, au reste, les soins qu'on apporte dans ces déterminations, il y a presque toujours entre deux expériences consécutives de légères varia- tions, et ce n'est que d'après un grand ensemble de résultais que l'on peut arriver à voir la marche du phénomène. •» En examinant attentivement ! ci-dessus, on peut constater que le chlorure, le bromure, l'iodure, le chlorate et l'azotate de potassium, qui contiennent loi;sdes radicaux monobasiques, produisent des effets qui répondent bien à la loi que l'étude faite avec le chlorure de potassium dans son action sur la solubilité du tartre nous a fait énoncer. En résumé, pour ces sels, une même influence exercée sur la solubilité du bitartratc potas- sique, toutes autres choses étant égales, est produite par des quantités de sels proportionnelles à leurs poids moléculaires. Ces phénomènes de. solu- bilité se rattachent donc, comme beaucoup d'autres d'ordre tout différent, aux grandes lois générales qui régissent les équivalents, et il est plus que probable que ceci ne s'applique pas uniquement à la solubilité du bitar- tratc de potasse. C'est ce que, au reste, nous pourrons démontrer pro- chainement. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la caractéristique du vin de figue. Note de M. P. Carles. « A côté des raisins secs, qui pendant plusieurs années ont servi à la ude des vins français, se trouvent les s, que l'on emploie en ah dance, en Algérie surtout, soit dans le même but, soit pour écouler de l'a! il en franchise de droits. o Ces figues croissent en abondance dans les contrées méditerra- nnes, mais on préfère celles de l'Asie Mineure qui sont plus communes encore et d'un prix plus modique par rapport à leur richesse saccliari, » Lorsqu'on arrose ces fruits avec une quantité convenable'd'eau tiède acidulée d'acide tartrique, ils entrent rapidement en fermentation et four- nissent vite une boisson vineuse de 8° environ, si neutre et si peu coûteuse qu'elle défie toute concurrence viticole, algérienne ou autre. Si on ta soumet à une analyse, même détaillée, on trouve qu'elle contient bien tous s éléments constituants du vin et que les légères différences que l'on relève dans leur proportionne permettent de suspecter aucune fraude. •■> T/i dégustation est aussi impuissante à affirmer son origine, surtout lorsque la vinosité du liquide a été relevée à l'aide d'un peu de vin normal. O.-, an dire du président du comice agricole d'Alger, à l'instigation de qui ( Si a ) celle élude a été faite, c'est là ce que savent et pratiquent un grand nombre de viticulteurs sans vignes, au détriment des vrais colons algériens. » La production du vin de figue est encore préjudiciable aux intérêts du Trésor. Les Algériens, en effet, ayant la faculté de viner leur récolte à i5°, présentent ce vin factice en autorisation de vinage, non seulement une fois, mais plusieurs fois de suite, après l'avoir dédoublé par mouillage, ce qui leur permet d'écouler facilement de l'alcool en franchise de droits. » La Chimie montre cependant que la caractérisation du vin de figue n'est pas impossible et voici comment. Lorsqu'on évapore ioocc de cette liqueur en consistance de sirop et qu'on l'abandonne en lieu frais et sec, le résidu, au lieu de rester liquide, non seulement se prend en masse dans les vingt-quatre heures, mais il présente encore la particularité de se diviser en îlots cristallins indépendants. Si, après avoir lavé ces cristaux à l'alcool froid à 85°, de façon à enlever la glycérine, un peu de sucre et les acides organiques, on épuise le résidu, mélangé de noir, par le même alcool bouil- lant, on en sépare, après évaporation de ce dissolvant, une substance cris- tallisable que ses propriétés organoleptiques, physiques et chimiques dé- noncent comme formée de marmite pure. » Depuis que M. Bourquelot a démontré le mode et l'époque de la pro- duction de ce sucre dans les champignons, il n'était pas difficile de prévoir que pareils phénomènes devaient se produire dans les figues, non seule- ment après leur cueillette, mais même déjà sur l'arbre, à partir du moment de leur maturité, et l'on pensait qu'une transformation analogue des gly- coses doit avoir lieu dans d'autres fruits indigènes ou tropicaux, surtout dans ceux qui se conservent longtemps à l'état de fraîcheur dans les frui- tiers. » Mais, à cause de cela même, peut-on considérer cette mannite comme caractéristique du vin de figue? On l'a retrouvée, il est vrai, dans certains vins et nous l'avons extraite nous-même de quelques vins blancs giron- dins; mais, ici, comme dans les vins de raisins secs ou quelques autres vins normaux, ce n'a jamais été qu'exceptionnellement et à la dose de quel- ques décigrammes par litre, tandis que les vins de figue en contiennent de 6gr à 8sr par litre. Bien mieux, à l'aide d'expériences synthétiques, nous avons pu nous assurer que le dosage de cette mannite peut servir à déceler un coupage de vin normal algérien, avec moitié et même un quart de vin ( 8i3 ) CHIMIE industrielle. — Sur un moyen de reconnaître la margarine mêlée au beurre. Note de M. R. Lézé, présentée par M. Troost. « Nous avons donné, il y a quelque temps déjà, le résultat des recherches entreprises pour découvrir les fraudes des beurres. « Nous avons montré qu'en turbinant les beurres à la température de leur fusion, à la vitesse de 6om environ par seconde et cela pendant une heure, on séparait la matière alimentaire en trois constituants : l'eau à la partie inférieure, une émulsion blanchâtre et enfin, au-dessus, la matière grasse purifiée. Nous avons montré que l'émulsion blanchâtre était maxima dans les beurres purs, nulle dans les margarines. » Depuis notre Communication nous avons souvent vérifié l'exactitude de nos conclusions premières; mais il n'y avait pqs à se dissimuler que la réalisation de ces expériences était difficile, puisqu'il faut posséder une écrémeuse à vapeur et un pasteurisateur. » Nous nous sommes préoccupés de simplifier ce matériel coûteux et île diminuer le temps de l'opération. » L'examen microscopique des margarines de commerce montre que ces graisses, qui sont préparées à la baratte, contiennent de fortes pro- portions d'air émulsionnées dans la masse et ces petites bulles d'air empri- sonné donnent un aspect laiteux à la margarine récemment fondue; peu à peu, à la chaleur, l'air se dégage et la margarine prend l'aspect d'une huile. » Pour mettre mieux ce phénomène en évidence, nous avons eu l'idée d'ajouter à la graisse fondue une substance assez avide d'eau pour hâter la séparation de l'eau que contiennent toujours les graisses alimentaires, dans la proportion de 10 à 12 pour 1 00 en moyenne ; il fallait trouver une matière n'ayant, dans les circonstances de l'essai, aucune action désorganisatrice : le sirop de sucre, remplit très bien les conditions requises; il était à pré- voir que le sirop de sucre, en hâtant la séparation de l'eau et en donnant avec elle une dissolution de densité assez forte, séparerait plus nettement l'émulsion blanchâtre dont nous avons parlé. » L'action du sirop de sucre est, en effet, remarquable et des plus promptes. « L'expérience nous a montré qu'on obtenait les réactions les puis nettes avec du sirop de sucre bien saturé et employé dans la proportion d'un sixième environ du volume du beurre en expérience. » On verse icc,o du sirop concentré dans un tube de verre bouché et portant un trait à iocc, on place ce tube dans un bain-marie tiè !c et l'on ajoute par petites portions le beurre à essayer, jusqu'à ce que le niveau at- teigne le repère 10; le beurre fondant à mesure, ce point est très facile à observer. » On bouche et l'on agite légèrement le tube chaud ; puis, en l'attachant avec une ficelle, on le fait tourner quelques instants en fronde. Cette der- nière opération est quelquefois même inutile. » Le beurre pur se reconnaît aussitôt ; la matière grasse est transparente et limpide, l'émulsion blanchâtre est volumineuse, bien rassemblée si l'on fait tourner suffisamment le tube. » Dans les beurres margarines, la matière grasse reste soluble et lai teuse : cette réaction est,nette et sensible; nous n'avons, jusqu'à présent, pas éprouvé la moindre incertitude à condamner comme fraudés des beurres contenant 20 pour 100 et même i5 pour 100 de margarine et nous avons répété ces essais sur des beurres et des margarines d'origines très diverses. Les beurres salés donnent les mêmes réactions que les beurres frais. L'aspect de la matière grasse fondue est caractéristique, mais il y a plus. » On sait que les oléo et les margarines du commerce présentent nor- malement le phénomène de la surfusion; elles communiquent cette cu- rieuse propriété aux graisses et l'on remarque très bien, lorsque L'on fait des études comparatives, que des tubes préparés ensemble, fondus en semble, se figent à des moments différents. » Les beurres, en se refroidissant, deviennent pâteux et se troublent, c'est eux qui deviennent opaques alors que les mélanges conservent une demi-transparence et leur aspect de matières fondues. » De légers chocs imprimés de temps à autre à tous ces tubes montrent que les tubes à beurre sont pris, tandis que les graisses contenant de l'oléo sont encore à l'état liquide. « Pour la facilité de ces expériences, nous avons fait construite des tubes bouchés composés de deux parties cylindriques de diamètres diffé- rents, mais de même longueur, 5cm. La partie inférieure est étroite, elle comporte 3CC divisés en dixièmes; c'est au moyen de cette graduation que l'on mesure le sirop de sucre; la partie supérieure, plus large, est simple- ment divisée en centimètres cubes jusqu'à 12. ( 8 1 \ » Nous avons fut également disposer des tubes do bois qui servent à recevoir ces tubes de verre que l'on doit faire tourner. » Une forte ficelle tenue à la main permet de communiquer au tube une vitesse de 3m à 4™ par seconde, bien suffisante dans ce cas. » Nous avons indiqué la marche des opérations fournissant les meil- leurs résultats, mais les chiffres et proportions peuvent être variés sans grand inconvénient, pourvu que l'on fasse agir du sirop de sucre sur la matière fondue ; la réaction est toujours rapide et nette, elle peut se faire dans un verre ou même dans une assiette chauffée. » Nous ne pouvons affirmer que ce procédé soit infaillible, mais noir; pensons qu'un beurre ne se clarifiant pas doit être considéré.comme sus- pect, et comme tel examiné plus à fond à l'analyse ou à l'oléoréfracto- mètre. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'épuration d'un flegme d'alcool de mélasse pendant le travail de la rectification. Note de Ed. Mouler, présentée par M. Troost. « Nous avons appliqué, à la détermination de la marche qui suit l'épu- ration d'un flegme d'industrie pendant le travail de la rectification, la mé- thode d'analyse des alcools présentée à l'Académie dans sa séance du 5 janvier 1891. » Pour cela, nous avons chargé la chaudière de l'appareil à rectifier (système Sa- valle) avec une quantité de flegmes représentant la valeur de ioohlit d'alcool à 100", et, après les avoir neutralisés par addition de lessive de soude, nous les avons étendu d'eau jusqu'à production d'un volume total de 3oohlit. » Le tout a été soumis à la distillation; cette opération a duré cinquante-trois heures, et l'alcool recueilli correspondant aux sept qualités que l'on appelle dans l'in- dustrie mauvais goûts de tête, moyens goûts de tête, surfin de tête, extra-fin, sur- fin de queue, moyens goûts de queue elmauvais goûts de queue, mis à part chacun dans un broc spécial, dont on préleva 21U qui fuient soumis à l'analyse. » Le résultat de ces analyses, exprimé en grammes par hectolitre d'r ; à ioo°, est consigné dans le Tableau suivan! : ( Si6 ) III c o o tn in CJ O O i>> O -1 bu o c co S 13 o a. o o 1.0 o o o d 3 p 0 CO 00 00 O en CJ S O 00 0 CN VO t/i - — » H c tri Cl 0 0 Cl •j* o o o o o Ol o : 00 3 ï 0 & CO t£> o * c/i S — 1 ai cli O ■*> T3"Ô "■' ■£: C' £? S ai ^ -ai -al e* O c: o o 00 o te C. co ai o ci 00 co co co o 00 '1 •W 00 •0 O! v — O O C! O CO O v3" C CN lO 9 - 01 V] 0) O b£> O O — . <£> C/î ** 3 00 C ai (M a» 3 00 0 CO 0 C cr; ■ m ^r c l > ' c/: , 1 1 1 ! -01 - H 00 o co ai -e> » JJ fl v^f 00 i- '— ■ z. 00 CO 9 9 c/l - &, ÛH V CO 0 s s co >— 1 *— * 0 0 !£> M 0 •Jt 0 ^3" CO in ~ ~ »- r^ 00 1T5 ■J- 0 — r^ ai C5 0 ^T C CD Cl 10 m 0 co - in -01 c -ai bc C8 L^ Ïh « m m -V -ai ~/ eu ai h u ~ 9 Cl, a. s G ( 8'7 > » Il ressort de ce Tableau que les alcools bon goût (surfins et extrafins), conslituenl 80 pour 100 du volume total du flegme soumis à la rectification et peuvent être con- sidérés comme presque chimiquement purs, puisqu'ils ne contiennent qu'une propor lion d'impureté variant de 70 à i8g,nïr par litre; » Que les mauvais goûts de tète ne renferment pour ainsi dire que des éthers et de-< aldéhydes et sont plus de dix fois moins impurs que les mauvais goûts de queue, qui contiennent une très grande quantité d'alcools supérieurs, principalement de l'alcool amylique, et une petite quantité d'éthers et d'aldéhydes à point d'ébullition élevé. » Si l'on se reporte à l'analyse du flegme, on constate que, d'une part, lefurfurol et le- bases étant en quantité négligeable et, d'autre part, les acides libres très facilement enlevés par saturation à la soude, il ne reste plus, comme élément important, que les alcools supérieurs qui viennent en première ligne, puis les éthers et enfin les aldé- hydes. L'analyse des alcools passés à la distillation fait ressortir que le surfin de tète etl'extrafin sont exempts d'alcools supérieurs, que le surfin de queue, seul en contient une petite quantité, tandis que la presque totalité a passé sous le petit volume de 7hIit,43 de moyens et mauvais goûts de queue. » Il en résulte que l'importance de la proportion des alcools supérieurs, tout en étant quantitativement très grande, est cependant secondaire au point de vue de la rec- tification, puisque ces produits sont aussi facilement éliminables de l'alcool. » 11 en est de même pour les aldéhydes, dont la presque totalité se concentre dans les iohlit,l8 de mauvais et moyens goûts de tête. » Quant aux éthers, ce sont les produits qui paraissent être les plus difficiles à séparer de l'alcool par la rectification, puisqu'il eux seuls ils constituent les 70,74 et 65 pour 100 des impuretés passées dans les alcools bons goûts. » Si maintenant on considère la totalité des impuretés passées à la distillation, on remarque qu'elle constitue les 66,65 pour 100 de la totalité des impuretés contenues dans le flegme. » Parmi ces 66,65 pour 100 d'impuretés, 1,91 pour 100 seulement se retrouvent dans les 8ohlit d'alcools bons goûts produits pendant la rectification, tandis que la presque totalité, 64,74 pour 100, a passé dans les i 7,lUt, 61 d'alcools mauvais goûts. » Les 33,35 pour 100 d'impuretés restant se retrouvent partiellement dans les eaux résiduaires restées dans la chaudière, le reste constitue la perte et les erreurs d'a- nalyse. » Ces eaux résiduaires contiennent, à l'état de sels de soude, la presque totalité des acides, et 39,1 pour 100 du poids total des éthers; elles renferment en outre 18, >. pour ioo des éthers à l'état libre et 75,6 pour 100 du poids total des vases. » Ces 3g, 1 pour 100 d'éthers contenus dans les eaux résiduaires à l'état de sels de soude, proviennent de l'action du carbonate de soude formé pendant la neutralisation du flegme sur les éthers qui y sont contenus. » Si l'on prend l'acidité du flegme en présence et en l'absence d'acide carbonique, la différence donne la quantité de soude qui, à l'état de carbonate, a saponifié une partie des éthers. » En résumé, il résulte de ce travail que la rectification des flegmes donne des alcools bons goûts presque entièrement purs, dont la toxicitc, C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXIl, N° 15.) 1(>7 ( 8i 8 ) attribuable aux produits étrangers à l'alcool éthvlique, peut être consi- dérée comme nulle; » Qu'au contraire les alcools mauvais goûts contiennent une très grande proportion de produits nocifs, étrangers à l'alcool éthvlique; » Que si les premiers étaient seuls livrés au commerce, ils constitue- raient un danger moindre pour la santé publique, et qu'il existe une mé- thode analytique capable de reconnaître facilement la pureté des uns et l'impureté des autres. » MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle de la daubreelite. Note de M. Stanislas Meuxier. « Parmi les sulfures météoritiques, le plus caractéristique, parce qu'il ne fait pas partie, au moins jusqu'ici, de la minéralogie terrestre, est sans doute la daubreelite. C'est un composé où le fer et le chrome sont com- binés au soufre et qui, entrevu par Shepard qui l'appelait Schreibersite, puis par de Haidinger qui l'appelait Shcpardite, a été bien étudiée par Lawrence Smith. Sa constitution est celle du fer chromé où le soufre remplacerait l'oxygène. » La synthèse expérimentale de ce composé intéressant avait, à mes ■veux, d'autant plus d'importance, que son association avec les alliages de fer nickelé et avec la pyrrhotine indiquait l'intervention, lors de sa pro- duction naturelle, d'un ensemble de réactions compatibles avec celles qui ont produit ces autres substances. Le succès que j'ai obtenu paraît con- firmer l'opinion déjà exprimée, que la fusion sèche n'est pas la voie par laquelle ont pris naissance les holosidères types, reconnaissables à la beauté des figures de Widmannstai'tten que dessinent les acides sur des surfaces polies. En d'autres termes, c'est par le moyen de réactions ga- zeuses que la daubreelite se produit artificiellement avec toutes ses pro- priétés naturelles. » J'ai obtenu la daubreelite en traitant au rouge par l'hvdrogène sul- furé : i° un mélange en proportion favorable de protochlorure de fer et de sesquichlorure de chrome ; 1° le fer chromé naturel très finement pul- vérisé ; 3° un alliage convenable de fer et de chrome. C'est cette dernière méthode qui fournit le résultat le plus satisfaisant. >< Déjà j'ai eu l'occasion de décrire l'alliage métallique dont il s'agit ( ' ) (') Comptas rendus, t. CX, p. 424i 1890. ( 8.9 ) et de signaler la grande facilité avec laquelle il procure, par simple oxyda- tion dans la vapeur d'eau à la température rouge, la synthèse complète du fer chromé. J'ai opéré sur des feuilles métalliques très souples et très cohérentes produites sur les parois internes des tubes de porcelaine par la réduction , à l'hydrogène pur, du mélange des chlorures de fer et de chrome. L'alliage est mélangé d'un excès de fer métallique, qu'on aurait pu enlever à l'aide d'un acide, mais dont la présence n'avait ici aucun inconvénient. » Après l'expérience, les feuilles métalliques n'ont pas perdu leur forme, mais elles sont devenues plus foncées en couleur et sont extrême- ment fragiles. A la loupe, et mieux au microscope, on v reconnaît une structure entièrement cristalline et la coexistence de deux substances que leurs nuances distinguent aisément l'une de l'autre. L'une est à reflets bronzés et présente en divers points des contours hexagonaux très nets ; c'est de la pyrrhotine (troïlite); l'autre est en grains plus petits et parfai- tement noirs. Ce mélange, soumis à l'acide chlorhydrique chaud, fournit un abondant dégagement d'hydrogène sulfuré et toute la pyrrhotine est bientôt dissoute ; il est remarquable que la liqueur contient une propor- tion sensible de chrome. Le résidu consiste en une fine poussière entière- ment cristalline, noire, qui renferme peut-être un peu de sesquisulfure de chrome, mais qui est, avant tout, formée parla daubréelite cherchée. » J'ai pu sans difficulté réunir plusieurs grammes de ce composé et en faire l'étude. Il présente tous les caractères de la daubréelite naturelle, provenant du fer météorique de Cohahuila et donnée au Muséum par Lawrence Smith. Sauf une couleur plus foncée, due sans doute à une plus grande ténuité de la poussière, l'aspect est le même; la densité est sensi- blement égale à 5. Au chalumeau, il est facile de reconnaître la présence simultanée du chrome, du fer et du soufre : une perle de sel de phosphore se colore en vert intense; après calcination, la matière devient sensible- ment magnétique; enfin, sur le charbon, l'odeur de l'acide sulfureux est très nette. La solution dans l'acide azotique a permis le dosage du soufre sous la forme de sulfate de baryte et du fer sous celle de sesquioxvde : le chrome a été évalué par différence. Les résultats sont tout à fait voisins de ceux que réclame la formule FeS, Cr'-S3 : Calculé. Soufre 45 , o i 44 > 29 Fer 19,99 '9>38 Chrome 35, 00 36,33 ! "i . , OO I OO , 01 > ( 820 ) » Au microscope, l'aspect de la substance est remarquablement iden- tique à celui de la tlaubréelite météoritique; c'est une poussière dont les grains anguleux, mais irréguliers, ne présentent qu'exceptionnellement des indices de formes cristallines. On voit des clivages très nets et très brillants. » Il y a lieu d'insister sur l'association de ce sulfure avec la pyrrhotine, qui est son compagnon fidèle dans les fers météoriques. Dans le fer de Cohahuila un même rognon sulfuré est moitié de pyrrhotine et moitié de daubréelite. D'un autre côté, on remarquera qu'un fer à rognon sulfuré, s'il était soumis à la fusion, perdrait tous ses caractères, et à supposer (ce qui est contraire aux faits) qu'on arrive, par un refroidissement lent, à provoquer le départ par liquation des alliages associés, toujours reste-t-il manifeste que les sulfures, très fusibles et relativement peu denses, se sé- pareraient du métal, formeraient un enduit à la surface du culot et dans aucun cas ne se réuniraient en nodules dans ses parties centrales. Au con- traire, une émanation gazeuse convenable se faisant jour dans un fer déjà constitué, fissuré et chauffé bien au-dessous de son point de fusion, pro- duirait la cristallisation des sulfures. J'ai, à cet égard, de nouveaux résul- tats positifs qui seront publiés. Pour le moment, il suffit de constater que les faits précédents s'ajoutent à ceux qui concernent l'histoire des alliages de fer nickelé, celle du fer chromé et celle du platine ferrifère, pour per- mettre d'affirmer l'existence d'une catégorie nombreuse de roches de con- crétion et non de fusion, représentée à la fois dans la série des météorites et dans l'épaisseur de la croûte terrestre. » BOTANIQUE. — Sur les Clusia Je la section Anandrogyne. Note de M. J. Vesque, présentée par M. Duchartre. « La plupart des espèces ont les loges de l'ovaire multiovulées; quel- ques-unes seulement ne renferment que deux ovules par loge, et les loges peuvent même devenir monospermes par avortement. Deux de ces dernières, les Cl. Ducu Bnth. (Colombie) et trochiformis Yesque (Pérou, Toi'omita Spruceana Engl.), ne semblent différer que par le nombre des brac- téoles, l'épharmonie étant essentiellement la même, et trahissant une adaptation à des conditions moyennes : hypoderme de 3 à 4 assises, mésophylle environ 12-sérié, à 2-3 rangées de cellules en palissades décroissantes, stomates à peine plus grands que les cellules épider- ( 82J ) iniques, pétiole grêle, ni ailé, ni marginé. Le Cl. Pseudo-Havetia Pi. et Tr. (Pérou) s'en distingue par la multiplication extraordinaire des assises cel- lulaires du mésophylle (plus de 20), par son hvpoderme de 6-7 assises, et par un tissu aquifère qui occupe le tiers inférieur du mésophylle. Le Cl. sphœrocarpa Pi. et Tr. (Pérou) ressemble beaucoup plus au Cl. Ducn ; mais son inflorescence est plus pauvre, et les stomates sont sensiblement plus grands que les cellules épidermiques. Les deux dernières piaules se rattachent évidemment d'une manière indépendante au groupe Ducu-trochi- formis qui occupe dans l'ensemble une position centrale et en représente le « groupe nodal ». A ces espèces viennent s'en rattacher deux autres, malheureusement moins bien connues, le Cl. havelioules Pi. et Tr. (Ja- maïque) à anthères arrondies, comme chez le Cl. Ducu (non linéaires) à pétiole un peu dilaté; sa structure anatomique est peu différente de celle de cette dernière espèce. La position du CL popayanensis, que je ne connais que par la description de Planchon et Triana, est beaucoup moins certaine; il partage néanmoins avec le Cl. Ducu un caractère très rare chez les Anandrogyne, 4 bractéoles calycinales au lieu de deux, et me parait, par conséquent, ne pas s'en éloigner beaucoup. » Les cas incertains étant comptés, nous voyons donc partir du groupe nodal en question quatre branches indépendantes et monotypes. » Si nous passons maintenant aux espèces à loges ovariennes multiovu- lées et à pétiole dilaté ou même entièrement supprimé, nous trouvons un groupe nodal de 3 espèces adaptées à des conditions moyennes : les Cl. tkurifera Pi. et Tr. (Pérou), tatipes Pi. et Tr. (Colombie) et Mangle L. C. Rich. (Guadeloupe), différant entre elles par la forme de la feuille et sur- tout par le raccourcissement graduel du pétiole; le Cl. latipes a en outre des graines ascendantes, ce qui est rare chez les Clusia. Trois branches partent de ce groupe nodal : i° le Cl. cassinoi'les Pi. et Tr. (Pérou ). de même épharmonieque le CL thuri/era, mais à pétiole non marginé, à cuti- cule ornée de perles irrégulières et à stomates plutôt circulaires, non elliptiques; il constitue l'intermédiaire entre les groupes nodaux thurifera et Ducu; 20 le CL clliptica H. B. K.. (Pérou), à pétiole court, ailé, de même épharmonie, mais un peu plus xérophile que le groupe nodal, à inflores- cences 3-flores, à stomates plus grands que les cellules environnantes, à cuticule striée en dessus, perlée en dessous; 3° le (7. Pseudo-Mangle PI. et Tr. (Pérou), à stomates beaucoup plus grands que les cellules épider- miques, à feuilles semblables à celles du Cl. Mangle, mais de structure très différente : hvpoderme de j assises, mésophylle de 25-3o assises, dont les ( 822 ) 4 supérieures en palissades. Cette lignée hélio-xérophile se continue par le Cl. mu/tifloraH. B. K. (Quindiù), chez lequel ces caractères sont encore exagérés, jusqu'au Cl. atataVl. et Tr. (Colombie). Chez ces deux dernières espèces, les cellules de l'épiderme supérieur sont divisées verticalement par une multitude de cloisons parallèles, orientées de manière à laisser ap- paraître le contour des cellules primordiales (simple exagération de ce qui existe à l'état d'ébauche chez d'autres Clusia). » Le même caractère se retrouve chez le Cl. Pavonii Pi. et Tr. (Pérou), dont le mésophylle est beaucoup moins développé, mais macrocvte, à 2 as- sises de palissades. Le Cl. volubilis H. B. K. (Colombie), assez semblable au précédent, à hypoderme de 4 assises, à subdivisions épidermiques moins fréquentes, s'en distingue surtout par des cellules scléreuses disséminées au milieu du parenchyme spongieux de la feuille. » En résumé, malgré les lacunes que même nos grandes collections ne m'ont pas permis de combler, l'image qui résulte de cette étude est assez nette et contraste, me semble-t-il, d'une manière frappante avec la pau- vreté des indications taxinomiques antérieures. En effet, jusqu'à présent, les auteurs s'étaient bornés à juxtaposer les espèces, sans même essayer de les classer. C'est d'ailleurs tout ce qu'on pouvait faire sans les caractères épharmoniques et l'idée des groupes nodaux. » Il y a donc, dans la section Anandrogyne, deux groupes nodaux, un pour les espèces à loges 2-ovulées (Ducu-trochi/ormis), portant les deux branches monotypes sphœrocarpa et Pseudo-Havetia, et probablement en- core deux autres, également monotypes, havectioides et popayanensis, qui conduisent, par l'intermédiaire du Cl. cassinoides, au groupe nodal des espèces à loges multiovulées thurifera-Mangle-ladpes; peut-être le Cl. Pen- tarhyncha (PI. et Tr.), mal connu, se rattache-t-il au Cl. lalipes; mais nous voyons surtout deux branches, l'une conduisant au Cl. elliplica, l'autre aboutissant à un groupe secondaire xérophile et' hélioohile d'espèces affines Pseudo-Mangle-mulliJlora-alata, qui est au second groupe nodal ce que le Cl. Pseudo-Havetia est au premier, grâce à un cas remarquable d'épharmonies convergentes. » La distribution géographique des Clusia de la section Anandrogyne est assez curieuse. Tandis que le genre Clusia, pris dans son ensemble, occupe tout l'espace situé au nord-ouest d'une ligne allant du Pérou à Rio-de- Janerio, jusqu'aux Antilles et au Mexique méridional, nous vovons les Anandrogyne échelonnés suivant une bande allant du Pérou, par la Co- lombie, jusqu'à la Jamaïque et la Guadeloupe. Le grand axe de l'aire oc- ( 8 a3 ) cupée par ces plantes est presque perpendiculaire au grand axe de celle des Clusia en général, qui semblent se ressentir davantage de la marche des isothermes dans cette région du globe. » BOTANIQUE. — Sur V existence du liber médullaire dans la racine. Note de M. J. Hérail, présentée par M. Duchartre. « On sait aujourd'hui, à la suite de travaux nombreux, que certaines espèces de plantes, appartenant surtout au groupe des Gamopétales, pos- sèdent du liber à la partie interne de leurs faisceaux conducteurs. Ces faisceaux, ainsi pourvus d'un double liber, ont reçu de du Bary, le nom de faisceaux bicollatêraux, et l'exactitude de cette dénomination semblait de- voir être entièrement confirmée par les recherches ultérieures de M. Pe- tersen. Pour cet auteur, en effet, le liber interne procède comme le liber externe du procambium aux dépens duquel s'est différencié le lai- sceau conducteur tout entier; il serait donc d'origine procambiale au même titre que le liber externe. Or j'ai montré le premier, dans mon étude sur les anomalies de la tige ('), que le liber interne était une for- mation anormale due à une évolution spéciale de quelques cellules paren- chymateuses de la moelle et indépendante de la formation du faisceau libéro-ligneux auquel il est adjoint. Aussi, afin d'éviter toute fausse inter- prétation d'origine, ai-je proposé de donner au liber interne la dénomma tion de liber médullaire. Un tout récent travail de M. Lamounette con- firme pleinement ma manière de voir et la généralise dans la plus large mesure possible. » Cette formation anormale est donc fort bien connue au point de vue de sa manière d'être et de son origine, et cependant il y a lieu de s'étonner qu'elle ait été signalée dans tous les organes des plantes, excepté dans la racine. Il semblerait, en effet, si l'on en juge par la lecture des Mémoires spéciaux, que cet organe est, dans tous les cas, dépourvu de liber interne. Cependant, dans son Mémoire remarquable sur la racine (2), M. Van Tieghem a entrevu cette formation dans les racines adventives du Cucur- bita maxima, et il s'exprime à ce sujet en ces termes : » Après ([ue les faisceaux secondaires sont déjà bien formés, on voit les cellules (') Hérail, Recherches sur l'anatomie comparée de la tige des Dicotylédones ( \rui. des Sciences nat., 7e série, t. Il; 1 8S5). (-) Ann. des Sciences nat., Bot., 5" série, t. Mil ; 1870. ( 82', ) conjonctives qui se trouvent eu dedans des lames vasculaires primitives, et celles qui sont en dedans du bois des faisceaux secondaires se diviser et se transformer de dedans en dehors en cellules libériennes larges, grillagées. Il se forme donc ici, en dedans de chaque groupe vasculaire primitif ou secondaire, un faisceau libérien secondaire à accroissement centrifuge, et ce caractère est assez rare en dehors de la famille des Cucurbi lacées pour mériter une attention spéciale. » C'est, à ma connaissance, la seule mention qui ait été faite de la pré- sence du liber médullaire dans la racine; aussi ai-je entrepris de recher- cher et d'étudier cette formation dans les racines des plantes chez lesquelles on a signalé du liber médullaire dans les autres organes. Ce sont les pre- miers résultats de ces recherches que je tiens à exposer ici pour prendre date. » Il convient, avant toutes choses, de se demander quelles sont les con- ditions essentielles que doit réaliser une racine pour qu'il lui soit possible de former du liber médullaire. Ces conditions se réduisent à deux : i° il faut que les lames vasculaires ne se rejoignent pas au centre, en un mot, qu'il y ait une moelle; 2° il est nécessaire que cette moelle demeure paren- chymateuse et ne se sclérifie pas de bonne heure. On aura donc peu de chances de rencontrer du liber médullaire dans le pivot de la plante ou dans les radicelles que porte ce pivot, car on sait que, chez les Dicotylé- dones tout au moins, il est le plus souvent dépourvu de moelle. » On devra donc s'adresser surtout aux racines adventives qui ont un cylindre central relativement large et qui, dans bien des cas, offrent une moelle plus ou moins développée; c'est sur elles qu'ont principalement porté mes recherches. » Une jeune racine adventive de Vinca major montre, en coupe transver- sale, la structure normale de la racine ; le nombre des formations primaires, ligneuses et libériennes, varie de 5 à 8 suivant la racine considérée; elles entourent une moelle assez large. Sur une racine un peu plus âgée, on voit nettement que chacune des cellules de la moelle, située en dedans de chaque lame vasculaire, se divise d'abord par une cloison tangcntielle, puis par des cloisons obliques, pour donner naissance à un amas libérien. Plus tard, ces cloisonnements ont leur siège dans certaines cellules, situées entre les lames vasculaires et en dedans des vaisseaux du bois secondaire. Enfin, dans une racine âgée, on trouve un cercle à peu près complet de liber médullaire, situé en dedans de l'anneau ligneux et appliqué contre lui. » Dans les racines adventives du Vinca média, on observe encore une ( 825 ) formation de liber médullaire; mais elle est beaucoup plus tardive que dans l'espèce précédente. Les cloisonnements des cellules de la moelle ne commencent à se produire que lorsque les formations secondaires sont déjà très développées. » Dans les racines du Vinca ininor, on trouve encore une moelle, qu'en- tourent de trois à six formations primaires; mais cette moelle se sclérifie en totalité de très bonne heure et avant que le liber ait pu commencer à se former. Il en résulte que cette espèce est dépourvue de liber médullaire. » Des recherches sur un certain nombre d'espèces de Solanées m'ont donné des résultats négatifs, soit parce que les racines étaient dépourvues de moelle, soit parce que celle-ci avait subi une sclérification hâtive. » Quoi qu'il en soit, ces quelques observations préliminaires montrent qu'il n'est pas exact de supposer que la racine soit le seul organe de la plante dépourvu de liber médullaire. Il y a, au contraire, tout lieu de pen- ser cpie cet organe, étudié dans les plantes pourvues de liber médullaire, présentera cette formation s'il réalise les deux conditions indispensables déjà énoncées. C'est ce que démontreront, sans nul doute, les recherches que je poursuis en ce moment sur ce sujet. » M. Ellixger adresse, de Copenhague, les résultats des expériences qu'd a faites au moyen de l'oléoréfractomètre de MM. Jean et Amagal sur l'in- dice de réfraction du beurre. L'auteur classe les observations relatives à 5io échantillons de beurre danois et insiste spécialement sur les grandes variations dues à la saison, l'indice du beurre pur augmentant en automne et diminuant beaucoup pen- dant les derniers mois de l'année, particulièrement en décembre. M. Ch.-L. Deiss, à propos des récentes Communications de M. Bouchard et de MM. Arnaud et Charrin, rappelle que, dans une brochure sur la mé- thode de Roch et les infiniment petits, qu'il a publiée en janvier dernier, il a émis l'idée « que les produits de sécrétion des microbes sont suscep- tibles d'agir comme des ferments et de produire directement comme les diastases des dédoublements ». M. Ern. Aubert adresse un projet d'appareil pour arrêter les chevaux emportés. C. H., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 15.) I 08 ( 826 ) A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 avril iSgi. (Suite. ) Mittheilungen aus der medicinischen Facultàt der kaiserlich-japanischen Uni- versitdt. Band. T, n° 4. Tokyo, Japan, 1890; in-4°. L. Kronecker, Zur Théorie der elliptischen Functionen. — Ueber die arith- metischen Sâtze, welche Lcjeune-Dirichlet in seiner Breslauer Habilita- tionsschriftenwickelt hat. — Demerkungen ïtber Dirichlet's letzte Arbeiten. — Zur Théorie der elliptischen Functionen. — Zur Théorie der elliptischen Func- tionen (Art. XIV-XXI). — Die Décomposition der Système von n% Grôssen und ihre Anwendung au/ die Théorie der Invarianlen. — Ueber orthogonale Système. — Ueber die Composition der Système von n- Grôssen mit sich selbst. — Algebraische Réduction derSchaaren bilinearer Formen. — Algebraische Ré- duction der Schaaren quadratischer Formen. Berlin (Sitzungsbcrichte der Ko niglich preussischen Akademie der Wissenschaften.) 1888-91 ; 7 br. in-8°. Première partie du Chapitre XIII de la Note sur la théorie des résidus qua- dratiques; par Angelo Genocchi. — Beweis des Reciprocitàtsgesetzes fur die quadratischen Reste; von L. Kronecker. — Paul du Bois-Reymond. Bemer- kungen uber die Darstellung vonReihen durch Intégrale; von L. Kronecker. — Bemerkungen ùber die Jacobischen Thetaformeln ; von h. Kronecker. — Fin Fundamentalsatz der allgemeinen Arithmetik; von h. Kronecker. — Ueber den Zahlbegriff; von L. Kronecker; 5 br. in-4°. — Ueber die Dirich- letsche Méthode der Werlbestimmung der Gausschen Reihen; von L. Kronec ker; br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du i3 avril 1891. Œuvres complètes de Laplace, publiées sous les auspices de l'Académie des Sciences, par MM. \\es Secrétaires perpétuels. Tome huitième. Paris, ( »27 ; Gauthier-Villars et fils, MDCCCXCI; i vol. in-4°. (Présenté par M. Tisse- rand.) Exposition de la théorie des surfaces; par M. H. Resal. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891 ; 1 vol. in-8°. Cours de machines ; par M. Haton de la Goupillière. Tome second, pre- mier fascicule : Machines à vapeur. Paris, Vve Ch. Dunod, i8gr; 1 vol. in-8°. Acla mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. 14 : 3. Stock- holm, F. et G. Beijer, 1891; br. in-4°. Des cartes topo graphiques européennes; par le général Derrécagaix. Paris, Bibliothèque des Annales économiques, 1 891 ; br. gr. in-8°. H. Hermite. Géologie. Principes. Explication de l'époque quaternaire sans hypothèses. Neuchâtel, Attinger frères, 1891; 1 vol. in-8°. (Deux exem- plaires.) L'enseignement de l'Agriculture dans les Ecoles normales et primaires en France. — Notes sur l'enseignement du travail manuel; par Edouard de Kova- levsky. Saint-Pétersbourg, 1891 ; br. in-/j°. Ivrognerie. Ses causes et son traitement; parP.-J. Kovalevsky, traduit en français par Woldemar de Holstein. Kharkoff, M. -F. Sylberberg, 1889; br. in-16. Hygiène et traitement des maladies mentales et nerveuses; par P.-J . Kova- levsky. Traduit en français par Woldemar de Holstein. Paris, Félix Alcan, 1890; 1 vol. in-8°. Recueil d'Hygiène et de Médecine vétérinaires militaires; ie série, tome quatorzième. Paris, L. Baudoin et Cie, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Traité de l'hygiène publique d'après ses applications dans différents pays d'Europe ; par 'le Dl" Albert Palmberg. Traduit du suédois sous la direction de M. A. Hamon. Paris, Octave Doin, 1891; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Arm. Gautier et renvoyé au concours du prix Bellion.) Du paludisme et de son hématozoaire; par A. Laveran. Paris, G. Mason, 1891 ; 1 vol. gr. in-8°. L'oreille et le bruit, ou traumatisme de l'organe par vibrations violentes; par Et. Ferrand. Lyon, Association typographique, 1890; br. gr. in-8°. Lannelongue. Traité de U ostéomyélite aiguë. — Traité de V ostéomyé- lite chonique ou prolongée . — Abcès froids et tuberculose osseuse. — Coxotu- berculose. — Traité des kystes congénitaux. — Tuberculose vertébrale. — Traité des affections congénitales. 7 vol. in-8°. (Envoyé au concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie. ) ( 828 ) Traité clinique des maladies du cœur; par le Dr P. Duroziez. Paris, G. Steinheil, 1891 ; 1 vol. gr. in-8°. (Renvoyé au concours Montyon, Mé- decine et Chirurgie.) Carta geologica délia Liguria e territori confinanli ; di A. Isselc S. Squi- nabol. ,00'00u con note esplicatwe. Genova, H. Donath; Parigi, Baudry et C,e, 1891. Proceedings of the royal institution of Great Britain; vol. XIII, Part. I, n°84; in-8°. The Proceedings of the linnean Society qf New South Wales; vol. V, Part the first. Sydney, F. Cunninghamand C°, 1890; in-8°. (Deux exemplaires. | Annals of the astronomical Obseivatory of Harvard Collège, vol. XXIII : Part. I, vol. XXVII ; 2 vol. in-4°. Minutes of proceedings of the Institution of civil engineers, vol. CIII. London, 1891; 1 vol. in-8°. EBRATA. ( Séance du 6 avril 1 89 1 . ) Page 715, ligne 2, au lieu de M. A. Hubert, lisez M. À. Lmbert. Note de M. E. Gley, Sur les troubles consécutifs à la destruction du pan- créas : Page 75^, ligne 5, en remontant au lieu de un, lisez ce. Page 753, ligne 16, au lieu de là, lisez lié. Page 754, ligne 6, au lieu de 1886, lisez i856. N° 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 13 avril 1891.) MEMOIRES ET C03IMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. H. PoiNCARÉ. — Sur l'intégrati Igé- brique des équations différentielles M. L. Cailletet. — Description du mano- mètre à air libre de 3oo™ établi à l.i tour Eiffel M. Tisserand présente à l'Académie le tome VIII îles «. Œuvres de Laplace »... M. ll.YTON DE LA GOUPILLIÈHE fait hoillIIKIv,c à l'Académie de son « Traité des machines à vapeur » M. 11. Resal fait hommage a l'Académie d'un volume qu'il vient de publier sous le titre : « Exposition de la théorie des s a ti'a ces » NOMINATIONS. Commission chargée de juger le concours du prix Petit d'Or y (Sciences mathé matiques) de l'année i*qi : MM. /Termite, Picard, Darboux, Poincaré, Bertrand.. Commission chargée de juger le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences natu- relles) de l'aune, ■ 1891 : MM. de Quatre- fages, A. Milne-Edwards, Duchartre, Blanchard, Daubrc'e Commissi chargée de juger le c jours du prix Cuvicr de l'année' 1891 : MM, llaii- brée, Gaudry, Fouqué, de Quatrefages, A . Milne- Edwards Commission chargée de juger le concours ilu prix Jean Reynaud de l'année 1891 : MM. Bertrand, Hermite, Darboux, de Quatrefages, Fremy Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Bordin (Sciences physiques) pour l'année 1893 : MM. Daubre'e, deQua- trefages, Fiseau, Duchartre, Fremy... Commission chargée de présenter une ques- tion do prix Ko 11 nie v ion pour l'année i8g3 : MM. Maurice Lévy, Boussinesq, Sarrau, I. came, Resal 7''7 7"7 7C8 RAPPORTS. M. Resal. — Rapport sur un Mémoire de .M. de Sparre% ayant pour titre : « Sur le pendule de Foucault nf)8 T'"» MEMOIRES LUS. M. le généra! DERRÉCAGAIX. — Sur la sure d'une nouvelle base de la triangula- tion liane. lise MM. B. Grimai x ci \. A.rnaud. Trans- formation de la cupréine en quinine M. de Backer donne lecture d'un Mémoire ■ Sur les vaccinations antituberculeuses en général et sur le remèdi du Dr ICoch en particulier 770 MEMOIRES PRESENTES M. Jules Gernai ci soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Conservation des bois, créosotage des traverses de cliemius de fer M. P. \Iac\i;m adresse la description d'un « Systèi l'arrèl des steamers, permettant d 1 \ iter les 1 ollis s en mer 1 CORRESPONDANT! MM. Rambaud ci s,. Observations de là comète Barnard-Denning et des nouvelles planètes liorrclly et t'alisa, laites à l'Ob servatuire d'Alger, au télescope de o,n,5o. '-/■ M. E. Vessiot. — Sur les équations diffé- rentielles linéaires --'■■ M. André Markoff. — Sur une classe Je nombres complexes 780 M. H. Peli.at. — Rapport entre l'unité élec tromagnétique ci l'unité électrostatique d'électricité 7 s. M. B.-C. Damiex. — Sur la variation du point de fusion avec la pression 78Ô .M. A. Besson. — Surl'actionde l'acidebrom- hydrique sur le chlorure de silicium M. I-. Pigeon. Étude calorimétrique du -chlorure platiniquc ci de ses combinaisons. MM. A. Joi.v et E. Lf.idie. — Sur le dosage du rhodium par voie électrolytique M. Hanriot. Suc un amidoisoxazol M. Maquenne. — Sur l'emploi de la phényl- hydrazine a la détermination des sucres. M. ('■. Denigès. — Nouvelles 1 binaisons obtenues avec ceci. uns suintes métalliques et l'aniline M. I'. Cv/.i,M rvi:. — Sur une matière colo- rante violette dérivée de la morphine.... M. Georges Linossier. -- Sur unehématine -s.s 79' 793 ;,,!, 799 s,, . 8o5 K 15. SUITE DE LA TARLE DES ARTICLES. Pages. végétale, l'aspergilline 807 M. Ch. Blakez. — Influence exercée par la présence des sels minéraux neutres de po- tassium sur la solubilité du bitartrate de potassium *os M. P. Cables. — Sur la caractéristique du vin de ligue '. . 8îi M. FI. LÉzÉ. — Sur un moyen de reconnaître la margarine mêlée au beurre 8i3 M. Ed. Mouler. — Sur l'épuration d'un flegme d'alcool de mélasse pendant le tra- vail de la rectification 8i5 M. Stanislas Meunier. — Reproduction ar- tificielle de la daubréelite 818 M. J. Vesque. — Sur les Clusia de la sec- tion Anandrogyne s" Bulletin bibliographique Errata Paj M. .1. IIlk.ul. — Sur l'existence du liber médullaire dans la racine M. Ellinger adresse les résultats des expé- riences qu'il a faites au moyen de l'oléo- réfractométre de MM. Jean h Amagat sur l'indice de réfraction du beurre M. Cu.-L. Deiss, a propos des récentes Com- munications de iM. Bouchard et de MM. Arnaud et Charrin, rappelle qu'il a déjà émis l'idée « que les produits de sécrétion des microbes sont susceptibles d'à 211 comme des ferments et de produire direc- tement comme les diastases des dédouble- ments ■>..., M. IÎRN. Aubert adresse un projet d'appa- reil pour arrêter les chevaux emportés... es. - • ; - ! 1 s .5 826 828 P\RIS. — IMPRIMERIE GXUTHIER-VILIARS ET FILS, Quai des Grands-Xususiins, 55 1891 PREMIER SEMESTRE. _ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITOI. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXII. I\° 16 (20 Avril 1891). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Ouai des Grands-Augusiins, 55. &» 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté da^s les séances des 23 juin 1862 et 2^ mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro d';s Comptes rendus a jS p»g 53 ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. l! v a deux volumes par année. Article Impression des travaux de ï Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier v Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par ! actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra^ ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autat que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persona qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nomrd mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f< pour les articles ordinaires de la correspondance o ciclle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remij l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à terni le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rei, Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le; déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 20 AVRIL 1891, PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Sur quelques données calorimétriques. Note de M. Berthelot. I. _ Sur l'acide aspartique et sa fonction mixte. « L'acide aspartique est le dérivé alcalin de l'acide malique, acide à fonction mixte, deux fois acide et une fois alcool, C»H"O'0 = C8H*(H2O2)(O«)2. „ La fonction alcoolique déterminant la formation d'un alcali par sub- stitution des éléments de l'eau, par ceux de l'ammoniaque C8rT(AzH3)(0')2. C. R., 189., i« Semestre. (T. CS.II, N" 16.) ( 83o ) ou, ce qui revient au même, de I'hydroxyle par l'amidc : HO2 par AzH2, le corps résultant doit être à la fois un acide bibasique et un alcali. » Il existe un corps isomère, l'acide malamique, véritable amide, dérivé du bimalate d'ammoniaque par perte d'eau, mais qui se distingue parce qu'il doit jouer le rôle d'un acide monobasique, joint à celui d'un alcool. » L'acide malamique, porté à l'ébullition avec une base forte, telle que la potasse, dégagera rapidement tout son azote, sous forme d'ammoniaque; tandis que l'acide aspartique ne se dédouble pas de la même manière, à ioo° du moins. » Telles sont les prévisions de la théorie, prévisions vérifiées d'ailleurs par l'expérience. Maison peut se demander si, l'acide aspartique réunissant en théorie la double fonction d'acide bibasique et d'alcali, ces deux fonc- tions ne sont pas influencées l'une par l'autre dans l'intérieur même de la molécule. En d'autres termes, avons-nous affaire à un acide bibasique véritable, comparable de tous points à l'acide succinique par son aptitude à saturer les bases? » Les expériences faites par mon fds Daniel sur la conductibilité élec- trique de dissolutions de l'acide aspartique et de ses sels tendent en effet à établir que ce n'est pas un acide bibasique véritable, bien qu'il manifeste réellement deux basicités successives, même dans des solutions très éten- dues; mais le caractère en est différent et assez analogue à celui des sels formés par les acides phénols, ou bien encore à celui des phosphates polybasiques. Il m'a paru intéressant de contrôler ce résultat par des me- sures calorimétriques. » J'ai dissous is*', 33 d'acide aspartique pur (') dans 5oocc d'eau, à i6°, ce qui a absorbé C8H7A7.0s(r33"'')-t- r>olu(eau) — -^\->.j » J'ai ajouté NaHO'-(i''i=: a1'*), ce qui a dégagé +- .3Cal,o Un second équivalent, NaH02(i*i= a1") . . h- 3Cal,5 Un troisième équivalent Résultat nul (') Pour purifier l'acide du commerce, il faut le dissoudre et le faire bouillir pen- dant quelques minutes dans la potasse, ce qui détruit les petites quantités d'asparagine qui y subsistaient encore. On reprécipite par l'acide chlorlivdrique, après refroidisse- ment. On recueille l'acide aspartique, très peu soluble à froid, on le lave avec de petites quantités d'eau froide et on le fait recristalliser dans l'eau bouillante. ( 83i ) » Comme contrôle, j'ai dissous i3gr,3o d'acide aspartique cristallisé dans 4oocc de soude (i équivalent = 4'")» à i5°,4i ce fIm a dégagé + 6Cal,o6, répondant à i molécule dans 4ht- L'addition de 200cc de soude (i équivalent = 2llt) : -I- 3Cal,C)r. » Si l'on admet, pour la neutralisation de l'acide aspartique dissous, le chiffre -t- i3Cal,o, sa dissolution même aurait dû absorber — 7Cal,o : chiffre concordant avec le précédent, dans les limites d'erreurs et de variations attribuables à des solutions si étendues. — L'action du deuxième équiva- lent de soude dégage en solution concentrée -(- 3Cal,9; en solution étendue, — I— 3CaI, 5 ; la différence étant attribuable à l'inégale dilution. » Il résulte de ces mesures que la seconde basicité de l'acide aspartique n'est pas équivalente à la première, ni, par conséquent, à celle des acides bibasiques à fonction simple. Le même fait existe d'ailleurs pour les acides alcalis monobasiques, tels que l'acide oxyacétaniique (glvcollamine ou acide amidoacétique), dont la chaleur de neutralisation -+- 2Cal,g est même fort voisine du nombre relatif à la seconde basicité de l'acide aspartique. La complexité de la fonction influe donc sur la nature de la manifestation delà fonction acide du composé. lien est de même dans un grand nombre d'autres circonstances, et on peut même tirer de là de nouvelles caracté- ristiques des acides, tant organiques que minéraux. II. — Sur le chlorure malonique. » M. V. Auger ayant bien voulu mettre à ma disposition une certaine quantité de chlorure malonique pur, préparé avec grand soin, j'en ai dé- terminé la chaleur déformation, en dissolvant ce composé dans l'eau et dans la potasse étendue. L'opération s'effectue aisément et la décomposi- tion est très rapide, par suite d'une agitation convenable. J'ai opéré sui- des poids voisins de 5e', 5, renfermés dans des ampoules de verre, mis en présence de 4oocc d'eau, en suivant ma marche ordinaire. J'ai obtenu, à ii° : CeH204Cr2H-2H-2Oï+Eaur=C6H408étendu-h2HClét.,dég.:-i- 44e"1, 26 et + 44^,80. Moyenne -+- 44Cal>5. CcH204Cl!! + 4(NaO,HO) étendue = C6HaNa208 étendu -+-2NaCl étendu 4-2 H2 Os dégage + 99e'1, 7. » En retranchant la chaleur de neutralisation de-, acides malonique ( + 2'7Cal>i) et chlorhydrique (h- 28Cal,4) valeur concordante avec la précédente : ce qui prouve que la réaction de l'eau sur le chlorure malonique est immédiate. » Le chiffre relatif au chlorure malonique est sensiblement double de celui qui répond à la décomposition du chlorure acétique par l'eau, soit -+- 23Cal,3 vers 200, d'après les expériences que j'ai faites avec M. Lougui- nine. Le chlorure butyrique a donné à M. Louguinine -f- 2iCal, 7, tous nom- bres fort voisins pour la même réaction. » On déduit encore de ces chiffres : C6H2Cl204liq. ,- 2H!02liq.= C6H*08crist.-l-2HClgaz -+-i4Cal,2 » Les considérations de Mécanique chimique qui découlent de ces nombres sont les mêmes que pour le chlorure acétique (Ann. de Ch. et de Phys., 5e série, t. VI, p. 298), à cela près qu'une molécule malonique se comporte comme deux molécules acétiques juxtaposées, conformément à la théorie générale. III. — Sur la formation comparée des tartrates isomères solubles et insolubles. » Voici quelques expériences nouvelles sur cette question, qui n'est pas sans intérêt pour l'étude de l'isomérie symétrique. » 1. Lorsqu'on mélange une solution de tartrate droit (ordinaire) de soude neutre avec une solution de chlorure de calcium, il ne se forme pas immédiatement de précipité, et cependant il se produit un dégagement de chaleur, qui atteste un certain échange initial des bases dans le milieu li- quide. Puis, auboutde quelques minutes, la précipitation se produit, avec un nouveau et plus considérable dégagement de chaleur : on peut rendre immédiate cette précipitation à l'aide de quelques cristaux de tartrate déjà formés. J'ai insisté ailleurs (') sur la mesure calorimétrique de ces phénomènes. V oici de nouvelles mesures : C8H*Na20,2< 1 molécule = i2Ut) + 2CaCl(i équivalent = aUt) à iou,4. Effet immédiat, sans précipitation -+- oCa',g8 Précipitation consécutive, avec formation d'un tartrate de chaux insoluble hydraté, nouvel eflét -+- 2Cal,68 » 2. Le tartrate gauche donne lieu exactement aux mêmes effets, avec (') Ann. de Chim. et 6 (total) Avec le mélange des deux sels de soude (pour Ag-). . -+- 5Cal,8 ) , . . ... , , . „.1 ~r i r \ reaction immédiate. Avec le paratartrate de soude (pour Ag-) -+- jta,,o ) » Ainsi dans tous les cas la chaleur de formation du paratartrate inso- luble surpasse notablement celle de tous les autres sels isomères : précisé- ment comme nous l'avons observé, M. Jungfleisch etmoi((), pour l'acide paratartrique solide, formé avec dégagement de chaleur, -f- 4CaI?4 f » cn Par" tant d'une molécule de chacun des acides droit et gauche solides (2). » MINÉRALOGIE. — Sur la forme cristalline et sur les propriétés optiques de la nouvelle variété cristallisée de soufre de M. Engel (*). Note de M. C. FlUEDEL. « Les cristaux de soufre obtenus par M. Engel en agitant avec le chlo- roforme une solution d'hyposulfite de sodium traitée par l'acide chlorhy- drique concentré, et en laissant évaporer la liqueur chloroformique, se présentent habituellement en petits prismes, sans modifications, qui tantôt sont allongés parallèlement à l'une de leurs arêtes, tantôt montrent trois arêtes égales et un aspect rhomboédrique. » Tls appartiennent bien réellement au type rhomboédrique; en effet, au microscope polarisant en lumière convergente, on peut y voir, pour les cristaux qui ont cristallisé, dans le verre de montre ou dans le petit cris- tallisoir, de manière à se présenter dans une direction convenable, la croix et les anneaux des substances biréfringentes à un axe. La substance est négative. » Lorsque le cristal se trouve placé sur un des sommets du rhomboèdre, (') Annales de Chimie et de Physique, 5e série, t. IV, p. i5i. (2) L'acide cristallisé renferme en plus une double molécule d'eau, dont la fixation accroît de +iCal,5 x 2 la chaleur dégagée. (3) Voir plus loin, page 866. ( 835 ) on peut apercevoir simultanément, sur les bords du champ, trois systèmes de croix et d'anneaux, correspondant aux trois faces du rhomboèdre. » Ce qui permet d'obtenir ainsi les anneaux, même sans un dispositif spécial, c'est que le rhomboèdre est très aplati. On peut s'en assurer sur ceux qui se présentent par les arêtes latérales et encore mieux par la me- sure des angles, qui peuvent être faites malgré la très faible dimension des cristaux, lorsque ceux-ci sont fraîchement préparés, grâce à la netteté de leurs faces. » On a trouvé, comme moyenne d'une quinzaine de mesures faites sur plusieurs cristaux et, pour quelques-uns, sur deux arêtes différentes, pp ( normales ) = 40" 5o'. » Il reste, dans cette détermination, une incertitude que j'estime pouvoir monter à une dizaine de minutes. » Elle suffit pour montrer que le soufre de M. Engel, indépendamment de ses propriétés physiques et chimiques, se différencie complètement, par sa forme cristalline, de toutes les variétés de soufre cristallisées connues. » On en connaît actuellement quatre, dont une orthorhombique et trois clinorhombiques : la variété de Mitscherlich, celle de M. Gernez, dont la forme a été déterminée par M. Muthmann (') et une dernière découverte par ce savant. Elle se produit en même temps que la précédente lorsqu'on abandonne une solution de soufre dans le sulfure d'ammonium alcoolique. » Les angles indiqués plus haut ne se rapprochent pas de ceux don- nés par M. Muthmann, sauf peut-être d'un biseau appartenant à la troisième modification, dont l'angle est de 3o,° 6' (Muthmann), de l\o" il\ (Bruhns). » Ce qui mérite d'être rappelé, c'est que le tellure cristallise dans le type rhomboédrique, et que M. Muthmann a découvert une variété du sélénium à aspect métallique, qui est rhomboédrique et formée d'un prisme hexagonal surmonté d'un rhomboèdre. Celui-ci n'a pas pu être mesuré directement, mais ses angles plans ont des valeurs voisines de celles cor- respondantes du tellure. Ce fait me semble donner plus d'intérêt encore à la découverte d'une nouvelle variété du soufre appartenant au même type cristallin. » (') Zeitschrift fur Krystallbgraphie, 1. XVII, p. 336. ( 836 ) ZOOLOGIE. - Une excursion au laboratoire Arago et à Rosas (Espagne). Note de M. de Lacaze-Dutiiieks. « Je demande à l'Académie la permission de l'entretenir quelques in- stants d'une excursion que, pendant les dernières vacances de Pâques, je viens de faire au laboratoire Arago et en Espagne. » Le mercredi 20 du mois dernier, vingt-six étudiants de l'École des Hautes Études, ayant suivi mes Cours pendant le semestre d'hiver, par- taient de Paris et arrivaient à Banyuls le lendemain, jeudi soir. y, M. Blagé, directeur de la Compagnie du Midi, avait bien voulu, sur ma demande, accorder demi-place et écrire aux Compagnies d'Orléans et de Paris-Lyon-Méditerranée, pour que le train direct de Paris à Cerbère prît les excursionnistes aux mêmes conditions. »> Je tiens à remercier M. A. d'Eichthal, président de la Compagnie, et M. Blagé, directeur, de l'empressement qu'ils ont mis à favoriser l'excur- sion que j'avais organisée. » Voici l'emploi du temps : » Vendredi 27. — L'aquarium étant richement peuplé, toute la matinée s'est passée en causeries devant les bacs, où les animaux vivants et épanouis se présentaient, on peut dire, à l'état naturel. » Le bac des Alcyonaires était particulièrement beau, et l'on y pouvait étudier comparativement quelques types des plus intéressants, tels que Gor- gones de plusieurs espèces (Gorgonel/a sarmentosa, Gorgoma graminea, G. subti/is, G.verrucosa, Muricea violacea, Sympodium coralloïiles) variant du rouge au blanc, au jaune, au violet; des Alcyons (Alcyonium palmatum) at- teignant, dans leur épanouissement, la taille d'un pied et formant de véri- tables bouquets épanouis où les caractères étaient aussi faciles à recon- naître qu'à dessiner en les opposant à ceux du Paralcyonium elegans, P. Edwarsii. » Dans ce bac vivaient aussi des Zoanthaires à polypiers dans un état d'é- panouissement dont ne donnent aucune idée les figures des Ouvrages. On- avait sous les yeux, réunis côte à côte, des Balanophyllies et des Dendro- phyllies, genres à polypiers poreux, dont il était facile d'apprécier la caractéristique des animaux en les comparant aux Caryophyllies et aux Flabellum, Zoanthaires à polypiers compacts. » Parmi les Zoanthaires sans polypiers, les Ilyanthes, vivant depuis plus ( 837 ) d'un an, et des Palythoa axine/lœ, type jadis rare et aujourd'hui commun dans l'aquarium de Banyuls, ainsi que de nombreuses espèces d'Actinies, offraient un sujet fort intéressant d'observation pour l'étude delà symétrie radiaire de ces animaux. » En plus d'une occasion, j'ai dit combien étaient bonnes les conditions de vitalité présentées par l'aquarium Arago; on a pu constater le fait une fois de plus en voyant d'innombrables animaux nés dans les bacs et en particulier des Botrilles ayant produit des plaques grandes comme la main, des Bonellies vertes s'allongeant de près d'un mètre, des Filigranes encom- brantes par leur multiplication, etc., etc.; tous ayant été portés à l'état d'embryons avec l'eau puisée par la pompe dans la mer. » Pendant que l'on étudiait ainsi les animaux vivants dans l'aquarium, le bateau du laboratoire sortait et ramenait bientôt son chalut rempli d'animaux et de débris sous-marins de toute sorte. Alors, sur le pont, aidés par les marins et guidés par le personnel du laboratoire, les excursion- nistes ont retiré du filet, au milieu de la vase, des poissons variés, des As- cidies (Cynthiadés, Molgulidés, Phallusiadés)en nombre considérable, des Étoiles de mer, des Ophiures, des Comatules, des Holothuries, des Alcyons, des Vérétilles, des Pennatules, des Caryophyllies, des Hydraires, des Mol- lusques gastéropodes et acéphales, aussi nombreux que variés. » Après cette triaille, chacun a pu porter les sujets choisis sur sa table de travail, les déterminer, les étudier, en prendre des dessins et constater la richesse de la faune dans les environs du laboratoire. » On peut l'affirmer, pour un zoologiste, il n'est pas un exercice plus instructif que celui de la recherche des animaux dans le sac d'un chalut traîné quelque temps sur un fond aussi riche que celui de la mer de Banyuls. » Dans la soirée du vendredi, les observations ont été continuées dans l'aquarium à la lumière électrique. Les Vérétilles, les Pennatules, les Ser- puliens péchés le matin, causaient, par leur épanouissement, leurs belles couleurs comme par leur délicatesse, l'admiration des visiteurs. Les Véré- tilles surtout, plantées dans le sable du fond des bacs par la partie de leur zoanthodème dépourvu de polypes s'élevaient comme des colonnes de 3ocm et 4ocm, couvertes de fleurs dont la transparence permettait, à l'aide de l'éclairage intense d'une lampe à arc, de découvrir les moindres détails de leur organisation ; elles faisaient un singulier contraste avec les figures ridicules données dans certains livres sur la mer, faits, on le pense bien, dans le cabinet et non en face de la nature. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 16.) ' Iu ( 838 ) » Samedi 28 mars. — Au point du jour, ij excursionnistes s'embar- quaient à bord du bateau du laboratoire et, ayant bon vent arrière, se ren- flaient dans les eaux du cap l'Abeille pour pêcher avec la drague et l'engin des corailleurs. » Les résultats de cette sortie ont été heureux : du Corail, des Bra- chiopodes (Cranie, Argiope) et de nombreux Amphioxus ont été apportés par les engins de pêche. » N'est-il pas intéressant de constater que nos élèves des Hautes Etudes ont fait eux-mêmes la pêche du Corail et de quelques animaux réputés aussi rares que curieux? » Une remarque se présente ici très naturellement : dans ces parages, où les conditions orographiques causent de si brusques modifications du temps, les vents contraires auraient pu se lever et contrarier beaucoup la réussite de l'excursion. C'était à redouter ; aussi la nécessité d'une embar- cation à vapeur se fait-elle vivement sentir. Aujourd'hui, on peut le dire, cette amélioration s'impose comme conséquence du développement pris par le laboratoire Ara go. » Dimanche 29. — Journée libre. Quelques-uns travaillent à la bi- bliothèque; d'autres, par un temps superbe, font des excursions dans la montagne, à la tour de Madeloc, d'où un admirable panorama se déroule. » Lundi 3o mars. — Visite des ports de Collioure et de Port-Vendres. Dans ce dernier, le long du quai, j'ai fait recueillir des pontes de Mol- lusques, des Vermets, des Tarets, des Comatules, des Spirographis, des Bulles, des Cérithes, des Oursins, etc. » Six personnes sont descendues en scaphandre et ont rapporté des ani- maux variés. « Mardi 3i. — Dans la matinée, conférence et exercices pratiques, par M. le D1 Prouho, sur les Bryozoaires vivant dans les bacs et péchés pen- dant les sorties du bateau. » Dans la soirée, conférence sur les poissons de la localité, par M. le D1 Guitel. » Promenade sur les rochers voisins du laboratoire, conduite par le Directeur, où l'on a recueilli des Oursins, des Actinies et où l'on a appris à trouver le Gadinia Garnolii siphonaire, qui vit, avec beaucoup d'autres animaux, dans les trottoirs formés à la limite des eaux par une algue s'in- crustant de calcaire. » Mercredi ier et jeudi 2 avril. — Excursion en Espagne, à Rosas. » Départie Ie' , à G1' du matin; passage à Figueras, où nous sommes ( 839) reçus très chaleureusement; arrivée le soir à Rosas, où déjà le bateau du laboratoire était au mouillage. » Je dois remercier M. le consul d'Espagne à Perpignan, qui avait mis le plus grand empressement à faire disparaître toutes les causes de retards que les formalités administratives auraient pu nous susciter. » A Rosas, nous avons dû renoncer à visiter la madrague pour la pêche du thon, un bateau à vapeur l'ayant fort endommagée. Je l'ai regretté, car c'était l'une des visites les plus intéressantes de cette partie de l'excursion. » Le temps, devenu pluvieux, et le vent trop faible ne permirent pas d'effectuer les dragages que je tenais cependant beaucoup à faire exécuter ; toutefois nous avons pu visiter l'établissement d'ostréiculture de Ro- damar et nous rendre compte de la faune des lieux. » En suivant la grève pour arriver à l'établissement, on a fait de bonnes récoltes, car on a rencontré des objets fort intéressants. En effet, on a trouvé rejetés par la lame des coquilles d'Acéphales, de nombreuses es- pèces de Gastéropodes, des tests d'Amphidetus (Echinocardium mediter- raneum), une Tethys léporine vivante, des Bryozoaires, des Ascidies, toutes ces choses montrant et la nature et la richesse du fond de Rosas. » L'établissement d'ostréiculture est situé à l'embouchure de la petite rivière appelée Lloregat. L'établissement est formé de bassins assez élevés pour être à l'abri des fortes crues de la rivière et des grosses lames de la mer. Il est alimenté d'eau de mer par un moulin automoteur actionnant une pompe. » Les huîtres y sont placées sur des cadres grillagés de fil de fer et peu- vent être visitées facilement. » Leur origine est française. Une première fois, du naissain a été apporté d'Arcachon à Rodamar (c'est le nom de l'établissement) et s'y est bien développé; mais un envoi fait cette année même a été saisi à la frontière par la douane française sous le prétexte que les huîtres n'avaient pas la taille marchande. » A un certain point de vue la chose est fâcheuse. En effet, la vente du naissain peut être une source de revenu fort rémunérateur pour les éleveurs placés dans des conditions favorables à la reproduction de l'huître. Il arri- vera certainement un moment où l'élevage, d'une part des huîtres pour la consommation et d'autre part pour la production du naissain, constituera deux branches distinctes de l'ostréiculture; cette division du travail existe déjà dans quelques localités. Pourquoi entraver cette industrie sous ( 84o ) le prétexte que les huîtres, petites, à l'état de naissain, ne sont pas mar- chandes? » Le propriétaire de Rodamar a, dans ce moment-ci, de bonnes et belles huîtres qu'il se propose de conserver et d'utiliser pour la production du naissain; il a préparé ses collecteurs : s'il réussit, il a devant lui un bel avenir. » Dans le lit de la rivière, des pilotis nombreux ont été implantés; et, suivant la méthode usitée dans les baies de Charrons et de l'Aiguillon, on cultive les moules, qui prennent une belle taille. » Vendredi 3. -- A notre retour d'Espagne, nous avons trouvé mon excellent collègue et ami, M. le professeur Flahault, qui doit au mois de mai prochain guider la Société de Botanique dans les Albères, et qui était venu pour se rendre compte de l'état de la végétation. Il a passé quelque temps à Banyuls, ce qui a été une bonne fortune pour les excursionnistes, car sous les murs mêmes du laboratoire il a fait une herborisation des plus instructives, pendant laquelle il a fait recueillir de nombreuses espèces d'algues en donnant sur elles les renseignements les plus détaillés. » Mon cher collègue de Montpellier a droit à tous nos remerciements. » Deux observations particulièrement importantes pour les étudiants ont été faites pendant l'excursion : on sait que la reproduction des Cépha- lopodes a vivement intrigué les zoologistes. Ces animaux, pour vivre en captivité, doivent être dans un milieu parfaitement approprié à leur mode d'existence. Dans le bassin à jet d'eau du milieu de l'aquarium, tous les excursionnistes ont pu, à loisir, voir une belle Sépia entourant une tige dénudée de zoster avec la pointe de ses bras, pour déposer ses œufs et former peu à peu un groupe de raisins de mer, comme disent les marins. La ponte, que je mets sous les yeux de l'Académie, a été faite en un jour et avait commencé la veille, le soir, à la lumière électrique. » Mais, ce qui surtout a beaucoup été remarqué, c'est la ponte et le développement des Comatules. Le bac où se trouvaient ces animaux était l'objet de l'admiration de tous les visiteurs. La ponte a eu lieu au commen- cement d'avril ; en peu de temps, les glaces et les pierres du bac, les tiges d'épongés (Axinella) ont été couvertes d'innombrables embryons à tous les états de développement. Après deux jours, les pentacrines étaient formés et l'on pouvait, à la loupe, contre les parois des glaces, observer leurs bras et leurs pinnules. » A Roscoff, c'est surtout dans le mois de juillet, fin juin et au commen- ( 84i ) cément d'août que la ponte s'accomplit. Il me souvient, d'antre part, d'avoir trouvé des tapis de pentacrines sous les pierres de la jetée de Frontignan à Cette en août et septembre. En rapprochant ces observa- tions, on serait tenté de conclure que, dans la Méditerranée, la période de reproduction des Comatules est plus longue que dans la Manche. J'ai retenu longtemps les excursionnistes devant ce bac, et, dans des entretiens fami- liers, qui ne sont pas les moins instructifs, j'ai insisté sur l'importance des faits qui se passaient sous leurs veux. Ils ont tous, en effet, pu vérifier cette observation, l'une des plus curieuses et des plus importantes de la Zoologie moderne, faite par Wywilhe Thompson et Carpenter, à savoir que la forme pentacrine est la forme larvaire et embrvonnaire pour les Comatules vivantes de nos parages. De ce qu'ils constataient de visu. ils ont pu tirer cet enseignement précieux, que l'étude de l'évolution des êtres est, sous peine d'erreur, inséparable de l'histoire des animaux. » L'excursion s'est terminée le 5 avril, après une conférence du Dr Pru- vot. » Un jour, nous avons été quarante-cinq personnes au laboratoire. MM. le professeur Geddes, de Dundee, accompagné de deux élèves; le professeur Yung, de Genève; le professeur Flahault, suivi par un natura- liste de Schaffhouse, et un étudiant américain, s'étaient joints à nous; deux Russes, un Roumain et un docteur belge avaient tait aussi partie de l'ex- cursion, ainsi qu'un étudiant de la Faculté de Clermont. » Je ne puis taire combien j'ai été heureux de voir un aussi grand concours de naturalistes venir d'aussi loin au laboratoire Arago. » C'est la seconde fois que j'organise une telle excursion : la première, en 1890, fut modeste; celle de cette année a pris de plus grandes propor- tions; aussi, m'appuyant sur cette liberté et cette indépendance d'action qui caractérise l'École des Hautes Etudes, prenant encore pour base d'opérations le laboratoire Arago, puis-je espérer l'année prochaine de pousser plus loin les excursions secondaires et de revoir peut-être les îles Baléares, où nos moissons seront non moins riches et présenteront l'attrait d'un pavs fort curieux et peu exploré. » ( 842 ) ANATOMIE GÉNÉRALE. — De V endot hélium du péritoine et des modifications qu'il subit dans l'inflammation expérimentale ; comment il faut comprendre la guérison des plaies par réunion immédiate; par M. L. Ra.wier. « On observe facilement, chez le cochon d'Inde, la structure de l'endo- thélium du péritoine, que je vais décrire. Il convient de choisir un animal jeune. Après l'avoir sacrifié, on ouvre la cavité péritonéale, on détache le grand épiploon. La membrane étant ensuite étendue sur une lame de verre, on laisse tomber à sa surface quelques gouttes d'une solution d'acide os- mique à i pour ioo. Une minute et demie après, montre en main, on lave et on colore par le violet de méthyle 5B, 5R ou hexaéthylé, en solution aqueuse. La coloration se fait rapidement. Lorsqu'elle est produite, on recouvre d'une lamelle et l'on examine au microscope, à une bonne lu- mière et à un grossissement de 3oo à l\oo diamètres. » L'endothélium qui recouvre la surface de la membrane se reconnaît de suite à ses noyaux, qui sont bien colorés, superficiels, ovalaires et aplatis. Chacun de ces noyaux est entouré d'une couche de protoplasma granuleux, de laquelle partent en rayonnant des travées protoplasmiques qui s'anasto- mosent entre elles et avec les travées de même nature, émises par les cel- lules endothéliales voisines. La masse protoplasmique qui entoure les noyaux et les travées qui en partent, étant assez vivement colorées par les violets de méthyle, se montrent nettement. » Si l'on combine ces notions nouvelles avec celles que l'on possédait déjà sur la constitution des endothéliums, on arrive à la conception mor- phologique suivante : chaque cellule endothéliale contient un noyau et se limite à la surface par une plaque très mince, constituée par du proto- plasma condensé. Cette plaque, plaque endothéliale, forme le champ de la cellule, qui se montre si nettement circonscrit dans les imprégnations d'argent. Le protoplasma situé au-dessous de la plaque, et dans lequel le noyau de la cellule est compris, n'est pas individualisé ; son réticulum se poursuit sans discontinuité de cellule à cellule. Il en résulte qu'un revê- tement endothélial constitue une colonie dont les éléments, quoique dis- tincts, n'en sont pas moins étroitement liés entre eux. » Cette manière de comprendre les endothéliums est confirmée par des recherches d'histologie pathologique expérimentale que j'ai faites ré- ( 843 ) cemment sur le grand épiploon de quelques mammifères. Ces recherches complètent et étendent celles qui sont déjà consignées dans la ire édition (1869) de notre Manuel d'Histologie pathologique, en collaboration avec M. V. Corail. » Mes expériences nouvelles ont porté sur le lapin, le cochon d'Inde et le rat. On a provoqué chez ces animaux une péritonite légère, en injectant dans la cavité péritonéale, au moyen d'une seringue hypodermique, six gouttes d'une solution de nitrate d'argent à trois pour mille. Les animaux ont été sacrifiés un, deux, trois, six et neuf jours après l'injection de la substance irritante. J'ai fait l'étude du grand épiploon enflammé en suivant exacte- ment la méthode indiquée plus haut. » Au bout de vingt-quatre heures, on constate que les régions de la membrane qui ont été atteintes le plus fortement par la solution caustique sont entièrement dénudées; leurs cellules endothéliales ont été nécrosées et éliminées, ou bien, après s'être gonflées, elles sont tombées dans la cavité péritonéale. Sur d'autres points où l'action du nitrate d'argent a été plus faible, l'endothélium est encore en place; mais il a subi des modifica- tions importantes. La plaque endothéliale a disparu ; le noyau est légère- ment gonflé et le protoplasma qui l'entoure a pris une forme nouvelle; certaines travées du réticulum protoplasmique ont disparu, tandis que les autres ont subi une hypertrophie notable. Il en résulte que le pavé-endo- thélial est transformé en un réseau de cellules étoilées, ramifiées et ana- stomosées les unes avec les autres par leurs prolongements. Ces cellules sont semblables aux cellules conjonctives, ou plutôt ce sont des cellules conjonctives. « Chez les animaux sacrifiés trois jours après l'injection intrapérito- néale de nitrate d'argent, surtout chez le rat et le cochon d'Inde, j'ai constaté que les cellules étoilées qui recouvrent les travées du grand épi- ploon ont pris un développement considérable. Certaines ont émis des prolongements d'une grande longueur qui s'entre-croisentou se fusionnent avec les prolongements des cellules voisines. En quelques points, surtout dans le voisinage des travées vasculaires, ces cellules, dont quelques-unes ont plus de 100 pi de diamètre, s'étendent par-dessus les mailles du réseau épiploïque et les bouchent. Une observation un peu attentive conduit à re- connaître qu'elles sont fixées à des filaments de fibrine qui leur servent de supports. Je m'explique : dans les premières phases du processus inflam- matoire, c'est-à-dire dans les deux premiers jours, le liquide péritonéal est devenu plus abondant et présente tons les caractères d'un exsudât inflam- ( 844 ) matoire. Il donne naissance à de nombreux filaments de fibrine qui se fixent à la surface des travées épiploïques et couvrent les mailles du grand épi- ploon comme d'une toile d'araignée. Les cellules conjonctives, nées des cellules endothéliales, ont la propriété de se fixer aux surfaces et de s'y étaler; elles s'étendent aussi bien sur la fibrine que sur les faisceaux de tissu conjonctif; on en voit dont les prolongements s'appliquent sur des fdaments fibrineux et les accompagnent sur un trajet de plusieurs dixièmes de millimètre. La fibrine forme donc une sorte de charpente qui sert de support à un nouvel édifice constitué par des cellules ramifiées et anasto- mosées. » Tout cela peut se produire avant qu'il y ait de multiplication cellu- laire. Celle-ci ne commence pour les cellules endothéliales et conjonctives qu'à la fin du deuxième jour. Elle se fait par le mécanisme de la division indirecte ou karyokinèse, ainsi que cela a été observé par M. Toupet ('). » Je laisse de côté tout ce qui, dans le processus inflammatoire, est relatif aux cellules lymphatiques et aux clasmatocytes, me proposantd'en faire, à cause de son importance, le sujet d'une Communication spéciale. » A partir du quatrième jour, la réparation des tissus se produit rapide- ment, dans les conditions expérimentales où je me suis placé. Les cellules conjonctives redeviennent peu à peu des cellules endothéliales, tout en continuant de se multiplier activement par le mécanisme de la division indirecte. Elles arrivent même à être plus nombreuses qu'il n'est néces- saire pour garnir toute la surface de la membrane. Quelques-unes d'entre elles, ne trouvant plus qu'une place restreinte sur les travées de l'épiploon, y sont fixées seulement par une sorte de pied auquel leur corps, libre dans la cavité péritonéale, est relié par un pédicule plus ou moins long. Ces cellules deviennent souvent vésiculeuses et revêtent alors les formes sin- gulières des cellules du cancer colloïde du péritoine. J'ai vu leur pédicule canalisé. » En général, vers le neuvième jour, l'endothéliiun est complètement reconstitué, mais les cellules qui le composent n'ont pas encore repris leur disposition normale. Leur protoplasma réticulé est formé de travées plus grosses, moins nombreuses et plus granuleuses que chez l'animal adulte et même chez le jeune. Aussi ces cellules sont-elles plus épaisses et forment- elles de légères saillies. Il en résulte que les travées épiploïques, au lieu d'être régulières, paraissent mamelonnées. (') Toupet, Modif. cell. dans l'infl. simple du péritoine, th. 1887. ( 845 ) » Je pense que les faits exposés dans cette Note jettent une certaine lu- mière sur une question fie Pathologie générale importante et encore fort obscure. Comment se fait la guérison des plaies par réunion immédiate? » Il est clair que l'on ne saurait plus admettre aujourd'hui la théorie de J. Hunter, théorie d'après laquelle il transsuderait des lèvres de la plaie une lymphe plastique qui s'organiserait par la suite. Il est établi, en effet, que les cellules ne se forment pas plus aux dépens d'un blastèmc que les microbes dans un bouillon de culture stérilisé. » La théorie de Virchow et de Billroth, qui admet l'édification d'un tissu cicatriciel dont les éléments seraient fournis par les cellules du tissu con- jonctif proliféré, n'est pas soutenable en ce qui regarde la réunion immé- diate, puisque la multiplication des éléments cellulaires du tissu conjonctif par division indirecte ne commence que \ ers la fin du troisièmejour et qu'à cette époque la réunion immédiate est déjà produite. » Nous avons vu que la multiplication des cellules connectives est pré- cédée de leur hypertrophie et que, sous l'influence du mouvement nutritif intense résultant de l'irritation, ces cellules émettent des prolongements d'une grande longueur qui s'appliquent sur les filaments de fibrine de l'exsudat inflammatoire, les suivent dans leur trajet, rencontrent des pro- longements de même nature émanés des cellules voisines et se fondent avec eux. » Il se produit probablement, je pourrais presque dire certainement, des phénomènes analogues dans la réunion immédiate des plaies. Il se fait d'abord un exsudât plus ou moins hémorragique duquel se séparent des filaments fibrineux qui se fixent aux faisceaux de tissu conjonctif et consti- tuent une première charpente entre les deux lèvres de la plaie. Bientôt, à la suite de l'irritation, les cellules de tissu conjonctif grossissent, leurs pro- longements divisés s'accroissent, il s'en fait de nouveaux. » Ces prolongements s'accolent aux filaments de la charpente fibrineuse, les suivent, se soudent les uns aux autres et forment ainsi une seconde charpente plus solide que la première, plus vivante et qui va bientôt tra- vailler à l'édification définitive de la cicatrice par le développement de faisceaux conjonctifs et de fibres élastiques. » Il n'est pas nécessaire d'insister sur la différence de cette théorie avec les théories anciennes. Elle seule peut expliquer la réunion si rapide des plaies par première intention, réunion qui se produit avant que les cel- lules de tissu conjonctif aient pu se multiplier par division et qui cepen- dant s'effectue sous l'influence de ces cellules. » C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N» 16.) l i l ( 846 ) M. le Paësidevt annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Ledieu, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, décédé à Toulon le 17 avril 1891. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. Pissis. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 48, M. de Serpa Pinto obtient 4 2 suffrages M. le Prince de Monaco obtient 5 » Il y a un bulletin blanc. M. de Serpa Pixto, ayant obtenu la majorité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions, chargées de présenter des questions de prix. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Commission chargée de présenter une question de Prix Gay {Géogra- phie physique) pour l'année i8g3. — MM. Grandidier, Bouquet de la Grye, d'Abbadie, A. Milne-Edwards, Jurien de la Gravière réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Daubrée et Paris. Commission chargée de présenter une question de Prix Pourat {Physio- logie) pour l'année i8o,3. — MM. Bouchard, Marey, Ranvier, Brown- Séquard, Chauveau réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. A. Milne-Edwards et de Quatrefages. Commission chargée de présenter une question de Grand prix des Sciences physiques pour l'année i8q3. — MM. de Quatrefages, Duchartre, Daubrée, Fizeau, Fremy réunissent la majorité des suffrages. Les Mem- bres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Blanchard et Marey. ( «47 ) Commission chargée de présenter une question de Prix Damoiseau pour l'année 1894. — MM. Faye, Tisserand, Wolf, Lœwy, Janssen réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MAI. Mouchez et Poincaré. MEMOIRES PRESENTES. M. Folie adresse un travail ayant pour titre : « Note sur la nutation ini- tiale de l'axe du inonde et résumé des déterminations obtenues jusqu'ici. » (Commissaires : MM. Fave, Lœwy, Tisserand.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel présente le premier volume des « Leçons sur les métaux » publiées par M. Ditle et appelle l'attention de l'Académie sur l'intérêt que présente cet Ouvrage pour l'exposition des idées et des méthodes de la Mécanique chimique. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Le premier numéro pour 1891 du «Journal d'Histoire des Mathéma- tiques», publié à Stockolm par M. G. Enestrôm. (Présenté par M. Hermite.) i° Trois volumes sur le terrain houiller de Commentry, ayant pour titres: m Lithologie et stratigraphie»; par MM. de Lau/iav et Stanislas Meunier. « Flore fossile » ; par MM. />'. Renault et R. Zeiller. « Faunes ichtvo- logique et entomologique » ; par MM. Charles Brongniart et Emile Sauvage. ( Présentés par M. Daubrée.) Le Comité hongrois du second Congrès orxithologique international informe l'Académie que le Congrès se réunira à Budapest le 17 mai prochain. M. le Maire de la ville de Dax invite l'Académie à se taire représentera l'inauguration de la statue de Borda qui aura lieu le il\ mai prochain. ( 8^8 ) ASTRONOMIE. — Nébuleuses nouvelles, découvertes à T Observatoire de Pans Q); par M. G. Bigourdas. Note communiquée par M. Mouchez. Ascension droite. 1860,0. N-. — — — 209.. h m . i6.3i.36 210.. . 16.37.45 211... 16. 5o. 17 212. . . i6.5o.49 213... iG. 54.5i 214... . . 16.S9.19 215... . 17. 8. i3 216... . 17. 8.3i 217. . . 17.13. 26 218. . . 17.59.11 219... 17.59.20 220... 18. 4.56 221. . . 18. 5.ii 222. . . . 18. 6.38 223. . . . 18. 8. 6 224... 18.10.26 225... . 19. 11. 16 226. . . 20.IO.3o Distance polaire. Description. O ' 53. 3 1 Gr. : i3,4; ronde, 20" de diamètre, avec noyau stel- 1 aire excessivement faible. 3i. 7 Gr. : 1 3 , 3 ; ronde, 25" de diamètre, avec noyau stel- laire et accompagnée de quatre étoiles voisines. 32.52 Gr. : i3,5; parait formée par plusieurs étoiles, avec un peu de nébulosité. 26.39 Gr. : i3,4-i3,5; dilTuse, 40" à 5o" d'étendue. L'étoile 1 3 1 o BD -+- 63" est à p = 53°, d = 3',5. 66-46 Gr. : i3,4; avec noyau stellaire excessivement faible. 28.45 Trace de nébulosité, soupçonnée près de i63iBD-+-6i°, À p = 60°, ç)°o'. Cette nébuleuse déjà indiquée en 1887 (Remarques), est re- produite ici parce qu'elle n'avait pas reçu de numéro. Trouvées en cherchant 2296 N. G. C que j'ai pu apercevoir à sa place. ( 85o ) N". 817 N. G. G. 1889 oct. 3o Non trouvée à la position de N. G. C, mais 26" après. 992 N. G. C. 1889 oct. 3i Elle passe ;s avant ia position de N. G. C. 2618 N. G. C. 1890 mars i5 Trouvée i2s après la position de N. G. C. 4572 N. G. C. 1887 juillet 12 Trouvée 34s après la position de N. G. C. 5863 N. G. C. 1889 avril 3o Non vue à la position de N. G. C. ; mais à la position yR=i5h2m53s, T= i07°.">8\ j'ai aperçu une nébuleuse de grandeur i3,4 (n° 189) qui, d'ailleurs, ne répond pas à la description de N. G. C. 5941 et 5942 N. G. C. 1890 juin 10 La première de ces deux nébuleuses est la plus australe, tandis que, d'après le N.G.C., elle serait la plus boréale. 6059 N. G. C. 1890 juin 19 Je l'ai trouvée n5 après la position de N. G. G. GÉOMÉTRIE. — Sur la déformation des surfaces spirales. Note de M. L. Raffy, présentée par M. Darboux. « En vue d'étudier certains problèmes relatifs à l'importante classe des spirales, j'ai cherché à caractériser les surfaces qui résultent de leur dé- formation. Le problème se pose en ces termes : » Étant donné un élément linéaire, exprimé au moyen de variables quel- conques, reconnaître s'il existe des spirales admettant cet élément linéaire. » Nous supposerons l'élément linéaire donné sous la forme Idxdy. Mais, comme la solution de ce cas ne comportera que des opérations à effectuer sur des paramètres différentiels, elle sera valable dans tous les svstèmes de coordonnées. » Pour qu'un élément linéaire idxdy convienne à des spirales, il faut et il suffit que, par un changement de variables , dx , dy du = -zr-, — ; , av — la fonction ï&i\ prenne la forme é-^a~v) $(h + r), ce qui s'exprime par la relation (1) (£' — r,' 4- 2i)\ + ;"a',. - rik'j - o. Dans l'énoncé des conditions que cette identité entraîne, je représenterai ( 85i ) la courbure totale par — -iê et j'emploierai pour les paramètres différen- tiels les notations qu'on trouvera définies dans la Théorie des surfaces de M. Darboux (Livre VII, Chap. I). » Quand l'invariant e~°A0 ne se réduit pas à une constante, on déduit de l'équation (i) que les deux invariants e(, S, que Maxwell n'a pas considéré et cpie je définirai par les équations d i. il y dwh a="777' dz a M -K,Q = £ de dx de " - ~~dï' - *.« = £ dx, Or dans lesquelles le sens de rotation positif est celui qu'adopte Maxwell. » L'expression de l'énergie devient v>2— 8* [Kl \djr dz ! ^ K,\ dz i 8^ dx I K3 \ dx ôy fdS V. I — 77- ) ■+- 5 7.4 j ' j " 7>:l . ,, ., i 4' !° | ■> Carbone 4?, 6 •>9>J 39,3 " 9'y ( 35fi ) » Températures d èbullilion à de basses pressions (appareil de M. Berthelot). mm mm Pressions 764 4">'2 238 121 43 3 Température d'ébullition (écliantillon a) to5 90 71 55 34 » Poids spécifiques (échantillon a bouillant à io5°). Températures o°, 1 7°,2 1 S", 6 38" Gi° 900 97" Poids spécifiques.... 1,224 1 , a 1 5 1,200 i,i7<3 1 , 1 J6 r , io'6 1,100 D, = D„(i — 0,00102/ — o, 0000004 L-) ■ » Chaleurs spécifiques (en commun avec M. Albert Colson) déterminées avec le calorimètre et par les méthodes de M. Berthelot : Intervalles de température de Ô2° à i5°. de 58° à 16°. de 87° à 17°. Chaleurs spécifiques (écliantillon a)... o,3'24 0,325 o,33o » Dissociation à la pression ordinaire. — Les mesures de densité de va- peur étaient faites par la méthode de Dumas avec des ballons de très s ande capacité. » Wurtz a donné (Comptes rendus, t. LX, p. 729) 21 densités, dont 17 se placent assez bien sur une courbe régulière, mais il avait dit déjà que la durée de l'expérience « n'est pas sans influence sur les nombres » obtenus ». Mes déterminations indiquent une décomposition plus avancée que les siennes, car on voit dans le Tableau ci-après (p. 858) qu'il faut aller au delà de la durée habituelle d'une densité de vapeur. » Diverses expériences ont été prolongées plusieurs heures, grâce à l'emploi de régulateurs de température, afin d'atteindre la limite de dé- composition. Vers i5o°, c'est-à-dire un peu au-dessus du point d'ébullition (to5°), la densité reste la même quelle que soit la durée de l'expérience; ainsi vers 1 5o° le bromhvdrale d'amylène existe bien à l'état de combi- naison moléculaire : quelques fumées blanches (HBr) indiquent seule- ment déjà une trace de décomposition. » Un caractère très saillant du phénomène est la variation énorme que subit la densité entre 1 7 V' vl 1900. » Dissociation à de faibles pressions, £ et ~ d'atmosphère. — Je me suis at- taché surtout à l'étude des plus faibles pressions, car c'est pour elles que les différences des résultats sont les plus marqués. Les densités de vapeur obtenues sont notablement inférieures à celles qu'on a pour la pression ordinaire. Cette différence se constate dès i5o°; elle semble même appa- ( «57 ) raître dès ioo°, car, avec un vide partiel, on peut descendre jusqu'à cette température à cause de l'abaissement du point d'ébullition. Les nombres obtenus seraient d'ailleurs des maxima si, malgré mes efforts, la température n'avait pas été assez prolongée pour atteindre la limite de la dissociation : on sait, en effet, que celle-ci s'établit toujours plus lentement dans les gaz très dilués, comme je l'ai montré pour l'acide iodhydrique. » Conclusion. — En restant uniquement ici sur le terrain de l'expérience, on voit que pour le bromhydrate d'amylène, formé avec condensation, la dissociation est facilitée par une diminution de pression. En discutant sur un tracé graphique l'ensemble des déterminations dont une partie seulement est donnée ci-dessous, j'admets approximativement les nombres suivants : Température : Densités de vapeur à inlm.. _!_atni 10 100°. 150". 175". 185°. 200°. 225°. 300°. » 5,2 5,o 4,« 3,5 3,o 2,6 ),0 4,6 4.i 3.4 3,i ,,8? 2,6 d'où, par un calcul facile Fraction de la masse décomposée à ia » » « 1 :itm l « <->, I 1 0,OD 0,28 °>: 0,28 o,5'i 0,69 0,87' « M. Calvet et M. Ferrières m'ont prêté successivement dans ces re- cherches leur meilleur concours : je les prie de recevoir tous mes remer- ciements. Dissociation du bromhydrate d'amylène à différentes pressions. Températures. (Yoir le Tableau ci-après.) ( 858 ) 1 lurée Désignation de des Tem- l'expé- Pres- échantillons. pérature. rience. sion. Excès de poids Haro- Volume Densité mètre « I < ■ Air de à o. ballon, restant, vapeur. Pression atm osphériq u e . » Les expériences faites vers une même température sont rangées d'après leur durée, pour mon- trer que celles qui sont trop courtes, dans la période de dissociation, donnent des densités trop fortes. La combinaison totale correspond à la densité 5,24 La décomposition totale correspond à la densité 2.62 o in î II gl' a / 227,5 6 » cl ] 229,5 3o » a (224,5 43 »> Pression de -^ d'atmosphère. o min mm gr o mm ce ce a 98 22 237 +0,070 à 8,6 7.50 4 1 7 0,6 4,75 d i83 44 236 — o,i65 à 12, 3 -43 4!8 0,1 3,4 a 228 io 242 —0,194 à io,5 709 3n 0,8 2,8 1 ,535 à 10,4 760 436 2,0 5 , 1 ',649 à 11,2 743 52q 6,3 5,4 i,4o4 à 17,0 749 447 5,8 5,4 i,453 à 12,0 769 467 5,o 5,3 1,788 à 17,0 761 544 M 5,5 1 ,457 à 9,8 762 453 1 , 5 5,4 1,287 à .7,5 75 1 421 5,2 5,3 !'°77 à i5,3 754 392 4,2 5,i 0,872 à i3,3 753 406 4,2 4,5 o,836 à 10,9 757 45 1 0,4 4,i 0,982 à 10, 1 761 49° 1.3 4,2 0,812 à ii,i 753 525 7>2 3,9 o,5i3 à 12,1 755 4io 3, 2 3,4 o,848 à 12,0 745 583 10, 2 3,7? o,449 à '7,1 7.53 386 2>7 3 , 4 o,336 à 8,0 758 44'2 5,o 2,9 o,368 à ">7 76. 434 o,3 2,9 Pression de £$ d'atmosphère. mm gl' o in m cl \ 99 64 77 — 0,402 à 11,6 761 5i8 o,3 4,85 d I 100 120 80 — 0,424 à 1 3 , 3 731 599 0,7 5,i d I i52 4o 81 — o,333 à 11, 4 748 4'3 1,0 4,8 d j 1 49 , 5 92 78 — o,488 à i3,o 761 56g 1,1 4,6 d '79,5 64 76 — o,54o à 18,0 761 606 o,4 4,1 a 184 118 76 — 0,532 à ii,3 763 0,4 0,9 3,i a 20i,5 82 77 — o,563 à 12,8 762 556 1,1 3,i ( 859 ) chimie. — Sur la préparation et la réaction des chlorures ammoniacaux de mercure. Note de M. G. André. « La dissolution de l'oxyde jaune de mercure (2osr) dans une solution bouillante de sel ammoniac (ioog,'dans 35oer d'eau) fournit, par refroidisse- ment, un précipité cristallin peu abondant dont la composition n'est pas constante. Cette composition se rapproche de celle du chlorure HgCla. 2AzH3 plus ou moins hydraté. L'étude de l'action de l'ammoniaque sur l'eau mère de ce produit conduit à plusieurs remarques importantes relatives à la production du chlorure ammoniacal de mercure. Elle conduit aussi, ainsi que je vais le dire, dans certains cas, à la préparation du chlor- amidure et du chlorure d'oxydimercuriammonium, et cela conformément aux vues que j'ai émises antérieurement ('). » I. La dissolution de l'oxyde jaune dans le sel ammoniac étant effec- tuée comme plus haut et la solution froide étant séparée du précipité cris- tallin, on traite cette dissolution par de l'ammoniaque du commerce étendue de son volume d'eau, jusqu'à odeur fortement ammoniacale. Le précipité blanc, caséeux, qui prend naissance, est lavé rapidement par décantation jusqu'à disparition d'odeur, puis séché à too°. Un premier produit ainsi préparé fondait dans un petit tube sans donner d'eau; il avait une appa- rence cristalline et répondait à la combinaison d'un chlorure ammoniacal avec le chloramidure HgCl2. 2 AzH3+ HgCl AzH2 (2). En effet, la réac- tion HgCl2,2AzIP = HgCl, \/.IIa + AzH'Cl se produit très vite au contact de l'eau. Mais, si le corps que je viens de décrire est' lavé avec le moins d'eau possible, le sel ammoniac en excès dans la dissolution empêche le chloramidure d'être décomposé plus avant par l'eau. Ce composé me paraît donc contenir du chloramidure. En opérant de la même façon, mais en tube scellé vers 2000, et en présence seulement d'une petite quantité d'ammoniaque, j'ai obtenu des corps analogues. » Dans deux autres expériences dans lesquelles le précipité caséeux a (' ) Voir Comptes rendus, t. CVIII, p. a33 et 290. ,} Calculé... Gl= 19, i3' Hg = 7.,87 Az'^7,54 Trouvé... CI =19,20 Hg = 72,36 Az = ;,i6 ( 86o ; été longuement lavé, on a obtenu un composé qui, ainsi qu'on pouvait le prévoir, ne renferme plus de chlorure ammoniacal, mais bien une combi- naison de chloramidure et du chlorure AzH2(Hg, 0,Hg)Cl. Un lavage en- core plus prolongé ne laisse que ce dernier corps. » Un lavage peu prolongé et rapidement conduit fournit le chloramidure lui-même très pur, ainsi que je l'ai vérifié. Mais on peut facilement dépas- ser la limite et obtenir une série de combinaisons de chloramidure et de chlorure d'oxydimercuriammonium. » II. Si le précipité caséeux produit par la réaction de l'ammoniaque sur la dissolution d'oxyde jaune dans AzH'1 Cl est chauffé en présence d'un excès d'ammoniaque en tube scellé, vers 2000, il fournit, par refroidisse- ment, un corps cristallin qui, lavé avec très peu d'eau froide, répond à la formule du chlorure ammoniacal bien connu HgCl2 . 2 AzH3. On peut en- core préparer ce chlorure, ou un hydrate, en ajoutant peu à peu à froid de l'ammoniaque à la dissolution d'oxvde jaune tant que le précipité, d'abord formé, se redissout. Le liquide, exposé sur de la chaux vive pendant plu- sieurs semaines, abandonne peu à peu le chlorure ammoniacal bien cris- tallisé. On peut également, ou bien ajouter à de l'ammoniaque légèrement tiède la dissolution d'oxyde jaune, ou bien faire passer pendant longtemps un courant de gaz ammoniac dans la dissolution d'oxvde jaune chaulfée doucement. Le précipité caséeux d'abord formé se redissout partiellement et, après filtration et refroidissement, on obtient le chlorure HgCl2.2AzH34H20 (.<). » III. Débarrassée des cristaux du chlorure ammoniacal, l'eau mère précipite en blanc par un grand excès d'eau. Lavé et séché à ioo°, ce corps amorphe n'est autre que le chlorure d'oxydimercuriammonium AzH2(Hg.O.Hg)CI. Il existe, en effet, en dissolution, du chlorure ammoniacal; celui-ci s'est décomposé sous l'influence d'un excès d'eau. Les équations suivantes tra- duisent ces diverses réactions : 2A/.H"Cl -+- HgO = HgCI2,2AzII3 + HH), 2(HgCl2.2ÀzH3) + ll20 = AzII2(Ilg.O.IIg)Cl i- 3AzHlCl, OU ne se forme, dans aucun cas, un composé tel que Hg Cl2. 5 AzH3, si facile à ob- tenir dans de semblables conditions avec le chlorure de zinc. ( 86i ) et, enfin, AzH4Cl 4- 2HgO,= AzHa(Hg.O.Hg)Cl -f-H30. » IV. On sait que le chlorure ammoniacal cristallisé IlgCl2. 2 AzII3, dont il vient d'être question, a été préparé d'abord par Mitscherlich en ajoutant, peu à peu et jusqu'à commencement de trouble persistant, une solution de sublimé dans une liqueur bouillante contenant un mélange de sel am- moniac et d'ammoniaque. Or, la même opération, faite en ajoutant un excès de sublimé, conduit à un autre composé. En effet, si, dans une solu- tion de sel ammoniac additionnée d'ammoniaque, on ajoute peu à peu, sans chauffer, une solution de chlorure mercurique, il y a d'abord dissolution, puis, si on dépasse ce terme, formation d'un précipité caséeux. Ce préci- pité, lavé par décantation à l'eau froide jusqu'à perte d'odeur ammonia- cale, puis séché à ioo°, répond à la combinaison d'un chlorure ammoniacal contenant molécules égales de chlorure et d'ammoniaque • HgCl2. AzII3 ('). Si la même opération est effectuée à l'ébullition, comme pour préparer le chlorure de Mitscherlich, mais en ajoutant un excès de chlorure mercu- rique, on obtient encore le corps HgCl2. AzII3, sous forme d'un précipité caséeux. Ces deux précipités lavés à l'eau froide, en évitant qu'une action trop prolongée ne les jaunisse, sont décomposés et fournissent du chlora- midure, car 2HgCl2.AzHs AzHa.HgCl -h AzrPCLHgCP. » CHIMIE. — Sur les sels de sous-oxyde d'argent. Note de M. Gu.vtz. « La question de l'existence des sels de sous-oxyde d'argent a été très discutée. Les résultats de Wohler qui semblaient établir leur existence ont été contestés, et la majorité des chimistes semble nier leur existence. . J'ai montré dernièrement l'existence d'un sel de sous-oxyde d'argent parfaitement défini et cristallisé, le sous-fluorure d'argent Ag2F. En par- tant de ce produit, il est facile d'obtenir les autres sels de sous-oxyde d'argent. » Lorsqu'on fait arriver un courant de HCl sec sur du sous-fluorure (■) Calculé Hg = 69,4'i; Cl = a4,65; Az = 4,86. _, . |(i) Hg = 69,91 -70,02; Clc=24,3o; Az = 4-84. ( (2) Hg = 69,95; Cl =23,74; Az =4,79- C. R., 1891. 1" Semestre. (T. CX1I, N° 16.) ' ' ' ( 862 ) d'argent, il se colore immédiatement et prend une teinte violette. Si l'on dose H Cl absorbé, on trouve que l'absorption de H Cl est assez faible. Si l'on prend la substance ainsi obtenue, elle paraît homogène; mais si, après l'avoir broyée on la regarde à la loupe, on voit nettement une grande quan- tité de points jaunes qui sont encore du sous-fluorure d'argent non atta- qué. Au lieu d'employer HCl gazeux, il est plus facile d'employer un autre chlorure; les chlorures de carbone, de silicium, de phosphore, etc., don- nent tous le fluorure correspondant et le sous-chlorure d'argent. » J'ai trouvé ainsi, suivant les préparations : 1 84, 08 ) As { J au lieu de 85,88 pour 100 b / 83,35 ) ' m * '^'r9 ) r a k CI > au heu de 1 5, 12 pour 100 » Ces analyses indiquent toutes dans le produit un peu de AgCl dont la présence n'a rien d'anormal. » J'ai préparé de même Ag2I en faisant passer un courant de HI sur Hg2F, la réaction a lieu avec un très grand dégagement de chaleur; le sous-sulfure d'argent Ag4S par l'action de H2 S sur Ag2F. Le sous-sulfure obtenu contenait 92,37 d'argent, la théorie exige 93,08; le sous-oxyde d'argent se produit par l'action de la vapeur d'eau à 160° sur Ag2F. » Je me propose de déterminer la chaleur de formation du sous-chlo- rure d'argent et de vérifier son identité avec le produit d'altération par la lumière du chlorure d'argent. » CHIMIE. — Sur le sulfure de bore. Note de M. Paul Sabatier. « J'ai préparé le sulfure de bore par l'action de l'hydrogène sulfuré sec sur le bore amorphe chauffé au rouge (méthode Sainte-Claire Deville et Wœhler). La réaction ne commence qu'au rouge, tout près de la tempé- rature de ramollissement du verre. L'attaque du bore est lente et n'est jamais complète. » Les gaz entraînent du sulfure borique sous forme d'une poudre blanche cristalline très ténue, qui se dépose très difficilement et peut obstruer les tubes abducteurs. La majeure partie du sulfure se condense dans les par- ties du tube voisines de la portion chauffée au rouge : c'est d'abord une masse fondue, transparente, opaline après refroidissement; au delà, on ( 863 ) voit un dépôt de matière opaque, porcelanique, d'aspect un peu nacré, se détachant assez aisément en éclats conchoïd es ; plus loin encore, se forme un anneau de belles aiguilles brillantes très légères, semblables à celles qu'on obtient dans le procédé de M. Fremv. » Les aiguilles sont constituées par du sulfure pur : la matière vitreuse contient toujours un excès de soufre, dû sans doute à la dissociation que l'acide sulfhydrique éprouve pour son compte à la température de forma- tion du sulfure. Cet excès de soufre est de 11 à 17 pour 100 selon les échantillons. » Ces diverses variétés de sulfure sont attaquées par l'eau avec une violence extrême. Néanmoins je suis parvenu à mesurer la chaleur que dégage cette réaction, en me servant du dispositif que j'avais imaginé, en 1880, pour les sulfures de silicium et d'aluminium ('). Le sulfure est en- fermé dans un tube de verre mince immereié dans l'eau du calorimètre; une ampoule à robinet permet d'y introduire un volume connu d'eau, suf- fisant pour dissoudre tout l'acide borique formé. Le gaz sulfhydrique, qui se dégage très brusquement, circule dans un serpentin noyé dans le calo- rimètre, puis est absorbé par un volume connu de liqueur titrée d'iode. Un deuxième flacon, placé au delà, contient de l'iode dont le titre doit demeurer invariable. A la fin de l'expérience, on balaye rapidement le gaz par un courant d'hydrogène : la variation du titre de l'iode indique le poids de sulfure détruit. On tient compte d'ailleurs du poids de gaz sulfhydrique qui demeure dissous dans l'eau du petit tuhe. » On a trouvé ainsi que la réaction Bo2S3 -+- 3H20liq. = 2Bo(OH)3 diss. -+- 3R2S diss. dégage, pour Bo2 S* = 1 188'', Sulfure aciculaire 58Cal Sulfure vitreux 56Cal » Moyenne : 57e3' (vers 120). » D'autres essais thermiques ont été effectués en dissolvant directement le sulfure dans une solution titrée d'iode employée comme liquide calori- métrique et renfermée, à cet effet, dans une fiole mince fermée. Le sul- fure pesé était scellé dans une ampoule convenablement Ieslée par une lame de platine. La rupture de l'ampoule étant déterminée par une se- (') Ann. de Chim. et de P/ijs., 5e série, t. XXII, i> ( »^4 ) cousse brusque, la réaction se produit très rapidement sans aucune perte de gaz. La chaleur dégagée dans celte réaction a été trouvée de I24Cal,6. » Si nous retranchons de cette valeur la chaleur dégagée par l'action de l'iode dissous sur l'acide sulfhydrique gazeux, soit 22Cal x 3, ou 66Ca\ nous devons retrouver la chaleur relative à l'action de l'eau sur le sulfure. On trouve ainsi 58Cal,6, valeur sensiblement identique à celle obtenue par la mesure directe. Nous adopterons, comme moyenne, 57Cal,8. » Les résultats thermiques déjà acquis permettent de déduire aisément de ce nombre la chaleur de formation du sulfure borique à partir des éléments ; il suffit de considérer les deux cvcles de réactions qui suivent : i" Bo2 amorphe -+- S3 sol. — Bo2S' sol., dégage x 6H + 30 — 3H-01iq 69 x 3 Bo2S3 sol. + 3H20 liq. = 2Bo(OH)3 diss. + 3H2S diss . . 67,8 20 Bo'2 amorphe -1- O3 — Bo203 3 12, 6 Bo203+ Aq. = 2Bo(OH)3diss 7,2 6 H -1- 3 S sol . =: 3 H2 S disso us 9 , ax3 » On en tire x— 82°*', 6. valeur bien inférieure à la chaleur dégagée par la formation de l'oxyde, et même de la dose équivalente de chlorure. Les analogies indiquent qu'elle doit aussi être inférieure à celle de l'iodure. Aussi j'ai tenté défaire agir l'iode sur le sulfure borique : l'action est nulle à basse température ; mais, au rouge sombre, le passage lent de la vapeur d'iode détermine la destruction du sulfure, et la formation de lamelles brunes moins volatiles que l'iode qui, au contact de l'eau, donnent de l'acide iodhydrique et de l'acide borique. C'est de l'iodure de bore semblable à celui que M. Moissan vient de préparer par action directe. » ( 865 ) chimie. — Sur l'hydrogène bord. Note de M. Paul Sabatieu. <( On est mal fixé sur l'existence réelle de l'hydrure de bore. Jones se- rait parvenu à l'obtenir, mélangé d'hydrogène, en attaquant par l'acide chlorhvdrique le borure de magnésium. w Pour contrôler cette assertion, j'ai préparé le borure de magnésium en chauffant au rouge vif, dans des nacelles de fer, au sein d'une atmosphère d'hydrogène, un mé- lange de 10 parties d'anhydride borique et de i[\ parties de magnésium en poudre. On obtient une masse brune qui, attaquée par l'acide chlorhvdrique pur, donne une ef- fervescence très vive. Après l'attaque, il reste un résidu noirâtre, constitué par du bore amorphe qui retient un peu de magnésium, même après un contact prolongé avec un excès d'acide ('). » Le gaz qui se dégage (l'hvdrogène bore de Jones) possède une odeur infecte, et brûle avec une très belle flamme verte. Il fournit avec le nitrate d'argent un précipité brunâtre, soluble dans l'acide nitrique. Dirigé au travers d'un tube de verre chauffé au rouge sombre, il perd immédiate- ment ses caractères, et sort à l'état d'hydrogène pur inodore, en même temps qu'un anneau de bore très divisé se dépose dans la partie la plus chaude. » La potasse le ramène immédiatement à l'état d'hydrogène inodore, brûlant avec une flamme invisible, et on observe une faible augmentation du volume gazeux (-^ environ). L'eau ne l'altère qu'à la longue. Le gaz se conserve bien sur le mercure pendant plusieurs jours; néanmoins, le mercure est attaqué et se recouvre d'une légère couche brune. Les étin- celles électriques le ramènent promptement à la forme d'hydrogène. » Ces divers résultats montrent que le gaz de Jones est constitué par de l'hydrogène renfermant une très petite quantité d'hydrure de bore. Ce dernier est visiblement un gaz extrêmement fétide, brûlant avec une ma- gnifique flamme verte, détruit en ses éléments par la chaleur rouge et par les étincelles électriques, attaquant le mercure, et immédiatement décom- posé par la potasse avec accroissement de volume (qui devient sans doute triple). » (') En opérant sur divers mélanges plus riches en anhydride borique, on obtient une matière plus dure, d'où l'acide chlorhvdrique dégage un gaz de caractères iden- tiques; mais le résidu de bore amorphe est plus abondant. ( 866 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur deux nouveaux états du soufre. Note de M. Engel, présentée par M. Friedel. « On sait que M. Berthelot a distingué deux étals essentiels du soufre, limites stables auxquelles tous les autres états peuvent être réduits, à savoir : le soufre octaédrique et le soufre insoluble dans les dissolvants proprement dits. » Au soufre octaédrique se rattachent le soufre prismatique et le soufre mou émulsionnable des polysulfures, tous deux transformables en soufre octaédrique sous la seule influence du temps. » Le soufre insoluble comprend plusieurs variétés distinctes, parmi les- quelles le soufre mou des hyposulfiles. Une fois ramenées à l'état solide, ces variétés possèdent deux caractères communs : l'absence de toute forme cristalline et l'insolubilité dans le sulfure de carbone. » I. J'ai pu préparer un soufre cristallisé qui se rattache à ce deuxième état limite, c'est-à-dire qui se transforme sous la seule influence du temps, non plus en soufre octaédrique comme toutes les variétés cristallisées actuellement connues, mais en soufre amorphe et insoluble. La formation de ce nouveau soufre a été observée au cours d'une étude sur la stabilité différente de l'acide hyposulfureux en présence de quantités variables d'acide chlorhydrique. Voici comment on le prépare : » On verse, en agitant, dans deux volumes d'une solution d'acide chlor- hydrique, saturée à ib" ou 3o° et refroidie à io° environ, un volume d'une solution également saturée à la température ordinaire d'hyposulfite de soude. Il se précipite du chlorure de sodium et l'acide hyposulfureux mis en liberté possède, dans ces conditions, une stabilité suffisante pour cpi'il soit possible de filtrer le liquide qui passe incolore au début de la filtra- tion. Peu à peu le liquide filtré jaunit et l'intensité de la coloration aug- mente, comme si un soufre soluble faisait équilibre à la décomposition de l'acide hyposulfureux; en même temps, de l'acide sulfureux se dégage. Lorsque la teinte jaune est devenue très prononcée et avant que le li- quide se trouble par la précipitation de soufre, on agite la solution filtrée avec son volume de chloroforme. Celui-ci se colore fortement en jaune en diminuant la teinte de la portion aqueuse. On sépare le chlo- roforme à l'aide d'un entonnoir à robinet, on filtre et on abandonne à ( 867 ) cristallisation. On obtient ainsi très rapidement de petits cristaux de soufre cpii diffèrent absolument du soufre octaédrique. » Ces cristaux, dont M. Friedel a bien voulu faire l'examen cristallogra- phique ('), sont plus denses que le soufre octaédrique. Densité = 2,1 35. Au moment de leur préparation, ils sont transparents. Après trois ou quatre heures, ils commencent à s'altérer, augmentent de volume et passent peu à peu à l'état de soufre insoluble. Us fondent au-dessous de ioo° et le soufre est alors devenu analogue au soufre mou des hyposulfites récem- ment préparé, c'est-à-dire qu'il présente encore une solubilité partielle dans le sulfure de carbone. Après évaporation de la solution dans le sul- fure de carbone, une nouvelle portion devient insoluble et ainsi de suite jusqu'à ce que toute la masse soit devenue insoluble. La coloration de ces cristaux est jaune orangé et non jaune citron, comme celle du soufre octaédrique. Leur analyse a montré qu'ils ne sont formés que de soufre. Lorsqu'on les volatilise dans une cloche courbe en présence d'un gaz inerte ou d'air, le volume gazeux reste rigoureusement le même avant et après l'opération, ce qui exclut la présence même de traces d'hydrogène. » II. La solution d'acide hyposulfureux dans l'acide chlorhydrique, préparée comme il a été dit plus haut, donne, lorsqu'on l'abandonne à elle-même, un précipité de soufre qui ne tarde pas à se réunir en flocons jaunes. Dans cet état, le soufre est entièrement soluble dans l'eau. Non seulement il se redissout lorsqu'on ajoute de l'eau au liquide qui le tient en' suspension, mais il peut être séparé par décantation de la majeure partie du liquide, puis jeté rapidement sur un filtre, tout en conservant sa solubilité dans l'eau. La solution obtenue est jaune et se décompose très rapidement en donnant le soufre mou ordinaire des hyposulfites. Ces flo- cons de soufre soluble dans l'eau, ne tardent pas à s'agglomérer en se trans- formant en soufre mou. Ils ont alors perdu leur solubilité dans l'eau. Cette transformation s'effectue sans qu'il .--oit possible de saisir un dégagement d'hydrogène sulfuré. Ce fait exclut l'idée que ce corps pourrait être un polysulfure d'hydrogène. Ces polysultures sont d'ailleurs insolubles dans l'eau et donnent en se décomposant du soufre octaédrique. » III. L'interprétation de ces faits me paraît être la suivante : l'acide hyposulfureux, dans les conditions où il a été préparé, subit une décom- position progressive en eau, acide sulfureux et soufre. Ce soufre est à l'état atomique ou, du moins, à un état peu avancé de condensation et (') Voir plus haut, p. 834- ( 868 ) limite la décomposition de l'acide hyposulfureux. Peu à peu le soufre se con- dense. Cette condensation se fait de deux manières différentes, suivant que le soufre a été isolé ou non du liquide générateur par le chloroforme. Dans le premier cas, le soufre passe d'abord par l'état cristallisé qui a été décrit plus haut ; dans le second cas, il se transforme en soufre amorphe, solide, soluble dans l'eau avant d'atteindre la condensation limite qui répond à l'état du soufre amorphe et insoluble de M. Berthelot. » Des expériences préliminaires me font espérer cpi'il sera possible de fixer la grandeur moléculaire du nouveau soufre cristallisé ou tout au moins de la limiter entre deux valeurs très voisines. J'aurai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats de ces recherches. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'urée sur l'acide sulfanilique . Note de M. J. Ville, présentée par M. Friedel. « Désirant étudier l'action physiologique de l'acide sulfanilique et rechercher si cette aminé acide s'élimine à l'état d'acide uramique, j'ai voulu d'abord essayer d'obtenir svnthétiquement ce dernier composé, en faisant agir l'acide sulfanilique sur l'urée (*). » Le mélange intime de ces deux corps finement pulvérisés dans les proportions de i molécule d'acide sulfanilique anhydre pour i,5 molécule d'urée, devient pâteux à io5° et commence à fondre vers iio°. La masse demi-fluide ainsi obtenue perd sa fluidité de n5°à 1200 et se solidifie en un corps blanchâtre très consistant. On porte à 12 V' et on maintient pendant trois ou quatre heures à cette température. Dans cette réaction, il v a déga» gement d'ammoniaque. Après refroidissement, on dissout dans l'eau, et la solution aqueuse, additionnée d'un excès d'hydrate de baryte, est placée pendant quarante-huit heures dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique. On décompose ainsi le sel ammonique provenant de la neutralisation par- tielle, par l'ammoniaque, du produit acide qui se forme pendant la réac- tion, et l'on transforme en sel de baryum ce produit acide. » La liqueur filtrée, débarrassée de l'excès de baryte par un courant (') MM. G. Pellizzari et V. Matteucci (Giornale VOrosi, mai 1888) ont obtenu le carbamidophényl-sulfate de potassium CO(AzH2) ( AzHC6H\ S03K) en faisant bouillir un mélange d'une solution aqueuse de eyanate de potassium et d'acide sulfa- nilique, et en évaporant à siccité. ( 8<>9 ) de gaz carbonique et concentrée par évaporation au bain-marie, donne, par addition d'alcool absolu, un abondant précipité blanc de selbarytique. Pour assurer la purification du produit, il est bon de procédera plusieurs précipitations successives de sa solution aqueuse par l'alcool absolu. Ce sel de baryum, bien lavé à l'alcool à 900 pour enlever toutes les traces d'urée en excès, est dissous dans l'eau et l'on précipite le baryum par une quantité exactement calculée d'acide sulfurique. La liqueur séparée par Pdtration est concentrée au bain-marie et placée dans le vide sec. » On obtient ainsi un produit cristallisé en lamelles microscopiques penniformes. » Ce corps, très soluble dans l'eau, se dissout assez facilement dans l'alcool absolu; il est complètement insoluble dans l'éther, le chloroforme et la benzine. » [1 présente une réaction fortement acide, décompose les carbonates et donne avec les bases des sels cristallisés. » L'analyse montre que ce corps répond, par sa composition, au pro- duit formé par la combinaison d'une molécule d'acide sulfanilique et d'une molécule d'urée avec perte d'une molécule d'ammoniaque : 1 lalculé pour VI. C'H'Az'SO'. C 38,4' 38,5g » » » » 38,8g H 4 > 1 2 4 1 °- " " » " ' ■ 7 ' ' Àz » » [2,84 12,55 » )) I ! , 96 S » » » »> 1 î . 7 ■> 1 i • ' Ç l 4 , 82 O » » » " » » 29,63 » Le sel de baryum cristallise en prismes clinorhombiqu.es solubles dans l'eau, insolubles dans l'alcool. Il renferme 3 molécules d'eau de cris- tallisation, qu'il perd quand on le chauffe, vers o,5°, dans un courant d'air sec (H2(J trouvé, en centièmes, 8,71; théorie, S, 6g). Le sel anhydre a donné, en centièmes, les nombres suivants à l'analyse : Tro nvé en enl ièmes. I. II. III. IV. V. 38,4. 38,5g » » )) 4,12 4 , 02 » » » By. S.. Az. Calcule- pour rrouvé. (C'H'Az"SO*)!Ba. 2 i , 08 24,l6 1 1 . >; '1 11,29 1 1 . 1 i 1 9,88 » L'action des agents d'hydratation, venant confirmer les données C R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 16.) I ' I (87o ) fournies par l'analyse, montre que l'acide obtenu est un acide uramique. » Quand on le chauffe en vase clos, vers i3o°, avec un excès d'eau de baryte, il se dédouble en ammoniaque, acide carbonique et acide sulfani- lique, ces deux derniers se transformant en sels de baryum : C7H8Az-S04 + H20 = AzH3 + CO- + C6H4.AzH2.S03H. Le précipité blanc formé dans cette réaction, recueilli sur un filtre et lavé, se dissout complètement, avec effervescence, dans l'acide chlorhy- drique étendu. La licjueur, séparée par iiltration du précipité de carbo- nate de baryte, donne, par addition d'acide chlorhydrique, des lamelles rhumbiques brillantes d'acide sulfanilique. » Si l'on rapproche de ce fait le dégagement d'ammoniaque observé pendant la réaction de l'acide sulfanilique sur l'urée, on voit que la for- malion de l'acide qui nous occupe répond à l'équation suivante AzIL.C'rL.SO'H-r COAz2H' = AzfP 4- (AzH2.CO-AzH.C°H\S03H), et que la constitution de ce corps, qui peut être désigné sous le nom d'acide sulfanilocarbamique, est exprimée par la formule /AzH-CO.AzH2 C H \S03H » Je me propose de rechercher si l'acide sulfanilique, introduit dans l'économie, s'élimine sous la forme de cet acide uramique dont je viens de faire l'étude. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles combinaisons obtenues avec les sulfites métalliques et les aminés aromatiques. Note de M. G. Dexigès. « Les combinaisons fournies par les bisulfites de cadmium, cuprosum, manganèse, nickel, cobalt, fer et mercuricum avec l'orthotoluidine, la pa- ratoluidine et l'a-métaxylidine, sont de tout point comparables, comme com- position et comme caractères, aux dérivés correspondants de l'aniline décrits dans ma précédente Note; seul, le bisulfite de nickel, et d'orthotolui- dine n'a pu être obtenu. Quant au bisulfite de zinc, il se comporte, vis-à-vis de ces aminés aromatiques, d'une manière toute spéciale. ( 87i ) » Les combinaisons du cadmium, manganèse, fer, cobalt et nickel ont été préparées en mélangeant à une solution bouillante de iog1' de l'azotate ou du sulfate de ces métaux une solution également bouillante de iogrde l'aminé à combiner dans ioccà i5cc d'acide acétique ou mieux chlorhy- drique et 200cc d'eau, et, versant dans la liqueur très cbaude 5occ à 6occau moins de bisulfite de soude (de D = i,38), il se forme bien vite un préci- pité blanc avec les sels de cadmium et de manganèse (ces derniers sont, en effet, à peine teintés de rose), jaune chamois avec le fer, rose avec le cobalt et jaune clair avec le nickel. Ces précipités consistent en lamelles hexagonales ou en sphérules cristallines; les cristaux sont plus petits et plus grenus dans les dérivés xylidiques que dans ceux obtenus avec les to- luîdines. » Avec le cobalt et la paratoluidine, on obtient, au bout de vingt-quatre heures, de grosses granulations d'un rose très vif, formées de lamelles cristallines enchevêtrées et très adhérentes aux parois des vases, si, avant l'addition du bisulfite de soude, on a eu soin de diluer à i'", j environ le mélange de nitrate de cobalt et de paratoluidine, et de le porter à l'ébulli- tion. » Les divers composés ainsi obtenus répondent à la formule générale (SG3)2M"ir-,2 Az— H , ' \h) dans laquelle M" est un des métaux bivalents cités, et X un noyau aroma- tique. » Les analyses effectuées concordent très bien avec cette formule. » Combinaisons du cuprosum. — Ces composés, qui se forment avec la plus grande facilité, se préparent en ajoutant 4ooc de bisulfite de soude (D = i,38) dilués avec ioocc d'eau dans un mélange chaud d'une solution bouillante de 25gr de sulfate de cuivre dans 25occ d'eau et d'une solution de iogr d'aminé aromatique dans 3oocc d'eau et ioccà i2,c d'acide acétique. » Dans le cas de la paratoluidine il se produit en effectuant ce premier mélange un sulfate double de cuivre et de l'aminé aromatique, et c'est seulement après filtration que la liqueur doit être traitée par le bisulfite de soude. Il se forme très vite des cristaux lamellaires hexagonaux blanc jau- nâtre, qui, lavés à l'eau froide puis rapidement desséchés sur des plaques poreuses, se conservent à l'air et à la lumière. (87a) » Par calcination ces produits laissent aisément de l'oxyde cuivrique pur, qui permet de doser aisément le cuivre qu'ils renferment. h J'ai ainsi obtenu : / /OH'.CHM » Le bisulfite de cuprosuœ et d'o.-tolùidine (SO*)sCuïH!,2 Az — H >. ' \H(i,2) ) Calcul.-. Trouvé. CuO 3 1 . 6 1 3i ,5o / /C6H4.CH3) » Le bisulfite de cuprosum et de p.-toluidine i >i > ; i-Cu2II2, 2 •' Az — H >. ' \H(i,4) ) Calculé. Trouvé. CuO 3i,6i 3t,6o « Le bisulfite de cuprosum et de m.-*ylidine( SO!)sCusH2, 2 jAz — H ,'. ' \H(i,3,4) ' Calculé. Trouvé. CuO 29,94 29,80 » Combinaisons mercuriques. -- Elles s'obtiennent comme les composés correspondants de l'aniline, en ajoutant à 20occ d'une solution saturée à froid de bichlorure de mercure 5occ de bisulfite de soude (deD= r,38) et immédiatement après i1'', 5o à 2Ut d'eau, dans laquelle on a dissous par agitation iogrde base aromatique. « Avec la paratoluidine qui est solide, il faut, pour effectuer la dissolu- tion, chauffer légèrement le mélange d'eau et d aminé pour amener la fu- sion de cette dernière, bien agiter jusqu'à obtention d'un mélange homo- gène et laisser refroidir avant d'ajouter la liqueur au bichlorure de mercure et au bisulfite. > Au bout de peu de temps après le mélange, il se précipite abondam- ment des lamelles hexagonales renfermant les éléments d'une molécule de bisulfite de mercure, une molécule d'aminé aromatique et une molécule d'eau : /CCH\CH3 „ Bisulfite de mercure et d'o.-toluidine (S03)2Hy li-, Az— H + H20. \H(.,2) Calculé, Trouvé. Hg 41,07 4o,88 SO2 26, 28 26,04 H 2,67 2.82 ( «73 ) /C6hSçh3 » Bisulfite de mercure el de p.-toluidine (S03)2HgH* \z— H -+- H-< >. \H(i,4) Calculé. Trouvé. Hg 41,07 4',00 SO2 36,28 25,90 H 2,67 ■■-- /C H XCH:i » Bisulfite de mercure et de m.-xylidine (S03)2HgH!, Az< — II +H»0. \H (i,3,4) Calcule Trouve. Hg 39 , 92 3g , 60 SO2 25,55 20,60 H 2 , 99 3,io » Je communiquerai prochainement les composés zinciques et les re- cherches que j'ai faites à propos de la constitution de ces divers sulfites. » CHIMIE ORGANIQUE. — Dosage de V acétone dans des alcools dénaturés. Note de M. Lko Vigbtojt. « J'ai étudié et décrit dans quelles conditions la réaction de Lieben pouvait être mise en œuvre pour le dosage de l'acétone dans les méthy- lènes de dénaturation (Comptes rendus, t. CX, p. 534; T8f)o). » La méthode que j'ai formulée à celle occasion n'est pas applicable, a priori, en présence de l'alcool éthylique. Toutefois, une nouvelle étude m'a montré, qu'en prenant certaines précautions, l'acétone pouvait être dosée dans les alcools dénaturés, par transformation en iodoforme. Voici les expériences qui ont servi de hase à la méthode nouvelle : » I. Si l'on fait agir l'iodeet la soude sur l'acétone en présence de l'eau, deux réactions distinctes (a) et (M se manifestent (a) (CHs)2CO + 6I + 4NaOH=:CH3-COONa + CHI3 + 3NaI + 3H20, (6) 6l4-6NaOH = .'5NaI + NaI03--r-3H20. Suivant les milieux, l'une de ces réactions prédomine plus ou moins. Dans le cas le plus favorable, en supposant que la réaction { b) soit sensiblement ( «74 ) nulle, on trouve que, pour transformer en iodoforme i molécule d'acé- tone (58), il faut 6 atomes d'iode (6 X 127 = 762), soit Acétone i6r Iode i3sr Mais cette condition ne se rencontre pas dans la pratique. Les réactions (a) et (b) coexistent toujours, et parfois la réaction (b) prédomine, à tel point que, pour transformer tout l'acétone en iodoforme, il faut employer jusqu'à i45 atomes d'iode, ou 24 fois la quantité théorique. » II. En présence de l'alcool méthvlique en excès, avec des mélanges renfermant de 20 à 25 pour 100 d'acétone, pour transformer 1 molécule d'acétone en iodoforme, il est nécessaire de mettre en œuvre i3a. 7 d'iode, soit Acétone iP Iode 3oe' » III. L'alcool éthvlique exerce sur le sens de la réaction une influence remarquable : » Seul, il ne donne pas a" iodoforme; mélange à l'acétone, il s'oppose à la formation de V iodoforme et tend à faire prédominer la réaction (b). » En effet, 5CC d'une liqueur formée d'acétone et d'eau distillée, traitée par l'iode et la soude, ont donné une quantité d'iodoforme correspondant à Acétone pour ioorc 55sr,34 En additionnant préalablement l'acétone de son volume d'alcool absolu, toutes choses étant égales, on trouve Acétone pour ioocr 2S?r, 04 » IV. L'aldéhyde favorise la formation de l' iodoforme. L'acétone em- ployée dans les essais précédents, additionnée de son volume d'aldéhyde, puis traitée par l'iode et la soude, accuse une teneur de Acétone pour ioocc q5sr, p,3 » V. Un mélange M, formé en majeure partie d'alcool éthvlique, exempt d'aldéhyde, renfermant 5 pour roo en volume d'acétone pure, a servi à préparer avec l'eau distillée trois liqueurs A, B, C, renfermant 5°°, iocc, 25cc de mélange M dans 25occ. Après avoir traité 5CC de chaque li- ( 875 ) queurpar iocc NaOH binormale, 5CC iode binormal, l'iodoforme étant pesé, on a obtenu les résultats suivants : Quantités de M Acétone Théorie employées. trouvée. pour ioo. ce ce ce A o , i 3 , 92 4 • 07 B 0,2 3,62 4,07 C o,5 3,02 4 > 07 » Pour transformer complètement (liqueur A) — — ; - = 0,004 d'acé- tone en iodoforme, on a dû employer 5CC d'iode binormal ou ioc, 27 iode libre, soit pour Acétone (1 molécule) isr Iode (i45 atomes) oi;-1' » Il est donc indispensable d'employer l'iode en très grand excès pour doser l'acétone, par transformation en iodoforme, dans les alcools déna- turés. » L'alcool à examiner, étant préalablement privé d'aldéhyde si c'est né- cessaire, suivant les indications de M. Bardy, on prendra, par exemple, 5CC de cet alcool et l'on étendra à 25occ avec de l'eau distillée. Puis on fera agir sur 5CC de ce mélange (correspondant à occ,i d'alcool) iocc de soude binormale, puis 5CC d'iode binormal. On effectuera un second essai avec 2occ de soude et 10e0 d'iode. Ce n'est que lorsque deux essais consécutifs, avec les quantités diode double l'une de l'autre, auront donné le même résultat qn'on pourra considérer le dosage comme définitif. » Tous les détails de l'opération sont indiqués dans ma Communication précédemment citée. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'épuration des eaux industrielles et des eaux d'égout. Note de MM. A. et P. Buisine. « Le sulfate ferrique n'a guère été utilisé, jusqu'à présent, pour l'épu- ration des eaux, faute d'un moyen économique pour le fabriquer. » Nous sommes parvenus à le préparer au moyen de la pyrite grillée, résidu des usines de produits chimiques, qu'on peut se procurer abondam- ment à très bas prix. » Si l'on arrose de la pyrite grillée avec de l'acide sulfurique à 66° B., (876) de façon à faire une bouillie épaisse, et si l'on maintient la masse, en re- muant, à ioo-i5o°, pendant quelques heures, la pyrite se couvre d'une couche blanchâtre de sulfate ferrique. Quand la masse est redevenue sèche et pulvérulente, l'acide est à [jeu près complètement saturé. Il suffit alors de la traiter par de l'eau, en quantité convenable, pour avoir une solution de sulfate ferrique au degré voulu. » En opérant méthodiquement, on arrive à dissoudre la totalité de la pyrite grillée, sous forme de sulfate ferrique. » La solution de sulfate ferrique ainsi obtenue constitue un excellent réactif pour l'épuration des eaux industrielles et des eauxd'égout; son prix de revient rend possible son emploi pour l'épuration de grands volumes d'eau. » Nous avons essavé son action comparativement à celle des différents réactifs proposés pour l'épuration chimique de ces eaux. Nous avons sur- tout opéré sur des eaux très impures, les eaux de la Deule, rivière qui raçoit le produit des égouts de Lille, les eaux d'amidonnerie, les eaux de lavage des laines et les eaux de l'Espierre, petit ruisseau dans lequel ar- rivent les eaux résiduaires du centre industriel, formé par les villes de Roubaix et Tourcoing, où se trouvent des teintureries, de nombreux la- vages de laines, etc. Cette dernière eau, qui renferme les matières grasses et autres enlevées à la laine en suint, est une des plus difficiles à épurer. » Pour les eaux de l'Espierre, en particulier, nous avons constaté, par l'emploi du sulfate ferrique, les avantages suivants : » Le sulfate ferrique, qui est soluble, produit une épuration plus com- plète que l'addition de lait de chaux, procédé suivi actuellement pour l'épuration de ces eaux, et le prix du réactif nécessaire pour amener la précipitation complète de l'eau ne dépasse pas celui de la chaux em- ployée. En outre, l'eau épurée parle sulfate ferrique est parfaitement claire, décolorée, dépourvue d'odeur, neutre ou très légèrement acide, tandis que, par l'emploi de la chaux, l'eau est alcaline, reste colorée, conserve une odeur désagréable, et, comme elle retient une forte quantité de ma- tières organiques en dissolution, elle devient rapidement le siège d'une fermentation putride. » Le précipité produit parle sulfate ferrique se dépose très rapidement et ne présente pas à un haut degré l'inconvénient du dépôt calcaire, qui entre rapidement en putréfaction dès que la température s'élève. De plus, par un lavage au sulfure de carbone, après dessiccation, on peut enlever la graisse qu'il renferme ; la matière grasse, en effet, à cause de la petite ( «77 ) quantité d'acide libre que contient le réactil, existe, dans ces dépôts, à l'état de liberté. » PHYSIOLOGIE. — Contribution à l'histoire de la fécondation. Note de M. Hermann Fol, présentée par M. Ranvter. « En 1873, décrivant pour la première fois les figures étoilées qui se montrent au\ extrémités d'un noyau de cellule en voie de division, je leur attribuai le rôle de centres d'attraction indépendants du noyau. C'était, du premier coup, l'ébauche de la théorie centrocinétique. » En 1877 et en 1879, j'apportai de nouveaux faits à l'appui de cette théorie, mais sans réussir à la faire prévaloir. Ant. Schneider (1873), Butschli (187^), O. Ilertwig (187a) et beaucoup d'autres soutenaient, au contraire, que le noyau s'allonge et se partage de son propre mouvement. Cette théorie caryocinétique avait fait oublier la théorie centrocinétique à laquelle on revient maintenant de toutes parts. Il ne me parait pas inutile de rappeler quel en fut l'auteur. » La vogue nouvelle de la théorie centrocinétique date de la découverte faite par E. van Beneden et par Boveri de la persistance des centres cinétiques et de leur par- tage comme point de départ de la division cellulaire. » Nous ne savons pas quelle est l'origine première de ces centres. J'ai bien montré, en 187g, que le pronucléus ovaire, après la sortie des cellules polaires, s'enfonce dans le vilellus précédé d'un centre (Recherches sur la fécondation, PL VIII, fig. 10 et 16, a) que j'appellerai Vovocentre, et que le pronucléus spermatique est précédé aussi d'un centre (PL X, fig. 6) qui sera notre spermocentre. Mais les recherches récentes n'ont fait que confirmer ces résultats, sans les étendre. u Pour élucider cette question, je me suis adressé surtout à l'œuf d'oursin, niais en faisant usage d'une méthode qui ne lui a pas encore été appliquée, celle des coupes minces. » Le zoosperme, cinq minutes après la fécondation, est encore conique {fig. 1); de sa pointe se détache un pelit corpuscule, le spermocentre (fig- 2)- Fis- i- F'S- » Le pronucléus spermatique se gonfle ensuite et atteint le voisinage du pronucléus ovaire, toujours avec son spermocentre en avant (fig. 3). » Le pronucléus ovaire est muni de son ovocentre qui est situé (le tait est visible chez l'Astérie) au côté opposé à celui qui a donné naissance aux C. R., 1891. 1" Semestre. (T. CXI1, N° 16.) ' lD ( 878 ) globules polaires. Le spermocentre se place à côté de lui, c'est-à-dire au côté polaire du pronucléus ovaire (fig. /|); le pronucléus spermatique s'applique contre une face latérale de ce dernier (fig. 5). » Il survient maintenant deux phases prolongées : la phase solaire et celle de l'auréole, que je nomme ainsi d'après la forme de la tache claire qui entoure les pronucléus réunis. Ces phases, que j'ai décrites en 1879, ont été négligées ou mal comprises, non seulement par mes prédécesseurs, mais aussi par les auteurs postérieurs à mon Mémoire. Fig. 4- Fig. 5. « Au début de la phase solaire, le spermocentre et l'ovocentre sont sub- divisés en forme d'haltères qui ne sont pas placées dans un même plan. A la fin de cette phase, les haltères sont parallèles et situées dans un plan qui sera celui de l'auréole {fig. 6). Fis. s. SÊÊ » Pendant la phase de l'auréole, le spermocentre et l'ovocentre achè- vent de se diviser et les moitiés, parcourant en sens inverses {fig. 7) le quart de la circonférence du noyau combiné, vont se rencontrer à angle droit de leur position première (fig. 8). C'est la marche du quadrille. (879) » Au moment où les demi-spermocentres sont sur le point de toucher les demi-ovocentres, l'auréole disparait rapidement, et l'on voit apparaître des asters véritables, composés de fibrilles parfaitement nettes et isolables (/?£"• 9)» différentes des simples radiations plasmiques visibles jusqu'alors. F'g- 9- Fis. 10. Les demi-centres s'unissent et se confondent pour devenir les premiers aslrocentres, tandis que le premier amphiaster achève de se constituer (fig. 10). » Je conclus de là que : » La fécondation consiste, non seulement dans l'addition de deux demi- noyaux provenant d'individus de sexes différents, mais encore dans la réunion de deux demi-spermocentres avec deux moitiés d'ovocenlres pour constituer les deux premiers aslrocentres. » Tous les astroci ntres du descendant, étant dérivés par divisions successives des aslrocentres primitifs, se trouvent provenir, par parties égales, du père et de la mère. » ZOOLOGIE. — Sur les organes gustatifs de la Baudroie [L. piscatorius (')]. Note de M. Fiîkdkric Guitei., présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Quand on examine les replis cutanés qui accompagnent les diverses rangées de dents de la Baudroie on remarque qu'ils portent de place en place de petites taches d'un blanc brillant souvent situées au sommet d'un mamelon peu élevé. Ces taches, qui atteignent omm, 5 et plus de diamètre, ont généralement le centre d'un gris uniforme et sont des groupes de ter- (') Ce travail a été fait au laboratoire A.rago| Banj uls-sur-Mer 1 Pyrénées-Orientales) |. ( 88p ) minaisons nerveuses que tout porte à considérer comme des organes du «oût. Le but de cette Note est d'examiner successivement la distribution topographique, l'innervation et l'histologie de ces amas de corpuscules gustatifs. » i° Parmi tous les organes dont il est question ici, ceux qui sont le plus développés et qui attirent immédiatement l'attention sont ceux qui accom- pagnent les dents pharyngiennes. » Les os pharyngiens inférieurs portent chacun une rangée de dents affectant la forme d'une demi-ellipse à convexité antérieure. Un bourrelet cutané assez saillant borde en dehors cette rangée de dents et se relève de place en placée pour former de petits mamelons terminés chacun par une papille gustative. Ces papilles reçoivent des nerfs issus de la branche du pneumogastrique destinée au quatrième arc branchial. » Les pharyngiens supérieurs, qui appartiennent respectivement aux deuxième, troisième et quatrième arcs branchiaux, portent chacun un groupe de dents à pointe recourbée en arrière. En avant de chacun de ces groupes de dents se trouve un bourrelet cutané recouvert de papilles gusta- tives disposées sur plusieurs rangs et innervées respectivement pour chaque bourrelet par des rameaux des branches du pneumogastrique destinées aux deuxième, troisième et quatrième arcs branchiaux. » 2° Chaque os intermaxillaire est muni de deux rangées de dents : l'une s'étend sur toute la longueur de son bord supérieur, l'autre n'occupe que la moitié interne de son bord inférieur. Une série d'organes gustatifs, dis- posée sur un bourrelet cutané peu saillant, court au-dessus de la rangée de dents supérieure ; une deuxième série est située au-dessous et enfin une troisième, de moitié plus courte que les deux précédentes, se trouve au- dessous de la rangée inférieure; de plus, au niveau de la symphyse des deux intermaxillaires, on observe un mamelon porteur d'un petit groupe de papilles. Tous ces organites satellites des dents des intermaxillaires sont animés par des nerfs issus des branches maxillaire supérieure et palatine du trijumeau. » 3° Le palatin est garni sur son bord antérieur d'une rangée de fortes dents qui est longée en arrière par une série de papilles gustatives absolu- ment semblables à celles dont nous avons déjà constaté la présence ailleurs. Ces papilles reçoivent des fdets nerveux provenant de la branche palatine du trijumeau. » 4° Le vomer porte toujours quelques dents, formant de chaque côté un petit groupe entouré d'un léger bourrelet muni de plusieurs papilles ( 88i ) gustatives innervées, comme celles des dents palatines, par des ramuscules issus de la branche postérieure du trijumeau. » 5° La longue rangée de dents implantées dans les deux os dentaires est bordée en dehors par un bourrelet saillant qui, de chaque côté, con- tourne en arrière la dent la plus postérieure et se continue avec un large repli labial horizontal situé dans la concavité de la mâchoire inférieure, en arrière de la rangée de dents de celte dernière. Cette sorte de voile, très large au niveau de la symphyse, diminue progressivement jusqu'au point où il contourne la dernière dent pour se continuer avec le bourrelet cutané externe, dont il a été question plus haut. Une série d'organes gus- tatifs se trouve située sur le bourrelet cutané externe et dans cette série les papilles sontd'autanl plus rapprochées qu'elles sont plus postérieures. D'autres papilles très aplaties se trouvent dispersées sans ordre à la face supérieure du voile labial interne. » Je n'ai pas disséqué les fins ramuscules nerveux qui se rendent aux organites satellites des dents de la mâchoire inférieure, car, dans un travail qui paraîtra prochainement dans les Archives de Zoologie expérimentale de M. de Lacaze-Duthiers, je montrerai que la mâchoire inférieure de la Bau- droie est exclusivement innervée par un plexus que forment le nerf maxil- laire inférieur du trijumeau et le nerf mandibulaire du facial. » Il n'est donc pas douteux que les papilles gustatives de la mâchoire inférieure ne reçoivent leurs nerfs de ce plexus. » 6° Enfin, dans certains individus, on observe des papilles gustatives sur la face supérieure des arcs branchiaux et sur la partie de la muqueuse buccale située en avant des pharyngiens inférieurs et des fentes bran- chiales. « Les coupes faites dans les bourrelets cutanés pourvus de papilles gustatives montrent que les terminaisons nerveuses qu'elles renferment sont des organes cyathiformes (Cecherfurmige Organe, Leydig, Schulze; Corps ovoïdes, Jobert, Jourdan; Endknospen, Merkel), qui tantôt sont dis- persés sur toute l'étendue de la face supérieure de ces papilles, tantôt y forment seulement une couronne. Dans ce dernier cas, la partie centrale de la couronne est occupée par de l'épiderme normal. Quel que soit le mode de répartition des organes cyathiformes au sommet des papilles, ils sont dans la grande majorité des cas séparés par des cellules muqueuses volumineuses absolument semblables à celles qui constituent l'assise supé- rieure de l'épiderme. » En résumé, la Baudroie possède un très grand nombre d'organes ( 882 ) cyathiformes buccaux réunis par petits groupes, eux-mêmes disposés en séries clans le voisinage immédiat de ses nombreuses rangées de dents. Ces organes, qu'il y a tout lieu de considérer comme des organes gus- tatifs, sont innervés par le pneumogastrique, le facial et le trijumeau. » ANATOMlE COMPARÉE. — L'innervation de la trompe des Glycêres. Note de M. Et. Jourdax, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Le pharynx des Annélides est généralement considéré, à cause de sa structure musculaire et des pièces chitineuses dont il est armé, comme un organe de préhension des aliments et de défense. Je ne connais aucune description cpii permette de considérer cette partie antérieure du tube digestif de ces animaux comme susceptible de se transformer en un organe de sensibilité tactile. L'étude du pharynx protactile des Annélides du genre Glycera ou Rhynchobolus m'a révélé plusieurs faits nouveaux, ca- pables de modifier les idées des zoologistes à cet égard et que je crois devoir faire connaître. » La trompe des Glvcères est remarquable par son volume, par la ra- pidité avec laquelle elle peut être projetée. Lorsqu'on étudie sa structure, on voit qu'elle est surtout constituée par des couches musculaires dont je néglige ici la disposition. Cette gaine musculaire est recouverte par une formation épithéliale dont j'ai fait connaître, dans une Note précédente, les éléments constitutifs essentiels. » Au-dessus de la gaine musculaire, on remarque des filets nerveux au nombre de dix-huit, ainsi qu'il est possible île le constater sur les coupes transversales. Ces petits nerfs vont aboutir à un collier disposé autour de l'ouverture de la trompe, qui renferme de nombreuses cellules nerveuses et constitue là une sorte à' anneau nerveux proboscidien. » Les fibres formant les nerfs qui montent dans l'épaisseur de la trompe se séparent à des hauteurs différentes, pénètrent dans la couche épithé- liale et vont se distribuer dans les papilles fort curieuses que l'on re- marque à la surface de cet organe. A l'extrémité de la trompe, les élé- ments nerveux entrent en relation avec un bourrelet épithélial disposé en couronne en arrière des crochets. » Les papilles de la trompe des Glvcères sont de deux types : les unes sont cylindroconiques, les autres, irrégulièrement sphériques, sont ana- logues à nos papilles fungiformes. Elles ne possèdent pas des structures ( 883 ) différentes. La cuticule qui les recouvre est très mince et percée d'un trou en un point qui correspond au sommet de ces petits organes. Le corps de chacune de ces papilles est constitué par un protoplasma pigmenté qu'il est impossible d'isoler en plusieurs corps cellulaires. Ce protoplasma contient le plus souvent un noyau sphérique, quelquefois cependant on en remarque deux. Ce noyau et ce protoplasma correspondent à la cellule qui a édifié la papille. Mais celle-ci contient dans son sein d'autres éléments cellulaires qui paraissent avoir une tout autre fonction. Les coloranis nucléaires purs nous révèlent, en effet, l'existence, au mi- lieu de la papille, de trois ou quatre noyaux qui diffèrent complètement des précédents par leur forme ovoïde et par la coloration intense qu'ils peuvent prendre. En combinant ces colorants nucléaires à l'action de l'acide osmique et d'un agent capable de colorer le protoplasma, tel que l'éosine, on voit que ces noyaux appartiennent à des cellules fusiformes groupées en faisceau et traversant la papille suivant sa longueur. Ces cel- lules, par leur extrémité périphérique, se mettent en relation avec le pore dont la papille est percée à son sommet; elles ont des prolongements basi- laires filiformes qui vont se perdre dans la couche fibrillaire sous-jacente, et il n'est pas douteux qu'elles ne soient ainsi en rapport de continuité avec les fibres nerveuses. » Le bourrelet annulaire, situé en arrière des crochets et que j'ai signalé comme étant le point de terminaison d'une partie des fibres nerveuses de la trompe, représente une région dans laquelle les éléments sensitifs des papilles se sont groupés en un organe plus volumineux et ayant une autre apparence morphologique. Ce bourrelet est donc entièrement formé de cellules fusiformes sensitives, mélangées à quelques éléments cylin- driques, et il est situé lui-même dans une zone où les cellules épidermiques sont devenues vibratiles. » Il nous a semblé qu'une pareille structure était assez intéressante pour être signalée, et que l'existence d'éléments nerveux et de cellules sensitives, dans un pharynx déjà bien transformé dans son aspect morpho- logique, devait donner, à cette partie du tube digestif, une sensibilité tac- tile des plus délicates, ainsi que le démontre, d'ailleurs, l'observation de ces animaux. » ( *84 ) ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur une mélanine artificielle. Note de M. Georges Pocchet. « J'appelle ainsi un corps ayant les propriétés générales ries mélanines, qu'on peut rencontrer dans d'anciennes préparations anatomiques con- servées dans l'alcool (fœtus d'éléphant), et auquel on donne naissance en traitant le sang frais par l'alcool et le bichlorure de mercure (chien nou- veau-né, cheval). » L'apparition de cette mélanine dépend de circonstances que je n'ai pu encore rigoureusement définir. Dans les cas les plus favorables et alors qu'il n'existait rien de semblable, soit dans le sang normal, soit dans le sang simplement traité par l'alcool, j'ai obtenu, par l'alcool et le bichlorure de mercure, cette mélanine en abondance, sous forme de grains absolument noirs, mesurant environ de iou.à 4of- et même 5o[x., à contours nets, mêlés aux hématies, tantôt isolés, tantôt rapprochés et groupés en amas irré- guliers. » Ces grains de pigment sont insolubles dans l'alcool, l'étber, le sulfure de carbone et dans l'acide chlorhydrique, tandis que toutes les autres matières du sang sont dissoutes par ce dernier réactif. Ceci permet d'isoler les grains par des lavages et des décantations successives dans l'acide de plus en plus étendu et de les obtenir finalement sous forme d'une poussière noire dans l'eau. » Les grains sont immédiatement dissous par une solution de potasse à 2 pour ioo. La solution, traitée de nouveau par l'acide chlorhydrique, fournit un dépôt floconneux de matière brunâtre. » L'acide azotique gonfle et désagrège les grains en les réduisant eh particules vaguement anguleuses qui laissent transparaître une nuance brun roux. » Ils sont immédiatement solubles dans l'acide sulturique où ils forment d'abord un nuage lie de vin sale. Si l'acide est très légèrement étendu, ils se gonflent et laissent transparaître une nuance ponceau foncé. » Ils se décolorent rapidement, de la périphérie au centre, dans l'eau oxygénée et la solution de chlore. Décolorés, ils paraissent formés de plusieurs masses séparées par des plans rayonnants; sur les plus gros grains le centre semble granuleux, moins homogène que la périphérie. » En contact avec l'acide chlorhydrique et le ferrocyanure de potas- sium, ces grains ne présentent point la coloration bleue. ( 885 ) » Historique. — J'ai annoncé, en 1880 (Soc. de BioL), la possibilité de produire, en partant du sang normal, une substance ayant toutes les appa- rences des pigments de la choroïde, des tumeurs mélaniques, etc. Une nouvelle observation me permettait, en 1887 (ibid.), de renouveler mon affirmation. Je n'ai rien trouvé, dans les recherches récentes de J.-S. Abel, M.-B. Schmidt, E. Hirschfeld sur les mélanines, qui se rapportât aux faits que je signale. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches nouvelles d'olfaclométrie. Note de M. Charles Hexry. « Dans une précédente Communication {Comptes rendus, 9 février), j'ai considéré le minimum perceptible de l'odeur comme le poids de vapeur odorante qui a passé successivement du réservoir dans le tube de l'olfac- tomètre divisé par le volume total parfumé. Les nombres ainsi calculés étaient évidemment trop grands, car la vapeur odorante n'est jamais en- tièrement absorbée par les narines. Comment déterminer le poids de va- peur restant dans l'instrument? C'est le problème qu'il importait de ré- soudre pour resserrer entre des limites plus étroites et plus approchées de la vérité l'évaluation, nécessairement toujours trop forte avec les moyens expérimentaux actuellement possibles, des minima perceptibles. » Considérons, dans un tube V0 de la forme et de la capacité du tube de l'olfactomètre, un mélange d'air et d'un gaz, comme l'acide carbonique, qu'il est facile de doser, et dont la densité, comme celle de la majeure partie des vapeurs odorantes, est supérieure à celle de l'air; soit vu le vo- lume d'air et d'acide carbonicpie absorbé à chaque inspiration; il s'agit de déterminer le rapport^» évidemment indépendant de la nature du gaz. Soient Va le volume de l'air introduit dans le tube, VY le volume de CO2 ajouté; V^ le volume de l'air, Vy le volume de CO2, qui restent dans le tube après les inspirations; on a v0 = v8+vT=v'a-t-v;. Si ev désigne le volume de CO2 enlevé à chaque inspiration, n le nombre des inspirations, on peut poser avec une approximation permise, car l'ex- périence a démontré que VY change très peu à chaque inspiration, m'ï = Vf ~ Vy' ; C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 16.) 1 l<> ( 886 ) pour la même raison on peut adopter, pour le rapport—, la moyenne j-0_ _ 2(VT — Vy) V0 - «(VY+VT)" Pour V0 = 5icc,VY= 19e0, n — 9, l'expérience adonné VY= i6cc (moyenne); si l'on admet que le volume v absorbé à chaque inspiration est dans les li- mites très étroites de l'accroissement de volume du tube de l'olfactomètre proportionnel à l'espace parfumé V, on obtient ainsi t? = *r = 0,0173. » Connaissant, par le pneumographe, l'intensité de l'inspiration du sujet dans l'expérience précédente, il est facile de calculer v pour tout autre sujet dont on connaîtrait par le même instrument l'intensité d'inspi- ration. Soient v la valeur de v pour ce second sujet; R' son rayon thoracique; oc' l'arc décrit dans ce cas par le stylet inscripteur; R le rayon thoracique du premier sujet; y. l'arc décrit pour ce sujet par le stylet inscripteur. Un calcul simple montre qu'on a , R'a'e Ra » Le même calcul s'applique évidemment aux inspirations différentes déterminées chez un même sujet par l'olfaction des différentes odeurs (comme on pouvait s'y attendre, les odeurs les plus agréables augmentent l'amplitude des inspirations). » Soient P0 le poids de vapeur odorante qui a passé du réservoir dans le tube de l'olfactomètre; p le poids de vapeur absorbé à chaque inspiration ; P le poids de parfum restant dans l'appareil; on a, en appelant R le rayon du tube de papier ; Q' le poids de vapeur qui passe par unité de surface dans l'unité de temps du réservoir dans le tube; ( ««7 ) ; la hauteur découverte; a la vitesse constante de soulèvement ; t le temps, rfp=„RQ'g ' 6 Parmelia acetabulum 3,76 4>97 Ramalina fraxinea 3, 00 3,88 Ramalina farinacea 3 , i5 3 , 65 Cladonia rangijerina 0,42 o,58 Cladonia furcata 1 ,32 1 ,86 Evernia Prunastri 4j23 5, 00 Usnea bar bâta 1 , 00 1,20 » Mêmes résultats ont été obtenus avec le Cladonia çervicomis, le Cladonia endi- i'icefolia et le Physcia stellaris. Pour tous, nous avons constaté une fixation de carbone. ( «90 ) » Les Lichens de la deuxième série ont été également e\.|josés à la lumière difluse. Le milieu s'est trouvé ainsi modifié : CO absorbé Oxygène dégagé pour i'oo. pour ioo. Umbilicaria pustulata (thalle vert jaunâtre). .. . 2,28 2,60 Parmelia caperatq (thalle jaune) 1 , 37 1 ,57 Physcia parletina (thalle jaune) 1 ,27 1 ,43 Physcia aipolia (thalle vert bleuâtre) 2,22 2,58 Parmelia perlata (thalle vert pâle) 1 ,5o 1 , 75 » Il en est de même pour le Parmelia o/ivacea et le Parmelia omphalodes. » Pour la dernière série de Lichens, nous avons opéré, non plus comme précédem- ment à la lumière diffuse, mais à la lumière solaire directe. L'atmosphère a été alors ainsi modifiée : CO2 absorbé O dégagé pour ioo. pour 100. Lecanora hœmatomma (thalle verdâtre) 3, 1 1 3,55 Lecanora subfusca (thalle blanchâtre) 1,7» 2,81 Pertusaria commuais (thalle blanchâtre). ... 0,78 1 ,3i Pertusaria amara (thalle blanchâtre) o,5->. 1 ,58 Lecidea sy.pera.ns (thalle noirâtre) 1 ,00 1 . J4 Opegrapha notha 1 , 00 1 , 5o Lecidea atroalba o,3o 0,60 « Nous avons fait remarquer que les expériences sur cette dernière série de Lichens ont été faites à la lumière solaire directe. Répétées à la lumière difluse, elles ont donné îles résultats tout autres. Sauf pour le Pertusaria commuais, nous avons tou- jours vu alors la respiration l'emporter sur l'assimilation. » Un Lecanora hœmatomma, par exemple, a, dans ces conditions, modifié ainsi l'atmosphère : CO2 dégagé 1 ,27 Oxygène absorbé 1,81 » Il en est de même pour les Lecidea, Pertusaria et Opegrapha cités plus haut. Tous sont aptes à fixer du carbone, mais exigent une lumière intense. » Les expériences précédentes nous permettent d'énoncer les conclu- sions suivantes : « Lorsque certaines conditions favorables de lumière, d'humidité et de saison sont réalisées, tous les Lichens sont capables de décomposer l'acide carbonique de l'air assez- ènergiquement pour que cette décomposition l'emporte sur le dé- gagement d'acide carbonique dû à la respiration. Jl y a alors gain de carbone pour le. Lichen. » Cette intensité assimilatrice du Lichen varie toutefois énormément ( 89' ) avec l'espèce considérée; relativement forte dans les Lichens fruticuleux. ou foliacés, comme les Cladonia, les Parmelia, etc., elle peut devenir dans d'autres cas si faible, que la décomposition de l'acide carbonique n'est plus observable qu'à un fort éclairement. C'est ce qui a lieu pour la plupart de ces Lichens dits crustacés, qui, comme les Lecidea, forment souvent, sur les arbres ou sur les rochers, de simples taches, aux couleurs variées. » Les recherches faites sur les Lichens de la dernière série montrent, en outre, qu'il nry a pas pour les Lichens d'optimum d éclairement. Toutes les autres conditions restant les mêmes, la lumière, solaire directe est préférable à la lumière diffuse. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la salure sur la quantité de l'amidon contenu dans les organes tiégélatifs du Lepidium sativum. Note de M. Pierre Lesage, présentée par M. Duchartre. « J'ai montré tout dernièrement ( ' ) que la salure a une influence réelle sur la formation de l'amidon dans les organes végétatifs chlorophylliens; je désire augmenter, à ce sujet, les faits acquis par les cultures expérimen- tales du Lepidium sativum. » J'ai cherché, dans la tige et la racine de cette plante, et sur des points aussi homologues que possible d'échantillons provenant de cultures diffé- rentes, la quantité d'amidon qu'elles contiennent à un moment donné. » Dans la tige, l'écorce, composée de l'endoderme et de trois ou quatre assises parenchymateuses, renferme des grains de chlorophylle plus ou moins abondants et, suivant les cas, amylifères. » Dans la racine, j'ai fait des coupes à des hauteurs différentes. Dans chaque cas examiné, la section peut se diviser en deux régions : l'une qui est formée par un cordon axile lignifié, à part quelques rares cellules mé- dullaires; l'autre, par un manchon externe comprenant le cambium, le liber secondaire et les restes de l'écorce secondaire. C'est dans ce man- chon, surtout dans sa partie interne, que se trouve l'amidon. » Comme pour la feuille ('), cet amidon fait complètement défaut dans la tige et la racine quand la salure est très forte. » Quand il y a de l'amidon, il devient assez difficile d'en mesurer exac- (') Voir Pierre Lesage, Influence de la saluresur la formation de l'amidon dans les organes végétatifs chlorophylliens {Comptes rendus, séance du 3i mars 1891). ( 892 ) tement la quantité pour arriver à dire sûrement que tel échantillon en ren- ferme plus que tel autre. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que cette quantité varie pour une même plante, pour un même organe, selon l'époque de la récolte et même l'heure de la journée ('). Cependant, comme les échantillons étudiés ont été recueillis à peu prés à la même heure et se sont trouvés soumis aux mêmes conditions de milieu, la salure des arrosages étant seule exceptée, ils sont vraiment comparables. Je puis donc présen- ter les différences reconnues, plus ou moins approximativement, dans les Tableaux qui suivent et où les termes de comparaison sont figurés : pas d'a- midon, par O; traces, T; très peu, TP; peu, P; beaucoup, B. » Les plantes étudiées ont poussé sur du terreau arrosé avec de l'eau de la Vilaine, ou i° avec des solutions contenant igl", igr,66, 2gr,5, 5gr, i2gr,5, 25grde NaCl par litre, ou 2° avec des dilutions renfermant —, yg, yj, g, t, i d'eau de mer (2). Je donne les résultats pour la feuille, la tige à icm au-des- sus de cette feuille, et la racine à deux hauteurs différentes. i° Quantité d'amidon correspondant aux arrosages avec des solutions de NaCl. Eau de Vilaine. i^'. i«r, 66. v,j. 5sc. i2sr,5. 25sr. Feuille B. B. P. B. B. O. O. Tige B. B. B. B. P. T. O. Bacine, en haut. . B. B. P. B. T. P. T. O. Bacine, plus bas.. B. B. B. T. P. P. T. O. 2° Quantité d'amidon correspondant aux arrosages avec des dilutions d'eau de mer. Eau de Vilaine. t S5 i "i h i 1 0 s a Pure Feuille B. B. P. B. B. 0. 0. Tige . . B. B. T. P. P. T. P. 0. » Bacine, en haut. . B. B. T. P. P. P. 0. M Bacine, plus bas. . B. B. B. B. T. T. P. )> » Ces Tableaux indiquent nettement qu'acec des arrosages contenant 12 à i5gr de sel par litre, l'amidon disparaît complètement. (') Voir A.-F.-W. Scuimper, Ueber Bildung und Wanderung der Kohlehydrate m den Laubblàttern {Bot. Ztg.; i885). (2) Voir Pierre Lesage, Revue générale de Botanique, 1890, et Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles. IP Partie, Étude expérimentale, p. 81 (Thèse de la Faculté des Sciences de Paris). ( «93 ) » le veux insister sur une autre conclusion : la diminution de l'amidon ne se fait pas proportionnellement à l'augmentation de la salure. C'est ce qu'on verrait immédiatement si, à ces Tableaux, je substituais des courbes construites en prenant pour abscisses les quantités de sel et, pour ordon- nées, les quantités d'amidon. » Je dois dire que ces courbes seraient très comparables à celles que j'ai représentées ailleurs ('); en particulier, elles seraient sensiblement parallèles à la courbe des surfaces des feuilles dans les mêmes échantillons de cette plante. » En étudiant ces mêmes courbes, on s'assurerait que la quantité d'ami- don, avant une certaine valeur dans les arrosages à l'eau de Vilaine, passe, le plus souvent, par un minimum au voisinage de igl',66 et de -^ dans les deux groupes de séries, puis se relève pour atteindre un maximum aux environs de 2S'',3 à 5Br et de -^ à *- et, enfin, dans les cas considérés, s'in- cline définitivement pour atteindre le zéro vers i 2sr,.> et '-,. Cette inflexion vers i,66 et -^ est intéressante à considérer; elle impose la comparaison du maximum suivant à la quantité d'amidon de l'arrosage avec l'eau de Vilaine. En effet, dans les huit séries, il en est au moins trois où. avant et après le minimum, l'amidon est représenté de la même manière, B, ce qui amène à se demander si, en ayant à ma disposition des moyens de mesurer plus précis, je ne pourrais pas reconnaître au maximum intermédiaire une valeur égale ou plus grande que celle d'un premier maximum qui se trouve quelque part entre l'arrosage à l'eau pure et l'arrosage à is',66 ou ~^. La solution de cette question pourrait être immédiatement utili- sable dans la pratique; c'est ce qui donne de l'intérêt au problème et m'engage à faire ressortir ce point particulier, de même qu'à présenter les Tableaux précédents qui, quoique approximatifs, n'en fournissent pas moins des repères que l'expérimentateur est toujours heureux déposséder. » D'autres considérations plus générales pourraient encore se tirer de ces mêmes Tableaux, par exemple pour ce qui concerne les rapports de la racine à la tige et à la feuille; mais l'occasion d'y revenir ne peut manquer. » ( ' ) Noir PiEîiRs Lksa .. , Thèse, p. 95. C. R., 1891, i« Semestre. (T. CXU, N° 16. Il ( «94 ) PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Le Seigle enivrant . Note de M. Priixieux, présentée par M. Duchartre. « Dans quelques communes situées dans le département de la Dordogne, près des limites de la Haute-Vienne, particulièrement sur les territoires de Firbeix, de Mialet et de Saint-Saud, le Seigle de la récolte de l'an der- nier a présenté des propriétés toxiques singulières et très nettement mar- quées. » Dans un village près de Mialet, un des colons du Dr Millet, conseiller général de la Dordogne, à qui je dois la connaissance de ces faits, s'était empressé de faire moudre un sac de Seigle aussitôt après la récolte et d'en fabriquer du pain. Ce pain a rendu toutes les personnes de la maison ma- lades environ deux heures après leur repas. Elles ont été atteintes d'un en- gourdissement général et se sont trouvées, pendant vingt-quatre heures, dans l'impossibilité de se livrer à un travail quelconque; elles ont même été obligées de se coucher. Dans plusieurs villages voisins aussi, toutes les personnes qui ont mangé du pain fait avec les Seigles de la même récolte ont été malades. Des hommes qui étaient allés travailler dans les champs après le repas du matin se sont trouvés dans un état de torpeur et de ma- laise tel qu'on a dû les aller chercher pour les ramener chez eux; ils étaient incapables de revenir seuls. » Les animaux, chiens, porcs et volailles auxquels on a donné de ce même pain sont devenus mornes, engourdis, et ont refusé de manger et de boire pendant vingt-quatre heures. » Les effets produits par ce Seigle vénéneux ne ressemblent pas à ceux que cause l'ergot, mais plutôt à ceux de l'Ivraie avec une action plus in- tense et plus rapide. » Des faits fort semblables à ceux qui viennent de se produire dans la Dordogne ont été récemment constatés à l'autre bout du monde, à l'ex- trémité de l'empire russe, au delà de la Mandchourie, dans l'Oussourie méridionale, auprès de Vladivostok. M. Woronine a reçu de ce pays des échantillons du Seigle signalé comme présentant de même des propriétés stupéfiantes et enivrantes et il les a étudiés. Il a reconnu qu'ils étaient en- vahis par un grand nombre de Champignons de diverses sortes qu'il a énu- mérés; mais, comme il a constaté en même temps que plusieurs grains avaient commencé à germer, il a regardé l'altération comme due auxmau- ( 8

