^va ">* ^' /^^ f%.s BT»-^ / ^'.X . "... H-**r-^ *^ir^^'^ f ibrarij of t^e Puseunt OF COMPARATIVE ZOÔLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. j^oun'de'ÎJ bv piîtatc subsctfption, în 1861. Deposited by ALEX. AGASSIZ. . No.iù%cj 1892 J/'^f PRE3IIER SEMESTRE. JUL 7 1899, COMPTES RENDUS HEBDO.mDAlHKS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PAR MM. liESSECRÉTAIRSS PERPÉTlEIiS rOME CXIV. NM4(4 Avril 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLAB ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DI SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Qudes Grands-Augustins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AdOI'TK dans les séances des 23 JUIN 1862 ET 2^ iMAI 1875. Les Comptes rendus hehdomailaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus » 48 pages ou G feuilles en moyenne. 36 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*' . — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Âcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les '^remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui rie sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démi^ peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- suméqui ne dépasse pas 3 pages. lie; Membres qui présentent ces Mémoires sont tenu^de les réduire au nombre de pages requis. Le Memlre qui fait la présentation est toujours nommé; mais 2s Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autan qu'ils le jugent convenable, comme Lis le font pour 5s articles ordinaires de la correspondance offi- cielU le l'Académie. Article 3. Le on à ^/rer de chaque Membre doit être remis à l'impinerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titreeul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, t mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. he&omptes rendus n'ont pas de planches. Le l-age à part des articles est aux frais des au- teurs; n'y a d'exception que pour les Rapports et les In notions demandés par le Gouvernement. Article 5. Toi es six mois, la Commission administrative fait un Ra[ort sur la situation des Comptes rendus après l'imprkion de chaque volume. Les^crétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent F|lement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mènes par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*' tremeiit la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 4 AVRIL 1892. PRESIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur les travaux de M. de Caligny; par M. J. Boussinesq. « I. Anatole-François Hue, marquis de Caligny, né à Valognes le3i mai i8i I, s'était senti, de bonne heure, porté vers l'étude expérimentale des phénomènes hydrauliques, à laquelle il a continué, durant sa longue vie, àconsacrer toutes les ressources de son esprit. En effet, ses premiers travaux datent de 1 833, et, depuis, il n'a cessé de publier dans nos Comptes rendus, dans les Annales des Mines, dans le Journal de Liouville, dans le Bulletin de la Société philomathique, etc., les résultats de ses recherches originales, poursuivies avec un zèle aussi désintéressé qu'infatigable; car il n'a jamais fait partie d'aucune administration publique, ni d'aucune entreprise privée. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CXIV, N"14.) IO>^ ( 79^^^ ) Ces recherches, exposées de nouveau en i883, aVec des développements les svnthctisant et les complétant, dans deux volumes Sur les oscillations de l'eau et les machines hydrauliques à colonnes oscillantes, l'ont conduit à imaginer un grand nombre d'appareils, en général très simples, pour élever les eaux ou pour utiliser leur travail, notamment son écluse de l'Aubois, où. la force vive acquise par le liquide qui y descend du bief d'amont, ou qui s'en écoule dans le bief d'aval, est très ingénieusement employée à faire monter soit une partie de l'eau d'aval dans l'écluse même, soit une partie de l'eau de l'écluse dans le bief d'amont, et permet d'éco- nomiser jusqu'aux huit (et même neuf) dixièmes de l'eau que dépensent les écluses ordinaires. » La plupart de ses expériences sont justement relatives au mouvement non permanent des liquides dans les tuyaux et ont comme but l'utilisation de cette force vive qu'ils y acquièi'ent durant les premiers instants de leur écoulement, mais qu'on laisse presque toujours se dissiper en pure perte. Il arrive ainsi, sans l'emploi de pistons, et souvent même de soupapes, soit à élever une assez notable partie d'un liquide plus haut que le réser- voir d'où il descend, soit à comprimer dans la portion supérieure d'un second réservoir où se rend ce liquide, de l'air dont la détente sera utilisée à mesure ou ultérieurement (ce qui a fourni le principe des machines à air comprimé qui ont servi, du côté de Bardonèche, au creusement du tunnel du mont Cenis), soit encore, comme dans son écluse de l'Aubois, à produire l'entraînement, par le même liquide passant dans une sorte de trompe, d'assez grandes quantités d'eau empruntées à un réservoir situé plus bas que celui de réception. » Des résultats si remarquables ne pouvaient manquer d'appeler sur leur auteur l'attention de l'Académie. Aussi lui décerna-t-elle, dès 1809, le prix Montyon de Mécanique, et elle le nomma Correspondant en i8Gf). A cette dernière date, il était déjà (depuis i844) Membre de l'Académie des Sciences de Turin. Enfin, l'Académie Royale des Lincei, de Rome, se l'adjoignit, en i883, comme Associé étranger. )) II. Il serait trop long d'entrer ici dans les détails de ses ingénieux ap- pareils. Contentons-nous d'en donner une idée, en décrivant sommaire- ment le premier présenté à l'Académie, celui qui fut récompensé par le prix Montyon et que M. de Caligny appelle le double siphon oscillant. « Du fond d'un réservoir contenant de l'eau en repos part une assez longue conduite, horizontale ou de pente insensible, aboutissant d'autant plus bas que l'on veut élever l'eau davantage; finalement, elle se recourbe ( 799 ) et se continue par un tuyau vertical que nous supposerons, pour simpli- fier, de même calibre que la conduite, et qui peut s'élever, dans ce cas, non seulement jusqu'à la hauteur du niveau du réservoir d'amont, mais encore presque autant au-dessus. C'est à son sommet qu'on se propose de faire monter et de laisser se déverser tout autour le liquide. » A cet efiet, une soupape, mobile autour d'un axe horizontal et qu'on peut maintenir du dehors, sépare, au début de l'expérience, le tuyau ver- tical, alors vide, du long tuyau horizontal, occupé par une eau immobile, mais sous pression. La soupape étant, à un moment donné, abandonnée à elle-même, cette eau, la soulevant et devenue libre, commence à monter dans le tuyau vertical; et toute celle que contient la conduite acquiert ainsi, mais seulement peu à peu à cause de sa grande masse, une certaine force vive, qui atteint son maximum à l'instant où le liquide, dans le tule vertical, s'est élevé jusqu'au niveau d'amont. Cette force vive serait ca- pable, sauf les petites pertes dues aux frottements, de porter la colonne liquide ascendante aussi haut au-dessus de son niveau que son point de départ a été plus bas au-dessous; comme elle n'est dépensée qu'en partie au moment où le liquide commence à se déverser supérieurement, le dé- versement continue jusqu'à ce que s'annule la vitesse lentement décrois- sante de toute la colonne en mouvemeui. Or, à ce moment, la soupape retombe par l'effet de son propre poids, et un court tuyau horizontal, qu'elle fermait pendant qu'elle était relevée, s'offre au liquide du tuyau vertical, qui y pénétre, et, acquérant rapidement (vu le peu de masse du fluide ainsi mù) une vitesse sensible, s'y écoule tout à fait en un instant, alors même que le réservoir auquel aboutit ce second tuyau serait un peu plus haut que la soupape. Le liquide contenu dans la conduite horizon- tale, revenu, pendant ce temps, tout à fait au repos, se remet à oscdier en soulevant la soupape, et une nouvelle période d'ascension, avec déver- sement, recommence. » M. de Caligny a simplifié de la manière la plus heureuse cet appareil par la suppression de la soupape et du second ou court tuyau horizontal, en rendant légèrement mobile, dans le sens de son axe, le tuyau vertical, qui, alors, après chaque période de déversement à son sommet, se vide par l'étroit espace annulaire laissé libre à sa base, tandis que, durant les périodes d'ascension, il est maintenu adhérent à son siège par un effet de succion analogue à celui qui fait descendre les poutrelles des barrages mobiles. » Il a pu également, eu rétrécissant le haut du tuyau vertical au moyen. ( 8oo ) par exemple, d'un cône Solide allongé, fixé, la pointe en bas, suivant l'axe de ce tuyau, augmenter la hauteur d'ascension du liquide, de même qu'une onde ou inlumescence propagée le long d'un canal s'élève davantage aux points île son parcours oii la largeur et la profondeur d'eau se rédui- sent, et, cela, parce qu'une même quantité d'énergie est transmise à une masse de plus en plus faible. Enfin, il a très ingénieusement diminué la perte de charge causée par le coude qui amène l'eau au tuyau vertical, en divisant le coude, par quelques parois cylindriques minces, parallèles à l'axe courbe, en plusieurs tuyaux contigus, dans lesquels le rapport de la lar- geur au rayon de courbure de l'axe et, par conséquent, la raideur au. tour- nant, se trouvent ainsi beaucoup plus faibles que dans le tuyau total. )) m. Il y a lieu de mentionner encore ici quelques faits intéressants, découverts par M. de Caligny dans diverses sortes de mouvements, surtout oscillatoires, des liquides. Le plus remarquable, qu'il a observé d'abord, vers 1840, au bas d'un siphon renversé, où oscillait de l'eau, en faisant communiquer sa partie inférieure, par un tuyau étroit, avec un petit réser- voir latéral où le niveau n'éprouvait que de lentes variations, consiste en ce que la pression moyenne diminue, sur chaque plan horizontal intérieur de l'espace qu'occupe un liquide pesant, lorsque ce liquide se met à osciller. L'Analyse mathématique a montre qu'on aurait pu prévoir ce résultat, non seulement dans le cas du siphon, où elle indique très simplement une dimi- nution de la pression moyenne égale (en hauteur de fluide) au quotient, par la gravité g, du carré moyen de la vitesse de la colonne oscillante durant toute une oscillation simple ( ' ), mais aussi dans le cas beaucoup plus com- plexe d'une masse liquide remplissant un bassin et agitée par des mouve- ments de houle ou de clapotis, où elle donne, comme diminution moyenne, le quotient, par g-, du carré moyen de la composante verticale des vitesses du liquide au niveau considéré, dans toute l'étendue d'une vague et durant une période complète du mouvement (^). » Ainsi s'est trouvé découvert, à partir d'une observation très simple, mais suggestive, un fait intéressant, assez caché et pourtant général. L'in- (') Voir, à ce sujet, pour lo cas général où les Jeux branches du siphon renversé ne sont pas verticales, les pages 427 et 428 du tome de iSaS du Journal de Mathé- matiques pures et appliquées (3« série, t. IX). (') On obuent une démonstration presque intuitive de cette proposition, en appli- quant le principe des quantités de mouvement, pendant un instant dt et dans le sens vertical, à toute la masse fluide qui recouvre, au commencement de cet instant, un plan horizontal fixe, sur Télendue d'une vague complète. ( 8oi ) génieux hydraulicien en a conclu que l'on pouvait, p;ir des conduits sou- terrains disposés convenablement, faire écouler vers une mer agitée (mais sans marées sensibles) des eaux tranquilles ayant leur surface un peu au- dessous de son niveau moyen, et assécher de la sorte une plage maréca- geuse. Il s'en est servi aussi pour expliquer le fait, signalé vers 1840 par la Société géologique de Londres, d'un cours d'eau d'une des îles Ioniennes, disparaissant dans un creux du sol, un peu au-dessous du niveau delà mer voisine; mais peut-être faut-il attribuer un tel refoulement local de la mer, surtout à la force vive acquise par le cours d'eau dans sa chute finale. » M. de Caligny a fait également de nombreuses observations sur la propagation des ondes liquides, soit houleuses, soit solitaires; sur la forme qu'y ont les trajectoires des molécules fluides, sur le mélange de ces ondes, à l'endroit où elles naissent, avec des courants et des contre- courants dus à la manière dont on les produit, mais qui deviennent insen- sibles à quelque distance; etc. » Il a encore mesuré, par un procédé analogue à celui de Du Buat, les pertes de charge que cause dans un tuyau un coude brusque de go"; expé- rimenté l'écoulement de l'eau dans des ajutages coniques divergents, et reconnu que Y amorçage en est plus facile, lorsqu'on a soin de les noyer, que lorsque la veine s'écoule dans l'air; etc. M IV. En résumé, et bien qu'il n'eût pas toujours donné à ses idées cette forme précise que comporte l'emploi de l'Analyse mathématique, M. de Caligny avait beaucoup vu, beaucoup manié les phénomènes hydrau- liques. Il laissera le souvenir d'un esprit doué d'un sentiment très délicat et comme inné de ces phénomènes, surtout de ceux qui, caractérisant les régimes non uniformes et même non permanents des liquides, mettent en jeu leur inertie, et avaient été négligés, comme trop complexes, par le plus grand nombre des hydrauliciens. Il a joint à ce mérite celui, non moins désirable, de rendre sa science éminemment utile à la pratique, grâce aux dispositifs, en général simples, rustiques même malgré leur ingéniosité, qui lui ont permis, tout en évitant les chocs ou coups de bélier, d'utiliser cette force vive, acquise par les licfuides dans les abaissements de pression ou de niveau, qu'on laisse si souvent se dissiper en tourbillonnements inutiles, sinon même nuisibles. » Puissent le souvenir des services qu'il a rendus et l'intérêt que l'Aca- démie témoigne à sa mémoire, adoucir la douleur de ceux qu'il laisse après lui et, en particulier, de sa compagne. M'"" la marquise de Caligny, en ( 8o2 ) qui il avait trouvé le plus dévoué des secrétaires depuis l'époque, déjà an- cienne, où l'affaiblissement de sa vue lui avait rendu à peu près impos- sible de tenir la plume. » M. Bertrand présente au nom de M""' Dulong, belle-fdle de l'illustre physicien, vingt-cinq Lettres écrites par Berzélius, de 1817 à t837, qui lui semblent présenter un grand intérêt pour l'histoire de la Science. La confiance est entière entre les deux amis, et Berzélius y juge avec une im- partiale curiosité tous les progrès annoncés dans la science physico-chi- mique, sans oublier les détails les plus intimes de sa vie privée. Deux minutes, écrites delà main de Dulong, font connaître les réponses aux premières Lettres de Berzélius; notre illustre Confrère y fait le récit de l'impression produite par la découverte d'Oerstedt, et par les premiers travaux d'Ampère sur les phénomènes électrodynamiques. Cette précieuse collection, à laquelle sont jointes plusieurs Lettres d'Ampère, de Geoffroy Saint-Hilaire, de Mirbel, de Cassini, de Biot, etc., a été remise par jy[me j)u|ong à son ami M. Ludovic Lalanne. Nous reproduisons ici la pre- mière des Lettres de Berzélius. « Genève, ce i5 juillet iSig. » Mon cher Dulong, je suis enfin sorti d'un pays où j'ai passé l'année la plus agréable de ma vie et d'où j'emporte avec moi des souvenirs qui me resteront toujours chers. L'amitié que vous m'avez témoignée, et que je tâcherai de conserver et de mériter, est un des fruits les plus précieux pour moi de mon séjour en France: je vous prie de me la continuer toujours. Je suis à Genève depuis huit jours. Le voyage dans les montagnes d'Auvergne et du Vivarais, nous a pris plus de temps que nous ne crûmes d'abord, en partie par les difficultés de se transporter dans les petites villes et en partie par des jours pluvieux. Nous avons croisé l'Auvergne presque dans toutes les directions : on ne se lasse point de voir une nature si belle, si extraor- dinaire, et en même temps si parlante de son origine. Je ne croyais pas que les volcans éteints depuis un temps immémorial pourraient présenter des phénomènes aussi faciles à saisir et aussi intéressants. Nous avons visité les sommets de quelques-unes des montagnes les plus hautes, par exemple celui du Puy de Dôme et celui du Puy de l'Angle ou mont d'Or, mais ces promenades m'ont aussi joliment fatigué. ]^e départ de l'Ardische présente des phénomènes encore plus frappants; je m'imagine qu'il n'y a pas un endroit où les produits des volcans peuvent être étudiés d'une manière ( 8o3 ) plus commode et plus parfaite qu'aux volcans rie Sonliot et de Faujac, dont les courants de lave sont sillonnés par les deux rivières d'Ardische et d'Alii^non. Je vous conseille de profiter de la première occasion de liberté pour aller le voir; je suis persuadé que vous éprouverez un égal conten- tement de l'avoir vu que moi. En combinant cette étude avec la lecture du Mémoire de Cordier, sur la composition mécanique des substances volcaniques, les idées s'éclaircissent d'une manière admirable. Dans le Vivarais nous sommes restés pendant trois jours, quatorze heures chaque jour, à cheval, et nous avons fait trente et une lieues de pays; aussi, à la fin de cette promenade, je ne pouvais presque plus marcher par fatigue; mais, après avoir dormi avec peu d'intervalles deux nuits et un jour, tout cela s'était passé. L'exposition continuelle à un soleil qui dans les vallées nous darde d'un feu excessif nous changea de peau dans le visage, et le pauvre M. Almroth eut la figure à plus de moitié exulcérée par cette cause. » Nous restâmes un jour à Saint-Étienne pour prendre connaissance de l'École des mineurs et du terrain houiller; de là nous nous rendîmes à Lyon, où nous fûmes obligés d'attendre le départ de la diligence pour Genève pendant trois jours. Nous profitâmes de ce temps pour voir les choses remarquables de Lyon, entre lesquelles je dois vous citer une leçon de Chimie par M. le professeur T..., ancien pUnrmacien de cette ville. Il y avait des choses nouvelles là-dedans qui enrichiront vos connaissances comme elles ont enrichi les miennes. Les voici : les meilleures preuves pour reconnaître la présence de l'arsénique sont les suivantes : prenez une pelle bien chauffée, faites tomber la substance dessus, et tenez à quelque distance un chaudron de cuivre. Il se sublimera une fleur blanche sur le chaudron qui caractérise l'arsénique, parce qu'il n'y a point d'autre oxide métallique qui soit volatil excepté l'oxide d'osmium, mais ce dernier n'a pas l'odeur d'ail comme Voxide d'arsénique. Le professeur fit, en effet, au milieu du salon, tomber un gros d'acide arsénieux sur une pelle chauffée qui produisit une fumée épaisse. On porta ensuite le chaudron couvert de sublimé parmi les auditeurs. La seconde preuve était de produire le vert de Scheele. Le professeur prit une dissolution d'arsénique blanc dans de l'acide muriatique qu'il mêla avec une solution de sulfate de cuivre, il s'extasia sur la beauté de la couleur du sel qui se précipita quoique le liquide restât clair. N'est-ce pas que la Chimie de Lyon est admirable! aussi le gardien du musée de Lyon me disait en confiance que les chimistes de Paris ne valent rien plus, ils sont tous des gens égarés. » T... eut connaissance le jour après que j'avais entendu sa leçon et il ( 8o4 ) en fut mortifié, non pas parce qu'il avait dit des telles bêtises, mais parce qu'il ne l'avait pas su pour pouvoir me citer souvent dans sa leçon. » A Genève, j'ai trouve mon ancien ami Marcet. Quoi qu'il habite la campagne, nous nous voyons tous les jours. Nous voyons aussi souvent Saussure, Prévost, Pictet, de la Rive et autres. La vie, dans cette répu- blique, me plait infiniment, ainsi que la parfaite égalité politique des citoyens. Certes, si je n'avais point de domicile et s'il m'était donné d'en chercher un, je chercherais Genève avant tout autre endroit que je con- nais jusqu'ici. Nous avons eu des caricatures chimiques encore ici. Un pauvre bonhomme, pharmacien de profession, nommé P..., vient défaire deux découvertes, l'une d'un acide nouveau qu'il appelle acïde kramé- rique, et l'autre d'un métal nouveau qu'il nomme vulcanium. Il nous a montré ces nouvelles substances. )) Marcet eut la méchanceté de goûter son acide et de prétendre qu'il n'était pas acide. Ensuite il tira de sa poche une feuille de platine sur laquelle il brûla des parcelles qui n'en furent point altérées; c'était pro- bablement du gypse. Cet acide, dont il nous fit voir un échantillon dis- sous, qui était acide, a, suivant lui, la propriété que l'acide sulfurique ne précipite point son sel à base de baryte ; il est tiré d'une racine appelée rata- niat. D'après P..., la cendro de cette racine devrait contenir j^ de son poids de cuivre. Le chalumeau n'en indique pas une trace. L'oxyde de vulcanium est blanc, il donne avec le nitrate de cobalt du bleu de The- nard. Arvedson eut la cruauté de prétendre que le muriate de vulcanium n'était que du muriate de soude; effectivement, il ne se laisse pas préci- piter par l'addition d'un alcali. Mais n'est-ce pas bien tyrannique de trai- ter comme ça une découverte communiquée déjà à l'Académie de Lyon et à la Société des curieux de Berlin. » Si vous voyez le D'' Magendie, priez-le de ne pas considérer comme une preuve de manque d'égard et d'intérêt que je n'ai pas pu me faire un moment de loisir pour aller prendre congé de lui : c'est un homme dont je suis jaloux de conserver l'amitié. » Salut et amitié, » Berzélius. m ( .So', ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains sYStémes d' éqiiaiions aux dérivées partielles; par AT. Emile Picard. « 1. y M V Année dernière i^\o\r Comptes rendus /]\i\n 1891) indiqué nu point de vue auquel on peut se placer pour généraliser le système d'équa- tions de la théorie des ionctions d'une variable complexe. Chacun sait que si P et Q, P, et Q, sont doux systèmes de solutions des équations dx dy dy dx P, et Q, considérées comme fonctions de P et Q satisfont aux équations de même forme dP, rfg. 'àQ " âV » Nous avons donc posé le problème général sui\aat : Trouver un sys- tème de m équations (m^n) coiiienant onitjnpment les dérivées partielles du premier ordre de n fonctions P,, P^, . . ., P,; dépendant de n variables et telles que, si l'on considère un second système, d'ailleurs arbitraire, de solutions Q,,Q2» ■••' Q«. les fonctions P considérées comme fonctions des Q satisfassent aux mêmes équations, c'est-à-dire que . /dP, dP, dP., dP„\ ,. s /'•(^'- -JoT/^kt;'.- ••;^) = ° ('-^^'^ '''^)- M Nous avons montré comment la solution complète de ce problème peut se déduire de la théorie générale des groupes de M. Lie. » Je remarquerai d'abord qu'on peut élarg r encore le problème pro- posé en supposant d'une manière plus j^énérale que les dérivées partielles d'ordre quelconque figurent dans les équations. La formation des équations pourra se déduire des mêmes principes. Prenons, par exemple, le cas de deux variables x e\ y et de deux fondions P et O. Ou formera de la ma- C. R., 1S92, 1" Semestre. (T. CXIV, r.» 14.) Io4 ( 8o6 ) nière suivante tout système d'équations renfermant les dérivées partielles de P et Q jusqu'au second ordre et jouissant de la propriété indiquée. On prend un groupe de transformations relatives à x, y, z, t de la forme X = a^-+- hy, X --= ex ^ dy, Z =: Aa;^ -+- 2 Bar)' + Cy- -+-az -^ ht, T = Vix- -+- lY.xy -+- F y- -h cz -h dt. » Soit/) le nombre des paramètres de ce groupe (/)<; lo). On posera àJL-a ^^-b ^-c '^=d dx-^ ~ -'^' dx dy ~ ' ay^ "^ ' àx- ' dxdy ' (9/^ » L'élimination des paramètres entre ces dix équations nous donnera un système de lo ~ p équations, qui seront les équations cherchées. » 2. Après ces généralités, j'ai voulu traiter complètement le cas de deux et de trois variables, en me bornant au cas, primitivement considéré, où figurent seulement dans les équations les dérivées partielles du pre- mier ordre. Nous ne coasidérons, bien entendu, comme distincts que des systèmes d'équations qui ne peuvent se ramener les uns aux autres par un chanïï:ement de fonctions et de variables. » Pour n = 1, on n'a, en dehors des équations de la théorie des fonctions d'une variable complexe, que le seul autre système où \ et k désignent deux constantes dx "^ dx \ dx ày ) dy ~^ dy \àx dy ) » Ce système est extrêmement simple, puisque l'élimination de Q con- duit de suite à l'équation immédiatement intégrable dx^ dx dy dy- » 3. Beaucoup plus nombreux sont les systèmes correspondant à /i = 3. Je les ai tous formés, mais malheureusement il ne parait pas qu'il y en ait ( 8o7 ) parmi eux de réellement importants, je veux dire qu'il ne me semble pas que pour aucun d'eux on puisse développer une théorie plus ou moins analogue à celle des fonctions d'une variable complexe. Bornons-nous à indiquer les deux seuls systèmes dans lesquels le nombre m des équations est égal à trois. Ce sont ^ = °' dic dy dy ùx \dz J II. étant une constante. ') Et, d'autre part. dP ^ ^ _ ^ ()R __fdQY dz dx dx dz \ Oy ) » D'après quelques mpides essais, il me parait probable que le cas de n = 4 pourra conduire à des résultats intéressants, et peut-être y aurait-il aussi à tenter l'étude du cas de n = 2, en supposant que les dérivées du second ordre figurent dans les équations. Je dois avouer que le courage me manque pour entreprendre les énormes calculs que nécessitera l'étude complète de ces cas. » HYDRODYNAMIQUE. — Débit des Orifices circulaires et sa repartition entre leurs divers éléments superficiels ; par M. J. Boussixesq. « I. Nous pouvons maintenant ('), d'une part, en vertu de la troisième des quatre conditions auxquelles nous savons astreint le mode de distribu- tion Vo/(^) du débit, poser, dans (i5), V = V„, et, d'autre part, substi- tuer l'expression (8) de ^ dans la dernière, (i), des mêmes conditions, , ,, ch' 2TiR'rfR' ,1 d<^ „ ,, . ^ j , , ou 1 on aura — = 5^ — ^^ d j, ^= — -jj-„, avec B décroissant de i a zéro. a un'' [j fi'' ' (') Voir le précédent Compte rendu, p. 704. I ( 8(»8 ) Il viendra, ciiLre les constantes c„ c,, c,, . ., les deux équations cherchées / 7 i57 8o3 ^ , <324i7 i T5 '■' -^ 705 '^^ +• 7573577 '^- -" 7535763777 '^^ ^■^'^ j 293327 ^^ -077385 _^_c f _|_ ^ <- — -c. -{ 7 ; — ô; Cg-+- . . . — -j- i-ii, ^27.49.11^13 ^^ 9.49-ïi"->3- 4 ('/) où l'on sait déjà, par (/,), que c„ = o,G32, et, par (3), que le coefficient de contraction m égale ^ ^TTI^^T^T) ^ ' ^• .) l.a somme des coefficients de la série qui figure par son carré sons le signe /, dans (17), est évidemment la valeur de cette même série pour p = I, valeur qui, d'après (8), où il faut faire alors V = V„, est 2. On a doncla relation, très importante pour les calculs suivants, « 11. Cela posé, convenons de garder, dans l'expression (■?.) i\e f(s), avec le coefficient Cg donné, un seul des autres, c,, c.,, c^ savoir, celui qui ])ermettra le mieux de satisfaire aux équations (16) et (17). Essayons donc successivement c, , c.^, c^ ). L'équation (16), où ^tt - Co = 2,3562 - o,632 -^ 1,7242, donnera, dans ces divers cas, {c,~- 3,6947, c,-- .5,7656, c,'^ 7'89o9' ^ ^^ 1 c^=. io,o5o2, C5=^^ 12,232g, c-„ — 14,4320, ..., (') Eu réduisant, sous le signe /, la quantité entre crociiets à son premier terme, et négligeant par conséquent tous les autres, essentiellement positifs d'après leur si- gnification telle qu'elle paraît au second membre de (7), il vient, à la place de l'équa- tion (17), l'inégalité du second degré m>i + |/n'; d'où l'on déduit évidemment 7n> 2(2 — y/o) ou »i>o,536. Le coefficient de contraction m admet donc, dans toutes les hypothèses possibles, la limite inférieure o,536, un peu plus avantageuse que celle, o,5, à laquelle on s'arrête d'ordinaire dans les Traités d'Hydraulique en né- gligeant le dernier terme de l'équation (1). ( «09 ) et les valeurs correspondantes (3) de m seront (m| = o,q3i8. «22 = 0,7965, ^3= 0,7105, /w4 = o,65io, m- = 0,6073, »2|, = 0,5787, .... .' Il reste à calculer le second membre de (17). On trouve, pour la série qui y figure sous le signe /, les expressions respectives (o,93i8 + o,3o99p + 0,1669^*+ •••)' = 0,8682 -5-0,0775? + 0,4071 ^^ H- . . ( (0,7965 H- o,2952(i-i- 0,1 722(3- -h o,ii541i'-..)' / = 0,6344 + o,47o3[i + o,36i4p--i-o,2855p»-^..., \ (0,7105 H- 0,2763? -<- 0,1691 ?--+- 0,1 179?^ -1- . . .)- \ = o,5o49 -h 0,3926? -+- 0,3167?-+ o,26io['i''-i- .. ., (o,65 10 + o,2585 ?-i-o,i632?'- + 0,11 70?-' + o,o893p'' + o,o709?''-f- 0,0578? : o,4238 + 0,3365?-;- 0,2793?'^ + 0,2367 ?^-f-o,2o34?''-uo, 1767?= + o,i548? / (0,6073 + 0,2428? + 0,1 565 ?- + (), Il 45?' + 0,0890?-'+ o,<.7i8?'^ I + 0,0593?^ -;- o,o5oo?' + 0,0428?» \- 0,0371 ?" + o,o324?'» + . . j = 0,3688 + 0,2949? + o, 2490?- -:-o,2i5i?' + o,i882p' + 0,1662?' ' -\- o, 1479?' + o, i324?' -I- o, 1 192?' + o, 1078?' -h 0,0980?'" + . . ) (o,.')737 + o,2293fi-^ 0,149832+0,1113?' + 0,0877?'' + ...)- \— 0,3291 + 0,2681 ?-- 0,2245?- + 0,1964?'+ 0,1742?^ + .. ., » Or lu somme des coefficients (tous positifs) des seconds membres, évidemment exprimée, dans chaque cas, p;ir le carré de la série (18), de- vient, à la limite, le carré, 4) de la valeur de cette série; d'où il suit que la somme totale des coefficients non écrits explicitement aux seconds mem- bres est l'excédent de 4 sur celle des coefficients écrits, au nombre, res- pectivement, de 3, 4, 4) 7) 1 1? 5, . . ., et qu'elle vaut, dans ces divers cas, 2,1471, 2,2484, 2,5248, 2,1887, 1,9125, 2,8127 M D'ailleurs, dans le produit, intégré entre les deux limites o et i , des mêmes seconds membres parc??, les coefficients non écrits, et qui viennent respectivement après celui de ?-, ou de ?\ ou de ?', ou de ?°, ou de ?'", ou de ?% . . ., seraient affectés des diviseurs entiers supérieurs à 3, ou à 4. ou à 4> ou à 7, ou à 1 1 , ou à 5, ... ; et il en résulterait, en tout, des inté- grales positives, évidemment inférieures, respectivement, à 2,1471 2,248.4 2,5248 2,1887 1,9120 2,8127 + ...; 0 I 8-"' f ( 810 ) ou, après effectuation, à (21) o,5368, 0,4497, o,5o5o, 0,2786, 0,1.594, 0,4688 )) L'intégrale définie qui figure dans (17) aura donc pour valeur ce que donnent, multipliés par f/p et intégrés de zéro à i, les termes explicite- ment écrits aux seconds membres ci-dessus, c'est-à-dire 0,8682 + ^^+°'-!^, etc., ou bien, tous calculs faits, (22) 1,2927, i,o6i4, 0,8720, o,8366, 0,7890, 0,6195 augmente d'une fraction inconnue (mais notable) de l'expression (21} correspondante. Il vient ainsi, dans les quatre premiers cas, des totaux moindres que 1,2927 -H- o,5368 = 1,8295, i,o6i4 + 04497 = 1,5 110, 0,8720 -f- o,5o5o = 1,3770, o,8366 -f- 0,2736 = 1,1102, et donnant, par suite, au second membre de (17), des valeurs sensible- ment inférieures à I i,82q5 q 1 , i,5i[o roQ^ -+^-3-^=0,7287, -H g — = 0,6889, T 1,3770 ^ I , I,II03 r-iQQ - + g^ = 0,6721, -H g — = o,6388, alors que le premier membre de (17) est respectivement, d'après (20), 0,9318, 0,7965, 0,7100, o,65io, et, par conséquent, plus fort. Au contraire, dans les cas qui suivent le cinquième, l'intégrale définie dépasserait de même sensiblement sa partie principale ou explicitement calculée 0,6195, ..., prise seule; et le second membre de (17) excéderait, par suite, d'une manière notable, - -i ' „ =: 0,5774, ..., alors que, d'après (20), le premier membre 0,5737, . . . , est inférieur à cette limite. » III. Il ne peut donc y avoir égalité approchée des deux membres de (17) que dans le cinquième cas, où l'intégrale définie qui figure au second membre de (17) est la somme de 0,7890 et d'une partie notable, mais inconnue, de 0,1594 = 2(0,0797). Appelant 0 un nombre compris entre ( «'• ) zéro et I, écrivons celte partie inconnue 0,0797 ± 0,07976; ce qui donne, pour l'intégrale, 0,8687 — ^'^191 ^- ^^ "^ second membre de ([7) devient liii-même (23) 0,6086 dt o.oiooO, quantité qui se confond bien, sensiblement, avec le premier membre mj = 0,6073. » En voyant comment décroissent, sous le signe / du second membre de (17), les différences des coefficients successifs écrits, o,3688, 0,2949 0,0980, de la série en p, on peut augurer que le premier coefficient non écrit serait 0,0980 — 0,0084 = 0,0896; ce qui donnerait à fort peu près 0,0896(3" pour le terme correspondant et réduirait dès lors à [,9125 — 0,0896 = 1,8229 la somme des coefficients non écrits. Il en résulterait, pour l'intégrale à calculer, une valeur de la forme o o,o8q6 1,8230 i±0 orrn , o 0,7890 H — - — ~ H — ^r- =0,8666 ±0,0701 6. Etle second membre de (17) a'ocrirnii-. nu lieu de (23), (23 bis) o,6o83 ± 0,00886, expression où il est certain que 0, quoique inconnu, se trouve notable- ment au-dessous de sa limite i, et dont, par conséquent, l'excédent o,ooio=lr 0,00886, sur le premier membre ^5 = 0,6073, est loin d'at- teindre la valeur absolue 0,01. On peut donc regarder l'équation (17) comme très sensiblement vérifiée par l'emploi, dans la formule (2), des deux coefficients c„ = o,632 et c^— 12,2329. » Une plus grande approximation du second membre de (17) exigerait des calculs assez laborieux. » IV. En résumé, le débit par unité d'aire, à la distance i du centre d'un orifice circulaire ayant un rayon donné R et sur le bord duquel la formule de D. Bernoulli indique une certaine vitesse Vg, admettra comme expression approchée (,,^) ! Vo/(S) = Vo(o,632 + 12,2329^)(l - ^, ( OU V„/(S) = V„(o,632 4- I2,23295')(l — s). » En même temps, le coefficient de contraction m sera très sensible- l «.2 ) ment 0,6073, ou plutôt un jjeu moins, vu l'existence de petits frotte- ments, négligés ici, qui, pour la vitesse o ,&Zi\ ^ observée an centre, doivent réduire légèrement le débit vers les hords. Or cette valeur théorique, m = o,G environ, se trouve bien d'accord avec le coefficient expérimental de débit m = o,:)98, obtenu par M. Bazin ( ' ). » D'après (24), la dérivce/'(s), divisée par i2,;i329, est — Gs^ -f- 5î' — o.ooiGGi. On voit, sur sa propre dérivée - io.v'(3.? — 2), que, de s = o i\ s '- ;, elle croît, pour décroître ensuite : négaiive de * = o à i = 0,36903, elle est positive de ^ = o,3G9o3 à 5 = 0,813-0, et, de nouveau, négative au delà de 5 = 0,81370. Donc, le débit par unité d'aire (24), ou compo- sante de la vitesse suivant la normale au plan de l'orifice, décroît len- tement, autour du centre (par suite de l'inclinaison de plus en plus grande des filets), jusqu'à la distance i = v'o, 36903 R = o,6o75R, où elle atteint son minimum o,45i6oV„. Au delà, l'influence de l'accroisse- ment de vitesse, dû aux diminutions de pression qu'entraînent les forces centrifuges, l'emporte sur celle de l'inclinaison ; et le débit par unité d'aire grandit, jusqu'à la distance x = \/o,8i37oR = o,902nnR au centre, oi:i elle atteint son maximum o,93o65Vo. Aux distances supérieures, l'influence des inclinaisons de plus en plus fortes des filets l'emporte de nouveau, pour réduire finalement à zéro le débit Vo/(i) sur le bord, où, cepen- dant, la vitesse d'écoulement atteint son maximum V». » MINÉRALOGIE. — Sur le fer natif de Canon Diablo. Note de M. Mallard. « Au mois de mars 1891, des fragments de fer natif furent trouvés dans l'Arizona près de Canon Diablo, a 3oo'"" environ au nord de Tucson (') On sait que les orifices très petits donnent des coefficients de débit plus forts, à cause, sans doute, d'un effet de capillarité ou d'adhérence de la couche superficielle de la veine sur l'étroite paroi cylindrique de l'orifice, effet propre à rapprocher la veine elle-même de cette forme cylindrique et à diminuer par conséquent la contrac- tion. Mais son influence devait être complètement insensible dans l'orifice de o'^jao de diamètre dont M. Bazin mesurait le débit; car des observations d'ingénieurs amé- ricains sur des orifices circulaires de diamètres beaucoup plus grands encore, et at- teignant jusqu'à o",6o, ont également fourni des coefficients de débit très voisins de 0,6. ( 8r3 ) et à 400''™ à l'ouest d'Albuquerque (New Mexico). Un habile minéralogiste et marchand de minéraux de Philadelphie, M. Foote, qui avait exposé, en 1889, une remai'quable collection des minéraux de l'Amérique du Nord, alla visiter la localité et trouva une grande quantité de blocs de fer mé- tallique épars sur le sol. Un de ces échantillons fut soumis à l'examen de M. le professeur Rœnig et l'ouvrier, chargé de le tailler, le trouva d'une excessive dureté; la meule à émeri avait été mise hors de service. En exa- minant la surface mise à nu, M. Kœnig constata l'existence de petites cavités remplies d'une matière noire et contenant des diamants dont l'un avait 0°"", 5 de diamètre et rayait le corindon avec une extrême facilité. Cet échantillon de diamant fut malheureusement perdu. M Le fer, vraisemblablement météorique, contenait seulement 3 pour 100 de nickel; la matière noire qui accompagnait le diamant semblait être du carbure de fer. » M. Eckley Coxe, un des ingénieurs des Mines qui dirigent avec le plus de distinction l'exploitation des gîtes combustibles aux Etats-Unis, et qui veut bien ne pas oublier qu'il a été l'un des élèves de notre'Ecole des Mines, a eu l'heureuse idée d'enrichir sa collection, outre de nom- breux minéraux dp« plus cnripux. de plusieurs échantillons du fer natif récemment recueilli dans l'Arizona, et dont l'un na pas moins de loo'^s. H Y a quelques jours, il a mis le comble à sa générosité en nous envoyant un autre échantdlon du même fer des plus remarquables et que je crois devoir, sans attendre un examen plus détaillé, mettre sous les yeux de l'Académie. C'est un morceau de fer, poli sur une de ses faces, et mon- trant des cavités remplies d'une matière noire peu dure, pénétrée elle- même d'une matière métallique. » Dans deux de ses cavités, des grains noirâtres, d'un diamètre de o™",.') à i""° font saillie sur la matière noire du remplissage; ils semblent ar- rondis et noirs; ils rayent le corindon avec une très grande facilité; je me suis assuré qu'ils rayent même des clivages de diamant blanc. Ces grains, assez nombreux, paraissent donc être incontestablement du diamant noir ou carbonado. » Le fer natif de Cafion Diablo semble bien être d'origine météo- rique. Cependant, M. Foote signale, à 3'"" environ au nord-ouest du point où les gros fragments de cette substance sont épars à la surface du sol, l'existence d'une singulière élévation, dite Crater Mountain, qui s'é- lève de 132™ au-dessus de la surface du sol, et dont la partie centrale est. occupée par une cavité de près de i'"",2 de diamètre, dont les parois, for- C. R., iSy2, I" Semestre. (T. C\1V, i\° 14.; Io5 ( 8.4 ) niées par des grès et des calcaires, sont inclinées de 35° à 4o°. Le fond de cette excavation lui a paru être à une vingtaine de mètres au-dessous de la surface de la plaine environnante. Malgré un examen attentif, M. Foote n'a trouvé clans le voisinage aucune roche volcanique. La direction partant del'axedu cratère et allant rejoindre, à 3""" de là, les gros blocs, est ja- lonnée par de petits fragments de fer en partie décomposés. » On pourrait donc se demander si les blocs de fer n'auraient pas pu être rejetés par un cratère d'explosion. Cette question ne peut être réso- lue que par une visite attentive des lieux. » Quelle que soit la solution définitive, l'existence du diamant au milieu du fer natif, qu'il soit ou non d'origine météorique, paraît défini- tivement établie. Ainsi se trouvent pleinement justifiées les considérations si importantes présentées par M. Daubrée au sujet de l'origine du diamant dans les gîtes de l'Afrique centrale. » L'étude attentive du fer natif de Caiion Diablo sera poursuivie, mais j'ai cru que, dès maintenant, l'Académie prendrait intérêt à l'examen de l'échantillon que l'École des Mines doit à la générosité de M. Eckley Coxe et dont l'importance scientifique est considérable. » M. Daubrée présente quelques observations à la suite de la Communi- cation de M. Mallard. « H est, en effet, fort à désirer que la localité de l'Arizona où le fer natif vient d'être découvert soit bientôt explorée avec un soin exceptionnel, de telle sorte que l'on sache si ce fer diamantifère est ou n'est pas en con- nexion avec la petite montagne cratériforme signalée dans son voisinage. » M. Nordenskiold et d'autres explorateurs dévoués et courageux nous ont fait connaître l'étroite parenté des masses de fer natif du Groenland avec les éruptions basaltiques, si puissantes dans toute cette région. Les géologues des Etats-Unis, qui ont donné tant de preuves de leur activité et de leur énergie, ne seront sans doute pas moins empressés de nous éclairer relativement à l'importante découverte qui vient de se faire sur leur sol. » Que le diamant contenu dans le fer natif de l'Arizona provienne des espaces célestes, ou qu'il soit d'origine terrestre, il est destiné à jeter du jour non seulement sur l'origine de la plus mystérieuse des espèces miné- rales, mais aussi sur un problème d'un ordre très élevé, relatif à la forma- tion même de notre globe. » ( 8.5 ) PHYSIQUE. — Sur les spectres électriques du gallium. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « Quand on fait éclater l'éiincelle (non condensée) d'une bobine à long fil à la surface d'une solution de chlorure de gallium, on obtient un spectre comprenant les deux raies violettes caractéristiques et une large bande verte, très nébuleuse, qui paraît être due à l'oxyde de gallium. C'est le spectre que j'ai déjà décrit, mais dont je rappelle ici la composition afin de permettre d'établir une comparaison entre les spectres du gallium pro- duits par les diverses espèces d'étincelles. Solution de clilorure de galliutn. Bobine à long fil. 129,75 env. 509,04. Commencement indécis d'une bande ayant son maxi- mum de Itiniière placé à peu près sur son centre. Inten- sité généralement modérée, mais facilement visible avec une solution concentrée de Ga'^Cl*. Cette bande porte plusieurs raies nébuleuses et peu distinctes. i33,oo E.w. 5o2,33. Maximum de lumière. i36,5o ENV. 495,50. Fin vague. 0193,67 4i7>o4- Raie étroite. Fo/7t' ('). p 208,78 403,19. Raie étroite. Bien marquée, mais beaucoup moins que 193,67. » Si la même bobine à long fil est mise en communication avec un condensateur et si l'on tire l'étincelle sur du gallium métallique, on obtient un spectre bien plus complexe, quoique ne contenant plus la bande nébu- leuse 1 33,00. Les deux raies étroites violettes sont toujours belles, mais leur éclat a plutôt diminué. Il n'est pas nécessaire d'emplover une grande bouteille de Leyde ; quelques centimètres carrés de surface condensante suffisent avec la bobine à long fil de o'", 3o. J'ai successivement opéré dans l'air, dans l'acide carbonique et dans l'hydrogène, afin d'éviter autant que (') Pour les raies 193,67 et 208,78, j'adopte ici les moyennes entre les mesures de MM. Delachanal et Mermet et les miennes. Je ferai d'ailleurs remarquer que mon in- strument, anciennement construit, ne permet pas d'obtenir un degré d'exactitude comparable à celui qu'on réalise souvent aujourd'hui dans la mesure des ).. Mes nombres ne doivent donc être considérés que comme seulement très approcliés. I (8i6) possible que des raies du gallium fussent masquées par les raies très vives que fournissent les gaz soumis à l'action des étincelles condensées. Cepen- dant une raie du gallium qui existerait au voisinage de la raie rouge de l'hydrogène aurait pu m'échapper, car il est difficile d'opérer pratique- ment dans des gaz absolument secs et la raie rouge de H s'élargit notable- ment sous l'influence du condensateur. Gallium. Étincelle condensée. Mon micromètre. ^■ 85,94 env. 645,27. Raie étroite. Assez facilement visible. Tombe bien près de la principale raie de l'étain (Snr=X =645,2, Thalén), mais ne paraît cependant pas appartenir à Sn, car le chlorure du Ga employé ne précipitait pas par IPS. Après traitement prolongé par H^S, le gallium fut régénéré et donna la raie 85,94 avec la même intensité relative. Raie étroite. Très bien marquée. Beaucoup plus forte que 85,94- Raie étroite. Assez faible à nulle. Cette raie ne se voit nettement que lorsque la surface du condensa- teur est (^xtrpnrtomon t potite. Raie étroite. Assez forte. Très notablement plus forte que 86,81 . Raie étroite. Assez bien marquée. Gagne sensible- ment en éclat relatif quand la surface du condensa- teur augmente. Q jQ, 10 585, i5. Raie étroite. Bien marquée. Un peu plus faible que 86,81. Gagne à l'accroissement du condensateur; arrive même ainsi à dépasser un peu 86,81 . 102,64 env. 58o,i4. Raie étroite ou légèrement nébuleuse. Assez faible ou très modérée. Gagne un peu par accroissement du condensateur. Tombe près d'une forte raie de l'étain (Sn=;X=i579,8, Thalén), mais ne paraît pas appar- tenir à Sn, vu la purification du Ga par tPS et parce qu'une petite différence de position d'avec la raie Sn a été constatée par comparaison directe des deux raies. 114,82 env. Bord gauche, très nébuleux, du maximum delumière. Se dégrade encore jusque vers ii4- ii5j3o 542,89. Milieu du maximum de lumière d'une grosse raie, ou petite bande, très bien marquée. Cette position varie légèrement avec l'intensité de la lumière. 115,78 env. Bord droit du maximum de lumière. Un peu nébu- leux. ï 86,81 env. 641,24. 87,26 env. 689,28. P 88,80 632, 07 X 97,01 599 > ^9 (8i7) Mon micromélre. >.. 117,01 env. Bord gauche, très nébuleux, du maximum de lumière. Se dégrade encore notablement vers la gauche. 11^^58 536,95. Milieu du maximum de lumière d'une grosse raie, ou petite bande hien marquée, mais sensiblement ^ { moins forte que ii5,3o. Cette position varie légère- ment avec l'intensité de la lumière. 17,93 env. Bord droit du maximum de lumière. Un peu nébu- leux. 118,76 env. 533,97. Raie nébuleuse. Un peu liée à G avec la bande 117,58 et légèrement dégradée à droite. Facilement visible, mais beaucoup plus faible que 117,58. 124,17 021,26. Raie nébuleuse. Assez facilement visible. Un peu moins vive que 118,76, mais plus grosse. Moins large que 1 17 ,58. i34,5o env. 499,33. Raie étroite. Facilement visible. N'est pas à Pb, non plus qu'à Bi, vu l'absence des principales raies de ces métaux. Ne se voit pas dans l'hydrogène avec des électrodes de platine ou d'or, sans gallium. Yi4i,54 env. 486,46. Raie étroite, ou à peine nébuleuse, r/èi- 6jen /»a/-g'(/ee ou assez forte. N'est pas à l'hydrogène, vu la dif- férence de position constatée par comparaison di- recte (H -- 450, 1) cl ^-u lïi dilTéreuce d'aspect dans les conditions de l'expérience. 174,35 env. 438,22. VKA\ ( 822 ) » Les valeurs de / calculées par un de ces moyens constituent la fraction de pas à des distances du centre déterminées par les valeurs de tangp. » Toute notre méthode repose, on le voit, sur la connaissance exacte de trois valeurs, a, v. et /. Il serait très désirable de déterminer par des ex- périences directes ces coefficients si importants. » Pour l'air, les calculs basés sur des expériences empiriques (') et les récentes expériences du professeur Langley permettent d'admettre [X = o,o44 pour un angle d'incidence a,:=i°5o'. En prenant ces valeurs on trouve pour l'air K„= 0,913 et le rendement moyen R = 0,90 dans les limites de tang|3o=: o,5 ettangjî, = 2. Pour l'air, on peut admettre que /^ 0,1 124 ('). On peut donc déterminer facilement tous les éléments d'une hélice dans l'air pour des conditions de fonctionnement données a priori. Pour l'eau, les expériences directes manquent encore; cependant on a lieu de supposer, jusqu'à preuve du contraire, que y. = 0,08 pour a = 3° environ; dans ce cas, pour l'eau, le rendement maximum sera K„= 0,802 et le rendement moyen K = 0,84 entre les limites tangp,, = 0,6 et tangP, = 2,7. On peut aussi admettre comme probable la valeur de >. = i8. » On voit qu'il est possible, par la méthode proposée, de déterminer tous les éléments des héhces propulsives et d'arriver à calculer des pro- pulseurs dont les rendements seront supérieurs à ceux atteints jusqu'à ce jour. » exemple, que les poussées transversales vont en augmentant suivant une loi simple exprimée par A(p -h i) rfp. On déterminerait d'abord la valeur des coefficients A qu'on trouverait par l'équation V 2 / K2Ti/;A où A est l'expression de la dislance de l'axe de rotation au point d'application de la résultante des poussées transversales A _ ,. , (/-l— /•o)(2/-, -I- To -h 3) 3 ('■,-(- '-0+2) Ayant déterminé A, on le remplacera dans l'expression de la poussée élémentaire transversale et, comme pour le premier cas, on déduira . A(Vtangp -^ 2Tr/i) cos^ 27c/iV-X(i + fitangp) (') S. Drzewiecki, Les oiseaux considérés comme des aéroplanes animés, p. aS. (') Ibid., p. 21. ( 8^3 ) M. EscARY adresse une Note ayant pour titre : « Nouvelle forme des intégrales des aires ». (Renvoi à l'examen de M. Tisserand.) M. A. Cantaloube soumet au jugement de l'Académie un Mémoireayant pour titre : « Influence du Soleil et de la Lune sur les dépressions et les sommets atmosphériques de l'Atlantique nord ». (Commissaires : MM. Faye, Mascart.) M. le Directeur des services de la Compagnie des Messageries mari- times adresse à l'Académie un Rapport de M. Trocmé, commandant du paquebot le Peïho, sur un cyclone essuyé par ce navire les 12 et i3 février dernier, dans les parages de l'île Maurice. (Commissaires : MM. Faye, Mascart.) CORRESPONDANCE. M. Hermann Hellriegei., nommé Correspondant pour la Section d'É- conomie rurale, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Simon Duplay prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Richet. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. A. Mouchot, intitulé : « Les nouvelles bases de la Géométrie supérieure (Géométrie de position). » (Pi-ésenté par M. Darboux.) 2° Une brochure de M. C.-V. Boys, ayant pour titre : « Bulles de savon », traduit de l'anglais par M. Ch.-Ed. Guillaume. (Présenté par M. Cornu.) ( 824 ) ASTRONOMIE. — Obseivations de la comète a 1892 {Swift, mars 6), faites à l'Observatoire de Paris (èquatorial de la tour de l'Ouest), par M. G. Bi- «iouRDAN. Communiquées par M. Mouchez. « Quoique peu élevée sur l'horizon, cette comète s'aperçoit très facile- ment à l'œil nu, car elle paraît ainsi comme une étoile de 4" grandeur, un peu diffuse et sans queue. Dans une lunette, même très faible, on aperçoit une queue extrêmement pâle, opposée au Soleil, et d'environ '^o' de long. La tête est formée par un noyau brillant, de io"-i5" de diamètre, très mal défini dès qu'on l'examine avec un grossissement un peu fort, et qui se détache fortement sur la nébulosité. Celle-ci, qui est très diffuse, a 6' de diamètre et son éclat décroit graduellement depuis le noyau jusqu'au bord. Le 3o et le 3 1 mars le noyau a paru présenter une phase qui devenait assez sensible quand on le bissectait avec un fil pour faire les mesures. Comète — Étoile. Nombre ]89o Étoiles. Gnindeur. SjR. A<0. compar. , m s , .. Mars 29 a 5667 BD — 9 8,5 — o. 4,25 —5.35,2 20.20 3o b 5483 BD — 8 9,5 —0.10,91 -t-4-48,5 16.16 3i c 5428BD— 7 9,2 +0.21,79 —4.39,4 12.12 3i d 5429BD— 7 9,1 +0.19,27 —1.25,1 12.12 Avril I e 5633BD— 6 9,5 +0.7,66 —3. 21, 8 24.24 2 / 5435 BD — 5 9,5 +0. 5,24 +5.5o,6 20.20 3 g Anonyme 10 +0.20,00 — 4- o,o 12.12 4 h 5i23BD — 3 8,5 —0.1 3, 74 —7. 0,9 20.20 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 1892. Étoiles, moy. 1892,0. jour. moy. 1892,0. jour. Autorités, h m s s . , .. „ Mars29 a 20.39.35,33 — o,63 — 9.31.42,7 — 10, 4 Weisse,(955) 3o b 20.43.39,8 —0,62 —8.38.35 —10,6 BD 3i c 20.47. 'îQi — 0,61 — 7.26. 8,3 — 10,8 Weisse, (i i5o) 01 d 20.47. 5,i4 — 0,61 —7.25.38 —10,8 C. Riimker Avril I e 20.5i.io,8 — 0,61 — 6.24.10 — 11,0 B.D. 2 / 20.55. 3,4 — 0,60 — 5.29.59 — II, I B.D. 3 g 20.58.38,7 — 0,59 — 4- '8- '3 — 11, 3 Pos. approchée , , r, , ,- T - » > Schjellerup ^ ^' ^"'- ^- ^'^" -""'^ --3..0.21,., -11,0 .^ (85,4-5-6) ( 825 ) Positions apparentes de la comète. Ascension Dates Temps moyeu droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. Mars 29 i6.3o.i8 20.89.30,45 ï,5o4 —9.87.28,3 o,85i 80 16.24.27 20.43.28,3 ï,5ii —8.33.57 o,848 3i 16.16.44 20.47.28,12 7,521 —7.80. 58, 5 o,848 81 i6.83.4o 20.47.23,80 T,5i4 —7.27.14 0,845 Avril 1 16.18.88 20.51.17,9 T,5i5 —6.27.43 0,842 2 16.10.24 20.55. 8,0 T,525 —5.24.20 0,884 8 16.8.42 20.58.59 7,526 —4.21 0,835 4 16.26. 5 21. 2.48, i3 7,5o4 —3.17.88,9 o,883 » Remarques. — Mars 3o : I.a tête a 6' environ de diamètre, et le noyau ressort fortement. I.a queue, qui est excessivement pâle, a 20' de long environ et est diris^ée vers p = 263". Quand on bissecte le noyau avec un fil de 7" de diamètre on s'aperçoit que ce noyau est dissymétrique et que la partie la plus brillante est du côté de la queue. » Avril 2 : Même aspect général. La queue, très pâle et de 3o' de long, est dirigée vers p = "274°. » Avril 3 : On ne saisit pas de dissymétrie dans le noyau. Longueur de la queue : 3o' environ. » Les observations précédentes, faites par angle de position et distance, sont chacune des moyennes de plusieurs observations individuelles com- plètes, déduites de 4 pointés d'angle et de 4 pointés de distance. On n'a pas donné séparément les résultats individuels afin de ne pas trop étendre cette Note; mais il a paru utile de diviser ainsi l'observation de chaque jour afm de pouvoir calculer la précision des résultats et de reconnaître la grandeur des erreurs systématiques qu'ont pu produire la phase du noyau et l'éclairage du fond du champ, très variable d'une observation à l'autre par suite du crépuscule. » L'observation du i""" avril résulte ainsi de 6 observations complètes qui, réduites au même instant au moyen du mouvement de la comète conclu des observations de la veille et du lendemain, ont donné les va- leurs individuelles suivantes de comète — étoile : Dl s > " -+- 0.7,69 — 3.20,9 7 , 70 21,8 7>69 21,9 7,61 22,6 7 , 65 '21,8 7,61 22, 1 Mo)ennes -1-0.7,66 — 3. 21, 8 ( 826 ) ASTRONOMIE. — Observations des nouvelles planètes (Wolf, 28 mars 1892), (Chariots, i" avril iSg2) faites à l'Observatoire de Paris ( équatorial de la tour de l'Est); par M"* D. Klumpke, communiquées par M. Mouchez. Étoiles Dates de 189'2. comparaison. MaisSi.. rt=:245iBD + 6''=3o7Weisse Avril !.. /; = 2448BD + 6° = 29iWeisse 2.. c = anonyme rapportée à 291 W. 2.. <;=3885BD— i5°=:iii88Ars.OE. Planète— Etoile. Nombre Grandeur. 8,1 12,0 7'7 AT.. m s +0. 0,55 — O. 12,63 — o.3o,23 — o.5o,43 de A(B. comparaisons. —8.47,5 8:6 —8. 1,5 8:6 +3. 6,8 8:6 -t-5.55,0 io:4 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction droite au Étoiles. moy. 1892,0. jour, h m s s 1 1 . 20 . 8 , 07 +1,17 I I . 19.36,90 -1-1 , 1:7 1 1 . 19. 0,53 -l-i , 16 14.21.29,87 -M,3o Déclinaison moy. 1892,0. Réduction au jour. a. . b.. c. d. -+- 6.20.32,7 — 5,7 _!- e..g.5y,0 —5,7 -+- 6. 8.5o,9 — 5,7 — 15.19.37,0 —9,6 Autorités. Weisse. » rapportée à 291 W. Arg. OEltzen. » L'étoile anonyme c a été rapportée à l'équatorial à 291 Weisse; on a trouvé : A^*G— •W=— o'"33%37, AC0=— ii'6",7. Positions apparentes des planètes. Temps Ascension Dates moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. de Paris. apparente parall. apparente. parall. Mars 3i . . Il lil â ■i.42.34 h m s 11.20. 9, '79 T,020 H- 6*. Il .39. .5 0,781 Avril 1 . . 9.52.13 11.19.25. 44 5,878„ -t- 6. I I .5o, ,4 0,780 2 . . Il .56.37 11.18.34,46 1,193 -t- 6.11.52, pO 0,783 2 . . i4.i3.25 14. 20.40, 74 2,849 -l-i5. i3.5i . ,6 0,902 )) La planète Wolf est de grandeur 12 environ. Le 2 avril elle se trou- vait affaiblie par la Lune; l'autre planète, découverte par M. Charlois, est extrêmement faible; elle se trouve presque à la limite de visibilité pour l'instrument dont l'ouverture de l'objectif est de o"", 38o. )) Remarque. —Dans les observations de la planète Wolf (18 mars), communiquées à l'Académie le 28 mars 1892, le temps moyen de Paris, (827 ) pour la position de cette planète au 23 mars, est : i2''3o'"34^ au lieu de II''3o"'34^ » ASTRONOMIE. — Obse/vaiions de la amiète Swift (1892, mars 6), faites à r Observatoire de Lyon, par M. G. Le Cadet. Présentées par M. Mou- chez. Dates Tempsmoyen de Comète — Etoile. Nombri Log. fact. Log. facl. 1892. Paris. Aoi. Aô. comp. ï app. parai). S app. parall. *. Mars 3i . Il m s 16.33.57 m s , „ — 1.5), 33 +5. 4,0 3:3 h m s 20.47.25,88 9.5o9„ — -j'.io. 3', 3 o,83o a Avril I , 16.19.43 — I. 4,07 -+-8.21,3 4:2 20.51.17,47 9.529« -6.27.17,1 0,824 b I . î6.52. 9 —0.58,71 +9.47-6 4:3 20. 5i. 22, 83 9>478« — 6.25..5o,7 0,829 b Positions des étoilei : de comparaison. Réduction Réduction Dates au au 189'2. Mars 3i. *. Gr. ..a 8 01 moy. 1892,0. jour. < b m s s 20.49.17183 —0,02 5 moy. 1892,0. jour. — 10,7 Autorités. ( A[2Cat. Cord.28689 i + Schj. 8366] Avril 1 . ■ b 9 20.52.22,1 5 — o,6r —6.35.27 '^ — 10,9 Schj. 84o3 ,. .. b 9 20.52.22,1 5 — 0,61 -6.35.27,4 — '0.9 Id. » Les observations du 3 1 mars ont été faites à l'équatorial coudé (o™,36) au moyen du micromètre à gros fils; celles du i*"" avril, à l'équatorial Brunner (o^.ib) au moyen du micromètre à deux vis. )) Le 3i, la comète se présente avec une condensation nucléaire à dia- mètre apparent de 6", entourée d'une nébulosité ronde de 10' de diamètre environ, avec plusieurs prolongements filiformes et rectilignes que l'on distingue sur une longueur de plus de i°,5 dans l'angle de position moyen 250". Elle apparaît à l'œil nu comme une petite nébuleuse al- longée. » Le i" avril, le noyau s'éteint dans la lumière crépusculaire en même temps que l'étoile de comparaison de grandeur 9*. » PHYSIQUE. — Sur les indices de réfraction des solutions salines. Note de M. P.*cl Bary, présentée par M. Schiitzenberger. « Je me suis proposé dans ce travail de chercher, par le moyen des indices de réfraction, quel pouvait être l'état d'un sel dissous dans le sein ( 828 ) de sa dissolution. Les expériences consistaient dans la mesure des indices de réfraction d'un sel dissous dans des quantités variables d'eau; les résultats étaient représentés par des courbes, en prenant pour abscisses les quantités de sel anhydre contenues dans loo de solution et pour ordon- nées les indices de réfraction de la liqueur. » En dehors de la théorie de M. Svante Arrhénius, qui ne s'applique qu'aux dissolutions très étendues, il est possible de faire trois hypothèses sur l'état d'un sel dans la dissolution. » i" On peut admettre que les corps formant la dissolution ne se com- binent pas, ou que cette dissolution ne contient d'autres composés définis que le dissolvant et le sel dissous. Si cette hypothèse était exacte, la loi représentant les indices de réfraction en fonction de la quantité de sel pour cent, serait une droite qui aurait pour équation, en appelant n^, n^ et nj les indices de l'eau du sel et de la dissolution, et p, le poids de sel contenu dans looS"^ de dissolution fij — n, -\ » 2° On peui, au contraire, supposer que chaque concentration d'une dissolution correspond à un composé qui a des propriétés propres qui peu- vent se rapprocher de celles des composés voisins dans l'échelle des con- centrations, mais qui n'en diffèrent pas moins. La loi sera alors représentée par une courbe sur la forme de laquelle on ne peut rien préjuger. » 3° Enfin la troisième hypothèse est celle qui tient à la fois de ces deux premières; elle admet qu'un sel soluble est susceptible de former un ou plusieurs hydrates liquides à la température ordinaire et que, suivant la quantité d'eau et de sel entrant dans loo parties de dissolution, c'est l'un ou l'autre de ces hydrates qui se forme avec ou sans excès d'eau. On peut donc prévoir que la courbe sera, dans ce cas, une ligne discontinue formée de fragments de droites, chaque angle correspondant à une combinaison définie du sel avec la totalité de l'eau que la solution contient. >' Cette dernière est celle qui rend le mieux compte, et de la façon la plus générale, des résultats auxquels je suis arrivé. En effet, j'ai trouvé, dans presque tous les cas, que les résultats se représentaient par des lignes brisées; cependant quelques sels très rares ont donné une ligne droite; la courbe des indices du sulfate de cuivre rentre dans ce cas. » L'azotate d'argent fait également exception à la règle générale en donnant une courbe très nettement accentuée et dont la concavité est ( «29 ) tournée vers l'axe des abscisses. Il me serait cependant impossible de dire si ce que j'ai pris pour une courbe n'est pas une ligne brisée contenant un grand nombre de lignes très courtes. Ce résultat obtenu sur l'azotate d'ar- gent est, d'ailleurs, d'accord avec celui obtenu par M. Étard (') dans la courbe de solubilité de ce sel. » En considérant ces cas comme des exceptions qu'une expérimentation plus délicate ferait peut-être rentrer dans la règle générale, il résulte de mes expériences que les indices d'une solution saline dont la concentra- tion est variable donnent une ligne brisée; chaque point de rebroussement de la courbe indiquant un brusque changement dans l'état moléculaire du milieu, il semble naturel d'admettre qu'il correspond à la formation d'un nouveau composé au sein de la liqueur. » Voici les chiffres obtenus pour quelques sels : » Eyposulfite de sodium. — La concentration de la solution a varié de o à 60 pour 100 de Na" S^O' -f- 5H-0; pour une concentration nulle, l'indice est celui de l'eau, c'est-à-dire i,332o à la température de 20° C; cet indice augmente ensuite progressivement avec la quantité du sel ren- trant dans la solution de telle manior© que la courbc soit droite jusqu'à ce qu'on ait un indice de 1 ,3658 ; en augmentant encore peu à peu la concen- tration, on retrouve une nouvelle série de points formant une ligne droite qui n'est pas dans le prolongement delà première et qui s'arrête à l'indice 1,3907; enfin, passé cette valeur d'indice, on a une troisième droitequi se prolonge jusqu'à la saturation. La courbe des indices des solutions d'hy- posulfite de sodium a donc deux points singidiers; ces points correspon- dent à des compositions de la liqueur qui peuvent se représenter par les rapports moléculaires tels que : Pour l'indice. 1° Na^S^O^ : 40H-O 1,3658 2» Na=S^O= : 20H-O 1,3097 (Température: 20" C.) )) Bichromate de potassium. — La concentration a varié de o à 11 pour 100 de sel anhydre. On observe dans la courbe des indices deux points singuliers : Indice de réfraction. 1° Cr^O'K^ : 25oH'-0 1,3438 1° Cr^O'K'^ : i7oH=0 1,3478 (Température : 23° C.) (') Comptes rendus, p. 176; i'^''sem. 1889. O.K., 1S92, 1" Semestre. (1. C.\1V, IS» 14.) I07 ( 8,3o ) » Chlorure de potassium. — La concenlration a varié de o à 24 pour 100 ; la courbe présente un point sin2;ulier : Indice de réfraclion. KCl : 8oH-^0 1,3423 (Température : 20° C.) » Chlorure de sodium. — La concentration a varié de o à aS pour 100 de NaCl ; deux points singuliers dans la courbe : Indice de réfraction. 1" NaCl : SoH'O... .- 1,3528 2" NaCl : iSH^O 1,3686 » Sulfate de lithium. — La concentration a varié de o à 28 pour 100 de SO*Li='+ H^O; la courbe des indices présente deux points singuliers : Indice de réfraction. I» SO'Li- : i5oH'0 i,34i5 2° SO'Li- : SoH^O T,36io » Sulfate ferreux. — La concentration a varié de o à 34 pour loo de SO'Fe -H tH^O; la courbe des indices porte nn point singulier : Indice de réfraction. SO*Fe : 70H2O 1,3.570 » Afin de se faire une idée de la grandeur des changements de direction brusques que prennent ces courbes, et pour bien montrer qu'ils sont bien au delà des erreurs possibles d'expérience, on peut prolonger une des droites et voir l'écart qu'elle fait avec la suivante. Par exemple, le chlorure de potassium donne un point de rebroussement pour une concentration de 6 de KCl pour 100 de solution qui correspond au rapport molécu- laire KCl :8oH^O; en prolongeant la droite qui passe, à o pour 100, par 1,3320 (indice de l'eau à 20° C.) et par i,3423 l'indice de la solution à 6 pour 100, on trouve, pour une concentration de 24 pour 100, un indice de 1,3733; la valeur trouvée par l'expérience est i,3662, différente de la première de 0,0071; or, dans la courbe, l'une des droites est déterminée par sept expériences et l'autre par dix, et l'erreur maxima est de 0,0004. » Toutes ces expériences ont été faites à l'aide du réfractomètre de M. Féry, qui a donné toujours d'excellents résultats. » (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Baille, à l'École de Physique et de Chimie industrielles. ( 8^1 ) ÉLECTRICITÉ. — Nouvelle conductibilité unipolaire des gaz. Note de M. Edouard Branly. « La conductibilité d'un gaz chauffé entre deux surfaces de platine por- tées au rouge a été démontrée par Edin. Becquerel et confirmée par M. Blondlot. Les phénomènes qui suivent concernent un gaz compris entre un métal porté au rouge et un métal maintenu à la température ordinaire. Le gaz est encore conducteur, mais sa conductibilité est beaucoup plus forte quand le métal froid est négatif. )> L Un fd en zigzag, échauffé par un courant, provoque la déperdi- tion sur un disque vertical fixé au bouton d'un électroraètre deHankel. » Le fil est un fil de platine iridié à lo pour loo, de -f^ de millimètre de diamètre, formant 5 boucles parallèles de 3"^"" de longueur, sur une largeur totale de [\'^'^,^. Le disque métallique, de 6*^™, 8 de diamètre est chargé par l'un des pôles d'une pile de aSo éléments constants dont l'autre pôle est relié au sol. La feuille d'or mobile de l'électromètre s'écartait d'une bande de laiton verticale et fixe, de 5o divisions du micromètre du microscope viseur. » Tant que le fil traversé par un courant I est au-dessous du rouge, la feuille d'or reste déviée. Dès que le fil commence à rougir, elle tombe vivement si le disque est négatif, très lentement s'il est positif. Pour une même distance d à\x fil et du disque, les deux déperditions croissent avec l'incandescence du fil, mais la déperdition positive n'est comparable à la négative qu'au rouge vif. .. , . / i Disque d'aluminium négatif.. 5 secondes. 7'>"'P,75, (^=13™"'. Perte de 20 a 40 ■•,,-. ' . i " » positit.. b\tremement lente. » Le fil et le disque peuvent être placés horizontalement (le fil au- dessus du disque). „ 1 . / ( Disque d'aluminium négatif.. 3 secondes, la^n'p, f/=4o'""- Perte de lo a 40 ■ ... ( » » positii.. 21 secondes. » Mêmes résultats si au-dessus du fil incandescent on dispose un cône adapté à l'orifice O du tube horizontal AB (voir figure). Un courant de gaz sortant d'un réservoir à 23 atmosphères parcourt le tube et aspire les gaz chauds du platine (fil et disque parallèles, disque au-dessous du fil). ( 832 ) » Mêmes résultats si l'on remplace le disque horizontal par une cuvette d'ébonite renfermant de l'eau ou des solutions salines. » Une lame mince d'ébonite ou de mica étant posée sur le disque négatif, la feuille d'or tombe complètement quand le fil vient à rougir, mais l'électricité reparaît si l'on enlève l'ébonite après que le fil a cessé de rougir. Il en est encore de même quand on a placé un disque métal- lique sur l'ébonite. Ces effets s'expliquent aisément. » 11. La déperdition est produite en refroidissant les gaz chauds qui enveloppent le fil de platine incandescent et en les projetant sur le disque. r » La figure explique la disposition. Le fil de plaline / rougit au-dessous d'un en- tonnoir fixé au bas d'un serpentin de 2"' plongé dans l'eau froide. A son extrémité supérieure, le serpentin s'emboîte dans la tubulure O d'un tube AB où circule le "az d'un réservoir à 25 atmosphères. Le jet de gaz qui tombe sur le disque D est très froid. (Disque d'aluminium négatif. 18 secondes positif., extrêmement lente I = lO"™!" Perte de 10 à 20 Perte de 10 à 20 ! ^'^'î"'^ d'aluminium négatif. 10 secondes 'I positif.. 22 secondes (') (') Si l'on remplace le fil /par la flamme d'un bec Bunsen, d'une lampe à alcool, ( 833 ) » III. Au fil on substitue une lame chauffée au g;iz (lame et disque parallèles). Disques d'aluminium, plomb, cuivre, zinc, etc. » On remplace le verre d'un bec de gaz par un tube de laiton autour duquel on fixe une feuille de platine qui est portée au rouge. On peut encore employer une large lame de platine au centre de laquelle on dirige le jet d'un chalumeau à gaz. „ i Disque de plomb positif. Durée de perte pour 2 divisions. io5 secondes ( » négatif. Durée de perle pour .3o divisions. 10 secondes » IV. Les essais galvanométriqnes confirment les mesures électromé- triques. La couche d'air est comprise entre deux plaques de platine paral- lèles ou entre une plaque de platine et une plaque d'aluminium. » Les deux plaques étaient rectangulaires (aa"^™ sur 16""). Un écartement de 8"" était produit par deux bandes minces d'ébonile posées le long du bord le plus étroit et séparées par un tube de cuivre plat à circulation d'eau froide. La plaque d'alumi- nium était directement refroidie. Un chalumeau chauffant le platine en son centre le faisait rougir sur un cercle de 1"="^ à 5''" de diamètre. L'aluminium et le platine étaient reliés aux deux pôles d'une pile de aSo éléments constants. On s'assurait du parfait isolement de tout le circuit. Sensibilité du galvanomètre (') 1""" de déviation à !"> j aiup pour -; (système aimanté médiocremenniatotique- zéro fixe). •^ 4 ■ I o ' » La couche d'air comprise entre les deux plaques ne laissait passer le courant que lorsque le platine était rouge; le courant augmentait d'inten- sité avec l'incandescence. La déviation /i.ve est notablement plus forte quand la plaque froide est négative (par exemple, avec l'aluminium, 1800 s'il est négatif, et seulement 3o s'il est positif). » V. Le phénomène persiste pour de fortes différences de potentiel. Cela résulte de la comparaison des distances explosives entre une lame de platine et une sphère, lorsque le platine est ou n'est pas chauffé. » Deux tiges à mouvement micrométrique et terminées chacune par une boule de laiton sont disposées horizontalement eu face d'une lame de platine verticale. Les d'une bougie, les gaz de la flamme aspirés, refroidis et lancés sur le disque électrisé, produisent une vive déperdition. Il suffit d'une pression de quelques atmosphères dans le réservoir à air comprimé. La déperdition est ici la même pour les deux élec- tricités. Même résultat avec les gaz des étincelles électriques. Ajoutons qu'un courant de vapeur d'eau ou d'hydrogène, ou d'air très fortement chauffés et lancés contre le disque, ne produisent aucune déperdition. La déperdition a lieu toutefois si le gaz passe dans un tube chauffé au rouge. (') Galvanomètre Siemens à très long fil, construit par M. Gendron. ( 834 ) deux tiges sont reliées entre elles et à l'un des pôles d'une petite machine électrique mise en rotation par un moteur Marcel Deprez; l'autre pôle de la machine va au pla- tine. Le platine étant froid sur toute sa surface, les boules a et a' sont approchées de telle sorte que l'étincelle parle indifféremment de l'une ou de l'autre boule. Avec un chalumeau à gaz on chauffe la portion de la surface du platine qui regarde la boule a. d est la distance explosive pour la lioule eu d' pour la boule «'. mm Série n° 1. i ^^"'"^^ P"^'''''*^^'- rf=io-"-», rf'=io' ( Boules négatives (^= lo™"", d' z^ l'^^-, Série n» 2. S '^°"''^s positives d= io°"", d' = io""",5, ( Boules négatives rf=: lo™"", d' = /J'"™. » Sur une même ligne d et d' sont des distances explosives équiva- lentes. La série n° 2 correspond à une incandescence plus vive du platine. La dernière ligne de mesures fait voir qu'une couche d'air de lo""" en face du platine rouge offrait la même résistance qu'une couche de 4°"" en face du platine froid, les boules étant négatives. » ÉLECTRICITÉ . — Sur f attraction de deux plateaux séparés par un diélectrique. Note de M. Julien Lefèvue, prcoentée par M. Lippmann. « J'ai mesuré l'attraction de deux plateaux électrisés, séparés par un diélectrique non en contact intime avec eux, et vérifié qu'elle est représen- tée par la formule suivante : (0 p = en appelant F' l'attraction des deux plateaux à la distance e -f- e' dans l'air; F l'attraction à la même distance lorsqu'on a placé entre les plateaux une lame isolante à faces parallèles d'épaisseur e; e' représente donc la somme des épaisseurs d'air situées de part et d'autre de cette lame; k est la con- stante diélectrique de la plaque. .. Je me sers de deux plateaux horizontaux et d'une balance de préci- sion dont le fléau porte, à une extrémité, un plateau ordinaire pour rece- voir des poids, à l'autre, le plateau mobile de l'appareil électrique, qui a 12'^'" de diamètre et est suspendu au fléau par une tige isolante. Ce pla- teau est entouré d'un anneau de garde, muni d'une sorte de couvercle, qui est seulement percé d'un trou pour laisser passer la tige isolante. .. Le plateau fixe, qui a ig-- de diamètre, est placé au-dessous du pre- ( 835 ) niier et porté par tin support isolant ;i vis calantes, qui permet de faire va- rier la distance e ■+■ e' . Ce support est traversé par trois tiges isolantes qui soutiennent le diélectrique. Départ et d'autre de celui-ci. on laisse des épaisseurs d'air aussi faibles que possible, il faut cependant laisser au pla- teau mobile la possibilité d'accomplir de petites oscillations. » La source d'électricité est une bobine de Ruhmkorff. actionnée par 6 éléments Bunsen; l'un des pôles de la bobine communique avec le plateau fixe et avec l'armature intérieure d'une jarre dont la capacité est, suivant les cas, 70 à i5o fois plus grande que celle du condensateur formé par les plateaux. L'autre pôle, l'armature extérieure de la jarre, le plateau mobile et le fléau de la balance sont reliés au sol. » Tout l'appareil, sauf le plateau qui reçoit les poids, est placé dans une cage dont l'air est desséché. » Les plaques de soufre et de paraffine sont obtenues par fusion, dans un moule dont le fond est rendu horizontal par un niveau à bulle d'air. L'épaisseur des lames solides est mesurée avec une visa deux pointes et un cathétomètre. La distance e ■+■ e' des deux plateaux est aussi mesurée au cathétomètre. M Le diélectrique est placé dans la cage quelques jours avant l'expé- rience, pour lui laisser perdre toute trace d'électricité. 1) La balance contenant une tare un peu trop faible et toutes les pièces communiquant avec le sol, j'achève d'établir l'équilibre avec un poids/?. J'électrise ensuite le plateau fixe et j'établis de nouveau l'équilibre par un poids P. Je remets ce plateau en communication avec le sol et j'équilibre encore par un poids p' : » L'attraction F' est déterminée de même par trois opérations. » J'opère de même pour les liquides, mais en mesurant d'abord F', puis F, afin d'éviter l'évaporation. L'épaisseur d'air e' subit dans ce cas une petite correction qui consiste à remplacer l'épaisseur de la lame de verre formant le fond de la cuve qui reçoit le hquide par l'épaisseur d'air équi- valente. » Dans chaque expérience, je calcule le rapport ^7. puis le rapport cor- ris;é e -h e ( 836 ) » D'après (i), on doit avoir sfK = k. » Le Tableau suivant, dans lequel e et e' sont exprimés en centimètres, F et F' en milligrammes, montre que les valeurs de \fK concordent avec les valeurs de k que j'ai obtenues au moyen de la balance de Coulomb ('). )) La formule (i) est donc exacte et, en particulier, dans le cas où e devient néeiieeable, on a Diélectriques. e. e'. F. F'. -^- R. v^- ^'• Paraffine 11° 1 2,20 0,70 39,5 171 20 2,29 3,53 1,88 2 » » » 0,66 4o,5 i4 2,89 4)38 2,09 » » n° 2 3,37 0,61 3o,5 9 3,39 !\,T)\ 2,12 » )i M » 0,68 23,5 7,25 3,24 4)42 2,10 » Soufre 3,56 o,54 48,5 9,75 4,97 1'"^! 2,70 2,6 » » o,65 53,5 i3 4jii 6,39 2,52 » Ebonite 2,04 0,82 72,75 18,75 3,88 5,39 2,32 2,3 Sulfure de carbone. . . a, 60 ',09 22 11, 5 1,91 2,78 1,67 1,7 Essence de térében- thine Pétrole 2,88 0,71 19, 5o 8 2,43 3,38 i,84 1,9 ,77 0,79 26,25 i3 2,02 2,49 1,58 1,5 » Je ferai remarquer, en terminant, que l'attraction de deux plateaux se prête parfaitement à la mesure des constantes diélectriques; c'est une méthode simple, rapide et n'exigeant qu'une balance de précision; elle est donc préférable à tous les procédés actuellement en usage. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la production , par voie sèche, de quelques sulfates anhydres cristallisés. Note de M. P. Klobb, présentée par M. Henri Moissan. « Lorsqu'on projette dans du sulfate d'ammoniaque en fusion une petite quantité de sulfate de cobalt, ce sel se dissout en formant un li- quide d'un beau bleu foncé. En chauffant ensuite doucement pour pro- (') Comptes rendus, 16 novembre 1891. ( ^37 ) voquer la volatilisation lente du sel ammoniacal, puis laissant refroidir, ou trouve les parois du creuset tapissées de petits cristaux rouges cpii répon- dent à la formule SO'Co. L'expérience tentée de même avec les sulfates de zinc, de nickel et de cuivre, a réussi avec la môme facilité. » On peut partir, soit des sels ordinaires cristallisés à 5,6 ou yll-O, soit de ces sulfates préalablement déshydratés par la chaleur, et amorphes. )i Dans un petit creuset de porcelaine, on verse d'abortl une couche de sulfate d'ammoniaque, puis un mélange de ce dernier avec le tiers ou le quart de son poids de sulfate métallique et l'on dépose le couvercle. Le bord supérieur du creuset est légèrement échancré sur un ou deux points de sa circonférence, pour permettre aux vapeurs de s'échapper plus faci- lement. Enfin, le creuset est plongé dans du sable dont on a garni un creu- set de Hesse ordinaire, et le tout est chauffé au fourneau à réverbère. Dès que le sel ammoniacal est entièrement volatilisé, on retire le petit creuset. Quand l'opération est bien conduite, le résidu est entièrement cristallin, mais si l'on chauffe trop longtemps, le sulfate se décompose lui-même en laissant un résidu d'oxyde. » Le résultat est parliculièrement net avec \e sulfate de zinc. En opérant sur une vingtaine de grammes de sel anhydre, on obilcnt des cristaux in- colores ayant jusqu'à 2""",.j de longueur. Ce sont des octaèdres,' générale- ment allongés et tronqués sur les angles. L'eau les dissout lentement à froiil, très rapidement à chaud. » Le sulfate de cuivre anhydre se présente sous la forme d'une poudre cristalline gris pâle constituée par de fines aiguilles prismatiques. Aban- donné à l'air, il prend, au bout de quelques jours, une nuance verte, puis bleu clair. Il se dissout très facilement, surtout à chaud, en donnant une solution bleue. ,>■ Le sulfate de cobalt anhydre constitue une poudre cristalhne rouge amarante, qu'on prendrait à première vue pour du chlorure purpuréo- cobaltique. Ce sont des cristaux octaédriques modifiés par des troncatures sur les angles. Exposés à l'air, ils sont très stables. L'eau ne les dissout que très lentement, même à l'ébuUition. n Le sidfate de nickel anhydre cristallise aussi en octaèdres. C'est une poudre d'une couleur vert jaunâtre qui se confond avec celle de certains échantillons de pyromorphite. Insoluble dans l'eau froide, elle ne se dis- sout que lentement et difficilement dans l'eau bouillante. Tous ces sels G. K.. i8q3, I" Si-mcKtre. (T. CXIV. N" 14.) ' ^^o ( 838 ) offrent la composition des sulfates neutres, ainsi que cela ressort des chiffres suivants : SO'Co. SO'Cii. SO'Ni. SO'Zn. SOS lliéoiie pour loo 5i,6 ."io,?. 5i,7 l]Ç),(J SOMrouvé .. 5i,3 49-3 5o,r 5o,2 Métal, théorie pour loo 38, o » » » Métal trouvé » 38,8 « >' » » Je me propose de revenir sur la forme cristalline de ces sulfates. De plus, ce procédé me paraissant susceptible de généralisation, j'essaye en ce moment de l'appliquer à la production d'autres sels anhydres. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une cétone niirèe dérivée des campliomlfophénols. Note de M. P. Cazeneuve. présentée par M. Friedel. « Les plus importants des camphosulfophénols dérivés du camphre, que nous avons décrits précédemment, sont les deux isomères l'améthylcam- phophénolsulfone C»H'-(SÔ-)(OH)-0 et l'acide améthylcamphophénol- sulfonique de la formule ('."H'^i SO'.OH)(OH)0. » Ces deux isomères au contact de l'acide azotique étendu subissent une transformation remarquable. Le soufre lié au noyau, puisqu'il résiste à l'acide chlorhvdrique concentré et à la lessive de potasse à l'ébuUition, est mis en liberté à l'état d'acide sulfurique, en même temps que le groupe \zO- se substitue. La molécule perd également deux H à l'état d'eau. La réaction a lieu suivant tes équations C»H'^(SO-)(0H)-O + Az0-.OH = C'H"(Az0=)O + S0*H^+IPO, ^/'H•^(SO^OH)(OH)0 + AzO-.OH = C"H"(AzO=)0 + SO'H^+ H^'O. » On effectue l'opération dans les conditions suivantes : lo»' d'améthyl- camphophénolsulfone sont dissous au bain-marie dans ^oo?"^ d'eau. Dans le liquide chaud, on ajoute peu à peu 20^^' d'acide azotique ordinaire et on laisse refroidir. Il faut éviter de faire bouillir : l'acide azotique oxyderait et détruirait la cétone nitrée formée. Très rapidement le liquide louchit et prend une teinte jaune d'or, sans aucun dégagement gazeux. Il se dépose un corps huileux qui cristallise en masse lorsque l'eau est complètement refroidie. Une seule cristallisation dans l'alcool à 98° donne de magnifiques aiguilles jaune d'or, d'une odeur légèrement musquée, tondant à 47"-48°. ( «39 ) Chaulïées en petite quantité, elles peuvent se sublimer sans altération. En plus grande masse, le corps distille vers 26o''-262° en s'altérant partielle- ment. » Il est peu soluble dans l'eau bouillante, qui l'abandonne par refroi- dissement sous la forme de paillettes brillantes. Il est entraîné par l'eau à la distillation. Il est soluble dans l'alcool, l'éther, la benzine et autres hy- drocarbures liquides. Il n'a pas de pouvoir rolatoire. » L'analyse élémentaire a donné les chiffres suivants en centièmes : Pour la formule Kxpérienoe. C'H"AzO'. c 59,33 59,66 H 6,25 6,07 Az 7,47 7'73 » Ce corps se combine avec les alcalis et doit dégager sensiblement la même quantité de chaleur de combinaison que l'acide carbonique. Nous n'avons pas effectué d'essai thermique; mais ce corps bouilli avec les car- bonates les décompose lentement, et inversement un courant d'acide car- bonique décompose ses sels. Au contact de l'air, ces derniers se décom- posent lentement sous la même influence. » Ils correspondent à la formule générale C^H'^M ( AzO-)0. Le sel de potasse se prépare en saturant de potasse pure, par parties équimoléculaires, la cétone liqué- fiée dans l'eau à la chaleur du bain-marie. La teinte jaune vire au rouge de bichro- mate. Le sel cristallise magnifiquement par concentration en cristaux rouges d'aspect mordoré, rappelant absolument la teinte de certains platinocyanures. » Ce sel renferme r molécule d'eau et répond à la formule C''H"'K(AzO^)0, ir-0. )).Le sel ammoniacal, que nous n'avons pas analysé, et qui se préi)are par sursalu- ralion de la cétone par l'eau ammoniacale, cristallise en petites aiguilles, mais il est instable et perd toute son ammoniaque lorsqu'il est exposé sur l'acide sulfurique. » Le sel de calcium [C'H'»( AzO'^)0]2Ca s'obtient en précipitant le sel potassique par le chlorure de calcium. On obtient un précipité orangé, peu soluble dans l'eau, mais soluble dans l'alcool. » Le sel de baryum [C'H"'(AzO-)0]-Ba se prépare comme le sel de calcium. C'est un précipité cristallin rouge cinabre, qu'on peut obtenir également en versant de l'eau de baryte dans une solution hydralcoolique de la cétone. » Le sel cuivrique [C''1I"'( AzO-)0]-Cu s'obtient également par double décompo- sition entre le sel potassi([ue et le sulfate cuivrique. Il est de couleur jaune ' erdàtre, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool. ( «4o ) .> Le sel plombique [G'H"'(AzO- jOJ^Pb est un précipité jaune clair obtenu égale- ment par double décomposition. » Le sel argentique C'H"*(AzO'-) O. Ag est un précipité couleur chamois obtenu par double décomposition. A rébullition dans l'eau, il donne par réduction de l'argent métallique. » Le sel ferrique n'a pas été analysé. 11 est jaune et insoluble dans l'eau. Il s'ob- tient également par double décomposition avec le perchlorure de fer et le sel sodique ou potassique de la cétone. » Les sels de quinine, de strychnine, de biucine, de morphine et de la plupart des alcaloïdes, en solution aqueuse, donnent, avec la cétone sodique ou potassique, des précipités jaunes, de nature un peu résinoïde, qui paraissent être des combinaisons. » L'anhydride acétique, soit setil , soit en présence de l'acétate de soude, n'attaque pas cette cétone nitrée, même après plusieurs heures d'ébuliition. Nous concluons à l'absence de groupement alcoolique ou phénolique. » Le chlorure d'acétyle attaque vivement les sels alcalins anhydres. Il se lait sans doute un dérivé acétylé que nous n'avons pas isolé, mais que l'eau décompose facilement. » Nous ne sommes pas parvenu à profluiro une oxime avec l'hydroxyl- amine. Mais la phcnylhydrazine donne une azone liquide. D'ailleurs, la présence du CO acétone ne peut théoriquement disparaître des campho- sulfophénols par l'attaque avec l'acide nitrique pour la préparation de ce dérivé. D'autre part, ce dérivé est un dérivé nitré. » Sous l'influence de l'étain et de l'acide chlorhydrique, il se transforme en une magnifique base que nous décrirons prochainement. » Cette cétone nitrée teint la soie en jaune sans mordant. Suivant nous, elle dérive d'un hydrure de propylbenzine. Nous aborderons ultérieun;- ment sa constitution. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la composition de la pinnaglobine : une nouvelle globuline. Note de M. A.-B. Griffitus. « Le sang de Pinna squamosa est un liquide blanc qui, exposé à l'air, prend une couleur brunâtre. Il y a dans le sang de ce mollusque une ma- tière globuline, qui possède les mêmes propriétés d'oxygénation et de dés- oxygénation que l'hémoglobine et l'hémocyanine. J'ai nommé temporai- rement cette maliiite pinnaglobine. » Quand une quantité suffisante de sang a été obtenue, on le laisse se ( ^^y ) coaguler. Après avoir déplacé le caillol, le sérum, qui contient toute la piniaaglobine, est traité par l'alcool; ce réactif dissout l'urée et les ma- tières grasses qui existent dans le sang de Pinna sqiiamosa. Le précipité (de l'alcool) est dissous dans une solution diluée de sulfate de magné- sium ; la solution est alors saturée avec le MgSO\ et elle est fdtrée. Le pré- cipité est lavé avec une solution saturée de MgSO', et il est alors dissous dans l'eau. Le précipité se dissout à cause de la présence d'une petite quantité de MgSO* qui adhère au précipité. La solution est chauffée à 5*i°, afin de coaguler quelques matières albuminoïdes qui se coagulent à cette température, et l'alcool est ajouté au filtratum tant qu'un précipité se forme. Après la filtration, le précipité est lavé à plusieurs reprises avec l'eau ; il est alors séché à 60", et enfin dans le vide. » Les analyses de la pinnaglobine ont donné les résultats suivants (') : Carbone 55 , 07 Hydrogène 6,24 Azote 16,24 Manganèse o , 35 Soufre 0,81 Oxygène 2 1 , 29 100,00 » Ces résultats répondent pour la pinnaglobine à la formule » \jA pinnaglobine, comme l'hémocyanine ("), a une composition bien uniforme. Elle existe à deux états analogues à ceux de l'hémoglobine et de l'hémocyanine, c'est-à-dire à l'état d'oxypinnaglobine et de pinnaglobine réduite ou pinnaglobine dénuée d'oxygène actif. 1) La pinnaglobine se combine avec le méthane, l'acétylène et l'éthy- lène : » CH' + pinnaglobine est une combinaison verdâlre; » C'H- H- pinnaglobine est une combinaison grisâtre; » C-H^ -H pinnaglobine est une combinaison rougeâtre. » Ces combinaisons sont en apparence bien stables, mais elles deman- (') Moyennes de six analyses. (-) Voir A.-B. Griffiths, Comptes rendus, l. CXIV, p. 496. ( B42 ) dent encore des recherches. Ces combinaisons sont dissociables dans le vide. » La pinnaglobine ne donne pas de combinaison avec le bioxyde d'azote ou l'oxyde de carbone. M J'ai trouvé, en employant la pompe à vide, que loo^' depinnaglobinf absorbent 162'"' d'oxygène, à o" et 760""". » La pinnaglobine et l'oxypinnaglobine, comme l'hémocyanine et l'oxvhcniocyanine, ne donnent pas de spectre d'absorption ; le pouvoir { ' ) rotatoire spécifique de la pinnaglobine pour la raie D est |..J,.= -ClT". » Les analyses des cendres du sang de Pinna s(juamosa ont donné les résultats suivants {') : iMnO- 0,19 CaO 3,70 MgO 1,83 K^O 4,86 INa-0 44,02 P^Oô 4,79 SO^ 2,73 \ Cl 37,88 100,00 a » Il est très probable que d'autres globulines existent dans le sang des autres invertébrés, outre l'hémocyanine, l'hémoglobine, la pinnaglo- bine, la chlorocruorine et l'hémérythrine. )i Quels sont les pigments respiratoires du sang de Telliys, Doris, Aply- sia, Patella, Chilon et Pleiirobranchus? Le sang de ces mollusques ne contient pas de ces pigments respiratoires. C'est un problème important pour de futures recherches. » ZOOLOGIE. — Sur l'existence des séries parallèles clans le cycle biologique des Peniphigiens. Note de M. Horvatii, présentée par i\L de Lacaze- Duthiers. « Les recherches faites en 1888 par M. L. Dreyfus et confirmées bientôt après par MM. Blochmaan et Cholodkowsky ont démontré l'existence de (') La pinnaglobine fui dissoute dans une solution diluée de MgSO*. (-) Moyennes de trois analyses. ( 843 ) séries parallèles dans le cvcle biologique des Aphidiens appartenant au genre Chermes. » Ce fait curieux consiste en ce qu'il y a chez ces insectes certaines gé- nérations agames dont les descendants se développent de deux manières bien différentes : une série, qui émigré sur une autre espèce de Conifères, aboutit à la production des sexués et de l'œuf fécondé, tandis que l'autre série n'émigrepas et continue la production agame sur la plante originaire. M. Dreyfus a nommé ces deux catégories : séries divisées parallèles {^gelheille Parallelreihen^. » Le même phénomène est connu depuis longtemps chez le Phylloxéra de la vigne. On remarque aussi chez les générations radicicoles aptères et agames de celui-ci qu'une partie des jeunes devient ailée, quitte les racines et donne naissance aux sexués, tandis que l'autre partie demeure sur les racines et persiste à se reproduire par parthénogenèse. » J'ai constaté le même phénomène chez les Pemphigiens et particuliè- rement chez le Tetraneura gallarurn ulmi de Geer. » L'évolution biologique de cette espèce est connue depuis 1883. D'après mes observations, confirmées et complétées par feu Lichtenstein, les ailés sortant des çalles des Ormes émigrent siu" les racines do diverses Grami- nées et y déposent leur progéniture. Cette progéniture radicicole, la forme bourgeonnante, donne naissance à de nombreux individus qui de- viennent ailés et constituent la génération sexupare (pupifère de Lichten- stein). Us quittent les racines des Graminées et s'envolent sur les troncsdes Ormes pour v déposer les sexués. Ceux-ci s'accouplent bientôt et la femelle fécondée dépose dans les crevasses de l'écorce son oeuf unique, l'œuf d'hiver. » L'évolution biologique de ce puceron serait ainsi déjà parfaitement élucidée. Il existe cependant quelques faits qui viennent un peu complique!- la (|iiostion. » J'avais remarqué déjii, au début de mes recherches sur cet insecte, qu'on trouve quelques individus aptères sur les racines des Graminées encore pendant l'hiver et au premier printemps, c'est-à-dire à une époque où il n'y a pas d'émigration et où l'espèce est limitée aux Ormeaux, sous forme de l'œuf d'hiver ou sous celle de la première génération fondatrice des galles. C'est ainsi que j'ai observé des aptères sur les racines de Sc/rt/va, une fois le 23 mars, une autre fois sur les racines du blé, le i*"' mai. Il es( certain que ces insectes ne pouvaient d'aucune manière être les descendants directs de la forme ailée émigrante. puisque celle-ci ne commence à quitter ( 844 ) les galles que dès les premiers jours de juin ou tout au plus vers la fin de mai. Comment donc expliquer l'existence de ces radicicoles à une époque si prématurée? Il était assez juste de supposer qu'ils sont les descendants de la forme radicicole bourgjeonnante, mais des descendants qui ne sont pas devenus ailés migrateurs, et ont persisté au contraire sur les racines sans prendre des ailes. Des recherches exécutées en automne iSrji m'ont donné la confirmation directe de cette hypothèse. J'ai fait l'élevage d'une colonie de Telraneura gailarum ulmi, trouvé sur le Sorghun/ halrpense. La plupart des membres de cette colonie sont devenus, dans le courant d'octobre, successivement des nymphes, puis des ailés. Après avoir retiré des t(d)es à élevage tous les ailés produits, il m'est resté cpielques individus qui ne se sont pas transformés et ont persisté à l'état aptère. Ilsont|)ondn en novembre des jeunes munis d'un rostre, qui se sont immédiatement fixés sur les racines et ont commencé à grossir. » Ces faits prouvent d'une manière incontestable que chez ce puceron (et probablement aussi chez la plupart des Pemphigiens) la forme bour- geonnante radicicole donne naissance à deux séries différentes de descen- dants. L'une est la forme sexuparc ailée qui en automne retourne sur les Ormes et y dépose les sexués dépourvus de rostre, l'autre est une série qui reste aptère et radicicole et se reproduit de la même manière que la forme bourgeonnante. » c;hez les Chermes, c'est la lorme émigrante c[ui est le point de départ de ces deux séries différentes, tandis que chez le Telraneura gailarum ulmi, ainsi que chez le Phylloxéra de la vigne, c'est la forme bourgeonnante radicicole. » BOTANIQUE. — L'histoire des Garcinia du sous-genre Rheediopsis. Note de M. J. Vesque, présentée par M. Duchartre. » Le caractère le plus important, commun à tous les Rheediopsis, est de nature histologique. Chez ces plantes, les stomates, qui sont exactement ceux des Rheedia ('), présentent de chaque côté un épaississement celhi- losien réfringent, dont l'effet optique est encore accru par les proémi- nences que les cellules accessoires forment cà droite et à gauche. Il est inu- tile d'insister ici sur les détails plus intimes de ces stomates. (') Celle particularilé, inconnue de l'auleur du nom de Rhcediop'iix. dénoie une sagacité peu commune de la pari de M, L. Pierre. ( 8/,5 ) » Le sous-genre Rheediopsis se divise en deux sections : Rheechopsis (sensu stricto) Pierre, à étamines unies en quatre phalanges semblables à celles des Xanthochyrnus et d'un grand nombre d'Eagarcinia, et Teracentrum Pierre, à étamines libres; dans l'une et dans l'autre, l'ovaire est bilocu- 'laire. » Il s'agit avant tout de savoir comment les Rheediopsis se rattachent aux autres Garcinia. » La distribution géographique de ces plantes ne fournit pas d'indica- tion nette. En effet, l'existence du G. quadrifaria au Gabon prouve que le groupe nodal des Xanlochymus, quoique indien lui-même, a pu projeter dans l'ouest africain, patrie des Rheediopsis (ou laisser dans cette région), un descendant qui, d'ailleurs, est tellement aberrant au double point de vue organographique et histologique, qu'il n'a pu servir d'intermédiaire. Mais ce que ce groupe nodal a fait une fois, il a pu réussir à le faire une seconde fois, de sorte que la Géographie botanique ne s'oppose pas à ce que les Rheediopsis dérivent du groupe nodal G. spicala. » Les choses se sont passées à peu près de la même manière pour les Discosligma, tribu dus, Eu garcinia qui dérive nettement des Xanlhochymus et dont une espèce, le G. Buillensls Wehv., habite également l'Africpie oc- cidentale tropicale (' ). Nous ne pouvons donc pas savoir jusqu'à présent si les Rheediopsis descendent directement des Xanthochyrnus ou s'ils en proviennent par l'intermédiaire des Biscostigma; en d'autres termes, s'ils sont une branche-fille ou une branche-sœur des Discostigma. » Si l'on considère les stomates dans les trois groupes, on reconnaît que ceux des Rheediopsis ont pu dériver aussi bien de ceux des Xanlho- chymus que de ceux dés Discosligma; mais il est un autre caractère histolo- gique qui me semble jeter un jour inattendu sur cette question : c'est la forme des cristaux d'oxalate de chaux. Souvent, chez les Xanlhochymus, et en particulier chez une variété Thwaitesii da G. spicala, on trouve dans le limbe des feuilles, surtout le long des nervures, des cristaux simples cli- norhombiques à faces concaves, mêlés aux agglomérations en oursins. Or, cela est toujours le cas chezles Rheediopsis et jamais chez les Discosligma, à l'exception pourtant du G. ///leam Pierre, dans lequel j'ai vu quelques cris- taux simples. )) Toutes les probabilités sont donc pour l'indépendance des branches (') Cette espèce avait été rangée à tort parmi les Rheediopsis. Sa structure anato- mique m'a permis de corriger l'erreur. C K., i%2, 1" Semestre. (T. CXIV, N« 14.) ' 09 ( 846 ) Rheediopsis elDiscostigma qui, l'une et l'aulre, paraissent dériver directe- ment des Xanthochymus. Quoi qu'il en soit, il est clair que les Rheediopsis proprement dits, avec leurs phalanges staminales, sont plus proches des Xanthochymus (ou des Discostigma) que les Teracentrum avec leurs étaniines libres. Il convient donc d'étudier d'abord cette section. Le groupe nodal • est formé par deux espèces voisines entre elles, les G. OKCiUfolia Oliv. et curvinervis Vesque. Les cellules de l'épiderme inférieur sont planes, ou tout au plus légèrement bombées chez la seconde; ce n'est que par la ner- vation qu'elles diffèrent entre elles. Ce groupe nodal, et particulièrement le G. cwvinenis qui présente déjà le germe, l'amorce de la modification épharmonique, fournit une seule espèce, le G. polyantha Oliv., dont l'épi- derme inférieur prolonge toutes ses cellules en des papilles coniques, ob- tuses, ornées de stries cuticulaires. )) La section Teracentrum a pour groupe nodal les G. angolensis Vesque et Daikieana Vesque, deux plantes voisines entre elles et qui ne diffèrent épharmoniquement que par l'héliophilie plus grande de ce dernier, ainsi que par le développement beaucoup plus fort dumésophylle. Cette espèce montre déjà les cellules de l'épiderme inférieur légèrement renflées. )) Il ne sort du groupe uodal qu'une seule espèce, le G. Livingstoni T. Anders., chez lequel toutes les cellules de l'épiderme inférieur, sauf les cellules accessoires des stomates, se prolongent en une papille assez forte, marquée de quelques stries cuticulaires qui passent isolément d'une pa- pille à une papille voisine. Notons encore que les Teracentrum présentent tous un mésophylle subcentrique, tandis que celui des Rheediopsis est tou- jours franchement bifacial. )) Il est impossible de ne pas être frappé de l'identité de l'histoire des deux sections et cette identité de l'évolution épharmonique est une nou- velle preuve de l'affinité entre les deux sections, que j'ai réunies en un sous-genre. La tendance héréditaire ou l'amorcement ont été les mêmes dans les deux groupes nodaux, de sorte que les mêmes milieux ont produit les mêmes modifications exprimées par des épharmonies convergentes : le G. Livingstoni est aux G. angolensis et Daikieana ce que le G. polyantha est aux G. ovalifoUa et curvinervis. » Je ne connais pas le G. Sniealhmanni Oliv. (^Rheedia Smeathmanni Planch. et Triana, Xanthochymus guineensis Don?) qui paraît appartenir aux Rheediopsis, mais dont l'existence ne change rien à ce qui précède. » (847 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les variations de la Iranspiraùon de la fleur pendant son développement. Note de M. G. Curtel, présentée par M. Ducliartre. « Je me suis proposé dans ces expériences de rechercher les variations de la transpiration de la fleur pendant le cours de son développement. » Mode opératoire. — J'ai opéré sur des fleurs à pédoncule aussi long que possible. Je détachais, sur une inflorescence, des boutons et des fleurs à tous les états possibles de développement. » J'introduisais les pédoncules de chacune d'elles dans un tube de verre mastiqué à sa base et rempli d'eau. L'extrémité supérieure également mas- tiquée à la cire Golaz présentait un orifice permettant le passage du pé- doncule. Quelques gouttes de paraffine fondue, versées sur cet orifice, suffisaient à isoler complètement l'intérieur du tube de l'air extérieur. Pesant chacun des tubes avec sa fleur, je trouvais des poids p. M L'expérience, faite à la lumière diffuse et non en plein soleil, durait plusieurs heures, après quoi de nouvelles pesées me donnaient, pour les mêmes tubes avec leur fleur, des poids p' <^p. La différence/j — p' repré- sentait la quantité d'eau rejetée. » Je coupais alors le pédoncule à son contact avec la paraffine et je pe- sais rapidement le reste de la fleur. Le poids P ainsi trouvé était celui de la partie de la fleur qui avait transpiré. » Le reste du pédoncule inclus dans la parafiine, ou renfermé dans le tube, n'avait rien rejeté dans l'atmosphère. )) Enfin le rapport — —-- me donnait la quantité d'eau rejetée durant l'expérience par l'unité de poids de la fleur. » Première expérience. — Galtoiiia candicans; de ç)''3o'" à 2''3o"'; < = 20°-22''; 4 septembre 1891. » A. Très jeune Louton; longueur = 12™™; poids = oSfjig^ ; perte d'eau par gramme = 0»'' , 124'. » B. Bouton plus âgé; longueur =; i5™"' ; poids = os',255 ; perte d'eau par gramme =: Os'',070. » G. Bouton plus îigc encore; longueur =; So"""; poids =: oS'', 56o; perte d'eau par gramme = 0s'',036. » D. Bouton près d'éclore; longueur =: 38"'"'; poids 1= o§'',g5o; perte d'eau par gramme = 0s"',081. ( 848 ) » E. Fleur épanouie; longueur =: 40"^™ ; poids — os--, 970 ; perle d'eau par gramme = 0s',112. » Deuxième expérience. — Fuchsia coccinea: de g'^lc" à a''4o™; / = igo-ao»; 5 sep- tembre 1891. » A. Bouton très jeune ; longueur = 9'""' ; poids = ossoSo ; perte d'eau par gramme =: 0s'',38. » B. Bouton plus âgé; longueur =: 9.3'^" ; poids = o5% 290 ; perte d'eau par gramme r= Qv ,Vk. » C. Bouton assez gros; longueur — 29""" ; poids =; os^495 ; perle d'eau par gramme = Os"', 1 1 . » D. Boulon très gros; longueur = 4o""" ; poids = os%820 ; perle d'eau par gramme =r Os^li. » E. Fleur épanouie: longueur = 5o""" ; poids = is'', 079 ; perle d'eau par gramme =:0«^19. » Troisième expérience. — Anémone du Japon; de ii'" à S^-^S"; < = f8"; i2 sep- tembre 1891. » A. Très jeune boulon; poids = O"'', 187; perle d'eau par gramme = Os^lG. » B. Bouton plus âgé; poids =oe'',257; perte d'eau par gramme =; Os% 15. » C. Boulon de moyenne taille; poids = oS'',4o5 ; perte d'eau par gramme = » D. Gros bouton; poids = o6% 555 ; perle d'eau par gramme ^Os"-, 23. » E. Fleur épanouie; poids = ce-- , 690 ; perle d'eau par gramme = Oss 30. I par gramme = Os"', 14. » Conclusions. — L'activité transpiratoire de la fleur, très forte dans le jeune âge, alors que celle-ci ne possède encore que des tissus mous, très riches en eau, décroît avec l'âge et devient minimum quand le bouton a acquis une taille moyenne. Durant ce temps, en effet, l'épiderme s'est épaissi; une cuticule plus ou moins épaisse et imperméable s'est déve- loppée, toutes conditions entraînant une réduction dans l'activité trans- piratoire. Puis, le bouton s'accroît, sa surface augmente rapidement. Les stomates, s'il doit y en avoir, apparaissent et la quantité d'eau transpirée augmente. )) Plus tard, quand l'épanouissement arrive, l'accroissement continue encore pour les mêmes raisons. Cet accroissement se prolonge ju.squ'à la mort de la fleur. Cette continuité s'explique d'ailleurs assez facilement. Peu après l'épanouissement, la fleur arrive aux termes de son existence. Ses tissus se mortifient et l'eau qui se trouvait retenue dans les cellules, à l'état de combinaison plus ou moins stable, par l'activité même du proto- plasme, redevient libre par la mort de celui-ci et s'évapore; d'où la rapi- dité avec laquelle la fleur se flétrit. » Donc, la transpiration de la fleur varie avec le développement. Intense dans le bouton très jeune, elle diminue peu à peu, puis redevient active au ( 849) moment où le bouton a acquis sa taille m,aximum et est près de s épanouir. A partir rie ce moment, la transpiration reste très intense jusqu'à la mort de la fleur. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur quelques maladies du blanc de Champignon. Note de M. Julien Costaxti.v, présentée par M. Duchartre. « Le Champignon de couche se multipHe, comme on sait, en déposant dans une meule de fumier ce que l'on appelle le blanc; cette substance, qui n'est autre que l'appareil végétatif, est attaquée par divers ennemis appar- tenant au règne végétal et au règne animal. La description de ces ennemis n'a pas été donnée jusqu'ici; leur connaissance importe cependant beau- coup aux champignonnistes, car l'invasion de ces parasites a souvent pour eux les conséquences les plus désastreuses. » J'étudierai d'abord plusieurs végétations crvptogamiques connues sous les noms de vert-de-gris, plâtre et chanci. » Vert-de-gris. — Malgré l'extrême petitesse de la cause de la maladie désignée sous le nom de vert-de-gris, tout bon champignonniste sait la reconnaître. C'est une espèce de petite moisissure très fine, se présentant en flocons jaunes (je n'en ai jamais vu jusqu'ici de verts justifiant son nom ), de un à deux millimètres ; ces petites masses fructifères sont éloi- gnées les unes des autres, de sorte qu'il faut une bonne vue pour les dis- tinguer. Ce Champignon se produit chez les maraîchers dans les meules à l'air, et chez les champignonnistes il est assez commun. Quand les mises de blanc qui servent à fertiliser une meule nouvelle contiennent le vert- de-gris, la culture avorte souvent et la îècoUe peut être nulle. » Pour se mettre à l'abri de l'invasion de cette moisissure, il faut exa- miner le blanc avec le plus grand soin. La description suivante permettra de reconnaître le parasite même quand il est jeune et peu développé et dilficilement discernable à l'œil nu. )) C'est un Champignon filamenteux, constitué par un fin mycélium sur lequel se dressent de courts pédicelles simples ou ramifiés un petit nombre de fois, terminés par des spores ovoïdes, de 3[jt. à 4[^- de long sur 2j7. de large; assez souvent, au-dessous du renflement terminal, on en observe un autre; dans quelques cas deux spores s'observent à l'extrémité des jeunes rameaux. La description précédente s'applique aux glomérules jeunes et blancs. Bientôt les pédicelles fructifères se multiplient et on n'observe ( 85o ) plus que des masses arrondies formées de très nombreuses spores jaunes. Je désignerai le Champignon dont il s'agit, type d'un genre nouveau, sous le nom de Myceliophlhora lutea, sp. nov. » Plâtre. — Le Plâtre est une moisissure blanche qui se développe sou- vent en assez grande abondance sur le fumier pour que celui-ci soit comme saupoudré de plâtre. Cette maladie, très commune à la suite de la guerre de 1870, est aujourd'hui, par suite d'un changement de nourriture des chevaux d'omnibus, moins fréquente; elle a été à cette époque un véri- table fléau. )> Le Champignon microscopique qui produit cette affection est encore une Mucédinée se présentant en arbuscules à rameaux verticillés par trois, ou opposés ou alternes. Les rameaux de la partie supérieure sont fertiles; on y voit naître des capitules sporifères d'abord simples qui se compli- quent de la manière suivante. Au lieu des cellules ovoïdes, on remarque comme deux massues soudées l'une sur l'autre à angle droit; la tète de la deuxième massue libre s'isole pour donner une spore. Les spores sont ré- niformes, ovales ou en coin; elles mesurent 4[-'- sur ^ii.. Je ne connais pas d'autre exemple d'un tel mode d'insertion des spores, aussi désignerai-je cette plante sous le nom de Verticilliopsis infestans gen. nov., sp. nov. )) Chanel. — La distinction de la troisième maladie du blanc, désignée sous le nom de chanci ('), a exigé beaucoup de sagacité de la part des champignonnistes; l'importance des dégâts dus à ce parasite explique les efforts qu'ils ont dû faire pour le reconnaître. » Cette moisissure se développe surtout chez les maraîchers qui fabri- quent le blanc pendant l'hiver à l'air; elle paraît en relation avec le froid et s'observe à la périphérie des meules. Son aspect est tout à fiiit celui du blanc : cela tient à ce que le blanc se trouve recouvert d'un lacis de fila- ments grêles qui sont dus au parasite. L'odeur seule permet de reconnaître le chanci, si l'on ne se sert pas de microscope : c'est une odeur de rance très caractéristique, qui ne peut pas être confondue avec le parfum agréable du blanc pur. Je n'ai pas pu observer jusqu'ici d'organes de re- production en rapport avec les filaments fins, ramifiés, souvent renflés par place qui constituent le chanci. )) A côté des Cryptogames précédents, un insecte doit être cité comme produisant de très graves dégâts dans un grand nombre de carrières : il porte le nom vulgaire de Moueheron. (') Chancissure, synonyme de moisissure. ( «5i ) » Moucheron. — J'ai soumis ce Diptère à l'examen de M. Giai\l, qui a bien voulu me le déterminer. C'est le Sciara ingenua Léon Dufour, qui est décrit comme habitant à l'état de larve les Bolets, les Agaricinées. Il se multiplie avec une telle rapidité dans certaines carrières, que la place doit être Ahanàonnèe pendanl deux ou trois ans, immédiatement après une seule culture. » Lorsque l'Insecte noircit une meule déjà goptée, c'est-à-dire recou- verte de sable calcaire, il n'est pas très nuisible : il salit un peu le Cham- pignon et rend le travail très pénible au-c ouvriers. Mais il est très redou- table quand il s'abat sur une meule, avant le goptage, pour y pondre. Dans ce cas, on peut renoncer à tout espoir de récolte; le fumier de la meule et, par cela même le blanc, sont découpés et hachés par les larves, et quand on ouvre cette masse, qui ne donne pas un Champignon, l'inté- rieur a l'aspect de terreau. » L'acide sulfureux, qui tue les spores du parasite de la Molle ('), serait probablement efficace pour la destruction du Diptère précédent. La désin- fection par ce gaz des carrières abandonnées, parce que la culture y est devenue impossible par suite de l'invasion de la Molle et du Moucheron, les rendrait comparables à des carrières neuves où la cultui-e réussit tou- jours. Je suis en train d'appliquer en grand cette méthode à plusieurs caves oi\ ces maladies ont sévi avec violence. » GÉOLOGIE. — Sur le rôle, la distribution et la direction des courants marins en France, pendant le crétacé supérieur. Note de JM. Muxier-Chalmas, présentée par M. Fouqué. « Lyell, d'Orbigny, Barrande, Neumayr ont déjà tenté d'expliquer un certain nombre de faits paléontologiques, encore peu connus, par l'inter- vention des courants marins. M Mais comme les]notions nécessaires à l'étude de ces courants sont sur- tout basées sur la répartition des faunes marines, j'indiquerai brièvement leur distribution géographique. » Neumayr a mis en évidence que la répartition des animaux dans les mers jurassiques montre que la température des eaux marines devait di- minuer à mesure que l'on s'avançait vers le nord. (') CosTANTiN et Dlifour, Bull. de la Soc. bol. de France, séance du ii mars 1892. ( 852 ) » Aujourd'hui il est facile de grouper, grâce aux données paléontolo- giques, les mers secondaires et tertiaires, dans trois zones principales : » La première zone qui, suivant les cas, s'avance plus ou moins au nord et au sud de l'équaLeur, renfermera les mers chaudes et méridio- nales, comprises en Europe, dans les régions préméditerranéennes. » La deuxième zone comprendra les mers tempérées du Jura et ilu bassin anglo-parisien, etc. )) Enfin la troisième zone réunira les mers boréales du nord de l'Eu- rope, dont la température sera encore relativement plus froide. )) Ce n'est guère que vers la fin de la période tertiaire que l'on voit distinctement une quatrième zone manifester son existence, en arrière de la zone boréale : je veux parler de la zone polaire renfermant la faune arctique. » Pendant une même époque, la limite respective de ces différentes zones pourra être très variable par rapport aux parallèles, suivant que les courants méridionaux remonteront vei-s le nord ou que les courants froids descendront vers le sud. i> La faune cénomanienne des mers méridionales est surtout caracté- risée par la présence de nombreux Rudistes appartenant aux genres Caprina, Sellea, Caprolina, Polyconiles, SphœruUtes, Radiolites, Apricardia, puis par les Oslrea flabellala, biauricukua et V Orbilolina concava. » La faune luronienne et sénonienne des mêmes mers est représentée par de nombreuses espèces de Radiolites, de SphœruUtes et d'fJippu rites, par des Foraminifères (£,aca3i«a, Periloculina) et par des algues calcaires (Lithothamnium); on y constate l'absence presque complète des Belem- nitella. » Les mers cénomaniennes de la zone tempérée ne renferment plus qu'accidentellement les êtres dont je viens de parler. Aux époques turo- nienneet sénonienne, les Rudistes ne sont plus également que très excep- tionnellement représentés dans les mers de la deuxième zone; mais les Belemnilella, les Micraster, les Ananchytes prennent une remarquable extension. » Enfin les mers boréales turoniennes et sénoniennes seront caracté- risées par le grand dévelo])pement des lielemnitella et par la présence de Brachiopodes spéciaux : Rhynchora, Rhy/ichorina. » En partant de ces données, je vais pouvoir préciser la direction des courants dont j'ai à parler. » Depuis la Dalmatie, l'Istrie, le Frioul, le Bellunais, jusque dans le ( 853 ) Vicentin et le Véroiiais, les mers cénomaniennes, turoiiiennes et sé- noniennes du versant sud des Alpes, étaient protégées des courants venant du nord, par le relief alpin. Elles renfermaient de nombreux Rudistes et des Echinides spéciaux aux régions méridionales. Je n'ai jamais constaté la présence de Micraster ni de Uelemnitella dans les mers turoniennes ou sénoniennes de ces régions. " Cependant, à partir du Beausset, ces mêmes assises, que l'on retrouve aux Martigues et sur les versants nord et sud des Pyrénées, jusque dans l'Aquitaine, sont interrompues quelquefois par des couches renfermant des Micraster appartenant, suivant les points, soit à des espèces venant du nord, soit à des formes spéciales aux régions plus chaudes. » Aux époques qui nous occupent, les mers crétacées du bassin de Paris communiquaient avec les mers voisines par quatre détroits : au sud-est, le détroit morvano-vosgien les mettait en rapport avec les mers delphino- provençales; au sud-ouest, le détroit du Poitou permettait la communica- tion avec l'Aquitaine; un peu plus à l'ouest, le synclinal de la Manche amenait des relations avec l'océan Atlantique; enfin le grand canal du Nord, dont le rôle si important a été bien mis eu évidence par M. Hébert, permettait aux courants boréaux d'arriver, soit en Angleterre, soit dans le bassin de Paris. » Très probablement, par suite d'une simple différence de niveau entre la mer cénomanienne de l'Aquitaine et celle du bassin de Paris, c'est-ii-dire dans des conditions analogues à celles qui déterminent l'entrée des eaux de l'océan Atlantique dans la Méditerranée par Gibraltar, les courants du sud pouvaient pénétrer dans fe bassin de Paris et amener dans le Maine une partie de la faune méridionale, CaproUna, Radiolites, Apricardia, Os- Irca flahellata, Oslrea biauriculata. n La faune sénonienne fournit encore une preuve de la direction des courants du sud vers le nord ; ils amenaient par le détroit du Poitou, de l'Aquitaine en Touraine, des animaux qui ne se retrouveront ni à l'est, ni au nord : Micraster brevis, Ostrea Matheroniana, Ostrea plirifera, Rhyn- chonella vesperlilio. » En remontant vers le nord, les assises sénoniennes supérieures sont caractérisées par des Micraster spéciaux; les Belemnitella commencent à apparaître, mais elles seront en progression à mesure que l'on se rappro- chera des régions boréales; en Scanie (Suède), elles atteindront leur maximum de développement. Les courants marins descendant des régions boréales vers le sud amènent dans le bassin de Londres et de Paris la Be- C. K., 1891, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 14.) I lO ( 854 ) lemnitella quadrata et la Belemnildla inucronata; arrêtés vers le sud-ouest par les courants du détroit du Poitou et de la Manche, ils se dirigent vers le sud-est, franchissent le détroit morvano-vosgien, longent le bord est du plateau central en passant par Dijon, Chalon, Màcon; mais, par suite de la configuration orographique du plateau central au nord de Lyon, ils sont rejetés vers l'est, dans les Alpes du Dauphiné. Leur parcours est indique, soit par la présence des Micrasler du bassin de Paris, soit par celle de la Be- lemnilella mucronata. » Continuant leur marche vers le sud, ils arrivent jusque dans les Alpes maritimes où l'on retrouve encore les Micraster du nord, Micraster cor- testudinarium, Micraster cor-an guiniim. Partout sur leur trajet, jusqu'à leur arrivée dans la Méditerranée, par suite d'un abaissement de température, ils empêchent le développement des Rudistes, qui sont cependant si nom- breux dans l'Aquitaine, sous la même latitude. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — L(i vaccination tuberculeuse sur le chien. Note de MM. J. Hébicoitrt cl Ch. Riciiet, présentée par M. Verneuil. « Plusieurs physiologistes ont déjà tenté de vacciner contre la tubercu- lose par des inoculations de bacilles tuberculeux de virulence atténuée. On avait pensé aussi (MM. Grancheret H. Martin, d'une part, MM. Courmont et Dor, de l'autre), à une sorte d'antagonisme entre les bacilles tubercu- leux aviaires et les bacilles tuberculeux humains. Mais les expériences, faites sur des cobayes ou des lapins, ont été contradictoires et n'ont pas donné de résultats décisifs. » Nous-mêmes, expérimentant sur des singes, nous n'avions pas pu pro- léger ces animaux contre la tuberculose humaine par une inoculation aviairc préalable ; et, si nous avons quelque peu retardé l'évolution de la tuberculose humaine, nous n'avons malheureusement pas pu l'enrayer. Les deux singes, vaccinés avec du bacille aviaire, inoffensif pour eux, sont fina- lement morts tuberculeux quand nous leur eûmes injecté de la tubercu- lose humaine. » Mais avec les chiens, qui sont à peu près réfractaires au tubercule aviaire et très sensibles au tubercule humain, l'expérience réussit très bien, et la vaccination est évidente. » Voici cette expérience, que le graphique ci-joint {Jîg. i) explique nettement : » Le 5 décembre 1891, nous inoculons, par injection dans la veine saphène, quatre chiens, qui reçoivent chacun r'^ de culture tuberculeuse humaine. ( 855 ) » Deux de ces chiens servent de témoins : ils n'avaient reçu aucune inoculation Fis. .. Oiirée de la vie coniparalivenient chez des chiens vaccinés et nnn vaccinés contre la tuberculose liumainc. Les deux chiens vaccinés (à d.oite de la figure) sont encore vivants aujourd'hui. La hauteur des lignes indique le nombre des jours de vie. ( 8-36 ) liiljerculeiise préalable. Ils meurent tous les deux le même jour, le 27 décembre, avec des lésions tuberculeuses très prononcées. » Les deux autres chiens avaient reçu : l'un une lois (le 10 octobre), l'autre deux fois (en juin et en octobre) des injections intra-veineuses de culture aviaire. Ces deux, chiens sont encore vivants aujourd'hui, et, après avoir été malades quelque temps, semblent à présent en bonne santé (21 mars iSrp). Ils pèsent exactement le même poids (12''» et i2''ï,5oo) que le jour de l'inoculation tuberculeuse ('). » Ainsi cette expérience, quoique ne portant que sur quatre chiens, est très probante; caria flui'ée (niiniraum) de la vie pour les chiens vaccinés est (le 122 jours; tandis que la durée de la vie, pour les chiens non vacci- nés, n'a été que de 22 jours. » Il est bon de remarquer que, sur huit autres chiens, dans d'antres expériences faites par nous, l'injection intra-veineuse d'une culture viru- lente de bacilles tuberculeux humains a amené la mort en peu de temps (27, Sa, i5, i5, 29, 16, 49. 18 jours, soit, en moyenne, 25 jours). Cela indique bien à quel point cette persistance de la vie chez nos deux chiens vaccinés est remarquable. » Ainsi il est établi que, par une inoculation préalable de tuberculose aviaire, on peut vacciner les chiens contre la tuberculose humaine. » Il semble d'ailleurs que la tuberculose aviaire peut aussi vacciner les chiens contre la tuberculose elle-même. )) En effet, comme l'a montré M. Clourmonl (voir Arloikg, Leçons sur la tuberculose), par une série de cultures successives en milieux liquides, la tuberculose aviaire change de caractère, et elle finit par pouvoir tuer les chiens, quand elle est injectée, à dose même modérée, dans les veines. Or les chiens qui ont reçu, avant cette injection de culture aviaire modifiée, des inoculations préalables de culture aviaire moins virulente, résistent, tandis que les chiens témoins résistent mal. » Voici l'expérience qui le prouve : >) Dix chiens reçoivent le même jour dans la veine chacun l'^'^de tuberculose aviaire virulente, modifiée par des passages successifs. De ces dix chiens, quatre ont reçu, un mois auparavant, de la tuberculose aviaire; les six autres sont vierges de toute vacci- nation. Le poids des quatre vaccinés reste le même, et ils ne sont même pas malades. Au contraire, sur les six chiens non vaccinés, trois meurent, un est fort malade, elles deux autres restent assez bien portants. (') Un de ces deux chiens a eu, ces jours derniers, une tumeur de l'articulation du ijenou, tumeur (|ui a suppuré et suppure encore. ( 857 ) » Le graphique ci-joint indique la marche de l'expérience (Jig' 2). » Cette nouvelle expérience prouve, ainsi que la précédente, que l'on peut espérer trouver dans les divers bacilles tuberculeux des variétés qui Kie. 2. pdms^jj _yAcciNÉs(iv) ; '.-- r.- , ;NpN vÂccmÉs(vi) fin sn' 40:^ !. - 30 : -J ' j.: . io>5 . _n , - ■"■-^za-wAtRs, X 4~6*^'8'~"I0 lî 14- 16 18 20 22 24- 2G 28 30 32 34 36 38 40 42^44 4G JOURS ...--. ...... .. , Poids relatifs cl un lot de (|ii,itre cliiens vaceiiies et d un autre lot de six chiens non vareinés. Les dix. chiens ont été inoculés avec de la tuberculose aviaire très virulente le y février. Des six chiens non vaccinés, trois sont morts; et dés les premiers jours les six ont baissé de poids. Les quatre chiens vaccinés n'ont pas subi la moindre diminution de poids et n'ont pas été malades. amènent la vaccination, et que, probablement, chez plusieurs mamniitères, le bacille aviaire, qui est à peu près inoffensif, peut, par son évolution, amener un état de vaccination contre le bacille tuberculeux humain ('). » PATHOLOGIE EXl'ÉIUMENTALi:. — Sur une nouvelle diplobactérie pathogène retirée du sang et des urines de malades affectés de grippe. Note de MM. Teissier, g. Roux et Pittiox, présentée par M. Bouchard. « Dès le mois de mars 1 89 1 nous avons signalé, tlans le sang et les urines d'un certain nombre de malades affectés de grippe, l'existence d'un mi- croorganisme nouveau et dont l'injection par voie intra-^eineuse détermi- (') Tiavail du lalioiatoiie de Plivsiolosie de la Facidté de Médecine de Paris. ( 858 ) liait chez le lapin presque constamment une affection ayant avec la grippe humaine certaines analogies. Depuis lors, nous avons retrouvé le même microorganisme à différentes reprises et réalisé un nombre d'expériences déjà important. Voici les résultats les plus intéressants de ces recherches. )) Si chez un grippé, pendant la période d'invasion fébrile, on ense- mence dans du bouillon de bœuf peptonisé une goutte de sang recueilli avec les précautions antiseptiques d'usage, on constate le plus souvent que le bouillon, maintenu à l'étuve à 37°, est devenu fertile au bout de trente- six à quarante-huit heures et renferme des éléments groupés en fines chaî- nettes, courtes, immobiles, ressemblant à des streptocoques. Jusqu'en octobre dernier nous n'avions trouvé dans le sang que ces seuls éléments (streptocoques ou streptobacilles?), mais, depuis lors, nous les avons ren- contrés associés à des organismes isolés en forme de diplobacilles, visibles parfois sur les préparations fraîches et absolument semblables à ceux que nous avons pu extraire de l'urine le jour où (le sang cessant d'être fertile) les urines primitivement stériles devenaient fertiles à leur tour. Au mo- ment, en effet, de la défervescence fébrile, surtout si la rate diminue brusquement de volume, les urines peuvent devenir fertiles et donner lieu à des cultures constituées par des bacilles très courts ayant presque l'apparence de cocci, groupés deux à deux, entourés d'un halo clair, et mobiles quand ils ne sont pas colorés. Ces éléments se colorent très net- tement par la méthode de Ziehl ; mais ils prennent moins bien les couleurs basiques d'aniline. » Sur gélatine, à la température de iS" à 18", ces diplobacilles donnent naissance à de petites colonies en glacier rappelant les colonies du bacille d'Eberth. Sur pomme de terre, les cultures sont à peine visibles; mais les éléments qui les constituent sont beaucoup plus allongés, et, fait caracté- ristique, deviennent sporifères. Le bouillon ensemencé avec de semblables colonies est particulièrement virulent. » Nous ne sommes pas en mesure encore d'affirmer que la présence de ces deux éléments n'est pas le fait d'une association microbienne. Cepen- dant quelques expériences faites in vitro (Soc. des Se. i7iéd., Lyon, 10 juin 1890) nous porteraient plutôt à envisager ces deux formes comme l'ex- pression d'un polymorphisme très développé; de même, les résultats des injections intra-veineuses semblent absolument identiques, que l'on ait fait usage pour l'injection de bouillon ensemencé avec le diplobacille retiré des urines, ou avec les chaînettes provenant du sang. Seul le \ ( 859 ) bouillon ensemeiicé avec les cultures sporifères de la pomme de terre a réellement modifié l'allure générale de la maladie inoculée au lapin, ainsi que le prouvent ces deux séries d'expériences. » Série I. — Injections réalisées avec le bouillon ensemencé direclcnicnl avec le sang ou les urines d'un malade atteint de grippe. — Après une injection de i'"'^ à 3'^'' de bouillon dans la veine auriculaire, se produit rapidement une élévation sensible de la température, avec phénomènes nerveux prononcés (anhélation, parésie du train jiostérieur, parfois du vertige, rarement des convulsions). » Au bout de trente-six à quarante-huit heures, le thermomètre, qui était monté à 41° environ, redescend à 38°, 5 ou 89", pour remonter bientôt d'une façon progressive à un taux plus élevé et i-estant tel jusqu'à la mort qui arrive en général au milieu de convulsions, dans l'asthénie et avec un amaigrissement extrême vers le douzième ou le quinzième jour. » Les résultats de l'autopsie ont toujours été identiques; reins volumineux et con- gestionnés, parfois œdémateux, souvent blancs et dégénérés avec des lésions des épi- théliuras démontrées par l'examen liistologique. » Vingt-quatre lapins ont été inoculés dans ces conditions : di\-lniit avec du diplo- bacille en culture pure, six avec des éléments groupés en chaînettes. Du premier groupe, dix sont morts du onzième jour au seizième. Trois lapins, qui avaient sur- vécu à la suite d'une première injection, sont morts après une seconde inoculation faite avec des cultures peu virulentes. La première injection n'aurait donc pas eu d'effet vaccinant, mais au contraire une action favorisante, ce qui est conforme d'ail- leurs avec nos notions sur la fréquence des rechutes et des récidives dans la grippe. Quant aux six lapins inoculés avec les cultures de streptobacille, ils sont tous morts dans un laps de temps à peu près égal et avec des courbes thermométriques simi- laires. » Série IL — Injections avec du bouillon ensemencé avec une culture sporif ère de la pomme de terre. — Les accidents revêtent un caractère quasi foudroyant. L'animal succombe dans un laps de temps variant de quelques heures à deux ou trois jours. A la première ascension thermique succède très brusquement une hypothermie très pro- noncée (parfois de 4°); l'animal peut succomber alors dans le collapsus thermique. D'autres fois la température se relève, l'hyperthermie s'accuse d'une façon rapidement progressive; l'animal a de la diarrhée, du vertige, de la parésie du train postérieur, souvent des convulsions et la mort survient. Cette évolution trouve chez l'homme, comme nous l'avons montré depuis {Soc. de Méd. de Lyon, 10 janvier 1892), son pen- dant exact. Souvent même les tracés sont absolument superposables. » Ces accidents relèvent, sans contredit, d'une intoxication aiguë par les produits de sécrétion fabriqués par ces bacilles. Bien que nous n'ayons pu les définir encore, nous en avons révélé la présence dans quelques- unes de nos expériences oîi nous avons vu nettement l'injection de 2'^'' de bouillon fihrè de diplobacille exagérer les effets de l'inoculation ultérieure d'une culture peu virulente. D'autre part, dans une expérience toute récente, ( 86o ) nous avons pu produire chez le lapin la gangrène des deux oreilles, avec œdème et asphvxie locale, en inoculant dans la veine auriculaire du sé- rum constaté stérile, provenant du sang d'une grippée qui, pendant la vie, avait présenté dans son sang le diplobacille caractéristique. » L'avenir montrera quelle part on peut faire à cet élément dans l'étio- logie de la grippe. Ce que nous pouvons affirmer dès aujourd'hui, c'est que cet organisme, dont le polymorphisme rendrait très simplement compte des divergences si nombreuses qui ont divisé les bactériologistes, lors des premières recherches faites sur la pathogénie de la grippe, n'a jusqu'ici été retrouvé que dans la grippe; qu'en tout cas, ses propriétés si remarquables de donner naissance à des spores dans les cultures sur pomme de terre, comme ses effets pathogènes indiscutables chezle lapin, réalisent un ensemble de caractères qui nous semble ne pas avoir encore été décrit, et, à ce titre au moins, mérite une sérieuse attention. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mesures des variations de longueur des glaciers du Dauphiné {massif du PehnuDc). Note du Prince Roland Boxaparte, présentée par M. Daubrée. « Au cours de plusieurs voyages dans les Alpes françaises, nous avons eu l'occasion de faire de nombreuses observations sur leurs glaciers et de recueillir d'abondants renseignements sur leurs mouvements d'avancement et de recul. » Pour préciser davantage et pour pouvoir exprimer en chiffres la gran- deur de ces mouvements, nous avons établi ou fait établir, en 1890, un certain nombre de repères au pied de 16 glaciers du massif du Pelvoux. Quand cela a été possible, nous avons levé le plan topographique détaillé (lu front du glacier qui, eu même temps, a été photographié d'un point re- péré avec soin. Ces opérations, répétées chaque année, nous fourniront et nous ont même déjà fourni des données précises sur les oscillations des glaciers; elles nous permettront peut-être un jour de rattacher ce phéno- mène aux phénomènes généraux de l'atmosphère. » Les résultats déjà acquis pour les 16 glaciers étudiés, qui ont de i'""à 6'"" de long, peuvent être présentés succinctement de la façon suivante : » En 1890, 6 avançaient, 8 reculaient, 2 étaient stationnaires. » En 1891, nous avons constaté, au moyen de nos repères, pour ces mêmes 16 glaciers, que 6 avançaient, 5 reculaient, 5 étaient station- naires. ( 86i ) » Voici les noms et la valeur en mètres de l'allongement ou du raccour- cissement de ces glaciers; les mesures ont été prises pendant les mois de septembre et d'octobre de 1890 et de 1891. Glaciers ayant avancé. » 1. Glacier du Râteau. — Avancement de 1 3™ en 871 jours; » 2. Glacier des Étançons, Branche Est. — Avancement de 5™ à 6™ en 347 jours; » 3. Glacier de l'Homme. — Avancement de 23"" en 36o jours; » 4. Glacier du Casset. — Avancement de 3g™ en 372 jours; » 5. Glacier du Monestier. — Avancement de 12™ en 371 jours; » 6. Glacier Blanc. — Avancement de 4''" en 870 jours. Glaciers ayant reculé. » i. Glacier de la Selle. — Recul de 1 1" en 36o jours ; » 2. Glacier de Seguret-Foran. — Recul de 8™ eu 872 jours; » 3. Glacier Noir. — Recul de 10™ en 869 jours; » 4. Glacier du Chardon. — Recul de lo™ en 345 jours; » 5. Glacier du vallon de Lanchàtra. — Branche Ouest : recul de i4"' en 338 jours; Branche Est : recul de 8™ en 338 jours. Glaciers stationnaires, c'est-à-dire dont la position, par rapport aux repères, était la même aux époques indiquées ci-dessous. » 1. Glacier du Plaret. — 26(IX) 1890 — lo(IX) 1891; » ?. Glacier de la Meije. — 3o(lX) 1890 — 5(X)i89i; » 3. Glacier du Clôt des Cavales. — 2(X) 1890 — 7(X) 1891; » h. Glacier de la Plate des Agneaux. — 2(X) 1890 — 7(X)i89i; » 5. Glacier du Sélé. — i3(X) 1890 — i3(X) 1891. » On voit donc que, de 1890 à 1891, trois glaciers ont cessé de reculer pour devenir stationnaires, ce qui montrerait que nous sommes à la fin de la période de recul général qui avait commencé, il y a environ trente-cinq ans; mais le début de la période d'avancement dans le massif du Pelvoux serait assez récent, car, d'après les renseignements que nous avons re- cueillis, les premiers glaciers qui se sont mis à avancer et que nous avons énumérés ci-dessus ont commencé leur mouvement, il y a quelques années seulement. » A.UX mesures exactes que nous avons données, il convient d'ajouter les observations moins précises faites à notre demande par les guides du pays en 189 1 ; elles portent sur 38 autres glaciers du Pelvoux et peuvent être résumées comme suit : C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 14.) I I I C 862 ) » 8 glaciers avancent; 20 glaciers reculent; 10 glaciers sont station- naires. » En 1891, nous avons repéré i5 glaciers en Savoie et 20 dans les Py- rénées. Dans ces deux régions, la plupart des glaciers reculent encore, mais Us se gonflent dans leur région supérieure, ce qui annonce une pro- chaine marche en avant. » M. ZeiVger adresse une réclamation de priorité, à l'occasion de diverses Communications présentées récemment à l'Académie sur des correspon- dances entre les variations solaires et les perturbations atmosphériques ou magnétiques, et rappelle que déjà, en 1876, dans les « Comptes rendus de la Société royale des Sciences de Bohême », en 1877, dans le « Bulletin de l'Observatoire de Paris », en 1878, au Congrès international de Météo- rologie, à Paris, etc., il avait établi une relation entre les phénomènes météorologiques et les phénomènes solaires. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQUK. Ouvrages reçus dans la séance du 7 mars 1892. {Suite.) Mémoires de l' Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse, çf série, t. III. Toulouse, Douladoure-Privat, i8l)I ; in-8". Observatoire de Neuchâlel. — Catalogue d'étoiles lunaires, par le D^ 3. Hil- FiKER. Neuchàtel, Attinger frères, 1891 ; in-4°. Beitrdge sur Erforschung der Molecularkràfte in chemisch-einfachen Sub- stanzen auf Grundlage der Thermodynamik , von I. Weinberg. Moskau. 1892; fasc. in-8°. (Présenté par M. Berthelot.) Report of the commissioner oj éducation for the year 1 888-89. ^^^- 1 et 2. Washington, i89i;in-8°. Report on.the scientific results of the voyage of H. M. S. Challenger, during the year s 1873-76. London, 1891 ; gr. in-4°. ( 863 ) Results of observations of the fixed stars made vcith the meridian circle al the government Observatory Madras in tht years 1871, 1872 and 1873. Ma- dras, 1892; gr. in-4°. Pamietnik Akademii umiejetnosci w. Krakowie. Serya ], t. 18. Krakowie, 1891; in-4°. Rozprawy Alatdemii umiejetnosci wydzial Tnatemalyczno. Przyrodniczy. Serya II, t. I. Krakowie, 1891 ; in-4". Rocznik zarzadii Akademii umiejetnosci w. Krakowie. Rok 1889. Kra- kowie, 1890; in-8°. Akademija umiejetnosci w. Krakowie. Sprawozdanie Komisyi Fizyjogra- ficznej. T. 25, 189 1 ; 10-8". Akademija umiejetnosci w Krakowie. Sprawozdanie Koniisyi Fizyjogra- ficznej. i8go; in-8°. Zbior Wiadomosci do Antropologii Krajowej . Tome XIV, 1890. Krakowie, 1890; in-8°. Wydawnictwo Akademii umiejetnosci W. Krakowie. — Distributio plan- tarum vasculosarum in montibus Traticis. Krakowie, 1889-1890; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du i4 mars 1892. Éloge de Chabert, deuxième directeur de l'école royale vétérinaire d'Alfort, Correspondant de l'Institut de France, par Paul Cagny. Paris, A. Maiilde, 1890; br. in-S". Annales médico-psychologiques, 7*^ série, t. XV. Paris, G. Masson, 1892; fasc. in-8''. Recherches sur les cuirs employés aux chaussures, par A. Balland. Paris, V™ Rozier, rSgi ; br. in-8°. Bulletin du Ministère des Travaux publics. — Statistique et législation com- parée, 12* année, t. XXIV, décembre 1891. Paris, Imprimerie nationale, 1891 ; fasc. in-8°. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de A. Mosso, professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tnrin, H. Loescher, 1892; fasc. gr. in-8°. On the primitive characters of tlie jiint implement of the chalk plateau of Kent, etc., by Joseph Prestwich. London, Harrison and sons, 1892; br. in-8°. ( 864 ) Ouvrages rkçus bans la séance du 21 mars 1892. Tablettes zoologiques, publiées sous la direction de Aimé Schneider, pro- fesseur à la Faculté des Sciences, t. III et IV. Poitiers, Blanchier, [892; in-8°. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. — Rapports du Jury international, publiés sous la direction de M. Alfred Picard, Président de section au Conseil d'État. — Classe 75 : Viticulture, Rapport de M. Georges CouANON, inspecteur général des services du Phylloxéra au Ministère de l'Agriculture. Paris, Imprimerie nationale, 1891; in-4°. Notice sur les titres et les travaux scientifiques du D'^ Félix Guyon, profes- seur à la Faculté de Médecine de Paris, chirurgien de l'hôpital Necker, membre de l'Académie de Médecine, ancien président de la Société de Chirurgie. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Lannelongue, professeur de Pathologie chirurgicale à la Faculté de Médecine, chirurgien de l'hôpital Trousseau, membre de l'Académie de Médecine; février 1892. Paris, Gau- thier-Villars et fils, iSgz, 111-4". Société de Géographie. — Comptes rendus des séances, 1892; br. in-8". CPnCKA RP./lbEBCKA AKA^EMHIA CnoMemm, X, XII et XIII. bnorPA4, 1891-92; 3 vol. in-4°. Meteorological observations made at the Adélaïde Observatory and ot/ier places south Australia and the Northern territory during the year 1889. Adélaïde, 1891 ; gr. in-4". ERRATA, (Séance du 28 mars 1892.) Note de M. E. Le Chatelier, Sur la température du Soleil : 3210 3210 Page 787, dernière ligne, remplacez io'''''.T '' par lo^^'' .1 t . Page 788, dernière ligne du premier Tableau, remplacez 1,49 />a/- 3i K 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 4 avril 1892.) MEMOIRES ET COMaïUNlCATIOIVS DES MEMUHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. J. BoussiNESQ. — Notice sur les travaux de M. de Caligny 797 M. Bertrand présente, au nom de M"» Du- long, vingt-cinq Lettres écrites par Berzé- lius de 1817 à 1837 802 M. Emile Picard. — Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles So5 M. J. BoussiNE.SQ. — Débit des orifices cir- Pages. culaires et sa répartition entre leurs divers éléments superficiels 807 M. Mallard. — Sur le fer natif de Canon- Diablo 812 M. Daubrée. — Observations relatives à la Communication de M. Mallard 8i4 M. Lecoq de Boisbaudban. — Sur les spec- tres électriques du gallium 8i5 NO .^IIN AXIONS. Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de dom Pedro d'Alc.antara : MM. d'Abba- die, Hermile, Maurice Levy, Mascari, Pasteur, Friedel, fSerthelot 819 Commission chargée ' Peu de temps après mon arrivée à l'Observatoire de Paris, en 1878 J avais prie notre très habile chef du Bureau des calculs, M. GaiUot dé taire une étude un peu complète des nombreuses séries de latitudes déter- minées depuis une vingtaine d'années, et d'en déduire non seulement la moyenne la p us probable, mais aussi la stabilité de la verticale ou sa va- riabihte, si elle existait, comme quelques-uns le supposaient alors. Le Mémoire deM. Gaillot a été inséré aux Con^ptes rendus de 1879; la latitude moyenne de 1077 observations dues à 10 observateurs différents a été trouvée de 48°5o' II ", 8. » Il semble utile de rappeler aujourd'hui qu'en classant ces observa- tions par mois, M. GailIot a fait ressortir une variation assez régulière don- nant un mmimum en hiver et un maximum en été, avec uii écart totd de o , 5. qui confirmerait complètement ce que les astronomes allemands c oient avoa^ constaté dans ces dernières années. L'existence de ceul Z ici T : 'T. 'T ^^^"'^''- ^^^'^''ï"^ ^'^^^'^"^^= -- il --W quelques-uns des éléments qui entrent dans la détermination de la lati- ttl^auT "'"' ' '"'"^"^^ ''' températures sur les réfractions astronomiques, qu a une variation réelle de l'axe de la Terre » Je ne puis me dispenser, à cette occasion, de signaler encore à l'Aca- irôrslZo^^T'^'r^^"''?"^ '''''^^- '-^^ lesquelles se tLte pai t a de SI délicates recherches; ce n'est que par de très nombreuses et ( ' ) Voir plus loin, p. 896 et S96. ( 867 ) laborieuses observations que nous pouvons surmonter les difficultés qui en résultent. » Pour l'observation de la polaire, par exemple, qui est la plus fré- quente, l'Observatoire se trouve placé dans une position tout à fait défa- vorable à l'extrémité sud de la ville, de telle sorte que les pointés sur cette étoile passent à quelques centaines de mètres au-dessus d'une étendue de jQkm^ 12'"° de maisons et d'usines, à travers une atmosphère profondément troublée, surtout en hiver et par les temps calmes. Les couches d'air ne doivent plus y avoir ni la même température, ni la même densité, ni le même parallélisme que du coté sad au-dessus de la campagne, d'où il est facile d'apercevoir souvent un banc de brume qui couvre la ville, s'il- lumine vivement le soir avec l'éclairage des rues et voile une grande partie inférieure de la tour Eiffel quand son extrémité supérieure reste bien visible. Dans de telles circonstances, il paraît évident que les réfrac- tions astronomiques peuvent subir, du côté du nord, des irrégularités accidentelles des quelques dixièmes de seconde sur lesquels repose la solution d'une question, et qui suffisent à enlever à nos observations le degré de précision qu'elles devraient et pourraient avoir. Ces mauvaises conditions nous font donc perdre une partie de l'excellence de notre ma- tériel scientifique et de l'habileté de nos observateurs, et ce n'est que par un grand surcroît de travail que nous pouvons, jusqu'à un certain point, nous en affranchir. Elles nous placent dans un état d'infériorité relative vis-à-vis des autres Observatoires de France et de l'étranger, tous, sans exception aujourd'hui, placés en dehors des villes. Je ne saurais trop insister sur ce fait que j'ai déjà plusieurs fois mais inutilement signalé. « PHOTOGRAPHIE ASTRONOMIQUE. - Note de M. 3IoiicnEz, accompagnant une photographie stellaire obtenue par M. le û'^ Gill, directeur de l'Observatoire du Cap de Bonne-Espérance . « M. Mouchez présente à l'Académie une splendide photographie re- produisant un cliché de la dimension de ceux de la Carte du Ciel de 2" de côté, mais pour lequel la durée de pose a été de 3'' 12'" au lieu de i*". « Sur cette reproduction, ou voit deux grandes nébuleuses, plusieurs amas de matière nébulaire et un très grand nombre d'étoiles que sur le cliché M. Gill estime à 3o 000 ou 4o 000. )) Si une telle durée de pose avait été pratiquement possible pour la ( 868 ) Carie du Ciel, c'est donc environ 3oo millions d'étoiles au lieu de -^o ou 3o m.Ihons dont nous aurions pu fixer l'image et la position actuelles pour les astronomes de 1 avenir. » •^ f HYDRODYNAMIQUE. - Écoulement par le. orifices rec, angulaires, sans coa- tracuon latérale : calcul théorique de leur débit et de sa répartition; par M. J. JSOUSSINESQ. ^ « I. Passons maintenant au cas d'un orifice rectangulaire allon<^é de argeur .1 (<). Le ébù par unitéd'aire. supposé encore fonction em'ière des coordonnées, devra évidemment y être, aux diverses distances . de l'axe longitudinal, V„/(|,'), avec/de la forme (^5) /(£)=(. + .S^c.g^,g^..V,_v ou, plus simplement, en appelant s le rapport ^', (25 bis) f^s) = (I.„5«)(r - .) = V,^(,« _ ^,.^.y >> Sur l'axe, où . = o. la vitesse, normale au plan de l'orifice, se trou- vera expnmee par V„/( o) = .„ V„, et, vu sa valeur expérimentale o,6aôv Il viendra, comme première condition imposée aux coefficients c . C,, . . ., 0 . ( , (26) ^ a » Quant au débit total r, , par unité de longueur), il aura l'expression "i ^"^^'^ ^^ = ^^»i -^^^^l' «t ^«" quotient par 2èV„ sera le coeffi- cient de contraction (ou de débit) m. ment"/r!'^T''"""''r'"''''' coefficient, en substituant finale- ment a/(.) sa dernière valeur (23 bis) et intégrant, » Évaluons, d'autre part, la vitesse V dans le plan de l'orifice, aux di- C) Voir le Compte rendu de la séance d» 28 mars, p. ;o4. ( 869 ) stances r de l'axe supérieures à i. Chaque élément rectangulaire J;^t, de la bande d'orifice comprise entre les deux parallèles r = r,, y = r, + d-r, à l'axe, -,. . / X ,. , dq \„f(s)dldri exerce au point considère (.r, v) lanpel^' — ; = — p-? ,., , , rrr» qui a, suivant la perpendiculaire menée de (x,y) à l'axe, la composante YiiZiil(j _ -r,) dn[(.r — ly -h (y — -ny]'^ dt Par suite, celle-ci, intégrée deç = — oDà^^oo, donne, comme appel total de la bande en (a-, y), En y joignant l'appel analogue de la bande symétrique comprise de V = — (r, + d-f]) à y = — ■/), la somme est \,/{s)dr,/ I i_\ ^ 2\of(s)ydn ^Y± li J\s)_ds_ y' et l'on n'a plus qu'à intégrer cette expression depuis ^ = o jusqu'à 5= i pour avoir la vitesse cherchée V. Il vient donc, en divisant par ¥„ et, fina- lement, en substituant ir„(i" — y'"^') k/(s), pour effectuer l'intégration terme à terme après avoir remplacé ( i -s\ par son développement convergent i ^ ; * H ^ s- -h. . ., V ^ b r\, ..[ b^ Y'ds (28) { =4i!ry ^si h-y ^" ^ I t: J L^ (2/i + l) (2/i -h 3) j2 ^ (2/( -h 3)(2« -I- 5) + -^y e^ + 1 » A la limite y = h, le dernier membre prend la forme finie - V — - — à cause des identités ( 2 /i -H I ) ( 2 « + 3 ) 2 « H- I 2 /J -)- 3 (2/i-(-3)(2«-t-5) 2/i-t-3 2n -\- 5 • ••.•.••..•, et l'on a (20) (au bord de l'orifice) v^ = - V, — - — ( 870 ) » II. Ainsi, la condition V = V„ (pour y = ±è) revient à écrire V — — — = -, ou à poser entre les coefficients inconnus c,, c, c^, ..., vu, finalement, (26), la relation (3o) ï + ¥ + 7 + ^ +• • • == ^ - ^« = «'8808. » D'autre part, l'équation (i), dernière de nos quatre conditions impo- sées au mode Vo/(*) de répartition du débit, s'écrira, si l'on divise par 2, ^ = y 4- y / =j2 -~; et, en y substituant à :r^ le dernier membre de (28) es avou" OÙ y ^r rr n'est autre que — en vertu de (27) , apr [_ -^ (an +i)(2« + 3) ^2 "- '-^J r d'ailleurs choisi une nouvelle variable d'intégration y égale à -> on aura l'équation )) Dans celle-ci, la somme des coefficients du polynôme entre crochets, en y'^, est la valeur, multipliée par j-, du dernier membre de (28), à la li- mite j=h où le premier membre de (28) est i ; ce qui permet, en élevant au carré, de poser la relation, très importante pour les calculs suivants, (32) ^- -+-2à (2« + 3)(2« + 5) "^21* (2n-i-5)(2«-H7) + • ■ -J = Te "^ °' 6i68f » m. Réduisons encore à un seul, comme pour l'orifice circulaire, les coefficients c,, c.^, c,, .... en choisissant celui d'entre eux qui, déterminé par (3o), permettra le mieux de satisfaire à l'équation (3i). » La relation (3o) donne ainsi, successivement, lorsqu'on réduit son (') En négligeant sous le signe/ les termes en "c^, y*, ..., essentiellement positifs d'après leur provenance au second membre de (28), il vient l'inégalité du second degré m i m^ . , , . ....... , — > y -i ^> qui, résolue, donne comme limite inférieure de m, dans toute hypo- thèse possible sur le mode de répartition du débit, v/-é)=ov-r-°^ 565. ( '^71 ) premier membre à un seul terme, (33) c, = 2,6424, c, = f\,^o[\o, 0^ = 6, iG56, 04=7,9272, 0^ = 9,6888, ...; et il résulte alors de (27), pour les moitiés des coefficients de contraction correspondants, (34)^ = 0,4062, ^'=o,3558, '-^=0,3279, ^ = o,3ioi, ^=0,2978, .... » Quant à la série qui figure, sous le signe /, au second membre de (3i), elle reçoit les expressions respectives (0,4062 + o,i2i5Y^-i- 0,06171'''-+-. . .)- = o,i65o -!- 0,0987-^^ + o,o648y*-i-. . . , (o,3558 -j- 0,1 iSgy^ + o,o642y' + ...)- = 0,1266 -t- o,o825y"-I- 0,0091 y* +. . . , \ (0,3279 -f- o,io83y=-f- o,o628y''-f- o,o426y'' -\- . . .y ] = 0,107.5 + 0,071 oy--f- o,o529y'' -f- o,o4i5y° +... , (o,3ion-o,iof4y^-l-o,o6o4y'+o,o42oy"-t-o,o3i5y'*-f-o,o2477"'+o,o2ooy'^-h...)^ = O,o96i-+-o,o629y'--i-o,o477y^-l-o,o383y°-t-o,o3i7y*+o,o268y'°4-o,o23oy'^ + ..., ( (0,2978 + o,0957y-+ o, 0577 y' + o,o4o9y°-l- o,o3i3y* +. . .Y \ = 0,0887 -+- o,o57oy^ + o,o435y^ + o,o354y° -I- o,o298y'* +... , » En vertu de (32), les sommes des coefficients non écrits explicite- ment aux seconds membres égalent les excédents respectifs de -^j ou de 0,61 685, sur les sommes des coefficients écrits, qui sont, respectivement, au nombre de 3, 3, 4. 7.5,.. .. On trouve ainsi, pour ces excédents, 0,2883, 0,3486, 0,3439, 0,2903, 0,3623, .... Et comme les coefficients successifs dont ils expriment les sommes acquer- raient en diviseur, par le fait de l'intégration définie indiquée au second membre de(3i), les divers impairs supérieurs à 5, 5, 7, i3, 9, . . . , le résultat total de cette intégration comprendra : 1° l'intégrale fournie par 1 i- 1- -i i. ■ -i • ry 0,0087 o,o648 la partie explicitement écrite, savoir o,iojo -{ :^—^ -j — —;, — , etc., ou, tous calculs faits, (35) 0,2108, 0,1609, 0,1477, 0,1399, 0,1247, ..•; „ .■ . jj ■ ■ 1 .■ . 0,2883 0,3486 o,343q 2" une partie notable, mais inconnue, des quotients — , — > -^ ( »7^ ) 0,2Q03 0,3620 — p — ) ) •■•> qui sont i5 II ^ (36) o,o4i2, 0,0498, o,o382, 0,0194, o,o33o, .... » Dans les trois premiers cas, l'intégrale définie n'atteint donc pas les valeurs 0,2108+0,0412 = 0,2020, 0,16594-0,0498 = 0,2157, 0,1477+0,0382 = 0,1859, et le second membre de (3i) est, par suite, assez au-dessous, respective- ment, de 7 + 4(0'2520) = 0,352I, 7 ~t- ^(0,2157) = 0,3374, 7 -h 4; (0,1859) =0,3253, nombres moindres eux-mêmes que le premier membre, égal, d'après(34), à 0,4062, o,3558, 0,3279. » Au contraire, dans les cas qui suivent le quatrième, l'intégrale définie figurant au second membre de (3 1) excède d'une manière sensible sa partie explicitement calculée 0,1247, ...; et ce second membre dépasse par suite, assez notablement, les quantités V + £^(0,1247) = o,3oo5, .... qui sont, néanmoins, supérieures au premier membre i m' = 0,2978, .... » IV. Ainsi le seul cas qui puisse convenir est le quatrième, où les deux coefficients conservés dans l'expression (25) ou (25 bis) de la répar- tition du débit sont c^ = 0,690 et c^ = 7,9272. Alors l'intégrale définie à évaluer dans le second membre de (3i), égale à la somme de 0,1399 ^'• d'une partie notable, mais inconnue, de 0,0194, peut s'écrire, en appe- lant 6 un nombre positif sensiblement inférieur à l'unité, 0,1399 + (o,or94) '-^ = 0,1495 dr 0,00979. Le second membre de (3i) devient, par suite, (37) '^~^^- (".1495 ± 0,00976) = o,3io6 ±0,00396; ce qui ne diffère pas sensiblement du premier membre, o,3ioi d'après (34). Les valeurs C(, = 0,690, c, = 7,9272 vérifient donc, à très peu près, toutes les conditions imposées, et elles correspondent à un coefficient théorique de contraction double de o,3ioi ou exprimé, sauf écart négligeable, par la formule (38) ffi — 0,62. ( «73 ) » V. C'est ce que confirme assez bien l'observation, puisqu'elle a donné à M. Bazin 0,626 pour m, ou, plutôt, pour le coefficient de débit, que devait renforcer légèrement une certaine non-pression constatée dans l'axe de la veine et produisant un sui'croît de hauteur de charge dont fait abstraction la formule usuelle msjigh. Il en résulte que le débit par unité d'aire, aux diverses distances -/; ^=h\Js de l'axe longitudinal de l'orifice, doit admettre, d'après (25) et (26 bis^, l'expression approchée 2\ / _ r8\ / -,2 (3g) i V„/^^j=V„(o,69o + 7,927.-j^i_- ( ou Vo/(s) = ¥0(0,690 + 7,92725') (i — s). Le dernier membre, divisé par 7,9272Vo, a pour dérivée (4o) — 55^ + 4*''— 0.087042, trinôme que l'on reconnaît, à l'inspection de sa propre dérivée 4*' (3 — 5^), croître de 5 = o à 5 = |, pour décroître ensuite. Comme ce trinôme, pour s ou nul, ou égal à i, se trouve avoir le signe lyioins, contraire à celui de son maximum correspondant à ^ = |, les racines qui l'annulent sont au nombre de deux, entre les limites à considérer j = o, 5 = i. Négatif au- dessous de la première racine s = o, 33438, il est ensuite positif jusqu'à ce que s atteigne la seconde racine, 0,7604, pour redevenir et rester négatif au delà. Donc la composante longitudinale de la vitesse Y ^ /{^)f débit, par unité d'aire, des diverses parties de l'orifice, décroît quand on s'éloigne de Taxe (malgré la lente augmentation de la vitesse totale V) à raison de l'inclinaison qu'y présentent les filets fluides; et ce décroissement a lieu jusqu'à la distance ± -n =y/o, 33438e = 0,578266 de part et d'autre de l'axe, distance où le débit par unité d'aire atteint son minimum o, 5252 Vo. Au delà, il croît, à raison de l'influence prépondérante de l'accroissement des vitesses V, lorsqu'on s'éloigne de l'axe où celles-ci étaient le plus ré- duites par l'excès de pression dû aux forces centrifuges; et il atteint ainsi son maximum, o,8oo3Vo, à la distance rt -/i =y'o, 7604e = 0,8720e de part et d'autre de l'axe. Plus loin de celui-ci, l'influence des inclinaisons, désormais très grandes, des filets, prédomine de nouveau et de plus en plus, jusqu'à annuler enfin le débit par unité d'aire sur les deux bords r,=:±b, où, cependant, la vitesse totale V atteint son maximum ¥„ ('). » (') En résumé, lant dans le cas de l'orifice rectangulaire allongé que dans celui de l'orifice circulaire, nous avons pu satisfaire assez facilement aux conditions que devait G. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N- 15.) ' I^ ( 874 ) OPTIQUE. — Sur l'absorption de la tourmaline. Note de M. A. Potier. « Dans la séance du 12 mars, M. Carvallo a présenté une Note sur l'ab- sorption cristalline, dont la conclusion est qu'on doit rejeter toutes les théories proposées jusqu'ici pour expliquer la propagation de la lumière dans les cristaux. » Cette conclusion serait une conséquence nécessaire du fait suivant, que M. Carvallo croit avoir établi : l'absorption de la lumière par une lame cristalline d'épaisseur e -f- e' serait plus faible que l'absorption exer- cée par deux lames superposées d'épaisseur e et e'. L'auteur n'a pas véri- fié directement cette loi; sans vouloir discuter la valeur des raisonnements qui l'ont conduit à cet énoncé, j'ai cru utile, vu la gravité des consé- quences qu'on peut en tirer, de le soumettre au contrôle de l'expérience directe. )) Sur une plaque de verre, on a fixé : 1° une plaque prise dans un cristal de tourmaline, et faisant un angle de 40" avec l'axe, son épaisseur est de 16701^.; 2° un système de deux autres lames, dont les épaisseurs sont respectivement 842 pi. et 829 [x, prises dans le même cristal de part et d'autre de la première. Ces deux lames sont réunies par un peu de téré- benthine et juxtaposées à la première avec la même orientation. D'après la Note citée, la lumière transmise par le système des deux lames devrait être égale à celle transmise par la lame unique quand le rayon extraordi- naire est perpendiculaire à l'axe, quatre fois plus faible quand il fait un angle à /^5°, et seize fois plus faible quand cet angle est de 3o°; l'expé- rience montre que si l'on opère dans l'air, ce qui permet de faire varier cet angle de 20° à 80° sans dépasser des incidences de 5o°, ou dans l'huile, ce qui permet de le faire varier de o" à 90°, la transparence des deux lames est la même que celle de la lame unique pour toutes les incidences, con- formément aux idées généralement adoptées. » Par conséquent, c'est avec raison qu'on représente l'intensité de la lumière transmise par un milieu cristallin sous l'épaisseur z par la for- mule e~'", h étant une fonction de la direction de la vibration. » vérifier le mode de répartition du débit, en adoptant pour la fonction entière / la forme (a + bs'"){i — s), c'est-à-dire en comprenant un exposant au nombre de ses paramètres disponibles. ( «75 ) CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur l' acide persiilfurique et ses sels ; par M. Bertuelot. « Depuis la découverte de l'acide persulfurique, d'abord à l'état d'anhydride formé par l'effluve ('), puis à l'état d'hydrate engendré pen- dant l'éiectrolyse (-), ce corps intéressant a été l'objet des recherches de plusieurs physiciens et chimistes. » Dans ces derniers temps, M. H. Marshall (') a réussi à obtenir à l'état cristallisé et en quantité notable les sels, jusque-là seulement entre- vus : ses résultats ont une grande importance. Je les ai reproduits et j'en ai tiré parti pour approfondir davantage l'étude de l'acide persulfurique, principalement au point de vue thermochimique. M Voici mes observations : » Préparation des persulfales. — On obtient sous forme cristallisée, du premier coup, les persulfates de potasse et d'ammoniaque par électrolyse, au moyen de l'appareil même employé pour la préparation de l'acide per- sulfurique, appareil figuré dans les Annales de Chimie, 5* série, t. XXI, p. 182, et qui consiste en un vase poreux, entouré d'un autre vase, refroidis l'un et l'autre par un courant d'eau froide. Le vase interne, d'une capacité de i5o'="', par exemple, est rempli avec une dissolution aussi concentrée que possible de sulfate de potasse, ou de sulfate d'ammoniaque, dans de l'acide sulfurique étendu de 6 à 8 volumes d'eau. Le vase extérieur ren- ferme seulement de l'acide sulfurique étendu d'eau. » Le pôle positif, plongé dans le vase intérieur, est formé par un gros fil de platine, de façon à donner une forte densité au courant et à pré- venir la décomposition de l'acide persulfurique au contact d'une grande surface de platine : ce point est essentiel ( '). » Le pôle négatif est constitué, au contraire, par une très large lame de platine. On emploie un courant de 3 ampères, fourni par des accumula- teurs. (') Annales de Chim. et de Phys., 5= série, t. XIV, p. 345; 1878. (2) Annales de CIdm. et de Phys., 5= s., t. XIV, p. 354, et t. XXI, p. 181; 1880. (^) Journal of the Chemical Society, Transactions; 1891. (*) M. Marshall dispose les pôles en ordre inverse, ce qui fournit de moindres ren- dements. ( 876 ) » Au bout de quinze à vingt heures, le vase poreux se trouve rempli de beaux cristaux de persulfate. On obtient ainsi 20^'' à aS^"^ de persulfate de potasse par opération. Avec le sulfate d'ammoniaque, plus soluble que celui de potasse, les rendements s'élèvent à 40^'' et même 46^"", par opéra- tion. On égoutte les cristaux sur une plaque de porcelaine dégourdie, puis entre des papiers, et on les fait recristalliser, en les dissolvant dans la plus petite quantité d'eau tiède possible. » Le persulfate de potasse est très peu soluble à froid, comme le per- chlorate de potasse. Les sels de potasse et d'ammoniaque sont anhydres, S^O'K et S=0*Am en équivalents ;oubien, en atomes, S=0'K^etS'0' AmS formules que j'ai vérifiées. Une fois secs, ils sont assez stables. La dissolu- tion neutre du persulfate de potasse attaque aussitôt le mercure, en for- mant un sulfate basique insoluble. » Le persulfate de baryte s'obtient en décomposant le sel ammoniacal dissous dans deux fois son poids d'eau, par l'hydrate de barvte en excès; on expulse l'ammoniaque à froid au moyen du vide, opération qui exige plusieurs jours. Quand il n'en reste plus, et après vérification, on précipite l'excès de baryte par l'acide carbonique et l'on évapore dans le vide jusqu'à cristallisation, toujours à froid. Ce sel est notablement moins stable que ceux de potasse et d'ammoniaque; aussi en perd-on beaucoup pendant la préparation, la liqueur tendant continuellement à devenir acide et exigeant des additions successives de baryte. Le sel répond, d'après M. Marshall, à la formule S=0«Ba, 4 H=0. ) L'acide sulfurique partage les bases avec l'acide persulfurique, sans le déplacer entièrement; car son action à équivalents égaux sur le persulfate d'ammoniaque a dégagé seulement +o'^''',57; chiffre probablement trop fort, à cause de la décomposition commençante du second acide. » 3. Chaleur de formation de l'acide persulfurique et des persul- FATES. — Cette chaleur se déduit de la chaleur dégagée par la transfor- mation de l'acide persulfurique en acide sulfurique et oxygène. S=0«H= étendu + H-O = ^SO^H^ étendu -+- O ou bien encore par celle des persulfates, soit en bisulfates et oxygène S-0»R^ étendu + H^'O = 2S0*RH étendu -+- O, soit en sulfates, acide sulfurique libre et oxygène S- O* Ba + H= O + eau = SO' Ba -t- SO* H= étendu + O. ( «78 ) » En fait, le persulfate de potasse pur, étant chauffé doucement, se dé- compose d'abord en oxygène et pyrosulfate S^O*K"=S^O'Iv"- + 0. » Ce dernier changement ne se prête pas aux mesures calorimétriques. Mais il en est autrement des premiers, à la condition toutefois d'absorber l'oxygène à mesure par un corps oxydable, tel que le sulfate ferreux, l'iodure de potassium, le chlorure stanneux, etc. J'ai choisi de préfé- rence le sulfate ferreux, dissous et mêlé avec son équivalent d'acide sulfu- rique. Si l'on a soin d'en employer un excès notable d'un seul coup, la réaction est très rapide et complète à froid, dans le calorimètre. Mais la mesure calorimétrique s'applique à un phénomène complexe, en raison du changement survenu dans la saturation de l'acide sulfurique, et des actions spéciales exercées entre cet acide, le sulfate ferreux, le sulfate ferrique, et le bisulfate de potasse dérivé du persulfate potassique. Ces changements, comme je l'ai démontré ('), donnent lieu à certains déga- gements et absorptions de chaleur, qui rendent illusoire (*) l'hypothèse des prétendues constantes thermochimiques d'oxydation, employées par certains auteurs dans ce genre de calculs. Si l'on veut procéder avec rigueur, il faut tourner la difficulté, de façon à ramener le calcul à la différence entre un état initial et un état final strictement définis. » Pour atteindre ce but, je détermine avec rigueur les poids d'acide per- sulfurique (ou de persulfate) et d'eau employés. D'autre part, je prends un poids d'eau oxygénée, renfermant exactement autant d'oxygène dispo- nible que l'acide persulfurique employé, et un poids d'acide sulfurique étendu, contenant exactement la même dose d'acide sulfurique que ce même acide persulfurique en produira par sa destruction. Je m'arrange pour que la dose d'eau soit pareille dans les deux cas, ainsi que l'excès d'acide sulfurique, s'il y a lieu. Cela fait, j'ajoute séparément à ces deux mélanges une dose identique de sulfate ferreux, mêlé d'acide sulfurique. Après réaction, les deux systèmes finaux sont identiques. Dès lors la diffé- rence entre les quantités de chaleur dégagées représente précisément la différence entre les chaleurs dégagées, l'une par la décomposition de (') Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXX, p. 167, 161, iS5, 2o3; 5° série, t. V, p. 344, 345. (2) Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. V, p. 346, el surtout p. 349, 354, 355. ( 879 ) l'acide persulfurique en oxygène et acide sulfurique étendu ; l'autre par la décomposition de l'eau oxygénée en oxygène et eau. )) Dans le cas du persulfate de potasse (ou d'ammoniaque), on opère de même, avec cette différence que l'on ajoute à la liqueur renfermant l'eau oxygénée, des doses d'acide sulfurique et de sulfate de potasse (ou d'ammoniaque), précisément égales à celles qui résulteront de la décom- position du persulfate, employé dans l'expérience parallèle. » Voici les résultats ainsi obtenus, rapportés à lôs'' d'oxygène : Cal ! Acide persulfurique (obtenu au moyen du sel de baryte) -t-82,4 Eau oxygénée équivalente, etc -+-68,9 + i3,5 (Acide persulfurique (obtenu en saturant d'abord par la potasse l'acide pré- paré par électrolyse directe) +82 , 2 Eau ojtygénée, etc -1-68,8 + i3,4 Persulfate de potasse, décomposé en présence d'un grand excès d'acide sulfurique -+-81 ,9 Eau oxygénée, le système final étant identique +68,9 4-i3,o Persulfate d'ammoniaque, décomposé en présence d'un grand excès d'acide sulfurique +79 > 5 Eau oxygénée, le système final étant identique -1-66,5 -l-i3,o \ » Ces nombres sont aussi voisins qu'ils peuvent l'être, dans des essais de ce genre. J'ajouterai, pour plus de clarté, que la saturation de la potasse par un grand excès d'acide sulfurique étendu ( ' ) dégage à peu près le même chiffre (+ r5 ,8 — 1,9 = i3,9) qu'en présence de i équivalent d'acide persulfurique; ce qui explique pourquoi la différence des chaleurs de neu- tralisation n'intervient pas sensiblement dans les derniers essais. » Je prendrai dès lors la moyenne générale, -+- 13*^"', 2 : c'est l'excès de la chaleur dégagée par la séparation de l'oxygène excédent de l'acide per- sulfurique, comparé à l'eau oxygénée. » D'après mes expériences antérieures ('), la décomposition de celle-ci (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. Sig. (^) Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. VI, p. 2i3. ( 88o ) en eau et oxygène libre H'O^ étendue = H^O -H eau -+- O, dégage 4-21*^=', 6 » Il en résulte que l'acide persulfurique , tel qu'il existe dans ses sels dissous et qu'il peut en être dégagé, lorsqu'il se décompose en acide sulfu- rique étendu et oxygène libre (16^'') S=0« H' étendu + H^O = 2 S^'O^H^ étendu + O, dégage . . . H-i3,2 + 21,6 = + 34^»', 8 » La comparaison de ces nombres avec ceux que fournit l'acide préparé par électrolyse immédiate et sans union préalable avec une base donne lieu à une discussion très intéressante, que je réserve pour une prochaine ■ Communication . » Résumons l'ensemble des données précédentes, en donnant les cha- leurs de formation de l'acide et de ses sels depuis les éléments. » Acide persulfurique. — Acide depuis les éléments. S^(octaédrique) + 0»H- H'-f- eau — S'O'H' étendu -t-3i6="',2 S= + 0' + H=0-t- eau = S=0«H2 étendu -i-247C«i,2 » Sel de potasse. S' 0'K2 dissous -h H» 0 = S0'H2 étendu H- S0*K2 étendu + 0, l'acide et ]e sulfate étant supposés dissous dans des liqueurs séparées -+- 38"^^', 4 S'ils sont réunis dans la même liqueur (bisulfate), en présence de 4ooH-0, et sans excès d'acide -I- 36Cai 3 S^ 0»K=^ anhydre -i-H^O solide = 2 SO'-KH solide +0 -h 28c»i,i S'0»K'soIide-hS^O'K2(pvrosulfate) -t-0 -+- igC^i's » Enfin depuis les éléments. S2+ 0»-H K'-t- eau = S'O^K^ dissous -(-453<:'',6 S'+O'-hK'- =S20'K= solide H-439c«i'2 1) Sel d'ammoniaque. S=0»H', 2 AzH^ dissous + H'O = SO* H2 étendu + SO* 11^ 2 Az H' étendu -h O, l'acide et le sulfate étant supposés dissous dans des liqueurs séparées, -t- 38*^", 4 S'ils sont réunis dans la même liqueur (bisulfate), en présence de 4ooH-0 et sans excès d'acide _. î_cai , i~ ''7 ' ' S2 0»H%2AzH='anhydre-HH-OsoHde = 2(SO*HSA.zH')solide + 0.. h- 27Cai,o ( 88 , ) » Depuis les éléments. j S' -H O» -f- H« -f- Az' + eau — sel dissous -+-383^31 , o I S2 H- O' 4- H» -+- Az» =selsolide +392=^1,7 » La différence entre la chaleur de formation, depuis les éléments, des sels de potasse et d'ammoniaque, dans l'état solide, est ■+■ 60,1; c'est-à-dire sensiblement la même qu'entre les sulfates de potasse et d'ammoniaque solide, -f- 60,0; ce qui est conforme aux relations générales que j'ai signa- lées entre les chaleurs de formation des sels dérivés de l'association d'un même acide fort avec des métaux ou radicaux différents. » 5e/ de baryte. S- O» Ba dissous 4- fP O = SO' Ba précipité -+- SO^ H'- étendu + O + [^[^<^^\ 2. » Le sel n'étant pas connu à l'état anhydre, et la chaleur d'oxydation du barvum étant ignorée, on ne saurait pousser plus loin les calculs. » Tirons quelques conséquences de ces nombres : » On voit que la décomposition de l'acide persulfurique et des persul- fates est exothermique. Aussi s'effectue-t-elle d'elle-même, l'acide et ses sels, à l'état de dissolution, se décomposant spontanément. D'après mes observations, la décomposition du sel de baryte est la plus rapide de toutes, et elle s'accentue davantage sous l'influence de la chaleur; ce qui s'ex- plique, non pas à cause de la précipitation du sulfate de baryte, réaction non réversible et dès lors sans influence nécessaire sur l'accélération du phénomène, mais en raison de l'excès de chaleur dégagée {-+- 44'^"'» 2; au lieu de +34^"' à +36^=''). » Le sel de potasse solide et sec ne m'a pas paru donner lieu à une dé- composition appréciable, dans l'espace d'un mois; sans doute parce qu'il ne pouri'ait être décomposé qu'en nyrosulfate et oxygène, réaction qui produit seulement la moitié de la chaleur dégagée en présence de l'eau. L'état solide se prête d'ailleurs moins bien aux décompositions sponta- nées, en l'absence de toute trace d'eau susceptible d'établir le contact de proche en proche et de propager les réactions. » Au contraire, en raison de la présence de l'eau de cristallisation dans le persulfate de baryte, ce sel solide se décompose plus aisément que le sel de potasse : l'eau déterminant la formation simultanée du sulfate de baryte et de l'acide sulfurique. Chaque molécule libre de ce dernier at- taque ensuite les molécules salines voisines, de façon à les transformer en sulfate de baryte et acide persulfurique libre. Comme ledit acide est peu G. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N" 15.) Il4 ( 88->. ) stable, il se dédouble à son tour, en reproduisant 2 molécules d'acide sulfurique libre, et l'action se développe avec la i-apidité croissante d'une progression géomctrir|ue. Le mécanisme devient le même que celui de la décomposition des éthylsulfates, que j'ai développé il y a bien des années. )) Examinons maintenant les conditions de formation de l'acide sulfu- rique et des persulfates. Une telle formation, à partir de l'oxygène libre, de l'acide sulfurique et des sulfates, est endothermique. Elle exige donc l'in- tervention d'une énergie étrangère aux actions chimiques réciproques et di- rectes de ces composants. Cette énergie est fournie par l'électricité, dans les conditions que j'ai découvertes. Mais on peut aussi l'emprunter à des réac- tions chimiques auxiliaires, normales et exothermiques, par exemple, à l'hvdratation de l'acide sulfurique concentré, à l'oxydation de la baryte anhydre et à la réaction de la baryte sur les acides pour former des sels. » La baryte anhydre se change, en effet, en bioxyde, avec dégagement de chaleur, car d'après mes mesures BaO-i-0=Ba02 -M2'^-'',i » Cette quantité de chaleur est beaucoup plus faible que la chaleur dégagée par la formation des sels de baryte dissous. Par exemple, BaO anhydre -h 2HCI étendu = BaCl= dissous -^ H^O . . 4-5.5^"', 6 On trouve dès lors dans la réaction d'un acide sur le bioxyde de baryum l'énergie qui doit être absorbée dans la constitution de l'eau oxygénée, car on a + 2i^='',6<55,6-i2,.. » L'eau oxygénée, à son tour, peut être changée en acide persulfu- rique, suivant des principes analogues. En solution étendue, la réaction n'est pas possible, attendu qu'elle "absorberait de la chaleur, comme je viens de le montrer : soit — i3*^^',2 par molécule d'eau oxygénée. Mais la théorie indique qu'il peut en être autrement en présence de l'acide sulfu- rique concentré, la chaleur d'hydratation de cet acide, soit 4- 36'^='', 4 pour 2S0*H^, surpassant de beaucoup la chaleur absorbée dans la forma- tion de l'acide persulfurique » J'ai, en effet, observé, dès l'origine, que l'acide persulfurique peut être ainsi obtenu. Toutefois sa formation n'a lieu qu'entre certaines li- ( 883 ) mites de concentration; ce qui se comprend, car en présence d'une grande quantité d'eau, l'acide sulfurique s'hydrate aussitôt aux dépens de l'eau, sans avoir le temps d'agir sur l'eau oxygénée. Au contraire, si l'acide sulfurique est en grand excès, il s'empare de l'eau de constitution de l'acide persulfurique, dont il détermine la destruction : probablement parce que la chaleur d'hydratation de ce dernier acide est moins considé- rable. Ainsi s'explique ce fait que, dans le cours de l'électrolyse de l'acide sulfurique, l'acide se concentrant conlinuellemeut par endosmose élec- trique, la formation de l'acide persulfurique passe par un maximum. » Par exemple, par électrolyse, je n'ai pas réussi à dépasser iS^"' à lôs"" d'oxygène disponible au litre, c'est-à-dire 194^'' d'acide persulfurique, ce corps existant en présence d'un poids à peu près égal d'acide sulfurique. Quand on poursuit l'électrolyse, l'acide devenant plus concentré, l'acide persulfurique diminue ultérieurement et tend à disparaître. )) J'ai fait des observations analogues, en traitant le bioxyde de baryum (anhydre) par l'acide sulfurique concentré. On opère dans un vase mince entouré de glace et sur des quantités limitées de matière. On obtient ainsi de Tacide persulfurique, facile à constater en délayant ensuite ces produits dans l'eau pure. Mais si l'on poursuit l'addition du bioxyde de baryum, de façon à se rapprocher de plus en plus de la disparition totale de l'acide sulfurique, il arrive un moment où la niasse, même constam- ment refroidie, émet en abondance des vapeurs épaisses, douées d'une odeur qui rappelle, à la fois, l'ozone et l'aciile hypochloreux (anhydride ])ersulfurique?). Au delà de ce terme, en diluant la masse dans l'eau, on ne retrouve plus qu'un peu d'eau oxygénée, sans acide persulfurique; celui- ci a été détruit, sans doute, à un certain degré de concentration. » On voit, par ces observations, comment les conditions de formation et de décomposition de l'acide persulfurique et de ses sels sont étroitement liées avec les principes généraux de la Thermochimie. » PHYSIQUE DU GLOBE. — La slabilité des dunes du golfe de Gascogne et les dangers dont elles sont menacées; par M. Chambrelext. (c Je viens exposer à l'Académie avec quelques courts détails, la situa- tion actuelle des dunes qui bordent le littoral du golfe de Gascogne. » Je vais résumer, en quelques mots, les travaux faits, les résultats obtenus, et surtout les dangers auxquels ces résultats me paraissent e\ posés en ce moment. ( 884 ) » Tout le monde connaît l'histoire des dunes de Gascogne et les dangers qu'elles offraient au siècle dernier. Il suffit de dire que les sables s'étaient élevés jusqu'au clocher des églises, qu'ils avaient envahi des villages entiers et qu'ils menaçaient d'arriver aux portes de Bordeaux, pour se faire une idée de leur masse, de leur hauteur et de leur extrême mo- bilité. » Ces dunes présentaient un autre danger non moins grand qui tenait en partie à ce qu'il existe, en ce point des côtes de France, une situation particulière, unique je crois, sur toute la surface du globe. » Il existe, en effet, entre l'embouchure de la Gironde et le bassin d'Arcachon, une longueur continue de plage de 120'"", sur laquelle arrivent les eaux d'un versant de près de looooo''^; eh bien, cette grande masse d'eau rendue au rivage, ne trouve pas une seule issue pour arriver à la mer; pas une seule goutte de ces eaux ne peut passer à travers les sables pour s'écouler dans l'Océan. » On comprend l'accumulation qu'elles devaient produire derrière les dunes. Ces masses d'eau avaient d'autant plus d'inconvénients qu'elles s'avançaient avec les dunes, dont la marche était ainsi précédée de l'inon- dation des terrains; elles formaient des marais qui allaient chaque jour en s'agrandissant. » Aussitôtque la chaîne des dunes a été entièrement fixée, en 1861, on a creusé à leur base un long et large canal latéral qui conduit la totalité de ces eaux partie dans le bassin d'Arcachon, partie dans la Gironde, et dessèche entièrement le pays. » Ce canal, qui n'a pas moins de i5"' de largeur sur le versant d'Arca- chon, ne peut subsister, on le comprend, qu'à la condition que les dunes restent immobilisées; tout travail qui leur rendrait leur mobilité comble- rait le grand évacuateur; l'écoulement des eaux s'arrêterait, et cette partie des Landes, assainie et mise en valeur aujourd'hui, se trouverait de nou- veau compromise. » On conçoit donc toute l'importance de maintenir la fixité de cette partie avancée de la chaîne. Nous insistons sur ce point parce que, ainsi que nous allons le voir, c'est en partie sur le flanc est de la dune la plus intérieure que l'on propose des cultures de vigne qui en détruiraient com- plètement la fixité. » Du côté de la mer, il n'est pas moins nécessaire de veiller à la con- servation de l'étal actuel. » Le but des premiers travaux de Brémontier a été d'arrêter le mouve- ( 885 ) ment des dunes déjà créées, et c'est là, en effet, le résultat qui a été obtenu en les couvrant de forêts; mais cette fixation des dunes créées n'a pas arrêté le phénomène, qui continuait à se produire sur le bord de la mer. La marée haute a continué à porteries sables sur la plage; les vents du large les prennent toujours à marée basse et les poussent toujours en avant ; ils montaient sur les dunes plantées et avaient commencé déjà à couvrir les dunes les plus rapprochées de la mer, avant qu'on eût terminé la fixation de toute la chaîne. Ces nouveaux sables auraient fini, si on ne les eût pas arrêtés, par monter sur les dunes plantées, et en auraient formé de nou- velles encore plus élevées que celles qui venaient d'être fixées. » Pour conjurer ce danger et arrêter, au rivage même, les nouveaux sables de la mer, on a eu recours à un moyen qui a consisté, en quelque sorte, à combattre le mal par le mal. >) Avant d'être fixées, les dunes marchaient en avant en vertu du profil que les vents de mer leur donnaient ; elles se formaient à partir du rivage, avec une pente douce, du côté du vent; les sables venant de la mer mon- taient sur cette pente douce comme sur un plan incliné; arrivés à une certaine distance et à une certaine hauteur, ils s'éboulaient sous un talus rapide; le vent, les reprenant au bas du talus, formait un nouvel amas, de pi'ofil semblable, qui s'avançait à son tour et élargissait ainsi de plus en plus la chaîne. » Pour empêcher les nouveaux sables apportés par la merde s'avancer ainsi vers les terres, nous avons eu l'idée de provoquer sur la plage même d'où partaient ces sables une dune de profil contraire à celle qui marchait vers les terres. Nous avons développé peu à peu, par les moyens décrits dans un précédent Mémoire, une dune dont la forme est inverse de celles que créaient les vents pour pousser les sables en avant; elle oppose son talus raide au vent et est soutenue au contraire par derrière par un profil beaucoup plus doux. ') Cette dune, d'une hauteur de lo"" environ, est fixée à son sommet par une palissade en planches. Les sables de la plage que les vents du large poussent contre elle ne peuvent la franchir. Ils retombent à ses pieds où ils restent impuissants tant que dure le vent du large. » Dès qu'arrivent au contraire les vents de terre, venant de l'est, ou les vents latéraux du nord-est ou du sud-est, le sable arrêté au pied du talus raide est rejeté à la mer. C'est ainsi une sorte de jeu de va-et-vient entre la dune et la mer, qui met la terre à l'abri de l'envahissement du sable. ( 886 ) » Les gens du pays ont d.éfini cette dune d'une manière assez origi- nale. Ils disent : pour empêcher la bête de marcher vers nous, on l'a retournée tète sur queue. » L'efîet de cette dune, que nous avons commencé à élever en iSSy, a été complet depuis; elle a entièrement arrêté la marche des nouveaux sables sur les dunes plantées, mises ainsi à l'abri de tous nouveaux enva- hissements. » Toute cette grande chaîne de dunes, qui va de la Gironde à l'Adour, sur aco""" de longueur et qui présente une surface de 80 ooo*"", se trouve ainsi d'une stabilité parfaite et à l'abri de toute atteinte de causes exté- rieures, à la condition toutefois que la main de l'homme ne vienne dé- truire cette stabdité. Or, il y a à faire, à cet égard, une remarque des plus importantes et sur laquelle on ne saurait trop appeler l'attention. » Ce ne sont pas seulement les arbres qui assurent la parfaite fixité de la surface des sables; c'est aussi et c'est surtout ce qu'on appelle le sous- bois, ce sont les feuilles de pin, qu'on ap|jelle des aiguilles de pin, dont le sol s'est tapissé peu à peu, les mousses, les végétations herbaciàes et ar- bustives qui forment sur le sol une sorte de carapace qui défend encore mieux la surface des sables contre les vents que la racine des arbres en- foncée dans l'intérieur. » C'est ainsi que dans les dunes couvertes de forêts, nous avons pu ouvrir des garde-feu de 25"" à So"" de largeur en abattant les arbres sur cette largeur, mais en y conservant avec le plus grand soin, en la réta- blissant même quand elle est entamée, cette couche de détritus végétaux, d'herbes et d'arbustes si nécessaire à la stabilité de la surface. » Eh bien, un professeur d'Agriculture, récemment envoyé dans le pays, a proposé d'élargir ces garde-feu à 70'" et 80™ et d'y faire la culture de pommes de terre sur une échelle assez grande pour en faire l'objet d'un produit d'exportation d'assez fort tonnage pour l'Angleterre. » La culture de la pomme de terre, qui est une culture essentiellement sarclée, enlèverait dès les premiers jours cette couche préservatrice, cette carapace si indispensable à la stabilité du sable ; elle augmenterait même, par ses binages nécessaires, la mobilité ancienne de la dune. Le moindre vent couvrira la récolte, de manière à en détruire tout le produit, et les premiers vents un peu forts emporteraient au loin le champ cultivé à grands trais et entameraient certainement les parties plantées, qui seraient successivement déracinées par la première brèche faite. ( 88? ) » Ce serait là un effet désastreux absolument inévitable, que ne con- testera pas une seule personne connaissant les lieux. » Si l'auteur de la proposition avait pu voir par lui-même avec quels soins, avec quelle difficulté les gardiens des dunes parviennent à cultiver quelques légumes sur les 2 ou 3 ares de terrain placés à côté de leurs ha- bitations, en couvrant cette petite étendue de sable de tout le fumier que leur donnent leurs chevaux, il aurait bien certainement reconnu toute la gravité de sa proposition et tous les dangers auxquels elle exposerait une stabilité acquise par tant d'efforts et de dépenses. » Mais if y a plus; sur le versant est de la dune intérieure, c'est-à-dire sur le versant qui borde le vaste exutoire de i5'° de largeur, recevant les eaux de 100000'^" de landes assainies et mises en culture, le même profes- seur propose des cultures de vignes en grand. >) La culture de la vigne est encore une culture sarclée qui, en enlevant aux sables leur couche protectrice, les ferait repartir comme par le passé, avec beaucoup plus de rapidité, et ici ce ne serait pas la dune seulement qui serait mise en mouvement; ce qui serait encore plus grave, c'est que le sable viendrait combler le grand collecteur qui écoule aujourd'hui les eaux des landes. L'œuvre d'assainissement serait compromise. » L'auteur du Mémoire propose, en outre, l'ouverture de 20""" à 25''™ de chemins de fer volants sur la ligne de faîte de ces dunes, dont ses cultures troubleraient déjà tant la stabilité. » Il suffit d'avoir vu une seule fois le profil des dunes, si tourmenté dans tous les sens, pour se faire une idée des difficultés et des dépenses que nécessiteraient ces chemins de fer et surtout du tort qu'ils porteraient à la fixité des sables pour apprécier encore ici ce qu'il y a d'étrange, pour ne pas dire plus, dans de telles propositions. » Nous avions pensé que, quelle que fût la position de son auteur, le Mémoire se réfuterait assez par lui-même; mais ce Mémoire a été inséré in extenso dans le Bulletin officiel du Ministère de l'Agriculture, publié sur les fonds de l'enseignement agricole, et destiné à éclairer et diriger nos populations rurales; il y a plus, le Ministre de l'Agriculture, entrant dans les idées du Mémoire, vient de présenter une loi pour autoriser la conces- sion temporaire, en vue de la culture de la vigne, de terrains gérés par l'Administration des forêts et situés dans les dunes domaniales. » L'article 1^'' du projet ne spécifie, il est vrai, pour le moment, que les dunes non encore boisées de la Coubre, situées dans la Charente-Inférieure et qu'on a négligé de planter entièrement jusqu'ici, nous ne savons pour- ( 888 ) quoi; mais l'arlicle 3 autorise le Minisire à faire à l'avenir, sans loi nou- velle, la concession de tous autres terrains situés dans les dunes et destinés à être convertis en vignes. ""- » Nous avons exposé les conséquences de toute culture sarclée dans les dunes. L'article 3 du projet de loi soumis au Parlement, en autorisant la concession de tous autres terrains situés dans les dunes, pour être cul- tivés en vigne, livre à la discrétion de l'Administration toute cetle chaîne dont la stabilité d'ensemble importe tant pour le maintien de la masse totale. » Et maintenant, messieurs, qu'on se demande de quel intérêt seraient ces cultures de vigne, si funestes à la fixation des dunes; donneraient-elles des résultats agricoles de nature à compenser en partie le mal qu'elles fe- raient? Nous n'hésitons pas à affirmer le contraire ; nous n'hésitons pas à affir- mer qu'elles ne donneraient que des désastres semblables à ceux qui se sont toujours produits jusqu'ici dans les sables siliceux de la contrée et qui ont ruiné tant de cultivateurs et tant d'actionnaires de ces fatales entreprises. » La culture de la vigne est, de toutes les cultures à faire sous le climat du sud-ouest de la France, celle qui a été le plus expérimentée depuis un demi-siècle dans les sables siliceux qui bordent le littoral de l'Océan. De- puis près de cinquante ans, de nombreux cultivateurs ont consacré bien des efforts et surtout bien des capitaux à ces plantations de vignes dans les sables. » Il ne reste pas aujourd'hui de tous ces essais si coûteux un seul vi- gnoble qu'on puisse citer comme ayant donné un résultat réel. » Les contrées de La Teste et d'Arcachon sont encore aujourd'hui sous l'impression d'un véritable désastre éprouvé dans les essais faits pendant ces deux dernières années dans la commune de Gujan-Mestras par M. le sénateur Feray d'Essonnes et la Société qu'il avait formée. » Une plantation de Soo*"» de vigne entreprise en 1877 dans ces mêmes sables a entraîné à une dépense de lôooooo*'"' et le vignoble tout entier, sans avoir donné une récolte sérieuse, n'a pu être vendu que 25oooo'''', et l'acheteur n'a pu encore tirer aucun parti du terrain : la bruyère et l'ajonc ont recommencé à y pousser. » Plus récemment encore, en 1882, une surface de terrains semblables de 2''» a été mise à la disposition du directeur de la station agronomique de Bordeaux par le Ministre de l'Agriculture, M. de Mahy, pour cette cul- ture de la vigne. (»89) » Le Minisire, voulant être enfin parfaitement éclairé sur cette question, accorda au directeur, sur les fonds du budget, toutes les sommes néces- saires pour lu plantation, les frais de culture, acquisitions d'engrais et toutes dépenses quelconques demandées pour les essais à faire. » Quel fut le résultat de ces essais? » Au bout de quatre ans, le directeur de culture qui en était officielle- ment chargé abandonnait son champ d'expériences en déclarant n'avoir rien pu y obtenir. » Nous n'entendons pas toutefois conclure de ces insuccès si complets que la vigne ne peut pas venir dans les sables. Comme nous l'avons dit, on peut la cultiver sur des surfaces restreintes, autour des habitations, avec le fumier qu'on a sur la propriété et qu'on n'est pas obligé d'acheter et de porter à grands frais sur le terrain : on obtiendra ainsi une certaine récolte pour les habitants du pays. » Mais quant à créer des vignobles par des concessions de sables faites au milieu de dunes où n'existent ni la population, ni les ressources en en- grais nécessaires à de telles cultures, c'est s'exposer à des échecs aussi certains que le mal qui >serait fait à la stabilité de ces sables, que tous nos efforts doivent tendre à augmenter de plus en plus; c'est aussi engager ceux qui demandent ces concessions dans une voie funeste où il serait bien plus convenable de les éclairer que de les encourager. » Dans plusieurs publications que nous avons déjà produites et dont les chiffres n'ont jamais été contestés par personne, nous avons dit com- bien l'inexpérience et l'indifférence de ceux qui doivent éclairer les culti- vateurs nous empêchent d'obtenir des augmentations de produits de plu- sieurs milliards que des soins de culture bien entendus nous permettraient de retirer de ce sol et de ce climat si fertiles de la France. Ici cette inexpé- rience et cette indifférence auraient des conséquences plus graves encore, car elles détruiraient des résultats acquis en créant de nouveaux désastres agricoles. » CHIMIE AGRICOLE. — Note de M. Dehëraix accompagnant la présentation de son « Traité de Chimie agricole ». « Nous cherchons dans ce Volume comment, à l'aide d'espèces végé- tales approjjriées au climat, au sol travaillé et enrichi, nous pourrons obtenir une quantité de matière organique telle que la vente couvrira nos dépenses et nous laissera un bénéfice. C. K., 189:, i" Semestre. (T. CXIV, N° 15.) Il5 (Sgo) » La Chimie agricole, en effet, n'est pas une science désintéressée; elle s'applique à rendre la culture rémunératrice. » Pour qu'elle le soit, il faut assurer aux plantes qui couvrent les sur- faces cultivées des conditions tellement favorables qu'elles élaborent le maximum de matières organiques : amidon, sucre, huile, cellulose, albu- mine. Élever les rendements est la mission de la science agricole, mission digne des plus grands efforts, puisque son succès diminue le nombre des créatures humaines qui souffrent de la faim ou pâtissent par manque d'une nourriture suffisante. » S'il réussit à augmenter la masse de matières alimentaires que produit son domaine, le cultivateur sert à la fois l'intérêt général et sa propre fortune, car la prospérité agricole est bien mieux assurée par l'accroisse- ment des rendements que par l'élévation des prix. » Pour assurera la plante les conditions d'existence les plus favorables, il faut connaître ces conditions; c'est à leur étude qu'est consacrée la pre- mière Partie de cet Ouvrage. » Elle comprend les Chapitres : germination, assimilation du carbone, de l'azote, des matières minérales, respiration et formation des principes immédiats, mouvement de l'eau dans la plante, accroissement et maturation. » L'ensemble des faits qui y sont exposés nous permet d'aborder utile- ment l'étude de \a terre arable, qui forme la deuxième Partie; nous y expo- sons successivement le mode déformation des terres arables, lears propriétés physiques, leur composition, leurs propriétés absorbantes, enfin les causes qui amènent la stérilité. » La troisième et dernière Partie du Traité de Chimie agricole est con- sacrée aux amendements et aux engrais; à l'étude des amendements : chaux, marnes, plâtre, sont jointes celles de la jachère et des irrigations. Je m'occupe ensuite des engrais végétaux, des engrais d'origine animale, des engrais azotés salins : nitrate de soude et sulfate d'ammoniaque. Le Chapitre consacré au fumier de ferme est très étendu : j'y ai exposé plus complète- ment qu'on ne l'avait fait jusqu'à présent la série de fermentations et de réactions qui amènent les pailles à l'état de matières ulmiques. » Les derniers Chapitres du Traité sont consacrés aux engrais miné- raux : phosphates, sels de potasse; j'y expose en outre : les méthodes à suivre pour calculer les doses d'engrais chimiques complémentaires à em- ployer dans diverses cultures. » J'ai cherché, dans cet Ouvrage, non seulement à exposer l'état actuel de la Chimie agricole, mais à favoriser les recherches des chimistes des (891 ) stations agronomiques et des laboratoires agricoles, en décrivant les mé- thodes d'analyse; toutes ces notions techniques sont imprimées en petit texte. » Depuis quelques années, l'agriculture cesse d'être purement empi- rique, elle devient une science; les praticiens n'acceptent plus sans les discuter les vieilles formules établies lentement par une longue série d'ob- servations transmises d'une génération à l'autre; très sagement ils veulent non les abandonner, mais en comprendre la raison et les améliorer; pour y réussir, des connaissances positives leur sont nécessaires : j'ai essayé de les leur fournir. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un genre nouveau d' Échinide crétacé, Dipneustes aturicus Arnaud. Note de M. G. Cotteau. « Un type nouveau d'Échinide a été récemment découvert dans la craie supérieure (danienne) de Rivières, près Tercis (Landes), par M. Arnaud, d'Angoulème, qui lui a donné le nom de Dipneustes. » L'espèce unique rapportée à ce genre, Dipneustes aturicus, mérite de fixer l'attention : de taille assez grande, elle est remarquable par son aspect cordiforme; par sa face supérieure bombée et subcarénée au mi- lieu; par sa face postérieure tronquée, rentrante, un peu évidée; par un sillon antérieur étroit et profond, entamant fortement l'ambitus et se pro- longeant jusqu'au péristome, qui est labié; par ses aires ambulacraires paires antérieures si différentes des aires postérieures, les premières longues, droites, très excavées et formées en partie de pores larges et oblongs; les secondes courtes, subflexueuses, étroites, superficielles, com- posées dans toute leur étendue de pores très petits et presque microsco- piques; par ses tubercules fins, serrés, saillants, homogènes; par son double fasciole péripétal et latéro-sous-anal. Le caractère tout à fait exceptionnel de ce type consiste dans la différence radicale qui existe entre les aires ambulacraires paires antérieures et les aires ambulacraires paires postérieures. ;> Si le genre Dipneustes, par sa forme générale, par son aspect cordi- forme, par sa face supérieure subcarénée, par son sillon antérieur profond et entamant l'ambitus, par ses aires ambulacraires paires anté- rieures longues et excavées, par son double fasciole péripétale et latéro- sous-anal, rappelle certaines espèces du genre Schizaster, il s'en éloigne l 8(,2 ) très nettement par la structure tout à tait anormale des aires ambulacraires paires postérieures. C'est la première fois qu'une différence aussi consi- dérable est signalée chez une même espèce d'Echinide entre les aires paires antérieures et les aires postérieures. Par la structure des premières, le genre Dipneustes appartient à la famille des Brissidèes et rappelle les Micrasler, tandis que parles aires postérieures superficielles, il se rapproche de la famille des Spatangidées. C'est un type très curieux, je dirai presque étrange, et qui doit avoir sa place marquée dans l'évolution des Echinides; il se montre à la fin de la période crétacée, au moment où le grand genre Micrasler, avec lequel il présente certaines affinités, va disparaître, et lorsque va bientôt se développer dans le terrain tertiaire une faune échi- nitique toute différente, les Maretia, les Euspatangus, les SarseUa, etc., aux aires ambulacraires superficielles, et aussi les Schizaster, les Linthia, les Pericosmus aux aires ambulacraires déprimées, comme celles des Micrasler. » IVOMIIVATIOINS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de 1892. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Montyon {Physiologie). — MM. Marey, Brown-Séquard, Chau- veau, Bouchard, Ranvier réunissent la majorité des suffrages. Les Mem- bres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Charcot et de Lacaze-Duthiers. Prix Pourat. — MM. Brown-Séquard, Chauveau, Ranvier, Charcot, Marey réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bouchard et Sappey. Prix Gay. — MM. Mascart, Cornu, Lippmann, Potier, Fizeau réunis- sent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Becquerel et d'Abbadie. Prix généraux {Médaille Arago). — MM. Bertrand, Faye, Berthelot, Fizeau, Hermite réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Daubrée et d'Abbadie. Prix Monlyon (Arls insalubres). — MM. Gautier, Schûtzenberger, ( 893 ) Troost, Schlœsing, Bouchard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. le baron Larrey et Friedel. Prix Trémont. — MM. Bertrand, Sarrau, Fizeau, Berthelot, Daubrée réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Faye et Lévy. MEMOIRES PRESENTES. M. P. Dupont adresse pour le concours du prix de Statistique, par l'entremise de M. Larrey, un Mémoire ayant pour titre : « Statistique médicale de Rochefort en 1887 (34* année) ». (Renvoi au concours du prix de Statistique). CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Ch. André intitulé : « Relations des phénomènes météorologiques déduites de leurs variations diurnes et annuelles ». (Pré- senté par M. Mascart.) ASTRONOMIE. — Étude expérimentale de l'équation décimale dans les obser- vations du Soleil et des planètes, faite à l'Observatoire de Lyon. Note de MM. Ch. André et F. Goxnessiat, présentée par M. Mascart. K Le dispositif expérimental employé dans cette étude diffère un peu de celui que nous avons décrit pour les étoiles ('), le problème à résoudre étant un peu différent lui-même à cause des dimensions du disque qu'il faut rendre instantanément visible en différents points successifs du champ, à des intervalles réguliers d'une seconde. » Une lame métallique percée d'une ouverture de o™,o4 de diamètre, (') Comptes rendus, t. CXIV, p. 167. (894) recevant à l'aide d'un miroir vertical incliné à 45° les rayons d'une lampe à arc placée latéralement, forme le disque lumineux à observer; lame et miroir sont portés par un chariot mobile, de telle sorte que ce disque, d'environ une minute de diamètre apparent, se déplace d'un mouvement uniforme dans le champ de la lunette d'observation : des contacts élec- triques disposés sur les rails donnent les positions de passages par les fils, correspondant à chaque bord du disque, au moyen de signaux inscrits par l'une des plumes d'un chronographe en regard des indications de temps dont il sera question plus loin, et que l'on combine avec des pointés micromélriques. » La discontinuité de l'éclairement est obtenue comme il suit : la lu- mière de la lampe à arc traverse une première lentille qui en fait con- verger les rayons en une petite image de 3™™ à 4™™ sur une fente de même largeur, pratiquée dans une lame métallique portée à l'extrémité d'un pendule à secondes, oscillant dans un plan perpendiculaire à la direction du faisceau éclairant. A chaque oscillation du pendule, le faisceau entier traverse la fente pendant un temps très court (o*, or environ) ; une seconde lentille, ayant son foyer au même point que la première, reçoit ces rayons, les rend parallèles et les envoie sur le miroir réfléchissant. » Le pendule est d'ailleurs muni d'un interrupteur électrique qui enre- gistre sur le chronographe, parallèlement aux contacts dont nous avons parlé, l'instant de son passage sur la verticale, c'est-à-dire de l'apparition du disque sur la lunette. On a ainsi tous les éléments nécessaires à la détermination des temps réels de passages par chaque fil de l'un ou l'autre bord de disque; la comparaison des valeurs ainsi obtenues à celles que donne l'observation fait connaître pour chaque observateur l'erreur pro- venant de Véqualion décimale et permet d'étudier celle-ci. » Nous donnons ici les résultats de trois séries d'observations comprenant chacune de 200 à 200 passages, faites par MM. Ch. André (C. A.), F. Gon- nessiat(F. G.),et G.'-L. Cadet (L.C.); la vitesse était, comme précédem- ment, la vitesse équatoriale. Sens direct. Bord I. Bord II. C.A.. ±0,059 +0, II ±o,o/ii — o,o3 F. G.. ±0,022 — o,o5 ±0,027 -l-o,o3 L.C.. ±o,o4o +0,01 ±0,025 — 0,02 Sens inverse. Bord I. Bord II. e. c. £• C. s s ±0,060 —0,01 s ±0,043 s -HO, 07 ±0,029 — o>o4 ±0,022 +0,04 ±0,042 0,00 ±o,o5i — 0,01 <' «95 ) » Bornons-nous encore à la constante c; ce Tableau montre que de l'équa- tion décimale seule, et pour ce genre d'observations, résultent d'assez grandes différences dans les équations personnelles des différents obser- vateurs ; ces différences varient avec le bord observé et atteignent à peu près 0^,1 d'un bord à l'autre pour deux des observateurs, tandis qu'elle est sensiblement nulle pour le troisième : il serait donc important de tenir compte de cette erreur dans la détermination du diamètre solaire au moyen d'observations de passages. » D'un autre côté, on doit conclure de ce qui précède, que le procédé des apparitions instantanées, essayé dans quelques observatoires, pour l'élimination des erreurs personnelles, ne présente qu'une garantie insuf- fisante. » ASTRONOMIE. — Sur la latitude obtenue à l'aide du grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris. Note de M. Périgacd, présentée par M. Mou- chez. « A la fin de l'année 1890, le grand cercle méridien de l'Observatoire a été pourvu d'un bain de mercure nouveau système, tel qu'on le trouve décrit au n° 13 du i^'' semestre 1888 des Comptes rendus. A l'aide d'un es- calier roulant, de manœuvre très facile, on peut effectuer les détermina- tions du nadir en se plaçant à volonté au nord ou au sud. Les images des fils du micromètre et des étoiles observées par réflexion sont généralement très bonnes, et sans que l'on puisse au juste en démêler la cause, bien meilleures qu'au cercle de Gambey. » Aussitôt en possession du nouveau bain, je me suis empressé de dé- terminer la latitude au moyen d'observations directes et réfléchies de la Polaire dont la position peut être considérée comme suffisamment connue. » Voici les résultats obtenus : Observations directes. Observations réfléchies. Secondes Dates. de la latitude. 1891. Janvier aS 10,8 » 26 10,7 » 2'J I ' ,4 » 3o iO)9 » 3 1 11,4 Secondes Dates. de la latitude. 1890. Décembre 12. . 10,8 » i3.. 11,0 1891. Janvier II.. 11,7 » i5.. 11,0 Février 8.. 10,9 » 22.. II, I » 24.. 10,8 ( 896 ) les observations réfléchies ayant été corrigées de o' , i à cause de la distance du bain de mercure à la verticale passant par le centre de l'in- strument. » La température extérieure était fournie par un thermomètre placé près de l'objeclif. » Comme on n'aperçoit aucune différence entre les observations directes et les observations réfléchies, on peut, ce qui est plausible, supposer la flexion négligeable et prendre, pour représenter la latitude vraie, la moyenne de tous ces nombres, ce qui donne : 48°5o'ii",o. » M. Boquet est arrivé au même résultat en prenant la moyenne d'une cinquantaine de latitudes obtenues de février en août 1891. » Je rappellerai ici que Villarceau, en i863, a trouvé, avec le cercle I de Rigaud, 48°5o'io",47 et, en 1886, avec le cercle II de Rigaud, 48"5o'ii", i3. » En 1887, MM. Leveau et Renan, avec le cercle du jardin ont donné 48°5o'io",8. » Il n'est pas sans intérêt de rapprocher plusieurs des nombres obtenus jusqu'ici pour cette constante : Cercle de Ganibey (sept, et oct. 1888) 48.50.10Î9 Cercle de Gambey (1891) 48.00.10,9 Grand méridien (1891) 48.50. 11 ,0 Moyenne des résultats de Villarceau 48. 00. 10,8 Cercle méridien du jardin (1887) 48. 5o. 10,8 » Ces latitudes présentent un accord remarquable. » La moyenne 48''5o'io",9 résultant ainsi du concours de cinq instruments et de cinq observateurs, il semble permis de lui attribuer une haute précision. » ASTRONOMIE. - Sur une série de déterminations de la latitude, faites au grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris. Note de M. F. Boquet, présentée par M. Mouchez. « Les observations suivantes de la Polaire (x Petite Ourse) ont été ef- fectuées au grand instrument de l'Observatoire de Paris, spécialement dans le but de rechercher la variabilité de la latitude. Elles embrassent une ( «97 ) période de sept mois. J^es lectui'es du cercle ont toujours été faites sur le même trait : hi détermiuation du nadir suivait ou précédait de très près celle de la position de la Polaire, un quart d'heure au maximum. Il a été fait, en moyenne, trois séries de dix pointés sur la Polaire et deux groupes de dix pointés sur le nadir. Le cercle était lu avant et après chaque série de pointés, soit quatre lectures pour l'étoile et trois pour le nadir. » Nous avons pris les moyennes mensuelles. L'éphéméride adoptée pour la distance polaire de a, Petite Ourse est celle de la Connaissance des Temps, avec une correction de — o", [ à la déclinaison. Cette correction a été fournie par de nombreuses séries d'observations de passages supé- rieurs, et inférieurs effectuées par M. Périgaud au cercle mural de Gambey. » Nous donnons, dans le Tableau ci-dessous, les résultats obtenus ; toutes les observations ont été faites de jour : Passage Nombre Dales. observé. Laliliide conclue. d'observation^. 1891. Févriei- S 48-5o-"5,9 i4 Mars S 11,2 4 Avril S 11,2 7 Mai S 11,0 5 Juillet I 10,9 ^ Août I lOiQ 7 » En juin, il n'a été possible d'effectuer que deux observations, dont luie incomplète. Quoique la moyenne obtenue s'écartât très peu des nom- bres ci-dessus, nous ne l'avons pas fait figurer dans le Tableau. » On n'aperçoit dans la marche de ces nombres aucune trace de la loi qu'on a cru découvrir dans d'autres Observatoires. Cette conclusion se trouve entièrement confirmée parles résultats parallèles obtenus dans la même période de temps, au cercle mural de Gambey, par M. Périgaud. » G. K., 1892, 1" Semestre. (T. C\I\', ^" 15. 116 ( ^9*^ ) ASTRONOMIE. — Obsen'ations de la comète Swift (1892, mars 6) et de la comète Dennin^ ('892, mars 18), faites au grand èquatorial de l'Obser- vatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayet et L. Picart. Note de M. ii. Rayet. Temps moyen Dates (le 1892. Bordeaux. Il lU > Mars 2.5 16.17.21,4 3i 16. 82 . i- ,5 Avril I 16. 14.37 ,7 2 16. 22. 35 , I 3 16.36.29,2 4 16. 1.48,8 8 16. 1 1 .27,7 Comète Swift (1892, mars (i). Ascensi'-m Dislance ilroite Log. fact. polaire Log. fact. appareille. parallaxe. apparente. parallaxe. Étoiles. Observ. h m s 20. 22 . 15,59 — I ,565 103.54.59,0 — 0,839 I L. Picart 20.47.28,18 —1,537 98. 9.45,0 -0,828 2 L. Picarl 2o.5i.i8,4i — T,558 96.26.58,6 ■ -0,819 3 L. Picart 20.55. 13,23 -7,547 95.23.17,9 -0,818 4 G Ravel 20.59. 3,87 -1,527 94.20. 1,0 -o,8i5 5 G Ra\el 2 1. 2 . 46 , 53 -7,569 93.18. 2,9 -0,808 6 L. Picart 21 . 17. 39,81 —7,553 89. 9.48,6 —0,793 /' G Ravel Dates 1801. Temps moyen de Bordeaux. Mars 3i 9.82.27,7 Avril 3 8.54.33,0 Comète Denning (1892, mars 18). Ascension droite apparente. Il ai :i O. 0.09,66 O. 18. 19,33 Log. fact. parallaxe. +7,594 +T,729 Dislance polaire apparente. 29.22.40,4 29.18.57,5 Log. fact. parallaxe. — 0,900 — 0,869 Étoiles. 8 9 Observ. G. Rayet G. Ravet Étoiles. Positions moyennes des étoiles de comparaison pour if Ascension droite Héduction Catalogue. moyenne. au jour. Schjellerup, n° 8o3o 20. 2&. 15,97 Lalaiule, n" 4o345, Verseau 20.48.18,68 Annales de l'Obs. de Bogenhausen, n= 26544 20. 49 .43, 25 Weissej. H. XX, n° i25o Weisse,. H. XXI, n" 5 Annales de rObs. de Bogenhausen, n" 271 21 i[Weissei. H. XXI, n» 826. —Catalogue de Glasgow, n° 5436] Helsingfors-Gotha, n° 14657 Helsingfors-Gotha, n" 816 20.00.09, '6 21. 8 . 4 1 , 66 20.09. 7,79 2 I . 16. 20,85 28.59.81 , 10 0.20.34,59 — o , 64 —0,62 — 0,60 —0,58 — 0,62 — o,58 -o,58 — 3,82 —3, 28 32,0. Distance polaire moyenne. io3'!54'. 8, "7 97 • ' 7 • 44 , 4 96.26.45,9 95.22.19,5 94- 19-54,7 98.25.45,8 89. 5.47,7 29.1 -.if, ,8 29.11. 9,8 )) \a\ conièle SwiFt est très brillante avec un iiovan de n"-'-^" "randeur, Réduction au jour, '\- 9,56 + 11,70 + 11 ,OJ + 1 1 ,22 + 11,46 + 11 ,5i -1-12,12 -+- 7>79 + 7,86 ( 899 ^ une chevelure de 8' de diamètre et une trace de queue. T^a comète Den- ning est très faible. » ASTRONOMIE. -■ Sur la théorie des satellites de Jupiter. Note de M. J.-J. Landerer, présentée par M. .Tanssen. « Le travail que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Aca- démie a été entrepris dans le but de soumettre au contrôle de l'observa- tion la théorie des satellites de Jupiter, de M. Souillart. Un seul cas excepté, il ne contient que les éclipses et les passages des ombres dont le commence- ment et la fin ont pu être observés par des circonstances atmosphériques irréprochables. Jusqu'en 1889 l'instrument employé a été une lunette de loS""'" d'ouverture, armée d'un grossissement de 180; à partir de cette époque, une lunette de i3d""", avec un grossissement de 220. A moins d'indication contraire, il n'y est question que de mes propres observations. 1) Quoique relativement à l'instant de la conjonction déduite de l'obser- vation il puisse y avoir une incertitude de quelques minutes, les demi-durées ont été déterminées en calculant la latitude du satellite, ainsi que les divers éléments qui s'y rapportent, pour l'instant ainsi déduit. En raison du but proposé, ce procédé était naturellement le plus logique, d'autant plus que l'erreur qui en peut résulter pour la demi-durée est bien négligeable. Re- marquons en outre qu'elle l'est davantage lorsqu'il s'agit, et c'est ici souvent le cas, des phénomènes observés loin des nœuds. » Dans l'observation des passages des ombres on a eu égard à deux, corrections, relatives à la dilïraction et à la distance de la corde |)arcourue au grand axe du disque. Il est aisé de comprendre jusqu'à quel point ces deux causes, trop souvent négligées, tendent à raccourcir en apparence la durée du passage, siutout quand il s'agit des ombres des troisième et du quatrième satellite observées près des bords polaires. » En élargissant un peu le cadre de cette étude il ne sera peut-être pas déplacé de signaler aussi le résultat du calcul de l'éclipsé du quatrième satellite qui, d'après la Connaissance des Temps, doit avoir lieu, le 16 avril de la j)résente année, et dont la demi-durée serait de 2o"'44'- D'après le nouveau calcul le satellite doit se trouver, au moment de la conjonction, en dehors de la section de l'ombre, à 3' de son boni boréal ; partant en dehors aussi de l'anneau de la pénombre que l'on pourrait estimer comme étant réellement efficace. ( 90O ) » De l'ensemble des faits que je vais exposer tout à l'heure il ressort un accord satisfaisanl entre la théorie et l'observation, du moins dans le degré de précision que ces observations comportent. Une légère particu- larité mérite à peine d'être signalée. En admettant qu'au i^' janvier i85o la valeur de la constante 7, était de 3i4°46'i6",56, l'accord de l'ensemble s'établit moins bien qu'en adoptant une valeur un peu moindre. Je me suis arrêté à 3i4''45'o". La vraie valeur doit différer très peu de 3i4°45'io . » Dans la liste suivante les éclipses et les passages des ombres sont inscrits par ordre de latitude croissante, en faisant abstraction du signe. Les demi-durées sont exprimées en minutes et secondes. Eclipses. Ocmi-diirée Connaissance Iiiff. Satellite. Date. ralculée. observée, des Temps. cale — obs. ms ms lUS m s 111 1890 Oct. 19 io5.i8 loS.oo 106.27 0.18 m 1887 Mars 3 53.32 53.52. 56. 10 —0.20 III 1876 Mars i4 'i7-59 47-4i(') 5o. 4 0.18 m 1887 Juillet 3 45.32 44.56 49- o o-36 m 1881 Sept. 18 43.58 44.25 46.48 —0.27 IV 1890 Août 5 i33.34 i33.4i 137.10 — o. 7 IV i885 Févr. 2 i32.52 i33.56 137. 55 —1. 4 IV 1878 Juin 26 123.29 19.3. 24(-) 127.40 — o. 5 IV 1891 Sept. 28 io5.35 io5. 2 110.42 o.33 IV 1 883 Avril 4 35.5 34. 11 43.3 o.54 Passages des ombres. Demi-durée Connaissance DilT. Salellite. Date. calculée. observée. des Temps. cale. — obs. tu s m s ra - m -. 1 1889 Juillet 3o 65. 4i 65.32 » o. 9 1 1887 Avril 29 63.12 63. o » 0.12 II 1888 Juin i5 58.11 59.14 » — I- 3 111 1891 Novembre 28 . . 90.56 92. 2 98. o — i. 6 m 1889 Septembre 9.. . 88.38 86.24 » 2.i4 111 1887 Mars 28 54.43 53.9 » 1.34 III 1887 Mais 51.28 5i.5o » —0.22 (') Observation de M. Jean, faite à l'Observatoire de Toulouse, à l'aide d'une lunette de 15"^". (') Observation de M. Ferrolin, faite à l'aide d'une lunette de 108""". ( ()0 1 ) Satellite. Date. m 1881 Décembre 3i IV 1891 Septembres. IV 1891 Novembre 9 . IV 1889 Juillet 24 .. . Denii-du rée Connaissance Diff. raiculée. observée. des Temps. cale. — obs Ili s m s m s Dl i 48.23 49. Ql » -0.58 I I 3.3o 113.54 124. 0 —0.24 97.58 (• ' ) 97 • 20 log.So 0.38 35. 9.'! 36.10 )) -0.48 MÉCANIQUE. — Sur les transformations en Mécanique. . Note de M. P. Painlevé, présentée par M. Darboux. « Soit T(y', ...,q\,q, <7a ) t't T, (7',, . ..,q\,q^, .. ., 7^) deux formes quadratiques des variables 9) , dont les discriminants A et A, sont diffé- rents de zéro et qui, par suite, peuvent toujours être regardées comme les demi-forces vives de deux ,s\stèines matériels S et S,. Soit, d'autre part, Q, et Q', des fonctions quelconques de q^, 7,, .... qi,. Ecrivons les deux systèmes d'équations de Lagrange et ' [i = i , -2 k]. d ~dt \0q', d dt, Les équations (i ) définissent q.^, • • • > ^a) ! (') Observation de la première moitié du jjassage. ( 9^2 ^ T(r\ , ..., r]., q,, . . . , q,,) désigae une forme quadratique des variables r\. » Observons d'abord que, quels que soient T et les Q,, les relations entre les y, ne sont pas modifiées quand on remplace T par (Jl,, Q,- pai- aQ,-, C et a clant des constantes différentes de zéro. Pour T et Q, quel- conques, il n'existe pas, comme nous Talions voir, d'autres équations (2). » Si T est quelconque, mais si les Q,- admettent une fonction de forces, Q,= ^, on peut, comme l'a montré M. Darboux, remplacer T par C(U +- h)T, et U par . , , , ' sans modifier les relations entre les r/,-. » Pour T quelconque, on forme de cette manière toutes les équa- tions (2). » Traitons maintenant la question posée, en nous'plaçant d'abord dans le cas où tous les Q,- sont nuls. S'il en est ainsi, les Q,' sont nuls égale- ment, car les relations entre les y, ne dépendent que de (2k — 2) con- stantes. Le j)roblème auquel nous sommes ramenés coïncide donc, pour k = 1, avec le problème de M. Dini. En généralisant la méthode par laquelle M. Darboux résout ce dernier problème, nous montrons que les équations (i) (où les Q,- sont nuls) admettent l'intégrale du second degré » Le premier membre de (4) ne se réduit à une constante que si T, =: CT. » Il résulte de là qu'o« peut passer du. système (}) au système (2) {où Q,. = Q,' = o ) par la transformation 5) "3: = ^'"iï:" » Quand T et T, satisfont à cette condition, à des fonctions Q,- quelconques correspondent, ainsi qu'on le voit aisément, des fonctions Q- telles que les systèmes (i) et (2) définissent les mêmes relations entre les ly,, et l'on passe encore de (1) à (2) par la transformation (5). » Inversement : 1° si les formes T et T, sont telles qu'à des fonctions Qi quelconques on puisse faire correspondre des fonctions Q,' pour les- quelles le système (2) répond à la question, on peut passer de (i) à (2) par la transformation (5), et quand on annule tous les Q,, les équa- tions (i) admettent l'intégrale (4); 2" si, pour certains systèmes de fonc- C 9o3 ) lions <),, Q,', on peut passer rie (i) à (2) par une transformation (h = kiq,, .. ., qk)dt^, la même substitution transforme (i) en (2) quand on annule les Q, et les Q,' , et les propriétés précédentes s'appliquent. » Cette dernière partie du théorème, prévue par M. Appell, a été dé- montrée par M. Dautheville pour /• = 2. » Il convient de signaler le cas où T, coïncide avec une des torces vives T' qui dérivent de T, quand on remplace les par exemple : dt dt^ i ' ^' dq^ dc]\ ' ' -^ est donc une fonction de ^,, -j- et de J- • f^ous montrons que l'expres- sion 1 dq^ dt ( 9^1 ) est II /If intégrale première du second degré de (i) K = R„ + Kq = h . Trois cas sont possibles : )) i" K se réduit à une constante; les équations (i) et (2) se corres- pondent alors par la transformation (5). » 1° K.2 ne diffère pas de CT; ce cas ne se présente que s'il y a une fonction de forces, et si les équations (2) se déduisent de (i) par la trans- formation de M. Darboux. » 3° Les équations (i) admettent une intégrale du second degré qui n'est pas celle des forces vives. )) Si donc on laisse de côté les deux transformations signalées au début et qui s'appliquent quelle que soit la forme T, il ne saurait exister d'équa- tions (2) répondant à la question que si le problème des géodésiques relatives à T admet une intégrale du second degré. La réciproque n'est vraie que pour k=i; la transformation (5) fournit alors, quelles que soient les fonctions Q,, des équations (2); mais pour des forces Q,- particulières, il peut exister d'autres équations (2); notamment les équations entre les q, définies par (i) peuvent admettre un groupe continu de transformations qui ne conserve pas les géodésiques. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'analyse combinatoire circulaire. Note de M. E. Jabloxski, présentée par M. C. Jordan, « 1. On peut envisager l'analyse combinatoire de deux points de vue distincts; les objets combinés, arrangés ou permutés peuvent être supposés placés en ligne droite ou autour d'un cercle; l'objet de celte Note est de montrer comment on peut évaluer les nombj-es de permutations el d'arrange- ments circulaires complets. Pour les combinaisons, il n'y a rien de nouveau à dire, elles sont les mêmes dans les deux analyses. )) Ma méthode, pour les permutations circulaires de m objets, consiste à partager l'ensemble des permutations reclilignes des mêmes objets, avec les mêmes répétitions, en groupes pouvant se décomposer en portions identiques de w^ objets et pas moins, m^ étant un diviseur de m. Chacun de ces groupes répondant à un même nombre nip redonne mp fois la même permutation circulaire; la question est donc ramenée à chercher le nombre des permutations rectilignes répondant à un même nombre mp. » 2. Soient ce, [i, ...,\ les indices d'une permutation recliligne, D leur ( 9o5 ) plus grand commun diviseur. Posons a = a' .D, [i r= [i . D, . ..,\ = X'.D. «', p', .... V sont premiers entre eux. » Faisons a -+- (î -!- . . . 4- X = /n = /n'D et désignons par Vin), quel que soit l'entier n, le nombre entier (m'n)] {a'n)](?'n)l...(l'n)l' qui est le nombre des permutations rectdignes complètes d'indices cc'n, (i' n y n. » Soit maintenant c/^, un diviseur quelconque de D, désignons par q(-t-) le nombre des permutations rectilignes d'indices a, [i, ...,'k qui peuvent se décomposer en dp portions identiques et pas plus de -j ou rrip objets. On a D "^qI^) =P(D) (dp divis. (le D, y compris i et D). 1 » Plus généralement, soit n un diviseur quelconque de D et d^ un divi- seur quelconque n, y compris i et //, nous aurons l'i{i) = ^("y- d„ est aussi un diviseur de D et -j- se retrouve parmi les nombres -r- : donc *'/ "p toutes les égalités précédentes contiennent tous les nombres Qfjui répon- dent aux différents diviseurs de D et rien que ceux-là. On a ainsi pour dé- terminer les nombres Q un système linéaire d'équations à autant d'incon- nues que d'équations. Il est aisé de voir que le déterminant principal de ce système est -f-i, et, par suite, que ces équations déterminent complè- tement les inconnues. )) Cela posé, le nombre des permutations circulaires complètes d'indices a, [i, . . .,\ est qui peut se mettre sous forme linéaire et homogène des nombres P(«). Il C. K., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 15.) II7 ( 9o6 ) n'est jDas nécessaire pour cela, ainsi que me l'a fait remarquer M. C. Jor- dan, de résoudre les équations en Q, il suffit de faire usage d'un théorème général de la théorie des nombres, à savoir : les mêmes notations étant conservées, si l'on a n Y R{dç) — S(/i) (f/, divis. de n, y compris i et n), on a aussi R („,= s(M~is{î) + .s(i)_is(j|,) + .... Les 2 s' étendant ici aux combinaisons simples deux à deux, trois à trois, etc. des nombres a, />, c, . . ., / qui sont tous les facteurs premiers distincts du nombre n. )i Si l'on fait S(«)= n, on trouve R(.)=.(i-i)(.-^)...(;x-i)=?("). (p(«) étantle nombre qui exprime combien il y a d'entiers premiers avec^i et moindres que n. On a donc 2'^ ,^(d')=d (rf' divis. de rf), et le nombre à évaluer peut s'écrire ^i[Q(?)i?(^')] - ^À^(^)^(^d) (rfdivis.deD). 1 ' 1 1 qui est le résultat cherché; il faut convenir de faire (p(i)= i. )i ?>. La question étant résolue pour le nombre des permutations circu- laires complètes, il est aisé d'en déduire la solution de la même question pour les arrangements c/rcu/a/re^ complets. On considère les arrangements rectilignes complets de p lettres distinctes m à m, on les décompose en permutations rectilignes et l'on passe ensuite des permutations rectilignes aux permutations circulaires, comme on vient de le dire. » 4. La méthode qui a réussi pour la réduction de la somme b 2Q(§)^ (rf divis. de D) ( 907 ) peut être appliquée au cas plus général où l'on aurait à réduire D 2q(§)^' (r/divis. dcD), 1 où t est quelconque. Si l'on fait P(n)=2Q(^) (rfdivis. den). 1 on trouve ou ?f(") ~.)v^\A---v-i' a, b, c, ..., / étant tous les facteurs premiers distincts du nombre en- tier n. ') Cette formule ne suppose rien sur la fonction Q(-i)> si ce n'est qu'elle ait une valeur déterminée, mais arbitraire, pour chaque diviseur d; de là une infinité d'identités que l'on peut étendre à l'Algèbre, en rempla- çant le nombre entier D par un polynôme entier en x, et les entiers d di- viseurs de D par les polynômes entiers diviseurs du premier polynôme, en convenant, pour préciser, que tous les termes de plus haut degré enx auront un coefficient égal à + i . » -tj" PHYSIQUE. — Sur la chaleur spécifique des métaux. Note de M. Le Veriiier, présentée par M. Mascart. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats de quelques recherches que j'ai faites au Conservatoire sur la chaleur spécifique de di- vers métaux (cuivre, ai'gent, aluminium, zinc et plomb). » Dans ces expériences je mesurais, au moyen du pyromètre de Le Cha- telier, la température an moment même de l'immersion dans le calorimètre. Cette méthode m'a permis de constater, dans tous les métaux étudiés, des points singuliers analogues à ceux que M. Pionchon a signalés pour le fer, le nickel et le cobalt. » La chaleur spécifique / — - j reste sensiblement constante pendant des périodes qui n'excèdent pas, en général, un intervalle de 200° à 3oo°; ( 90» ) puis elle change brusquement. La variation de la chaleur totale est donc représentée, non par une courbe continue, mais par une ligne brisée. » Les différentes portions droites de cette ligne peuvent se raccorder par des éléments de courbe variables. Au voisinage des points singuliers, l'état du corps n'est pas fonction de sa température seule; il change avec la manière dont elle a été atteinte. Le travail moléculaire qui correspond au changement d'état subit, en général, un certain retard, et l'on ne trouve pas les mêmes chaleurs totales pendant le réchauffage ou le refroidisse- ment. Si l'on part d'une température inférieure, pour y revenir, après avoir dépassé celle qui correspond au point singulier, on obtient un cycle fermé, et non une courbe unique. » Je signalerai le cas du plomb : ce métal commence à se modifier à un moment où la chaleur totale correspondante à l'état qu'il va prendre serait inférieure à celle qu'il possède déjà. Aussi la courbe présente un palier : la chaleur totale reste à peu près la même de 20" à 3o°. » Le zinc est remarquable par les anomalies considérables qu'il présente pendant sa seconde phase, entre 1 1 0° et 200°. On sait qu'à cette tempéra- ture il subit aussi une modification prononcée au point de vue mécanique : il devient malléable et acquiert une faculté d'allongement presque infinie. )) Si l'on rapproche mes observations de celles que M. Le Chatelier a données sur les variations de la résistance avec la température, on peut remarquer que la seconde phase (commençant à des températures de 200° à 3oo°), coïncide toujours avec la période où les métaux sont le plus mal- léables, en ce sens cjue le rapport entre l'allongement et la charge de rup- ture y est maxinuun : au delà de cette seconde phase, ils deviennent cas- sants parce que la charge de rupture devient très faible. » Les résultats de ces expériences sont consignées dans le Tableau ci- joint. » J'ai tracé les courbes îles chaleurs totales à partir de zéro : mais, aux températures basses, le procédé de mesure employé n'est pas sensible et les déterminations n'offrent d'intérêt qu'au-dessus de 100". A. o à 23o. B. 220 à 200. A'. aSo à 3oo. . Plomb. Chaleur spécifique moyenne. o,o38 A peu près nulle. o,o465 Chaleur totale. O,o38^ Presque constante. ! , 1 5 -f- o , o465 ( t — 200 ) ( 909 ) A. o à I lo . . . B. 100 à 140 (très variable) . A'. 1 10 à 3oo. . A". 3oo à 4oo. . . A. o à 3oo . A'. 3oo à 53o. B'. j3o à 56o . A". 540 à 600. Zinc. Chaleur spécifique moyenne. Chaleur totale. 0 , 096 0 , 096 X t Absorption de o"',8 vers 110°. o,io5 11,36 -t-o,io5(f — 110) o, 122 o, I22(« — 300) 'Croît rapidement au-dessus i de 4oo et s'élève à 46"' vers > 4'0' ""1 P6" avant la fusion. Aluminium. o, 22 o,3o La cristallisation du silicium se fait ; vers Soo", et le point singulier B' f se rapproche de cette tempéra- i ture dans laluminium siliceux. 0,22^ 65 -t- o,3o(< — 3oo) Absorption de 10"' vers 535. 39 4- o,46(< — 53o) I •■59- ) 170*^"' vers 1 ^o"^"' vers 600 ; se relève ensuite rapidement et dépasse 200 avant la fusion (620°). A. o à 260 . . . A'. 260 à 660. . . A". 660 à 900. . Al ■gent. o,o565 o,o565i 0,075 i4"',7 + 0/075 («- , 44cal^r7 ^_ 0,066 (i- -260) -660) 0,066 62"' vers 930, un peu fusion. avant a Cuii-re. A. o à 36o. . B. 020 à 38o. . A'. 060 à 58o.. B'. 56o à 600. . A". 58o à 780.. B". 740 à 800. . A". 780 à 1000. o,io4 » o, 125 « 0,09 » 0,118 o, io4< Absorption de 2"' vers 35o. 37,2 -t-o, i25(«— 36o). Absorption de 2"' vers 58o. 37 + 0,09 (< — 58o) Absorption de 3"', 5 vers 780. 92 -t-o,ii8 (<— 800) 1 17"' vers 1020°. ( 910 ) OPTIQUE. — Sur ta polarisation de la lumière diffusée par les milieux troubles. Note de M. A. Hcriox, présentée par M. Mascart. « Dans un Mémoire inséré aux Annales de Chimie et de Physique ('), M. L. Soret a cherché à expliquer la polarisation atmosphérique en ad- mettant que « les choses se passent comme si, sous l'influence de la lu- )) mière, les particules diffusantes devenaient des centres de mouvement » vibratoire identique à celui des atomes de l'éther dans l'onde incidente » . Il a montré de plus qu'il fallait, pour avoir le mouvement réel au point considéré, ajouter à l'action de la lumière incidente celle produite par la lumière diffuse en des points voisins de celui que l'on envisage. » Se plaçant dans le cas limite d'une masse sphérique homogène éclai- rée par un faisceau de lumière naturelle parallèle à une direction donnée qu'il prend pour axe des x, il calcule l'action exercée par cette masse sur son centre. Le résultat de son calcul est le suivant : la vibration résultante an point O, centre de la sphère, admet deux composantes égales, suivant les directions OY et OZ et une composante plus petite dirigée suivant OX. » En admettant ces résultats- indiqués par M. Soret, il devient facile de calculer la proportion de lumière polarisée qu'on devrait trouver dans la lumière diffusée par le point O suivant une droite OA faisant un angle w avec l'axe des Y et situés dans le plan XOY. En effet, le mouvement prove- nant de l'onde directe donnant seulement deux composantes égales sui- vant les directions OY etOZ, on aura en fin de compte à considérer deux vibrations égales dirigées suivant OY et OZ, et correspondant à une inten- sité m, et une vibration suivant OX correspondant à une intensité plus faible n. Les composantes normales à OA seront dirigées l'une suivant OZ, l'autre suivant OB normale à OA dans le plan XOY. L'intensité de la pre- mière sera m, celle de la seconde msin-co -t-ncos^w. Dès lors, on aura pour la quantité de lumière naturelle dans le faisceau considéré m sin- w + n cos^w et, pour quantité de lumière polarisée, m — m sin^to — ncos-co = (m — «)cos- = o, et immédiatement après pour la valeur de w, que l'on s'est désignée d'avance. » Exemple de mesures faites par la première méthode indiquée : Première solution. Quantité de lumière polarisée. to. Observation. Calcul. o 0,819 0,819 ,5o° à droite. . . 0,242 o,23i 0,228 Seconde solution. Quantité de lumière polarisée. w. Observation. Calcul. O 0,83i 0.83l So" à droite . . . o,53o o,5i2 0,520 5o° à gauche . . 0,221 I 30° à gauche . . 0,49.5 )) Je me propose de continuer ces recherches et de les appliquer à l'étude de la polarisation atmosphérique. » CHIMIE. — Sur la décomposition du permanganate d'argent et sur une asso- ciation particulière de l'oxygène avec l'oxyde d'argent. Note de M. Alex. GoRGEU, présentée par M. Friedel. « Le permanganate d'argent se décompose spontanément à la tempéra- ture ordinaire, au sein de l'air et de l'eau, mais très lentement; à 100° ou dans l'eau chaude son altération est plus rapide; vers i35° sa décomposi- tion est brusque et accompagnée de déflagration. Tous les résidus obtenus dans ces diverses conditions sont opaques et ne présentent pas de forme cristalline bien définie ; ils dégagent du chlore au contact de l'acide chlorhy- drique; ceux qui ont été produits à 135° sont anhydres, les autres ren- ferment de rl^ à Y^ d'eau. Ils ne perdent rien dans le vide. » L'expérience a prouvé que le mode d'analyse indiqué par la nature des corps décelés qualitativement dans ces suroxydes était insuffisant et laissait passer inaperçu de y^ à -p|^ d'un élément que l'on a reconnu être de l'oxygène en opérant de la manière suivante : le ballon dans lequel on faisait ordinairement le dosage de l'oxygène fut disposé de manière à opérer en présence d'un courant d'acide carbonique et à n'introduire le suroxyde dans le mélange acide réducteur qu'après avoir chassé tout l'air de l'appa- reil. A partir de ce moment, on procédait à l'attaque complète en amenant ( <)'- ) lentement à l'ébiiliitiou le liquide du ballon lont va continuant ù recueillir les gaz dégagés dans l'appareil Duprc rempli de solution de potasse. L'o- pération achevée, on a toujours constaté la présence d'un volume d'oxygène dont le poids correspondait, à quelques millièmes près, à ce qui manquait en centièmes aux nombres fournis j)ar les détails de l'analyse. ') Je ne citerai ici que la movenne des résultats fournis par l'analvse des résidus de la ciécomposition du permanganate d'argent opérée au sein de l'eau maintenue à 7,3". Ce sont ceux dans lesquels se rencontre la plus forte proportion d'oxygène inactil et les conditions qui accompagnent leur production ne permettent pas plus de supposer la décomposition du iirot- oxyde d'argent que la réduction du manganèse à un degré d'oxvdation inférieur au bioxyde. On s'est assuré que les proportions d'oxvgènc actif ou inactif trouvées au moyen des liqueurs titrées restaient les mêmes, soit que l'on se servît de l'acide oxalique, du sulfate ferreux ou de l'acide ar- sénieux pour opérer la réduction des manganites d'argent en présence de l'acide sulfurique et dans les conditions les plus variées : Analyse. (MnO')'Ai;.j ^-(t-r-iU). 0^:^;.::;;:;::::::: ';%\'^.^--i.o.. ^;;:^|.s,33,.o,. AqO 53,38 5-2,73 Ox inaclif 2,75 3,64 HO 3,29 4,09 Perle 0,54 » 1 00 , 00 » La ])roportion d'oxygène actif corrcsj)ondant exactement à celle qu'exige le protoxyde de manganèse pour former l'acide manganeux, et cette dernière combinaison étant la plus pauvre en oxvgène qui put se produire en présence du permanganate d'argent, toujours en excès pen- dant la j)réparation, on a cru devoir regarder tout l'oxvgène actif comme combiné au manganèse. » Afin de déterminer auquel des deux corps, bioxyde de manganèse ou protoxyde d'argent, était fixé l'oxygène inactif, on a recherché sa présence, mais en vain, dans les composés oxygénés du manganèse les plus variés tels que les bioxydes les plus riches en r.xygène, les manganites de chaux et de potasse, les manganates et permanganates alcalins ; on s'est assuré, de plus, que, dans les combinaisons où entrent; les suroxydes de manga- nèse et l'oxyde d'argent, la présence de l'oxygène inactif n'était pas un fait C. H., 1S9-2, 1" Serheslic. T. C\1V, ^'> 15) ll8 ( 9i4 ) constant : le permanganate d'argent ainsi que les manganites de ce métal résultant, soit de l'action de l'acide manganeux sur l'acétate d'argent 4(MnO-)AgO, soitde la décoloration du permanganate d'argent par l'eau oxygénée, 2(MnO-)AgO, n'ont pas donné la moindre trace d'oxygène inactif. On a été plus heureux avec le composé qui se dépose au pôle positif lors de l'électrolyse de l'azotate d'argent. Les beaux cristaux ainsi obtenus représentent une combinaison à laquelle M. Berthelot attribue la formule 4(AgO'')AzO^\gO, HO. Ce corps a été soumis, comme les manga- nites d'argent du permanganate, à l'action du mélange des acides oxalique et sulfurique dans un courant d'acide carbonique. Dans ces conditions, on a constaté que les | environ de l'oxygène qu'il renfermait en sus du protoxyde d'argent avaient oxydé l'acide oxalique; le reste, s'élevant de -^ à -^ du poids des cristaux, s'est montré inactif et a pu être recueilli au- dessus de la potasse. Il me paraît bien résulter de ce fait que, dans les produits de la décomposition du permanganate d'argent, la présence de l'oxygène inactif devait être rattachée à celle de l'oxyde d'argent. )) L'oxygène inactif se trouve-t-il, dans ces manganites, à l'état occlus ou à l'état de combinaison? Deux faits, à mon avis, semblent contraires à l'hypothèse de l'occlusion : les corps en question qui, d'après leur ana- lyse, auraient condensé i i3 fois leur volume d'oxygène, ne provoquent pas l'inflammation de l'oxygène sec et surtout, contrairement à ce qui arrive avec l'hydrogène occlus par les métaux, on ne constate pas d'aug- mentation dans l'activité oxydante de cet oxygène si fortement comprimé dans ces manganites. L'hypothèse d'un état de combinaison présente aussi ses difficultés. A la vérité, l'action de la chaleur sur ces produits serait de nature à l'appuyer parce que le départ de l'oxygène inactif exige l'ap- plication d'une température voisine de celle qui provoque la décomposi- tion du carbonate d'argent, iSo" environ à l'air libre. D'un autre côté, il est dilficile d'admettre l'existence d'un suroxyde d'argent inférieur au bioxyde et n'exerçant aucune action oxvdante sur l'acide oxalique lorsque l'on voit, dans les suroxydes d'argent de l'électrolyse, une partie de l'oxy- gène qu'ils renferment, agir sur le même corps réducteur. Il faudrait, avant de se prononcer à ce sujet, connaître mieux les propriétés des sur- oxydes d'argent isolés (') et rechercher si l'oxygène inactif ne peut se trouver associé à d'autres oxydes qu'à celui de l'argent; j'ai commencé ces re- (') Et pailiculièremeiU le sesquioxyde d'argent découvert par M. Bertlielot {An- nales de Chimie et de Phrsiijue, t. XXI, jj. 164; 1880). ( 9i5 ) cherches; les résultats obtenus feront l'objet d'une Communication ulté- rieure. » Ce qui paraît certain, c'est que le manganite d'argent, objet de ce travail, contient, associé à l'acide manganeux, un composé oxygéné de l'argent qui serait le premier représentant, signalé jusqu'à présent, d'une catégorie de suroxydes bien différents de l'eau oxygénée et des suroxydes de potassium, de baryum, de manganèse et de plomb. Ce composé se dis- tingue de chacun d'eux par l'inactivité complète, à l'égard du sulfate fer- reux acide, de l'oxvgène qu'il renferme en sus du protoxyde d'argent, mais de celui-là seulement. Il diffère en outre des suroxydes de potassium et de baryum en ce que, lors de sa décomposition par les acides, il ne produit pas d'eau oxygénée. » La seule conclusion qu'il me soit permis de tirer des faits précédents, c'est qu'il peut exister entre les oxydes métalliques et l'oxygène une asso- ciation distincte de celle qui est connue sous le nom Ci occlusion et à l'état de combinaison proprement dit, association dont le caractère distinctif serait de produire, lors de sa rupture sous l'action des acides, la séparation de tout ou d'une partie de l'oxvgène, en sus du protoxyde, sous une forme aussi peu active que celle que possède le gaz à l'état de liberté. » CHIMIE.— Sur de nom'eaux sels r/f /e/-. NotedeMM. LAcnAuoet C. Lepierrf, présentée par M. SchiUzenberger. )) Le sulfate d'ammonium fondu nous ayant paru, après quelques essais, un bon acent minéralisateur, nous avons soumis à son action un erand nombre de corps minéraux et organiques. Nous décrirons aujourd'hui les résultats obtenus avec le sulfate ferreux. A la température où se font nos réactions, le sulfate d'ammoniiun étant transformé en grande partie en sulfate acide, pour économisf r du temps, nous avons toujours emplové ce sel comme point de départ. Voici notre manière générale d'opérer : )) On fond une molécule Am-SO* et une molécule II^SO'* jusqu'à fusion tranquille (point de fusion 121°); on projette dans le liquide un cinquième environ de sulfate ferreux, ou de sulfate ferroso-ammonique, ou même de la limaille de fer; on chaufTe lentement pour chasser la plus grande partie de l'eau et l'on continue le cliaufTage plus ou moins, suivant les cas, en suivant la marche au microscope. » Dans ces conditions, il se forme successivement plusieurs sels tous cristallisés; ces produits sont, pour la plupart, insolubles dans l'eau froide, qui les attaque cependant peu à peu ; l'eau chaude a une action pluséner- ( 9'^' ) gique. Pour séparer certains de ces corps de l'excès de siiltale d'ammo- nium, Feau seule ne donnerait donc que de mauvais résultais; car, étant donnée la dureté de la masse refroidie, l'action du dissolvant ne peut qu'être leiile; de plus, la pulvérisation est pratiquement impossible parce que le sulfate acide d'ammonium est hygrométrique; mais, comme il est soluble dans l'alcool chaud et que les corps obtenus v sont insolubles, A oici la marche que nous avons suivie ; u Couler la masse en ])laciues, laisser refroidir, concasser grossièrement; faire bouillir au réfrigérant ascendant avec son poids d'alcool à 65°-70<' G.-L.; la masse se désagrège; décanter l'alcool chaud qui a dissous le sulfate acide, répéter le traitement alcoolique s'il le faut; turbiner ou filtrer rapidement le produit restant pour en sépa- rer l'alcool qui l'imprègne; laver à l'alcool à 90°; laisser sécher à l'air. )) Voici maintenant les corps obtenus : » 1" (SO^)='Fe^SOn'e.4Am^SO'.3H=0. — Ce sel ferrosoferrique se forme en ciiauffant le sulfate d'ammonium avec l'acide sulfurique, de manière que la quantité de ce dernier soit insuffisante pour se transformer complètement en SO'AmH; le bain renferme donc un excès de sulfate neutre; par exemple, i85oS'' SO^\m-, loooS'H^SO' et Goo^'' sulfate fer- reux; on chauffe jusqu'à ce qu'il commence à se dégager de l'anhydride sulfureux (275°); dans ces conditions, il se forme des aiguilles incolores prismatiques (|ui, après traitement à l'alcool et séchage à 1 10°, renferment encore 3H-0. Elles sont insolubles dans l'alcool; densité 2,02 à 10°; elles se dissolvent peu à peu dans l'eau froide; l'eau bouillante les transforme facilement en un sulfate basique insoluble, qui se dissout dans les acides; la solution aqueuse faite à iroid ou à chaud réduit le permanganate (nous nous sommes assurés de l'absence des sulfites) et fournit les caractères des sels ferreux et ferriques. » Chauffées, ces aiguilles donnent successivement du sulfate ferrique, puis de l'oxyde ferrique amornhes. » 2° (S0'')^Fe^3Am^S0''. — En continuant à chauffer les aiguilles pré- cédentes au sein du sulfate, elles se transforment en un sel double répon- dant à la tormule indiquée; cependant, comme la transition est difficile à saisir, voici comment nous opérons pour l'avoir our : » On chauffe 88oS'' de sulfate acide et 25o8'- de sulfate ferroso-amuionique hydraté; après le départ de l'eau, il se forme des hexagones blancs, décrits plus bas, puis il se dégage de l'anhydride sulfureux et les hexagones disparaissent peu à peu complète- ment, remplacés par des aiguilles prismatiques; en continuant le chauffage, des va- peurs se forment et les hexagones réapparaissent; si l'on -'atrèie apiès la disparit ion ( i)i7 ) des piemiers hexagones, en suivant nu niirroscope, on obtient facilement le sel en ait^uilles. » Ce ])ro(luit ne réduit jjas le permanganate; densité 2,3i à i/i"- Il est insoluble dans l'eau froide et dans l'alcool; l'eau chaude le dissout et le transforme en un sel basique; il est jaune à cliaud et blanc à froid. Calciné seul, il donne du sulfate ferrique, puis de l'oxyde ferrique, tous deux ap.îorphes. » 3" (SO'')'Fe'-.SO''Am-.— Ce sel double, cristallisé en hexagones, s'est constamiîient produit dans nos opérations : i" par action prolongée de SO^AmH sur le sulfate ferreux ou ferroso-ammonique, jusqu'à évapora- tion complète; 2" par chauffage au sein du sulfate des deux sels ci-dessus ilecrits. Densité 2,45 à i4"; jaune à chaud; blanc rosé à froid; l'eau froide l'attaque lentement eu rongeant les angles des cristaux. Calciné à l'air, il donne le sulfate ferrique, puis l'oxyde ferrique, tous deux cristallisés en hexagones. La solution aqueuse donne par évaporation l'alun ferrico-am- monique. » 4° (SO*)'Fe-. — C'est le sulfate ferrique cristallisé et anhydre, signalé seulement, crovons-nous, dans des fours industriels; il se forme en conti- nuant à chauffer au sein du sulfate l'un cjuelconque des sels précéilents, ou par calcination du dernier sulfate à l'air qui perd la dernière molécule de Am^SO* pour donner le sulfate ferrique. Ce sont des lamelles hexago- nales jaunes à chaud et à froid, de densité 3,o5 à 14"; il se dissout peu à peu dans l'eau froule et est hygroinétrique. » 5° Fe-0'. — L'oxyde ferrique obtenu par calcination des deux seis précédents est cristallisé en lamelles hexagonales quand les produits d'ori- gine le sont; les cristaux, en passant de l'iui des corps à l'autre, gardent leur forme; une calcination :rop prolongée abime les cristaux; densité, 4,93 à 14°. » C'est le dernier terme d'une série de transformations où nous voyons I molécule de sulfate d'ammonium, puis 3 molécules d'anhydride sulfu- rique disparaître j)ar le chauffage sans que, pour cela, la forme cristalline change; ceci rappelle en quelque sorte la stabilité du noyau benzénique ilont les chaînes latérales peuvent disparaître sans que l'édifice principal perde ses propriétés fondamentales de chaîne fermée; dans notre cas, le novau Fe"(J^ serait, comme on i'athnet, létratomique O-Fe-Te-O. r» ( 9i« ) » Sur chacun des oxygènes viendraient se fixer d'abord 3SO% puis SO*Am-, puis -2 SO* Am". Nous remarquerons que les densités croissent sans interruption à mesure que l'on se rapproche de Fe^O'. )) Nous poursuivons l'étude de l'action générale du sulfate d'ammonium fondu, et pous publierons sous peu d'autres résultats. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sulfunque SUT quelques Jiydrocarbures cycliques. Note de M. Maquenne. présentée par M. Friedel. « Dans son travail d'ensemble sur les essences de résine, M. Renard signale ce fait que l'heptine C'H'^ est vivement attaqué par l'acide sulfu- rique, dès la température ordinaire, avec production de deux isomères C'^H"' et d'une petite quantité de carbures plus volatils, formés en ma- jeure partie de toluène C'H^ et d'un nouvel hydrure C'H'', inattaquable par le brome à froid ('). 1) L'auteur semble n'attacher que peu d'importance à cette dernière observation : il est, on effet, singulier que l'acide sulfurique puisse jouer le rôle de corps hydrogénant vis-à-vis de l'heptine; d'autre part, le toluène et l'hvdrure C'H"' se rencontrent toujours dans les huiles légères qui ser- vent il la préparation de l'heptine : on peut, par suite, supposer que ce corps en retient des traces, impossibles à éliminer par fractionnement à cause du voisinage de leurs points d'ébullition ; l'acide sulfurique n'aurait alors d'autre effet, en polvmcrisant l'heptine, que de faciliter la séparation du mélange initial. » Cependant il est aisé de reconnaître que la proportion îles carbures légers produits dans l'action de l'acide sulfurique sur l'heptine varie con- sidérablement avec les conditions de l'expérience : lorsqu'on emploie un excès d'acide et qu'on laisse la température s'élever librement, cette pro- portion peut atteindre jusqu'à 3o pour loo du poids de l'heptine employé; elle est alors évidemment incompatible avec celle des impuretés que peut contenir un produit distillant à température fixe. * » Cette circonstance m'a conduit à reprendre l'étude de la réaction de M. Renard; je me suis efforcé surtout de lappliquer à un produit présen- tant des garanties de pureté indéniables. 1' A défaut de perséite, dont le rendement en heptine est trop faible (') ItENARD, Annales de Chimie et de Physique. 6" série, t. 1, p. 234. ( 9'9 ) pour suffire à une pareille recherche, j'ai réussi à obtenir ce corps exempt de tout mélange en le régénérant du nitrosochlorurc que j'ai décrit dans une précédente Communication ( ' ). » Il suffit pour cela de traiter la combinaison C'H'-AzOCl parla po- tasse alcoolique, en refroidissant pour éviter la polymérisation du pro- duit : la liqueur brunit, il se dépose du chlorure de potassium et il se dé- gage de l'éther nilreux en abondance. Lorsque la réaction est terminée, on précipite par l'eau, on décante l'heptine qui vient surnager, enfin on le sèche sur de la potasse et l'on rectifie. » 23oS'' de nitrosochlorurc cristallisé m'ont ainsi donné 5o6'' de produit pur, passant de io4°,9 à io5°,4, soit 36,5 pour loo du rendement théorique. » f.e Tableau suivant résume les principales constantes physiques de l'heptine pur; on y a joint, pour comparaison, les nombres correspondant au carbure extrait des huiles de résine par distillation simple. Densité Consl. Coùfficicnl Indices Ébullilion à o° capill. dedilatat. — — - — — — sous -G^"", 5. (eau à '|°)' «' à 20°. cleo°ùi5"'. Ha. Ina. Hepline pur io4°,9 — io5", 4 o,8i4i7 t),45 0,001109 i,4'^9''-* 1,45278 Heptine ordinaire. io4%6 — loS^o 0,81424 ^'47 o,qoiio6 i,44o77 i, 45455 » Ces chiffres montrent que l'heptine ordinaire est sensiblement homo- gène et très près de l'état de pureté complète; cette première constatation est importante, car on aurait pu y supposer l'existence d'isomères en même temps que celle de carbures à poids moléculaires différents. » Agité avec son volume d'acide sulfurique à 66°, l'heptine pur se com- porte exactement comme I heptine ordinaire : une partie du cai'bure se dissout, avec échauiï'cment et dégagement de gaz sulfureux; une autre vient peu à peu se rassembler à la partie supérieure du mélange, dont il est facile de la séparer par décantation; si alors on distille, on recueille une quantité relativement considérable d'un produit qui, rectifié sur le sodium, passe de c)\° à 96", sans donner traces île toluène. » L'analyse et la densité de vapeur de ce corps conduisent à la formule prévue C^H'^ : Tiouvé. Calculé. Densité de vapeur 3,5i 3,4o Carbone 85,68 83,71 Hydrcrgène i4j3o i4)29 (') Cuinples rendus, t. CXIV, p. 677. ( 920 ) » Sa détermination exacte permettra d'établir sûrement la structure moléculaire de l'heptine; je me réserve de revenir bientôt sur ce point. )) Les carbures incomplets dérivés de l'acide camphorique sont attaqués par l'acide suUurique de la même manière que l'heptine : en effet, j'ai réussi à obtenir, par la décomposition sèche du camphorate de cuivre, à 270", quelques centimètres cubes d'un liquide répondant très sensible- ment à la formule CM1'\ et qui, au contact de l'acide sulfurique, s'est partiellement converti en un hydrure saturé, résistant à l'action du brome ou de l'acide azotique froids, sans doute identique à l'hexahydrure de xy- lène Cil'" qui se produit lorsqu'on traite i'acide ca«iphorique |)ar le chlorure de zinc ou l'acide iodhydrique. » La pyrogénation du camphorate d'argent m'a fourni un autre carbure C^Ii'^ distillant de 106^ à 108°, et que i'acide sulfurique a également transformé en hexahydrurc de xylène. î' Enfin, le pinène paraît subir dans les mêmes circonstances une traus- formaliou du même ordre, car M. Armstrong a reconnu, dès 1879, la pré- sence d'un carbure C'IP" dans les produits de l'attaque du térébenthène ou de la terpine par l'acide sulfurique étendu ('). » Donc, en résumé, et contrairement à sa manière habituelle d'agir, l'acide sulfurique est capable d'amener certains carbures cycliques de la famille des terpènes à l'état d'hydrogénation maximum. Cette hydrogéna- tion paraît être corrélative du dégagement d'acide sulfureux qui l'accom- pagne toujours et témoigne de l'oxydation d'une partie de l'hydrocarbure; elle peut être interprétée par une influence réductrice qu'exercerait ce gaz sur quelque hydrate instable, résultant d'une action directe de l'acide sulfurique sur le reste (iu produit. » Remarquons en terminant qu'on peut voir là une nouvelle analogie entre l'heptine et les véritables terpènes, qui vient se joindre à celles que j'ai précédemment signalées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches SUT quelques principes sucrés. Note de M. J. Focu. « En comparant la chaleur de combustion de l'érythrite et de la man- nite avec celle de la glycérine, du glycol et de l'alcool méthylique. (') Berichte der deuts. cliem. Gesellschafl, l. XII, p. 1759. ( 921 ) MM. Berthelot et Matignon (') ont observé que toutes ces valeurs aug- mentent suivant une progression régulière avec l'accroissement de l'ato- micité dans l'alcool. En effet, depuis l'alcool méthylique jusqu'à l'érythrite et même jusqu'à la mannite la chaleur de combustion est accrue d'environ I i3C^' par la fixation de CH=0. » Les nombreux corps nouveaux découverts par M. E. Fischer à la suite de ses recherches sur les principes sucrés permettent de suivre plus avant ces relations intéressantes et d'en établir la généralité, k cet effet, M. Fis- cher a bien voulu mettre à ma disposition plusieurs échantillons bien cris- tallisés qui, par les soins de M. Piloty, ont été amenés à ce haut degré de pureté nécessaire pour ces sortes de déterminations. » Voici les résultats thermochimiques : » 1. Glucoheptile a IV^0\- Clialeiir de combustion : deux combustions. Moyenne pour i?"- +3966'''", 5 Pour une molécule : C'H"''0'=r 2 128'' -H 840*^"', 9 à V. c. -f- 841'"''', 2 à p. c. Chaleur de formation : C (diamant.) + II»«-f-0' = C"H"0' cristallisé h- Sjo'-^i.g ). 2. Ghtcoheptose C'WO\ Chaleur de combustion : deux combustions. Moyenne pour i^' --3732^'',8 Pour une molécule : C"H'*0'=: 2108'- -;- ^83*^"', 9 à v. c. et à p.c. Chaleur de formation : C (diamant) + II'* -+- O" = C'IP''0' cristallisé 4- 359C»',2 )) 3. Lactone de l'acide glucoheptonique C" H ' ^ O' . Chaleur de combustion : deux combustions. Moyenne pour is'- +3494"', 8 Pour une molécule : C' H'-0'= 208?'' ) ' ^ '^ ' ' ' ( + 726'^"', 6 à p. c. Chaleur de formation : C (diamant) H- H'2+0'=C'H'-^0' cristallisé ' + 34;^"', 5 » Ces trois corps, très bien cristallisés, représentent dans une même série l'alcool, l'aldéhyde (ou le sucre) et l'acide monobasique déshydraté; les chaleurs de formation diminuent régulièrement de 1 i^^^,'] en raison de la perte successive de H^. La chaleur dégagée par la fixation de H^ sur (') Comptes rendus, t. CXI. p. 12. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, iN» 15.) I I9 ( 922 ) l'aldéhyde est de 13*-"', 5 pour le glucose et de i t^^Sy pour le glucohep- tose, ce qui concorde; entre l'alcool éthylique et l'aldéhyde la différence, d'après M. Berthelot, est de i4^''',o. Enfin, en comparant les chaleurs de combustion, on a : Chaleur de combustion. Différence. Cal Mannile 728,5 "'°' 1 1 2 7 Glucoheplite 841,2 Glucose 673 , o Glucoheptose 7oi,Ç) ■^ » La différence constante pour CH'^O est bien celle observée par MM. Berthelot et Matignon. Il en est de même pour les lactones. » 4. Lactone de l'acide glucooclontque C* IV' O^ : Chaleur de combustion : deux combuslions. Moyenne pour is'. .. +35i8'^"',7 ( -^ SS-t:»' 5 à V r Pour une molécule : C»H''0«= 238s'' ^ „,' ,' ( -i- 837^"', 2 ap.c. Chaleur de formation : C (diamant) -h li"+ 0»= C'II'^O» crist. + 4ooC»i,2 » La chaleur de combustion l'emporte de iio*^''',6 sur celle du lactone C'H'-O'. La même différence existe entre la chaleur de combustion de ce dernier corps et celle du lactone C° H'°0''. J'ai étudié trois lactones iso- mères de cette composition. » 5. Lactone de l'acide mannoniqae droit C^H'"0° »o Chaleur de combustion : deux combustions. Moyenne pour iS"' . . . -j-S^^^cai^g Pour une molécule : C«H'»0= = 178s-- j "^ ôigC^Soàv.c. ( -+- 618'^''', 7 àp.c. Chaleur de formation : C« (diamant)-i- H'^-H O^^: C^H'^O" crist. -+- 292Ca>,i » 6. Lactone de V acide mannonique gauche C°WO^ : Chaleur de comliustion : deux combuslions. Moyenne pour iS'-. . . -i-3465'^^', 7 D I • 1 O-r [ ^ 6i6'^''',Qà v.c. Pour une molécule = 170»'^ J '^ \ H- ôiC^^'iôà p.c. Chaleur de formation : C« (diamant) + H'» + 0" = CH'^O'- crist. -]- 294«'",2 » 7. Lactone de l'acide guloniqiie gauche C°WO Chaleur de combustion : deux combustions. Moyenne pour is'. . . -i-3456"',8 Pour une molécule : G« H'» 0"= 178s'- ( 1- 610^"!, 3 à v.c. { ^ 6i5c»i,oàp.c. Chaleur de formation : C" (diamant) + H'»-!- 0== C^H'^O» crist. + 2g5<^"',8 (9^3 ) )) Ces trois lactones donnent sensiblement le même nombre, comme il arrive en général pour les corps de même fonction. M Les mêmes relations générales reparaissent lorsque l'on compare les chaleurs de combustion de deux acides bibasiques dont la composition diffère de CH=0. » 8. Acide mucique isomère (acide allomucique) C H^O' : Chaleur de combustion : deux combuf^tions. Moyenne pour I6^ . . +2358<^-^',8 ( + 495'^''',3à v.c. \ ~i,3 Pour une molécule : C=H'°0*= 2io5-- » 9. Acide trioxyglutarique inactif C'WO'' Chaleur de combustion pour is'' +2i63"',7 I + 388c^',7àp.c. Chaleur de formation : C^ (diamant) -+- H«+ 0"'= C^H'O^crist. . + 358c-->',2 Pour une molécule : G'^H'0" = iSoS"' » Pour ce dernier corps les données n'ont pu être déduites qu'à l'aide d'une seule expérience; les nombres sont peut-être un peu trop forts, la différence entre les chaleurs de combustion n'étant que de io5^^', 8 (' ). » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la formation de i oxyhémoglobine au moyen de l'hématine et d'une matière albuminoide. Note de MM. H. Bertin-Sans et J. MoiTESSiER, présentée par M. A. Gautier. « On sait que, sous l'influence des acides et de la chaleur, l'oxyhémo- globine se décompose essentiellement en hématine et en matière albumi- noide. Les travaux entrepris jusqu'à aujourd'hui pour réaliser la synthèse de la matière colorante du sang à l'aide de ses produits de décomposition n'ont pas donné de résultats concluants; c'est ainsi que les expériences de Preyer ontété contestées par plusieurs auteurs, entre autres par Hoppe- Seyler et Jœderholm. Les recherches que nous allons exposer nous ont permis de réaliser cette importante synthèse. » Nous avons employé, pour obtenir les produits à recombiner : i" du sang; 2° des cristaux d'oxyhémoglobine. (Nous avons opéré dans chaque (') Travail du laboratoire de M. Berthelot. ( 924 ) cas en présence des ternies accessoires de la décomposition de l'oxyhémo- globine.) » i" On coagule du sang défibriné de bœuf ou de cobaye par deux fois son volume d'éther à 56°. Le coagulum est jeté sur un filtre, bien égoutté, puis traité à l'ébullition par de l'alcool à 90°, contenant 8 à 10 pour 100 d'acide tartrique. On fdtre après refroidissement; on obtient ainsi un liquide alcoolique, brun foncé, renfermant en solution de l'hématine et de la matière albuminoïde (Cazeneuve, 1876). En versant goutte à goutte ce liquide dans un excès d'éther à 65", et mélangeant bien après chaque addition, la matière albuminoïde se sépare en flocons blancs, l'hématine et l'acide tartrique restant en solution dans un liquide parfaitement lim- pide. Le précipité, séparé par décantation, est lavé à l'éther à 65" et dis- sous dans de l'eau distillée; on obtient ainsi une solution incolore, ayant les réactions des matières albuminoides, et ne présentant, même sous une très forte épaisseur, aucune bande d'absorption. D'autre part, la solution éthérée d'hématine est filtrée, puis évaporée au bain-marie; le résidu est repris par très peu d'alcool. La solution alcoolique obtenue présente bien le spectre de l'hématine pure dissoute dans l'alcool acidulé par l'acide tar- trique (bande principale correspondant au 1 626). » On ajoute, devant la fente du spectroscope, à cette solution alcoo- lique acide d'hématine la solution aqueuse de matière albuminoïde ci- dessus et l'on étend d'eau distillée de façon à porter le volume du mélange à huit ou dix fois celui de la solution alcoolique employée. Dans ces con- ditions on voit le spectre changer d'aspect : les bandes ont subi un dépla- cement vers l'extrémité la moins réfrangible; le milieu de la première (pour ne parler que de la plus nette), qui correspondait au 1 626, cor- respond maintenant au 1 648. Le nouveau spectre est identique à celui qu'on obtient en traitant directement une solution de sang par l'acide tartrique concentré. » Si maintenant on neutralise lentement le mélange d'hématine et de matière albuminoïde par de la soude étendue à i pour 100, on voit le milieu de la bande située dans le rouge au \ 648 se déplacer peu à peu jus- qu'au \ 633. Le liquide renferme à ce moment de la méthémoglobine acide. Il en présente le spectre, et il suffit de rendre le milieu très légèrement alcalin pour voir le spectre de la méthémoglobine acide faire place à celui plus caractéristique de la méthémoglobine alcaline ('). Enfin l'addition de (') La première bande du spectre obtenu dans ces conditions est plus foncée par (925 ) quelques gouttes de sulfure ammonique au liquide, quand il renferme soit de la méthémoglobine acide, soit de la méthémoglobine alcaline, fait apparaître très nettement, d'abord le spectre caractéristique de l'oxyhé- moglobine, puis celui de l'hémoglobine réduite. En faisant alors barboter un peu d'air dans le liquide, on voit la bande de Stokes se dédoubler pour redonner les bandes de l'oxyhénioglobine. » A ces réactions spectrales, nous pouvons ajouter les suivantes qui concourent aussi à montrer que les corps formés sont bien de la méthé- moglobine et de l'hémoglobine. La méthémoglobine alcaline obtenue pré- cédemment repasse à l'état de méthémoglobine acide par légère acidifica- tion du liquide. Si à ce moment on ajoute un peu d'hydrogène sulfuré en solution, on observe la formation d'hémoglobine comme par le sulfure d'ammoniaque ('), mais l'excès d'hydrogène sulfuré peut être facilement chassé par un courant d'air, etl'oxyhémoglobine de synthèse obtenue dans ces conditions peut alors être transformée par le ferricyanure de potassium en méthémoglobine, dont on peut vérifier les différentes réactions. De plus, l'oxyhémoglobine de synthèse, traitée par l'oxyde de carbone, présente un spectre identique à celui de l'hémoglobine oxycarbonée; ce nouveau spectre n'est plus modifié par addition d'un excès de sulfure ammonique au liquide. » Nous avons vérifié que notre solution alcoolique acide d'hématine seule ne donne ni méthémoglobine, ni hémoglobine, lorsqu'on la traite de la même façon que le mélange d'hématine et de matière albuminoïde. Au contraire, dès que la quantité de soude ajoutée est suffisante pour rendre la liqueur légèrement alcaline, on aperçoit le spectre del'hématine alcaline. » La formation d'hémoglobine à l'aide de ses produits de décomposi- tion peut être obtenue plus simplement, si l'on ne veut pas opérer la sé- paration préalable de l'hématine et de la matière albuminoïde. Il suffit, dans ce cas, d'ajouter directement de l'eau, de la soude et du sulfure am- monique au liquide alcoolique, qui tient en solution l'hématine et la ma- rapporl aux autres que dans le spectre de la méthémoglobine alcaline pure en solution aqueuse; nous avons vérifié que cette particularité est due à la présence d'alcool dans le liquide. (') Un grand excès d'hydrogène sulfuré fait apparaître le spectre de la ihiométhé- moglobine, comme cela a lieu pour la méthémoglobine pure. ( 9^6 ) tière albuminoïde, que nous avons précédemment dit traiter par l'éther pour en séparer ces deux éléments. » Nous avons obtenu les mêmes résultats en remplaçant dans tous ces essais l'acide tartrique par l'acide oxalique. » i'^ Enfin nous avons répété les mêmes séries d'expériences en substi- tuant des cristaux d'oxyhémoglobine de chien au coagulum obtenu par l'action de l'éther à 56" sur le sang total défibriné. Nous avons pu repro- duire dans ces conditions les mêmes apparences spectrales et par suite ré- générer très nettement l'oxyhémoglobine à l'aide de l'héraatine et de la matière albuminoïde provenant de Voxyhémoglobine, en passant par les mêmes termes de transformation. Mais il faut toujours avoir soin d'opérer très lentement la neutralisation, surtout vers la fin : le temps de l'opération doit durer plusieurs heures. » L'ensemble de ces faits nous paraît établir que, dans les conditions que nous venons de préciser, l'hématine s'unit à la matière albuminoïde de l'oxyhémoglobine pour donner d'abord de la méthémoglobine, puis de l'oxyhémoglobine; à moins que, ce qui nous paraît fort peu probable, un mélange d'hématine et de matière albuminoïde ne puisse donner des apparences et la suite complète des réactions spectrales qui caractérisent l'hémoglobine et ses dérivés immédiats. Nous nous proposons du reste de poursuivre nos recherches en vue d'obtenir des cristaux d'hémoglobine de synthèse, qui donneraient une sanction définitive à notre manière de voir. » ANATOMIE. — Loi de l'apparition du premier point épiphysaire des os longs. Note de M. Alexis Julie.v, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Historique. — Quand on étudie l'ossification des pièces du squelette humain, il semble que l'apparition des points osseux ne soit soumise à aucune règle précise. Pourtant, dès 1819, M. Serres a donné, sur la for- mation des os symétriques, des éminences et des cavités osseuses, trois for- mules que les livres classiques reproduisent sous le nom de Lois de Serres. Mais, la loi étant la constance dans la variété, ce nom ne peut convenir à des formules qui sont loin d'être exactes dans tous les cas. » Tout os long se développe par un point osseux primitif pour le corps (diaphyse), et un ou plusieurs points osseux complémentaires pour ses ( 927 ) deux extrémités (épiphyses), ou bien pour l'une d'elles seulement. Dans le premier cas, l'os est diépiphysnire ; il est raonoépiphysaire dans le second, et alors l'une de ses extrémités est fournie par le point diaphysaire. » Le point diaphysaire apparaît toujours le premier. Mais les points épiphysaires apparaissent-ils dans un ordre régulier? Les épiphyses se soudent-elles suivant un ordre constant? C'est ce que se sont demandé un grand nombre d'anatomistcs, parmi lesquels je citerai principalement MM. A. Bérard, Sappey et Picqué- Ces trois auteurs nous ont, en effet, donné des formules beaucoup plus voisines de la vérité que celles de M. Serres. Mais aucune d'elles ne s'applique à tous les cas, aucune ne représente la constance dans la variété. » Formule d 'après M. A . Bérard. — Les principales formules de M. A. Bé- rard sur l'ossification des os longs me paraissent pouvoir se résumer en la formule suivante : L'épiphyse d'un os long qui se soude la première avec la diaphyse, ou bien S3 développe conjointement avec elle, est celle vers laquelle se dirige le conduit nourricier. Vraie pour les os longs des membres, cette formule ne saurait s'appliquer aux côtes qui, comme on le sait, n'ont pas de conduit nourricier. M Formule de M. Sappey. — Pour M. Sappey, le premier point épiphysaire d'un os long apparaît sur son extrémité la plus volumineuse. Vraie pour le radius, cette formule est inexacte pour le cubitus. En effet, le premier point épiphysaire apparaît sur l'extrémité distale de ces deux os. Or, si cette extrémité est la plus volumineuse du radius, elle est la moins volu- mineuse du cubitus. » Formule de M. Picqué. — Pour M. Picqué, le premier point épiphysaire d'un os long monoépiphysaire apparaît sur son extrémité la plus mobile. Vraie pour les côtes, la clavicule, les phalanges et les premiers métacar- pien et métatarsien, cette formule est inexacte pour les quatre derniers métacarpiens et métatarsiens, dont les deux extrémités sont également fixes. D'ailleurs, elle ne comprend nécessairement pas les os diépiphy- saires; mais elle a néanmoins une incontestable supériorité sur toutes les formules qui l'ont précédée, car la première elle fait intervenir le point de vue fonctionnel. )) Formule nouvelle. — C'est pour moi à la fois un devoir et un plaisir de reconnaître que la formule de M. Picqué m'a mis sur la voie de la décou- verte d'une loi vraie pour tous les os longs de l'Homme, sans une excep- tion qui puisse l'infirmer. Cette loi est ht suivante : Le premier point épi- physaire d'un os long apparaît toujours sur son extrémité la plus importante ( 9^-8 ) au point de vue fonctionnel, c'est-à-dire répondant à l'articulation où se produisent les mouvements les plus importants. )> Je m'occuperai successivement des os longs diépiphysaires et monoé- piphysaires. Au nombre de six, les diépiphysaires sont ceux du bras et de la cuisse, de l'avant-bras et de la jambe. Beaucoup plus nombreux, les monoépiphysaires comprennent les cotes, la clavicule, les métacarpiens, les métatarsiens et les phalanges. » Os diépiphysaires. — Le membre thoracique est, avant tout, un ap- pareil de préhension, dans lequel le rôle le plus important appartient aux articulations dont les mouvements sont les plus variés et les plus étendus. Ces articulations sont, sans contredit, les deux extrêmes, c'est-à-dire la scapulo-lîumérale et la radio-carpienne. Or, c'est au niveau de ces deux articulations qu'apparaît le premier point épiphysaire de l'humérus, du radius et du cubitus. » Le membre abdominal est, au contraire, avant tout, un appareil de marche et de sustentation, dans lequel le rôle le plus important appar- tient à l'articulation la plus étendue, la plus solide et la plus riche en liga- ments. De l'aveu de tous les anatomistes, cette articulation est la moyenne, c'est-à-dire la fémoro-tibiale. Or, c'est au niveau de cette articulation qu'apparaît le premier point épiphysaire du fémur et du tibia. » Fortement unies au tibia, les deux extrémités du péroné sont égale- ment fixes. Mais, tandis que la proximale est entièrement exclue de l'ar- ticulation fémoro-tibiale, la distale contribue fortement, au contraire, à la formation de l'articulation tibio-tarsienne : son rôle est donc beaucoup plus important que celui de la proximale. Or, c'est sur l'extrémité dis- tale du péroné qu'apparaît le premier point épiphysaire de cet os. » Le premier point épiphysaire d'un os long diépiphysaire apparaît donc sur son extrémité la plus importante au point de vue fonctionnel. » Os monoépiphysaires. — Le premier point épiphysaire des os longs monoépiphysaires apparaît également sur leur extrémité la plus importante au point de vue fonctionnel : i° extrémité proximale des côtes, de la cla- vicule, des premiers métacarpien et métatarsien et des phalanges; i° ex- trémité distale des quatre derniers métacarpiens et métatarsiens. » Conclusion. — Je conclus donc que le premier point épiphysaire d'un os long apparaît toujours sur son extrémité la plus importante au point de vue fonctionnel. Telle est la loi de l' apparition du premier point épiphysaire des os longs. Vraie pour tous les os longs du corps humain, elle est sans doute également vraie pour les os longs des autres Vertébrés. Toutefois l'appari- C 929 ) tlon des points d'ossification des Animaux autres que l'Homme est encore trop peu connue pour que je puisse en fournir la preuve, mais je me ré- serve de la chercher. ') D'ailleurs, cette loi particulière n'est qu'un cas spécial d'une loi plus générale, celle de la subordination de l'organe à la fonction, loi qui peut être ainsi formulée : il n'y a pas de fonction sans organe, mais V organe est toujours subordonné à la fonction . » Remarques. — L'extrémité d'un os long la plus importante au point de vue fonctionne! est tantôt la proximale, tantôt la distale. Elle est générale- ment la plus volumineuse et opposée à hi direction du conduit nourri- cier; mais elle est parfois aussi la moins volumineuse (cubitus) ou bien située dans la direction du conduit nourricier (péroné). Elle est très sou- vent la plus mobile, mais parfois aussi la moins mobile (fémur, radius, cubitus) : parfois enfin elle est aussi fixe que l'autre (péroné, quatre der- niers métacarpiens et métatarsiens). Lorsque les deux extrémités d'un os long sont en rapport avec deux articulations d'égale valeur (2* phalange), l'extrémité la plus importante est alors la plus mobile. » Mais, au milieu de toutes ses variations, cette extrémité conserve un caractère constant : elle repond toujours à l' articulation où se produisent les mouvements les plus importants. » PHYSIOLOGIE. — Appareil permettant de répéter facilement les expériences de Paul Bert sur l'air et sur l'oxygène comprimés. Note de M. G. Phi- LippoiV, présentée par M. A. Milne-Edwards. « J'ai entrepris, au laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle, sous la direction de M. N. Gréhant, des recherches sur la respiration des animaux dans les gaz comprimés. » L'appareil dont je me sers a été essayé et a résisté à la pression de 12""". Un dispositif particulier permet de produire une décompression presque instantanée. Je ferai mieux ressortir l'intérêt de ce détail d'appa- reil, si je rappelle que Paul Bert a signalé l'importance de la décompres- sion brusque, dans son travail sur l'influence de la pression barométrique sur l'organisme. » L'appareil nouveau que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est une modification de celui dont mon maître, M. N. Gréhant, avait déjà fait usage. c. R., iSga, i" Semestre. (T. CXIV, N'IS.) I 20 ( 93o ) » 11 se compose d'une chaudière de 5o''', pouvant être hermétiquement close au moyen d'un couvercle fortement boulonné. Au travers du couvercle sont pratiquées quatre ouvertures. Trois d'entre elles sont pourvues d'un robinet chacune, la qua- trième est un corps de pompe dans lequel s'engage une soupape analogue aux soupapes dites de sûreté, très semblable à la soupape de la marmite de Papin. » Le premier robinet est réduit à son ajutage même. 11 est destiné à mettre le réci- pient en communication avec la pompe qui y foule le gaz. Il » L'ajutage du second robinet se prolonge, sous forme tubulaire, jusqu'au fond du récipient, de sorte que les gaz qui pénètrent par le robinet précédent ne peuvent sortir du récipient qu'après y avoir pénétré jusqu'au fond. » Le troisième ajutage porte, extérieurement, un manomètre de Bourdon, indi- quant, à tout instant, la pression à laquelle se trouve le gaz contenu dans l'appareil. » La soupape constitue la partie la plus importante de l'appareil. Son orifice est un corps de pompe vertical, ayant 5'™ de diamètre, dans lequel s'engage le piston fai- sant fonction d'une soupape qui se soulève de bas en haut. Ce piston a la forme d'un tronc de cône; il est fait de cuir pressé entre deux, disques métalliques; sa section transversale moyenne est égale à celle du corps de pompe. Sa lige joue verticalement dans un guide annulaire exactement situé au-dessus du corps de pompe; elle est en- tourée d'un ressort à boudin disposé de telle façon que, à la^pression ordinaire, il (93i ) tienne le pistou soulevé, laissant, par conséquent, le corps de pompe librement ouvert. » Sur la tête du piston vient s'appuyer un levier qui, lorsqu'il est horizontal, main- tient la soupape dans l'orifice qu'il ferme. Un poids court sur ce levier, produisant un eflet d'autant plus énergique de haut en bas, qu'il est plus éloigné de la tète du pis- ton. La charnière, placée au point fixe du levier, permet à celui-ci d'être soulevé à volonté dans le plan vertical et d'être en même temps rejeté de côté. » Il résulte de cette disposition que, si l'on veut produire la décom- pression instantanée, il suffit, loi-sque le manomètre indique la pression convenable, de soulèvera la main le levier du côté du poids et de le reje- ter vivement dans le sens latéral. La soupape se soulève aussitôt et l'équi- libre s'établit, en moins d'un quart de seconde, entre l'intérieur du réci- pient et l'air atmosphérique. >) Si, préalablement, un animal a été placé dans le récipient, en moins d'une demi-minute, après la décompression, temps nécessaire à dévisser les écrous qui maintiennent le couvercle du récipient, cet animal peut être soumis à l'observation dans l'air libre. » Dans une autre Communication, je me propose de faire connaître les résultats que j'ai obtenus à l'aide de cet appareil, aussi bien sur les ani- maux à sang chaud que sur les animaux à sang froid (' )• » ZOOTECHNIE. — Caractères différencieh des espèces ovine et caprine. Appli- cations à l'élude des Chabins et des Mouflons. Note de MM. Cor\evi\ et Lesbre, présentée par m. Chauveau. « Les caractères différenciels sur lesquels on s'appuie pour placer les Moutons et les Chèvres dans deux genres distincts sont peu nombreux, peu prononcés et encore n'en est-il guère qu'un, le Larmier, qui soit vrai- ment caractéristique à cause de sa constance dans l'espèce ovine et de son absence dans la caprine. Les autres : dimensions de la région coccygienne, conformation des mamelles, forme et direction des cornes, absence ou présence des canaux biflexes, sont contingents. » Des dissections comparatives minutieuses et la préparation de sque- lettes provenant de sujets de races variées nous ont révélé des caractères non encore signalés, constants, qui séparent nettement le groupe des ovins de celui des caprins et permettent d'aborder fructueusement l'examen des Mouflons et des Chabins. (') Travail du laboratoire de M. le professeur Rouget, au Muséum. ( 932 ) » Nous extrayons des deux Mémoires que nous avons consacrés à ces études les conclusions qui suivent : » 1° L'espèce caprine se dislingue de l'espèce ovine : (a) par la posses- sion de deux muscles, le sterno-maxillaire et le scalène intermédiaire; (b) par un appareil stomacal proportionnellement plus ample, à papilles no- tablement plus développées et à feuillet plus vaste|; (c) par une placentation dans laquelle les cotylédons utérins sont discoïdes au lieu d'être en cupule ; (V année ) >■ 89.'; CORRESPONDANCE. M. le SucnETAïUE pekpkiuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Ouvrage de M. Ch. André 893 \IM. Cn. Ant>iié et F. Gonnessiat. — Etude expérimentale de l'équation décimale dans les observations du Soleil et des planètes, laite à l'Observatoire de Lyon 893 M. PÉiiIGAUD. — Sur la latitude obtenue à l'aide du grand cercle méridien de l'Olj- servatoire de Paris 89.1 M. F. 13outiET. - Sur une série de détermi- nations de la latitude, faites au grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris. 891I M. G. lÎAYET. — Observations de la comète Swift (T89', mars(i) et de la comète Den- ning (iHgj, mars 18 ), faites au grand équa- torial de l'Observatoire de liordeaux SgS M. .).-.!. L.\NDKHEi5. — Sur la théorie des sa- tellites de .lupiter 899 M. P. Paixleve. — Sur les transformations en Mécanique ■ 9"' M. E. jAiiLONsiii. Sur l'analyse combina- toire circulaire 9"4 M. Le Vehrier. — Sur la chaleur spéciliiiuc des métaux M. A. IIuiuoN. - Sur la polarisation de la lumière diffusée par les milieux troubles. M. ,^LE\. GûiiGEU. — Sur la décomposition du permanganate d'argent et sur une asso- ciation particulière de l'oxygène avec l'oxyde d'argent M.M. L.\cnAUD et C. Lepierue. — Sur de nouveaux sels de fer M. Maquenxe. — Action de l'acide sullu- rique sur quelques hydrocarbures cy- cliques M. .1. l'OGU. — Recherches sur quelques prin- cipes sucrés MM. IL Beiitix-S.vns et .L Moitessier. — Sur la formation de l'oxyliémoglobine au moyen de l'héniatineet d'une matière albu- mino'ide M. Alexis .Iuliex. — Loi de l'apparition du premier point épiphysaire des os bmgs. M. G. PniLiPPoN. - Appareil permettant de répéter facilement les expériences de Paul Bert sur l'air et sur l'oxygène comprimés. MiVL CoiiNEViN cl Lesiirk. — Caractères dif- 90- 910 91.! 91,") 9.8 t)^o 9-.(i N° 15. SUITE nK LA TABLE DES ARTICLES. Paso fci'CDcicls (les espères ovine eL caprine. Ap- plications à l'étude des Cliabins et des Mou- flons M. DE HoCgiJICNY-ADAN.sux. — Halii du 6 avril iS<)2 au l'arc de lialeine ( VIlicr ). . M. DE MoNTE.ssus DK Ballore. - Sur la re- cherche des conditions géographiques cl géologiques caractérisant les régions ù tremblements de terre M. ZtNGEB adresse un relevé comparatif des perturlïations almosphériqu<'S et solaires de la fin de mars et du coninieucenienl Fa;;cs. d'avril i«i,) ■ i|^"> \\ . CiiAPKL adresse une Note M. C.-D. Oauon adresse la description d'une liorloge à laquelle il donne le nom d' .■ horloge géographique >■ q-'!"' M. E. Delaurieji adresse un Mémoire ayant pour litre : « Remarques sur les applica- tions scientifiques et industrielles de la thermo-i'-lectricité <)ii5 l'^RlUTA 9>6 PARIS. IMPRIMEUIE liAUTHIER-VlLLAHS ET KILS. Quai de^ Orands-AtiBustins, 55. Jâ^ 1892 PREMIER SEMESTRE. JUL 7 1892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK MM. liES SECRKTAIRICS PERPÉTUEEiS . TOME CXIV. NM6 (19 Avril 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS I5T FltS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NGËS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adoi'ik dans les séances des 23 jvm 1862 et 24 MAI 1876. T^es Comptes rem/us hehdoTnadaires des séances de I.' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou nuniéio dos Comptes rendus a 'l8 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article i" . — Impression des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent ; L,n^é qui ne dépasse pas 3 pages Les Programmes des prix proposés par l'Académie so<^. qui lui fait équilibre quand il n'y a pas d'agitation. Il vient donc, après avoir divisé les deux membres par ^g où -r désignera soit la durée d'une période après laquelle 3 redevient le même dans l'espace considéré, soit un intervalle de temps assez long pour que le rapport, à t, de l'accroissement de ^ durant cet intervalle et par unité de l'aire a du bassin, soit négligeable; puis intégrons de < = o à / = t. Nous aurons OU bien, évidemment, „, , , Pa— p valeur moy. de w' ( 3) valeur mov. de ^ = ; ce qu'il fallait démontrer ('). » ASTRONOMIE. — Noie de M. Fave accompagnant la présentation de Photo- graphies célestes obtenues à Eeidelberg , par le D' Max Wolf, directeur de l'Observatoire. « Notre Confrère M. Bischoffsheim ayant adressé à M. Wolf sa belle collection des dessins qu'il a fait faire des bâtiments de son Observatoire de Nice, M. Wolf lui a envové en échange des échantillons fort curieux des photographies célestes qu'il a obtenues de son côté. » Deux de ces clichés représentent une région du Cygne où il a réussi, par une pose de treize heures, à mettre en évidence une nébuleuse jus- qu'alors inconnue. Le nombre des étoiles reproduites donne une idée (') La pression moyenne dans un siphon renversé, à branches non verticales, où oscille un liquide pesant, échappe à cette démonstration, par suite de l'existence d'une composante verticale des pressions exercées par les parois, au-dessus du plan horizontal fixe, et dont il faudrait connaître la loi précise de variation autour de l'axe courbe du siphon, pour pouvoir les mettre en ligne de compte. Mais le mouvement sur cet axe se calcule aisément dans l'hypothèse bien admissible que la colonne fluide y ait une longueur constante; et il en résulte pour la pression moyenne à chaque niveau, comme on voit dans le Mémoire cité du \'olunie de i8S3 du Journal de Ma- thématiques pures et appliquées (p. 427 et 428), une formule analogue à (3), où, seulement, la composante verticale w des vitesses se trouve remplacée par ces vitesses mêmes. ( 94i ) fort nette de la voie lactée dans cette région, et du nombre infini des étoiles qui s'v trouvent accumulées. » Un autre cliché à grande échelle a donné une portion minuscule, mais parfaitement reconnaissable, de l'orbite tracée par une petite planète que M. Wolf avait découverte le 2i mars par la Photographie. La pose était de deux heures et a donné les étoiles de i5* grandeur. » Enfin une dernière plaque a montré, de la manière la plus nette, la trace oblique et rectiligne d'un bolide ou d'une étoile filante qui a fait son apparition dans la région sur laquelle l'appared photographique était dirigé. On y distingue très bien les variations d'éclat de ce bolide dans son court trajet dans notre atmosphère. Ce qui enlève tout doute relati- vement à cette apparition, c'est que la même trajectoire a été reproduite identiquement par un second appareil photographique plus faible qui était dirigé à ce moment sur la même région. » L'instrument employé était un petit objectif à portrait de i\ pouces d'ouverture. Presque toutes les plaques sortaient des ateliers de MM. Lu- mière, à Lyon. » PHYSIQUE. — Sur la mesure optique des hautes températures ; par M. A. Crova. « Mes recherches sur les radiations émises par les corps incandes- cents (') m'avaient conduit à proposer, en 1878, de déterminer leur tem- pérature en degrés optiques; j'indiquai le principe des méthodes qui permettent d'arriver à ce résultat et j'appliquai l'une d'elles à des déter- minations faites dans les usines du Creusot (^). » Les recherches récentes de M. Le Chatelier dans la même voie l'ont conduit à des résultats pratiques importants, et ont donné lieu à une dis- cussion à laquelle ont pris part MM. H. Becquerel et Violle ('). Le prin- cipe de la méthode que j'avais adoptée consiste à prendre le rapport de deux déterminations photométriques des lumières simples émises par le corps incandescent et par une lampe Carcel, dans deux régions de leurs (') Comptes rendus, t. LXXXVIl, p. 822 et 979; t. XC, p. 232 (1878-1880), et Ami. de Chimie et de Physique, 5= série, l. XIX, p. 472 (1880). (2) Comptes rendus, t. XCII, p. 70 {1881). (3) Ibid.. l. CXIV, p. 2i4, 2.55, 34o, 890, 47» et 734 (1892). ( 942 ) spectres définies par leur longueur d'onde; elle a l'avantage d'être indé- pendante des intensités absolues, et, par suite, de supprimer la nécessité d'un étalonnage delà lampe; de plus, elle est, dans une large mesure, indépendante du pouvoir cmissil du corps incandescent. » D'après M. Le Chatelier (') « cette méthode, satisfaisante en théorie, » l'est beaucoup moins dans la pratique, à cause de son défaut de sensi- bilité. )) » I. En déterminant simultanément la température en degrés optiques, au moyen de mon spectrophotométre, et en degrés centigrades, au moyen de mon thermomètre à gaz sous volume constant, dont le réservoir en porcelaine dure émaillée fut élevé à des températures qui ont atteint 1600°, c'est-à-dire celle du ramollissement de la porcelaine, voisine de celle de la fusion du platine, la méthode optique m'a permis de constater la diffi- culté d'obtenir de hautes températures constantes; le degré optique va- riait notablement, alors que le thermomètre à gaz demeurait sensiblement fixe. Dans mes déterminations, faites au Creusot, les moindres variations de température d'un four Martin Siemens causées par la manœuvre rapide des valves furent immédiatement constatées par MM. les ingénieurs de l'usine au moyen de ma méthode optique. En général, ma méthode m'a paru plutôt trop sensible; on peut, du reste, faire varier sa sensibilité à volonté par un choix convenable des deux longueurs d'onde adoptées. » II. Avant de faire usage du spectrophotométre, j'avais fait de nom- breux essais sur les milieux colorés. Le verre rouge me parut suffisant pour des déterminations approximatives, ainsi que pour la détermination du degré d'incandescence des lampes électriques; mais le spectre qu'ils transmettent s'étend de X = 710 à X :^ Sgo; il comprend environ le tiers de l'étendue totale de la partie lumineuse du spectre normal ; cette étendue varie du reste avi Au delà de 1600°, qui a été pour moi la limite des températures mesu- rables au thermomètre à gaz, les degrés optiques permettraient de repérer les hautes températures; mais leur traduction en degrés centigrades ne peut s'obtenir que par l'extrapolation de Formules empiriques qui peuvent donner des écarts très variables selon les formules employées. La loi exacte du rayonnement nous est encore inconnue dans l'étendue des tem- pératures extrêmes que nous pouvons obtenir; dans ces conditions, il me paraîtrait préférable de fau-e usage d'une échelle photométrique conven- tionnelle, que de donner des nombres en degrés centigrades qui pour- raient être souvent modifiés dans de larges mesures, par suite du progrès de nos connaissances, co'mme cela a lieu pour la température du Soleil et pour celle des charbons des lampes électriques. » Si les physiciens adoptaient une échelle de ce genre, une température, si élevée qu'elle soit, serait repérée par son degré optique, à côté duquel on pourrait inscrire la valeur la plus probable pour l'époque de son degré centigrade. » ' M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie de la perte doulou- reuse qu'elle a faite dans la personne de M. Abria, Correspondant pour la Section de Physique, décédé à Bordeaux le i4 avril 1892. i\OMlIVATIOI\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les Concours de 1892. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Gegner. - MM. Bertrand, Hermite, Berthelot, Fizeau, d'Abbadie ( 9'^'a ) réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Duchartre et Milne-Edwards. Prix Delalande-Guérineau. — MM. Grandidier, Bouquet de la Grye. d'Abbadie, Bertrand, Milne-Edwards réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Dau- brée et Fizeau. Prix Jérôme Pond — MM. Bertrand, Berthelot, Fizeau, Hermite, Paye réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Daubrée et Duchartre. Commission chargée de présenter une question du grand prix des Sciences mathématiques pour 1894- — MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Jordan, Picard réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bertrand et Fizeau. M. Browx-Séquard fait remarquer à l'Académie que, par une faute d'im- pression, le Compte rendu de la séance annuelle dernière donne d'une manière inexacte le titre de la question du prix Pourat. On a, en effet, donné le litre suivant pour ce prix : « Recherches expérimentales et chi- miques sur les phénomènes inhibitoires du choc nerveux. » Or le mot chi miques a été mis à la place du mot cliniques. Il importe que les concurrents possibles sachent, aussitôt que cela se pourra, que la question a été propo- sée aussi bien pour les faits cliniques que pour les faits expérimentaux. (Renvoi à la Commission.) MEMOIRES PRESENTES. ASTRONOMIE. — Recherches sur la formation des planètes et des satellites. Mémoire de M. E. Roger, présenté par M. Jordan. (Extrait par l'au- teur. ) (Commissaires : MM. Paye, Tisserand, Janssen.) « 1. Dans une précédente Communication {Comptes rendus, t. CVL), j'ai montré que les rapports des distances des planètes au Soleil peuvent s'exprimer, à ~ près, au moyen d'une exponentielle modifiée par uneiné- ( 945 ) galité périodique. La formule que j'ai donnée ne comporte, pour sept rapports compris entre o,38 et 3o, que trois constantes arbitraires. » On obtient une approximation beaucoup plus satisfaisante en intro- duisant une seconde inégalité périodique, qui n'influe d'ailleurs sensible- ment que sur deux planètes, Uranus et Jupiter. » En désignant par L le logarithme hyperbolique du demi grand axe de l'orbite de la planète que l'on considère, le rayon du Soleil étant pris pour unité de longueur, on a „ m. — I r, 2-I-5COSQ TT /,\ T Q 3»l , „ W -1- I , I ^ lO (i) L = 8 H o,3 cos 2 Tt ' i> 4o / o m [' 2 cos 9 - ?n » Le signe -i- ou le signe — doit être pris selon que 2 + 5 cosg est > ou <^ o. » Les indices m se rapportent aux diverses planètes, classées dans l'ordre inverse de leurs distances au Soleil. » L'indice 3 appartient à une planète théorique dont la distance au Soleil serait très voisine de la moyenne des demi grands axes des petites planètes Cérès, Pallas, etc. » L'indice y ne correspond à aucune planète connue. » La formule précédente est exacte à ^^ près. » 2. Les distances qui séparent chaque planète de ses satellites sont régies par une formule analogue, à savoir ( 2 ) jj =z y — • o,oj cos -T h s. » La constante s peut toujours être supposée nulle; il suffit, pour cela, de prendre pour unité de longueur le rayon équatorial de la planète, légè- rement altéré. » L'indice m est entier ou fractionnaire. Dans le second cas, il ne dif- fère d'un entier que par la fraction rt ^. » L'écart entre les distances théoriques et les distances déduites de l'observation est inférieur à -— pour Uranus, à ^ pour les autres planètes. )) L'inégalité périodique — o,o3cos-^ne présente, au point de vue des résultats numériques, qu'un médiocre intérêt; mais elle rend compte de la relation, a priori fort invraisemblable, qui existe entre les moyens C. R., 1S92, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 16.) 122 ( 946 ) mouvements n, n', n" des liois premiers satellites de Jupiter. Cette relation (ra — 3/i'+ 2/î" = o) devient alors une conséquence nécessaire de lois plus générales, qui s'appliquent à toutes les planètes. » 3. Les formules (i) et (2) traduisent, en les ramenant à leurs élé- ments essentiels, des équations théoriques renfermant un plus grand nombre de constantes arbitraires et, par cela même, beaucoup plus com- pliquées, mais susceptibles, en revanche, d'ime précision qui ne semble avoir d'autres limites que la difficulté des calculs. » J'espère être bientôt en mesure de soumettre à l'Académie, avec tous les développements analytiques nécessaires, les hypothèses sur lesquelles s'appuient ces recherches. » MM. Manuel Lévy et Ésiile Tarin communiquent à l'Académie divers résultats relatifs à des perfectionnements qu'ils ont apportés aux procédés de travail de l'aluminium. (Renvoi à la Commission du prix Jérôme Ponli.) M. F. DE Mêly signale à l'AcacIcmie un passage de Strabon relatif à un insecte qui attaque la vigne et décrit les expériences qu'il a entreprises pour appliquer à des vignes phylloxérées le traitement indiqué par Strabon. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la comète S^vift (1892, mars 6), faites à l'équataj-ial Brunner (o'",iG) de l'Observatoire de Lyon. Note de M. G. Le Cadet, présentée par M. Mouchez. Comparaisons el positions de la comète. Temps moyen Comète — Étoile. Nombre Dates de ~- — — — — de Log. fact. Log. fart. 1S92. Paris. Aa. A3. comp. a app. parall. 3 app. parall. it . h m s m s , „ h m s , Avrils 16. 25. 21 -1-3.0,17 +13.0,0 8:8 20.39.0,12 9,5i9„ —!^'.2o.2^,[^ 0,817 c 4. 16.24.53 — o.i4,ii — 7. 5,2 6:4 21- 2.47,98 9,-''i9n —3.17.39,5 o,8i3 d 8. i6.ii.25 +1.18,32 — 4.16,5 9:9 21.17.37,78 9,536,, +0.49.42,5 0,796 c 8. 16.40. 7 —0.42,59 — 1.58,1 4:4 21.17.42,22 9,494„ +0.50.54,9 0,795 / ( 9'i7 ) Temps moyen Comète — Étoile. Nombre Dates de — ^^ — -^— rie Log. facl . Log. facl. 1892. Paris. Ai. Aô. romp. a app. parall. 8 app. parall. h Il m O Avril 9. 16.41. 3 -1-1.19,23 -1-17.18,7 4:2 3i.2i.20,2/J 9,492« +i°.5i'.49,2 0,790 ji. 16. 2.18 -i-o.4o,5o — i4.5i,2 4:2 21.28.25,34 9,546„ -h3.5o. 5,o 0,783 h i5. i6.3o.56 H-2. 4,36 -1-13.57,2 2:2 21.42.29,78 9,5o8„ -1-7.43.10,0 0,757 i Positions des étoiles de comparaison. Réduction Héduction Dates au au 1892. x . Gr. amoy. 1892,0. jour. ô moy. 1891,0. jour. Autorités. Avrils, c 7-8 20.56.0,54 —0,59 — 4.33.i8,t —11, 3 Schj. 8445-6 4- c? 9 21. 3. 2,69 — 0,60 — 3.10.22,8 — 11,5 Schj. 85i4-5-6 M- Mun,, 27351 8. e 7 21.16.20,04 —0,58 -1-0.54.11,1 —12,1 J [2 Glasg. 5436-1- Mun,, 28142] 8. / 9 21. 18. 25, 4o —0,59 -1-0.53. 5,1 —12,1 B.B VI -i-o°,47i9 + Miini, 28266 9. g 7-8 21.20. 1,58 — 0,57 -+-1.34.42,6 —12,1 Schj. 8669-70 -h Mûi],, 28355 II. h 8 21.27. )5,3i — 0,57 -1-4. 5. 8,7 — 12,5 Miin,, 28760 -H Glasg., 5499 i5. i 8 21.40.25,98 — o,56 -1-7. 29. 26,1 — 13,3 Glasg., 5569 -h Mïm,, 29435 » Remarques. — Avril 3 : A l'œil nu et surtout par vision oblique, la comète apparaît comme une étoile de If grandeur dont la lumière serait diffusée par des cirrus, avec une queue très pâle s'étendant rectilignement jusqu'à l'étoile de 4" grandeur, 3 Ver.seau, c'est-à-dire sur une longueur d'environ 4° daus l'angle de position 245°, opposé au Soleil. » Avril 8(2) : Pendant les derniers pointés, la comète éteinte par le crépuscule est à peine perceptible; on ne la revoit pas après la dernière lecture. » Avril 9 : Des nuages amoncelés au sud-est retardent l'observation de la comète dont l'image est alors très affaiblie par le crépuscule. » Avril 1 1 : Des cirrus en couche mince sillonnent le ciel et diffusent la lumière des astres. I^a comète très affaiblie disjjarait complètement par instants; la visibilité s'arrête aux étoiles de 8" grandeur. M Avril i5 : Cette observation est faite à la faveur d'une courte éclaircie. » Dans ces observations, de même que dans toutes celles précédem- ment publiées, une comparaison comporte soit 5 pointés en AS et 5 pointés en Ay. ; soit 5 pointés en AS et les passages à 3 fds. La colonne Nombre de cnmp. donne le nombre de ces séries de pointés formant, pour chaque différence, autant d'observations complètes dont la moyenne est seule publiée. Ainsi, l'observation du 8 avril résulte de 9 comparaisons ( 948 ) complètes de la comète à l'étoile e faites dans des conditions très diffé- rentes d'éclairemcnt du champ ou des fds et qui, réduites au même instant au movcn du mouvement de la comète, donnent séparément pour comète — étoile : Ao(. (par passages). AS. m 'j ... -h 1.18,34 - 4-'6,4 18, 3i 16,9 18, Si 16,5 18,43 16,9 18, i5 16,3 18,37 '^'7 18,39 16,3 18,33 16,0 18, 25 17,2 Moyennes -+- 1.18, 32 — 4- '6,5 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les invariants différentiels d'une surface par rapport aux transformations conformes de l'espace. Note de M. Arthur Tresse, présentée par M. Picard. « D'après les belles recherches de M. Lie, à tout groupe de tran.sforma- tions correspondent certaines séries d'invariants différentiels définis comme solutions de certains systèmes complets. Les invariants d'une même suite se déduisent, pour tout groupe fini, et, en général, pour tout groupe infini, d'un nombre limité cVenlre eux.par différentiation,et la considération de ces derniers suffit à la détermination des conditions nécessaires et suf- fisantes pour que deux systèmes de variables puissent se ramener l'un à l'autre par une transformation du groupe. » La recherche de ces invariants offre donc un grand intérêt. Envisa- geons, par e."{emple, le groupe fini G,o des transformations conformes de l'espace : p, q, r, zq-^yr, .vr-zp, yp ~ xq, xp -I- yq -t- zr, {x- — j- — z- )p + ■2.x{yp + zr), ( (j= -s= -,T=)y-+-2j(sr-f-^/>), {z'' ~x''—y'')r+ :iz(xp-^yq) et cherchons ses invariants différentiels, z étant fonction de x et j. » Les six premières transformations infinitésimales forment un sous- ( 949 ) groupe G„; c'est le groupe des mouvements d'un corps solide. En effec- tuant sur z- une transformation finie de ce groupe, on peut toujours (sauf dans le cas d'une développable circonscrite au cercle imaginaire de l'in- fini), et cela d'une seule manière, lui'donner la forme réduite suivante -+- jVC^^* -+- 4 [^•••^■'j + Gva^y -H 4 p xy^ + "j" ) + Les coefficients de cette équation, calculés lorsque z est défini de la façon la plus générale en fonction de x et y, sont les invariants et les seuls du groupe G,. » Les invariants du groupe G,o sont fonctions des précédents. Or la transformation infinitésimale la plus générale de ce groupe, qui n'altère pas les caractères de la forme réduite, donne à x, y, z les accroissements suivants, où a, b, c, h sont des constantes arbitraires lx= -{x- — y^— z-^) -+- x(by + cz -h h) ot, ,V = [^ (j= -z^ - x"-) + y(cz -+~ax+ h)\ ^t, liz = \~(z^ _^2._y2^^ z(ax^-by + h)\?it, » Cette transformation, effectuée sur l'équation réduite de la surface, donne aux coefficients les accroissements suivants l)A^(c-hhA)^t, M. = ahLh, Î5M = è(A — B) + 27iM, î>B.-^(c-hhR)h, ^P==2/iPk, Î^N =«(B - A) + 2/^N. » Il en résulte l'existence : i" d'une équation invariante {du second ordre) A - B = o qui exprime que toute transformation conforme change un ombilic en ombilic; » 2" De deux invariants absolus {du troisième ordre) L P (A — B)^' (A — B)^' Il La même méthode conduit à la détermination de cinq invariants ab- (A -B)' I (A -B)* I ( 95o ) solus du quatrième ordre, savoir : [(^-3A')(A-B) + 3M^+2LNJ. ^^Ig^Jl^-CA - B) + M(3N - 2L)], [(^_3B')(1^-A) + 3W^ + 2PM], ^-fp(B-A) + N(3M-2P)], -A Rû [ )* » Il est bien évident qu'il faut chercher, parmi ces sept invariants seu- lement, ceux qui suffisent à la détermination de tous les autres par diffé- rentiation. » Ceci offre un exemple de l'application des formes réduites au calcul des invariants ('). On aperçoit les propositions suivantes dont la première est bien manifeste : » Si une équation ou un système d'équations admet, relativement à un groupe de transformations, une forme canonique déterminée d'une ma- nière unique, les coefficients de celte forme canonique sont des invariants du groupe. M S'il y a une forme réduite et un sous-groupe de transformations qui n'en altère pas les caractères, les invariants des coefficients de cette forme réduite, par rapport aux transformations de ce sous-groupe, sont des inva- riants du groupe général. » Ces propositions s'appliquent aussi bien aux groupes infinis qu'aux groupes finis. » PHYSIQUE. — Sur la précision des comparaisons d'un mètre à bouts avec un mètre à traits. Note de M. Bosscha. « Dans une Note, présentée à l'Académie le 20 septembre 1891, M. Foerster, répondant à la Communication dans laquelle j'annonçais que le nouveau prototype international du mètre est très probablement en er- reur d'environ deux microns et demi, a déclaré que « ce prototype est le » seul représentant légal de l'unité fondamentale du système métrique » reconnue par tous les pays ayant adhéré à la Convention du Mètre ». « En examinant, dans mon Mémoire, les équations des nouvelles copies (') On peut voir une application de la méthode dans un Mémoire de Halphen : Sur les iin'ariants des courbes gauclies {Journal de V Ecole Polytechnique; 1880). ( 95' ) du Mètre des Archives, j'ai cru pouvoir laisser hors de cause la décision que les Gouvernements, signataires de la Convention, prendraient à l'é- gard de l'unité légale des poids et mesures qu'ils adopteraient dans le ser- vice public de leurs pays. C'est une question d'ordre administratif pour la- quelle, d'ailleurs, la différence signalée u'offre aucun intérêt pratique. « La question scientifique dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie est restée intacte ; elle ne peut être résolue que par la discussion des expé- riences. « Evidemment, le nouveau prototype ne peut dériver que de l'origine qui lui a été assignée par toutes les corporations savantes qui ont provoqué l'institution de la Commission internationale du mètre et défini sa tâche; il ne peut représenter, au point de vue scientifique, l'unité fondamentale du système métrique à moins d'avoir été comparé, aussi exactement que pos- sible, au Mètre des Archives, qui est l'unique représentant de la base de ce système. )) Pour tolérer, dans cette comparaison, une erreur vingt fois plus con- sidérable que celle que l'on estime subsister dans les équations relatives des étalons nationaux, il faudrait admettre que les plus parfaits instruments, les meilleures méthodes dont dispose la Science, les longs et laborieux travaux auxquels on s'est livré, ont été trouvés impuissants à fournir l'équa- tion fondamentale du nouveau prototype au quatre-cent-millième de sa longueur. » Telle paraît être l'opinion de M. Foerster, quand il dit : « Lorsqu'il » s'agit de comparer à cette unité, qui est un prototype à traits, un étalon » à bouts, comme celui des Archives, le degré d'exactitude auquel on peut » parvenir ne permet pas d'établir sûrement des équations aussi faibles )) que celles qui figurent dans le Mémoire de M. Bosscha. » }) Toutefois celte assertion, pour pouvoir être admise dans une discus- sion scientifique, a besoin d'être appuyée par des preuves expérimentales. Dans mon Mémoire j'ai cité plusieurs expériences qui me semblent fournir pleine évidence que l'on peut comparer, au moyen de la méthode optique de M. Fizeau, un mètre à traits et un mètre à bouts avec une précision d'en- viron un demi-micron. M. Foerster n'examine pas ces données, il ne dis- cute pas mes conclusions; il renvoie à la publication détaillée des compa- raisons exécutées par la Commission mixte, celles mêmes dont j'ai tiré mes données. Ces observations ont été l'objet d'un rapport de M. Foerster lui-même. Elles l'ont conduit, il y a dix ans, à une opinion tout opposée ( 9^2 ) à^celle qu'il proclame maintenant. En effet, dans ce rapport, lu et approuvé dans une séance du Comité international, le 4 octobre 1882, ÎM. Foerster non seulement constate, comme résultant de ces comparaisons d'un mètre à traits avec un mètre à bouts, l'invariabilité de la longueur du Mètre des Archives à quelques dixièmes de micron près, mais il fait encore plus spé- cialement ressortir la précision de ces mesures en relevant la concordance des séries exécutées cà des époques différentes, et dont les erreurs rési- duelles, exprimées en microns, ne seraient que + 0,09, — o,o3, — o,3o, —0,06. )) Enfin, le rapporteur a cru pouvoir tirer de ces comparaisons une conséquence relative à une donnée importante, savoir la dilatation du platine du Mètre des Archives; il a appuyé particulièrement sur la diffé- rence entre la valeur qu'il trouve el celles résultant d'autres détermina- tions, parmi lesquelles la plus récente et la mieux établie est la valeur que M. Fizeau a déduite de la dilatation du platine de la boule de Borda, mé- tal contemporain de celui du prototype. M. Foerster obtient, par degré centigrade, 9'^, 00, chiffre qu'il considère comme plus probable que celui trouvé par M. Fizeau, savoir 8!^, 7g. Or, l'intervalle de température, qui a servi à déterminer la valeur donnée par M. Foerster, n'a été que de i3°,i6; la plus grande longueur observée, qui a pu conduire à la différence des deux chiffres, n'a donc été que de 2^^, 76, presque exactement la même va- leur que M. Foerster parait estimer maintenant impossible à déterminer. )) En réalité, l'écart indiqué par M. Foerster constitue la cause même de l'erreur d'environ 2 microns et demi du mètre international. Le calcul corrigé des observations de la Commission mixte fournit pour la dilata- tion du Mètre des Archives la valeur de S^^, 84 par degré ; les observations de la Commission néerlandaise conduisent exactement au même chiffre, très peu différent de celui de M. Fizeau. » En présence de ces faits, je crois devoir maintenir ma conclusion éta- blissant que, avec les instruments de la Section française et en opérant dans de bonnes conditions comme celles qui par cette Commission ont été libéralement mises à la disposition des commissaires néerlandais, on peut obtenir l'équation d'un mètre à traits par rapport au Mètre des Archives à zéro, jusqu'à un demi-micron. Si les mesures de la Commission mixte, exactement calculées, conduisent à une équation fondamentale moins sûre, la cause ne réside ni dans la méthode de M. Fizeau, ni dans le pro- ( 9^53 ) cédé de M. Cornu; il tniil l'attribuer jjrobablement à l'imperiectioii de l'instrument auxiliaire, servant à l'application de ce procédé et à la cir- constance fâcheuse que la Commission mixte a cru pouvoir se dispenser de l'emploi des appareils installés par la Section française pour produire et maintenir un abaissement suffisant de la température. « Afin de permettre un contrôle minutieux et complet de mes conclu- sions et d'en faciliter, autant que possible, l'examen critique, j'ai, dans une nouvelle édition de mon Mémoire, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, introduit tous les détails de mes calculs. J'y ai ajouté quelques nouvelles données, parmi lesquelles l'équation du mètre n" 26, en métal du Conservatoire, porte à quatre le nombre d'étalons qui, rattachant les mesures du Comité international à celles de la Commission néerlandaise, concordent à fixer à environ deux microns et demi l'erreur du mètre in- ternational et des étalons nationaux qui en dérivent. » Cette équation fournit de nouveau un témoignage remarquable à l'égard de l'étonnante précision que M. G. Tresca a su réaliser au moyen du tracelet construit par ses soins. En effet, les cinq mètres à traits fins, terminés en 1879, qu'on s'était proposé de rendre aussi identiques que possible, ont été à tel point réussis, que les comparaisons ne leur assignent qu'une erreur moyenne d'un tiers de micron, ce qui place ces tracés, quant à leur exactitude, au même rang que les meilleures comparaisons relatives des mètres à traits. » BOTANIQUE. — Recherches sur le bois secondaire des Apétales. Note de M. C. Houlbert, présentée par M. Duchartre. « On sait que, pour classer les végétaux, les caractères anatomiques permettent souvent de confirmer les résultats fournis par les caractères extérieurs. » J'ai recherché ces caractères anatomiques dans le bois secondaire des tiges, qui, par sa nature même, m'a paru susceptible de résister, plus que tout autre tissu, aux influences modificatrices du milieu ('). » Cette étude m'a ensuite amené à comparer la structure du bois dans (') Les remarquables travaux de MM. Hartig, Solereder et J. Millier traitent de la structure du bois au point de vue purement histologique et anatomique. C. R., 1892, i" Semestre. (T. CXIV, N' 16.) la'^i (954) un grand nombre de familles, et à reconnaître toute l'importance de ce tissu, non seulement au point de vue de son agencement particulier dans chacune d'elles, mais encore au point de vue des rapprochements qu'il permet de faire entre les différents groupes. » Je donne, dans cette Note, le résumé de mes premières recherches sur les Apétales à ovaire infère, qui comprennent, comme on le sait, un grand nombre d'espèces ligneuses arborescentes. » 1° Proléacées. — La structure du bois secondaire permet de partager les Protéacées en trois groupes : » Le groupe des Banksia, caractérisé par la disposition des vaisseaux en zones concentriques. )) Le groupe des Oz-iles, où les vaisseaux forment des ai'cs incomplets terminés par des ailes de parenchyme ligneux. » Le groupe des Protea, comprenant les espèces où les vaisseaux sont disséminés sans ordre au milieu des fdjres ligneuses. » Nous rapprochons les Myricacées des Proléacées : l'agencement relatif des vaisseaux, des rayons médullaires et des fibres chez les Myrica nagi, californica, serrata, etc. est absolument la même que chez les Persoonia. )> 2" Pipéracées. — Le bois secondaire des Pipéracées est formé de fibres ligneuses en bandes radiales, au milieu desquelles les vaisseaux sont disposés soit en files simples, soit en îlots ; on retrouve une structure ana- logue chez les Chloranthacées et les Garryacées. » 3° Chenopodiacées. — Comme tous les auteurs, nous avons constaté la structure anormale du bois dans un grand nombre d'espèces; mais, en outre, le bois des Pisonia (Nyctaginées) nous a présenté une structure analogue à celle des Aquilaria (Thyméléacées); les Pircunia et certains Raina nous ont montré une grande ressemblance avec les Artocarpées ; enfin le Balis aurantiaca rappelle, par son bois, les CeJtis de la section Momisia. M 4° Les Thyméléacées sont caractérisées par leurs vaisseaux rares, isolés, ou en groupes peu nombreux; la disposition relative des éléments ligneux nous a conduit à partager cette famille en deux sections qui cor- respondent exactement aux divisions généralement adoptées : Aquilariées et ïhymélées. » 5° Polygoiiacées. — Dans cette famille, le bois secondaire offre une grande uniformité de structure; les vaisseaux sont grands, isolés et très rarement accompagnés de parenchvme ligneux. » G" Urticacécs. — L'étude du bois nous porte à croire que ce groupe ( 955 ) possède de multiples origines; nous avons cru devoir distinguer deux types : i° les Urticoïdes, caractérisées par leurs larges bandes transver- sales de parenchyme ligneux au niveau des vaisseaux; 2" les Ulmbïdes, où le parenchyme ligneux est peu développé ou nul. » On voit, en résumé, que c'est surtout la disposition relative des élé- ments du bois secondaire des tiges qui fournit la meilleure caractéristique anatomique chez les plantes ligneuses du groupe des Apétales. » Les résultats obtenus pourront donc rendre des services, au point de vue de la détermination des espèces, à la Botanique forestière et à la Pa- léontologie végétale, tout en apportant quelques documents nouveaux à la classification. » MINÉRALOGIE. — Sur les relations existant entre la forme et la nature des gisements de l' andalousite de l'Ariége. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Des Cloizeaux. H L'étude comparative d'un môme minéral dans ses divers gisements est pleine d'intérêt. Pour un grand nombre d'entre eux, elle montre l'influence du milieu et des variations des conditions de la cristallisation sur la forme du minéral; V andalousite est particulièrement intéressante à ce point de vue et les gisements de i'Ariège spécialement propres à mettre ce fait en lumière. » L'andalousite est extrêmement abondante dans les terrains anciens de I'Ariège; elle s'y rencontre, soit comme élément de roches éruptives, soit comme minéral métamorphique formé par l'action de roches grani- tiques sur des roches schisteuses. » Andalousite des roches éruptives. — On l'observe dans des pegmatites (granulites) à grains fins, dans des pegmatites à grands éléments qui per- dent peu à peu leur feldspath et passent alors à des fdons de quartz. Les premières de ces roches contenant de l'andalousite se rencontrent exclu- sivement en fdons transversaux au milieu des gneiss supérieurs très granu- litisés; elles sont rares (étang du Diable). Les secondes apparaissent plus haut dans la série géologique. Les variétés feldspathiques sont beaucoup moins fréquentes que celles qui sont exclusivement quartzeuses. Elles forment des filons transversaux ou des glandules au milieu de schistes micacés. (956) )> Dans toutes ces roches, randalousite se présente en cristaux roses, parfois vitreux et translucides quand ils sont très petits. Ils peuvent, dans les filons de quartz, atteindre o"", 2 de longueur; la netteté de leurs formes géométriques est en raison inverse de la proportion de feldspath contenu dans la roche. Dans les pegmatites, l'andalousite est souvent empâtée par le feldspath; sa cristallisation a été troublée par le dévelop- pement de ce minéral. Dans les fdons de quartz, au contraire, l'anda- lousite s'est librement formée et il n'est pas rare de voir une paroi schisteuse couverte de longs cristaux d'andalousite parfaitement frais qui se sont produits dans une cavité remplie après coup par le quartz. » Les formes yD(ooi), m(iio) ont été seules observées dans les peg- matites. Dans les filons de quartz, les formes sont plus complexes et aux précédentes s'ajoutent /»'(too), g' (010), A'(2io), a' (loi), e'(oi 1), parfois réunies dans le même cristal. » Dans les pegmatites, l'andalousite est accompagnée de grenat, de gros cristaux de tourmaline, de corindon (col de Cadènes); dans les filons de quartz, la tourmaline forme de très fines petites houppes soyeuses ; elle est localement accompagnée d'énormes cristaux de corfAerzVeyj (001), m(iio), A'(ioo), ^'(010), g^(i2o), transformés en produits micacés sans clivage distinct (Ascou) ou offrant le clivage basique de la gigantolite (mont Fourcat). » Andalousite des roches métamorphiques . — Les pegmatites à grains fins ne déterminent pas la formation de l'andalousite dans les gneiss qu'elles traversent ; les pegmatites à grands éléments et les filons de quartz, au contraire, développent d'une façon constante ce minéral dans les schistes micacés au miUeu desquels ils se trouvent. Dans ces derniers, l'andalousite forme des nodules atteignant souvent la grosseur d'un œuf (Savignac, mont Fourcat); ils sont arrondis, parfois étirés à leurs extrémités et dis- tribués suivant la schistosité de la roche; M. Caralp a déjà attiré l'attention sur eux. Quand on les brise, l'andalousite rose semble homogène; l'étude microscopique m'a montré que, le plus souvent, il n'en est pas ainsi. Ici, plus de foi-mes géométriques, mais des plages irrégulières, criblées de trous remplis par du quartz; elles sont accompagnées de staurolide, de cordiérite également sans formes définies, enfin de petits cristaux de silli- manite, de tourmaline, de biotite. )) L'andalousite, au lieu de prendre librement naissance dans une roche en voie de formation, comme précédemment, a cristallisé au milieu ( 9^7 ) d'une roche élastique, cohérente, très riche eu grains tle quartz, entre lesqiiels elle a dû s'insinuer. La cristallisation a été, en outre, gênée par la formation simultanée d'autres minéraux métamorphiques. Toutefois, dans quelques cas particuliers, quand les schistes sont peu quartzeux, il arrive que l'andalousite et la staurotide ont pu écarter les grains de quartz et prendre alors des formes géométriques simples p(ooi), m(iio). « Le dernier mode de gisement de l'andalousite est connu depuis long- temps : c'est celui qu'on observe au contact du granité et des schistes pa- léozoïques. Quand ceux-ci sont chargés de matière charbonneuse, l'anda- lousite renferme un pigment noir (chiastolile) , distribué parfois d'une façon régulière. Là encore l'existence de formes géométriques dépend de la nature minéralogique primaire de la roche modifiée. Les cristaux offrant la forme de longues baguettes rectangulaires n'ont de contours nets que dans les schistes argileux pauvres en quartz. » Quant à l'andalousite signalée par Charpentier et par divers autres auteurs dans les calcaires des Pyrénées, J'ai pu m'assurer qu'elle n'exis- tait pas et qu'on a pris pour elle, soit de Y amphibole , soit de la couséranite en cristaux plus ou moins déformés. « En résumé, l'andalousite ne se trouve en cristaux très nets et riches en faces que dans les filons de quartz où sa cristallisation n'a été gênée par aucun minéral antérieur ou contemporain; on la rencontre en cris- taux réduits aux formes pw dans les pegmatites. Quant à celle des roches métamorphiques, elle est généralement dépourvue de formes géométri- ques, ce minéral ayant dû se produire dans un espace occupé en partie par des minéraux préexistants. La formation simultanée d'autres sub- stances est venue encore augmenter les difficultés de la cristallisation; quand celles-ci ont pu être surmontées, les cristaux produits ont des formes très simples et sont généralement très allongés suivant l'axe vertical. )) On voit que dans l'Ariège la forme de l'andalousite est absolument caractéristique de chacun de ses modes de gisements, de telle sorte que, étant donnée une Carte géologique de cette région, il est possible d'indi- quer a priori oi\ l'on rencontre ce minéral et inversement; étant donné un échantillon d'andalousite, on peut indiquer, avec une certitude suffisante, la nature géologique du gisement où il a été recueilli. A ce double point de vue, cette constatation est aussi utile au géologue qu'au minéralogiste. » ( 958 ) GÉOLOGIE. — Sur le loess du Turkestan. Note de M. Guillaume Capus, présentée par M. Albert Gaudry. « Le loess est une des formations caractéristiques de la période quater- naire. Il acquiert un développement et une importance considérables en Asie centrale. Il y constitue une terre de couleur jaune ou grisâtre, argile- calcaire et sablonneuse, déposée en couche irrégulière dont l'épaisseur peut dépasser Se". Développé au pied des monts Thiàn-Chàn, Hindou- Rouch, Pamirs et de leurs contreforts lointains, il forme en outre une partie de la thalsohie de beaucoup de hautes vallées et se trouve jusque sur l'Alaï et les Pamirs. D'une fertilité latente considérable, le loess, aidé par l'irrigation, fait la richesse de presque toutes les oasis de l'Asie centrale. On peut dire, d'une façon générale, qu'il s'étend sans interruption depuis la Perse et la mer Caspienne jusqu'en Chine. Au Turkestan, ses falaises abruptes de ravinement, pareilles aux canons du Colorado et de la Chine, peuvent atteindre jusqu'à So" et 4o" de hauteur. » Différentes opinions ont été émises au sujet de la genèse, éolienne ou neptunienne probable de ces dépôts importants et caractéristiques. MM. de Richthofen, Middendorf, Mouchketoff, Regel, Stoliczka, etc., no- tamment, ont étudié le loess en Chine, dans le Fergana, le Rarakoroum et le Turkestan en général. » Ayant eu l'occasion d'observer les dépôts de loess sur un très grand nombre de points en Asie centrale, je résumerai mes observations à cet égard dans les considérations suivantes : » Le loess est développé principalement dans la dépression au pied des montagnes, sur une zone qui s'étend depuis le Rara-taou, vers le sud, sur Tachkent, comprend le Ferganà, longe le Sanzar-taou et le Nourata-taou, remplit la campagne de Samarcande, le Chahar-i-çabz avec Rarchi et Ghouzar, la vallée de Sourkhane, s'étend au pied de l'Hindou-Rouch par Balkh, Merv et atteint le Ropet-dagh. Il est développé également dans la zone semi-circulaire de Rachgarie, et se trouve, plus ou moins épais, le long de la chaîne Alexandre, par Merké et Pichbeg, ainsi que dans la vallée de l'Ili. )) Le loess apparaît comme un dépôt périphérique de mer intérieure, sinon de rivage, du moins d'estuaires et de grands courants. Il est déve- loppé surtout dans des sortes de criques géologiques : Tachkent et Pskent, ( 9-^9 ) Namangâne et Andidjâne, Yani-Kourgane, Samarcande et Djam, Ghouzar, Chahar-i-çabz, vallée du Sourkhane, etc. On le rencontre également dans les hautes vallées comme celle du Zérafchân par exemple, sur l'Alaï, à l'al- titude de 9000 pieds, et je l'ai trouvé jusque sur le Pamir, à i2 5oo pieds. » Si ces dépôts étaient d'origine éolienne, ils devraient être développés plus irrégulièrement, et s'être accumulés surtout auK points critiques des grands courants atmosphériques, c'est-à-dire à l'entrée des vallées longues prépamiriennes et du Thiân-Chân. » La faune et la flore fossiles du loess sont très pauvres, et l'on n'y a signalé jusqu'alors que la présence de quelques coquillages terrestres, des traces de plantes et l'absence d'ossements. » Le loess est peu ou point stratifié en certains endroits; ailleurs il ac- cuse une stratification très nette. » M. Mouchketoff a observé ce dernier entre autres à Djam et dans la vallée du Ghouzar-davia, sur une épaisseur de iS™. Je l'ai trouvé égale- ment dans la vallée de Tengui-Rharam et dans la steppe de Djizak, à l'en- droit appelé Klyàn, j'ai relevé la coupe suivante : m Loess jaune de la steppe i ,5o Lit sablonneux noir avec dépôt de sel o, i5 Lit argileux avec sel en cristaux noirâtres groupés o,5o Lit marneux jaune verdàtre à la base o , 3o Lit tour])eux avec ossements de ruminant (?) o,3o Loess jaunâtre avec pointillé brun, visible sur environ 3"> 3, 00 » Les plaines aralo-caspiennes semblent être très pauvres en ossements fossiles. » Les couches de loess sont souvent superposées au conglomérat; ail- leurs, on peut les voir alterner avec des lits de conglomérat. Cette dispo- sition fait concliu'e à une alternance d'action des courants violent et plus calme où le loess a emprunté au conglomérat la majeure partie de ses élé- ments constitutifs. Coiume dépôt de rivage, le conglomérat peut être con- sidéré comme foi'mant d'immenses talus sous-marins anciens qui ont comblé également, sur une épaisseur souvent considérable, le thalweg des vallées anciennes jusque sur les Pamirs. De même que le conglomérat, le loess peut former des dépôts en terrasse ( ' ). (') Les tépés ou monticules de loess, hauts parfois de 3o"» à 40™, qu'on trouve ré- pandus dans le Turkestan jusqu'à la mer Caspienne, sont probablement l'œuvre de main d'homme, étant pour la plupart d'anciens tombeaux ou tumulus. ( 96o ) » La finesse des éléments constitutifs du loess augmente en général en s'éloignant de la périphérie des dépôts. Le loess qui s'étend au pied du Samarcand-taou et du Sanzar-taou est plus gris, plus mélangé de sable granitique et inoins fin que celui de la steppe ou de Boukliara et de Rarchi. » La constitution minéralogique du loess de la steppe varie selon que les éléments quartzitiques, feldspathiques ou calcaires sont en propor- tions plus ou moins fortes suivant la composition minéralogique des roches granitoides, quartzitiques ou calcaires qui lui ont donné naissance. M La genèse du loess par alluvionnement pluvial n'a pas cessé de se produire jusqu'à l'époque actuelle. » M. Mouchketoff signale la formation de loess par la petite rivière de Riclîtane dans le Fergana et j'ai pu observer le même phénomène d'allu- vionnement sur les falaises de conglomérat de la rivière Taldyk, en amont du Kaplan-Koul. » La vallée, large d'environ 2""", y est remplie de dépôts de loess ancien, de conglomérat ainsi que des alluvions modernes de la rivière. A la fonte des neiges, les fdets d'eau ravinent le conglomérat, formant des coulées boueuses d'un lehm qui vient former au pied des falaises de petits cônes de déjection, formés principalement par le ciment du conglomérat. » Les éléments de ce dernier, surtout granitoides, restés sans cohésion, s'écroulent en petites avalanches pierreuses que la rivière reprend, avec l'alluvion ainsi formée, à l'époque des crues. » La répartition, la stratification, les variations de composition, les relations avec le conglomérat des dépôts de loess dans le Turkestan, semblent indiquer une origine de sédimentation au sein des eaux. Le loess primaire ancien, post-tertiaire, produit du dernier alluvionnement marin et fluvial, peut donner lieu ensuite à des dépôts secondaires, localisés et de faible étendue, dus à un transport éolien. Ces dépôts semblent très rares dans le Turkestan, où je ne les ai jamais vus développés. » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 11° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". D Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ann et part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 IV. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Brest. Cuen . . . chez Messieurs : Ageii iMicliel el Médan. I Gavault St-Lager. Alger ' Jourclan. \ Rufî. Amiens Hecquel-Decuberl. \ Germain etOrassin. Angers ! , , , ^ ,, r Lacheseel Dolbeau. bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Evrard. Bordeaux ! Dulliu. ' Mulier (G.). Bourges Renaud. Lefouniicr. K. Robert. J. Robert. ' V Uzel Cai-ofr. ( Baer. / Massif. Chambery Perrin. , Henry. / Murguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. Dijon Ratel. ' Damidol. \ LauverjaL. ' Crépin. \ Drevel. ' Gratier. La Bockelle Fouclier. \ Rourdignon. ' Dombre. Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarré. Lorient. Lyon . Marseille.. . Montpellier Moulins. Nancy . . Nantes Nice. Cherbourg Clermonl-Ferr. Dijon. Uouai. . . Grenoble La Boche Le Havre. Nîmes . . Orléans . foitiers. Rennes . . . . Rocheforl . Rouen S'- Etienne Toulon. Toulouse.. Tours.. Valenciennes.. ■fiez Messieurs : Baumal. M"" Texier. Reaud. Georg. Mégret. Palud. Ville et Pérussel. Ruât. Calas. Coulet. Martial Place. Sordoillet. Grosjean-Maupin. Sidol frères. Loiseau. M"* Veioppé. Barma. Visconti et C". Thibaud. Luzeray. Blanchier. Druinaud. Plilion et Hervé. Boucheron - Rossi - Langlois. [gnol. Lestringanl. Chevalier. Bastide. Rumébe. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Berlin. Berne On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Bucharest . . . j l Robbers. Amsterdam ' heikenia Caarelsen Athènes Beck. [et C". Barcelone Verdaguer. I Asher et C'°. I Calvary et C''. , Friediander el fils. ( Mayer et Millier. l Scliniid, Franckc et ■■( C". Bologne Zauichelli et C'". j Ramiot. Bru.velles Mayolezet.Vudiarte. ( Lebègue et. C'°. \ Haimann. ' Ranisicanu. Budapest Kiliaii. Cambridge Deighton, RellclC Christiania Cammci mcyer. Conslantinople. . Otto et Keil. Copenhague Host et fils. Florence Lœsciier el Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Slapelniohr. La Haye Belinfante Ircres. i lîeiida. ' ' Payol. Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorentz. i Ma.\; Riibe. Londres . Lausanne. Liège. ' Twietmeyer. ( Desoer. ' Gnusé. chez Messieurs : ( Dulau. / Nuit. Luxembourg ... . V. Biick. iLibr. Gutenberg. Fuonfes et CapdeTlIle Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. ,,., i Dumolard frères Mdan ( Ilœpli. Moscou Gautier. / Furcheim. Naples Marghieri di Giu ( Pellerano. I ChrisLern. Ncit'- l'ork ( Slecherl. ' VVeslermann. Odessa Rousseau. Oxford l'arker et C''. Pulerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Rio-.laneiro Garnier. I Bocca frères. \ Loescheret C'". Rotterdam Krauiers et (ils. Stockholm Sainson et Wallii I Ziiiserling. / Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. 'RosenbergelSellii Varsovie Gebetbner et Wol Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'*. Ziirick Meyer el Zeller. Rome . S''Pétersboiirg. Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4"; iS53. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— { i'' Janvier i8()6 à 3i Décembre 1880.) VoluniB in-4°; i88ij. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DcBBEset A.-J.-J. Soliur.