4- Néan- moins l'influence réchauffante de la source se fait sentir dans toute l'éten- due du trou. Le 28 février, à 3om de profondeur, la température était encore de 4°, 2 sur l'axe de l'entonnoir, tandis qu'elle n'était que de 3°, 4 au milieu du lac. Dans les couches supérieures, à moins de 25m de pro- fondeur, toute différence disparaissait et, à la surface, la glace avait o'u,i6 a < >'", 1 8 d'épaisseur, à peu près autant que partout ailleurs. ( «9« ) » En supposant que cette source, par analogie avec celles que nous voyons sur les pentes des montagnes voisines, ne produise pas d'effondre- ment sensible dans le talus primitif du lac et constitue seulement un obstacle au dépôt de la vase, nous pouvons, ce qui est d'une grande im- portance pour l'étude des lacs, avoir une idée assez exacte de l'épaisseur de cette vase. Il suffit de prendre la différence de niveau entre l'ouverture et le fond de l'entonnoir; nous trouvons ainsi une épaisseur de 5om à 55"'. » Quelques autres petites sources chaudes jaillissent encore sous l'eau non loin du Boubioz, près de la rive occidentale du lac, mais par des profondeurs ne dépassant pas -i'" ou 3m. » GÉOLOGIE. — Sur les sondages exécutés dans le Pas-de-Calais en 1890. Note de M. J. Rexaud, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Les sondages que j'ai exécutés, l'an dernier, dans la Manche, avec la collaboration de M. Hersent, avaient pour but de rechercher la nature géologique des fonds sous-marins du détroit, entre le cap Gris-Nez et Fol- kestone, et l'épaisseur des sables et des alluvions qui les couvrent. Cela nécessitait des forages de plusieurs mètres, par des fonds de 55m à 6om, et la difficulté était accrue par la violence des courants et par l'agitation presque constante de la mer. » Aussi était-il nécessaire de modifier les méthodes habituelles des forages. Il était d'abord impossible d'utiliser le svstème de vissage usité à terre; quant au procédé imaginé par M. Bouquet de la Grye lors d'une mission à la Rochelle et qui consistait à faire agir sous l'eau un mouton sur une lance, il fallait, de toute nécessité, le modifier, la profondeur delà Manche étant dix fois plus grande. » Dans les parties où la roche était dénudée ou recouverte d'une mince couche d'alluvions, nous nous sommes bornés à envoyer de haut en bas une tige de fer (lestée de fortes rondelles de plomb) qui, arrivant sur le sol avec une grande vitesse, en raison de sa forme effilée, y pénétrait suf- fisamment. A l'extrémité inférieure de la tige étaient fixés des tubes munis de clapets dont les dispositions variaient selon la nature des ter- rains rencontrés. » Le deuxième appareil était descendu lentement au fond de la mer ; la tige était maintenue verticale par un trépied et enfoncée à coups de mou- ton dans le sol; les tubes et les clapets du bas de la tige étaient les ( «99 ) mêmes que ceux du premier appareil. Ces deux instruments ont donné d'excellents résultats. » Le troisième appareil servait à mesurer l'épaisseur des alluvions dé- posées au-dessus du terrain en place; il était formé d'un tube bien lesté, à l'intérieur duquel on injectait de l'eau, et qui descendait tant que l'eau injectée mettait en mouvement et refoulait les alluvions à la partie infé- rieure du tube. » Pendant la campagne, il a été fait environ 2700 sondages et 4«o fo- rages. Ces opérations ont permis de déterminer exactement le relief sous- marin du Pas-de-Calais, d'étudier le mode de distribution des alluvions dans ces parages, et enfin de dresser une Carte géologique du détroit faisant suiteàcelle qui avait été levée plus au nord, en 1876, par MM. La- rousse, de Lapparent et Potier. » Cette Carte, que nous reproduisons ici, permet de suivre, au fond de la mer, la continuation des affleurements des étages jurassiques du Boulon- nais dans la partie sud-est du détroit; elle montre le soulèvement du Port- landien qui a donné naissance aux deux bancs du Varne et du Colbert, et elle délimite, dans l'ouest du Pas-de-Calais, les prolongements sous-marins des assises du Wéaldien et des sables verts qui forment les terrains du comté de Kent en Angleterre. » Les courants sous-marins du détroit ont été aussi l'objet de fréquentes observations pendant la campagne ; il a été reconnu qu'ils sont les mêmes ( <)°° ) au fond qu'à la surface, en vitesse et en direction, et que l'étalé se produit en même temps dans toute la masse d'eau. » GÉOLOGIE. — Sur les terrains métamorphiques des Alpes de Savoie. Note de M. P. Termier, présentée par M. Mallard. « Dans le courant de l'été de 1890, nous avons exploré, pour le service de la Carte géologique détaillée, le pays de hautes montagnes compris entre Modane et lignes (massif de la Vanoise). On y rencontre quatre ter- rains : les Schistes lustrés, le Houiller, le Permien et le Trias. Le plisse- ment a été, dans toute la région, d'une intensité exceptionnelle : les plis sont fréquemment renversés et écrasés; les couches se suppriment, par étirement, sur des centaines de mètres d'épaisseur. En même temps, les dépôts sont profondément métamorphiques : beaucoup ne montrent plus aucune apparence détritique. Il nous a semblé intéressant de résumer ici les résultats de l'étude microscopique de ces divers terrains. » Schistes lustrés. — On sait que ces Schistes sont rattachés au Prépa- léozoïqueparM. Zaccagna. Les travaux de MM. Potier, Bertrand et Kilian ont clairement démontré qu'ils sont antérieurs au Houiller. Nous ne les avons étudiés qu'au nord-est de la Vanoise (chaîne de la Sana), où ils sont en recouvrement sur le Trias. » A. Faciès habituel. Schiste gris à séricite avec lits alternants de quartz et de cal- cite cristallisée (ou de dolomie ferrifère). Ilménite et rutile, oligisle ; anthracite. A la séricite s'associe habituellement la chlorite, plus rarement le mica noir. Pas d'éléments détritiques. Quart;- fin, en mosaïque, généralement antérieur aux phyllites. » B. Schiste vert sans carbonates. Pyrite. Rutile très abondant en aiguilles excessi- vement fines. Tourmaline. Séricite et chlorite: quartz. — G. Roches vertes variées, peut-être intrusives : amphibolites et pyroxénites à grenat et sphène, chargées d'épidote et de serpentine. Feldspath rare. » Boitiller. — Ce terrain est bien connu entre Saint-Michel en Mau- rienne et Bozel ; il reparaît à l'est de Champagny, sous le Permien. Le métamorphisme est peu intense à l'ouest du méridien de Bozel : bien que la plupart des couches contiennent delà séricite de métamorphisme, elles montrent en- core, au moins au microscope, de nombreux galets détritiques. Le Houiller de Cham- pagny est beaucoup plus cristallin. Schistes plus ou moins quartzeux, gris ou noirs. luisants et satinés, à clivage plissoté. Pyrite, ilménite, anthracite, rutile, séricite et quartz. Vers le sommet de l'étage, les phyllades deviennent plus homogènes : la chlo- rite, la tourmaline, les feldspaths (ortkose et albite) apparaissent. ( f)OI ) » Permien. — Nous rattachons au Permien les phyllades intercalés, sans aucune discordance de stratification, entre le terrain à anthracite et le Trias. Il est possible qu'une forte partie de ces phyllades appartienne au Houiller supérieur. » Les Schistes cristallins permiens ont été rapportés par Lory au Primitif. M. La- chat a depuis longtemps proposé d'attribuer au Houiller les chloritoschistes à noyaux feldspathiques de Modane et de Bozel. Les mêmes assises sont signalées comme per- miennes par M. Zaccagna. En réalité, l'extension du Permien est énorme dans toute la région On le suit de Modane à Bozel, par Polset, le glacier de Gébroulaz, le col du Fruit, la vallée de Saint-Bon. Il forme, à l'est de Bozel, le massif de la Becca-Motta, et, plus au Nord ('), le massif du Mont-Pourri. On le suit également de Modane à Entre-deux-Eaux, par la Pointe-de-1'ÉchelIe, le Dôme de Chasseforêt, les gorges du Doron. Le métamorphisme est intense, surtout à l'est du méridien de Pralognan. Dans la région d'Entre-deux-Eaux, la cristallinité est comparable à celle du Primitif, mais les minéraux de métamorphisme sont les mêmes de pari et d'autre dudit méridien; la continuité des assises permiennes, évidente stratigraphiquement, est pétrographique- ment palpable. » A. Quartzites fins, à zones phylliteuses. l'as d'éléments détritiques. Zircon, rutile, tourmaline, sphène, un peu ftilménite et d'oligisle. Chlorite et séricilc. Quartz fin. Orlhose et albite rares. » B. Schistes gris ou violets, luisants cl satinés. Galets de quartz ou de quarl- zite, plus ou moins recristallisés sur les bords. .Mêmes minéraux que ci-dessus. Noyaux feldspathiques abondants, développés après les phyllites, souvent transversalement à la schistosité. Calcite et sir/érose fréquentes. » G. Chloritoschistes verts, souvent feldspathiques. Structure plus homogène. Pas d'éléments détritiques. Beaucoup de rutile ou de sphène. Tourmaline, parfois visible à l'œil nu. Noyaux feldspathiques, nés nombreux, englobant ou repoussant les phyllites, déviant les files d'ilménite, de rutile ou de sphène. Parfois, un peu de glau- cophane. Calcite et sidérose fréquentes. » D. Schistes moins luisants. Inthracite. Sphène nés abondant. Epidote et zoïsite. Chlorite, sérieite et quartz. » E. Amphibolites à glaucophane. Glaucophane, généralement visible à l'oeil nu. Sphène, chlorite. épidole el zotzite. l/bite en grandes plages englobant tous les autres minéraux. » On observe des passages entre ces cinq types. Le grenat et la magnétite, si abon- dants dans le primitif, sont ici fort rares. Le sphène et le rutile ne vont généralement pas ensemble. Le zircon est très fréquent, mais toujours en cristaux isolés. L'ilmé- nite, l'oligisle, le rutile sont les minéraux les plus anciens. La tourmaline, qui leur est postérieure, est antérieure aux phyllites. Les feldspath sont postérieurs à tous les mi- néraux, sauf les carbonates. Le quartz contient des inclusions de rutile et quelques inclusions liquides, parfois à bulle mobile. L'absence du mica noir, l'extrême ténuité (') D'après M. Marcel Bertrand. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N« 16.) l '^ ( 9°2 ) du rutile, l'enveloppement par les phyllites d'une grande partie du quartz, la disposi- tion du feldspath en noyaux, chargés d'inclusions, le remplacement de l'oligoclase par l'albite, un aspect toujours un peu hétérogène, distinguent les phyllades permiens de ceux du primitif (' ). » Trias. — Le Trias comprend deux termes fort différents : les quartzites et les calcaires. » Les quartzites sont des grès métamorphiques à galets détritiques rares. Quartz fin avec séricite, plus rarement chlorite, englobant ilménite, oligiste, rutile, zircon, tourmaline. Presque toujours un peu d'orthose ou d'albite. En somme, même com- position que les quartzites permiens. » A la base des calcaires, on observe une alternance des marbres phylliteux et de schistes noirs, gris ou verts. Les marbres contiennent : ilménite, oligiste (jusqu'à 20 pour ioo), rutile, tourmaline, quartz-, chlorite, séricite, calcite et dolomie. Les Schistes sont identiques aux phyllades à rutile et tourmaline du Permien ou des Schistes lustrés. Marbres et Schistes contiennent de Vorthose et de Yalbite. Exception- nellement, on y observe de beaux cristaux de chloritoïde, parfois visibles à l'œil nu. Puis viennent des calcaires siliceux et cristallins, peu phylliteux, et enfin une énorme série de calcaires gris. Tous ces calcaires contiennent de Vorthose, de ïalbite et du quartz. Dans les régions les plus plissées (Grande-Casse), ils deviennent tous un peu sériciteux. Des cargneules et des gypses apparaissent çà et là, surtout à la base des calcaires. Ils sont dus à des transformations chimiques tout à fait indépendantes du métamorphisme dont nous parlons. » Résumé et conclusions. — Les divers terrains d'âge fort différent, dont se composent les montagnes de la Vanoise, semblent avoir été soumis à la même cause de métamorphisme. Partout où cette cause a agi sur des dépôts identiques, de quelque âge qu'ils fussent, elle a produit les mêmes trans- formations. Les différences de faciès, dans une même région, s'expliquent aisément par la diversité originelle de composition des sédiments. Si le Permien est, toutes choses égales d'ailleurs, plus métamorphique que les autres terrains, c'est qu'il était plus riche en magnésie, soude et potasse. Les différences de métamorphisme d'une région à l'autre semblent liées aux différences dans l'intensité des efforts orogéniques. Le maximum de cristallinité s'observe sur les points où l'étirement a été le plus intense ( Enlre-deux-Eaux). » Nous concluons de là que le métamorphisme est dû à la chaleur dé- (') D'après leurs caractères micrographiques, nous n'hésiterions pas à attribuer au permien les Schistes cristallins de Plumet (Savoie), rapportés jusqu'ici au Primitif. Ces Schistes nous ont d'ailleurs paru concordants avec le Trias. ( 9°3 ) gagée par le plissement. Cette chaleur semble s'être produite lentement (température peu élevée); mais elle n'a pu se dissiper que très lentement aussi, à cause de la faible conductibilité des roches. L'action, prolongée pendant une longue suite d'années, d'une température de 2000 ou a5o° ('), suffit probablement pour recuire les sédiments et provoquer une recristal- lisation complète des éléments qui les composent. La même action, pro- longée plus longtemps encore, produirait des assises sans doute identiques à celles que nous appelons primitives, à la différence près qui tient aux deux agents transformateurs de la plus grande partie des terrains primitifs, le granité et la granuhte. ÉCONOMIE RURALE. — Contribution à l étude de la culture du Colza. Mémoire de MM. E. Louise et E. Picard, présenté par M. P. -P. Dehérain. (Extrait par les Auteurs.) « Dans un Travail communiqué à l'Institut (2), M. S. Pierre rechercha, aux diverses époques du développement du Colza, la production et la répartition, dans ses différentes parties, de la matière organique, des sub- stances azotées et des principaux éléments minéraux. Le savant agronome arriva à conclure que : » i° Le poids total de la matière verte atteint son maximum à l'époque de la formation de la graine ; » 2° Qu'il y a transport continu de l'azote et des autres éléments miné- raux fertilisants de la partie inférieure de la plante vers l'extrémité des rameaux; » 3° Que ce transport atteint son maximum d'activité lors de l'appari- tion de la graine. » Plus récemment M. Miïntz, en étudiant la maturation des graines en général et de celle du Colza en particulier ('), est arrivé à un résultat du même ordre en constatant que les hydrates de carbone, aux dépens des- quels se forme la matière grasse de la graine, s'accumulent dans la silique, (') Les récentes découvertes de la Chimie et de la Métallurgie semblent indiquer que cette température de 2000 à 25o° agit d'une façon remarquable sur la plupart des corps. (2) 5 mars 1S60. (3) Annales des Sciences naturelles (Botanique), 7' série, t. III, p. 65. ( «jo4 ) d'où ils passent progressivement dans la graine, à mesure que la maturité s'avance. » La production du Colza intéresse tout particulièrement le départe- ment du Calvados, non seulement à cause des bénéfices qu'elle procure, mais encore par l'heureuse influence qu'elle exerce sur le rendement des céréales; nous avons donc cherché à compléter les importants travaux de Physiologie végétale que nous venons de citer par une étude de la culture rationnelle de cette plante. » Notre travail se divise en deux parties : la première comprend l'étude des exigences élémentaires de la plante croissant dans un terrain ordinaire ; la deuxième l'étude des engrais les plus favorables à sa végétation et les plus capables d'en augmenter les rendements en produits utiles. Nous ne communiquerons ici que le résumé de la première partie dont les détails sont publiés ailleurs ( ' ). » Le premier point à établir était l'appauvrissement du sol pour une ré- colte ordinaire. » Nous avons choisi une graine de Colza type appartenant à la variété la plus répandue dans le Calvados. Cette graine a été analysée, puis semée dans un terrain de composition connue. » Dès le mois de février, la plante commençant à végéter, nous préle- vâmes de mois en mois un échantillon dont la composition chimique fut déterminée par l'analyse particulière des racines, des tiges et des feuilles. » L'examen de la composition centésimale des différentes parties du Colza permet de conclure cpie, pendant la période de végétation comprise entre le commencement de février et le 28 juin, maturité complète : » i° La quantité d'azote pour 100 décroît d'une manière continue dans les racines et les tiges, tandis qu'elle augmente dans les feuilles; » 20 L'acide phosphorique va également en décroissant d'une manière continue dans les racines et les tiges, tandis que, dans les feuilles, il passe par son maximum vers le 8 juin ; » 3° La potasse, qui va sans cesse en diminuant dans les racines et les feuilles, reste, au contraire, presque stationnairedans la tige; » 4° Ija chaux va constamment en augmentant dans chacune des parties de la plante jusqu'au 8 juin, époque à laquelle elle passe par son maximum; » 5° La magnésie, comme la chaux, augmente d'une façon continue dans chaque partie de la plante. (') Annales agronomiques. ( 9°5 ) « Ces conclusions sont conformes à celles que M. Is. Pierre avait dé- duites de son travail; mais il n'en est pas de même pour les nombres qui diffèrent sensiblement. Ce fait s'explique aisément par le perfectionnement des procédés de culture et par la différence des conditions climatériques. » En même temps que la composition centésimale des diverses parties de la plante, nous avons déterminé la quantité de substance sèche que chacune d'elles fournit ; nous avons obtenu ainsi les éléments nécessaires au calcul des quantités de matières fertilisantes enlevées à l'hectare. » On trouve ainsi que, si la quantité centésimale de ces matières va constamment en diminuant dans la plante, du i3 février au 28 juin, la quantité totale enlevée à l'hectare par la récolte, va sans cesse en crois- sant. Les courbes représentatives de ces résultats ne laissent aucun doute à cet égard, et nous permettent encore de constater que, par ordre dé- croissant d'importance, le colza prélève sur le sol : la chaux, la potasse, l'azote, l'acide phosphorique, la magnésie. » L'appauvrissement du sol, néanmoins, ne suit pas le même ordre ; il résulte nécessairement du rapport qui existe entre la quantité d'éléments fertilisants enlevés par l'exportation des produits de la récolte et la quan- • lité de ces mêmes éléments, contenus dans le sol avant qu'on lui confie la plante. » Dans notre région, toute la récolte, sauf les feuilles, est exportée du domaine. Or, notre échantillon du 28 juin étant entièrement dépouillé de ses feuilles, on peut donc admettre qu'il représente la somme des élé- ments fertilisants exportés. » En rapportant ces quantités à celles que contenait le sol, on trouve que le colza a enlevé : Acide phosphorique primitivement contenu dans le so. . .1. -^ Azote » . js Potasse » . Jg Magnésie » . ■£, Chau\ » . j-|y » Il résulte des observations précédentes que le colza appauvrit surtout le sol en acide phosphorique, azote, potasse. » Nous ne sommes pas surpris de voir l'acide phosphorique occuper le premier rang dans ce calcul, car cet élément fertilisant est exporté en quantité considérable avec le squelette des nombreux animaux que nourrit la plaine de Caen. ( 9°6 ) » On peut donc, sans anticiper sur nos recherches ultérieures, attribuer à l'acide phosphorique une importance considérable dans la composition des engrais destinés à la culture du colza dans le département du Cal- vados. » M. J.-P. Metzler adresse un Mémoire ayant pour titre : « la Lumière; le Soleil ». M. E. François adresse une Note intitulée : « Boussole cadran solaire ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages keçus dans la séance du 20 avril 1891. Leçons sur les métaur professées à la Faculté des Sciences de Paris; par Alfred Ditte. Premier fascicule. Paris, Vve Ch. Dunod, MDCCCXCI; 1 vol. in-4°- Paléontologie française. 2e série. Végétaux. Terrain jurassique. Livraisons 45 et 46. Types proangiospermiques et supplément final; par M. le marquis de Saporta. Études sur le terrain houiller de Commentry. Livre premier : Lithologie et stratigraphie. Quatrième partie; par MM. de Labnay et Stanislas Meunier. Livre deuxième. Flore fossile; par MM. B. Renault et R. Zeiller. Livre troisième : Faunes ichtyologique et entomologique ; par M. Charles Bron- gniart et M. Emile Sauvage. Saint-Etienne, Théolier et Cie, 1888-1890; 3 vol. gr. in-8° et un atlas. (Présenté par M. Daubrée.) Précis d'hygiène publique ; parle Dr Bedoin. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891; 1 vol. in-16. (Présenté par M. le baron Larrey et renvoyé au con- cours Montyon, Arts insalubres.) ( 9°7 ) Traite pratique du pied bot; par E. Duval. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891 ; 1 vol. in-8°. (Renvoyé au concours du prix Barbier.) Statistique des vaccinations au moyen de la culture atténuée du microbe de la fièvre jaune, pendant le paroxysme épidémique de 1889- 1890. Cinquième statistique; par le Dr Domingos Freire. Berlin, Druck und Verlag von Imberg und Lefson, 1891 ; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Recueil zoologique suisse; publié sous la direction du Dr Hermann Fol. Tome cinquième et dernier. N° 3, sorti de presse le i5 décembre 1890. Ge- nève-Bàle, H. Georg; 1 vol. in-8°. La réforme monétaire universelle ; par L. Baillv. Paris, Gauthier-Villarset fils, 1890; br. in-8°. R. Ufficio geologico. — Memorie descrittive délia carta geologica d'Italia. Vol. VI : Osservationi fatle nella colonia Eritrea; da L. Baldacci. Roma, Tipo- grafia nazionale, 1891 ; br. gr. in-8°. R. Osservalorio astronomico di Rrera in Milano. — Osservaziom meteorolo- giche eseguite neU'anno 1890 col riassunto composto sulle medesime ; da E. Pini ; br. in-4°- Die Erndhrung des Menschen und seine Nahrungs und Genussmittel ; von Friedrich Strohmer. Wien, 1889, Verlag von Cari Graeser; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Dehérain.) ERRATA. (Séance du i3 avril 1891.) Note de M. Ch. Rlarez, Influence exercée par la présence des sels miné- raux neutres de potassium : Page 810, ligne 5, au lieu de fk, lisez yTv. N" 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 avril 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DÉS MEMBHES ET DES CORRESPONDANTS DE L' ACADÉMIE. Sur quelque Pages, tonnées ca- Pages. M. Berthklot lorimétrique M. L. Friedel. Sut la forme cristalline et sur les propriétés optiques de la nou- velle variété cristallisée de soufre de M. Kn ?ei M. de Laçazé-Duthiehs. Une excursion .m laboratoire Vrago et à Rosas (Espagne). M. !.. Ranvier. De l'endothélium du pé- 830' i-itoine ci îles modifications qu'il subit dans l'inflammation expérimentale j comment il faul comprendre la guérison des plaies par réunion immédiate M. le Président an ice à l'Académie la perle qu'elle a faite dans la personn di M. Ledieu, Corresj lant | ■ la Section t< guet de la Grye, d' Xbbadie^ A. Milne- Edwnnîs, Juj'ien de la Grctvîère Commission chargi e de présenter une ques- tion 1I0 prix Pourai (Physiologie) pour l'an- née 1S93 : MM. Bouchard, Wun 1 . Hun- 1 / r, Brown.~Sèquardi Cliauveau Commissi îhargée de présenter une ques- tion de Grand prix des Sciences physiques pour l'année 1893 : MM. de Quatrefages DucJiarire, Daubrée, Fiseau, Fremy.. Commission chargée de présenter une ques lion de prix Damoiseau pour l'année 189.I MM. Fu\c, Tissi rand, II"//. Lœwj tJans- sen ,S,h MEMOIRES PRESENTES .M. Folie adresse une ■■ Note sur la nutation initiale de Taxe du monde et un résumé des déterminations obtenues jusqu'ici COIUlESI>Oi\l>AXCE. M. le Secrétaire pi rpi ruEi présente le pre- mier volume des » Leçons sur les métaux publiées par M. Ditte v'i7 M. le SecrétaiRi perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de ta Correspon- dance, le premier numéro pour iNiii du « Journal d'Histoire des Mathématiques publié à Stockholm, par M. A'. Enestrôm, et trois volumes soi le terrain houillcr de 1 lommentry *Î7 Le Comité hongrois du second Congrès or- nithologique international informe l'Aca- démie qne le Congrès se réunira à Buda- pest le 17 mai prochain 847 M. le Maire de la ville de Dax invile l'A- cadémie à se faire représenter à l'inaugu- ration de la stator de Borda, ijiii aura lien le >'| mai 847 M. G. ISigoukdan. - Nébuleuses nouvelles découvertes à l'Observatoire de- Paris . ... 848 M. L. Raffy. Sur la déformation des sur- faces spirales 85o M. Rave.ui. — Sur la théorie de la lumière, s i3 M. Georges Lemoine. - Dissociati lu bromhydrate d'amylène sous de faihles pressions 55 ï M. G. André. — Sur la préparation el la réaction des chlorures ammoniacaux de mercure - 85q M. Guntz. — Sur les sels de sous-oxyde d'ar- gent M. Paul Sabatiek. Sur le sulfure de bore VI. Paul s lis un ti. Sur l'hj drogéne bore VI. Ensel. — Sur deux nouveaux états du soufre VI. I. \ 11.1.1:. — Vction i: i Bi i 'i i el !.. Li say. — Sur la découverte dune source au fond du lac d1 Annecy S07 M. J. Renaud. — Sur les sondages exécutée dans le Pas-de-Calais en 1890 8g8 Bulletin bibliogimphioi'e l'age- M. P. Termier. — Sur les terrains méta- morphiques des Alpes de Savoie MM. E. Louise et E. Picard. — Contribu- tion à l'élude de la culture du colza M. J.-P. Metzler adresse un Mémoire ayanl pour titre : « la Lumière; le Soleil » M. E. François adresse une Note intitulée : « Boussole cadran solaire •■ (,0fi I II 16 006 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Xugusiins, 55. 1891 $A1Q PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES ,q,-n DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. EES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N°17 (27 Avril 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS UT FILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Oiai des Grands-Augustins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopte dans les séances des 2.3 juin 1862 et a4 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de [Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans XeCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de l'extrait suivant du testa- ment de M. Cahours. « J'ai fréquemment eu l'occasion de constater, dans le cours de ma carrière scientifique, que des jeunes gens fort distingués et doués d'une vocation réelle pour les Sciences se voyaient obligés de les abandonner, faute d'avoir trouvé, à leur début, un secours efficace qui leur eût permis de subvenir aux premières nécessités de la vie et de pouvoir s'adonner ex- clusivement aux études scientifiques. » Dans le but d'encourager de jeunes travailleurs qui, faute de res- sources suffisantes, se trouvent dans l'impuissance de terminer des travaux en cours d'exécution et en souvenir de mes bien-aimés enfants qui, eux C. R., 1S91, 1" Semestre. (T. CXII, N° 17.) 1 I<) ( 9IQ ) aussi, entraient dans la voie scientifique au moment où la mort est venue me les prendre, je lègue à l'Académie des Sciences, qui m'a fait l'honneur de m'admettre dans son sein, une somme de cent mille francs. » Je désire que les intérêts de cette somme soient distribués chaque année à titre d'encouragement à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants, et plus particulièrement par des recherches de Chimie. » Pour assurer cette préférence, indépendamment de la recommanda- tion expresse que j'en fais ici à mes successeurs, je veux que, pendant au moins vingt-cinq ans après l'entrée en jouissance de l'Académie, trois membres au moins de la Section de Chimie fassent partie, chaque année, d'une Commission de cinq membres chargés par l'Académie de distribuer le prix. J'exprime en outre ici le désir formel que ce choix porte, autant que possible, sur des jeunes gens sans fortune n'ayant pas de places salariées et qui, faute d'une situation suffisante, se trouveraient hors d'étatde pour- suivre leurs recherches. » Ces encouragements pécuniaires pourront être donnés pendant plu- sieurs années aux mêmes jeunes gens, si la Commission reconnaît que leurs productions aient une valeur qui leur permette d'obtenir cette faveur. » Néanmoins, pour faire participer le plus grand nombre de jeunes tra- vailleurs au legs que j'institue, je désire que les encouragements cessent à partir du jour où les jeunes savants qui en ont joui obtiendraient des posi- tions suffisamment rémunérées. » Remarques à l'occasion du legs de M. Cahours; par M. J. Janssen. ce Le legs qui vient d'être fait à l'Académie, par notre si éminent et si regretté Confrère, me paraît avoir une portée considérable, non seule- ment par son importance, mais surtout par la voie qu'il ouvre et l'exemple qu'il donne à tous ceux qui désormais voudront encourager les Sciences par leurs libéralités. » M. Cahours, qu'un jugement sûr et une longue expérience avaient mis à même de connaître les plus urgentes nécessités de la Science, était arrivé, comme la plupart d'entre nous, à sentir la nécessité d'introduire une forme nouvelle dans l'institution des récompenses scientifiques. » Nos prix continueront toujours à répondre à un grand et noble be- soin; leur valeur, la difficulté de les obtenir, l'éclat qu'ils tirent de l'illus" ( 9" ) tration du corps qui les décerne en fei-ont toujours les plus hautes et les plus enviées des récompenses. » Mais la valeur même des travaux qu'il faut produire pour y prétendre en interdit la recherche aux débutants. C'est un tournoi qui n'est acces- sible qu'aux talents mûris et formes. » Or, derrière ces savants qui ont déjà le pied assuré dans la carrière, il y a tous les jeunes gens doués de précieuses aptitudes, poussés par leur goût pour la Science pure, mais détournés trop souvent de cette carrière enviée par les difficultés de l'existence et prenant à regret une direction donnant des résultats plus immédiats. Et cependant, parmi eux, combien de talents en germes qui, bien cultivés, eussent fait l'honneur et la force de la Science ! » Il faut bien le dire, c'est au sortir des études que se trouvent les plus difficiles épreuves pour ceux qui veulent se vouer à la Science pure, et ces difficultés augmentent tous les jours par la marche si rapidement ascen- dante des exigences de la vie. » Il faut porter un prompt remède à cet état de choses, si l'on ne veut voir tarir, dans ses sources mêmes, le recrutement delà haute Science. » Cette vérité, du reste, commence à être généralement sentie. Le Gou- vernement a déjà créé des institutions, des bourses, des encouragements, qui répondent en partie à ce besoin. De généreux donateurs sont en- trés également dans cette voie. Je citerai notamment la noble fondation de"M"e Dosne qui fait élever en ce moment un hôtel où des jeunes gens, ayant montré des aptitudes distinguées pour la haute Administration, le Barreau, l'Histoire, recevront, pendant trois années, tous les moyens de poursuivre de hautes et paisibles études. » Disons donc bien haut, et, en parlant ainsi, nous ne sommes que le faible écho des plus illustres Membres de l'Académie, disons que c'est en suivant la voie si noblement ouverte par Cahours qu'on servira le plus efficacement les intérêts et l'avenir de la Science. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les expressions des pressions clans un corps élastique homogène; par M. H. Resal. « Je rappellerai que, en 1832, Lamé est parvenu, par une notion pré- maturée sur la traction et la torsion et par une transformation de coor- données, à réduire de 3G à 1 le nombre des coefficients qui entrentdans les ( gi2 ) expressions dont il s'agit. En i85G, de Saint-Venant est arrivé au même résultat d'une manière plus simple, par la considération des plans et axes d'élasticité. » Je propose de substituer à l'une ou l'autre de ces méthodes la sui- vante, qui me parait plus courte et plus satisfaisante. » Soient mx, my, mz- trois axes rectangulaires quelconques partant d'un point d'un corps élastique à l'état naturel : ( i ) pxz = A \ 4- B o, -t- C %z 4- D yEy 4- E Tx3 + F y,y , Pxy= A'BZ+ B'^-f-C'^ + D'yzy + E'ïxz + F'ïxr Comme mx, my, mz sont des axes de symétrie moléculaire, on obtient, par des permutations de lettres, en remarquant que y.- = o, (V) Pn = B&Œ 4- A\ 4- Clz 4- Ey„ H- DTxz 4- Fy.r, pxz = A.% 4- C% 4- B% 4- F'yxz H- E'y,,v, pMJ = G K + K% + i% -h F'y,, 4- D'y.o . » Si l'on remonte maintenant àe px:, p:, 3Lpxr, on trouve pXi = h.% 4- B% 4- CL 4- E'Tm + F'y^, Pxy = + D1V +• F'ï*r » De la comparaison entre les trois expressions ci-dessus de pxy, on conclut que D' = o, E' = o, et alors on a simplement I Pxy - A% 4- B'o, + C'K + F'y^-, (2) UI2=A'UC'^ + B\ + F'ÏW) ( ^ = C'S, 4- A'^ 4- B'&_- 4- F'y,s. » Soit mx' une droite quelconque tracée dans le plan xmy, faisant l'angle a avec mx; on sait que ( /?xV = /«.r*cos2oi +-p}.3 sia-y. + pX) sin2x, (a) ! ^,r = i (/>„■ - /»«,) sin 2 y. 4- /^ cos 2 *, | ^.,_ =^r;:cosa 4-/>,-sina. 0,. = B^cos2* 4- 8rsin2a 4- ^y^ sin 2a, By = Sx sin2 « + 5, cos2 a — ^yXJ sin 2 a, (2>) | y^y = (h ~ K) sin 2 a + Y** cos 2a, Y«'« = yj:cos«4-y/:sina, -y. = — yr. sin a 4- y_,s cos a. ( 9*3 ) » Comme mx' est un axe de symétrie, la pression pxxdoil s'exprimer au moyen de l'équation (i) en accentuant x, y, puis remplaçant les dilata- tions et glissements par leurs valeurs (b). Si l'on identifie l'expression ainsi obtenue à celle des formules (a), on aura, en ayant égard à (i), A(<\,. cos2?. -t- $y sin2 a. + ~ •;.,.,. sin 2a) -I- B (ùx sin2 a -f- ôj, cos2 a — ~ yxy sin 2 x) -t- C 8- -f- D(— yxs sina + 7^ COSa) -4- E(yr-cosa + y,;siny.)-+-F[(<\, — §x) sin 2a -t- yXJ cos 2 a] = (A cos2 a. -I- Bsin2a) S, -4- (B cos2 a -+- A sin2 se) Sv -f- C &,+ (D cos2a -H E sin2x)y,.z -I- ( E cos2 a. ■+• D sin* a ) y , 3 - F y.o + ( V ï-r ■+" B' *.. + C' ^ " F' T- ) sin 2 *■ » Si l'on identifie les coefficients des dilatations et glissements sembla blés, quel que soit a, on obtient ( A = B + 2F\ D = o, E = o. (C) I F = o, A'=o, B =0, C =0. » En ayant égard à ces valeurs, les conditions relatives à pxy, pxz de- viennent des identités. On a donc Pxy = F"Y*J - #w = F'y**' />.vz = F'ï^ • » Si dans les deux premières de ces expressions, on change respective- ment x, y en z, et qu'on identifie les deux valeurs obtenues pour pzz on obtient C = B. En faisant A = èx-+- S, -4- \, B = — a, F' = - [a, on retrouve les formules connues ' l'ry — \J- ixy » On peut s'assurer, ainsi qu'il suit, que ces formules sont indépen- ( 9i4 ) dantes de l'orientation des axes coordonnés. Soient en effet mx' , my' ' , mz' trois nouveaux axes rectangulaires. D'après notre manière d'opérer, on peut amener le plan zmx, en le faisant tourner autour de mz, à coïn- cider avec le plan zmx' . En faisant tourner le plan ymx autour du nouvel axe my, on fera coïncider mx avec mx . Enfin un déplacement rotatoire autour de mx' ramènera l'axe my à coïncider avec my. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie de l'élasticité. Note de M. H. Poixcaré. « Dans le tome XIII du Bulletin des Sciences mathématiques, M. Brillouin a rendu compte de mon ouvrage sur la Théorie mathématique de la lumière; dans cette analyse, d'ailleurs très bienveillante et dont je le remercie, il m'adresse quelques critiques de détail auxquelles je désirerais répon dre. Je ne l'ai pas fait plus tôt, parce qu'elles méritaient un examen ap- profondi et que j'étais distrait par d'autres travaux. La plus importante de ces critiques se trouve à la page 196 du Bulletin et se rapporte à ce que j'ai dit de la polarisation par diffraction. Je n'y reviendrai pas, parce qu'il me semble que mes Notes récentes sur les expériences de M. Wiener ont suffisamment éclairci le malentendu sur lequel elle repose et que la concision de ma première rédaction avait pu faire naître. » Mais il est une autre critique que je ne puis laisser sans réponse. Pour faire rentrer certaines théories optiques de la double réfraction, telles que celles de Cauchy et de Fresnel, dans les cadres de la théorie générale de l'élasticité, j'ai dû élargir un peu ces cadres et généraliser les conceptions de Lamé. J'ai écrit la fonction fondamentale qui définit l'élasticité d'un corps et que j'ai désignée par W2 avec 27 coefficients arbitraires au lieu de 21. M. Brillouin conteste la légitimité de cette extension (notes des p. 176 et 189), parce que la pression Pry ne serait plus égale à la pression Vyx, ce qui rendrait impossible l'équilibre du corps élastique. » C'est là une erreur que j'ai quelque temps partagée, mais qu'il est aisé de rectifier. J'adopterai les notations que j'ai employées dans ma Théorie mathématique de la lumière et qu'il est inutile de rappeler ici, puis- que aussi bien la présente Note ne pourra intéresser que les personnes qui ont lu cet ouvrage et l'analyse de M. Brillouin. » On peut être tenté de croire que cPN , r/W j dW , — - ,r. i/o), — -j—rdiù, — -=7- diù d{c d^ dlx ( 9l5 ) sont les trois composantes de la pression qui s'exerce sur un élément de surface rfto orienté perpendiculairement à l'axe des x. Ce sont, en réalité, les trois composantes de la pression qui s'exerce sur un élément de surface qui, avant la déformation, avait pour aire do, et était perpendiculaire à l'axe des x. Cet élément, quand la déformation a eu lieu, ne conserve pas son aire et son orientation, et ses projections sur les trois axes deviennent (en négligeant, bien entendu, les carrés de l, •/), '() (/u(i + m' -4- Q, — dtù\' , — dt coE: Si donc nous appelons ¥xxdu, PVJ,rAo, Pza!d< or les trois composantes de la pression qui s'exerce sur un élément qui, après la déformation, se trouve avoir pour aire du, et être orienté normalement à l'axe des x, on devra avoir m- = - p„(i h- „;+£) + p^+p«ç;. (') (g = -prœ(i + v,;+Q + py^;+p^: et non pas ^7- = — P*.,. » Il est aisé de calculer les valeurs de -wr, -r-r, ... et celles de Pxx, 'l-.r <<', , P » On voit alors que les conditions (i) sont remplies en négligeant les carrés des ç, et que l'on a P — P » L'objection de M. Brillouin se trouve ainsi écartée. J'ai cependant un mot à ajouter : M. Brillouin fait observer que les termes additionnels que j'introduis devraient exercer une influence sur la stabilité de l'équilibre, et que cependant ils disparaissent des équations définitives du mouvement. Cela n'est pas tout à fait exact. La condition nécessaire et suffisante de la stabilité n'est pas que la forme quadratique W2 soit définie et négative. Il faut, en effet, dans la recherche de cette condition, tenir compte du tra- vail des pressions extérieures; on voit ainsi que, au moins pour les corps isotropes, nos termes additionnels ne doivent pas intervenir. » ( 9'6 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les substances humiques, par MM. Berthelot et G. André. « La terre végétale est constituée par l'association de divers composés minéraux, tels que silicates, sels d'alumine, carbonate de chaux, etc., avec des composés organiques bruns, appartenant à la famille des corps humiques, et qui jouent un rôle essentiel dans la fertilité du sol et dans la végétation. Toutefois ce rôle a été jusqu'ici plutôt constaté par l'observa- tion des praticiens que défini et analysé par l'expérimentation des savants: c'est une des grandes inconnues de l'agriculture. » Non seulement ces composés, ou plutôt les produits de leur transfor- mation, jouent un rôle essentiel dans la nutrition des plantes et spéciale- ment dans la circulation des produits azotés; mais ils concourent dans une certaine mesure à l'aptitude du sol à retenir certains sels minéraux et à les conserver en réserve, malgré l'action dissolvante de l'eau qui traverse les terrains : aptitude résumée par le mot mal défini de pouvoir absor- bant ('). » Quel que soit l'intérêt agricole que présentent les matières humiques, les chimistes paraissent avoir été rebutés par leur fixité, leur insolubilité, leur nature incristallisable. Il n'est guère possible, dans l'état présent de nos connaissances, de les représenter par ces formules de constitution qui préoccupent tant les savants livrés à la Chimie organique. Cependant, leur étude présente des problèmes non moins intéressants au point de vue général de la végétation et de la Mécanique chimique, en raison des phé- nomènes d'hydratation et de déshydratation, de condensation moléculaire, de transformation de corps colloïdaux, qui s'y présentent. On aperçoit même dans ces transformations, ainsi qu'il sera dit ultérieurement, quel- ques-uns des mécanismes physiologiques, en vertu desquels peut se pro- duire l'emmagasinement des énergies extérieures qui préside à la vie végétale. » Telles sont les raisons qui nous ont engagés à entreprendre l'étude méthodique des matières humiques, dérivées des hydrates de carbone. (') Ce pouvoir dépend aussi des silicates basiques, étudiés surtout par M. van Beni- melen, dans des travaux très bien faits, publiés de 1877 à 188S dans les handw. Versuch. Stationen, et qui paraissent presque inconnus en France. ( 9[7 ) Nous avions examine d'abord celles qui sont contenues dans la terre végétale; mais elles sont complexes, azotées, d'origine incertaine, et il nous a paru opportun de nous attacher d'abord à des matières humiques formées artificiellement au moyen de principes bien définis, par des pro- cédés connus, et renfermant seulement du carbone, de l'hydrogène et de oxygène. » Nous parlerons seulement aujourd'hui de la matière obtenue au moyen du sucre de canne et désignée sous les noms d'ulmine et d'acide ulmique. Elle a été étudiée successivement par Boullay, par Malaguti et par Mulder. Mais la formation de sels de potasse insolubles parait avoir été méconnue dans certains cas, ces sels étant pris par erreur dans les analyses pour des principes neutres exempts d'alcali, qui auraient été séparés par la potasse de principes acides, solubles dans cet alcali. Les phénomènes que nous avons observés nous paraissent susceptibles d'une interprétation toute différente et que nous croyons utile de présenter d'abord, pour plus de clarté. » Le composé brun et insoluble, formé par l'action de l'acide chlorhv- drique sur le sucre, doit être regardé comme un anhydride condensé (ou un mélange de plusieurs anhydrides), dérivé de certains acides qui résul- tent de la métamorphose du sucre. Sous l'influence des alcalis étendus, cet anhydride se gonfle à la façon des colloïdes, et il s'établit un équilibre, donnant lieu à la fois à une faible quantité de sels basiques solubles, et même à des sels dérivés d'acides plus hydratés que le corps primitif, et à des sels insolubles qui forment le produit principal. L'insolubilité de ces derniers est telle qu'ils peuvent enlever à l'eau la potasse ou la soude qu'elle renferme, presque en totalité. Il existe deux séries de sels de cette espèce : les uns, formés dans les liqueurs alcalines concentrées, contiennent une dose équivalente" d'alcali sensiblement triple du sel qui résiste aux lavages et demeure définitivement. » Ce dernier sel insoluble est décomposé complètement par l'acide chlorhydrique étendu en excès, qui lui enlève la totalité de sa potasse. Cependant, si l'on met l'anhydride brun initial en présence d'une solution de chlorure de potassium, il décompose une trace de ce sel, en déplaçant de l'acide chlorhydrique, qui rend les liqueurs acides. Avec roo^1' d'anhy- dride humique et une solution contenant 4 centièmes de chlorure de po- tassium, on a trouvé, après quatre jours de contact à froid, o&, \l\ d'acide chlorhydrique libre; à 100" : oe',32. » La soude, la baryte, la chaux se comportent à peu près comme la G. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXU, N° 17.) I 20 (9'» ) potasse. Quant à l'ammoniaque, elle forme des sels amidés, conformément à son action connue sur les anhydrides d'acides polybasiques. » Entrons maintenant dans le détail des faits, ou plus exactement ré- sumons les plus importants. » 1. i 5oogr de sucre de canne, dissous dans l'eau et portés à l'ébulli- tion avec de l'acide chlorhydrique pur et concentré, ont fourni, après la- vages prolongés à l'eau bouillante, 236gr de matière. Cette matière, séchée à ioo°, renfermait : C 66,4: H 4,5; 0 29,02 ni cendres ni chlore retenus. » Dans une autre préparation séchée à 1000, on a obtenu C = 63, 91, H = 4,58, 0 = 3i,5i. » La composition n'est pas fixe, parce que le degré de déshydratation du composé varie avec l'intensité de l'action de l'acide chlorhydrique. Les premiers chiffres conduiraient à la formule C31' H' ' O12; les seconds à la même formule augmentée d'une certaine dose d'eau un peu inférieure à 1 molécule : soit C36H,C0'4. C'est à cette dernière formule que répond aussi l'acide brun, tel qu'on l'obtient ensuite en le séparant de ses sels alcalins à froid, par l'action d'un excès d'acide chlorhydrique. L'équiva- lent de ces corps est déterminé, comme il va être dit, par l'analyse de leurs sels. Nous appellerons le premier composé anhydride humique; le second représentant l'acide proprement dit, lequel est susceptible d'une hydratation encore plus avancée sous l'influence prolongée des alcalis. » 2. L'anhydride, ou l'acide humique, mis en contact avec l'eau, s'y gonfle peu à peu et finit par acquérir une consistance gélatineuse; il se comporte comme un colloïde. » 3. ioog1' d'anhydride humique ont été mis en contact à froid pendant deux jours avec 2 litres de potasse au dixième; au bout de ce temps, on a filtré et lessivé la partie insoluble à l'eau froide (8 litres), jusqu'à absence de réaction alcaline. » La matière ainsi obtenue renfermait les quatre cinquièmes en poids du composé initial. » Elle contenait : C = 53,8, H = 3,9, KO = 9,95; O excédant = 33,7- » La formule C36 H'5 KO'1 exigerait C = 53, 2, H = 3, 7, KO = 9,62. » Ce composé parait identique avec la prétendue ulmine de Malaguti, ( 9'9 ) qui a méconnu la présence de la potasse. La formation de ce sel de potasse résulte de l'hydratation de l'anhydride humique. » Un cinquième de la matière initiale environ est changé tout d'abord en un sel basique soluble; l'acide sulfurique étendu en précipite un acide brun, de même composition que le précédent, d'après l'analyse. Par une digestion prolongée avec les alcalis, on parvient à des acides plus hydra- tés encore et qui finissent par devenir définitivement solubles à la façon des acides lévulique, dextronique, gluconique et congénères, à la famille des- quels ils se rattachent évidemment. » Nous nous attacherons surtout aujourd'hui au sel insoluble de potasse. sel qui mérite une attention particulière, en raison de son rôle clans l'ex- plication du pouvoir absorbant des corps humiques. » Ce sel résiste avec une certaine énergie à l'action dissolvante de l'eau. En effet, nous l'avons lessivé de nouveau à froid avec 4 litres d'eau : il renfermait, après cette opération, 9,71 centièmes de potasse, chiffre sen- siblement identique au précédent. On l'a fait ensuite bouillir, pendant une heure, avec 120 fois son poids d'eau. Après filtration, la matière avait perdu un sixième de son poids. Elle renfermait encore 8,4 de potasse. Le sixième dissous dans l'eau contenait, d'après dosage, 17 centièmes de potasse. Ce sel est donc légèrement dissocié par l'eau, mais avec une extrême difficulté. L'acide chlorhydrique en excès lui enlève au contraire, même à froid, la totalité de la potasse. Le composé humique qui reste renfermait C = 63, 5 : H = 4» 5, c'est-à-dire qu'il avait fixé presque 1 molécule d'eau, et répondait à la composition du sel potassique. » Un courant d'acide carbonique n'exerce à froid qu'une action peu sensible sur le sel de potasse. » La formation de ce composé a lieu même avec de la potasse (en excès) dissoute dans cent vingt fois son poids d'eau, l'anhydride humique enlevant à l'eau la dose d'alcali nécessaire pour constituer le sel insoluble. On peut même dépouiller ainsi presque entièrement de potasse une solution aqueuse, fût-elle très étendue. » Ainsi, par exemple, 5gr d'anhvdridc humique, et 6occ d'une solution contenant oB'\ 565 de potasse (KO = 47,1) ayant été agités ensemble pen- dant quatre jours à froid, 100 parties de la matière initiale, après lavages prolongés, ont conservé 10,7 centièmes d'alcali. D'après l'analyse, en effet, le produit insoluble contenait ogr, 536 de potasse, soit. 9,7 centièmes de son poids; tandis que la liqueur retenait en dissolution seulement 0^,029 de potasse. ( 92° ) » 4. Le composé insoluble qui vient d'être décrit s'obtient par un la- vage prolongé. Mais si l'on examine la potasse fixée du premier coup, toujours à l'état insoluble, mais sans aucun lavage, sur l'anhydride hu- mique, cette dose (obtenue en présence d'un excès d'alcali) est triple de la précédente. En présence de la potasse au dixième, employée sous un poids de potasse (KO) égal à celui de l'anhydride, ce dernier se gonfle extrêmement. Cependant on peut arriver à isoler par filtration une partie du liquide, et l'analyse montre que la matière humique initiale a fixé 3o centièmes de son poids de potasse. L'expérience a été répétée avec les mêmes proportions relatives d'anhydride et d'alcali, mais, en dissolvant ce dernier dans cent vingt fois son poids d'eau, ce qui a fourni, après quatre jours de contact à froid, toujours sans lavages, une dose de potasse fixée, égale aux 3i,4 centièmes du poids de l'anhydride primitif. » Ainsi, il se forme par réaction directe, en présence d'un excès d'alcali, un sel de potasse tribasique, insoluble, colloïdal, que les lavages prolongés à froid décomposent, en lui enlevant les deux tiers de l'alcali qu'il ren- ferme. Ce sel répond à la formule C3GH,3K.30M + «H202. » Enfin il existe un dernier sel, celui-ci soluble dans l'eau, qui répon- drait, d'après l'analvse des liqueurs, à un sel sébasique, C=>°H,0K.6OM + mHH)8. Mais, comme H n'a pas été isolé, sa composition est moins bien établie. 5. En opérant avec l'anhydride humique et la soude, on a obtenu des résultats tout à fait analogues. En effet, le produit a conservé, après la- vages prolongés, 7 centièmes de soude (NaO = 3i) fixée, en formant un sel de soude insoluble, voisin de la formule C36H,5NaO<4. » La soude, fixée sans lavages, au moyen d'une solution à 6,2 cen- tièmes d'alcali, employée en excès, s'élevait à 17,9 centièmes du poids initial de l'anhydride humique : ce qui ne fait pas tout à fait une dose triple de la précédente. Avec une solution dix fois plus étendue, on a trouvé 18 centièmes. Mais les lavages prolongés à froid ont ramené cette dose dans le précipité à NaO = 7,1, comme plus haut. » 6. L'eau de baryte en excès, agissant à froid, a donné lieu à une fixa- tion de 66 centièmes du poids initial de l'anhydride. Mais les lavages ont enlevé les deux tiers de la baryte, et fourni un produit final contenant 18 à 20 centièmes decetalcali. L'eau de chaux a fourni des résultats analogues, la dose fixée tout d'abord étant à peu près triple de celle qui demeure dans le corps insoluble, après des lavages prolongés. ( !)21 ) » 7. Venons à l'action de l'ammoniaque. Nous l'avons étudiée à froid et à chaud. » A froid, par une digestion de 4 jours, en vase clos, de 5ogr d'anhy- dride humique avec un excès d'ammoniaque étendue (33gr au litre), on a obtenu une matière gélatineuse insoluble. D'après le titre de la liqueur filtrée, l'anhydride humique avait fixé, sans lavage, iog',i, c'est-à-dire 20 centièmes d'ammoniaque (AzH3=i7)à l'état insoluble, soit environ 4AzH\ » On a lavé cette matière à l'eau froide jusqu'à réaction neutre, et on l'a séchée, à 4o°, dans un courant d'hydrogène : opération qui ne lui a pas enlevé d'ammoniaque en dose sensible; puis on l'a portée à ioo°, toujours dans le courant d'hydrogène, ce qui lui a enlevé, en 18 heures, ogr, 283 d'am- moniaque, soit 0,62 centièmes d'azote. » On a fait bouillir le résidu avec de l'eau et de la magnésie, ce qui a dégagé encore Az = 0,76 centièmes. La chaux sodée, au rouge, a déplacé ensuite 2,07 centièmes d'azote. Le carbone et l'hydrogène ont été dosés. Les nombres obtenus s'écartent peu de la formule C'2H33Az021', qui serait celle d'un acide amidé, formé aux dépens de 2 molécules d'anhy- dride humique ; acide résistant à la magnésie et comparable à l'acide aspar- tique. » On voit que cet acide forme un sel ammoniacal peu stable, lequel perd déjà une partie de son ammoniaque pendant les lavages et la dessic- cation. » En chauffant l'anhydride humique avec une solution d'ammoniaque de même titre que la précédente, à 100", en tubes scellés, pendant deux heures, on a trouvé que l'ammoniaque fixée à l'état insoluble (par simple fillration et sans lavages) s'élevait à o, centièmes seulement. Le produit, lavé et séché à 1000, a fourni, par la magnésie, à l'ébullition: Az ammo- niacal = o, 32; puis par la chaux sodée : azote amidé = 3,54 centièmes, dose presque double de l'azote fixé à froid sous la même forme. En em- ployant une liqueur ammoniacale dix fois (dus étendue, sous le même vo- lume, l'azote amidé fixé a été moindre et précisément le même qu'à froid (2,08 centièmes). » On voit- que l'ammoniaque se fixe sur l'anhydride humique, en four- nissant les sels ammoniacaux d'acides amidés d'un caractère spécial et qui se rapprochent par leur stabilité des acides dérivés de la fonction alcoo- lique. » D'après l'ensemble de ces observations, l'anhydride humique participe ( 922 ) à la fois des propriétés des anhydrides acides et des anhydrides alcooliques et il est comparable à certains égards aux lactones. Il tend donc à rentrer dans les cadres connus de la Chimie organique. C'est d'ailleurs ce que son origine, en tant que dérivé des glucoses, aldéhydes-alcools polyato- miques, permettait de prévoir. En tous cas, le rôle des matières humiques dans la végétation pour la fixation de l'azote, aussi bien que pour la fixa- tion des alcalis, tire des expériences actuelles une nouvelle lumière. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — De l'origine des cellules du pus et du rôle de ces éléments dans les tissus enflammés ; par M. lu. Ranvier. « L'étude histologique du grand épiploon normal ou expérimentalement enflammé (voir Comptes rendus, 20 avril 189 r) m'a conduit à rechercher l'origine et la signification physiologique des cellules du pus. n A l'époque où l'on croyait que toutes les cellules se formaient dans un blastème, comme des cristaux dans une solution saturée, on admettait ce mode de formation pour les cellules du pus aussi bien que pour les autres cellules. » Plus tard, lorsque Virchow, probablement inspiré par Bichat, fit dériver toutes les néoformations pathologiques du tissu conjonctit, on crut que les cellules du pus provenaient des cellules conjonctives proli- férées. » Il y a vingt-cinq ans à peu près, Cohnheim, ayant repris les observa- tions de Dutrochet et de Waller sur le passage des globules sanguins à travers la paroi vasculaire et ayant donné beaucoup d'éclat et une grande publicité à ses recherches, fit admettre à tous les histologistes que les cel- lules du pus ne sont autre chose que des globules blancs du sang, sortis des vaisseaux au moment même où se produit la suppuration. » Aujourd'hui, ce mécanisme de la formation du pus, connu sous le nom de diapédése, est généralement accepté. Il est cependant difficile de croire qu'il puisse sortir du sang, en un temps relativement court, cette quan- tité énorme de pus que l'on observe dans certaines maladies infectieuses, l'infection purulente des blessés et des opérés, par exemple. » La diapédése est un phénomène réel. Personne ne peut songer à la mettre en doute. Elle se produit à l'état normal. Elle est plus abondante dans certains états pathologiques qui ne relèvent pas de l'inflammation, par exemple dans l'œdème déterminé par la ligature des veines et la section ( 9^ ) des nerfs ('). Dans le processus inflammatoire, elle est encore plus accu- sée. Mais, de ce que les cellules lymphatiques peuvent sortir du sang pour constituer des cellules de pus, il n'en résulte pas que toutes les cellules du pus proviennent de la diapédèse. » Le but de cette Communication est précisément de montrer qu'elles ont une autre origine. » Dans le grand épiploon de divers Mammifères : Chien, Chat, Lapin, Cochon d'Inde, Rat, préparé par l'application méthodique de l'acide osmique et des violets de méthyle (Comptes rendus, 20 avril 1891), on ob- serve, dans la charpente conjonctive de la membrane, des cellules migra- trices et des clasmatocytes. Ces derniers éléments dérivent des cellules migratrices qui ont perdu leur activité amiboïde et se sont fixées, ainsi que je l'ai dit dans une Note antérieure. » Les clasmatocytes des Mammifères, comme ceux des Batraciens, ont des prolongements qui ne s'anastomosent pas entre eux et qui se terminent par des extrémités mousses; mais, sous l'influence du violet 5 B ou du violet hexaéthylé, ils ne prennent pas une teinte aussi caractéristique, bien qu'ils se colorent fortement (2). » Vingt-quatre heures après avoir pratiqué une injection intra-périto- néale de nitrate d'argent à 3 pour 1000, on constate, dans le grand épiploon, préparé comme il a été dit plus haut, que les clasmatocytes ont presque entièrement disparu et qu'ils sont remplacés par un grand nombre de cellules lymphatiques. Entre les cellules qui ont conservé l'appa- rence des clasmatocytes et les cellules lymphatiques, on observe facilement, surtout dans les points où l'irritation n'a pas été trop forte, toutes les formes intermédiaires. Les clasmatocytes irrités sont redevenus embryon- naires, ils se sont transformés en leucocytes, puis ceux-ci se sont multi- pliés par le mécanisme de la division directe. » Cette proposition est confirmée par des expériences simples que j'ai faites chez la grenouille. Après avoir ouvert largement la bouche de l'ani- (') Comptes rendus, 20 décembre 1869. (2) On observe chez le Rat, dans les mailles du tissu conjonctif, principalement dans le voisinage des vaisseaux, des cellules arrondies, granuleuses, qui rentrent dans le type créé par Ehrlich, sous le nom de Mastzellen. Il existe des cellules analo- gues à l'état de liberté dans la sérosité péritonéale du même animal, ainsi que je l'ai montré dans une Communication antérieure. Elles manquent, aussi bien dans le tissu conjonctif que dans la cavité du péritoine, chez les autres Mammifères sur lesquels j'ai fait des expériences, c'est-à-dire : le Chien, le Chat, le Lapin et le Cochon d'Inde. ( 9^4 ) mal, j'introduis dans l'estomac un crochet mousse, et au moyen de trac- tions ménagées j'amène l'oesophage dans la cavité buccale. Alors, de deux choses l'une : ou je pratique une cautérisation ponctuée de l'œsophage avec un fer rouge, ou j'injecte, dans le sac périœsophagien, une goutte d'une solution de nitrate d'argent à 3 pour 1000. La grenouille est sacri- fiée vingt-quatre heures après et la membrane périœsophagienne est exa- minée. Dans le premier cas, je constate que les clasmatocytes ont disparu en presque totalité dans le voisinage du point cautérisé; dans le second, que ces éléments sont remplacés presque partout dans la membrane par des cellules lymphatiques ordinaires. » Ces expériences, comme celles que j'ai pratiquées chez les Mammi- fères, montrent que les clasmatocytes sont des éléments qui réagissent vivement et rapidement sous l'influence de l'irritation, et qu'ils se trans- forment en cellules lymphatiques avec la plus grande facilité. Or nous savons que les cellules lymphatiques, sous les mêmes influences, se mul- tiplient par division en très peu de temps. Chez les Batraciens, j'ai vu cette multiplication se produire en moins d'une heure. Chez les animaux à sang chaud, il faut encore beaucoup moins de temps; quelques minutes suf- fisent. J'ai fait ces dernières expériences au moyen de la méthode du bain chaud, que j'ai imaginée l'année dernière, et j'en ai rendu témoins plu- sieurs personnes, entre autres le professeur Stirling, de Manchester, phy- siologiste bien connu. » Je reviens à la péritonite expérimentale produite chez les Mammifères par l'injection de nitrate d'argent. Un jour après l'injection, le liquide péritonéal est abondant, louche, purulent et coloré en rose par des glo- bules rouges du sang; il se coagule rapidement. Il n'y a là rien d'absolu- ment différent de l'état physiologique, puisque la sérosité normale du péritoine contient des cellules lymphatiques, des globules sanguins et de la fibrine; mais tous ces éléments sont en plus grande abondance, et c'est ce qui donne à l'exsudat inflammatoire son aspect particulier. » Je ne veux pas nier qu'une partie des cellules lymphatiques ou cel- lules du pus, que l'on trouve dans la sérosité purulente du péritoine et dans les interstices de l'épiploon, provient directement des vaisseaux par diapédèse; mais il me paraît hors de doute qu'il en vient aussi beau- coup, peut-être davantage, des clasmatocytes qui, sous l'influence de l'ir- ritation, reviennent à l'état embryonnaire et prolifèrent. Je suis convaincu que tous ceux qui répéteront mes expériences seront de cet avis. ( 925 ) « Je passe maintenant à la seconde question que je me propose de trai- ter aujourd'hui : quel est le rôle des cellules du pus? » Dans les nombreuses expériences que j'ai faites sur l'inflammation du grand épiploon, j'en relève deux qui sont fort instructives. » Chez deux rats, j'ai injecté dans la cavité péritonéale six gouttes d'une solution de nitrate d'argent à 3 pour iooo. Ces animaux ont été sacrifiés, l'un au bout de vingt-quatre heures, l'autre au bout de trois jours. Chez le premier, il y avait une grande quantité de sérosité puru- lente dans la cavité du péritoine ; chez le second, il n'y en avait pas, à tel point qu'il m'a été impossible d'en recueillir une goutte pour l'examiner au microscope. » Donc les cellules de pus, une fois produites, doivent être résorbées, s'il ne se forme pas d'abcès, et, à une certaine période de l'inflammation, qui coïncide avec la réparation, il se peut que, dans les mailles des tissus, il y ait moins de cellules lymphatiques et moins de plasma qu'il n'y en a à l'état physiologique. » L'observation microscopique de la sérosité péritonéale du premier rat, celui qui a été sacrifié au bout de vingt-quatre heures, conduit à com- prendre quel est le rôle des cellules de pus dans les premières phases du processus inflammatoire. L'injection d'une solution de nitrate d'argent, liquide caustique, a déterminé la nécrose d'un grand nombre d'éléments cellulaires. Les éléments frappés de mort doivent être éliminés et le ter- rain nettoyé, pour que la réparation des tissus puisse s'effectuer utilement. Les cellules de pus paraissent destinées à jouer ce rôle éminemment utile. » Déjà, dans mes recherches sur la dégénération et la régénération des nerfs sectionnés, j'ai montré que les cellules lymphatiques font disparaître la myéline de l'extrémité du segment central du nerf et préparent ainsi le travail de régénération. » Ces dernières années, M. Metchnikoff a beaucoup insisté, avec juste raison, j'en suis convaincu, sur l'importance des cellules lymphatiques dans le combat de l'organisme contre les microbes. Dans l'inflammation simple, déterminée par les agents caustiques ou irritants, leur rôle n'est pas moindre. Il se traduit, dans l'expérience que j'analyse en ce moment, par un phénomène qui frappera tout observateur, alors même qu'il sera prévenu par les considérations que je viens de formuler : la plupart des cellules lymphatiques qui sont à l'état de liberté dans la sérosité périto- néale, ou sont maintenues à la surface du grand épiploon par des filaments de fibrine, sont chargées de débris de forme et de grandeurs variées. On y C R., 1S91, 1" Semestre. (T. CXII, N" 17.) 121 ( 926 ) observe aussi des globules rouges, des granulations graisseuses, des grains d'albuminate d'argent, etc. Je crois inutile de développer davantage les idées générales qui découlent des faits exposés dans cette Note. Tous les histologistes comprendront. » MÉCANIQUE NAVALE. — Sur le rendement des machines mannes et celui des hélices. Méthode géométrique pour calculer le premier de ces rendements sans dynamomètre. Note de M. A. Ledieu (' ). « I. On se préoccupe depuis quelques années de raffiner de plus en plus, comme du reste dans les autres branches de la Mécanique appliquée, l'appréciation de tous les éléments de fonctionnement des machines à va- peur et les moyens de les améliorer, » Ainsi, surtout aux Etats-Unis, sous l'impulsion de M. Thurston ('), directeur du remarquable laboratoire du Sibley Collège, à Ithaque, les expé- riences suivantes sont devenues d'un usage courant : » i° Détermination directe de la chaleur de combustion rejetée dans l'atmosphère par la cheminée. » 2° Calcul du calorique utilisé, d'après la quantité d'eau vaporisée. » 3° Appréciation de l'intervention calorifique des parois des cylindres, à l'aide des diagrammes d'indicateur. De là et de 2° on déduit unecorro- boration du rendement du combustible déjà obtenu par la méthode i°, puis le rendement calorifique de la machine, en même temps que l'on se rend compte de l'influence de ladite intervention suivant le système de la machine. » 4° Mesure du travail sur les pistons à l'aide d'indicateurs délicats, et sur l'arbre de couche au moyen de dynamomètres de rotation ou de freins de Pronv perfectionnés, capables d'absorber jusqu'à 6oo chevaux. » 5° Evaluation des vitesses des pièces au moyen d'indicateurs dunombre de tours, de takvmètres à lecture instantanée, et enfin de chromographes inscripteurs, disposés pour s'atteler aussi aux tiges des pistons et donner la loi de leurs allées et venues. » C'est au moyen des relevés obtenus avec les appareils de mesure in- (') Cette Note avait été envoyée à l'Académie par M. Ledieu quelques jours avant son décès. (2) Voir l'Ouvrage de cet auteur, Engine and Boilez Trials. New- York; 1890. ( 927 ) cliques en 4° et 5°, qu'on détermine le rendement organique des machines de terre. » II. En marine, rien ne s'oppose aux expériences suspécifiées pour trouver aussi le rendement du combustible ainsi que l'influence thermique des parois des cylindres; et plusieurs essais de l'espèce ont été exécutés. Mais les freins Prony étant inapplicables à bord, et d'ailleurs se trouvant, en général, de puissance trop limitée, il n'y a moyen d'obtenir le rende- ment organique qu'à l'aide de dynamomètres de rotation du type Taurines, expressément à ressorts; car les systèmes hydrauliques ne donnent rien de bon pour les rotations. Malheureusement, les meilleurs fabricants ne sauraient construire de tels instruments pour des forces de plus de iooo chevaux indiqués (c'est-à-dire de yS^"1 à l'indicateur). Or la plupart des appareils marins actuels dépassent ce chiffre et même considérable- ment sur les derniers gros cuirassés, les grands croiseurs et les paquebots extra-rapides. A bord de ces bâtiments, la force totale atteint jusqu'à 18000 à 20000 chevaux avec hélices jumelles, ce qui donne 9000 à 10 000 chevaux par machine simple, chiffre qui, du reste, n'a pas été dé- passé avec les hélices uniques. Donc, en principe, les dynamomètres de rotation sont insuffisants aujourd'hui pour la mesure de la puissance sur l'arbre de couche de la plupart des machines marines. » Si le travail des résistances passives et des pompes auxiliaires était con- stant et indépendant de la grandeur de la résistance utile, au moins pour chaque marche, on pourrait, en débrayant l'hélice et en réduisant l'intro- duction de vapeur, faire fonctionner la machine à l'allure considérée, et obtenir le travail en vue au moyen de l'indicateur. De là on tirerait facile- ment le rendement organique de la machine correspondant à cette allure. » III. M. Thurston, d'après de nombreux essais, a pu établir que l'hy- pothèse précédente était acceptable pour de petites machines à diverses pressions et de différents systèmes, mais dont aucune ne dépassait 100 che- vaux ('). » Mais il n'en est plus de même pour les machines marines. Aussi n'est-il pas licite d'admettre que leur rendement organique r peut se calculer comme il vient d'être indiqué. » Cependant la détermination de cet élément r serait précieuse en y (') Etudes sur le frottement et le graissage des machines, réparties dans une tra- duction (Bernard; 1887), dans le Journal 0/ the Franklin Institute (1886-88) et dans le Scientijic American (1888). ( 9^8 ) joignant le rendement r' des hélices, déduit de leur poussée d'après un bon dynamomètre, qui ici pouvant être du système hydraulique serait aussi puissant qu'il serait nécessaire. Les documents en question permettraient d'estimer simultanément la valeur du propulseur et du moteur; puis la poussée servirait encore à calculer le coefficient de résistance R de la ca- rène. » La connaissance de toutes ces données, du reste sensiblement va- riables avec le sillage, devient de plus en plus désirable pour apprécier la performance des navires, c'est-à-dire l'ensemble de leurs qualités nautiques, principalement au point de vue propulsif, eu égard à la force développée. » IV. En l'état actuel des choses, les ingénieurs n'ont à leur disposition, pour l'étude des trois coefficients r, r' et K, que la relation évidente (t) Fxrxr = -g , où F est la force indiquée, B2 la surface immergée du maître couple en mètres carrés, et V la vitesse en nœuds. » On tire de là un élément complexe, appelé l'utilisation du navire, » Ce coefficient a été choisi comme se prêtant commodément à la pré- vision de la vitesse d'un bâtiment en projet d'après des navires similaires déjà construits et expérimentés, et comme facilitant la comparaison des navires entre eux pour leur performance. » V. Au besoin, on peut recourir à une méthode graphique pour trouver, sans instrument, une valeur plus ou moins approchée du rendement r du moteur et de la poussée réelle/? de l'hélice. » Désignons par cr le pas de l'hélice, p son recul, N son nombre de tours à la minute, et par v la vitesse du navire en mè/res à la seconde. Con- servons d'ailleurs aux au très lettres les mêmes significations que ci-dessus. On a la série de relations suivantes : (3) F X 75 X 60 X rx r' — p X v=p X N X a(i — p)= K.B2r\ : 75 x 60 x /■ M x ra ( 1 — p ; .,. F x 75 x 60 x /• x /•' „m , (4) _ F x -5 x 60 ,, .u , ,, , » Posons — ^ = P. quantité que nous appellerons la poussée. ( 929 ) indiquée. I/équation (4) deviendra (5) Pxr = P-P(i-r) = RB8- « On est libre de tirer de cette égalité l'équation d'une parabole, à savoir (G) Y-V,(i-r,)=Ltx*. avec L, - —> et K.,, p,, r\, P, et r, correspondant à l'expérience ' i où l'on aura relevé F, , N, et v , . » Chaque allure essayée de la machine fournira une pareille parabole. Eu égard à la très faible variation de L, et de P, (i — /•,) avec les change- ments de vitesse, l'enveloppe de toutes ces paraboles pourra être regardée comme se confondant avec la courbe qui se tracera à la main en déter- minant un certain nombre de points, dont les abscisses seront les vitesses v des diverses allures, et les ordonnées, les poussées indiquées P corres- pondantes. » Cela posé, menons graphiquement par le point (P,, c,), par exemple, une droite tangente à cette dernière courbe. Celte droite sera aussi une tangente à la parabole (6); et nous servira, sans qu'il soit besoin de tracer celle-ci, à déterminer graphiquement aussi la quantité P, (i — r, ), incluse dans son équation. Cette quantité est, en effet, l'ordonnée du sommet de la parabole située d'ailleurs sur l'axe des y. Or, comme il est facile de le démontrer, la tangente horizontale menée par ce sommet rencontre, en principe, la première tangente en un point qui a pour abscisse la moitié de l'abscisse du point de contact (P,, «', ), et d'où il suffira, par conséquent, de mener une parallèle à l'axe des x pour avoir ladite horizontale. Il im- porte de noter qu'en général les sommets des diverses paraboles instanta- nées seront distincts, et échelonnés le long des axes des y, tout en ne pouvant être parfois très rapprochés. Il va de soi que, pour obtenir une certaine exactitude dans les résultats, il faudra exécuter les tracés à grande échelle. » Une fois P,(i — r,) connu, on en tirera le rendement r, de la ma- chine propre à la marche considérée; et l'on opérera de même pour chaque allure. Quant au rendement r\ du propulseur, il restera engagé dans la relation / Q \ l'i X rl X ''i ,, (9^ ) et l'on ne pourra l'obtenir. Toutefois, il sera possible de tirer de là une valeur approchée de p{, en supposant que, d'une manière générale, '"' = i, ce qui revient à admettre que le frottement de l'eau contre les i — P ailes de l'hélice est négligeable. » La méthode géométrique que nous venons d'exposer (') ne saurait jamais donner, même pour r, que des valeurs peu rigoureuses; car ces valeurs sont notablement affectées par les erreurs inévitables sur le tracé graphique des tangentes employées. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. de Tclahatchef. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5a, M. le Prince Albert de Monaco obtient. . 38 suffrages. M. le général de ïillo 9 » M. Fridtjof Nansen 2 » M. Schweinfurth 1 " Il v a deux; bulletins blancs. M. le Prince Albert de Monaco, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. (•) Froude, en Angleterre, avait proposé une méthode analogue. Mais son exposé est incomplet, obscur et inexact. Ainsi il n'a pas tenu compte de la variabilité de K et, dès lors, de la nécessité de considérer des paraboles instantanées, au lieu de re- garder la courbe tracée à la main comme une parabole rigoureuse et unique. Or ceci suppose implicitement que, même dans le cas où K serait réellement constant, toutes les paraboles instantanées n'en feraient qu'une, ce qui est faux, et revient à admettre gratuitement, que (1— /•) est une quantité fixe pour toutes les marches. De plus, au lieu d'employer les 9 pour abscisses, Froude a pris les X, ce qui est la conséquence d'une mauvaise interprétation du rendement de l'hélice. ( 93i ) CORRESPONDANCE. ÉLECTRICITÉ. — Constante diélectrique du mica. Note de M. E. Routy, présentée par M. Lippmann. « En opérant sur des condensateurs en mica de bonne construction (microfarad Carpentier), j'ai prouvé (') que la capacité de ces étalons varie peu avec la durée de charge, même quand on réduit celle-ci à ■— de seconde, par exemple. J'ai d'ailleurs indiqué une formule qui permet de calculer ces variations ou résidus à l'aide de deux observations sur chacune des capacités à utiliser. » M. Carpentier ayant bien voulu mettre à ma disposition les lames de mica qu'il emploie, j'ai cherché s'il est possible de caraclériser complèle- menl leurs propriétés diélectriques à l'aide d'une ou de plusieurs con- stantes. L'étude des étalons avait établi que la variation de capacité entre o", i et i" est, en général, inférieure à ~; il y avait lieu de chercher si, dans les mêmes limites et au même degré d'approximation, on peut attri- buer au mica une constante diélectrique invariable, c'est-à-dire si la capa- cité de lames de surface utile S et d'épaisseur e quelconques sont fidèle- ment représentées par la formule (i) c= , — , i ~'' avec une valeur constante de k. » L'épaisseur e était toujours inférieure à ocm,oi, S supérieur à 5ocq. Au degré d'approximation accessible, il était donc superflu de recourir à l'ar- tifice de l'anneau de garde, et l'on avait le droit d'appliquer la formule (i) en prenant pour S la totalité de la surface armée. Les mesures ont été effec- tuées par une méthode très simple, fondée sur l'emploi de l' électromètre capillaire de M. Lippmann et d'un microfarad auxiliaire : elle dérive immé- diatement de celles que j'ai appliquées à la mesure des résidus. » Les lames à étudier étaient d'abord argentées par le procédé Martin ; on enlevait l'argent sur les bords à l'aide d'acide azotique, et. par des la- vages et des dessiccations répétées, on débarrassait le plus possible leur \l ) Comptes rendus, t. C\, p. i362. ( 9^ ) surface libre de toute trace d'électrolytes. Enfin, on vernissait les bords à la gomme laque et l'on desséchait à i4o°. Voici les valeurs de k obtenues : S. e. /.. cq V- 4g, 5o i4>7J 7>9' 65,34 29,09 ) g q 65,n.. 34,88 ) 66, 4i 5o,75 7,91 64, i5 89,00 8,09 Moyennes 7>98 » Dans une direction normale aux plans de clivage, le mica possède donc une constante diélectrique bien déterminée , pour laquelle nous adopterons le nombre 8. On remarquera que ce nombre est plus de trois fois supérieur au carré de l'indice moyen du mica et que, d'après ce qui précède, l'écart diminuerait peu si l'on abaissait la durée de charge à j~ de seconde. » Si l'on cherche à déterminer la constante diélectrique du mica à l'aide de lames étamées, on obtient des valeurs de /• très discordantes et beau- coup trop faibles. De plus, toutes ces lames augmentent de capacité dans un rapport considérable quand on les charge de poids. Ces effets sont dus à l'interposition d'une couche d'air irrégulière entre l'étain et le mica. Admettons pour cette double couche une épaisseur moyenne de 5,J" seule- ment; elle équivaut à une épaisseur de mica huit fois plus forte (') et :;a présence réduira à moitié la constante diélectrique apparente d'une lame de mica d'épaisseur égale à 40^. Il suffit de rétablir la continuité entre le mica et l'étain par l'interposition d'une goutte d'eau distillée ou d'alcool absolu (2) pour retrouver la constante diélectrique normale. On retrouve la même constante en faisant flotter sur du mercure bien sec une cuvette de paraffine remplie de mercure et fermée à sa base par une laine de mica préalablement bien desséchée. » En ce qui concerne les résidus, il ne semble pas y avoir entre les diverses lames que j'ai étudiées de différence spécifique. Mais, pour une (') 11 suit de là que dans la construction des étalons montés à l'étain, on emploie beaucoup plus de mica qu'il n'est nécessaire, ce qui augmente, sans profit, leur volume et leur poids. ('-) Cette expérience de démonstration exige des précautions spéciales pour éviter que l'électrolj le introduit n'atteigne les bords : elle ne se prèle pas à des mesures pré- cises. ( 9" ) même lame argentée, le résidu varie dans des proportions si énormes avec l'état de la couche superficielle de mica non armé, qu'il est impossible d'être absolument affirmatif à cet égard. Ainsi, il suffit parfois d'un simple lavage à grande eau, suivi d'une dessiccation de dix minutes à i/(00, pour réduire au quart le résidu d'une lame déjà portée pendant plusieurs heures à la même température. L'origine incontestable des grands résidus est l'élec- trolyse de traces de substances étrangères localisées dans la couche superficielle. » Par des tâtonnements répétés, je suis toujours arrivé à réduire le résidu formé entre deux secondes et cinq minutes de charge à des valeurs variant de ~ à ■— de la charge principale; c'est à peu près la moitié du résidu fourni par les diverses subdivisions du microfarad Carpentier que j'avais étudié précédemment. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un moteur à courants aller natifs. Note de MM. Maurice Hutix et Maurice Leblanc, présentée par M. A. Cornu. « Nous sommes parvenus à constituer un moteur pour courants alter- natifs qui, bien que dépourvu de tout commutateur, est susceptible d'uti- liser un courant alternatif ordinaire débité par une ligne unique, et dans lequel le couple développé est indépendant de la vitesse de rotation, comme cela a lieu pour les machines à courants continus munis de collec- teurs. » Il se compose de deux anneaux : l'un fixe et l'autre mobile. Chacun est recouvert de deux circuits distincts, comportant in bobines. L'enrou- lement est fait de telle manière qu'un courant lancé dans chaque circuit y développe in pôles alternativement positifs et négatifs. Les deux circuits de chaque anneau sont disposés symétriquement l'un par rapport à l'autre. Les deux circuits mobiles peuvent être fermés individuellement sur deux résistances sans self-induction, variables à volonté. Les deux circuits fixes sont montés en dérivation entre les bornes d'arrivée et de départ du cou- rant alternatif que l'on veut utiliser. Les conducteurs enroulés sur chacun d'eux n'ont pas la même section; enfin, l'un d'eux est coupé par un con- densateur. » Nous allons démontrer qu'en disposant convenablement du rapport des sections des fds enroulés sur les deux circuits fixes, de la capacité du condensateur et en fai- sant varier, suivant une certaine loi, les résistances sur lesquelles sont fermés les cir- cuits mobiles, on développera sur l'axe de la machine un couple moteur dont l'inten- sité sera indépendante de sa vitesse. Nous appellerons : G. K., 1S91, i" Semestre. (T, CXII, iV 17.) 122 ( 934 ) M,, Mi, M',, M, les coefficients d'induction mutuelle des quatre circuits; L, L' les coefficients de self-induction des circuits fixes; A celui de chaque circuit mobile; R, R' les résistances des circuits fixes; p celle de chaque circuit mobile; I, 1', J, J' les intensités des courants dans les circuits fixes et mobiles; in le nombre des pôles de chacun des circuits; Q. la vitesse de rotation et T la période du courant utilisé. » Nous supposerons d'abord que les conducteurs enroulés sur les deux circuits fixes aient même section. Nous aurons alors R— R', L: L', et, en désignant par jjl une constante, M, = u.sin2-(/i<2)<, M2=:;xcos2-(rtQ)«, M',— \xcos ir^{nQ.)t, Mo— — |isin 2-(nii)t. » Intensités 1 et V . — Nous supposerons que, par un procédé quelconque, on ait établi une différence de phases de \ d'onde entre les variations de ces deux intensités, que ces variations aient même amplitude A et que l'on puisse écrire 1 = Asin2ir: ç, I'=A COS21 » Intensités J et J'. — Nous aurons à chaque instant ° = ?J + A § + ^[m,i + m;i'], o = ?j'+ a d± + ^pw+Mii'], d'où, en posant J0 ^^-(«lîl^xA J = J0sin2T: T-( nû)lf —

) ■(»Û) pu." A-. » Ce travail sera maximum si nous faisons p = a- T-(«û) A. Nous aurons alors S = u(«Q)^A*. » Forces électromotrices nécessaires pour déterminer le passage des courants d'intensités I et I'. — Nous aurons, en faisant p or- u2 R T-(«U)|A, RI-uL^-1 + ^[M.J +M,J'l dt d. b-=ri'h-l^ + ^[m;j + m;j']= T aA 1 2 A . t a»f Acosa^-^-- !■()-. '•>. ~ Asiuar = ■ ( 935 ) » Posons, pour simplifier l'écriture, E= «Asin2- - -+- ç'Acos2tc -, E' = «Acos2tt = — v Asin2it =• » Les quantités u et v sont indépendantes de la vitesse 12. » Supposons maintenant que, tout en enroulant le même poids de cuivre sur cha- cun des deux circuits fixes et faisant en sorte que la densité des courants soit la même dans les deux conducteurs, on donne une section k fois plus grande au conducteur du premier circuit fixe qu'à celui du second, et que l'on coupe le second circuit fixe par un condensateur de capacité c. » Faisons passer un courant d'intensité 1 =: AsinaTt ^ dans le premier circuit fixe, et un courant d'intensité I'= -=_ C0S2t; =, dans le second circuit fixe, nous aurons E — u A sin2 7ï — 4- i'A COS2 7I —, E' — ku A cos2t; ,= T 1 . t / v Asin2T;— • aitcAJ 1 » Pour que le courant qui alimente la machine se décompose naturellement en deux courants d'intensités convenables dans chacun de ses circuits fixes, il faut et il suffit que l'on ait T- EV 1, • I '' T «2 i . E = E', don K -, c: u 2it r «--t- r- » Force clectromotrice nécessaire aux bornes de la machine et effets de self- induction. - La force électromotrice nécessaire aux bornes de la machine a pour expression E -.— uA sin 2tc m -H f'A cos2tc = - L'intensité X du courant débité par la ligne est X —A I sin2rc — -)- -00527:= I- Désignons par r la résistance effective de la machine et par / son coefficient de self-induction apparent, nous aurons E — rX-hl-j-, d'où r=u- -, _/=_>__ '. » On pourra annuler complètement les effets de self-induction en intercalant, dans la ligne qui alimente la machine, un deuxième condensateur de capacité T ,r\-v- 2- V (,!'■-■ U' ) » Il suffit de régler une fois pour toutes les valeurs du coefficient k et de la capacité c. Pour mettre la machine en marche, il faut introduire des résistances convenables dans chacun des circuits mobiles et les diminuer successivement, au fur et à mesure que la vitesse augmente. » Si, pendant ce temps-là, on maintient une différence de potentiels constante entre les bornes de la machine, le couple moteur développé sur son axe est aussi constant. Lorsque toutes les résistances ont été suppri- ( 936 ) mées, la vitesse continue à augmenter, mais le couple moteur décroît très rapidement. Alors, pourvu que le couple résistant opposé au mouvement de la machine ait une valeur plus petite que celle donnée par l'expression 77 (n) — A2, le fonctionnement de la machine doit être parfaitement stable. » Un moteur de ce système a été construit et l'expérience a complète- ment justifié la théorie précédente. Ce moteur démarre en charge avec la plus grande facilité et, une fois mis en vitesse, fonctionne avec une régu- larité parfaite tant que le couple résistant opposé à son mouvement n'est pas supérieur aux | de la valeur maxima donnée par le calcul pour son couple moteur. » Ce moteur avait été étudié pour fonctionner avec un courant de 120 périodes par seconde, et devait faire, dans ces conditions, 20 chevaux avec un rendement de 88 pour 100. Nous n'avons pu nous procurer de génératrice fournissant un courant de plus de 70 périodes par seconde : le moteur a fourni avec ce courant environ 1 1 chevaux avec un rendement de 78 pour 100. Il convient, avec ce système, d'employer des courants alternatifs de grande fréquence. » CHIMIE. — Études quantitatives sur l'action chimique de la lumière. Première partie : Mesure de V absorption physique. Note de M. Georges Lemoixe. « J'ai étudié numériquement, dans des conditions très variées, l'action chimique de la lumière et établi des lois de coordination entre mes diffé- rentes expériences. Le réactif employé est le mélange de chlorure fer- rique et d'acide oxalique 2Fe2Cl3 + C*H208= (FeCl + 2HCI + 4CO2. » La première difficulté pour une étude approfondie est l'absorption physique que subit la lumière en traversant ce réactif. Il est jaune rou- geàtre. Au spectroscope, il laisse passer le rouge et le jaune, mais il absorbe, progressivement avec l'épaisseur, le bleu et même le vert. » Méthode chimique pour mesurer les absorptions. - - Deux cuves à faces parallèles, identiques, contenant le réactif, reçoivent respectivement la lumière solaire, directe ou ayant traversé le milieu quelconque dont on cherche l'absorption. On compare les deux décompositions. » Pour doser dans iocc le chlorure ferreux formé, on traite une heure par 2?r de ( 937 ) carbonate de chaux précipité qui retient G4H208 et Fe203 : on filtre rapidement, on lave à l'eau bouillie, on verse du permanganate de potasse titré. » Distinction entre les transmissions réelle et apparente.— Cette expérience donnerait immédiatement l'absorption si la lumière était homogène, 011 si, avec une lumière complexe, le réactif servant de témoin n'avait qu'une épaisseur infiniment mince. On se rapproche de cette dernière condition avec un mélange très dilué (liquides T'- normaux dans les cuves de imm ): seulement la sensibilité des mesures est alors très restreinte. » Dans le cas général, les différentes radiations agissent très inégale- ment sur notre réactif coloré. Le jaune impressionne les dernières couches presque autant que les premières: avec le bleu, l'action, quoique très éner- gique, est presque limitée aux premières couches. L'ensemble des réactions ne donne donc qu'une transmission apparente. On va voir que le calcul peut ramener ce casa celui d'une cuve infiniment mince, et réciproquement. » Comme définition de l'intensité lumineuse, je prends la décomposi- tion de l'unité de poids du mélange actif, en choisissant cette unité assez petite pour que, quelle que soitla concentration de sa dissolution, l'absorp- tion physique rie la lumière la traversant soit négligeable : ce sera, par exemple, un millionième de milligramme. » Calcul des transmissions. — Soit une lumière composée d'une série de radiations d'intensités n, n' , n", ... et soit I la somme de ces intensités. Un milieu absorbant quelconque d'épaisseur / réduira chaque radiation n à na'. Les intensités totales, à lentrée et à la sortie, seront donc (i) 1 /; -!- /(' -;- n" +..., I 2) i na' ; n'a"-\ n" a": -t- ' ,. , . / i La transmission réelle est , > l'absornti ion i ■ 1 \ ' » Dans une première série d'expériences, nous comparons ces intensités i et I par leurs actions chimiques sur notre réactif très dilué placé dans des cuves très minces. Ln faisant des mesures pour un nombre suffisant de valeurs de /, nous pourrons déter- miner approximativement /(, n' , . . correspondant à a, a' Ce sera une première valeur provisoire de la transmission. » Faisons maintenant passer les lumières 1 et i dans le réactif contenu dans deux rectangles d'épaisseur quelconque X. Ce réactif, dont nous négligions tout à l'heure l'absorption, en exerce une, pour chaque radiation, d'après une loi particulière a'-. Cette radiation d'intensité n y décompose n rt"k dans la première couche, na)- d\ dans la dernière : pour l'ensemble de toute l'épaisseur À, la décomposition totale est ,) /; / v (//.. Chacune des radiations agit suivant la loi qui lui est propre. Dès lors, les ( 93S ) décompositions effectuées par les lumières I et i seront respectivement Je r'~ ci '(/'/, 4 ,■/' I ■/> d\ -+- « "-Ai ( ', ) s = lia' I y.1 cil - - n'a'1 l y.'1 dX + •A) •'o qui se réduisent à 1 et i si À = o. . . s » La transmission apparente est ^» » Bornons-nous enfin au cas spécial où le milieu, dont on mesure l'absorption, est le chlorure ferrique. Si sa concentration est telle qu'il ait la même transparence que le mélange de chlorure ferrique et d'acide oxalique pris comme témoin ('), on a n Si le mélange actif employé est plus dilué que le précédent, on remarque qu'une même absorption correspond à une épaisseur proportionnelle à la dilution : ainsi, avec des liquides dix fois plus dilués, a1"'- devra remplacer a' dans la formule pour que les effets soient les mêmes. » On voit qu'on peut maintenant calculer la transmission apparente correspondant à la seconde série d'expériences (3) et (4), d'après la transmission réelle correspon- dant à (i) et (2). S'il y a identité avec l'observation, c'est que les formules primitives (1) et (3) sont exactes. S'il y a une différence, on en retouchera les constantes pour . faire un calcul de seconde approximation, et ainsi de suite. La formule, une fois établie doit vérifier toutes les autres expériences faites pour un même état de l'at- mosphère. » En pratique, une formule de coordination à 4 termes est suffisante. Les intégra- rl -, ,- «x tions se t'ont facilement, car / a1 a h — j — *• 0 » Dans la plupart des expériences, j'ai pris pour témoin le mélange de liquides actifs ! normaux dans des cuves de 4nl : 'es expériences avec les liquides -^ normaux, dans des cuves de lm, n'ont fait que diriger les calculs. » Résultais des expériences faites sur le chlorure ferrique avec la lumière du solei(, — Les absorptions varient avec l'état de l'atmosphère, mais assez peu lorsqu'on est dans la belle saison, avec un ciel bien pur, entre io1' et 31'. Voici quelques spécimens de mes expériences : je les rapproche des résul- tats d'une formule de coordination approchée, se rapportant au chlorure (') L'expérience montre que l'acide oxalique en dissolution a ici la même transpa- rence que l'eau, de sorte que le mélange de Fe-Cl3 et de CV1L208 normaux équivaut optiquement à Fe2C.l3^ normal. ( 9*9 ) fenique ™ normal i= 0,01(0,986)'+ 0,07(0,40)'+ o, t3(o, ioY + 0,79(10"'"/. Epaisseurs / : Transmissions pour 100 île lumière incidente. 1. 4. 10. 25. i élémentaires, avec cuves infiniment minces : théorie. 5,i 1,1 0,9 0,7 avec cuves de im et liquides ,'„ -normaux : théorie 9,6 2,2 1,7 1,4 (10 3 2 Fe'Cl' >> EXPERIENCE.. _ „ „ , 6 5 2 0,8 normal 1 ,,,--,, ... avec cuves de 4™ et liquides ; normaux : théorie 28,6 1 1 , 1 g, 3 7,5 i 24 11 6 EXPERIENCE.. > 33 ? „ g j élémentaires, avec cuves infiniment minces : théorie. 25,6 n.o 5,i 1,7 avec cuves de im et liquides -,j„ normaux : théorie 38,7 '8>4 '>•'' Vt Fe'Cl" 1 » expérience. 38 22 9 3,5 normal j avec cuves de 4° et liquides } normaux : théorie 72,2 4g, • 38,6 10,8 ( 77 55 37 ? EXPERIENCE, jgg M 35 _ „, / i élémentaires, avec cuves infiniment minces : théorie. 0,0 o,0' o,3 0,1 Fe'Cl' \ ,) avec cuves de 4m et liquides v normaux : théorie 0,6 6,8 3,5 0,7 uuadrinormal / ,„ _ , _ ( » EXPERIENCE. .10 5 4 3 » Expériences avec des lumières colorées. — Voici, à titre de comparaison, les formules semblables correspondant aux lumières bleue et jaune : Bleu (eau céleste), i = 0,002(0,986)'+ o,o33(o, 4o)'-t- 0,075(0, io)' + o,89(io-10)' Jaune (KO, CrO3). î' = o,85 (0,986)'+ o, i5 (o,4o)'. » Notre réactif impressionnable équivaut, comme transparence, à du chlorure ferrique dilué : ces mesures nous permettront donc de calculer l'absorption physique qu'il fait subir à la lumière et de ramener l'action chimique à une épaisseur infiniment mince. » 0,4 0,8 0,7 'l,3 0,9 1,8 0,7 6 CHIMIE. — Action exercée par la présence des sels haloïdes de potassium sur la solubilité du sulfate neutre de potassium. Note de M. Ch. I»i vit 1:/. « 1. La solubilité du sulfate neutre de potassium dans l'eau croit à peu près comme la température. On peut, dans des limites comprises entre o° et 3o°, représenter la quantité dissoute dans 100 parties par la formule (0 Q0 = 8,5 + 0,126. » 2. Lorsqu'on ajoute, à une solution saturée de ce sel, une très petite quantité d'un sel haloïde de potassium, il v a une certaine quantité de ( f)4" ) sulfate insolubilisée, inférieure toutefois à la quantité pondérale du sel de potassium ajouté à la solution. » Exemples : gr ioocc d'eau à i4° ont dissous 10, 1G de S04K- » additionnés de o8r, 20 de KO ont dissous. . 10,02 » » o?r, 4o » .... 9 , S '| )) » Oôr, 60 » ... 9 , ^O » » !) OS1', 80 » ....9,58 )) » En augmentant la dose de chlorure, la somme des sels dissous aug- mente continuellement jusqu'au moment où une action inverse se produit, c'est-à-dire lorsque le sulfate commence à agir sur la solubilité du chlo- rure de façon à l'insolubiliser en partie. Le bromure et l'iodure de potas- sium agissent de la même manière. » Il n'y a pas une relation simple entre la quantité de sulfate restée dis- soute et le poids total du sel de potassium ajouté ; mais cette relation simple existe si l'on fait intervenir une fraction seulement du poids du sel étranger: la moitié environ lorsqu'il s'agit du chlorure, le tiers pour le bromure et le quart pour l'iodure. Ce sont, au reste, Là les proportions approximatives de potassium contenues dans chacun de ces composés. » 3. Les expériences suivantes ont été faites à la température de r4° avec des quantités croissantes de bromure de potassium; elles vont mon- trer que la somme du sulfate de potassium resté en dissolution et du potas- sium du bromure ajouté est à peu près constante. KBr K SO«K2 Somme pour 100. correspondant. dissous pour 100. SO*K' + K. 1 • 0.327 9>43 9,76 2 o,654 9> 10 9 . ;J 3 0,980 8,34 9,32 4 1 ,3o8 8,14 9.4a 6 i,96° 7>5a 9>48 8 2,616 6,56 9,10 12 3,924 5,62 9,54 Moyenne 9; 49 » Donc on peut dire (2) S04K2 dissous = constante — Rde sel ajouté. » 4. Ce nombre constant varie avec la température. Pour étudier ces variations, nous avons cherché la combe de solubilité du sulfate de po- ( 94i ) tassium dans une solution à (>"', 10 pour ioo de bromure de potassium, c'est-à-dire la quantité de ce sel renfermant 2e1' de potassium. » Entre o° et 3o°, cette courbe est à peu près une ligne droite calcu- lable par la formule très simple et très approchée que voici : (3) Qe-5,5 h 0,1415 » En ajoutant à cette expression le nombre 2 qui correspond à la pro- portion de potassium contenu dans les Ggr, 10 de bromure, nous avons la valeur de notre constante pour toutes les températures comprises entre o" et 3o° : (4) constante à 8°= 7,6 -t- 0,1417^. « En portant cette valeur dans la formule (2), nous avons 1 5 ) SO" K2 dissous à 6 — 7,.^ + o, 14176 — K du sel ajouté. » 5. Si la formule ci-dessus est fonction de la température et du po- tassium du sel ajouté, nous pourrons calculer l'action exercée pour n'im- porte quel sel haloïde de potassium. » Voici une série d'expériences de contrôle établies à cet effet, faites avec le chlorure, le bromure et l'iodure de potassium en proportions va- riables et à diverses températures : Sulfate de potasse dissous pour ioo. Quantité K Tempe- — — — Sel ajouté. pour 100. correspondant. rature. Trouvé. Calculé. KCI 1,91 l 12,5 8,34 8,27 KG! 3,82 2 » 7,17 7,27 KCI 3,82 2 26 8,95 9,18 KG! 5,73 3 12,5 5,98 6,27 KCI 5,73 3 26 S, 27 8,18 KB: 3,o5i 1 i2,5 8,45 8,27 KBr 6,102 2 » 7,24 7>27 KBi 6,102 2 14 7,39 7,48 KBr 6,102 2 29 9,57 9,60 KBr g,i53 3 12,5 5,93 6,27 Kl 4,256 r » 8,27 8,27 Kl 8,5i2 2 » 7,o5 ;. >- K! 12,768 3 » 5,79 6,27 » Les nombres trouvés et calculés, qui sont inscrits dans le Tableau C. R., 1891, 1" Semeitrr. (T. CXII, N' 17.) I2^ ( 9^ ) ci-dessus, ne sont pas absolument identiques; mais il faut faire la part des erreurs inhérentes à ces expériences très délicates; il faut tenir compte, en outre, de ce fait que la formule qui sert à faire le calcul n'est qu'approchée, et enfin qu'il y a d'autres causes perturbatrices qui agissent. Toutefois ces résultats sont assez nets pour bien montrer que, comme pour les solutions de bitartrate de potassium, l'action précipitante des sels haloïdes de potas- sium sur des solutions saturées de sulfate neutre de potasse est proportion- nelle à /'équivalent du sel ajouté. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur /' isocinchonine. Note de MM. E. Jungfleiscii et E. Léger. « Dans un Mémoire récent ( ' ), M. Hesse exprime l'opinion que la sub- stance qu'il a désignée en 1887 sous le nom à' isocinchonine est identique avec la cinchonigine, l'une des bases que nous avons obtenues par modi- fication de la cinchonine (-), et il revendique la découverte de ce dernier composé. Nous nous proposons de montrer que cette opinion n'est pas conforme aux faits; nous dirons aussi quelques mots de la revendication, bien qu'elle présente un très faible intérêt, la cinchonigine ayant été aperçue à peu près simultanément par trois groupes de chimistes travail- lant dans des directions très diverses, MM. Comstock et Kcenigs, MM. Ca- ventou et Ch. Girard, et nous-mêmes. )> En 1887, dans une première publication, M. Hesse a consacré trois pages environ à l'action exercée par l'acide sulfurique sur plusieurs alcalis des quinquinas. Faisant agir à froid 10 parties d'acide concentré sur 1 partie de sulfate d'alcaloïde, il obtenait un produit qu'il considérait, sans publier d'analyse, il est vrai, comme un isomère de l'alcaloïde original et qu'il distinguait de celui-ci par le préfixe iso. Ce que M. Hesse écrivait alors de l'isocinchonine est assez court pour être traduit littéralement et complète- ment. « L'isocinchonine enfin, disait-il, se dissout très facilement dans » l'éther. Par évaporation de sa solution éthérée, il reste un résidu » amorphe, qui cependant se prend, après un temps court, en une masse » cristalline etrayonnée. » Ainsi donc, à cette époque, la matière soluble (') Annalen der C hernie, t. CCLX, p. 21 3. (2) Comptes rendus, t. GVI, p. 357. (3) Annalen der Chemie, t. GCXLIII, p. i3i. ( 943 ) dans l'éther, que fournit la cinchonine traitée par l'acide sulfurique, était pour M. Hesse un principe défini, l'isocinchonine. C'est précisément la relation existant entre cette isocinchonine et la base que nous avons étu- diée sous le nom de cinchonigine que nous avons à établir. » L'action de l'acide sulfurique sur la cinchonine nous a donné trois alcalis solubles dans l'éther : la cinchonigine, la cinchoniline (' ) et une base non dénommée, dont nous possédons une grande quantité, mais que nous n'avons pas encore décrite parce qu'elle est incristallisable, ainsi que ses sels. En modifiant de manières assez diverses le traitement qui produit ces composés, nous avons constaté qu'on change surtout leurs proportions respectives. Malgré quelques particularités dans sa production, l'isocin- chonine, telle qu'elle a été définie dans la publication de M. Hesse anté- rieure aux nôtres, était donc pour nous très vraisemblablement un mélange des trois alcaloïdes précités. La conclusion contraire du récent travail du même chimiste nous a conduits à vérifier notre hypothèse en reproduisant exactement les circonstances expérimentales, d'ailleurs assez variées, indi- quées par M. Hesse. D'une manière constante, nous avons pu isoler dans le produit soluble à l'éther les trois bases dont il s'agit. Nous préciserons par un exemple. » On a dissous à froid 6ogr de sulfate de cinchonine pur, préalablement pulvérisé, dans 36oB' d'acide sulfurique pur et concentré. Le mélange, qui s'est d'abord échauffé spontanément, a été abandonné pendant vingt-quatre heures dans une pièce à 170, puis versé dans l'eau froide. Après sursatu- ration par la soude et refroidissement, on a épuisé la masse par des agi- tations répétées avec l'éther. Après distillation, celui-ci a laissé l'isocin- chonine de M. Hesse. Ce produit, dissous à chaud dans l'acide chlorhydrique dilué, a donné, après neutralisation et refroidissement, du chlorhydrate de cinchonigine; la liqueur, évaporée, a fourni de nouveau quelques cristaux du même sel. L'eau-mère sirupeuse contenait encore des alcalis en abon- dance; ceux-ci ont été mis en liberté par la soude, repris par l'éther et neutralisés par l'acide iodhydrique incolore; la liqueur, additionnée d'une nouvelle quantité du même acide un peu supérieure à celle exigée pour la neutralisation, a produit une abondante cristallisation d'iodhydrate neutre de cinchoniline, en cristaux d'un jaune vif. En répétant sur les bases de l' eau-mère iodhydrique les deux traitements successifs à l'acide chlorhy- drique et à l'acide iodhydrique, on a séparé les petites quantités de cincho- (') Comptes rendus, l. CVI, p. 607. ( 944 ) nigine et de ciuchoniline ayant échappé au premier traitement. Le résidu contenait la base incristallisable. » Les 6ogr de sulfate de cinchonine, contenant un peu plus de ^8er de cinchonine, nous ont donné ainsi t4gr de chlorhydrate de cinchonigine, soit nsr,8 de cinchonigine et 24g1' d'iodhvdrate neutre de cinchoniline, soit i2gv,7 de- cinchoniline. Quant à la base incristallisable, elle était, comme d'ordinaire, notablement moins abondante. » La matière à laquelle M. Hesse a donné le nom à'isocinchonine, dans la publication citée plus haut intégralement, la seule qui ait précédé les nôtres, est donc un mélange dont la cinchonigine forme beaucoup moins de la moitié. Elle ne constitue nullement un principe défini. Dans son nouveau Mémoire, publié plus de dix-huit mois après notre étude de la cinchonigine, M. Hesse, employant le. même traitement que nous, sépare à l'état de chlorhydrate la cinchonigine dans son isocinchonine, et il l'iden- tifie avec cette dernière : il prend évidemment la partie pour le tout. Or, la question d'antériorité qu'il pose en même temps ne saurait, sans cette identité, se juger conformément au désir de M. Hesse. Quoi qu'il en soit, nous attachons beaucoup moins d'intérêt à cette question qu'à l'utilité de ne pas laisser s'établir certaines confusions dans un sujet déjà dif- ficile. » La nouvelle étude de la cinchonigine ne diffère de la nôtre que par quelques détails sans importance, dont la discussion ne saurait trouver place ici. Les divergences entre les résultats de M. Hesse et les nôtres sont plus accentuées en ce qui concerne les bases de même origine, inso- lubles dans l'éthcr; nous les examinerons ultérieurement. Dès maintenant, cependant, nous dirons que nous ne pouvons admettre l'hypothèse au moyen de laquelle notre savant contradicteur les explique; il suppose gra- tuitement que notre matière première est le sulfate de cinchonine ordi- naire du commerce, qu'elle contient de l'hydrocinchonine et que cette dernière est l'origine de tel de nos produits qu'il n'a pas réussi à isoler. Dès le début de nos recherches, la pureté de la cinchonine traitée a été re- connue indispensable; dès notre première Note, nous l'avons affirmée par une mention en italiques. D'ailleurs, comment pourrait-on attribuer avec vraisemblance à une base relativement abondante l'origine de principes que nous obtenons avec des rendements élevés et dont nous détruisons des quantités assez considérables dans des recherches poursuivies actuel- lement? » ( 945 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un carbure de. la série terpénique contenu dans les huiles du gaz comprime. Note de MM. A. Etard et P. Lambert, pré- sentée par M. Schiïtzenberger. « L'industrie du gaz comprimé, dit gaz portatif, met surtout en œuvre, comme matière première, les huiles lourdes à paraffines des schistes bitu- mineux de la région d'Autun, plus rarement les produits analogues du bog- head d'Ecosse. Ces carbures sont pyrogénés au rouge-cerise dans de longs tubes en fonte et le gaz résultant comprimé dans des cylindres. Il se con- dense dans celte opération des liquides très légers tenant en dissolution des gaz tels que les butylènes, l'éthylène, l'érythrène, etc. Il nous a paru intéressant de rechercher si, dans les liquides précités, la partie bouillant au-dessus de ioo°, et qui n'a été encore que très peu étudiée, ne contien- drait pas, elle aussi, des carbures incomplets. m Nos expériences ont porté sur deux échantillons de 6oUl chacun, pro- venant l'un des paraffines d'Autun, l'autre des bog-head. Les substances obtenues dans les deux cas sont identiques; seule leur odeur peut être modifiée par des traces de mercaptans ou de carbylamines. Les carbures du gaz comprimé entrent en ébullition de -+- 200 à -f- 36o° et il reste en- core tles coudrons. » Par un premier fonctionnement, on sépare environ 60 pour 100 de benzine, 10 pour 100 de toluène, 6 pour 100 de carbures non saturés lé- gers, et enfin 10 pour 100 d'huiles précédant immédiatement les résidus goudronneux et passant entre 1 4o° et 1900. » En poursuivant l'étude de la fraction i4o°-i9o°, qui fait le principal objet de cette Note, on remarque l'impossibilité d'obtenir un point d'ébul- lition fixe, en même temps on voit le produit principal diminuer à chaque tour de fractionnement et s'accumuler dans les « têtes » si le serpentin est bien refroidi. Dans cette distillation, le thermomètre se fixe le plus long- temps aux environs de 167". Là se place, non un point d'ébulhtion véri- table, mais une décomposition ou dissociation lente. Si l'on fractionne plusieurs fois, le jour même, les huiles légères formées, on isole un carbure CMI" bouillant à 4a°, 5. Densité : o,8o3. Théorie. G 9°>8 9°>4 9°>8 9°>9 H 9-3 9>6 9>2 9-' Densité de vapeur : 2,4e»; théorie : 2,35. ( 946 ) » En raison de son origine, nous appellerons ce carbure pyropen- I y le ne. » Ce pyropentylène de gaz comprimé a la curieuse propriété de se poly- mèriserà froid. Deux de ses molécules se transforment en une seule de di- pyropentylène, 2C5H6 = C,0H12. Ce dernier est un carbure solide fusible à 4- 8°. D = ioo3°. Il a les proprié- tés principales des terpènes. » La polymérisation est mise en évidence surtout par la variation des densités en fonction du temps, variation que l'on peut représenter d'une façon très satisfaisante par une branche d'hyperbole. Voici d'ailleurs les nombres portés sur un graphique. . ... Câ28 035J. CS84. 0371 OSW 83» 0&35 0S87 P990 I 0803 15 38 63 120 18* 232 310 381 *53 525 537 » Il s'agit ici, comme le montre la figure, d'une action régulière. On en pourra sans doute tirer parti en Chimie générale pour étudier les vitesses de réaction sous diverses influences, d'autant mieux que, circonstance rare, la transformation peut se faire à température constante, dans un milieu absolument homogène physiquement et chimiquement, ce qui ne paraît pas s'être rencontré jusqu'à présent. » Les carbures non saturés de ces séries sont formés, comme l'a montré ML Berthelot, avec absorption de chaleur, et il n'est pas douteux, d'après les circonstances de sa préparation, que le pyropentylène Cs 11° ait pris naissance dans une décomposition endothermique. La chaleur qu'il a ab- sorbée se dissipe spontanément pendant la formation du dipyropentvlène, de sorte que ce dernier semble se produire uniquement sous l'influence du temps. La transformation est facilement réversible et, en chauffant de nouveau le dipyropentvlène, on remonte en quelque sorte la réaction pour refaire du pyropentylène. On conçoit que C5 H" n'existe pas libre dans les huiles légères de gaz, il y est au bout de peu de temps sous la forme stable C,0H'- dont nous ferons ultérieurement une étude spéciale. Le carbure ( 947 ) C5H" du gaz comprimé a une saveur poivrée 1res vive et une odeur spé- ciale. » Les sels ammoniacaux d'argent et de cuprosum qui, comme on sait, précipitent les carbures acétyléniques, sont sans action sur lui. Toutefois les solutions aqueuses concentrées d'azotale d'argent produisent rapide- ment un précipité blanc aciculaire. Les solutions ammoniopotassiques d'argent, en présence d'une goutte de C5II° argentent le verre en miroir. » Voici une réaction nouvelle qui pourra peut-être servir pour carac- tériser d'autres carbures incomplets : C5 11° agité avec une solution aqueuse d'acide sulfureux s'v combine directement comme le ferait un aldéhyde avec un bisulfite; il se forme bientôt des cristaux blancs d'un produit d'ad- dition sulfureux C" H12, 2 SO'H2. Théorie. G 4°>8 4'ï 2 4o,5 H 5,5 5,6 .".. i » Ce dérivé blanc est insoluble dans presque tous les réactifs, sauf les alcalis. Il a une tendance remarquable à retenir les petites quantités de fer contenues dans les réactifs. L'échantillon analysé ci-dessus en avait pris 1 ,5 pour 100. » Il est impossible de combiner le pyropentylène : avec les acides halo- géniques, il y a résinification rapide ou explosion. Les agents d'oxydation, même étendus, provoquent une destruction complète. Le brome donne uniquement des dérivés liquides. » Le pyropentylène n'est identique ni avec le valylène (E~6o°), ni avec le piry!ène(E = 70°), qui appartiennent aussi numériquement à la sé- rie terpénique. C'est un isomère qui possède en réalité, comme nous le montrerons prochainement, des relations de propriétés avec lesterpèues. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la tréhalose. Note de M. Maquenne, présentée par M. Dehérain. « On sait, d'après M. Mûntz, que la mvcose de Wiggers et de Mitscher- lich, primitivement extraite du seigle ergoté, est identique à la tréhalose de M. Berthelot. M. Rourquelot, étudiant plus tard sa distribution dans diffé- rentes espèces de champignons, a reconnu que cette substance .se trans- lorme rapidement en mannite dans le tissu même des végétaux qui la contiennent. ( 9'»8 ) » Cette circonstance montre une relation évidente entre la tréhalose et la mannite ou ses dérivés; d'autre part, M. Berlhelot a obtenu, par l'inter- version de la tréhalose, un liquide qui présentait sensiblement le pouvoir rotatoire de la glucose ordinaire; le même auteur a reconnu que la tréha- lose peut s'éthérifier comme les autres sucres lorsqu'on la chauffe avec certains acides organiques, mais il règne encore une certaine obscurité sur sa constitution et même sur sa véritable formule, que l'on n'a jusqu'à présent écrite en C<2 que par analogie avec la saccharose. » J'ai repris l'étude de ce corps en partant d'un échantillon de tréhalose que j'ai extraite moi-même, au moyen de l'alcool, du tréhala de la Perse. » 65oS'' de coques, séparées des insectes qu'elles renferment, m'ont ainsi donné i35gr de tréhalose pure, ce qui correspond à un rendement de 20, 8 pour 100; le résidu est une sorte d'amidon, transformable par les acides en glucose ordinaire. » L'analyse du produit cristallisé confirme exactement la formule C'2H220" -+- 2H20 que l'on admet d'ordinaire pour la tréhalose. Trouve Calculé. Carbone 38, oç) 38,09 Hydrogène 6,80 6,88 » Poids moléculaire. — Deux dissolutions renfermant iGgI' et 8gl' de tré- halose cristallisée pour 100 d'eau se sont congelées respectivement à — o°, 895 et — o°, 43; il en résulte, d'après la formule de M. Raoult, une valeur de 35o environ pour le poids moléculaire de la tréhalose. » Ce nombre, sensiblement inférieur au chiffre théorique 3^8, ne nous autorise pas à adopter définitivement la formule des auteurs, mais il nous permet d'écarter sûrement la tréhalose de la classe des trioses, dont le poids moléculaire est beaucoup plus élevé. Interversion. — On sait que l'interversion de la tréhalose est fort pé- nible : ce corps ne peut être entièrement dédoublé que par deux heures de chauffe à 1 io°, en présence d'acide sulfurique à 5 pour 100; les produits obtenus sont alors colorés et l'examen polarimélrique reste indécis. S'il est vrai, d'autre part, que le liquide cristallise aisément après qu'on l'a neu- tralisé et amené par évaporation à consistance sirupeuse, il a été impos- sible, à cause des pertes qu'entraînent les cristallisations successives et les traitements au noir, d'obtenir ainsi une proportion de glucose pure égale seulement à la moitié du poids de la tréhalose intervertie; on ne saurait donc encore affirmer que cette substance est une vraie diglucose. ( 949 ) » J'ai alors songé à appliquer à la tréhalose la méthode que j'ai fail connaître dans une Communication antérieure (H ) et qui consiste à compa- rer les liquides intervertis à une solution équivalente de glucoses connues, au point de vue de leur action sur la phénvlhydrazine. » ogr, 5oo de tréhalose, complètement intervertie par l'acide sulfurique, mélangés à 2gr,5 de phénvlhydrazine, autant d'acide acétique et 5^ d'acé- tate de sodium, ont ainsi donné en une heure, à ioo°, ogr,4od'un produit qui présentait tous les caractères de la phénvlglucosazone; un égal volume d'une solution de glucose ordinaire, étendue de façon à présenter exacte- ment le même pouvoir réducteur, a donné, dans les mêmes conditions, le même poids d'osazone. Les deux liqueurs renfermaient donc la même es- pèce de sucre réducteur, et nous pouvons conclure de cette comparaison que la tréhalose se transforme uniquement en glucose par hydratation ; il en résulte que sa formule est hien en C12. » Acêtine de la tréhalose C,2HMOn(C2H30)8. — Aucun éther de la tré- halose n'a pu être jusqu'ici obtenu à l'état de pureté, en sorte que la va- lence de cet alcool est encore indécise; j'ai réussi à préparer i'acétine de la tréhalose en chauffant ce corps à l'ébullition, avec un excès d'anhydride acétique et un fragment de chlorure de zinc; après refroidissementdu mé- lange, l'eau précipite une huile épaisse qui se concrète peu à peu en une masse cristalline. Ce produit, purifié par une nouvelle cristallisation dans l'alcool, fond à 97°-o,80, à peu près à la même température que l'hexacétine de la sorbite; sensiblement volatil, il brûle à l'air avec une belle flamme blanche; la baryte, à ioo°, le saponifie rapidement et régénère la tréhalose primitive. » L'analyse montre que cet éther renferme 8 molécules d'acide acétique et qu'il est. par conséquent, isomère des acétines déjà connues de la saccha- rose, de la maltose et de la lactose. Trouvé. Calcule. Carbone total ',(,,07 4g, 56 Carbone acétique 28, 1.! 28,3a Hydrogène 5,5? 5, 61 « En résumé, la tréhalose anhydre est un alcool octoatomique, isomère des saccharoses proprement dites et très voisin de la maltose par sa con- stitution moléculaire, puisque, comme cette dernière substance, il ne donne que de la glucose à l'interversion; il en diffère essentiellement en ce (') Comptes rendus, t. CXII, p. 799. C. K., 1891, 1" Semestre (T. C\II,N° 17.) I ?4 ( 9> ) qu'il ne renferme plus de fonction d'aldéhyde et doit être rapproché sous ce rapport de la saccharose ordinaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — De l'action des composés oxyhydrocarbonés sur les azotures et les hydroazotures. Note de M. Raymond Yidal, présentée par M. Friedel. « J'ai été amené, en cherchant une méthode simple pour la préparation des aminés, à étudier l'action des azotures sur les alcools. J'ai d'abord essayé les azotures métalliques. La réaction ne m'a fourni que de l'ammo- niaque et des hydrocarbures éthyléniques; mais les azotures métalloïdiques m'ont donné de meilleurs résultats. » Mes premiers essais ont porté sur le phospham PAz2H. En faisant arriver des vapeurs d'alcool, soil mélhylique, soit éthylique, sur ce com- posé, préalablement chauffé entre ido° et 2000, il se forme du métaphos- phate de monamine primaire, pendant qu'il distille de l'alcool, présentant une forte odeur ammoniacale, due à la présence d'une aminé secondaire. » Le métaphosphate de monamine primaire se présente sous la forme d'une masse pâteuse, durcissant par le refroidissement, contenant de l'acide métaphosphorique libre et des parcelles de phospham non attaqué. Ce produit est déliquescent, et sa dissolution, chauffée avec les alcalis, dégage un gaz présentant tous les caractères de la méthylamine ou de l'éthylamine, suivant l'alcool employé. » La solution alcoolique, saturée par un acide, laisse par évaporation un résidu cristallin. Celui-ci, traité à chaud par la soude caustique, fournit des vapeurs constituées par une aminé secondaire avec traces d'aminé pri- maire. )> Si, au lieu d'opérer à la pression ordinaire, on agit en vase clos, la réac- tion est plus nette : tout le phospham disparaît. Après distillation des com- posés volatils, il reste du métaphosphate d'aminé primaire cristallisé, tandis que les produits condensés ne renferment plus qu'une aminé secondaire. Il est nécessaire d'employer un excès d'alcool, cpii sert à dissoudre l'aminé secondaire libre. » On peut exprimer l'action de l'alcool sur le phospham par l'équation suivante PAz2H -4- 4ROH = PO'(AzH-Fr-)2. » Mais le phosphate d'ammoniaque ainsi obtenu perd, sous l'influence ( 931 ) de la chaleur, une molécule d'alcool et donne naissance à une ammo- niaque secondaire, qui distille, et à un métaphosphate d'aminé primaire. PO*H(AzH2R2)2 = ROH -+- P03AzH3R-r- AzHR-. » En remplaçant, dans l'opération précédente, l'alcool par l'oxyde d'éthyle et opérant toujours en vase clos, on obtient les mêmes produits qu'avec l'alcool. Ce fait paraît dû au dédoublement de l'éther en alcool et éthylène. L'aldéhyde, réagissant sur le phospham sous pression, donne naissance à des produits résineux et ammoniacaux, dont je n'ai pas encore déterminé la nature. » L'action des alcools méthyliques et éthyliques sur le phospham permet d'admettre que des réactions de même ordre se passent avec les alcools supérieurs, les phénols, les alcools polyatomiques et les mélanges d'alcools différents. Je me réserve d'en entreprendre l'étude. » Enfin je me suis assuré que la réaction du phospham sur les hydrates alcooliques n'est point un fait isolé. Une réaction semblable a lieu avec différents azotures, tels que l'azoture de bore, etc. Je ferai prochainement connaître les résultats que j'ai obtenus avec ce dernier composé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constant ion des dissolutions aqueuses d'acide tartrique. Note de M. Aigx.vx. « Considérons une dissolution d'acide tartrique (N = i5o) de den- sité S et de concentration s. I^es expériences de Biot (') sur le pouvoir rotatoire peuvent s'expliquer, en admettant soit que l'acide tartrique dis- sous forme avec l'eau, en proportions définies, un hydrate partiellement dis- socié, soit que l'acide tartrique, se combinant à lui-môme, possède une molécule physique double de sa molèciue chimique, cette molécule physique étant partiellement dissociée par la dissolution : » i° Si nous admettons que l'acide tartrique forme avec l'eau un hydrate C''H°0° -+- rcrFO partiellement dissocié par dissolution, la discussion des résultats trouvés par Biot conduit à énoncer la loi suivante : » La proportion d'acide tartrique qui se combine dans un rapport fixe avec n molécules d'eau, à l'état d'hydrate non dissocié, est égale à la propor- tion d'eau dans la dissolution. (') Mémoires de l'Institut de France, I. XV. ( 95a ) » Et, dans ce cas, ou trouve que la dissolution considérée doit avoir pour pression osmotique -, = rt4-é; ioo » 2U Si l'on suppose, au contraire, que la dissolution d'acide tartrique contient le polymère (C4H606)2 partiellement dissocié, les résultats expé- rimentaux de Biot permettent d'énoncer la loi suivante : » La proportion de composé (C* rFO6)'2 dissocié par dissolution est égale à la proportion de dissolvant dans la liqueur examinée. » Ou encore : » Le poids de composé actif ( C* HB 0° )2 dissocié par dissolution est égal au produit du poids du dissolvant par la concentration t de la dissolution. » Et, dans ce cas, la pression osmotique de la dissolution considérée prend la valeur ^ = RT 4- ( s - ioo V » La détermination de la pression osmotique de la dissolution d'acide tartrique permet donc de choisir entre les deux hypothèses. » Il serait difficile de mesurer directement par la méthode de Pfeffer la pression osmotique d'une dissolution d'acide tartrique, mais il est beau- coup plus facile de comparer une semblable dissolution à une liqueur titrée de sucre dans l'eau distillée. » L'une des liqueurs à comparer étant mise dans un osmomètre et l'autre dans le vase où plonge l'osmomètre, le sens du mouvement du liquide dans la tige de l'osmomètre doit faire connaître quelle est la li- queur dont la pression osmotique l'emporte. Si le niveau du liquide reste absolument invariable dans la tige de l'osmomètre, on peut conclure que les deux liqueurs sont isotoniques. » J'ai préparé une dissolution (D) d'acide tartrique contenant, par kilo- gramme, 49e1', 47 d'acide pur et ayant pour densité S = 1,02241. Si l'acide est simplement dissous ou combiné à l'état d'hydrate avec une certaine quantité d'eau, la pression osmotique de cette dissolution sera -, = RT x —=- s = RT : <>,ooo':S:>7i 4- (i - -) = RTX o, 0003288- 1 00 \ 2 / et, dans ce cas, la dissolution doit être isotonique avec une liqueur sucrée contenant, par litre, 1 1 2gr, 47 de sucre. Soit(B) cette dernière dissolution. » Outre ces dissolutions (A) et (B), j'en ai préparé une troisième (C), qui contenait 1 op/1', 55 de sucre par litre, et dont la pression osmotique était par suite inférieure à t..,. » La comparaison de la liqueur acide (D) aux; trois liqueurs sucrées (A), (B), (C) a montré: » i° Que la pression osmotique de (D) est inférieure à eelle de (A) et supé- rieure à celle de (C); » 20 Que les deux liqueurs (D) et (B) sont isotoniques. » Conclusion. — L'acide tartrique en dissolution dans l'eau existe à l'état de polymère (C4H0O0)2 partiellement dissocié suivant la loi que nous indique la discussion des expériences de Biot. Cette composition de l'acide tartrique est conforme aux indications qu'on peut tirer des diverses expé- riences de MM. Berthelot, Raoult, Ostwald sur les différents acides tar- triques et de M. Ludeking sur les acides de la série grasse. » CHIMIE MINÉRALOGIQUE. — Recherches sur la production artificielle de l'hyalile à la température ordinaire. Note de M. Stanislas Meunier. « Un grand nombre d'expérimentateurs ont étudié déjà les propriétés de la silice extraite des silicates alcalins par les acides, et tout le monde s'accorde pour admettre qu'on ne produit ainsi que déshydrates amorphes plus ou moins analogues à l'opale, devenant opaques par la calcination et pouvant reprendre de la transparence au contact de l'eau. Le plus souvent on s'est préoccupé de réaliser la décomposition très lentement et l'on a fait usage de dissolutions très étendues. » Je demande à appeler l'attention sur les résultats que m'a fournis le même ordre de phénomènes dans des conditions qui me paraissent nouvelles. L'expérience consiste à immerger dans du silicate de soude sirupeux un vase poreux de pile électrique, rempli d'acide sulfurique fumant dit de Nordhausen. (954) » En moins de quarante-huit heures tout le silicate alcalin est remplacé par une matière grenue, hyaline, incolore et fragile. » Après une ébullition prolongée dans l'acide sulfurique ordinaire renouvelé plusieurs fois, on constate que tout le sulfate de soude a été extrait, et la substance ne contient plus que de la silice avec une petite quantité d'eau. » J'ai d'abord extrait l'acide sulfurique interposé en soumettant la ma- tière à un courant de gaz inerte (hydrogène) dans un tube chauffé à no°; ensuite j'ai constaté qu'on peut, sans inconvénient, faire tous les lavages à l'eau distillée bouillante sans modifier le produit. » Le dosage de l'eau a donné, comme moyenne de trois opérations, 5,69 pour 100, ce qui est inférieur à ce que donnent la plupart des silices précipitées. Mais il faut ajouter que tous les grains ne sont évidemment pas hydratés au même degré. En effet, le résultat de la calcination montre des parties qui sont devenues opalines et opaques tandis que d'autres, très nombreuses, sont restées absolument hyalines et transparentes. Ces der- nières, bien qu'elles soient solubles dans les lessives alcalines concentrées, se montrent extrêmement actives sur la lumière polarisée. On n'y voit pas de formes cristallisées, mais des cassures planes qui rappellent des clivages et qui donnent aux fragments anguleux des formes allongées; l'extinction se fait suivant l'allongement. Beaucoup de cassures sont conchoïdales. On retrouve tous ces caractères dans l'opale de Pont-du-Chàteau. » Parmi les portions qui ne se modifient aucunement par la calcination au rouge blanc dans le creuset de platine, il faut mentionner des pla- quettes minces à surfaces parallèles, souvent larges de plus d'un centimètre et dont l'aspect simule à s'y méprendre celui de lamelles de verre. Elles donnent en une foule de points, entre les niçois croisés, des croix noires comme celle de l'opale sphérulitique. » Je poursuis l'étude de ce produit. » ZOOLOGIE. — Sur la digestion stomacale de la grenouille. Note de M. Ch. Co.ntejeax, présentée par M. A. Chauveau. » Les glandes de l'estomac des Mammifères sont constituées par deux sortes de cellules : les unes, à contenu clair (cellules principales de Heiden- hain, cellules adélornorphes de Rollett), entourent la lumière des acini; les autres, à contenu trouble et granuleux (cellules de bordure ou cellules dé- ( 955 ) lomorphes), occupent une situation excentrique par rapport aux premières. » D'après Heidenhain, l'élaboration des ferments digestifs est exclusi- vement dévolue aux cellules principales, tandis que la sécrétion des acides reviendrait aux cellules de bordure. Parmi les nombreux arguments que lui et ses disciples apportent à l'appui de cette opinion, l'un des plus im- portants est le suivant : chez la grenouille, ces deux sortes de cellules ne sont plus réunies dans une même glande; les cellules principales forment des amas glandulaires en grappe dans les parois de l'œsophage, et les glandes en cul-de-sac de la muqueuse stomacale sont uniquement con- stituées par des cellules identiques aux cellules de bordure. D'après les recherches de H. von Swieciçki (PJlugers Archiv, 1876), confirmées par C. Partsch (Arch. f. mikr. Anat., 1877), chez cet animal, la pepsine est fabriquée en totalité dans les glandes œsophagiennes, les acides, dans les glandes stomacales. Les faibles quantités de pepsine que les digestions ar- tificielles révèlent dans la muqueuse de l'estomac proviennent, dans leur opinion, des glandes de l'œsophage et ont été entraînées par déglutition. Grùtzner {PJlugers Arc/u'v, 1878), lui aussi, n'a trouvé du lab-ferment que dans les glandes de l'œsophage. » Dans le but de contrôler ces faits, j'ai exécuté les expériences sui- vantes : » Sur une série de grenouilles l'œsophage est ligaturé au-dessus du cardia. Le cul-de-sac œsophagien ainsi formé est lavé par plusieurs injections d'eau salée à 7 pour 1000, pratiquées par la bouche. Les jouis suivants, on s'assure que la sécrétion de l'œsophage est bien alcaline au tournesol. De la viande introduite dans ces culs- de-sac œsophagiens est restée indéfiniment sans se digérer, mais s'est complètement dissoute dans de l'acide chlorhydrique à Toâû- Après avoir précipité dans les liqueurs ainsi obtenues les matières albuminoïdes autres que les peptones par la méthode de Hofmeister, et après filtration, la présence des peptones a été constatée par différentes réactions (réaction de Milton, r. du biuret, r, xanthoprotéique). Si la viande avait été préalablement imbibée d'acide à -j-L, elle se dissolvait totalement dans l'œsophage en un ou deux jours. Les bouches des grenouilles ayant servi à ces dernières expé- riences avaient été cousues, pour empêcher le vomissement possible. » Sur une deuxième série de grenouilles, on lave l'estomac en injectant lentement 200§r d'eau salée par une canule liée sur le pylore; le liquide en excès s'écoule par la bouche. On constate ensuite qu'un papier de tournesol bleu ne rougit plus au contact de la muqueuse stomacale; alors, on place une ligature serrée en dessous du cardia, on introduit dans l'estomac, par l'orifice pylorique, un morceau d'albumine coagulée, et on lie le pylore. » Quatre ou cinq jours après, la digestion est complète, l'estomac, qui ne contient pas de gaz, est distendu par un liquide fortement acide, limpide, et ne répandant au- cune odeur de putréfaction. (< Les Saumons, ainsi que nous l'ont appris les découvertes de Runstler, ne se reproduisent qu'après être arrivés à un état spécial, bien différent île celui qui les caractérise à leur venue de la mer. » L'influence des chaleurs estivales, l'action débilitante des eaux douces, et enfin l'évolution sexuelle, entraînant avec elle des changements physio- logiques, ont été invoquées tour à tourou môme à la fois, sans que l'on ait pu accorder à l'un de ces trois facteurs une prédominance justifiée dans ces phénomènes. » De nos recherches sur la Truite des Pyrénées il ressort que ces ani- maux subissent une transformation analogue à celle du Saumon, s'el'fec- tuant d'une façon lente et progressive, dans laquelle l'évolution sexuelle joue le rôle de facteur principal. » Nos observations, en effet, ont porté sur deux espèces de Truites et concordent dans les deux cas. Ces animaux se trouvent dans le lac d'OEstu et d'Eslaès Amsique, dans le gave de la vallée d'Aspe. Pendant lotit l'été ils conservent leur aspect normal : le dos est vert noirâtre et le reste du corps blanc argenté, ponctué ça et là de taches d'un rouge sombre. Vers le mois de septembre, un changement sensible apparaît dans leur aspect extérieur. Ces animaux sont alors d'une teinte légèrement cuivrée, deve- nant de plus en plus marquée et rappelant celle du Hareng fumé. Cette (') Travail du laboratoire de M. Cliauveau. C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 17 ) l 2a ( 9*8 ) coloration devient de plus en plus foncée, pour faire bientôt place, vers le mois d'octobre, à une teinte grisâtre assez pâle en commençant, mais s'ac- centuant davantage à mesure que ces poissons approchent de l'époque du frai. Les taches rouges sont alors à peine apparentes, le maxillaire infé- rieur se déforme et présente en son milieu un crochet, sorte de petit tubercule noirâtre; le corps de l'animal, qui a beaucoup maigri, paraît s'allonger; sa chair perd sa saveur et devient fade. Vers la seconde moitié d'octobre, les mâles laissent abondamment couler leur laitance; les œufs ne sont plus petits comme chez les formes blanches, mais ont atteint à cette épocpie la grosseur normale. » Si pour le Saumon on peut vraisemblablement invoquer l'action des eaux douces, l'influence du milieu, sur sa transformation, si l'on peut com- prendre que des conditions d'existence absolument différentes doivent entrer en ligne de compte pour expliquer les changements sensibles dans la couleur et l'amaigrissement de ce poisson.il est incontestable que l'exa- men le plus superficiel des mœurs de la Truite ne nous permet pas de chercher dans cette cause l'explication de sa métamorphose. Son aspect, en effet, est le même durant la plus grande partie de l'année; vers la fin de l'année seulement elle change d'aspect sans avoir jamais abandonné le milieu qu'elle continue à habiter. » L'action de la chaleur semblerait tout d'abord d'une probabilité plus grande. Cependant le peu d'intervalle du frai chez les Saumons du nord et du midi de l'Europe diminue beaucoup la valeur de cette explica- tion ('). Du reste, nous ne croyons pas que l'on puisse considérer l'in- fluence des chaleurs estivales comme la cause dominatrice de ces change- ments pour les Truites du lac d'Estaès, qui n'en subissent pas moins les transformations dont nous avons parlé. En effet, les eaux de ce lac, dont le trop-plein se déverse exclusivement par infiltration, restent toujours à une température fort basse, vu l'altitude élevée de ces régions (i8oom) et leur alimentation constante par la fonte des neiges. » Quant à l'évolution sexuelle, elle semble, au contraire, jouer ici le rôle le plus important. Ce n'est pas un phénomène isolé dans le règne ani- mal que ces changements profonds et physiologiques qui apparaissent concurremment avec le développement des produits sexuels. Les auteurs qui accordent au Saumon en état de reproduction les couleurs brillantes, qui constituent ce qu'ils appellent improprement la parure de noce de ces (M Kunstlek, Comptes rendus, séance du 10 novembre 1890. ( 959 ) poissons, reconnaissent par cela même, et tout en avançant une interpré- tation non fondée, l'existence de leur transformation. Du reste, l'impor- tance de cette cause, pour ces derniers animaux, est démontrée par la constatation que les jeunes individus, qui remontent bien après les grands, arrivent à la maturité sexuelle à peu près à la même époque ('). » En résumé, nous pensons que, si l'influence des eaux douces est pro- blématique, celle de la chaleur doit seulement être considérée comme secondaire; son action ne parait qu'indirecte et s'exerce comme cause accé- lératrice de l'évolution sexuelle, tandis que celle-ci est le facteur principal des métamorphoses citées plus haut. » La Truite est carnassière ; on la pêche à la ligne et au filet. On a affirmé que le Saumon ne mangeait pas dans l'eau douce, en se fondant sur ce fait que les intestins sont vides lorsqu'on les capture. Nos expériences de labo- ratoire nous ont démontré que ces animaux ne sortent de leur refuge que lorsque leur digestion est achevée; dès qu'ils ont saisi une proie, ils se cachent et vont digérer tranquillement, an fond des eaux, de telle sorte qu'on ne saurait capturer que des animaux à jeun : d'ailleurs, ces poissons se pèchent à la ligne et ce que nous savons des mœurs de la Truite à ce sujet concorde parfaitement avec ces données. » EMBRYOLOGIE. -- La métamérie de l'endoderme et du système circulatoire primitif dans la région post branchiale du corps des Vertébrés. Note de M. F. Houssay, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. c Les faits que j'ai recueillis sur des embryons d'Axolotl me portent à admettre une métamérie complète pour l'endoderme et les vaisseaux san- guins jusqu'au delà de l'anus (Endodermérie, Angiomérie). » I. Endodermérie. — Peu de temps avant l'apparition des bourgeons destinés à former les branchies externes, on voit que l'endoderme pousse, entre les myotomes, deux séries de diverticules latéraux que l'on peut suivre depuis la fin de la région branchiale jusqu'au delà de l'anus. L'intestin pénètre dans ces diverticules et présente Y aspect d'un inleslin d'Amphioxus à un certain stade. Les deux stades, néanmoins, n'ont de comparable que leur métamérie. En effet, les poches latérales de l'Amphioxus sont des en- térocèles destinés à former les somites mésoblastiques; chez l'Axolotl, au (') Kunstler (J.), Notice sur le Saumon de la Dordogne, octobre 1890. ( 9Go ) moment dont je parle, lessomites mésoblastiqiies sont formés depuis long- temps par schizocêlie (abréviation du processus précédent). La disposition que je signale n'est donc comparable ni à l'une ni à l'autre des deux pré- cédentes, elle leur est consécutive et reproduit, dans tous les métamèresdu corps, l'état initial des fentes branchiales de la région antérieure. » Rappelons, en effet, que celles-ci débutent par des évaginations en- dodermiques qui s'avancent entre les myotomes (head-cavilies). lue déve- loppement maximum des divertïcules du tronc précède de peu la sortie des bourgeons branchiaux externes; à mesure que ceux-ci s'allongent, on voit régresser les poches intestinales, mais on retrouve encore longtemps leurs traces. » Ces poches intestinales ne disparaissent pas toutes : quelques-unes per- sistent et changent de fonction. » Ainsi, l'ébauche du foie (sinon double, du moins bilobée) est le pro- longement ventral de la première paire de ces poches intestinales, en sorte que le foie serait comme un agrandissement et une hypertrophie d'une paire de poches primitivement respiratoires et qui ont perdu cette fonc- tion. C'est dans cette mesure que j'admettrais l'hypothèse bien connue de Dohrn relativement à la thyroïde; celte glande et le foie me semblent deux productions homodynames. » D'autre part, une paire de ces poches intestinales se trouve juste en face de l'anus. Chez les Batraciens, l'anus est l'ancien blastopore, la paire de diverticules en question formera le cloaque; mais, chez les autres Ver- tébrés où le blastopore se ferme, l'anus secondaire est vraisemblablement produit par l'ouverture et la soudure de ces deux poches latérales. Cette hypothèse, émise par Dohrn et considérée par beaucoup d'embryologistes comme paradoxale, serait donc l'expression d'un phénomène réel. » II. Angiomërie. — Les connexions du système vasculaire primitif avec ces diverticules latéraux de l'intestin précisent encore leur significa- tion de fentes branchiales rudimentaires. Par système vasculaire primitif j'entends, avec Balfour et P. Mayer, l'ensemble formé par l'aorte et la veine subintestinale (avan! l'apparition des veines cardinales). P. Mayer (Milth. Zool. St.Neap., 1887) a reconnu que, chez les Sélaciens, la veine subintesli- nale est primitivement double et réunie par des anastomoses transversales avec l'aorte. Chez l'Axolotl, il en est de même: deux veines subintestinales prolongent le cœur en arrière et sont réunies avec l'aorte par des vais- seaux transversaux, mélamériques, alternes avec les diverticules latéraux de l'intestin. ( 96i ) » En résumé : i° un système longitudinal dorsal : carotides et aortes (Dohrn); 2° un second système ventral : bulbe artériel, cœur, veines sub- intestinales. En négligeant pour l'instant la lète préorale, nous voyons que, depuis la bouche jusqu'au delà de l'anus, ces deux systèmes sont réunis par des vaisseaux transversaux métamériquement alternes avec les diverti- cules de l'intestin, que ces diverticules atteignent l'ectoderme ou non. » Ces vaisseaux transversaux forment une seule série morphologique, mais pliysiologiquement ils en forment deux. Dans les premiers (vaisseaux branchiaux), le sang court du ventre vers le dos; dans les suivants, au contraire, du dos vers le ventre pour revenir au cœur parles veines subin- testinales. 'i Si les poches intestinales postérieures étaient aussi développées que les antérieures, il n'y aurait aucune raison pour que le cours du sang ne fût pas le même dans tous lesvaisseaux métamériques. Il y aurait alors simple balancement du sang produit par les contractions du système cardio- subintestinal (la veine subintestinale présente encore des contractions chez les embryons de ïéléostéens, Balfour, Comp. Emb.)\ et ce stade de simple balancement nous a été conservé par les Ascidies. » Le cours du sang s'est renversé dans les vaisseau s postérieurs à la suite des deux faits suivants, d'ailleurs liés entre eux : » i° Localisation de la fonction respiratoire dans quelques-uns des di- verticules endodermiques (Fentes branchiales); a 2U Localisation de la fonction de contraction rythmique à la partie du système vasculaire ventral, voisine de la région respiratoire (Cœur). » HISTOLOGIE. - Contribution à l'élude du mécanisme de la sécrétion urinaire. Note de M. O. Van dek Strïcht. « Malgré des recherches très nombreuses, la Physiologie ne possède que peu de données sur les phénomènes intimes de la sécrétion urinaire. Heidenhain nous a fait connaître une disposition protoplasmique toute spé- ciale au niveau de la zone périphérique des cellules sécrétantes. Klein. Marchand, Lebedeff, Cornil et Brault, Langhans, Lorenz, Nussbaum, Tornieront signalé la présence d'une bordure particulière, tapissant l'extré- mité interne de ces cellules. Ils l'interprètent de façons très diverses. » Jusqu'ici on n'a point découvert des détails de texture propres à nous renseigner sur la manière dont ces cellules fonctionnent. ( 9^ ) » Nous avons fixé des reins d'homme, de chien, de lapin, de chauve- souris, par la liqueur de Hermann, et nous avons coloré les coupes à l'aide de la safranine. Sous l'influence de ces réactifs, le protoplasme des cellules tapissant les canaux excréteurs reste clair et pâle. Les cellules sécrétantes, au contraire, prennent une coloration brun noirâtre et un aspect beaucoup plus compact. Examinées à l'aide d'un objectif apochromatique Zeiss ocu- laire 8, elles présentent, du côté périphérique, le strié caractéristique de Heidenhain. Du côté interne elles sont munies d'un plateau épais et compact, véritable production cuticulaire. Celle-ci est tantôt homogène dans toute son étendue; d'autres fois elle montre quelques rares stries claires, reliant le corps cellulaire à la lumière du canalicule. Quand les stries sont plus nombreuses, le plateau paraît comme décomposé en disques ou en cils. » Le protoplasme cellulaire est formé d'un réticulum, circonscrivant des mailles plus ou moins larges, occupées par un liquide clair. Dans ces espaces et sur le trajet des trabécules protoplasmiques, se trouvent des gra- nulations nombreuses. Elles sont très volumineuses dans le rein d'embryon de chien à terme et y occupent surtout la périphérie cellulaire. Déjà, à cette époque de la vie, mais principalement après la naissance, les trabécules s'allongent au niveau de l'extrémité externe de l'épithélium. Les granula- tions situées sur leur parcours se serrent les unes contre les autres et donnent ainsi naissance au strié de Heidenhain. Dans le voisinage de la cuticule, entre celle-ci et le novau, existe souvent une zone plus claire, grâce à l'abondance du liquide compris dans les mailles du réticulum. » Sous le plateau interne on voit apparaître, dans les mailles du réticu- lum, des productions spéciales, formées par une accumulation de liquide. Ce sont de simples stries parallèles à l'axe de la cellule, ou bien des vacuoles ou des vésicules fusiformes ou pyriformes, prenant leur point de départ entre les bâtonnets périphériques pour aboutir à l'extrémité interne de la cellule. Elles sont caractérisées par leur aspect clair, homogène, hyalin, tranchant sur la teinte foncée du protoplasme environnant et ana- logue au liquide renfermé à l'intérieur des canalicules contournés. Tantôt on n'observe qu'une seule vésicule dans une cellule. Dans ce cas elle peut atteindre un volume considérable et remplir la plus grande partie du corps protoplasmique. D'autres fois on y rencontre deux ou plusieurs stries ou vacuoles plus petites. Le noyau cellulaire occupe parfois le milieu d'une vésicule hyaline très volumineuse. » Les stries et les vacuoles hyalines présentent souvent des rapports avec la lumière des canalicules. Dans ce cas, le plateau est divisé par un ou plu- ( 963 ) sieurs interstices en deux ou plusieurs fragments, entre lesquels on aperçoit des lignes claires, signalées plus haut. Ce sont des prolongements plus ou moins volumineux des accumulations liquides. » Enfin on trouve des cellules épithéliales dont le plateau est traversé par une ou plusieurs boules claires, sur le point de passer à l'intérieur du cana- licule contourné. Des fragments de la cuticule sont alors souvent soulevés et nagent librement dans le liquide ambiant. Quelques cellules sont même totalement privées de cette bordure caractéristique. » Tous ces détails de texture histologique doivent être rapprochés de ceux, mis en lumière par Van Schuchten dans sa très intéressante étude sur la sécrétion intestinale chez la larve du Ptychoptera contaminata. Nous leur attribuons une importance physiologique analogue dans la sécrétion urinaire. De ce qui précède nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes : » i° Le plateau qui recouvre la surface interne des cellules sécrétantes du rein doit être considéré comme un véritable organe de protection, des- tiné à écarter du corps protoplasmique toutes les substances capables d'entraver leurs fonctions. Lorenz a émis le premier cette idée. » 2° La structure de cette cuticule varie beaucoup d'après le fonctionne- ment des cellules épithéliales. A l'état de repos complet, elle est homogène (rein de chauve-souris après hibernation). A l'état d'activité elle est tra- versée par une ou plusieurs stries claires. Quand celles-ci sont très nom- breuses, elle peut paraître constituée par l'agrégation d'un grand nombre de petits bâtonnets, séparés par un suc intermédiaire clair. Souvent aussi le plateau est divisé en plusieurs fragments, soulevés par le liquide accu- mulé à l'intérieur du protoplasme. Enfin, à la suite d'une activité exagérée, la cuticule peut être détachée et entraînée avec l'urine. » 3° Les produits de la sécrétion rénale s'accumulent à l'intérieur des cellules épithéliales sous forme d'amas liquides, présentant l'aspect de stries, de boules ou de vésicules de volume très variable, d'une apparence homogène, hyaline, analogue au contenu des canalicules contournés. Ils sont déversés à l'intérieur de ces derniers par des interstices plus ou moins larges du plateau. 4° Des amas liquides volumineux font souvent irruption à travers la cuticule de revêtement à l'intérieur des canalicules. Ils la soulèvent et l'entraînent quelquefois à leur suite. » ( y64 ) physiologie VEGÉTALK. — Répartition hivernale de l'amidon dans les plantes ligneuses. Note de M. Emile Mer, présentée par M. Ducharlre. « On croit généralement qu'après la chute des feuilles les tissus de ré- serve des plantes ligneuses restent remplis d'amidon jusqu'au printemps, époque où cette substance émigré pour servir à l'évolution des bourgeons, au développement des racines et à la formation d'une nouvelle couche de bois. La période hivernale est, par suite, considérée comme celle où la ré- serve amylacée est la plus abondante. Il résulte de mes recherches qu'il n'en est point ainsi. Du mois d'octobre au mois d'avril, j'ai étudié la ré- partition de l'amidon dans nos principaux arbres et arbustes indigènes, à feuilles caduques ou persistantes, et j'ai constaté qu'elle est loin de rester constante dans le cours de cette période. C'est ce qui ressort des observa- tions suivantes : » Vers le milieu d'octobre, l'écorce, le liber et le bois de tous les organes sont en général remplis d'amidon. Mais, un mois plus tard, il s'est déjà opéré un grand change- ment; cette substance a disparu presque entièrement de l'écorce et du liber, du moins dans les branches, ainsi que dans les parties moyenne et supérieure du tronc. Quant au bois, la réserve amylacée varie beaucoup avec les essences. Tandis qu'elle est encore abondante, moins toutefois qu'en été, dans les arbres à bois dur, elle a notablement diminué dans ceux dits à bois blanc; enfin les plantes à feuilles persistantes n'en con- tiennent presque plus, sauf à la base du tronc, ainsi que dans les brandies de l'année, principalement au niveau des bourgeons. Un mois plus tard la résorption de l'amidon s'est encore accentuée. m Cette résorption est graduelle et s'opère à peu près dans l'ordre suivant : l'amidon passe du bois dans le liber; ce sont les rayons médullaires qui se vident les premiers, et, parmi ceux-ci, les petits avant les gros, puis le parenchyme ligneux, enfin les cel- lules de la moelle annulaire et de la moelle, quand celle-ci est amylifère. Dès qu'elle est achevée dans le bois, la résorption s'effectue dans le tissu cortico-libérien ; c'est dans les rayons du jeune liber qu'on rencontre l'amidon en dernier lieu. » Cet état reste stationnaire jusqu'au commencement de mars. A cette époque, sur- tout si le temps est doux et si le soleil brille, on voit réapparaître des graines amyla- cées dans l'écorce verte des rameaux, puis dans le liber. Cet amidon se répand peu à peu dans le bois des parties supérieures, puis dans le liber et le bois des parties basses, enfin dans les racines. La réapparition est graduelle comme l'a été la disparition, mais suivant un ordre à peu près inverse. C'est dans la moelle annulaire que l'amidon se dé- pose en premier lieu, puis dans le parenchyme ligneux, enfin dans les gros et les petits rayons. Le corps du végétal se remplit ainsi plus ou moins rapidement, suivant l'espèce et les conditions extérieures. En général, vers la fin d'avril, époque oii commence l'é- ( 9<55 ) volution des bourgeons, la réserve amylacée est à peu près redevenue ce qu'elle était au mois de septembre. » La résorption d'amidon semble devoir être attribuée à la combustion respiratoire exercée par les tissus ligneux et libérien depuis le moment où les feuilles ont perdu leur activité assimilatrice jusqu'au début du sommeil hivernal. Cette opinion s'appuie sur les expériences suivantes : » a. Des Hêtres furent dépouillés, au mois d'août, de leurs brandies et de leurs racines, et leurs troncs furent abandonnés sur le sol. Au mois d'octobre l'amidon avait complètement disparu. Des rondelles de Sapin, placées dans une chambre, per- dirent, en deux mois, la totalité de l'amidon qu'elles contenaient, sauf sur les surfaces de section où le bois s'était desséché rapidement. » b. Au mois de juin, des Chênes, Hêtres, Sapins, Épicéas, Pins, furent décortiqués aunulairement à 8m du sol; l'amidon disparut île tous les tissus situés au-dessous de la décorlication, avec plus ou moins de rapidité, selon les essences ('). » c. Des fragments déjeunes branches (Chêne et Hêtre) privés de leurs bourgeons et de leurs feuilles, ayant été, à l'abri de la lumière, maintenus immergés dans l'eau, avaient perdu leur amidon après deux mois pour la première essence, après trois ou quatre pour la seconde. » Tant cpie persiste un certain degré d'humidité dans les tissus, même isolés, la vie s'y maintient et il peut arriver que la réserve amylacée soit entièrement résorbée. De même, après la chute des feuilles, les plantes ligneuses conlinuent encore un certain temps à végéter et à respirer; c'est dans le liber que cette fonction parait être le plus active et le plus persistante. » Ce n'est pas seulement une résorption plus ou moins complète de la réserve amylacée qui se produit à l'automne; il s'opère encore dans sa répartition un changement profond, du à ce que les foyers d'attraction se sont déplacés. On sait en effet que cette substance se porte toujours sur les points où la vitalité est le plus développée. Or, en cette saison, les seules régions où persiste encore un reste d'activité végétative sont, d'une part, les bourgeons que portent les jeunes branches, d'autre part les racines, dont la végétation se prolonge un certain temps après celle des organes aériens exposés aux premiers froids. » A mesure que la saison avance, la combustion respiratoire se ralentit. (*) Cette expérience montre en outre que l'amidon ne chemine pas verticalement dans le bois, puisqu'il ne peut passer de la région située au-dessus de la décorlication dans celle qui est placée au-dessous. C. R., .891, 1" Semestre. (T CXII, N« 17.) I-l() ( 9^6 ) et, à partir du moment où le végétal entre clans la période de vie latente, la distribution de l'amidon reste stationnaire pendant près de trois mois. Dans les espèces à réserve amylacée abondante, ce moment arrive avant qu'elle soit entièrement épuisée : aussi leur bois reste-t-il en hiver assez pourvu d'amidon. Dans les arbres à faible réserve, celle-ci est résorbée en grande partie dès la fin de l'automne. Enfin, s'il ne subsiste que des traces d'amidon dans les plantes à feuilles persistantes, c'est d'abord parce que ces plantes en renferment peu , même en été , et aussi parce que les feuilles continuent à l'utiliser pour leur respiration jusqu'à l'entrée de l'hiver. » Au printemps, le phénomène inverse se produit. Les tissus verts (feuilles persistantes et jeunes écorces) qui, en automne, ont contribué dans une large mesure à épuiser la réserve amylacée, cherchent à la re- constituer avec une rapidité remarquable, dès que les grands froids ont disparu. Le préjudice causé à la plante par la prolongation de la vie active à l'arrière-automne se trouve ainsi réparé dès que le moment est arrivé pour les bourgeons de se développer. Afin de bien établir que cet amidon pro- vient de la chlorophylle de l'écorce, j'ai eu recours à plusieurs expériences. J'ai pratiqué à la fin de février sur de jeunes rameaux des décortications annulaires pour les isoler des autres sources d'amidon qui pouvaient se trouver dans la plante. J'en ai sectionné d'autres, dont l'extrémité fut maintenue immergée à la lumière. Au début de l'expérience, tous ces ra- meaux isolés ne renfermaient presque pas d'amidon. Quinze jours après, ils en étaient remplis. » Il résulte de ces recherches qu'il se produit dans la végétation des plantes ligneuses deux actes qui, jusqu'à présent, avaient passé inaperçus: l'un de résorption d'amidon à la fin de l'automne, l'autre de genèse au commencement du printemps, chacun d'eux ayant à peu près une durée de six semaines à deux mois. Il en résulte que l'hiver, loin d'être la saison pendant laquelle la réserve amylacée est le plus considérable, ainsi qu'on le croyait, est précisément celle où elle l'est le moins. » ( 967 ) BOTANIQUE. — Sur quelques points de l'analomie des organes végétatifs des Opliioglossëes. Note de M. Georges Poirault ('). présentée par M. Du- chartre. « Au cours d'observations sur les Ophioglossées, j'ai été amené à con- stater un certain nombre de faits qui avaient échappé aux précédents auteurs et que je résumerai rapidement. La plus grande partie des mem- branes cellulaires des Ophioglossées que j'ai pu étudier (Ophiog/ossum vul- gatuin et lusilanicum ; Botrychium Lunaria) est constituée par une cellulose présentant des réactions assez spéciales; traitées par la potasse faible et lavées à l'eau, ces membranes se colorent en bleu pâle par les solutions iodées. Cette coloration est particulièrement nette dans le parenchyme cortical et les tubes criblés de la racine du Botrychium et de V Ophioglossum vulgatum. » M. Van Tieghem a fait connaître, en 1870, la singulière anomalie de la racine de nos Ophioglosses indigènes et de quelques autres espèces. Il a montré que, dans la racine binaire de ces plantes, l'un des faisceaux libé- riens se développe seul et que l'autre avorte complètement. Au milieu des racines anomales qui sont de beaucoup les plus nombreuses, j'ai trouvé des racines dans lesquelles le deuxième liber s'était normalement déve- loppé, et je me suis assuré qu'en pareil cas le mode d'insertion des racines sur la tige et la disposition des faisceaux caulinaires ne différaient en rien de ce qu'on observe dans le cas des racines anomales. Dans la racine du Botrychium Lunaria il y a un péricycle distinct; toutefois il se développe par places un tube criblé dans ce péricycle. Ce fait n'est d'ailleurs pas isolé et se retrouve dans les racines de beaucoup de Mouocotylédons aqua- tiques, comme l'a montré M. Sauvageau. » Les tubes criblés des Ophioglossées sont dépourvus de cals, différant en cela de ceux de beaucoup de Fougères, dans lesquelles j'ai pu mettre les cals en évidence, même dans les tubes criblés des racines. J'aurai occa- sion de revenir ailleurs sur ce sujet intéressant. » Dans les Ophioglosses, la racine s'édifie par les cloisonnements d'une seule cellule tétraédrique et l'on observe, comme dans les Fougères, le dé- doublement des calottes de coiffe signalé par M. Van Tieghem. Le segment (') Travail du laboratoire fie M. le professeur Van Tieghem. ( 9*>8 ) . détaché de la cellule terminale et qui contribuera à former le corps même de la racine se divise à l'origine en deux initiales, l'une pour l'écorce externe, l'autre pour l'écorce interne et le cylindre central. Les choses se passent donc, sous ce rapport, comme dans le Mursilia et les Polypo- diacées. » Le principal intérêt que nous offrent ces racines réside dans leur pou- voir gemmipare, et ce mode de multiplication est, à mon avis, le seul que présente Y Ophioglossum vu/gatum, chez lequel on ne trouve jamais de prolhalles. Le bourgeon, né sur une racine, ne résulte pas de la transforma- tion du sommet végétatif de la racine, comme c'est le cas pour les Platy- ceriurn ou certains Diplazium, dans lesquels la cellule mère produit directe- ment une tige. Dans l'Ophioglosse, la cellule mère se conserve, et l'on voit apparaître, très près du sommet, dans la partie externe de l'un des seg- ments, une cellule tétraédrique qui, par ses cloisonnements répétés, don- nera naissance à un jeune bourgeon. Chaque segment, détaché de la cel- lule initiale, isole d'abord une cellule interne qui donnera la moelle (écorce incluse), puis une cellule moyenne qui donnera le faisceau; la cellule externe, qui se dédouble en deux étages superposés, donnera naissance à l'écorce. C'est cette même cellule externe qui, dans certains cas, produira la feuille, laquelle s'accroît par une cellule unique. Cette feuille demeure, comme on sait, enfermée dans une sorte de sac, qui est de nature stipulaire. » Si l'on fait une coupe longitudinale passant par l'axe de la racine mère et le bourgeon complètement développé, on voit que l'endoderme de la racine est brusquement interrompu à la base du pédicule gemmaire. Il est donc inexact qu'il y ait, même à la base de la tige des Ophioglosses, un endoderme externe caractérisé. Quant à l'endoderme interne des Bu- trychium, que j'ai vu pour la première fois il y a quelques mois ('), il se pourrait bien qu'on ne le rencontre que dans les plantules de germination et qu'il manque aux tiges développées sur des racines. Je reviendrai sur ce point en décrivant la genèse des bourgeons dans le Botrychium Lunaria » (') Ph. Van Tieghem, Sur la structure de la tige des Ophioglossées (Journal de Botanique, p. 4t>5; 1890). ( 9<>9 ) GÉOLOGIE. — De l'existence des Diatomées, dans le landénien inférieur du nord de la France et de la Belgique. Note de M. L. Cayeux, présentée par M. Fouqué. « Le tuffeau à Cypiina planata (landénien inférieur) du nord de la France et de la Belgique constitue un gisement important de Diatomées, dont on constate l'existence en une foule de points de la région et que décèle l'examen micrographique. » Comme ces Algues ont joué un rôle, parfois considérable, dans la constitution des sédiments anciens et récents, et qu'elles sont jusqu'à pré- sent inconnues dans le bassin de Paris, je crois utile de signaler cette dé- couverte. » Le tuffeau à Cyprina planata résulte de l'agglutination des sables du même niveau, par un ciment de silice colloïde ou calcédouieuse. Les pro- portions relatives du ciment et des éléments du sable sont extrêmement variables : tantôt les grains sont presque juxtaposés, la place réservée au ciment étant très faible, tantôt le ciment est très prépondérant. » C'est au sein de ce dernier que se trouvent réunies les Diatomées. Plusieurs genres sont représentés; parmi les plus répandus, se trouvent Synedra, Triceratium et Coscinodiscus. » Tous les tuffeaux à C. planata que j'ai examinés, jusqu'à ce jour, en renferment. Lille, en particulier, Baisieux (Nord) et les environs de Pé- ronne (Somme), en France; Tournay et Angre, en Belgique, sont les lo- calités où le tulïeau en est le mieux pourvu. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur l' hydratation des blés. Note de M. Balland. « On sait que les blés, suivant les climats, mûrissent plus ou moins vite et renferment plus ou moins d'eau au moment de leur récolte. C'est ainsi que j'ai constaté à Orléansville, un des centres les plus chauds de l'Algé- rie, que les blés de la plaine du Chéliff contiennent moins d'eau que les blés de France, et qu'ils peuvent atteindre leur maturité en 180 jours, alors qu'il en faut en moyenne 270 en Normandie ( ' ). » Il était intéressant de suivre, dans nos magasins de France, ces blés ré- coltés dans des conditions de chaleur exceptionnelle, et le Comité de l'In- (') De l'influence des climats sur la maturation des blés {Comptes rendus, 1880). ( 97° ) tendance a pensé qu'il pourrait y avoir quelque utilité pour l'administra- tion de la guerre à entreprendre cette étude au point de vue spécial de l'hydratation. Sur la proposition du Comité, une décision ministérielle prescrivait, le 18 juillet dernier, une série d'expériences sur les blés et les farines de la plaine du Chéliff. Ces expériences devaient être faites, suivant un programme arrêté, à Orléansville, parle pharmacien-major de l'hôpi- tal militaire, et à Paris, par le laboratoire des Invalides. » Les trois blés examinés, d'essence dure, ont été récoltés : l'un au nord de la plaine, l'autre au midi, le troisième au centre. » Les trois échantillons de farine, de même essence, ont été prélevés : l'un dans une boulangerie de la ville, et les deux autres à la Manutention militaire. » Le dosage de l'eau dans les farines a été pratiqué avec les soins habi- tuels en chauffant progressivement l'étuve à ioo° et en maintenant cette température jusqu'à poids constant. On a opéré de même sur les blés, préalablement amenés à l'état de poudre grossière à l'aide d'un moulin à café ordinaire. » L'eau a été ainsi déterminée à sept reprises différentes : » i° A Orléansville, le 4 août, sur les produits récemment récoltés; » 2° A Paris, le 20 août, sur les mêmes produits expédiés dans des sacs en toile; » 3° Le i5 octobre, sur les mêmes produits, déposés, depuis le 20 août, dans un local très sec ; » 4° Le 24 novembre, sur les mêmes produits, placés, depuis le id oc- tobre, dans un local ayant libre accès avec l'air extérieur; » 5° et 6° Les 6 et 3i décembre, après un séjour dans une pièce hu- mide remontant au 24 novembre. » 70 Enfin, le i3 février, sur les produits retirés de la pièce précédente le 3i décembre et remis dans un lieu sec modérément chauffé. » Le Tableau suivant donne l'ensemble des résultats obtenus : Eau pour 100 parties. 4 août. 20 août. i5 oct. 24 nov. 6 déc. 3i déc. i3févr. 1 Blé du Nord (récolte de 1890) 9,o3 11,26 n, 5o i5,o5 i5,io i5,4o 12,60 II! Blé du Sud » 8>83 ll>°° ' '>5° '4,58 "+-7° ,6>4<> 12, 5o IIL Blé du Centre » 9>83 "'6o "'9° "4,28 1/4,80 15,90 12, 4o IV. Farine n°l (Manutention militaire). io,6o(') 1 1 ,48 12, 3o 14,08 16,00 16,70 i3,8o Y.' Farine n°2 » » 10,70 11,68 12, 3o i4,i8 i5,4o iy,5o i3,oo VI. Farine n° 3 (boulangerie civile) 10,20 12, 34 12, 4o )4,io 15,70 16,60 i3,20 ( ') Les blés ont été mouillés au moment de la mouture; de là une quantité d'eau plus élevée dans les farines. ( 971 ) » Voici, d'autre part, une série d'expériences sur les mêmes blés en grains conservés sous une cloche reposant sur une terrine contenant de l'eau, de façon à se trouver dans une atmosphère saturée d'humidité, mais sans contact direct avec l'eau. » La mise sous cloche a commencé le 3i décembre, dans un local dont la température maxima n'a pas dépassé 8° à io° ; les expériences ont été arrêtées le 8 février. A ce moment le blé présentait quelques moisissures. Eau pour 100 parties. 3i déc. 10 janv. 18 janv. a5janv. 1" févr. 8 févr. 1. Blé du Nord i5,4o r6,o5 16,67 '7>10 '7j4° 17,60 II. Blé du Sud 16,40 16,91 17,44 17,80 18,07 18 , 3^ III. Blé du Centre i5,ç)0 16,02 17,39 17,98 18,17 '8. •>' » Les farines placées dans les mêmes conditions renfermaient, après six jours, 18 pour ioo d'eau, et, après dix jours, 20 à 21 pour 100 d'eau. C'est un maximum qui n'a pas été dépassé. » Il résulte de ces dosages, tous effectués dans les mêmes conditions, que les céréales d'un climat chaud et sec contenant 15 à 9 pour 100 d'eau au moment de leur récolte peuvent, par le fait de leur séjour en d'autres régions ou dans des locaux plus ou moins humides, comme les entrepôts qui avoisinent la plupart des ports, prendre facilement 14, 16 et même 18 pour 100 d'eau, c'est-à-dire une augmentation de poids de 6 à 10 pour 100. » H y a donc intérêt pour l'Administration de la guerre, qui dispose de moyens de transport spéciaux, à acheter en particulier les blés de la plaine du Cliéliff immédiatement après la moisson. Ces blés, très lourds sous un petit volume, sont susceptibles d'une longue conservation; ils sont très riches en gluten, et leur mélange avec les blés de France relèverait la va- leur alimentaire du pain de munition, qui reste sensiblement amoindrie depuis que l'on écarte de nos établissements militaires les blés étrangers, généralement beaucoup plus azotés que nos blés indigènes. » VITICULTURE. — Sur le traitement des vignes phyUo.rerées par le sulfure de carbone mélangé de vaselines. INote de M. P. Cazexeuve, présentée par M. P. -P. Dehérain. « La reconstitution du vignoble français par les plants américains gref- fés n'a point paralysé les efforts tentés pour la conservation des vignes Irançaises phylloxérées, à l'aide des insecticides. ( 972 ) » Le sulfure de carbone, soit pur, soit dissous dans l'eau, les sulfocar- honates, la submersion, continuent à être employés, avec des succès va- riables, tenant à la nature du terrain, aux soins concomitants dont on en- toure la vigne et à la vigueur spécifique de tel ou tel plant. » Ces divers moyens ne sont pas tous d'une application générale : la submersion est forcément limitée à certaines régions; les sulfocarbonates exigent aussi de l'eau et des manipulations coûteuses qui ne sont pas à la portée de tous les viticulteurs; le sulfure de carbone, dissous dans l'eau, demande également un outillage, dont la grande propriété seule peut faire les frais. » Le sulfure de carbone pur, en fin décompte, est l'insecticide qui a donné, ces dernières années, les résultats les plus sûrs, et qui a permis de sauver une grande partie du vignoble français. » La pratique démontre, toutefois, que, dans les terrains forts, très argileux ou dans les terrains très caillouteux, le sulfure de carbone a donné des résultats moins probants. Difficilement diffusible dans les pre- miers terrains, vapc; isé trop rapidement dans les autres, le sulfure exerce, dans ces conditions, une action insecticide moins certaine. C'est ainsi que delà pratique des sulfurages est ressortie cette opinion courante, que le sul- fure de carbone convient à certains terrains et ne convient pas à d'autres. » Dès 1887 M. le Dr Albin Meunier, propriétaire dans le Bugey (Ain), a cherché à régulariser cette action du sulfure de carbone, à en assurer la diffusion dans les terrains forts, à en retarder l'évaporation dans les terrains trop légers, enfin à éviter cette action sidérante sur la vigne, par le fait d'une vaporisation en masse dans des sols réchauffés par le soleil d'été. » Il a mélangé le sulfure de carbone avec les portions des pétroles bouillant de 3oo°-35o° (vaselines), d'une densité de o,85o à 0,910, les- quelles n'ont aucune action malfaisante sur la végétation, même à haute dose. De nombreuses expériences directes ont été faites sur la vigne avec ces hydrocarbures. » Ces corps, à point d'ébullition élevée, jouissent d'une propriété phy- sique facile à contrôler. Ils ralentissent l'évaporation du sulfure de carbone, en contractant sans doute avec lui une combinaison moléculaire qu'on re- trouve pour de nombreux mélanges de liquides organiques. Le sulfure de carbone est ainsi difficilement sépara ble de l'alcool ordinaire par distilla- tion fractionnée (Berthelot). L'alcool méthylique et l'acétone, la benzine et le toluène sont des exemples à citer au milieu de tant d'autres. » Si la distillation fractionnée permet de séparer le sulfure de carbone (973) des vaselines, vu la différence notable des points d'ébullition, du moins à la température ordinaire, la vaporisation du sulfure de carbone est considé- rablement ralentie par les vaselines, qui en retiennent des quantités notables pendant de longs jours, malgré une surface d'évaporation consi- dérable. » Dans les terrains très légers et caillouteux, le rôle des vaselines devait être a priori favorable. D'autre part, ces vaselines, d'une nature physique comparable à celle des corps gras, pénètrent facilement dans l'argile. Leur intervention dans les terrains forts (argileux et argileux-siliceux) était théoriquement avantageux. » L'expérience seule pouvait justifier ou infirmer ces conceptions théo- riques. » Dès 1887, j'ai encouragé de nombreuses recherches expérimentales dans cette voie. » 5700^ de sulfure de carbone, mélangé soit par moitié, soit par deux tiers, avec les vaselines, ont été expérimentés dans le département du Rhône, sur divers points, à Vaugneray, Saint-Étienne-la-Varenne, Villié- Morgon, etc. » En 1888, 25oookg étaient fournis aux divers propriétaires de la région du Rhône qui obtinrent des résultats tels, que, en 1889, 89.5856g et, en 1890, 2^2>92kg ont été utilisés par un grand nombre de viticulteurs dans les dé- partements suivants : le Rhône, l'Isère, l'Ain, la Saône-et-Loire, la Côte- d'Or, la Loire, l'Ardèche, la Drôme. » La campagne de printemps 1891 s'est effectuée dans des conditions telles, que l'on peut estimer à plus de 5oooooks la quantité de sulfure de carbone mélangée de vaseline, qui sera employée dans l'année totale. » L'application du sulfure vaseline se fait avec le pal ordinaire comme pour le sulfure pur. La pratique enseigne que l'efficacité augmente en don- nant un coup de pal à iocm ou i5cm du pied du cep et en répartissant le reste de la dose sur la surface d'un hectare. Actuellement 2000 à 2000 hec- tares de vigne sont en cours de traitement par le sulfure vaseline. » Cette consommation croissante a pour cause unique la constatation évidente du relèvement des vignes malades et la conviction faite dans l'es- prit des observateurs. » Depuis quatre ans j'emploie le sulfure de carbone vaseline sur mes propriétés, d'une étendue de quinze à vingt hectares, sises à Saint-Etienne- la-Varenne (Rhône). Cette propriété était maintenue en production moyenne; avec le sulfure de carbone pur, la production a été triplée par C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 17. I27 ( 974 ) le nouveau traitement. On ne constate pas de Phylloxéra sur les racines ; la végétation est luxuriante; de nombreuses radicelles de néoformation ont apparu, indice d'un accroissement certain de vitalité. » La fumure, depuis dix ans, n'a pas varié ; on ne peut rapporter cette amélioration qu'à l'emploi d'un insecticide plus rationnel. » Ces résultats nous engagent à rappeler l'opinion de M. Balbiani, émise dans ses Mémoires de 1876 sur le Phylloxéra : « Le germe ou l'embryon est bien moins sûrement atteint par des doses élevées d'une vapeur toxique, agissant pendant un court espace de temps que par des quan- tités quelquefois très faibles, mais dont l'action est lente et durable. » » Le sulfure de carbone mélangé de vaseline répondait théorique- ment à ce desideratum. Un ensemble de faits absolument importants, dont nous n'avons esquissé que les grandes lignes, ne permettent plus de douter de l'efficacité, comme insecticide, contre le Phylloxéra, de ce mélange sul- focarboné, sur lequel nous avons l'honneur d'appeler la bienveillante attention de l'Académie. » M. Daubrée présente, au nom de M. Federigo de Botella, une « Carte hypsométrique de l'Espagne et du Portugal » à l'échelle de 30(,Ô00U- Au moyen de courbes de niveau, tracées de ioom en ioom pour les altitudes inférieures à i5ooin, et de 5oom en 5oom pour des altitudes supérieures, et grâce à des couleurs conventionnelles, cette Carte représente d'une ma- nière très claire la répartition des divers massifs montagneux de la Pénin- sule. En outre, le relief sous-marin, figuré par des courbes tracées d'après des sondages de la marine espagnole et des marines étrangères, complète la physionomie caractéristique de cette extrémité du Continent européen ainsi que sa connexion avec l'Afrique. M. Toxdini adresse un projet d'adaptation du système américain des vingt-quatre fuseaux horaires au méridien chronologique international de Jérusalem-Nyanza. Ce projet permettrait de garder exactement les mêmes fuseaux que dans le système américain et de constater immédiatement soit l'heure, soit la date universelles. M. G. Dexigès adresse une Note « Sur les combinaisons obtenues avec le sulfite neutre de zinc et les aminés aromatiques ». ( 975 ) M. Delaurier adresse une Note ayant pour titre : « Des causes probables de la discordance de la radiation solaire trouvée à Montpellier et à Moscou » . La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 27 avril 1891. Dix années de voyages clans l'Asie centrale et l'Afrique équatoriale ; par le Dr Potagos. Traduction de MM. Adolphe Mayer, Jules Blancard, Laur, Labadie. Avec des notes et des observations par M. Emile Burnouf. Tome premier, Paris, Fischbacher, i885; 1 vol.gr. in-8°. (Deux exemplaires. ) Canal interocéanique de Panama. — Mission de 1890-91 en Colombie. — Rapport général; par Lucien N.-B. Wyse. Paris, Achille Heymann, 1891 ; 1 vol, in-4° Revue des institutions de prévoyance ; sous la direction de M. Hippolyte Maze. 4e année, 1890. Paris, Berger-Levrault et Cie; 1 vol. gr. in-8°. Albert Poisson. Théories et symboles des alchimistes. Le grand œuvre. Bibliothèque Chacornac, 1891 ; 1 vol. pet. in-4°. (Présenté par M. Armand Gautier. ) Notice sur une nouvelle carte géologique des environs de Paris; par Gustave F. Dollfus. (Extrait du compte rendu de la 3e session du Congrès géolo- gique international.) Berlin, 1 885, L. Schade; 1 vol. in-4°. Coquilles nouvelles ou mal connues du terrain tertiaire du Sud-Ouest ; par Gustave F. Dollfus; 2 br. in-8°. Ribliographie de la conchyliologie du terrain tertiaire parisien; par G. Doll- fus et G. Ramond. Typographie Obertbur, Rennes-Paris, 1886; br. in-8°. G. Lionnet. Excursions à Tancaiville, Lillebonnc, Rolbec, Mirville, Fécamp. — Contribution à l'étude des roches erratiques du terrain crétacé inférieur de la Héve. Havre, E. Hustin, 1884-86; 3 br. in-8°. Quelques faits relatifs à la formation du terrain des Landes de Gascogne; par Georges Beaurain. Paris, Ch. Delagrave, 1891; br. in-8°. (Deux exem- plaires. ) (97M Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou; publié sous la rédaction du Prof. Dr M. Menzbier. Année 1890, n° 2. Moscou, imprimerie de l'Université impériale, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour l'année 1890. Tome III, cinquième Partie, feuilles 26 à 35, planches IX à XII. Paris, au siège de la Société zoologique de France, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Les parcs à huîtres de Saint-Vaast-La-Hougue (Manche) ;parM. S. Jourdain, au siège social de la Société nationale d'Acclimatation de France, 1891; br. in-8°. Laboratoire d'études de la soie fondé par la Chambre du commerce de Lyon. — Rapport présenté à la Chambre de commerce de Lyon par la Commission administrative, 1 887-1 888. Lyon, Pitrat aîné, 1889; 1 vol. in-4°- Sobre lacarpocapsa saltitans y la grapholita motrice ;pore[lL)r Carlos Berg. Buenos-Aires, Pablo e Coni e hijos, 1890; br. in-8°. Examen quimico y bacteriologico de las a guas potables; porA.-E. Salazar y C. Newman, con un capitula del Dr Rafaël Blanchard, sobre los animales parasitos introducidos por el agua en elorganismo. Londres, Burns Oates, 1890; 1 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du i3 avril 1891.) Note de M. G. Denigès, Nouvelles combinaisons obtenues avec certains sulfites métalliques et l'aniline : Page 8o3, ligne 18, au lieu de 21 pour 100, lisez 2 pour 100. (Séance du 20 avril 1891 . ) Note de M. L. Raffy, Sur la déformation des surfaces spirales : Page 852, ligne 5, au lieu de 0(e-°AO, 6), lisez 0(e-9A26, 0). Même page, ligne 8 en remontant, au lieu de a = o, lisez a = c — 2&2= o. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes iii-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du \" janvier. Le prix île r abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 l'r. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. -f- Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Igen Michel et Médan. I Gavaull St-Lager. llger ' Jourdan. I Ru IV. [miens Hecquel-Decobert. \ Germain etGrassin. ° "' '.'. i Lachèseel Dolbeau. laponne Jérôme. esançon. Jacquard. , Avrard. 'ordeaux Duthull. . ' Muller (Ci.). ourges Renaud. / Lefoumicr. ) F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofl i Baër. / Massif. Perrin. ( Henry. / Marguerie. j Rousseau. ( Ribou-Collay. . Lamarclie. ijon > Ratel. ' Damidot. \ Lauverjal ->•«" ) r- ■ ■ ( Crepin. ,, i Drevel. renoble ' ( Gratier, i Rochelle Robin. ( Bourdignon. ( Dombre. Ropiteau. Ile Lei'ebvre. ' Quarré. hambery Iterbourg... . lermont-Feri Havre. chez Messieurs : i Baumal. Lorient ' _, / M"* lexier. ' Beaud. \ Georg. Lyon < Mégret. J Palud. ' Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhau . i Calas. Montpellier ' I Cotilet. Moulins Martial Place. i Sordoillct. Nancy Grosjean-Maupin. I Siilot frères. j Loiseau. ' M" Veloppé. i B.inua. ' Visconti i I i : Nîmes Tbibaud. Orléans Luzeray. I Blanchier. ( Druinaud. Rennes Plihon et Hervé. floche fort Boucheron - Rossi ( Langlois. [gnol. I Lestringant. Chevalier. \ Bastide. / Rumèbe. \ C.iiuct. ' Privât. i Boisselier. Tours i Péricat. ' Suppligeoh. Nantes Nice . . . Poitiers.. Rouen S'-Étienne Toulon. . . ■ Toulouse... l 'alenciennes. \ Giard. ' Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Bucharest . chez Messieurs : ( Robbers. ( Feikema Caarelsen Athènes Beck . [et G". Barcelone Verdaguer. i Asher et G". ' Calvary et G". i Friëdlander et fils. I Mayer et Millier, o 7 ( Schmid, Francke et Bologne Zanichelli et Cle. Ramlot. Bruxelles ' Mayolez. ' Lebègue et C'". I Haiinann. ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C° Christiania Cammermeyer. Constanlinople. . Qtto et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœscher et Sécher. Gond Hostc. Gènes Beuf. Cherhuliez. Genève j Georg. ( Stapelmohr. La Haye Bel in fa nie frères. ( Benda. ' Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig - Lorentz. Lausanne . j M;<\ Rttbe. ' Tvvietmeye neyer. Liège. \ 1 lesoer. ' Gnusé. Londres Luxembourg. Milan . chez Messieurs : \ Dulau. I Nutt. V. BUck. / Librairie Guten ■ berg. Madrid , Gonzalès e hijos. / Vravedra. ' F. Fé. ^ Dumolard frères. ( Hcepli. Moscou Gautier. I Furcheim. Naples Marghieri di Gius I Pellerano. / Christcrn. New-York j Stechert. ' Westeruianii. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G*. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. Rome ' Loescher et C1'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Sa oison et Wallin. Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. S'-Pètersboun Turin . \ Clausen. ' Rosenberg et Sel lier. Varsovie Gebethner et Wollf. Vérone. Drucker. Frick. Gerold et G'. Zurich Meyer et Zeller. Vienne. Tomes 1er à 31. - Tomes 32 à 61. Tomes 62 à 91. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4"; 18 53. Prix 15 fr. ( ier Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-.'(°; 1870. Prix 15 fr. • (1™ Janvier i8<><> à îi Décembre t88o.),Volume in-40; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERDÈset A.-J.-J. Souer. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les mètes, par M. Haxsen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le râle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières isses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 32 planches ; iS56 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ht le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- nentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861... 15 fr. V la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 avril 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de I 'extrail du testa ni > M. Delaurieh adresse une Note ayant pour titre : k Des causes probables de la discor- dance de l.i radiation solaire trouvée à Montpellier ci a Moscou •• PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHTËR-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\ueustins, 55. I ! 926 ,, >0 i,l 1 1 964 967 969 i)Ri, 07 1 97 ' 9/5 97« 3c& i 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES PENDUS HEBDOMADAIKS DES SÉAICES DE L'ACADÉMIE DîS SCIENCES, PAR M. LES SECRÉT.UBS PEBPÉllELS TOME CX, N° 18 (4 Mai 1891 RIMËURS-LIBRAIRES PARIS GAUTHIER-VILLARS ET FILS. PI DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES D [.ACADÉMIE DES SCIENCES, Uuai des Giaods-Augins, 5S. 1891 RÈGLEMENT REL/TIF ALI COMPTES RENDLS, Adopté dans les séaces des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des sinces de | Les Programmes des prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des tivaux de j sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rad ses Membres et de l'analyse des Mémoires 1 Notes présentés par des savants étrangers à l'Acadnie. Chaque cahier ou numéro des Comptes indus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Aclémie. Les extraits des Mémoires présentés par un embre ou par un Associé étranger de l'Académie compnnent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut don;r aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentinnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une naction écrite par leur auteur a été remise, séance liante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à linême limite que les Mémoires; mais ils ne sont p com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Mebre. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonl pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis S l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le Les Rapports et [nslructions demandés par Gou- jeu(ji ;', m heures du matin; faute d'être remisa tempsB vernement sont imprimés en entier. \e tjtre sei,i ,in Mémoire est inséré dans leCompte renduk Les extraits des Mémoires lus ou communies par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-â les correspondants de l'Académie comprenmt au vant, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Article 4 . — Planches et tirage a part. Un Correspondant de l'Académie ne peutmner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit is les I Le liraSc 'l Part des articles est aux frais des au« discussions verbales qui s'élèvent dans le m de teurs; U "')' a d'exception que pour les Rapports ejj l'Académie; cependant, si les Membres qir ont les Instructions demandés par le Gouvernement. pris part désirent qu'il en soit fait mention, doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes somiires, dont ils donnent lecture à l'Académie avance les remettre au Bureau. L'impression de ces Nos ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membs de lire, dans les séances suivantes, des Notes 1 Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fait] un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire psenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qu'Précède séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 4 MAI 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la durée de l'cvaporation dans les générateurs ; par M. Hatox de la Goupillière. « 1 . L'une des causes les plusgravesetlesplusfréquentesd'explosion pour les générateurs consiste dans l'abaissement du plan d'eau au-dessous de la ligne des carneaux, si le chauffeur cesse d'alimenter en temps utile. En sup- posant que la consommation de vapeur par le moteur se continue de manière que la pression conserve sa valeur, il peut être utile de déterminer la plus ou moins grande rapidité de cet abaissement, soit pour une étude a priori, soit en vue d'apporter, le cas échéant, avec toute la prudence nécessaire en aussi grave matière, un élément d'appréciation à l'instruction qui suit un accident. M. Guchez, ingénieur au Corps des Mines de Belgique, a traité C. P.., 1891. 1" Semestre. (T. CXII, N" 18.) Ia" ( 978 ) ce problème dans une brochure intéressante (') en ce qui concerne un corps cylindrique horizontal. Il m'a semblé utile d'élargir le sujet en l'éten- dant à des formes quelconques de chaudières, et le complotant, pour la question même qu'a envisagée l'auteur, par la prise en considération d'ef- fets complémentaires dont le desideratum avait été signalé par ce dernier. Tel est l'objet de la présente Note. » On doit ici distinguer deux cas, suivant que l'amplitude d'abaissement soumise au calcul se trouve comprise au-dessus ou au-dessous de la ligne des carneaux. Si elle passe d'un côté à l'autre, on envisagera séparément chacune de ses deux parties. La première question ne donne lieu à aucune difficulté. Il suffit de cuber, par les moyens que fournit le Calcul intégral, le volume disparu, et de le diviser par le produit de la surface invariable de chauffe et ducoefficient spécifique d'évaporation rapporté au mètre carré. « Le second cas nécessite au contraire une recherche spéciale, la sur- face de contact du métal avec le liquide variant incessamment pendant l'a- baissement du plan d'eau. Nous supposerons que l'on parte pour cela de la ligne des carneaux ; d'un côté parce que c'est en effet ainsi que les choses se passent dans la réalité, et que d'ailleurs la considération d'un intervalle quelconque résulterait de la différence de deux semblables évaluations. » 2. L'équation de la surface du générateur est rapportée à trois axes rectangulaires oc, y, z. A une altitude fixe z0 se trouve le plan horizontal de la ligne des carneaux, au-dessous duquel s'étend la surface totale de chauffe S0. Quand le niveau s'abaisse à une hauteur z, celte superficie se réduit à S, et au-dessus d'elle règne une zone surchauffée S0 — S. Le gé- nérateur se termine à sa partie inférieure par un ou plusieurs points mi- nima situés à une hauteur z,, parfois par une ligne horizontale (s), autre- fois même par un fond plat. » Nous appellerons v le volume d'eau en mètres cubes que vaporise par seconde le mètre carré de surface métallique. Sa valeur change d'un cas à l'autre, d'après la plus ou moins grande efficacité du système de construction de la chaudière. Pour fixer les idées, nous admettrons dans cette étude une évaporation de 36kg à l'heure; résultat qui s'observe fréquemment pour des générateurs d'une certaine vivacité, et qui présente l'avantage de nous . . , . , , . . o,o36 i conduire a la valeur très simple : v = , — - = • " oo .< bo i o' (') F. Glxuez, Note sur un problème relatif à l' évaporation de l'eau dans les chau- dières cylindriques simples. In-S° de i3 pages; 1881 (chez Callevaert, à Bruxelles). (2) Sauf une légère inclinaison que nous négligerons dans cette recherche. ( 979 ) » La conductibilité directe qui s'opère à travers la surface S avec l'acti- vité v constitue le facteur prépondérant du phénomène, mais non le seul. Une certaine conductibilité indirecte s'effectue entre le métal rousn et la zone adjacente de tôle mouillée. Nous admettrons de ce chef un supplé- ment d'efficacité w par mètre courant du périmètre n du plan d'eau. « Enfin la surface échauffée exerce par son rayonnement sur le bain liquide s une action spéciale u que nous rapportons en bloc, comme les précédentes, au mètre carré de la superficie S0 — S. On peut considérer ce troisième élément comme résumant en même temps dans son influence l'accroissement d'activité que devrait convenablement subir le coefficient v lorsque, par l'abaissement du niveau, son application se concentre sur des portions attaquées de plus en plus directement par les flammes. » Les expressions de S, s, n se déduiront de l'équation proposée à l'aide des méthodes que fournit le Calcul intégral. Quant aux coefficients u, w. ils ne paraissent pas avoir été encore pris en considération, et il serait sans doute prématuré de leur attribuer ici des valeurs numériques déterminées. La plupart du temps on se contentera de les annuler. Cependant il serait désirable de voir l'attention des praticiens se porter sur cette lacune. » 3. Il nous est maintenant facile de former l'équation différentielle du phénomène. La valeur absolue — sdz de la tranche qui disparaît dans un temps dt représente le total des trois influences précédentes : - s dz = [t'S + w — a) S --■ u' \. Envisageons, comme première application, une chaudière verti- cale, constituée à l'aide d'un cylindre de forme quelconque, qui est foncé à sa partie inférieure par une surface arbitraire. » Les chaudières métallurgiques, les types Field, Thirion, Decoster- Rikken, etc. rentrent dans cette donnée. La chaudière à lombeau-de Watt ne s'en écartait pas beaucoup. Le périmètre n et l'aire s de la section droite restent constants, si nous supposons que l'abaissement se main- tienne dans le corps cylindrique sans atteindre la fonçure. On a, en outre, S„ - S = g(z0 -z), S = (S0- m0) -+- *z. ( ()8o ) Il vient, dans ces conditions, dz t — »'S0-H ws I (V— u)a T.,7. ' z zo> »'S0-I- W et en intégrant avec un logarithme népérien « = : r L I + -g— - - (Z — Z„) . (M— <>)a L cSo + WO 0/J » 5. Supposons, en particulier, un cylindre circulaire de hauteur H, de rayon R, de périmètre cr = 2ttR, de section s = 7rR2, foncé à l'aide d'un hémisphère, de telle sorte que S0 = 2tcR2 : 2-RH. On trouve, dans ce cas, pour un ahaissement : r0 — 3 = h, » Nous aurons avec l'hypothèse simplifiée u — o, w = o, R T / A 2c \ R+H Admettons, par exemple, cpie l'évaporation s'effectue sur toute la hauteur H, supposée égale au diamètre. Il vient alors T — L3 = -. io5. 2,3026. los3 = 5/in3oR, et pour un diamètre égal à im, T ^27465s=.7"37"'45s. » Si l'on calculait directement en supposant constante la surface de chauffe, on obtiendrait un résultat trop faihle dans le rapport 0,9102. Pour le diamètre de im, l'erreur absolue en moins serait 4im5s. Si, pour essayer de tenir grossièrement compte de la variation de S par un procédé élémentaire, on adoptait pour son évaluation fixe la moyenne arithmé- tique entre ses valeurs initiale et finale, on trouverait un chiffre 1,2137 fois trop fort; et l'erreur en plus serait, pour l'exemple précédent, ih37m49s. » Ces'écarts sont importants, mais nous en rencontrerons de bien plus considérables encore, qui arrivent à dénaturer totalement les résultats, mettant par là en évidence la nécessité d'employer des formules plus exactes. » 6. Considérons, en second lieu, une surface de révolution quelconque, ( 9«> .) représentée par l'équation de sa méridienne entre x et z. On aura alors 2 77.T, S = T.X-, S = T. f xdz i T + ( ' , ' ) f/.-y ' (0 < = ('-">X^vM£)'--i'.W' ■(£)' » 7. Envisageons, par exemple, la forme sphérique qui était usitée avant Watt, soit par elle-même dans la chaudière de Savery, soit dans celle de Papin avec un fond plat, pour lequel le calcul se ferait sans dif- ficulté. On aura, en plaçant l'origine au pôle inférieur ;r2 -3(2R s), S = 2tîEs; Z ( 2 li ; ) dz l — \r w\ z(aR- z) -f- (v - - u)Rz-\- uRz0 expression intégrable en termes finis par les méthodes ordinaires. » Quand on annule u et v, il vient simplement (4R-*.-*)(*i-«) ^ïW <»»-«>* L4- 4cR Si l'on place la ligne des carneaux dans le plan de l'équateur, (3R-*)(R-*) t — 4 c H Pour vider, par exemple, l'hémisphère entier, nous ferons z = o, ce qui donne T = -7- , et avec i m de ravon 4 c T= 75ooos- 2o''5om. » En calculant avec la surface initiale, on trouverait un chiffre o,4444 fois trop faible, déterminant, pour un rayon de im, une erreur en moins de iih35m, plus considérable que le nombre obtenu lui-même, ce qui constitue un résultat véritablement absurde. Avec la moyenne arithmé- tique, il serait encore o,8888 fois trop huble, donnant, pour le problème précédent, une erreur en moins de2h20m. » 8. En quittant pour un instant le domaine de la pratique, nous ren- verserons les termes du problème, et nous nous proposerons de déter- miner le profil que devrait présenter la méridienne pour réaliser une loi d'abaissement assignée a priori. Il faut alors se donner directement, dans ( 9«s ) l'équation différentielle (i), l'expression de la vitesse — -*-• Le plus na- turel serait de la représenter par une fonction de z. Mais la relation reste alors rebelle à l'intégration ('). Elle se ramène, au contraire, à une qua- drature, si l'on formule la vitesse d'abaissement en fonction de la surface d'évaporation, ou du rayon x, sous la forme — -5- = F(x). Nous aurons ainsi ., dz X'-TT = 1WX dt H- u S0 -+- (y — u) f x dx y i •+- ( -7- ) > xdx i , i -f- ( -j—) = x2 F(x') — iwx — /iS0, et en différenciant (v — u)x t / n- (-r- ) — #2 F'(a?) -4- 2.x F (x) — iw. En élevant au carré, et résolvant par rapport à dz, on obtient / -7=5- — J '• » Cherchons, par exemple, le profil qui procurerait une vitesse constante d'abaissement V. Il vient, à cet effet, I /v-ïN \ *Vï=:/--'- expression immédiatement intégrable par les méthodes connues. Si, en particulier, on suppose m = o, w = o, le calcul indique un cône de révo lution ; forme d'ailleurs inadmissible. » 9. On peut effectuer la même recherche en se donnant directement, (') Sauf le cas particulier où, en négligeant la conductibilité indirecte w o, l'on admettrait l'égalité fortuite « = v de la conductibilité directe et du rayonnement. Alors la relation (i) fournit immédiatement l'équation du profil cherché *»=- "S° dz 'tll ( 983 ) au lieu de l'abaissement linéaire ~ -j-> Pévaporation en volume ., ClZ s v 'T"x'dl =TC?(aî)- Il suffit pour cela de faire, dans le calcul précédent, ce qui donne » Si, par exemple, on a en vue l'évaporation proportionnelle au temps, on obtient une courbe assez compliquée, ayant pour ordonnée la somme de celles d'un cercle et d'une ligne dont les abscisses seraient réciproques de celles d'une chaînette. » 10. L'hypothèse simplifiée u = o. w = o nous donne -f**\ Pï - I, expression qui s'intègre notamment pour une loi d'évaporation propor- tionnelle à une puissance absolument que/conque de la surface ou du rayon du plan d'eau Si deux points A et B d'une figure de similitude constante parcourent deux droites fixes qui se coupent en un point/? : » i° Il existe sur la figure semblablement variable un coude dont chaque point décrit une ligne droite passant par le point p. » Ce cercle passe constamment par le point p. » 2° Tous les autres points de la figure dérivent des courbes du même ordre. » 3° Le nombre de ces courbes est égal à la classe de la courbe inverse, par rapport à l'origine p de l'enveloppe des cercles PAB. >.' Dans le cas particulier où le point O est à l'infini, l'ordre des courbes est égal à la classe de l'enveloppe de la droite AB. » Démonstration. - i° Sur la figure sensiblement variable considérons un point C, situé sur le cercle circonscrit au triangle PAB. » L'angle APB est égal à l'angle constant ACB ou en diffère de : -. » Par conséquent, la droite PB a une position fixe. » 2° Soient D et E deux points de la figure mobile, non situés sur le cercle PAB. En vertu d'un théorème connu, si l'un des points D ou E décrit une droite, l'autre point décrit aussi une droite. » On déduit de là immédiatement que les points D et E décrivent des courbes du même ordre. » Le centre O du cercle PAB est évidemment l'un des points de la figure sensiblement variable. i> 3° L'ordre de ces courbes est le même que celui de la courbe décrite (9»5 ) par le point O et, par suite, par le point Q, diamétralement opposé au point P dans le cercle PAB. » Construisons la polaire réciproque de la figure par rapport à un cercle de centre P. » On voit aisément que les polaires du point Q sont des tangentes à la courbe inverse, par rapport à l'origine P, de l'enveloppe des cercles OAB, ce qui démontre le théorème. » La démonstration relative au cas particulier où le point O est à l'infini a été donnée par M. d'Ocagne, à qui j'avais communiqué l'énoncé (Nou- vclles Annales de Mathématiques, septembre 1890). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'équations différentielles linéaires ordinaires. Note de M. Jules Cels, présentée par M. Dar- boux. « J'applique la méthode que j'ai indiquée ( ' ) à l'équation ri'1- ri11—'1- r/"--~ ri- (E) .r"~' ^4 + ace"-* 5—^ + bx»"3 ~~ -f-. ..+ hx ^ + x"^ z = o, x ' cLv" il.r"' ' dX" - tir oii a, b, . .., h sont des constantes. Soit donc la suite Xj_ 2(1 • • • L* | Lj1j| 1 . . Ujni . . 1 » Toutes les équations de la suite sont du même type que l'équation E et on a les formules de récurrence — j"~l dx x"~l dx -'" — •? J ••• J --îgUX, le nombre de dérivations étant/;, le nombre d'intégrations q. » L'intégration de l'équation E se fait très facilement lorsque dans la suite qui lui correspond se trouve l'équation (0 xn~'ë + x"~,z = °' c'est-à-dire d" ; —, h S = O, dx" ' (l) Voir Comptes rendus, 1 5 juillet 1890. C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CMI, N' 18.) I 29 ( 9»6 ) ou (2) .r-' DZ 4- np.r"^ J^ + <*-< = = o; c'est-à-dire pétant un nombre entier. L'équation (i) s'intègre de suite. Pour l'inté- gration de l'équation (2) on pose z =yéKx. On trouve alors l'équation (3) i _|_ ïnV'-'.r -+-n(n — 1) pV1"*] ^ 4- [cc(V + 1) + rap\] v = o. » Si l'on se rapporte à une précédente Communication ( '), on voit que, si l'on détermine 1 par l'équation V -+- 1 = o, p étant un nombre positif, l'équation (3) a comme solution particulière un polynôme de degré p, soit P. L'équation (2) aura alors comme solution particulière Pe)x; sip était un nombre négatif, l'adjointe de Lagrange de l'équation (3) admettrait, comme solution particulière, un polynôme Q de degré p — j et, comme il serait facile de le voir, l'adjointe de Lagrange de l'équation (2) aurait la solution Qe~lx. Puisque 1 prend n valeurs, il suit de là que, dans les deux cas, on a l'intégrale générale de l'équation (2). » Il reste à donner un moyen de voir sur l'équation E les cas où ces intégrations sont possibles. J'établis les propositions suivantes : » Quand on passe d'une équation E à son adjointe de Lagrange, les racines de l'équation déterminante du point critique o sont changées de signe; quand un passe de l'équation E à l'équation correspondant à la première ligne de son déterminant fondamental, les racines de /' équation déterminante du point cri- tique o (la racine o exceptée) sont changées de signe et augmentées de n. » L'application répétée de ces résultats conduit à ceux-ci : » Quand on passe de l'équation E à l'équation E2 ., les racines de l'équation déterminante du point o (la racine o exceptée) augmentent de pn ; quand on passe de l'équation E à l'équation E_2?, elles diminuent de qn. » Cela posé, les racines de l'équation déterminante de l'équation (1) étant o, 1, 2, ..., n — i,on voit que : » 1. Quand les racines de l'équation déterminante du point critique o pour (') Voir Comptes rendus, 8 décembre 1890. ( 9«7 ) une équation E sont o, t — pn, i — pn, . . ., (n — i) — /?/? : » i° Si p est un nombre positif, les solutions de l'équation E sont données par i d i d „_ " " ..- ' ' ,Zr ,. '-' <&: ' le nombre des dérivations étant p, et a. étant racine de V équation r"+i = o. » 2° Si p est un nombre négatif, elles sont données par z =- /..■" ' dxfx" ' p> (2) uf_ _u„ (- i)''+1 aia.3...ap+l | » /J4-1 2<*3- ■ *a p »- 2 ■ v„ + v. V 2 ( — i)'iy-2y.,...i„ ' V Y » Par cette formule, l'étude de la convergence de la fraction continue est ramenée à celle de la série illimitée, ,cx (-0"'-' ».*.,- ••«„+. , (-i)p+i *!*,...*„+* , \^ ' V V V V ■-!-.... » Soit (C) le cercle de convergence de la série entière (S') aa — a, a, + ct2xixA — . . . + ( — l)"a2a3. . . x„ -t-. . . , < 9«9 ) et considérons un ensemble (E) de points du plan, tels que, pour chacun d'eux et pour toutes les valeurs de l'entier i, supérieures à un nombre posi- tif fixe N, on ait a < | V,- ! < A, a et A désignant deux nombres positifs fixes. Pour chacun des points de l'ensemble (E), la série (S), où l'on suppose/? plus grand que N, et la sé- rie (S') sont convergentes et divergentes en même temps. Ainsi, en se bor- nant aux points de l ensemble (E), on peut parler du centre de convergence (C) de la fraction continue. » Supposons que tous les points d'une partie (y) du plan intérieur au cercle (C) appartiennent à l'ensemble (E); dans le champ (y) la fraction continue définit une fonction analytique continue uniforme de x. » La principale difficulté de l'étude de la convergence se trouve dans la détermination de l'ensemble (E). Un cas où il est particulièrement facile de déterminer quels sont ceux des points d'une partie donnée (A ) du plan qui appartiennent à cet ensemble est celui où, dans celte partie (A), la suite illimitée V, , V2, V.,, .... tend uniformément vers une fonction continue. Dans ce cas, tous les points de (A), sauf ceux qui correspondent à des ra- cines de la fonction continue, sont des points de l'ensemble (E). En parti- culier, pour la fraction continue d'Euler, tous les polynômes V,, V2, sont des constantes égales, si l'on veut, à l'unité; cette fraction est donc convergente dans le cercle (C) et divergente en dehors, ce qui s'accorde avec'le théorème d'Abel sur les séries entières. » Les fractions rationnelles approchées d'une fonction forment une suite infinie à double entrée, d'où l'on peut, d'une infinité de manières, extraire des suites illimitées, à simple entrée, de fractions rationnelles qui soient les réduites successives d'une fraction continue simple; le choix de ces fractions peut être fait de telle sorte que les éléments de la fraction continue suivent une loi régulière ; il en sera alors de même des dénomina- teurs V,, V2, V3, . . .; c'est donc pour ces fractions continues simples parti- culières que l'étude de la convergence présentera le plus de facilités, et les fractions appartenant à un même type régulier se diviseront en général en fractions toutes convergentes ou divergentes en même temps. » Ainsi toutes les fractions continues simples régulières relatives à ex sont convergentes dans tout le plan ; pour chacune d'elles le rayon du cercle (C) est infini, tandis que les dénominateurs des réduites tendent uniformément soit vers i, soit vers e ~, soit vers e~j:, fonctions continues qui n'ont aucun zéro à distance finie. ( 99° ) » Considérons encore la fonction \ ^- «J *.' *.' - I + 5 -H — H !- 2 y/5 ' — \/s " 3 ' 5 et l'une quelconque des fractions continues simples régulières, qui ont pour réduites successives des fractions rationnelles approchées dont les dénominateurs soient d'un même degré g, tandis que les degrés des numé- rateurs sont o, i, 2, 3, ... ; pour une telle fraction continue, le rayon du cercle (C) est égal à l'unité, tandis que le dénominateur de la réduite tend uniformément vers (i — xf . La seule racine de cette fonction est x = t , donc l'ensemble (E) se compose de tous les points du plan, hormis le point i. Toutes les fractions continues considérées convergent donc dans le cercle (C) et divergent en dehors de ce. cercle. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un inclinateur à induction. Note de M. H. Wild, présentée par M. Mascart. « Dans un article inséré au Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg (t. XXVII, mai 1881), j'ai brièvement décrit une nouvelle méthode de détermination de l'inclinaison magnétique avec la boussole à induction de Weber, méthode qui élimine expérimentalement l'erreur provenant de ce que la sensibilité des galvanomètres employés.varie avec l'angle de déviation de l'aimant. J'ai décrit la méthode et les résulttats obtenus avec un instrument provisoire dans un article inséré aux Comptes rendus de i88/j, t. XCVIII, p. 91. Convaincu que la boussole à induction convenablement construite permettrait de déterminer enfin l'inclinaison absolue avec la même exactitude que la déclinaison absolue, j'ai fait con- struire, dans l'atelier de l'Observatoire physique central, une boussole à induction de grande précision. Elle a été établie, au printemps de 1890, à l'Observatoire magnétique de Pawlowsk et je l'ai décrite, ainsi que les nombreuses expériences qui ont été faites de juin à décembre de l'année dernière par trois personnes différentes, dans le Mémoire présenté. Il ré- sulte de ces expériences cpie l'inclinaison absolue peut être déterminée, avec la nouvelle boussole et par ma méthode, à l'aide d'une seule ob- servation, avec une erreur moyenne de ± !{ , 5. Dans le commencement de l'année 1891, grâce à l'habileté de nos observateurs, cette erreur estmême devenue rfc 2", 5. Ainsi se trouve résolu le problème de déterminer l'incli- naison, au moins avec la même exactitude que la déclinaison. » ( 99* ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un procédé de construction des vis de haute précision pour les appareils de mesure de la Carte du Ciel. Note de M. P. Gautier, présentée par M. Mouchez. « Les vis employées jusqu'à présent dans les appareils de mesure étaient simplement filetées avec soin ; on avait à compter avec des erreurs prove- nant de la vis conductrice et de l'outil qui s'usait plus ou moins suivant le nombre de filets à couper; il en résultait la nécessité de faire de la vis une longue et pénible étude pour trouver les corrections à lui appliquer. » J'ai pensé qu'il était possible de pousser beaucoup plus loin la préci- sion dans la construction d'une vis. Supposons, en effet, une vis filetée dans les conditions ordinaires; si, après avoir insufflé sur elle une pous- sière très fine d'émeri, nous la faisons passer dans un écrou en cuivre d'égale longueur, il y aura modification de l'écrou par la vis et récipro- quement de la vis par l'écrou. Ccite modification mutuelle de la vis et de l'écrou s'opère ainsi par un véritable rodage; il en résultera nécessaire- ment une amélioration successive de l'une et de l'autre, et le degré de précision qui pourra être atteint dépendra à la fois des précautions de di- verses natures prises dans le rodage et du temps qu'on y aura consacré. » J'ai appliqué ce procédé à la construction d'une vis de om, 26 de lon- gueur et de om,oi3 de diamètre. Il y avait une difficulté considérable à obtenir un écrou d'une (elle longueur parfaitement rectiligne, d'un écar- tement de filets et d'une dilatation identiques à ceux de la vis. Pour tour- ner cette difficulté, j'ai employé l'artifice suivant : j'ai formé un écrou par la réunion, sur une même base d'acier, de 10 petits écrous de forme cubique de om,02ode côté, séparés l'un de l'autre par un intervalle de om,oo5. » Ces écrous étaient fendus suivant leur axe, de manière à permettre de faire varier à volonté au moyen d'une vis de pression l'ouverture de leur trou; j'ai vissé ces écrous partiels sur la vis que je me proposais de corriger et, avant de les fixer à la base d'acier, j'ai rodé ensemble les sur- faces des écrous qui doivent s'appuyer sur cette base. » Ayant ainsi composé mon écrou, j'ai fait passer la vis d'un bout à l'autre un très grand nombre de fois, en la retournant à chaque nouveau passage, bout pour bout. » La vis corrigée par le procédé qui vient d'être décrit est actuelle- ment montée sur une machine à diviser qui sert au tracé des réseaux sur verre argenté, destinés à la Carte photographique du Ciel. ( 992 ) » D'après les mesures faites avec des microscopes sur l'une de ces plaques à réseaux par MM. Trépied et Henry, il a été constaté que l'erreur maximum ne dépassait pas omm,ooo6. » CHIMIE. — Études quantitatives sur l'action chimique de la lumière. Deuxième partie : Réactions sous différentes épaisseurs et avec différentes formes de vases. Note de M. Georges Lemoine. « Lorsque la lumière décompose un mélange d'acide oxalique et de chlorure ferrique, elle subit en le traversant une absorption qu'on peut admettre être la même que si l'eau remplaçait l'acide oxalique. En effet, devant deux vases identiques contenant le réactif, plaçons deux cuves de 25°"", l'une avec de l'eau, l'autre avec de l'acide oxalique : les décompo- sitions seront les mêmes. Il suffit donc de mesurer les absorptions du chlo- rure ferrique. )> Calcul des quantités de réactif décomposées pour différentes épaisseurs. — Soit une courbe i=f{l) donnant les proportions de lumière transmises pour différentes épaisseurs /. Dans une couche très mince dl, le poids de réactif décomposé est proportionnel à l'intensité lumineuse i : il peut donc se représenter par un petit rectangle mm'nn' dont la surface est idl. On voit ainsi que le poids total de réactif décomposé dans un rectangle d'épaisseur / pendant un temps très court est proportionnel à la surface de la courbe i = /(/). En d'autres termes, on l'obtiendra par une intégration. » On n'a ainsi qu'une première approximation pour deux raisons qu'on trouvera discutées dans mon Mémoire et qui, en fait, n'ont pour les résultats qu'une importance secondaire. D'abord, dans notre mélange il peut y avoir partage des deux acides, et l'on suppose implicitement que le chlorure ferrique et l'oxalate ferrique (qui ont la même teinte) ont le même pouvoir absorbant. D'autre part, outre l'absorption phy- sique, il peut y avoir une autre absorption correspondant au travail moléculaire de décomposition que produit ou excite la lumière : il faudrait alors, au lieu de la courbe i, prendre une autre courbe, un peu au-dessous, exprimant l'absorption totale. Mais la différence est faible. On va voir en effet que les décompositions observées sont à peu près égales aux décompositions calculées sans attribuer aux radiations lumi- neuses aucune dépense spéciale d'énergie en dehors de l'absorption physique. ( 993 ) » Résultats des expériences dans les premiers temps de la réaction. — I. Pour les cuves rectangulaires on part des formules de transmission du chlorure ferriqne | normal avec un ciel bien pur dans la belle saison (Comptes rendus, 27 avril 1891, p. 939). La décomposition du mélange optiquement équivalent, de chlorure normal et d'acide oxalique normal, en sera l'intégrale, d'après les relations jt _l_ nl sè'I _4_ 1 = nal -+- n a al n'a'l La' n \Ta 11 La1 » II. Les tubes circulaires peuvent être décomposés en petits rectangles à chacun desquels s'applique le calcul précédent : cela revient à une inté- grale double. » L'expérience ne peut donner que des mesures comparatives : nous devrons donc considérer comme égale à l'unité là décomposition effectuée pour l'une des épaisseurs considérées. Voici quelques spécimens : Épaisseur des rectangles ou diamètre des cercles. Décomposition totale ./ S = / i ill Décomposition moyenne pour imn"i Rapports entre les décompositions moyennes. f i dl. s= l- f ' 0 ' t 0 idl. Théorie. Expérience. o , 1 4o8 Rectangles : lumière blanche. t Dix expériences 0,1/408 2,76 2,8 donnent de 2,68 à 3,00 4 0,204l o,o5io i 1 65 0,5925 0,0091 0,18 Rectangles : lumière bleue, 0,15 1 0,09l5 0 , 09 1 5 3,2i "j 3,44 j i 3,32 ) Réaction très rapide -1 o,u4i 0,0285 1 Rectangles : lumière jaune 1 1 °>94'7 0,9417 1,09 ( 116 ) 1,12 ( 1,08 ) Réaction très lente 4 3,473o o,8658 1 Cercles : lumière blanche. 1 6 1,246 o,o44i ',82 j 1,56 I 1,85 ■ 4 3,732 0,0242 1 i 27 9,368 0,0164 0,68 j 0,80 ! 0.67 C P.., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 18.) i3o ( 994 ) » III. Les différences pour les deux extrémités du spectre se conçoivent très bien. Avec le jaune, qui est la couleur de notre réactif, l'absorption est presque nulle : le rapport entre les décompositions moyennes est donc très rapproché de i. Avec le bleu, l'absorption se fait dès les premières couches, qui seules sont décomposées énergiquement : dès lors, si d'une cuve de im on passe à une cuve de 4m> l'épaisseur ajoutée n'accroîtra presque en rien la décomposition totale : donc le rapport des décomposi- tions moyennes se rapprochera de l\. » Vitesse de la réaction : théorie et expériences. — A mesure que la dé- composition s'avance, sa vitesse varie pour deux causes agissant en sens inverse : i° la diminution de la teneur en matière décomposable; 2° le changeaient de transparence qui en résulte, puisque le chlorure ferrique, coloré, est remplacé par du chlorure ferreux presque incolore. Si ce chan- gement physique n'avait pas lieu, la décomposition dy, dans le temps dt, serait proportionnelle au poids (p — y) de matière décomposable existant actuellement et à l'intensité moyenne s de la lumière dans le vase consi- déré, soit, en appelant R' une constante, (0 % = v>(p-y)' » Pour apprécier le changement de transparence, représentons graphi- quement les valeurs de s (toutes connues par nos formules) pour les dif- férentes dilutions de notre réactif : s = ). A mesure que p se change en (p — y), il faut, dans (i), prendre pour s une valeur nouvelle. En pra- tique, on peut, dans un certain intervalle, remplacer la courbe s = ) par un arc d'hyperbole, tel nue -, — r> d'où la formule suivante, qui i ji i h _(_ (p _ , ) i peut s'intégrer par décomposition en fractions rationnelles dy „, y v a rr p — y 777 =- lv KP—y)b + (p_y) — v77^:(y0_7)' » Comme tout est comparatif, on se donne la durée t de l'une des obser- vations, et l'on y rapporte les autres. Voici quelques spécimens pour la lumière blanche et les liquides normaux, pendant de belles journées : Rectangle de im Kt^z 5, 3g6 0,8802: Iog f 1 — — J , Rectangle de 4m Kt=. 8,4i5 |"i ,8.958 £ — logfi- |jl, Cercle de i4m Kt=2i,i5j 1 ,6190 2- — log ( 1 — =- j • ( 995 ) Rectangle de 1™. Rectangle de 4». Dosage de FeCl. Dosage de FeCl. y. p Expérience. Théorie. y p' Expérience. Théorie. min 0,452 1 = 12 1 min ! = IO,5 0 ,22 ni in < = 20 min t =21 o,744 20 20 donnée 0 ,32 31 3i donnée 0,935 30 3a 0 ,4o 40 4o » » » 0 , 5o 50 5o,5 » » » 0, 66 69 69 Cercle de i4°°. Mesure du gaz dégagé : p = a3g". (gaz) Expérience. Théorie. 63 t— 48 * = 46 82 60 61 1 10 84 84 donnée r 20 91 93 142 113 112 CHIMIE. — Sur quelques composés formés par le chlorure mercurique. Note de M. G. André. « Je réunis dans cette Note l'étude d'un nouveau sel double formé par le chlorure mercurique et celle des combinaisons de ce même chlorure avec l'aniline et la benzylamine. » I. J'ai réussi à préparer certains chlorures doubles ammoniacaux de zinc et de mercure en dissolvant dans le chlorure d'ammonium, soit les deux oxydes, soit un oxyde et un chlorure. » Je dissous à chaud de l'oxyde de zinc dans une solution concentrée de sel ammoniac, et j'ajoute peu à peu à l'ébullition du chlorure mercu- rique à refus. Après refroidissement, la masse cristalline est égouttée sur du papier. Elle représente un chlorure double ammoniacal de zinc et de mercure, de composition assez constante : 4ZnCl2.HgCl-.ioAzH3+2H20 ('). Il semble que chaque chlorure ait conservé dans le sel double son type primitif de chlorure ammoniacal. En effet, le chlorure de zinc ammoniacal qu'on obtient par dissolution de l'oxyde dans le sel ammoniac, ou celui qu'on prépare par dissolution du chlorure de zinc dans l'ammoniaque, contiennent, tous deux, pour une molécule de chlorure, deux molécules d'ammoniaque. H en est de même du chlorure ammoniacal de mercure, dont j'ai parlé dans une Note précédente et dont la formule est HgCP.aAzIP. ( ') Calculé. Trouvé. Cl = 34,77; Cl = 34,59; Zn = 25,46; Hg=[g.58; Az = 13,71 711 = 24,70-24,92; Hg = i9,28; Az=i3,9i (996) Dans le sel double que je viens de décrire, il existe bien 10 molécules d'ammoniaque pour 5 molécules des chlorures. Ce sel, chauffé dans un petit tube, dégage de l'eau, fond et donne un sublimé blanc avec dégagement d'ammoniaque. L'eau bouillante ne le dissout pas, mais le décompose en donnant un corps amorphe, mélange d'oxychlorure de zinc et de chlorure d'oxvdimercuriammonium. Il se dissout aisément dans l'acide chlor- hydrique. » II. On obtient un chlorure double, de formule analogue, en dissolvant simultanément 20gr d'oxyde de zinc et 20gr d'oxyde jaune de mercure dans une solution bouillante contenant ioogr de sel ammoniac. La dissolution de ce dernier oxyde est assez lente et exige une bonne ébullition. Le com- posé cristallin déposé par refroidissement est séché sur du papier. Il ré- pond à la formule 2ZnCl2.HgCI2. 6AzII3 -h ^H20 ('). Il se conduit comme le précédent dont il possède, comme on voit, le même type de formule. » III. L'aniline agit sur le chlorure mercurique en donnant, comme l'ammoniaque, deux sortes de composés : i° un composé d'addition bien connu : (C°H5 AzH2)2.HgCl2, et 2° un composé de substitution C8H5AzH.HgCl décrit par Forster (Berichte, t. VII, p. 294). On peut facilement préparer un autre composé d'addition en agitant à froid imo1 de sublimé dissous dans l'eau avec 2mo1 d'aniline. On filtre, on lave le précipité blanc et on le sècheà 1 io°. Sa formule est CfPAzH2. HgCl2 (2). Si l'on mélange à froid des solutions aqueuses de sublimé et d'aniline avec excès d'aniline, il se précipite, par un contact prolongé, des corps qui, lavés à l'eau et séchés à 1100, donnent à l'analyse un excès de mercure par rapport au chlore, excès dû probablement à de l'oxyde. Car ces composés, chauffés dans un petit tube, dégagent un peu d'eau. On n'arrive pas à un meilleur résultat avec des solutions alcooliques bouillantes. » J'ai préparé un composé de substitution, différent de celui signalé plus haut, en versant peu à peu dans une solution bouillante d'aniline (8 molécules) 1 molécule de sublimé. Le corps jaunâtre qui se précipite (') Calculé.. . Cl = 32,56; Hg = 3o,58; Zn = 19,87 ; Az = 12,84 Trouvé... Cl == 32,42; Hg = 3o,i2; Zn = 2o,3o; Az= 12,70 (-) Calculé. .. C = 19,79; H = 1 ,92 ; Cl = 19,50; Hg = 54, g4 ; Az = 3,85 Trouvé. . . C = 19,24; H = 2,07 ; CI = 19, 34; Hg rr 55, i5 ; Az = 3,5o ( 997 ) a été lavé et séché à i io°; il répond à la formule 5C6H5.AzH.HgCl4-2HgCl2 ('). Ce corps qui représente une combinaison de chlorure mercurique avec le corps substitué est l'analogue du composé Az II2. HgCl -f- HgCl2 obtenu par Millon dans l'action de l'ammoniaque sur un grand excès de sublimé. Il est très stable; en effet, chauffé avec de l'alcool ou avec de l'eau pen- dant plusieurs heures, il n'abandonne pas de chlorure mercurique, mais se transforme seulement dans le composé 3CnH5AzH.HgCl + 2HgCl2 (.*). Je n'ai pas réussi à préparer uniquement un composé de substitution tel que celui indiqué par Forster, et j'ai toujours obtenu, dans les différentes opérations que j'ai effectuées, les deux composés susindiqués. » IV. Avec la benzylamine les résultats sont plus nets; la présence de AzH2 dans la chaîne latérale rapprochant ce corps de l'ammoniaque ou des aminés grasses, lesquelles donnent si facilement, avec HgCl2, des composés d'addition et de substitution. » On obtient un composé d'addition en faisant bouillir un excès de sublimé (4 molécules) et ajoutant peu à peu i molécule de benzylamine dissoute. Le précipité blanc formé a été chauffé avec de l'eau plusieurs fois et finalement séché à i io°. Il répond à la formule CIP.CH2. AzH2. HgCl2 (3). On obtient encore ce même composé en chauffant à l'ébullition i molé- cule de sublimé avec i molécules de benzylamine, les deux corps étant en solution alcoolique. » Quant au composé de substitution, on le prépare en versant dans 4 molécules de benzylamine, en solution aqueuse bouillante, i molécule de chlorure mercurique. Il faut ensuite faire bouillir pendant longtemps le précipité blanc avec de l'alcool, puis le sécher à i io°. Sans cette précau- (') Calculé . Trouvé . (2) Calculé . Trouvé . (!) Calcul C — i6,5i; H = i,38; Cl=i4,66; Hg = 64,24; Az = 3, 21 C = i6,3i; H=i,47; C1=j5,o5; Hg — 64,38; Az=2,64 C = 14,17; H = 1,18; Az = 2,75; Hg = 65,6o; Cl=i6,3o Cr=i4,33; H = i,38; Az=2,74; Hg = 65,3i; Cl =16,47 C=22,22; H = 2,39; Az = 3,70; Hg = 52,o,i; 0 = 18,78 Trouvé.. C=22,o5; 11=2,45; Az = 3,88; Hg = 53,36; CI = i8,43 e . ( 99» ) tion, le composé renfermerait un excès de mercure, peut-être à l'état d'oxyde combiné. Sa formule est CcrF.CH2.AzH.HgCl ('). Il est insoluble dans l'eau bouillante, tandis que le composé d'addition s'y dissout bien. » CHIMIE. — Énoncé d'une loi générale déterminant, en fonction simple de la constitution chimique des corps, les températures de leurs changements d'état sous toutes les pressions. Note de M. G. Hixrichs. « Les composés linéaires normaux, comme les paraffines, les alcools, les acides, ont une forme atomique à peu près prismatique. Tous les autres composés sont référables à ceux-là, ou par substitution ou par isomérie. Il v a une vingtaine d'années déjà, j'ai montré comment les changements d'état des composés isomériques et de substitution sont déterminés en mécanique moléculaire (Comptes rendus de 1873 et de 1873). Reste donc à trouver les lois fondamentales pour les composés prismatiques. » La température t d'ébullition d'un composé prismatique est une somme de deux fonctions distinctes (1) t=yA-+-'y2 où (2) y, = kt(\oga -loga,) et (3) v2=X-2(loga, — logrt)2. » Les a, et a2 représentent des valeurs définies du poids atomique a, kt et X2 sont des constantes. » Pour toute valeur du poids atomique a excédant oc2, (1) se réduit à t = y,, dont l'expression (2) détermine en fonction de ac = loga la ligne droite dey, que j'appelle la limite logarithmique. Pour toute valeur inférieure (') Calculé... C = 24,6o; H = 2,35; Az = 4,io; Hg = 58,56; Cl = io,3o, Trouvé... C = 24,32; H = 2,5o; Az = 4,o8; He; = 58,9o; Cl = io,23 ( 999 ) à a2 il faut ajouter à la valeur y, l'ordonnée parabolique y., déterminée par (3). La courbe des points d'ébullition pour une série homologue de forme atomique prismatique se compose donc d'un arc parabolique (3) tangent à la limite logarithmique (2) au point déterminé par a = oca. La valeur kt détermine l'inclinaison de la limite logarithmique et j'appelle k2 le paramètre de l'arc parabolique. » Tous les composés dérivables par substitution terminale des paraf- fines normales n'ont qu'une seule limite logarithmique donnée par /ï-, = 583°,75 et a, = 72, 78, la pression étant 760°"". De plus, chaque série homologue comprise dans ce grand nombre de composés est complètement représentée par les va- leurs spéciales des deux constantes a2 et k2. Par exemple, les trente-cinq paraffines normales C„H2n+2 sont représentées par a2 = 20 1° et k2 = 2000. Pour les monamines, on trouve toutes les valeurs 2780 et 225°, et ainsi de suite. De plus, ces constantes sont fonction de l'atome ou du radical for- mant la tête substituante de l'atome prismatique général. » Si l'on adopte un troisième axe de coordonnées pour logp = :■, où p est la pression des vapeurs saturées, les valeurs des constantes citées de (1) à (3) appartiennent au plan XY déterminé par la valeur z = log7Ôo. Pour le plan XY passant par z = logi5, la limite logarithmique (1) est déterminée par k{ = 5i7°,o et a, = 1 13°, 81. On voit qu'elle fait un angle moins grand avec l'axe des X et s'est déplacée du côté droit. La surface limite logarithmique de tous ces composés pour toutes pressions est le para- boloïde hyperbolique déterminé par les limites dans les plans de i5mm et 760™'". » Pour un liquide quelconque, la température absolue T d'ébullition sous pression p (en atmosphères) est déterminée par la même loi générale un peu spécialisée, comme il suit : (4) T = Y,+ Y2, où (5) Y< = K1(i,4 + log/») et (6) Y2 = K2(logu — logpy. ( IOOO ) » Les limites logarithmiques (5) de tous les liquides passent par le même point de zéro absolu, déterminé par ï = o = — 273 et \ogp = — 1,4. Pour chaque liquide, cette limite s'étend supérieurement jusqu'au point critique p = t. et T = 0. Pour beaucoup de composés, ce point peut se calculer d'après la composition chimique, ainsi que la valeur du para- mètre K2. On comprend que la courbe parabolique est tangente à la limite logarithmique au point critique. » Il va sans dire que la même loi est applicable aux tensions de disso- ciation et même à la solubilité des solides dans les liquides. » Les températures de fusion s'obtiennent simplement en changeant un signe dans (1), ou (7) t=y,-y*> ce qui place la courbe parabolique au-dessous de la limite logarithmique. )> Un des résultats les plus remarquables de cette recherche est la dé- termination mécanique de la position vraie des atomes de carbone dans les séries organiques et l'explication complète de la différence du point de fusion des composés contenant un nombre pair ou impair de carbone. » En posant loga = x, log/> = z et, de même, logoc = \ et logir = L,, les formules (1) à (7) deviennent y., = /c.2(l2 — x)2, Y, = K, (£ — *)*. Ces formules font voir toute la simplicité des lois énoncées, et aussi déter- minent les surfaces résultantes par les coordonnées x, z et y = t = T en général. » chimie. — Sur le sëléniure de bore. Note de M. Paul Sabatier. « On n'avait jamais, jusqu'à^ présent, obtenu de combinaison du sélénium avec le bore. Je suis parvenu à préparer le séléniure de bore en faisant arriver des vapeurs de sélénium sur le bore amorphe chauffé au rouge. On opère plus régulièrement en se servant d'un courant d'hydrogène sélénié (8) t = y<± j2. J« = kt{œ-l), (9) T = Y, + Y2, Y, = K, (*-£.). ( IOOI ) bien sec, qu'on dirige lentement sur le bore maintenu au bon rouge dans un tube en verre de Bohème. » Le bore brun noirâtre est entièrement transformé en séléniure gris jaunâtre ne présentant aucune trace de fusion ('). Au delà de la nacelle qui contient la matière, les parois du tube sont tapissées d'un mince dépôt pulvérulent de séléniure borique jaune clair où apparaissent, un peu plus loin, de fines gouttelettes de sélénium vitreux, puis du sélénium rouge écarlate pulvérulent. » Le séléniure de bore est donc moins fusible et moins volatil que le sulfure. » Au contact de l'eau, il réagit vivement en donnant un dégagement tumultueux d'hydrogène sélénié; il apparaît en môme temps une certaine dose de sélénium rouge pulvérulent, mis en liberté. » Le séléniure jaune, condensé sur les parois du tube, est détruit par l'eau sans dépôt de sélénium, et donne seulement de l'acide borique et de l'hydrogène sélénié, dont la dissolution, d'abord limpide et incolore, ne tarde pas à s'oxyder en se remplissant de sélénium rouge. » Le séléniure de bore dégage une odeur extrêmement irritante et pénible, due visiblement à l'acide sélénhvdrique que l'humidité de l'air fait apparaître. » L'action de l'eau sur le séléniure jaune montre que sa composition est comparable à celle du sulfure ou de l'anhvdride borique, et se trouve représentée par la formule B2Se3. Une analyse rapide de la matière grise m'a conduit à un résultat semblable. Je poursuis en ce moment des re- cherches sur la chaleur de formation de ce composé, ainsi que sur le tel- lurure de bore. » CHIMIE. — Sur l'action de l 'acide iodhydrique sur le bromure de bore. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « L'acide iodhydrique sec sans action sur le bromure de bore BBi :t à la température ordinaire donne, à une température plus élevée, trois pro- duits de substitution : BBr-I, BBrP, BP. (' ) Cette absence de fusion favorise la transformation totale de la matière ; on a vu. dans ma précédente Communication (même Tome, p. 862), qu'il n'en est pas ainsi poul- ie sulfure. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N° 18.) l3t ( 1002 ) » On dirige à travers un tube de verre chauffé à une température voisine de 3oo°-4oo° un courant de gaz iodhydrique entraînant des vapeurs de bromure de bore et l'on répète cette opération à plusieurs reprises avec les parties les plus volatiles du produit recueilli. Le liquide obtenu, fortement coloré par de l'iode, est mis à digérer avec du mercure, puis Ton sépare par des distillations le bromure inaltéré qui se trouve en majeure partie. » Le rendement est très mauvais et, malgré plusieurs opérations suc- cessives, qui ont porté sur près de Soo61, de bromure de bore, la quantité de produit substitué a été si petite qu'il n'a pu être soumis qu'à deux frac- tionnements, ce qui n'a pas permis d'isoler les bromoiodures à l'état de pureté complète; l'iodure de bore se sépare facilement des produits qui précèdent. Les essais tentés pour obtenir un meilleur rendement ont été nombreux; au rouge vif la substitution est nulle. » Les bromoiodures, comme l'iodure de bore, se colorent rapidement à l'air et à la lumière par mise en liberté d'iode; la lumière seule semble incapable de produire cette décomposition. Le mécanisme de cette décom- position paraît être le suivant : l'humidité de l'air met en liberté de l'acide iodhydrique qui, en présence de la lumière et de l'oxygène de l'air, est décomposé avec mise en liberté d'iode. Ils sont décomposés par l'eau avec violence. » Le bromoiodure BBr2I est un liquide incolore, qui distille vers 125°. » Voici une analyse de ce corps : le bore a été dosé à l'état d'acide bo- rique B03,3HO en évaporant à une douce chaleur (5o°-6o°), dans un courant d'air, le produit de la décomposition par l'eau. Théorie pour BBr2l. , Théorie pour BBrI2. . Poids de Bo A»Br A" I Pour 2AgBr + AgI substance. pour 100 pour 100. pour 100. 0,6g4 4,26 n » 0,55a » 210, i5 ( Br... 55, o3 ) |I.... 43,68 |S = 98'7' » 3,73 » jf'-- f'6fi9U = 96,3o / I 42,61 ) iBBrl2, liquide incolore. distille vers 1800 : Poids , Br de Bo Ag , Pour Ag Br + 2 Ag I substance. pour 100. pour too. pour 100. l,o38 3, 12 » » 0,711 » 3,01 192,40 ! ?.'::: S ! ■=«•« » » !,Br::: £2.1*=** ( ioo3 ) » Enfin l'iodure de bore a donné à l'analyse : Poids de B I substance, pourioo. pour 100. i , i If) 2,53 » 0,996 » 98, 20 Théorie pour HP. .. . » 2,81 97 , 19 CHIMIE. — Sur les chromites basiques de magnésie et de zinc et sur le chromite neutre de cadmium. Note de M. G. Viakd, présentée par M. Troost. « Bien qu'on n'ait obtenu, par voie sèche, que des chromites neutres MO, Cr2 O3, il est facile de préparer des chromites basiques de magnésium et de zinc, tandis que le cadmium, dans des conditions semblables, ne fournit qu'un chromite neutre. Les principales circonstances de formation de ces composés sont : la calcination du chroma te, l'action, au rouge sombre, du bichromate de potasse sur l'oxyde, l'action du chromate ou du bichromate de potasse sur le chlorure. » Quel que soit le mode de préparation, il faut toujours les traiter par l'acide chlorhydrique bouillant pour enlever l'oxyde non combiné qui se trouve mélangé au chromite inattaquable par les acides; on doit ensuite laver et recueillir ces composés par décantation, parce qu'ils passent à tra- vers les filtres lorsqu'ils sont bien lavés. » Les analyses ont été faites, soit en les fondant avec un mélange de carbonate de soude et de chlorate de potasse, soit en les attaquant par un mélange d'acide nitrique et de chlorate de potasse. » Curojhtes de magnésie. — i° Calcination du chromate de magnésie. — La calci- nation du chromate de magnésie au rouge naissant fournit une poudre brun clair, cor- respondant à la formule 2MgO, Crs03 : Calculé Trouvé. pour aMgO, Cr'O'. MgO 34,53 34,33 Cr203 65,62 65,67 » Si l'on opère la calcination à des températures de plus en plus élevées, des quan- tités croissantes de magnésie se séparent de la combinaison avec l'oxyde de chrome, jusqu'à une limite 5MgO, 4Cr203, que l'on atteint un peu au-dessus de la fusion de l'argent et qui ne se modifie pas quand on élève la température jusqu'au rouge blanc; la teinte seule varie, et, de gris jaune vers la fusion de l'argent, elle passe à très haute Calculé pour II. 5MgO,4Cr20>. ■24 , 53 24,63 75,42 75,37 ( ioo4 ) température au vert grisâtre. Voici les analyses de deux produits obtenus à ces deux températures : I. MgO 24,52 Cr203 75,72 « Ce composé 5MgO,4Cr203 prend encore naissance quand on chauffe fortement un mélange de chromate neutre de potasse, de sulfate de magnésie déshydraté et de sulfate de potasse : deux préparations ont donné des produits renfermant respective- ment 24,44 et 24, 5o pour 100 de magnésie. » La calcinalion du chromate double de magnésie et de potasse fournit exacte- ment les mêmes produits que celle du chromate simple dans les mêmes conditions. » 20 Action du bichromate de potasse sur la magnésie. — Elle permet d'obtenir un composé intermédiaire entre les deux précédents. En chauffant au rouge sombre un mélange de magnésie et de bichromate de potasse, il se dégage de l'oxygène et il se forme une poudre brune d'un chromite de magnésie, qui a pour formule 3MgO,2Cr203, quelles que soient les proportions de bichromate et de magnésie employées. » Voici les analyses des trois produits obtenus en chauffant respectivement 1 équi- valent de magnésie avec 1, 4 et 6 équivalents de bichromate : Calculé pour 1. 11. m. Moyenne. 3MgO,2Cr:0 MgO .... 28,43 28, i5 28,16 28,25 28,17 Cr203 71,25 7i»84 71,82 71, 63 7i,83 » 3° Action des chromâtes alcalins sur le chlorure de magnésium. — Bien qu'en traitant au rouge sombre le chlorure de magnésium, soit par le chromate neutre, soit par le bichromate de potasse, on obtienne des produits voisins de 3Mg0,2Cr203 et de 5MgO,4Cr203, je ne crois pas cette réaction susceptible de fournir des composés bien purs, à cause de la facilité avec laquelle l'oxygène mis en liberté attaque le chlo- rure de magnésium. Or M. Fremy ayant montré que le chlore, agissant au rouge sur les chromâtes alcalins, fournit Cr203, on doit craindre, dans ces conditions, d'obtenir un chromite de magnésie plus ou moins mélangé d'oxjde de chrome. C'est, du reste, ainsi que, en faisant passer de la vapeur de MgCl sur du chromate neutre de potasse fortement chauffé, on obtient un produit cristallisé que l'examen microscopique reconnaît être un mélange de lamelles d'oxyde de chrome et d'octaèdres de chromite de magnésie. » Curomites dis zinc. — i° Calcination du chromate de zinc. — Le chromate de zinc se décompose déjà, quoique lentement, à 44o°, en fournissant une poudre d'un noir violacé correspondant à la formule 3ZnO, 2 Cr203. Calculé Trouvé. pour 3ZnO, 2 CraO. ZnO 44, o3 44,35 Cr203.. 55,g5 55,65 ( ipo.5 ) » Si l'on effectue cette calcination à des températures de plus eu plus élevées, des quantités croissantes de ZnO se séparent de la combinaison avec l'oxyde de chrome ; mais, tant que la température n'est pas très élevée, ce dédoublement ne se fait que lentement. A très haute température, on obtient des produits dont la composition se rapproche de plus en plus de celle du chromite neutre ZnO,Cr203, mais sans arriver à concorder exactement avec elle : ainsi, après plusieurs heures de chauffe au rouge blanc, la teneur en ZnO était de 36, 3o, soit i ,60 de plus que ne le comporte la for- mule ZnO,Cr203. Ces produits présentent un changement de teinte analogue à celui qu'on observe dans le cas de la magnésie : du gris violacé, ils passent au vert sale quand la température de la calcination atteint le rouge blanc. » 2° Action du bichromate de potasse sur l'oxyde de zinc. — ■ En chauffant au rouge sombre un mélange d'oxyde de zinc et de bichromate, on obtient une poudre d'un brun rougeâtre ayant pour composition 6ZnO, 5Cr203, quelles que soient les propor- tions respectives d'oxyde et de bichromate. Voici les analyses des produits obtenus en chauffant 1 équivalent de ZnO avec 0,8, 1 , 2 et 4 équivalents de bichromate. Calculé 1. 11. 111. IV. Moyenne, pour 6ZnO,5Cr'0J. ZnO 38,65 39, 42 38,6; 3g, 09 38, 96 38 ,g4 Cr203 6i ,56 60,57 fi 1 . 77 60,80 61,17 61,06 » 3° Action du chromate neutre de potasse sur le chlorure de zinc. — L'action du chromate neutre sur le chlorure de zinc, au-dessous du rouge, fournit des produits dont la composition dépend de la proportion des réactifs employés tant que l'un d'eux n'est pas en notable excès par rapport à l'autre. Suivant que c'est le chromate ou le chlorure qui domine, on obtient soit 6ZnO, 5Cr203, soit 3ZnO, aCr203; avec des proportions intermédiaires, on obtient des produits qui doivent être considérés comme des mélanges des deux chromites précédents. Il en est du moins ainsi quand on effec- tue cette réaction au-dessous du rouge; car, lorsqu'on fait passer le chlorure en vapeur sur le chromate chauffé au rouge blanc, on obtient, comme je l'ai indiqué {Comptes rendus, t. CIX), le chromite neutre en octaèdres réguliers. » 4° Action du bichromate de potasse sur le chlorure de zinc. — Cette action, effectuée au-dessous du rouge, fournit des produits dont la teneur en oxyde de zinc oscille entre 43, 4o et 36,23. On doit donc les regarder comme des mélanges de chro- mite neutre avec les deux chromites basiques précédents. » La calcination au rouge d'un mélange de chlorure de zinc et de bichromate, indi- quée, en 1877, par M. Gerber comme fournissant le chromite neutre, peut donner, en effet, ce composé, mais seulement à la condition que le bichromate soit employé en très notable excès (5 équivalents de bichromate pour i équivalent de chlorure). » Chromite neutre de cadmium. — Le cadmium présente des résultats bien moins complexes que le magnésium et le zinc; il ne fournit qu'une seule combinaison, le chromite neutre CdO,Cr203. » i° Calcination du chromate de cadmium. — Le chromate de cadmium, beau coup plus stable que celui de zinc, n'éprouve aucune décomposition à 44o°; il faut le ( iooG ) chauffer au rouge pour le décomposer, el il fournit alors une poudre verte de chro- mite neutre : Calculé Trouvé. pour CdOCr'O'. CdO 4-5,46 4-5,56 Cr-O3 54,20 54,44 » 20 Action du bichromate de potasse sur l'oxyde de cadmium. — En chauffant au rouge un mélange de bichromate et d'oxyde, soit au-dessous, soit au-dessus de la fusion de l'argent, on obtient le même composé. Voici les analyses de deux produits obtenus, l'un au-dessous, l'autre au-dessus de la fusion de l'argent : CdO 46,2o 45,io Cr-O3 53,85 54,27 » 3° Action des chromâtes alcalins sur le chlorure de cadmium. — Ce n'est qu'en faisant passer le chlorure en vapeurs sur le chromate neutre fortement chauflé qu'on obtient {Comptes rendus, t. CIX) le chromite neutre cristallisé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation de l'éry limite disodique. Note de M. de Fokcrand. « J'ai décrit récemment (') des érythrates de potassium et de sodium hydratés et monobasiques qui se forment à froid par l'action de 1 équiva- lent d'érvthrite sur 1 ou 2 équivalents de potasse ou de soude, en dissolu- tion concentrée. L'action de la chaleur change ces corps en érythrates anhydres C8H9R08 et C8H9Na08. » Dans la préparation de l'érythrate de potassium, j'ai toujours obtenu le même composé en augmentant les proportions de potasse, de 2 à 25 équivalents. Au contraire, avec la soude, j'ai pu préparer plusieurs éry- thrates nouveaux et polybasiques en employant une quantité de cette base supérieure à 2 équivalents. » I. Èrythrate disodique. — Il suffit, pour l'isoler, d'abandonner pen- dant deux ou trois jours, à l'abri de l'air extérieur et en présence d'acide phosphorique anhydre , un mélange de 1 équivalent d'érythrite et de 3 équivalents de soude, l'une et l'autre en dissolution aqueuse concentrée. On peut aussi dissoudre directement l'érythrite pulvérisée dans une disso- lution de soude au maximum de concentration (ogl',425 de Na par centi- (' ) Comptes rendus, t. CXII, p. 4§4 et 532. ( !OQ7 ) mètre cube) et légèrement chauffée. Il se dépose peu à peu, et plus rapi- dement dans le second cas, des cristaux groupés en étoiles. On les recueille avant qu'ils aient envahi toute la masse, et on les prive de l'eau- mère au moyen de plaques poreuses de porcelaine. Ils contiennent : ., l dosé alcalimétriquement. . iq.aS Na pour 100 • . , , ,,, , ,, , ( dose a I état de sulfate ... 19,24 u La formule C"H8Na208, 8HO correspond à 19,33. » Ce composé est donc un érythrate disodique hydraté. « Il perd exactement 8 équivalents d'eau (3o,25 pour 100 de son poids) lorsqu'on le chauffe entre i35° et i/jo0 dans un courant d'hydrogène. Le résidu blanc, amorphe, poreux, très hygroscopique, est formé par de l'é- rvthrate disodique parfaitement pur : C8H8Na208. » L'analyse a donné : ,, l dosé alcalimétriquement. . 37,57 Na pour 100 ,,.,,. , ,• - / dose a 1 état de suliate . . . 27,52 » La formule C8H8jNa208 exige 27,71 pour 100. » Ce corps est le premier alcoolate disodique que l'on ait préparé à l'état de pureté; car j'ai montré précédemment que ni le composé décrit autre- fois par Wurtz sous le nom de glycolalcoolate disodique, ni le glycérinate disodique que j'ai obtenu moi-même n'ont exactement la composition d'al- coolates bibasiques. « IL Érythrate disodique combiné à l'hydrate de soude. — Si, dans l'expé- rience précédente, on augmente encore l'excès de soude jusqu'à 5 équi- valents, on n'obtient pas une substitution plus complète du sodium à l'hy- drogène de l'érythrite. Les cristaux, recueillis et desséchés comme les précédents, donnent à l'analyse les nombres suivants : l dosé alcalimétriquement. .. . 22,25 Na pour 100 , , . .,, . ,, r ( dose a 1 état de sullate 22,07 C pour 100 1 1 , 48 H pour 100 6,g3 Ces résultats correspondent exactement à la formule C8H8Na208+2NaH02 + i9HO qui exige Na 22,06 C 11, 5i H 6,95 ( ioo8 ) C'est donc un érythrate disodiquc combiné à 2 équivalents d'hydrate de soude et à 19 équivalents d'eau. La soude n'y est pas simplement mélangée, ainsi que je m'en suis assuré en faisant l'étude thermique de ce corps. » Ce composé, chauffé à i35°-i4o° dans un courant d'hydrogène sec, entre en fusion et perd beaucoup d'eau. Lorsque le poids est devenu con- stant, la matière est de nouveau solide et la diminution du poids est de 40,96 pour 100, ce qui correspond exactement à 19 équivalents d'eau (4i,oi pour 100). » Le résidu blanc, amorphe, est donc formé par le corps C8H8Na208, 2NaH02. Son poids reste ensuite constant, même à ido° et 1G00; à une température plus élevée, il se colore et se décompose profondément. » Les quatre érythrates nouveaux dont je viens d'indiquer la préparation ont donc pour formules C8H8Na208, C8H8Na208,8HO, C8H8Na208,2NaH02, C8H8Na208,2NaH02,i9HO. » L'analyse du premier ne peut conduire à une autre formule; quant aux trois autres, je me suis assuré, en en faisant l'étude thermique, que ce sont bien aussi des érythrates disodiques et que leur constitution est celle qu'indiquent les formules que je propose. » III. Il résulte de ces recherches que, tandis qu'on peut remplacer fa- cilement le premier et le second équivalent d'hydrogène alcoolique de l'érythrite par le sodium, les deux autres résistent à cette action, même en présence d'un excès de soude, etne se prêtent pas à une substitution dans les mêmes conditions. L'excès de base s'ajoute simplement à F érythrate diso- dique et refuse d'entrer dans la molécule. Ce fait a une certaine impor- tance en raison de la constitution des alcools polyatomiques supérieurs au glycol et, en particulier, de l'érythrite, où se trouvent réunies quatre fonctions alcooliques dont deux sont primaires et deux secondaires. Déjà, en étudiant les glycérinates polybasiques, j'avais isolé un corps ayant à peu près la composition du glycérinate disodique, mais je n'avais pas pu ob- tenir la troisième substitution qui correspondrait à la fonction d'alcool se- condaire. On est donc conduit à se demander si les alcools secondaires ( IOOÇ) ) peuvent former de véritables alcoolates et dans quelles conditions. On sait déjà que les aldéhydes secondaires ne se comportent pas vis-à-vis des bases comme les aldéhydes primaires. Il y aurait intérêt à rechercher si ces dif- férences sont du même ordre et quelle est exactement leur nature. J'ai en- I repris dans ce but des expériences encore inachevées sur l'alcool isopro- pylique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Discussion des expériences de Biot relatives aux dis- solutions dans l'eau de l'acide tartrique en présence de la potasse ou de la soude. Note de M. Aignan. « Pour étudier à l'aide du polarimètre les combinaisons susceptibles de se former dans les dissolutions de substances actives, Biot déduisait, de l'observation de la rotation )= PT8' M désignant la masse de dissolution contenant un poids P de corps actif et S étant le poids spécifique de la dissolution. Ayant représenté graphi- quement les résultats de ses mesures, il trouva que la ligne représentative des valeurs de (o>) pour les dissolutions d'acide tartrique dans l'eau, au lieu de deux droites se coupant que l'on pouvait attendre a priori, repré- sentait une hyperbole équilatère. Ce résultat conduisit Biot à admettre qu'il se formait, dans la dissolution examinée, des combinaisons en pro- portion continûment variables. Je crois pouvoir établir qu'on peut donner, de ce résultat et des résultats analogues que peuvent présenter les autres dissolutions, une interprétation différente en admettant que les dissolu- tions sont le siège de phénomènes de dissociation. » Biot examina ensuite les dissolutions de l'acide tartrique dans l'eau, en présence de la potasse ou de la soude ( '). En appliquant ma théorie au cas présenté par ces dernières dissolutions, je trouve que la ligne repré- sentative des valeurs de (w) doit, ainsi d'ailleurs que celle de w, pré- senter, au lieu des deux droites qu'indique la théorie de Biot, des arcs de courbe se coupant en des points anguleux. Biot, qui avait multiplié les (') Mémoires de l'Institut de France, t. W i. C. H. 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 18.) 1^2 ( I.OIO ) mesures quand il s'agissait de la dissolution de l'acide tartrique dans l'eau ou dans l'alcool, en fit seulement un petit nombre pour les dissolutions d'une même série dans ce nouveau travail. Persuadé, sans doute, que les phénomènes devaient être analogues dans les deux cas, il ne détermina, dans chaque série d'expériences, les valeurs de (w) = -r^ que pour cinq ou six liqueurs au plus; et, comme les nombres obtenus variaient régu- lièrement, il en conclut que, cette fois encore, il se produisait, dans la dissolution, des combinaisons en proportions continûment variables. » Pour me permettre de vérifier mes conjectures à ce sujet, les résultats de Biot n'étaient pas suffisamment nombreux et je me suis proposé de les compléter. Cette étude était particulièrement intéressante, car je pou- vais soupçonner d'avance la position d'au moins deux points anguleux. Comme l'acide tartrique forme, avec la potasse et la soude : i° un bitar- trate; 20 un tartrate neutre, on prévoit, en effet, que les dissolutions qui, pour un poids invariable (i.5ogr= 1 équivalent) d'acide tartrique, contien- dront des poids de soude graduellement croissants à partir de zéro, pré- senteront des points anguleux correspondant : i° à 1 équivalent; 20 à 2 équivalents de soude. » Les dissolutions que j'ai préparées contenaient toutes, pour une masse M = 4ooogr, 1 équivalent = i5og'' d'acide tartrique et des poids de soude variant de o à " d'équivalent. Ces dissolutions ont été examinées à la température de i4°, dans un tube ayant une longueur de om, 5o, et elles m'ont fourni les résultats suivants : Quantité Q uantitc de Rotation Densité ,,1 Mu de Rotation Densité r 1 Ml soude. wD- S. M-PÏS- soude. »i. S. M = F7 O +2^ 36' 1,0172 i3,66 1 1 d'éq... --7°,43' i ,o36i 39>69 {d'éq.... 3,4 l ,0189 i6,o5 12 5 » . . 7,42 1 ,o38o 39,66 » ... » » » 1 3 » . . 7.4a 1 , 0406 39,46 !» ... 4,4 I ,0221 21 .22 14 » . . 7.4i 1,0428 39,3o t » ••• 4,3; 1,0237 24,02 1 5 3 éq. 7; 42 1 ,o45o 3g, 3o 1 -- 1 éq. 0,12 1,02 O4 27,05 1 r. 5 » ; i i 1,0472 3g, 38 ! » ■ 5,4i 1,0271 29,51 » )i )) )) s » ■ 6,9 1,0288 3i,88 18 5 )) 7,4. 1 , oô 1 6 38, g7 ! » • 6,37 1 ,o3o5 34,24 }> )> » » I » . 7,4 I ,0322 36, 5 1 20 5 = 4éq. 7,4' 1 ,o55g 38, 81 V =2éi- 7,3o 1 ,o33g 39,20 » » » » iV» » - 7,4o 1 ,o35o 39 , 5 1 2 2 5 )) 7,42 1 ...;„,,, 38, 75 ( 'on ) » Sur la représentation graphique de ces résultats, on peut faire les remarques suivantes : » i° Pour des poids de soude variant de o à i équivalent, (w) est repré- senté par un arc de courbe s'écartant peu d'une droite ; cette courbe tourne sa convexité vers l'axe des x (sur lequel sont portés en abscisses les poids de soude) ; » 20 Pour des quantités de soude comprises entre i et 2 équivalents, (w) est représenté par une droite. Cette droite coupe le premier arc de courbe sous un angle très ouvert; cependant, pour faire disparaître cet angle, il faudrait admettre, pour la valeur de (10) qui correspond au som- met, une erreur de —, qui n'a pu être commise. Ce point anguleux indique la formation du bitartrate de soude. » 3° De 2 équivalents à 3 équivalents de soude, l'allure de la courbe est toute différente. Le nouvel arc coupe nettement le précédent, ainsi que le faisait prévoir ma théorie, au point qui correspond «à la formation dutar- trate neutre. De plus, cet arc montre que (10) atteint une valeur maximum pour " d'équivalent de soude environ, puis (w) décroît lentement. » 4° Enfin, pour 3 équivalents de soucie, on trouve un nouveau point anguleux, ce qui indiquerait la combinaison d'un troisième équivalent de soude à 1 équivalent d'acide tartrique. A partir de là, après avoir augmenté de nouveau légèrement, (w) décroît lentement et paraît tendre vers une valeur limite, au moins dans les conditions de dilution et de température où je me suis placé. « L'existence de cette troisième combinaison pouvait être prévue. En effet, M. Berthelot a trouvé que l'addition à l'acide tartrique dissous d'un troisième équivalent de soude dégageait oCal,3. On pouvait admettre qu'il se formait ainsi un véritable alcoolate, la soude s'unissant à un groupe al- cool de l'acide tartrique. Il résulte de mes observations que ce composé serait partiellement dissocié en dissolution. » Une interprétation identique à celle que je viens de donner des expé- riences de Biot peut s'appliquera la belle série d'observations dont M. Cer- nez a enrichi l'étude des dissolutions de substances actives et elle conduit à des résultats analogues. » ( IOI2 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Formation d'acide diméthylacrylique dans la prépa- ration des acides amidés de l'acide isovalérique. Note de M. E. Duvii.lieiî, présentée par M. Friedel. « Dans le cours de mes recherches sur les acides amidés, l'acide isova- lérique m'a toujours donné des rendements moins satisfaisants que les acides acétique, propionique, butyrique normal et caproïque normal. Ayant constaté la formation d'une très notable quantité d'acide diméthylacry- lique (') dans l'action de la triméthy lamine sur l'éther bromoisovalérique, j'ai pensé cpie les rendements plus faibles, que j'avais obtenus en préparant les acides amidés de l'acide isovalérique, devaient tenir à la formation si- multanée d'acide diméthylacrylique, qui avait échappé jusque-là, sans doute à cause de la volatilité de cet acide. » Pour préparer les acides amidés de l'acide isovalérique, j'ai suivi la méthode ordinaire, qui consiste à faire réagir l'acide bromoisovalérique sur une ammoniaque. Mais, après avoir décomposé par la baryte les sels ammo- niacaux, chassé l'ammoniaque par l'ébullition et précipité la baryte par l'acide sulfurique, au lieu dé mettre l'acide amidé en liberté, par l'oxyde d'argent, j'ai soumis au préalable le liquide à la distillation. J'ai recueilli un produit acide, qui, après saturation par la soucie, évaporation à sec et traitement par l'acide sulfurique, fournit, en quantité notable, un acide huileux, très peu soluble dans l'eau, distillant de 17.5° à 193°, absorbant le brome et l'iode, et cristallisant en partie. » Les cristaux ont la composition et les propriétés de l'acide diméthyl- acrylique. » J'ajouterai que, dans les mêmes conditions, l'action des ammoniaques sur les acides y.-bromés normaux ne m'a pas fourni d'acides non saturés, ou du moins, s'il s'en est formé, il ne s'en est formé que des traces. » La formation d'acide diméthylacrylique comme produit secondaire des acides amidés de l'acide isovalérique doit tenir à la nature même de l'acide isovalérique, car nous venons de constater, M. Chancel et moi, que l'ac- tion de l'ammoniaque sur l'acide bromoisobutyrique, qui a une constitution analogue à celle de l'acide bromoisovalérique, donne aussi un acide non (') Bulletin de la Société chimique de Paris, 3e série, t. III, p. 5o- ; 1890. ( roi3 ) saturé, très probablement l'acide méthacrylique. Nous poursuivons cette étude. » CHIMIE ORGANIQUE. — Méthylcyanosuccinate de méthyle : èther méthylélhè- nyltricarbo nique. Note de M. L. Bakthe, présentée par M. Friedel. « Dans une Communication antérieure ('), j'ai montré qu'en traitant du sodocyanacétate de méthyle par du monocbloracétate de méthyle, on ob- tient du cyanosuccinate de méthyle et, par réaction secondaire, du cyano- tricarballylate de méthyle, ce dernier en magnifiques cristaux. » Comme son homologue supérieur, l'éther éthylique, le cyanosuccinate de méthyle se prête aux substitutions et m'a permis de préparer un certain nombre de dérivés alcoylés. /CAz » Méthylrvanosuvcnile de mc(/iv/e CH3 .C — C02CH3 . — A 2oer de cyano- i Cf]2.C02CH3 succinate de méthyle dissous dans 6oS' d'alcool méthyliquc, on ajoute une solution de 281', 38 de sodium dans ioos' d'alcool méthylique. Le mélange, additionné de i6g,',6o d'iodure de méthyle rectifié à t\'i°, est chauffé au bain-marie dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant, pendant cinq heures. La température ne doit pas dépasser 'jo°-']50. La réaction du mélange étant neutre au tournesol, on filtre pour séparer l'iodure de so- dium qui s'est précipité, et on distille l'alcool. Le résidu, additionné d'eau, a laissé déposer une huile rougeàtre qui a été reprise par l'éther. La solution éthérée, mise à digérer sur du chlorure de calcium, a été ensuite distillée au bain-marie d'abord, et ensuite au bain d'huile dans le vide re- latif. Sous une pression de om,o6, de 195°- 2000, on a recueilli un liquide huileux, incolore, homogène, qui, rectifié et soumis à l'analyse, a donné des chiffres qui conduisent à la formule C8 H'' AzO\ Ce composé est le méthyl- cyanosuccinate de méthyle, qui se forme en vertu delà réaction suivante : /CAz /CAz CNa— COaCH3 + Cil3 1 = C1L,.C— C02CÏI3 4- NaL 1 1 CH2.CG2CH3 CH2.C02CH;' (M Comptes rendus, t. CXI, p. 342-343. ( io.4 ) » J'ai déjà obtenu le même produit en cherchant à préparer, dans des conditions particulières, le méthylcyanosuccinate d'éthyle /Ckz CH3.C— C02C2H5 . i cir-.co2c2H5. En effet, si l'on vient à produire du cyanosuccinate d'éthyle sodé, en mélangeant de l'éther cyanosuccinique à du sodium dissous dans de l'al- cool métbylique, et si l'on vient à faire agir, comme dans la préparation précédente, de l'iodure de méthyle, on obtient du méthylcyanosuccinate de méthyle. » Ce déplacement de l'alcool éthylique par l'alcool métbylique ou par un autre alcool quelconque a été déjà signalé par M. Purdie (') à diffé- rentes reprises, par Peters (2), Haller et Held (3) et plus anciennement par M. Fricdel et Crafts (*). Nous allons en rapporter de nouveaux exemples. » J'ai en effet cherché à préparer le cyanosuccinate de métbvle-éthvle. /CAz CH — C02CH3 par l'action des monocbloroacétates de méthyle ou d'éthyle CH2.C02G2H5 sur les cyanacétates d'éthyle ou de méthyle sodés. Dans ces conditions, en opérant sur les quantités théoriques de ces corps mis en présence, je n'ai pu obtenir que des cyanosuccinates de méthyle ou d'éthyle, suivant qu'on opérait au sein de l'alcool méthylique ou éthylique. J'aurai d'ailleurs l'oc- casion de donner plus de détails sur ces diverses réactions. C02CH3 » Ether méthylèthényltncarbonique : CH3 ,C — C02CH3. — La fonction i CH\C02CH3 nitrile du méthylcyanosuccinate de méthyle a été saponifiée au moyen de l'alcool méthylique saturé d'acide chlorhydrique. A froid, par simple con- tact, la saponification ne s'opère pas, même au bout d'un temps très long. (') Berichte, t. XX, p. i555. {-) IbicL, p. 33 1 8. (3) Bulletin de la Société chimique, t. XLIX, p. 247. et Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XVII, p. 226 (4) Comptes rendus, t. LVII. p. 877 et 986. ( IOID ) Il faut opérer en tubes scellés à la température de y5° environ, pendant une ou deux heures seulement. Il se dépose du chlorhydrate d'ammoniaque. » On évapore le liquide au bain-marie, et on lave le résidu avec une so- lution de carbonate de soude. Il se précipite une huile qui est reprise par de l'éther. Cette solution, desséchée sur du chlorure de calcium, est distillée dans le vide partiel; sous une pression deoatm,o5, 3217° environ, la majeure partie du produit distille. L'analyse de ce liquide rectifié a donné des chiffres qui correspondent à ceux de l'éther méthvléthényltricarboniquc, formé en vertu de l'équation suivante /CAz /COaCH3 CH3,C - C02CH3-i- 2CH3,OH + 2HCI = CH3,C — C02CH3 -f- AzH'Cl -+- CH3 1 1 CH2,COCH3 CH2,C02CHs » Le cyanosuccinate de méthyle, de même que ses dérivés substitués, participe donc des propriétés du cyanosuccinate d'éthvle et des composés qui en dérivent. Dans une prochaine Communication, je ferai connaître des composés nouveaux, obtenus avec l'éther cyanacétique et l'éther cya- nosuccinique ( ' )• ZOOLOGIE. — Sur la dextrorsitê de certains Gastropodes dits « sénestres » (La- nistes, Peraclis, Limacina, larves des Cymbuliidae). Note de M. Paul Pelseneer. « I. M. Bouvier a montré, dans le présent Recueil (2), que les Ampul- laria à enroulement sénestre (Lanùles) sont dextres par leur organisation anatomique. » De mon côté, j'ai fait voir ( 3 ) que, chez les « Ptéropodes » à coquille enroulée (Limacinidœ, Cymbuliidœ à l'état larvaire), malgré la sinistror- sité de la coquille, l'organisation de l'animal est absolument dextre, c'est- à-dire que l'anus, l'orifice génital, le pénis et le plus gros ganglion viscéral se trouvent à droite. (') Travail fait au laboratoire des travaux de Chimie et de Pharmacie de la Faculté de Médecine de Bordeaux. (2) Bouvier. Comptes rendus, t. CIII, p. 1276; 1886. (3) Pelseneer, Zool. Challenger Exped., Part LXVI, p. 6 à 12; 1888. ( ioi6 ) » II. Cette anomalie apparente restait sans explication, jusqu'à ce que Simroth (') et von Jhering (2) aient émis, indépendamment, une hypo- thèse qui permettrait d'en rendre compte, et dont voici le résumé : » Chez les Gastropodes où la coquille enroulée en spirale est formée de tours peu saillants, la « spire », en s'aplatissant davantage, a pu finalement devenir rentrante et se transformer en un faux ombilic. » Mais cette explication très plausible n'était pas appuyée d'une preuve démonstrative. » III. Celle-ci peut se trouver dans la conformation de l'opercule. » On sait, en effet, que, si ce dernier est spirale, il possède une spire in- verse de celle de la coquille (sënestre chez les Gastropodes à coquille dextre; dextre chez ceux à enroulement sénestre : Trifons, Lœocochlis, etc.). » Si donc les formes dont il est question ici ont un faux enroulement sénestre, comme le suggèrent Simroth et von Jhering, leur opercule (s'il est spirale), doit être à spire sënestre, lorsqu'il est observé en place. » L'opercule de Lanistes n'est pas spirale, mais il l'est dans tous les Ptéropodes à coquille enroulée. Or sa spire est sénestre : » i° Chez Peraclis ( 3); 20 Chez les larves des Cymbuliidœ (''); 3° chez Limacina (Spirialis) retroversa, Flemming(== balea, Môller), que je viens d'examiner spécialement à ce point de vue (°) ; » Déplus, dans tous les Gastropodes enroulés (qu'ils soient réellement dextres ou réellement sénestres), la partie initiale de l'opercule spirale se trouve dirigée vers le côté ombilical de la coquille. Or, dans les trois cas ci-dessus, cette spire est dirigée vers la « spire » de la coquille. « Il est donc certain que la spire des Ptéropodes enroulés correspond à l'ombilic des Bullidés et des autres Gastéropodes, » C'est, par conséquent, au processus indiqué plus haut, d'après Sim- roth et von Jhering, qu'est due l'acquisition de la sinistrosilé de la (') Simroth, Zeit.se/ir. f. Nalurwiss. {Halle), Bd. LXX1L p. 88; 1889. (2) Von Jhering, Bull. Scienlif. Fiance et Belgique, t. XXIII, p. 180. (3) Pelseneer, Zool. Challenger Expedit., Pari LXV, PI. 1, fig. 8; Part LXVI, p. 3i. {») Ibid., Part LXV, PI. II, fig. i4- (>) Les auteurs qui ont figuré des opercules de Limacina {ou Spirialis) (Souleyet, Sars), les ont représentés comme dextres, mais alors séparé? du corps de l'animal ; dans le cas où l'on en voit au contraire in situ (Soulejel, Bonite, PI. XIII, fig. 36, « Spirialis » bulimoides), la spire y est sénestre. ( ioi7 ) coquille, dans le cas spécial où celte sinistrosité laisse inaltérable la dextro- sité de l'organisation, ou vice versa, comme c'est probablement le cas chez Choanomphahis et Pompholyx. » IV. Il résulte de ce qui précède que Lanistes, les Limacinulœ et les larves des Cymbu/iidœ sont ultra-dextres et qu'il n'y a de réellement sénestres que les Gastropodes chez lesquels il y a situs inversus complet, normal (Triforis, Physa, etc.), ou tératologique [Buccinum (von Jhering), Hélix, Limnœa, etc.]. » ZOOLOGIE. — Sur la structure de f œil composé des Crustacés macroures. Note de M. H. Viali.axes, présentée par M. Milne-Edwards. « Dans le travail d'ensemble que M. Grenadier a publié, sur les organes visuels des Arthropodes, ce savant est arrivé, quant à la constitution géné- rale de l'œil composé des Crustacés supérieurs, aux conclusions suivantes. L'œil composé, limité en dehors par la cornée à facettes, en dedans par la membrane basale, est formé par la réunion d'un grand nombre d'yeux élémentaires ou ommatidies . Chaque ommatidie comprend, comme parties principales, i° le cône cristalloïde, formé de quatre segments accolés sui- vant l'axe; 20 la rétinule, située entre l'extrémité du cône et la membrane basale. La rétinule est formée par sept bâtonnets ou rhabdomères soudés ensemble suivant la ligne axiale pour former un corps désigné sous le nom de rhabdome. La surface libre de chaque rhabdomère est revêtue par une cellule fortement pigmentée, désignée sous le nom de cellule rétinienne et qui sécréterait pour ainsi dire celui-ci. Des recherches plus récentes dues à M. Patten (') tendent à infirmer ces conclusions et à prouver que le rhabdome ne dépend point des cellules rétiniennes, mais bien du cône avec la substance duquel il se continuerait. » Les recherches que je viens d'entreprendre sur la Langouste m'ont permis de constater des particularités qui avaient échappé à l'un et à l'autre des auteurs que je viens de citer. Le cône ne se termine pas au niveau de l'extrémité externe du rhabdome, comme le pense M. Grenacher; il ne se continue pas non plus avec la substance de celui-ci, comme le vou- drait M. Paten. Mes préparations montrent, en effet, que chacun des quatre segments constitutifs du cône se termine par un filament extrème- (') Eyes of Molluscs and Arthropods (Mitiheil. Zool. Stat. Napol., 1886). C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N* 18.) ' ^3 ( ioi8 ) ment lénu qui chemine le long du rhabdome, entre les cellules réti- niennes, pour aller s'attacher à la membrane basalc. » Quelles parties de l'ommatidie s'unissent et comment s'unissent-elles avec les tubes nerveux, dits fibres post-rétiniennes, chargés de transmettre aux centres les impressions lumineuses? C'est un point capital à élucider si l'on veut déterminer le rôle physiologique des diverses pièces qui con- stituent l'ommatidie. M. Grenadier n'a point abordé cette difficile re- cherche; M. Patten, qui s'en est occupé, ne me parait pas avoir été heu- reux dans ses résultats, en raison sans doute du mauvais choix des types zoologiques auxquels il s'est adressé. Je ne puis aujourd'hui entrer dans aucune discussion à ce sujet. Je me contenterai d'attirer l'attention de l'Académie sur les conclusions auxquelles m'ont conduit les recherches que j'ai entreprises sur la Langouste, type éminemment favorable à la solution du problème que je signalais plus haut. » Le rhabdome de la Langouste est un corps allongé, terminé à son extrémité externe par une pointe effilée; sa surface est pourvue de sept côtes longitudinales très saillantes, répondant aux sept rhabdomères qui se soudent pour le former. Vers l'extrémité interne du rhabdome, les sept rhabdomères se séparent. Une coupe transversale pratiquée à ce niveau nous montre ceux-ci symétriquement disposés en cercle autour d'un point qui répondrait à l'axe de l'ommatidie. Plus près de la membrane basale, la symétrie, de radiale qu'elle était, devient bilatérale; six des rhabdo- mères se disposent symétriquement par rapport à un plan qui passerait par le septième. Nous pouvons donc distinguer à ce niveau un rhabdomère asymétrique (que nous appellerons antérieur) et six rhabdomères disposés par paires en arrière de celui-ci. Les rhabdomères de la première paire sont très écartés de ceux de la deuxième; ceux de la deuxième paire sont, au contraire, très rapprochés de ceux de la troisième. » Chacun des sept rhabdomères, après s'être ainsi disposé, se continue directement avec le contenu protoplasmique (ou cylindre-axe) d'un tube nerveux qui se revêt de sa graisse propre en traversant la membrane ba- sale pour aller (sous le nom de fibre post-rétinienne) gagner le ganglion op- tique. » La membrane basale est percée de trous pour livrer passage aux sept tubes nerveux qui se rendent à chaque ommatidie. Ces trous sont dispo- sés avec une symétrie très grande, mais entièrement différente de la sy- métrie heptagonale des rhabdomes. Afin de faire comprendre cet arrange- ment nous distinguerons les ommatidies voisines par les lettres A, B,C, . . . . ( IOI9 ) Autour du point qui répond à l'axe de l'onimatidie A, la basale est percée de cinq trous disposés en pentagone allongé. Un des trous est impair, les quatre autres sont symétriquement disposés en deux paires. » Le trou impair donne seulement passage au tube nerveux venant du rhabdomère impair del'ommatidie A. » Le trou de la première paire donne passage a trois tnbes qui viennent : l'un du rhabdomère de la première paire de l'ommatidie A, les deux autres des rhabdomères de la deuxième et de la troisième paire d'une ommatidie voisine B. » Le trou de la deuxième paire donne passage à trois tubes qui vien- nent : l'un du rhabdomère de la première paire d'une ommatidie C, les deux autres des rhabdomères de la deuxième et de la troisième paire de l'ommatidie A. » Sans insister davantage sur ces curieuses dispositions, je résumerai brièvement ceux des résultats auxquels je suis arrivé et qui me semblent avoir le plus d'importance. » i°Les théories morphologiques et physiologiques auxquelles M. Patten a voulu donner un caractère si général ne peuvent se soutenir en pré- sence de ce fait que chacun des segments du cône, loin de se continuer avec le rhabdome, se termine, ainsi que je l'ai montré plus haut, en un filament qui va s'attacher à la membrane basale. Il faut donc, à l'encontre du naturaliste américain, voir dans le cùne seulement un organe de ré- fraction. » 20 Les plus nerveuses ne se terminent pas dans le protoplasma des cellules rétiniennes, comme le voulait ce même auteur, mais s'unissent directement avec le rhabdome. » 3° Chacun des sept rhabdomères s'unit à un tube nerveux spécial ; il est donc infiniment probable que chaque ommatidie peut être le point de départ d'au moins sept sensations lumineuses distinctes (' ). » (') Ce travail a été fait à la station zoologique d'Arcachon. ( 1020 ) BOTANIQUE. — Structure comparée des racines renflées de certaines Om- belliféres ('). Note de M. Géxeau de Lamarlière , présentée par M. Duchartre. a Les racines adventives renflées en tubercules des OEnanthe présen- tent, d'après M. Courchet (2) et M. Gérard (a), une structure anormale. En reprenant cette étude et en l'étendant à d'autres genres d'Ombellifères qui présentent aussi des racines renflées (Caru/n, Cicuta et Sium), j'ai trouvé une série de transitions entre le type anormal des OEnanthe et la structure normale présentée par le pivot ou les racines latérales des autres espèces de la même famille. » On sait, en effet, que la partie mince de la racine d'un Daucus Carota comporte deux faisceaux ligneux primaires, alternant avec deux faisceaux libériens; mais, dans la partie épaissie de cette racine, les faisceaux du bois primaire montrent leurs vaisseaux dissociés et dispersés au milieu d'un parenchyme abondant et non lignifié. Chacun de ces vaisseaux ainsi isolés est bordé d'un cercle de cellules parenchymateuses disposées en rayon- nant tout autour. » Cette structure est fréquente dans les tubercules, et je l'ai observée dans les racines de YApium graveolens, de Y Angelica silvestris, de YAn- thriscus silvestris et du Chœrophyllum bulbosum. Il n'est pas rare de rencon- trer, dans ces mêmes espèces, des groupes de plusieurs vaisseaux accolés et entourés de parenchyme rayonnant. » Enfin tout un faisceau du bois primaire peut présenter la même parti- cularité, et c'est le cas des racines adventives des OEnanthe, du Carum ver- licillatum, du Sium latifolium et du Cicuta virosa. » Dans Y OEnanthe pimpinelloides, il y a trois faisceaux primaires qui tantôt se rejoignent au centre, tantôt sont un peu écartés les uns des (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. (-) Courchet, Etude anatomique sur les Ombellifères et leurs principales ano- malies (A/ni. des Se. nat., Bot., 6e série; 1 884 ) - (3) R. Gérakd, Structure de l'axe des OEnanthe et considérations sur les forma- tions anomales {Comptes rendus, novembre i883, et Bull, de la Soc. bot. de Fr.. 2e série, t. V; i883). ( 102 1 ) antres, surtout dans la partie renflée de la racine. Sur sa face externe et sur ses faces latérales, chacun de ces faisceaux est entouré d'une couche génératrice secondaire. La même disposition se rencontre chez le Sium latifolium. La couche génératrice peut même parfois s'étendre sur la face interne du faisceau : c'est ce qu'on observe chez le Cicuta virosa. » Dans YOEnanthe Lachenalii, l'écartement des faisceaux est bien plus accentué, l'assise génératrice étant beaucoup plus active sur la face interne que dans les espèces précédentes. Cet écartement est porté à l'extrême dans Y OEnanthe peucedanijolia, YOE. crocata et le Carurn verticillalum. » Comment se comportent le bois et le liber secondaires dans ces racines anormales? Dans le Daucus, Y Apium, etc., la couche génératrice ne produit d'éléments lignifiés que sur les faces latérales des faisceaux du bois primaire; sur la face externe, il ne naît que du parenchyme non li- gnifié. Sur une coupe transversale, l'ensemble du bois secondaire prend l'aspect d'une ramification dichotomique, par suite de la formation de rayons médullaires larges qui se terminent vers l'intérieur à des distances inégales du centre. « Dans les racines adventives du Cicuta virosa, les formations secon- daires présentent la même disposition. Cependant, la couche génératrice fonctionne moins activement en face des rayons médullaires que dans ses autres points. » Chez le Sium latifolium et l' OEnanthe pimpinelloid.es, le bois secondaire est moins abondant et ne présente plus l'aspect d'une ramification dicho- tomique. Ce.bors est produit sur les faces latérales des faisceaux ligneux primaires, et quelquefois aussi sur la face dorsale, comme c'est le cas du Sium latifolium. » Ces formations secondaires internes à la zone génératrice sont moins abondantes encore dans YOEnanthe peucedanijolia et le Carurn verticillalum. Chez cette dernière espèce, il n'y a plus que quelques vaisseaux entremêlés à un petit nombre de cellules parenchymateuses sur les faces latérales des faisceaux du bois primaire. » Quant à ce qui représente le liber secondaire dans ces racines ren- flées, c'est dans tous les cas un parenchyme très développé même lorsque le bois secondaire est presque nul; c'est dans ce tissu du liber secondaire que s'accumule la majeure partie des réserves. » Conclusion. — L'anomalie qu'on observe chez les racines latérales ren- flées de certaines Ombellif ères (OEnanthe, Carurn), est plutôt apparente que réelle. On peut trouver, dans les plantes de la même famille, une série d'inlermé- ( I«)22 ) diaires entre, cette structure dite anormale et la structure d'une racine renflée normale (Daucus, Apium) ». GÉOLOGIE. — Sur la structure microscopique des roches phosphatées du Dekma (département de Constantine). Note de M. Bleicher, présentée par M. Albert Gaudry. « Dans une première Note du 9 juin 1889, Sur la nature des massifs de Dekma (département de Constantine), nous présentions l'étude de quel- ques roches phosphatées de ce gisement, provenant d'un envoi fait, par M. Vetterlé, de Souk-ArrasàM. Thomas, vétérinaire en 1e1' au 10e hussards- auteur de la découverte des phosphates en Tunisie. De nouveaux envois d'échantillons de même provenance, augmentés de ceux que M. G. Le Mesle a recueillis sur les flancs du Dekma, permettent de compléter ces recherches par des observations microscopiques plus précises et plus nom- breuses. » La caractéristique des roches phosphatées du Dekma, qu'elles provien- nent des flancs du massif ou du sommet, consiste dans l'abondance plus on moins grande de débris osseux visibles extérieurement ou incorporés à la masse, de nodules généralement petits, marno-calcaires, pénétrés de phos- phate, d'une matière minérale verte, écailleuse ou terreuse, de grains quartzeux, même de quartz bipyramidé. » C'est dans les parties les plus riches en grains quartzeux, en matière minérale verte et aussi en fer que les débris osseux dominent. » Une roche notée n° 0 dans la collection envoyée par M. Vetterlé à M. Thomas, présente ces caractères au plus haut degré. Elle provient des flancs du Dekma, non loin de Tarja, des couches supérieures au gypse. La coupe, qui a pu être photographiée, montre, au milieu d'un ciment calcaréo- ferrugineux peu abondant, des grains quartzeux, des ébauches de quartz bipyramidé, des grains ou écailles de cette substance verte dont nous avons parlé plus haut, à différents degrés de décomposition qui révèlent sa richesse en fer, des débris nombreux d'os et d'émail. » Les débris d'os, grâce à la conservation de leurs ostéoplastes, sont faciles à reconnaître; ils paraissent souvent arrondis sur leurs bords, di- visés en fragments réguliers circonscrivant des îlots osseux. Il n'en est pas de même des fragments d'émail, qui se présentent avec une teinte jaune d'ambre et n'ont, pour les caractériser, au point de vue histologique, que ( 1023 ) des stries plus ou moins parallèles ou un pointillé très fin, suivant le sens de la section. Des préparations faites sur des dents revêtues de leur émail permettent de déterminer la nature de ces débris animaux par com- paraison, et de constater que, dans certaines roches du Dekma, les dents, et peut-être les écailles émaillées de certains poissons ont été macérées et dissociées au point que l'émail en menus fragments détachés de la partie osseuse a pu rester seul témoin de leur existence. Nous avons pu constater le même fait dans les roches de calcaire rubané, riche en débris de pois- sons, du muschelkalk supérieur des environs de Lunéville. » Tout autre en apparence est une roche phosphatée jaunâtre, nodu- leuse, de la partie supérieure du nummulitique du Dekma, provenant d'un envoi fait par M. Vetterlé. L'élément calcaire y domine, mais il s'y pré- sente sous forme de ciment et de nodules pénétrés de phosphate. Les dents et les os, assez abondants, sont faciles à dégager par simple dissocia- tion dans l'eau; quant aux écailles de matière minérale verte et aux grains de quartz, ils sont en faibles proportions. » A côté de ces deux catégories de roches phosphatées que nous avons choisies comme les deux extrêmes de la série riche en débris animaux, il convient d'en signaler d'autres qui, dans les échantillons soumis à nos re- cherches, n'en contiennent pas de traces. » Ce sont alors les foraminifères surtout qui paraissent avoir concentré le phosphate dans leur test. Deux cas se présentent ici. Une roche calcaire jaunâtre assez dure, tachée de points verts, provenant du massif du Dekma, se montre uniquement formée, d'après une coupe, de nummulites noyées dans un ciment calcaire peu abondant. Elle paraît assez riche en phosphates d'après l'essai qualitatif, et l'on peut admettre (la roche étant trop compacte pour qu'on puisse dégager ces foraminifères et les étudier directement) que ce minéral est contenu dans leur test. » M. G. Le Mesle a recueilli dans un petit affleurement, entre la route et le Dekma, à nkm de Souk-Arras, une roche marno-calcaire finement gre- nue, se débitant facilement en grains qui, par simple lavage, peuvent être facilement caractérisés comme foraminifères. » Quoiqu'elle contienne aussi de petits moules de coquilles bivalves et gastropodes et d'autres organismes d'interprétation difficile, les foramini- fères nous ont paru plus intéressants à étudier au point de vue de ce qu'on pourrait appeler la localisation du phosphate. » Ces organismes microscopiques sont entourés d'une coque calcaire dont on peut se débarrasser, en partie au moins, par l'acide acétique. Les ( I02/4 ) foraminifères les plus petits, qui ont été soumis à cette action préalable, donnent, par l'action de l'acide nitrique étendu, suivie d'addition de mo- lybdate d'ammoniaque, la réaction des phosphates avec un résidu siliceux. En coupe, ces foraminifères montrent leur test bien conservé et, dans les préparations obtenues après action de l'acide acétique, les détails de struc- ture deviennent visibles. Notons que la matière minérale verte qui accom- pagne partout les phosphates est représentée également ici. » En résumé, il résulte de nos observations que les roches phosphatées du Dekma ont une composition assez uniforme, quel que soit leur niveau géologique, et que les débris organiques de toute nature qu'on v ren- contre peuvent servir à expliquer la richesse de ce massif en phosphate de calcium. » PALÉONTOLOGIE. — Note sur les gisements quaternaires d'Èragny et de Cergy (Seine-et-Oise); par M. E. Rivière. « A plusieurs reprises j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le résultat de mes recherches paléontologiques et anthropologiques dans les sablières quaternaires du bassin parisien, et notamment dans celles du département de la Seine, telles que Billancourt, le Ferreux, Nogent-sur- Marne, Neuilly-sur-Marne, etc., où j'ai trouvé et étudié une faune inté- ressante par les Vertébrés quaternaires plus ou moins nombreux qu'elles renfermaient. » Aujourd'hui, les recherches qui font l'objet de cette Note sont relatives à des carrières beaucoup plus éloignées de Paris, mais également qua- ternaires, qui m'ont été signalées par M. P. Toussaint, dans le départe- ment de Seine-et-Oise, à peu de distance de Pontoise, et situées les unes sur la rive gauche de l'Oise, les autres sur sa rive droite. » I. Sablières d'Èragny. — Le premier gisement se trouve sur le territoire de la commune d'Èragny, entre Conflans-Sainte-Honorine et Saint-Ouen- l'Aumùne. Il est représenté par trois sablières presque contiguës, dont l'une, abandonnée déjà depuis quelque temps, ne m'a fourni aucun élé- ment d'étude et sur laquelle je n'ai pu avoir aucun renseignement. » Les deux autres, la sablière Plaudet et la sablière Leveau, sont en pleine exploitation. Elles sont situées à un demi-kilomètre environ des bords de l'Oise, sur sa rive gauche, entre le chemin vicinal d'Èragny à Saint-Ouen-1'Aumône et la voie ferrée, qu'elles côtoient dans toute leur longueur. ( 1025 ) » Ces deux carrières sont exploitées et pour le sable fin et pour le gros caillou qu'elles renferment, jusqu'à la profondeur de 5m environ, pro- fondeur au-dessous de laquelle j'ai rencontré une nappe d'eau correspon- dant au niveau de l'Oise, s'élevant avec celui-ci dans toutes ses crues, s'abaissant, au contraire, en même temps que ses propres eaux à certaines époques de l'année. » Les lits de sable, de gravier et de gros cailloux sont surmontés d'une couche de terre végétale qui varie entre 6ocm et 90e"1 d'épaisseur. Les os- sements d'animaux, ainsi que les silex taillés qui y ont été trouvés gisaient dans une couche de moyens graviers mêlés de sable, située à 3m,4ode profondeur et de 60e"1 à 70e"1 d'épaisseur. » Les animaux, dont les restes y ont été découverts et recueillis pour la plupart par un ouvrier carrier de Pontoise, chez lequel j'ai pu les exa- miner, sont : » i° \J Elephas primigenius, représenté par deux dents molaires presque entières et par une série de lames brisées et détachées les unes des autres provenant d'une troisième dent; » 20 Un Équidé de grande taille, très probablement YEquus caballus fossilis, représenté aussi : (a) par des dents molaires supérieures et infé- rieures, et par plusieurs incisives, les unes entières, les autres brisées; (è) par un métacarpien entier et bien conservé. » 3° Le Bos primigenius caractérisé : (a) par un certain nombre de dents molaires supérieures et inférieures, les unes entières et bien conservées, les autres brisées; (è) par un astragale de fortes dimensions. » J'ai trouvé aussi moi-même, en place, dans la sablière Plaudet, deux fragments de molaires d'Equidé, dont un roulé, presque méconnaissable, ainsi qu'une dent molaire inférieure de Bovidé. » De plus, un certain nombre de diaphvses d'os longs fendus et brisés, absolument indéterminables, au point de vue non seulement de l'animal dont elles proviennent, mais encore de la nature de l'os lui-même, ont été mises à découvert dans ces mêmes sablières et recueillies par les ouvriers. Mais jusqu'à présent le Khinocéros et le Renne, que j'avais trouvés dans les sablières des environs de Paris, notamment à Billancourt et à Mon treuil, font complètement défaut dans les carrières de sable d'Éragny, ou plutôt je n'en ai pas vu la moindre trace; il en est de même des animaux carni- vores dont je n'ai trouvé ni dents, ni ossements. » Par contre, les échantillons de bois fossiles plus ou moins roulés sont très nombreux. Je me propose d'en faire ultérieurement une étude ana- C. R., 1891, i« Semestre. (T. CX1I, N» 18.) l ^4 ( IO20 ) logue à celle que j'ai faite des bois trouvés dans les sablières de Billan- court et du Perreux. « Quant à l'industrie de l'homme quaternaire, les ouvriers des sablières d'Éragny ne sachant pas ce que c'est qu'un silex taillé, n'en ont jamais re- cueilli un seul. J'ai eu, au contraire, la bonne fortune d'en trouver quelques-uns, non pas en place, mais en explorant les tas de cailloux de la carrière Plaudet. Je citerai notamment : i° une sorte de disque irrégulier pourvu de son bulbe de percussion à la face inférieure; 2° une petite lame triangulaire en silex blanc: 3° un nucléus long deom,o89, large de om,o27 et épais de om,024- D'autre part, M. Toussaint m'a annoncé, il y a quatre jours, la découverte, dans la carrière Leveau, avec quelques dents d'E- quidé : i° de deux silex taillés, l'un en forme de couteau long de oin,oo,8, l'autre en forme, dit-il, de lame-racloir, dont les dimensions sont de om,o85 sur om,074î 2° d'une lame 'en grès, taillée, longue de om,095, qui reposait sous une couche de sable fin. » II. Sablière de Cergy. — Cette sablière, qui appartient à un entrepre- neur de Paris, se trouve au milieu d'un petit bois situé un peu au delà du village de Cergy et à un quart d'heure de marche environ de la rive droite de l'Oise. » La hauteur des couches exploitées est la même qu'à Eragny et c'est dans le même milieu de sable et de gravier qu'un assez grand nombre d'os- sements y ont été trouvés; malheureusement tous ont disparu, soit qu'ils aient été jetés de côté et brisés comme pièces de nulle valeur, soit qu'ils aient été vendus par les ouvriers de la carrière, à l'exception des pièces suivantes recueillies avec des silex taillés par M. Toussaint, qui a bien voulu me les communiquer pour les déterminer : » a. Ecjuus eaballus fossilis, deux dents, une incisive et une molaire inférieure; » b. Bos primigenius, un astragale et une dent molaire supérieure; » c. Cervus. .... un fragment de scapulum d'un ruminant du genre Cerf; » cl. Enfin de nombreux morceaux de diaphyse d'os longs fendus et brisés comme dans les sablières d'Eragny. » Les silex taillés trouvés dans la carrière de Cergy sont au nombre de treize. Ce sont : (a) des lames dont la plus longue mesure o^io de lon- gueur, et la plus petite, oni,o34; (b) des pointes du type moustérien, mesu- rant, la plus grande, o'",o4 de longueur, la plus petite, om,o34; (c) un disque peu épais, tranchant et retaillé sur ses bords, mesurant om,oG dans son plus grand diamètre. » Telles sont les principales pièces paheoethnologiques trouvées jusqu'à ( '027 ) présent clans les sablières d'Eragny et de Cergy, dont je poursuis l'étude et dont M. P. Toussaint veut bien me faire réserver toutes les trouvailles, avec une note précise sur le milieu dans lequel elles ont lieu, afin d'en publier, à un moment ilonné, les résultats. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. -- Sur la production de la glycosurie et de Uazolurie, après V extirpation totale du pancréas. Note de M. E. Hédon, présentée par M. Bouchard. « La glycosurie se montre toujours chez le chien, à la suite de l'extirpa- tion totale du pancréas. Il n'y a pas d'exceptions. Mes expériences confir- ment entièrement sur ce point la découverte de von Mering et Minkowski. Mais j'ai observé de plus que, dans quelques cas, la glycosurie peut dispa- raître complètement, sans que pour cela l'animal cesse d'être diabétique (jusqu'à présent ce phénomène n'a été noté que chez des chiens qui avaient subi l'extirpation du pancréas longtemps après l'injection de paraffine dans les conduits de la glande). » L'étude des courbes de la glycosurie et de l'azoturie que j'ai dressées pour toutes mes expériences permet de distinguer deux formes à la maladie créée par l'extirpation du pancréas. » A. Une forme de diabète à marche rapide, dans laquelle l'élimination du sucre et de l'azote est excessive et amène promptement une cachexie profonde et la mort au bout de quinze à trente jours. La courbe de l'azo- turie est parallèle à la courbe de la glycosurie, mais lui est inférieure et la glycosurie est le symptôme dominant. Ces courbes présentent deux pé- riodes assez régulières, l'une d'ascension, l'autre de descente. » B. Une forme de diabète à marche lente. L'animal ne succombe qu'au bout de plusieurs mois à la cachexie. La glycosurie est intermittente; quand sa courbe s'abaisse, on peut voir parfois la courbe de l'azoturie s'élever beaucoup. La glycosurie peuL manquer totalement, pendant de longues périodes de la maladie; mais l'élimination de l'azote est toujours considérable, et dans cette forme c'est l'azoturie qui est le symptôme domi- nant de l'affection. Tous les symptômes diabétiques persistent malgré l'ab- sence de la glycosurie; la polydipsie et la polyurie en particulier sont très accentuées. Les chiffres suivants donneront une idée de l'état de la nutri- tion azotée chez un chien le soixante-quatrième jour après l'extirpation. ( 1028 ) alors que la glycosurie a complètement cessé depuis quelque temps. Poids de l'animal i3kg,4oo. Pour une alimentation exclusive de viande (par jour ikg de muscles de cheval, renfermant 35gr d'azote), l'animal rend : Matières fécales. Urine. Vzote Quantité Urée en en de la totalité Jours. Poids. grammes. cent, cubes. Densité. de l'urine. i" o o 9.30 10/40 5i,3 2e 280 8,1 n5o io35 56,i 3e o o io3o io4i 54,3 ^ 117 3,25 i45o io4o 76,5 5" 118 3,52 800 io5o 72,8 6e o o n5o io^o 62,4 » La digestion des matières albuminoïdes n'est pas très troublée ; l'azote est résorbé dans l'intestin en moyenne pour 92,9 pour 100; mais l'azoturine est considérable. L'urine ne renferme pas seulement une forte, quantité d'urée, mais les autres principes solides s'y trouvent aussi dans une pro- portion exagérée (en particulier les phosphates). » Il faut noter que, chez l'animal en expérience, la cessation de la gly- cosurie était complètement indépendante des variations apportées dans le réeime alimentaire. » Pour savoir comment le sucre absorbé par la voie intestinale serait utilisé, on mélangea un jour aux aliments 3ogr de glycose chimiquement pur. Le lendemain, l'urine contenait nSI', 2 de sucre, mais elle n'en ren- fermait plus le surlendemain, ni les jours suivants. La consommation du sucre se faisait donc bien mieux que chez les chiens glycosuriques; car, chez ces derniers, tout le sucre ingéré apparaissait dans l'urine. » Pour interpréter les résultats de cette expérience, en s' appuyant sur la théorie de M. le professeur Lépine, on admettra que le sang de l'animal avait conservé en grande partie son pouvoir glycolytique, malgré l'extir- pation totale du pancréas. » Conclusions. — Voici ce qui me paraît résulter des faits que j'ai exposés dans cette Note et dans ma précédente Communication à l'Aca- démie (6 avril 1H91) : » i° Le pancréas a une action très importante, comme glande vascu- laire sanguine, sur les échanges nutritifs. » 20 A la suite des lésions provoquées ou de l'extirpation de cette ( Ioa9 ) glande, il se produit une dénutrition considérable qui ne doit pas être exclusivement attribuée aux troubles digestifs. » 3° La glycosurie et l'azoturie sont les deux symptômes principaux que Ton observe après l'extirpation totale du pancréas. » La glycosurie apparaît toujours, et étalement à la suite de cette opé- ration; mais elle peut être intermittente et cesser complètement pendant de longues périodes de la maladie; dans ce cas l'azoturie devient le sym- ptôme prédominant de l'affection, ainsi que cela se trouve quand on se borne à provoquer la sclérose du pancréas, au moyen d'une injection de paraffine dans ses canaux. Par conséquent, la forme diabète insipide peut alterner avec la forme diabète sucré lorsque la maladie a une marche lente. » 4° Pendant la période où la glycosurie fait défaut, le sucre absorbé avec les aliments est utilisé en grande partie. Pour ce motif, je pense qu'il y a lieu de rechercher s'il se peut que le pancréas soit à la longue suppléé par d'autres organes. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations météorologiques sur les Pamirs. Note de M. Guillaume Capus, présentée par M. Mascart. « Ces observations ont été faites pendant une traversée du massif pami- rien, du nord au sud, en 1887, de la chaîne de l'Alaïà celle de l'Hindou- Rouch. La période envisagée va du i3 mars au 19 avril. Il convient de faire remarquer que la région alaïenne, quoique faisant partie du système orographique pamirien, s'en distingue par quelques conditions météoro- logiques et notamment la quantité de météores aqueux qui s'y accumulent en hiver. L'Alaï n'est séparé de la grande dépression turkestanienne que par une chaîne bordière. La large vallée alaïenne n'atteint au thalweg que 3ioom d'altitude, tandis que les vallées moins régulières, en général, des Pamirs, ont une altitude de 425o"' au Mouss-K.oul, de 3io,7m au lac Grand Kara-Roul, de 4o25m au lac Rang-Roul, de 4i3omau petit Pamir, etc. Le Trans-Àlaï, chaîne de premier ordre, mitoyenne entre l'Alaï et les Pamirs, s'épointe en pics qui atteignent jusqu'à 7000"" d'élévation. » Un premier fait général, accusé par nos chiffres d'observation du ther- momètre, est la non-constance des grands froids, contrairement à la pré- vision. Si le point de congélation du mercure est quelquefois atteint à cette ( io3o ) époque pendant la nuit, les journées rehaussent souvent la température jusque dans le voisinage de o° C. et dépassent même ce point. » Toutes conditions égales d'ailleurs, le maximum de la journée semble tomber entre midi et ih. Le chiffre de ce maximum est influencé surtout à l'ombre par l'état du ciel, étant notablement plus élevé par un ciel cou- vert. Nous l'avons vu atteindre jusqu'à H-i°, 2 C. à Palpoukh (Alaï), le i^mars à iah3om; +i°,8 C, au Rang-Koul (Pamir), le 3o mars à ih3om; -+- 1° C. à Djal (Pamir), à ih3om le 7 avril, et jusqu'à -M 3° C. le 12 avril à midi sur le petit Pamir. » D'ordinaire, ce maximum de la journée restait de quelques degrés au-dessous de zéro, et le plus faible maximum du milieu de la journée, constaté entre midi et 21', a été de — 1 1°, 5 C. le 3i mars à ih s., au Ranç- Roul, par un ciel libre. Suivant l'état du ciel, le maximum de la journée est parfois reporté plus tard dans l'après-midi, et jamais avant midi. » Les nuits sont, en général, excessivement froides, mais variables. Le minimum semble coïncider, toutes conditions égales, avec le lever du so- leil. La température nocturne est fortement influencée par l'état du ciel, c'est-à-dire le rayonnement. Sur l'Alaï, tandis que le ciel est couvert, le thermomètre marque — i3° C. le 18 mars à 6h m., et — 2.5°, 5 C. le lende- main par un ciel pur. Le minimum nocturne a été constaté, dans la nuit du 3o au 3i mars, au lac Rang-Koul, où le mercure était à l'état solide. D'après le temps qu'il a mis à dégeler, après le lever du soleil, j'estime le minimum de la nuit à — 44° C. Ce chiffre n'est certainement pas l'expres- sion de la plus basse température sur le Pamir. » Le thermomètre accuse une marche rapidement ascendante et des- cendante, notamment en présence d'un ciel découvert. » Ex. : .Ifarkane-Sou (Pamir), 23 mars, 71' m., - 24°, 2 C; qh m., — 200, 5 ; midi, — 20 C. » Palpoukh (Alaï), 18 mars, 5h iom s.. — 1 1°, 5 C. ; 6h20m s., — 160, 5 C. ; 7h45m s.. — 20°C. » Le 24 mars, au bord du lac Grand Kara-Koul, la température est tombée, en cinq heures (de 41,20m s. à 9h20m s.), de -t- i° C. à — io,°,2 C. » C'est là une des particularités caractéristiques du climat pamirien. Nous avons constaté une amplitude extrême de 6i° entre le minimum et le maximum absolus, et de 4i° entre le minimum et le maximum à l'ombre dans la même journée. Les écarts journaliers, du lever du soleil au maxi- mum de la journée et de ce maximum au coucher, sont également consi- ( io3i ) dérables et atleignent plus de 25° C. ; ex. : Alaï, 17 mars, thermomètre à l'ombre, 6h m., -i9°,5 C, et 2h s., -I- 70, 5 C. ; Rang-Koul, 3o mars, ih3ora s., + i°,8 C. et 7" s., - 160 C. » Les chiffres obtenus au soleil sont influencés fortement par l'exposi- tion et la réverbération variable, selon la couverture et la nature du sol. Les plus grands écarts dans nos chiffres entre les températures prises au même moment à l'ombre et au soleil, ont été : Alaï, 21 mars, à ih45m s., — 4°C. et +34°, 5C; Markhanesou, 23marsàmidi, — 2°C. et -t-3o°C; Kara-Koul, àc;hi5,n m., -- i5°C. et -4-23°,5C; Rang-Koul, 3i mars, à iohi5m m., ■ i9°C. et + i6°C; Rang-Koul, Ier avril, à ioh35m m., — 70, 5C. et -+- 29°('.; soit un écart maximum observé de 38°, 5 C. Le fdet d'eau de neige fondue au contact d'un objet de couleur sombre regèle de suite, dès qu'il arrive à l'ombre de ce même objet. » Cet écart, déjà considérable, le devient davantage en été et Ssévertzow cite les chiffres de — io°C. à l'ombre et de -f- 70°C. au soleil. En prenant le chiffre de -h 70°C. et celui de — 5o°C. (probablement dépassé en hiver), l'amplitude extrême annuelle est au moins de 1200. » En résumé, la marche des thermomètres sur le grand massif pamirien en hiver se distingue par des amplitudes considérables. Cette marche est rapidement ascendante et descendante avec la hauteur du soleil. Les plus basses températures sont accompagnées d'accalmies de vent et un ciel libre. Alors les effets du rayonnement se font sentir avec force, tandis que le ciel couvert amène des températures plus élevées. En comparant les oscilla- tions des températures sur les Pamirs à celles des dépressions adjacentes, du Turkcstan par exemple, on voit que les effets de la situation géogra- phique continentale, déjà bien prononcés dans la dépression, sont exagérés dans une mesure exceptionnelle sur les Pamirs. » Cependant les grands froids y sont moins fréquents et persistants à l'époque de l'année envisagée qu'on ne le croyait jusqu'alors et compen- sés par des périodes journalières d'élévation de température, qui permettent à la vie animale, représentée par un assez grand nombre d'espèces, y compris l'homme, de se maintenir à travers tout l'hiver dans des conditions physiologiques supportables, quoique très précaires pour quelques-unes. » M. L.-S. Lucas adresse une^ote sur les effets d'une trombe à Issy-sur- Seine. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. ( I032 ) ERRATA. ( Séance du 27 avril 1 891 . ) Note de MM. E. Jungfleisch et E. Léger, Sur l'isocinchonine : Page g44, ligne 35, au lieu de base relativement abondante, lisez base relativement peu abondante. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aûgustitis, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, a la fin do l'année, deux volumes in-4". De Taliles, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est anm et part du ier janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. | Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. I Ru il'. Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain etGrassin. Angers i . . . , , ., n ( Lacheseel Dolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux j DuthuiT. ( Millier (G.). Bourges Renaud. iLefouriiMi . F. Robert. .1. Robert. V" Uzel Caroff. i Baër. ' aen ,. .. ' Massif. C fiambér y Perrin. ,,, . » Henry. Cherbourg ,, ( Margucrie. „, , ,, l Rousseau. Llermont-Ferr... ) ( Ribpu-Collay. i Lamarche. Dijon Ratel. ' Damidot. ,, . i Lauverjat. Douai . J . ( Crêpai. „ . , i I irevet. Grenoble ( Graticr. La Roc/telle Robin. , ,, i Bourdignon. Le Havre a ( Dombre. Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarré. chez Messieurs : r . i Baumal. Lonent .,. ' M I exier. / Bcaud. i Georg. Lyon , Mégret. J Palud. ' Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan. (Calas. Montpellier _ ' Coulet. Moulins Martial Place. / Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. I Sidol frères. , Loiscuu. Nantes / M°" \ eloppe. i Barma. Nice ... . , , ' \ isconti el i . l\ (mes Thibaud. Orléans Luzei .n . . ( Blanchier. Voiliers , ( Druinaud, /tenues Plihon et Hervé. Rochefort Boucheron- Rossi \ Langlois. I gnol. Bouen ' Lesl i ingant. S'-Etienne Chevalier. „ , i Ba lide. Toulon . I Kumube. -, , I Gimet. Toulouse ,. . I Privât. Boisselier. Tours Péril al ' Suppligeon. . y Giard. I ulenciennes ' I I. rrn.nl l'- On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : . . , \ Robbers. Amsterdam , ' Feikema Caarelsen Athènes Bèck. [et C". Barcelone Verdaguer. i Aslier et C'". _ , ' Calvary et C". Berlin ■ 1- nedlander et lils. ' Mayer et Miiller. jjerne \ Schmid, Francke et Bologne Zaaichelli et C' ". j Ramlot. Bruxelles Mayolez. ( Lebègue et C. "'. | ll.lllll.UIII. Bûchai est , , ' Ramstcanu. Budapest Ki liait . Cambridge Deighton, Bell et C Christiania ( '.annuel meyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hijst et fils. Florence Lcescher et Seeber. Gand Iloste. Gènes lieul. / Cherbuliez. Genève ! Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. . Benda. Lausanne ' l'a yol. Barth. I Brockhaus. Leipzig Lorenl z. i Max RUbe. Twietineyer. , .. i I lesoer. Liège ' . ( Gnuse: chez Messieurs : , , \ Diilau. Londres ,, / Nutt. Luxembourg. .. . V. Uûck. I Librairie Gutei) berg. mauna Gonzalès e liijos. I Yravedra. ' F. Fé. .,.. i Dumolàrd frères. Mdan ( Hœpu. Moscou Gautier. I Furcheim. Naplcs Marghieri di tous. ( Pellerano. i Christern. New-York ■ Stecherl . ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ ffocca frères. \ Loescheret C'°. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wallin. „, . j Zinserling. y-Pe,ersbourg..)Wom IBocca frères. Brero. j Clausen. [ Rosenberg et Sellier l 'arsovie Gebetliner et Wolll'. Vérone , . Drucker. ,r. { Frick. Vienne I , , ! Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l** à 31. — (3 Août i833 à il Décembre i85o. ) Volume in-i°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i i" Janvier i85i à 3i Décembre i86j.) Volume in-4"; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à îi Décembre 1880.) Volume in-4"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des algues, par MM. v. DEitBEset A.-.I.-J. Sonna. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du sur pancréatique djtns les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3a planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — l-j^s.ii d'une réponse i la ■ [ in-^t ion de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de iS33, et puis remise pourcelui de iS36, savoir : .( Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles1 dans lès différents terrains sédi- » mentaires, suivant l'ordre de Icu.- superposition: — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature » des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur BnoNX. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fr. • A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 18. TA RLE DES ARTICLES. (Séance du A mai 1891. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Piiges. M. HATON ru-, LA GouPILLIÈRE. — Sur la durée de l'évaporation dans les généra- Pages. ■• 977 MEMOIRES PRESENTES. \l. le Primée Nicolas de Tourquistanoff soumet au jugemenl de l'Académie nu « Calendrier vérificateur ■ CORRESPONDANCE. M. de Skiipa Pinto, nommé Correspondant pour la Section de Géographie et Naviga- tion, adresse ses remerciements à l'Aca- démie i 8 i M. le Prince Albert ni: Monaco, nommé Correspondant pour la Section de Géo- graphie et Navigation, adresse ses remer- ciements à PAcadémie 984 M. Tarry. — Théorème de Géométrie 'is'i M. Jules Cels. — Sur une classe d'équa tions différentielles linéaires ordinaires.. 98a M. H. Padé. — Sur la convergence des frac- tions continues simples 988 M. H. Wii.d. — Sur un inrlinaleur à induc- tion 990 M. 1'. Gautier. — Sur un procédé de con- struction des vis de liante précision poul- ies appareils de mesure de la Carte du Ciel 01 M. Georges Lemoine. — Etudes quantita- tives sur l'action chimique de la lumière. Deuxième Partie : Réactions sous diffé- rentes épaisseurs ci avec différentes formes de vases 99a M. G. A.UDRÉ. — Sur quelques composés formés par le chlorure mercurique 995 M. G. HiNRlCHSi — Enoncé d'une loi géné- rale déterminant, en fonction simple de la constitution chimique des corps, les tem- pératures de leurs changements d'état sous toutes les pressions 998 M. Paul Sabatier. — Sur le séléniure de bore 1 M. A. BESSON. — Sur l'action de l'acide iodhydrique sur le bromure de bore 1001 M. C.Viaiid. — Sur les chromites basiques Errata de magnésie et de zinc et sur le chromite neutre de cadmium AI. de Forcrand.- Préparation de l'érvthrate disodique M. Am.naw — Discussion des expériences de Biot relatives aux dissolutions dans l'eau de l'acide tartrique en présence de la po- tasse ou de la soude M. E. Duvillier. - Formation d'aride di- méthvlacryliquc dans la préparation des acides amidés de l'acide isovalérique M. L. Barthe. — Méthylcyanosuccinate de méthvle. Ether méthyléthényltricarbo- nique M. Paul Pelseneer. — Sur la dextrorsité de certains Gastropodes dits « sénestres » { l.anistes. Peraclîs, Limacina, larve- des Cytnbuliidce ) M. 11. Viallanes. Sur la structure de l'œil composé des Crustacés macroures.. M.Gene u de Lamarlière . — Structure com- parée des racines renflées de certaines Qmbellifères M. BleICRER. — Sur la structure microsco- pique des roches phosphatées du Dekma ( département de Constantine ) M. E. Rivière. — Note sur les gisements quaternaires d'Eragny et de Cergy (Seine- et-Oise) M. E. IlicnoN. — Sur la production de la glycosurie et de l'azoturie, après l'extir- pation totale du pancréas M. lirn.iAi mi-. Cuis. — Observations mé- téorologiques sur les Pamiis M. L.-S. Lucas adresse une Note sur les ef- fets d'une trombe à Issy-sur-Seine ioo3 1006 10>/| lOil In ' PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Xugustins, 55. 3ozq 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAB MH. EES SECRÉTAIRES PEBPÉTl'ELS. TOME CXII. N° 19 (Il Mai 1891) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, (Juai des Grands-Augustins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de /' 'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante JUN 1 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 11 MAI 189Î. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMJE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance de lundi prochain 18 mai est remise au mardi ig. MÉCANIQUE. — Essai de dynamique graphique pour l' étude des périodes de trouble dans les moteurs hydrauliques; par M. M. Léauté. « L'étude du mouvement des machines, dans la période de trouble com - prise entre une perturbation brusque et le régime reconstitué, présente une haute importance pour le mécanicien. C'est dans cette période, en effet, que surgissent les accélérations dangereuses ou les ralentissements trop considérables et que prennent naissance ces oscillations prolongées de la C !'. , 1891, 1" K.en,esire. (T. CXII, N 19.) f«JO ( io34 ) vitesse auxquelles il est souvent si difficile de porter remède; d'autre part, c'est par la manière dont se comporte le moteur dans ces circonstances que l'on peut le plus souvent juger de ses qualités véritables et des services qu'il est capable de rendre. » Dans mes études précédentes sur ce sujet, j'ai indiqué les formules générales qui donnent une solution approchée du problème dans les cas usuels de la pratique et qui permettent de se rendre compte, sans calculs compliqués, des principaux effets des perturbations ordinaires auxquelles on est exposé. » Mais, pour arriver ainsi à des règles ayant quelque généralité, il a fallu se placer dans les circonstances moyennes et faire abstraction des particularités qui différencient les diverses machines motrices. On a sup- posé que ces machines fonctionnaient dans des conditions voisines du maximum de rendement, que la quantité d'eau consommée était propor- tionnelle à l'ouverture de vanne, que les écarts de vitesse étaient peu con- sidérables, et l'on a pu de la sorte ne pas tenir compte des caractères spé- ciaux qui correspondent à chaque moteur. Les formules ainsi obtenues ne sauraient naturellement présenter une rigueur complète, ni s'appliquer aux cas, relativement exceptionnels, qui s'écartent trop des restrictions faites. » C'est, cependant, pour ces cas exceptionnels qu'il y a souvent le plus d'intérêt à être renseigné sur les phénomènes de la période troublée, puisque la comparaison avec des installations existantes cesse d'être pos- sible, et que l'on ne possède plus ainsi de points de repère d'aucune sorte. » Il est donc utile d'examiner la question dans les circonstances spé- ciales où les formules approchées ne s'appliquent plus avec une précision suffisante et d'indiquer le principe d'une solution pratique n'exigeant pas d'hypothèses restrictives. » C'est là l'objet de ce travail, dont je ne puis songer, en raison de ses dimensions mêmes, à exposer ici le détail et qui paraîtra dans un autre Recueil {' ). Il termine la série des recherches que, depuis dix ans, j'ai en- treprises sur la régularisation du mouvement, en visant d'une façon spé- ciale les régulateurs à action indirecte. » Pris dans toute sa généralité, le problème présente une complexité extrême, car il dépend de tous les éléments qui caractérisent le mode d'action du moteur. (') Journal de l'École Polytechnique. ( io35 ) » La loi d'après laquelle le rendement est modifié suivant la vitesse, celle qui le fait dépendre de la quantité de fluide consommé, la manière dont varie cette quantité avec l'ouverture d'admission, sont autant de con- ditions dont il faut tenir compte ; or ces conditions ne sont presque jamais données que sous une forme empirique, ainsi que cela se produit, d'ailleurs, toutes les fois que l'on cherche à pénétrer complètement dans le domaine de la pratique. » Une solution purement analytique se trouve, dès lors, rendue impos- sible et la question, comme toutes celles que la Statique graphique a si heureusement résolues, ne peut être utilement traitée que par une mé- thode mixte et par des procédés graphiques. » Il faut, avant tout, avoir une représentation claire et complète du mode d'action du moteur; j'y arrive à l'aide du tracé d'un certain nombre de-lignes qui mettent à la fois sous les yeux, dans une seule épure, tous les éléments de ce mode d'action; j'indique en même temps comment va- rient les formes de ces courbes pour les moteurs usuels et comment elles se déduisent des résultats habituellement donnés par les traités spéciaux. » Cette représentation obtenue, le problème revient à l'intégration dune équation différentielle du premier ordre sous sa forme générale et se ra- mène au tracé d'une courbe qui coupe une série de lignes données sous des angles également donnés. » La manière de faire ce tracé étant indiquée, on a ainsi, par une suite de constructions graphiques simples, la représentation complète du mou- vement delà machine pendant la période de trouble; on peut, dès lors, connaître, à un instant quelconque, la vitesse, l'ouverture de vanne, le chemin parcouru et l'on est, par suite, à même de déterminer tous les élé- ments du mouvement troublé, c'est-à-dire la durée qu'il aura, les oscilla- tions qui le constitueront, les plus grands écarts de vitesse qu'il présentera. » Afin de rendre cette méthode tout à fait claire, je l'applique, dans le dernier Chapitre du Mémoire, à l'un des cas les plus compliqués qui se [missent rencontrer, celui d'une turbine munie d'un appareil de régulation à fermeture rapide, pour laquelle la résistance varie- brusquement du simple au double ou inversement et qui peut être noyée ou dénoyée ; une série de planches donne la représentation du mouvement troublé dans ces quatre cas. » Ces épures, en même temps qu'elles établissent la simplicité d'exécu- tion du procédé, montrent que l'emploi des tracés graphiques n'est pas ( io36 ) forcément limité à la résolution des équations ordinaires et au calcul des quadratures, mais qu'il peut donner aussi une solution pratique des pro- blèmes qui dépendent de l'intégration d'une équation différentielle quel- conque du premier ordre. m En résumé, la méthode dont j'indique le principe pour les moteurs hydrauliques est un essai de Dynamique graphique; elle donne aux méca- niciens le moven de calculer, en toutes circonstances, le mouvement que prendront leurs machines après une perturbation, absolument comme la Statique graphique donne aux constructeurs le moyen de prévoir les efforts que subiront leurs constructions sous l'action de toute charge acciden- telle. » mécanique APPLIQUÉE. — Abaissement du plan d'eau dans un corps cylindrique horizontal', par M. Hatox de la Goupillière. « Dans une précédente Communication ('), j'ai étudié la durée de l'a- baissement du plan d'eau qui s'opère dans un générateur de forme quel- conque, abandonné à lui-même par défaut d'alimentation; et j'ai appliqué la méthode générale aux exemples qui se prêtent le plus directement au calcul. Je crois utile de revenir avec les mêmes compléments sur le cas spécial qui avait été traité originairement par M. Guchez (-) : celui d'une chaudière horizontale à corps cylindrique (a), assez longue pour nous permettre de faire abstraction de l'influence des fonds. La durée étant alors indépendante de la longueur, nous pouvons supposer celle-ci égale à l'unité, ce qui donne, en conservant les mêmes notations que dans le pré- cédent article, n = 2, s = i y/s(2R — z), S = -R -+- 2 Rare sin ,D, r'-" d:-(2R — z) riz {v — u)Rt — — R i / c-ït 2w . s„ — R arc sin — ■: 1 | 1 — ^r — (- n arc sin — =r — 2 K H (') Comptes rendus, t. CXI1, p. 977. (!) Loco citato (voir ci-dessus, p. 978). (b) Les chaudières à foyer intérieur ou à bouilleurs se traiteraient de la même ma- nière, au prix de calculs plus laborieux. ( io37 ) » Posons, pour abréger, 2 f V- 2 11' . Z„—l a = h — tt- -f- m arc sin — jj- . s — R y. = 2 arc sin — fi h (/, ii d'où il suit : — R . a — rr , 1 1 a — « , — — 5 — — r D i - = sin > tlz — cos - rfx, \ s(aR — 3) = R cos R ■>. 2 2 V t' — ii /' " ., /a — a\ (h f "j -f- cos (a — a) , 2T-«=J 2cos-( —)T--=j — -d* /" ' (i + cos a) — cos«(i — cos al -t- sin a sin a , » Les intégrales de ce type ne sont pas connues en termes finis; mais nous aurons, en employant le développement en séries, 2 — r. — £ = 2 COS2 - L — ' + si 11 a (y. — - — —^ -+- - - — 0 . , K 2 a \ i i .1.6 5 I . 2 .3.4.! / 1 a'2 1 ' ' 1 a6 — cosa 7 ■ 5-7 + 2 1.2 '1 t .2.3.4 6 1.2.3.^.5.6 avec des suites encore plus convergentes que celles du sinus et du cosinus. » Il vient, en particulier, pour L'hypothèse simplifiée, u = 0, w = o, « a = w, sina = o, cosa = — 1, cos- = o, d'où ■?.( (' — « ) ,| a- 1 a'' 1 a6 \ '' ~R ir=z [i 1 . • "4 1.2.3.4 + 6 1.2.3.47.57(1 ~ '"Je » Cette série donne, par ses six premiers termes, 4 96 432o 322 56o 36288000 0748019200 ou encore o,25o 000 000 000 y.2 — 0,010 4 ib\ 666 667a* + 0,000 23 1 481 483a6 — 0,000 oo3 100 198a.8 -h 0,000000 027 55^ a.10 — 0,000000000 173a'-. » La variable a est croissante depuis zéro, pour le point le plus bas, jusqu'à 277 au sommet. Mais le plan des carneaux ne dépassera guère en pratique le milieu du rayon vertical, pour lequel a = -„- ■ ( io38 ) » Le quotient du septième terme 0,000 000000 000 7437.' \ par l'en- semble des deux premiers, constitue une limite supérieure de l'erreur relative que l'on commet en s'arrêtant au sixième. Elle prend, dans ci- cas, le plus défavorable de tous, la valeur 0,000 38o dont l'extrême peti- tesse, pour une question de cette nature, montre que l'on pourra ordi- nairement se borner à un nombre de ternies très restreint ( ' ). » Si l'on place, en particulier, le plan des carneaux dans le méridien horizontal, en faisant «0 = -, il faudra pour la vidange complète 0,825 -, et avec le rayon de im : 82 5oos= 22b55m. En calculant au moyen de la surface initiale, on trouverait un chiffre 0,606 fois trop faible, et un écart en moins de c/1 im4°s pour le cas précédent. Avec la moyenne arithmétique, on obtient un résultat 1,21-2 fois trop fort et, pour le rayon de im, une erreur en trop de 4h5ira4°s- " MEMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Sur fa dé/imitation des zones littorales. Note de M. Lfcov Vaiixant. (Commissaires : MM. de Quatrefages, de Lacaze-Duthiers, Milne-Edwards). « En 1871 (2), j'ai cherché à montrer que l'observation de certains animaux marins sédentaires fixés était de nature à donner les limites des divisions en lesquelles les auteurs ont partagé la région littorale. Ainsi le Balanus balanoicles, Linné, s'élève à Saint-Maloau niveau des pleines mers minimums de vives eaux, c'est-à-dire marquerait la limite inférieure de la zone subterrestre. » Des études poursuivies, depuis deux années, sur le Leucoclore ci/ialus, Johnston, Annélide très commun sur les côtes de Picardie et de Nor- (') C'est surtout pour les valeurs de a inférieures à l'unité que la convergence serait la plus accusée; mais elles ne seront jamais pratiques, car elles ne s'étendent pas au delà de 28°38'52" du point le plus bas. (2) L. Vaillant, Remarques sur les zones littorales (Mémoires de la Société de Biologie pour 1871, t. XXIII, p. i65, PI. V. Paris; i873). ( io39 ) mandie, m'ont fait trouver un second niveau, qui répondrait également à un point déterminé du flot. » Cet animal se rencontre en quantité inimaginable dans la craie mar- neuse, qui s'étend de l'embouchure de la Seine à l'embouchure de la Somme sans interruption sensible, et perfore le calcaire pour s'y creuser une demeure ayant la forme générale d'un tube en U, dont chaque branche est extérieurement prolongée en un canal formé de particules arénacées et autres, réunies par une substance muqueuse; on ne trouve pas moins de vingt-cinq à trente habitations par centimètre carré, ce qui donnerait 210000 à 3ooooo individus par mètre superficiel. Aussi, bien que la longueur de ces vers, très menus, ne dépasse pas iomm à i2mm, n'en doivent-ils pas moins être regardés comme d'actifs agents dans la destruction graduelle de ces rivages. » Il fallait d'abord définir le point auquel s'élèvent ces animaux. Celui- ci diffère en effet suivant qu'on examine soit des roches en pointemenl, sur lesquelles, lors du jusant, l'eau ne peut se maintenir, soit des roches plus ou moins élargies à leur partie supérieure avec des excavations où l'eau séjourne. Dans ces sortes de petites mares permanentes, les Leuco- dores se rencontrent à des niveaux supérieurs à celui qu'ils occupent sur les parois verticales de la roche ou sur les pointements calcaires. Ce der- nier niveau, étant plus régulier, peut être considéré comme normal : la constatation en est aussi plus facile. » Ce niveau répondait en 1890 à celui du pied d'un barrage placé à la partie ouest de la plage des bains du bourg d'Ault et destiné à maintenir les galets en vue de protéger la falaise. Pour déterminer la hauteur de ce point au-dessus du zéro des cartes marines, un certain nombre d'observations ont été faites sur la façon dont ce barrage était recouvert à la mer étale. En estimant l'élévation du point auquel l'eau montait au moyen des hau- teurs données pour la région dans V Annuaire des marées, l'élévation du pied du barrage s'obtient en retranchant de cette hauteur, pour chaque marée observée, la distance verticale entre ce point et le pied, distance ver- ticale facile à mesurer directement sur le barrage. Trois observations, faites dans des conditions favorables, par temps suffisamment calme, ayant donné pour cette hauteur 5,u, 77, 5m,72el 5m,32, la moyenne 5m, 60 peut être re- gardée comme exprimant d'une manière très approchée le niveau du pied du barrage et par conséquent l'élévation normale des Leucodores au-dessus du zéro des cartes marines. » En prenant les limites des zones et sous-zones de la région littorale, ( lofa ) telles qu'Àudouin et Milne-Edwards les ont théoriquement établies, si l'on calcule pour chacune d'elles les hauteurs correspondantes des marées au bourg d'Ault en 1890, on a le Tableau suivant : Dl Pleine mer max. d'équinoxe 10, 5 Zone subterrestre Pleine mer min. de vives eaux 9,2 Sous-zone I. 1 Pleine mer min. de mortes eaux .... 7,2 Région littorale. / Zone littorale . { Sous-zone II. Niveau moyen de la mer 5,3 1 Basse mer max. de mortes eaux 3,3 I ' Sous-zone III. | Basse mer max. de vives eaux 1 ,4 Zone sublittorale. Basse mer min. d'équinoxe 0,4 » Le niveau supérieur 5m,6, auquel atteignent les Leucodores, diffère à peine, on le voit, du niveau moyeu de la mer, » D'un autre côté, le point extrême auquel s'élèvent les Balanes, sur le barrage dont il a été question, serait un peu supérieur à 8m,6. La limite inférieure de la zone subterrestre étant, d'après le tableau susdonné, de 9m, 2, pleine mer minimum de vives eaux, ces chiffres se rapprochent assez, eu égard à la nature de ces études, pour y trouver la confirmation des observations précédemment faites à Saint-Malo. » On peut donc penser qu'il serait possible d'établir, par l'observation des espèces littorales et particulièrement des animaux fixés, une sorte d'échelle indiquant au premier coup d'œil avec une certaine approxima- tion la hauteur à laquelle s'élèvent les eaux dans les différentes marées. Sur les côtes calcaires, car la nature des roches comme substratum a une influence très grande sur la faune et pourrait, sans doute, modifier la hau- teur à laquelle s'élèvent certains êtres, le Leucodore cilialus, Johnston, donne, par le point extrême qu'il atteint, le niveau moyen de la mer; le llalanus balan.oides, Linné, d'autre part, s'élevant à la limite supérieure de la zone littorale, la distance qui sépare ces deux points représente la demi-hauteur de cette zone ; or, le balancement des marées étant assez régulier pour qu'on puisse regarder l'abaissement comme égal à l'éléva- \alion, ceci permet de déduire la limite inférieure, c'est-à-dire le niveau îles basses mers minimums de vives eaux. » ( >o4i ) MEMOIRES PRESENTES. M. Devaux adresse «ne Note sur « un nouveau système de moteur hydrau- lique ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) IM. V.v\ Weddingex soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la direction des aérostats et un Mémoire « sur un nouveau mécanisme lo- comoteur ». (Commissaires : MM. Resal, Cornu. > CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE.— Observations de la planète m) {découverte k3i mars 1891), faites à l' Observatoire de Marseille, par M. Bokrellv, avec l'èqaatorial d'Eichens {ouverture om, 258 ). Dates 1891. Avril 6. 7- 8. 1 i- i5. 16. '7- 18. 20. 26. 2 29. 3o. Temps moyen de Marseille. Il III s 8.54.56 9.12.41 8.55.09 8.54.14 10.16.18 g.i5. 5 A.tt. U) S —0.39,38 -x.24,43 — 2. 8,58 -1.16,90 —a- i,99 —4. 2,3l 9. 2.42 8.49.22 — o.25,45 — 1. 2,85 9.i5.5o — i.4o,88 9. 9.87 — 2.i6,83 8.45.12 -(-1.40,09 8.3l.54 -t-I.l3,20 8.59.25 -+-1 12,47 8.54.20 +0.49,10 9. 1 . 16 -ho. 27,2.5 R., 1S91, 1" aemeîii i . 1 '. — 0.3l,2 — 6.53,3 1 3. 12,4 4-12.58,5 -+- 6.35,o — I O . '| i ' • i -1-18.19,0 + !'!.50,7 + 7- '7.-1 -h 2. 3,9 H- .,18,. — 2.45,0 -+- 8.3i),.S -+- 4-47.9 -+- 1.22.5 CXII, N- 19. M app. Il III s 12.20. 1 1,77 12.19.29,72 12.18. '1 5.57 12.17. 19,55 12.16.'' i. J6 12. l4-3 ';, I i I 2, I 3.55,29 12.1.;. 17,89 12. i2.3().87 12.12. 3,92 I ■>.. 8.22,11 12. 7.55,22 12. 7. 4,19 12. 6.40,82 12. 6.18,96 Log. facl. parall. — 7,4 12 -T,348 —7,385 -7,363 —2,888 — 7,224 —7,24g -7,285 — 7,i4o -7,171 — 1,110 — 7,i6i -2,894 —2,912 -2,768 LX app. O / il 91.1 6.3i ,6 91.10. 9,5 91. 3.5o,4 90.5 1 .3o,i g 1. i5. 6,6 90.27.45,2 90.22. 5,6 90.16.37,3 90.1 1 . 4>o 90. 5.5o,5 89.32. V; 2 89.28. '.'m 89.20.41,2 89.16.58,3 8g.i3.32,8 Log. fact. parall. * . —0,794 — °>794 —o,793 -0,792 0,792 —0,789 -0,7X8 —0,788 -0,787 —0,78.5 — 0,782 -0,782 — 0,780 — 0.780 — 0,780 i36 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 14 i5 ( ro42 ) Positions des étoiles de comparaison. 7- 8. 9- 10. 1 1 12. Gr. IO 4 » » i) IO » 8-9 » R ni oy. i8gi,o. Réduction Réduction au au jour. > » » » » » g-10 12. 18. 35, (2 + i,o3 go.38.2'1,7 +6,9 368g Lamont 12.14.19,71 + i,q3 90. 3. 3g, 8 +6,8 r, Vierge. Conn. des Temps » « » » » » + 1 , Oq » » » )) )) » » n 12. 6.41,04 +o,g8 8g.3i.23,8 +6,3 36i2 Lamont » » » » j> 12. 5.5o,7.5 +0,97 89. n. :j,3 +6,1 3607 Lamont » » » n n » +0,96 » +6,0 » » Dans le n" 14 des Comptes rendus (6 avril 1891), cette planète est donnée comme affectée du n° 309; mais depuis lors on a reconnu que la planète, rencontrée par M. Charlois, le 11 février 1891 et considérée d'a- bord comme nouvelle, est identique avec 208 Lacrymosa. » ASTRONOMIE. - - Éléments de la nouvelle planète Borrelly (ans). Note de M. Fabry. Epoque : 1 Sg 1 , avril 10, midi moyen de Paris. Anomalie moyenne 1^9 • 1 1 . 07 Distance du nœud au périhélie. . 217.20.28 Longitude du nœud 182.24.14 Inclinaison 4-37-17 > Equinoxe moyen 1891,0 Logarithme de l'excentricité.... 2,57633 Moyen mouvement diurne 790", 370 Logarithme du demi grand axe.. o, 43479 » Ces éléments ont été calculés par la méthode exposée par Y. Villar- ceau (Annales de l'Observatoire de Paris, t. III), en faisant usage des for- ( io43 ) mules spéciales au cas où les latitudes et leurs dérivées sont très petites. Les 21 observations suivantes ont servi de base pour le calcul : » 17 observations faites à Marseille (mars 3i, avril 1, 4» 6, 7, 8, 10, 11, i4, 1 5, it>, 17, 18, 2.5, 26, 28, 29). » 2 observations faites à Hambourg (avril 3, 4 )• » 2 observations faites à Alger (avril 4, 6). » L'éphéméride suivante a été déduite des éléments ci-dessus : Lieux moyens 1891,0. 1 >.u temps moyen de Paris. 1891. \scension droite, h m * Mai 12 12. 3 .36 i'i 3.28 16 3.26 18 3.3o 20 3.38 ■> •! 3.52 24 -',. M 26 i.35 28 :.. 1 3o 5.38 Juin 1 (i. 1 li 3 7.0 5 7-48 7 s- i" 'i 9-37 11 io.;;s i3 1 2 . 1 1 . 44 ASTRONOMIE. — Éléments provisoires de la planète @! Borrelly , déduits des observations faites à V Observatoire de Marseille les 3i mars, 8 avril, 18 avril et 26 avril 1891. Note de M. Esmiol. Époque : 1891 mars 3i, minuit moyen de Paris. M i58"4o'.43,6 7t 28. l3.43,0 j Q 182.21.26,1 > Equinoxe moyen de 1891,0 i 4.30.45,7 ) m I . 4o. 0,2 I* 787". 69 logff 0,43577 )éclinaison. logA. -t-i°.i6,4 ,,.:; Mis 1.18.9 )> 1 .20,9 o,3 • V- I .22,2 » 1 .22,g 0,334g 1.22, g )> 1 .22,3 1 / ' ■> 1.21,0 t) 1 .19,2 0,3537 1 . 16,8 » 1 . 1 3 , 9 o,3632 1.10,4 » 1 . 6,4 91 4>>82 E>45 ( io45 ) » Le phénomène des taches et des facules solaires a été, pendant le premier trimestre de 1891, bien plus prononcé que dans le trimestre pré- cédent. On a constaté aussi un maximum secondaire dans le mois de fé- vrier, et, en raison d'une plus grande activité solaire, le nombre des jours sans taches a été plus petit qu'auparavant. » Pour les protubérances hydrogéniques, nous avons obtenu les résul- tats suivants : Nombre Protubérances des __ — -« ■ jours Nombre Hauteur Iîx tension 1891. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. l3 4,62 36,9 0 i,3 Février . 22 7,55 44,' i,8 Mars .... 1- 6,12 40,1 i,5 » Les protubérances solaires, comme les taches, ont donc été, pendant celte période, bien plus nombreuses que dans le dernier trimestre de l'année précédente, et l'on a trouvé aussi un maximum secondaire comme pour les taches et les facules ; de sorte qu'on peut affirmer que, pendant le mois de février 1 891 , une plus grande activité s'est manifestée à la sur- face du Soleil, par rapporta chaque espèce de phénomènes ; on a même observé des éruptions métalliques. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le mouvement du périgée de la Lune. Note de M. «I. Perchot, présentée par M. Poincaré. « La variation des éléments de l'orbite de la Lune est déterminée par les équations 1 ) / dil d\\ ûfG, (ïi'y dh o46 ) de L, et aussi les inégalités périodiques de l. Alors R = A -4- 2R cos[(Û2 -t- in')t + ii" g\ h ï"h +■ f/\. » On sait que g, augmente de 277 dans le temps T = 646 'jj et que h di- minue de 277 en 6793J, ce qui diffère relativement peu de T. » Je détermine x par la condition aT = 277, 7. — 200", 4. et je pose xt = k. On a (in -t- i' n')t = i, xt 4- tt, 1 < ?.. » Dans chaque terme de R je remplace (m -4- i' n')t par i, xt — /, /• et je considère, au lieu du système (1), le système (2), (2) = „ -f- Ti"2(l-$, + » Je néglige dans R ou dans $ les termes du quatrième ordre et je ne considère que les cinq termes périodiques qui, d'après Delaunay, peuvent donner des inégalités du premier ordre dans g, et h. » Je ramène le système (2) à la forme des systèmes pour lesquels M. Poincaré a démontré l'existence de solutions périodiques; j'y remplace, à cet effet, la fonction $ par F, , dH ô* 7/7 r dh ' dt dffl' dK <>* 77 = M \ dh dt ~~ dK $=-*R. + A + IBcos (/',/' -f- ii\ g, -+- i"h + q et je détermine par la méthode de M. Poincaré une solution périodique C de ce système, de période T, = T -^-1 C, et C étant des constantes conve- nablement choisies. C » En remplaçant, dans cette solution, / par t ~- et pt. par n - a? . |'aurai une solution périodique de (2) de période T. » Or, prendre pour valeurs initiales des éléments celles qui corres- pondent à cette solution périodique, cela revient à supposera = \, sans ( IQ47 ) rien changer aux autres conslantes a, a , rt, ri, ... ; et, par conséquent, la solution périodique représentera la variation de gK dans une première approximation. » En faisant les calculs, comme M. Poincaré l'indique, je suis arrivé à la formule suivante g= -iv.l -+- 7 ,. o - sin(678oc/ -+-?))