— iMémoire sur le Calcul des Perturbations qa'éprouvenl li Comètes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rûle du suc pancréatique dans les phénomènes digeslifs, particulièrement dans la digestion des uiatiéri grasses, par M. Claude Reksard. Volume in-4°, avec Sa planches; iS56 15 f Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.veden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i8jo par l'Académie des Scienci pour le concours de i853, el puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd Il mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natui >. des rapports qui existent entre l'élatacluel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 f A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 16: TAlUi: DES ARTICLES. (Séance (h. lî) avril l«92.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMItltES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. -M. .1. lioissiNKSQ. — Calcul de la dimirui- liuii qii'rpi-ouvc la pression moyenne, sur un plan liurizontal fixe, à rintérieur du licpiiile iH'sanl remplissant un bassin et que viennent agiter des niouvemenls quel- C()n(|ues de lioule ou de clapotis 9J7 M. Faye. — l'rcscntatinn de photographies rélestes olilonues à Heidelberg, par le Pages. D' A/ax Wot/. 9^0 M. A. Crov.\. - Sur la mesure optique des hautes températures !)4i M. le SiiCRÉninE I'Erpetuel informe l'Aca- démie de la perte qu'elle a faite dans la personne de .M. Ahria, Correspondant pour la Section de Physique fl.'i'^ NOMINATIONS. Commission chargée déjuger le concours du prix Gcgner, de l'année 1892 ; MM. Ber- Irancl, llerniite, Beithelot, Fizeaii,il'Ab- badie 94 i Commission chargée de juger le concours du prix Oelalande-Guérineau, de l'année iSga : iM.M. Orandiilicr, IJoiit/uet de la Grye, d'Abbadie, Hertiand, Milne-Ed- wards 944 Commission chargée déjuger le concours du prix Jéri'>me Ponti. de l'année 1893 : MM. lierlrand, Bertlielot, Fizeau, Uerniite, Faye 944 Commission chargée de présenter une ques- tion du grand prix des .Sciences mathéma- tiques pour if:>94 '■ MM. Hermite. Dar- bviix, l'oinearé, Jordan, Picard •.)\\ M. l3Ro\vx-SEQU.\iiD signale une faute d'im- pression dans le titre de la question du prix Pourat 944 MEMOIRES PRESENTES. jM. E. liocHK. — liccherchcs sur la forma- liou des planètes cl Ainsi M. Espy s'est trompé et, avec ses théories, croulent malheureu- ( 9^7 ) sèment les espérances de tout iin grand pays. Une colonne ascendante d'air chaud ne saurait engendrer un tornado et produire, par conséquent, un orage ou une averse, soit qu'on la fasse monter à l'aide d'un incendie, comme M. G. Mackay, soit qu'on la lance vers le ciel avec la tour colos- sale de M. G.-K. Bell. » Je me suis borné à parler des idées de M. Espy et de ses successeurs en Météorologie sans m'occuper des autres procédés qui ne dérivent pas aussi directement de ces idées et auxquels on a également recours aux États-Unis : je veux dire les explosions de dynamite qu'on a fait éclater l'an dernier au Texas ('). Ces procédés ont été appréciés de main de maître par M. W. Morris Davis, dans le dernier numéro de Y American meteorolo- gical Journal, et je ne pense pas qu'il y ait grand chose à ajouter à cette critique. Je me bornerai à dire que si les averses, les orages et la grêle proviennent des cyclones et ont pour organes les tourbillons des régions élevées, c'est que les cyclones sont descendants comme les tornados qui en dérivent, et entraînent les cirrus des hautes régions dans les couches de l'atmosphère situées au-dessous. De là les averses, les orages et la eréle. » GÉOGRAPHIE ET GÉOLOGIE. — Répartition des terrains oeciipcs par les groupes géologiques d'après les latitudes et les longitudes terrestres. Note de M. Alexis de Tillo. « Pour faire suite aux recherches que j'ai eu l'honneur de communi- quer à l'Académie dans ma Note insérée au n" 5 des Comptes rendus de ce semestre, je vais donner les résultats obtenus pour les différentes latitudes et longitudes terrestres. (') Les explosions dont il est ici question sont de deuN. sortes. Les unes à las terre ont été inspirées par la croyance que les grandes batailles, dans lesquelles on a fait un usage immodéré du canon, ont été suivies de jjluies ou d'averses. On croit se rappeler qu'il en a été ainsi lors de la guerre de la Sécession. I^our les imiter, on fait usage de la dynamite à terre. Les autres sont des explosions à grande hauteur, à l'aide de bal- lons munis de fils télégraphiques. Des expériences ont été faites en grand au Texas l'an dernier. Je.n'en connais pas les résultats; mais je suis convaincu qu'ils ont été négatifs. Rien de pareil ne saurait déterminer les cirrus des hautes régions, voguant à loooo'" ou 12000" de hauteur, à descendre dans les régions basses pour y engen- drer les orages et les averses. Seules les vastes girations descendantes qui naissent dans les courants des hautes régions de l'atmosphère produisent de tels résultats. ( 968 ) Superficies des terrains géologi(jiies en millions de kilomètres carrés. Partie Iles — :— — — - — - Super- Pri- Pri- Secon- Ter- Qua- Gla- R. érup- coral- non ficie Latitudes. mitif. maire. daire. tiaire. ternaire. Sables, cicrs. tivesm. licnnes. explorée, explorée, totale. 0 0 N. 70-80. 0,12 0,46 o,j4 0,02 0,25 » 0,99 0,01 » 1,99 i,66(') 3,6o » 60-70. 3,17 2,02 ;,49 0,02 0,67 » 0,64 0,33 » 8,34 4>99 i3,33 a 5o-6o. 3,o5 2,80 2,56 0,69 2,22 » o,o5 0,18 » ii,45 3,i4 i4i59 1) 4o-5o- 2,53 2,01 2,o3 1,80 3,27 1,17 0,04 0,55 » i3,4o 2,18 i5,58 » 3o-4o. 1,23 2,47 2,52 1,70 3,18 0,79 0,06 o,38 » 12,38 2,90 i5,28 » 2o-3o. 1,43 2,o4 2,01 i,3i 2,32 2,02 o,o3 0,49 » 11,65 3,74 i5,39 11 10-20. 1,49 0,99 i,i8 0,47 1,33 0,42 0,00 0,65 0,00 6,53 4i7' ii)24 » 0-10. 1,75 0,20 0,86 0,34 1,1 3 o,i2 0,02 0,18 0,00 4) 60 6,26 10,86 S. 10- o. i,o4 1,18 3,06 i,i5 0,78 0,00 0,00 0,29 0,00 7,5o 8,o4 9)54 » 20-10. 1,81 i,3o 1,94 0)09 'jSg 0,54 0,01 0,33 0,00 7!4i i)96 9)37 » 3o-2o. 1,43 1,01 i,4i 0,16 1,20 2,11 0,01 0,29 0,00 7,62 1,72 9)34 » 4o-3o. 0,64 0,62 0,54 0,78 i,o3 o,i8 0,01 0,20 0,01 4.ot 0,19 4)20 » 5o-4o. 0,11 0,06 0,09 0,19 0,35 » o,o5 0,07 0,01 0,93 0,01 o,g4 » 6o-5o. o,o5 0,02 0,02 o,o4 o,o5 » o,o3 0,01 » 0,22 o,66(') 0,88 Sommes. 19,80 17,18 '9,85 8,71 i9)i7 7)35 i,9'( 3,96 0,02 98,03 36, 16 134,19 Superficies des terrains géologiques en nombres relatifs, l'étendue explorée des zones étant prise égale à 100. Iles Partie Pri- Pri- Secon- Ter- Qua- Gla- R.érup- coral- non explorée Latitudes. mitif. maire. daire. tiaire. ternaire. Sables. ciers. tivesm. 1 iennes. Sommes. en TTôô- 0 0 i\. 70-80... 6 23 7 1 i3 » 5o 0 (^) » 100 5 M 60-70. . . , 38 24 18 0 8 » 8 f 4 M 100 i4 » 5o-6o. . . 27 24 22 5 «9 » I 2 H 100 9 •» 4o-5o. . . 19 i5 i5 i3 2.5 9 0 4 » 100 6 » 3o-4o. . . 10 20 20 14 26 6 I 3 )) 100 8 » 2o-3o. . . 12 18 18 1 1 20 17 0 4 » 100 10 » 10-20.. , . 23 i5 18 7 20 7 0 10 0 100 i3 » 0-10.. , . 38 f 4 >9 7 25 3 0 4 0 100 '7 S. 10- 0.. . i4 16 4i i5 10 0 0 4 0 100 6 » 20-10.. 25 18 26 1 19 7 0 4 0 100 5 » 3o-20. . • '9 i3 18 2 16 28 0 4 0 100 5 » 4o-3o. . . 16 i5 14 '9 26 5 0 5 0 100 0 )j 5o-4o. . 12 6 10 21 38 n 5 8 0 lOO 0 » 6o-5o. . 21 8 9 21 22 » i3 6 » 100 2 100 (') Les terres arctiques et antarctiques ont été ajoutées à ces zones. (^) Zéro veut dire moins de \ pour 100. (969 ) » La dernière colonne désigne les parties non explorées en prenant la superficie de toutes les régions non explorées égale à too. » Il serait prématuré de tirer des conclusions des chiffres précédents par rapport aux zones de 10° en 1 0°. Mais en réunissant les résultats, d'après des zones plus larges, on parvient à entrevoir la presque indépendance de la répartition des groupes selon les latitudes terrestres (à l'exception pourtant des sables, des glaciers et des îles coralliennes). Superficies des terrains géologiques en nombres relatifs, L'étendue explorée des zones étant prise égale à 100. Pri- Pli- Secon- Ter- Qua- Gla- R. érup-^ Latitudes. mitif. maire. Jaire. tiairc. icrnaire. Sables, ciers. lives m. Sommes. N. 5o-8o. . . ig 24 19 3 i4 » 8 » 3o-5o. . . i5 17 18 14 25 80 3 100 4 20 o o 3 100 0-3o. ..21 14 18 q 21 II o 6 100 S. 60- o. . . 18 i5 26 9 \-j 10 1 4 100 )) Ces zones contiennent respectivement 32, 3i, 87 et 34 millions de kilomètres carrés. » En divisant les terrains d'après deux zones seulement, l'une entre les latitudes nord 3o°-8o° avec une superficie de 62 millions de kilomètres carrés et l'autre entre les latitudes sud 60" et nord 30°, avec une superficie de 72 millions de kilomètres carrés, on remarque une 'grande similitude. Superficies des terrains géologiques en nombres relatifs. Pri- Pri- Secon- Ter- Qua- Gla- R. érup- Latitudes. mitif. maire. daire. tiaire. ternaire. Sables. ciers. tives m. Sommes. N. 3o-8o.". . . . 21 21 iS 9 20 4 4 3 100 S. 6o-3o N. . . •9 i5 22 9 19 I I 0 5 100 Toute la terre. 20 18 20 9 20 7 2 4 100 » En.ce qui concerne la longitude terrestre, on s'apercevra, d'après le Tableau suivant, qu'elle aussi n'exerce pas d'influence marquée sur la ré- partition des terrains géologiques. G. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N» 17.) '^-T ( 970 ) Superjicies des terrains géologiques en nombres relatifs. Superficies. Millions de kilomètres Pri- Pri- Secon- Longiludes. carrés. initif. maire. daire. 170° ouesl-o" de 'Paris. ..41 23 "9 21 o''-6o° est de Paris. . . . . . 40 19 16 29 6o°est-i70°ouest dePar is. 53 18 18 |3 Ter- Quater- Gla- B.érup- tiaire. naire. Sables, ciers. tives m. Sommes. 9 l5 3 5 5 100 (') 821 5 O 2 100 C) 10 23 i3 o 5 100 (3) IV03IIIVATI0]\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominaliou de Com- missions chargées de présenter une" question pour chacun des prix ci- après désignés, à décerner en'i894- Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Bordin (^Sciences mathématiques). — WM. Hermite, Bertrand, Darboux, Poincaré, Fizeau réunissent la majorité des suffrages. Les Mem- bres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bouquet de la Grye et Sarrau. Prix Damoiseau. — MM. Faye, Tisserand, Lœwv, Wolf, Janssen réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Mouchez et Bertrand. Prix Vaillant. — MM. Daubrée, Bertrand, Fizeau, Berthelot, Darboux réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Faye et Duchartre. Prix Guy. — MM.^Grandidier, Duchartre, Milne-Edwards, Bornet, Van Tieghem réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. d'Abbadie et Bouquet de la Grye. (>) Amérique du Nord et du Sud. {'^) Europe et Afrique. (') Asie et Océanie. ( 971 ) Prix Poiirat. — MM. Brown-Séquard, Marey, Chauveau, Bouchard, Charcot réunissent la majorité des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Ranvier et Duchartre. MEMOIRES PRESENTES. M. P. RiBARD adresse une Note sur « un essai d'explication du magné- tisme terrestre ». (Renvoi à l'examen de M. Mascart.) CORRESPONDANCE M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Quatorze feuilles nouvellement publiées des Cartes d' Afrique, d'Al- gérie et de Tunisie (adressées par le Service géographique de l'armée). 2" Un Mémoire de M. André Markoff « Sur les nombres entiers dé- pendant d'une racine cubique d'un nombre entier ordinaire. » (Présenté par M. Hermite.) ASTRONOMIE. — Observations de deux nouvelles planètes, découvertes à l'Observatoire de Nice, les 22 mars et i" avril 1892. Note de M. Charlois, présentée par M. Fayc. Ascension Distance Dates Temps moyen droite Log. facl. polaire Log. fact. 1892. de Nice. apparente. parall. apparente. parall. I. — Planète (189?, mars 22). hms hms 0,„ Mars 22 12.56.38 i2.4i.i3,37 5,558 97.15.25,7 o,836„ 28 9. 2.36 12.36. 4,67 T,495„ 96.58.23,8 o,8i9„ II. — Planète (1892, avril 1). Avril I i3. 1.49 14. 21. 22, 3o 2,84/;„ io5.i5.3i,7 o,877„ » Remarque. — Les deux planètes sont de i3* grandeur. » ( 97^ ) ASTRONOMIE. — Photographie de la nc'biikiise de ta Lyre. Note (lu P. F. Denza, présentée par M. Mouchez. « En dehors de la Carte du Ciel, but principal des travaux de l'Obser- vatoire du Vatican, une des études qui en sera l'objet secondaire sera celle des nébuleuses. » Les premières photographies qui ont été faites de ces corps célestes sont celles de la nébuleuse de la Lyre. La délicatesse des détails de cette nébuleuse, aussi j^etite qu'importante, et l'éclat de sa lumière, nous firent juger qu'une pose trop prolongée aurait peut-être nui à un bon résultat. Dans cette persuasion, nous crûmes plus opportun de faire plusieurs pho- tographies, avec des poses de plus en plus longues, en commençant par la pose d'une demi-heure, dans l'ordre suivant : Durée de pose, h m Première épreuve o.3o Deuxième » o . 4o Troisième » i . oo Quatrième » i . 4o Cinquième » i . 5o » On employa pour ces épreuves des plaques extra-rapides de Lumière, comme on les trouve dans le commerce. Le développement se fit par la méthode ordinaire de l'oxalate neutre de potasse et du sulfate de fer, en le prolongeant au delà de 20 minutes. » En comparant entre elles ces cinq épreuves, on dut se convaincre que la cinquième, de i''5o™, était de beaucoup la meilleure. 1 Je présente à l'Académie la photographie originale de la nébuleuse. h En observant le négatif au microscope, avec un agrandissement de 4o diamètres, il se révèle de tels détails qu'il serait absolument im- possible de les voir autrement. » L'étoile qui occupe le centre du fond obscur est jointe à une autre petite étoile que le P. Secchi avait jugée douteuse. Toutefois, l'examen microscopique donne à ces deux corps célestes l'aspect d'un amas de points lumineux; et le plus petit, dont le contour est tout à fait irré"ulier, ainsi que l'autre central et plus grand, présente une solution de conti- nuité des différents points lumineux qui le composent. Cela est entière- ( 973 ) ment confirmé par la simple inspection de la reproduction photographique agrandie de 78 diamètres au microscope. La petite étoile qui se trouve près de la nébuleuse permet de comparer les deux images lumineuses intérieures à une image stellaire proprement dite. » De ces sortes d'amas de points lumineux, qui sont les plus grands et les plus espacés entre eux, on en trouve plusieurs autres, soit dans le centre obscur, soit dans l'anneau lumineux. » Le P. Secchi, en parlant de celte nébuleuse, dit que : » L'anneau se prolonge dans le sens du plus grand axe, et que les parties les plus denses sont dans la direction du petit axe, où brillent des points très distincts, et on le croirait stellaire et résoluble. » L'examen microscopique que nous avons fait de l'épreuve négative vient confirmer amplement l'observation de l'astronome romain, et nous ofFre en même temps un exemple de l'avantage incomparable que la Pho- tographie apportera à la Carte du Ciel, et l'immense facilité avec laquelle on pourra en étudier tout à son aise les différentes parties. Mais, ce qui importe le plus, la Photographie nous permettra de pousser l'examen d'un objet céleste à un point que l'observation directe ne saurait atteindre. » La photographie de la nébuleuse de la Lyre montré à l'évidence que celle-ci s'épand et se prolonge dans le sens de son plus grand axe, et l'on peut ajouter, sans aucune crainte de se tromper, qu'elle en assigne la limite bien au delà des données de l'observation directe. Ainsi, l'existence des points lumineux, et leur plus grande densité dans la direction du petit axe, sont non seulement confirmées, mais, en outre, l'étude microscopique met à même l'observateur de les compter et de fixer la position de chacun d'eux. Dans un examen sommaire, fait à l'aide du microscope, nous avons pu compter un très grand nombre de points brillants épars sur toute la surface de ctette splendide nébuleuse. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations salaires du premier trimestre de l'année 1892. Note de M. Tacchini. « J'ai l'honneur d'envover à l'Académie le résumé des observations solaires qu'on a pu faire à l'Observatoire royal du Collège romain pen- dant le premier trimestre de 1892. Le nombre de jours d'observations ( 974 ) pour les taches et les facules a été de 56, c'est-à-dire 19 en janvier, rg en février et 18 en mars. Voici les résultats : Fréquence relative Grandeur relative Nombre des de jours des des des taches 1892. taches, sans taches. taches. facules. par jour. Janvier 19,68 0,00 79,79 56,58 5,90 Février 28, 3i 0,00 i53,Gi 60,28 5, 16 Mars i3,i2 0,00 61,67 86,89 4,28 » On a donc constaté une augmentation assez forte par rapport au tri- mestre précédent. Trois périodes d'une plus grande fréquence et une exten- sion des taches correspondent aux intervalles 16-24 janvier, 5-i 8 février et 20-25 mars. » Pour les protubérances, nous avons obtenu les ré.sultats suivants : Nombre Protubérances. jours Nombre Hauteur Extension 1892. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. Janvier i3 6,89 89,6 1,6 Février i3 7iOO 86,0 1,6 Mars 14 8,i4 36,4 2,3 )) La saison a été très peu favorable à l'observation des protubérances; mais, cependant, il me semble qu'on peut affirmer que le phénomène des protubérances a été un peu moins accentué que dans le trimestre précé- dent. Il faut remarquer que, tandis qu'un maximum des taches bien marqué a eu lieu en février, les protubérances ne présentent pas de fortes diffé- rences dans la série; leur maximum secondaire est arrivé en mars comme pour les facules. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème d'Analyse qui se rattache aux équations de la Dynamique. Note de M. R. Liouville. « Dans une Note du 1 1 avril dernier, M. Painlevé s'est proposé d'étu- dier complètement une question qui est la généralisation immédiate du problème résolu par M. Dini, celui -de la représentation géodésique des surfaces. ( 975 ) » Les résultats énoncés par M. Painlevé, pour un système de points soumis à des forces qui admettent un potentiel, s'étaient présentés à moi dans d'autres recherches, mais n'en ayant mentionné qu'un cas particu- lier, vers la fin de ma Note du 6 avril 1891, je n'aurais pas à revenir sur ce sujet, si la méthode dont j'ai fait usage, très différente, semble-t-il, de celle qu'a employée M. Painlevé, ne m'avait conduit en même temps à quel- ques résultats, qui ne paraissent pas avoir été signalés jusqu'ici. Je de- mande à l'Académie la permission de les indiquer en peu de mots. » Lorsqu'un système matériel est soumis à l'action de forces qui déri- vent d'un potentiel, si l'on désigne par ce,, x-j., ..., ^,„ les variables dont sa position dépend à un instant quelconque, les équations qui détermi- nent les trajectoires de ses divers points peuvent être représentées ainsi (i) dxi d^xi, - dx^ d-Xi —- ^ {pfj,. dx^—pf,, dx^) dx^ dx^; les coefficients /J/'},, /)),"/,. sont des fonctions de x^, x.,, . . ., jf,„ et n'entrent pas tous d'une façon distincte dans les équations (i); ces dernières en renferment seulement certaines combinaisons, qui sont données. Je sup- poserai que l'on ait complété la définition de ces coefficients par les identités I.f Kl _ „ ('I au nombre de m et dont il est facile d'apercevoir la signification. Un en- semble d'équations du type (i) n'appartient pas toujours aux trajectoires des points d'un système matériel : il faut, pour qu'il en soit ainsi, certaines conditions que l'on peut se proposer d'obtenir. Elles résultent du théo- rème suivant : » Pour que les équations (i) définissent les trajectoires des points d'un sys- tème matériel, soumis à l'action de forces qui dérivent d'un potentiel, il est nécessaire et suffisant que les équations suivantes, au nombre de m ( m — I ) ( »« + 2 ) , -, j ' W ■ (A) (A) ( 97^ ) soient satisfaites par les '—^ — '- inconnues fi' , fi^^ qu'elles renferment linéaire- ment. » Ceci ayant lieu, soit A le déterminant symétrique des quantités /,,;t; la forme quadratique suivante > (3) 2T = 2i4777/'^^''^^* représente la force vive dans le mouvement dont les équations (i) don- nent alors la définition et l'intégrale du second degré correspondante s'exprime par la formule 2T = constante. » Il peut arriver que les équations (^2) possèdent plusieurs solutions distinctes. La recherche des cas où il en est ainsi est une extension immé- diate du problème de M. Dini. Si l'on désigne alors par /'j' les fonctions qui constituent un second ensemble satisfaisant aux équations (2) et par A'"* le déterminant analogue à A, le rapport ( f\ ^^ Oji,k égalé à une constante, est une intégrale des équations différentielles des trajectoires. )) C'est la proposition de M. Painlevé. » De plus, comme les relations (2) sont linéaires, elles sont aussi satis- faites par les fonctions y, ,;-+- c/]'".'» où '^ constantecest à volonté; en intro- duisant ces dernières à la place des quantités y, y^, dans l'expression (4), son numérateur devient une fonction entière de c, qu'il contient à la puis- sance m — I. L'intégrale (4) se décompose donc en plusieurs autres et donne, en général, un système complet d'intégrales premières du problème étudié. C'est à ces circonstances que j'avais fait allusion dans les derniers alinéas d'une Note, présentée à l'Académie le i4 décembre 1891 et à la- quelle d'ailleurs M. Painlevé a bien voulu renvoyer. » J'ai signalé dans cette même Note que l'existence d'une intégrale du second degré, différente de celle des forces vives, ne suffit pas pour que la forme quadratique correspondante (3 ) vérifie les conditions du problème de M. Dini : l'existence de plusieurs intégrales du second degré n'est pas non plus caractéristique. ( ;->77 ) » Il y a en effet un cas, depuis longtemps connu, où les équations du mouvement d'un système matériel libre admettent un système complet d'intégrales premières du second degré; ce cas ne satisfait pas à toutes les conditions du problème de M. Dini, quand le nombre des variables est supérieur à deux. » Au reste, les considérations précédentes n'établissent pas cjue ce problème soit alors possible; mais c'est ce qui résulte d'un travail anté- rieur {Comptes rendus, G avril 1891). » Lors même que les relations (2) n'ont pas lieu, les équations (1) ne perdent pas leur forme essentielle, par un changement des variables a^,, X.2, ...,a-„,; leurs invariants, pour ces transformations, s'obtiennent en généralisant d'une façon très simple la méthode indiquée, dans un Mé- moire déjà ancien, pour le cas où le nombre des variables se réduit à deux. » PHYSIQUE. — Mesures directe et indirecte de l'angle de raccordement d'un liquide qui ne mouille pas le verre. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu. « On sait c|ue la mesure de l'angle de raccordement est lui des pro- blèmes dont la solution laisse à désirer jusqu'à présent à ma connaissance; l'angle de raccordement des liquides avec les solides, qu'ils ne mouillent pas, est obtenu par des équations approximatives, quand on a mesuré préalablement les constantes qui y figurent. )) Les équations approximatives les plus commodes, celles dont Desains a fait usage {Annales de Chimie et de Physique^ 3"' série, t. LI), sont les sui- vantes : (i) H" = 2rt-(i — sini), I — Slll' — , , j 3rt- 1 ia- (2) r/ = 2acos- -f--^ -. ^; (■os - 2 e re et si l'on suppose, par exemple, que le liquide est le mercure et le solid le verre, dans les équations (i) et (2) H désigne la dépression du mercur dans un vase large auprès d'une lame de verre plane et verticale, a" est la c. R., 1S92, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 17.) 12b ( !)78 ) constante capillaire (inconnue ), i l'angle cherché du raccordement, q la plus grande épaisseur d'une large goutte de mercure posée sur une plaque de verre horizontale, / le rayon de la base de la goutte, enfin b le rayon de courbure au sommet de la goutte. )) On néglige le terme très petit — ^, à cause de la largeur de la goutte, et l'on a la suivante : „ I — sin'' - , „ lia- 2 (3; 9=2acos- + ^ :-■ i cos - » On réduit d'abord le second membre de l'équation (3) à son pre- mier terme, et l'on calcule ainsi a"- et i. On obtient ensuite une approxi- mation plus grande, en tenant compte du second terme de l'équation (3). » En opérant par une autre voie, qui permet d'accroître l'approximation, j'ai obtenu, entre a"' et i, l'équation qui se rétluit évidemment, dans le cas d'une large goutte, à / r\ ■ sin( , , , q — :' f , a il ^ ' ' '' ~ la'- \' ' ' L OÙ la signification des /, a-, q est la même que précédemment; L est le plus grand rayon de la goutte et z' la distance du plan qui contient la plus grande circonférence (de rayon L) au plan tangent au sommet de la goutte. » En posant, pour abréger, c/ + =' = P, — ■ = Q, ^ -^ - = r, nous trou- verons comme solutions des équations (i) et (5) . . 3a'^ — H^ sm? = ; — , 4 le signe — convient seul au problème. » Mais il ne suffisait pas d'obtenir une nouvelle équation approxima- tive, il fallait aussi tâcher de mesurer directement l'angle i; c'est ce que j'ai fait. ( 979 ) » \oici l'appareil très simple que j'ai ailoplé. L'a\e optique de la kinetle d'un ca- thétomètre étant en coïncidence avec son axe géométrique, on fixe concentriquement sur le tube de celte lunette un cercle divisé : la lunette dans son mouvement autour de son axe entraîne ce cercle, qui se meul devant une aiguille verticale fixe, qui in- dique l'angle dont la lunette a tourné. La vérification directe, obtenue en mesurant des angles connus d'avance tracés sur une feuille de papier, a montré que l'appareil fonc- tionnait bien. » Voici comment on opère pour la mesure de l'anglei. On pose .devant une fenêtre un plan de glace horizontal sur lequel on dépose une goutte de mercure pur, filtré avec un tube effilé, et l'on vise cette goutte au calliétomètre, dont l'axe optique est amené dans le plan supérieur de la glace; on fait coïncider alors le centre du réticule avec le point de raccordement du mercure et de la glace el le fil horizontal avec le plan de la glace; après lecture, on tourne l'appareil pour faire coïncider le même fil du réticule avec la tangente de la courbe méridienne de la goutte au poifit de raccor- dement, on lit le nouvel azimut; la différence des deux lectures est l'angle cherché i. On fait ces mêmes opérations de chaque côté de la goutte, et l'on prend la movenne. En répétant plusieurs fois ces mesures, on arrive à une approximation satisfaisante. » Pour bien voir les contours de la goutte de mercure, on doit opérer à la lumière diffuse en plaçant entre la goutte el la fenêtre une feuille de papier blanc transparent. » Voici un Tableau comparalif des mesures de l'angle i, effectuées di- rectement (') par l'appareil décrit et indirectement par les équations (i), (3) et (i), (5) pour lesquelles j'ai mesuré /, L, (j, z' . » La température moyenne de ces six mesures était de 17°. Valeurs ilc i calculées calculées Obs. — Cale. Rayon d'après d'après ■ — ^ —•^ de la base les équations les équations mesurées Équations Équations delagoulle. (i)et(3). (i)el,(5). directement. (i),(3). (0.(5). mGi „ . -, ■ „ ■ • ' « • 6,20 33. 9 36. 3 37.1.! +4- 6 H-i.ia 8,25 38.40 37.56 37.42 —0.58 — o.i4 10,47 38. 4 1 39. 2 38.02 H-o.ii — o.io i3,32 4o.25 40.37 4o-3o -HO. 5 ~o- 7 i3,57 37.59 37.10 07.12 —0.47 ~o. 3 18,32 40.59 4o.i5 4o —0.59 — o.i5 )) On voit, d'après les deux dernières colonnes de ce Tableau, que les équations (i) et (5) proposées ci-dessus pour la détermination de l'angle de raccordement / représentent beaucoup mieux les observations que les équations (i) et (3) adoptées jusqu'ici. »' (') Le travail a été exécuté au laboratoire de M. Cornu à l'Ecole Polytechnique. ( 98o ) ÉLECTRICITÉ. — Sur les phénomènes thenno-éleclriques au contact de deux cleclrolytes. Noie de M. Henri Bagard, présentée par M. Mascart. « Dans une Note précédente ('), j'ai indiqué que la marche d'un couple thermo-électrique formé par un amalgame et un électrolyte n'est pas uni- forme. IJepuis, j'ai retrouvé le même fait dans le cas de couples constitués par deux électrolytes. » J'ai adopté, pour un élément composé des deux liquides L, et L^, la disposition suivante qui est représentée par la^î^. i : le liquide L, remplit deux siphons nin et pc] dont les branches m et p, fermées par un dia- V3^^ phragme en parchemin végétal, plongent respectivement dans les tubes à réaction A et B contenant le liquide I^; ainsi que le siphon rs qui les met en communication; les branches n et q, ouvertes, communiquent avec le liquide L, des tubes C et D dans lesquels plongent deux électrodes a et p. Les tubes B, C, D sont'maintenus dans la glace fondante, tandis que le tube A est porté à différentes températures. Les liquides L, et L^ ont été préalablement bouillis et, dans le tube A, L. est protégé contre l'évapo- ratiou par une couche de paraffine. » Dans chacune de mes expériences, j'ai employé dix éléments réunis eu tension; à cet effet, le si|)hon nm d'un élément communique avec le C) Comptes rcndu sensoriels et locomoteurs. Il y a donc un rapport constant entre la position » des principaux centres nerveux et celle des principaux- organes sensoriels et » locomoteurs. » * » Or, de la comparaison des faits ci-dessus éaumérés, il ressort claire- ment que les principaux centres nerveux sont toujours situés du même côté que les principaux organes sensoriels et locomoteurs, c'est-à-dire que le rapport existant entre la position des centres nerveux et celle des organes sensoriels et locomoteurs est à la fois constant et direct. Je propose donc d'introduire ces deux derniers mots dans ma première formule et de la compléter ainsi : il y a un rapport constant et direct entre la position des principaux centres nerveux et celle des principaux organes sensoriels et loco- moteurs. » J'ajouterai encore que cette loi est vraie pour le Règne Animal tout entier : car elle s'applique aussi aux Animaux, dont les centres nerveux, dissé- minés ou mal concentrés, ne sauraient se rattacher <à aucun des trois types nettement définis (ventral, dorso-ventral et dorsal), sur lesquels j'ai établi ma démonstration. » MINÉRALOGIE. — Analyse d'une argile cJiiomijère du Brésil. Note de M. A. Terreil, présentée par M. Daubrée. « Une très petite quantité de cette curieuse argile m'a été remise par M. Adolphe Brezet qui l'a trouvée au Tocantins au-dessus des chutes d'Alcobaços, près Canietà, au Brésil. » Cette argile est d'un vert malachite, coloration due à du chrome; elle a l'aspect cireux; elle est très tendre et happe à la langue; elle se délite complètement dans l'eau en poudre verte; elle est très hydratée, et au chalumeau elle fond facilement en un émail de couleur chair; il paraît évident que, pendant cette fusion, l'oxyde vert du chrome se transforme en oxyde rouge ou rose, comme il en existe dans le rubis. » Les bases qui entrent dans la composition de cette argile sont : l'alu- mine, le sesquioxyde de chrome, le peroxyde de fer, la chaux et la ma- gnésie. Le peu de matière mis à ma disposition m'a empêché d'y constater la présence des alcalis et de les doser. » Dans les dosages quantitatifs j'ai opéré la séparation de l'alumine, de l'oxyde de chrome et de l'oxyde de fer de la manière suivante : la matière ( 984 ) a été attaquée par de la potasse fondue, au creuset d'argent, et traitée à la manière ordinaire pour en séparer la silice; la liqueur acide provenant de cette séparation, et contenant toutes les bases, a été portée à l'ébuUition avec un peu d'alcool pour ramener tout le chrome à l'état desesquioxyde, puis précipitée par de l'ammoniaque. J'ai recueilli afnsi et pesé ensemble les trois bases qui ont été de nouveau attaquées par de la potasse et un peu d'azotate de potasse; le produit de cette dernière attaque a été repris par l'eau et tout est rentré en dissolution, à l'exception de l'oxyde de fer que j'ai recueilli. Après cette séparation, j'ai ajouté un léger excès d'azotate d'ammoniaque à la liqueur alcaline que j'ai maintenue presque à l'ébul- lition, tant qu'il y a eu dégagement d'ammoniaque et jusqu'à ce qu'elle devînt tout à fait neutre au papier de tournesol. Dans ces conditions toute l'alumine s'est précipitée et le chrome, resté seul en dissolution à l'état de chromate de potasse, a été précipité par l'azotate de mercure sous la forme de chromate de mercure, qui, une fois calciné, a laissé du sesquioxyde de chrome pur. » Voici la composition que j'ai trouvée à cette argile : Silice 46 , 20 Alumine 18,18 Oxyde de cliroine i ,69 Oxyde de fer 0,92 Chaux 1 , 23 Magnésie 3,94 Eau 26,64 4 Total 98. SÔ » Il résulte de cette analyse, ainsi que des propriétés physiques de cette argile, que celle-ci peut être considérée comme une argile smectique con- tenant une certaine quantité d'oxyde de chrome. » HYDROLOGIE. — Sur les eaux et les vases des lacs d' Aiguebelette, de Paladru, de Nantua et de Sylans. Note de MM. L. Duparc et A. Delebecque, pré- sentée par M. Daubrée. « Après les eaux du lac d'Annecy ('), nous avons analysé celles des lacsd'Aigucbelette, de Paladru, de Nantua et de Sylans, dont la description topographique a déjà été donnée (-). (') Comptes rendus, l. CXIV, p. 248; 1892. (2) Ibicl., t. CXn, p. 32; 1892. ( 985 ) » Les eaux ont été prises au milieu des lacs, à peu près à é^ale distance de la surface et du fond. Les eaux des affluents ont été étudiées également. » Voici les résultats obtenus : Lac d' Aiguebelette (26 août 1891). Résidu sec : os"', iS^g par litre. er SiO^ o,oo55 Ca O o , 0708 r= o , 1 264 Ca CO' MgO 0,0061 — o,oi3o MgCO' SO'H^ traces Cl traces (o,ooo5 au maximum). Quantité totale de matières dissoutes contenues dans le lac : 25 799 369''s. Affluents (août) : oS'',i632 à o?'', 2.546. Lac de Paladru (5 août 1891). Résidu sec: qP'', 1682 par litre. Si O'' o , 0042 CaO 0,0845 = o''i5o9 CaCO' MgO 0,002 = o,oo4 MgCO' Cl traces — Na- O traces Pas d'acide sulfurique. Quantité de matières dissoutes contenues dans le lac : i6 348 535''b. Affluents (août) : oS'',i722 à os'',2766. Lac de Nantiia (25 février 1892). Résidu sec : os'', 1810 par litre. SiO^ o,oo32 gr CaO 0,0875 = 0,1545 CaCO' MgO 0,0071 =o,oi49 MgCO* SO' o , 0042 = o , 007 1 Ca SO* Cl (par estimation) 0,0001 Quantité de matières dissoutes contenues dans le lac : 7 254ii8''e. Affluents (février) : o8'',i644 à os'-,i763. G. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, K' 17.) I27 ( 986 ) Lac de Sylans (i3 mars 1892). Résidu sec : oS'',i75o. SIO» O,O0l5 sr CaO 0,1710 = 0, i526 CaCO' Mo-0 o,oo52 ;= 0,0109 MgCO' SO' 0,0021 =;o,oo3 CaSO* Cl traces Quantité de matières dissoutes contenues dans le lac : S35o82''8. Affluents (mars) : oe'',i62 àos', 195. )) Il reste à étudier si, comme pour les lacs Léman et d'Annecy, la composition des eaux est constante. Il paraît probable, d'après le rapport du débit des affluents au volume du lac. qu'elle varie extrêmement peu. » Si l'on compare les eaux de ces lacs avec celles de leurs affluents, si l'on tient compte, d'autre part, d'après les expériences faites sur la Meuse, sur l'Arve (') et sur les affluents du lac d'Annecy, que l'eau des rivières est plus chargée en liiver qu'en été, il semble que les eaux des lacs de Paladru et d'Aiguebelette doivent être moins riches que celles de leurs affluents prises dans leur composition moyenne, résultat analogue à celui trouvé pour le lac d'Annecy, que le contraire a lieu pour le lac de Nantua et que, pour le lac de Sylans, il y a à peu près équivalence. Nous avons admis (') que l'appauvrissement des eaux des affluents, quand elles pénètrent dans les lacs, était dû principalement à une décalcification par la vie organique. Or cette vie existe dans les lacs de Nantua et de Sylans aussi bien que dans les autres lacs et contribue à appauvrir les eaux qui s'y jettent; mais il est possible que l'évaporation, qui jiaraît être très active dans certaines vallées du Jura, compense, et même au delà, par la concentration qu'elle produit, les effets de la vie organique. » Nous avons analysé aussi un grand nombre d'échantillons des vases de ces lacs, avec la collaboration assidue de MM. E. Ritter et J. Jequier. M La silice, les silicates et le carbonate de chaux représentent au moins les 90 pour 100 des éléments constitutifs de ces vases. Le fer, l'alumine, ainsi que la magnésie s'y trouvent dans la proportion de i à 5 pour 100. Les pertes (eau et matières organiques) varient de 2 à 7 pour 100. (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 235; 1891. (') Ibid., t. CXIV, p. 248; 1892. ( 987 ) » Les vases du lac de Paladru renferment de 7,i5 à 27. i5 pour 100 de résidu insoluble (silice et silicates); celles du lac de Nantua de 6,90 à 33,80 pour 100; celles du lac de Sylans de 8,3'î à 24,20 pour 100; celles du lac d'Aiguebeiette de 3i,3oà 76,95 pour 100. >< M. J.-E. EsTiEXNE adresse une Note relative au nombre des nombres premiers inférieurs à une limite donnée. Sa formule suppose connus tous les nombres premiers inférieurs à une limite p„ ; il en déduit le nombre des nombres premiers inférieurs à pl^^ , Pn+i désignant le nombre premier supérieur à p„. En supposant /)„ =97, la formule indique 1202 nombres premiers inférieurs à 10 201. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. ,1. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 21 mars 1892. (Suite.) Anuario del Observatorio de la Plata. Buenos-Aires, Jacobo Peuser, 1892 ; in-i6. lonan tan lEHAH BII0rPA4)CKII 3AniIC M. B. MuAMtEButA, y BEorpA^y, 1891 ; in-i6. Memoria de la Faculdad de Medicina de Zaragoza. Curso de 1889-90. Zaragoza, 1891 ; in-8' . Dare de seama a serviciului cJnrurgical din spitalul central al armalei. romane pe anul 1890 de D"' A. Dejiosten. Bucuresci,' 1891; in-8". (Pré- senté par M. le baron Larrey.) El paramillo de Supallata, por German Ave [jAllemant, ingeniore de minas. Buenos-Aires, 1890; broch. gr. in-S". L. A. Ferrai. — // desitii urbis Mediolanensis e la chiesa Ambrosiana nei secolo X. Roma, Forzani, 1892; broch. in-S". ( 988 ) B. Osservatorto astronomico di Brera in Milano. Osservazioni meteorologiche eseguite nell' anno 1891 col riassunlo composta sulle medesime, da E. Pini; broch. in-4". Odvrages reçds dans la séance du 28 MARS 1892. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par M. E. Mascart; année 1890. — II. Observations. — III. Pluies en France. Paris, Gaiithier-Villars et fils, 1892; 2 vol. in-Zj". (Présenté par M. Mascart.) Œuvres de Lavoisier, tome V, publiées par les soins du Ministre de l'In- struction publique. Paris, Imprimerie nationale, 1892; i vol. in-4°. (Pré- senté par M. Troost.) L'année scientifique et industrielle, par Louis Figuier, année 1891. Paris, Hachette, 1892; i vol. in- 16. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. — Bapports du Jury international publiés sous la direction de M. Alfred Picard. Groupe de l'éco- nomie sociale, i^^ Partie, 2" fascicule. — Classe 75 : Viticulture, rapport de M. Georges Couanon. Paris, Imprimerie nationale; 1891. 3 fasc. in-4°. Bulletin de la Société astronomique de France, 5" année, 1 89 1 . Paris, 1 89 r ; gr. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour l'année 1891. T. IV, 5* et dernière Partie. Paris, 1891-92; in-8". Notice sur les travaux scientifiques de M. Alfred Potier, Ingénieur en chef des Mines, Professeur de Physique à l'École Polytechnique. Mémoires de la Société d' émulation de Montbéliard, XXII* vol . Montbéliard , 1891 ; gr. in-8°. Etudes sur les formules d'interpolation, par R. Radau. Paris, Gauthier- Villarset fils, 1891; in-S" Ministère des Travaux, publics. — Répertoire graphique définissant les empla- cements et altitudes des repères; 2' livraison : Opérations effectuées pendant les campagnes de 1887 et 1888. Paris, Marchadier, 1891 ; in-4''. Le climat de Rio de Janeiro, par Ij. Cruls, Directeur de l'Observatoire de Rio de Janeiro. Rio de Janeiro, 1892; in-4°. Un Papagallo delatore, farsa di Fernando Triscorina. Carrara, 1891; in-i8. Register ofthe University of California 1891-92; i 11- 1 2 . On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.AUS CT FIF.S, Quai (les Grauds-Augustins, n" 5j. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadaires paraissent régnlioremeiit le Dimnnclic. Us loriae:U, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Dou Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alplialiolique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue et part du i"" janvier. Le prix ' Pages. M. Alexis de Tili.o. — Répartition des ter- rains occupés par les groupes géologiques d'après les latitudes et les longitudes ter- restres i)*'7 NOMINATIOÎVS. Commission chargée de présenter une ques- • 1S94 : MM. Daiibrée, Bertrand, Fizeau, lion pour le prix lîordin { Sciences inathé- Berthelot, Darbtnix 1)711 inaliques), à décerner en 189^ : MM. Her- Couimission chargée de présenter une ques- initc, Bertrand, Durboux, J'oincaré, Fi lion pour le prix Gay, à décerner en iSg^ : zeau 9711 î MM. Grandidier, Ducharlre, Milne-Èd- Commission chargée de pré.senter une ques- j wards. Bornet, Van Tiegliem ArVCE. M. le SECUETAinE pekpktuel signale, parmi lespièces impriméesde la Correspondance: 1° Quatorze feuilles des Caries d'Afrique, d'Algérie el de Tunisie; 1° un Mémoire de M. André Markoff M. Chari.ois. — Observations de deux nou- velles planètes, découvertes à rOhsorva- loire de Nice, les ■-'.:> mars et i" avril 1892. P. F. Denza. — Photographie de la nébu- leuse de la Lyre M. P. Taccuini. — Observations solaires du premier Irimeslre de l'année 1892 M. U. LiouviLi.E. — Sur un proidéme d'Ana- lyse qui se rattache aux équations de la Dynamique M. C. Maltézos. — Mesures directe et indi- 97' 1)7' 97-J recle de l'angle de raccordement d'un li- quide qui ne mouille pas le verre M. IIexri Bagahu. — Sur les phénomènes Ihcrmo-élecLriques au contact de deux électrolytes M. Alexis Julien. — Addition à la loi de la position des centres nerveux M. A. ÏEiiKEiL. — Analyse d'une argile chromi l'ère du Brésil MM. L. DuPAiu: el A. Delebecque. — Sur les eaux et les vases des lacs d'Aiguebe- lelle, de l'aladru, de Nanlua el de Sylans. iM. J.-E. Ustienne adresse une Note relative au nombre des nombres premiersinférieurs à une limite donnée 97' 977 980 982 983 984 9S7 Bulletin BiBLiOGnAPiiiQiîi; ()8- PAlilS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai de* Grands-Augusilns, 55. PREMIER SEMESTRE. -^Oi_ J^l- 7 1892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUÉES. TOME CXIV. N" 18(2 Mai 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS lîT mS, IMPRIMIilUUS-LIBRAIRES DES COMPTES UENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 5S. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AdOPTK dans les séances des 23 JUIN l8()2 ET 3^ MAI 1876. Les Comptes rendus Jicbdoinadaires des séances de ('Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes piésenlés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a jS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*^' . — Impression des t/avaux de IWcademie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus (3 pages par numéro. Un Membre de l'Académie, ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. IjCS communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. liCS Membres qui |)réscntent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extraifj autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaiies de la correspondance olïi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- | jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. vernement sont miprimes en entier Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- i'ent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DC LUNDI 2 MAI 1892. PRÉSIDENCE DE M. D ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Le mouvement des êtres microscopiques analysé par la Chronophoto graphie. Note de M. Marey. « L'appareil analyseur du mouvement, dont j'ai montré les applications à l'étude de l'homme et des animaux de grande taille, permet aussi d'ob- tenir les chronophotographies des petits êtres qui se meuvent dans le champ du microscope. Il suffit pour cela de substituer à l'objectif ordi- naire une pièce spéciale qui renferme un objectif microscopique, une pla- tine porte-objet et un puissant condensateur de lumière ('). M Cette disposition m'a donné des images fort nettes des mouvements (') Ce dispositif est décrit et figuré dans lia article publié en novembre dans la ■;^'ue générale des Sciences. C. R., 1893, I" Semestre. (T. CMV, N° 18.) I28 ( 99» ) des globules (lu sang dans les capillaires et en dehors de ces vaisseaux; sur les tissus végétaux j'ai obtenu également les mouvements des zoospores à l'intérieur des cellules d'un Cladophora et leurs migrations au dehors. » Les figures que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie et que les procédés actuels de la photogravure ne permettent pas de reproduire dans les Comptes rendus ont été prises avec un agrandissement de 800 dia- mètres. Des objectifs spéciaux permettront, j'espère, d'obtenir des gros- sissements plus grands encore. » Sur ces chronophotographies, les mouvements, leur nature et leur vitesse se déduisent des changements de position que les objets présentent dans les images successives. Cette détermination, quoique très précise puisqu'elle permet de connaître la fraction de millième de millimètre dont l'objet s'est déplacé à chaque dixième de seconde, parle cependant plus à l'esprit qu'aux sens. » Mais il est possible de donner à l'œil la sensation du mouvement vé- ritable, en projetant successivement ces images sur un écran, au moyen d'un appareil que j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie dans une prochaine séance. Cet appareil est basé sur les propriétés de l'analyseur; je le nomme projecteur chronophoto graphique. Il permet de montrer à un nombreux auditoire les aiouA ements d'objets de toute nature dont on a recueillis par la Chronophotographie les images successives. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'In- struction publique, pour la chaire d'Anthropologie actuellement vacante au Muséum d'Histoire naturelle. Au premier tour de scrutin, destiné au choix du premier candidat : M.^Hamy obtient l'unanimité des suffrages. Au second tour de scrutin, destiné au choix du second candidat : M. Verneau obtient l'unanimité des suffrages. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Hamy. En seconde ligne M. Verneau. (991 ) MEMOIRES PRESENTES. M. Alessandro Lisseaco soumet an jugement de l'Académie plusieurs Mémoires relatifs à diverses questions de Mathématiques. (Renvoi à l'examen de M. Poincaré.) CORRESPOND ANGE. ASTRONOMIE. — Observations des comètes Swift {mars 6)/ Denning (niars i8)ei Winnecke, faites à V Observatoire d' Alger, à l'équatorial coudé; par MM. Rambaud et Sv, communiquées par M. Mouchez. Dates 189Î. Astre — Etoile. Nombre de eompar. • Étoile. Gr. M&. AID. Obs. Comète Swift . Avili 1 3 (' ) a W, XXIh, I." 826 9.0 m s — o.5o,o8 — 7.56 ,"2 8: 8 R i3.... a Id. » -o./i8,76 - 7-35,9 10: 10 S i6.... b w, XXI, n» loSg 8,0 — 0.57 ,3i + 0.33,4 20:20 s 20.. . . c Lamont, n° 2920 10 -0. 6,64 + 8.5o,6 16: 10 R 20. . . . d Lamont, n° 2921 9>o — 0. 5,38 + 13.42,6 16: 10 S Comète Denning. Avril 20. . . e B.B.l. VI + 58, n-'356 8 — 0. 12,5l — 9.35,3 12:10 R 20. . . e Id. y) — 0. 6,55 — 9.50,6 12:12 S 22. . . f B. B. t. I, zone 52, n° 159 8,9 +0. i5,49 + 6.54,5 20: 10 R 23.. . f Id. » +0.23,09 + 6.39,5 8:10 S 23( = ) g B.B. t. VI + 58, n" ^3 1 8,4 +0. i,o3 —34.52,3 20: 10 S 23... Id. » +0. 5,28 -35. 0,0 20: 10 R 25.. . h Golha-Hels., n" 2272 9-0 —2.45,02 + I . 4o , I 12:12 R 25... h Id. » —2.39,95 + 1.28,8 lo: 16 S (■) La comète Swift a été observée au télescope Foucault. (*) On a dû prendre deux, étoiles anonymes intermédiaires. Dates 189?. ( 99^- ) Etuile. Gr, Astre — Ktoile. ^n^llJl'e ^3^. ACÔ. conipar. Ob? Comète Winnecke. vril 20. . . / W, XI\ n" 997 9.0 —0.28,89 - 0. 7,8 22: 10 R 20. . . i Id. )) — 0.33,95 + 0.21,5 20: '4 S 22. . . ■ .1 W., XI\ n" 878 9>o + ..23, .4 — 10.43,9 jo: 8 R 25... ■ ./' W2 XI, n° 836 8,0 -1.24,46 + 2.57,7 18: 12 S 25... . k Id. » — ■■27,19 + 3. 10,7 18: I 2 H 20.. . . l W^XI, n^-iG 9.0 +2.55,60 — 2.53,4 iû; 10 S 26. . . . l Id. 9,0 + 2. .54, 17 - 2. 4a, 3 .4: 10 R Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite au Déclinaison au 189Î. moy. 1892,0. jour. moy. 1892,0. jour. Autorités h m s s ... AvriliS a 21.86.20,76 — o,58 +5.55.48,9 —12,7 W, j6 b 21.46.36,70 —0,57 + 8.34.30,3 —12,8 W, 20 c 21.59.24,30 — o,56 +12. 6.i3,7 — i3,i Lamonl 20 d 21. 5g. 25, 38 — 0,56 +12. i.56,7 — i3,o Id. 20 e 1.55. 3,29 —2,95 +59. 9.58,9 — 1,2 B. B. t. VI 22 / 2.4.36,61 —2,89 +58. Si. 40,0 —0,8 B. B. t. I 23 g ?.. 9.49,08 — 2,92 +59. 2. 6,4 —0,5 B. B. t. \ I 25 h 2.21.57,35 —2,76 +58. 1.27,7 -1-0,' Gotha-Helsing. 20 i 11.52.47,13 +1,91 +42.26. 0,2 + 2,8 Wj 22 y 11.47. 4,' o -t-'jSg +43. 1.39,1 +2,8 Wj 25 A- 11.44.25,19 +1,86 +43.19.24,3 +3,7 Wj 26 l 11. 38. 21, 4i +1,82 +43.34.0,7 +4,4 W, Positions apparentes des comètes. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 189?. d'.^lger. apparente. parall. apparente. parall. Avril i3 . i3. 16. 20. 20. Comète Swift (mars G) h 16. 16. 58 14. 33. 25 I 5. 55. 23 16. 9.44 21 .35. 3o, 10 21 .35.3i ,42 21.45.38,87 21 .59.17,10 21.59.19,44 T,bio„ T,6oo„ 7,676,, 7,628,, 7.6i3„ - 5.47.40,0 0,689 - 5.48. 0,3 0,687 - 8.34.50,9 0,706 I2.l4.5l,2 0,647 -12.15.26,3 0,639 { 993 ) Ascension liâtes Temps moyen droite L..g. fact. Dciclinaison Log. fact. 189i. d'Alger. appai-ente. para II. apparente. parall. Comète Denninc. (mars 18) Avril 20 8.26.82 20 8.55.44 22 9-Ï0.44 22 9.45. 9 23 9-30.I9 23 g. 52 .29 25 9-49-'o 2'^ 'o-'T- 7 Avril 20 10. 10. 56 20 II. 6.27 22 I I . 37 . 9 25 II. 8.36 25 1 I .43.32 26 10. 6. 9 26 10. 33. 3o I .54-47.83 7,864 +59. 0. 22,4 0,807 I .54.53,79 T,8i6 -1-59. 0. ■ 7.Ï , 0,845 2 . 4.49,21 7,786 -H58.38. 33,7 0,860 2 . , 4 .56,81 1 ,702 -h58.38. 18,7 0,892 2, ■ 9-47.19 T,74- -1-58.27. .i3,6 0,879 2, ■ 9-5i .44 7, 681 -H58.27. 5.9 0,898 2. •9- 9.57 7,689 -1-58. 3. 7.9 0,894 2 . ,19.14,64 7,596 +.58. 2. .56,6 0,914 Comète Winnecke. I l . 52 . 20, l5 2,661 -1-42.25.55,2 '.947« I I .02. ,15,09 7,298 -1-42.26.24,5 7,821,, 11.48. 29, i3 Î.49I -t-42. 50.59,0 1,569,, M. 43. 2,59 7,453 -1-43.22.25,7 7,744« 1 I .42 . 59,86 7,568 -h43.22.38,7 7,256„ 1 1 . 4i ■ .18, 83 7,117 -f-43.3i.u,7 T,99o« M. 41. 17,40 i,3i5 -h43.3i.22,8 "f,9'o„ )) La comète de Winnecke, malgré sa faiblesse extrême, a pu être observée à l'équatorial coudé de o^.SiS. La partie la plus intense de la nébulosité est ronde, d'environ 2' de diamètre, avec un point brillant cen- tral qui apparaît par éclats; mais la nébulosité semble s'étendre à une très grande distance au delà. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'approximation des /onctions de très grands nombres. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Tisse- rand. « L'objet de la présente Communication est d'établir la belle méthode de M. Darboux, relative à l'approximation des fonctions de grands nom- bres (/o^/r/ia/ de Mathématiques, J878), à l'aide des principes suivants : » Lemme L — Le coefficient de z" dans le développement de (^z — -a^, pour n très grand, est de l'ordre de ^^ —^:;:j, ' en posant R ^ | « |. » Cette proposition est susceptible d'une démonstration élémentaire. (994) » Lemme II. — Si R esl l'affixe â'unpoinl de l'aoce des x intérieur au cercle de convergence d'une fonction G(<), la considération des dérivées successives de G{t) montre que le coefficient de t", dans le développement de celte fonc- tion, peut s'exprimer par la formule j^ — > ■/) tendant vers zéro, quel que soit l'entier positif et Jini p, lorsque n augmente indéfiniment. )) La méthode de M. Darboux, à laquelle M. Flamme a donné une grande extension dans sa Thèse (Paris, Gauthier-Villars, 1887), repose sur le théorème suivant : » Soient F (:; ) une fonction développable par la série de Laurent entre deux cercles de rayons R pi/-(R>r) et ]\I„ le coefficient de z". Admettons qu'il existe sur la circonférence (R) «« point singulier a, dans le domaine duquel (>) F (.^) - 9(-.) -t- H. {z - «y. 4- H,(,^ - «)^ + . , + \i^{z-a)\ + {z-ay'h{z); h étant positif , non entier et supérieur aux nombres h,, h.,, . . ., h^; les coeffi- cients H désignant des constantes, 9(2) une fonction holomorphe autour de a et ^(^z) une fonction finie dans le domaine de a. Dans ces conditions, le coef- ficient M^ de z" dans la fonction (2) F,(z) = U,(z- a)''. + H,(= - a)"'. + . . . + H^(; _ a)*,, diffère de Mn d'une quantité de l'ordre de ^^ -r:^- » Il faut établir que l'intégrale (3) I = 2.-7; ■"tïvj' O" peut prendre pour nouveau chemin d'intégration une cir- conférence (p) de rayon p >^ R, à la condition : i" de choisir p — R assez petit, tout en étant fini, pour n'introduire à l'intérieur de (p) que le point singulier a de F(::); 2" d'adjoindre à (p) un lacet (A) construit de façon à laisser le point a en dehors du contour fermé suivi par la variable. Nous supposerons le lacet composé d'une circonférence (c) de rayon infiniment petit, décrite autour de a, et d'un chemin rectiligne double, de longueur p — R, dirigé dans le sens du rayon qui joint l'origine au point a. _ _ s oîi l'intégrale est prise le long de la circonférence (p) à partir du lacet, est holomorphe à l'intérieur de cette ( 995 ) circonférence. Le second lemme montre dès lors que la partie de l'inté- grale I relative à la circonférence (p) est négligeable vis-à-vis de ~ -^• Tenant compte des formules (i) et (2) et observant que 2^ est holo- morphe à l'intérieur du lacet (A), l'intégrale à évaluer se réduit à ' -^.„+i e, c'est- à-dire mette le même temps à revenir à une position déterminée quelle que soit la position initiale dans laquelle on l' abandonne à lui-même sans vitesse. » 2. Considérons d'abord un système à liaisons complètes dont la po- sition dépend d'un paramètre q. La force vive a pour expression et la somme des travaux virtuels des forces directement appliquées est l{Xlx-h Y ly -h Z S;) = Q dq. » L'équation du mouvement est alors cn = Qdq. Changeons de paramètre en posant y/o ( q) dq — ds, q —) Nous avons trouvé un nouvel exemple d'un fait pareil : c'est celui de l'éther bromure dans l'éther. )) M. Schûtzenberger {Comptes rendus, t. LXXV, p. liii i) a fait voir que, ( lOOI ) si l'on ajoute du brome à de l'éther anhydre et refroidi, le brome semble se dissoudre. A un moment donné, il se produit une élévation de tempé- rature, et le liquide se sépare en deux couches : l'une inférieure, forte- ment colorée; l'autre supérieure, à peu près incolore et formée d'éther presque pur. Le liquide inférieur, rapidement refroidi, abandonne un corps cristallisé répondant comme composition à la formule (C*H'°OBr'')', corps fusible vers 22". » M. Schïitzenberger a appelé ce corps éther bromure et il a fait remar- quer que la présence de traces d'éther en excès ou d'un liquide carburé diminue beaucoup la fusibilité de ce corps, et le maintient liquide à la tem- pérature ordinaire. » L'éther bromure est en effet, d'après nos expériences, très soluble dans l'éther, et les solutions présentent ainsi au plus haut degré le phéno- mène de sursaturation. » Si l'on ajoute à de l'éther bromure solide de l'éther, il se dissout rapidement. Mais si l'on ajoute des quantités croissantes d'éther, il arrive un moment où l'excédent d'éther se sépare du liquide produit. Comme pour les acides phospho et silico-molybdiques, il y a réellement phéno- mène de dissolution. Les quantités d'éther saturant une solution varient avec la température. Mais, tandis. que ces quantités vont en décroissant pour les acides que nous avons étudiés quand la température va en augmen- tant, elles croissent pour l'éther bromure quand la température augmente. Nous avons là deux phénomènes de solubilité inverses, semblables à ceux qu'on observe pour les solutions saturées ordinaires, le solide étant en excès. » On peut mettre rapidement ces faits en évidence en se servant de tubes étroits et un peu longs, ou mieux d'ampoules soudées à des tubes étroits dans lesquels on introduit une certaine quantité d'éther bromure fondu. Si après avoir, par refroidissement, solidifié la matière, on ajoute aux cristaux produits de l'éther sec, on voit les cristaux se dissoudre rapide- ment. Vient-on à ajouter des quantités croissantes d'éther, il arrive un moment où l'excès d'éther ne se mélange plus au liquide coloré. )) Si l'on refroidit le liquide, on voit des gouttelettes d'éther se séparer du liquide inférieur et venir augmenter la masse supérieure. Si, au con- traire, on laisse le système s'échauffer, il est possible, par l'agitation, d'in- corporer une nouvelle quantité d'éther libre au liquide inférieur. Pour une température donnée, il y a constance entre les quantités de matière qui se dissolvent. ( I002 ) » Nous avons déterminé pour différentes températures les quantités d'éther bromure dissoutes dans l'éther. Voici les résultats de nos analyses : Poids d'clher bromure dissous T. dans loo parties d'éther. — i3'. 632 o 56i -+- 12 462 -1-22,5 3o2 -h 32 253 » On voit, d'après ces résultats que, en solutions saturées, la solubilité de l'éther bromure en présence de l'éther décroît rapidement quand^ la température croît. » Ces expériences demandent à être faites rapidement. En effet, quand on abandonne l'éther bromure à lui-même, il se produit rapidement des pro- duits de substitution, même à la températui'e ordinaire, et la présence de ces produits trouble le phénomène. De nouvelles quantités d'éther peuvent être incorporées au mélange plus complexe ainsi produit et ces quantités augmentent avec le temps, ou encore avec la quantité de produits substi- tués formés. » Jusqu'ici, dans l'étude des dissolutions des solides dans les liquides, on a toujours remarqué ce fait, que le déterminant de la saturation d'une solution est la quantité du solide qui intervient. La proportion du liquide à ajouter, une fois la solution produite, n'est pas limitée pour conserver un mélange homogène. La saturation de la solution étant obtenue, la solu- bilité est définie par le poids du solide dissous dans un poids donné du liquide, à une température donnée, le solide étant en excès. » Pour les corps que nous avons étudiés et dans les conditions indi- quées, c'est le poids du liquide qui limite la saturation et qui doit servir à définir la solubilité, le liquide étant en excès. Pour ces corps, les quan- tités de matières qui se dissolvent, le liquide étant en excès, sont tantôt croissantes, tantôt décroissantes quand la température varie comme dans le cas où le solide est en excès. » De sorte que si nous voulons donner une définition des solutions saturées comprenant les divers cas de dissolution des solides dans les liquides, définition du reste qui s'applique à tous les cas de dissolution de corps quelconques jusqu'ici étudiés, nous pouvons adopter celle-ci : » Lorsque des corps peuvent, sans combinaison, donner un liquide homo- ( ioo3 ) gène, la solution est dite saturée, quand l'un des corps, ajouté en excès à la solution, se sépare de celte solution. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherche du fluor dans différentes variétés de phos- phates naturels. Note de M. Ad. Carnot, présentée par M. Daubrée. « Profitant de la facilité relative avec laquelle peut se faire le dosage du fluor par la méthode que j'ai récemment décrite ('), j'ai entrepris de sou- mettre à l'analyse un certain nombre de matières fluorées d'origine miné- rale ou organique. » La présente Note sera consacrée à la série des phosphates minéraux : apatites cristallisées ou en masses cristallines, phosphorites fibreuses, terreuses ou concrétionnées, phosphates de chaux sédimentaires, apparte- nant aux principaux étages géologiques, où est exploité cet amendement, si précieux pour l'agriculture. 1" Apatites. » Les analyses d'apatites, avec dosage direct du fluor, ont exactement vérifié la formule théorique '' Ca(Fl,Cl) + 3(PO'3CaO) ' ou Ga^O' = P'(Fl,Cl), dans laquelle il peut y avoir substitution du chlore à une quantité équi- valente de fluor et, en outre, remplacement d'un peu de chaux par de la magnésie ou de l'oxyde ferreux. 2° Phosphorites. » Les phosphorites et les phosphates sédimentaires se trouvant mélangés de substances diverses, il n'y avait pas lieu d'en faire l'analyse complète. On s'est borné à déterminer avec précision l'acide phosphorique et \c Jluor (le chlore n'existant qu'à l'état de traces). Puis, afin de rapporter à un terme de comparaison unique, on a calculé, pour chaque échantillon, la proportion de fluor que devrait contenir une apatite de même teneur en acide phosphorique, mais exclusivement fluorée. Enfin, on a indiqué le rapport entre la quantité de fluor trouvée et la quantité calculée pour une apatite. A. Plwspliorites fibreuses ou compactes. » I. Phospliorite fibreuse, blanche, de Cacerès (Espagne), veines dans le granité. » II. Phospliorite fibreuse, blanche, avec parties jaunâtres, de Logrosan (Espagne), gisement dans les schistes cambriens. (') Comptes rendus. 28 mars 1892. ( ioo4 ) u III. Pliospliorile semi-compacle, semi-concrétioniiée, blanclie, du Nassau, dans les calcaires dévoniens. » IV. Pliosphorile terreuse, mêlée de blanc et de brunâtre, de Baelen (Limbourg belge), à la limite du calcaire carbonifère. I. II. III. IV. Acide phosphorique 39,58 36, 12 3i,8o 24,66 Fluor 3,45 3,16 2,46 1,98 Fluor calculé pour une apatite. . . 3,52 3,22 2,84 2,19 Rapport 0,98 0,98 o,84 0,90 B. Phosphoriles concrétionnées provenant de gisements dans les calcaires oxfordiens du Quercy et dans les calcaires néocomiens du Gard. » V. Concrétions à veines noir bleuâtre et grisâtres, cassure vitreuse; l'analyse montre des traces d'iode. Villeneuve (Aveyron). » VI. C. à zones gris bleuâtre et gris clair; traces d'iode. Larnagol (Lot). » VII. C. grises avec surfaces mamelonnées, brunes. Cahors (Lot). » VIII. C. avec veines brunes et blanchâtres. Conçois (Lot). » IX. C. mamelonnées, avec veines grises et blanches. Caylux (Tarn-et-Garonue). » X. C. très mamelonnées, veines jaunâtres et brunes. Quissac (Gard). » XI. C. jaune verdâtre à cassure vitreuse. Djorf el Amar, commune de Nedrama, arrondissement de Tlemcen (.Mgérie). V. Acide phosphorique 34 , 70 Fluor 1,09 Fluor calculé pour apatite. .. . 3, 10 Rapport 0,35 M La comparaison de ces résultats d'analyses montre que : « 1° Les phosphorites semi-cristallines à structure fibreuse (I, II) ont presque exactement la composition des apatites cristallisées; » 2° Les phosphorites terreuses ou compactes et légèrement concré- tionnées (III, IV) contiennent une moindre proportion de fluor; » 3° Les phosphorites très nettement concrétionnées, zonées et à sur- faces mamelonnées, (V à XI) ne renferment qu'une quantité très faible et parfois presque négligeable de fluor. » La constance de ces caractères est telle, que je serais tenté d'attribuer à l'insuffisante proportion de fluor l'absence de cristallinité des phospho- rites mamelonnées. Il semble que le rôle minéralisateur du fluor, si bien mis en évidence par les travaux de M. Daubrée pour les gîtes stannifères et les roches granitoïdes, se soit également manifesté dans la formation des phosphorites fibreuses et semi-cristallines. VI. VII. VIII. IX. X. .XI. 36,17 34,66 26,00 29,55 33, 10 32,45 1,38 0,40 0,18 0, Il o,o5 0, II 3,23 3,09 2,32 2,64 2,95 2,89 0,43 o,i3 0,08 o,o4 0,02 0,04 ( ioo5 ) 3° Phosphates sêdimentaibes. » Les analyses suivantes se rapportent à des échantillons provenant de sept étages géologiques différents. » I. Coprolilhe brun noirâtre; terrain perniien d'Autun (Saône-et-Loire). i> II et III. Masses blanchâtres et jaunâtres, d'aspect terreux, empâtant des fossiles ; Lias inférieur. Semur (Côte-d'Or). « IV. Nodules d'un vert sombre; sables verts inférieurs. Macheranénil (Ardennes). » V. Nodules grisâtres, terreux; sables verts inférieurs. La Giberie (Aube). » VI. Nodules noirâtres; sables verts inférieurs. Triaucourt (Meuse). )) VII et VIII. Coquilles phosphatées gris verdtàre, avec glauconie; sables verts. Bellegarde (Ain). » IX. Nodules gris, à cassure compacte, d'un brun noirâtre; marne crayeuse au- dessus des sables verts supérieurs. Croix Saint-Hilaire (Ardennes). » X. Nodules verdàtres; craie turonienne. Pernes en Artois (Pas-de-Calais). » XI. Sables phosphatés; craie sénonienne à bélemnites. Beauval (Somme). » XII. Masse crayeuse à grains jaunâtres. Craie phosphatée. Ciply, près Mons. I. II. III. IV. V. VI. Acide phosphorique 28, 5o 28,40 26,40 20,80 21,82 24, 5o Fluor 2,00 2,o5 2,i4 1,78 1,87 2,10 Fluor calculé pour apatite. . . 2,10 2,. 53 2,35 i,85 i.gS 2,18 Rapport 0,9.5 0,81 0,91 0,96 0,96 0,96 VU. VIII IX. X. XI. XII. Acide phosphorique 20,90 i3,32 25, 10 20,80 87,20 12,80 Fluor 2,12 i,4i 2,21 1,76 3,26 i,o8 Fluor calculé pour apatite.. . 1,86 1,19 2,24 i,85 8,82 i,i5 Rapport i,i4 i>i8 o,q8 0,90 0,98 0,94 )) Il résulte de cette série d'analyses que, dans presque tous les phos- phates sédimentaires, la proportion de fluor est sensiblement égale à celle d'apatites d'égale teneur en phosphore. » Par exception, il s'en trouve moins dans les phosphates de Semur, que leur aspect rapproche d'ailleurs de phosphorites terreuses du groupe pré- cédent; d'autre part, les coquilles phosphatées de Bellegarde en renfer- ment une proportion plus grande que l'apatite. .) Déjà précédemment, M. Henri Lasne avait analysé, avec beaucoup de soin et d'habileté, les phosphates de plu.sieurs gisements (Indre, Grandpré, DouUens et Mons) et il était arrivé à cette conclusion que les phosphates sédimentaires sont, en réalité, « des fluophosphates à composition dé- ., finie, identique à celle de l'apatite, c'est-à-dire contenant i équivalent C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 18. 1 Ï^O ( ioo6 ) » de fluor pour 3 équivalents de phosphore (') ». Mes analyses confir- ment entièrement les conclusions générales de M. Lasne. n Quant à la genèse des fluophosphates, je me propose d'y revenir après avoir étudié la transformation subie par les ossements fossiles. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de petites quaiitilés d'oxyde de carbone au moyen du protochlorure de cuivre. Note de M. L. de Saint-Martiv. « On sait qu'une solution de protochlorure de cuivre dans l'acide chlorhydrique absorbe avidement l'oxyde de carbone. Ce fait a été reconnu et utilisé pour le dosage de ce gaz par M. F. Leblanc (-). Un peu plus tard, M. Berthelot (■') a obtenu un produit cristallisé répondant à la for- mule 3C0, aCu^Cl -k- 7 HO. Ce composé est détruit par la chaleur et le gaz est entièrement dégagé par l'ébullition aidée du vide. » En prenant pour point de départ ces faits bien établis, j'ai tenté, pour doser dans un mélange gazeux de petites quantités d'oxyde de carbone, d'agiter un volume déterminé et assez considérable de ce mélange avec la solution acide de chlorure cuivreux, et de concentrer de la sorte le gaz toxique dans ce réactif pour l'en extraire ensuite à chaud au moyen de la trompe de Sprengel. J'utilisais ainsi une méthode générale, décrite par M. Berthelot dans ses recherches sur la formation de l'hydrure d'éthylène au moyen du formène et surtout sur les carbures saturés, formés au moyen de l'acide iodliydrique, ainsi que par MM. Mûntz et Aubin (") pour le dosage de l'acide carbonique contenu dans l'air atmosphérique. » Je me suis heurté, au début, à des difficultés pratiques assez sérieuses. Tandis, en effet, qu'une très petite quantité dépotasse dépouille facilement une grande masse gazeuse de tout l'acide carbonique qu'elle contient, il s'en faut de beaucoup que la solution cuivreuse enlève en une fois à un volume notable d'air oxycarboné la totalité du gaz toxique qu'il peut ren- fermer. » D'après M. Berthelot C*), la dissolution des gaz très solubles dans un (') Comptes rendus, Sojuin 1890. (^) F. Leblanc, Comptes rendus, t. XXX, p. 488. (3) M. Berthelot, Ann. de Chlm. eldePliys., 3" série; t. XLVI, p. 488. (') MuNTZ et Aubin, Comptes rendus, t. XGVII, p. i463; i883. (°) Berthelot, Mécanique chimique, t. II, p. i45. ( I007 ) liquide a lieu « en vertu d'une réaction chimique jointe à un phénomène » d'ordre physique ». C'est vraisembhiblement le cas de l'oxyde de carbone pur mis en présence du réactif concentré. » Mais lorsque le gaz est fortement étendu d'air, il parait résulter de mes expériences préliminaires que la dissolution dans la solution cuivreuse se fait exclusivement selon la loi de Dalton et conformément aux formules absorptiométriques de Bunsen ('). » Voici quelques exemples : » T. Dans un ballon à robinet de verre d'une capacité de ii3i'^'^,7, on a fait le vide à la trompe; puis on y a fait pénétrer d'abord 8"^"^, 28 d'oxyde de carbone pur et ensuite de l'air en quantité suffisante pour remplir le ballon. » On y a introduit aussitôt 00'^'^ de solution de protochlorure de cuivre dans l'acide chlorhydrique (-) et l'on a procédé à une agitation vigoureuse et prolongée capable d'épuiser l'action du réactif. » Ce dernier, soumis ensuite dans l'appareil qui sera décrit plus bas à l'ébuUition et au vide de la trompe de Sprengel, a fourni 'j"^ à S"^"^ d'un mélange gazeux renfermant exactement li'^'^jSg d'oxyde de carbone pur ('), soil52,3 pour 100 delà quantité intro- duite dans le ballon. « II. On a préparé de la même façon un mélange d'un volume total de ii25",4 renfermant 9"^'^,i2 d'oxyde de carbone, et on l'a agité à trois reprises différentes, chaque fois avec 25" de solution cuivreuse. Les trois fractions de réactif réunies dans l'appa- reil à dégagement ont fourni 7'^'^, 01 d'oxyde de carbone, soit 76,8 pour 100 du volume de gaz mis en expérience. » Il convient de remarqtier que dans ces deux essais une partie du réactif, soit environ 20''"^, sert exclusivement à absorber l'oxygène des mélanges gazeux; mais il n'en reste pas moins un excès considérable disponible (3o'"' dans le premier cas et 55*"= dans le second) et pourtant l'absorption de l'oxyde de carbone est loin d'être complète. » Ces premiers chiffres démontrent que, dans le cas particulier où un mélange gazeux ne renferme qu'une faible proportion d'oxyde de carbone, le dosage de ce gaz au moyen du protochlorure de cuivre acide, tel qu'on le pratique généralement en faisant agir deux fois le réactif sur le gaz à analyser, donne des résultats trop faibles. (') R. Bunsen, Méthodes gazoïnctriqaes. (2) Cette solution s'obtient facilement en faisant digérer à froid 4oS'' de tournure et 4o8'' de bioxyde de cuivre dans 45oB'' d'acide chlorhydrique. La liqueur décolorée peut absorber environ 20 fois son volume d'oxyde de carbone ou 12 fois son volume d'oxygène. (•') Tous les volumes de gaz sont estimés secs a o'^ et à 760"'". ( ioo8 ) » Je suis arrivé néanmoins au but queje poursuivais, à la suite de nom- breux tâtonnements, en adoptant la marche suivante qui s'applique à des mélanges renfermant de j^ à ^^ d'oxvde de carbone. Un ballon à robinet de verre, d'une capacité de iioo«à 1200" successivement soumis au vide de la trompe à eau et de la trompe de Sprengel, est rempli par aspi- ration de l'aii à analyser. On y fait pénétrer en premier lieu 5o" de liqueur cuivreuse; on agite vigoureusement, puis renversant le ballon, on le relie par un bout de tube ( '009 ) épais de caoutchouc avec le récipient de l'appareil à dégagement, appareil dans le- quel le vide complet a été fait au préalable. Par un simple jeu de robinets on fait passer dans le récipient le réactif rassemblé dans le col du premier ballon. » Cette opération est renouvelée quatre fois, la première avec 4o" et les trois au- tres avec chacune 3o" de la liqueur cuivreuse. " Il ne reste plus qu'à extraire parle vide et l'ébullition les gaz emmagasinés dans le réactif. n L'appareil employé dans ce but se compose d'un ballon récipient B, relié à la trompe de Sprengel T par l'intermédiaire d'un long réfrigérant de Liebig. » La figure ci-dessus dispense d'une description détaillée. L'extraction des gaz se pratique en suivant la marche ordinaire, qui est connue. 1) Pour analyser les gaz recueillis dans l'éprouvette A, on les débarrasse d'abord de l'acide carbonique au moyen de la potasse. Le résidu est mesuré, puis additionné de trois fois environ son volume d'oxygène, et finalement soumis à l'action de l'étin- celle électrique dans un eudiomètre de Riban. Après avoir noté la contraction, on dose l'acide carbonique produit au moyen de la potasse ('). » Ces diverses opérations se font sur la cuve de Doyère et avec les excellentes pipettes de M. Salet. » Pour que le dosage eudiométrique de l'oxyde de carbone soit exact, ce gaz doit être contenu dans le mélange soumis à l'explosion en une pro- portion presque fixe comprise entre 20 et 25 pour 100. Si la concentration est plus forte, en présence de traces inévitables d'azote, il se forme des produits nitreux (^); si elle est plus faible, la combustion est souvent in- complète (■\).' Dans le cas présent, il est toujours possible de se tenir dans ces limites, si étroites qu'elles soient. » Les deux exemples suivants, tirés de mes expériences de contrôle, font voir quel degré tie confiance on peut avoir dans la méthode : 1) I. 9",o3 d'oxyde de carbone ont été dilués d'air de façon que le volume du mélange fût égal à ii3i'''',7. On en a retiré par l'analyse 8'^'=, 89 , soit 98,4 pour 100. » IL 4"^*^) 90 d'oxyde de carbone ont été dilués dans un volume total de 11 35", 4- L'analyse en a fait retrouver 4'^'^, 81, soit 98,1 pour 100. » (') La diminution de volume qui suit l'explosion doit être juste la moitié de ce vo- lume d'acide carbonique. (^) Bunsen, Méthodes gazoniétriques, p. 64 et suivantes. (^) Dalton et M. BEKriiELOT, Mécanique chim., t. II, p. 343. ( lOIO ) CHIMIE ORGANIQUE. — Étude thermique de la fonction du pitcnol. Noie de M. de Forcrand. « Mes recherches sur la valeur de la fonction des alcools primaires, se- condaires et tertiaires (4- 32*^"'+ 29,73 et + 27,89) m'ont conduit à étu- dier thermiquement les dérivés monosodés et monopotassés du phénol ordinaire. Les phénols paraissent devoir être rapprochés à la fois des al- cools tertiaires et des acides; l'examen approfondi de leurs dérivés alca- lins doit permettre de préciser ces analogies et de déterminer si la fonc- tion phénol a une valeur constante. » Les données thermiques actuellement connues sont dues à M. Ber- thelot, qui a déterminé la chaleur de formation du phénate de potassium solide : G'^H'O-sol. +Ksol. ^Hgaz -t- C- H=KO- sol +511;»', 5; (') » Ce nombre rapprocherait tout à fait le phénol des véritables acides (acide acétique +55,77) ^^ l'éloignerait beaucoup des alcools monoato- miques qui ne donnent pas de valeur supérieure à -I- 36^^'; mais les con- ditions particulièrement défectueuses de cette détermination, faite à Ver- sailles en mai 1871, avec des calorimètres en verre, laisse d^es doutes sur l'exactitude de ce résultat, que M. Berthelot donne seulement comme une première approximation. Nous verrons que ce nombre est en effet trop élevé. » La préparation des phénates de sodium et de potassium purs est. d'ail- leurs délicate et ne peut se faire par l'action directe du métal en raison de la formation de combinaisons à excès de phénol d'une part, et de l'autre de la transformation en phénates (//sodé ou rfjpolassé. Il y a là deux causes d'erreur à éviter. J'ai supprimé la première en dissolvant séparément le phénol et le métal dans de l'alcool éthylique absolu; je mélange ensuite les deux liqueurs et je chauffe à i3o° dans un courant d'hydrogène sec; le phént)l déplace l'alcool dans l'éthylate et ce liquide est enlevé peu à peu (') D'après le nombre + i6,3 obtenu par la réaction C'^H'O'- sol. + K HO^ sol. = H^O^ liq. + C'= H^ KO^ sol. {Annales (le Ctiiniie et de Pliysifjue, l\^ série, t. XXIX, p. 807). ( '"!' ) et complètement. Ce procédé donne du phénate de sodium très pur; il réussit presque aussi bien ponr le phénale de potassium; cependant celui-ci retient toujours quelques traces d'alcool, même en portant la température à i35°, limite qu'il est prudent de ne pas dépasser à cause de la transformation du composé en phénate dipotassique. Le phénate de so- dium est une masse blanche, dure, cristalline, déliquescente. Le phénate de potassium a un aspect analogue, mais il est toujours un peu coloré. Analyses : Calculé Trouvé. pour C"H>NaO=. M.,,,/ I parralcalimétrie '9.79/ ,„ o^ '° i à l'état de sulfate 19,82 ( ^' Calculé Trouvé. pourC'"H>KO'. ^ d ( par l'alcalimétrie 29,09 | '" ) à l'état rie sulfate 28,88 ) ^^'''^ Ce dernier corps retient environ ^ d'équivalent d'alcool (1,70 pour loo). Voici les nombres thermiques obtenus entre +i3" et +16" : Cal Chaleur de dissolution du phénol cristallisé — 2,69 (i'^'i=;2'") Chaleur de dissolution de C'-H»NaO- +9,35 (i-=i = 4"t) Chaleur de dissolution deC^H^vO- +7,i3 (i''i=4''') C'-^HH.)-(i^i=:2iit)_^]VaH0Mi'^'i=2'") +7>96 C'3H«0*(i="i=2'")+ KHO= {1^1— 2''"-) +8,20 On en déduit : Cal C'-H'^O^ S0I.+ Na sol.= C'^H=NaO^ sol.M- H gaz +89, lo C'=IPO= S0I.+ NaHO^ sol.= C'^H'NaO^ sol.+ I-PO= sol +7,23 et C'2H60='sol.+ Ksol.= C'-H5KO=sol.-Hllgaz +46,28 C"H«0- sol.-i- KHO=^ sol.= C"-H=KO- sol.+ H^O- sol +12,41 » Rapprochons ces résultats de ceux fournis par les alcools et les acides, en considérant seulement les dérivés sodiques pour lesquels nous avons un plus grand nombre de termes de comparaison : H-^O^sol.+ Na + 31,87 G*H«0* sol. -4- Na + 36,34 C^H'O" sol. -4-Na +39,99 CH'^O» sol. + Na + 38, i4 C'=H"0'- sol. + Na + 34,82 C"-II'^O^sol. + Na + 39,10 C'H'-O' sol. +Na + 00,17 ( IOI2 ) » La fonction du phénol ordinaire donne donc un nombre à peine supé- rieur à celui du glycol et de l'érythrite, inférieur même à celui de la gly- cérine. Il est vrai qu'il faut tenir compte de l'exagération de la première fonction des alcools polyatomiques, ainsi que je l'ai expliqué (' ), et qu'en réalité la fonction alcool primaire solide a une valeur constante voisine de celle de l'eau, Si^^'.Sy ou 3i^''\ Cependant, même avec cette correction, on voit que le nombre -h 39,10 rapproche les phénols plutôt des alcools (-1- 32) que des acides (+ 5o). 9 C'est surtout avec les alcools tertiaires qu'il faudrait comparer les phénols parmi les alcools. Or, si l'on prend la valeur fournie par le tri- méthylcarbinol (h- 27,89), on remarque que le phénol donne précisé- ment un nombre qui est lu moyenne entre ce dernier et celui de l'acide acétique; en effet, 27,89 + 50,17 ^_^ 3 3. 2 '' ce rapprochement n'est certainement pas fortuit. )) J'étudie actuellement les dérivés sodiques de quelques phénols poly- atomiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une. éthylnttrocétone et une acétylnitrocélone dérivées des camphosiilfophénols. Note de M. P. Cazeneuve. « La nitrocétone, dérivée des camphosulfophénols, que nous avons décrite récemment (°) nous parait répondre, en raison de ses origines, de sa composition et de sa fonction, au schéma suivant : G.AzO^ HC HC GO C-C'H' qui en ferait une nitrocétone d'un dihydrure de propylbenzène, le niéthyl du noyau paracyménique du camphre avant disparu dans la formation de (') Comptes rendus, l. CXIV, p. 545. (-) Séance du 4 avril 1892. ( ioi3 ) l'améthylcamphophénolsulfone et de son isomère l'acide améthylcampho- phénolsulfonique. » Le CH- voisin des groupements AzO^ et CO expliquerait les propriétés acides de ce corps dont nous avons décrit les sels, tout comme dans les diacétones de M. Combes. » Il nous a paru intéressant de réaliser les dérivés à radicaux d'alcools et d'acides de cette nitrocétone, afin de rechercher un rapprochement possible avec les diacétones de la série grasse. Ces dernières donnent un dérivé alcoylé par double décomposition de ses sels avec les iodures alcoo- liques. Ce dérivé alcoylé, au contact d'un alcoolate alcalin, donne un nouveau dérivé salin par substitution du métal au second atome d'hydro- gène du groupe CH^. » Enfin, ce dérivé salin, au contact des iodures alcooliques, donne à nouveau une double décomposition, avec formation d'un dérivé dialcoylé. » Notre nitrocétone se comporte différemment. » I. Ethylnitrocétone. — Chauffée à i3o° pendant une heure, avec un excès d'iodure d'éthyle, la nitrocétone potassique C''H"'R(AzO^)0 fait la double décomposition. A la température d'ébullition de l'iodure d'éthyle la réaction n'a pas lieu. L'élher en excès, séparé de l'iodure de potassium précipité, donne par évaporation spontanée un corps liquide que nous n'avons pu faire cristalliser, de couleur jaune, de consistance sirupeuse, insoluble dans l'eau, miscible à l'alcool et à l'éther, faisant explosion au delà de 200°, si on le chauffe brusquement. » Exposé vingt-quatre heures dans le vide, sur la chaux sodée, il a été analysé. Nous avons dosé seulement l'azote; pour 0,1943 de matière nous avons obtenu, en centièmes, Az = 6,58, la formule C'-'H'"(C^H^)(AzO-)0 exigeant 6,6g pour 100. M L'élhylate de sodium, en solution alcoolique à froid, donne immédia- tement de la nitrocétone potassique avec départ du groupe éthyle à l'état d'éther ordinaue, au lieu de donner une ethylnitrocétone potassique C»H'"(C^H^)(AzO=)0 + C-H^ONa=--C9H"'K(AzO')0 + C=fF.O.C=H=. Le liquide prend immédiatement la teinte rouge sang caractéristique des sels alcalins de la nitrocétone. On étend d'eau, on ajoute un acide, on agite avec de l'éther. Ce dernier abandonne la nitrocétone avec son point de fusion 47°-48°. » IL Acétylnitrocétone. — Dans notre Note précédente ('), nous avons ( ' ) Loc. cit. G K., 1892, !•' Semestre. (T. CMV, N° 18.) l3l ( ioi4 ) signalé la double décomposition de la nitrocètone potassique avec le chlorure d'acétyle. Opérant sur de petites quantités de matière, nous avions obtenu un dérivé qui nous avait paru instable. Nous avons repris cette réaction. Le sel potassique, parfaitement séché à 120°, a été traité peu à peu par le chlorure d'acétyle, jusqu'à ce que la matière rouge soit devenue jaune, indice de la réaction totale, qui est d'ailleurs très vive. Reprenant par l'eau distillée, puis par l'eau alcaline le résidu, pour en- lever la nitrocètone libre, nous avons obtenu un corps jaune insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, d'où il cristallise en magnifiques tables hexagonales de couleur jaune verdâtre. Ce corps fond à 65", puis reste en surfusion, même à la température ordinaire. Chauffé au delà de aSo", il se décompose avec explosion. Un dosage d'azote a donné » ,Pour o^^, 3o5 de matière en centièmes : Az ^ 6, 20. » La formule C''H"'(C^H'0)(AzO-)0 exige: 6,27 ('). » Au contact d'une solution alcoolique d'éthylate de sodium il se dé- compose en donnant de léther acétique et le sel sodique de la nitrocètone = C''H"'Na(AzO")0 + C-H\O.C^H'0. » On perçoit très nettement l'odeur d'éther acétique en même temps que la solution alcoolique devient rouge sang. Par un acide et l'éther, on isole la nitrocètone. » III. Bien que les dérivés éthylés et acétylés possèdent une certaine in- stabilité nous croyons devoir admettre dans cette nitrocètone le groupe- CAzO- ment CH^ CO » Si le CH^, dans notre corps, a des propriétés un peu différentes du même groupement dans l'acétylacétone, il faudra peut-être rapporter ce fait à sa position non plus entre deux CO mais entre un AzO^ et un CO. De plus notre corps est un hydrure de la série aromatique et, comme les espèces de ce groupe, doit posséder une instabilité qui est un fait d'expé- rience, sans que les théories en donnent une explication suffisante. Assuré- ment la découverte de corps analogues à cette nitrocètone et leur étude parallèle pourra seule corroborer notre hypothèse. » (') Ces dosages ont été effectués par la méthode de Dumas, combinée avec l'appa- reil Dupré (Cazeneuve et Hugolnenq, BuUelin de la Société chimique, t. I, p. 901; 1888). ( loi:'i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination de la surface d'ébullition des paraffines normales. Note de M. G. Hixrichs. <' Mes Notes précédentes ont montré que la loi générale énoncée (t. CXII, p. 998 ; 1891) est l'expression des faits observés. J'ai trouvé que la température t d'ébullition dépend séparément du poids atomique a et de la pression/?, suivant les formules (8) et (9) qui sont de forme identique. Reste à montrer que la température d'ébullition est déterminée par la même fonction quand la pression/? et le poids atomique «varient simulta- nément, pour une série homologue donnée. )) En premier lieu, j'ai pris les observations de M. F. RrafTt sur les paraf- fines normales (t. CXII, p. iiaS). Ses déterminations se rapportent aux pressions de 11°"", id™", So""", 5o™™, loo""'" et 760""". J'ai soigneusement construit les lignes isobares de tous les points d'ébullition déterminés par Krafft, prenant loga = x comme abscisse et t = j comme ordonnée. La Fis. ï. yivo-Tn. tUyrvrvce figure ci-jointe (/■§-. i) est une réduction au cinquième de mes tracés à ijrande échelle. ( loiG ) » On voit que toutes ces lignes isobares tendent vers des lignes droites, les limites logarithmiques. Pour l'isobare/^ = iS"", le tracé donne, pour cette limite, (70) ^ = 179^,7 +494°, 4 (loga— 2,400) avec les résultats suivants : n. ifi. 17. iS- !<)■ 20. < calculé 137,0 169,8 182,2 193,5 2o4,4 ^observé.... i57,5 170 181 ,5 igS 2o5 n. 31. 22. 33. 2.'|. < calculé 2i4,8 224.7 234,5 243,4 l observé 21 5 224 234 243 » L'équation générale pour toutes ces isobares est (71) / = -/n-Z-,(.r — ;), où l = 2,400 et X = loga. )) Pour chaque substance (soma) correspondant à n constant, c'est- à-dire rt = i4n + 2 const., on peut construire les lignes isosomatiques en prenant t =y comme ordonnée et :; = logp comme abscisse. La figure ci-jointe est une réduction au cinquième de ma construction des isosoma- tiques des paraffines de 1 1 à 19 atomes de carbone. Ces lignes ont la forme parabolique demandée par la loi générale {ftg. 2). » Mes tracés à grande échelle donnent, en posant (- < 3), (70) A =3-logp = 3-=. (73) r, =327°- 109° A + i5°,5A-, (74) /•, =628°— io6°,5 A + i6°A-, avec les résultats suivants : p. II"'"". i5™™. So""*. 5o°"". 100"". •j6o'"™. T| calculé 174,0 '79,6 '96,9 211,4 234,5 3i4,3 T, observé 172,2 179,7 '97,^ 211,8 233,2 3i6 /,-, calculé 481,4 486,8 5o3,i 5i6,4 537,5 6i5,5 A-, observé ... . 480,8 494,4 5o2,4 523,2 532,8 618,0 » La précision des k^ est aussi satisfaisante que celle des t, vu l'absence des observations au-dessus de n = 20. » Substituant les valeurs de •/) et de /•, (73, 74) dans (71), nous auron ( IOI7 ) l'expression générale de la surface d'ébullition des paraffines supérieures («;>i5). Celte équation contient le terme z-.œ; la forme générale («<; i5) est du quatrième degré, tandis que la surface limite n'est que quadratique. Fis )) La forme de la surface d'ébullition s'obtient avec netteté en plaçant les lignes isosomatiques pour chaque n donné perpendiculaires sur le plan des lignes isobares et sur l'ordonnée de la même valeur n. Les propriétés géométriques de cette surface et les lignes isothermes hyperboliques (t constante) seront considérées après l'étude des lois fondamentales phy- siques. » Pour les valeurs inférieures de n j'ai pu déterminer la surface d'ébul- lition des acides gras avec beaucoup de précision, M. George-W.-A. K.ahl- baum ayant bien voulu me communiquer les résultats de ses mesures inédites. J'ai aussi déterminé la surface d'ébullition des alcools infé- rieurs. » La construction des isobares et des isosomatiques a une grande valeur pratique; la réduction des observations devient directe et facile. De plus. ( ioi8 ; la siirlace d'cbuliition est l'expression géométrique des relations fonda- mentales entre la température d'ébullition, la pression des vapeurs satu- rées et la composition chimique des corps. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des bases pyridujues sur certains sulfites. Note de M. G. Denigês. « J'ai eu l'honneur de présenter, l'an dernier à l'Académie, une série de combinaisons de sulfites métalliques avec les aminés aromatiques pri- maires ; j'ai étudié, depuis, l'action des bases pyridiques sur les mêmes sulfites, ce sont les résultats obtenus qui font l'objet de la présente Note. » Aucun bisulfite métallique n'a fourni de combinaison conjuguée avec les bases pyridiques. Parmi les sulfites neutres, seuls les sels de zinc et de cadmium ont donné des composés répondant à la formule SOMVI", C^H'Az; j'ai employé, pour préparer ces corps, le procédé qui m'avait déjà servi pour les aminés aromatiques. » Sulfite de zinc-pyridine, SO'Zn, C^H^ Az. — So^"" de sulfate de zinc cristallisé ont été dissous dans 700"'= d'eau ; j'y ai ajouté a^*"^ de pyridine et 60*^'^ d'une solution de bisulfite de soude (de densité = i,38). Il s'est formé aussitôt un précipité blanc, cristallisé, très peu soluble dans l'eau et qui, lavé et desséché, répond à la formule écrite plus haut ('). )) Ces cristaux se présentent en aiguilles quadratiques de signe optique négatif. » Les autres bases pyridiques agissent d'une manière différente sur le mélange de bisulfite de soude et de sulfate de zinc : elles saturent le bisul- fite et il se dépose peu à peu des cristaux très nets de sulfite de zinc pur (SO^Zn)- + 5H-0, avec la composition assignée à ce sel par Marignac et Rammelsberff. ') Analyse : Trouvé. I. SO'^ pour 1 00 28,16 ZnO » 36,25 Az » 6,49 Calculé pour II. se 'Zn, C^ •H'Az(Zn =Gd,3). 28,07 38,53 .36,3. 36,24 6,33 6,24 ( ""9 ) » Il se jjroduit d'ailleurs un fait du même ordre lorsqu'on traite un mélange de sel de manganèse soluble et de bisulfite de soude, non seule- ment par une base pyridique substituée (picoline ou lutidine, par exemple), mais même par la pyridine. On observe la formation lente de cristaux groupés de sulfite de manganèse, SO^'Mn + SH/'O, sans que les bases pyridiques entrent en combinaison. » Il est probable qu'il se forme, dans ces divers cas, des combinaisons pvridiques très instables et dont la dissociation a pour résultat de mettre peu à peu en liberté, sous forme cristalline, les sulfites métalliques cor- respondants. » Sulfite de cadmium-pyridine, SO^Cd. C'H^Az. — Lorsqu'on traite une solution à lo pour loo d'azotate de cadmium anhydre par ^ au moins de son volume de pyridine et^ d'une solution de bisulfite de soude (D ^ i,38), il ne se forme pas de précipité immédiat, mais si l'on agite vivement en frottant les parois du vase avec une baguette de verre et si l'on abandonne le mélange à lui-même, il se dépose lentement des amas d'aiguilles qua- dratiques, négatives, très biréfringentes. )> Ce sel est blanc et fort peu soluble dans l'eau; il répond à la for- mule SO'Cd, C'H'Az ('). » Il se dissocie assez facilement en sulfite neutre de cadmium et py- ridine. » Il peut être obtenu à chaud à condition de doubler la dose de pyri- dine pour les mêmes proportions d'azotate de cadmium et de bisulfite de soude ; dans ces conditions, il se forme vers 7.5°-8o" un précipité cris- tallin, lourd, de sulfite de cadmium-pyridine, mais mélangé d'une certaine quantité de sulfite neutre de cadmium d'autant plus grande que la tempé- rature est plus élevée. » Si l'on ne doublait pas la dose de base organique dans le mélange indiqué plus haut, il se formerait par l'action de la chaleur un précipité cristallisé, ne renfermant pas de pyridine et ayant la composition du sul- fite anhydre décrit par Rammelsberg {Ann. de Pogg., t. LXXIV, p. 249). (') Analyse : Trouvé. Calculé I. II. SO'Cd, C'H»Az(Cd = ii:i). S0= pour 100 23,85 28,78 23,62 SO*Cd » 76-42 76,60 76,7.5 Az B 5,2a 5,34 5,16 ( I020 ) » Enfin, si l'on diminue de moitié encore la dose de pyridine, il se forme aussitôt à froid un |)récipité très volumineux. Par abandon à lui- même, le précipité devient assez rapidement cristallin en diminuant beau- coup de volume. Sa composition correspond alors exactement à (S0'Cd)= + 3H-0. La formule ainsi trouvée diffère par une demi-molécule de celle admise par Muspratt S0'Cd,2H-0 [Philos. Mag. (3), t. XXX, p. 4i4]. J'ai préparé ce même sel par plusieurs méthodes, notamment par celle de Muspratt lui-même, et j'ai toujours trouvé la composition que j'ai indiquée. )) Les autres bases pyridiques, employées même en excès, ne sont pas entrées en combinaison avec le sulfite de cadmium; en leur présence, à froid et surtout à chaud, il s'est toujours formé un précipité de sulfite neutre de cadmium. » En résumé, les bases pyridiques ont très peu de tendance à former des combinaisons avec les sulfites métalliques. Seuls, les sulfites de zinc- pyridine et de cadmium-pyridine sont bien définis et ont une stabilité suf- fisante pour pouvoir être lavés et desséchés sans dissociation. w Le sulfite de zinc-pyridine est lui-même beaucoup plus stable que le sel de cadmium correspondant. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation et les propriétés physiques du fluo- rure d'acétyle. Note de M. Maurice 3Ieslaxs, présentée par M. Henri Moissan. « Les différents fluorures organiques dont nous avons donné l'étude dans plusieurs Communications précédentes ne renferment avec le fluor que du carbone et de l'hydrogène. Ils présentent tous une remarquable stabilité, et leur résistance à l'action des alcalis est supérieure à celle des chlorures correspondants. Il nous a paru intéressant d'étudier quelles modifications la substitution du fluor au chlore ferait subir aux pro- priétés des composés organiques oxygénés clilorés. Le chlorure d'acétyle, par les réactions nombreuses qu'il fournit, nous a semblé présenter un intérêt particulier. Nous avons réussi à préparer le fluorure d'acétyle par plusieurs procédés; dans chacun d'eux, nous sommes parti du chlorure d'acétyle exempt de phosphore. » 1" Préparation par le fluorure d'argent. ~ Le premier composé fluoré ( 102I ) auquel nous nous somuies Jiclressé pour obtenir le fluorure d'acétyle est le fluorure d'argent, qui nous a permis d'obtenir déjà plusieurs éthers fluorhydriques. » A froid, le chlorure d'acétjle n'agit pas sur le fluorure d'argent anhydre. La réac- tion a lieu, si l'on opère à 260°, en tube scellé, en présence d'un excès de fluorure ; mais une partie du produit se décompose en acide carbonique et fluorure de silicium. L'opération réussit mieux si l'on fait passer très lentement la vapeur de chlorure d'acétyle sur une longue colonne de fluorure d'argent sec, renfermée dans un tube d'argent, et chaufl"ée à 3oo°. Le produit de la réaction est recueilli dans un matras fortement refroidi. )) Ce procédé exige de grandes quantités de'fluorure d'argent et ne per- met de préparer que peu de fluorure d'acétyle. « Le bromure d'acétyle agit de même dans les mêmes conditions. » 2° Préparation par le Jluorurc d'arsenic. — M. Moissan a indiqué le fluorure d'arsenic, comme pouvant servir à la préparation des composés organiques fluorés. Nous avons essayé son action sur le chlorure d'acé- tyle. Les deux corps, mis en présence, réagissent avec dégagement de cha- leur. Il se forme du chlorure d'arsenic et du fluorure d'acétyle, d'après l'équation SCH^COCl -4- As£l' = 3CH'C0FI + As Cl'. » L'appareil dont nous nous sommes seivi se compose d'un récipient cylindrique en cuivre, portant deux tubes latéraux de même métal. Ce vase contient loos"' de chlo- rure d'acétyle. L'un des tubes de cuivre est réuni à un tube à brome renfermant 4os'' de fluorure d'arsenic rectifié dans le platine. Le second tube est relié à un serpentin ascendant, en plomb, maintenu à aS". Pour retenir le chlorure d'acétyle, nous avons fait suivre le serpentin d'un tube en U, également en cuivre, chauffé au bain de ni- trates à 3oo° et garni de fragments de fluorure d'argent. On règle l'écoulement de façon que le fluorure d'arsenic tombe goutte à goutte, et l'on recueille le fluorure d'acétyle formé dans un matras de cuivre fortement refroidi. Il est nécessaire de lui faire subir plusieurs distillations au bain d'eau, à So^-Sâ". » Cette méthode fournit de bons rendements, tuais il est assez difucilo d'obtenir un produit complètement exempt de chlore et d'arsenic. » 3° Par le fluorure d'antimoine. — Le chlorure d'acétyle réagit à froid sur le fluorure d'antimoine fondu et pulvérisé SbFl' +- 3CH»C0C1 .^ SbCi^ -t- 3CH'COFl. I) La réaction s'effectue facilement, en plaçant le fluorure d'antimoine dans un ballon de verre, muni d'un tube à brome qui contient le chlorure d'acétyle. Un réfrigérant ascendant, fortement refroidi, est placé au-dessus du ballon, et son extrémité libre, re- C. R., 189J, I" Semestre. (T. CXIV, N" 18.) l32 ( I022 ) courbée, plonge dans un matras entouré de glace. On règle réconlemenl du chlorure, de telle sorte que rien ne passe dans le matras. L'alTusion terminée, on maintient quel- que temps le ballon à !^o° pour terminer la réaction. » Après avoir renversé le réfrigérant, on distille le fluorure d'acétyle qu'il est bon de conserver dans un matras fermé sur quelques fragments de fluorure d'antimoine. » 4° Par le fluorure de zinc. — Le procédé le plus avantageux et aussi le plus rapiile consiste à l'aire réagir le chlorure d'acétyle sur le fluorure de zinc préalablement séché dans le vide à 2 5o°. » On verse dans un matras de verre, maintenu dans un milieu réfrigérant et fermé à l'aide d'un bouchon de caoutchouc, i5ob^ de chlorure d'acétyle récemment distillé. » On introduit dans ce matras, par portions de io8% 1008'' de fluorure de zinc sec. On scelle le matras que l'on porte doucement à ^o" en l'agitant. » On le refroidit de nouveau et, après l'avoir ouvert, on le met en communication avec un serpentin de plomb, refroidi, dont l'exlrémité inférieure s'engage dans le col d'un matras bien sec, en traversant un bouchon de caoutchouc. » Ce bouchon laisse passer également un tube recourbé, garni de fragments de chlo- rure de zinc fondu. » Le matras contient une petite quantité de fluorure de zinc et est placé dans la glace. On distille au bain d'eau à 35°-4o" le produit de la réaction qui se débarrasse, au contact du fluorure, des dernières traces de chlorure d'acétyle. Une seconde distil- lation, effectuée avec les mêmes précautions, fournit le fluorure d'acétyle pur que l'on peut conserver dans le verre sec. La plus petite <}uantité dhumidité suffit pour amor- cer sa décomposition qui se continue grâce à l'attaque du verre. » Il suffit de munir le vase qui contient le fluorure d'acétyle d'un tube de dégage- ment se rendant sur la cuve à mercure, et de le chauffer avec la main, pour recueillir un gaz que l'on manie facilement sur le mercure sec à +23°. » Le fluorure d'acétyle, ainsi obtenu, est un gaz incolore, qui ne fume pas à l'air. Il briîle avec une flamme bleue, en produisant un mélange de vapeur d'eau, d'acide carbonique et d'acide fluorhydrique. Son odeur rappelle celle de l'oxychlorure de carbone. Introduit dans les voies res- piratoires, son action n'est pas immédiate, mais, après quelques minutes, il produit de l'oppression accompagnée d'une vive irritation des bronches. Respiré en quantité un peu forte, il peut provoquer des crachements de sang. w L'eau en dissout environ vingt fois son volume, puis le décompose len- tement. L'alcool, l'élher, la benzine, le chloroforme, etc., le dissol- vent en toute proportion. Il se liquéfie sous la pression atmosphérique (H = rjo""") à H- 19", 5. Il peut donc également être considéré comme un liquide et facilement étudié à cet état. C'est alors un liquide incolore très mobile, miscible à l'alcool, à l'cthcr, au chloroforme. Il se dissout en ( 1023 ) toute proportion clans la benzine, l'alcool amyliqiie, Tesscnoe de térében- thine, l'acide acéliqiie glacial. Il ne se mélange ni à l'eau ni an sulfure de carbone, qui le dissolvent en petite quantité. Il dissout très peu l'iode qui le colore en rouge clair. Le brome s'v dissout en plus grande proportion. Le fluorure d'acélyle ne dissout pas sensiblement le soufre. Il en est de même des matières grasses. Refroidi au moyen du chlorure fie métliyle, à — 23°, sa tension de vapeur est encore de iiS™"". Soumis à un froid de — 55", il ne se solidifie pas ; sa tension est alors voisine de lo™™. La den- sité gazeuse du fluorure d acétyle, prise par la méthode de Dumas dans l'eau bouillante, nous a fourni les chiffres suivants : Théorie pour 3. C'H'OFI. 2.174 2,163 2,1 53 2,1 46 » Nous poursuivons l'étude de ce nouveau composé et nous donnerons dans une prochaine Communication ses principales propriétés chimi- ques ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur t'a diamidosulfohenz-ide et quelques-uns de ses dérives. Note de M. Cu. Lauth, présentée par M. Schùtzenberger. « On peut préparer aisément la diamidosuliobenzide SO^x . rit. \ C/FrAzH= d'après les indications suivantes : la sulfobenzide est dissoute dans trois fois son poids d'acide nitrique à 48" B., mélangé de cinq fois le poids de la sulfobenzide en acide sulfurique; la masse s'échauffe assez fortement; on maintient la température pendant une demi-heure. Par refroidisse- ment, le tout se prend en cristaux qu'on lave à l'eau, puis, après élimina- tion des acides, qu'on traite par l'alcool jusqu'à ce que le produit atteigne le point de fusion de 197° : c'est la dinitrosulfobenzide. On réduit ce corps en le chauffant avec une fois et demie son poids d'étain et trois fois son poids d'acide chlorhydrique : la réduction terminée, on élimine l'ctain par H- S et, après concentration des liqueurs au bain-marie, on précipite la base par de l'ammoniaque : une ou deux cristallisations dans la benzine ou l'alcool la fournissent absolument pure. (') Travail fait au laboratoire de M. H. Moissan, à l'Ecole de Pharmacie de Paris. ( I024 ) » Ce sont des prismes rhomboïdaux, fondant à i65<'-i7o<', solubles à chaud dans l'eau, l'alcool, la benzine, d'où ils se séparent par refroidisse- ment. » La diamidosulfobenzide n'est pas attaquée par le zinc et l'acide sul- furique : les essais faits dans cette voie pour obtenir ainsi le paramulo- thiophénol SH, C''H\ AzH- et ensuite la thio ou la dithioaniline n'ont pas abouti, même si l'on opère à chaud. ), Elle donne très facilement des dérivés diazoïques par l'action du nitrite en présence d'acide chlorhydrique, et ces diazos, traités par les réactifs usuels ont fourni de belles matières colorantes. Je citerai notam- ment les couleurs orangées, obtenues avec le p-sulfo-^-naphtol, le oc-sulfo- p-naphtol et le disulfo-p-naphtol ; les couleurs écarlates, obtenues avec le (x-sulfo-a-naphtol et le disulfo-oc-naphtol ; les couleurs brunes, obtenues avec la métapliénylène et la métacrésylène diamine, ninsi qu'avec les acides naphtioniques. » On obtient d'autres matières colorantes en diazotant et copulant suc- cessivement les deux branches avec des réactifs différents. M Enfin on obtient des couleurs tétrazoïques, variant du brun au violet, en diazotant soit l'une des deux branches, soit les deux branches, copu- lant avec de l'a-naphtylamine, puis diazotant à nouveau soit un AzH*, soit les deux AzH^ et copulant avec le disulfo-^-naphtol. » Les diverses matières colorantes que je viens de signaler ne parais- sent pas devoir, malgré leur beauté, présenter d'avantages sérieux sur les produits déjà connus. Contrairement à ce qu'on pouvait espérer, elles n'ont que peu d'affinités pour le coton (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur /es composés azo'ùjues et alkylés de la chrysaniUne ainsi que sur les matières colorantes qui en dérivent. Note de MM. A. Trillat et DE Uaczkowski, présentée par M. Schùtzenberger. (( La diamidophénylacridine C'^H'^Az^ peut être facilement préparée en dissolvant la phosphine du commerce, qui est généralement impure, dans une grande quantité d'eau acidulée et en la versant lentement, à froid, dans une dissolution très étendue de carbonate de soude. Cette opération doit être faite en agitant constamment, sinon on court le risque (') Collège de France ; laboratoire de M. Schùtzenberger. ( I025 ) d'avoir des agglomérations contenant de la phosphine non transformée. On obtient ainsi la base sous forme de pondre jaune. On diazote la diami- dophénylacridine en la dissolvant dans un acide étendu et en ajoulant, à froid, la quantité de nitrite de sodium correspondante à 2 molécules d'acide nitreux. Le composé tétrazoïque obtenu jouit des propriétés de ceux de la classe du diazobenzène et donne facilement, par la méthode ordinaire, des combinaisons avec les aminés, les phénols, etc. » Il était intéressant de savoir si les matières colorantes dérivées de la tétrazochrysaniline pouvaient bénéficier à la fois et de la solidité de la chrysaniline et de l'éclat des couleurs tétrazoïques. » Parmi les phénols sulfonés que nous avons étudiés, les meilleurs résultats nous ont été donnés par la combinaison de la tétrazochrysaniline avec le disulfonaphtolate de sodium. On prépare la disulfonaphtolazochry- saniline en faisant agir i molécule de tétrazochrysaniline sur 2 molécules de disulfonaphtolate de sodium. On commence la réaction à froid et on chauffe ensuite progressivement en ayant soin d'agiter constamment. On précipite au sel marin. La réaction peut donc se formuler ainsi : I mul. tétrazochrysaniline -1- 2 mol. disulfonaphtolate de sodium = C••'AzH"Az2 = [AzC'»H"0H(S0'NaV]^ Sel sodique de la disulfonaphtolazochrysaniline. » La disulfonaphtolazochrysaniline se présente, lorsqu'elle est fraîche- ment ])réparée, sous forme de poudre verte, à reflets métalliques. Elle est insoluble dans l'alcool et très soluble dans l'eau, à laquelle elle commu- nique une magnifique coloration rouge. En remplaçant le disulfonaphto- late de sodium (sel R) par son isomère (sel G), le composé se dissout en rose. » La réaction que M. Lauth a indiquée pour reconnaître les corps azoïques se généralise pour ces dérivés de la chrysaniline. » Pour étudier les propriétés colorantes, nous avons fait des teintures avec les combinaisons des phénols sulfonés. Les nuances obtenues varient du rose au rouge vif. La soie se teint assez bien : le bain de teinture est presque épuisé. La laine même, en bain acide, se teint très mal. La cou- leur ne se développe pas sur le coton non mordancé : lorsque celui-ci est mordancé au tanin, on obtient une teinture assez faible. Comme solidité, éclat et résistance, les teintures sont inférieures à celles de la chrysani- line. » Il est fort probable que la tétrazochrysaniline puisse se combiner avec ( I02G ) deux produits à fonctions différentes de manière à se transformer en un composé azoïque mixte, comme cela a lieu pour la benzidine. >) Dérivés alkylés. — En chauffant sous pression la chrysaniline dis- soute dans l'alcool méthvlique en présence de l'iodure de mélhyle, on obtient des cristaux brillants répondant à la formule et qui sont constitués par l'iodbydrate de la triméthylchrysaniline déjà signalé par Hoffmann ('). Le produit éthvlé peut se préparer par la même méthode; les sels sont peu solubles et leurs solutions teignent la soie et le coton en rouge orange. Ces teintures, comme les précédentes, sont infé- rieures comme éclat et solidité à celles qui sont données par les sels de chrvsaniline. ') La chrvsaniline benzvlée s'obtient en dissolvant la base dans de l'al- cool éthylique et en y faisant couler à chaud, dans l'espace d'une heure, un excès de chlorure de benzyle. On ajoute ensuite peu à peu, dans l'es- pace de quatre heures, la quantité de chaux nécessaire pour la saturation de l'acide chlorhydrique formé. La base benzylée se présente sous forme d'une poudre rouge et que nous n'avons pas pu faire cristalliser. D'après les rendements de plusieurs essais elle correspondrait à une chrysaniline dibenzylée C'TI" Az'(CH''C*H'^)- ou à un mélange de chrysaniline plus ou moins benzylée. » La chrysaniline benzylée est très difficilement soluble, même dans les acides étendus. Les solutions teignent la soie, la laine et le coton en rouge orange ayant une grande analogie avec les teintures des dérivés méthylés etéthvlés. » En résumé, nos expériences semblent démontrer que les dérivés azoïques et alkylés de la chrysaniline ne présentent qu'un intérêt secon- daire au point de vue de la teinture (-). » (') Ber., t. II, p. 378. (2) Travail fail au laboratoire de M. SchiiUenberger, au Collège de France. ( '027 ) CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur une combinaison naphtolèe soluble. Note de M. Stackler, piésentée par M. Schûlzciiberger. « La substance qui m'a été remise est le dérivé a-monosulfoné du /aSO'H P-naphtol, C'"H"^ pnn ' ^' '"^tiit de sel calcaire. Elle a été préparée, en vue de mes expériences sur les antiseptiques, par M. Bang, qui indique deux conditions nécessaires pour obtenir la pureté du produit : » 1° La préparation préalable et l'emploi d'un j3-naphtol absolument pur; 2° l'isolement parfait de la modification a. de p. w Cette substance a été étudiée, sous le nom d'asaprol (à,(7aTCo6ç, putride), au laboratoire et dans le service de M. le D'' Dujardin-Beaumetz (hôpital Cochin). » Neutie, très soluble dans l'eau et dans l'alcool, non altérée par la cha- leur, non irritante, tolérée par les voies digestives, peu toxique, elle passe rapidement dans les urines. « Injectée sous la peau des lapins, elle ne produit aucun accident local. )' Rapportés à i''s, les rcsidlats de l'injection sont les suivants : » La dose de lÔ'^s'-, injectée tous les deux ou trois jours, pendant quinze jours, et la dosede6''='",6 injectée tous les trois ou quatre jours, pendant deux mois, sont l'une et l'autre très bien supportées. La dose de28'^s'', 5^ injectée en une seule lois, a été mal tolérée : l'animal a cessé de se nourrir pendant trente-six heures; il a perdu de son poids pendant cinq jours et ne l'a re- gagné qu'à partir du sixième jour. La dose de 50*^^' a occasionné la mort en quelques heures. » J'ai étudié, avec M. Dubief, l'action de ce produit sur les cultures des micro-organismes suivants : » Dans 5^s' de bouillon, la culture est retardée, avec 10*^6' di, ppoduil, Dour le choléra asiatique, V herpès tonsurans, le bacille de la fièvre ty|)hoïde. M Elle est arrêtée avec iS'^'î'' pour le chloléra asiatique, V herpès tonsu- rans, le bacille de la fièvre tvphoïde, le Streplococcus aureus, la bactérie du charbon; elle est retardé pour le bacille pyocyanique. Avec So^^s'', elle est arrêtée pour tous ces microbes. » Chez l'homme, ce produit, ingéré à la dose de i^'' à 4*''. est un médica- ment. Utilisé avantageusement dans plusieurs manifestations de l'arthri- tisme, dans les diUérentes formes du rhumatisme, il n'a pas diminué la ( I028 ) quantité des urines, souvent il l'a augmentée. An lit her, nique dans divers états infectieux, dans la fièvre typhoïde, dans le rhumatisme polyarticu- laire aigu, il a rapidement guéri cette dernière maladie. » ZOOLOGIE. — Remarques sur quelques Poissons du haut Tonkin. Note de M. Léon Vaillant, présentée par M. Blanchard. « Les Poissons, qui font l'objet de cette Note, ont été recueillis au nord deLaï-Chau par M. Pavie, dans le Nam-Tiong-Rong et le Nam-Ria, af- fluents supérieurs de la rivière Noire, sur les limites du Tonkin et du Yun-Nan. Cette collection ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces, mais ce peu montre suffisamment que des recherches plus complètes dans ces localités où nul Européen n'avait pénétré jusqu'à ce jour, seraient fructueuses pour la Science. » Nous y trouvons un Mastacembélide : Maslacemhelus armatus Lacé- pède; un Scombresoce : Belone cancila Ilamburg Buchanan; deux Silures : Macrones pluriradiatus &\. Pseudecheneis Paviei; deux Cyprinoïdes : CAano- dichthys affinis et Acanthorhodeus tonkinensis. Ces quatre dernières espèces seraient nouvelles, toutefois les rapports que l'on peut saisir au point de vue des affinités avec les~ faunes voisines paraissent surtout mériter de fixer l'attention. M Le Mastacembelus armatus n'a pas à cet égard de signification précise; commun dans toute la région orientale, il a été également signalé de Tchu- San et le genre a des représentants connus en Chine. Il n'en est pas de même du Bolone cancVa, Orphie des eaux douces, propre jusqu'ici à l'Iii- dostan et au nord de l'Indo-Chine. » C'est à cette même région orientale que se rapportent, d'après les genres auxquels ils appartiennent, les deux Silures. » Le genre Macrones, dont l'aire d'extension est très vaste, puisqu'on trouve en Asie Mineure le M. aleppensis Cuvier et Valenciennes, a cepen- dant la presque totalité de ses nombreuses espèces soit dans l'Indostan, soit dans la sous-région Insul-Indienne. )) Pour le M. pluriradiatus dont il est ici question, ses caractères le rap- prochent du M. rufescens Vinciguerra, de Tenassérim. )> Quant aux Pseudecheneis, dont le P. sulcatus M. Clelland était jus- qu'ici l'unique représentant, on peut ne pas être étonné de lui trouver un équivalent dans ces contrées, puisque l'espèce typique habite les régions ( i"29 ) montagneuses an sud de l'Himalaya. Le P. /'««ej se rencontre, comme son congénère, dans des cours d'eau torrentueux, où la disposition en ventouse de son abdomen lui permet de se maintenir, malgré la violence du courant. )) Les deux Cyprinoïdes nous offrent, au point de vue de la faune, des affinités toutes dilférentes de celles présentées par les précédentes es- pèces; l'une et l'autre appartiennent à des genres exclusivement propres à la Chine, c'est-à-dire à la partie mantchourienne de la région paliearc- tique. » Le Clianodichthys affinis a les plus grands rapports avec le C Macrops Gûnther, de l'île de Formose, il en diffère surtout par ses écailles nota- blement plus grandes. » Les Acanthorhodeus n'étaient connus que du Yang-Tsé-Riang et de Shang-Haï; le genre s'étend, suivant toute probabilité, jusqu'au Jajjon : au moins est-d très vraisemblable que le poisson décrit sous le nom de Capoela rhombea par Schlegel et placé par Bleeker dans son genre Acheilognathus, doit être réuni aux Acanthorhoinbeus. » Malgré la réserve qu'impose le petit nombre de documents dont on peut disjioser, il est difficile de ne pas être frappé de la composition mixte de cette faune ichthvologicjue, qui, avec une espèce- commune à la région orientale et à la sous-région mantchourienne, nous présente trois espèces de la première et deux autres non moins caractéristiques de la seconde. » Si l'on cherche un point de comparaison dans ce qui nous est connu pour un pays voisin et, à certains égards, assez analogue au point de vue orographique, la haute Birmanie, sur laquelle dans ces derniers temps une étude importante a été publiée par M. Vinciguerra, on constate que la faune de ses cours d'eau est indienne et n'offre aucun élément aussi visi- blement emprunté à la sous-région mantchourienne que la partie du haut Tonkin explorée par M. Pavie. Il est à désirer que ce voyageur infatigable puisse, dans de meilleures conditions, rassembler des matériaux d'étude plus abondants, qui permettent de poursuivre l'examen zoologique d'une si intéressante région. » ZOOLOGIE. — Sur le Cerataspis Petili Guérin et sur la position systématique du genre Cerataspis Gray (Cryptopus LatreiUe). Note de MM. A. Giard et J. BowiER. « Dans l'explication des planches de V Iconographie du règne animal, Guérin a fait connaître et décrit sommairement {Crustacés, p. 17 et 18) c. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, IM°18.) l'J^ ( io3o ) sous le nom de Cerataspis Petiti un crustacé dont Petit de la Saussaie lui avait envoyé trois exemplaires trouvés en pleine mer dans l'océan Indien et conservés dans l'alcool. Grâce à la générosité de M. A. Bétencourt, le laboratoire de Wiraereux possède un spécimen de cette curieuse espèce dont aucun naturaliste n'a parlé depuis plus d'un demi-siècle. Ce spécimen, d'origine malheureusement inconnue, faisait partie de la collection Allaud où il était conservé depuis de nombreuses années à l'état sec. Nous n'avons donc pu en faire qu'une étude incomplète et nous attendions, pour en donner les résultats, qu'un heureux hasard nous mît entre les mains un matériel plus abondant. Mais un travail récent du professeur P.-J. van Bene- den sur une autre espèce de Cerataspis (C. monstrosa Gray), dont M. Chaves a recueilli aux Açores un certain nombre d'exemplaires ('), nous détermine à publier dès aujourd'hui une partie de nos observations. » l^e Cerataspis Petiti Qaèr'm se distingue immédiatement du Cerataspis monstrosa Gray {Cryptopus Defrancii Latreille) dont il est, d'ailleurs, très voisin, par sa taille plus grande (à peu près double) et par l'existence, sur les cotés renflés de la carapace, d'une grosse pointe spiniforme, placée au milieu de la région branchiale, dirigée latéralement et arrondie au bout. A ces caractères, indiqués par Guérin, nous pouvons en ajouter un autre : l'article basilaire de l'exopodite de la deuxième patte-mâchoire est beau- coup plus allongé chez C. Petiti que chez son congénère. » La forme de la carapace et surtout celle des derniers pléopodes per- mettent de distinguer facilement C. Petiti de la troisième espèce du genre C. longiremis Dohrn, décrite en 1871 (-). » Les rares zoologistes qui ont eu la chance d'étudier des Cerataspis ont émis des vues singulièrement divergentes sur la position systématique de ces Crustacés. J.-E. Gray (1828) les plaçait dans la famille des Wébaliadés. Latreille (1829) les rapprochait des Mysis. C'est aussi l'opinion de Guérin- Méneville qui, cependant, leur trouve certains rapports avec les Sali- coques. Plus tard (i83i), Latreille en fil l'ordre des Coléopodes. H.-Miine Edwards (iBS^) dit qu'on pourrait aussi bien les ranger dans l'ordre des Stomapodes que dans celui des Décapodes et que, par leur forme générale, ils ressemblent un peu aux Érichtes. Dohrn (1871 ) considère comme non douteuse la place des Cerataspis au milieu des Schizopodes. Enfin, dans le C) P.-J. VAN Beneden, Une nouvelle famille dans la tribu des Schizopodes {Bul- letin de V Académie de Belgique)., t. XXII, n" 12, p. 444 et suiv.; 1891. (2) Dohrn. Zeitschr.f. Wiss. Zool., t. XXI, p. 362-872, PI. 28 et 29. ( io3i ) Mémoire qu'il vient de publier, M. P.-J. vaii Beneden crée, pour ces ani- maux, une famille nouvelle de Scliizopodes (les Cryptopodidès), voisine des Euphausidés, et déclare « qu'ils remplissent une lacune entre les derniers » Décapodes ou Stomapodes pour passer aux Isopodes ». » Aucune de ces manières de voir ne nous parait justifiée. » L'analyse morphologicjue des Cerataspis démontre, de la façon la plus nette, qu'ils appartiennent au groupe des Décapodes et présentent à peu prés tous les caractères des Pénéides typiques. » Les antennules, les antennes sont absolument celles des Pénéides; la seconde maxille possède les quatre lames caractéristiques; l'endopodite du premier maxillipéde est 5-articulé, le deuxième maxillipède est coudé; le troisième est transformé en appendice locomoteur; les pattes thora- ciques sont pourvues de longues rames natatoires (exopodites) ; les trois premières paires sont terminées en pinces; les deux dernières sont simples, etc. )) L'importante découverte de l'embryon nauplien, due à P.-.T. van Be- neden, vient encore confirmer notre opinion. Car l'embryon nauplien n'a encore été observé que chez les 'Euphausia parmi les Schizopodes, tandis qu'il est au contraire très fréquent chez les Pénéides. » On peut dire que les Cerataspis sont, vis-k-vis des Penœus, dans le même rapport que les Z,jVAof/e* comparés aux Pagures, les Porcellanes com- parées aux Galathées, les Brachyoures comparés aux Macroures ; en un mot les Cerataspis sont des Penceus tendant à l'état brachyoure. Nous pouvons ajouter qu'ils sont adaptés à la vie pélagique et qu'ils ont conservé, par suite, un certain nombre de caractères embryonnaires. » Le premier naturaliste qui ait entrevu la parenté des Cerataspis et des Pénéides est H.-Milne Edwards. Dans l'édition Fortin-Masson du Règne animal (1849) l'illustre zoologiste adonné (Crustacés, Pi. 54 bis, fig. 4 ct-i) d'excellents dessins anatomiques de C. monstrosa concordant parfaitement avec ce que nous avons observé chez C. Petitii '). I/explica- tion de la planche porte cette note : « Je me suis assuré que ce petit » Crustacé est pourvu de branchies fixées à la voûte des flancs comme » chez les Salicoques, et je suis porté à croire que ce n'est pas un type » générique, mais la larve de quelque Salicoque, probablement d'un » Pénée ». (') Seul le dessin de la deuxième mâchoire (4'') est légèrement inexact, mais il est évident qu'une des quatre lames (la seconde) était brisée dans l'exemplaire étudié par Milne Edwards; sur la figure d'ensemble l'abdomen est trop écarté du thorax. ( io32 ) » Comme on le voit, H.-Milne Edwards corrige et précise l'opinion, en partie erronée, qu'il avait émise, en 1837, dans le deuxième volume de VBistoire naturelle des Crustacés; mais, tout en approchant de la vérité, il est encore dans l'erreur lorsqu'il, considère les Cerataspis comme des larves. » Depuis, J.-E.-V. Boas, dans ses belles recherches sur les Décapodes, est arrivé, par l'étude de C. longiremis et de C. monstrosa, à des conclusions identiques à celles de Milne Edwards ('). » Il est regrettable que M. P.-J. van Beneden ait ignoré les Mémoires de Dohrn et de Boas et qu'il ait négligé de consulter la Pi. 54 bis du Règne animal, ce qui l'aurait dispensé de fournir de nouvelles figures du Crypto- pus Defrancii beaucoup moins complètes, et surtout moins exactes, que celles dessinées, il y a quarante ans, par H.-Milne Edwards. )) En effet, le professeur P.-J. van Beneden n'a pas vu la première jjaire de pattes-màchoires et c'est par erreur qu'il considère tous les der- niers appendices thoraciques comme terminés en pinces. En réalité, les trois premières paires seules sont chélifères; les deux dernières sont simples à leur extrémité, comme l'a parfaitement indiqué Milne Edwards et comme Quoy et Guérin paraissent l'avoir vu également. )) Dans tout ce qui précède nous avons constamment employé le nom de Cerataspis Gray de préférence à celui de C/j/>/o/)w^ La treille et nous avons désigné le Cryptopus Defrancii Latreille sous le nom de Cerataspis monstrosa Gray. C'est que, en effet, le Mémoire de Gray, Spicilegia zoologica, fiisc. I, est de 1828. Lesson en a rendu compte dans le Bulletin des Sciences natu- relles de Férussac, en 1829 (p. 471 et non p. 1 15). Le tome IV du Règne animal, nouvelle édition par Latreille, est de 1829. J.-E. Gray a donc in- contestablement la priorité. En reportant à i83o la date de publication de Spicilegia, van Beneden a réédité une ancienne erreur de Guérin (Magazin de Zoologie, Crustacés, p. i; 1839), erreur purement typographique d'ail- leurs, puisque Guérin maintient le genre Cerataspis. » Nous développerons prochainement, dans un Mémoire accompagné de planches, les conclusions de la présente Note préliminaire. » ( ') J.-E.-V. Boas, Stiidier over Decapodernes Slaegtskabsforhold. 1880, p. 42-45 cl 169-170, PI. \,Jlg. I, 3; et 38, PI. n,fig. 70, PI. III, ftg. 100 et PI. VI, //^. 189. ( io33 ) ZOOLOGIE. — Une loi embryogémfjiic des Rhabdocœlides el des Triclades. Note de M. Paul Hallez, « Depuis la publication de mon Mémoire Sur l'Embryogénie des Den- drocœles d'eau douce {Triclades), j'ai poursuivi mes recherches sur l'em- bryologie des Turbellariés en les étendant aux tribus des Rhabdocœla, des Alloiocœla et aux trois tribus des Triclades, que je désigne sous les noms de Maricola, Paludicola et Terricola. Il n'y a que la tribu des Acœla que je n'ai pas encore pu étudier. Je ne m'occuperai dans cette Note que d'un seul fait du développement, mais ce fait est capital, car il domine toute la mor- phologie des deux ordres Rhnbdocœlida et Triclada que je réunis dans une même sous-classe, celle des Tarbellaria diploblastica, l'ordre des Dendro- cœlida devant disparaître du vocabulaire scientifique. » Le fait que je veux établir est basé sur l'étude d'un assez grand nombre de formes embryonnaires et est vérifié par l'Anatomie comparée. Le voici : » Les larves des animaux que nous considérons sont sphériques ou légèrement ovoïdes, la bouche occupant alors une des extrémités de l'o- voïde. Le pharynx provisoire, dépourvu de gaine, comme je l'ai déjà montré pour les Triclades, est terminal et rappelle la disposition de la bouche des larves ciliées d'Anthozoaires. Dans les descriptions suivantes, je suppose la larve sphérique |)osée la bouche en bas. Dans ce cas, par le diamètre vertical qui se confond avec l'axe du pharynx, on peut faire passer un plan qui partage la sphère en deux hémisphères. Je désigne l'un de ces hémi- sphères sous le nom A' hémisphère céphali(/ue,V autre sous celui d'hémisphère caudal. Dans le passage de la forme sphérique à la forme définitive de l'a- nimal, voici ce qu'on volt : » Les deux hémisphères subissent un développement en général inégal, variable suivant les espèces. Trois cas sont à considérer : )) 1° L hémisphère caudal croît plus vite que l'hémisphère céphalique. Conséquence : le pharynx de l'adulte estjjlus ou moins antérieur avec ori- fice buccal dirigé en avant. Ex. : Plagiostoma rufodorsalum. » 2° La rapidité d'accroissement est égale dans les deux hémisphères. Conséquence : le pharynx de l'adulte est médian, l'axe du pharynx est normal à la face ventrale. Ex. ; plusieurs Mesostoma. ( io34 ) » Remarque. — Certaines Alloiocœles ont un pharynx à peu près médian, mais trop long pour conserver la position verticale du pharynx des Meso- sloma, dans ce cas la bouche est dirigée tantôt en avant (Ex. : Cylindrostoma inerme), tantôt en arrière (Ex. : Enterostoma fingalianum). » 3'' L'hémisphère caudal croît moins vite que l'hémisphère céphalique. Conséquence : le pharynx de l'adulte est situé dans la seconde moitié du corps avec orifice buccal dirigé en arrière. Ex. : Monotusjuscus, Triclades. » Autres conséquences du développement inégal des deux hémisphères : » a. Je fais remarquer d'abord que l'axe du pharynx oblique fait tou- jours avec la direction du plus grand accroissement un angle obtus dont l'ouverture est tournée en arrière ou en avant suivant que l'accroissement le plus rapide a lieu dans la direction caudale ou dans la direction cépha- lique. On a un angle droit dans le cas où l'accroissement est égal dans les deux directions antérieure et postérieure. » Le point d'insertion du pharynx sur l'intestin semble entraîné dans le sens du plus rapide accroissement, la bouche restant fixe. )) b. La transformation de la symétrie radiaire primitive en la symétrie bilatérale de l'adulte est aussi une conséquence de l'inégalité du dévelop- pement des deux hémisphères. En effet, l'accroissement ne se fait plus alors suivant une surface sphérique, mais suivant une surface à peu près ovoïde. Le grand axe de l'ovoïde est l'axe antéro-postérieur de l'adulte, il ne correspond pas au grand diamètre de la larve ovoïde. )) c. A mesure que le pharynx semble se déplacer de l'extrémité anté- rieure vers l'extrémité postérieure, le corps s'aplatit graduellement. A peu près ovoïde dans les espèces à pharynx antérieur, il devient presque ru- bané chez les Monotides et les Triclades. Entre ces deux formes extrêmes, l'Anatomie comparée montre toute une série de tjpes intermédiaires. » d. Les espèces à pharynx situé dans la seconde moitié du corps pas- sent successivement, dans le cours de leur développement ontogénique, par des phases à pharynx antérieur, puis médian. » e. L'animal est d'autant meilleur nageur qu'il a un pharynx plus anté- rieur et par conséquent un corps se rapprochant davantage de la forme ovoïde; il raïnpe d'autant plus exclusivement qu'il a un pharynx plus pos- térieur et un corps par conséquent plus rubané. Entre ces deux types, on trouve des espèces qui rampent et nagent indifféremment; ces espèces ont toujours un pharynx à peu près médian. Ex. : Cylindrostoma inerme, Enle- rostoma fingalianum. ( io35 ) )) /. La forme à trois branches de l'intestin des Triclades est une consé- quence de l'exagéralion de l'aplatissement du corps. Formes de passage : Bothrioplana et Cercyra. Il en est de même de la disposition folliculaire des glandes vitellines et des testicules. » Les relations que je viens d'indiquer peuvent être résumées. » Représentons par MV la quantité de mouvement de l'hémisphère caudal et par mv la quantité de motivement de l'hémisphère céphalique, dans le passage de la symétrie radiaire à la symétrie bilatérale ; nous voyons que trois cas se présentent : 1° MV > mv. — Le pharynx est situé dans la première moitié du corps avec orifice buccal dirigé en avant, le corps est plus ou moins ovoïde, l'animal est nageur, les testicules et les glandes vitellines sont des glandes compactes. » 2° MV = mv. — Le pharynx est médian et son axe est normal à la face ventrale, le corps est sensiblement aplati, l'animal nage et rampe in- différemment, les glandes vitellines sont toujours compactes, mais les tes- ticules sont parfois (Alloiocœles) folliculaires. » 3° MV <[ nw. — Le pharynx est situé dans la seconde moitié du corps avec orifice buccal dirigé en arrière, le corps est très aplati, l'animal est rampant, les testicules d'abord (Alloiocœles), les glandes vitellines ensuite (Triclades) deviennent folliculaires. » Il y a là, comme on le voit, une loi embryogénique qui domine toute la morphologie des Rhabdocœlides et des Triclades. » ZOOLOGIE. — Sur la circulation du sang chez les jeunes Araignées. Note de M. Marcel Causard, présentée par M. Blanchard. « J'ai examiné la circulation chez de jeunes Araignées sur quinze genres de Dipneumones, dont les douze suivants ont été déterminés par M. Eugène Simon : Dictyna, Tentana, Theridion, Epeira, Zilla, Micario- soma, C/iiracanlhium, Textrix, Clotho, Pardosa, Phlegra, Ileliophanus. Trois autres genres examinés provenaient d'œufs trouvés sous des pierres, sans parents. M Mes résultats différent sur quelques points de ceux obtenus par Cla- parède pour la Lycose. Les ramifications de l'aorte sont bien telles que les a vues cet auteur, mais la branche récurrente née des artères céphaliques conduit les globules dans une lacune occupant la partie médiane de la face ( io36 ) supérieure du céphalothorax, et qui n'est pas, comme on le croyait, une véritable rigole; les globules qui y circulent d'avant en arrière, en reve- nant des lacunes ophthalraiques, forment une sorte de nappe étalée sous les téguments, puis, se déversant sur les côtés sans suivre aucun chemin tracé, vont se réunir aux courants qui longent les parties latérales du cé- phalothorax. Chez les Saltigrades, dont les yeux latéraux postérieurs sont très gros et placés bien en arrière des autres, les globules qui ont circulé autour de ces yeux se rendent à la lacune médiane en suivant de véritables rigoles. Entre les yeux antérieurs médians, on voit des globules qui s'en- foncent entre ces organes pour gagner la face sternale. » Chez des Araignées ayant déjà subi la première mue et encore transpa- rentes, on observe dans le céphalothorax d'autres ramifications des artères céphaliques, non remarquées par Claparède. Ces canaux qui se mettent en communication avec la branche récurrente de l'artère céphalique, dont il est parlé plus haut, ramènent les globules vers la partie postérieure du céphalothorax; en certains points de leur trajet, on voit même des globules surgir de la profondeur des organes. La disposition de ces canaux est la même dans tous les genres étudiés, sauf chez les Saltigrades, où elle est un peu différente. L'apparition de ces ramifications qui n'existent pas aussitôt après la naissance est fort intéressante, en ce qu'elle montre que si, à la suite de l'étude exclusive des jeunes Araignées, le système artériel de ces animaux a pu être considéré comme fort peu l'amifié, il est cepen- dant susceptible de se compliquer et d'atteindre chez les adultes le déve- loppement que les recherches de M. Blanchard, confirmées par celles de M. Schneider ont mis en évidence. » Dans les appendices, les globules du courant artériel se suivent en file étroite. Le courant veineux est plus large et forme une sorte de nappe sous les téguments, du côté de l'extension; il peut être momentanément subdi- visé par des masses musculaires. M J'ai retrouvé dans tous les genres étudiés les branches sternales des artères pédicuses, qui débouchent dans les lacunes sternales transverses. Dans la lacune sternale médiane, les globules arrivent des parties pro- fondes principalement à travers une sorte d'échancrure correspondant à l'intervalle des deuxième et troisième paires de pattes. De ces globules, les uns vont vers l'arrière, les autres vers l'avant, pour se déverser finale- ment dans les lacunes transverses et rejoindre sur les côtés du thorax les courants veineux revenant des appendices. ( io37 ) » La route suivie par les globules du sang dans les diverses lacunes céphalothoraciques paraît, d'ailleurs, pouvoir être un peu variable. » Au point où elle se divise pour donner les artères pédieuses, chaque crosse de l'aorte émet vers la face sternale une courte branche; les deux courants sanguins ainsi formés contournent l'estomac suceur, et, se rejoi- gnant ensuite, cheminent au-dessous de l'œsophage, et viennent appa- raître sous les téguments, déversant de nombreux globules au milieu de la lacune sternale médiane. C'est probablement la première des anastomoses transverses décrites par M. Schneider, celle qui donne la sous-œsopha- gienne. » Malgré la faible transparence de l'abdomen, le cœur est généralement bien visible, ainsi que les deux paires antérieures de ses orifices (pylo- cardes de Schneider). La paire postérieure est généralement fort difficile à voir. Le sang qui revient des poumons dans le péricarde pénètre dans le cœur en partie par les orifices antérieurs, en partie par les orifices moyens. Dans la partie postérieure du péricarde, les globules circulent d'arrière en avant, pour. aboutir, aux orifices moyens et postérieurs. Le sang qui, péné- trant dans la partie antérieure du cœur, n'est pas lancé dans l'aorte, cir- cule dans cet organe d'avant en arriére. J'ai cependant vu une fois, dans la région antérieure du cœur, le courant sanguin se produire d'arrière en avant, parce que la plus grande partie du sang revenant du poumon ga- gnait les orifices moyens au lieu des orifices antérieurs du cœur. 1) Je n'ai pas pu observer directement de globules sortant du cœiu* par les artères latérales de M. Schneider; mais, sur déjeunes Beliophanus, j'ai pu voir dans la partie postérieure du corps un courant sanguin s'éloigner du cœur en divergeant pour se perdre dans le foie. Sur de jeunes Diclyna et Chiracanthium, j'ai aperçu sur les côtés de l'abdomen un courant de globules se dirigeant vers la face ventrale, et qui probablement apparte- nait à l'une de ces artères. » Le sang qui s'échappe de la partie postérieure du cœur se rend dans la lacune pygidiale qui entoure l'anus et les filières. Il se divise en deux courants qui gagnent la face ventrale; quelques globules se séparent des autres pour circuler dans les filières, avant de rejoindre la route com- mune. Ces deux courants se dirigent en avant, en suivant les muscles longitudinaux ventraux et se mêlent aux courants venus du céphalothorax dans l'intervalle qui sépare les deux poumons. Les globules disparaissent derrière les feuillets respiratoires pour reparaître du côté externe et s'en- C. R., i8i M. P.-.^. .MERL.4TEAU adresse une Note 1. Sur la théorie de l'injecteur Giflard «.. 99' I 02H I03!4 io->7 1028 1029 io:« io35 io38 lo/jo I04.H I04.H io44 Hilli:tin niBLiOGu\i>iinii k 1044 P.XKIS. - IMPKIMEKIE GAUTHIKK-VILL.\KS ET FILb. Quai des Grands-Xugustins. 3.t. PREMIEIl SEMESTRE. ]~^^lllCx_. - JUL 7 1892 C03IPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. I,ES SECRÉT/IIRËS PERPÉTI EL.S . TOME CXIV NM9 (9 Mai 18921 PARIS, GAUTHIER-VFLF.ARS ET I-ILS, IMPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai ries Grands-Augusiins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS. AdOI'TK dans les séances des 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1870. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a }8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. RTiCLE 1*^ — Impression des travaux de P Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Âcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la mèzne limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'iuqjression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin ciu cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5 . Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 MAI 1892. PRÉSIDENCE DE M. DABBADIE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Photographies des protubérances solaires à l'Observatoire de Paris par M. Deslandres. Note de M. Mouchez. « Depuis deux ans le service de Spectroscopie, organisé à l'Observa- toire de Paris et placé sous la direction de M. Deslandres, fonctionne acti- vement et a produit déjà des résultats d'un grand intérêt, aussi bien pour l'étude du Soleil que pour celle des étoiles. » C'est à l'aide du sidérostat de Foucault que sont maintenant photo- oraphiées les protubérances chaque jour que le permet l'état du ciel; i5oo épreuves ont déjà été faites depuis un an. » Les protubérances avaient été jusqu'ici étudiées par l'observation oculaire avec leur radiation rouge due à l'hydrogène, mais M. Deslandres a reconnu que les radiations H et K du calcium dans ces protubérances C. K., 1893. 1" SLineslre. (T. CXIV, N» 19.) '^-^ ( 1046 ) sont au moins anssi intenses que celles de l'hydrogène; elles sont violettes et se prêtent aisément à un relevé photographique supérieur au relevé fait jusqu'ici par l'observation oculaire. » Les épreuves présentées sont obtenues avec un spectroscope à fente étroite, ce qui permet d'avoir, outre les dimensions de la protubérance, la vitesse avec laquelle ses différents points se rapprochent ou s'éloignent de la Terre. » Des spectroscopes différents de puissance croissante ont été succes- sivement employés; le dernier permet de déterminer la vitesse radiale à un kilomètre près. Les relevés du deuxième semestre de 1891 montrent déjà des protubérances avec des mouvements considérables; mais en 1892 l'activité du Soleil ayant encore augmenté, les protubérances dites érup- tives sont devenues plus nombreuses. Une des épreuves montre les diverses phases de ces éruptions prises à quelques minutes d'intervalle. a Ces résultats prouvent la très grande utilité qu'il y aurait à installer des appareils spéciaux destinés à enregistrer d'une manière continue et automatique les mouvements de l'atmosphère solaire par cette nouvelle méthode photographique. Nous organiserons ce nouveau service dès que nous pourrons obtenir les crédits nécessaires. Il fournira certainement des documents beaucoup plus complets et plus intéressants que ceux qu'on obtient par les observations oculaires qui se font aujourd'hui dans quel- ques Observatoires. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la propagation des oscillations hertziennes. Note de M. H. Poincarê. « Depuis que nous savons avec quelle rapidité s'amortissent les oscil- lations hertziennes, la théorie donnée par Hertz pour la propagation de ces oscillations le long d'un fil ne peut plus paraître suffisante; je crois qu'on peut la remplacer par une théorie plus approchée en appliquant la méthode que j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie dans une Commu- nication récente. » Considérons un fd très mince et rectiligne que je prendrai pour axe des z; ce fil aura une extrémité libre ou non que je prendrai pour origine des coordonnées et il sera indéfini dans l'autre sens. Je suppose qu'à l'ori- gine des coordonnées une cause quelconque produise une perturbation quelconque. Comment cette perturbation va-t-elle se propager le long du fil et dans le diélectrique environnant? ( io47 ) » Soient A un point quelconque du fil, // la distance du point A à l'ori- gine. » Soient M un point du diélectrique, x, y, s ses coordonnées, p sa di- stance au fd, /• sa distance au point M, r„ sa distance à l'origine, de sorte » Je supposerai que la perturbation se propage le long du fil avec une vitesse constante et égale à la vitesse de la lumière ; je choisirai les unités de telle façon que cette vitesse soit égale à i . » Soit alors F (a — t) le courant au point A. )) Soit n la fonction de Hertz, c'est-à-dire une fonction de p, : et / telle que la force magnétique et les deux composantes de la force électrique perpendiculaire et parallèle au fil soient respectivement. dHi d-n d-n I du. dp dt dp dz dp- p dp » Nous aurons alors, en appliquant la formule que j'ai donnée dans ma Communication citée plus haut. ^0 » En posant il vient d'où F(» — < + /•) du /■ - ? -î- /• = 7-, F(ot)f/x -dp /•„ — ; To » Si le point M est très voisin du fil, r„ différera très peu de :■, de sorte qu'on aura à peu près dn _ F(3 — 0. df ^~ "^ p ' d'où cette conséquence, que dans le voisinage immédiat du fil, la force magnétique et la composante de la force électrique perpendiculaire au fil varient à peu près en raison inverse de p. » On trouvera de même l'expression de la composante parallèle au fil; ( >o48 ) cette expression est assez compliquée. Je me bornerai à dire que si le point M est très voisin du fil, elle se réduira approximativement à £[F(=-0-F'(.--0]- » Elle reste donc finie pour p = o et est par conséquent beaucoup plus petite que l'autre. » L'équation exacte des lignes de force électrique est const. F(/-„-0 1 + ;^ \ 'o » On voit que ces lignes viennent couper normalement le fil; cela justifie l'hypothèse faite au début que la vitesse de propagation dans le fil est égale à celle de la lumière. » Mais nous ne rendons pas compte ainsi du fait observé par M. Blon- dlot, que la perturbation s'amortit en se propageant. Il faudrait donc pousser l'approximation plus loin que je ne l'ai fait; peut-être faudrait-il tenir compte du diamètre du fil. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la vie résiduelle et les produits du fonction- nement des tissus séparés de l'être vivant; par MM. Arm. Gautier etL. Laivdi. « I. — Lorsque chez un animal en pleine santé, les fonctions générales sont brusquement supprimées par la mort, chacun des tissus est-il défini- tivement frappé par elle dans son évolution; ou bien, vivant alors pour son propre compte, chaque cellule contiiuie-t-elle à fonctionner, épuisant par une sorte de vie résiduelle ou fermentative, les réserves dont elle dispose, végétant à la façon des microbes et des levures et passant comme ces dernières de la vie aérobie à la vie anaérobie? M En un mot, la suppression de la vie d'ensemble supprime-t-elle la vie de chaque cellule, et si celle-ci se continue, existe-t-il quelque relation entre cette vie résiduelle et la vie proprement dite, entre ses produits et ceux qui se formaient lorsque les mêmes tissus faisaient partie de l'orga- nisme vivant? » Plusieurs faits déjà connus, mais dont on n'a pas tiré toutes les con- séquences, nous ont fait penser que les tissus continuent à vivre après ( io49 ) la mort en ce sens que grâce à leur organisation, à leurs ferments sokibles, ils transforment leurs matériaux et font disparaître leurs ré- serves, les remplaçant par des produits de dénutrition qui sont en rela- tion étroite avec ceux qui se formaient durant la vie. Nous pensons même pouvoir montrer par la suite de ces recherches que ce mode de désassimi- lation constitue le vrai fonctionnement élémentaire, autonome, de chaque cellule, et que ce n'est que secondairement que, pendant la vie d'ensemble, il est excité, complété, continué par l'accession de l'oxygène et par la cir- culation qui modifient, détruisent ou emportent ces produits de dénutri- tion. » De la persistance de la vie des tissus après la mort et de leur fonc- tionnement autonome, nous avons de nombreux indices. Nous savons que les muscles frais enlevés à l'animal continuent quelque temps à absorber l'oxygène, à dégager de l'acide carbonique et à répondre aux excitations électriques. M. Brown-Séquard a même démontré qu'alors que la rigidité cadavérique les a depuis quelque temps atteints, ils sont le siège tantôt de tremblements et de trémulations brusques, tantôt de contractions très lentes suivies d'allongements ('). En ce qui touche au tissu nerveux, le même auteur a prouvé que l'excitation et la vie de l'axe cérébro-spinal entre- tient cette contracture musculaire qui suit la mort de l'animal et qui disparaît aussitôt qu'on détruit la moelle (-). Quant aux glandes, l'on sait que le glycogène du foie se consomme lentement après la mort, ainsi que cela se passait durant la vie, et que dans le pancréas, arra- ché à un animal vivant, le zymogène se transforme en ferment pancréa- tique dont la quantité, presque nulle pendant la vie, augmente sans cesse plus de vingt-quatre heures après qu'elle a pris fin. » Le présent travail a pour but d'établir sur des preuves chimiques la réalité de cette vie résiduelle, et la nature de ce fonctionnement post mortem, ainsi que ses relations avec celui dont les tissus étaient le siège lorsqu'ils concouraient à la vie d'ensemble. )) Nous avons abordé ce problème difficile en nous adressant particu- lièrement, tout d'abord, au tissu musculaire qui, par sa masse et ses fonc- tions, joue un rôle prépondérant dans l'économie. D'une part, en effet, on peut se procurer ce tissu à l'état sain, homogène et en masse ; de l'autre, on possède de bonnes méthodes pour en séparer et doser chacun des (') Arch. de Physiologie pour 1890, p. 7-26. ("^) Ibid.; janvier 1892. ( io5o ) principes immédiats. Enfin, ceux-ci sont assez variés pour qu'on puisse espérer en voir quelques-uns se transformer et disparaître et d'autres rester au contraire inaltérés. Parmi les trois grandes classes de principes, corps albuminoïdes, graisses et hydrates de carbone, qui composent la chair musculaire, il était intéressant de distinguer ceux qui subiraient les variations principales. » II. — Pour étudier cette question délicate, nous avons institué les expériences suivantes : » Durant les froids de Ihiver 1890-1891, on j)rit un bloc de viande maigre emprunté à la cuisse d'un bœuf bien sain qui venait d'être sacrifié. Ce bloc pesait un peu plus d'un kilogramme. La viande, aussitôt congelée, fut transportée, entourée do glace, au laboratoire, dépouillée de ses apo- névroses et des graisses adhérentes, puis découpée, pendant qu'elle était encore un peu au-dessous de o", en trois lanières subdivisées elles-mêmes en six parts chacune. On fit de ces dix-huit morceaux trois lots, empruntés à chacune des lanières, de façon que chaque lot fût, autant que possible, également formé de morceaux de chaque lanière et eût une composition moyenne très rapprochée. Chacun de ces lots fut exactement pesé à l'état frais. » Premier lot. — Il fut immédiatement soumis à l'analyse. On y dosa : » L'eau, le résidu sec total, les graisses, les albuminoïdes solubles, les albu- minoïdes insolubles, les collagènes, les substances peptonisables, le glycogêne, la glycose, l'urée, l'acide lactique libre ou combiné, les matières extractives indéterminées, les composés basiques, les sels minéraux solubles et insolubles, l'ammoniaque, les gaz. l'acidité totale exprimée en soude. » Deuxième lot. — Les six morceaux qui le composaient furent séparé- ment plongés dans de l'eau bouillie froide ayant reçu, après refroidisse- ment, i pour 100 d'acide cyanhydrique destiné à enlever et tuer les microbes superficiels. La viande, essuyée au papier humecté de la même liqueur, était ensuite enfilée dans un fil de platine flambé, et le chapelet placé dans une longue et large allonge de verre effilée et fermée à sa partie inférieure. Un gros bouchon de caoutchouc stérilisé, muni d'un tube et revêtu de caoutchouc fondu fei'inait l'allonge et supportait le chapelet de viande. Grâce à un dispositif approprié, le vide était fait dans l'allonge, l'air remplacé par de l'acide carbonique filtré sur coton aseptique, et le vide refait à nouveau. Enfin l'appareil fut scellé et laissé du 18 février au i4 mars (vingt-quatre jours) à une température variant de -1- 2" à + i4°, puis du i4 au 25 mars (onze jours) porté dans l'étuve à 38''-4o°. ( io5i ) » La viande ainsi traitée (') laisse, surtout vers 20" à 3o°, exsuder une liqueur épaisse jaunâtre ou rouge, qui se remplit à l'étuve de grumeaux couleur chair. Mais le muscle garde son bel aspect de viande fraîche. A l'ouverture de l'appareil, après avoir recueilli les gaz, on constata que la chair musculaire ainsi conservée (trente-trois jours, dont onze à SS^-Zio") n'exhalait aucune odeur désagréable; elle sentait seulement un peu le rosbif froid. L'examen bactériologique fait avec soin fit découvrir à la sur- face quelques très rares bactéries (^). Mais la liqueur exsudée, aussi bien que les raclures superficielles de cette viande, soumises aux cultures ap- propriées, restèrent complètement stériles, aussi bien dans les milieux aériens que dans l'azote pur. » Dans cette chair musculaire restée à l'abri de l'oxygène et de toute altération microbienne, ainsi que dans la liqueur sécrétée par elle, nous avons dosé toutes les substances indiquées au Premier lot. » Troisième lot. — Il fut traité comme le second et conservé dans une allonge semblable quatre-vingt-treize jours (du 18 février au 21 mai 1891) dans la cour du laboratoire à une température qui varia de + 2° à -H 25", puis il fut analysé semblablement. Dans ce cas aussi, la viande sécréta, lorsque la température atteignit 20" environ, et plus d'un mois après avoir été introduite dans l'allonge, une liqueur rouge qui se remplit, vers 25°-3o°, de grumeaux coagulés. Seule la partie la plus inférieure de celte viande s'était légèrement décolorée. Les gaz recueillis n'avaient aucune odeur, et les cultures donnèrent des résultats négatifs. Ce lot fut analysé comme les deux autres. » Le Tableau suivant donne la composition comparative des trois lots de la même viande fraîche et conservée, de la liqueur exsudée et des gaz produits. Tous les résultats sont rapportés à loo^i^de viande fraîche primi- tive. (') On ne cite ici que l'une des expériences. Dans d'autres et surtout lorsqu'il s'est agi d'étudier les gaz produits, on stérilisait la viande en la plongeant toute congelée dans de l'eau bouillante additionnée de \ pour 100 d'acide orthosulfophénique. La couche la plus externe était ainsi portée à 100" et stérilisée; mais, à moins de 5 mil- limètres de sa surface, la chair restait rouge, et même congelée, grâce à sa faible con- ductibilité pour la chaleur; on la passait alors dans un bain d'eau distillée bouillante et on la plaçait dans l'enceinte stérilisée. (^) Nous pensons que c'étaient les bactéries déposées au début sur la viande fraîche, et stérilisées par la chaleur et les antiseptiques. Se 5 •Cl o a u - m fo O S S - ~ - - ■^ c a: - c o , , . O ro -é 'a (X> in c -s t^^ O! _ „ - 1. l" « GO CO ^ IC j_ o - o o oo Cl in en O va- co o - o 02 ta ^ O f 00 o c o o o a. a. «•s S •2 s o s. -a •O T ~. m m i-l OîO 00 va- n Cl. v3- va- in o H 00 - o m t£> " o-j ro lO ûj -^ O va- -o tD 00 in I 3 00 Cl co 1 O v^ tO oo •^^ s -a co tO va- . ** s 3 K " ^ ° o o Ci O o •a ( 1032 ) m v3- l~^ o - t^O ô O ^ en o & v:T (M co va- co 8-. o OD 00 va- 00 o co va- o d O O O O O oooooo^c^ oooooooo c~, o o o o o o o o o o o c o o O co ^ H-, ï 0 OO 0 O co va- o tv. Ci o ■n -a f/l u: -3 O • - O O - e . o D o S c a .X S u 1) 3 Ui &H 0 2 u 0 aï S 6x3 •- O . O t s -s " ra g — c3 aj S -=" -a -. 4, C^ C C -j -a) aj '- bc g Se*' — * - 53 (D tr e « e s eu s .- _ o ï B " « « s c 2 '"> C8 C ... -a, bD 3 -2 £ ^ Et '^ — o -C ^ o '-, « -H — J t/3 o ^ «j -a ^ -aj c '/i > •- -j u t/l •- OJ -0) « t/l a ^ c o 0) o u S: g, s ^ -T. 3 c/l "^ co 13 •' ■d ■- S g" L-g " s " t- cu (j o te « o ./) i o ^^ '- -O r3 0) es ?:^ ë v^ 3 3 ( lo'iS ) « Dans une prochaine Communication, nous dirons comment ont été obtenus les nombres précédents et quelles conséquences se déduisent de la variation des principes de la viande abandonnée à cette auto-digestion. » M. Daubrée communique à l'Académie le télégramme suivant qui lui a été adressé le 4 »^iii pai' ^I- Nordenskiôlcl. Hier à Storkliohn. ii i'' de l'après-midi, pluie de poussière abondante avec grêle. CORRESPONDANCE. M. Eue. RouciiÉ prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre devenue vacante par suite du décès de M. Lalanne. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : La septième édition du premier volume d'un Ouvrage de M. Georges Ville, ayant pour titre : « Les' engrais chimiques, entretiens agricoles don- nés au champ d'expériences de Vincennes ». M. Léauté présente les douze premiers volumes de 1' « Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire », dont la collection comprendra environ trois cents volumes embrassant toutes les Sciences appliquées, depuis la Mécanique, l'Électricité, la Physique et la Chimie industrielles, jusqu'à l'Agronomie, la Biologie et la Médecine. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions entières de la forme e^'-'^K Note de M. Hadamard, présentée par M. Picard. (( Désignons par P la partie réelle d'une fonction y en un point quel- conque :; = Re'^ du cercle C décrit de l'origine comme centre avec le rayon R. Si la fonction y est holomorphe dans ce cercle et développable en série de Taylor, le coefficient de x'" sera donné par la formule (i) a,^=^^f"\^er""U(i. C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N» 19.) l36 ( io5/, ) » Cela posé, supposons que la quantité p^ devienne algébriquement plus petite que toute quantité positive donnée, lorsque R augmente indé- finiment (ainsi il faut remarquer qu'il n'est rien supposé sur les valeurs négatives de P). Je dis que la fonction /se réduit à un polynôme de degré m — I au plus. En particulier, si m^\, notre fonction est une simple constante. » Pour le démontrer, nous diviserons la circonférence du cercle C en deux parties : l'une C, comprenant tous les arcs où P est positif; l'autre Cj, tous ceux où il est négatif. Soient I, l'intégrale fPd^ relative à C,, et L l'intégrale/ — P û?6 le long de C^. L'hypothèse faite sur P montre que P^ tend vers zéro. Il en est de même de ~, car la différence I, — L est une constante, à savoir la partie réelle de 27:/(o). Dès lors a,„, étant moindre que ' p,„^' d'après la formule (i), est nécessairement nul, ainsi que tous les coefficients suivants. » Soit maintenant une fonction entière çp développée en série de Taylor et supposons que le coefficient de a-'" soit , à partir d'un certain rang, moindre que - — r— • Il est facile de voir que cette fonction croît moins vite 1 que p'^'" % si petit que soit s. Si donc cette fonction est de la forme e*^'^', la partie réelle de G(.r) augmente, du moins en ce qui regarde ses valeurs positives, plus lentement que ja"!*"', et, par suite, G(;r) ne peut être qu'un polynôme. M Ce que nous remarquerons particulièrement dans ces résultats, c'est qu'ils demeurent inaltérés si l'on change d'une façon quelconque les pre- miers coefficients de la fonction donnée (p. Ils permettent en conséquence de démontrer le théorèine de M. Picard pour les fonctions entières dont les coefficients satisfont à la condition indiquée ci-dessus. » En premier lieu, si x est plus grand que i , l'équation ia(x) = a admet toujours un nombre infini de racines, quel que soit a. Plus généralement, il en est de même de l'équation ç(a-) = '^iù(x), quel que soit le poly- nôme ij. » Dans le cas où a. est plus petit que i, si la fonction ç(a7) — a [ou plus généralement

) V,==^ ("/""vsinOr/Om, (2) ^" = Z7 rr"v^^^^^sin9rf8 4, en admettant que r- = a- -^ b- -h c\ r = [(a.^ - a)- -+- (y ~ by- + (= - c)=] . Soustrayant la seconde de la première, on a (3) V, - V„= ^/Y" |^^_(R^-/-)Rj VsinO J9rf^. )) La fonction f{x,y,z) = i-'- j, est nulle en tous les points du parallèle de la sphère de rayon R déterminé par l'intersection de cette sphère avec un plan mené par un point du seg- ment qui réunit le centre de la sphère avec le point {a, b, c) et normal à ( [o56 ) ce segmenl; et le plan de ce parallèle, à mesure que R croîf, tend vers une position limite qui est le plan mené parle point milieu du segment cité. » De la sorte, la sphère se trouve divisée en deux calottes; dans la pre- mière, la fonction /(a-, y, :■) est toujours positive, dans l'autre négative. Admettons à présent que la fonction V(ar, y, z) soit positive dans tout l'espace et indiquons par I^, Ijj les deux intégrales correspondantes aux deux calottes citées dans lesquelles se partage l'intégrale (i); et indiquons aussi par I^, Ip celles dans lesquelles se partage l'intégrale (3). Nous suppo- sons enfin que le signe a appartienne à la calotte où la fonction y"(a;, v, :■) est positive. » Ces préliminaires posés, on a (4) v„ = -A /■ '"/"'' V sin fjf/e 4 = i„+îp. (5) V„-V„=^ r r T' - '^'~/'^"1 Vsin9^94 = i; + l3. » A cause de ce que nous avons dit pour la fonction /"( a:-, y, ;), si nous assignons une valeur e positive et aussi petite que l'on voudra, il est pos- sible de choisir une valeur pour R telle que l'on ait toujours pour tous les points de la sphère Et alors, des formules (4) et (3), on déduit (6) v„>i„, Vo-v„lp, y„_v„>i;,>-£ip, d'où l'on tire («) -sIp^ ( i<^7o ) l'acide acétique prennent naissance; mais cette décomposition ne se fait que lentement, et avec bien moins d'énergie que pour le chlorure. Si l'on fait agir sur le fluorure d'acétyle, liquide, deux à trois fois son volume d'eau froide, les deux liquides ne se mélangent pas. Lentement le fluorure disparaît en se décomposant d'après la réaction suivante CH'COFl + H-0 = CHH:00H -f- HFl. » Il est facile de s'assurer de l'exactitude de cette réaction en dosant l'acidité totale dans les produits de la décomposition; oS'',5 à o^'','] de fluo- rure liquide sont pesés dans un tube taré; celui-ci est rapidement enfermé dans un flacon, qui contient lo*^"^ de liqueur titrée de potasse étendus d'eau. Après agitation, on dose la quantité de soude demeurée libre. Dans plusieurs expériences nous avons obtenu les résultats suivants : Calculé. Acidité pour loo de C-IPO FI exprimée eu SO*H^. . . 107,2 157,4 108 )) La potasse, la soude, en solution aqueuse, décomposent très rapide- ment le fluorure d'acétyle : il se forme un mélange de fluorure et d'acétate alcalins. » La chaux anhydre, introduite dans une éprouvette remplie de fluorure d'acétyle gazeux, absorbe le gaz en produisant du fluorure de calcium et de l'anhydride acétique d'après la réaction 2(C=fP0Fl)H-Ca0 = CaFl-+(C=H'0)-0. » Le gaz ammoniac réagit, avec énergie, sur le fluorure d'acétyle li- quide. » Il se forme une masse blanche, cristalline, dans laquelle le microscope révèle l'existence de deux corps distincts. Si l'on épuise la masse par l'éther bouillant, celui-ci laisse un résidu de fluorure d'ammonium, l'éther évaporé abandonne de belles aiguilles ramifiées inodores d'acétamide, fondant à 78". Si l'on opère sur le mercure, avec le fluorure d'acétyle gazeux, on constate que son volume de fluorure se combine exactement avec 2 volumes de gaz ammoniac. La réaction doit donc s'exprimer ainsi CH^C0Fl + 2AzH='=CH^C0AzIP + AzH^Fl. » L'aniline agit aussi vivement sur le fluorure d'acétyle; il se forme de l'acide fluorhydrique et de l'acétamilide fondant à 1 1 j° C=H'0F1 + C«H=AzIl''= CH^-izHC^H'O + HFI. ( lO?! ) » L'alcool absolu dissout le fluorure d'acétyle en toute proportion ; mais les deux corps ne réagissent pas immédiatement. Après un contact de quelques heures en vase clos, on constate qu'il s'est formé de l'acide fluorhydrique et de l'éther acétique qui se séparent par l'addition d'eau. CH'C0F1 + C=H^0H = CH'C0^C=H« + HF1. » L'alcool amylique se comporte de la même façon et fournit de l'acétate d'amyle. Le fluorure d'acétyle n'agit que difficilement sur l'acétate de soude; après quatre heures de chauffe, à loo", en tube scellé, la réaction n'a porté que sur une faible portion des corps mis en présence. Il s'est formé du fluorure de sodium et de l'anhydride acétique. » L'amalgame de sodium n'agit pas sensiblement sur le fluorure d'a- cétyle liquide; il en est de môme du sodium métallique. Porté au rouge sombre, ce dernier décompose, avec incandescence, le gaz fluorure d'a- cétyle : il se forme du fluorure de sodium, du charbon et une petite quan- tité de liquide. » Analyse. — Pour doser le carbone et l'hydrogène dans le fluorure d'acétyle, nous nous sommes servi, comme l'a indiqué M. Moissan pour l'analyse du fluorure d'éthyle ( ' ), d'un tube de cuivre rempli d'un mélange d'oxydes de cuivre et de plomb, et porté au rouge. Pour éviter les perles dues à l'extrême volatilité du fluorure d'acétyle, nous avons employé le dispositif suivant : le courant d'oxygène est réglé au moyen d'un robinet de verre, dont le tube, d'environ 20*^™ de longueur, est fixé au tube de cuivre par un bouchon de liège ; à ce tube de verre est soudé un tube la- téral, dans lequel se meut une tige de verre, au travers d'une bague de caoutchouc. On opère la combustion sur o^'', 5 à o8'',7 de liquide, que l'on scelle dans un tube mince, muni d'une pointe très effilée. Cette em- poule est logée dans le tube même du robinet, et l'extrémité de sa pointe placée en face du tube latéral. Après avoir disposé, comme dans les dosages habituels, les tubes à eau et acide carbonique, et fait à leur sortie une légère aspiration, on brise la pointe de l'ampoule, à l'aide de la baguette latérale. Le liquide se vaporise lentement, et traverse le tube de cuivre. » Voici les résultats fournis par plusieurs expériences : Théorie. 1. 2. 3. pourC'H'GFl. C 37,61 38, i5 38,34 38,70 H 4;4o 4,72 4,76 4,83 (') A. MoissA^û Becherches sur les propriétés et la préparation du Jluorurc d'é- thyle {Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XIX, p. 266). ( it^7^- ) » Dosage du fluor. — Dans un flacon bouché à l'émeri on place une solu- tion d'acétate de chaux pure. On pèse, dans un tube taré, oB',4 à o^,5 de fluorure d'acétyle Hquide; on met rapidement le tube dans le flacon. On agite après avoir bouché. Le fluorure d'acctyle se décompose, et du fluo- rure de calcium gélatineux prend naissance. On verse dans une capsule de platine le contenu du flacon et les eaux de lavages, qu'on évapore à sec et qu'on calcine, pour rendre le fluorure de calcium plus facile à laver. On reprend par l'acide acétique, puis on évapore au bain-marie jusqu'à ce que toute odeur acétique ait disparu. On dissout alors l'acétate de chaux dans l'eau chaude, on lave, par décantation puis sur fdtre, le fluorure de calcium, qu'on sèche, calcine et pèse. » Cette méthode nous a fourni les résultats suivants : 1. '2. 8. Théorie. FI pour 100 29,75 3o,22 3o,3i 3o,64 » Conclusion. — Le fluorure d'acétyle est un gaz non ftnnant, liqué- fiable à 4- 19°, 5, beaucoup plus stable que le chlorure. Son action sur l'eau, les alcalis, les alcools, les acétates est comparable à celle que four- nit son analogue chloré, mais elle est beaucoup |)lus lente. Il réagit plus énergiquement que le chlorure d'acétyle sur le gaz ammoniac et sur l'aniline. Nous avons réussi à le préparer, pour la première fois, par plu- sieurs procédés, dont trois n'avaient pas encore été employés à la synthèse des fluorures organiques. Les fluorures d'arsenic, d'antimoine, de zinc réagissent également sur d'autres chlorures d'acides, et nous poursuivons l'étude de leur réaction sur un certain nombre de chlorures, bromures et iodures organiques de fonctions différentes ( ' ). « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'antimonite acide de pyrocatéchine. Note de M. H. Causse, présentée par M. Henri Moissan. « La pyrocatéchine est un phénol diatomique qui appartient à la série ortho; parmi les propriétés particulières qui distinguent ce phénol de ses isomères, citons-en une, conséquence immédiate du voisinage des fonc- tions phénoliques; il est éthériflé par les acides bien plus facilement que la résorcine et l'hydroquinon. Aussi, lorsqu'on s'est proposé d'obtenir les éthers phénoliques de l'acide antimonieux, nous sommes-nous adressé (') ïiiniiil fail au laboratoire de M. IMoi.ssan, à l'Ecole de Pharmacie de Paris. ( I073 ) d'abord à ce phénol, et le résultat, comme on le verra, a confirmé notre choix. » On dissout aos'' de pyrocatéchine dans 200e'' d'eau distillée, on ajoute du sel marin et l'on chauffe à 50°; lorsque la solution est saturée, on introduit 100'^'^ d'une solution de chlorure d'antimoine neutre et préparée comme nous l'avons indiqué dans une Noie précédente. » Tout d'abord il ne se sépare aucun dépôt, mais, par refroidissement, le liquide se remplit de petits cristaux dont la quantité augmente pendant environ vingt-quatre heures. Les cristaux sont recueillis sur un entonnoir, et, quand l'eau mère s'est écou- lée, on les comprime entre des doubles de papier buvard, on les lave ensuite à l'eau distillée, et on les sèche à l'air libre. » Après dessiccation prolongée au-dessus de l'acide sulfurique, les cristaux ont donné à l'analyse les chiffres moyens suivants : Calculé pour la formule Trouvé. «"H^Q^Sb. C 29,20 29,38 H 2,00 2,o4 0 19,60 19,59 Sb 49>20 48,97 » Propriétés. — Les cristaux sont infusibles; insolubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, le chloroforme et, en général, dans tous les dissolvants neutres, ils se dissolvent dans les alcalis caustiques et carbonates, sans toutefois contracter une combinaison définie. Ils sont solubles dans les acides chlorhydrique et sulfurique, et l'acide azotique, après les avoir dissous, les décompose et en sépare de l'oxyde d'antimoine. Enfin l'acide sulfhydrique précipite la totalité de l'antimoine à l'état de sulfure, et l'eau bouillante les dissocie. » Actionde Vanliydride acétique. — On chauffe en vase clos, à i3o", pendant quatre heures Ss'' de cristaux avec SoS'' d'anhydride. A la solution peu colorée et qui n'aban- donne aucun dépôt, même après un repos prolongé, on ajoute son volume d'acétone : il se sépare un précipité blanc cailleboté et le liquide évaporé laisse de gros cristaux. )) Le précipité recueilli sur un filtre et lavé à l'eau froide est de l'oxyde d'antimoine hydraté à peu près pur; il contient cependant une faible quantité d'acide acétique, qu'il cède d'ailleurs à l'eau bouillante, et cela semble indiquer qu'il provient de la dissociation d'un acétate d'antimoine. » Les cristaux fondent h. basse température et donnent à l'analyse des nombres concordants avec ceux que fournit la composition centésimale de l'éther diacétique de la pyrocatéchine. Calculé pour la formule Trouvé. e'»H'"0''. G 61 ,60 61 ,85 H 5,20 5, i5 0 33,17 32,99 ( I074 ) » La combinaison antimonio-pyrocatéchique a donc été simplement dé- doublée en ses constituants. » Le chlorure de benzoïle et l'anhydride du même acide, agissant dans des conditions semblables aux précédentes, ont donné un liquide, d'oij l'acétone précipite de l'oxyde d'antimoine, tandis que la solution évaporée abandonne l'éther dibenzoïque de la pyrocatéchine sous la forme d'une huile cristallisant à la longue. » La formule €«IPÔ^Sb, déduite de l'analyse, peut être mise sous la forme suivante » Le composé que l'on a décrit serait un éther phénolique de l'acide antimonieux, soit l'antimonite acide de pyrocatéchine, dérivé de l'acide antimonieux normal Sbô^H» d'après l'équation » Cette formule, dans laquelle deux fonctions phénoliques sont enga- gées, rend compte de la solubilité dans les acides, dans les alcalis, et aussi du dédoublement par les anhydrides et les chlorures d'acides; elle trouve un appui dans la remarque suivante. » La réaction de l'oxyde d'antimoine sur les phénols ne s'applique qu'aux composés ayant leurs fonctions en position ortho, el tandis que la pyrocatéchine et le pyrogallol G^H^— OH(2) s'unissent à l'oxyde d'anti- \ÔH(4) moine, la résorcine et l'hydroquinone isomères de la pyrocatéchine ne s'y combinent pas. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des acides organiques sur les carbures acéty- léniques ('). Note de MM. A. Béhal et A. Desgrez, présentée par M. Friedel. « Les carbures acétyléniques, chauffés à haute température avec de l'acide acétique, donnent naissance à des combinaisons instables qui, sous l'influence de l'eau, se transforment en acétones. » La réaction se fait en tube scellé; elle commence à 200°, mais se réa- lise surtout vers 280°. (') Travail fait au laboratoire de M. Friedel. ( I075 ) » Nous avons opéré sur quatre carbures, dont deux acétyléniques vrais et deux acétyléniques substitués. » OEnanthylidène CH'-(CH^)*-CsCH(heptine 1,2). — Ce carbure a été obtenu par l'aclion successive du perohlorure de phosphore et de la potasse sèche sur l'aldéhyde œnanthylique (heplanal). Régénéré de la combi- naison cuprique, il bouillait à ioi''-io2°, sous 750°"". On a chauffé pen- dant vingt-quatre heures, vers 280°, ce carbure avec quatre fois son poids d'acide acétique cristallisable. Au bout de ce temps, le liquide des tubes s'est légèrement coloré. Il n'y a point eu de gaz formé, comme on le constate à l'ouverture des tubes. On distille le liquide; il passe d'abord du carbure qui n'a pas réagi, puis de l'acide acétique; enfin, entre 118° et (55°, un liquide qui ne présente pas de point fixe par fractionnement à l'air libre. » En se servant, dans une autre opération, du liquide venant directe- ment des tubes et en fractionnant dans le vide, on a observé un point fixe, mais le liquide ainsi obtenu était formé par un mélange très riche en acide acétique; on traite donc la portion passant au-dessus de 120° par l'eau. Il surnage un liquide d'odeur de bonbons anglais qu'on entraîne par la vapeur d'eau et qu'on traite par le bisulfite. La combinaison bisulfi- tique exprimée et décomposée par l'eau à l'ébullition donne un liquide, qui bout à i49°-i5o° sous 755™'". Il ne réduit pas l'azotate d'argent ammonia- cal. L'analyse montre que c'est une acétone. Trouvé pour loo. Calculé pour C H" G. C 72,73 C 73,68 H 12,62 H 12,28 » Elle ne ramène pas au rouge la fuchsine décolorée par l'acide sulfu- reux. La propriété de se combiner au bisulfite de soude et son mode de genèse montrent qu'on se trouve en présence de la pentylméthvlcétone C'H"-CO-CH'(heptanone 2). » Caprylidêne CH'(CH=)^-C=CH (octine 1,2). — Cette octine a été préparée avec l'hexylméthylcétone, par action successive du perchlorure de phosphore et de la potasse sèche. Le carbure, régénéré de la combi- naison cuprique, bouillait à 126°- 126°, 5 sous 753""°. » L'acétone obtenue bouillait à 171" sous 758""™; elle se combinait au bisulfite de soude, ne recolorait pas la fuchsine décolorée par l'acide sul- fureux et ne réduisait pas l'azotate d'argent ammoniacal : c'est donc l'octa- none. 2 qui a été produite dans cette réaction CH'^-CO-CH'. CARBURES ACÉTÏLÉNIQUES SUBSTITUÉS. » Butylmélhylacétylêne C^H'-CeC-CH' {heptine 2,3). — Ce carbure a été obtenu par transposition moléculaire de l'heptine i ,2 sous l'influence ( 1076 ) delà potasse alcoolique. Il bouillait à iii°-ii3", sous 755"""; il restait inactif en face des réactifs cupriques et argentiques. » Traité comme précédemment, il a donné naissance à une acétone se combinant au bisulfite, ne régénérant pas la couleur de la fuchsuie déco- lorée par l'acide sulfureux et bouillant à i49"-i5o°; c'est l'beptanone 2, corps identique avec celui obtenu en partant du carbure acétylénique vrai correspondant. » Pen/ylméthjlacétyléne C IV* -C=C-CH^ (octine 2,3). - Ce carbure a été obtenu au moyen du bromure de caprylène et de la potasse sèche. Il renfermait un peu de carbure acétylénique vrai dont on l'a débarrassé par l'action de la solution alcoolique de nitrate d'argent. )) Il bout à 1 33°- 134", sous 760"'", et donne naissance, par l'action suc- cessive de l'acide acétique et de l'eau, à une acétone se combinant au bisulfite de soude, ne recolorant pas la fuchsine décolorée par l'acide sulfureux et bouillant à 171° ; c'est l'octanone 2, C''H'^-CO-CII\ » Dans le cas des carbures acétyléniques substitués on aurait pu obtenir deux acétones, l'une renfermant un groupe méthyle, l'autre un groupe éthvle; nous n'avons pu constater que la formation de l'acétone méihylée. 1) Nous avons recherché quel était le mécanisme de la réaction. Au point de vue du résultat final, la réaction peut être exprimée par les schémas suivants R-C = C-H + IPO = R-CO -CH', R-CeC-R' + H-0=K-CIF-CO-R'. )) L'acide acétique cristallisable donne-t-il, dans la réaction, naissance à l'acétone? On peut répondre par la négative. En effet, pour que cela pût se produire, il serait nécessaire qu'il y eût formation d'anhydride acétique. » Or, si l'on isole, après de nombreux fractionnements, la portion passant vers i38°, on constate qu'elle ne donne pas d'acétanilide avec l'aniline. )) Il y a donc fixation de la molécule de l'acide acétique. » Se fixe-t-il 2 molécules d'acide acétique pour donner naissance à une sorte d'acétal, ou bien n'y a-t-il qu'une seule molécule d'acide acétique fixée? » Nous n'avons pu résoudre cette question avec certitude ; cependant, voici une expérience qui nous porte à penser que la réaction peut parfai- tement se faire par la fixation d'une seule molécule d'acide acétique. » Voyant que nous ne pouvions isoler de combinaison définie par action directe, nous avons pensé à tourner la difficulté en réalisant des combi- naisons définies par une autre voie. Pour cela, nous avons fait réagir l'hep- ( I077 ) tène chloré CH^(CH-)*-CH = CHCl sur l'acétate d'argent, en présence d'acide acétique, en opérant à aSo". Nous avons obtenu, après action de l'eau, la même acétone méthylée (hcptanone 2) qu'en partant du carbure acétylénique correspondant. Ceci tient à ce que l'acétate d'argent a d'abord agi comme la potasse, en enlevant une molécule d'hydracide, puis le car- bure acétvlénique a réagi, à la façon ordinaire, sur l'acide acétique. M En effet, si l'on opère à 180°, au lieu de 25o°, on ne peut pas isoler de composé défini, mais l'action de l'eau permet d'isoler, cette fois, une aldéhyde bouillant à i5i", d'odeur identique à celle de l'aldéhyde œnan- thylique, se combinant au bisulfite et recolorant la fuchsine décolorée par l'acide sulfureux et réduisant le nitrate d'argent ammoniacal. Cette expé- rience nous apprend deux choses : » 1° Que l'acétone ou l'aldéhyde peut être engendrée par la simple fixa- tion d'une molécule d'acide acétique; en effet, à i8o'\ l'acide acétique ne se fixe pas sur les carbures acétyléniques, et la réaction formulée montre qu'il n'entre en jeu qu'une seule molécule d'acide acétique CH'-(CH-)^-CH = CHCl + C^H'AgO^ = AgCl + CH'(CH=V-CH=CH-C=H'0=. » On peut cependant objecter que, une fois une molécule d'acide acé- tique fixée sur le carbure, la seconde a plus d'affinité pour la molécule, de sorte qu'il en résulterait un diacétate. )) 2° Le second fait mis en lumière est celui qui montre que l'oxygène se fixe sur la molécule du carbure à la place oii était le reste de la molé- cule acétique; de sorte que l'on peut représenter les réactions ci-dessus par les schémas suivants : R-C=CI1 + C-irO- = R-CH = CH-, 6=C-11' R-CO^C=H^ = CH + H^O = R-COH = CH-+ C^'H'■0^ )) Enfin, l'alcool instable se transforme en acétone R~COH = CH==R-CO-CH^ » ZOOLOGIE. — Sur un échouement de Cétacè de la \ i'^^ olympiade. Noie de M. G. Pouciiet. (( Les cétologues relèvent avec soin les anciens échouemenls de Cétacés dont le souvenir a été conservé. J'ai fait connaître {Soc. de Biologie, C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXtV, i\'' 19.) I '^Q ( i^V^ ) 6 décembre 1890) deux échouements de grands Cétacés sur la côte de France et dans la Méditerranée remontant au vu"' et au w" siècle de notre ère, qui n'avaient pas encore été signalés. )) Il en est un beaucoup plus ancien, certainement le premier en date, et qui offre un intérêt particulier. Il s'agit d'un grand Cétacé échoué sur la côte septentrionale du golfe Persique, que Néarque mentionne dans un passage de son Journal qu'Arrien paraît simplement avoir copié (Hist. In- dic, CXXXIX, éd. Dûbner ; Didot, p. 236). C'est un peu à l'est de l'embou- chure de Rhisht que Néarque vit cette baleine. Des hommes de ses équipages, envoyés poiu' la mesurer, lui trouvèrent 90 coudées (TT-Tipç) de long, la peau épaisse par places d'une coudée (avec le lard évidemment) et rugueuse ( ço^a^wTÔç ) . Il convient de laisser ici une part à l'exagération; ajoutons toutefois que Strabon, faisant allusion au même animal (XVI, p. 766 et sq.), dit seulement 5o coudées, et qu'une autre lecture d'Arrien (Script, rer. Alex. Magni, éd. Muller; Didot, 1846) donne également cette dimension que nous pouvons accepter comme sensiblement exacte, surtout si l'on admet que la taille des grands Cétacés a diminué depuis qu'on les chasse. » Mais Néarque ajoute un détail caractéristique : il dit que la peau de l'animal était couverte de coquilles comme celles qui se fixent aux rochers et d'herbes marines (o^xpeâ tï /.al 'XoTuàSocç /.ai çp'jy.ta. ■zo)X% ïyu È77i.Tr£,p'jy.6Ta). Ce signalement montre qu'il s'agit à coup sûr d'une Mégaptère (M. Boops), dont la peau présente toujours une grande abondance de Coronules, con- fondues ici avec des Patelles (Iottzç'), et de Conchoderma, confondus ici avec des goémons. » La détermination spécifique de l'animal échoué en 325 av. J.-C. à l'embouchure du Rhisht, vers le fond du golfe Persique, n'est donc pas douteuse. )) Ce qui donne à cet échouement un intérêt particulier, c'est qu'en 1 883 j'acquérais, pour le cabinet d'Anatomie comparée, le squelette d'une Ba- leine venue à la côte à quatre-vingts milles environ de l'embouchure du Rhisht, au fond du golfe Persique et qui était décrite par un de mes assis- tants, M. H. Gervais (Comptes rendus, 3i décembre i883), comme la pre- mière Mégaptère signalée dans cette région du globe. » Si, à l'époque d'Alexandre, les grands Cétacés que les Grecs ne savaient pas chasser, d'oïl leur peu de connaissance de ces animaux (Cf. Aristote) étaient certainement plus nombreux qu'aujourd'hui dans la Méditerranée, il résulte d'un autre passage qu'Arrien dit emprunter de même au Journal de Néarque (f7^«V/.. ch. XXIX et XXX) qu'ils étaient plus abondants égale- ( '^>79 ) ment dans la mer des Indes. Ce second pnssage tontefois ne iiaratt pas avoir le même caractère d'authenticité que le premier ; on peut en retenir ce- pendant que les peuples pêcheurs de la côte de l'océan Indien, à l'est du cap Dschask, se servaient à cette époque, comme on fait encore aujourd'hui dans les pavs du Nord, des os des grands Cétacés échoués pour pièces de charpente dans la construction de leurs habitations. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la constitution physiologique des tubercules de Pomme de terre dans ses rapports avec le développement des bourgeons. Note de M. A. Pruset, présentée par M. Duchartre. « On sait que, dans la Pomme de terre, les bourgeons voisins du som- met des tubercules s'accroissent davantage, se développent plus tôt et plus rapidement que les bourgeons voisins de la base. Il résulte, en outre, des observations de divers expérimentateurs et en premier lieu de M. VVolIny (' ), que les moitiés antérieures des tubercules cultivées isolé- ment donnent des récoltes plus abondantes que les moitiés postérieures. Je me suis proposé de rechercher si l'analyse physiologique des deux moi- tiés des tubercules ne donne pas les raisons prochaines de ces divers faits. » Mes observations ont porté sur des tubercules appartenant à trois variétés différentes. Dans une première série d'expériences, j'ai employé des tubercules non germes; dans une seconde, des tubercules en voie de germination. J'ai dosé comparativement dans les deux moitiés des tuber- cules : la matière sèche, le sucre (méthode Soxhlet), l'amidon et les dex- Irines (méthode de Sacchsse), l'azote total (méthode Kjeldahl-Wilfarth), l'azote albuminoïde et non albuminoïde (méthode Stutzer-E. Schulze), la diastase (méthode Baranetzky-Wortmann), les acides organiques libres ou faiblement combinés (baryte et orangé n° 3 comme indicateur), la to- talité des cendres et, dans celles-ci, la potasse, la magnésie, la chaux et l'acide phospliorique. » Dans les tubercules non germes, les moitiés antérieures se sont mon- trées d'une façon générale plus riches en matière sèche, en hydrates de carbone transformables par l'acide chlorhydriqueen sucre réducteur; plus riches en azote albuminoïde et non albuminoïde, en albuminoides solubles (') Bas Zerschneiden der Kartoffelsaatknollen {Wiener Landwirthschaftliche Zeitung, Jahrgaug XXXII, p. 223; 1882, el Jusl's Jaliresber., p. 87; 1882). ( io8o ) dans leau; plus l•iclle^ en acides organiques, en sels el en particulier en potasse, magnésie et acide phosphorique. Les tubercules en voie de germi- nation ont fourni des résultats analogues et avec des différences encore plus accusées. » Voici d'ailleurs, pour fixer les idées, un Tableau renfermant pour les tubercules non germes et en voie de germination les moyennes des prin- cipaux résultats fournis par l'analyse des trois variétés de tubercules (' ). Matière sèche. Hydrales - — -™ de carbone, total. alljumiu. non albumîn. Albuui. solubles. Aiiil..'-! organ. Cendres. Potasse. Magn. ChaUN. Acide phosp. Tubercules Moitiés antérieures. 26,5 22,43 0,348 61,21 38,79 68,45 0,198 5,oi5 63,28 3,25 ",93 • 7,32 non germes. ! Moitiés postérieures. 24, o5 20,52 0,323 60,04 39,96 64,02 0, 1S6 4,b 57,35 3,12 Ï.97 16,06 Tubercules Moitiés antérieures. 26,4 23,21 0,374 '..,76 58,26 83,07 0,207 5,53 62,37 3,24 1,88 Ï7i27 en germination Moitiés postérieures. 2. ',6 19,07 O,302 53,43 46,57 69,33 0, 17S 4.48 52,49 3,97 1.93 i5,i4 » Dans les trois variétés étudiées, je n'ai trouve avant la germination ni sucre, ni diastase ou seulement des quantités à peine appréciables. Dans les tubercules en germination, le sucre et la diastase apparaissent dans les moitiés antérieures alors qu'on n'en trouve pas encore dans les moitiés postérieures. En outre, dans les tubercules en germination, la proportion de l'azote des amides par rapport à l'azote total et des albuminoïdes so- lubles par rapport à l'ensemble des albuminoïdes s'accroît plus tôt et da- vantage (voir le Tableau ci-dessus) vers le sommet des tubercules qu'à leur base. » Le développement plus rapide et plus considérable des bourgeons antérieurs s'explique dès lors par la prédominance, dans leur voisinage, des matières nutritives de réserve et des principes actifs azotés, et par celle aussi des acides organiques et des sels qui jouent un rôle si considérable dans les phénomènes de croissance soit en déterminant la turgescence des éléments cellulaires, soit en intervenant directement dans les transforma- tions des principes immédiats. L'apparition plus précoce dans les moitiés antérieures des processus ordinaires de la croissance, passage des matières (') La matière sèche, les hydrates de carbone, l'azote total et les acides sont rap- portés à 100 de poids frais; les cendres à 100 de poids sec; l'azote albuminoïde et non albuminoïde à 100 d'azote total; les albuminoïdes solubles à loo d'albuminoïdes ; la potasse, la magnésie, la chau.x, l'acide phosphorique à 100 de cendres. (^) Expriinés en acide sulfurîque. ( m8i ) de réserve (amidon, etc.) de l'état insoluble à une forme migratrice so- luble (sucre, etc.), transformation d'une partie des albuminoides en com- binaisons amidées diverses, accroissement des albuminoides solubles par rapport à l'ensemble des albuminoides, provient aussi de ce que les conditions intrinsèques nécessaires à la germination sont mieux et plus complètement réalisées vers le sommet des tubercules qu'à leur base. » Ces différences, dans la répartition des principes immédiats et des substances minérales dans les deux moitiés des tubercules ne sont pas ori- ginelles, car elles n'existent pas dans les tubercules jeunes n'ayant pas encore terminé leur croissance. » On voit donc que, lorsque les tubercules ont atteint leur taille défini- tive, il se produit de leur base vers leur sommet un courant de matière qui a pour résultat d'amener un développ'-ment plus précoce, plus rapide et plus considérable des bourgeons voisins du sommet et de rendre les moitiés antérieures plus aptes à la multiplication de la plante. » Il était intéressant de savoir si ces mouvements d'une portion de la matière sèche ne changeraient pas de sens après l'ablation des bourgeons antérieurs. Ayant systématiquement supprimé ces bourgeons.au moment de leur apparition, j'ai pu constater qu'il s'établissait graduellement, dans les tubercules en expérience, une répartition de la matière sèche inverse de la répartition normale. Les principes immédiats et les substances mi- nérales contenus dans les moitiés antérieures, n'y trouvant pas d'emploi, avaient émigré vers les bourgeons postérieurs qui, dès lors, se sont déve- loppés davantage, plus tôt et plus rapidement que dans les tubercules non ébourgeonnés. )) En résumé, dans les tubercules de la Pomme de terre, il y a toujours une relation étroite entre la répartition des principes immédiats et des substances minérales et l'aptitude relative des bourgeons au développe- ment. » GÉOLOGIE. — Sur les glaciers anciens de la Cordillère andine de Chillan (Chili). Note de M. A.-E. IXoguès, présentée par M. Fouqué. « Vers le 71" degré de longitude du méridien de Greenwich et entre 36° et 37° de latitude méridionale, à l'ouest de la ligne anticlinale de la Cordillère des Andes, se montre le petit groupe des volcans de Chil- lan, formé par deux grands cônes, le Nevado et le volcan Viejo (volcan vieux) et d'un plus petit à l'est des deux premiers. Ces sommets de la ( \ot<-2 ) Cordillère de Chillan n'ont pas une grande élévation : le plus élevé, le volcan Nevado, a 2904" d'altitude; le volcan Viejo est encore moins haut. Les glaciers environnent le groupe volcanirpie de Chillan et se montrent sur toutes les sommités de la Cordillère; au volcan d'Antuco, plus au sud, on les trouve à une altitude de 2184"'; enfin, en face de la péninsule de Très Montes, par 46° et dans le détroit de Magellan, ils descendent presque au niveau de la mer. » Nous voulons démontrer, dans cette Note, que les glaciers, à une époque antérieure à l'éruption des volcans de Chilian, existaient déjà dans la Cordillère et que leur puissance était supérieure à ceux d'aujour- d'hui, c'est-à-dire que, dans la Cordillère de Chillan, on distingue deux sortes de moraines, de deux époques distinctes et différentes : 1" moraines antérieures à la formation ou à l'éruption des volcans actuels, probable- ment tertiaires; 2" moraines postérieures à l'éruption des volcans actuels et formées avec des débris de roches et laves rejetées par ces volcans. » Pissis, dans sa Geografia fts.ca delà republica de Chile, émet, sous forme dubitative, l'opinion qu'à la fin de la période tertiaire un grand cataclysme,, dû à la fusion des glaciers par la chaleur des éruptions volca- niques qui eurent lieu alors, sema, dans toute l'étendue de la vallée lon- gitudinale du Chili, l'énorme terrain de transport qui la couvre aujour- d'hui. Mes observations confirmeraient ces vues de Pissis. » Dans l'étroite vallée du Renegado, aux Thermes mêmes de Chillan, au-dessous des glaciers, se montrent les moraines formées par les glaciers actuels; l'hôtel des Thermes est bâti sur l'une de ces moraines qui a pour caractère distinctif de contenir des laves, débris de roches volcaniques modernes, sables provenant des cendres volcaniques. La coulée des laves est descendue fort en avant dans la vallée; mais la moraine moderne est loin d'avoir la même extension. , » Aux environs des Thermes, mais plus bas sur la rive gauche du tor- rent qui descend du glacier, se trouve une puissante moraine ancienne formée de cailloux et blocs non roulés, anguleux, de toutes dimensions, dont les argiles ou boues ont été durcies et cimentées. Par rapport à l'oro- graphie actuelle tie la région, cette moraine se trouve dans une situation anormale; une portion de la Cordillère a été arrachée et a disparu; c'était une moraine terminale par rapport à cette partie arrachée. Cette moraine ancienne est caractérisée par l'absence des laves et roches rejetées par les volcans de Chillan : ses matériaux sont différents de ceux de la moraine moderne. Sa position, sa composilit»n font prévoir une antiquité qui la ( io8^ ■) rapporte à une époque où les volcans de C'iiillan n'avaient pas encore re- jeté leurs laA'es et scories. Donc il y a ùes moraines antérieures aux vol- cans de la Cordillère de Chillan, donc il v a eu des i^hiciers dans la même Cordillère avant la formation et l'éruption de ses volcans. Il nous reste à rechercher si le phénomène est général dans les Andes, ce qui est pro- bable. " PALÉONTOLOGIE.— Si/r le genre Megapleuron. Note de M. LCox VAif.i-AXT, présentée par M. Albert Gaudry. (( En 1881, M. Gaudry ;; fait connaître à l'Acadéniie, sous le nom de Megapleuron Rorhei, un poisson fossile diiPermien se distinguant des Cera- todus par la présence d'écaillés ganoïdes rhombiques. » Ayant pu, grâce à l'extrême obligeance de mon savant collègue, étu- dier à nouveau ce curieux exemplaire, j'ai trouvé sur la roche encaissante, en particulier à la partie droite du corps, au voisinage de la tête, la trace d'écailies arrondies, dont le diamètre transversal n'a pas moins de 25'"'", rappelant ainsi fort exactement l'aspect des écailles du Ce.ratodus Forsteri de la Nouvelle-Hollande. En étudiant ces empreintes avec un grossisse- ment de 3o à [\o diamètres, on (-onstate surnombre d'endroits un dessin quadrillé formé de très fines côtes, dont on compte 10 à lu sur une lar- geur de I™™. disposées à peu pi-ès parallèlement entre elles, que lelient d'autres petites côtes semblables, disposées en échelons entre les précé- dentes. Une structure identique s'obserAC dans la partie profonde de la couche calcifiée externe de l'écaillé du Ceratodus ; or, d'api'ès la situation de l'individu sur la pièce en question, c'est cette partie de l'écaillé qui doit se montrer à nous, les couches stratifiées profondes, de nature orga- nique, ayant dû disparaître dans la fossilisation. » On ne pourrait donc plus attribuer à ce poisson les écailles rhom- biques trouvées dans son voisinage, et il présentait, même sous le rapport de la vestiture, les caractères habituels des Dipuées. )) L'ensemble de l'organisation, telle qu'on la connaît, rappelle au l'este si complètement celle du Ceratodus, qu'on ne voit aucune raison de l'en séparer. M. Fritsch et M. Smith Woodward, qui ont précédemmeni émis certains doutes sur la légitimité du genre Megap'euron, placent le M. Ro- chei parmi les Ctenodus d'Agassiz ; on ne constate pas cependant sur l'exem- plaire type que les os protecteurs du crâne soient très multipliés, ni que ( ioH4 ) les côtes rayonnantes des plaques ])alatales ou mandibulaires oKrent des denticulations ou tubercules, particularités données comme dislinctives des Ctenodiplerini. Ajoutons cependant que les paléontologistes autorisés ont déjà fait ressortir le peu de valeur des caractères qu'on invoque pour distinguer ces deux genres. » Par la forme et la structure de ses écailles, par la disposition de son squelette, et même par ses dimensions, le Ceratodus d'Igornay rappelle évidemment beaucoup l'espèce encore actuellement vivante de la Nou- velle-Hollande, remarquable exemple de la persistance d'un genre de poisson, d'ordre assez élevé, depuis ces époques ancieiuies jusqu'à nos jours. » PALEONTOLOGIE. — Sur une Dicotylédone trouvée dans l' albien supérieur, aux environs de Sainte-Mene/wuld (Mai ne ). Note de M. P. Fliche, présentée par M. Albert Gaudry. « Jusqu'aux importantes recherches de M. de Saporta, pour le Portugal, de MM. Fontaine et Lester Ward pour l'Amérique du Nord, les plus an- ciennes Dicotylédones connues, en dehors d'une seule feuille rapportée par Heer à l'urgonien, avaient été rencontrées seulement à la base du cré- tacé supérieur, dans le cénomanien. En France, les premières qu'on ait trouvées sont celles que M. Zeiller a reconnues à Simeyrols (Dordogne), dans un dépôt qui paraît appartenir au cénomanien supérieur; puis celles du gisement turonien du Beausset, dans les environs de Toulon. lime semble, par suite, intéressant de signaler à l'Académie une empreinte de feuille recueillie dans la gaize, roche qui forme le faciès local de l'albien supérieur, dans le nord-est de la France. )) Elle m'a été communiquée, avec ([uelques autres fossiles végétaux, à l'occasion des recherches que je poursuis sur la flore fossile de la région, par M. Collei, membre de la Société géologique, résidant à Sainte-Mene- hould. Elle a été découverte à la carrière de la Sucrerie, près de cette ville. Son authenticité est incontestable, parce que le fragment de roche qui la porte a tous les caractères de la gaize. Elle n'est pas complète; mais ce fragment est assez grand pour qu'il soit possible d'affirmer l'attribution à une Dicotylédone et d'essayer un rapprochement avec les formes actuelles. )) Il s'agit d'une leuille allongée, de consistance coriace, présentant un pétiole qui n'offre des traces de sa présence que vers son extrémité infé- rieure. ( io85 ) » Cette feuille rappelle, non seulement par sa consistance, mais encore par sa nervation, celles de beaucoup de Laurinées, des Laurus en particu- lier. La direction et la forme des nervures qui se détachent de la nervure primaire, le réseau que forment les nervures d'ordre inférieur sont fort analogues. Parmi les Laurinées déjà rencontrées dans le crétacé, le fossile présente surtout de l'analogie de forme avec le Laurus angusla H. et les plus petits échantillons du L. plutonia H., tous deux de la craie du Groen- land; toutefois la nervation paraît n'être pas complètement semblable, autant qu'on en peut juger, car celle des échantillons figurés par Heer est encore moins bien conservée que celle de la feuille qui nous occupe. En outre, le bord de celle-ci présente quelques légères ondulations et la forme générale est légèrement falciforme, ce qu'on n'observe pas sur les feuilles groenlandaises. Sous ces derniers rapports, il y aurait quelque analogie avec le L. cretacea Ett. de Niederschona, mais les dimensions et la nerva- tion de cette dernière sont fort différentes. Il semble donc qu'on soit en présence d'une espèce non encore décrite, que je nommerai L. Colleti, du nom du géologue qui en a fait la découverte. » Il esc entendu qu'en attribuant cette feuille aux Laurus, je fais des réserves sur la certitude d'une détermination, effectuée sur un seul échan- tillon. « Alors même que l'on pourrait concevoir des doutes sur cette attribu- tion, il me semble que la seule présence d'une Dicotylédone dans les couches albiennes du nord-est de la France, fournissant le plus ancien témoignage de l'existence de ces plantes dans notre pays, reliant, dans l'espace et dans le temps, les stations cénomaniennes d'Allemagne et d'Austro-Hongrie avec les dépôts cénomouicns supérieurs de Simeyrols et les gisements plus anciens du Portugal, n'en constitue pas moins un fait de réelle importance. » Il est bon, en terminant cette Note, de faire observer que la présence d'un seul échantillon dans la gaize ne préjuge en rien le degré de rareté des Dicotylédones au moment où celle-ci se déposait. Non seulement cette roche est d'origine marine, ce qui est peu favorable à la conservation des végétaux terrestres, mais, en outre, son mode de formation paraît avoir été contraire à la fossilisation. Les restes animaux n'v sont pas très abon- dants; quant aux plantes terrestres, en dehors de quelques fragments de bois, on n'en a pas trouvé d'autre vestige certain que l'empreinte citée dans ce travail, tandis que la couche sur laquelle repose la gaize et celle qui la surmonte en renferment une certaine quantité. » C. K., iSç,2, 1" Semestre. (T. C.\IV, M» 19.) 14^ ( !o80 ) M. Lavocat adresse une Noie ayant pour titre : « Considérations sur l'origine des espèces ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Médecine et Chirurgie présente, par l'organe de son doyen, M. Mai-ey, la liste suivante de candidats à la place actuellement vacante dans son sein par suite cju décès de M. A. Richet : En première ligne M. Guyo\. En deuxième ligne M. Laxxei.c En troisième ligne M. Duplay. Les titres de ces candidats son< discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts, J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQUI'.. Ouvrages beçcsdak^ la séance du 4 avril 1892. Notice sur A. de Quatre/ages, par Emile Cartailhac. Paris, Masson, 1892; br. in-8°. Les nouvelles bases de la Géométrie supérieure (Géométrie de position); par M. MoucHOT. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; in-8°. (Présenté par M. Darboux.) Bulles de savon, par C.-V. Boys. Traduit de l'anglais par Ch.-Ed. Guil- laume. Paris, Gauthier-Viliars etfils, 1892; in-i6. (Présenté par M. Cornu.) Premières leçons d'Algèbre élémentaire. Nombres positifs et négatifs. Opé- rations sur les polynômes, par Henri Padé. Paris, Gaulhier-Villars et fils, 1892; in-8°. Calcul des poutres continues. Méthode générale analytique et méthode loS- ) graphique, par M. Rkiitrand de Fontvioi.ant. Paris, G. Steinheil, 1890; br. in-8°. Mémoires sur les déformations élastiques des pièces et des systèmes de pièces à fibres moyennes planes ou gauches, V et IP Parties, par M. Bertrand DE FoNTVioLANT. Parjs, G. Steinheil, 1888; br. in-8". Mémoires sur la statique graphique des arcs élastiques, jiar M. Bertrand deFontviolant. Paris, G. Steinheil, 1890; br. iii-8". Détermination et emploi des lignes d'influence des tensions élastiques dans les arcs pleins et les arcs réticulaires articulés aux naissances, par M. Bertrand DE FoNTVioLANT. Paris, 1890; br. iii-8". Sur les déformations élastiques maximums des arcs métalliques, par M. Ber- trand DE FoNTVioLANT. Paris, Gauthiei'-Villars et fils, 1892; br. in-4". Sur les déformations élastiques dans les pièces à fibres moyennes, ])ar M. Bertrand DE Foxtviolant. Paris, Gauthier- V^illars et fils, 1892; br. in-4". Sur la détermination des forces élastiques et de leurs lignes d' influence dans les poutres assujetties à des lésions surabondantes, par M. Bertrand de Font- viOLANT. Paris, Gauthier-Yillars et fils, 1892; br. in-4". Sur les déformations élastiques d'un corps solide, isotrope ou cristallisé, sous l'action d'une force d'intensité constante, pivotant autour de son point d'ap- plication, par M. Bertrand de Fontviolant. Paris, Gauthier-Villars et fils. 1892; br. in-4''. Sur la statique graphique des arcs élastiques, par M. Bertrand de Font- violant. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; br. in-4"- TheTrihes and Cartes of Ben gai, by H. -H. Risley. — Ethnographie glossary, vol. I et II. Calcutta, 1 891 ; 2 vol. gr. in-8°. Resumen de las ohservaciones meteorologicas effectuadas en la peninsula y algunas de sus islas adyacentea durante el ar'io 'le 1 889, ordcnado y publicado por el Observatorio de Madrid. Madrid, Rafaël Marco y Vinas, 1891 ; in-8". Astronomical Papers prepared for the use of ihe American Ephemeris and Nautical Almanac under the direction of Simon Newcomd, professeur U. S. Navy superintendent. Vol. Il, Part VI; vol. III, Part V. Washington, 1891. Azimut assoluto del segnale trigonometrico di Monte Vcsco sull' orizzonte di Torino determinato negli anni 1890 e 1 89T , da Francesco Porro. ïorino, Vincenzo Bona, 1892; br. in-4". Die Triangulation von Java Ausgefuhrt vom Personal des geographischen Dienstes in Niederlàndisch Oest-Indien. Ilaag, Martinus Nighoff, 1892; in-4". Atlas deutscher Meeresalgen, von D'' I. Reinike. Berlin, 1892; in-4". ( l ASCré. ILyon, 1892; r vol. gr. in-8'\ (Présenté par M. Mascart.) 1 Recueil de Mémoires et observations sur l' Hygiène et la Médecine vétéri- naires juiluaires, rédigé sous ^a surveillance des vétérinaires principaux de la section technique de la caA Guerre, 2' série, t. XV. Paris alei'ie et publié par ordre du Ministère de la L. Baudoin, novembre 1891 ; in-S". CoUt-s de Chimie organique, par M. OËchsMër de CoiMnck, i*'" fascicule. Paris, G. Masson, 1892; in-8^. Traité de Chimie indusinelk, par MM. Wagner, Fischer et L. Gautier. TOiftè II, lasc. II. Paris, F. Sivv, 1892; in-S". Annals of thé Royal botahic Garden Calcutta, t. III. Calcutta, 1891; atlas in-4". (Présenté par M. .1. Bertrand.) lllustrdtiones Jlor-œ ailanticœ, seu ico/ies pluntatum novarum, rariorum vel rninm fiôgnitanûn in Algerïa neûnon inregno Tunetano et imperio Maroccano nascentiuni, auclore E. Cosson, fasc. V. Parisiis, e Reipublicae typographeo, 189;*; atlas in^4". (Présenté par M. Duchartre.') Universily of Nebmska. Fifth aiinual Report of the agricultural experunenl station of Nebraska. Lincoh), Nebraska; in-8". Observations made diiring the year l 887 al the United Siaies Naval Obser- valory, captain Robert L. PftYTînAA. Washington, 1892; in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLAHS ET FILS, Quai des Grands-Aus;ustins, u" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils l'onneiit, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ani et part du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi ifiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger < Jourdan. < Jourd f Ruir. Amiens. Hecquel-Decobert. Angers. Germain etOrassin. Brest. Cuen . r Lachéseet Dolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux 1 Duthu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. iLefouniier. V. Kobeit. J. Robert. V" Uzel Carolï. ( Baêr. ( Massif. Chambéry Perrin. \ Henry. / Marguerie. ( Rousseau. I Ribou-CoUay. I Lainarche. Dijon , Ratel. ' Uaniidot. ( Lauverjal. ' Crépin. Grenoble ^ I Gratier. La Rochelle Foucher. , „ i Bourdienon. Le Havre ' ° r Dombre. . Ropiteau. Lille Lefebvre. ' Quarré. Cherbourg Clermont-Ferr.. Douai. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. * M"* lexier. Beaud. Georg. Lyon ( Mégrel. Palud. Ville el Pérussil. Marseille Ruai . i Calas. Montpellier „ , , ' ' Goulet. Moulins ■ . Martial Place. i Sordoillel. Nancy Grosjcan-Maup a. ' Sidot frères. ( Loiseau. Nantes , ,,„. ,, , / M™ Veloppe. ( Barina. Nice • ■•■ I ir .■ , n\. I VisconlE el G'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. l Blanchier. / Druinaud. Bennes l'iihoii et Her\é. Rocheforl Boucheron - Kossi - 1 Langlois. [jnol. Rouen , , . f Leslnngaiil. S'-É tienne Chevalier. I Bastide. ( Ruinébe. foUiers.. Toulon . . . Toulouse.. ^ Giniel. ( Privai. , Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. / IjCniaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . chez Messieurs ( Rcibbcrs. Berlin. Bucharest . I Keikeriia Caarelseii Athènes Beck. [el G'". Barcelone Verdaguer. I Asher et C'". Calvary et C''. Kriedlander el lils. Mayer el Millier. Berne j Schmid, lùancUc el Bologne Zanichelli el C". , Ramlot. Bru.veltes.. ' Mayolezet -Vudiarte. ( Lcbcgue el G". \ Haimann. ' Ranisleanu. Budapest Ivilian. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Gammerineyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hosl el lils. Florence Lœscher et Sécher. Gand floste. Gènes Bcnf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Slapelmohr. La Haye Belinfanle frères. 1 Benda. ( Payol. Barlh. 1 Brockliaus. Leipzig ' Lorenlz. Max Riibe. Twielmeyer. ( Dcsoer. ( Gnusé. Lausanne- Liège. Milan . chez Messieurs , , 1 Dulau. Londres ' ' Nuit. Luxembourg. ... V. Biick. Libr. Gutenberf Fuentes et CupdQvnld Madrid ( Gonzalès e hijos. Yravedra. F. Fé. \ Dumolard frèrj / Hœpli. Moscou Gautier. / Furcheiin. Na/jles Marghieri di i ' Pellerano. IChristern. Stechert. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'". Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague... Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ) Bocca frères. / Loesciier et C'* Rotterdam Kranicrs et fils,1 Stockholm Samson et Waj Zinserling. Ronie . S' Petersbour- 1 ■ Turin . Vienne. Wolff. Bocca frères Brero. Clausen. RosenbergetSel Varsovie Gebelhrier el Wc Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Zlirich Meyer et Zeller i TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume 10-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i"' Janvier i866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I; Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par M.\I. A. DERBEsel A..-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qaeprouvenl Comètes, par M. Hassen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rùle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matiè grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 Tome II : Mémoire sur les vers inleslinaux, par M. P.-J. Vas Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Scien pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de 1806, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains se .. mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive on simultanée. — Rechercher la nat .. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 1!). TAHLE DES ARTICLES. (Séance d«. 9 mai ia92.) MEMOIRES ET C0M»IUMCAT10rVS DIÎS MEMItliliS ET DES CORltESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. i\loi'Ciii:/,. Photographies des prolubé- ranccs solaires à l'Obseivaloire de Paris, |iiir i\(. Doslandres lo^j M. H. PoixcAitÉ. — Sur lu propagaliori îles i M. oscillations hertziennes 10^6 MM. AiîM. (jAUTiKn et L. L.wdi. — Sur la 1 Pa;ies. vie résiduelle et les produits du fonction- i|einent des tissus séparés de l'être vi- nt iu'|.S iJAuniiEK communique à l'Acadéniie un télégramme de M. Nordeiiskiold, relatif une pluie de poussière avec grêle COUllESl M. lîlJii. IlouciiE prie l'Académie de le com- prendre parmi les candiilals à la place d'A- caih'-micicn libre, devenue vacante j)iir suite du décès tic M. Lritatme ii'ô.'i M. le SKciiHTAmE peiumctuiît, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la septième édition du premier volumed'un Ouvrage de M. Georges Ville io53 M. Lkaute présente les douze premiers vo- lumes de 1' u Encyclopédie scientilique des Aide-Mémoire » loâ.'i IM. Hadamahd. — Sur les fondions entières de la forme gCt') ioô3 M. Ci.-D. d'Arone. — l)n théorème sur les fonctions harmoniques io53 M. C Li.Miî. — Sur la détermination du mo- ment du couple de torsion d'une suspension uni li la Ire 1037 M. E. Fi.EunENT. — .\ction du cyanure de potassium sur le chlorure de cuivre am- moniacal . . io(!o M. DE FoiiCRAND. — Sur le triméUiylcarbi- nol sodé; valeur de la fonction alcoid ter- tiaire ro6 ! M. G. HiNiiicMs. — Établissement des l'or- mules frmdamentales pour le calcul dcsmo- 'orvp DAIVCE. mcnts d'inertie maximum M, L. Maquknne. — Sur la constitution du oarbiire dérivé de la perséite M. Mauhice Meslaxs. — Sur les proprié- t s chimiques et sur l'analyse du lluorure ilacétyle '. ... M. H. (jAussE. — Sur l'antimonitc acide de l yrocatéchine iMi\ . A. Behal et A. Desgrez. — Action des .■ridi's organiques sur les carbures acély- lînii|nes M. G. PoucuKT. — Sur un échonement de Célacé de la 1 1.3" olympiade .M. \ PitUNET. — Sur la constilution phy- sologique des tubercules de pomme de tirre dans ses rapports avec le développe- 1 lent des bourgeons M. A.-H. .NoGuiis. — Sur les glaciers anciens r; la Cordillère andine de Chillan (Chili). M. Léon A"aili.axï. — Sur le genre Mega- l leiiron M. 1'. Kliche. — Sur une Dicotylédone I ouvée dans l'albien supérieur, aux envi- rins de Sainte-Atenehould ( Marne j M. jA\ocat adresseuncNoteayantpourtitre: «Considéra lions sur l'origine des espèces » . loO, itilifi 1 o'ii) 107') 1081 n.83 loS'i 1 0.SIi COMITE SECRET. La Section de Médecine et Chirurgie pré- sente la liste suivante de candidats à la place actuellement vacante dans son sein par suite du décès de M. A. Bichet : 1 " M. diiyon; 2° M. Lannelongue: 3" .M. Dii- play loSii BULLKTIN lîIIlt.lOGHAlMllytlIC loSI) PARIS. — IMPRIMERIE G\UTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\ususiins, 55. i03,^ 1892 / PREMIER SEMESTRE. JUL 7 Ï892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. « PAR IVOI. liE»» SECKÉTArnES PERPÉTLIEEiS. TOME GXIV. N° 20 (16 Mai 1892), =4- PA^IS, GAUTHIEK-VILLARS lîT FUS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANGS DE L'AGADÉ.MIE DES SCIENCES, Quai des Grans-Augustins, 55. '"'■"- 1192 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. AnOl'lli UAKS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iS^Ô. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travanx|de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou NJtes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on nnméio dos Comptes rendus a j. 8 pages ou G feuilles en moyenne. 3(> numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. RTiCLE 1^' . — Impression des travaux de l'Acadérrée. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprenuent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner kux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionaées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction ^ écrite par leur auteur a été remise, séance tenaite, aux Secrétaires. Les Rapi)orts ordinaires sont soumis à la msme limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 30 ])ages accordées à chaque Membije. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. | Los extraits des Mémoires lus ou communiqué^ par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désircnl (ju'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie eu rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix pro|Josés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas M'embres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I^es Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rerais à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter 1 irs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les ivant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE J)U LUNDI U MAI 18y2. PRÉSIDENCE DE M. DVBBADIE. MEMOIRES ET COMMUIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Contribution à l'histoire des composés carbosiliciques ; par M. P. ScilUTZESBERGER. « Il y a quelques années, j'ai fait connaître, en collaboration avec M. Col- son, des composés ternaires formés de carboiie, de silicium et d'oxygène, ou de carbone, de silicium et d'azole, que l'on obtient eu chauffant au rouge blanc du silicium cristallisé, soit dans une atmosphère d'acide car- bonique, soit en présence de gaz carburé et d'azote. )) Plus tard, M. Colson a décrit une combinaison binaire de carbone et de silicium formée en chauffant fortement du silicium cristallisé dans un courant d'hydrogène chargé de vapeurs de benzine, combinaison qui ré- pond à la formule SiC^. » Tous ces corps ont à peu près la même apparence et ne se distinguent C.K., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, i\» 20.) l4' ( >"9o ) bien que par l'analyse. Ce sont des poudres d'un vert plus ou moins pâle, infusibles, fixes, inattaquables par l'acide fluorh\drique et les alcalis caus- tiques en solutions même concentrées ; attaquables au rouge naissant par la potasse en fusion, avec dégagement d'hydrogène et formation de silicate de potasse, de carbonate de potasse et dégagement d'ammoniaque dans le cas de l'azotocarbure. Dans toijtes, le carbone, associé au silicium, résiste d'une manière remarquable à 1^ combustion au moyen de l'oxygène libre au rouge ou au moyen de l'oxjde de cuivre. On n'arrive à brûler entière- ment le carbone des composés carbosiliciques qu'en les chauffant au rouge avec du chromate de plomb bafrique. >) En me plaçant dans les c(]nditions suivantes, différentes de celles de mes premières expériences, je suis arrivé à obtenir un carbure de silicium nouveau, dont la composition répond à la formule simple SiC. Les faits observés permettent, de plus, cle mieux se rendre compte des phénomènes qui se passent lors de la synthèse de l'osycarbure SiCO et de l'azotocar- bure Si'C'Az décrits précédeniment. » J'introduis dans un petit cfeuseten charbon de cornue, d'une capacité de 20*^" à So"^*^ environ, fermé }:^r un couvercle de même substance bien ajusté, un mélange de siliciumlcristallisé et pulvérisé et de silice pulvéru- lente, dans les proportions de partie de silicium et de 2 parties de silice, ou de parties égales. | » La silice n'intervient pas pans la réaction; elle n'a pour but et effet que de diviser le silicium, de permettre à l'atmosphère active d'oxyde de carbone et d'azote d'agir plu^ complètement, eu empêchant la niasse de s'agglomérer et de devenir conrjpacte. » Le creuset est placé dans peu plus grand, dans un lit de hn second creuset en terre réfractaire, un brasque de noir de fumée qui l'enveloppe complètement. Ce second creuset est lui-même protégé par un troisième d'assez grande dimension, les espaces vides étant remplis de noir de fumée bien tassé. » Dans ces conditions, or. peut chauffer au rouge vif tout le système, pendant plusieurs heures, sans que le creuset interne en charbon de cornue soit le moins du monde attaqué par des gaz oxydants. » Mes nouvelles expériences ont été faites à une température moins élevée que les premières et qui n'atteignait pas le rouge blanc éblouissant, mais seulement le rouge vif. » Au bout de quelques heui'es, tout le silicium est attaqué; la masse introduite dans le creuset, de façon à le remplir presque entièrement, reste ( 109' ) friable et se détache facilement des parois du creuset en charbon qui restent polies et ne paraissent avoir subi aucune altération. » On connaît le poids du creuset vide, le poitls et la composition du mélange, le poids du creuset avec le mélange, ce qui permet de constater après expérience : i° que le creuset n'a pas sensiblement changé de poids; 2° que le creuset avec la matière a subi une augmentation de poids corres- pondant à peu près à la moitié de celui du silicium employé. Voici du reste les résultats numériques trouvés : I. II. III. sr jr jr Tare du creuset vide avanl i5,8o2 i5,862 » Tare du creuset, avec le mélange o,QÔ5 6,991 « Tare du creuset avec le mélange après sept heures de calcination au rouge vif 3,709 4!590 » Tare du creuset vide après l'expérience i5,862 '5 '797 " Poids du mélange employé 9'^'+7 8,871 16,2 (silicium 5,387 ^,85i 5,2 Composuion du mélange... I ^.j.^^ ^,^g^ ^^^^g ^^^^ Augmentation de poids du creuset avec la ma- tière + 2,246 + 2,4oi 4-2,2 Changement de poids du creuset vide — 0,06 -+- o,o65 4-0,07 » La faible auginentation de poids éprouvée par le creuset de charbon s'explique par l'impossibilité d'enlever, sans l'entamer, une couche de composé carbosilicique qui s'incruste superficiellement. La masse, un peu frittée et verdàtre, retirée du creuset, est broyée; la potasse caustique en solution bouillante ne dégage pas d'hydrcgène; il ne reste donc plus de silicium. )) Par une ébtdlition avec de l'acide fluorhydrique moyennement con- centré, on dissout toute la silice, ainsi qu'un peu d'azoture de silicium, converti en fluoriu-e d'ammonium et fluorure de silicium, sans dégage- ment d'hydrogène et dont la composition dc^it, par conséquent, répondre à la formule Az'Si'. Les i8s'', 72 de produit brut obtenu dans les expé- riences I et II réunies ont donné oS'',5o4 d|azote ammoniacal seulement, avec un résidu insoluble dans l'acide fluorhydrique concentré et chaud d'un poids égal à ']^\o3, c'est-à-dire inférieur au poids du sihcium total employé (ioE'',24o). » L'azote ammoniacal trouvé ne correspond qu'à o^'jjS de silicium converti en azoture Si'Az'. Or, d'après l'analyse suivante, la partie inso- luble dans l'acide fluorhydrique contient île 63 à 64 pour 100 de silicium, ( 1092 ) et, par conséquent, les 7^%o3 en renferment 4^^49• Ainsi, sur loS', 24ode silicium, o^"", 70 environ ont été convertis en azoture Si'Az", 4®'">5 en résidu vert. Le reste, soit 5^'', n'a pu être que transformé en produits so- lubles dans l'acide flnorhydrique et parmi lesquels figuie de la silice. » Il résulte de là que le carbone du composé carbosiliciquea été fourni non par le creuset qui n'est pas attaqué, mais par l'oxyde de carbone qui est réduit au rouge vif par le silicium. » L'analyse du résidu vert c air que laisse le traitement flnorhydrique a été faite de la manière suivante : » 1° On a chauffé dans un cieuset en argent un poids connu du produit avec de l'hydrate de potasse pupe, amené à fusion tranquille. L'attaque se lait avec incandescence et dégagement d'hydrogène. La masse reproduite est dissoute dans l'eau, filtrée pour séparer de l'oxyde d'argent, neutra- lisée par un excès d'acide chlorhydrique et évaporée à sec, puis légèrement calcinée. La silice devenue inscjluble est lavée et dosée. Comme contrôle, on fait une expérience à blanc tt l'on déduit du poids de la silice trouvée celle qui répond à la potasse enlployée. )) oS'', 25i5 de produit fondu au rouge avec K OH pure ont donné oS', 353 de silice qui se réduit à oS'',34ipe silice, déduction faite de celle apportée par la potasse. Ce nombre correspond à 63^"', 2 pour 100 de silicium. » D'autre part, on chauffe au rouge sombre dans une nacelle en porce- laine contenant la matière et phcée dans un tube en verre de Bohême un poids connu de matière dans un courant de chlore pur, exempt d'air et absolument sec. Le silicium selcombine au chlore avec incandescence et production de chlorure de silicium qui distille et que l'on recueille dans de l'eau. )) Le dosage de la silice formée par la décomposition du chlorure de silicium sert de contrôle et proilve que la perte éprouvée par le produit, sous l'influence du chlore, est cjue à l'élimination de silicium seulement. » L'action étant terminée, et le chlore cessant d'être absorbé, on laisse refroidir dans le courant de chlore, puis on chauffe la masse dans un cou- rant d'azote pur et sec afin dî chasser le chlore condensé dans le résidu, et l'on pèse. » Le résidu est noir, pulvérulent et en grande partie formé par du car- bone divisé que l'on dose facilement en le brûlant dans l'oxygène et en déterminant la perte résultante Ou en pesant l'acide carbonique formé. » En opérant avec les précautions indiquées, la perte totale é|irouvée par le produit et duc à l'élimination successive du silicium et du carbone ( '093 ) s'élève à 80 pour 100 environ. On trouve de plus que les deux éléments sont exactement dans le rapport des poids atomiques. )) Le résidu dans la nacelle offre l'apparence du produit initial dont il ne diffère que parce qu'il est beaucoup moins attaquable par le chlore. On parvient, cependant, à le résoudre encore en partie en silicium et en car- bone, en faisant agir le chlore à une température plus élevée, au rouge vif. os'^,2261 de ce résidu ont fourni ainsi o^^iïod de silicium à l'état de chlo- rure et 0,049 de carbone libre. » Ces nombres répondent aussi au rappDrt SiC. » Il est resté oS"',o57 de résidu non attaqué et qu'une nouvelle calcina- tion dans le chloz'e ne modifie plus. » En résumé, la majeure partie de la masse résultant de l'opération traitée par l'acide fluorhydrique est constituée par un carbure de sili- cium Sic, pulvérulent, de couleur vert clair, inattaquable par la potasse en solution bouillante et par l'acide fluonydrique, infusible et fixe. Ce produit, formé par l'action du silicium sur l'oxyde de carbone, au rouge vif, a fourni à une température plus élevée, au rouge blanc, l'oxycarbure Si CD que nous avons décrit auparavant, ei s'unissant à l'oxygène fourni par l'acide carbonique. » PHYSIQUE. — Sur la détermination de la detsité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs saturées. — Éléments du point critique de l'acide carbonique; par M. E.-H. Amagat. « L'une des méthodes employées pour déterminer la densité de vapeur des gaz liquéfiés consiste à estimer dans la tige graduée du tube à pres- sion le volume occupé par le fluide au moment où, par suite d'une varia- tion très lente de pression, on voit soit apparaître la première trace de liquide, soit disparaître la dernière trace de celui qui s'était formé. Les nombreuses observations que j'ai faites m'ont montré qu'il est extrême- ment difficile de saisir avec certitude le mompnt exact de l'apparition ou de la disparition. » Il est encore plus difficile de déduire la t|ensité du gaz liquéfié du vo- lume qu'il occupe au moment oîi la dernière bulle de vapeur disparait; il suffit, en effet, d'une trace d'air absolument insignifiante pour retarder de beaucoup ce point de liquéfaction totale 9 20 21 20 26 27 28 29 . . ., 30 ... 3o,jo 3ko . 3i ,25 3i ,35 du delà Tension liquide vapeur. maxima alm 0,786 0,176 53,8 0,776 o,l83 55,0 0,766 0,190 56,3 0,755 0,199 07,6 0,743 0,208 09,0 0,731 0,217 60,4 0,717 0,228 61,8 0, 703 0,24o 63,3 0,688 0,252 64,7 0,671 0,266 66,2 0,653 0,282 67-7 o,63o o,3o3 69,2 0,598 0,334 70,7 0,574 0,356 71,5 o,536 0,392 72,3 0,497 0,422 72,8 o,464 o,464 72,9 jZi2 ( I098 ) )) La température et la pression critique données plus haut sont un peu plus faibles que celles qu'avait déduites M. Sarrau de mes expériences de 1880, mais il faut remarquer que, dans ces expériences, l'unité de vo- lume n'avait pas été spécifiée, ce qui, nécessairement, a dû entraîner un peu d'incertitude dans les calculs; d'autre part, dans les expériences ac- tuelles, le gaz était beaucoup t)lus pur : essayé à la potasse dans le tube même où il avait été étudié, iljn'a laissé qu'un résidu inférieur à 1-^^, ce qui n'a pu que diminuer la valeur des constantes en question. « IVOMirVATIOi^JS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de feu M. Riche t. Au premier tour de scrutin, h nombre des votants étant 62, M. Guyon obtient M. Lannelongue. 34 suffrages. 28 » M. GuYox, ayant obtenu la clamé élu. Sa nomination sera soumise blique. majorité absolue des suffrages, est pro- à l'approbation du Président de la Répu- MÉMOIIES PRESENTES. M. J. BuFFARD adresse à l'Académie, par l'entremise de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, un nouvel appareil pour l'essai des alcools, auquel il donne le nom de « Microalcoomètre ». L'appareil et la Note explicative qui l'accompagne sont renvoyés à l'examen de la Commission chargée de l'étude des questions qui se rap- portent à l'alcool chiniiquemînt pur. M. Augustin Couet soumet au jugement de l'Académie un travail ayant pour titre : « Mémoire descriptif d'un instrument appelé héliorascope, pouvant indiquer l'heure vraie, l'heure moyenne et l'heure légale ». (Commissaires : MM. Paye, Lœwy.) '' 1099 ) CORRESPONDANCE. M. Laussedat prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre laissée vacante par le décès de M. Léon Lalanne. M. DE RoMiLLv adresse à l'Académie la iiTême demande. (Renvoi à la Commission.) M. le Secrétaire perpétuel signale, paritii les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un « Traité général de la Vigne et des Vins », par IM. Emile Viard. 2° Un Ouvrage de M. tf/e'/aiw^v" ayant peur titre : u Les tourbières et la tourbe ". ASTRONOMIE . — Observation de l'éclipsé pari elle de Lune du 1 1 - 1 2 mai 1892; par MM. Codde, Guérin, Nègre, Zielke, Valette et Léotard ('). « Cet intéressant phénomène céleste a ité observable dans de bonnes conditions, aux heures annoncées : entrée de l'ombre g'^ao'", milieu de l'éclipsé 1 1'^ 3"", sortie de l'ombre o''46'". » L'ombre entre sur le disque lunaire lu sud de Grimaldi, répandant sur la Lune une teinte d'un gris bleu cendré qui ne larde pas à se colorer en rougeàtre, surtout au bord de la Lune, qui reste bien visible. » A 9''43"', Platon et Copernic entrent dans lonibre, au milieu de laquelle brille encore Kepler. Le bord de l'ombre restant bleuâtre, la partie éclipsée de la Lune est d'un jaune rougeàtre ou d'un rose ocreux; cette portion cachée du disque est claire et les principaux détails topographiques y sont bien visibles. Avec un plus fort gros- sissement, l'ombre paraît plus sombre et à peine roigeâtre. » Vers lO^'ao™, l'ombre traverse Tvcho. La teinte) rougeàtre s'avance sur la Lune, venant du centre du cône d'ombre, et elle s'accentue de plus en plus. A io''25™, une très belle éloile filante sillonne le ciel, de la Lune à a Serpent, soit sur un parcours d'environ 20°. (') Observatoire de la Société scientifique Flammarion de Marseille. ( i inn ) 1) A io''ôo'", le bord île l'oiiibit- l'ornie au ^uLl-L•st une large zone d'un gris bleu très clair, tandis qu'au nord-ouest, se déplaçant de l'ouest à l'est, s'étend une teinte orangée assez claire, puis plus rougeàlre. » Le pourtour de la Lune est bien visible, tandis que la région centrale demeure plus foncée. 1) C'est après le maximum que la Lune paraît le plus sombre, et elle reste moins claire pendant la phase de sortie que durant celle d'entrée. » L'observation a été faite ayec une lunette de i6n"'™, ayant un grossis- sement égal à 3o. n ANAL'YSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des fondions fucJisiennes. Note de M. L. ScHLESiNGEH. présentée par M. Poincaré. « Dans un Mémoire inséré ;iu tome J 05 du Journal de Crelle, j'ai démon- tré, en suivant la Aoie ouverte par M. Poincaré dans son admirable Mé- moire du tome IV des Acta matnematica, que les fonctions fuchsiennes symé- triques de la deuxième famille Peuvent être considérées comme les limites de certaines fonctions algébrittues, correspondant à une série de sous- groupes du groupe desdites fcnctions. Je me propose de généraliser ce mode de génération au cas des fonctions fuchsiennes du genre zéro, mais d'ailleurs quelconques, et je commence par considérer un groupe E de substitutions hnéaires, compisé de n substitutions fondamentales S,, sxiste point de relation. Il s'agit de former oupe E, devenant totijours plus étroits, de Sj, S„, entre lesquelles tl n une série de sous-groupes du g manière que la limite de ces saus-groupes soit la substitution identique. Soit donc E, le groupe conipo: '. des substitutions S^ S,SxS„ S,S>;'S,: k.\ = x,i, ...,n\ k>-k, et désignons ces substitutions écrites dans l'ordre suivant ■ ••. !'^a''^J,Sa Sa S",' S;;. S/,S,Sa, .... S^S^S^.. Sa S,, S^. S,S,:,S„ ...; /!-^i,2, 3, ..., par S',", .... S„", oii /;, = n{-2n'~ i). >' Soit u = s^sh...s^' ■'A, ^^X (>^Ï/V-,. i= -2, ''),..., p) ( MOI ) une substitution quelconque du groupe E et posons n incl„U=2HAA,|. 1 = 1 » Alors on démontre facilement, à l'aide de la méthode que j'ai indiquée dans mon Mémoire cité (p. 206), que où U''' représente une substitution appartenant au groupe E, , k un certain des nombres o, t. ..../;. (S^ = i), et que SI ind,l'"=f., s;-" S:?:-;, (sitrr' E = E>,F,IV,...P; donc chaque substitution U du groupe E pourra être mise sous la forme ou et :/. — 1. ). — 2 1.(1 ( I loa ) où l'on désigne par /t, un certain des nombres o, r, ..., /?,, par U'^' une subslitulion du groupe E>,. » En introduisant. le symbole ind^lJ''^ à l'instar des svmboles indoU, indjU'", on a d'ailleurs ind,,U'^'. + i; on pourra donc, quel que soit l'indice indoU d'une substitution U de E assigner un nombre X si grand tions de » Il s'ensuit que , que U soit contenue parmi les substitu- lim Q), = E, et par conséquent que pour chaque /> entier positif limEx= limE>^.p:= i. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les relations qui existent entre les éléments infinitésimaux de deux surf acts polaires réciproques. Note de M. Alphonse Demoulix, présentée par M. Darboux. « 1. Soit (i) une surface quelconque et (c) sa polaire réciproque par rapport à une sphère de rayon v. A tout point A, pris sur (2), correspond, sur (s), un pointa, pôle du jlan tangent en A, par rapport à la sphère directrice. Appelons : R, , Ro les rayons de courbure principaux de la surface (2) au point A; /-,, r, les rayons de courbure principaux de la surlace (c) au point a; ç l'angle des normales aux points A et a. )> Ces ditïérentes quantités ont entre elles la relation R.K.r,/-, cos'vp = A-\ Cette relation est la seule qui puisse exister entre R,, Ro, /, , r„ et o. i< 2. Soient : (r) une courbe gauche et (y)^ l'arête de rebroussement de la surface développable, polaire réciproque de la courbe (F); A un point pris sur (F) et a le point qui lui correspond sur (y); ( iio3 ) T le rayon de torsion de (T) en A et lî le rayon de torsion de (y) en a; ç l'angle des plans oscillateurs aux points A et a. On a T/cos^(p = /c^. » 3. Conservons les notations du n" 1 et appelons (A) la droite d'in- tersection des plans tangents aux points A et a. Soit U l'angle que la droite (A) fait avec la tangente au point A à l'une des lignes de courbure de (1) passant par ce point : celle qui est relative à R,, par exemple. Soit, de même, u l'angle de (A) et de la tangente, en a, à la ligne de courbure re- lative à r, . On a R, — R., . T^ r, — r» . sm 2 U = , sm 2.U. V/R,R„ v^r.r, ') 4. Les formules suivantes permettent de déduire des éléments qui caractérisent la courbure de la surface (2), au point A, la somme des rayons de courbure principaux de la surface (t), au point a, et la somme des inverses de ces rayons r, -h r, = cos-'tp ^Hu(j^ + -j-j + cos=U(-^ + j-JJ, r^^ + ^] = cos9[sin-U(R, cos2cp + R2)-H-cos=U(R, -h R., cos'ç)]. )) 5. En combinant ces formules avec un théorème de Liouville, con- cernant les surfaces algébriques, on obtient celte propriété : » Soient, en l'un quelconque des points communs à une droite (D) et à une surface algébrique (i), (p l'angle de (D) et de la normale à (i), R,, R, les rayons de courbure principaux, U l'angle que la tangente à la ligne de courb^n-e relative à R, fait avec la perpendiculaire au plan de (D) et de la no[-male. » On a [sin-U(R, cos-çp + R^) -+- cos^U-(R, -t- Rj cos-cp)] cosç = o, [• 2tt/ • cos^'jX „.-/cos-c» I \T I ^'" U(r; ■+- -ht) + ^-os^ U (-3-- -^ ^JJ ^^^ = o. chacun des signes sommatoires s'étendant à tous les points en question. ( iio4 ) » 6. Dans le. cas des surfaces développables, ce théorème se simplifie beaucoup et peut être énoncé comme il suit : » En un des points communs à une sécante {D) et à une développable al- gébrique (1), soient R le rayon de courbure principal, cr e; 9 les angles que la droite {D)/ait respectivement avec la génératrice et la normale. On a sin-ro R cos'cs >• 7. Le théorème précédent permet d'établir plusieurs propriétés infi- nitésimales des cubiques gauches et des biquadratiques gauches de pre- mière espèce. Parmi ces propriétés nous citerons la suivante : » Soient A un point quelconque d'une cubique gauche; AT„, io„, -r„ res- pectivement la tangente, le plan osculateur et le rayon de torsion en ce point. Employons des notations analogues pour un autre point B, pris sur la courbe. Cela ])osé, on a sin''(BA sin(co<;, B.iTa) Wa) "Ti sin^(AB, Wft') sin((o/,, \BT,,)' (BA, co„) désignant l'angle que |a droite BA fait avec le plan w^et (w,,. BAT„) l'angle des u^ et BAT,,. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. Sur les transformations en Mécanique. Note de M. Paul Paijlevê, présentée par M. Darboux. « Dans une Communicatior antérieure (voir Comptes rendus, 1 1 avril 1892), je me suis occupé du prdblème suivant : » Étant donné un système d'équation de Lagrange d (d'ï ()T ^^^ dl \dq',) d-ii former tous les systèmes d' équations d f()T\ OT Q,(<7,,...,f/,).

  • Je me propose ici d'ajouter quelques remarques relatives à ce pro- blème. » Si ï est quelconque, toutes les équations (B) se déduisent de (A) par la transformation (C) la plus générale, après qu'on a fait t = t^ et rem- placé T par CT, Q, par ooQ,, ou encore T par C(U + A)T, U par . " . s'il y a une fonction de forces U. Quand il existe des systèmes (B), soit (B'), qui se déduisent de (A) par d'autres substitutions, il convient de distinguer deux cas : -,- peut être une simple fonction des /■,, ou une fonction du second degré des r-. Pour qu'on passe de (A) à (B') par une transforma- tion de l'une ou de l'autre espèce, il faut et il suffit que certains invariants de (A) et de (B) [relatifs à la substitution (C)j soient égaux : ces égalités, si la transformation est de seconde espèce, entraînent entre les invariants de (A) [par suite de (B)J certaines relations, d'où il résulte que le pro- blème admet une intégrale du second degré différente de celle des forces vives; a fortiori, il existe entre les invariants de T des relations entraînant l'existence d'une intégrale du second degré pour le problème des géodé- siques. Si la transformation est de première espèce, les égalités analogues se divisent en deux groupes : le premier p3rte sur les invariants de T et de T' et exprime que (B) est encore lui système transformé de (A) quand on annule les Q,, Qj ; ces premières égalités antrainent entre les invariants de chacune des formes T et T' des relations suffisantes |)our que le pro- blème des géodésiques admette des intégrales du second degré; d'après un théorème de M . R. Liouville sur lequel nous reviendrons, ces intégrales forment en général un système complet. Lî second groupe d'égalités dé- termine les Ql en fonction des Q,. » Quand on se donne les deux systèmes (a) et (B), les substitutions (G), qui, jointes au changement de variable dt ^idt, , transforment (A) en (B), s'obtiennent par de simples éliminationsi à moins que les relations entre les r, (par suite entre les y,) n'admettent un groupe continu de trans- formations : auquel cas les ^, et X dépendent; d'équations différentielles qui admettent le même groupe. » Les groupes continus qui n'altèrent pas les relations qu'un système (A) définit entre les q^ se divisent en trois classes qu'on peut caracté- riser ainsi : i° les transformations infinitésimales du groupe transfor- mant T en (i -t- e)T, £ désignant une constante (on suppose que dans T on remplace 74 10 0,9 0,8 0,7 0,6 0, 5 0,4 0,3 0,2 0 1) B. Son emploi photométrique. — VS représentant réellement une mesure de sensation doit, en vertu de la même loi de Fechner, être aussi en relation logarithmique avec l'intensité de l'éclairage. » Appliquant à cette étude les principes photographiques de notre ISote au dernier Congrès de l'Association pour l'avancement des Sciences et prenant pour unité le photo, c'est-à-dire « la lumière qui placée à i™ du » test-objet donne strictement à la vision monoculaire d'un œil normal )) l'angle visuel limite = i s nons avons trouvé effectivement (' ) : Distance de la source lumineuse. 1 Densité exprimée en photos \ VS 0,9 0,8 s 16 3 2 6 4 0,7 0,6 0,5 0,4 I 28 16™ 1 2â6 0,2 51 2 0,1 d'où la conclusion : l'acuité physiologique VS étudiée par rapport à l'éclai- rage obéit à la loi de Fechner ;ielle augmente et dim.inue suivant la progres- sion arithmétique de raison = d i alors que l'éclairage augmente ou diminue suivant la progression géométrique de raison = 1. » L'échelle qui mesure VS se trouve donc constituer aussi une échelle photométrique. » Cette échelle pourrait êtr^ mise à profit par la photométrie usuelle, le photo équivalant très pratiqueiient à l'unité Carcel [l'étalon Carcel semble, en effet, n'avoir pas été choisi|au hasard; il représente la bonne lampe à placer, au milieu de la tablt^ de famille, à i'" environ de chacun des convives; il donne l'acuité visuelle entière dans ces conditions, non plus strictement mais largement, puisque la vision s'effectue avec les deux yeux et que voir avec les deux yeux équivaut à doubler l'éclairage (\) |. » Cette échelle permet en particulier de se rendre compte très rapide- ment de la distribution de l'éclairage dans les diverses parties d'une salle. » L'usage photométrique de l'échelle exige comme opération prélimi- naire la correction de tous défauts de réfraction de l'œil observateur et le contrôle préalable de son acuité à l'aide de la lampe étalon. La netteté des (') Expériences faites au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Marseille avec l'obligeant concours de M. le professeur Macé de Lépinay. (*) Congrès d'Oplitalmologie de i885. Note de MM. Macé de Lépinay et Nicati. ( i'09 ) impressions fournies par la même lampe doit servir de base et de point de comparaison. )) C. Ses applications physiologiques. — Appliquée en Physiologie, cette échelle permet d'abord une appréciation plus exacte de la fonction acuité visuelle. » Elle est utilisable pratiquement dans l'estimation des pertes par acci- dent : telle Compagnie d'assurance, qui doit par contrat une somme ?\xe pour la perte d'un œil, ne doit pas moitié de cette somme à l'œil dont l'angle limite est réduit à 2' (acuité de Snellen = \), mais bien seulement les ^ ou même un peu moins. » Elle permet surtout d'a[)précier la sensation lumineuse par une donnée nouvelle qui est la lumière vue. Soit en effet VS trouvé inférieur à I pour un éclairage = i, l'œil étant du reste de structure optique par- faite : le chiffre correspondant qui mesure l'éclairage pour l'œil sain mesure ici la quantité de lumière parvenue à la perception, la lumière t)ue L"V . » Soit encore à apprécier la perceptibil té relative pour les couleurs. On procédera comme il suit : trois verres, un rouge, un vert jaunâtre et un bleu correspondant le plus ])0ssible aux couleurs fondamentales sont tarés d'après la quantité de lumière qu'ils laissent passer à l'éclairage diurne = I photo, soit par exemple |. Tout œil normal usant de ces verres verra LV = {. Si LV est trouvé inférieur, par ecemple ~, la perceptibilité pour la couleur peut être exprimée par le rapport entre ces deux fractions LVR (rouge), LV Bl (bleu), LVJ (jaune)= ,f^ = ^,,. (Il y a des raisons de croire que la couleur fondamentale médiane, vue isolément, est non pas verte, mais jaune, alors même qu'elle a son maximum dans la région verte du spectre, d'où l'expression (LVJ). » La plus petite quantité de lumière perceptible, ou lumière limite //, peut être appréciée par l'éloignement maximum auquel une lumière de I photo est encore reconnaissable. Cette distjince étaiit inapplicable à nos laboratoires est remplacée par la disposition jjue voici : un tube de lunette de i" portant à ses deux extrémités un verile dépoli dont l'un, oculaire, de surface = i"''»i et l'autre, objectif, — i'^'"'' (la lunette peut être de moitié si la surface de l'objectif est réduite au quart). La limite de visibilité telle qu'elle nous est apparue est i photo placé à i". soit : 1,6 trillio- nième de photo (objectif recevant d'après la formule 4^^^^ de la surface des sphères , ^ ^,',, ,. , photo, oculaire recevant cent fois moins de cette dernière lumière = — =-^7w ^^^^^7 = — ^ — ^ t 125 664 X i2d664 X 100 1 ,379 X 10' ( l'io ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une méthode de séparation des xylènes. Note de M. J.-M. Chafts, présentée par M. Friedel. « Un échantillon de xylène, provenant de l'usine à gaz de Paris et bouillant vers iSS^-i/jo", a donné les résultats suivants par un procédé de séparation, qu'on décrira plus loin. Analyses i I. ' ^ II. Pour 100. Pour loo. Hydrocarbure insoluble 2,0 2,0 Métaxylène 54,4 54,9 Paraxylène » 1 1 , 3 Ortho- et paraxylène » 18, 4 Éthylbenzène » 1 1 , 3 j 97.9 » Ce Tableau représente, à 2 pour 100 près, les proportions de méta- xylène et d'éthylbenzène contenues dans le produit brut. » La quantité d'iiydrocarbur^ saturé, insoluble dans l'acide sulfurique, est réduite à o, 8 pour 100 par un second traitement, et les 1,2 pour 100 que l'on dissout doivent être ajoutés au paraxylène et à l'éthylbenzène. Ces deux corps se dissolvent plus lefiteraent que les autres dans l'acide sulfu- rique à 120"; mais l'affirmation des Traités de Chimie que le paraxylène est insoluble est une erreur. » On verra plus loin qu'une Partie du paraxylène échappe à la sépara- tion. Elle est comptée comme drthoxylène dans le Tableau, et il faut la chercher par une oxydation dek dérivés tétrabromés des deux xylènes. J'estime que la vraie compositioii de l'échantillon est : Paraffine 0,8 Métaxylène 55 à 56 Paraxylène 21, 5 Orthoxylène 9 Ethylbenzène 1,2 » La description qui suit fera voir pourquoi une analyse complète mo- difie les données du Tableau. Sur celui-ci .est , représentée la quantité de paraxylène que l'on peut séparer par une seule opération, dans un état de pureté tel qu'il fond entièrement au-dessus de ti°. » On retire du xylène brut la totalité du métaxylène, et le produit est si pur qu'il cristallise à — 52°, comme j'ai pu le constater grâce à l'obli- geant concours de .MM. Benoît et Chappuis. Un second traitement donne ( •'" ) Tin produit fondant à — 5i" (thermomètre à hydrogène). M. Colson a donné les chiffres — 53° à — 54°. » Il bout d'une manière constante à o^i jjrès. La détermination exacte par le thermomètre à hydrogène du point d'ébuliition du xylène, sous différentes pressions, fait partie d'une série d'essais que je poursuis depuis quelque temps, dans le but de trouver une échelle de substances inaltérables et assez pures pour servir à contrôler les points fixes en Ther- mométrie. » Pour faire la séparation des xylèneson verse une quantité pesée, de 1 oB'' à 2os% de xylène brut sur 2 parties et demie d'acide sulfurique concen- tré, renfermé dans un tube en verre de Bohême. On jauge la longueur en millimètres occupée par la couche de xylène, et après avoir scellé le tube on le chauffe à environ 120" pendant une heure en secouant vigoureuse- ment. » Un hydrocarbure saturé reste à la surface comme couche insoluble, mais, avant de la mesurer, on doit ajouter 3 ou 4 parties d'un mélange départies égales d'acide chlorhydrique et d'eau, secouer et laisser reposer une heure afin de séparer une portion qui a été dissoute par l'acide sul- foné. On évite de laisser refroidir entièrement ce tube pour empêcher un dépôt de cristaux. » On mesure et l'on sépare l'hydrocarbure sur un entonnoir à robinet, on remet la dissolution acide dans le tuLe, on scelle de nouveau et l'on chauffe à 122° pendant vingt heures. Par ce traitement, 97 pour 100 du métaxylène se séparent en une couche que l'on mesure. On contrôle la mesure par une pesée après avoir distillé le métaxylène avec de l'eau pour le débarrasser de quelques matières noir3S, opération qui entraîne une perte d'environ o^^,2. » I-es acides sulfonés des para et orthoKvlènes et de l'éthylbenzène ne montrent que des traces de décomposition vers 122°. Ils se décomposent sans se fractionner nettement, lorsqu'on les chauffe plus haut, et il est avantageux de les regagner tous, en portant la dissolution, séparée du métaxylène, à 175° pendant vingt heures. Il est vrai que l'on peut con- tinuer l'analyse sans cette opération, mais les produits sont moins purs dans ce cas. On dissout les trois hydrocarbures régénérés dans trois par- ties d'acide sulfurique, et l'on ajoute, à la dissolution refroidie, un volume d'acide chlorhydrique concentré. Quand le métaxylène a été séparé, seul l'acide sulfoné du paraxvlène se précipite en belles lamelles minces qui se laissent très facilement laver par l'acide chlorhydrique concentré sur un filtre en amiante, jusqu'au point où le chlorure de baryum ne donne plus de réaction de l'acide sulfurique. On n'a qu'à exposer les cristaux à ( I I 12 ) l'air jusqu'à poids constant pour estimer la proportion de paraxylène. Les cristaux fondent nettement à 88°. Ils ont la composition (CM1-'S0^H/+ 3H20, ce qui correspond avec 49.77 poi^'' loo de paraxylène. Ils sont presque insolubles dans l'acide chlorhydrique, mais ils se dissolvent en partie dans les acides sulfonés, et c'est pour cette raison qu'une partie du paraxylène reste mélangée avec l'orthoxylène. Restent à séparer l'orthoxylène et l'é- thvlbenzène. Le seul procédé qui convienne à une analyse exacte a été donné par M. Friedel et moi ('). )) Les xylènes traités à froid par vingt fois leur poids de brome, addi- tionné d'iode, donnent un tétrabromure presque insoluble dans l'éther de pétrole, tandis que l'éthylbenzène donne des corps moins bromes et très solubles. » Les premières opérations de cette méthode de séparation offrent un excellent moyen de préparer lelméta- et le paraxylène purs, et il est évi- dent que le problème de préparer l'orthoxylène et l'éthylbenzène par cristallisation des sels de leurs acides sulfonés, est bien simplitié quand tout le métaxylène et une grande partie du paraxylène ont été enlevés du produit brut. | )) Pour des opérations en grand, il est préférable d'opérer en vase ou- vert, en décomposant l'acide sulfoné du métaxylène par la vapeur d'eau à 122", et, après avoir répété l'opération deux fois, on obtient un corps très pur. Le produit même d'une première décomposition cristallise à — 31° au lieu de — 5i°. On sacrifie environ un dixième du métaxylène dans chaque traitement, et environ un quart des corps qui doivent être chauffés avec la vapeur d'eau à i6o"-i 70° pour les décomposer. » L'acide sulfoné du benzène ne donne pas de benzène en chauffant sa dissolution dans l'acide sulfurique avec la vapeur d'eau. » On peut préparer du toluène très pur en chauffant sa dissolution sul- furique avec la vapeur d'eau à 160°. Ce toluène ne cristallise pas à — 90°. » Les résultats que l'on peut obtenir en appliquant ces méthodes de séparation par décompositions fractionnées à températures fixes, et par précipitations par l'acide chlorhydrique concentré, au cas très compliqué des homologues supérieurs des xylènes et à quelques produits de sub- stitution formeront le sujet d'une Communication ultérieure que j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie. L'influence de la masse d'acide sul- (') Dictionnaire de IVurtz. SuppL, p. i655. M. iNolting s'esl servi récemment de ce procédé pour déceler la présence de l'éthylbenzène dans les xylènes. ( ■■i3 ) furiqiie ou d'acide chlorhydrique sur la rapidité de décomposition des acides sulfonés présente des phénomènes intéressants dont la descrip- tion ne peut trouver sa place que dans un Mémoire plus étendu. » CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination mécanique des points d'ébullition des composés à substitution termincde simple. Note de M. G. Hi\i)ii:iis. « Le remplacement de l'atome terminal d'hydrogène par un atome unique et élémentaire est le cas le plus simple; il comprend les chlorides, lesbromides et les iodides des alkyles. » Soit X l'atome substitué au premier atome d'hydrogène terminal, dont l'abscisse est X = {r (voir la Note précédente pour la notation usitée). La masse de l'atome du composé substitué sera (87) M'=M + X — H = M + M, (88) M = X-H = X-i. » Mécaniquement, le composé nouveau est la paraffine augmentée de la masse u dans le lieu du premier hydrogène. Pour l'axe naturel de la pa- raffine, cela fait m(ç — j)- de plus pour le aioment d'inertie. Mais le centre de gravité s'est déplacé de S par la substitution, ce qui fait — Wf^ en mo- ment d'inertie. Pour l'atome substitué nous aurons donc le moment d'inertie maximum |)Our l'axe naturel (89) \^=^\,, + u{l-'^'--M'P, \p étant le moment d'inertie de l'atome de paraffine, déterminé par (80). L'abscisse 'cj du centre de gravité du nouveau composé est donnée par l'équation du moment statique , (90) M'^'=M;+ " la valeur de ^ étant connue (77). f^e déplacement du centre de gravité sera donc C. R., 1892, i" Semestre. (T. CXU , N° 20.) l44 ( i<«4 ) » Par les formules (90) et (91), l'équation (89) devient (92) I,= I^+t.(^). _ Mm (93) l'--M^i' )) Le moment d'inertie maximum de la paraffine modifiée par substitu- tion terminale simple s'est donc accru de (94) ^I=!^-(;ï » Transformons (92) comme nous l'avons fait au cas de (80), et nous aurons ^(1+!^ (95) (96) » De même nous obtiendrons la logarithmique correspondant à (83) (97) - „ , o , 18Ô , ,- logIx= 0,067 + 31og« H j^ I I + - » Toutes ces formules sont limitées comme (81) et (83); mais évidem- ment l'expression de la différence suivante est exacte pour toute valeur de n (98) A(l0gl)=^,. » D'après la formule limitée (65) (Comptes rendus, t. CXIH, p. 799; 1891), on a, / étant la température d'ébuUition, (99) A^ = RA(logT), ou, si Ton pose 0,093 K — k, on obtient finalement (100) Aï = A' -■ » Par la substitution terminale simple de l'atome unique X, la tempé- rature d'ébuUition s'accroît donc de la quantité A^ qui est directement proportionnelle au facteur [a des masses (gS) et inversement proportion- nelle au nombre n d'atomes de carbone dans la paraffine substituée. » Le facteur des ^masses étant fonction de n (75), sa limite est égale ( iii3 ) à u; donc (loo) devieiil (loi) hmM = Â: u Donc les isobares des points d'ébullitioa des composés dérivés s'appro- cheront de la limite logarithmique des paraffines, restant à des distances finales proportionnelles au poids atomique u. » Telle est la solution générale et mécanique du problème des substi- tutions terminales simples. La Chimie n'offre jusqu'ici que les substitu- tions des éléments chloroïdes (Ci, Br, lo) de ce genre. On n'a encore étudié que les premiers membres de ces séries ; il est de la dernière impor- tance de compléter cette série jusqu'à sa limite supérieure. » Le tracé général des isobares de la figure (même Tome, p. 399) s'ac- corde assez bien avec les résultats (100) et (loi). Mais l'importance de la question nous fait désirer une confirmation plus minutieuse. » Dans ce but, nous avons les déterminations des températures d'ébul- lition représentées dans la Table, même Tome, p. 600. Pour n <^[\, les déterminations des paraffines nous manquent, et pour ces composés et pour les chlorides la formule (99) n'est pas rigoureuse. Restent les bro- mides et les iodides pour n = [\, 5 et 6. » Tout calcul fait, d'après (99) et (98), on trouve pour les iodides R = 189, i39 et 187, ou des valeurs presque identiques; ces valeurs cor- respondent à X: = i2°,93 dans (100). De même, nous trouvons R ^128 et i3o pour les bromides, correspondant à ^- = 12°, 00 dans (100). Cette formule est donc très bien confirmée par les déterminations. » La différence entre les valeurs de R pour l'iode et le brome montre que les atomes de ces deux éléments ne sont point sphériques. Mes formules plus générales permettent la détermination de la longueur de ces atomes et donnent des résultats qui sont d'accord avec mes déterminations obte- nues par des méthodes différentes; nous reviendrons sur ce sujet intéres- sant. » Avec les valeurs de la constante k, la formule (100) nous permet de calculer les A;, que nous comparons aux valeurs observées, adoptant pour les paraffines ra = 4, 5 et 6 les températures d'ébullition 1°, 38° et 71" (voir p. 600). Voici les résultats : lodide ". 4. 5. 6. l-i 39,7 45,8 5i ,0 Ai calculé. .. . 128,3 118,4 '09>9 A< observé ,. . 129 Hyjâ 109 Bromides. 4. 5. G. 33,4 37>7 4l,2 100, 1 90,3 82,4 99 9' ? CHIMIE ORGANIQUE. — Méthode d analyse immédiate des extraits chlorophyl- liens. Nature delà chlorophyllane . NoLe de M. A. Étard, présentée par M. Henri Moissan. « l. Les recherches f,)ites jusqu'à présent sur les plantes vertes ont eu constamment pour objet d'en extraire une substance déterminée, le plus souvent un alcaloïde, et cela au prix de la perte des autres matières. Tout étant subordonné à ce but, aucun procédé de séparation méthodique n'a été institué qui permette d'isoler les principes immédiats en nombre infini que les végétaux élaborent. Je me suis proposé de séparer ces prin- cipes immédiats, quels qu'ils soient, qui accompagnent les pigments verts, exactement comme on isole les éléments des minéraux, au moyen d'une marche analytique simple. Dans cette analyse spéciale, on est conduit à traiter les corps complexes de la Chimie biologique aisément altérables par les réactifs et supportant seulement l'action de quelques dissolvants neutres. » II. Les plantes vertes, séchées à la température ordinaire et grossiè- rement pulvérisées, doivent être complètement épuisées à froid par le sulfure de carbone. Il convientld'agir sur 4'^^ au moins de matière sèche. Après dislUlation du dissolvant, il reste un extrait de consistance cireuse comme résidu de ce premier traitement. » L'alcool et l'éther ont la propriété de dissoudre une multitude de corps appartenant à toutes les fonctions chimiques; ils ne provoquent ainsi aucune distinction, aucun classement de fonctions. Leur emploi, à peu près exclusif jusqu'à présent, n'a pas permis d'effectuer des sépa- rations. » Avant de faire une teinture alcoolique de plantes, il est indispensable de les épuiser, ainsi qu'il vient d'être dit, par le sulfure de carbone, capable de dissoudre seulement une catégorie limitée de substances qu'on retrou- verait dans l'extrait alcoolique en négligeant cette lixiviation préalable. Eu effet, les extraits alcooliques préparés directement sont tellement com- plexes que leur analyse peut être regardée comme impossible. » Les alcoolats préparés à chaud sur des matériaux lessivés au suUure carbonique laissent, par distillation dans le vide, une masse ayant la con- sistance du miel. » En ces matières, on ne peut avoir la prétention de formuler une méthode d'analyse délicate; mais, en l'absence de toute marche systéma- tique, je me propose d'indiquer un procédé de séparation par groupes ( '"7.) d'une grande simplicité. L'ex|iérience montre que ces groupes sont tou- jours les mêmes et qu'ils peuvent, par l'action des dissolvants, conduire à des substances chimiques nettement caractérisées. Il sera possible par ce moyen de définir et de comparer les matériaux que la vie met en œuvre dans les diverses espèces à tous les stades de leur évolution. » Extraits sulfocarboniques. — Groupe I. — Cet extrait solide, ma- laxé avec de l'alcool froid jusqu'à ce que le dissolvant sorte sensiblement incolore, laisse une masse vcrdàtre qui, par des cristallisations à la ben- zine, puis à l'éther acétique en présence de noir animal, donne toujours des matières parfaitement blanches, souvent bien cristallisées. Ces matières du groupe I appartiennent aux séries chimiques suivantes : carbures solides, alcools, glycols, glycérines élevées. » Groupe II. — Les eaux mères alcooliques ci-dessus sont distillées dans le vide ; le résidu repris par de la potasse à 2 pour 100 et un excès d'éther, on voit pisser dans ce dernier des alcaloïdes, des alcools, des glycols et des chlorophylles. » Groupe III. — Les solutions alcalines précédentes, acidulées en pré- sence d'éther, cèdent à celui-ci des acides gras saturés, tels que le pal- mitique et des acides désaturés à divers degrés, parmi lesquels l'acide oléiqiie. » Extraits alcooliques. — Groupe IV. — L'extrait alcoolique préparé à chaud, puis amené à l'état solide, est maluxé à épuisement avec de l'al- cool froid, en présence de son volume au moins de verre pilé. Il reste ainsi un résiilu solide que l'on continuera à triturer avec de l'éther. Le groupe IV, que l'éther laisse comme résidu, contient des matières extrac- tives dépourvues de chlorophylle, d'une saveur tannique et généralement brunes. » Groupe V. — L'extrait élhéré de l'action qui précède donne à l'éva- poration des matières chlorophylliennes susceptibles de séparation et de purification. )) Groupe VI. — Les solutions alcooliques issues du groupe IV, distillées dans le vide, conduisent à un résidu qui, repris par l'éther froid, lui cède une grande cpiantité de chlorophylle très verte. » Ce groupe VI est spécialement celui des chlorophylles qui se trouvent là, méthodiquement purifiées d'une quantité de substances douées de pro- priétés analogues. » Groupe VII. — Le résidu insoluble dans l'éther, et provenant du groupe précédent, contient constamment des matières extractives à peu ( •'•« ) près incolores, s'étirant en fibres nacrées, soyeuses, solubles dans l'eau et l'alcool. Ce sont là des matières azotées qui seront ultérieurement décrites. Alors même que ces produits et ceux du groupe TV n'auraient pas d'intérêt spécial, il serait toujours utile de savoir les enlever aux chlorophylles. » III. Pringsheim, j)ar l'action de réactifs, a vu se former dans les cel- lules, sous le microscope, des groupements cristallins qu'il regardait comme formés d'une matière particulière : l'hypochlorine. » Plus tard, Hope Seyler extrayait assez facilement de divers végétaux un principe vert, cristallin qu'il nomma chlorophy liane. Tchirsch a établi par de bons arguments l'idenlité de l'hypochlorine et de la chlorophyllane. Ce dernier auteur se pose d'ailleurs la question de savoir si la chlorophyl- lane est bien une espèce chimique définie. Il croit pouvoir conclure affir- mativement et attribuer à la chlorophylle la propriété de se transformer en chlorophyllane par oxydation et par les acides végétaux. Mais il recon- naît que cette dernière ne donne le plus souvent que des groupements ou des fibres cristalloïdes, dont l'aspect n'est pas constant. Pour celte ma- tière assez hypothétique, on ne donne ni point de fusion, ni caractères précis : seul son spectre serait distinctif. Mais cette détermination d'un spectre à bandes nébuleuses, variant d'étendue avec la concentration, est sans valeur, étant faite sur un produit non séparé d'autres pigments et de concentration inconnue. » Dans des recherches portant actuellement sur vingt espèces bota- niques les plus diverses, j'ai vu souvent des substances vertes cristallines possédant toutes les propriétés assignées à la chlorophyllane se dissolvant en vert, notamment dans l'acide acétique, et recristallisant avec les mêmes apparences. Mais, toujours, j'ai pu décolorer ces substances par le noir animal; elles ne conservaient alors que leur aspect cristallin et leur solu- bilité primitive. Ces matières ont été décrites dans de précédentes Commu- nications; ce sont, selon les plantes, des carbures ou des alcools solides. A l'état impur, ces corps, assez solidement teints dans leur niasse entière par des pigments verts, simulent une espèce chimique et constituent, à n'en pas douter, la chlorophvllane. » ( i"9 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Influence de la nature du terrain sur la végétation. Note de M. J. Raulin, présentée par M. Duclaux. « Le i5 avril 1891 , on a planté des pommes de terre (Early rose) dans cinq carrés de terre de i are chacun, ayant la composition suivante : A Mélange des quatre terres à volumes égaux B Terre de tourbe à 64 d'humus pour 100 de terre sèche C Terre calcaire à 78 de calcaire » D Terre argileuse à 47 d'argile n E Terre siliceuse à 7.5 de sable » » On a semé sur la moitié de chaque carré l'engrais suivant : Par are. ks Phosphate précipité, acide phosphorique 0,80 Sulfate d'ammoniaque, azote 0,70 Sulfate de potasse, potasse 0,80 Plâtre 1 ,00 » Les pommes de terre ont été récoltées en septembre. » Les poids des tubercules obtenus sont les suivants : Avec engrais. Par are. kg kg A 101,70 2o3,4o B 73,05 (46, 10 C 62,95 125,90 D 36,55 73,10 E 21,75 43 , 5o )) L'ordre décroissant des poids de récoltes, sauf pour la tourbe et le calcaire, est le même avec ou sans engrais, et il est aussi le même qu'en 1890 pour les betteraves et le maïs. » Ces nombres indiquent bien la supériorité d'une terre dans laquelle les quatre éléments existent en proportions convenables, et aussi l'in- fluence de tel ou tel élément quand il prédomine à l'excès; mais ils ne suffisent pas pour déterminer l'influence evacte des proportions des divers éléments d'un mélange, ni pour déterminer les proportions des quatre élé- ments les plus favorables à la culture de la pomme de terre, ce qui est notre but essentiel. )) Pour nous éclairer sur cette question, nous avons fait faire douze cuves en béton de chaux hydraulique, de i'°, 4o de côté et i'",o5 de pro- tondeur, avec écoulement pour les eaux; nous avons mis des cailloux et Sans engrais. Par are. kg 74,00 28,95 36, 3o kg I 48 , 00 57>90 72,60 J2,5o 25,00 5,3o 10,60 ( I I20 ) du gravier an fond sur une hauteur de 10"=", et nous les avons remplies de mélanges différents des quatre terres précédentes. )) Voici quelle était à peu près la composition de ces mélanges : Argile. Humus. Sable. Calcaire. a(').... 61,62 13,39 iSi ,32 100,81 b 8,00 » » » c. . . . 23,11 » » » d 123,24 » e . . . . 6i ,62 6;74 » » /• .... » 40,17 )) » 107,12 i3,3q i35,8i » h .... » » )) )) )) 362, 16 181,32 » « 39>77 201 ,60 k .... » l .... » » » 3oo,oo » Le i4 juin, on a semé des engrais chimiques en proportions doubles de celles de la première expérience; on a planté neuf pommes de terre (Early rose) dans chaque cuve, et l'on a récolté le 5 octobre. » Voici le poids des récoltes : Par are. Par are. kK hs ks kg « 4,985 249 g 5,960 298 b 5,45o 272 h 4,455 223 c 5 , 200 260 i 5 , 490 274 d 4,490 22.5 / 5,2o5 260 e 4,725 236 k 4,575 228 / 5,3oo 265 l 4.3i2 2i5 » Il est à remarquer que ces nombres sont bien plus rapprochés que ceux de la première expérience : or, ces douze mélanges contiennent des proportions notables des quatre éléments : sable, argile, humus, calcaire, tandis (pie certaines terres de la première expérience manquent presque complètement de certains d'entre eux : » D et E n'ont que des traces d'humus; B n'a presque pas d'argile. » En résumé, la récolte diminue sensiblement à mesure que l'argile et le calcaire augmentent : elle augmente avec les proportions de sable et d'humus. Le mélange type a, pour donner le maximum de récolte, de- vrait donc être enrichi en sable et en humus, les proportions d'argile et de calcaire devraient v être diminuées. (') a était le mélange A des expériences précédentes et contenait les propoitions indiquées d'argile, d'humus, de sable et de calcaire. ( T'2I ) » En d'autres termes, le mélange ((iii se rapprocherait le |)lus de la (er- tilité maxima contiendrait : kg (' Argile. . . 8,00 pour des poids des autres élénieiUs égaux à ceu\ du mélange l>'pe a. \ Humus . . 107, 12 » N" 1 ' Sable . . . 302, 16 » Calcaire. 39,77 " » Si l'on calcule les éléments de 100 parties de terre satisfaisant à cette condition, que le rapport du poids de l'un des éléments à la somme des autres soit égal au rapport du poids de cet élçment ilans le Tableau n** 1 à la somme des autres dans le mélange type a, on arrive à la compo- sition suivante : ! Argile 2,64 j Humus 23 , 3o f r. , , /- / 100,00. Sable 67,20 ' Calcaire 6,86 » J'ai à peine besoin de dire cpie ces quelques résultats ne sont guère cités ici que comme spécimen d'un travail plus étendu qui exigera plu- sieurs années. Voici, en effet, les desiderata de cette expérience : » Les pommes de terre ayant été atteintes de la maladie, les résultats ne sont pas absolument comparables. » Les diverses terres sont naturellement pourvues de matières fertili- santes : potasse, acide phosphorique, azote assimilable, en proportions différentes, en sorte qu'il n'y a pas identité sous le rapport de l'engrais. )) Les variations de poids des divers éléments ne sont pas aussi éten- dues que je l'aurais voulu, étant limité par la composition même des terres employées. )) Enfin, pour admettre que le Tableau n" 2 représente le meilleur ter- rain pour la culture des pommes de terre, je suppose que la quantité d'argile, par exemple, la plus favorable au point de vue de la fertilité, pour des poids déterminés d'humus, de calcaire et de sable, est encore la meilleure, lorsque, la somme des trois éléments restant constante, le poids de chacun d'eux varie, ce qui n'est peut-être pas rigoureusement exact. » Le problème à résoudre a une étendue considérable; il peut se poser en ces termes : » Trouver la composition physique que doit réaliser un terrain absolument stérile pour donner, avec une quantité donnée d'engrais chimique, le maximum de récolte d'une espèce déterminée. » Pour arriver à obtenir les principaux éléments de ce problème, il faut C. R., 1895, I" Semestre. (T. CXIV, N" 20.) '4-'> ( .122 ) faire de nouveaux mélanges, avec des variations plus étendues que les pré- cédenles, à l'aide des éléments des terres précédentes séparés par analyse. M II faut épuiser autant que possible, par plusieurs récoltes, les terres sans engrais, afin de mesurer la piirt de l'engrais naturel de cli;tque terre dans la récolte ; il faut enfin vérifier les résultats obtenus, en tenant compte de l'observation faite plus haut, sur la valeur du Tableau n° 2. » C'est dans cet ordre d'idées que nous nous proposons de poursuivre les essais qui précèdent. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Présence de la funiarine dans une Papavéracée. Note de M. J.-A. Battandier, présentée par M. Chatin. « Étudiant depuis quelque temps le meilleur mode d'extraction des sels de glaucine au moyen des feuilles du Glaucium luteum L., j'ai eu l'idée de chercher si le Glaucium corniculalum L. contenait ce même alcaloïde. Ce n'est pas sans étonnement qu'au lieu de glaucine j'y ai trouvé de la fu- marine. La plante essayée était le Gl. corniculalum var. phœniceum à fleurs ponceau, tachées de noir à la base et imitant tout à fait le Papaver Rhœas. La fumarine a été caractérisée : i° par la belle coloration violette qu'elle donne à froid avec l'acide sulfurique monohydraté, coloration que les oxydants font passer au brun, la chaleur au gris verdâtre et que l'eau dé- truit; 2° par son chloroplatinate cristallisé en beaux octaèdres et enfin par la manière dont elle se comporte avec les dissolvants. Ces divers caractères me sont familiers, m'occupant depuis longtemps déjà de la recherche de la fumarine dans les diverses plantes de la famille des Fumariacées. » L'existence de la fumarine dans une Papavéracée m'a paru inté- ressante à signaler, car de tous les principes immédiats, les alcaloïdes sont certainement les mieux spécialisés. Si l'on en excepte la berbérine, aucun alcaloïile bien caractérisé n'a été trouvé dans deux familles différentes. » La caféine, qui est ubiquiste, est un amldé et non un alcaloïde. L'hyoscyamine se trouve dans le Duboisia myoporoides, mais cette plante peut rentrer dans les Solanées. On a bien souvent dit que la corydaline se trouvait dans les bulbes des Corydalis et dans VArislolochia cava, mais c'est là une simple erreur de synonymie qui remonte à VHistorui slupium de Fuchs, où le Corydalis cava est nommé ArisLolochia. » D'autre part, aucun caractère sérieux ne sépare plus les Papavéracées des F«/nrtnace'e^, depuis la découverte des laticitères dans cette dernière famille. La présence de la funiarine chez une Papavéracée est donc un ar- gument de plus pour leur réunion. ( II23 ) » Les alcaloïdes de divers Hypecoiun, du Bocconia frutescens, de VEschschohzia californica donnent avec l'acide sulfurique une réaction fort semblable à celle de la fumarine, mais je n'ai point réussi à faire cristal- liser leurs chloroplatinates. » La fumarine semble exister dans les parties vertes de toutes les Fuma- riacées que j'ai pu me procurer, appartenant aux genres ou sous-genres Fumaria, Petrocapnos, Plaiycapnos, Sarcocapnos, Ceratocapnos, Corydalis, Dlclylra. Je n'ai pu, le plus souvent, faute de matériaux, que constater la réactioa par l'acide sulfurique; mais j'ai retiré cet alcaloïde pur et cristal- lisé de divers Fumaria et du Diclyira formosa. « ANATOMIE. — Sur quelques anomalies musculaires chez l'homme. Note de M. Ferxaxd Delisle, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Le 8 avril dernier mourait à l'hôpital Beaujon le nommé Couani, âgé de 25 ans, l'un des individus de la bande d'Indiens de TAmérique du Sud exhibée au Jardin d'acclimatation sous le nom de Caraïbes. Il appartenait à la tribu des Arrawaks ou Arrouages, qui habite la rive gauche du Maroni, territoire de la Guyane hoUauflaise. » Grâce à l'obligeance de M. Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jardin d'acclimatation, ce sujet put être transporté au Laboratoire d'An- thropologie du Muséum. M. le professeur Hamy a bien voulu nous charger de le disséquer. » Ce sujet était très vigoureux, très bien musclé, et la rapide maladie qui l'a emporté ne l'avait pas encore amaigri. Le premier fait qui nous a frappé est la coloration du tissu musculaire, beaucoup plus foncée que chez le blanc. Les muscles sont d'un rouge foncé tirant sur le violet. Le tissu adipeux, très abondant, est d'un jaune intense. n La dissection nous a permis de reconnaître l'existence de quelques anomalies musculaires, sur le membre supérieur au biceps brachial et à l'extenseur commun des doigts, sur le membre inférieur au muscle coutu- rier et à l'extenseur propre du gros orteil. » Biceps brachial. — Rien de particulier quant aux insertions, mais, si l'on examine la portion musculaire, on voit que les deux faisceaux qui la composent sont réunis par un tissu cellulaire très lâche et qu'ils sont entièrement séparés jusqu'à 2*=" du point où le tendon inférieur émerge de la masse musculaire ( ' ). (') L. Testut, Les anomalies musculaires chez l'homme, p. 871-372. Paris; i884. ( .1^4 ) » Extenseur commun des doigts. — Les tendons de ce muscle présentent la disposition suivante : après s'être dégainés de la masse musculaire, le tendon destiné au petit doigt arrivé à 4"'° au-dessus de l'articulation métacarpo-phalangienne correspondante s'élargit, s'aplatit; les fibres se divisent pour se porter : les externes directement sur la première phalange oîi elles constituent le tendon extenseur du cinquième doigt, et vont s'accoler à celles de l'extenseur propre du petit doigt sur le milieu de la phalange ; les internes sur le côté externe de la tête de la première phalange de l'annulaire oii elles viennent se fusionner avec celles du tendon spécial à ce doigt. En examinant le tendon de l'annulaire, nous avons reconnu qu'il se décomposait en trois cordons tendineux enfermés dans une gaine commune et que chacun d'eux avait en outre une gaine spéciale. Ayant poussé la dissection jusqu'à la portion musculaire, nous avons reconnu qu'à chaque tendon correspondait un faisceau musculaire d'origine très facile à isoler les uns des autres sur une assez grande longueur. Ces trois faisceaux tendineux sont de volume différent : l'externe est de moitié plus faible que chacun des deux autres, qui sont à peu près d'égal volume. Du faisceau moyen et de sa face profonde se détache un mince filet tendineux qui se porte sur le faisceau interne de l'annulaire. Du bord interne du dernier faisceau de l'annulaire se détache une expansion tendineuse large, aplatie, de forme rrapézoïde, qui se porte obliquement sur le bord externe du tendon du médius ; elle adhère au tendon de l'annulaire sur une étendue de lo™", et n'a plus que 4°"° quand elle rejoint le tendon du médius, au niveau de l'extrémité antérieure du troisième métacarpien, au point où le tendon coulisse sur l'articulation (' ). » Le tendon du médius est divisé sur une longueur de 3*^'" dans sa por- tion carpienne inférieure. » Muscle couturier. — Insertion supérieure normale. Du tendon d'inser- tion inférieure et par son bord antérieur se détache une lame de fibres tendineuses se dirigeant en avant pour se porter obliquement de haut en bas sur le tibia et le ligament rotulien. » Extenseur propre du gros orteil. — Du faisceau musculaire, divisé infé- rieuremeuL en deux chefs, partent deux tendons très distincts, à partir du cou-de-pied et de grosseur différente; l'interne, grêle, va se fixer à la partie postéro-interne de la première phalange du gros orteil; l'ex- (') Une disposition analogue, quoique moins compliquée, a été signalée sur un nègre par M. Chudzinski [Nouvelles observations sur le système musculaire du nègre {Revue d'Anthropologie, t. III, p. 2i et i ; 1874)]. ( II25 ) terne, volumineux, va s'insérer à l'extrémité de la deuxième phalange ('). » Les anomalies musculaires ne sont pas spéciales à l'une quelconque des variétés de l'espèce humaine ; on les rencontre aussi bien chez le blanc que dans les races colorées, et parmi celles-ci, c'est chez les nègres qu'elles ont été le plus recherchées. « Il faut les considérer comme des variations dans la morphologie des muscles et à ce titre elles ont depuis longtemps déjà attiré l'attention des anatomistes. » ZOOLOGIE. — Sur l'origine vraisemblablement lératologique de deux espèces de Triclades. Note de M. P. Hallez, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « M. (1. Dareste, le premier, je crois, a émis cette idée que la térato- génie a dû et peut encore jouer un rôle dans la formation de nouvelles races et espèces, que les conditions spéciales qui sont la cause de telle monstruosité peuvent, à un moment et en un lieu donnés, agir sur un nombre suffisant d'individus de la même espèce, en voie de développe- ment, poiu' que ces individus, devenus adultes, puissent devenir le point de départ d'un organisme nouveau, caractérisé par la particularité térato- logique apparue brusquement chez ses parents. M II y a là une idée juste à laquelle, si je ne me trompe, on n'a pas accordé toute l'altenlion qu'elle mérite. )) Je me propose, dans cette Note, de montrer que deux espèces de Triclades ont, selon toute apparence, une origine tératologique. » Dans le cours de mes recherches sur l'embryologie de ces animaux, j'ai eu occasion d'observer quelques monstruosités. Je ne m'occuperai ici que de deux cas : i° l'anastomose ou la fusion partielle des deux branches récurrentes de l'appareil intestinal; i" la multiplicité des pharynx. » I. Anastomose ou fusion partielle des deux branches récurrentes de l'appareil intestinal. — Ces cas sont fréquents dans le genre Dendrocœlum; je les ai con.statés chez Dendr. lacteum et punctatum. Tantôt les deux branches récurrentes qui, dans ce genre, sont fort rapprochées l'une de l'autre en arrière des oi'ganes génitaux, sont réunies simplement par une ou deux anastomoses transverses, les deux branches restant distinctes en (') L. Testut, toc. cil. ( I I 26 ) arrière de ces anastomoses. Tantôt les deux branches sont fusionnées en une seule, en arrière de leur point de jonction, réalisant ainsi le cas du Dendrocœhirn Nausicaœ, décrit parO. Schmidt. Le premier cas est un simple phénomène de coalescence entre parties similaires qui, d'après mes obser- vations, paraît se produire assez tard, peut-être même chez l'adulte. En tout cas, cette coalescence n'entraîne aucun déplacement des organes copulateurs de la bouche. Ce cas est peu intéressant et très fréquent. » Il n'en est pas de même de l'autre monstruosité, qui est toujours très précoce et qui a pour conséquence le déplacement apparent de l'orifice buccal. La bouche, chez Dendr. lacteum normal, est située franchement dans la seconde moitié du corps, aussi bien chez le jeune à l'éclosion que chez l'adulte. Or, les individus présentant la particularité tératologique en question, ont la bouche médiane ou très peu en arrière du milieu du corps, leurs organes d'accouplement sont, par suite, relativement plus antérieurs que dans les individus normaux. Cette monstruosité est suscep- tible de l'ecevoir deux explications. Ou bien, il y a fusion complète sur la ligne médiane d'une portion notable (souvent la moitié de la longueur) des branches récurrentes préformées. Ou bien l'intestin, qui est primitive- ment droit, ne se sépare jamais, dans sa portion rétropharyngienne, à aucune époque du développement, en deux branches complètement distinctes, mais présente seulement un écartementen forme d'ovale autour du pharynx et des organes copulateurs. Si cette seconde interprétation était la bonne, nous serions ici en présence d'un phénomène d'atavisme, réalisant le cas de Bolhrio plana, intermédiaire entre la forme de l'intestin rhabdocœle et celle de l'intestin triclade. Malheureusement, je ne suis pas en mesure de trancher cette question. » Quoi qu'il en soit, l'espace dans lequel peuvent se développer le pharynx et les organes sous-jacents étant fermé en arrière de bonne heure, il en résulte que ces organes sont gênés dans leur accroissement. Aussi le pharynx de ces individus anormaux est-il souvent tortueux et plissé dans sa gaine comme celui de D. Nausicaœ. En outre, pour que les organes d'ac- couplement puissent se développer, il faut que l'espace dans lequel ils sont resserrés s'allonge. C'est ce qui arrive. D'après les mesures que j'ai prises sur des exemplaires adultes en état de plus grande extension, chez les individus normaux, la longueur de la branche antérieure de l'intestin est à celle des branches récurrentes comme 3 est ;i 5, tandis que, chez les individus anormaux, ces mêmes longueurs sont entre elles comme i est a 2. Il en résulte que la région supérieure du corps s'est relativement plus ( i'27 ) accrue dans les individus tératologiques que dans les autres. C'est pour- quoi la bouche se trouve être presque cenirale. Je ferai remarquer que ces individus anormaux ne m'ont pas paru moins sensiblement aplatis que les individus normaux, ce qui pourrait être présenté comme une objection à ma loi embryogénique des Triclades et des Rhabdocœlides. Mais je rap- pelle que l'allongement de la partie postérieure du corps est produit ici secondairement, qu'il ne résulte pas d'un phénomène embryogénique précoce, et que, par suite, ce cas échappe à la loi que j'ai énoncée. « Le cas tératologique que je viens de faire connaître n'est pas excessi- vement rare. Il est intéressant de constater que toutes les particularités que j'ai signalées se retrouvent dans l'espèce de Corlou et de Céphalonie dé- crite par O. Schmidt sous le nom de D. Nausicaa. Je crois que cette es- pèce doit être considérée comme d'origine tératologique. » IL Multiplicité des pharynx. — Ces cas me paraissent être très rares. Je n'en ai observé que trois. » i" Polycelis nigra adulte. Deux pharynx soudés à la base, pouvant fonctionner d'une manière tout à fait indépendante, et semblant être pro- duits par traumatisme. » 2° Planaria polychroa jeune. Tandis que, dans le cas précédent, on a un pharynx bifide à deux ouvertures dislales, dans ce second cas, les deux pharynx sont indépendants sur toute leur longueur, mais sont très rappro- chés l'un de l'autre par leur extrémité proximale; ils sont également développés, bien que l'un soit un peu plus médian que l'autre. » 3" Planaria polychroa adulte. Deux pharynx indépendants, un peu inégalement développés; l'un est médian, très légèrement dévié à gauche, l'autre s'insère près du premier sur la branche récurrente droite : c'est celui-ci dont la taille est un peu moindre. » Dans ces trois cas la bouche est unique. » Le genre Phagocata, dont on ne connaît qu'une seule espèce, Ph. gra- cilis, présente tous les caractères du genre Planaria dont il ne se distingue que par la multiplicité des pharynx, dont un médian plus grand et huit à neuf paires de jiharynx plus petits insérés le long des branches récur- rentes. Il me paraît difficile de ne pas considérer cette multiplicité des pharynx, de même que la polydactylie, comme un fait tératologique fixe et devenu un caractère spécifique et même générique. » En terminant, je ferai remarquer que les espèces d'origine tératolo- gique doivent, à moins qu'elles ne soient très anciennes, avoir une distri- bution géographique peu étendue. C'est précisément le cas de Dendro- ( tI28 ) cœlum Nausicaœ. et di> Phagocata gracilis qui sont cantonnés exclusivement, le premier dans les îles Ioniennes, le second en Pensylvanie. » ZOOLOGIE. — Sur la théorie des feuillets et te parablaste. Note de M. F. Houssay, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La formation du système circulatoire chez l'Axolotl, étudiée à des stades très nombreux et très précoces, offre un grand nombre de faits inté- ressants. Je me propose de signaler ici ceux seulement qui permettent une comparaison entre les diverses productions sorties successivement des deux couches primordiales de la Gastnda : l'ectoderme et l'endoderme. Le tableau suivant résume, telles qu'elles m'apparaissent, les sorties suc- cessives dont il est question. SEpiblaste. Neuroblaste. „... . i loavecle mésoblasle : canal du pronéphros. (Plus trois \ , 1,1 . • • 1 .• 1 2" avec le parablaste : vaisseau sanguin latéral. ' 3" avecle métablasle : ouvertures des fentes branchiales. i Mésoblasle avec une partie axiale de rebut Notocorde. ) i Parablaste Subnotocorde. Endoderme. I „ , i.i \ [ Métablaste . . . Métacorde (ru- ( Protohvpoblaste. i ,. , , i . ) j- . • \ ■^ ( Deulohypoblaste. < dimentaire). > Hypoblaste. . . » Avant toujours réservé mon opinion sur la signification de la méta- mérie; je crois pouvoir aujourd'hui considérer comme fondée, dans ses traits essentiels, la théorie de Sedgivici- ('); le tableau précédent montre les modifications que j'y voudrais apporter. De plus, je partage l'avis que la schizocœlie est un processus dérivé de l'entérocœlie, et j'espère ajouter une preuve à celles que l'on connaît. » Les faits nouveaux qui permettent d'établir les comparaisons indi- quées ont trait surtout à la sortie du métabhisle et du parablaste. ,T'ai parlé déjà de la première formation (^), je rappelle qu'elle est rigoureusement du type entérocœlique primordial, j'ajoute producteur de métaméne. Le devenir de cette formation dans la réijion non branchiale sera traité en (') A. Sedgwick, Quart. Journ. of Micr. Se: i88'(. (^) Comptes rendus, avril 1891. ( "29 ) détail dans un mémoire prochain. Je signale encore qne ses contacts avec l'épiblaste conservent leur métaniérie, toutefois, ils penvent se réunir en un canar(myxine). Le métablaste me semble caractéristique des Verté- brés, y compris Balanoglossus, plus que toute autre particularité. » La première ébauche du parablaste est segmenlce. Je n'ai pas réussi à lavoir insegmentée, malgré les stades très rapprochés que je possède. Elle sort, dès le début, du protohypoblaste, par plaques en face des myotomes. L'intestin n'envoie pas de prolongements vers ces fragments détachés à la périphérie de sa paroi. Ils sont donc moins entérocœliques que les poches métablastiques (branchiales) sorties après eux; mais, en raison de leur métaniérie originelle, ils le sont plus que les segments mésoblastiques sortis avant eux de l'endoderme. Voilà, semble-t-il, sur un même animal, un intermédiaire entre l'entérocœlie et la schizocœlie. » Le métablaste et le mésoblaste ont avec l'épiblaste des contacts con- nus. Il en est de même du parablaste; et ce fait est capital. A sa partie pos- térieure, chaque parablastumère envoie, entre le myotome qui lui corres- pond et le suivant, une file de cellules qui va prendre contact avec l'ectoderme entre l'ébauche du nerf latéral peu prononcée et le canal du pronéphros. Ces contacts, d'abord métamériques, se réunissent pour former le vaisseau sanguin latéral ([m va du nez jusqu'à la partie posté- rieure du tronc. » Sauf omissions à réparer dans mon mémoire in extenso, ce vaisseau n'a pas été décrit chez l'embryon. Sa connaissance est de premier intérêt pour comprendre les vaisseaux sanguins de la tête, car il est homod yname de la veine jugulaire externe (^G'oiie) ('). C'est également la partie anté- rieure de ce vaisseau qui a été suivie par H. -H. Field (-) depuis le proné- phros jusqu'à l'œil; il l'appelle t'ameau dorsal du pronéphros. Ce vaisseau reste métamériquement relié avec les troncs sanguins profonds, métamé- riques eux aussi, en particulier les aortes. » I^a veine subintestinale, le cœur, les vaisseaux de Mayer, les vaisseaux branchiaux, les veines cardinales et les aortes dérivent de cette émission parablastique. » Pour compléter le rapprochement entre les trois productions sorties de l'endoderme, disons que chacune abandonne une partie axiale dere])ut (') Enlivicklungsgeschiclite der Uiike; 1873. (') II.-H. FiuLD, Bull, of Mus.of Comp. Zoolog. al Harvard Col/egc. Canhiid'^e, (U.S.); 189.. C. R., i8y2, >" Se/iicslrc. (T. C\\\ , «' 20.) ' 1^^ ( ii3o ) destinée à dégénérer (voir le tableau). A la sortie du métablaste corres- pond aussi un début de formation axiale métamérique ; mais elle arrive à peine à quitter la paroi du deutohypoblaste. » Remarquons que ce rebut axial est d'autant moins important que la sortie à laquelle il appartient a mieux gardé son caractère entérocœlique. De plus, il n'y a aucune raétamérie dans la notocorde, elle est visible dans la subnotocorde et tout à fait nette dans l'ébauche axiale de la série mé- tablastique. » Il est inutile d'ajouter que je rejette complètement le mot de méso- derme comme désignant un troisième feuillet comparable à l'ectoderme et à l'endoderme. Plusieurs embryologistes le considèrent déjà comme défini par sa genèse (sortie entérocœlique ou schizocœlique de l'archentéron). Il convient de plus d'affirmer qu'il n'est pas un feuillet nouveau. Il est de la même valeur (pas plus) que le parablaste ou le métablaste en tant que déri- vés endodermiques, ou parmi les dérivés ectodermiques il est de même va- leur que le neuroblaste ou le myoblaste, chez les types (Turbellariés) où l'ectoderme le fournit en plus du neuroblaste. Si donc on parle de trois feuillets, pourquoi jkis de six? » Pour terminer, je crois pouvoir énoncer cette loi générale comme extension de la théorie de Sedgwick, et en remplaçant toute schizocœlie par une entérocœlie correspondante. » I.e point de départ de tous les systèmes d'organes des êtres même compliqués est le résultat d'un accroissement de leur surface (extérieure ou entérique) sans nouvelle augmentation de volume. De là, série d'invo- lutions de ces surfaces. » Il y aurait lieu de développer comment ces accroissements spéciaux de la périphérie (faits ontogéniques) peuvent se concevoir comme hypo- thèses phylogéniques, par cela qu'en croissant, l'animal augmente son poids comme le cube des dimensions, tandis que ses rapports avec le monde extérieur (sensitifs ou nutritifs) ne croissent dans le même temps qu'en suivant le carré des mômes dimensions; d'où rupture d'équilibre à compenser. » ZOOLOGIE. -- Les racines du nerf alaire chez les Coléoptères, IVote de M. Alfred Binet. H L'étude des racines du nerf alaire chez les Coléoptères présente cet intérêt que, par la comparaison des types, elle permet de fixer les pro- ( >>3i ) priétés de ces racines, et elle résout ainsi, par l'observation microscopique directe, des cpiestions de physiologie cpii sont extrêmement complexes. C'est ce que je voudrais montrer en quelques mots. )) Si l'on prend pour sujet d'étude un Coléoptère qui présente la faculté du vol bien développée, et qu'on examine, par la méthode des coupes, la structure interne des ganglions thoraciques qui donnent naissance aux nerfs des ailes, on constate que ces nerfs présentent chacun deux racines; ces racines ne se séparent qu'après la pénétration du nerf dans l'intérieur de la masse ganglionnaire; l'une d'elles se dirige vers la région ventrale du ganglion, et on voit ses fibres aboutir à l'organe auquel j'ai proposé de donner le nom de colonne ventrale : c'est une colonne double et svmé- trique, qui s'étend d'avant en arrière dans la région ventrale des ganglions sous-intestinaux et qui est formée par une substance fibrillaire très dense, laquelle se noircit fortement sous l'influence de l'acide osmique. » Outre cette racine ventrale, le nerfalaire émet une seconde racine, qui diffère principalement de la précédente par la direction de ses fibres; elle est destinée à la région dorsale du ganglion, région qui est constituée par de la substance fd^rillaire ne présentant aucun caractère spécial; la racine dorsale traverse d'avant en arrière la région dorsale du ganglion et cède à cette région, sur son trajet, un grand nombre de ses fibres. » Telles sont les deux racines qu'on rencontre dans le nerf alaire chez un grand nombre des Coléoptères que nous avons pu étudier; ces racines sont surtout bien développées chez les insectes qui ont une grande puis- sance de vol; elles ne manquent à aucune des espèces que nous avons examinées jusqu'à ce jour; nous nous bornerons à citer le Hanneton, le Rhizotrogus, le Cerambyx, le Dytique, le Cybister, le Copris, le Géotrupes, l'Hydrophile, etc. » Quelle est la propriété phvsiologique de chacune de ces racines? Ont- elles des propriétés communes, ou bien l'une d'elles est-elle composée de fibres sensitives, et l'autre de fibres motrices? Aucune expérience directe n'a permis jusqu'ici de trancher la question. On sait seulement cpie les recherches anciennes de Faivre ont montré que lorsqu'on exerce une com- pression légère sur la face inférieure ventrale du ganglion thoracique d'un Dytique, les pattes de l'animal cessent d'être sensibles en conservant leur motilité; tandis que la compression légère de la face supérieure du gan- glion amène l'effet inverse, c'est-à-dire la paralysie des pattes sans anes- thésie. Faivre concluait de ces expériences que la région ventrale du gan- glion est douée plus spécialement de propriétés sensitives et la région dorsale de propriétés motrices. ( I I 3 2 ) » J'ai pu faire, dernièrement, des observalioiis d'aiialomie comparée (|ui ont confirmé, en les précisant, les déductions de Faivre, et qui m'ont servi à attribuer des fonctions physiologiques distinctes aux deux racines du nerf alaire. » Ces observations ont été faites sur trois genres de Coléoptères bien différents, mais qui présentent ce caractère commun de posséder une pre- mière paire d'ailes, les élytrcs, sans les employer au vol; ces Coléoptères qui ont servi à mes études sont le Timarcha, le Blaps et le Carabus; on peut donner aux Insectes présentant cette particularité physiologique le nom de Coléoptères aplésiques (^(\g a, privatif, elptêsis, vol) pour bien mar- quer que ce qui leur manque, ce n'est pas l'organe du vol, mais la fonc- tion; les deux élytres sont immobilises et constituent un bouclier servant à protéger la face supérieure de l'abdomen ; en d'autres termes, la fonction motrice de l'aile est perdue, mais la fonction sensitive est conservée. )) Or, si l'on examine, chez ces Coléoptères le ganglion thoracique qui donne naissance au nerf des élytres, on constate que le nombre des ra- cines a subi une réduction; la racine dorsale a disparu, la racine ventrale est conservée avec ses proportions normales, qui sont considérables. Cette observation nous paraît démontrer, au moins provisoirement, que la racine ventrale, qui subsiste seule chez les Coléoptères aplésiques, est une racine sensitive. On peut conclure également que la colonne ventrale ofi cette colonne aboutit est un organe sensitif et que la région dorsale du ganglion est motrice. » Nous avons ensuite porté notre attention sur le troisième ganglion thoracique, qui fournit un nerf, dans les conditions ordinaires du vol, aux ailes membraneuses. Chez les trois Coléoptères aplésiques que nous venons de citer, l'aile membraneuse disparaît. Nous n'avons point trouvé, dans le ganglion métathoracique de ces espèces, des racines comparables à celles du nerf alaire, mais seulement une racine ventrale extrêmement grêle, qui nous paraît devoir être assimilée aux racines des nerfs des ganglions abdo- minaux. » En terminant celte Note, nous insistons sur l'intérêt d'une démon- stration physiologique obtenue, sans expérience d'aucune sorte, au moyen de l'observation microscopique directe ( ' ). » (') Travail du laboratoire de M. Balbiani, au Collège de France. ( ii33 ) ZOOLOGIE. — Sur le système nerveux de la Nerita polita. Note de M. L. BouTAN, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans les environs de Suez, cette espèce est fort abondante et il est facile de s'en procnrci- de nombreux échantillons en parcourant les jetées en pierre, sur lesquelles vivent ces animaux. » Mon attention avait été attirée sur ces Gastéropodes par un travail de M. Bouvier ('), qui les a choisis comme types de ses Rhipldoglosses nrlhoneuroïdes, et je mis à profit mon séjour dans cette portion de la mer Rouge pour en préparer un grand nombre de spécimens en vue d'une étude détaillée. » Les rapports entre l'organisation de la Nerita et celle des autres Aspi- dobranches me paraissaient si frappants, que, malgré l'affirmation précise de cet habile anatomiste, je doutais encore de l'absence complète de toute commissure croisée dans le système nerveux : il me semblait impossible d'admettre, sans un nouvel examen, qu'un type si voisin des Aspido- hranches cldastoneures , présentât, sans transitions, un système nerveux orthoneure. n Ce doute est légitimé par les faits, et cette Note a pour but de mon- trer que les Nérites sont bien des Prosobranches chiastoneures . » Au-dessous du bulbe radulaire ou trouve une masse nerveuse formée par les ganglions pédieux et les deux premiers ganglions du centre asy- métrique. Les ganglions pédieux se prolongent sous forme de deux cor- dons, au milieu de la sole du pied. Chose remarquable, ces cordons ner- veux sont exclusivement formés par le centre pédieux, et les ganglions du centre asymétrique ne s'allongent pas simultanément, comme dans l'Halio- tide, la Fissurelle ou le Parmophore. )> En rapport avec cette particularité, nous avons constaté que la colle- rette, ou lobe inférieur du manteau, ne s'étend plus que sur un tout petit espace et est innervée directement par des filets qui proviennent des deux premiers ganglions du centre asymétrique. » Au-dessous de ces deux premiers ganglions, M. Bouvier a décrit un ganglion impair et médian, réuni aux ganglions déjà cités. Ce ganglion n'est antre chose que l'origine de la commissure croisée du côté gauche (') Système nerveux des Gastéropodes prosobranches ; Paris, Masson, 1887. ( i'34 ) qui s"entoure de cellules nerveuses, comme cela a lieu chez les anmiaux voisms. » Cette commissure gauche passe sous le tube digestif pour rejoindre le ganglion correspondant dans le manteau. En même temps, un nerf d'une extrême finesse part du côté droit et vient s'accoler pendant une faible partie de son parcours à cette branche nerveuse principale. Ce mince filet nerveux représente la commissure croisée du côté droit. » Si l'on suit, en effet, son trajet en ouvrant l'animal sur le côté droit et en rejetant avec précaution les viscères du côté gauche, on peut dissé- quer le nerf dans toute son étendue; comme le précédent, il passe au- dessous du tube digestif, remonte le long de la paroi du corps, franchit en dessus la radula et sa gaine et vient déboucher à gauche, dans la cavité branchiale, sur le plancher de cette cavité, au niveau du tiers supérieur de la branchie. » A ce moment il donne deux branches : une branche récurrente qui va rejoindre le cinquième ganglion du centre asymétrique, au niveau du cœur, et une branche montante qui va se perdre dans la partie supérieure de la branchie ; cette dernière donne une anastomose à un gros nerf palléal qui remonte également vers la branchie. ). Cette description suffit pour montrer que nous avons affaire réelle- ment à un système nerveux de Chiastoneure, et tous les naturalistes au courant de la question reconnaîtront sans difficulté le huit de chiffre carac- téristique formé, d'une part, par la commissure croisée du côté gauche et le nerf grêle représentant la commissure croisée du côté droit; cepen- dant le gros nerf branchial que j'ai cité mérite k son tour une description minutieuse. » Ce nerf palléal se détache de la masse nerveuse ventrale formée, en avant, par les ganglions pédieux et, en arrière, par les deux premiers gan- glions du centre asymétrique : il naît de la partie gauche de la masse ner- veuse, par conséquent du premier ganglion gauche, les coupes ne laissant aucun doute sur son origine réelle. » Ce gros nerf se rend directement dans le manteau en traversant le muscle coquillier du côté gauche. Arrivé dans la cavité branchiale, il se bifurque; une branche se détache en avant et reste franchement palléale, une autre se dirige vers la branchie. M C'est là une particularité remarquable du système nerveux de la Nerita et sur laquelle j'insiste à dessein. Dans ce type de Gastéropode, la branchie n'est pas seulement innervée par un ganglion branchial, relié au ( ii35 ) reste du système nerveux par la branche correspondante de la commissure croisée, mais aussi par un nerf provenant directement du premier ganglion situé du côté gauche. w Si l'on supprimait par la pensée cette grêle commissure, la branchie serait exclusivement innervée par ce ganglion gauche et le type aurait une apparence ortlioneure. Grâce à la présence du nerf grêle dont je signale la présence, la branchie chez les Nérites est innervée par deux centres diffé- rents, à la fois par le premier ganglion du côté droit et par le premier ganglion du côté gauche. » On arrive ainsi à cette conclusion singulière : si l'on suppose que ce nerf rudimentaire, visiblement en voie d'atrophie, disparaisse com- plètement, le système nerveux ainsi régularisé devient ortlioneure; mais l'innervation primitivement effectuée dans la branchie par te premier gan- glion droit s'effectue maintenant à l'aide du premier ganglion situé du côté gauche. )) Dans ce cas, cette régularisation apparente masquerait une asymétrie originelle profonde, puisque la branchie droite déplacée à gauche serait occasionnellement innervée par le centre gauche. » En résumé, lé système nerveux de la Neriia polita, aussi bien que ce- lui de la Navicella porcellana (sur laquelle j'ai vérifié les mêmes faits) présente une commissure croisée, comme dans les autres Aspidobranches. » La branche droite de la commissure croisée est représentée par un nerf extrêmement grêle. » La branchie est innervée à la fois par le premier ganglion droit et le premier ganglion gauche du centre asymétrique. M Les cordons nerveux situés dans le pied sont exclusivement formés par les centres pédieux qui portent à leur partie postérieure lesotocystes. Enfin, dans ce type remarquable, la collerette est directement innervée par les deux premiers ganglions du centre asymétrique. » ZOOLOGIE. — Sur l'origine et la formation du revêtement chitineux chez les larves de Libellules. Note de M. Joannes Chatix , présentée par M. A. Milne-Edwards. « L'origine du revêtement chitineux qui protège le corps de l'Insecte a été presque constamment rapportée à un phénomène de sécrétion : l'épi- ( ii36 ) derme (') laisserait exsuder une substance qui, d'abord fluide, se durci- rait au contact de l'air pour former la carapace chitineuse. » Bien que généralement admise, classique même depuis longtemps, cette théorie semble ne tenir aucun compte des faits dont on est témoin lorsqu'on étudie le mode de formation du tégument chez les larves, et par- ticulièrement chez les larves de Libellules. » Dans la présente Communication, je me bornerai à résumer les dis- positions offertes par ce dernier type. Je le choisis à dessein, car il a été l'objet de récentes recherches dont les auteurs , sans tomber dans les erreurs antérieures, paraissent cependant avoir suivi assez imparfaitement l'évolution des éléments chitinogènes; aussi leurs descriptions doivent- elles être complétées ou rectifiées sur plusieurs points. » Comme technique, j'ai employé les divers réactifs usités, mais je me suis plus spécialement servi du vert de méthyle et du brun Bismarck; j'ai à peine besoin d'ajouter que de bons objectifs à immersion sont indispen- sables. » Le tégument se montre d'abord formé d'une couche cellulaire dont les éléments présentent les caractères suivants : » La cellule épidermique est grande, souvent comparable à un cube dont les arêtes seraient émoussées. Sa partie somalique montre un hya- loplasma ou spongioplasma dans les mailles duquel se trouve un para- plasma granuleux et fréquemment pigmenté. Le noyau est limité par une membrane à contours sinueux; dans l'intérieur du noyau apparaît la formation nucléinienne sous l'aspect d'un réseau très net. » En combinant la méthode des coupes avec la dissociation, on arrive à reconnaître assez sûrement les limites des cellules. Il n'en sera plus de même à une époque ultérieure. M C'est dans l'hyaloplasma que s'opère la première modification no- table : tandis que ses trabécules étaient jusqu'ici disposées sans ordre, ou réparties suivant une symétrie radiaire, on les voit s'orienter parallèlement à la surface du tégument. Dans la plupart des cas, le phénomène se loca- lise sur la partie apicillaire de la cellule. Il semble devoir être initialement rapporté à la contractilité de l'hyaloplasma; plus tard, ce sera par voie de différenciation chimique qu'il s'aifirmera et persistera. » Bientôt, en effet, l'état général du protoplasma se montre tout autre : (') Hypodunne, matrice de la cuticule, couclio cliilinogène, elc. ( ''37) c'est d'abord le paraplasma qui se trouble, premier indice de l'imprégna- tion chitinense dont les effets s'accusent rapidement, déterminant une in- duration progressive. Pendant quelque temps, celle-ci n'est appréciable que dans les espaces paraplasmiques, intermédiaires aux lignes hyaloplas- miques, puis elle s'étend à ces dernières, les transformant en autant de strates cliitinifiées. » SuiAie dans l'ensemble de la cellule, la différenciation commence normalement par la zone la plus extérieure et l'on ne saurait admettre la formation mixte, simultanément centripète et centrifuge, décrite par quelques observateurs. Leur conception repose sur une erreur, d'ailleurs facile à commettre et causée par les faits de dislocation qui sont fréquents dansl'hyaloplasma des cellules épidermiqueschez les larves de Libellules; s'y compliquant de variations dans la réfringence des lignes trabéculaires, ils peuvent faire croire à l'existence de plusieurs foyers de condensation ou d'induration du protoplasma. » Les phénomènes qui viennent d'être exposés ne se limitent générale- ment pas à une seule cellule, mais se manifestent en même temps dans plusieurs éléments contigus dont les zones cliitinifiées ne tartlent pas à se confondre. Cette fusion s'étend même au-dessous de la zone cuticularisée, entraînant la disparition des frontières cellulaires. L'épiderme ne se montre plus dès lors que comme une zone plasmatique semée de noyaux et l'on s'explique les interminables discussions qui se sont ouvertes à maintes reprises pour définir l'exacte constitution de la zone chitinogène : les uns la décrivaient comme un tissu franchement cellulaire, les autres comme une simple couche anhiste. L'origine de ces divergences doit être cherchée dans les différences d'aspect offertes par l'épiderme, suivant qu'on l'examine à tel ou tel stade de la cuticularisation. » D'ailleurs, les cellules ne perdent pas toujours leur autonomie; il en est qui la conservent çà et là. J'ai observé le fait et j'ai pu constater qu'il se compliquait d'une particularité dont je n'ai trouvé nulle mention : la cellule, qui a ainsi maintenu son individualité histique, subit la différencia- tion chitinense, non plus sur une, mais sur plusieurs de ses laces, autour desquelles les lamelles indurées se soulèvent en ébauchant des coiffes con- centriques. Certaines préparations sont très démonstratives à cet égard et montrent combien il est imprudent, en Biologie, de vouloir formuler des conclusions absolues. Pourquoi la cellule ne produirait-elle des lames chi- tinifiées que sur une de ses régions? Son protoplasma ne possède-t-il pas, dans toute sa masse, la même activité formatrice? C. R., 1892, 1" Seineslre. (T. CXIV, N» 20.) '4? ( ir38 ) » L'exemple actuel suffirait à l'établir et je [)ourrais en rapprocher cer- tains faits en rapport avec les insertions musculaires, mais dont l'exposé m'entraînerait au delà des limites de cette Communication. )) Il est toutefois une remarque importante qui doit encore v trouver place : les faits corrélatifs de la cuticularisation ne se limitent pas à la partie somatique des éléments éi^idermiques. Ils retentissent sur les noyaux : au début des observations, la formation nucléinienne s'y mon- trait disposée en réseau; puis, subissant en quelque sorte l'influence des manifestations qui se succèdent dans le protoplasma ambiant, elle modi- fiait son mode de groupement pour revêtir enfin l'aspect tout nouveau d'un filament pelotonné sur lui-même. Ces actes de mitose méritent d'au- tant mieux d'être signalés qu'ils paraissent avoir été constamment mé- connus. )) En résumé, les cellules épidermiques produisent le revêtement chiti- neux, non par voie de sécrétion, mais par un processus tout spécial qui oblige à le considérer comme une émanation directe de leur protoplasma se transformant en strates chitinifiées. Ainsi se constituent des lames dont l'épaisseur augmente progressivement et dans lesquelles on peut retrouver la texture trabéculaire de l'hyaloplasma. En s'étendant aux éléments voi- sins, ces faits de différenciation provoquent leur fusion et modifient pro- fondément la texture de la couche épidermique ou chitinogène. )) Ces résultats ne semblent pas seulement devoir modifier les idées admises relativement au mode de formation du tégument des Insectes; ils montrent, en outre, quelles extensions comporte l'étude des formations cuticulaires qui s'imposent de plus en plus à notre attention, surtout au point de vue de l'Histologie zoologique. » GÉOLOGIE. — Sur la structure microscopique des oolilhes du bathonien et du bajocien de Lorraine. Note de M. Bleiciier, présentée par M. Daubrée. « Le mode de formation des oolithes calcaires qui se rencontrent en plus ou en moins grande abondance dans les sédiments marins, et spécia- lement dans ceux de l'époque jurassique, est connu depuis longtemps et attribué à l'incrustation de couches minces successives autour d'un erain de sable sous l'influence du jeu des marées, dans le voisinage des récifs coralliens. Il en résulte qu'ils sont constitués par un noyau central entouré ( 1-39) d'ccailles calcaires concentriques. Telle est, en effet, la structure des ooli- thes de très petite taille (^ millimètre de diamètre et au-dessous, jusque vers i"") de la partie supérieure du bajocien et du batlionien de Lor- raine. » Mais il n'en est pas de même des oolithes de plus grande taille de ces mêmes niveaux, quoique sur leur cassure on ne distingue que des couches concentriques. » D'après des recherches faites sur des oolithes cannabines (3'"'", 4 de diamètre) du calcaire qui forme un horizon caractéristique entre les deux masses de polypiers du bajocien supérieur : sur les oolithes plus petites jmm^5 jusqu'à 2""" de diamètre, plus irrégulières, quoique toujours arron- dies, qui composent le calcaire du bajocien supérieur (bcîlin) ; sur les ooli- thes de i™™, 2™"", 3™™ de diamètre, rarement sphériques de la base du balhonien des environs de Nancy et des environs de Colmar (Alsace), l'écorce des oolithes peut ne pas être simplement formée de couches con- centriques. » En effet, si l'on soumet ces oolithes, que l'on peut se procurer en assez grande quantité isolées, à l'action des acides étendus et concentrés, en complétant ses recherches par l'observation découpes minces, on arrive à une conception différente du mode de formation de ces oolithes. )) Les coupes minces montrent d'abord le corps central ou noyau, qui est le plus souvent un fragment de polypier, d'article d'encrine (souvent un article entier), de coquille bivalve ou univalve, de foraminifère. » Le noyau central dans toutes les oolithes d'une certaine taille, est immédiatement entouré d'une écorce épaisse de calcaire marneux plus ou moins ferrugineux, dans laquelle on peut reconnaître par transparence des formes qui paraissent appartenir au règne organique. » Ce sont d'abord des tubes ou cylindres (les coupes ne permettent pas de se prononcer), enchevêtrés en réseau dont les mailles serrées cou- vrent le corps central. Sur certaines préparations on voit apparaître entre les mailles du réseau des débris de polypiers, de foraminifères, des sec- tions annulaires, des sections de tubes aplatis d'un côté, renflés du côté opposé. » Outre ces corps étrangers, ou y rencontre des tubes assez régulière- ment cloisonnés pour ressembler à des fdaments d'algues, formées de cel- lules placées bout à bout. On peut en compter jusqu'à dix sur une de nos coupes. )) Le traitement des oolithes par l'acide chlorhydrique étendu, puis ( i'4o ) par l'acidç chlorhydrique pur à chaud jusque versTébullition, permet d'i- soler complèlement les tubes enroulés qui forment la presque totalité de l'écorce et de leur reconnaître la qualité de tubes creux. Ils se trouvent isolés après dissolution de tous les éléments calcaires et ferrugineux et sépai-ation par l'eau de la vase argileuse, éléments qui entrent dans la composition de l'oolithe. » En résumé, il paraît démontré que des organismes, dont la détermi- nation ne peut encore être faite aujourd'hui, out concouru à la formation des oolithes d'une certaine taille du bajocien de Lorraine et du bathonien de Lorraine et d'Alsace. » PHYSIOLOGIE. — Les propriétés odorantes des alcools de la série grasse. Note de M. Jacques Passy. « J'ai pensé que rien ne pouvait jeter plus de lumière sur la question des odeurs que l'étude méthodique d'une série organique. J'ai commencé par la détermination des minimums perceptibles de l'alcool éthvlique et de ses homologues. Les résultats sont réunis dans un Tableau. » Quelques mois sont nécessaires pour indiquer la provenance et le Irailemenl des alcools, dont la pureté doit être absolue. » ISalcool niélhylique provenant de la saponification de l'éther méthjloxalique m'a paru impropre à cet usage; il retient quelques traces de produits accessoires, suffi- samment odorants, vu l'odeur très peu marquée de l'alcool lui-même, pour fausser les résultats. Celui qui m'a servi est un alcool d'industrie très pur de l'usine de Scheurer- Kestner, tout à fait exempt d'acétone et de mélhylamine ; il retenait encore une lé- gère odeur d'empyreume dont j'ai pu le débarrasser par des traitements au charbon et des rectifications sur la soude caustique et le sodium. Toutefois, comme celte action fait reparaître l'odeur de méthjlamine, il est nécessaire de traiter en dernier lieu par une petite quantité d'acide oxalique. )) Pour ïalcool éLiiylùjue, il m'a suffi de rectifier sur la soude l'alcool d'industrie le plus pur possible (anciens établissements Savalle), en ne recueillant que les portions centrales. Les alcools supérieurs et les isomères ont été mis à ma disposition par la maison Claudon qui en fait sa spécialité. Minimums en millionièmes de gramme par litre d'air. Alcools. Primaires. Secondaires. Tertiaires. Méthylique looo » " Ethvlique 'ioo » » r^ropylique lo à 5 !\0 » ( "4i ) Alcools. • Primaires. Secondaires. Tertiaires. Butylique normal i » lo à 20 Isobutylique 1 » » Ariiylique normal » » 20 à 40 Amylique actif gauche u,G » » Isoamylique inactif 0,1 » » Caprylique » o , oo5 » w Ces chiffres doivent être considérés simplement comme comparables entre eux. Tout l'intérêt réside d'ailleurs dans cette comparaison et dans les rapports qu'elle montre entre la composition chimique et les propriétés physiologiques, puissance et qualité de l'odeur. » Puissance odorante. — On voit immédiatement que la puissauce odo- rante augmente progressivement à mesure qu'on s'élève dans la série. Cette progression devient tout à fait remarquable si l'on s'en tient aux al- cools primaires; en définissant comme je l'ai fait le pouvoir odorant par l'inverse du minimum perceptible, et en preuant celui de l'alcool méthy- lique pour unité, on obtient la série suivante : 1000 Alcool mélliylique i Alcool butylique normal. . . « éthylique 4 » isobutylique « propylique 100-200 « isoamylique inactif. loooo » L'amylique normal manque dans mes expériences, mais en coinparant l'alcool isoamylique inaclif à son isomère l'isobutylique, qui, lui-même, a sensiblement même pouvoir odorant que le bulylique normal, on voit que r.analogie est complète, et que l'amylique normal viendrait très vraisem- blablement se placer à son rang. D'où cette première conclusion : La puis- sance odorante croît régulièrement avec le poids moléculaire. La progression est très régulière pour les trois derniers termes, dont chacun est sensible- ment égal à dix fois le précédent; elle l'est beaucoup moins pour les trois premiers; l'alcool métbylique et éthylique diffèrent peu; de l'alcool éthy- lique à l'alcool propylique, il y a un saut brusque. Cette progression se retrouve-t-elle dans les alcools secondaires? Il ne m'est pas permis de me prononcer à cet égard, n'ayant pu essayer que deux d'entre eux; toute- fois, le pouvoir odorant de l'alcool caprylique (octylique secondaire) étant égal à huit mille fois celui de l'isopropylique, cette progression paraît bien vraisemblable. » Je n'ai eu que deux alcools tertiaires à ma disposition, mais ils suffi- sent à montrer que, s'il existe une loi régulière, elle doit être entièrement ( Il42 ) différente. Parmi les alcools non normaux, on remarquera la notable diffé- rence entre l'alcool amylique gauche et l'alcool inactif. » Il est intéressant de comparer maintenant non plus les homologues, mais les isomères. On voit que l'alcool secondaire a un pouvoir odorant moindre que l'alcool primaire. '■ "■ Minimums perceptibles. Alcool propylique normal lo Alcool isopropjlique 40 et l'alcool tertiaire un pouvoir moindre encore. Primaire. Tcrliaire. Alcool butyllque i .0 à 20 | Mijjj^^^,,^^^ perceptibles. Alcool amylique 0,1 20 a 40 | » En se reportant à la constitution de ces isomères et en remarquant que l'alcool primaire dérive d'un carbure unitaire, l'alcool secondaire d'une double, et l'alcool tertiaire d'une triple substitution, on peut se de- mander si chacun des composants ne conserve pas jusqu'à un certain point son individualité dans la molécule et si la puissance odorante n'est pas en rapport, non seulement avec le poids moléculaire total, mais avec celui des composants. Toutefois ce point appelle de nouvelles recherches. » Qualilé. — Si le pouvoir odorant de chaque terme dépend de sa place dans la série, la qualité de l'odeur est liée à sa constitution, à sa structure moléculaire. C'est ce que montre la comparaison entre les divers isomères. En effet : » 1° Les homologues, dont la constitution est la même et qui ne diffèrent que par C^H- en plus, ont des odeurs extrêmement voisines, à tel point qu'à dose atténuée et physiologiquement équivalente, il est parfois presque impossible de les distinguer. » Exemple : L'alcool méthylique et éthylique ; l'alcool isobutylique et isoamylique. » 2° Les isomères, ayant même formule brute et différant par la consti- tution, diffèrent, et parfois considérablement, les uns des autres. Exemple : Alcool butylique normal Odeur butyrique » isobutylique Odeur amylique » butylique tertiaire Odeur camphrée » 3° Tel isomère se rapproche plus de ses dérivés que de ses isomères. » Exemple : L'alcool propylique (convenablement atténué) se distingue nettement de l'alcool propylique normal, tandis qu'il se rapproche nettement de son aldéhyde, l'acétone. ( i'43 ) » L'odeur caractéristique est donc liée à un certain groupement qui persiste soit dans les homologues, soit dans les dérivés. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l' immobilité des eaux océaniques profondes. Note de M. J. Thoulet. « La publication récente, par MM. Murray et Renard, du Rapport offi- ciel sur les fonds marins provenant de la campagne du Challenger, me semble confirmer d'une manière frappante le fait de l'immobilité des eaux océaniques profondes. Depuis longtemps déjà, j'avais émis cette hypothèse en me basant sur divers motifs, et principalement sur la distribution verti- cale des densités réelles, in situ, au sein de l'Océan. )) Dans le Pacifique sud, au sud de Taïti, à la station 281, par 22° 21' lat. S. et i52°37' long. E., la drague a ramené d'une profondeur de 4362"* une pierre représentée Pi. IV, fig. 3, et qui est un fragment d'un ancien fond de mer. La portion inférieure, en argile rouge avec nodules de man- ganèse implantés, ce qui affirme son origine profonde, est recouverte uniformément, sur une épaisseur de 2''™ environ, d'une couche de cendre volcanique. Celle-ci, examinée à l'œd nu et mieux encore au microscope (Pi. XXI, fig. 2), se montre composée de mica noir, d'augite, de horn- blende dont les grains ont à peu près o^^jS de diamètre, de feldspath pla- gioclase plus ou moins altéré, avec quelques fragments de roches volca- niques et de la magnétite. Les particules les plus grosses, en commençant par le mica, sont déposées immédiatement contre l'argile et augmentent régulièrement de finesse de bas en haut. Le fond a été, après consolida- tion, coupé de fentes et un dépôt de manganèse , formé sur la surface entière de la pierre ainsi que dans les fissures, a réuni le tout en une masse compacte. » Un tel ordre de superposition prouve bien la complète immobilité des eaux profondes. En effet, dans des eaux en mouvement, il est évident que les particules de grosseur différente auraient été diversement entraî- nées dans le sens horizontal par les courants et elles ne se seraient pas déposées ensemble au même point. Elles se sont classées par densités, c'est-à-dire d'après leurs vitesses de chute respectives, les plus petites tombant avec le plus de lenteur, les plus grosses et les plus lourdes |)lus rapidement et, les unes et les autres, sans éprouver la moindre déviation transversale. J'ai reproduit synthétiquementle phénomène en agitant dans ( 'i44 ) un tube de verre des cendres volcaniques de l'Efna avec du mica noir. Après avoir abandonné an repos le tube maintenu vertical, le dépôt s est effectué dans l'ordre inditiué, d'abord le mica, et au-dessus les cendres par grosseurs décroissantes. » L'immobilité des eaux profondes étant démontrée par cette preuve directe me parait communiquer une probabilité plus grande à mon hypo- thèse sur l'existence d'une circulation chimique verticale dans l'Océan, telle que je l'avais énoncée d'après diverses considérations, la distribution des densités absolues, la formation des nodules manganésiens et phospha- tés, de la phillipsile et enfin mes expériences prouvant la diffusion extrê- mement lenLe, quoique réelle, qui s'exerce entre des eaux de mer de den- sités différentes. » J'appellerai l'attention sur une autre figure du même ouvrage (Pi. VII, fig. 5) qui représente un os de baleine dragué à la station 286, latitude 33°29'S., longitude i35''42' E., dans le Pacifique sud, au sud- est des îles Pomotou par 4270™. On y voit des marques arrondies se cou- pant mutuellement et ressemblant à s'y méprendre aux incisions couvrant une omoplate de Balanotus tertiaire découverte à Monte Aperto, en Italie, par M. Capellini. M. de Quatrefages s'était précisément basé sur cette pièce pour admettre l'existence de l'homme tertiaire, car il se déclarait dans l'impossibilité d'attribuer ces marques à une cause autre que l'action d'un instrument tranchant. L'échantillon du Challenger, autant du moins qu'il est permis d'en juger sur des dessins, semble résoudre la question contrairement aux conclusions de M. de Quatrefages. Sur un os trouvé à une pareille place, en plein Pacifique sud, loin de toute terre, à mi-distance entre l'Australie et le Chili, les incisions ne peuvent guère être que les traces de dents de squales. » La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liobdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils l'onneiii, à la fm de l'année, deux volumes in-4°. Tables, l'une par ordre aipliabélique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an et part du i" janvier. Le prix rie l'abonnement est fixé ainsi quil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et, Médan. I Gavault St-Lager. Alger ' Jourdan. ( Ruff. Amiens Hecquet-Decobert. i Germain et Grassin. Angers , , , , _ ,, " r Lacheseel Dolueau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Avrard. Bordeaux Duthu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefouriiier. !F. Robert. J. Robert. V Uzel Carofî. j Baër. ) Massif. Chambéry Perrin. \ Henry. Brest. Caen . . . Cherbourg... Clerniont-Fe< ( Marguerie. I Rousseau. ( Ribou-Collay. , Laniarche. Dijon Ralel. ' Damidot. l Lauverjal. ( Crépin. \ Drevet. / Gralier. La Hochelle Foucher. \ Bourdignon. ( Dombre. I Ropiteau. Lille J Lefebvre. ' Quarré. tJouai. Grenoble. Le Havre . Lorient. chez Messieurs I Baumal. * M°° Texier. Beaud. Georg. Lyon ( .Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille Ruai . Mon tpellier . ( Calas. I Goulet. Moulins Maniai Place. 1 Sordoillet. Nancy •. Grosjean-Maupin. Nantes Nice ; Sidot frères. ( Loiseau. / M"° Vcloppc \ liainia. ' Visconli et G'". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. . . ( Blanchier. foiliers ... , ( Druinaud. Rennes Plilion et Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi - t Langlois. [gnol. ( Lestringanl. S'-È tienne Chevalier. ( Bastide. \ Humebe. \ Ginict. / Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ' Lemaitre. Rouen. S'-Ètie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. Bucharest. chez Messieurs : , , ( Robbers. Amsterdam ., , ., , I Peikema Caarelsen Athènes Beck. [et C'". Barcelone \ erdaguer. I Asher et G'*. 1 Calvary et C". , Friediander el fils. ' Mayer et Muller. Ijoi-ne ' Schuiid, FrancUe et \ G". Bologne Zauichelli el G'". / Ramiol. Bruxelles .Mayolezcl.\udiarte. ( Lebègiie el G'". \ Flaiinann. ' Rauislcann. Budapest Ivilian. Cambridge Deighton, BellelG". Christiania Gamnierrneyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague HiJst el fils. Florence Lœscher el Seeber. Gand Hoste. Gènes Bcuf. Gherbuliez. Genève Georg. ' Slapclinohr. La Haye Bel in fa nie frères. I Bcnda. ■ ' Payol. Barlh. \ Brockliaus. Leipzig Lorenlz. i Max Rube. Lausanne. Londres Luxembourg. . . Milan. chez Messieurs \ Dulau. \ Null. V. Buck. Libr. Gulenber Fuontes et Gapdevll Madrid ^ Gonzaiés e hijo Yravedra. F. Fé. ( Dumolard frère ( Hœpll. Moscou Gautier. ^B / Furcheim. ^|' Naples ' Marghieri di Gi ' Pellerano. / Christern. Neif'-f'ork j Stecherl. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'°. falerme Glausen. Porto Magalhaés. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnîcr. i Bocca frères. \ Loescher et C''. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Samson et Wall ( Zinserling. ( Wolff. Rome . S' Pètersbourg. Liège. Twictmeyer. \ Uesocr. ' Gnusé. ' Bocca frères. ) Brero. i Glausen. RosenbergetSoll Varsovie Gebelhner et VVi Vérone.......... Drucker. ( Frick. ! Gerold el C". Ziirick Meyer el Zeller. Turin . Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES S.CIENCES : Tomes l^'à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91, — (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-^"; L8Sy. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ïome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Méuioii'e sur le Calcul des Perturbations mi'èprouvent Comètes, par M.Hassen. — Mémoire sur le l^ancréas el sur le njle du suc pancréatique dan^ les phénomènes digestifs, parliculiércment dans la digestion des irialiè] grasses, par M. Claude Bernakd. Volume in-4°, avec %i planches ; iS56 15 Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciem pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sé< » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la queslion de leur apparition ou de leur .lisparilion successive ou simultanée. — Rechercher la nati » des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Buon.n. In-4°, avec 27 planches; 1861. .. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 20. TAlUi: DES ARTICLES. (Séance du 16 mai 1892.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBItRS ET DES CORUESPONDANTS DE F/ACADEMIE. Paqes. i M. I'. ScillTZEXBERGEK. — Coiltriliulion à l'Iiistoire (les composés carliosiliciqiirs. . iM. K.-H. Amagat. — Sur la dctermiiuilion ,,89 Pages. (h; la densilé des gaz liquéfiés et de leurs vii|)eurs saturées. Elénjenls du point cri- li(|ue de l'acide carbonique logS NOMINATIOIVS. I\l. Gi:yon est élu Membre pour la Section de Médecine et de Cbii-urgie. en reni|)la- cçnient de feu M. Bichet. ,098 MEMOIRES PRESENTES. M. .1. lîui'i'AnD adresse un nouvel appareil pour l'essai des alcools, auquel il donne le nom de « Microalcooniétre » . . 109S M. At!C.u.s'nN CoiiET adresse un travail avant pour titre : 0 Mémoire descriptif d'un in- slnimenl appelé héliorascope, pouvant in- diquer l'heure vraie, l'heure moyenne et l'heure légale 109IS CORRESPOIVDAIVCE. M. Laussedat prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre laissée vacante par le . décès de M. Léon Lalanne M. DE Ro.MiLLY adresse la même demande.. M. le Sechetaire l'EiiniTCEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance,di\ersOuvragesde M.Émi/e Viard, de M. Biélaivski MM. CODDE, GUÉRIN, NilGRE, ZiELKE, VA- LETTE et Leotard. — Observation de l'é- clipse |)artielle de Lune du 11-12 mai 1892. M. L. Si;iii.io.siNGEii. — Sur la théorie des fonctions fuchsiennes M. Alphonse Demol'lin. — Sur les relations qui existent entre les éléments inlinitési- maux de deux surfaces polaires réci- proques M. l'AUi. Painleve. — Sur les transforma- tions en Mécanique M. W. NicATi. — Échelle physiologique de l'aruilé visuelle. Applications à la photo- niétrie et à la photo-esthésiométrie M. ,1.-M. Crafts. — Sur une méthode de séparation des xylénes M. G. HiNRioiis. — IJétennination mécanique des points d'ébullition des coijiposés à snlistiinlicm terminale simple '099 1099 '099 1099 T I O'i iii3 M. A. Étard. — Méthode d'analyse immé- diate des extraits chlorophylliens. Nature de la chlorophyllane M. J. Raulin. — Influence de la nature du terrain sur la végétation M. .I.-A. Battaxdier. — Présence de la fu- marine dans une Papavéracée M. Kernand Delisle. — Sur quelques ano- malies musculaires chez l'homme M. P. Hallkz. — Sur l'origine vraisemblable- ment lératologique de deux espèces de Tri- clades M. !•'. HoussAY. — Sur la théorie des feuil- lets et le parablaste M. Ali'RED BiNET. — Les racines du nerf alaire chez les Coléoptères M. L. BouTAN. — Sur le système nerveux de la Nerita polita M. JoANNEs Gratin. — Sur l'origine et la formation du revêtement rhitineux chez les larves de Libellules M. Bleicher. — Sur la structure microsco- pique des oolithcs du bathonien et du ba- jocien de Lorraine M. Jacques Passy. — Les propriétés odo- rantes des alcools de la série grasse M. J. TiiouLET. — Sur l'immobilité des eaux océaniques profondes 1 1 1() 1119 1122 II 23 !I25 II2S ii3o II 33 1 135 ii38 ii4o i i'i3 PVHIS. - IMl'KIMKmK GAUTHIER-VILLAKS KT KILS, Quai de-; Grands- \ ugusiins. 