— t - — — - sin(2o4a/ 4-y2) b 4 /(.678a e ■ ' \ n.2o4<* e * ' - S TiT^l 7 *in(237oc* - ch) - T -^ sm(37a/ , c,, ) i T i5«'2 g n'-'a h'2 /«"«'VoeH . ,„ , s ■+" 7 — ââ- ■+■ - ~r ââ- - 1— aF sin(33a/ H- r/5), 4L ".33 a 2 G, /t. 33 a ' (,, / 6b J ' ' et, en v remplaçant les lettres par leurs valeurs numériques, £- = 4oo"8*+CTi+ o°,Gsin(37",6G/ + qt) — 6°,9sin(n°,33/ + ç.À) — i'\3 sin(i3°, i6t-\- qs) — i°,5 sin(2°,o55t+ qA > -+-(a°,2 -I- 2°,G2p + o°,ioPî)sin( i".88/ + q, ). » Celte méthode sera encore applicable lorsqu'on tiendra compte des principales inégalités périodiques de /. » Enfin la constante [i qui entre dans l'expression de g sera déterminée de façon que la formule précédente représente le plus exactement pos- sible les variations de g données par les Tables de la Lune. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les permutations limitées. Noie de M. C.-A. Laisaxt, présentée par M. Sarrau. « Etant donnés n objets a, b, c, ... I, supposons que l'on ait tonné le Tableau de toutes les permutations telles que le premier rang, le deuxième, etc., ne puisse être occupé, dans chacune d'elles, que par certains de ces objets; et proposons-nous de déterminer le nombre de ces permutations. » Désignons, parmi les objets a, ù, c /, par a,, bit ct , . . ceux qui peuvent occuper le premier rang, «2, b.,, c2, ... ceux qui peuvent occuper le deuxième rang, et ainsi de suite. ( 'o48 ) » Formons maintenant le produit («, + ^ -H c, + ... )(fl2 H- &2 + c2 4-... )...(«„+/;„ ! cn \ .... qui est évidemment une fonction entière homogène et du degré n, V(a,b, c /) des lettres a, b, c '. » Si l'on développait ce produit, on y trouverait toutes les permuta- tions demandées et, en outre, des termes contenant certaines lettres à un degré supérieur au premier; dans ces termes, par conséquent, manque- raient certaines autres lettres. » Il est clair qu'en prenant la n"'me dérivée par rapport à a, b, c, ...,/. successivement, d'un des termes représentant l'une des permutations cherchées, nous aurons l'unité pour résultat. En prenant la même dérivée d'un terme contenant des exposants supérieurs à l'unité, le résultat sera zéro. » Donc, en appelant K Je nombre des permutations demandées, nous avons __ d" Y (a. />, c, /) da db de ... di » Cette formule, très générale, n'a guère qu'un intérêt théorique, car elle permettrait rarement, dans la pratique, le calcul effectif des permuta- tions pour chaque problème particulier. Elle peut cependant offrir une ressource précieuse pour vérifier des solutions obtenues, soit sous forme déterminée, soit sous forme récurrente, par des méthodes directes. » Nous ferons remarquer enfin que cette formule donne la solution générale d'un problème récemment étudié par M. G. de Longchamps, et qui peut s'énoncer de la manière suivante : » Dans le déterminant A a, «.. ... an\ A, h2 ... b, /, L ... I, I! un certain nombre d'éléments venant à s'annuler, combien le déterminant A aura-t-il de termes? » Il est clair qu'en formant les sommes des éléments de la première, de la deuxième colonne, etc., et en effectuant le produit après avoir sup- { '"49 ) primé les indices, nous aurons la fonction F ci-dessus qui nous donnera la solution cherchée. » Le nombre des termes disparus sera . d"F(a, b /) /il — : : i. v (4»' + 3V+4 ^ _ 1. Zà{^m + i)2(4//n-3)2(4'"-+-5)5 3a 4' nous déduisons de (10) et (i i) les deux formules suivantes TtJ — 2 - (ia) Zj If. (4/?i-Hi)2(4w-t-3)2 " 3a (4m + 3)'(4/» + 5)2 32 Pour constater la grande convergence de la série (9), il suffit d'en calculer les quatre premiers termes; on trouve ainsi Tt = A — 6A(j--i--J-— + —\ h^Vg ) = 3,i4i6. » ^ \7a 1 4 175 U0579 732610/ ( IO:52 ) BALISTIQUE INTÉRIEURE. — Sur un manomètre enregistreur applicable aux bouches à feu. Note de M. P. Vieille, présentée par M. Sarrau. « Nous nous sommes proposé de déterminer la loi de développement des pressions dans les bouches à feu, jusqu'à l'instant du maximum de pression, en utilisant le fonctionnement normal des manomètres à écrase- ment adoptés par l'artillerie pour l'évaluation des pressions maxima. » Ce résultat a pu être obtenu, dans des conditions de simplicité ines- pérées, par une transformation des appareils en usage qui n'en complique pas l'emploi et n'entraîne aucune modification du canon sur lequel ils sont installés ('). Il suffit, en effet, de munir la tête du piston écraseur d'un petit tableau enfumé, de moins de icq de surface, sur lequel trace, pendant son mouvement, une lame vibrante fixe déclenchée automatiquement par le premier déplacement du piston. » Ce dispositif s'applique indistinctement aux manomètres placés soit dans la chambre à poudre, soit en avant de la ceinture du projectile. » La valeur de la période de vibration de la lame étant connue, il suffit de lire au micromètre les longueurs interceptées par les ondulations sur l'axe du tracé, pour obtenir la loi de l'écrasement en fonction du temps. » Voici les résultats généraux auxquels nous a conduit l'étude de plus de i.jo tracés obtenus dans les canons de 3']cm, 27e111, 24°"% i6cm, i4cm de la Marine et dans les canons de gotum et 1 5 V1"" de la Guerre. » 1" L'appareil crusher placé dans la chambre à poudre fonctionne slatiquement, c'est-à-dire qu'il y a sensiblement équilibre, à tout instant de l'écrasement, entre la pression motrice et la résistance du cylindre. Ce résultat a même été obtenu avec des poudres beaucoup plus vives que les poudres réglementaires. Il en résulte cpie, non seulement la résistance finale du cylindre écrasé mesure bien la pression maximum, mais qu'il suffit de se reporter à la table de tarage statique des cylindres pour déduire, de l'é- crasement observé à chaque instant, la pression correspondante et recon- stituer, par suite, la loi de développement des pressions en fonction du temps jusqu'à l'instant du maximum. L'appareil constitue donc un véritable manomètre enregistreur. (') Ces nouveaux appareils ont été construits dans les ateliers du laboratoire cen- tral île la Marine, oii les détails d'exécution ont été étudiés avec une grande habileté. ( '°'->3 ) » La connaissance de la loi de développement des pressions en fonction du temps permet de passer, d'une façon simple, à la loi des vitesses et à celle des déplacements du projectile en fonction dn temps. « 20 L'appareil crusher, placé en avant de la ceinture du projectile, fonctionne dynamiquement, comme le faisait prévoir la théorie ('). » Les essais effectués dans le canon de i4cm de la Marine, avec le boulon crusher placé à quelques centimètres en avant de la ceinture, ont mis en évidence ce changement complet dans le mo96 » 0 8 2,77 2,82 2,93 289 100,00 99,81 » Les volumes d'oxygène recueilli dans ces deux analyses étaient de 55cc et 33cc pour 2^,79/48 et isr,6i33 de matière. » Le paratungstate d'ammoniaque traité par l'eau oxygénée donne éga- lement un sel blanc, très soluble dans l'eau, indécomposable par l'acide nitrique et foisonnant sous l'action de la chaleur. » Les analyses qui précèdent montrent donc que l'eau oxygénée trans- forme l'acide tungstique des tungstates alcalins en un acide suroxygéné Tu207,Aq, et ce fait peut être montré encore par les réactions suivantes : i° Les alcalis détruisent les sels que je viens de décrire et mettent en liberté de l'oxygène. C'est pourquoi il est nécessaire de s'adresser, pour ( 1062 ) leur préparation, aux paratungstates et non aux tungstates neutres, qui sont toujours alcalins. 20 Une dissolution de ces sels chasse l'iode de Fiodure de potassium et décompose l'acide chlorhydrique en dégageant du chlore. Le tungstate alcalin qui reste dans la liqueur est alors décomposé et de l'acide tung- stique est mis en liberté par l'excès d'acide chlorhydrique. » En résumé, l'eau oxygénée exerce sur les tungstates alcalins une action analogue à celle que j'ai déjà étudiée pour les molybdates. Elle donne des hypertungstates dérivant d'un acide suroxygéné du tungstène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Élude thermique des acides organiques bibasiques à fonctions simples. Note de M. G. Massol. « Pour déterminer Y affinité ou Y énergie de combinaison des acides, on s'était borné autrefois à mesurer les chaleurs de neutralisation, c'est-à-dire les chaleurs dégagées par la combinaison de imo1 d'acide avec une ou plu- sieurs molécules de base, pour former un sel, tous les corps étant dissous dans une quantité d'eau considérable (aUt pour chaque acidité ou basicité.) » Or les chaleurs de neutralisation ne représentent pas exactement les quantités de chaleur dégagées par la combinaison de l'acide avec la base ; il se produit le plus souvent des actions secondaires, telles que dissocia- tion des sels, formation d'hydrates, etc., et l'effet thermique observé n'est qu'une résultante. » Pour éviter ces causes d'erreur, il suffit de rapporter tous les corps à l'état solide, ainsi que l'a indiqué M. Berthelot (' ) il y a plusieurs an- nées : il a donné la chaleur de formation des sels solides, depuis l'acide et la base, comme la véritable mesure des affinités qui concourent à leur production. Je vais faire quelques applications nouvelles de ce principe aux sels des acides de la série oxalique. Leur chaleur de neutralisation en solution étendue est comprise entre -Hi3Cal et +i4Cal par équivalent de base. Dans certains cas, la deuxième molécule de base dégage un peu plus de chaleur que la première (acides oxalique, inalonique, ainsi que les acides minéraux sulfurique, arsénieux, sélénique, etc.); pour d'autres acides, c'est la première molécule de base qui dégage le plus de chaleur (') Annales de Chimie et de Physique, 5e série, l. IV. p. 74, etsurtout p. 122 et suivantes, p. i3o, etc. — Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1888, p. 612. ( io63 ) (acides succinique, tartrique et sulfureux, sélénieux, arsénique, etc.). Ces différences varient de oCa,,5 à iCal » Mais, si l'on calcule les chaleurs dégagées : i° par la formation du sel acide solide, 2° par la transformation du sel acide en sel neutre solide, on observe les résultats suivants, les réactions générales étant indiquées par les deux équations C«H2n-*04sol . :-M'OHsol . = C"HM 3M'0*sol. + H2Osol. : + Q C»H2n-3M'04sol. + M'OHsol.= CnH2*-*M'204sol. + H2Osol. : -+- Q'. Acide oxalique. malonique. succinique. sulfurique. i"KOH -t-34%8 +27C,87 +25%6 + 47!s 2e KOH +24,69 +20,70 +2 1,1 5 +33,6 Total ,+ 58,97 + 48,57 + 46, 4" +81, 4 i"NaOH +28,3 +25,8 » +42,7 2eNaOH +24,7 +i5,6 » f-26,6 Total +53,o +4i>4 +4o,o +69,3 » Il ressort nettement des résultats ci-dessus que : r° contrairement à ce que semblent indiquer les chaleurs de neutralisation, la combinaison avec une première molécule de base, qui donne naissance au sel acide, dégage plus de chaleur que l'action d'une deuxième molécule de la même base qui transforme le sel acide en sel neutre. » L'acide sulfurique, que je prends comme type de diacide minéral à constitution symétrique, se comporte de même; la première acidité est plus énergique que la seconde. » 20 En réalité, ces différences thermiques n'impliquent point, à mon avis, une constitution dyssymétrique : je les attribue à une action réciproque des deux groupements acides. Si dans l'acide formique H.C02H, qui dé- gage + 23Cal,8 avec la potasse, l'on remplace l'atome d'hydrogène par un autre groupe C02H, ce dernier, par sa présence, renforce l'acidité de tout le système, et cette acidité devient supérieure à celle de 2 molécules d'acide formique (25Cal,8 x 2 = 5iC:,',6 au lieu de 58Cal, 8). Mais, la première aci- dité neutralisée, le sel acide se comporte comme un monoacide : dans le cas actuel, comme l'acide formique. » 3° Dans l'acide malonique les deux groupements C02H sont séparés par un groupe hydrocarboné, et leur dépendance fonctionnelle est ( io64 ) moindre. La première acidité, bien que supérieure à celle de l'acide formique, est notablement moindre que celle de l'acide oxalique. Après saturation, le groupe C02H restant se comporte comme l'acide acé- tique. » 4° Enfin, pour l'acide succinique, l'acidité totale est un peu plus faible que celle de l'acide malonique; mais elle est supérieure de -+- 3Cal à celle de 2 molécules d'acide acétique. » Remarque sur la Note précédente; par M. Iîertiielot. « Les observations intéressantes de M. Massol renferment des faits nou- veaux relatifs aux sels des acides malonique et succinique. Quant à la con- clusion relative à la prépondérance, dans l'état solide, de la chaleur dé- gagée par la réaction du premier équivalent de base sur celle que dégage le second équivalent, dans leur union avec un acide basique, c'est une conséquence nécessaire de ce fait constaté ( ' ) : que l'union d'un acide biba- sique avec son sel neutre pour former un sel acide, dans l'état solide, dégage de la chaleur. Soit, en effet, un acide bibasique RH208 et une base alcaline MHO2. Soit la formation du sel neutre RH20: +-2MH02 = RM2Os+2lI202, dégage -+-2Q et l'union du sel neutre avec une nouvelle proportion d'acide, RM208 + RHs08 = 2RHMO8 + Q' Q et Q' étant des quantités positives. 3 » Ajoutons ces deux équations, on aura 2RH208 + 2 MHO2 = 2RHMO»+ all202 2Q + Q' » La chaleur de combinaison rapportée à un seul équivalent de base 0' O' sera Q pour le sel neutre, Q + — pour le sel acide, et dès lors Q — pour l'union du deuxième équivalent de base avec le sel acide. » C'est précisément par cet écart entre les chaleurs de formation du sel acide et du sel neutre que j'ai expliqué les actions réciproques et les équi- libres entre un acide monobasique et un acide bibasique, par exemple ( ' ) Annales de Chimie cl de Physique. 5e série, l. IV, p. i3o; 1S7Ô. ( io65 ) la décomposition des sulfates neutres par les acides azotique et chlorhy- drique (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le quatrième alcool amylique ■ primaire. ÏNote de M. Li. Tissier, présentée par M. Friedel. « La théorie permet de prévoir, dans la série amylique, outre trois alcools secondaires et un alcool tertiaire qui sont connus, quatre alcools primaires de constitutions différentes : Alcool normal CH3 - (CH2)3 - CH2OH Alcool isoamylique (CH3)2 = CH- CH2 - CH2OH CH3 \ Alcool amylique actif Z, , \ CH - CH2OH Alcool triméthyléthylique (CH3)' = C - CIPOII » Sur ces derniers, trois seulement étaient connus. » Il était d'autant plus intéressant de rechercher ce quatrième alcool (CH3)3 = C-CH2OH, correspondant à l'acide triméthylacétique, que les trois groupes méthyle, attachés à un même carbone, devaient lui donner des propriétés particulières. Afin de l'obtenir, j'ai préparé d'abord l'aminé correspondante, au moyen du cyanure de butyle tertiaire, cette aminé devant donner l'alcool cherché par substitution du groupe (OH) au groupe AzII2. » Triméchylèthylamine (CH:i): = C - CIPAziï'-'. -- Le cyanure de butyle tertiaire, obtenu par l'action de l'ioduré de triméthylcarbyle sur le cyanure double de mercure et de potassium à la température de 4°. suivant le pro- cédé de Bouttlerow, a été dissous dans environ vingt-cinq fois son poids d'alcool absolu. » Le mélange porté à l'ébullition, dans un ballon muni d'un réfrigé- rant ascendant et additionné peu à peu d'un excès de sodium, laisse déga- ger des vapeurs alcalines, à odeur de marée, qu'on peut recueillir dans l'acide chlorhydrique étendu d'eau. Par évaporation de la solution chlor- hydrique , on obtient des cristaux qui , décomposés par la potasse , mettent en liberté la triméthyléthylamine, liquide incolore, bouillant de 8i° à 820. (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 586. C. R., 1891 1" Semestre. (T. CXII, N° 19.) Ï^O, ( io66 ) » Le chlorhydrate fond, en se décomposant, vers 85° ; c'est un corps soluble dans l'eau et dans l'alcool absolu. » Chbroplaiinaie | (CH3)3 - C-CH2AzH2-HClJ2PtCl\ - Le chlorhy- drate est précipité de ses solutions aqueuses ou alcooliques par le chlorure de platine, en feuillets jaune d'or, peu solubles dans l'alcool bouillant. » On a préparé de même le chloraurate et le chloromercurate. » Plus de trois mois après la publication de ces faits (Bull. Soc. c/iim., 3e série, t. III, p. 497). MM. Freund et Senze, en Allemagne, communi- quaient les mêmes résultats, sans tenir compte de mes recherches, inter- rompues pendant les mois d'août et septembre; de plus, faisant agir, ainsi que je l'avais déjà indiqué, l'azotite d'argent sur le chlorhydrate de trimé- thyléthylamine, ils obtenaient un alcool bouillant à io2°-io3°, qu'ils pré- sentaient comme l'alcool triméthyléthylique. » Or on sait que l'action de l'acide nitreux sur les aminés primaires donne facilement, par transposition moléculaire, des alcools secondaires ou tertiaires. Dans le cas présent, on pouvait retomber sur un alcool amy- lique tertiaire, le diméthyléthylcarbinol obtenu pour la première fois par Wurtz, (CH3)3 ^ C-CH2AzH2 + Az02H = ^'^ C-OH -+- H20 4- Az3; et, en effet, le diméthyléthylcarbinol bout à 102^.3 comme l'alcool indiqué précédemment. » J'ai alors pensé à vérifier la formule de l'alcool dérivé de l'aminé : » iu En comparant ses propriétés à celles du diméthyléthylcarbinol, ce qui m'a fourni le Tableau suivant : Alcool Liquide incolore. Odeur camphrée. Ebull. i02°,5 Acide acétique, S04H2. Acétone, pas d'acide suliamylique. Oxydation. Diméthyléthylcarbinol Liquide incolore. Odeur camphrée. Ébull. io2°-io3° _ , . \ Acide acétique, SO4 II-. Oxydation. ^ J ( Acétone, pas d acide suliamylique. » Tout est donc pareil de part et d'autre. » 20 En préparant par une autre voie l'alcool triméthyléthylique. Je me suis adressé à la réduction des chlorures d'acides par l'amalgame de so- dium. » Alcool triméthyléthylique (C5H,20) (CH3)3 = C-CH2 OH. - On verse peu à peu un mélange de iog1' de chlorure d'acide triméthylacétique avec ( io67 ) 20gr du même acide sur 25ogr d'amalgame de sodium à 3 pour ioo placé dans un flacon de verre, en ayant soin d'agiter constamment. Au bout de vingt-quatre heures, on ajoute de l'eau et, après saturation du liquide par la potasse, on obtient à la distillation environ 8grd'un liquide huileux qui, fractionné, se sépare en plusieurs portions bouillant de 65° à 8o°, de io5° à i2o°, de i5o°à i8o° et enfin au-dessus de i8o°. » La portion passant de io5° à 1200 rectifiée se prend en une masse cristalline sans action sur la lumière polarisée ('), fondant à 48°-5o°, bouil- lant «à ii2°-ii3°, d'une tension de vapeur très grande, même à la tem- pérature ordinaire. Des traces d'éther suffisent à la dissoudre. Ce pro- duit possède les caractères d'un alcool. » Il donne, avec l'acide sulfurique, un acide amylsulfurique qui four- nit un sel de baryte cristallisé. » Par oxydation de l'alcool avec l'acide chromique, on obtient l'acide triméthylacétique. » La vitesse et la limite d'éthérification, mesurées à i53°-i54° au moyen d'un mélange d'acide acétique cristallisable, fondant à i6°,6 et d'alcool à molécules égales, ont donné les résultats suivants : Vitesse 4o,75; 40,6g; 40,71 Limite 66,99; 67,2 » Pour obtenir le chlorure d'acide nécessaire, il est avantageux de pré- parer l'acide triméthylacétique par oxvdation de la pinacoiine, suivant le procédé qui l'a donné pour la première fois à MM. Friedel et Silva (Comptes rendus, t. LXXVII, p. 48); puis à faire réagir à froid le trichlorure de phosphore, à raison de deux molécules d'acide pour une de trichlorure; la réaction est terminée au bout de vingt-quatre heures, avec un rende- ment de g5 pour 100 de la théorie. » Éther triméthylacétique (CIL1)3 : C-CH2-0-OC -C= (CH3)\ • La portion la plus importante des huiles brutes, passant à i4o°-i8o°, est composée d'éiher triméthyléthylacétique. C'est un liquide incolore, d'odeur agréable, bouillant, après rectification, à iG4°-i66°. Par la potasse sèche, il se décompose rapidement, à l'ébullition, en alcool triméthyléthvlique et triméthylacétate de potassium. » Éther acétique (CH')8 = C-CH2-0-OC2Hs. Si l'on fait réagir sur l'alcool triméthylacétique soit l'acide acétique cristallisable, soit le ( ') Nous rappellerons que l'acide triméthylacétique cristallise de même en masses et en dendrites sans action sur la lumière polarisée. ( io68 ) chlorure d'acétyle, surtout à chaud, en tube scellé, on obtient un liquide incolore à odeur de pommes, bouillant vers 1260. » Aldéhyde triméthylacétique (CH3)3ese C-COH. — Les premières por- tions des huiles obtenues dans la réduction du chlorure de triméthylacé- tyle, bouillant de 65° à qo°, réduisent le nitrate d'argent ammoniacal et forment avec le bisulfite de soude une combinaison d'où l'on peut tirer, après purification, un liquide bouillant à F]l\°-'J^0, fondant à +3°. Densité = 0,7927 à 180. » Par réduction au moyen de l'amalgame de sodium, elle donne l'al- cool triméthyléthylique. Je me propose de continuer l'étude de cet alcool et de ses dérivés ( ' ). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la diffusion de l'eau douce dans l'eau de mer. Note de M. J. Thoulet. « J'ai commencé, le 1e1' décembre 1890, l'expérience suivante, relative à la diffusion de l'eau douce dans l'eau de mer. » Dans un flacon cylindrique de 6oocc divisé en parties d'égale hauteur et d'égale capacité, j'ai versé 3oocc d'eau de mer amenée par évaporation à la densité 1,0646; j'ai déposé à la surface du liquide six petites sphères de cire lestées de poussière de quartz, de façon à posséder des densités diffé- rentes intermédiaires entre les densités de l'eau salée pure et mélangée de son volume d'eau douce. J'ai alors introduit dans ce flacon très doucement, pour ne provoquer aucun mélange, 3oocc d'eau distillée. Le flacon bouché à l'émeri était déposé dans une cage de verre mastiquée et contenant, avec un thermomètre à maxima et minima, des fragments de chaux vive pour dessécher l'air et le rendre mauvais conducteur de la chaleur. La cage portée sur un support maçonné était recouverte d'une caisse en bois à fenêtres vitrées et le tout se trouvait dans une cave dont la porte était rembourrée par des paillassons. Les sphères ont commencé à s'écarter, les unes montant, les autres descendant à mesure que la diffusion s'accom- plissait ; à des intervalles de temps connus, on notait la position des sphères et l'on traçait ainsi la courbe de chacune d'elles. La température était mesurée. La diffusion s'est effectuée d'une manière si lente que, d'après ce qui se passe depuis cinq mois, il faudra environ dix-huit mois pour que (') Ce travail a été lait au laboratoire Je M. Friedel ( Io69 ) toutes les boules soient descendues jusqu'au fond ou remontées jusqu'à la surface, ce qui indiquera que le liquide est de densité homogène. » Cette expérience n'avait pour moi d'autre but que de constater la len- teur extrême de la diffusion qui m'était indispensable pour appuyer cer- taines considérations relatives aux eaux abyssales. Néanmoins les courbes afférentes à chaque sphère offrent un caractère sur lequel il ne semble pas inutile d'appeler l'attention des physiciens, car, en outre de la diffusion, la question touche au problème si complexe de la conductibilité thermique. » Si l'on prend trois ordonnées au hasard, en admettant que la tempé- rature soit restée constante (en réalité, elle a varié entre o" et -+- 6° pendant l'hiver, qui a été très rigoureux), qu'il ne s'est produit aucune contraction de volume, que les quantités de liquide comprises entre deux courbes pos- sèdent respectivement une densité uniforme, moyenne arithmétique entre celles des deux sphères correspondant à la courbe inférieure et à la courbe supérieure, et, si l'on considère chacune de ces solutions comme consti- tuée par un mélange d'eau salée à la densité 1,0646 et d'eau distillée, puis qu'on calcule la proportion pour 100 d'eau douce afférente à chacune de ces solutions, on remarque que celle-ci est sensiblement constante après un même temps et sur chaque ordonnée. Après 3 16 heures, ij pour ioo d'eau douce pour 100 de solution » 636 ri 3 1 » » » 1228 » 8 » » » On pourrait énoncer comme il suit la disposition de ces courbes : L'eau douce semble pénétrer dans la solution salée comme si ses mo- lécules s'intercalaient entre les molécules de sel; elle progresse de telle sorte que, à un moment quelconque, la quantité d'eau douce est la même dans chaque tranche horizontale du liquide, et il en résulte que la vitesse de diffusion élémentaire est la même, quelle que soit la teneur en sel de la solution. » La vitesse de diffusion ou de pénétration de l'eau douce dans l'eau salée se ralentit avec le temps, c'est-à-dire à mesure que l'intervalle entre deux molécules de sel et que le volume total de liquide salé dont la densité doit s'abaisser par l'introduction de l'eau douce deviennent plus considé- rables. En d'autres termes, la vitesse se ralentit à mesure qu'il faut plus de molécules d'eau pour un même nombre de molécules de sel afin de produire l'équilibre stable de diffusion, c'est-à-dire une solution de den- sité homogène dans toute son étendue ( i°7° ) » Le ralentissement n'arrive pas à être infini; car, dans ce cas, l'équi- libre de diffusion n'aurait jamais lieu, et deux solutions de salures diffé- rentes ne se mélangeraient jamais complètement. » MINÉRALOGIE. — Sur la théorie des feldspaths de M. Tschermak. Note de M. K. de Kroustciioff, présentée par M. Fouqué. « En étudiant une roche granitique à grands sphéroïdes (mesurant iocm à i2cm) de l'Altaï, j'ai trouvé un plagioclase offrant certains caractères physiques et chimiques d'une grande importance au point de vue de l'intel- ligence théorique définitive de cette espèce minérale si intéressante. D'une des calottes intérieures des vacuoles on peut obtenir, en utilisant les cli- vages p(ooi), g' (oio),f(no)ou /(no), de très belles plaques minces sui- vant ces directions. » Plaque extrêmement mince suivant p(ooi) : lamelles hémitropes assez étroites suivant la loi de l'albite ; l'extinction ne s'écarte que d'un angle très petit, presque insignifiant, de la trace du plan des macles. » Plaque extrêmement mince suivant g' (oio) : masse feldspathique absolument homogène et s'éteignant uniformément; les clivages /j(ooi) et l(iio) ou /(i 10) sont parfaitement rectilignes; extinction presque pa- rallèle à la trace du clivage P(ooi). » De pareilles propriétés optiques sont en relation avec les nombres que fournit l'analyse chimique. Une partie du morceau, m'ayant fourni les plaques minces, a été analysée par moi il y a deux ans, et, tout récem- ment encore, par M. Chéchoukoff (adjoint au laboratoire de Chimie à l'Université de Saint-Pétersbourg); voici nos résultats : Kroustchoff. Chéchoukoff. Densité à i^°C = 2,6769 à i3°-jC= 2,6778 Silice 58,891 59>!99 Alumine 25,382 25,281 Oxyde ferrique » » Chaux 4,684 4,818 Magnésie 0,120 » Soude 7,65a 7,53o (+0,79 = 8,32 Na20) Potasse i,354 1 , 192 (=1 soude 0,79) Perte au rouge 1 , i65 1 ,626 Total 99.248 99,646 ma -+- ne, = 59,2, a = 68,6, o?=ir,8, md -t- nh = 8,3, e =43,0, h = 0, uil m 357 n " 129' c'est-à-dire AZ> : An = 2, 73 : 1 , ( io7ï ) » Pour calculer, d'après les données de M. Schuster ('), la teneur en anorthite de ce feldspath, je me suis servi avec beaucoup d'avantage d'une méthode extrêmement simple, due à M. Fédoroff. En désignant les valeurs considérées par M. Schuster comme typiques pour l'albite, par a (silice), b (alumine), c (chaux), (/(soude), et, pour l'anorthite, par e (silice), / (alumine), g (chaux), h (soude), appelant m la teneur du feldspath étudié en albite, n sa teneur en anorthite, on a les relations suivantes : » I. Silice et soude : d'où l'on déduit c'est-à-dire 27 pour 100 d'anorthite. » IL Silice et alumine : ma -h ne = 5g, 2, a = 68,6, e = 43,o, mb -+- «/= 25,3, 6= if), 6, /"=36,9, d'où l'on déduit m iog5 , , j. , — = -ë-^-j c est-a-dire Ao:An = 1,0:1, a 070 ' J c'est-à-dire environ 34 pour 100 d'anorthite. » III. Silice et chaux : ma -+- ne =39,2, a = 68,6, c = o, me -F ng = 4.8, c=43,o, g- =20,1, d'où l'on calcule — = % — > c est-a-dire Ao:An= 2,0:1, n 329 ; J c'est-à-dire 25 pour 100 d'anorthite. (') M. Schuster, Ueber die optische Orientirung der Plagioclase (Tschermak's Min. 11. Petr. Mitth., t. III, p. i53). ( i°72 ) » En prenant la moyenne, nous aurons 29 (28,83) pour 100 d'anor- thite; par conséquent, le plagioclase, dont nous avons fait l'étude, corres- pond à un mélange isomorphe de 71 parties d'albiteavec 29 parties d'anor- thite (•jiAb-hiyAn). Or, les propriétés optiques, aussi bien que la constitution chimique de ce feldspath, lui assignent une place (déjà prévue dans la théorie) très voisine du point d'intersection des deux courbes con- tenant les extinctions sur p(ooi) et g-(oio) de la série feldspathique entière dessinées par M. Schuster et calculées par M. Michel Lévy. Voici donc une confirmation vraiment remarquable (crucial test) de la théorie classique du célèbre professeur de Vienne. >< ZOOLOGIE. — Sur les organes génitaux des Tnslomiens. Note de M. G. Saixt-Remy, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. .< Nous avons étudié, au point de vue de la structure île l'appareil géni- tal, cinq espèces appartenant à cinq genres différents de la famille desTri- stomiens : Trislomum molœ Blanch. et Phyllonella soleœ, v. Ben.-Hessedela sous-famille des Tristomides, Pseudocolyle squatinœ, v. Ben.-Hesse etMicro- bothrium apiculatum Olss. parmi les Monocotylides, Udonclla pollaclui, v. Ben -Hesse parmi les Udonellides. Ces genres avaient déjà été l'objet de recherches de la part de Blanchard, Kolliker, Taschenberg, Vogt, etc. Nous n'insisterons que sur les points où nous sommes arrivés à des résul- tats nouveaux ( ' ). » L'appareil mâle se montre constitué sur un plan unique ; il atteint son plus haut degré de complication chez les Tristomides, et présente sa plus grande simplicité chez les Udonellides. Partout on retrouve les mêmes or- ganes, mais plus ou moins développés. Chez les Tristomides et les Udonel- lides (et aussi chez Calicotyle d'après Wierzejsky ), il existe des glandes spéciales sécrétant un liquide destiné à se mêler aux spermatozoïdes; dans ces deux familles, ces glandes prostatiques déversent leur produit dans un réservoir communiquant avec le canal éjaculateur (vésicule prostatique) et soumis à l'influence de l'appareil musculaire qui préside à l'éjaculation. Il existe, en outre, chez Phyllonella, des cellules glandulaires particulières, ta- (') Ces animaux ont élé récoltés au laboratoire de Roscoff, où M. de Lacaze-Du- thiers avait bien voulu nous accueillir de la façon la plus libérale, et nos recherches continuées à la Faculté des Sciences de Nancv. ( io73 ) pissant une partie du canal séminal : c'est une forme analogue qui a été observée seule par von Linstow chez Epibdella, bien que ses figures fassent croire que le premier système glandulaire existe aussi. » La portion terminale de l'appareil mâle était jusqu'ici la plus mal con- nue. Nos observations nous ont montré qu'elle est partout formée sur le même plan. » L'appareil d'éjaculation comprend partout une vésicule éjaculatrice sou- mise à l'action de muscles plus ou moins puissants et un canal ëjacidateur, situé, chez les Tristomides et les Monocotylides étudiés par nous, dans un organe musculaire érectile ou pénis; ce pénis est logé dans une invagination profonde de la paroi du corps. Chez les Udonellides on ne trouve pas d'or- gane copulateur, et l'appareil se limite aux organes d'éjaculation. Si l'on tient compte de ce fait, que les données que nous possédons sur l'appareil copulateur de quelques autres formes sont très incomplètes et paraissent inexactes, on peut croire que chez aucun Tristomien il n'existe de cirre, c'est-à-dire un organe copulateur consistant en un canal dont la paroi in- terne peut se dévaginer à l'extérieur en se réfléchissant sur ses bords. Enfin il n'y a pas lieu d'admettre un type spécial d'organe copulateur pour Pseu- docolyle et Calicotyle, l'espèce de canule chitineuse décrite n'étant que la paroi du canal éjaculateur. » Les organes femelles sont également constitués sur un plan général commun, et, de même que pour les organes mâles, c'est sur l'appareil de copulation que portent les modifications principales. On trouve constam- ment un réservoir ou réceptacle séminal en relation avec les conduits gé- nitaux femelles, dans lequel les spermatozoïdes sont emmagasinés avant d'être utilisés; mais la voie qu'ils suivent pour venir s'y accumuler est dif- férente suivant les genres d'une même sous-famille. Chez certains types, il existe un ou deux conduits particuliers (vagins) mettant le réceptacle en communication directe avec l'extérieur, et par lesquels le sperme est versé; chez d'autres, il n'existe pas d'organe semblable, et la fécondation doit for- cément avoir lieu par l'orifice de ponte. Chez Udonella, on ne trouve ni organe copulateur mâle ni vagin : il est probable qu'il se produit une auto- fécondation par l'intermédiaire du cloaque génital. » Un cloaque génital, dans lequel se confondent l'orifice de ponte et l'orifice de l'invagination tégumentaire renfermant le pénis, est la règle chez les Tristomiens; le genre Trislomum fait exception. » Enfin nous n'avons pas trouvé, dans cette famille, de formation homo- C. R., )8ç)i, V Semestre. (T. CXII, N° 19.) ! 4° ( i(>74 ) logue au « canal vitello-intestinal » connu maintenant chez bon nombre de Polvstomiens. » Nous ajouterons que, d'après nos observations, on doit maintenir le genre Microbothrium Olss., supprimé par Taschenberg et rattaché au genre Pseudocotyle, car il diffère considérablement de ce dernier par plusieurs caractères anatomiques importants; de même que Monticelli fait erreur en supposant que Phvltonella possède deux ventouses antérieures : les coupes montrent que les anciennes observations sur ce point sont exactes. » BOTANIQUE. — Sur la constitution des noyaux sexuels chez les végétaux. Note de M. Léox Guigxard, présentée par M. Duchartre. « On sait aujourd'hui que, pour une espèce végétale donnée, les noyaux sexuels qui doivent s'unir dans l'acte de la fécondation, renferment un nombre déterminé d'éléments chromatiques et que ce nombre est le même dans le novau mâle et dans le noyau femelle : fait important au point de vue de la transmission des propriétés héréditaires. » J'ai montré, en outre ('), que les noyaux de l'embryon possèdent un nombre de segments ou bâtonnets chromatiques qui est exactement le double de celui des noyaux sexuels. Dans un Lis, par exemple, il y en a douze dans ces derniers, tandis qu'on en compte vingt-quatre dans les noyaux des tissus embryonnaires. Il se fait donc, au cours du développe- ment, une réduction de moitié dans le nombre des éléments chromatiques. » Mais à quel moment et de quelle façon a lieu cette réduction, dont la nécessité est facile à concevoir, puisque sans elle ces éléments iraient sans cesse en augmentant à chaque fécondation? Pour répondre à cette ques- tion, sur laquelle on ne possède aucune donnée précise, je prendrai encore pour exemple le Lis Martagon, en examinant successivement l'organe mâle et l'organe femelle. » 1. L'étude des divers membres de la plante, à partir de l'embryon renfermé dans la graine jusqu'à la formation des organes reproducteurs, m'a permis de constater que les divisions nucléaires offrent vingt-quatre ( ' ) Etude sur les phénomènes morphologiques de la fécondation (Bull, de la Soc. Bot. de France, 1889). ( io75 ) segments chromatiques. Il en est de même dans les jeunes tissus de l'anthère, tant que les cellules mères primordiales du pollen continuent à se multi- plier pour donner les cellules mères définitives ; par suite, les noyaux de ces dernières reçoivent chacun vingt-quatre segments au moment de leur formation, qui ne diffère en rien de celle des noyaux des tissus végétatifs. « Après la différenciation complète des cellules mères, il s'écoule un assez long stade de repos avant les deux divisions successives qui fournis- sent les grains de pollen. Les noyaux des cellules mères grossissent et re- vêtent des caractères spéciaux. Lorsque la division se manifeste, le noyau présente la série des phénomènes qui caractérisent la marche normale de la karyokinèse : contraction et épaississement des replis de la charpente chromatique, dédoublement longitudinal du filament pelotonné, etc. Mais, quand les segments chromatiques apparaissent distincts dans la cavité nu- cléaire, on n'en compte plus que douze. » C'est donc pendant les premières phases de la division du noyau de la cellule mère que le nombre des segments chromatiques se montre ré- duit exactement et brusquementde moitié. Les douze segments se retrouvent dans les deux divisions qui se succèdent pour former d'abord les quatre grains de pollen, ensuite les noyaux mâles qui en dérivent. Or rien ne permet de dire que, pendant la formation du noyau de la cellule mère, les vingt-quatre segments se sont soudés deux à deux, soit bout à bout, soit parallèlement, pour en donner seulement douze; en outre, après l'appa- rition des douze segments dans ce même noyau entré en division, les deux files de granulations qu'on observe dans chacun d'eux ont exactement la même longueur, ce qui n'aurait pas lieu si elles représentaient deux des vingt-quatre bâtonnets primitifs accolés longitudinalement, car la longueur de ces derniers n'est pas absolument la même pour tous; d'autre part, il est certain qu'il ne se fait aucune élimination de substance nucléaire, ni pendant la période de repos, ni au moment de l'entrée en division; par conséquent, il y a tout lieu d'admettre qu'un filament unique existe à un moment donné dans le noyau de la cellule mère et qu'il se partage plus tard en douze segments. » 2. Dans le nucelle ovulaire en voie de formation les noyaux possèdent également vingt-quatre segments chromatiques. La cellule qui devient le sac embryonnaire renferme un noyau qui reçoit aussi, au moment de sa formation, le même nombre de segments; mais, quand ce noyau se divise, après un long stade de repos pendant lequel il grossit et revêt des carac- tères particuliers, il n'offre plus, de même que les noyaux des cellules ( io7g ) mères du pollen à la phase correspondante, que douze segments chroma- tiques, et ce dernier nombre se retrouve également dans les divisions ul- térieures qui fournissent l'appareil sexuel femelle. Ici encore, la réduction se fait tout d'un coup et de la même façon que dans l'organe mâle. » Le noyau d'une cellule mère pollinique adulte est donc comparable au noyau du sac embryonnaire; l'un et l'autre se constituent à l'origine avec vingt-quatre segments chromatiques; mais, au moment de leur divi- sion, ils n'en offrent plus que douze. » Une réduction analogue se manifeste de la même façon chez d'autres plantes, où le nombre des segments dans les noyaux somatiques en division est exactement le double de celui qu'on observe dans les noyaux sexuels (Fritillaria, Tulipa, Ailium, Alstrœmeria, Listera, etc.). » Le même phénomène a été constaté chez les animaux. Toutefois, les résultats publiés récemment sur deux espèces seulement ne concordent pas quant au moment où la réduction numérique des segments nucléaires se produit. O. Hertwig (') admet que, chez Y Ascaris megalocephala, lors de la formation des quatre spermatozoïdes qui naissent dans une cellule mère séminale de la même façon que les quatre grains de pollen, cette réduction ne s'effectue qu'au moment de la seconde bipartition nucléaire. Il en serait de même dans la formation des globules polaires, qui dérivent, ainsi que le pronucléus femelle, d'une cellule mère entièrement compa- rable à la précédente. D'autre part, chez le Pyrrhocoris apterus, Hen- king (2) a vu le phénomène se produire dès la première division de la cellule mère. Il y a donc concordance entre ce second cas et les plantes que j'ai étudiées et chez lesquelles il n'existe sous ce rapport aucune dif- férence. » En résumé, chez les végétaux, les noyaux sexuels sont, quant au nombre des segments chromatiques, des demi-noyaux. La réduction de nombre se produit tout d'un coup, à la même phase, dans l'organe mâle et dans l'organe femelle; elle se manifeste au moment de la première bi- partition de la cellule mère du pollen ou du sac embryonnaire. » (') Vergleiche der El- und Samenbildung bei Nematoden (Arch. fur mikr. Anat.; 1890). ('-) H. HtNKiNG, Cntersuch. iiber die ersten Enhvicklungsvorgànge in den Eiern der Insekten (Zeitschrift fur wissensch. Z00L, t. LI, p. 4; 189;). ( i°77 ^ BOTANIQUE. — Les groupes nodaux et les épharmonies convergentes dans le genre Clusia. Note de M. J. Vesque, présentée par M. Duchartre. « J'ai montré, dans une Note précédente (séance du i3 avril), par quelle méthode on parvient à désigner, dans un ensemble naturel d'espèces, les groupes nodaux, autour desquels les autres espèces, adaptées progressive- ment à des conditions de plus en plus éloignées de ce qu'on pourrait appe- ler les conditions moyennes, rayonnent suivant des lignes de différencia- tion faciles à saisir. » Il n'y a rien d'arbitraire dans la méthode, car, si l'on voulait, par la pen- sée, faire dériver une espèce à épharmonie spéciale d'une autre espèce à épharmonie également spéciale, mais différente, il faudrait d'abord dépouil- ler celle-ci de ce qu'elle a acquis de particulier, pour la revêtir ensuite des particularités de la première, ce qui reviendrait à la faire rentrer dans le groupe nodal. » Je puis donc me borner maintenant à reproduire ici les résultats que l'on obtient en appliquant cette même méthode aux autres sections du genre, dont chacune a subi séparément l'épharmonisme et possède par con- séquent son histoire propre. » 1. Thysanoclusia. — Sect. I. — Anandrog'yne (voyez la Note précé- dente). » Sect. 2. — Criuva. Différentiation morphologique en sous-sections, antérieure à l'épharmonisme. — a, sous-sect. Clusiastrurn; groupe nodal :Cl. cuneata, portant la branche Cl. Scliomburgkii (espèce nouvelle, à 5 sépales, comme \eCl. cuneata), qui se différencie épharmoniquement par l'épaissis- sement de la cuticule et les caractères éminemment héliophiles du méso- phylle, pour aboutir au Cl. crassifolia, à \ sépales, espèce en effet crassifo- liée, puisque le mésophylle compte i> j assises de cellules au lieu de 12 chez le Cl. cuneata et 16-18 chez le Cl. Schomburgkii, et qui est en épharmonie convergente avec les Cl. Pseudo-Havetia et Pseudomangle, de la section Anan- drogyne. — b, sous-sect. Eucriuva. N'est qu'un groupe nodal, espèce collec- tive, comprenant les Cl. Criuva vera, paivijlora, Sellowiana, Carnbessedii et Ildefonsiana, d'où se détache peut-être une espèce nouvelle très singulière, le Cl. calyplrata. — c, sous-sect. Criuvopsù. Groupe nodal : Cl. amazo- nica, accompagné du Cl. penduliflora, très distinct par ses stomates. J^es ( io78 ) autres espèces du groupe, au nombre de trois, et créées récemment par M. Engler, me sont inconnues. » Sect. 3. — Stauroclusia. Groupe nodal : Cl. mexicana (espèce nou- velle), auquel se rattachent quelques espèces voisines, mais mal connues : Cl. ovigera, Cl. Brongniardana et Cl. alba, et qui porte une branche mono- type crassifoliée, le Cl.flava, en épharmonie convergente avec les espèces crassifoliées déjà citées. » Sect. 4. — Phloianthera. — Division préalable en sous-sections : a.. sous-sect. Phloianthera s. s. : rudiment du pistil nul, étamines toutes fer- tiles. Groupe nodal : CI. lanceolata. à torus élevé, auquel se rattachent trois espèces à torus aplati, à épharmonies peu accentuées, les CL Gaudi- chaudii, microstemon et myriandra, puis une deuxième branche, aboutis- sant au Cl. Hilariana, à mésophylle de 24 assises (au lieu de 10 à 16 dans le groupe nodal), en épharmonie convergente aArec les types crassifoliés précédents. Les fleurs mâles des Cl. minor et parvicapsula (esp. nouv.) étant inconnues» la position de ces espèces reste douteuse; la troisième branche conduit à b., sous-sect. Androstylium : rudiment du pistil nul, étamines externes stériles. — c, sous-sect. Arrudeopsis, rudiment du pistil volumineux. Je n'en connais que deux espèces, le Cl. Arrudea, dont l'é- pharmonie est voisine de celle du groupe nodal lanceolata, et le Cl. purpu- rea, type crassifolié de la sous-section et qui est au Cl. Arrudea ce que le Cl. Hilariana est au Cl. lanceolata. » Sect. 5. — Euclusia. — Groupe nodal : Cl. nemorosa; première branche monotype : épaississement delà cuticule et agrandissement des stomates; Cl. grandiflora; deuxième branche : mésophylle subcentrique et hypo- derme double : Cl. viscida et Cl. palmicida, à hypoderme parenchymateux, Cl. insignis, à hypoderme scléreux ; troisième branche, épaississement du mésophylle et macrocytie; Cl. rosea, en épharmonie convergente avec les autres espèces crassifoliées. » II. Cordyloclusia. — Sect. 0. — Corylandra. — Sous-sect. Eucorylandra; groupe nodal : Cl. organensis et Cl. renggerioides; une branche conduisant à deux espèces crassifoliées : CI. fluminensis et Cl. polysepala. — b. Sous- sect. Quapoya; groupe nodal : Cl. Pana-Panare, se rattachant peut-être au groupe nodal précédent et près duquel trouvent place deux espèces à moi inconnues, les Cl. colorans et microphylla . Dans cette section, les différen- ciations, épharmoniques sont accompagnées de très fortes différences orga- nographiques. Dans la suivante, sect. 7, Relinostemon, ces dernières ( io79 ) priment absolument l'anatomie ; toutes les espèces, très distinctes par leur androcée, font partie d'un seul et même groupe nodal. Le genre Clusia a dû être ainsi avant les différenciations épharmoniques, de sorte que nous avons réellement sous les yeux un genre en voie de formation, et dont aucune espèce ne s'est encore épuisée dans les adaptations extrêmes. » Il en est exactement de même pour les espèces du sous-genre Omphalo- clusia, très distinctes parleurs caractères floraux, très semblables, au con- traire, par l'épharmonisme. Quant aux Polythecandra, le quatrième sous- genre, les quelques plantes qui le composent sont si voisines entre elles au double point de vue organographique et anatomique, qu'elles ne sont peut-être que des variétés d'une seule et même espèce. » Si nous considérons les nombreux cas d'épharmonie convergente que je viens de signaler, sans perdre de vue les groupes nodaux, qui sont éga- lement semblables par épharmonie convergente, nous serons forcés de reconnaître que la méthode logique que nous avons suivie et qui nous a enseigné une saine subordination des caractères, nous a empêchés d'adopter une classification artificielle quelconque. Un classement purement anato- mique eût été une absurdité. » BOTANIQUE. — Le Champignon parasite de la larve, du hanneton. Note de MM. Prillieux et Delacroix, présentée par M. Duchartre. « Dans une Communication qu'il a faite l'an dernier à l'Académie des Sciences (séance du 3 novembre 1890), M. Le Moult a signalé une mala- die des larves de hanneton due à une sorte de moisissure qui envahit le corps de ces insectes, les tue, et, se propageant en terre autour des larves tuées, infeste les larves saines. » Nous avons reçu de diverses localités, au Laboratoire de Pathologie végétale, de ces larves de hanneton envahies par un Champignon. Outre celles que M. Le Moult nous a envoyées de l'Orne, on nous en a adressé à plusieurs reprises de la Mayenne et de la Seine-Inférieure. Toutes présen- taient les mêmes caractères. Elles étaient couvertes de touffes blanches qui, sur les vers récemment tués par le parasite, sont uniquement consti- tuées par les filaments du Champignon. ' Si l'on replace une de ces larves dans la terre humide, le parasite con- tinue de se nourrir et de se développer aux dépens du corps de l'insecte; à mesure que ce milieu nutritif est consommé, on voit le Champignon pro- ( io8o ) duire des spores en quantités de plus en plus considérables. Au bout d'un certain temps, quand le corps de la larve est transformé en un véritable slroma de mycélium, les fructifications apparaissent à la surface du sol sous l'apparence de petites masses hémisphériques ou un pea claviformes, d'un blanc pur, qui produisent des quantités innombrables de spores. » M. Giard a attribué à un Isaria cette maladie des larves de hanneton. Nos observations n'ont pas confirmé cette opinion. Les fructifications qu'a produites le parasite des larves de hanneton dans nos cultures sont celles d'un Botrylis très voisin du Botrytis Bassiana, qui produit la muscar- dine du ver à soie. Il a été décrit par Saccardo sous le nom de Botrylis te- nella comme variété du Botrytis Bassiana, mais il en diffère notablement par la forme et la taille de ses spores. Elles sont ovales-oblongues dans le Botrytis du hanneton, globuleuses et notablement plus petites dans le Bo- trytis du ver à soie. » Bresadola a trouvé le Botrytis tenella parasite sur le hanneton, à l'état parfait, dans le territoire de Trente (Autriche). Nous avons pu comparer nos échantillons avec le sien et nous assurer de la parfaite identité du Botrytis tenella et de notre parasite du ver blanc. » Une fois seulement nous avons observé sur une larve tuée des fructi- fications d'Jsaria; mais la présence de ce Champignon y était sans doute fortuite. Nous sommes disposés à considérer cette forme Isaria comme l'état conidial du Melanospora parasitica. Sphériacée qui vit en parasite sur le Botrylis Bassiana et sur quelques autres Mucédinées du même genre. La larve sur laquelle s'était développée Y Isaria portait aussi quelques fructi- fications de Botrylis tenella, mais la quantité de spores produites par cette dernière espèce était très réduite. La présence de Ylsaria constitue une condition désavantageuse pour la culture du Botrytis parasite du ver blanc. » C'est bien au Botrylis tenella, et non à Y Isaria, que l'on doit attribuer la maladie et la mort des larves de hanneton. Nous en avons fait la preuve expérimentale. » Avec des spores recueillies sur des larves tuées, nous avons ensemencé divers milieux stérilisés et obtenu des cultures absolument pures de Botry- tis tenella. » Dans les milieux pauvres en matière azotée, tels que la Pomme de terre et les jus sucrés, les spores apparaissent promptement et en très grand nombre; le Champignon se développe peu en mvcélium. Sur les milieux plus riches en matière azotée, comme la gélatine pure ou addi- tionnée de jus sucrés, de peptone, etc., la végétation filamenteuse prend ( io8i ) un développement considérable; mais les spores font défaut ou ne se pro- duisent que tard et en petit nombre lorsque le milieu nutritif s'épuise. » Une faible quantité de glycérine, ajoutée au milieu nutritif, nous a paru hâter l'apparition des spores et en augmenter la production. » En délayant dans l'eau le produit de notre culture du Botrylis sur la Pomme de terre, nous avons obtenu un liquide très chargé de spores que nous avons répandu sur la terre de grands pots, dans laquelle vivaient des larves de hannetons récollées et enterrées soigneusement à l'abri de la contagion. Deux semaines plus tard, toutes les larves étaient tuées, et bientôt elles se sont couvertes de la moisissure caractéristique. Les plantes continuaient à végéter très bien, comme on devait le prévoir, sur la terre envahie par le mycélium du Botrytis. » Il est établi par ces recherches : i° que c'est le Botrytis tenella qui est vraiment le parasite qui attaque dans le sol les larves du hanneton et les tue; 2° que ce parasite peut être aisément cultivé à l'état de pureté dans certains milieux nutritifs; 3" enfin que les spores provenant de ces cul- tures et répandues sur le sol causent la mort des larves de hanneton qui y sont contenues, sans nuire à la végétation qui le couvre. » ÉCONOMIE RURALE. — Le parasite du hanneton. Note de M. Le Movi.t, présentée par M. Blanchard. •> Au mois de novembre dernier, nous avons eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur une maladie de la larve du hanneton : ma- ladie déterminée par un champignon dont nous ne pouvions déterminer la nature. » A cette époque, nous n'avions remarqué les effets du parasite que dans une prairie dépendant du domaine de la Pierre, en Céaucé (Orne), et, malgré nos recherches, il nous avait été impossible de trouver dans les parcelles environnantes des larves ayant succombé sous les attaques de ce curieux champignon. » Nous avions formé le projet de contaminer d'autres parcelles à l'aide de larves parasitées, recueillies dans la prairie. « En effet, dans une pelouse dont le gazon avait été complètement dé- truit par le ver blanc, nous avons enfoui, en différents endroits, quelques malades avec la terre les enveloppant. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXI1, N° 19.) '41 ( 1082 ) » Au mois de mars, cette pelouse ayant été refaite, nous avons eu la sa- tisfaction d'y trouver une trentaine de larves parasitées là où nous n'en avions mis que trois ou quatre. Nous devons ajouter qu'à ce moment il faisait encore très froid et qu'il ne faut pas trouver étonnant que la pro- pagation de la maladie n'ait pas été plus rapide. » Cependant, quelques jours après cette première observation, nous as- sistions aux labours faits par le fermier de la Pierre dans un champ distant de i/jom de la prairie où nous avions découvert la maladie, et quelle n'a pas été notre surprise de voir la charrue ramener à la surface un nombre considérable de vers momifiés, à tel point que la terre paraissait avoir été récemment chaulée ! Or ce champ ne contenait au mois de novembre que des vers absolument sains. » Les fouilles que nous avons faites dans la prairie ont seules pu occa- sionner une aussi rapide propagation de la maladie, ces travaux ayant eu pour effet de découvrir les spores que le vent a certainement emportées en nombre très considérable et à des distances probablement très grandes. Plus tard, en effet, nous avons constaté l'infestation plus ou moins avan- cée de champs reconnus autrefois comme ne renfermant que des vers sains. » Aujourd'hui le parasite existe sur presque tout le territoire de Céaucé. Nous ne voulons pas dire pour cela que tous les vers blancs soient détruits, et il y en a même encore beaucoup; mais la nature continuant son œuvre, il est certain qu'une grande partie de ces larves malfaisantes trouveront encore la mort et que le parasite attaquera ensuite les nymphes et les in- sectes parfaits. » Nous avons parcouru la plus grande partie de la commune de Dom- front, distante de iokœ de celle de Céaucé, et nous y avons encore constaté la présence du parasite. Mais plus on s'éloigne de Céaucé et plus les vers malades deviennent rares, ce qui démontre bien que le foyer de la maladie est à Céaucé et que la contamination se produit cependant d'une manière rapide et assez régulière, ne laissant pas certaines zones pour envahir des zones plus éloignées. » Il nous a été permis, depuis le mois de mars, de suivre le développe- ment du champignon sur les vers malades et de nous convaincre que c'est au printemps et non à l'automne, comme nous l'avions pensé, que ce cham- pignon commence à reprendre toute sa vigueur. » Les premiers vers que nous avons trouvés étaient tout simplement enveloppés d'une couche île mycélium. Dès les premiers jours d'avril, les ( io83 ) ramifications commençaient à devenir abondantes et, enfin, vers les der- niers jours du mois, autour de chaque ver parasité, la terre était traversée dans ions les sens par de nombreux filaments dont quelques-uns étaient couverts d'une matière farineuse qui, examinée au microscope, nous a paru composée de spores de notre champignon. » En résumé, pendant que nous faisions en petit nos essais d'infesta- tion, la nature opérait de son côté, mais bien plus rapidement et bien plus efficacement que nous ne pouvions le faire, le vent se chargeant de trans- porter les spores dans toutes les directions. Toutefois, l'action de la nature, si rapide qu'elle soit, ne l'est pas assez pour débarrasser à bref délai l'agriculture française de ce terrible fléau, et nous devons l'aider dans son action : non pas seulement en transportant d'un terrain dans un autre des vers parasités, mais surtout en produisant artificiellement et en grandes quantités les spores du champignon destruc- teur, de façon à pouvoir les expédier dans toute la France. » La chose est d'ailleurs possible, les savants ayant réussi dans leurs essais de culture artificielle. » Il importe donc, sans perdre de temps, d'entreprendre la culture en grands vases, et nous ne demandons qu'à pouvoir nous livrer immédiate- ment à ce travail. » GÉOLOGIE. — Sur un témoin d'un nouveau pli couché prés de Toulon; phyl- lades superposés au trias. Note de MM. Marcel, Bertrand et Zurciier, présentée par M. Daubrée. « Dans une petite crique au-dessous du fort Sainte-Marguerite, près de Toulon, on voit apparaître d'une manière inattendue, au milieu des cal- caires du Muschelkalk, un étroit affleurement de phyllades, accompagné par des lambeaux de terrains rouges (permien ou grès bigarré). Cet affleu- rement ne figure pas sur la Carte géologique de Toulon; c'est postérieure- ment à la publication de cette Carte que l'un de nous, ingénieur à Toulon, l'a découvert et a pu le délimiter en partie, lors des études préparatoires du tunnel qui doit conduire à la mer les eaux de l'Eygoutier. Les phyllades forment au milieu du Trias une bande de quelques mètres de largeur, reconnue sur 5oom de longueur environ, et jalonnée sur ce parcours par la croissance des chênes-lièges. ( io84 ) » Cet affleurement, si restreint qu'il soit, présente un intérêt considé- rable, parce qu'il semble de nature à jeter quelque jour sur les rapports stratigraphiques, encore mal expliqués, des phyllades et des terrains per- motriasiques aux environs de Toulon, et, comme conséquence, sur le rôle du massif cristallin des Maures dans la formation des plis de la Provence. » Les phyllades (schistes précambriens) forment le long de la côte tou- lonnaise des massifs à contours complexes et sinueux, et celte sinuosité est d'autant plus remarquable que la ligne qui les limite semble presque partout une ligne de faille : ce ne sont pas les termes les plus anciens, mais au contraire les termes les plus récents de la série permo-triasique, les grès bigarrés et le Muschelkalk, qui viennent s'appuyer contre les phyl- lades, paraissant tantôt buter contre les schistes froissés, tantôt s'enfoncer au-dessous d'eux. L'affleurement mentionné sous le fort Sainte-Marguerite semble établir comme un trait d'union entre les deux massifs principaux de phyllades, celui du cap Brun, promontoire relié à la grande masse du cap Sicié, et celui du Pradet (au nord-ouest du cap Garonne), îlot com- plètement isolé au milieu du Trias. L'idée qui s'offrait naturellement à l'esprit était de voir dans cette bande étroite la trace d'un pli anticlinal écrasé, reliant les deux massifs. Le tunnel de l'Eygoutier, ouvert à ses deux extrémités dans le Muschelkalk, devait passer sous l'affleurement de cette bande de phyllades et promettait ainsi des observations intéres- santes sur l'allure et sur les contacts des couches dans ce pli écrasé. Mais contrairement aux prévisions, le tunnel n'a rien rencontré d'anormal; il est resté dans les grès bigarrés, qui forment une large voûte régulière, et n'a présenté aucun accident notable. Le percement, il est vrai, n'est pas entièrement achevé; mais on a passé depuis longtemps sous l'affleurement des phyllades, et tout porte à croire qu'on n'en peut désormais rencontrer aucune trace. » Nous sommes allés dernièrement nous livrer à une étude plus atten- tive des affleurements ; nous avons pu obtenir l'accès des propriétés privées qui bordent la côte, et, dans celle de M. Tassy, ingénieur des ponts et chaussées en retraite, nous avons découvert, sur le flanc même de la falaise abrupte qui descend à la mer, une coupe très nette et tout à fait décisive : sur le Muschelkalk, presque horizontal, reposent 2m environ de grès et d'argiles rouges, et sur ces argiles reposent les phyllades froissés. Au con- tact des deux terrains, on distingue même om,5o de quartzites, dans les- quels on peut reconnaître l'équivalent réduit des gros bancs de quartzites ( io85 ) qai, au château d'Hyères et à Six-Fours, forment la partie supérieure du système des phyllades. Ainsi les phyUades sont superposés au Muschelkalk, et séparés de lui par 2'n de terrains renversés, correspondant au laminage d'une série dont l'épaisseur normale est de prés de mille mètres. Ce sont bien là les phénomènes qui.accompagnent ordinairement les grands plis couchés de la Provence : à la rigueur, il est vrai, on pourrait songer à expliquer les faits sans recourir à de grands déplacements horizontaux, et à ne voir dans la coupe de la propriété Tassy que le déversement local d'un anticlinal écrasé; mais la coupe du tunnel met à néant cette hypothèse : la bande de phyllades n'a pas de racine en profondeur. « Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que, dans le seul point où ce nouvel affleurement de phyllades est observable en dehors des clôtures privées, c'est-à-dire dans l'anse à l'est du fort, lesapparences sont, à première vue, tout à lait contraires à ce résultat. Les phyllades s'y montrent à peu près verticaux, en contre-bas de deux escarpements de Muschelkalk. L'explication de cette disposition est la suivante : un affaisse- ment local s'est produit dans les calcaires, et a permis aux terrains super- posés de s'y enfoncer et de s'y enfouir en forme de V. Comme ces terrains superposés étaient, par le fait du recouvrement, des terrains plus an- ciens, ils semblent naturellement venir de la profondeur; on se les figure dressés en forme de A, c'est-à-dire en forme d'anticlinal, tandis qu'en réalité on est en face d'une cuvette, où les terrains les plus récents enve- loppent au centre les terrains les plus anciens. » Si l'on jette maintenant les yeux sur la Carte géologique, on voit que notre lambeau de phyllades ne peut guère être venu que du massif, au- jourd'hui submergé, qui réunissait la pointe de Sicié à la presqu'île de Gien. Il y a donc eu trajet horizontal d'au moins cinq kilomètres. De nou- velles études sont nécessaires pour savoir l'étendue exacte des parties superposées au Trias ; mais, sans en attendre le résultat, cette petite bande de phyllades, insignifiante comme étendue superficielle, nous permet de reconstituer un des déplacements horizontaux les plus importants qu'aient subis les terrains de la Provence. C'est un nouveau pli couché qui s'ajoute aux quatre grands plis déjà décrits. » L'intérêt de ce nouveau pli couche réside surtout dans le fait qu'il intéresse les terrains cristallins des Maures, et dans la preuve ainsi fournie que ces terrains ont pris part, de la même manière que les terrains sédi- mentaires plus récents, aux grands déplacements horizontaux. On ne peut ( io86 ) plus, comme l'avait fait un de nous précédemment, considérer les Maures comme un massif résistant, dont le rôle principal aurait été de dévier les plis, en ne subissant pour sa part que des déplacements d'une moindre im- portance. Les schistes cristallins ont été, eux aussi, mis en mouvement par les énormes compressions qui ont bouleversé la Provence; et de même que le massif du Brévent et du mont Blanc dans les Alpes, le massif des Maures est, pour une de ses parties du moins, le centre d'un grand pli couché, rasé par la dénudation. » GÉOLOGIE. — Sur la permanence de l'effort orogénique dans les Pyrénées pendant les périodes géologiques. Note de M. Roussel, présentée par M. Fouqué. « Les Pyrénées présentent de nombreux phénomènes de recouvrement que les géologues avaient juscpi'à ce jour attribué à d'immenses failles, mais dont la cause est différenle. Ils sont dus à des poussées horizontales persistantes qui ont produit, d'une manière continue, le ridement du terrain pendant la formation des couches. » En dressant le tableau stratigraphique des Pyrénées, on remarque que, suivant certaines directions qui sont manifestement d'anciennes lianes de rivage, les assises récentes butent contre les anciennes de manière à les recouvrir plus ou moins, et que celles-ci ont été redressées et plissées par degrés pendant la formation des premières. » C'est ce que révèle particulièrement l'étude de la partie supérieure de la vallée de l'Ariège. » Dans la région de Tarascon et des Cabanes, cette vallée est encaissée du côté sud par les gneiss de la ligne de faite des Pyrénées, et du côté nord par ceux de la haute montagne de Tabe. Entre ces deux masses de gneiss sont les terrains primaires et secondaires qui s'appuient, en stratification plus ou moins concordante, sur la première masse et butent contre la seconde. » Or, en étudiant ces terrains dans le bassin de Tarascon, on constate que le cristallophyllien de la montagne de Tabe, dont les strates pendent au nord avec régularité, s'avancent fort avant sous le secondaire, sans que le primaire s'interpose entre les deux formations. » A Lordat, j'ai pu faire une observation encore plus probante. Il existe ( io87 ) là des calcaires amygdalins d'une grande épaisseur qui sont la continuation d'une série nombreuse de couches schisteuses. Ces couches deviennent calcaires en passant obliquement sous les ruines du château de Lordat et sous le village, et cessent de l'être au delà. Il y avait lieu de supposer, en ce point, un fond sur lequel les goniatites avaient pu s'établir et vivre pen- dant la période dévonienne ; or ce fond s'observe effectivement à la sortie de Lordat, en suivant la route de Bestiac. Là, sous le calcaire et les schistes dévoniens et carbonifères affleurent des gneiss mis à nu par dénudation. » Donc, dans la vallée de l'Ariège, le gneiss de la montagne de Tabe s'avance sous le carbonifère et le dévonien de même que sous le secondaire. En outre, dans cette région, les divers termes de la série rudimentaire sont en retrait les uns sur les autres du sud au nord. Il résulte de ces deux faits que chacun de ces termes s'appuie d'un côté sur celui qui est antérieur dans la série géologique, et de l'autre, sur le gneiss : ils se recouvrent y la manière des briques d'un toit. Ils se sont donc formés dans un synclinal dont l'aile sud était en voie de soulèvement, tandis que l'aile nord était refoulée d'une manière continue. » Cette découverte permet de se rendre compte de la position étrange des couches primaires de Mérens au milieu des gneiss. Ce phénomène est dû à la permanence de l'effort orogénique. Pendant que les terrains pri- maires se déposaient, le gneiss de la ligne de faite des Pyrénées était émergé et disposé en un pli anticlinal dont l'aile sud était refoulée vers le nord, et de ce côté la mer gagnait du terrain, tandis qu'elle en perdait du côté opposé. Dans l'aile nord, les couches primaires et les couches secondaires sont donc en retrait les unes sur les autres et imbriquées sur le gneiss. Dans l'aile sud, au contraire, les assises primaires se sont superposées de ma- nière à se recouvrir transgressivement les unes les autres et elles se sont fortement avancées sur la tète des strates cristallophylliennes; et lorsque sont survenues les débâcles qui ont soulevé et ployé toutes les couches, les terrains primaires transgressits de la partie méridionale ont formé une sorte de voûte qui coiffait le gneiss de l'aile sud de la ride pri- mitive. Plus tard, d'énormes dénndations ont enlevé la clef de cette voûte et seuls les côtés existent encore, formant, d'une part, les schistes et les calcaires de Mérens, et, de l'autre, les schistes de l'Hospitalet. » Pour vérifier cette explication, conçue a priori, j'ai suivi les terrains primaires de Mérens et de l'Hospitalet dans les régions désolées où ils se prolongent de part et d'autre de la vallée de l'Ariège, et je me suis assuré que dans les lieux où la transgressivité est moins grande et où les couches ( io88 ) ont été moins fortement ridées, la voûte des terrains primaires existe encore. » Du côté de l'est, les schistes de l'Hospitalet se raccordent avec ceux de Mérens au delà de la vallée de l'Ariège, aux étangs des Camporeils et, du côté de l'ouest, au pic de Serrère. » D'après les idées théoriques qui m'avaient conduit à cette constatation, les couches les plus récentes du pli devaient se trouver du côté nord, au contact du gneiss. C'est ce qui a lieu en effet, car, en suivant la rivière de Galbe, on trouve, dans les schistes de Mél'ens, les fossiles du silurien moyen et du silurien supérieur. Les schistes de ce dernier étage sont car- bures et renferment des calcaires à orthocères et à tiges d'encrine. Au- dessus viennent les calcaires dévoniens, dont quelques-uns sont amygda- lins, et, plus loin, on trouve à la suite les schistes carbonifères. » La disposition que nous venons de constater dans les Pyrénées cen- trales existe aussi dans les Pyrénées occidentales, car le carbonifère de la Maladetta, du port de Gavarnie et de la partie supérieure de la vallée d'Ossau et de la vallée d'Ayre constitue le prolongement de la formation de Mérens. » J'ajouterai, en terminant, que la permanence des mouvements orogé- niques s'est maintenue pendant toute la durée des périodes géologiques. J'ai dressé, en effet, le Tableau slratigraphique de tout le versant français des Pyrénées, et constaté que partout le plissement est la règle. Or, dans tous les plis, quel qu'en soit l'âge, les couches sont en retrait d'un côté, et de l'autre s'imbriquent et luttent contre les formations d'un autre anti- clinal. » Partout la permanence de l'effort orogénique a produit son effet. » M. H. Arnaud adresse, en réponse à une Communication de MM. Lépine et Barrai du 23 février 1891, une Note » sur le ferment glycolytique du sang ». M. E. François adresse un complément à sa Note du 20 avril dernier, sur une « boussole cadran solaire ». M. Burgal adresse un Mémoire sur la gravitation universelle. La séance est levée à !\ heures et demie. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. [|s forment, à la fin de l'année, deux volume, in- r Deu Tables, une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ann..f et part du ier janvier. Le prix de Vabonnement est Jlxé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen. Angers. chez Messieurs : .... Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger / Jourdan. I Ru 11. Amiens Hecquet-Decobert. ( Germain etGrassin. [ Lachèse et Dolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux ! Duthuiï. ' Muller (G.). Bourges Renaud. iLefournier. !<'. Robert. J. Robert. V" Uzel Caroflf. ) Baer. ( Massif. Chambery Perrin. ni i \ Henry. Cherbourg J ( Marguerie. Brest. Caen . I Clermont-Ferr. Dijon. \ Rousseau. ( Ribou-CoIIay. !Lamarche. Ratel. Damidot. 'Jouai (Lauverjat. ( Crépin. Grenoble ( Drevel. ( Gratier. '.a Rochelle Robin. .e Havre j Bourdignon. ( Dombrc. / Ropiteau. ■Me Lefebvre. ' Quarré. chez Messieurs : Lorient ( Baumal. I M»" Texier. (Beaud. Georg. < Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille Pessailhan. \ Calas. i Cnulet. Martial Place. , Sordoillet. Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. \ Loiseau. ' M Veloppé. Banna. ' Visconti et C". Ntmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi Rouen J LanSh,is. [gnol ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. » Bastide. I Ruinèbe. -, , i Gimet. Toulouse „ . ' Privât. i Roisselier. Tours < Péricat. ' Suppligeon. Giard. Lemaitre. Lyon. Montpellier Moulins Nancy Nantes . Nice JJoitiers. . Toulon . Va/enciennes.. chez Messieurs : . , ■ ( Robbers. Amsterdam ( Feikema Caarelsen Athènes Beck. [et Cia. Barcelone Verdaguer. i Asher et C". Berlin J Calvary et C". Fiiedlander et fils. Mayer et Millier. Berne ' Schmid, Francke et C1". Bologne Zanichelli et C'". R.milol. Bruxelles ' Mayolez. Lebègue et C" . „ , l Haimann. Bucharest ( Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletO Christiania Cammermeyer. Constantinopte. . Otto et Keil. Copenhague Host et (ils. Florence Lceseher et Seebe Gand Hoste. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ^ Benda. I Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Max Rùbe. Twietmeyer. \ Desoer. ' Gnusé. hez Messieurs : Londres j Dulau' | Nuit. Luxembourg. Madrid . Lausanne. Liège. V. Buck. Librairie Guten berg. Gonzalès e hijos. j Yravedra. ' F. Fé. Milan jDumoIard frères. ' Hœpli. Moscou Gautier. | Furchèim. Naples Marghieri di Gius. ' Pellcratio. i Chrislern. New-York Stechert. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et C1". Paterme Clausen. Porto. Magalhaès. Prague Rivnac Bio-Janeiro Garnier. Borne | Bocca frères. ( Loescheret C1". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ( Zinserling. / Wolff. : Bocca frères. I Brero. Clausen. Rosenbergel Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone ...... Drucker. Frick. Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. S'-Pétersbourg. Turin . Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes 1er à 31. Tomes 32 à 61 Tomes 62 à 91 i 3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-40; 1 853. Prix 11er Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix. (1" Janvier 1S66 à 3i Décembre t88o.) Volume in-40; 1889. Prix . 15 fr. 15 fr. 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derues et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Pertnrh-.ti,.,, - ,„• • »«.,«,. ,.„.„, ,;„„,,, ,,, ,„ ,„pl,.p0111io^ _ „,„,„ ,. „«„„, J. leur ,p,„i,iàn „ de l.e .p.riJ, „L,„ Z T m' l^X ,'"«"" .... r.pp.,1, ,„, e,„«„, ,„,„ ,.él„.c,ud ,lu ré,.. „,«,„i,„. a ,e, éui, „,éri„„ .. p„ „. ,e p,,,,,,,,,, B„„. le-J-, „ee " pî„e L, Z, . «" A la même Libr irie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance du II mai 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE Pages. I M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du hindi ixe*t remise au mardi 19 M. 11. Léauté. — Essai de dynamique gi»0-w~ PARIS, o.s cnG^H'E8"VILLARS H '"'LS' 'WHIMfiORS-UBRAmES «s c„„PTES ™„s ÉiNCES „E l,acad6ji|e oes 0»ai des Grands-Aujustins, 55. ' 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopta dans Les séances des 28 juin 18*62 et 24 mai i8t5. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de j Les Programmes dés prix proposés par l'Académie l'Académie se composent des extraits des travaux de sont imprimes dans les Comptes rendus, mais les Rap ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par îles savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou (i feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. , Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne: qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra pour les articl cielle de l'Académie. es ordinaires de la cor resp ondanec off Article 3. dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans \eComple rem Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prëjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. vant, et mis à la fin du cahier Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative f un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p: sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie ttui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séanee, avant b'\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivai 16 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 19 MAI 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président rappelle à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. Edmond Becquerel, Membre de la Section de Physique, décédé à Paris le 1 1 mai dernier. Les obsèques ont eu lieu le i4 niai. ASTRONOMIE. — Détermination de la constante de l'aberration. Valeurs numériques déduites de l'observation de deux groupes de quatre étoiles ; par MM. Lœwy et Puiseux ( ' ). « Dans une récente Communication, nous avons eu l'honneur d'expo- ser à l'Académie le principe d'une méthode nouvelle pour l'étude de (') L'Académie décide que cette Communication, bien que dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 20.); J4a ( io9° ) l'aberration annuelle et les conclusions générales qui se dégagent du tra- vail d'observation commencé au printemps de l'année dernière et terminé en janvier 1891. Nous nous proposons aujourd'hui de faire connaître, le mode d'opération suivi, les procédés de calcul employés pour la réduc- tion, et les valeurs numériques fournies par l'observation de deux groupes de quatre étoiles. L'ensemble complet des mesures, ainsi que la discussion approfondie des résultats feront l'objet d'un Mémoire ultérieur. » Chaque observation dure une heure au plus. Elle consiste essen- tiellement à mesurer la différence des arcs qui séparent deux couples d'étoiles A et B. Les deux couples sont choisis de telle sorte que les quatre étoiles arrivent simultanément à la même hauteur, à quelques minutes près. Pour chaque couple, on ramène la distance observée à sa valeur maximum, qui se produit au moment de l'égalité de hauteur. La correction qui doit être appliquée pour avoir égard au changement de la réfraction est toujours de même signe, et ne dépasse pas en moyenne une seconde d'arc. Par suite du choix des coordonnées des étoiles, l'écartement des com- posantes du couple A devient un maximum, sous l'influence de l'aberra- tion, quand la distance du couple B passe par un minimum. Le phéno- mène inverse se produit à six mois d'intervalle, en sorte que la différence mesurée a éprouvé au total une variation qui équivaut à quatre fois la constante cherchée. » L'emploi simultané de deux couples assure l'élimination de deu^ légères causes d'erreur, dont il serait difficile d'assigner la valeur a priori, en raison de leur caractère vague et problématique. Ce sont l'imperfection de la mise au foyer et la variation possible de l'angle du prisme dans l'in- tervalle des mesures. Chaque différence mesurée dans une soirée fournit une équation de condition où figurent comme inconnues : » i° La correction de la valeur admise pour la constante de l'aberration ; 2° la différence des arcs des deux couples supposés observés l'un et l'autre à l'époque d'égale hauteur, et corrigés des effets de l'aberration et des mouvements propres. » En réalité, il serait peu pratique d'étendre les observations d'un même couple sur une période de six mois entiers. On peut rendre le tra- vail beaucoup moins pénible sans diminuer d'une manière appréciable l'exactitude du résultat. Les couples sont choisis de manière à donner à cet égard une certaine latitude. On effectue d'abord les mesures relatives à une combinaison de couples pendant l'intervalle d'un mois ou six se- maines, où le coefficient de l'aberration dans la différence des arcs varie de ( io9< ) + 1,7 a + 1,0. Le travail est alors interrompu, repris quand le coefficient de l'aberration, après avoir passé par o, atteint la valeur -- 1,0, et défi- nitivement terminé quand ce coefficient est devenu — 1 ,6 ou — r ,7. » On peut utiliser, pour le calcul numérique de l'inconnue toutes les équations isolées en nombre égal à celui des mesures. Mais, d'autre part, certaines raisons, que nous allons indiquer, conduisent à grouper, deux par deux, en deux séries, les observations suivant une règle invariable qui ne laisse aucune place à l'arbitraire. Admettons, par exemple, que l'on ait obtenu dans la période des coefficients positifs seize observations. On peut concevoir que l'on associe ensemble la première et la neuvième, la deuxième et la dixième, et ainsi de suite. On forme ainsi, en quelque sorte, des lieux normaux reposant chacun sur deux observations, et à cha- cun de ces lieux normaux correspondra une équation de condition. L'in- connue cherchée s'obtient ainsi par deux procédés de calcul différents, susceptibles de se contrôler l'un l'autre. L'emploi des observations grou- pées deux par deux, comparé à l'emploi des observations isolées, est ici, jusqu'à un certain point, plus conforme à l'esprit de la méthode des moin- dres carrés, qui suppose les mesures faites dans des conditions équiva- lentes au point de vue de la précision. » En effet, le mode de division adopté atténue l'influence des termes extrêmes de la série, presque toujours obtenus dans des conditions de visibilité imparfaite, au voisinage du lever et du coucher du Soleil et, par suite, sujets, le plus souvent, à une plus forte erreur accidentelle. » Cette disposition est également avantageuse pour combattre l'influence possible d'une variabilité passagère de l'équation personnelle, pouvant affecter, dans le même sens, des mesures faites à peu de jours d'intervalle. » Enfin, le nombre des données que l'on fait intervenir ainsi pour former chaque équation de condition est précisément celui qu'il convient d'adopter pour mettre en évidence l'erreur probable d'une mesure. Le chiffre obtenu dans chaque soirée est, en effet, la différence des valeurs trouvées pour les distances de deux couples d'étoiles. En formant la moyenne des résultats de deux soirées, on a un nombre affecté de la même erreur probable que la mesure directe d'un couple unique, exécutée à l'aide du double miroir. L'emploi des observations groupées deux par deux serait donc préférable à celui des mesures isolées, si l'on n'avait pas à craindre un affaiblissement trop sensible du coefficient de l'inconnue. Il est à croire que la vérité se trouve entre les deux résultats et que l'un et l'autre devront être pris en considération. ( i<>92 ) » Quelle que soit la méthode choisie pour former les équations de con- dition, on peut encore, avant d'en effectuer la résolution numérique, les partager en groupes, de diverses manières. Il est utile de former ces combi- naisons qui, toutes, peuvent se justifier, soit par des raisons tirées de la théoriedes probabilités, soit par la possibilité qu'elles donnentde faire ap- paraître des causes d'erreurs systématiques si toutefois elles existent. On arrivera ainsi, par la comparaison de ces résultats multiples, à se faire une idée plus juste de la précision des valeurs trouvées et l'on aura plus de chances de découvrir les dernières sources d'inexactitude qui nous auraient encore échappé, malgré le caractère, en quelque sorte doublement diffé- rentiel, des mesures. On pourra donc successivement : » i° Résoudre à part les équations relatives à chaque couple, en mainte- nant la distinction des observateurs; » 2° Conserver la séparation des couples, en réunissant les observations d'un même couple dues à deux observateurs différents; » 3° Réunir ensemble les équations de condition relatives à tous les couples, en maintenant la distinction des observateurs; » 4° Réunir indistinctement toutes les observations. » Chacune de ces solutions se subdivise en deux, suivant que l'on em- ploie les observations isolées ou les observations associées deux par deux. » On a donc douze résultats distincts, même en ne comptant que pour un seul l'ensemble des valeurs de la constante fournies par les différents couples. La séparation des couples a l'avantage de faire apparaître des nombres obtenus dans une période limitée et relatifs à des saisons diffé- rentes. Par là on peut être mis sur la voie d'une erreur systématique dé- pendant de la saison ou de l'éclat exceptionnel d'une étoile. Cette solution fait acquérir aux couples les mieux observés la prépondérance qu'ils doi- vent avoir, en raison de la petitesse de leur erreur probable. D'autre part, il peut arriver que, en raison du petit nombre des observations, elles pré- sentent une concordance en partie fortuite qui conduise à leur attribuer une précision illusoire. La confusion des couples fait prédominer les coefficients élevés, et fait reposer les valeurs conclues sur un plus grand nombre d'observations, ce qui diminue les chances d'une compensation accidentelle d'erreurs, et atténue l'influence possible des saisons. D'autre part, cette solution a l'inconvénient de mettre les couples les moins bien observés sur le même plan que les autres. » La séparation des nombres relatifs aux deux observateurs a pour effet de déceler les équations personnelles qui peuvent prendre naissance dans ( rn93 ) l'évaluation des distances. En confondant les observateurs et les couples, on garde les avantages qui résultent du grand nombre des équations. Cette solution, tout algébrique, est celle qui a le moins d'égard aux cir- constances particulières de l'observation. » Il v a lieu de croire que la vérité est entre ces diverses hypothèses et qu'en adoptant la moyenne générale on sera plus près de la vérité qu'en se limitant à une solution unique. Il conviendra toutefois, par prudence, d'adopter le chiffre le plus élevé pour l'erreur probable. » Les nombres que nous avons trouvés dans cette première campagne ne donnent certainement pas une juste idée de la précision dont la mé- thode est susceptible. Désireux d'éprouver, dans le plus court délai pos- sible, les ressources du nouveau procédé, et devoir ce que donneraient des observations, même faites dans des conditions défectueuses, nous avons mis à profit toutes les circonstances où le travail a été possible. Sou- vent les mesures, contrariées par les nuages, la brume ou la lumière du jour, ou prolongées trop près de l'horizon, ont dû être de qualité infé- rieure. Nous n'avons, toutefois, supprimé pour ces divers motifs que six observations sur 38o. Mais, dans certains cas, il nous a semblé rationnel de n'attribuer à la moyenne de deux séries, faites dans des conditions évi- demment défectueuses, que la valeur d'une observation normale. » Quand le ciel et la température sont favorables, les mesures se font sans difficulté, et la qualité des images, sous un grossissement de i5o fois, est égale à celle que l'on obtient dans les meilleurs instruments par vision directe. Ces conditions toutefois n'ont pas toujours été réalisées. Quelques obstacles matériels dont il sera aisé de s'affranchir dans l'avenir ont cer- tainement abaissé la précision de notre travail dans une proportion sen- sible. Indiquons brièvement en quoi ils consistent : » L'équatorial coudé dont nous avons fait usage, premier type de ce genre d'instruments, présente diverses imperfections, inévitables dans un mo- dèle absolument nouveau. Nous avons dû, au cours des observations, remplacer par un système d'éclairage électrique la lampe à gaz jusqu'alors employée pour l'illumination des fils et du champ. Cette lampe produisait, dans certaines positions, un échauffement du tube de la lunette et une colonne d'air ascendante sur le trajet des rayons. » L'instrument, abrité sous une cabane trop exiguë et imparfaitement aérée, s'échauffe fortement dans les après-midi d'été. Il en résulte une dé- formation des miroirs, sensible encore plusieurs heures après le coucher du Soleil, un allongement des images et un accroissement dans l'erreur ( If>94 ) accidentelle des mesures. Malgré les précautions prises pour aérer l'instru- ment, cette cause place nos observations d'été dans un état d'infériorité par rapport aux autres. La déformation des miroirs par la chaleur, inappré- ciable dans les conditions ordinaires, devient visible quand une partie seulement des surfaces réfléchissantes est utilisée pour le passage des rayons lumineux. Nous avons toujours eu soin, au cours des mesures, de faire tourner le double miroir de i8o° autour de son axe, ce qui annule l'effet possible d'une déformation des faces du prisme. Mais l'effet, sans doute beaucoup plus nuisible, d'une courbure accidentelle des autres miroirs n'a pu être éliminé. Il n'est pas probable qu'avec des observations également réparties sur les diverses saisons, il puisse subsister de ce chef une erreur systématique appréciable, mais le désaccord des mesures en est certaine- ment augmenté d'une manière notable. Vu le caractère spécial de cette anomalie, il est, pour nous, certain que l'on y échapperait complètement avec un instrument droit. C'est un des cas exceptionnels où les lunettes ordinaires paraissent devoir être préférées à l'équatorial coudé. « Nos observations ont porté sur 18 couples d'étoiles, soit g combinai- sons doubles. Le travail de réduction n'est pas encore terminé et fera l'ob- jet d'une publication ultérieure. Dès aujourd'hui, nous donnerons le Ta- bleau des observations faites sur deux combinaisons de couples et des valeurs qui en résultent pour les inconnues. » Les étoiles sont indiquées par les numéros qu'elles portent dans les zones d'Argelander. Le degré de la zone figure sous forme d'indice. » Le signe 0 représente la longitude du Soleil pour l'époque moyenne de l'observation ; dA est l'effet de l'aberration sur la différence des dis- tances des deux couples, calculé avec la valeur provisoire 20", 445 1; cl est la différence des arcs des deux couples, ramenés, pour chacun d'eux, à l'époque d'égale hauteur; dk' , d! sont les quantités correspondantes pour une autre observation que l'on associe à la première, suivant la règle expli- quée plus haut; est la moyenne des différences observées, corrigées l'une l'autre de l'aberration, avec la valeur provisoire 20", 445i. » Dans le troisième Tableau, la solution (I) est celle qui résulte des valeurs trouvées séparément par les deux observateurs, et combinées avec les poids qui résultent des erreurs probables respectives ip. La solution (II) a été obtenue en réunissant indistinctement les mesures faites par les deux observateurs, mais en traitant comme deux inconnues distinctes les valeurs trouvées par eux pour une même distance. ( io95 ) Juin 3.. 73.23,6 —28,04 332,53 3o4,4g i5.. 84.49,8 —22,78 326,35 3o3,57 19... 88.38,7 —20,82 324,43 3o3,6i Sept. iG... 173.52,4 +28,40 275,25 3o3,65 28... ■85.34, 9 + 32,52 271,42 3o3,g4 29... 186.34,0 + 32, 81 271 ,61 3o4,42 3o. . . 187.32,4 +33,09 270.-4 3o3,83 Oct. a.. i8g.3o,i +33,6i 269 ;93 3o3,54 3... 190.29,1 +33,86 269,53 3o3,3g TABLEAU I. — Couples de i9h (369^-2786,,) (4384_0-424_a). rM. ,/. A = 6 ■ 2. . 282. 4,3 — 19,00 75 , 77 56,77 56,97 12. . 260.44,1 — 6,53 63,34 56, gi 5. . 285. 8,4 — 10, l'y 78,04 57,42 57-'7 i3. . . 261.44,6 -7. '5 63,72 56, 57 !■■ 287.10,1 — 2 1 , 65 79- 59 57,94 57,26 1.4.. 262.45,5 — 7.77 ijj .((() 57,32 9-- 289.12,9 — 22,67 78,94 56,27 56, 80 i5.. . 263,46,8 — 8,4i 65,02 56, 61 1 1 . . 291. i5, 5 —23,6./, 80, 83 56,94 56, 90 (') Juillet G et 14, séries incomplètes réunies; octobre 5, réunion des observations défectueuses des 4 et 10 octobre. ( io96 ) TABLEAU II (suite) A+A' Dale«. O- 8l74 9 56.72 56,49 9-- . 167.13,9 +35,83 20,42 56,25 1 1 . • 198-34.9 +28,34 28,70 -,;,.', 56,94 10. . . 168. n,6 +35,75 21,08 56,83 12. . "199.32,2 +■-'7-97 3o,o8 58, o5 5" ,20 12. . 170. 8,5 +35,56 20 ,7* 56,34 i3. 20o.33,i *7>55 29 , 01 56 , 56 j'i.Ji) i3.. 171 . 7,0 +35,46 21 ,i5 ."1 1 ' . 1 . 1 Nov. 28.. . 246.33,4 + 2,37 54,28 56,65 Dec. i5. . 263,48,8 — 8,43 65,25 56,82 56,74 Dec. 2. . 25o.36,9 — 0,19 56,29 56,io 19. 267.51,5 — io,8S 1.7,1". 56,27 56,i9 8.. 256.4i,6 — 4)°' 61,24 56,23 20. . 268.52,4 —ii,48 68,23 56.75 56,4g 9-- . 257.43,6 - 4,65 60,96 56, 3i 24- . 272.57,0 — i3,8g 71,21 57,32 56,8a 11 . . . 209.44.7 — 5,92 62,48 56,56 Janv. I . . 281. 4,8 —i8,46 75,18 56,72 56,64 12. . 260.45,4 - 6,54 62,69 56 , 1 5 iSgi 2. . 282. 5,9 — ig,oi 75>9J 56,90 56,53 i3.. . 201.46,2 - 7. *7 63.45 56,28 8. . 288.12,4 —22 . 17 78,4' 56,24 56, 26 14. . 262.47,0 — 7.79 t. ',.32 56,63 I j. 16. . 295.20,0 296. 20,9 —25,53 , 08 81,96 82,25 56,35 56,4g TABLEAU III. Ob servateur>. Combinaison sans distinction d'observ ateur. Solution I. Solution II. dis.. zp. dK. zp Couples de io,h. Couples de o1'. . Lcewy. Puiseux. rfK. zp. dli. £/>. Équations basées sur chaque mesure effectuée. +o,oi5 ±o,o43 — 0,010 +0,069 +0,011 ±o,o36 +o,oo5 ±o,o4i — 0,028 +o,o43 +0,006 ±o,o53 — o,oi5 +o,o33 — 0,010 ±o,o36 Équations basées sur la moyenne des observations réunies deux à deux. Couples de 1911 . . +o,oo5 ±o,o4i Couples de oh -0,049 :o,o43 +0,094 — o,oi5 :o,o39 :o,oo7 +0,062 ±0,028 +o,o3g ±0,028 — o,o36 ±o,o34 — o,o3i ±o,o36 » Si l'on examine d'abord les solutions déduites des mesures indivi- duelles, on voit que les discordances qui résultent soit de la comparaison des observateurs, soit de la comparaison des couples, sont très inférieures aux limites conciliables avec la grandeur des erreurs probables. » La môme conclusion s'applique aux solutions fondées sur les obser- vations groupées deux à deux. On remarquera toutefois que ce procédé ( io97 ) de calcul semble avoir pour effet d'accentuer la discordance entre les deux couples, tout en diminuant les erreurs probables. Ce groupement des observations est donc jusqu'à un certain point justifié, et la comparaison des deux solutions fournit une indication précieuse sur l'incertitude réelle que comportent les résultats et l'évaluation des erreurs probables. » En somme, aucun de ces résultats n'autorise à conclure à l'existence d'erreurs systématiques tenant soit aux observateurs soit aux couples. Nous adopterons comme résultat définitif pour chaque groupe de quatre étoiles la moyenne arithmétique des corrections trouvées ainsi que des erreurs probables. On trouve ainsi : Couples de 191' -t- o",027 ± o", o33 Couples de o'1 — o", 023 ± o", o35 d'où, pour la valeur finale de la constante de l'aberration 20", 447 ± 0",024. » On remarquera que ces observations sont faites dans des conditions très variées, celles du premier groupe étant comprises dans la période d'été pendantque celles du second groupe s'étendent sur les mois d'hiver. Les valeurs conclues pour la constante de l'aberration ne paraissent dé- pendre en aucune manière de l'observateur. » La marche des nombres ne révèle pas d'erreur systématique tenant à réchauffement irrégulier des miroirs. Toutefois cette cause, qui détériore si évidemment les images, a dû, dans certains cas, altérer aussi les dis- lances. En excluant les séries faites dans des conditions nettement défa- vorables et faisant usage d'un équatorial droit, on serait conduit à des ré- sultats d'une précision bien supérieure. L'équilibre plus ou moins parfait de température entre les diverses parties de l'instrument ne serait plus alors la source d'aucune difficulté. » Les autres séries, cpie nous ne reproduisons pas, accusent le même degré d'exactitude. On peut ajouter qu'en raison du nombre des étoiles employées, de leur distribution dans une région étendue de la sphère cé- leste, on est indépendant, à un plus haut degré que dans les recherches antérieures, de divers éléments dont on ne peut évaluer l'influence exacte dans l'état actuel de nos connaissances. De ce nombre sont les mouve- ments propres des étoiles, la translation du système solaire, le mouvement d'ensemble du système galactique. Ces raisons, jointes à celles qui ont été données plus haut, nous permettent de considérer la nouvelle méthode C. K., 1S91, 1" Semestre. (T. CM], N 20.) '4^ ( io98 ) comme ])lus rapide et plus efficace cpie toutes celles qui ont été données antérieurement pour le même objet. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le passage de Mercure. Note de M. J. Jaxsse.v. « Le passage de la planète Mercure sur le Soleil, qui a eu lieu le 10 ma i dernier, se présentait, malheureusement pour nos régions, dans de très mauvaises conditions. » Malgré ces circonstances défavorables, nous nous étions préparés, à Meudon, à faire certaines constatations touchant les phénomènes de la sor- tie et de la visibilité du disque de la planète en dehors du Soleil. » Mais l'état du ciel à Paris, au moment du phénomène, a absolument empêché toute observation. » L'Académie se rappelle sans doute qu'en 1874. àla station du Japon, j'avais constaté la visibilité du disque de Vénus, sur le fond du ciel, alors que la planète était encore à 1' ou 3' du bord solaire. Ce phénomène indi- quait la présence d'un fond lumineux situé derrière la planète et sur lequel celle-ci se détachait en sombre. C'était évidemment l'atmosphère coronale dont l'illumination produisait le phénomène, et ia présence de cette atmo- sphère se trouvait ainsi confirmée par un phénomène tout différent de ceux des éclipses totales et à l'abri des objections que ceux-ci ont soulevées. » Il sera intéressant de reprendre cette observation au prochain passage de Mercure. » Mais il est encore une observation d'un haut intérêt et que je désire signaler ici. » On se rappelle que M. Huggins, notre é mi rient Correspondant, a pro- posé une méthode pour obtenir la photographie de la couronne en dehors des éclipses. Celte méthode a soulevé certaines objections; cependant il serait bien important qu'elle répondît à notre attente. » Or le passage de Mercure fournirait un moyen de contrôle intéres- sant. Si la planète se voyait sur l'image photographique tout à fait en dehors du Soleil et à une distance où les lunettes ne peuvent plus en déceler la présence, on aurait un témoignage de l'origine réellement solaire des phénomènes photographiés. » Mais c'est ici, pour les phénomènes de cet ordre, qu'il y a lieu d'in- sister sur l'importance des hautes stations et de la facilité considérable qu'une atmosphère pure et dégagée de vapeurs apportera pour le succès de ces études. ( 1099 ) » Il y aurait lieu d'étudier aussi si, au moyen d'ascensions eu ballon, à grande hauteur, on ne pourrait pas, au moyen de dispositions instrumen- tales convenablement combinées, obtenir, surtout par ta photographie, des constatations du genre de celles dont je parle, quand les conditions at- mosphériques s'annoncent défavorables. » MÉCANIQUE PHYSIQUE. — Sur i 'explication physique de la fluidité; par M. J. Boussinesq. » La publication par M. Marcel Brillouin, vers la fin d'un article sur la plasticité et la fragilité des corps solides inséré dans le dernier Compte rendu (p. io56), de certaines idées concernant l'explication de la fluidité, m'engage à publier également ici quelques notes assez analogues, sur le même sujet, du Cours de Mécanique physique que je professe depuis 188G à la Faculté des Sciences, Cours dont la première Partie seule, où se trouve indiquée l'explication corrélative de l'élasticité des solides (p. 83), a paru chez MM. Gauthier-Villars, en juillet 1889, sous le titre : Leçons synthétiques de Mécanique générale, servant d'introduction au Cours de Méca- nique physique de la Faculté des Sciences de Paris. Quoique le but de cette première Partie ne me permit pas d'y entrer dans les détails, on peut y voir cependant, déjà développée (pp. 72 à 77, 83 à 8/j, 10 5 à 107, etc.), une pensée qu'a eue de son côté M. Marcel Brillouin et qu'il exprime ainsi à la page citée (io5G) des Comptes rendus : « Il ne faut plus regarder » les molécules comme immobiles dans l'état d'équilibre, ni comme obéis- » sanl exclusivement aux déplacements d'ensemble que définissent les » équations de l'élasticité, mais comme animées de mouvements indépen- » dants, d'amplitude petite dans les vrais corps solides, suffisante néan- -1 moins pour que les actions mutuelles moyennes soient un peu rpo- » difiées. « Or mes notes encore manuscrites, relatives à la fluidité, contiennent de même le développement de la phrase suivante de M. Bril- louin : « Dans les liquides, ces mouvements de progression, que montre » d'ailleurs suffisamment la diffusion, seront assez rapides et assez étendus » pour rétablir instantanément l'isotropie troublée... » Voici ces notes, qui ont fait déjà plusieurs fois l'objet de mon enseignement à la Sorbonne, notamment durant le premier trimestre de 1887 et à la fin de 1889 : » Les lluides sont, par définition (pour le géomètre), des corps isotropes ayant comme propriété caractéristique de recouvrer spontanément leur isotropie après toutes les déformations possibles, et même de la garder à fort peu près durant ces ( I lOO ) déformations, pourvu qu'elles s'effectuent avec une lenteur suffisante. Il se produit dans leurs moindres particules, pendant les mouvements moyens locaux, ou obser- vables que nous y constatons, d'imperceptibles mais incessantes modifications des groupements moléculaires, tendant à y égaliser les intervalles dans les diverses direc- tions et, par suite, à y maintenir une constitution pareille en tous sens. » Cet effet de régularisation a lieu très vite dans les fluides sans viscosité appré- ciable, ou proprement dits, comme les gaz, l'eau, l'alcool, etc.; et l'on peut alors presque toujours, à une assez grande approximation, y supposer atteint à tout instant, même pendant des mouvements rapides, cet état de la matière, que nous avons appelé élastù/ue, où la configuration interne propre de chaque groupe moléculaire est réglée uniquement (au moins entre certaines limites de déformation s'il s'agit d'un solide) d'après les situations relatives occupées par les centres de ce groupe et des groupes environnants, c'est-à-dire d'après l'état statique moyen local, ou visible, dont les changements sont définis par les déformations d'ensemble d, g de la particule. » Au contraire, dans les fluides un peu ou fortement visqueux (l'huile, les liquides pâteux, etc.), l'évolution interne des groupes se fait avec lenteur et il faut un temps plus ou moins apjsréciable pour que l'état élastique se reconstitue. » Mais, quel que soit le degré de viscosité, cet état élastique, une fois produit, est, dans tous les fluides, éminemment simple, puisqu'il ne varie, à température constante, qu'avec la place ou l'étendue totale laissée à chaque petit volume matériel pour y ré- partir uniformément ses molécules, c'est-à-dire, en d'autres termes, qu'avec la den- sité actuelle p, et puisqu'il n'est astreint par suite à la conservation d'aucun mode spécial de la contexture, en ce qui concerne la place de chaque molécule prise indivi- duellement ou suivie dans son identité aux divers endroits qu'il lui arrive d'occuper. » La régularisation interne, le rétablissement incessant de l'isotropie, sont rendus possibles par l'amplitude des vibrations calorifiques, assez étendues dans tous les lluides pour dégager les molécules les unes des autres, et qui permettent à la ma- tière d'y prendre, dans chaque cas, la disposition la plus stable, laquelle est naturelle- ment la plus simple, c'est-à-dire la plus égale en tous sens, la plus homogène. Les mouvements browniens ne sont sans doute que la partie visible de cette agitation, celle des particules qui, exceptionnellement, progressent dans une même direction durant un temps perceptible. » Le tassement d'une masse de sable, contenue dans un vase, au moyen de secousses multipliées imprimées au vase, phénomène où nous voyons de même les grains de sable affecter successivement un grand nombre de modes de groupement qui leur sont offerts et acquérir finalement le plus homogène possible pour le conserver désor- mais, peut nous faire comprendre comment l'agitation calorifique produit sans cesse un effet analogue, mais encore plus complet, dans les fluides. » Les forces élastiques se réduiront donc, en chaque point de ceux-ci, à ce que nous avons appelé la pression moyenne p [égale à — \ (N^ -+- Nr -+- Ns)], qui est une pression normale, de même valeur sur tous les éléments plans se croisant en sens divers; de plus, à une température t donnée, cette force/) dépendra uniquement de p, en sorte qu'elle sera une certaine fonction, bien déterminée, de deux variables seule- ment, la densité p et la température x. Cette fonction croîtra généralement avec p et 7, à cause des énormes répulsions exercées entre les molécules les plus voisines, et qui ( »oi ) grandissent très vite pour peu qu'augmente le rapprochement mutuel de celles-ci, comme il arrivera sans cesse pour un grand nombre d'entre elles, si seulement les vi- brations calorifiques s'amplifient, sans même que les situations moyennes changent. » Considérons, en particulier, à température constante, le cas des liquides soit fixes, soit peu volatils, pour lesquels il existe un état où, la densité p étant notable, la pres- sion p comprend une somme d'attractions (exercées aux distances intermoléculaires les moins petites) égale à celle des répulsions et, par conséquent, s'annule. Alors quand, à partir de cet état, la densité p croit, la pression due aux actions intermoléculaires exercées aux distances /• où il y avait déjà de telles actions avant cet accroissement de p, varie, dans tous ses termes correspondant aux diverses valeurs de r, proportion- nellement à une même fonction de la densité p (à raison surtout du nombre des ac- tions élémentaires à travers chaque élément plan, nombre qui grandit comme le carré de la densité), et elle reste nulle'. Mais il s'y ajoute les fortes répulsions s'exerçant entre les molé#cules venues à des dislances moindres que les précédentes distances ininima de l'état où p s'annulait; et de là résulte sans doute l'énergique pression que l'on observe alors, à laquelle est due la quasi-incompressibilité des liquides. » Les changements arbitraires de forme d'un fluide, produits avec une lenteur suf- fisante, qui n'altéreront pas la densité, ne feront donc naître dans le fluide aucune résistance sensible, capable de s'opposer à leur continuation ou de les maintenir entre certaines limites. Aussi ces déformations pourront-elles, sans que leur cause devienne sensible, atteindre des valeurs quelconques; et, en particulier, le fluide se moulera parfaitement sur tout solide, qui le touchera si légèrement que ce soit. Ce phénomène de déformation illimitée s'appelle écoulement; et la propriété qu'ont les corps dont il s'agit de le présenter, c'est-à-dire de couler, sous des efforts tellement faibles qu'ils échappent à nos mesures, est précisément celle qu'on appelle fluidité, et qui leur a fait donner le nom de fluide. Elle est, en effet, plus apparente que leur isotropie per- sistante ou continue, dont, au fond, elle dérive. » La viscosité consiste essentiellement en ce que la pression p puisse recevoir des valeurs négatives, ou, le corps, exercer des tractions. Donc, dans les fluides non vis- queux, comme l'eau, l'air, etc., elle ne descendra jamais au-dessous de zéro d'une ma- nière appréciable; et une condition nécessaire de non-rupture, ou de conservation de la continuité apparente de la matière, y sera p~> o. Cette inégalité tiendra lieu, poul- ies fluides dont il s'agit, de celle qui, dans la théorie de la résistance des solides, astreint les dilatations linéaires à ne dépasser nulle part une certaine limite positive d'élasticité. » Toujours à l'état élastique, l'énergie interne U d'une particule fluide par unité de masse ne pourra également dépendre, à une température donnée t, que de l'espace total occupé par sa matière et d'après l'étendue duquel se rangent ses molécules : ce sera donc, comme p, une certaine fonction des deux seules variables p, t; et l'on aura ainsi, pour chaque fluide à l'état d'équilibre interne, deux certaines équations carac- téristiques (p, U) = des fonctions de p et de -. » Il est clair que ces lois simples d'état élastique, dont je viens de parler, ne s'ob- serveront généralement plus dans les fluides en mouvement doués de viscosité. Même ( 1 102 ) dans ceux qui le seront le moins ou ne le seront pas d'une manière appréciable, comme l'eau et les gaz, les groupes moléculaires n'auront pas le temps, si les déformations d'ensemble de la particule considérée sont rapides, d'atteindre tout à fait, à chaque instant, leur disposition interne appropriée à la disposition actuelle des centres de ces groupes, et qui constituerait leur forme permanente si cette disposition persistait. Seulement, les écarts qu'il y aura entre la configuration moléculaire effective de la particule et sa configuration isotrope ou élastique, seront assez faibles pour ne modi- fier d'ordinaire les pressions que de petites fractions de leurs valeurs, et, vu d'ail- leurs l'extrême rapidité avec laquelle ils s'évanouiraient si les déformations d'ensemble de la particule venaient à s'arrêter, ils ne dépendront à fort peu près que du mouve- ment actuel, caractérisé par les vitesses, non des mouvements antérieurs, définis jus- qu'à un certain point par les dérivées de divers ordres des vitesses par rapport au temps, et dont les effets sur l'état statique interne des groupes moléculaires se seront déjà effacés. » Donc, étant donnée ïn outre l'isotropie du lluide dans son état élastique, consi- déré comme état primitif ou état type relativement à son état vrai, les parties non élastiques des pressions, celles qu'ajoutent à la pression élastique ou primitive, uni- forme et normale, les écarts de configuration interne dus au mouvement, se trouveront à fort peu près pareilles dans deux particules fluides de même nature, prises tant à une même densité qu'à une même température, et subissant actuellement durant un temps très court le même ensemble de déformations rapportées à l'unité du temps, quelle qu'en soit l'orientation. Les composantes tangentielles de ces parties non élas- tiques des pressions sont, à proprement parler, les forces auxquelles ou a donné le nom de frottement intérieur du fluide. Il nous sera facile, un peu plus loin, du moins dans le cas de déformations bien continues, de les évaluer, ainsi que les parties analo- gues des composantes normales des pressions. » Il est clair que, de même, l'énergie interne U, également fonction de la tempéra- ture et de l'état statique vrai des groupes moléculaires, deviendra, elle aussi, fonction des vitesses de déformation de la particule, auxquelles se trouvent liés les écarts de l'état interne réel d'avec l'état élastique. » THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de combustion et de formation des corps chlorés; par MM. Bertiielot et Matigno.v. La chaleur de combustion de tous les corps hydrocarbonés, fixes, vola- tils ou gazeux, peut être déterminée avec une très grande précision dans la bombe calorimétrique, et cette méthode comprend à la fois et sans com- plication aucune les composés où le carbone est associé à l'hydrogène, à l'oxygène et à l'azote, les combustions étant totales et la mesure presque instantanée. L'un de nous a montré comment cette méthode est également applicable aux composés sulfurés et comment on peut réaliser un état fi- nal complètement défini, reposant uniquement sur la formation de corps ( no3 ) complètement oxydés, tels que l'eau, l'acide carbonique et l'acide sulfu- rique étendu. Nous nous proposons de montrer aujourd'hui comment on peut atteindre un état final absolument défini par la même méthode, au moyen des composés organiques chlorés. La combustion de ces corps offrait jusqu'ici, au point de vue calorimétrique, de grandes difficultés. » En effet, cette combustion, dans les conditions ordinaires, ne fournit pas le chlore sous une forme unique et définie ('). Entre le chlore et l'oxygène, mis en présence de combinaisons hydrogénées, il se produit constamment, pendant la combustion, un certain équilibre, qui engendre à la fois de l'acide chlorhvdrique, de l'eau, du chlore libre et de l'oxygène libre : il est donc nécessaire de mesurer, par une détermination complé- mentaire, la dose de chlore libre parmi les produits de la combustion et de déduire par le calcul les phénomènes thermiques correspondants. Cette mesure est d'autant plus délicate, que le chlore, demeuré libre après la combustion, se trouve dans des conditions nouvelles, où il continue à réagir lentement et d'une manière continue sur l'eau : de telle façon que la mesure accomplie au bout d'un certain temps ne représente plus les résultats obtenus au moment même de la combustion. Ce n'est pas tout : l'acide chlorhvdrique ne conserve que partiellement l'état gazeux; comme il prend naissance en présence d'une certaine dose d'eau, il constitue des hydrates liquides; dès lors sa chaleur de formation varie avec la dose de cette eau. L'incertitude résultante peut être évaluée, lorsqu'on opère dans un vase clos, où les produits gazeux demeurent en présence de leau. Mais on est exposé à des erreurs considérables, si les gaz de la combus- tion sont entraînés et dosés en dehors du calorimètre, l'état d'hydrata- tion de l'acide chlorhvdrique qui demeure en suspension dans les gaz étant alors en réalité inconnu. Les expériences de M. Thomsen sur les composés chlorés sont rendues plus incertaines encore par 1 addition d'un excès d'hydrogène, nécessaire dans le cas des chlorures de carbone, ainsi que par l'emploi du brûleur universel, destiné à vaporiser les corps; lequel in- troduit toujours une quantité de chaleur étrangère et inconnue et dès lors entache, comme on l'a reconnu généralement, d'une erreur plus ou moins considérable tous les résultats obtenus par son intermédiaire. » Nous avons réussi à nous mettre à l'abri de ces causes d'erreur mul- tiples et à réaliser un état final absolument défini, la totalité du chlore se (') La même observation s'applique aux corps bromes. Au contraire, les corps iodés laissent par leur combustion tout l'iode à l'état libre. ( >io4 ) trouvant à l'état d'acide chlorhydrique étendu, en opérant dans la bombe calorimétrique avec certaines précautions. Pour cela, il suffit d'y placer, à l'avance, une dose convenable d'eau renfermant en dissolution de l'acide arsénieux; ce corps transforme, en effet, la totalité du chlore en acide chlorhydrique, ainsi qu'on peut le vérifier par l'examen des produits de la combustion, évacués au bout de quelques minutes, 8 à 10 au plus. Les gaz ainsi dégagés de la bombe ne renferment pas la plus légère trace de chlore libre. Aucune correction de ce chef n'est donc nécessaire. En outre, l'acide chlorhydrique se trouve entièrement dans l'état final d'acide étendu. Les résultats sont donc irréprochables. Dans le cas des chlorures de car- bone et analogues, on ajoute une dose pesée de camphre pour déterminer la combustion, et l'on en tient compte. Nous avons vérifié que la solution acide d'acide arsénieux est sans action à froid, dans l'espace de trois heures et demie, sur l'oxygène comprimé à 20 atmosphères. » La combustion finie, on dose l'acide arsénieux restant, afin de tenir compte du chlore qu'il a absorbé dans le cours de l'expérience. On dose également les traces d'acide azotique produites par l'oxydation de l'azote, comme à l'ordinaire. A l'aide de ces données, le calcul de la chaleur de combustion et, par conséquent, celui de la chaleur de formation du com- posé, s'effectuent sans difficulté. » Nous avons réalisé cette méthode avec succès : d'abord sur les chlor- hydrates de térébenlhène, de camphène et de citrène; puis sur la benzine bichlorée et sur la benzine perchlorée; enfin sur les dérivés chlorés du formène, y compris le perchlorure de carbone; sur l'éthylène perchloré et sur son chlorure; enfin sur la benzine perchlorée (chlorure de Julin). La méthode de combustion dans la bombe calorimétrique se généralise ainsi et devient universelle. Nous allons résumer ces résultats, dont la ré- gularité confirme l'exactitude. Nous ne parlerons pas aujourd'hui des chlorhydrates de térébenthène, de camphène et de citrène, sur lesquels nous nous proposons de revenir à d'autres points de vue ; mais nous allons relater nos observations sur les benzines chlorées, sur les dérivés chlorés du formène et sur les chlorures de carbone. » I. Benzine dichlorée, ortho : CH6Cl2 = i47gr; cristallisée. — Cha- leur de combustion : en présence de l'eau et avec le concours du camphre C6II*Cl2sol.+ i3 0=iiC02SazH-H20+2lICI('l. : + 676^', 4à v.c; + 676e»1, 7 à p. c. » Chaleur de formation : On en déduit : C6 (diamant) + H4 -+- Cl! gaz = C6 H*C1S crist -h 36c»1, 7 ( moi) » Action du chlore sur la benzine : C6H6gaz + 2Gl2:"C6HlCI2 solide + 2 HC1 gaz i-gi0"1, i chiffre qui se réduirait aux environs de + 8oCal pour tous les corps gazeux : soit +4oCal,o environ pour chaque suhstitution chlorée à l'état gazeux, en réalité ■+- 45Cal à l'état actuel. Ces nombres étant à peu près doubles de la chaleur de formation du gaz chlorhydrique (HCl, -+- 22e-'1), il en résulte que la première action du chlore sur la benzine dégage, à poids égal de cet clément, la même quantité de chaleur qu'avec l'hydrogène. Mais c'est là un maximum, la chaleur décroissant à mesure que la substitution devient plus avancée, ainsi qu'il va être dit. » II. Benzine perchlorée (chlorure de Julin), C6Cl" = 28,">Er. - Chaleur de combustion : d'après la réaction suivante C6Cl6soI.+9O-+-3H201iq.=6CO2gaz-l-6JIClét. : +532c-ll,/| à v. c; -t- 53i,:,l,6àp.c. » Chaleur de formation : Ci(dissous) + Cl6 = Cs Cl6 solide -+- 63Cal » Action du chlore sur la benzine : C6H6gaz-h2Cl6=CcCL6sol. + blICIga7. -\-iohc«\i soit + 34Cal, 2 pour chaque substitution chlorée, le produit étant solide; environ H- 32Cal, s'il était gazeux. » III. Ethane perchloré (sesquichlorure de carbone), C2C1" = 237gr. — Chaleur de combustion : C2Cl6sol.+3H201iq.-+-0=2CO!gaz4-6HClétendu:-(-i32C!"l,oàv.c.;+i3Ifi»i,aàp. c. « Chaleur de formation : C2(diamant) -h Clf' = C!Cl6 solide -hSl0'1^. » Action du chlore sur l'c/hane (') : C2H6+6Clî = C2Clcsol. + 6HClgaz -4- 19 3e"1, soit =32Cal,2 pour chaque substitution chlorée, le produit étant solide; pour le produit gazeux, environ -+- 3oCal. » D'après les mesures antérieures de l'un de nous (en commun avec M. Ogier) relatives à l'éther chlorhydrique, mesures exécutées par un (') En admettant la chaleur de combustion -+- 370Cal, 4, qui parait se rapporter au gaz le plus pur : d'où résulte C2( diamant) -+- H6 = C2!!15 : -+- 25e'1, 2. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N- 20.) T44 ( iïo6 ) procédé moins parfait, on aurait C2H6 + Cl2 = C2H5CI gaz + MCI gaz -,- 36Cal,5 ; valeur voisine, et un peu supérieure, la substitution étant à son début. Le chlorure d'éthylidène a fourni des chiffres plus faibles ( + 54Cal pour deux substitutions); mais c'est un corps dont la pureté est difficile à garantir. » IV. Éthylène perchloré, C2CP — 166s1'. — Chaleur de combustion : 0*0+ 2 H2 O 4- 2 0=:2G02-H^HC1 étendu.. -!- i8aCal3 à v. c; 4- i8iCal,8 à p. c. » Chaleur de formation : C2 (diamant) 4- Cl4= C2C14 liquide 4- 26e»1, o. » Action du chlore sur l' éthylène : C2H44- 4C12= CCI* liq. 4- 4HG1 gaz -h 128^,8, soit _)-32Ca',2 par chaque substitution, le produit étant liquide; pour le produit gazeux, environ + 3oCal. >> Ce sont à peu près les mêmes valeurs que pour l'éthane perchloré; ce qui constitue une vérification. » La chaleur dégagée par la fixation du chlore sur l'éthylène chloré : G2 CI* liquide 4- Cl2 — C2 CI6 solide 4- 60e»1, o » Ce nombre est sensiblement double de la chaleur dégagée par la sub- stitution avec élimination d'acide chlorhydrique; c'est-à-dire que la chaleur dégagée peut être regardée comme partagée en deux fractions voisines, l'une due à la substitution proprement dite, l'autre à la fixation de l'acide chlorhydrique sur le produit substitué. » V. Formène perchloré, C Cl* = io/j61'- -- Chaleur de combustion : CCI4 liq. 4-aH20 liq. = C02 gaz 4- 4HC1 étendu. 4-5gCal,3 à v. c; 4-58c»',8 à p. c. » Chaleur de formation : G ( diamant) 4- 2 Cl2 — CCI* liquide 54Cill,2; gaz 4-47Ca> » Action du chlore sur le formène : CH44-4C12=CC14 gaz4-4UCl 4-n6tol,5; 4- 123e»1, 7 liq. c'est-à-dire 4-32Cal pour chaque substitution dans l'état liquide; 4-2f)c'll,i dans l'état gazeux. » Ces valeurs concordent bien avec les chiffres relatifs à l'éthane per- chloré, à l'éthylène perchloré, et elles sont également voisines de ceux de ( iio7 ) la benzine perchlorée. On peut, je crois, en adopter la moyenne, comme valeur générale approchée des substitutions chlorées dans les carbures d'hydrogène, poussées jusqu'à leur dernier terme. » VI. Formène trichloré (chloroforme), C H Cl3 = 119,5. — Chaleur de combustion : CHCl3Iiq.-hir-01iq.-(-0=zC02gaz + 3HClét.: -hiôoM,'i5à v. c; +99^,9.5 à p. c. » Chaleur de formation : G (diamant) -+- H 4- Cl3r= GHC13 liq 4-43c»',2; gaz +35Cal,9 <> Action du chlorure sur le formène : CH1 gaz + 6Cl — CHCI3gaz + 3HClgaz +83&'\,i; +9oCa,,4 Hq. c'est-à-dire -t-3oCal, 9 pour chaque substitution dans l'état liquide; -\--ijc'd\- dans l'état gazeux. « Ces nombres concordent avec les précédents. » Les anciennes expériences de MM. Berthelot et Ogier sur le for- mène monochloré, CH3C1, donnent pour la réaction : CHtH-CI! = CH»Clgaz-i-HGI -+-32c»i,3 et pour le formène bichloré : CH*+2Cls=C2H8Cl!gaz + 2 HCI + 58e»1, 3 ou +29^ix 2; nombres qui ne s'écartent pas sensiblement des valeurs précédentes. » En résumé, les substitutions chlorées opérées dans l'état gazeux déga- gent des valeurs voisines de 3oCal à 32CaI, pour chaque équivalent d'hydro- gène substitué dans la série grasse, avec formation de gaz chlorhydrique ; Cl" substitué à 11" dégage ainsi 3onCal. D'après les données ci-dessus, l'addi- tion de Cl" à un carbure dégagerait à peu près la même quantité de cha- leur. » Dans la série de la benzine, la valeur thermique est voisine, quoique, scmble-t-il d'après les cas cités plus haut, un peu plus forte. On ne saurait d'ailleurs attendre un accord absolu pour des substitutions qui changent les fonctions réelles des corps aussi profondément que la substitution chlorée. La concordance des chiffres précédents n'en est que plus digue d'intérêt. 0 ( rio8 ) MÉTÉOROLOGIE OPTIQUE. — Sur un double halo avec parhélies observé le i5 mai 1891. Note de M. A. Corxu. ." il se propage vers le bas et est accompagné d'une giration autour d'un axe vertical. » La théorie combattue par AI. Faye en est exactement le contrepied : i" l'action débute au ras du sol; 20 elle se propage vers le haut; 3" elle emprunte sa giration à celle de la Terre. » Nous ne croyons pas que les chefs d'école de la Météorologie moderne persistent à soutenir cette dernière théorie. La surface de la Terre est ce qu'il y a de moins propre à donner naissance à un tornado, à un cyclone ou à uue trombe. Four main- tenir un courant ascendant, il faut que l'air soit à peu près saturé d'humidité ; or cela n'arrivera généralement que dans la plus basse couche de nuages ou tout près de celte couche. Le gradient vertical de température et les perturbations qui déterminent l'action se trouveront réunis précisément à ce niveau, en sorte que toutes les condi- tions nécessaires pour faire naître un tornado commenceront à se produire à une cer- taine hauteur au-dessus de la surface de la Terre. Sur cette question, par conséquent, nous pouvons inviter M. Faye à reconnaître son accord avec nous. » Malheureusement la théorie qu'on y adapte est difficilement intelli- gible. » Dans ces derniers temps, les travaux de M. Hann, directeur du ser- vice météorologique à Vienne, paraissent devoir porter un coup fatal à cette même théorie (3). Pour que l'air continue à monter jusqu'au sommet d'un cyclone, en opérant en bas un appel énergique sur les couches d'air, (') Sprint., p. 241. (2) Nature, i!\ juin 188S, Article intitulé : M. Faye's Theory of storms. (3) M. W. Ferrel, l'éminent météorologiste américain, a discuté les assertions du O1 Hann dans le journal anglais Nature, du 19 mars 1891. Je me propose de donner moi-même, à ce sujet, quelques explications sur les circonstances auxquelles sont dus les courants générateurs des cyclones, lesquels exigent pour leur production une no- table accumulation de cirrus. ( TI1^ ) il faut que la température soit partout plus élevée que celle des régions qu'il traverse. M. Hann a cherché à vérifier cette condition par des obser- vations faites à de grandes hauteurs. Voici la conclusion (') : » Nous sommes redevables aux. observatoires de montagnes, érigés dans ces derniers temps, d'être désormais affranchis du préjugé d'après lequel la température dans les cyclones et les anticvclones devait être la condition première de ces phénomènes. » L'argument le plus solide, celui qu'on m'opposait toujours pour prouver que l'air était ascendant dans les cyclones, à savoir le fait que les isobares étaient partout et toujours coupés sous un angle notable par les flèches des vents, de manière à accuser une tendance nettement centri- pète, disparaît à son tour. Certes, les flèches des vents accusent cette ten- dance centripète lorsqu'il s'agit de ces tourbillons ascendants qui se mon- trent souvent dans la nature, mais qui n'y jouent qu'un rôle effacé; mais s'agit-il d'un cyclone, d'une tempête, d'un tornado, les choses se pas- sent tout autrement, et voici ce que disent les maîtres de la Science ac- tuelle (2) : » Dans les cyclones bien développés, les Cartes synoptiques montrent que les flè- ches du vent sont très fréquemment parallèles aux isobares, c'est-à-dire que les venir, soufflent précisément dans la direction de la tangente à ces courbes. » Et comment pourrait-il en être autrement, lorsque ces vents soufflent autour d'un espace parfaitement calme de plusieurs lieues de diamètre? » Je me rappelle le temps où l'on croyait avoir tout dit contre ma théo- rie lorsqu'on invoquait les Cartes synoptiques et qu'on y montrait des cas nombreux où les flèches du vent obliquaient vers l'intérieur des isobares. Quelle révolution que la thèse opposée! Si les vents, dans une tempête, dans un véritable cvclone, soufflent le long des isobares, il n'y a pas de tendance centripète, pas d'aspiration, pas d'appel d'air vers le haut, pas de colonne ascendante, et la théorie qui prétendait ramener les tempêtes à cette forme de giration s'évanouit aussitôt. » Enfin, les phénomènes des orages, des grêles, des averses, des tor- nados sont liés à ceux des grands mouvements giratoires, c'est-à-dire aux tempêtes, par des lois constantes qui ne laissent aucun doute sur leur na- ture. Tous ces épiphénomènes sont dus à l'affluence des cirrus sur le côté droit de la trajectoire. Ils se produisent sur ce côté, mais à une distance du (') Denkschriften der M. N. Classe dcr A. Académie, Band lvii, 1890. (s) Wm. von Bezold, p. 7. ( i»3 ) centre plus grande que le rayon du cercle où les girations de la tempête atteignent le sol, et plus petite que le rayon du cercle sur lequel la dimi- nution dépression se fait sentir ('), et ils suivent, malgré cette énorme distance, des lignes parallèles à la trajectoire centrale. Or cette association intime des orages et des tornados avec les tempêtes génératrices est ab- solument inconciliable avec l'ancienne théorie. » On voit par ces détails combien les choses ont changé d'aspect depuis l'époque où l'on s'est mis sérieusement à l'étude de ces grands phénomènes, et comment la théorie nouvelle s'est adaptée d'elle-même à ces faits, tandis (pie la théorie ancienne, en dépit de tous les raccommodages, s'est montrée impuissante à en suivre le développement. » Ainsi l'éminent météorologiste de Berlin a bien raison de dire qu'une grande révolution se prépare dans la Science qu'il cultive, et je suis flatté de la pensée qu'il exprime à la fin de son récent Mémoire (2) : » Cette révolution aura pour résultat de ramener à une juste mesure les vues sou- tenues par M. Faye sur les mouvements descendants à l'intérieur des cyclones, et de les concilier jusqu'à un certain point avec les opinions qui régnaient naguère presque exclusivement. » Mais j'avoue que mes espérances vont encore plus loin. » VITICULTURE. — Remarques sur l'emploi du sulfure de eatbonc au traitement des vignes pliylloxérèes. Note de MM. A. -F. Mariox et G. Gastixe. « La Note présentée par M. Cazeneuve dans la séance du 27 avril, au sujet de l'emploi contre le Phylloxéra des mélanges de sulfure de carbone et de vaselines, nous met dans la nécessité de rappeler les expériences déjà anciennes qui ont servi, en 1877, à asseoir sur des bases scientifiques la méthode insecticide la plus répandue actuellement. » Lorsque, à l'instigation du regretté Directeur général de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, M. Paulin Talabot, nous avons eu à étudier les propriétés insecticides du sulfure de carbone, nous nous sommes préoccupés d'apporter, en outre des données simplement culturales qui laissent tant de place aux conjectures, des vérifications d'un (') C'est la région mnm' n! de la ligure que j'ai donnée dans les Comptes rendus (■29 juin 1890) sous le titre : Plan et coupe verticale d'une tempête. (-) M. von Bezold, p. 24. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N» 20.) l'V» ( »i4 ) ordre plus concret, c'est-à-dire des expériences méthodiques qui, en nous servant à nous-mêmes pour établir notre jugement, devaient avoir pour conséquence naturelle d'inspirer au public une plus grande confiance dans les conclusions de nos travaux. » C'est en vertu de ce programme que nous avons étudié par des pro- cédés spéciaux la diffusion du sulfure de carbone au sein du sol, en faisant varier les conditions de dosage, de nature des terrains, d'époques des trai- tements. Ces expériences nous ont montré que la volatilité du sulfure de carbone était l'une des propriétés les plus précieuses de cet agent, car elle assurait la distribution de ses vapeurs toxiques dans la masse arable. Nous avons pu, par les connaissances acquises sur la zone de pénétration et la durée de persistance des vapeurs du sulfure de carbone autour des trous d'injection, régler les modes de distribution et les dosages les plus conve- nables à la réussite des opérations culturales. » Parallèlement à ces essais, nous en avons institué d'autres, afin de contrôler sur l'insecte lui-même l'action de l'agent toxique. Dans des tubes en toile métallique, nous avons introduit des fragments de racines phyl- loxérées de dimensions uniformes, également garnies d'insectes. Au nombre d'une centaine, ces tubes ont été disposés en terre par série de s5 aux lieux et places qu'auraient occupés, dans une plantation normale, les ceps de vigne. Sur les carrés d'essais ainsi constitués dans des sols variés, nous avons fait des traitements avec des doses diverses de sulfure de carbone appliquées en une fois ou par portions successives ; nous avons essayé aussi comparativement le sulfure de carbone employé en mélange avec cer- taines substances. » Dans chaque série d'expériences plusieurs tubes étaient réservés comme témoins afin d'acquérir l'assurance que, dans les circonstances où nous opérions, les racines fragmentées remplissant les tubes offraient une alimentation suffisante aux Phylloxéras et assuraient même leur abondante multiplication. En examinant ensuite le contenu des tubes de manière à dresser la statistique des racines ne portant plus que des insectes morts par rapport à celles qui recelaient encore des parasites vivants, nous avons pu déduire, d'essais multipliés, les coefficients insecticides moyens se rapportant à chaque mode de traitement. Pour le détail de ces expériences et leur discussion, nous renverrons au Mémoire qui a été publié par la Compagnie des Chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée. Il nous suffit ici de rappeler le dispositif de ces méthodes de recherches comparatives ('). (') A.-F. Marion, Gasti.ne, Catta, Traitement des vignes phylloxérées par le ( in5 ) » Parmi les essais que nous avons réalisés, plusieurs ont eu précisément pour but d'examiner s'il existait un avantage à mélanger le sulfure de car- bone avec des corps peu volatils destinés à le retenir plus ou moins éncr- giquement. Cette pensée d'abaisser la tension de vapeur du sulfure de carbone pour prolonger la durée de son action avait à cette époque de nombreux adhérents, notamment l'Association viticole de Libourne, qui conseillait l'emploi d'un mélange de sulfure de carbone avec le goudron de gaz, M. Roussellier qui préconisait, dans le même but, l'huile de ré- sine, etc. » De telles additions ne nous paraissaient présenter que des inconvénients en diminuant justement la propriété qui assure au produit sa distribution mécanique dans le terrain. Une partie notable du sulfure de carbone, ioà i5 pour ioo, par rapport à la quantité du corps inerte ajouté est retenue, dans le cas de ces mélanges, et reste sans emploi, ne pouvant fournir une émission de vapeurs toxiques. On sait avec quelle énergie les huiles con- densent les vapeurs de sulfure de carbone. Certaines méthodes de dosage de ce composé (méthodes de Mùntz, de Delachanal) reposent sur cette propriété. En outre, la tension des vapeurs du sulfure de carbone dans les mélanges reste assez voisine de celle du sulfure pur, tant que la pro- portion de ce corps atteint ou dépasse le taux de 5o pour ioo, mais elle décroît ensuite rapidement à mesure que la proportion du sulfure s'abaisse. Recourir à un artifice de cette nature ne peut donc, en aucune manière, régulariser la diffusion ; C'est le contraire qui a lieu, la diffusion étant en rapport direct avec la tension des vapeurs. Dans un mélange, la diffusion, d'abord presque aussi active qu'avec le sulfure pur, se réduit ensuite gra- duellement jusqu'à devenir sensiblement nulle alors qu'il reste cependant une proportion encore très notable de sulfure de carbone à l'état liquide. Telles étaient les remarques que nous suggéraient les propriétés connues des liquides volatils et nos propres expériences sur la diffusion. Les essais en tube ont pleinement confirmé ces inductions, car les coefficients insec- ticides observés avec les mélanges d'une huile lourde de houille (résidu de distillation par anthracène) ont été constamment et de beaucoup infé- rieurs à ceux fournis par l'emploi du sulfure de carbone pur. Afin de rendre les essais comparables, nous opérions, cependant, dans chaque cas, avec des quantités identiques de sulfure de carbone à l'état pur ou à L'état de mélange. sulfure de carbone. Rapport sur les expériences et les applications en grande cul- ture effectuées en 1877 (Paul Dupont, 1878, Paris). ( '"6) « Rien n'autorise à supposer que les huiles lourdes de pétrole, les vase- lines, puissent agir d'une manière différente. Nous devons admettre, au contraire, qu'ici encore une partie notable de sulfure de carbone se trou- vera définitivement immobilisée en pure perte par l'affinité de l'excipient. Une autre partie sera tellement retardée dans son évaporation qu'elle ne pourra donner lieu qu'à une atmosphère insuffisamment toxique. Dans les premiers temps seulement, tant que le sulfure de carbone sera abon- dant dans le mélange, la diffusion restera assez active pour compenser les pertes constantes de vapeurs qui s'effectuent par la surface du sol et, par suite, pour procurer un effet insecticide certain. Les mélanges ont donc un résultat contraire à celui que l'on cherche à faire valoir en leur faveur : ils réduisent la durée d'action des vapeurs toxiques. C'est par suite d'une connaissance imparfaite de ces questions que tant d'auteurs se sont ingéniés dans une voie que nous n'avons jamais cessé de critiquer. » Bien loin de réaliser un progrès dans la pratique des sulfurages, l'emploi de tels mélanges, car l'observation s'étend à toutes sortes d'in- grédients, bitumes, gélatines, etc., constitue un retour à d'anciennes pra- tiques dont les défauts ont été vite reconnus. Ces pratiques n'offrent plus qu'un intérêt purement historique ('). Pour prétendre le contraire, des expériences méthodiques et vraiment scientifiques sont indispensables. » La réduction des doses du sulfure île carbone, conseillée trop sou- vent par des observateurs superficiels, a eu des effets funestes. Nous nous sommes souvent élevés contre ces indications qui n'étaient que trop dans les tendances des propriétaires, toujours portés à réaliser une économie sur l'insecticide. L'emploi des mélanges, en immobilisant en pure perte une part importante du sulfure de carbone, présente les mêmes inconvé- nients, contre lesquels nous ne saurions trop mettre en garde les viticul- teurs. C'est en réduisant ainsi à l'excès les dosages que l'on est arrivé à croire que la défense des vignes n'est possible que dans des terrains spé- cialement favorables, homogènes et perméables, dont les granités délités du Beaujolais nous montrent le type accompli. En réalité, les doses de 220k£ à 25okg par hectare qui suffisent dans ces sols légers deviennent im- puissantes souvent dans les calcaires et les argiles. Mais, en élevant à 3ookg, 35okg la quantité de sulfure de carbone, la défense est au contraire assu- (') Des expériences récentes faites à la Station viticole de Villefranche sur la des- truction des vers blancs, avec le sulfure vaseline comparé au sulfure pur, confirment nettement l'infériorité de tels mélanges (Pf.rrauu. Bulletin n" h, 1890, de la Revue publiée par ladite station). ( Iri7 ) rée, même clans ces terrains soi-disant réfractaires. A l'appui de ce qui vient d'être dit, nous pouvons citer le beau vignoble de M. Cachar, situé dans les terres calcaires de la Cadière (Var), vignoble dont certaines par- ties sont traitées à raison de 4ookg et 42okg par hectare. Ces doses élevées n'affectent en aucune façon des vignes vigoureuses, tandis que des quanti- tés minimes de sulfure de carbone éprouvent les ceps épuisés dont le sys- tème radiculaire a été détruit par le parasite. » Le seul moyen d'économiser le sulfure de carbone est d'en faire l'ap- plication dans les conditions que nous avons fait connaître en 1877, en précisant par des expériences démonstratives les avantages procurés par les traitements réitérés. Dans ces opérations, la dose totale du sulfure de carbone est répartie en deux applications distinctes effectuées à quelques jours seulement d'intervalle. On obtient ainsi la prolongation d'action des vapeurs sans diminuer leur densité toxique. Il convient en effet de ne point faire un emploi abusif de l'opinion de Balbiani en ce qui concerne l'action prolongée de minimes doses des corps toxiques. » Le trou d'injection disposé à iocm du pied des vignes et à une profon- deur à peu près égale est une excellente pratique que nous avons indiquée depuis fort longtemps. Une dose de 5gr à 6gr de sulfure de carbone appli- quée en cette place assure, en effet, la destruction des colonies établies sur le collet de la plante et prévient ainsi les réinvasions précoces sur l'en- semble des racines. » Le rôle que les viticulteurs nous reconnaissent dans l'établissement et la vulgarisation des méthodes insecticides nous faisait une stricte obli- gation de déclarer que, jusqu'à présent, rien n'est venu modifier les règles essentielles que nous nous sommes attachés à définir avec précision. » CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales intermédiaires des équations aux dérivées partielles du second ordre. Note de M.E. Goursat, présentée par M. Darboux. « Etant donnée une équation aux dérivées partielles du second ordre, de forme quelconque. (1) F(.r, j, z,p,q,r,s,t) = o, ( i»8 ) les conditions pour que cette équation admette une intégrale du premier ordre dépendant de deux constantes arbitraires V(.r, y, z,p, q, a, b) = o sont de deux sortes ('). Il faut d'abord que l'équation (i), où l'on regarde a-, y, z, p, q comme des constantes et r, s, l comme des coordonnées cou- rantes, représente une surlace réglée ayant ses génératrices parallèles à celles du cône (2) .v2 — rt = o. » Supposons cette condition remplie et soient l r = ms ■+■ [j., s = ml ■+- v (3) les équations d'une génératrice de la surface ; les paramètres m, a, v de- vront vérifier deux équations de condition, qui dépendront de la surface considérée, (4) A(x,y,z,p, q,m,[j.,v) = 0, B(x,y, z,p, q, m, y>z'P>r>-àfi->-§q- (') Voir, par exemple, Backluxd, Mathematische Annalen . t. XI, p. 219. (-) Darboux, Annales de l'École Normale supérieure, p. 173; 1870. ( i"9) d\ dV <1> ol W étant des fondions homogènes et du premier degré de -j-> y- > et considérons le cas où elles forment un système en involution , c'est-à-dire où elles admettent une intégrale complète avec trois constantes arbitraires, abstraction faite de la constante par laquelle on peut multiplier toute solu- tion. Il est facile de trouver les conditions pour qu'il en soit ainsi; on aura en particulier ,as dv dkdau-h aakdau+ à3kdau) ) _ i ''a = «a, dalK - \ ahl cla,, - 1 ah% dal3 I ' ' » Alors on sait que les quinze quantités amntph, vh> que j'appelle éléments d'un système orthogonal, s'expriment identiquement par quatre quantités quelconques. Si l'on choisit pour ces quatre quantités des expressions convenablement composées des fonctions thêta qui renferment les para- mètres doublés 2ÏaB, on est conduit, au moyen des transformations du second degré, à ces expressions dont il s'agit et dont j'ai donné antérieu- rement, pour les fonctions thêta d'un et de deux arguments, les plus simples. » Supposons que ces expressions des éléments d'un système orthogonal par les fonctions thêta soient établies tout généralement; dès lors les iden- tités qui existent entre les éléments amtt, ph, vh entraînent des égalités entre les fonctions thêta et leurs différentielles. Réciproquement, ces égalités, convenablement choisies et employées, entraînent des équations auxquelles doivent obéir les éléments du système orthogonal pour être exprimés par les fonctions thêta d'un nombre déterminé d'arguments. Par conséquent, ces équations ne sont point des identités ; elles sont différentes selon le nombre d'arguments des fonctions thêta et en caractérisent le genre. Les formes sous lesquelles ces équations se présentent sont très nombreuses, mais elles se séparent en deux classes : équations algébriques et équations différentielles. Les unes sont précisément celles qui apparaissent dans des problèmes de Géométrie et de Mécanique et dont on cherche les inté- grales, tandis que les autres fournissent les relations algébriques par les- quelles ces intégrales sont liées entre elles. » En me réservant de communiquer d'autres applications de la méthode exposée, je vais l'illustrer par une seule qui concerne les fonctions thêta de Jacobi dans lesquelles entrent deux arguments quelconques. » D'après le théorème que j'ai établi dans mon Mémoire, inséré au t. VI du Journal de M. C. Jordan, on a, pour ce cas, les expressions carac- téristiques ^ Ph= - ia3hmSl/> v3 = - ims (i=^/—i), my = 6 Y- -1 dw + é±-{ dx -h d logF (y = s, s, , s2, s3 ), <: R., 1891, i" Semestre. (T. CX1I, N° 20.) ' l'1 ( 11.22 ) où F esL une fonction quelconque des arguments quelconques w et x, et où les indices s, sn s.2, s3 désignent les nombres o, i, ■?., 3 (voir loc. cit., p. 374). Supposons maintenant que les arguments w et x soient fonctions quelconques d'une seule variable /, et posons p , = p dt, Pi=q dt, p., = r dt ; v3 = v" dt, — imSs — A ' dt, - imSt = B-' dt, - "»„,= C ' dt. Alors les identités différentielles da3h = a3lspr a3tpk se transforment, sans aucun calcul, dans les équations différentielles (!) «^)=(B-.C)F. S|Û = (C-A)T. ^=(A-B>?, qui prennent aussi la forme (II) ,J=(c_A}T-^*f!. f r^d'' /a r>\ rflogC De plus, les identités algébriques fl3t + al-2 ■+- al.;— !' a3lPl ■+■ «32^2+ "33P3= V3 se changent en les relations qui lient les intégrales, savoir i A>2 + B2?2 -f-CV2 = 1, (III) • Art:il/j + Ba33q -\-Ca33r= 1, I kp- -+- B72 + C/-2 = v", où A, B, C sont fonctions quelconques de la variable t. » Les problèmes auxquels conduisent les équations différentielles (1) ou (II) sont résolus complètement par les expressions des éléments amn, ph, vh, établies dans mon Mémoire cité, si l'on y détermine encore les quantités quelconques w, x, F par les fonctions données A, B, C. Tout particulièrement, on retrouve ainsi les résultats dus, dans le problème de la rotation d'un corps solide, à Jacobi, à M. Hermite et à M. Padova. v i i 23 ) « Cet exemple met en évidence l'avantage de la méthode exposée : en fournissant, au moyen d'identités, les équations différentielles, leurs inté- grales et les relations algébriques qui existent entre elles, les unes et les autres renferment encore des arguments et des fonctions quelconques. Le problème qui reste seul à résoudre, dans les applications, consiste à déterminer ces arguments et ces fonctions par les données de la question proposée. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de nombres complexes. Note de M. Andké Makkoff, présentée par M. Hermite. « Les nombres entiers qui dépendent de \Jab2 {a, b et ab sont des nombres entiers rationnels non divisibles par aucun carré) et ont la forme fractionnaire x 4- y y/âh* 4- s y^b x, y, z étant des nombres entiers rationnels non divisibles par 3, se divisent en deux classes : » i° Les nombres premiers avec 3 ; » 2° Les nombres non premiers avec 3. » Les carrés des nombres de la première classe (et les produits de deux nombres de cette classe) se réduisent à la forme X, Y, Z étant les nombres entiers rationnels. » Quant aux nombres de la seconde classe, toutes les puissances de ces nombres ont aussi la forme fractionnaire. » Les unités complexes appartiennent à la classe première, et nous voyons que le carré de l'unité complexe 23 4- ii \/io 4- 5yioo ~3 est égal à 1 8 1 4- 84 yio 4- 3g yioo. » J'ai trouvé encore que l'unité complexe 3 v'k) - 8 ( H24 ) est égale au carré '24-2J/19 — 3s/iQ2\2 3 » Or, dans le domaine des nombres dépendant de v/17, il n'existe au- cune unité complexe de la forme fractionnaire, car l'unité fondamentale est égale à 324 + 1 26 y 1 7 -+- 49 y £ 72 : '8-7 V <: ■> De ce dernier domaine, je prends les exemples suivants _ 7 H- 2 S -M2 5-4-? — 5= o __ (2-?)* /4_+2? + ?_2 y 3 V 3 ~ ' ' - __ 16 — ? — a?8 74-H28?+iiÇ! î)-~ ~3~ "^~ (7 + a8* + i*)'=,3 + S5+ag', (l6-g3-27=36 + ^--7^ 5±4=i2x74 + 28; + 11^9 + 3E- X 2— - = 7 + oc - jç-. 3 4-f-2S^2Y a8 + nt + 4S* 4 + 2? + ?*Y i45 + 56;-+-22?2 3 l étant égal à ^17. » CHIMIE. Éludes quantitatives sur l'action chimique de la lumière. Troisième partie : Influence delà dilution ; par M. Georges Lemoixe. « Comparons les décompositions réalisées par la lumière dans différents mélanges d'acide oxalique et de chlorure ferrique pris en proportions tou- jours équivalentes, mais avec différents excès d'eau. La dilution intervient ( i"5 ) d'abord physiquement en augmentant la transparence de notre réactif co- loré : on va voir qu'en outre elle intervient chimiquement en facilitant la dé- composition. T/influence physique de la dilution peut être éliminée, car, si la loi d'absorption est connue, tout peut être réduit par le calcul à ce qui se passerait dans une couche infiniment mince; nous aurons ainsi l'ac- tion chimique proprement dite. » Calcul de l'action chimique de la lumière pour différentes dilutions en éli- minant l'influence de l 'absorption. — Bornons-nous aux premiers moments de la réaction. En partant des expériences d'absorption, nous avons déjà calculé pour un vase et une dilution quelconques l'intensité moyenne s de la lumière au travers de notre réactif {Comptes rendus, l\ mai 1891, P-992)- » Le poids y de matière décomposé dans un temps très court t est pro- portionnel à la fois : au poids p de matière décomposable, à l'intensité moyenne s de la lumière; à un coefficient c correspondant à la dilution. On a donc, en appelante une constante, (1) ( •-< ) » Le coefficient c représente donc la fraction de la masse décomposée dans l'unité de temps avec une cuve rectangulaire infiniment mince, car alors la lumière garderait son intensité primitive, de sorte qu'on aurait s — 1. C'est Y action chimique proprement dite correspondant à la dilution considérée. » Toutes les expériences sont comparatives; elles nous donneront donc seulement le rapport de celte action chimique c à celle c0 du mélange de liquides normaux (1 équivalent dans i'n) que nous prenons pour type y _ ; mesp. c = m x s c \pj i 7 "(£)'' c » Résultats des expériences faites à la lumière sur V influence de la dilu- tion. Voici quelques spécimens choisis parmi les expériences où la ( ri 26 ) situation atmosphérique était à peu près celle qui correspond à la formule d'absorption prise comme base des calculs : Lumière employée . . . Blanc Blanc Blanc Blanc Bleu Jaune Rectangles Cercle Rectangles de im™. de 4°"°- de 25™". dediamètre. de 4°"°- de 4"™- Intensité moyennes0 de j la lumière transmise f , _ „ , 0„„ , ,. ... ,0,141 0,001 0,010 0,024 0,020 o,boo par le mélange de li- j > t » quides normaux . . . J Expériences : rapports entre les fractions de décomposition pour un même temps. Les expériences simultanées, dans une même colonne, sont indiquées par un astérisque. | normaux 0,64 0,62 » 0,88 0 » normaux 1 1 1 1 1 1 Donnée 2,16 x normaux — S ) 1,85 2,10* (2,58 j 1,40 1,92- 2,11' i 2,57 ( 1,34 ( 2,36* 4,31* » 4,48* 4,06' fcJD Calcul des rapports entre les coefficients c exprimant l'action chimique élémentaire. En éliminant l'influence de l'absorption, conformément à l'équation (3), d'après les fractions de décomposition précédentes. normaux ... . 0,84* 0,84 » 0,76 » n Soit 0,8 normaux 1 1 t 1 1 1 1 I ',26 ' I'a3 .,35 ,,32 S *^° S *'33 Soit 1,3 1,28 \ i,23 ( i,4o 1,38 l,zy ! normaux » { „„ » 1,61 » « Soit 1.5 1 1 ,00 ',47 ( ,T27 ) » Ainsi, malgré d'énormes différences dans la forme des vases, dans l'absorption, dans l'intensité absolue de la lumière, le calcul arrive à dé- gager l'action chimique propre aux différentes dilutions : il l'exprime par des nombres qui sont à peu près les mêmes pour les diverses séries d'expériences et qui croissent régulièrement avec l'excès d'eau. » Ces résultats sont corrélatifs de l'action chimique du chlorure ferrique sur l'eau, établie par les expériences de MM. Debrav, Berthelot, etc.; on conçoit que, lorsque le chlorure ferrique est partiellement décomposé par un excès d'eau, l'acide oxalique exerce plus facilement son action. » Comparaison à la réaction effectuée par la chaleur seule. - - J'ai trouvé que, dans l'obscurité, la même réaction se produit assez rapidement pour être facilement mesurable, à la condition que la température soit élevée à environ ioo° {Bulletin de la Société chimique, 1886, t. XLVI, p. 289). Les quantités de matières décomposées pour une même dilution satisfont alors à la relation , = c'(j> — j), qui, à l'origine, se réduit à — — c'p et qui est toute semblable à celle de tout à l'heure. Sans insister aujourd'hui sur cette étude, je signalerai seulement un rapprochement remarquable : les rapports entre les coefficients c' de l'action chimique caractérisant chaque dilution, déterminés par ces expériences faites avec la chaleur seule, sont à très peu près égaux à ceux que nous venons d'obtenir avec la lumière. » Ainsi, lorsqu'on a mis de côté les effets de l'absorption, on trouve que, au point de vue de l'influence de la dilution, les actions chimiques pro- voquées ici parla lumière et par la chaleur suivent les mêmes lois. » Des comparaisons semblables peuvent être faites en examinant l'in- fluence de divers excès de l'un des réactifs ou celle de différents corps étrangers : ce sera l'objet d'autres communications. » M. Calvet et M. Ferrières m'ont prêté, dans ces recherches, leur meilleur concours; je les prie de recevoir tous mes remerciements. » CHIMIE. — Calcul des températures de fusion et d'ébullition des paraffines normales. Note de M. G. Hixrichs. « La loi générale que j'ai énoncée dans une Communication précé- dente (') se déduit assez facilement des principes de la Mécanique. Je (') Comptes rendus du 4 mai 1891, p. 998. ( 1128 ) vais démontrer dans cette Note que cette loi est l'expression exacte des faits observés. » La série homologue la plus étendue de la Chimie est celle des pa- raffines normales C'H2"+i, dont on connaît presque tous les termes depuis n = i jusqu'à n =35. Comme il y a des isomères dans la série des hydrocarbures saturés, il est de la plus haute importance de n'accepter ici que les termes vraiment normaux, ce que nous permettent les importantes recherches expérimentales de F. Krafft, publiées dans les Berichte der Chem. Ges., 1882, p. 171 1, et dont j'ai pris connaissance par le Jahrbruch der Erfindungen, 1882, p. 279 et suivantes. » Les paraffines normales forment un prisme rectiligne d'un nombre n de joints ou nœuds identiques CH2, se terminant à chaque extrémité par un seul atome d'hvdrogène. On peut donc les représenter par H.CH2.CH2.CFP CH2.CHMI, et leur poids atomique sera a = \[\n + 2. Pour n = 10, 20, 3o, les valeurs de a ne s'écartent que de -J-, -^, ^~ de la valeur \\n. Nous pouvons donc, dans une première approximation, considérer les propriétés des paraffines comme fonction de n au lieu de a, ce qui rendra notre exposi- tion plus conforme à l'usage des chimistes. » Prenons le logarithme du nombre n d'atomes de carbone des paraf- fines pour abscisse, et les températures d'ébullition et de fusion, obser- vées par Krafft, comme ordonnées. Alors on voit immédiatement que tous les points appartenant aux termes supérieurs delà série figurent très exac- tement une ligne droite, la limite logarithmique de la Note précédente. Les points des termes inférieurs s'écartent de plus en plus de cette droite, à mesure que le nombre n s'approche de l'unité. Si l'on rapporte, sans changement d'abscisse, ces écarts y2 à une droite horizontale, on voit qu'ils déterminent une parabole [équat. (3)]. » J'ai fait les tracés à grande échelle et avec beaucoup de soin. De ces tracés j'ai tiré les valeurs des constantes des formules exprimant la loi générale en fonction de n, comme il suit : . N l Ebullition / (,)) (Fusion \y=yt±y* Limite logarithmique. Courbe parabolique. (12) yi=ki[logn — gi] (i3) y2— t2[q2— logn]- ( IT2,J ) Ébullition. Constantes. k,. g . !■ .■ q- Sous 760™™ 586,3 0,717 190 1,200 Sous i5mm 040 o,g3i 80 i,5.5o Fusion. « impair i3i ,8 °>973 '6b' 1 ,5oo // pair ( ' ) » » 43 ■ , 38o » Avec ces constantes, les formules (ri), (12), (i3) fournissent les valeurs calculées pour chaque nombre n donné. Ces valeurs calculées, comme le montre le Tableau ci-dessous, s'accordent d'une façon satisfai- sante avec les valeurs observées empruntées aux déterminations de Krafft, vu la grande difficulté physique et chimique de ces déterminations. Les écarts sont distribués très irrégulièrement; plus des trois quarts sont au- dessous de o°,6. Il n'v a pas d'écarts systématiques. » On voit bien que la loi générale énoncée dans ma Note précédente est vraiment l'expression fidèle de tous les faits observés, pour tous les chan- gements d'état et sous toutes les pressions; la température variant de 1600 à 34o°, soit de 5oo°, et la pression de 1 5mm à 7Gomm ; quant à l'atome pris- matique, il croit de CH' à C35H72, embrassant ainsi toute la série connue. Température d ébullition Température de fusion Nombre n. sous 760™™ sous i5°"° n impair /; pair observé. calculé. observé, calculé. observé, calculé. observé. calculé. 1 —160 H — 156,8 2 » — 9°>4 3 >) — 4 ' ; ^ 4 ' 0,6 5 37-39 3;,. 6 71 69,0 7 99 98.8 8 123 125,7 g i49)5 i5o,5 » » — ai ■ — 52,i » » 10 1 "3 173,5 » » » » — 32 — 30,71 (') A ajouter aux valeurs calculées pour n impair. Voir ma Note précédente sur ce point fondamental de Mécanique moléculaire. (-) Wroblewski donne — i55°, Olzewski — i64°. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CX1I, N' 20.) I'l7 ( u3o ) Nombre n. i r . . . 12... i3... 14... i5... 16... 17... 18... 19... 20 . . . 21 . . . 22 . . . 23... 24... 27... 3i ... 32... 35 . . . Température sous 7G0 observe. 194,5 2l4 234 262,5 270,5 287,5 3o3 3i7 33o calculé .94,6 214.9 234,0 262 ,0 269,0 28.5,3 3oo,8 3i7,3 329,4 d'ébullition sous observé. 81 93 Température de fusion 114 129,5 i44 <57,5 170 i8i,5 ig3 205 2 I 5 224,5 234 243 270 3o3,4 •■> 010 33i 5»" calculé. So,2'2 97, 75 n4,io 129,14 i)3 , 5o 167,10 169,66 181 ,96 193,8/i 204,76 2 1 5 , 36 225,44 235,6o 244,82 270,03 302,4 3io,o 33 1 ,0 n impai observé, calculé. — 26,5 —26,1 6,2 - 6,1 » » 10 9,4 )> ») 22,5 2',9 » » 32 32,4 » » 4o,y *7>7 » 59,5 68,1 74,7 48,3 » 5g,6 68,3 » 70,0 n pair observé. calculé. »> » — 1 2 — n, 3g » » 4 . 5 4,27 » Y) .8 17,53 » >i 28 27>99 » » 36,7 36,g6 » „ 44,4 44,04 .11,1 » » 70,0 5 1 . 4 70,3 CHIMIE. — Sur l'action qu'exercent les bases alcalines sur la solubilité des sels alcalins. Note de M. Engil, présentée par M. Friedel. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les conclusions d'un Mé- moire concernant l'action qu'exercent les bases alcalines (potasse, soude et ammoniaque) sur la solubilité des sels alcalins. Ce Mémoire fait suite à la série de recherches déjà publiées sur les variations de solubilité des sels en général en présence des acides, des bases ou d'autres sels ('). » Tandis que 1 équivalent d'acide chlorhydrique précipite, à l'origine, sensiblement 1 équivalent de la solution saturée des divers chlorures, 1 équivalent de soude ou de potasse caustique ne précipite que 5 équiva- lent d'un sel de sodium ou de potassium à acide monobasique. Autrement dit, 1 molécule de potasse ou de soude anhydre (M'20) précipite sensible- ment 1 molécule du sel alcalin. (') Mémoires insérés aux Annales de Chimie et de Physique, t. XIII, p. 102, 344, 37o; t. XVII, p. 338. ( »3i ) m Voici, à titre d'exemple, l'action exercée par la soude sur la solubilité du chlorure de sodium à la température de o°. » La deuxième colonne du Tableau ci-dessous indique le nombre de molécules (en milligrammes) en solution dans iocc du liquide saturé; la troisième, le nombre de molécules de soude anhydre (Na20); dans la quatrième colonne, on a fait la somme des molécules du sel et de l'oxyde; la densité de la solution à la température du laboratoire se trouve dans une cinquième colonne. NaCI. Na'O. Somme. Densité. 1 54,7 O 54,7 1,207 II 49,375 4,8 54,175 1,221 III 47>2I'i 6,726 53,937 l.!.!J IV 42,37j 10,406 52,781 i,236 V 39,55 14,78 54,33 1,249 VI 24,95 3o,5 55,45 1 ,2g5 MI 19,3 37,875 57,17'' 1 , 3 1 4 VIII 09 , 4o8 53 , 25 62 , 66 1 . 362 » L'examen des nombres contenus dans le Tableau ci-dessus montre cpie la somme des molécules de sel et d'oxyde est d'abord un peu plus faible, puis plus forte que ne l'indique la loi énoncée ci-dessus, qui n'est qu'une loi approchée. » La soude précipite d'une manière semblable l'azotate de sodium de la solution saturée de ce sel. La potasse agit de même sur les solutions de chlorure de bromure, d'iodure et d'azotate de potassium. » Il n'en est plus ainsi dans l'action de l'ammoniaque sur les sels am- moniacaux. La présence de l'ammoniaque diminue à peine au début la solubilité du chlorure ammonique, par exemple, et ne tarde pas à l'aug- menter sensiblement. » J'ai montré, dans des recherches antérieures, que lorsque l'acide chlorhvdrique, au lieu de précipiter un chlorure de sa solution, en aug- mente la solubilité, il se formait un chlorhydrate de chlorure qu'on peut le plus souvent isoler en beaux cristaux. » Ici encore l'anomalie que présente l'ammoniaque, en agissant sur la solution des sels ammoniacaux, s'explique par la formation de combinai- sons entre l'ammoniaque et le sel ammoniacal. C'est à M. Troost qu'est due la découverte des composés de l'ammoniaque avec le chlorure ammo- nique et avec d'autres sels ammoniacaux. » Dans un prochain Mémoire, je signalerai les relations qui existent ( n3a ) entre ces faits et les abaissements des points de congélation des solutions saturées. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de la silice en présence du fer. Note de M. Leclere. « On considère souvent la présence d'une grande proportion de (er comme susceptible d'entraver le dosage de la silice par évaporation à sec. » On peut éviter la décomposition du perchlorure de fer en l'unissant au chlorure de potassium, pour former un sel double bien connu et utilisé depuis longtemps par M. Schlcesing. » Par exemple, pour le dosage du silicium dans les fontes : » igl' de métal est attaqué par un mélange de 20cc d'acide nitrique et de iocc d'acide chlorhydrique. Après l'attaque, on expulse à l'ébullition la plus grande partie de l'acide nitrique par deux additions successives de 3occ d'acide chlorhydrique; on ajoute 3gr de chlorhydrate d'ammo- niaque et l'on concentre jusqu'à consistance sirupeuse. On finit l'évapo- ration à l'étuve pour dégager à l'état de gaz les dernières traces de com- posés nitrés. On reprend par de l'acide chlorhydrique; on ajoute 'M1' de chlorure de potassium pur et assez d'eau pour le dissoudre, puis on laisse continuer l'évaporation à sec. » Le sel double de fer et de potassium cristallise en même temps qu'une certaine quantité de chlorure double de fer et d'ammonium. » Ces sels sont solubles dans l'eau froide, mais on dissout d'abord par l'acide chlorhydrique pour enlever les éléments accessoires. » La silice s'est coagulée sur le résidu de carbone; elle se filtre et se lave facilement. Après calcination à haute température, elle reste pulvéru- lente, mais dense et facile à peser. » Sans la présence du chlorhydrate d'ammoniaque cette silice contien- drait du manganèse; elle serait de même chargée de potasse si l'on n'avait pas expulsé tout d'abord l'acide nitrique. Le chrome se redissoul aussi complètement, à condition de reprendre d'abord par de l'acide concentré ; il est bon de réduire un peu de chrome à l'état de protochlorure en dis- solvant dans le liquide un peu de zinc pur ou d'aluminium. » Les vérifications donnent des résultats concluants. » Ainsi, en attaquant du quartz pur par du carbonate de soude, on pré- pare une liqueur contenant par litre ier de silice. iogr de fil de clavecin, ( n33 ) traités comme ci-dessus et additionnés de 20cc de liqueur de silice, en ont fourni 32IDSl, ce qui porte à 1 2"1S' la quantité introduite par les iogr de Pd de clavecin. » Or, quatre prélèvements de igr faits sur le même fil et traités encore comme ci-dessus, mais additionnés de quantités de silice égales à 5rag1', iomsr, 5om«', ioomsr, ont donné au dosage : 6msr,/j, iim«'\o, 5i'"s'-,o, i02,Dgl',o. Les différences avec la quantité calculée ne dépassent pas la limite de précision des pesées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution et la chaleur de formation des e'ry tarâtes bibasiques. Note de M. i»e Forcrand. « L'élude thermique des quatre nouveaux érythrates de sodium que j'ai préparés récemment : (A) C8H8Na208, (B) C8H8Na208,8HO, (C) C8H8Na208,2NaH02, (D) C8H8lNa208,2NaHO-, 19HO m'a donné les résultats suivants : » La chaleur de dissolution des deux premiers, dans G1" d'eau, vers -+- 15°, est de -+- i2Ca\49 et ~ ^Cal,25. » Celle des deux autres, à la même température et dans ioMt d'eau, de -+- 29Cal,28 et -+- iCal, 79. » D'autre part, l'action de NaO (iéc' — 2lil) sur C8H!,Na08 (ié) C8H9Na O8 sol. 4- NaHO2 sol. = C8H8Na208 sol. -4- H202 sol . C8H8Na208sol.4-Ha02liq. = C8H9Na O8 sol. -)- NaHO2 sol (2) C8H9Na O8 sol. 4- NaO sol. = C8H8Na208 sol. 4- HO sol. . . (3) C8H9Na O'sol. + Nasol. — C8H8Na208 sol. 4- H gaz. . . . (4) C8H'°08sol. 4-Na2sol. = C8H8Naa08sol.4-H2gaz. .. Cal — 0,720 -+- 2, i55 + 16,28 4-3i , i65 4- 69 , 3o5 ( "34 ) Cal (5) C8H8]Nas08sol. + 8HOsol. = C8H8Na208, 8HOsoI + 9,02 C8H8Na208sol.-f-SH01iq. = C8H8Na208, 8HO sol f 1 4 7 1 (6) CsH8Na2Ossol. +2NaH02sol.==CsH8Na208)2NaH02sol + 2,g3 ; C8H8Na208, 2NaH02sol.-t-i9HOsol. ] = C8H8Na208,2NatI02, iglIOsol -1-13,91 7 | C8II8Na208, 2NalI02sol. + i9H01iq. I =C8H8Na208. 2NaH02, iglIOsol -+-27,49 » La comparaison de ces résultats amène aux conclusions suivantes : » i° L'addition de aNaHO2 sol. à C8 H8Na208 sol. dégage + 2Cal,93, comme le montre l'équation (6). Il se forme donc bien une combinaison d'hydrate de soude et d'érythrate disodique, comme je l'ai admis précédem- ment, et non pas un simple mélange. » 20 La chaleur d'hydratation des érythrates de sodium que j'ai pu isoler est à peu près constante lorsqu'on la rapporte à un même poids d'eau sous le même état. Ainsi la réaction (5) donne 4- 9,02 pour 811?) solide, soit -+- iCal,i3 pour HO sol. La réaction (7) fournit -f- 13,91 pour 19HO sol., soit -+- oCal,73 pour HO sol. J'avais trouvé précédemment pour HO sol. fixé sur C8HnNa08 sol. le nombre + oCal,875, et, pour 4HOso!. fixé sur le même corps, C8H9Na08sol. le nombre + 4Cal>24, soit, pour HO sol., -+- iCal,o6. Toutes ces valeurs sont faibles et très voisines, étant comprises entre -+- oCal,73 et -+- iCa',i3. Elles expliquent cependant la sé- paration de ces corps en liqueur aqueuse en raison du changement d'état de l'eau et du nombre d'équivalents d'eau fixés sur l'érythrate (4, 8 et 19 équiv.), mais aussi la possibilité d'obtenir les érythrates anhydres par l'action de la chaleur sur ces corps hydratés. » Ces nombres montrent encore que la constitution des trois composés (B), (C) et (D) est bien celle que j'ai proposée. En réalité, pour le corps (A) seul les résultats de l'analyse ne peuvent conduire à une autre formule que C8H8Na208, tandis que, pour les trois autres, ils s'accorde- raient également bien avec les formules suivantes : (B) C8H'Na08,NaH02,6HO, ou C8H10Os, aNaHO2, 4HO. (C) C8H'°0\/iNaO, ou C8H0Na*O8, 4HO, (D) C8H'0O8. 