55. ' 1892 PREMIEil SEMESTRE. JUL 7 1892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAK MM. EiEî* SFCKÉT^IRES l'EKPÉTrEL.» . TOME CXIV. N" 21 (25 Mai 1892 PARIS, GAUTHIRK-VILLMiS l^r KILS, IMPRlMEURS-LlliKAlKl^S UES COMPTES UENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Q'iai des Graiids-Augiisuiis, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. ADOPTÉ DANS LES SEANCES DES sS JUIN l86a ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hchdomaAaires des séances de l' Académie se coniposonl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à r\cadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a ^|8 pages ou 6 fouilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Tl y a deiK volumes par année. AiiTicLE l*^'. — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre on par un Associé étranger deTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de :")0 pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées a chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les Programmes des priv proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Com.ptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I-es Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font 1 pour les articles ordinaires de la correspondance olïi- il cielle de l'Académie. Article 3. Le hon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. • Ije tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages j)ar année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cepeiulant, si les Membres qui v ont pris j)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'inqîression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 MAI IHU2. PRESIDENCE DE M. D'ABBADIE. HEMOÏUF.S ET COMMÎJrVICATÏO>JS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Sur les chaleurs de conihiistion et de formation de l'alcool et des acides formique et acétique; par MM. Berthfi.ot et Matigxov. « Depuis l'époque oii j'ai découvert la méthode générale pour calculer la chaleur de formation des composés organiques (^Annales de CJiimie et de Physique, [f série, t. VI; iSGS), et le travail moléculaire mis en jeu dans leurs réactions, travail lié intimement avec leur constitution; depuis celte époque, dis-je, les déterminations des chaleurs de combustion des composés organiques, sur lesquelles repose cette méthode, se sont multi- pliées et l'emploi de la bombe calorimétrique a permis d'y atteindre une très grande précision : on peut s'en assurer en comparant les mesures ef- fectuées sous ma direction et que M. Slohmann prend chaque jour soin de répéter avec un zèle exemplaire, indépendamment des nombreuses C. R., iSyo, ," Semestre. (T. C\1V, N» 21.) I^^ ( i>4() ) mesures qui lui sont personnelles. Les unes et les antres fournissent des données des plus certaines pour la discussion des problèmes fondamen- taux de la mécanique chimique des composés organiques. » Toutefois, pour compléter l'ensemble de ces résultats, il est devenu nécessaire de reprendre un certain nombre de déterminations antérieures, faites, soit par d'autres procédés, soit au début de l'emploi de la bombe calorimétrique : c'est un devoir de chercher sans cesse à perfectionner ses premiers résultats. Nous avons entrepris spécialement la revision des chaleurs de combustion des gaz hydrocarbonés, qui ont donné lieu à des divergences inexpliquées : nous espérons être prochainement en mesure de fournir des données plus certaines à cet égard. Aujourd'hui, nous allons présenter nos mesures relatives à trois composés très importants, parce qu'ils sont le point de départ d'une multitude de réactions, savoir : l'alcool ordinaire, l'acide formique et l'acide acétique. » I. Alcool élhylique. — Deux combustions, opérées chacune sur I gramme environ de matière, ont fourni, toute correction faite, pour I gramme d'alcool, 7067''^', 3 et 7o68'^''', d. Movenne : 7o68'^^',o. » Soit pour I molécule = l\Ç)^^ : G^H^Oliq.à .3o-f-30^=2CO^ + 3H^O.. \ + S^oC', , à volume constant. I -h 330'-"', 7 a pression constante. » La chaleur de combustion de l'alcool gazeux à 1 5° sera, dès lors, à pres- sion constante : 4- 336^"', 8. » La formation à partir des éléments : rai / liquide . +69,9 C-(diamanl)-HlI«-hO =C2H«0 | gaz.... + 59,8 ( dissous. -1-72,4 » D'après la discussion des données antérieures, M. Berthelot avait adopté, pour la chaleur de combustion de l'alcool à pression constante, le nombre -l-32't^^',5 {Ann. du Bureau des Longitudes, p. 661; 1892). L'écart est minime, et dès lors les nombreuses déductions formulées anté- rieurement pour la formation des corps dérivés de l'alcool subsistent sans changement. » Signalons, en particulier, la formation des éthers compo.sés. D'après les expériences publiées par l'un de nous, expériences indépendantes de la mesure des chaleurs de combustion, cette formation absorbe environ — s'^^'.o lorsqu'elle est rapportée à l'état dissous dans l'eau pour l'acide, l'al- cool et l'éther. Ce nombre ne peut être appliqué avec probabilité aux corps ( "47 ) purs, que dans le cas où la somme des chaleurs de dissolution de l'acide et de l'alcool est très voisine de celle de l'éther. Mais l'écart est notable pour les acides qui dégagent beaucoup de chaleur en s'hydratant, tels que les acides azotique ou sulfurique, et il peut l'être aussi pour les acides ou les éthers qui affectent l'état solide. » II. Acide formique. — L'acide employé était l'acide cristallisable. Pour le brûler complètement, on a dû y ajouter le quart de son poids de camphre, dont il a été tenu compte. )) Deux combustions ont fourni : pour i»"" d'acide formique, en moyenne, iSëS^^^VS à volume constant, ce qui fait, pour i molécule, = 46^'' (état liquide) : GH=0-+ O — CO-H- IPO : -f- &nF-^\% à v. c; + ôaCai^s à p. c. » Pour l'acide gazeux vers loo", on aurait -t- G7''''',3; mais ce chiffre répond à une densité de vapeur anormale et trop forte, comme pour l'acide acétique, la molécule étant en grande partie doublée; ce chiffre, disons-nous, doit être accru notablement, si on le rapporte à une tempé- rature où la densité est redevenue normale. Si l'on adoptait le nombre trouvé pour la transformation de l'acide acétique gazeux par MM. Ber- thelot et Ogier, dans leurs recherches sur la chaleur spécifique gazeuse de ce corps (et de l'acide hypoazotique ) ('), la chaleur de combustion de l'acide formique, vers 200°, serait portée vers 72^^', 4- )) On déduit de ces données la chaleur de formation de l'acide formique par les éléments : C (diamant) -|- H" + O^ = CH-0^. Cal Acide solide + 1 o3 , 3 » liquide -\- 100,8 u dissous -H 100 , 9 100° : -1-96,0 gazeux vers , ( 200° : -\- 90 environ (') » Ce dernier chiffre est d'accord avec la décomposition exothermique C) Annales de Chimie et de Physique, 5* série, t. XXX, p. SSa et 4o6. (-) A cette température, l'acide formique pur existe et ne se décompose que très len- tement; la décomposition, même à 260°, exigeant aS heures, pour être complète. Elle produit d'abord de l'oxyde de carbone et de l'eau, avec absorption de chaleur ( — 5*^"' d'après nos nouvelles mesures); et vers la fin, elle change de caractère et développe de l'acide carbonique et de l'hydrogène, en devenant exothermique (+ 4*^"', 3 env. d'après les mesures actuelles). Voir Essai de Mécanique chimique, l. II, p. 58, et Annales de Chimie et de Physique. 4" séiie, t. X"VIII, p. 44- ( >iV^ ) (_)_ 4^31,3), constatée par expérience, de la vapeur formique, vers 200°, sous l'influence de la mousse de platine. » Rappelons que l'évaluation de la chaleur de combustion de l'acide formique liquide a varié de -t- ()6''''' (Favre et Silbermanu) à +60^*' (Thomsen) avec diverses valeurs intermédiaires. Le chilfre actuel : + 62*^^', 8, nous paraît définitif. » Si l'on v ajoute la chaleur de neutralisation de l'acide formique par la potasse (+ i3^''',7), on voit que l'absorption de l'oxyde de carbone par la potasse est déterminée par cette dernière substance et accompagnée d'un dégagement de 6*^"', 8. La décomposition de l'acide formi((ue, en oxyde de carbone et eau, par l'acide sulfurique, est provoquée par la chaleur d'hy- dratation de cet acide, qui fournit l'énergie complémentaire nécessaire ; aussi cesse-t-elle lorsque l'acide sulfurique est étendu. » IIL Acide acétique. — Ce corps pur brûle bien dans la bombe, sans aucune addition; deux combustions ont donné en moyenne : -l- 5491™', i pour i^", et ou déduit j)our 1 molécule (liquide) CsH^C^+aO^^aCO^+sH-O +ao(/"',4 à v. c. eL à p. c. » Ce nombre s'écarte à peine de celui de Favre et Silbermanu : + 210*^"', 3. » A l'état gazeux, vers 120° (densité de vapeur anormale), on aura -t- 2 14^'''. 2 environ. » Vers aSo", la densité de vapeur étant devenue normale, on aura, d'après les mesures de chaleurs spécifiques de MM. Berthelot et Ogier, + 2i9C='',3. » La chaleur de formation : C= (diamant) + II' + O- = C'H^ 0^ Cal Acide solide -f-119,7 » liquide -+-117,2 » dissous -1-117,6 • » gazeux vers 120" -1- H2 , i )) gazeux vers 2 5o° 4-107,1 » D'après ces nombres, la décomposition de l'acide acétique gazeux en foriîiène et acide carbonique serait exothermique (-+-6*^°') à 200" et au- dessus. Mais elle le devient bien davantage, comme nous avons eu occa- sion de le dire, en présence ti'un excès d'alcali, parce que la production ( "49 ) d'un carbonate alcalin sature 2 équivalents de base, au lieu d'un seul neu- tralisé dans un acétate. Les déductions que nous avons eu occasion de pré- senter jusqu'ici, relativement à la formation de l'acide acétique par oxy- dation, à sa réduction totale par l'acide iodliydrique et à ses diverses réactions, subsistent sans aucun changement. » Quoi qu'il en soit, nous adopterons désormais les données précé- dentes dans nos études. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques faits touchant l'histoire chimique du nickel; par M. P. Schutzexberger. Il D'après les travaux les plus récents, le poids atomique du nickel, auquel on avait donné diverses valeurs variant de 57,8 à $9, paraît défini- ti\ement être égal à S8,6. » Je suis arrivé aux mêmes conclusions par l'analyse du sulfate de nickel, au moyen d'un procédé très simple et très exact et dont l'emploi m'a permis de mettre en évidence les faits qui font l'objet de cette Note. Le sulfate de nickel pur a été préparé en partant du carbonate pur. Celui- ci est calciné; le résidu d'oxyde est réduit au rouge naissant dans un cou- rant d'hydrogène pur, dans un tube en verre de Bohême; le nickel pulvé- rulent refroidi dans le courant d'hydrogène est enfin dissous dans de l'acide sulfurique étendu de 10 fois son poids d'eau, à chaud. On fait in- tervenir un excès de métal et l'on continue à chauffer tant qu'il se dégage de l'hydrogène. Le liquide «ew/re étant concentré au bain-marie jusquà formation de pellicule fournit par refroidissement une abondante cristalli- sation de sel prismatique à 7 molécules d'eau, qu'on purifie par de nou- velles cristallisations. » Les cristaux sont finalement égouttés à la trompe, séchés entre les doubles de papier, puis à l'étuve à 200", et enfin à 440° dans un courant d'azote sec et pur. La température de 44o" s'obtient en-chauffant par l'in- termédiaire de la vapeur de soufre bouillant et en employant les disposi- tifs de M. Sainte-Claire Deville (cylindre en fer traversé à mi-hauteur par un tube horizontal en fer rivé aux parois du cylindre et portant à la partie supérieure un tube incliné à 45° pour le retour du soufre condensé). » La matière à sécher est placée dans une nacelle en platine, que l'on glisse dans le tube en verre qui remplit la capacité du tube en fer hori- zontal, et dans lequel circule un courant d'azote. ( ii5o ) » Dans ces cuncliLious, la dessiccation est complète, sans perte d'au- cune trace d'acide sulfurique, lorsque le sel s'est déposé au sein d'une liqueur neutre. Cristallisé en présence d'un excès d'acide sulfurique, le sulfate de nickel lelient énergiquement, même après plusieurs recristalli- sations, des traces d'acide sulfurique qui ne le quittent que vers 4oo°. » Le sulfate anhydre est pesé à l'abri de l'humidité et versé au fond d'un creuset en platine qu'il ne doit remplir qu'au tiers. Le creuset est fermé avec son couvercle et porté à une température comprise entre le rouge sombre et le rouge cerise. » On atteint le but en employant un chalumeau d'émailleur à gaz ali- menté par du gaz et de l'air comprimé, fourni par une trompe à vapeur du svstème Wiesnegg. En réglant convenablement l'échappement de la vapeur à 2 atmosphères par le bec de Giffard et l'arrivée du gaz, on obtient facilement une flamme toujours oxydante, dont la température peut être variée à volonté et maintenue constante pendant des heures, allant du rouge sombre au rouge vif presque blanc. Tant que la flamme est oxydante, on n'observe aucune réduction de l'oxyde formé par le départ de l'acide sulfurique anhydre. Si l'on prolonge l'opération pendant une heure, entre le rouge sombre et le rouge vif, il ne reste pas trace de soufre dans le résidu. L'oxyde ainsi formé est très divisé et offre une teinte jaune verdâtre. » Son poids, comparé à celui du sulfate anhydre qui a servi à le former, donne une première valeur du poids atomique du nickel. » 3^', 5o3 de sulfate séché à 44o° ^^i^t donné 1,690 d'oxyde de nickel, d'où l'on tire NiO = 74,57, Ni = ,18, 57. » 2«'',6oo8 de sulfate séché à 440" ont donné i,256i d'oxyde de nickel, d'où l'on tire NiO = 74,72, Ni = 58,72. » Malgré les petites quantités de matière mises en oeuvre, le résultat est satisfaisant; l'opération, en effet, ne comporte aucune cause de perte. » En réduisant par l'hydrogène l'oxyde obtenu, la perte de poids éprouvée, que l'on peut au besoin contrôler par la pesée de l'eau formée, donne un second moyen de déterminer le poids atomique du métal. » Les conditions à observer sont les suivantes. L'oxvde bien divisé et porphyrisé au mortier en agate est placé dans une nacelle en platine. Les pesées se font dans le tube à réduction , rempli d'azote pur et ( -i5i ) sec. Après réduction par l'hydrogène, on remplace l'hvdrogène par de l'azote, afin que le métal réduit ne soit pas en contact avec la moindre trace d'air. A cet effet, rextrémité antérieure du tube à réduction porte un bouchon rodé et creux en verre auquel est soudé un tube à robinet mis en communication avec l'une des branches d'un robinet à trois voies, dont les deux autres sont reliées à des générateurs d'hvdrogène et d'azote purs et secs. On peut donc, à volonté, faire passer l'un ou l'autre gaz. » Le tube à réduction, en verre de Bohème, de o'^.ia à o'",2o de dia- mètre et de o'",25 de longueur, est soutenu par deux boucles en fil de platine. Il est étranglé à son extrémité postérieure et se termine par une courte tubulure de 3""™ à /j'"'" de diamètre, qui peut être obturée par un petit bouchon en caoutchouc. La nacelle contenant l'oxyde est placée dans !e milieu du tube entre les deux boucles; la portion où elle repose est chauffée au moyen d'un bon bec Bunsen à papillon. » Voici, comme exemple, les résultats fournis par les oxvdes obtenus dans les deux expériences précédentes : 1° Oxvde de nickel i ,6865 Nickel 1 , 8245 Poids atomique du nickel. ... .58,5 1° Oxyde de nickel 1 ,252'j Nickel 0,9888 Poids atomique du nickel. . . . 58,53 » L'accord est donc satisfaisant et la méthode est susceptible de fournir des résultats suffisamment approchés. » Lorsqu'on chauffe l'oxyde de nickel jaune A^erdàtre obtenu à ime température comprise entre le rouge sombre et le rouge cerise, dans le creuset en platine où il a été préparé, à une température voisine du rouge blanc il se contracte notablement en s'agglomérant et prend une teinte d'un vert plus franc et plus foncé. Ce changement de couleur est accom- pagné d'une perte de poids de 4 à 5 millièmes. Comme, vu les conditions de l'expérience, on pourrait conserver larrière-pensée d'une réduction par- tielle de l'oxyde sous l'influence de gaz réducteurs de la flamme, il deve- nait nécessaire de modifier le dispositif employé. >i Disons cependant que celte objection tombe immédiatement devant le fait que la perte de poids n'augmente pas avec la durée du chauffage et que, au bout de vingt à trente minutes, elle atteint son maximum. De plus, la flamme employée était toujours oxvdante. Pour écarter toute appréhen- ( ii-";2 ) sion d'une réduction possible, j'ai chauffé un poids connu de l'o-cyde jaune verdâtre, obtenu au-dessus du rouge cerise et donnant par réduction le poids atomique 58,5. dans un tube en platine enveloppé d'un premier manchon en porcelaine vernie et d'un second manchon en terre réfractaire. Les tubes sont fixés dans un fourneau à réverbère alimenté par du charbon de cornue et de l'air forcé par un ventilateur à ailettes d'Enfer. On attemt ainsi une température voisine du point de ramollissement de la porcelaine. Les extrémités du tube en platine et du tube en porcelaine sont protégées contre réchauffement par des serpentins en plomb parcourus par de l'eau froide. » Des tampons d'amiante placés au devant des bouchons, aux extré- mités du tube en platine, protègent aussi contre le rayonnement calori- fique. Le tube en platine contenant la nacelle avec l'oxyde de nickel est traversé par un courant d'azote pur et sec. )) Les changements d'aspect et de couleur de l'oxyde se produisent comme dans le creuset et sont également accompagnés d'une perte de poids limitée. » Voici les données d'une expérience : Oxvde de nickel vert clair obtenu en chaiiflanl le sulfate a u-dessous du rouge cerise 5f , a43 ' Oxyde calciné pendant une heure au rouge blanc dans un courant d'azote et refroidi dans l'azote ôs^asa^ Perte o,38 pour loo. » L'oxyde vert foncé ainsi obtenu a donné par réduction, après avoir été porphyrisê, l^our 5ss 1720 d'oxyde » 4*''i08i3 de nickel Ce qui conduit au poids atomique jg.S. » En ajoutant à l'oxyde calciné l'oxygène éliminé par la calcination, le poids atomique du nickel revient à 58,7. » La perte d'oxygène, constatée directement et indirectement par l'ana- Ivse de l'oxyde, ne peut être attribuée à un phénomène de dissociation dû à l'existence d'un oxyde inférieur de nickel, puisqu'elle est limitée à o./jo pour 100, malgré le courant d'azote qui renouvelle l'atmosphère du tube. De plus, la perle est la même si l'on chauffe au contact de l'air, en ayant soin de refroidir rapidement à la fin. Les choses se passent donc comme ( Il:';3) si, au rouge blanc, la valeur du poids atomique ou du double équivalent du nickel était élevée d'environ une unité. 11 L'oxyde de cobalt, calciné au rouge blanc dans l'azote et dans un tube en platine, perd également o,^ pour loo de son poids, et, d'après l'analyse de l'oxyde, le poids atomique prend une valeur voisine de 60,0. Oxyde de cobalt calciné 3,491 Cobalt réduit 2)757 Poids atomique du cobalt 60,0 » L'oxyde de nickel, provenant de la calcinalion du sulfate au rouge blanc et devenu vert foncé, offre une particularité intéressante, et qui, méconnue, donnerait lieu à des erreurs d'analyse inévitables. » Cet oxyde, bien porphyrisé et chauffé au rouge sombre dans un cou- rant d'hydrogène jusqu'à disparition de toute trace apparente de vapeur d'eau et jusqu'à poids constant, laisse un métal réduit qui retient encore des doses très appréciables d'oxygène, oxvgèneque l'hydrogène n'élimine plus ou n'élimine qu'avec une lenteur telle que la réduction parait être achevée. » Cependant, en conservant le métal dans le tube à réduction bien fermé et rempli d'azote, pendant vingt-quatre heures, à la température ordinaire, si l'on vient à le chauffer à nouveau dans l'hydrogène, on voit aussitôt se produire des quantités très notables de yapeur d'eau; une nou- velle pesée, après refroidissement dans l'azote, révèle une perte de poids très sensible. Ce phénomène se renouvelle le plus souvent deux ou trois fois, avant que l'on atteigne un poids constant. » Ainsi, dans une expérience, 5^', 5i32 d'oxyde de nickel fortement calciné ont donné : Nickel 4'3885 après la i"''^ réduction » 4 > 37 14 après la 1' réduction » 4 , 3540 après la 3" réduction chaque réduction étant faite après un repos de vingt-quatre heures. A partir de là l'abaissement de poids était nulle. Le dernier nombre conduit au poids atomique 60,0. )) Ainsi le métal réduit qui ne cède plus d'oxygène à l'hydrogène au rouge sombre devient apte à en céder à nouveau, après un certain temps de repos. Une fraction de l'oxygène contenue dans l'oxyde fortement calciné s'y trouve donc dans un état particulier d'occlusion. » En dissolvant dans l'acide sulfurique étendu et chaud le nickel rédint U. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N"2t.) l49 ( i«54 ) retenant de l'oxyde occlus, ce dernier reste sous forme d'une poudre très divisée, jaune clair, insoluble dans l'acide sulfurique étendu, et qui passe à travers les filtres. » Cette occlusion a été constatée, d'une manière constante, avec l'oxyde de nickel calciné au rouge blanc et porphyrisé. L'oxyde de nickel jaune verdàtre, modérément calciné, ne le présente pas, pas plus que l'oxyde de cobalt fortement calciné. » Il est aussi à remarquer que le nickel réduit, provenant de l'oxyde fortement calciné, au lieu de s'agglomérer sous l'influence de la chaleur en une seule masse à éclat métallique, reste à l'état d'une poudre divisée, de couleur gris foncé, sans éclat. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les produits du fonctionnement des tissus, et particulièrement des muscles, séparés de l'être vivant. — Méthodes ana- lytiques; par MM. Armand Gautiek et L. Laxdi ( ' ). a III. Avant de tirer les conséquences et conclusions qui résultent de nos observations et analyses, résumées dans le Tableau de la page 1062, il importe d'exposer, en quelques mots, les méthodes suivies par nous pour doser les principes de la viande fraîche et de la même conservée à l'abri de toute altération bactérienne. Nous ne donnerons ici quelques déve- loppements qu'aux méthodes nouvelles, particulièrement à celle qui per- met de résoudre, pour la première fois, le problème délicat de l'extraction totale des bases de la viande et de leur séparation en diverses familles. » A. Eau totale. — L'eau de la viande a été dosée par perte à loS^dans un courant d'acide carbonique sec. Sans cette précaution, le résidu aug- mente sensiblement de poids, sans doute par oxydation, et l'eau semble diminuer. Même observation pour le dosage des graisses. » B. Albuminoïdes solubles et coagulahles , — La viande finement hachée était épuisée par de l'eau distdiée froide; les liqueurs étaient chauffées au bain-marie, concentrées au tiers et additionnées de leur volume d'une so- lution saturée de sulfate sodique et d'une trace d'acide acétique. Le coagu- lum formé était recueilli, lavé à l'eau, puis, avec une solution alcaline faible pour enlever un peu de caséine, enfin à l'eau, à l'alcool et à l'éther. » C. Corps caséiniques. — La solution alcaline ci-dessus, additionnée (') Voir Comptes rendus, même volume, p. io48. ( ii55 ) d'une trace de sels de chaux et saturée exactement d'acide acétique, en fournissait une petite portion. Mais la majeure partie de la caséine qui se produit dans la viande conservée se sépare déjà sous forme de grumeaux insolubles dans la liqueur exsudée de la viande. Oa lave cette caséine à l'eau et à l'alcool, on la sèche et la pèse. » Nous nous sommes assurés que le caillot qui se forme dans l'exsudat de la viande est composé de deux parties : l'une, soluble daus l'eau de chaux, les carbonates alcalins, l'acide acétique très dilué, jouit de toutes les propriétés de la caséine ordinaire ; l'autre, insoluble dans les dissolvants ci-dessus, répond aux caractères d'une nucléo-albumine. On y reviendra. » La matière, spontanément coagulée dans la liqueur d'exsudation de la viande, ne contenait ni syntonine, ni globulines solubles dans les solu- tions de sels alcalins neutres, en particulier dans le sel marin au dixième. )) D. Alhuminoïdes insolubles. — Ils ont été dosés dans la viande hachée lavée à l'eau froide puis chaude, à l'alcool, enfin à l'éther au réfrigérant ascendant, et séchés. On défalquait le poids des sels minéraux insolubles. » E. Alhuminoïdes insolubles peptonisables . — So^'' de viande pulvérisée et lavée à l'eau froide étaient placés à l'étuve à /\o° avec os%5 de pepsine très active; 2'^'' d'acide chlorhydriquc ordinaire et loo^"^ d'eau. On recueil- lait les peptones formées en évaporant la liqueur, séchant, pesant et sous- trayant le poids des sels correspondants. )) F. Bouillon. — Une grande partie de la viande hachée était mise à bouillir avec un excès d'eau, puis lavée à chaud. On obtenait ainsi le bouillon où l'on déterminait la majeure partie des substances suivantes. » G. Urée. — L'urée a été cherchée en précipitant, par le nitrate mer- curique, le bouillon, à peine sensiblement acidulé d'acide acétique, filtrant, saturant la liqueur par le carbonate sodique et ajoutant un léger excès d'azotate mercurique. Il faut toujours maintenir neutre la liqueur, grâce à des additions de carbonate sodique. Le composé mercuriel qui se précipite est décomposé par H^S; la liqueur, concentrée dans le vide à l\o° après neutralisation par le carbonate ammonique, donne un résidu qu'on re- prend par l'alcool concentré pour dissoudre l'urée. Cette recherche a tou- jours été négative. » En même temps que l'urée, lazotate de mercure précipite beaucoup de corps basiques, quoiqu'il ne les sépare pas tous du bouillon. » H. Extraction et séparation des bases. — I^a méthode que nous allons donner et qui est due à l'un de nous {A. Gautier) est pour sa plus grande part nouvelle et d'une application très générale, même aux végétaux. ( ii56 ) » Dans le cas de la viande on précipite, par l'acétate de plomb neutre, le bouillon concentré au ^, dans le vide àioo'',puis refroidi; on fdtre, lave et concentre encore de moitié. Le précipité plombique ainsi obtenu con- tient, en petite quantité, des corps salifiables, que l'on peut enlever au moyen d'une lessive faible de potasse et qui précipitent à froid ou à chaud de leur solution potassique prélablement saturée d'acide acétique lorsqu'on l'additionne d'acétate de cuivre ('). M La liqueur, séparée du précipité plombique précédent est privée de plomb par H- S, concentrée de moitié et dialysée. Toutes les bases passent à travers le dialyseur, la gélatine et les corps analogues restent. » Le partie dialysée, concentrée et acidulée d'acide nitrique, est préci- pitée par le phosphomolybdate de sodium en liqueur acide (- ). Il se fait un abondant et dense précipité jaune de phosphomolybdates des bases, pré- cipité que l'on sépare et lave presque aussitôt à l'acide nitrique très étendu puis à l'eau bien exaclement {^). )) Tous les alcaloïdes sont ainsi précipités, y compris les bases créatini- ques et xanthiques, et l'ammoniaque elle-même. M Le précipité molybdique bien lavé est alors mis à bouillir quelques instants, non pas avec de la chaux ou delà baryte, ainsi qu'on l'a fait jus- qu'ici à tort, mais avec une solution d'acétate neutre de jjlomb en excès. Les phosphomolvbdates sont décomposés; il se fait du phosphate et du molvbdate de plomb, tandis que les bases, avec la majeure partie de la xanthine et de la carnine, passent dans la liqueur qui devient acide (^^). » Après avoir enlevé à la liqueur fdtrée l'excès de plomb et des traces de molybdène par H'^S employé à chaud, on jjrocède comme il suit à la (') La potasse dissout généralement, dans ce cas, un peu de plomb qui précipite lorsqu'on sature la liqueur alcaline. Les bases ainsi séparées du plomb, sont en minime quantité. On les réunit aux Bases B (voir plus loin). (^) Phosj>liornolybdate sadique : I6os^ — Acide nitrique : i 5oS''. — Eau: quantité nécessaire j)our faire un litre. (') La précipitation des bases se continue souvent durant plus de vingt-quatre heures, et Ion |)eul recueillir un peu d'un nouveau précipité jaune, dense, adhérent au verie. Mais il vaut mieux séparer d'abord la grosse partie du précipité de la liqueur qui bleuit par réduction d'un peu de molybdale. (') Le précipité jaune de phosphomolybdate de plomb devient blanc gris ou café au lait ou bleuâtre après ébuUition avec l'acétate de plomb. 11 peut contenir une trace des bases aptes à précipiter par l'acétate de cuivre. On les enlève, au besoin, en trai- tant ce précipité plombique par SO^H* étendu, puis traitant la liqueur acide à chaud ])ar H-S et enfin saturant par la baryte. Les bases resteiU dissoutes. ( '-Sv ) séparation des bases ou des groupes de bases passées à l'état d'acétate. » Ou évapore dans le vide à ioo° la liqueur contenant ces bases, et l'on re|)rend le résidu par l'alcool à 5o° C. Il laisse un résidu (5rt^e5 A). )) Bases A. — Ce résidu contient la majeure partie delà xanthine, sarcine, guanine, carnine et bases analogues, ainsi que la créatine, et la créatinine s'il en existe. On traite par l'ammoniaque faible qui dissout les premières sans toucher aux bases créatiniques. On sépare les bases xanthiques entre elles en laissant évaporer l'ammoniaque : l'adénine et la guanine se sépa- rent; la sarcine et la xanthine restent dissoutes. On précipite la xanthine par le sous-acétate de plomb ammoniacal, la sarcine reste dans la liqueur. » Bases B. — La liqueur alcoolique qui avait laissé indissoutes les Bases A précédentes est neutralisée, concentrée et traitée par le chlorure mercurique. Ce sel précipite une série d'autres bases et laisse une liqueur (Bases C). Le précipité mercuriel est lavé et décomposé par l'hydrogène sulfuré. La liqueur fdtrée bouillante donne : » i" Des bases précipitables par l'acétate de cuivre à froid (ce précipité n'est complet qu'après vingt-quatre heures). Les bases, ainsi précipitées par le cuivre, mises en liberté par IPS, sont acides et donnent des chloro- platinates solubles et cristallisables. Elles rappellent par leurs propriétés les acides carbopyridiques. » 2° Des bases précipitables par l'acétate de cuivre à chaud seulement. Ce sont des bases xanthiques ; elles en possèdent tous les caractères. » 3" Des bases que l'acétate de cuivre ne précipite pas. C'est le groupe le plus important. On sépare des liqueurs qui les contiennent l'excès de cuivre par H-S, et l'on évapore à sec. En reprenant par l'alcool, il peut rester de la guanine, de la créatinine et même de la créatine, tandis qu'il se dissout des bases telles que la névrine C^H"AzO, la choline C^H" AzO^ les butylènediamines et analogues, la neuridine CJïVAz^, les éthylèni- mines, les bases hydropyridiques et homologues, ainsi que des alcaloïdes qui donnent abondamment du pyrrol lorsqu'on les distille avec la chaux. Tous ces corps sont très vénéneux. » Bases C. — La liqueur alcoolique d'où les Bases B ont été précipitées par le HgCl- est privée d'alcool par distillation et traitée par l'hydro- gène sulfuré, puis par l'acétate de plomb; la liqueur liltrée, débarrassée de métaux par IPS, est évaporée. Les dernières bases y sont contenues dès lors de nouveau principalement à l'état d'acétates. On évapore à sec; la créatine et les bases analogues restent lorsqu'on reprend le résidu par l'alcool faible. La liqueur, privée d'alcool, contient les autres bases : oxy- ( ii58 ) éthylènamine, méthylguanidine, etc., que l'on sépare, suivant les cas, par l'emploi successif de l'acide picrique en liqueur acide, et surtout par cris- tallisations fractionnées à l'état de chloroplatinates. Presque toutes ces bases non précipitables par le HgCl° sont vénéneuses. Elles sont moins abondantes que les précédentes. » I. Gélatine, peplones, matières extractives. — La gélatine du bouillon provient surtout de l'action de l'eau bouillante sur les coUagènes de la viande. Elle peut se séparer du bouillon concentré, grâce à sa non-dialy- sabilité, et se précipiter alors par le phosphomolybdate. On la met en li- berté par ébullition de ce précipité avec l'acétate de plomb. » Les matières extractives indéterminées se retrouvent dans la partie du bouillon non précipitable par le réactif précédent; on sépare la liqueur, on la porte à loo" en présence d'un léger excès de baryte, on fdtre, on en- lève la barvte par SO''H-, enfm on évapore, sèche, pèse et soustrait les sels minéraux et autres composés déjà dosés. » Les peptones n'existent dans le bouillon qu'en quantité peu sensible. » R. Graisses et autres substances soluhles dans l'éther. — La viande à déi^raisser doit être pulvérisée, séchée et épuisée à l'éther ordinaire dans l'extracteur continu, L'éther enlève, outre les corps gras, quelques autres substances qui se dissolvent aussi dans l'eau (acides lactique et analogues, lécithines, etc.). On sèche les graisses dans l'acide carbonique. )) L. Glycogène, glycose. — On concentre rapidement dans le vide, à 40°, le bouillon répondant à 3ooS' de viande et, sans fdtrer, l'on précipite par riodure double de mercure et de potassium avec additions successives d'acide chlorhydrique. Après filtration, on ajoute à la liqueur quarante fois son volume d'alcool absolu. Le précipité qui se dépose peu à peu est redissous dans l'eau bouillante et la liqueur, réduite à So*^*^, est additionnée de 4'^'' d'acide chlorhydrique d'un poids spécifique de 1,09; le tout est mis à digérer trois heures à 95°. Dans ces conditions, le glycogène passe tout entier à l'état de glycose, que l'on dose par le réactif cupropotassique grâce au procédé des touches au ferrocyanure ('). » La glycose se recherche, dans le bouillon, par les méthodes ordinaires. » M. Ammoniaque et sels ammoniacaux. — Après faible acidulation, le bouillon concentré au cinquième dans le vide à 45°, est placé sous une (') On ne doit pas, comme on le fait généralement, compter comme glycogène la totalité du précipité que donne l'alcool absolu. La méthode de Brucke, même mo- difiée par Boehm, donne des résultats trop élevés. ( "59) cloche de verre posée sur le mercure dans une large capsule, et au-dessus d'un vase à acide sulfurique décime titré. On fait un vide partiel dans la cloche en aspirant un peu d'air, et par un entonnoir à robinet on laisse couler dans le bouillon concentré un lait de chaux clair. Au bout de huit jours on titre de nouveau l'acide sulfurique. La différence des deux titrages donne l'ammoniaque totale. » N. Sels solubles et insolubles. — Ils ont été dosés par les méthodes ha- bituelles. » O. Gaz. — Ils étaient extraits en général chaque jour par la pompe à mercure. On y reviendra. » R. Acidité. — L'acidité a été prise, dans les extraits faits à froid ou à chaud, en se servant de phtaléine. On soustrayait, pour le calcul, la petite quantité de soude titrée nécessaire pour amener le virage du réactif dans un même volume d'eau distillée. )) Q. Acide lactique libre ; lactates. — L'acide lactique libre était directe- ment extrait par l'éther du résidu du boudlon; celui des lactates était ensuite mis en liberté par un peu d'acide chlorhydrique, évaporation et extraction nouvelle par l'éther. » Dans une partie mise à part on cherchait qualitativement les lactates par la méthode d'Uffelmann (phénol et Fe^Cl" très étendus, dont la cou- leur améthyste passe au jaune par une trace d'acide lactique). » Après avoir fait connaître nos méthodes et résumé nos résultats dans un Tableau d'ensemble, il nous reste à en tirer les conclusions. C'est ce que nous ferons dans une prochaine Communication. » PALÉONTOLOGIE. — SuT le Bramus, nouveau type de Rongeur fossile des phos- phorites quaternaires de la Berbérie; par M. A. Pomel. « Les faunes fossiles de petits Vertébrés ne sont pas faciles à reconsti- tuer, surtout parce que leurs débris osseux échappent, par leur exiguïté, aux recherches des naturalistes. Il faut, pour que ces débris attirent l'at- tention, qu'ils se montrent réunis en quantité considérable dans les gise- ments qui les renferment. C'est le cas qui se présente en Algérie et en Tunisie, dans quelques dépôts récents exploités ou recherchés comme gise- ments de phosphorites, soit dans des fentes de rochers, soit dans des grottes ou dans des cavernes; sauf la question de leur ancienneté, ces dépôts rappellent ceux des Causses du Rouergue, qui contenaient tant de ( ii6o ) richesses paléontoloyiques; la roche plus ou moins concrétionnée est parfois uniquement consLituée par un magma de petits ossements plus ou moins brisés, enchevêtrés sans ordre et sans connexions, et séparés de leur épiphyse, lorsqu'ils n'appartenaient pas à des animaux adultes. Il est le plus souvent très difficile de les retirer de leur gangue à cause de leur fragilité et de leur adhérence à la concrétion cjui les enduit sans garnir tou- jours leurs intervalles. Il me paraît qu'on ne peut attribuer ces accumula- tions qu'aux Rapaces nocturnes qui venaient dans ces refuges de jour achever tranquillement leur digestion. On sait que ces oiseaux engloutis- sent leurs petites proies sans les dépecer et que les résidus de la digestion sont rassemblés en pelotes au centre d'un feutrage de plumes et de poils, et rejetés par la gorge. Ces réjections s'accumulent sous les refuges et, après destruction du feutrage, aidé sans doute par le piétinement des Mammi- fères qui se réfugient dans les mêmes abris, elles constituent le magma osseux, auquel peut venir s'ajouter le guano des Chauves-souris et autres animaux cohabitants. » Le gisement qui fait principalement l'objet de cette Note m'a été signalé dans le pays des Trara de Nédroma, vers Ain-Mefta, par M. Mer- cier, contrôleur des mines, qui s'occupe surtout de la question des phos- phorites du sud de la Tunisie. M. le contrôleur Drot, en résidence à Tlemcen , sur la recommandation de M. l'ingénieur en chef Pouvanne, mon collègue du service géologique de l'Algérie, a bien voulu aller sur place recueillir des échantillons de la roche et des fossiles, pour être sou- mis à une étude attentive de laboratoire. » Ce qui m'avait particulièrement frappé dans le premier échantillon remis par M. Mercier, c'est une mandibule d'un Rongeur, dont les molaires bien conservées montraient la structure si jjarticulièrc de celles des types des Campagnols, des Rats d'eau, Ond;etra et Lemmings. Or ces types sont absolument étrangers à l'Afrique à notre époque; toutes les citations des anciens catalogues d'espèces africaines de cette famille ont été reconnues erronées. Il devenait donc particulièrement intéressant d'en déterminer l'espèce, pour savoir si elle ne se rapporterait pas à quelqu'une des espèces assez nombreuses qui vivent en Europe, en Asie et même dans l'Amérique du Nord, d'où elle aurait pu émigrer. Il v avait aussi à rechercher si elle ne serait pas identique à celle cjue G. Cuvier a fait connaître dans ses Recherches sur les ossements fossiles des brèches de Cette, de Corse et de Sar- daigne, qu'il n'avait pu attribuer à une espèce vivante connue. L'auteur s'est surtout attaché à faire remarquer combien il était intéressant de ( "6i ) constater que le genre Campagnol était étranger à l'époque actuelle à l'ilc de Sardaigne, où le fossile a dû pulluler. C'est le cas qui se présente pour l'Algérie. » Mais j'ai pu bien vite constater que le fossile barbaresque n'avait aucune affinité avec les précédents et que, non seulement il était d'espèce distincte, mais encore qu'il était d'un type assez différent pour constituer au moins un sous-genre, et même assez aberrant dans la famille. Il n'en reste pas moins acquis que dans les temps quaternaires la faune barba- resque possédait un représentant plus ou moins approché d'un type orga- nique qui en est actuellement exclu. » Les molaires montrent sur leur couronne la structure de celles du Rat d'eau, dont elles ont à peu près les dimensions. On y voit une double série d'encoches et d'angles alternatifs qui correspondent latéralement à des arêtes saillantes, 5 en dedans et l\ en dehors à la première dent infé- rieure, 3 de chaque côté aux deux suivantes inférieures et aux deux pre- mières supérieures et 2 seulement avec arête postérieure à la troisième d'en haut. Chez Arvicola cette dernière est beaucoup plus compliquée, ayant trois paires d'arêtes et un fort contrefort postérieur. Dans le fossile les sil- lons sont moins profonds, à angles moins vifs, ainsi que les arêtes, et les lignes d'émail ne se soudent pas d'un côté à l'autre de la couronne, ainsi qu'elles le font chez Arvicola; il en résulte une ligne médiane continue de dentine sur la couronne, au lieu d'une série alternative de petits triangles bordés d'émail ; de sorte que la dent à' Arvicola est, en réalité, formée de deux rangées de prismes distincts, taudis que celle du fossile est un prisme unique fortement sillonné sur les côtés. Ily a plus de ressemblance avec certains Gerbilles, qui ont cependant les molaires bien moins prismatiques et autrement constituées. » Les molaires des Arvicola ne sont jamais radiculées, sauf peut-être chez les très vieux sujets. Dans notre fossile, je les ai trouvées toujours radiculées dès qu'elles percent l'alvéole dentaire; leur fût, quoique fran- chement prismatique, est bien moins allongé. Les deux racines, à la vé- rité, sont très longtemps ouvertes à leur extrémité, mais elles sont de bonne heure parfaitement distinctes l'une de l'autre. La troisième molaire inférieure, un peu plus arquée que dans Arvicola, ne descend pas à la face interne de l'incisive, mais reste tout à fait au-dessus, et ses racines seules s'insinuent un peu latéralement sur cette face. » L'os mandibulaire présente des différences beaucoup plus mipor- tantes. Son apophyse angulaire, restant presque dans le plan général de C. H., 189J, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 21.) 1^0 ( ii6rt ) l'os, ne fait en arrière qu'une légère saillie bordant la branche montante, qu'elle suit très haut sous le condyle pour se terminer en simple petit cran. Il y a une grande analogie de forme avec ce que l'on voit chez les Castors. Dans Arvirola, au contraire, l'apophyse angulaire est basse et se rejette obliquement en arrière en forme de cuilleron fortement crochu et tordu, rappelant du reste, sauf cette torsion, la disposition de cette partie chez lesautres Miiridés. LesLemmings constituent un sous-genre de Campa- gnols hyperboréens, dont une espèce est descendue jusqu'en Auvergne à l'époque du Renne. Ils ne diffèrent à' Arvieola que par leur incisive infé- rieure, ne remontant pas dans la branche montante de la mandibule jus- que auprès du condyle, mais s'arrétant sous la troisième molaire, qui a le fond de son alvéole en dehors et non en dedans du bout de l'incisive comme dans les Anncola typiques. 11 n'y a d'autre différence un peu impor- tante que dans le nombre des arêtes de la première molaire inférieure, de six de chaque côté. Notre fossile diffère moins, en cela, des vrais Amcola, chez lesquels la troisième molaire inférieure, au lieu de rester supérieure à l'incisive, descend beaucoup en y formant une forte saillie intérieure, ce qui, avec la disposition de l'apophyse angulaire, donne à leur mandibule un aspect beaucoup plus tourmenté. » Je possède, d'un gisement voisin, vers El Sarria, chez les Beni-Ouar- sous, des portions de crânes qui montrent une autre particularité diftéren- cielle très importante. On sait que le trou sous-orbitaire, par sa forme et sa position, joue un grand rôle dans la classification des Rongeurs. Chez les Muridés, c'est une fissure plus ou moins étroite, qui s'élargit vers le haut plus ou moins brusquement à la racine de l'arcade zygomatique. Chez Arvicola, la fissure est peu étroite, mais de même forme. Chez le fossile, la fissure a disparu et il ne reste que l'élargissement supérieur qui prend une forme ovalaire et s'arrondit vers le bas, sans toutefois s'être sensible- ment agrandi. Ce n'est pas un passage au trou orbitaire des Écureuils et des Castors qui ne représente que la partie en fissure des Muridés, la partie supérieure s'étant oblitérée. Ce serait plutôt une tendance à la structure des Hystricidés, si ce foramen ne restait pas encore relativement très petit. Ces crânes différent, en outre, de ceux des Rats d'eau, en ce que l'intervalle des orbites est bien plus large, médiocrement étranglé en arrière, convexe en travers ou même un peu déprimé vers l'avant, au lieu de présenter une crête médiane saillante, comme dans le crâne du fossile de l'île de Sardaigne. » Il me semble qu'il ne peut plus rester de doute sur l'autonomie de ce ( Ti6:^ ) remarquable fossile, auquel je crois pouvoir assigner une dénomination spéciale : Bramus barbariis; mais je suis moins aftîrmatif sur ses affinités avec la famille des Campagnols, et il y a lieu de croire qu'une connais- sance plus complète de son ostéologie ne pourra que renforcer ces dissem- blances, en même temps qu'elle nous rendra possible de fixer avec plus de précision sa place dans la série méthodique. » Les deux gisements qui m'ont fourni les matériaux de cette étude sont situés sur les confins occidentaux de l'Algérie. J*ai retrouvé le même fos- sile dans un gisement très analogue situé dans la vallée de la Medjerda, en Tunisie, en face de Souk-el-Arba, près des ruines de Bulla regia, accom- pagné de quelques autres espèces de petits Mammifères également trou- vés dans les gisements des Traras, tels qu'une Musareigne, et un Rat très voisin, mais différent du Mus rattus; ce qui permet d'admettre que la faune dont ces espèces ont fait partie s'étendait dans tonte la zone tellienne de l'Algérie et de la Tunisie. Cette faune comprenait aussi quelques grands Mammifères, dont quelques-uns ont de curieuses affinités avec les Ours, mais de proportions très réduites, et les autres avec des Ruminants du groupe des Gazelles et des Tragélaphes. Mais aucun de ces animaux n'est suffisamment déterminé comme espèce pour nous renseigner sur la phase spéciale du temps quaternaire à laquelle appartient cette formation si particulière de phosphorites. J'essayerai dans une autre Communication sur les autres espèces à déterminer, trouvées dans les mêmes gisements, d'éta- blir au moins quelques probabilités; je me bornerai à indiquer ici que je la crois assez ancienne et peut-être de l'âge des dépôts marins à Strombus mediterraneus de la côte barbaresque. » MEMOIRES PRESENTES. M. Papy adresse une Note sur la théorie des parallèles. (Renvoi à l'examen de M. Picard.) M. DupoNCHEL soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Théorie rationnelle des cyclones et des orages ». (Renvoi à l'examen de M. Bouquet de la Grye.) M. Paquelin prie l'Académie de vouloir bien comprendre dans le con- ( iX'4 ) cours fies Arts insalubres un chalumeau à essence minérale et un foyer (le fils de platine demeurant incandescent au milieu de l'eau, qu'il a pré- sentés en 1891 . (Renvoi à la Commission du concours des Arts insalubres.) JM. PAorE''. = 7' Pi = -y.' ■■■' /'/.= 7' i = y/-; . ,, ... dK' dK' , . . , ,... dK ()K , , SI 1 on désigne par ^; — > -.; — ce que deviennent les dérivées ^— , ^-- de la fonction canonique K quand on y remplace p,, p2< ■■■■, Ph P'"' i> "j> ••• > ";(- ces équations s'écrivent /■ r/6 r dq^ cir (0 0 — -r |-/-^Ql "Y— j '-Ql rdqi+y _ '-di/i^, dK.' dK' dK.' n n N So'il/i^r, u_, .... Hi^, q^, . . . ,qi,,^j') =^ a. une intégrale première de ces équa- tions : à moins que r^one soit un point singulier transcendant de y (j^our toutes valeurs de . . . , '/,vi. ...,(/,, . . . , 6), on peut développer y suivant les puissances croissantes (entières ou fractionnaires) de r If f-^r'o). On montre aisément que : 1° a^ = ^ est une intégrale des équations (i), où ion annule tous les Q,-; 2° que f est de la forme /— /-"(A -\- r'-i]/'+ r*il/"-f- . . .) ou se décompose en une somme d'intégrales de cette forme. Il suit de là qu'on peut toujours remplacer/ par une intégrale régulière dans le voisinage de r = o. Si dans (i) tous les Q, sont nuls, tous les termes du développe- ment de/ sont des intégrales. ( n69 ) » Le point r= o peut-il être un point transcendant de /? Tout d'abord, observons qu'il existe toujours 2k intégrales distinctes de (() régulières pour r=o, par exemple les intégrales r" = rg(r, ..., ii^^, q, 0, 7"). , 0" = h{r ,/,^,,...,y„...,0,7^), ^"^ <,= /(r, ....«,^ ,7,, ...,6,ry:), ' 7/M = m{r w,^, , . . . , y, 0, q"^). Une intégrale / quelconque est égale à F(/",0" u"^^, . . . ,q"^^, . . .)\ elle n'admet r = o comme point transcendant que si /■"= o est un point transcendant de F, quels que soient 0% . . . , m"^, , • . . , 7"+, Aux Q.k intégrales (2) correspondent 2k intégrales 9 = ^ du problème des gèodèsiques relatif à S. Ces intégrales ne sont pas nécessairement dis- tinctes; mais nous allons montrer que, moyennant certaines transforma- tions convenables, on peut toujours de j intégrales distinctes f de (i) déduire j intégrales distinctes (p des mêmes équations où tous les Q, sont nuls. Ceci sup- pose seulement que r=: o ne soit pas un point transcendant dey. » Il est facile, dans tous les cas, de ramener les j intégralesyà la forme où m est égal à oou à i. A ces intégrales correspondent lesy intégrales des géodésiques o); 1 en substituant dans (3)/"'^ à/} et/} à//+(, on donne à m la valeur i. Soit donc 7)1=: i; la dernière intégrale 9^ est toujours distinclie des précédentes; il suffit de prouver que si i est le nombre des intégrales ç,, . . ., cpy_, dis- tinctes, on peut substituer à (3) un système analogue où ce nombre est augmenté d'une unité. Par hypothèse, on a 9,_^, = ¥('f,, . . ., 9,); à l'inté- grale/" = •'— (oùf a le même sens que tout à l'heure) correspond l'inté- grale cp' des géodésiques. Si 'p' est distincte de q, , . . ., 9,, il suffit de substi- C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N° 21.) '31 ( ii7<> ) tuer/" à/v, pour que le théorème soit démoatré; sinon, ou raisonne sur /" comme sur/,.,, et ainsi de suite. » Je dis que l'on arrive ainsi à une intégrale © distincte de 9,, . . -, 9,; autrement, si grand que fût «•,/,+, vérifierait l'égalité ,,, i/>. = F(A ./;■)+/;■^^(/..■•-y;•)+/r'■•F.(/,. ••-/.) ^^^ \ ■ +/r'=- --'iF.c/, //)+/r^]: or, si dans /vi on remplace v et i des variables . . . , ;/,+ V, ^ en fonction de /y,/,, ...,}; (ce qui est toujours possible), la fonction (/,v,) ainsi obtenue n'admet pas /; = o comme point transcendant et se laisse développer suivant les puissances croissantes (entières ou fractionnaires) de/ ; mais, d'après (4), les coefficients du développement dépendraient seulement de/,, . . ., /, et l'on aurait (/v, ) == F'(/, / , • ••,/); les J inté- grales / ne seraient donc pas distinctes. La proposition est établie. » J'ajouterai les remarques suivantes : 1° si lesy" intégrales/sont co/?ipa- tibles fies conditions (/,/) = o sont vérifiées], lesy intégrales 9 sont com- patibles; 2° de / intégrales /algébriques et rationnelles par rapport aux/>,, on peut déduire j intégrales 9 rationnelles distincles. On sait d'ailleurs, d'après un théorème de M. Kœnigs, que si un problème admety intégrales algébriques par rapport à /;;, il existe par le fait même des intégrales ra- tionnelles dont/ au moins sont distinctes. Enfin, quand dans le voisinage de /3, =/J;j = . . . = o, l'intégrale /"se laisse développer suivant les puis- sances croissantes des /?,, ou est le quotient ^ de deux termes ainsi déve- loppés, P et Q ne doivent renfermer chacun que des termes de même pa- rité, sinon on peut déduire de / deux intégrales de la même forme pour lesquelles cette condition est remplie. Cette remarque s'applique notam- ment aux intégrales rationnelles. )) En définitive, chaque fois qu'on connaît le mom'ement du système S pour certaines forces Qi(q,, ...,q,,), on connaît le mouvement de S pour Q, = Q, = . . . = Q^ = o. Il faudra donc résoudre avant tout le problème des géodésiques; on donnera aux 2k intégrales 9, de ce problème la forme la plus simple; quels que soient les Q,, il existe une infinité de systèmes de 2k intégrales / distinctes de la forme : /= 9,(1 + f'^'/j)^ c'est un de ces systèmes qu'on cherchera à déterminer. Ou bien encore on cherchera un système complet d'intégrales / correspondant à un système complet d'intégrales 9,. )) Quand les forces Q, sont très petites, Q, — iz,, /, est de la forme /;■= 9,(1 + er»^,-+-£V*'|; -+-...). ( II7I ) Si l'on veut étudier le mouvement dans un intervalle de temps donné, ou encore si les perturbations apportées par les forces Q, restent très petites dans toute la durée du mouvement, on peut arrêter le développement de/j au second terme. » Les résultats précédents renferment comme cas particuliers les théo- rèmes bien connus de MM. J. Bertrand et de M. Massieu. Il est facile de les étendre au cas où les forces dépendent des vitesses de telle façon que Q, = Q] -I- 0^', les Q), Q° étant homogènes et respectivement de degré [j! = 2, f;."^ 2 par rapport aux pi (exemple, mouvement d'un point mobile avec frottement sur une surface). Plus généralement, ils s'étendent aux sys- tèmes canoniques pour lesquels la fonction K est homogène et de degré <]. par rapport aux variables /?,, ..., p,, q,^^, ..., 979 i,384 ',738 1,880 2™, 00 » 4)273 >' '>979 2,595 3,100 3,562 2™,5o » )) » 3,3i2 4,269 5,268 5,901 Résistance à la vitesse de i '",00 par mètre carré de section mouillée au maître-couple. 37'-^, 7 38''s,4 i5'^SjO 27''?, o 28''ô,4 24'*?, i )) Comme premier résultat de nos expériences, les chiffres inscrits dans ce Tableau permettent de formuler la proposition ci-après, qui présente déjà un certain intérêt par elle-même, à savoir : A des vitesses modérées, pratiquées couramment sur nos rivières, pour des bateaux dont le coefficient de déplacement, très voisin de l'unité, varie dans des limites fort restreintes, l'effort de traction par mètre cube de déplacement, soit par tonne de poids total (^poids mort et poids utile ensemble^, varie encore dans des proportions très étendues, qui peuvent dépasser celle du simple du double. 1) Notre but est, en comparaut les courbes de résistance totale obtenues soit avec des bateaux différents, soit avec un même bateau dans des condi- tions différentes, d'arriver à dégager les divers éléments de cette résis- tance totale. C'est dans cet esprit que de nouvelles séries d'expériences ont été entreprises en 1 8g I et sont maintenant continuées. » PHYSIQUE. — Sur l'équation caractéristique de diverses vapeurs. Note de M. Cii. A\toi.\e. « En rapportant les chaleurs totales X des vapeurs à leur température t et à leur tension/?, on arrive à une relation telle que X = A — Gp"-hct. » Pour les vapeurs, dont Regnault a étiidié les chaleurs totale^ l'expo- sant n varie de n = o,i(l à n = 0,70. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 21.) 1^2 ( '178 ) .) En posant, comme première approximation, n = o,5o, la relation X = c(E-Bv>+0 donne des valeurs de X qui rentrent encore dans la limite des erreurs d'observations. » Avec ces valeurs de X comme abscisses et les valeurs de pv, admises par Zcuner, comme ordonnées, on se rapproche des droites d'où ;?t; = M(X-N); pv = McfE —Bs/p-ht — pi>=:A. {D — iisp-ht); l'équation caractéristique des vapeurs, présentée à l'Académie, le 24 mars 1890, ne serait donc qu'une conséquence de la relation ■ l/y ■* = constante (dépendant de la vapeur). V En adoptant les atmosphères et les litres comme unités de tension et de volume, les expériences de Regnault conduisent à admettre les valeurs ci-après. Éther. X =0,48 (202,5- 9,68 v//^ H- 0> pc — 0,823(383 — 9,68v/5-t-0- X V X V d'api es d'api es d'après d'après la formule la formule la formule la formule t. de Regnault. de Zeu ner. t. 60... de Reg nault. de Zeuner. 0. . . • 94>9 94,0 1285 1272 119,0 119,0 i55 i56 10. . . • 99.1 98,4 843 839 70... 122,7 122,8 118 119 20. . . io3,2 102,8 57. 571 80... 126,4 126,4 92 92 3o... ■ 107,4 107,0 398 399 90... 129,9 i3o,o 72 72 40... 111,3 1 1 1 , 1 285 285 100. . . i33,4 i33,4 58 56 4o. . . Il5,2 1 15, j 208 209 no. . . i36,7 i36,8 47 44 ( 1179 ) o. 10. 20. 3o. 4o. 5o. 6o. Chloroforme. X r:= o, 1567(426 - 5,53 ^ -1- <), pr-— 0,627 (3o5 - ~ 5,53 y//> -H <). X V d'api es d'ap ■es la formule la formule de Regnault. de Zeuner. 66,5 67,0 24o5 2366 68,0 68,4 1492 •469 69,5 69.7 960 956 71,0 7i-' 638 64 1 72,4 72,5 441 443 73,9 73,9 3l2 3i4 75,3 75,3 227 228 X V d'après d'après la formule la formule t. de Regnault. de Zeuner. 70... ■ 76,7 76,6 169 169 80 ■ 78.1 78,0 128 128 90 • 79v5 79'4 99 98 100 80,9 80,8 78 77 no 82,2 82,1 62 61 120 . 83,6 83,5 5o 49 i3o . 84,9 84,9 4' 4o Acétone. X =: 0,4125(345,2 — 14,76^//^ -H <), /)('=rl,20 (345,2 — 14,76 V^P H- 0- 20. . . • "+7,7 147,6 i8i4 1751 80... . 166,6 166,5 234 23l 3o... i5i , I i5i ,0 1189 1182 90... • 169,3 169,3 175 .76 40... . >54,4 i54,3 8i3 818 100. . . ■ 172,0 172,0 i36 i36 5o... . 157,6 157,5 578 58o I 10. . . • 174,5 174,6 107 106 60... . 160,7 160,6 4i3 419 120. . . • i77'0 177,0 85 84 70... . i63,7 i63,6 3o4 3oS i3o. . . • 179,4 179,4 70 68 o. 10. 20. 3o. 40. 5o. 60. Chlorure de carbone. X =0,2045(254,3 — 25,23 y/p -■- t). pv: ; 0,66 (221 ,3 5o,9 52,0 3283 3258 52,7 53,4 2010 '997 54,3 54,9 1282 ,278 55,9 56,2 849 847 57,4 57,6 .578 58o 58,9 .58,9 395 409 60,3 60,2 294 295 25,23 \/ p-\ -0- 70.... 6. ,7 61,4 217 218 80.... 63,9 62,6 .64 i64 90.... 64,1 63,8 125 125 lOO. . . . 65,3 64,9 98 97 110. .. . 66,4 66,0 78 76 120. . . . 67,4 67,1 62 60 i3o.... 68,3 68,1 5o 48 ( ii8o ) Sulfure de cal bone. X — -0 i5-(586- 23 29\/iô 4-0, P ' ^^ I 012(342 — 23 29V^-l-0- > . ^ X «> d'après fl'après d'api es d'après la for mule la formule la formule la formule t. de Reg naull. de Zcuner. /. de Reg lault. de Zeuner. ^ ^ _^^ , ,— ^>. — - -- •- -^ — ^-, . .^ ^ — . 0. . . 90,5 90,0 1800 1758 70... • 97,8 98,2 169 171 lO. . . 9'>7 91,4 1196 1171 80... . 98,6 99,0 i3i i33 20. . . 92>9 92,8 808 8o3 90... • 99,3 99,8 I o3 I o4 3o... 94,0 94,0 565 565 100. . . 100,2 100,5 82 83 4o... 95>i 95,2 4o5 407 IIO. . . 100,7 lOI , I 66 66 5o... 96,0 96,3 297 3oo 120. . . 101,3 loi ,6 54 54 60... 96,9 97'3 222 225 i3o... • 101,9 102,0 45 44 OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Les deux phases de la persistance des impres- sions lumineuses. Note deM. AucChaupextier, présentée pai' M. Brown- Séquard. « Dans un Mémoire que l'Académie a bien voulu récompenser ('), j'ai étudié, sous le nom de persistance des impressions rétiniennes, la phase pendant laquelle une excitation lumineuse, une fois prodnite, paraît se prolonger en gardant la même intensité . y ai montré que cette phase de pro- longation apparente de l'excitation a une durée qui varie en raison inverse de la racine carrée de l'intensité de la lumière excitatrice, et aussi en raison inverse de la racine carrée de la durée de cette lumière. Elle a varié, dans mes expériences, entre o%oo7 et o', 36o. » Mais cette première ])hase est suivie d'une autre pendant laquelle l'impression dure encore, tout en s'affaiblissant, jusqu'à finir par dispa- raître. Il conviendrait de désigner, sous le nom de persistance totale, le temps pendant lequi^l l'impression lumineuse reste perçue à un degré quel- (' ) Recherches sur la persistance des impressions rétiniennes et sur les excitations lumineuses de courte durée (Arckit'es d' Ophtalmologie. 1890, et brochure à part chez. Steinheil) . ( "8i ) conque avant de s'évanouir (je néglige les images successives qui peuvent, dans certains cas, reparaître après la première). )) Je me suis proposé de savoir si les influences, dont j'avais étudié l'action sur la première phase de la persistance, agissaient de la même façon sur la durée totale de cette dernière. » En ce qui concerne d'abord l'influence de l'intensité de la lumière excitatrice, je disposai sur un disque noir un secteur composé d'une série superposée d'anneaux de même grandeur angulaire, mais d'éclairement différent et variant dans le même sens du premier aîi dernier, en choisis- sant pour les former des papiers blancs et gris de plus en plus sombres. En faisant tourner uniformément le disque avec une vitesse convenable, on voit à chaque passage du secteur une série d'images superposées, d'éT tendue angulaire, toujours plus grande que celle du secteur lui-même, mais variant dans le même sens que la clarté de la partie correspondante de ce secteur. » J'ai ensuite remplacé le disque par un fond noir absolu (caisse tapis- sée de velours noir) en faisant tourner seulement le secteur à anneaux différemment clairs, afin d'éliminer la petite quantité de lumière que réflé- chissait le disque. » J'ai aussi opéré avec un éclairage par transmission, en découpant dans un grand disque noir et opaque un secteur que je recouvrais de pa- piers translucides plus dU moins nombreux, suivant la distance au centre. » Dans tous les cas, même résultat : la persistance totale appréciable dure d'autant plus que l'éclairage est plus fort. » Il y a là un nouveau moyen de comparer l'intensité lumineuse des diverses couleurs. Si l'on fait agir sur l'œil deux couleurs de même durée, elles ne persisteront, pendant le même temps, que si elles sont également intenses. En les disposant l'une au-dessus de l'autre sur le même secteur, on peut facilement comparer la durée de leur persistance totale. )) Seulement, je ne suis pas en mesure de tlonner, pour le moment, la loi quantitative qui règle cette durée. M En second lieu, j'ai étudié l'influence de la durée de l'excitation, en me bornant, toutefois, à des durées faibles ne dépassant pas quelques dixièmes de seconde; on sait (^loc. cil.) que, dans ces conditions, une aug- mentation de durée agit sur le degré de la sensation comme une augmen- tation d'intensité; j'ai dit d'ailleurs plus haut que la durée a la même influence que l'intensité sur la phase constante du début de la persistance. ( Il82 ) » Dans le cas actuel, j'avais à présentera l'œil des excitations lumi- neuses de même intensité, mais de durée inégale, et finissant toutes en même temps; par conséquent, le moment d'apparition des différentes lumières devait commencer d'autant plus tard qu'elles devaient durer moins longtemps. » Pour arriver à ce résultat, je disposai sur le disque rotatif un secteur blanc, divisé, suivant la hauteur, en trois ou quatre parties d'étendue an- gulaire variable, diminuant, par exemple, de la partie la plus centrale à la plus périphérique. Le bord terminal du secteur coïncidait avec un seul et même rayon du disque, tandis que le bord initial répondait, pour chaque partie, à un rayon différent. Lorsque le disque tournait, le passage de chacun des anneaux devant le regard commençait à des moments diffé- rents, mais finissait au même instant pour tous; on pouvait aisément com- parer la prolongation apparente de la partie terminale des diverses parties du secteur. » J'ai, du reste, modifié cette expérience comme la précédente, c'est- à-dire soit en remplaçant le disque par un fond noir absolu, soit en opérant avec des secteurs translucides éclairés par derrière. » Or chaque partie du secteur semble d'autant plus se prolonger que sa largeur est plus grande. Nous avons donc le même résultat que pour l'intensité lumineuse, c'esf-à-dire que la persistance totale varie dans le même sens que la durée de l'excitation. » Comme cette dui'ée, de même que l'intensité lumineuse, augmente la force de l'impression ou de la sensation, on peut dire, d'une façon gé- nérale, que la persistance totale est d'autant plus longue que l'impression ou la sensation est plus vive. « Or nous avons vu précédemment que la première phase ou phase constante de la persistance varie justement dans le sens opposé. » Si de la persistance totale on retranche cette première phase, dans laquelle l'impression semble rester égale à elle-même, il reste pour la phase de décroissance de l'impression une loi facile à déduire de ces deux ordres de faits : c'est que l'expression décroît d'autant plus vite que l'excitation est moins grande. » Cette phase de décroissance de l'impression lumineuse s'observe très facilement par comparaison, à l'aide du secteur à anneaux multiples que j'ai employé. « Un dernier fait à signaler est la plus grande durée de la persistance ( ii83 ) totale des impressions au centre qu'à la périphérie de la rétine. Leur brièveté notable dans la vision indirecte explique la supériorité de cette dernière pour la perception des objets en mouvement. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le soufre mou trempé à l'état de vapeur. Note de M. Jules Gal, présentée par M. Troost. « Du soufre, chautïé à une température assez élevée, absorbe une cer- taine quantité de chaleur et passe à l'état de soufre insoluble : il est logique de supposer que la même absorption de chaleur et la même transforma- tion doivent se produire quand on vaporise le soufre; que, par suite, on obtiendra du soufre mou en recevant des vapeurs de soufre à la surface d'un liquide froid. L'expérience, confirmant ces pi'évisions, réussit égale- ment quand on emploie, comme bain de trempe, l'eau, l'acide azotique, plus ou moins étendu, l'acide chlorhydrique, une solution de soude; mais réussit fort mal avec l'ammoniaque. » Le soufre mou ainsi obtenu se présente sous un aspect particulier, en lames minces et d'une couleur jaune clair, bien différente de la couleur du soufre mou ordinaire. Au microscope, si l'on examine une lame encore peu épaisse, on la voit formée de grains arrondis, transparents, accolés en ramifications réticulées. » Il est formé par un mélange de soufre soluble et de soufre insoluble ; mais le soufre insoluble qu'on en extrait semble intermédiaire entre ceux que fournissent le soufre mou ordinaire et la fleur de soufre : en effet, si on le chauffe à loo" pendant une heure, il en reste encore i3,6 pour loo à l'état insoluble, au lieu de o,3 que donnerait le soufre mou ordinaire, et de 23 que donnerait la fleur de soufre ( ' ). )> La proportion de soufre insoluble contenu dans le soufre mou, trempé à l'état de vapeur, varie avec diverses circonstances et notamment avec la température de vaporisation. » Au-dessous de 200", il est bien difficile de donner des nombres, car la vapeur, même entraînée par un courant gazeux, est peu considérable, et les lames ne se forment qu'avec une extrême lenteur. (') Beuthelot, Ann. de Ch. et de Ph., 3"= série, t. LV, p. 211. ( 11^4 ) .) A (les températures plus élevées, fournies par un bain d'huile, j ai obtenu : Proporlion de soufre insoluble Température. pour loo. 2l5 i8 23o 22 245 35 260 28 275 3l 290 34 3o5 36 320 37 » Je me propose d'étudier maintenant l'influence de la température du bain de trempe, et surtout l'influence de la nature de ce bain; car j'ai déjîi vu que l'ammoniaque donne des résultats inattendus. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques azotates basiques. Note de MM. G. Rousseau et G. Tite, présentée par M. Troost. « On a réussi à préparer un grand nombre de sels basiques en chaui'fant en tubes scellés les dissolutions des sels neutres correspondants, en pré- sence d'un agent capable de saturer l'acide libre à mesure qu'il se sépare (métal, oxvde, carbonates alcalino-terreux, urée); mais il arrive souvent que les précipités formés dans ces conditions sont amorphes. » L'un de nous a indiqué le principe d'une méthode qui permet d'ob- tenir à coup sûr des produits nettement cristallisés. Elle consiste à mettre en œuvre, non plus des dissolutions salines plus ou moins concentrées, mais bien les hydrates solides des sels neutres toutes les fois que ceux-ci sont susceptibles de subir la fusion aqueuse. On a réalisé ainsi la formation de plusieurs oxychlorures de fer cristallisé, l'atacamite, d'un nouvel oxy- chlorure de cuivre, des deux variétés du sous-azotate cuivrique ('). » Nous avons entrepris de généraliser cette méthode et de l'étendre à la préparation d'un certain nombre d'azotates basiques cristallisés. Tous (') G. Rousseau, Comptes rendua, t. CX, p. 1082 et 1261; i. CXI, p. 38; l. CXllI, p. 542. ( .185 ) les azotates neutres que nous avons étudiés jusqu'ici se sont comportés conformément à nos prévisions, à l'exception toutefois du nitrate d'ar- gent. Nous avons montré que ce dernier attaque fortement le verre en donnant naissance à un azoto-silicate 7Ag;0, 3SiO", Az-(3^ (" ). » Dans toutes les expériences dont la description va suivre, on a chauffé en tubes scellés, à des tempéralures comprises entre ioo° et 35o°, les hydrates des azotates neutres renfermant 6 molécules d'eau. Sauf dans le cas de l'azotate de chaux, oi^i nous avons dû recourir à l'action de la chaux caustique, nous avons constamment mêlé à l'hydrate solide de petits frag- ments de marbre destinés à neutraliser l'acide au fur et à mesure de sa mise en liberté. » Âzolate ôasique de nickel. — On no connaissait jusqu'ici que le composé amorphe 8NiO, aAz'-O'*, 5H^0 obtenu j)ar Habermann en traitant la dissolution du sel neutre par l'ammoniaque. » Quand on cliauiTe l'hydrate neutre à 6Aq entre 200° et 3oo°, on voit se séparer lentement un précipité vert amorphe constitué par de roxjde de nickel hydraté. En élevant la température jusqu'au voisinage de SSo", l'oxyde amorphe se métamorphose au bout de deux ou trois jours en beaux cristaux verts, agissant sur la lumière pola- risée et dont la composition correspond à la formule 0?s'iO, Az^O% 4H-0 (-). L'eau bouillante ne les décompose pas. » Azotate basique de zinc. — On a décrit un grand nombre de sous-azotates de zinc. Mais, à l'exception du sel 4ZnO, 3 Az-0^, 3H-0 décrit par Gerhardt, qui n'a pas fait connaître les conditions de sa formation, tous ces composés sont amorphes et constituent probablement des mélanges. » En maintenant en tu?jes scellés au-dessus de 100° l'hydrate à 6Aq, de l'azotate neutre mêlé à des fragments de marbre, on voit ceux-ci s'attaquer d'autant plus rapi- dement que la température est plus élevée. A chaud, le contenu des tubes présente alors l'aspect d'un liquide limpide qui se remplit par refroidissement d'iui feutrage de fines aiguilles. On les sépare du sel neutre par une série de lavages à l'alcool bouil- lant. Ces aiguilles, qui présentent des extinctions longitudinales en lumière parallèle, constituent l'azotate basique 5ZnO, Az^O^ôH-O (3). » L'azotate basique de zinc est décomposé lentement par l'eau froide, plus rapide- ment par l'eau bouillante, avec formation d'oxyde de zinc hydraté. Cette action destructive, qui parait avoir échappé à nos devanciers, explique la multitude des composés signalés par eux. Les divers produits qu'ils ont analysés n'étaient vraisem- (') G. R0USSE.A.1' et G. TiTE, Compter rendus, t. CXIV, p. 294. (-) Calculé : NiO 67,27; H-0 13,09. Trouvé: NiO 68,02,66,9.',; H'O i3,68. (5) Calculé : ZnO.. 60,49; Az^O'.. 17,25; H=0. . 17,25. Trouvé: ZnO.. 64,54,65,49; Az'O'.. 17,94; H^O.. 17,76. C. R., iS(j2, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 31.) l53 ( iuS6 ) lihiMoiiioiil iiuo des mélanges reiiloiiiKiiil des jjiopoiiioiis variables d'owde et d azo- tate basique. » Azolale hasûjuc de cadmium. — Ivlinger, en cliauU'anl une tlissolution d'azotate de cadmium avec de l'oxyde de plomb ou de l'oxyde de cadmium, a obtenu le sel ciistallisé 9.CdO, Az-0',.>H-0. De son côté, M. Ditte a un selbasique analogue en calcinant modéiénient à l'air libre l'azotate neutre cristallisé. » L'azotate neutre de cadmium, cliaufTé en tubes scellés avec ante 2 M" -4- n((\l) = .MCy" + Ml", IM représentant le métalloïde employé et n l'atomicité de ce métalloïde. » Dans le cas de la préparation du cvanure d'arsenic, l'équation devient 2As+ :}(CyI)= AsT'-f- AsCy'. » l^our edecluer ceUe préparation, on place dans un matras de ^^ iirtz très résistant de Farsenic en poudre impalpaljle et de l'iodure de cvanogène parfaitement sec emplové en léger excès, soit 7!^' d'arsenic pour 228'', g d'iodure de cyanogène. » On verse sur ces substances 60" à -o'''^ de sulfure de carbone pur, que l'on a desséclié par uue agitation prolongée avec de Tanliydride |jliosplioi'ique et filtré dans une atmosjjhére d'acide carbonique sec. » Enfin, le matras lui-même est lempli d'acide carbonique et scellé à la lampe. » La réaction commence à froid et Ion voit apparaître, a2)rès cjuelques heures de contact, des cristaux d'iodure d'arsenic. Néanmoins, il est nécessaire de chaulTer au baiii-marie pendant un temps assez long, pour Ijausformer complètement l'arsenic en iodure et cyanure. » Cette transformation est terminée après 20'' ou 00" environ. » 11 est préférable de ne pas chaufier le matras sans interruption. En le laissant refioidir, toutes les ']^ ou 8'', on peut sans danger l'agiter fortement, de manière à diviser le mélange d'arsenic et ,68 Silice 0,7,"» 0,10 o,3.ï Total des éléments dosés. 99, 5G 99.02 100,67 » En comparant ces analyses à celles des os modernes, on voit que la proportion de phosphate de chanx a un peu diminué, tandis que celle de carbonate a augmenté. Le phosphate de magnésie a très peu varié. Le phosphate ferreux a dii se former au détriment du phosphate de chaux; il apparaît nettement en petits gfrains bleuâtres, lorsqu'on traite la cendre d'os par un acide faible. » Le chlorure de calcium n'a pas sensiblement varié. Le fluorure de calcium, au contraire, a augmenté dans des proportions surprenantes; certains os en contiennent dix fois autant que les os modernes. Cela res- sortira mieux encore d'une série très nombreuse d'essais, que nous ne tar- derons pas à terminer, sur des ossements fossiles appartenant auxdifférents âges géologiques, depuis le silurien jusqu'au quaternaire. Nous ne citerons ici que quelques exemples : ^ ^ ' PhO^ Kl ou CaFl. IV. Os de lamantin, du cailloutis de Gourbesville (Manche), miocène 3o,4o 2,5i 5,i5 V. Os de lamantin, des gisements de Cliarlestown (Caroline du Sud) 3o,i.5 3,o3 6,21 \ 1. Défense à'Elephas meridionalis de Saint-Prest (Eure-et-Loir), pliocène 38, 40 2,11 4,22 \ II. Défense de mastodonte de Simorre, près Sansan (Gers), miocène 36, 4o 2,09 5,3o » Les modifications qui se .sont produites dans la composition des os fossiles ne peuvent évidemment être attribuées qu'à l'action des liquides qui sont venus en contact avec eux. Si nous nous attachons particulière- ment au fluorure de calcium, son arrivée peut être attribuée soit à des infdtrations contenant des traces de fluorures alcalins, soit à un transport lent de fluorure de calcium emprunte aux minéraux du voisinage. ( i'92 ) M Nous deA'ons attendre l'issue d'expériences de longue durée pour nous prononcer sur cette dernière hypothèse. La seconde pouvant être soumise à une expérimentation beaucoup plus rapide, nous avons constaté que, en effet, une solution étendue de fluorure alcalin donne lieu à la fixa- tion de fluorure de calcium sur le phosphate de chaux des os. » Il paraît y avoir tendance à la formation d'un fluophosphate cristallin, dont la teneur en fluor s'approche de celle de l'apatite; mais il peut arriver aussi, quelquefois, que la teneur de l'apatite se trouve dépassée par suite de l'action du fluorure alcalin sur le carbonate de chaux libre. Nous avons précisément signalé ce fait dans l'analyse des phosphates sédimentaires de Bellegarde ('), nous le retrouvons dans quelques ossements fossiles (celui de Charlestown, par exemple). » La présence du fluor dans les phosphates sédimentaires peut, sans doute, s'expliquer, dans bien des cas, de la même façon que pour les os fossiles, par une action métamorphique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'apocinchonine et la diapocinchonine. Note de MM. E. Juxgfleisch et E. Légek. « En chauffant la cinchonine avec l'acide chlorhydrique de densité 1,125, à i4o°-i5o° pendant six ou dix heures, M. liesse a obtenu deux bases qu'il a décrites sous les noms à' apocinchonine et de diapocinchonine Ç\nnalen der Chemie, t. CCV, p. 33o). Ayant nous-mêmes observé {Comptes rendus, t. CXIH, p. 653) que l'apocinchonine prend également naissance dans l'action de l'acide sulfurique chargé d'eau sur la cinchonine, nous avons cru utile d'étudier comparativement l'action de l'acide chlorhydrique et celle de l'acide sulfurique. Les résultats de cette étude font l'objet de la présente Note (-). » Nous dirons, en premier lieu, comment on constate la formation de l'apocinchonine par l'action de l'acide sulfurique sur la cinchonine, les (') Comptes rendus, séance du 2 mai 1893, p. ioo3. (-) M. Zorn, le premier [Journal fur prakt. Chem. [2], t. VIÏI, p. 279), a fait réagir l'acide chlorliydrique sur la cinchonine; il employait à i4o<'-i5o° l'acide au maximum de concentration. L'hydrochlorapocinchouine qu'il a obtenue nous paraît se rapprocher de riiydrobromocinchonine que l'on a étudiée depuis; elle procéderait donc de réactions autres que celles dont il s'agit plus particulièrement ici. Nous y reviendrons. ( "9^ ) firconstances expérimentales étant celles que nous avons indiquées (Comptes rendus, t. CV, p. 1257). Lorsqu'on sépare les produits fie cette action, l'apocinchonine se trouve mélangée aux alcalis insolubles à !a fois dans l'éther et dans l'alcool faible. Pour l'isoler, on dissout dans l'alcool fort et bouillant l'ensemble des bases insolubles à Tétber, on concentre la liqueur alcoolique à plusieurs reprises, par distillation, en recueillant après chaque concentration la cinchonibine et la cinchonifine qui, peu solubles, cristallisent par refroidissement; l'apocinchonine, beaucoup plus soliible dans l'alcool froid, reste dans les liqueurs avec les oxycinchonines et d'autres matières. Lorsque le résidu concentré donne par refroidissement une cristallisation plus abondante qu'auparavant, on l'additionne d'un peu d'alcool et on le mélange de son volume d'eau; l'apocinchonine, inso- luble dans l'alcool à f^, se sépare cristalline, tandis que les oxycincho- nines et les autres bases restent dans la liqueur; on la fait recristalliser dans l'alcool fort. On la purifie complètement en la changeant en oxalate, sel aisément purifiable par des cristallisations répétées, en la régénérant et en la faisant cristalliser de nouveau dans l'alcool. La base présente alors des propriétés qui l'identifient avec l'apocinchonine de MM. Hesse et Ou- demans. L'identité a été en outre démontrée en comparant le produit ainsi obtenu à celui fourni par l'action de l'acide chlorhydrique. » Nous avons, en effet, répété les expériences de M. Hesse, en obser- vant exactement les conditions indiquées. Nous avons constaté que la partie du produit qui cristallise dans l'alcool ne renferme pas seulement de l'apocinchonine. Par des cristallisations répétées dans l'alcool fort, en séparant méthodiquement les portions les moins solubles, on en isole un mélange de cinchonibine et de cinchonifine, riche surtout en cinchoni- fine. Quant à l'apocinchonine proprement dite, on la purifie comme il a été dit plus haut, en la faisant passer à l'état d'oxalate. Les bases conte- nues dans les eaux mères de l'oxalate fournissent encore un peu de cincho- nibine et de cinchonifine. La comparaison des apocinchonines des deux origines a été poursuivie sur ini certain nombre de dérivés nouveaux; ceux-ci seront décrits ailleurs. Ajoutons que l'apocinchonine est beaucoup plus abondante après le traitement chlorhydrique qu'après le traitement sulturique; lors de nos premières expériences, elle s'accumulait dans les eaux mères de la cinchonifine. » La liqueur mère alcoolique de l'apocinchonine brute a fourni à M. Hesse la diapocinchonine. Tel qu'il a été décrit, cet alcali ne présente C. R., 1892, i" Semestre. (T. CXIV, N» 21.) 1^4 ( "94 ) pas les caractères d'une espèce chimique : il serait résineux, jaunâtre, et quatre de ses sels qu'on a préparés étaient tous amorphes comme lui. D'après la préparation indiquée, la diapocinchonine n'est, en effet, autre chose que l'ensemble des alcalis enlevés par l'éther au mélange séparé par l'alcool de l'apocinchonine. Nous l'avons transformée en diiodhydrate et nous avons obtenu des cristaux jaunes, peu solubles, de diiodhydrate de cinchoniline, dont nous avons isolé et caractérisé la base. La matière alcaline, régénérée des eaux mères iodhydriques et saturée par l'acide chlorhydrique, a fourni du chlorhydrate de ciuchonigine cristallisé; enfin, nous avons constaté que l'eau mère de ce second sel contient, avec des matières indéterminées, une base que nous avons signalée déjà comme accompagnant ailleurs, en quantité assez importante, la cinchonigine et la cinchoniline, base que nous avons un peu délaissée, faute de pouvoir en préparer un dérivé cristallisable, mais dont nous venons d'obtenir un chlorozincate cristallisé. » Il résulte de là que la diapocinchonine est un mélange et non un prin- cipe défini. . » D'ailleurs, en appliquant à la totalité du produit de l'action de l'acide chlorhydrique sur la cinchonine le traitement qui nous a servi pour les alcalis engendrés par l'acide sulfurique, on arrive plus aisément encore à en isoler des alcalis identiques à ceux que nous avons obtenus avec l'acide sulfurique. Les quantités relatives sont différentes, il est vrai, mais on sait déjà qu'avec un seul et même réactif, l'acide sulfurique, un changement dans la concentration ou la température modifie beaucoup ces quantités; or nos expériences avec l'acide sulfurique ont été faites à i'2o", et celles de M. Hesse à i4o°-i5o''. 1) Une différence est à noter cependant : nous n'avons pu extraire des produits de l'action de l'acide chlorhydrique la moindre trace des oxycin- chonines a et p, qui existent dans les bases résultant de l'action de l'acide sulfurique. Or nous avons attribué depuis longtemps la formation de ces oxybases à la production des dérivés sulfonés que l'eau détruirait en don- nant un produit d'oxydation à fonction phénolique. Sans discuter ici la valeur des arguments que l'on a opposés à cette hypothèse (Annalen der Chemie, t. CCLX, p. 223), nous ferons remarquer que l'absence des oxy- bases dans les alcalis fournis par l'acide chlorhydrique tend à prouver l'existence d'une action spécifique de l'acide sulfurique, telle que la géné- ration de bases sulfonées. Dans tous les cas, cette absence des oxycin- chonines dans les alcalis du traitement cbiorhydrique, absence constatée ( 119^ ) plusieurs fois avec une même cinchonine qui fournit au contraire les oxy- bases par l'acide sulfurique, est une réponse décisive à la supposition de M. Hesse que nos oxybases, qu'il n'a pu isoler, préexistaient dans la cin- chonine employée par nous. » "En résumé, en laissant de côté les oxybases, l'action de l'acide chlor- hydrique sur la cinchonine engendre les mêmes isomères que celle de l'acide sulfurique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la pyrocatéchuie monosodée. Note de JM. de Forchasd. )> Les dérivés mono et disodiques des trois diphénols isomères : pyro- catéchine, résorcine et hydroquinone, ont été jusqu'ici peu étudiés, sans doute parce qu'ils s'altèrent presque immédiatement au contact de l'air et qu'il est difficile de les obtenir à peu près purs. On connaît cependant des expériences de MM. Berthelot et Werner (') sur les chaleurs de neu- tralisation de ces phénols par la soude étendue, mais l'étude thermique de ces composés solides n'a pas été fiiite. » J'ai pu préparer la pyrocatéchine monosodée de la manière suivante : » On fait à froid une dissoltilion de pyrocaléchine dans un léger excès d'alcool éthylique absolu; le ballon qui la contient communique d'un côté avec un appareil producteur d'hydrogène pur et sec, et de l'autre avec un réfrigérant. En outre, il porte une tige de verre pouvant glisser à frottement dans le bouchon et terminée par un panier en fil de platine dans lequel on a placé du sodium (i équivalent pour i équi- valent de pyrocatéchine). L'appareil étant plein d'hydrogène et le réfrigérant ascen- dant, on fait plonger peu à peu le sodium dans le liquide au moyen de la lige de verre extérieure; lorsque le métal est dissous, la pyrocatéchine monosodée forme une poudre blanche en suspension dans l'alcool. On distille ensuite, toujours dans l'hy- drogène, en chauffant à i20°-i25''. Lorsque la matière est bien sèche on laisse re- froidir et l'on brise le ballon pour recueillir rapidement la substance. » Cette dernière opération est toujours trop lente. Le produit blanc, à aspect cris- tallin, dans l'hydrogène, se colore bien vite à l'air et prend à la surface une légère teinte grise. L'action prolongée de l'oxygène de l'air donnerait même une masse com- plètement noire au bout de quelques heures. Cependant, en enfermant rapidement, dans des flacons pleins d'azote, la matière contenue dans le ballon et qui s'en détache facilement, on obtient la pyrocatéchine monosodée à peine teintée de gris, et l'on peut la conserver dans cet état. (') Comptes rendus, t. C, p. 586. ( '196 ) Analyse : Calcule pour Trouvé. C'H^NaO*. , par l'alcalimétrie 17,10 , _ >a pour 100 ( , ,,. . j ,f_, _ 9 ( IJ'J-^ ' I a 1 état de sulfate iT.^T ) '/ '• » D'ailliHirs le rendement est sensiblement théorique. » Les expériences thermiques ont été faites entre 1 V' et 20". « Chaleur de dissolution : 4- 1^^1,29(1'^^''= i32«-- = 4'")- » Chaleur de neutralisation : G'Ml^O' ortho (i''i=:2i'')-i-NaO(r'i=:2''>) H- 0,96 ('). » Chaleur de dissolution de la pyrocatéchine:— 3, 46(1 ^'J^ II o8'" =^2'") ('). i> D'où l'on déduit : r.al G'"- H«0^ ortho sol. 4- iNasol.^Hgaz. -i- C^'H'XaO' sol.. . . •. 4-44>29 C'=H«0= ortho sol. -+.NaHO=sol.=H-^0=sol. +C'^HV\aO»sol... + 12,42 » Chacun de ces nombres surpasse celui que fournit le phénol ordi- naire : C' = Hi*0=sol. -^Nasol. = Hgaz. -v- C'MI' .\aû= sol -t-Sg'""', to C'^H«0=' sol. H- Na HO-^ sol. — H^O- sol. -+- C'^'H^NaO- sol ^ 7Cui,23 de plus de 5*^"'. » Nous remarquons ici, en passant du phénol ordinaire à la pyrocaté- chine, le même fait que dans la comparaison des alcools mono et di-ato- miques, c'est-à-dire l'exagération de la valeur de la première fonction pour le composé à fonction répétée. L'alcool méthylique et le glycol (liquides) donnaient : -f- SS'^"', 19 et -+- 39*^"',oo; le phénol et la pyroca- técliine solides fournissent -(- 39*^''', 10 et -+- 44*''''. 29. Les différences sont du même signe et presque de même valeur (5'^"', 81 et 5*^"', 19). I) Faul-il conclure qu'elles ont le même sens et qu'elles ne sont qu'ap- parentes dans les deux cas? c'est-à-dire qu'elles sont dues à des combinai- sons intramoléculaires entre la première fonction sub.stituée et celle qui n'a pas réagi; cette combinaison dégagerait ici environ -+- 5*-^', 19. (') MM. Berlhelot etWerner avaient obtenu -1-6,26 au lieu de -1-5,96, et — 2,92 au lieu de — 3,46 (Comptes rendus, t. C, p. 586); mais ils opéraient à température plus basse : ^- 10° au lieu de -\- 20°, et dissolvaient la pyrocatéchine dans une quan- tité d'eau beaucoup plus considérable : 6 à 7 litres au lieu de 2 litres. ( "97 ) » C'est ce que je me propose de voir en cherchant à préparer le dérivé disodique delà pvrocatéchine et en l'étudiant thermiquement. Si l'on peut étendre aux phénols polyatomiqiies la théorie que j'ai donnée pour les alcools, la mesure de la valeur de la seconde fonction de la pvrocatéchine donnerait seulement environ -+- 33^"', 91 (soit : -f- 39^-''',io— 3^''\ 19), et la valeur vraie de chacune des fonctions de la pvrocatéchine serait égale à -f- 39*^"', 10, nombre fourni par le phénol. La fonction phénol solide serait ainsi caractérisée par une valeur constante -f- 39^"', 10 environ, de même que les fonctions alcools primaire, secondaire ou tertiaire solides se distin- guent aussi par les valeurs constantes : -f- 32*^"', 00, -+- 29^^', 70, + 27^^', 89. )i J'étudie de la même manière les deux diphénols isomères, la résor- cine et l'hvdroquinone (meta et para). Dans ces composés il est probable que l'exagération de la première fonction sera beaucoup moins marquée, les deux fonctions phénol n'étant plus voisines, mais séparées par des groupements hvdrocarbonés dans la molécule. « CHIMIE ORGANIQUE. - Su/' les subsUt allons liées au carbone el à l'azolc. Application auju composes explosifs. Note de M. C. Matigxo.v. (I M. Berthelot a montré depuis longtemps que le remphicement d'un atome d'hvdrogène par un môme radical alcoolique donnait lieu à une augmentation de la chaleur de combustion du corps qui, sans être con- stante, variait dans des limites très rapprochées et restait voisine de iSd*^"' par CH^ substitué. J'ai fait voir l'écemmetit ( ' ) que cette augmentation n'était plus la même si le radical alcoolique, au lieu d'être lié au carbone, se trouvait lié à l'azole et j'ai pu énoncer la loi suivante : La substitution d'un radical alcoolique hé à l'azote augmente la chaleur de combustion d'une quantité plus grande que la substitution du même radical lié au carbone; par exemple, pour la substitution méthylée, l'augmentation moyenne avec liaison au carbone est de loS^^^'-iSô^"', avec liaison à l'azote : elle est supérieure d'environ 8*^^' à 9*^*' et généralement comprise entre i63^*'-i65'^''' ; dans ce second cas, elle est aussi sensiblement constante, c'est-à-dire à peu près indépendante du second radical divalent lié à l'azote. Il en résulte que la principale cause de la variation réside dans ce fait que le radical s'introduit dans la molécule par l'intermédiaire de l'azote au lieu de le faire à l'aide du carbone. (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 55o. ( ii9« ) » Si l'on admet simplement que l'union des atomes pour constituer la molécule se fait comme il résulte de la notion de valence (par conséquent indépendamment des hypothèses que l'on peut faire pour représenter la disposition atomique dans l'espace), et si l'on remarque en outre que la liaison qui unit le radical se produit dans un cas par un échange de va- lences entre les deux atomes identiques C-C, et, dans le second cas, entre deux atomes différents Az-C, on est en droit de se demander si cette identité et cette différence ne sont pas les causes principales de la dissem- blance constatée dans les variations d'énergie : l'échange de valences entre deux atomes différents donnant lieu à un travail accompli plus faible. Les dérivés nitrés permettront de résoudre la question. Lorsque le groupe- ment AzO^ sera lié à l'azote, on aura échange de valences identiques Az-AzO^; quand il sera lié au carbone les valences seront différentes C-AzO^, et, si l'idée précédente est exacte, la quantité d'énergie mise en jeu dans le premier cas sera plus grande que dans le second, autrement dit, la liaison à l'azote du groupement substitué sera plus stable que la liaison au carbone, contrairement à ce qui arrive pour les radicaux alcooliques. » L'équation génératrice des dérivés nitrés avec liaison au carbone, les seuls étudiés jusqu'ici, est la suivante : (a) RH sol. + AzO^H liq. = RAzO= sol. + H=0 liq. : -h 36^^'. » M. Berthelot (') a fait voir que cette transformation correspondait à un dégagement de chaleur toujours très voisin de 36*^^' tant par ses nom- breuses déterminations que par celles respectives de MM. Troost, Sarrau et Vieille sur le même sujet. A la vérité, dans une étude récente sur les ben- zines polynitrées, nous avons montré, M. Berthelot et moi (-), que ce nombre pouvait diminuer quand on répétait plusieurs fois la substitution nitrée dans la molécule, mais ces faits nouveaux n'enlèvent rien à la con- stance du nombre précédent caractéristique des corps mononitrés avec liaison au carbone. J'ai fait l'étude thermique de la guanidine //AzE^* C = AzH \AzH= et celle de son dérivé mononitré récemment découvert par M. ïhiele : dans (') Sur la force des matières explosUes, l. II, p. 9. (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 241. ( "99 ) ce dernier corps le groupement AzO^ est nécessairement lié à l'azote puisque tous les hydrogènes de la guanidine échangent leur valence avec l'azote. Les résultats obtenus, qui seront publiés prochainement, per- mettent de calculer la chaleur dégagée dans la génération de la nitrogua- nidine définie par l'équation suivante : CAz'H'sol. + AzO'H liq. = CAz'H*(AzO^) sol. + H=0 liq. : -j- SoC^VB. » Ainsi, tous les dérivés nitrés étudiés jusqu'ici, oli la substitution est liée au carbone, donnent un dégagement de chaleur voisin de 36*^"' dans leur formation définie par l'équation (a); la nitroguanidine, où le reste AzO' est lié à l'azote, ne fournit que "io^^^S dans les mêmes conditions, soit une différence d'environ 6^"' quand la substitution se produit par l'in- termédiaire de l'azoté. Si l'on se reporte maintenant à l'idée qui m'a servi de point de départ, on voit que l'introduction du terme AzO- pour donner naissance à la nitroguanidine, introduction qui se fait avec liaison d'élé- ments identiques Az-Az, donne lieu à un dégagement de chaleur moindre que dans les autres dérivés; il n'en faut donc point chercher la cause dans ce fait que les valences proviennent d'éléments identiques ou d'éléments différents; au contraire, la loi relative aux substitutions alcoo- liques conserve sa valeur pour les substitutions nitrées : l'introduction d'un terme AzO', lié à l'azote, augmente la chaleur de combustion d'une quantité plus grande que la substitution du même radical lié au carbone. Dès maintenant, on peut prévoir que cette l'emarque, vraie pour les sub- stitutions de radicaux alcooliques et de groupes nitriles, pourra s'étendre à toutes les autres substitutions. » Cette loi donne une conséquence particulièrement intéressante. M. Berthelot a montré que le produit du volume du gaz formé par la cha- leur dégagée dans la décomposition d'un exj)losif mesure pratiquement la valeur de cet explosif; or, les dérivés nitrés, liés à l'azote, dégagent 6^^' de moins dans leur formation par l'acide nitrique que ceux qui sont liés au carbone; ils conservent donc l'équivalent de ces 6*^^' sous forme d'énergie potentielle, capable de se transformer en énergie sensible au moment de la décomposition brusque du corps; par suite, l'explosif est donc plus puissant lorsque le groupement AzO^ est lié à l'azote. La guanidine mono- nitrée constitue déjà un explosif énergique; quand on projette de petites quantités de ce corps au fond d'un tube à essai, préalablement chauffé, il y a combustion immédiate du composé avec explosion : tout se passe comme dans la combustion du coton-poudre. » ( I 200 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Su/ l'acide bibromo-malonique. Note (le M. G. Massol. (I I. Cet acide a été préparé par l'action directe du brome en solution chloroformiqiie sur l'acide malonique anhydre. Il est en fines aiguilles in- colores, très soyeuses. Analyse. Calculé pour Trouve. C'O'Br'H'. Acidité (évaluée en acide lunlonique). . 4o,oo 89,59 "/„ Brome 60, S9 ' 61,07 » Ce produit est anhydre, déliquescent et extrêmement soluble dans l'eau ; la dissolution s'accompagne d'un dégagement de chaleur. C'O'Br^H'sol.H- aq.(4''') = G''0'*Br2H2dissous -h 2=-', 02 » TI. Bibromomalonate-acide de potassium. — Chaleur de neutralisation : C»0*Br=n'(pm =:4''')-t-KOH(pm = 2ii«)=C30»Br2KHdiss. . -hi5c»',49 » La dissolution concentrée aubain-marie, puis abandonnée sous cloche en présence d'acide sulfurique, donne des cristaux blancs, très brdlants, anhydres, qui se décomposent facilement par la chaleur. Ils se dissolvent dans l'eau avec absorption de chaleur : pm dans 6'" = — 5^"', 60. )) III. Bihrorno-malonate neutre de potassium. — Chaleur de neutrali- sation : C'0*Br'-H= (pni = 'i'i')^2K0H (pm = 2ii') = C*0'Br5K^ dissous.. . . -h29C"',44 i> La solution évaporée donne une masse incristallisable, qui, séchée à 100°, devient anhydre. A 120", le sel brunit et se décompose. Chaleur de dissolution (pm dans 8'") : — 9^''', 94. >> IV. Ces données ont permis de calculer les chaleurs de formation des deux sels à l'état solide : Cal C'0*Bi-II^sol. r KOHsol. r^C^O^Br^KHsol.— H'^Osol... —37,00 C^O'Bi-^KIlsol.- KOHsol. — C'O'Br-lv'^sol. ^ H^Osol... -h 32, 18 C'O'Br^H-sol. -H2KOHS0I. =C^O'Br^K^'sol. -+• 2H2O sol . . . --69,18 ( I201 ) M V. Il est intéressant de comparer ces résultats avec ceux que j'ai publiés (') pour les malonates correspondants : Augmentation Acides dans la ([uantité malonique. bibiomo-malonique. chaleur dégagée. Cal Cal Cal I" KOH +27,87 +37,00 + 9,i3 2= KOH +20,70 +82,18 ^_ 11^48 Sel neutre +48,67 +69,18 +20,76 » Les quantités de chaleur dégagées par l'acide brome sont très supé- rieures à celles que fournil l'acide malonique ; l'augmentation est d'en- viron 10^"' pour chaque acidité. » En comparant le trichloracétate de soude + 26'^''', 6 (Loug.) avec l'acétate de soude +18^^', cS (B.), M. Louguinine (-) avait trouvé une augmentation de + 8*^''', 5 environ pour 3 atomes de chlore. " Le remplacement de un ou plusieurs atomes d'hydrogène par un haloïde (chlore ou brome) augmente donc la valeur de la l'onction acide. Ce résultat est analogue à celui que produit la substitution de l'atome d'oxygène, ainsi que je l'ai démontré en étudiant les acides alcools. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherche des alcools supérieurs dans l'alcool vinique. Note de M. C. Bardy, présentée par M. Troost. « Les alcools impurs, mélanges de produits de tcte et de queue des rec- tifications, livrés au commerce sous le nom d'alcools mauvais goût, renfer- ment quelquefois des quantités assez fortes d'alcools supérieurs (propy- lique, butylique, amylique), dont il importe dans certains cas de détermiiner la proportion. » Beaucoup de méthodes ont été préconisées pour la recherche de ces produits dans les alcools industriels, mais aucune ne permet de déterminer, avec une approximation suffisante et à l'aide de moyens simples, la quotité de ces impuretés. » J'ai repris l'étude de cette question et la méthode d'analyse à laquelle j'ai été conduit, bien que n'étant pas absolument nouvelle, puisqu'elle (') Comptes rendus, t. CVII, p. 894, et CX, p. 798. (') Annales de Chimie et de Physique, [5], t. XVII, p. 2.5o. C. K.. 1892, 1" Semestre. (T. G.\1V, N» 21.) 1^5 ( I202 ) utilise en grande partie les observations faites par différents expérimenta- teurs, fournit une solution aussi approchée que possible de ce problème. » Le procédé repose sur la séparation des alcools supérieurs à l'aide d'un liquide dans lequel ces alcools soient plus facilement solubles que dans l'alcool vinique, l'extraction de ces alcools du véhicule qui les a dis- sous et leur transformation ultérieure en éthers acétiques dont on mesure le volume. » Voici le mode opératoire qu'il convient de suivre. » Avant tout traitement on s'assure si l'alcool est riche ou non en alcools supérieurs ; à cet eflfet, on introduit dans un tube lo" de l'alcool à essayer avec loo" d'eau salée saturée, on agite et on laisse reposer. Deux cas peuvent se présenter : (a) l'eau salée retient en dissolution la totalité du liquide primitif; (b) une couche huileuse se rassemble à la partie supérieure du tube. La marche des opérations est la même pour les deux cas, seule la quantité d'alcool sur laquelle on doit opérer varie. » a. IJeau salée ne sépare pas de couche huileuse. — Prendre loo'""" d'alcuol, les introduire dans une grande ampoule de verre, bouchée à l'émeri à sa partie supé- rieure et possédant à sa partie inférieure un robinet en verre, ajouter 43o'^'^ d'eau salée saturée puis une quantité deau pure suffisante pour redissoudre le chlorure de sodium qui se précipite (environ oo"^'^), introduire 60''^ à 'jo'^" de sulfure de carbone pur et agiter vivement. Laisser déposer pendant quelques minutes et décanter le sulfure dans une ampoule, semblable à la première, mais plus petite (Soo'^'^ environ), ^^erser sur le liquide laiteux restant dans la grande ampoule une nouvelle quantité de sulfure, égale à la première, agiter, décanter et répéter le traitement une troisième fois, en réunissant dans la petite ampoule tous les sulfures résultant de l'épuisement. Si le traitement a été convenablement fait, la totalité des alcools butylique et amylique se trouve en- traînée par le sulfure. » Pour séparer ces alcools, ajouter une quantité d'acide sulfurique concentré (2"^"^ environ) telle que la couche colorée en jaune que forme cet acide soit plus dense que le sulfure et gagne facilement le fond de l'ampoule. Agiter fortement le mélange, puis laisser l'acide se séparer en favorisant au besoin la réunion des gouttelettes en imprimant au vase quelques secousses ou quelques mouvements giratoires; décanter l'acide dans un petit ballon de 125'^'= environ. Répéter le traitement acide deux ou trois fois, en employant chaque fois i™ d'acide concentré. Réunir les acides de lavage au premier acide recueilli, puis chauffer le ballon à 5o°-6o'' en faisant passer un léger courant d'air à la surface du liquide jusqu'à disparition de toute odeur de sulfure de carbone. Ajouter alors un volume d'acide acétique cristallisable, à peu près égal au volume de l'acide sulfurique, adapter au col du ballon un tube droit de i™ faisant fonction de réfrigérant, puis chauffer le ballon au bain-marie, vers 100°. pendant un quart d'heure. Lorsque l'éthérification est faite, retirer le ballon du bain-marie et ajouter à son contenu 100" d'eau salée : si l'alcool à essayer contient des alcools supérieurs, on voit se former à la surface du liquide une couche huileuse d'éthers acé- tiques plus ou moins abondante. Pour apprécier le volume de ces élhers, introduire ( I2o3 ) la totalité du liquide dans une ampoule de i5o"^'^ environ de capacité, terminée à sa partie inférieure par un tube gradué en dixièmes de] centimètre cube et muni lui- même d'un robinet. » Laisser la couche huileuse se rassembler, décanter le liquide aqueux à l'aide du robinet de manière à amener les éthers dans la partie graduée de l'appareil, plonger celle-ci dans de l'eau à -f- iS", et. lorsque l'équilibre de température est obtenu, lire le volume de la couche huileuse. Le nombre lu, multiplié par 0,8, donne la teneur en centièmes des alcools butylique et amylique contenus dans l'alcool à essayer. » b. L'eau salée sépare une couche huileuse. — L'alcool à analyser renfermant dans ce cas une forte proportion d'alcools supérieurs, il convient de réduire le volume de la prise d'essai à 25'^'' et de n'ajouter que 100" d'eau salée et 8" fl. lo"^"^ d'eau pure. La quantité de sulfure de carbone ne doit pas être réduite, et le reste de l'opération s'achève comme il est dit au paragraphe a. » Le sulfure de carbone n'enlè\e à l'alcool vinique que les alcools butylique et amy- lique; si donc le mélange contenait de l'alcool propylique (normal ou iso), il convien- drait de rechercher cet alcool dans le liquide épuisé par le sulfure de carbone. » A cet effet, on distille le mélange alcoolique salé, après l'avoir soigneusement filtré sur du papier mouillé, et l'on recueille le produit de la distillation dans une éprouvette contenant -un alcoomètre, jusqu'à ce que cet alcoomètre accuse So". A ce moment la totalité de l'alcool, ou des alcools, a passé à la distillation. Pour apprécier la teneur de ce liquide en alcool propvlique, plusieurs moyens peuvent être employés; je n'en citerai que deux : l'un empirique, mais très suffisant pour la majeure partie des cas, consiste à faire usage du procédé de Barbet (essai au permanganate), l'autre, très précis, utilise la méthode nouvelle décrite par M. Gossart sous le nom A^lioméo- tropie. » Le cadre très restreint de cette Note ne me permet )3as d'entrer dans le détail des manipulations nécessitées par ces deux procédés; je dirai seu- lement que, avec la méthode au permanganate, en opérant comparative- ment avec des mélanges synthétiques de richesses connues, il est facile d'ap- précier si le mélange renferme i, 2, 3, etc. pour 100 d'alcool propylique; avec la méthode Gossart, l'approximation peut atteindre 0,2 pour 100. » Avec une légère modification, le procédé au sulfure s'applique facile- ment à la détermination de la quantité d'alcool vinique renfermée dans les résidus de distilleries connus sous le nom d'huiles essentielles. La solution de ce problème offre une certaine importance, car on sait que ces liquides sont ou non passibles de l'impôt suivant qu'ils renferment plus ou moins de 6 pour 100 d'alcool vinique. « Voici comment il convient d'opérer dans ce cas spécial : ajouter à 5oo" d'huiles essentielles volume égal d'eau salée saturée, agiter fortement, puis décanter la partie liuileuse; traiter à trois reprises différentes l'eau salée par du sulfure de carbone, puis ( I204 ) la filliei- sur du papier raouiUt" el la soumetlre à la distillation. Le litre alcoolique trouvé, corrigé s'il y a lieu de Tinfluence due à l'alcool propyliqne, et ramené au vo- lume initial, donnera la teneur alcoolique cherchée. )) La méthode qui vient d'être décrite est très expéditive; elle est peu coûteuse, car le sulfure de carbone, simplement relavé à l'eau, peut servir à des épuisements ultérieurs. Convenablement pratiquée, elle permet de reconnaître la présence de moins de o,5 pour loo d'alcools supérieurs dans l'alcool vinique. )) Cette approximation serait insuffisante pour servir de base à la déter- mination de la pureté absolue de l'alcool telle que la réclament les hygié- nistes; mais elle suffit amplement pour caractériser les alcools mauvais ooût et empêcher, notamment, qu'on ne vienne à faire des substitutions frauduleuses dans ces alcools lorsqu'il s'agit de certaines opérations indus- trielles soumises aux'lois fiscales, comme la dénaturation des alcools. » Il est possible, d'ailleurs, d'augmenter la sensibilité de la méthode dans une très grande limite en faisant servir la dose indiquée de sulfure de carbone au traitement méthodique d'une forte prise d'essai, 5oo<='= par exemple. Dans ce cas, il y aurait lieu d'introduire une correction, due à la petite quantité d'acétate d'éthyle afférente à l'alcool vinique dissous par le sulfure de carbone; cette correction, très faible, est négligeable s'il s'agit de l'analyse des alcools très impurs, comme sont les alcools mauvais goût. » En terminant celte Note, je tiens à remercier M. Meker, jeune chi- miste attaché à mon laboratoire, pour le concours zélé et intelligent qu'il m'a prêté dans ces recherches particulièrement délicates. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des et hors d'acides non satures sur Véther cyanacétique sodé. Note de M. P. -Tu. Muller, présentée par M. Friedel. « En 1887, M. Michael (') découvrit ce fait que les éthers des acides non saturés donnent facilement des produits de condensation avec les éthers malonique et acéto-acétique sodés. Quelques années plus tard M. Auwers(-) se servit de la même méthode pour effectuer la synthèse (') Journ. f. praixl. Chem., t. XXXV, p. 349. (2) Ber. d. deutsch. cliem. Ges., t. XXIV, p. .S07; K. Aiwers, E. Kôbner et F. v. Meyenbuik;, ihid.. p. 2887. ( ' ^'^^ ) d'un certain nombre d'acides polybasic[ues de la série grasse. Il était inté- ressant d'appliquer ces réactions à l'éther cyanacétique qui, ainsi que l'ont montré M. Haller (') et M. Henry (^), jouit de la propriété d'échanger un atome d'hydrogène contre du sodium. » Action de l'éther fumarique. — On dissout une molécule de sodium dans l'alcool absolu et à la solution refroidie on ajoute la quantité équi- moléculaired'éther cyanacétique; dés que le précipité d'éther cyanacétique sodé est formé, on introduit une molécule d'éther fumarique, et l'on chauffe au bain-marie pendant deux heures, le ballon étant muni d'un réfrigérant ascendant. On chasse l'alcool au bain-marie, on additionne d'eau et l'on traite par un excès d'acide suifurique étendu ; il se précipite une huile qui est soumise à la distillation dans le vide; la majeure partie du produit passe entre i8o° et 190° sous une pression de i5°"" à 20°"". Le corps a été deux fois rectifié dans le vide, puis analysé; l'analyse conduit à la formule d'un éther cyanotricarballylique (pentane-cyano 2 - Irioïque i .3.5); l'équation suivante rend compte de sa formation CAz. CHNa. CO=C»H= + CO=C=H\ CH : CH . CO=C'H^ = CO-C-H\CH.CHNa.CO^C-H='. CAz.CH.CO^C^H^ » L'acide suifurique met en liberté l'éther cyanotricarballylique CH^CO^C-H* CH .CO^C'^H^ CAz.CH .CO=C-H''. » Pour vérifier la constitution de ce corps, on l'a saponifié par l'acide chlorhydrique aqueux, en faisant bouillir pendant trois heures au réfrigé- rant ascendant; il se dégage de l'acide carbonique pendant l'opération. La réaction terminée, on concentre au bain-marie et l'on dessèche complète- ment la masse dans le vide; en extrayant à l'éther anhydre, on a obtenu un produit cristallisé qui a le point de fusion et toutes les propriétés de l'acide tricarballylique (pentanetrioïque r.3.5). Les réactions succes- (') Comptes rendus, t. CIV, p. i^Si et 1626; 1887. (*) Comptes rendus, t. CIV, p. 1618. ( I2o6 ) sives sont indiquées par les équations suivantes CH^COOH V"'-*^^"^'"' CH .COOH + 3C^H\OH ^«•^°^^^»'-"^'^^"^^ = CH.COOH^AzH^Cl ' CAz.CH .CœC^H^ ,^^^ CH^COOH i CH^COOH CH .COOH 1 I = CH .COOH -t-CO-. CH .COOH I I CH^COOH COOH » L'éther cyanotricarballylique ainsi préparé (éther ot) est isomère de l'éther ^-cyanotricarballylique (pentane-cyano 3-lrioïque 1.3.5) que MM. Haller et Barthe (') ont obtenu par l'action de l'éther inonachlora- cétique sur l'éther cvanosuccinique sodé et dont la formule de constitu- tion est CH=.CO=C-H^ CAz.C.CO'^C^H^ . CH-.CO'C^H» » L'éther fi est un corps cristallisé, fondant à 4o°-4i''; il est insoluble dans la soude. Le nouvel éther a est un liquide qui ne se solidifie pas au contact d'un cristal de l'éther ^; de plus, il se dissout dans la soude. » Action de l'éther citraconique. — On fait réagir l'éther citraconique sur l'éther cyanacétique sodé en opérant comme pour l'homologue infé- rieur; pour achever la réaction, il faut chauffer au bain-marie pendant cinq heures; puis on chasse l'alcool, on précipite l'éther formé par l'acide sulfurique étendu et on le soumet à la distillation dans le vide; il passe une huile claire vers 190", sous la pression de iS"" de mercure; le pro- duit, rectifié une seconde fois, a été soumis à l'analyse ; les nombres trouvés correspondent à la formule d'un éther méthyl-cyanotricarballylique. Si l'on admet que le sodium de l'éther cyanacétique se fixe sur le carbone non méthylé de l'éther citraconique, on peut exprimer la réaction par (') Comptes rendus, t. C\ I, p. i4i3. ( i'-^o7 ) l'équation suivante CAz.CHNa.CO*C=H'-^-CO=C=H^C(CH=) :CH.CO"C=H^ =:CO='C^H^C(CH').CHNa.CO''C^H'' CAz.CH.CO='C='H\ et l'éther méthylcyanotricarballylique obtenu aurait pour formule CH^CO^C=H' CH'.C.CO^C^H'^ : CAz.CH.CO'C=H= ce serait l'éther de l'acide p méth\i-y. cyanotricarballylique (ou pentane- cyano a-méthyle 3-trioïque i.3.:)). » En saponifiant cet éther par l'acide chlorhvdrique aqueux, on observe, comme dans le cas précédent, un dégagement d'acide carbonique, et l'on obtient finalement un produit visqueux acide que nous n'avons pas encore réussi à faire cristalliser; ce corps est probablement l'acide ^-méthyltri- carballylique préparé récemment par MM. Auwers, Kobner et von Meyen- burg ('). )) L'éther [î-méthyl-a-cyanotricarballyliqiie est soUible dans les alcalis, comme son homologue inférieur. Cette propriété est due, dans les deux cas, à ce que le radical méthine est compris entre les deux radicaux né- gatifs CAzetCO-rPH' (^). » Nous continuons l'étude de ces éthers et nous nous proposons, en outre, de faire réagir l'éther cyanacétique sodé sur des éthers non saturés de la série aromatique (^). » (') Ber. d. detUsch. chem. Ges., l. XXIV, p. 2894. (') A. Haller, Ann. de Chimie el de Physique, (3" série, t. XVI, p. [\i^. (') Travail fait à l'Inslitul chimique de la Faculté des Sciences de Nancv, labora- toire de M. Haller. ( I208 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une benzidine tètramèthyl-mcta-diamidèe. Noie de M. Chari.ks Lauth, présentée par M. Schûtzenberger. « Par réduction de la tétraméthylbenzidine dinitrée, MM. Michler et Pattinson ont obtenu un dérivé de la formule suivante Az(CH3)' Az(CH3)'' » Ce corps, qui constitue une double ortho-diamine, est peu apte à former des matières colorantes. J'ai pensé qu'il en serait autrement avec une benzidine dans chaque groupe de laquelle les amidogènes seraient en position meta. C'est dans ce but que j'ai préparé la base AzII^ A/.H^ Az(CH') — Az(ClI et que j'ai étudié ses réactions. » J'ai pris comme point de départ de mes recherches la méta-nitrodimé- thylanilineC°H\Âz(CH^)-.AzO^. Sous l'action des réducteurs énergiques, (O (3) cette base se transforme en mélamidodiméthvlaniliue; mais il était pro- bable que, par une réduction moins avancée (réduction en milieu alcalin), on obtiendrait la méta-azo-diméthylaniline, puis le dérivé hydrazo, qui se transformerait en la base cherchée, de la même façon que Ihydrazobenzène se convertit en benzidine. C'est, en effet, le résultat que j'ai obtenu en opérant de la façon suivante : » Préparation el propriétés de la méta-azo-diméthylaniline. — On mélange 4o8'' de m. nitrodiméthylanillne, 4oo" d'alcool et 4oS'' de zinc en poudre, puis on chauffe à rébullilion au cohobateur; on ajoute ensuite peu à peu une solution de 208'' de soude caustique dans 100'^'= d'alcool, et l'on maintient rébullilion pendant six heuies; par re- froidissement, le tout se prend en une masse de cristaux rouge rubis; on redissoul,on filtre el on laisse refroidir; on recueille les cristaux et on les lave à l'alcool (A). Les eaux mères alcooliques (45o'^'^) sont additionnées d'une nouvelle quantité de 4o5'' de m. nitrodiméthylanillne, de 4oe' de zinc et de los' de NaOU dissous dans 5o« d'alcool. ( '209 ) On opère comme précédemment et l'on recueille à part les cristaux rouge orangé qu'on obtient ainsi (B). On répète une troisième fois ropéralion dans les conditions de la seconde préparation et l'on réunit les cristaux à la masse B. Les liqueurs évaporées fournissent encore des cristaux, puis elles deviennent noires et visqueuses; elles ren- ferment, à ce moment, une base (probablement l'amidodimétlijlaniline) qui commu- nique à l'eau une fluorescence intense. On obtient ainsi avec 120S'" de nilrodiméthj'l- aniiine, 3o^'' de cristaux A el 70s'' de cristaux B. » Les fristaiiY B fondent de io5° à 1 18"; on les purifie par dissolutions et cristallisations fractionnées jusqu'à ce qu'ils donnent un point de fusion constant à 1 18"; leurs eaux mères abandonnent par évaporation des cris- taux A et des traces d'un produit très fusible. Ils ont donné à l'analyse des chiffres correspondant à la formule I Az(CH-')'' / cn-Wy." = Az = Az M La méta-azo-diméthylaniline se présente sous la forme de longues aiguilles d'un bel orangé, fusibles à 118"; elle est insoluble dans l'eau, mais elle se dissout aisément dans l'eau acidulée; elle est soluble dans i5 fois environ son poids d'alcool bouillant, d'oii elle se dépose presque entièrement par le refroidissement; chauffée à 100°, elle devient d'un rouge foncé. Il n'est pas rare de trouver, dans une même cristallisation, des cristaux rouges et des cristaux orangés; triés à la pince, ils ont pré- senté le même point de fusion et, redissous dans l'alcool, ils se déposent les uns et les autres sous la forme orangée. Elle est rapidement attaquée par les agents réducteurs, comme nous l'indiquons plus loin. Chauffée avec le chlorhydrate d'aniline, elle donne aux environs de loo" une induline bleu violet. Il en est de même lorsqu'on la chauffe avec 3 parties de para- phénylène-diamineet i |iartie d'acide chlorhydrique; on obtient vers ijo" une induline qui teint la soie et le coton tanné en bleu gris. » Quant aux cristaux A, qui sont d'un beau rouge rubis, ils sont solubles dans 5 parties d'alcool bouillant; après im grand nombre de recristallisa- lions, ils fondent à ioG"-io8°; néanmoins ils paraissent, d'après l'analyse, être un mélange : c'est de l'azo avec une petite quantité d'azoxy ; la preuve en est qu'en les soumettant à l'action réductrice du zinc (2,5 zinc, G. p.., is<|2, 1" Semestre. (T. CXIV, i\° 21 1 56 ( I2IO ) 9NaOH,6H='0) pendant trois heures, on les transforme intégralement en azo fusible à i iS". » Préparation et propriétés de la tètraméthyl-méla'diamidohenzidine. — Lors- qu'on fait bouillir une solution alcoolique de l'azo fusible à ii8", ou du mélange fu- sible à io6''-io8° essentiellement formé d'azo, avec de la poudre de zinc et de la soude (azo, 100 parties; alcool, looo; NaOII, oo; zinc, loo), la liqueur se décolore rapide- ment; elle renferme à ce moment la combinaison hydrazo. Mais, très oxydable dans ce milieu alcalin, elle régénère avec la plus grande facilité le corps azo fusible à ii8°; une simple filtration à l'air entraine cette transformation. Il faut donc filtrer rapide- ment et, si possible, dans une atmosphère de gaz d'éclairage. Pour déterminer la trans- position en benzidine on reçoit la liqueur filtrée dans une solution bouillante d'acide chlorhydrlque; après un quart d'heure d'ébulUtion, on laisse refroidir, puis on pré- cipite par du carbonate de sodium et l'on traite le précipité, bien pressé, par l'alcool bouillant qui abandonne la base nouvelle parle refroidissement. » Au lieu d'opérer en milieu alcalin on peut opérer en milieu acide : i partie d'azo est dissoute dans 20 parties d'alcool, et dans cette solution bouillante, on fait tomber lentement le mélange de ip,25 Cl^Sn, 2 parties CIH, 4 parties H'O. Après réduction, on précipite par un alcali et l'on extrait la base par la benzine. » Dans les deux cas, on obtient environ 60 pour 100 de base pure, du poids de l'azo. A côté, il se produit toujours une certaine quantité d'amidodiméthylaniline. » La nouvelle base a donné à l'analyse des chiffres correspondant à la formule AzH^ AzH^ C'"H^-Az' = Az(CH')- -Az(CH=' 1) La tétraméthyl-méta-dianaidobenzidine est une base incolore, cristal- lisée en aiguilles; elle est très soluble à chaud dans la benzine et dans l'alcool, presque insoluble à froid, très peu soluble dans l'eau bouillante. Ses sels, le sulfate, le chlorhydrate, le nitrate et l'acétate sont très solu- bles dans l'eau. Elle fond à iGS". Elle donne avec le perchlorure de fer, ainsi qu'avec le bichromate, une coloration orangé, avec le bioxyde de plomb en présence d'acide acétique une coloration brun jaune et avec l'acide nitreux un beau violet passant rapidement au brun. » Ces caractères la différencient nettement de son isomère. » Le nitrile de sodium ajouté dans une solution acide et froide de la nouvelle base donne, comme nous venons de le dire, une coloration vio- lette passant au brun au bout de quelques minutes. Le corps formé ne fournit pas de matières colorantes avec les phénols, les naphtols ou leurs dérivés sulfoconjugués. On ne réussit pas davantage à faire un composé ( l'-'II ) incolore, soit en ajoulant le nitrite dans un milieu très acide, soit en dis- solvant la base dans l'alcool et ajoutant ensuite le nitrite et l'acide. La nouvelle base ne forme donc pas de diazoïque, comme cela est, du reste, le cas général pour les métadiamines. » En chauffant au bain-marie i molécule de base avec i ^ molécule de nitrosodiméthylaniline en milieu acétique, on la transforme en une ma- tière colorante azinique qui teint en violet rouge la soie et le coton mor- dancé au tanin. » En chauffant la base avec un excès d'acide phtalique en présence de chlorure de zinc, on voit la masse se colorer en jaune foncé, mais il ne se produit pas de matière colorante intéressante. Il en est de même avec la benzaldéhyde et la formaldéhyde : la condensation s'effectue aisément lorsqu'on chauffe ces corps au bain-marie avec une solution aqueuse du dichlorhydrate de la base, mais la réaction ne va pas plus loin. On pouvait espérer que les deux groupes AzH" s'uniraient avec perte d'une molécule de AzW, de même qu'on l'observe dans l'action de l'anhydride phtalique et de l'acide sulfurique sur la métamidodiméthylaniline; mais cette réaction ne s'est pas réalisée. On ne peut que faire des hypothèses pour expliquer ce résultat négatif ('). » ZOOLOGIE. — Sur l'embryogénie d'uneVroneomenia. Note de M. G. Pruvot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les œufs de Proneomenia agiaopheniœ (Row. et Mar.) sont de taille relativement considérable (o""",26 de diamètre), blanc jaunâtre, très opaques et entourés d'une coque souple et transparente, parfaitement sphérique, de o'"™,34 de diamètre. La segmentation légèrement inégale aboutit à la formation d'une blastos])hère à petite cavité de segmentation qui, par l'invagination du pôle négatif, se transforme en une gastrula à large blastopore. L'invagination est achevée douze à quinze heures après la ponte; l'embryon se couvre alors d'un revêtement uniforme de cils A'ibratiles fins et éclôt sous cet état. Puis le corps devient ovoïde et se par- tage en trois segments comme chez la larve de Dondersia que j'ai déjà fait connaître (voir Comptes rendus, t. CXL p- 68g), seulement moins accusés; les cils se développent fortement en couronne à la base du segment moyen (') Collège de France, laboratoire de M. SchiiLzenberger. ( I2I2 ) et quelques-uns s'agglutinent en un long flagelkini terminal au sommet déprimé du segment céphalique. On voit ensuite saillir par l'orifice infé- rieur rétréci qui correspond au blastopore de la gastrula un bouton caudal qui doit constituer tout le tronc de l'adulte. ') La métamorphose a lieu dans le courant du sixième jour, et le jeune animal se montre alors sous la forme d'un petit ver très contractile, tout couvert de larges spicules discoïdes imbriqués, à l'exception de la ligne médiane ventrale qui est ciliée. Ces spicules, simplement juxtaposés au tégument, ne constituent qu'un revêtement provisoire qui sera rejeté ultérieurement pour faire place aux longs spicules aciculairésijipplantés dans une épaisse cuticule caractéristique du type. ' '■ V )> La portion imaginée de la gastrula, V endoblaste primaire, ne cor- respond nullement à l'endoderme définitif, mais donnera naissance, par un procédé très spécial, à tous les tissus endo, méso et ectodermiques du tronc de l'adulte. Ses cellules se divisent activement, tangentiellement d'abord, et séparent ainsi une masse supérieure, l'endoderme, reposant sur une voûte ininterrompue formée d'une seule assise de cellules. Ces dernières se divisent alors radialement et, par l'augmentation de surface qui en résulte, la membrane est forcée de se replier à l'intérieur de la cavité archentérique primitive, de manière à former en haut trois diver- ticules de cette cavité, un médian, le proctodœum et deux latéraux, les ébauches du mésoderme somatiquequi ne tardent pas à effacer leur cavité et à se transformer en deux masses pleines, dont quelques cellules se dé- tachent à l'extrémité supérieure pour se répandre, comme cellules mésen- chymateuses, dans le reste de la cavité de segmentation. » Par l'occlusion des orifices des diverticules latéraux, la voûte inva- ginée se trouve reconstituée pour la deuxième fois en une couche cellu- laire ininterrompue, mais alors exclusivement ectodermique et qui sera employée tout entière à la formation de l'épiderme du corps. A cet effet, le pourtour de l'orifice proctodœal se soulève, proéminant de plus en plus dans la cavité, et forme le bouton caudal, oriç^ine de tout le tronc de la future Néoménie. Il entraine à son intérieur, en s'allongeant, la portion inférieure de la masse endodermique qui se place contre la face dorsale et les bandes mésodermiques qui occupent les régions latéro-ventrales. L'al- lotigement du corps se fait par la multiplication active des cellules, mais aussi par la dévagination de la voûte, qui a déjà développé dans son épais- seur les spicules tégumeutaires. » La Pi-onéoménie adulte ne montre pas de tôle distincte; mais il n'eu '*, ( I2l3 ) est pas de même au cours du développement où l'on peut reconnaître la formation d'une tète véritable naissant par des ébauches distinctes de celles du tronc. De très bonne heure, vers la vingtième heure, dès que l'invagi- nation gastrulaire est achevée, on voit apparaître, à deux rangées de cel- lules au-dessus du niveau où se développera la grande couronne de cils, trois invaginations épiblastiques, une sur la ligne médiane ventrale, le stomo- dceum larvaire, qui semble n'avoir qu'une existence temporaire, car on ne le retrouve pas sur les coupes de larves âgées, et deux latérales qui se sé- parent bientôt du tégument et paraissent devoir donner naissance à toutes les formations ecto et mésodermiques de la tête. A cet effet, elles s'unissent sur la lielie médiane sous forme d'une bande transversale coiffant le som- met de la masse endoderaiique et se prolongeant inférieurement en deux pointes qui descendent à la rencontre des bandes mésodermiques du tronc. Tandis qu'une partie de leurs cellules évolue pour former les muscles lon- gitudinaux et obliques, les plus dorsales s'ordonnent en deux amas accolés pour former les ganglions cérébroides au centre desquels apparaît la sub- stance ponctuée vers le moment de la métamorphose. Il ne se forme pas dans la larve de plaque syncipitale à proprement parler : les cellules du lobe céphalique larvaire qui portent le long flagellum apical se dépriment et s'allongent un peu, mais sans se multiplier; dans tous les cas, elles ne prennent aucune part à la formation du système nerveux définitif. L'œso- phage se forme vers la môme époque, juste au-dessous du cerveau, aux dépens des cellules les plus profondes de la même masse; la bouche ne perce pas le revêtement ectodermique larvaire et ne sera mise à nu que par le rejet de celui-ci. » Il y a tout lieu de penser que l'épiderme de la région céphalique de l'adulte dérive aussi des invaginations latérales susdites; car, on le voit dans la région ventrale en continuité parfaite avec elles, les cellules ont les mêmes dimensions et leur noyau exactement le même aspect. On voit cet épiderme s'avancer progressivement vers la face dorsale, sous forme de petites cellules d'abord séparées les unes des autres avant de s'organi- ser en une couche continue doublant la couche des cellules tégumcntaires de la larve. Elles ne peuvent certainement pas naître de ces dernières, dont elles diffèrent complètement par la forme et les dimensions des noyaux, ainsi que par leur avidité beaucoup plus grande pour les matières colorantes. Les cellules ectodermiques larvaires ont, d'ailleurs, tous les caractères d'éléments fortement différenciés, vieillis et inaptes à se divi- ser. Elles sont très aplaties, munies d'une membrane d'enveloppe épaisse ( I2l4 ) et forlement chargées de granules vitellins qui forment une couche dense dans leur moitié externe, tandis que la portion interne est occupée par un réticulum protoplasmique à larges mailles emprisonnant un gros noyau aplati, homogène et dépourvu de substance chromatique colorable. De plus, dès l'achèvement de la gastrula, leur nombre est définitivement fixé, et elles ne se divisent plus. Elles sont expulsées totalement au mo- ment de la métamorphose. » Des faits qui précèdent et qui se répètent exactement chez un autre type de la même famille, Va Dondersia banyulensis, on doit conclure que le développement des Néoméniens s'éloigne considérablement de celui des Mollusques; mais montre, par contre, dans l'évolution des feuillets au moins, d'étroites ressemblances avec celui des Annélides inférieurs, les Hirudinées, et peut même se comparer, dans une certaine mesure, à la formation de la Némerte dans le Pilidium (' ). » ZOOLOGIE. — Recherches sur la cavité générale et sur T appareil excréteur des Cirrhipédes. Note de M. Kœhler, présentée par M. Milne-Edwards. « La cavité générale des Cirrhipédes est représentée par des lacunes conjonctives, irrégulièrement distribuées entre la paroi du corps et le tube digestif. Toutes ces lacunes, sauf deux qui sont complètement isolées, communiquent entre elles; la plus considérable forme une cavité impor- tante située au point de réunion du pédoncule et du capitulum, dans laquelle débouche le canal longitudinal du pédoncule. Dans mon premier Mémoire sur les Cirrhipédes, j'avais figuré une disposition spéciale due au développement de cloisons dans l'intérieur de cette-cavité; M. Nussbaum a expliqué récemment que ces cloisons formaient une sorte de valvule empêchant le liquide qui remplit les cavités du corps de refluer dans le pédoncule, mais permettant le mouvement inverse. C'est aussi ma manière de voir; toutefois, il faut savoir que cette disposition n'est pas constante chez tous les Lépadides. Mais je dois m'élever absolument contre l'opinion de ce savant qui prend cette lacune pour le cœur et la divise même en oreillette et ventricule, bien qu'il ne trouve pas trace, dans ces parois, d'éléments musculaires, et qui donne le nom de vaisseaux aux lacunes conjonctives du corps. Outre qu'une telle assimilation n'est basée sur au- (') Travail du laboratoire Arago. ( 121.'; ) cune preuve anatomique, et quelle est en désaccord formel avec les idées acceptées par tout le monde relativement à la valeur des mots cœur et vaisseaux, je ferai remarquer que l'existence d'une grande lacune à l'extrémité proximale du canal pédonculairc n'est pas du tout un fait général : en particulier, chez V Anelasma, dont l'étude est si intéressante à tous égards, on voit le canal du pédoncule se diviser peu à peu en lacunes plus petites qui se continuent purement et simplement avec celles du corps. J'ajouterai enfin que ces lacunes n'ont pas de parois propres; la plus grande ne mérite pas plus le nom de cœur que les plus petites ne méritent celui de vaisseaux. » L'ensemble de ces lacunes représente la cavité générale, mais on re- mai-que, chez les Lépadides comme chez les Balanes, que deux d'entre elles, tout en ayant la même origine, diffèrent des autres par certains caractères importants. Elles possèdent une paroi propre avec revêtement endothélial, elles ne communiquent pas avec les autres et elles se présentent avec une constance que n'offrent pas ces dernières. Ces cavités sont situées dans la région céphalique, de chaque côté du tube digestif, et elles s'étendent, en dessous de ce canal, vers le côté ventral où elles sont séparées par une large cloison conjonctive. Dans la région pharyngienne elles envoient vers la lèvre inférieure un prolongement qui s'ouvre à l'extérieur à l'aide d'un fin canal aboutissant à la base de cet appendice. Cette disposition a été découverte par M. Hoek chez le Sralpellum, puis confirmée par M. Nuss- baum chez le Poilicipes polymerus ; je l'ai observée dans toutes les formes de Lépadides que j'ai étudiées, y compris V Anelasma; enfin je l'ai retrouvée chez les Balanes où la cavité générale offre une disposition un peu diffé- rente. Cette communication avec l'extérieur paraît donc être générale dans tout le groupe des Cirrhipèdes ; je me propose de discuter, dans un prochain Mémoire, l'homologic admise par M. Hoek du canal à l'aide duquel elle est réalisée avec un organe segmentaire. » L'étude des appareils d'excrétion est fort difficile. Ces organes ont été incomplètement figurés par les deux auteurs qui se sont le plus ré- cemment occupés des Cirrhipèdes, MM. Hoek et Nussbaum, et n'ont pas été décrits par eux : le premier les a figurés sur une coupe de Scalpellum sous le nom à' organe à fonction inconnue; le deuxième les a désignés sous leur vrai nom de reins, mais il ne les étudie pas. Ces organes, pairs, forment de chaque côté du corps une sorte de sac placé entre les téguments et les deux grands espaces décrits plus haut appartenant à la cavité générale. Leurs formes et leurs caractères présentent, suivant les genres, de grandes varia- ( I2lG ) tions qui on coiupliqiienL l'étude. Ce sont des sacs à cavité simple chez les Balanes et VAnelnsma; ils se divisent en plusieurs compartiments, dont les rapports varient suivant les régions, chv/Ae Scalpeltum elle Pollicipes ; ils sont enfin partages en un grand nombre de chambres de dimensions iné- gales, par suite de la formation dans leur intérieur de cloisons anastomo- sées chez les Lepas et les Conchoderma. » Chez le Pollicipes cornucopiœ, où l'appareil offre un grand dévelop- pement, on voit les différentes parties des sacs rénaux émettre, surtout leur pourtour, de nombreux prolongements qui traversent les couches conjonctives interposées, et atteignent la paroi de la cavité générale voisine, mais je ne les ai jamais vus s'y ouvrir; d'ailleurs je n'ai pu constater chez aucune espèce de communication entre la cavité générale et les organes excréteurs. Les échanges entre ces deux formations doivent s'effectuer par endosmose ; aussi l'on observe assez souvent (surtout chez V Anelasma et les Balanes), que des lacunes conjonctives allongées et tortueuses se ramifient sur la paroi des sacs, multipliant ainsi les surfaces de contact, mais sans qu'il n'y ait nulle part une communication à plein canal. » J'ai découvert chez le Conchoderma, au voisinage de l'orifice de l'ovi- ducte, une communication des organes d'excrétion avec l'extérieur que je n'ai pas retrouvée ailleurs. Les caractères histologiques indiquent d'ail- leurs que ces organes sont plutôt des reins d'accumulation, oii s'amassent des produits solides, que des reins d'élimination avec large communica- tion au dehors. Les cellules glandulaires qui tapissent la paroi interne des sacs subissent en effet d'importantes modifications. Chez le Pollicipes, Y Anelasma et les Balanes, oîi elles forment plusieurs couches sucessives, elles se chargent de granulations qui envahissent peu à peu tout le proto- plasma, tandis que le noyau dégénéré cesse d'absorber les matières colo- rantes et disparaît; ces éléments tombent aussi dans la cavité des sacs où on les trouve en grande abondance, surtout chez les vieux individus. Dans les autres types, les éléments détachés sont moins nombreux et leur protoplasma devient beaucoup moins granuleux; les cellules sont dispo- sées sur une seule couche, et j'ai pu suivre, avec une grande netteté, sur- tout chez les Scalpellum, la manière dont s'effectue la sécrétion : les cel- lules s'allongent, elles poussent par leurs bords libres des sortes de vésicules qui grossissent, se pédiculisent, puis se détachent en formant des globules qui tombent dans la cavité des sacs. Ces phénomènes sont très comparables à ceux qui ont été observés tout récemment par M. Van Gohuchten dans les cellules de l'intestin du Plychoptera. Je renvoie, pour ( 12T7 ) l'étiide détaillée de ces importants organes et des curieux éléments qu'ils renferment, an Mémoire, accompagné de planches, que je termine en ce moment et qui paraîtra prochainement. » BOTANIQUE. — Étude anatomiqite du bois secondaire des Apétales à ovaiie infère. Note de M. C. Houlbert, présentée par M. Duchartre. « Dans une première Note, j'ai indiqué quelques-uns des résultats auxquels m'a conduit l'étude coinparée du bois secondaire dans les Apé- tales à ovaire libre ('); je vais donner aujourd'hui ceux qui concernent plus particulièrement les Santalacées , les Juglandées et les Cupulifères. » 1° Sanlalacées. — Dans les genres Exocarpus. Lcploineria, Osyris, etc., les vaisseaux sont nombreux, circulaires ou légèrement ovales; de plus, ils sont toujours isolés et répartis sans ordre apparent ('-) dans toute l'épaisseur de la couche annuelle. Les rayons médullaires soiil très nombreux; ils sont formés de cellules courtes, con- tenant généralement une matière colorante jaunâtre ou biune. » La structure du bois chez les Loranthacées ne nous a pas permis de rapprocher cette famille des Santalacées. » 2° Juglandées. — Les vaisseaux sont larges, à section ovale, isolés ou réunis par deux ou trois en courtes cliaînes radiales. Les fibres ligneuses ont une paroi mince ou faiblement épaissie; leur disposition radiale, très nette chez \es Engelliardtia,\a Carya, Pterocarya, etc., l'est généralement moins chez les Juglans. » Les rayons médullaires sont nombreux et de largeur variable. Le parenchyme ligneux est caractéristique dans toute la famille : il forme des bandes étroites, trans- versales, à une seule épaisseur de cellule. » Cette petite famille me parait isolée dans le groupe des Apétales; on la rapproche volontiers des Myricacées, mais la structure du bois ne con- firme nullement cette manière de voir. » 3" Cupulifères. — La disposition du bois permet de paitager les Cupulifères en deux groupes : les Héluloïdes et les Caslanoïdes. a. Le groupe des Bétuloïdes comprend les espèces où le bois secondaire est con- (•) C. Houlbert, Recherches sur le bois secondaire des Apétales {Comptes rendus^ 19 avril 1S92). C'est par suite d'une erreur de copie que les résultats pré- sentés dans cette première Note ont été attribués aux Apétales à ovaire infère. (^) H. SoLEREDER, Uelier den systeniatischen Werlh der Holzslruclur bei den Dicotyledonen . p. ?.35. f C. K., iSya, 1" Semestre. (T. CX1\', N- 21.) ' -"7 ( 1^18 ) slruil sur le même plan que celui des Bouleaux, c'esl-à-dire montre, sur une coupe transversale, un grand nombre de vaisseaux isolés ou en fdes radiales, à peu près régulièrement distribués dans l'épaisseur de la couclie ligneuse annuelle. Les fibres ligneuses possèdent une paroi mince ou faiblement épaissie; leur disposition radiale, très nette chez les Aunes et les Bouleaux, est plus vague chez les Charmes et chez les Coudriers. Le parenchyme ligneux est, en général, peu développé. La coupe tangen- tielle montre toujours des rayons médullaires étroits et allongés, colorés en branchez les Bétulacées. » b. Dans le groupe des Castanoïdes, les vaisseaux sont arrondis et presque tou- jours isolés; très larges dans le bois de printemps, ils diminuent de grandeur dans le bois d'automne et se disposent en files obliques entre-croisées. » Les fibres ligneuses ont une paroi incolore, peu épaissie; elles conservent la dis- position radiale dans les Castanea et dans certains Chênes. Rayons médullaires tou- jours étroits et à une épaisseur de cellule dans les Castanopsis et les Castanea : ils sont de deux sortes dans les Ouercus ('). Le groupe des Castanoïdes semble se rat- tacher aux Urticacées. Dans les Castanopsis, le bois secondaire rappelle assez bien la structure de certaines Vrticoïdes (Conocéphalées), en même temps qu'il montre déjà un arrangement des vaisseaux particulier aux Castanea, mais qui existe aussi, avec une grande fixité, dans tous les espèces du genre Ouercus. » On retrouve donc, dans le bois secondaire des Chênes et des Châtai- gniers, des caractères qui permettent de supposer que ces deux groupes ont pu avoir une origine commune et qui nous conduisent, par consé- quent, aux mêmes conclusions que la Paléontologie végétale (^). )) Au point de vue oit je me suis placé, le genre Fagas doit être mis à part. En effet, la plupart des Hêtres américains, Fagus obliqua, betuloides, antarctica, etc., possèdent un bois qui reproduit tous les caractères de celui des Bouleaux; d'autres, au contraire, Fagus ferruginea et notre F. sylvatica, tout en conservant la même disposition relative de leurs élé- ments, ont un bois qui rappelle plutôt celui des Platanes. » GÉOLOGIE. — Sur les relations du trias du sud-est du bassin de Paris. Note de M. A. de Grossouvre. « Lorsque l'on étudie dans le département de l'Indre les couches tria- siques qui viennent affleurer entre le massif cristallin du Plateau central et les assises liasiques de la bordure méridionale du bassin de Paris, on ob- (') J. MuEixER, Erlàuternder Text zu dem Atlas der Holzstructur. p. 5;. (') G. DE Saporta, Origine paléontologique des Arbres, p. i55 et suiv. ( I2I9 ) serve que la puissance de ces couches va constamment en diminuant du sud vers le nord; j'ai déjà signalé autrefois une région où les couches tria- siques assez puissantes à leur effleurement méridional, sur la bordure cris- talline, vont en s'amincissant peu à peu vers le nord et finissent même par disparaître, de telle sorte que les couches hasiques reposent directement sur les roches cristallines. » Cette allure singidière des dépôts triasiques de l'Indre se retrouve plus à l'est dans la vallée de l'Allier et entre celle-ci et celle de la Loire : les dépôts triasiques, assez puissants aux environs de Lurcy-Lévy etDecize, diminuent peu à peu d'épaisseur vers le nord et sont rudimentaires tout autour du massif de Saint-Saulge, où même ils paraissent manquer complè- tement par places. » Plus à l'est encore, dans la région du Morvan, les relations sont les mêmes : à Semur et à l'extrémité septentrionale du Morvan, où quelques lambeaux de lias-siliceux ont été conservés sur les hauteurs, on voit le lias reposer directement sur le gneiss, le granité et la granulite, tandis que plus au sud, dans l'Autunois, des dépôts triasiques viennent s'intercaler entre le lias et les roches granitiques. » Près de Dijon, le lias repose sur les marnes irisées, très réduites et superposées directement au granité; à Chalindrey, près de Langres, ce sont encore les marnes irisées qui sont en contact avec le granité et il faut aller un peu plus à l'est pour retrouver dans cette direction la série tria- sique plus complète. » Il résulte de ces faits que les dépôts triasiques qui affleurent sur le revers septentrional du Plateau central viennent s'arrêter, au nord, le long d'une ligne dirigée à peu jjrès de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest. Cette ligne, qui disparaît aux environs de Langres, représente la ligne des anciens rivages bordant au nord le bassin dans lequel se sont déposées les couches triasiques du Berry, du Bourbonnais, du Nivernais et de la Bourgogne ; au Sud, les rivages devaient se trouver bien au delà de la ligne d'affleurements actuels. )) Les dépôts triasiques qui se trouvent sur la bordure méridionale du bassin de Paris n'appartiennent donc pas en réalité à ce bassin : ils se sont formés dans un golfe fermé à l'ouest, au nord et au sud et s' ouvrant vers l'est : ils se reliaient ainsi directement aux dépôts triasiques des environs d'Autun et de Lyon. » Cette ligne de hauteurs granitiques, qui a limité au nord le bassin tria- ( 1 220 ) siquc, existait déjà à l'époque houillère, car c'est sur son versant méridio- nal que s'est formé le terrain houiller de Decize. » Ce relèvement granitique a également joué un rôle important pendant l'èi'e secondaire et a dû loi mer dans la mer jurassique un seuil sous-marin dont l'influence s'est manifestée sur les caractères de la sédimentation et sur la nature de la faune; c'est le long de cette ligne que se coordonnent, par exemple, les accidents ooiithiques et coralliens du jurassique duBerry et du Nivernais; au sud de cette ligne aussi, la faune des sédiments juras- siques du Berrv et du Nivernais présente une affinité très grande avec celle des dépôts de même âge du Maçonnais et du Lyonnais : on peut donc dire que ces sédiments n'appartenaient pas au bassin de Paris et qu'ils formaient une dépendance naturelle de la mer méditerranéenne juras- sique. » Ainsi la disposition actuelle des couches secondaires, qui constitue ce que l'on appelle le bassin de Paris, ne correspond pas à la configura- tion véritable du fond des mers secondaires et elle est seulement le résultat des mouvements de l'ère tertiaire qui ont modifié et altéré les relations réelles des sédiments des diverses régions. » MÉTÉOROLOGIE. — Variations de la température moyenne de l'air dans la région de Paris. Note de M. E. Rexou. « Dans une Note présentée à l'Académie, dans la séance du 9 décembre 1889, j'ai fait voir que la température moyenne des dix années 1879-88 à l'Observatoire du Parc Saint-Maur a été de 9^,7, en déficit de 0°, 3 sur la température regardée comme la normale depuis un grand nombre d'années. » Cette intempérie, soutenue sur dix années, en comprend treize au- jourd'hui. Elle n'est, en réalité, que la compensation d'une anomalie en sens contraire qui s'était manifestée pendant dix-sept ans, de 1862 à 1878, anomalie dont personne n'a songé à se plaindre, car les meilleures années agricoles sont généralement les plus chaudes, tandis que les années les plus froides sont encore plus souvent des années désastreuses. » J'ai résumé dans le Tableau ci-dessous la température moyenne de ces dix-sept années : celles de 18G2 à 1873 sont les moyennes des minima et maxmia diurnes obtenues à l'Observatoire de Pans, diminuées de o°,7. ( I22I ) ce qui les rend comparables aux moyennes vraies déterminées à l'Obser- vatoire du Parc Saint-Maur ; les années commencent au i''' décembre. o o 1862 10,59 '^7' 9 127 63 10,55 72 10, 36 64 9,66 73 10,82 65 10,70 74 10,49 66 '0,17 75 10,06 67 10,24 76 10,16 68 10,56 77 '0,77 69 10,63 78 10,28 70 10,09 Moj'enne. 10,27 » La moyenne de ces dix-sept années est donc en excès de 0°, 3 environ sur la normale supposée égale à 10". )) En i855, j'évaluais, d'après mes observations dans la campagne au- tour de Paris, la moyenne de la région à 9", 9; plus tard, j'ai cru devoir adopter 10", à cause des années suivantes; mais aujourd'hui le nombre 9", 9 redevient plus probable : l'excès des dix-sept années chaudes serait ainsi un peu plus grand que le déficit des treize années froides, ce qui donnerait à craindre que la dernière anomalie ne soit pas encore ter- minée. « Il serait du plus grand intérêt de savoir sur quelle partie de la Terre s'est étendu ce refroidissement si prolongé; il a atteint, depuis plusieurs années, le bord de la Méditerranée, tant du midi de la France que de l'Algérie ; cette dernière contrée a éprouvé un refroidissement notable, des pluies abondantes ; beaucoup de sources ont acquis un débit inaccou- tumé et la transparence de l'air n'y est plus celle qu'on était habitué à lui voir depuis de longues années. Malheureusement, la plupart des obser- vations météorologiques faites laissent beaucoup à désirer ; les meilleures sont incomplètes et n'embrassent pas un nombre d'années suffisant. » On a dit, il y a quelque temps, t[u'aux Etats-Unis, dans la région orientale, les températures allaient, depuis plusieurs a-nnées, en augmen- tant, ce qu'on attribuait aux progrès des défrichements et des cultures. Cette explication, qui n'est pas nouvelle, ne repose absolument sur rien ; elle suppose que les changements signalés sont définitifs, tandis que ce sont des oscillations qui se compenseront par des mouvements ^inverses. » Dove a fait voir, il y a au moins quarante ans, que le niveau du lac Ontario variait en sens contraire de celui du Rhône à Lyon ; cette oppo- ( 1222 ) sition dans les hauteurs des eaux tient à la même cause, à la prédominance alternante des vents d'est ou d'ouest sur une grande étendue de la terre, ce qui amène des résultats opposésdanslerégime des pluies des deux côtés de l'Atlantique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la glacière naturelle du Creux-Perce (Côte-d' Or). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. L. Cailletet. « Sur le plateau de Langres, à rS'"" nord-ouest de Dijon et à i5oo™ au nord et au fond de la vallée du village de Pasques (Côte-d'Or), s'ouvre dans le calcaire jurassique inférieur (bathonien et bajocien), à l'altitude de 475™, un puits naturel ou gouffre, analogue aux avens des Causses ('), nommé Y abîme du Creux-Perce et marqué sur la Carte du service vicinal au ,,^(/>5>o«,XXiI. 19). » On le disait insondable et communiquant avec des grottes immenses, parce que personne n'y était encore descendu; on avait remarqué surtout qu'à une corniche de l'intérieur étaient suspendues des stalactites de glace qui ne fondaient jamais. » Avec l'assistance de MM. Party, Bur, Fontaine, Darantière et Lory, membres du Club alpin de Dijon, j'ai pu explorer complètement l'abîme du Creux-Percé les 24 et 28 mars i8f)2. » Sa profondeur totale n'est que de 55™, il mesure 4o™ de longueur sur 20™ de largeur à l'orifice, 10™ sur 5'° à l'endroit le plus étroit (environ aTix deux tiers de la profondeur) et ij" sur 12" dans le bas qui est en forme de cloche ; un talus ou cône de pierres et de débris tombés de la surface oc- cupe le fond qui paraît sans autre issue que de petites fissures et qui ne conduit à aucune caverne, ni rivière souterraine. Mais, sous une strate ro- cheuse en encorbellement qui produit le rétrécissement du puits, une dra- perie de glace pure et diaphane revêt la paroi nord du fond et forme plu- sieurs colonnes hautes de 10'" à i5°. Cette curieuse glacière naturelle est parfaitement éclairée par la lumière du jour à cause de la verticalité de l'a- bîme et de la grandeur de l'orifice supérieur. » Elle offre donc cette particularité de se trouver à ciel ouvert, à la dif- férence des glacières déjà connues dans certaines grottes du Jura, des Alpes et des Carpathes. (') Voir Comptes rendus, 3 décembre 1888, i4 octobre et 25 novembre 1889, 21 mars 1892. ( 1223 ) ') La théorie des glacières naturelles est encore trop confuse pour que l'on puisse donner une explication formelle de ce phénomène. » Le 28 mars la température était, au fond du Creux-Percé, de — i°C. et de 4-i4''C. à la surface du sol. Toutes les fissures des parois inférieures étaient remplies de glace dure et transparente et leurs surfaces non verti- cales étaient entièrement couvertes de neige ou de verglas. Aucun courant d'air ne se faisait sentir au fond du gouffre. » Il serait intéressant de faire des observations précises et suivies au Creux-Percé, qui présente un type nouveau et précieux pour l'étude de la question des glacières naturelles. » M. J.-E. EsTiExxK adresse une Note relative à celte question : « La probabilité de plusieurs causes étant connue, à quelle cause est-il plausible d'attribuer l'arrivée de l'événement? » M. J.-K. Helou demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le numéro 4759, est ouvert en séance par M. le Se- crétaire perpétuel ; il contient une Note en langue arabe qui sera conservée dans les Archives de l'Académie. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie, J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVitAGES BBÇUS DANS I.A SÉANCE DU IQ AVRIL 1892. Dictionnaire d'Agriculture. Encyclopédie agricole complète, par J.-A. Barral, continuée sous la direction de Henry Sagnier. Tome IIL G.-O. Paris, Hachette, 1888; 4 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Dehérain.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du Jury ( 15,2', ) international publié sous la direction de M. Alfred Picard. — Groupe ^ : Industries extractifes, produits bruts et ouvrés (I" Partie), classes 41 à 44. Paris, 1891 ; in-4°- La Durance. Régime, crues et inondations, par E. Imbeaux. Paris, V'^Ch. Dunod, 1892; in-8°. La ressemblance protectrice dans le règne animal, par Félix Plateau. Bruxelles, F. Hayez, 1892; broch. in-8''. Les équations des nouvelles copies du Mètre des Archives, par Bosscha. Leide, E.-J. Brill, 1892; broch. in-4°. Illustrations of norlh american grasses. Vol. I : Grasses of the southwest. Plates and descriptions nf the grasses of the désert région of western Texas, nevi> Mexico, Arizona and southern California ; by Dr. Geo Vasey. Pu- blished bv auLhorily of theSecretary of Agriculture. Washington, 1891; vol. in-4''. Pubblicazioni delR. Istituto distudi superiori praticie di perfezionamento in Pirenze. Sezione di Medicina e Chiriirgia. Archivo délia scuola d' Anatomia patologica, direlto dal prof. Giorgio Pellizzari. Vol. III et IV. Firenze, 1 885-86; in-4''. Osservazioni continue délia elettricità atmosfericafatte a Firenze negli anni i883, 1884, i885, 1886. Memoria del Dott. Franco Mayrini. Firenze, 1888; broch. in-4°. Osservazioni continue délia elettricità atmosferica fatte a Firenze nel 1884. Seconda Memoria di D. Pasqualini ed A. Roiti. Firenze, i885; broch. in-4°. Saggio sperimentale sul mecanismo dei movimenti volonlari nella Testug- gine palustre (^Emy s europœa) del Dott. Giulio Fano. Firenze, 1884; broch. in-4°. Maestri e scolari neW India brahmanica. Saggio di Giholamo Donatj. Firenze, 1888; broch. in-lf. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FII.S, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulioremeut le Dimanclu-. Ils lurmeiU, à la fia de l'aimée, deux volumes in- 4°. D Tailles, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autours, terminent chaque volume. L'abonnement est anii et part du i" janvier. Le /iri.r de l'abonnement est fxé ainsi qu'il .^uil : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordùiaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, ^gen chez Messieurs : . . . Michel et Médan. 1 Gavault Sl-Lager. . . . ' Jourdan. 1 Ru II. chez Messieurs : j Baumal. ■ 1 M"" lexicr. ' Reand. 1 Georg. . 1 Mégret. i PaUul. I Ville et Pérus^el. . Ruai. i, Calas. ' Goulet. Martial Place. j Sordoillet. Grosjean-Maupiri. ' Sidol frères. ( Loiseau. ' M"" Veloppé. ( Barijia. 1 ' Visconti el G'". Thibaud. Luzcray. ^ Blanchier. ' Druinaud. Plihon el llervc. Boucheron - Rossi - ) Langlois. [gnol. / Leslringanl. Chevalier. \ Bastitle. ' Rumébe. ( Gimel. ' Privai. . Boisselier. . j Pérical. ' Suppligeou. , Giard. ' Lemaître. Amsterdam Athènes chez Messieurs : ( Robbers. ' Feikema Caarciseu Beck. fet G*. Verdaguer. , .\slier el G''. 1 Calvary el C'". , Friedlander el lils. ' Mayer et Millier. \ Schmid, Franckc el y c. Zanichelli el G". , Ramiol. Mayolezel.\.udiarlc. 1 Lebègue el C". \ Haimann. ' Rani^leanu. Kilian. Deighton, BelleU;" Cammerineyer. Ûlto et Keil. HiJst et fils. • Lœscher et Seeber. Hoste. Beuf. (^.lierbuliez. Georg. ' Slapelinohr. Belinfaulc frérc<. , Bcnda. ' Payol. B-arth. \ Brockhaus. Lorentz. J HLix RUbe. Twielmeycr. \ De-soer. ' Gnnsé. chez Messieurs : ( Dulau. A Iger Lyon Marseille Montpellier .... Moulins Lu.rcnibourg . . . Madrid Milan " > Nutl. V. Buck. Barcelone Berlin Berne Bologne Bruxelles Bucharest Budapest Cambridge Christiania Conslantinople. . Copenhague Florence Gand Gènes Genèi-e La Haye Lausanne Leipzig [Àège . . ■ . / Libr. Gulenberg. \ Filoutes ot (ïaiidevîlli^ Angers Bayonne Hesançon ^ Germain et Grassin. f Lachèseel Dolbeau. Jérùmc. Jacquard. ; /Vvrard. ... Dulhu. Muller (G.). ... Renaud. 1 l^efouruier. \ F. Robert. < Gonzalès e hijos. 1 Vravedra. 1 !■. Fé. \ Duinolard frères. ' Hœpli. Bordeaux Bourges Naples A't'n'- }'ork Odessa Oxford falerme Porto j Fiircheiui. NLirghieri di Giu 1 Pellerano. J 1 Christern. ■ < Stecherl. ■ i ' Weslerriiann. M Rousseau. ^H Parker et C'°. ^| Brest Nantes Nice Nîmes j J. Robert. ' V Uzel Garoir. ( Baer. Chambéry ■ " / Massif. I^errin. ( Henry. ' ' ' / Marguerie. \ Rousseau. '■■■ j Ribou-Collay. . Laiiiarche. ... : Ratel. ' Daniidul. ( Lauverjat. Glausen. | Magalhaes. ' Il Rivnac. Gai'nier. \ Bocca frères. > Loescheret C". Kramers et fils. Sainson et Wall J Zinserling. / WollL / Bocca frères.^^ ) Brero. >■! '' Cherbourg. . . Clermont'Fer foiticrs Bennes Bocheforl Bouen S'-Étienne Toulon Toulouse Bio-Janeiro Dijon Botterdani Stockholm S' l'etersbourg. . Grenoble ' Grépin. ) Drevet. ' ' ' / Gralier. Foucher. ( Bourdignoii. ( Dombre. ■Ropiteau. . . . . Lefebvre. ' Quarré. La Bochelle... Varsovie j Glausen. I^X..\ \ RosenbergetSellii Gebelhiier el Wol Le Havre Valenciennes.. . . Frick. ^1 Lille Ziirich Gerold el G'. "1 Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ïoiiies !« à 31. — ( 3 .Voût i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1S89. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DenBF.sel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvëTi" Comètes, par M. Hamsen. — Mémoire sur le Pancréas el sur Ip rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculièrement daus la digestion des matière grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fj Tome II : Mémoire sur les vers ialestinau.v, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en liiSo par l'Académie des Science pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi » mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la natur .» des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-|°, avec 27 planches; 1861. .. 15 fi A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences ■A N" 21. \\n\y DES ARTICLES. (Séance du 25 mai l«î)2.) MÉmOlUES ET CO^IMtJNICATlOrVS DRS MRiMItltlîS RT DRS COIlllIiSPONIUNTS \)E L'ACADEMIH. Pages. , MM. ItMiiiu.i.dT cl Matic.xcix. - Sur les clia- I lcui> lie i- r.AiiTiicn el. 1,. L.\N-i)i. - Sur les I l'ages. produits du fonctionnement des tissus, el parliciilicrenienl des muscles, séparés de l'i'ire vivant. iMiHliodes analytiques ii>'| .M. A. l'oMi-L. — Sur le Bramiis, nouveau type de Hongcur fossile des phosphoriles quaternaires de la lîerbérie i i-')i) MEMOIRES PRESEMES. \l . l'Ai-v .irlri'^^r unr ^^ll■^urla théorie des parallèles mC:! M. DiiFoNiun I. adresse un .Mémoire ayani pour tilre : « Tliéorie rationnelle des cy- clones et des orages >■ i i''i M. r'AglM'.LiN prie l'Académie de loniprendre dans le concours des Arts insalulires un clialnnieau à essence minérale et un foyer lie lil de plallne demeurant incandescent au milieu de l'eau, présenté en iS<)i M. l'AuiiKi.iN prie l'Académie de vouloir bien romprenrire dans le concours de Médecine et de Cliirurgie la disjiosition nouvelle perfeelionnée de son Ihermorautcrc iM. \M)nKAS Mii.ivoïKvrrnii adresse une iSote relative à un moyen de combattre le Phyl- loxéra iliS CORRESPOINDAIVCE. M. l!i'.i!ini:i or ap|iclle l'atteiilion de l'.Vca- di-mie sur une broclmr-e île ]\I. lî.-lî. TInvaitc ' i'''l M. Pr.niOAUiJ. - Sur la llcNiou du cercle mu- ral de (iambey '>'>'l M. t;. lîIOOUIiDAN. — Sur les apparences aetuclles de l'anneau de Saturne 11I17 M. P. Paimli:vk. - Sur les intégrales de la Dynamique ' ''il^ ,V1. H. Lioiivii.i.i-. — Sur les équations de la Dynamique 1171 VI, iiK Sl'AiiuK. - ICqualion approchi'-e de la trajectoire d'un projectile dans l'air lors- qu'on supposela résistance proportionnelle à la quatrième puissance de la vitesse... 117! .M. l''.-li. uv, Mas. — liccherches expérimen- tales sur le matériel de la batellerie 117.J M. Cn. Antoink. — Sur l'équation caracté- ristique de flivcrses vapeurs 1 177 M. AiiO. C.UAuriîNTiEn. — Le* deux phases de la persistance des impressions lumineuses, i iNo M. JULKS (Iai.. - .Sur le soufre mou Irempé à l'élat de vapeur 1 is:; M.M. G. HotssKAii el d. Tni:. - Sur quel- ques azotates basiques \\X\ M. K. GiiKMiZ. — Sur la préparation el les propriétés du cyanure d'arsenic i il-iG M. Ad. Caiinot. - Kecherche du tluor dans les os modernes et les os fossiles i i.Si) MM. lî .luxui-i.iciseii et E. Li:gi;i(. — Sur l'apoeinchoninc et la diapocinchoninc . 1 riy' . M. i)F. FoncRAND. - Sur la pyrocaLéchine monosodée ' 1191 M. G. Matignon. — Sur les sul)>lilnlions liées au carbone et à l'a/.ote. Application aux composés explosifs M. G. Massui.. — Sur l'acide bibromo-malo- ^liqne ^1. C. liAiiDY. Kecherche des alcools supé- rieurs dans l'alcool vinique M. P. -Tu. Mri.i.iiii. — iVction des éthers d'acides non saturés sur l'élher eyanaciHi- que sodé M. Cil MU.Ks Lautii. - Sur une bcnzidine té- tramélhyl-méla-diamidéc M. G. Piii voT. - Sur l'embryogénie d'une Priincomniia M. KiniLi'.H. — lieclierches sur la cavité gé- nérale et sur l'appareil cxcri''teiir des 1 \l\'. 11.(7 I -ïoc) 1201 .3.,', i:!oS i-T l I Ci '■'■l'ip^'U''"' , M. C. lloui.iu-iir. — lilude anatoniique du bois secondaire des .Xpétales à ovaire in- fère .M. A. iiii GncssouviiE. ~ Sur les relations du tiias du sud-est du bassin de Paris.... M. E. liicNou. — Variations de la tempéra- ture moyenne de l'aii' dans la région de Paris M. E.-A. MAiiTKL. — Sur l'a glacière natu- relle du Crenx-Percé (Cole-d'Or) M.J.-!i. ICsTiiîNNE adresse une 'Note relative à celte question : » La [irobabililé de plu- sieurs causes étant ccmnne. à quelle cause est-il plausible d'attribuer l'arrivée de l'évéïr-ment '? i> ,M. ,I.-K. IIkluU demande l'ouverliire d'un pli cacheté déposé par lui et conlenaut une \olc en langue arabe 1 ■->>:( Bl:l.LKTIN KTnt.lOlilUPJllQLl' M>:\ PARIS. - IMPKIMEKIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS. Quai des Grands-Au^umins. 55. / / 1892 PREMIER SEMESTRE. JUL 7 1892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR ITIM. liES SECRÉTAIRES PERHKTIEI-S . TOME CXIV. r 22 (30 Mai ISOS). PARIS, GAUTHIEK-VILLAftS ET FILS, [MPRlMEUKS-LlBliAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEiNCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELiTlF AUX COMPTES RENDUS. AUOPTÉ DANS LES SEANCES DES 23 JUIN I 862 ET 24 MAI 1873. T.«s Comptes rendus hebdcimadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés jiar des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pagt^s ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent im volume. Il v a deux volumes par année. AuTicLE 1'''" —Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux. Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédacLoi. écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même; limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne repi'oduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des i)rix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés eu séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rerulus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu sui- vant, et mis à la fm du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article .5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rappoit sur la situation des Comptes rendus aj)rès l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante] COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES t-n-^-i^îf^ ' " SEANCE DU LUNDI 30 MAI 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADËMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance de lundi prochain 6 juin sera remise au mardi. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret par lequel M. le Président delà République approuve l'élection, faite par l'Académie, de M. Félix Guyon, pour remplir la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. A. Riche t. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Guyon prend place parmi ses Confrères. C. K., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, ^'' 23.) l58 ( 1226 ) ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de V Obser\'atoire de Paris, pendant les deuxième et troisième trimestres de l'année 1891. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1891. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. (^j Bellone. h m s Avril 1 10.33. 6 Avril 1 10.44-56 K\ri\ I 10. 5i. 7 Mai 3o 1 1 .41 .56 Juin 2 1 1 . 27.53 3 1 1 .23.20 Juin 19 12 .20.25 22 12. 5.34 25 1 1 .50.43 27 11.40.49 29 Il .30.57 00 1 1 .26. I Juin. 1 11.21. 7 4 II. 6.27 7 io.5i.56 10 10.37.35 II io.32.5i i3 10.23.28 i5 10. 14. 1 1 17 10. 5. o 23 9-42.37 23 9.38.12 1 1 4 ui s I 2 . 2 , 07 » 0 ' " 76.40. 5,5 » (sT) CONCORDIA. Ilj|24.54,22 » \ 83.43.44,8 » (lis) Pkitho. iiJ3i. 6,23 » 76.15.32,8 » (jr Mnémosyne. 16 16 16 14.40,86 +12^18 12.29,86 +I2,o4 11.47,25 +12,59 95.51. 9,9 95.40.22,8 95.36.58,5 -t- 3", . + 4,8 + 3,7 Ç£) Vesta. 8.|l2. " 9- 5 3 o 59 7r.57 7,1.54 7.5. 7.5o 7-49 7-48 7.46 7-43 7-43 6,74 3,47 59,37 ,57,25 ,56,48 ,06,71 ,57,56 ■ 4,98 , 2 1 , 27 ,48,17 59,94 27,78 , 2,3o ,43,37 .58,20 ■3o,79 -h 2,59 1 0.25.35,5 2,5l 1 10.39.24,5 2,57 I 0.53.31 ,3 2,59 1 II. 3.41,4 2,58 1 11.12. I .0 2,47 1 11.16.39,7 3,37 1 11 .21 . 17,4 2,35 1 1.35. 7,6 2,54 11.48.48,0 2,45 I 12. 2.16,3 2,49 1 2. 6.39,2 2,3o 1 2. i5.3i ,0 2,38 I 2.24. 1 1 ,3 2,27 1 2 .32.46,3 2,29 1 2.53.36,7 3,21 1 2.57.39,5 2,9 2,8 3,0 3,7 4,4 4,2 3,7 3,8 3,8 3,8 0,4 4,7 4,5 6,4 7,4 6,2 ( T227 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1891. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. h m s Août 5 8.43. i5 7 8.36.28 i4 8. 10. 19 «9 7.52.87 Juin. i5 12. 19.55 17 12. 10.28 22 11.46.48 27 I I .23. 1 1 28 1 1 . 18.29 3o 1 1 . 9. 6 Août 1 10. 5g. 44 5 10.4' . 6 10 10. 18. 6 12 10. 8.59 i4 9-59-56 17 9.46.28 22 9.24.23 Sept. 12 7 .56.46 Aoi^it 10 12.36.27 12 12 .26.43 i4 12. 16.57 19 1 1 .52.3o 26 1 1 . 18.24 Sept. 4 10.37.31 Août 12 10. 19.31 i4 10. 10.28 Août 17 1 1 .53.21 19 II .43.51 rï^ Vesta (suite). h m " 17.39.39,72 + 2,08 17.40.44,53 + 1,95 17.42. 6,72 -+- 1 ,83 17.44- 5, o5 H- 1,74 P ALI AS. 113.47.26,5 + 4,5 113.54.35,4 + 4,5 114. 18. 3o, 5 -h 5,5 1 14.34.26,2 + 4.3 I9-54. 7,84 — c >G9 70.55.41 ,1 — 0,5 » » 71. 4.35,6 0,0 19.48.30,92 — c ,48 71.31.19,0 -+- 0,6 19.44.33,24 — <: ,70 72. 