4NaH02, i5HO, ou C8HcNa08, 23HO, mais pour le composé (B) les deux dernières formules sont inaccep- tables, parce que le système initial C8H8Na208 sol. -+- 8HO sol. qui le pro- ( n35 ) duit devrait, d'après les analogies, absorber de la chaleur pendant la réaction. Or l'équation (5) montre qu'il dégage -+- r)Cal,02, comme il arrive pour l'hydratation de beaucoup de corps analogues. On doit donc adopter pour système final : CsH8Na208, 8HO sol. » 3° De môme, pour le composé (C), la réaction Cs II* Na-Os sol. H- NaHO2 sol. dégage + 2C:Û,C)3. Ce nombre convient très bien pour l'addition de NaHO2 à CH*Na208. Il devrait être négatif s'il se formait C8II,0O8,4NaO, et au contraire positif et beaucoup plus élevé pour C8H8Na''08, 4HO. De même encore, pour le composé (D), la réaction de 19HO sol. sur C8H8Naï08,2NaH02sol. dégage -4- i3Cal,9i, valeur qui n'a rien d'anormal pour le système final adopté, tandis que la formation du premier des deux autres systèmes de- vrait absorber de la chaleur, et celle de l'autre en dégager davantage, d'après les analogies. » 4° Chacune des valeurs des réactions (1), (2) et (3) est inférieure de 7Cal à celle des réactions correspondantes que l'on obtient en substituant dans le premier membre des équations C8II'°08 à CH'NaO8. Déjà à l'état dissous, les deux fonctions d'alcool primaire de l'érythrate n'ont pas la même valeur, les chaleurs de neutralisation parla soude étant -+- 0,69 et -+- 0,190. En liqueurs étendues, tous les alcools polvatomiques étudiés à ce point de vue donnent ainsi pour la première fonction un nombre supérieur à celui que fournit la seconde. Beaucoup d'acides polybasiques se conduisent d'une ma- nière analogue, tandis que pour d'autres la différence est de signe contraire. En réalité, pour l'état dissous, on ne peut rien conclure de ces différences, l'addition du second équivalent de base dissous intervenant à la fois posi- tivement par l'action de la base sur la seconde fonction, et négativement en dissociant la première combinaison par la masse d'eau qui le dissout. On ne peut pas davantage conclure en amenant le système final au même volume, comme avait tenté de le faire M. Colson (') précisément pour l'érythrate, d'abord parce que les différences deviennent alors tellement faibles qu'on ne peut en répondre, et aussi parce que dans l'état dissous le second équivalent de base peut augmenter plus ou moins la stabilité du premier composé, même à volume égal. (') Comptes rendus, l. C1V, ]>, 1 1 3. ( n36 ) » Mais mes dernières expériences montrent que, pour la réaction (3), l'action de Na sur C8H9Na08sol. dégage -+- 3iCa',i65; celle de Na sur C8H",08sol. + 38Ca\iL tandis que celle de Na sur H202sol. donnerait H- 3iCal, 87. On peut prendre ces nombres pour caractériser ces trois corps. La première fonction alcool de l'érythrite a donc une action plus puissante que H202sol. sur le métal alcalin; la seconde a, au contraire, une action un peu plus faible que H202 sol., du moins lorsque la première a déjà subi la substitution sodique, conclusions conformes à celles de l'étude des glycérinates mono et bibasiques. » La seconde fonction est donc plus faible que la première, dans les alcools polvatomiques, du moins lorsque celle-ci a déjà subi la substitution métallique, les nombres étant rapportés à l'état solide et anhydre. » Je me propose de rechercher si l'on obtient les mêmes résultats avec la mannite et surtout avec le glycol, dont les deux fonctions d'alcool pri- maire ne sont pas associées à des fonctions d'alcool secondaire. Mais déjà ces conclusions peuvent être rapprochées des faits analogues signalés au sujet de la valeur des fonctions successives des acides polybasiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Données thermiques sur l'acide propionique et les propionates de potasse et de soude. Note de M. G. Massol. « I. L'acide que j'ai employé pour ces expériences a été rectifié; il a passé à la distillation entre i3o,° et i4o° (point d'ébullition indiqué par Linnemann). » La dissolution dans l'eau s'effectue avec un léger dégagement de chaleur : (pm = 74gr dans 21") -+- oCal,62. » IL Propionate dépotasse. — Chaleur de neutralisation : C!HtO!(y>m = 2lil) + KOH(;;m =2Iil) -+■ iaCal,95 » La dissolution évaporée au bain-marie a donné une masse blanche cristalline, qui devient anhydre après dessiccation à ioo°.Il se dissout dans l'eau avec dégagement de chaleur C3H302K sol. -+- Aq = C3 H5 02k dissous + 3Ca',oa » La chaleur de formation du sel anhvdre, à partir de l'acide liquide anhydre et de la base hydratée solide, a été calculée d'après les données ci-dessus : C3H602liq. + k 011 sol. = C3IP02Ksol. +H2Osol... h- 24Ca,,44 ( »37 ) nombre identique à celui qui correspond à la chaleur de formation de l'acétate de potasse anhydre, calculée d'après les données publiées par M. Berthelot. C2H4Oiliq.-+-KOHsol.=C2H302KsoI. + H2Osol... + a4Cal,4i » Propionate de soude. — Chaleur de neutralisation : C3H602(/)w = alit) + NaOH(/?w = 2m) + t2CaI,49 » La solution évaporée au bain-marie donne une masse blanche, cris- talline, qui constitue le sel à 21""1 d'eau. Séchée à ioo°, elle devient anhydre. « Le propionate de soude anhydre est fort déliquescent et extrêmement soluble dans l'eau ; il dégage -f- 3Cal,o5 (pm = o.6fi'' dissous dans 4lk)- » La chaleur de formation du sel solide est la suivante : C"H«0*liq. + NaOHsol.=:C8Hl,0,Naso].+H*Osol. + 2ic«1,27 » Dans les mêmes conditions, l'acétate de soude anhydre se forme eu dégageant -f- 20e"1, 7(B.) ; le butyrate de soude anhydre dégage aussi H-2i"C;",7(B.). » Il résulte de ces faits que l'acide propionique, en se combinant avec la potasse et avec la soude, dégage autant de chaleur que ses homologues supérieur et inférieur, les acides acétique et butyrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur /a chaleur de dissolution el la solubilité de quelques acides organiques dans les alcools mètkylique, êthylique et propylique. Note de M. Timofeiew. « La dissolution des corps est un phénomène complexe; son étude n'a pas été faite jusqu'ici d'une façon systématique. En effet, les nombreuses données expérimentales connues portent toutes sur la solubilité dans les dissolvants ordinaires : eau, alcool, éther, benzine, etc., corps de consti- tution chimique absolument différente. » Pour aborder ce problème dans les conditions les plus simples, je me suis proposé de comparer la solubilité de corps analogues dans des dissol- vants comparables et d'étudier en même temps les propriétés physiques de ces solutions; comme dissolvants, j'ai choisi les alcools primaires et les acides normaux. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 20.) l4^ ( n38 ) » Je communiquerai aujourd'hui les résultats relatifs à la solubilité de certains acides organiques dans les alcools méthvlique, éthylique et propy- lique, et la chaleur de dissolution de ces mêmes acides; ces dernières expériences ont été faites au Laboratoire du Collège de France, grâce à l'obligeance de M. Berthelot; je lui en exprime ici tous mes remercie- ments. » Voici les résultats obtenus pour la chaleur de dissolution en liqueur étendue (3 à 10 pour ioo), à la température de i 2° à i4° : Table 1. Alcool Substance. méthylique. éthylique. propylique. Cal Cal Cal Acide oxalique anhydre ... — 1>27 — 1,88 Acide oxalique hydrat — 5,2t — 5,5(3 — 6,6o ((1 . 72 ) Acide succinique — 4- m — 4j 7^ — 4; 98 Acide benzoïque — 2,8S — 2>7Î — 2-'J7 Acide cinnamique — 3, 80 — 3,^0 — 3,79 Acide salicylique — 2,5 1 — 2,06 — 2,56 » Dans mes expériences sur la solubilité de ces acides (qui seront bientôt publiées en détail), j'ai obtenu des nombres qui sont exposés dans la Table II. Tous ces nombres représentent, évaluées en molécules- grammes, les quantités de chaque alcool qui sont nécessaires pour dis- soudre une molécule de l'acide à la température donnée. Table II. Solubilité dans l'alcool Substance. Températures. méthylique. éthylique. propylique. o mol mol ni'ii Acide oxalique hydraté ... . — 1 7."' 9,65 1 5 , 1 ^20 5,90 7,45 9,9 Acide succinique — 1 35,] 00,7 g3 » -H-21 5 19 27 4' Acide benzoïque h- 3 7,6 6,6 6,8 » +21 5,5 4,9 E>,o Acide cinnamique o 22,4 20,6 23,2 » +'91 '6 1 i . 6 16 Acide salicylique — 3 10,6 8,3 8,8 » -1—21 6,9 5,6 6,1 » Si l'on compare, dans ces deux Tables, les nombres relatifs aux acides bibasiques : oxalique et succinique, on remarque qu'en montant dans la ( "3g) série des alcools dissolvants la solubilité moléculaire diminue en même temps que la chaleur de dissolution augmente. » Pour les acides monobasiques : benzoïque, cinnamique et salicyliquc, la solubilité moléculaire est sensiblement la même dans les trois alcools; les chaleurs de dissolution sont aussi très rapprochées; cependant la solu- bilité dans l'alcool éthylique est un peu plus grande que dans les autres, en même temps que la chaleur de dissolution est plus petite. » En résumé, dans les cas étudiés, nous pouvons conclure de l'examen de ces résultats qu'il y a une correspondance entre la solubilité molécu- laire et la chaleur de dissolution, qui se manifeste de la façon suivante : la variation de la solubilité moléculaire entraine une variation de sens contraire de la chaleur de dissolution. » CHIMIE organique. — Action des chlorures des acides bibasiques sur f et lier cyanacétique joofe'; Note de M. l*.-Tn. Miller, présentée par M. Friedel. « M. Haller a démontré que les éthers cyanacétiques so lés CHNa(CAz).C02R, fournissent avec les chlorures des acides monobasiques des composés [J-cétoniques de la forme R'.CO.CH(CAz).C02R, composés qui se com- portent comme de véritables acides. » Il a en outre fait voir que les éthers (3-cétoniques cyanés, renfermant un radical aromatique, se dédoublent sous l'influence de l'eau bouillante en acétones cyanées et acide carbonique : R.CO.CH(CAz).C02C2Hs + H20 = R.CO.CH2.CAz + C2H5.OH + CO-. » Ces acétones cyanées, traitées par l'alcool chlorhydrique, lui ont en- suite permis de trouver une méthode générale de synthèse des acides (î-cétoniques : R.CO.CH2.CAz+C2H5.OH-t-HCl+H20=:R.CO.CH!î.C02C2H3+AzH4Gl. » Le but du travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est d'étudier l'action des chlorures des acides bibasiques sur les éthers cyana- cétiques. Le mode opératoire est identique à celui employé par M. Haller et la réaction s'accomplit de la même manière. ( n4o ) » On a fait agir les chlorures de succinyle et de phtalyle, et en con- sidérant ces corps comme dissymétriques, on peut représenter les réac- tions de la façon suivante : CH-.CCPv CAz i )0 + 2CHNa.CÔ2C2Hs CFP.CO / CAz CAz = aNaCl + CHî.COaCaris -:- CH2-C N =Cs i CIP.CO C02C-11' et r(]2 CAz CIL ^O-i- 2CHNa.C0s(:ïHs CAz c =C( = aNaCl + CH2-CO-C2IP 4- C»H4< r0/0 CAz >C02C2H5 » Éther succinocyanacétique. — Dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant on introduit deux molécules d' éther cyanacétique sodé en sus- pension dans l'éther anhydre; on ajoute une molécule de chlorure de succinvle; aussitôt la masse jaunit et s'échauffe un peu. On achève la ré- action en faisant bouillir au bain-marie pendant une heure et demie. Puis on filtre rapidement, on lave les produits restés sur le filtre avec de l'éther chaud, on ajoute cet éther de lavage au premier éther filtré et on aban- donne au repos pendant douze heures. La liqueur laisse déposer peu à peu un produit blanc jaunâtre formé de houppes cristallines enchevêtrées qu'on recueille sur un filtre. En lavant deux ou trois fois ce produit à l'éther chaud, on obtient un corps parfaitement blanc, soluble dans le chloroforme froid. La substance cristallisée dans le chloroforme fond à i 25°-i26°. » L'analyse conduit à la formule /CAz CH*-C \ =C( i )0 \C02C2H5. cip.co/ h Ether phtalocyanacétique. — J'ai fait agir de la même manière le chlo- rure de phtalyle sur l'éther cyanacétique sodé en suspension dans l'éther anhydre. Le produit de la réaction, étant fort peu soluble dans l'éther, reste en majeure partie mélangé au chlorure de sodium qui se forme simultané- ment. Pour l'isoler, on traite plusieurs fois à l'eau froide, en essorant à la ( "/,I ) trompe; on purifie la substance en lavant à l'éther chaud, puis on fait cristalliser dans le benzène ou le chloroforme. L'analyse conduit à la for- mule CAz C =C CMP O CO-C-H5. ( :o C'est une substance blanche qui fond vers 173° en se décomposant. » Sous l'influence de l'eau bouillante, ces corps se dédoublent facilement en acide succinicjue et acide phtalique d'une part, et en éther cyanacétique d'autre part /CAz CfP.COOH /CAz CH2.C =('/ +211-0 = 1 -+-CH2-C02C2H5. i () \C02C2rP CH2.COOH CI! -.(',() » Si l'on prolonge l'action de l'eau bouillante, l'éther cyanacétique est décomposé à son tour avec dégagement d'acide carbonique et formation d'acétate d'ammoniaque. Il est probable qu'il se produit d'abord de l'acé- tonitrile, lequel fixe ensuite les éléments de l'eau pour donner naissance à l'acétate d'ammoniaque /CAz CII2.C02C2Hs 4- H20 — CH'.CÀz + CO2 + C2H5.OH et CH'.CAz h- aH20 = CH3.C02AzH\ » Ces composés ne se comportent donc pas, en présence de l'eau, comme ceux obtenus par M. liai 1er, qui se dédoublent en acétones cyanées et acide carbonique. » Je poursuis l'étude de ces dérivés et me propose de faire réagir en outre d'autres chlorures sur l'éther cyanacétique sodé (' ). » (') Tra\ iil fait au laboratoire de M. Haller (Faculté des Sciences de Nancy). ( M/|2 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la formation des nitrates dans la tare. "Note de RI. A. Muntz, présentée par M. Duclaux. « Lorsqu'on examine la terre végétale, on constate que l'azote oxydé sons l'influence des micro-organismes s'y trouve presque en totalité à l'état de nitrates. Les nitrites n'y apparaissent qu'en très minime quantité et d'une façon accidentelle. Il en est de même des nilrières naturelles ou ar- tificielles. Cependant, lorsqu'on introduit les organismes nitrifiants du sol dans les milieux de culture liquides, en usage dans les laboratoires, on est trappe de l'abondance des nitrites qui se produisent alors, conjointement avec les nitrates et souvent à l'exclusion de ces derniers. » Y a-t-il des organismes ayant des facultés d'oxydation différentes et dont les uns ont une action prédominante suivant les conditions de milieu? Y a-t-il dans la terre des réactions qui transforment les nitrites en nitrates à mesure de leur formation? » Si l'on fait intervenir, dans les faits qui amènent l'oxydation de l'azote, les données de la Thermochimie, dues à M. Berthelot ('), on constate d'abord que la combinaison de l'azote et de l'oxygène pour former l'acide nitreux, qui se produit avec absorption de chaleur, nécessite l'intervention d'une énergie extérieure et l'on s'explique pourquoi, parmi les organismes du sol, ceux qui sont doués d'aptitudes spéciales peuvent seuls réaliser cette combinaison. » Mais, une fois le premier stade de l'oxydation obtenu, il semble que la fixation ultérieure d'oxygène, qui doit amener l'acide nitreux à l'état d'acide nitrique, soit facile, par l'intervention de phénomènes purement chimi- ques ou par l'intermédiaire des organismes ordinaires de la combustion. Il ne faut plus alors, en effet, l'apport d'une énergie extérieure, puisqu'il s'agit de réactions exothermiques énergiques, pouvant se produire sous l'influence de la plus légère excitation. » On comprend donc que, même si la production des nitrites est la fonction habituelle des agents de la nitrification, on ne retrouve dans la terre que des nitrates, dont la formation serait due à l'oxydation des ni- trites et se ferait ainsi en deux étapes, au lieu de se faire d'emblée, comme on pourrait le croire. Ces considérations m'ont conduit à étudier les con- ( ' ) Berthelot, Mécanique chimique fondée sur la Thermo-chimie, l. 1, p. 372. ( u43 ) flitions dans lesquelles les nitrites se transforment en nitrates et à les rat- tacher aux phénomènes naturels. >> La chaux étant la base universellement combinée aux acides qui se forment dans la terre, c'est sur le nitrite de chaux que j'ai opéré. Ce sel, préparé par double décomposition entre le nitrite d'argent et le chlorure de calcium, était employé en solution très étendue (quelques millièmes), c'est-à-dire à un état de dilution voisin de celui qu'il peut avoir dans les liquides du sol. » Action directe de l'oxygène. — On pouvait être tenté d'attribuer la transformation du nitrite en nitrate, au simple contact de l'oxygène, qui est toujours présent dans l'atmosphère du sol. On sait avec quelle avidité l'acide nitreux libre absorbe ce gaz, pour se transformer, par une série de réactions bien connues, en acide nitrique. Mais il n'en est pas de même des nitrites. Dans mes essais, le sel de chaux en solution très étendue, oflrant une grande surface au contact de l'air, est resté inaltéré indéfini- ment; même après six mois, aucune trace d'oxydation ne s'était produite. Il n'y a donc pas une oxydation directe des nitrites. » Action de l'acide carbonique . — La combustion incessante qui s'exerce au sein de la terre donne naissance à de grandes quantités d'acide carbo- nique. Ce gaz exerce-t-il une action sur les nitrites? En faisant passer dans une solution étendue de nitrite de chaux de l'acide carbonique pur, obtenu en chauffant du bicarbonate de soude, j'ai constaté que de l'acide nitreux est mis en liberté, entraîné par le courant gazeux et qu'il se forme du car- bonate de chaux. Lorsque l'acide carbonique est pur et le courant gazeu\ rapide, on peut obtenir en très peu de temps cette décomposition, qui devient beaucoup plus lente lorsque l'acide carbonique est dilué dans un gaz inerte. » L'acide carbonique a besoin d'intervenir en grandes quantités; il agit par sa masse; la réaction tend vers un équilibre sans cesse rompu par le départ de l'acide nitreux et peut donc devenir intégrale. » Action simultanée de l'acide carbonique et de l'oxygène. — Puisque l'acide carbonique met en liberté l'acide nitreux et que ce dernier se com- bine directement à l'oxygène, on doit s'attendre à voir les nitrites se trans- former en nitrates sous l'action de ces deux gaz agissant ensemble. En effet, en faisant passer dans une solution de nitrite de chaux un mélange d'air et d'acide carbonique, analogue à l'atmosphère du sol, le nitrite est oxydé et se transforme finalement en nitrate. » Le nitrite ne saurait donc longtemps persister dans la terre, puisque ( i i44 ) l'acide carbonique et l'oxygène s'y trouvent toujours en contact avec lui. Aussi, en ajoutant du nitrite au sol, le voit-on rapidement disparaître en donnant naissance à du nitrate. » Pour m'assurer que cette oxydation peut se faire indépendamment des organismes de la nitrification, j'ai incorporé du nitrite de chaux à de la terre qui avait été chauffée pendant une demi-heure à ioo°, dans laquelle, par suite, ces organismes si peu résistants étaient tués, mais qui en conte- nait encore beaucoup d'autres, que cette température ne détruit pas, ca- pables de produire de l'acide carbonique par la combustion de la matière organique. » Dans ces conditions, l'oxydation du nitrite se produit encore et de- vient complète en quelques jours. » Il résulte de ces recherches que la rareté des nitrites dans le sol, qui semble en contradiction avec l'abondance des ferments nitreitx, tient à l'oxydation rapide des nitrites par l'action simultanée de l'acide carbonique et de l'oxygène, toujours présents dans l'atmosphère confinée entre les par- ticules terreuses. » On sait que cet acide carbonique est le résultat de la combustion des matières organiques, produite par les organismes nombreux qui peuplent le sol. C'est encore à l'intervention d'êtres inférieurs, mais qui sont diffé- rents de ceux de la nitrification, qu'est due l'oxydation finale des nitrites, c'est-à-dire leur transformation en nitrates. » L'existence des nitrates n'implique donc nullement celle d'un ferment nitrique et l'on peut se demander si la fonction générale de ces organismes, qui ont la faculté spéciale de fixer l'oxygène sur l'azote, n'est pas celle de ferments nitreux, s'arrètant à la production des nitrites, dont des réactions ultérieures, auxquelles contribuent l'ensemble des êtres microscopiques vivant dans le sol, achèvent l'oxydation. » l'HYSlQUE DU GLOBE. — Considérations sur les eaux abyssales. Note de M. J. Thoulet. « L'étude comparée des six cent quatre-vingt-cinq densités absolues d'eaux de mer, c'est-à-dire ramenées à la même température normale (i5,5G°C), prises pendant la campagne du Challenger et se rapportant à cent huit séries dont chacune s'étend du fond de l'Océan jusqu'à sa sur- face, la discussion des résultats de sondages profonds obtenus par la Pola ( "V> ) en 1890, les diverses théories et expériences relatives à la formation sous- marine des calcaires par voie chimique avec l'intervention nécessaire des êtres vivants, les diverses observations et expériences d'océanographie synthétique dont je m'occupe depuis plusieurs années relativement à la chute des argiles et à l'existence au sein des océans de deux zones super- posées d'eaux en repos et d'eaux en mouvement, sont toutes d'accord avec l'hypothèse ci-après. » La surface océanique, soumise aux variations climatériques, est le siège d'une évaporation et d'un échaufferaient plus ou moins intenses; les variations qui en résultent dans la densité réelle et dans la composition chimique des eaux ajoutées à l'action mécanique exercée par les vents donnent lieu à des courants marins horizontaux, plus ou moins verticaux, se croisant entre eux ou se superposant avec des vitesses et des directions diverses. Leur ensemble constitue la circulation océanique qui s'effectue tout entière dans une zone superficielle d'une épaisseur voisine de cinq cents brasses. » Faisant abstraction des divers autres modes de remplissage du bassin océanique, en conséquence de l'évaporation de surface, les substances peu solubles contenues en solution dans les eaux marines et apportées à l'Océan par les eaux douces beaucoup plus dissolvantes atteignent à une certaine profondeur leur limite de solubilité et se précipitent. » Devenues solides, elles descendent verticalement, pénètrent dans la zone calme, franchissent rapidement et sans se dissoudre les couches in- termédiaires tranquilles et parviennent sur le sol sous-marin. Entourées d'eaux immobiles, devenues maîtresses du temps, elles se dissolvent et augmentent la proportion de sels contenus dans la couche d'eau la plus profonde immédiatement en contact avec le sol. Alors intervient la diffu- sion qui, avec une lenteur extrême, augmente progressivement la salinité des eaux sus-jacentes et en même temps permet aux couches contigués au sol de n'être point saturées, et par conséquent de continuer à dissoudre les nouveaux matériaux qui leur arrivent sans cesse. Le sol sous-marin est donc une sorte de foyer d'activité chimique alimenté par des phénomènes de surface et rayonnant avec une grande lenteur vers la surface. » La véritable zone d'activité chimique est immédiatement contiguë au fond et son épaisseur ne dépasse pas une centaine de brasses. » L'activité chimique du fond, conséquence de la concentration îles eaux sus-jacentes, dépend du climat de la surface. « Des pôles à l'équateur, dans chaque hémisphère, en suivant le fond, C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, IN' 20.) l49 ( .i46 ) les densités absolues sont variables. Ce fait confirme la non-existence d'une circulation verticale océanique profonde. )> Au fond, en des points extrêmement voisins, la composition chimique de l'eau peut être très différente. Et, dans une même région, les eaux des creux les plus profonds n'ont pas toujours la plus forte densité absolue. Il en résulte que dans l'Océan actuel, au point de vue spécial considéré ici, les dépôts sont localisés; leur répartition, leurs dimensions, leur épaisseur considérable, faible ou nulle, dépendent moins du temps que de circon- stances intérieures. » L'étude des variations de la densité, de l'évaporation, du régime des pluies et des vents à la surface de l'Océan, s'impose. La Météorologie se lie étroitement à l'Océanographie comme l'Océanographie, qui est la Géo- logie du présent, se lie à la Géologie du passé. » BOTANIQUE. — Sur le genre Royena, de la famille des Êbénacees. Note de M. Paul P.vrmextier, présentée par M. Duchartre. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences un compte rendu historique, très sommaire, extrait des recherches monographiques et histologiques que je fais en ce moment sur la famille des Ebénacees et en particulier sur le genre Royena, recherches qui m'ont été suggérées par la lecture d'un très remarquable Mémoire de M. J. Vesque ('). » La famille des Ébénacées comprend les genres Royena, Euclea, Maba, Ihospyros et Tetraclis, avec environ 25o espèces. » J'admets que toutes les espèces du genre Royena descendent d'une môme souche, d'un seul groupe nodal composé de deux espèces, les 7?. lucida L. et coi data E. Mev., adaptées à des conditions moyennes, c'est- à-dire ni trop hélioxérophiles ni trop hélioxérophobes. Ces deux espèces sont probablement variables quant à leurs caractères épharmoniques quan- titatifs et essentiellement cultivables, parce que nos moyens de culture ne permettent guère que la réalisation de ces conditions moyennes. » Ces plantes diffèrent entre elles par la forme des feuilles, l'immergence du faisceau de la nervure médiane chez Tune d'elles et la forme des sto- mates. (') J. Vesque, Caractères des principales familles gamopétales, tirés de l'anato- mie de la feuille {Annales des Sciences naturelles. -" série, t. I, p. 263 ). ( "47 ) » A ce groupe se rattache directement le fi. sessilifolia Hiern, particu- lièrement voisin du fi. cordataE. Mey. et différant du groupe nodal : i°par ses fleurs dioïques, toutes les autres espèces connues ayant des fleurs her- maphrodites ou subhermaphrodites; et i° par son épidémie onduleux. Étant donné que ce dernier caractère est isolé dans le genre et que les épi- dermes des autres espèces sont très semblables entre eux, surtout quant à l'apparence collenchymatoïde des parois verticales, il convient de lui ac- corder ici, et exceptionnellement, une valeur plus grande, cela, avec d'au- tant plus de raison qu'il coïncide avec la dioïcité des fleurs. Cette branche dérivée ne va pas plus loin; aucune des autres espèces du genre ne possède d'affinité plus grande avec le fi. sessilifolia qu'avec le groupe nodal lucida- cordata. » Les trois plantes que je viens d'étudier ont des feuilles assez grandes, d'aspect ordinaire; mais il n'en est pas de même des autres. Il semble cer- tain que les autres espèces se sont adaptées à la sécheresse par la réduc- tion du système transpirateur des feuilles. Mais, malgré cette similitude, il ne sera pas permis de les faire partir du groupe nodal suivant une seule ligne de différenciation. Une espèce, malgré la réduction de la surface de la feuille, devient héliophobe, perd ses cellules en palissades et ses cris- taux d'illumination (' ) ; c'est le //. glabra L. (qui n'est pas glabra mais sub- glabrala). » D'un autre côté, j'ai une série de trois espèces niicrophylles de plus en plus hclioxérophiles, se rattachant manifestement au groupe nodal et formant, à partir du fi. lucida jusqu'au H. hirsuta L., une série insensi- blement exagérée dans ses tendances. Il serait possible, à la rigueur, que le fi. glabra descendit de cette série et non du groupe nodal, à cause de la microphyllie, mais l'inverse est invraisemblable; car, si le fi. rnicro- phylla Ecltl. descendait du fi. glabraE., ce dernier aurait dû préalablement perdre ce qu'il avait acquis, c'est-à-dire l'homogénéité du mésophylle, ce qui l'aurait ramené au groupe nodal. Ce tissu, dans le //. microphylla, ressemble, en effet, beaucoup à celui des fi. lucida et fi. corda ta. D'un autre côté, les trois espèces en question ont des poils subramifiés et elles sont les seules dans ce cas, alors que le />. glabra a des poils simples : il est donc presque certain que les deux branches, glabra d'une part, micro- (') Grands cristaux ordinairement simples, logés dans le parenchyme en palissades et tj ni réfléchissent la lumière vers les tissus assimilateurs voisins. La découverte de leur fonction et leur nom sont dus a M. Penzie. ( "48 ) phylla-angustifolia-hirsiita d'autre part, sont indépendantes. Ce fait assure au goupe nodal lucida-cordala la position centrale que je lui ai donnée dès le début et de propos délibéré. Il me semble, en effet, qu'il était dif- ficile de procéder autrement. » Maintenant je considère de plus près la série en question. Le R. mi- crophylla est un R. lucida microphylle. Le R. angustifolia Willd. est un R. microphylla héliophile, à fort mésophylle et à palissades beaucoup plus allongées; il pourrait n'en être qu'une variété, puisque son épharmonie est qualitativement la même. Le R. hirsuta L. exagère son héliophilie par le mésophylle franchement subcentrique, avec les palissades sur les deux faces de la feuille. » Il n'est pas possible de faire partir le R. lycioides Desf. d'une autre espèce que du groupe nodal lucida-cordata : nouvelle et dernière preuve de la position centrale de ce groupe nodal. Ses feuilles sont intermédiaires entre les grandes et les petites, et ici l'histologie Aient confirmer aussi nettement qu'on peut le désirer les différences morphologiques. Seul, de tous, il a un style 3-5 fide, au lieu de 2-fide et un ovaire 6-io-loculaire au lieu de 4-loculaire; seul aussi, il a sur les vaisseaux du bois secondaire des ponctuations simples au lieu d'aréolées, et dans ces vaisseaux des dia- phragmes scalariformes au lieu de diaphragmes percés simplement d'un trou rond. Nous avons donc affaire à une quatrième branche distincte. » En somme, autour du groupe nodal lucida-cordata, trois branches monotypes : i° sessdifolia, i° glabra, 3° lycioides et une quatrième branche composée de trois espèces : microphylla, angustifolia, hirsuta. » BOTANIQUE. — Sur un Rasidiomycële inférieur, parasite des grains de raisin. Note de MM. Pierre Viala et G. Boyer, présentée par M. Duchartre. « Des phénomènes très particuliers d'altération des grains de raisin, indépendants des parasites actuellement connus, se sont produits, de 1882 à 1 885, dans la Bourgogne et ont été constatés, en 1882, dans les vignobles de Thomery. La maladie s'est développée sur des vignes en treille, princi- palement sur le Frankenthal et les Chasselas. Elle a causé quelques dégcâts en 1882; mais, depuis cette époque, elle n'a eu aucune gravité. M. J. Ri- caud, qui a appelé notre attention sur elle, ne l'a observée qu'accidentel- lement dans ces dernières années. » Cette maladie se développe pendant les années humides, surtout aux ( "49 ) mois de septembre et d'octobre, au moment de la véraison ou lorsque les raisins sont presque mûrs. Les grains présentent d'abord une petite tache sombre sur un point quelconque; cette tache s'étend et devient livide; puis la peau se déprime et s'affaisse sur une étendue égale au plus au tiers de la surface du grain de raisin, qui, mou et juteux, se ride et se dessèche. La partie creusée du raisin est parsemée, avant qu'il soit ridé, de petites pustules isolées et d'un blond doré, qui forment de petits bouquets peu consistants, veloutés, d'une hauteur de iio[j. à 200;j.. » Les petits bouquets blonds sont l'organe fructifère du Champignon qui cause l'altération. Le mycélium, très abondant dans toute la pulpe, est très ramifié, cloisonné, à pourtour régulièrement sinueux, à contenu homogène et granuleux. Il est toujours filamenteux, incolore au niveau des pépins, d'un jaune clair vers la peau; il mesure i janvier 1891 . « A mon retour du Koukou-nor et en traversant la grande chaîne de montagnes de Nan Chan, j'ai fait une curieuse et importante découverte géologique. Il s'agit de la néphrite. » Depuis quelque temps, j'avais remarqué que les torrents charriaient des roches d'un caractère très différent de celles que j'avais recueillies auparavant. Il y en avait de toutes les couleurs, vert mat, vert d'eau, blanc mat, blanc de lait, et aussi très transparent, jaune de soufre, etc. » Après maintes recherches que je fis en remontant et descendant le cours de plusieurs torrents, j'arrivai à découvrir, et cela d'une façon tout à fait inattendue, un magnifique filon très bien encaissé au milieu d'une autre roche assez friable. Ce filon, caché au milieu des broussailles, est d'un vert mat; mais, après de minutieuses recherches, je parvins à décou- vrir la véritable néphrite, aussi belle que celle de Sibérie que M. Aliberl vous a rapportée et que j'ai rencontrée à l'ouest du lac Baïkal. C'est à la suite d'une chasse où je tuai un énorme mouflon, lequel, avant roulé au tond d'un ravin, vint s'abattre parmi les roches que je viens de vous signaler. Plus tard, à la suite de mon séjour dans les villes de Kan tcheou et de In tcheou, j'ai pu me convaincre que l'on faisait un grand commerce de ces pierres. » En continuant mes explorations géologiques sur le versant nord de la chaîne de montagnes de Nan Chan, j'ai remarqué, presque dans chaque village, un grand nombre de paysans qui travaillent ces pierres et en fabri- quent pour l'usage des Chinois des objets dont quelques-uns ont une grande valeur. A Su tcheou, il y en a plusieurs fabriques. Ces roches, de différentes couleurs et d'une grande dureté, se polissent admirablement. » J ai réuni une collection géologique intéressante que je continuerai en me rendant à Kachgar, par le Thibet septentrional. » J'attends de vos nouvelles à Kachgar, où je compte arriver à la fin d'avril 180,1. » C 11., 1891. 1" Semestre. (T. CXII, N" 20.) 1 JO ( "54 ) PALÉONTOLOGIE. — Note rectificative sur un fossile corallien récemment décrit; Note de M. Stanislas Meunier. « L'Académie a bien voulu accueillir dans ses Comptes rendus. (') la des- cription que j'ai eu l'honneur de lui adresser récemment d'un très singu- lier fossile renfermé dans le calcaire corallien de Verdun et qui semblait indiquer l'existence d'une nouvelle espèce de Cvcadée représentée par une feuille séminifère. » Mon travail ayant été reproduit par le journal Le Naturaliste, avec une figure très exactement dessinée, M. le professeur Léon Vaillant a bien voulu appeler mon attention sur la ressemblance du fossile jurassique avec la forme de certains œufs de poissons holocéphales des genres Chimère et Callorhynques. » L'examen des échantillons que le savant ichthyologiste a mis 'a ma dis- position n'a pas tardé à me convaincre que cette manière de voir est très certainement exacte. La nouvelle interprétation permet même de com- prendre nettement certains détails de l'empreinte fossile qui paraissaient sans importance : par exemple des sillons linéaires longitudinaux qui sont certainement les assures d'entrée et de sortie de l'eau dans l'œuf de poisson. » On concevra que je m'empresse de rectifier ma méprise, et aussi que je cherche à en atténuer la gravité aux yeux des personnes qui ne sont pas spécialisées dans la matière. Il me suffira pour cela de faire remarquer que mon cas n'est pas isolé et que je partage ici une fortune commune avec des paléontologistes éprouvés. » Il se trouve en effet, par une coïncidence des plus curieuses, que sur la planche même où Auguste Duméril a, dans l'Atlas de son Ichtyologie, dessiné un œuf de Chimère, se trouve également la représentation de l'œuf spirale de Y Heteroclon Plulippi. Or, on peut voir, en tête du récent volume relatif à la flore fossile de Commentry (-), comment MM. B. Renault et R. Zeiller reconnaissent avoir publié comme végétal et sous le nom de Fayolia un vestige qui est évidemment un œuf de Chondroptérygien, très voisin de l'Hétérodonte. (') T. GXH, p. 356; y février 1891. (2) Saint-Elienne, in-8°; 1890. ( ri55 ) » En tous cas, il est évidemment nécessaire de constituer pour l'em- preinte de Verdun un genre nouveau parmi les poissons cartilagineux. Je propose de substituerai! nom primitivement donné celui de Vaillantoonia; l'espèce s'appellera donc V. Virei. » ANTHROPOLOGIE PRÉHISTORIQUE. — Découverte d'un squelette humain con- temporain des éruptions volcaniques quaternaires du volcan de Gravenoire {Puy-de-Dôme). Note de MM. Paul Girod et Paul Gautier, présentée par M. de Quatrefages. « La carrière de la Brenne s'enfonce dans le flanc est-nord-est du volcan de Gravenoire, entamant les scories sur une longueur de aom, atteignant 5om en profondeur. La superposition des couches est la suivante : m Terre végétale et éboulis i . 20 Scories remaniées et stratifiées 1,20 Scories en place, à gros éléments 3 Lit de cendres noires avec nodules d'argile o,3o Argiles jaunes provenant des granits o,So à 1"' Scories de fond, à éléments moyens \ Arkoses de base. » Dans le fond de la carrière, d'énormes paquets de lave forment la base des scories à gros éléments et reposent sur les argiles qui, à leur con- tact, ont été transformées par la chaleur et ont une teinte rouge-brique caractérisée. Partout où ces paquets manquent, on trouve le lit de cendres noires et les tranchées montrent, dans ce lit, des nodules provenant de l'argile inférieure, emballés et enveloppés par les éléments scoriacés. Il semble possible d'admettre que, sur ce point, les argiles, qui séparent les deux couches de scories, marquent une phase de repos entre deux érup- tions successives. Dans ce cas, les cendres auraient balayé la surface de l'argile, étant peut-être à l'état boueux, et auraient entraîné avec elles les parties superficielles de l'argile avec les débris qu'elles supportaient. » Une des dernières tranchées a intéressé largement ces cendres et les argiles. C'est au contact de ces deux couches que le chef d'exploitation, M. J. Bouquel, de Beaumont, a mis à découvert des fragments d'un crâne humain et quelques débris osseux. Avertis, nous nous rendîmes sur les - . [56 | lieux pour relever la position exacte de ces débris. Mais le service du chemin d'accès de la carrière avait nécessité le remblaiement de la tran- chée et nous dûmes entreprendre d'importants travaux pour déterminer avec exactitude l'emplacement du squelette. » Un puits carré, de 3m de côté, fut largement ouvert, perpendiculaire- ment à la tranchée; il traversa toutes les couches indiquées, depuis la terre végétale jusqu'aux argiles, atteignant une profondeur de 5m,8o. La couche des scories est très compacte, résistante à la pioche, formée superficiel- lement d'éléments rougeâtres qui passent à des lapilli noirs et à une couche de cendres avec nodules argileux. Le travail d'extraction est difficile et les parties délicates des ossements sont brisées par le choc des grosses pioches des carriers : aussi avons-nous recueilli beaucoup de fragments. Seuls, les os des membres offrent assez de résistance pour être extraits par portions plus volumineuses. Nous avons pu, par la découverte de la portion impor- tante d'un radius, déterminer d'une façon exacte l'emplacement du sque- lette et, dans l'espoir de compléter le plus largement possible nos trou- vailles, nous avons fait poursuivre la fouille dans un rayon de 2m autour de ce point déterminé. » Les débris du squelette étaient donc placés dans le lit de cendres, reposant sur les argiles, occupant une situation analogue à celle des nodules voisins. Les racines des châtaigniers centenaires qui couvrent la montagne s'intercalent entre les scories et pénètrent la couche de leurs fines ramifications. » Les fragments relevés sont les suivants : » Crâne : fragments des pariétaux, du frontal, des rochers, de l'occipital. Ces os ont une épaisseur considérable qui atteint 51""1 et niéineS11"" maximum, et une grande légèreté. » Humérus droit : extrémité inférieure. — Humérus gauche : même partie avec portion importante de la diaphyse; pas de perforation dans la fosse olécranienne. » Cubitus droit : olécràne et deux tiers supérieur de la diaphyse; cette partie offre l'incurvation accentuée en avant sigualée par Testut dans le squelette de Chance- lade. » Divers débris de côtes, parcelles nombreuses. » Tous ces os ont des dimensions petites ; aucune portion ne se rapporte aux os des membres inférieurs. » L'étude du gisement, faite avec la plus scrupuleuse attention, éloigne toute idée d'un remaniement des scories profondes par des phénomènes ( ii57 ) d'érosion. La couche de scories remaniées est superficielle et la position des paquets de lave sur les argiles cuites ne laisse aucun doute sur leur position. De même, on ne peut admettre l'idée d'une exploitation an- cienne ayant entraîné l'enfouissement d'un carrier sous un éboulement; les remaniements dus à la main de l'homme laissent des traces trop évi- dentes dans les couches de scories, et, sur ce point, il est impossible de constater de semblables traces. Ces ossements sont bien en place, dans des couches non remaniées, et affirment la contemporanéité de l'homme et des éruptions du volcan de Gravenoire. » Est-il possible de fixer une date à ces éruptions et de rattacher du même coup ces débris squelettiques à une des grandes divisions du paléo- lithique? Pommerol, qui s'est occupé de l'âge du volcan de Gravenoire, place l'émission des coulées -Iaviques « entre les deux époques glaciaires », mais nous réservons nos conclusions, désirant apporter des données in- discutables dont l'exposé sera le complément de cette Communication. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches chimiques et physiologiques sur les sécré- tions microbiennes. Transformation et élimination de la matière organique par le bacille pyocyanique. Note de MM. A. Ar.vaud et A. Cnwtitiv, pré- sentée par M. Bouchard. « Dans une Note précédente ( ' ), nous avons fait connaître les transfor- mations que subit la matière organique (asparagine) sous l'influence vitale du bacille pyocyanique. Nous avons étudié le mode d'élimination de l'azote; il reste, entre autres choses, à établir l'emploi du carbone de cette asparagine. » Le poids du carbone du liquide de culture est, au départ, de is', 600 par litre, quantité correspondant aux 5°rd'asparagine employée. Le dosage direct de CO2 dégagé, pendant les quinze jours de l'évolution du microbe, a donné des chiffres se rapprochant, en moyenne, de ceux qu'il est pos- sible de calculer, en tenant compte du carbone fixé dans le protoplasma microbien, et de celui qui entre dans la composition des substances de sé- crétions, substances non encore déterminées, constituant le résidu fixe. Les résultais des analyses peuvent se résumer ainsi. (') Coin/) tes rendus, I. CXII, ( n58 ) Quantités respectives des substances élaborées aux dépens de la matière organique (élimination du carbone). Carbone lotal dans iUt de culture 1^,600 Carbone dégagé à l'état d'acide carbonique iS'',i6o ou 72, 5 pour 100 Carbone combiné dans le protoplasma microbien. o,22im^r ou 1 3, S pour 100 Carbone des substances solubles, fixes, produits de sécrétion non déterminés (') o,2i6rosr ou 1 3, 5 pour 100 Carbone en combinaison dans des produits secon- daires, pyocvanine, méthylamine, et perte à l'analyse o,oo3">sr » La détermination de l'oxygène fixé par le bacille présente de l'inté- rêt. Nos expériences n'ont pas, jusqu'ici, donné des résultats absolument concordants. Pour aboutir à des données précises, nous avons entrepris des dosages par des méthodes différentes. Cependant les analyses, d'accord avec le calcul, montrent que cette quantité d'oxygène absorbée est en rapport avec la proportion deCO2 qui a pris naissance; elle peut être évaluée à une fois et demie à deux fois le volume de la culture. » Dans le vide, l'évolution se fait mal; CO2 ne permet aucun dévelop- pement. Dans l'hydrogène, on note une assez grande activité, l'ammo- niaque se forme; nous n'avons pas encore étudié par quel mécanisme. » Nous avons complété nos recherches en faisant varier le milieu. Au lieu d'utiliser l'asparagine, nous avons pris la gélatine, plus complexe comme constitution, en ayant soin d'ajouter les sels nutritifs nécessaires. La courbe d'élimination de la matière azotée est alors plus régulière qu'avec l'asparagine (2); il semble que la diastase du bacille n'intervient pas et que ce bacille assimile directement les éléments de la gélatine. » Les résultats se résument dans le Tableau suivant : Azote total au départ de la culture, le 3o mars 1891 °i757 Azote éliminé à l'état d'ammoniaque, le 3 avril, 90 heures, après le départ, o, i344 (') L'extrait sec à ioo° d'un litre de culture, après évolution du bacille, est de ier,070. Le même extrait, filtré à la bougie, est de osr,65o. La différence, osr,420, peut être considérée comme le poids du microbe. La matière minérale atteignant oer, 320, on en déduit le poids des matières de sécrétions, fixes, non déterminées, égal à o,33o pour 1000. (2) Voir le diagramme qui accompagne la Note du 6 avril 1891. ( "59 ) Le 7 avril, 196 heures après le départ o,3444 Le 9 » 234 » o , 4564 Le 1 4 » 36o » o , 5 1 24 Le 16 •> 420 » 0,5272 Le 2 1 » 628 » o , 53o » A partir de ce moment (22e jour), l'ammoniaque n'augmente plus. Dans un pareil milieu l'azote, éliminé à l'état d'ammoniaque, est donc de 70 pour 100 de l'azote total, au lieu de 91 pour 100 dans la culture à l'aspa- ragine. D'un autre côté, on observe que le poids des microbes est plus considérable; il est, par litre, de 0,990 (0,420 dans le bouillon à Paspara- gine); le poids des matières organiques solubles fixes atteint o,495(o,33o dans la culture à l'asparagine). On peut conclure que, pour étudier ces derniers principes de sécrétion, si intéressants au point de vue physiolo- gique, il sera préférable d'employer le milieu à la gélatine. Dans ce cas, la formation de la pyocvanine est presque nulle. » Malgré l'absence de ce pigment, les produits spéciaux, l'expérience le démontre, sont actifs. Sur les indications de M. Bouchard nous avons recherché leurs actions. Ne pouvant, pour le moment, les étudier isolé- ment, nous avons eu recours à la méthode suivie par cet auteur mesurant la toxicité des urines. Grâce à des procédés physiques de dissociation, ces produits ont été séparés en trois groupes (' ) : parties volatiles, parties in- solubles dans l'alcool, parties solubles dans l'alcool; soit trois extraits. » Une propriété très nette caractérise le premier, celui des parties sépa- rées par distillation. Cet extrait agit sur les vaso-moteurs, paralyse le centre dilatateur, resserre les vaisseaux, toutefois passagèrement. » Introduites dans l'organisme du lapin, les matières du second extrait, reprises par l'eau ou la glycérine, déterminent de la diarrhée, de la fièvre, de l'albuminurie, des hémorrhagies; elles font fléchir la résistance des vac- cinés, s'opposent à la diapédèse, altèrent les tissus. La chaleur diminue leur toxicité. A dose infime, cette toxicité est non appréciable, tandis qu'on constate le pouvoir vaccinant. Ce second extrait renferme les sécrétions les plus importantes; il est toxique et vaccinant; on peut cependant dimi- nuer ses effets nuisibles, grâce à la température, aux petits volumes, en conservant ceux qui sont utiles. Il n'y a pas parallélisme absolu entre ces deux propriétés. (') Cette division en groupes renferme naturellement les principes volatils et la diaslase qui sont compris dans les matières dont il est question. ( I ifin ) » Quant au troisième extrait, il fait apparaître des convulsions, et, si l'animal ne succombe pas immédiatement, le plus souvent il se rétablit définitivement, tandis qu'il devient de plus en plus malade, si, sans aller jusqu'à la dose mortelle, on s'est servi des principes insolubles; ce troi- sième extrait élève parfois la température, jamais il ne rend réfractaîre, pas plus que le premier. En sorte qu'il y a des substances microbiennes qui sont morbifiques, et non vaccinantes. « Nous devons ajouter que les principes ordinaires de la vie des bacté- ries, tels que l'ammoniaque, devenant par trop abondants, pourront entrer en ligne de compte dans la mesure de la toxicité. » Les diverses propositions avancées sont justifiées chacune par de nom- breuses expériences. » M. J. Teguor adresse une Note sur divers sujets de Mathématiques. La séance est levée à 4 heures et demie. M. l>. ERRATA. ( Séance du 1 1 mai 1 89 1 . ) Note de M. Léon Vaillant, Sur la délimitation des zones littorales : Page io4o, dernière ligne, au lieu de basses mers minimums, lisez basses mers maximums. On souscrit à Paris, chez. GAUTHIER - VILLARS KT FILS, Quai des Grands-Augusiins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimmche. [Informent, à la fin de l'année, deux volumes in-i". D< '.(blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ann t part du ier janvier. Le prix île C abonnement est fixé ainsi qu'il .suit : Paris : 20 IV.'— Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrii, dans les Départements, tger. miens, users. 'Ueuux . resl. riiez Messieurs ■ gen Michel et Nédan. i Gavault Si-f_;n;'r ■. i Jourdan. I Ruir. Hecquet-Decbbert. [ Germain et Qrassin. ■ Lachèse el Dtlbeau ayonne Jérôme. esaneou facquard. , Evrard. Dùthuff. Muller (G.). Renaud. Lefouruier. F. Robert. .). Robert. ' V l'zol Caror. i LJaér. lien . . ■ • - . . i Massif. ttambery Perrin. i Henry. ' Margucrie. i Rousseau. ( Ribou-.Collav. I .Mille. Ratel. ' Haiiihl.il \ Lauverjat. ' Crépin. i l irevet. I Grâtier. i Hockelle Robin. \ Bourdignon. I Dombre. Ropiteau. Ile Lefebvre. ' Quarré. Lorient. chez Messieurs t Baumal. * M"< l'cxier. Ile, mil. ! Gêorg. Lyon i Mégret. Paln.l. Marseille.. ■ Montpt lliei 'lerbour: ermont-Ferr. yun. ■cnoble Havre. \ \ Vitle et Pérussel. Pessailhan. i Calas. i Coulet. Hloulins Marti. d Place. [ Sordoillel . Nancy Grosjean Vlaupin. ' Suint rrères. j Loiseau Mi ' v*elop| I Baruia. ' Visconi i el C Mmcs Thibautl. Orléans ... Luzeraj I Blanchie ( Druinaud. Rennes Plihon el Hervé. Hoc lie fini Boucberon Kossi j Langlois. | gnok ' Lestringanl Chevaliei | Bastide. ' Rumèbe. ^ G îmet. I Priv.il. . Boisselier. Tours i Péricat. Supplig "!i \ Giard. ' Lemaitre. /Vantes Nice. . . Poitiers.. Rouen ^S'-È tienne Toulon . . . Toulouse.. Valeneiennes.. chez Messieurs : , i Robbers. Amsterdam ., , ' l'eikeni.l ( ..l.il'elsi'ii Athènes Beck . [et C'". Barcelone Verdaguer. \-lier et C". , , 1 Calvary et C". Berlin ,, , . Y riedlander et lus. Mayer et Millier. t Selniuil. Francke el B\ logne ■ . /.iniehelli et Cio. Ramlot. Bruxelles Mayolez, ( Lebègue el C"\ , Haimann. Bucharesl ... ' Ramsteanu. Budapest kilian. Cambridge Deighton, BelletC Christiania Cammermeyer. Constantinopte. . Otto et Keil. Copenhague Host et (ils. Florence Lcescher et Seeber. Gand Hoste. ■ . . ■■'/.' s Beuf. t îherbuliez. < îeorg. ' Stapelmohr. La lliiv . Belinfanle frères; i Benda. Lausanne , ,, I l'aviil. li.irth. I Brockhaus. Leipzig i Lorentz. Mas Rttbc. Twietmej er. , I lesoer. I " se „ l Gnuse. chez Messieurs : , i Dulau. Londi es / Nuit. Luxembourg.... V. Buck. Librairie Uuic \ berg; Madrid Gonzalés e hijas j Yravedra. F. Fé. ,,., i Dumolard frères ( Hœpli. \foscoii Gautier. , Furcheiui. :\u/i/es ' Marghieri < I • Gii ' Pellerano. , Christern. ,\eie l'or/, Srechert. Westerm; Odessa . Rousseau. Usc/ord Parker ei < : Païenne Clausen. Porto • Magalhaès. Prague Rivnac. fiio-Janeh'O Garnier. i Bocca frères- Rome _ , ' Loescheret < ". Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson et Walli , . , i Zinserling. st-pete,sb -ïwnin. ■ Bocca i réres. ... . \ Brero. Turin -, i Llausen. [ Rosenbergol Solli Varsovie Gebelhuer et Wo Vérone Drucker. ,. i Frick. I (i une J _ ' Gerold et C™. Zurich Me ver el Zuller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — i j Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in- 4": i853. Prix 15 l'r. Tomes 32 àl61.— ( i" Janvier i83i à 3i Décembre 1 865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-.j "; [889. Prix 15 IV. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : l'ome I : Mémoire sur i[ueh[ues points de la Physiologie des Algues, par MM. V. DEiiucset A.-J.-J. S01.11.11. - Mémoire sur le Calcul îles Perturbations qu'éprouvent métes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du su pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des inatiè isses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; rS56 15 l'ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en iSjo par l'Académie des Scien ur le concours de i853, et puis remise pour celui de i85o, savoir ; « Étudier les luis Je la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séi nenlaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nati les rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique eL ses états antérieurs », par M. le Professeur Bhonn. In-'|°, avec 27 planches; 186t. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 19 mai 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. le Président rappelle .1 l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. Edmond Becquerel, Membre de la Section de Physique, décédé à Paris le 11 mai isi|i 1 oSr> MM. Lœwï el Puiskux. Détermination de 1,1 constante 'le l'aberration; Valeurs numé- riques déduites de l'observation de deux groupes de i] liai re étoiles 1089 M. .1. .Ianss! v Sur le passage de Mer- cure IO98 M. ,1. Boussinesq. — Sur l'explication phy- I' sique de la lluidité MM. Berthi loi et Matignon. — Sur la cha- leur de combustion et de formation des corps chlorés Al. A: Cornu. — Sur un double halo avec parhélies observé le r5 mai 1891 M. Faye. — Sur un Mémoire de M. W. von Bezold relatif à la théorie des cyclones... MM. A. -F. Mahion et G. Gastine. — lie- marques sur l'emploi du sulfure de car- bone au traitement des vignes phylloxé- rées agis. 1019 1 102 I CORRESPONDANCE. M. E. GouRSat. Sur les intégrales inter- médiaires des équations aux dérivées par- tielles lu second on Ire 111- M. F. Caspary. Sur une méthode élémen- taire pour établir les équations différen- tielles dont les fonctions thêta forment les intégrales 1120 AI. André MARKOFF. — Sur une classe de nombres complexes 1 120 M. Georges Lemoine. — Études quantita- tives sur l'ai n chimique de la lumière. Troisième Partie : Influence de la dilu- tion ; . . 1 1 j '| M. G. IliNniciis. — Calcul des températures de fusion el d'éliullilion des paraffines normales it>- M. Engel. - Sur l'action qu'exercent les bases alcalines sur la solubilité des sels alcalins n.Ho M. LëCLERE. — Sur le dosage de la silice en présence du fer 1 i3a M de Forcrand. — Sur la constitution et la chaleur de formation des érythrates biba- siques 1 [33 M. G. Massol. — Données thermiques sur l'aeide propionique el les propionates de potasse et de soude ! 1 ;i, M. Timofeujw. —Sur la chaleur de dissolu- tion et la solubilité de quelques acides organiques dans les alcools méthylique,. éthylique et propylique iiii- M. P. -Tu. Muller. Action des chlorures 'les acides bibasiques sur l'éther cyanacé- tique sodé M. A. MtlNTZ. Sur la formation des ni- trates dans la terre M. J. Thoii.it. — Considérations sur les ■ aux abyssales M. Paul Parmentier. — Sur le genre Royi'im. 'le la famille des Ébénacées... MM. Pierre \ iai.a et G. Hoyeu. — Sur un Basidiomycète inférieur, parasite des grains de raisin M. E. FlCHEUR. — Sur un faciès particulier du Crétacé dans le massif du Bou-Thaleb ( Algérie) M. Martin. — Gisement de néphrite exploité eu Chine, dans la élu lue de montagnes de iN'an Chan M. Stanislas Meunier. — Note rectificative sur un fossile corallien récemment décrit. MM. P.ui. Girod el Paul Gautier. — Décou- verte d'un squelette humain contempo- rain des éruptions volcaniques quaternaires du volcan de Giavenoire (Puy-de-Dôme). MM. V.Arnaud et V. Charrin. — Recherches chimiques et physiologiques sur les sécré- tions microbiennes. Transformation et éli- mination de la matière organique par le bacille pyoeyanique M. J. Te tu •op. adresse une Note sur divers sujets de Mathématiques 1 :. >'ïi 11 V' M 48 ii ., Errita. I i.r Illio I [60 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FIl.s. Quai des Grands-Aususi ins. .i.ô J'àf. 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. EES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXII. N°21 (25 Mai 1891). FA Kl S, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai dos Grands-Augustins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des i3 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au ' plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. s . Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aci demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un il sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soT tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ExtrJR autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi» pour les articles ordinaires de la correspondance off cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, |lj jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui I vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article r>. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le: -loser au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5h. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante JUN 16 \m COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 25 MAI 1891. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. -- Recherches sur la série camphënique ; par MM. Bertiielot et Matignon. « La série camphénique, c'est-à-dire la série des carbures isomères de l'essence de térébenthine et générateurs du camphre et du bornéol, est l'une des plus intéressantes de la Chimie organique : non seulement parce qu'elle comprend un grand nombre d'essences et de principes naturels, mais en raison de la multitude des cas d'isomérie qu'elle manifeste et à cause de ses relations avec la série grasse, dont elle dérive directement par synthèse et condensation des carbures amyliques 2C3H8 = CI0H"; et avec la série aromatique, dans laquelle elle se transforme aisément par perte d'hydrogène : C,0H'8 -H2 = C,0HM. C. R., 1891, 1"' Semestre. (T. CMI, N' 21.) ' J ' ( n6a ) » Parmi ses caractères, l'un des plus remarquables réside dans l'exis- tence de deux ordres de carbures fondamentaux, tous deux représentés par une formule commune C'°H10, mais distincts par leur capacité de saturation relative : les uns fournissant des monochlorhydrates, des hydrates (bornéols) et des hydrures correspondants C,oH,0.HCl, CIOHIC.H20, C,0H,6.H2; les-autres, des dichlorhydrates, des hydrates (terpines) et des hydrures congénères C,0H'°.2HCl, C,oH,0.2H2O, CI0HI0.2H2. » Cette double série a été l'objet, entre autres, de nombreux travaux de l'un de nous, qui a découvert les deux hydrures, réalisé la synthèse du camphre et du bornéol et caractérisé le carbure fondamental typique de chaque série, c'est-à-dire le camphène cristallisé, générateur du groupe monovalent, et le terpilène, générateur du groupe divalent. » Les relations entre ces deux carbures et les essences naturelles de même comjiosition méritent une attention particulière. Certaines essences naturelles, en effet, telles que l'essence de citron, appartiennent nettement au type du terpilène et elles engendrent immédiatement le dichlorhy- drate. Au contraire, l'essence de térébenthine et ses congénères fournis- sent à volonté, et suivant les conditions spéciales du traitement, soit le monochlorhydrate, soit le dichlorhydrate. » Le térébenthène peut d'ailleurs, par des traitements convenables, être transformé en isomères d'un type tout à fait déterminé, soit monovalent, comme le camphre, soit bivalent, comme l'isotérébenthène. D'après ces faits, il semble que le type moléculaire de ce carbure naturel ne soit pas encore fixé dans son état actuel, mais qu'il le devienne seulement par l'acte même de la combinaison qui forme soit le monochlorhydrate, soit le dichlorhydrate. Les formules dites atomiques actuelles, fondées sur des représentations purement statiques, soit dans le plan, soit dans l'espace, sont impuissantes à exprimer une semblable constitution, facile cependant à concevoir a priori, et qui pourrait répondre à un certain état de mobilité relative des atomes ou molécules élémentaires, ces molécules n'étant pas assujetties à des liaisons constantes, comme dans les types à constitution définie. Une telle mobilité implique une réserve exceptionnelle d'énergie actuelle ou force vive. » Nous avons cru intéressant de soumettre ces vues au contrôle des méthodes thermochimiques, plus propres qu'aucune autre à manifester et à mesurer les travaux moléculaires et les variations d'énergie des systèmes. Nous avons trouvé, en effet, que l'essence de térébenthine renferme nota- blement plus d'énergie que ses isomères à type déterminé du type mono- ( 1 163 ) valent ou du type clivaient, lesquels ne diffèrent, au contraire, que peu sous ce rapport. Les deux isomères à type fixe suivent, à cet égard, la relation ordinaire des isomères de même fonction, tandis que leur généra- teur commun à type non fixé s'en écarte d'une façon considérable. Ce n'est pas tout : la formation des deux chlorhydrates, à partir des types fixés, se fait avec des dégagements de chaleur proportionnels; tandis que la transformation du térébenthène en chlorhydrates répond à une perte d'énergie plus grande, contenant une dose supplémentaire, laquelle répond précisément au changement du carbure à constitution mobile en types désormais invariables : la comparaison des données thermiques ob- servées dans la combinaison confirme donc les données qui résultent de l'étude des carbures libres. » Voici les faits sur lesquels repose la théorie précédente, théorie dont le principe a été déjà signalé par l'un de nous il y a vingt-cinq ans et plus. » I. Térébenthène : C,0H" = i36gr. — On a préparé par rectification méthodique du térébenthène aussi pur que possible; puis on en a mesuré la chaleur de combustion dans la bombe calorimétrique. » On a trouvé, pour une molécule, » Chaleur de combustion : C'°H'«liq. + 2S0^ioG02+81I2O... +i 4880,6a v. c; - . /4II16.HCl4-280 = ioC024-8H20 4-HClét. : 4-1467^,63 v. c.;-t- 1469e»1, 8 à p. c. » Formation, par les cléments : C'»4-H174- CI = C'°H17C1 cristallisé H- 64e'1, 5 C'«4-H164- HC1 gaz = C'°H17C1 cristallisé 4- 42e»1, 5 » Formation avec le camphène cristallisé : C'°I1,C crisl. -i-IIClgaz = C,0H"\HCl cristallisé. 4-2ieal,- Valeur analogue à la formation du chlorhydrate d'amylène : C51I10 liquide 4- IIC1 gaz = 0' H10. II Cl liquide.. 4- 17e1'1, 6 » V. DlCHLORHYDRATE DE TERPILÈNE : C ° H'° . 2 II Cl = 20t)Bl . — Ce di- chlorhvdrate a été préparé avec le citrène; il est, comme on sait, privé du pouvoir rotatoire. » Chaleur de combustion : C10H'6.2HCl4-28O = ioCO'24-8H2O4-2HCIét. : 4- 1465e"1, 5 à v. a; 4- 1467e"1, 7 à p. c. » Formation par les éléments : Cio+rH,s+ cl, = C'°H'8C12 cristallisé. ... 4-io5e»',9 Cl04-1H164-2HClgaz=C10Hl8Cl2cristallisé.... 4- 61e»1, 9 » Formation avec le citrène liquide : C10H16liq. 4-aHClgaz. = C10II16.2HC1 cristallisé. -4-4oe°',2 » La moitié de ce chiffre, soit 4- 20Cal, 1, répond à la fixation d'un équivalent d'acide chlorhydrique : cette valeur est fort voisine de la chaleur de formation du monochlorhydrate de camphène 4-2iCal,7; c'est-à-dire que la chaleur dégagée avec les deux carbures monovalent et bivalent est ( n66 ) à peu près proportionnelle à l'acide chlorhydrique fixé, comme il arrive en général pour les réactions comparables. » VI. Chlorhydrate de térébenthène cristallisé CI0H,C. HCl= 1^1^,5. — Ce chlorhydrate a été préparé par l'action directe du gaz chlorhydrique sur le térébenthène. » Chaleur de combustion : ( - 1 - i^ôt^''' o à v c O,0H^HCl + 38O= .oCO- 4- 8H20-+-IIC1 étendu ,.J ' « Formation par les éléments : C»° + H" + Cl = C'°H17C1 cristallisé -+- 65Cal, 1 Ci" -+- H16 4- HC1 = C'° H" Cl cristallisé -+- 43Cal, 1 » C'est sensiblement la même chaleur de formation cpie celle du chlor- hydrate decamphène, isomère de même type. » Formation par le térébenthène liquide : C">H16 liq. -+- H Cl gaz. = C10H1,;. HC1 cristallisé + 38Cal,9 » La chaleur dégagée ici est presque double de la chaleur de formation du même type de chlorhydrate, à partir du camphène : soit -+- 2iCal, 7. Mais, dans le cas du térébenthène, elle se compose de deux parties : l'une répon- dant au changement de type qui amène le térébenthène à la constitution du camphène, soit -+-i8Cal,6 d'après la chaleur de combustion; l'autre, à la formation même du chlorhydrate, soit -+-38,9— 18, G =4- 2oCal,3. La concordance de cette valeur avec la chaleur île combinaison du camphène et du gaz chlorhydrique, directement mesurée, +2iCai,y, vérifie notre hypothèse. » Nous avons cru utile de pousser plus loin cette discussion, en étudiant la réaction directe du gaz chlorhydrique sur le citrène et sur le térében- thène. » L'étude thermique de cette réaction est plus difficile et plus compli- quée que celle des chaleurs de combustion des chlorhydrates tout formés. En effet, la combinaison du gaz chlorhydrique avec les carbures liquides, tels que le citrène et le térébenthène, n'est pas instantanée. Rapide au début, elle se ralentit de plus en plus, de façon à rendre difficile l'obser- vation calorimétrique de sa terminaison. En outre, les chlorhydrates for- més ne sont pas uniques, comme avec le camphène; mais il se forme plu- sieurs isomères simultanément, dont certains liquides; de telle sorte que ( n67 ) l'apparition des chlorhydrates cristallisés a lieu seulement vers la fin des opérations et demeure toujours partielle. » Ces faits ont été étudiés par l'un de nous, il y a près de quarante ans; ils ont donné lieu à des observations curieuses sur le changement des types moléculaires de combinaison, et particulièrement à la découverte de la formation directe du dichlorhydrate avec le térébenthène. » Malgré ces complications, l'étude thermique de la saturation progres- sive du citrène et du térébenthène par le gaz chlorhydrique n'en offre pas moins un grand intérêt, pour la discussion des phénomènes généraux de la combinaison chimique. » VII. Saturation du citrène par le gaz chlorhydrique. — Cette sa- turation est lente; la combinaison, d'abord rapide, exigeant ensuite un temps de plus en plus considérable, de telle façon que, vers la fin, la cha- leur observée résulte à la fois d'une simple dissolution gazeuse et d'une combinaison proprement dite, surtout lorsqu'on dépasse i équivalent d'acide chlorhvdrique. Première expérience {saturation successive). Chaleur rapportée à i équivalent MCI. f.nl Première action (48 minutes) C10H16 -(-0,489 HC1 fixé -4-19, S Intervalle l\0 minutes. Deuxième action (43'"). De nouveau 4-0,379110 fixé +18,3 Intervalle 3h. Troisième action (48m). De nouveau +0, 129 HC1 li\< -t-i5,9 Total +0,997 11CI |S'7 Intervalle 3 jours. Quatrième action (3im). De nouveau H-o, 1 43 HC1 fixé 11.2 » On voit que la combinaison se ralentit et qu'au delà de 1 équivalent elle devient trop lente pour permettre d'en discerner les effets, qui sem- blent tendre à se confondre avec ceux de la dissolution proprement dite. Deuxième expérience {saturation immédiate). » Dans une autre expérience, on a poussé la saturation immédiate jus- qu'au point où l'absorption était devenue très lente. Durée 7?.'" Cl0H16 uo,84gHC] -M8Ca\8 Ce résultat, concordant avec celui de l'expérience précédente pour la ( n68 ) même période, montre que, jusque vers le premier équivalent de H Cl, la combinaison est à peu près immédiate; aucun dégagement de chaleur sensible n'avant eu lieu pendant les quelques heures de conservation du système, au moins jusqu'à ce terme. » Tout demeure ainsi liquide et ce n'est que par un courant très pro- longé que l'on parvient au dichlorhydrate. » Pour comparer la chaleur de formation de ce dernier avec celle du monochlorhydrate de citrène, nous avons mesuré la chaleur de dissolu- tion du dichlorhydrate cristallisé dans le citrène. On a dissous d'abord 5gl" de dichlorhydrate dans 56gr de citrène, à i2°,5, ce qui a absorbé, pour une molécule, C,0H,6.2HCl: — 4Ca',7; puis dans cette liqueur on a dissous encore ios1' de dichlorhydrate ; d'où, toujours pour une molécule : — 4Cal. 6. » Si l'on observe que d'après nos déterminations par combustion C12H16liq. -H2HClgaz:=C10H16.2FtClcristallisé -t-4oCaI,2 on voit que la formation du dichlorhydrate dissous dans le citrène déga- gerait -+- 40,2 — 4,6 =+ 35e"1, 6. » L'union du deuxième équivalent de HC1 avec le monochlorhydrate, dans l'état liquide, dégage donc -4-35,6— 18,7=+ i6Cal,9; c'est-à-dire un chiffre voisin du premier, mais un peu plus faible. Dans l'état cristallisé : + 2iCal,5, en raison du changement d'état. » Ces valeurs concordent donc avec celles qui sont déduites des cha- leurs de combustion. )) "VIII. Saturation du térébenthène par le gaz chlorhydrique. Première expérience (saturation successive). Pour H Cl fixé. Cal Première action (Sjminutes), C'°H'6. -t-o.i5HCl -+- 19,7 Intervalle, 2h3om. Deuxième action (35m). on ajoute... -t-o,23HCl H- 18,0 Intervalle, 2ib. Troisième action (5im), on ajoute... -t-o,2o,HCI -h 23,2 Intervalle, 4U- Quatrième action (53ul), on ajoute. . . -+- 0,21 H Cl (prise en masse) -1-36,7 Total -+-o,88HCl +24,3 » Dans l'état final, d'ailleurs, on obtient à la fois un chlorhydrate cris- ( "69 ) lallisé et un chlorhydrate liquide, en proportions comparables. Le chiffre + 24Cali3 répond à ces deux composés à la fois. Deuxième expérience {saturation immédiate). Cil Première action (3; minutes), C10Hln. -i-o,68HCl -t- a3 ,7 Intervalle, 2om. Deuxième action (48"'), on ajoute. . . -4-o,24HCl (prise en masse) -+- 41 ,2 Total -t-o,92HCl -+-28,3 » Si le dernier chiffre -4- 28e*1, 3 est supérieur à -H 24°*', 3, c'est proba- blement à cause de la chaleur perdue par le calorimètre, chaleur qui a continué à se dégager dans les intervalles de vingt-cinq heures qui ont sé- paré les saturations successives de la première expérience. » Pour compléter ces comparaisons, nous avons mesuré la chaleur de dissolution du monochlorhydrate de térébenthène cristallisé dans le téré- benthène. Nous avons trouvé : 56er,8 clans iôo»1' de carbure, pour une molécule C'°11"\I1CI. — o';,',7 iôs1' ilans i5os'' — oCa,,8 » Ce nombre est faible et montre que le grand dégagement de chaleur qui a lieu au moment de la cristallisation, ne résulte pas essentiellement de celle-ci ; même en tenant compte de ce fait qu'elle pourrait s'étendre non seulement au chlorhydrate formé actuellement, mais en outre à une portion du chlorhydrate formé pendant les saturations précédentes. En raison de la grandeur de la chaleur dégagée, on est obligé de faire inter- venir aussi un changement d'état moléculaire particulier, pour expliquer l'excès de -+- 28Cal,3--2l(:*',7 — -r-6Cal,3 sur la formation du chlorhydrate de camphène, mesurée d'autre part au moyen du camphène préexistant. Cet excès résulte précisément de la trans- formation du térébenthène en camphène. Si elle était totale, l'excès pourrait monter jusqu'à — t— 1 8Gal ; mais une partie seulement du térében- thène se change en chlorhydrate de camphène; le surplus formant des chlorhydrates isomériques d'un type différent. Le moment où la produc- tion du chlorhydrate de camphène commence à se développer est d'ail- leurs manifesté très nettement dans les expériences ci-dessus : il répond au dernier quart de la combinaison, et à un dégagement de -I- jo' '', 7 clans C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, IV 21.) l^v- ( "7° ) la première série; de -t- 4iCal, 2 dans la seconde. Ces chiffres sont voisins des +38Ca,,9 obtenues par l'étude directe (chaleur de combustion) du chlorhydrate déjà formé. Cette proportion s'accroît d'ailleurs avec le temps; mais son accroissement tombe alors en dehors des mesures calo- rimétriques. » L'ensemble de ces observations jette un jour nouveau sur la combinai- son chimique, et sur cette vérité fondamentale que la valence ou atomicité ne préexiste pas d'une façon absolue dans les éléments ou composants d'une combinaison; mais la valence se manifeste surtout dans la combi- naison accomplie et dans le type déterminé qu'elle réalise. » PHYSIQUE. — Recherches sur les tensions de ta vapeur d'eau saturer jusqu'au point critique et sur la détermination de ce point critique. Note de MM. L. CA1LLETET et E. CoL.4RDE.4U. « Dans une Note récente ('), nous avons fait connaître à l'Académie une nouvelle méthode de détermination des températures et des pressions critiques. Lorsqu'on opère sur l'eau, les méthodes habituelles ne peuvent être employées à cause de l'attaque du verre, par ce liquide à haute tem- pérature. La méthode que nous avons décrite permet d'opérer sans voir le liquide et, par suite, de l'enfermer dans un tube de métal très résistant. La quantité d'eau contenue dans ce tube est variable dans les diverses expé- riences. Elle est suffisante pour fournir de la vapeur saturée jusqu'au point critique, mais ne peut remplir totalement, par sa dilatation, l'espace qui la contient. La courbe des tensions de la vapeur saturée est toujours la même jusqu'à la température critique, quel que soit le poids de liquide. Mais, au-dessus de cette température, une courbe particulière correspond à chaque poids de liquide employé. » Ainsi que nous l'avons dit, les poids variables d'eau étaient enfermés, lors de nos expériences, dans un tube d'acier relié à un manomètre. Ce tube étant chauffé dans un bain à température élevée, le manomètre donne, pour chaque température, la pression correspondante, ce qui permet de tracer la courbe des résultats en prenant comme abscisses les températures et, comme ordonnées, les pressions. Il est faede de s'assurer que toutes ces courbes coïncident jusqu'en un certain point dont l'abscisse, d'après ce (') Comptes rendus, t. CXII, p. 563 ; 1891. ( "71 ) qui précède, représente la température critique. Au delà de ce point, chaque courbe prend une direction particulière qui dépend de la quantité d'eau employée. » Le tube d'acier T ( ' ) (/%. 1 ) dans lequel l'eau est contenue a environ i5u,m de diamètre intérieur et une épaisseur de 5mm, suffisante pour résister à ces hautes pressions. La longueur de ce tube est de om, 20 environ : c'est cette partie de l'appareil qui est chauffée directement dans le bain VV. La partie inférieure de ce tube est reliée par un conduit d'acier flexible ABC. à un autre tube T' également en acier et de même diamètre que T. Enfin, ce tube T' communique lui-même à un manomètre à hydrogène comprimé M et à une pompe P, permettant de refouler de l'eau dans T". fï F ' : T L™ — — — ■ 'v » La pression de la vapeur dans le tube T est transmise au manomètre par l'intermédiaire de cette eau et d'une colonne de mercure qui oc- cupe tout l'espace DABCE. Un fil de platine isolé S traverse la paroi T; il est relié à une sonnerie électrique qui entre en jeu quand le mercure con- tenu en T' vient à le toucher. Ce dispositif permet, comme on va le voir, de maintenir rigoureusement constante la capacité DF réservée, dans le (') Nous nous attendions à être obligés de doubler intérieurement de platine le tube d'acier, à cause de la décomposition possible de l'eau par le fer à ces tempéra- tures. Mais nous n'avons jamais constaté de dégagement d'hydrogène aux tempéra- tures l.-s plus élevées réalisées au cours des expériences. Sans doute il se forme sur la paroi interne du tube une mince couche protectrice d'oxyde magnétique. ( "7* ) tube laboratoire, au liquide et à sa vapeur. En effet, à mesure que la tem- pérature s'élève et que la pression s'accroît, le mercure tend à être refoulé de T en T'. Dès que le fil de platine S, par son contact avec le mercure, fait fonctionner la sonnerie, on manœuvre très lentement le piston de la pompe à compression, de façon à ramener le mercure toujours au même niveau, indiqué par l'arrêt de la sonnerie. » Le bain liquide, employé d'abord pour le chauffage du tube labora- toire, était le mercure. Dès nos premières expériences, nous avons con- staté que son point d'ébullition est inférieur à la température critique de l'eau. Nous avons eu alors recours à un bain formé d'un mélange à parties égales de nitrates de soude et de potasse. Ce mélange, notablement plus fusible que chacun de ses éléments, est liquide à partir de 2200 et permet de dépasser facilement la température de 400°> Ce bain était chauffé par plusieurs couronnes de gaz. Pour faire une observation, on réglait la llamme du gaz, de façon à obtenir une température stationnaire, et l'on agitait énergiquement le bain pour uniformiser cette température, amenant alors, par une manœuvre de la pompe, le contact du mercure en S; on lisait simultanément la pression au manomètre et la température aux divers thermomètres. Nous avons employé en même temps un thermomètre à air et deux thermomètres à mercure, construits de façon à pouvoir mesurer des températures supérieures à 4oo°. » Les résultats obtenus sont consignés dans la courbe ci-jointe (Jïg. 2). » La. température à laquelle commencent nos expériences est de 224° environ; celle à laquelle Regnault s'était arrêté dans les déterminations des tensions maxima de la vapeur d'eau est de 23o°. On voit que notre courbe se raccorde exactement avec celle de Regnault, et que l'intervalle AB, de 224° à 23o°, est un arc commun à ces deux courbes. » Les points qui ont servi au tracé de cette figure sont au nombre de 60 environ; ils ont été obtenus au moyen de six séries d'expériences réa- lisées avec autant de poids d'eau différents dans le tube laboratoire T. Les six courbes obtenues séparément dans chaque série coïncident jusqu'au point qui correspond sensiblement à l'abscisse 365u; à partir de là, les six courbes divergent nettement et chacune d'elles prend une direction parti- culière. Nous devons en conclure que la température critique de l'eau, déterminée par l'abscisse de ce point de divergence, est de 365°. » Sur la figure, l'ordonnée qui correspond au même point et qui déter- mine la pression critique donne, pour celle-ci, la valeur de 200atm,5. ( "73 ) » La courbe expérimentale des tensions de la vapeur saturée ainsi ob- tenue, il était important de la comparer aux données théoriques actuelle- ment connues. a On sait que divers physiciens, el en particulier Glausiiis, ont établi Fie. 2. ■BBBBBBBBBBBBB BBBBIBBBi 1% BBBBBBBBBBBBBB Bbbb bbb mm BpMfl IMBBBBBBBB BBg»j fgg BB BHB BrJBfl BBB RBBB m BBWi 0r>, courbe de Regnaul.t, construite jusqu'à 2.'5o°. VM, courbe des tensions de la vapeur d'eau saturée de 223" au point critique. M, point critique. DME, faisceau des courbes divergentes au delà du point critique. des formules mathématiques destinées à représenter la compressibilité de la matière sous les états liquides et gazeux ; dans un important Mémoire ( ' ), publié en 1881, Clausius a déduit de ces formules la loi des tensions de la (') Annalen der Chemie and l'Ins., nouvelle série, t. XIV, p. 279; 1 88 1 . — i 11 11 a les de Chim. et de P/iys., 5" série. I. XXX, p. 433; i883. ( "74 ) vapeur saturée d'un liquide en fonction de la température et calculé la valeur numérique de ces tensions, pour l'eau, jusqu'à 332°, 5. Ses valeurs, comparées à celles de nos expériences, présentent la concordance la plus satisfaisante. Malheureusement, faute de données suffisantes, Clausius pensait que cette température de 332°, 5 devait être sensiblement la tem- pérature critique de l'eau. Nos résultats nous ayant montré que celle-ci est de 365", nous avons calculé, pour la fonction de Clausius, les valeurs des coefficients numériques, qui sont la conséquence de cette nouvelle donnée. Les résultats calculés après cette modification continuent à s'ac- corder, jusqu'au point critique, avec notre courbe expérimentale. » Sur la jïg. 2 ci-jointe, il serait impossible, avec l'échelle adoptée, de tracer séparément la courbe théorique auprès de la courbe expérimentale, car toutes deux seraient comprises dans l'épaisseur du trait du dessin ('). » M. Bertrand a également proposé (2) une forme de fonction destinée à représenter la loi des tensions de la vapeur saturée. En calculant, d'après nos résultats, les coefficients numériques de cette formule pour l'eau, nous avons obtenu également la meilleure concordance. » Cette formule, d'un emploi facile et rapide, est assez simple pour être reproduite ici : T est la température absolue, P la tension de la vapeur saturée correspondante en atmosphères et G une constante : ^57,074 P = G(T + I27)59,572'- l0gG = I4,00527. » Ces expériences ont été commencées au laboratoire de Physique, à l'Ecole Normale supérieure, au mois de février 1890. Bien qu'elles aient été terminées au mois de mai de la même année, nous avons cru devoir en différer la publication. Nous avons, en effet, mesuré nos pressions à l'aide d'un manomètre à hydrogène comprimé; or, l'emploi d'un tel in- strument comporte un certain nombre d'erreurs ou d'incertitudes (3). (,') La fonction de Clausius qui résulte de considérations assez compliquées, n'est pas susceptible d'être résumée sous une forme simple; nous ne pouvons donc la repro- duire ici. « (-) J. Bertrand, Thermodynamique, Chap. IX; Paris, 1887. (3) Les manomètres à gaz comprimés perdent rapidement leur sensibilité à mesure que la pression s'élève. Nous avons évité cet inconvénient en employant successive- ment des tubes gradués de même longueur et de même diamètre, soudés à des réser- voirs de dimensions variables. Le premier tube de la série donnant la mesure des pressions de oatm à 5oatm avec l'approximation désirée, le second les donne avec la même approximation de 5oatm à looatm, et ainsi de suite. < "7> ) Nous avons dû attendre, pour la publication des résultats numériques définitifs, la possibilité d'étalonner directement nos appareils au moyen du manomètre à air libre de la tour Eiffel. « Les nombres que nous donnons plus haut sont cens de nos premières expériences corrigés d'après cet étalonnage ('). » Nous avons appris tout récemment ('-) que M. Battelli a présenté à l'Académie des Sciences de Turin, pendant l'année 1890, une série de re- cherches sur le point critique de l'eau. La publication de notre travail ayant dû, comme nous venons de le dire, être différée pendant un temps assez long, nous avions cru devoir déposer, entre les mains de M. le Président de l'Académie, à la date du 23 juin 1890, un pli cacheté, contenant la des- cription de notre méthode, le dessin de nos appareils et les résultats provi- soires de nos expériences, bien que la méthode que nous avons employée soit entièrement différente de celle de M. battelli et nous ait permis de dé- terminer, outre le point critique de l'eau, la courbe complète des tensions de la vapeur saturée, travail qui n'avait pas été fait jusqu'ici, nous prions M. le Président de vouloir bien ouvrir notre pli cacheté et d'en donner connaissance à l'Académie à cause de la presque coïncidence des dates de ces Mémoires, celui de M. Battelli précédant le nôtre de quelques jours seulement. » Le pli cacheté, déposé par MM. Caiixetet et Colakdeau le 23 juin [890 et inscrit sous le n° 4559, est ouvert eu séance par M. le Président de l'Aca- démie, il contient une Note ayant pour titre : Détermination de la tempéra- ture critique de Veau. Mesure des tensions de la vapeur saturée jusqu'à cette (') Avant de procéder à cet étalonnage, isavons voulu faire une dernière vérifi- cation de la bonne installation des règles graduées, qui servent à connaître le niveau du mercure dans le manomètre de la tour. < >n comprend, en effet, que c'est là l'élément principal de l'exactitude de l'appareil. Pour obtenir celte vérification, nous nous sommes servis d'un fil d'acier tendu ver- ticalement par un poids insuffisant pour donner à ce fil un allongement appréciable. 1 le véritable fil à plomb a été suspendu en différents points de la tour, vis-à-vis de la graduation de nos échelles, de façon à descendre jusqu'au niveau du laboratoire. L'éva» lualion de la longueur de ce fil, soumis à la même tension que dans la position verticale, a été faite le long d'une base horizontale de 20™ mesurée avec grand soin. Les résul- tats très concordants obtenus confirment l'exactitude de l'installation des régies. En particulier, pour le niveau de la deuxième plate-forme, qui correspond à peu près aux pressions réalisées dans nos expériences, les écarts de niveau ne dépassent pas i2""u. (2) Journal de Physique, 2e série, t. X, p. i35; 1891. ( "7<> ) température. La méthode employée, le dessin des appareils et les résultats sont conformes à la Communication précédente. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'analyse de la lumière diffusée par le ciel. Note de M. A. Crova. « Dans un travail précédent, j'ai donné (') les résultats de mes pre- mières recherches sur ce sujet, exposé la méthode d'observation et discuté les courbes obtenues; dans cette Note, je résume la discussion des résultats auxquels m'a conduit la méthode de calcul que j'ai adoptée, et la compa- raison des observations de 1890 avec celles faites antérieurement en France et à l'étranger. » La formule de lord Ravleigh, déduite de la théorie de Stokes(- ), est 1 = N-^r, dans laquelle 1 est l'intensité delà lumière diffractée par an point du ciel, N le nombre de particules diffringentes contenues dans l'unité de volume d'air, a l'amplitude de la vibration incidente de longueur d'onde \, et p un facteur constant pour tous les 1. » La plupart de mes observations ne pouvant se calculer par cette for- mule, j'ai cherché la cause du désaccord. » La formule y^ est basée sur l'hypothèse que le nombre N de corpus- cules contenus dans l'unité de volume d'air est sensiblement le même pour toutes les dimensions de ceux-ci; elle ne sera donc vérifiée que si cette hypothèse est réalisée. » Si l'on assimile les corpuscules à des globules sphériques de densité D et de rayons /-différents, tombant dans un milieu de densité p, ils pren- dront, au bout d'un temps très court, une vitesse constante de chute dans le milieu résistant, donnée par la formule \f' y étant un facteur qui dépend de la nature du milieu. (') Comptes rendus, t. CIX, p. 4g3; et Annales de Chimie et de Physique, 6e sé- rie, t. XX, p. 480. (,'-) Phil. Mag., 4e série, t. XL1, p. 107 (1871). ( H77 ) » Dans l'air, on aurait V = A \/r. » Si, à l'origine, les particules diffringentes, en nombre égal pour toutes les dimensions du même ordre que les X de la lumière incidente, sont uni- formément réparties dans l'unité de volume d'air et abandonnées à elles- mêmes, elles prendront des vitesses différentes suivant leurs dimensions, et l'on peut supposer que, lorsque le régime sera établi, le nombre contenu dans l'unité de volume varie, pour chaque dimension de particules, en raison inverse de sa vitesse; dans ce cas, on aurait "-£■ V' » Donnons à r les valeurs relatives extrêmes i et 2 qui correspondent sensiblement aux dimensions des particules qui diffractent [dus spéciale- B' ment les X extrêmes du spectre; pour le rouge extrême, N = — et pour le • , V'' violet extrême N' =B'. N » Il faudrait donc, dans la formule précédente, remplacer N par — V'' N' ou par — j et la formule deviendrait K. £ - » En réalité, on pourra faire plusieurs hypothèses sur ce mode de dis- N' tribution; ~~ serait remplacé par N'/(X), la fonction de X dépendant d'une certaine puissance de la vitesse, et, par suite, des dimensions des molé- cules. -> J'ai donc arbitrairement modifié l'exposant de X, de manière à faire concorder les résultats de l'observation avec la formule — • k" » Soit B l'intensité de la lumière bleue diffusée par le ciel, et S l'intensité de la lumière solaire incidente; faisons de plus égale à 100 la valeur de -~ pour X = 565 ; on aura B K K ,, , B /565 S=j[ï» 100 = 5355, dou - = ,00^— C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N" 21.) I 53 ( "7« ) n étant un coefficient qui se calcule au moyen des valeurs de g- correspon- dant à des valeurs déterminées de 1. » En différentiant, on obtient 565" tanga = -ioo/i^ et, pour l'ordonnée commune = 100 qui correspond àX = 565, IOO bmgcLt = -mn: n serait donc proportionnel au coefficient angulaire au point d'intersection de toutes les courbes que l'on obtient en faisant varier n, c'est-à-dire à l'inclinaison de la courbe en ce point. » J'ai comparé les résultats calculés par les formules ^ et ^ avec ceux des observations de lord Rayleigh, en Angleterre ('), et de Vogel (2), à Potsdam, ainsi qu'avec quelques-uns des résultats de mes observations à Montpellier. » Pour cela, j'ai construit les courbes de ces observations et j'ai déter- miné les valeurs des ordonnées correspondant à X 635 6oo 565 53o 5io et j'ai tracé une nouvelle courbe pour laquelle l'ordonnée correspondant à \ = 565 a été faite arbitrairement = ioo. » Pour la série de M. Vogel, qui donne, non g- , mais p, c'est-à-dire le rapport d'intensité de la lumière du ciel à celle du pétrole, j'ai divisé les P S rapports p par ceux de p ou de l'intensité de la lumière solaire au pétrole pour les divers 1 trouvés par M. Vogel, ce qui m'a donné les valeurs cor- respondantes de s -, et j'ai ramené la courbe à celle qui correspond à une (') Phil. Mag., 4e série, t. XLI, p. 107. (2) Berl. Monatsberichte. p. 801-81 1. ( JI79 ) ordonnée = roo pour 1 = 565. Toutes ces courbes sont ainsi comparables : A. 635. 600. 5G5. 530. 510. /565V 1 I iool-y- ) 62,68 78,63 100 128,1 i5o,6 100 (?)" 4g>73 69,73 » 146,7 180,7 100 g- (Angleterre) 58,5g 78,55 » i3o,3 i5 1 , 4 100 ^ (Potsdam) 63, 00 76,00 » 126,0 i46,o r> 100 =- Montpellier, moy. de janv. 1890.. 58, 3o 76,47 » '4',i 180,8 100 ç- Montpellier, moyenne de 1890. . . » 71,31 » i3o,o » » On voit, à la simple inspection de ce Tableau : » Qu'en Angleterre le bleu du ciel observé par lord Rayleigh est plus saturé que celui qui a été observé à Potsdam par M. Vogel ; il s'accorde assez avec la loi .— tout en donnant un bleu un peu plus foncé; » 20 Que le bleu du ciel observé à Montpellier, pendant le mois de jan- vier 1890, est plus profond que ceux qui ont été observés en Angleterre et en Allemagne, et qu'il se rapproche davantage de la loi r-^- A' » Voici, comme exemple de l'application de cette méthode, les formules qui donnent la valeur de 100 ^ pour trois observations faites par M. Hou- daille et moi au sommet du mont Ventoux : h m y$ /565 ''T' 3 août 188g, 10.40 ^ = 100 I -= — ) Ciel d'un bien pur. H 565\*>S5 3 août 1889, 10.20 -= = ioo I -y- I Ciel d'un bleu pur. B /565V-" 3 septembre 188g, 9.4° ~ = 100 I -r— I Ciel d'un bleu profond. » Les différences entre les valeurs trouvées et calculées sont de l'ordre des erreurs que l'on peut commettre dans les observations photométriques ; elles sont quelquefois augmentées par suite de la variabilité extrême de la teinte bleue du ciel, sous l'influence des causes les plus insignifiantes en ap- parence. » ( n8o ) GÉOLOGIE. — De l'âge relatif du gisement quaternaire du mont Bol (Ille-et-Vilaine); par M. Sirodot. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats des re- cherches entreprises dans le but de déterminer, autant que possible, l'âge relatif du gisement du mont Dol. » Ce gisement est situé au pied du mont, du côté sud, dans une petite anse formée par le prolongement d'une courte arête dans la direction du sud-est. Il est compris dans un sédiment d'origine marine affectant la dis- position d'un talus appuyé contre des escarpements granitiques. » Les nombreux débris d'animaux mélangés aux objets de l'industrie humaine ne sont pas distribués irrégulièrement dans toute l'épaisseur du talus, mais suivant trois couches, parallèles entre elles et à l'inclinaison du talus, caractérisées par la présence de blocs granitiques. C'est presque ex- clusivement entre ces blocs que les objets ont été recueillis; toutes les autres parties du sédiment se sont toujours montrées très pauvres. » Du relevé des coupes poussées à fond, il résulte qu'une première couche de blocs occupe la base du talus, qu'une seconde se trouve vers les deux cinquièmes de l'épaisseur, qu'enfin la troisième et dernière est su- perficielle. Dans le voisinage des escarpements, la masse de blocs est con- tinue. » Le sol sur lequel repose le sédiment marin a été découvert trois fois sur une étendue de près de 2omq pour en faire l'étude dans tous ses détails. » La surface en est sensiblement plane et offre une couche superficielle formée de sable et d'un limon noirâtre, dans laquelle les fragments de silex sont si nombreux, qu'on en compte environ i4o par mètre carré; ils sont mélangés de petits fragments d'os brisés, de bois de cerf; quelques-uns des fragments d'os sont fortement carbonisés. Au-dessous se trouve, sur une épaisseur d'environ im,70, un gravier d'eau douce en grande partie schisteux et reposant sur un schiste azoïque adossé à la masse granitique. » Ces observations conduisent à penser qu'au pied des escarpements granitiques, se trouvait une petite pièce d'eau dont le fond limoneux a été mélangé de débris de diverse nature; et cette manière de voir est confirmée par d'autres observations qui attestent la présence d'un courant d'eau qui courait à la surface du sédiment marin, pendant la formation du talus. Il y avait, en effet, dans la direction du sud-est : à la surface, une bande de ( "8i ) sable fin, lavé, d'un aspect blanc contrastant avec la couleur grise de la masse; et, dans presque toute la masse, un nombre incalculable de petites coquilles terrestres parmi lesquelles dominait le Pupa muscorum (Maillot). » Les objets recueillis sont donc antérieurs à la formation du sédiment marin, dans lequel ils sont inclus; ils sont distribués entre des blocs et frag- ments de granité; enfin, un grand nombre d'os volumineux sont en partie ou totalement écrasés. De cet ensemble d'observations il résulte que tous ces objets ont été rassemblés dans les escarpements des rochers, avant que les flots de la mer soient venus les battre et provoquer leur écroule- ment. » Ces escarpements ont donc été habités par une famille humaine qui y avait établi ses foyers. Sa résidence paraît y avoir été de longue durée, si l'on en peut juger par la quantité de cendres accumulées entre les ro- chers et au pied même des escarpements ; on peut, sans exagération, évaluer à iomc la masse de cendres déplacées pendant la dernière année de l'explo- ration du gisement. L'homme contemporain du Mammouth, habitant le mont Dol, a dû fuir devant l'envahissement de la mer. » Le talus de sédiment marin est relevé d'environ 12™ au-dessus du ni- veau moyen actuel de la mer. Il est recouvert par un dépôt d'une composi- tion d'un intérêt tout particulier : une masse sablonneuse résultant de la désagrégation des couches granitiques superficielles, dans laquelle se trou- vent inclus des blocs à surfaces parallèles de i5cm à 3ocm, exceptionnelle- ment 35cm d'épaisseur, identiques aux dalles superposées que forment les hauts escarpements des flancs et du sommet du mont. » Il était indispensable de suivre cette couche superficielle aussi loin que possible. Deux séries de puits ont été creusées : la première dans la direction nord-sud ; la seconde dans la direction du thalweg indiquée par le courant d'eau douce dont il a été question plus haut, qui traverse oblique- ment le talus marin dans la ligne du sud-ouest. » Dans la direction du nord-sud : » i" Un premier puits a fait reconnaître que le talus marin, à la dis- tance de 4°m des escarpements, était réduit à une épaisseur de om,3o, était dépourvu de blocs provenant des éboulements ou n'en présentait plus que de rares échantillons ; » 2° Un second puits, à la distance de 200™, a mis en évidence une diffi- culté insurmontable : il n'a pas été possible de descendre au-dessous de 3m, 5o, le fond mouvant conservait le même niveau ; » 3° Un troisième puits, à la distance de 8om, a fait constater la dispa- ( Il82 ) rition du talus marin et la continuation de la couche sablonneuse renfer- mant les dalles régulièrement superposées sur une épaisseur de om,6o à om,7.5 et reposant sur les roches de quartzite qui forment le fond de la vallée et ses limites sous les murs de la ville de Dol. » 4° Un quatrième puits, à la distance de i3olu, a permis de reconnaître la continuation de la couche sablonneuse avec dalles de recouvrement ; mais il n'a pas été possible d'arriver jusqu'au quartzite qui constituait le fond du puits n° 3; un éboulement s'est produit pendant qu'on cherchait à dégager les dalles du dernier rang. » Deux puits creusés dans la direction du thalweg ont donné des résul- tats analogues, avec cette seule différence que le talus marin s'est étendu plus loin, offrant dans sa partie inférieure une quantité considérable de coquilles du Cardium cclule. » Ces recherches, entravées par de grandes difficultés, ont démontré que la couche sablonneuse avec dalle granitique superposée s'étend au- dessous des terrains récents, constituant les marais actuels mis en culture sur une grande partie de leur étendue, principalement dans la direction de la mer. » La couche sablonneuse avec dalles granitiques ne peut être expliquée que par un phénomène de glissement et probablement à la surface de la glace ou de la neige durcie. » D'un autre côté, le sol du gisement est relevé de 12™ environ au-dessus du niveau moyen actuel de la mer. Or il y a un mouvement du sol qui a relevé les côtes du Danemark et qui parait s'être produit entre les deux minima de températures reconnus pendant la période glaciaire. » Enfin, au mont Dol, c'est le Mammouth qui domine, tandis que le Renne (Cervus tarandus) n'existe qu'à l'état de trace. » Toutes ces considérations me conduisent à penser que les débris accu- mulés au mont Dol remontent à une époque antérieure au mouvement qui, dans les temps quaternaires, a relevé les côtes de certaines régions de la mer Baltique. » Le mode de formation des terrains récents du marais se rattache intimement à l'étude du gisement et fera l'objet d'une nouvelle Commu- nication. » ( n83 ) VITICULTURE. — Note de M. Mares accompagnant la présentation d'un Ou- vrage « Sur les Cépages de la région méridionale de la France » . « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les deux premières livrai- sons de l'Ouvrage que je publie actuellement « Sur les Cépages de la région méridionale de la France ». » L'Ouvrage entier comporte trois livraisons et 3o grandes planches coloriées, dessinées d'après nature, figurant les cépages principaux de la région. J'espérais pouvoir le présenter moi-même, complètement fini, à l'Académie dans le courant du mois de mai; mais des lenteurs survenues dans le tirage du texte et des planches m'obligent à ajourner la fin de cette publication au mois de juin prochain. » Dans tous les cas, je n'ai pas voulu tarder davantage à soumettre à l'Académie les deux premières Parties de mon travail, dans lesquelles sont exposées la situation actuelle de notre viticulture méridionale, après les ravages et la destruction presque totale que lui ont fait subir l'invasion du phylloxéra, et ensuite celle des maladies cryptogamiques. » Avant d'aborder l'étude de nos cépages français méridionaux, j'ai dû examiner les moyens de défense et de reconstitution de nos vignobles, et, dans ce but, après avoir indiqué l'usage des insecticides, l'emploi de la sub- mersion et la plantation des terrains de sable, moyens qui ne s'appliquent qu'à des surfaces relativement limitées, traiter la question de la reconsti- tution par les vignes américaines, dont le caractère est beaucoup plus gé- néral. C'est ainsi que j'ai examiné les différentes espèces de ces vignes, soit pour leur production directe, soit comme porte-greffes de nos cépages français. » J'ai fait voir que, dans l'état actuel de nos connaissances, le problème de la reconstitution des vignobles détruits par le phylloxéra se résout de la manière la plus satisfaisante et la plus générale par la méthode adoptée dans l'Hérault, centre de la région, et ensuite par les autres départements; méthode qui consiste à planter les cépages américains, les moins attaqués par le phylloxéra, ceux qui en sont en quelque sorte indemnes, et qui végètent vigoureusement dans les terrains auxquels on les destine; et à les greffer en cépages français, soit sur place si la vigne américaine a été plantée sur place, soit en pépinière, si elle a été mise préalablement en pépinière pour être ensuite transplantée l'année suivante après avoir été ( "84 ) greffée. L'Hérault comporte déjà environ cent trente mille hectares de vignes reconstituées ou replantées par ce procédé, et depuis 1884, soit depuis huit ans, en y comprenant l'année 1891, la replantation des vignes dans ce seul département est faite à raison de quatorze à quinze mille hectares par an. Si elle se continue encore sur la même échelle pendant six ans, la reconstitution, en surface, de l'ancien vignohle détruit par le phylloxéra sera complète, et atteindra environ deux cent vingt mille hectares. Quant à la production de cet immense vignoble d'un seul dé- partement de la région, on peut estimer que, en dehors des fléaux naturels qui peuvent sévir sur la vigne, son augmentation annuelle peut s'élever de cinq cent à six cent mille hectolitres, et se prolonger pendant une durée de huit années environ. La production de l'Hérault pourrait alors revenir au chiffre de dix millions d'hectolitres de vin. Elle est actuellement de la moitié environ. De pareils résultats, dus à un ensemble de travaux scientifiques et pratiques sur la vigne et sur les fléaux par lesquels elle est attaquée, sont un exemple éclatant qui sera certainement suivi partout où il y aura des vignes phylloxérées à reconstituer. » Les divers détails de cette reconstitution sont exposés dans les Cha- pitres des deux premières livraisons : Espèces américaines employées pour- la reconstitution des vignobles de la région méditerranéenne de la France; sols qui conviennent aux vignes américaines. Résistance des vignes américaines. Choix des cépages à planter. Greffage de la vigne, etc. » Étudiant ensuite la région méridionale de la France au point de vue de la culture de la vigne, j'ai examiné les cépages de la région et leur origine, en donnant au mot cépage la signification de variété de vigne déri- vant d'une même espèce, et j'ai indiqué les raisons qui m'ont conduit à adopter l'opinion des botanistes qui considèrent, malgré les différences considérables qu'ils présentent entre eux, les cépages de l'ancien monde, et plus particulièrement ceux de l'Europe et du bassin de la Méditerranée, comme dérivant d'une seule espèce : la Vais vinifera de Linné., » Étudiant les modes de transformation de la vigne sous l'influence du climat, du sol, de la culture, de sa reproduction et de sa multiplication par semis, par hybridation de cépage à cépage, par segmentation, j'ai fait voir que le nombre des variétés de vignes est virtuellement infini, ainsi que l'avaient déjà constaté les anciens et notamment Virgile dans ses Géor- giques, en parlant de la vigne cultivée de son temps; mais que les bonnes variétés se maintenant depuis des siècles, sans altération, grâce à une sé- lection continuelle et à des soins culturaux soutenus, le nombre de celles ( n85 ) qui sont adoptées par la viticulture se limitent d'elles-mêmes dans la pra- tique, les meilleures faisant abandonner les moins bonnes. » La Pin de la deuxième livraison et la troisième tout entière sont con- sacrées à l'étude des cépages divisés en tribus, à leur origine, à leur description, leur culture, leur vinification quand ils sont destinés à la pro- duction du vin. » J'ai apporté tous mes soins à établir la synonymie des cépages que j'ai décrits et mentionnés. C'est une des difficultés de la viticulture dans toutes les régions viticoles et plus particulièrement dans notre région de la France méridionale, la plus riche de toutes; mais je crois que, pour elle, cette difficulté est à peu près résolue. Possédant depuis longtemps une collection de vignes que j'ai réussi à défendre contre le phylloxéra, et dans laquelle j'ai pu réunir les cépages de la région, j'ai cherché à conserver ceux qui ont une valeur réelle, sauvant ainsi un certain nombre d'entre eux du naufrage que leur aurait fait subir la destruction de nos anciens vignobles. » J'ai laissé en dehors du cadre que je me suis tracé les recherches qui sont faites actuellement, pour doter la viticulture de variétés nouvelles as- sez résistantes au phylloxéra pour éviter l'opération de la greffe, et don- nant des fruits susceptibles d'être comparés à ceux des cépages qui peuplent encore nos vignobles. Il faut encourager ces travaux, qui, s'ils réussissent, peuvent avoir de très féconds résultats; mais l'expérience et le temps peuvent seuls en démontrer la valeur. » Je me suis borné actuellement à mettre en évidence les moyens cer- tains par lesquels nous sommes arrivés à sortir de la crise si ruineuse, oc- casionnée par la destruction de nos vignobles, et à conserver les cépages qui en font la supériorité et la richesse. » PHYSIOLOGIE. — Sur la détermination exacte du pouvoir glycoly tique du sang. Note de MM. R. Liîpixe et Barrai.. « A un gros chien à jeun depuis un certain temps on retire simultané- ment environ 8oRr de sang par chacune des deux artères fémorales. Le sang qui s'écoule du côté A tombe dans une capsule à demi immergée dans de l'eau glacée; on le défibrine par le battage et on le filtre sur un linge sté- rilisé. 4ogr sont aussi tôt versés dans du sulfate de soude à 900 C, au moins, pour détruire le ferment glycolytique (voir Comptes rendus, séance du C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXU, N" 21.) T 54 ( n86 ) 23 juin i 890), et 4ogr dans un ballon qu'on porte immédiatement au bain- marie à 390 C. On l'y laisse une heure, puis on verse le sang dans du sul- fate de soude à 900 C, au moins. » Le sang qui coule de l'artère B tombe directement dans un flacon, préalablement pesé, renfermant du sulfate de soude à go° C, au moins, et dans un ballon contenant du sable de Fontainebleau stérilisé et immergé dans le baimmarie à 3g0 C. On l'agite fortement pendant quelques minutes de façon à le défibriner dune manière bien complète, et on le laisse une heure à cette température. Au bout de ce temps, on le verse dans du sul- fate de soude à 900 C, au moins. » Voici les résultats que donne le dosage du sucre pour iooob'r de sang : i° dans le sang A préalablement défibriné; 2" dans le sang B. Il est à noter que les chiffres suivants sont une moyenne d'un grand nombre d'expé- riences, d'ailleurs parfaitement concordantes : Immé- Après Perte diatement. une heure. pour 100. gr gr A 1 ,o5 0,80 i!\ B 1 ,07 0,72 33 » La différence ogl", 02 des chiffres i,o5 et 1,07 pourrait passer pour une erreur de dosage. Nous la croyons, cependant, bien réelle, et nous pensons qu'elle reconnaît pour cause la perte d'une petite quantité de sucre pendant la durée du battage, de la filtration, etc. Quant à la diffé- rence que présentent les deux sangs au bout d'une heure, elle s'explique par le fait que B n'a été privé d'aucune de ses parties constituantes, tandis que A, préalablement défibriné, a perdu, outre sa fibrine, un certain nombre de globules blancs qui, d'après nos observations microscopiques, restent inclus dans son intérieur. Or, il résulte de nos recherches anté- rieures {Revue scientifique, 28 février 1891, p. 273) que le ferment glyco- lytique est renfermé dans les globules blancs. Il est donc naturel que le sang défibriné soit moins riche en ferment glycolytique que le sang entier. » Si l'on fait macérer la fibrine tout à fait fraîche, extraite d'une quan- tité donnée de sang, dans un peu d'eau sucrée, à la température de 39°C, on trouve que le pouvoir glvcolvlique de cette fibrine est précisément égal à la différence existant entre le pouvoir glycolytique du sang dont elle est extraite et celui de la même quantité de sang entier. » La conséquence de ces faits, que nous avons constatés dans un grand nombre d'expériences, est que, pour déterminer d'une manière tout à fait ( n87 ) exacte la teneur d'un sang en ferment glycolytique, il ne faut pas le défi- briner préalablement (autrement on commettra une erreur en moins qui pourra être d'un dixième environ), mais bien procéder, ainsi que nous l'a- vons indiqué, avec le sang B. Nous insistons sur la nécessité d'agiter très fortement le sang contenu dans le ballon; car si on le laisse se coaguler en gros caillots, bien qu'entiers en fait, il perd, en une heure, moins de sucre que le sang préalablement défibriné. Cela se comprend facilement en son- geant que dans ce cas les globules blancs sont emprisonnés au sein d'une masse très considérable, et que, par conséquent, le ferment ne peut diffu- ser d'une manière complète. » Même en suivant rigoureusement la méthode ci-dessus indiquée, on n'arrivera pas à connaître exactement le pouvoir glvcoktique du sang, si le chien a été préalablement bien nourri. Dans ce cas, en effet, il peut ren- fermer du glycogène en quantité assez abondante pour que la production d'une quantité relativement considérable de sucre, dans les premiers in- stantsqui suivent la saignée, vienne fausser les résultats. Dans une prochaine Note nous donnerons la preuve de la réalité de cette glyro génie hématique, que Claude Bernard ne parait pas avoir soupçonnée.» MEMOIRES PRESENTES. M. Ecg. Ferron soumet au jugement de l'Académie, par l'entremise de M. Daubrée, un Mémoire intitulé : « Essai d'une théorie mathématique sur les fractures terrestres et les diaclases artificielles ». (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy.) M. S. Altaras adresse un Mémoire ayant pour titre : « Moteur fluido- statique à force facultativement progressive ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. E. Delaurier adresse une Note sur la navigation aérienne. ( Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Pigeon adresse une Note « Sur les inhalations d'air ozonisé ». (Commissaires : MM. Bouchard, Verneuil.) ( n88 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel appelle l'attention de l'Académie sur les Rapports présentés à la Chambre de Commerce de Lyon, par la Commis- sion administrative, sur les travaux du laboratoire d'études de la soie. ASTRONOMIE. — Observation du passage de Mercure sur le disque du Soled le 9 mai 1891, faite avec l'équatorial de P/œssl à l'Observatoire national d'Athènes. Note de M. D. Euixins, présentée par M. E. Mouchez. « L'observation du passage de Mercure sur le disque du Soleil a été fa- vorisée, à Athènes, par un temps assez beau. Au moment du lever du Soleil, presque tout le ciel, et particulièrement l'horizon oriental, est parsemé de légers cirrus; l'image du Soled est pourtant très peu ondulante, mais le contour de Mercure très mal défini. Quelques minutes après le lever du Soleil, les nuages disparaissent presque complètement à l'est, et l'image de la planète paraît plus nettement tranchée; fort heureusement, l'atmo- sphère est parfaitement tranquille. Le Soleil s'est dégagé déjà complète- ment des nuages; son bord est excessivement peu ondulant et ses taches sont très nettes et bien calmes. L'image de Mercure est très nette, d'une teinte bien noire et uniforme depuis le centre jusqu'aux bords qui parais- sent bien tranchés sans aucune auréole; le disque de Mercure paraît un peu plus noir que les centres des taches solaires. » L'image de Mercure devient de plus en plus nette à mesure que le So- leil s'élève au-dessus de l'horizon. Je distingue que sa teinte n'est plus, comme tout à l'heure, parfaitement uniforme, mais un peu moins noire vers les bords. Malheureusement, quelques nuages passent devant le disque solaire et l'image de Mercure devient assez ondulante. » iom avant la sortie interne, les nuages disparaissent complètement, et l'on voit avec une netteté extraordinaire les bords de la planète; le disque de Mercure paraît beaucoup plus noir que tout à l'heure; l'image de la planète paraît bien nettement frangée aux bords. » Mercure se rapproche de plus en plus du bord solaire; un filet lumi- neux subsiste entre les deux bords de la planète et du Soleil, sans présen- ter aucun autre phénomène remarquable. ( "89 ) » Le filet lumineux diminue graduellement et se rompt instantanément; je n'ai pas vu le phénomène de la goutte noire. » Voici l'instant de rupture du filet lumineux : Sortie interne i8hi7m2os (temps moyen d'Athènes) » L'échancrure du bord solaire diminue de plus en plus; je ne distingue aucun phénomène lumineux pendant la sortie de la planète. Les ondula- tions du bord du Soleil étant presque insensibles, j'ai pu estimer le mo- ment de la sortie externe presque avec la même précision que celui de la sortie interne. » Voici le temps de la disparition totale de l'échancrure : Sortie externe i8h22mos (temps moyen d'Athènes) » La détermination du temps et la marche de la pendule ont été obtenues, avec toute l'exactitude possible, à l'aide de notre cercle méridien; le chro- nomètre que nous avons employé a été comparé plusieurs lois à la pen- dule méridienne avant et après l'observation. » ASTRONOMIE. — Les conditions atmosphériques de Greenwich par rapport à la question de l'heure universelle. Note de M. Toxdixi. « Bien que le méridien initial puisse être fixé par sa distance aux obser- vatoires existants (ainsi qu'on a fait pour celui de Jérusalem-Nyanza, déjà repéré à 120 observatoires, dont on a présenté la liste destinée à être envoyée aux puissances), tout suggère qu'on le choisisse de manière à pouvoir, au moins, être fixé aussi par un observatoire situé en de favora- bles conditions atmosphériques, et qu'il offre le plus possible d'avantages sur son parcours. C'est en vue de cette double considération que l'Italie s'abstient d'appuyer le choix de Greenwich et qu'elle propose, pour fixer l'heure universelle, celui de Jérusalem-Nyanza, le statu quo devant être garanti dans la Marine, dans l'Astronomie et dans la Topographie. » Les conditions atmosphériques du point où s'élèverait, ou pourrait s'élever, l'observatoire fixant l'heure universelle ont paru, même à la con- férence de Washington, si importantes, qu'on y a relevé celles où se trouve l'Observatoire de Paris comme n'étant pas assez favorables (Procès-Verbaux, p. [\i-f\2). Si donc on y a cru, par erreur, que celles de Greenwich le sont davantage, cette erreur elle-même prouve la portée que la conférence atta- ( TI9° ) chait auxdites conditions. Or, voici quelques données empruntées aux do- cuments officiels de l'observatoire de Greenwich. » La moyenne de l'état nébuleux, o indiquant un ciel pur et 10 un ciel très chargé, y a été : en 1886, de 6,8 ; en 1887, de 6,5 ; en 1888, de 7,2. » Le nombre de jours pluvieux a été : en 1886, de i63; en 1887, de 1.43; en 1888, de j65. »> Sur les 4454 heures pendant lesquelles le soleil se trouve chaque année plus de 5 degrés au-dessus de l'horizon de Greenwich (4464,9 dans les bissextiles), on a eu : en 1866, 1229,2 ; en 1887, 1406,9; en 1888 (biss.), 1068,1 heures pendant lesquelles il a assez brillé pour laisser trace sur l'appareil de l'observatoire. » Aussi il résulterait, de la comparaison avec toutes les autres stations météorologiques, qu'en l'année 1889 l'état nébuleux de Greenwich aurait plutôt augmenté. » Voilà pourquoi si, dans l'état actuel de l'Astronomie, les instruments de précision et les calculs suppléent si bien à l'état du ciel, que les éphé- mérides nautiques ne s'en ressentent nullement, il faudrait d'autant plus en tenir compte quand il s'agit de fixer l'heure universelle, que nul ne peut prévoir toutes les applications que l'unification dans la mesure du temps pourrait avoir à l'avenir. » Quant au méridien de Jérusalem-Nyanza, l'Italie en soumet le choix à la considération des puissances, vu que soit l'altitude (779™), soit la lati- tude de Jérusalem (3i°46' 3o"N.), soit la circonstance que son méridien offre un arc sur terre d'environ 920 (86°, si l'on en soustrait les mers inté- rieures qu'il traverse) et qu'il coupe l'équateur, les deux tropiques, le 45° N". et le cercle polaire arctique sur le continent, lui paraissent mériter d'être prises en considération. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration algébrique des équations différentielles du premier ordre. Note de M. Paixlevé, présentée par M. Poincaré. « M. Poincaré, dans une Note récente, a énoncé d'importantes propo- sitions relatives à l'intégration algébrique des équations du premier ordre et du premier degré. Je me propose d'étudier ici la même question pour une équation du premier ordre quelconque. ( »9> ) » Soit (0 x(y,y,*) = o une équation dont le premier membre est un polynôme irréductible en y', y, x, de degré q en y'. Nous supposons que l'on a fait subir aux variables x, y la transformation homographique la plus générale. Quand l'intégrale de (i) est algébrique, le genre vs de la relation entre les constantes inté- grales (nombre que j'ai introduit dans des travaux antérieurs) est nul, ou égal à i ou plus grand que i. Quand on suppose u>i,ona une limite su- périeure du degré de l'intégrale; dans l'hypothèse xs = i , l'intégrale doit satisfaire à l'égalité 3 (y1, y, es) l"Pdx -+~Qdy -eonst., où J représente une intégrale simple de première espèce attachée à la sur- face (i). On reconnaît algébriquement si cette condition est vérifiée : il faut de plus que J n'ait que deux périodes. On est ainsi ramené au problème de la réduction des intégrales abéliennes aux intégrales ellip- tiques. » Reste le cas de gj = o. Pour fixer les idées, faisons q = 2, mais la mé- thode s'applique aussi bien, quel que soit q. Soit donc (1) l-f-2M/ + N = o l'équation considérée, où L, M, N sont de degré m en x, y. Il n'existe pas en général de points d'indétermination dey', c'est-à-dire de valeurs de a-, y qui annulent à la fois L, M, N. De tels points E, quand ils existent, sont des nœuds ou des cols. Résolvons, d'autre part, l'équation (1) par rapport à J' : , _ M ± y/M2 — Li\ M zn P y/QR R = o définit une intégrale singulière, Q = o le lieu des points de rebrous- sement des intégrales. Sur cette dernière courbe, distinguons les points E' où le coefficient angulaire de la tangente est égal ky'. » L'intégrale de (1), lorsqu'elle est algébrique et que us est nui, s'écrit O) /(a7,^) = C»a-=-aCP+y = o; /désigne un polynôme de degré n en r, y, irréductible pour toute valeur de la cozistante C, sauf pour certaines valeurs remarquables. Si on élimine ( Ilf)-' ) C entre les équations (2) et/J -+-/r' y'= o, le résultant L,r':-2M,r'+ N, = o est de degré (4 ra— 2) en x,y. Mais L,, M„N, sont divisibles : i°paro'A-\ si, pour une valeur c de C, /est divisible par . et V pour deux valeurs de C, L,, M,, N, sont divisibles par ©VfV~2. » Quand l'équation (j) n'a pas de nœuds, on reconnaît aisément si son intégrale est une courbe algébrique de genre donné. Mais cherchons à résoudre la même question sans aucune donnée. Désignons par lie degré de 1) qui» égalé à zéro, définisse une intégrale singulière; sinon il faut modifier la formule. Ce cas, où l'équation admet une inté- grale singulière multiple, ne se présente que s'il existe des noeuds. Dans tous les cas, le nombre des valeurs de C pour lesquelles /est une puis- sance d'un polynôme ne saurait excéder (S. » De plus, si pour une valeur remarquable a on a la courbe - - i , 2, n), les éléments initiaux (z", x",pl) définissant les caractéristiques qui engen- drent une de ses intégrales devront former une multiplicité intégrale '■ \1„_, )° d'ordre n — i, c'est-à-dire, devront dépendre de n — i variables C. R., iSç)i, i" Semestre. (T. CXII, N' 21.) *55 ( "9* ) indépendantes et satisfaire aux équations (i) F(z'\x%pl) = n, (2) dz*-p\dx\-p\dx\-...~p«ndx«H » Une telle multiplicité renferme toujours une multiplicité ponctuelle (Pu-,)0, d'ordre n — q, (i,, ;x0, ;/,, , y.q; z", x", ..., xl;at,ait .., an entre les 2/ï -t-

1 da, da, :«* " an) = °> ?a(«o, « *») = 0 (A = o, 1 q), ô\ . de , ■ v 1 \-l-r- =0 (j = r,2, n), aa, da, àp — a \p dans le second. » D'après la méthode de Gauss, il faut adjoindre y — 2 (p — a-sjp) dans le premier cas et \ -2[p -+- a \Jp dans le second, a. étant déterminé par les deux conditions k.2 4 !\'f ■■ i, a i (mod/|); il en résulte que le pro- duit — 2(a rp \jp) {a -t- b \Jp) est le carré d'une fonction entière de \jp. » Cette méthode fait dépendre la connaissance des irrationnelles de l'équation aux huit périodes de celle des unités complexes de l'équation aux quatre périodes. 3. De ce qui précède, on peut déduire le caractère biquadratique de tout nombre premier q, autre que 2, divisant l'un des nombres mou c relies par l'équation u2 — v-p = — i . Si q divise u, il est résidu quadratique mod.^; si p — i est divisible par 8, q est résidu biquadratique (mod.p) si v est résidu quadratique mod.q, et non résidu biquadratique (mod./.*) si v est non résidu quadratique mod.r/; si p — i n'est pas divisible par 8, q est résidu biquadratique (mod. />) si — v est résidu quadratique (mod. q) et non résidu biquadratique lorsque — eest non résidu quadratique (mod. q). » Si q divise v, p et q sont en même temps résidus quadratiques ou non résidus quadratiques l'un par rapport à l'autre. Supposons q résidu qua- dratique modyo. Si q est de la forme «SX- -f- i,p et q sont en même temps résidus biquadratiques ou non résidus biquadratiques l'un par rapport à l'autre; si q est de la forme 8k -+- 5, q est résidu quadratique (mod./;) sip est non résidu biquadratique (mod. q ), et vice versa. > ( "9» ) ÉLECTRICITÉ. — Recherches de thermo-électricité. Note de MM. Cmassagxy et Abraham, présentée par M. Mascart. « Ainsi que nous l'annoncions dans une Communication antérieure ('), nous avons étendu nos mesures de forces électromotrices à différents cou- ples thermo-électriques. » Nous rappelons que ces mesures sont faites par une méthode d'oppo- sition et que, dans chaque série d'expériences, les fds des métaux étudiés, soigneusement isolés, sont soudés à l'une de leurs extrémités dans une même petite masse de cuivre rouge, pour assurer l'identité de température des soudures chaudes, les soudures froides étant maintenues dans la glace fondante. Les températures du bain où plonge la soudure multiple, éva- luées au moyen d'un thermomètre à mercure de M. Tonnelot, sont réduites à l'échelle du thermomètre à hydrogène à l'aide des Tables fournies par le Bureau international des Poids et Mesures où notre thermomètre a été étalonné. » Dans l'étude du couple fer-cuivre, nous étions arrivés à ce résultat : « qu'une formule parabolique à deux termes est tout à fait insuffisante » pour relier les forces électromotrices aux températures correspondantes » du thermomètre à hydrogène; les températures évaluées à l'aide d'une » telle formule calculée pour o°, 5o°, ioo° présentant, en effet, sur les températures observées des écarts de o°, 12 à 25° et de + o°,i3 à ■> 7">° (2) ». » Or ce fait n'est pas particulier au couple fer-cuivre; il se présente également pour tous les couples que nous avons étudiés, et ces écarts pré- sentent entre eux une remarquable identité. » Voici d'abord le Tableau des forces électromolrices observées : ..ion" Fer-cuivre 0,0010982 Fer-platine rhodié. . . o,ooo8g5i Fer-argent 0,0011280 Fer-platine o,ooi685i E?°. E* . 0 O00864g 0 0006048 o,ooo3i55 0 OOO7089 0 000 4961 0,0002691 0 OO088J6 0 0006174 o,ooo32i 1 0 OOI2789 0 000859g o,ooo432i (') Comptes rendus, t. CXI, p. 477, 602, 732; 1890. (2) Une interversion de signe nous avait fait dire 4- o°, 12 et — o°, i3. < TI99 ) » La nécessité de n'employer que des fils suffisamment homogènes, pour que la force électromotrice d'un couple ne dépende que des températures des soudures, a rendu impossible toute mesure sur le nickel. » En calculant pour chacun de ces couples une expression de la forme E'0 al ht-, qui donne à 5o° et ioo° les valeurs observées, on trouve que, d'après cette formule, les forces électromotrices mesurées a 2.5" et 73° correspondraient respectivement aux températures suivantes : o o Fer-cuivre 24,88 76, i.3 Fer-platine rliodié ^4, 885 - 5 . l35 Fer-argent 24,87 7") , i35 Fer-platine 24,87 - ) , 1 35 Moyennes 2 \ . s-'i 7") , i35 T. es nombres de chacune de ces deux colonnes sont identiques au degré même de la précision des lectures sur le thermomètre à mercure. » Il résulte nettement de ce dernier Tableau qu'en adoptant l'échelle du thermomètre à hydrogène la marche d'aucun de ces couples n'est parabo- lique, et que leurs pouvoirs 1 h crmo-élect tiques sont représentes non par des droites, mais par des courbes tournant toutes leur concavité vers l'axe des températures. » Mais, si l'on adoptait une échelle où les températures o° ; 24°, 87.''): 5o°; 75°, i3; ioo° correspondraient respectivement aux températures o°, 2 )", 5o°, 75°, ioo° du thermomètre à hydrogène, les courbes repré- sentatives des forces électromotrices de tous ces couples entre o" et roo° devien- draient très exactement des paraboles, et celles de leurs pouvoirs thermo-élec- triques des droites. » Nous ferons remarquer que les résultats qui précèdent s'appliquenl également aux six autres couples que l'on peut former en groupant au- trement les métaux employés, couples qui ont été mesurés, eux aussi, en vue d'assurer le contrôle que fournit la loi des métaux intermé- diaires (' ). « (') Travail fait au laboratoire de Physique de l'École Normale supérieure. ( ] 200 ) PHYSIQUE DU GLOBE. -- Détermination de la constante solaire. Note de M. R. Savélief, présentée par M. Janssen. « Dans ses remarques sur les résultats des observations actinométriques faites par moi à K.ief en 1890 ('), M. Crova (2) fait observer que c'est surtout pendant l'hiver que ractinomètre enregistreur donne les résultats les plus intéressants. Les observations enregistrées pendant l'hiver et le commencement du printemps de l'année 1891 au moyen de l'actinographe de M. Crova m'ont en effel donné une seule courbe absolument symétrique, mais assez remarquable. » Le 26 décembre 1890, le ciel a été du matin au soir d'un bleu pur, sans aucun nuage, visible; la variation du baromètre n'a été pendant vingt- quatre heures que de omm,5 ; la température de l'air a varié de — 17 C,B à — 22 C, 4. et la tension de la vapeur d'eau s'est maintenue entre omm,7 et omm, 9; pendant la nuit, l'actinomètre a été arrêté par la gelée; mais l'in- strument a été remis en état, et à io1' du matin a pu fonctionner régulière- ment. » La courbe de cette journée a été complètement symétrique par rap- port a l'ordonnée de midi et tout a fait régulière; j'ai tracé sa courbe en- veloppe, et je l'ai calculée au moyen des formules de M. Crova (3) y =- — -^— .— > sous-tane; = c(\ r -. T - -- el+ . » La valeur de p dépendant de la transmissibilité T a été trouvée égale •1 0,647 ±0,018 pour des masses atmosphériques traversées, a; variant de 4 à 10; au moyen de ce facteur, j'ai calculé sept valeurs de la constante solaire Q, comprises entre 3cal, 571 et 3oaI,6o9; leur valeur moyenne est 3cal,589. » En la multipliant par le carré du rayon vecteur du Soleil pour cette journée, j'ai obtenu pour la constante solaire, réduite à la distance moyenne du Soleil à la Terre, le nombre Q,„= 3cal, 47. (') Comptes rendus, t. CXII, ]>. 481. (2) Ibid., p. 48a. (3) Annales de Chimie et de Physique, 6P série, t. XIV, août 1888. ( 120 1 ) » On sait que M. Langley a obtenu, au moyen de ses remarquables observations bolométriques, 3c:i',o comme valeur de la constante solaire. » J'ai discuté avec beaucoup d'attention ces valeurs numériques, et le résultat que j'ai obtenu me paraît absolument hors île doute; en effet : » i° En étendant mes calculs depuis l'épaisseur atmosphérique 10 jus- qu'à l'épaisseur 16, j'ai obtenu pour/> et Q des valeurs presque identiques à celles que je viens d'indiquer. » 2" La valeur en calories des ordonnées de la courbe de l'actinographe, le 2G décembre, 67mn\8, est exacte, car pour la courbe du 21 décembre elle était 67,UI",6, et pour celle du Ier février 6c)ra"\i pour une calorie. r> 3° Pendant cette période, le vent a été très faible et ne peut avoir influé sur les indications de l'instrument, alors que son action est insen- sible par des vents assez forts. » 4° Les conditions météorologiques ont été très favorables; en effet, d'après les indications du Bullrtin de l! Observatoire physique central de. Saint- Pétersbourg, nous avons eu, avant le 26 décembre, dans la Russie d'Europe, quelques journées de grandes gelées, avec des vents d'est et nord-est à Kief, sous l'influence d'un maximum barométrique sur la Russie centrale; le sol était recouvert d'une épaisse couche de neige, et l'atmosphère à Kief devait contenir une très faible quantité de vapeur d'eau et de pous- sières. » 5° La valeur 0,647 ^" facteur yo, déterminée le 26 décembre, ne dé- passe pas la limite qu'elle atteint par les plus belles journées; ainsi, j'ai trouvé, pour le 7 janvier 1889, /? — o,()2f) ('). M. Crova (2) a trouvé à Montpellier, aux dates suivantes : a3 nov. [886. '7 aov. [885. [3 août 1888. 19 août 1888. /> 0,602 o,643 0,73s o,532 Ainsi la valeur de p que j'ai obtenue le 26 décembre ne présente rien d'exceptionnel; il en est donc de même de la transmissibilité. » Il y a d'autant moins lieu de douter de la valeur élevée que je viens d'obtenir pour la constante solaire, qu'il est certain que nous ne pouvons déterminer à la surface de la Terre la totalité de la chaleur qui arrive aux limites de l'atmosphère. (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 287. (2) Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XXI, octobre 1890. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXI1, N° 21.) l56 ( T202 ) » Comme leditM. Crova ('), « cette valeur ne représente que l'inten- » site qu'aurait aux limites de l'atmosphère l'ensemble des radiations qui » ont pu arriver sans être totalement absorbées jusqu'au lieu où elles » ont été mesurées ». » On peut conclure de ce qui précède que, le 26 décembre 1890, la transmissibilité de l'atmosphère n'a rien présenté d'exceptionnel, mais que les minimes quantités de vapeur d'eau et de poussières, contenues dans l'atmosphère à cette époque, ont permis à des radiations qui d'ordinaire n'atteignent pas la surface du sol d'arriver jusqu'à elle, et que c'est à cette circonstance qu'est due la valeur très élevée de la constante solaire que j'ai obtenue. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le mouvement de balancement rythmé de l'eau des lacs (seiches). Note de M. P. du Boys. « On observe dans les lacs, et particulièrement dans le lac Léman, des mouvements de balancement de l'eau dont la surface s'élève et s'abaisse successivement dans toute une région, et s'abaisse, puis s'élève en même temps dans l'autre région, suivant un rythme oscillatoire régulier. Ces deux régions sont séparées par une ligne où le niveau reste invariable et qu'on appelle un nœud. » Ces mouvements ont été décrits depuis longtemps sous le nom de seiches (2). Ils doivent être attribués à une cause (variation locale rapide de la pression atmosphérique) agissant au commencement du phénomène et laissant ensuite l'eau osciller librement sous la seule action de la pe- santeur. » Les équations différentielles de ce mouvement oscillatoire peuvent être posées directement; mais il ne paraît pas possible d'en tirer parti quand la profondeur varie d'un point à l'autre du profil du bassin. » Pour tourner cette difficulté, on peut identifier le mouvement de ba- lancement avec le mouvement de propagation d'une onde solitaire d'une (') Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. XIX, p. 167. {-) Voir les travaux, de M. F. -A. Forel, de Morges, entre autres : Comptes rendus, t. LXXX, p. 107, i875; t. LXXXIII, p. 712, 1876; t. LXXXVI, p. i5oo, 1878; t. LXXXIX, p. 85g, 1879. — Bull. Soc. vaud. Se. nal., t. XII et XIII, Lausanne, 1873 et 1875. — Arch. des Sc.phys. et nat.. Genève, passîm- ( I 203 ) longueur double de la longueur du bassin et enfermée dans ledit bassin, de telle sorte que les deux extrémités de l'onde, après réflexion contre les parois extrêmes, se rejoignent et marchent ensemble. Alors deux points de l'onde interfèrent en chaque point du profil du bassin, l'un des points de l'onde marchant dans un sens, l'autre marchant en sens contraire. » La demi-période du mouvement de balancement, c'est-à-dire le temps / pendant lequel l'eau monte ou descend en un point du bassin, est égale au temps que le sommet de l'onde met à parcourir la longueur / du bassin. Or la vitesse ca de propagation de l'onde est, pour une intumescence de très faible hauteur, en un point où la profondeur est //, w = sjgh. » Dès lors, si s est l'abscisse de ce point à partir de l'origine du bassin, on peut écrire h étant une fonction de s. » Cette formule pourra être appliquée à un bassin à fond irrégulier, en décomposant le profil en sections de longueur sL correspondant à des pro- fondeurs extrêmes ht etA,+l, entre lesquelles le profil du fond sera assi- milé à une ligne droite; la valeur de t prendra alors la forme ■2 Si » Pour que le mouvement donne lieu à un nœud, c'est-à-dire à un niveau invariable en un point fixe, il faut que le profil de l'onde généra- trice du mouvement, supposée se propageant dans un canal à fond hori- zontal, soit symétrique par rapport à la verticale passant par son sommet, et que les deux demi-ondes en avant et en arrière du sommet soient elles- mêmes symétriques par rapport à leur milieu. » Dans ce cas, deux points de l'onde distincts, d'une longueur telle que cet espace soit parcouru dans un temps égal à l, auront des ordonnées dont la somme sera constante. Deux points ainsi définis interféreront tou- jours en un point du bassin tel que, pour arriver de ce pointa l'une des extrémités du bassin, il faille un temps -■ » Ce point sera un nœud; car, si l'onde se déforme en passant sur des ( I204 ) profondeurs variables, en un point donné du bassin, la hauteur de l'intu- mescence reste toujours proportionnelle à la somme des intumescences des deux points correspondants de l'onde génératrice : elle est donc con- stante pour ce point, qui réalise ainsi la condition caractéristique du nœud. » En appliquant cette méthode au profil que l'on obtient en rectifiant la ligne de thalweg du lac Léman, on trouve des résultats qui s'écartent très peu de ceux de l'observation, sans qu'il y ait lieu de tenir compte des variations de la profondeur dans les sections transversales du lac. » PHYSIQUE DU globe. - Sur un nouvel appareil de sondage portalij, à fil d'acier. Note de M. Emile Belloc, présentée par M. Janssen. « Ceux qui se livrent à des travaux scientifiques dans les montagnes savent combien il est urgent de réduire au strict nécessaire le poids et le volume des appareils. Cette considération et les éludes que je poursuis depuis plusieurs années dans les lacs de la haute montagne, notamment dans les Pyrénées, m'ont amené à imaginer un petit instrument de sondage et de recherches, d'une grande légèreté, pourvu des organes les plus essentiels, et dont la précision ne laisse rien à désirer. » Cette petite machine, pesant moins de 4\ avec laquelle j'ai déjà fait un grand nombre d'expériences diverses, m'a servi de modèle pour com- biner un nouvel appareil également portatif, et muni, comme le premier, d'un fil d'acier, mais plus robuste et approprié aux recherches sous-marines. » En voici la description : » Un bâti formé de deux flasques parallèles en bronze, que réunissent des entretoises de même métal, est solidement fixé sur une forte planchette servant, en même temps, de socle à la machine et de fond à la caisse d'em- ballage (') destinée à la transporter. » Un tambour en fonte est calé sur l'arbre principal de la machine. Il peut enrouler environ noom de fil d'acier de -^ de millimètre, ou 2000™ de fil de -^. Les deux extrémités de l'arbre reçoivent chacune une mani- velle destinée à manœuvrer l'appareil pour remonter la sonde. » A droite du tambour, une roue à rochet permet d'arrêter brusque- (') Les dimensions de cette caisse, égales, à l'épaisseur du bois près, à celles de la machine, sont o,3o x o,45 X 0,50e'11. Le poids de l'appareil est d'environ 20ks. ( I 20D ) ment la machine. A gauche une gorge peut laisser passer une lame de frein dont le double rôle est de régulariser le déroulement du fil et de signaler automatiquement la fin de la course du poids de sonde. » Du tambour autour duquel il s'enroule, le fil passe sur une poulie plus élevée et, de là, il est renvoyé sur une seconde roue située à la partie inférieure et à demi plongée dans un auget pouvant contenir une matière destinée à protéger le fil contre l'oxydation. Cette roue est supportée par un levier qui agit sur le frein pour indiquer le moment précis où la sonde touche le fond. Ensuite le fil remonte verticalement dans la gorge d'une poulie métrique, c'est-à-dire munie d'un compteur de tours à cadran, qui a pour base deux subdivisions du mètre; il l'enveloppe complètement avant de s'engager entre deux cylindres entourés d'un feutre épais, cpii servira à le sécher à la montée, et, finalement, il se coude presque à angle droit sur une quatrième poulie, placée à l'extrémité de la flèche ou bigue, qui surplombe l'endroit où la sonde doit être immergée. » Les excès de tension sont atténués par le frein automoteur, qui se règle facilement à l'aide d'une patte à ressort placée au bas du tambour et à l'arrière de la machine. Le compteur est actionné par une vis sans fin sur l'axe de laquelle est fixée la poulie métrique. » La flèche est démontable à son point d'attache. A l'aide d'une disposition fort simple, on peut, selon les besoins du moment, changer sa direction à droite ou à gauche, lui permettre un mouvement de va-et-vient entre deux points déterminés, ou l'immobiliser sur un point quelconque du plan hori- zontal dans lequel elle se meut, san« arrêter la marche de la machine. Il en résulte que l'opérateur peut, sans se pencher hors du bateau, manœuvrer la flèche et, par conséquent, ramener la ligne de sonde contre le bord ou à l'intérieur de l'embarcation, pour y attacher les poids de sonde ou les instruments destinés aux recherches. L'arc de cercle que la flèche est capable de décrire peut atteindre 1800. » Afin d'adoucir les frottements, les poulies sont en bronze, tandis que les axes sont en acier. Ceux-ci ont été calculés pour ne jamais supporter un effort supérieur à 2ks par millimètre carré. » Les chapeaux des paliers, disposés comme des susbandes d'affûts, sont facilement démontables, n'étant tenus que par des chevilles à ergot. » Réduit au minimum de poids et de volume, cet appareil peut rece- voir des applications fort nombreuses; et, quoiqu'il soit principalement destiné à l'étude des eaux et des fonds marins et lacustres, il peut être uti- lisé en dehors de l'élément liquide, pour mesurer verticalement la proton- ( I2o6 ) deur de toute cavité, ou la hauteur de toute élévation dont le sommet est praticable et la base peu accessible. » Si rapide et si incomplète que soit la description qu'on vient de lire, de cet appareil et des applications diverses auxquelles il se prête, elle per- met cependant de se faire une idée des services que peuvent en attendre les marins, les ingénieurs hydrographes et les explorateurs. » En dehors même des études savantes, il est incontestable que la ma- rine, pour ses sondages courants, aurait tout avantage à se servir d'un appareil de ce genre, précis et parfaitement maniable; dans lequel le fil d'acier, toujours égal, à peu près inextensible, ne donnant, à cause de son faible diamètre et du poli de sa surface, aucune prise aux courants, rem- placerait le fil ordinaire en matière textile, déroulé à la main, qui s'al- longe ou se raccourcit et ne peut fournir que des résultats approximatifs. » Grâce à l'intervention de M. le baron J. de Guerne, j'ai pu soumettre à S. A. le Prince Albert de Monaco, durant la période d'armement scienti- fique de son nouveau yacht, la Princesse Alice, les plans de mon nouvel ap- pareil. Le Prince ayant bien voulu en faire exécuter un, son exemple a été immédiatement suivi par M. A. Delebecque, ingénieur des Ponts et Chaus- sées, à Thonon, dont l'Académie connaît les travaux sur les lacs de la Savoie ('). Il y a lieu d'espérer que cet appareil, mis en œuvre de plu- sieurs côtés à la fois, aura satisfait très prochainement à l'épreuve décisive que lui feront subir les praticiens compétents. « MÉTÉOROLOGIE. — Etude sur le « gradient » appliqué à la prévision du temps. Note de M. G. Guilbekt, présentée par M. Mascart. « Dans l'étude des cyclones on a découvert de remarquables rapports entre la force du vent et le gradient barométrique. » Ces rapports ont été exprimés ainsi : « Toutes choses égales d'ailleurs, la vitesse du vent autour d'un cyclone » est en raison de la pente atmosphérique : elle est d'autant plus grande » que les courbes isobares sont plus rapprochées l'une de l'autre (2). » » De plus, la Météorologie enseigne : » i ° Que la force du vent, à gradient égal, est beaucoup plus faible dans le demi-cercle maniable que dans le côté dangereux; (') Delebecque, Comptes rendus, 22 décembre 1890, 5 janvier et 20 avril 1S91 . C2) La Météorologie appliquée à la prévision du temps, par M. Mascakt. ( T2«7 ) >, 20 Qu'au centre du cyclone, ou dans la zone centrale, le vent est nul ou affaibli. » Or l'étude attentive des bourrasques révèle de fréquentes et considé- rables exceptions à ces règles, et il n'est pas rare de constater : » i° Un vent fort avec gradient faible ; 2° Un vent fort ou violent dans le demi-cercle maniable ; » 3° Lèvent conserver sa vitesse près du centre, ou dans la zone cen- trale. » De nos recherches, il ressort que : » Toutes les fois qu'une exception de ce genre aura été constatée elle sera suivie d'une hausse barométrique dans un délai maximum de — a4 heures. Cette hausse, en général, sera d'autant plus importante que l'anomalie aura été plus considérable. « L'élévation de la pression surviendra le plus souvent du côté de l'Eu- rope où l'exception se sera produite et dans une direction perpendiculaire au vent proportionnellement trop fort. » En d'autres termes, tout excès de vent sur la normale emporte comme conséquence une augmentation de pression. » Inversement, toutes les fois que le vent sera proportionnellement trop faible par rapport au gradient, la baisse barométrique surviendra dans les — 24 heures et sera d'autant plus forte que l'anomalie aura été plus remarquable. « Ces règles sont générales ; elles trouvent à s'appliquer dans la grande majorité des jours, plus de 3oo jours par an, sur toutes les régions de l'Eu- rope, sans exception, et permettent ainsi de prévoir les fluctuations baromé- triques, soit en hausse, soit en baisse, — 24 heures à l'avance, et avec une proportion de succès de plus de 90 pour 100. » Il est évident que cette connaissance anticipée de la hausse ou de la baisse du baromètre sur divers points doit entraîner les plus profondes modifications dans la prévision du temps; l'application de nos nouveaux principes amènera donc inévitablement une transformation partielle du sys- tème actuel de prévision. » On ne tardera pas à reconnaître que ces nouvelles bases permettent de prévoir soit approximativement, soit avec une certitude absolue : » i° La vitesse du centre de dépression, inconnue jusqu'à ce jour, d'après la méthode isobarique; » 20 La direction de la bourrasque et, par conséquent, sa position fu- ture; ( rao8 ) » 3° L'arrivée des anticyclones, alors même que les hautes pressions n'existent nulle part; » 4° La force et la direction des vents, qui dépendent à la fois des centres de dépression et des mouvements des anticyclones; » 5° La fin d'une tempête qui vient d'éclater, le retour au calme, la ces- sation du gros temps; » 6° L'avenir d'une bourrasque survenue à l'improviste, qui peut, ou se combler, ou se creuser, soit sur place, soit dans sa course; » 70 L'anéantissement, dans les vingt-quatre heures, d'un centre de dé- pression, même de tempête. » Ce dernier phénomène est très remarquable; il se produit quand le centre se trouve entouré de vents proportionnellement trop forts d'après le gradient. D'après nos principes, la hausse doit alors survenir de tous côtés ; il en résulte logiquement la suppression du minimum barométrique. » J'appelle ce phénomène du nom de compression du cyclone. » Notre étude des exceptions sur les Cartes isobariques nous a permis de constater et d'expliquer d'autres anomalies très importantes. » Ainsi, la station de Skudesnoës obéit à un régime spécial, et le vent nord-est, principalement sur la Manche, suit également des lois toules particulières. » Par exemple, un vent fort de nord-est sur la Manche, en excès sur la normale, pourra être suivi néanmoins de baisse barométrique. » L'écoulement naturel de l'air froid vers les régions chaudes justifierait cette baisse anormale, mais il y a d'autres causes : » Le vent nord-est sur la Manche sera suivi de baisse barométrique si la pression diminue au sud. Il amènera une hausse, au contraire, si le baromètre monte au sud ou si ce vent nord-est est la conséquence de l'ar- rivée d'un cyclone sur les îles Britanniques. » En appliquant ces diverses règles, la prévision du temps acquerra de précieux auxiliaires; il ne lui manquera plus que l'adjonction de l'étude des successions nuageuses pour parvenir à une perfection inconnue jusqu'à ce jour. » ( I2°9 ) CHIMIE. — Relation entre le poids atomique et la densité liquide. Note de M. Al. Moulin. « Le produit du poids atomique d'une substance liquide par sa densité est la somme des produits correspondants de ses éléments. » Appelons/? le poids atomique, d la densité 00 PD =pd-hp'd' -+- » Généralement, quand p' est petit, d' l'est. En appliquant cette remarque aux hydrures, on pourra prendre pour produit PD d'une substance la valeur /«/comme première estimation. Les couples suivants donnent une vérification de ce fait sur l'oxygène et le chlore, et une recherche du pro- duit correspondant à l'azote et au soufre : Chlore 35,5 x i, 38 = 48,99 I Acide chlorhydrique. . 30, 5 x 1,27 = 46,3 Oxygène. iG x 0,9 i4,4 | Eau |8 X I [8 Hydrogène sulfuré... 34 x 0,9 = 3o,G | Ammoniaque 17 x 0,73 = 12,41 » L'essai de ces chiffres amène les corrections suivantes : Chlore 5i; Oxygène i5; Soufre 3a; Azole ta. » Vérifications de ces coefficients densitaires : >»C12 i35 x 1,687=226,5 28 -+- 102 = ( >.3o) :iO', 110100.5x1,78=179 i + io5 + i8 (174) S2CI2 io3 x 1,62— 167 64 102 =(166) S2 05C1, HO 1 16,5 x 1 ,776= 207 64 -+-75+ 5i -+- [8 \ S2 0lCl* i35 x 1,66= 224 ) 64 -+- 60 h- 10a =(226) l S*0»C1« 1 19 x 1,67= 198 ( 64 -+- 3o -+- 102 M|l.i S03, HO 49 x 1,84= '90 32 + 45-4- 18 = (95) S* 02 Cl» 222 x i,G56 = 367,6 i28-f-3o-t- 204 =(362) » Quelquefois l'un des corps se condensant, il ne lui faut attribuer que la moitié de sa valeur; c'est le cas de l'oxygène dans l'eau et les exemples suivants : )H0 17 x i,452 = 24,68 | ) S20 5 + 9 04 x 1,45 = 92,8 | \ AzOs, HO 63 x i,5a = 96 = (96) = (24) |j 64 + 3o =(64) 1(12 + 71 + « De la formule (1) nous déduisons (2) pd = VD- p'd'. C. R.? 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 21.) Az05,4H09OX'i,42= 127,8 12 + 75 + 36 =(r?.3) Appliquons au phosphore ( 1 2 1 o ) | PhCl"0*i53,5x 1,67= 256— [(3Cl = i53)+(03=3o)] = l PhCl» i37,5 xi,6i = 22i — (3Cl = i53) = 68 PhC13S2i68,5 X 1,65 = 288— [(3C1 = i53)+ S2= 64] = 7> » M. Mendéléef donne pour densité du phosphore 2,3; le produit par le poids atomique est bien le même 71, 3i X 2,3 = 71,3. » Déduit de l'acide carbonique, le coefficient densitaire du carbone est environ 5,5, CO-22 x 0,923 = 20,3 — i5 = 5,3. Appliquons aux alcools de la série normale, aux acides et aldéhydes cor- respondants : (25) C2H204 46x1,22 = 56 (55) C2H402... 32x0,814 = 26 (26) OH'O2.. 44 xo,8 = 35,2 (36,5) C*H*0* 60x1,08 = 65 (66,3) <>H602... 46x0,809 = 37 (37,5 C6H<>02.. 58 xo,85 (71) C'°H">0 102x0,95 = 97 (101) C10H1202 . 88x0,818 = 72 ,-.„ Ci2H'202. (82,5) C12Hi204 116x0,931 (à i5° ) = io8 (112,5) C12H'402 . . 102X0,83 = 86 (83,3) OH^O2. 114 xo,827 = 94 (94) C«Hi*0 i3oxo,gi (à 24° ) = "9 (124) C"Hi602 . . 1 10x0,819 = 9"> (95) Ci6II1602. 128 xo,8i8 = io5 (io5,5) CiEHisO* i44xo,88 = 127 (i35,5) C16H18Q2 . . i3oxo,83 = i°7)9 (106,5) » Les nombres entre parenthèses ont été établis ainsi : ceux de la pre- mière ligne en attribuant à C2 H2 la valeur 10, 5, à O2 la valeur i5,puisaO'' la valeur (O2 = i5 -+- O2 = 3o); enfin en retranchant pour la troisième colonne la valeur O2 — H2 = 29. Dans chaque colonne on passe d'une ligne à l'autre en ajoutant la valeur de C2H2 = 1 1,5. La correspondance entre ces nombres et les produits calculés confirme bien la règle. Le plus grand écart a lieu pour les acides; mais ceux-ci ont toujours des isomères et c'est la moyenne qu'il faudrait prendre. Ainsi l'isomère de l'acide caprylique est le caproate d'éthyle de densité 0,88 et i44 X 0,88 = 127. La moyenne des produits correspondants des deux corps est — — = i34,5. » Je donne encore des exemples de quelques composés du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, en les choisissant parmi ceux qui ont les plus forts poids atomiques, puis des composés organiques du chlore et du soufre, ( '«" ) en indiquant chez ces derniers par des lettres grasses ceux où le soufre n'entre, lui aussi, qu'avec son demi-coefficient : '66-1-3 , C14H"8 02 '77 + 4 + 30 78 x o,85 = 66 (69) 108 x 0,99 = I07 (m ) l C"Hi»02(HO)2 104x0,987= io3 |55-+-3o+i8 (io3) (G'»H,602 i5a x 0,99 = i5o j uo + 8 + 3o (148) IC202C12 99 x 1,43 = 14». j II + 3o + 102 (i43) fCeH50*Cl io8,5 xi, 139= i-4 (71+51 (122) 1 C*HC1302 i47,5 x i,5i8 = 224 |(44-2)+i53 + 3o (225) jC'0in»O'S2 i36x i,o32 = 1,3 (55 + 60+32 ( 1 Ï7 ) C8H«S*S2 i38x i,i5g lGo 33 + 64 + 64 (161) (OH "î i 110 + 8 [C"H«0* '(77-8) + 60 i36 x 0,86 = 1 16,96 M. S) 122 X 1,08 = l32 (129) )(ClHs)2C206 108x0,975= io5 ( 44 -t-n +45 (100) ( C3»H1602 212 x 1,029 =(218) '175 + 8 + 30 (2l3) C4H2C12 93x1,25 = 121 (22-2)+ 102 I [22 I C'H0',C12 142 x r,25 = 178,71 71 + 102 (173) OHcS2 6axo,83 = 5 1,6 22 + 32 I 5 ( I C'»Hio(OS)2S2 i5oxi,o7 160 55+(i5 + 32)+64 (167) Ci»H'2S2 104 x 0,845 87,88 56 + 3a (88) OHi«(H0)2 154x0,903=139 no + 8 + 18 (i36) C32H32 224x0,789= 176 32X5,5 (176) G'^HsO* i36x 1,09 = 140 (87-D+60 (143) Cs4Hl60* 192x1,007= 193 i32 + 6o (192) G2HC13 u8,5 x 1,48 = 172 u + i53 (164) C6(0)C1« 291 x 1,705 = 496 66 + 120 + 3o6 (492) (OHs)2S2 90 x 0,825 = 74,25 44 + 32 (76) C/H'm OS)2 S2 122x1,143 i39 33 + (i5+32)+64 (144) C!»H"S* 206x0,918 189 110+ n + 6J (i85) » Les composés du brome et de l'iode offrent un peu moins de régu- larité; les coefficients densitaires varient comme 1 , 3, 5, 7 quand la for- mule contient 1, 2, 3 ou 4 équivalents, de sorte que 1 \o correspondant à Br, 420 répond à Br2, 700 à Br3, 980 à Br* : j PhBr3 (71 + 700 jC*H3Br j n,5 + 140 jC'OH^Br ( 55 + 140 271 x 2,85 = 772 (77i) 95 x 1 ,66 = 1 "17 (i5l,5) i5i x i,2o5g = 182 (i95) jSi>HBr> \ C4H3Br 21 + 140 j C«HsBr' 269 x 2,6 = 699 1 700 1 107 X 1,52 = [62 1 1 6 1 ) 281 x ',436 = 684 1 700) \ CBr2 ( j C*H5Br (21 + 140 |C*H2Br* ( 22+ 980 172 x 2,436= 419) (420) 109 x 1,47 = IO° (161) 367 x 2,88 = 996,5 (1002) » Je dis que l'iode présente les mêmes faits : OH3I 154x1,98 =3o5 | G*H«] i36x 1,975 = 3o8 | CMIM2 268 x 3,342 = 895,656(3x 298) » Cette règle permettrait donc de calculer la densité qu'aura à l'état liquide une substance dont on n'aurait que la formule. Il suffit de la rap- procher de la relation existant entre le poids moléculaire et la densité de vapeur, et de la loi des chaleurs spécifiques, pour en montrer l'impor- tance. » ( 1212 ) CHIMIE. — Sur le sous-chlorure d'argent. Note de M. Guntz. « J'ai montré, dans une précédente Communication, que l'on pouvait obtenir du sous-chlorure d'argent pur par l'action du trichlorure de pho- sphore sur le sous-fluorure d'argent. Ayant préparé une certaine quantité de sous-chlorure d'argent, j'ai pu en étudier les propriétés. » Suivant la température à laquelle il est obtenu, le sous-chlorure a une couleur variant du rouge violet foncé au violet noir ; l'action de la lumière tend à donner la modification noire sans perte de chlore, du moins après quelques jours d'insolation seulement. » Sous l'action de la chaleur, le sous-chlorure se décompose en don- nant de l'argent et du chlorure d'argent. Cette décomposition est facile- ment visible par suite du changement de teinte du sous-chlorure, qui de- vient jaune pâle, coloration due au chlorure d'argent fondu. L'action de l'acide nitrique étendu (iéq. — 2lu) est absolument nulle; ainsi 5occ d'acide nitrique étendu, laissés au contact pendant vingt-quatre heures avec 2gl'de Ag2Cl, n'ont pas donné de louche appréciable par addition d'une solution de chlorure de sodium. » L'acide nitrique concentré réagit surtout à chaud sur le sous- chlorure d'argent; on obtient alors du chlorure d'argent plus ou moins mélangé de sous-chlorure, formant ainsi des laques diversement colorées (photo- chlorures de Carey Lea). *j Le cyanure de potassium dissout rapidement le sous-chlorure d'argen t en le décomposant Ag2 Cl -+- KCy = Ag -+- AgCv, dissous dans l'excès de KCy. » Cette réaction m'a permis de déterminer la chaleur de formation de ce composé. » J'ai vérifié ainsi qu'un poids déterminé de chlore se combinant, soit à Ag, soit à Ag2, dégage sensiblement la même quantité de chaleur, un peu plus cependant en se combinant à Ag2. » J'ai trouvé Ag2 + Cl = Ag2 Cl -h 2901, 7 tandis que Ag + Cl = Ag Cl -+- 29Cal, 2 ( I2l3 ) » C'est un fait du môme ordre que celui trouvé pour le sous-chlorure d'argent où l'on a Ag2 -h FI = Ag2Fl -t- 24Cal, 9 Ag-i-Fl = AgF] -t-25Cal,6 » Connaissant la chaleur de formation de Ag2CI, on peut calculer celle qui se dégage dans la réaction •2AgCl=: Ag2Cl 4- Cl; on trouve que cette réaction absorbe 28Cal, 7. » Ce fait est très important, en raison du rôle du sous-chlorure d'argent en Photographie: j'y reviendrai. » CHIMIE. — Action exercée par la présence des sels minéraux de potassium sur la solubilité du chlorate de potasse. Note de M. C11. Iîl.vrez. « 1. Nous avons eu occasion d'étudier depuis longtemps la solubilité du chlorate de potasse dans l'eau pure, solubilité que nous calculons avec la formule suivante, indiquant la quantité de sel dissous dans iooccde liqueur, pour des températures comprises entre o° et 3o°, (1) Qo= 3,2 + 0,1090 + o,oo4362. » 2. Les solutions saturées de chlorate de potasse, additionnées de po- tasse caustique ou d'un sel soluble de potassium, laissent déposer une partie du chlorate dissous, conformément à ce qui se passe pour les autres sels neutres du même mêlai. » Les expériences relatées ci-dessous, faites à la température de 1 3" avec des quantités croissantes de bromure de potassium, montrent la marche du phénomène. Poids Total CIO'K du K Br des sels dissous ^ pour 100. K correspondant. dissous. pour 100. CIO'K -h K. sr gr gr gr 0,20 o,o65 5,38 5,i8 5,24 o , 4o o , 1 3o 5 , 60 5,20 5,33 0,60 0,195 5,8o 5,20 5,39 ( iai4 ) Total CIO'K des sels dissous dissous. pour 100. CIO'KH- 5^86 5,06 5,32 6,o4 5,o4 5,36 6,60 4,6o 5,25 7,20 4,20 5,i8 8,08 4,00 5,3o 9>46 3,46 5,42 10,80 2,80 5,4i 12, 40 2,4o 5,32 .... 5,32 Poids du KBr pour 100. K correspondant. dissous. pour 100. C103K-t-K. gr gr 0,80 0,260 1 ,00 0,327 2,00 0,654 3,00 0,980 4 ,00 1 ,3o8 6 , 00 1 , 960 8,00 2,616 10,00 2,924 » Les résultats de ces expériences font voir que la somme du chlorate, resté en dissolution, et du potassium du bromure introduit dans la liqueur est constante, et que, de plus, ce nombre constant est égal au poids de chlorate que peut dissoudre l'eau pure dans les mêmes conditions. En effet, pour une température de i3°, le calcul donne 5gr, 34 de sel pour ioo par- ties; l'expérience directe, faite en même temps que les essais ci-dessus, nous a fourni le nombre 5gr,3i. Ces deux chiffres sont très voisins de la moyenne, 5,32. » Dans les solutions de sulfate de potasse, le phénomène de précipita- tion est un peu différent, parce que ce n'est pas le potassium du sel étranger, mais bien le poids de l'hydrate de potasse qui lui correspond, qu'il faut ajouter au sulfate resté dissous, pour obtenir une somme égale à la quantité de sulfate potassique que dissoudrait l'eau pure dans les mêmes conditions de température. » Quoi qu'il en soit, et pour des températures qui ne soient pas trop éloignées de i3° (puisque nous n'avons pas étendu encore nos expé- riences), on peut établir une formule représentant la solubilité du chlo- rate de potassium dans les solutions des sels potassiques. » Cette formule, donnant la quantité dissoute dans ioo parties, est la suivante : (o) Qe= (3,2 h- o.iogO + o,oo43 fi2) — fv du sel ajouté. » 3. Les sels minéraux neutres de potassium se comportent, vis-à-vis des solutions saturées de chlorate potassique, comme le bromure de la même ( 121 5 ) base. C'est ce que démontrent nettement les expériences relatées dans le Tableau suivant : Chlorate dissous pour ioo Quantité K corrcs- i - Sel ajouté. pour ioo. pondant. Température. trouvé. calculé. er gr o gr gr KOH » i ,4 4,47 4,56 KC1 i,9I ■ , 4,45 4,56 KC1 3,82 2 ,, 3,58 3,56 KBr 3,o5 1 » 4,49 4,56 KBr 6,10 2 » 3,6o 3,56 Kl 4,a5 1 » 4,59 4,56 Kl 8,5i 2 » 3,65 3,56 A03K 2,59 1 „ 4,5i 4,56 A03K 5,i8 a i5 3,88 3, 80 SO'K2 2,23 1 ,, 4,7j 4,80 SOK2- 4,46 2 ,, 3,98 3,8o CrOK2 2,42 1 » 4,72 4,80 CrOK.2 4,85 2 » 3,93 3,8o » Ces résultats sont donc conformes, dans ce qu'ils ont de plus général, à ce que nous avons déjà dit dans nos précédentes Communications sur ce même sujet (séances des 23 février, i3 avril et 27 avril 1891). » Il est facile d'ores et déjà de remarquer que l'analyse minutieuse de tous ces faits permet de déduire d'importantes considérations théoriques sur la nature de certaines solutions et sur l'état des sels dissous. » ÉLECTROCHIMIE. - Électrolyse par fusion ignée des sels de bore et du silicium. Note de M. Adolphe Minet. « J'ai cherché à généraliser la méthode, avec laquelle j'avais réussi l'e- lectrométallurgie de l'aluminium ('), en l'appliquant à l'extraction des métalloïdes et des métaux dont les oxydes ne sont pas réductibles par le carbone. Les premiers résultats obtenus se rapportent au silicium et font l'objet de la présente Note. » En décomposant par la pile un chlorure double d'aluminium et de sodium, renfermant un peu de silice, Henri Sainte-Claire Deville était ar- rivé à produire une espèce de fonte grise, fusible et cristallisée, formée (') Comptes rendus, 17 février 1890. ( 12l6 ) d'une combinaison d'aluminium et de silicium. La proportion de silicium, dans cet alliage, peut s'élever aux T7^ de la masse totale. » Si l'on attaque cette masse métallique par l'acide chlorhydrique, on obtient du silicium graphitoïde. Lorsqu'on opère sur des alliages pauvres en silicium, le métalloïde se présente sous la forme d'une poudre fine, dont chaque grain conserve une structure cristalline; avec les alliages riches, le silicium est mis en liberté sous la forme de lames métalliques brillantes. » Dans le procédé que j'ai étudié, le sel d'aluminium employé par De- ville est remplacé par un mélange de chlorure de sodium, 60 parties, et de fluorure double d'aluminium et de sodium, 3o parties. On ajoute à ces sels, au moment de leur fusion, de l'alumine, 5 parties, et de la silice, 5 parties. La silice peut être à l'état libre ou alliée avec l'alumine. » Le bain fondu ne dissout que de faibles quantités d'alumine et de si- lice; la majeure partie de ces oxydes y reste purement et simplement en suspension; à l'état pâteux, lorsque leurs proportions correspondent à celles du silicate d'alumine. « Nous avons vu que le fluorure double d'aluminium et de sodium pré- sente, depuis sa température de fusion, 7000, jusqu'à une température voisine de 10000, des conditions de fluidité et àe. fixité qui assurent à l'élec- trolyse une marche régulière et de longue durée sans perte importante par volatilisation, ce qui ne peut être obtenu avec les chlorures ('). » Théorie de la réaction. — Au passage du courant, le fluorure d'alu- minium est d'abord décomposé; le fluor qui se porte à l'électrolyse posi- tive y rencontre de l'alumine et de la silice qu'il transforme en fluorure d'aluminium et en fluorure de silicium; ces deux sels se combinent avec le fluorure de sodium devenu libre pour former des fluorures doubles et sont décomposés à leur tour. » L'alimentation s'opère avec un mélange d'oxyfluorure d'aluminium ( APFl3,3 A1203), d'alumine et de silice; la proportion de ces divers sels variant avec la quantité de silicium que doit renfermer l'alliage. » Le bain est contenu dans un creuset de fonte, garni de charbon inté- rieurement et qui sert de cathode ; les anodes sont constituées par des pla- ques de charbon aggloméré. w Relation entre les constantes du courant et de l'élcctrolyte. — Pour une surface donnée d'anodes et des densités de courant (intensités par centi- (3) Comptes rendus, 9 juin 1890. ( '217 ) mètre carré), variant entre zéro el un maximum c fixé par l'expérience, les constantes du courant et de l'électrolvte satisfont à l'équation e — e -+- p I , dont les termes sont connus ( ' ). » La valeur de la force contre-électromotrice e subit des variations sui- vant qu'on réalise l'électrolyse d'un ou de plusieurs sels. » Le Tableau suivant indique ces variations ; les chiffres qu'il renferme se rapportent à un seul et même bain, sur lequel on opérait des élec- trolyses fractionnées; on éliminait ainsi, et successivement, les sels de fer et de silicium qui s'y trouvaient en faible proportion. » Pendant toute la durée de l'opération, le bain était alimenté avec du chlorure de sodium et du fluorure d'aluminium, de manière à maintenir constante sa résistance électrique p. Température, 85o°. Maximum de densité Force Résistance a l'anode électromolrice électi iquc Périodes. Mature . Fer (traces de silicium) 0,20 0,70 o,ooo3 Ferro-silicium 0,20 i,.?; 0,0089 4 Ferro-silicium (traces d'aluminium ) o,3o i,">ï u.imh) "1 (Traces de fer) silicium-aluminium i,3o i.~"> 0,008 6 (Traces de silicium) aluminium 0,00 >,i"> n.nnN', 7 aluminium (traces de sodium) i,oo 2,5o 0,0087 » Application industrielle. — (les expériences démontrent qu'on peut ar- river, eu traitant électriquement les minerais d'aluminium (bauxites blanche et rouge ) et les silicates d'alumine naturels, à produire toute la série des alliages de fer, silicium, aluminium, et, à la lin de l'opération, l'aluminium chimiquement pur. » Il a été procédé à quelques essais à la traction sur ces alliages et l'alu- minium à un grand degré de pureté, qui, je crois, offrent quelque in- térêt. (') Comptes rendus, 27 octobre 1890. C. R., 1891, 1" Semestre. (T. CXU. N° 21.) '58 ( I2l8 ) Nature du travail. Coulé. Forgé. Composition fie ! alliage. Charge Charge — =_ — à la rupture Allon- à l.i rupture Allon- Aluminium par gement par gement pour ion. Silicium. Fer. millim. carré. pour roo. mi llim. carré. pour 100. 95,5 0, 33 O, 17 ks 10 20 k6 12,3 9,25 98,4 1 ,33 o,63 12,3 6,4 1.3.9 2 I 97. 67 1 U 1 o,5g .2,4 8,57 i3,3 9,18 96,80 1 ,6o 1 ,60 ,4,5 3,6 1 5 , "1 10 9?. , 60 6, 10 1 ,3o 12,6 1,4 1 ."> . I i 2,75 89,80 8,90 1 ,.'17 17. 1 î,85 ")■; 9. ,8 93,4o 1 ,00 6,6 6,2 0,70 7' 7'' 0 » Chose intéressante à noter : les alliages déjà riches en silicium, comme celui qui renferme 8,9 pour roo de ce métalloïde, présentent à la traction des qualités bien supérieures à celles de l'aluminium pur ('). » Électrolyse des sels de bore. — Je n'ai pas encore fait d'étude suivie sur ce sujet, mais on peut admettre a priori qu'il suffira, pour réaliser cette électrolyse, de remplacer, dans le bain à base de fluorure d'aluminium, la silice, par l'anhydride borique. » On obtiendra ainsi un alliage de borure d'aluminium où le bore pourra atteindre une proportion égale aux ~ de la masse totale. » On l'extraira facilement en attaquant la masse métallique par la soude caustique concentrée, cpii dissoudra l'aluminium et l'acide chlorhydrique qui enlèvera les dernières traces de fer. » CHIMIE. — Sur deux nouvelles combinaisons cristallisées du chlorure platinique avec l'acide chlorhydrique. Note de M. Léo.v Pigeov (2), présentée par M. Troost. « On n'a décrit jusqu'ici qu'une seule combinaison de l'acide chlorhy- drique avec le chlorure de platine au maximum, c'est l'acide chloroplati- (') Les essais à la traction ont été effectués dans le laboratoire de M. Le Verrier, au Conservatoire des Arts et Métiers. (2) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 1219 ) nique; il répond à la formule PtCP.2HCl.6IPO. » On peut obtenir toutefois deux autres combinaisons qui répondent aux formules PtCl*. 2HCI.4IPO, PtCl4.HC1.2H20. L'une et l'autre dérivent de l'acide chloroplatinique. » I. Les cristaux rouges d'acide chloroplatinique sont dissous dans une petite quantité d'eaii. On ajoute à cette liqueur très concentrée une grande quantité d'acide sulfurique. Il se dépose alors un précipité jaune qui se rassemble au fond. En l'examinant au microscope, on reconnaît qu'il est formé de cristaux très nets, qui agissent énergiquement sur la lumière polarisée. Ces cristaux sont déliquescents; pour les débarrasser du liquide qui les baigne, on les laisse séjourner sur une plaque de porcelaine dégourdie, dans une atmosphère sèche. L'analyse de cette matière a été faite eu la chauffant avec du carbonate de soude et pesant le platine et le chlorure d'argent. » Voici les résultats de 1 analyse : Calcule pour PtCl'.aHC1.4H*0. Trouve. Platine 4o,45 40,07 Chlore 44, 18 44,78 Hydrogène et eau i:"),.!; 1 5, o4 (par différence) » On voit donc que l'on peut, à froid, par l'action de l'acide sulfurique. concentré, obtenir un produit cristallisé qui ne diffère de l'acide chloro- platinique que par deux molécules d'eau en moins, la totalité de l'acide chlorhydrique restant présente dans la combinaison. » IL On obtient le second chlorhydrate de chlorure en chauffant à ioo°, dans le vide, l'acide chloroplatinique en présence de potasse fondue. L'acide chloroplatinique est contenu dans un tube à essais, et celui-ci introduit dans un autre tube contenant la potasse et qu'on scelle après y avoir fait le vide. La région qui contient la matière est chauffée en- suite à ioo°, au bain-marie, pendant deux ou trois journées. Les cristaux d'acide chloroplatinique, vers Go°, fondent dans leur eau de cristallisation en donnant un liquide très mobile; puis ce liquide dégage des bulles, de- ( 1220 ) vient épais et donne finalement une matière solide, brun rougeàtre cris- tallisée. L'analyse donne pour ce corps la formule PtCl4.HCI.2lFO. Trouvé. Calculé. I. II. Platine 47,63 '17,61 47, 3i Chlore 43,33 +3,26 43,49 Hydrogène et eau 9,o4 » » » III. Si l'on chauffe ce dernier produit dans les mêmes conditions, mais vers 200", au bain d'huile, le reste de l'acide chlorhydrique et de l'eau sont éliminés finalement et l'on obtient le chlorure platinique anhydre. Ce dernier ne perd pas de chlore tant que la température est inférieure à 2200. Mais, dans la vapeur de mercure, la moitié du chlore du chlorure platinique est chassée : il reste du chlorure platineux. Calculé. Trouvé. Platine 73, 3i 7-3,33 Chlore 26,69 -4ti,'27 » IV. On voit, en résumé, qu'il est facile de faire perdre à l'acide chlo- roplatinique l'acide chlorhydrique et l'eau qu'il contient, en les éliminant par parties. Si l'on réunit ensemble dans une parenthèse les produits qui sont chassés en même temps, on donnera à ce corps la formule PtCl*(HCl.2H20)(HCl.2H=0)2H20. » Les résultats précédents sont donc en parfait accord avec les re- marques générales faites par M. Engel sur les chlorhydrates de chlorures (Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XVII, p. 379), et mettent en évidence l'importance de l'hydrate HCl -f- 2IPO obtenu cristallisé depuis longtemps par MM. Pierre et Pucbot. » CHIMIE. — Sur le salicy!ate de bismuth. Note de M. H. Causse. « De tous les procédés de préparation du salicylate de bismuth, celui qui consiste à l'obtenir par double décomposition, entre un sel de bismuth dissouset un salicvlate alcalin, semble réaliser, au premier abord, les cou- ( 1221 ) ditions les plus simples. Malheureusement, la simplicité devient une diffi- culté réelle et que l'on a cherché à tourner par l'emploi des solutions alcoolicpies ou glycériques, si la double décomposition est pratiquée dans les conditions ordinaires. » Les sels de bismuth ne sont solubles dans l'eau qu'avec le concours des acides, et ceux-ci déplacent l'acide salicylique de ses combinaisons. Comme il est insoluble dans l'eau, on obtient un mélange formé d'un sali- cylate et d'acide salicylique, auquel s'ajoutent les produits de l'action de l'eau sur les sels de bismuth, et le tout constitue un composé indéfinis- sable. Un salicylate de composition régulière ne pouvait donc être obtenu qu'à la double condition d'opérer en liqueur chimiquement neutre et de s'affranchir de l'action secondaire de l'eau. ■» Quelques essais dirigés dans cette voie nous avaient conduit à des résultats satisfaisants, mais compliqués, et c'est en cherchant à les simpli- fier cpie nous avons observé les faits qui suivent, et sur lesquels nous avons établi un procédé de préparation du salicylate de bismuth. » L'eau, on le sait, dissocie les sels de bismuth; elle provoque dans leurs solutions un dédoublement suivi de la précipitation d'un sel basique, tandis que l'acide, dégagé de la combinaison, entre en solution et vient contribuera maintenir la stabilité de la partie dissoute. » Jusqu'ici on a eu recours aux acides pour éviter cette scission ; mais nous avons trouvé que certains sels ammoniacaux, et en particulier le chlorhydrate d'ammoniaque, s'opposent à l'action dissociante de l'eau et jouent, à l'égard du sel de bismuth, le rôle de l'acide ajouté pour le faire entrer en solution. » On sature un \ olume quelconque d'acide chlorhydrique, de carbonate ou de sous-nitrate de bismuth, en ayant soin d'en laisser un léger excès ; après quelques heures de contact et quand le carbonate refuse de se dis- soudre, on ajoute du chlorhydrate d'ammoniaque en solution concentrée; aussitôt l'acide, supplanté dans ses fonctions, devient apte à dissoudre le carbonate, que l'on ajoute par petites portions, et disparait totalement, en donnant du chlorure de bismuth, soluble dans le sel ammoniac. On arrive aussi au même résultat en neutralisant avec une solution d'ammoniaque dans le chlorure d'ammonium, comme on le verra plus loin. » Nous nous sommes assuré que, pris séparément, le pouvoir dissolvant du sel ammoniac est nul ou à peu près sur le carbonate et le sous-nitrate, et cpie, d'autre part, les réactions générales n'ont pas disparu. L'eau ( I2.>.2 ) pure, par exemple, ajoutée à la solution précédente, détermine une préci- pitation de sel basique, tandis que la solution concentrée de sel ammoniac la laisse limpide et sans changement au moins apparent, ce qui permet de dire que le chlorure d'ammonium se borne à remplacer l'acide, ajouté pour dissoudre dans l'eau un sel de bismuth et éviter sa dissociation. » Nous n'insisterons pas davantage sur un point que nous nous propo- sons de développer, dans une Note postérieure, n'ayant en vue pour le moment que la préparation du salicylate de bismuth basée sur les observa- tions précédentes. » On prend ioogl' de sous-nitrate de bismuth que l'on dissout dans l'a- cide chlorhydrique concentré; il y a échauffement, dégagement de vapeurs nitreuses, et le sel entre en solution ; on laisse reposer et la liqueur éclair- cie est reçue dans iUt d'une solution pure et saturée à la température ordi- naire de sel ammoniac. Il reste maintenant à supprimer l'acide libre; on y parvient, mais lentement, en ajoutant du sous-nitrate autant que la solu- tion peut en dissoudre, d'une manière plus rapide et plus complète, si l'on neutralise la liqueur avec de l'ammoniaque dissoute dans la solution satu- rée de chlorure d'ammonium ; les premières portions d'alcali y déterminent un précipité, mais celui-ci disparaît tant que la liqueur contient de l'acide libre, et, quand il persiste, la solution bismuthique, qui remplit dès lors toutes les conditions de neutralité désirée, est mélangée avec la suivante : Salicylate de soude 120e1' Solution de sel ammoniac saturée 5oo§r » Au début, aucun précipité ne se forme; mais, à peine quelques se- condes se sont-elles écoulées, que le liquide se remplit d'une volumineuse cristallisation de salicvlate de bismuth. J » Le liquide est jeté dans un entonnoir, garni à la douille d'un tampon de coton, et, lorsque l'eau mère est écoulée, on reçoit le sel dans un vase; il y est lavé à plusieurs reprises jusqu'à élimination du chlorhydrate d'am- moniaque, puis essoré et séché à la température ordinaire. » Ainsi obtenu, le salic\late de bismuth est cristallisé en prismes mi- croscopiques, incolores et d'aspect assez semblable au sulfate de quinine déshydraté. Il est insoluble dans l'eau, décomposé par les acides et les al- calis, et offre les caractères généraux des sels de bismuth. » L'eau froide est sensiblement sans action sur lui, ce qui se conçoit, ( 1223 ) aucun des constituants du salicylate de bismuth, pris séparément, n'étant soluble dans ce liquide; il n'existe aucune raison de séparation. » Traité par l'eau bouillante, il est dissocié, et l'acide salicylique séparé cristallise par refroidissement. » L'alcool absolu le décompose complètement; en épuisant, à trois re- prises différentes, 4B' de salicylate par 5ogr d'alcool, nous avons obtenu de l'oxyde de bismuth. » La chaleur agit d'une manière semblable; le salicylate maintenu à 5o° perd la majeure partie de l'acide salicylique qui vient cristalliser sur les parties froides; à ioo° la séparation est complète. Chauffé brusquement, il dégage des vapeurs, entre en fusion, la température s'élève et l'on arrive sans arrêt du thermomètre à la décomposition charbonneuse. » Composition. — Le métal a été dosé par la voie sèche, en utilisant la facilité avec laquelle l'acide salicylique se sépare. Cette opération doit être conduite avec soin, car le sel très léger est facilement entraîné par les va- peurs d'acide salicylique. Quant à l'eau de cristallisation, nous en avons déduit son existence et sa quantité de l'analyse, » Nous avons trouvé les proportions suivantes, qui représentent une moyenne de quatre analyses : Calculé pour la formule Bi(C'H'0,)'4H«ô. C 35,9-5 C 36,363 Trouvé. 35, 95 3. i5 ■!9 ■7:' 29: ,80 M 3,i5 11 3,3.6 O '!9>~"> 0 3o,oi4 Ri 29,80 Ri 3o,3o3 C'est donc du salicylate neutre avec 4 molécules d'eau de cristallisation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la chaleur de dissolution et la solubilité de quel- ques corps dans les alcools méthylique, éthylique- et propylique. Note de M. W. TlMOFEIEW. o Dans une Note précédente, j'ai donné les chaleurs de dissolution de quelques acides organiques dans les trois alcools, et j'ai indiqué une cer- taine relation qui existe, à mon avis, entre les chaleurs de dissolution et la solubilité moléculaire de ces corps. J'ai fait, en outre, quelques expé- ( r22/, ) riences avec le bichlorure de mercure, l'iodurè de cadmium, l'urée et la naphtaline; je communique aujourd'hui les résultats. » La Table suivante donne les chaleurs de dissolution à la tempéra- ture I2°-i4" : Table 1. Chaleur de dissolution dans l'alcool Concentration _^ — Substances. pour ioo. méthylique. étliylique. propylique. Cal Cal Cul [odure de cadmium 7! +6,65 '1 - 3 1 +2,66 Bichlorure de mefcure ... . 11 ".'li o.oo(') —1,1 Naphtaline :>A 4,5o — 4,38 — 4, 28 Urée 13 —2,21 — 3.1 .S —2,76 » Les solubilités moléculaires sont les suivantes : Table If. Quantités de molécules de l'ai I Substances. Température. méthylique. étliylique. propylique. 11 iinil mol mol [odure de cadmium 20 5,2 7 ;i s Bichlorure de mercure . . .. 8,5 20 1 3 , 1 20, 3 » 20 (6,2 12,4 '8 » 38, 2 <>, m 10,6 i4,6 Naphtaline 11 84 45 33 Urée 20 S, 7 24,5 39,2 » 4o 5,i i4,3 20 » En comparant ces deux Tables, nous retrouvons pour l'iodurè de cad- mium et la naphtaline la relation signalée précédemment, à savoir : la solubilité moléculaire et la chaleur de dissolution varient en sens in- verse. » Le cas du bichlorure de mercure est un peu plus compliqué. Si l'on construit les courbes de solubilité, en prenant pour coordonnées la tem- pérature et le nombre de molécules d'alcool, nécessaires pour dissoutire une molécule^ de substance, on obtient des courbes dont la marche est comparable pour les alcools autres que l'alcool méthylique; pour le der- nier, la courbe correspondante s'incline vers l'axe des températures beau- coup plus rapidement que les deux autres et vient les couper toutes deux (') Une absorption de chaleur insignifiante; d'après Rickerin», cette chaleur de dissolution est nulle. ( 1225 ) entre 8° et 35°; elle paraît ne reprendre une marche normale rpi 'au delà de cette température. » Ce fait lient peut-être à l'existence d'une combinaison de bichlorure de mercure et d'alcool méthylique, combinaison que j'ai pu obtenir en effet : la solution HgCP + 25GH"0 dépose dans le voisinage de o° des feuillets d'un composé, dont l'analyse correspond à la formule HgCl-+2GfPO. Les autres alcools, dans les mêmes conditions, n'ont rien donné de sem- blable. » Ainsi, si nous comparons Ja solubilité à 35° et la chaleur de dissolu- lion, nous observons la même relation que dans les autres cas. » L'urée seule paraît faire exception : sa solubilité et la chaleur de dis- solution dans l'alcool éthylique sont toutes deux plus grandes que dans l'alcool propylique. » Si l'on calcule les rapports de h> chaleur de dissolution d'une même substance dans les deux premiers alcools méthylique et éthylique d'une pari, et, d'autre part, dans les deux derniers alcools propylique et éthy- lique, ces deux rapports sont dans quelques cas sensiblement les mômes : Table 111. „ . Chai, de diss. dans l'aie, éthyl. Chai, de diss. dans l'aie, propyl. Chai, de diss. clans l'aie, méthyl. Chai, de diss. dans l'aie, éthyl. Acide oxalique anhydre. i,46 i,4S Acide succinique i ,c4 i ,o5 Iodure de cadmium ... . o,65 0,62 Naphtaline 0,97 <>.,,x « Ce fait, qui parait se retrouver dans quelques cas aussi pour les solu- bilités, montre bien quelle liaison étroite peut exister entre la solubilité et la chaleur moléculaire de dissolution en solutions étendues dans les dissolvants comparables. » ZOOLOGIE. — Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de Gascogne, aux Açores et à Terre-Neuve pendant les campagnes scientifiques du yacht l'Hirondelle. Note de M. Edmoxd Perrier, présentée par M. Alph. Mil ne-Edwards. « Le nombre des espèces d'Étoiles de mer recueillies durant les cam- pagnes de \ Hirondelle, dirigées par S. A. S. le prince Albert de Monaco, s'é- C. R., 1891, 1» Semestre. (T. CXH, N* 21.) 1% ( 1226 ) lève à 33, réparties en 26 genres. Neuf de ces espèces sont nouvelles ; quatre appartiennent à des genres déjà connus, mais dont un est encore mal défini (Pedieellaster parvulus, sp. nov.), et dont trois n'ont été caractérisées qu'à l'occasion de la campagne du Challenger (Mediaster stellatus, sp. nov.; Phi- tonasler granidosus, sp.nov.; Dytaster intermedius, sp.nov.); une cinquième (Stolasteras neglecta, sp. nov.) fait partie d'une coupe du genre Aslerias, dé- membrée comme sous-genre par Perry Sladen ; les quatre autres doivent de- venir les types de genres nouveaux; ce sont : les Prognaster Grimaldù, Calyeaster monœcus, Scleraster Guernei, Hexasler obscarus. Sept espèces ne sont connues que depuis peu et font partie de la série des espèces qui ha- bitent les grandes profondeurs; ce sont : Brisinga coronata, Sars; Neomor- phaster Talismani, Perrier; Pentagonastcr crassus, Perrier; /'. Gosselini, Perrier; Pentastcr venustus, Sladen; P. limbatus. Sladen; Plulonaster bi- frons, W. Thomson. Ces sept formes constituent, par conséquent, encore d'intéressantes récoltes. Les genres nouveaux appartiennent respective- ment à autant de familles ou sous-famillcs différentes, celles des Zoroaste- rinœ, Stichasterinœ, Asteriidœ, Pterasteridœ. » Les Prognaster sont de grandes Etoiles de mer à bras longs et grêles, rappelant ceux de l'espèce du Talisman que j'ai décrite sous le nom de Zoroaster longicauda (' ) ; mais les Prognaster se font remarquer : i° par la constitution du squelette de leur disque dorsal qui comprend, comme chez les Crinoïdes, une dorso-centrale, cinq petites sous-basales, cinq grandes basales, après lesquelles viennent les premières radiales ou cari- nales; i° par le squelette de leurs bras dont la carinale et les dorso-mar- ginales prédominent d'une manière remarquable sur les autres plaques, au nombre de 11, qui constituent chaque arceau dorsal. Leurs plaques ne sont pas garnies d'écaillés comme chez les Pholidaster, Sladen, mais d'épines comme chez les Zoroaster. » Les Calyeaster sont de très petite taille, ils ont 5mm à i8mm de rayon : ce sont peut-être les jeunes de quelque forme apparentée aux Neomor- phaster, Sladen. Ils se font remarquer par l'extrême simplicité de leur sque- lette, réduit : i° pour le disque, à une dorso-centrale et cinq basales, les cinq radiales commençant déjà la série des carinales; 20 pour les bras, aux carinales ou médianes dorsales et à la double série des marginales . Le sque- lette ambulacraire a la structure normale; les tubes ambulacraires sont bi- {') Annales des Sciences naturelles, 1880. ( I227 ) sériés, les pédicellaires croisés indiquent que ces petits Stellérides appar- tiennent à l'ordre des Forcipulata. » Les Sclerasterias sont aussi de petite taille, mais le développement de toutes leurs parties indique qu'ils sont adultes. Ils sont voisins du Sto/as- terias par la disposition en rangées longitudinales des pièces de leur sque- lette qui, abstraction faite du squelette ambulacraire, comprend trois séries de plaques principales (carinales et marginales) et tout au moins, entre les marginales dorsales et les carinales, une rangée de • dorso-latèrales ou in- termédiaires dorsales. » \1 H ex aster obscurus fait partie de la famille des Pterasteridœ. Il est voisin des Marsipasler et des Calyptraster de Sladen, qui ont été dragués par le Challenger, le premier entre Valparaiso et Juan Fernandez, le second sur la côte du Brésil; il provient de Terre-Neuve, comme le Pedicellaster par- adas, et de i,55m de profondeur. Ce genre est remarquable, parmi tous les autres Pterasteridœ, par ses six bras et sa surface dorsale convexe et relative- ment résistante. Il se distingue de Marsipasler par la brièveté de ses épines actino-latérales et par ses épines buccales supplémentaires indépendantes. Le nombre de ces épines (une au lieu de trois par plaque dentaire), le sé- pare de Calyptraster et indique une forme différente des dents. » Il est intéressant, d'ailleurs, de retrouver à Terre-Neuve une forme do Stelléride dont les équivalents n'avaient encore été rencontrés que dans les mers australes. » Les autres formes nouvelles que nous venons d'indiquer proviennent des régions profondes : le Prognaster Grimaldii a été dragué au nord des Açores, par 2870™ de profondeur; le Calycaslcr monœcus à l'est de Florès (Àçores), par 1 5 5 7 m ; le Sclerasterias Guernei, dans le golfe de Gascogne, de 24om à 3oom. » Par la simplicité en quelque sorte théorique de leur squelette, les Prognaster et les Calycaslcr apportent un document du plus haut intérêt à la morphologie du squelette des Étoiles de mer. Le squelette du disque est, en effet, exactement constitué dans ces deux genres comme le squelette typique d'un Crinoïde, et c'est pourquoi nous appellerons calicinales les pièces fondamentales qui le constituent. Ces pièces sont au nombre de an + i, si n est le nombre des bras; en général, « = 5 et in -+- 1 = 11, par conséquent. Les pièces carinales sont les équivalentes des radiales des Crinoïdes; quant aux marginales et aux pièces du squelette ambulacraire, si constantes chez les Stellérides, elles ne sont représentées, chez les Cri- noïdes, que par des formations rudimentaires et qui font souvent défaut. ( 1228 ) » Le squelette des Stellérides, plus complet que celui des Crinoïdes,a, par cela même, une morphologie propre sur laquelle je me propose de revenir dans une prochaine Communication, à l'occasion d'un travail d'ensemble sur les Stellérides recueillis par le Talisman et le Travailleur. » BOTANIQUE. — Sur V équivalence des faisceaux dans les plantes rasculaires. Note de M. P. -A. Daxgeard, présentée par M. Duchartre. « En Anatomie végétale, l'unité adoptée pour le système vasculaire est le faisceau ; mais on l'interprète de bien des manières différentes. » Ainsi, le faisceau ordinaire des Dicotylédones comprend un faisceau ligneux et un faisceau libérien superposés : il est dit collatéral par la plu- part des auteurs; pour quelques autres, c'est un faisceau unipolaire. Chez plusieurs Monocotylédones le faisceau est constitué par un ilôt libérien entouré par les vaisseaux ligneux : il est concentrique ; chez la plupart des Cryptogames vasculaires, c'est, au contraire, le bois qui est entouré par le liber dans les cordons libéro-ligneux ; ces cordons libéro-ligneux sont alors considérés comme des faisceaux concentriques, plus rarement comme des faisceaux bipolaires ou leurs combinaisons, ou enfin comme des stèles. Le système vasculaire de la racine donne lieu aux mêmes difficultés d'inter- prétation; pour plusieurs anatomistes, c'est un faisceau poly arche ; pour d'autres, un faisceau multipolaire; pour la plupart, ce système est formé par un nombre variable de faisceaux libériens et ligneux alternes. » Je me propose, dans cette Note, d'établir l'équivalence des faisceaux dans l'ensemble des plantes vasculaires, en m'appuyant sur les résultats de mes observations en Anatomie végétale ('). )> C'est chez les Dicotylédones que les faisceaux ont été le mieux étu- diés : on connaît leur course, leurs relations réciproques, leur structure, leurs combinaisons diverses dans un grand nombre d'espèces. Il est natu- rel de leur conserver le nom de faisceaux collatéraux et de les d'ire Jermés ou ouverts, selon qu'ils possèdent une zone génératrice ou qu'ils en sont dépourvus. (') P.-À. Dangeard, Recherches sur le mode d'union de la tige et de la racine chez les Dicotylédones {le Botaniste, iro série); Essai sur l'anatomie des Crypto- games vasculaires (ibid.); Mémoire sur la morphologie et /'anatomie des Tmasip- leris {ibid., 40 et 5e fascicules; 1891). ( I2a9 ) » Chez les Monocotvlé clones, on trouve les mêmes faisceaux collaté- raux : rien n'empêche d'appeler concentriques les faisceaux dans lesquels le liber est entouré par le bois. » La véritable difficulté ne commence, dans l'appréciation du faisceau, que chez les Cryptogames vasculaires et dans l'élude de la racine. » Pour trouver l'équivalent du faisceau fermé des Dicotylédones, il faut, chez les Cryptogames vasculaires, s'adresser aux petites feuilles à nervure unique des Selaginella, des Lycopodium, des Tmesipteris, ou bien encore aux dernières ramifications des nervures dans les feuilles plus développées des Salvinia, des Marsilia, des Fougères, etc. ; le faisceau y est constitué par quelques trachées et vaisseaux annelés et quelques cellules libériennes, c'est-à-dire par du proloxylème et du pro/ophloéme; il est rarement collaté- ral. En général, il est concentrique; mais, à l'inverse de ce qui existe chez les Monocotylédones, ici, c'est le liber qui entoure le bois. » Pour trouver l'équivalent du faisceau ouvert des Dicotylédones et des Conifères, il est bon, chez les Cryptogames vasculaires, de s'adresser tout d'abord à la lige de certaines espèces de Sélaginelles (S. Kraussiana, S. Ga- leottii,S. Lyallii, etc.); on le trouvera isolé dans le tissu conjonctif et il sera plus facile ensuite de le reconnaître dans ses combinaisons diverses. Sa forme générale est celle d'un coin dont la pointe est tournée vers l'ex- térieur : cette pointe est occupée par le protoxylème et le protophloème ; il se produit ultérieurement des vaisseaux scalariformes : c'est le mètaxy- lème. qui se différencie de l'extérieur vers le centre de la tige; il est en- touré par du mélaphloème qui présente le même mode de différenciation. Sans doute, ces derniers éléments ont une origine et une structure diffé- rentes de ceux qui constituent le bois et le liber secondaires des Dicotylé- dones; mais les rôles physiologique et mécanique sont identiques. Nous avons démontré que ces cordons libéro-ligneux, isolés dans le tissu con- jonctif des Sélaginelles, représentent bien le faisceau normal en suivant leur course et en établissant leurs rapports avec les feuilles. Ce faisceau est concentrique; il ne devient collatéral que dans les combinaisons qu'il forme. » Tout comme chez les Dicotylédones, chaque faisceau se reconnaît à la présence d'un îlot de protoxylème. Existe-t-il plusieurs de ces îlots, on a affaire à une combinaison de plusieurs faisceaux. Si elle forme un système annulaire à la façon du cylindre central des Dicotylédones, on devra la dé- signer, avec MM. Van Tieghem et Douliot, sous le nom de stèle; s'il y a ( I23o ) cloute, on pourra la distinguer simplement sous le nom de cordon libêro- ligneux. » Le cas où les faisceaux se disposent en un cercle régulier dans la tige est particulièrement instructif (Lycopodium, Tmesipteris , Selaginella, Psilo- tum). Ainsi la stèle à deux ou à quatre faisceaux des Sélaginelles rappelle étroitement la structure d'une racine : la seule différence importante à no- ter, c'est la continuité du liber autour du bois dans la stèle des Sélaginelles; or cette abondance du liber est due uniquement à la présence des feuilles; ces dernières viennent-elles à se réduire à l'état d'écaillés sans nervures, alors le liber se localise en faisceaux distincts (Psilotum); on a alors pour la tige la structure d'une racine ordinaire. » D'où cette nouvelle conséquence par laquelle nous terminerons : le système vasculaire de la racine n'est ni un faisceau multipolaire ni un fais- ceau polyarche, c'est un ensemble de faisceaux. » PÉTROGRAPHIE. — Sur la formation trappéenne de la Toungouska Pierreuse {Sibérie septentrionale). "Note de M. K. de Kroistchoff, présentée par M. Fouqué. » Dans la région située entre les 5oe et 70e parallèles en Sibérie se trouvent d'immenses territoires couverts d'énormes coulées atteignant parfois une épaisseur de 5om à 70™, et traversés par d'innombrables dykes de roches basiques, trappéennes, anciennes et, probablement aussi, mé- zoïques. L'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg (en 1876, 1877, 1878) a envoyé, sous la direction de M. Lopatine, plusieurs expédi- tions scientifiques pour explorer spécialement la partie située entre 5o° et 700 de latitude et 720 et 1020 de longitude orientale. M. Lopatine a par- couru notamment plusieurs cours d'eau considérables, comme la Toun- gouska Pierreuse, Tchoulym, Angara, Yenniséy et partout constaté un dé- veloppement vraiment colossal d'une roche trappéenne presque noire, d'un aspect franchement basaltoïde ('). J'ai été chargé par l'Académie impé- riale des Sciences de Saint-Pétersbourg de faire l'étude pétrographique et (') Depuis le commencement de ce siècle, un grand nombre desavants avant visité la Sibérie septentrionale y avaient déjà signalé l'occurrence d'une roche trappéenne, doléritique d'un grand développement. ( I23l ) chimique des collections (environ 3ooo échantillons) de roches éruptives recueillies par M. Lopatinedans le cours de ces divers voyages en Sibérie. T'ai l'honneur de signaler brièvement à l'Académie quelques faits d'un intérêt général constatés dans le cours de mes recherches. » Toungouska Pierreuse. — Assises siluriennes avec Phacops Lopatini ('), Favosites ('-), Plasmopora, Halysites, Columnaria, CyrthophyUum, etc., recouvertes de coulées énormes (i>oo-3oo verstes et plus d'étendue) et traversées par de nombreux dvkes de roches éruptives foncées, dont la composition minéralogique est presque absolument identique et dont la structure seule varie; dans leur composition entrent essentiellement le plagioclase, le pyroxène et l'olivine. En fait de caractères physiques, nous y rencontrons toutes les modifications de structure connues jusqu'ici : d'un côté des roches apbanitiqucs semi-vitreuses, de l'autre des roches holocristallines grenues, doléritiques ou diabasiques et, entre celles-ci, des roches porphyriques et ophitiques. » Du type semi-vitreux, parfois huileux et scoriacé, au type holocristallin grossièrement grenu doléritoùle, il y a nue transition graduelle, insensible et complète de sorte qu'après en avoir fait l'étude approfondie (environ iooo plaques minces), j'y ai cru devoir distinguer seulement neuf types fondamentaux, auxquels se rattachent toutes les autres modifications. » Type I. — Holocristallin. » Type II. — Holocristallin passant au type ophitique. » Type III. — Holocristallin se rapprochant du type ophitique; cette roche est m riche en péridot, qu'on pourrait la classer dans le groupe des péridotites (eucrite franche). » Type IV. — Franchement ophitique. » Type V. — Ophitique se rapprochant du type hypocristallin. » Type VI. — Doléritique se rapprochant du type rnicrolithique. » Type VII. — Aphanitique franchement rnicrolithique. » Type VIII. — Aphanitique, rnicrolithique à étoileruents. » Type LV. — Aphanitique, semi-vitreux, rnicrolithique. » Outre les coulées et filons j'y ai constaté des vestiges apparents de déjections détritiques : (a) un grès silurien renfermant de fines interstrati- fications de 2mm à 5mm d'épaisseur, constituées de lapilli à croûte caractéris- (') F. Schmidt, Ueber einige neue ostsibirische Trilobilen. etc. {Bull, de l'Acad. impériale des Se. de Saint-Pétersbourg, t. XII, p. 407, 4] 4 ; 1886). (-) Lixdstrom, Silurische Korallen ans Aord-Russland und Sibirien (Bihang till Vet. Acad. Handlingar, Band VI, n° 18; 1882. ( 1232 ) tique de diverses roches trappéennes ; (b) une roche d'apparence franche ment grésiforme, composée de grains anguleux isométriques et idiomor- phes de plagioclase, de pyroxène et d'olivine. » Le métamorphisme de contact, engendré par ces roches éruptives dans les argiles, marnes, grès et calcaires siluriens, est extrêmement intense. Les argiles présentent principalement trois stades de modifications : (a) spilo- sites à grandes concrétions plus claires ou plus foncées que la masse fon- damentale: celles-ci sont formées de substances pyroxéniques et micacées (incolores) ou d'accumulations de magnétite et notamment de spinelles violacés; (b) roche très compacte d'un aspect cornéen : avec un objectif à immersion homogène, on y reconnaît comme élément essentiel de fines paillettes de mica noir et un peu de quartz; (c) véritable cornubianite compacte, pyroxénique et grenatifère. Les marnes perdent leur aspect ter- reux et se transforment en porcellanite; les grès recristallisent et se char- gent de pyroxène incolore et verdâtre; les calcaires deviennent rubanés et nettement grenus. » Parmi les roches trappéennes palézoïques, j'ai, en outre, découvert une phonolithe leucitifère typique. » Sur la Carte géologique détaillée de M. Lopatine, cette roche est co- lorée comme les autres roches trappéennes : elle ne s'en distingue ni par son aspect général, ni par le mode d'occurrence; elle recouvre ou traverse les assises siluriennes. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le mode d'élimination de l'oxyde de carbone. Note de M. L. de S.vixt-Martix. « La question de savoir comment s'élimine l'oxyde de carbone, lors- qu'il a été respiré en quantité insuffisante pour provoquer la mort, a beau- coup préoccupé Claude Bernard. L'illustre physiologiste a fait sur ce point un grand nombre d'expériences qui ne lui ont pas semblé assez décisives pour conclure ('). Il critique, du reste, le procédé généralement suivi pour déceler et doser l'oxyde de carbone dans les produits gazeux de la respiration, au moyen de sa transformation en acide carbonique par l'oxyde de cuivre porté au rouge. (') Ci.alde Ber.nauu, Physiologie opératoire., p. 443 et suiv. ; Leçons sur les anes- thésiques cl l'asphyxie, p. 45o ei suiv. ( .233 ) » J'ai entrepris de faire, sur cette question intéressante, des recherches par des procédés nouveaux. I. — Destruction partielle de l'hémoglobine oxycarbonée (in vitro) en présence de l'oxyhémoglobine. » Procède opératoire. — On divise en deux portions inégales du sang de chien défibriné, immédiatement au sortir de la veine. L'une d'elles est agitée mécaniquement jusqu'à saturation avec l'oxyde de carbone, et l'autre semblablement avec l'oxygène. On réunit ensuite les deux parties, pour obtenir, dans les proportions voulues, un mélange de sang oxycarboné et de sang oxygéné; puis on introduit, à l'abri de l'air, dans des éprouvettes de forme spéciale pleines de mercure et renversées sur la cuve, des échan- tillons du sang ainsi obtenu de 45ec chacun environ. Ces éprouvettes trans- portées dans des vases à précipiter remplis de métal sont alors placées dans une étuve à eau de Gay-Lussac maintenue rigoureusement à 38° au moyen d'un régulateur de température. » On procède immédiatement à l'extraction et à l'analyse des gaz con- tenus dans un de ces échantillons de sang en faisant en sorte qu'à aucun moment il ne soit en contact avec l'air extérieur. On agit de même poul- ies autres échantillons, mais après les avoir laissés séjourner dans l'étuve un certain temps, variable pour chacun d'eux. L'opération a lieu chaque fois sur /jocc de sang; l'extraction des gaz se fait au moyen de la pompe à mercure, comme à l'ordinaire, en ayant soin d'interposer, entre la pompe et le réfrigérant, un tube en U plein de perles de verre mouillées d'acide sulfurique, ce qui permet d'obtenir un mélange gazeux, sinon absolument sec, du moins exempt de toute trace d'eau li- quide. L'oxyde de carbone est déplacé en dernier lieu de sa combinaison avec l'hémoglobine par ébullition prolongée du sang avec son volume d'acide acétique à 8°, en se conformant strictement aux indications données par M. Gréhant ('). L'analyse du mélange gazeux est faite par la méthode de Doyère, l'acide carbonique étant absorbé par la potasse, l'oxygène par le pyrogallate de soude et l'oxyde de carbone par le protochlorure de cuivre dissous dans l'acide chlorhydrique. » Voici les résultats obtenus dans quatre séries d'expériences. ( ' ) N. Gréhant, Recherche quantitative de l'oxyde de carbone dans le sang ( An- nales d 'hygiène, août 1879) et Les poisons de l'air. Paris, 1890. C. K., 189., 1" Semestre. (T. CXII, N° 21.) 'OO ( 1236 ) bulletin bibliographique. Ouvrages reçus dans la séance du 27 avril i 89 i . (Suite. ) D1' Netter. — Le pneumocoque. — De la méningite due au pneumocoque {avec ou sans pneumonie.} — Contagion de la pneumonie. — Recherches bac- tériologiques sur les otites moyennes ai gués . — Microbes patho gênes contenus dans la bouche de sujets sains. — De l'endocardite végétante-ulcéreuse d'ori- gine pneumonique. — Du microbe de la pneumonie dans la salive. — Utilité des recherches bactériologiques pour le pronostic et le traitement des pleurésies purulentes. — De la pleurésie purulente mélapneumonique et de la pleurésie purulente pneumococcique primitive. — Fréquence relative des affections dues aux pneumocoques. Points au niveau desquels débute le plus habituellement l'infection aux divers âges delà vie; 7 br. in-8°. (Envoyé au concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie.) Recherches microbiologiques et expérimentales sur le tétanos ; par MM. D. Sanchez-Toledo et A. Veillon. (Extrait des Archives de Médecine expéri- mentale.) Paris, G. Masson, 1890; br. in-8°. (Envoyé au concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie.) Étude historique sur les organes génitaux de la femme, la fécondation et l'embryogénie humaine depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Renaissance ; par Gabrielle Peillon. Paris, O. Berthier, 1891; 1 vol. gr. in-8°. Journal of the Tnstitule of actuaries, vol. XXIX, Part. II, n° CLX, april 1891. London, Charles and Edwin Layton; br. in-8°. Proceedings of the royal physical Society, session 1889-90. Edinburçh, Mc Farlane et Erskine, 1891 ; 1 vol. in-8°. Mémoires de V Académie royale de Copenhague, 6e série. Classe des Sciences, vol. II, nos 1, 2, 3. — Classe des Lettres, vol. I, n° 1, 1890; 4 vol. in-4°. Rr. Erslev. Rigsraad of stendermoder i kristian iv s Tid, 1883-1890. Copenhague, 6 vol. in-8°. Videnskabelige Meddelelser for Aaret 1890. Copenhague; 1 vol. in-8°. Repertorium fur Météorologie, herausgegeben von der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, redigirt von Dr Heinrich Wild. Band. XIII. Saint- Pétersbourg, 1890; 1 vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, a" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-i". Doux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue' part du ier janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qiCil .suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires eu sus. On souscrit, dans les Départements, gen.. Iger . reît liambery herbourg le'rmont-Ferr. i/o" ouui renoote a Rochelle... . e //livre ille \" chez Messieurs : Michel et Médan. Gavault St-Lager. Joui i l;i n. ! Ru If. miens Hecquel-Decobert. i Germain etGrassin. ° r Lachese el Dolbeau. ayonne Jérôme. tsançon Jacquard. Avrard. ordeaux ' DutluilV. ' Millier (G.). Renaud. Lefoùruiei Robert. j J. Robert. ' V Uzel Ci. r.. 11'. [ II. UT. ( Massif. l'errin. ( Henry. ' Marguerie. i Rousseau . / Ribou-Collay. , Lamarche. Ratel. ' Damidot. s Lauverjat. ' Crépi n. i l ireyel. ' Gratier. Robin. \ Bourdignon, I Dombre Ropiteau. I .efebvre. Quarré. Lorient. chez Messieurs I Baumal. ( M™ Tcxicr. Il'-.uid. ^Georg. Lyon ( Mégret. P.ilud. Marseille.. Montpelliei Moulins. . . Nantes . Nice. . . . \ Ville et Pérussel. Pessailhan . l Calas. i Coulel . Martial Plai ■ | Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. | Sidol ii ères ^ Loiseau. ! M™ Veloppé. j Barma. ( \ isconti et C Ntmes ■ Thibaud. Orléans Lùzeraj . . . ( Blanchier. eoitiers . , . ( Drtllil.iilil. Haines l'Iil. i Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi - ( Langlois. | gnol. j Lesl ringa n ( lln'\ aller. t Bastide. i Rumèbe. , Gimet. I l' ri va t. I Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. t i riard. On souscrit, à l'Étranger, Rouen S'-Étienne Toulon Toulouse... Valenciennes. > Lcma Itre. Amsterdam . Berlin . 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Oxford Parker et C1". Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. ' Loescheret C'*. Rotterdam .... Kramers et lil~ Stockholm Samson et Wa 1 1 i n ^ Zinserling. / Wniir. Bocca frères. Brero. Clausen. [ Rosenbergel Sel I ic Varsovie Gebethner et Woll Vérone Drucker. j Frick. I Gerold et G". Zurich Meyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbouri Turin . Vienne, TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — ( i Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-i"; i S V i . Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i icr Janvier i85i à i i Décembre i8G5. ) Volume in-4°; [870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 a li Décembre 1880. 1 Volume in-40; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algue», par MM. A. Derbesci A.-.l.-J. Su lier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent h omètes, par M. Hamsen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matièri rasses, par M. Claude Bernard. Volume 111-4°, avcc 32 planches : i856 15 f Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Brnedeï. — Essai d'une réponse 11 la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc sur le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natu des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Biionn. In-4°, avec 27 planches,; 1861. .. 15 I A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. Nn 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 mai 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. Berthelot et Matignon. Recherches sur la série camphénique MM. L. Cailletet el E. Colardeau. Recherches sur les tensions de la vapeur d'eau saturée jusqu'au point critique et sur la détermination île ce point critique. M. A. Crova. — Sur l'analyse de la lumière diffusée par le ciel iiii 1 1 76 Pages. M. Sirodot. — l>e l'âge relatif du gisement quaternaire du mont Dol (Ille-et-Vilainè). 1180 M. Marks. - Note accompagnant la pré- sentation d'un Ouvrage « Sur les Cépages delà région méridionale de la France».. iis3 MM. H. Léi'ine et Barrai . Sur la déter- mination exacte du pouvoir glycolytique du sang u85 MEMOIRES PRESENTES. M. Ki g. Perron adresse un Mémoire inti- tule : « Essai d'une théorie mathématique sur les fractures terrestres et les diaclases artificielles M. S. Ai.taiias adresse un Mémoire ayant pour titre : " Moteur ftuidostatiqûe à force . liS- facullativement progressive » M. E. Delaurier .adresse une Note sur la navigation aérienne M. Pigeon adresse une Note « Sur les inha- lations d'air ozonisé CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel appelle l'atten- tion de l'Académiesur les Rapports présen- tés à la Chambre de Commerce de Lyon par la Commission administrative, sur les travaux du laboratoire d'études de la soie. M. D. Eginitis. — Observation du passage de Mercure sur le disque du Soleil le g mai 1891, faite avec l'équatorial de Plcessl à l'Observatoire national d'Athènes M. Tondini. — Les conditions atmosphé- riques de Greenwicb par rapport à la question de l'heure universelle. M. Painlevé. — Sur l'intégration algébrique des équations différentielles du premier ordre M. J. Collet. — Sur la détermination des intégrales des équations aux dérivées par- tielles du premier ordre M. \. Pki.let. — Sur les équations abé- liennes MM. Ciiassagny et Abraham. -- Recherches de thermo-électricité M. R. Savei.ief. Détermination de la constante solaire M. P. du Boys. — Sur le mouvement de balancement rythmé de l'eau des lacs ( seiches ) M. Emile Belloc. — Sur un nouvel appa- reil de sondage portatif à fil d'acier M. &. Guii.bert. — Etude sur le gradient appliqué à la prévision du temps ... 1188 uSç) 1 iu6 ■ ,,,s 1 202 I »o6 M. Al. Moulin. — Relation entre le poids atomique et la densité liquide M. Guntz. — Sur le sous-chlorure d'argent, M. Cm. Blarez. — - \rtion exercée par la présence des sels minéraux de potassium sur la solubilité du chlorate de potasse.. M. Adolphe Minet. — Electrolyse par fusion ignée des sels de bore et de silicium M. Léon Pigeon. — Sur deux nouvelles combinaisons cristallisées du chlorure platiniquc avec l'acide chlorhydrique... . M. H. Caisse. Sur le salicylate de bis- muth M. \Y. Timofkiew. — Sur la chaleur de dis- solution et la solubilité de quelques corps dans les alcools méthylique, éthylique et propylique M. Edmond Perrier. — Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de Gascogne, aux Açores et à Terre-Neuve pendant les cam- pa gnesscienti lie] lies du yacht l'Hirondelle.. M. P. -A. Dangeard. — Sur l'équivalence des faisceaux dans les plantes vasculaires. M. 1\. de KROUSTCHOFF. — Sur la formation Lrappéenne de la Toungouska Pierreuse ( Sibérie septentrionale) M. L. de Saint-Martin. — Recherches sur le mode d'élimination de l'oxyde de carbone. M. ColeNCON adresse une Note ayant pour titre : <. Le calendrier pour l'année 1892 ». 1185 11N- 1201) 1212 1 ' 1 3 ll^N llijo 120" Bulletin bibliographique 1236 PARIS. — IMPRIMERIE GAU l'HIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-A ueustins. 55 3cM 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. IiES SECRÉTAIRES PERPETUEES. TOME CXIÏ. N°22 (1er Juin 1891 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, U«ai des Grands-Augusiins, 55. 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2A mai i8tj. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de \ Les Programmes des prix proposés par l'Àcadén l'Académie se composent des extraits des travaux de j sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les II; ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article Ie'. — Impression des travaux de /' Académie. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance» blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A Les extraits des Mémoires présentés par un Membre I demie peuvent être l'objet d'une analyse oud'J ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent 1 Sumé qui ne dépasse pas 3 pages. au plus 6 pages par numéro. _ ,. , ,.. • 1 roi £,es Membres qui présentent ces Mémoires* Un Membre de l'Académie ne peut donner aux tenas de |es redmre au nombre de pages requifl Comptes rendus plus de 5o pages par année. Membre qui fait la présentation est toujours nomi Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales epu s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le.l pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à ten le titre seul du Mémoire est inséré dans \eComptem vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a) l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés i déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5b. Autrement la présentation sera remise à la séance sui\ JUN 24 1891 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 1er JUIN 1891. PRÉSIDENCE DR M. DUCHARTRE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches calorimétriques sur l'acide humique, dérivé du sucre. Note de MM. Iîertiielot et André. « Nous avons publié, il y a quelque temps ('), des recherches sur l'acide brun qui dérive du sucre de canne et sur la formation de ses deux séries de sels de potasse, de soude, etc., monobasiques et tribasiques, remarquables par leur insolubilité. Ces recherches offrent de l'intérêt par leur application à la terre végétale et aux réactions des êtres vivants. Nous allons examiner aujourd'hui la chaleur mise en jeu dans la formation de (') Ce Recueil, p. 916. Les dosages de métaux alcalins, K, Na, signalés dans ce Mémoire, ont été rapportés, par suite d'une erreur de copiste, à leurs oxydes, au lieu des métaux eux-mêmes. Le lecteur aura t'ait aisément la correction, s'il s'est donné la peine de vérifier les chiffres théoriques calculés dans la Note, lesquels se rapporlenl aux métaux et non aux oxydes. C. R., i8qi, 1" .Semrt.'r*. ( T. CXII, N" 22.) lOl ( ia38 ) ces sels, dans les changements successifs que Facile éprouve au contact de l'eau et des alcalis, enfin dans la formation de l'acide lui-même, soit au moven du sucre, soit au moyen des éléments. » I. Commençons par cette dernière formation. On a brûlé l'acide hu- mique dans la bombe. L'échantillon employé a été analysé au moment même, afin de tenir un compte précis de son état actuel d'hydratation. » L'acide humique peut être obtenu sous deux formes limites, à l'état d'anhydride C'8 Hn0", par une dessiccation énergique vers i3o°,età l'état d'hydrate C18 H10 O7, lorsqu'il a été séparé au moment même de ses combi- naisons alcalines (') et séché très rapidement à basse température. Tou- tefois ce dernier état n'est pas stable et il tend toujours à s'en séparer, au bout de peu de temps, une certaine dose d'eau, conformément à ce qui arrive pour certains composés acides organiques ou métalliques très con- densés et colloïdaux, pour l'acide siliciquc, etc. De telle sorte que l'état stable, réalisé par dessiccation, dans les conditions ordinaires, représente un système dissocié, renfermant à la fois un mélange d'hydrate et d'anhy- dride. Aussi est-il nécessaire d'analyser l'échantillon même sur lequel on opère. » Celui que nous avons brûlé dans la bombe renfermait : Moyenne. C >3,92 63, 90 63,91 H 4,64 4,5a 4,58 O » )> 3 1 , 5 1 Pas de cendres sensibles. Ces nombres répondent au système 2C,sir0O7 + C,8H,1O6. c'est-à-dire à un système dissocié au tiers. » Ce composé, dans l'état précis qui précède, a été brûlé au sein de la bombe calorimétrique. » Trois combustions ont fourni, pour igl de matière: 5876e31, 7; 5865ca,,4' 5897caI,8; moyenne : :)88ocal. » Ces chiffres s'appliquent à la combustion à volume constant. A pres- sion constante, il faudrait ajouter, d'après les chiffres de l'analyse : ocal, 2, valeur négligeable. (') Ces formules ont été adoptées par nous provisoirement, d'après l'analyse du sel monopotassique insoluble, C,8HI5K07. ( ra39 ) » La combustion des poids de carbone (diamant) et d'hydrogène qui forment ce composé, s'ils étaient libres, dégagerait +6G1 1 ''"'. La chaleur dégagée par l'union de ces éléments entre eux et avec l'oxygène a donc été de ^3 1 eaI pour isr de produit. » Or, si l'oxvgène s'était uni à l'hydrogène pour former de l'eau, qui se serait combinée ensuite avec le carbone (et le surplus de l'hydrogène), la formation de cette eau aurait dégage K>5c)cal. D'où il suit que la seconde réaction aurait absorbé GaH"1. » Telle est l'énergie emmagasinée dans iff1' d'acide bumique, en le sup- posant constitué par la combinaison de l'eau préexistante (théorie ancienne des hydrates de carbone, ou calcul de Dulong). Cette réserve d'énergie représente le neuvième de la chaleur de combustion totale du compose; ou, si l'on aime mieux, le huitième de la chaleur de combustion du carbone qu'il renferme. L'un de nous a insisté depuis longtemps sur ces réserve» d'énergie des hydrates de carbone et de leurs dérivés. Dans le cas présent, la réserve est d'un sixième environ pour le glucose ou le saccharose; tandis qu'elle est d'un huitième pour l'acide bumique. Il y a donc dégage- ment de chaleur dans la condensation moléculaire, accompagnée de déshydratation, qui engendre ce dernier acide ('). » En d'autres termes, nous axons ici une nouvelle preuve de cette loi générale énoncée par l'un de nous : que les condensations moléculaires avec élimination d'eau, ou d'autres éléments, qui aboutissent au charbon comme terme ultime, s'accomplissent avec dégagement de chaleur et perte graduelle d'énergie. » Ces conclusions sont indépendantes de la formule de l'acide, liu- mique; mais il serait facile de les rapporter à une formule déterminée, comme on va le montrer. » En effet, la composition exacte du corps brûlé répond à 2C,8H,l!OT + C"'H,4O0, c'est-à-dire au poids moléculaire loi/j. » La chaleur de combustion correspondante à ce poids serait 5964°"', 2 à pression constante. (1) Pour plus de rigueur, il (nul tenir compte du léger excès d'hydrogène de l'acide humique. Le calcul serait un peu plus compliqué; mais il ne changerait rien à la conclusion, d'autant moins cpie L'oxygène correspondant n'est pas devenu libre, mais a donné naissance à un composé complémentaire, tel que l'acide formique. ( I2/ÎO ) » Pour passer à la formule de l'acide humique véritable, nous remar- querons que, d'après les expériences qui vont suivre, le changement de ce système en trois molécules d'acide humique, 3C,8Hl0O7, dégage _!_ 4Ca,,q X 3 =+ 1 3Cal, 7 ; ce qui diminue la chaleur de combustion et la réduit à 5()5oCal,j; soit pour C,8H,eOT : + 198 5Ca\ ». » La chaleur de formation de l'acide humique par les éléments C18(diam.)+H16+07 = C18H,607 + aôS^g. » La formation de 7II-O dégageant -+- 483Cal, C18(diam.) + H2 4- 7 II2 0 liq. absorba 117^,1. » Or la formation du glucose par le carbone et l'eau C6(diam.)4-6H30, absorbe - 109e*1, i; soit pour 3 molécules de glucose : — 327e"1, 2. » On voit que la réaction qui changerait 3 molécules de glucose en une molécule d'acide humique (') dégagerait environ +noCa'. Ces chiffres précisent les considérations précédentes. » II. Action de l'eau. — L'acide humique (séché vers ioo°), étant délayé dans l'eau, se gonfle peu à peu et forme une masse pâteuse qui, jetée sur un filtre, ne laisse écouler que lentement et difficilement l'eau dont elle (')Nous négligeons ici l'excès d'hydrogène H2 pour simplifier. Cet excès résulte d'une réaction complémentaire mal connue, produisant un corps plus oxydé, tel que l'acide formique, CH202, correspondant à la régénération de la molécule C H2 O, géné- ratrice primitive des glucoses : l'oxygène ne devenant pas libre dans cette réaction, pas plus que l'hydrogène, le phénomène thermique résultant ne saurait modifier notable- ment nos conclusions. Supposons, pour préciser, que l'hydrogène, II2, résulte d'un dédoublement simple, accompli corrélativement, tel que O H1206 -t- 6HsO — 6CH202 + G II-, dédoublement impossible directement, mais qui a lieu en raison de l'énergie complé- mentaire mise en jeu par la déshydratation du glucose et la condensation moléculaire simultanée. En elïet, le système réel entrant en jeu dans la réaction sera C6H12064-6H20=6ClI-02-t-6H2, absorbe -i44««',i, i (3C6H1206-r-Hs = Cl8H1607-f- 1 ill20) x G, dégage. +noW,2x6 =66ic*1,a. La chaleur dégagée serait dès lor; !- 5 1 7e"1, 1 ; soit -t- 860al,2 pour une molécule d'acide humique produite. ( »»'n ) a élé imprégnée. L'eau ainsi recueillie est brunâtre et douée d'une légère réaction acide; iocc de cette liqueur renferment ogr,oo3 de matière. D'après ces faits, l'action dissolvante de l'eau sur l'acide humique peut être regardée comme négligeable, relativement aux quantités d'eau em- ployées dans le cours des expériences calorimétriques. » Il n'en est pas de même de la réaction chimique de l'eau. En effet, au contact de l'eau et de l'acide humique, il se produit un dégagement de chaleur très sensible. Nous avons opéré avec i partie de la matière brune et ZjO parties d'eau, vers i5°. La chaleur dégagée s'est élevée à -f- oCa',ioi; soit pour une molécule humique, c'est-à-dire dans l'état actuel du système, ' (i>C,s II'"-: )7 C48H,4Oc ): • 3Ca\o, pour l'action immédiate de l'eau. Il faut y ajouter -t- 1,0 pour répondre à l'hy Iratation complète de l'acide humique, d'après ce qui va suivre : ce qui fait 4CaI»9 pour le système ci-dessus, ou -f-i3Cal,7 pour la réaction C,8ir»Qc -:- H3 ( ï = C,8H,607; réaction rapportée à l'anhydride (en admettant qu'il n'ait pas dégagé de chaleur par son union préalable avec 2 molécules de l'hydrate). Ce chiffre est voisin de la chaleur d'hydratation de l'anhydride acétique : -+- i3CaI,o, (Berthelot et Louguinine). Mais il y a ici cette circonstance remarquable, que l'hydrate humique perd en partie son eau dès la température ordinaire, en formant un svstème dissocié; condition commune d'ailleurs à beaucoup d'acides polybasiques, mais qui se produit d'ordinaire à une température plus haute. L'acide succinique, notamment, se comporte de la même manière, mais vers 25o°. » Un tel état de dissociation de l'hydrate humique mérite attention, parce qu'il montre l'une des sources obscures, par lesquelles l'énergie étrangère du milieu ambiant peut s'introduire dans les phénomènes de la végétation et dans les actions physiologiques. En effet, sous l'influence des carbonates ou silicates alcalins de la terre, les corps analogues à l'acide humique sont aptes à former des sels, en dégageant cette chaleur d'hydra- tation définie plus haut. Si maintenant ces sels sont décomposés par les acides proprement dits engendrés au sein des végétaux, les acides analo- gues à l'acide humique seront régénérés au contact lu sol et de la plante, par une action chimique proprement dite. Mais presque aussitôt les hydrates acides, engendrés au premier moment, se dissocient partielle- ment avec formation d'anhydrides et absorption de chaleur, le système reprenant ainsi, aux dépens du milieu ambiant, l'énergie perdue lors de l'hydratation des acides. » Or ce cycle de réactions peut être reproduit un grand nombre de lois, ( 1242 ) corrélativement avec la formation des acides végétaux et avec l'absorption des alcalis par les plantes : de façon à renouveler sans cesse une intro- duction d'énergie étrangère, utilisable dans les réactions internes de l'être vivant. » III. Action de la potasse. — Pour mieux faire entendre cet ordre de phénomènes, examinons la réaction de la potasse sur l'acide humicjue, tant d'une manière immédiate que sous l'influence du temps, en opérant sur l'acide pris à divers termes d'hydratation. » i° Action immédiate. — On délave un poids donné d'acide humique, c'est-à-dire du système |(2C18H,0O7 + C'srT s06), dans (\o fois son poids d'eau; on laisse la chaleur produite se dissiper, puis on ajoute une quan- tité donnée de potasse (1 équivalent = 2bt), un peu inférieure à i équiva- lent pour le système ci-dessous, dont le tiers du poids moléculaire est égal à jioi4 = 338. Celte proportion a été choisie, dans l'intention de déterminer la chaleur de formation du premier sel insoluble constaté dans nos expériences (ce Recueil, p. 92M), sel stable qui résiste aux lavages à froid. » Il se dégage aussitôt de la chaleur; mais ce dégagement se produit en deux phases, les deux tiers environ pendant les deux ou trois premières minutes, et le surplus d'une façon de plus en plus lente et qui se prolonge pendant une demi-heure environ : terme au delà duquel le phénomène échappe à nos mesures directes. La chaleur totale ainsi dégagée a varié, vers i5°, de -+- i2Cal,6 à -+- i4Cal,9- » Le dégagement immédiat paraît dû surtout à l'hydrate humique pré- existant, et le dégagement lent, surtout à l'anhydride. » Quoi qu'il en soit, on a ajouté alors dans le vase une dose de potasse double de la précédente, de façon à faire entrer en jeu principalement la seconde et la troisième basicité de l'acide; nouvelle réaction qui se pro- longe de même et dégage, en vingt minutes, de -4-6Ca',5 à -+- 4Cal,5; le plus grand dégagement répondant au cas où la première dose de potasse avait le moins agi. » Enfin, on a ajouté une quatrième dose de potasse, égale à la première, de façon à compléter l'action, en dépassant même un peu 3 équivalents d'alcali pour 338g1' de matière. Cette dose ne dégage que fort peu de cha- leur : -f- oCal,6 à + oCa,,8. » Eu définitive, la chaleur totale a été trouvée -f- 19e111, 5 et -+- 20CaI,o. » Pour évaluer l'effet total, il convient d'ajouter les 3Cal,o, dégagées lors de l'action initiale de l'eau; ce qui fait en tout : + 2JCa',/j à -h 23Cal,o,. ( '243 ) » Sur cette chaleur dégagée, ■+- i8Cal environ répondent à la formation du sel monobasique insoluble, stable, c'est-à-dire susceptible de résister à l'action prolongée de l'eau froide; et + 6Cal, o à l'union de ce premier sol avec deux nouveaux équivalents de potasse, pour former le sel triba- sique; sel également insoluble, mais moins stable et séparable en alcali libre, et sel monobasique par l'action prolongée de l'eau froide employée en très grande masse. » Cette formation successive des humâtes alcalins polybasiques, à valeur thermique et à stabilité corrélative décroissante, n'est pas sans analogie avec celle des phosphates. » Pendant celte réaction, non seulement l'acide humique se change en sels; mais en même temps la partie restée d'abord à l'état d'anhydride fixe de l'eau. Pour évaluer l'effet thermique correspondant, on ajoute aus- sitôt dans le calorimètre une proportion d'acide chlorhydrique étendu (HCl = 2ht), strictement équivalente à la totalité de la potasse successive- ment mise en jeu. Une expérience préalable nous a prouvé d'ailleurs que l'acide chlorhydrique (ou sulfurique) enlève à l'acide humique toute la potasse combinée, sauf une trace négligeable dans les conditions pré- sentes. Si l'acide humique reparaissait sans aucun changement, la somme des quantités de chaleur, dégagées depuis le commencement de l'expé- rience, devrait être précisément égale à la chaleur de neutralisation de l'acide chlorhydrique : soit -t-i3Cal,9, à la température de l'observation. Sinon, la différence mesurera le travail accompli par les changements moléculaires survenus entre l'état initial et l'état final. Or, nous avons trouvé (l'acide humique ayant été délayé à l'avance dans l'eau) : Première action de f-KO définie plus linul. 3,io 3,°57 Deuxième action de f KO i ,(i , , . . Troisième action de { KO o,i3 020 + 4,87 4,99 Action de HCl étendu -t- g^ « «^ Somme + , 40.1^0 1 ','-', 93 » Ce chiffre l'emportant sur -4- i3Cal,9, il en résulte que l'acide humique employé (mêlé d'anhydride) a pris un état nouveau en dégageant environ -I- TCa,,o : cela tait en tout : -+- p',(), chiffre qui répond sans doute à sa transformation complète en hydrate C'rPO7. » Nous avons contrôlé ces résultats par diverses voies, de façon à me- ( "44 ) surer l'action prolongée soit de l'eau, soit de la potasse, cette dernière étant employée par fraction ou en totalité. » 2° Action des alcalis sur l'acide humique extrait de sa combinaison potas- sique. — Nous avons conservé pendant cinq jours cet acide, séparé par l'acide chlorhydrique, au contact même de la liqueur renfermant le chlo- rure de potassium; afin de n'en modifier l'état par aucun lavage ou des- siccation. Puis on lui a fait subir une nouvelle série de traitements, exacte- ment pareils aux précédents, à cela près que la liqueur initiale était plus étendue, puisqu'elle renfermait les produits de la première série d'action. » On a obtenu : Cal Avec le ior équivalent de KO -+- 1 4 , 3 » le 2e et le 3e équivalent de KO +4>9 » le 4e équivalent -+- o,8 valeurs comparables aux précédentes. La chaleur totale rapportée à i équivalent de KO est ainsi, - 5,oo On a ajouté i équivalent d'acide chlorhydrique -+- 9,çi4 + J4cal,94 » Ce dernier nombre peut être regardé comme identique aux précé- dents. Il en résulte que l'acide humique précipité avait repris, pendant les cinq jours de conservation, son état initial, c'est-à-dire reperdu l'eau (ixée tout d'abord; sans doute par un phénomène de dissociation progres- sive. » L'analyse d'un acide ainsi reprécipité, puis séché, a fourni d'ailleurs les mêmes résultats centésimaux que celle de l'acide qui n'avait pas tra- versé une combinaison potassique. » 3° Action prolongée de l'eau. — On a laissé l'acide humique digérer pendant f\8 heures, avec l\o fois son poids d'eau ; puis on l'a traité comme ci-dessus. Cal j or équivalent de KO 1 i , o 2e et 3e équivalent -i- 5,3 4e équivalent -1- 0,7 -t- 20Cal,O La chaleur totale pour 1 seul équivalent de KO est ainsi. . -h 5,o Action finale de 1 équivalent de HCI +10,0 [5c«",o ( 1245 ) » Ces nombres, concordants avec les précédents, montrent que l'acide humique en présence de l'eau atteint rapidement son état d'équilibre. Ils vérifient par là même les résultats des expériences précédentes, au double point de vue de l'hydratation momentanée acquise sous l'influence des alcalis, et de l'état déterminé et définitif de dissociation que l'hydrate acide prend avec le temps au contact de l'eau. » En résumé : » i" L'acide humique est un acide polvbasique, susceptible de perdre une partie de son eau d'hydratation par simple dessiccation, et même au sein de l'eau, dès la température ordinaire, en vertu d'une véritable dis- sociation. » 20 Dans cet état, il s'unit à 3 équivalents de potasse, en formant des sels insolubles : le premier est monobasique, fort stable, formé avec un dégagement de +i8Cal, c'est-à-dire comparable à celui des sels alcalins solides formés par les acides minéraux les plus énergiques. Les deux équi- valents de base, qui s'unissent ensuite à ce premier sel, en formant un sel tribasique également insoluble, dégagent beaucoup moins de chaleur. » 3° Ces matières humiques, comparables à celles du sol, éprouvent ainsi, sous l'influence d'une base, des phénomènes d'hydratation; puis par l'action inverse des acides, des effets de déshydratation spontanée par dissociation : série d'effets susceptibles de constituer un mécanisme en vertu duquel les énergies extérieures seraient continuellement introduites, dans les réactions chimiques accomplies pendant le cours de la végétation natu- relle. » 4° L'acide humique est formé depuis les sucres avec dégagement de chaleur; mais ce dégagement ne dépense qu'une portion de l'excès ther- mique de ces hydrates de carbone sur le carbone et l'eau, susceptibles d'être formés par destruction totale. » Il en résulte que l'acide humique serait formé également depuis le carbone et l'eau avec absorption de chaleur, c'est-à-dire qu'il renferme un excès d'énergie, susceptible d'être dépensé dans le cours des transfor- mations consécutives qui s'opèrent par des actions purement chimiques, ou avec le concours des agents microbiens, soit dans le sol, soit au con- tact du sol et des végétaux. » C. i;., 1891, 1" Semestre. (1 CX1I, N' 22.) [t>2 ( >2 ',6 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Analyse de la lumière diffusée par le ciel ('). Note de M. A. Crova. « Ces observations ont été continuées à Montpellier, pendant l'année 1890; nous nous sommes bornés, pour plus de simplicité, aux observations faites dans les longueurs d'onde Goo, 565 et 53o; elles ont été faites à l'École d'agriculture de Montpellier, sons la direction de M. Houdaille. » Voici les valeurs moyennes 100 -„- pour l'année i8(jo : >i = 600 365 53o. Décembre 1889 -6,32 100 i3l,3j Hiver. Janvier 1890 7°>27 » i35,3 72,28-128,1 Février 7°!27 rt I!7>7 ) Mars 70,84 i3o,9 j Printemps. Avril 66,55 124,9 J 69,60-126,3 Mai 70,61 » 123,2 ) Juin 64,00 » 126,"), E^- Juillet 64, i5 » 117, 3 63, I2-ii8,3 Août 60.91 » 1 1 1 ,0 ) Septembre 46,97 » i46,3\ Automne. Octobre 67,97 » 118,6 58,o5-ia6,8 Novembre 5g, 23 » 118,2 ) Année 60.69-124,8 » Nous avons déjà parlé des causes de variations accidentelles qui in- fluent sur les radiations de longueurs d'onde supérieures à 565. Si nous nous bornons aux observations relatives à >. — 53o, nous voyons que : » 1" La coloration bleue est la plus intense aux mois de décembre, jan- vier, mars et septembre; ses minima se produisent en février, juillet, août et novembre; d'une manière générale, le bleu du ciel est le plus profond à certaines époques de l'hiver et de l'automne, et le plus pâle en été (le minimum de février paraît dû à la pluviosité anormale de ce mois, qui ne compte du reste que trois observations). » 2° J'ai classé les intensités correspondantes aux diverses heures de la (') Voir Comptes rendus de la séance du 25 mai 1891, \t. i 176. ( '247 ) journée et j'ai vu se confirmer cette remarque que j'avais déjà faite, que le maximum de coloration bleue a lieu le matin, et le minimum à l'heure la plus chaude de la journée ; la coloration augmente le soir, sans jamais devenir égale à celle de la matinée. » 3° D'une manière générale, l'intensité de la coloration bleue est maxima en hiver et minima en été; le printemps et l'automne donnent sensiblement les mêmes valeurs. » 4° La valeur moyenne de l'année correspond sensiblement à une valeur de n = 3, 5 ; le maximum de janvier se rapproche de la loi /* = 4.7, et le minimum d'août est à peu près n — 1,6. L'atmosphère contiendrait en été des particules de plus grande dimension qu'en hiver. » Ces résultats s'accordent très bien avec ceux que j'ai déduits des varia- tions diurnes et annuelles de l'intensité calorifique de la radiation solaire et varient à peu près dans le même sens que ceux-ci; ils s'accordent aussi avec ceux que j'ai déduits des observations de la polarisation atmosphé- rique qui, de même que la coloration bleue, diminue en été et au milieu de la journée. « Ce travail peut être considéré comme une simple contribution à l'étude des phénomènes d'Optique atmosphérique, et établit une corrélation entre des observations qui ont d'abord été faites indépendamment les unes des autres, et que nous croyons être des manifestations variées d'une seule et même cause, qui serait la présence dans l'atmosphère de quantités variables dépoussières, de globules infinitésimaux d'eau à l'état liquide, et d'une quantité très variable et très inégalement répartie de vapeur d'eau. » M. Mvscart présente le second Volume du « Traité d'Optique » dont il a entrepris la publication et s'exprime comme il suit : « Le Volume que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie comprend les phénomènes d'interférence liés à la double réfraction homoédrique ou hémiédrique, c'est-à-dire la polarisation chromatique et la polarisation rotatoire, les propriétés des cristaux à structure irrégulière et une étude très détaillée, au point de vue expérimental, de la réflexion sur les milieux isotropes, les métaux et les substances cristallisées. » Ces différentes questions ont pris un développement imprévu, qui paraît justifié par leur importance dans la pratique et dans le contrôle des théories. Mais le cadre primitif est ainsi devenu insuffisant pour le pro- ( i*48 ) gramme que j'avais en vue; je terminerai l'Ouvrage par un troisième Vo- lume, dont j'espère que la publication ne sera pas trop relardée. » Le Volume actuel doit être accompagné de deux planches, l'une en noir, l'autre en couleur, relatives aux propriétés des cristaux; malheureuse- ment l'artiste habile, M. Legros, qui avait entrepris la gravure est mort avant d'avoir achevé son travail; un album spécial consacré à ces deux planches paraîtra dans quelques mois. » M. Daubbke fait hommage de deux Rapports annuels, pour 1888 et 1889, qu'il a faits comme Président du Bureau central météorologique de France, notamment sur les avertissements aux ports et à l'agriculture, la climatologie, la météorologie générale, les Commissions départementales et les observatoires régionaux. MEMOIRES PRESENTES. M. Louis Ducos nu H.vuno.v soumet au jugement de l'Académie un tra- vail sur la photographie des couleurs. (Commissaires : MM. Lippmann, H. Becquerel.) M. E. Granges adresse une Note ayant pour titre : « Récipients permet- tant de déverser au dehors les gaz plus lourds que l'air qui s'y dégagent ou s'y accumulent ». (Renvoi au Concours des Arts insalubres.) M. Serrix soumet au jugement de l'Académie, par l'entremise de M. Janssen, un nouveau système de balance de précision à pesées rapides à l'aide d'une chaîne métallique. (Commissaires : MM. Janssen, Cornu, Schiitzenberger, H. Becquerel.) MM. Villouii et Moi.i.va adressent un Mémoire, en langue espagnole, sur la reproduction des Anguilles. (Commissaires : MM. Blanchard, Milne-Edwards.) ( "49 ) M. Joseph Geraud adresse une Note sur « Un système d'aérostat diri- geable ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Lembert-Rogui.v adresse une Note sur la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPOND ANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Surles erjuationsabclienn.es. Note de M. A. Pellet, présentée par M. Poincaré. « On peut édifier pour les radicaux d'indice q, nombre premier impair, une théorie analogue à celle que j'ai développée dans une Note précédente pour les racines carrées. Soient _/(«;) = o une équation abelienne irréduc- tible de degré m, et x, 9 (a?) 0'" ' ( x), ses m racines, x désignant l'une d'elles, b(x) une fonction rationnelle telle que9m(a?) = x. Considérons le , . , m(m — i). . .{m — y-t-i) c , produit des ■ — ~ - tacteurs : 1 l . 2 . 3 . . . q O'(.r) -+-a8'c(ic) l- a20'M,.e; -k . . h- a''"1 ¥<,-< (x ), où les nombres positifs i, i iq , vont en croissant, le premier pou- vant être nul, auquel cas 0' (a;) représente x, et où a représente une racine de 1 équation - - — o. Si l'on change x en O(a-), ce produit est multiplié par une puissance de a, d'exposant égal au nombre de facteurs qui ren- r i „ i < „, i / . • . {ni — r ) ( m — 2 ) . . . ( ni — a -+- i ) „ ferme le terme oc^'O"1-' (x ), soit— —^ '— -■ Cet expo- i . 2 . 3 . . . q — i i sant est ou non divisible par q, suivant que m n'admet pas ou admet le fac- teur q. Dans le premier cas, le produit est rationnel, dans le second il acquiert q valeurs distinctes par la substitution des racines de l'équation f(x) = o; sa puissance q'ème est une quantité rationnelle P, et, si l'on se donne y l\ on pourra décomposer la fonction /(x) en un produit de q fac- teurs d'égal degré — • Soient T/jf1,, . . . , <£„_, les quantités correspondant à P pour ces facteurs; on a A'IM? $?_, = P, A étant une quantité rationnelle. En effet, A est le produit des facteurs <$k ; et enfin <£ = Uîa,/'7, U étant une quantité rationnelle. y/$ satisferait donc aux deux équations y *' u et serait une quantité rationnelle; donc K= i et y?u\u\ . . . uq~l . Rempla- çant T ) PHYSIQUE. — Sur un nouveau moyen d'apprécier le mouvement vertical des aérostats. Note de M. Andké Duboi.v, présentée par M. L. Troost. « On sait cpie la cause du peu de durée des vovages en ballon est due à la difficulté de se maintenir à une altitude constante, difficulté due surtout au manque de précision des procédés employés pour apprécier le mou- vement vertical des aérostats. » Pour apprécier ce mouvement, on emploie deux procédés : i° on suit la variation de la pression barométrique, au moyen d'un baromètre à mer- cure ou d'un baromètre anéroïde, qui n'est pas plus sensible ; 2° on pro- jette quelques feuilles de papier léger : la résistance du courant d'air ver- tical agissant différemment sur l'aérostat et sur le papier permet d'appré- cier, par le mouvement ascendant ou descendant de celui-ci, le mouvement du ballon. » L'appareil que j'ai expérimenté à bord du Lazare-Car not, parti de Toulouse le 21 mai à 5h de l'après-midi, où mon ami M. Bourjade, membre de l'Académie d'aérostation météorologique, m'a gracieusement offert une place, permet d'observer, d'une manière très sensible, la variation de pression due à la variation d'altitude, et cela avec une sensibilité i.îo fois plus grande que celle du baromètre à mercure ; il permet également d'ap- précier la variation de pression due à la résistance de l'air. » Cet appareil, qui n'est autre que le manomètre différentiel de Rretz, se compose d'un tube en U de quelques millimètres de diamètre, dont les deux extrémités sont reliées à deux tubes plus gros, d'un même diamètre de quelques centimètres, auxquels on adapte deux tubes plus petits re- courbés. L'un de ces tubes recourbés peut être fermé à un moment donné par un robinet ou par un tube de caoutchouc et une pince de Mohr ; la branche correspondante est remplie d'un mélange d'eau et d'alcool, de densité d — 0,874. coloré par de l'orseille et recouvert d'une très légère couche d'huile ; la seconde branche est remplie d'essence de térébenthine, de densité d' — 0,864 ; ces deux liquides ne se mélangent pas et offrent, près de la courbure du tube en U, une surface de séparation très nette dans la branche à essence de térébenthine. » Supposons que, à un certain instant, l'aéronaute veuille savoir s'il monte ou s'il descend, il ferme le tube recourbé qui correspond à la co- lonne d'alcool et isole dans l'appareil un volume d'air que nous désignons par V, sous une pression H. ( 1202 ) » Admettons, pour fixer les idées, que l'aérostat s'élève, la pression extérieure devient H'< H, la masse d'air enfermée se dilate, le niveau de l'alcool descend d'une hauteur y et, si l'on désigne par S la section du tube supérieur, le nouveau volume sera V -+- Sy. » La surface de séparation aura monté d'une hauteur x dans la branche à essence de térébenthine. Appelons / et /' les hauteurs primitives des deux liquides au-dessus de leur première surface de séparation; en vertu du principe des vases communicants, on a Ul = V d' . » Pour calculer la pression H, de la masse d'air enfermée, nous écri- rons que deux éléments égaux situés dans le plan de la nouvelle surface de séparation supportent la même pression; on aura H, -\- (V - v) d = xd-i- (/' - x) d1 + x d' + H' ; d'où, en tenant compte de II = l'd', II, = H' -H x(d - d')-hy(d + d'). » On a, d'ailleurs, S/> ' = sx, d'où y= ^x. On aura donc, en posant (d-d')-i-^(d-i-d')=K » Appliquons la loi de Mariotte, il vient VH = (V+So?)(H'-f-^). » H étant plus grand que H' et d^> d', on voit que des deux racines de celte équation Tune est négative et doit être rejetée. » Cette équation ordonnée devient s Sx2 + x(sW + V&) - V(H - H') = o. » On en tire pour x une valeur qui, après réduction, peut s'écrire -(.tH'-4-V8) + \/(*H' — V or--t-4 Va' H S X r . Nous pouvons, sans effectuer le calcul, donner une idée de la grande sen- s S sibilité de l'appareil en examinant le cas limite où ~ (qui est égal à ~) deviendrait nul. ( ra.^3 ) » Notre équation fondamentale, mise sous sa première forme, devient, lorsqu'on divise ses deux membres par V. H = (i+ ^.r)(H'+ ex ) et, pour le cas limite considéré, R = W-h(d- d')x. d'où H — H' r d — d' H — H' étant exprimé en colonne d'eau, on voit qu'une élévation de in"1, qui correspond à peu près à une variation de imul du baromètre à mer- cure, peut facilement être accusée par une variation de plus de TOcm. De plus, grâce au tube recourbé resté ouvert, le courant d'air vertical ajoute son action à la précédente et augmente encore la sensibilité de l'appa- rei ÉLECTRICITÉ. — Nouveaux modelés de pile à oxyde de cuivre- Note de M. F. de Lai.axde, présentée par M. Cornu. « Les nouveaux modèles de la pile à oxyde de cuivre que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sont caractérisés par l'emploi de cet oxvde sous forme d'agglomérés à surface métallisée. Ils sont fondés sur la réac- tion que nous avons fait connaître en 1 883, M. G. Chaperon et moi (') : dissolution du zinc dans la potasse caustique et dépolarisation par réduc- tion de l'oxyde de cuivre à l'état métallique. » Ces modèles présentent divers perfectionnements : résistance intérieure moindre, constance de débit plus grande, facilité de montage, de démon- tage et de déplacement, etc. » L'élément (Jîg- i) est constitué par une ou plusieurs lames de zinc Z,Z suspendues à un couvercle de faïence B, en regard d'une ou plusieurs plaques d'oxyde de cuivre aggloméré C, plongeant dans un vase en verre A, rempli de la solution de potasse à 35 pour ioo. » Les agglomérés d'oxyde de cuivre peuvent être préparés en moulant à (l) Comptes rendus, [6 juillet 1 883. ( . R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 22.) Io3 ( 1254 ) la presse hydraulique un mélange humide de battitures de cuivre avec 4 à 5 pour îoo d'argile et cuisant le produit à une température de Goo à 700 degrés. On peut également mouler les battitures avec 6 à 8 pour 100 de goudron et les soumettre à la chaleur rouge dans un four à réverbère. Il se produit d'abord une réduction de l'oxyde d'où résulte l'agglomération Fis Pile à agglomérés d'oxyde de cuivre (moyen modèle). de la masse; puis, sous l'influence de l'air, le métal s'oxyde, sans altéra- tion de forme, et les plaques ainsi obtenues, bien que ne renfermant aucune matière étrangère, présentent une grande solidité. Leur porosité, dans l'un ou l'autre cas, est suffisante pour que la totalité de l'oxyde puisse exercer son action dépolarisante sans introduire de résistance notable dans la pile. » L'oxyde de cuivre, avant une faible conductibilité, offre l'inconvé- nient de ne dépolariser qu'aux points de contact avec l'électrode : aussi son pouvoir dépolarisant, faible au début, s'accroît-il par sa transformation, ( i255 ) par suite du travail, en cuivre bon conducteur. En métailisant l'aggloméré, on accroît donc considérablement la surface active, ce qui supprime la période de formation. Cette métallisatîon s'obtient en recouvrant l'agglo- méré d'une légère coucbe de zinc en poudre et le plongeant dans de l'eau légèrement acidulée : le zinc se dissout en formant une série de couples locaux avec l'oxyde de cuivre dont la surface se réduit rapidement à l'état métallique. Mais, ce cuivre très poreux se réoxydant au séchage, il con- vient de le recouvrir par la galvanoplastie d'une couche très mince de cuivre, au moyen d'un courant intense et de peu de durée qui laisse à la surface une porosité suffisante. » Les agglomérés sont maintenus contre des supports en tôle de fer cuivrée, au moyen de clavettes-ressorts qui permettent de les fixer et de les remplacer très facilement. » Lorsqu'ils ont été transformes en cuivre métallique par le travail de la pile, ils peuvent être employés de nouveau plusieurs fois, après avoir été lavés, grillés et métallisés. » Les plaques de zinc doivent être montées d'une façon spéciale pour éviter leur attaque rapide par la potasse au niveau du liquide. Dans le dispositif actuel, elles sont complètement immergées et supportées par des lames de laiton amalgamé ou de ter étamé, qui, en présence du zinc, ne donnent lieu à aucun dégagement d'hydrogène. Un ressort d'acier les maintient suspendues au couvercle de la pile. » Les éléments ainsi constitués sont remarquables par leur résistance excessivement faible, leur grande constance et l'énorme quantité d'énergie continue. La pile à oxyde de cuivre est, à ma connaissance, le seul élément primaire à montage permanent et ne consommant ses produits qu'en pro- portion du travail fourni qui soit susceptible d'un grand débit. Les courbes ci-jointes {Jig. i et '!) représentent les décharges des élé- ments de petit (I), moyen (II), et grand modèle (III), respectivement sur des résistances de r, ohm, f^ d'ohm et yu d'ohm. Les débits sont à l'origine de 1,18, 3,2D et 6,4 ampères. Pendant une décharge continue de trois journées entières, l'intensité ne baisse guère à l'heure, en moyenne, de plus de deux à trois millièmes de sa valeur, comme on peut le déduire de ces courbes. » La force électromotrice du courant à circuit ouvert est, suivant les essais de Sir William Thomson, de ovu",()L Si l'on attribue exclusivement la variation d'intçnsilé pendant la décharge à l'augmentation de résistance intérieure, on trouve, en admettant que la force électromotrice des élé- ( 1256 ) ments fermés sur les résistances indiquées s'abaisse et se maintient au chiffre de ovolt, 80, que les résistances intérieures des éléments varient : ohm ohm Pour le petit modèle, de o, 179 à o,3go Pour le moyen modèle, de 0,0^6 à 0,096 Pour le grand modèle, de. o,025 à o,o5i » En réalité, il est certain que les résistances sont inférieures aux; chiffres ci-dessus, mais qu'il se produit une légère polarisation. l'U. 2. I — , 0.2 0 6 12 18 2* 30 36 42 43 6» 60 66 72 Heures Décharge de la pile à agglomérés d'oxyde de cuivre (pelil modèle). » Dans un travail intermittent, on peut faire débiter aux divers élé- ments, avec une constance suffisante, 4> i 2 et a5 ampères. Fig. 3. 7 6 5 m o C 4- 2 [il 30 36 42 Heures 60 72 0 8 12 18 2 Décharge de la pile à agglomérés d'oxyde de cuivre [moyen modèle (II) et grand modèle (III). » L'énergie contenue dans les divers modèles, disponible à un moment quelconque, même plusieurs mois après le montage, est respectivement de 75, 3oo et 600 ampères-heure; elle est bien supérieure à celles que peuvent renfermer des accumulateurs au plomb de même poids. » En résumé, ces nouveaux modèles de la pile à oxyde de cuivre pourront, je l'espère, rendre de nombreux services dans les diverses ap- plications où l'on a besoin d'un courant énergique et constant. » ( »57 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Détermination du poids moléculaire au point critique. Note de M. Philippe-A. Guve, présentée par M. Sarrau. « 1. Désignons par t., 0 et

La Table suivante contient les résultats de mes calculs : Chaleur Chaleur spécifique spécifique moyenne moléculaire — ^ du sel entre io° entre io° Solution. en solution. et 5o° observée. et 5o° calculée. Différence. HgCI2- 25CH40. ... 5o,6 0,50776 0,00908 - 0,001. S > HgCls-i- 5oCH40. . . . 5o,i o,554o6 o,555o3 —0,00097 HgClM- rooCrPO 5o,5 o, 58236 o, 58338 —0.000,0 HgClM- !OoCH;0. . . . 07 . 1 o,53;o3 ..,,1929 —0,00226 HgCl- + 25C2H60. .. 55,4 o.:,.',n3 0,52191 +0,00218 HgCI2 — 5oC2H60... 02,3 o, 55(583 0.55670 -r-o,oooi3 HgCl--r iooC-H60. . . 60 0,57860 0.57700 -ho,ooj65 CdP ioCH'O.... 47,1 o,35626 o,3634o —0,00714 CdP ■;- iooCH40 66,3 0,57200 0,56784 —o, 00426 CdP -4- ioC2HG0... 5o,9 o, 33646 0.3:1692 — o,ooo46 CdP -+- iooC*H60... 43,6 0,56548 o,56 — o,< \S (CdP + aorPO) (27,9) (o, 58840 » » (CdP -h 100IPO) (21) (o,8443o) » » Moyenne pour les solu- / „ ,,, ■ , i- O2 () " " tions alcooliques \ » Dans toutes les solutions, les deux sels ont une chaleur spécifique moléculaire sensiblement la même, dont la moyenne est égale à 32. La troisième et la quatrième colonne présentent les chaleurs spécifiques entre io° et 5o°, observées et calculées, en admettant que la chaleur molécu- laire du sel en solution est égale à 5zc&l, les chaleurs spécifiques de chaque alcool étant exprimées par les formules expérimentales suivantes : Cmëthyl_ o,56755 + o,ooi633/ et Céthyl = o,535;4 -f- 0,0021 32/. » En exceptant les solutions de CdP dans l'alcool méthvlique, toutes (') La chaleur spécifique (en moyenne). iléculaire de ces deus. >els, à l'état solide, est égale à 19 ( 1263 ) les différences entre les valeurs calculées et observées, données par la cin- quième colonne, sont de l'ordre des erreurs d'expérience. On en conclut qu'on peut évaluer les chaleurs spécifiques comme les sommes de la cha- leur spécifique de l'alcool et de la chaleur spécifique du sel en solution (égale à 52 dans les cas étudiés), résultats auxquels ont déjà été conduits quelques expérimentateurs. » Les solutions d'iodure de cadmium dans l'eau présentent un autre phénomène : la chaleur spécifique moléculaire du sel en solution, évaluée de la manière indiquée, est, pour la solution concentrée, environ deux fois plus petite que dans les solutions alcooliques, et, pour la solution plus étendue (CdP -+- ioorPO ), elle est assez voisine de celle du corps ii l'état solide. » chimie ORGANIQUE. — Sur lis produits d'oxydation de l'acide urique. Note de M. C. Matignon. « Les oxydants fournissent avec l'acide urique deux produits princi- paux, l'allantoïne et Palloxane. J'ai fait l'étude thermique de ces deux com- posés, ainsi que celle de l'alloxantine, qu'on déduit immédiatement de l'al- loxane. La combustion a été opérée dans la bombe calorimétrique par les procédés ordinaires. » Allantoïne. — Sa chaleur de combustion sous pression constante a été trouvée égale à 4' '3Cal, 8 : C*03Az*H6 + 402= 4C02+3H20+2Azs -t-4i3ai,8 la chaleur de formation correspondante est de i70Cal,4> enfin la chaleur de dissolution déterminée à i5° est de — 7e"1, 5. » Atloxanc. — Elle m'a fourni les résultats suivants C*OsAzsH*-t- § 0' = 4CO'2+ 2HsO + Az- +- 278e»1, 5 ce qui entraîne pour la formation 236Cal, 7. Sous ses trois états différents d'hydratation, les chaleurs de dissolution sont égales à -t- JCal,i, — 4Cal.'- et — 9Cal. » Alloxantine. — L'alloxantine a donné le nombre suivant C8O10Az*Hl0-i-^O2 8CO! -Jll'0+:!.\z-... 4-ô8<;':-',j ( I2(V, ) auquel correspond une chaleur de formation de5i3Cal,i. Sa chaleur de dissolution mesurée à 1 5" est égale à - r)Cal. » J'ai réussi à passer directement de l'alloxane à l'alloxantine au sein même du calorimètre par l'intermédiaire du protochlorure d'étain. La réaction exiçe une vingtaine de minutes; effectuée à i5°, elle donne un dégagement de 20,Ca,,8 : aCv05Az4H2sol. + Sn Cl2 (dissous dans HC1) + 2HGI diss. Alloxane. = C8Ou,Azvir°diss. + Sn Cl* (dissous dans HC1) + 20,Ca,,8 Alloxanline. d'autre part, CBO,0Az*H10sol. = C8O,0Az4H,,,diss — 9Cal » La transformation du protochlorure d'étain en bichlorure a été me- surée avec soin par M. Berthelot qui a donné le nombre suivant : Cal SnCl2(diss. dans HCl) ■+- Cl2 gaz = Sn Cl4 (diss. dans HG1) -h 77 » En prenant comme inconnue la chaleur de formation de l'alloxantine solide, les trois équations précédentes conduisent à 5i3Cal,8; la bombe ca- lorimétrique avait donné 5i3Cal,i. L'accord entre ces deux nombres pa- raîtra très satisfaisant. » Il est très intéressant de comparer les chaleurs de dissolution de l'alloxane sous ses différents états d'hydratation; on en tire les consé- quences suivantes : C*OtAzîH!!sol. + H'Osol. = C405AzsH4 -1- 9e"1 C405Az2H1so1.-h3H2Oso1. = G405Az21Tv,3H2OsoI. -1- (6e"1, 9 = 3 x 2C"',3) » Comme on le voit, l'entrée de la première molécule d'eau dans la molécule alloxane donne lieu à un phénomène thermique relativement grand, hors de proportion avec celui qui correspond à l'adjonction d'une molécule d'eau de cristallisation et de même ordre de grandeur que celui cpii se manifeste, par exemple, dans le passage de l'anhydride phosphorique à l'acide ortho ipsOssol. h-H2OsoI. = |P04H3 -h9Cal.S ( 1265 ) » L'hypothèse de Baeyer, qui regardait le composé C'0''Az2II- comme l'anhydride de l'alloxane, reçoit ainsi une vérification expérimentale; la première molécule d'eau fait donc partie intégrante de la molécule chi- mique de l'alloxane, CO- \ I i . ; . C405Az2H*dis&.+ COAz'H*diss. . '/■•'. : Vlloxane. I rée. » La prédominance du dégagement thermique dans le premier cas semble indiquer qu'il devrait toujours se former de l'allantoïne; mais l'examen complet de l'action de chaque oxydant montre que le principe du travail maximum règle, dans tous les cas, ces deux modes de scission absolument différents de la molécule urique, Lorsque l'oxydant ne donnera lieu à aucun phénomène secondaire de même vitesse (pie la réaction principale, c'est- à-dire simultané, il se formera de l'allantoïne : c'est le cas, par exemple, du permanganate de potasse; il n'agit, à la température ordinaire, ni sur l'urée, ni sur l'allantoïne, ni sur l'alloxane, ou, du moins, les actions qu'il exerce sur ces deux dernières sont très lentes; elles n'ont pas lieu à l'instant même de la séparation de la molécule urique et, par suite, ne doivent point entrer en ligne de compte. » Avec l'acide azotique, au contraire, il se produit de l'acide nitreux qui réagit immédiatement sur l'urée, et cette action a lieu au moment même de la formation de l'alloxane; elle lui est simultanée, de sorte qu'en réalité l'équation delà réaction est la suivante : Az03Hdiss. + C503Az4H*sol. + 11*0 = C*05AzsH4diss. + Az2 +-C02-+- AzH3(diss. dans Az03H) -+- 100e»1, 9 « Grâce à ces réactions secondaires, la prépondérance thermique est ici favorable à la production d'alloxane. ( 1266 ) » D'autre part, la marche du phénomène une fois décidée pour la for- mation de l'une des substances, on sait que celle-ci ne peut se transformer dans la seconde par une action ultérieure de l'oxydant, de sorte que la Thermochimie rend bien compte de ce fait remarqué depuis longtemps, que chaque oxydant, en agissant sur l'acide urique, devra fournir seule- ment ou l'alloxane ou l'allantoïne , mais jamais les deux en même temps. » chimie ORGANIQUE. — Sur l'emploi du sèlénite d'ammoniaque pour caracté- riser les alcaloïdes. Note de M. A.-J. Ferreira da Silva, présentée par M. Friedel. « Dans une Note présentée à l'Académie au mois de juin i885, M. La- fon a signalé un nouveau réactif pour la morphine et la codéine. C'est le sulfosélénite d'ammoniaque, qu'il prépare en dissolvant igr de sèlénite d'ammoniaque dans 2occ d'acide sulfurique concentré. Ce réactif donne une couleur verte avec ces deux alcaloïdes; les autres se comportent d'une manière très différente. On voit donc qu'il est d'un usage précieux dans l'étude toxicologique des empoisonnements par les alcaloïdes de l'opium. » En étudiant l'action de ce même réactif sur les autres alcaloïdes végé- taux, j'ai eu l'occasion de rencontrer des faits nouveaux qui montrent que son emploi peut s'étendre avec avantage pour caractériser quelques autres alcaloïdes. Je demande la permission de les indiquer ('). » J'ai opéré sur les alcaloïdes suivants : atropine, aconitine, berbérine. brucine, caféine, cinchonine, cinchonidine, cocaïne, curarine, delphine, digitaline, ésérine, morphine, narcotine, narcéine, papavérine, pilocar- pine, solanine, saponine, sénégine et vératrine. » Voici les résultats que j'ai obtenus : » Atropine. — Pas de coloration. » Aconitine. — Pas de coloration immédiate; vingt minutes après, coloration très légèrement rose. » Berbérine. — Coloration jaune verdàtre, devenant successivement très brune, rose aux. bords et violet au milieu, et une demi-heure après tout à fait rouge vineux persistant pendant trois heures. (') J'ai employé, pour faire ces réactions, de petites portions d'alcaloïdes que je plaçais soit sur des verres de montre déposés sur du papier blanc, soit sur de petites capsules de porcelaine (3cm de diamètre et 4W de capacité). ( 1-267 ) » Rrucine. — Coloration rougeàtre ou rose, devenant tout de suite orangé p;'ile. Une demi-heure après, coloration aminée et pas de dépôt. Au bout de trois heures, idem . » Caféine. — Pas de coloration sensible. Au bout de trois heures le liquide était rougeàtre et Ton y voyait un très léger dépôt qui n'était pas rouge. » Cinchonidine. — Rien. « Cinchonine. — Rien. 1 Cocaïne. — Pas de coloration saisissable ni précipité, une demi-heure après. \u bout de trois heures, la même réaction que la caféine. >> Ciirarine. — Coloration violacée légère; après quelque temps, rougeàtre. l'as de dépôt rouge à la fin de trois heures. » Delphine. — Coloration légèrement rougeàtre passant au rouge violacé, l'as de précipité au bout de trois heures. ^Digitaline. — Pas de coloration immédiate. Une demi-heure après, le liquide était jaunâtre. Après trois heures, il \ avait un dépôt rougeàtre. » Esérine. — Coloration jaune citrin devenant orangée. Trois heures après, colo- ration plus pâle. « Morphine. — Coloration bleu verdâtre très vive; une demi-heure après, jaune marron et pas de dépôt (réaction très sensible). Après trois heures, le liquide était brun marron. Pas de dépôt rouge. » Narcotine. — Coloration bleuâtre devenant violacée et ensuite rougeàtre. Après une demi-heure, belle couleur rougeàtre et pas de précipité. Après trois heures, il y avait un petit dépôt rouge, sur quelques points, à la surface de la capsule. » Narcéine. — Coloration vert jaune devenant brunâtre et après une demi-heure rougeàtre. Au bout de ce temps, dépôt rouge, très sensible au fond de la capsule après deux à trois heures. » Papavérine. — Couleur bleuâtre; le liquide devient vert bouteille, vert jaunâtre sale, bleu violet et puis rouge. Au fond de la capsule, un petit dépôt bleuâtre. » Pilocarpine. — Rien. » Solanine. — Coloration jaune serin et puis brunâtre. Après une demi-heure, il s'était formé un anneau rose. Au bout de trois heures, le liquide était violet rouge. » Saponine. — Coloration jaunâtre devenant légèrement rougeàtre. (Réaction peu nette.) » Sénégine. — Coloration jaune sale légère. Après troi* heures, le liquide étaii rougeàtre. » I ératrine. — Coloration jaunâtre peu nette, quelquefois avec un ton vert, jaune après une demi-heure. Après trois heure-,, dépôt rouge et liquide jaunâtre (réaction de coloration peu nette). » On peut conclure de là que le réactif de Lafon permet de caractériser non seulement la morphine et la codéine, mais aussi la berbérine, l 'esé- rine, la narcotine, la papavérine, la solanine et la narcéine : les premières par les réactions de coloration; la narcéine non seulement par la pro- duction immédiate d'une couleur vert jaunâtre passant au brun et, au bout ( 1268 ) d'une demi-heure, au rougeàtre; mais aussi par la formation d'un dépôt rouge qu'on voit plus distinctement déposé deux ou trois heures après, sui- tes parois et au fond de la capsule. » Je dois faire remarquer que la réaction avec l'ésérine n'est bien nette qu'avec un produit bien pur; j'ai opéré avec un échantillon très pur, incolore et bien cristallisé, de C.-F. Boehringer et Sôhne (Mannheim). » M. Lafon expliquait la réaction de la morphine et de la codéine, dont les analogies ont été démontrées par les recherches de M. Grimaux, par le pouvoir réducteur de ces deux alcaloïdes. Le sélénium serait mis en liberté sous leur influence, et, en se dissolvant dans l'acide sulfurique, il lui donnerait la couleur verte; puis, l'acide sulfurique, attirant l'humidité de l'air, donnerait lieu à la précipitation du sélénium en rouge, comme on peut le faire en ajoutant de l'eau à une solution sulfurique de sélénium. » Les faits que j'ai cités démontrent qu'on ne peut faire dépendre les phénomènes observés de la simple considération du pouvoir réducteur desdits alcaloïdes. On vient de voir, en effet, que la narcéine qui, au point de vue de ses propriétés réductrices est bien inférieure à la mor- phine, détermine une séparation du sélénium bien plus rapide et plus nette que la morphine. Nous voyons d'ailleurs combien est variée l'action du réactif sur les divers alcaloïdes, et comment on peut l'utiliser pour éta- blir de bonnes réactions de coloration. » Il v a donc quelque chose de spécial dans cette réaction, qui tient principalement à la nature de l'alcaloïde employé, » ZOOLOGIE. — Sur le développement du foie chez les Nudibranclies. JNote de M. H. Fischer ( ' l. « L'anatomie topographique de l'embryon des Opisthobranch.es est en partie connue dans les stades qui précèdent l'éclosion; mais les renseigne- ments sont très peu nombreux en ce qui concerne la période larvaire libre, qui est longue chez ces animaux. J'ai pu étudier quelques-uns de ces stades libres, et déterminer l'homologie des organes hépatiques des Nu- dibranches. » Description de la larve au moment de l'éclosion. — L'espèce que j ai examinée est I' ' JEolis exigua, Aider et Hancock, dont les pontes sont très (') Ce travail a été fait dans les laboratoires de Zoologie de l'École Normale supé- rieure et de la -lation maritime de Wimereux. ( '269 ) abondantes à Wimereux, au printemps, sur les tondes d'Hydraires. Au moment de l'éclosion, le tube digestif se compose des parties suivantes : l'œsophage médiocrement allongé, un estomac ovoïde, et, à la suite, l'in- testin. » Vers la région antérieure de l'estomac, à droite et a gauche, se trou- vent deux organes sur lesquels j'ai porté particulièrement mon attention : celui de gauche est un sac assez volumineux, dont la cavité s'ouvre dans le tube digestif, et qui est tapissé de grandes cellules munies de cils très fins. Je me suis assuré en nourrissant les embryons, aussitôt après leur éclosion, avec des spores d'ulves, que ces cellules sont alors le siège d'une diges- tion intracellulaire. Ce sac est donc l'organe digestif actif de la larve. L'or- gane de droite, placé symétriquement, est très petit, rudimentairc, et ne parait avoir aucune fonction physiologique. Au point de vue morpholo- gique, il est cependant équivalent à celui de gauche; car ces organes, exa- minés à un stade antérieur, étaient sensiblement égaux, et tous deux rem- plis de granulations vitellines. Le sort ultérieur de ces deux sacs n'a pas été suivi chez les Opisthobranches : j'ai constaté qu'ils fournissent le foie et je les appellerai lobe gauche et lobe droit du foie. L'estomac a un aspect bien différent : ses parois, non glandulaires, sont revêtues de cellules à plateaux et ciliées, dont l'action fait tourbillonner les aliments. Cet estomac larvaire n'a d'ailleurs pas de rapport avec la région plus ou moins bien délimitée, connue sous ce nom chez l'adulte. » Les embryons de divers Lamellibranches, Cardium, My/ilits, Cyclas, Teredo, Ostrea, étudiés par MM. Lovén, de Lacazc-Duthiers, Stepanoff, Hatschek, Ilorst, possèdent un tube digestif qui présente une analogie frap- pante avec celui de YJEolis exigua : on v remarque l'œsophage cilié et l'estomac ovoïde communiquant, dans sa partie antérieure, avec deux lobes hépatiques ayant la même constitution que le lobe gauche de ÏJEolis. La seule différence réside dans l'atrophie du lobe droit chez les Nudibranches. Il est donc vraisemblable que, dans les diverses classes de Mollusques, le tube digestif larvaire possède la même structure fondamen- tale, et je propose d'examiner à ce point de vue les Prosobranches et les Pulmonés. Phénomènes postérieurs à l'éclosion. — Les transformations des lobes hépatiques ont lieu pendant la vie larvaire libre, et sont les suivantes : dans un embryon véligère déjà muni d'une ébauche de la radule et de deux yeux, le lobe gauche s'est beaucoup développé et le lobe droit, rudimen- taire au moment de l'éclosion, commence à s'accroitre. Dans un embryon C. R.. 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N° 22.) I *>0 ( I27° ) rampant, ne possédant plus ni coquille ni voile, mais n'ayant encore au- cune indication des rhinophores ni des papilles dorsales (stade planari- forme), le lobe gauche s'est étendu dans toute la longueur du corps, au niveau et en arrière de l'estomac. Dans un stade à une paire de papilles dorsales, le lobe hépatique droit a fourni un bourgeon hépatique allant à la papille droite; le lobe gauche a fourni un bourgeon hépatique allant à la papille gauche et montre en arrière le début d'une paire de bourgeons destinés à la deuxième paire de papilles. » Les changements ultérieurs sont de peu d'importance : le lobe droit ne s'accroît plus, le lobe gauche s'allonge de plus en plus en arrière et fournit des diverticules hépatiques aux nouvelles paires de papilles qui naissent postérieurement. Chez les iEolidiens adultes, le lobe droit est de- venu la région du foie qui débouche, par un canal hépatique toujours unique, sur le côté droit du tube digestif, en avant du point où naît l'in- testin. Le lobe gauche a formé tous les autres cœcums hépatiques. )> La disposition primitivement symétrique du foie peut donc se retrouver dans l'organe hépatique si compliqué des Nudibranches : elle n'est masquée que par le développement considérable du lobe gauche, qui s'étend dans toute la région postérieure du corps. On retrouve d'ailleurs un foie formé de deux lobes symétriques chez certaines formes pélagiques ou dégradées ( Phyllirrhoè, Pontolimax ) . » Le foie des Doridiens adultes se compose de deux parties : une masse principale et une très petite masse accessoire située à droite (pancrealic organ d'Aider et Hancock); les considérations qui précèdent permettent de supposer que ces deux masses correspondent au lobe gauche et au lobe droit de l'embryon. » En résumé, ces recherches montrent que le foie des Nudibranches est formé en grande partie par le lobe hépatique gauche de l'embryon, et que les organes hépatiques dans deux groupes très différents de Mollusques, les Lamellibranches et les Nudibranches, sont des productions homo- logues. » botanique. — t'Isaria, parasite de la larve du hanneton. Note de M. Alfred Giard. « Le 28 juin 1890, M. Le Moult, président du syndicat de hanneton- nage de Gorron (Mayenne), qui suivait avec intérêt mes essais sur la des- ( I27' ) truction des insecles nuisibles par les champignons entomophytes, m'en- voya de Céaucé (Orne) quelques vers blancs momifiés qu'il supposait at- teints par un cryptogame. La culture de ces sclérotes me donna, en effet, un beau développement de fructifications conidiennes d'un champignon que je rattachai provisoirement aux formes connues sous le nom d'Isaria. Je ne voulais pas risquer une détermination spécifique que je considérais alors et que je considère encore aujourd'hui comme prématurée. Depuis, dans une Communication à la Société de Biologie ('), j'ai indiqué le moyen de cultiver ce parasite sur les milieux artificiels et d'infester expérimenta- lement par inoculation ou par aspersion, soit des larves de hanneton, soit des vers de farine ( Tenebrio molitor). » Tout récemment (2), MM. Prillieux et Delacroix ont contesté l'exacti- tude de ma détermination et confirmé mes résultats d'infestation artificielle, mais en donnant la préférence à d'autres milieux de culture. » Je ne sais comment MM. Prillieux et Delacroix délimitent les genres Jsaria et Botrytis ni comment ils peuvent reconnaître, à l'état conidial, les spores de Mclanospora parasilica . Pour moi, suivant l'exemple de de Bary, de Sorokine, de S. -A. Forbes, etc., je considère les formes Botrytis et Isa- ria comme des stades évolutifs (ontogénétiques) de champignons ascomy- cètes dont un petit nombre seulement nous sont connus aujourd'hui sous leur forme parfaite (ascosporée ). ,1e donne à ces cryptogames le nom de Botrytis lorsque les hyphes fructifères forment une sorte de velours recou- vrant la surface du substratum; je les appelle Isaria lorsque les hyphes se réunissent en touffes longues, épaisses, plus ou moins régulièrement clavi- formes ( /lyp/iasmala) sur lesquelles naissent les conidies (les Stilbum repré- sentent un état différencié de cette forme Isaria). Enfin lorsque le parasite, après avoir produit un sclérote dans le corps de l'insecte, donne naissance à un stipe qui, généralement, sort du cadavre en des points définis et porte un réceptacle couvert d'ascospores ou de thécaspores, je le nomme, avec les auteurs, Cordyceps ou Torrubia. » Certaines espèces peuvent présenter, suivant les conditions où elles végètent, deux ou trois de ces états. Le Botrytis bassiana du ver à soie, ino- culé à la chenille de G as trop ac ta rubi, donne une forme Isaria (de Bary). L' Isaria farinosa de la même chenille peut produire le Claviceps militaris. (') Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, séance k",('jo. Les papillons qui en naissent sont tous corpusculeux, sans aucune exception. » L'année suivante, nous avons dirigé nos études sur les feuilles du mûrier. » Dix feuilles cueillies le 20 avril ont été soumises à une macération de dix jours dans25gr d'eau à la température ordinaire. De très fines boursou- flures ont apparu sur le parenchyme, et elles ont fait voir au microscope une quantité prodigieuse de corpuscules. » En outre, elles avaient l'aspect d'écaillés épithéliales de formes variées, irrégulières, se détachant facilement du parenchyme et présentant l'aspect de thèques légèrement concaves, composées de cellules allongées, enche- vêtrées ou reliées entre elles par une membrane centrale supportant de nombreux corpuscules. » Ces theques peuvent avoir 2 ou 3 centièmes de millimètre, et l'on y compte 6, 8, 12 corpuscules arrivés à maturité, plus 20 ou 3o plus petits, en voie d'accroissement, et enfin une infinité de granulations mucilagi- neuses ressemblant à des ircrmcs ovariens en voie de formation. » Les thèques sont supportées par un appareil radiculaire, filamenteux, (') Cocons flasques, informes, avec chrysalide malade ou morte (Littré). ( !2cSo ) tout spécial, mycélium composé de cellules allongées, juxtaposées bout à bout, remplies d'un liquide incolore et sans granulations intérieures. » Leur longueur varie de 6 à 8 centièmes de millimètre et leurs rami- fications présentent des cellules terminales, ovalaires, presque sphériques, à diamètre variant de f à - de centième de millimètre, et dans l'intérieur desquelles on distingue des granulations mucilagineuses, comparables par leur faciès et leur modus à celles trouvées sur les thèques du parasite. » Ces petites cellules sphériques et actives du mycélium s'amoncellent en certains points, se soudent en un réseau serré, emetlenl de nouvelles cellules et donnent naissance aux thallus du lichen, tandis que, peu à peu, le mycélium qui les porte se résorbe, devient flasque et meurt desséché. » La propagation de ces thèques corpusculifères sur les feuilles du mû- rier provient de l'ensemencement et de la germination des anthérozoïdes du lichen qu'on trouve sur le tronc des arbres. » Leur analogie constatée au microscope et par l'expérience faite sur une éducation de vers à soie ne laisse plus de doute à ce sujet. » Des comptages effectués au moyen de liqueurs titrées provenant de la macération de feuilles cueillies à diverses époques du printemps donnent les résultats suivants : » i° Feuilles de 3 jours. — 9 milliards de granulations embryonnaires et pas de corpuscules adultes, sur iogr de feuilles. A cet âge, les vers à soie provenant d'une once de graine en ont consommé i4'"s- » 20 Feuilles de G Jours. — 100 millions de corpuscules adultes et 3o milliards environ de granulations embryonnaires sur iogr de feuilles. A cet âge les vers à soie en ont consommé i3qkB. « 3° Feudles de 10 Jours. — G milliards de corpuscules adultes et une quantité infinie et indéterminable de granulations embryonnaires sur iogr de feuilles. A cet âge les vers à soie en ont consommé 52ykf!. » Il résulte de là que les vers à soie provenant d'une once de graines (25gr) ont absorbé avec leur nourriture plus d'un quatrillion de corpuscules adultes. » Les lichens qui croissent sur les feuilles et dont on reconnaît facile- ment la présence sous forme de taches de rouille visibles dès le mois d'août, n'ont aucune influence sur les mûriers, puisque chaque année ces feuilles tombent à l'automne. Au contraire, les lichens qui se développent sur les branches et sur le rhytidome du tronc ont une influence énorme sur la feuille qui apparaît au printemps. Pour en débarrasser les arbres l'appli- ( 1283 ) cation d'enduits au lait de chaux ou de coaltar ne paraît pas appelée à produire de bien sérieux résultats. » Il serait beaucoup plus avantageux de soumettre les mûriers au régime du taillis simple exploité rez terre, à une révolution de 2 à 3 ans au plus. » Cette méthode assurerait l'épanouissement des feuilles sur des rejets vigoureux, à feuillage abondant ne produisant pas de fruits et à écorce lisse, sur laquelle aucun lichen n'aurait le temps de s'implanter. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur l' emploi du sulfure de carbone contre les parasites aériens. Note de M. H. Quantix. « Le sulfure de carbone n'a guère été employé jusqu'ici qu'à combattre les ennemis souterrains des végétaux cultivés : aussi crovons-nous devoir soumettre à l'Académie un procédé permettant de l'employer contre les parasites aériens. » Le sulfure de carbone, préalablement dissous dans son propre volume d'une huile végétale de la plus basse qualité, s'émulsionne instantanément par l'agitation dans une eau non calcaire ( ' ) légèrement alcalinisée par du carbonate de soude.. On obtient ainsi un lait qui se pulvérise avec la plus grande facilité et dont les propriétés toxiques sont en rapport avec la dose de sulfure de carbone qu'il renferme, et qui peut aller à Go6'' ou 8oR1' par litre. — ^ à — 3— de carbonate de soude suffisent pour produire Pémulsion. Après quelque temps de repos, celle-ci dépose une partie de son sulfure de carbone qu'une nouvelle agitation remet en suspension; il vaut mieux néanmoins préparer le mélange au moment d'en faire usage. » L'huile joue un double rôle : elle permet l'émulsiou du sulfure de car- bone et empêche son évaporation trop rapide. » Ce procédé est d'ailleurs d'une application assez générale; il est appli- cable aux substances insecticides solubles dans les huiles végétales, les huiles lourdes, le sulfure de carbone. » C'est ainsi qu'avec 6ogrde sulfure de carbone préalablement saturé de soufre, on peut obtenir une émulsion renfermant environ 2oBr de soufre au maximum de division et d'activité chimique; on peut doubler la dose de soufre en remplaçant le sulfure de carbone comme dissolvant par les (') Si l'on ne dispose que d'eau calcaire, on se débarrasse préalablement du calcaire par l'action successive de la chaux et du carbonate de soude. ( I2»4 ) huiles lourdes de houille qui distillent au-dessus de 2000, et préalablement saturées de soufre à la température de 1 io° à 1200. » L'emploi du sulfure de carbone peut être combiné avec les traite- ments anticryptogamiqu.es : ainsi, dans le procédé Masson à l'hydrocarbo- nate de cuivre, il suffit de forcer légèrement la dose de carbonate de soude pour obtenir une émulsion de sulfure de carbone et d'huile dans la bouillie cuivrique. Si l'on sature préalablement ce sulfure de carbone de soufre, on obtient un mélange agissant à la fois contre le mildew, l'oïdium et les insectes parasites. » Un des plus habiles viticulteurs de l'Orléanais, M. Pin-Heulin, a bien voulu nous prêter son concours pour essayer contre la Cochylis le pou- voir insecticide de l'émulsion de sulfure de carbone : les résultats de ces essais ont été très satisfaisants; des animaux de taille relativement consi- dérable, des grenouilles notamment, ont été comme foudroyés par une émulsion à 5ogr par litre; mais il est probable que des doses beaucoup moins fortes suffiront amplement. C'est aux praticiens qu'il appartient de fixer la limite inférieure d'efficacité de la dose de sulfure de carbone à em- ployer. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Chimie, par l'organe de son doyen M. Fremy, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Cahours : En première ligne, ex aequo, et par ordre alpha- \ M. Grimaux. bétique /M. Moissan. „ j -, ,- , , , ( M. Ditte. hn deuxième ligne, ex aequo et par ordre alpha- \ . , , . ° ^ r M. JUNGFI.EISC'.». betique 1 \ M. Le Bel. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts M. B. ( 1285 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 mai i 891 . Comptes rendus des séances de la Commission permanente de V Association géodésique internationale réunie à Fribourg du i5 au 21 septembre 1890; rédigés par le Secrétaire perpétuel A. Hirsch, suivis des Rapports sur les tra- vaux géodésiques accomplis dans les différents pays pendant la dernière année. Verlag von Georg Reimer in Berlin, 1891; in-4°. (Deux exemplaires. ) Observations pluviométriques et thermométriques faites dans le département de la Gironde de juin 1889 à mai 1890. Note de M. G. Rayet. Bordeaux, G. Gounouilhou, 1890; br. in-8°. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. 3e série, tome V, 2e Cahier. Paris, Gauthier- Villars ; Bordeaux, Feret, 1890; 1 vol. in-8°. Arth. Paris. Comptabilité automatique. Michel Salzard, à Greux-Dom- remy (Vosges); br. in-8°. La baie du Mont Saint-Michel et ses approches ; par le vicomte de Potiche. Paris, J. Lechevalier et A. Picard, 1891 ; gr. in-8°. Mémoires de V Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; 8e série, tome XXXVIH, n" 3. Inductions, Inclinatorium neuer Construction und Hestimmung der absoluten Inclination mit demselben in Pawlowsk; von H. Wilu. Saint-Pétersbourg, M. Eggers et C° et J. Glasonnof, 1891 ; in-4u. Untersuchungen ùberdas System der Cometen 1 843, I, 1880, \und 1882,11. — II. Theil : Der grosse Septembercomet 1882, II (Fortsetzung) ; von Dr HeinrichtKreutz. Riel, Druck von C. Schaidt, 1891; br. in-4°. Veroffentlichung des Jcônigl. preussischen geodâtischen Ihstitutes. Das Ber- liner Basisnetz 1885-1887. Berlin, P. Stankiewicz Buchdruckerei, 1891; in-4°. U. S. Département 0/ Agriculture. — Fifth Report o/the United States ento- mological Commission, being a revised and enlarged édition of Bulletin n° 7 on insects injurions to forest and shade trees; by Alpheus S. Packard. Was- hington, Government printing ; office, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Washington observations, 1886. — Appcndix I : Magnelic observations al the United States naval Observatory 1888 and 1889; by Ensign J.-A. Hooge- yverff. Washington, Government printing office, 1890; in-4°. C R., 1891, 1" Semestre. (T. CXII, N« 22.) 167 ( 1286 ) Geological Survey of Pennsylvania, Report P. l\, 1889. — .4 Dictionary of the fossils of Pennsylvania and neighboring States named in the Reports and Catalogues of the Survey. Vol. II and vol. III, n-z. {Compiled by J.-P. Lesley.) Chamberlin, 1890; 1 vol. in-8°. Transactions of the twenty second meeting of the Kansas Academy of Science, 1889, with the Reports of the secretary; volume XII, Part I. Topeka, Clifford and Baker, 1890; in-8°. Der Zucker als Nahrungs-und Heilmittel; von Heîsri Hirschberg. Jena, Hermann Costenoble, 1889; in-8°. Raum und Stojf das Négative und Positive der Natur zur Grandlage einer Ursachen-Wissenschaft dargestelt; von Fritz Watzlawik. Berlin, 1891,011. Claesen et Cie; br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du ii mai 1891. Comité international des poids et mesures. — Procès-verbaux des séances de 1890. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; in-8°. (Deux exemplaires.) Leçons de Physique générale ; par James Chapuis et Alphonse Berget. Tome 1 (Instruments de mesure. — Chaleur. — Capillarité). Tome II (Élec- tricité et Magnétisme). Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; 2 vol. gr. in-8u. ^Présenté par M. Lippmann.) Association française pour l' avancement des Sciences. — Compte rendu de la 19e session. Limoges, 1890. Seconde Partie : Notes et Mémoires. Paris, G. Masson, 1891; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Dehérain.) Études sur les mammifères fossdes de Sansan; par M. H. Filiiol (Ann. Se. géol., XXI, 20. -- Art. n" l); in-8°. (Présenté par M. A. Milne-Edwards. ) Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier. Tome V, 5e an- née, 1889. Montpellier, Camille Coulet, 1890; gr. in-8°. (Présenté par M. Dehérain.) Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère; par M. Aimé Girard. 2e édition, revue et augmentée. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891 ; gr. in-8°. (Présenté par M. Schlœsing.) Recherches expérimentales sur le P/ulothion, principe immédiat répandu dans les deux règnes vivants. Son rôle physiologique probable dans l'absorption de l'oxygène par la cellule vivante ; par J . de Rey Pailhade. Paris, G. Masson, Toulouse, Me Gimet-Pisseau, 1891; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Reconstitution des vignobles avec les cépages américains ; enquêtes faites en 1 890 et 1 89 1 parla Section de viticulture de la Société des Agriculteurs de France. ( 1287 ) ^ - Porte- greffes. — Producteurs directs. — Affinités des vignes françaises sur porte-greffes (étude spéciale pour chaque région); par le vicomte de Saint- Pol. Paris, au siège de la Société, i 891 ; br. gr. in-8°. Traité de Médecine légale militaire ; parle Dr Em. Duponchel. Paris, Oc- tave Doin, 1890; 1 vol. in-18. (Présenté par M. le baron Larrey. — En- voyé au concours du prix Chaussier. ) Traité descriptif des maladies de la peau, symptomatologie et anatomie patho- logique; par MM. Henri Leloir et Emile Vidal (3me livraison). Paris, G. Masson, 1891 : br. gr. in-8°. (Présenté par M. Charcot.) Dispensaire Furtado-Heine. — Statistique médicale; 1890. Paris, Chaix, 1891 ; br. in-V- (Présenté par M. le baron Larrey.) Morfologia del corpo umano; studi del dott. Achille de Giovanni. Milano, Ulrico Hœpli, 1890; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Charcot.) La Flora de Costa Rica; por el D1 H. Polakowski. Traducido del aleman por Manuel Carazo Peralta y anotado por H. Pitter. San José de Costa Rica, Tip. nacional, 1891 ; br. in-8°. Materialien zur Minéralogie Russlands; von Nikolai V. K.okscharov. Saint-Petersburg, 1891 ; br.in-8". The astronomical Observatory of Harvard Collège, Edward C. Pickering, Director. — Variable stars of long period. Cambridge, John Wilson and son, 1891 ; br. in-4". OlVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 19 MAI 1 89 1 . Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles; publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem, et rédigées par J. Bosscha. Tome XXV, i'° livraison. Harlem, les héritiers Loosjes, 1891; br. in-8°. Annuaire géologique universel. - - Revue de Géologie et de Paléontologie, dirigée par le D1' L. Carez et H. Dolyille. Année 1889; tome VE Paris, Comptoir géologique de Paris, 1890; gr. in-8°. (Présenté par M. Gau- dry.) Rullelin de la Société géologique de France. Troisième série, tome dix- septième, feuilles 54-58 (du 18 au 25 août 1889). Réunion extraordinaire à Paris et Table des matières. Paris, 1888 à 1889; br. in-8°. Géologie et Paléontologie du bassin houiller du Gard; par M. C. Grand'Eury. Saint-Etienne, Théolier et C'e, 1890; 1 vol in-/(° et un atlas. (Présenté par M. Gaudry.) Description de la faune jurassique du Portugal. — Embranchement des Echi- ( 1288 ) nodermes ; par P. de Loriol. Deuxième fascicule et dernier. Lisbonne, im- primerie de l'Académie royale des Sciences, 1890; in-4°. Mission scientifique du Cap Horn, 188 2-1 883. Tome VI. Zoologie. — Oi- seaux; parE. Oustalet. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1891; in-40. (Pré- senté par M. Milne-Edwards.) Traité d'Anatomie comparée pratique ; par Carl Vogt et Emile Yung. 18e livraison. Paris, C. Reinwald; br. in-8°. (Présenté par M. de Quatre- fages.) Bulletin de la Société d'Anthropologie de Lyon. Tome neuvième, 1890. Lyon, H. Georg; Paris, G. Masson, 1891 ; br. in-8°. Mémoires de la Société philomathique de Verdun (Meuse). Tome XII. Ver- dun, Ch. Laurent, 1891; 1 vol. in-8°. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux. ie' et2e fasc, 1890. Paris, G. Masson; Bordeaux, Feret et fils, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Bulletin de la Société industrielle d'Amiens. Tome vingt-neuvième, n° 1. Janvier 1891. Amiens, T. Jeunet, 1891 ; br. gr. in-4°. ERRATA. { Séance du 1 3 avril 1891.) Note de M. André Markoff, Sur une classe de nombres complexes : Page 781 , ligne 9, au lieu de p — 3k-hi= a[3y . . . , lises p = Zk -+- 1 = afly, si A est un résidu cubique de p. Dans ce cas, a, p, y sont les facteurs communs de p et de xx — y/A, de p et de xî — yA, ■* . À P P P sont les nombres entiers, tandis que x\ — A x\ — A x\ — A P' P* P' ne sont pas entiers. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes m-[°. 1 Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an et part du ier janvier. Le prix île l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 li'. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavaull St-Lager. Alger ' Jourilan. I Kuir. [.miens Hecquet-Decobert. , i rermain el < trassin. inge'S r Larhèsecl I) eau. ba\ "mie.. Jérôme. ÈS&ançon Jacquard. Vvrard. Wrdeaux. . . Duthufl". ' Muller (G.). Bourges Henaud. Lefooruîer- F. Robert. .1. Robert. Lorient. i hez Messieurs : j Baumal ( II" Ti Beaud. i reorg. Lyon < Mégrel . Pi 1. Marseille, . . Montpi lli 1 1 \ itte cl l'. i ii isel: Pessailban . i Calas. I Coulet. Brest. Moulin* Martial Plai Sordoillct. Nancy Caeri Chambér) Cherbourg < V Uzel Carod ( Baèr. Ctermont-Fen Dijon Douai Grenoble .... ( Massif. l'errin. Iliiii \ . Marguerie. Rousseau. Ribou-Collay Lamarche. Ratel. I lamidot. \ Lanverjal ' Crcpîn. \ Drevel. I l Initier. ta Rochelle Robin. Le Havre J «ourdigno... ' I lombre. . Ropi! ea m . Mf* Lefebvre. ' Q narré. .... Grosjean-Maupin. Si, loi frères. ( Loiseau. I M1" \ eloppé. , Barma " ' \ isconti el C . Nîmes Thibaud. Orléans Luzeraj . . \ Blanchier. foitiers , , ' I Iruinaud. Rennes Plihon el Hi Rochefort Bouche liossi - i Langlois. I gnol. Rouen , ' Lestnng S'-Êtienne Che^ alier. ( Bastide. / Rumèbe. Nantes Nice. Toulon . . . Tout Tours. Valent ^ Gimet. | Privât. " Boisselier. Pi rii al. ' Supplig , Giard. ' Lemaitre. Amsterdam . Athènes. . . Barcelone.. llerl m Bûcha chez Messieurs : , Kobbi i -. ' Feikema < laarelsen Bei k. .-i <:■ . Verdaguer. . Vsher el t ! '. 1 i alvarj el C Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. /;,.,.,,,. \ Schmid, Franckc el Bologne Zanichelli el I ! , Ramlot. 1 Mayoh i ( Lcbègue el < '. \ II. uni, ' Kanistcanu. Budapest Kilian. Cambridge. Christiania < laoi rineyer. Constantinople. . Ollo el Keil. ( , M. Mascart présente son second Volume du « Traité d'Optique M. Daurrée fait hommage de deux Rapports annuels, pour 1888 el 1889, qu'il a faits comme Président du Bureau rentrai météo- rologique de France Pages. ' 'Al MEMOIRES PRESENTES M. Louis Ducos du H auhon soumet au juge- ment de l'Académie un travail sur la pho- tographie des couleurs 1 '\s M. E. Granges adresse une Note ayant pour litre : - Récipients permettant de déverser au dehors les gaz plus lourds que l'air qui s'y dégagent ou s'} accumulent » 124S M. Serrin soumet au jugement de l'Aca- démie, par l'entremise de AI. Janssen, un nouveau systèmede balance de précision. 1248 MM. ViLi.ocn et MoLiXA adressent un Mé- moire sur la reproduction des Anguilles. 1248 M. JOSEPH GeRAUD adresse une .Note sur « Un. système d'aérostat dirigeable » ia4g M. Lbmbert-Roguin adresse une Note sur la direction des aérostats i'it, l'autre résultant de la combinaison précédente, qui déterminent la trajectoire de ces courants. » Le fleuve aérien, parti de l'équateur, marche donc d'abord à l'ouest avec une faible tendaice vers le pôle. » Lorsque le mouvement vers l'ouest, qui est à peu près constant, aura été annihilé parla tendance contraire qui va en croissant continuellement, le fleuve aérien marclnra un moment vers le pôle. » Enfin, au delà, le mouvement vers l'est resté seul donnera à la tra- jectoire une courbure Je plus en plus prononcée entre le pôle et l'est. » De là cette forme grossièrement parabolique qu'affectent les grands courants de deverseme.it sur l'un et l'autre hémisphère, et les différences considérables de vitesse que ces mêmes courants présenteront d'un bord à l'autre, sur tout leur parcours, précisément à cause de leur courbure. Par conséquent des tourbillons à axe vertical pourront s'y former dans le sens de la rotation du ghbe, sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'an- cienne hypothèse de vens se rencontrant sous un certain angle. Dans ces tourbillons, tout semblalles à ceux qui se forment dans les cours d'eau, les spires, d'abord très lages, iront en se rétrécissant par en bas, et leurs girations progressivement accélérées, en vertu d'une loi bien connue de ( i292 ) Mécanique, amènent au contact du sol et y concentrent, sous une aire bien pins étroite que celle de leur embouchure, les énergies continuellement renouvelées du fleuve aérien, jusqu'à ce que son élargissement croissant aboutisse à la décomposition du cyclone. » Ainsi les trajectoires que ces tourbillons dessinent sur le globe par leurs ravages ne sont autres que la projection des courants générateurs, c'est-à-dire une sorte de parabole tangente à l'équateur, ayant son sommet à l'ouest, et tournant à l'est sa concavité de plus en plus prononcée vers le sommet. Mais, pour que ces phénomènes se produisent sur une grande échelle, il faut que des masses de cirrus interviennent pn se détachant des régions équatoriales. Quant à l'énergie de ces tourbillons, elle est em- pruntée à la rotation du globe; quant à leur vitesse de translation, elle va sans cesse en augmentant, jusqu'à une certaine limite assez difficile à assi- gner. » Si, maintenant, nous considérons les tourbillons eux-mêmes, nous voyons que l'air envoyé en bas sera en petite quantité, mais animé d'une vitesse de rotation énorme. La résistance de la mer pu du sol annihilera immédiatement cette vitesse, et la masse d'air, dès lors inerte, qui s'inter- calera dans les spires, n'aura d'autre effet que de faire souffler la tempête par rafales, variant sans cesse de force et même quelque peu de direction. La force centrifuge fera naître au milieu de ces spiies un vide incessam- ment rempli par l'air venant d'en haut, dégagé de (jirrus, qui produira le phénomène du calme, et qui maintiendra l'éclairce par laquelle le ciel bleu sera perçu. Là l'air descendant, précisément parce qu'il sera privé de cirrus, aura une température plus élevée et une sécheresse extrême. » L'interposition des girations déterminera une liminution de pression vers le centre de la tempête. Mais il faut distinguer soigneusement entre les isobares extérieurs et les isobares intérieurs à fjartir desquels la tem- pête se fait sentir. La règle de Piddington ne s'applique qu'à ces derniers. Pour les autres, des brises irrégulières soufflent, 01 même règne un calme complet. Cette distinction n'a pas lieu pour les lires de basse pression, qu'on confond trop souvent avec les tempêtes, qu/nd on ne considère que les isobares. » Un des phénomènes les plus frappants des vJais cyclones, ce sont les averses incessantes qui les accompagnent. Elleslsont dues aux cirrus qui sont entraînés dans les couches plus basses de l'Jtmosphère. Ces couches sont elles-mêmes chargées d'humidité dont les ctfrus déterminent la con- densation. Ces cirrus se renouvellent sans ceee; de même l'humidité ( '293 ) inférieure se renouvelle par le fait de la translation rapide du tourbillon; mais cette condensation incessante ne joue presque aucun rôle dans le mécanisme de l'appareil auquel est due la tempête. » C'est ainsi qu'on peut se rendre compte des deux sortes de cyclones de l'Amérique du Nord dont parle M. Fêrrel. Les uns viennent probable- ment du Pacifique, passent par-dessus les grands lacs et poussent leur immense trajectoire jusque dans les contrées septentrionales de l'Europe. Les autres viennent de l'Atlantique et débutent non loin de l'équateur, atteignent les Antilles et longent les côtes orientales des États-Unis. Aucun autre pays n'est aussi favorisé pour l'apparition de ces cyclones et de leurs terribles épipbénomènes, qui font des Etats-Unis la contrée la mieux arrosée du globe et, par malheur, la plus ravagée par les tornados. L'Afrique, au contraire, qui coupe l'équateur sur un long trajet, ne donne pas au bourrelet équatorial des cirrus aussi abondants, et comme, au nord, ses vastes territoires ne sont pas surmontés d'une atmosphère aussi humide, les cyclones qui y naissent ne peuvent s'y développer aussi complètement et ne donnent guère naissance qu'à des tourbillons d'une température et d'une sécheresse excessives. Ainsi s'explique, en partie du moins, la variété qu'on observe dans les régions cvcloniques des divers pays. » A mon avis, pour avoir une idée nette de ces grands phénomènes, il faut arriver à en tracer l'épure géométrique. J'ai donné, dans les Comptes rendus du 9 juin 1890, e plan et la coupe verticale d'un cyclone pareil à ceux que M. de Bezold et M. Sprung qualifient de cyclones à forme circu- laire et à angle de déviation de 900, et j'ai essayé, dans Y American meteo- rologiealJournat 'd' octob-e et de novembre 1890, de représenter un cyclone complet avec les tourbil ons accessoires qui en dérivent en haut, sur le côté droit, pour donner naiss;nce aux orages, grêles et averses, et plus bas aux trombes et aux tornados, marchant tous, malgré leur énorme distance du centre de la tempête, parallèlement à la trajectoire du centre. Si jamais l'Analyse mathématique ient à s'appliquera ces phénomènes grandioses, ce sera à la condition de délimiter ainsi le problème et d'être bien édifié sur la nature de ces figures géométriques et des mouvements qui s'y opèrent. » Dans la théorie contraire où les cyclones sont dus à un échauffement local des couches inférieires, favorisé par un certain degré d'instabilité des couches supérieures, h mouvement de l'air est ascendant et accompa- gné de girations insignifiantes. Il est notoirement impossible, dans cet ordre d'idées, de rendre ccmpte des grands mouvements que nous venons de décrire. Mais, comme ce phénomène est accompagné aussi d'une dé- ( i294 ) pression barométrique et d'isobares qui ont assez souvent Ja disposition d'une tempête, on confond ces deux effets sous le même nom de cyclone. De là des cyclones fixes, lorsque ce phénomène ne se déplace pas, des cy- clones polaires, des cyclones d'été, des cyclones d'hiver, etc., etc. Dans ces prétendus cyclones les vents sont dirigés obliquement et non parallèle- ment aux isobares, et quand on les confond avec les tempêtes, on arrive à cette idée que partout les isobares sont obliques au vent; on cherche à déterminer cet angle par des moyennes en tenant compte de la résistance du sol, etc. » Il a fallu que des météorologistes mieux instruits et plus décidés à tenir compte des faits, comme M. de Bezold, aient distingué dans ces der- niers temps entre les cyclones où cet angle est de o,o°j c'est-à-dire les vraies tempêtes, et les autres où cet angle varie entre des limites très étendues. Ceux-là finiront par reconnaître que les premiers seuls suivent des lois fixes dans leurs vastes mouvements de translation, ecqu'ils diffèrent essen- tiellement des prétendus cyclones que d'autres veilent encore leur assi- miler. » ZOOLOGIE. — Note sur la présence du Kophobepnnon dans les eaux de Banyuls; par M. H. de Lacaze-Dutuiers. « Lorsque, le 20 avril dernier, je faisais connaî Ire à l'Académie les ré- sultats de l'excursion que j'avais faite au laboratoire Arago, pendant les vacances de Pâques, avec les élèves des Hautes Etudes, j'avais cité les noms de quelques-uns des animaux rares pêches [*r les élèves eux-mêmes. Depuis lors, j'ai dû revenir à Banyuls pour hâter et surveiller la construc- tion du vivier d'expériences qu'on y construit à/côté du laboratoire, et, pendant ce nouveau voyage, j'ai pu constater, une fois déplus, combien les fonds qui nous entourent présentent une faine intéressante et riche. La drague a, en effet, rapporté un Alcyonaire fort rare, qui a bien été signalé une fois, dans la Méditerranée, par M.M/les professeurs Leuckart et A. von Kolliker, mais qui n'avait pas été péché, je le crois du moins, sur nos côtes de Toulon à Cerbère. C'est le KoSiobelernnon. » On sait que, dans les Alcyonaires, un grooe remarquable de genres offre une disposition particulière. Chez eux, lajortion inférieure du corps, formé par l'ensemble des animaux réunis mur constituer ce que j'ai nommé un zoanlhodème, ne se fixe jamais e est dépourvue de zoïtes. ( ,295 ) Cette partie, très vasculaire, peut devenir turgide et, à la suite de con- tractions et de dilatations, s'enfoncer dans le sable ou la vase du fond de la mer. Elle sert ainsi à tenir rigide et dressée cette population d'animaux- fleurs (' ). » Les Pennatules, les Virgulaires, les Ombellulaires, les Vérétilles, pour ne citer que les plus connus, présentent cette particularité ; aussi, dans le laboratoire Àrago, voit-on des Pennatules et des Vérétilles, plantées dans le sable du fond des bacs, se dresser admirablement épanouies. » C'est par le mode de distribution des animaux ou zoïtes sur le zoan- thodème cpje l'on distingue les genres. La grandeur, la forme générale, fournissent aussi des caractères. » C'est à ce groupe des Alcyonaires libres qu'appartient l'animal qu'on voit vivant aujourd'hui au laboratoire Arago. Asbjornsen créa pour lui le genre Kophobelemnon . » Il ressemble que. que peu à une massue ayant de om, 10 à om,20 de long, dont la partie renflée supérieure porte seule des polypes qui, distri- bués à peu près sans ( rdre, sont cependant séparés sur l'un des côtés par une zone dépourvue (h zoïtes. » Les polypes du K< phobelemnon sont de grande taille si on les compare à ceux des autres genres : Gorgone, Corail, Alcyons, Pennatules, Virgu- laires, etc. Ils sont moins allongés que ceux de la Vérétille et moins grands surtout que ceux de l'Ombellulaire. » Il ne peut être question, en ce moment, d'énumérer tous les carac- tères spécifiques présentés par le Kophobelemnon de Banyuls. La taille, la forme générale, la couleur brunâtre, la zone sans polypes et la physiono- mie générale du zoanthedème ne permettent pas le moindre doute sur la famille à laquelle appartint cet Alcyonaire. « Toutefois, il faut remarquer cpie, relativement au genre même, M. le professeur A. von Kôllik-r l'a subdivisé en deux, d'après des caractères anatomiques : les Kophoblemnon proprement dit et les Sclerobclcrnnon. » L'exemplaire unique, vivant depuis un mois dans l'aquarium de Banyuls et dont je mets sous les yeux de l'Académie des photographies faites sur le vivant par M.Prouho, préparateur du laboratoire Arago, n'a pas été exactement déteminé, on en comprend la raison. On le ferait périr en cherchant les canctères anatomiques. Il est soumis à l'observa- i1) Le mot zoanthodème siuiifie : population d'animaux-fleurs; il est formé des mots grecs Çffiov, animal; av9oç, fleur ; S^jaoç, peuple. ( I296 ) tion et, dès qu'il paraîtra devoir mourir, on le conservera dans l'alcool ; alors on pourra rechercher les caractères indiqués par le professeur A. von Kolliker. Désirant conserver cet échantillon unique vivant le plus longtemps possible, je me suis abstenu de faire les recherches nécessaires à la détermination. » Il a été péché par 60 mètres de fond, à l'est-nord-est du cap Béarn, dans une contrée riche en Hydraires et Alcyonaires, où l'on trouve des Virgulaires, des Pennatules, des Vérétilles; c'est là aussi qu'on trouve des Plumulaires et autres Hydraires, sur lesquels vivent les Neomenia de plu- sieurs genres et espèces. » Dans les produits des dragages de la mer du Nord, M. Danielssen a trouvé deux espèces de ce genre, qu'il a nommées : l'une Kophobelemnon abyssorum, l'autre K. Môbii. » Dans son Ouvrage sur les Pennatulides du Challenger, M. le profes- seur A. von Kolliker énumère les espèces suivantes j Kophobelemnon stelli- fentm, K. Leuckartii, K. Burgeri, Sclerobelemnon Schiiellzii. » Le K. stelliferum est de la mer du Nord. Le K.ÏBurgeri est du Japon. Le K. Leuckartii a été trouvé et péché à Nice. Enfin, le Sclerobelemnon Schmeltzii a été trouvé à Formose. » A laquelle de ces espèces faut-il rapporter je Kophobelemnon du cap Béarn? » On comprend combien il est difficile d'établirjues comparaisons entre des animaux aussi rares et n'étant quelquefois représentés que par un seul échantillon, surtout en respectant, comme je l'ai feit, l'individu vivant. » Dans les nombreux produits des dragages que j'ai pu recueillir en Corse, en Afrique, aux îles Baléares, à Cette, je n'ai jamais rencontré le Kophobelemnon. A Banyuls même, ce n'est qu'après huit années que mon patron J. Bonafos, qui recherche avec beaucoup d'attention les choses nouvelles, a pu trouver l'individu unique vivais aujourd'hui; cet Alcyo- naire est donc rare. Bien des dragages ont été faits dans la Méditerranée, qui ne l'ont pas signalé. » Jusqu'à plus ample information, on peut supposer, faisant toute réserve, que le Kophobelemnon actuellement au laboratoire Arago est celui que M. Leuckart a trouvé à Nice, et dont M. Kôllker a fait l'espèce Leuc- kartii. » Maintenant que l'attention est appelée s r son existence dans nos eaux, on le rencontrera peut-être plus fréquemment, on le recherchera sûrement avec plus de soins. Il est curieux et ttrt intéressant de retrouver ( I2(J7 ) dans la Méditerranée une forme de Coralliaire qu'on a décrite dans les mers de Norvège, de la Chine et du Japon. « Ces raisons m'ont conduit à faire cette courte Communication à l'Académie. Je tenais d'ailleurs aussi à montrer, par cet exemple nouveau, que mes prévisions relatives à la richesse des côtes du Roussillon se réali- sent tous les jours de plus en plus. » Il faut aussi remarquer que le laboratoire est encore loin d'être outillé pour les dragages aussi complètement que l'on pourrait le désirer. Ce n'est qu'avec lenteur qu'il est possible d'explorer les fonds du golfe du Lion, n'ayant qu'un bateau à voile et des engins un peu primitifs. D'après les résultats déjà obtenus, tout doit faire espérer que, lorsque le laboratoire Arago aura une embarcation à vapeur et des appareils de pêche mieux organisés, il n'aura qu'à moissonner dans les fonds si riches et si près de lui. » Lorsque l'on a sous la main des Neomenia, des Epizoanlhus, des Paly- thoœ, des Amphelut, du Corail, des Kophubelemnon, des Brachiupodes, des Diadèmes ou DorociJaris, et tant d'autres espèces devenues, pour ainsi dire, vulgaires, depuis qu'elles sont acclimatées dans l'aquarium de Banyuls, on peut affirmer qui la faune du Roussillon est d'une très grande richesse, et qu'elle promet à ceux qui voudront l'étudier d'une façon suivie d'heu- reuses découvertes. > PALÉON'IOLOGlE. — Le Mastodonte du Chériclura. Note de M. Albert Gaudkv. « Depuis quelques innées, des travaux importants de Paléontologie ont été faits en Tunisie. MM. Philippe Thomas et Le Mesle, membres de la Mission scientifique de Tunisie, v ont trouvé de nombreux fossiles; MM. Péron, Gauthier, Locard les ont décrits dans de beaux Mémoires. Mais, jusqu'à présent, on n'a signalé que des Invertébrés. » J'ai l'honneur d'ajpeler l'attention de l'Académie sur la découverte d'un grand quadrupède le Mastodonte du Chérichira. M. Le Mesle a bien voulu me conduire dan; le gisement d'où ce fossile a été extrait. De Tunis à Rairouan et de Kaircnan au Chérichira, la route est longue et mono- tone. Mais, lorsqu'on arive dans cette localité, le paysage change; on trouve une rivière aux ;aux pures et la végétation apparaît. Les anciens avaient amené ces eauxà Kairouan; leurs ouvrages ont été détruits. Nos C. K., iS9i, i" Semeste. (T. CXI£, N° 23.) '&) ( 1298 ) ingénieurs ont entrepris de les réparer, et, en faisant des excavations, ils ont mis à jour des pièces de Mastodontes, notamment la belle mâchoire dont je présente la photographie à l'Académie. Elle appartient au Mastodon angustidens du miocène moyen de Sansan. » La détermination précise des espèces de Mastodontes n'est pas sans difficulté; j'ai cru qu'il pouvait être utile, pour les géologues, de réunir dans une même planche quelques dents des principales espèces, en choi- sissant les pièces les mieux caractérisées. Après avoir tâché de préciser les particularités des formes les plus divergentes, j'ai montré que des transi- tions insensibles les relient les unes aux autres; leurs mutations sont en proportion de leur extrême complication. » Ces remarques font l'objet d'un Mémoire qui va paraître dans le nouveau recueil paléontologique de la Société géologique de France. » M. Mascart, en présentant à l'Académie le tomeldei « Annales du Bu- reau central météorologique pour l'année 1889 », ajoute : « Je signalerai en particulier, dans ce volume, un Rœumé, par M. Mou- reaux, des observations météorologiques faites pendant plus de vingt ans, à Brécourt (Manche), par notre regretté confrère M. /H. Mangon, et une comparaison, par M. Angot, des observations du sommet de la tour Eiffel avec celles qui sont faites dans le voisinage du sol. »| NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, 1 la nomination d'un Membre pour la Section de Chimie, en remplacement de feu M. Cahours. Au premier tour de scrutin, le nombre des votante étant 61 , M. Moissan obtient 15 suffrages. M. Grimaux fe6 » M. Moissax, ayant obtenu la majorité absolue/des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation dij Président de la Répu- blique. ( I299 ) MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Nouveau système de balance de précision à pesées rapides. Note de M. Victou Serrix, présentée par M. Janssen('). (Commissaires : MM. Janssen, Cornu, Schiïtzenberger, H. Becquerel.) « Pour effectuer une pesée au moyen de la balance de précision, on se sert de tout petits poids formés de feuilles en métal allant jusqu'au milli- gramme; au delà, on fait usage de poids en fil également métallique, dits cavaliers. » Une pesée peut se diviser en deux phases : l'ébauche, le complément. La première est rapide et rudimentaire, la seconde est lente et méticu- leuse. La nouvelle balance a pour but, non seulement d'effectuer des pesées rapides, mais encore de supprimer tous les poids divisionnaires à partir du décigramme. » A cet effet, un des bras du fléau reçoit l'une des extrémités d'une toute petite chaîne dont l'autre est fixée après un curseur glissant sur une colonne verticale graduée en ioo parties de 2mm représentant chacune imBr, qu'un verniei permet encore de diviser en dixièmes et au delà au besoin. La chaîne S3 manœuvre facilement de l'extérieur de la cage à l'aide d'un bouton ad hoc, de telle façon que, lorsqu'une pesée a été ébauchée, à i'"s'' près, il n'est plus nécessaire d'ouvrir la cage pour la compléter. » Pour connaître la valeur de cette pesée, il suffira d'ajouter, aux poids déposés dans l'un t'es plateaux, le nombre de dixièmes de milligramme indiqué sur la colonie par le curseur. » En résumé, on oit que, par ce nouveau système, les manipulations si longues et si délicates des poids divisionnaires et du cavalier sont suppri- mées et remplacée: par une opération simple et rapide, permettant d'abréger considérabement le temps qu'exige d'ordinaire la pesée de pré- cision. Enfin, un derner avantage que nous ferons remarquer encore, c'est la propriété que possède la chaîne d'amortir notablement les oscillations perpétuelles du fléau.» (') Note complémentaie sur la balance à chaîne de M. V. Serrin, présentée à la séance dernière par M. Jaissen (voir p. i 348 ). ( l'ion ) M. Devaux soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un « Siphon à réservoir pneumatique ». (Commissaires : MM. Maurice Levy, Marcel Deprez.) M. A. Pernot adresse la description et les plans d'un « Nouveau mo- teur à gaz ». (Commissaires : MM. Maurice Levy, Marcel Deprez. ) M. Baldrax adresse, par l'entremise de dom Pedro d'Alcantara, un Mémoire sur la photographie des couleurs. (Commissaires : MM. Fizeau, dom Pedro d'Alcantara, Lippmann.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Éclipse partielle de Soleil ', du G juin] observée à Nice. Noti de M. Perrotin. « L'éclipsé a été observée par MM. Charlois, Javelle, Colomas et Per- rotin Premier contact. Second contact. Grossissement. Olservateur~. h nt s 5.54.31 Il m s 6.53.3o i4o Charlois. 5.54.3c 6.53.13 5o Javelle. )) 6.53.i4 4o Colomas. 5.54.^6 (3 . 53 . 26 280 Perrotin. » Les heures sont exprimées en temps moyen tlel Observatoire. <> M. Charlois a fait usage de l'équatorial de om,3p d'ouverture, M. Per- rotin de celui de o,n,7G. Les objectifs avaient été diaphragmes de manière à réduire l'ouverture de chacun d'eux à om,07. » MM. Javelle et Colomas se sont servis respectivement de lunettes de om,i6 et om,io d'ouverture. Le dernier a obsenfe par projection. » Après l'instant de la sortie, M. Perrotin a continué à voir, pendant sept ou huit secondes et sur une très petite étendpe voisine du point de contact, le bord de la Lune se projetant sur le fonfl du ciel. » ( i3oi ) ASTRONOMIE. — Observations de ici nouvelle planète, découverte à l'Observatoire de Nice, le iG mai 1801. Note de M. Charlois. Ascension Distance Dales Temps moyen droite Log. facl. polaire Log. fact 1891. de Nice. apparente. parall. apparente. parall. Mai 16. h ni s t4 . 0.41 h m « 16.22.37,65 1,169 1 10.27 ■-\'-'-7 o,8g4„ 9.37. u 16. l4./|9,58 ' • |39„ 1 09 . 5 6 . 3o , 2 0,874,, La planète est de grandeur i3,o. » ASTRONOMIE. — Obsenritions de ici comète Rrooks, 1890 II, faites au. grand équatorial de i Observatoire de Bordeaux. Note de MM. G. Rayet et L. PlCAUT. Comète Brooks (1890, II). Temps moyen ascension Distance Date; de droite Log . fact. polaire Log. fact. 1891 Bordeaux. apparente. par; llaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ Février 3. . . h m s u. 46.1 4,1 u m s 1.54.53,06 — " F,583 55.26. 5,4 — 0,446 1 P. 5 . . . io.i5.38,3 1 1 5o. 7, 17 — ^,677 i'i.io. 7,5 — 0,573 2 R. / ' ' ' ' 10. 10.22 ,8 j 1 45.4i » 36 — ~ -,673 54.55. g, 4 — o,56i 3 R. 9.... 10. 23.37 , ' 1 .'io.5o,35 — " ,G5o 54.4o.52, 1 — o,5i3 4 R. 10. . . . 10. 9.33,0 1 1 .?8.25,o3 — ~ . 655 54.34.io,6 — o,525 5 P. 11.. 10.20.48, 1 1 .55.57,36 — " ",64o 54.27.46,0 —0,490 6 R. i3... 10. u. 4,7 i.io.59,27 — " ",633 54.i6.48,6 — 0.477 / P. ,4... io.36.52,8 1. -.8. 27, 68 — ~ ",58g 54.10.49,4 — o,4i.5 8 R. i5... 10. 16. 38, 5 1 . s5 . 5g , 1 1 — ~ ",609 54. 5.46,3 -o,443 9 R. 16.. . 9.56.35, 2 1 . 23 . 3o , 07 — 1 ",63i 54 . t . 1,2 —o,466 10 R. 17... 10. 3.48,5 1.21. 7,84 — " \6i3 53.56.36,8 —0,439 1 1 P 26.... 8. i3. 12,7 i 0 . 5! ' . 3o , 74 -1 •,i:: 53.34.38,8 — 0,537 1 2 R. 27.. . 7.5o.52,8 0.5C. 4,16 — " ",688 53.33.56,5 —o,54i i3 P. 28... 8.34.52,8 0.53.32 ,65 — " ",63g 53.33.37,9 — o,48o ■'. R. Mars !.. . 8.43.36,8 o.5i 5,12 — " >6tg 53.33.44,4 —0,437 i5 R. 3... 10.19.12,4 0.46 6,47 — 1 .349 53. 34-5o, 1 — 0,221 16 P. 4... 9. .5. .4,6 o.43.5o,35 — 1 ,53g 53.35.5o,8 — o,333 '7 R. 5... 8.53.4i,4 o-4' -ii ,34 — " ",564 53.37.23,4 —o,35g 18 R. 6... 8.59.22,4 10.39. o,85 — ~ ,536 53. 3g. 21 , 1 — o,335 •9 P. 11... 9.35. 15,7 10.27. 4,91 -I-" ",325 53.53. 24 , 1 — 0,2l5 20 R. Avril 12. . . ■ 10.37.19,7 9. 38. 3,i6 -+- ,466 57.24. 56, 5 -0,397 2 1 R. 28... g.3i .23,6 9.?.6..8,23 -r-1 ",474 . 5g. 38. 2g, 7 —0,539 22 P. 29.. . 10.22.54,4 9.26.9,39 -+-' ',586 5g. 47- 2,5 — o.53g 23 R. ( i3o* ) Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1891,0. Etoiles de couip. I. 3.. 4.. 5.. 6.. 7- 9... 10.. 1 1 .. 12.. i3.. .4... i5... 16. l7- 18. 19... 22.. a3.. Catalogue. { (Weisse,. H. XI, nos 1021 et 1022. 1020-26-27. — J' Leyde Zone 1^3) {(Weisse,. H. XI, nos Leyde Zone 179) Weisse». H. XI, noci 930-93 1 Weisse,. H. XI, nus 839-84o Weisse,. H. XI, n» 806 Weisse,. H. XI, n- 827-828 Argelander 4- 35° n° 2260 rapportée à Bonn, t. VI, 22Ô3 Weisse,. H. XI, n° 374 Weisse, H. XI, n° 374 Weisse,. H. XI, n» 374 Lalande, n° 2 164 1 Weisse,. H. X, nos 1064 et to65 i (Weisse,. H. X, n°s io32-33 -hYarnall3, n° 4685) Weisse,. H. X, n°s io64-to65 {( Weisse,. H. X, nus io32-33 4- Yarnal),, n° 4685) Weisse,. II. X, n°s 866-867 Weisse,. H. X, n°s 866-867 ! (Weisse,. H. X, n° 83o 4- Yarnall3, n° 4599) i (Weisse,. H. X, n° 83o 4- Yarnall3, 11" 45gg) Bonn t. VI 4-36°, n° 2089 l (Weisse. H. IX, a" 798 -1- Leyde Zone 287 ) Bonn. t. VI 4- 3o°, n" 1876 Bonn. t. VI 4-3o°, n° 1874 Ascension Distance droite Réduction polaire Réduction moyenne. ; lu jour. moyenne. au jour. h m s s 0 1 .. „ I .54. I 1 ,22 -)-o,65 55.25.57,3 4-8,65 I .54.21 ,64 -Ho, 66 55.21 .36,7 4-8,64 t.49-53,43 -ho,75 54.52. 19,0 4-8,45 1 .44.31,71 4fo,83 54.36. i4, 2 +7>92 i.43. 5,88 +0,86 54.33.45,2 +7.93 i.44- 2,37 ■j-0,88 54.27.47,5 +7>9tt 1 .29.43, 1 3 J-°>97 54.3i.48,7 4-7,0.5 1 . 22 . 2,63 1-1 ,02 54. i.47)4 4-6,65 1 .22 . 2 ,63 M, o4 54. i,47>4 4-6,56 1.22. 2,63 -t-i ,06 54. 1.47,4 +M9 I . l6.22,3l l +-1,09 54. 4. 1,9 4-6,16 o.55. 12, o3 J4-1 ,25 53.20.55, 1 4-3,8o 0.53.27,62 4-1,27 53. 19. j 6, 2 4-3,55 o.55. 12 ,o3 / 4-1 ,28 53.2o.55, 1 4-3, 3o 0.53.27,62 4-1 ,28 53. 19. 16,2 4-3,29 o.45. 0,29 4-1,29 53.34.56,9 4-2,56 o.45. 0, 29 | - 1-1,29 53.34.56,9 4-2,36 0.43. 7,98 4-1, 3o 53.3o.56,4 4-2,10 0.45. 7,98 4-i,3o 53.3o.56,4 o.3o. 4,8d 4-1,28 53.53.32,5 9.39.5o,8f 9.26. 5,/ 9.24.54, 4-0,72 4-o,35 4-o,33 57.25. 0,9 59. 36. 58, 4 5g.5o.5i ,8 -1,9.5 -o,46 -5,58 -6,67 -6,69 » La comète était encore visible le 3o mai mais trop faible pour être observée au milieu du long crépuscule de cefce époque de l'année. » Les 23 observations actuelles de la comte 1890, II, ajoutées à celles déjà publiées dans les Comptes rendus, portée à 99 le nombre des obser- vations de cet astre faites à Bordeaux; nojs avons suivi la comète du 27 mars 1890 au 29 avril 1891. » ( I ASTRONOMIE. — Sur la théorie des étoiles filantes. Note de M. O. Callandreau, présentée par M. Tisserand. « La théorie astronomique des étoiles filantes, établie par les travaux de H.-A. Newton, Schiaparelli, Le Verrier, E. Weiss, regarde les étoiles fdantes comme de petites comètes se mouvant par essaims dans l'espace; ces essaims proviendraient de la décomposition totale ou partielle des comètes, par suite de l'action perturbatrice du Soleil ou plutôt de l'une des crosses planètes, dont les orbites se rapprochent parfois beaucoup de celles des comètes. La liaison des étoiles filantes avec les comètes résulte du fait que quatre essaims, au moins, parcourent les mêmes orbites que quatre comètes. » Les recherches sur la théorie de la capture des comètes périodiques, inaugurées par M. Tiss?rand, peuvent, semble-t-il, être mises à profit dans la théorie des étoiles filantes. On peut dire, en effet, qu'il s'agit, comme dans le beau travail de Le Verrier sur la comète deLexell, de saisir le lien qui existe entre une conète et une famille de petites comètes engendrées par elle, à la suite de perturbations d'une grosse planète susceptibles de désagréger les matériau: cométaires les plus légers et de faire dériver une infinité d'orbites de l'ortite primitive. « En regardant l'orbite de la planète perturbatrice comme circulaire, des constructions graphiques fort simples permettent de déterminer les éléments de l'orbite d'un flux d'étoiles filantes : la supposition que l'orbite rencontre celle de la panète et les données habituelles déterminent complètement les éléments de l'ellipse; la valeur du paramètre est connue aussitôt. » Cela posé, appliquons le critérium de M. Tisserand, lequel consiste à écrire que la valeur de la «ombinaison I 2 / p ~ a + a' V »' COSl a une valeur constante poir la comète primitive et l'une quelconque des orbites des petites comètes: a, p et i sont le demi grand axe, le demi-para- mètre et l'inclinaison ; a es la distance moyenne de la planète pertur- batrice. ( i3o4 ) » Des calculs fort simples conduisent à l'équation de condition suivante i + — -J)[sin2B-+-cos:!Bsin-(]J— O )] -h i — p\ — 4 cos-B sin2(L — O) X ! i ( ■( ' - ^|.Vsin2B + cos'-B sin2(L - ©)]' L et B désignent la longitude et la latitude du point radiant, O la longitude du Soleil; l'équation donne la condition nécessaire pour que les divers points radiants qui font successivement sentir leur ii|fluence appartiennent à une même famille, la planète perturbatrice étant à une distance moyennes' du Soleil, et la valeur de la quantité J (qu'on pourrait appeler ['invariant pour les comètes périodiques) étant donnée. » La condition ci-dessus peut être représentée! par une construction graphique simplifiant beaucoup la recherche des flux d'étoiles fdantes fai- sant partie d'une même famille; cette recherche serait impossible, en gé- néral, sans critérium, car une même famille peut Comprendre des orbites très variées. » Il convient de remarquer que, si l'équation de condition ci-dessus est vérifiée, on peut choisir des points de la sphère d'activité de la planète, tels que des particules de la comète primitive arnvant en ces points don- nent précisément naissance aux flux observés. » Il y a des rapprochements intéressants avJc les faits d'observation concernant lesLéonides et les Perséides. Citons o abord quelques passages remarquables des Communications de Le Verriejsur les étoiles filantes de novembre et d'août (Comptes rendus, t. LXXIII).i » Les observations nombreuses des dernières années |nl fait reconnaître qu'il s'en faut que le point radiant des Léonides soit toujours leinême. Dans la nuit du 12 no- vembre 1869, par exemple, la grande majorité des mépores venait d'une région plus au nord-ouest (p. io83). Les observations qui viennfnt d'avoir lieu (en novembre 1 87 1 ) ont confirmé le phénomène observé en 1869. Cel'est pas le point radiant qui se déplace, mais il y a plusieurs points radiants qui fonlsuccessivement sentir leur in- fluence (p. 1 194) ; et Le Verrier ajoute un peu plus loin : » Que plusieurs flux aient été jetés par des causes i dépendantes les unes des autres ( i3o5 ) sur le même point de l'orbite terrestre, et qu'ils y passent dans la même année, cela n'est point impossible; et cependant ces coïncidences multiples sont une raison d'en douter. Il semble, au contraire, que, loin de s'étonner de cette multiplicité des courants dus à une cause unique, on doit la considérer comme naturelle. » D'après les observations récentes de M. Denning, le point radiant des Perséides se déplace vers l'est pendant la période d'activité, fait in- diqué comme probable par Le Verrier, dès 1871 (ibid., p. i3o6). » Cela est conforme à l'équation de condition qui exige que, si B varie peu, il en soit de même de L — © , c'est-à-dire que L croisse. » M. Rleiber, de Saint-Pétersbourg, qui vient de publier un important Catalogue de 918 orbites calculées d'après les points radiants observés par M. Denning depuis vingt ans, arrive à une conclusion analogue en suppo- sant simplement que l'essaim de météores constitue un anneau. Hoek, d'Utrecht, a considéré le cas d'un nuage cosmique capturé par le Soleil (Monthly Notices, t. XXYII1), et ses résultats sont encore de même ordre. » Notons que la connaissance précise des points radiants successifs d'une famille de mééores pourrait faire retrouver les quantités a' et J, c'esl-à-dire la planète perturbatrice (supposée unique) et la comète source des météores, si celle-ci est enregistrée dans les Catalogues. » En terminant, il )araît utile d'observer que la théorie ingénieuse de M. Bredichin, qui coisidère les queues anomales comme l'origine de la transformation d'une partie de la masse cométaire en essaims de météores, et cela grâce à un choc produisant une éjection de matières, dépend des mêmes formules que la théorie de la capture. Ce fait important, sur lequel M. Tisserand a appelé non attention, tient à ce que, les vitesses à l'entrée et à la sortie de la spfure d'activité étant désignées par c„ et e,, la résul- tante géométrique des vitesses e, et ■- c„ est à très peu -près égale à 2V0 cosio, quantité qui peut acquérir la valeur répondant à un choc sup- posé en disposant convenablement de la variable w (voir le Compte rendu de la séance du 24 mars 1890, p. 62O). » ANALYSE MATHÉMATIQUE — Sur deux systèmes d'équations différentielles dont les fonctions hyperJliptiques de première espèce forment les intégrales. Note de M. F. Caspary présentée par M. Hermite. « Dans une Note que jù eu l'honneur de communiquer récemment à l'Académie (p. 1 120 de ce Volume), j'ai exposé une méthode élémentaire C. R., 1891, 1" Semestre (T. CXII, N° 23.) 1 70 ( i3o6 ) pour établir, au moyen d'identités, les équations différentielles dont les fonctions thêta d'un nombre quelconque d'arguments forment les inté- grales. Je demande la permission d'en donner une nouvelle application, relative aux fonctions thêta de deux arguments. » Soient w,, w, deux arguments quelconques et$s(wi, w>2), %a.(wK, w2), £aa ((*>,, w2) (a, p = o, i, 2, 3, 4) les seize fonctions thêta de deux argu- ments. Alors les quinze quotients &«(wlt«*'s)^i(w'«»w'») et S*$(w<>w*):$\(w*>w2) forment les quinze fonctions hyperelliptiques de première espèce qui sont égales, sauf des constantes, aux quinze expressions P _ p Mi \ v71^ \|^7) f,~ V *l-*il_(*l-«|l)(»l-«v) U»-^)(Sï-«v)J ([A,v == a,P,y, S, e; [i^ o), où les indices a, [4, y, o*, s désignent, dans un ordre( quelconque, o, 1,2, 3, 4» et où R(sA) = A0(sA - a0) (5A - a, ) (sk—a2)(sk - a3)[sk — a4) (A = 1, 2), st, s., étant des variables, et A; a0, . . ., a,t des constantes. » D'après le théorème que j'ai donné antériairement (ce Recueil, 28 juillet 1890), les quinze fonctions P^, PHV sont proportionnelles aux quinze éléments d'un système orthogonal que je désigne, en conservant la notation de mes Notes citées, par ama, pA, vh (m, n/( = i,2, 3). » Ceci rappelé, au moyen de ce théorème (' ), ai tire de l'identité diffé- rentielle da.2l = a2ip3 — a23p.,— — a3,v, en y remplaçant les éléments amn, ph, vA par les fonctions hyperelliptiques (') Je saisis cette occasion pour corriger quelques er glissées dans les expressions (I) du théorème cité. D jurs d'impression qui se sont ns les expressions des coeffi- cients a,, et a32, on doit rayer, aux dénominateurs, le coifficient i, et dans l'expression du coefficient a22> on doit lire \J$y au lieu de \Ja-y. ( i3o7 ) égales, les deux formules (0 (Py) ^Po8= Pr^Sy^', — a$dw2) — PapPsp(^«'. — «Y ^2)» ^Paô= A0Pa Ps (div, — a, dw2) — PatPSzd(i\, où (jîy) désigne la différence ap— oy. » Envisageons dès à présent les arguments wt, w2 comme fonctions d'une nouvelle variable /, et posons p,=p dt, />, = qdt, p3 = rdt; vs = vdt, vi=v'dl, v3 = v"dt; dw, — aa dw2 = -r-j du\ = a$ dw2 = -& , dw{ = »+ BV+ C2/2 = F'V aaA2/>2 + «[5B292 + flYC-/-2 = a6F'V w' = F0(flBaHa2, -t-apa,2a22H-aYa43«2s) v'v"= F0(aaaata3l -+- apa22a32 + aTa,3«3:!) e'V = F0(a0,a3l«,1 + flpa32alo + aYrt33«13) c - ?'* Les problèmes qui conduisent aux équations/différentielles (I) ou (II) trouvent leurs solutions complètes par les expressions de ma Note du 28 juillet 1890 et par celles que je viens d'exposer. Tout particulière- ment on en déduit les beaux résultats que M. H. Wtber a découverts pour le mouvement d'un corps solide dans un liquide (Math. Ann., t. XIV, p. i 73), résultats qui, combinés avec ceux de M. Hmrnite, relatifs aux fonc- tions elliptiques, et de M. Darboux, relatifs aux identités, sont devenus, pour moi, la base de mes propres recherches. » PHYSIQUE. — Détermination de l'équivalent mécaïique de la chaleur. Note de M. Constantin Miculesco, présentée »r M. Lippmann. « La méthode que j'ai suivie dans cette dételnination est en principe celle de Joule, consistant à dégager de la chaleur &"&' par le frottement des palettes contre l'eau qu'il ans le calorimètre même, ontient. » Dans les expériences de Joule, le travail j'oduit était très faible : il fallait par conséquent un temps considérable por obtenir un échauffement sensible du calorimètre, d'où résultaient des corrections assez grandes et ( ,3o9 ) difficiles. L'avantage de son dispositif était d'avoir un travail mesuré direc- tement ; j'ai cherché à conserver cet avantage, tout en augmentant la quan- tité du travail produit par unité de temps. Cela m'a amené à employer un moteur électrique relativement puissant. )> L'appareil que j'ai réalisé pour ces mesures se compose essentielle- ment d'un bâti mobile horizontal, reposant, à l'aide de deux couteaux, sut- deux blocs de pierre très stables. Sur le bâti est fixé un moteur électrique Gramme, de la force d'un cheval-vapeur, ayant son axe de rotation en coïncidence avec la droite qui joint les arêtes de deux couteaux. » Un calorimètre porté par des chevalets indépendants du bâti mobile, ayant la forme de deux cylindres concentriques, est placé de façon que leur axe commun coïncide avec l'axe de rotation du moteur. Un axe métal- lique muni d'hélices de bateau y pénètre, et la boîte à étoupe est dans l'intérieur de l'instrument, de manière à éviter les corrections dues aux frottements parasites. Cet appareil est d'ailleurs construit de façon à satis- faire aux exigences de la calorimétrie de précision. Un lien flexible sert à réunir l'axe du moteur à l'arbre portant les hélices. » Dès que le moteir est mis en mouvement, les hélices battent l'eau du calorimètre qui tenc à s'échauffer, et le balancier qui porte le moteur s'incline en sens inveise du sens de rotation. » La mesure du travail se fait simplement en chargeant de poids un fléau de balance gradié, fixé perpendiculairement au plan de symétrie du balancier. On ajoute ces poids jusqu'à ce que l'appareil demeure constam- ment horizontal. » Le courant quiacionnait le moteur provenait d'une batterie de 4o ac- cumulateurs ; son intensité était maintenue constante avec un rhéostat. » La mesure de la qiantité de chaleur était faite par la méthode à tem- pérature constante, appliquée déjà par M. d'Arsonval. Par cette méthode, on a l'avantage de ne pus tenir compte de la capacité calorifique de l'ap- pareil, et de ne pas fain de corrections relatives au refroidissement. » Elle consiste à fain circuler un courant d'eau froide dans la partie annulaire qui entoure lecylindre intérieur constituant le calorimètre pro- prement dit; ce courant l'eau enlève au calorimètre la chaleur provenant du frottement, au fur et i mesure qu'elle est produite, et maintient con- stante de cette manière, tendant la durée du régime permanent, la tem- pérature de l'eau du caloimètre. La différence entre la température du courant d'eau à l'entrée ;t à la sortie est prise avec une pince thermo- électrique, soigneusemen graduée par comparaison avec un thermomètre ( i3io ) en verre dur, étudié préalablement par moi au Bureau international des Poids et Mesures. » J'ai fait avec cet appareil 3i expériences qui sont très concordantes ; les températures ont été rapportées au thermomètre à air, à Paris; la moyenne des résultats est .1 = 426,7. » Le nombre de Joule, corrections faites pour ramener les températures au thermomètre à air, à Paris, est de 426, 5 ( ' ). » ÉLECTRICITÉ. — Propriétés diélectriques du mica à haute température. Note de M. E. Iîouty, présentée par M. Lippmann. « J'ai étudié les propriétés diélectriques du mica depuis la température ordinaire jusqu'à 4oo°. En faisant usage de lames de mica argentées, on ne rencontre pas de difficultés graves jusqu'au voisinage de 3oo°, mais au delà l'argent est attaqué au contact de l'air, et le nJca se trouve bientôt recouvert d'une couche transparente, de nature élecuolytique. On atténue cet inconvénient, sans le supprimer, en protégeant Ijargent du contact de l'air par un dépôt de cuivre suffisamment épais. » Le principal résultat de ces recherches a été le mettre en évidence l'invariabilité presque complète de la constante diilectrique rapportée à une durée infiniment courte. » De o° à 3oo° cette constante ne varie certainement pas de la ~ partie de sa valeur; et comme dans tout cet intervalle de température le résidu électrique n'est pas extrêmement grand, on peutjse montrer nettement affirmatif à cet égard. -1 Au delà de 3oo° les complications apparaissent La quantité d'électri- cité fournie au condensateur, par la pile de charge cesse d'être exclusive- ment employée à la formation d'un résidu récup3.4 ) courant de gaz ammoniac sec et l'on maintient l'eau du bain-marie à l'ébullition jusqu'à dessiccation complète de HgCy. Cela fait, on laisse refroidir et l'on continue à faire passer le courant gazeux pendant trente heures. On obtient ainsi une poudre blanche amorphe répondant à la for- mule HgCy.AzH3. » C'est un corps très altérable à l'air. Il perd rapidement de l'ammo- niaque et en même temps absorbe de l'eau qui se dégage quand on traite de nouveau le corps par un courant de gaz AzH3, même à froid. » IV. Chlorocyanure de mercure et de baryum. — Lq chlorocyanure de mercure et de baryum, traité par un courant de gaz ammoniac à ioo° jus- qu'à déshydratation complète, puis à froid pendantj huit heures, fixe 2 équivalents de AzH3, et donne le composé Hg2Cv2.BaCl.2AzH\ corps altérable à l'air, peu soluble dans l'ammoniafiic, décomposablc par l'eau. » Le chlorocyanure de mercure et de baryum absorbe le gaz ammoniac beaucoup plus rapidement que chacun de ses sels composants individuel- lement, et la combinaison formée parait beaucoup il us stable que celles résultant de l'action du gaz ammoniac sur le cyanurede mercure et sur le chlorure de baryum. » CHIMIE. — Sur un nouveau procédé de préparalim des chloroiodures de silicium. Note de M. A. Bessox, présentéepar M. Troost. « J'ai décrit précédemment la préparation des chbroiodures de silicium par l'action de l'acide iodhvdrique sur le chlorure dj silicium; cette opéra- lion, très pénible, ne m'avait permis de préparera l'état de pureté que les deux premiers termes de la série des trois chbroiodures dont l'exis- tence peut se prévoir par la théorie : Si2 Cl3 1, Si2 G2 P, Si2 Cil3. » Ces trois corps s'obtiennent facilement enserjble en faisant naître si- multanément le chlorure et iodure de silicium ; à jet effet, on distille sur du silicium cristallisé, chauffé à une températuœ voisine du rouge, du chlorure d'iode ICI : le chlorure et iodure de silidum étant ainsi produits simullanémeut avec un excès d'énergie se combirtnt. Cet excès d'énergie ( i3i5 ) est nécessaire à la réaction, car si l'induré est seul à l'état naissant, ce que l'on réalise en dissolvant de l'iode dans du chlorure de silicium, puis dis- tillant sur le silicium, les vapeurs d'iode se trouvent entraînées dans la distillation; maison ne recueille que le chlorure mélangé d'iodnre, sans formation de produits intermédiaires. On peut, au contraire, passer d'un chloroiodure aux suivants en remplaçant, dans cette réaction, le chlorure par l'un des chloroiodures; mais ici la réaction semble très complexe, car on trouve du chlorure de silicium dans les produits de la réaction; ceci n'est pas très surprenant si l'on tient compte de la dissociation partielle des chloroiodures sous l'action de la chaleur. Cette dernière réaction est précieuse pour préparer le dernier terme de la série qui est le plus pé- nible à obtenir. » Le liquide légèrement coloré par de l'iode est soumis à des distilla- tions fractionnées ^ur un peu de tournure de cuivre, ce qui permet de recueillir oies produits incolores. On sépare successivement le premier chloroiodure Si2 Cl' I qui distille de ii3°-ii4°, puis Si2 Cl" I2 à 1720, et enfin le dernier dort je rectifie et complète les caractères spécifiques. « Liquide incolo-e se colorant rapidement à l'air, distillant de 23/i° à 2370, se solidifiant tous l'action du froid; le corps solide blanc cristallin ainsi obtenu fond ves + 2". Sa composition a été vérifiée par les analyses suivantes : Poids v° 1 de Si Po ir VgC) 3 Vul bstance. pour 100. pour 100. pour 1 1,729 » » . ■ 5 » » 0,721 • 191 . >•* » rgo,8g if, ! ■=*«» Théorie pour Si2ClI3 « J'ai tenté d'obtenr par la même méthode, distillation de bromure d'iode IBr sur du bore hauffé au-dessous du rouge, les bromoiodures de bore que je n'avais pu [réparer qu'en petite quantité par l'action de l'acide iodhydrique sur le bronure de bore; la réaction semble bien se faire dans le sens prévu, mais une lOtable quantité d'iode passe inaltérée et empâte le produit de la réaction, oie j'ai dû abandonner pour cette raison. » L'application de la uême méthode m'a conduit à la préparation des chlorosulfures de silicitu; le chlorure oie soufre rouge correspondant sen- ( i3iG ) siblement à la composition S2 Cl2 distillé sur du Si au-dessous du rouge, il se forme Si2 Cl'' et le soufre est mis en liberté. » Mais, au rouge vif, la réaction est plus complète et l'on recueille des produits liquides et solides formés d'un peu de chlorure Si2CP et dechlo- rosulfures, qui semblent être au nombre de trois, comme le fait prévoir la théorie. L'étude de ces corps n'est pas encore terminée. » ZOOLOGIE. — Sur trois cas de développement libre observés oliez les Bryozoaires ectoproctes ('). Note de M. Hexki Prouho, présentée bar M. de Lacaze- Duthiers. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le 29 juillet 1889, j'ai appelé l'attention sur un Bryozoaiip marin, Y Alcyoni- dium albidum (Aider), qui pond ses œufs au moyen l'un organe spécial (organe intertentaculaire) dont sont seuls pourvus les »olvpides des loges sexuées. Depuis lors, j'ai observé le même fait chez la uembranipora pilosa (Linné), également munie d'un organe intertentaculaire. Contrairement à ce qui a lieu chez la grande majorité des Bryozoaires! l'œuf de ces deux espèces se développe donc librement dans le milieu eitérieur. » La connaissance de ces conditions particulières de la reproduction m'a d'abord permis d'étudier le développement de l'œw de la Membranipora pilosa et de suivre l'embryogénie de sa forme larvaire,le Cyphonautes, orga- nisme qui, à une époque déjà éloignée, a fort intrigujles zoologistes. Plus récemment, j'ai suivi le développement de l'œuf de Vllcyonidium albidum. » Les caractères de l'œuf de ces deux espèces son identiques, avant et après la ponte, et les phases de son développemeri, dont je résume ici les principaux traits, sont essentiellement les mèmej. » La segmentation est égale et régulière jusqu'aultade 16. Au stade 32, l'embryon présente une face légèrement aplatie, aimilieu de laquelle on distingue quatre cellules, se différenciant de leursi'oisines par leur plus grande dimension ainsi que par la plus grande aboiuance de leurs granu- lations vitellines. Ces quatre cellules, initiales de l'eidoderme, pénètrent à l'intérieur de l'embryon, qui parvient ainsi au stadede gastrula sans cavité archentérique; le blastopore est situé sur la face platie (face orale), au point où les quatre cellules endodermiques se snt invaginées. La face (') Ces recherches ont été faites au Laboratoire Aragoj ( i3t7 ) orale se déprime de plus en plus et le blastopore se ferme. Un épaississe- ment ectodermique (organe aboral) apparaît alors au pôle aboral, tandis que quelques cellules mésodermiques, dont je ne puis préciser l'origine, se monlrent en avant de la masse endodermique. » La face orale se creuse ensuite d'une dépression (vestibule), qui rejette vers l'arrière la masse endodermique; en même temps, des cils vibratiles apparaissent sur le bord de la face orale et cpielques cils tactiles se développent sur l'organe aboral. La masse endodermique acquiert bien- tôt une cavité centrale et forme le mésentéron avec lequel le fond du ves- tibule ne tarde pas à se mettre en communication; un peu plus tard, une invagination postéreure de la face orale vient déboucher dans la partie postérieure du mésentéron et forme le rectum. » Les jeunes larves, ainsi pourvues d'un tube digestif, d'un organe abo- ral et d'une bande ciliée locomotrice (couronne), présentent déjà la forme en cône aplati du Cydionaules, mais il leur manque encore deux organes : l'organe piriforme el le sac interne. L'apparition de ces organes est pré- cédée de la formatien d'un arceau cilié, qui délimite, dans le vestibule, une chambre pharyngienne et une chambre anale. Bientôt après, les cils vibratiles s'atrophienlsur une certaine étendue des parties latérales de la couronne, qui se trouve ainsi divisée en deux bandes, l'une postérieure, l'autre antérieure; c'est en dedans de cette dernière que se développe l'organe piriforme, taidis que plus tard le sac interne apparaît entre l'ar- ceau vestibulaire et le ectum. » Les larves que j'aiélevées, privées des conditions de la vie pélagique, n'ont pas vécu jusqu'à l'apparition de leur sac interne; mais il n'est pas douteux que cet organ ne se développe, chez Y Al. albidum. à la place même où on le voit s former chez les jeunes larves de Mem. pilosa recueillies au filet pél^ique. Les valves chitineuses, qui recouvrent le corps du Cyphonautes, nétaient représentées, chez les larves A' Al. albidum élevées en captivité, qiî par un mince revêtement cuticulaire. » Quoi qu'il en soit, -es observations permettent de conclure que la forme larvaire de Y Alcyaidium albidum présente avec celle de la Membra- nipora pilosa, non seulemnt les mêmes comblions de développement libre, mais encore une identitéle structure telle que, si, à l'état île larve prête à se métamorphoser, ellene lui est pas identique, les différences des deux larves n'ont cerlainemen aucune importance morphologique. » Le troisième exempt de développement libre nous est fourni par un Cténostome du groupedes Stolonifera, Y Hypophorella expansa (Ehlers), ( i3i8 ) qui vit dans l'épaisseur des tubes de certaines annélides, et que j'ai retrouvée dans les tubes de Chétoptères dragués au large de Banyuls- sur-Mer. » Chez VBypophorella, l'organe interlentaculaire n'existe pas; il est remplacé par un simple pore situé entre le ganglion nerveux et la base des tentacules. C'est par ce pore que les œufs, d'ailleurs semblables à ceux des espèces précédentes , sont expulsés. Leur développement ne diffère pas essentiellement de celui qui vient d'être Résumé et la jeune larve, pourvue d'un tube digestif, est organisée suivant le type Cyp/w- n ailles. » Nous connaissons donc, dès maintenant, trois es] ectoproctes dont les œufs se développent librement rieur, sans aucune attache avec la colonie mère et, dap ces trois cas, l'œuf donne naissance à une larve du type Cyphonautes. » Si nous remarquons que les trois espèces étudiées diffèrent non seu lement par des caractères morphologiques importants, mais encore par leur habitat et leurs mœurs, ne serons-nous pas autirisé à penser que la forme Cyphonautes est le type larvaire de tous les Bryozoaires dont les œufs subissent un développement libre. » èces de Bryozoaires ans le milieu exté- ZOOLOGIE. — Les Criquets en Algérie. Note de M. Charles Broisgniart, présentée par M. Blanchard. « J'ai observé, depuis quelques jours, des quantiesprodigieuses de Cri- quets pèlerins qui passaient sans discontinuer auJessus de Mustapha et d'Alger. On était littéralement assailli lorsqu'on soput dans les rues. J'ai donc pu voir facilement l'attitude de ces acridiens tendant le vol. » Lorsqu'ils veulent s'envoler, ils se donnent unélan violenta l'aide de leurs pattes de la troisième paire qu'ils détendent bmme un ressort et qui restent pendantes durant quelques instants. Si l'injecte veut continuer son vol et monter davantage, il replie les jambes sur le cuisses delà troisième paire de façon qu'elles soient parallèles à l'abdoàen. Les pattes du pro- thorax et du mésothorax se relèvent et s'appliqent contre le (horax, la jambe repliée contre la cuisse. Les antennes son dirigées en avant. » Si l'insecte veut se poser, il laisse pendre tûtes ses pattes et relève ses ailes, se laissant alors soutenir dans l'air à L'insecte ressemble à un pigeon qui va se poser. façon d'un parachute. ( i3i9 ) » M. Poujade a étudié l'attitude des insectes pendant le vol et il a re- présenté une Locuste verte ayant les pattes pendantes durant le vol. Il fau- drait vérifier si cette attitude n'a lieu qu'au moment du départ et si cet insecte replie ses pattes à la façon du Criquet. » J'ai observé les Criquets pèlerins pendant l'accouplement et pendant la ponte. L'accouplement se fait presque en même temps pour les Criquets d'un môme vol. Lorsqu'on s'approche ils ne s'envolent pas, ils sautillent et la plupart du temps le mâle reste cramponné sur sa femelle. » Si on les obse-ve sans les effrayer, on voit que, pendant l'accouple- ment, le mâle rednsse par moments ses pattes de la troisième paire et fré- mit véritablement de jouissance. Il en est de même pendant la ponte; le mâle reste sur sa femelle et ses pattes de la troisième paire sont encore agitées fiévreusemeit. Il semble la vouloir aider à l'accouchement. » La femelle enfonce son abdomen dans les terrains les plus durs, sur les routes battues nême; quelquefois elle fait des trous d'essai pour se rendre compte de la nature du sol. » L'abdomen s'énonce à une profondeur qui varie entre 5cm et 8' -""', et jamais je n'ai pu voii de femelle ayant enfoncé son abdomen à une plus grande profondeur, ben qu'on ait dit souvent le contraire. D'ailleurs, dans une des dernières séaicesde la Société d'Agriculture d'Alger, M. Rùnckel a fait justice de cette aitique assertion. » La femelle déposi au fond du trou une substance légère, blanchâtre, qui ne peut être mien comparée qu'à du blanc d'oeuf battu; elle dépose ses œufs et les recouvr encore de cette substance. )) J'ai observé, en averses localités et notamment à Bordj Bouira, une moyenne de trente-ciij pontes par décimètre carré contenant chacune quatre-vingts à quatre-\ngt-dix œufs ! » Après la ponte, le: insectes restent, en général, absolument anéantis et meurent sur les lieu: de ponte; on rencontre en moyenne trente cada- vres par mètre carré, savent beaucoup plus; en outre, des débris d'ailes, de pattes, de corps proient que des animaux, oiseaux, mammifères, rep- tiles, même des scolopodres (j'en ai trouvé mangeant des cadavres de ces Criquets) viennent s repaître de cette nourriture facile à trouver. » Le sol où a eu lieu 1 ponte est facile à reconnaître, même de loin. Il est craquelé, éclaté, effrij ; en outre les trous de ponte sont surmontés de cette bave dont j'ai parlédus haut. » ( l320 ) M. Blanchard communique à l'Académie un télégramme que M. Ch. Brongniart vient de lui adresser de Mustapha : « Trouvé quantité de pèlerins morts, tués par cryptogame Bolrytis, voisin du Bas- sianct. Le professeur Trabut vérifie ma découverte. » BOTANIQUE. — Sur la nature morphologique du phènon\ène de la féconda- tion. Note de M. Léon Guignard, présentée parti. Duchartre. « En signalant, dans une Note antérieure ('), l'existence générale des sphères directrices dans les cellules végétales, j'ai fait jemarquer, à propos des organes sexuels, qu'on les trouve, au nombre dfe deux pour chaque noyau à l'état de repos, non seulement dans les cellules mères du pollen et dans le sac embryonnaire en voie de développemeit, mais encore dans l'oosphère avant la fécondation. » La transmission ininterrompue de ces corps je cellule à cellule, quelle que soit la nature de l'organe considéré, dolnait à penser que le noyau mâle de la cellule génératrice, chargée d'opéra- la fécondation, doit être également, comme le noyau de la cellule fetiplle, accompagné de deux sphères directrices. Mais, s'il en est ainsi, cesdernières pénètrent- elles avec le noyau mâle dans l'oosphère? et, dans 1 cas afBrmatif, quelle est leur destinée dans l'acte de la fécondation? Oj a cru jusqu'à ce jour que l'essence du phénomène de la fécondation consiie exclusivement dans la copulation de deux noyaux d'origine sexuelle afférente, la fusion des protoplasmes, quand elle existe, comme chez les/Thallophytes, n'ayant qu'un rôle accessoire. » Les faits suivants, tirés surtout de l'étude duiLis Martagon et de la Fritillaire, montrent que cette interprétation est nexacte, et la conclu- sion qu'ils fournissent est conforme sur le pointpssentiel, comme on le verra plus loin, à celle que M. Hermann Fol a épncée récemment pour les animaux (2). / » Pour comprendre le mode d'union des élérœnts sexuels au moment (') Comptes rendus, 9 mars 1891. (2) Note sur le quadrille des centres : un épisodeïouveau de la fécondation (Comptes rendus, 20 avril 1891, eL Arch. des Sciences\hys. et nat. de Genève, nu- méro du i5 avril 1891). ( l32£ ) de la fécondation, i! est nécessaire de savoir d'abord quelle est, dans le tube pollinique et dans le sac embryonnaire, la position des sphères direc- trices au contact des noyaux mâle et femelle. » 1. Après son entrée dans le tube pollinique, la cellule génératrice du grain de pollen est fusiforme et pourvue d'un protoplasme propre et spé- cialisé, que divers réactifs permettent de distinguer facilement du proto- plasme qui circule dans le tube. Comme ce protoplasme propre recouvre d'une couche très mince les faces latérales du noyau allongé de la cellule génératrice, tandis qu'il est plus épais aux deux extrémités du novau, les sphères directrices se trouvent généralement à l'une de ces extrémités. » Lorsque la ce Iule génératrice se divise pour donner, conformément à la règle générale pour les Angiospermes, deux nouvelles cellules libres, le grand axe du fustau nucléaire est toujours parallèle à celui du tube pol- linique. Après cette division, celle des deux nouvelles cellules génératrices qui est antérieure dms le tube a ses sphères en avant du novau, à la place occupée auparavan par l'un des pôles du fuseau; l'autre cellule, au con- traire, les présente m arrière, là où se trouvait l'autre pôle. Par consé- quent, au moment ni la première, seule chargée d'opérer la fécondation, pénétrera dans l'apjareil femelle, les deux sphères directrices qu'elle pos- sède précéderont le oyau, qui a reçu le nom de noyau mâle. » 2. Avant la fécoidation, le sac embryonnaire produit, comme on sait, huit noyaux disposésîn deux tétrades, l'une au sommet, l'autre à la base. Dans la tétrade du sonnet, les deux noyaux qui appartiendront auxsyner- gides se forment dan un plan horizontal; les sphères occupent donc la face latérale et extern de chacun d'eux. Les deux autres novaux naissent, au contraire, dans un plan perpendiculaire : le plus élevé appartiendra à l'oosphère ; le moins éevé ira s'unir à un novau homologue, qui se détache de la tétrade inférieur pour former avec lui le noyau secondaire du sac embryonnaire ou preiier noyau de l'albumen. Par suite, les corps direc- teurs sont situés au-desus du noyau de l'oosphère, tandis que, pour son congénère, ils sont au-essous. » 3. Dès lors, au mment où la cellule mâle pénètre dans la cellule femelle, le contact s'étblit d'abord entre leurs sphères respectives, qui s'accouplent deux à dex ; puis les deux paires constituées chacune par deux éléments d'origin* différente s'écartent l'une de l'autre pour per- mettre aux noyaux de s'nir à leur tour. » Dans chaque coupl, les sphères se fusionnent lentement en formant peu à peu une masse impie, où les deux centrosomes primitifs se confon- C. R., 1891 . 1" Seme.se. (T. CXII, !S» 23. 1 I72 ( 1332 ) dent finalement en un seul. Les deux nouvelles sphères ainsi constituées seront l'origine des pôles du premier fuseau de division de l'œuf après la fécondation ; elles s'orienteront de telle sorte que ce fuseau soit parallèle au grand axe de l'œuf. » Pendant ce temps, le noyau mâle, fortement contracté et d'aspect homogène au moment de sa pénétration, grossit insensiblement au contact du noyau femelle dont on peut facilement le distinguer L'entrée en divi- sion de la masse commune, formée par les segments chromatiques des deux noyaux sexuels, a lieu quand les deux sphères d'un même couple se sont fusionnées en une seule. Alors la fécondation est accomplie. Les mêmes faits s'observent dans l'union des deux noyauxmii doivent consti- tuer le noyau secondaire du sac embryonnaire, et cfest même là qu'on peut le plus facilement les suivre. » 4. Il résulte de ces données nouvelles que le phén mène de la féconda- tion consiste non seulement dans la copulation de deiv noyaux d'origine sexuelle, différente, mais aussi dans la fusion de deux prooplasmes, également d'origine différente, représentés essentiellement par les spiéres directrices de la cellule mâle et de la cellule femelle. » Dans le travail mentionné précédemment, M.lermann Fol a con- staté que, chez un Oursin, leStrongylocenlrotus lividis, le spermatozoïde, après son entrée dans l'œuf, se montre précédé par di corpuscule distinct ou spermocentre. Le pronucléus femelle est de mêue accompagné d'un corpuscule analogue ou ovocentre ; mais ce dernier essitué du côté opposé, par rapport à l'endroit où pénètre le spermatozoïde Pendant l'union du pronucléus mâle, dérivé du spermatozoïde, avec \i pronucléus femelle, ces deux centres se dédoublent et leurs moitiés respctives cheminent en sens inverse en décrivant un quart de circonférencl dans un même plan; de sorte que, de chaque côté de la masse nucléaireunique formée par les pronucléus, et à angle droit de la position primfve, un demi-spermo- centre vient rencontrer un demi-ovocentre et sefusionner avec lui. Il se fait ainsi deux astrocentres, occupant les deux p^es du premier fuseau de segmentation de l'œuf. » Au fond, le résultat est le même que chez ^s plantes; seulement, chez celles-ci, les corps protoplasmiques qui dcjent se fusionner sont préformés dans la cellule mâle et dans la cellule finelle. Cette différence, en admettant qu'elle soit constante, ne change pap nature essentielle du phénomène fondamental de la fécondation, dût la similitude paraît désormais établie pour les plantes et pour les animux. » ( i3a3 ) PÉTROGRAPHIE. — Sur les enclaves de syènites nêphéliniques trouvées au milieu des phonolilcs du Bôhgau et de quelques autres gisements; conclusions à en tirer. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « J'ai recueilli écemment dans les phonolites du Hohgau (nord-ouest du lac de Constance) un assez grand nombre d'enclaves particulièrement intéressantes, à cause de leurs relations avec la roche cpii les englobe. » Ces enclaves ;ont assez abondantes sur les abrupts est et sud-est du Hohentwiel, à Gennersbohl, près Hilzingen, plus rares à Hohenkràken et à Màgdberg. Arroidies ou anguleuses, elles varient dans leurs dimensions depuis la grosseur d'une noix jusqu'à celle des deux poings. On peut les diviser en deux groipes. » Le premier eslformé par des roches de couleur claire, grenues et of- frant à l'œil nu les iaractères des syènites nêphéliniques. On y distingue des feldspaths aplatis suvant ^(oio^et allongés suivant l'arête/; g'(oo i)(oi <>), des minéraux jaune rougeàtrc que l'examen microscopique montre être de la néphéline (rare) et surtout un minéral cubique du groupe sodalite- noséane plus ou moiis transformés en mésotype, enfin du pyroxène vert. » L'étude des lanss minces montre que ces roches possèdent la structure la plus habituelle au syènites nêphéliniques. Les cristaux de feldspath s'enchevêtrent, laissât entre eux des vides polyédriques, remplis par la néphéline et la sodalih. Cette dernière existe aussi en cristaux automorphes englobés par les feldsaths. » Le pyroxène estvert foncé, très polvchroïque; sur les bords, il se transforme en œgyrinc ce dernier minéral existe parfois en grands cris- taux. Divers minérau>accessoires (sphêne, zircon, rin/titr) s'observent, en outre, plus ou moins nondamment. » Souvent la néphëne et la sodalite sont complètement zéolitisées et les feldspaths entièremnt noyés dans les produits secondaires. » Deux enclaves deiennersbohl absolument intactes présentent quel- ques particularités : l'un, à gros grains, renferme des cristaux octaédriques [a1 (i i i)] réguliers, jaues, qui doivent être rapportés à la pyrrhile. Tous les éléments sont grenu, les feldspaths piquetés des produits d'altération colloïdes : la roche estidentique à certaines syènites nêphéliniques du Brésil; l'autre enclave d très finement grenue, riche en biotite et en py- roxène s' isolant en paqv.ts; cette roche présente une grande analogie de ( i324 ) structure avec quelques-unes des formes de contact que j'ai décrites dans la syénite néphélinique de Montréal (Canada) et avec quelques roches filo- niennes du groupe tinguaite de M. Rosenbusch. » Le second groupe d'enclaves est de couleur foncée! l'examen micro- scopique fait voir que les roches qui le constituent sontjsurlout riches en pyroxène (partiellement transformé en aegyrine), parfclis en œgyrine, en biolite, en apatile et en sphène. Ces minéraux sont entoufés par de la soda- lite et plus rarement par de la néphéline. Du grenat mélnite, de la pcroivs- kite ont été accidentellement observés. La biolite est parfois en voie de résorption ferrugineuse et accompagnée de biotite récen e. En général, les éléments blancs sont zéolitisés. L'étude d'un grand nonjbre d'échantillons m'a permis de voir que tous les passages possibles pistaient entre ce groupe d'enclaves et le précédent par l'adjonction d'oijhose et la diminu- tion concomitante des éléments ferrugineux. » Il est intéressant de comparer ces enclaves gren es avec celles que l'on trouve dans les phonolites d'Oberbergen, en Kaisers tuhl, que j'ai eu récemment l'occasion de visiter. Dans ce gisement, le sont les enclaves grenues, composées de grenat mélanite (schorlomile)! pyroxène, biotite, ittnérite (du groupe haùyne-sodalite), apatite et plus rarement perowskile qui dominent, tandis que les syénites feldspathiques, sjabondantes dans le Hohgau, sont beaucoup plus rares. Notons que, comnc dans ce dernier gisement, on trouve des passages entre les syénites rès feldspathiques et les enclaves non feldspathiques par l'introduction d'oihose dans celles-ci. » Dans le plateau central de la France, j'ai trouvé |u milieu de la phono- lite de Valette, près Trizac, un bloc de sodalite bleueïamellaire rappelant celle des syénites néphéliniques de l'Oural, et, dan les tufs de Brocq, à proximité des phonolites de Vensac (Cantal), des rChes grenues à anor- those et sodalite, biotite, zircon, tout à fait comparMes aux enclaves du Hohgau. » Enfin des enclaves de syénites néphéliniques onété signalées dans les phonolites de l'île Fernando de Noronha et dans cdes des Canaries. » Dans un grand nombre de gisements, les syénjes néphéliniques sont accompagnées de roches spéciales finement grenu« et de roches microli- tiques analogues aux phonolites. » J'ai montré dans cette Note que, réciproque|ent, les phonolites de plusieurs gisements renferment des enclaves de s snites néphéliniques et de roches finement grenues ramenées des profondes. » Ces faits sont intéressants à rapprocher, car i|font voir que le même ( IÏ25 ) magma peut donner soit do la syénite néphélinique, soit de la phonolite, suivant les condit ons qui ont présidé à son refroidissement. » GÉOLOGIE. — Observations sur le parallélisme des assises du crétacé supérieur des Pyrénées occidentales < liasses-Pyrénées et Landes). Note de M. Jeax Seuhes, présentée par M. Fouqué. » Le terrain crétacé supérieur des liasses-Pvrénées et des Landes est constitué par une .-crie régulière de formations sédimentains entièrement marines» ' | résuimes dans le Tableau suivant : Éocènk inférieur. | Couches à Nummulites spileccensis, OperculinaHeberti. ,,. , , • , i Couches a Nautdus Damctts, Pleurotomana Danica, Danibn (sensu stricto , \ . r.Di«vi.\ uicrastei iercensis, tsasler lauitanicus, Coraster, Geronia, Isopneustes, etc. Garim.mi v ce _ C/) < Iampambm . Mabstricbtibn . . . ' ■j.. Faciès à Immonites. Couches à P ac hydisc us J aequo U, Pachyd. Fresvillensis, Pachyd. af. Galicianus (variété), Baculites anceps, Hamites cylindraceus, Scaphilcs constrictus, Inocera- mus impressus, etc. Conclu-, à Pachydiscus el à Stegaster des Basses-Pyré- nées ci ilu sud des Landes. Gisement à Pachydiscus de Monléon (Hautes-Pyrénéi / aci s à Hemipneustes. Couches d'Audignon (Landes) ■> Hemipneustes pyrenai- cus, ffemip. Leymeriei, Qstrea larva, Orbitoïdes (Jeu- sac ica (O. papyracea), eic. Gisement de Gensac (Haute-Garonne). louches de Tercis, d'Angoumé, clc, à Ileleroceras po- l lyplocum, Pachydiscus Fresvillensis, var., Pachyd. af. Galicianus, Pachyd. af. robustus, Baculites anceps, JVautilus Dekayi, Ostrea vesicularis, Nerita rugosa, Echinocorys Heberti, etc. » L'étude comparativide la faune des Ammonitidce de la craie supérieure (') Recherches géologique sur la région pyrénéenne du sud-ouest de la France (Thèse de doctorat). ( r326 ) de la région pyrénéenne et des divers gisements connus en Europe et dans l'Inde, nous a conduit aux considérations suivantes : » 20 Les couches à Eeteroceras polyplocum des Landfs, placées au ni- veau de la craie de Haldem par M. Hébert (■), correspondent également aux couches à Eeteroceras polyplocum, Pachydiscus Fresbllensis, etc., de la Charente (campanien de Cocpiand). La présence de P. Fj-esvillensis et l'ana- logie de la faune ne laissent aucun doute sur ce classement. a craie blanche à le); la partie infé- Ux-la-Chapelle ; la » C'est au même niveau qu'il convient de placer Micraster Brongniarti de Meudon, de Nouvelles (Belgiq rieure de la craie marneuse à Belemnitella mucronata d' craie à Eeteroceras polyplocum de Rugen, etc » 20 Les couches comprises entre l'assise à Heteràeras polyplocum et celle à Nautilus Danicus renferment, dans les Pyrénée, soit des Ammoni- tidce, soit des Eemipneustes, des Ostrea et des Orbitoïa's, que l'on trouve ensemble dans la Charente (dordonien de Coquand). achydiscus Jacquoti est l'espèce caractéristique de ce niveau; elle se renclntre dans les Pyré- nées, la Charente, le Cotentin, le sud-est de l'Espagne etc. » D'après l'analogie de la faune des Ammonilidœ, ol est amené à regar- der comme sensiblement synchroniques des coucha à Pachydiscus Jac- quoti des Pyrénées {Maastricht ien) : le dordonien de l'jquitaine; le calcaire à Baculites du Cotentin ; le tuffeau de Maëstricht à Anmonites et à Hemi- pneusles (= partie supérieure des couches à Belemnitlla mucronata de la Belgique); la partie supérieure des couches à Belemnella mucronata d' Aix- la-Chapelle; la craie de Lunebourg, la craie de Lembrg; la craie à Pachy- discus Gollevil/ensis d'Irlande; la partie supérieure es couches à Ammo- nitidœ du groupe de l'Arrialur de l'Inde anglaise et d) Pondichéry. » Il faut noter que quelques espèces de Pachyliscus du campanien, P. a/. Galicianus, P. af. Fresi'illensis, etc., se retrjuvent dans le Maës- trichtien et rendent bien difficile la séparation de ci deux assises. » 3° Le parallélisme précédent se trouve cornporé par ce fait que, dans un grand nombre de ces régions, là où les é»sions ont respecté les couches supérieures du crétacé (quand elles s'étaiet déposées), on trouve le Maestrichtien normalement recouvert par des ciches caractérisées par le Nautilus Danicus ou par Isopneustes colonies couœs dans lesquelles on n'a encore signalé aucune trace d' Ammonitidœ ; je veuj parler du calcaire de Faxo, du calcaire pisolithique du bassin de Paris, ds calcaires entièrement (') Comptes rendus, t. XCI, séance du 8 novembre ié ( «327 ) marins des Basses-Pyrénées cl des Landes, des sables de Ninnyurde l'Inde anglaise et de Pondichérj , où la présence de Nautilus Danicus est constante; enfin des couche-, garumniennes de la Haute-Garonne et de l'Ariège, et de la partie supérieure du tuffeau de Maëstricht renfermant IsopncusLcs colo- nies ei peut-être aussi Nautilus Danicus. » Desor a appliqué tout d'abord le nom de Danien au calcaire à Nau- tilus Danicus de Fax6; il convient donc de réserver ce nom exclusivement à l'assise à Nautilus Danicus et de ne plus l'employer comme nom d'étage à l'ensemble des cotches à Nauiilus Danicus < dépourvues d' Ammonitidœ > et de celles à Pachy discu Jacquoti o\y à Hemipneustes { Maëstrichtien ); ces dernières se rattachent naturellement par l'affinité de leur faune au Sénoniea supé- rieur (campanien) où d'Orbigny les avait d'ailleurs rangées. » Il conviendra ■gaiement à l'avenir de n'appliquer le terme de Garum- nien aux couches aNautilus Danicus ou à leur équivalent que pour dési- gner le faciès laguio-lacustre et marin du Danien, tel tin* 1 1 se présente dans la Haute-Garenne, l'Ariège et la Catalogne, PHYSIOLOGIE. — L grand sympathique nerf de l'accommodation pour la vision des objets clignes. Note de MM. .1.-1*. .Il oit aï et Maurice Doyox. présentée par M. .. Chauveau. « On doit aux tavaux de Cramer et surtout d'Helmholtz d'avoir démontré que l'adapition de l'œil aux distances se fait par un changement des courbures du cri allin (de l'antérieure surtout). Les recherches ana- tomiques de Bowmai et de Brùcke et postérieurement de Rouget et de H. Millier, en établi, ant l'existence d'un muscle intra-oculairc (fibres radiées et libres circiaires du muscle ciliaire), expliquent la possibilité d'une telle déformatia du cristallin. Enfin, plus récemment, Hensen et Volkers ont montré «j'en excitant l'oculo-moteur commun ou les nerfs ciliaires qui lui lont sue on peut reproduire expérimentalement les chan- gements intra-oculaired'où dépend l'adaptation. » Il semble avec touces cléments que l'appareil moteur de l'accommo- dation soit complet. A 'activité île cet appareil correspond la vision de [ires; tandis que, dit-oi la vision de loin correspondrait simplement à son repos. Nous nous pro[>sons de montrer qu'en réalité, dans la vision de loin ou à l'infini, il inleiient une puissance nerveuse antagoniste de la pre- ( i3a8 ) mière : il v a non pas un, mais deux nerfs de l'accommodation : c'est ce qui ressort de l'expérience qui suit, que nous avons réalisée sur le chat, sur le chien et sur le lapin. » Expérience. — L'animal est immobilisé par une injection de curare à la dose limite ou de morphine dans le tissu cellulaire.) Le sympathique cervical est mis à nu et séparé des nerfs voisins par fles procédés qui peuvent varier suivant les animaux. » L'obscurité est faite dans la pièce où l'on opère. Un dispose à une certaine distance de la tête de l'animal une source lumineuse dont les rayons tombant sur l'œil donnent naissance aux images dites de Purkinje. On s'arrange de manière à avoir l'une à côté de l'autrejd'une part l'image cornéenne et d'autre part, à travers la pupille, la première image cristalli- nienne dont les changements de grandeur seront apn-éciés par compa- raison. » Le sympathique est coupé : à la suite de cette srtion on peut voir d'une façon non constante une diminution dans la gandeur de l'image cristallinienne. Ce changement est généralement faibli et parfois difficile- ment appréciable : il dépend du reste de l'état antérpur dans lequel se trouvait l'appareil accommodateur au moment de la stction du nerf. » Les effets de l'excitation sont bien plus nets etjplus démonstratifs. Cette excitation est pratiquée à l'aide des courants déduction dits tétani- sants, tels qu'on les emploie usuellement en Phvsiokgie : son résultat est un grandissement de l'image cristallinienne dans Ionises diamètres. Cette augmentation est variable suivant l'espèce animale l'âge de l'individu, l'état de repos ou de fatigue du nerf, l'intensitéde l'excitant, enfin, surtout, suivant l'état des courbures du cristallin immdiatement avant l'ex- citation. Pour rendre son effet plus visible, il est boj de produire au préa- lable le spasme de l'accommodation, soit par l'exaction du nerf antago- niste, soit par l'instillation clans l'œil de substancesnyotiques auxquelles nous avons reconnu un effet parallèle et de mêm] ordre sur le système accommodateur, l'ésérine ou préférablement la niptine, à la close d'une goutte de la solution au ~. » Dire que l'excitation du sympathique détermie le grandissement de l'image antérieure cristallinienne revient à dire excitation fait accommoder l'œil pour les distances autrement dit, qu'elle détermine l'aplatissementhi cristallin. Quel est maintenant le mécanisme de cette déformation? cjel en est l'organe mo videmment que cette loignées, pour l'infini : ( i3a9 ) leur mis en jeu par Le sympathique ? D'après ce qui est connu et géné- ralement admis le la disposition et des insertions du muscle ciliaire, on ne voit aucune de ses parties qui puisse, par sa contraction, produire un tel effet sur le cristallin. Mais <>n peut admettre que, sur ce muscle comme sur plusieurs airres (muscles de L'intestin, des vaisseaux de la pupille même), Le sytnpithique agit par inhibition. On trouve en effet, dans le voisinage immédhl et dans L'épaisseur même du muscle ciliaire, un plexus ganglionnaire, c'tst-à-dire des cellules nerveuses, éléments qu'on s'ac- corde généralement à considérer comme étant le siège des phénomènes nerveux dits iVan't ou d'inhibition. » Toutes réscr es étant laites sur celte interprétation, il reste acquis que le grand symjathique cervical est le nerf de l'accommodation pour la \ ision de Loin ou àl'infini t ' physiologii: PATHOLOGIQUE. — Recherches sur l'existence (/'organismes parasitaires dans es cristallins malades chez l'homme et sut le rôle possible de ces organismes lans la pathogénie de certaines affections oculaires. Note de MM. (i.u.i.ii'i'ict L. Moheau, pie>« ntée par M. Charcot. « Partant de ce principe, appuyé par les travaux de L'un de nous, que la calcification des issus pathologiques est fonction microbienne, nous nous sommes propoés de reeherclier si, dans les cristallins cataractes, susceptibles de subirine transformation calcaire, partielle on totale, exis- taient des micro-orga ismes. » Dans le même oire d'idées, nos recherches ont également eu pour but de constater si loyeux perdus depuis longtemps et dans Lesquels on trouve des concrétion calcaires renfermaient des micro-organismes. » Enfin, nous nous mes proposés d'étudier si l'on ne pourrait attri- buer une origine paraitaire probable à ces singuliers phénomènes entop- tiques connus sous le om de mouches /niantes. » Dans la grande nijorité des cas, nous a\ mis trouvé des parasites dans les cristallins cataracte Sans vouloir leur attribuer un rôle exclusif dans la pathogénie de la calacte, nous pensons que ces parasites ne doivent pas être cl rangers à l'oacification des cristallins. (') Ce travail a été fait 'i laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Lyon. ('.. R., 1891, i" Se»». (. i I (AU, N* 23.) 17^ ( i33o ) » Nous avons également rencontré des micro-organismes clans les con- crétions calcaires existant dans les yeux perdus depuis longtemps. » Enfin, sans vouloir, pour ce dernier point, dépas er les limites de l'hypothèse, nous pensons, en nous appuyant sur des aiguments d'ordre physique, que les corps étrangers intraoculaires dits mouches volantes, pourraient bien être d'origine parasitaire. » Nos recherches nous ont conduits à des conclusionstle thérapeutique pathogénique. S'il est démontré, comme nous le pensols, que l'on doive compter avec l'intervention des parasites dans la production de certaines affections oculaires, telles que la cataracte, l'ophtalmie impathique, etc., le traitement antiseptique des affections extra et intra-lculaires s'impose aux médecins d'une façon rigoureuse. » VITICULTURE. — Sur l'emploi du sulfure de carbone disous dans l'eau, pour combattre le Phylloxéra. Note de M. A. Kommier. « La Commission supérieure du Phylloxéra n'a adnis jusqu'ici, pour traiter les vignes phvlloxérées, que deux insecticides, 1/ sulfure de carbone et le sulfocarbonate de potassium. » Le sulfure de carbone a été essayé pour la p remise fois, en 1869, par M. P. Thenard. Il le versa, avec une burette, dans lef sillons d'une vigne qu'on labourait à la charrue, et un ouvrier qui marenit derrière lui nive- lait le sol avec le pied. Dans la suite, cet insecticidai été appliqué avec des instruments moins primitifs : le pal Monestier, luis le pal Gastine, enfin les charrues sulfureuses qui rendent encore deservices signalés aux viticulteurs. » Le sulfocarbonate de potassium a été proposé eri874, par M. Dumas, et les premières applications en ont été faites parM. Mouillcfert. Il le dilua dans beaucoup d'eau et le versa dans des ciettes aux pieds des souches. » En 1875, j'ai été chargé, par M. Dumas, de re un peu de terre, et que l'on répand en couches de 1 à 2 centimètres autcir des pieds de la vigne. Il se produit par oxydation de l'acide formique, cui empêche le passage des insectes. M. II. Moulin- aresse une Note ayant pour titre : « La force élastique des gaz vient de latension de la molécule et est indépendante du poids atomique ». A '( heures et dénie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levé à 4 heures trois quarts. M. B. iiiiiinv m ni m K. i< m .11 1 . Ouvrais reçus dans la séance du 19 mai 1891. (Suite.) Revue des études j uns. Tome XXII, n° 43. Janvier-mars 1891. Paris, A. Durlacher; gr. in-8°. Pubblicazioni delta s}cola vaticana; fasc. I. Roma, Tipografia vaticana, 1891 ;br. in-4°. ( i334 ) Observations mode ai the Hongkong Observatory, m thejear 1889; */W. Doberck, director. Hongkong, Noronha et C°, 1891 ; br. fer. in-4". Report of the meteorological Service ofthe Dominion of Canada; by Charles Carpmael, Director for the yearendingdecember 3i, 188 Harrisburg, 1889-1890; 2 vol. in-8°. Geological Survey of Pennsylvanie. - Sevenlh Report fields of Western Pennsylvania for 1887-1888. (Following of i885, and 1886), with addidonal unpublished wellreords ; by John F. Carll. Harrisburg, 1890; in-8°. Regisler of the University of California, 1890-91, BerMey. Published by the régents ofthe University, 1891 ; in-8°. Johns Hopkins University studies in historical and politicil science, ; séries V- XII. Baltimore, 1890; 4 vol. in-8°. Ottawa, Brown m the oil and gas he animal Reports Thenard. Compte tenue le 27 mars Ouvrages reçus dans la séance di a5 mai 18 Société de secours des amis des Sciences; fondée par L.- rendu du trentième exercice. Séance publique annuel! 1890. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1890; 1 vol. in-8°, Bibliothèque de l'École des Hautes Etudes, publiée suis les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Section des Scienes naturelles. Tome XXXVII. Paris, G. Masson; 1 vol. gr. in-8°. (Deux eémplaires.) Bulletin de la Société philomathique de Paris; fondéjen 1788. Huitième série, tome III, n° 1, 1890-1891. Paris, au siège de d Société, 1891 ; br. in-8°. Comparaison entre les températures de plusieurs ville de la basse Egypte; par M. J. Barois. Le Caire, Imprimerie nationale, 18,1 ; br. in-8°. Cours de Physique et Météorologie professé à l'Instvt agronomique; par M. E. Duclaux. Paris, A. Hermann, 1891 ; 1 vol. gr.n-8°. Bulletin mensuel de l'Observatoire météorologique à l'Université d'Upsal. Vol. XXII, année 1890, par le Dr H. Hildebrand Hjdebrandsson. Upsal, Edv. Berling, 1890-91 ; in-folio. Bulletin météorologique du département de l'Héraut; publié sous les aus- pices du Conseil général. Année. 1890 (18e année) Montpellier, Charles Boehm, 1891 ; in-4°. Description des cépages principaux de la région nèditerranéenne de la France; par\\. Mares. Première et deuxième livraiso. Montpellier, Camille Coulet; Paris, Georges Masson, 1890; in-folio. ( i335 ) < ', . Van dkk Mensbrugghe. Sur une particularité curieuse des cours d' eau et sur l' une des causes des crues subites. — Sur la propriété caractéristique delà surface commune à deux liquides soumis à leur affinité mutuelle. { 3e Commu- nication.) Bruxeles, F. Hayez, 1891 ; 2 br. in-8°. Muscinées du lépartement de la Manche ; par L. Cobbièbe. Cherbourg, Imprimerie du trogrès, 1889. ( Renvoyé au concours du pris Montagne.) Mission scientiftjue du Cap Horn ( [882-1 883). Tome VI : Zoologie — Échi- nodermes; parE. 'errier. Fans, Gauthier-^ illarset fils, 1891; 1 vol. in-40. i Présenté par MiMilne-Edwards.) Exploration scieitifique de la Tunisie. — Description des mollusques fossiles des terrains créta\ês de la région sud des Hauts Plateaux de la Tunisie, recueillis en [885 -t 1886 par M. Philippe Thomas; par Alphonse Peron. Deuxième Partie, 'aris, Imprimerie nationale, [890-1891; 1 vol. i*r. in-8° et un atlas in-folio < Présenté par M. Milne-Edwards.) Dispensaire Fwttdo-Heine. Statistique médicale 1890. Paris, Imprimerie Chaix, 1891; l>r. n-.V'. (Présenté par M. le baron Larrey. Renvoyé au concours Monty on. Statistique.) Physique biologicie. — Recherches expérimentales sur les conditions phy- siques de la vie dan les eaux; parle I >' Pai i Regnard. Paris, (i. Masson, 1891 ; 1 vol. gr. in-i". (Renvoyé au concours Montyon, Physiologie expé- rimentale. ) Mme Clémence l'< ykh. Origine de l'homme et des sociétés. Paris, Victor Masson et fils, 1871; 1 vol. gr. in-8°. (Deux exemplaires.) (Renvoyé au concours du prix Jeu Reynaud. ) La mortinatalité das le département des < ôtes-du-Nord { 1 880-1889 )*'/>&* spécialement dans V arondissement de Saint-Brieuc ; par le Dr Pai l \i hry (de Saint-Brieuc). P?is, J.-R. Baillière et fils, 1891; br.gr. in-8°. (Renvoyé au concours Montyoi Statistique.) Le remède de Koch, j valeur contre la tuberculose; par ll.-W . Middendorp. Paris, J.-B. Baillière .fils, 1891 ; br. gr. in-8°. Laboratoire d' étude de la soie fondé par la Chambre de commerce de Lyon. — liapport présenté à!a Chambre de commerce de Lyon, parla Commission administrative, annéei886 el [889-1890. Lyon, Pitrat aîné, 1 S87-1891 ; 2 vol. iii-'|''- Memorias y revista e la Sociedad cienlifica « Antonio Alzate ». Tomo IV; cuadernos num. 5 \ I noviembre \ deciembre de 1890. Mexico, 1 8c> 1 ; br. in-8°. Délie ribrazioni sis/nhe e délie indicazioni sismome triche. — Ricerche teo- ( i336 ) nco-sperimentali delV. Timoteo Bertelli Barnabita. NotajII. Parte prima. Parte seconda etterza. Estratto dalle Memnrie délia pontifiera Accademia det nuovi Lincei, vol. VI). Roma, 1890; 2 br. in-4°. The canadian patent office record. Volume XVIII. Ottaya, published bv authority, 1890; in-4°. On some properties of the Earth ; byO. Reichenbach. Loncbn, VVertheimer, Lea et C°, 1880; 1 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 23 mai 1891.) Page 1209, ligne 2, au lieu de Al. Moulin, lisez H. Moulin. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FUS, Quai des Grands^-Augustiris, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS beb it ré ulièrentemt I" Dimiim 'te. Ils forment, à la lin de l'année, deux voli L'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminenl chaque volume. L'aboniv •X part du Ier janvier. Le prix de rationnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 h. - Départements : 30 IV. — Union postale : 34 fr. — Antres pays : les frais de poste extraordinaires en su On souscrit, dans les Départements, igeu \iiii< ns. myonne 'esain -on m ilruii r 'mirges rest IIVII lie lin, in- térim ml l'en ouai. . hez Messieurs : Mil hel et Médan. ■ i lavaull St-Lager- ■ Jourdan. I li.nl. Hecquel-Decobert. , i 1er m il i .r.issin. > Lachèse ci Dolbeau. me. lai quard. \ v rard. * Duthuff. ' Muller (G.). Renaud. n uier. \ F. l; i , i. Kol ' \ l tel CarolT. i Baér. i Massif. IVitiii. , II' Ml V . i Margoi | Roussi ' Ribou-l loi la j . Lamarche. renoble rei i Cîralier Robin. , Bourdigi ' H lue Ropileau. Quarré. chez Messieurs : . i Baumal. Lorient .. « \l li mer. Beaud. |Gei / i un i Méj Palud. Ville cl I'' 1 1 Marseille Pessailhan t Ci 1 .i - Montpelli ' i Coulcl . Moulins Mari ial ' Sordoillei . .\aiiri ' • apin. !L frci , l.oi-e.ill. hautes ■ , ., \ ice . . . ! Visi "Mil ■'! i . M mes . . Thibaud. ru I.ii/i i aj . . , l:l.iii l,i. i foitiers , , ' Drumaud //. nries . .. .. Plihon el il /,, chefort Bot , Langlois. i l .-I nnganl. Cheval ! , l; . lide. Toulon , . ' Kumebe. met. Toulouse ' Privai. Boisseli Pérlcal. ' Suppligeon, ■ - / t Giai I au nciennes , , i Leinall On souscrit, à l'Étranger, chez Messieui - : , i Robbers. Amsterdam . . . . , , ' reike laarelsen Athènes Beck. el C Haï reloue \ erdaguer. \-li.r et C". _ , 1 Calvan el C lierl ni , „ I l i. ,11. iii.I, r cl lus. ' Mayer el Muller. /.,,.,. . \ Schtnid, I V.,, '" "" i , Bologn* ZaoicheUi el C Ramlot. Uni n H: Mayolez! ' Lcbéguc el I , ll.lilll.IMM. Itiieliai i ' ' Ranistcanu. Budapest. - , Kilian, Cumin i ' _ I leighton, Bell Christiani l er. Constanlinople. . Ollo el Keil n Sis. Florin Lœsi hi ' Gond Eioslc. Iteuf. i I.. i l.ul ' Stapelmohr. La Ha} . B'i linfanl nda. I Payol. Ba \ Brockl s. Leipzig. I ...i .ni/. / Max Rûbe. Tu n iiiii\ er. i Des ° i Gnuse. Londres Luxembourg. .1, (1 ' N \ i I- Madrid G fï I II M. .se. m i. Milan. \ a nies M [P c \,'.i I mi. S ' Y ia K Oxford P t'alerme l Porto M Prague Il Rio-Janeiro < I ( l5 Rome;. Rotterdam ... K Stockholm S Pétersbour" TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tenues 1er ,i 31. - i "i Voùt i s ; "> a :> î Décembre i85o.) Volume in-4"; (853. Prix Tomes 32 à 61. i i ' Janvier 18O1 à 3i Décembre i865. | Volume in-4"; 1870. Prix., romes 62 à 91. — (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix... SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 15 fr. 15 fr. 15 fr. Tome I: Mémoire sur quelques points de la Ph\ siologie des Ugues, par MM. V. Dssbi s , 1 v. i.-l. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbation 01111 -i, -, |Kir M. llANstx. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les] ! irticulièrement dans la dige •as-, -, |>,ir M. Claude Bi rsabd. Volume in i ". avec Si planche- i856 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. r.-.l. Van Bexedi \ - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85opar l'Acadi >ur le concours de i8.Vi, ci puis remise pour celui de i856, savoir : > Étudier les lois de la distribution de ganisés fossiles dans les diffén nicnUiires, suivant l'ordre de leur superpositii a. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rec «les rapports qui existent entre l'étatâctuel du règne organique el ses états antérieurs ». par M. le Professeur Bromn. In-4", avec 27 planches A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des N" 23. , TABLE DES ARTICLES. (S*»»ce du 8 juin 1891.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÊMIB. Pages. M. II. Paye. - Sur les courants de déver- nt qui 'I ienl Daissance aux cy- clones ■ M. de Lacaze-Dbthikrs. Note sur I sence du Kophobelemnon dans fes ei de Banyuls "l r iges il vi bert Gai dry. Le Mastodonte du Chérichira ' "'■ \1. Masi - nte le tome 1 des an- nales do Bureau central météorologique pour l'an I M|S NOMINATIONS M. Moissan esl élu Membre | r la Section fle Chimie, en n mplacemenl de feu M. Ca- houn MÉMOIRES PRÉSENTÉS H. Vu ros Si rrin. Nouyei is; Li me de bala le précision .1 pesées rapidi i 1299 M. Devaiïx adressé un Mémoire sur un .. Sipli.ui à réservoir pneum itique ...... i3oo \\. \. Perxot adresse la description et les .,, d'un ,. Nom. .111 111. .leur a gai ». . M. Bat or dresse un Mémoire sur la photogi iphii ouleurs CORRESPONDANCE. i3oi : , , ; i3o8 \l. Pi hrotin. Écli| se partielle de Soleil, .lu 6 juin, obsen ée à Nice . M. Charlois. — ' observations de l ivelle planète, découverte à l'Observatoire de Nice, le 19 mai 's"i MM. G. 1: >.\i t -i L. Picart. — Observations de la c :te Brodes, 1890 II, faites au gr 1 1 quatorial de l'( ibservatoirc de Bor- deaux M. 11. Callandrbav. — Sur la théorii des étoiles niantes M. F. Caspary. —Surdeux systèmes d'équa- tions 1 metions hy- perelliptiques de première espèce forment les intégrales M. Consi \ntix Miculesco. Détermination de l'équivalenl mécanique de la chaleur.. M. E. Bouty. — Propriétés diélectriques du mica à haute température M. P. Germain. — Application du principe de la transit] ission des pressions aux trans- metteurs téléphoniques à grande distance. 1 in M. Raoul Varet. — Vction do l'ammonia- que sur quelques combinaisons des sels halogènes de mercure 1 I12 M. \. Besson. — Sur un nouveau procédé de préparation des cbJoroiodures de sih- cium 1 ;, , M. 11. Prouho. — Sur trois cas de dévelop- pement libre observés chez les Bryozoaires ectoproctes 1 ; i< M. Charles Brongniart. — Les Criquets en Bulletin bibliographique Krrita Mgérie u. 1.1 on Gi ie.N inu sur la natujfe mor- phologique du phén eue il- la fficonda- li'in \l. \. Lacroix. Sur les enclaves de syé- nites néphéliniques trouvées au mile u des phi litesdu Hohgau el de linéique- autres gisements; con lusions à en tirer M. Jean Si i m s. ' >bsi rvations air le pa- rallélisme des assises du crétacé supé- rieur des Pyrénées occidentales I Basses- l\ rénées el I, amies , MM. .1.-1'. VloH m il Mm un E DolON. Le grand sympathique nerf de l'ac< imoda- tion po iir la vision île- objets éloignés... MM. Gali ht! el I.. Moreai . 1: :i ii' i' hes sur l'existence d'organisn 1 itaires dans les cristallins malades chél l'homme et -ni- le i/. le [ . t . — 1 1 . ! . de 1 e- .a ganismes dans la pathogénie de cet '.unes affections oculaires M. \. Rommier. Sur l'emploi du sulfure de carbone ile~mis dans l'eau pour com- battre le Phylloxéra M. G.-H. StEINBRUOGEN ,' k, C désignant le coefficienl de conductibilité du gaz et sa capacité calori- fique à volume constant. » Dès que l'onde a effectué un trajet suffisant pour s'être passablement affaiblie, la quantité entre parenthèses de i i > devient réductible à son der- nier terme, en y.. » Si, alors, on appelle ;, la valeur de x — at = 1 qui correspond au maximum de l'expression actuelle o( : i de y, le maximum de y (sommet, en quelque sorte, de l'onde) se propage avec une vitesse co moindre que a de la quantité et il décroît actuellement, le lony d'un chemin t , comme l'exponentielle e~mx, où le coefficient d'extinction m aurait la valeur » Quand l'intumescence, ou, du moins, sa partie antérieure comprise ( i3/p ) entre le front et le sommet, affecte une forme simple (à une seule inflexion en avant du sommet) exprimée approximativement, à un facteur près len- tement variable, par l'équation (4) ?a) = ^' où c est un paramètre (lentement variable aussi) en rapport avec la lon- gueur apparente de l'onde, il vient pour valeurs actuelles du retard ou ra- lentissement a — (.0 et du coefficient d'extinction m relatif au sommet, (5) a — w—-ir\/ — L, m = yi/ — L; d ou m(a — w) = — g- %. » L'énergie totale de l'onde, représentée par l'intégrale pa-n f y2dx, décroît plus lentement que le carré du maximum ou que l'exponentielle e-2mx. car ejje varie comme e~':i^2x = e~2mx e(2-\^' mx t s'il s'agit, du moins, d'une époque où l'on puisse admettre que toute l'intumescence (et non pas seulement sa partie antérieure) accepte à peu près l'équation (4)- » Les valeurs de y diminuent donc, en moyenne, moins vite que la plus forte d'entre elles; ce qui indique une augmentation de la longueur appa- rente de l'onde, propre à compenser, en grande partie, l'abaissement du maximum. On doit, en effet, pouvoir attribuer approximativement à l'in- tumescence une longueur sensible totale (tant à l'arrière qu'à l'avant du sommet), proportionnelle au quotient de l'énergie par le carré du maxi- mum de y : or, cette longueur totale, ainsi appréciée, variera ici comme l'exponentielle p(-— y/5) ma: gO,5 8tm.r » Par conséquent, l'onde paraît s'allonger, mais moins vite qu'elle ne s'abaisse. ■» Si le tuyau est circulaire, de diamètre D, la dernière formule (5), où il faut poser alors y = -D, n = i^D2, devient (Ç\\ m( n ,.\ ^~'xl I ■ \ O,O0O03û6 O.OOOoA {) _ -^p- = (environ) y ou ' • » Avec la valeur m = 0,0000866, obtenue par MM. Violle et Vaulhier, pour un tuyau de o,n,7 de diamètre (où ils ont trouvé en outre w=33om, 33, après réduction à la température de o° et à un état hygrométrique nul), cette relation donne a - o, = om,94, valeur du même ordre que les diffé- ( «343 ) rences respectives des vitesses de propagation constatées par ces physi- ciens ou antérieurement par Regnault, dans des tuyaux de divers calibres. On en déduit a = 33om,33 -f- om,94 = 33im,3 environ, pour la vitesse du son dans l'air libre, sec el à la température de o°C. » chimie. — Sur une combinaison volatile de fer et d'oxyde de carbone, lefer-carbonyle, et sur le nickel-carbonyle; par M. M. Berthelot. I. Fer-carbonj le. « 1. J'ai observé que le fer, pris dans un état particulier, a la propriété de se combiner directement et à froid avec l'oxyde de carbone, pour for- mer un composé 1res volatil. » Cet état du fer se réalise en réduisant par l'hydrogène, lentement et à la plus basse température possible, le peroxyde de 1er précipité, puis lavé ci desséché avec précaution. On peut aussi préparer le 1er eu décompo- sant, par la chaleur, l'oxalate ferreux, et en complétant la réduction par l'hydrogène. » La réaction de l'oxyde «le carbone sur le fer, pris dans cet. état, a lieu surtout vers ] V'. Le gaz qui sort de l'appareil est chargé d'une vapeur ferrugineuse. On le lave à l'eau pure, puis on le fait pisser dans un tube effilé, à la pointe duquel on l'enflamme; la couleur de la flamme est beau- coup plus éclatante que cello de l'oxyde de carbone, el va jusqu'au blanc, avec spectre caractéristique. Si Ion écrase cette flamme sur une soucoupe de porcelaine, celle-ci se recouvre de petites taches légères, constituées par du fer, plus ou moins oxydé par le contact de l'air. Une goutte d'acide chlorhvdrique les dissout aussitôt, et une gouttelette de ferrocyanure four- nit un abondant précipité de bleu de Prusse. )> En dirigeant le gaz à travers un tube de verre étroit chauffé au rouge, comme dans l'appareil de Marsh, il laisse déposer la plus grande partie du fer qu'il contient sous forme iVun anneau métallique ( renfermant un peu de carbone). J'ai l'honneur de mettre quelques-uns de ces tubes sous les yeux de l'Académie. Le fer ainsi précipité, soit dans un tube, soit sur une soucoupe, se dissout dans l'acide chlorhvdrique étendu et manifeste alors ses propriétés ordinaires, la formation du bleu de Prusse, par exemple. » Le gaz oxyde de carbone chargé de cette vapeur ferrugineuse, si l'on y verse une goutte d'acide chlorhydrique concentré, produit du chlorure de fer, que le contact de l'air rend précipitable par le cyanoferrure. Si on ( k344 ) le conserve dans des flacons en partie remplis d'eau aérée, il éprouve une oxydation lente, qui en sépare, au bout de quelques jours, le fer sous la forme de sesquioxyde. » Ces résultats mettent en évidence l'existence d'une combinaison spé- ciale de fer et d'oxyde de carbone, lefercarbonyle. » La proportion du composé ainsi formé est d'ailleurs très faible; et je n'ai pas encore réussi à le condenser séparément. Mais son existence n'en est pas moins facile à constater : j'en poursuis l'étude, ainsi que celle des réactions analogues de l'oxyde de carbone sur divers métaux. 11. — Nickel-carbonyle. » Le fer-carbonyle est analogue au nickel-carbonyle, remarquable com- posé découvert par MM. Mond, Lang et Quincke ( '). » Je vais examiner la stabilité et les décompositions propres de ce der- nier corps, les réactions qu'il éprouve de la part de l'oxygène, de l'acide sulfurique, de l'ammoniaque et de quelques autres gaz, spécialement du bioxyde d'azote. » Stabilité et décomposition propre. — Je rappellerai que le nickel-carbo- nyle est liquide et bout vers 46°. Il possède une tension de vapeur consi- dérable, voisine d'un quart d'atmosphère vers i6° : ce qui permet de l'étudier dans l'état gazeux, en le vaporisant au sein d'une atmosphère d'azote. Si l'on dépose une goutte du corps bien sec sur une baguette de verre, il s'évapore rapidement; tandis que la, partie non volatilisée forme de petits cristaux, produits sans doute par le froid de l'évaporation et qui ne tardent pas à disparaître à leur tour. A la température ordinaire, il est stable et ne possède aucune tension sensible de dissociation : du moins j'ai conservé pendant un mois sur le mercure, à une température voisine de iG°, un mélange gazeux renfermant 74 volumes d'azote et 26 volumes de nickel-carbonyle, sans aucun indice de décomposition, ni changement dans les rapports des deux gaz. On le conserve également inaltéré sous une couche d'eau, dans un flacon bien rempli, pourvu qu'il n'y pénètre aucune trace d'air; sinon, il s'oxyde, comme il sera dit plus loin. » Sa décomposition a lieu suivant deux modes différents. Lorsqu'on fait passer un gaz inerte chargé de vapeur de nickel-carbonyle dans un tube fortement chauffé, le composé se résout en nickel et oxyde de carbone, comme l'ont observé MM. Mond et consorts. Ils ont reconnu aussi que, (') Journal Chem. Soc, t. LVII, p. 749; 1890. ( -345 ) si l'on chaude brusquement le corps au-dessus de 700, il détone. Mais cette détonation n'est pas violente, comparée à celle des composés nitri- ques, et, ce qui est caractéristique, elle ne régénère pas uniquement du nickel ri de l'oxyde de carbone. F.n fait, il se produit toujours une certaine dose d'acide carbonique et de carbone, comme on le constate en traitant les produits par l'acide chlorhydrique. ("est même celle production qui détermine la détonation. En effet, on ne comprendrait guère comment un corps formé vers 3o" par synthèse directe, c'est-à-dire avec dégagement de chaleur, pourrait régénérer ses composants : oxyde de carbone el nickel. dans leur élat primitif ('), quelques degrés plus haut, par une décompo- sition exothermique. Au contraire, la décomposition de l'oxyde de carbone en acide carbonique el charbon 2CO = C02-+-C. régénérant 12 grammes de carbone amorphe, dégage 97>6- 58,8 = H- 38e", 8; pour les 4 CO qui entrent dans la composition du nickel-carbonyle, cela fait -+- 77e''1, G. Il suffit que la chaleur dégagée dans l'union directe de l'oxyde de carbone et du nickel soil inférieure à celle quantité, pour que le composé puisse détoner, non en vertu d'une simple régénération de ses composants, mais par une combustion interne : précisément comme l'oxa- late d'argent, et l'acide formique lui-même, dans mes anciennes expé- riences. La réaction explosive est donc celle-ci (■) : C'0,Ni = 2COa4- :<<: + Ni. Si le phénomène était provoqué par le «hoc d'un agent détonateur éner- gique, tel que le fulminate de mercure, la réaction précédente serait sans doute la seule. Mais, dans une réaction plus lente, effectuée à plus basse température, une partie plus ou moins considérable du nickel-carbonyle peut être décomposée simultanément en oxyde de carbone et nickel, aux dépens de la chaleur dégagée par la transformation d'une autre partie. » Passons à l'étude des réactions du nickel-carbon\le. Ces réactions sont déterminées, en général, par les affinités propres du nickel, qui tend (') A moins d'un changement isomérique dans l'état du nickel. (2) Sans préjudice de la formation possible d'un carbure de nickel. C. R., 189!, 1" Semestre. (T. CXU, N' 24.) ' 7 ^ ( >34G ) à s'oxyder, à se sulfurer, etc. Quand elles s'opèrent lentement et à basse température, elles donnent lieu à des composés complexes, renfermant du carbone et comparables aux dérivés des radicaux organo-métalliques. Toutefois une portion du carbone se sépare en général à l'état d'oxyde de carbone (et, dans certains cas, d'acide carbonique) : ce qui semble indiquer que le véritable radical ne serait pas le nickel-carbonyle, mais un dérivé moins condensé de l'oxyde de carbone. » Avant d'exposer ces faits, signalons quelques propriétés du nickel- carbonyle, qui sont mises en jeu dans l'analyse des mélanges gazeux dont il fait partie. Ce composé n'est absorbé sensiblement ni par l'eau, ni par les solutions acides ou alcalines étendues, ni par le chlorure cuivreux acide. Ses vrais dissolvants sont les carbures d'hydrogène, spécialement l'essence de térébenthine, qui permet de le doser dans un mélange. » Action de l'oxygène. — Le nickel-carbonyle, mêlé d'oxygène ou d'air, brûle ou détone au contact d'un corps en ignition, suivant les propor- tions relatives. La détonation du nickel-carbonyle sec mélangé d'oxygène peut même avoir lieu sans inflammation préalable, par exemple en agitant vivement ce mélange dans une éprouvetle, sur le mercure. » Ce même mélange gazeux, conservé en présence d'un peu d'eau, donne lieu à un phénomène d'oxydation lente, avec formation d'un pré- cipité gélatineux, d'une teinte blanchâtre en petite quantité, mais qui prend en masse une couleur vcrdàtre. Ce composé renferme du nickel, de l'oxygène, de l'eau et une certaine dose de carbone combiné. Quand on le chauffe, il noircit, une partie de ce carbone se séparant en nature. En même temps que l'oxyde complexe ci-dessus prend naissance, il se ré- génère à froid une certaine dose d'oxvde de carbone. » Une réaction du même genre s'effectue, si l'on conserve le nickel-car- bonyle liquide et sec dans un flacon où l'air puisse pénétrer; le composé se détruit peu à peu en formant d'abord un oxyde verdâtre et finalement une matière noire, résultant d'une destruction plus profonde. Ces phéno- mènes ont lieu avec l'air ordinaire, c'est-à-dire humide; mais les mêmes réactions s'observent également dans un flacon où l'air ne peut pénétrer qu'au travers d'un petit tube, contenant de la potasse en morceaux qui le dessèche complètement. Seulement l'oxyde produit dans le flacon avec l'air sec est jaune châtain, au lieu d'être verdâtre; probablement parce qu'il est anhydre. » Si l'on garde le nickel-carbonyle liquide sous une couche d'eau, sans exclure cependant l'air, son oxydation est très ralentie, mais non em- ( '347 ) pêcbée. L'oxyde qui se forme ainsi peu à peu est, comme il a été dit, un composé complexe, qui se décompose avec production de charbon (et de métal) lorsqu'on le chauffe au rouge sombre. Dans la formation de ce composé, le nickel-carbonyle se comporte, je le répète, comme un véri- lable radical composé, analogue aux; radicaux organométalliques et aux dérivés métalliques de l'acétylène. » Mais le groupement ainsi réalisé manque de stabilité, ainsi que le montre la réaction du nickel-carbonyle sur l'acide sulfurique, lequel tend à l'oxyder et à s'unir à l'oxyde produit. Au contact de l'acide sulfurique co .entré en effet, le nickel-carbonyle sec détone, avec flamme, après quelques instants. » Si l'on maintient en contact avec le même réactif de l'azote chargé devapeurdenickel-carbonyle.il se produit une réaction régulière, qui commence aussitôt, mais exige plusieurs heures pour s'accomplir. I.e vo- lume du nickel-carbonyle esl remplacé par un volume quadruple, le nic- kel demeurant oxydé et dissous dans l'acide sulfurique (partiellement réduit) : C404Ni ,: ) Ni. » La potasse concentrée n'a p i > d'action apparente. » Le gaz ammoniac pur n'agil pas sur le nickel-carbonj le, du moins im- médiatement. Mais, si l'on ajoute un peu d'oxygène, il se développe aussi- tôt des fumées. Si on laisse l'oxygène agir peu à peu, il se forme un dépôt blanchâtre, de composition complexe, et que la chaleur détruit en le noir- cissant. » Plusieurs gaz agissent à froid sur la vapeur du nickel-carbonyle mé- langée d'azote. Ainsi l'hydrogèn ulfuré en précipite rapidement un sul- fure noir. L'hydrogène phosphore produit peu à peu un dépôl noir et miroitant. Je ne parlerai pas du chlore, ni du brome, qui détruisent aussi le nickel-carbonyle, comme MM. Moud, Lang et Quincke l'ont observé. Les affinités du nickel et le peu «le stabilité du composé expliquent toutes ces réactions. » Le gaz qui produit les réactions les plus curieuses est le bioxyde d'azote. » En effet, si on mélange le bioxyde d'azote avec du nickel-carbonyle vaporisé dans l'azote, ou bien si on le fait arriver dans du nickel-carbonyle liquide, il se produit aussitôt des fumées bleues, qui remplissent tout le vase; l'expérience est des plus belles. Ces fumées se déposent peu à peu. ( i348 ) L'addition d'une nouvelle dose de bioxyde d'azote les reproduit, même lorsque le volume initial du bioxyde d'azote est quadruple de celui du nickel-carbonyle gazeux. Le mélange gazeux qui subsiste renferme à la fois du bioxyde d'azote en excès, de l'oxyde de carbone et une combinai- son nickelée en vapeur, distincte de la première et qui n'en représentait que le tiers du volume environ, dans une expérience. Elle est distincte, parce qu'elle coexiste avec un excès de bioxyde, lequel attaque au con- traire aussitôt le nickel-carbonyle. Mais, si l'on fait arriver dans ce mé- lange, devenu stable, de l'oxygène, il se produit aussitôt de la vapeur nitreuse et d'épaisses fumées opaques. En réduisant l'oxygène à quelques bulles, on voit se précipiter le nickel sous la forme d'un nouveau com- posé bleu, différent du premier. Ces composés bleus, de constitution com- plexe, sont très caractéristiques. » En résumé, l'oxyde de carbone à la propriété de s'unir à froid avec le nickel, avec le fer et, sans doute, avec d'autres métaux pris dans un état particulier. Il forme ainsi un ordre de composés spéciaux, analogues aux radicaux métalliques composés, et notamment à ceux qu'engendrent l'acétylène et les carbures polyacétyléniques, en s'unissant au potassium et à d'autres métaux. Ces composés sont susceptibles d'oxydation et d'autres réactions, dans lesquelles il se forme des combinaisons organiques com- plexes, comparables à celles des radicaux métalliques composés. L'oxvde de carbone se comporte donc, à cet égard, comme les carbures d'hydro- gène. On doit aussi rapprocher de ces combinaisons les acides rodizonique et croconique, qui sont aussi des dérivés condensés de l'oxyde de carbone uni aux métaux alcalins; et il parait probable qu'une étude plus appro- fondie établira des liens nouveaux entre tous ces composés. » A un autre point de vue, la combinaison du fer avec l'oxyde de car- bone joue sans doute un rôle dans diverses réactions observées en métal- lurgie, telles que la précipitation du carbone de l'oxyde de carbone au contact du fer, observée par M. Gruner; la formation de bulles gazeuses au sein du fer ramolli, observée par M. Cailletet, etc. Certains transports de matière, observés soit (fans les caisses de cémentation, soit dans les fours Siemens, se rattachent également à l'existence de composés ferrugineux volatils de cette nature. » On voit ainsi apparaître sous des formes nouvelles l'aptitude caracté- ristique de l'oxyde de carbone, en tant que composé incomplet, à contrac- ter des combinaisons lentes et à former des combinaisons condensées : aptitude déjà manifestée dans l'action propre de la chaleur sur ce gaz, ( '% ) avec ou sans dépôt de charbon, et plus encore dans mes synthèses d'acide formique et de carbures d'hydrogène. » MÉTÉOROLOGIE. — Résumé des observations météorologiques faites à Êcorchebœuf, près Dieppe (Seine-Inférieure), de 1873 à 1882; par M. J. lliasii. « La station météorologique d'Ecorchebœuf a été établie, en 1872, d'après les indications de M. Ch. Sainte-Claire Devillc, en même temps que je commençais nies Il/cherches sur la proportion de l'acide carbonique dans l'air. L'abri, du modèle adopte par le Bureau central météorologique, est installe vers la limite nord d'une pelouse située a i >o mètres au nord- ouest du château; l'horizon est complètement dégagé du côté du nord. Le baromètre est un Fortin construit parTonnelot; les thermomètres sont de Baudin ; le pluviomètre est du modèle de l'Association scientifique. » lies observations ont dé poursuis ies sans lacune pendant une période de dis années, de 1873 à 1882 ; elles ont été interrompues en avril 1 883 par la mort de l'observateur; toutefois, on continue à observer la pluie. La pression atmosphérique, la température et l'état hygrométrique de l'air ont été observés trois lois par jour, à 7hm., ihs. et 71' s. ; le pluviomètre est relevé une lois par jour, à ç)h m. La direction du vent ou celle des nuages inférieurs a été également notée une fois par jour, a <|''in. » La pression barométrique moyenne, déduite des trois observations, de 1873 à 1882, est de •j">i""", 1. Le baromètre étant placé à 100"', la correction d'altitude, pour une température extérieure de 90 , est de o,"1"1, 2, en sorte cpie la pression ramenée au niveau de la mer est de 7(1 1""", 3. La pression la plus élevée, 775mm, 9, a été observée les 17 et 18 janvier 1882; la plus faible, 7 1 5'1"", 7, le ig novembre 1880; l'oscillation extrême du baromètre est donc de 6omm,2. Les extrêmes absolus annuels (minima et maxima) s'observent toujours pendant la saison froide. » La température moyenne des trois observations est de Q°,7. Si l'on admet que cette série donne, comme à Sainte-Honorinc-du-l a\ (Calvados), un excès de 0°,7 sur la moyenne des it\ heures, la moyenne vraie, à Ecorchebœuf, serait de Ç)°,o. Pour une élévation de 100'", la collection d'altitude est de ■+- o°,6; ramenée au uiveau de la mer, la température moyenne serait ainsi de 9", 6. » Nous avons un contrôle de l'exactitude de ce nombre par les résultats ( i35o ) recueillis, d'une façon indépendante, aux thermomètres à maxima et à minima. La moyenne de cette seconde série est de 9°,4; or, il résulte de nombreuses comparaisons que cette moyenne est supérieure à celle des 24h de o°, 4 environ. En appliquant cette correction, la moyenne vraie serait encore, comme précédemment, de 90, o ou de ()°,6 au niveau de la mer. » Les maxima dépassent rarement 3o°; en 1886, le thermomètre ne s'est pas élevé au-dessus de 26°,6; la plus haute température, 33°, 6, a été ob- servée le 8 août 1873. La température la plus basse qui ait été notée pen- dant la période est de — 16°,5, le 1 5 janvier 1881; dans l'hiver si rigoureux de 1879-1880, le thermomètre est descendu seulement à — i3°,o, mais les froids ont été beaucoup plus prolongés. » On compte en moyenne 52 jours de gelée. Ce nombre est très va- riable; tandis qu'il s'élève à 7/) en 1879-1880, on a constaté seulement 34 gelées en 1876-1877. » L'état hygrométrique de l'air résulte d'observations faites au psychro- mètre; il n'a pas été tenu compte des cas où la température était au-dessous de o°. La fraction de saturation est représentée en moyenne annuelle par 0,82; la moyenne mensuelle descend à 0,77 en mai, mois le plus sec, pour s'élever à 0,89 en décembre. » La hauteur moyenne annuelle d'eau tombée est de 9o3mm,6. L'année la plus humide est 1882, qui a donné 1 i44mm»6; la plus sèche, 1873, où on a recueilli 693°"", 9. Envisagée au point de vue de sa distribution dans le cours des saisons, la pluie présente un minimum au printemps; les totaux mensuels croissent ensuite à peu près régulièrement et passent par un maximum en novembre; l'automne est ainsi la saison la plus pluvieuse; c'est également en cette saison que le nombre des jours de pluie est le plus grand. On compte, en 10 ans, 18 journées ayant fourni plus de 2 Smm d'eau; la plus forte pluie recueillie est celle du 18 septembre 1876, qui a atteint 5omm. » On n'a noté que les huit directions principales du vent. Le sud-ouest domine nettement pendant chacune des années prises séparément; il souffle en moyenne 29 fois sur 100. Viennent ensuite le sud (19 sur 100), l'ouest-sud-ouest et le nord (12 sur 100). Les vents soufflent rarement d'entre sud-est et nord-est. La prédominance des vents du sud-ouest se retrouve pendant tous les mois de l'année, sauf en janvier, où souffle plus fréquemment le vent du sud. Les vents d'entre sud-est et nord-est, qui sont en minorité bien marquée en toutes saisons, sont particulièrement rares pendant la saison chaude, où la proportion s'abaisse à 2 pour 100. ( i35i ) » On compte en moyenne 22 orages par an. L'été est naturellement l'époque qui correspond au maximum de fréquence des manifestations orageuses; mais on en rencontre quelques-unes dans tous les mois de la saison froide; c'est eu février et en mais qu'on en observe le moins. » Les résultats des observations sont donnés dans les deux: Tableaux suivants; les éléments météorologiques y sont résumés pour chaque année et pour la moyenne de chaque mois. dos | 3 obs. mm 18?;) 1874 1«75 733,0 1877 ;...; 1878 1879 75i,8 1880 1881 752,0 1882 ;n..| Moyennes I \ ii .'■m.-- Tableau I. — Hési imé des obset valions par année (U 73-1882) 1 Température. Hoy, de l'Un Jours Vent Ho] Jour. M • Uln. des uiïn. et Max. Min de : li. m do domi- Jours absolus. S obs. absolus. poléo. et t b. s. d'eau. pluie. nant. d'orage ■ nui min 0 0 0 0 m m 7I9.9 9,6 9,3 33,6 -4,8 h 81 166 so 20 10,1 3i,5 -12,6 }6 79 766,8 i5o so il. 9.7 9.4 n,5 54 82 so 21 7>9>4 ■ 9 — n ,0 5i 82 1 -.1 so 21 736,8 82 ioi3,3 181 so 16 769,7 10,0 - 8,8 83 1074,1 192 so 3i 7»8,i B.i : 3 84 so i5 770,1 10,1 9,8 '7 -" - .,... ig S3 .5i so 34 8,9 "49 so ig 9.7 - 5,o 83 1 - ' v,, • 7i5, U -7 9.4 5a i6,5 t63 so 22 Tableau II. — Résume des observations par mois. — 1873-1882. rature. Mois. M.iy. 3 obs. Min absolus. mm .l.ni\ ier 755,3 Février -'* 1,4 Mars 7 ■ 1 Avril 749,4 Mai : Juin 7 Juillet 7"-s \ • ■ u I 7 "■ 1 . 7 Septembi . Octobre .... 7 "11 . 1 Novembre.. 7 Décembre . . 7 ■ . Moyennes 1 ou totaux. * ' 767.8 767 , I 768,3 77'." absolus, mm 719, g 1 7 ' ' ■ i ' II il»- s 3 obs. O 3,2 5,4 8,8 11,3 , 0 16,8 14,1 10,3 3,5 [6,i 3,2 absolus. o 1 I ■ 29,0 Min. .. 7.7 1 . ï 1,0 6,5 3,4 2,6 7.4 — i3,o i6,5 Jours do celée i3 10 7 Humidité. M..> de - ii ni .-! 1 II s 78 77 7^ 80 83 83 84 89 Hauteurs iniii 56,o 7 '■•• 84,3 [11,8 Jours do ploie. 12 t3 I ■ i3 I I . ; ■ ; i6 ■ 5 .5 [5 V011I doDii- Jours nant. .1 or se - S so so s,, so so so so so so-s so so 903,6 i63 Ml ( l352 ) » Tous les calculs résumés dans ces Tableaux ont été revisés sous la direction de M. Moureaux, à qui j'adresse mes meilleurs remerciements. » Les observations d'Écorcbebceuf contribueront, avec celles d'Hervé Mangon, à Brécourt, de M. Marchand, à Fécamp, de M. l'abbé Le Breton, à Sainte-Honorine-du-Fay, à fixer les particularités du climat du littoral de la Manche. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Scrry-Montaut adresse un Mémoire ayant pour titre : « Thermo- pyromanomètre à base de mica; système Louis Damaze ». (Commissaires : MM. Fizeau, Lippmann.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la comète périodique Wolf, faites à l'Ob- sen-atoire de Paris (c'quatorial de la lourde l'Ouest); par M. G. Rigourdan. Communiquées par M. Mouchez. Comète — Étoile. Étoile — — -~. — — Nombre Date de Ascension de 1S91. comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison, comparaisons. o h m ta Juin 12 ffSBD + 22 9 —0.36,48 -f-o.35,9 6:6 12 a8BD-t-22 9 — o.35,4o +0.42,7 6:6 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Date droite au Déclinaison au '891- Étoile. moyenne 1891,0. jour. moyenne 1891,0. jour. Autorité. . ohms s o,„ „ Juin 12 a SBD + 22 0.4.29,69 -t-o, 10 -t-22. i5.36,g —5,9 Rapportée à b 12 649.55BD-+-22 0.1.26,09 " +22.14. 8,8 » W, (i3i8-ig) Positions apparentes de la comète. Ascension Dale Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. '&91- de Paris. apparente. parall. apparente. parall. . Il m s li m s Jmn la t3.i2.5-, o.3.53,3i T,6i9„ +22:16^ 6^9 0,76.1 12 13.24.20 o.3.54,39 T,6i5„ +22.16.13,7 o,756 Etoile Date de 1891. comparai- n. 1 .1 .uni. m 16826AO g 0 ( «353 ) » Remarques. — La comète est une nébulosité ronde, d'environ 20" de diamètre, de grandeur i3,3 (en appelant i3,5 la grandeur des objets les plus faibles que montre l'instrument), avec condensation centrale stellaire qui ressort assez bien sur la nébulosité. » L'étoile de comparaison a, dont la position est mal connue, a été rap- portée avec Péqualorial à l'étoile b et par 0:4 comparaisons j'ai obtenu, pour étoile a — étoile b : iA= + 3m3«,6o, a© = + i'iS",i. » ASTRONOMIE. — Observation de la nouvelle planète Charlois (Nice, juin 1 1, i8ç)i), faite à l'Observatoire de Paris, équatorial de la tour de l'Est; par M"e D. Kluhpke, présentée par M. .Mouchez. Planète — Étoile. . _ — ■ -. Nombre Ascension de droite Déclinaison, comparaisons. -i5%68 h-9'5; ,7 6:6 Position de l'étoile de comparaison. Ascension Rédaction Réduction droite an Déclinaison au Etoile. moy. 1891,0. jour. moy. 1891,0. jour. Autorité- 16826 AO i7h32m i4*)6g -r-i»,g5 — 23°2i' 1 ",9 — 5", 2 \ Obs. de Paris. Position apparente de lu planète. Ascension Date Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1891. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. Juin r>. i2h36'"j28* 5h29<»29s Fin 6h33m36s 6>>33m29s » On a fait aussi une série de déterminations de l'angle de position de la corde commune aux deux astres. » Le résultat de ces mesures est donné dans le Tableau suivant, dont chaque valeur est la moyenne de cinq pointés et a été corrigée de la réfraction : F. G. L. C. Temps moyen de Paris. P. Temps moyen de Paris. P. Il lu s 5 . 46 . 17 248,60 5 . 35. 19 0 238,45 5.5o.i8 252,75 5.44.48 247,13 5.58.5g 262, i3 5.52. 5 254,63 6.2.0 265,53 6 . 2 . 5 5 266,62 ( i . 16.12 281,42 6. i5.2o 280,32 6.22.56 288,24 6.25. '.5 290,67 6.25. 16 290,43 6.32. 0 296,69 » La présence d'une couche de cirrus et la proximité de l'horizon n'ont pas permis d'utiliser constamment les réseaux de toile métallique dont l'emploi donnait aux bords une assez grande netteté. M. Le Cadet seul en a fait usage pour l'observation du premier contact et de ses trois premières séries d'angles de position. Il a même dû supprimer le diaphragme de l'objectif pour l'observation de la dernière phase de l'éclipsé. » ( iH55 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comité Wolf (i88'i III), faites à l'Ob- servatoire d'Alger, au télescope Foucault de o°\5o; par MM. Ra.mbaid et Sy. Communiquées par M. Mouchez. Dates 1891. Mai 1 5 . 1 5 . . Juin 3. 5.. 6. 6. . Étoiles de comparai-m. Weisse, 22h. a" 1226 B. B. t. VI -4- ... ., 5 I; B. B. t. VI -h 20, n° 5397 B. B. t. VI -f- 20, 11" 54oo Weisse, 23h, n° 1081 1 m and a /> c d d 9>a 9,2 8.3 » ««-*. \scc nsion droite. m s —0.5;. i • —0.54.38 —0.48.96 Déclinaison. — 2.28.7 — 2. IO.9 —4.40.6 —3. 17.54 -t-2.5 ■ . i — 1.41.27 — 5. 2.9 —1.42.07 —5. 3.8 -+•0.38. 1 i +0.4" .71 -9.37.6 . 1 . ! 2 . 6 Nombre de comp. 16:16 16:16 1:4 8:8 16:4 12:6 >4:i4 Obs. R. S. B. R. R. S. R. B. Positions des étoiles de comparaison. Étoiles. « b c d Ascension droite moyenne 1891,0. Il III B ' 1.5g. 1 i , 93 23.43. 7.77 23.5o.3o,g7 23.5 1 . 1 1 . 7". Réduction .111 jour. r —0,37 — 0,06 — o,o4 — 0,02 Déclinaison o ' + l5.59. 6,9 -1-20.24. 27,0 -f-20. '1 î . .!■., 5 -t-21 . 5. 10, o Réduction au jour. n —9.9 — / ■ » —6,9 23.53.33, i5 4-0, o3 -+- 21 . 34 . 52, 1 — 6,- Autorités. w, H. B., t. VI B. B., t. VI B. B., t. VI W Positions apparentes de la comète. h. il. - Temps moyen Asc. droit.- Log. fact. Déclinaison 1891. d'Alger. appar. ;nt< parall. apparente. h m s II ni » ... Mai i5 io.23.56 12.58.46, i4 1)678 1 "..56.28.3 i5 i4.55. '1 22. 58. 49, 18 T, 658« + i5.56.46,i Juin 3 i3.45. 3 23.42.18,75 7,692,, -(-20.19.39,0 5 i5.2o. 2 - ; . i- . 1 .'. . .'•<) T,6o4ji -f-20. 47- 1".. 9 6 14.48. 2 19. 33, 46 T,64'i„ -t-21. o. 0,2 6 i'i-I" • i i 23.49.32,66 7,65i„ +20.59.59,3 8 1 3. 10.22 ■ '.'.'(. 1 1 ,32 ï-704„ +21.25. 7,8 8 l3.32.21 23.54.13,89 T. 697,, -f-2I.25.22,8 Log. fact. parall. 0,661 0,636 o,643 o,533(* o,564 0,572 ... 1 ,. i. i o,632 ( ') L'observation a été difficile à cause du crépuscule. ( i3.ï6 ) ASTRONOMIE. — Éclipse de Soleil du. 6 juin 1891, observée à l'Observatoire de la Société scientifique Flammarion , de Marseille. Note adressée par M. Jacques Léotakd. Grandeur o, i3. Entrée 5h38»37« ) „ ... „._ ' 5 Heure nationale. Sortie 6h3im i3s j En heure locale de Marseille. Entrée observée 5h 5om 5is D'après la Connaissance des Temps 5h 5om os Différence 5is Sortie observée (3h 43m 2-' D'après la Connaissance des temps 6h 44™ '2S Différence 453 » Différence totale : im36s de moins dans l'observation que dans le calcul. Lunette de i6omm d'objectif. » Ces chiffres sont confirmés par les observations faites avec le io8mra et le 75mm. » Observateurs : MM. Bruguière , Codde , Jacques Léotard , R. Guérin et Lemuet. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les deux formes sous lesquelles s'expriment, au moyen des fonctions thêta de deux arguments, les coordonnées de la surface du quatrième degré, décrite par les sommets des cônes du second ordre qui passent par six points donnés. Note de M. F. Caspary, présentée par M. Hermite. « Parmi les surfaces du quatrième degré, dont les coordonnées s'ex- priment au moyen des fonctions thêta de deux arguments, on connaît depuis longtemps les cyclides de M. Darboux et la surface de M. Kummer. » A ces surfaces, M. Schottky (' ) a ajouté, il y a deux ans, celle qui est décrite par les sommets des cônes du second ordre qui passent par six points donnés en espace. » Pour cette surface, examinée par Chasles, Weddle, MM. Cayley, (') Journal de M. Kronecker, t. GV, p. 233. ( '357 ) Geiser, Darboux, Hierholzer, Reye, Hunyady et par moi, j'ai donné, on 1887, une nouvelle génération ('). En y appliquant les méthodes, expo- sées par moi antérieurement (*), j'ai été conduit, en vertu delà découverte importante de M. Scbottky, à ce résultat que les coordonnées de ladite surface s'expriment, de deux manières différentes, au moyen des fonctions thêta de deux arguments. » I ne fois, ces coordonnées sont proportionnelles aux produits de quatre fonctions . thêta, dont trois sont impaires et, l'autre fois, ces coor- données sont proportionnelles aux produits de trois fonctions thêta, dont une seule est impaire. » Voici le résumé de mes recherches, dont je communiquerai prochai- nement Les détails, relatifs à la Géométrie et à la théorie des fonctions thêta. » Si l'on désigne par Ey, Fy (J = I, 2, 3, 4) des constantes, et par \ les coordonnées de la surface dont il s'agit, son équation peut être repré- sentée par l'j , r , a.j X. j a -, X , Ej 1' 2 ^ I ^3 ^4 \ E, F, \ , \ . . \ . \ , MW.VV \. (I) E, F, E2 1'. E3 F, 1 , F, = o. » Cette égalité est remplie de deux manières; une fois, si l'on pose Xy, Ey, Fy proportionnels aux quantités Xj, eJt fj, définies par les expressions \ (IN) I . '''3 . •< :| .'( °0l'J0l*-v3'y02'J4 • < 2 -' 2 • v I ^ 3 ~'(U >c03~'03-"'l~'02~'0l '«"'4'"'|-'3"'02' c, . ea . eK . es — c(>, c0c2 3 c.,, .'V i' u'ji ■'•os^o^iî''h • ^"s^i t'34 • / I • .1 1 •./ I • J \ ~ ~ ( 11 I ^ • "\ l^\ i ' .' '11' 1 . '' : i • ' 0 : ' J *~ ■> 3^3 I • ^* ' u*-! ï'V] • el l'autre lois, si l'on pose \ . I . Fy proportionnels aux quantités £'•, îr o , définies ainsi <,, . Sj . tsj • Sj — ' oi © i .-' 12^ i i • 3 :i ?'.:?'2:?'8 :?*=/< i g i U 2 O 2 -' I 3 "' 2 3 - ** I 3 • *- 0 3 f, 3 -' 2 3 -< 3 « • -J 2 I • l V fi l 'J I i ■•> 3 « • "< I 3 • -e2g, -Agi ■f*g3 ■ —e4gA ' -fig* (') Voir mon Mémoire Sur les cubiques gauches, article 5 {Bulletin de M. Darboux, t. XI). {-) Bulletin de M. Darboux, t. Mil. ou (IV) ( r358 ) g» = c2c„cnl c23, £*3 — C0 3C0C4<'23> g; ~ C',co\ C03C3 '.• )» Dans ces expressions, j'ai écrit, pour abréger, &«. Sap(<*P = o, r, 2,3,4) au lieu de *.(«,, «,), ^p("o"«)» «m"«i étant des arguments quelconques; et, de plus, j'ai désigné les valeurs constantes £rp(o, o), &„(o, o), Sap(o, o) par cp, ca, cap. » Pour démontrer les résultats proposés, je donne à l'équation (I) la forme (O X, (EFx)m __ (EX)„ (FX)13 7,. (EFX),» ~~ (EX)« (FX)n où (Ex), 2- (EFx)i23 désignent les mineurs E,x2 — Eafo» - ±E,F2x3, etc., et je fais usage des relations qui découlent du théorème établi par moi, dans le tome XCIV, page 77 du Journal de M. Kronecker. Au moyen de ce théo- rème, on trouve immédiatement les formules Xi coi (Ex). ^2 3 ■'Oi et y.i c4 ~zw 2r, (EX)24 ~ C23 3'ï -m (EFX)123 __ c, % &04 (EF/_)23V col 50, S, ' (Fx)n (FX-)m " C5 "^5 *^04 — ^~ §~ a-' c23 "^23 "M Si _ #1 coi ^11 ^s* (e'î')„ A*l c23 3r»3'ij A' 4 t'r, ^3^13' (E' de longueur et les mesures étaient prises à la lumière jaune du sodium. La solution de mannite pure donnait une ro- tation négative un peu inférieure à uuf minute. Les résultats des expé- riences sont contenus dans le Tableau suivant : c. lî., 1891, 1 ei i< 1 CX1I, N 24.) I 77 ( i36î ) Solutions Solutions ,, -îsq Hp nnnniir contenant i ,5i66 de manmte. Fractions contenant o. ;3»;S de manmte. ^^^^^ d'équivalent 777"^ vTrû^nT Rotations Variations du sel, Rotations \aiiaiions enfd'équiv. observées. par - d'équiy. observées. par-déqu.v. +0°.22 ; +°-43' *5 3;:'.".'.'.'.'.'.. 0.45 '-25 !' 3 1. 8 23 !-i° i-' i.3o " ,;,7 '" 5::::::::::: ,57 ° 6 a. 24 27 e',5 ;- :■■ :: :; 6,70 2.45 M -24 -28 - 5 .. |S S-49 s! 2.16 ï-*7 '' 9 •'•• ' '"' 10 1 ■ is ' ; ! 1 I .32 12 117 ' "> i3 1.12 14 r. 4 8 i5 ■> 16 o.54 5 1 - 0 . "1 • 18 o.4g ■'• 19 ; 0.46 3 20 0.43 21 0.41 24 o.38 1 27 o.35 1 3o ■ ; ■ ' 36 0.2.1 1,2 42 o,3 48 0.21 o,3 » L'examen de ces nombres conduit aux remarques suivantes : 1" La rotation initiale négative devient positive dès que l'on ajoute à la solu- tion de manmte un poids minime de sel et elle augmente de quantités sensiblement égales pour des additions égales, ce qui indique la forma- tion progressive d'un composé entre les corps en contact. 2" La rotation atteint un maximum de 5° 16' pour une solution contenant, par 24cc, isr,5i66 de mannite, soit 1 équivalent de ce corps et— — d'équivalent de inolybdate acide de soude. Ce poids de sel correspond à '>"'',<) ! 7 5 d acide molybdique, si la formule admise 3 NaO, 7 Mo O3 représente la composi- tion de ce sel. Ce nombre est voisin de 4 et l'on pourrait penser que le maximum a lieu lorsque 1 équivalent de mannite est combiné à \ équi- ( 1 363 ) 6 E valents d'acide molybdique ou à d'équivalent de sel. Mais je me suis assuré que les rotations correspondant à ces proportions sont 2°44' et V' i '| , un peu inférieures à -'■"]'>' el Vu','. |-;n prenant les résultats de l'observation tels qu'ils se présentent et considérant que le molybdate neutre de soude n'a aucune action sur la mannite, on pourrait supposer que le sel 3Na( >, - Mot »; n'interviendrait dans L'action que par la partie iMnd' i saturée parla soude, et dans ce cas le maximum aurait lieu pour i équivalent de mannite et 2eq, 25 d'acide molybdique ou 'i équiva- lents de mannite el g équivalents d'acide molybdique (non engagé en combinaison avec la soude). '•" Les additions ultérieures du sel, jusqu'à i équivalents, do ni des solutions dont le pouvoir rotatoire diminue graduellement, ce qui indique la transformation du compose correspon- dant au maximum el la tendant e vers un autre équilibre. » Mannite et molybdate acide d'ammoniaque. Le molybdate ordinaire d'ammoniaque i \/ H< >, - \l<>( r est beaucoup moins soluble que Le sel précédent : les solutions ne peuvent donc pas être amenées à des degrés déconcentration aussi avancés. Voici le résultat des observations laites à i -" sur des suintions contenant i • '> «If mannite, des poids de sel crois- sant par ,', d'équivalent et l'eau distillée suffisante pour faire 2]"' : ns d'équn alenl \ Lions de sel Rotations 1 le la rotai ion pai ,' d'équiva 1 lent. obseï ■ ■ pai ,'. d'équivalent 2 3 1 • 9 'i '. 1 . ;: •1 .") 1 , ",. , ... 6 ■ s ,-,.--, 1 ■ i 5 ■ i 7 s ,. ,s M, » l.a même valeur maxima correspond ici, comme dans le ras du mo- lybdate acide de soude, aux mêmes proportions relatives de mannite el de sel employé, et déplus les nombres qui représentent les rotations pro- duites par les solutions de composition semblable sont presque rigoureuse- ment les mêmes, ce qui montre que la nature de la hase du sel employé n'a pas d'influence notable sur la combinaison. » ( i364 ) chimie ORGANIQUE. — Sur la quinéthyline, base homologue de la quinine. Note de MM. E. Grimais et A. Arnaud, présentée par M. Friedel (' ). « Nous avons montré, dans une précédente Communication, que la qui- nine est un éther méthylique de la cupréine considérée comme phénol; on peut donc donner le nom générique de quinines aux dérivés analogues de la cupréine, de la formule générale C"H21 Az20, OR, R étant un grou- pement quelconque. Le premier terme de la série étant la quinométhyline ou quinine ordinaire, le second ternie constitue La quinéthyline; cette base présente, avec la quinine, le même genre d'homologie que celui du phénate d'éthyle et du phénate de méthyle. » Nous nous proposons de décrire dans cette Note la quinéthyline; mais il nous semble nécessaire d'indiquer d'abord les précautions que nous avons prises pour obtenir de la cupréine pure, les sels de cupréine que nous avons pu nous procurer renfermant de petites quantités de sels de quinine ('- ). » Purification de la cupréine. — Le sulfate basique est dissous dans l'eau bouil- lante et transformé en sel neutre par l'addition d'une quantité calculée d'acide sulfu- rique en solution étendue; la liqueur est fortement concentrée jusqu'à commencement de cristallisation; on laisse refroidir en troublant la cristallisation par agitation; on obtient ainsi un sable blanc, cristallisé, formé par le sulfate neutre; on l'essore à la trompe, on le lave à l'eau froide, puis on le redissout dans l'eau bouillante, et on ajoute un excès de soude à la liqueur refroidie. Le précipité formé d'abord se redissout entièrement dans la soude; le sel est déjà assez pur pour qu'il ne reste pas de quinine non dissoute. Pour achever la purification et enlever les traces de quinine qui peuvent rester en solution dans la liqueur aqueuse, on agite celle-ci avec \in égal volume d'é- ther, et on répète ce lavage jusqu'à ce que cet éther ne cède plus à l'eau acidulée par l'acide sulfurique d'alcaloïde donnant la fluorescence bleue si caractéristique de la quinine. On peut remplacer l'éther par le chloroforme, qui possède un plus grand pouvoir dissolvant pour la quinine. » La solution sodique de cupréine, débarrassée ainsi de quinine, est acidifiée par (') L'Académie décide que cette Communication, bien ipie dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. (-) La plus grande partie du sulfate de cupréine que nous avons employé nous a été gracieusement donnée par MM. Howard, de Strattford. Nous devons aussi à l'extrême obligeance de M. Oudemans, de Delft, une certaine quantité de chlorhydrate de cupréine. ( i365 ) l'acide sulfurique étendu en quanlité assez grande pour redissoudre le précipité ij ni se forme quand la liqueur devient neutre; on verse alors la solution acide dans une .i--i7 grande quantité d'eau ammoniacale; la cupréine devient libre; on la recueille sur une toile, on lave la masse ■< l'eau froide, puis on l'exj sur des plaques po- reuses, el Gnalement on la sèche à ioo°. La liqueur ammoniacale fournil encore une cer- taine quantité de cupréine dissoute par L'ammoniaque et qu'on retrouve en chassant l'ammoniaque par distillation dans le vide. » Préparation de /•/ quinéthyline. — < >n peut l'obtenir par deux procédés, soil au moyen du chlorure ou du bromure d'éthyle sur la cupréine sodée ;'i i ^ «"-1 3o°, soil au iiniM'ii de l'a /.<■ ta le d'éthyle; ce derniei pi lé nous parait plus avantageux. » On chauffe, en tubes scellés à t m Lécule de cupréine sèche dissoute dans l'alcool contenant i molécule ! de sodium avec i molécule ' d'azotate il'éilivle pendant douz i quinze heures. < In chasse l'alcool du produit de la réaction pardis- lillati lans le vide, on reprend le résidu par Iran acidulée, on ajoute à la liqueur un excès de soude qui dissout un peu de cupréine non transformée, enfi i agite la liqueur alcaline à plusieurs reprises avec de l'éthei qui s'empare de la nouvelle base. On décante l'éther, on l'agile avec de l'eau acidulée d'acide sulfurique. La liqueur sépai e de 1 étber, est chauffée au bain-inarie et neutralisée avec précaution par l'ammoniaque. Par refroidissement de la liqueur concentrée, il se sépare du sul- fate basique de quinéthyline assez fortement coloré. On ess les cristaux à la trompe, on les lave à I eau froide, on l< i he, et, après les avoir pesés, on les redis- sout dans ii [uanlité calculée d'acide sulfurique étendu poui les transf er en ^iiliaie neutre beaucoup plus soluble. On chauffe la sol ut ion en présence de non a m mal. on concentre jusqu'à cristallisation. Les cristaux essorés sont purifiés par plu- sieurs ■ ristallisations dans l'eau I illante. i tu obtient ainsi à I étal de pureté le sel neutre ' .' Il ' \. Il . -" Il . Ml < • que l'on peul facilement transformer en sulfate basique ((.'•il-'1 Vz'l 1,01 II i*S< ' II-, Il i I en le dissolvant dans l'eau bouillante el en neutralisant exactement au tournesol pat l'ammoniaque diluée; le sulfate basique peu soluble cristallise pai le refroidissement. Le rendement en sulfate basique pur est de 35 parties environ pour 100 parties de . upn ine mise en réaction, dans le- conditions où nous avons opéré. » Quinéthyline C1,HMÀzaO,=s C^H^A^O, OC'H*. -On La prépare en précipitant Le sulfate neutre par l'ammoniaque en très léger excès, en opérant en solution concentrée froide. Elle constitue un précipité blanc, amorphe, ressemblanl beaucoup à la quinine : elle est alors formée d'hy- drates qui fondent dès 6o°; pour l'obtenir sèche et pulvérulente, on doit commencer par la dessécher dans l'air sec; puis on petit, sans la fondre, la sécher à too° ou i2o°. ^u-dessus «le celte température, elle jaunit le- ( i366 ) -èrenient quand on prolonge la dessiccation : après avoir été séchée à î25°, elle fond à 1600. Elle est très soluble dans l'éther, l'alcool, le chlo- roforme et, en général, dans tous les dissolvants ordinaires des alcaloïdes; ses solutions dans l'acide sulfurique en excès sont extrêmement fluores- centes ('). Elle ne cristallise pas par évaporation de ses solutions alcoo- liques; elle se dépose sous forme d'un vernis transparent; elle se com- porte donc dans ce cas comme la quinine. « Elle peut donner un hydrate cristallisé, qu'on obtient de la façon suivante : on précipite la solution du sulfate neutre étendue par un grand excès d'ammoniaque, une partie de la base reste en solution; on ajoute assez d'éther pour saturer l'eau, ce qui dissout une nouvelle quantité de hase, et l'on abandonne cette solution ammoniacale éthérée à l'évapora- tion spontanée dans un vase long et étroit ; après quelques jours, il se dé- pose un hydrate cristallisé en grandes aiguilles incolores et transpa- rentes. » Celte base est lévogyre; en solution dans l'alcool absolu (*)„ = - i69°,4 - » Sulfate basique (C2'H28AzaOï)2, SO'II-, ll-O. -- Ce sel, dont nous avons indiqué plus haut la préparation, forme des lamelles cristallisées, d'un éclat soyeux quand il cristallise d'une solution aqueuse saturée bouil- lante; il contient alors environ une molécule d'eau de cristallisation < l. Quand on laisse refroidir lentement une solution chaude pas trop concen- Calculé poUV Trouvé. C"'H"A.z,0J (') Analyse. C - ',.'7 74,55 H 7>57 7>69 (2) Dans les mêmes conditions, on a trouvé pour la cupréine et la quinine les chiffres suivants : Cupréine («)d= T'"»^ Quinine (a)D = 167°, 5 (3) Le sel séché à l'air sec a perdu, à i2.V, 1,70 pour 100 d'eau; la perte devrait être de 2,27 pour 100 par une molécule d'eau : il avait évidemment subi un com- mencement d'efflorescence dans l'air sec. Le dosage d'acide sulfurique du sel desséché a donné 12,60 pour 100; la théorie pour la formule (C21 H2°Az202)2, SOH2 exige 12,66 pour 100. Le dosage d'azote du sel séché à 120" a donné 7.^7 pour 100; calculé 7,20. I i367 ) trée, oo observe La formation d'une gelée transparente, constituée par un hydrate renfermant un grand nombre de molécules d'eau de cristalli- sation. » Le sel cristallisé est peu soluble dans l'eau froide; une partie se dis- sout dans 397 parties d'eau à 1 "> : i!it d'e lu en dissout :>-', Ï2. » Sa solution dans L'acide ehlorhydrique étendu est fortement levogvre : (a)D = - 233», 1 ('). » Sulfate neutre C*< Il ■■ V/-'.•■•— les iii-- s conditions, on ;i trouvé pour le sulfate de cupréine : (a)D -- c!'|\ 1, et pour le sulfate de quinine : («)d = — 233°, 7. Tous ces sels a\ aient él sèches 1 Calculé uvé. pour8 H'O, pour 100. 1 1 100. 1 Dosage de l'eau de cristallisation a4>o ^4>8 Dosage de S0VH2 dans li- M>1 anhvdie >i,à~ h/a% ( i368 ) est complète et n'exie;e pas l'emploi du camphre. Les résultats obtenus sont les suivants : C202AzsH4 + 2Û2= aC02+ aH20 + Az2 •.,;"',.; C302Az2H6 + 102=3C02+3H20-t-Az- +36o':^9 Les chaleurs de formation correspondantes sont égales à r 19e31, 3 et 129°". Les chaleurs de combustion de ces deux homologues consécutifs présen- tent la différence constante de i53Cal,G, qui entraine comme conséquence un parallélisme très rapproché dans leurs actions vis-à-vis d'u a même agent . Au contraire leurs générateurs, les acides formique et acétique pris à l'état solide ont une différence de i4oCal, nombre bien inférieur à la moyenne; il en résulte, comme on sait, des propriétés particulières à l'acide formi- que qui n'appartiennent plus aux homologues supérieurs. Celle différence est particulièrement manifeste dans le mode de formation des uréides; on a en effet : H.CO!Hsol.-+-CO(AzH!)ssol. = H.CO.AzH.CO. UH'-t- HJ0 sol 4-i3c»',4 Acide formique. Urée. Kormylurée CH»CO*H sol. + CO(AzHî)2 sol. ^CH'.GO.AzH.CO.AzH1 sol.+ H'O sol. - o'-\?. Acide acétique. Acétylurée. » Ainsi, tandis que, dans les conditions précédentes, la formation de la formylurée entraîne un dégagement de chaleur notable, celle de l'acétyl- urée correspond à une absorption de chaleur; aussi est-il impossible d'ob- tenir ce dernier corps en partant de l'acide acétique, la formylurée, au contraire, se produit directement à partir de l'acide formique. Geulher, Scheitz et Marsh indiquent, en effet, qu'on obtient la formylurée en chauf- fant ensemble l'urée et l'acide formique cristallisable, d'abord au bain- marie, puis à feu nu, jusqu'au commencement de décomposition du corps; ils ajoutent qu'il n'y a pas d'action à froid. La grandeur du dégagement thermique m'a amené à penser qu'il devait en être autrement; si l'on dis- sout l'urée dans l'acide formique cristallisable, celui-ci forme alors un liquide visqueux qui, abandonné à lui-même sous une cloche, se prend, au bout de quelque temps, en une masse cristalline de formylurée. » La synthèse de l'acétylurée, à partir de l'acétamide et de l'urée cor- respondrait à une absorption de chaleur C'OAzII5 sol. + CO(AzH2)2=C302Az2Hr'sol. 4-AzH3 gaz — ia&',5 Elle n'a pu être réalisée. ( '369 ) » Enfin il étail intéressant d'examiner l'acétate d'urée, corps intermé- diaire entre l'acide acétique et l'acétylurée. L'urée réduite en poudre fine se dissoul assez abondammenl dans l'acide acétique cristallisante légère- ment chauffé; par refroidissement, il se dépose de gros cristaux qui rem- plissent bientôt la masse entière : ils sont très déliquescents; l'analyse leur assigne la formule CH*.COaH btH'CO V/U-.2IIM). Mis.i dessécher dans le vide sur l'acide sulfurique, ils perdent peu à peu leur acide acétique : il ne reste finalement que de l'urée. Leur chaleur de dissolution sous la concentration ^niol. = iUt absorbe S •", S à m, . » L'urée el l'acide acétique mêlés ensemble sous cette même concen- tration ne il irni lieu a aucune action thermique ; I a. élate d'urée, dans ces conditions de température el déconcentration, [esl donc complètement dissocié, ce qui permet «le calculer la chaleur de formation CH'.COOH -.1. ' " \, Il sol. CH .«.'•< 'Il \/ll < I l. \/ll .ail O. 3e*',! nombre dont la petitesse rend compte de la facile dissociation du sel par l'eau. » L'acétylurée el la formylurée, additionnées de chlorure de mercure, fournissent toutes deux un précipité floconneux, quand on ajoute de la potasse au mélange; dans le ras de la formylurée, le précipité correspond a 2 équivalents de mercure pour lécule d'uréide, ce qui entraine comme formule probable ll.ro. \ .1:0. V/.n. Hg l'hydrogène du groupement \.ll placé entre les deux groupements né- gatifs CO devant être évidemment remplaça Me par des métaux. CHIMIE ORGANIQUE. — Mode de formation i",p,o. » Mélhylcamphocarbonale de méthyle. -- On introduit dans un ballon communiquant avec un réfrigérant ascendant 3oer de camphocarbonate de méthyle et 2osr d'iodure de méthyle. On fait bouillir et l'on verse en cinq ou six fois 2o0C à 3occ d'alcool méthylique axant dissous 3^,2 de sodium. Après deux heures environ, la réaction est terminée. On précipite par l'eau, on reprend par l'éther. La solution éthérée, soumise à l'évaporation, donne des prismes incolores solubles dans l'alcool , plus solubles dans l'éther. On a obtenu comme rendement i5gr de produit pur. Il reste un liquide huileux qui distille à la même température que l'éther camphocar- bonique, et qui renferme encore, après distillation, une certaine quantité du corps solide précédent, comme ou le verra plus loin. » Le méthylcamphocarbonate de méthyle fond à 85°. Son pouvoir rota- toire, pris dans l'alcool Q molécule dans iHt), est *u = + i7°,25. » Méthylcamphocarbonate d'ëthyle. - J'ai essayé aussi avec succès de (') Bulletin Suc. chimique, i. I. p. r,:,.". : 1888. ('-) Deutsch. chem. Ges., t. XVIII, p. 3n3. ( i37i ) c cn; . préparer le méthylcamphocarbonate d'éthyle C8Hn \CO*C2Hs. Le CO modo opératoire est reste absolument le mémo. C'est un corps cristallisé Fondant à 6o°-6l°, soluble dans l'alcool, plus soluble dans l'elher. » On a trouvé, pour le pouvoir rotatoire ( ', molécule dans i1" d'alcool ), '- 1, I . > . 0 . » Camphre méthy lé. — Le méthylcamphocarbonate de méthyle el le mé- thylcamphocarl ate d'éthyle, traités par la potasse alcoolique au réfri- gérant ascendant pendant quatre jours, n'ont pas subi de transformation. J'ai alors opéré en tubes scellés à la température de t3o°-i4o°. Le contenu des tubes est précipité par l'eau et le tout repris par l'étlier. » L'eau de lavage contient du carbonate de soude. La solution éthérée, lavée, desséchée sur du chlorure de calcium et soumise à l'évaporation, lionne un corps cristallise a odeur camphrée. e L'analyse de ce corps mon ire qu'il répond à la formule < Il I II < Ml" « 0 camphre méthylé. Il fond à .V"-iS\ » Son pouvoir rotatoire i nue molécule dans i'" d'alcool > y.u = 270,65. » Le méthy Icamphocarbonate d'éthyle, aussi Lien que le méthylcampho- carbonate de méthyle, donne <\\i camphre méthylé par la saponification. Les constantes physiques de ce 1 orps restent les mêmes, quelle que snii sa provenance. » La réaction est semblable à celle qui se passe dans le traitement de l'éther camphocarbonique par la potasse : CM (.()-'( -Il CM- (-11" 2KOH (II" COsKa CaHcO. CO CO Camphre. CI I : /C ( ' 1 1 < M C»H ' 1 COaCH84.2ROH=CH8 CHM CO'K2 CM'O. CO CO Les huiles, résidus de préparation, traitées parla potasse alcoolique au réfrigérant ascendant, abandonnent intacts les éthers camphocarbo- ( i37a ) niques substitués non saponifiahles dans es conditions, tandis que l'éther camphocarbonique se transforme en camphre qu'on élimine facilement ,, J'espère pouvoir arriver à substituer d'autres radicaux que le radical méthvle et à obtenir ainsi d'autres camphres substitués (•' )• » chimie organique. - Éthers nitrosocyanacétiques . Note de M. P.-Tn. Muixeu, présentée par M. Friedel. « L'analogie qui existe entre les éthers cyanacétiques et maloniques, analogie qui a été mise en évidence par M. Haller d'abord, puis par MM. Haller et Held, m'a conduit à essayer la préparation des éthers nitroso- cyanacétiques. » MM. Wolf et Gans ayant obtenu tout récemment l'acide nitrosocya- nacétique par suite d'une transposition moléculaire de l'acide furazane- carbonique (2), nous croyons devoir communiquer les résultats acquis de notre côté concernant les éthers nitrosocyanacétiques. » On prépare ces éthers en faisant agir l'azotite d'amyle sur les éthers cyanacétiques sodés. /CAz /C \z CHNa.C02R + AzO.OC5H,, = C-C02R + C5H"OH. VzONa » Le sel de sodium traité par l'acide sulfurique fournit l'éther nitrosé /CAz C-C02R. AzOH » Nitrosocyanacétate d'éthyle. -- A une molécule d'éther cyanacétique on ajoute, peu à peu, la quantité équivalente de sodium dissoute dans l'alcool absolu; puis, sans s'occuper du précipité qui se forme, on intro- duit dans la masse, par petites fractions, une molécule de nitrite d'amyle ; le précipité d'éther cyanacétique sodé se dissout en même temps que le liquide s'échauffe jusque vers 5o°-6o°. On laisse refroidir, on lave à l'éther pour se débarrasser de l'éther cyanacétique non transformé et on préci- (') Travail fait à l'Institut chimique de lu Faculté des Sciences de Nancy, labo- ratoire de M. Haller. (-) Ber. d.deutsch. chem. Gesell., t. XXIV, p. 1169. ( i373 ) pite par l'acide sulfurique étendu. On reprend l'huile surnageante par de l'éther el on dessèche mu- du chlorure de calcium; l'évaporation de l'éther fournit le corps cherché, que l'on purifie par une seconde cristallisation. » L'éther nitrosocyanacétique se présente sous la forme de petits cris- taux blancs, fondant à i 270- 1 -îS". très solubles dans l'eau, l'alcool, l'éther, iiimiis solubles dans le heu/nu-, el auxquels l'analyse assigne la formule C \- l CO'C'rT. \/.()ll C \/ » Sel sodique : C <:<>-(. -IT 5H20. Ce sel se forme directement \/<>\a dans Tact ii ni du mtriie d'amyle sur l'éther cyanacétique sodé; pour l'isoler ou évapore au bain-marie jusqu'à siccité, afin de chasser l'alcool amylique; ou dissout le résidu dans l'alcool ei on additionne de benzène; le sel sodique ne tarde pas .1 se précipiter; on le fait cristalliser une seconde lois dans le môme milieu : on obtient ainsi de petits prismes fibreux de couleur jaune. Séchés a l'air libre, ils renfermenl 3 molécules d'eau de cristallisa- tion qu'ils perdenl dans le \ ide. » Nitrosocyanacètate de méthyle. Cel éther se prépare de la même façon que son homologue supérieur. Travail fail ;'■ l'Institut chimique u d'éliminer, et même sur la cellulose. Action sur les corps gras.— La saponification des huiles ou des graisses se fait en partie par la magnésie, mais elle est «lue aussi à l'action directe de l'eau oxygénée. Pendant L'ébullition, il se produit un abondant dégage- ment d'acide carbonique; il peut provenir de l'oxydation de la glycérine, comme on le vérifie directement. Mais l'eau oxygénée, très faiblement acide, attaque aussi les corps gras neutres, à l'ébullition, avec dégagement d'acide carbonique et formation d'acides gras. Ceux-ci se transforment eux-mêmes par le mélange d'eau oxygénée et demagnésie calcinée, et tou- jours avec production d'acide carbonique. C'est ce qui arrive pour l'acide stéarique et pour l'acide oléique du commerce. Il doit j avoir transforma- lion partielle de ce dernier en acide palmitique (comme sons l'action de la potasse caustique), car le produit de La réaction, convenablement traité par un acide, esi plus riche en acides gras solides que l'acide oléique dont on esi parti. » Les corps gras restés sur la fibre à L'état d'oléates, palmitates, etc., de magnésie, seront éliminés par un passage en acide faible, suivi d'une les- sive alcaline. [ction sur /ii cellulose. Ii.ms le blanchiment à l'eau oxygénée, lu cellulose tend .1 se transformer i'll o\\ cellll li .se . < )n le recouu.nl laidement par la teinture en matières colorantes basiques, qui se fixent sans mordant sur l'oxy cellulose. » L'altération île la cellulose esi plus forte, si elle a été mercerisée, c'est-à-dire imprégnée de soude caustique concentrée, avant de subir l'ac- tion de L'eau oxygénée. La désagrégation devient complète et le tissu tombe eu bouillie, si l'on ajoute de La soude caustique au bain d'eau oxygénée, de manière à lui faire marquer ï° à 6° B. » L'action de l'eau oxygénée sur la cellulose est grandement aug- mentée par la présence de certains corps, comme les oxydes métalli- ques, qui ne servent que de véhicule ou d'intermédiaire à l'oxygène actif. I ne bande île tissu mordancé en fer. chrome et alumine, bouillie avec de l'eau oxygénée et de la magnésie, une à deux heures, est profondément attaquée aux places couvertes par les mordants. Il est donc bon de faire précéder le blanchiment a l'eau oxygénée d'un séjour en acide faible, pour éliminer les sels ou les oxydes métalliques du tissu écru. » L'action de l'eau oxygénée et celle de L'ammoniure de cuivre sur la cellulose présentent de grandes analogies. ( i376 ) » Il est facile de montrer que la solution ammoniacale d'oxyde de cuivre est un oxydant, en la faisant agir sur un échantillon teint en bleu d'indigo. La solution, suffisamment étendue pour ne pas produire d'altération sen- sible du tissu, décolore le bleu en vingt-quatre heures à froid, et en quelques minutes à 60°. Si la solution cuprammonique est assez concen- trée pour ramollir la fibre, celle-ci, bien lavée et traitée par un acide étendu, pour dissoudre l'oxyde de cuivre, se teint fortement en bleu mé- thylène; il v a donc formation d'oxycellulose. » Un échantillon de tissu de coton, mercerisé en soude caustique à 36°, lavé à fond, est laissé en contact pendant un certain nombre d'heures avec de l'ammoniure de cuivre moyennement concentré. T. a fibre est plus attaquée que celle d'un échantillon témoin, non mercerisé. » Nous conclurons de ces essais que, contrairement à l'opinion reçue, la cellulose est attaquée et subit une transformai ion par l'action du réactif de Schweilzer. » ZOOLOGIE. — Rôle du noyau dans la formation du reticulum musculaire fondamental chez la larve de Phrygane. Note de ML E. Bataillon, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « A la suite des patientes recherches de Ylelland, Van Gehuchten et Ramon y Cajal, on admet généralement aujourd'hui qu'une fibre muscu- laire d'insecte a pour base fondamentale une série de réseaux plasmatiques transversaux, rattachés aux noyaux et au sarcolemme d'une part, d'autre part reliés entre eux dans le sens longitudinal par des fibrilles préexistantes. Ainsi se trouvent délimitées des cases prismatiques renfermant les bâton- nets de substance mvosique proprement dite Vux points d'intersection des fibrilles préexistantes avec les réseaux se rencontrent, disposées en rangées régulières, des granulations spéciales, isotropes comme le réseau lui-même, mais beaucoup plus réfringentes ; les colonnettes mvosiques sont anisotropes. » Partant de cette structure, examinons, sur des coupes longitudinales, les fibres de la musculature ventrale d'une jeune larve de Phrygane. Ces fibres présentent un développement unilatéral, et il reste, sur l'un des côtés, une portion non différenciée contenant dans un plasma réticulé limité par le sarcolemme une série de noyaux de grosseur variable (de 8 [j. à 20 tj.). La portion différenciée montre nettement les détails esquissés plus ( '377 ) haut. Mais la striation transversale (reticulum, ligne de Krause. etc..) affecte avec les noyaux des rapports curieux. » i° Les fibrilles transversales Isotropes sont déviées à la périphérie vers la portion non différenciée, n rencontre souvent des noyaux présentant leur contour normal du côté du sarcolemme et ouverts sur le bord oppose parmi ils émettent leurs mains de chromatine régulièrement alignés sur les fibrilles transversales. Le cas le plus net est celui que nous offrent certains muscles fixés en contraction. Ils montrent latéralement, dans un plasma peu abon- dant, un alignement continu de noyaux qui émettent leur chromatine sous li forme de filaments denses et sans manules distincts, lesquels aboutissent, res de Phrygànes se développe en rapport avec les noyaux, et, pour préciser, c'est du noyau (pic partent les stries des réseaux transversaux sur lesquels les grains réfringents de la fibre développée représentent les massules chromatiques de la période de formation. Quant aux fibrilles longitudinales et aux bâtonnets rnyosiques qui apparaissent en con- nexion avec ces grains, nous n'avons rien pu voir de leur origine. » 2° Les réseaux transversaux apparaîtraient tout d'abord : avant les segments rnyosiques, et même avant les fibrilles longitudinales. Celles-ci ne mi- literaient donc pas la dénomination de fibrilles préexistantes : c'est le reticu- lum transversal qui préexiste ( ' ). « ZOOLOGIE. — Sur une disposition spéciale des yeux chez les Pulrnonés basommatophores. Note de M. Victor Willem. « Les yeux des Pulrnonés basommatophores se trouvent logés, à la base et du côté interne des tentacules, dans la profondeur de deux petites proé- minences transparentes des téguments, à une distance de la surface de l'épiderme qu'on peut évaluer approximativement à deux fois la longueur du diamètre de la sphère oculaire pigmentée. » Des coupes faites dans des directions convenables montrent que la portion des téguments située au-dessus du globe oculaire est presque en- (') Laboratoire de Zoologie de la Faculté des S. ien es de Uon. ( '379 ) tièrement occupée par une vaste lacune qui coifte toute la partie antérieure de l'organe visuel. » Cette lacune es! limitée, du coté externe, par une mince paroi com- poser de l'épidémie cl d'une couche de tissu conjonctif qui ne renferme ni pigment, ni glande mucigène. C'esl à tort que Simroth prétend que souvent, entre l'œil et l'épithélium, sont situés non seulement du pig- ment, mais encore des libres musculaires, des glandes a mucus, etc. Ces cléments ne s'observent que sur des coupes non axiales par rapport au globe oculaire. » La portion correspondante de l'épiderme n'est pas couverte de cils \ i brailles, mais pu 'sente par places des «ils sensitifs appartenant aux cel- lules sensorielles autrefois décrites par Flemming. » Sur le pourtour de la région transparente de l'œil, le tissu con- jonctif des parois de la lacune preoculaire s'unit au tissu de la sclérotique. » La présence constante de corpuscules sanguins et souvent de plasma coagulé dans les espaces qui, sur lis coupes, correspondent a la cavité en questi démontre que celle-ci tait partie du système lacunaire gé- néral creusé dans les parois du corps. Le sinus preoculaiie communique. du côté interne de la tète, avec la partie péripharyngienne de la cavité viscérale el se continue, du côté externe, par un ensemble de lacunes qui règne jusqu'à l'extrémité du tentacule. » I tes injections du système circulatoire de Limnœa uagnalis établissenl que !'• smus en question est le cou M ne ut d'une série de canaux i afférents ou afférents i qui se distribuent dans la protubérance oculaire et surtout dans le tentacule. On reconnaît l'existence d'un système de canaux is\s- Lème ellerent ou afférent I inverse du premier. » J'ai constaté ni)r lai une preoculaire elle/ Limnœa Stagnalis, Limnœa palustris, Planorbis cornais, Physa fonlinalis et Apleœa hypnorum. Cette dis- position est probablement générale chez les Basommatophores, » S'd est facile de comprendre la valeur morphologique du sinus préo- culaire en le considérant comme une lacune développée dans un tissu conjonctif précornéen analogue i celui qu'on observe chez les su lomma- tophores, il n'est par contre pas aise de déterminer expérimentalement sa fonction physiologique. L'interposition devant l'œil d'une couche épaisse de liquide ne favorise évidemment pas la formation sur la rétine d'une imam' nette des objets : l'expérimentation m'a d'ailleurs dé itré que les Pulmonés aquatiques ne perçoivent pas distinctement la forme des objets. La présence, dans certains cas, d'une lacune postoculaire; l'existence de ( i38o ) tractus partant du fond de cette cavité pour s'insérer sur la sclérotique ; le trajet tantôt rectiligne, tantôt sinueux delà portion distale du nerf optique, sont des considérations qui pourraient faire supposer que l'œil des Basom- matophores est susceptible de subir certains déplacements dans le sens de son axe. Cette hypothèse, qui attribuerait à l'organe visuel de ces animaux une espèce d'accommodation, s'accorde peu cependant avec la présence, expérimentalement démontrée, d'une vision peu nette chez ces Mol- lusques. » PHYSIOLOGIE. — Contribution expérimentale à l'étude de la croissance. Note de M. Hesry de Varigxy, présentée par M. Chauveau. « Il y a vingt ans bientôt, M. Karl Semper, le savant naturaliste de Wùrtzbourg, démontra par des expériences intéressantes la possibilité de déterminer expérimentalement, et à volonté, le nanisme ou le ralentisse- ment considérable de la croissance, sur la Lymncca slagnalis. La méthode de M. Semper consistait à faire vivre de jeunes Lvmnées dans des volumes d'eau restreints (inférieurs à 5 ou G litres). » Par exemple, si l'on mettait trois jeunes lvmnées de même ponte, et de même âge, dans trois vases renfermant respectivement i oocc, 5oocc et 3ooocc, on voyait, au bout de quelques jours déjà, la lvmnée du vase le plus rempli l'emporter par ses dimensions sur celle du \;isi' moyen, et celle-ci, de son côté, l'emportait sur la lymnéc du vase le plus petit. Comme, dans toutes les expériences de Semper, les animaux disposaient d'une alimentation sur- abondante, il fallait, pour expliquer les différences de croissance, invoquer un facteur autre que le facteur aliments. » M. Semper crut devoir recourir à un facteur nouveau et singulier. Il supposa qu'il existe normalement dans l'eau une substance chimique, sur la nature de laquelle il n'émet aucune opinion, dont la présence est néces- saire à la croissance, bien qu'elle ne soit point alimentaire, une sorte de stimulant dont la quantité est proportionnelle au volume de l'eau. Dans un petit volume d'eau, il ne s'en trouverait qu'une petite quantité, et celle-ci serait insuffisante pour une croissance normale. » J'ai voulu vérifier les faits énoncés par M. Semper, et en même temps chercher s'il ne pouvait être découvert quelque autre facteur connu, sus- ceptible d'expliquer les phénomènes observés. » Les faits sont exacts, d'après les expériences que j'ai commencées ( *38i ) en 1889 el qui se poursuivent encore. Il est très clair que, selon les dimen- sions du milieu <>u vivent les 1\ innées, ces dernières ont une croissance rapide ou lente, liés Lente même, bien qu'ellesaient des aliments | herbes l en abondance, et que l'eau garde une pureté parfaite. » Mais en j regardant de plus pics, <>n voit qu'en même temps que l'on fait varier les dimensions du milieu, en faisant vivre les lymnées dans des vases de diamètre, de forme, et de volume différents, <>n fait varier d'autres (déments que le volume seul. Je me suis donc- attaché à étudier l'influence des variations de ces autres éléments, en faisant varier chacun d'eux iso- lément, les autres demeurant constants. » I (ans une première série d'expériences, le volume demeurant le même, je fais varier la surface d'aération ou la supt rficie libre de l'eau. Sans rapporter ici le détail des expériences, d me suffira d'énoncer la conclusion, qui est que les variations de superficie jouent un rôle considérable dans la produc- tion du nanisme. Dois deus masses d'eau égales eu volume, les lymnées atteignent un développement d'autant plus considérable que la superficie est plus grande. Est-ce donc une affaire d'aération? Non, la lymnée respire l'air eu nature, el l'aération de l'eau, d'ailleurs excellente grâce aux herbes, lui don être indifférente; non encore, car l'animal se développe ;iussi bien dans un volume d'eau surmonté d'une couche d'air isolée de l'atmosphère ambiante (par un couvercle ou un bouchon) que dans un même volume, a superficie égale, en contact avec l'air libre qm se renou- velle s.uis eesse. I. aération de le. m n'a rien à voir ici. Retenons seulement le fait, pour le moment . » Dans une seconde série d'expériences, je fais varier le volume de l eau, alors que la superficie demeure la même. Le résultai est que l'influence du volume est médiocre, 1res me liocre même, au point que le développement est ;i peu près identique dans 200' et dans V" ou »'>'" d'eau, l'ourlant, il est certain qu'à superficie égale le volume le plus grand est le plus favorable à la croissance. » Dans une troisième série d'expériences, le volume et la superficie étant identiques, je fais varier le nombre » Une quatrième 'série d'expériences répond négativement. Dans celle série, je fais vivre deux Ivmnées dans des masses inégales de la même eau, l'une vivant dans un bocal de 31U par exemple, l'autre dans un tube en verre plongeant dans ce bocal, mais fermé par de la gaze à son extré- mité inférieure, pour empêcher l'animal de passer dans le bocal. Dans ces expériences, l'animal du tube est invariablement très inférieur à celui du bocal, bien que l'eau soit la même et que l'on ait soin chaque jour d'opé- rer un mélange intime des deux eaux. Même résultat quand, au lieu d'em- ployer un tube, on délimite dans un cristallisoir, par exemple, une petite région où l'on enferme (avec de la gaze encore) une des lymnées, et dans ce cas l'homogénéité de l'eau est plus parfaite encore. J'ajouterai enfin que si l'on fait vivre deux lymnées dans des masses égales, à superficie égale, d'eau ordinaire, et d'eau où ont déjà vécu des lymnées pendant des mois, on n'observe aucune différence appréciable, à moins que l'eau n'ait servi très longtemps (un an par exemple): en ce cas, elle peut avoir perdu beaucoup de calcaire, ce qui la rendrait impropre au développement des jeunes lymnées. » Au surplus, l'interprétation de M. Semper s'élimine d'elle-même par le fait de la médiocre importance du volume de l'eau, du moment où la su- perficie demeure égale. Si le développement est le même ou presque le même dans 2oocc et dans 61", à superficie égale, c'est que le volume est de peu d'importance, c'est aussi que la substance h\ pothétique de M. Semper ne joue pas le rôle qui lui est attribué. » J'aurai donc recours à une explication plus simple, et j'attribuerai le nanisme au manque d'espace et au manque de mouvement. Et cette expli- cation semblera parfaitement valable si l'on tient présent a l'esprit le fait, qu'il convient de signaler, que la lymnée se meut infiniment (dus dans le plan horizontal, voisin de la surface, que dans le plan vertical. C'est à tel point que j'ai vu des Ivmnées, vivant dans des ballons à col assez long, ne jamais passerdu col dans le ballon même; et dans un casoù l'animal a pris l'habitude de visiter le fond de son réservoir, il a acquis un beau dévelop- pement. L'exception confirme la règle. » Cette explication s'accorde parfaitement avec les résultats des séries d'expériences I et II ; elle s'accorde aussi avec la série III, car plus il y a d'individus dans un même espace, et plus l'espace disponible est restreint pour chacun d'eux ; elle s'accorde aussi avec la série IV. » Un Mémoire ultérieur relatera mes expériences en détail et repro- duira les photographies des individus eu expérience; pour le présent, il ( i383 ) suffil de conclure que les conditions d'aération et d'alimentation les meilleures ne suffisent poinl à assurer le développement; il y faut en outre l'espace, c'est-à-dire La condition du mouvement ('). » wimi i i RYPTOGÀ.MIQUE. — Sur une maladie cryptogamique du Criquet pèlerin < leridium peregrinum l. Note de M. L. Thabut, présentée par \1. I mchartre. « Chargé par M. le Gouverneur général de visiter.de concert avec M. Ma- thieu, conservateur «les forêts d'Oran, les peuplements d'alfa des Hauts Plateaux dépendant de l'annexe militaire d'El-Aricha, nous avons été frappés de rencontrer, le 23 mai, dans les environs mêmes d'El-Aricha, de nombreux < riquets pèlerins adultes paraissant malades. Devant laisser reposer notre convoi ce jour-là, nous avons pu consacrer une matinée à la recherche de Ces \' ridieus malades provenant d'un vol important qui avait passé les jours précédents se rendant dans le Tell. ,, il mais lut très facile de constater que presque tous portaient, sur le bord des anneaux de l'abdomen, des taches noires, plus ou moins tuméfiées, cette lésion étant surtout évidente chez les mâles, qui étaient aussi beaucoup plus oombreuxi Chez certains individus, une efflorescence blanche qui reeou\ rail ces taches me fixa sur la nature du mal, évidemment attribuable a mi Champignon parasite. Pendant le cours de notre voyage, nous n'avons retrouve de Criquets pèlerins que dans la vallée de l'oued Rhemis, et nous n'avons pu constater sur aucun individu les lâches noires ni les efflores- cences. » Les Criquets recueillis a El-Aricha, el examines des mon retour à Uger, m'ont paru envahis par un Champignon ïiu\ anneaux ; chez les maies, sur le bord inférieur des anneaux qui sont noirs ei tuméfiés par places. Cette maladie doit être assez répan- due. M. Brongniarl as niscesj 's-ci à mon examen un Acridium père- grinum mort el portant des efflorescences blanches; il provenait des envi- rons mêmes d' Uger. Je n'ai pas hésité à reconnaître la phase ultérieure du (i) Travail du laboratoire de \l. \. « hauveau (Laboratoire de Pathologie com- pan e du Muséum). ( 1384 ) mal que j'avais observé à El-Aricha et j'attribuai la mort de cet Acridien au Bolrylis. Le jardinier de notre Ecole m'a remis aussi un grand nombre de Sauterelles très fortement envahies par le Bolrylis et pour ce motif faciles à capturer. » Cette constatation permettra-t-elle d'établir un système de défense contre la pullulation de ces insectes dévastateurs? Des expériences sont nécessaires pour trancher celle question. Sur les Hauts-Plateaux, les Arabes prétendent « que la grosse Sauterelle (Acridium peregrinum ) vient » chercher la petite (Sloraunotus marocanus) ». Doit-on trouver dans ce langage imagé une tradition relative à la fin de la pullulation du Criquet marocain par une maladie parasitaire apportée par le Criquet pèlerin? » Le Bolrylis observé peut provisoirement cire décrit ainsi. Bolrylis Acridiorum : Mycélium court, portant sur de petits rameaux des groupes de spores globuleuses, ellipsoïdes et même oblongues, de 10 à f5jj., hyalines a\ ec des granulations brillantes, formanl ]>:ir leur confluence îles taches blanches, farineuses, assez, compactes, apparaissant sur les anneaux: de L'abdomen, de préférence sur la membrane plissée qui réunit les an- neaux. » PALÉONTOLOGIE. — Sur l'existence d'une petite /aune de Vertébrés miocènes (/ans les /entes de rochi rs de la rallie de la Saône, à Gray et au mont d'Or lyonnais. Note de M. Chables Depëbet, présentée par M. Albert Gaudrv. « Dans le courant d'une exploration géologique des terrains tertiaires de la Haute-Saône, en compagnie de M. l'ingénieur en chef Delafond, j'ai observé, dans les vitrines du musée de Gra\ . des débris de petits Mammi- fères indiqués comme provenant de poches d'un terrain tertiaire remanié, dans les calcaires portlandiens, derrière la citadelle de Gray. En étudiant cette petite faune, qui m'a été fort obligeamment communiquée par M. Cazadot, conservateur du musée de cette ville, j'ai reconnu, avec sur- prise, qu'elle se rapportait à la période miocène et d'une manière plus pré- cise à l'horizon, si richement représenté dans le bassin du Rhône parla latine des fentes de carrière de la Grive-Saint- Uban, qui correspond à peu près à la faune de Sansan, dans le sud-ouest. » J'ai reconnu, notamment à Gray : Talpa telluris Lartet; Lagomys (Prolagus ) Meyeri Tschudi. espèces communes avec la Grive-Saint-Alban; ( 1385 ) et, ni outre, un petit Castoridé, le Steneofiber sansaniensis Lartet, >u. » La faune du mont Cindre, | » i « i ~. riche que celle de Gray, comprend : de petits Ruminants, Hicromeryx Flourensianus Lartet, laires de Dicro- cerus elegans; un très petit Suidé qui se trouve aussi à la Grive et que je ■ !.-. i rai bientôt sous le nom de Chœromorus pygmœus ; des Insectivores, parmi lesquels ïeGaleria < tilis Blainv. i Parason v sociales, l raas), de San -m. voisin 'les IVfacroscélides actuels, le Sorex pusillus de Meyer, de la Grive; de nombreux Rongeurs, tels que Cricetodon Rhodanicum Dep., et minus Lartet; Lagomys (Prolagus) Weyeri rschudi; Sciurus tpermophilinus Dep., de la Grive; des < arnassiers repn sentes seulement par des molaires ri canines isolées, m. us où j'ai pu reconnaître cependant : Martes Filholi Dep., il<- l.i Grive, el une tuberculeuse 'In Dinocyon Goriachensù Toula, espèce plus petite que le grand /' // ■ yon The nanti, et que j'ai aussi re- trouvée .1 la Grive; enfin, des fragments de carapace de Testudo, des mà- i boires de l ézards, il'- Serpents <-t l'>ui dépôt d'ossements quaternaires des cintrons de Pouiàenaj | ( ôte-d'Or i. Note de I >om Jbbl, présentée par M. A. d' \1 - badîe. I . s collines des environs de Grignon, ordinairement i ouronnées par les assises calcaires de l'oolithe inférieure, laissent apercevoir un gTand nombre de diaclases, qui onl produit sur leurs bords abrupts des éboule- ments de rocs par -i 1 1 1 <■ de l'ablation des marnes liasiques sous-jacentes. I dans une fente d'un de ces rocs éboulés que je découvris, le i \ juin , sur le territoire de Pouillenay, un certain nbre d'ossements an- ciens ayant appartenu à < I «--^ animaux d'espèces très variées, que la listi suivante fera connaître, et dont un bon nombre n'existent plus dans I. faune actuelle de la Boui _■■. Les restes recueillis <>iit encore aujourd'hui une douzaine de repré- sentants dans nos environs, el il faut remonter dans les rég s plus froides ou plus septentrionales de l'Europe pour retrouver les représentants de quatre autres espèi es. \ part un > .1 1 de bœul 1)111. de l'avis d'un juge .lis plus compétents, appartient .1 une espèce quaternaire certainement éteinte, toutes les autres espèces vivent encore actuellement en Allemagne du dans les pas s en^ ironnants Outre l'indication fournie par ces ossements, de l'époque à laquelle ils furent déposés en ce lieu, deux petits silex tailles, dont l'un mesure 1"" ci l'autre - "' seule m de longueur, semblent assigner, par leur ressem- blance avec les silex recueillis a la Madeleine, les derniers temps «le I é- poque paléolithique. » Quelques os brisés, soit longitudinalement, soit aux deux extrémités, comme pour en extraire la die. attestent encore I. itemporanéité de l'homme a cette époque. » Voici la détermination et l'énumération des restes pi incipaux recueil- lis dans c e dépôt : I. Plecotus au rit us I .. -\>. Cinq côtés droits el A<-u\ gauches de mâchoires înféi i' ui J Talpa euroj I . 1,1,1- de mâchoires inférieures, sept humérus et deux sacrums. n :!. 1 1 issopus fodiens Pall., sp. Deux luches de mâchoires inférieures. 1 - , tetragonurus Herm. Cinq côtés droits de mâchoires inférieures. 0 .. S çmeeus Pall. rrois 1 ches de mâchoires inférieures. ( i388 ) » 6. Canis lupus L. — Les deux, dents carnassières supérieures du même indi- vidu. » 7. Canis vulpesh. - Deux individus, dont L'un adulte et I autre fort jeune. Le premier est indiqué par trois dents canines et la plupart .1 molaires. Le second, dont j'ai trouvé les deux côtés de la mâchoire inférieure, n'avait encore de chaque côté que trois molaires formées. » 8. Spermophilus citillus L., sp. D'après la figure el la description données par Pallas dans ses Novœ species quadrupedum e glirium ordine (Erlangœ, r— s: in-4), ainsi que d'après les données générales de Blasius, je crois pouvoir conjecturer que l'unique mâchoire gauche, que j'ai trouvée sans molaires, répond bien au Spermo- philus. » 9. Myoxus Nilela Schreb. — I ne mâchoire inférieure privée de toutes -.■-mo- laires. » 10. Cricetus frumentarius Pall. — Les seuls restes que j'ai pu di terminer de cette espèce sont une portion de mâchoire supérieure avec ses deux premières - laires en place, et un autre fragment dans lequel sonl encore implantées les trois mo- laires. » 11. Mus sylvaticus L. — Douze côtés gauches el dix droits de mâchoires infé- rieures; un gauche et deux droits de mâchoires supérieures. » 12. Arvicola glareolus Schreb., sp. \ ingt-deux côtés gauches el vingl droits de mâchoires inférieures, el trois mâchoires supérieures. » 13. Arvicola amphibius L., sp. Quatorze côtés droits et treize gauches de mâchoires inférieures. » li. Ar a cola nivalis Martin-. Quatre côtés droits el quatre gauches de mâ- choires inférieures. » 15. Arvicola ratticeps \<\-. el Blas. ■ Quatre côtés droits el sepl gauches de mâchoires inférieures. Cette espèce étant bien di>tincte de toutes les autres du genre et n'ayant sous elle aucune variété connue, je suis certain d'avoir trouvé 1' (. ratti- ceps tel qu'il se rencontre dans les contrées septentrionales de l'Europe et de l'Asie. » 16. Arvicola agrestis L., sp. — Parmi les mâchoires supérieures,! mbre de sept, trois semblent se rapporter davantage à la sous espi ce I. britannicus i de s> '-l\- I. Si les mâchoires supérieures de VA. agrestis se distinguent Facilement de celles de toutes les autres espèces du genre Arvicola, les mâchoires inférieures ne fournissent par contre aucun caractère bien tranché. Né inmoins, je crois | voir indiquer, comme ayant appartenu à VA. agrestis. vingt-trois mâchoires droites el \ ingt-six gauches. » 17. Arvicola campestris Blasius. — Quatre côtés droits et un gauche de mâ- choires inférieures. » 18. Arvicola arvalis Pall., sp. - Huit mâchoires supérieures, dont une semble appartenir plutôt a VA. arenicola, signalé par M. de Sélys-Loi gchamps en Hollande et dans le nord de l'Allemagne. Les mâchoires inférieures sonl indiquées par quinze côtés droits et treize gauches. » 19. Arvicola subterraneus de Sélys. - Sept côtés droits et trois gauches de mâ- choires inférieures, dont un droit et deux gauches, ressembleraient plutôt à I' I. py- renaicus (de Sélys). » Ce n'est pas sans quelque hésitation que je cite VA. campestris et l'A. subterra- ( «389 ) neus. Leurs molaires inférieures offrent, en effet, des caractères -i peu distincts de celles de I' t. surtoul de I I. arvalis, qu'une confusion ne paraît pas impossible, la forme des molaires variant, pour les individus de la m. i spèce, dans d'assez fortes proportions. Toujours ••-t-il que ces deux noms caractérisent bien la i le 'I'- ■ ertaines molai 20. Lepus cuniculus L. Cette esp urni un bon nombre de dents sépa- plusîeut g mâchoires, sans comptei les os des membres ou autres. Les incisives, relativement plus nombreuses, ntrenl que le nombre des individus se montait au moins .1 io. •21 ' ervus elaphus L. Deux bases de bois brisés, encore insérées sur les os du crâne. La plupart des dents molaires d'une mâchoire supérieure et quelques autres; en outre, • 1 1 % ei - ■■- d< - entremit 22. Bison pn B j., sp. ' n métacarpien gauche ••! plusieurs phalai - l m. .11 seul mesure longueui . il appartient, pai conséquent, ,1 un.- esj lesq i certainement quaternaire, dispi aujourd hui. 23. I gub 1 tballus I.. Dents et extrémités des membres, qui proviennent de trois indii idus an moins. 24 . > ' 1 ;//. Deux mandibules supérieures ■ •! un tarse de petites espèces, tels que grands passen iux ou petites 1 boni tl Deux verlèl 1 proviei m d'un individu de taille assez i"i te, tel '| aumon. 26. Hélix nitem Mich. Plusieurs coquilles, d'âge peut • ire plus ré< en! que les • -| -dessus. 27. I ctquille I > 1 \ .1 1 \ • 1 ile di nsion. M. Ili 1 \i un h adresse, .< propos d'une Communication récente de M Dubouin, mu- Note relative .1 nu moyen d'apprécier If mouvemenl vertical des aérostats. M. Joseph .loi raoi adresse une Note sur une valeur approchée 'In côté «lu | ii .] \ -i 1 1 1 « • régulier de sepl côtés. La séance «•■-( levée .1 1 hem es. M. B. ( i39o ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans (la séance du i" juin 1^91. Traité des foliotions elliptiques et leurs applications; par G.-H. Halphen. Troisième Partie : Fragments. Publication faite par les soins de la Section de Géométrie de l'Académie des Sciences. Paris, Gauthier-1* Mars et fils. 1891 ; 1 vol. gr. in-8". Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applications ge'onu triques du Calcul infinitésimal; par Gaston Darbocx. Troisième Partie : Lignes géodé- siques et courbure géodésiqite. — Paramètres différentiels. — Déformation des surfaces. Paris, Gauthier-Villars et fils, 189 : 1 vol. gr. in-8°. Traité d'Optique; par M. E. Mascart. Tome deuxième. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891 ; 1 vol. gr. in-8°. Bureau central météorologique de Franc, Rapports lus le 1 1 Juin 1889 et le 11 juin 1890, à la séance générale du ( 'onseil du Bureau central; par le Président, M. Daubrée; 2 br. in-'|'. Instructions météorologiques; par \. biGOT. Troisième édition. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891; 1 vol. gr. in-8°. i Présenté par M. Mascart.) Les ballons et leur emploi à la guerre ; par G. lispiTvi.iF.it. Paris, ( ;. Masson ; in-18. (Présenté par M. de Quatrefages. 1 L hydrogène et ses applications en aéronautique. — L'électrofyse de Veau; parle commandant G. Espitalier. Paris, G. Masson; in-18. (Présenté par M. de Quatrefages.) Le Dr H. Leloih. Recherches sur la nature du lupus vulgaire. - Le lupus vulgaire et le système lymphatique. — Leçons sut le lupus. — Le traitement du lupus, 1884-1891 ; 4br. in-8°. (Présente par M. \ erneuii.) Le Dr Ad. Nicolas. Programme de la prophylaxie des maladies communes. — La prophylaxie de l'épidémie dans les villes d'hôte/s. < Extrait de la Revue d'hygiène.) Paris, 1891; 2 br. in-8°. De la congestion des mamelles et des mammites aiguës | d'origine externe) chez la vache; par Adrien Lucet. Paris, G. Carré, 1891; br. gr. in-8°. (Renvoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Traité élémentaire, de Pathologie et de Clinique infantiles ; par le D' A. Des- ( i39. ) CROizitXBS. Paris, Lecrosnier et Babé, 1890; 2 vol. in-8°.( Renvoyé au con- cours Montyon, Médecine el Chirurgie. > Etudesurles anémies ' Charles Luzet. Paris, G. Sleinheil, 1891; br.gr. in-8 . 1 Renvoyé au concours Montyon, Médecine el Chirurgie. > Introduction u l'étude clinique et u lu pratiqu ouchemenls; pur le Professeur L.-H. Farahecf et le D'Henri Varnier. Paris, G. Steinheil, 1 891 ; 1 vol. gr. in lenvoyé au concours Montyon, Méde< ine el Chirurg Étude sur la croissanci et s<>n rôle en Pathologie; pur le D1 Mai rice Sprin- (.ii:. Paris, Félix Ucan, 1890; 1 vol. in-8°. (Renvoyé au concours Bel- lion. ' Recherches sui l'existena d' organismes parasitaires dans /> s cristallins malades chez l'homme /< lu moelle épiniért; par Pai i Block el Albert I . Paris, G Masson, 1891 ; 1 vol. in-40. (Renvoyé au concours Mon- tvon, Méde* ine el « hirui \y Ferkand Lagrarge. L'hygiène el l'exercia chez les enfants et les jeunes gens />> l s adultes. Paris, Félix Ucan, [890-1891; - vol. in- 18. | Renvoyé au concours Bell ion. 1 D' \i '.. Charpentier. I: 1 sur la persistance des impressions ré- tiniennes et sur les excitations lumineuses il, courte durée. Recherches sui l' intensité comparative des sons d'après leur tonalité. — Analyse expérimen- tait l>i". 111-S". (Présenté par M. Brown-Séquard et renvoyé au con- cours Montyon, Physiologie expérimentale. > lv M. Legrain. hu délin chez tes déi térés, Paris, \. Delahaye el E. Lecrosnier, (886; t vol. in-8°. Hérédité et alcoolisme. Octave Doin, 1889; 1 vol. in-8 . < Renvové au c 1rs I allemand. \ /: cherches suri' action physiologiqut et thérapeutique de l'extrait aqueux ; ( i392 ) parles D15 G. Arthaud et L. Butte. Paris, 1891 ; i vol. in-8°. (Renvoyé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie, i Traité élémentaire des maladies des voies urinaires ; parle Dr E. Desnos, l'a- ris, Octave Doin, 1890; 1 vol in-18. (Renvoyé au concours Chaussier. > Le cervelet et ses jonctions; par M. le Dr Courmont. Paris, Félix Ucan, 1891; 1 vol. in-8°. (Renvoyé au concours Lallemand.) Nouvelle flore des champignons; par MM. J. Costantin et !.. Dcfour. Paris, Paul Dupont; 1 vol. in-18. (Renvoyé au concours Thore. I Folies passionnelles. — Éludes philosophiques et sociales ; par le D' Geor- ges Pichon. Paris, E. Dentu, 1891; 1 vol. in-18. (Renvoyé au concours Bellion. Maladies du système nerveux. - Atropines musculaires , december 1890. New-York, Clark Bell, 1890; br. in-8°. K. Von Chrustschoif. Ueber das Geslein der ïnsel Walamoim Ladogaser, 1891; br. in-8°. — Ueber ein neues aussereuropàisches Leucitgestein, 1891; br. in-4°. Vorlâufige Mittheilung ùber die von Herrn J. Lopatin und derSteinigen (Podkamennaja) tunguska gesarnrnelten Gesteine, 1891 ; br. in- ,'. On souscrit à Paris, chez GAI l llll l; - \ ll.l. \l;s l.ï III. S, Quai des < îratids- Vugusiins, n is 1835 lea COMPTES RENDUS bol l> ma la fin de l'année, deux volumes m-i°. Deux \ [ue volume. L'abonnement est annuel du i' invier. /' , ,/ suit : Paris 20 n. I' . 30 Ir. - l 34 4utl - sus. On souscrit, dans les Départements, Michel el M Mil. ' Ruir, i •i \\ i Dulli ' Nu ' I \ I i 'VI i M l'c-l i m , IL Ml » . ' NI ,i; | Itil I I Robin Ropiteau. : ivre i M I i la • ii • M I I I ' l 'i ii. nul. i / I . I l i : (lis. ' M lyi i ■ I Mil nid, I rail Zani Ramlot. M i 1 1 i fils. * I ■ ili. I Ma i i -lnv. Messieurs : , , , Dulau. ■ \uii. ■ Librairie < îuten - I Madrid Gonzalès e hijos. | N. ravedra. F. Iv .... il luniolard fré | Bœpli. : lier. r'iiri'iiriiii. Marghieri cli I ' Pcllerano. • lirislern. Veiv-Joi Stei lu 1 1 . \\ estennaun. Rousseau. Parker e Clai /'.'/ /•< Magalhaès l!i\ n.i. . Gai nier. i Boi dam Ki filsl S 111--.11 il \\ .illin. | /.lll-i 1 llHU- s Pt"-sbourg.. jWo|ff res, I Brcro. Turin i * .lausen. Ro Si Hier i hner el Wol • Drucker. , I n. k. I Gerold et C". Mi lier. LES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 81. lAoûl i835 i h D Volume ni ; Prix 15 fr. - 32 .i 61. i" Janviei i Volume Prix 15 fr. - 62 i 91 (i" J Volume in 15 fr. fLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : nrc sur quelques points de la Physiologie d > irMM. \. ietA l.-J. So Mémoire sur le i Perturbations qu'éprouvent les D.ir \l. lUxsi.v - Mém l»nsl particulii li is matières ar M. i .i \i m. lli bm\iiii. Volume 15 fr. I : Mi rc sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vu ""> de Prix pro| i par l'Ai adémie des Si iencea oui i.i distribu lilesdausl - terrains sédi- c-, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la irition successive ou lu relier la nature [ui existent eul i », par M. nr Bromn. In-4°, avec 39 planches; 1 86 1. . . 15 fr. 3 Mémoires de l'Académie des Sciences, cl Ici Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 15 juin 1891.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIB. Pages. M in Ministre dei'1 ' "•"'' une ampliation du Décret par le- quel M. Iç Président de !.. R approuve l'élection de M. \foissan, remplir, dans la Section de Chi place laissée vacante par ledéci sde M /murs M. .1. Boussinesq. — Sur les déformai et l'extinction des les aériennes, isoh ou périodiques, propagées a l'intérieur de ans eau.de longueur indéfinie M B| . ,,. . -, une ■ ombmaisoo vo- . arbone, le fer- ir le nickel carbonyle.. . .. Mi i, Rés 'I' s observai ions liebœuf.pr Di Inférieur! r. MÉMOIRES PRESENTES. M. Sorry-Montaut adresse un Mémoire ayant | r titre : « Thermo-pyi mètn mil a : système Louis Da CORRESPONDANCE M. G. Bioodrdan. < 'li ervations d I mète périodique VVolf, faites a l'Obser- vatoire de Paris (équatorial de la toui l'Ouest.) M11' D. KlDmpKe. Observation delà - vel'le planète Charlois I Nice, juin n, if faite .1 l'( ibservatoire de Pi torial de la tour de l'Est i MM. Gonwj 3si lt ei ù Cadet. i clip i i Soleil du 6 juin 1891 : observations 1 à l'i ibservatoire de Lyon MM. Rambaud et Sy. Observations de la comète Wolf (1884 III |, faites à l'Obser- vatoire d'Alger, au télescope 1 oucault de H'", 5o M. .1 icquks I.; ' i ■ lipse de Soleil du 6 juin 1891 . observi e à l'< Ibsen atoire de la Société scientifique Flammarion, de Mar- seille M. F. Caspary. — Sur les deux formes sous lesquelles s'expriment, au moyen des 1 lions thêta de deux arg :nts, les coor- données de la surface 'In quatrième d< décrite par les sommets dos cônes du se- cond ordre qui passent par six points don- nés MM. G. el !.. Ru 11 iRD. — Sur un avertisseur électriquepermettanl de constater dans un courant gazeux de très faibles variations de pression ! , ,l( M. D. Gernez. — Recherches sur l'applica- tion de la mesure du pouvoir rotatoire à la détermination de combinaisons formées par les solutions aqueuses de mannile aveclrs molybdates acides de soude el d'am- moniaque MM. E. Grimaux et \. Arnaud. - Sur la quinéthyline, base homologue de laqui- BtLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE M. r Mai 11 son. — Sur les uréidi - normaux M. j. M mi h des liylcamphoi m ;i d'( iin le, il 11 1 amphreraélhylé. M. P.-T11. Mi Klhcrs soi yana- \l. Pu ud'i '' l'eau 0x3 . ' ' M. E. f) Rôle du noyan dans la malion du rctiruliim musculaire fonda ital chez la larvi M. \ ■ disposition us . h. / les l'uln - ba- sommatopl M. ih xm ni \ < ontribution ex- ' issan M. L. 1 une maladie ■ rypto- |uel i" h nu m . [i Sur l'existence d'uni - miocènes dans les fenti - ■ - de la \ ;• !'• e de la Saône, i > .1 aj 1 I a >i d't Ir lyon- nais M. Baciii lard. Contribution à l'étude I ' 1 -; m- Dom .li 1 ' i Pauncd un I -■ ments quati - de Pouillenay mi M. 1 ii d'une 1 . '"I- municalion récente de M. Dtibouin, une Note relative ■> un moyen d'apprécier le mouvemenl verl ical 1 stats \l. Josi PII I In sse une Note sur une valeur approchée du côté du polygone ré- guliei ■;:i ■ 189 1 Igo PARIS. — IMPRIMERIE (ÏAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1891 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS BEBDOMADAIftl - DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, l»%il UL LB9 ■ECRÉTAIMBa IMIU'I 1 1 l i> TOME cxn. X r,i (22 Juin 1891) P MUS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES IPTKS RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, lugustins, 55 1891 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des a3 juin 1862 et a4 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '1» pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Article 1er. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parmi Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications vei'bales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; niais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les Programmes des prix proposés par V académie sont imprimés dans les Comptes rendus, niais les Rap- ports relalil's aux prix décernes ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décide. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne fonl pas partie des Comptes rendus. Article i. Impression des travaux des Savants étrangers pages, Les Membres qui présentent ces Mémoires sont I tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1-e Membre qui fait la présentation est toujours 11 nié; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet l x irait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le l'ont pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de I' \< ademie. ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa j l'imprimerie le mercredi au sou-, ou, au plus lard, le jeudi a io heures du matin; faute d'être remisa temri le titre seul du Mémoire est insère dans \vComple rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiques par actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sm les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et misa la lin Au cahier. plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner |>l»s de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent, rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Savants étrangers à l'Académie Article i. Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. \ 1. 1 ici 1 ."). Tous les six mois, la Commission administrai i\ e lait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont (barges de l'exécution du pré sent Règlement. déposer au Secrétariat au plus t.ar'tnp Sa™»!^6"1 ^""-l présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri Plus tard le Samed: qUl précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance iés de | 1 suivan COMPTES RENDIS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DC II M>l 22 II IN 18ÎM. PRÉSIDBNl i Dl M Dl CHARTBJ MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MBMBRBS BT DBS CORRESPONDANTS DR L'ACAD&MII ASTRi >Ni iMIE, Mi thode />"i" la d< termination des coordonnét s équatoriales des centres des dichés constituant la Carte du ciel; par M. Loswr, « Dans une des réunions du < ongrès pour l'exécution photographique dr l.i ( h te ilu ciel, de l'année i 867, il 1 été décidé : 1" <|n'il sera fail deux séries de clichés pour tout l'ensemble du ciel; 2" 1«'^ .ni in'-i lions (| ne ces rectifications aussi ont été appliquées aux coordon- nées. Soient . V . D respectivemenl les c 'données équato- rialesdes deux centres O, O, X ï t2k. Uors ou aura, eu suivant la voie indiquée dans le Mémo re, \ cosD \ \ sint, il) D) ï \ sini. h La simplicité de ces Formules esl remarquable; on peut, par un tra- vail minime, établir les relations numériques qui lient entre elles les coordonnées équatoriales des deux centres. I es travaux principaux à exé- < uter ne i onsistent, en effet, que dans l'addition et dans la soustraction des coord ées rectilignes données; l'est une des constantes les plus essentielles du cliché principal, li^ Facteurs considérables X et Y, à peu près égaux à i degré, par lesquels cel élément se trouve multiplié, con- duisent a une exactitude très élevée. d \ oici maintenant l'inexai titude provoquée dans la détermination des valeurs numériques des coordonnées (dAs,d(Q3), (dAA,d(Qt), que l'on doit ajouter aux coordonnées des centres des clichés auxiliaires pour obtenir les coordonnées du centre du cliché principal; il sera, dès lors, facile d'avoir quatre nouvelles déter- mmations des coordonnées équatoriales du centre ,1e la plaque considérée. » Raisonnons sur l'ascension droite. On peut adjoindre à la valeur Ac, obtenue directement, les quatre valeurs nouvelles (A, + dk,), (A, -H rfA2), (A, + rfA,), (A, + dAt). L'une de ces valeurs, (A, -+- dkt), par exemple, ( '^97 » résulte de l'emploi des étoiles connues dans la zone de (6° carrés, dont l'un des clichés auxiliaires occupe le centre. La moyenne de, cinq repose, par conséquent, sur les positions de toutes les étoiles connues situées dans une zone de '" •' carrés. I a raisonnement identique peut être fait pour les déclinaisons. On dispose alors, p ■ fixer l<'s coordonnées i \ . i, de i 3 .1 i s étoiles en moyenne, sans descendre au-dessous de la -' grandeur. Admettons enfin que I on réitère I application du même procédé, en conservant, pour les différences n a, en effet, la faculté, par l'addition successive des coordonnées de rattachement ( d . de déterminer la position relative des deux clichés ne se touchant pas directement, et éloignés l'un de l'autre, par exemple, de i ■ < ette opération si simple étant réalisée, on pourra, pour la détermination i^ le nombre de degrés carrés ou de repères utilisés dans les trois raccordements su< ces- sifs; ■ 16, 16 ou ( ■ 1 dé< linaisons : ce mmiI îles quantités par consé quent indépendantes de tout procédé de rattachement. Considérons main- tenant les deux dernières séries. I>.tus la deuxièi lonne figurent des nombres qui mit été obtenus par le | ■ t < > « édé suivant : Étant donnée l'erreui ,6o d'une coordonnée équatoriale, on a cherché le nombre de ces n In nuits dont la moyenne conduirai! aux irreurs el on les a inscrits en regard. Les valeurs ainsi conclues donnent la véritable mesure de la pré< is.'hi de chaque rattache- ment. 1 . st ainsi que le m un lui' 23,o inscrit .1 côté de o", 1 25 indique pie, par l'emploi de la première méthode, après le second rattachement, on arrive à une exactitude équivalente à celle | iuréepar 23 repères cou- vrant directement le cliché principal. Mais, .1 l'aide de ces quantités, on peut arriver à une interprétation encore plus générale. » Nous avons, en effet, idmis une étoile par degré carré ; dans le second rattachement dont il est question, on a relié 1 > plaques contenant les étoiles connues d'une zone de 16 1 trrés d'étendue* et, comme <>n le constate, on n'obtient que l'effet produit j >;i 1 I . toiles ou par une sur- face «le repères de a3°. Les nombres n , n indiquent donc L'étendue d'une surface idéale contenant les repères qui • sourent directement .1 la détermination des élémi nts i . \ de la troisième - _ i « ; I i • • que par le troisième rattachement <>n dispose de tous les repères d'une su ,4 pour la recherche des constantes de l.i plaque centrale; d'un auti . il esl clair que la différence entre 1. 1 t.- nombre réel, el "■ i . ) représente le nombre des repères qui <>m servi .1 annuler les < • 1 1 < ■ t -> des petites inex ictitudes uniquement propres aux me- sures mu ! itriques du rattachement. \ oi< i maintenant les con< lusions auxquelles cette étu le donne lieu : i En effectuant trois r oents successifs, il est certain que l'on ne notablement en précision. Wec la seconde méthode, on sérail même sûr d'obtenir un profil réel en exactitude par un quatrième rattachement s'étendanl sur i surface de ioo° de la sphère céleste. I .<• béi sérail peut-être douteux si l'on employai! la première méthode pour cette der- nière opération. I i seconde méthode esl bien plus exacte que la première, m us l'application il<" celle-ci est tellement commode qu'on pourrait en une innée seule effet tuer le travail des deux raccordements pour tous les cli- i hés de la < ai te du • \u moyen seulement de deux rattachements successifs par la se- • !.• méthode, ou en en effe< tuant trois ù l'aide de 1 ■ première méthodi . on disposera, poui la détermination des stantes de chaque cliché, en- riron .: o étoiles comprises entre la i el 1 1 ~ -> tndeur. . Les éléments de la réduction'seront obtenus ave< une exactitude ii. s i|.\. e. Les < ..nilitnnis deviennent plus favorables, si l'on emploie pour déterm rieur râleur des étoiles séparées par une distance angulaire supérieure ■< l'étendue d'un seul clich , Il sérail tr< ! ! te le lès m ourd nui le catalogue complel étoiles de repère réduit à l'année 1900 En effet, 1 a 000 à 1 "• ■<•- pères seulement mi l lisent pouralteindi but. On choisira les étoiles su- périeures .1 la -r grandeur <•( on ado »tera, p irmi elles, celles qui possèdent les positions el les mouvements propres les mienx déterminés. • ANALTSI MATHÉMATIQUE. Surunt is de la théorie fonctions d'une variable compl > . par M. Emu Picabd. Bien des géomètres ont sans doute cherché à généraliser la théorie des fonctions d'une variable complexe. Le problème n'étant évidemment pas déterminé, on peut se placer, dans une telle tentative, à des points de ( i4oo ) vue très différents | ' ). Le point de % ue, auquel je \ aïs ici me placer, sem- blera peut-être présenter quelque intérêt. „ |. ( in sail que l'étude d'une fonction analytique d'une variable com- plexe revient à l'étude des fonctions réelles P el Q des deux variables réelles x el ) . satisfaisant aux deux équations p .i> ; dP _ _ dQ g ( les équations possèdenl une propriété fondamentale : si P el Q, ainsi que l\ el Q, représentent deux systèmes arbitraires de solutions, les fonc tions P, el «.»,. < onsid< rées comme fonctions de P el Q, satisfonl au sys- tème .-I' ,)\' dP dQ dP ' » Il est naturel de chercher ;i généraliser ce résultat, en considérant les systèmes de deux équations f(àP dP dQ dQ\ ' " j JP dP dQ dQ ' , ■ jj à % telles que, P el Q •hum que P, el Q( désignant deux systèmes quelc [ues de solutions, on ait, en considérant P, el Q, comme fonctions de Pet Q, dP dP, dQ< dQ \ ,P „, .„• ' M ,>!•' dQ' dP ' dQ » Nous faisons de plus la supposition que les équations soient vérifiées pour I' '■. Q - v. ( )n \.i voir qu'on peul effei tuer la recherche de toutes les équal s jouissant de la propriété précédente. (•) I » : » 1 1 - une Noie récente ( omptes rendus, 3 avril 1891), j'ai examiné le cas de certaines équations où les coeffli ients dépendent d< - variables indépendantes. Dans le Bulletin de I" Société mathématique 1 15 avril 1 8g i M Vppell •> indiqué un systt me de quai [ualions où les fonctions, qui 5 figurent se trouvent satisfaire ■< I équation de I .aplat e, I l/|01 | \ l'aide des relal "n^ /Il y,. '"' '"' | rfP rfP A. ■ on peut, en i liraina I coefficients de l>- liendra un système de deux équations différentielles entre P et Q, jouissant de la propriété demandi On sa . d'après l<-^ un thodes deux ibles et à deux paramètres. La question proposée est donc résolue; m'arrête p la discussion, qui donne d'ailleurs des types très simples. -' I ■■ | il de vui précédent n'est pas borné au cas de deux fon< ti<>!^. < onsidéranl trois fonctions P, Q, R de trois variables x, y, z el un [ue lui util Lbui M Soj bus I ie dans de :l - J i — 1 ; i .AU \ l^2 I |0'J ) sj stème de trois équations ' o /«■(.,>,■>■ on |>«-ui se proposer de trouver !«••> systèmes, tels que, P, Q, li. ainsi que I' .(),.!;,. désignant deux s,, lu lion s quelconques, on ait, en regardant P,, Q,, li, comme fonctions m nous avons plus haut fait usage trouve encore son application. Les équations àP ' j -"' listni' tes entre les d partielles du premiei ordre, nous aurons i isidérerles^ res // p paramètres. le me borne aujourd'hui i ces remarques très générales. L'étude d'exemples particuliers ilculs <|n<- je n'ai \>^ i ncore achevés. Parmi |uelques-uns seront- ils susceptibles de pré- sent) la théorie des t tions d'une variable complexe une analogie l>lii^ esl un point que je ne puis en ce moment décider, mais < l< h ii je me r< si rve 'I'' faire une étude approfondie. PHYSIQl i . Sut In . \ In chaleur. V lie 'li- M . MlKCEl Ml im;i / Dana la lin dernier, M. Miculesco < présenté ■< l'A< demie une Note sur un p n de l'équivalent mécanique de li i haleur qu'il croit nom lé comprend naturellement deux genres de mcsui es disl i l i mesure de la quantité de travail développé dans un temps donné; l Ile de la quantité de chaleur correspondante. ia toutes les expériem [u'< derniers temps, la mesure du travail mécanique irtout quand ce travail étail produit par uni m mouvement « 1 « • rotation. \iiim, dans les exi i entreprises p i Un ivants sur la chaleur dévelop i ou «lu mercure, le travail mécanique était pro Imi par I i < bute d'un poids, mais une partie seulement de ce tra- vail étail transformée <-n chaleur mesurable par le calorimètre. Il fallait Paire des tions pour ti mple des frottements des axes qui con- lui tion de la chaleur, mais dans une autre partie de l'appareil que • <-ll>- où se faisaient !«■•- mesures i alorimétriques. La même observa i s'applique aux expériences dans lesquelles M. Violle lit tourner un disque -l< ■ uivre entre les branches d'un électro-aimant. I rappé i nconvénients, j'imaginai, vers 1 880, le procédé qui est décrit dans la < omi :al VI. Miculesco, el qui a été depuis em- ployé ave» quelques modifications par M. >l Irsonval. . dé, qui s'applique a une foule i mais en ne leur permettant qu'un très petit déplacement), il suffit de mesurer l'effort auquel elles sonl soumises pour en conclure le travail développé par les pièces nui- Iules. L'exemple le |>lns simple que l'on puisse prendre de l'application de ce principe est précisément celui que j'ai réalisé le premier en 1881 : la machine dynamo-électrique à inducteurs mobiles montés sur couteaux. J'ai décrit publiquement cette machine pour la première Fois en t88i au Congrès international 'les i lectriciens, dans sa séance du 19 septembre (voir le Compte rendu des travaux du ' g publié par le Ministère des Postes et rélégraphes, p. l5o)('), el je signalai même le parti que l'on pouvait en tirer pour mesurer l'équivalent mécanique de la chaleur. \u mois île février 1 882, je construisis une machine à inducteurs mu- Iules munies sur couteaux, qui me servit à faire une série d'expériences, dont une partie a été publiée dans le journal In lumière électrique 1 n iros du 17 juin 1882 ei du a ; décembre t88 1 I t6 août de la môme année, je communiquai au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences 1 session de la Rochelle 1 le projet 'les expériences que nous ile\niiis faire en commun, M. d'Arsonval el moi, sur l'équivalent méca- nique de li chaleur el dans lequel l'organe :< v ;■ ni pour mission de trans former le travail en chaleur était un tube de cuivre monté sur couteaux 1 dispositif que j'avais d'ailleurs déjà appliqué dans mon indicateur magné- tique île vitesse , 1 1 description sommaire île l'ensemble île l'appareil se trouve dans le ( 'omptt rendu du I ongrès de [882, page 235. <■ Enfin, en [889, je fis étudier les plans 'lune mael > dynamo-élec- trique puissante (cenl cinquante chevaux), qui figura .1 l'Exposition de [88g el iluiit les inducteurs, montés sur une suspension 1res mobile, ana- logue ;i celle îles grosses cloches 'le cathédrale, étaient susceptibles d'un petit déplacement combattu par un ressorl dynamométrique, qui faisait connaître ,1 chaque instant le couple appliqué aux inducteurs et, par ■ • • 1 « (') Voici textuellement l<- passage '-m question : n L'orateui M. Deprez signale également | 'la mesure du travail al bé par les machines un dispositif qu'il a imaginé. Il consiste .t rendre mobile le bâti qui porte I - limants inducteurs. L'effort d'entraînement exercé pai la bobine sui ce bâti mesure exactement le travail dépensé. » In peu) p effoi 1 en mainten ml en pi 11 ■■ le bâti mobile ■> l'aide d'un li\ ier chargé d'un poids . séquent, & l'anni I '•• ma< hine i été décrite dans le numéro du [2 avril et dans cette description je Fais ressortir le èral de ma méthode dynamométrique, qu'on peut appliquera un il nombre de questions de M« ca nique expérimentale où les dvnamo- naires ne p il rendre a,ucun service. Elle permet d'étu- dier séparémenl !<■ travail < onsommé |>.ir chacun des or s d'une ma- chine quelconque. Dans !<• > ^ d'une machine dynamo électrique, |>;ir nple, en suspendant les indu* leurs sui couteaux el en fixant au sol les balais et les paliers <\<- l'axe de l'anneau, <>u éli le d'un seul coup la mesure de toutes les for< es outres que celles qui ><>nt exclusivement éle< triques ou magnétiques. • ette métl ippliquerait Facilement aux ven tilateurs, aux pompes centrifuges, etc. i ; dé« alorimétriquc employé par M. Miculesco, et qu'il appelle méthodt à température conttantt employé dès 1860, par Hun. dans cpériem es sur l'équivalent mé< anique de la < haleur. Il est dé< rit à la vpèrtmentah l<- fréquentes applu ations. 