4-10,9 — 0,1 19.43.46,70 — 0 ,59 72. II .28,4 4- 0,2 19.42.14,70 — 0 ,46 72 .26.43,8 + 0, 1 19.40.44,21 — 0 ,61 72.42.55,3 + 2,9 19.37.50,28 — 0 ,58 73.17.39,6 — 0,5 ig. 34. 28, 3g — 0 ,55 » » ig. 33.13,32 — 0 ,52 74.25.43,0 -f- 1,2 19-32. 1,92 — 0 ,38 74-46.34,0 0,0 19.30.21 ,74 — 0 ,36 75.18.52,9 -+■ 0,1 19.27.55,05 — 0 ,36 76.15. 0,6 H- 0,7 19.22 .52 ,4i — 0 ,45 80.25.33,2 — 1,0 (wj Harmonia. 21 .53. 12,60 -t- 1 ,16 log. 3. 7,4 - 2,6 21 .5i .20,09 — 1 ,.8 109.16.59,4 — I ,2 21 .49.25,73 -1- 1 ,06 io9.3o.3i ,5 - 3,5 21. 44. 36, g3 + c ,98 IIO. 2.52,1 — 0,2 21.38. 1,53 ■+ 0 ,76 1 10.42.38,5 -1- 0,8 21 .32 .3i ,3g -+■ I ,39 I 1 1 .21 .23,3 -h 0,6 (S) TiCHE. ig. 43. 47, 35 19.42.35,68 86.24.29,4 (T) JUNON. 21 .87.35, 1 I + 9,43 94. 3. 2,4 — 20,0 2 1 .35. 57, 17 -h 9,23 94.21.35,9 — •7,9 ( I22.S ) Correction Correction Dûtes. 18'J1. Temps mojeri (le Paris. Ascension droite. de l'épliémér. Distance polaire. de l'épUémér. ^3^ JuNOX (suite). Il m s Août 21 II. 34 .22 22 II .39.38 26 11. 10.43 Sept. 4 10.28.44 1- 10. i5. o 8 10. 10.28 9 10. 5.. 57 11 9.06.59 12 9.52.32 16 9.34.58 19 9-22. 4 23 9- 5.i4 25 8.56.59 28 8.44-49 29 8.4o.5o Août 24 11.56.21 26 II .46.47 28 11.37. 12 Sept. 2 1 1 . i3.22 4 11. 3.34 8 10.45. 6 9 10.40.26 10 10.35.47 II io.3i . 9 12 10.26.32 16 10. 8.14 19 9-54.43 23 9-^7. o 24 9.32.38 25 9.28. 16 28 9.15.21 Août 28 1 1 .49.32 Sept. 2 1 1 .27.26 4 I 1 . iG. I 1 21 34.19,82 + 9,49 94.40.34,2 -18,5 21 33.3i,33 -+- 9,60 94 . 5o . 1 2 , 8 — 18,3 21 3o. 19, 5o -h 9,4i 95.29.36,4 -.8,4 21 23.42,17 ~h 9,27 97. 0.44,9 -i5,8 21 21.45,98 -t- 9,08 97.31. 3,9 — i3,o 21 21. 9,64 + 9,09 97-4i- 1,7 — 15,6 21 .20.34,44 4- 9,02 97.00.59,2 — 10,2 21 .19.27,98 -+- 8,90 98.10.42,0 -i4,4 21 18. 56, 88 + 8,95 98.20.29,4 — 13,0 21 17. 6,55 + 8,82 98.58.32,9 — 12,0 21 .15.59,78 -t- 8,72 99.25.59,7 — 10,6 21 . i4.53,o5 .4.29,96 -+- 8,35 100. 0.48,9 — 10,3 21 4- 8,42 100. 17.23,6 — 10,1 21 .1/. 7,90 + 8,12 100. 4i. 7,2 — 10,3 21 .li 4,i4 + 8,11 100.48.44,9 — 8,2 T"i Cérès. 22 . fc . 1 I , 60 H- 0,42 17. 4.35,0 - 4,6 22. ).28,5l -+- 0,96 1 17.14. 6,3 - 5,4 22. ti.45,76 -h 1,12 17.22,57,0 — 6,4 22. {d.34,84 -+■ i,3i 17.41.59,0 — 6,2 2 1 .58|.57,8o -+- i,o4 17.48.19,3 - 4,< 21.5; .53,o3 -+- ',«4 17 .53.33,8 — 5, 1 21.5; . 8,65 + 0,90 18. 0.40,5 — 5,6 21. si. 25, 59 + i,o4 18. 2.34,7 - 4,8 21 .5!. 43, 25 -+- 0,93 118. 4-19-2 — 2,1 21. 5B. 2,19 4- 1,08 18. 3.47,3 - 4,1 21 .5i).28, II -+- 1 ,06 118. 9.51,7 - 4,8 21.45.44,64 H- 0,87 118. 10.59,0 - 2,4 21.4 )-44,79 -h i,o4 .18. 9.48,2 — 6,0 ■i 1 . 4' 5.17,93 -+- 0,88 118. 9. 8,2 - 2,6 21.4 5.52,26 -+- 0,54 118. 8.i3,i - 3,8 21.4 4.44,95 -+- o,83 118. 4.3i,2 - 2,6 (^ Aglaé. 22.17. 7,99 22. 14.40,66 2J . 1 1 . 17 ,24 io5.20.58,2 io5.33. I 1 ,9 io5.35.44,5 ( '229 ) Correction Correction Dates Temps moyen Ascension de Distance de 1891. de Paris. droite. l'épliémér. polaire. l'épliémér. '47y Aglaé (suite) Sepl. 9- lO. Sept. 7. II. 2 . 2 22. 8.55,95 10. 57. 21 22. 8 . 1 1 > , 5 1 IO.52.4O 22 . 7 . :.5 , 45 10.48. I 22. 6.42,05 (m) Dan'aê .1.54.44 23. i.46,i5 io5.4o.23,o io5.4i .5o,7 105.43. 21 ,6 io5.44- ■ ' ,0 89. 4.46,7 » Les comparaisons de Mnémosyne se npportent à une éphéméride communiquée par M. Luther; celles de Vesta, Junon, Pallas, Cérès aux épliémérides du Nautical almanac, et celles de Harmonia à l'éphéméride dvi Berliner Jahrbuch. » Les observations de août 17, août 21 à septembre 12, septembre 23 et aS ont été faites par M. Barré. » Les observations de septembre t6, 19, il\, 28 et 29 ont été faites par M. E. Viennet et toutes les autres observations ont été faites par M. Cal- la ndreau. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la propagation des oscillations ('■lectriques. Note de M. H. P«incaré. « Dans une récente Communication, j'd étudié la théorie de la propa- gation des oscillations hertziennes le long d'un fil indéfini ; mon but était surtout de voir si la théorie rendait bien jompte de l'amortissement ob- servé par M. Blondiot. Mais, comme le calcul complet, en tenant compte immédiatement de cet amortissement, aurait été trop compliqué, j'ai pro- cédé d'une façon indirecte. J'ai commencé par supposer cet amortissement nul et j'ai déduit les conséquences de cette hypothèse. Comme la solution du problème doit être unique, il est clair que, si l'amortissement existe, ces conséquences devront se trouver en contradiction avec les conditions du problème et, en particulier, avec celle-ci, que les lignes de force doi- vent aboutir normalement aux conducteurs. Or, en supposant le fil infini- ment mince, je n'ai pas rencontré ces contradictions, de sorte qu'on ( I23o ) devrait conclure à un amortissement nui ; j'ai ajouté que, pour rendre compte de cet amortissement, il faudrait sans doute tenir compte du dia- mètre du fil. » M. Brillouin m'a écrit alors pour me faire part de certaines observa- tions : « Ne pourrait-on se demander, disait-il en substance, si la solution que vous proposez n'est pas en contradiction avec le principe de la con- servation de l'énergie, ce qui expliquerait l'amortissement et permettrait de le calculer? » Il est aisé de voir que cette contradiction n'existe pas et que, si les lignes de force aboutissent normalement aux conducteurs, il y a conservation de l'énergie. En effet, d'après le théorème de Poynting, la quantité d'énergie qui traverse un élément de surface est égale au produit de la surface de cet élément de la composante tangentielle de la force magnétique, de celle de la force électrique et du cosinus de l'angle de ces deux composantes. Or, si les lignes de force sont normales aux conduc- teurs, la quantité d'énergie quijtraverse la surface de ces conducteurs est nulle parce que l'un de ces fact«urs, à savoir la composante tangentielle de la force électrique, est toujotji's nul. Ma conclusion subsiste donc, mais la lecture de la lettre de M. Brillouin m'a suggéré une manière simple de tenir compte du diamètre du fili » Je reprends les notations de ma Communication citée; j'appelle M un point du diélectrique; ce, y, z ses coordonnées; r„ sa distance à l'origine; p sa distance à l'axe des ::, c'bst-à-dire au fil; A un point du fil; o, o et a ses coordonnées; F (m — i) l'intensité du courant de conduction au point A. » Nous avons trouvé l'expression de la fonction n de Hertz, et celle de l'une de ses dérivées qui seule cous intéresse ; voici cette expression : F(/V dn dp » Désormais, quand je parlerai de la fonction F et de ses dérivées F', F", ..., il restera sous-entendu que l'argument de cette fonction est r„ — t quand il n'est pas expriqié explicitement. On trouve ensuite : M Pour la force magnétique » Pour la composante de la force électrique perpendiculaire au fil ( I23l ) » Pour la composante de la force électrique parallèle au fil F' p- Fz )) Voyons maintenant ce qui se passe si le fil, au lieu d'être infiniment mince, est un cylindre de révolution de diamètre p„. Je prends encore l'axe de ce cylindre pour axe des s ; j'appelle p la distance du point M à cet axe ; a sa distance à une génératrice quelconque ; r sa distance au point où cette génératrice coupe le plan deb a;y; r„ sa distance à l'origine et enfin 9 l'angle dièdre formé par les plan» qui se coupent suivant l'axe des :; et qui passent l'un par le point M, l'autre par la génératrice consi- dérée. Il vient alors !^-' = ?' + Po-2pp|cos(p et 21T dn do ■i F ( /■ — 0 ( '' + ^ ) P — ?o cos 9 p„. » Le carré de la force magnétique est F'-2 » Le carré de la force électrique est F'2 p2 F-^ » Pour avoir l'énergie, avec les unités adoptées, il faut faire la somme ( 1232 ) de ces deux carrés, intégrer cette somme en étendant l'intégration à tous les éléments de volume d-x du diélectrique et diviser par 8-. L'énergie est donc égale, au facteur près, gZ' ^' J (ro — :)- ri J ri )) Si je suppose que po soit très petit, je vois immédiatement que la pre- mière intégrale est très grande, tandis que la seconde est finie. Si l'on fait le calcul en négligeant les quantités de l'ordre de ?„, et si l'on pose, pour abréger, r^— t = {>,de telle façon que F et F' soient des fonctions de ^', on trouve que l'énergie totale est égale à dv. » Cette énergie totale dépend de t que l'on voit figurer sous le signe / ; sa dérivée, par rapport à i, se réduit à dE dt )) Ce résultat, qu'il est aisé de Aérifier à l'aide de l'intégrale de Poynting, montre que -j- est fini si p^ est très petit, tandis que E est infiniment grand à cause de la présence du logarithme de po- » Pour qu'il y eût conservation de l'énergie, il faudrait que -^ fût nul ; comme il n'en est pas ainsi, il faulrait, pour conserver au courant de con- duction son intensité primitive, lui fournir dans le temps dt une quantité d'énergie égale k -i- dt; si donc me source étrangère ne fournit pas cette quantité d'énergie, il faut que It courant s'amortisse. Si l'amortissement est assez faible pour que les cilculs précédents puissent être acceptés comme première approximation, le taux de cet amortissement (c'est-à-dire la quantité dont le logarithme de l'intensité du courant diminue dans l'unité de temps) peut être regardé comme égal à dE _i_ dt 2F/ » Ce rapport est infiniment petit si po est lui-même très petit; c'est ce qui nous explique pourquoi nous avons trouvé un amortissement nul en ( 1233 ) née;ligeant le diamètre du fil. J'ajoute que si la longueur d'onde est petite et si l'on suppose que la perturbation a parcouru déjà une grande Ion- gueur de fil, on peut négliger dans E et -^ les termes en F^ devant ceux F/o -. » Il serait curieux, mais sans doute assez difficile, de vérifier expéri- mentalement les conséquences de cette théorie, en cherchant si l'amortis- sement dépend du diamètre du fil. » MÉTÉOROLOGIE. — Nouvel échec de la théorie ascendante des cyclones. Note de M. Fayi « La théorie convectionnelle ou ascendante des grands mouvements tournants de l'atmosphère vient de subir un nouvel échec. Il v a peu d'an- nées, dit M. William Morris ('), un des météorologistes les plus éminents des États-Unis, l'opinion la plus généralement répandue, classait tous les cyclones comme des tourbillons de convection dans lesquels la chaleur latente dégagée de la vapeur d'eau condeasée jouait le plus grand rôle. Mais, dans ces deux dernières années, il s'tst produit une divergence d'o- pinion à ce sujet, et nombre d'auteurs en viennent cà regarder les tempêtes cycloniques des régions tempérées comme des tourbillons engendrés en haut, dans la circulation générale de l'atmosphère et non plus comme pro- venant d'une action spontanée de convection. L'argument le plus simple et le plus direct en faveur de cette manière de voir, c'est le grand nombre des cyclones qui ont lieu en hiver dans les hautes latitudes. Si ceux-ci avaient une origine convectionnelle, ils dtvraient être le plus fréquents en été; mais, en hiver, le décroissement vertical de la temj)érature est généralement faible et le retard que subit \i refroidissement dans les cou- rants ascendants s'oppose à ce que la chaleur latente se dégage aussi bien par les basses températures de l'hiver que par les hautes températures de l'été. Ajoutez à cela que les observations de montagne, discutées par M. Hann dans ces deux dernières années, ont montré que, dans les pays tempérés, les cyclones sont plus froids que les anticyclones, ce qui montre bien que la théorie convectionnelle ne s'applique pas à ces phéno- mènes. (') The American meteorological Journal: iiiav 1892, p. 19 et 20. C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, fi' 22.) ' 5() ( 1234 ) » L'échec, on le voit, est considérable. On avait cru jusqu'ici que tous les cyclones indistinctement avaient même origine et devaient recevoir la même explication. Aujourd'hui on reconnaît qu'il n'en est rien, et que si les cyclones des zones torrides viennent d'en bas, ceux des régions tempérées viennent d'en haut et prennent leur origine dans les courants supérieurs de l'atmosphère, ce que j'ai toujours soutenu pour tous les cyclones indistinctement. » Il n'est pas possible d'adopter deux explications diamétralement op- posées pour deux phénomènes qu'on avait cru jusqu'ici, avec raison, identiques dans leurs traits généraux. Ils suivent les mêmes routes; ils ont la même rotation, avec de simples différences de violence; ils présen- tent le même phénomène lu calme central, moins accentué seulement pour les uns ; ils sont également plus froids que les anticyclones, sauf dans la région du calme central, et engendrent les mêmes mouvements secon- daires de giration, tels que trombes internubaires, orages, grêles, averses, tornados, etc., quoique avec moins d'ampleur en hiver. » Pour prendre un exemple entre des centaines ('), considérons l'ou- ragan formidable qui est venu [rapper les côtes des États-Unis vers le cap Hatteras au mois d'août 1887, et qui a continué sa course destructive au delà du Grand-Banc jusqu'en Europe. Voilà certes un cyclone des zones tempérées. Cependant, quelques mois après, les rapports émanés des maîtres de navire permettaient de tracer la grande courbe parabolique qu'il avait décrite entre Saint-iThomas, Hatteras, le cap Race et les côtes septentrionales de la Norvège. Bien plus, un rapport reçu par le British meteorological OJfice d'un vaisssau venant de l'Equateur nous apprenait que la même tempête avait déijuté au loin, au large des côtes d'Afrique, à l'ouest des îles du Cap-Verti Le voilà donc transformé en ouragan de la zone torride, ce qui ne l'a pas empêché d'aboutir dix-sept jours après en Norvège. Faut-il croire qub, dans la première moitié de sa course de 2300 lieues, cet ouragan a p'is dans le sol son point de départ et que, dans l'autre moitié, il l'a pris d^ns les régions supérieures de l'atmosphère. » Cette théorie n'en est pas à son premier échec. Elle avait d'abord nié le mouvement de giration d^s cyclones, des tornados et des trombes. Arago, rendant compte en i835 des progrès de la Météorologie aux Etats-Unis, disait que la seule conclusion à en tirer était qu'il y avait à la (') The great storm of the Atlantic coasl 0/ the United States, by Everelt Hajden. Introduction. ( 1235 ) fois des tempêtes fixes et des tempêtes animées d'un fort mouvement de giration et de translation ( ' ). » Cédant à la longue à l'accumulation des faits, elle a fini par accepter cette giration indéniable et a cherché à l'expliquer par la rotation diurne du globe terrestre, ce qui conduisait à taire marcher les prétendus cou- rants centripètes suivant des spirales logarithmiques coupant les isobares sous des angles de 60°, et donnant des girations d'un quart de tour! Puis, comme ces spirales étaient la négation du caîme central des cyclones, on a admis que près du centre ces spirales devenaient circulaires. Et, comme il était matériellement impossible d'étendre cette explication aux trombes et aux tornados, on s'est résolu à chercher en[haut, dans les régions supé- rieures, l'explication de leur giration bien plus violente encore que celle des cyclones. Mais, comme on ne pouvait se déterminer à renoncer aux mouvements ascendants et à l'aspiration par laquelle les trombes pompent jusqu'aux nues l'eau des mers et des étangs, on a dû admettre que, si les girations étaient descendantes dans les trombes et les tornados, elles n'en- traînaient l'air en aucune façon et que le courant de l'air échauffé par en bas continuait à monter tandis que les girations nées en haut parcou- raient, en descendant, chose inintelligible, pour nous du moins, cette masse ascendante. » Quant à l'admirable phénomène de la translation toute géométrique qui fait décrire aux cyclones des deux hémisphères des paraboles symé- triques par rapport à l'équateur, phénomène qu'il fallait avant tout expli- quer, la théorie de la convection y a toujours échoué. On hésite encore entre deux erreurs, la drift theory et la «at'e iheory (-). Enfin, on vient nous dire aujourd'hui que les cyclones tropicaux n'ont pas du tout la (') Les deux théories en présence étaient soutenues d'une part par Redfield et Reid, d'après les faits, d'autre part par Espy et le D"' Baclie d'après une vue entière- ment fausse suivant laquelle les tempêtes, les trombes et les tornados étaient produits par une raréfaction locale de l'air, et par le mouvement centripète de l'air ambiant se précipitant pour combler cette raréfaction. (^) Et quand nous passons aux détails, que dire ie cette idée que les vents observés à la surface de la terre sont centripètes et vont, en s'élevant, alimenter le cyclone, tandis qu'au fond ces vents sont tout simplement les effets des girations descendantes détruites parle contact violent avec le soi et n'accusent même plus, près du centre, la moindre déviation vers le centre'/ Voir les Notes du 19 mai 1891 sur un Mémoire de M. de Bezold relatif à la théorie des cyclones du 8 juin 1891 et sur les courants de dé- versement qui donnent naissance aux cyclones. ( 1236 ) même origine que les cyclones des régions tempérées; que les premiers sont des phénomènes de convection, et que les seconds sont, tout au con- traire, nés dans les régions supérieures de l'atmosphère. M Cette théorie de la convection, autrement dit, des courants centri- pètes ascendants, malgré toutes les confections qu'on lui a fait subir depuis cinquante ans, n'a donc jamais pu s'accommoder aux faits ('). Celle que j'ai proposée, au contraire, il y a vingt ans, n'a jamais rencontré dans les faits la moindre contradiction ( = ), et elle rend compte, de la manière la plus simple, des girations et des grands mouvements de translation. » PALÉONTOLOGIE. — Sur l( Singe de Monlsaunès découvert par M. Harlé. Note de M. Albert Gaudry. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie une pièce dont la découverte dans le quaternaire de France était inattendue. C'est une portion de mandibule de Sing(| qui a été trouvée par M. Harlé, ingénieur à Toulouse. En exploitant une /larrière àMontsaunès, entre Saint-Martory et Salies dans la Haute-Garonne, on a mis à découvert un couloir que M. Harlé a pu suivre sur une longueur de 21 5'"; il y a observé des accu- mulations de coprolites d'Hyqiies et les os de plusieurs animaux quater- naires. C'est au milieu d'eux qu'il a rencontré, la pièce de Singe que je présente à l'Académie, M. Harlé a bien indiqué ses caractères. En la com- (') Elle en esta faire croire aux. Habitants des États-Unis qu'on pourrait provoquer des orages et des averses par des courants ascendants nés d'incendies ou d'autres moyens artificiels. Voir ma Notice tu 23 avril 1892 sur les moyens de provoquer arti- ficiellement la formation des pluiea (^) Pour se rendre compte du rès petit nombre des cyclones intertropicaux en hiver, il suffit de se reporter à ce que j'ai dit sur le rôle des cirrus dans les tempêtes (par exemple, dans les Comptes rendus du 8 juin 1891). Très près de l'équateur en hiver, la quantité de cirrus formés dans le bourrelet équatorial va en diminuant; il atteint son maximum vers la fin de l'été, tandis que les cyclones des régions tempé- rées puisent, en toute saison, dans les cirrus formés sur une partie bien plus grande de l'atmosphère comprise entre l'équateur et le 3o= degré de latitude, c'est-à-dire sur la moitié d'un hémisphère. De là le grand nombre des cyclones d'hiver dans les régions tempérées. Ils mettent en jeu moins de cirrus, reportés sur une surface beaucoup plus grande, en sorte qu'ils donnent lieu à moins d'orages. 11 faut tenir compte, en outre, de la facilité de segmentation des cyclones démesurés qui arrivent aux hautes lati- tudes et se résolvent en bourrasques successives. ( >237 ) parant avec nos échantillons du Muséum, je trouve, comme M. Harlé, la plus grande ressemblance avec le Magot de Gibraltar et d'Algérie. Les arrière-molaires, n'ayant pas encore fonctionné, ont leurs denticules aigus. Les dents sont un peu plus petites que dans les Magots que j'ai vus; la der- nière prémolaire est comparativement plus faible. Le bord antérieur de la mandibule semble tourner, comme si le menton avait été moins allongé; ces différences'peuvent être individuelles ou accidentelles. Il est difficile d'avoir une certitude pour une détermination spécifique avec une pièce qui ne porte que trois dents. » L'intérêt de la pièce découverte par M. Harlé consiste dans la consta- tation que nos pères ont vu un Singe au nord des Pyrénées à un moment de l'époque quaternaire. Pendant une partip de cette époque, les Pyré- nées, comme chacun le sait, ont eu de vastes glaciers, et il y a eu de grandes troupes de Rennes. Ce n'est sans doute pas dans cette phase glaciaire que le Singe de Montsaunès a vécu. » PHYSIOLOGIE. — Effets physiologiques d'un liquide extrait des glandes sexuelles et surtout des testicules (' ); par M. Brow\-Sêquard. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats principaux observés sur moi-même et sur un nombre extrêmement considérable de per- sonnes, après des injections sous-cutanées ou intra-rectales (-) de liquides extraits des testicules ou des ovaires. Ces injections, depuis trois ans que j'en ai proposé l'usage, ont été employées dans presque toutes les parties du monde, et, comme on le verra, non sans succès, contre la faiblesse dé- pendant d'un âge avancé ou des maladies les plus variées. » Déjà en i86g, dans un cours à la Faculté de Médecine de Paris, j'avais émis l'idée que les glandes ont des sécrétions internes et fournissent au sang des principes utiles sinon essentisls. Je croyais, dès alors, que la faiblesse chez les vieillards dépend non seulement de l'état sénile des organes, mais aussi de ce que les glandes sexuelles ne donnent plus au (') Ce travail a été communiqué à l'Académie dans la séance du 28 mai. (^) J'ai fait usage, en 1890, d'injections intra-rectales et souvent avec presque autant de succès que par des injections sous la peau; mais pour obtenir des effets favorables par ce procédé, il importe d'employer un liquide très concentré et conte- nant tout ce que l'on peut retirer de deux testicules entiers, c'est-à-dire de 10 à 20 fois plus que par l'autre procédé. ( 1238 ) sang des principes qui, à l'âge adulte, contribuent largement à maintenir la vigueur propre à cet âge. Il était donc tout naturel de songer à trouver un moyen de donner au sang de vieillards affaiblis les principes que les glandes sexuelles ne lui fournissent plus. C'est ce qui m'a conduit à pro- poser l'emploi d'injections sous-cutanées d'un liquide extrait de ces glandes. » Les testicules et les ovaires ont au moins trois grands usages distincts consistant : le premier, dans leur rôle bien connu dans la génération; le second, dans l'influence aussi très connue qu'exercent les principes ré- sorbés dans ces glandes sur les centres nerveux et qui donnent à l'homme et à la femme les caractères physiques, moraux et intellectuels qui appar- tiennent en propre à l'un et a l'autre; le troisième, dans une action toni- fiante spéciale qui augmente certaines puissances d'action de la moelle épi- nière et du cerveau. )) C'est ce dernier point qui fait l'objet de ce travail. J'y ai surtout été conduit par les faits bien connus que chez les individus des deux sexes privés, dans la première enfance| des testicules ou des ovaires, de même que chez ceux qui s'épuisent parlla masturbation ou des excès sexuels, les centres nerveux perdent considérablement de leur puissance. On sait aussi que chez ceux qui, naturellement vigoureux, se privent absolument de relations sexuelles, les puissances de la moelle épinière et du cerveau s'exagèrent jusqu'à atteindre souvent un état morbide. » Après m'être assuré, chez des animaux, de l'influence tonifiante d'in- jections d'extrait liquide de testicules et de l'innocuité de cette opé- ration faite avec certaines précautions, j'ai fait en i88g, sur un savant bien connu âgé de 72 ans, des injectiqns dont les résultats ont dépassé tout ce que j'en espérais. Je n'indiquerai ici que les principaux de ces résultats. » Depuis mars 1860 où ce savant acommencé, à l'aide du dynamomètre universel- lement employé par les médecins, à mesurer la force des muscles fléchisseurs, à son avant-bras droit, cette force avait graduellement diminué jusqu'en mai 1889, où les premières injections ont été faites. Le poids maximum, d'après les indications de l'index a été, en 1860, de 5o''s. En i863, il était de ^ô''^ et en 1889 (du 5 au i5 mai) de 37''s. La moyenne d'un très grand nombre d'essais durant les dix jours qui ont précédé la première injection, faite le i5 mai, a été de 34''S,5 (de 82''? à 37"^). Dès le lendemain de cette injection, cette moyenne s'était élevée à [\\^i (de 39''s à 44''s). Il y avait donc eu un gain très évident de force (de 34''s",5 à 4i'''). Le maximum de force marqué par le dynanomètre en iS63 avait été de 46''5. Ce chiffre a été presque atteint 26 ans après, puisque le maximum en 1889, après les injections, a été de 44''°; chiÛ're bien plus considérable que celui qui avait été observé avant la première injection, ( 1239 ) lequel, au maximum, n'avait été que de Sj^s. Le sujet de l'expérience, âgé aujourd'hui de 75 ans, a pu, en présence de plusieurs membres de l'Académie, mouvoir encore 44''°- » Le sujet de l'expérience avait notablement perdu de ses forces durant les dix ou douze années qui l'avaient précédée. Avant le i5 mai 1889, il était si faible qu'il lui fallait toujours s'asseoir après avoir travaillé debout, une demi-heure, au laboratoire. Même en restant assis, il était épuisé après trois ou quatre heures d'expérimentation et quelquefois même après deux heures seulement. Très fréquemment, depuis plus de dix ans, l'épuisement était tel, le soir, lorsqu'il quittait le laboratoire, qu'il était obligé de se mettre au lit, où le sommeil lui faisait défaut à cause de l'excès de fatigue. Dès le lendemain du jour de la première injection, mais plus encore les jours suivants (cinq injections avaient été faites en trois jours, les'iiS, 16 et 17 mai), un changement radical avait eu lieu en lui et il avait recouvré autant de force que nombre d'années avant. Au grand étonnement de ses assistants, MM. d'Arsonval et Hénocque, il était devenu capalile de faire des expériences pendant plusieurs heures, en se tenant debout, sans ressentir le besoin de s'asseoir. En rentrant du laboratoire, il était si peu fatigué qu'il était devenu capable de s'occuper longtemps delà rédaction de Mémoires sur des sujets difficiles, ce qu'il n'avait pu faire depuis un très grand nombre d'années ('). » Le jet de son urine, mesuré avec grand soin dans les dix jours qui ont précédé et les vingt jours qui ont suivi sa première injection, a montré un gain de plus d'un quart. Je n'ai pas besoin de dire que les circonstances étaient les mêmes, dans tous les cas, avant et après celte injection : les émissions avaient lieu à la même heure, après un repas se composant d'aliments semblables et de la même quantité de boisson. Ici, comme pour la force des membres, on a la preuve que la puissance de sa moelle épi- nière était considérablement augmentée. Il en a été de même à l'égard de la défécation qui, chez lui, était devenue extrêmement laborieuse et même quelquefois impossible sans moyens artificiels. Dans les quinze jours qui ont suivi la première injection, un changement radical est survenu chez lui : l'acte réflexe de la défécation avait repris son état normal. » Enfin, le travail intellectuel, qui était devenn très pénible, est redevenu facile dès après les premières injections. » Ceux qui connaissent la puissance des ailo-suggeslions se demanderont si tous les effets montrant une augmentation de fcrce chez le vieillard dont j'ai donné l'histoire n'ont pas été produits par une simple influence du moral sur le physique. Que cette influence ait eu une part dans la production de ces eflTets, ce n'est pas moi qui le nierai. Mais des faits extrêmement nombrsux et absolument décisifs se sont accumulés depuis trois ans, montrant que c'est lien à une action physique et directe du liquide testiculaire sur le centre cérébro-rachidien et surtout sur la moelle épi- nière qu'il faut attribuer, dans l'immense majoritj des cas, les augmentations de force (') Le sujet de l'expérimentation, le 28 octobre dernier, se disposant à partir pour Nice, où il devait passer six mois, a eu à rester debout ou à marcher pendant plus de seize heures, surveillant l'emballage de livres, de manuscrits, d'instruments, etc.; il est arrivé à Nice le lendemain soir, ayant à peine dormi, et néanmoins il ne ressen- tait aucune fatigue. Il était à ce moment âgé de 74 ans et 8 mois. ( '2/^0 ) qu'on observe après l'injection sous-cutanée de ce liquide. Une expérience de M. Va- riot en a donné la preuve pour la première fois. Dans un service d'hôpital où nombre de vieillards avaient réacquis de la force après l'injection du liquide testiculaire, on annonça à un vieillard très affaibli qu'on allait lui donner de la force comme aux autres et par le même moyen, mais sans qu'il le sût, au lieu du liquide tonifiant on lui injecta de l'eau pendant nombre de jours sans qu'il y eût chez lui la moindre appa- rence d'augmentation de force. A l'iraprovisle et sans que le malade \)ùl savoir qu'on avait fait un changement, on fit une injection de liquide testiculaire. Dès le lendemain la vigueur générale avait augmenté et elle continua à croître après d'autres injections de ce liquide. Je connais un grand nombre de faits plus ou moins analogues à celui-là, et nombre d'autres d'un caractère bien différent, mais conduisants la même conclu- sion. Ainsi des individus affaiblis par l'âge ou la maladie et qui étaient soumis à des injections de morphine ou de strvchnine ou d'atropine, sans changement dans leur vi- gueur, ont eu sans en avoir le moindre soupçon des injections de liquide testiculaire, après lesquelles la force leur est revenue à un très notable degré. De plus, chez des cen- taines de malades affaiblis par les causes les plus variées, qui avaient un très grand espoir d'acquérir de la force par des injections de liquide testiculaire, le retour de la vigueur n'est venu qu'après plusieurs et même un grand nombre d'injections et sou- vent avec lenteur. Très fréquemmentjdonc, l'auto-suggestion ne joue aucun rôle dans la production des effets des injection^ de liquide testiculaire et ces effets doivent être attribués surtout ou entièrement à uiie influence dynamogénique ou tonifiante de ce liquide, s'exerçant sur les centres nejveux. )) La durée des effets produits par le liquide testiculaire chez les vieillards est considérable quelquefois. Pour abréger, je me bornerai à dire que la vigueur de la moelle épinière montrée par la force des membres peut durer un mois et même plus après la cessation des injections, et que la force de la vessie et du rectuiii peut persister encore davantage. » Je crois devoir montrer, ykr quelques cas remarquables, combien est grande l'influence dynamogéniante du liquide testicidaire : » Un vieillard de quatre-vingt-nnif ans était affaibli à un tel degré qu'il pouvait à peine monter ou descendre l'escaljer de sa maison, bien qu'il demeurât au premier étage. Après un certain nombre d'injections de liquide testiculaire, faites par le D"' Va- rioljii avait recouvré tant de force (:|u'il pouvait faire de longues promenades à cheval sans fatigue. Ce retour â la vigueur persistait encore après deux ans, pendant lesquels le D"' Variot n'avait pourtant pas fai( un très grand nombre d'injections. » Chez un vieillard mourant de cachexie paludéenne, ne pouvant plus même ouvrir les yeux, une injection de liquide testiculaire de singe, faite par le D"' Laurent, de Port-Louis (île Maurice), a eu un tel effet que le malade a pu le lendemain se lever seul, après avoir été plusieurs années confiné au lit. Dans une lettre qui m'a été commu- niquée par le D"- Tholozan, ami du malade, celui-ci, après plusieurs injections de liquide testiculaire de cobaye et de singe, déclare qu'il est « complètement rétabli et » plus fort qu'il y a trois ans. « ( I24I ) » Un physiologiste de grand mérite, plusieurs fois laiirént de l'Académie, M. E. Gleyi m'a fourni l'histoire d'une jeune malade, femme d'un médecin de Paris, qui a été tirée quatre fois, dans l'espace de quatre ou cinq mois, d'un état de profonde anémie, consécutif à de profuses hémorragies pulmon.iires, à l'aide d'injections de liquide séminal. La première fois, en juillet 1889, la faiblesse était telle que la malade ne pouvait plus dire que quelques mots et à voix basse. Quelques heures après une seule injection du liquide spécial qui était employé (voir Archives de Physiologie, p. 644; 1890), l'état adynamique avait disparu, et déjà, les jours suivants, la malade avait pu supporter sans fatigue des excursions à la campagne et des visites prolongées à l'Exposition. » L'expérimentateur sur lequel les premières recherches sur le liquide testiculaire ont été faites a été très malade à Nice, en janvier 1S91. Bien que soigné par notre émi- nent confrère, M. Bouchard, il était arrivé presque à l'agonie. » Affaibli d'abord par une entérite extrêmement intense, qui avait résisté à un trai- tement très énergique pendant plus de dix jours et qui s'était montrée chez lui au quinzième mois d'une coqueluche violente, il avait été atteint de contracture rhuma- tismale des muscles du thorax (intercostaux et antres) et parfois aussi du diaphragme. De plus, l'état morbide du bulbe dû à la coqueluche, après avoir causé du hoquet d'une manière presque non interrompue pendant deux ou trois jours, déterminait parfois du spasme de la glotte et d'autres fois, simultanément : 1° de l'arrêt des échanges entre les tissus et le sang, montré par le fait que le sang était rouge dans les veines, malgré une cessation complète de tout mouvement respiratoire (durant souvent plus de deux minutes); 2° une diminution considérable (en force et en vi- tesse) de l'action cardiaque. M. Bouchard ayant l'té obligé de le quitter, il était soigné pnr le D'' Frémy, qui, le trouvant mourant, voulut bien lui faire une injection de 2?'' d'un liquide testiculaire très fort, préparé tout exprès quelques jours avant par M. d'Arsonval. Deux heures après l'injection, tous les phénomènes morbides dépen- dant de l'état du bulbe, ainsi que les contractures rhumatismales des muscles respi- ratoires, disparurent complètement et ne se sont plus remontrés depuis lors. Quant à la faiblesse qui, avant l'injection, était telle que le malade ne pouvait soulever sa tête, qu'il ne pouvait se tourner dans son lit et encore moins en descendre et y remonter, elle avait cessé à ce point que tous ces actes étaient de\enus faciles. » En présence d'un fait si remarquable, il y a lieu de se demander si c'est vraiment l'injection qui a fait disparaître si rapidement les manifestations des états morbides divers qui existaient. Je ne puis pas l'affirmer, mais ce qui est certain, c'est que la faiblesse si considérable qui avait envahi depuis nombre de jours prcscpie toutes les parties du corps et atteint depuis vingt-quatre heures le degré dune paralysie à bien peu près complète, a promptement cessé sous l'influence tonifiante du liquide injecté. » Les faits que j'ai rapportés et un très grand nombre d'autres montrent clairement la puissance du liquide extrait dos testicules pour augmenter les forces d'action des centres nerveux. Mais la question reste de savoir par quel mécanisme ce liquide agit pour produire cet effet, après son entrée dans le sang, par absorption. Je suis obligé, aujourd'hui, de me C. R., 189a, 1" Semestre. (T. CXiV, N° 22.) 160 ( 1242 ) borner à affirmer que ce liquide n'agit pas comme un excitant, comme un stimulant, mettant en jeu les forces qui préexistent et amenant nécessai- rement par là un épuisement plus ou moins grand. Jamais l'emploi du li- quide testiculaire n'a été, après un temps plus ou moins long, suivi de la déperdition de forces que l'on peut constater après l'usage de certains stimulants. Ce qui a lieu, ainsi que je le montrerai dans un travail spécial, c'est une augmentation de ces transformations de forces auxquelles nous devons les puissances diverses de la moelle épinière et du cerveau. » GÉOLOGIE. — Sur les relations du terrain dévonien et du terrain carbonifère à Visé. Note de M. J. Gosselet. « Le calcaire de Visé est célèbre par les nombreux fossiles que l'on y trouve et il a été illustré par les travaux de de Koninck. Ses fossiles avaient d'abord été rapportés uniquement au calcaire carbonifère. Cependant, la présence de la RhyncJioneUa cubaides faisait croire qu'il y a aussi du dévo- nien. Dumont et de Ryckoldtl'avMent admis. M. Horion a fait connaître, il y a longtemps, qu'une partie considérable du calcaire de Visé est dévonien. » Mais la disposition stratigraphique des terrains et leurs rapports lais- saient encore bien des incertitudes. J'ai donc accepté avec grand plaisir l'offre que m'a faite, l'année passée, M. Horion de me guider dans les envi- rons de Visé, dont il a exploré chaque carrière et chaque rocher pendant de longues années. » Le calcaire carbonifère de Visé doit être rapporté uniquement à l'étage viséen de M. Dupont; il est tout entier supérieur à la dolomie de Namur. C'est donc la partie supérieure du calcaire carbonifère. Cependant, M. Horion a pu y distinguer plusieurs horizons paléontologiques distincts. » Il est en grande partie massif; toutefois, les caractères de couleur et de structure permettent d'y reconnaître des bancs ou plutôt des zones stratigraphiques, car généralement ces zones superposées sont intimement soudées les unes aux autres et ne constituent pas des bancs distincts. Il est souvent bréchiforme. Les fragments de la brèche sont en marbre dont la structure ne diffère pas de celle de la pâte; ou les reconnaît à la couleur et au grain; quelquefois, ils sont entourés d'une légère zone de calcite. Les fragments de la brèche étaient donc déjà à l'état de marbre lorsqu'ils ont été brisés et empâtés dans des sédiments nouveaux. C'est un fait que j'ai constaté bien des Kms, particulièrement à Bacijant. On doit en conclure ( «243 ) que, dans les mers carbonifères, la marmorisation suivait d'assez près la sédimentation. » Le calcaire dévonien appartient à l'étage frasnien; il est caractérisé par la présence de nombreux Slomatopora et parce qu'il est souvent à l'état de dolomie. Il ne présente jamais aucun indice de stratification, comme cela a lieu d'ordinaire dans les grandes masses de calcaire frasnien construites, étudiées par M. Dupont. » Le calcaire carbonifère repose directement sur le calcaire dévonien et il est intimement soudé avec lui, de telle sorte que le même bloc est en partie carbonifère, en partie dévonien. C'est un fait dont je ne connais pas l'analogue. Ce qui en augmente encore la singularité, c'est qu'entre le dépôt des deux calcaires il y a un immense hiatus, correspondant au fa- mennien, au tournaisien, au wauhortien et à la base du viséen, ensemble d'assises qui ont dans le voisinage une épaisseur d'environ Soo"". » Dans un point, M. Horion a reconnu entre les deux calcaires un petit lit de matière schisteuse, verdàtre, analogue à celle qui accom|)agne le calcaire frasnien au sud de Liège. Dans un autre point, il a trouvé que le carbonifère commence par une brèche de fragments dolomitiques. » La stratification de l'ensemble calcaire est très difficile à reconnaître. Il forme une sorte de dôme dans la vallée de la Meuse, entre Visé et Ar- genteau, et un double dôme dans la vallée de la Berwigne, à 4'"" à l'est de la vallée de la Meuse. » Les dômes calcaires dévono-carboniques sont recouverts par une as- sise de schistes alunifères et de phlanites appartenant au houiller inférieur et dont les couches sont horizontales , ou plongent sur les pentes du dôme. « Le houiller repose directement sur le calcaire dévonien comme sur le calcaire carbonifère et sur les divers horizons de ce calcaire; il y a donc discordance légère entre les couches houillères et le calcaire. » De plus, elles pénètrent dans des poches creusées à la surface du cal- caire sous l'influence des eaux pluviales, absolument comme les couches tertiaires dans la craie du nord de la France. » L'horizontalité des couches houillères démontre que le terrain n'a pas été bouleversé depuis leur dépôt. » Les rudiments de stratification que l'on découvre dans le calcaire car- bonifère sont en relation avec celle du houiller; partout les couches se relèvent sous des angles de lo" à 20° vers le centre des dômes, qui est oc- ( '244 ) ciipé par le dévonien. Il est difficile de dire si celte inclinaison est primi- tive, ou si elle est le résultat d'un léger exhaussement du dôme. M Quant à la stratification du dévonien, elle m'a complètement échappé; mais il n'y a pas de raisons pour croire qu'il ait subi un relèvement plus considérable que celui du calcaire carbonifère. » Il y a, en outre, quelques failles, mais elles n'ont guère d'importance. Une seule, qui coupe la Berwigne au sud du four à chaux de Bridgebow, dérange les couches carbonifères au contact du dévonien. 1) Le dévonien présente quatre affleurements principaux aux environs de Visé : i° au nord de Richelle; 2" dans la vallée de Souvré; 3° entre la Ferme du chasseur et le four à chaux de Bridgebow; 4° vis-à-vis de Berneau. » Bien que le dôme de Visé ne soit connu que dans les vallées de la Meuse et de la Berwigne, il se relie peut-être à l'est avec le pli anticlinal d'Aix-la-Chapelle, qui sépare le bassin houiller de l'Inde de celui de la Wurm. » M. A. DE TiLLo fait savoir à l'Académie que la pluie de poussière abon- dante observée à Stockholm le 3 mai, d'après le télégramme adressé par M. Nordenskiold à M. Daubrée {Comptes rendus du 9 mai 1892), s'est pro- duite sur une grande étendue du la Russie d'Europe. Elle a été signalée les 2, 3 et 4 mai à Elisavetgrad, Pinsk, Rovno, Saint-Pétersbourg. J\0MIIVAT10I\S. L'Académie procède, par la vofe du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de feu M. Gilbert. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4^, M. Amsier obtient 4° suffrages. M. Dwclshauvers-Dery obtient 8 » M. Amsi-er, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. ( 1245 ) MEMOIRES LUS. PHYSIQUE. — Étude des phénomènes physiques et chimiques sous l'influence des très basses températures. Note de M. Raoul Pictet ( ' ). « Depuis plus de quinze années, je me suis convaincu que l'étude des phénomènes physiques et chimiques aux basses températures, comprises entre o° et — 200", assure à la Science un champ d'investigations nouveau. C'est aussi pourquoi j'ai installé dans mon laboratoire des appareils très puissants sur le même principe que ceux dont je me suis servi en 1877 pour la liquéfaction des gaz. » J'obtiens trois chutes de température par l'emploi méthodique de trois liquides volatils convenablement choisis et dont les vapeurs sont aspirées et comprimées par des compresseurs de construction spéciale. » Un mélange de SO^ et de CO- permet d'atteindre —110° dans \e pre- mier cycle, actionné par trois compresseurs en compound : c'est la première chute de température. » he protoxyde d^azote ou, à choisir, Véthylène se liquéfie dans un ser- pentin, noyé dans le réfrigérant du premier cycle, puis, une fois liquéfié, se détend dans un deuxième cycle oii l'abaissement de température arrive à — i5o" environ. » Enfin, Vair atmosphérique, comprimé à 200^'" dans de grands réservoirs de 7""^ en acier, se liquéfie aisément à — t5o" et permet d'atteindre — 2io°à — 2i3" comme température limite inférieure. » Une disposition spéciale d'instruments auxiliaires permet de dessé- cher toutes ces vapeurs et d'éviter tout mélange de gaz malgré le vide assez complet sous lequel fonctionnent quelques-uns des compresseurs. » Des manomètres métalliques et à mercure rendent la marche des trois cycles aussi précise qu'on peut le désirer, et facilitent le maintien des très basses températures pendant tout le temps nécessaire à une série d'expé- riences. » Mesure des températures . — Les températures sont mesurées par des thermomètres à hydrogène sec sous quatre pressions différentes, puis par (*) Ce travail a été lu dans la séance du 28 mai. ( '246 ) des thermomètres à alcool et à étlier sulfurique vérifiés au préalable avec les thermomètres à hydrogène. » Rayonnement à basse température. — Le premier résultat intéressant obtenu par l'élucle du rayonnement à basse température a consisté dans la démonstration d'un rapport nouveau entre la chaleur et la lumière. On sait que la lumière rouge traverse les couches atmosphériques plus facilement que les autres couleurs correspondant aux ondes de l'éther plus courtes : c'est l'explication dessplendides couchers du soleil sur les Alpes; de même j'ai pu constater que les vibrations calorifiques de l'éther correspondant aux basses températures, homologues du rouge dans le spectre, traversent tous les corps presque sans résistance. Un réfrigérant à i lo", par exemple, se réchauffe dans le laboratoire presque aussi vite s'il est entouré de 2"", de lo*^" ou de So*^'" de coton, de laine ou de. bois. » Il résulte de ce fait que toutes les expériences à très basses tempéra- tures nécessitent de grands compresseurs e\. que, pour opérer normalement et travailler expérimentalement avec de l'air atmosphérique liquide, il faut disposer d'une force d'au moins 3o à 40 chevaux-vapeur, action- nant 6 à 7 compresseurs à tiroii' et non à soupapes pour éviter les résis- tances des^az à l'aspiraLion. » Anomalies de la cristallisation du chloroforme. — En obtenant pour les chirurgiens du chloroforme absolument pur par cristallisation, j'ai été amené à observer V anomalie la plus étonnante que f aie encore jamais vue en Physique. » Voici d'abord les faits : » Un réfrigérant plein de protoxyde d'azote solide est maintenu à — 120°. Au centre de cet appareil, je place une éprouvette de Soo'^" pleine de chloroforme, et dans l'éprouvette, un thermomètre. La température s'abaisse graduellement à — 68", 5 et la cristallisation commence. » A côté de ce réfrigérant appartenant au second cycle, j'ai celui du premier cycle qui est maintenu régulièrement, pour cette expérience, à — 80°. Quand le chloroforme est à moitié cristallisé, je place l'éprou- vette avec le chloroforme et le même thermomètre dans ce réfrigérant à — 80". On devrait s'attendre à voir la cristallisation continuer, plus fai- blement il est vrai; au contraire, on constate les deux faits que voici : >» 1° La température du thermomètre s'abaisse rapidement de — 68°, 5 à —80°; 2" les cristaux de chloroforme formés contre les parois de l'é- prouvette fondent et disparaissent peu à peu. ( 1247 ) )) vient-on à replacer l'éprouvette et son contenu dans l'antre réfrigé- rant à — 120", aussitôt la température remonte à — 68°, 5 et les cristaux se reforment contre la face intérieure de l'éprouvette. » Donc, dans l'enceinte la plus froide, le thermomètre indique -• 68°, 5 ; tlans l'enceinte la moins froide, le thermomètre s'abaisse à — 80° et les cristaux disparaissent. » Ce fait est tellement anormal, et en opposition si capitale avec tout ce qu'on connaît en Physique, que j'ai dû refaire et varier sous toutes les formes possibles ce phénomène pour y croire et en avoir un commencement d'explication. » Voici, pour le moment, la cause plausible du phénomène : lorsque l'éprouvette est placée dans l'enceinte à — 120°, la cristallisation est active sur toutes les parois intérieures de l'éprouvette : donc sur chaque élément de surface les molécules liquides, en chutant les unes sur les autres au mo- ment de la solidification, sont des centres d'ondes calorifiques représentant la chaleur latente de cristallisation. M Le thermomètre, placé au centre, reçoit ainsi un bombardement d'ondes calorifiques provenant de toutes les portions de la circonférence intérieure où s'opère la cristallisation. Il indique — 68°,5, Vest-à-dire qu'il se trouve à cette températui'e en équihhre dynamique avec le milieu dans lequel il est plongé. » Maintenant, si l'on place le tout dans le réfrigérant à — 80°, les cris- taux «e 5eyor/ne«^p/M*; le rayonnement seul opère et la température du liquide du thermomètre et des cristaux s'abaisse rapidement à — 80°, tandis que les cristaux eux-mêmes fondent. » En abaissant graduellement la température du chloroforme nous avons trouvé que les cristaux restent stalionnaires à — 83°, 5; au-dessous ils aug- mentent, au-dessus ils fondent. » Ces expériences prouvent que le rayonnement au travers des corps à basse température perturbe d'une façon si profonde les lectures des ther- momètres, que l'on ne doit plus considérer ces instruments que comme des thermoscopes, ou mieux des thermo-dynamomètres donnant la valeur dynamique du mouvement calorifique existant dans le mdieu où ils sont plongés. » Dans une prochaine Note, nous donnerons quelques résultats obtenus par l'étude des phénomènes d'électrolyse à basse température, ainsi que les modifications caractéristiques des affinités chimiques et des réactions des corps entre eux, au-dessous de — too°. » ( 1^48 ) MEMOIRES PRESENTES. GÉODÉSIE. — Des coordonnées rectangulaires. Mémoire de M. Hatt, présenté par M. Faye. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Faye, Lœwy, Bouquet de la Grye.) « Dans des Communications antérieures (Comptes rendus, t. CTI, p. 485, i886, et t. CVI, p. 921, 18S8), j'ai montré qu'il était possible de définir rigoureusement la position d'un point de la surface terrestre par un sys- tème de coordonnées planes. Le travail présenté aujourd'hui porte sur les méthodes de calcul propres à obtenir ces positions au moyen des données de la triangulation. Ce dernier mot, consacré par l'usage, perd ici sa signi- fication précise : le triangle n'est plus un intermédiaire obligé, les dis- tances des points ne devant plus intervenir qu'indirectement. » Les méthodes proposées supposent la connaissance préalable de posi- tions approchées, et consistent dans la résolution des équations de condi- tions linéaires que les données de la triangulation permettent d'établir entre les corrections de ces positions. L'emploi, presque exclusif aujoiu-- d'hui, des instruments réitérateurs fait que les observations se présentent sous la forme de visées ou directions relatives; le tour d'horizon ou l'en- semble des lectures obtenues en un point en visant les signaux environ- nants représente tous les angles que l'on peut former par la combinaison des points visés deux à deux. Ces angles interviennent pour la détermina- tion d'une position moyenne qui satisfait le mieux possible aux équations de condition. » J'examine séparément la détermination d'un point unique rattaché par des observations à des points connus, et les déterminations simulta- nées d'un ensemble de points appuyés sur le minimum indispensable d'une seule base ou de deux points connus. » Dans le premier cas, les équations linéaires entre deux inconnues seulement sont susceptibles d'une interprétation géométrique; les droites qu'elles représentent peuvent être tracées sur un dessin, à une échelle assez grande pour que l'erreur graphique soit négligeable, et le calcul est remplacé par ime mesure. L'application des moindres carrés à la recherche de la solution la plus probable donne lieu à diverses propositions qui ont été signalées dans une précédente Communication (Comptes rendus, t. CIX, ( 1249 ) p. 1027; iHgo)- Je rappelle la suivante : ^cc et Sy étant les erreurs moyennes calculées des coordonnées d\in point appuyé sur des points fondamentaux parfaitement connus, l'expression \J()x--+-^y^ est indépen- dante de la direction des axes et peut représenter l'erreur de la position de ce point. M Les méthodes graphiques ne sont plus applicables dans le cas de la détermination de plusieurs points; le calcul doit intervenir exclusivement dans la recherche de la solution la plus probable. Oii peut se proposer de compenser tout le réseau, ce qui revient à la résolution d'un nombre d'équaiions finales égal à deux fois le nombre moins 2 des points considé- rés. Chaque observation entraînant une équation de condition, les équa- tions finales sont éminemment propres à donner immédiatement les erreurs movennes des positions déterminées. Ces erreurs de position ab- solue satisfont également à la condition que la somme }ix'- -+- ^y^ est indé- pendante de la direction des axes. » Les calculs peuvent être conduits de manière à déterminer simultané- ment la position d'un point et la position relative d'un deuxième point vis-à-vis du premier. On retrouve, par ce procédé, les erreurs de lon- gueur et d'orientation d'une ligne quelconque, comme dans les méthodes de compensation généralement usitées. Désignant par ^ et •/) les différences des coordonnées de deux points, et par ^;, Sr, les erreurs moyennes de ces quantités, l'expression y/?)^^ -i- (5y]'^ est indépendante de la direction des axes et peut représenter l'erreur de position relative. M La compensation générale d'un réseau trigonométrique très étendu exige une somme de travail qui n'est possible que dans des circonstances exceptionnelles. Il y a donc lieu d'étudier le cas des réseaux partiels suc- cessifs composés chacun d'un petit nombre de pointset déterminant chacun une base pour le réseau suivant. Les méthodes de compensation restent les mêmes, mais la détermination des erreurs de position est compliquée de l'erreur de la base employée. » La difficulté est aisée à résoudre en ce qui concerne l'erreur de posi- tion relative définie ci-dessus, ou les erreurs de longueur et d'orientation d'une ligne déterminée. D'une manière générale, une quantité propor- tionnelle au carré de l'erreur de longueur ou d'orientation de la base s'ajoute au carré de l'erreur provenant des mesures angulaires du réseau pour former le carré de l'erreur totale cherchée. » L'erreur déposition absolue est plus difficile à évaluer; on ne peut C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXU , N' 22.) ï^' ( laSo ) expliquer en peu de mois que le principe de la niélhode proposée. Admet- tant, pour commencer, l'obligation de comprendre tous les points jusqu'à ceux du dernier réseau considéré inclusivement, dans un seul système ou entreraient toutes les équations de condition, on forme les Tableaux des équations finales et des solutions aux erreurs moyennes absolues pour les cas de I, 2, 3, ... réseaux successivement. L'examen comparatif fait voir que, quand on ajoute un nouveau réseau, les solutions du Tableau précè- dent se retrouvent dans celui du système nouveau, ce qui permet d'utiliser les résultats déjà calculés. Il suffit de considérer les solutions propres aux deux points qui terminent la dernière base et de les introduire dans les équations finales qui déterminent les corrections du dernier réseau. Les erreurs de position absolue des points de ce réseau s'obtiendront par une double résolution des équations finales. )) Une application numérique est faite à une série de onze réseaux par- tiels de forme carrée, étages le long de l'axe Oy jusqu'à une distance de SSo""" de l'origine. » En admettant l'exactitude de la base de 3o'"" du premier réseau, on trouve que l'erreur de l'ordonnée du dernier point, qui est aussi l'erreur de la longueur de l'arc terrestre d'environ 3°, compris entre ce point et l'origine, s'élève à 2"', 19, quand l'erreur moyenne d'un angle est i". C'est environ . ,,'„ „„ de la longueur. » 1 d I U OU o MINÉRALOGIE. — Sur l' application des propriétés optiques des minéraux à l'étude des enclaves des roches volcaniques. Mémoire de M. A. Lacroix, présenté par M. Daubrée. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Coinmission du prix Vaillant.) « Depuis longtemps les phénomènes de métamorphisme des roches éruptives ont attiré l'attention des savants. Contrairement à ce qui a lieu pour les roches à structure granitoïde, on ne connaît que de faibles modi- fications de contact dues aux roches volcaniques. Cela tient à leur mode d'opanchement et à l'impossibilité où nous nous trouvons de les observer en [irofondeur. » Mais l'étude des fragments de roches étrangères que les roches volca- niques arrachent dans leur trajet souterrain permet de rechercher com- ment elles peuvent agir lorsqu'elles se trouvent en contact avec d'autres ( '25l ) roches à haute température et dans les conditions de pression qui parais- sent indispensables pour que les minéralisateurs les accompagnant puis- sent exercer énergiquement leur action. » De plus, les roches volcaniques amènent au jour des roches à struc- ture grenue qui ont avec elles une analogie de composition minéralogique plus ou moins grande. Ces roches nous apportent des documents sur la nature des couches profondes du globe. » Mon Mémoire consiste dans l'étude de toutes ces enclaves des roches volcaniques. Je les ai divisées en deux catégories bien distinctes : )) i*^ Enclaves de roches élrangêres sans relation de composition, ni d'ori- gine avec la roche englobante (exemple : granit enclavé dans basalte); » 2° Enclaves de roches à structure grenue ayant des relations de composi- tion minéralogique et d'origine avec la roche qui les renferme (exemples : syénites néphéliniques enclavées dans les phonolites, nodules à olivine dans les basaltes). » Un travail de ce genre n'est possible que grâce aux procédés délicats de la Minéralogie optique qui permettent d'étudier les minéraux dans toutes leurs particularités, de suivre leur mode de formation, leur dévelop- pement. C'est un exemple de l'application des méthodes optiques aux plus délicates observations minéralogiques et à la solution de quelques grandes questions géologiques. » Les transformations souvent totales des enclaves, la concentration dans un même gisement d'enclaves de composition minéralogique et d'ori- gine différentes rendent cette question difficile. Ce n'est qu'à l'aide d'un nombre considérable de faits particuliers, s'éclairant mutuellement, qu'il est possible d'arriver à des conclusions générales. J'ai pu étudier plus de 3ooo échantillons, recueillis pour la plupart par moi-même dans les ré- gions volcaniques d'Italie, d'Allemagne et surtout du plateau central de la France, qui m'ont fourni une riche moisson de faits inédits. » J'ai divisé les roches volcaniques en deux groupes : roches basal- loïdes, renfermant moins de 55 pour loode silice, roches Irachytoides, con- tenant plus de 55 pour loo de silice. » Enclaves de la première catégorie. — Quand on considère les enclaves quartzeuses, quartzofeldspathiques et argileuses, on constate que les mo- difications dues aux roches basaltoïdes sont surtout à' ordre physique; elles .sont produites par l'action de la chaleur seule ('). Les transformations chi- (') Les éléments des minéraux, recrislallisés sont fournis par l'enclave elle-même. ( 1232 ) miqnes sont localisées an contact immédiat avec la roche volcanique et produites par le mélange des deux roches. )) Les modifications dues aux roches trachytoïdes sont surtout iVordre chimique; elles se sont effectuées par apport : la vapeur d'eau, les alcalis ou les silicates alcalins semblent avoir joué un rôle prépondérant dans ces modifications qui n'ont pas dû, en général, s'effectuer à une température supérieure à 900". » Les différences d'action entre les diverses roches volcaniques s'ef- facent lorsque l'on considère les enclaves de calcaire, qui sont modifiées d'une façon analogue par toutes les roches volcaniques, comme aussi par toutes les roches granitoïdes. Dans le cas particulier des calcaires rejetés par les volcans de la Somma et du Latium, l'intensité du métamorphisme observé tient à des conditions spéciales qui les ont maintenus pendant longtemps sous l'action de minéralisateurs plus puissants (fluor, chlore) que ceux qui semblent avoir accompagné la plupart des autres roches vol- caniques. » Enclaves de la seconde catégorie. — Ces enclaves sont constituées soit par la totalité des éléments de la roche volcanique englobante, soit par quelques-uns seulement d'entre eux. J'ai fait voir que parmi les roches trachytoïdes, chaque type pétrographique renfermait des enclaves spéciales ; c'est ainsi que, dans les phonolites, les enclaves sont formées par des syé- nites à néphéline ou à sodalile, dans les trachytes à haûyiie par des sanidi- nites à noséane, dans les trachytes domitiques par des sanidinites exclusive- ment feldspathiq lies, dans les trachytes et andésites à hornblende par des roches analogues aux diorites, etc. ; de telle sorte que la seule comparaison des enclaves grenues de deux roches volcaniques est un excellent critérium permettant de mettre en relief les analogies et les différences existant entre ces deux roches. » Ou peut se demander si ces enclaves ont formé des roches solidifiées en profondeur ou si elles ont simplement constitué des ségrégations na- geant isolément dans le m.agma volcanique. » Il n'est pas toujours possible de se prononcer avec certitude; j'ai ce- pendant recueilli des faits positifs permettant de se prononcer dans quelques cas. C'est ainsi que \^% syèniies néphéliniques que j'ai découvertes dans les phonolites du plateau central de la France étaient solidifiées longtemps avant la sortie des phonolites, puisqu'on les trouve également dans les tufs andésitiques antérieurs à ces dernières roches. » Dans les roches basaltoïdes, les enclaves sontgénéralement constituées ( lafîS ) par quelques-uns seulement des éléments de la roche volcanique. On peiitydistinguer deux types: i" nodules formés par delà hornblende, de l'au- gite, de l'olivine, de la biotite, etc., souvent avec de la matière vitreuse. Ce sont des ségrégations effectuées dans le magma basique peu avant son épanchement; 2° nodules à olivine : ils ont une composition minéralo- gique identique à celle des péridotites anciennes et analogue à celle de certaines météorites, ainsi que l'a fait remarquer autrefois M. Daubrée. On peut les considérer comme le résultat de la liquation en profondeur d'un magma basique qui, ainsi débarrassé de l'excès de magnésie dont il était sursaturé, a pu donner plus tard naissance à des roches basaltiques. La péridotite ainsi formée constitue une roche solide qui, postérieurement, a été démantelée et en partie détruite ou modifiée par les roches basaltiques au moment de leur épanchement. » Tout en faisant dans mon Mémoire la plus grande part à mes obser- vations personnelles, j'ai passé en revue les travaux antérieurement publiés sur ce sujet. » M. Radau adresse, par l'entremise de M. Tisserand, un Mémoire sur les inégalités planétaires de la lAine. (Renvoi à la Commission du prix Damoiseau.) M. E. Gérard adresse, pour le concours du pi ix Jeeker, un travail sur (1 l'acide daturique ». (Renvoi à la Commission du prix Jeeker.) M. Bech soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la théorie du microphone ». (Commissaires : MM. Fizeau, Cornu, Maso rt.) M. Brown-Séquard met sous les yeux de l'Académie, de la part de M. Dehierre, une série de photographies de coupes du cerveau ou de cet organe entier, disposées pour être vues à l'aide du stéréoscope. Ces photographies seront soumises à l'examen de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ( 1254 ) CORRESPONDANCE . M. Berthelot, à l'occasion d'une Note présentée par MM. Rousseau et Tite, sur des azotates basiques, croit devoir faire connaître à l'Académie que M. Werner, savant suisse, a découvert de son côté et étudié cet hiver, au laboratoire du Collège de France, le même azotate de chaux ba- sique signalé par MM. Rousseau et Tite; M. Werner en a fait l'étude chi- mique et thermochimique, sous ses divers états d'hydratation. Il présentera prochainement son Mémoire à l'Académie. En raison de l'existence de ce sel basique et de sa dissociation progressive par l'eau, il ne paraît guère possible de purifier la chaux de toute trace d'azotate, par des lavages, si prolongés qu'ils soient. GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété commune à trois groupes de deux polygones : inscrits, circonscrits, ou conjugués à une même conique. Note de M. Paul Serret. « l. Soient, dans le plan d'une conique s, I, 2, .... 3, r, 2', .... 3' les sommets successifs des polygones considérés, inscrits tous deux, ou tous deux circonscrits, ou l'un et l'autre auto-conjugués à la courbe S. Les côtés successifs 1,2, i', 2'; 2,3, 2', 3'; ...: 3, i; 3', i' des deux polygones se coupant deux à deux aux points a, b, .... c on a, de 2« manières différentes, la relation , , Ol CTl' bl 1)2' cZ c3' _^, (' ;7:;;7T'Xt^7-5'X---x ; = PP'=-i-i. 0 2 a-i hâ hi Cl Cl' » Dans le cas de deux polygones inscrits ou circonscrits, la réciproque est vraie, de telle sorte que la relation ( r ) étant supposée vérifiée, par exemple, pour deux polygones dont tous les sommets, moins un, seraient ( 1255 ) distribués sur une même conique, le dernier sommet ou sommet « libre » tomberait de lui-même sur la courbe. )) Cette dernière conclusion implique d'ailleurs la restriction, évidente, que la relation ( I ) ne se dédouble jkis, accidentellement, dans les deux égalités P ^ + I, P' = -f- 1 , par suite de la situation en ligne droite des points a, f>, . . . ,c; on en vertu de la présence accidentelle d'un axe d'ho- mologie des deux polygones supposés ici impairs. » 2. Limitées au cas de deux polygones inscrits ou circonscrits à une conique, la proposition précédente et sa réciproque peuvent être admises, en quelque sorte, sans démonstration. Considérée, en effet, dans la figure formée de deux polygones inscrits à une conique S, la relation (i) rentre, par une transformation facile, dans le théorème de Carnot appliqué à la section de la conique S par le polygone auxiliaire ayant pour cd^e.y succes- sifs les droites i, i', 2, 2', ..., 3, 3' qui joignent les sommets correspon- dants des deux polygones. Considérée, en second lieu, dans la figure for- mée de deux polygones circonscrits, la relation (i) revient au théorème corrélatif de celui de Carnot, appliqué aux 2.n tangentes menées à la courbe par les sommets du polygone auxiliaire a,b, . . .,c suivant lesquels se coupent les côtés homologues des deux polygones. Et enfin la réci- proque partielle, énoncée sous le n° 1, rentre de même dans la réciproque bien connue du théorème de Carnot. » 3 . Toutefois la possibilité de comprendre ainsi, sous un même énoncé, ce théorème et son corrélatif, n'est pas seulement curieuse. Elle fournit aussi une démonstration extrêmement simple de la célèbre proposition de Poncelet sur les polygones simultanément inscrits et circonscrits à deux coniques S, S'. » Soit, en effet, i , 2, . . . , 3 un premier polygone inscrit à S et circonscrit à S'. Et soit i', 2', . . ., 3' un autre polygone, circonscrit à S' comme le pré- cédent, et partiellement inscrit à S : il s'agit de voir que le sommet « libre » 3' de ce nouveau polygone tombera de lui-même sur S ; or, c'est là ce qui est évident, d'après ce qui précède. >i Car les côtés correspondants des deux polygones se coupant deux à deux aux points a,b, .. .,c, et les deux polygones étant l'un et l'autre circonscrits à S', la relation (i) est vérifiée. » D'une autre part, la relation (i) étant vérifiée, et tous les sommets, moins un, des deux polygones étant situés, par construction, sur la co- nique S, le sommet libre 3' du second polygone tombera de lui-même sur S, comme il a été dit déjà. ( 1256 ) « 4. La relation (i), qui est évidente dans le cas du cercle, s'applique encore à deux polygones gauches, concourants, inscrits à une surface du second ordre. )) On peut aussi l'établir directement, et par une seule démonstration, pour les trois sortes de polygones auxquels nous l'avons dite applicable. » ANALTSE MATHÉMATIQUE.— Sur les développements canoniques en séries, dont les coefficients sont les invariants différentiels d'un groupe continu. Note de M. Arthur Tresse, présentée par M. Picard. « Considérons n variables indépendantes ,r,, ...,x^ el p fonctions z,, ..., z de ces variables, soumises aux transformations d'un groupe continu, fini ou infini, x =-^\{a-,z), z'--=Z(,r,-). » On sait [Lie, Ueber Differentialinvarianten (Math. Ann. 24)] qu'il existe une suite infinie d'invariants différentiels (x,z, -^ , ■■■)> que, en géné- ral, on peut déduire d'un nombre fini d'entre eux, en formant le quotient de deux de leurs déterminants fonctionnels. » M. Lie a, en outre, établi, dans ses savantes Leçons, que deux sys- tèmes d'équations (ou, en particulier, de fonctions) z, = z'; + ^a,,{a;-xl)+..., =; =:;° + 2^'*(^'^ -■^•^) + ---' ne satisfaisant pas à des équations singulières (obtenues en égalant à zéro certains déterminants), peuvent se ramener l'un à l'autre au moyen d'une transformation du groupe, si, pour chacun de ces systèmes d'équa- tions, les invariants différentiels (principaux) sont égaux entre eux. » J'ai indiqué, dans une Note précédente (Comptes rendus, 19 avril 1892) sur un exemple particulier, comment on pouvait appliquer les développe- ments en séries au calcul des invariants différentiels. On peut énoncer une proposition générale qui préside à cette théorie. » Supposons que les équations de la multiplicité soient dans le voisi- nage d'un point arbitraire x", z" («) =,= s» +2 «m(-^a -<)+..., ( 1257 ) » En effectuant une transformation du groupe, le point (a;":;") se trans- porte an point (x'":'^,), et la multiplicité transformée a pour équations (i') z'^^z'^^'^a^ixl-x;)-^.... » Un invariant différentiel est une fonction des x" et des coefficients de (i) qui ne change pas de valeur quand on y remplace les lettres par les lettres accentuées. La proposition est alors la suivante : » Disposons des arbitraires de la Iransforination, de façon que, parmi les x'" et les coefficients de (i'), un certain nombre ait des valeurs fixes arbitraires. La transformation étant ainsi déterminée, les expressions des autres coeffi- cients de (i') en fonction des x" et des coefficients de (i) sont tes invariants différentiels du groupe. » La démonstration repose sur la remarque suivante : Supposons que l'on ait écrit les formules de transformation du groupe en ordonnant les x' — x'" et z' — z'" suivant les puissances des x — x" et z — z°. Jusqu'à un ordre quelconque, les coefficients de (i') ne dépendent que des coeffi- cients du même ordre ou d'ordre inférieur des équations (i) et des for- mules de transformation. Les coefficients de (i) sont donc limités à un ordre quelconque, transformés par un groupe fini ; la proposition résulte alors immédiatement d'une remarque de M. Lie sur les invariants d'un groupe fini ( ' ). >) Par exemple, si l'on a une fonction y d'une variable x y = Vo + «, (>:• — ^'o)-^^^ ("^' "^ '^'')' "^ T^i (-^ ~ J-o)-' +• • ■ et que x soit soumis à la transformation projective générale, on peut déterminer celte transformation de façon que l'on ait rî, = o, a\ := I , a., ^= o, et alors on a a,= —Aa. ce qui reproduit un invariant bien connu. » Les applications de cette méthode peuvent encore être poussées plus (') Tlieorie der Transjorntaliongruppcn, iinier Mitwirkiing von Engcl, bear- beitet von Sophus Lie, t. I, p. 218. C. R., 1892. 1" Semestre. (T. CX.1V, N° 22.) lO- ( 1258 ) loin, comme je l'ai déjà montré, clans ma Note précédente, sur un cas particulier. En voici un nouvel exemple important. » Étant donnée une surface dans l'espace ce, y, :-, on peut effectuer sur or, y, z une transformation linéaire déterminée, de telle façon qu un point arbitraire de la surface se transporte à l'origine, l'équation de la surface, dans son voisinage, ayant en outre la forme ;s = j;v + ^-±^ + -^(a4o-^'' + 4«3.a^'.v-+-6ao,.r-y= + a,3.Tj'-l-û!„,y) + .... - o 24 » Le calcul se fait sans difficultés et met en évidence deux cas d'excep- tion : 1° celui des surfaces développahles; 2" celui des surfaces réglées. » Notre proposition montre que les coefficients a^,,, ..., exprimés en fonction des variables primitives, sont invariants de la surface, relative- ment à la transformation linéaire. » Pour passer de là aux invariants du groupe projectif général, on re- marquera que les transformations de ce dernier qui n'altèrent pas la forme de l'équation précédente sont celles du groupe x{xp +yq -+- zr) — zq, y(.rp -l-yq -H zr) — zp, z(xp -+- yq + zr), les transformations, ajoutées à celles du groupe linéaire, donnent précisé- ment toutes les transformations du groupe projectif. » Elles transforment entre eux les coelficients de l'équation en laissant invariantes les deux fonctions suivantes a,i„-4-2a,3, 0-0,-4- 2a,,, dont les expressions en fonction des variables initiales sont donc les inva- riants du quatrième ordre du groupe projectif. La même méthode con- duirait aussi aux six invariants du cinquième ordre qui, jointes aux précé- dents, suffiront, d'après le théorème de M. Lie, à la détermination de tous les autres. » Il faut noter que, dans cet exemple, comme dans celui de la Note précédente, la réussite de la méthode tient à ce fait que l'on peut partager les transformations du groupe en deux sous-groupes, le premier conduisant à une forme réduite, les transformations du second n'altérant pas les ca- ractères de cette forme canonique. » ( I25Ç) ) MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur le calcul du coefficienl de résistance de Vair lorsqu'on suppose la résistance proportionnelle à la quatrième puissance de la vitesse. Note de M. de Sparre, présentée par M. Resal. « En prenant, comme on l'a fait rians la Communication précédente, i\d'^ . , , , on devra admettre pour A une valeur variable entre les limites dans les- quelles la vitesse reste comprise sur la trajectoire. Si t „ est la vitesse ini- tiale et t„! 'a vitesse niinima, on peut prendre la fonction F étant de la forme (2) F(t')^. Nr". M D'après ce qu'on admet à l'École d'application de l'Artillerie et du Génie, on a Pour t' compris entre //. N. o et 240 0 0,00108 240 et 282 I 0,00000449 282 et 343 4 0,0000000000002 343 et 420 I 0,00000808 Au-dessus de 420 .... o 0,00839 » Mais on peut substituer à F(^') une fonction continue applicable pour toute valeur det^. » Pour cela, on posera ic 10' 10 F(V) = f(^I^)=io-/,(s); on aura alors (4) /■,(s)r^io'<"-"Ns-". » Or, si l'on construit la courbe y -- /i(2). on voit que l'on peut sub- I 26o ) sLituer avec une exiictiluile très suffisante à la fonction /, < =) la fonction continue a (5) /(,)^R-p oij R=2,23, p=ri,2. r/=3,i, è = o,4; c'est ce qui résulte du Tableau suivant : tango. z. V. /(^)- /,(2)- /■-/■■ T.(Z) - — 20. -5 1,1 900 3,4i 3,39 0,03 4, .3 — 15,87 -4 I ,.3 66; 3,39 3,39 0,00 7,63 — 12,37 -3 •'9 526 3,37 3,39 — 0,02 12,17 - 7.83 — 2 2,3 435 3,3o 3,39 —0,09 •7.46 — 2,54 — 1 2-7 3;o 3,08 2,99 0,09 22,45 2,45 O 3,. 323 2,23 2,17 0,06 21,43 1,43 I 3,5 286 .,38 1,33 o,o5 ■16,52 - 3,48 2 3,9 256 i,.6 I , i5 0,01 17,64 - 2,36 3 4,3 233 1,09 1,08 0,01 20, 1 5 o,i5 4 4,7 2l3 1,07 1,08 —0,01 23,64 3,64 5 5,1 196 I ,o5 1,08 — o,o3 27,31 7,3. 6 5,5 i84 I ,o5 1,08 — o,o3 31,76 11,76 » On voit, d'après ce Tableau, que la moyenne des erreurs relatives, résultant de la substitution de /(s) h /i(:-), est, si l'on prend les valeurs absolues, 0,016, et qu'elle se réduit, si l'on tient compte des signes, à 0,0023. » L'angle -p et la fonction -(:; ) qui figurent dans ce Tableau sont fournis par les formules (G) langç = '1^, .{z) ^ z\f(z) = i$F(V). » Il en résulte que la valeur cvacte de J est » En substituant fi^z) i\f^{z) dans la formule (3) et tenant compte de la formule (ij), ainsi t[ue des valeurs données des constantes, on aura ■ 'f I — 90 ■ ?i ~f- 'ro ,) ., , , sin -' !-sin-i •- . i\io"' bçi\o~^ 2 2 A — - ''u>//i l'i, — ''m COSO,COSO|, , 10*— 3r) L'hydrosilicate ne perd qu'une faible partie de son eau vers le rouge sombre. Au voisinage du rouge orange, il fond en un verre incolore et transparent ; bientôt la masse se met à bouillonner par suite du départ de la vapeur d'eau, puis elle .'^e resolidifie. Pesée à ce moment, la substance accuse une perte de poids notablement supérieure à celle qui correspon- drait à sa déshydratation totale. 1) Ce déficit provient d'une décomposition profonde du silicate. En même temps que l'eau, une proportion considérable de l'oxyde de cadmium se dégage en vapeurs qui se condensent partiellement sur le couvercle du creuset. Comme il arrive pour certains sels basiques, et notamment pour l'atacamite, il semble donc que l'eau soit nécessaire à la stabilité de l'a- grégat moléculaire formé par l'hydrosilicate. Dès qu'elle a disparu, ce composé se dissocie en silice et oxyde de cadmium volatil à la température de l'expérience. En prolongeant pendant plusieurs heures l'action de la chaleur (dispositif n" 2 du four Forquignon et Leclercq), on finit par ob- tenir un résidu blanc et poreux qui ne renferme plus que de la silice. » L'hydrosilicate que nous venons de décrire, outre qu'il constitue la première combinaison connue d'acide silicique et d'oxyde de cadmium, présente encore quelque intérêt par son mode même de formation. Il est curieux que les seuls azotates qui, dans nos expériences, se soient unis à la silice du verre pour donner naissance à des produits définis, appar- tiennent précisément à deux métaux dont on n'avait pu jusqu'à présent préparer les silicates. Mais, tandis que l'azotate d'argent engendre un (') Calculé : GdO 59,63 SiO- 27,91 Trouvé : GdO 39,97 ^iO^ 27,54 ( J-M ) azoto-silicate, dans le cas du cadmium, au contraire, les deux produits de la réaction, le nitrate basique et l'hydrosilicate, ne montrent aucune ten- dance à se combiner et cristallisent séparément ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la décomposition sous l'action de la chaleur du pentachlorure de phosphore ammoniacal : chlorazoture de phosphore et phos- pham. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « Dans une Communication antérieure {Comptes rendus, séance du 22 dé- cembre i8go), j'ai signalé l'existence d'une combinaison définie du gaz ammoniac avec le perchlorure de phosphore; les dosages du phosphore et du chlore dans la combinaison m'avaient conduit à lui attribuer la composi- tion PCl^, 8AzH^ Elle se trouve confirmée aujourd'hui par les analyses d'ammoniaque faites au moyen de la chaux sodée qui ont donné les nom- bres 38,67 et 38,28, tandis que la théorie pour PCI*, 8AzH^ exige 3g, 47- » Les différences que l'on observe entre les résultats de l'expérience et la théorie tiennent à ce que, d'une part, il est très difficile d'obtenir la sub- stance absolument pure et, d'autre part, à ce que déjà à froid elle perd de l'ammoniaque au contact de la chaux sodée. » L'étude des produits de la décomposition sous l'action de la chaleur du penta- chlorure de phosphore ammoniacal a occupé plusieurs chimistes. Je résume ici les re- cherches de mes prédécesseurs sur cette question. » Liebig et Wôhler ont admis que sous l'action de la chaleur au rouge il se formait un azoture de phosphore P Az' identique à celui que Rose avait décrit comme résultant de la décomposition sous l'action delà chaleur de la combinaison PGP,5AztP; ils ont de plus obtenu un chlorazoture de phosphore auquel ils ont donné pour composi- tion P^CPAz-'ou P^CPAz, en saturant le perchlorure par le gaz ammoniac non dessé- ché, puis distillant le produit avec de l'eau; le chlorazoture distillait avec la vapeur d'eau. » Gerhardt, ayant repris l'élude de cette question, a admis que le gaz ammoniac, réagissant sur le perchlorure, donnait un chloramidure d'après l'équation PCP -t- 4 AzU^= PCP(AzlP)2+ aAzlPCl ; mais il n'a pu isoler ce chloramidure. Au rouge, il admet la formation de phospham PAz^'H, bien que les nombres fournis par ses analyses s'écartent sensiblement de ceux qu'exigerait cette composition. Enfin, quant au chlorazoture, dont l'odeur est caracté- (') Ce travail a été fait au laboratoire d'Enseignement et de Recherches chimiques de la Sorbonne. ( 1265 ) ristique, il n'a jamais observé sa foiiiiation qu'acclcleiilelleiiienl eL en jjelile quaiililé, mais il pense que sa composition, d'après des considéralions ihéoriques, ne doit pas être l'une de celles données par Liebig, mais PCl-Az. » Depuis lors, Gladstone a obtenu dans la même réaction un corps dont la composi- tion centésimale répond à PCPAz. » Avant d'entrer dans le détail de mon travail, je vais mettre en regard les conclu- sions auxquelles il m'a conduit. Le chloramidure de phosphore de Gerhardt n'existe pas, mais le premier produit de la décomposition du pentachlorure, de phosphore ammoniacal est le chlorazoture PCl^Az; le phospham PAz-Il existe, mais ne s'obtient pas dans les conditions indiqnées par Gerhardt, car à cette température il est déjà partiellement décomposé: enfin, l'azoture PAz- de Liebig ne semble pas résulter comme produit final de la réaction. » Si l'on prend, en effet, la combinaison PCP, 8AzH'' et qn'on la chauffe lentement, on constate d'abord une perte d'ammoniac. Si l'on con- tinue à chauffer sous pression réduite (o*^™ de mercure environ), on con- state qu'entre 176° et 200° il se sublime des cristaux; on les isole, on les sublime une nouvelle fois dans le vide. Ces cristaux présentent la compo- sition PCPAz comme le montre l'analyse suivante, où le phosphore a été dosé à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien, après décomposition de la substance en tube scellé par l'acide azotique fumant à 100°, le chlore en la décomposant dans un tube de verre, comme pour les analvses de chlore organique, par un mélange d'azotate et de carbonate de potasse et de chaux, l'azote en volume par sa décomposition par l'oxyde de cuivre. Expérience. Tliéorie. P pour Foo 26,60 26,72 Cl pour 100 62, 5o 61,21 Az pour 1 00 11,53 1 2 , 06 » Le dosage d'hydrogène dans la substance a donné en centièmes o,3i , quantité qui est négligeable si l'on tient compte de ce que, le composé étant volatil, on ne peut pas introduire l'oxyde de cuivre chaud dans le tube à combustion. » Bien que ce corps soit sensiblement volatil à 1 00" sous pression réduite, on peut chauffer dans ces conditions la combinaison PCl'',8AzH' jusque vers 175" sans qu'il se sublime; il n'y préexistait donc pas et c'est un pro- duit de décomposition qui peut se fornuiler PCl'-^ AzH' .= PC1-Az + 3HC1. qui avec l'excès d'ammoniac donnera du chlorhydrate. >. On voit d'après ce résultat que l'hydrogène du gaz ammoniac porterait d'abord son action sur les 3 Cl fondamentaux du perchlorure. G. R., i8q2, I" Semestre. (T. CXIV, N° 22.) l63 ( 1266 ) » Ce chlorazolure est uu corps solide donnant par sublimation des cristaux très réfringents fusibles à 106". Le corps obtenu par Gladstone semble être un polymère de celui-ci, car il donne pour point de fusion 210° et par sa densité de vapeur il a été conduit à la formule (PCl^Az)^ Sa vapeur possède une odeur aromatique et, par l'ensemble de ses pro- priétés, ce chlorazoture rappelle les corps dé la Chimie organique. » Continuons l'étude de l'action de la chaleur sur le résida après éli- mination du chlorazoture; lorsque sous pression réduite la température s'élève à 200", le chlorhydrate d'ammoniaque commence à se sublimer, et cette sublimation sera totale après une chauffe d'une centaine d'heures à 25o°-3oo° : il reste un corps solide blanc légèrement grisâtre qui est le phospham PAz-H. La réaction qui lui donne naissance peut se for- muler PCP -h 2AzH'= PAz-H 4- 5HC1; l'analyse de l'azote a été faite en volume, car la chaux sodée ne le transforme pas entièrement en ammo- niaque; celle du phosphore en détruisant la matière par l'acide azotique fumant en tube scellé à 200° : Analyses de Gerhardt I. II. III. IV. )> 1) )> 5o , 4 « » » » 0,67 0,88 0,88 i> Ces analyses paraîtront satisfaisantes si l'on tient compte de la diffi- culté d'éviter toute présence d'humidité dans cette suite d'opérations. » Le phospham étant chauffé dans un courant d'azote ou simplement dans un tube fermé à un bout, on constate qu'il se dégage de l'ammoniaque et en même temps l'analyse montre que la proportion d'azote et d'hydro- gène diminue; les nombres de Gerhardt montrent précisément qu'à la température du rouge où il opérait, le phospham était déjà partiellement décomposé. )) Si, en effet, on porte le phospham dans un tube de verre au rouge, l'analyse fournit H pour 100 1,11 Az pour 100 38, 80 à ht température du ramollissement du verre vert H pour 100 o,5i Az pour 100 37,61 Enfin, à une température plus élevée dans un tube de porcelaine et dans un courant d'azote H pour 100 0,22 Az pour 100 28,78 Analyses I. 11. Théorie pour PAz"H. P pour 100 Az pour 100. . . . H pour 100 . . . . .. 52,19 .. 45,43 2 , 04 » 44,49 2,11 51,67 46,67 1,66 ( 1267 ) » J'ajoute de suite qu'au rouge vif, dans un fourneau à réverbère, le phospham chauffé dans un tube de porcelaine dans le vide ou dans un cou- rant d'azote se détruit complètement avec mise en liberté de phosphore. D'après ce qui précède, on peut conclure que, sous l'aclion de la cha- leur, le phospham se détruit graduellement avec perte d'azote et d'hydro- gène et que, à la température où tout l'hvdrogène a disjjaru, l'azoture de phosphore qui en résulterait est en tous cas très voisin de sa destruction totale; cet azoture serait vraisemblablement PAz, pour lequel l'azote en centièmes serait 3i,i I ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les phosphates de slrontiane. Note de M. L. Barthe. i< En examinant les divers sels de strontium du commerce, j'ai pu me convaincre que les phosphates de ce métal étaient loin d'être purs : ils contiennent tous de fortes proportions de carbonate, parce que les phos- phates de soude ou d'ammoniaque qui servent à leur préparation en ren- ferment constamment. De plus, ces phosphates necorrespondent à aucune composition définie : ce sont des mélanges de phosphates bi et tri-stron- lianiques, dont quelques échantillons, même après avoir été desséchés à une haute température, se dissolvent assez difficilement dans les acides minéraux dilués. » L'étude des phosphates alcalino-terreux a été faite d'une façon ma- gistrale et rigoureuse par MM. Berthelot, Debray et Joly ; mais les résultats acquis par ces savants, soit par l'analyse directe, soit par la Thermochimie, ne paraissent pas avoir été appliqués dans l'industrie. Dans cette Note, j'indique le moyen simple d'obtenir ces différents phosphates avec leur composition spéciale, en même temps que je fais connaître quelques ob- servations intéressantes recueillies dans le cours de ces recherches. » 1° Phosphate tristrontianique neutre : PhO°3StO. — On l'obtient à froid en versant une solution ammoniacale de 90'^'' de phosphate de soude cristallisé dans une dissolution de loo^'' de chlorure de strontium cristallisé, également ammoniacale; il importe que les liqueurs ne contiennent pas de carbonate. Pour cela, on fdtrera avec soin la solution ammoniacale de (') Ce travail a été fait au laboratoire d'Enseignement et de Recherches chimiques de la Sorbonne ( 12G8 ) chlorure' de strontium, et l'on acidulera très légèrement avec l'acide chlor- hvdrique celle de phosphate de soude, avant de la rendre ammoniacale. » Le phosphate de strontiane ainsi obtenu est colloïdal, légèrement teinté de bleu : il retient une grande quantité d'eau. Lavé par décantation à plusieurs reprises, puis desséché pendant quatre heures à l'étuve à loo", il répond à la formule PhO°3StO : il conserve un aspect vitreux et une grande dureté. » La chaleur ne doit pas intervenir dans la préparation de ce phosphate tribasique, M. Berthelot ayant déjà montré (') que ce phosphate était susceptible de plusieurs états distincts sous des influences diverses. )i 2° Phosphate bistrontianiqiie monoacide : PhO' 2StO,HO. — On l'ob- tient en versant une solution de 70^'' de chlorure de strontium cristallisé, légèrement acidulée, dans une dissolution très légèrement acidulée égale- ment de 100^'' de phosphate de soude cristallisé. Si l'on opère à froid ou à une température qui ne dépasse pas 5o", on obtient un phosphate de com- position défuiie : il n'en est plus ainsi à chaïui. En effet, la décomposition des j)hosphates bimétalliques dans l'eau bouillante a été signalée par MM. Debray (-) et Joly (' ). M. Blarez ( ') a également signalé la facile dis- sociation des phosphates basiques de strontiane. » Le phosphate bistrontianique possède tout d'abord un état gélatineux qu'il perd dans les quelques heures qui suivent sa précipitation : il devient alors grenu, cristalloïde. Il abandonne son dernier équivalent d'eau à la température fournie par le chalumeau à gaz et à air pendant vingt minutes environ; il reste du pyrophosphate de strontiane Pho^2StO, légèrement bleuâtre. « 3" Phosphate rnonostrontianique diacide : Pho^StO, 2HO -+- 2HO. — Quand on mélange à volumes égaux deux solutions déci-normales, l'une d'acide phosphorique trihydralé (Pho'3HO), l'autre de strontiane cris- tallisée (StO, loHO); il se produit immédiatement un précipité de phos- phate bistrontianique, dont la proportion et la composition ne varient pas. quelles que soient les températures auxquelles on opère, de iS" à 100". Les solutions fdtrées d'où s'est précipité le phosphate bistrontia- nique demeurent limpides depuis trois semaines. Chacune d'elles répond (') Comptes rendus, t. CllI, p. 911. (") Ann. de Chim. et de Phys., 3° série, t. LXL p. 419. (') Comptes rendus, t. CIII, p. 1 129. {') ibici., t. cm, p. 2Gj. ( '^69 ) exaclement à la solution de 3 équivalents StO clans 4 équivalents Pho". » Si, pour arriver à la préparation du phosphate monostrontianique, l'on évapore, à une température ne dépassant pas 5o°, une solution faite à froid de phosphate bistrontianique dans de l'acide phosphorique dilué, on obtient des tablettes nacrées, entièrement solubles dans l'eau, et qui présentent la composition (Pho*)^ 2StO. HO -f- Aq. La formation de ces sels polyphosphoriques a été signalée par M. Joly ('). Vient-on à opérer à chaud la dissolution dn phosphate dans l'acide, et à évaporer la liqueur au-dessus de So", on obtient un produit de composition variable et fort peu soluble dans l'ean. >) J'ai obtenu le phosphate diacide Plio* StO, 2HO-i-2HO en mettant en contact d'un excès de phosphate bistrontianique lo*-''' d'acide phospho- rique à 5o pour 100, étendu de 90^'' d'eau. J'ai filtré au bout de vingt-quatre heures, et la liqueur a été abandonnée sous cloche à l'évaporation spon- tanée. Trois semaines après, il se développait en différents points de la surface du liquide un champignon sur l'étude duquel j'aurai l'occasion de revenir. Ce n'est qu'au bout d'un mois et demi environ qu'il s'est précipité des cristaux sous forme de petites masses plus ou moins sphériques. Leur composition répond exactement à la formule Pho'^StO, 2IIO + 2HO. Ils ne sont pas entièrement solubles dans l'eau. La partie insoluble est de 4^"", 29 pour 100 parties, et elle est constituée par du phosphate bistrontia- nique. )i THERMOCHIMlE. — Le pouvoir ca/ori/i que de la houille el les formules à l'aide desquelles on cherche à le déterminer. Note de M. SciiEURER-KEST.vEn. « Depuis vingt-trois ans que i\L Mcunier-Dollfus et moi nous avons cherché à déterminer la chaleur de combustion de la houille en nous ser- vant, d'abord du calorimètre de Favreet Silbermann, et, dans ces derniers temps, de la bombe calorimétrique de M. Berthelot (-), nous estimions avoir donné la preuve qu'il est impossible d'y arriver par le calcul. Les ex- périences que l'un de nous a entreprises avec la bombe nous ayant démon- tré que nos anciens résultats étaient trop élevés, de quelques centièmes. (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. 1276. (') Comptes rendus, janvier 189t. Mes premières expériences avec la bombe du Collèîre de France datent de l'année 1888. ( I270 ) nous nous sommes empressés d'apporter à nos conclusions la correction que ces expériences commandaient. « En voyant les maxima s'abaisser, par suite de mes dernières expé- riences, certains auteurs en ont conclu qu'il en résultait un rapprochement vers la formule de Dulong, ne se rendant pas compte que, par suite de l'abaissement général de nos anciens nombres, il en serait de môme des minima, et qu'en somme la différence entre les extrêmes restait à peu près la même. » Une houille dépassant le calcul de 3 pour loo, par exemple, s'est trouvée ramenée à un nombre voisin du calcul, mais une houille qui parais- sait répondre au résultat du calcul, se trouve de 3 ou 4 pour loo au-dessous, à la suite de mes nouvelles déterminations. » Cette tendance particulière à recourir à une formule, alors que les expériences, même de ses partisans, fournissent la preuve qu'elle est sans valeur, est d'autant moins explicable que, grâce aux progrès faits dans la construction des appareils calorimétriques, et notamment de la bombe de M. Berthelot, rendue plus accessible par l'émaillage dû à M. Mahler, les déterminations calorimétriques sont moins longues et plus faciles que les analyses. » M. Bunte, qui est le plus ardent défenseur de la formule de Dulong, a pubhé une série de déterminations calorimétriques, d'où il croit pouvoir conclure à l'emploi de la formule. Et, cependant, je relève dans ses propres recherches les nombres suivants : Sur quinze espèces de houille qu'il a brûlées dans un calorimètre, il y en a une qui a donné sur la formule de Dulong un excédent de 2,8 pour too, et une autre un déficit de 4,2 pour loo, ce qui n'empêche pas M. Bunte de déclarer que ses résultats sont très rapprochés de celui du calcul. Et cependant l'erreur possible est, non de 3 à 4 pour loo, comme semble le croire M. Bunte, mais de 2,8 + 4,2 = 7 pour loo; car, dans cet ordre de recherches, ce qu'il im- porte surtout de connaître, c'est la valeur comparative des combustibles moins que leur valeur absolue. Dans d'autres expériences de M. Bunte, plus anciennes, je relève une houille ayant donné un excédent de 6,6 pour loo sur la formule. » D'autres expérimentateurs, notamment M. Schwackhoeiier (Zeitschri/t fur analytische Chemie) et Fischer (^Polylechnisches Journal), ont constaté des excédents de 5,4 pour loo et 6 pour loo. )i Je me suis résolu k faire une expérience décisive, c'est-à-dire contra- dictoire, afin de mettre un terme à la continuation d'erreurs qui risquent ( I27I ) de compromettre, pendant longtemps encore, la connaissance des faits acquis définitivement à la Science. )) J'ai choisi une houille du Pas-de-Calais, que j'avais étudiée il y a quelques années et dont la chaleur de combustion est très abaissée au- dessous de la formule. Dans cette expérience, pour qu'elle ait toute sa portée, il faut être absolument sûr et de l'analyse centésimale et de la cha- leur de combustion de la houille. L'analyse a été faite dans le temps à Lille par les soins de M. Cornut; je l'ai répétée tout récemment. La cha- leur de combustion a été déterminée par moi, d'abord dans le calorimètre de Favre et Silbermann, puis dans la bombe de M. Berthelot, qui m'a donné un nombre un peu inférieur; enfin j'ai répété la détermination calorimétrique tout récemment, dans la bombe du Collège de France, et j'ai demandé à M. Mahler de vouloir bien y procéder dans sa bombe émaillée. Les résultats concordants que j'ai obtenus tant pour l'analyse que pour l'opération calorimétrique ne laissent aucun doute sur les pro- priétés de cette houille. )) Il s'agit de la houille maigre de Bascoup, qui a donné, à l'analyse, de 92 à 92,08 pour 100 de carbone, 5,85 à 6 pour 100 d'hydrogène, 0,84 pour 100 d'azote et i,o4 à i,3i d'oxygène. cal Chaleur de combustion observée par M. Mahler. . . 881 3 » par M. S.-K 8828 » calculée par la formule. . . . 94o3 » Différence entre la formule et l'expérience 590™' ou (5,3 pour coo sur la formule, en moins. M Ainsi, il est prouvé, sans contestation possible, qu'il existe une houille qui donne 6,3 pour 100 de calories de moins que la formule. D'un autre côté, il est prouvé par les expériences nombreuses de divers expérimen- tateurs, et par celles de M. Bunte lui-même, que l'on connaît des houilles donnant un excédent de 6 pour 100 sur le calcul. Il n'est donc pas dou- teux que, en se servant de la formule de Didong pour se rendre compte de la valeur comparative de combustibles différents, on s'expose à une erreur possible de 6 -h 6 = 1 2 pour 1 00. Et il n'est nullement démontré qu'on ne trouvera pas des combustibles donnant soit en plus, soit en moins, des écarts encore plus considérables. La proportion des espèces de houiile dont on connaît la chaleur de combustion est certainement trop faible, par rapport aux nombreuses espèces exploitées, pour qu'il soit légitime de ( 1272 ) déterminer des limites entre lesquelles se tient la chaleur de combustion de la houille. » La ïhermochiinie devrait, du reste, avoir mis un terme à l'emploi de moyens aussi empiriques que celui de la formule de Dulong. On a le droit d'être étonné qu'à l'heure actuelle on tente encore d'appliquer, comme le font ses partisans, le même coefficient calorifique, par exemple au carbone (sans parler de l'hydiogène), sans tenir aucun compte de la structure mo- léculaire du combustible. Or l'action de la chaleur sur les différentes espèces de houille nous apprend que leur constitution moléculaire est des plus dissemblables. Telle houille qui a la même composition centésimale que telle autre peut donner à la calcination lo ou 20 pour 100 de plus de carbone fixe. Et cependant, M. Bunte appliquera dans les deux cas le même coefficient, tandis que le calorimètre fera ressortir ces différences d'une manière non douteuse. » Il en est de l'essai de Berthier ce qu'il en est de la formule. Cependant j'ai tenu à répondre par une expérience à ceux qui le préconisent encore. Les résultats, comme il était facile -de le prévoir, sont encore plus anor- maux que ceux du calcul. Une houille ayant donné avec la bombe 88 13*^''' a donné avec l'essai Berthier 7547*^"'; une autre avant donné à la bombe g^^Qcai jj (jonné avec l'essai Berthier 7997*^^'- Comme on le voit, il n'y a entre ces deux expériences aucun rapport d'aucune sorte. Il va sans dire que j'ai corrigé le coefficient de Berthier de la différence de valeur entre la chaleur de combustion de carbone de son époque et celui de 8080*^"'. » CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination mécanique des points d'ébullition des composés à substitution terminale complexe. Note de M. G. Hixriciis. « Les composés i|ui ilérivent des paraffines j)ar la substitution d'un radical ou groupe d'atomes simples sont excessivement nombreux, mais d'un caractère assez uniforme, à cause de leur origine commune. Il suf- fira donc de limiter ici l'application des formules générales au cas le plus important et le mieux connu, celui de la transformation chimique des pa- raffines en alcools et de ces alcools en acides. Cette transformation nous permettra de démontrer un des principes les plus importants de la Méca- nique des atomes. .. Pour obtenir les formules générales, il faut consulérer l'effet de l'ad- ( 1273 ) dition d'une masse quelconque u dans un lieu r; l'effet total, produit par la substitution des divers atomes élémentaires du radical sera la somme des effets de toutes ces substitutions partielles. C'est de cette manière que l'on obtient, en Mécanique céleste, la perturbation totale, en prenant la somme des perturbations des planètes individuelles. » Soient, comme dans la Note précédente, M la masse de l'atome de la paraffine normale contenant n atomes de carbone, et ^ l'abscisse de son centre de gravité (77) ; I^, le moment d'inertie maximum pour l'axe naturel (81) et (83), et M' la masse de l'atome nouveau (87). Soit enfin «damasse nouvelle placée en x; le centre de gravité sera déplacé de la distance ^ (.02) S=^,(e-,r), et le moment d'inertie maximum pour le nouvel axe naturel sera (io3) \, = \,,^ <>.(<, -xY, où [A représente la valeur réduite de la masse u substituée, d'après (qS). Ces formules sont obtenues par le procédé décrit dans la Note précédente. Les transformations usuelles nous donneront les expressions simples et assez précises (io4) l,= ln\x + t"), , ,. , Mm ? — a- » Il conviendra d'appeler [j. la masse, ndidte et v la distance réduite de la masse substituée; le produit p^* sera le moment d'inertie réduit ou équi- valent de la substitution de la masse u dans le lieu x de la paraffine nor- male de n atomes de carbone. » La formule (io4) se transformera en la logarithmique de la manière déjà connue, et nous donnera pour l'accroissement du logarithme du mo- ment d'inertie dû à la substitution effectuée l'expression (,07) A(logI)="4^;.v^ Cette équation fait voir que l'accroissement du moment d'inertie est pro- portionnel au moment équivalent de la substitution effectuée et en raison inverse du nombre d'atomes de carbone de la paraffine. C. R., 18135, 1" Semestre. (T. CXIV, 22. if^l ( Ï274 ) » Pour chaque masse u substituée dans son lieu x, le logarithme du moment d'inertie de la paraffine s'accroîtra de la quantité déterminée par (107); sous les restrictions analytiques bien connues, le résultat final produit par plusieurs substitutions simples de ce genre sera tout simple- ment la 5omwe des effets individuels; c'est-à-dire l'accroissement du mo- ment d'inertie d'une paraffine normale n produite parla substitution d'une masse u, a x^, u., à .r., it, à J73, . . . sera (108) A(logI) = ^2p=. » Comme dans la Note précédente (98), nous obtiendrons finalement l'expression élégante (109) ^^= n^ ''■'''■ » L'accroissement de la température d'ébullition d'une paraffine nor- male, produite par la substitution terminale complexe, est donc propor- tionnel à la somme des moments réduits introduits et en raison inverse du nombre d'atomes de carbone. » Il ne faut pas perdre de vue les réductions et les approximations que nous avons introduites dans les Notes précédentes et qui entrent implicite- ment dans cette formule finale. La constante k ne doit donc pas être trouvée absolument constante; mais, en général, elle doit dépendre de la valeur de l'ordonnée y, de la courbe parabolique des points d'ébullition des paraiCmes (Comptes rendus, t. CXO, p. 1 128; i8gi), a et 6 étant des constantes pour une série homologue ( 1 1 o ) k = a — by.^ . » La limite logarithmique ayant été atteinte, j, sera nul et ^ sera rigou- reusement constant. » Dans une Note prochaine, nous donnerons l'application de ces for- mules générales de la Mécanique des atomes aux cas des substitutions chi- miques les plus importantes. » ( 1275 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques réactions des trois acides amido-benzoiques. Note de M. Oechsner de Coninck. « Réaction de l'azotite dépotasse. — On chauffe l'acide o-amido-benzoïque avec un léger excès du sel pur; il se forme une matière colorante soluble en rouge grenat dans l'eau alcoolisée. » Dans les mêmes conditions, les acides m et p-amido-benzoïques ont fourni des matières colorantes solubles en rouge dans l'alcool étendu, et dont la teinte par transparence rappelait celle de solutions aqueuses moyen- nement concentrées d'acide chromique. » Réaction de l'azotate d'ammoniaque. — Si l'on emploie un petit excès du sel pur et cristallisé, et que l'on chauffe progressivement jusqu'à fusion, on voit apparaître deux couches, l'une inférieure rouge clair, l'autre supé- rieure violette. » Emploie-t-on une plus faible proportion du sel, il se forme une colo- ration tantôt rouge foncé, tantôt brune; on laisse refroidir un instant, puis on ajoute un peu d'eau : la liqueur se décolore, mais, si l'on chauffe à nou" veau, elle reprend sa coloration primitive. » Réaction de l'azotate d'urane. — On chauffe modérément les mélanges du sel et des trois isomères ; avec l'acide ortho, on observe la formation dans le matras d'un sublimé rouge vif; l'eau alcoolisée se colore en jaune ambré. » Avec l'acide meta, le sublimé est brun, et l'eau alcoolisée se colore en rouge brun. » Avec l'acide para, production d'un sublimé orangé; l'eau alcoolisée se colore en jaune foncé. » Si l'on chauffe plus fortement les trois acides isomériques, avec un excès de nitrate d'urane, la réaction est très vive; la masse fond, puis devient incandescente; à ce moment survient une explosion, et une masse poreuse extrêmement légère, d'un gris verdàtre, est projetée en dehors du matras. Calcinée dans un creuset de platine, cette masse laisse comme résidu dé l'oxyde vert d'uranium. « Réaction du chlorure de chaux. — Le sel employé est en pâte; j'ai chauffé légèrement un mélange à parties sensiblement égales de ce sel et de l'acide ortho : formation d'un magma violet foncé. Après refroidissement j'ai repris par l'alcool concentré; la solution est rouge franc par transpa- ( 1276 ) rence, rouge bru a par réflexion. Au bout de quelque temps, apparition d'une belle fluorescence violette. » Avec l'acide meta, j'ai obtenu une matière colorante également soluble dans l'alcool fort; la liqueur était rouge solférino par transparence, rouge vif par réflexion. Je n'ai pas observé de fluorescence. )) L'acide ^ara fournit une solution alcoolique rouge foncé; je n'ai pas non plus remarqué de fluorescence avec cet isomère. » Reaction du cldnmre de zinc. - J'ai préparé des mélanges k parties égales du sel granulé et des trois isomères, et j'ai chauffé jusqu'à la tem- pérature de fusion de ceux-ci. » L'acide ortAo adonné une couleur ambrée; la masse se dissolvait en jaune intense dans l'alcool concentré et chaud. » Pour les mêmes conditions, l'acide meta a fourni une couleur violette très foncée; dans quelques expériences, j'ai observé des reflets verdàtres; en reprenant par l'alcool concentré et chaud, on obtenait des solutions tantôt brunes, tantôt nettement ambrées. » L'acide para s'est comporté comme son isomère meta. » Réaction du chlorure stanneitx . — Le chlorure était pur et cristallisé. Si l'on chauffe progressivement, le mélange d'acide ortho et d'un très léger excès du sel fond en un liquide épais jaune ambré. » L'acide meta donne un liquide blanc jaunâtre, l'acide yoara un liquide jaune franc; l'eau et l'alcool ne dissolvent rien à froid; l'eau chaude de- vient d'un blanc laiteux. » Réaction du chlorure stannique. — On emploie un faible excès du per- chlorure et l'on chauffe doucement; la réaction est très vive; on laisse refroi- dir, et l'on reprend par l'eau alcoolisée qui se colore en rouge solférino. » Dans les mêmes conditions, les deux isomères me^a et /?ara ne donnent pas de réaction. » Dans quelques expériences avec l'acide meta et en chauffant plus vivement, j'ai obtenu un léger sublimé foncé, soluble en violet, pâle dans l'alcool étendu et bouillant. » ( 1277 ) CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la composition de la chlorocruorine. Note de M. A.-B. Griffiths. « En i838, l'éminent zoologiste, M. Milne Edwards (' ) découvrit que le sang de certains vers {Sahella) contient une matière verte; en 1868, M. Lankester (^) a établi que cette matière verte est un pigment respira- toire comparable à l'hémoglobine et à l'hémocyanine. M. Lankester a nommé ce pigment respiratoire chlorocruorine. » La chlorocruorine existe à deux états, à l'état d'oxychlorocruorine (chargée d'oxygène actif) et de chlorocruorine réduite ou chlorocruorine dénuée d'oxygène actif. » Le spectre de l'oxychlorocruorine présente deux bandes d'absorp- tion : l'une entre C et D, et l'autre entre D et E. (a) La bande entre C et D. . . X = de 618 à SgS millionièmes de millimètre. (3) La bande entre D et E. . . ), = de 5^6 à 554.5 millionièmes de millimètre. » Le spectre de la chlorocruorine réduite n'en présente qu'une entre les lignes C etD, mais moins bien définie (^). » J'ai déterminé la composition approximative de la chlorocruorine; et la méthode qui m'a permis d'extraire ce pigment respiratoire du sang de Sahella a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXIV, p. 840. » Les analyses de la chlorocruorine ont donné (*) •' Carbone 54,23 Hydrogène 6,82 Azote 16, 16 Fer 0,45 Soufre o , 78 Oxygène 2 1 , 56 1 00 , 00 » Ces résultats répondent pour la chlorocruorine à la formule brute C=°»H»"Az'"FeS'0'". (') Annales des Sciences naturelles, 2" série, t. X, p. 190. (^) Journal of Anatomy and Physiology, vol. II, p. ii4; vol. 111, p. 119. (^) Voir G.-A. Mac MuNN, Quarterly Journal of microscopical Science, i885. (') Moyennes de trois analyses. ( i27« ) » Comme l'hcmoglobine, Irailéc par les acides et les alcalis, la chloro- cruoriiie se détruit en donnant à la fois Vhématine, une matière albumi- noïde, et des acides gras. » M. Church (') a récemment déterminé la composition d'un autre pig- mentanimal, la turacine C^'^H*' Cu^Az"0^= (desplumesdes touracos); elle présenterait aussi quelques analogies avec Vhématine, bien que contenant du cuivre en place de fer. » Les analyses des cendres du sang de Sabella ( ^) ont donné les résultats suivants (') Fe^O^ o,i8 CaO 3,42 MgO J,22 K^O 4,o3 Na^O 45,23 P^O^ 4,56 SO' 2,IO Cl 39,26 100,00 » Le sang de Serpula est rouge, et M. Mac Munn a trouvé qu'il donne à peu près le même spectre que la chlorocruorine ou que le sang de 5a- bella. J'ai entièrement confirmé ce travail de M. Mac Munn. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les propriétés antiseptiques de la formaldéhyde. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Schûtzenberger. « Une des plus remarquables propriétés de l'aldéhyde formique est son pouvoir antiseptique. En 1888, j'avais déjà remarqué que l'urine addi- tionnée de formaldéhyde devenait imputrescible : une étude plus récente vient de me prouver que cette propriété est d'autant plus remarquable que la puissance antiseptique du produit s'est presque constamment mon- (') Voir A. -II. Churcii, Proceedings of Ihe Royal Society of London, 28 avril 1892; Nature, vol. XLVl, p. 22; Chemical News, vol. LXV, p. 218. (") Touciiant la composition des cendres du sang d'autres invertébrés, voir A.-B. Griffiths, Proceedings of tlie Royal Society of Edinburgli, vol. XVllI, p. 288-294. (*) Moyennes de deux analyses. ( '279 ) trée supérieure à celle du bichlorure de mercure, abstraction faite de la rapidité d'action qui n'a pas encore été déterminée exactement. » J'ai d'abord calculé la dose de formaldéhyde capable de s'opposer à la putréfaction d'un litre de bouillon : ces essais ont été faits comparative- ment avec le bichlorure de mercure sur des jus de viandes crues de bœuf et de veau. Chaque série contenait 10'='= de bouillon et des doses de for- maldéhyde ou de sublimé variant de j~ a j^^ ; les essais furent placés dans des étuves à la température constante de 3o°. A la dose de jj^, l'ac- tion de la formaldéhyde est déjà très sensible sur le ralentissement de la décomposition; à la dose de 37—, les bouillons n'avaient subi aucune altération après quatre jours. I^es bouillons additionnés de pareilles pro- portions de bichlorure de mercure se sont décomposés après vingt- quatre heures. En augmentant la proportion d'aldéhyde formique, j'ai constaté qu'à la dose de j^^j^ les bouillons étaient excore intacts après plusieurs semaines; les bouillons contenant ^^ de bichlorure de mercure se sont décomposés après cinq à six jours. » Les bouillons ensemencés avec le bacillus anthracis sont infertilisés à la dose de ^^. » I/action n'est pas moins remarquable sur les bacilles salivaires. Des séries de flacons contenant 10'='' de bouillon stérilisé ont reçu des doses variables d'aldéhyde formique après avoir été ensemencés par 10 gouttes de salive humaine. Les flacons témoins se sont troublés après vingt- quatre heures : le ralentissement de l'évolution microbienne était déjà sensible à la dose de ,„',„„ d'aldéhyde formique, et après quinze jours aucun trouble ne s'était manifesté dans les bouillons contenant j~^ du produit expérimenté. Quant au pouvoir microbicide, j'ai constaté que la solution au 7^ suffit pour tuer les microbes salivaires en moins de deux heures. )) J'ai étudié l'action de la formaldéhyde sur les bactéries des eaux d'égout. (Cet essai a été fait dans le laboratoire de M. le D' Miquel, qui a bien voulu m'aider de ses conseils.) J'ai opéré sur une eau d'égout qui contenait par centimètre cube environ 1800000 bactéries. Les cultures ont été faites sur gélatine additionnée de peptone. I^a dose de .,^',„^ d'aldé- hyde formique est déjà, à coup sur, suffisante pour stériliser les champs de culture. Le pouvoir microbicide est très marqué : à la dose de 7^, la solu- tion d'aldéhyde formique a tué les germes après une action de quelques heures. » D'autre part, M. le D' F. Berlioz m'a communiqué les résultats sui- ( I28o ) vants concernant les doses infertilisantes pour différentes bactéries et la toxicité : Dose in fertilisante non-infertilisante pour 1000. pour looo. Culture de pertes blanches o,o3o 0,020 Bacterium coli commune o,o3o 0,020 Bacille d'Ebertli o,o5o 0,0^0 » En injection sous-cutanée chez le cobaye, les doses de o^'", 53 et o^'',66 par kilogramme ne sont pas mortelles; la dose de oK'',8o l'est assez rapi- dement. En injeclion intraveineuse, la dose de oS%o38 par kilogramme est sans action chez le lapin. Les cobayes auxquels on a injecté de la formal- déhyde émettent une urine imputrescible. » Inaction antifermenlescible de la formaldéhyde n'est pas moins remar- quable; elle fera l'objet d'une Communication ultérieure. Je me bornerai à signaler qu'elle s'exerce d'une manière très remarquable sur le lait et avec des doses de formaldéhyde extraordinairement faibles ( ' ). » L'aldéhyde formique a la propriété d'être rapidement absorbée de ses solutions lorsqu'on y plonge des fragments de peaux fraîches. Le tissu se gonfle et semble former une véritable combinaison analogue au cuir. Les viandes, de quelque nature qu'elles soient, se conservent indéfiniment lorsqu'elles ont été plongées dans des solutions de formaldéhyde. C'est ainsi que la solution au ~ a déjà une action très rapide; il suffit d'immer- ger les parties animales .seulement quelques secondes pour retarder de plusieurs jours la décomposition. » L'aldéhyde formique coagule l'albumine, avec laquelle elle donne une masse transparente et d'aspect gélatineux; le sang est également coagulé. )) A l'état de faibles vapeurs, elle jouit des mêmes propriétés que la so- lution aqueuse. L'action antiseptique de ces vapeurs a été également ob- servée par Biichner. (') Le vin additionné de j^Vô de formaldéhyde ne s'aigrit plus, mais il est complè- tement décoloré. Les matières extractives et -colorantes naturelles sont précipitées après plusieurs jours à froid et après quelques heures à chaud. Les matières colo- rantes dérivées de la houille ne sont généralement pas précipitées, mais transfor- mées en d'autres matières colorantes. J'ai indiqué la possibilité de fonder une mé- thode pour le dosage des vins en se basant sur cette propriété (pli déposé à l'Aca- démie, séance du 17 août 1891). ( i28i ) » L'aldéhyde formique est préparée en grand par un procédé que j'ai décrit et qui consiste à pulvériser de l'alcool méthylique sur du coke ou du charbon de cornue porté au rouge ('). » La solution qui m'a servi était à 4» pour loo : en solution plus con- centrée, l'aldéhyde formique se transforme en trioxyméthylène (CH-0)'. qui jouit des mêmes propriétés antiseptiques. » Comme réactif de l'aldéhyde formique, je me sers, outre la solution de nitrate d'argent ammoniacale, d'une solution aqueuse très étendue d'aniline. Cette dernière réaction semble plus sensible que la réduction : la présence de la formaldéhyde est accusée par un nuage blanc formé par la combinaison résultante et qui est l'anhydroformaldéhydani- lineC«H^Az:CH^ » Cette réaction est commune à l'aldéhyde acétique (-). » ANATOMIE. — Le système nerveux des Nérilidés . Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. A. Milne-Edwards. « La commissure viscérale du système nerveux des Mollusques peut être droite ou croisée; elle est droite ou orthoneure quand elle est située tout entière au-dessous de l'intestin ; elle est croisée ou chiasloneure quand l'une de ses branches passe au-dessus de l'intestin et l'autre au-dessous. Dans un travail relativement récent j'ai montré ('), contrairement aux idées admises, que les Gastéropodes prosobranches sont toujours cliiasto- neures. mais que les Néritidés et les Hélicinidés, sans être orthoneures comme Jhering les avait considérés jusque-là, présentaient une apparence orthoneuroïde et paraissaient dépourvus de la branche sus-intestinale de la commissure viscérale. Ces résultats furent confirmés par R. Bergh('') dans une monographie anatomique des Néritidés, mais Jhering considéra ces Gastéropodes comme réellement orthoneures et, fidèle à ses opinions antérieures, divisa les Prosobranches en deux séries (orthoneures et chias- toneures) qui n'avaient d'autre point de contact que la forme ancestrale (') Moniteur scientifique, i8go; Bulletin de la Société chimique, l'^go. (-) Travail fait au laboratoire de M. SclUitzeiiberger. (^) E.-L. Bouvier, Système nerveux, morphologie générale et classification des Gastéropodes prosobranches {Ann. des Se. nat., ^^ série, t. III, p. SSS-Sga ; 1887). (') R. Bergh, Die Titiscanien, eine Famille der rhipidoglossen Gasteropoden. (Morphol. Jahrh.. XVI Ed., 1890). G. R.. iSr|5. X" Semestre. (T. CXIV, N" 22 ) l65 ( f282 ) et orthoneure du groupe. Jhering ajoutait d'ailleurs (') que l'existence de certains Prosobranches orthoneures ne permettait pas d'attribuer la chias- toneurie à un déplacement de l'anus. » Frappés au contraire pat" les analogies étroites qui existent entre tous les Prosobranches, Pelsenèer(^) et Boutan cherchèrent à établir que les Néritidés sont parfaitement chiastoneures et par conséquent pourvus des deux branches de la commissure viscérale. Les tentatives de Pelseneer ne dépassèrent pas le domaine de la spéculation et restèrent d'dilleurs infruc- tueuses ; mais Boutan se livra à des recherches anatomiques Sur des Nérites bien conservées et, dans une Note très récente ('), décrivit chez ces animaux un système nerveux chiasloneure ; dans la description qu'il en donne il dit que les deux branches de la prétendue commissure chiastoneure passent l'une et l'autre au-dessous du tube digestif; c'est pourquoi j'ai cru nécessaire de préciser davantage la disposition de la commissure. » J'ai employé à ces recherches, au laboratoire d# Malacologie du Muséum, plusieurs Nerita plexa Chemnitz que M. le D"^ Jousseaunie -à. eu l'obligeance de me rapporter de la mer Rouge, et j'ai pu, sur ces exem- plaires parfaitement préparés, mettre en évidence la branche sus-intes- tinale qui m'avait échappé jadis quand j'étudiais des animaux depuis long- temps conservés dans l'alcool. » Cette branche commissurale, assez grêle, mais cependant visible à l'œil nu, naît sur la face dorsale du ganglion palléal droit et, complète- ment libre de toute adhérence, se dirige obliquement en dessus et en ar- rière, au-dessous de la masse buccale et de la glande salivaire droite. Ayant atteint le sac radulaire du côté droit au voisinage de sa base, elle se dirige ensuite presque directement vers la gauche en passant au-dessus de l' œsophage et de l'aorte antérieure, redescend ensuite du côté gauche en restant toujours au-dessus des organes, atteint la ligne où les parois gauches de la cavité du corps se détachent du muscle columellaire, pé- nètre fort peu profondément au-dessous des trabécules conjonctifs de cette région, puis, ae dirigeant en arrière, arrive à un petit ganglion triangii- (') II. VON JuERiSG, Sur les relations naturelles des Coclilides et des Iclinopodes {Bulletin scient, de la France et de la Belgique, l. XXIII, p. i88 et 243; iSgt ). (-) P. Pelseneer, Giebt es Ortlioneuren {Bulletin scient, de là France et de la Belgique, 3= série, l. I, p. ii2; i885). (') L. Boutan, Sur le système nerveua; de la iNerita polila {Complet rendus, i6 mai 1892). ( 1283 ) laire qui est le ganglion sus-intestinal ('). A partir de ce poijit la branche continue directement et presque superficiellement son trajet; elle passe sur la face antérieure du péricarde, se dirige vers l'orifice du rein, puis atteint le ejanelion viscéral où elle se continue avec la branche sous-intes- tinale que connaissent depuis longtemps les anatomistes. » J^SL Nerita plexa présente en outre les mêmes anastomoses palléales que tous les autres Prosobranches; l'anastomose palléale droite est repré- sentée par l'union, depuis longtemps connue, du ganglion sous-intestinal et du ganglion palléal droit; celle de gauche se présente sous la forme d'un long nerf superficiel qui s'étend du ganglion sus-intestinal au point qù se bifurque le nerf branchio-palléal (nerf branchial des auteurs). » J'ai observé des dispositions anatomiques à peu près identiques aux précédentes chez la Nerita polita Linn., la Neritina Peliti Recluz et la Navi- cella Janelli Recluz; mais je n'ai pu encore étudier, à ce point de vue, les Hélicinidés. Il est peu probable toutefois que ces derniers présentent un système nerveux différent de celui des Néritidés, et l'on peut d'ores et déjà conclure, avec la plus grande vraisemblance, que tous ces Prosobranches orthoneurojdes sont en réalité parfaitement chiastoneures. » Les observations consignées dans cette Note ne me paraissent pas être sans portée : elles rapprochent étroitement les Néritidés et les Hélici- nidés des autres Prosobranches diotocardes enlèvent leur argument prin- cipal à ceux qui ne considéraient pas le croisement du système nerveux comme la conséquence du déplacement de l'anus, détruisent définitivement les idées relatives à l'existence de deux séries divergentes chez les Proso- branches, et établit enfin, d'une manière définitive, l'homogénéité parfaite de ce dernier groupe. » ZOOLOGIE. — Sur les caractères ostéologiques d'un Mesoplodon Sowerbyen- sis mâle, échoué récemment sur le littoral de la France. Note de M. P. Fischer, présentée par M. Albert Gaudry. « I^e Mesoplodon Sowerhyensis est un des Cétacés les plus rares des mers d'Europe; il a été observé une dizaine de fois sur le littoral de la Bel- (') Ce ganglion, très peu profond, est presque appliqué sur le muscle du columel- laire; il se trouve à peu près au même niveau que la base de la pointe brancliiale. ( 1284 ) gique, de l'Ecosse, de l'Irlande, des îles Shetland, du Kattegat, et deux fois seulement sur les côtes françaises de la Manche : au Havre (Blainville) et à Sallenelles (Deslonchamps). » Les différences marquées que présentent les tètes osseuses de ces Ziphioïdes, suivant qu'elles appartenaient à des individus mâles ou fe- melles, adultes ou jeunes, expliquent la multiplication insolite des noms génériques attribués aux deux ou trois espèces de Mesoplodon actuelle- ment connues et que les auteurs désignent sous les titres de Micropteron, Mesodiodon, Beterodon, Dioplodon, Dolichodon, Oulodon, Aodon, Dtodon, Ziphius, Neoziphius, Nodus, Delphinorhynchus, Delphinus. » Il est donc nécessaire d'étudier chaque individu afin de fixer autant que possible les limites de la variabilité des espèces dont les caractères n'ont été établis que d'après un petit nombre de spécimens. )) J'ai eu récemment l'occasion d'examiner le squelette d'un Mesoplodon Sowerbyensis , échoué, vivant encore, sur le rivage du cap Breton (Landes) en août 1888. L'animal avait été blessé par une arme à feu ; l'omoplate, la deuxième côte et la mandibule du côté gauche étaient trouées par des che- vrotines. Sa longueur totale a été évaluée à 5™ environ; le corps était très volumineux, fiisiforme, de couleur noire, à l'exception de l'abdomen qui était blanc; la verge était énorme et saillante; les yeux étaient très petits; de chaque côté de la mâchoire inférieure se montrait une forte dent qui donnait à la face quelque ressemblance avec celle d'un sanglier, à cause du relèvement de la lèvre supérieure à ce niveau. Les lobes de la queue étaient très larges. » L'épave, vendue à un pêcheur au compte de la Marine, fut dépecée et enterrée; le squelette ultérieurement fut acquis par le Musée de Bor- deaux, où je l'ai étudié grâce à la complaisance du conservateur, M. Ca- bannes, c[ui m'a donné les renseignements que je viens de citer. » Le squelette appartient à un animal adulte, d'après la soudure des épiphyses, des vertèbres, des os des membres et des pièces de l'hyoïde et du sternum. Longueur totale, 4™. 35. » La tête osseuse présente les dimensions suivantes : longueur totale, o"'.77; distance de l'extrémité antérieure du rostre a la paroi antérieure des fosses nasales, o"",57; de l'extrémité du rostre aux entailles maxil- laires, o™,53; longueur de la mâchoire inférieure, o'",66. » L'iutermaxdlaire droit étant un peu plus large que le gauche, l'orifice antérieur des fosses nasales est légèrement rejeté à gauche; le rostre est ( .285 ) très comprimé latéralement; il paraît beaucoup plus étroit que sur tons les spécimens figurés. Le vomer se voit à la face supérieure et à la face inférieure (lu rostre. » Le maxillaire inférieur porte de chaque côté une forte dent, émer- geant d'uue saillie du bord alvéolaire et enchâssée dans une épaisse protu- bérance, plus forte que celle des maxillaires figurés de la même espèce. Au-dessous de cette dent, le bord inférieur de la mandibule est concave et non horizontal, comme on le remarque chez les femelles. » La dent est longue, aplatie, légèrement courbée d'arrière en avant; son extrémité est très aiguë ; sa racine est obliquement tronquée. Hauteur, jjgmm. longueur, 40""". Celte dent est donc très différente de celle des femelles, qui est petite et trigone. Elle est placée à l'union des } antérieurs avec les y postérieurs de la mandibule, et immédiatement en arrière de la symphyse maxillaire. » La position de la dent paraît très variable; sur l'iudividu mâle de Sallenelles, figuré par P. Gervais, on la trouve vers le tiers antérieur de la mandibule; sur la femelle d'Ostende, examinée par ^'an Beneden, elle pa- rait vers les | antérieurs; enfin elle est tout à fait antérieure et presque terminale chez les Mesoploclon eiiropœiis el M. Hecloii. Il serait très intéres- sant de déterminer les limites de ses déplacements parce que la plupart des espèces du genre Mesoploclon ont été instituées suivant que la dent était plus ou moins éloignée de l'extrémité du rostre. Quant à ses dimen- sions, elle ont perdu de leur valeur comme caractère spécifique depuis qu'on a démontré que les individus munis d'une petite dent étaient fe- melles. » Le squelette du Musée de Bordeaux possède quarante-six vertèbres, sept cervicales, neuf ou dix dorsales, vingt-huit ou vingt-neuf lombaires et caudales. Les autres squelettes connus ont quarante-six vertèbres. Les apophyses épineuses cessent à la trente-huitième vertèbre; les apophyses transverses à la trente-quatrième vertèbre; les saillies antérieures de la base des épines à la trente-sixième vertèbre. Les épines sont larges, éle- vées; celle de la première dorsale est aiguë et étroite; les autres sont lar- gement tronquées. Les os en V conservés sont courts et au nombre de huit seulement. » Les deux premières cervicales sont soudées par les corps et les épines ; la troisième est soudée à la précétlente par le corps, mais non par l'épine. Les centrums des cinq dernières cervicales sont très minces, plats, sub- quadraugulaires; les quatrième, cinquième et sixième vertèbres cervicales ( 1286 ) n'ont pas les processus fies apophyses transverses soudés pour fermer le canal de l'artère vertébrale, qui est complété sur la troisième cervicale. Les lames des apophyses épineuses des troisième, quatrième et cinquième cervicales ne se rejoignent pas pour former l'épine; mais celle-ci existe sur les sixième et septième cervicales; elle est plus longue et i)Uis aiguë sur la septième cervicale. » On n'a recueilli que neuf paires de cqtes; il est probable que If» Iroir sième, qui est flottante, a été égarée. La première est très large; Jps sept premières s'articulent par leur tête et leur tubérosité; la huitième et la neuvième sont très longues, presque égales, ce qui prouve que la dixième manque. » Le sternum se compose de quatre pièces : la première est échançrée en avant et en arrière, mais sa partie centrale est pleine; la deuxième et la troisième sont échancrées en avant et en arrière; la quatrième est échançrée en avant, avec un trou central et une fjssure en arrière. » L'hyoïde est composé d'une seule pièce arquée en croissant, par suite de la soudure du corps (basi- hyoïde) et des grandes cornes (cérato- fiyoïdiens). Les stylo-hyoïdiens sont aplatis et spatuliformes. » I-es membres sont courts comme ceux des Ziphioïdes; la longueur de l'humérus est inférieure à celle des os de l'avant-bras; l'apophyse olécra- nienne du cubitus est très développée, sécuriforme; le radius est large; les phalanges sont courtes, rétréciesà leur partie moyenne. Plusieurs sont perdues. » L'omoplate, très élargie, est remarquable par la longueur de l'acro- mion, dépassant beaucoup celle de l'apophyse coracoïde, qui est relative- ment étroite et légèrement relevée. » ZOOLOGIE. — Sur une espèce nouvelle de Gammarus du lac d'Annecy et sur les Amphipodes d'eau douce de la France. Note de MM. E. Chevreux et J. DE GuERXE, présentée par M. Milne-Edwards. « Le Crustacé que nous alloris décrire a été recueilli en plein hiver dans des conditions tout à fait spéciales. Il provient d'une source dont MM. De- lebecque et Legay, ingénieurs des Ponts et Chaussées, ont démontré l'existence en un point particulier du lac d'Annecy, appelé le Boubioz. C'est une sorte d'entonnoir dont les parois vaseuses présentent « une in- » clinaison variant entre 20° et 40° et dont le fond rocheux se trouve à ( T287 ) » So™, 60 au-dessous du niveau de l'eau, soit 16"" plus bas que le plafond du » lac ('). » En février 1891, la glace étant assez solide, des recherches ont pu être poursuivies avec une grande précision, sur la température des eaux du Boubioz. Au fond de celui-ci, le thermomètre à renversement de Negretti et Zambra marquait 1 1°,8 au lieu de 3", 8, à la profondeur de 65™, sur le plafond du lac. Après chaque expérience, l'instrument retiré du Boubioz ramenait à la surface un certain nombre d'Amphipodes. » Soumis à notre examen par M. Delebecque, ces animaux, apparte- nant au genre Gammarus, nous ont paru bien différents du G. pulex, avec lequel leur aspect général et leurs dimensions tendraient à les faire con- fondre tout d'abord. Il devient nécessaire de les distinguer comme espèce et nous sommes heureux de dédier celle-ci au savant hydrographe qui nous l'a fait connaître. » Gainnial'its Delebecquei ne difTère pas sensiblement, dans sa configuration géné- rale, de G. pulex aiict. La forme des épimères des trois premiers segriients abdomi- naux, la disposition et le nombre des épines entremêlées de soies qui garnissent les trois derniers segments sont les mêmes. » Les antennes supérieures, très allongées, sont aussi longues que l'ensemble de la tète et du thorax. Le fouet comprend 82 à 35 articles chez le mâle adulte, au lieu de 25 à 28 chez les mâles dé G. pulex; il est, comme d'habitude, beaucoup plus court chez la femelle. Le fouet accessoire se compose de 3 articles à peu près d'égale taille, suivis d'un 4° article rudimentaire. Le pédoncule des antennes inférieures est plus grêle et plus allongé ; le fouet comprend, comnie chez l'espèce commune, 12 ar- ticles; il est garni, dans toute sa longueur, de soies d'égale taille; chez les G. pulex . bien typiques, au contraire, les soies des articles médians sont beaucoup plus longues et plus touffues que celles des articles extrêmes. » Les yeux, légèrement réniforraes, sont beaucoup plus volumineux; leur grand diamètre est à peu prés parallèle au bord antérieur- de la tête; il est, au contraire, placé obliquement chez G. pulex. » Les pattes des deux premières paires diffèrent à peine dans les deux espèces. Les propodes sont néanmoins un peu plus étroits chez G. Delebecquei; les 5 paires de pattes suivantes sont aussi un peu plus grêles. Un caractère différeuciel assez saillant consiste dans la forme de l'article basai des pattes des deux dernières paires, doïit le bord pos- térieur est régulièrement arrondi chez G. pulex, tandis qiie, dans notre espèce, ce même article se rétrécit brusquement à sa partie inférieure, le bord postérieur pré- sentant une courbure concave assez accentuée. )) Les uropodes de la dernière paire sont bien différents. On sait que, chez G. pulex, la branche interne atteint à peu près les trois quarts de la longueur de la branche ex- terne; dans notre espèce', là branche interne, beaucoup plus grêle, ne dépasse pas la moitié de la longueur de l'autre, non compris le petit article terminal. (') Voir Comples rendus, séance dit 30 avril 1891. ( 1288 ) » La branche externe, plus étroite chez G. Delebccquei. est garnie de nombreuses épines, celte même branche n'en portant que deux au bord latéral chez G. pulex; les soies sont, au contraire, plus courtes et plus rares, et celles du bord interne seules sont ciliées. » Les lamelles du telson, plus étroites chez G. Delebccquei qne chez l'espèce com- mune, se terminent par deux épines, au lieu d'une chez G. pulex. n On retrouve les mêmes caractères distinctifs chez la femelle; les antennes supé- rieures sont beaucoup plus longues que les inférieures; l'article basai des pattes des deux dernières paires est rétréci à sa partie inférieure; enfin les uropodes de la der- nière paire, de dimensions beaucoup moindres que chez le mâle, alleclent cependant les mêmes proportions relatives. Chacune des lames du telson porte aussi deux épines à son extrémité. M La longueur dun mâle adulte est de 13™™. mesurés du bord antérieur de la tète à l'extrémité du telson. La femelle, plus petite, comme c'est le cas ordinaire chez les Gammarus, n'atteint que S""". » Dans la description précédente, nous avons pris comme terme de comparaison un Gammarus provenant de l'étang de Cliaville (Seine-et- Oise) et que nous considérons comme la forme typique de G. pulex auct. Cette espèce est très variable suivant les localités. Chez beaucoup d'exem- plaires (mâles adultes), nous n'avons pas retrouvé, par exemple, les longues soies des articles médians des antennes inférieures. A notre avis, toutefois, les diverses formes de G. pulex présentent constamment deux caractères invariables : l'reil, très petit, placé obliquement, et une seule épine à l'extrémité des lamelles du telson. » Ouoi qu'il en soit, la découverte d'un Gammarus inédit dans les eaux douces de la France est d'autant plus digne d'attention qu'on y connaît seulement aujourd'hui trois espèces d'Amphipodes : G. pulex auct., G. pu- leamis Roch et G. rhipidiophorus Catta. Encore, ce dernier n'a-t-il été observé qu'une fois, dans un puits où l'eau est alternativement douce et saumàtre, à la Ciotat (Bouches-du-Rhône). » Aux formes énumérées ci-dessus, nous ajouterons un type marin, G. locusla Lin., capable de s'adapter à l'eau complètement douce et qui remonte très haut dans les fleuves. Cet Amphipode est extrêmement com- mun dans la Loire, en amont de Nantes, à plus de 80'"" de la mer (') et se trouve aussi dans les rivières de la Corse et de la Provence, au voisinage de l'embouchure. Dans des conditions analogues, G. locusla a été sans doute maintes fois confondu avec G. pulex; les naturalistes les plus con- (') Il est bon de noter que G. pulex abonde dans les fossés des prairies qui bordent la Loire, ainsi qu'au lac de Grandlieu (Loire-Inférieure). ( 1289 ) sciencieux peuvent s'y tromper, et nous savons par le D'' Dahl ( ' ) que cela est arrivé à un zoologiste de Hambourg, qui a signalé dans la distribution d'eau de cette ville un G. pulex, lequel est en réalité G. locusta, ayant re- monté l'Elbe. » Une confusion semblable a pu se produire d'autre part entre G. pulex et G. Delebecquei et nous ne serions pas étonnés d'apprendre que cette es- pèce se rencontre dans nombre de lacs profonds de l'Europe centrale. Étant donnée la station où ce Crustacé a été remarqué pour la première fois, il est permis de supposer qu'il se dissémine par les nappes d'eau souterraines à la façon de G. piUeanus, si répandu sur le continent euro- péen et jusque dans les îles, et de tant d'autres organismes dont la disper- sion par les eaux phréatiques a semblé longtemps fort extraordinaire ('). » ZOOLOGIE. — Action de diverses substances toxiques sur le Bombyx Mori. Note de M. J. Raulin, présentée par M. Duclaux. « En 1 891, on a essayé sur des vers à soie à cocons jaunes des Cévennes, élevés dans les laboratoires de la Station agronomique duTlhône, avec des feuilles de mûriers du champ d'expériences de Pierre-Bénile, l'action d'un assez grand nombre de substances toxiques. )) Parmi les résultats obtenus, nous citerons les suivants : » A. Des œufs de vers à soie trempés dans des solutions à 10 pour loo de substances //a:eî considérées comme des toxiques énergiques, telles que le sulfate de cuivre, l'arséniate de potasse, les sels de morphine et de cinchonine, le sulfate de strychnine et le sulfate de brucine, ont présenté une résistance remarquable à l'action de ces poisons. » Au contraire, des cents de vers à soie placés dans des flacons dont l'air était saturé de certaines vapeurs appartenant aux groupes chimiques les plus tlivers, quelques-unes très peu volatiles (benzine, naphtaline, essence d'anis, de girofle, chloroforme, nitrobenzine, alcool méthyliquc, (') Sechster Bericht d. Koinmis. z. wiss. Unters. der deutschen Meere, Kiel, 1891. (-) L'existence des yeux, voire même leur grande dimension relative, chez G. Dele- becquei, ne doit pas empêcher de le considérer comme pouvant pénétrer et vivie dans les eaux souterraines, témoin l'exemple des Gammarus observés par R. Schnei- der à Clausthal. Le professeur Monlez a signalé à Lille un Gammarus de grande taille (22™™, antennes non comprises), et ((ui paraît être dans le même cas. C. H., 1893. I" Semestre. (T. CXIV, >°22.) I 66 ( 1290 ) phénol, aldéhyde, acétone, chloral, acide acétique, iode, mercure, etc.), ont perdu leur vitalité. )) Des vers à soie, entre la troisième et la quatrième mue, ont aussi présenté à l'action de vapeurs analogues une grande sensibilité; le sulfure de carbone et la benzine se sont montrés particulièrement actifs, car le sulfure de carbone a causé la mort jusqu'à la dose de -^ de centimètre cube (mesurée à l'état liquide) dans 25o'='= d'air; à des doses plus faibles il a amené l'immobilité temporaire, pour devenir à peu près inactif à la dose de j~ de centimètre cube. La benzine, depuis la dose de ^ de centimètre cube jusqu'à j^ (^'e centimètre cube dans 25o'='= d'air, a produit l'immobi- lité temporaire; la dose de j^ de centimètre cube a été à peu près inactive. » La plupart de ces vapeurs, telles que l'alcool éthylique, l'élher, le chloroforme, l'alcool méthylique, l'essence de thym, de lavande, etc., paraissent se comporter comme des anesthésiques : pour une faible dose, les vers à soie deviennent immobiles et insensibles, et reviennent à la vie; une action plus profonde provoque la mort. » B. On a injecté, à l'aide de la seringue Pravaz, des substances toxiques fixes, en solutions, à des vers à soie entre la quatrième mue et la montée, et à des papdlonsde vers à soie : parmi les substances minérales, le nitrate de plomb, le nitrate d'argent, le sulfate de cuivre, le bichlorure de mercure, l'arséniate de potasse se sont montrés actifs, même en solu- tion très étendue; mais c'est parmi les alcaloïdes : la morphine, la quinine, la cinchonine, la caféine, la brucine, la strychnine, la cocaïne, l'atropine, la nicotine, l'aconitine, qu'on a trouvé les poisons les plus actifs; ainsi pour avoir des solutions inoffensives des sels de ces alcaloïdes, on a été obligé de les étendre jusqu'aux proportions suivantes : Pour les vers à soie. Pour les papillons. Strycliniiie ^ Atropine — L ÔOOO 40000 32000 1200000 AcoMiline 1 1 9 60000 2000000 NiCOlilie TTT^ri ! 120U000 3200000 » Parmi ces poisons, les uns, comme le sulfate de cuivre, le sublimé corrosif, l'arséniate de potasse, le nitrate d'argent, paraissent agir par altération de l'organisme; d'antres, comme l'atropine, la brucine, la cin- chonine, etc., produisent des effets analogues à l'anesthésie; d'autres enfin, comme la cocaïne, produisent des manifestations spéciales : le ver vomit beaucoup, se raccourcit et meurt dans des convulsions. ( I29I ) 5) C. Il résulte de ce qui précède que l'action physiologique d'une substance toxique sur le Bombyx Mori dépend de l'état physique et du mode d'emploi de la substance, et de l'activité respiratoire du Bombyx. » Eu particulier, j'insiste sur ce fait que des quantités pour ainsi dire infinitésimales de certaines substances produisent encore des effets appré- ciables, car les limites d'action sur les papillons ont été obtenues : uigr Avec l'atropine, à la dose de o,oo4 Avec la strychnine, à la dose de o,oo3 Avec l'aconitine, à la dose de 0,0002 Avec la nicotine, à la dose de 0,0001 » Peut-être pourrait-on utiliser ces propriétés pour déceler, dans des cas d'empoisonnements, par exemple, des quantités d'alcaloïdes qui échapperaient aux procédés habituellement employés. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les rapports génétiques des matières résineuses et tanniques d'origine végétale (^observations faites dans les genres Gar- dénia et Spermolepis). Note de MM. Edouard Heckel et Fr. Schlag- DExiiAUFFEx, présentée par M. Chatin. « La nature et les origines chimiques des produits excrétés ou sécrétés par les végétaux offrent un réel intérêt qui ne saurait échapper aux biolo- gistes ; aussi les observations se multiplient-elles en vue de les établir avec certitude. » Depuis Dippel {Bultet. de la Soc. biolog. de France, t. XI; 1864), des travaux nombi'eux (') ont vu le jour sur la nature des résines et sur leurs rapports originels, soit avec l'amidon, soit avec les substances tanniques. Certaines résines, non examinées jusqu'ici, nous ont montré une transition très manifeste entre ces deux catégories décomposés naturels. » I. Il s'agit d'abord des résines de Gardénia. Trois espèces de ce genre remarquable, originaires de la Nouvelle-Calédonie (G. Oudiepe Vieil.; G. Aubryi Vieil, et G. sulcata Giert.), portent des bourgeons foliaires ( -) (') WiESNER, Entstehung des Ilarzes {Sitz. Ak. Wissens. Wien, III, 118); IIansteim, Ueber d. Org. d. IJa/z. absond. {Bot. Zeit., XXVI, p. 697); Franchimont, Entstehung d. Harz. {Ftora, XXIX, p. 22.3). ('-) Deux plantes de l'Inde : Gardénia resinij'era Rotli. et G. gummifera L. ont ( 1^92 ) qui se recouvrent d'un épais enduit |)rotecteur de nature résineuse formant un blastocolle de couleur verdàtrc. Celte matière, sécrétée par des poils glanduleux, est très abondante et employée à divers usages médicaux et économiques par les indigènes de cette île. » Traitée par divers réactifs, cette substance brute s'est montrée à nous absolument privée de chlorophylle, mais renfermant des traces de matières gommeuses, tanniques et albuminoïdes. La résine pare, obtenue par un de ses nombreux dissolvants (notamment l'éther acétique qui en dissout 98 pour 100), a présenté quelques réactions caractéristiques qui la diffé- rencient de toutes ses congénères : coloration vert foncé au conlacl du chlorure ferrique et rouge avec Vacélate d'urane, qui semblent indiquer de jM'imc abord qu'on a affaire à une substance tannique. La solution cthérée, acétonique et alcoolique de la résine, qu'elle soit étendue ou concentrée, traitée par une gouttelette de chlorure ferrique dans l'alcool, devient vert foncé comme certaines solutions de tannin; mais, si la résine domine, on voit que la teinte verte du mélange passe au brun et au rouge foncé, phé- nomène que ne présentent jamais les tannins. Si l'on ajoute au liquide vert foncé un peu de carbonate de soude, on obtient une coloration rouge rubis en même temps qu'un précipité rouge foncé. )) D'autre part, l'analyse élémentaire a donné les résultats suivants : sr Matière employée 0,200 d'où H pour 100 6,2604 ) H^O o,i4io C 62,9620 '■ 100000 CO^ 0,4855 0 40,7796) » En comparant ces nombres à ceux fournis par d'autres résines (téré- benthine, copal, oliban, myrrhe, sandaraque, d'après Gerardt) ('), on est étonné de rencontrer des différences entre leurs éléments constitutifs. Mais, si l'on rapproche les nombres que nous avons trouvés de ceux des diverses espèces de tannins (acide morintannique ; acides morique, querci- lannique, quinotannique), on tiouve une concordance presque parfaite. Notre résine de Gardénia se confond sensiblement, comme composition élémentaire, avec l'acide quinotanniquc, et c'est avec ce tannin qu'elle pré- sente le plus de ressemblances : les affinités botaniques pouvaient le faire leurs bourgeons foliaires noyés dans une résine jaune verdàlre semblable à celle que nous étudions ici: c'est un point de contact de plus entre les deux llores néo-calédo- nienne et indo-asiatique. (') Traité de Chimie organique, t. III, p. 654-688. ( 1293 ) prévoir, les Quinquinas et les Gardénias appartenant à la même famille des Rubiacées. )) Malgré les différences si considérables qui les séparent au point de vue de leurs propriétés physiques, de leur solubilité dans les divers véhicules, de leur état moléculaire et de leur densité, il existe donc, entre les résines de Gardénia et le tannin, une 1res grande analogie qui peut laisser supposer une véritable communauté d'origine. » II. Un fait semblable s'est dégagé de nos recherches sur une abon- dante excrétion propre au Spermolepis gumrnifera Brongniart et Gris, myr- tacée néo-calédonienne qui constitue une grande partie du domaine forestier de cette île du Pacifique ( ' )• » Cet exsudât tanno-résineux se forme dans le bois (^duramen et aubier), au détriment des cellules ligneuses qui disparaissent en laissant à leur place une poche de matière tanno-résineuse liquide et noirâtre. Le tannin y est dans la proportion de 80 pour 100 environ et n'offre rien de particulier; c'est de l'acide gallotannique. Mais la matière résineuse pure présente, à l'analyse élémentaire, la constitution suivante : Matière employée o,3oo d'où C pour 100 55,994] CO' 0,616 H.... 5,iio> 100000 H'O o,i38 O 38,896) » Les quantités de carbone, d'hydrogène et d'oxygène se rapprochent beaucoup de celles qu'indiquent les auteurs relativement à divers prin- cipes ta uniques : acides leditannigiie, morintannique et cafétannique. D'autre part, cette substance, d'aspect physique et de'propriétés chimiques évidemment résineuses, jouit d'un grand nombre de réactions similaires de celles de l'acide gallotannique. C'est donc une tanno-résine qui se joint au tannin pur. Il n'existe pas de gomme dans cet exsudât comme pourrait le faire supposer le nom spécifique du végétal (^). » Ces faits nous ont paru avoir quelque intérêt et mériter de fixer l'at- tention des partisans d'une relation génétique entre les substances tan- niques et résineuses propres aux végétaux. » (') Le Spermolopis rubiginosa Brongniart et Gris donne les mêmes exsudais, mais plus discrètement. {-) Ce nom de Spermolepis gumrnifera, qui consacre une erreur chimique, doit être aujourd'hui abandonné et transformé pour répondre à la réalité des faits, en 5. lannifera, puisque c'est le tannin qui domine dans la matière excrétée très appa- rente qui a valu à l'espèce sa dénomination botanique. ( 1294 ) BOTANIQUE. — Recherches sur la greffe des Crucifères. Note de M. Lucien Damel ('), présentée par M. Duchartre. (( Dans une précédente Communication (-), j'ai montré avec quelle facilité on peut prelTer sur racines un grand nombre de plantes herbacées, quelles que soient les régions anatomiques mises en contact, pourvu qu'il s'agisse de tissus vivants. M Poursuivant mes recherches, j'ai voulu voir ce qui se passerait en greffant, par exemple, des plantes vigoureuses sur des sujets plus faibles, et réciproquement ; des plantes annuelles sur des plantes vivaces, fleuris- sant ou non à la même époque. » Le 28 janvier 1892, j'ai greffé : B N° 1. — La tige du Chou vert, plante bisannuelle provenant des semis d'août, sur la racine de l'Alliaire {Alliaria officinalis). Sujet et grefTon avaient alors sensi- blement la même grosseur, soit 7™" à 8""" de diamètre. » Dans cette première expérience, j'ai donc greflè une plante bisannuelle à sa pre- mière année de développement sur une plante vivace, c'est-à-dire des végétaux diffé- rant entièrement au point de vue de leur évolution. » N° 2. — La racine de l'Alliaire, munie de sa rosette de feuilles et de bourgeons, sur la tige du Chou vert (semis d'août). Celte expérience est inverse de la précé- dente. » N° 3. — La tige de la Giroflée {Cheiranlhus Cheiri), jeune pousse avec ses bou- tons à ileurs à peine indiqués et provenant d'un pied âgé, sur la tige du Chou vert (semis d'août). » N° 4. — Des mêmes rameaux à fleurs de Giroflée sur la racine de l'.^lllaire, plantes vivaces fleurissant à la même époque. » N" 5. — La tige jeune de la Corbeille d'argent {Iberis sempervirens) sur la racine de l'Alliaire. » N" G. — Les jeunes rameaux à fleurs du Chou vert, à boulons naissants, longs à peine de 10"=™ et provenant d'un sujet à sa deuxième année de végétation, sur la racine de l'Alliaire, à reff"et d'obtenir des variations dans la fructification du Chou par sa gren"e sur une plante vivace. (') Mes recherches sur la grefte ont été entrejjrises à Châleau-Gontier et au Labo- ratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la direction de M. Gaston Bonnier. (^) L. Daniel, Sur la greffe des parties souterraines des plantes {Comptes rendus, 21 septembre 1891). ( 1295 ) n N" 7. — La racine, avec sa rosette de feuilles et de bourgeons, du Brassica Chei- ranthiis sur la lige du Chou vert (semis d'août). » N" 8. — La racine du Barbarea iiiler média sur la tige du Clioii vert (semis d'août), afin d'essayer la greffe d'une plante bisannuelle à sa deuxième année de déve- loppement sur une plante également bisannuelle, mais encore à sa première année d'existence. » ]\'o 9_ — La racine tuberculeuse de Rutabaga, avec sa rosette de feuilles, sur la racine de l'Alliaire. » N° 10. — La racine de l'Alliaire sur le tubercule de Rutaliaga. » Toutes ces greffes ont réussi sans exception, et la manière dont cha- cune d'elles s'est comportée mérite d'être l'objet tl'un rapide examen. » Dans les greffes du i\° 1, la tige-greffon du Chou vert s'est mise à pousser vigoureusement vers la fin de mars. Au i*"^ mai, cette tige avait la grosseur normale des Choux témoins non greffés, soit 12""° à 18°"" envi- ron de diamèlre. )) Beaucoup plus vigoureux que la tige de l'Alliaire et d'une taille plus élevée, le greffon, pour retirer du sol une nourriture suffisante, a obligé la racine-sujet, qui ordinairement ne dépasse guère 8™™ de diamètre, à s'hvpertrophier à un tel point que son épaisseur actuelle est de 1 2"™ à i S""" suivant les échantillons. )) Les branches à fleurs du Chou vert diffèrent à peine comme taille de la tige adulte de l'Alliaire. Or, dans les greffes du n*^ 6, le greffon a atteint une hauteur de 60*^"" environ et possède des siliques bien formées. Mais on ne remarque aucune hvpertrophie de la racine-sujet, qui suffit à assurer le développement complet d'une petite partie d'un Chou qu'elle n'aurait pu nourrir en entier sans s'hypertrophier. » On ne remarque pas de modifications de la racine-sujet dans les greffes des n°* 4 et 5, oii les greffons adultes ont à peu près la taille de l'Al- liaire. » Dans les greffes des n"* 2, 3, 7 et 8, la fructification du greffon a eu lieu aux époques ordinaires et ses diinensions sont restées normales. Mais la taille du greffon, restant ainsi très petite par rapport au Chou-sujet, ce dernier n'a pu acquérir sa grosseur habituelle, qui n'est nullement en rap- port avec la tige qu'on lui donne à nourrir. Aussi le sujet a-t-il conservé l'épaisseur de 7"'" à 8""" qu'il avait au moment du greffage. » Quant aux greffes des n°^ 9 et 10, chaque greffon s'est développé comme s'il avait été placé sur sa propre racine. Le Rutabaga n'a pas paru avoir beaucoup souffert de la perte des réserves de son tubercule. L'Ai- ( '=96 ) liaire n'a rien gagné en vigueur au contact des réserves de la racine-sujet. Le grefTon est devenu simj)lement un peu plus trapu. » Ces faits, qui établissent d'une façon très nette l'injluence du greffon sur le sujet dans les Crucifères, peuvent se rapprocher des faits connus rela- tifs à la panachurc du sujet sous l'influence du greffon dans les Abulilon, et au trans])ort des substances chimiques du greffon dans le sujet. (Expé- riences de M. Strasburger sur les Solanées). » En résumé, on peut donc dire que : 1) 1° Dans certaines Crucifères, le greffon influe sur le sujet, soit pour lui donner de la vigueur si ce greffon appartient à une espèce de plus grande taille que le sujet (Chou sur Alliaire); soit au contraire pour en empêcher le développement normal si le greffon appartiertt à une espèce plus faible que le sujet (Alliaire, Giroflée, Corbeille d'argent, Barbarea inlermedia, firassica Cheiranthns sur Chou vert). » 2° En greffant une Crucifère vivace sur une autre vivace, ou bisan- nuelle à sa première ou sa deuxième année de développement, l'époque de la fructification du greffon ne parait pas modifiée. Il en est de même pour une Crucifère bisannuelle, à sa deuxième année de développement, greffée sur une Crucifère vivace ou non. » 3° La greffe des bourgeons à fleurs, au début de leur développement, se fait sur racine avec beaucoup de facilité. » 4" Oi peut très bien greffer avec succès des racines, munies de leurs rosettes de feuilles et formant greffon, sur des tiges qui constituent le su- jet, autrement dit greffer le système descendant sur le système ascendant, ce qui n'a pas encore été fait, à ma connaissance. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Contribution à l'élude de la toxine du bacille de la diphtérie ('). Note de M. Guixociiet, présentée par M. A. C ha u veau. « 1. Depuis quelques années on tend de plus en plus à admettre que les microbes pathogènes agissent, non par leur simple présence, mais par les produits qu'Hs élaborent. Aussi l'élude de ces produits a-t-elle déjà suscité un grand nombre de travaux. A |)art les propriétés physiologiques (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Straus. ( 1297 ) (le ces substances, deux points surtout ont attiré l'attention : d'une part, la nature chimique de ces corps parfois si actifs; d'autre part, le méca- nisme de leur formation. » 2. En ce qui concerne le premier point, on était enclin tout d'abord à les ranger parmi les alcaloïdes; il est incontestable que les milieux dans lesquels ont vécu les microbes pathogènes contiennent souvent des alca- loïdes; on sait aujourd'hui que ce ne sont pas ces alcaloïdes qui constituent les produits pathogènes spécifiques des différents microbes. Ces alcaloïdes ne reproduisent pas les principaux symptômes de la maladie causée par le microbe lui-même ou par les bouillons oii il s'est cultivé. » On chercha donc dans une autre direction, et l'on admet aujourd'hui que ces produits sont des matières albuminoïdes, soit des diastases (Roux et Yersin), soit des albumines (toxalbumines de Brieger et Frtenkel), soit des nucléines (Gamaleïa). » 3. Le second point à élucider est celui de savoir d'où dérivent ces produits toxiques. Sont-ce des produits de décomposition des matières al- buminoïdes ayant servi d'aliment au microbe, comme on l'admet en Alle- magne (Brieger, Huppe), ou, au contraire, les microbes possèdent-ils la faculté de les produire par un processus synthétique, à l'aide de corps plus simples? » 4. Afin d'apporter quelque éclaircissement dans ce problème, j'ai pensé qu'il serait intéressant de cultiver le microbe de la diphtérie dans un liquide ne contenant pas de matière albuminoïde et de voir si, après développement, le milieu de culture renfermerait ou non la même toxine qui se produit dans les bouillons ordinaires de culture. » On savait déjà (d'Espine et Marignac) que la bacille de Lôffler peut vivre dans l'urine; mais ces auteurs ne se sont pas occupés de la toxicité de cette urine; il aurait pu se faire que celle-ci, tout en maintenant le microbe vivant, ne fût pas toxique. Dans ce cas, l'hypothèse qui attribue une origine albuminoïde à cette toxine aurait été confirmée. ,0r, l'expé- rience m'a montré que, si l'on injecte à des cobayes soit des cultures du ba- cille de Lotfler dans l'urine, soit cette même urine débarrassée des microbes par le filtre Chamberland, ces animaux périssent en présentant les mêmes lésions que des cobayes témoins inoculés avec une culture sur bouillon de bœuf ou de veau. La seule différence consiste en ce que, pour obtenir la mort dans le môme laps de temps, il faut injecter une dose deux ou trois fois plus forte d'urine que de bouillon, ce qui semblerait établir que la toxine formée est moins abondante dans l'urine. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 22.) I"7 ( '298 ) » Il résulte de ce qui précède que la toxine bactérienne la plus connue, celle de la diphtérie, ne dérive pas nécessairement de matières albumi- noïdes; on au moins, pour ne pas empiéter sur les faits strictement obser- vés, que cette toxine peut être élaborée par le bacille de Lôffler en l'ab- sence de toute matière albuminoïde. » 5. Ce premier point résolu, il s'agit de savoir si cette toxine, non dé- rivée d'une matière albuminoïde, est elle-même une albumine. Or, il m'a été impossible de constater dans l'urine de culture la trace d'une ma- tière albuminoïde par les réactifs ordinaires de ces substances (ferro- cyanure acétique, réactif de Tanret, réaction du biuret, etc.), même en opérant sur un litre d'unne réduite à un petit volume dans le vide, soit à 3o°, soit à lo**. » Faut-il en conclure que le poison sécrété par le microbe diphtérique n'est pas une matière albuminoïde. Je ne crois pas pouvoir émettre une assertion aussi absolue, parce que ce poison agit à des doses tellement faibles (des fractions de milligramme) et est si altérable, que les réactifs des matières albuminoïdes ne sont ni assez sensibles, ni assez certains pour permettre d'affirmer dans un liquide l'absence de traces aussi mi- nimes de ces matières. » 6. Il me semble résulter de ce qui précède qu'il est tout à fait préma- turé de vouloir ranger les substances pathogènes spécifiques élaborées par les microbes dans un groupe chimique déterminé : diastase, albumine, nucléine, et que l'on devrait se contenter de les désigner par un nom vague comme celui de loxine, qui répond bien à leur principale propriété physiologique, la seule dûment constatée. » MÉTÉOROLOGIE. — Contribulivn à la connaissance du climat saharien. Note de M. Georges Rolland, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Une station météorologique a été fondée, il y a plusieurs années déjà, dans l'oued Rir', à l'oasis française d'Ayata, par la Société agricole et industrielle du Sud algérien, dont j'ai l'honneur de diriger les opérations. Nous nous sommes proposé ainsi de faire profiter la Science de notre installation dans le sud de l'Algérie, de contribuer à faire mieux connaître le climat saharien, d'arriver, en particulier, à déterminer exactement le climat de l'oued Rir', c'est-à-dire de la région la plus intéressante du Sahara algérien pour la colonisation française, enfin de tirer de ces obser- vations des indications utiles tant pour la culture du palmier-dattier que ( 1299 ) pour les essais d'acclimatation entrepris ou à entreprendre dans la contrée. » L'emplacement de la station d'Ayata a été choisi de manière à obtenir une bonne moyenne du climat de l'oued Rir'. En effet ('), Ayata est située à la latitude de SS^So', alors que l'ensemble de l'oued Rir' se trouve compris entre le 33^ et le 34^ degré. L'altitude y est d'environ +4i'". alors que les deux oasis extrêmes de la région, au nord et au sud, sont respectivement à — i3™,5 et à +82". Enfin l'abri météorologique (installé sur une pente exposée au nord) se trouve à mi-hauteur entre la zone des bas-fonds de la vallée et le niveau supérieur des reliefs qui la parsèment. » Les observations sont faites avec beaucoup de soin par un de nos agents, M. J. Cornu. Les appareils dont il dispose sont : trois appareils enregistreurs (système Richard), thermomètre, hygromètre et baromètre, donnés par l'Association française pour l' avancement des Sciences à la suite de sa visite de 1888; des thermomètres maxima, minima et ordinaires ; un psychromètre; un pluviomètre, etc. » Voici les principaux résultats des trois séries complètes d'observa- tions faites par M. J. Cornu, pendant les années 1889, 1890 et 1891 ("). » Température. — La température moyenne annuelle a été de 2i°,3 en 1889, de 20°, 38 en 1890 et de 20°, 89 en 1891. Moyenne générale, 20*^,86; moyennes par saison, 11°, 7 pour l'hiver, 24°, 53 pour le printemps, 3i°,44 pour l'été, 1.5°, 74 pour l'automne. Maxima moyennes : 4-''»9 pour juillet et 42", 4 pour août. Minima moyennes : 3", 5 pour décembre, 3" pour jan- vier, 4" pour février. Maximum absolu (à l'ombre), 5o°; minimum ab- solu, — 4°>4- )) Ainsi, les écarts entre les températures extrêmes sont considérables. Les étés sont très chauds, et les hivers relativement froids. Pendant l'hiver 1890-1891, on a enregistré 18 minima au-dessous de zéro. » Les moyennes ci-dessus pourront être modifiées par de plus longues observations, mais de peu sans doute et plutôt en plus. Elles varieront lé- gèrement suivant les expositions, et seront supérieures dans les oasis abritées contre les vents les plus froids (ceux du nord et du nord-ouest) : telles sont les oasis d'El-Berd et de Tinedla ('). Or une moyenne supé- (' ) Voir ma Géologie du Sahara, texte et planches. (^) Des résumés périodiques sont insérés dans le Bulletin de la Société météorolo- gique de France par les soins de M. Léon Teisserenc de Bort. (') De même dans les oasis entourées de dunes qui reflètent les ra3'ons solaires, comme dans la région voisine du Souf (et, par places aussi, aux. environs de Tou- gourl). ( i3oo ) Heure de i" seulement suffit pour que les dattes aient une maturité plus précoce. .. Si nous comptons que les régimes de deglet noiir (variété fine) soient fécondés le i" mai (la fécondation se fait généralement un peu plus tôt) et que leurs fruits soient mûrs le i" noveml)re, nous voyons que pendant ces six mois, en additionnant les moyennes des températures quotidiennes, on a eu 5403" de chaleur en 1889, année où les dattes ont bien mûri, 5i28" en 1890, année de maturation très incomplète, et 5218" en 1891, année de maturation encore imparfaite et très lente. On peut donc dn-e qu'il faut au palmier deglet noiir, pendant ces six mois, une somme de cha- leur d'au moins 53oo" à S'ioo". Toutes les variétés de dattes ne réclament pas autant de chaleur, par exemple les gharz et surtout les aman (dont une partie était déjà mûre à la mi-août en 1889). » Pluie. - 11 est tombé 64""", 2 de pluie en 1889, 236""", 8 en 1890 et io4°"°,6 en 1891 : soit une moyenne annuelle de i35™™, dont 77""", 5 en hiver, 12""°, 9 pendant le printemps, 5""°, 9 en été et 42""", 5 en automne. » Bien que très faible, cette hauteur de pluie est plutôt supérieure à la moyenne générale du climat saharien, caractérisé par sa sécheresse. Elle est insuffisante pour permettre des cultures quelconques, en dehors des lieux dont le sous-sol est naturellement humide ou dont la surface est irri- gable à l'aide d'eaux souterraines ou courantes (et l'oued Rir' est précisé- ment très riche en puits artésiens jaillissants). Pour ce qui est du palmier, d'ailleurs, la pluie est souvent nuisible : au printemps, lors de la féconda- tion, elle lave les fleurs des régimes, entraîne le pollen, produit la coulure; eu automne, avant la récolte, elle donne lieu à une sorte de fermentation des dattes déjà mûres et à leur décomposition près du pédoncule. » Étal de l'atmosphère. — L'atmosphère n'est que très rarement saturée de vapeur d'eau. Les brouillards et les rosées sont des exceptions. Le ciel est généralement clair et ne présente guère de nuages; les journées entiè- rement couvertes se comptent. ï/illumination solaire est intense. Les vents sont presque toujours très secs, et provoquent une évaporation énorme. Aussi, avec la chaleur de l'été, la quantité d'eau à donner au sol pour les cultures doil-elle être considérable : dans les oasis bien irriguées de l'oued Rir', elle correspond à une hauteur d'eau de plus de 5" en un an. )) Comment font cependant pour vivre les arbustes qui poussent en plein Sahara? Malgré la sécheresse de la surface, le sous-sol conserve tou- jours une certaine humidité, provenant soit des pluies, soit, dans les bas- sins artésiens, des eaux souterraines, et cette humidité remonte par capil- ( i3oi ) larité, même en été, jusqu'aux racines des plantes. De plus, les terrains d'atterrissement sont imprégnés de sels dlA ers, de nature hygrométrique, qui concentrent pendant la nuit une certaine quantité de vapeur d'eau; les terrains très salés sont même toujours plus ou moins humides. Enfin la sève des plantes laisse à la surface des feuilles, sous l'effet de l'évapo- ration, une certaine quantité de sels, qui, à leur tour, absorbent dans l'at- mosphère de la vapeur d'eau, dont les feuilles s'emparent. » Vents. — Les vents dominants sont ceux de l'est en été et ceux de l'ouest en hiver. Les vents du nord-ouest sont généralement forts et vio- lents ; ils soufflent surtout en hiver et au printemps, et durent parfois trois, six et neuf jours; ils sont très préjudiciables pendant la fécondation des pal- miers, dispersant au loin le pollen des fleurs mâles qu'on a placées dans les régimes femelles. Ils charrient beaucoup de sables, et j'ai démontré que ce sont eux qui ont le j)lus d'action dans la formation des dunes. Les vents du sud-ouest aussi sont souvent assez forts, mais ils ne charrient guère de sables. Ceux du sud et du sud-est (siroco) en soulèvent beaucoup, quand ils soufflent avec violence : mais cela est assez rare. » Les vents du nord-ouest et du nord donnent les pluies les plus per- sistantes en hiver; ceux du nord- ouest, et parfois de l'ouest, amènent des orages presque soudains, mais de courte durée. Par un ciel pur et bleu, on voit un nuage gris jaunâtre se former dans le lointain, au nord-ouest, grossir rapidement, envahir l'horizon , et s'élancer vers le sud-est avec une vitesse vertigineuse, soulevant et projetant les sables et graviers du sol, qui hachent les jeunes plantes ou les recouvrent d'une croûte rendue adhérente par la pluie : tel fut l'orage du 29 février 1889. Ces orages sont rarement accompagnés d'éclairs et de tonnerre. » VITICULTURE. — Sur un passage de Strabon relatif à un traitement de la vigne. Lettre de M. Ant. Aublez. « Je viens de lire que, dans la séance du 21 avril, M. Mely signale à l'attention de l'Académie un texte de Strabon concernant un remède dont les anciens se seraient servis pour détruire le Phylloxéra. » Dans le texte de Strabon, il est fait mention de l'Ile de Rhodes, où se pratiquait cette méthode. » J'habite Rhodes depuis trente ans et je puis certifier que le remède contre la maladie de la vigne, comme ledit Strabon, s'applique encore de ( i3oa ) nos jours ; mais ce n'est pas contre le Phylloxéra, car il n'a pas fait son appa- rition ici. Nos viticulteurs, comme au temps de Strabon, se servent cl une terre noire mêlée avec de l'huile avec laquelle ils frottent les ceps de vignes pour détruire les pucerons qui les envahissent; en outre, ils soufrent les vignes. )) La terre dont se servent nos viticulteurs s'appelle, en grec moderne, sparta. On la fait venir de l'Asie Mineure. » Il existe en outre, à Rhodes, une autre terre semblable, mais de cou- leur différente, comme le dit Posidonius, alors professeur au Prytanée de Rhodes; mais on ne s'en sert plus, car il faut la mélanger avec une trop grande quantité d'huile. » Je vous envoie deux échantillons : le n" 1 contient la terre noire dite sparta. On la met dans un récipient avec de l'huile et on la fait dissoudre à chaud; le n° 2 contient de la terre de Rhodes : on la mêle à froid avec de l'huile. » M. Thoxion annonce avoir découvert la visibilité delà circulation capil- laire du sang, dans les vaisseaux superficiels de la conjonctive humaine, sans traumatisme, au moyen du microscope. La démonstration et l'observa- tion peuvent en être faites en tout temps, soit avec la lumière solaire, soit avec un éclairage artificiel suffisant. M. L. Hugo adresse une Note ayant pour titre : « Sur un anneau ellip- tique de quarante points stellaires, discernable à côté de la nébuleuse de la Lyre dans la photographie du P. Denza. » M. Arnaud Charles adresse une Note sur la « Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité donnée ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. ( i3o3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages beçcs dans la séance du aS avril 189a. Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4° série, publiée par M. Ca- mille Jordan. Tome VIII, année 1891; fasc. i. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; in-4°. Annual report ofthe board of régents ofthe Smithsonian Institution. Report of the national Muséum. Washington, 1891 ; gr. in-8°. Preussische Staatsscliriften aus der Regierungszest Kùnig Friedrichs II, bearbeitet von D" Otto Rranske. Berlin, 1892; gr. in-8''. Handbuch der Astronomie, ihrer Geschichte und Litteratur, von D"' Rudolf WoLF, Professor in Zurich. Zurich, 1892; in-S". Annalen der Schweizerischen meteorologischen Central- Anstalt, i88q. Zu- rich; in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 3 mai 1892. Annales de Chimie et de Physique, par Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. 6" série, mai 1892, t. XXVI. Paris, Masson, 1892; fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. Dehérain. T. XVIII, n° 4. Paris, Masson, 1892 ; fasc. in-8°. Pathogénie des accidents infectieux chez les urinaires. Rapport par M. le professeur Guyon. Coulommiers, Paul Brodard, fasc. 1892; br. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du Jury international publiés sous la direction de M. Alfred Picard, Inspecteur géné- ral des Ponts et Chaussées, etc. — Groupe VI : Outillage et procédés des industries mécaniques (7* Partie), Classes 65 et 66. Imprimerie nationale, 1891; in-4°. Nouvelle analyse physique des vibrations lumineuses basée sur la mécanique de l'élasticité el conduisant logiquement à T explication de tous les phénomènes de rOptiqae, par l'abbé L. -M. Le Dantec. Paris, J. Michelet, 1892; in-8°. Auvergne et plateau central. Les tourbiéi-es et la tourbe, par J.-B.-M. Bjé- LAWsKi. Clermont-Ferrand, G. Mont-Louis, 1892. (Présenté par M. Fou- qué.) (Renvoyé au Concours des prix Montyon.) ( i3o4 ) Annuaire géologique, rédigé par MM. le D' Garez et Douvillé. T. VII, 4" fasc. (Présente par M. Gaudry.) Resuhs of ihe meteorological observations made al the government Observa- tor}', Madras during the years 1861-1890, under the direction of the late Norman Robert Pogson. Madras, 1892; i vol. in-4". Der Brorsen'sche Cornet. I. Theil : Die Verbinclung der Erscheinungeni8'j3 und 1879 und dieVorausberechnung/ur i8go, von Prof. D"". E. Lamp, Obser- vator an der Konigl. Sternwarte. Kiel, 1892; broch. in-4°. Report upon sonie 0/ the magnetic Obsen'atories 0/ Europe, by C.-C. Marsh, Ensign. U. S. Navy. Washington, Government printing office, 1891 ; fasc. in-4''. Magnetic obsen'Utions al the United States naval Observatory 1890, by I.-A. HooGEWERFF, Ettsign. U. S. Navy. Government printing office, 1891 ; fasc. in-4°. Meteorological observations and results al the United States naval Observa- tory 1883-1887. Washington, Government printing office, 1891; fasc. in-4°. N" 22. TABLE DES ARTICr.ES. (Séance d.i 50 m;ii 1892.) MEMOIIIES ET COHIMUIVICA llOIVS DlîS MKAIHUIÎS ET DIÎS CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. -M. le I'RESii»K.\T iinnonce à l'Ai'adciuio ([iie, en raison tics frtos de la PeriteciMe, la séance du liindif! juin estreniiscauniardiy. laai i\l. le MiNiSTiiK DK l'Instruction rrni.iuuE adresse l'ampliatiou du Décrcl par lequel M. le Président de la Képubliiiuc approuve l'élection de M. Félix Guyo/i, pour rem- plii' la place laissée vacante, dans la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. A. liicliet i-y.ih M. jMoL'CHKZ. — Observations des petites planètes, faites an grand instrument iné- ndien de rOhservattjire de Paris, pendant les deuxième et troisième trimestres de l'a nuée i8i)i i-^aH M. H. PoiNCARÉ. — Sur la propagation des Pages. oscillations éleclri(|ues mit) M. Faye. — Nouvel échec de la théorie as- cendante des cyclones i-!33 M. Albeut Gaudry. — Sui- le Singe de Montsaunés découvert par M. Harlé jM. Brown-Seqiiard. — Effets physiologiques d'un liquide extrait des glandes sexuelles et surtout des testicules M. .1. Gosselet. — Sur les relations du ter- rain dévonien et du terrain carbonifère à Visé M. A. DE TlLLo fait savoir à l'Acailéinie que la pluie de poussière abondante observée à Stockholm le .\ mai s'est produite sur une grande étendue de la lUissie d'Europe, i 'Y\ i>:i(i i2:i7 r.V( XOMIiVATIOiVS. M. A:\isLLR est élu Gorrcspoiidanl pour la Section de iMécaui(|nc, en rcuijilarenjeni de feu M. Gilhcrl. MEMOIRES LUS. Al. Raoi:l Pictet. — Étude des phénomènes physiques et cbimiques sous rinlluenre I des très liasses lerM|)éi'atiires v'AU MEMOIUES PRESENTES. M. IIatt. — I.K's (■(M)r(l(innées rL'ctangulaires on < icodt'sie \\!^H M. .^. Lacroix. - Sur rapplicalion dos iim- priclés optiques dos minéraux à TiHude des enclaves dos roelics volcaniques i2.'io M. Kadau adresse un Mimioiro sur les iné- galités planétaires île la Lune. i25^ ]\I. IC. r.KKAun adresse, jiour le ci>nroui> du prix .lerknr, un travail sur « l'acidt' datu- riquc » i, M. lîKcii adresse un Mémoire « sur la théo- rie du mirrophone •• \ \ i\J. ltROWN-Si-:c>UARL> met sous les veux de rAeadéniic, de la part de M. Dehierre^ une série de pliolograpliies de coupes du rervea u 1 1 COURESPOrVDAIVCE. \I. UEiiT>iEi.oT fait connaître à l'Académie que M. Werner a découvert de son côté et étudié l'azotate de chaux basique signalé par .MM. Jionssenti et Tile i2j^ M. Paul Sekret. — Sur une propriété com- mune à trois groupes de dcu.x pulj'gones : inscrits, circonscrits, ou conjugués à une même conique i jô'i M. A. Tresse. — Sur les déveloj)pcmcnts canoniques en séries, dont les coefficients sont les invariants dilVércntiels d'un griju]ie continu la.îii M. DE Si'ARUE. — Sur le calcul du ciM-liicicnt de résistance de l'air lorsqu'on suppose la résislance proportionnelle à la quatrième puissance de la vitesse 1269 M. Paul .Marix. — Sur un moyen d'amener en contact intime, et en proportions iléter- niinées, deux liquides non miscibles 1261 .MM. G. KoussEAu et G. Tite. — Sur un hydrosilicate de cadmium i?.i\: M. A. Bessox. -- Sur la décomposition sous l'action de la chaleur du ijcntâchlorure de phosphore ammoniacal : chlorazoture de phosphore l't |iliosphani i jli'j M. L. lÎAHTHE. - Sur les phosphates de strnn- tiaiie i:)(in M. Sciieuiîeii-Kestner. — Le pouvoir calo- rifique de la houille et les formules à l'aide desquelles on cherche à le déterminer. . .. i îli;; M. G. Hinrichs. — Détermination mécani- (|ne des points d'ébullition des composés à substitution Icrminale complexe i •- ■ M. Oechsner rjE Goninck. — Sur quelques réactionsdes Iroisacidesamido-bcnzoïques. inn.') ,M. A.-B. Grifeitus. — Sur la composition de la chlorocruorine iq--^ .M. A. TniLLAT. — .Sur les propriétés anti- N" 22. SUITE nii r.A TAISLF DES ARTICLRS. sepliquc» de la foiinaldi'livilc M. K.-L. BouviKU. - Le système ni-rvciix des Néritidés M. I*. FisdiKR. - Sur les riji-acU-res osU'o- logiques «l'un Mt'soploiton Sowerbyt-'inis in;'*!c, cchoué réoeniineiU sur le litloriii de la France MM. E. ClIKVHKUX et .1. DK CiUERNK. — Sur une espèce nouvelle de Gammarus du hic d'Annecy et sur les Aniplilpodes d'eau douce de la l'rance M. .1. lÎAULiN. Action de diverses sub- stances toxiques sur le Bombyx Mari... MM.Kdouard lli;ciiEi. (^t Fii. ScHi,AGni:xnAi:F- l'KN. - Sur les rapports f;énéliques des matières résineuses et tanniques d'origine végétale (observations faites dans les genres Gardénia et .Sjteriiio/e/)is) M. Lucien Daniel. - - lîecherclies -nr la greffe des Crucifères ai:es. r-j> M. L. Hugo adresse une Note ayant pour titre : « Sur un anneau elliptique de qua- rante points slellaires. disccrnabli' à coté de la nébuleuse de la Lyre dans la photo- graphie du P. Denza « i:iii> \l. VuxAUD Chaules adresse une Note sur la n Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité don- née I' ,.■;„, liULLiîTiN iitHLini:RU>iiioi P.\KIS. - IMPKIMKKIE UAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Aiigusiins, 55. 3â^ I 1892 PllEMIEU SEMESTRE. JUL 7 iggg COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR lUJU. EiES SECRÉir AIRES PERPÉXl Efl^S . TOME CXIV. N° 23 (7 Juin 1892 lARIS, GAUTHIER-VILLARS ET ^ILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Gands-Augustins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans lks séances des aS juin 1862 et 24 mai 1873. T.es Comptes rendus Iiehdornadaires des séances de l'Académie, se composeot des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoin-s ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages on 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article !*'' — Impressions des travaux de l'Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- Les extraits des Mémoires présentés par un Membre Jémie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- ou par un Associé étranger del'Académie comprennent sumé qui ne dépasse pas 3 pages, au plus 6 pages par numéro. j ^^^^ Membres qui présentent ces Mémoires sont Un Membre de l'Académie ne peut donner aux j tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. j Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées 1 mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le Jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, j pour les articles ordinaires de la correspondance oifi- aux Secrétaires. j cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même j Article 3. limite que les Mémoires; mais ils ne soiit pas corn- j^^ ^^^ ^ ^-^^^^^ ^^^^^^ Membre doit être remis à pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. ^ pi,i,pr,merie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- | jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, vernement sont imprnnés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproiluit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris i)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rétiigcr, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prcjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. L«s Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Iistructions demandés par le Gouvernement. Article 5. T^us les six mois, la Commission administrative fait un Vqjport sur la situation des Comptes rendus après l'inuression de chaque volume. les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sen Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs lémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avan|5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU MARDI 7 JUIN 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOrVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur T application de la méthode de M. Lindstedt au problème des trois corps. Note de M. H. Poincaré. ('. Dans une Communication que j'ai en l'honneur de faire à l'Académie, il y a quelques années (^Comptes rendus, t. CVIII, p. 2r), j'ai exposé la méthode de M. Lindstedt sous une forme nouvelle, fondée sur les prin- cipes des Vorlesungen ûher Dynamik. » Le but de la présente Note est de montrer d'abord que cette méthode peut être appliquée à l'étude des variations séculaires des éléments des planètes, mais qu'elle ne peut, sans modification, s'étendre au problème des trois corps, et quelles sont les modifications à faire pour que cela devienne possible. » Voici les notations que j'adopterai ; je rapporterai la première pla- <: R.. 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N° 23.) 1 68 ( i3o6 ) nète au Soleil, et la seconde au centre de gravité du système formé par le Soleil et la première planète. Je désigne par [/., [i et (i' trois coefficients dépendant des masses : le premier très petit, les deux autres finis. » J'appelle a le demi grand axe de la première planète, sincp l'excen- tricité, i l'inclinaison, 1 la longitude moyenne, 6 la longitude du nœud, CT celle du périhélie, et je pose A = p y/a ; £ =z 2 v' V sin - COSC7, -/) = — 2 J\ sin - sin vs, /^ = 2 yAcosç sm- cosO, y := — 2 y/Acosç sin- sinU. 2 ' ' '- ' 2 )- Je désignerai les éléments correspondants de la seconde planète par les mêmes lettres accentuées, de sorte que nos douze variables seront les suivantes : A, A', l, l', p, //, 1, y, T,, t! , ([, q . (0 » J'appelle y.F l'énergie totale du système. F sera développable suivant les puissances de [j., de sorte que j'écrirai F = Fo + y.F, + y.-F, + .... Fp ne dépendra que de A et A', F,, F^, . . . seront développables suivant les puissances des variables E, -t], p et q et suivant les cosinus et sinus des multiples de 'X et de V. Je désigne par R la valeur moyenne de F, consi- dérée comme fonction périodique de X et V. » Si alors je désigne par x^ une quelconque des variables de la pre- mière ligne du tableau (i), et par y, la variable correspondante de la deuxième ligne, les équations du mouvement pourront s'écrire (9.) '^:Li^^, f<2j^_i^. ^ '^ dt dfi' dl dxj » Les fondateurs de la Mécanique céleste ont été conduits à envisager les équations suivantes ^ ■) s d.Vi dR dvi dV\ » Dans ces équations, nous ne désignons par a?, et j-,- que les variables des quatre dernières colonnes du tableau (i). R ne dépend ni de \, ni de 1! et nous regardons momentanément K et A' comme des constantes. ( -307 ) L'importance des équalions (3) provient de ce qu'elles nous font con- naître les plus considérables des variations que peuvent subir E, •f\,p, g, . . ., de ce qu'elles peuvenf, en d'autres termes, nous fournir une première approximation pour le calcul des variations séculaires de ces quantités. » Pour rendre la méthode de la Communication citée applicable aux équations (3), il faut profiter de la petitesse des quantités i, yi, ...; soit E un coefficient très petit et posons £ = 4,, r, = vr,,, /J^Vi' q=i9n l'=il\, R devient développable suivant les puissances croissantes de t^ et nous pouvons écrire et poser R'= J(R -R„) = |y.R,+ £^..R,+.... » Prenons ensuite de nouvelles variables p,, u, (< = i, 2, 3, :\) définies de la façon suivante •.l,r,,p,q, ... sont des fonctions linéaires convena- blement choisies des y/p^costo,- et des v/p^sino),; le choix doit être fait de telle façon que R, ne dépende plus que des p, et non des w,. Les équa- tions (3) deviennent alors et la méthode de la Communication citée leur est directement applicable, puisque R' est développable suivant les puissances de t" et que Ro ne dépend pas des w,. D'oîi cette conséquence : les variations séculaires des excentricités et des inclinaisons calculées par les équations (3) peuvent se mettre sous la forme d'une somme de termes périodiques. Lagrange et Laplace avaient démontré ce résultat en négligeant les cubes des excen- tricités; Le Verrier et Cellérier en en négligeant les cinquièmes puis- sances. On voit qu'il est vrai, quelque loin que l'on pousse l'approxima- tion. .) L'intégration des équations (3) mises sous la forme (3 bis) revient à l'intégration de l'équation aux dérivées partielles suivante : (4) l^(£'"^') = ^«"''- » .Te suppose que R ait été exprimé en fonction de p, et de w, et que p,- ( t3o8 ) y ait été ensuite remplacé par la dérivée correspondante -j- de la fonction inconnue T. La mélhode de la Communication citée nous fournit une ui- tégrale de l'équation (4) dépendant de quatre constantes arbitraires V,. Si l'on pose alors dT rlT on peut considérer les équations (5) comme définissant un changement de variables, les variables nouvelles étant les V, et les <', et les an- ciennes les p, et les w,. Le théorème de Jacobi nous apprend alors qu'on obtiendra les intégrales des équations (3) en égalant les V, et les^ à des constantes. » Passons maintenant au problème des trois corps proprement dit, c'est-à-dire aux équations (2). Pour que la méthode de M. Lindstedt telle que je l'ai exposée fut applicable à ces équations, il faudrait que F„ dé- pendit à la fois de lotis les a- j-, elle le serait encore sans modification sen- sible bien que F^ ne dépende que de A et A' et non de tous les x,, si F était périodique par rapport aux y, et si R ne dépendait pas des y,. » Ces conditions ne sont pas remplies d'elles-mêmes, mais on peut arriver à y satisfaire par un changement de variables convenable. » Reprenons les variables V, et v^ défaiies par les équations (5). Soient ensuite X^ et K deux variables nouvelles telles que >.„ ---- 1-hi, 1'., = V 4- y, A et «J*' étant deux fonctions convenablement choisies de A, A', V,, r,. Pre- nons alors pour variables nouvelles (6) i^' f: "■■ I \,, 1,, i',: » Les équations conserveront la forme (2), à la condition que ^r, désigne une variable quelconque de la première ligne du Tableau (G) et y, la va- riable correspondante de la seconde ligne. Fo ne dépend encore que de A et A', mais F est périodique par rapport aux j, et R ne dépend pas desy,. La méthode est donc applicable. » Une difficulté subsiste encore cependant. Cette méthode nous permet de développer nos inconnues suivant les puissances de ^a; mais les coeffi- cients de ce développement contiennent des termes qui ont au dénomi- ( i^"9 ) nateur certaines imissances des excentricités; la méthode pourrait donc devenir illusoire si les excentricités étaient très petites, comparables par exemple aux masses on à leurs racines carrées. M L'origine de cette difficulté est la suivante. J'ai dit que F est déve- loppable suivant les puissances des E, r,, p, q, ...; de plus F contient des termes du premier degré par rapport à ces variables. Si ces termes du premier degré n'existaient pas, on n'aurait pas à craindre de voir appa- raître des puissances négatives des excentricités. » J'ai donc été conduit à faire dans certains cas un changement de va- riables préalable. Mes variables nouvelles s'appelleront ,s [ A,, a;, e,, i\, p ,,', Kl) 1, ' 5.,, A,. v,,, r,,, q, q , et je choisirai ces variables de telle sorte : » 1° Que les équations conservent la forme (2); » 2" Que pour les solutions périodiques que j'appelle de la première sorte, et que j'ai étudiées dans mon Ouvrage intitulé les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, on ait E, = l\ = -n, = ■/)', = 0. » Alors l'expression de F avec les variables ('7) a la même forme qu'avec les variables (i), mais avec cette différence que F ne contient plus de termes du premier degré par rapport aux ç, , r, , p,q, ... La diffi- culté a donc disparu. » Inutile d'ajouter que, comme dans la méthode ordinaire de M. Lind- stedt, les séries ne sont pas convergentes, mais seulement semi-conver- gentes au sens de Stirling, ce qui limite les conditions dans lesquelles on peut s'en servir. Je n'insisterai pas sur certains procédés de détail qui per- mettent d'éviter quelques-uns dé ces changements de variables, ni sur les avantages que présente la méthode exposée dans cette Note sur celle que M. Lindstedt avait proposée, il v a longtemps déjà, pour un j)roblème analogue, dans le tome XCVII des Comptes rendus. J'avais déjà, il y a quelques années, développé quelques-unes des considérations qui pré- cèdent dans mon enseignement à la Sorbonne. » ( i3io ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de fonctions analytiques d une variable dépendant de deux constantes réelles arbitraires; par M. Emile PiCARU. « On a fondé autrefois les plus grandes espérances sur l'étude des équa- tions différentielles ordinaires : on pensait ainsi obtenir de nombreuses classes bien définies de transcendantes nouvelles. Il faut reconnaître que, si on laisse de côté les équations linéaires, ces espérances ont été jusqu'ici à peu près déçues. )) Une des raisons pour lesquelles les équations linéaires sont si inté- ressantes est que les points critiques des intégrales sont fixes; aussi M. Fuchs a-t-il fort judicieusement appelé l'attention sur les équations différentielles du premier ordre, pour lesquelles les points critiques des intégrales ne dépendent pas de la constante arbitraire. On sait qne M. Poincaré a montré que ces équations ne pouvaient conduire à des transcendantes essentiellement nouvelles. Dans des travaux très remar- quables, M. Painlevé a élargi notablement le problème en considérant les équations du premier ordre dont les intégrales n'ont qu'un nombre limité de valeurs autour de points critiques mobiles; ici encore les théorèmes auxquels arrive le savant géomètre montrent que l'on ne peut être ainsi conduit à de nouvelles fonctions. )) Si, pour les équations d'ordre supérieur au premier, nous considé- rons le cas des points critiques fixes, les conclusions sont autres. Malheu- reusement, comme je l'ai indiqué autrefois, une différence considérable se présente dès le début de la théorie. On peut, étant donnée une équation du premier ordre, reconnaître sur l'équation elle-même si les points cri- tiques des intégrales sont fixes; il n'en est plus ainsi pour les équations du second ordre. Ainsi, j)our ne prendre qu'un castrés simple, on ne peut reconnaître algébriquement si l'intégrale générale est uniforme, mais seulement si elle est à apparence uniforme. Les conditions pour que l'in- tégrale générale soit uniforme sont de nature transcendante; il est donc impossible, en général, de les former. » Je me suis demandé si l'on ne pourrait obtenir des classes de fonc- tions analytiques d'un caractère plus général que celles qui sont fournies par les équations du premier ordre. Je crois y être arrivé en considérant ( '3ir ) des fonctions analytiques d'une variable complexe dépendant de deux constantes réelles, qui ne soient pas susceptibles d'être regardées comme déjjendant d'une seule constante complexe. M En désignant par u et v deux fonctions réelles de deux variables réelles x et j, j'envisage les quatre équations (0 ^= f{u,v,x,y), du , V ^= <^{u,v,x,y), -- = — rp(M,v, .r, y), j- = /(//, r,a-, V), y et 9 étant deux fonctions réelles de u, <,', x et j. » Tout d'abord ces quatre équations admettront un système (".*') de solutions dépendant de deux constantes, si l'on a, entre / et rp, les deux lela lions '^f — 'h.\ —fil ^ll\r—^-^ — dv ôii)^ \âu '^ ôv F dy ' (Ja- " "• » Ces conditions étant remplies, les équations (i) définissent une lamille de fonctions analytiques de la variable ^ = a; + iy, renfermant deux constantes réelles C, et C,. )) Étant donné un système tel que (i), on peut reconnaître si les intégrales ont leurs points critiques fixes, c est-à-dire indépendants de C, et (Z... J'ai formé de tels exemples, oii /et v^ sont des fonctions rationnelles. Il me paraît extrêmement probable que les intégrales de ces équations consti- tuent un type nouveau de transcendantes. » Il est clair que notre fonction F satisfait à une équation différentielle ordinaire du troisième ordre , / „ dV d'-F d'F\ dz dz- dz' , qu'il est facile de former au moyen d'éliminations; mais il n'y a rien à tirer, ( i3i2 ) en général, do la considération de cette équation pour l'étude de la fonc- tion. » Je me réserve de revenir sur le système (i), au sujet duquel on peut se proposer divers problèmes; j'ai seulement voulu indiquer aujourd'hui les raisons pour lesquelles son étude me semble intéressante. Je ferai cependant une dernière remarque relative aux points critiques des inté- grales. Nous nous sommes particulièrement attaché aux cas où ces points critiques sont fixes. Il est un cas intermédiaire que l'on n'a pas rencontré dans la théorie des équations du premier ordre et qui peut ici se présenter : les points critiques peuvent être mobiles, mais seulement le long d'une courbe déterminée du plan. Cette circonstance curieuse ne semble pas dénuée d'intérêt. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les produits de la vie résiduelle des tîssus, en particulier du tissu musculaire séparé de l'être vivant; par MM. Arm. Gautiek et L. Lai\di. « IV. Séparé de l'être qui l'a produit, et mis à l'abri des microbes, chaque tissu, et particulièrement le tissu musculaire que nous avons sur- tout examiné, continue à vivre, à désassimiler, à sécréter même, vers 20°, une importante quantité d'une liqueur albumineuse qui ne préexistait pas dans les cellules du muscle et qui contient, comme on le verra, divers principes nouveaux formés dans la fibre contractile souvent longtemps après qu'elle a été retranchée de l'être vivant. » Nous avons donné (p. 10^2) le Tableau comparatif de la composition d'une même viande fraîche et conservée à diverses températures : il permet de se rendre compte de la variation de chaque principe immédiat. Il nous reste maintenant ii tirer les déductions qui résultent de ces constatations expérimentales. » a. Aculité. — La viande fraîche, refroidie aussitôt retranchée à l'animal, et laissée même plusieurs heures dans la glace, se conserve neutre ou très légèrement alcaline. Mais, comme on le sait, dés qu'elle se réchauffe, elle s'acidifie un peu et cela à l'abri de tonte altération due aux ferments extérieurs. De neutre au début de nos expériences, elle est arri- vée à saturer, par 100 grammes, oe"-,i 12 de soude (NaOH) après avoir été conservée quatre-vingt-treize jours de + 2° à -t- 2,5". Elle a saturé oS'',527 de soude après être restée onze jours à l'eluve à 38"-4o". L'acidité se ( i3i3 ) produit donc el augmente dans la viande à mesure que croît la lempéra- tiire, sans dépasser les limites de celle qui est propre à l'animal. En fait, cette acidité, exprimée en soude, NaOH, ne dépasse pas sensiblement o^'', t pour loo de viande. » On remarquera que cette acidification ne saurait être attribuée, comme on le fait d'ordinaire, à la production d'acide lactique. Nous n'avons pu trouver, en effet, dans loo^' de viande conservée plus de o^"', ooi d'acide lactique libre ou combiné. Il faut donc qu'il se forme, même à l'abri de l'air, même avec départ d'acide carbonique, des substances aptes à saturer les bases minérales ou organiques de la viande. » Cette acidification du muscle est, d'après nos expériences, attri- buable à trois causes. D'une part, il se fait une petite quantité d'acides gras volatils, butyrique et acétique, dont nous avons constaté la présence dans la viande conservée, et dont la production est corrélative surtout de la disparition d'une partie des substances solubles à la fois dans l'éther et dans l'eau (lécithines, protagon). On sait, en effet, que ces substances se dédoublent avec la plus grande facilité en névrine, acide phosphorique et glycérophosphorique et acides gras. » D'autre part, sous l'influence de ses ferments propres, la viande subit un commencement de peptonisation de ses albuminoides; on sait que les peptones se rencontrent en petite quantité dans la viande conservée, et l'un de nous a montré que ces substances saturent une quantité d'alcali double au moins de celle que saturait le poids d'albuminoïde correspondant. L'acidité des peptones est d'ailleurs assez grande pour déplacer l'acide carbonique des carbonates terreux et s'emparer de leurs bases. » Enfin nous verrons qu'il se fait un peu de nucléine dans la viande conservée et celle-ci est aussi acide. » En somme, l'acidification de la viande conservée est due en partie à la formation de phosphate acide de potasse sous l'influence des acides gras qui se produisent, mais surtout à sa peptonisation partielle. » b. Eau. — L'eau ne paraît |)as. varier dans la viande conservée. On pourrait même, d'après nos chiffres bruts, admettre qu'elle augmente légèrement (augment de o^'',397 ^" moyenne pour loo de viande). Mais il faut remarquer qu'on a compté comme eau toutes les parties volatiles à loS". Or nous verrons qu'il se fait un peu d'alcool, d'acides gras, quel- ques gaz, ce qui, avec les légères erreurs possibles, peut expliquer cette augmentation de o'',397. » Dans tous les cas, l'eau protoplasmique ne disparaît pas dans la viande C. R., iS(c2, 1" Semestre. (T. CXTV, IM» 23.1 l'^Q ( i3i4 ) conservée, ce qui éloigne complètement le mode chimique de fonction- nement de ce tissu du type des modifications que lui impriment les fer- ments bactériens ou putréfactifs qui, on le sait, transportant l'eau sur les albuminoïdes, l'y fixent par hydratation en formant des aniides, et sépa- rant de l'acide carbonique, de l'ammoniaque, de l'hydrogène sulfuré. On verra que l'ammoniaque ne se produit pas en quantité sensible dans nos viandes, que l'acide carbonique dégagé est minime, qu'il ne s'y produit ni indol niscatol, que l'hydrogène sulfuré est nul; enfin, qu'on n'y trouve pas d'urée. ., La désassimilation qui se passe dans les cellules du muscle, fonction- nant isolément et à l'abri de l'oxygène, n'est donc pas chimiquement com- parable à la vie anaérobie des cellules bactériennes. Celle-ci procède par hydratation, l'autre par dédoublements, sans intervention sensible de l'eau et sous l'influence des ferments solubles que contient le lissu musculaire. .. c. Matières nlbuminoïdes. — Il faut considérer séparément : i" les albuminoïdes solubles, 2° la myoglobuline ou myosine insoluble. » Les albuminoïdes solubles ou myoalbumines de la viande fraîche s'éle- vaient à 3s',453 pour 100. Après quatre-vingt-treize jours de fermentation spontanée de H- 2" à -f- aS", ils ont été réduits à i^^S'i']. Après trente- quatre jours de + 2° à -H 4o°, ils sont tombés à i^\ 465. La myoalbumine disparaît donc dans la proportion moyenne de 56 pour 100. Cette dispari- tion est facile à expliquer. Nous savons, en effet, qu'une faible quantité d'albumine se peptonise, et nous allons voir, d'autre part, qu'une portion très sensible de la myoalbumine s'est changée en une substance protéique nouvelle. » Nous avons dit que la viande abandonnée à elle-même excrète dès qu'on la laisse arriver à iS" ou 20°, et surtout de + 20° à + 35°, une li- queur épaisse, qui n'y préexistait pas durant la vie, et qui ne tarde pas à se coaguler en déposant des flocons d'une matière que l'on peut séparer elle-même en deux parts : l'une est soluble dans les acides les plus faibles, les carbonates alcalins dilués, l'eau de chaux; sa solution dans le carbonate sodique étendu précipite par le sulfate de magnésie. Elle est insoluble dans les solutions de sel marin au dixième. Cette substance pre- sente en un m,ot tous les caractères de la caséine du lait. » A côté de cette matière spontanément précipitée du plasma exsudé, il en est une autre insoluble comme elle dans les solutions au dixième de chlorures alcalins, soluble dans les alcalis faibles et leurs carbonates un peu plus concentrés, mais insoluble dans les phosphates alcalins. Par digestion ( i3i5 ) elle laisse une notable proportion de nucléine. C'est une nucléoalbumine . » Ainsi le muscle conservé à l'abri de l'air et de ses germes fabrique et excrète vers 20° deux substances qu'on n'a jamais rencontrées ou qu'à l'état de traces douteuses, du moins la première, dans le muscle frais, mais que l'on trouve dans le lait de mammifères, la caséine et la nucléo- albumine. La production de ces principes, o^"', 483 pour 100 de viande, est abondante. Proportionnellement à leur formation il disparaît 33 pour 100 de myoalbumine. » On sait que P. Bert et de Sinety ont démontré que la glande mam- maire ne fabrique pas elle-même le sucre de lait, et que, après la partu- rition, les femelles privées de leurs mamelles continuent à produire ce sucre. Où se forme-t-il? Est-ce dans le sang, dans le foie, dans les muscles? N'est-il pas très remarquable de voir dans nos expériences d'autres ma- tières caractéristiques du lait, les matières caséiniques, se produire dans le muscle qui n'en contenait pas, et se produire aux dépens de ses albu- minoïdes solubles et sous l'influence des ferments propres à ce tissu ? Ceux-ci augmenteraient-ils sous l'influence de la grossesse et de la lac- tation; la mamelle serait-elle le lieu de leur formation chez la fqmelle qui nourrit, et la caséine du lait aurait-elle, même dans ce cas, la myoalbu- mine pour origine? » Les myoglobulines, auxquelles il îauI joindre le tissu collagène de la viande, en forment la partie organique principale : iS^', 741 pour 100 dans notre viande fraîche. Leur poids est resté, en moyenne, de i5s'',G62 après que cette viande a été conservée et réchauffée. Les albuminoïdes insolubles, peut-être en raison même de cette insolubilité qui les fait échapper plus facilement à l'action des ferments solubles, ne paraissent donc pas varier dans la viande; d'où il suit que les matières caséiniques proviennent bien des albuminoïdes solubles, qui disparaissent en effet proportionnellement. » Si l'on fait la somme des matières albuminoïdes totales trouvées dans chacun des lots de viande fraîche et conservée, on arrive aux résultats centésimaux suivants : Viaade fraîche. Myoalbumine 3,453 Caséine et nucléoalbumine 0,000 Myoglobuline i5,74i Total i9>'94 i7>564 171493 Viande Viande conservée conservée de +2° à -t- 25°. de ■+- 2° à -(- 4o' 1,537 1,465 0,248 o,483 i5,779 i5,545 ( i3i(i ) » En moyenne, il a donc disparu iB'-,666 de matières albuminoïdes par loot" de viande fraîche, soit près de 9 pour 100. Ces substances se sont changées presque poids pour poids en corps basiques, ainsi que nous allons le montrer. » d. Leucomaïne de la viande fraîche ou conservée. — Les corps basiques de toute sorte, avec des traces de peplones à légère tendance basique, enlevées par l'eau bouillante à la viande fraîche, pesaient oS' , 928 pour 1 00. Dans la même chair musculaire conservée jusqu'à + 25°, ces corps ba- siques se sont élevés à i»"', 989, et dans celle restée 1 1 jours à SS'^-Zio", leur poids est arrivé à atteindre 2S%546 pour 100 de viande. Four is%666 d'albuminoïdes disparus, il s'est donc formé en moyenne i"', 34 de sub- stances basiques. On remarquera du reste que celles-ci se produisant aux dépens des albuminoïdes sans doute avec départ de CO", leur poids ne saurait être tout à fait égal à celui des albuminoïdes disparus. » Le muscle conservé qui continue à vivre et à désassimiler à l'abri de l'air et des ferments bactériens s 'enrichit donc très notablement en alcaloïdes, et, comme on le verra, dans les alcaloïdes mêmes (jui se forment durant la vie normale, en même temps qu'il s'appauvrit proportionnellement en albu- minoïdes. C'est là l'un des résultats les plus importants de notre travail, et quoique nous eussions toujours pensé que l'apparition et l'accroisse- ment des leucomaïnes dans nos tissus fût une des conséquences néces- saires de la vie cellulaire autonome, de la vie sans air ou avec une quan- tité d'air insuffisante, la démonstration directe, expérimentale, de cette conception n'avait pas encore été donnée. » Il suit de là que, si, durant la vie, les oxydations sont enrayées, si la circulation ou la respiration languissent, ces mêmes bases toxiques s'accu- muleront dans nos tissus, comme dans nos expériences sur la viande con- servée. On sait qu'en effet, la chair des animaux surmenés, fiévreux, etc., est malsaine et riche en leucomaïnes . » La viande fraîche contenait o^\\2-i de composés xanthiques; ces bases ont presque disparu dans la viande conservée. Il en est de même de la créa- tine dont nous n'avons trouvé que des traces et qui ne s'est pas changée en créatinine elle-même reconnue absente. Au contraire, les bases que ne précipite pas le chlorure mercurique étaient trois fois plus abondantes dans la viande conservée que dans la fraîche. » Les leucomaïnes qui ont principalement augmenté de poids sont donc celles du Groupe C (p. 1 137), à l'exclusion de la créatine. Les bases du Groupe B précipitables par le chlorure mercurique, mais non par l'acé- ( '317 ) taie de cuivre (névrinc, choliiie, bases hydropyridiques et pyrroliques, etc.) , augmentent aussi très sensiblement dans la viande conservée. » Nous verrons plus loin quelle est l'action physiologique et toxique de ces divers alcaloïdes. » e. Matières gélatinisablcs; peptones; corps exlraclifs. — Ces matières s'é- levaient à 3^'', 21 pour loo de viande fraîche. On sait que ce poids de viande donne généralement parcoction a^"^ de gélatine et peptone. Tous les autres principes ayant été déterminés et caractérisés dans nos analyses, on voit qu'il ne reste plus que i^^', 2 pour loo attribuable aux matières inconnues. Encore parmi celles-ci se trouvent des acides hydropyridiques etglucopro- téiques qui sont, comme on sait par les études de M. Schiitzenberger, en re- lations étroites avec les acides carbopyrroliques et carbohydropyrroliques qui, en perdant CO", se changent eux-mêmes facilement en corps basiques. » Nos analyses montrent que le groupe de ces corps n'a pas sensible- ment varié de poids (3,17 dans la viande conservée, au lieu de 3, 21). Cette invariabilité des coUagénes peut être rapprochée de la non-variabi- lité de la myoglobuline insoluble comme elles. » f. Graisses et autres corps solubles dans l'éther. — Voici un résultat inattendu: l'ensemble des graisses et des autres corps solubles dans l'éther, loin d'augmenter dans la viande qu'on garde à l'abri des germes et de l'air, diminue au contraire légèrement, et cela proportionnellement à l'augment de température. De 6s'",448 pour 100 de viande fraîche, les graisses se sont réduites à 68'',3i9 dans la viande conservée à -|-25'',et à 6s', iio dans celle qui est restée onze jours à 38°-4o°. Ces différences sont faibles il est vrai, mais ces nombres, faciles à contrôler, démontrent que les réactions qui se passent dans la viande à l'iibi i de l'air ne l'en- richissent certainement pas en graisses. Une faible portion des corps so- lubles dans l'éther disparaît même, et nous avons dit plus haut que les lécithines contribuent, en effet, en se dédoublant, à acidifier la viande. » La désassimilation des matières protéiques dans l'économie, ou même leur destruction par fermentations bactériennes, donne des graisses et des acides gr.is. Il est remarquable de voir ces substances tendre plutôt à disparaître dans nos viandes, comme si, dans l'économie, la production des coqis gras, aux dépens des albuminoïdes, avait besoin d'une petite quantité d'oxygène. » Dans une prochaine Communication, nous examinerons comment varient dans les cellules du tissu musculaire, fonctionnant sans air, le gly- cogène, le sucre, les sels ammoniacaux et les gaz. » ( i3i8 ) THÉRAPEUTIQUE. - Effets produits sur de nombreux états morbides par des injections sous-cutanées d'un extrait liquide retiré des testicules ('); par M. Brown-Séquard. « Aussitôt après mes premières publications, relatives à l'influence d'in- jections du liquide testiculaire, des médecins ont pensé qu'un liquide aussi puissant pourrait être utile dans un grand nombre de maladies. Je n'étais pas, quant à moi, sans espérer que, dans les cas où il existe de la faiblesse, on pourrait avec profit faire usage de ce mode de traitement. Ce qui a été obtenu a dépassé de beaucoup mes espérances et mes prévisions. C'est ce que je vais montrer par des faits relatifs à plusieurs terribles ma- ladies, en commençant par la tuberculose pulmonaire. » Avec l'assistance si dévouée, si généreuse de M. d'Arsonval, j'ai pu donner, à nombre de médecins des hôpitaux de Paris et de plusieurs autres villes, une quantité très considérable de liquide testiculaire ( ^), dont la puis- sance a été étudiée dans uu grand nombre d'affections diverses. Je parle- rai d'abord de ce qui a été obtenu, à l'égard de la phtisie tuberculeuse, par MM. Cornil à l'hôpital de la Charité, Dumontpallier et Variot à l'Hôtel- Dieu, et Lemoine à Lille. » Les cas de tuberculose pulmonaire, observés et traités par des injections de liquide testiculaire, sous les yeux de ces médecins, ont donné les importants résultats «■énéraax qui suivent : diminution presque immédiate des sueurs nocturnes, cessation de la fièvre, diminution notable ou cessation complète de la toux, retour de FappétU et auo-mentalion très notable des forces. Malheureusement, la plupart de ces malades se croyant guéris ont voulu sortir des hôpitaux et ont ainsi empêché la continuation du traitement. Ces preuves d'amélioration ont été notées, chez quatre malades du ser- vice de M. Cornil, par M. Hénocque, qui a recueilli avec le plus grand soin leur his- toire; chez sept malades sur neuf du service de M. Lemoine, chez quatre malades de M. Variot, chez cinq de M. Dumontpallier. » Nombre d'autres médecins, surtout en Russie, ont obtenu des résultats analogues ; je me bornerai à en nommer un, M. Yictoroll, de Moscou, auteur d'un ouvrage très remarquable sur les injections du liquide testiculaire. » La seconde maladie dont je me propose de parler est l'ataxie locomotrice, causée, comme on le sait, par une sclérose d'une partie de la moelle épinière. D'après des publications russes, américaines et autres, d'après des lettres que j'ai reçues de méde- (') Ce travail a été communiqué à l'Académie dans la séance du 3o mai. (-) Nous en avons fourni assez pour qu'on put faire plus de vingt mille injections. ( i3i9 ) cins étrangers el d'après des faits observés à Paris on an Havre, il est évident qu'aucnn mode de traitement de cette affection n'a donné, jusqu'ici, des résultats aussi favo- rables que celui des injections qui portent mon nom. Nombre de cas de guérison com- plète ou d'amélioration telle qu'il ne reste plus que fort peu de chose de la maladie sont venus à ma connaissance. Des faits d'une authenticité que personne ne peut mettre en doute ont été observés par le D'" Depoux, auquel nous devons l'un des meilleurs cas de guérison complète. L'individu qu'il a eu le bonheur de guérir était un prévôt d'armes, qui était arrivé à un tel état d'ataxie qu'il ne pouvait plus marcher. Les médecins du Val-de-Grâce qui le soignaient, le croyant incurable, l'ont fait réformer. Du i'"' mai au 20 octobre 1890, le D'' Depoux lui a fait des injections de liquide testiculaire. Une amélioration notable s'est bientôt montrée et avant la fin d'octobre il a pu donner des leçons d'armes. Le 5 juin 189T, il a été montré à la Société de Biologie où le professeur Laveran, qui l'avait vu au "\'al-de-Grâce, a fait savoir dans quel état terrible il se trouvait lorsqu'il a été réformé. Aujourd'hui, il est capable de faire jusqu'à quinze ou vingt assauts d'armes par jour. » Le D'' Depoux présentera bientôt à la Société de Biologie deux autres malades qu i ont aussi été très gravement atteints d'ataxie et chez lesquels il y a déjà une amélio- ration des plus considérables. n Un médecin anglais de quatre-vingt-trois ans, que j'ai adressé il y a cinq ou six semaines au D'' Depoux, pour une ataxie qui n'était pas très grave, s'est rapidement amélioré sous l'influence du traitement. » Une lettre du D'' Gibert, du Havre, m'apprend qu'il a eu un succès considérable chez un ataxique très sérieusement atteint. Il en a été ainsi dans nombre de cas de MM. Brainerd, Ouspensky, Victoroff, Kosturin et d'autres médecins. » Il ne faudrait pas conclure de l'extrême fréquence des bons effets des injections du liquide testiculaire contre l'ataxie que ce mode de traitement doit toujours réussir. 11 est, malheureusement, presque certain qu'on m'a surtout fait connaître et qu'on a surtout publié les faits favorables, négligeant les insuccès. Je connais sept cas où le traitement n'a rien produit sur plus de trente-cinq cas où il a été employé. » Je vais dire quelques mots maintenant d'une maladie au moins aussi terrible que celles dont j'ai parlé : il s'agit de la lèpre. Un médecin de mérite qui a été mon élève et qui a eu l'honneur d'être aussi l'élève de notre illustre confrère, M. Pasteur, le D'" Suzor a vu, dans cinq cas sous l'influence d'injections du liquide testiculaire, dis- paraître ou diminuer presque tous les symptômes de cette affreuse affection. J'ai eu la satisfaction, chez un lépreux soigné par le D'' Frémy à Nice, de voir aussi s'amé- liorer rapidement l'état de contracture ou de paralysie, ainsi que d'autres symptômes. » Les belles recherches faites par le professeur Mairet, de Montpellier sur le trai- tement de certaines formes d'aliénation mentale, celles de MM. Victoroff, Zsikszay. Kosturin, Variot, Waterhouse, Loomis, Crivelli, Brainerd, Lemoine, et d'un nombre extrêmement considérable d'autres médecins, ont montré que les maladies les plus variées, purement fonctionnelles ou de cause organique, ont pu s'améliorer ou même guérir sous l'influence d'injections de liquide testiculaire. » Comment s'expliquer, comment même comprendre en partie le mode d'action du liquide testiculaire lorsqu'il détermine des effets favorables ( l320 ) dans des cas si profondément variés que ceux des maladies si différentes qui ont été traitées parce liquide? Je vais en donner quelques explications, dont l'une, qui est incontestablement vraie et semble bien démontrée, s'ap- plique à tous les cas où il y a de la faiblesse, et dont l'autre, qui n'est jus- qu'ici qu'une hypothèse, pourrait bien être cependant fort importante. Je vais d'abord parler de la première de ces explications et ne dirai qu'un mot de la seconde. » L'influence tonifiante du liquide des glandes séminales est assurément bien établie. Il est donc tout simple que de la force soit donnée dans les cas d'injections de ce liquide, et pour exprimer cette notion par d'autres termes, il est tout naturel que la faiblesse soit combattue avec quelque efficacité par de telles injections. A priori, il aurait été imprudent de supposer et surtout d'affirmer que, quelles que soient les causes organiques ou fonc- tionnelles de la faiblesse, celle-ci pourrait être modifiée et diminuer ou disparaître sous l'influence de ces injections. Mais, à l'heure qu'il est, le témoignage donné par l'observation des cas les plus variés est unanime à établir que la faiblesse cesse ou diminue sous cette influence. » Mais comment comprendre qu'en outre d'une augmentation de force il Y ait disparition de symptômes autres qu'une simple faiblesse? » L'explication paraît facile à donner. Si nous prenons, par exemple, les manifestations symptomatiques de la tuberculose pulmonaire, nous pou- vons sans peine nous rendre compte de ce qui se passe. Tout le monde sait que les individus affaiblis par l'âge, par des maladies ou une perte de sang, peuvent avoir des soubresauts au moindre bruit soudain ou d'autres réactions réflexes sous l'influence de causes presque insignifiantes. J'ai établi par des faits nombreux, publiés il y a plus de trente-cinq ans, que la facilité de mise en jeu de la faculté réflexe est en raison inverse delà puissance des centres nerveux. Tout le monde admet maintenant l'exacti- tude de cette loi. Or, les symptômes de la tuberculose pulmonaire sont surtout des effets réflexes provenant de l'irritation des nerfs du viscère malade; il eu est ainsi de la toux, des sueurs nocturnes, de la fièvre, des troubles gastro-intestinaux, etc. On peut donc comprendre aisément que si la force revient dans les centres nerveux des tuberculeux, les actions réflexes morbides symptomatiques de l'irritation pulmonaire disparaissent, bien que celle-ci persiste encore, jusqu'à ce qu'une meilleure nutrition, due à l'augmentation de puissance des centres nerveux, la fasse diminuer. » Dans l'ataxie, dans la lèpre, dans le diabète, dans les paralysies et les contractures dues à des lésions organiques des centres nerveux, c'est l'auef- ( f'32i ) inentation de puissance de ces centres et, par suite, la cessalioii des actes réflexes morbides et l'amélioration de la nutrition qui font disparaître l'état symptomatique, malgré la persistance des lésions organiques. On sait que Westphal a trouvé toutes les lésions médullaires de l'ataxie, chez un malade mort de pneumonie, après guérison de toutes les manifestations du tabès ataxique. » C'est donc, je le répète, la puissance tonifiante spéciale du liquide testiculaire, qui fait de cet agent thérapeutique naturel un moyen si excellent dans tant d'affections diverses. ') La seconde explication n'étant jusqu'à présent qu'une simple suppo- sition applicable seulement à certains cas, je me bornerai à dire qu'elle consiste à admettre que, soit directement, soit indirectement et par l'in- fluence de la nutrition, des microbes, qui produisent les états morbides que l'on combat, sont tués ou modifiés d'une façon favorable. » Je n'ai rien dit du liquide ovarique qui a été employé avec succès sur 46 vieilles femmes, par une dame américaine, madame Brown, médecin di- plômée de Paris. Ce liquide agit comme le liquide testiculaire sur les deux sexes, mais avec moins de puissance. » En terminant ce travail, il importe de dire que le liquide testiculaire doit être préparé par les médecins qui veulent s'en servir. A l'aide d'un des deux appareils, si ingénieux et si simples, que M. d'Arsonval a proposés pour la filtration ou la stérilisation des divers liquides organiques, tout mé- decin peut aisément obtenir un liquide absolument exempt de microbes. On est sûr alors de ce que l'on emploie et l'on peut aussi en faire usage dès les premiers jours de la préparation, période où il est plus puissant que plus tard. » Conclusions. — i" Chez les vieillards, dont les glandes spermatiquesont notablementperdu de leurs fonctions, des injections de liquide testiculaire peuvent fournir ce qui manque quant à la puissance des centres nerveux. 2" Dans toutes les maladies, la faiblesse peut être combattue avantageu- sement par des injections du liquide testiculaire. Les cas dans lesquels l'emploi de ce liquide a le plus d'efficacité sont ceux de tuberculose pul- monaire, d'ataxie locomotrice, de lèpre, d'anémie, de paralysie, etc. » C. R., 189a, 1" Semestre. (T. CXIV, N« 23.) 170 ( l322 ) PHYSIQUE. — Sur la densité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs saturées et sur les consiaiites du point critique de l'acide carbonique (')- Note de M. E.-H. Amagat. « Il est intéressant de chercher comment les lieux des points, pour les- quels le rapport des volumes du liquide et de la vapeur est constant, dé- pendent de la courbe des densités et, en particulier, de l'inclinaison de son diamètre. » Soit K le rapport des deux volumes coexistants au point A de la corde MN (voir le diagramme de la Note du i6 mai), on a, d'après ce qui a été dit, lu J^ — AM ^ SN ~ V— W ^ W ~ /,^ L\ i-' V D'/D' W et W étant les deux volumes spécifiques et V le volume total, or- donnée du point A, on en tire K + i (2) V KD + D' C'est la relation qui a servi à tracer les lieux qui sont représentés par les courbes ponctuées. D'autre part, les ordonnées du diamètre de la courbe des densités sont les valeurs de ; par suite, l'équation de ce dia- mètre est de la forme /^\ D + D' , , ( j) =z — rnl-\- h, son coefficient angulaire étant négatif. n La relation (2), en tenant compte de (3), peut s'écrire / r \ y Iv + 1 ^ '^ ~ (K— t)ï) — 2mt-hb' Cette relation, qui convient à tous les lieux ponctués, devient pour K — i (5) V = '~~y. C'est l'équation d'une hyperbole, la branche qui nous intéresse est asym- (') Voir même Tome, p. 1093. ( i323 ) ptotique à l'axe de t, dans lapartie cori'espondant au phénomène, elle tourne A^ers cet axe une convexité extrêmement faible; V augmentant, mais peu, avec t, elle diffère assez peu d'une droite verticale, car c'est ce qu'elle devient pour m = o et m est très petit. » Sur le diagramme, ce n'est pas cette courbe qui a été construite, puis- qu'on a porté sur les ordonnées non les températures, mais les pressions; même dans ces conditions, la courbe serait encore une hyperbole si les pressions étaient proportionnelles aux températures, ce qui n'a pas lieu, la courbe des tensions maxima n'étant pas une ligne droite. » 11 est facile de voir de quelle façon la substitution des pressions aux températures, en ordonnées, va modifier la forme de l'hyperbole. Il résulte, en effet, du sens de la concavité de la courbe des tensions de vapeur, qu'on sera conduit à écrire en chaque point de l'ordonnée une pression corres- pondant à une température supérieure à celle qui y était primitivement écrite; par suite, la valeur de V se trouvera augmenlée (puisque V croît avec t) et d'autant plus qu'on s'écartera davantage des extrémités P et C qui restent fixes; il résultera de là une diminution de la courbure de l'hy- perbole qui pourra se trouver complètement détruite : on comprend donc que le lieu puisse devenir une ligne rigoureusement droite, ainsi que je l'ai trouvé. » On pourra même se proposer, partant de là, de déterminer la forme de la fonction p =^ oit pour K.dD-hdD'=o, K = — dP' dt 'dt ( i325 ) D et D' ne dépendant que de /; et cette relation paraissant toujours devoir être satisfaite, puisque précisément les deux dérivées sont de signes con- traires, on se trouverait en présence d'un résultat en contradiction avec la forme des courbes ponctuées tracées qui ne paraissent point^ suscep- tibles d'avoir une tangente verticale. » Il est facile de lever cette difficulté : Pour que le maximum puisse axoir lieu, il faut que le rapport des dérivées puisse devenir égal à R; si le diamètre de la courbe de densités était horizontal, le rapport en ques- tion, qui est celui des tangentes aux deux extrémités d'une même corde, serait toujours égal à l'unité; en réalité, à cause de la faible inclinaison du diamètre ; il diffère toujours très peu de cette valeur : par suite, il ne pourra y avoir de maximum de V que pour des lieux extrêmement voisins dePC; on peut même voir facilement que ces lieux sont tous placés à droite de cette lisne, car il résulte du sens de l'inclinaison du diamètre qu'on a évidemment — — <^ — ;-, et par suite K < i . )/l ^ dt '^ » Ces courbes, que je n'ai pas construites, sont vraisemblablement toutes placées entre CP et CI'', car, pour cette dernière ligne, ou a déjà K = o,8. Pratiquement, ce sont donc des lignes très sensiblement droites. » Toutefois, il est intéressant de voir si l'existence de ces lignes ne met pas en défaut la démonstration de M. Raveau, quant à ce qui est de la propriété indiquée par la seconde phrase soulignée ( la première étant indépendante de ce fait), laquelle suppose ([ue les courbes ponctuées ne présentent point de maximum de V. » J'ai tracé le lieu des points P (figures ci-dessus), d'oii les perpendicu- laires sont abaissées; on voit alors facilement que chaque perpendiculaire ne rencontre, entre les cordes qui lui correspondent, tpie des courbes non susceptibles de maximum, par suite la démonstration de M. Raveau con- serve sa valeur; elle ne s'applique, du reste, qu'au cas où le volume con- stant (pour un poids égal à l'unité) est inférieur au volume critique, car le lieu des points P, d'où sont abaissées les perpendiculaires, est tout en- tier à gauche du point auquel aboutissent les lieux ponctués (point cri- tique). » Dans son travail sur les fondements de la théorie cinétique des gaz (Transact. Royal Soc. of Edinburg, avril 1891), dont les vérifications nu- mériques ont été faites avec les données du réseau que j'ai publié en 1891, ( i326 ) M. Tait a calculé les constantes du point critique au moyen de relations spécialement établies en vue de ces déterminations; il fixe la pression critique à yS"'™, la température critique un peu au-dessus de 3i°, et il donne, pour limites des volumes critiques, deux nombres dont la moyenne conduit à une densité extrêmement peu différente du nombre auquel je viens d'arriver (j'ai donné, dans ma première Note : P=:72**'°,9, T = 31°, 3, D = 0,464); ces résultats du présent travail présentent donc, avec ceux qui se déduisent de mon dernier réseau d'isothermes, une con- cordance aussi parfaite qu'on peut le désirer. » CHIMIET ORGANIQUE. — Sur de nouveaux modes de formation de certaines imides substituées. Note de M. A. Haller. « I. Action del'isocyanate dephényle (phénylcarboimide) sur les acides phtalique et succinique. » Quand on chauffe graduellement un mélange d'acide phtalique (i molécule) et d'isocyanate de phényle (2 molécules), on constate qu'il se dégage de l'acide carbonique et que le tout entre en fusion vers 200°. Au moment oxx le dégagement cesse, on laisse refroidir et l'on épuise la masse avec de l'alcool bouillant. La solution abandonne par refroidisse- ment de fines aiguilles soyeuses et blanches fondant à 209° et présentant la composition et les caractères de la phénylphtalimide. » Une réaction semblable s'observe quand, au lieu d'acide phtalique, on emploie de l'acide succinique. On obtient dans ces conditions de la phé- nylsuccinimide cristallisée en petites aiguilles blanches, dont le point de fu- sion est situé vers i 54°. Ce mode de formation des imides phénylées, dans les conditions des expériences citées, ne peut s'expliquer qu'en admet- tant la production préalable d'anhydride et de diphénylurée symétrique, cette dernière réagissant ensuite sur l'acide anhydre pour donner nais- sance à Timide substituée, à de l'aniline et de l'acide carbonique. On sait en effet que le carbonile est très avide d'eau et qu'il se transforme facile- ment en acide carbonique et diphénylurée symétrique. On peut donc tra- duire ces réactions successives par les équations suivantes /COOH /CO _R/^CO\ /AzHC»H^ /CO^ (=) R^^n>0 + C0/t.»n°«H; = C0^+AzH=C«H^ + R(:J:^>c«H' ou R<( / \c =kzcnv XO/ XAzHCir "" ^^"'" " ^ \C0/' ( '327 ) » II. Action de la diphénylurée symétrique sur les anhydrides phlalique et succinique. — Pour nous rendre compte si l'interprétation que nous ve- nons de donner est exacte, nous avons chauffé en tube scellé, à une tem- pérature de i5o° et i6o° environ, de la diphénylurée symétrique (i molé- cule) avec I molécule d'anhydride phtalique ou succinique. A l'ouverture des tubes, on a constaté dans les deux cas un fort dégagement d'acide cai'bonique et la'masse cristalline, épuisée avec de l'alcool bouillant, a donné respectivement de la phénylphtalimidc et de la phénylsuccinimide. Les propriétés générales et l'analyse de ces deux corps ne laissent aucun doute sur leur identité avec les imides phénylées préparées en partant des anhy- drides phtalique et succinique et de l'aniline. » La réaction est quantitative et il ne se forme que des traces de pro- duits secondaires. )) iJorthoditolylurée symétrique réagit de la même façon avec l'anhydride phtalique. On peut opérer en tube scellé ou en vase ouvert, mais on est obligé, pour que la réaction soit complète, de porter la températui-e jus- qu'à 200". /C =AzC''H*CH' )) \Jorthololylphtalimide C^W^^ \(\ , ainsi obtenue, cristal- lise dans l'alcool bouillant en petits cristaux blancs, peu solubles dans l'alcool et l'éther froids. Ils fondent à 17/1" (M. Puitti donne 179° comme point de fusion). » La facilité avec laquelle ces imides substituées prennent naissance nous a conduit à faire des essais pour préparer les ainides tétrasubstituées en partant d'urées tétrasubstituées. La réaction devait se passer suivant l'équation » Dans ces conditions, il ne pouvait, en effet, plus se former d'imide substituée. Un mélange en proportions moléculaires de tétraphénylurée et d'anhvdride phtalique fut donc chauffé successivement à i5o", 180°, 200° et même 35o° sans qu'il y eût la moindre réaction. A l'ouverture des tubes, il ne se dégagea pas trace d'acide carbonique et le contenu, soumis à un traitement méthodique, fournit de l'anhydride phtalique et de la té- traphénylurée intacte. ). III. Action du carbanile sur les phtalate acide et succinate acide de mé- thyle. — Le phtalate acide de mélhyle n'a pas encore été décrit. Il se pré- ( i328 ) pare facilement en faisant mie solution (l'anhydride phtalique dans l'alcool méthylique absolu, distillant l'excédent d'alcool et laissant refroidir le résidu. On obtient une masse cristallisée qu'on essore et qu'on purifie par cristallisation. » Ce composé se présente sous la forme de paillettes blanches fusibles à 85° et solubles dans la plupart des dissolvants, sauf dans l'eau. Les bases alcalines le décomposent en alcool méthylique et en phtalates. La facilité avec laquelle cet éther s'obtient à l'état pur, la non moins grande facilité avec laquelle l'acide pht;diqiie provenant de sa saponification peut être retransformé en anhydride, font qu'il est avantageux de partir du phtalate acide de méthvle pour préparer de l'alcool méthylique chimiquement pur. Un essai fait dans ce sens nous a, en effet, fourni un alcool aussi pur que celui qu'on obtient en partant de l'éther oxalique. » Le succinate acide de méthyle, également inconnu, a été préparé de la même manière en dissolvant, jusqu'à saturation, de l'anhydride succinique dans de l'alcool méthylique anhydre du commerce, évaporant et faisant cristalliser. Il constitue des tables rectangulaires, transparentes, très solubles dans l'alcool et dans l'éther. Les bases alcalines le saponifient facilement. » La phénvlcarhoimide réagit sur ces éthers comme sur les acides. Quand on chauffe en tubes scellés, à une température de i5o°, molécules égales d'isocyanate de phényle et de phtalate acide de méthyle, on obtient de la phénvlphtalimide en même temps que de l'acide carbonique et un produit visqueux. » Si l'on opère dans les mêmes conditions avec du succinate acide de méthyle, il se produit de la phénylsuccinimide. M Nous ne cherchons pas à interpréter pour le moment cette réaction ; il est cependant probable qu'il se forme encore, d'une façon transitoire, de la diphénvlurée et des anhvdrides qui, grâce à la température élevée à laquelle on opère, se combinent avec élimination d'acide carbonique. » Les recherches que nous venons d'exposer montrent : » i" Que la phénylcarboimide, grâce à la facilité avec laquelle elle se convertit en diphénylurée symétrique, est un agent déshydratant et qu'elle peut servir comme tel dans certains cas; » 2" Que les urées disubstituées symétriques forment facilement avec les anhydrides des acides dicarboxvlés, des imides substituées. » Nous nous proposons d'utiliser les propriétés déshydratantes de l'iso- cyanate de phényle pour tenter la préparation des lactones a et fl, et de certains éthers. ( '329 ) >) Nous avons d'autre part aussi l'intention de faire réagir les urées substituées sur d'autres anhydrides, sur des lactones, des éthers composés, des quinones et des cétones. » iXOMIIVATIOiAS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Kro- neclier. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, M. Sophus Lie obtient 3o suffrages. M. Cremona obtient 2 » M. Schwartz i " M. SopHi's LiK, avant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Aca'déniie. RAPPORTS. PHÏSIOLOGIE. — Rapports de la Commission chargée de V examen du calcu- lateur Inaudi. (Commissaires : MM. Tisserand, Charcot, Darboux, Poincaré.) Rapport de JNL Charcot. « La Commission, que l'Académie a chargée d'examiner les procédés que M. Inaudi met en usage dans ses opérations de calcul, s'est proposée comme but de réunir sur cet intéressant calculateur un ensemble d'ob- servations et d'expériences qui puissent servir ultérieurement de docu- ment à ceux qui écriront l'histoire naturelle des calculateurs prodiges. » Jacques Inaudi est né à Onorato (Piémont) en 1867; il passa ses premières années à garder les moutons ; c'est vers l'âge de six ans qu'il montra pour la première fois cette passion des chiffres qui, depuis, ne s'est jamais démentie. La plupart des enfants précoces qui commencent à calculer dès leurs premières années, avant d'avoir appris à lire et à écrire, C. R., i8ç|5, 1" Semestre. (T. CXIV, N* 23.) '7' ( i33o ) se servent d'une numcnUion matérielle : ils comptent sur leurs doigts ou avec des cailloux. Le jeune Inaudi ne se représentait pas de cette manière les nombres qu'il combinait dans sa tête; il se servait uniquement des noms de nombres que son frère lui avait appris, en les récitant devant lui. Cette circonstance curieuse a peut-être exercé sur les procédés de calcul de M. Inaudi une influence que nous indiquerons plus loin. Le jeune pâtre, grâce à ses aptitudes prodigieuses, fit de rapides progrès. Il quitta bientôt son pavs pour suivre ses parents dans leurs courses à travers la Provence; il quêtait dans les rues et faisait danser une marmotte; désirant augmenter ses petits bénéfices, il offrait aux personnes qu'il rencontrait de résoudre mentalement quelques problèmes, et il se montra dans plu- sieurs établissements publics. >) En 1880, âgé de douze ans, il vint à Paris et fut présenté à la Société d'Anthropologie par Broca, qui, après avoir analysé ses procédés de cal- cul, ajouta : « Il ne sait ni lire, ni écrire; il a les chiffres dans la tête, mais » ne les écrit pas. » Depuis lors, sous l'influence d'un exercice continuel, il a agrandi la sphère de ses opérations; à vingt ans, il a appris à lire et à écrire; quoique son instruction tardive soit restée rudimentaire sur un très grand nombre de points, il a l'intelligence ouverte et l'esprit vif; son caractère est doux et modeste. » C'est aujourd'hui un jeune homme de vingt-quatre ans, il est petit (i"',52), d'aspect robuste, normalement conformé; le crâne, nettement plagiocéphale, présente, en avant, une légère saillie de la bosse frontale droite, et en arrière, une saillie de la bosse pariétale gauche ; à la partie postérieure de la suture interpariétale, on perçoit au toucher une crête lon- gitudinale, de o™,o2, formée par le pariétal droit relevé; les oreilles sont symétriques, détachées de la tête en entonnoir; la face est légè- rement asymétrique! le côté droit plus petit que le gauche ; l'angle facial est presque droit (89°); les autres mensurations cranio-faciales n'indi- quent aucune anomalie remarquable. L'examen méthodique de la vue et de l'ouie n'a révélé dans ces organes ni altération ni hvperacuité. » La Commission s'est attachée tout particulièrement à mettre en lu- mière les aptitudes psychologiques qui permettent à M. Inaudi de résou- dre des problèmes complexes par une opération purement mentale, c'est- à-dire sans le secours de la lecture et de l'écriture. Il est incontestable que la mémoire doit remplir, dans ces circonstances, le rôle principal ; sans constituer à proprement parler la faculté du calcul, elle est nécessaire pour retenir les données du problème et ses solutions partielles, jusqu'au ( i33i ) moment où la solution définitive est trouvée. Il a donc paru à la Commis- sion que son premier soin devait être d'étudier l'état de la mémoire chez M. Inaudi. )) Les recherches anatomo-cliniques de ces dernières années ont con- tribué à démontrer que la faculté de l'esprit désigné vulgairement sous le nom de mémoire n'est qu'un complexns, un ensemble. Il n'y a en dernière analyse que des mémoires partielles, spéciales ou, comme on dit encore, locales, jouissant d'une indépendance réciproque i-elative, et si, dans les conditions qu'on peut appeler normales, le développement respectif des diverses formes de mémoire marche en quelque sorte de pair, il était à prévoir que dans certaines conditions anormales, l'une d'elles pourrait s'affaiblir ou, au contraire, se développer à l'excès sans qu'il y ait nécessai- rement participation des autres. Cela est ainsi dans la réalité des choses, et il n'est pas absolument exceptionnel, par exemple, que l'activité de l'une des mémoires acquière isolément des proportions considérables, et atteigne même parfois un degré tellement au-dessus de la commune me- sure qu'elle excite l'étonnement et l'admiration. )) Dans la catégorie de ces mémoires partielles extraordinaires, l'hyper- mnésie des chiffres et des nombres occupe en quelque sorte le premier plan; c'est elle, pour le moins, qui, peut-être en raison des conditions d'appréciation en apparence simple où elle se présente, attire le plus l'at- tention des observateurs. M. Inaudi en fournit un exemple remarquable. » L'ensemble des interrogations et des expériences auxquelles on l'a soumis a bien montré que, chez lui, la mémoire des couleurs, des formes, des événements, des lieux, des airs musicaux, etc., ne dépasse pas la moyenne normale, et reste même inférieure à la moyenne; il est incapable de se représenter les pièces et les cases d'un échiquier, et s'étonne quand on lui parle de joueurs qui peuvent engager de tête une partie; il ne pa- raît présenter aucune aptitude exceptionnelle, en dehors des chiffres et des nombres, pour lesquels il montre une mémoire si remarquable. Il rêve souvent de chiffres, de nombres et de calculs, et résout quelquefois ainsi des problèmes dont il n'a pas trouvé la solution pendant le jour : ce sont les seuls rêves dont il garde, au réveil, un souvenir distinct, tandis que les rêves qui portent sur les événements ordinaires de la vie ne laissent après eux qu'une impression peu durable. » Il est utile, pour apprécier exactement l'étendue de la mémoire des chiffres chez M. Inaudi, de la comparer à une autre mémoire, celle des lettres et des mots. Sollicité de répéter un certain nombre de lettres ou de ( i332 ) mots qu'on vient de prononcer devant lui, Inaudi se montre incapable d'en reproduire plus de cinq ou six; de même, il n'arrive pas à se rappe- ler, après une première audition, deux lignes de prose ou de poésie. Au contraire, il peut, sans fatigue, sans hésitation, et avec une précision abso- lue, répéter de longues séries de chiffres, variant, par exemple, de 20 à 3o, dont il n'a entendu qu'une seule fois l'énoncé. Il reproduit à volonté la série, soit dans l'ordre où elle a été dite, soit dans l'ordre inverse, et il peut même, si on le lui demande, conserver le souvenir des chiffres pen- dant plusieurs semaines. A la fin d'une séance, pendant laquelle on lui avait proposé de nombreux problèmes, M. Inaudi a pu répéter, sans erreur, tous les chiffres et dans l'ordre où les problèmes ont été posés; le nombre de ces chiffres s'élevait à deux cent trente-deux ; dans une autre réunion, il a pu en répéter quatre cents. » I/étendue, la précision et la souplesse de cette mémoire spéciale des chiffres ont donné lieu à une foule d'expériences, trop longues à rapporter en détail, qui ont bien démontré qu'au point de vue de la mémoire Inaudi ne le cède à aucun des calculateurs prodiges qui l'ont précédé. Un seul exemple suffira pour en donner une idée. Cauchy expose, dans son intéressant Rapport, l'expérience suivante à laquelle les Commissaires avaient soumis le calculateur Mondeux : Apprendre un nombre de vingt- quatre chiffres partagé en quatre tranches, de manière à pouvoir énoncer à volonté les six chiffres renfermés dans chacune d'elles. Pour arriver à ce résultat, Mondeux mit cinq minutes. Or Inaudi a appris un nombre de vingt-quatre chiffres, divisé en tranches analogues, il a répété la deuxième et la troisième tranche, puis la première tranche à rebours, et enfin le nombre entier en commençant par le dernier chiffre, le tout en cinquante- neuf secondes. » Une autre question, relative aussi à la mémoire des chiffres, a ensuite sollicité l'attention de la Commission ; il s'agissait de savoir quelle est la nature des nuages mnémoniques que M. Inaudi emploie pour se repré- senter les nombres de ses opérations. La recherche de ce procédé psycho- logique a permis de faire une observation importante qui doit modifier, ce nous semble, les idées courantes sur les procédés des calculateurs prodiges. » Si l'on consulte, en effet, les quelques études biographiques qui ont paru jusqu'à ce jour sur les calculateurs les plus célèbres et que l'on trouve consignées dans un récent article de I\I. Scripture [Arithmetical prodigies (Americ. Journ. 0/ Psyc/i., april 1891)], on constate que ces calcu- ( i333 ) lateurs, d'après leur témoignage, emploient, comme base principale de leurs opérations mentales, la mémoire visuelle. Au moment où l'on énonce devant eux les données du problème, ils se donnent la vision intérieure des nombres énoncés, et ces nombres, pendant tout le temps nécessaire à l'opération, restent devant leur imagination comme s'ils étaient écrits sur un tableau fictif placé devant leurs yeux. Ce procédé de visualisation était celui de Mondeux, de Colburu, de tous ceux, en un mot, qui ont eu l'oc- casion de s'expliquer clairement. M A ce sujet, Bidder, un autre calculateur émérite, a même écrit dans ses Mémoires qu'il ne comprendrait pas la possibilité du calcul mental sans cette faculté de se représenter les chiffres comme si on les voyait. 11 paraît résulter, d'ailleurs, des recherches de M. Galton,que beaucoup de calcu- lateurs opèrent sur des images visuelles dans lesquelles les chiffres, par- fois, sont écrits sur des lignes ou groupés dans des cases dont la forme varie avec les individus (Number forrns). )) L'étude des procédés de M. Inaudi montre qu'on ne saurait tirer des faits précédents une conclusion générale. Bien qu'il puisse paraître rationnel d'admettre que le moyen le plus simple, pour un calculateur, de remplacer le tableau noir et le chiffre écrit qu'il ne voit pas, c'est de se donner une représentation visuelle du tableau et du chiffre, on doit reconnaître la possibilité d'arriver au même résultat par des procédés d'une nature abso- lument différente. Inaudi ne fait pas appel à la vision mentale, mais bien à l'audition mentale. Son témoignage, l'attitude qu'il prend pendant qu'il calcule et différentes épreuves auxquelles on l'a soumis ne laissent aucun doute à cet égard. Interrogé par la Commission sur ses impressions subjectives, il répond sans hésiter : « J'entends les nombres, et c'est » l'oreille qui les retient. Pendant que j'essaye de les reproduire de mé- « moire, je les entends résonner en moi, avec le timbre de ma propre voix, » et je continuerai à les entendre pendant une bonne partie de la journée. » Dans une heure, dans deux heures, si je veux penser au nombre qui » vient d'être énoncé, je pourrai le répéter aussi exactement que je viens » de le faire. » Quelque temps après, la Commission revient sur cette question impor- tante et Inaudi développe sa première assertion avec beaucoup de clarté et d'iiilelligence. « Je ne vois pas les chiffres, dit-il, je dirai même que j'ai » beaucoup plus de difficulté à me rappeler les nombres et les chiffres lors- >) qu'ils me sont communiqués par écrit que lorsqu'ils me sont communi- » qués par la parole. Je me sens fort gêné dans le premier cas. Je n'aime ( i334 ) » pas non plus écrire moi-même les chiffres ; les écrire ne me servirait pas » à les rappeler; j'aime beaucoup mieux les entendre. » A une autre occa- sion, Inaudi fait la remarque suivante, utile à retenir : n'ayant appris à lire et à écrire que depuis quatre ans, il n'aurait pas pu, avant cette époque, se représenter le chiffre écrit, puisqu'il ne le connaissait pas. La Commis- sion a pu, à plusieurs reprises, vérifier l'exactitude de ces assertions. Il est certain que Inaudi calcule avec plus de facilité lorsqu'on lui communique les données du problème par la parole que dans le cas où on place la don- née écrite sous ses yeux; la vue des chiffres écrits l'embarrasse, et alors, revenant à ses procédés naturels, il récite lui-même, à voix haute ou à voix basse, les nombres qu'il doit retenir dans sa mémoire. On doit re- marquer aussi que, quand on énonce devant lui une série de chiffres, il lui est nécessaire de les articuler à haute voix pour les fixer et les conserver dans sa mémoire, et pendant qu'il opère cette fixation, comme pendant qu'il calcule, on l'entend chuchoter avec une très grande rapidité de^ noms de chiffres. L'articulation des nombres fait partie intégrante de ses procédés de calcul, si bien que tout artifice d'expérience qui entrave ce mouvement d'articulation ralentit le calcul ou le rend moins exact. » Une expérience directe, dont le résultat ne manque pas d'intérêt, a pu servir à contrôler le témoignage du sujet sur ces questions délicates. » Après avoir disposé sur une feuille de papier, en échiquier, cinq nombres de cinq chiffres chacun, on montre cet échiquier à M. Inaudi et on lui demande de l'apprendre. 11 le fait suivant sa méthode habituelle, c'est-à-dire en lisant les nombres à haute voix. Puis on le prie d'énoncer de mémoire soit la diagonale, soit telle ou telle tranche verticale ou hori- zontale de l'échiquier. Il y parvient, non sans difficulté, après bien des hésitations. Si Inaudi appartenait à la catégorie des visuels, il n'aurait pas besoin de ces tâtonnements, et lirait la réponse devant lui sans hésitation, comme sur un tableau fictif. » La conclusion à retenir, c'est que Inaudi, à la différence de la pin- part des calculateurs qui l'ont précédé n'emploie pas la mémoire visuelle dans ses opérations mentales; il fait appel concurremment aux images au- ditives et aux images motrices d'articulation. Quel est celui de ces deux éléments qui prédomine? Est-ce l'élément moteur ou l'élément sensitif? L'absence d'un procédé expérimental permettant de les isoler l'un de l'autre empêche de fixer la part respective de chacun d'eux. Il paraît ce- pendant très vraisemblable que l'articulation des chiffres n'intervient que pour renforcer les phénomènes d'audition intérieure, qui sont nécessaire- ( i335 ) ment les premiers en date. C'est là, du reste, l'opinion de M. Inaudi lui- même. » La Commission, après avoir constaté chez M. Inaudi les caractères de précocité et d'impulsion au calcul qu'on rencontre dans l'histoire des cal- culateurs prodiges, s'est demandé sous l'influence de quelles conditions anthropologiques ce jeune calculateur s'est développé. On sait que dans certains cas où. des individus ont paru doués de très bonne heure d'apti- tudes remarquables, on a pu trouver dans d'autres membres de leur fa- mille soit des aptitudes analogues (comme par exemple dans les familles célèbres de musiciens), soit des phénomènes d'hérédité névropathique. L'enquête que Li Commission a ouverte sur ces questions importantes n'a malheureusement donné que des résultats en grande partie négaiifs. L'hé- rédité, quoique interrogée avec soin, n'a révélé que quelques bizarreries et incoordinations de caractère chez l'ascendant paternel ; il ne paraît pas que les frères de M. Inaudi ou d'autres personnes de sa famille aient ja- mais présenté d'aptitudes spéciales en aucun genre. Les antécédents per- sonnels du sujet n'ont aucun intérêt, et l'examen anthropologique auquel on l'a soumis n'a mis en lumière, comme on l'a vu, que des stigmates peu nombreux et peu importants. La Commission émet le vœu que l'attention des observateurs soit éveillée à l'avenir sur ces questions, et qu'on recueille avec grand soin toutes les conditions de famille susceptibles d'éclairer un développement aussi considérable et aussi anormal de certaines facultés psychiques. » Rapport de M. Darboux. « Au Rapport si intéressant que l'Académie vient d'entendre, la Com- mission a cru devoir ajouter quelques détails sur la manière dont Inaudi exécute les opérations arithmétiques qui lui sont demandées, et elle m'a confié cette parlie du Rapport. La tâche m'est rendue facile par les innom- brables expériences auxquelles Inaudi a bien voulu se prêter. Il s'est tenu à notre disposition et à celle de tous les savants sérieux; et les renseigne- ments que nous avons obtenus sont aussi complets que nous pouvions le désirer. Le résultat de notre examen nous paraît mériter d'être communi- qué à l'Académie; mais, pour apporter quelque clarté dans notre exposé, il nous paraît indispensable de séparer, dans Inaudi, le calculateur qui effectue des opérations arithmétiques élémentaires et l'homme qui résout, d'une manière plus ou moins complète, les problèmes de Mathématiques ( i336 ) clonl la solution lui est demandée. Je parlerai d'abord du calculateur. » Répétons-le font d'abord, les résultats véritablement extraordinaires dont nous avons été témoins reposent avant tout sur une mémoire prodi- gieuse. A la fin d'une séance donnée aux élèves de nos lycées, Inaudi a répété une série de nombres comprenant plus de 4oo chiffres, et, s'il y a eu une ou deux hésitations. Inaudi n'a eu besoin de personne (il a même prié qu'on ne l'aidât pas) pour rectifier les erreurs minimes qu'il commet- tait, ou pour retrouver des chiffres un peu oubliés. Dans une de nos réu- nions nous avons donné à Inaudi un nombre de 22 chiffres. Huit jours après, il pouvait nous le répéter, bien que nous ne l'eussions pas prévenu que nous le lui demanderions de nouveau. Il est inutile d'insister sur les faits de ce genre; nous ferons toutefois remarquer que la mémoire d'Inaudi s'est beaucoup accrue par l'exercice. Il v a quelques années à peine, à Lyon, il se contentait de multiplier des nombres de 3 chiffres. Actuelle- ment, il peut effectuer des multiplications dont chacun des facteurs a au moins 6 chiffres. Ces opérations se font d'abord avec une rapidité extraor- dinaire et Inaudi a mis certainement moins de dix secondes à effectuer le cube de 27. » Un second point, qui nous paraît des plus intéressants, a été laissé de côté par la plupart des personnes qui l'ont examiné. On a analysé avec soin les procédés, à coup sûr très simples, qu'enrploie Inaudi pour exé- cuter les différentes opérations, mais on n'a pas assez remarqué un fait qui est de toute évidence : c'est que ces procédés ont été imaginés par le calculateur lui-même qu'ils sont tout à fait originaux. Ainsi, tandis que Mondeux et bien d'autres prodiges avaient été instruits par des hommes qui leur communiquaient les méthodes usuelles, Inaudi, n'ayant jamais eu de maître, a certainement imaginé les règles qu'il applique à chacune des opérations. Et ce qu'il y a d'intéressant, c'est que ces règles diffèrent de celles qui sont enseignées partout en Europe dans les écoles primaires, tandis que quelques-unes se rapprochent à certains égards de celles qui sont suivies chez d'autres peuples, chez les Hindous par exemple. C'est ce que mettra en évidence l'exposé suivant : » Addition. — Inaudi ajoute facilement 6 nombres de i à 5 chiffres; mais il procède successivement, ajoutant les deux premiers, puis la somme au suivant, et ainsi de suite. Il commence toujours l'addition par la gauche, comme le font aujourd' huiles Hindous, au lieu de la commencer par la droite, comme nous. ( i337 ) » Soustraction. — C'est un des triomphes d'Inaiidi. Il soustrait facile- ment l'un de l'autre deux nombres d'une vingtaine de chiffres, en com- mençant encore par la gauche. » Multiplication. — Les procédés suivissent tout élémentaires, mais ils exigent la mémoire d'Inaudi. Par exemple, pour multiplier 834 X 36, il fait les décompositions suivantes : 800 X 3o = 2:4 000 800 X 0= 4800 , 00/- o / total : J0024. 3o X 36 = I 080 ^ 4 X 36 = j 44 ) » Dans toutes ces multiplications partielles, un des facteurs n'a jamais qu'un chiffre significatif. Cependant Inaudi connaît et emploie la propriété du facteur 23; il sait que, pour multiplier par ce nombre, il suffit de prendre le quart du centuple. Par exemple, pour le carré de 27, il fera la décomposition suivante : 25x27 = 675 1 ^, Total 729 2 X 27 = 54 ) ^ -^ » Quelquefois il emploie des produits partiels affectés du signe — . Par exemple, pour le cube de 27, c'est-à-dire le produit de 729 par 27, il ef- fectuera la décomposition 700 X 20 j 700 X 7 f „ ' ou 730X27=19710 3o X 20 3o X 7 / ~ -7 Résultat 19683 » Division. — Ici Inaudi suit au fond la règle ordinaire, qui ramène la division à une soustraction, mais en eniployanl quelquefois les simplifica- tions que lui permet sa mémoire, à laquelle il faut toujours revenir. » Élévation aux puissances . — Pour l'élévation aux carrés, Inaudi con- naît et applique la règle relative au carré d'une somme. Par exemple, pour le carré de 234 367 il emploie la décomposition 234000 + 2 X 234000 X 567 -f- 567 . C. K., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N» 23.) ^7^ ( i338 ) » Extraction des racines . — Ici aucune règle n'est suivie; il n'y a que de simples tâtonnements. Par exemple, pour trouver une racine qui est 14672, Inaucli aura essayé i/jooo et iSooo, puis i4 5oo, puis i^boo, puis i/| 65o, 1.1 660, i4 670, .... et, chaque fois, la puissance du nombre essaye aura été retrancliée du nombre donné. » Pour les racines d'ordre supérieur, il est clair que l'opération est d'autant plus facile que l'indice de la racine est plus élevé. C'est ce que ne comprennent pas toujours les personnes qui s'émerveillent de 1 ex- traction d'une racine cinquième. » Il nous reste à dire quelques mots des problèmes qu'Inaudi, de lui- même, a commencé à résoudre dans ces dernières années. Nous ne par- lons pas ici des questions qui se ramènent d'une manière évidente à une suite de calculs. Inaudi, par exemple, a su évaluer avec rapidité le nombre total des grains de blé que, dit-on, l'inventeur du jeu des échecs récla- mait comme récompense; il lui a suffi de calculer et d'ajouter successive- ment les nombres de grains qui devraient être placés sur chacune des cases de l'échiquier. Mais il a pu résoudre quelquefois des questions d'Arithmétique et d'Algèbre plus difficiles, dont la solution était fournie par des nombres entiers. Il trouverait rapidement les racines entières de certaines équations algébriques; mais, quand nous lui avons proposé des problèmes qui conduisent à des équations du premier degré, nous avons vu que ses procédés sont de simples tâtonnements et qu'il commence par supposer entières les solutions cherchées. Il ne peut guère en être autre- ment. On ne peut lui demander de retrouver tout seul l'Algèbre et les IMathématiques tout entières. Mais nous avons reconnu qu'il est intelli- gent et qn'd a l'esprit très ouvert. Si nous remarquons aussi que la mé- moire dont il est doué s'est rencontrée chez plusieurs mathématiciens célèbres, nous devons regretter que, dans l'âge où il pouvait étudier, il n'ait pas reçu les leçons d'un maître intelligent et habile. » MEMOIRES PRESENTES. M. J. Gal'be adresse un Mémoire ayant pour titre : » Du sol animal ». (Commissaires : AIM. Schiitzenberger, Gautier.) M. Ferrei soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur l'Étio- ( '339 ) logie, la prophylaxie et le IraiLement médical de la cataracte corticale commune, dite Cataracte spontanée ou sénile. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPONDANCE. M. le Sf.crétaire perpétcel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance : un Ouvrage de M. Richard Ewald ayant pour titre : « Physiologische Untersuchungen ûber das Endorgan des Nervus oc- tavus ». (Renvoi au concours de Physiologie de la fondation Montyon.) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la Stabilité du mouvement dans un cas par- ticulier du problème des trois corps. Note de M. Coculesco, présentée par M. Poincaré. « Le cas particulier du problème des trois corps, dont je me propose de démontrer la stabilité du mouvement, est le suivant : » Dans ime étoile double formée de deux masses égales A et B les or- bites sont circulaires. Un troisième point C, dont la masse est infiniment petite, se meut dans le plan de ces orbites, de manière qu'à l'origine il se trouve sur le prolongement de AB à une distance de A égale à la moitié de BA et qu'en quittant cette position il décrirait une orbite circulaire autour de A si B n'existait pas. A l'origine tous les mouvements se font dans le même sens. » C'est le problème qui fait l'objet de l'intéressant Mémoire de M. de Haerdtl ('). Dans son Mémoire, M. de Haerdtl étudie le mouve- ment de C autour de A pendant deux révolutions complètes de B. Il arrive que vers la fin de la troisième révolution le mobile tend à s'éloigner du centre d'attraction A. Le mobile continuera-t-il à s'éloigner indéfini- ment? » La réponse est négative. C'est ce que je vais tâcher de démontrer dans le présente Note. (') Skizzen zii einem speciellen Pall des Prohlems der drci Kôrper. Municli, 1890. ( >3/40 ) » Prenons, pour cela, un système d'axes mobiles ainsi défini, 1 axe AH pour axe des x, et le point A pour origine. Les équations du mouvement du point C seront les suivantes { dt -^' dx' , .r -1- T X .2? -f- 2 dt y 4 ' r^ ' f dy' , Y Y V ^ d, +^ f +;-^+ f ~^' qui admettent l'intégrale (2) œ''- + r 4 /■ p 2 où /« = — ^ = — 3,i66G. fc> » Considérons maintenant la courbe (3) r^ + ?4_'?.4-o.x = A, (/', = ? lieu des points de vitesse nulle. » Écrivons-la sous la forme (3) a?- +7-+ , + , h2.i? = A|, ou bien en v faisant les substitutions ~ . ' sous la forme suivante : (3") r- + - -H , — 2rcoso = h.. ^ ' '■ v^/-^— 4rcos

    ' Dans ces conditions, la courbe étant fermée et comme, d'après les conditions initiales, le point C se trouve au commencement du mouvement à la distance — i de l'origine : donc à l'intérieur de notre courbe il y restera pendant tout son mouvement. On pourra donc assigner des limites supérieures pour les coordonnées x, y, ou pour le rayon vecteur r, et la stabilité est amsi démontrée. » Mais je dis qu'il y aura de plus stabilité au sens de Poisson, c'est- à-dire que le mobile passera une infinité de fois et aussi près que l'on voudra de sa position initiale. » Pour cela il faudra, d'après un théorème dû à M. Poincaré ('), que l'invariant intégral /" dx dy d.r' dy' soit une quantité finie. » Or nous venons de démontrer que .r ol y ne deviendront pas infinies. En considérant le système suivant de surfaces dans l'espace à 4 dimen- sions, on voit que x' et y ne deviendront infinies que si l'une ou l'autre des quan- tités /• et p s'annule. » Par une démonstration identique à celle que M. Poincaré a donnée pour le problème restreint dans son Mémoire des Acta mathemalica, on pourra voir qu'ici aussi l'invariant intégral J= / dxdydx'dy, étendu à tous les systèmes de valeurs tels que K.7^o, à laquelle donnent lieu les carrés des distances d'une droite quelconque aux sommets des deux triangles, se traduit encore par l'existence d'une autre conique S' définie par l'une ou l'autre des équations tangentielles (S') o^l^l.p;, 0 = 1: I ■■(/ dès lors conjuguée à chacun des deux triangles, et la relation (i) est en- core applicable à ces triangles. » 4. Établie de la sorte pour le cas de deux triangles, inscrits ou cir- conscrits, et supposée vérifiée pour deux polygones d'ordre n — 1 , la. rela- tion (i) s'étend ensuite au cas général de deux polygones d'ordre n par la méthode si souvent employée dans le Traile des propriétés projectà'es. » 5. Appliquée au cas spécial de deux polygones i23 ... av, 1' 2' 3', ... a'v', circonscrits l'un et l'autre à une conique S, et dont tous les sommets, moins un, ont été pris sur une autre conique S', la rela- tion (i), qui est alors vérifiée, suffit pour assurer la situation du sommet libre v' sur la conique S', sous la seule condition que le triangle 'a'v' i' ne ( i345 ) se trouve pas doublement homologiqiie à cliacun des n triangles avi, V I 2, I 2 3, 2 3 /|, ... parcourus alternativement, de droite à gauche, ou de gauche à droite » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes discontinus de substitutions non. linéaires à une variable. Note de M. Paui. Painlevé, présenlée par M. Picard. « On sait, grâce aux travaux de M. Poincaré, former tous les groupes discontinus de substitutions linéaires z- = -^ — -7-'- Dans une telle siibsti- Ci Zî -H Ctî tution, à une valeur de z correspond une seule valeur de z et réciproque- ment. Il est facile de passer de la théorie des groupes linéaires à celle Je* groupes de substitutions dans lesquelles à une valeur de z correspond un nombre donné n de valeurs de z,-. » Si les substitutions forment un groupe, inversement, à une valeur de z^ correspondent n valeurs de z. La question revient donc à étudier les groupes de substitutions (z , z,) où z et z^ sont liées par une relation f, (3 , 2,) = o de degré n par rapport à -,. » Traitons d'abord le cas de /i = 2. )) Une au moins des relations /,(3, 3,) = o, soit /,(:;, r,) = o, est irré- ductible et de degré 2 par rapport à t et à ^,; autrement, toutes les substi- tutions seraient linéaires. Le genre/) de/", ^ o est égal à o ou à t. » Ceci posé, soity,(^. z,) = o,yo(s, ^o) = o deux substitutions du groupe et f^iiz, 2;,)^ o la substitution résultante. Écrivons les trois équations (,) /,(3,s.)=o, (2) /,(.-„=3) = o, (3) /3(.,.,)=o. » Pour chaque svstème de valeurs (;, -,) satisfaisant à l'équation (i), les équations (2) et (3) en ^3 ont au moins une racine commune. » Supposons en premier lieu qu'elles en aient deux : on voit aisément dans ce c^s que les variables z et s, sont liées par une relation de la forme où R est une fraction rationnelle du second degré en z, et a,, 6,, c,, r/, des constantes. Si donc on pose R(3) = t, R(s,) = ^^ les valeurs t, qui cor- respondent à t sont définies par un groupe linéaire (/, /,). » Si les équations (2) et (3) en ^3 n'ont qu'une racine commune, deux cas peuvent se présenter suivant que/j est égal à o ou à i . Dans le premier G. lî. iSç)2, I" Scmeslie. (T. CXIV, N° 23.) 'T-* ( >340 ) cas, écrivons s = (p(/), ::, = ■!,(/), avec t = R(:-, :■,), (p et J/ étant rationnels en Z et R en :;, z, . En prenant pour /. la substitii- lion /, répétée, on voit que, si Ton fait :■, = 'a{t,), on a /, — ^^ ^ _,_ ^^ J a,t-h hj plus généralement, en faisant z,= ?('i)- "" trouve //— 'rt + di ' » Le groupe (z, z^) se déduit donc d'un groupe linéaire par le change- ment de variable :. = <^(t). Il est clair, d'ailleurs, qu'un changement de variable tel que / = R (-) ou z = o (t) (R et ç étant des fractions ration- nelles du second degré) transforme un groupe linéaire (/, //)en un groupe de substitutions à deux valeurs (:;, -,). » Quand p est égal à i, on pose z =l(t), ;, = [7.(0. '>' ^^ V- désignant deux fonctions doublement périodiques de t. Si Ion fait z^ = l(ti), on trouve que «, est égal à t-hhi, /«,- étant une constante. Pour que le groupe (=, r,) soit discontinu, il faut et il suffit qu'il existe un certain entier v, tel qu'on ait hi= ^"^"^ ^" ■ ^j_. qi ^'_ sont des entiers positifs ou négalifs, w et co' les périodes. Le groupe est alors algébrique. On serait arrivé aux mêmes résultats en remarquant que le groupe (::, z,-) est sem- blable à un groupe de transformations de la courbe y, = o en elle-même. M Plaçons-nous maintenant dans le cas où n serait un nombre premier quelconque. Là encore deux hypothèses sont possibles : les équations (2) et (3) en ^3 ont n racines communes ou une seule. Dans la première hypothèse, on ramène le groupe à un groupe linéaire par le changement de variable i = R(5), où R représente une fraction rationnelle en z de degré n. Dans la seconde hypothèse, trois cas sont à distinguei-, suivant que/3 est nul, égal à i, ou plus grand que i. Quand /j est égal à o ou à 1, les résultats énoncés pour n = -i subsistent. Si p est plus grand que x, on pose :; = 'I'('). -1 = 'ï'XO' ''' ^^ ^ étant deux fonctions fuchsiennes de t. A chaque couple de valeurs {z,z^) correspond un seul point l du poly- gone fuchsien. En faisant z^ = ^{li), on trouve encore que t et f, sont liés par une relation homographique » La substitution (4) doit conserverie polygone fuchsien. On sait qu'un tel polygone, de genre plus grand que i , ne saurait admettre qu'un nombre fini de telles transformations : elles forment un groupe et correspondent aux différents cas de symétrie du polygone. Le groupe ( =, ;,) qui s'en déduit ( i347 ) est donc algébrique. On serait arrivé aux mêmes conclusions en montrant qu'à chaque substitution (-,s,) correspond une transformation de la courbe y, = o en elle-même. Inversement, d'ailleurs, tout groupe de transformations en elle-même d'une coui^be C de degré n est semblable à un groupe (=, r.,). » Nous pouvons donc énoncer le théorème suivant : » Soit n un nombre premier quelconque. Les groupes discontinus non algé- briques de substitutions à n valeurs (z, s,) se déduisent des groupes linéaires (l, ti) par un des deux changements de variable, s = 9(0' I^(") ^= '» ^'' m et R sont des fractions rationnelles de degré n. Les groupes algébriques (^z, s,) se déduisent des groupes linéaires finis par les mêmes changements de variable, ou sont send)lables à un groupe de transfonnations en elle-même d'une courbe de degré n et de genre plus grand que zéro. )) Lorsque n est quelconque, si les équations (2) et (3) en z^ ont n ra- cines communes ou une seule, tout ce qui précède s'applique. Mais il peut arriver que les équations (2) et (3) aient /^' racines communes, n' étant un diviseur de n. Dans tous les cas, par un changement algébrique de la va- riable, on ramène le groupe (;, s,) à un groupe (^, C,) pour lequel les équations (2) et (3) n'ont qu'une racine commune. Comme je le montre- rai ultérieurement, le problème est alors équivalent au problème de la cor- respondance de k points à k points sur une courbe algébrique. On parvient ainsi à ce théorème général : Soit n un entier quelconque ; tout groupe discontinu non algébrique de substitutions à n valeurs (s, ^,) se déduit d'un groupe linéaire (i, z^') par un changement algébrique de la variable, F(/, z) =. o, où F est un polynôme de degré n' en z, de degré n" en l(^n'n" = n). Tout groupe algébrique (2,-,) se déduit d'un groupe linéaire fini par le même changement de variable, ou est semblable algébriquement à un groupe de transformations en elle-même d'une courbe C de degré n" et de genre plus grand que zéro; à chaque point de C correspondent n' valeurs de z. » On peut dire, si l'on veut, que tout groupe (s, z,) est semblable algébri- quement à un groupe de transformations en elle-même d'une courbe algé- brique, ou encore semblable à un groupe linéaire; mais le changement de variable qui fait passer d'un groupe algébrique (s, =,) au groupe linéaire {t, ti) est transcendant si p est plus grand que o. » Ces résultats sont à rapprocher du théorème de M. Sophus Lie : Tout groupe continu (z, Zi) est semblable à un groupe linéaire (f , /,). La méthode que nous avons suivie démontre ce théorème dans le cas où le groupe (-, -,) est algébrique. ( '348 ) » Les groupes algébriques discontinus (s, z,) présentent un certain in- térêt. Ils s'introduisent, par exemple, dans l'étude des intégrales algé- briques des équations dillérenlielles en x, y,/, y", ■■■ qui admettent un groupe continu (y, y, ). » CALCUL DES PROBABILITÉS. — De l'accélération de la morlalilé en France. Noie de M. Delau.vey. « Nous avons Fait usage, pour nos recherches, de la Table de Duvillard, que donne Y Annuaire du Bureau des Longitudes. Cette Table, partant de un million de naissances françaises, fournit le nombre des survivants d'année en année. » Nous avons d'abord calculé les différences successives des nombres de cette Table; ces différences fournissaient le nombre des morts survenues d'un âge au suivant. » Nous avons ensuite formé les différences successives des différences précédentes, et les nombres ainsi obtenus pouvaient être considérés comme mesurant V accélération de la mortalité à chaque âge. » L'étude de ces accélérations nous a présenté les particularités sui- vantes : » \° L'accélération de la mortalité décroît de i à i6 ans; » 2° Elle augmente de iG à 32 ans; » 3° Elle diminue de 32 à 54 ans; » 4° Elle croit de 54 à 82 ans; » 5" Elle diminue pour les âges suivants. » Il est à remarquer que les minima ou maxima à Sa, 54 et 82 ans pré- sentent une sorte de crochet; ainsi le maximum de 32 ans est suivi d'un minimum à 33 et d'un maximum à 34; le minimum de 54 ans est suivi d'un maximum à 55 et d'un minimum à 5G; le maximum de 82 ans est suivi d'un minimum à 83 et d'un maximum à 84. Le même crochet existe peut-être à 16 ans, mais il est possible qu'il soit masqué par suite des faibles variations de l'accélération de la mortalité à cet à"e » Si l'on observe que les accroissements et diminutions de l'accéléra- tion de la mortalité correspondent à des variations inverses pour ce que l'on appelle la vitalité, on voit que celte dernière croît de i à 16, de 32 à 54 et à partir de 82 ans; elle décroît, au contraire, de 16 à 32 et de 54 à 82 ans. ( i349 ) M II résulte de là que les périodes relativement favorables pour l'homme sont celles de i à i6, de 32 à 54 et à partir de 82 ans; des périodes relati- vement défavorables existent, au contraire, de 16 à Sa et de 54 à 82 ans. » A noter aussi un accroissement temporaire de la vitalité à 33 et à 83 ans et un affaiblissement à 55 ans. » Les âges de 16, 32, 54 el 82 ans semblent partager la vie humaine d'une façon des plus naturelles : jusqu'à 16 ans, ce serait V enfance, de iG à 32 la jeunesse, de 32 à 54 ^'âge mûr, de 54 à 82 la vieillesse et au delà la sénilité. » Les nombres 16, 32, 54 et 82, qui marquent les étapes de la vie hu- maine se succèdent avec une certaine régularité; il y a, en eflet, 16 unités entre les deux premiers, 22 entre le deuxième et le troisième et 28 entre les deux derniers, et ces trois différences sont en progression arithmétique. De telle sorte que les quatre nombres 16, 32, 54 et 82 sont fournis par l'expression 3a7^ — 5x + 4. dans laquelle on donnerait successivement à a; les valeurs 3, 4. 5 et 6. Cette expression correspond à une parabole. » Si, dans l'expression précédente, on fait x égal successivement à i et à 2, on obtient respectivement les âges 2 et 6 ans, qui sembleraient devoir fournir, pour l'accélération de la mortalité, le premier un minimum, le second un maximum. » La Table de Duvillard n'accuse rien de pareil, néanmoins il est pos- sible que ces minimums et maximums existent mais soient noyés dans l'al- lure générale des chiffres. » Ce fait semble confirmé par la Table de mortalité établie pour la ville de Northampton (voir V Annuaire du Bureau des Longitudes). Cette Table indique, en eifet, un maximum de l'accélération justement pour l'âge de G ans. D'autre part, la Table de mois en mois, formée par le D'' Faucon pour les enfants d'Amiens, montre que l'accélération doit débuter par un mi- nimum. » L'existence des âges 2 et 6 ans, comme époques remarquables pour la vie humaine en France, semble donc des plus probables. » Il en résulte que l'enfance présenterait trois phases : de o à 2 ans, de 2 à 6 ans et de 6 à 16 ans. » En faisant dans l'expression x égal successivement à 7, 8, g, . . ., nous obtiendrons les âges respectifs de iiG, i5G, 202, ... ans, qui devraient ( i35o ) de même constituer de nouvelles étapes pour la vie humaine, mais le manque de données précises sur ces âges avancés, ainsi que leur grande exception, enlèveraient à ces considérations toute vérification possible et tout intérêt pratique; nous n'insisterons donc pas sur ce sujet. » PHYSIQUE. — Méthode optique pour déterminer la conductibilité thermique des barres métalliques. Note de M. Alphonse Berget, présentée par ]\I. Lippmann. « Considérons une barre métallique dont la longueur soit très grande relativement au diamètre, et supposons-la primitivement à zéro. Si nous considérons un élément de longueur dx, et que nous chauffions l'une des extrémités de la barre à une température T, l'élément dx sera, par suite de la conductibilité de la barre, porté à une température t. Si nous appe- lons X le coefficient de dilatation linéaire de la substance dont le barreau est formé, l'élément dx aura subi un allongement à(dx) donné par la relation ^(dx) = dxlt. D'ailleurs, en vertu de la théorie de la conductibilité dans une barre très longue, la température T est donnée par la relation t = ïe-"^, X étant la distance de l'élément dx à l'extrémité chauffée. » On a donc '^A(dx) = lfTc~"^dx', y^A(dx) n'est autre que l'allongement total M de la barre. On a, par suite, T étant une constante, >t/t.- M = n Te-'"=dx ou (i) A/ = XT('-i, C étant la constante d'inlcgralion. ( i35i ) » a, d'ailleurs, est fourni parla relation ks h étant le coefficient de conductibilité extérieure, k le coefficient de con- ductibilité intérieure de la barre considérée,/? son périmètre et s sa sec- lion. » On voit immédiatement quelle doit être la valeur de la constante C : si l'on fait ar = o, on doit avoir A/ = o, ce qui exige par conséquent on a (p.) A/=^(i-e— ); on voit que, pour r = ac, l'expression (?.) se réduit à (3) A/=— . » Soit maintenant une seconde barre faite avec une substance dont le coefficient de dilatation linéaire soit )., et le coefficient de conductibilité intérieure soit k, . » Par le nickelage ou la doi-iire, nous pouvons rendre égaux les pou- voirs émissifs des deux barres, et nous j^ouvons les prendre de même sec- tion ; alors p =z p^ et 5 = .*, . )) Cette seconde barre, chauffée par une de ses extrémités à la même température T et maintenue, comme la première, dans une enceinte à zéro, subira, du fait de la conductibilité thermique, un allongement A, /qui, pour iT = 20 , sera (4) ^'^=ir- » Divisons (3) et (4) membre à membre : A/ _ X (7, A, / X, (7 et comme h, p, s sont communs pour les deux bases ^ — A /A ( i352 ) ,. Si donc 1 et 7,. coefficients de dilatation linéaires des deux bases, sont connus, on déduira de cette relation le rapport |- de leurs coefficients ' Elliptici lé forte. Sulfotelluruie de bismuth. » » " Pvrilc magnétique » " ''''J Molybdénite » » Très elliptique. Argyrythrose » » ' ' ' • Oligiste » « ' ' '• Ilménile » » Environ i , 1 1 . ZJnciie » '• Ellipticité nette. Eudialyte » » "-'3 Pennine » » i,j6 Diallogile » » Ellipticité nette. Dolomie » » i;05 Gioberlite » » i , o5 Mésiline » » i jOG Sidérose » » ' ,06 Sniitlisonite » » Ellipticité nette. Parisite » » 1,12 Tourmalines » » De i , i5 à i , 17. Anatase Quadratique. » i,34 Apophyllite » » Ellipticité très forte. Matlockite « » Ellipticité forte . Tableau II. — Cristaux {optiquement uniaxes) ayant leur grand axe des conductibilités thermiques parallèle à l'axe principal. Systèmes' Résultantes .Noms des espèces. cristallins. des clivages. Rapports des axes. Tellure Hexagonal. Axiale. 0,81 Cinabre Hliomboédrique. » o,85 Quartz » u o , 762 ( i355 ) Systèmes Résultantes Noms des espèces. cristallins. des clivages. Rapports des a\es. Phénacite Rhomboédrique. Axiale. 0,96 Chabasie » » Elliplicité sensible. Troostite de Franklin » » 0,854 Pyromorphite » » 0,978 Calcaire » Basique. 0,918 Dioptase » » ? Corindon » Indécise. 0,92 Émeraude Hexagonale. « 0,9 Néphéline » » Ellipticité nulle. Cassitérite Quadratique. Axiale. o>79 Rutile » » 0,8 Calomel » » .o>77 Zircon » » 0,9 Paranthine » » o,84) Idocrase » » 0,9.'» Schéelite » » 0,90 Wulfénile » Indécise. Elliplicité nulle. Phosgénile » » » « Le Tableau I ne renferme aucune substance crishallisée faisanl excep- tion à la règle énoncée phis haut. )) Dans le Tableau II on rencontre, il est vrai, comme ne rentrant pas dans celte règle, le calcaire et peut-être la dioptase; mais l'angle des plans de clivage du calcaire /|5°23'23" est bien voisin de la limite 45" et les cris- taux de dioptase sont petits et donnent des courbes voisines de cercles, allongés probablement suivant l'axe principal. . » Quant aux substances oii la courbe isothermique sur une face paral- lèle à l'axe est un cercle, elles ne font pas exception, puisque les clivages basiques et axiaux y sont de même valeur, ce qui entraine, d'après la règle elle-même, des axes égaux de propagation thermique dans des directions rectangulaires entre elles. » ÉLECTRICITÉ. — Sur une iioiiveMe dèterminalion du rapport r entre tes unius C.G.S électromagnétiques et électrostatiques ( ' ). Note de M. H. Abraham, présentée par M. Lippmann. « On a mesuré une même capacité dans les deux systèmes d'unités. » Le condensateur employé (condensateur plan à anneau de garde) a été (,') Travail fait au laboratoire de Physique de l'École Normale supérieure. ( i356 ) décrit dans une Comnni.iicalion antérieure ('). La valeur électrostatique de sa capacité se déduit de la mesure de ses dimensions. Elle est voisine de 5o unités C.G.S. ). La mesure électromagnétique se fait par le procédé du galvanomètre dilTérentiel : » Un commutateur tournant envoie dans le premier circuit du dilteren- tiel (galvanomètre Thomson de 1 3 000"-) le courant périodique de décharge du co^ndensateur. On compense l'effet de ce courant discontinu au moyen d'un courant continu que fournit la même pile de charge et qui traverse le second fil. Il suffit alors de mesurer la vitesse du commutateur et de faire la lecture des résistances. )) La pile de charge, 80 éléments Gouy, est soigneusement isolée a la paraffine. Il en est de même de tout le circuit; et l'on a pris les précau- tions nécessaires pour éviter toute force électromotrice thermo-électrique. » Le commutateur est monté sur ébonite et les contacts sont pris au moyen de doubles ressorts que frôlent en tournant deux anneaux de laiton convenablement échancrés. La période de ce commutateur est com^ parée à celle de l'oscillation d'un pendule d'horloge par le procédé stro- boscopique de M. Lippmann. On rend la vitesse absolument régulière en agissant à la main sur Taxe du moteur (machine Gramme de i cheval), axe qui porte directement la partie mobile du commutateur. )) Pour chaque expérience on déterminait la constante du galvanomètre et l'on comparait toutes les résistances à un ohm étalon par l'inlermé- diairc d'une boîte de résistances étalonnée. » Il a été fait cinq séries de déterminations pour lesquelles on a succes- sivement démonté et remonté le commutateur et le galvanomètre, puis échangé le condensateur contre un autre de même type. )) Toutes ces mesures ont concordé au millième. C'est ce chiffre qui me paraît marquer l'approximation du résultat moyen V = 299, 2. 10" (-). » (') Comptes rendus, l. CXIV, p. 654; 'Sg^. (•) Un Mémoire détaillé ))araitra hienlôl aux Annales de Chimie et de Physique. ( i357 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les azotates basiques de zinc ^o\.Q de M. J. RiBA\, présentée par M. Troost. « Berlels a signalé autrefois, clans l'action du zinc sur son nitrate, la production d'un sel basique, sans autre indication ni caractères; il lui as- signe la formule Zn(NO')--t- 5Zn(0H)= -)- 3H»0. Quand on répète cette expérience on trouve que le précipité blanc qui se forme est un mélange de tables, d'aiguilles et d'un peu de matière amorphe. J'ai réussi, il y a quelques années déjà, à isoler ces corps avec des caractères définis; ce sujet ne m'avait pas paru alors suffisant pour être l'objet d'une Note à l'Académie; mais, dans un travail récent, MM. Rousseau et Tite ayant dé- crit un azotate basique de zinc, cette circonstance m'engage à faire con- naître aujourd'hui les sels que j'ai isolés distincts du précédent par leur forme et leur composition » Pour préparer ces corps, j'attaque le zinc pur par l'acide azotique étendu d'environ son volume d'eau : il se forme d'abord de l'azotate neutre de zinc, mais bientôt, par l'ébullition en présence d'un excès du métal, il se produit un précipité blanc de sel basique que l'on sépare par le filtre ; la liqueur, en se refroidissant lentement, se trouble et donne des dépôts successifs que l'on sépare par filtration. Les premières parties déposées sont généralement formées de tables losangiques et d'aiguilles; les der- niers dépôts, et "particulièrement ceux que produit le refroidissement nocturne, consistent en très courtes aiguilles groupées en étoiles. On con- çoit que, par des redissolutions des diverses parties dans l'eau mère bouil- lante, on puisse arriver à obtenir ce dernier corps exempt de lames et de matière amorphe. Sa composition, d'après deux échantillons différents, répond à la formule 6ZnOAz-0%8H-0. ZnO. H'O. Az'O'. Calculé 65,9 19,5 i4,6 Trouvé:! m,i 19,1 i4,7 (Difl.) » II 66,4 » » » Le corps cristallisé en lames, et mêlé d'aiguilles, peut être débarrassé de ces dernières par redissolution dans les eaux mères ou, bien mieux encore, en le chaufi'ant avec celles-ci, en tubes scellés, durant quelques heures à 1 5o°. Il se dépose par refroidissement de belles lamelles nacrées, ( ri58 ) presque insolubles dans l'eau froide, qui, d'après l'analyse de deux prépa- rations différentes, répondent à la formule GZnOAz^O\ -H'O. C est le corps précédent qui a perdu i molécule d'eau à chaud au sein du liquide, comme on l'observe pour d'autres composés. /.nO. H-0. Az'O-. Calculé «7,5 17,5 i5,o Trouvé:! 67,7 17,0 10, 3 (Diiï.) II 66,7 17,8 i5,.5 (Difl-.) » » Ces amas de lamelles se résolvent sous le microscope en tables iosan- giques, orlho ou clinorhombiques, dont l'angle aigu est de 82°; elles portent généralement sur l'angle obtus une troncature parallèle a la dia- gonale aiguë. Ces cristaux sont à deux axes très écartés; la face d apla- tissement est perpendiculaire à la bissectrice ^g; le plan des axes optiques V est dirigé suivant la diagonale de l'angle aigu. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les permolybdates. Note de M. E. Pkchard ('). présentée par M. Troost. « Dans une précédente Communication (^), j'ai montré que les molyb- dates acides, mélangés à de l'eau oxygénée, se translonnent en sels con- tenant un acide suroxygéné du molybdène. Outre les sels de potasse et d'ammoniaque, j'ai pu préparer d'autres permolybdates dont je décrirai la préparation et les propriétés. » Permolybdale de soude. — Du bimolvbdate de soude fondu est fine- ment pulvérisé et mélangé à de l'eau oxygénée. Le sel, peu soluble dans l'eau pure, se dissout alors facilement en chauffant un peu, et la liqueur jaune ainsi obtenue, soumise à l'évaporation, donne des cristaux prisma- tiques jaunes, qui sont extrêmement solubles dans l'eau. La dissolution de ce sel peut être précipitée par l'alcool, et la poudre cristalline ainsi obtenue laisse dégager, pendant la dessiccation, une forte odeur d'al- déhvde. )> Le permolybdatc de soude fond à 80" dans son eau de cristallisation, et le liquide jaune qui résulte de cette fusion laisse dégager vers 200" des (') Travail l'ail au laboratoire de Cliimie de l'Ecole Normale supérieure. (^) Comptes rendus, l. C.\1I, p. 720. ( i359 ) huiles d'oxvgène, qui prochiisent un phénomène analogue au rochage. Le résidu de la calcination du sel est du himolybdate blanc. » Ce sel a une composition qui correspond à la formule NaMoO' 4- 3H=0, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : » 1° iS'.S^S du sel a donné o8'-,3799 NaCl , oRSgSo MoOS 37<=^ d'oxygène et oS'',3549 d'eau. » 2° iS'',8o35 du sel a donné o6'-,44o8 de chlorure de sodiuia, i ,098 d'acide nio- lybdique, 39'='= d'oxygène el os', 4i3 d'eau; )) 3» 28', 35oi du sel a donné oS"-,57i5 de chlorure de sodium el 56" d'oxygène. » Ces analyses peuvent se résumer dans le Tableau suivant : Calculé. Trouvé. T n~~ I. II. in. Na'0 62 i3,o8 i3,i i3 12,92 2M0O» 288 60,76 60,6 60,9 » 0 16 3,37 3,5 3,1 3,4 6H"^0 io8 22,79 23 22,5 « 474 100,00 100,2 99,9 » » Permolybdate de magnésie. — Ce sel s'obtient comme le sel de soude, en soumettant à l'évaporation une dissolution du bimolyhdate de magné- sie dans l'eau oxygénée. Ce sel, très soluble, se dépose sous forme de fines aiguilles groupées autour d'un centre et sa composition correspond à la formule : MgMo-0''4- loH-O : » 1" i8'',4263 du sel m'a donné oS'',iii5 de magnésie, oS'',785 d'acide molybdique, 3i" d'oxygène et o?'', 485 d'eau; )> 2" i8'',3o5 du sel a donné oS'',o892 de magnésie, 25'"= d'oxygène et 0,422 d'eau. » Ces anahses peuvent se résumer dans le Tableau suivant : Trouvé. Calculé. T îT^^ ^T II. MgO 4o 7,64 7,82 7,4 Mo^O'' 288 54,96 55,-o4 » 0 16 3,o5 3,17 2,98 loH^O 180 34,35 34,01 35,04 524 100,00 ioo,o4 » « Permolybdate de baryte. - Ce sel a été préparé par dissolution du ( i36o ) bimolvbdate de baryte dans l'eau oxygénée, ou par double décomposition entre le perniulybdate d'ammoniaque et le chlorure de baryum. En chauf- fant vers 80°, soit le mélange d'eau oxygénée et de molybdate de baryte, soit le mélange de permolybdate d'ammoniaque et de chlorure de baryum, on obtient des octaèdres microscopiques, jaunes, agissant sur la lumière polarisée. Ce sel a une composition qui correspond à la formule BaMo=0'+ 2IFO, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : » i" iB', 1057 du sel a donné o5',46-8 de chlorure de baryum, os'-,645i d'acide mo- Ijbdique, 25" d'oxygène et os'',o8o5 d'eau. » 2» 2S',oi65 du sel a donné oS%8493 de clilorure de baryum, ib'', 182 d'acide mo- lybdique, 46'^'' d'oxvijéne et o?'', i43 d'eau : Calculé. Trouvé. BaO i53 3i,o3 3i,ii 30,97 MoO^ 281 58,42 58,35 08,62 0 16 3,29 3, 3 3,3i 2H=0 36 7, 3 7,28 7,09 493 100,00 100,00 99>99 » Pemiolybdates des métaux lourds. — Les autres sels ont été préparés par double décomposition. C'est ainsi que les sels de cuivre, d'argent et de mercure ont été obtenus en faisant réagir les azotates de ces métaux sur le permolybdate d'ammoniaque : » 1° Le sel de cuivre est un précipité jaune verdàtre, soluble dans l'ammoniaque et dans les acides chlorhydrique et nitrique. J'ai dosé dans ce sel l'oxygène directement et le cuivre par électrolyse. Sa composition correspond à la formule CuMo-0*-i- H^O. )) 2° Le sel d'argent s'obtient en mélangeant du permolybdate d'ammo- niaque et du nitrate d'argent. La dissolution limpide laisse déposer à une douce chaleur des octaèdres jaunes et microscopiques. Ce sel, dont la composition correspond;! la formule AgMoO', laisse dégager de l'oxygène sous l'action de la chaleur et le résidu est une masse fondue debimolyb- date d'argent. » Le sel mercureux est un précipité orangé qui s'obtient quand on mélange une dissolution acide de nitrate mercureux avec du permolybdate d'ammoniaque. Ce sel m'a permis, dans certaines analyses, la séparation de l'acide permolybdique et des bases alcalines. » La préparation et les propriétés des sels que je viens de décrire met- ( i36i ) tent hors de doute l'existence d'un acide suroxygéné du molybdène. J'in- diquerai prochainement par quels procédés il est possible d'isoler cet acide et quelles sont ses propriétés. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la reproduction de la leucile. Note de M. A. Duboin, présentée par M. Troost. V Leucile. — J'ai reproduit la leucite par diverses réactions effectuées en présence du fluorure de potassium fondu, un excès de ce corps jouant le rôle de dissolvant. » I. Du fluorhydratede fluorure de potassium est amené à l'état de fusion dans un creuset. » J'ai chauffé, d'abord lentement, puis jusqu'à la température du ronge clair, du fluorhydrate du fluorure de potassium. Lorsque le fluorure de potassium, résultant de la décomposition du sel, était amené à l'état de fusion tranquille, j'y projetai de l'alumine qui paraissait inattaquée; puis, par petites portions, de la silice jusqu'à ce que toute l'alumine fut dissoute. » Après refroidissement lent, la masse était reprise ])ar l'eau et aban- donnait des cristaux de leucite, remarquables par leurs dimensions, les arêtes de quelques-uns atteignant plusieurs millimètres. » IL J'ai constaté qu'on pouvait provoquer la dissolution de l'alumine en remplaçant la silice par du Huosilicate de potasse. La masse, maintenue à l'état de fusion tranquille, commence, au bout d'une demi-heure, à laisser déposer des cristaux. On voit se former, au fond du creuset, des centres de cristallisation autour desquels se groupent rapidement des cristaux aussi gros que dans l'expérience précédente. Après refroidisse- ment lent et reprise par l'eau, on voit qu'il s'est formé deux produits. Les analyses montrent que le second produit est un fluorure double d'alumi- nium et de potassium dont j'ai été ainsi amené à faire l'étude et qui m'a fourn i un troisième procédé que je signale, car des expériences dont les résultats seront publiés plus tard me portent à croire qu'il est susceptible d'une grande généralité. Rappelons, auparavant, que M. Hautefeuille, dans les expériences qui lui ont donné la leucite par fusion des éléments dans le vanadate de potasse, avait observé que le fluosilicate de potasse augmen- tait la vitesse de cristallisation. » IIL J'ai projeté un excès de silice calcinée dans un bain fondu com- C. K., iSgî, I" Semestre. (T. CXIV, N» 23.) 17^ ( 1362 ) posé de fluorure de potassium et de fluorure d'aluminium. Clmque addi- tion de silice provoque un dégagement gazeux assez vif. Après refroidisse- ment lent et lessivage de la masse, on obtenait des cristaux volumineux de leucite. » Le bain employé peut être obtenu de différentes manières : ). 1° En chauffant ensemble de l'alumine calcinée et du fluorhydrate de fluorure de potassium, d'abord lentement, puis, peu à peu, jusqu'à la tem- pérature du rouge vif; » 2° En projetant dans du fluorure de potassium fondu soit le produit de la précipitation d'une solution d'alun par les eaux de lavage d'expé- riences précédentes, soit le fluorure double obtenu par les procédés que nous décrirons plus loin. » Analyse. — Les produits provenant de la première et de la troisième série d'expé- riences étaient très homogènes. » J'ai pu séparer la leucite du fluorure double produit en même temps dans la deuxième série en traitant le mélange par une solution moyennement concentrée de potasse caustique, qui dissout complètement le fluorure double. » Après m'être assuré que le produit ne contenait pas de lluor, en l'attaquant par l'acide sulfurique dans un tube ouvert, je l'ai traité, finement porphyrisé, par HCl et AzOS qui l'ont complètement décomposé avec dépôt de silice gélatineuse. » La masse était évaporée à siccilé et reprise par l'eau acidulée. » Dans la dissolution, l'alumine a été précipitée par l'ammoniaque, et, après sépa- ration de l'alumine, la potasse a été dosée à l'état de chlorure de potassium. » Les analyses conduisent à la formule KO. Al-0^.4Si O- : Trouvé. I. 11. Calculé. Silice 55, oG 55, 1 1 55,o46 Alumine 20,5.2 2o,6o 23,894 Potasse 21,18 21,27 2i,56o DgiT'J 99-98 100,000 » On a vu comment j'ai pu séparer la leucite du fluorure de potassium et d'alumi- nium produit en même temps. Je n'ai pu, sur le mélange, déterminer d'une façon suffisamment précise la composition de ce dernier produit, mais j'ai pu, à la suite des expériences dont la descrij)tion va suivre, obtenir ce fluorure débarrassé de toute ma- tière étrangère. » I>a leucite ainsi obtenue est en trapézoèdres parfaitement limpides à arêtes vives et facettes brillantes. Elle possède toutes les propriétés optiques de la leucite natu- relle et renferme quelques inclusions vitreuses à bulle. » Fluorure double d'aluminium ci de potassium. — J'ai chauffé un aie- ( i363 ) lange intime d'alumine calcinée et de flnorhydrate de fluorure de potas- sium, d'abord lentement, puis peu à peu jusqu'à fusion complète. Après refroidissement lent, le culot repris par l'eau m'a donné un produit très homogène. » J'ai obtenu le même produit en refondant le culot avec un excès de chlorure de potassium. Les cristaux sont alors plus clairs. » Ils paraissent faiblement solables dans l'eau bouillante, solubles dans une solution moyennement concenlrée et chaiule de potasse caustique. C'est cette propriété qui m'a permis de les séparer de la leucite, dans les expériences où ces deux produits s'étaient formés simultanément. » Analyse. — Un poids coniui du produit a tlé attaqué par l'acide sulfurique dans une capsule de platine. Les sulfates restants se dissolvent lentement dans l'eau chaude. » J'ai employé deux procédés pour séparer l'alumine de la potasse. » 1° On précipite l'alumine par l'ammoniaque et, dans la liqueur séparée de l'alu- mine, on dose la potasse à l'état de sulfate de potasse, » 2° Le mélange des sulfates, débarrassé par la chaleur de la plus grande partie de l'excès d'acide sulfurique, est traité par un très léger excès d'une solution d'azotate de plomb; on chasse l'excès de plomb par l'acide sulfhydrique. On a ainsi les bases à l'état d'azotates, et, grâce aux précautions prises pour éviter l'excès d'acide, il ne reste pas trace de plomb dans la liqueur. On sépare alors l'alumine de la potasse par la méthode de Deville, qui consiste à détruire l'azotate d'alumine par la chaleur, on leprend par l'eau et dans la liqueur filtrée on dose la potasse à l'état d'azotate de potasse après évaporation. » Les résultats montrent qu'on a obtenu la cryolithe potassique 3KF1,A1-FP. Aluminium io,48 Potassium 45 , 3o Fluor (par difr.) 44'22 ioo,oo ioo,oo 99i999 » Ce produit se compose de cristaux allongés, groupés à angle droit et terminés par un pointement à 45°. Ces cristaux élémentaires s'éteignent longitudinalement ; leur biréfringence est d'environ o,oo4. Le signe de leur allongement est négatif. » CHIMIE. — Contributions à l'étude des eaux minérales. Conservation de ces eaux. Note de M. P. Parmextier. « Toutes les personnes qui se sont occupées de l'étude des eaux miné- rales savent qu'une des premières difficultés qui se présentent dans cette Trouvé. Calculé. io,5o 10,465 45, i5 45,348 44,35 44,. 86 ( i364 ) élude, c'est celle d'avoir dans les laboratoires une eau identique à ce qu'est cette eau à la source. Un grand nombre d'eaux minérales mises en bouteilles donnent naissance à des précipités, d'autres à des altérations plus ou moins profondes, qu'on ne peut déceler que par une étude minu- tieuse. » Nous occupant de la question des eaux minérales depuis plusieurs années, nous avons cherché un moyen d'avoir pour l'analyse et les recherches une eau identique à celle de la source, et à opérer sur des liquides bien définis. Nos études ont surtout porté sur les eaux minérales de la région du Centre, dont la plupart rentrent dans le type des eaux bicarbo- natées. » Cette question a une importance théorique et pratique. » Dans les laboratoires officiels chargés de l'analyse des eaux minérales, existe une divergence de vue et une manière différente d'opérer. Certains chimistes, et nous sommes de ceux-là, considèrent que l'analyse d'une eau doit porter sur la totalité des principes contenus dans cette eau au moment où elle coule claire à sa source. D'autres n'admettent comme faisant partie de l'eau et devant être soumise à l'analyse, que la portion claire contenue dans les récipients, cette portion seule étant livrée à la consommation, le précipité restant dans la bouteille. Cette dernière opinion ne saurait être admise, la nature et la quantité de précipité variant d'une bouteille à l'autre, comme nous l'avons souvent vérifié. » De là, pour une même source, des divergences dans les résultats fournis par différents laboratoires, divergences non imputables souvent à la plus ou moins grande habileté des opérateurs, mais à un point de départ différent. De là aussi souvent des difficultés, d'ordre administratif, fort regrettables. Nous pourrions citer telle source renfermant plus de o^', 2 de protoxyde de fer réel (non compris le manganèse et l'alumine), pour laquelle une analyse officielle indique une teneur de quelques milli- grammes seulement, sans parler des autres divergences très considé- rables. » D'après nos études, toutes les eaux minérales qu'on trouve dans la région du Centre sont des eaux prenant naissance dans une atmosphère d'acide carbonique pur. Cet acide carbonique dépasse comme pureté tout ce que la meilleure préparation de laboratoire peut fournir. Si l'on re- cueille de ce gaz dans une éproiivctle sur l'eau de la source, et qu'on in- troduise dans l'éprouvette un fragment de potasse récemment fondue, et, par conséquent, non aérée, après dissolution de la potasse, on obtient, en ( i365 ) renversant l'éprouvette bouchée avec le doigt, le bruit sec du marteau d'eau, ce que l'on n'obtient pas avec de l'acide carbonique préparé artifi- ciellement. » Ces eaux, ayant pris naissance dans une atmosphère d'acide carbo- nique pur, sont toujours embouteillées dans des récipients pleins d'air, de la même façon qu'on embouteille le vin. La présence de cet air exerce une action chimique et une action physique. » L'action chimique consiste à peroxyder le fer, le manganèse, qui sont précipités en entraînant avec eux l'acide phosphorique, l'arsenic, etc. » L'action physique consiste à troubler l'état d'équilibre stable de la solution saturée d'acide carbonique. En effet, une solution saturée d'un gaz est troublée dans son équilibre par la présence d'un autre gaz. Pour préparer une eau de Seltz de valeur, Berzélius a conseillé de purger l'eau employée des gaz qu'elle contient, par plusieurs lavages à l'acide carbo- nique, aussi pur que possible. Une eau minérale naturelle, quoique saturée d'acide carbonique, ne mousse pas; une eau artificielle voulant l'imiter mousse, quoique chargée de moins d'acide carbonique. )) Quand donc une eau saturée d'acide carbonique arrive dans un réci- pient plein d'air, son état d'équilibre est troublé. Il y a suroxydation de certains principes et départ d'acide carbonique. De là, formation de dépôts complexes et variables suivant la façon dont l'embouteillage a été fait. » Si, au contraire, on reçoit cette eau dans une atmosphère d'acide car- bonique/;ar, elle se trouve dans les mêmes conditions que dans le sol et l'on a de l'eau identique à ce qu'elle est à la source. Nous insisterons sur le mot />«r pour l'acide carbonique : il ne suffit pas que l'on emploie des ré- cipients à peu près purgés d'air. Il faut que ni l'eau ni l'acide carbonique n'aient pu prendre de l'oxygène à l'air. » Un des moyens que nous avons employés pour arriver à ce résultat consiste à remplir les bouteilles bien propres avec l'eau minérale sortant de la source, eau qu'on laisse séjourner un moment. Cette eau déplace l'air et dissout celui qui adhère aux parois de la bouteille. On la remplace en- suite par de l'acide carbonique pur, et c'est dans cet acide carbonique que l'on fait écouler l'eau de la source en remplissant les bouteilles par le bas. En bouchant rapidement avec des bouchons fortement comprimés et bien lavés à l'eau minérale, on est sûr de ne plus voir de précipité se former. Il suffit d'avoir soin d'empêcher la dessiccation du liège en ne laissant pas trop longtemps les bouteilles debout. Nous conservons de l'eau minérale depuis plus de deux ans, sans trace d'altération, la saveur de cette eau ( i366 ) cl;mt relie qu'elle a ;i la source même, quoique celLe eau, embouteillée à la façon ordinaire, donne un précipité abondant. On peut encore avoir de l'eau inaltérable avec des récipients bitubulés qu'on lave par un courant d'eau minérale avant de les boucher. » On ne saurait croire combien rapidement est absorbé par une eau minérale l'oxveène de l'air. Une source mal captée ou dont l'eau coule dans des canalisations défectueuses est troublée avec une rapidité éton- nante. >. Les eaux minérales sont encore altérées par les microorganismes. Les sources dont nous parlons sont stériles complètement; mais au voisinage de leurs orifices d'écoulement se développent des organismes nombreux et spéciaux pour chaque source, organismes dont l'étude se poursuit en bien des points. Les germes de ces organismes, mis en suspension dans l'air ou déposés sur les récipients, se développent dans les eaux transpor- tées. Nous n'en avons jamais trouvé dans nos bouteilles en opérant soi- gneusement. » Il convient d'ajouter que, contrairement à l'opinion admise, l'influence de la lumière sur les eaux minérales bicarbonatées est nulle. » Cette question intéresse aussi la Médecine. Les effets thérapeutiques d'une eau transportée, même de l'eau d'une source froide, ne sont pas les mêmes que ceux de l'eau bue à la source. Les altérations chimiques pro- duites influent forcément sur les effets physiologiques. Certaines eaux fort altérables sont livrées à peu près claires à la consommation; mais cet effet est le plus souvent obtenu en ne livrantl'eau qu'après l'avoir laissée déposer dans des bassins de décantation. Il ne nous semble pas bien difficile, pra- tiquement, d'embouteiller les eaux minérales dans des récipients remplis de l'acide carbonique pur des sources et de livrer aux malades une eau identique à ce qu'elle est à sa source. » CHIMIE. — De la fixation de l'iode par Vamidon. Note de M. Gaston Rouvier. « Dans une Communication insérée aux Comptes rendus de l'Académie (numéro du i8 janvier 1892), j'ai indiqué que l'iode en présence d'un excès d'amidon doit donner un composé différent de celui qui se forme en présence d'un excès d'iode. Dans une deuxième Communication (numéro du 4 avril), j'ai montre que, dans la détermination de la composition ( i367 ) centésimale des iorliires d'amitlon, il s'agissait de déterminer la quantité d'iode fixé qui, av.int la combinaison, se trouvait à l'état libre. » Je viens de faire cette détermination pour le composé qui se forme en présence d'un excès d'amidon, en opérant de la manière suivante. A de l'eau amidonnée, j'ajoute un volume exactement connu d'une solution ti- trée d'iode, puis un volume d'une solution saturée de chlorhydrate d'am- moniaque égal à celui de l'eau amidonnée. Je laisse reposer; je décante le liquide surnageant et je m'assure qu'il contient un excès d'amidon. Je lave à plusieurs reprises, par décantation, avec une solution concentrée de chlorhydrate d'ammoniaque. I) Poiu' déterminer le poids d'amidon combiné à l'iode, je dose son car- bone en le transformant en acide carbonique par la méthode ordinaire. Mais, comme le précipité contient une forte quantité de chlorhydrate d'am- moniaque, au lieu d'absorber l'acide carbonique par la potasse, je l'absorbe par l'ammoniaque, et le précipite ensuite par le chlorure de baryum. J'ai fait ainsi cinq expériences qui m'ont donné, pour la teneur centésimale en iode, 8,63, 8,57,8,75, 9,o3, 9,12. Or, si l'on calcule la teneur centésimale pour le composé (Cir'O' )'I, on trouve 8,92. Il me paraît résulter de ces expériences que le composé qui se forme en présence d'un excès d'amidon est le composé (C'''H'°0'' )^I. Ce résultat concorde avec celui qu'a obtenu Mylius. » En effet, le composé obtenu par cet auteur, en présence d'un excès d'iode, et en ne tenant compte que de l'iode qui, avant la combinaison, se trouvait à l'état libre, a pour formule (CU'OO^VI ou (CH'^O')»!- {Be- richle Gesellschaft, t. XX, p. 698 ). » Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que c'est la première fois qu'un pareil accord existe entre deux auteurs différents au sujet de la combinaison de l'iode avec l'amidon. » CHIMIE ORGANIQUE. — Détermination mécanique des points d'ébulUlion des alcools et des acides. Note de M. G. Hixrichs. (c La formule générale (109) de la Note précédente conduit aux résul- tats thermométriques d'un grand nombre de réactions chimiques. Il sera donc nécessaire de nous borner ici au cas le plus important, la transforma- tion successive des paraffines en alcools, et la conversion des alcools en acides. ( i368 ) ,. J.es températures d'ébullition observées ont été réunies dans le Ta- bleau de la page 600, même tome. Les tracés ci-joints, représentant des réductions au ^ de quelques courbes d'une feuille de mon grand atlas des Jt^ i'-I^r - H— JjoaTl sr* propriélés physiques des corps, donnent les points observés sans aucune modification. La figure est l'expression graphique des faits observés, logn étant pris pour variable indépendante. La courbe des paraffines est donnée ici en fonction de logn (voir Comptes rendus, t. CXH, p. 1 128; 1891). La limite logarithmique y a été trouvée (m) j, = 586-^3 (logn- 0,717), tandis que la courbe parabolique est (112) y. = I90°(l,2OO — log«)=, la température d'ébullition de la paraffine étant (ir3) / = v,-f-j,. » Par l'équation (109) nous pouvons déterminer la valeur M qu'il faut ( '^'^ ) ajouter à t pour obteuir la température (réhuUitioii du compose substitué dérivé de la paraffine. » L'alcool résulte de la paraffine normale par la substitution de l'Iiy- droxyle OH à l'atome d'hydrogène terminal, u = OH — H = i6, et a' = ^, la distance de l'origine au premier atome d'hydrogène élant ^. Nous pou- vons négliger l'influence de la position exacte de H dans l'hydroxyle, vu la petitesse de H. 1) L'aldéhvde (dans l'acide) résulte de la paraffine par la substilutioii i\c I atome d'oxvgène à ■?. atomes d'hydrogène au-dessus de la diago- nale médiane de l'atome de carbone [voir (28) Comptes rendus, t. CAHl. p. 3i 'i; 1891J. \ous avons donc n r^ O — 2H = \l\ et x — \ . » L'acide résulte des deux substitutions précédentes; donc le momeni réduit de l'acide sera égal à la somme des moments réduits de l'alcool cl de l'aldéhyde correspondants (108 ). » Tout calcul fait, d'après les fornudes (foCi) et i toS ), le Tableau sui- vant donnera les valeurs des moments réduits n = \. fi. G. ■ ■ • • '■'• Aldéhvcle 1 , .".S , , 8S '1,18 ... •'■ , '\'.) /VIcool o,9t .',90 3,89 ... 3,97 Acide , . . . . .ï , -'19 ."> ,78 () , 07 ... *'■) , 4'"' » Les valeurs / des points d'ebullition observés (^mèmcî Tome, [). boo ) nous donnent les valeurs de A^; alors (109) nous fournira les valeurs de la constante k par Ui4) ''=^^^' valeurs ([ui s'accordent assez exactemcMit ave;-. (^1 lu ), les eoustantes étant (m 5) /.-^l'i-^-O. ji.y,. .1 Le Tableau suivant contient les valeurs de /t observées ou tiiées de (1 i/|) et les valeurs calculées d'après (i i5) : n= 4. .■>. fi. f. /,■ observe (1 1^ ) : Alcool ii8/i 126,5 182,6 .\cide 118, 'i 127,0 182,6 148 /r calculé (no) 118,8 12.5,9 182,6 i )8 ij. R., 1892. I" Semeifre. (T. CMV, K- 8S.) '/ * ( ^'^1^ ) >) La concordance est très concluante. T.es valeurs observées, tirées de la détermination de la température débuUition de l'alcool et de 1 acide, sont identiques, fait très remarquable, vu que, dans (i i4). le produit n M est très grand et le moment réduit u.c* très petit. Le principe de sommation est donc bien établi. » La température d"ébullition de l'alcool /i = 9 n'est pas encore connue. L'acide a donné /t = i43, s'accordant avec (ii5). La valeur du moment réduit est 3,97. La formule (109) nous donne M = 62'',9 et, comme la paraffine correspondante bout à i49",5, l'alcool « =9 doitbondlir à 2i2°,4- Le nonyl alcohol des Tables de Carnelley, p. 214, bouillant de 2o5°à 212", n'était donc point l'alcool normal n ^= 9. » Il serait sans doute très intéressant de considérer d'autres séries, notamment les aldéhydes libres; mais ici il faudra nous limiter aux faits les plus fondamentaux. C'est pourquoi le cas le plus difficile a été choisi. Je crois avoir montré que le problème de la détermination mécanique de la température d'ébullition de tout composé dérivé par substitution termi- nale d'une paraffine a été résolu. « CHIMIE ORGAMQUE. — Préparation et chaleur de formation de la résorcine et de V hydroquinone monosodées. Note de i\L de Forcraxd. « Les deux oxvphénols meta et para (^résorcine et hydroquinone) four- nissent des dérivés monosodés comme la pyrocatéchine. » .l'ai pu les préparer en suivant la même méthode que pour l'oxyphénol ortho, c'est-à-dire en dissolvant le métal dans une dissolution alcoolique du phénol et chassant ensuite l'alcool par la chaleur, toutes les opérations étant faites dans une atmosphère d'hydrogène. J'ai remarqué seulement que les dérivés meta et para sont beaucoup plus solubles dans l'alcool que la pyrocatéchine sodée. Ils retiennent aussi l'alcool avec plus d'énergie et se colorent plus rapidement encore en présence de l'air, le premier en jaune verdàtre, puis en brun ; le second en vert foncé, puis en bleu. Enfin la résorcine monosodée est très hygroscopique et se détache très difficile- ment des parois du ballon. » En raison de ces circonstances, je n'ai pas pu obtenir l'hvdroqui- none nionosodée tout à fait exempte d'alcool, et la coloration de la résorcine monosodée en jaune verdàtre, même dans le ballon plein d'hy- drogène, me porte à penser que ce produit est déjà un peu oxvdé. ( 1^7' ) )) Voici, d'ailleurs, les analyses : Calculé pour Trouvé. C'"H'NaO<. ( par l'alcalimétrie '7i4i ) / Résorcine, i\a pour loo . , . , ,f . c. ^7l'^^ ' ' ( a lelat de sulfate 17,61 ) i par l'alcalimétrie 16, 38 ) . Hydroquinone, Na pour 100 !.,,,.., ,f . .a ,^ '7'4'^ J ^ ' ' ( a 1 étal de sultate 10, lO ) M L'altération de la résorcine monosodée est à peine appréciable à l'analyse; elle est, du reste, superficielle, l'intérieur de la masse n'étant pas coloré. » Quant à l'hydroquinone monosodée, parfiiitement blanche dans le ballon, on voit qu'elle retient de 6 à 7 pour 100 d'alcool qu'on ne peut lui enlever à i2o''-i25'', température qu'il n'est pas prudent de dépasser. J'ai supposé que cette petite quantité d'alcool n'était pas combinée; elle est trop faible pour que l'hvpothése contraire modifie notablement les résultats des expériences thermiques. » Vers -4- 20", la dissolution dans 4'" d'eau de i-^'i ( i32S') de ces com- posés a donné : Pour le dérivé meta -i- S*-"', 82 Pour le dérivé para -i- 7"^"', 01 » Les chaleurs de dissolution des deux oxyphéuols sont, à la même température : Résorcine — SC"',^^ / . ,, , y rol.- 0' f;:iz liydroq. iiioiiosodée solide. . -^ 12.5,25 ). !.(> phénol onliiiaiicC'-'ilH)^ solide donnerait, poui-];i première réac- lion, -t- [iQ^^^^io, et la pvrocutéchinc -H-44^"'.'-i9- >. Les nombres -i-^8C"i, 70 et -.-'^ç)^-''\j3, fournis par les isomères meta et para, sont tiès voisins et se confondent sensiblement avec celni dn phénol ordinaire, h- 39'^"', 10. La moyenne est -h 38*^^',98, ou environ Sq*^"'. Au contraire, ils sont tous bien inférieurs, de plus de 5''*' à + /i4 "■ ' 29. » Ainsi l'on voit, d'une part, que lorsque les deux fonctions phénoliques sont en position meta ou jjara, c'est-à-dire séparées par des groupements hydrocarbonés, celle qui réagit la première se comporte comme le phénol ordinaire. » D'autre ])art, lorsque les deux fonctions sont en position ortho, c'est- à-dire lorsqu'elles se touchent, il y a exagération apparente de la valeur de la première fonction qui réagit. Il doit naturellement en être ainsi si, comme je le pense, cette exagération est due à une combinaison intramo- léculaire. Ces faits s'expliquent très simplemeat par la même hypothèse que les résultats analogues présentés par le glycol. Ils apportent des don- nées, positives en faveur de la théorie des isomères ortho, meta et para. » Remarquons enfin que, taudis que la pyrocatéchine est celui des trois isomères qui donne le nonibie le plus élevé (-i- .\\,2Ç} au lieu de -+- 3(} en- viron), lorsqu'on rapporte les réactions à tous les corps séparés de l'eau, c'est, au contraire, celui qui montre l'affinité la plus faible lorsqu'on me- sure cette affinité par les valeurs relatives dès chaleurs de neutralisation en dissolutions étendues (1"''= 2'"). On trouve, en effet, à -f- 20°, -f- 6,96, alors que les deux isomères meta et para fournissent -f- 8,23 et + 7,5o. Ainsi ces deux derniers composés paraissent plus acides en présence de l'eau, et moins acides que la pyrocatéchine en l'absence de l'eau. Ce fait, très frappant dans cet exemple, lient probablement à l'affinité inégale pour l'eau des trois dérivés sodés; la resorcine et l'hydroquinone mono- sodces se combinent au dissolvant en se formant aAec plus d'éner^^ie que la |)\iocatéchiiie nionosodée. Il en est de môme du phénol ordinaire, qui (iuiiiio -i- 7,9(J pour chaleur de nctilraiisation par la soude en dissolutions ( '^^73 ) étendues. En fait, ces combinaisons existent à l'état solide, et j'en ai isolé plusieurs que j'étudie. C'est sans doute à une tendance analos;ue que le dérive monosodé de la résorcine et surtout de l'hydroquinone, on pour- rait dire aussi le phénol monopotassé, doivent la faculté de retenir de petites quantités de l'alcool dans lequel ils se sont formés. Quoi qu'il en soit, ce fait montre une lois de plus combien la comparaison des chaleurs de neutralisation est incertaine pour apprécier la force, relative des acides et des bases, et la nécessité d'avoir recours aux réactions faites en l'ab- .sence de l'eau en préparant les sels à l'état solide, ainsi que M. Bertlielot l'a souA ont fait remarquer. - CHIMIE ORGANIQUE. — Élude thermie] ne des acides bibasiques organiques. Acides inélhyl-malonique et rnélhyl-succiniqac Influence de l'isumérie. Note de M. G. Massol. u 1. Dans une Note précédente ('), j'ai signalé ce fait, que, dans la série oxalique, la quantité de chaleur dégagée, dans la formation des sels solides diminue quand le poids moléculaire s'élève. J'avais attribué cette diminu- tion à une action réciproque des deux groupements acides, qui s'éloignent de plus en plus (dans la série normale) à mesure que le nombre d'atomes de carbone augmente : n Dans l'acide ox-alique, les deux groupcnitfnts Q.O'^W sont juxtaposés el l'effet est inax'unuin (l'oxalale neutre de potasse dégage 7«^"' de plus que 2 molécules de for- miate de pelasse); dans l'acide nialonique les deux groupements CC)''-\l sont sé- parés par un groupe hydrocarboné et leur dépendance fonctionnelle est moindre; enfin pour l'acide succinigue. l'acidité totale est un peu plus faible que cellede l'a- cide nialonique. mais elle est supérieure de 3"^"' à celle de 2 molécules d'acide acé- tique. » Pour appuyer cette interprétation j'ai étudié quelques acides non nor- maux de la même série : l'acide métiiyl-malonique ( isosuccinique) et l'a- cide méthyl-succinique (jjyrotartrique ordinaire). ;; 11. Les constantes thermiques que j'ai déterminées expérimentale- ment m'ont permis île calculer les chaleurs de formation des méthyl-ma- lonates acide et neutre de potasse, du méthyl-malonate neutre de soude, ainsi que celles des pyrotartrates neutre et acide de potasse. (') Étude Ihernuque des acides organiques bibasiques a fondions simples [ Comptes rendus. I. ('.\ll. |>. 1062). ( i374 ) » Acide méthvl-maloniqiie : Cal C'H«0'sol. ^IvOHsûl. =:C*H=0*Ksol. -^H=Osoi -,-28,16 C'H^O'Ksol. -hKOIIsoI. = CH^O^K'^sol. -^ H=0 sol +20,76 C'H'O^sol. -H2KOHS0I. =C'H'0*K2sol. -+- 2H^Osol -H 49, 12 C-Il'O^sol. -i-2NaOHsol. =C*H*0*Na=sol.+ 2H20sol -h4o,5o » Acide méthyl-succinique : Cal C'H»0*sol. -hKOHsoI. =G=H'0*Kso1. -hH^OsoI +24,85 C^H'0'Ksol.-+-KOHsol. =C5H«0»Iv2soi .^H^Osol -h 20, 33 C^HsO^sol. +2lvOHsol. =C°H«0*K2sol. ^qJI^OsoI +45, i8 )) III. Si l'on compare les nombres ainsi obtenus avec ceux que j'ai dé- terminés pour l'acide malonique et les succinates acides de potasse et de soude, et ceux de M. Chroustchoff pour les succinates neutres de potasse et de soude : Acide Acide Acide niéthyl-iiialonique. succinique. méthyl-succinique. Cal Cal Cal + 28,16 + 26,26 + 24,85 + 20,96 + 20, l4 + 20,33 Acide malonique. !«■ KOH 2» K OH Cal .. +27,87 . . +20,70 Sel neutre. . . . . +48,07 1" NaOH... . . +25,86 2° Na OH . . + I 5 , 60 Sel neutre . . . . • -1- 4i,46 49, 12 + 46,4o + 45, i8 20, 19 19,83 40,5 on peut constater : » i" Que l'acide méthyl-malonique ou iso-succinique dégage plus de chaleur que son isomère l'acide succinique, et qu'il se rapproche de l'acide malonique; )- 2" Que l'acide méthyl-succinique ou pyrotartrique ordinaire dégage autant de chaleur que l'acide succinique; » 3" Ces faits me paraissent résulter de ce que, dans ces acides pris deux à deux, l'écartement des deux groupes CO-H est le même CO-H CO-'H CH^ CH-CH^ CH-CH» CH^ CH= 1 CO^H CO^H CO=H Ac. niiiloniqne. Ac. mélliyl-maloiiique. .\c. succinique. Ac. méthyl-succinique. I ( i375 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un produit d' oxydation de l'amidon. Note de M. P. Petit. « Eu malaxant 4 parties de fécule à 20 pour 100 d'eau avec j parties d'acide nitrique pur du commerce, on obtient une matière gommeuse, qui, maintenue à [\o° pendant quelques jours, se gonfle, se colore en vert, et finit par fournir une substance poreuse, très voKimineuse, blanche, avec une perte de poids considérable : loos'' de fécule et 123^'' d'acide nitrique donnent loo^'^de ce produit. » La matière ainsi obtenue est blanche, mais se colore en jaune rouge par la simple dessiccation à 100"; elle dégage alors des vapeurs rutilantes ; elle contient en moyenne 6 pour 100 d'azote nitrique. En la traitant par l'eau, il se dégage de l'acide carbonique, puis des vapeurs nitreuses; en chauffant, cette production de gaz, est très abondante; la dissolution est presque complète en laissant seulement quelques flocons gommeux de fé- cule nitrée. )) En remplaçant l'eau par l'alcool, le dégagement gazeux est moins in- tense.du moins à froid, mais la solution est moins complète : environ ^ se dissout avec l'alcool froid, la moitié avec l'alcool chaud, mais dans ce der- nier cas on observe une production de gaz très violente. )) Une solution alcoolique froide précipite par l'éther une substance blanche, gommeuse, se liquéfiant au contact de l'air dans le vide sec. Elle devient compacte et sa solubilité dans l'alcool diminue, jusqu'à devenir à peu près nulle à froid; la solution dans l'alcool bouillant se trouble dès qu'on cesse de chautfer. » La substance purifiée par redissolution dans l'eau et précipitation à l'alcool, jusqu'à ce qu'elle ait une composition constante, donne à l'analyse, en centièmes : Calculé pour C'H'O». C 4i,ï 41,09 H 4,2 4,1 Az o o o 54,7 54,8 » Ce corps se dissout très aisément dans l'eau; la solution acide est fortement dextrogyre, réduit le nitrate d'argent ammoniacal à froid et la ( i;^7 » C'est donc le .sel ammoniacal de l'acide précédent. En employant ua courant de gaz ammoniac, on obtient des produits de composition variable, l'acide étant plus ou moins complètement saturé; une fois par hasard on a cependant trouvé le sel C'H" 0''(AzH') répondant à l'acide C^HHl" qui dérive du précédent par fixation d'eau. D'ailleurs tous ces produits, plus ou moins saturés, traités par la quantité théorique de H Cl et l'acétate de phénylhvdrazine donnent à Go-^o" une hydrazone avant, d'après l'analvse. ( '377 ) la composition de CH' 0^(Az^H C°H^). Dans ce vide sec elle perd de l'eau après plusieurs semaines, contienl 1 1 , 8 pour i oo d'azote et répond à l'hydrazone de l'acide C'H«0'. » En traitant la solution alcoolique froide par la potasse alcoolique ou par le carbonate de cadmium, on a obtenu les sels correspondants, amor- phes, mais dont l'analyse répond aux sels de l'acide C^H*0*. D'ailleurs tous les sels de cet acide ont été obtenus amorphes. » L'acide C'H°0^ inverti par une quantité calculée d'acide sulfurique, puis traité par l'eau de baryte, n'est plus saturé que par 29,7 pour 100 de baryum, si Ton admet que l'inversion fixe sur lui une molécule d'eau; or le sel (C^H'C^^Ba exige 29,5 pour 100 de baryum; il y a d'ail- leurs, comme dans le sel (C/H'0'*)-Ba, décomposition ultérieure du sel formé. On peut donc admettre qu'il y a passage au corps C'^ H' O" par fixa- tion d'eau. Les constantes de cet acide seraient a.j=. H- i3o°,2. pouv. réducteur = 21,7 pour 100 en glucose. )) On obtient donc deux acides en C". Ces deux acides sont évidem- ment dérivés d'autres acides en C°, comme le témoigne le dégagement de CO^ qui accompagne la dissolution de la matière première; je me pro- pose de continuer leur étude ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons organo-métalliques des acétones aroma- tiques. Note de MM. E. Louise et Perrier, présentée par M. Friedel. « Nous nous proposons, dans cette Communication, de faire connaître une propriété nouvelle des acétones aromatiques : celle de se combiner aux chlorures métalliques anhydres pour donner des composés solides de couleurs diverses : rouges, vertes, brunes, etc., quelquefois amorphes, mais le plus souvent cristallisés. )) Ces combinaisons se forment en chauffant à reflux, à la température de 40" environ, l'acétone dissoute dans le sulfure de carbone, et en ajou- tant peu à peu une molécule de chlorure anhydre, chlorure d'aluminium ou chlorure ferrique. On recueille, après refroidissement et repos plus ou (') Laboratoire de Chimie agricole (Faculté des Sciences de Nancy). G. R., 1892, I" Semestre. (T. C\IV, N» 23.) '77 ( i37H ) moins long de la liqueur, un produit solide qui représente une combinai- son de l'acétone avec le chlorure métallique. » Ces composés, comme il est facile de le prévoir, sont altérables a 1 air humide, moins cependant que le chlorure métallique qui entre dans leur composition; ils peuvent être conservés dans l'air sec. » Ces combinaisons se forment généralement mieux avec les acétones à l'état naissant qu'avec des produits déjà formés ; ainsi, par exemple, tandis que le benzovlmésitylène dissous dans le sulfure de carbone donne avec le chlorure d'aluminium un produit brun paraissant amorphe, on obtient, au contraire, des cristaux volumineux quand on donne naissance à cette acé- tone par la méthode de MM. Friedel et Crafts, appliquée à basse tempéra- ture, le mésitvlène et le chlorure de benzoyle étant dissous dans le sulfure de carbone. >i Cette remarque nous paraît avoir un intérêt tout spécial : puisque les acétones, en effet, prennent naissance en présence du chlorure d'alumi- nium, et que ce dernier jouit, en outre, dans les conditions indiquées plus haut de la propriété de se combiner avec certaines acétones au fur et à me- sure de leur formation, pour donner des produits solides le plus souvent cristallisés, il devient alors facile d'isoler, parmi ces derniers, celui qui se forme avant les autres, et par suite l'acétone correspondante. » On pourra donc connaître ainsi un grand nombre d'acétones prévues, qui, jusqu'à présent, n'avaient pu être obtenues, sans doute à cause des nombreux cas" d'isomérie qui se présentent lorsqu'on fait agir un chlorure d'acide gras ou aromatique sur un hvdrocarbure aromatique possédant un ou plusieurs noyaux. » Nous citerons seulement, pour exemple, la préparation d'une acétone nouvelle, la benzoylrétène. » On chauffe i molécule àerétène et i molécule de chlorure de benzoyle dissous dans le sulfure de carbone, en ajoutant peu à peu du chlorure d'aluminium. Au bout de trente heures environ d'ébuUition à reflux, la réaction est terminée ; par refroidissement de la liqueur, on obtient des cristaux rouges en abondance. » Ces derniers, détruits par l'eau, donnent une matière organique solide, qui, après dissolution dans la ligroïne, fournit une cristallisation parfaitement homogène. Ces cristaux fondent à ii4° et leur analvse cor- respond à celle d'un benzoylrétène; d'autres isomères possibles sont sans doute dans la liqiuMir, mais nous ne les avons pas isolés jusqu'à présent. ( '379 ) » L'un de nous, à l'aide de la méthode de MM. Friedel et Crafts, mais en passant par l'intermédiaire des nouveaux composés, a obtenu un grand nombre d'acétones nouvelles, toutes bien cristallisées, dont il se réserve l'étude; ces produits ont été préparés en faisant réagir des chlorures d'a- cides gras ou aromatiques sur Vanthracène, \q phénanthrène, Vacénaphtène, \efluorène, le stilbène, le diphényle, le naphtalène, le mésitylène, etc. » Nous nous proposons de rechercher aussi si d'autres sels métalliques hologénés jouissent des mêmes propriétés que les chlorures d'aluminium et de fer, et de voir quels sont parmi les isomères possibles les acétones qui de préférence donnent des combinaisons organométalliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés chlorés des isobulylamincs. Note de M. A. Berg, présentée par M. Friedel. « J'ai obtenu ces dérivés par la même méthode qui m'a permis de pré- parer les composés correspondants des amylamines ('). )) Le dosage du chlore y a été fait également, comme pour ces derniers, au moyen delà soude alcoolique. » Monochlonsobuty lamine Kt.— H . — On traite le chlorhydrate d'iso- \C1 butylamine en solution neutre par une solution neutre d'hypochlorite de soude contenant i molécule de chlore pour i molécule de chlorhydrate. Il se sépare une couche supérieure incolore que l'on décante, que l'on lave à l'eau et que l'on sèche sur le sulfate de soude anhydre. )) C'est un liquide huileux, sensiblement incolore, d'odeur et de saveur extrêmement piquantes. Sa densité à o° est 0,986. Il est très peu stable et se prend en une masse cristalline au bout de quelques heures. Il a cepen- dant une stabilité plus grande que celle du dérivé amylique correspondant, car on peut le porter à l'ébullition sans décomposition immédiate. » Le dosage du chlore a donné le nombre 33,33 au lieu de 33, 02 qu'exige la théorie. » L'acide sulfurique à 25 pour 100 le dédouble en dichloroisobutyla- mine et isobutylamine. M L'acide chlorhydrique dirigé dans une solution éthérée de ce corps (') Comptes rendus, t. CX, p. 863. ( i38o ) donne du chlorhydrate de diisobutylamine et un dégagement de chlore Az-H -4-2HCl = Az-H .HCl + Cl'. \C1 \H ., Cette réaction, qui s'appUque aux autres dérivés chlorés d'ammo- niaques composées ains. qu'au chlorure d'azote, montre bien que dans ces corps le chlore est directement uni à l'azote. ,. Dichloro^sobulylamu.c Az- Cl . - On l'obtient en distillant, suivant \C1 le procédé de Tcherniac, le chlorhydrate d'isobutylamine avec dix fois son poids de chlorure de chaux eu bouillie épaisse. » La dichloroisobulylamine passe dans les premières portions de liquide distillées. .. Le liquide jaunâtre obtenu est lavé avec une solution d hyposuihte de soude pour lui enlever le chlore, puis avec de l'acide sulfurique d'abord à 25 pour loo, ensuite à 5o pour loo, afin de détruire entièrement le dérivé monochloré qui l'accompagne et qui le rend instable. » La dichloroisobutylamine est un liquide jaune d'or, d'une odeur torle, irritante, chlorée. Sa "densité à o° est i.ogS. Elle distille sans altération dans le vide à 37", sous une pression de 24"™. » L'acide chlorhydrique en solution éthérée la transforme, avec déga- gement de chlore, en chlorhydrate d'isobutylamine. ' . C'W « Chlorodiisobutytamine \z — C'B' . — Ou ajoute à une solution neutre \C1 de chlorhvdrate de diisobutylamine une solution également neutre d'hy- pochlorite de soude. La couche surnageante est séparée, lavée à l'hyposul- file de soude, puis à l'acide sulfurique, séchée sur le sulfate de soude an- hydre et distillée dans le vide. » On obtient ainsi un liquide huileux, incolore, d'odeur faible, dés- agréable, dune saveur fade, térébenlhinée et chlorée. Sa densité à 0° est 0,891. Contrairement au dérivé amylique correspondant, il ne se solidifie pas «i — 4o" )) Ce corps se détruit lentement eu laissant déposer des cristaux. Il bout à 61", sous la pression réduite de ig"'", et vers i63°, mais avec dé- composition à la pression ordinaire. ( i38i ) » Le dosage du chlore a donné Cl ^ 22,12 pour 100 au lieu du chiffre théorique 21,71. » L'acide chlorhydrique agit comme sur les autres dérivés en régénérant le chlorhydrate de diisobutylamine. » Action de la soude alcoolique sur la chlorodiisohutylamine ; isobutyliso- C ' H'' butylidènamine Kt.