1. ferai connaître bientôt nn .1 |»j ►■• 1 < I nouveau el très simple, destiné .1 la déterm le l'équivalent mécanique de la chaleur et qui me parait réunir toutes les > ondilions désirables <\ exactitude. En terminant, j< marquer que, lorsqu'on applique 1 procédé .1 l.i mesure du travail absorbé par une machine quelconque en employant un moteur électrique, il n'est pas m re de pla< er I an te des couteaux de suspension uilit - placer les couteaux en un point quel< onque du bàli 1 dans le plan horizontal passant par l'axe de rotai par • xemple 1, el de mesurer le couple d'entraînement de l'en- semble, ''ii .i\ > n t soin de ramenei chaque fois l'axe de rotation de l'anneau dans le prolongement 'l>- l'axe de rotai le la mai bine qui absorbe le travail produit, condition facile .1 remplir. Dans ce cas, le moteur électrique 1 « • 1 * 1 entier esl suspendu sur des couteaux, el il esl fai île de démontrer que l<- couple d'entraînement du bâti esl rigoureusement égal bu couple résistant de la machine mise en mouvement, sans <|n'il \ ail de correction .1 faire pour te impte du travail résistant absorbé par les frottements et résistances passives de toute nature «lu moteur électrique. Il esl bien entendu, d'ailleurs, que tout le ( i io6 ) système doil être équilibré de façon que son centre de gravité soit situé sur l'axe des couteaux. » BOTANIQUE. />• la formation des feuilles des I sculuse/cfes Paviaetde l'ordre d'apparition dU leurs premiers vaisseaua . par M. .V. lui > 1 1. 1 ' i. « Par l'ordre d'apparil de leurs folioles, ces feuilles appartiennent .1 ce qu'en [853 j'ai nommé la formation basipèle digitée, c'est-à-dire que c'est la foliole médiane qui apparaît la première au somme) de la proémi- nence initiale uo peu comprimée, qu'une foliole latérale nall ensuite de chaque côté, puis une deuxième aussi de chaque coté, el une troisième, m la feuille doit avoir sept folioles. Celles ci sont donc loi unes de dedans en dehors, ou de haul en l>as, ce qui revient au même dans le cas présent . » Pérule. I '■•< écailles protectrices des bourgeons sont formées par îles pétioles m in m h il es di- folioles avortées. Leurs faisceaux représentent ceux de la gouttière ubrovasculaire dorsale du pétiole proprement dit. lai février el en mais, on peut voir souvent, dans les écailles internes les plus jeunes, l'ordre '!'• formation «le leurs premiers vaisseaux. < m j peut trou- ver d'abord un vaisseau ou un fas< i< ule, qui nu m h- de la tige el qui s'élève au-dessous de la loliolc médiane. I n autre nall ensuite à petite distance de chaque côté, an dessous des premières folioles latérales; puis un ou deux autres apparaissent aussi de chaque côté el successivement, suivant le nombre des folioles existantes, en sorte que les plus externes sont les plus jeunes. Ces vaisseaux ou fascicules, en s'allongeanl de l»as en haut, arrivent aux folioles, dans les. pi. -Iles ils entrent Minant leur ordre de nais- sance. Les deux vaisseaux ou fascicules les plus externes de chaque côté sont ordinal reine ni unis .1 la lia se de l'écaillé, et -< >lil prolongés dans la tige. Quand ces fascicules primaires oui atteint une certaine hauteur, il s"m- terpose entre eu\ des vaisseaux secondaires, qui, souvent nés libres, à petite distance de la base, s'insèrent sur la partie inférieure des primaires, et qui, parvenus pies du liant de l'écaillé, se bifurquent et ni une branche au côté adjacent de 1 hacune des folioles voisines. Ces divers fasci cules longitudinaux sonl > . et là relies par de r\ ures obliques. ('il. académie décide q tte Communication bien que dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. I'1 s il «'si produit un, deux ou trois rameau es • | < ■ î montent dans les côtés de l'écaillé. I es • peuvenWêtre d'abord formés de courts vaisseaux libres lesdeux bouts, qui renl bientôt sur ! < ■ • ■ - 1 . basilaire d«'s fas.-i- culi s . ! sent .1 peu près dichoto- miquement, et leurs ramules plus ou moins incl s, courbés vers le bords de l'écaillé, ^- ■ n 1 ■ ■ 1 1 ■ -> <'n 1 '■ni des Faisceaux primaires des écailles de la de est donc basil .1 3 faisci lux des feuilles pro- 1 dans l< -^ Esculus Hipf tum et rubt cunda, don) je p 11 lerai d'abord. Quand on étudie I évolution «Ic^ feuilles de ces deux espè< es, en fé >, mi trouve fort souvent dans ces jeunes organes, hauts - seaux naît dans la t • •! i« •!•• n (ntôt après il en apparaît un sem- blable • I • n ^ les doux pi oies latérales, ''t un plus tard eni ore dans le mi l'ordre de naissance de celli premiei 1 de ch ige par en haut dans la nei vure médiane, et par en bas dans le pétiole. D'abord simple, H commence .1 être doublé d'un auti 1 li le na ssa 1 seulement plus tard dans toute sa longueur. On trouve fi [uemment ces premiers vaisseaux allongés .1 des degn s divers dans la même feuille. Le médian peut arriver .1 l.i base du pétiole, <-i même le dépasser de beaucoup, quand les premiers vaisseaux |u* externes. Q I toutes les folioles sont | rvui s de leur premier vaisseau pro- è par en bas, le pétiole en linaux, si U feuUle a cinq es, "n sept si la feuille •■ sept divisions. Dans le pétiole d'une feuille ayant i n.| folioles, le premier vaisseau de la première foliole latérale de g m. heet de droite se courbe ii ■ ni vers l'extérieur, |>ivs du lias de ce pétiole, et quand, un |><'ii |>lus tard, le premier vaisseau 'l<' la nervure médiane de la foliole externe s'allonge, il vient s'insérer sur ce vaisseau fascicule courbé et ils descendent ensemble dans la tige. Quand la feuille .1 sept folioles, c'est le premier \ > >seau ">i 1 1-' i< ule de la dt uxième foliole latérale qui se c *be ainsi au bas du pétiole, <■! c'est sur lui que va ( r4o8 ) s'insérer le premier vaisseau «I-- la foliole externe, n bien il \;i s'unir, au bas du pétiole, avec le vaisseau ou fascicule venu >l<' la foliole médiane. Sur il>'^ coupes transversales du pétiole, ces fascicules sonl disposés en arc, de manière que celui qui prolonge la nervure de la foliole médiane occupe le milieu du dos de ce pétiole; tandis que ceux qui prolongenl la nervure médiane des autres folioles se rangent de chaque côté, d'arrière en avant, suivant la position respective de a - folio ^près l'apparition «le ces faisceaux primaires du pétiole, d'autres vais m mux naissenl sur les côtés de la nen ure médiane de chaque lui mie. Ils com- mencent au bas de celle-» i, ordinairement par un court vaisseau qui, paï- en haut, peut être juxtaposé à ceux de la nervure médiane, <-i par en bas. souvent quand il est libre par les deux bouts, peut s'allonger l«s faisceaux primaires il secondaires «si notablement différent dans les Pavia maerostackya, lutea, rubra, californica, etc. Il \ naît bien, très fréquemment aussi, des I remiers vaisseaux dans les nervures médianes des folioles avant qu'il en c\|s|e dans le prtmle. el ils s'a 1 1« » 1 1 1_1 < ! Il I plus OU moins par «Il bas d.ili- organe; mais il arrive ordinairement ou du moins très souvent qu'il naît au bas de celuH i. ou même dans la tige, des vaisseaux qui montent a la rencontre de ceux qui descendent et s'unissent avec eux. Cette double origine ascendante et descendante des vaisseaux a lieu non seulement pour les faisceaux primaires, mais aussi pour les secondaires (Pavia califor- . rubra, macrostachya, etc. i. tssez s,,,,\.-iit cette double manier. ■ de naître est i | »•- ■ i près Bimultanée en haut et en bas. Dans beaucoup de i la partie supérieure basipètequi apparall la première, tandis que d'autres I -t la partie inférieure basifuge ou ascendante es aspei ts, el aussi l'accroissement ascendant de la partie min uni-. ■ d< tux primaires el secondaires des divers Pavia . a. s. tendent à rapproi lui l'évolution des premiers vaisseaux des feuilles proprement «lii.'s de celle des vaisseaux des écailles protectrices. Le développement ascendant des vaisseaux de ces écailles, que j'ai ommencemenl de cette < ommunication, peut être vérifié vers la Im d'avril, en mai el même ai tuellement, quand toutes les feuilles con- tenues dans le I rgeon formé l'année préi 1 dente, el qui doivent s'épa- C. K - 1 • \ll. N 25.) lOJ ( i4io ) iiouir durant le printemps, seul ébauchées; parce qu'alors débutent déjà les écailles du bourgeon < ! • ■ 1 1 1 les feuilles s'épanouiront l'année suivante. » Pendant cet épanouissement des feuilles, la végétation s'affaiblit dans celles du sommet du rameau, de façon que sou\ ent les dernières arrivées a la lumière u'ont que des folioles extrêmement petites. Les bases de leurs pétioles constituent les premières écailles de la pende qui enveloppe le nouveau bourgeon jusqu'au printemps suivant. » L'affaiblissement de la végétation continuant dans le bourgeon, dont les feuilles viennent de s'épanouir, les folioles des dernières feuilles ébau- chées restent rudimentaires. La vie, en quelque sorte, les abandonne el ne se manifeste que par l'a» croissement du pétiole qui s'élargit, s'épaissit notablement et verdit chez les écailles les plus externes , tandis que leur partie supérieure se détruit ; cette partie supérieure reste stationna lans les dernières produites. C'est le ralentissement de la végétation en haut de >es organes qui fait que les vaisseaux ue b'j développent pas tout d'abord. La naissance de < eux-ci si ni les progrès de la végétation : ils appa- raissent de bas en haut. \u contraire, quand plus tard la végétation devient pins active dans le bourgeon, elle est plus puissante principalement dans l'extrémité supérieure des feuilles ébauchées qui, dans ce cas, accroissent surtout leurs folioles. Le développement de celles-ci l'emporte dois de beaucoup sur celui du pétiole. Dans les jeunes feuilles-écailles, «'était le peiic le qui prédominait grandement. C'est évidemment à cette plus grande activité de la végétation des jeunes folioles qu'est due la précocité de l'apparition de leurs premiers vaisseaux. I uns, nés d'abord dans leur nervure médiane, progressent ensuite de ha ni en l>as. ( et te direction du développement des vaisseaux n'est point, du reste, un fait particulier aux feuilles des JEsculus : on l'observe dans l'évolution des feuilles d'un assez grand nombre de végétaux. » Pendant el après I ébauche des faisceaux de la gouttière Gbrovascu- laire dorsale, il en naît d'antres ,, |.< face antérieure du pétiole, ik sont situes, d.nis l.s coupes transversales, suivant la corde de l'arc fibrovascu- laire. ik ferment par conséquent ladite gouttière sur toute la longueur de I organe. Us sont déjà très d,\ eloppés dans des pétioles de -•""". J'en ai vu débuter dans un pétiole de i""" de longueur i Esculus Eippocastanum ». Au sommet du pétiole, chacun d'eux ne correspond pas a une foliole particu- lière. En les suivant de bas en haut, après avoir enlevé le tissu cortical qui ouvre, on les voit se dilater notablement sur le sommet pétiolaire, puis se diviser, el chacun donner des branches à la face antérieure de la nen ure médiane de deux folioles contiguës. ( l'Ill ) Les nervures médianes des folioles sont construites sur le même type que le pétiole. Il 5 •■ une gouttière dorsolatérale relativement profonde, formée d'un l.n^ eau médian dorsal et de trois, quelquefois quatre fais- \ de chaqu laquelle gouttière esl fermée par trois ou quatre eaux qui, un pen au-dessus de l'insertion des folioles, se fusionnent en un s. -ni. large, symétrique des faisceaux antérieurs pétiolaires( Escuius mum i. I n < >iii ri il. aux dorsaux, latéraux <-t antérieurs du pétiole el des nervures médianes des folioles, il \ .1 encore, dans la région centrale enchymateuse (ou médullaire ganes, un ou plusieurs faisceaux. Il \ «-n .1 un dans le milieu de < haquc nervure médiane folioles, deux, [uatre vers l<- milieu de la hauteur du pétiole de 1' Escuius Bippo tanum; il \ en ■ cinq on sii me, et sept <>n huit près du sommet. I / tculus rubicunda en présente davantage, jusqu'à .is en haut dans le pétiole, on en peut voir qui s'allient el se fusionnent. [1 en résulte que ces faisceaux* entraux sont humus nombreux vers le milieu de la hauteur du pétiole; mais vers le baut de c élu h 1 on en observe en voie de division. I à, près du sommet, six sont mivanl un an . av« un ou deux autres sur la corde de col arc / tculus II mum 1. I ne dissecl attentive montre leurs rappoi ts avei les faisceaux péri- phériques et avei ceux des nervures médianes des folioles, lu sommet du pétiole, un fai central se bifurque vis-à-vis de chaque angle qui si pan la base de deux folioles adjacentes : une branche s'adjoint aux Lus- ( i4« ) ceaux latéraux «lu l>as d'une • I » - ces folioles el l'autre branche aux Faisceaux latéraux de la foliole \ oisine. » En suivant de haut en l>as le faisceau central m délical «l»' la nervure médiane de chaque foliole, on le voit ordinairemenl se bifurquer à son entrée dans le pétiole : une branche \a s'unir à l'un des faisceaux parié- taux voisins, tandis que l'autre branche aboutit à l'un «les faisceaux cen- traux pétiolaires. D'autres fois, les deux branches descendent dans le pétiole et s'allient chacune à un faisceau central différent; ou bien encore, après s'être reliées par un courl rameau, aux périphériques du voisinage, elles se rapprochent l'une de l'autre el se fusionnent en un seul faisceau (entrai. » Dans la base dilatée du pétiole, les faisceaux antérieurs se rapprochent de ceux <|ui forment la gouttière dorsale el s'adjoignent aux primaires. Les faisceaux secondaires interposés à ceux-ci b'j ajoutent également. Il en resuite qu'il ne reste à l'insertion de la feuille qu'un nombre ôté el deux de l'autre. El j'ai remarqué que si cela a lieu dans des feuilles de la même pane, le nombre trois de l'une esi opposé à < elui de l'autre feuille, el symétriquement le nombre deux de l'une au nombre deux de l'autre. Ce qui est bien remarquable, c'est que les deux feuilles peuvent n'avoir chacune que cinq folioles i Esculut Hippocastanum). » En grandissant, chaque foliole produit des nervures pinnées de i haque côté de la nervure me. liane, et à son bord, de chaque côté aussi, des dents qui présentent une particularité bien singulière. C'esl que ces dents qui commencent à se- montrer un peu au-dessous de l'acumen, dans des folioles hautes de omm,6o a omm,8o, ne terminent pas les nervures pourvues de vaisseaux les plus âgées. I n peu plus tard] d en est formé plusieurs autres de bas en haut au-dessus des premières, sur les i ûtés de l'acumen, et d'autres de haut en bas au-dessous, sur le bord inférieur de la foliole i dEsCulllS Hippot OaStOJlUm ). » Les premiers vaisseaux des nervures pinnées apparaissent dans les plus longues de eelles-ei, i|iii vint situées dans la région inovenne la plus ample de la lame, et qui correspondent, non aux dents ébauchées les plus saillantes, mais aux plus larges. « es dénis de la région moyenne sent plus larges que les autres, parce qu'elles doivent produire un plus grand nombre de dents secondaires. Elles en donnent souvent cinq, quelquefois ,4i3) six el sept, qui naissent de bas en haul sur leur côté externe, libre au bord de la lame i ' i. Les dents se< laires inférieures, qui sonl les plus âgées, peuvent portei des dents de troisième ordre. Les dents primaires situées dans la région supérieure de la lame el celles < j ■■ i sont au-dessous dans la h info rieure ne donnent qu'un plus petit nombre de dents secon- daires, qui va en diminuant de Ims en haul vers !<• sommet de la t < • 1 1 ■ ►! t ■ . de haut en bas vers la base de celle-ci. roui • * i * l>.is. la lame n'est fré- quemment plus dentée !«• l'apparition d< - iux dans les nervures pinm 1 aux naissent dans les nen un- s de la région moyenne, les autres nervures en s. .ut pourvues de basen haut dans la partie supé- re de la lame, « I « - haul en bas dans la partie inférieure Escuius el Pa l Kl lll\ 1 li- rameaux \.is, u la ires des nervures pinnées qui vont aux dents se- condaires naissent régulièrement el successivement de 1>.is en haut, les ix correspondant aux dents s ndaires inférieures. Quand une u avec des vaisseaux venus du > côté supérieur correspondant de la nervure pinnée adjacente. Il <'n résulte des mailles dans lesquelles, un peu plus tard, en sont formées de plus pe- tites qui complètent le réseau vasculaire. La même production vasculaire s'opère dans imb les intervalles des nervures pinnées, de l>as en haut dans la moitié supérieure de la foliole, de haut en bas dans la partie inférieure. physiologie. — i>e la glycofyse hèmalique apparente et réelle, et sur une méthode rapidi >/ xge du gfycogéne du sang : par MM. K. i A un chien à l'inanition depuis plus d'un jour on retire du -.nu arté- riel, en observant strictement les précautions indiquées dans notre der- nière Note (Compta rendus, séance du •> mai) j >< "m- la détermination du pouvoir glycolytique du sang non défibriné ; portion du sang tombe .m sortir <\<- l'artère dans le sulfate de soude à plus de 900 < !. pour le do- sage du sucre initial, el quatre autres dans quatre Wallons renfermant du sable 1 >■ 1" ' . De ces quatre portions, une reste à cette température pendant quinze minutes, une autre trente minutes, une autre quarante-cinq mi- nutes, el la dernière une heure. lu bout <\f ces temps on dose l<- sucre dans chacune de 1 es portions 1 en versant le sang dans le sulfate de soude a plus de qo°( . •. Si l'on représente par 100 le sucre initial, on obtient, en négligeant les dé< imales, les chiffres suivants : . Iidqur quart d'heure. V I • 1 ■ - i5 minutes . ' 1 ■ » 3o d 3i 7 1 "' - 1 • 5 1 heure 72 4 » Si l'on procède exactement de même chez un chien bien nourri de soupe, on constate que, dans le premier quarl d'heure, la perte, loin d'at- teindre l 2 pour mu, est a peu près nulle. » Pour expliquer ce résultat, on pourrait supposer que le ferment gly- colytique se dégage des globules blancs plus tardivement si l'animal a été bien nourri. ."Mais cette hypothèse, toute gratuite, n'expliquerait pas pour- quoi il j B fréquemment dans le premier quart d'heure, uon seulemenl absence de perte, mais augmentation sensible desacre. Cette augmentation Il encore plus Fréquente, mais Faible d'ailleurs, dans l<- sérum obtenu pai centrifugation du sang d'un chien bien m. uni de soupe, ei maintenu une beu C. On sait par nos recherches (Comptes rendus, séance du que le ferment glyt olytique, <|m <^t contenu dans les glo- I m l.-s 1 .l.iit. s. fait défaut dans le sérum. Il faut donc admettre qu'il se pro- duit il ii sucre dans le sang et même dans le sérum l, ^iii> doute aux dépens de la matière glycogène, donl l'existence éventuelle dans le sang .1 . i, ad- mise par plusieurs auteurs, <-t qui, d'après M. Imau I, j serait constante. 1 connaître la quantité di qui se produil aux dépens du glycogène hématique, il faut, par un artifice, empocher la glycolyse. Pour cela, après l'obtention, ;i |>lu^ de 9o°( .. d'une portion de sang pour le dosage du sucre initial, <>n <'n fait tomber quatre autres dans le sable, non ' . mais presque goutte .1 goutt l , Nous avons montré . 1 ompli » n ndus, séance du 19 janvii que le fermenl glycoly tique est détruit à 'i ' I n désignant par le sucre initial, <»n obtient les . Iiilli es suivants : \ pi es i5 minuit ■ I In Dans un tel sang renfermant, 1 on on voit, une quantité assez con- sidérable de ^l\' og« ne, on l'isole fat ilemenl au moyen de la méthode <•> ) gain que l'on obtient par le chauffage à >8°< , \ cette dernière tempé- rature, la transformai ion du glycogène en sucre es! 1res prompte : aussi, au bout d'une heure, est-on sûr de doser (à l'étal de sucre) la tut. dite du glycogène du sang. MÉMOIRES LUS. téléphonie. —Su/un ré eptt ur téléphonique de dimensions t depoids r\ duits, dit bitéléphone. Note de M. E. Hbbcadibb. i Rem "i a la Section de l'nv sique. i (( A la suite «le nies r, , lu -| elles sur les ellels téléphoniques, ni il a lllllienl de celles dont les résultats onl été insérés dans les ( omptes /> ndus, les s «t i ". avril 1889, 1 •-•. et 1 m janvier 1 891, j'ai été conduit aux conclusions sui- vantes : Dans un téléphone qui doit servir de récepteur, d esl possible d'obtenir à la lois la netti té dans la reproduction des indexions variées de la parole articulée, et {'intensité nécessaire | ■ tous les us.i^es du télé- phone. Pour cela, il suffi! : 1" de donner au diaphragme du téléphone l'é- paisseur juste suffisante pour absorber toutes les lignes de force i\a champ de son aimant; a0 de diminuer le diamètre jusqu'à ce que le son fonda- mental ei les harmoniques du diaphragme encastrés soient plus aiejis que ceux de la voix humaine, < 'est-à-dire plus ai^us que I /// . On reconnaît, en outre, qu'en satisfaisanl a ces deux conditions, on peut obtenir, avec des téléphones a < hamp magnétique lies faible, des ré- sultats comparables en intensité et supérieurs en netteté a ceux .pion ob- tient avec des appareils ., champs beaucoup plus intenses, >•! qui, par con- séquent, ont un poids ei un volume beaui oup plus considérables. On conçoit des lorsqu'on puisse : d'une part, prendre des aimants lus petits a deux branches ou même i seul.-, comme ceux des télé- phones Bell primitifs, et, par suite, des bobines très petites, ce qui permel de réduire dans la proportion de I à ' le poids d.- i elle paille du télé- phone; d'autre part, réduire, comme on l'a indiqué ci-dessus, l'épaisseur et surtout le diamètre du diaphragme, don résulte d'abord une diminution du volume de la boîte ou il esl en< astre, et, secondement, par suite de la minceur de ce diaphragme, la possibilité de I encastrer solidement, ionien remplaçant les boîtes métalliques pardes boites en ébonile, ce qui diminue encore considérablement le poids total de l'appareil. I «II- lyant eu besoin d'employer, dans certaines recherches d'électricité, des téléphones pouvant servir de galvanoscopes très sensibles, j'ai songé i utiliser les résultats précédents [mur construire un téléphone très léger, |((tii\;iiit rester li\<- aui oreilles pendant des journées entières s.ms fatigue pour l'opérateur, el laissant l«s deux m. nu. constamment libres. » J';n réalisé plusieurs types d'instruments de ce genre, en employant .1rs téléphones •« un ou ■* deux pôles, ré s |>.n- un ressort en fil d'acier de 2mm de diamètre, V, comme l'indique la figure ci-contre qui représente, réduit au quart de sa grandeur, l'un de ces appareils auxquels j'ai donné le nom de b'uéléphonei l i botte est en ébonite , le couvercle est terminé par .1rs ajutages recouverts d'embouts en caoutcl c //, qui peuvent être re- tirés et changés à volonté chaque opérateui ayant 1rs siens pour son usage et '|ui pénètrent .1 l'inU rieur des oreilles par suite i\'nu<- faible torsion <\ arrière • tn avant opérée préalablement sur le ressort. Ils s'ap- puient .uns] sur le conduit auditif, et une légère pression du ressort \ qui passe -"us le menton u moins les deu« brani hes du \ . maintient les deux télépl is contre les oreilles. < eux-ci ne pesant que ilors que 1rs téléphones ordinaires ni environ joo . et ne "" à i"" de diamètre, ne pro- duisent pas de fatigue, ni même de gène, au bout de quelques minutes d'u ' 1 1 ressort en acier peut servir .1 relier électriquement deux des quatre bouts des bobines, de sorte qu'il suffit de deux cordons pour relier l'instru- ment aux appareils pour lesquels il doit servir. Ce ressort peut d'ailleurs Être aimanté el contribuer .1 renforcer ou à maintenir l'aimantation dis C. K. ,1891,1" Semestre. , I CXII, N 25.) ' 'S I ( «4i8 ) aimants des téléphones. Il peut, par suite, jouer un triple rôle : méca- nique, électrique et magnétique. » Les bitéléphones, imaginés ainsi pour un usage scientifique, ont été essayés comme récepteurs avec les microphones transmetteurs ordinaires sur des réseaux téléphoniques, notamment sur des lignes souterraines de 5okm à 75km de loii-ui'iii'. sur une ligne de 800"™, sur la Ligne récemment construite de Paris à Londres; ils ont donné de bons résultats qui lesonl (ait accepter parmi les appareils dont L'emploi esl autorisé par L'Étal dans les réseaux téléphoniques. » Cet instrument s'adapte à tous les systèmes de transmetteurs télépho- niques en usage; il peut être utilise par Les personnes, si nombreuses, qui, possédant un poste téléphonique, ont besoin, soit de prendre des notes pendant qu'elles transmettent ou reçoivent «les messages téléphones, soit même de Les écrire intégralement. » CORRESPOIVDAJNCE. ASTRONOMIE. — Observations ■ la nouvelle planèu découverte à l'Observatoire ■/< Nice, le 1 \ juin 1891 . Note de M. Chahlois. ision Dair- 19 un rlr..iir 1 . Distance polaire Log. faci. 1891. d< \ appai parall. apparente. parai); Il m 1 h ■ Juin 1 1 1 i . ". iii ... .1 [ l3. 10.5 t>. 1 1 io. 55. 36 1 . 1... . 1 1 ;. 1 1 . i,6 ■ • ■ » La planète est de 1 '•' grandeur. ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planèu Charlois (1891 , juin 11), faites à l'Observatoire d'Alger, au télescope tfeom,5o; par MM. Rajibadd et Sy. Communiquées par M. Mouche/. Plam te 1 toile. I " • -ilc — — -— _ _-^— - Nombre Dates île Iscenaion de 1891. comparaison. Grand. droite. Déclinaison. comp. Obs. m i r " Juin [2... a Zones d'Argel. <'.. it. Vienne, n° 13378 g 4-o.3i.ig — 2. 4-6 18:10 R. 12 ... a — o.3o.24 — 2. 5.i 18:10 S. i3... a » — 0.24.08 — 2.i5.6 18: i4 H. i3 . . . a » — o. ■ 1 . '.'■ -2.17.9 12:12 S. i i4i9) Position de l'étoile de comparaison. \ ■a ur. k m • a ' et I >J. on ne voyait aucun indice de rrn\ ersement. » A ioh24m, les jets lumineux Les plus élevées de la protubérance attei- gnaient la hauteur de '. ■_■ , . Lu-dessus on distinguai! une lumière difiuse sans structure bien définie. I tu reste, les vapeurs lactéesde notre atmosphère réduisaient l'éclat du phénomène. I ,21 , < ette protubérance causait des déplacements considérables sur la i les autres raies, les déplai ements se faisant par place du côté le plus réfrangible des i par d'autres sur l«- côté le moins réfrangible. D.nis l.i partie inférieure de la protubérance, où !<••> déplacements attei- ent leur maximum, les déviations atteignaient 9, > dix-millionièmes de millimètre de longueur d'onde. \ mi-hauteur filets c .ms.iit nue déviation un peu moindre que celle que nous venons d'énom \ midi, l'éruption esl un peu moins violente, mais les jets lumineux sont , h. 01 e brillants <-t très élevés. Le 18 juin, . I énergie cruptive de la protubérance esl encore forte, et ses jets alteignenl une grande hauteur. IU changent rapidement de forme, l'activité du phénomène augmentant et diminuant alternative- ment. Quand «■! I«- augmente, les jets, qui ai ra • rent une netteté extraor- dinaire, -"ni parallèh s de leur base jusqu'à une certaine hauteur. Il sem- blerait qu'ils s.mt , ■ et visqueux, comme s'ils sortaient s.his forte pression d'< ouvertures. tprès s'être élevés presque parallèlement jusqu'à une certaine hauteur, ils décrivent des courbes qui vont s'accen- tuant et qui, s élevant .1 différentes hauteurs, retombent vers le Soleil dans toutes les directions. Quand l'activité diminue, la partie supérieure des filaments lend .1 se dilater et revêt, de pins en |>lns, l'aspect des protubé- rances non éruptives \ 1 i . le calme est rétabli, el toute trace de pro- tubérant >• èruptii e a disparu. Dans la littérature solaire, is ne voyons que les deux observations simultanées, <\ 1 on el Hodgson (Monthly Notice* H. I. S., vol. XX, p. 1 •- 1 eptembre 1859, qui semblent avoir quelque rapport ave< le phénomène que nous avons observé. Simultanément, a\ ci l'éruption observée en i85q. une forte perturbation magnétique était ob- servée c K.ew, it des aurores polaires intenses illuminaient le ciel dans la nuit qui suivit l'éruption. En a-t-il été de même pour l'éruption de 1891 .' mi 1 Ri] . — Sur la n peut donc I nui ver par quadratures seulement une infinité simple «le spirales imaginaires applicables sur toute spirale donni e. » Dans le ea s général i -\- k* o, éliminons r„ et . , entre les trois e.pia lions précédentes; il vient ainsi, imis calculs faits, (l) k\i : >=*M '-1 '». » Telle est l'équation du problème. En la supposant intégrée, on con- naît s0, et par suite /„: il n'\ a plus qu'à effectuer nue quadrature pour avoir io0. Or l'intégrale générale s, contient, outre le paramètre k, une constante arbitraire, ce qui démontre le théorème de M. Maurice I .<-\ \ . o 1. L'équation < i i, malgré sa simplicité, n'est pas de celles que l'on sait intégrer en général. Comme elle est - f(u) esl < onslante. I d moyeu simple de réaliser ■ rconstance consiste .1 prendre l ■ . I a conséquence, quelle mêmes dif- ficultés d'intégration que la proposée. Remarquons toutefois qu'il suffirait d'en apercevoir quelque solution. » C'est ce < j ii i arrive, par exemple, quand 4'COS1- - ! sin»". i qui, pour a£ = t, se réduit à z; .- . cosa. » Or. j'ai montré (p. 5i 8 de ce Volume) que l'élément linéaire des spi- rales harmoniques peut, dans le i is général, «ire ramené à la forme ,A- , • faco — As, ,, - \(du* + dva). ( ni m m i sait trouver les géo lésiquesde toutes les surfaces bar un pu -s. un connaît, quels que soient a, b, m, l'intégrale générale de I équation • " ' " ; • r, ' " acos '-sin — , b sin qui, pour /// 2, n c ait «Inné une infinité simple de spirales applicables sur la surface considérée. » géométrie. — Sur une class< particulier de congruences de droites. Noie de M. <<■ Goicbabd, présentée par M. Darboux. « Soit I) une droite de la congruence; F, I 1rs foyers; C le milieu de II''; II le plan mené par C perpendiculairement à D. Appelons surface mé- diane le lieu deC, surface centrale l'enveloppe de II. Les congruences qui I i , .■ 3 fonl l'objet de cette M lenl cette double propriété; aux dévelop- pables i\<- li congTuen respondenl des courbes conjuguées sur les surfaces mr.li.nn' et . eutrale. i des quantités proportionnelles aux cosinus direc- teurs de D; par les "données du point C; par xtytz,, x v . : . celles de I et F'; supposons toutes ces quantités exprimées à l'aidededeux variables u et f>, telles que // const., i const. représentent les dév< loppables de la congruence. La premier ndition exige qti enl solution d'une équation de I aplai e i a\ iri ints èf> iux : • es quantités étanl déterminées à un fac- teur près, "H pourra supposer que cette équation a la forme On aura dors ' ' 1 • avec les formules analogues p étant une quatrième solution de l'équal I ■ i ivons maintenant que la seconde condition est satisfaite. I es coor- données iln plan II sont cl /'. /' II l.iui et il suffit que /> soit une solution d< i). O on a, en tenant compte des équation et en posanl - —. 2à du ' àp v • ■'' _ ; 0 1 C. h.. Semenrr (T. CX1I, N 26 ( '426 ) ». Or ( )n devra avoir l ii différentiant par rapport à v l'égalité Mmi fin ■ illi V " M .-• du ,1/1 di à à ,h o. on aura V lit- du ■ .m ,h au i) I .'équation i 3 | de\ ienl alors >. M -.- ce qui se réduil « \iiim '/ doit être une fonction de p. Le problème revienl donc à trou- ver quatre solutions . . et "k d'une équation de la forme I ■ l et telles que •■ soi! une foncti I< Voici des solutions particulières i ' ) constant; les surfaces focale ïe réduisent •• des courbes. constant : les développables de la congruence touchent les sur- faces focales suivant leurs lignes de courbure; les courbes conjuguées qu'on trouve sur la surface centrale ^"ni des géodésiques. . ',■ . : les surfaces médiane et centrale s<>ni confondues; la surface commune est minima et la congruence est composée 'les aormales à cette surface. » GÉOMÉTRIE. Sut certains systèmes d* coordonnées sphériques et sur les sys- tèmes triples orthogonaux correspondants. Note de M. A. JM.nn. pré- sentée par M. Darboux. « Je me propose de montrer, dans cette Note, que la détermination des surfaces 2, qui forment une famille >ii désigne par - coordonnées d'un point (|iii-lc-«>nt|ti«- de la surface I rapportée .1 ses lignes de courbure (v) et (u 1, les équa ris représentent 1 1 famille P obtenue en transportant i. parallèlement à < >: : de plus, suivant qu'on \ suppose i ou " fonction de h . elles donnent une surface < [ m 1 < oupe 1 dans chacune de ses positions suc< essives suivant une de ses lignes de • bure > 1 ou (u . Pour qu'il existe deux surfaces 2 el 1 qui, transportées parallèlement 1 '•--, forment h-s deux familles 1 onjuguées .1 l , il faut alors <•! il sulfit que les équations f*l A dw >>. : '/// -f- n du exprimant l'orthogonalité de 1 el 1 avec 1. donnent séparément une fonction de w, la première pour > . la seconde |»>nr a. < lela i\i_;<- que •* . D'ailleurs ces deux condi- tions se ramènent .1 une seule o, qui exprime la propriété suivante, < aracléristique 'l<"> surfai es 1 : / plan P mem fur chaque point M dt 1 perpendiculairement n />i di qui joint U s deu t centn 1 dt courbun g< 0 A s trbure (6) et lu) en M n tte parallèle , «'t », Jjl> -\ h . » On vérifie, en outre, que la surface In un ne par ces valeurs de : et m, est une surface 2 pour une translation rectiligne dont les cosinus directeurs sont proportionnels a . 8, • » En résumé, à chaque système s correspond un groupe de surfaces -; toutes ces surfaces d'un même groupe se- déduisent de trois d'entre elles par composition géométrique. Réciproquement tontes les surfaces 2 peuvent être obtenues de cette manière. » Pour le système correspond uni surface qui admet la repré- sentation sphérique considérée. La différence 11 - \\ entre les rayons de cour- bure principaux de cette surface est une solution y. de G : et réciproquement. Il en résulte <|u>-, gj | ,,,, connaît une surfa* e S admettant une repré- sentation sphérique un système -. on obtiendra pour cette surface, à l'aide île quadratures, un groupe de solutions pour chacun des problèmes équi- valents i celui cl<- la représentation sphérique. Ces surfaces S sonl d'ailleurs caractérisées par ce fait que, si on les rapporte .1 leurs lignes de courbure, les paramètres quadriques el les surfaces minima .1 lignes la sphère toutes l<-> surfaces de révo- lution autour de cette droit* m i. h l'amortissement - lotions hertziennes. Note '!'■ M. V. Iêji iikm >.. présentée par M. Poincaré. I 'amortissement «1rs oscillations électriques '!<■ l'excitateur de M. Hertz peul se déterminer par une méthode simple, quand <>n fait les deux suppositions suivantes : i" Le i vemenl de l'électricité dans If résonateur a un caractère assez simple pour être représenté par l'équation il'1 mouvemenl d'un |>cn- dule agité par une force périodique. ( i43o ) » 2° L'amortissement de l'excitateur, et, par conséquent, celui de cette force périodique, esl considérablement plus grand que celui du résonateur. » Ces suppositions laites, on |>n t les pi o les avaient «les valeurs com- prises entre ".'s7 et i.i I, prenant celle Je l'excitateur pour mute. I n \ oici le résultat principal : l n excitateur, qui produisait \. pr< sentée par M. Mascart. I « quantité «le lumière de longueur d'onde X, transmise •« travers un milieu trouble assujetti ■> remplir certaines conditions théoriques indi- quées par lord Ravleigh, el résumées dans l<- Traité d'Optique de M. Mas- cart, peul être représentée par la formule I : l désigne l'intensité initiale el k une constante dépendant de l'épaisseur ii aversée et «lu nombre d'éléments troublants que renferme l'unité de volume «In milieu. On en déduit facilement la rel i i"^ . I"^- const. D'autre part, quand «m traite certaines liqueurs par un réactif don- ( i43a) nanl naissance à un précipité, on observe que, dans des conditions conve- nables, la masse liquide prend une teinte bleue, ce qui indique une grande diffusion des radiations de petite longueur d'onde. Pour étudier la lumière transmise à travers ces liquides, je me suis arrêté au dispositif suivant: » La lumière émanant d'une lampe rencontre une glace sans tain incli- née à \ 5° sur la direction du faisceau qui tombe sur l'ensemble des prismes de Nicol. d'un spectro|iliotoinètre de M. Crova. La lumière réfléchie par la -lace transparente est renvoyée par un systèmede miroirs dans la direc- tion de l'axe du spectrophotomètre. En avanl des prismes de Nïcol on dispose une cuve remplie de liquide transparent, et l'on cherche pour quelle position du nicol mobile les dem images ont la môme intensité quand la fente oculaire du spectrophotomètre se trouve sur une raie connue du spectre. < m ajoute alors le liquide troublant et l'on cherche la nouvelle position du nicol correspondant à l'égalité des images. < > >sure ainsi le rapport de l'intensité de la lumière transmise l à l'intensité l„ de la lumière incidente. Iprès avoir Fait cette première opération, on recom- mence en plaçant la lente oculaire sur la rue P en ayant le soin l'autre; cela tient .1 . e que, 1»^ de sa pn para lion, le milieu trouble se modifie ;i>siv. vite, 1 1 dès lors il est clilli- cile 'I opérer toujours dans >• par litre : ' 1 1 - 1 1 D 0 1 1 1 " 1 1 1 1 ; i' 1 1 r 1 1 tkui. 1 1 * I .1 loi théorique parai I donc se vérifier, dans I<'n deux cas, au moment de la Formation du précipil M. un Ii - propriétés optiques se modifient, ainsi que le montre l'étude d'un milieu trouble produil ave< l'essem e de citr dans les mêmes con- ■ :. H •• .1 XII. v 251 I06 ( i434 ) ditionsque précédemment, observé quelques heures après sa préparation : i; i I Calcul. C ••.'..., |Oi 1 1 • • . '. i . , '• i j • ■ , 5 i i I ... o, Ig5 I ... o,3oi » Dans ce « as, <>n peul représenter les expériences par la formule I l„< . a •> 1 1 . b 0,09, établie en supposant qu'il j a une diffusion générale indépendante de la longueur d'onde se superposant au phénomène primitif. » Au bout de quelques jours, <>n aurait // 0,0 /' ' " i- 1 ■ I.' liquide trouble parait blam . Je m'occupe en ce moment d'étudier la lumière diffusée ainsi <|ur les phénomènes de polarisation présentés par !<•> milieux troubles, désirant appliquer les résultats 1 la discussion d'observations faites à l'< observatoire du Puy de Dôme sur la polarisation atmosphérique. ÉLECTRICITÉ. — Sur t 'électrofyse du chlorure ,.," contenait le sel. L'anode était tou- jours constituée p. ir un 1 lu 1 !.. .m jil.it de V"1 de largeur, plongé d'environ S"" dans l'électrolyte; une plaque de fer forgé formait généralement !.. 1 .1 thode ; elle était entourée, dans le sel fondu et à l'extérieur, d'un Long vase poreux, nt le fond avait été supprimé. J'ai employé quelquefois aussi un autre charbon semblable au premier. I tans tous les cas, la cathode plongeait de [o™ environ. » l.e courant était fourni par une petite dynamo, à double excitation, réglée pour maintenir entre ses bornes une différence de potentiel con- stante de 10 volts, quel que soit le débit. I>.m- ces conditions, on avait à peu près 3o ampères au début ; mais au bout de quelques minutes, avec le ( r435 chlorure de baryum pur, le courant baissai! rapidement jusqu'à ■?. ou 3am- p res seulement. Il se formait donc, peu l'électrolyst , un . I < - j > . » t infusible très i îtant l n agitant fortement la cathode, -;ius la retirer, le courant re- prenail sa valeur première, et ainsi de suite | ' >. Je continuais cette ma- ihi n\ re pendant deux hem ron. En cassant le creuset après refroidisse ut. je n'ai jamais pu con- stater la moindre quantité . l'électrolyse se produit très régulièrement, et j'ai pu continuer quelques opérations pendant quatre heures, sans agiter, en ajoutant de temps en temps une pincée du mélange. Pendant que le courant passe, comme dans le cas «lu sel pur, l< chiot i dégage abondamment, en pro- duisant une espèce 'I ébullition autour » I « - l'anode. Mais ji- n'ai pas été plus heureux pour obtenir du métal; une seule fois pourtant, en mettant dans l'eau les fragments >'u quelques globules de baryum. ( i436 passe recombiner au baryum. Il était Forl i supposer qu'il se formait un sous-chlorure de baryum, ou bien de sodium, peut-être une combinaison. C'est, en effet, ce que les analyses m'ont démontré. .'Vu ai fait trois sur les produits de différentes opérations. Voici les deux qui diffèrent le plus : Poida de matii <■ Bal l libn i l total Ba d duclion faite | r BaO \ i pai diffi r< a Or, pour l.i première analyse, Ba el Na i ■ genl ensemble i •.--< I : M en manque doni ,.rs: pour la deuxième, Ba el Na demandent 18,78: il manque 1. ï 1 • H ) a donc un sous-chlorure quelconque i BIMIE. ' aïeul de lu température d'êbullUion d'un liquide qut Iconque *<"/» toutes les pressions. Note de M. G ff niaicM Lyant démontré dans 1 Communical précédente (même rome, l>. < )< (S » que la l<>i énoncé» esl l'expression exacte des températures d'ébul- liiiiiii en Fonction simple 'In logarithme » I » 1 poids .11 rue, il esl aisé de Faire voir que la môme loi s'applique aux pressions des vapeurs. Si l'on prend 1>' logarithme de la pression/) 1 en atmosphères 1 comme abscisse el la température / d'ébullil comme ordonnée, la courbe ob- tenue se confond avec la bram ne parabolique de la Note pré< édente, <-i «•-.! terminée au poinl critique. I .1 tangente pour ce poinl <-si tracée jusqu'au zéro absolu de température où l'axe des abscisses esl coupé en .', . La tan- gente, <>n bien la limite logarithmique, esl la ligne droite menée «lu poinl critique 1 f>. - > au poinl du eéro absolu I o, !"_■/' .', 1 de la substance considérée. » Pour abréger, posons (14) \ogp çt nous aurons évidemment [voir la Formule générale g . p. »| (i5) Y, K. 1 ' N-,l,-|n- "1 — '^ i. iuées de cette quantité calculée ï,, donne- ,""' ,es v»'eo«« I le Y, qui ser rapportées à une base recti liSnadu m iphique, el former I ,,|„- parabolique 1 K mi s' ' mI"' ■ • '• ' nde è( belle soin, il n'esl pu difficile d'obtenir la valeur du • i. K l'"'" i, K si constante; mais, en théorie, doil din quand \ augmente, K a b\. ourbe monl a tout cas fournira les valeurs de a el de 6. Par des pi simples, on corrigera aussi la posi- iphique de la tangente pour obtenir la position » paie. lyanl la val< toutes les constantes, on calculera la température absol I « bullition I iquc valeur de /' observée, d'après la for- le i K K déterminé les constantes pour une vingtaine >\<- substances très volatiles; li Li uples que i<- >\ e ici suffiront pour démontrer que li loi : I im-< les observations. Il faui .,i de d< ■ Iditionnelles el systématiques, -m des composés horai . el depuis les basses pressions jusqu'au point ■ li mi point est i rès importante. létcrminal on théorique de ces constantes sera donnée dans une autr» \ montrerai que la température critique est fournie, en gé- I. par la ic fonction que les points d'ébullitiou ordinaires ; que stantes -, k . k sont des fonctions linéaires de 8, el une valeur égale à > K. à peu près, indépendante de l'influence de la forme atomique. l>:ni-> les mêmes conditions, les valeurs de Ç, seraient toutes égales, déterminant un eéro absolu de pression el de température, qui, d'après les détermina- tions plu tes, doit se trouver entre — 1,2 el i, 3 au lieu de i ,4 • suivant l'énom ( > 138 i » L'application dr ma formule iu cas ordinaire, <>u le point critique n'est pas connu, sera ég il< ment considérée. m CO ; observations d'Olzewski, 6 i '<•,".''.- 15,5. Mes constantes K, ', ; ". k 7"..» el ', i ,55o donnent : Pour/ i I - «râleurs ■ • « " i / obseï vé Erreur t — tt. . o,i Il \ : observations i ault.de !o à ioo : point critique ■ h' sons i [3 atmosphères, d'apri -• \ incenl et < happuis. On trouve K, i".-''.. K io . el i . ■•> . '. / . aïeule . / obsen é . . — ?>■ ■ Err. t /' . ■■ ~ . - i 1 1 i.i i •■ i I- -. observations de Knietsch. Je trouve les constantes K i , i ■. K lo ,5 \. I .M..I . l calculé .,.,.. T obseï vé l preur T- I jlQ ' ■ 0,1 Il 'O. Pour l'eau, la détermination du point < • 1 1 1 • 1 1 1 • atmosphères i Dewar) est inexacte, "n les mesures de Regnaull le sont. Je trouve que les valeurs de Regnaull, de ïo° -i tio°, indiquent, comme va- leurs probables, 6 i ii- | atmosphères, donnant les constantes K, i66°, i, K . ■ : i • i i" avec \<-- erreurs sui- vantes : Pour /. Erreur t — t . . , . < 1. 1 I .;i fixation exacte < i expérimentale du point critique sera nécessaire pour la détermination finale il.- ers constantes ' . (') Depuis l'envoi il-' la Note de M. Hinrichs, le poinl critiq i la pressi respondante poui l'eau oui él déterminés de nouveau par MM. Caillelel el Colar- deau : -.ii 365" el ce I; ,-il. p. n; M. B. I .1 1 niMii . . ;soiuOoru dt t s eu , Uoa ydt x de M A Rbgoi »\. On uil que les dissolutions des sels normaux de sesquioxyde de i brome qui i \ olettes prennent, lorsqu'on l«-s porte à l'ébullition, une ' [u «m les abandonne ensuite, elles reprennent, au boul d'un temps plus ou moins long, très variable av« la nature ) Van Cleel i ' I, qui, en soumettant à la dialyse une dissolu in in verte, a con- staté que le dialyseur retient une liqueur qui renferme moins d'acide que le sel neutre, tandis que, dans l'eau du dialyseur, <>n trouve plus d'acide que dans le sel neutre. ' ette expérience mel hors de doute l'existence d'un sel basique dans les liqueurs vertes. » Ou pouvait d'ailleurs l'admettre comme probable par analogie av< qui a lieu pour les sels de sesquioxyde de fer. I es belles recherches ther miques "11, s pement de chaleur esl exactement égal à la chaleur de ,"'"'' sulfurique libre dans les mêmes conditions ; ■ ptible d'une gi ande précision. < >n 1 ■ ' l SO'.&i Haut ur verte xutfurique libt < ar dès que la quantité de - 1 super • équii :il<'ui (j-t ••H versant ensuite ; quantiti sulfurique équivalente à celle-là, j'obtiens un 1/ «le chaleu 1 nanl <\<- l'action de pdc de chrome mis en liberté par ^d'é- quivalent d( 1 elle quantité de chaleur augmente d'ailleurs à me- sure que la qua e davai quivalenl . 1 I nombi • \|» rien» es sur des dissolu- s dont la 1 "iii • ntration du simple .tu sextuple 1 1 équivalent de sel dans G d'eau en yen ne urs trouvé le même résultat. \nisi doi 1 en -li ■ i" lure - > es expériences que, dans I. s h un t. -s de con< entrati 1 1 ni pu opéri l'influence préi ipilédu sull ite irerl H iSl I II' >diss. Cr'O'.aSO Cr*0 iSO1 disa S< I HO diss » L'absorption «le chaleur provient de l'a< tion 'I'- l'acide mu- le sulfate de soude que renferme la liqueur. • CHIMIE. - Recherches sur C osmium: acide osmi \..te de M. A. .loi. v . présentée par M. I roost. In i s ,-, Fritzsche el Struv< il tut. onnaitre, ^«us le nom d'a- c / osman-osmique n lave le sel avec de l >n le dissout enfin dans l'eau bouillante peu soluble, il cristallise dres quadratiq (n'a' = 117 . .1 après les déterminations de M Dul » Les proportions ci-dessus sont celles que 1 ai a loptées comme don- nant un sel pur, inaltérable à l'eau bouillante el 1 la lumière. Il importe d'éviter un excès d'ammoniaque, qui laisserait l'osmiamate de potasse mé- langé d'un sel ammoniacal facile ul altérable. » Remarquons que la dissolution du tétroxyde d'osmium dans la po- tasse se Lut sans perte d'oxygène el que la réaction qui donne lieu à l'os- miamate de potasse n'esl accompagnée A'aucun >/ il gazeu c. » Composition. — Fritzsche et Struve adoptaient pour pouls atomique de l'osmium le nombre de Berzélius < 's ie> ille • ' Debraj i \nn . t 'him i I \ l m. .1. . ulaii e i56 el poui la foi m. un inférieui .< I /. . ' K ! 1 ( i444 ) épuisant par L'acide chlorhydrique concentré el I illant, on obtient un résidu cris- tallin brun avec reflets jaunes, donl l'aspect esl celui de L'or réduit par voie numide : c'est Le bioxyde < »-0!. „ \ J4o°, le résidu esl bleu indigo, cristallin; il ne cède rien i l'eau, ne s'attaque .,;,,. l'acide chlorhydrique c (entré qu'avec une exlrêi Lifficulté. Sa c position ,.., OsO'K el elle justifie la formule admise poui l'osmiamate, puisqu'elle n'en diffère que par pei te d'azote. . N0Us devons d : admettre deux réactions extrêmes, comme représentanl le! modes de dédoublement de l'osmiamate pai la i haleui OsO'AaK ■ vi OsO'K i ki i \/K \. OsO'K „ ^u sel OsO'K corresp Irait l'acide Os O* H et l'anhydride Os* O1; je poursuis l'étude de ces composés intéressant* en ce que l'oxyde O 0 à l'oxyde intermédiaire de ruthénium Ru '' que is avons fait connaître, M Debray et moi, [Comptes rendus, t. CV1, i nplétei celle bell ie de n\ ,.\v _, nés de l osmium » Rapprochons l'acide osmiamique des composés nitrosés du ruthénium ^iH' j'ai précédemment décrits : Ru \/U( I'. lin vzO(l HI iJ. » Admettons pi un- un moment l'existence du composé OsAzO(Orl son premier anhydride sérail L'acide osmiamique O OsAzO OH, tloni Fritzsche el Struve onl décrits les sels de potasse, de soude, d'am- moniaque el d'argent. » La préparation Fa* ile de l'osmiamate de potasse, sa stabilité en pré- sence de l'eau, stabilité que ne présente pas l'osmile de potasse el qui permet de le purifier aisémenl par cristallisation, m'onl engagé .1 le prendre coninic |)Dint de dépari d'une étude plus complète des composés oxygéné de l'osmium. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les zirconates alcalins. Note de M. L. Ocvbabd, présentée par M. Troost. « On sait que la zircone joue le rôle d'aï ide Faible, ainsi que pouvaient d'ailleurs le faire prévoir les analogies entre le silicium el le zirconium, mises ( '445 ) en évidence par M Vfarignac; elle peut donc se combiner aux bases en donnanl ouates, dont l'obtention esl toutefois rendue difficile par la faibli delà cire >. lussi les zirconates ont-ils été peu étudiés. On i nnall parmi l<-s zirconates alcalins que ceux de soude, dus ù i M. II,., ,i.l. h! . , .1 h M. Weibull. J'.ii cherché .i préparer le eirconate de lithine en faisant réagir la 1.- . arbonate ou le chlorure de lithium <-n fusion. La ail léc< ■ rapidement le carbonate de lithium, avec déga- ge ut d'acide carbonique. En opérant à la température du bec Bunsen, prolongée pendant m\ .>m huit heures, on « »1 >i i«- n t une masse qui, traitée par l'eau bouillante, légèrement a< idulée pai l'acide ai étique, ..I,, nul. unie une poudre cristalline, qui n'est autre < hose que l<- Ii- thine. < In retrouve d'ailleui ralemenl le | »< mis de zircone employée. \u rouge vif, le même résultai esl plus rapidement atteint. si l'on i.iiij.l.n >• l.i /n. one |>.ii' le /néon finement pulvérisé, le résul- .. ore le même: la tilii e se trouve* a partie à l'étal floconneux quand ..n reprend pai I eau ai idu dissoute, probablement .i l'étal de silicate de lithine soluble dans l'ai ide acétique très étendu, partie < | m* l'on retrou iporation à sec. On peut d'ailleurs se débarrasser facilement de la silice non dissoute par lévigation, la zircoae cristallisée étant beaui oup plus den Mais - I "n remplai <• le i arbonate de lithium |>.n le i hlorure, «m ..l> tient s. ni .i\c. la zircone, soit avec le zircou, après quelques heures de chaufleaubei Bunsen et refi oidissement lent, un culot qui, traité par l'eau, laisse >!<■■> prismes aplatis, .. exlini Lions longitudinales, souvent corrodés. onate ZrO'.LiO; sa cristallisation est assez difficile, mais on peut . ependanl l'obtenii en prismes de plusieurs millimètres. Ces ci istaux sont très alla juables |>.ir I i s. Leur analyse ■< donné les résultats suivants : Lithine i 1 1 n pour LiO.Zi " '9.74 LX1 ( 'V.6 ) » La zircone attaqu.- le carbonate de soude avec un dégagement d'acide carbonique correspondant à la formation deZrO*,NaO ou ZrO*. iNaO, suivant La température à laquelle on opère, ainsi que l'a montré M. Hiort- dahl. D'un autrecôté, MM. I évj et Bourgeois I ' I ont obtenu de la zircone cristallisée soit en cristaux quadratiques, soit en lamelles hexagonales, eu attaquant la zircone ou le zircon par le carbonate de soude au rouge blanc on au rouge \ if. » J'ai essayé d'appliquer les mêmes réactions au carbonate >n obtient seulement '!'■ la zircone cristallisée. » Nous avons constaté que, dans !<••> mêmes conditions et ;■ la même température du rouge vif, prolongée pendant un quart d'heure seulement, le zircon donne, avec le carbonate de soude, de la zircone cristallisée, ainsi que l'ont déjà montré MM. I.c\\ et Bourgeois. » Nous voyons donc que le silii ate de zircone se comporte ici comme un véritable acide. Nous en aurons d'ailleurs un .min- exemple dans If, com- binaisons avec '<•-> alcalino-terreux, que nous décrirons | > » • » < hainement. ■> ' 1 II -Il 1 k" (') Comptes rendus, t. XCIV, p - • ., ■ Vole de M V I!ihmi\. par M IVoost. i le silicium : I* ; un seul rt\ ntre> u par M. Friedel dai m du brome su e de silicium. ; en tube scellé vei lun v par substitut départ [•«. I i présem e en |" ii "ii d'ordi e p us élevé, provenant de I >n de HI sui I ! S in.- du il mes ''ii s i.i [; le n nd< menl que l'on obtienl dans i faible : simultanément en n nps qu'un |" ira, en distillant - ir du Si Utilise, i !i mil' i iii»- l l'.i . soil tout seul, k d'hj

  • Iné dans I tillation, donne de i >l sui l>- bromui i lit i « lie. le chlorun de Si, marche très bien ave< le brom i lient ■> ce qu ip m s stable sous l'action de la • haleur que le • hloi I i a pai il on des bromoiod ires < >l a ci pénible, car, dans la prépa- ration par le bro pi l'un mélange de cinq corps de plus; les derniers termes sont solides .< la lempi rature ordi- naire, ce qui • onstitue un grand emb ins le fractionnement. I de Si s lorenl vite .1 l'air; on présence du ammoniai ls l'absorbent en donnant des corps solides blancs, dé< om- ibles par l'eau. ( i448 Le bromoiodure Si*Br* I est un liquide incolore, distillant à 192°; il s.- solidifie sous l'action du froid en présentant un phénomène de surfusion très marque, car on peul l<' refroidir au-dessous de 200, sans qu il se solidifie, tandis que le solide blanc cristallin obtenu par la solidification fond à 1 1 ". » \ oici "> ï°. Poui tgBi \. 1 poui de n X- 1 poui ["•m " " » 1 . ■ » 1 84 , 3 1 >■ M , Br, |6, 91 1 |1 Théorie pour Si'Brl1.. I Bi I ] • ,- • 16 | I » Ce dernier corps est assez difficile .1 séparer de l'iodure de silicium, quand celui-ci se trouve en quantité notable < l.i 11 ^ la préparation. J prtx h linemenl la p ->n el les pro| i ! i |iln>s- phure de !•• CHIMIE. - Sw _ . un. N MU \-«i i Vain inhydrique, mais, dès que l'on veut évaporer la liqueur, I vanhvdriqui nésie i : aussi on ne connaît, comme combinaisons du magnésium, que celles qui résultent >\>- l'union d m. i 1 1 ime l< sans intérêt de • ibles iln « \ inui o de m.i- bromoevan i dans de pi netil pas de radii l, monti <• que, • d . "ii m loler ■ i . • î « - 1 1 r de format lu c>anure double de n i. / .'/; ci n Hgl v M_< y.IIgl .Mi I n effet, lorsqu'on chaud el avec précaution, il dégage de • x n 25.) ( i45o i l'acide cyanhydrique, de l'eau <•( il se colore en jaune; il Fournit, en même temps, un sublimi d'iodure tnercurique. Si l'on élève la température, il \ a fusion du sel, sublimation abondante d'iodure mercurique el de mer cure, nuis dégagement de i v.it»<»u<-«»«- el formation sur les parois du tube de protoiodure n a un composé \>\u-> complexe que celui qui résulterai) simplement de l'union <\r 1 1 - < ) ' ive< Mgl. ., Les Faits qui suivent montrent aussi la présent <■ du cyanure de ma- gnésium el celle de l'iodure mercui i : lie combinaison : Quand on porte i l'ébullition une solul locj mure additionnée de picrate d'ammoniaque, il j .1 produ< ti l'une bell loration i" due à la formati l'isopurpurate d'am qui indiq [ue tout h , yanogi ne n'est pas 1 ombiné au men m ITet, montré pi demmenl que, contrairement à ce qui les cyanures de potas- sium, de zinc, etc., le cyanure de mercure n'< pas d'isopurpu- liiii-s dans 1 es conditions. I >c même, lorsqu'on traite I mure de magnésium et de mercure par une solution .i-> lieu si tout lecya it < omb ure, le cyanure de mercure ne Faisant |».is la double dé< ompo s de cui\ re. II. Bromocyanun d magn nui Dans une solution saturée de cyanure de m . maintenue 1 , on verse goutte à goutte une solution concentrée de bi m m mu. On ajoute ainsi 1 5 deMgBrpoui I I jueur filtrée et éva- porée doucement au bain-n insistance sirupeuse laisse dé- poser des lamelles blanches na bées entre des doubles de papier, répondent .1 la formule Mgl y.Hgl y.Hg Br8HO ou ll_-i y». M [1 1 C'est un corps hygroscopique très soluble dans l'eau, altérable .1 l'air, te n'ai pu établir nettement I istituti le 1 <■ corps. En résumé, on voit que l'action de l'iodure de m ignésium mu le ■ ya- 11 me de mercure fournil une combinaison de cyanure 'I.- magnésium ave< lu bromure de magnésium sur le cya- lil une combinaison du môme ordre, mais il esl lier nettement la pr< sence du cyj ■>■ A,- magné- r par I Uven Note de MM. ili \uy G u m h < ;is le plus attaqué par l'acide de ne, nous ,i\(in-< pu con- \ .m contact ssoul d'une fa< on continue. du phénomène tienl .1 ce que la sur- d'oxj .li , .m 11 1- en certains iil le cas 'lu fer parfaitement ■ ii place tlu fer dans une série 1 que, lorsque la densité 1 contact de l'acide sans noins, l'attaque se produit : il se ique < du peroxyde d azote rivants permettent de constater que le 1 : 1 l [uelque temps ai ilacl du fer, laisse pj'on le neutralise p 11 la potasse. .|'im m, r, maintenu dans l'acide de com entra- qu'on n'ait pas de ent ga eux, diminue peu à jU0 ,,,„,. obtenus en opérant de cette fa< on sont il m- le I il'li .m suivant : ■■-■ donl '•' l'"'1 1 ' !- avec (•45 Densités de l'acide I ' I > i 1 1 1 i i) ii i î • >n de poids pour ■ en 'i heures, pendant les deux premiers jours Diminution de poids , • . en ai heures, pendant les 'li\ premiers jours o La force électromotrice du couple fer-plati itique diminue brusquement quand <>n passe d'un acide de densité infét i . don nanl un dégagement gaze tx, i in acide de densité supérieure .< i . • i . ne donnant plus d'attaque apparente; mais, dans ce lernien ts, elle esl égale ;'i envirt ' "". 1 5 el correspond bien à une nttaquo, i ir ibtient, dans des circuits de n sislam intensités tl » Le fer est donc toujoun attaqué par l'a . oncentration. La température influt I ip sur le pli en déplaçant la limite à partir de laquelle l'ai e produit sans ts. i la température de li ra l'attaque lente pout le densité supérieure à i,2i'; ra que pour l'acide de densité supérieure à i. de ordinaire du iraet S on chauffe «lu fer pi dans l'acide azotique ordin i igcmenl de seproduire à partir d e alors d'elle-même; mais on peut arrêter l'att ique en : a d'un mél in réfrigérant, soil en projet ml le fer dans de l'a* ide i> Supposons maintenant qu'on emploie du fer partiellement oxydé, el i e sera le im> toutes les i"is que l'on ne prendra |>.^ les pour éliminer l'oxyde. \u contact de l'ai (rde va se dis- soudre, déterminer une élevai le temp< . eti'on pourra, par suite, observer l'attaque avec ■ ! n dan les trop concen- trés pour donner l<> même résultai avec le fer pur. Il «'si facile de tir que l'attaque rapide du fer dans ces conditions esl due à 1 * « - 1 * vationde tem- rature produite par la dissolution de l'oxyde. Si l'on place un morceau de fer partiellement oxydé il ms une grande m tsse d' i< ide, et si l'on agite constamment pour éviter toute élévation locale de température, l'oxyde (') A.cide vulgairement appelé quadrU Viili- fumant. i .lu métal • temenl bril ■Ii\..i in. prési niée par M. I riedel. M. Haller el moi avons montré I ' - que l'alcool éthylique se soude intégralement à l'éther camphocarbonique pour Former l'hydroiycampho- carbonate neutre d'éthyle, quand on traite cet étber en tubes scellés pardi* IVtln late n .1 chauffé pendant vingt-quatre heures h une température de 1 n Le contenu des tubes, formant une masse pâleusi ""i on une huile dans le traitement par l'eau. O nd par l'éther. Soumise à l'i poration, la solution éthérci ibandonne une huile qu'on distille. I. al I benzylique passe d'abord; vient ensuite un liquide visqueux distillant entre io° ^"iis une pi ess on de 1 " ii h tonnent une huile <|in , i de l'ai* luiphocarl i«| le l'hwli I ' I " ( 'Mi Son | \ < Bill ■ ' M. P. PtCMABD ir /.' I |)Ur, : i Mil t lill- ■ n"is. I lion i,4-l i i.nh ir i cal de i< I ".m Iditionn i -i la d< ise de i pour le sulfate tle fei n lemenl la déperdition d'à i ( '456 ) a diminué le gain en azote nitrique, 2,55 au lieu de S.iopour 100, a élevé le gain en azote ammoni ical de 6, "i > à ■<•. |0 | r ioo. » Dans le sable additionné d'argile h u 1 'M'-, argile el carbonate • !<• < baux >, des >l doubles et triples de sulfate de fer uni amené une déperdition moindre d'azote, en môme temps ru'une diminution graduelle du gain en azote am- moni; . 'i , i". "m, pour 100, el unel en azote nitrique, 6, 1 '•. 7, , pour !<• I • :: ite de fer paraît en- traver la décomposition de la H' peul favoriser la nitri tion. Dans un sol complel (sable, argile el e), une addition de lactate de 1er, à dose renfermant la même quantité de fer que , ' , - | • « » 1 1 1 100. a Les sels de fer, en général, semblent nuisib fi rinents destruc- teurs de la matièi les sels mes de fer favoi ni la nitrification. Dans nu sol compl( 1, l'addition de sesquioxyde de fi r, .1 la dose de . 1 éduit la déperdition d'az< . orté le d'azote nitrique d<- 7. 1 1 .1 1 t réduit celui il de [8,37 a 111,71. L'oxyde de fei n'entrave pas la décomposition do la mati re azotée; il paraîti lérer l'action énei de chaux el favoriser net- tement la nitrification, par fi ii ..H .1 mmon que, on de l'argih el par ses proprit tés oxydanl Le sulfate de chaux introduit, à la do . lans les mêmes sols que le sulfate de fer, s'i t montré partout supérieur à celui-ci au point de vue de la nitrification. Dans l«- sable purement siliceux, il a élevé le j en azote nitrique de 1 ,43 à 1 1 ,43 pi : dans -..M.- etcali aire, de à 13,67; dans sable et argile, de 5,ii 1; dans sabli et< d< de 7,.', à 34, Quanta la conservation de l'azote, son action est plus efficace que celle du sulfate de fer dans les sols argileux, peu différente dans les sols silico-calcaires. Elle ne s'est montrée inférieure que «lans le sol purement 'iv, en ■ ■ pide du Mil: ix. I e tulfate .!<• ■ baux i ion île I l> u les fei mi n ,: 1 1 n ii • 'i. \u point i utile- • emploi lans les m en e*l i ijH'1 ut .Luis Luis 1< «luis li i juirni, «l.uis Pour les plus li qui entrent dans les I liât* obtenus dans im^ lilil. ili-s; li iii.il que i elle di ■• partiel Ici i Dumas* mais on peut, té, iup| ,l de i plutôt (|U( i '. '.i \ ■ • i en .i\\,i plus .IS.I1/ ■ I ' sinon nuisible, I i l non d'une influi aussi bien que par '• d'une d< ou '!<• inti .ii>- >l<4 toude dans une tel • i « I « ■ phosphate \. I ustifie i ne pratique du .1 peu u nea naturelle!! qui l.i iiHiii 1 1. sii m tion ino.l. i ii- i|c la mal le cah fixation de l'ammoniaque pai l'argile el l< sulfate d< i baux, limitation des mêmes ( 1458 ) éléments, enfin fixation plus grande d'azote atmosphérique : tels tonl les effets chimiques du marn . C'esl à bon droil que, depuis des siècles, la pratique agricole a donné le premier rang au* terres végétales renfermant l'argile el le calcaire associés au sable siliceux en notables proportions. » économie rurale. — Surla valeur des débris ananau i comme fumure Note de MM. A. Mihrrz el A.-tin (inunn, présentée par M. Ductaux. « L'agriculture utilise comme fumun d les quantités de déchets animaux, résidus de l'alimentai le l'industrie; le sang des- séché, les débris de cornes, les déchets de laine el de onir, les pou- drettes, etc., forment l'objel d'un commerce important. L'azote qu'ils renfermenl esl a l'étal organique; il a besoin, pour servir d'aliment aui plantes, d'être amené à une forme min „ i inismes qui peuplent le sol se chargenl de cette transforma- tion : 1rs uns commencent par décomposer la mati< i produisant de l'ammoniaque, li ) autres l'amènent finalement à I étal de nitrati c'est sous cette I ie q I benl ordinairement, sinon exclush ement . les < lémenl I les ayanl besoin de s trifier pour être utilisés, leur aptitude ■> la nitrification semble s. i I 11 ( Mlllj.it Mit I .1 rauid • lu ' M|.|. - 1 1 I - Mil I' Ull|l plll Miitt», sont ni' apabli cultu ■ Lui- laqucll iltinl I -il>l'- • I. rondi ment i N ma les I si'ldi'IlP lll I i N avon ImiiI \>%> I Ile addi- ■ |ir.i- l lonl la > il donné la |>n i .1 le sul n'onl | I île leur la M-, onde i t foui notablement il \ a nie li Enfi lonl la nilniï< ntioi d'influence icnsiblo sur la récolte du l.i i qu'une trèa faible sur celle de l'ai ( i46o ) >. En nous plaçant au poinl '1«' vue économiq i en additionnant l<*s récoltes des deux années, nous trouvons que le maximum de rendement .1 été obtenu avec les engrais ;'i nitrification rapide, dont l'azote ;i été utilisé dans la proportion d'environ 60 pour 100. Ils ont eu une supériorité n<>- table sur ceux auxquels leur nitrification plus lente .1 assuré une plus longue durée d'action et dont l'azote a été utilisé dans la proportion d'en viron iopour [00; d'ailleurs les premiers, ayant donné tout leur effet dans le courant d'une année, onl eu un autre avantage sur les seconds, dont l'utilisation a nécessité l'im bilisation du sol pendant deux années con- sécutives el par suite m été absorbés par les récoltes; l<-m emploi direct ne nous semble .1 1 onseiller que dans des composts, où ils *<<• désa- grègent lentement, <-\\ contribuant .1 la formation du terreau. L'unité dei Isd'a ote dans les inimaux se paye son m- ni plus cher que dans les engi ilins; nos recherches, s'appliquanl aux tei normales, où la nitrificati sst facile, infirment < nents de la pratique ci montrent qu'il serai) logique de payer ■< un prix plus élevé l'azote du nitrate de soude ou du sulfate d'ammoniaque, qui est d'une utilisation immédiate el dont <>u est 11 attre de régler l'applii ation suivant les besoins des récoltes, que l'azote des engrais 1 | n-^. dont la mise en 1 irculalion ne concorde p;is toujours avec l'époque où les plantes en onl besoin el peut souvenl se faire attendre longtemps. » Il convient d'ailleurs d'établir de grandes différences entre le prix de l'azote dans les divers résidus animaux, d'après l'activité de leur nitrifica- tion. Le dosage ^«'ul de l'azote organique n'esl pas suffisant poui déter- miner la valeur de ces produits; il faut \ joindre l'élu le de la nitrification, do il l'intensité relative doil être un facteur important dans l'évaluation de leur valeur agricole. zoologie. — Sur le dt velopp< ment cL s feuilL u blastodU rmiquet chez les < unes isopocU 1 1 Porcellio scaber >. Note <\<- M. I s Roi 1 1 . présentée par M. Milne-Edwards. « J'ai montré, dans une pré< èdente Note, l'origine «lu blastoderme des embryons de Porcellio. Le disque germinatif, contenant le noyau de l'œul fécondé enveloppe le vitellus nutritif en lui empruntant le protoplasme né- ( i46i lie extei ion noyau se <• partagent eux-mêmes; ri s. m ensemble en cellules <|ui augmentcnl rapidement m! i • il h in m est .m hevéc lors |ue le vitellus m ut ni il est entouré I . ! , - h plus us el sut ni- i mil- .1. i .us, uui i" ■ upc la future II ventrale de l'embi is l'extrémité antérieure de l'œuf jusqu'à l'ex- une bande saillant rme, qui s'avance dans le vi- tellus el se divise rapidi i deui unes parallèles juxlapi bande parallèle va produire les veux; elle est interrompu» . • un il ii imMc anti rieui du corps, en un point où le slomodéon apparaît; tituc I éb iui lu- du ' en eau, el - 1 elle de 1 1 moel li de. \ iiriii nu naissent U t éléments bl b multiplient • sur lf> , l<- l'en l'èbaui II île el de pari <-i d'autre de la ligne nu I rayons présente bientôt, sous le blastoderme, une couchi ; mirant trois di- li.mt, m I l'extension dans les deux ii une • j'I tude, elli te, et la • be cellu horizontalement, j I I supérieur el par son ,i . dans le « itellus me ■• I emp< nouvelle exten j'"- lea deux borda parviennent sur la ligne i ourbent alors en dedan nlinuant i .■< Ih-iii l'un de l'autre jusqu' ■ • ■ ; o ren - tudent. Chaque couche a - un tube, qui ipe la majeure partie de la moitié correspondant! irps de l'em- .,, ,| donl i ilienl le vitellus nutritif Ile a emprisonné pendant son développement. < es dcui tubes sont des ébauches de l'organe nommé à toi l i le, limité par l'endoderme donl on vient de suivre le i le de I m, doil consii imme l'entèron de ces an nclionsdui tno- i.iiiim. ni i hi irs, -"ut plutôt nutritives que gland u- lain I , i,, , ,t.,i,i mis i part, l< n île du tube digeslil d< rive de deui inva- liona bkstodermiquea opposées, l'une inférieure el quelque peu ven- trale, l'autre sui ent dorsale, Lesdépi enfoncent i ,6a ) dans le vil. 'Uns p -aller à leur rencontre mutuelle; elles se touchenl d'abord, puis se confondent, el leur région de soudure se relie elle-même aux deux parties du foie. L'invagination antérieur* stomodéale pro- duit l'œsophage et l'estomac, et l'invagination postérieure ou proctodéale entendre l'intestin. » Le mésoderme apparaît pendant que i es diverses évolutions se pour- suivent. Ce feuillet esl produit par les éléments du blastoderme; la plupart d'entre eux se divisent en segments, dent l'externe continue .1 faire partie de la couche blastodermique, tandis que l'interne pénètre dans le vitellus. Celui-ci se partage à son tour en plusieurs autres 1 ellules, et, le même 1 1 1 intervenant pour le blastodei <• entier, l'ensemble de ces éléments « "n- stitue le mésoderme. Les principales zones de prolifération ^""i pla sur la face ventrale du corps, a la ba pattes; elles sont dont su nomlnv de d«'n\, situées de pari et d'autre de la ligne médiane. I • s • el- lules mésodermiques se nourrissent aux dépens du vitellua nutrilil >|ui 1rs entoure; elles évoluent suivant l<- procédé mêscnchvmatcux typiqu les cavités qui naissent entre elles pour former les canaux rasculairea sont, à leur début, des petites lacunes 1 onjonctives aux contours irn liers. \ 11 eu m- de ces cavités ne peut 1 répondant, s"ii par son mode de développement, soil par soi ginc, aux 1 ùtei m< dermiques des Lnnélides. » Le blastoderme fournil à ces diverses proliférations, sans perdre son aspect d'assise épithéliale simple placée autoui du vitellus nutritif ; il con- serve cette disposition après que les ébauches du mésodermi elles de l'endoderme ont pns naissance à ses dépeni ont séparées de lui; il représente alors l'ectoderme. physiologie végétale. — Sur /. ,. _ ._ naît d'oxygène /»ir /> \ planta, aux basses températures. Note de M. Bsurai Jcasuxi '), présentée pai M. Ducbartre. « Dans les régions polaires on à de hautes altitudes, certains végétaux résistent à de très basses températures. Là où régnent des froids persis- tants de — 5o°, on rencontre encore une grande quantité ie I l.mi plus. I ouU lu, non froid, rie la p i plupart : i\. Il i rstail une ' de — 170 à — Jo°, puis est jusqu'il Elles onl décom p 1 d'acide cai I iqui d'oxygène. » 3° Evernia Prunaslri, — Dans une première ex| l • > nia Prunattn imbibé d'eau •> 1 té exp is< au soleil, pendant 1 1 • • i ~ heui . Ku boni ■! temps, I atmosphèi e du il ic m qui le 1 enfei mail ,s poui 1 et, en moins, '>,*», poui cari îque. Il j position de 1 e dernier gaz, c'est-à-dire assimilation. La plante, retirée du flacon, .1 la dureté d'un bloc de glace. Cette expi U Dri 1 Loir, ■■ été répétée avec le cryophore Cailletet. 1. / . r m a Prunaslri est ri stéquatn m soleil; la li mpéralure l'est abais- sée de — i4° à — 37°, | >-ur.', .1 — .;•■■. Dans l'atmosphère du ballon, il a -li-. ■ bonique, el il j plus, ".-."» pour 100 d'oxygène. Pendant les quatre heures suivantes, la température est restée entre — 3o° et — ao° j la pi. mi.- a décom] - pour 100 arbo- nique et dégagé 0,80 pour ion d'oxygène. 1 \ ] iti é qu • ion, : : i / e de MM. J l>< ■< ki i d'IIkmcclaii < m Lasclois, pn enléo par M I \n • qu'il lil .m \ i Inr.i! lin, le pi i*t de le |i « alités i-n\ ili nikofl résul- llts olltl'IHI l.l ilrstllli II le- i 1rs de bel illschick les ternis de -<|" i mull , . .|iii n'a pas • >i lieu. Depuis iSHrt, M. Kùnckcl s'esl atlacli hereber si les ( 1466 i notes marocains, hôtes des Hauts-Plateaux, n'étaient pas atteints j>.n- une affection cryptogamique : il a toujours constaté < j 1 1 «* la mortalité dans les sols étail causée parun Diptère parasite, I 5 i clathrata Mergen. Cette année, au débul «le l'invasion -, l'un aux environs d'Alj l.i Righaïa, l'autre au vi d'Hammam Rh ta, des Criquets pèlerins contaminés, s'a! ni pour faire d< n Voici isultats des observations faites par eux si pan ment, et communia ;'i la Société d'Agriculture d'Alger le '•<> mai. » Nous avons le regret de dire que c'est toujours après que I uets pèlerins s'étaient apj nt pondu, qu'ils mouraient 1 on- taminés; que c'était p >ili leur cycle évolutif, et commis leurs ravages qu'ils mm combaient. Nous ajouterons que toutes spéciales paraissent nécessaires pour favoriser le développement du Champignon parasite; ce n'est que sur les individus capturés dans des lieux bumides, soit sur certains points des Hauts-Plateaux, ><>ii mm- I.- littoral, que s avons pu constater les -:_nrs caractérisa pies de l'infection. Nous Irions observer i[ii a l'état de nature les < riquets pèlerins savent se grouper .m pied cou. In ■ I ' mi l'acte • la ponte ava i i\ .liis par 1rs Cryptogames. . € 1 1 a i sont encore \ i\ ■ . depuis leur capture, ils ment contaminés. < In pourrait Ml pi t. minier ; niais 1rs nvelopp sistante. Il n< - d'œul emenl couvertes ibryons nui continué i'ih- i aussitôt qu'ils . bien que il même transfoi nues en in- «•ni le plus souvent mi . riment aussi i I points «ni elle se dé- d'un très grand nbre d< ; de hrouv< i lieu des effli itammenl V i ■' rnario tmuis. Des h'.. ni pa i permis .!<• con- .l.iiis la profondeur de l'or- i point d '•,. r la | ' omrae preuve de la pouvons . iter une femelle , iptun [uc le 16 juin, présenta ni ,11 ver parasite du genre M |,. pro| ord avec nous p< un rei l'aûec- l|MI, m comme absolument superficielle. i , ypi0j icamen, on aurail pu croire qu on s.- trouvai! en présence d'un /■.>/ : les cultures Bur milieux solides, gélatine-peptone, agaragar nutritive, acitl i légèrement alcaline, n'ont donné quedes résultats douteux, les cultures étant contaminées par des Bactéries vulgaires. Il faudrait des cultures spéciales pour les séparer. : mé, nous tuvons <-n présent e d'il I ion pai bénigne, n'attaquant que des individus parvenus bu terme '!<• leur évolu- tion, et <|iii parait ne se transmettre que très difficilement aux inse< tes, fussent-ils de la même espi • » Pour nous, comme pour M. le l» rrabut, il ne nous semble |».is possible de fonder des espérances sui un mode de destruction reposant sur le développement artificiel des Champignons parasites observés sur les ( Iriquets pèlerins. S anites prétendus postsecondo I utile de Foia i. Note de M. A. Lacboix, présentée par M . Fouqué. La question de I âge du granité a préoccupé tous \< qui ont étudie l'Ari< I cord pour admettre l'existence de granités anciens (dont quelques-uns sonl postérieurs au silurien et peut-être au dé- vonien l, mais un certain n bre d'entre eux, Di her et Zirkel en par- ticulier, admettent, en outre, une venue granitique postérieure an terrain jurassique. Les points, étudiés pai rants et servant de base à ll>inioii, se trouvent au port de Saleix et aux environs d'En é sur la feuille de Foix. » L'étude des points considérés m'a conduit .1 des conclusions diffé- rentes de celles qui ont été énumérées plus baut. Je passerai successive- ment en revue les tl versg sements. » Port de Saleix. — L'opinion de Durocher peut se résumer ainsi s L< ni s par le granité qui : le déve- loppement d 1 s immé- ,,Ml ravins qui sillon- "'•"t '' ches an< qui, par !''■" ■ Ltement 'I"' ne son! |us percés par elles. De 01 hes en question mises on. On rencontre, clansdes ax ) gra- ampliiboliqm s. à'amphi- . il esl i 1 1 1 - i on m' peul ■ 1 île lires, . moins nombreux de ces mèni Durocher, qui sultal d'une mon attentif do i es échantillons iblable opinion : d- sont, en arrondis toul du jrani- i anciennes dont tous |ue, mica, amphibole, i i à '/- t, la] i des éléments oin en l<»m que l'on rencontre i de - neiss <»n de granité (col . ni pour établir l'antério- ilre, je ferai remarquer que . métamorphiques qui, dans l')i > | >• ■! "' maximum de <\r\ eloppi inenl . m moins typique.Dans Ii ,, ;, tes i d< lires jurassiques (lia: . on voit un banc à éléments gi i« niliques assez altérés. Il n'es! p.i^ massif, mais constitué par de gros ga- lets | ' i it • 1 1 1 1 1 -- par un i i ni il esl ac< ompagné de schistes noirs de même composition que ce ciment, - rempli de '/• bris ^rtim- tiquet. \ ••> de ce point, j'ai pu isoler encore d'un banc de calcaire blanc i ompai t ni mnulile ayant I • iur des deux po n b L'étude k ros* opique des li >. res extraits de l.i brèche •• grands élé- ini ,,,i,| ments et de ceux qui renfermenl «lu sable granitique fait voir que, dans ces échantillons, il o'j a p ra< • • de minéraux métamorphiques et, no- tamment, de i ou» ■ 'i que tous les minéraux qui j sonl renfermés son! nettement clastiq onstituéa par des d< bris de granité el de gra- nulite. I es faits qui viennent d'être énuroérés me semblent suffisamment probants pour pouvo 1er qu'il n'existe pa ranite p on- . 1 1 i .■ il m s l.i région df l' Arii »o que j'ai parcourue i feuille de Fois l el que / U . - loppement dt tlii/it ili tout »ion de revenir sur la nature de leur met imorphisme dans une proch lin cation. l i i quelq i 1res du pnrl de S i ers le sud, il esl (acile d'étudier les ph< nonn u< i de i nntael du granité sur les calcaires p i alors qu'au contact immédiat le calcaii e est, sur plusieurs mètres, tsif ou < li n _'■ de j . Nxollaf . minéraux in- inus il ins les i il' ■ I schistes paléozoïques qui les accompagne»! sonl en m mps trans- foi mes par le mode ordii stes nodu- leux, etc. \nisi, dans i elle région, les roches paléo oïqu onta< i avei le ml profondément modifiées, tandis qui '. tiques, n ont subi aucune a< tion méi imorphique de i ontai t. L) n, l \riit pai de* | i : autant plus rich ■ ille, . n\ i- diogue ( ,47i ) M Josi > h Roi s»i ■ . |" ésent< I On ' li\l; I ; itum, • que ■ ll.i. \ lois de i rouli ii. .11 <|u'il en , v Lesquerde / L. m. | En ce lieu existent diverses formation qu ■ ( u eu l'o< i ision d'étudier. Ce son) d'abord des ( es el à Os irea aquila et des marnes à Ammoni ta, qui »ent au nord du village, et for- ment une \ oûle isocli ni au sud. x niches s' lu le g elui-ci, près du sommet de lai en m nce nappo, de s rtc qu'au-des- sous appai l là l'infraci lel le granité est même isolé, par endr< \ l.i uite < i un qi ppuyant, près de la te, sur . sur le granité. < '<• quarl une cou< he sédimentaire qu'on ! >n le roi s isolés, de lambeaux et de lentilles, >\ qu'au dt. I itrel nouillet < , elle fait partie d'une formation de marnes i i de |ues de l'él « . noroanien. \ l'e . le quartzite existe seul, el i i-il souvent disparu. '. I esquerde, il le gi en un point <"i le quartzite a été i m porté de I tcmeul entamé el ' ,u- ilc^-,.. ;-,, l'mii ■ l'est du vil ius de la rouir, sur le sentii S rit-Pau I. On y ol un phéno- mène ti • .II.- \ .-ii i . alemenl . el partiellement décomj il de la ti [ue massil dans le bas, 01 le la masse aitique, phi deux d lonl quelq >-ims ont un \ olume d \ de la ti i M. biennes criblées de aptiens d'où proviennent les blocs en dans la roche éruptive, de sorte qu'en < lieu on peut morphique «lu iux- quell » \u loni le l'albien se sont divei ment coloi lu leur ■ transformées en \ rais si ii stes argileux iri es d . de vei i el de jaune, qui ne font pas du tout ou font à peine cfl i lires, dans la zi m li inés el passent, par endroit . r spathique. IU sont revêtus d'un enduit ar- gileux gris i , plus ou t, parpl irehargé de mica. • • qui n'esl pas altérée, il- sonl et linemonl menus. 1 transformai ml beaucoup moins importantes que celles qu'ont subies l> itai i ilu lies sont .111.1 i celles qu'ont éprouvées li nelus dans les ophiti I ' l| c-ll- talcs s'csl Jonc . dans l< i les mai de I mil uli-ti .itiim i iperpo» • onti . - ii ... I les .1 metamor- utre, il l<- ipiai tziti nomanien. Il sembli qu'il ail iption au i i inmem ement de la . nus dans I. in I h «i.i i s Mi \m I n t tudiant, dan M débuts iiliteuus mi it .m il\ n.iiiio- iii' i l'influ iiip nombres de • II- li pi . - mit - qu'il • sur une ii eet sur une quai h. i qui sonl les plus np| ■ Il ' - que i nui I.i Mil itl unie |'.ll UN pi' ippelle (Toi i maximum su . plus • 1 r i g 1 1 élail tout ni'l i' her à ir, par une mél iod< . m • loi, qui apparat! d' lil leurs, ave :des modifications secondaires, dans d'autres domaines de la |>li\-- les sensations. ii ! i i i onsti lin tte in par M. tubn des haltères pesant ">v auxquels un dispositif simple permel d'ajouter successivement !«•> vingt quatre poids suppléme ants : On i in-:, pour les sommes de chacun de eus poids et du poids île l'haltère, des nombres il-. dans l'ordre suivant des <-\|" ni nt » : i i . Dans ce l*ableau, les six poids de rap torts non rythmiques "ni été marqués par un astérisqtii S ijoute entre eux les poids de i apports rythmiques immédiatement inférieui iqtie poids de rapports rythmiques et que l'on appelle r» ce total; si l'on eux les poids de rapports non rythmiques et que l'on appelle r, ce total; si l'on ajoute entre eux les |">i.|> de rapports rythmi jues immédiatement sup< rieurs aux poids '!>• rapports non rythmiques et que l'on ippelle i i e i" Lai : on trouve sensiblement ! ! ••••"• Soient ! . i les efïi i s maxima « I • * pression des muscles fléchisseurs de la main droit»' enn m dynamomètre de R avant et api l.i succession de poi Is de i • [ » | •• « 1 1 - rj hmiques I : la frai M"1 ■ mesure la fatigue ou, si elle est négative, l'entraînement. De même, li 1 1 fraction mesure la fatig u l'entraînement produit par la succession I, de |»<>nls de rapports non rythmiques; la fraction 1 1 mesure la fatigue ou l'enti ilnemenl produit |j.h la sut I r, de poids de i ts rvll l'hypothèse la plus S |ues onl non i vlhn i 1 Pin - l ition | i ces xii- i ■ I idIca I r Ii premières lignes de nombres s'appliquent aux sujets normaux; les quatre dernières de la seconde colonne 'I s I aux sujets hyperesthésù i i.j o i l m i ■ um< . i> "ii l'apparil le la Fatigue el jusqu'à une certaine li mite dépendant d« l'étal de i haque sujet, limite < | m- l'exercù e .1 pour effel de reculer, des travaux exécutés bv« une su» de poids gradués siii\,mi des rapports rythmiques déterminent par rapport aux mêmes tra \.m\ exécutés avec t < • n r t • autre t m de poids dans le même temps une moindre fatigue et parfois un entraînement notable. P \ 1 il' M 1 11.11: C( »MPAR1 '•' 11 de M Ijimm H , pi > par M. Verneuil. r 1 j.i. sente ■> I \> adémie, l>- 8 juillet S me Note sur les "*. des grands s Ludiés au point de vue anthropolog [ue. aujourd'hui j'exa- mine les maladii i des mêmes animaux el les compan 1 celles qu'on obsen e ■ hei l'homme. Mes i. . Ih n hes oui porté, dans les musées de Paris el de Lyon, sur -i) squelettes, dont 1 • chimpanzés, j'> gorilles, 1 1 orangs-outangs; quatre points L'ost< opérioslite. \. Soudan des épiphyses. Elle n'était point encore coi mcéechez ■ 1 sujets très jeunes. • hea 1 1 singes |>Imn .i_i~. 3 1 himpanzés, I gorilles el I orangs-outangs, quatre fois la synostose portail sur !<••> seules épiphyaes .1 ude; deux I relies du coude et de la hanche ; nu fois sur celles le, i l.i li. un h'-. iou D nfin toutes les é|>i|>h\sesètaienl ellesdes nets el de l'épaule Brel la soudure des épiphyses marche de la même chezl'hi lébutaot |> u le pai l'ep iule et l< I ; elle - : in* un i plus s it.- .m m. i i membre stipéi i , i exemples ont qu lire chin , i uemenl n déformai I i ms « .il exubéi ml. li le l'hua i>l de i I nent de I, ni de l l : |h-ii m ■ il plu« pi " nom ■- dans les i;. Art/u le el le genou , une i b foi» §ur lea d dui ; une I i i i ■ l'homme l'ai thi . lea |" . l'hum il el Boucha ni n de l'homme pi M ntln Le gorilli '•' défoi manl *onl plutôt exn I I / iimi ••!.«■ des pai | i Iniii, \ ,, :, i, de l.i pai in mféi de l'avanl ni di de ; \: ic osléi lu I bia, h) p ■" 'I" ligamenl inlei osseui ; i il.- .lu liai liles rappelant l'os- i.-..|.i-i losliti tubercule* Petite i avité creusée :i la partie inférieure «lu radius, avec ostéite ra réfiante périphérique comme en cas de tubercule enkysté; ■ Périostites multiples, tibia, radius el cubitus; Bo >elures nr lies donnant, au tibia et au péroné, l'aspecl monili- Forme : I sostose du volume d'une uoii sur !<• cubitus; Périostites multipl< ml sur le Fémur dans nue grande étendue ■ ■i sur plusieurs cot< • es diverses lés s ressemblent à celles qu'on obs< rve chez l'homme à la suite d'ostéites isesel d'inflammations trau- matiques. En ■ omparant un certain nombre de squelettes réunis dans les musées, il semblerait <|u<- les lésions osseuses soient plus Fréquentes i nez -. cjni- 1 lnv i liommi M I.iumis Bioicsiart, | .11 un télégramme adressé de Mustapha, en date du 19 juin obtenu de bonnes cultures du Botrytis des \( ridiens. M . < 1 1 mi \ 1 Kibabd moyen d'cnlevei la gc sur les rails des chei : .1 | In M . B. Il I I I I IN l.ll'.l I. kPIIIQI I . I >l MinisUn de l' Instruction y - Annales du biu nlralmèu logique • Vol. XII, 1889. Batavia, printed al ihe Governmenl prii ■ n-folio. i j8o i ntific resuhs oj t/u fécond Zarkandmission ; based upon th and notes ; "l ihe late I erdimand Stolicka. ' okoptera. Calcutta, office of superintentlenl "l Governmenl printing India, 1890; in-folio. Populat teclun * and ac hy sir William Ihoiisi Vol. III : tional affaires, lx>ndon, Macmillan and C°, 1891; in-18. t : von \'\. I ri EDi v mi m 1 mi >.<>m s . [8 I0-1890. Berlin, 1891 ; m- 3 Abhandlungen dei mathematisch-physikalischen Classe det Kûniglich H rischen \cademu ■ 1 1 Note de M . G. lli'i' 1 fis, l nonce «I une loi, Il . IIG ' • II. Si 1 n c< ' 1 1 1 B juin 18g Note de M. Victor S ■ n Nouveau système de balance de précision 1 pesées 1 apidi T , 1 ri. 111. pi Note de M. I. Roi Sui l'emplo • 1 1 ■ sulfure de carbone dissous dans l'eau pour combattre le Phylloxéra. il ligne 8, au 1 1 de en oxyde de fer el en poi lique, lises en sul- tui e de fei el en pou isl ique Ol \l I II!1 i \ Il I \|;s || | || s. I • 1A3S ■• COMPTES REMI ■ ■ M 30 ' ' . dans les Dépai i ' h 34 ! . . On ranger, . •' I I ' : 1 ■ 1 1 \ 1 I TABLES GEM DE L'ACADEMIE DES SCIEH : ' 31 1 ' SUPPLEMENT AUX COMPTES RENDUS DL E L ACADEMIE DES SCIENl. oai I " 15 I OD0 II '■' v 15 I h Momotres do 1 Académie des Science», • .• - Mémoires présentes par divers Savants à 1 Ac.idemio des Sciences. N 25. I \lll.l. DES UVTICXl s. Séance du 28 juin lîtîM. MEMOIRES II COMM1 \n:\Tlo\s MEMBRES II DBS CORRESPONDANTS M L'ACADBMIB M M M M. I MM mimoiui s i.i s Ml l< |il ( Olllll M'OMtWi I 1 MM I M I I I M. I I M i M \ I iripli M \ M. A. Il Mil Util M. G. Il M \ M \ ' Ml" lin~ M \ iilïl ■ ■ • i r ■ Ml: \ . m ButXI i in min IOG1APB10' i I M 1 \ ' •" MM V ' ■ M I MM H • I \ I ■ PARIS. — lMCiilMKiiii. , \i i il ikk V1LLAKS il KILS, < 1 1 u - 1 1 il ■> , 1891 l'ItMlIt.il MMI.MIU. COMPTES RENDUS III l:|n.\i\|,\||;| - DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, I* %ll MM LE* MUtll \IRIS II lll'l I I I I <. inMi i \|| \ 26 (29 Juin 1891). PARIS, il rUIBB-VILI 1RS il FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES 1891 REGLEMENT RELATIF ll\ COMPTES RENDUS, ADOPTE DANS LES SEANCES I II in ,Nf. , , , . j Mv| ,g_5 I es fom/il* ,>„,/„> hebdomadaire» des i , .,. . «nmesdespri, pro, «par r \.-„l* J ...p»s,.„l des extraits ,les H.n,„ ,1- s,,,,, ,„,,„,„„., ll;llls ,,/, „ w, ^^ mjijs ^ , J *embres "' ,,e ' •m',Ks'- des Méj '" **•« Porta relatifs aux prix dé, ernés ne le son! ,n.'„„3 i'"' ' '" '-I' «rants étrangers à l'Aca .:. quel'Acadé ■ l'aura décidé Chaque cahier ou numéro dos Compti i rendu» a |8 pages ou 6 feuilles en moye •. numéros composent un volume. II \ .1 > Iimi \ \ nlumes par année. Al' !" impression dt t travaua extraits des Mémoires présentés par un Vit ou par un Issocié étrangei del' icadémie comprennent •m plus G pages par numéi 1 ' N ■ ' "ll l>i« is pi'oiiitnivs .'ii sr.in. . |»u- blique '"' ,""1 pas partie des ( omptt t r,/,,//,*. i travaux >l>\ Savant* ''■ iémie. I es Mémoires lus ou présentés par des pei s « qui ne sont pas Membres resp lants de l'Ai demie peuvenl être l'objet d'une analyse ou d'un sumé «|in ne dépasse pas I pages. Un Membre de l'Académie ne peut do. , , ' M ^7^"] '' '"'•"l '"s Wé" Comptes rendus plus ////1 des articles rsi aux (rais des ai teurs; il n'j a d'exception que pour 1rs Rapporta I ii Correspondant de I académie ne peut donner plus de la p iges par année. Dans les I ompt i ren lus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de 'demie; cependant, s, les Membres qui \ ont ,es Instructions demandés par le Gouvernement, pris part désirent qu'il en soit Fait mention, il- d vrnl rédiger, séi ■ tenante, des Notes soi aii Ul" ' dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les Tou* le**"* mois, la Commission administrative l.ni remettre :|" Bureau. L'impression de ces Notes ne "" Rapport sur la situation des Comptes rendus après préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'impression de i haque volume moiressui l objet de leur discussion. „ Règlement. i y e id séance, avant 5 Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS hl S SÉANi l S DE L'AC \ I > I : M 1 1 DES SCIENCES. SÉANC1 Dl LUNDI ¥» JUIN 1 891 rai >H UOIItKS I I i iiMMI Ml.\ I lu\s IDAN1 v \ i • | M 1 1 • Hl M Ki mm km J ■~>-U. en publier : ■ un i lll'lr- . par M. M I prwlu ivanl .i l'appui d'une lh< un prétendu ■ sulfurylholoiyd • |ui foui ■ le l'exisl i r • ) propre de l'acide persulfurique, tant i l'étal d'anhydride, S'O1, >\ l'hy- drate, ainsi que dea els qui lui correspondent. En lui. >«»it un.' solution d'acide persulfurique, mélangée d'acide sul- furique, telle qu'on l'obtienl par èlectrolyse; si on la neutralise avec pré- • • i « • t i soil par l'eau de baryte, soil par une solution de | on obtient m rtaine dose de persulfate neutre, d'autant plus considérable que l'on opère i plus basse température. I e mélange initial d'acide sulfu- rique h persulfurique peut être aisément refroid : mais la liqueur finale obtenue par neuti on n'est guère susceptible d'être abaissée .m dessous de o° sans se congeler. Ce sont don* là les limites de tempéra* ■ I'- l'opération. I es liqueurs ainsi neutralisées deviennent rapidement acides, surtout si on les échauffe, lu même temps elles perdent ^;i I >!•• par les agents ordinaires : sulfate ferreux, iodure de potassium acidulé, etc.) est pré( isémenl proporl onnelle i ' | .1 la dose d'acide sulfurique lil>i c régéné- rable. Ces résultats établissent l'équation véritable de la décomposition des persulfates : '•K-' - H«0 - SO'K SOMP " « que l'analy» .1 vérifié sur le persulfate de potasse dissous et ce que M. I raube .1 également observé. M ! étant mélangé de sulfate neutre, I'- phénomène est plus net .i\>-> le | ryte, S'O* Ba, dont la composition peut lée comme absolument détermim I 11 effet, ce sel ••■'t soluble et neutre comme l'hyposulfate S*0* Ba, ou le permanganate Mn*( 1 I a peut le séparer par le filtre, à l'étal «Iism.u-,, du Bulfate de baryte. On vérifie alors aisément la 'I nposition normale du sel neutre soluble, en sulfate de baryte insoluble, qui m- précipite, oxygène, qui •*<■ di l acide sulfurique, qui devient libre; le tout s'ef- 1. 1 tuant lentement .1 froid, rapidement .1 IV bullil et d'après une «-■ p 1.1 - t h m déterminée par les mêmes données analytiques que ci-dessus : SfO,Ba II-"' SO*Ba SO'H' < >. \u lieu de séparer I acide persulfurique sons forme saline - l'excès Pourvu que la liqueu contienm pas d'eau on v rei iendi ■< plus loin. 1 duil le pei ni sui lequel l'a ide sulfurique .m MHiMii de la bai mme il vient d'être n i de la solubilité | , il mm itai iliu- i iqu( t les dilu ir«'> : qu'il i i de - ili M illn- ■ | >. pour i i rsulfurique : S*0*tl II • l ■ ■ .ut c omi » Le dern et animés de mouvements tn i rapidt r; par M. I>w ni ■ . Il I i -ni il mil IkK I HI'll:|i|IMill"> >l» LA lOtTU DU IASSU lOCBtl'SIS, \ iHiuii^ LnrairoKATi ma rnTi( \i » - di i ti «ci n > ouratan Les fluides élastiques, emprisonnés sous fortes pressions dans les réservoirs souterrains, n'ont \>-^ borné leur action .1 perforer des chemi- 1 travers l'écon e terrestre, > omme noua avona 1 hen hé .1 le montrer expérimentalement ('). Il ne leur ■< pas Fallu plu-^ « 1 • - puissance, ni un mode d'opérer bien différent, pour faire monter, vers la surfa< eel bien au-dessus, des masses ro< beuses par lea 1 anaui que > ea fluides avaient | relie peut 1 u*e partit ulièrement l'origine de beaucoup des dômes Ira- chy tiques isolés, servant, pour ainsi dire, de couronnement à des diatrèmes, .1 en révélant l'existence qui, s. m- naux, souvent imposants, aurait passé inaperçue. 1 n grand nombre de ces dames, - il tous, ont «In surgii cln -..l .1 un étal voisin '!<• la solidité, lulremenl on ne comprendrait paa l<- profil si fortement in< liné de tels amoncellements, et souvent ■< des bauteu ■ onsidérables. I ■ - deux nies, parallèles entre <'ll''^. d dantesques, alignés sur le li. mi plateau d atenl un exemple typique de cette manière d\ Deux arguments prim ipaux appuient l.i supposition que 1 es masses Irachytiques ne sont pas arrivées fluides au jour, m même piteuses. D'une part, .hum qu'on vient «!<• le dire, loin de s'être affaissées sur elles-mêmes, comme il serait arrivé, dans 1 eus l'action voisina, lors des convulsions «In sol, >i 'l«mt les pai sont effondrées mit elles- (') Comptes rendus, l. CXI p. 7 j; t. CX1I, p. 1 imc • Il en .1 été de m< N h 1 i|< 1 1 ■ ut duquel la borda « rcnel< s, tém tent, et I .11- un ■ ii ont dnnn< linsi > on n t tl mnclle due .1 'I' 1 l.i Formai . ha nés el il ils. , ■ 1rs s, < | • ■ il |'.ii ail h -.Lui'- ut il \i. ' ■ 11. I.i r au- '■ ■ q ■ lusieurs Il ••si al "in prendre ce qu elle» ont pu être, avant par un inent. Enfin, •■ ipUons, a> 1 atermittem et d - i86 ) témoigne de la longue durée de la puissance motrice renfermée dans les réservoirs internes, peut-être due à un mode d'alimentation, qui le recharge après h ii appauvrissement, hum que j'ai cherché autrefois .1 le montrer! ' | Bien que la hauteur des dômes "it '!<•- plus variables, depuis le niveau il«' la m< r el au dessous jusqu a l'altitude de près <\>- 7000™' qu'atteint l'Aconcagua, cepen danl il t'vi très remarquable qu'un certain assortiment préside .1 leui distribution. Malgré l'association fréquente, dans une même région, d'alti tudes diverses, que l'on peut expliquer par des 1 il stances ai es grands sont localisés dai uns; les moyens en d'autres it les petits ailleurs em l es volcans les plus élevés du globe, avec « !••> hauteurs de . sont réunis • > 1 1 ^ 1 < - \ Gtialatier Sahama, '"i."'" ; Llulaillaco, 1 Plus .m in.nl. dans la Kcpublique '!<• l'Equateur, sur le plateau .!«• Quito, se dressent les inds cônes vola mes déjà < il. ^. qui se pressent sur i*"ki" seulement; ils présentent un exemple des |>lu- reoaar quables « 1 • - cette uniformité de taille. Dominés par le dôme superbe du Chimborazo, les principaux varient de iyambe-1 rcu iluiii le sommet est exa< temenl sous l'é [uateur : l>- < otopaxi, m ilier dans sa forme coni(|in ( lairazo, qui, depuis qu'il s'est partielleme réduit .1 une hauteur de le • i|>.i<- 1 rcu, qui conserve enco oir subi le même sort; les pyra« midesd'llinissa dont l'aspect rappelle aussi des ruini s. m- i esse actif, .1 Des similitudes «lu même ordre se retrouvent dans l'Amérique du Nord, sur l<- bord de l'oi éan Pacifique, au nord du monl Shasta, en < .1I1 fornie 1 ii"^n'i. I<-K sont, entre les |5' el 1 es de latitude, dans la chaîne des < le |>n Hood , , le un. ni Saint-Heli n 1 ,......" i, le monl Elainier , le monl Baki \ un autre module appartiennent : le nu. ni Brown el le monl Uooker : |nii> encore plus .m nord, dans la ' olombie anglaise, le monl (') Expériences sui I : ûllration capillaire, au 11 m.i- • 1 ii'- i"i : pi essi le • end us, 1. i.ll . Parmi les chiffres, parfois — / différents, proposés poui les altitudes d'une même mon tag rence ceux, que donne 1' Innu l - Wealhei . le moul Sainl-tlie, &itué vers l'infli I' \Ij.in). ■ ,. • Dans l'ai , , nous u liMij - i K isbi de l'Elbi elle du I lemavend N des hau- -iii. .m. Ii . prùsd I muet U l'un inilli- p d -.il vol- . le pi • i l.i iii.'n' i 1 1 1 1 . Pu mi les \..' Ml ' : in< • • I ; - i |u< Da luite île deiu I i ide di K ,t |., I de profondeur . île - |n<-s. il de plus d< \ • i - les latil S in Y< , M iven, le ; \ . . que • <-ll. i milieu des îles, pai ''mis et li [erre il auss mus li\ ; ni . Ces i ides de li i lonl ! I \WIII .. WWII | i Î86 ) d'autant plus dignes d'attention que, pour beaucoup, il s'.i-it de montagnes d'altitudes tout ;i fait exceptionnelles. Elles paraissent déceler un lien de tté entre des cônes d'un même groupe, bien que leur isolement, à la surface du sol, porte .1 les supposer tout •■ fail indépendants. Grâce aux expérience relatives 1 la reproduction artificielle « I < ■ ~- qu'on 1 en chaque région. I ii 11 \ 1 auses différentes de • tsdc hauteurs, en effet, se laissent entrer "ii d'api èa les 1 ésullal s des ex| I lansi ei t linsi a -, l'affaiblissement de pi |>n>\ iendrail de pertes latérales «m fuiu »urs que, dans noti ivetle manomé- triq ! malgré des obturateurs soigneusement travaillés . il est si difficile d'éviter et qui '>ni dû se 'I sr libi dans la natu Non moins fréquei nt, et par un proi quelque sorte « ► j » j • ■ les effets mécaniques ont pi duils, par suite de l'obturation auto- matique des canaux d'alimentation, obturation produite par le fait même (1rs m. ii riaux détritiqm en 1 tvement. ( e sei lit analogue au 1 ■• sultal de plusieurs de îxpérie 5 de perforation, notamment sur le gypse, où le canal de sortie ouvert par les gaz explosil . par suite de l'extrême rapidité ave< laquelle les mas taient. Se ri géni ranl imm< diatemcnl en m ■ onstituaienl instantam menl un boui li mjx rmi abl \ pari ces 1 ie d'annulation dans les poussées verticales, sortes de / s'exprimer ainsi.il faut encore, | r comparer les h niques, tenir compte des démolit s. som enl mit subies, -".' par nents, -..,1 par écroulement sur elles-mêmes, comme "i> en .1 de mémorables exe nples, pour bien s di- verses éruptions. \uim .1 l'Etna, lorsque la lave au lieu de jaillir vers la base, comme en i6o3 ou en l'an int notre ère, s'élève jusqu'au voi- tel, ainsi qu'il bom hes >!«• . elle n » différeni es 'I.- niveau uvenl |>our les Irai hytes, la roi hi i pi oliil .i penli - lieatii nup pli . le l'uy- de-1 •••Mi.-, le pic de Ti ' , le Fousi-Yan d'autres innombrables offrenl cmples. Dans un dans l'autre, que la mi l'oli anique ail été I ob i qu'elle s. m i le n Milt.it d'une poussée unique, les inaient d'un m< 'I1" lient .1 une même pn , ont di) se nivel 1 . la sont les > Anes de travertin de Hammam-Meskouline, dont i ba < un. commi sait, s'< sh iduellement, jusqu oun c n'ait plus assi i de pression pour dépassi r le n d : sous une fora nous d lent une idée du phénomène ( i4go i " Les masses éruptives en couformité d'altitude |>.u a ouvent dil férer par leur âge; mais on conçoit que, pendant de longs laps de temps, les pressions motrices des laboratoires souterrains aient pu persister <"i s'alimenter dans des - onditions similaires. I es diatrèmes se présentent i la «urface de la Lune .i\r< une abon- dant e incomparablement plus grande que sur la terre, et il est intéressant de noter aussi pour des a isolées une sorte de classement géogra- phique, suivant les altitu les. \iiim. les |>ln-> élevés < ]ii<- l'on connaisse .1 la surface de notre satellite --« » 1 1 1 situés dans le \ je du pôle austral i iiK.ni Dœrfel, 7* '.. »t »■*• ; mont Casatus, : mont < urtius, : 1- Lagne annulait 1 I ).ni^ la Lune, 1 omme p . nous trouvons des manifestations de i>om par ./. ma- nant d 11 tiont ini mes. Plusieurs 1- auxquelles 1 s avons • 1 expérimentalement 1 induit sur la perforalio travers I 1 -i on e lerresti e et la ta |ui en ont débouché peuvent être applicables tmphre. le M. A. H m 1 h. I Lin-, une * ommui nonl 1 6 que le camphre cyané se combine aui Is, quand on le traite pai l< otates de sodium .1 une t< mpéralure n • dép pas i""' pour le alcools méthylique, éthyliquo et propvlique 1 lite par Péquatii H 1 -II" . 1 1 1 1 .1 .n admis que, ■ ditions de l'cxpi rien» ce à la prè- le 'ii\ grouj ements m galifs uns au même radical hydrocarbonc 1 II. I<- svslèmi i di (stabilité cl se prête facilement 1 une rupture dans le sens ind pié plus huu . multanée des élé- ments (!<■ l'alcool. \ la suite de cette observation, j'ai étudié l'action de ces mêmes al- ( oolates sur le c imphre b sur d'autres molécules atomiques. ( ' , t. Cl\ i9< m i \ ili\ late il«' um n «n • ■ u'il y ait I faut < h. mit On introduit dans
  • i ' ■■ ■ ' absolu tenant en dissolution o,~j de a ■ i on < !i ^l-quatre beares. A l'ouverture des tul>es, < i , qui est duc I • produ mu' ma qu'on iliss.iui dans l'cl : itmii v| : m ii |»i t qui, s llisa- : m ilion. Viiisi, une i>|- loirc lui i( 1 : île \ 1 I . , ' Il en 'lit' phol est plus led'obli iiiiin • i imphre s dans un ' |ue. \| ; l-qtiatre heures >\<- < ha : i fi oi- dir. Il ne se pro. il «listillf un produit sirupeux, trèsréfrin- .1, qui | »« i^^.-. I.- au débul une léger leur empyreumatique. lu boul de quelque temps de i onta< i à l'air, l'odeur de ce produit ressemble à celle de l'aldéhyde benzoïque. Quand on abandonne cette huile a elle-même, pendant les grands froids de l'hiver, après l'avoir au préalable additionnée «l'un cristal mprcndre qu'on obtienne du ben- /\li amphi e el >lu benz> Iboi néol. / l'.nii .mi un dou 1 ,i\ on* ont ore prépai int le ben» Icamphi I « il « Il . obtenu en traitant le camphre sodé pai .l<- l'aldélndo l>enr.oîque, et sur - nous | ut. (lotte réducl idiuin .. ioo, • inplire I • imphn pnipi iélés, nu luit prép irê |wr les d( - Il possède la i : trme • l'équation i:ii.< « h < m < n ■ ii n i ■ n • i 1 1 H n produit • Il • H • H ' i il i miilii . ■ «Il ' n- itendanl deui Iroxyl .mu ut- et un I tient une huile qui, i end en "it entre clinil.li-> de |'.'j ' d*ns I al< ""I iplatis, fond ml lubies dans Cellier, la b olublesdans ■ 1 1 •» . I huile epu .■• • iniqi . » la I constitue - m- doute un li n .i pas été ex ai •. Ii.iilll.ini .lu . impbrc _ .m. lie .i\' « du ben le sodium ■ en rédui- sant l«- b unphrc gaueho au i de l'amalgame de sodium. Dans les deu* ■ as on nme sur les I . i oint de lu-. les cristaux obtenus est de Ils > «m- Ment en loua i ' i .!n benzylcamphrc dro I l'U I « II3 '.' n: ir/i CM" l hcis : Il 'H1 prennenl naissance, en même temps que les benzylcamphres, quand on traite les camphres iodés, -li . par du chlorure de benzyle. ime leur poinl d'cbullition se rapproche de celui >lrs benzylcamphi leur séparation d'avec ces derniers présente quelque difficulté; aussi les ;i-t-""". I .i formation du camphre benzylé dans l'action du benzylale sodium sur le camphre, nous fournil une nouvelle méthode de prépara- tion des composés alcov lés di ■-. ime il ne peut \ avoir aucun doute sur la nature de ce dérivé, il esl permis de conclure que les produits buileux <|ui s'' forment, ■ ! ins l<- traitement à haute température du camphre par les propylate, butyla nylate de sodium, renferment des cam- phres prop} lé, l>iit\lc 1 1 iniv |i le me propo néral, surdesc posés renfermant un radical • Il i dan le vo .• de pi oupeme \| . Tal mi l une \oti Sui le intoxiquées \i i . / rins, V de M. ' >i m:i i •• Bao i*a r. i i elle Note el les < ommunii ationsn i itives au ;ujel présent ses dan les séances précédentes sont renvovées i l'e im i'i. Chatin \ ;in I ieghem, Milne Edward* Le i i mai dernier, M. Le Moult faisait i o m litre un parasite crypto- game, le Botrylii i qu'il avait recueilli dans le département de l'Orne - 1.1. m. >. M iiiiii- ii èrenl que ce cha on poui ' Ilmis. 1 1 . M. Maxime Coi nu, -.ut seul, l' a l.rl i .mu ! Malh .: I . '.; ic pour • h Iroits is liiunul VI . i I' .1.' 1 mets iulividu ponte. s .!. M I > M I '■ ■ • ' lontpell l l • On i t , de ■Hit |llllS :it M m 1 , tans le , i '|" elles ni avant d< rs pattes i i mophthi I i li.inij' me d< mvcéliu ibondant, accompagne «l'un grand nombre nt ■•> granulations a I .-^ spores qui existent dans les taches brunâtres sonl b ( I..y. I , oup plus petites el arrondies; on les trouve réunies en masses moins con- sidérables que les précédentes. Celles-ci rappellent beaucoup la Forme <-i les dimensions des s] - de Bolrytù bastiana. Les premières sonl 'l<'u\ fois plus grosses. Les spores de Bolrytù teneUa Boni beaucoup plus ovoïdes. Le 8 j , M. I rabul confirma ma détermination. I ui aussi avait trouvé des < iriquets contaminés, mais il n'avait pas encore pu les examiner d'une façon approfondie. J'annonçai m.» découverte •■ l'Académie !<• 8 juin <-\ dans la séance «lu i5 juin M. [rabul donna • ce champignon le nom de Bon » d\ a n iiorum. Quelques jours après, |<- pua N"n- d'abord seul, puis en compagnie de M. ii.ilmi, une épidémie considérable de ces « riquets, épidémie causée par le cryptogame, sur les talus qui bordent l'oued Elamidon ■< I krbaj beaui oup de ■■ i.i l< ts el de femelles étaient morts, mais il en restait un a si i.l nombre encore \i\.mis. déjà attaqués par le champignon el «pu se traînaient péniblement. /nt pleinement réuss MM. < h r.iiMM.M ui i et .li 1 1 - Muimumi ni une Note tyant poui titre: Observai s sur les cultures du Bolrj ta ridiorum • a milieux artificiels Renvoi à la Commission précédemment nommi M. V\hiim (.uns ioumel .m jugement il«' I académie un Mémoire .i\.mi pour titre : Le réléplaste. Exemple de transi ation -iN I i n.i\ I. i ORRI SIH>.\I) \\< I i i . onduil i t . . h"i . ! ■ i • p. ! llr s\lt l|< I. |i.ll uduc île plan». |miui l la n.iii. 1 ' iilans >|ni < om|x ileu» |>l \ues l'un de i I i xiii i,. ni. S iple ilu - | I .1 . oodilion | |>ai [6,j r. exi [es termes non •■> i ls s'obtenanl par une permutation ries indices i, 2. effectuée dans l<-s termes ■ •■ rits. « m en déduit, pour I',. I'.. F(s) deux su lutions, qui sont P, = a I' 1 ri P, = h, | P I ; " ■ nprès que l'on a transporté l'origine des coordonnées en un point con venable de l'axe des : : h d< signe une constante. ( >:i est alors 1 nnduil aux 1 ésullats siiiv.mis : Pour qu'un système de plans admette s surface courbe de symétrie, indéi omposable, il Faut t|u.- cea plans passent par un même poinl el soienl en nombre égal 1 ■. 1 ou ■ II n'es ite pas de surfai e polyédrale fermée qui soil «ymétriquo par rapport à une sui irbe I^es seuls angles po- lyèdres convexes posai danl la symétrie courbe sonl les angles tétraèdres .1 trois plana . Il faut maintenant, en supposanl fixées les valeurs de m, n, 1 . déter- miner l<-s surfaces courbes S qui présentent la >n trie par rapport .1 cha- cune des suri, uis 1. .1 \ parviens par la considération «1rs trajectoires orth • M- s mu • i ml pool < '|i. C h i.i| .1 I h .!. % su s do raie i li. • M uni' mu- de n-i » données d'un • M de courbe C I r.ipi S l us ni M d< Bill . li i il problènu / I :i .i. - ] île 84 mldable « la ») ini plane, en ci li l'on n 1 • ut dcui ■> deux &\ nie par rap de la noi m de. I ••! - |u on tail sur um N ,1 -Min. emenl il deux ni* • I « - la noi maie, • pi in mi i leui | la équivalent) s, /// il .1.- |u ilea lea suriai es <|m • •lit l.l s\ll: I ion • i i | i déraonti i -u\ propo iil ■• > ii - . / ■ Union . g :• ,i {mettenl ta , . droit s sont d La turjaca potsëdam ■ / lu f ■ ■<< du cube et Ut >\//i//<> courût ilu {êfinit f équation, ■h forrru ari /{■ i 1 1 "■ 5IQI l M \ llli MAI IQ1 l . .///../<> I pe. Note de M Iarcki. Biiixolix, i e par M. I I . i - homog ne n iu'oo le soumel .1 une i nation dans laqu u, i . : m d un |»"ini -.uni lires .iu\ i nordnunccs m. n des équations linéaire . donl les i ils onl une grandeur ciuelcon iuo l II := D, '• ' Il . ■ erniers termes de chaque ligne corespondent à un dépl nient pei i droite R . I. . R,, i>osc d'une rotation autour de cette ligne i >mm< el d'une déformation représentée par un ellipsi i.lc ili tour de •mi ■ de l'ai R R Facile à mettre en évidence au moyen des foi mules d'O ml i; tangu vi. i. I.i première îles équations dei ienl n j I». «R, R G iR, R cos'o)* ■ R R :.. s], et I s autres s'obtiennent par symétrie. La seconde ligne esl la rotation I ... su lu v |>. .1 i.pnir déforma liun ; la prein douuo la défi menl ^ iu\ai ints I ,. I,, I le la forme quadratique qui définit la défoi matiou | | h i, i. i eut-, pan - qui lu di plai i • *l pas une i olatiou, mai!) : I intei Si la enis I), <», R ncsonl ■ i- |H iiii.ni j les, quelqui eule ; 1 1 •- les i pa» t ndes i | r que : ma une étendue suffisante, un iinllt. millimèti le» solide» li" ■ . i m ivail une de < I unili i luellemenl oblîqui • |uel- ippclon» X„ Y„ 2 le* pi •- sur 0 e la ndue actuelle, el supposons-li i fonction d< inilialea , e de la nui .... i i l.i. ompo- . suivant Ox des foi appoi lées i l'unité de m I 'uni "lis .lu ma inslalion ( I > ni prenant • es équations s'appliquent rigoureusement aux grandes déformations d'un corps quelconque, d'un corps isotrope en particulier : corps pris en masse, dans lequel !<■•> grandes déformations peuvent entraîner l'écoule- ment ou la rupture; plaques minces. fils lins el I"u:.'n pour lesquels la dé- formation proprement 'lit'- reste petite, m. us la rotation .hum que le il<- placement -ont grands. Dans ce dernier cas, on * ! « • 1 1 réduire l'i nergie a sa foi me ordinaire I ' • - l . " " " « I' U '• '; 1 i. i. i D H i. U i, i. ;• I H H G H l. G H Il l; Il mais en conservant R,, K,, \< dans l'expression des deux seuls invariants qui inlen iennenl lorsque li - déformations proprement dites sont très pe- tites. Les équation pai cela même d'être linéaires, i. Les i ss èlasl jUi-s choisies permettent d'exprimer très simple- ment que la la surfai •• est nulle, <>u que la force totale appliq une étendue déterminée de cette surfai e u nue valeur fixée ■■ l'avance. < >u peut d'ailleurs, au moyen des neuf • omposanles utilisées i< i, exprimer les - appliquées .1 I un te de surfa< e d'une 1 pieh onque; mai expi essions ->"iii assez compliqi \ - m « .• 1/ - . 1 \\ | , pai i.. u I S ; relative aux mouvement» inti lasliuuc poui des déformations finies, touti - I - qu ml I exprimée* ."i mnveii des rdon- ;i ■-. M I'... u --m is, d'ailleun de la forme particulière de I énergie | les 1 ■■! |" 1 ^ ■ • 1 ■ ••( ti esl l'objet principal de la présente V Not< ! Ml" !'.i un u:n '' I ppraann. l ■ •. n'a pas éti encore » pi ifiée | ■ - : le qi nprimé dans une dire< lion normale i 1 axe |ur >\r\ enanl biaxi i m i ^ .l.ili ilion. ii des lemn me l<- plan d< i cal lléle .1 l.i i umpi • ( ('lus >lr révolution et, si oltilion inatoi ial de I ' llipsoide inverse primitif, snivanl l;i m li mini I la diminution «In itori.il //,. ■ ndicul les de l'ellipsoïde m i ront, après la • ••lll|H < SM.III, l > I de quai ut dans une direction • Il de II |> sur un I ■ 1 1 1 1 •• - -i ni i de I • tombant d'abord ment à la la il le ij" • int la i plus le i ir la lu- I men- lalemenl . el dci le i elations 'jn<- j'ai iiiikiiI i de l.i plique, c'i ions rllipliqui ipri» déliée* di ' &i que leur elliplicité donnée pai K el l eontalemi il Repn sentons le iln r ni idente ; pai \ 1 angle >l>- la 1 ii «m i t de • i \ 1 1 \i - \ ■ i ' i no / polarisation rectiligne rétablie, avec la section principale; pa L ç la différent e de mari ne due u pouvoir rotatoire seul, <•! .1 la double r* tion seule (pour l'épaisseur unité); !<• lableau suivant donne quelques résultats d'une expérience relative 1 un quartz i im' si l'on construit de» courbes, en prenant 1 ime abscisses h d, ., K I >' un ordonnt es respet tives.on voit < | ni-, lorsque 1 incident e augmente, diminuent pour augmentei ensuite. \n < ontraire, K augmente et « I » minue ensuite; 1 'est qu'en effet, lorsque I incident e \.i 1 roissanl ave< la normale .1 la lame 1 ancien axe optique du quart n iturel 1, l'angle que fait le rayon I axe optique dans l'air, les vibrations elliptiques deviennent • in ul lires, et l'on retrouve le pouvoirrotatoire suivant la direction desa I ette conséquent ;de la théorie >l<- Mac < ullaghi ' 1 n'avait pas encore, je crois, été vérifiée expé- rimentalement. Pour des incidences plus grandes, <>n retrouve des valeurs symétriques .1 peu |>n-s. mus non exactement, 1 < mse de la variation tou- jours ci oissante •!<• l'épaissi \ 1 iu>i 1 . ' )/■" L VI, p . |° li diflen cl • |»ai et li Lan Voici qurltj I , I' . i il< ilmi , p. . -i ■• | ii<- ilu quai i ' suit uni la n peut, • qui ne p< ul j >.« u v >lu quai i • ■ "i'i| lie holoé- ^I il. un a u I i \ .ilfiir ili I » ./ I Pour apprécier l'en» rgiede la b réfringence du quartz comprimé I i pai < entimètre carré . Formons on trouve que cette expression es! égale .1 <>. (8; el ;i l'étal naturel elle .1 pour valeur <>. ; i- La biré- fringence augmente par la 1 ompression 1 OPTii.'i 1 H ndemenl />' •/< ///'" Nui.- cl.- M \ >\ 1 1 / Nous savons 1 ilculer le rendement mécanique «t- metlenl m m s ne pouvons cal- culer la force vive du 1 vemenl lumineux parce que nous 1 n nais- son s pas la masse de l'éthci qui est cbranli 0. W n'a irons donc pas d'unité absolue < 1 « - quantité de lumière; nous n'apprécions ces quantités que par le degré d'excitation plus ou moins grand du nerl optique : cela permet une comparaison, m. us 1 pas une mesure absolue. II est vrai qu'on | ri 1 1 déterminer indirectement !<• rendement d'un foyer de lumière. Supposons qu'il existe une source dont toute l'énerj se transforme en chaleur lumineuse, el dont !<• spectre soil entièrement nposé de radiations > aloriliques lumineusesà l'exclusion des radiations caloriBques obscures cl des radiations chimiques obscures : l<- rendemenl de cette source serait égal à l'unité. Le rapport des carcels produits aux 1 dories dépensées serait dnm maximum el il servirait de base de compa- raison pour toutes les souri es dont on < onnatl la puissance lumineuse par calorie. Malheureusement celte source i\|"' donl nous admettons l'exis- I 1 été effet Lui à I - '■' itoii •• de M Mac< di Lépinay. M i ■ «ii» pas que M M I ingli >.iii observé i la II ivane un /' Itanl que des in Iiiiiiii - quelle ili-x elopper l'éqtm aient «lu Pour I instanl , il faul • lemcnts relal tuvons pour quelqui i i i i \ .. . i lion. I m. il ni il- \ \ i qui i , i nil d'un i quanlil i l'alimentation •!> i -, lampes iuli i ration plarrcs précédemment a i lampes Ions : les ap|iai cils < li |ue les app que je h paralivi ncnl des plam hci -, el de plus il- d< ipu Iques p n'avait ; ilions, ! i immation du moteur n'i la il q . quand ' ,i, r di |ues, on qu'en brûlant ment : l'on produ ( i5o£ I ii d'autres termes, malgré l'emploi de deux intermédiaires, moteur il ilvn.i le rendement de cet ensemble complexe est encore fort su- périeur à celui des brûleurs à gaz : le résultat est paradoxal, m;iis rigou i etisemenl \ rai. I i supéi "i t< du rendement du systi ! moteur-dynamo-lampe nous Fournil une base d'évaluation pour le rendement photogénique «In - brûlé dans les appareils >\ è* I ■ l ii bon moteur rend ■•> pour 100; la transmission et la dynamo 73, la ' .m.ili^.ii mu et les lampi admettons que le rendement phot< soit de ••> | >■ >u r 100, dans les appan I- électriques; le rendement absolu du systén donc égal tout au plus à t nous (I onclure de cette ( ompa raison que le rendement des I" - notablement inférieur à chiffre, l ultal concorde avei les conclusions précédents i .1 li h l> . ÉLECTRICITÉ. S* le de MM. I ii i i.i i tf astis, présentée imu M \ • ornu. I chantant rsl un timbre d'acier dont les vibrai s sonl entretenues éle< triquemenl n ir un éle< Lro-aim I e son bourdon | ainsi obtenu es! d'une intensité el d'une pun té remarquables, surtout si on !<• compa lui d'un diapason de même • !<•; comme avertisseui . l'appareil donne un appel agréable, musical el non déchirant comme i elui lr iiIn • M.l.int. .I.nll< des i i i5io • .11 iicIii--.mii n'est poinl limitée au potentiel électrique : la même méthode de division, appliquée pour les mêmes jours .1 la pression baro- métrique <-i au poids de la vapeur d'eau contenue dans u\t volume déter- miné d'air, fail au >si apparaître, pour 1 ha< un de • es éléments météorolo- I-- ) < 1 1 M H » M u ; ltf> u rd U Ml M rr M • « ■ 1 M kV Suc R f~*' \ \ V ., 0 1 6 S » 12 I» I» « » 0 2 ". t « 10 i: IW 16 W 30 . 1 " or d '0 S H r 0 7 » . 8 10 12 1» '« H • giques, deux variations diurnes différentes. Le fail esl surtout remar- quable pour le |«>iils de la vapeur d'eau es représentatives _. 1 ' 1 "• semblent calquées l'une sur l'autre. ,5.i l els ^"r.i les faits pi i l'Ob e de Lyon ; ils semblent impliqui I • - • '^ww ■* * M Y ë ■» leurs causes, de» troisph physiques qui précèdent; ! t donc ,5ia ) très intéressant i i -^ électriques lr.nn aises ■ ondull .1 résultats analogues. CHIMIE ORGANIQ1 Toxydalion des corps asoiques. Note de M . <1 h vin 1 s Lai ru, présentée par M. Schùtzenberger L'oxydation <\>*- corps azoïquea paraît avoir été jusqu'ici I " « »ï > j« ' l de peu de re< hen bes on ne r<-li\<- guère, sur < e sujet, dans la bibliogra- phie, que les travaux de Ziocke et ceux de Heumann <-t Bohn; il m'a paru intéressant de 1 ombli r 1 elle lacune. D'une façon générale 1 »taté que, lorsqu'on soumet ces suli- stai I à l'acl n de divers a| cydants, le groupement n inde en donnant, d'i part, a rps diazoïque, et, d'autre part, des « orps - 1 1 linonique; 1 ixvdants alcalins et les oxydants acides : les mis et les autres donnent des résultats analogues, mais les prem lilant I ip la décomposition des diazoïques, doivent êti »ptéi dans mes exi es, le bioxvde • !•' |i|i>ml> «-11 présence d'aï les, particulièrement Sl ' Il P • 11 \ ■ ■ 11 ..11 »i . \ on 1 i 1 n riqu mi lit ion d< icnt si l'on augraenti 1 1 ' l'on le plomb pai iilii alion, elle ■ , 1 .Mi . haufle, el l'on phénol II .nt le liquide les pri mières portions 1 islique di 1 Iles donnent, avec le chloi le chaux, une 1 de broi I . mire part, la liqueur d lei phénols alcalins, des phénols su] 1 des ami n j .. joulanl . pai mple, une dissolution li disulfo i-nnphtol, benzoidisulfonaphlol qui .1 servi de point de .1 n l'obtient en quantité presque théorique. I lion est donc des plus ni tli l |i 1 . -ii également bien avec les corps substitués dans le groupement .li aïoïque le corps coi sous le nom .1 I !■■ ■ '.olsulfoazo-i naphlol 1 U»S( ' N •- \ ' Il "M I 'Il '•Il ind nombre I > 1 1 l'on u pi» . .!,..' ni t du l'em ■iloi i 1 1 j •< - ^ .|i plu» il eulo «I i elles qui -ut don li de l'un des pi ni : I les qu I i, lu I. . •!!/.. l-.i li. .../., |,l |, lu partie insoluble n'a rien - véhicules einploj le liquide filtré battu avei de l'élbei lui a aband é de la quinoue dont on .1 l(leui , l'aspect, le point de fusion, la tolalilii l'oxydation du benzolsulfoazo-s-naphtol, c'est dans l( |u'on trouve la majeure partie des produits 'I oxydation; l'éthei en ■ lirait une forte proportion d'a- naphloquino le liquide diasoïque plusieurs I -lit I 1 \. ; 1 in peul formuler la 1 • i< lion |» tr l'équ ! île ( il \.< 1 11 mu Pb< I . Il • - :l M iSO l'I. I H Sul mais il esl aisé de comprendre qu'on obtienne on même temps soil des produits intermédiaires si la quantité d'oxydant esl insuffisante, soil des . orps dissous tétrazoïques par l'action «lu diazoïque sur les matières mises en h ivre 1 expériences qui précèdent fournissenl un moyen de < 1 ictériser les corps azoïques, par leur transformation en diazoïques et par suite en matières colorantes; elles donnent en mu in- un moyen rapide de préparer l<-s quinones a l'étal de pui etc 1 MBRY< iLOGIE. — Sur ta dans l'emb ta poule. Note de M. Daibstm. ■ J'.n dé ouvert, en 1866, la dualité primitive du cœur de l'embryon de l.i poule '-H 1 olorant, par la t inture d iode, les tissus embryonnaires com- plètement transparents au début - poule au I lon- squ'à 1 •■ 1 >■ • >t - de plus. lion U leles cpj i relie union le sorte qu'à un uni de. 1 nulle | lenl • • t I > n. m heul 'li- dehors m di ; n, d'alun il, I . eux leur I lilucl il«- l.i . |uc d'ui bu l • ilora- 1 , dté. 1 :ui donne des 1 ésultals si nets, . - degré d'intensité que l'on % <-m obtenir. I ,, terminant celte Note, je dois signaler un (ail qui résulte de cette union des deux splanchnopleurea | r la Formation lames laté- raies, • elui qui forme les splanchnopleures. < >r. m l'un t. ni abstraction ! pr th emenl double, et qu'elle n'arrive que plos lard à l'unité. < >i'. < el ■ se fait de diverses manières. I >ans la région lhora< o abdo- minale, l'union lans l'épaisseur de la lame qui forme l>- fond de la gouttière intestinale. Dans toute la partie des lames latérales qui se pro- duit au-dessous el en avant de la lôte, l'union des .uns vas< ulaires résulte de l'union des deux prolonge nts urs des lames latérales que j'ai fait connaître dans mes recherches sur la formation du cœur. La forma- tion du cœur lui-raé .dans la chambre cardiaque, n'est, en réalité, qu'un épisode de cetti jugaison, sur la ligi :diane, des deux aires vascu- laires el des splani hnoplcu des pielles elles il formées. II i.iui em ore ajouter que cette cou > des deux moitiés « 1 « - I ilaire nous explique comment les vaisseaux omphalo-méscnlériques deviennent asvmétriqu» lin moment, part e que I un de « es vais- seaux peut alors suppléer < elui qui s'est atrophié. i .11 vu, dans < ertains i ques, l'cxti tudale de l'em- i i s'invaginer entre les deux feuillets du mésentère qu'elle maintient écartés el faire hernie dans la cavité abdominal I il un fait absolu- ment comparable .« celui que présente la tête dans la curieuse monstruo- sité que j'ai désignée sous le nom d'omphalocep/iatt Suri çuiUonde /'Heterodcra Schachtii. Note de M. Joasxbs l .h \ i in. pr< tentée par M . Chauveau. \ ivanl aux dépens de diverses plantes et particulièrement de la Bet- terave, i ausanl ainsi dans les cultures ravages souvent « onsidérables, I //. . est imposé, depuis quelques annéi iltenlion des .i^'iic -uli. - il semble «voir i té souvent < on- fondu avec d'autres tnguillules, car les cl don- • N j lel qui, par ses dispositions eut, offre un i il. m l'on | un mâle adulte une se< lion c éph la I he ne doni dans li- i i iquel i cmenl ni phai l aiguillon comprend dew : la lame et l'apophyse, La lame i llllls. Ill.lll ■ llllllli de la lai i d'un canal central. ivi ment. I es mu s. .us de l'apopl I ,, i bout lu I r. u,u ,n moyenne de li d'autre i ont [Jour le s[\ |p| de deli l iuel i|ni ' iera - ,|,-,iX i | elle» < li« i le mâle. I Ile» s. .ni notai i ' ' '•nie, on plus ùllanU i; q llies de l'apopl »ul au moins bifides : les mu pris dans son en- semble, est i"" le. v ! . plus : mellc, • | • t • i i que h h. i la pi n d'y pi son .il •ni.iti.. n. i !.. .- le maie, il ntervenirtoul spécialement ,i uni |uc .!<• I . » • '!'•' Dans lescondil /«'« ne peul ntU indre son entier développement qu'a npli uu stage dans le pal chvme de la là. > ivanl en i omplète son "i i5i8 i lisalion, quel que soil son sexe. Mais ■ e qui diffère, i «si la manière donl s'accomplit l'exode de l'helminthe, lorsqu'il émigré de la plante nourricière pom i la terre ambiante où l'ai couplemenl .1 lieu. Ii femelle demeure alors passive : distendue par le rapide dévelop- pement des œufs, elle devient sphéroïdale, exerçant sur les tissus corti- caux une pression <|in ne tarde pasà déten er leur rupture el la mise en liberté de l'Anguillu ■ est munis simple p ■ !<• mule : demeuré grêle el vermiforme, il doit si activement un passage .1 travers les tissus n s'explique maintenant l<-s diffi 1 • n< es que 1 cl organe présente cheat les deux sexes. Des cousidérati analogues permettent de comprendre son inégale puissance dans les deux formes lai Éi iiniiiii vivant d'abord librement dans la terre el devant pénétrer plus tard dans la plante sa métamorphose) la pre- mière I a rve possède un puissant aiguillon nui est presque semblable à celui «lu mâle adulte. 1 ide larve étant, au «unir édentaire el parasite, son mode de vie retentit sur I istitution de so Ile m. petit et flexible. Mais nentceslvlel peut-il se raoditier ainsi suci en) 'D'ori- gine tégumentaire, il suit le s, .ri de la cuticule, l'ai compagnanl dans les h mis auxquelles elle se trouve soumise et repai lissanl s. .us uni' for nouvellej après chacu imorphoses de l'//< r Schachtii. I es faits résumés dans 1 1 onimunical semblent dont double- ment instructifs : ils n'expliquent pas seulement les nn-i.iti.uis el l'action mu ive de l'helminthe; ils présentent, en outre, l'exemple très net d'un transforma ni dans li même espèce poui s'adapter aux difl rentes conditions binlog |ues qui lui s,, ni unposi es durant les stades sut - . essifs de son 1 vcle c\ olul il BOTAN1Q1 1 . — Sur if s 1 la tiomophyles, nouveau groupe de Cham pik Note de M. Vnmn tii uni. l'appelle 1 ntomop/n te tout végétal vivant sur un insecte \ ivant, quelles que soient, d'ailleurs, l'influence exercée pai le végétal sur l'insecte h l'étroitesse des liens qui les rattachent l'un .1 l'autre. En laissant décote 1rs 1. 1, téi ai es, qui sonl des Ugues, les Sporozôaires, donl la position systématique «'si encore mal définie, el les M rinées, donl une seule espèce, Mueor Pontiœ Sorok., végèti sur un insecte vivant, on peut dis- 1 lia mu ni "j'Iiv li I i! IIm-- • i n'on Ile d'un < "i ps !• i luenl falale- iii ns pendan î'j ■tllittm. • ils ; ni.ii» L|iii-|(|iirs-iiiiN sool aussi ■ .ip.i blés . |s. \ i en ['Lu • r un qua- ml les i i . i. blés île iir I • ommo • ni de < tint q , /,. ibjel 'I • ' ions p 1 ! 'sonik. , p.ii asile du /'■•. vfth \ Un fttUo I . .1. \ m entortille su m de l'ab domen ■ lorroé de filaments i loisom ne pci do ■ li muées larges •!"• ona \<- \ iticuiturc de Bcaune uni l<-^ 1 rc< ucillis dans un bois voisin de cette villa en juin r8q face inférieure feuilles de uoisetici il des Téléphona Iwldiu I . et surtout < le-» Ragunvcha testa ; I • omme pour l'espèce précédente «-i pour celle <|m suit, les insectes morts ^"iit li\<-^ dans la même orientation que s 1 K nvaicnl été tués par une Entomophtho- 1 -dire paralléli nent .1 la nervure médiane, la tête tournée sur le pétiole ou, parallèlement aux nen uns secondaires, la tête tourm l.i nervure médiane. !.■■ mv< élium pluricellulaire est très ramifié et d'une teinte rousse. Spores, simples ou biccllulaircs, de taille très inégale (de 1 l' Poly rhisium Uptophyei Gd. Nous avons d Heurs cl figuré ave« soin ce champignon p I trthop tophyes punctatissima Bos< . .m bois de \feudi l / / hnidiun 1 en. et nov. sp. 4 est le champignon très curieux trouve < ment, par plusieurs observateurs, mm les 1 riquets d Ugérie, m. us dont MM. fviini kel ■ ! lien ni. us et Langlois i>m |r> premiers • 11 11 m les véritables affinités en le rapprochant rlu Poh rhisium /f/>/n/>/,\ ( e crvptogame est 1 ns meurtrier que les espèces précédentes et il ne fait \<.\- adhérer les criquets qu'il infeste aux objets sous-jacents. < es deux partit ularités tiennent .1 la l .1 la grande vigiicui de l'insecte et au mode il action du ( hampign< l • / achniduun se présente sous deux formes • | m- je n'ose séparer sp fiquement, «'n raison il m polymorphisme ordinaire des Mucédinées. Le i\|"- \ forme Ciadosporium) recouvre en général les côtés - ni lautôl n! s. .11- M-ni •• belle i. iota j.iiin I |u'i Lion iï\ «lit si |>Il|N I _ -I un- r M. Rapl d'un léiard v< Ils i MM. Kiin. pra- '•I M Kiiin k. I el I qu'il \ ■< peu d fonder &ui . i S - I I • rANIQUE. Contributions à t'i la différenciation de l'endoderme. Note de M Pisaai I.i •> vt.i . présentée par M. Duchartre. Plusieurs Fois j'ai eu l'occasion de constater dans l'endoderme des inégalités de différenciation sur une même coupe transversale '!<• la ne; t « > • • t récemment l'axe hypocotyle m'a montre un endoderme subé- rifié par pi . sur li même secl amylil des parois ne se colorant pas par la fuchs ne. ' e dernier Lé vu dans une quinzaine -^ onl été sign ili c ependant, je crois que quelques-uns des Faits que j'ai rem irqués peuvent <• pi ésenter de l'int< i l ii coupant mi" de Kève •• différentes distances «lu sommet, j'ai du remonter jusque vei . • avant partir du s i, imii l'endoderme est plissé, que, entn el i '■""'■. quelques i ellules endodermiques se - ibéi îfient, sur tout leur pourtour, en fa< t. du liber seulement. < esdernières forment ! colorables par la fuchsine, tandis que l< aux faisceaux ligneux sont formés de cellules dont les parois radiales présentent seulement des |>li^. C'est ce qui se voit de i "• .1 '■>'". I (eux choses 1 essoi tei qui pré< ède : 1 l 'endoderme différem ie ses parois de plus en plus en s'éloigna ni li — la ni • 1 le m -|ll|l|M-||H-||t ll( » J -'i 1 • ti m. us moins tt'inenl • II peut • Irouvei l.i première ap| Iin , 1 d'établir leurs rapporta .w .-. |. |,|,. : 1 :i en : bor. S'il 1 lans l'cspai <■ ■ ii leux des ■ il h j il de me plissé plis, "IT 1 Si Iik liin n U M \i mi < m pi ésen M. Si I \iin. ( '. ' c s t c I ' 1 - 1 1 1 ( 1 1 r < • appelée sur l'apj Iquc \< omme bu jour de sa 1 apparition; 1 in .1 m-- Icvpiclles ce parasite 1, la vulgarisation des i jk»ui le combattre aur ni -ut: s qu'amène 1 ette nouvelle invasion. ( • ^ « onsidéralions m'ont > le sui ■ 1 s que j'ai obtenu, au cours de la camp - en lutta il contre un parasite de la liiitci.iN i l 'i 1884, j'avais vu, i Joinville-le-Pont, mes betteraves sucrières iquées brusquemenl par un champignon .1 développement rapide. Sin la face n èrieure . jeunes feuilles encore droites, <|m forment le bouquet central, avaient apparu les frucl onidiales d'un ■ coloré en - fructifications Bvaient rapi- dement augmenté et, en quelques jours, - étaient étendues sur les l«-inlli'> adultes qu'elli il finalement couvertes d'un 'I ivet épais <-i velouté. 1 § feuilles 1 taient devenues 1 assanl ii<">t ell ni mortes <•! la < onsultc par moi sui 1 1 nature de ce parasite, mon collègue, M. Pril- lieux, l'ai ail auss nnu pour le i sur 1<-^ cultures allemand) Malheureusement, la ttropavan s pour que je pusse entreprendre '!<• combattre le il ipement de ;non, que d ailleurs depuis >i\ .m^ n'ai pas revu sur a I 'année dei icnl - développement • 1 l'aide des iui, \ i-'-.i-x 1- il » ! 1 1 — qu m ii.-i -*. c'est-à-dire ■< I ai I des - riqu le voir à ce lujel . et nous primes nos dispositions pour ti des pie K '!<• pommes de t< rre les bettei mtami u Le résultat de ce traitement r été immédiat <-t complet; une bouillie à \ pour 100 de sulfn livre et \ pour le chaux qui été employi I 1 pièce la plus forteme il atteinte mesurait 1 i he >or- tion des | In sur lesquels le 1 h impignon était d ni développ • i ii li- ■ lolitn s | . , ■ ■ | ■* >' 1 1 ! . I I lll II I 1 des • 1 ! 1 plante, quo ..-Mil- de j l , par I appli< ■lion de la bouilli* . 1rs p|u ' 'ble. [41 MM. Ia utile «l'- on du : l(0| If. | ,|. . pai M Bou< li. ml. „ 1 ,1 1 .\ Ion 1 étal d li .iim-iii. -ni du lve< un enl »nt, IV musculaii ■ . ..s>>v mod< pour ne pas amener de « bature, détermine une augmentation de l'uré ( ett< augmentation disparaît el fa il place à une diminution .1 mesure que l'entraînement préalable esl moindre ou que l'exercice augmente de façon ;i provoquer la courbature. En même temps, les variations « 1« - quan- tité des urates sont en raison inverse re M. Pi mis adresse le résumé des essais qu'il •■ faits sur l'action in ticide de solutions de monosulfures de potassium <>u de sodium. La concentration a varié d< Baume, suivant qu'il s .t-is-.ui de l.i destruction des pontes ou des ins ux-mèmes. Ces expériences, faites surtout sui des acridiens, ont ntré que l'éclos les œufs esl empêchée par une pulvérisation d'une dissolution de monosulfure de potassium marquant I l'étal put. ni sont en quelque sorte foudroyés par l< l< .auquel ne résiste pas même e oureux lucane mt, malj m épaisse carap ■ expériences donnent l'idée qu'on pourrait détruire les acridiens, qui dévastent les récoltes en Algérie, par un p lomique dont l'emploi constituerait pour les plantes, dont la potasse esl la dominante, un ellenl engrais. M . I>. Itn i ^ adresse uneNot< sur le mouvement vibratoire qu'il obtient en posant un bloc de |>l<>uil> i laire <-n équilibre el -i angle droit sur la partie cintrée d'une plaque de cuivre <-n forme de tuile, la plaque de cuit re .iN.int . té i hauffée enti I ,i séance esl levée a i heures un quart. M. B. i |, li. n. .m. ne b déjà été ol i, pai Ml l udié pai . i .\ . M. B I ,5 .1 i i l i in i.i ». i nu. h vrin.i i ■ / M IL ■ tion il fn jurs mi de M. A Grouu Impriau le, Ml K ' i \< I s l \ \ \ l Pi G \ i II i l.uli. i / Icu ■ < i ■ I •! M ( ' , • dition. In . < ■ Masson, MIh uiww III; , x. | du Phyl- V ' l»lf- .11 houille, in- i ■ ■ I i II I : br. m ■il/mr/' par A SkHD< - des prix de Méde< ine .i de • Son traitement .n' le Dr Juli Six : par le I)' \i i.in r Dkschamps. Paris, 1)<>ih, 1891 ; br. in h ta fluxion pèriodiqui du cheval', />tr\r l> I . Roi 1 ■ : re< ueilli par M. Roi ssi m . Paris, Isselin el Houzeau, [891 ; br. in Pubblicaxioni delta cole I. Roma, Tipografia \.ih- 1 .111.1 1 U9] : m- 1 . Index to the lilterati modyna» Alfred Pcckermam. Wash- ton, published l>\ ihe Smithsonian Institution, jtortofthe sixtieth nu f the Bn ion/ortheadvaneemeni ofScienct held at Leeds in septemb London, John Murray, 18 The Journal oftht <"/< Japan. Vol. I\ , Part. I. Published bj the l aiversily, I « • K >. < • . lapan, 1891 : in Beobachtunt /.* s- ml/a. I rheil. 1/./ . -t:< , \\ . \w- . , 1 ; in-folio. chnungsmethoden der hôl Mathemalik; !•"/< l> li 1 n » B BM.Stuttgai 1 . 1 B91 : br. in-€ Untersuchuê tschen und dei Thiei llei ben \/< ' i tte 1 organe tt en :< m du tub< , 1 ap- pareil digestif); par Alberi Soulier. Paria, Octave Doin, 1891 ; 1 vol. gr. in-8 . Présenté par M . de Qu itrel Ai/ gt ographù • t la topographù au lu feld-marechal de Moitié; pai Ml ■ « h I •■ i'i . sente i • \ \ i [ ■ blin, i : • I inska \ «U-n- sk.i| S 'i II- i / I. 3 , i N • de M . i i de (Il \ 26 ) I M I il!! I; - \ I! I \l;s II I II s. ! ■ I 31 On souscrit, dans le I On sou ranger, I i 1 i . !» ■■ t ■ ■ < lit. \ I , ■ 1 1 i pli ■ 1 \i ■ . i iil» ' M TABLES GENEHALi Dl . ..ES DE L ACADEMIE DES : l- 31 91 SUPPLEMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCU 15 15 lr. 1 orne I M M. il 15 fi Tome II M 15 d \ Mémoires de (Académie des Sciencei, • Mémoires prêtantes par divers Savants à l'Académie des Sciences. N 26. I \lïl I DES ARTICLES. Séance du 89 juin 1891. MEMOIRES i ' I OMMUN1CATIONS i - UJ ME .i - i , | HIB. M. A. Ham.fi v ■ MM I \mu\ \ I ii»\s ' nrMniitr.s \>w\ si \ i i s \l\l 1 CORRESPONDAIS i M S M M M. F. I M VU. I MM '.: ■ Mi \\ i M. Il M ' Bl i I i lis Ml Fil lOONAPUIIJI I I.IUIM V M v M 1 1 ' un I PARIS. - IMPRIMKHIB GAI l HIIU VILLA RS Bl DEC Ri 1801 ta itu;s DES COMPTES REND1 S IH S SÉANCES l\l \IU MM M s si || M | s. PKI. Mil It M-IMKVl'HE IS'M TOMC CXII ( nMNI ^ lilNhl S M S SÉANI RS M I 'AI MU. MU l'I S SCIENCES [\\BLES tLI'HAISETIOl'ES JWMIH l MU I li|> M \ I II 1,1 s |)| -inMI. < \ll Mil I • - \! • n ■ - ( i53a ) M l vc' Duli >in i > '• i I /• ;!U- sur le n. \l : Air.ruiv di M sti- tm //. i - B du - • M / / — Infl S M / . / — S " Ami M r un M. - M :i ilu - ,il- l'api-s. cooli'iii''^ iln rhli.rtir.- il .immonium : I / \\m ras Mvrm hatiqi i - Sur an ■ ■ r/n li- I M // D - M / ( I " M. I I du iii — - • M .' — Sur 1 'lu •• - - A \ ! Il s y s ■ , i . \i i |'«M M* /' ■ I ' I I I — Delà formation des feuillc- el i de leurs pn i"r M Tréeui — Contributif ■ "- " / Voir au DÉmvas. par \l '.. D I par M. J i M. - un - At'i' vhi ti S i'i\ i M — M l Dell :ler ' ! . / • ■• il'.i, | : ' l -ur le v M G Asti M. E. i — Sur I r M I — Sur une mélho le de m - par M I I I — Déterminai — Détennin il ration \ Pi .- . • i de quai MM. ii i /' i lional permanent pour ! exécution 1 de i i M. /'. Cou- tuant la C irle du par M / / - M I S M '■' I \ 5 lu fer MM // tSOTI an D M. Raj ." Vidal Balanos \ lumi- neus ■ par M. /. ' ■■" • M. Serrù lie un DO de balances de précision \ ici- . .1 pesées rap ' in Balis iii Soi un manomèti par M /' ' • Me io5a \ : -- ; Pkénomèm UïlM Pâgf. - ■ II ' ( !.. / M ■ ! " I - I ' ' . : l T. / I : i.i I bouille ; i ■ M N — S u- biliii ' - u- — s M. // / \ i un H mu du I — A — M M. I M l'ii ' — A /. // Cai \i - ///r/./ CbI min- Dl i i I mh un - M. . Ir/wi i — M. Clément H • 'te la neij i'.iiimii . — Sui un en faveur de M. deChancouri livemenl niques; par MM, / - < /v/»/ ... . Utulé : Sur II • M. /. . le uili- M i sur lea s\ I P»gcs. I II.M -' I i I ! 1/ M ■ < ■ . I uni, i J Cm vi 1 1 lerri cul' .//«/.-(• 117 — Sui rôle du :-oufre (1.U- . . . \ , \ \ \l / S I par / / / • 1 \ i - ■ - i du • I P»g««. pouvoir i chlorure d'ammonium ; pu M. h Bel.. - : JilP »ur silicium; par — I (inique i \ ir M / /' .. — Sur 1 S " — Sur . Il, < — Sur d Il / I ira pur — A ohl Cun inium ; par M. G I — A ii- i In M. / / : MM / l I / . — ( I pu MM — 0 M\l. _ 1 1 u |] rar de l'Ou M. G. B s " fan Paget. — 0 • \\ If f ■ 884, III au ■ i par MM. Bombât HISSIONS -ri l m i g. — MM. ! irai ) ... 1 1 — i ,ii- ] l : \|\l llrrru. Ihir- 1 : .' — ( MI Mil. i " MM I n- MM ! ilr — I ii- '.; : ■ : ■ MM M 1/ i in- — I - M\l / ans- H — i on- I I M / - ■ 1 . / 1 ■ . . ! :M. i I U - I ii- I l5 ,.. I rurgie ■ Commission charge dp i on- rours du prix Martin-Damourelte l'année 1891 \IM. l; vehard, Char- cnt l 5 iiniit 1 cours du prà IVmr.it \ <\\\ Corps l: MM. A' ' hard, I ni. Sa/tpej Commission cl ! I I . '/ htirtl, tli ; Com 1 prix M labres ) de l'ani MM Gllll/lr r Il - 1I11 prix 1>- r Coin 1 "M , MM // Commission < l nalu MM Ça,. 1 V !' MM. /' M Comn ■ n- \| \l Bertrand, lient. I I \rboujc, iff Quali •me ph\ - our 1 .11 : . 1 : MM. /' attirer, tir l'i- zeau, /'.1 dartre, Fremj -68 Page*. — C mission chargée de présenter une quel rneyron pour MM M /. . 768 — 1 sique 1 pour l'année MM ' '/ .' 1 I r,/,, Jtt- — 1 une MM. Bouchard, M — ( MM D ■ .m / ml, II '< '■'■ 1 ni iln | 1 J9 , - u I M. D - : 11 M. De 388 — H M. " ■ /// m. y un M La Ter- n et 1 el ■• h ♦ ire* ie« combr 535 I» 1 - M •»| U | M - i i un M ■' '■ ■ -mm Boa ■ : ' I I II ( i5'r I Éclipses ! Soleil, du 0 juin, > N- M. Perrotin i3oo _ | . i ... ,; Lyon; | " '■' l Le — t - ii. H ir- m i ■ - \ l'exl acriilopl M. /. d'il - M // M de — Conlril.ii. i \IM / / — Sgr l hj ln'i l — Le i par mm. /v. / — I du li.mi U / 1/ ll/l I / — I M '. H'il- Itiurr — Sur l'emploi 'lu sulfure M H Q tin — S' par M f. i halin . i5i6 — Sur I compost - euh riqu /"/ — M . / i expéi iences sur l . lions sium ou — Les criquets en Algéi M. Ch. Brongniart 1 3i8 — Sur une m iladie ci 'lu quel pèlerin; par M / Trabut... 1 383 — I.ps chant| isites - Acri- Pn(jfS. dipn>: j :t r MM. J. Kùnckel rTHercu- lait et Ch. L i M. Ch. i ob- tenu de bonnes cullun - jrtis l i ' ' — MM. ( '/.■ ' ' hantt cultures du rum en ll.l " ' Mil M. // ii i l M M. l/./r- ICITB. - I M II I ■ — Thi M i'/i.- I ' \l. /'. /' lllll- vivant .1 II Pi / ilr 1,1 lin, M. H. Pellnt ;83 I ;ir M / / q3i laite 933 ■ \\. II. 11 990 -lante diélectrique d ■■ il- latii iur M. /< I ■ 1 io58 < ' Pifr». M M ' ! / I - I Bim i — — ri* ■ 3o. I M / M i > I Kk»it\. - Inim I aie. I ■ i i3.j Mil M I ■ i". ( i544 I Fkb. — Sur les transformations qui accom- rburalion du for par le duiiidiii ; par M F. O i — Sur un nouveau m<> r • M. i . I ! ■ du fer pai à il: température; pai MM. // i et G. C/iarpj Fermem viiiN — Sur la l de la récale en dextrine par le : ment bulyi iq 435 P»R<-« - ; la fermentation de la fécule p.ir tion du ferment butyrique; par. M. / 536 ue l'on n ■ trc> >ur de liur dévi i pendant la fermenta- it : P '/ ../',;/«/ et .'/. ;36 M Vin 'îca- I i mon. — Sur II du point il \! i />i... 785 «■ lu ■ M (li. An S / • /•/ — Sur nue M H / I / I — Sur le d eu e V // 1/ . Il --■ 1 333 — Sur un met- tant de i ceux, de Iri par MM G • / M. / . Ci lyanl pour tiln i que l'air qui - niulcnt. » 1148 — M ./. /'. rn le plan d'un - Nouveau ra gaz » 1 3oo Yoiraussi Explosif} Phénomènes |, Ma- nomètres, l'a/ Géodésie — M. le Secrétaire perpétuel M (.'. de 1 I ra 1 ',.', , par M / . '. nifiiit . ... 703 Sur I ■ de la 1 conformr par M Paul P M. // d'an volume qu'il \ 1 4e titre I .: ositioi 1 , ' I / Sur tbél - 1 Sur une 1 gruem 1 - de rll. I G M. Plgtt. / Pelot 1 1 16 ni la SJ IDl P r M. S '.' 1 [97 — M une val< u malhémali M / - qui lui : atmospbéi iqui M h ■ ■ il : M. II Hurroiai 11 — M un; I 1 — I d I \!M Pc 1 (i a — 1 par M 1 — On ■ un> uni — M / ton — M les | (Lin du » Journal d'His / . 1 847 Uocuxcs. — Emploi de la bombe calor - métrique |iour la détermination do la . Ile; '■' iii u i - ir l'Iiiiiln | M. IIthiwi 1 1 ■ ■ • 1 ir M. //. ! - M. /' r un . : — M. A". A yant 1 187 — M. /'. / une M Htdrograpiiii - N.m: par M. / fue Hïdrologie. — Sur la découverte d'une I ,-,,- par MM / D \ - \ P«E'« Hrcn mii ' " ' /'. M / ' ■ ■ ■ : îles ma- I 1 I u5 M - lu i I.' " I M / M / - / / ' / • Latiti " " M M " M h lu - M M I / 1 «K.~, * s ii\ll' : m. lildi- \| // -. ileur .m m. / i/ • a Al- '■' ' .' - au i .ir Ml/ Mai i'.' l'tp- j<> i I i548 ) PiRei. plicalinn de la mr-surp du pou\ loin' .'i la dél n.n ■ ! \l /> \|\\..\M -II, - \l '. . A u au m 1 1-. — Application de lu ■ ■lu- i!ll- i M /' ' M v 1,1 -. — I ' mètre ■< air li — Sur un mai r \l /' — M M '• D Mi'. il h . — Sur II r M / — S M — S un M //. / .,11 — > : ' // /' — Sur li - qui - in- \ //> - Mi — M . L. I sur un i ao5 — M. /) nncuurt adresse un M. m Po^e» iolil 'rojet d'un liydromoteur Bel ien ao5 \ aussi M "■. \h . \s' - i • ! h\ p du - .•, par M. //. Faye. . . 6o le la ronciion perlurbuli M // / ' 169 h : de la ii. de \ ■ par M l 33î I I ■ -r>o - M / nutalion initiale de l'axe du m l.iin M. J. P par M a i i i 3o3 M / I ?Go \l 108H I ! MM D ' bibition un - mincea et li M ., haffelt, Sio < Qui- M / /. \ / .il/tirn.(ti,/itr. Mi ai i m rr su quel- - chlo ire; I '• I i ■ 85g — Sur q - par le M '.. 995 — \ ii r quelqu - de mercure; pai M. / 1 3ia Mi i gnale la relation d'une rliute de mé- . i54g l i i V - H i i \ 1 i B ' I ......... 1 V / Ml M II M 17. M / / un \ S 1 1 M 1 H / M. I ■ 0. < • I /' 1 3tio S Su.' i r.-,.. Navigation. — M. P Mauvem l.l il - rrrl des steamers, permettant d'éviter collision- — Sur le rendement d - rini Méthode géomctrii|ui' |>our calculer le premier • par H. i / ■ u Nebi i i i -i - - ~-it r une nébuleuse riable par M G — Nébnli loi- M. G • '< Ni tint u unis. M /'■ iaurii ■ — Sur 1.. tei " 1 1 ,i — lnflu> n . mr la Dlll -./ P»6« N0VnUTI058 Dl Mi Muni - i r îii i" PONDANTS Dl i V \I>i Mil - M l/ill- Irr :,int pour la de Chimie, en ■ lent i i M ( lu/met. , ... . . 8t M < .le la i momie rurale, en n M I — II. G - M G. ;«>ur " ", i ■ M I S de ■ M. le '. 61 u / ." ... <}3o M 1/ ,r>nt ... 1198 0 r |g dilV flcv M 1 '. u R M ' llmn . . . . OPTI'.'I I Sur il déterminant : lion dans la lumière polai \i 1 i — Sur le principe d'Ilu] M lier — Sur i •• ,|,< M. \. If, // /' . are — Remai la v ' 329 — Sur I - par M / C rriu R de Ml M 1 383 — Sur les anneaux col M Was- par \| M M / l'.ir- M / ;>per8ion et dl ' ! / par MM /'/. la lumi> M - / ... 853 fonde dai - ■ rrau lo56 î-ur un - . ob- 1 S mai ik.,i . par M 1 1 108 I i 55i i - " de ton - lu: ' \. H l'«g« M pour litre : ■ la l.u:i 906 Voir aussi Photographie 11-yii u 1 1 et M Sur un du ' de La- D I - M ■ D i r MM I i'iftll t . .1 - • M '.. // I tMM \l I U. | M // ' 181 Il M '. /, .,- ■ ' I M M I \l ! f- M ; / M ' /' . ■ 1 du mouvement d'un pendule par la ■ > rotation 'le la Terre. o > , — Rapport de M. Resul sur un Mémoire rr,\ ,i\.inl | I lill Soi le pendule de Fou .... Pétrographie. — I nui l'étui eh] tes du Mont Dore ; par H. i ■ r — Sur 11 ; part ni di M <■ //<•/• ioaa — Sur la formation t r.> j » i ■ ■ la l i les par M. A h tcA ■' iîîo — Difl du no: II. L. — Sur tlD- lili • M / / • n- daii par M / / \ 1/ i' M /' i I .4 mut — Tl ■ \i / im u Pbospboi II. .111 lum i chaleur . pai M Bem i ; Pbotograpbii . I .i pbol - : par M. '.. /.'/ / m un. ... — Observations n ni- U. I.itm. ■ I — M. Bdm. I - la i. couleurs , il y a pi 33i — M. L. Duooi du Huiiro/i s-oumel au jugement de l'Académie un travail 55a ) Fige». mit 1 1 photographie des couleurs. . . . 1248 — M. H, un Iran adresse un M m la : ... 1 3oo Physiologie imbali . — I n uri- nair • M - par i :• et pai ben; p 3 1 1 M ( 'hanveau prési ie un qu'il vient dp pub le I: I g et qu'il re|i. S M. 1 de 'ii urioaire . par M // 1 de , u U, Heur) de i38o — Illfliielne de ■ Nil .1 re -III i •"' M 1 \ i 1 \i 1 i.iui M / I inlil 1 ji M . // 5 illing 1G0 il MU. / uiltard et //. •' ^3'j I in 1 M / • en ' 492 |i sur les 1 Ihi/jlay et M . I in 627 — Méthode pou rer simultané- ment I umle électrique d'excitation et la contraction musculaire résultante; ( I Pi ■., par M. A. d ' : '! / M M Henri ' - ! '■ I / M. i / M y i M M ■ , 1 - ■ / . M /". H. /. i Mar- i i : " 3îi {Hi - R 1 II D M / ! M // 888 pli*: i*-r.» lem| [*r y -, u M S d' avant " M me irorab* à Iv)-sur- " Ni- — Sur un M M W ■ ■ i - . par M / '... — Sur le* courants de déversement qoi donni'ir par M // / • • I.m> l'eau de mer . pai M f. I >■ in. . . . — Coi par M i Thouiel . . 1 ■ - rythrfl pai M. P. ■ ■ ' - l.lllf .1 I: ' / Voir I M Ire, Met I nbtemenli i/r t- PHTBIQI i Jivtiii HATIOOI I sur le II H. E. Mal Propi iélôs 'utiun mo ■ liq ' — Sur l'équilibi c!.in> un champ èleeli M // P- ■ \\ h r un Ouvrage qu'il vient d< i 11! Il et - llcri/ ... — Su: ur dea mi- lieux n |>.ir M. I'. I> t/lt m S eu M '/ lotliri — Sur l'explication physique de la flui- ■ lit*"- ; par M '' / — Théorie la Fragilité des corps par M. Marcel Brillouin — Déformations homogènes finie.-, fcner- gie d'un coi , . . . par M cel BrUUmin — M. Fr. W'uz adresse une Note inti- tulée : attraction, force centrifuge, par l'Êlectrodynamique n. . . Noir aussi Mécanique moléculaire , O/,- tiijue. Thermodynamique . ( i55 'ag.'i. i . > ; i "ii I JOJ I J.., 547 « ) P«(î«. i 1 1 1 raïQi i s. Nouveaux mo- ■ i u \ te: par M . / / i ■ . . Plani if- m / Delaiu i; narquea sut 1 1 S ! février 1891 1, fait. Paris 'M /' Ktiunpkt pla- nèti ! 1 1 .-t 16 (é\ 1 par M < . p. 1 1 (.vr; Brunner 1 ni • U' llell M 1/ H ■ i iu '■' pai MM /•' Baii- 1,111. i li no 1 1|>- lualorial 1 - I : M ' fUumf 'Il I ... 006 . dé- I •■ : o*,ï 58 1; par M. BorreU) 706 pia- lorial d'Eichens (ouverture o™, a '■ Ify 1041 nent» de la nouvelle planète Bor- reU- .r M. Fnbry 1042 I i . I I ' M /' / ■ " M - Li I M le ' (J I I M - 'M / I ' M l.i t Rlioi - M il i j".., S v ( I PjCe». — Sur l.i quantité nienue dans le • mimaux d ptaieaoi de VA ; -» r M. / aiiilt — lk- renricbiaaemeol du sang en In'-mo- tance par kl /. : — Al ■ iii'-'lica- menl «lier de trait de ■ ''>n de la :-'!" M / Huit,' — Surl'isolemenl du fen du 881 r \l\| H I ■ - I MM /< I ■ rinl — M. Arnaud adr< la i ommun MM / - ii le fonnenl Sur la ■ ' • ■ • ■ al] tique d I — r e, el s'ir une ■-J^'e du du i MM /. . \. toi mi. — II. I ./r/// ani r.i - (lu lundi sera remiee .iu m.ir.li — SI. le Président enni que, en e du loi uu mardi i iom di i \' via mi 1 1 Si lion d i oonoojia rurale pn n aie BalTula de candidats h \.< \ âée M l'rli- i M. im., Girard; ■ M. ( '•mii- brtlïiit. M. Wùntt 1 15 — La Section de Chimie suivante de candidate a la ; -sée mte p.(r k m. i ..•• i MM. Grimaux, Massait; ■ MM Dit te, i Su. h n m m -i - cour «I B.— Sui - lici- bromofonne; par M. ./. Bessoit.. — Action de l'acide iodhydrique mit le chlorure de silicium; par M. I /-'-•«- son 6 1 1 556 | — \clion de l'acide bronihvdrique sur le chlorure de silicium: par M. / Bt >• — I . | .u M. I '/ net i • i • — Sur un nouveau procédé de prépar lion mu . ] .n M. A. Best n i ; i i — Sur le- silicium; i M i i r - du : i r i3a Sirac r. — N un M | lli'Ulll.l- tl'| i l'atli i hambre du l ! et leur inOuei r M '. llul- me bre I ■ I. II. P I B I ■ \| ■ '/ ■ . I • i Sui la 'i 1 1 ibution en latitude di \ .il.'irc i danl le i ar M. /'. Taeehini ?Hi — Sur la Atiatique solaire de l'année H ;i — ( i en d llrun- ner itoirodeL] par M. / ,md i Hi _ ( I .'[■- \.il. ■ lin pen- dant le premier trimes par M. Taeehini i" j j — Phénomène lumineux extraordinaire observé sur le Soleil; par H /.-/.. / mrlol 1,1'! | i5 Il Mil lv I . M U mme w M. // ' rivi ». — M - Mil II. h . I ■ -O r . M TltK I I >f '■ '■ ■ ■ . . . i S ture: ; ai M / - . r \1 / M M /' G - dit i - ■ M MU ! M M - I ' MM. /: nhi l nnées ri •■■ miqura bui - y ». 1/ — I; Imir MM. \ I ni RMODl v tMIQI I — M. D.-J i | | 1 la cl i i i M ' — Détermination de 1 1 " l /; n 1 1 — Sur la déterni i ni / 1 l bsbmomi nui un Ihei ' i tourne — i tin : I I M i: I I Ml M - Dl n mu M / uni- ' live aux dés istres i du ■ mis de i' du mois do janvier, d ira) a ■ > 1 1 du 16 j.in\ par M. i P nu . I m 1 1 / i Vra- / i ■ |..tl l36 I I ni i.. i i -i M /' 1/ m toi d ■ UI1' ' cultures lut» " J . Il M - M. /Vf/«/ «drosse une Noie lendanl ■> HllV|il|- \l / d un Me- na anli- lul R b i ■> rki pai M / I I m i . an k«. — Acl .-m i M. y. i S - M ( 1/ \ v. . n morts. - Basai de \." i in iti n | - nai i Vin Recherches mu .i critique, el >ur la • lion |ue; par MM / t ; ■'« I ' \ l\- — M. F /■:- 1 O'A une de . - Ifurique libi Sur II -.ull il l,i r libn / . Magnier de lu MM. Badin et Eseoffier adressent ■ y - 1/ v hnydtr I S ' !■ . M // ■ z 7 M i M. / / I - J A S I - I ■ 1 r M / 1/ ' I . - MM. ' -■ ni un t i Ï60 ) lilles Nota .-ur la | ' be- lemnon dans] Banyuls; pv M . lie iMCiiu-lhithim Sur trois «aa de développement libre, r..„. i, observés chei les Bryozoaires ecto- procti'-: par M. //. /' - • i3i6 i-.-i .{'int'iriiir animale, Eml ■ 'ogie animale *! / munie rurale. I VBLE hl.> M 1 II lis. \ nu m 'ir i v I- .r I inn4*- ■ i M i |)| - Mi ET DES BEAUX \ Dl MM \l iV II \i m ! i|ui '. \UX ( V..-A ur la di»t. M I \ ! v \MM I - v de - I '■V ' • I 1 II I 11 Wl'l ■ ■ \M \ M .' .i ver \l I ■ ■ . M ' I M I; mmi- ' \l Berthtlot. \ - r qui-lqui • ch'orun- ■j 1 6 I I •.!..- , MM — Recherches calorimétriques »ur l'ac humique, dérivé m- mni ' ^NTOINI Ci v- snr l'équation APPELL P. I. — Sur rentiellefl linéaires tr.n - - i n i di lion el de \ iri i .MISAI I' \ - Rechercl » cl el physiologiques - mination de la mal le b i iiin • ' ' '•' S de la quinine. I n i U. Grim I un milieu de I i — I ;'.i- nine Bn commun .>\' g m lllll:. MM ARN \1 I> II. u h . Mi u; -titution des albumin i|S l -■ l'auteur d'un m dan» li séance du i Si • ■u réponse .1 une Communi- rj de Mil. / - / lue el B irral, du ri. une N le ferment glycol] tique du sang 1088 - \ \i \."i. nenl l'ond triq non mn nte i - inique liqu tion r.i; |Ues Mil III - l M. ' . /' ■ ,i tUBI R I I incnl M lil li l I 1 .1 appa- M h i.wi 1 S r une- applii B BACHI l \Ki' 1 ntrih 11 tCKER di Dm - 1 leuc |i Kocb ''u particulier BADIN ches plètemenl M / BA11 LADD B.). — plan Cul' - itorial HrunniT — Observations de la planète M vieil 1 1 S. 1 1 . r vatoire de 1 Bi un- ner snèteCha 1 commun a MM. ' BAL! \M>. ■ Sur l'hydratation BARBE1 '■ adi — une Note n llll | Idresse une Note inlitu Deux . HMUllI ...... Sk)i BARBIER 1 i'n. ,iir» I UMilt \l . - i gtruclion 'lu - in vitro. < .un M. /■' / I |li ni du ferment glycolyU- i immun bvoi M. /■'. (11 — Sur le 1 Lique ilu sang 1 l'homme ! in 1 M. /(. / Sur la détermination exacte du pouvoir i 1 nun I I •• MM - il. BASTI1 M. — Infl ll\I Mil II \l DR \' Hl M RBGARI ■ i ■ III i >..: i i.i i I ■ l\ \ i île III RUI 1 U i ii< f»l Mi I MM III. H 1' II - II. - M (. ' - " I lin. MM i M. M .1161 bon ,n- aura avec M. G. Jadn ut et - 1 1 l - ■ 1 1 1 M. le ! ll.lli I III publiées pai des - \l < /. ■ • ,lf Jon ' MM 1 — 1 1 el • \,in\ de '■ 1 h lin. par M / . / volumes mit le I — A ' \ des • H — Présente le premier 1 1 lun ■ 1 - M />■-, — Appelle l'atleni sur les Rap| de ' •!-■ •1 administrative, sur l< - travatn iln laboraloin Bl Kl 11 \M' J"-i 1 m ■ 1,1 l h du prix l — Et de la ('. immission d — I — I l'i\ sique — Ki de la 1 prix 1 rémonl I . I I imission du prix Gegner. 1 .-■ — Et de la Commission du pi ix P 'til à I ", I MM. | moy (S .... Bt de la l 1 du pi i\ lean R \ n.iiid » M le •> réiain perpétuel donne lecture d te I aux, : des pj raroid en nditmine, aux n' 1 1 .1 li mesure de I 1 rou, et uments q •a .1 l'expédition de \ vienl nne de I S l que la 1 ■ impel, 3» S .111- 1 es Q I par MM. /'.ml I ! I I I \ bui ique pu- [Yavaux M. ( de M // \ m mathemi I Journal II ; \l I ■ une lectu ment de M. < Bl RTRAND Mari i i Sur un 1 d'un nou reau pli 1 I l ri . omi in avec M iN \ S : Lion de l'acide iodbydriqu . - Sur I ';i- mhydriqi/B uni ie sur .... 611 788 I <>■• I MM I mu i i 1.1,1 \ un '. I I l I - I lil \ \ llll I' , ... , , ■ . . ni < BOBEBLL) :oire d« I tur I 1 I I •i du i I I I I I M '■' I uni M / ■ h m- ( I MM PafM BODTY(l ouatante diélectrique du < — Propi ; i |ues «lu mica .1 baul i3io BOTEB ■ ■ Sui : ! iu- i i ivecM. 1 l.li \M ^ Ed.). i II lui IN Ha» i — 1 1,1 I: D l'un coq BRIOS) ni Sui une • BRONGNIAR1 en \ tui trjt uni en n lui- v] '/ \l.|. : • lu | rix M i V I ii du |'> i\ I l l I i prix kl I du prix v i PI Jbrj ) MM — Ki de li n du prix Martin- lural l actions du i rps 1 1 » > rm.lt' i l • .mi du prix Poural P - i ndu prix Barbier. UUl'Ll l Raovi méthode . a et mont .ui\ - naturel* et ju\ beuri Bl IS1NI \ \l /' /. tisù \ industi M. BUISIM P i .i l'air. U i / I M i / i.i -»\ di i de la ■ ■ l il du prix l . Il I 1 1 I n parti- i i.i < CAHODBS. — Sa d l'A l'Ali. I.I 1 1 1 I Ibod ra- ton culier,de i Eni >un avec II. / . ' 'olardcau. > berebessu ipeor jusqu'au poinl ci itique, critique. I En commun a ar- deau. i 1170 — Description du manomètre & air lil l il Est élu 1 n du .il' - CAJ IGN1 Uutoli di . — Sur qui |uea CX| ■ de l taboia CALLANDRBAU 0 Sui II II i3o3 t.AMHuL i: , l'u 1 ir le prix Savignj qui I CANNII i i). — Sur I évolution aei desTrui - 1 I , . MM ' U'I * i >i ni llll \ \i LO l < VS.1 s ■ MM. • IIAM1 I M < Il VU I M I ' • : i \ l II I X I l\lll\ I " 1 l \/l M I S s i v/r- n M s /> « I I - Il I I - ■ M I I I I II \II I • iivun UIVltllIN \ ( I I MM. l'.Bes. > ou Tru d'Afri ]' i .1 \> ■ i i . r- Ttrmania. — Contribution à la biologie des plai pai — Est élu un 'lu |iri\ Barbier — Et de la ' a du prix i i ll\ UN (JoAitnu - itbélium bâ| ,/- i li' i .11. CHAUVEAD pi un Ou- vrage qu'il \ ienl de publier litre : I ■• ti — I prii l i — I I HllilU I . InQui iri- CHOBAU1 \ /-(/.' I COLARDEAI l en parliculii If, / < B liqu Dl criliqi M. / < a .1170 ir litre 1 ir l'an- née 1 1 1| IN I remerciements P ali qui lui COLIN ( G 1 \. 1 taux — D animaux COI.I.I I J. . — Sur la ■ inii partielles du premier ordre iig3 COLLEY 1 lt.). - ions actinomé- mm pagei In. \- lémie Pétrowski, pri s d Mo» MM. 2\ 1/ < l 'Il 1 1 1 \ ni-.- \ lion lumii I M| - (.. I.| I OM1TÉ HONGROIS Dl -1 1 OND CON- GRl SORNITHOLOGIQI l IMI RNA- I |i i\ \i m informe I \ pie 1-1 CONTI (•nouille 1 ORMl Ri 'I- I un nouveau CORNU \inin. I.i 1 Sur .1 l'int.T| M II 11 du prix I IA1 l . - l 1 1 MM B /■ niiil \m..im lyanl litre : ■ Le 1 I r\ tl I ■ de : 1 CROVA (A B mu: 11 r nations ! * P \ l > Vit lu >l l l I I l'\ KHI l 1 1 '. I' M I I I I I IARMI li -■ - d'il i '■ 10 1 1 - U 1 187 \ li ( ' > MM. V»er*. i le mouvem ... i > DE1 ! Bl l Ql I. \ i a I DENIGÈS obt> liqnes el I aniline — Nouvelles comb les sulfites meta iquea i arom.ili , — Adreet l'i : 1 lu i i n • i . verl M li.i Z (Mabcu i I : — Sur II ilrt.Tlli •!■ inique de la chaleur. , Dl LUI I v i \l\ i — < ■ — s tured une n Iriangu DES Cl "i/i M \ i l.l I.Mlllll DESLANDRBS (I ! — y bandes laibli - bandes. Applicatii i h] drocarburea Dl - RU i \ I ne , uni ' le janvier vill i îouraya. ...... Dl 1 iw l n I l( • -'■ une N i un .'| il utiliser la di lion de l'air s ius du Soleil 7° l MM I'..: — Adresse une Noie relative à un pi d'utilisation, coma • ■ de la déviation «lu mouvement d'un i dule I l>l.\ \' . jtémedemi ■ ■ * • un Sipl imaliqne i > |>I.\ \i \ Ih irai . 5 alion ma in D1GNA1 i Note intitulée \ i n I intensité qu'on peut <'!>- n» un n.. \.i- nique, d ,llil .1 ll.r Dnls M I 1 I I par I m il \ n i i n Sur l'I iui li«- i ur la v Bl ui- inun avec M. J.-P. \m,i,i - ■ ■ i iveau i ■ .i . ipé- lut' "H l - i h. -ni de Dl i n vin membre di . du prix h - l i prix Bordin, i i i \ Petit d'Or- — l i lin s _ | iii.l Pria • - ■ M. le Présidenl nie i atùmliea - par M ' tson... — Annoi b que, • : ■ du lundi .m mardi !i — Annonce j l'Académie la perte doulou- MM \ M \ MM - Dl HAl \ ■ • I lit M P DUPI U - l 1 U nuvii 1 1 1 IN i I N'.l I MU V W I I U I II I i I I \I1 1 le la ■ " 1 M / ■ r ■ -nr la MM. ' qui I . MM Il RI >\ Il un ; - PERRON l inli- i PERREIRA DA SILVA \ PI< lll i H l i il. PIS I1BR i laun — Sll! I l/l U I I PI wim tRli •'■ ■ ' S lurri POL ii lia' un ju~«|u ici ■ PORI RAND Di MM I'. . .;.••. Etude thermique de quelqoei dérivée 53a que.. 1006 lution el for 1 1 1 33 1 1 'lll L (F. -A I 3ig ii in un 1 »niif POUQJ I ■ : ... I POVI \l DE 1 "l li\ll LLES une l\ lllllluli'i- \ cou- 1 Si - I 906 1088 I e un \ : . en 1 1 ■i du pris Rey- 1 - 1 ■ 111 non. ifre de M. / GAI! LOI \ . - er- ■I un même lieu. . 'i \l l in I -ur le dans liens OCultfil \l. / . '/ GASTINI B i-ur l'em- ploi du sulfure : traite- ment d< in II. d.-F. M ni, GAUDR1 S ■ • 1 I • ' n du prh D Bt de II 1 1 Cuvier. . 768 GAD1 1ER \jm 1 membre de la Commis-un du prii Montyon (Arts M* I ■ GAI lll I Htsi - • . \l III U n G LARD \ — I. / ion . S I GIRARI S I : <.itr i 358 m; - iilU II • ■ MM GRfFFlTHià \.-ll mercie- uon - travaux 3-i GR1M IUX Êd h v iti> '. — Sur la réaction ilin - ■ 1 1 1 1 1 . • l h ■, I — Transformation de la ■ "[ i |Bi- ii H' ii.. muni . i S i i.i quinéth) • la .| i I iiiiiuin BV« M I . . — I Section de GUI i — I ' I . GU1CUARD(I GUBRRI Sur nn limbn Mm tin I iS MM. iil l i\ \Kli Léo Sur sphères attractives dans les celli - Mu la constitution des noyaux a i"" i iture morphologique du pfa mène il»' la fécondation i GUILBER1 G Élude i lient prévision du temps. ... .,1 il I W Ml Ch.-Bb - pra- lique du problème de la ■ ner- !■• \ I >r i.i dislini lio - travaux Il Il \l I \i l ii (G I • ■ ll\i i ' i la ■ ■ni I — \ : I Influeni e des iliss ilvan \mr rolaloirc de chlora — talion des a sur le ration di - Il WIV i:.-T.i. - Sur le pi. ftne de Uoctézuma 11 HANRII IT adn \ cadémie pour la distinction ,i ses tr.is.iuv 3a — Sur un amidoisoxazol 796 H \K|i IT (P adress sdémie |».>ur Ih di»i.; 1 '1 ■ II vluN H I \ '.n' lit 1 11 1:1 1 ... 1 xfon- H 11 I 'ir * . . . . y;; l'eau dans un III l» IN l >ur les pfa n ilu pan terminée 1 (périra inlalemenl pai une 1. do \\ ,1 - j - l'azoturie, sprèc >tion loUili-ilu pancréas 1037 HENRY Cribles . — Olfactomèlre fondé sur la diffusion à travers les nombres , ,-.-■. II1M. Pi r. - : ) ! I I un Hl'RlUN \ Il UN lll\M l \ - l\l-< J JANNI M \/ ii... im. - Il Hl . i i i ■ IOFFRCN i i 10ANNIS R I ,5 MM Face». l'amidure de sodium et ^nr un chlo- rur. lammonium IOLY (A pai : .11 II \l. / . / ' — 1; et ilu rhodium en taux commui M. / / — I; nui JONQ1 H RI S six — El de la Commission du pris M |ue | Ji i|C> \\ i v mu le) est élu i la i i i Jdl III \ I . - - I Ji il |1|\ P jlitution sim| JOURDAIN - 6 MM P.BM. 106 n>UUi\N li - I ni' .le la Jl il SSI M M] i l'A coi - 3' Jlll I UID I -ur la ma- Jl 1 II N (AlBI I IUMELLI lli m ■ S Jl NGI I BIS II 1 Sur i \l '. / 94* - par le M. i Jllill \ in l \ GRAVli RI . - l il (TIX I :. du prix ' K KAZIN1 0 raid o mon avec MM R. < ^ i/ KIi LAN w pini • .in1 KIl'MI'Ki: M lu j vriei Paria — O li \.ii .ii.iUiri.il d( de .i '• ii — i H vicfa iioire de I KROl STCIIOFF K di - I lei i KONI Kl I. mil i Les \ i '// . I I : « 1 -m- I ,-,-- , I MM i il \/i m un - s I I I \ ! i v RCHX \ <■* no- I I Mil : I \<.l I SSI I \ I M \ 1 1 1 - I Wllll lll nun M i ! M LAPPARKN1 \ mation M de mi- 1 ! 3 S I MllU \ 5CK) I 5<>g I Mi I I I M II I 1 I \1 ~~! ■ le» | I U I 1 \ I I M II II I m du v I I ■ U erteli in» H M . - ilii chloi - • i ,; LEBI \ i I i E I \i\ i i M . ■ I B CHATI LECOQ Dl • n de pi ; \l ' M / I I Ml \ \ nn - LBFBVRI i I • i A Y ( I " ■ LEinu: i ' la lu '• — I ;n- laluroièn I I lie: Inil ulion 1 1 • t Disi lu liromhydrale cl j IULT. i n banne Ion 1081 Il i DU il il 11 LÊOTARD l li I Mar> S ir un nouvi bail . n dn 1 n \i / -- Sui ' 1I11 f.riii' I kl ! I I I M >ir 1 :iun '•I rente sur une méthode ra| 'lu 1 1 1 i I P ne - ,urc sur I d'une étoile d'un éclat comparai) • I II il \ .l'i ' - ' l.l ' I I I \ \ \l M > '■' I I I I I /l 1.1 M M - - I IN. - i ■ • u ï ■ i I V \l .' LUTHELIBB v i 1 i i .mi M U \ Il Ir.-.v un I M \ I > \ M I I \ I - fur r la M \IIU l>l I \ Mil I Dl l'W I \ l i \l| ' MWMIMM \ I '.M i 9 MM. H«(J<". nylhydrazine .1 la I; MARI II \M' Brannei 1 1 54 — 01 en '"- 1 MARCHAND Icli les en •■ "un M \l;l S v- 1 m \r. 1 \ " rur I I I 1 I MAR10N \ l meut '>' - M I l — N de M M \Hk> 'I I \mm.i M \li I IN — 1 1 -•■;!, i.l en Chini . mai; 1 1\ Sur un limbi tiq \l \U I N Cl I MARTINAND que l'on : rermentation. 1 M 5CART. MM 11 1 111 des 4n- B rolo- ■ « Ti Opl I \m < Bar MASSOI G il ■: niqu 1 1 16 \i\llii MATIGNON I i I. £ 1 10 • M 1 MAI \l NI P ■ MAZI D M I I •! — Itlfl'. — I. MEKI \!'ll K l — Sur ij rr|.r Ifl — S léléphom i4'6 METZI 1 H l I "H — A I 1 lum MIL M Kl» ■ NiM-i v* . v 356 • '58i MM. Plg«.. le de la 818 Ml" I1K Mil I I MIM I I VIN'.' ■ \l|\kn\V^kl li ■ I 1 l .1 - Il Vl'X-AHTS M. 1.1 1 \ ■M P.g... 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M trl/iiK. | ,i !' \|\"l I \ I l' lenta \ ■ - lr.r..iu\ - forme — Sur l'inl lions différen 1 ■M PagM PARAIHI J - 1 I' \li\|| N I II I II I — - III I IB1 I Il I I \l II I i I I KIN II I i II \ Il ■ lac l'I RI H(JT c J rinvi v PI i. \ 1 II rOT (A nui 1 1 phipson i i PII Mil' I PII \KI> h mm » - - - VI M. i n du I |i HARO P - I I S \ - i; i • - i ■,! , l'i H RAI 1.1 ( i584 I MM. P.gei. points de l'anatomie des organes Relatifs des Ophiof POHBL \ . ■ Lee tremblements de terra dn i5 et iln 16 janvier en Mgérie... 643 POTIBB \ . — Sur le pri 11 iy- gena — Remarquée .1 l occasion d'une Note de \l Poincaré -nr l'< de \l. 0. Wiener 383 h >i 1 m 1 >, De la ilion du bassin 1 1 iun ,w se // — N S 1 une m'- anim l'Hil.l ni \. - 1 su 1 ■ ohampi ion | •• da MM. P»ge«. h;innelon. 1 En commun avec M. Drln- ■ r. 1 107g PRODHO II. . — Sur trois cas de déve- loppement libre, Brj - i3i6 PRDD H0MM1 l es mordants en tein- ture et la théorie de Mendéleieiï . . . . B 1 himenl du 1 PC1S1 l \ l 1 <■ mmun M / ' ' h de l'aber- rs numériques dédu de l'observation de deux groupes de 1 mmun ■ M / / . 1 • I 1 1.11 \mi\ 11 - .1 . mt> fur. ni \ I lil I V.l - m la I I ' Bordin. . I I — I \l I 1 • riz Trémool ■1 du pi i\ Gcgner. n l illr- 1 1 Monlyon 1 El I n du prix L. I • I 1 n du prix Pourat. . ' , - — Bl "n du prix P ( I MM - Il \l I IN ) I - It \\ I I •■ /M au l / MM M / HI l-l RENARD (Aooi i l ' l S i • dule i un ,,i i RANDI 1 1 i ant IIIHMII) - un i RU II Mil' I - M I .' I hii m i Il M .un RIGOLL01 II l <>n- l'air. (I '■! i '"- . R1VIÈRI i ■■ - Iiu| I I I I 11- >M M 1 1 U \ fut. ( MM i ROUSSI \i 1,1— Sur les mai de .-ou • RI M SSI i i"-i pu i. ré- nile por| bj i i i >8b | MM l'y I I" i RI 'I \ l . R -ui la disper- sion dai - organi |uee 1 M. Ph. Barbier. | SABATIER Pai i |. — Sur bure S S\IM -GERMAIN (A. dk). ■ •ni il un ne qui r de ~\i\i i;i \n i 5APPE1 du ; ■ ur- l lu prix i III. nul S\li \»l\ I I I .m I Miiiiun .1 . lu SUili \i • -i i u me M l I !u |iti\ I ne] ron ...... i >\\ I I II I K R inométri i H i. • ■ • ■ m III l lu i; KESTNI U l; l'hu i i iploi de l.i bombe ■ liu-iuui de i.i bouille SCH1APARBLU J.-\ pour la linclion I - travaux 3a SCHLÛESING \ ,i —i ('■lu membre île la clou u pru 1 I..i i' a ■ Chi- mie i ■ SCHNYDI l.i -i HO NFUES 'in- fini irie 'le . Si m i/i Mil RGI u r i ... ui la -V I prix ri -I I l \ \i - •• du nic- kel natif dam - du torrent i B ' ' "i SI MMi il \ I i . lie .i Napl ilil! • -I \w\ \\\ n eapondanl e pour . de i rempla- I I M I DtitU- I in- nilr SI RR1N i \ i umel .«u jugemeol de ' ■n i • . i m). — S i dé- vonien supérieur d - rén Baasee-I et 1 i i^'< SIRE (G Nouvel appareil gyratoire, x r. < • ■ iSS -i: STi SllliM STI >n r - ri S " - ' t.ii.v au Il G i S - 1111 H'IIV - - S l VII. I I ■"ISSU II I rONDINI i ■ ( i588 i MM. Pages. | MM. Conférence internationale pour ré TUAIIl'T | L. ). - Sur une maladie oryp- la question de l'heure universelle — imique du Criquet pèlerin i383 TIUj il as élu membre de la I tèm fu- m du prix Desm ; méridien chrono- — Btd - m du prix Bordin.. |ue inl irnalional de Jérusalem- De la form 9 Escit- Ny.m/.i Itu ' de l'ordre d'api — I.. lériques deGreen- ri lion de l<>ur> pi wnli, par r.i; Lit une Noie sur des ali- l'beure univers 1 . . 1 •• 1 i TOURQU1STANOFI TRO0VELO1 ■ nène lu- un mineux S BÏI . . I 1 i;i VAILLANT 1 1 n Sur la lit n VAILLARD. M // 1 VAN Dl R STRICH1 .1 l'élude du ; .m du prix ; 1 — I du prix I WEDDn un l \ Mil 1 Raoul). - — Sur q 1 .- dine Sut - N S \ Un t ■ ■ lu \ ARll 1NÎ lli irai ni Conli expi Bance \ I l \|\ 1 n. - in- - dai - vig) ni VÊNUKOFF. - De la mesure du i rallèle en Bun ; . 1 1 VERNEU1L esl élu mbrede 1 l n du prix M ; I \\ I ion du pi 6 |- 11 du prix l 11 du |ni\ Mi I ion du pi ix M. n iiii- n du prix I1AFFBLT(J D . un (Ici; I I Il ri I II - - Sui 1 - épbarmo- nre < 'lu- : I nitil . ... | I I '»l./l.- VTALA Pu au 'lu rai- '•: ■ 11, VI \i LANI S II. I se des Crustacés ma- - 1017 VIARI 1 (G • hromitea MM. Hâge.. \ I \L I I S \|i \ll l I Ullll.l P - \ 1< i N Sur la II.- tur. \ Il ! I I. \. ■:. VII 1-11 . . par ■ \1 ■ w w 11 II i S W II I ■ » I M Wll/ \ ,,io W 1 1 / \ i par ■ i W 1 1| l Rou II • • inti- vcn .lu I . /i R( m H Sur un léa i 'in- M /W MRDEM \hl II. 1 i d- 11*1 in i>». ri m», inri'iiui-uiiiiii i mit bu K-i 3 2044 093 253 938 J JZJr /.- Mjr'CS fl a A.^i f -I i-A y, >^\ Zi / <^ »*7v v^:- ^ m h*%"> wl '* •MMPFt RSaJ La.JÇ m&JÈÊ