^ p^tts- ~ ^^" traite le dérivé chloré par une solution alcoolique de soude. On abandonne le mélange à froid pendant quelques heures, pendant lesquelles il se dépose du chlorure de sodium, et l'on ter- mine la réaction au réfrigérant ascendant. On distille l'alcool, on traite le résidu par l'eau et on sépare le liquide insoluble. Ce dernier, soumis à la distillation, passe en grande partie entre i3o°et i4o°. La portion i3o°-i35'' est formée en majeure partie d'isobutylisobutylidènamine mélangée d'un peu de diisobutvlamine. La réaction est /^"^^" /C-H^ Az-C'H»+ NaOH = NaCl + H='0 + Az.^ ^,„,. \C1 ^^ " )) Le dosage d'azote donne ii,4*J pour 100, la théorie exigeant 11,02. Ce composé ne donne pas directement la réaction des aldéhydes avec la solution sulfureuse de fuchsine; mais, si on le distille avec un excès d'acide chlorhydrique, il passe à la distillation un mélange d'eau et d'aldéhyde iso- butylique qui donne nettement cette réaction /C*H° /C^H» Az + HCIh- H-0 = Az-H . HCl-hC'H*0. \C*H» \H » Cette base peut être facilement obtenue en mélangeant molécule à molécule l'isobutylamine à l'aldéhyde isobutyrique. Il y a échauffement et séparation d'eau. La couche supérieure étant séchée sur la potasse et dis- tillée fournit la base pure, qui bout à i3o°-i3i° sous 760°"". » Action du cyanure de potassium sur la chlorodiisobuty lamine : diisobu- /■C*H» tylcyanamide Az — C^H'. — Le dérivé chloré en solution alcoolique est \CAz additionné d'une solution aqueuse très concentrée de cyanure de potas- sium et chauffé au réfrigérant ascendant pendant quelques heures. Après avoir chassé l'alcool par distillation, on ajoute de l'eau, on sépare la couche ( i382 ) surnageante et on la lave à l'acide clilorhydrique faible. Le liquide distillé dans le vide passe à i i6°-i 17° et fournit la cyanamide pure. » C'est un liquide huileux, insoluble dans l'eau, ayant une odeur par- ticulière aromatique, et des propriétés basiques très faibles. Il se dissout dans l'acide chlorhydrique concentré, mais est précipité de cette solution par l'addition d'eau. » L'acide chlorhydrique, vers i3o", le décompose en acide carbonique, ammoniaque et diisobutylamine reconnaissable à son oxalate acide presque insoluble dans l'eau. » Cette décomposition vérifie la formule donnée plus haut, qui s'accorde avec l'analyse du corps ('). » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches sur les ptomaïnes dans quelques maladies infectieuses. Note de M. A.-B. Griffiths. « La méthode qui m'a permis d'extraire les ptomaïnes urinaires dans quelques maladies infectieuses a déjà été décrite dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXIIl, p. 656. » I. Morve. — La morve est une maladie infectieuse à un haut degré qui sévit sur les chevaux, les mulets et les ânes. Elle se développe chez l'homme par contagion directe. » MM. Bouchard, Capitan et Charrin ('), et MM. Loeffler et Schiitz ont démontré l'origine bactérienne de cette maladie. Mais les caractères spécifiques ont été, depuis, minutieusement établis dans des travaux de Kitt ('), Weichselbaum (*) et surtout dans un Mémoire de Loeffler (*) où l'on trouvera tous les détails relatifs à la morve expérimentale (°). » J'ai extrait une ptomaïne des urines des morveux. Cette base est une substance blanche, cristalline, soluble dans l'eau, à réaction alcaline. Elle forme un chlorhydrate, un chloroplatinate et un chloraurate cristal- lisés ; elle donne un précipité verdàtre avec l'acide phosphotungstique. (') Travail fait au laboratoire de M. Duvillier (Faculté des Sciences de Marseille). (') Bulletin de l' Académie de Médecine, 1882 (') Jahresbericht de r Manche n Thiesarsneicli., i883-i884. (') Wiener medicinische ll'ochenschri/t, i885. (') Arbeiten aus deni kaiserlichen Gesundheitsanite, i886. («) Voir aussi l'Ouvrage Researches on Micro-Organisms, par A.-B. Griffiths, pp. i5, 258 (Baillière and C', à Londres). ( i383 ) blanc brunâtre avec l'acide phosphomolvbdique, jaune avec l'acide pi- crique. Elle est aussi précipitée par le réactif de Nessler. » Les analyses de cette base ont donné les résultats suivants : I Substance employée oS"", 384 CO^ o6--,8i5 H^O OB'-, 126 Substance employée oS"', Sgo Volume d'azote 3i'^'^, 2 Trouvé. Calculé I. II. C"H'«Az>0'. Carbone 57,88 » .57,82 Hydrogène 3,64 » 3, 18 Azote » 9i22 8»92 Oxygène » » 80,57 » Ces résultats assignent la formule C"H'"Az^O'' à cette ptomaïne. « Cette base est vénéneuse. Une solution de cette ptomaïne (dans l'eau stérilisée), injectée sous la peau d'un lapin, produit un abcès au point d'injection, des nodules spéciaux dans les poumons et la rate, des abcès métastatiques dans divers organes, et finalement la mort. )) Je crois que cette ptomaïne est le véritable poison dans la morve ; le Bacillus mallei produit aussi la même ptomaïne quand il a grandi dans les cultures pures. » II. Pneumonie. — La ptomaïne qu'on extrait des urines des pneu- moniques est une substance blancbe, qui cristallise en aiguilles micro- scopiques solubles dans l'eau, à réaction alcaline. Elle forme un chloro- platinate, un chloraurate et un chlorhydrate; elle donne un précipité blanc avec l'acide phosphotungstique, blanc jaunâtre avec l'acide phospho- molybdique. Le réactif de Nessler donne un précipité brunâtre. » L'acide picrique produit avec cette ptomaïne un précipité jaune, et le picrate ainsi formé est légèrement soluble. » Les analyses de cette base ont donné les résultats suivants : Br / Substance employée o, io34 ' CO^ 0,2643 ( H^O 0,07216 Substance employée o, 1082 Volume d'azote 7"^*^' 7^7 ( i3H4 ) Trouvé. Calculé I. II. C"H"Az'0'. Carbone 69,98 » 7°' '7 Hydrogène 7.77 » ''^° Azote « 8.61 8' '9 Oxygène " " '4.o^ » Ces résultats répondent à la formule C-^;!H-°Az-0'. » Le pouvoir rotatoire spécifique (') pour la raie D est |rtj„= +23°, 5. » Ces deux ptomaïnes ne se rencontrent pas dans les urines normales; elles sont donc bien formées dans l'économie au cours de ces maladies infectieuses. » MINÉRALOGIE. — Sur la dioptasedu Congo français. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Des Cloizeaux. « M. Des Cloizeaux a signalé, en 1862, l'existence de petits cristaux de dioplase parmi les minerais de cuivre, provenant de la rivière du Gabon. Depuis lors, M. Thollon a envoyé au Muséum des échantillons du même minéral, recueillis par lui au Congo français. M. Jannettaz les a briève- ment décrits en 1890, et a signalé, dans l'un d'eux, des cristaux d'argent natif associés à de la calcite. » M. Thollon a bien voulu me confier une série de superbes cristaux qu'il vient de rapporter d'une nouvelle exploration, dans les environs de Brazzaville. » Contrairement aux premiers échantillons, ces cristaux sont d'une fraîcheur parfaite. Ils atteignent parfois 3'='" de plus grande dimension. Leurs formes les plus habituelles sont/)(ioi i), c?' (i 120), (pp = g5°5o' env.). Plus rarement, ils présentent en outre les faces hémièdres irf' [-:: (3 i 42)], presque toujours accompagnées de .^p. [^^(i 232)]. Enfin, j'ai observé rarement les faces i' (o i i 2) et le prisme e- (i o 1 o), qui n'a pas encore été signalé dans cette espèce minérale. » Les faces de la zone verticale sont généralement très striées. Il existe (') La plomaïne fui dissoute dans l'eau. ( i385 ) sans doLile des prismes liodécagonaiix qui ne peuvent pas êlre mesurés avec précision. » La plupart des cristaux sont très allongés suivant l'axe vertical, bien que, dans quelques échantillons, les cristaux soient presque réduits aux faces rhomhoédriques. Les stries et toutes les propriétés de la dio|5tase de ce gisemeut sont celles qui sont bien connues dans les cristaux de l'Ou- ral. La caractéristique de la dioptase du Congo consiste dans la nature po- lysynthétique de ses cristaux. La plupart d'entre eux, en effet, sont cousti- tués par des groupements à axes plus ou moins parallèles d'un nombre considérable d'individus. Leurs sommets à arêtes dentelées font penser à certaius cristaux de quartz du Valais. » Ces cristaux, lorsqu'ils sont allongés suivant l'axe vertical, ont une tendance à constituer des masses flabelliformes. » L'examen des propriétés optiques m'a donné des résultats intéres- sants sur lesquels je reviendrai prochainement. Le minéral présente des groupements intérieurs, identiques à ceux de l'aragonite. Dans les sec- tions perpendiculaires à l'axe vertical, on constate une division en trois secteurs de 120"; la bissectrice aiguë positive est parallèle à l'axe vertical (hi cristal; le plan des axes optiques est parallèle à la grande diagonale de chaque secteur. L'écartement des axes est variable; il atteint (2E) 2:5°. Bien que les secteurs aient souvent des contours nets, on obserAe par places de nombreux enchevêtrements irréguliers. J'ai pu obtenir sur uu prisme qui m'a été taillé par M. Werlein les indices suivants (lumière du sodium) : w= 1,644. a = 1,697. » Les cristaux sont le plus souvent vert émeraude et transparents. Quelques-uns, seulement translucides, sont vert malachite. Enfin il existe des variétés d'un vert presque noir, rappelant la couleur de l'atacamite d'Australie. Le polychroïsme est extrêmement net. » D'après les indications qu'a bien voulu me donner M. ThoUon, la dioptase se trouve dans deux gisements distincts aux environs de Min- douli (a deux heures de marche à l'est de Comba, sur la route de Brazza- ville). Le premier gisement, qui a fourni les échantillons décrits par M. Jannettaz, se trouve sur la rive gauche d'un petit ruisseau dans lequel la plupart des échantillons ont été recueillis. Ils proviennent d'exploita- tions des indigènes qui en retirent de la cuprite, de ïazurile et de la mala- chite qui leur servent à la fabrication du cuivre. On y reucontre, en outre, C. p.., 1892, 1" Semestre. (T. C\1V, ^'■ 23.) 17° ( l'M^e ) un peu (Ir giilciip et de clirvsoeolle. (^)nant à l.i calcite et à l'argent natif, ce sont des minéraux de formation postérieure à la dioptase. » Le deuxième gisement d'où proviennent les échantillons, riches en faces, que j'ai étudiés se trouve au nord du village de Miadouli, à environ 450"" d'altitude. » La constitution géologique de la région n'a pu être précisée. Il y existerait des îlots de calcaires, non fossilifères, à stratification horizon- tale, dont les relations avec les filons quartzeux n'ont pu être établies par M. Thollon. >. Dans les deux gisements, la dioptase se trouve en blocs isolés au mi- lieu d'une argile ferrugineuse rouge, avec des blocs de quartz provenant de la démolition des filons quartzeux. La dioptase imprègne le quartz, y forme des filonnets, ou tapisse les fentes de fragments de calcaire; elle est souvent recouverte par des cristaux bipyramidés de quartz de nouvelle génération et plus rarement par de petits cubes à& fluorine jaune. » La dioptase existe également dans les mines de cuivre de Boukou Shongho, à trois journées sud-ouest de Mindouli. M. Thollon a vu, entre les mains d'un a^ '<' ,es coq»es »"' „, ,nc.e" ele^ ,,, i'^6""'"':L portes t.,tes ^ '^:;^^,'j,„u,sa„.le;P-^:,, c.eragas pa. ées lie "'" inocnlès avee dej^^_ _^ ^^^ ^^ ^ ,5^. oca^és avee de ^— '-;^ ,o ,., p. 85^- -^^ ,^„ rendue' -* ^' (^1) Contp'^' '*^ ( i39o ) de tuberculose humaine. Sur quatre chiens inoculés de tuberculose hu- maine le ,') décembre i^iyi, les deux témoins sont morts le 27 décembre, soit avec luic survie de 22 jours, tandis que les deux chiens inoculés an- térieurement avec de la tuberculose aviaire étaient vivants le 19 avril. Ces deux chiens vaccinés, qui avaient reçu exactement la même dose de tuberculose humaine que les deux chiens témoins, étaient ce jour-là en bonne santé. Alors nous en sacrifiâmes un qui, malgré un bon état de santé générale, avait une périarthrite fongueuse des deux articulations du poignet et une arthrite de l'articulation coxo-fémorale. A l'autopsie, nous constatâmes des lésions tuberculeuses du poumon en voie de régression par sclérose fibreuse. L'autre chien est encore vivant aujourd hui et en parfait état de santé, gagnant 3''^ de poids six mois après l'inoculation de tuberculose humaine. » Cette expérience, très nette, avait le grave défaut de porter sur un trop petit nombre de sujets. Nous l'avons donc répétée sur un grand nombre de chiens, et nous sommes heureux de pouvoir dire qu'elle a par- faitement réussi. » Le 14 avril, nous inoculons avec de la tuberculose humaine 8 chiens; 4 témoins et 4 chiens vaccinés antérieurement par trois inoculations suc- cessives de tuberculose aviaire. La culture tuberculeuse, datant de 45 jours, fut injectée dans la veine saphène, à la dose de 1'='= de culture. » Les 4 témoins sont tous morts, avec une survie de 18, 21, 3o et 45 jours. » Les 4 vaccinés sont vivants et en parfaite santé, comme l'indique le Tableau sui\ant : Poids Poids Poids ]ioiir loo • Cliien>. le 1/, avril. le 3 juin. le 3 juin. N" 1. Giiiron io,5oo io,°75o 102 N<'2. Terrier ii,5oo i2,3oo 106 N° 3. Cliien de chasse i3,ooo i5,ooo 11. 5 N" i. Barbet i4,ooo i6,3oo 116 Mo\. . . 1 10 » En réalité, le nombre des chiens vaccinés et ayant résiste est plus grand encore; car, ce même jour, nous inoculâmes 3 autres chiens ayant reçu de la tuberculose aviaire, soit dans le péritoine, soit dans la saphène, mais une seule fois, et ces chiens ont survécu, présentant le 3 juin les Poids Poids Poids pour ino 1-i jvi-il. le 3 juin . le 3 juin kg io,4oo 10,000 9« I 5 , ooo i3,3oo 89 I y , 3oo I 0 , 5oo 84 ( ''^D- ) poids suivants : Chieus. i\" 0. Mâtin 10 N" 6. Chienne de chasse. . N" 7. Terrier Moy 90 Moy. généi'. ... 101 » A ces sept chiens, nous devons ajouter les deux chiens de l'expérience déjà publiée, ce qui nous donne le total de neuf chiens vaccinés ayant sur- vécu tous les neuf. n Le nombre réel des témoins est aussi plus considérable que celui que nous venons de donner. En effet, dans la première expérience du 5 dé- cembre, dans une autre faite le 10 janvier, et dans la troisième faite le i4 avril, nous avons inoculé avec de la tuberculose humaine 21 chiens non vaccinés. Sur ces 21 chiens, il v a eu dix témoins et onze chiens traités, postérieurement à l'inocidation, par diflérents procédés thérapeutiques. Ces procédés thérapeutiques ont été, il faut bien le reconnaître, absolu- ment inefficaces; mais nous pouvons admettre qu'ils n'ont pas hâté la ma- ladie. En effet, tous les phénomènes sont restés les mômes chez les chiens témoins et chez les chiens traités, comme l'indique le Tableau suivant. Chiens lénioins. Poids Poids Poids final Survie N"". initial. final. pour 100. en jours. 1 . Boule II ,000 ? ? 22 2. Terrier 14,000 ? ? 22 3. Ganiclie io,goo S, 600 78 i5 4. Boule 8,4oo 7,3oo 87 3o 5. Mâtin ro,20o 6,900 67 5o 6. Chienne terrier. 10,600 7,3oo 69 19 7. Terrier 5, 000 5, 000 100 18 8. Chienne boule. . 2o,4oo ii,5oo 56 45 9. Terrier 9,3oo 6,200 68 3o 10. Boule i4,5oo 9,600 64 21 Moyenne 74 27 ( 1^92 ) Chiens traités. Poids Poids Poids fin.,1 Survie ^.... initial. linal. pour loo. en jours. 11. Terrier 8, loo 7,000 86 % 12. Caniche 10,200 7,800 79 ^^ 13. Mâtin 10,000 6,800 68 54 14. Griffon 8,000 7,000 88 i^ 15. Roquet 7,000 .5, 100 73 17 16. Terrier 10,000 6,800 78 27 17. Terrier 8,100 .5,4oo 67 33 18. Terrier 8,3oo 7,000 84 i4 19. Griffon 9,400 7,800 83 3o 20. Chienne griffon. 4i000 3,5oo 87 23 21. Caniche 15,700 io,4oo 66 26 Moyenne 77 Moyenne générale. . . 70 29 M Ainsi, la moyenne générale nous donne une durée moyenne de vingt- neuf jours, soit, en chiffres ronds, quatre semaines, pour durée de révo- lution de la tuberculose humaine chez le chien, avec une perte de poids de 25 |)our 100. » Si l'on compare cette évolution /a/a/e (sans une seule exception) et rapide à la marche de la maladie chez les chiens vaccinés, on voit que la démonstration de la vaccination tuberculeuse sur le chien est désormais complètement faite et avec toute la rigueur suffisante. Sur 21 non-vaccinés, 21 morts; sur 9 vaccinés, 9 survies. )< Certes, il y a loin de là à une application quelconque à la pathologie humaine; il est cependant possible que cette vaccination tuberculeuse, démontrée maintenant au moins sur le chien, j)uisse diriger les médecins dans le sens d'une prophylaxie et même d'une thérapeutique efficaces. » M. J. MrtKi.v adresse une Note sur un procédé de mesure de l'intensité des courants d'induction en thérapeutique. (Extrait.) « Les courants induits employés en thérapeutique se succèdent en sens inverse et agitent simplement les appareils de mesure ou les laissent complètement indifférents. ( '^'^ ) » En intercalant dans le circnit induit de l'appareil d'induclion un organe électromagnétique spécial, sorte de relais dont réiectro-aimant est animé par le courant d'une pile accessoire traversant le trembleur, on arrive à recueillir séparément chacun des deux courants produits à chaque mouvement du trembleur; ces courants se succèdent alors dans le même sens et agissent normalement sur les instruments de mesure. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à f) heures et demie. .1. B. BULLETIN ItlKLIOGRAPHIQUIi:. Ot!VR\GF,S niîÇl'S DA>'S LA SÉANCE DU 9 MAI iSgî». Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire, publiée sous la direction de M. Lé.vuté : Maladies des t'oies urinaires, par Jîazy. Paris, G. Masson ; Gauthier-Villars et fds; in-8°. Délire chronique, par les D" Magnan et Sérieux. G. Masson; Gauthier- Villars et fils; in-8°. Maladies des organes respiratoires, par le D'' Faisans. Paris, G. Masson; Gauthier-Villars et Tils; in-8'^'. Air comprimé ou raréfié, par A . Gouilly. Gauthier-Villars et fils ; G. Mas- son; in-8°. Distribution de l' Électricité. Installations isolées, par R. V. Picou. Gauthier- Villars et fils; G. Masson; in-8". Résistance des Matériaux, par Duquesnay. Gauthier-Villars et fils; G. Masson ; iii-8". Etude calorimétrique de la machine à vapeur, par Dwelshauvers-Dery. Gauthier-Villars et fils; G. Masson; in-8°. Tiroirs et distributeurs de vapeur, par Madamet. Gauthier-Villars et fils; G. Masson; in-8°. C. R., i8()2, I" Scnicxtre. (T. CMV, N° 23.) 179 ( i39l ) Technique ft'rlectrophYsiohgie, par G. Weiss. G. Massoti; Gauthier- Villarsel fils; in-8". Analyse des vins, par le D'' Magnier de la Source. Gauthier- Villars et fils; G. Masson; in-8". Technique hactériologique, par Wurtz. G. ]Masson; Gauthier- Villars et fils; in-8°. Gynécologie, sémèiologie génitale, par A. Auvard. G. Masson; Gauthier- Viilarsetfils; in-8". Théorie du navire, par J. Pollarp et A. Dudebout. Tome III : Dynomique du navire : mouvement de roulis sur houle, mouvement recldigne horizontal direct (résistance des carènes). Paris, Gauthier-Villars et fils, 1H92 ; gr. in-S". Les tumeurs de la vessie, par I. Albaran. Paris, Steinheil, 1892; in-./i°. (Présenté par M. Ranvier.) Annuaire de la Marine pour 1892. Paris, Berger-Levraiilt, 189a; in-4°. Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Rouen, pendant /'année 1890- 1891 . Rouen, E. Cagniard, 1892; gr. in-8". Cinquantième anniversaire de la fondation de V Académie royale de Médecine de Belgique. Rapports sur les travaux de l' Académie pour la période 1 866-1 891 . Bruxelles, 1891; in-4°. Archives du musée Teyler; série II, vol. IH. 7" Partie. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; in-4". Icônes fungorum ad usum syltoges Saccardianœ adcommodatœ, auctore A. N. Berlese; fasciculusll : Sphœriaceœ phœophragmiœ (contin. et finis). Patavii, Typis Seminarii, 1892; gr. in-4" avec planches. Observations made at the magnetical and rneteorological Ohsen'atorv at Batavia, vol. XIll, 1890. Batavia, i89i;in-f°. OUVHAGKS REÇUS DANS I.A SÉAN'CE Di; l6 MAI 1S92. Dispensaire Furtado-Heine. — Statistique médicale, 1891. Paris, Chaix, 1892; fasc. in-4''. (Présenté par M. le baron Larrey.) Traitement des maladies de la peau, etc., etc., par le D"" L. Brocq. Paris Octave Doiu; i vol. gr. in-8". (Présenté par M. de Lacaze-Duthiers.) (Renvoyé au concours des prix de Médecine et de Chirurgie.) Sur le choléra, par M. Monod. (Présenté par M. Bouchard et renvové au concours du prix Bréant.) ( i395 ) Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 4* série, t. II. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1891; i vol. gr. io-S". Les voyages autour du monde. Conférence faite par M. Jacques Léotard. Marseille, Barlatier et Barthelet, 1892; br. in-8". Description des fossiles de la France. — Livre 26 : Terrains tertiaires. Éocéne, échinides. T. II, par M. Cotte au. Paris, G. Masson, 1892; i fasc. in-8° avec Planches. Vegetable parasitical diseuses of the ski n , by D'Danielssen. Bergen, 1892; I fasc. gr. in-f° avec Planches. Calalogo di manoscritti ora posseduti da D. Baldassare Boncompagni, compilato daENnico Narducci. Seconda edizione. Roma, E. Fisiche, 1892; in-4°. Observations pluvioméliiques et thermnméu iques faites dans le département de la Gironde, de juin 1890 à mai 1891. Note de M. G. Rayet. Bordeaux, Gounouilhou, i8gi; br. in-8". Minutes of proceedings of the institution of civil engineers; with other selected and abstracted Papers; vol. (;VII. London, 1892; i vol. gr. in-8°. Bibliothèque géologique de ta Russie, 1890, composée sous la rédaction de S. NIKITI^', S'-Pétersbourg, Eggers et C'*, 1891 ; in-8''. Carte géologique générale de la Russie, feuille 126 : Perm-Solikamsk. Notes explicatives à la Carte géologique, par A. Rrasnopolski. S'-Pétersbourg, Eggers et C"', 1891 ; fasc. gr. in-4''. Mémoires de V Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, t. XXXVIII, n" 7 : Die Abbildungen der Nordischen Seekah, etc., etc., von EuG. Buechner. S'-Pétersbourg, 1891, Eggers et C'"^; fasc. gr. in-Zi". Mémoires de l' Académie impériale des Sciences de S'- Pélersbourg. VIP série. T. XXXIX : Faune ornithologique de la Sibérie orientale, par le D'' L. Tacza- NowsKi; i""" Partie. S'-Pétersbourg, 1891, Eggers et C'^; i vol. gr. in-Zj". Repertorium fur Météorologie, herausgegeben von der Kaiserlichen .4ka- demie der Wissenschajten, redigirt von D' Heinrich Wild. S'-Pétersbour£f, 1891, Eggers et C'^; 1 vol. gr. in-4°. Annalen der physikalischen Central-Observatoriums , heraasgegehen von H. Wild. Jalirgang 1890. S'-Pétersbourg, T89T; t vol. in-4''. Ouvrages reçus pans la séance bu aS waî 1892. Le caoutchouc et la gutta-percha, par E. C^hapel. Paris, Marchai et Billard, 1892; I vol. in-4''. (Présenté par M. Schiilzenberger.) ( '396 ) Curso de analyse infinitésimal, por K. Gomes Teixeir.v. Calculo intégral, I « et 2* Parties! Calculo différenciai. Porto, 1 890 ; 3 vol. gr. in-8°. (Présentés par INI. Ilcrniite.) Exposition universelle internationale de 1 889 à Paris. — Rapports du .Jury international publiés sous la direction de M. Alfred Picard. — Groupe VI : Outillage et procédés des industries mécaniques. Electricité {3^ Partie). Classes 60 à 63. Paris, Imprimerie nationale, 1892; i vol. m-!^. Bergens Muséums aarsheretningfor 1890. Bergen, J. Griegs Bogtrykken, 1891; gr. in-8". Ear-moadnr themuuntain nj the assembly. a séries of archœological studies, driejlyfrom the sland-point of thecuneiform inscriptions, by Rev. O.-D. Mil- ler, D. D. North Adams, Mass., 1892; 1 vol. gr. in-8°. Die accessorischen Geschlechtsdrïisen der Saugethicre, von D'' I. Th. Oude- MANS. Haarleni, de erven Loosjes, 1892; in-4°- Ueber den segemràrti'ren Zustand der Actinometrie eine kritische Studie, von O. Chwolson. S'-Pclersbourg, 1892; br. in-4°. Die Triangulation von Java ausgefiihrt vom Personal des geographischen Dienstes in Niederldndisch Ost-Indien. Haag, Martinus Nijhoff, 1 89 1 ; gr. in-4". K 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 juin I«92.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOiXS DFiS MRMItllES KT DES COIUtESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. H. PoiNCARÊ. — Sur l'applicalion île la méthode de M. Lindstedl au problème des trois corps t3o5 M. Emile Picahd. — Sur une classe de fonc- tions analytiques d'une variable dépendant de deux constantes réelles arbitraires.... i.3io MM. Arm. Gautier et L. Landi. — Sur les produits de la vie résiduelle des tissus, en particulier du tissu musculaire séparé de l'être vivant i3i2 M. Bkown-Sequard. - Effets produits sur Pages, de nombreux états morbides par des injec- tions sous-cutanées d'un extrait liquide retiré des testicules i3i8 M. E.-H. Amagat. — Sur la densité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs saturées et sur les constantes du point critique de l'acide carbonique i3a2 M. A. Haller — Sur de nouveaux modes de formation de certaines imides substi- tuées i326 IVOMlîVATIOIVS. M. SoPHUS Lie est nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, en rempla- cement de M. Kroiiecier. roog RAPPORTS. MM. CiiAiicoT et Dahuuux. - la Commission chargée de Rapports de l'examen liu calculateur Iiunidi iSay MEMOllîES PRESEi\TES. M. J. Gaube adresse un Mémoire ayant pour litre : « Du sol animal » i338 M. Ferret adresse un Mémoire sur l'élio- logie, la prophylaxie et le traitement mé- dical (le la cataracte corticale commune.. i339 COUUESPOrVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Ouvrage de .M. flichard Enatd, i339 .M. CocuLESGO. — Sur la stabilité du mouve- ment dans un cas particulier du problème des trois corps '339 M. Tacciiini. — Observations solaires du pre- mier trimestre de l'année i8i)> i3'|2 M. Paul Serret. — Sur une propriété com- mune à trois groupes de deux polygones, inscrits, circonscrits ou conjugués à une conique i3^3 M. Paul Painleve. — Sur les groupes dis- continus de substitutions non linéaires à une variable i3'|5 M. Delauney. — De l'accélération de la mor- talité en France i3'|S M. Alphonse Berget. — Méthode optique pour déterminer la conductibilité ther- mique des baiTCS métalliques i.> )o M. El). Jannettaz. — Sur la propagation de la chaleur dans les corps cristallisés i3.')l'. M. H. Abraham. — Sur une nouvelle déter- mination du rapport t' entré les unités C.G.S électromagnétiques et électrosta- tiques i33.5 M. J. RiBAN. - Sur les azotates basiques de zinc i357 M. E. Pechard. - Sur les permolybdales. i3.58 M. A. DuBoiN. — Sur la reproduction delà leucite i.36i M. P. Parmentier. — Contributions à l'étude des eaux minérales. Conservation de ces eaux i363 M. Gaston Iîouvier. — De la fixation de l'iode par l'amidon i36() M. G. HiNRiCHS. — Détermination mécani- que des points d'ébullilion des alcools et des acides 1367 M. DE FoRCRAND. — Préparation et chaleur de formation de la résorcine et de l'hy- droquinone monosodées 1370 M. G. Massol. — Étude thermique des acides bibasiques organiques, .\cides méthyl- ma Ionique et méthyl-succinique. Influence de l'isomérie 1370 M. P. Petit. — Sur un produit d'oxydation de l'amidon iSnS MM. E. Louise et Perrier. — Combinaisons organo-mélalliques des acétones aromati- ques 1377 M. A. liERG. — Sur les dérivés chlorés des I\" 23. SllITE HK LA 'lABLK DES ARTICLKS. Paucs. ! ^'^^^^■. iïiiihiilylainines 1379 graphie i.isfi M. ,\.-IS. (iniKiiTiis. — Hcclierchcs sur les ' M. L. Tkabli. — Sur un parasite des sau- plomaVncs dans quelques maladies infec- lerellcs '■^'^9 lieusçs i.iS . MM. J. Hkkicourt el Ch. Uichet. — La vac- M. A. Lackiux. — Sur la dioplasedu Congo cinalion tuberculeuse chez le chien.... ii**i| français i.'iS'i ^ .M. J. MoiiiN adresse une .Note sur un pro -M. H. Vlvi.lank.s. — Recherches sur la fil- cédé de mesure de l'inlensilé des muranls iratioii de l'eau par les Mollusques et ap- d'induction en thérapeutique i.^gj plicalinns à l'Ostréiculture el à rdcé.iiin. Bfi.i.KTiN Bim.ioGUVPiiiyiJic 1 ^!)' PARIS. - IMPRIMEHIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augosiins, iS. Ô0^_ |lement. ai Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurMémoires nar MM Ipq «^orri.,;,». •. i . •• j i déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance. av>t 5 . AutremLt fa pr^sentat.nn Jr/ ^ "" , ''""■ . nunciueui la présentation sera remise a la séance suivam COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 13 JUIN 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEHOIKES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDaNTS DE L'AGADÊMiE. BOTANIQUE. — Nouvelle contribution à l'histoire de In Truffe ('): Tirmania Cambonii ; Terfàs du Sud algérien; par M. A. Chatis. u La question de la Truffe, qui jusqu'à ces derniers temps était d'un intérêt essentiellement français, quelque peu italien, ou même espagnol, a pris une importance nouvelle et inattendue, par la découverte de nou- velles espèces de Truffes dans l'Afrique du Nord, où on les connaît habi- tuellement sous le nom de Terfàs: dans l'Asie occidentale, où elles sont appelées Kamë. » Aux espèces de Terfàs déjà connues, il faut en ajouter une nouvelle, qui m'a été adressée de Biskra fui janvier dernier, par mon zélé correspon- (') Voir Comptes rendus, t. CX, CXI, CXII, CXIII, CXIV. G. K., 1893, I" Semestre. (T. CXIV, N° 24.) I^« ( '398 ) dant Ben-Hafl/.. Kllè' avait été récoltée dafts le sdd ei sè t^ou^ait en mé- lange avec le Teifezla Clàveryi, Kamé de Damas retrouvé en Algérie au delà de Tougoiirt. » Le nouveau Terfàs n'est pas: uh tirfezia, que caractérisent des spores arrondies ou échinulées ou alvéolées, mais un Tirmania, genre que j'ai formé sur le Tirmania africana (dont les tubercules, desséchés par les Arabes pour leurs approvisionnements, m'avaient été eiivoyés par M. Ben- Hafiz, dès 1890), que caractérisent nettement ses spores elliptiques et lisses, savoir sans papilles ni alvéoles. » Je propose de désigner le nouveau Tirmania sous le nom de Tirmania Cambonii, en souvenir des sympathies que le Gouverneur général actuel a manifestées à la Société Botanique de France, dans la session qu'elle vient de tenir en Algérie. » Le Tirmania Cambonii se rapproche du Tirmania africana par son gros volume et sa couleur blanche, persistante même après la dessiccation, et aussi par ceci, qu'aux approches de la matur-ation il est à peu près ap- pliqué sur le sol, dans lequel il reste engagé seulement par sa base ou pied. Il en diffère : » a. Par la chair, non uniformément blanchâtre, mais nettement mar- brée d'une arborisation, composée de veines ramifiées se détachant suc- cessivement, comme d'un tronc qui a sa base dans le pied même du tubercule, et plus blanches que la masse des tissus; » b. Par les sporanges el les spores plus grands, les premiers mesurant un diamètre moyen de 0°"", 120 au lieu de o'"™,8o à o^^.go; les secondes ayant o""",o22 à o°>"',o23 de long sur o""",oi7 ^' o"'™,oi8 de large, au lieu deo""°,oï8à o'°°',o20 sur o""",oi3 à o"'",oi5. ). Le contenu oléagineux des spores est aussi plus abondant, au moins dans le jeune âge, chez le Tirmania Cambonii que dans le T. africana. » Il y aurait encore, comme caractère différenciel, l'époque de matura- tion, si le Tirmania africana eût répondu, comme on pouvait le conjectu- rer, au gros Terfàs blanc d'automne, dont l'existence iii'avait été signalée par le général île La Roque, commandant du cercle de Batna ; mais ce èa- ractere ne peut être compté, attendu que je viens de voir (18 avril) à Biskra des tubercules //aw du Tirmania africana apportés par des Arabes. » L'Algérie compte donc aujourd'hui, eu outre du Tirfezia Leonis, seule espèce connue avant mes recherches, les Tirfàs sui\ants : Tirfezia Bàu- dieri, Tirfezia Clàveryi (aussi do Damas), Tirmania africana, Tirmania Cambonii. Dans l'Asie occideritale se trouvent : à Sravi-tie, le Tirfezia Leonis, ( i399 ) plus commun là qu'en Algérie; à Damas, avec le Tirfezia Boudieri, variété arabica, le Tirfezia Claveryi, retrouvé en Algérie ; à Alep, les Tirfezia Uajizi et Metaxasf, non encore observés en Afrique. » A noter le fait suivant, qu'il m'a été donné d'observer sur le Tirmama Cambonii et le Tirfezia Claveryi venant d'être arrachés du sol, et qui sans nul doute est assez général chez les Terfàs. » Une certaine quantité de terre, pouvant former une agglomération de la grosseur du poing, est adhérente à la base du tubercule, retenue par des filaments mycéliens, et toujours plus humide que le sol ambiant. Sans nul doute, cette agglomération correspond à la chemise ou couche de terre fine et se maintenant fraîche, qui s'attache à toute la surface de nos Truffes, et elle a, comme celle-ci, un rôle important pour la nutrition du tubercule. C'est cette couche qui, reconnue et analysée par Gueymard sur des Truffes de Dauphiné et de Provence, fut trouvée privée d'une portion de la chaux du sol voisin. » TI^ÉRAPEUTIQUE. — Des injections sous-cutanées ou intra-veineuses d'ex- traits liquides de nombre d'organes, comme méthode thérapeutique; par MM. Bhowx-Séquard et d'Arsoxval. « Nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie les principaux résultats d'expériences physiologiques et de faits cliniques, qui nous ont conduits à établir une méthode de tjiérapeutique nouvelle, celle des injec- tions sous-cutanées ou intra-veineuses d'extraits liquides de divers or- ganes. » Cette méthode a pour objet de donner au sang, à l'aide de ces injec- tions, des principes qui lui manquent par suite de l'absence d'action de glandes ou d'autres organes. Déjà, en 18G9, l'un de nous, dans un Cours à la Faculté de Médecine de Paris, avait émis l'idée que toutes les glandes, celles qui ont des cpnduits excréteurs comnje celles qui n'en ont pas, 4on- nent au sang des principes utdes, sinon essentiels, dont l'absence se fait sentir quand elles ont été extirpées ou détruites par une maladie ('). (') Dans l'une des premières publications de l'un de nous (M. Brown-Séquard) sur les injections de liquide testiculaire (Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 421-422, juin 1889), il disait que les glandes à conduit excréteur, connme les glandes dites sanguines, ont une sécrétion interne. Parlant des inflammations ou ( i4oo ) Étendant celte notion, nous avons pensé que les organes non glandulaires et que les diverses parties élémentaires distinctes dans l'organisme animal sont, comme les glandes, des foyers de production de quelque chose d'utile, soit pour tl'aulres parties, soit pour l'être tout entier. Nous avons ainsi été conduits à proposer d'employer, chez l'homme, en injections sous-cutanées, des liquides extraits de l'organe dont les actions sont alté- rées ou manquent plus ou moins complètement et pris chez des anmiaux en bonne santé. » Pour que celte méthode thérapeutique pût entrer dans la pratique, il est évident qu'il fallait, avant tout, sassurer que les injections sous-cutanées ou intra-veineuses d'extraits liquides des divers organes ne peuvent être faites .sans danger. A l'époque oii nous avons commencé nos recherches, les faits connus semblaient montrer que nombre de ces extraits liquides causent la mort. Nos propres expériences, avec des extraits de poumons, de foie, de rein, de capsules surrénales, de rate, de muscles, de cerveau et d'autres parties encore, avaient, d'abord, presque toujours montré que la mort a lieu après des injections non seulement dans les veines, mais aussi sous la peau. Deux organes seulement avaient toujours fait excep- tion : les testicules et les ovaires. L'injection sous-cutanée même de cjuantités énormes d'extraits liquides de ces derniers organes n'a jamais causé la mort, bien que le nombre de nos expériences ait été extrême- ment considérable. M Des expériences faites par Wooldridge, Kwald, Langendoriï, Fao et l'ellacani et aussi par M. Bouchard et, plus taril, par son élève, M. Roger, avaient aussi montré combien peuvent être dangereuses des injections d'uuties maladies du rein, il concluait que les phénomènes urémiques dépendent non seulement de l'insuflisance de l'élimination de certains principes, mais aussi de trois causes, qui sont : i" l'insuffisance ou l'absence d'une modification chimique du sang qu'exerce le rein normal; 2° l'existence de changements chimiques morbides du sang remplaçant la sécrétion interne normale; 3" des influences provenant de l'irritation des nerfs du rein. Depuis lors, l'un de nous à Paris, l'autre à Nice ont, chacun de son côté, fait des expériences qui démontrent que le rein a une sécrétion interne d'une grande utilité. Chez des lapins et des cobayes ayant eu les deux reins enlevés, dont quelques-uns ont reçu des injections sous-cutanées de suc dilué des reins, nous avons trouvé que la survie était d'un à deux jours de plus pour ces derniers que pour ceux qui n'avaient pas eu d'injections. De plus, les phénomènes urémiques ont tardé h se montrer chez ceux qui ont eu une survie plus grande, grâce à l'injection du suc rénal dilué. Nous poursuivons ces recherches et nous en ferons l'objet d'une Commu- nication spéciale à l'Académie.' ( i4oi ) intra-veineuses ou sous-cutanées d'extraits liquides de nombre d'organes. » Le danger, dans quelques-uns des cas, a été dû à l'eau employée. L'eau de Seine, en particulier, si elle n'a pas été bouillie, est quelquefois meurtrière, même en quantité peu considérable, lorsqu'on l'injecte sous la peau. Mais, en suivant toutes les règles de l'asepsie et faisant usage d'eau bouillie, le danger est souvent très grand encore si l'on se sert du filtre en papier. Avec de bons filtres de cette espèce, cependant, nous avons, le plus souvent, pu injecler impunément sous la peau des extraits liquides de presque tous les organes, et surtout de ceux qui peuvent être le plus utiles en thérapeutique. En employant ce mode de filtration, nous avons pu injecter dans les veines sans causer la mort des quantités quelquefois très grandes de liquides retirés du pancréas et de quelques antres organes. Il était admis cependant que ces liquides déterminaient toujours la mort par la coagulation du sang, ce qui était une erreur, car les animaux qui sont morts après nos injections ont survécu beaucoup trop longtemps pour que des formations emboliques aient pu les tuer. Quoi qu'il en soit, la filtration est un point tellement important qu'aujourd'hui nous pouvons déclarer qu'en nous servant de l'ajjpareil à stérilisation par l'acide carbo- nique à haute pression, avec le filtre en alumine qui porte le nom de l'un de nous (M. d'Arsonval), tous les extraits liquides essayés jusqu'ici ont pu être injectés, sans danger, dans le sang. Nous continuons cette recherche et nous en ferons l'objet d'une Communication spéciale à l'Académie. » Les extraits liquides de toutes les glandes, ceux des centres nerveux, des muscles, de nombre d'autres parties, sortant de cet appareil, ont pu être injectés sans aucun mauvais effet sous la peau de lapins et de co- bayes. Ce point est absolument hors de question, même dans les cas où des injections de quantités d'extraits liquides, de vingt à trente fois plus considérables que celles qu'il faudrait injecter chez l'homme, ont été employées. » On peut donc, sans crauite aucune, employer en injections sous-cuta- nées chez l'homme tous les liquides organiques, dont la physiologie ou la clinique peuvent montrer l'utilité. Nous en savons déjà assez, quant aux injections intra-veineuses, pour dire qu'il nous semble certain que nous pourrons bientôt déclarer qu'elles sont aussi d'une innocuité absolue; mais nous préférons attendre un peu pour faire cette affirmation. » Quant aux extraits liquides à employer, nous bornerons notre dé- monstration d'aujourd'hui a l'étude des liquides de la glande thyroïde et des capsules surrénales. ( l/|OC» ) » Les arguments sont maintenant surabondants qui établissent que les glandes ont toutes une sécrétion interne par laquelle elles donnent quelque chose d'utile ou d'essentiel à l'organisme, et que l'on peut, quand cette sécrétion fait défaut, la remplacer par des injections de sucs dilués, retirés d'organes similaires pris chez les animaux sains. Ladémonstratipn est absolument complète quant aux testicules et aux ovaires; mais, Jaien qu'il ne puisse y avoir de doutes à cet égard, nous n'en voyons pas moins assez souvent, beaucoup trop souvent, hélas I des femmes chez lesquelles les ovaires sont altérés ou ont été extirpés, et dont la santé physique et morale est profondément troublée, alors qu'il serait si facile, en général, à l'aide d'injections sous-cutanées de suc d'ovaire dilué, de leur donner ce qui leur manque et de rétablir ainsi l'état normal! » La preuve de l'importance des injections sous-cutanées du suc dilué d'un organe, pris chez un animal sain, dans les cas où celui-ci est altéré ou manque chez l'homme, est donnée, aujourd'hui, en ce qui concerne la glande thvroïde, d'une manière aussi complète qu'à l'égard des glandes sexuelles. Un médecin italien, M. G. Vassale, conduit par les mêmes idées générales qui avaient été exposées par l'un de nous au sujet de toutes les glandes, un an auparavant, a eu le mérite de faire les premières injections sous-cutanées ou intra-veineuses d'un liquide extrait de la thyroïde. De- puis lors, M. Glev, qui a eu un prix de l'Académie pour ses belles re- cherches sur cette glande, a rapporté des faits ayant une importance capi- tale sur le point qui nous occupe. On sait qu'après l'ablation de la glande thyroïde chez les chiens, un état morbide très complexe se montre rapi- dement et que la mort arrive bientôt. Or si, comme l'a vu M. Gley, après avoir constaté, sur un chien privé de thyroïde, des symptômes très graves annonçant une mort prochaine, on fait une injection intra-veineuse d'un extrait très dilué de glande thyroïde (de chien ou de mouton), on voit dis- paraître, déjà au bout de quelques minutes, plusieurs des manifestations morbides. Les accès convulsifs diminuent d'intensité et bientôt cessent complètement, la respiration reprend son rythme ordinaire, l'animal se relève et bientôt marche bien. En d'autres termes, il revient promptement à l'état normal. La démonstration est donc claire : ce que la glande don- nait au sang, et que l'animal ne recevait plus depuis l'ablation, est fourni par l'injection et la santé revient, » Des médecins anglais, guidés sans doute (bien qu'ils ne le disent pas) par la doctrine émise depuis trois ans par l'un de nous, ont fait chez l'homme, avec succès, des injections sous-cutanées de suc dilué de la thy- C i4o3 ) roïde pour combattre une des plus affreuses maladies que nous con- naissions, le myxœdème, affection causée par la perte des fonctions de la thyroïde. L'un de ces médecins, M. Murray , après avoir préparé, en suivant à peu près les règles que nous avions données, un extrait aqueux et glycé- rine de thyroïde de mouton, a obtenu des effets favorables extrêmement remarquables dans un cas très avancé de myxœdème. Un autre, M. Beatty, rapporte que dans l'espace d'une semaine il a obtenu, par des injections d'extrait aqueux de thyroïde de mouton, une amélioration considérable dans l'état d'une femme atteinte de myxœdème. Peu de temps après, la gué- rison était k bien peu près complète. » L'un de nous a vu avant-hier, à l'hôpital de la Charité, deux malades qui y étaient entrées pour être traitées de myxœdème et dont l'état s'est amélioré à tel point, dans l'espace de dix jours, qu'il ne reste plus que des vestiges de la maladie. C'est dans le service de notre confrère M. Bouchard et sur sa demande que son élève M. Charrin a traité ces malades par des injections sous-cutanées de liquide thyroïdien provenant du mouton. î^ous espérons que ces faits si importants seront bientôt communiqués à l'Aca- démie dans tous leurs détails par MM. Bouchard et Charrin. » Voilà donc des faits absolument décisifs démontrant la vérité du princijDe que nous soutenons, à savoir que leS effets morbides dépendant de l'absence d'action d'une glande, chez l'homme, peuvent disparaître et même avec une merveilleuse rapidité sous l'influence du remplacement, dans le sang, d'éléments que lui fournissait la glande absente ou malade, par des éléments semblables qui proviennent du même organe pris chez un animal. » En i856, l'un de nous avait trouvé que chez les cobayes, les lapins et les chiens la mort suit toujours et très rapidement l'ablation de deux petits organes, les capsules surrénales, que l'on considérait bien à tort comme ne servant à rien. La conclusion qu'il avait tirée de ces faits était que ces organes sont essentiels à la vie. Cette conclusion semblait d'autant plus bien établie que la mort, après leur ablation, avait lieu toujours en bien moins qu'une journée, tandis que l'extirpation des reins ne la cause qu'après plusieurs jours. Quelques physiologistes, MM. Philipeaux, Gra- tiolet et d'autres montrèrent bientôt que si, au lieu de faire le même jour l'ablation des deux capsules, on les enlève successivement, laissant un intervalle d'un ou deux mois entre les deux opérations, les animaux sur- vivent. Fallait-il donc conclure des résultats si différents de nos expé- riences et de celles de ces physiologistes que les fonctions de ces petits ( i/.o'j ) organes peuvent être coiiiplétement cl pour toujours remplies par d autres organes? Il n'en est pas ainsi : dans ces dernières années, Tizzoni, et après lui un Alsacien, le D' Stilling, ont montré que, chez les animaux qui survivent aux ablations successives des capsules surrénales, il survient lentement mais sûrement des altérations organiques des centres nerveux qui amènent fatalement la mort. Ces petits organes sont donc essentiels à la vie, ce qu'on aurait pu, du reste, conclure aussi du fait bien connu que dans la maladie, jusqu'ici incurable, qui porte le nom de son découvreur, Addison, les capsules surrénales sont presque toujours profondément alté- rées sinon détruites. Nous avons tout lieu d'espérer que cette maladie cessera désormais d'être toujours fatale, si l'on veut bien lui appliquer la méthode thérapeutique nouvelle que nous proposons et qui consiste à faire des injections sous-cutanées de l'extrait liquide de l'organe malade ou manquant. Dans la maladie d'Addison, lorsqu'elle est entièrement due à une lésion des capsules surrénales, nous avons les plus sérieuses raisons de croire que les phénomènes morbides disparaîtraient sous l'influence d'injections sous-cutanées de l'extrait liquifle de capsules surrénales d'a- nimaux. » Nos expériences, en effet, et celles un peu différentes, mais très valables aussi fie MM. Abelous et Langlois, ont donné des résultats très nets, montrant que lorsque des animaux ayant perdu, par ablation, leurs capsules surrénales, vont mourir, on les fait rapidement recouvrer à bien peu près leur état normal en leur injectant sous la peau de l'extrait liquide de ces organes. » Nous croyons donc que c'est un devoir impérieux puur les médecins ayant à traiter cettr affection, toujours fatale ju.squ'à présent, la maladie d'Addison, d'avoir recours aux injections sous-cutanées de cet extrait liquide. Dans un cas du service de M. Bouchard, M. Charrin est sur le point de faire l'essai de cette méthode de traitement. » Conclusions. — i° Les extraits liquides de tous les viscères, «les glandes et d'autres parties de l'organisme, passés au filtre en alumine de l'un de nous (M. d'Arsonval), peuvent être injectés sous la peau, même eu quantité très considérable en parfaite sécurité. » 1° Des faits expérimentaux d'accord avec des faits cliniques montrent la puissance curative d'injections sous-cutanées de liquide thyroïdien dans des cas de grave maladie dépendant de l'absence d'action de la thyroïde, et donnent un appui considérable à la méthode thérapeutique que nous avons depuis longtemps proposée. ( "405 ) » 3° Il y a tout lieu de croire, d'après des faits expérimentaux que nous rapportons, que la mort, dans les maladies des capsules surrénales, pourrait être retardée, sinon absolument empêchée, par des injections de l'extrait liquide de ces glandes pris sur des animaux en bonne santé. » ]\0MINAT10I\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger en remplacement de feu dom Pedro d' Alcantara. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5o, M. von Helmholtz obtient 28 suffrages. M. van Beneden ig » M. Lister i » M. Nordenskiôld i » M. Stokes 1 )) M. VON Helmholtz, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. CORRESPONDANCE. M. le Président annonce qu'il vient de recevoir un exemplaire de la médaille frappée à Berlin en l'honneur de Virchow. Cet exemplaire est offert à l'Académie par le Comité qui s'était constitué pour célébrer le 70® anniversaire du professeur Virchow. M. le Ministre des Affaires étrangères l'a fait parvenir à M. le Ministre de l'Instruction publique qui le transmet aujourd'hui à l'Académie. L'Académie accepte cette médaille avec la plus vive sympathie et s'as- socie à l'hommage rendu par les Savants allemands à M. Virchow à l'occa^ sion de son 70* anniversaire. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N» 24.) l8l ( i4o6 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherches sur l' atmosphère solaire. Note de M. George E. Hai.e ('). « Au dernier Congrès de l'Association britannique à Cardiff, j'ai fait connaître mes conclusions relatives aux longueui-s d'onde des raies pro- tubérantielles ultra-violettes; ces conclusions ont été confirmées par M. Deslandres dans sa Communication sur les résultats qu'il a obtenus à l'Observatoire de Paris dans des recherches parallèles aux miennes. » J'ai photographié (le 20 mai) le spectre d'une protubérance métal- liqae qui contient toutes les raies ultra-violettes signalées jusqu'ici (-), ainsi que quatre raies nouvelles. « Je présente à l'Académie un duplicata de ma photographie obtenue avec un télescope équatorial de 1 2 pouces d'ouverture et un grand spectro- mètre à réseau; on v trouvera les raies suivantes : \ X Raies ('). Éléments. Raies. Éléments. 3970,2 C) Hydrogène (t) 3835,54 {') Hydrogène (p,) 0968,56 (») Calcium (H) 3832,5 n\ Magnésium 3961,7 n Manganèse? 3829,5 ii\ Magnésium 3933,86 (*) Calcium (K) 3798,1 ii\ Hydrogène (7,) 3900,7 (') » 3770,8 (») Hydrogène (0,) 3889, i4 {') Hydrogène (a,) 3761,4 (n\ » 3888,73 {-') » 3759,3 fi\ » 3886,4 (') )) 3750, 2 /6'i Hydrogène (-.,) 386o,o (») Fer? 3734,2 /6\ Hydrogène (Çi) 3838,4 (') Magnésium (') Observatoire d'Astronomie physique dé Kenwood-Chicago. (-) Quelques-unes des raies d'hydrogène plus réfrangibles ne sont pas reproduites à cause de l'insuffisance de mon objectif. (') l.es raies 3944>i. SgiS.S et 3784,5 peuvent être brillantes dans la protubé- rance. (*) Observées par M. Young, à l'oeil, en 1872, et photographiées par moi en avril 1891. (^) Photographiées par moi en juin 1891. (') Photographiées par M. Deslandres en 1891. (') Photographiées par M. Deslandres en février 1892. (*) Raies nouvelles. ( i4o7 ) » Comme je l'ai publié à difiérentes reprises, les raies H et K se prêtent facilement à la mesure des vitesses radiales des protubérances. M En dehors de ces recherches sur le spectre photographié des protu- bérances solaires, je fais journellement des photographies de la chromo- sphère qui montrent sur tout le pourtour solaire les formes exactes des protubérances, tandis que d'autres obtenues avec un nouvel appareil spé- cial montrent les facules même au centre du disque. » GÉOMÉTRIE. — Sur le problème général de la déformation des surfaces. Note de M. L. Raffy, présentée par M. Darboux. « Les formules de Codazzi, imaginées en vue d'étudier la déformation des surfaces, n'ont guère été, dans celte théorie, appliquées qu'à des cas particuliers. Elles permettent néanmoins, comme nous allons le montrer, d'aborder le problème général : Trouver toutes les surfaces qui admettent un élément linéaire donné ds^ := k- du- ^ C- dv- . » Il s'agit d'exprimer, au moyen d'une seule fonction à déterminer, les six quantités j9, q, r, />,, q,, r, (notations de M. Darboux) qui figurent dans le système suivant : (0 (2) Cr + a: = = o. Ar, - 1:; = ^ o. Aq, + C/> = = o; àp dp, au ~ qr, dv du ^ rp, dr de dr, du -PÇ> '^. i -Wi )) A cet effet, nous introduirons la courbure movenne h et la courbure totale — k^ que nous supposerons négative. On a, comme on sait, » La première de ces relations et la dernière du groupe (i ) seront vé- ( '40» ) rilic'cs si l'on pose ce qui donne, en verLu de la seconde, p.- + m* = h- + k-. » Pour satisfaire à cette dernière équation, nous poserons [j. = /(COS2O — XsinaO, m = /isin29 + X-cos29; alors nous aurons les quatre fonctions p, q, p,, 7, exprimées au moyen de h et de 9 de la manière suivante p = A(/isin20-l-Xcos2 9), p, = 2Ccos6(/iCos9 — Â-sin9), — q = 2Asin9(/isia9 + X-cos9), — Ç, — C(Asin29 + X-cos26). » Tout revient à déterminer la courbure moyenne h et la fonction auxi- liaire 9, qui a une signification géométrique simple : c'est l'angle que fait, en chaque point delà surface, l'une des courbes coordonnées (i' = const.) avec l'une des lignes asymptotiques. » Substituons p, q, p,, q, dans les deux premières équations du groupe ( 2) en ayant égard aux expressions de a- et de r, . Nous arrivons ainsi, tous calculs faits, au système / 2/4(A;, + C9;,)sin26 - (C,', - A9:,) cos29] (3) + 2AA;,sin6cos9- ^Ch'„cos^^ { +[2X-(C:, — A9:)+CX-;,]sin29 + [2/{(A: + C9;,) + AA-;,]cos29 = o, / 2/i[(C;, - A9:,)sin29 -i-(A; + C9;,) COS29] (4) — 2 AA: sin^'G -+- 2Ch'„ sin9 cos9 ( - 12^(a:-+- C9;,) + A/{-;,]sin29 + [2/i-(C;,- A9:,) + CA-;,jcos29 = o. » Ici se présente une particularité remarquable. Si l'on multiplie l'équa- tion (3) par sin9, l'équation (4) par cos9 et qu'on les ajoute membre à membre, les deux dérivées de h disparaissent à la fois, et il vient (5) (A[^(Csin9)+^,(Acos9)l ( -^ V't [~ (c fk cosO) - ^^ (A sjk sin9)] = o. ( i4o9 ) » Ainsi, une fois 0 déterminé, la courbure moyenne h sera connue ex- plicitement. (Il n'y a exception que si le coefficient de h et le terme indé- pendant sont nuls ; cette double hypothèse caractérise les éléments linéaires qui conviennent à des surfaces réglées et conduit aux déformations bien connues qui dépendent d'une fonction arbitraire.) Les six fonctions />, r/, r, />,, ^,, r, étant connues, la surface est entièrement déterminée; il ne reste plus qu'à intégrer deux équations de Riccati (voir Darboux, Leçons sur la théorie des sur/aces, t. I, Chap. VI). » Nous allons maintenant former l'équation que doit vérifier l'angle 0. Multiplions l'équation (3) par cosO, l'équation (4) par sinO et retranchons- les membre à membre ; le résultat obtenu peut s'écrire ^^(AAsinO)- ^^(ACcos9)+ V^[|;(AN/^cos6)+^^(CV^sin9)]=o. Il suffit d'y substituer la valeur de h fournie par la relation (5) pour obtenir l'équation cherchée iP ^(Av//.sin6)--^(Cv'^cosO)l ^ Av/^-sinO^^-^^ ^-^ Uv/;t4(Av/Z-cosO) L Oi> Ou J 1 = o. I -p (AcosO)+ -— (CsinO) I l_ (jv ait _J M Elle est visiblement linéaire par rapport aux dérivées secondes de 0. Je ne puis entrer dans le détail des applications qu'elle comporte. Je tiens seulement à faire observer qu'à toute solution réelle de cette équation cor- respond une surface réelle, ce qui n'a pas lieu nécessairement quand l'in- connue du problème est une des coordonnées de la surface. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des fonctions fuchsiennes. Note de M. Ludwig Schlesinger. « La décomposition des groupes fuchsiens E, que j'ai indiquée dans ma Note du i6 mai, en supposant que ce groupe soit formé de n substitutions fondamentales entre lesquelles il n'existe point de relation, donne nais- sance à une suite indéfinie de fonctions algébriques d'une variable x. ( i4io ) convergente vers une limite :;, dont x est fonction fuchsienne du genre zéro et de la deuxième ou de la quatrième famille. C'est ce que je me pro- pose d'établir pour les fonctions de la deuxième famille. 1» Soit donc x —/(z) une telle fonction, invariable si l'on fait subira :; une des substitutions du groupe E, à l'aide de laquelle toutes les autres s'expriment rationnellement, et désignons par xy=/\(z) les fonctions analogues appartenant aux sous-groupes E).(X = 1,2, ...). Alors x est fonction rationnelle de xi X 9y(^->.) (1=1,2,...), et nous pourrons supposer que le point = = o est situé à l'intérieur du polygone générateur R du groupe E, que les xi s'évanouissent avec :-, qu'ils deviennent infinis au sommet («>, nx+,) du polygone générateur R)i de E) et que, pour une valeur z = a, les xi acceptent la même valeur a. Pour la fonction algébrique x, de x, les valeurs «, , . . ., a,^, «„_,., = oc de x, correspondant aux sommets (2/1, 1), (i, 2), . . . , (n, « -f- 1) de R, sont les seuls points de ramification. Quand x décrit un contour simple fermé au- tour du point a/t(X" = 2, 3, . . ., n), z subira la substitution i/( = S^^J^S^; la détermination x'"' =/, (s) de la fonction x, de x se changera donc en (A- 1 ) I » /. (S- , S,=) =/, (S-', S,Sl!, S,_. =) =/, (S,_, =) = x' et la détermination ct'*"" elle-même en /,(S,.,St,S,z)=/,(S,z)=x\'"; enfin, x ayant tourné trois fois autour de a/,, x'"' reviendra à sa valeur ini- tiale. Un contour simple décrit par la variable a; autour de a, change ic',"' en <' =/, (S,.-), x\" en <*'=/, (S,' r), (k-1,2,..., n) et<" en J"^ , "*' en x\'"(k = 2, 3, . . ., n), tandis que x tournant une seule fois autour de a„,<' passera en a?',"'", <*' en [xf, (k = 1,^, . . ., n) et x'f en a;',"', xf, enx';''" {k = i,i,...,n — i). La surface T, dcRiemann, qui représente la ra- mification de a-, 'comme fonction de x, se composera donc de 2n -|- i feuil- lets o, d=i, ..., ±n, ... et, en joignant les points a,, ...,«„+, par une coupure, il faudra réunir le long de (a^, «w), (1 = 1, 2, . . ., n), \e bord gauche du feuillet o au bord droit de — 1, le bord gauche de — )^ au bord droit de 1, le bord gauche de ce dernier feuillet au bord droit de >. et, en désignant par A l'un quelconque des nombres i, 2, ...,/i différant de 1, le bord droit de ± itau bord gauche de q= k. Une fonction uniforme du lieu ( •4ii ) delà surface T|, ne devenant infinie que dans un seul point de celte surface, est complètement déterminée, abstraction faite de trois constantes arbi- traires; si nous ajoutons les conditions que celle des déterminations de ladite fonction, qui est multiforme dans le voisinage de chacun des points a,, . . ., a„+,-, s'évanouisse avec x et qu'elle acquière la valeur a quand x devient égal à cette même valeur, nous aurons gagné une définition indé- pendante de X, comme fonction de x. Pour les points x = a,, . . ., a„_^,, Xf accepte des valeurs que l'on pourra faire correspondre aux substitu- tions 2'," = S',", 2r'=(S;'i,)-'Sl" (k = i,3,...,n), X;i.-(SL")-'; nous désignons ces valeurs dans l'ordre établi par cette correspondance par a\", . . ., a"^^,, et nous achevons la définition complète de x, en suppo- sant que aj,'^, = ce. Alors on pourra construire sur le plan des x,, à l'aide des points a^" (^- = i, 2, . . ., n, -+- 1) comme points de ramification, une surface de Riemann Ta de la même manière que T, avait été construite à l'aide des points a,, ..., a,,.,, sur le plan des x, et x.^ sera déterminé comme fonction uniforme du lieu deTo en lui imposant les mêmes condi- tions que nous avons dû établir pour la détermination complète de j:, , fonction de x. En continuant ce procédé, nous allons arriver à une défi- nition indépendante de la fonction x^ correspondant au groupe Ex, et il est facile de démontrer que les xy convergent vers une limite déterminée avec )^ croissant. » On conclut, en effet, en s'appuyant sur les propriétés indiquées de la fonction x\ et sur l'équation limEx=limE),+c= i, établie dans ma Note du 16 mai, que, pour un nombre C entier, positif quel- conque, lima^x est fonction linéaire à coefficients constants de lima,-x; ). = " X— « donc, comme Xy, a^x+c acquièrent en même temps les valeurs o, 0, x, on a lim(a-x^c — x>.) =■ o- » La discussion spéciale de cette fonction limite •/) — lima^x se fait à l'aide des principes que j'ai indiqués dans mon Mémoire du tome CV du ( I4l2 ) Journal de Crelle (p. 212 et suiv.) pour la question analogue traitée au lieu cité, et l'on trouve, par cette discussion, que xi est fonction uniforme de r\, invariable quand r, subit une substitution du groupe Ex, et que, dans 1 in- térieur du polygone R), la fonction x^ n'acquiert chaque valeur qu'une seule fois. Par les valeurs de vi correspondant aux points x = a,, . . ., «„+,, le plan des •/) se trouve divisé en deux régions; la fonction xx de 71 n existe que dans une seule de ces régions, et l'équation v) = lima^x nous fournira une valeur de vi, située dans l'une ou dans l'autre de ces régions, selon que X est situé à l'intérieur ou à l'extérieur d'une certaine courbe fermée passant par les points a, , . . . , «„+, . La fonction yi estdonc identique avec :;, c'est-à-dire z = lima^x- Nous pouvons donc énoncer le résultat suivant : Etant donné le nombre n des substitutions fondamentales d'un groupe fuchsien E de la deuxième famille, on aura un algorithme bien déterminé, à l'aide duquel on saura former d'une variable x et des (« 4- i) quantités, différentes entre elles, mais, d'ailleurs, arbitraires, a,, . .., ««,_,, une série infinie de fonctions algébriques de cette variable, convergeant vers une limite dont x est fonction fuchsienne appartenant à un groupe E, qui est complètement déterminé par les valeurs données des o, , . . . , a„+,-. Nous avons par là, pour le cas considéré, une démonstration nouvelle du théorème fondamental de M. Poincaré sur l'existence des équations fuchsiennes dans un type donné, démonstration qui ne s'appuie pas sur la méthode de continuité, mais dans laquelle il faut appliquer le principe de Dirichlet pour pouvoir conclure l'existence d'une fonction algébrique appartenant à une surface de Riemann donnée. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les transformations en Mécanique. Note de M. P. Painlevé, présentée par M. Darboux. « Je voudrais revenir sur un problème dont je me suis occupé pré- cédemment, pour dissiper un malentendu qui semble persister entre M. R. Liouvillc et moi. Ce problème est le suivant {\o\r les, Comptes rendus, 1 1 avril 1892) : » Etartt donné un système d'équations de Lagrange ( i/ti3 ) former tous les systèmes tels que les relations entre les q^ définies par ( A) e/ par ( B) coïncident. » Ou obtient toujours des systèmes {li) en remplaçant T par CT,, Q, par ocQÎ, ou encore T par (_;(U + /<)T,, et U par j-^ j s'il existe une [onc- tion de forces U. Ce sont, en général, les seuls. Quand il y en a d'autres, deux cas sont à distinguer : i" toi/s les O, sont nuls; il en est de même alors desQ); les équations (A), qui définissent les géodésiques relatives à T, admettent une intégrale du second degré autre que T = h, et le rap[)ort -T- est une simple fonction des y,; 2" tous les Q, ne sont pas nuls; deux; hypothèses sont possibles : le rapport -j- est une simple fonction des qi ou un polynôme du second degré par rapport aux -~^ • Dans la j)remière hypothèse, les équations des géodésiques relatives à T admettent une intégrale du second degré et des systèmes transformés (B); mais les équations (A) elles-mêmes n'admettent pas, en général, d'intégrale du second degré (autre que celle des forces vives, si les forces dérivent d'un potentiel) ; dans la seconde hypothèse, les équations (A) elles-mêmes admettent une intégrale du second degré (qui n'est pas celle des forces vives). Les résul- tats sont donc très différents suivant qu'il y a ou non des forces données; la seconde partie du théorème, plus cachée que la première, est d'une démonstration plus compliquée. L'hypothèse que les forces dérivent d'un potentiel n'apporte d'ailleurs aucmie simplification. J'ajoute que le |)ro- blème qui nous occupe se pose naturellement dans l'étude des groupes continus de transformations qui conservent les relations entre les y, défi- nies par (A) » Dans une Note ultérieure (^Comptes rendus, 25 avril), M. Liouville a indiqué une méthode à laquelle il était parvenu de son côté et qui permet, dit-il, de retrouver et de compléter le théorème précédent dans le cas oi\ les forces admettent une fonction de forces. En réalité, comme je l'ai montré (Comptes rendus, 16 mai), il n'en est ainsi que quand toutes les forces sont nulles : quand il y a des forces, le problème traité par M. Liou- ville n'a aucun rapport avec le mien. » M. Liouville est revenu sur la question (Comptes rendus, ^'3 mai) et a C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 24.) '82 ( i4'4 ) essayé encore de ramener l'étude des transformations de (A) quand les Q, dérivent d'un potentiel à l'étude des transformations de géodésiques. Son procédé consiste à substituer aux équations (A) un système analogue (A'), où tous les Q, sont nuls et qui renferme une variable de plus : les relations entre les q^ définies par (A') dépendent d'une constante de plus que les re- lations définies par (A) et coïncident avec ces dernières si l'on donne à cette constante une valeur particulière. M. Liouville se propose d'étudier les transformations de (A') au lieu des transformations de (A); mais /ey deux problèmes sont absolument différents. )) Ils n'ont pas, en général, de solutions en même temps : à une transfor- mation de (A) ne correspond pas une transformation de (A') et réciproque- ment. Observons enfin qu'il est facile de former une infinité de systèmes tels que (A'), dont l'intégrale générale comprend l'intégrale de (A) comme intégrale particulière; les transformations de ces divers systèmes (A') n'au- ront aucun rapport entre elles; on ne mettra donc nullement en évidence ainsi des propriétés intrinsèques des équations (A). Notamment l'étude de ces transformations ne sera d'aucune utilité dans la recherche des groupes continus de (A). « D'ailleurs, il n'est nullement dans mes intentions de comparer l'inté- rêt respectif des questions que traite M. Liouville et de celles que je me suis posées. Mon seul but est de montrer (\u elles sont essentiellement dis- tinctes. Bien plus, pour résoudre le problème qui nous occupe, on ne saurait espérer, par un procédé quelconque analogue à celui de M. Liou- ville, ramener le cas où il y a des forces (même dérivant d'un potentiel) au cas des géodésiques. Si la chose était possible, en effet, l'existence d'un système (B) entraînerait, dans tous les cas, l'existence d'une inté- grale du second degré pour les équations (A), ce qui n'est pas vi-ai. Le cas où les Q, dérivent d'une fonction de force est donc irréductible avec celui où les Q, sont nuls; il est plus général aussi bien en réalité qu'en appa- rence. •» En définitive, je me suis posé sur les équations de Lagrange (A) une question naturelle, qui est en connexion étroite avec les propriétés des groupes continus de ces équations. J'ai démontré à ce sujet un théorème fondamental. La méthode de J\I. Liouville permet de retrouver et de com- pléter ce théorème dans le cas où il n'y a pas de forces données; dans le cas où il y a des forces (même admettant un potentiel), je l'ai démontré seul jusqu'ici. » ( i4.5 ) GÉODÉSIE. — Sur la dèlerminadon du point le plus probable donné par une série de droites non convergentes. Noie de M. M. d'Ocagne, présentée par M. Bouquet de la Grye. « Le problème qui consiste à trouver le point le plus probable donné par une série de droites non convergentes se rencontre dans diverses applications de Géodésie ou d'Astronomie. Il se traduit par l'énoncé ma- thématique suivant : » Étant données, sur un plan, n droites d,, d.,, . . . , d,^, trom'er un point M tel que, 5i S, , 8^ S„ désignent ses distances à ces n droites, la somme où Â\, k„ /c„ sont des constantes données, soit minimum. » Une solution de ce problème (pour le cas où les constantes k,, kn k„ sont toutes égales à l'unité, ce qui, d'ailleurs, ne modifie pas le résultat d'une manière essentielle) a été donnée dans les Comptes rendus par M. Bertot (187G, i" semestre, p. G82) ('). « Ayant eu pour ma part à m'occuper de ce problème en vue de certains besoins pratiques, je me suis efforcé d'en obtenir une solution aussi simple que possible. C'est cette solution, complètement différente de celle de M. Bertot, que je me propose de résumer ici, me réservant de développer dans un Mémoire spécial les considérations géométriques par lesquelles j'y ai été conduit. » Le point M défini plus haut coïncide avec le centre de gravité de ses projections sur les droites données respectivement affectées des masses k,, kn, ..., k„. Cette propriété bien connue peut être immédiatement démontrée de la manière suivante. » Si nous considérons le lieu des points pour lesquels k,K]-hkJl-^... + k,X=K, R étant une constante, nous avons, d'après le théorème de Poinsot géné- ralisé (^), la normale en chaque point M du lieu en portant sur les perpen- (') D'autres solutions ont été présentées à la Société mathématique (Séance du 3 février 1892) par M. Laisant et par moi-même. (2) Voir à ce sujet ma A'ote dans les Comptex rendus, 2= semestre, p. 969; 1889. ( i4i6 ) diculaires abaissées de M sur f/, , rA. . . ., d^ respectivement les longueurs yt,S,. k:^.. kj>n et prenant leur résultante géométrique. Si lepomtM est celui pour lequel K est minimum, la direction de la normale étant indéterminée, la résiillantc en question doit être nulle. Par suite, le point M jouit de la proi)riété ci-dessus énoncée. C'est en partant de cette propriété que je suis parvenu à la solution que voici : » O étant nn point quelconque du plan, soient G le centre de gravité des masses X-, ,/.,... , /„ respectivement appliquées aux projections du point O sur les droites rf, , (h, • • •• ^4- H le centre de gravité des masses X-,, >t,, ^'„ respectivement appliquées aux projections du point G sur les parallèles aux droites r/, , (/, rf„ menées par le point O, R la projection du point H sur la perpendiculaire à OG menée par O, I le point oii la droite GIl coupe la perpendiculaire élevée en O à OH. » Le point iM cherché est à la rencontre de OH et de la perpendiculaire menée par G « IF » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les considérations d'homogénéité en Physique. Note de M. A. Vaschy, présentée par M. A. Cornu. " On sait que, par de simples considérations d'homogénéité, on peut calculer, à un coetficient numérique près, la durée des oscillations d'un pendule ou diverses autres formules de Mécanique et de Physique. Ce genre de calcul repose sur le principe suivant : » Si, entre n paramètres a,, a, a„, dont les p premiers sont rap- portés à des unités fondamentales distinctes (longueur, masse, temps, etc.) et les (n — p) autres à des unités dérivées des précédentes (force, vi- tesse, etc.), il existe une relation f(a,, aj, . . , a„) = o indépendante des grandeurs que l'on peut attribuer aux unités fondamen- tales, ces n paramètres satisfont également à une relation ne contenant plus (|ue (n - p) paramètres ,r,, .r, x„_p, qui sont des fonctions monômes de a, , a., a,, (r^ = rt^«'^ . . . a'- \ » La démonstration de ce théorème est facile à imaginer ('). On en (') \'o\r Annales léli-grapliiques, p. 2.5, janvier-lévrier 1802. ( '4.7 ) déduit que, dans le ras paiiicidier où n := /', c'esi-à-dire lorsque les n pa- ramètres sont rapportés à des unités fondamentales distinctes (ou que leurs dimensions d'homogénéité sont indépendantes entre elles-), il n'existe en réalité aucune relation entre eux. » En Mécanique, les unités fondamentales sont au nombre de trois. En Thermodynamique, on est amené à considérer une quatrième unité fonda- mentale, celle de température, qui, dans l'état actuel de la science, ne se réduit pas sans hypothèse arbitraire aux unités mécaniques. L'étude de l'Électricité et du Magnétisme introduit une nouvelle unité fondamentale, que l'on peut supposer, à volonté, être celle de quantité d'électricité ou celle de potentiel, ou de toute autre grandeur électrique ou magnétique. )) Si l'on adopte, par exemple, comme unités fondamentales celles de longueur (L), de masse (M), de temj)s (T) et de capacité électrosta- tique (C), les unités des diverses grandeurs électriques et magnétiques s'en déduiront par suite de leurs définitions mêmes ou des lois fondamen- tales qui les relient. D'autre part, les dimensions de ces grandeurs s'expri- meront sous la forme L^MPT'^C", C désignant une dimension irréductible comme L, M et T. En pratique, on a trouvé avantage à faire dériver les unités électriques des trois unités fondamentales de la Mécanique, en faisant des hypothèses qui conduisent aux systèmes dits électrostatique et éleclroma gné tique . Mais, au point de vue théorique, il y a tout intérêt à laisser arbitraires les dimensions de l'une des grandeurs électriques ou magnétiques; les méthodes fondées sur les considérations d'homogénéité n'en seront que plus puissantes, comme on peut s'en rendre compte par l'exemple suivant. » Dans l'étude de la propagation du courant sur une ligne électrique, si l'on ne tient comple que de la résistance p et de la capacité y de cette ligne par unité de longueur, on obtient une approximation satisfaisante à certains points de vue (théorie de Sir W. Thomson appliquée aux câbles sous-marins), mais insuffisante à bien des égards. Ainsi, dans ces condi- tions, la théorie indiquerait que la vitesse uniforme de propagation que l'on suppose aux premières traces du coui-ant n'existe pas. Mais si l'on complète celte théorie en tenant compte de la self-induction \ de la ligne par unité de longueur, elle indique alors l'existence de cette vitesse uni- forme c, qui est donnée par la formule » Il est facile de se rendre compte de ces résultats par de simples con- ( i4i8 ) sidérations d'homogénéité. Supposons, en effet, comme dans la théorie, que la vitesse de propagation uniforme t' ne dépende que de la résistance p, de la capacité y et de la self-induction 1 de la ligne par unité de longueur, et peut-être de la grandeur de la force électromotrice employée E. On écrira /(f, E, p,y, 7.)— o, ou, ce qui revient au même, 9((%E, p,v, ('V^T^O^O' o désignant, comme/, une fonction inconnue des paramètres. On remar- quera que le produit v \/'yl a des dimensions nulles, tandis que i>, E, p et y ont des dimensions indépendantes entre elles; car v désigne une vitesse, Y une capacité par unité de longueur (dont on peut prendre l'unité comme unité fondamentale électrique), yp un temps divisé par le carré d'une lon- gueur, yE^ une énergie divisée par une longueur (ou une force). On pourrait prendre, par conséquent, comme unités fondamentales celles des grandeurs (», E, p,y. Il en résulte, d'après le théorème énoncé plus haut, que les quatre paramètres ç, E, p, y ne doivent pas figurer en réalité dans la relation supposée o = o, et que celle-ci se réduit à ou ç \JY>- = A , A désignant une valeur numérique inconnue. On retrouve donc, au fac- teur numérique près A, la formule (^ = ~- On voit, par cette démonstra- tion même, que si l'on ne tient pas compte de 1, la vitesse supposée v n'existe pas. Ou encore si, considérant la self-induction comme négli- geable, on fait X = o, on trouve c :=r oo. » Par des considérations semblables on démontrerait la formule relative à l'intensité i du courant, au bout du tcm|)s t, à l'extrémité de la ligne, la longueur de celle-ci étant /. » Il n'est peut-être pas sans intérêt d'indiquer, à propos de la formule *' = -/=' 'es chiffres que l'on trouve pour la vitesse c lorsqu'on y remplace ( i4i9 ) y et X par leurs valeurs mesurées expérimentalement. Les chiffres suivants sont déduits d'expériences de M. IMassin : » 1° Circuit de 49""° de longueur (Bordeaux-Pauillac) composé de deux fds de fer de H™"" de diamètre, posés ào™,4ornn de l'autre sur poteaux de 8-" : X = o'.-'',oi29paikilomèl.e / ^j,^,^ - =^10^000^°: ^ _. QMUirof 0069 » i ^/o, 01 29 X 0,0069 X IO-' » 2° Circuit composé de deux fds de cuivre de 2'"'", 5, posés à o", 4o l'un de l'autre, sur les mêmes poteaux : ^ __ Qquad yQ25 par kilomètre ) .. , , r.,,, l„ . ' ^} d OU i^ = 240000'''" par seconde. Y = o™'"»f,oo6o » ( -t r )) Ces chiffres sont de l'ordre de grandeur de ceux qu'ont fournis les expériences bien connues de Fizeau et Gounelle sur la vitesse de l'élec- tricité dans les circuits télégraphiques. » PHYSIQUE. — Sur la non-réalisation de V éLal sphéroïdal dans les chaudières àvapeur. Réclamation de priorité. Note de M. de Swarte. (Extrait.) « Dans une Note insérée aux Comptes rendus (séance du 22 février 1892), M. Witz rend compte d'expériences qu'il a entreprises dans le but de sa- voir si l'état sphéroïdal se produit dans les chaudières à vapeur. » D'après M. Witz : 1° l'effet Bouligny ne se produit pas sur les tôles rougies des chaudières; 2° la vaporisation dans ces conditions est d'une activité qui mérite d'attirer l'attention des savants et des ingénieurs. » Or, j'ai publié dans les Annales industrielles (5 septembre 1886) que, sur des plaques de tôle chauffées au rouge cerise (900°), la calé/action ne se produit pas. » Le second point ressort aussi de mes expériences : j'ai cherché la va- porisation obtenue sur des tôles portées au rouge, en faisant varier les éléments de la pratique industrielle, c'est-à-dire l'épaisseur et la tempéra- ture de la tôle, et j'ai trouvé que la vaporisation déprisse ainsi iGooi^s par mètre carré et par heure. Les divers nombres trouvés figurent au numéro cité des Annales industrielles. » Ces nombres ayant été trouvés pour la vaporisation à air libre, j'en ai ( l420 ) déduit par le calcul les nombres correspondant aux différentes pressions, en vase clos. Voici un extrait du texte : » Jusqu'ici MM. Cl.ristiaen et Clément, dans les essais faits sur une chaudière en fonte et sur une chaudière en cuivre (essais qui ont donné des résultats concordants), avalent trouvé que i"'i de surface de chauffe exposée au feu le plus violent, produisait ioqI's de vapeur à l'heure à l'air libre. La vaporisation sur tôle rougie est donc 17 à 18/oK aussi grande. On s'explique ainsi aisément l'extrême rapidité de l'éléva- tion de la pression, lorsqu'on alimente d'eau une chaudière portée au rouge, et pourquoi dans ces conditions il faut une soupape de sûreté toute spéciale pour em- pêcher l'explosion. » Je vais comparer les principes qui ont guidé M. Witz et moi-même dans la seconde partie de nos recherches respectives. » De part et d'autre, on a voulu trouver la vaporisation qui se produit dans les chaudières industrielles lorsqu'elles sont chauffées au rouge et que, par mégarde, on les alimente d'eau. Or, quand le fait se produit, la vaporisation considérable a lieu en vertu du calorique emmagasiné déjà dans ta tôle, et non pas en vertu du calorique fourni par le foyer. En effet, MM. Christiaen et Clément accusent, dans leurs expériences, un maximum de loo'''-' de vapeur par mètre carré et par heure, obtenus à l'air libre sur une tôle placée au-dessus du foyer ordinaire d'une chaudière poussée à sa plus grande activité. M. John Graham, en douze essais, n'a obtenu que 74''^.5oo de vapeur par mètre carré à l'heure dans les mêmes conditions; or ces deux chiffres ne représentent que la seizième partie à peine de la va- porisation produite par la chaleur emmagasinée déjà dans une tôle portée au rouge. » Personnellement, je me suis mis dans les conditions de la pratique industrielle : j'ai mesuré la vaporisation dans des bacs en tôle de chaudière de 5""", 10""" et 13™'° d'épaisseur du n" 3, portés préalablement au rouge cerise, soit à 900", et j'ai fait quarante et un essais concordants. » M. Witz, dans ses quatre premières expériences, a opéré sur la tôle à la température de l'atmosphère, surmontée d'eau froide, puis chaude, et il a créé sous elle des foyers d'intensité suffisamment croissante, par brûleurs Bunsen, chalumeau soufflé, chalumeau oxhydrique, feu de coke alimenté au soufflet de forge. Parmi ces foyers, le premier seul, par la vaoorisation qu'il a produite, peut être comparé à celui des chaudières de l'industrie; les autres foyers, d'intensité très supérieure, donnent seulement des ré- sultats concernant ces toyers spéciaux, mais qui ne peuvent en aucune façon être assimilés à ceux des chaudières de mauulactures. ( l42I ) » Les deux derniers essais eux-mêmes, relatifs à une lûle portée au rouge placée au-dessus d'un feu de coke intense, qui lui ont donné 662^^ et 994'^ de vaporisation par mètre carré à l'heure, sont de la même nature que les précédents : en effet, sa Note constate que le rouge de la tôle s'est maintenu le même sous l'eau; par conséquent, sa température propre n'a pas changé; donc le foyer lui a fourni en chaque instant autant de chaleur qu'elle en dégageait elle-même; donc la vaporisation obtenue mesure l'ac- tion du foyer spécial créé, et non celle de la chaleur emmagasinée dans la tôle. » Ce sont là des conditions différentes de la pratique industrielle. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité éleclrolytique. Note de M. E. Bouty, présentée par M. Lippmann. « 1. La méthode que j'ai appliquée à la mesure des constantes diélec- triques (') fournit en même temps la valeur de la résistance spécifique p de la matière diélectrique et conductrice que l'on étudie. » Soit c la capacité du condensateur sup[)osé à lame d'air, q sa charge correspondant à la différence de potentiel E; (] la capacité initiale du con- densateur à diélectrique, r sa résistance, Q sa charge au bout d'un temps t trop court pour c[ue la polarisation atteigne une fraction appréciable de E. On a par des définitions (i) 9 = cE=-E, (2) Q = (:h: + ^, = ^((;,.4./). Enjoignant à ces équations la relation bien connue (3) 0=^, dans laquelle p est évaluée en unités électrostatiques, il vient (4) '1^/c+^JL,, d'oi^i l'on déduit simultanément /t et p. Cette double détermination ne com- (') Voir p. 533 de ce \'oliime. G li., 1893, 1" Semesire. (T. CXIV, N" 24.) I 83 ( ilss ) porte qu'une seule mesure absolue, celle de la durée d'oscillation de mon pendule interrupteur. » 2. J'ai appliqué celte méthode à de bons isolateurs tels que la ben- zine, l'essence de térébenthine et le sulfure de carbone mêlés à quelques centièmes d'alcool absolu ou d'éther. L'addition du liquide conducteur élève la constante diélectri(|ue du mélange à peu près proportionnellement à sa masse, de sorte qu'il est légitime de calculer par interpolation sa constante diélectrique propre. J'ai ainsi trouvé, pour l'alcool, à peu près 8. MM. Cohn et Arons ( ' ), M. Rosa ( M avaient indiqué un nombre trois fois plus grand. « Pour l'éther je trouve /■ = '1,8, nombre voisin des valeurs déterminées par M. Quincke (''), pour divers échantillons d'éther bien privé d'eau. » Au point de vue de la résistance spécifique, les mélanges de benzine et d'alcool offrent une particularité remarquable; les premières traces d'al- cool élèvent à peine la conductibilité qui, tout en croissant ensuite rapi- dement, demeure inférieure à celle que l'on calculerait par la règle des mélanges. On doit en conclure que la conductibilité de l'alcool appartient en majeure partie à des substances étrangères, probablement insolubles dans la benzine pure; et l'on est en droit de penser que, dans ces expé- riences sur les liquides, la conductibilité et le pouvoir diélectriques super- posés n'appartiennent pas réellement aux mêmes molécules. » 3. La même objection ne paraît pas applicable à d'autres expériences que j'ai réalisées sur les azotates alcalins pris à l'état solide, et particuliè- rement sur le mélange à équivalents égaux d'azotates de potasse et de soude. » Un condensateur rigide est formé de disques de fer séparés par de petites cales de mica, et réunis par des vis de fer isolées par du mica et placées en regard des cales. On plonge ce condensateur dans le sel en pleine fusion ; on chasse soigneusement les bulles à l'aide de lames de mica qu'on promène entre les disques, puis, au moment où le sel va com- mencer à se solidifier, on retire le condensateur. Le liquide, retenu par capillarité, forme entre les disques une couche solide adhérente et régu- lière. Il ne reste plus qu'à plonger l'appareil, encore chaud, dans un bain de paraffine fondue qui l'enveloppe d'une couche protectrice bien isolante et dénuée de pouvoir hygrométrique. (') CoiiN et Arons, IVied. A/in., l. XXXIII, p. i3; 1886. (') Rosa, Pftil. Mag., i« série, l. XXXI, p. 1S8; 1891. (') Quincke, Wied. Ann., t. XIX, p. 720; i883. ( i423 ) » Les expériences donnent une valenr de k voisine de 4. et presque invariable dans des limites de température où la résistance spécifique, évaluée en ohms, a pu varier, par exemple, de 3, 6. m" à 2,6.10", c'est- à-dire à peu près dans le rapport de l'àS à i. 1) Ici la conductibilité ne peut être attribuée à une couche superficielle hygrométrique qui n'a pu se former, ni à des impuretés répandues dans la masse du sel; car celles-ci, si elles existent, posséderont seulement une conductibilité du même ordre que celle du sel iLii-même. La conductibilité et le pouvoir diélectrique appartiennent donc à des molécules de même espèce. » 4. Nous admettrons comme vraisemblable que, si les expériences pouvaient être étendues aux électrolvtes vulgaires, elles donneraient des résultats de même nalure, c'est-à-dire des valeurs finies de la constante dié- lectrique ](. La distinction entre les diélectriques et les électrolytes réside- rait donc uniquement dans l'ordre de grandeur de leur conductibilité. La polarisation diélectrique, établie dans un temps très court par rapport au dix-millième de seconde, correspondrait, dans le schéma de Grotlbuss, à l'orientation initiale des molécules composées; la conductibilité, à leur rupture progressive. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le relard dans la perception des divers rayons spectraux. Note de M. Aug. Chakpe.vtiek, présentée par M. Brown-Séquard. u Dans une Note précédente, du 20 juillet i885, j'ai fondé une théorie des couleurs sur ce fait que les divers rayons de la lumière blanche sont perçus avec un certain retard, retard différent pour chacune des couleurs et croissant avec leur réfrangibilité. » Ce fait important résidtait indirectement d'une première série d'expé- riences démontrant que, pour mettre en jeu la sensibilité lumineuse, il y a une certaine perte de lumière que j'ai pu déterminer et qui croit des rayons rouges aux rayons les plus réfrangibles (^Comptes rendus, 27 jan- vier 1879 et 28 décembre 1884)- » Dans des expériences d'un autre ordre et relatives à la persistance des impressions lumineuses, j'ai constaté plus tard (^Soc. de Biologie, 24 mars 1888) que la première excitation d'une série d'excitations successives pré- sentait un allongement apparent de la durée de sa persistance, lequel ne ( i424 ) s'explique que par un retard de perception variant avec la couleur dans le même sens que ci-dessus, c'est-à-dire augmentant du rouge au bleu. » Or, à ces preuves indirectes du fait en question, je suis heureux de pouvoir ajouter aujourd'hui les preuves directes que voici : » Lorsqu'on éclaire la fente d'un spectroscope avec une lumière instan- tanée blanche ou contenant de tous les rayons spectraux, on voit que toute l'étendue du spectre n'est pas illuminée à la fois, mais qu'il semble jaillir du rouge un éclair qui parcourt successivement jusqu'au violet, et avec une très grande vitesse, les diverses couleurs. » Cette vitesse est si grande que le phénomène peut échapper à l'obser- vation si l'attention n'est pas dirigée dans ce sens. Il est plus facilement appréciable dans la vision indirecte, lorsqu'on fixe soit un point hors du spectre, soit l'une des extrémités de ce dernier, la rouge ou la violette. » Je l'ai observé soit avec une étincelle d'induction suffisamment bril- lante, soit avec des disques rolatifs obscurs à grande vitesse et portant un secteur de 2" ou 3" bien éclairé, soit avec un tel secteur tournant au de- vant d'un fond noir absolu (boîte tapissée de velours noir). » Les observations doivent être assez écartées pour éviter toute fatigue de l'œil. » Pour confirmer ces observations concordantes, d'ordres div^ers, il y avait lieu de chercher à utiliser cette successiond'actions des diverses cou- leurs pour décomposer la lumière blanche dans le temps comme elle l'a été dans l'espace. » Une petite lumière pourrait être, par exemple, déplacée sur fond noir avec assez de vitesse pour que sur son passage les diverses sensations co- lorées n'aient pas le temps de naître au même endroit de la rétine et puissent se produire sur des points contigus. » Mais il y avait, pour réussir, à concilier des conditions multiples et délicates: lisons le rapport de l'intensité lumineuse, qui ne devait être ni trop forte, pour éviter une trop grande persistance des couleurs et leur empiétement sur les suivantes, ni trop faible, afin que toutes les couleurs fussent perceptibles; 2° sous le rapport de la durée de l'excitation, qui devait être suffisamment courte pour éviter la continuation de l'action excitatrice des premières couleurs pendant l'apparition des autres, et en même temps assez longue pour ne pas diminuer au delà d'une certaine limite l'intensité lumineuse; 3'' sous le rapport de la vitesse du déplace- ment de l'objet, qui devait permettre un étalement suffisant pour distin- guer les couleurs les unes des autres, et en même temps pas trop étendu ( i425 ) pour affaiblir à l'excès les diverses parties de l'image élalée; 4° sous le rapport des conditions optiques, toute diffusion de l'image étant nuisible, et sous celui de la distance d'observation, qui doit être compatible avec la netteté et l'intensité lumineuse nécessaires; 5° enfin au point de vue de la fatigue de l'œil, qui doit à tout prix être évitée. )) Voici la méthode qui m'a permis de réaliser cette observation : » Je fais tourner d'un mouvement uniforme au devant d'un fond noir absolu un secteur blanc renversé, c'est-à-dire une sorte de branche d'é- toile, l'axe de rotation étant au milieu de la base large. Une longueur de S*"" à lo*^"", une largeur à la base de i'^'" à i"™,^, une vitesse de deux à trois secondes par tour, et, comme lumière, un jour très clair sans soleil direct, sont des conditions favorables. » Les durées d'éclairement et les vitesses de déplacement varient en sens contraire, poiu* les différentes zones du secteur, suivant leur distance au centre; la durée est à son minimum à la pointe, où la vitesse est au contraire la plus grande. » C'est vers la pointe du secteur qu'on voit s'étaler, beaucoup plus sombres et diffuses que dans le spectre, mais nettement visibles, à la con- dition absolue que l'on maintienne le regard parfaitement immobile, les diverses couleurs successives, en commençant par le rouge et en finissant généralement par le vert, un peu plus étendu et à terminaison plus ou moins sombre. » Les couleurs les plus réfrangibles, bleu et violet, ne font pas toujours défaut : il suffit parfois d'ouvrir brusquement l'œil fermé pour les aperce- voir. On peut expliquer leur absence habituelle en admettant qu'elles sont masquées par le vert, beaucoup plus intense et par suite plus persistant; il ne faut pas oublier d'ailleurs que nous sommes vers la limite de la per- ception colorée, laquelle est très élevée pour les couleurs en question. » Une autre explication plus hypothétique peut être donnée en suivant ma théorie des couleurs : les couleurs manquantes sont les complémen- taires des coideurs perçues; or, s'il est vrai que les vibrations nerveuses complémentaires correspondent à des phases inverses l'une de l'autre, il pourrait y avoir ici destruction par interférence. » Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas là des couleurs de fatigue, ni des modifications spéciales de l'image consécutive, car elles devraient être alors bien plus marquées vers les parties plus larges du secteur, où elles font au contraire complètement défaut. » La durée maximum de l'excitation compatible avec l'isolement des ( i426 ) couleurs ne dépasse guère quatre à cinq millièmes de seconde, mesure approximative. La bande noire que j'ai décrite dans une précédente Note (20 juillet 1891) se produit sensiblement plus tard, quinze à seize md- lièmes de seconde seulement après le début de la sensation. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les Jluorures de nickel et de cobalt anhydres et cristallisés. Note de M. C. Poulenc, présentée par M. Henri Moissan. « Dans un important Mémoire paru aux Annales de Chimie (' ), en i856, M. Fremy fit connaître la préparation d'un certain nombre de fluorures anhydres et hydratés. »" L'année suivante, Henri Sainte-Claire Deville (') ajoutait à cette liste les sesqnifluorures d'aluminium, de fer et de chrome, tous trois très bien cristallisés, i'ius récemment, iNL Moissan a démontré qu'en prenant des solutions très étendues ou pouvait obtenir, par double décomposition, les fluorures alcalino-terreux en cristaux microscopiques ('). Malgré ces re- cherches le nombre des fluorures anhydres cristallisés connus est assez restreint. La méthode que nous avons l'honneur de communiquer à l'Aca- démie a pour but de combler cette lacune; nous l'exposerons avec quel- ques détails. » M. Fremy a préparé les fluorures anhydres de potassium, de plomb, d'étain et d'argent en calcinant, soit les fluorhydrates de fluorures, soit les fluorures neutres hydratés, qui peuvent être desséchés sans former des oxyfluorures. » On obtient dans le premier cas des corps cristallisés, mais les fluor- hydrates de fluorures des métaux, autres que ceux des métaux alcalins, n'ont pu être isolés jusqu'ici à cause de leur facile dissociation; on n'obtient dans le second cas que des corps amorphes et le nombre des fluorures hy- dratés susceptibles de se déshydrater sans décomposition est très restreint. » Nous nous sommes adressé dans nos recherches aux fluorures doubles (') Fremy, Recherches sur les Jluorures (Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XLVH, p. 5). (') Sainte-Claire Deville, Des sesqui/luorures métalliques (Annales de Chimie et de Physique, t. XLIX, p. 79). (') tl. Moissan, Sur les Jluorures de calcium et de baryum cristallisés (Bulletin de la Société chimique, 3° série, t. V, p. i52). ( i427 ) anhydres dont nous avons fait connaître déjà (') le mode de préparation. M Lorsque l'on fait réagir un excès de fluorure d'ammonium sur les chlo- rures anhydres, que l'on maintient le tout en fusion pendant un quart d'heure et qu'on laisse refroidir lentement, on obtient une masse qui con- tient le fluorure double ammonique et le chlorure d'ammonium résul- tant de la réaction (-) MCl"+rtAzH'F = NiF".«AzH'r + nAzH*Cl. » La masse étant entièrement soluble dans l'eau, on ne peut éliminer le chlorure d'ammonium par cet agent. îl est impossible de le volatiliser par une élévation plus grande de température; car il se produit dans ce cas une réaction inverse de celle qui nous a donné le fluorure double et l'on n'a plus, vers 800°, qu'un résidu de chlorure métallique. » Nous avons été obligés de recourir aux lavages à l'alcool fort et bouil- lant; ce dernier dissout très rapidement le chlorure d'ammonium et aban- donne à l'état de pureté le fluorure double ammonique. » Ce fluorure double est une |)oudre amorphe, très soluble dans l'eau, mais insoluble dans l'alcool. Elle se décompose au rouge sombre, en fluo- rure d'ammonium qui se volatilise et en fluorure métallique amorphe. Cette décomposition doit être effectuée dans un gaz inerte, afin d'empê- cher la transformation du fluorure en oxyde ou en oxyfluorure. » Enfin ce fluorure amorphe, chauffé à des températures variables dans l'acide fluorhydrique anhydre, se transforme en fluorure cristallisé. » Cette méthode consiste donc à obtenir d'abord le fluorure amorphe par décomposition du fluorure double ammonique, et à le faire ensuite cristalliser en présence de vapeurs d'acide fluorhydrique anhydre. Cette méthode, d'un emploi général, nous a donné d'excellents résultats et nous a conduits à la production de uombreux fluorures anhydres et cris- tallisés. Nous décrirons aujourd'hui le fluorure de nickel et de cobalt. » Fluorure de nickelKi F^. - Le fluorure double de nickel et d'ammo- (') G. Poulenc, Action du Jhiorure de potassium sur les chlorures anhydres. Préparation des fluorures doubles anhydres de nickel et de potassium, de cobalt et de potassium {Comptes rendus, t. CIV, p. 746). (^) C'esl par erreur de transcription que nous avons attribué dans notre dernière Note à l'Académie {Ibid., t. CXiV, 747) aux fluorures doubles potassiques les for- mules NiPr-. 2KF elCoF^KF. Il faut écrire: NiF^aKF et Go F^ 2KF, ainsi que cela résulte des chiffres trouvés dans nos analyses. ( t428 ) nium est une poudre jaunâtre amorphe, soliible dans l'ean et insoluble dans l'alcool. Sa décomposition par la chaleur donne le lluorure de nickel amorphe, com|)osé également jaune, qui est presque insoluble dans l'eau. Sa transformation en fluorure cristallisé s'effectue de la façon suivante. .. Le lluorure amorphe est placé dans une nacelle de platine qu'on introduit dans un tube de même métal. Ce tube, qui est parcouru durant l'opération par un courant continu d'acide lluorhydrique, est entouré d'un manchon en terre réfractaire. Le tout est porté au rouge blanc, dans un four Wiesnegg à retour de flammes, au moyen d'un chalumeau Schlœsing alimenté par de l'air comprimé. La température de 1200° à i3oo° est maintenue pendant une demi-heure environ. Après refroidissement complet dans l'acide lluorhydrique, on trouve le fluorure amorphe complètement transformé en fluorure de nickel cristallisé. Le tube de platine est tapissé de belles aiguilles vertes, très brillantes, dues à la volatilisation partielle du fluorure cristallisé , mais on ne remarque aucune trace de corps fondu. Le fluorure de nickel, dans notre expé- rience, se volatilise donc sans fondre. » Le fluorure de nickel se présente sous forme de prismes allongés d'un beau vert. Il est presque insoluble dans l'eau, environ ~, et complètement insoluble dans l'alcool et l'éther. Les acides chlorhydrique, azotique et sulfurique ne l'attaquent pas, même à chaud ; ce qui semble l'éloigner du chlorure de nickel pour le rapprocher de l'oxyde vert cris- tallisé. Sa densité est de 4.63 par rapport à l'eau. » Chauffé en présence de l'air, il se transforme en oxyde de nickel. Le soufre donne du sidfure de nickel noir. L'hydrogène le réduit au rouge, propriété dont nous nous sommes servi pour doser le nickel à l'état métallique. » La vapeur d'eau le décompose avec production d'un oxyde noir con- servant la forme cristalline du fluorure. A plus haute température, il se forme de l'oxyde vert, conservant toujours la même forme. L'hydrogène sulfuré le transforme, au rouge, en sulfure jaune cristallisé et acide fluor- hydrique. Le gaz acide chlorhydrique décompose à chaud le fluorure de nickel avec production de chlorure. Les carbonates alcalins fondus le trans- forment en oxyde de nickel et fluorure alcalin. » Fluorure de cobalt Ce F". — Le fluorure de cobalt est une poudre rosée assez soluble dans l'eau. » Chauffé dans les mêmes conditions que le nickel dans l'acide fluorhy- drique anhydre, il commence par fondre en une masse rouge rubis translu- cide à cassure nettement cristalline. Ce fluorure fondu ne se volatilise que très difficilement et à une température voisine de 1400". Il se différencie donc nettement du fluorure de nickel qui se volatilise sans fondre. ( '429 ) 1) Propriétés. — Le fluorure de cobalt anhydre et cristallisé se présente sous forme de petits prismes roses et ramifiés. Il est un peu soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool et l'éther. Sa densité est de /|, V^- » Les acides chlorhydrique, azotique et sulfurique l'attaquent lentement à froid, mais plus rapidement à chaud. Les propriétés chimiques du fluo- rure de cobalt sont en tout conformes à celles du fluorure de nickel : nous nous dispenserons de les énuniérer ( ' ). « CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'oxyde azotique sur les métaux et sur les oxydes métalliques. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Sendeke.vs. « L'action de l'oxyde azotique (bioxyde d'azote) sur les métaux et sur les oxydes a été peu étudiée. On sait seulement que le potassium, le sodium, chauffés dans ce gaz, le réduisent en azote, et qu'il en est de même de l'arsenic, du fer, du zinc chauffés au rouge. Ces derniers effets pourraient d'ailleurs être attribués aux produits de destruction de l'oxyde azotique par la chaleur. Ce gaz subit en effet à la température du rouge une décom- position lente, déjà très manifeste à 55o°, comme l'a montré M. Berthelot. » Nous avons repris cette étude en faisant agir l'oxyde azotique à une température basse, incapable de le détruire et toujours inférieure à 5oo°. )) Le gaz a été préparé par l'action de l'acide azotique sur une solution chaude et concentrée de sulfate ferreux : il était séché avec soin et n'était utilisé que lorsqu'il était tout à fait pur. » 1° Métaux. — Les métaux inoxydables à l'air, argent, platine, etc., ne sont pas oxydés par l'oxyde azotique. » Le mercure liquide, chauffé progressivement jusqu'à l'ébullition, s'v maintient parfaitement brillant. Sa vapeur ne subit encore à 45o° aucune oxydation appréciable. » L'aluminium (en limaille) n'est pas plus altéré. Les métaux usuels, oxydables à l'air, pris à l'état fondu, en lames, ou même en limailles, ne s'oxydent que très imparfaitement dans l'oxyde azotique, même quand on chauffe jusqu'au rouge sombre : le cuivre, le fer, le cadmium, le zinc se recouvrent seulement d'une couche superficielle d'oxyde. I^e plomb s'oxyde plus rapidement en donnant de la litharge jaune. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Moissan, à l'École supérieure de Phar- macie de Paris. C. K., 1892, 1" Semestre. ( 1. CMV, i>" 24.) 1^4 ( i83o ) >i II n'en est plus ainsi des métaux obtenus à l'état divisé en réduisant les oxydes par l'hydrogène : l'oxyde azotique agit sur eux à une tempéra- ture où il est encore parfaitement stable, et il les transforme totalement en oxydes qui sont habituellement différents de ceux que donneraient l'oxygène ou l'air. « Le nickel réduit, chauffé à 20o"> dans l'oxyde azotique, brûle avec une vive incandescence en donnant du protoxyde jaune verdâtre : dans 1 air l'incandescence est moins vive, et le protoxyde est toujours mélangé de sesquioxvde noir. » Le cobalt réduit, chauffé à i5o° dans l'oxyde azotique, fournit avec une vive incandescence du protoxyde marron; dans l'air, on obtient l'oxvde intermédiaire CO'O^ noir. » Le fer, réduit du peroxyde par un courant prolongé d'hydrogène au rouge, s'oxyde dans l'oxyde azotique à partir de 200°; l'incandescence est vive, et l'on a du protoxyde gris noir (fer pour 100 : trouvé 77,0; calculé 77,7). » Le cuivre réduit s'oxvde de même à partir de 200° dans l'oxyde azo- tique et se transforme totalement en oxydule Cu^O, rouge cochenille très homogène. Au rouge sombre, l'incandescence a lieu, sans doute amorcée par un peu d'oxygène devenu libre; néanmoins, le produit est identique, mais plus brillant et de couleur fort belle. Dans l'air, on aurait formation d'oxyde noir CuO. » Nous avons incidemment essayé l'action de l'oxyde azotique sur l'hy- drure de palladium. La mousse de palladium, préalablement saturée d'hydrogène, n'exerce à froid aucune action appréciable sur l'oxyde azo- tique; mais, en élevant la température vers 200°, on observe une incan- descence très nette. L'oxyde d'azote est, à ce moment, transformé totale- ment en eau ei ammoniaque, sans qu'il y ait oxydation simultanée du métal. Il convient d'ajouter que son oxydation spontanée n'a jamais lieu dans l'air au-dessous du rouge ('). » 2° Oxydes inférieurs. — Nous avons soumis à l'action de l'oxyde azo- tique un certain nombre d'oxydes intérieurs préparés pour la plupart en réduisant par l'hydrogène un oxyde supérieur. » L'oxyde mangancux MuO vert jaune, obtenu par l'action de l'hydro- gène sur le peroxyde, s'oxyde sans incandescence dans l'oxyde azotique et fournit de l'oxyde Mn^O', brun clair. Dans 1 air, on obtient ce dernier (') L'action de l'Iiydrure de palladium est semblable à celle bien connue de la mousse de platine sur un mélange d'hydrogène et d'oxjde azotique. ( i43i ) oxyde, plus ou moins mélangé de sesquioxyde. On peut en conclure que le manganèse donnerait des résultats identiques : c'est d'ailleurs ce que M. Giintz a trouvé directement dans un travail récent ('). » Le bioxyde fie tungstène TuO\ brun, préparé par l'action prolongée de l'hydrojjène sur l'acide tungsLiqiie au rouge sombre, réagit au-dessous de 5oo° sur l'oxyde azotique : on observe une vive incandescence, et il reste de l'oxyde bleuTu-0\ Dans les mêmes conditions, l'air régénère l'acide tungstique TuO', mêlé à un peu d'oxyde bleu. » Le hioxyde (V uranium UO^, marron, a été préparé par l'action de l'hy- drogène sur l'oxyde uranique orangé UO^ Ce bioxyde, chauffé au-dessous de 5oo° dans l'oxyde azotique, s'oxyde avec une incandescence assez vive en donnant l'oxyde noir ^-0^ Dans l'air, on obtient, sans incandescence notable, l'oxvdeU^O', vert jaunâtre. » Le sesquioxyde de molybdène Mo-O', noir, a été préparé en mainte- nant au rouge sombre dans l'hydrogène l'acide molvbdiqne MoO\ Ce sesquioxyde, chauffé dans l'acide azotique, fournit une Aive incandescence en donnant du bioxyde MoO- violet. Au contraire, l'air régénère avec une faible incandescence l'acide molybdique primitif Mo O^ blanc. « Le sesquioxyde de titane Ti^O', préparé en réduisant par l'hvdrogène l'acide titanique TiO", est brun noir. Chauffé doucement dans l'oxyde azo- tique, il s'oxyde sans incandescence et régénère l'acide titanique blanc (^). Il en est de même dans l'air. » iJoxyde stanneux brun SnO, chauffé au-dessous de 5oo" dans l'oxyde azotique, brûle avec une vive incandescence et se transforme en oxyde stannique blanc très léger. Ici encore, l'air se comporte d'une manière analogue. » Uoxyde cuivreux rouge Cu^O, préparé à l'avance, n'est pas oxydé par l'oxyde azotique : an contraire, l'air le transforme très aisément en oxyde cuivrique noir CuO. » Le sesquioxyde de vanadium. Va-O', noir, obtenu par l'action de l'hy- drogène sur l'acide vanadique orangé Va-O', ne paraît pas modifié dans l'oxyde azotique au-dessous de 5oo", et conserve ses caractères chimiques primitifs. Au contraire, cet oxyde, légèrement chauffé dans l'air, brûle comme de l'amadou en se transformant en bioxyde VaO" noir bleuté, immédiatement sohible en bleu dans les acides. (') Bull. Soc. C/iïni., t. YII, p. 278; 1S92. (^) Il n'y a pas de formation d'azotiire. ( i432 ) » l/o\v(lo azoliqno loiid à se transformer en peroxyde d'azote (acide hypoazolique) par fixation d'un atome d'oxygène, et peut par conséquent, dans certains cas, agir comme réducteur. C'est ce qui a lieu avec certains peroxydes : nous aurons l'Iionneur d'adresser prochainement a 1 Académie une Note sur ce sujet. » THERMOCHIMIE. — Étiifle ihermochimique de la guanidine, de ses sels et de la nilroguanidine. Note de M. C. 3Iatigxox. « La difficulté d'obtenir la guanidine bien exempte d'humidité m'a obligé à déterminer sa chaleur de formation en passant par l'intermédiaire de ses sels. )) Azotate de guanidine AzO'H.CAz^H'*. — Sa combustion dans la bombe calorimétrique est complète, grâce à l'acide nitrique qu'il contient; j'ai trouvé H- 207^^"', 8 pour la chaleur de combustion à pression constante, ce qui entraîne pour la formation : • C + 0''-hH«+ Az'^AzO'lI.CAz'FPsol 4-930»!, 5 La chaleur de dissolution à 10° (|mol. ^ i'") est égale à — lo^"', r5. » Sulfate de guanidine SC)''H^.2C.Az'H\ — Je prépare ce sel en décom- posant le carbonate de guanidine parla quantité calculée d'acide sulfurique; c'est un corps très solubledans l'eau, cristallisant avec une d'emi-molécule d'eau de cristallisation qu'il perd vers 1 1 0°. La chaleur de dissolution du sel anhydre mesurée à 10° est — G^^V'yS. J'ai décomposé par la barvte les so- lutions de sulfate de guanidine, puis j'ai neutralisé la guanidine obtenue par l'acide nitrique pour passer au nitrate de guanidine; ces deux expériences donnent les relations thermiques suivantes : SO^H^.aCAz'H'diss. -hBa(0H)2diss. = SO'Baprécip. 4- 2CAz'H5diss. -H alPO + 50»!^ 8 CAz'Hsdiss. 4-Az03H = AzO'H.CAzMIMiss -m4c»i, 12 » Guanidine CAz'H\ — Pour déterminer la chaleur de formation de la guanidine. il suffit, avec les données précédentes, de connaître sa chaleur de dissolution. La guanidine est préparée en décomposant son sulfate par la baryte : la solution filtrée est évaporée dans le vide sur l'acide sulfurique ; on obtient ainsi une masse cristalline un peu jaunâtre, très caustique. » La guanidine est très déliquescente, aussi est-il presque impossible ( .433 ) delà débarrasser des dernières traces d'humidité; celle dont je me suis servi dans les expériences de dissolution contenait encore o, 38 H'O par molécule. Dissoute dans l'eau et l'acide nitrique, la guanidine m'a donné + i'^'''',25 et ■+- i5^''',4o; ''^ différence entre ces deux nombres, i4*^''',i5, représente la chaleur de neutralisation de la guanidine par l'acide ni- trique, quantité trouvée plus haut par une détermination directe. On en déduit : AzOM-1 sol. 4-CAz'H=* sol. = AzO^H.CÂz^H^ sol ... . + Saf-', i équation qui permet de calculer la chaleur de formation de la guanidine solide : + ig^'',2. » Cette même équation définit la valeur de la fonction basique de la guanidine. On voit que c'est une base puissante qui vient se placer entre la baryte et la soude, dont les nombres correspondants sont + 3i^''',7 et + 36^*', 4- La formule de constitution /AzH= C=AzH , \AzH^ où sont groupés autour du même carbone deux groupements AzH^, rend compte jusqu'à un certain point de la forte basicité de la guanidine. » Il paraissait infiniment probable, d'après l'examen de cette formule, que la guanidine devait posséder une seconde fonction basique; pour résoudre la question, j'ai dissous l'azotate de guanidine dans une solution nitrique à r, molécule au litre : la chaleur de dissolution fut trouvée exacte- ment la même que dans l'eau; d'autre part, en mêlant des solutions d'acide azotique et de nitrate de guanidine, il ne se produit aucun dégagement de chaleur. Il résulte de là que, contrairement à ce que semble indiquer la formule, la guanidine n'a qu'une seule fonction basique; comme le grou- pement AzII est négatif, il faut en conclure qu'il a pour effet de compenser la tendance à la basicité imprimée par le second terme AzIF. » Nitro guanidine CAz'H''AzO^. — Pour des raisons que j'ai exposées dans une Note précédente, j'ai été conduit à étudier la nitroguanidine, où le groupement substitué AzO^ est lié à l'azote. J'ai préparé ce corps par le procédé de M. Thiele ('), qui l'a découvert récemment. C'est une sub- stance très soluble dans l'eau chaude, peu soluble dans l'eau froide, où elle se dépose en belles aiguilles blanches floconneuses qui sont anhydres. (') Moniteur scientifique, 4" série, t. V, p. 1117. ( i434 ) La chaleur de combustion à pression constante est -l- 210'^^', 3, d où 1 on déduit + 22^^^' pour la chaleur de formation à partir des éléments. » L' équation génératrice de la nitroguanidine, à partir de la guanidme et de l'acide nitrique, est la suivante CAz'H^ sol. + AzO'Hliq. = CAz'H*{AzO=) sol. + H»0 liq. . . +30==', 3 où le dégagement de chaleur est inférieur aux dégagements constatés dans la formation analogue des dérivés nitrés monosubstitués avec liaison au carbone ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les dérivés disodiques des trois diphénols isomères. Note de M. de Forcrand. « La préparation des dérivés disodiques des trois diphénols (pyrocaté- chine P., résorcineR., hydroquinone H.) ne présente pas de difficultés nouvelles. J'ai pu les obtenir en opérant comme pour les dérivés monoso- diques, mais en dissolvant deux équivalents de sodium. Chaque molécule de diphénol (i lo^"") donne 1 54'^'' de produit. » La P. disodée est un corps pulvérulent, incolore dans l'hydrogène; elle devient bientôt grise à l'air, puis noire en se liquéfiant. » La R. disodée a le même aspect dans l'hydrogène; à l'air elle devient rapidement brune et se liquéfie très vite en absorbant la vapeur d'eau. Elle est encore plus hygroscopique que le dérivé monosodé. » L'H. disodée forme des croûtes dures, toujours un peu colorées, même dans l'hydrogène. A l'air elle donne bientôt une poudre d'un beau bleu foncé qui devient noir au bout de quelques heures. » Cependant, avec quelques précautions, on peut conserver ces sub- stances presque inaltérées et les étudier : Analyses : Calculé pour Alcalimétrie. Sulfate. C'H'Na'O*. P 29,83 29,86 \ ^ 29,-4 29,69 , 29,87 H 29>72 29,30 » La dissolution de chacun de ces composés dans 6'" d'eau, à + 20° a donné P +I2C'^l,09 R _,_20Cal,5l H. ^Cal -t- 20^^', 70 (') C. Matignon, Comptes rendus, t. CXIV, p. 1197. ( i435 ) » Elle est complète en deux ou trois minutes et peut être faite dans le calorimètre ouvert. Seule l'hydroquinone disodée s'oxyde un peu, comme l'indique la marche du refroidissement après l'expérience; la chaleur de dissolution obtenue pour ce composé peut donc être trop élevée, proba- blement de deux ou trois dixièmes de calorie. » Enfin les chaleurs de neutralisation ont donné, pour les réactions, C'Min\aO^(i éq.= 4'") + NaH0^(i éq.= 2'"), P +iC'-',48 R +7c»i,io H +6Cai,i8 nombres très voisins de ceux obtenus par MM. BerthelotetWerner à + lo", soit: +i,4o5, -I- 7,36 et -I- 6.36. » On peut dès lors calculer la réaction suivante C'^H-'O'' sol. i^sol. = H^gaz. + G' = H*Na^O*sol., R... . . +77*^"', 19 H.... +74^31,72 P 4-^Sc-',o5 et comme le premier équivalent du métal C'^H^O' sol. + Nasol. = H gaz. + C'H^NaO' sol. dégage P +44'^^',29 R -f-38c=',7o H.... -f-39Cai,i5 on en déduit, pour le second équivalent de sodium, C'^H'NaO' sol.-+-Nasol. = Hgaz. + C'='H*Na^O' sol., P.... -1-33=»', 76 R.... -t-38c-i,49 H... -h 35^-\ 5j {' ) » La comparaison de ces nombres fournit des résultats nouveaux : » 1° Pour la pyrocaléchine, la valeur totale est -l- 78,03 et la valeur moyenne -f-Sg.oaS, précisément le nombre que donne le phénol ordinaire, comme je le prévoyais (Comptes rendus, t. CXIV, p. loi i). Il y a donc ana- logie complète entre ces faits et ceux que j'ai observés pour les alcools monoatomiques primaires de la série grasse comparés au glycol. La pre- mière fonction paraît plus acide que le phénol ordinaire et la seconde offre une différence égale et de signe contraire, apparence que l'on peut attri- buer, comme dans le cas du glycol, à une combinaison intramoléculaire de la seconde fonction libre avec celle qui a subi la substitution. Pour la pyrocatéchine, cette combinaison dégagerait -i- 5*^"', 26; avec le glycol (') Pour le calcul des réactions à partir de NaHO^ ou 2NaIi0^sol., et avec forma- lion de H-0^ ou de 211-0- sol., il suffirait de retrancher des nombres précédents la valeur constante -i- 81,87 ou -t- 81,87 x 2. ( ii'36 ) j'avais trouve +5,G7 (glycol liquide) et + 4,34 ^glycol solide). L'ana- logie est doue complète; mais elle ne se poursuit pas au delà. )) 2° Avec la résorcine, les deux fonctions phénoliques n'étant plus contigues, je pensais que l'écart entre les deux valeurs serait moindre. Il eu est bien ainsi, car les deux nombres -1- 88,70 et + 38, 49 sont sensible- ment identiques. )) La combinaison intramoléculaire ne se forme donc pas. En outre, chacun de ces deux nombres est notablement inférieur à + Sg " , aussi bien que leur valeur moyenne -t-38,(3o. Il est vrai que la différence est faible (j^ de la valeur totale), mais elle est plus grande que les erreurs possibles des expériences. On est donc autorisé à conclure que la sépara- tion des deux fonctions G — OH par un GH non seulement diminue l'éner- gie de la combinaison moléculaire, mais rend plus faible l'acidité moyenne et, par suite, l'acidité totale. » 3° L'hydroquinone participe à la fois des propriétés de la pyrocaté- chine et de celles de la résorcine. D'une part, la différence entre les deux valeurs successives +39,i5et +35,57 reprend une valeur appréciable; la combinaison moléculaire dégagerait +i^'»',79. De l'autre, la valeur moyenne est -t- 37*^''',36, bien inférieure à -+- 39^^"', même en tenant compte de l'oxydation assez rapide de l'hydroquinone disotiée dissoute, dont on ne peut pas mesurer la chaleur de dissolution très exactement; la valeur moyenne resterait toujours inférieure à -1- 39^-'' d'au moins i'^''',5 environ. Il en résulte que la fonction libre paraît se combiner avec la première fonction phénol substituée, comme dans le cas de la pyrocaléchine, mais avec une énergie moindre. On connaît d'ailleurs d'autres faits d'ordre chi- mique qui indiquent aussi une analogie plus étroite entre les dérivés ortho et para qu'entre les composés ortho et meta. En outre, la séparation plus complète des deux fonctions phénoliques par deuxGH diminue de plus en plus la valeur moyenne de l'acidité. Les théories actuelles n'expliquent pas ces deux résultats en apparence contradictoires. » Quoi qu'il en soit, on voit que la valeur de la fonction phénol n'est absolument constante que lorsque les deux fonctions sont contiguës; elle diminue, et de plus en plus, lorsqu'elles sont séparées par des radicaux hydrocarbonés, mais les différences sont faibles, et la valeur moyenne est à peu prés constante. » L'élude thermique des acides phtahques, faite par M. Colson, indique aussi une diminution croissante pour les trois isomères, la réaction acide phialiquc solide + Na^* sol. = IP gaz. + phtalate neutre solide ( 1437 ) dégageant orlho : + 53,99 X 2, mêla : + 52,23 x 2, para : h- 5i ,68 x 2 ('). » Les différences sont ici beaucoup plus considérables, mais de même sens et aussi nettes que celles que j'ai observées pour les phénols. )) Il en est de même pour les diacides de la série grasse, ainsi que M. Massol l'a fait remarquer récemment; les différences sont alors beau- coup plus grandes. M On pourrait se demander si elles ne se retrouvent pas pour les dial- cools lorsque les deux fonctions, au lieu d'être contiguës, comme pour les alcools que j'ai pu étudier jusqu'ici, sont séparées par des groupements hydrocarbonés. Mais il est probable que l'écart serait beaucoup moindre, puisque nous le voyons augmenter des phénols aux acides aromatiques, puis aux acides gras. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur T acide pyrotartrique normal OU glutarique. Note de M. G. Massol. « Continuant mes recherches sur les diacides de la série oxalique, j'ai étudié thermiquement les sels de potasse du quatrième terme de la série. » 1° Chaleur de dissolution de l'acide glutarique : pm ^ 182 éq. dans 4'" absorbent — ôf^'iiSô (vers 20°) » 2° Glutarate acide de potasse. Chaleur de neutralisation : C=H*0*(pm = 4'") + KOH(pm = 2'!') + iSc^^-S Le sel anhydre se dissout dans l'eau avec absorption de chaleur — 4^''',44- )) 3° Glutarate neutre de potasse. Chaleur de neutralisation : C5H'0'K(pm = 6'i')+ KOH (pm — 2II') .... +12=»!, 65 OH'O* (pm = /l'i')-H2KOH(pm = 2i'«) .... +26<:»',38 » Le sel neutre anhvdre se dissout dans l'eau avec dégagement de cha- leur : + 4^'''. 57. )) 4° Chaleur de formation des glutarates solides : C^H'O' S0I.+ KOHsol.= C=H'0'K S0I.+ H-Osol +26,70 C5H'0*Ksol.+ KOHsol. = C5H«0*K»sol.+ IPOsol.... 17,53 C'H'O' so].-t-2KOHsoI.=:C^H'=0''K2sol.-+-2H=Osol.... 44,23 (') Ces nombres ne sont pas ceux publiés aux Comptes rendus (t. CI, p. 246), les- quels me paraissent exactement calculés. J'ai dû les déduire des expériences décrites par M. Colson dans son Mémoire. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N- 24.) l85 ( 1-^.38 ) » 5° Ce résultat vient confirmer mes observations sur les acides orga- niques bibasiques à fonctions simples ( ' ) : » Dans la série oxalique {acides normaux), la chaleur de Jormatwn des sels diminue à mesure que le poids moléculaire augmente. » G" Si l'on compare ce résultat avec celui que j'ai publié pour l'acide pyrotartrique ^ ou méthyl-succinique ( - ) C=H«0'sol.+ aKOHsol.= C=H=0'K-^sol.-H2H^Osol... -h45<="',i8 on observe que l'acide normal dégage moins de chaleur que l'acide non normal. Le même fait peut être constaté en comparant les chaleurs défor- mation du succinate neutre de potasse -+- 46^"', 4^ et de l'isosuccinate ou méthylmalonate de potasse -f- 49^'*'. 12. » Les chaleurs déformation des sels des diacides organiques normaux sont inférieures à celles de leurs isomères non normaux. « CHIMIE ORGANIQUE. — Étude sur la décomposition des diazoïques. Note de MM. J. Hausser et P. -Tu. Muller, présentée par M. Friedel. « Dans notre dernière Note (') nous avons donné la vitesse de décom- position du sulfate de paradiazotoluène. Nous avons jugé utile d'examiner de près le sulfate de diazobenzène, type primitif, avant de parler des iso- mères du diazotoluène. Nous avons d'ailleurs rencontré des difficultés inattendues dans l'étude de ce corps : à partir d'une certaine concentration, il ne donne plus les résultats nets des corps examinés jusqu'à présent. La courbe des vitesses ainsi que celle des volumes d'azote dégagé (*) ne sont plus des hyperboles; chacune de ces courbes présente un point d'inflexion. Pour pouvoir connaître tout de même la constante C à l'origine, pour des concentrations supérieures, nous avons cherché la vitesse de décomposition à l'origine. Le phénomène de décomposition est donné par l'équation -| = C(A - 07) + 2^x{,j- + x). Cette équation s'est toujours vérifiée jusqu'à présent ; nous avons en outre pu la vérifier sur le sulfate de diazobenzène pour des concentrations infé- rieures à 10 molécules sur loooo du mélange; il nous semble par consé- quent logique d'admettre que, pour des concentrations supérieures, elle régit au début le phénomène. (') Comptes rendus, t. GXII, p. 1062. (') Ibid., i. CXIV, p. i3-3. (') Ibid., p. 761. (») Ibid.. p. 669. ( '439 ) » Pour X = o cette équation devient Or ( -^ I est la vitesse de décomposition à l'origine ; par extrapolation gra- phique, il est facile de la déterminer et d'arriver par ce moyen à C. Nous avons d'ailleurs comparé les C trouvés par cette méthode avec ceux trou- vés par l'ancienne, et nous montrerons par un Tableau comparatif qu'ils ne diffèrent que très peu. » Influence du noyau henzènique sur la vitesse de décomposition. — Nous avons indiqué dans notre Note (') que la vitesse de décomposition des diazoïques n'est pas toujours exprimée par la formule (0 S = ^(^-^)' mais que pour certains de ces corps elle est exprimée par (2) ^ =C(A-.^)4-2j^^([x+a.-). » Nous avons reconnu, depuis, que cette dernière formule est celle qui est générale et que l'autre ne s'applique [que dans certains cas. Le terme ralentissant, ikx{]j. + x), qui s'introduit dans le second membre de l'équation (2) est dû aux produits de décomposition des diazoïques, qui sont phénols et acides. Pour connaître l'action qui revient à chaque caté- gorie de ces corps, nous avons déterminé la vitesse de décomposition : » 1° D'un mélange de sulfate de diazobenzène et de phénol (quantités équimoléculaires) ; )) 2° D'un mélange de diazoïque et d'acide sulfurique. » Nous avons trouvé que l'action ralentissante provenait exclusivement du phénol. Ce fait permettait de croire que diazoïque et phénol forment une combinaison qui serait dédoublable par l'eau. On pourrait, en effet, concevoir qu'on ait C''H»Az^SO''H + C«H',OH=.C''H^Az20C''H»+H-SO\ » M. Hirsch a d'ailleurs déjà émis cette hypothèse (-); mais nous croyons que ce n'est pas là la véritable explication. Nous avons reconnu que l'action ralentissante ne revient pas seulement aux corps phénoliques, mais à toute espèce de corps qui dérivent du benzène. Ainsi l'acide ben- zoïque, l'acide phénylsulfonique, l'aldéhyde benzoïque se comportent (') Comptes rendus, t. CXIV, p. 669. (2) Ber. d. deutsch. chem. Ges., t. XXIII, p. 8703. ( i44o ) comme le phénol, et il est fort probable que ce soit la présence du noyau benzénique qui exerce celte action. Prend-on des corps de la série grasse, on n'observe rien d'analogue. L'alcool, l'acide oxalique, le sucre, mélan- gés en quantités équimolcculaires avec le sulfate de diazobenzène, n in- fluencent pour ainsi dire pas la constante C. B Sulfate de diazobenzène. — Ce corps se prépare facilement, d'après la méthode de M. Knœvenagel, légèrement modifiée et que nous indiquerons plus tard. Séché dans le vide, il est assez stable sous cloche. Le même échantillon, examiné dans les mêmes conditions, à huit jours d'intervalle, a donné les mêmes résultats. Mais, au bout d'un certain temps, il subit une espèce de transposition moléculaire; il devient pâteux et ensuite il perd de l'azote. Dès que ce corps est entré dans cette phase de transposition, il ne possède plus sa vitesse de décomposition normale, quoiqu'il donne à l'analyse l'azote théorique. Ce phénomène se remarque surtout bien sur le sulfate d'orlhodiazotoluène, et nous y reviendrons prochainement. L'action de la lumière favorise singulièrement cette réaction intramoléculaire ; au soleil, elle s'accomplit avec une grande rapidité; le dégagement gazeux se fait immédiatement dans ces con- ditions, et les vases qui renferment le diazoïque sont brisés. Le produit de décompo- sition n'a pas encore été étudié; il constitue une huile insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool. Par distillation dans le vide, nous avons pu en extraire du phénol et un corps passant entre 200° et 210". » Dans les Tableaux qui suivent, nous donnons d'abord la vitesse de décomposition du sulfate de diazobenzène décompo.sé par l'eau à 5o°. 6, C,A, k — x qX. y conservent la signification donnée dans les Comptes rendus, t. CXIV, p. 669. minutes (')■ }'■ 0 o,o333 (C) 9.7 0,0298 6 minutes. y- uj ■ 17,7 0,0267 22,7 0,0247 0,0280 0,0210 26,7. 82,7. Concentration : 3 mol. sur loooo. Azote trouvé : i3,55 pour 100. Azote théorique : i3,86 pour 100. minutes. y. o 0,0872 II 0,0818 16 0,0297 21 0,0278 26 0,0245 3i 0,0222 4l 0,0191 Concentration : 9,61. Azote trouvé : i3,4i. o 0,0828 (C) 8,7 0,0289 11,7 0,0288 16,7 0,0264 21,7 0,0245 27,7 0,0221 81,7 0,0207 Concentration : 6. Azote trouvé : i8,5i. ô minutes. (C) y- o 0,0882 (C) 12,1 0,0827 17 1 1 o,o3ii 22, 1 0,0290 27» ' 0,0270 32, 1 0,0246 42, 1 0,0206 Concentration : 9,61. Azote trouvé : i3,5i. (') Dans nos Notes précédentes, on a imprimé minimum au lieu de minute. ( i44i ) Tableau comparatif des G calculés par l'ancienne et la nouvelle méthode. (ancienne tdx\ Azote Concentration. méthode). \d^j, pour loo. mol 3 sur loooo o,o333 o,o364 i3,55 6 0,0828 o,o3/ii i3,Di 9,6 0,0372 0,0389 i3,4i 9,6 0,0882 0,0889 i3,5i 12, o5 » o,o34i 18,46 i5 M o,o363 i3,88 20 » 0,0889 18, 25 20 » 0,0857 18,24 49,4 " 0,0869 i3,oo Moyenne o,o354 o,o864 » » Ces expériences montrent que la vitesse de décomposition du sulfate de diazo- benzène est indépendante de la concentration. Tableau des G trouvés avec le sulfate de diazobenzène mélangé en quantité écjuimoléculaire avec d'autres corps. Azote Phénol. Concentration. C. pour 100. Phénol 20 0,0263 12,96 Acide phénylsulfureux. .. . 20 0,0259 i3,90 Sucre 20 0,0890 i3,3i Acide oxalique 20 o,o388 13,87 Diazoïque pur » 0,0860 (' ) » GÉOLOGIE. — Les plissements des terrains secondaires dans les environs de Poitiers. Note de M. Jules Welsch. « On peut distinguer un premier système de plis dirigés du sud-est au nord-ouest, paraissant se continuer par les plis de la Bretagne méridio- nale; c'est du sud au nord : » 1° Le pli anticlinal de Montalembert, qui part du massif central, vers Roumazières, passe à 3""" au nord de Saint-Claud, oh. se trouve un pointe- nient de roche granitoïde au milieu des étages du lias, puis à l'est de Nan- teuil-en-Vallée, où le lias apparaît au milieu des calcaires jurassiques. Il détermine l'inclinaison au nord des mêmes calcaires dans la vallée de la Lisonne. Après la Charente, il se résout en une faille qui a porté les marnes fossilifères du lias supérieur à l'altitude 190, sur les collines de Montalembert, tandis qu'à une dislance de i5oo" environ au nord, on (') Travail fait à l'Institut chimique de la Faculté des Sciences de Nancy, labora- toire de M. Haller. ( i442 ) trouve à Limalonges les calcaires fossilifères du callovien, à l'altitude i3o. La dénivellation du lias atteint loo"". Ce pli se continue par les coteaux de Sauzé à Saint-Maixent et Niort, pour rejoindre le Bocage vendéen. )) 2° Au nord se trouve la vallée synclinale de Lezay, Avon, La Mothe- Saint-Hérave et Sainl-Maixent. C'est une région affaissée oîi affleurent les couches oxfordiennes jusqu'à la zone à Ammonites bimammatus. Dans ce bassin, les assises oxfordiennes ont tout à fait le faciès des couches de même âge que l'on retrouve au sud de l'axe de Montalembert. Elles ont moins d'analogies avec celles du bassin parisien au nord de Poitiers. » 3° Anticlinal de Champagné-Saint-Hilaire. Il part du massif central à Availles, sur la Vienne, fait apparaître le lias supérieur entre Payroux et Joussé sur le Clain, fait affleurer une roche porphyrique à Champagne, à l'altitude i8o et le lias moyen à igZj, tandis que tout autour on trouve les calcaires du bajocien et du bathonien à l'altitude i5o environ. Le terrain sidérolitlîique et les couches tertiaires lacustres du Poitou paraissent relevés autour de la colline de Champagne par ce plissement. L'anticlinal rejoint ensuite le massif vendéen vers Ménigoutte et Mazières-en-Gàtine. » 4° Synclinal de Vivonne, le long du Clain, de Toulon à Ligugé. » S° Anticlinal de Ligugé, qui commence au sud de Montmorillon et de Lussac, détermine à Ligugé, sur le Clain, l'affleurement bien connu de granulite, fait apparaître le lias supérieur à Montreuil-Bonnin et rejoint le massif ancien de Parthenay. » Tous les plis précédents se trouvent dans les terrains jurassiques. » 6° Au nord de Poitiers, il y a un synclinal qui affecte l'oxfordien, le cénomanien et le turonien. Il passe à Chitré et à Vouneuil-sur- Vienne, Monthoiron sur l'Auzon, la Roche-Posay et Yseures sur la Creuse. A l'ouest, il se relie vers Airvault aux plissements vendéens. » 7° L'anticlinal de Chàtellerault, qui fait apparaître l'oxfordien au milieu du crétacé dans cette ville, passe à Lésigny-sur-Creuse et paraît se continuer jusqu'au nord-ouest de Buzançais, sur la feuille de Chàteauroux. A l'ouest, ce pli détermine la surélévation du turonien à Thuré et à Clair- vaux, se dirigeant vers Thouars. » 8° Le synclinal d'Ingrandes-sur-Vienne et Dangé, qui coupe la Creuse près La Guerche et l'Indre, au sud de Loches, à La Chapelle Saint-Hippo- lyte. A l'ouest, il se continue parle crétacé du Loudunais, jusqu'à l'effon- drement crétacé signalé par :\I. Fournier entre Montreuil-Bellay et Thouars. » 9" L'anticlinal de Port-de-Piles, limité au sud par la faille du Loudu- nais, fait apparaître le jurassique de Montreuil-Bellay à Ceaux, passe à Port-de-Piles, Ciran près Ligueil et Loches. ( i443 ) » La direction des plissements dans les terrains crétacés diffère de celle des plissements des terrains jurassiques, pour la région à l'est de la Vienne. » Il existe un deuxième système de plis plus ou moins perpendiculaires aux précédents : » 1° L'anticlinal de Nanteuil-en-Vallée, Asnois et Joussé qui fait appa- raître les marnes bleues des lias au milieu des calcaires jurassiques infé- rieurs dans les vallées de l'Argentor, de la Charente et du Clain. Il paraît se prolonger au nord vers Lésigny et Ciran, en se dédoublant. » Plus à l'est, on distingue un faible synclinal avant le massif central. » •>" A l'ouest, il y a le synclinal de la vallée de la Charente, qui se pro- longe entre Sommières et Chàteau-Garnier sur le Clain. Le callovien de Civray à Sommières est conservé dans ce synclinal. Il se prolonge au nord par Monthoiron et la Have-Descartes. )) 3° L'anticlinal du Clain, qui passe à Montalembert, Champagne, à l'est de Smarves, près de Chàtellerault et à Port-de-Piles. » 4° Immédiatement à l'ouest, on trouve le synclinal du Clain qui passe à l'ouest de Sauzé, à Voulon, Vivonne, Poitiers et Jaulnay. Le Clain y coule sur une grande longueur. » 5" L'anticlinal de Saint- Sauvant, Celle-Lévescault, Mirebeau et Ceaux. » Avant le massif ancien de Vendée, on trouve encore un faible syn- clinal. » Le faisceau des plis de ce second système paraît diverger vers le sud et aussi vers le nord ; il est plus serré entre les deux massifs anciens du Limousin et de la Vendée. Le principal de ces plis est l'anticlinal du Clain, qui coïncide avec la ligne de séparation des faciès des couches jurassiques des étages bajocien, bathonien, callovien et oxfordien, sur le versant du bassin de Paris. « GÉOLOGIE. — Sur la genèse des roches ophiolitiqiies. Mémoire de M. L. Mazzuoli, présenté par M. Daubrée. (Extrait par l'auteur.) (c Dans la Ligurie orientale, parmi les terrains éocènes, affleure une puissante formation ophiolitique, qui, en suivant à peu prés une direction nord-ouest, s'étend depuis la côte jusqu'au faîte de l'Apennin, pour se pro- longer au delà jusqu'à la vallée du Pô; les principales roches qui la con- stituent sont la serpentine, la diabase, l'euphotide, les jaspes et les phtha- nites. ( '444 ) » Ayant étudié pendant |)lasieurs années la partie de cette formation qui se trouve comprise entre le pays de Levante au sud et la chaîne des Apennins au nord, et plus particulièrement la région située dans les en- virons de Sestri-Levante, j'ai pu y reconnaître plusieurs faits qui me pa- raissent avoir de l'importance pour la solution du problème relatif a 1 ori- gine des roches du groupe de la serpentine, et c'est de ces faits que j ai l'honneur de donner un abrégé très sommaire. » D'après une étude détaillée des lambeaux de terrains" stratifiés qui affleurent au milieu des roches ophiolitiques. et en me basant sur d'autres considérations, que je ne puis développer ici, il m'a été possible de déter- miner la tectonique de toute la formation. J'ai ainsi trouvé que ces roches sont disposées dans le même ordre où je les ai nommées plus haut, de sorte que la serpentine a originairement recouvert toutes les autres roches, et la série entière repose sur les schistes et les calcaires de l'éocène inférieur. » Les minerais de cuivre, si fréquents dans cette formation, ont habi- tuellement leur siège dans la zone de contact entre la serpentine et la roche immédiatement sous-jacente. M Les liens étroits que, dès 1866, M. Daubrée a expérimentalement démontré exister entre la serpentine et la Iherzolite, se retrouvent dans nos formations ophiolitiques tertiaires. Je l'ai reconnu lorsque, en 1884, je découvris une masse de Iherzolite typique, dans une localité nommée Pria Borgheise, située à environ 22'"" au nord de Sestri-Levante. La Iher- zolite de Pria Borgheise fait graduellement passage à la serpentine, et la partie du faîte de l'Apennin, comprise entre le M. Nero à l'est et le M. Ajona à l'ouest, est formée par une roche qui s'approche bien plus de la Iherzolite que de la serpentine. Plus tard, j'ai rencontré la Iherzolite dans deux autres localités, et la même roche a été reconnue par M. Lotti dans les formations serpentineuses de la Toscane. » Après avoir étudié avec soin la Iherzolite de Pria Borgheise, MM. Cossa et Mattirolo ont trouvé que la simple hydratation des minéraux (péridot et enstatite) qui la composent suffit pour la transformer en serpentine. » Tout nous porte donc à considérer la serpentine comme le résultat de l'hydratation de la Iherzolite, hydratation qui doit être vraisemblablement survenue au moment de l'éruption. » Quant à l'euphotide et la diabase, leurs rapports sont si intimes dans la région qu'en se posant le problème de leur origine il faut les consi- dérer simultanément. » Le premier fait général que l'on observe, quand ces roches viennent en contact avec la serpentine, consiste en ce que les surfaces de contact ( i445 ) sont très nettes et très régulières, en même temps qu'elles présentent un caractère marqué de parallélisme avec les plans de stratification des couches sétiimentaires sous-jacentes. » Lorsque la diabase et l'euphotide s'approchent des terrains stratifiés, on voit que ces deux séries de roches passent l'une à l'autre par des tran- sitions presque insensibles; les nuances sont tellement graduelles qu'on ne pourrait guère déterminer avec précision la fin d'une série et le com- mencement (le l'autre. ') Un second fait, non moins important, nous est donné par la rencontre assez fréquente d'îlots de roches sédimentaires au milieu, soit de la dia- base, soit de l'euphotide. Ces îlots sont formés par des couches parfaite- ment régulières de schistes ou de calcaires, dirigées et inclinées parallèle- ment à la direction et à l'incliu lison des strates qui se trouvent à la base de la formation serpentineuse. En outre le long des contours de ces îlots on observe entre les roches ophiolitiques et les roches sédimentaires les mêmes passages graduels que j'ai indiqués plus haut. » On ne saurait comment accorder l'hypothèse de l'origine éruptive de la diabase et de l'euphotide avec les passages graduels que nous voyons exister entre ces roches et les roches sédimentaires et avec les phéno- mènes que l'on remarque dans les îlots, et dont je viens de parler. » Les jaspes se trouvent constamment en relation avec une puissante formation de bancs calcaires, et l'on rencontre parfois au milieu des jaspes des îlots calcaires, dans lesquels on voit les couches de calcaire passer graduellement au jaspe. On ne peut ilonc pas douter cjue les jaspes ne soient pas le résultat d'un métamorphisme, produit probablement par des émanations siliceuses. » En voyant les calcaires si complètement transformés par des éma- nations siliceuses, on comi^rend aisément que celles ci aient également pu agir sur les boues argileuses déposées parmi les calcaires et qui consti- tuent, là où elles n'ont pas subi d'altération, les schistes argdeux si abon- dants de la formation éocène. Je pense donc que ces boues, chargées d'alu- mine et de chaux, puis imprégnées d'acide silicique à l'état naissant et de sels alcalins sous une forte pression et à une température assez élevée, se soient, avec l'aide du temps, transformées ou en diabase, ou en euphotide. » C. R., 1892, i" Semestre. (T. CXIV, N" 24.) ^°^~> ( «446 ) THÉRAPEUTIQUE. — Trois cas d' augmentation de la vitesse de transmission des impressions sensitives, sous l'injluence d' injections du liquide testicn- laire. Note de M. GnuioiiEsou, présentée par M. Brown-Séquard. « Dans ces trois cas, il y avait une lenteur considérable de la transmis- sion sensitive causée par une affection de la moelle épinière. Mesurée à l'aide de l'appareil de M. d'Arsonval (méthode de Schelske), la vitesse de cette transmission s'est augmentée notablement et elle a même acquis, dans deux cas, presque le chiffre normal. » Dans le premier cas, chez un paraplégique, âgé de 44 ans, la vitesse, dans le membre inférieur, était de 27™, 83 par seconde ('). Après onze jours de traitement par des injections du liquide testiculaire, la vitesse était de 33'", 40. » Dans le second cas, chez un ataxique, âgé de 36 ans, la vitesse n'était que de 2G"',66 par seconde. Après dix jours de traitement, la vi- tesse était de 34", 22 par seconde (gain de 7™, 66). » Dans le troisième cas, chez un ataxique, âgé de l\i ans, la vitesse n'a été mesurée que quelque temps après une amélioration générale du ma- lade, sous l'influence du traitement par les injections du liquide testicu- laire : elle était de 27"", 4o par seconde. Après dix-huit jours de ce trai- tement, la vitesse de transmission des impressions sensitives a été de 32-", 5o. » La sensibilité tactile s'était aussi améliorée chez ces malades, et l'effet favorable des injections sur tous les symptômes a été considérable chez les trois malades, mais surtout chez les ataxiques. > La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. (•) La moyenne de vitesse normale, d'après les nombFeuses recherches de M. Ré- roond, est de 34"°, 7 2 par seconde, dans le membre inférieur. (Note de M. Brown-Séquard.) ( i447 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OCVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 3o MAI 1892. Traité pratique de Chirurgie orthopédique, par le D"^ P. Rédard. Paris, O. Doin, 1892; I vol. gr. in-8°. (Préseaté par M. le baron Larrey.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé parMM. G. Darboux et J. Tan- NERY. 2^ série, t. XVI, avril 1892. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. in-8''. Le choléra. Histoire d'une épidémie. — Finistère, i885-i886. par Henri MoNOD. Paris, Delagrave, 1892; i vol. in-Zj". (Présenté par M. Bouchard. ) (Concours Bréant.) Géologie descriptive du bassin de la Voulzie, suivie de seize excursions bota- niques autour de Provins, par Hippolyte Laroque. Provins, E. Porcheret- Tournefier, 1891; i vol. in-16. Observations sur les planètes Vénus et Mercure, par E. ïrouvelot. Paris. Gauthier-Villars et fils, 1892. Bulletin of the United States national Muséum, n°* 41, 42. Washington, 1891; in-8". Annales de L' Institut météorologique de Roumanie, par Stefan C. Hepites. Bucharest, 1892; 1 vol. in-4''. Memoirs of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège, vol. XVII, n" 2 : Calamocrinus DiomedœaNew Stalked crinoid. Cambridge, 1892 ; I vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 7 jlin 1892. Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4* série publiée par M. Ca'- MiLLE Jordan, avec la collaboration de MM. Lévy, Mannheim, Picard, PoiNCARÉ, Resal. Tome VIII, année 1892, fasc. 2. Paris, Gauthier-Villars et fils, i892;in-4°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Mascart. 6' série, juin 1893, t. XXV. Paris, Masson, 1892; fasc. in-8°. Le colonel Goulier, par G. de la Noe. Paris, Berger-Levrault, 1892; br. in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ( i448 ) ont ctê pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844» publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de r Industrie. Tome LXVII (i" et 2*= Partie). Tome LXVIII (i™et o/ Partie). Tome LXIX, nouvelle série. Paris. Impri- merie nationale, 1891 ; 5 vol. in-4°. Commentaires des décisions prises par les Conférences internationales qui se réunirent à l'Observatoire de Paris en 1887, 1889 et 1891 pour l'exécution photographique d'une Carte du Ciel, par Ch. Trépied. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; in-4°. Annales des Ponts et Chaussées. — Personnel. Paris, V^Ch. Dunod, 1892; I vol. in-S". A i-chives des Sciences biologiques, publiées par l'Institut impérial de Médecine expérimentale à S'-Pétersbourg. Tome I, n"* 1 et "2. S'-Pétersbourg, 1892; I vol. in-4°. Annales de Géologie et de Paléontologie, publiées sous la direction du Marquis Antoine de Grégorio. 7" et 8* li\Taison, janvier-avril 1890. Pa- lerme, Pedone-Lauriel, 1890; 1 vol. in-4". Le Thimus serpyllum dans la cure de l'aphte épizootique. — Relation au Ministère de l'Agriculture en Italie du Prof. Cher. Pierre Pianal. Milan. 1892; broch. in-8''. La Miocarditis aguda, Tésis inaugural, por Osvaldo Loudet. Buenos- Ayres, 1892; br. in-8°. Report oj the third meeting of the australasian Association for the advance- ment of Science, held at Christchurck, New Zealand, injanuary 1891. Wel- lington, N.Z., G. Didsbury; i vol. in-S". ERRATA. (Séance du 7 juin 1892.) Page i3ô3, ligne 3 en remonlant, au lieu de P. Parmeniier, Usez F. Parmentie On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILT.ARS liT F[LS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES REND0S hebdomadaires paraissoiU régulièrement le Dimrmr//t;. Us l'orment, à la fin de l'aimée, deux voliimos in-i" Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement esl et part du !"■ janvier. Le firi.f lie l'nbonnenient est fixé (linsi (juit mie : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Brest. Caen . chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger . _ ' Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecqucl-Decobert. \ Germain etGrassin. " f Lacbéseet Dolbean. Bayonne Jérùtne. Besançon Jacquard. : \vrard. Bordeaux Dulhu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. Lefouriiier. F. Robert. J. Robert. ' V U/el Caroir. ( Baër. I Massif. • Chanibéry Perrin. I Henry. ' Marguerie. ( Rousseau. / Ribou-Collay. Laniarche. Rate). ' Danddot. \ Lauverjal ' Crépin. \ Drcvet. ' Gralier. La Hoclielle Kouclier. , „ l Bourdisnoii. Le Havre ' " { Dombre. , Ropitcau. Lille Lefebvre. ' Quarré. Clierbourg Clermont-Ferr... Dijon. ...... Douai Grenoble \ chez Messieurs : \ Baumal. ' M"* Texier. ,' Beaud. \ Georg. I -Mégrel. Palucl. Vitte et l'érussel. Ruât. i Calas. ' Coulet. Martial IMace. [ Sori.ioilli.'l. Nancy Grosjcan-Maupin. ' Sidot frères. ( Loiseau. ; m».» Veloppé. \ Barnia. ' ViscDtili et C'^. Aimes Tliibaurl. Orléans Luzeray. 1 Rlanchicr. foitters , ,., , ' Druinauu. Jiennes Plihou et Hervé. fioche/ort ...... BoucIilmou - Rossi - ( Langlois. [gin'l. Lorient Lyon Marseille. . . Montpellier ■ Moulins Nantes Nice. . . . Bouen S'- Etienne Toulon ... Toulouse.. Tours.. Valenciennes.. I Lestringani. Chevalier. ( Bastide. ' Runiélie. , Giiiicl. ' Privât. , Boisselier. Péricat. ' Suppligcon. \ Giard. ( Lemaitre. Amsterdam . chez Messieurs ( Robbers. ' Feikema Caarelsen Athènes Beck. [et C'*. Barcelone Verdaguer. ] Asher et C'". _ , 1 Calvarv et C". Berlin „ . ., , , l'riedlanaer et lils. ' Mayer et Millier. Berne ( Schmid, Krancke et I C . Bologne Zaoichclli et C". i Ramiol. Bruxelles ' Mayolezct \uiliarte. ' l.ebègue et C". \ llaimanii. Bucliarest ... ' Ranisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Ueightou, Bell et C" Christiania Cainmeriueyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague HiJst et fils. Florence I.œscher et Seeher. Gand lloste. Gênes . Genève.. . La Haye. Lausanne. Leipzig... Liège Beuf. , Cherbuliez. Georg. ', Stapcluiuhr. Bclinfante IV \ lîciula. ' Payot. Barth. 1 Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twictmeyer. ( IJesoer. / Gnusè. Londres . . . . Luxembourg Milan . chez Messieui ( Dulau. 1 > Nuit. l V. Buck. i Libr. Gutent ; Fiioiiles et Cu|}il> .Madrid / Gonzalès e h 1 i Yravedra. \ F. Fé. ( Dumolard li . ( Hœpli. Moscou Gautier. ;' b'urcheiui. Naples ' ^[arghiel•i di I Pellerano. i Christern. .Vt-u'-Jb//. j Slechcrt. Westennann. Odessa Rousseau. i Oxford Parker et O'. falernie Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. J Bocca frères. ) Loescheret Ci Botterdam Krarucrs et (ii Stockholm Samson et VV „ . , ( Zinserling. ! !^^ Petpr^houror ' .!« feieisuuui „. . ■ ^y^nj- [ Bocca frères. , Brcro. Clausen. j 1 RosenbergetS; Varsovie Gebethner et Vérone Drucker. I Frick. i * Gerold et C". i Zurich Mcycr ei Zolle Borne . Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre .i85o. ) Volume in-4°; 1 853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — ( i"' .lanvior i85i à 3i Décembre 1 865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"' .lanvi^r iSiiG à 3i Dccrmbre iSSo.) Volume in-4°; i88es Comptes rrndus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pagfs ou 6 feuilles eu moyenne. 26 numéros composent lui volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^ — -Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de "io jjages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une reuaclum j autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le £9 écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, | pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Acadj sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai] que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc^ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savani étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou dur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les l'éduire au nombre de pages requis." Membre qui fait la présentation est toujours noniEb mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extfc aux Secrétaires Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports etListruclions demandés par le Go«- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pa' les correspondants de l'Académie comprennent ai plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donne" plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas le discu.ssions verbales qui s'élèvent dans le sein d l'Académie; cependant, si les Membres qui y oit pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils do- sent rédiger, séance tenante, des Notes sommaire; dont ils donnent lecture à l'Académie avant de le remettre au Bureau. L'impression de ces Notes n; préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres t|; lire, dans les séances suivantes, «les Notes ou Mi- moires sui- l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans \eCompte nm actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu m vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des su teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus apH l'unpression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr» sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie déposer au Secrétariat au plus tard u ^^^Lfi" ""' *'"■'. "1;^'"°'^ ''"" y^M^s par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri le tamed. qui précède la seape. avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance es de 11 éance suivant COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SEANCE DU LUNDI 20 JUIN 1892. PRÉSIDENCE DE M. DABBADIE. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Phénomènes de la vie résiduelle du muscle séparé de V êlre vivant. — Action physiologique des bases musculaires; par MM. Arm. Gautier et L. Landi. « Séparé de l'être vivant et mis à l'abri de toute influence microbienne, le tissu musculaire continue à fonctionner. Comme on l'a vu, sa vie anaé- robie a pour effet de l'acidifier et de peptoniser une faible proportion de ses matières protéiques. En même temps, une partie de sa myoalbumine se change d'une part en caséine, de l'autre en leucomaïnes diverses. Ses graisses ne varient pas sensiblement. Que deviennent son glvcogène et son sucre? Se forme-t-il de l'ammoniaque, de l'urée, des gaz? Quelle est la nature et l'action des bases qui s'y produisent? M g. Glycogéne, glycose. — Nous n'avons trouvé que des traces de gly- cose dans la viande fraîche; il n'y en avait plus dans la viande conservée. G. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N» 25.) 187 i i45o ) » Le glycogène de la viande primitive s'élevait à o^'',389 pour loo ('). Dans celle qui avait été conservée, même au-dessous de 25°, le glycogène avait complètement disparu. En l'absence d'acide lactique, nous pensons qu'il se transforme partiellement en acide carbonique et alcool. On verra qu'il se dégage, en effet, de l'acide carbonique. Quant à l'alcool, il a été caractérisé dans les produits distillés : i° en le faisant passer à l'état d'acide acétique, puis de cacodyle; 2" en prodiusant avec lui de l'iodo- forme dans des conditions précises que nous ne pouvons développer ici ; 3" en le transformant en aldéhyde. » On n'a rencontré dans les viandes spontanément fermentées ni acé- tone ni aldéhyde ordinaires, mais bien un acide aldéhydique volatil et réducteur indéterminé. )) On avait déjà trouvé des traces d'alcool dans la chair musculaire (^. Béchamp; Rajewski). Il semble même probable que ce corps est un terme constant de la désassimilation des tissus; on l'a signalé, en effet, dans le lait et dans les urines normales. Il se rencontre presque toujours dans les produits de la vie anaérobie des cellules végétales. Ici nous en distinguons l'origine : nous le voyons apparaître, en effet, dans la viande en même temps que l'acide carbonique et corrélativement à la disparition du glycogène et de la glycose. » Quant à la disparition de cette dernière substance, phénomène auquel on a donné le nom de glycoljse, elle se produit dans le muscle, comme dans le sang, et probablement dans beaucoup de tissus, grâce à un ferment qui paraît, ici du moins, être originaire du tissu lui-même. » h. Ammoniaque; urée. — Voici encore un résultat bien intéressant. Non seulement l'urée ne se produit en aucune proportion dans la viande (pie l'on conserve (ce ([ui était à prévoir), mais l'ammoniaque ou ses sels n'y aj)paraissent pas en quantité de quelque importance. Tout au plus si looB'' de viande, qui à l'état frais contenaient oS'', 020 de AzH', donnent après trente-quatre jours de conservation, dont onze à l'étuve à 38"-4o°, oB'',o48 d'ammoniaque. En moyenne, nos viandes se sont enrichies à peine de os',017 de AzIF. Ces traces d'ammoniaque semblent avoir pour origine l'hydratation de quelques matières extractives amidées. L'urée libre ou cond)inée étant absente, on peut donc aliirmer que les viandes, mises à l'abri des germes de l'air, sont incapables de subir spontanément la fer- mentation uréique ou ammoniacale. Ce résultat démontre par une preuve (') Voir, p. ii58, notre méthode de dosage. Les noml)res obtenus par les mé- tliodes données par les auteurs sont généralemeiU trop forts. nouvelle que les fermentations anaérobies qui se passent clans le tissu musculaire libre de microbes diffèrent profondément des fermentations bactériennes, essentiellement hydratantes et ammoniacales. » i. Gaz émis. — La viande, même à l'état frais, contient des gaz; nous les avons extraits par deux méthodes qu'il serait trop long de décrire ici en détail : ou bien on introduisait la viande fraîche, de volume et de poids connus, dans un récipient plein de CO" pur, on extrayait alors la totalité des gaz par la pompe et l'on en soustrayait par calcul le CO- resté dans le récipient; ou bien on plaçait la viande congelée dans une cloche pleine de CO^ et, après avoir fait le vide, on la laissait se réchauffer à 2?" et l'on en extrayait les gaz. Ces deux méthodes nous ont donné les résultats sui- vants rapportés à loo^' de viande fraîche : I. II. CO" iS^SS iSTao Az 0,88 0,92 O trace trace 19,23 II',, 12 " On a de même analysé le gaz de la viande préalablement congelée, puis conservée dans tme enceinte vide spéciale placée à l'étuve ( ') : on en extrayait chaque jour par la pompe à mercure les gaz produits. » Voici nos résultats pour la totalité des gaz émis par loo^"' de viande tenue six jours à 3q° : I. II. ce ce CO" 27,5 2/1,35 Az 1,1 0,78 H 4.70 3,20 " Ainsi loo^^'de viande ont fourni 4''^'^» 6 de CO' en moyenne, si l'on tient compte de celui qui se dégage de la viande fraîche, et So*^*^ au moins si l'on admet qu'une partie de ce gaz reste dissous d;ins les plasmas et le tissu et s'en extrait très lentement. C'est donc en poids o?', 100 de CO^ produits par loo^' de viande. Si l'on admettait que tout le glycogène de (*) Il est très difficile de réaliser l'extraction des gaz de gros blocs de viande mis à l'étuve. On a réussi seulement en les plaçant sous une cloche à vide graissée par le bas, posée sur un plan de glace immergé dans le mercure et fermée en haut par un ro- binet à pointeau, en bronze, de Golaz. Cet appareil placé à 4°" tenait parfaitement le vide durant des mois. Toutes ces expériences relatives aux gaz émis ont été faites sur des échantillons séparés n'ayant pas servi à d'autres constatations. ( 1452 ) la viande primitive se fût changé en alcool, il se serait fait 0^% 19I de Cœ. Une partie notable du glycogène disparu a donc subi une autre transfor- mation, donné des acides gras, de l'acide acétique ou butvrique, par exemple. ). Dés le troisième ou quatrième jour on trouve, en effet, généralement un peu d'hydrogène dans les gaz émis, et cela sans qu'il y ait apparence de fermentation microbienne. La présence très inattendue de l'hydro- gène pourrait résulter d'une fermentation butyrique ou même acélique. On peut rappeler ici que, en 1868, M. A. Béchamp signala l'hydrogène libre et l'acide carbonique dans les gaz qui se produisent dans l'œuf d'autruche intact brouillé par secousses ; il était accompagné d'acide acétique (' ). » Dans tous les cas, la j)roduction si facile de l'hydrobilirubine dans l'économie dès qu'intervient la fièvre; la réduction de l'indigo bleu et pourpre dans nos organes; la propriété que possède la chair musculaire de transformer, par simple contact et à froid, une quantité petite mais con- stante de soufre libre en hydrogène sulfuré, propriété établie par M. de Hey-Pailhade (='), tous ces faits et bien d'autres montrent dans quel état d'instabilité se trouve une petite portion de l'hydrogène qui entre dans la constitution de quelques-uns des principes immédiats du muscle et des protoplasmes (^). (') Comptes rendus, t. LW'II, p. 626. (') D'après cet auteur, loos"' de muscle donnent ainsi i",2 d'h}'drogène sulfuré en s'unissant à un principe qu'il nomme pliilothion, principe qu'il extrait par l'alcool et reprécipite par l'éther. M. L. Olivier a montré aussi que le soufre peut s'unir di- rectement à certains principes du protoplasma chez quelques algues et donner ainsi de l'hydrogène sulfuré. (') Dans les cas où la viande subit un commencement de fermentation putride, l'hydrogène devient aiiondant dès le troisième jour; il est bientôt accompagné d'un peu d'hydrogène sulfuré et d'une trace de corps phosphores volatils. Voici quelques analyses de gaz rapportées à loos'' de viande placée à 38° et commençant à subir la fermentation bactérienne : I" jour. 2* jour. 3" jour. '," jour. 5' jour. 6' jour. 7' jour, co ce ce ce ce ce ec co' 16,16 2,42 10,77 23,01 39,80 09,86 55,49 Az 0,45 0,14 0,26 0,45 24,74 1,53 o,58 H 0,0 0,0 6,19 17,71 26, i3 27,75 14,91 H»S 0,0 0,0 0,0 1,69 1,09 2,r6 1,54 CH* 0,0 0,0 0,0 trace o,4i trace trace Total 16,61 2,56 17,22 42,86 92,27 91,30 72,52 Après le septième jour, la ciuantité de gaz produite a été rapidement en décroissant, et après deux mois encore, en vase clos, elle n'a pas dépassé 5o" pour loos"' de viande. ( •4.';3 ) » Il est remarquable aussi de voir la viande à l'état frais dégager de l'azote, 0*^*^,9 en moyenne pour 100 de chair musculaire. Ce gaz ne pro- vient pas du sang; il n'y en a pour ainsi dire pas dans la viande et le dégagement d'azote est continu. On sait aussi qu'une petite proportion d'azote apparaît dans les fermentations bactériennes. » Il serait difficile d'analyser le mécanisme qui donne naissance à ce gaz. Dans tous les cas, sa production dans le muscle explique cette obser- vation faite d'aboid par Regnault et Reiset, confirmée par Boussinganlt dans ses études sur l'alimentation des tourterelles, et démontrée définiti- vement plus tard par M. Reiset dans ses belles recherches sur la respi- ration des animaux de ferme, puis par W. Mùller, sur d'autres espèces, du dégagement continu d'azote par le poumon, la peau et l'intestin ('). Action physiologique des bases extraites du tissu musculaire. » On a vu (p. I iSy) comment on arrive à séparer ces bases en quatre groupes principaux, savoir : « a. Bases xanlhiqiies, précipitables par l'acétate de cuivre à chaud seu- lement et à froid par le chlorure mercurique. Elles n'existent qu'en faible proportion dans les viandes. » h. Bases carbopyridiques et analogues, précipitables par l'acétate de cuivre à froid et par le chlorure mercurique. On n'en trouve aussi qu'une petite quantité. )) c. Bases névriniqiies; hydropyrroliques, etc., précipitables parle chlo- rure mercurique, mais non par l'acétate de cuivre à chaud ni à froid. Ce sont les leucomaines les plus abondantes. » d. Bases créatiniques, imprécipitables par le chlorure mercurique. Ce sont celles qui se forment en plus grande proportion relative pendant la conservation du muscle. On en a trouvé dans la viande, laissée à 38°-4o°. le triple environ de ce qu'il en existait dans le muscle frais; mais la créa- tine et la créatinine disparaissent. Ces bases se séparent par l'alcool, dans lequel elles sont insolubles, des bases b et c. » Il ne semble pas exister dans la viande conservée d'autres bases que celles de la viande fraîche : certaines disparaissent en grande partie, d'au- tres se produisent plus abondamment (Bases c e\. d); mais l'analyse de ces C) Cahours a aussi montré qu'il y a dégagement d'azote en même temps que d'a- cide carbonique pendant la maturation des fruits (Z?(///e, i>\, v.^ les angles de la normale m^mm.^. avec les droites t^ , <2 et avec les deux droites analogues /, , i.^ situées dans le plan II', on a, en vertu de la même propriété, sin(i', + l'-j) „, sin {('',-+- (•;,) -sin(i',— l'a) -sin(i'i — ('2) » Lorsque la surface S sera une surface minima, on aura, quelles que soient les deux surfaces S,, Sa symétriques par rapport à S, tangt', tangc', = tangv^ tangr'^; et les projections, sur m^m.^, du point de rencontre de /,, /,, et du point de rencontre de ;', , i.,, seront, pour toute position de m, symétriques par rapport à S, propriété qui n'appartient qu'aux surfaces d'étendue mini- mum. » ÉQUILIBRE d'élasticité. — Sur la rcparlitioti des pressions dans un solide rectangulaire chargé transversalement. Note de M. Flamant, présentée par M. J. Roussinesq. « Je me propose d'étudier les pressions qui se développent aux diffé- rents points d'un prisme rectangulaire homogène, élastique, de lon- (') Celle mélhodc pourrail s'appliquer, en parliculier, aux surfaces de symétrie S d'une quadrique, donl je me suis occupé dans ma Thèse sur la syniélrie courbe. C. R., 1892, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 25.) loQ ( i466 ) gueur cL il'cjxiisseur indéfinies, soumis, .sur sa face supérieure, a une charge normale appliquée en tous les points d'une droite perpendiculaire à SCS deux autres faces que je suppose, elles-mêmes, pouvoir glisser sans frottement entre deux plans rigides. Je considérerai d'abord ce prisme comme faisant partie d'un massif limité à sa partie supérieure par un plan horizontal et indéfini dans tous les autres sens. Sur une droite AOA', de longueur il, tracée sur le plan qui forme la surface supérieure de ce massif, se trouve appliquée une charge verticale 2 P/ uniformément répartie à raison de P par unité de longueur. La distribution des pressions aux divers points du massif indéfini, ainsi que les déplacements de ces points sous l'action de la charge, peuvent se déterminer par les formules établies par jM. Boussinesq, dans son volume sur V Application des potentiels. L'ori- gine des coordonnées étant placée au milieu O de la ligne AOA', celte ligne elle-même prise pour axe des j', l'axe des x tracé horizontalement sur la surface du massif et celui des z verticalement de haut en bas, les déplacements u, v, ut' d'un point quelconque {x, y, z) sont exprimés par les formules suivantes, données sous le n° 4 à la page 883 de la traduction, par Saint-Venant, de la Théorie de l'élasticité des corps solides, de Clebsch : (1) (u,v) = — -r A^-T- + ^ — O . w = ~z~T-^-^- -~r' ^ ^ ^ ' y d(x,y)\ dz ). -hpi.'/ dz- a -\- \t. dz dans lesquelles «p est le quotient par li-it. du potentiel logarithmique de la charge, soit 9=-^J log[z-^^x^-^z'+{b-yy]db, db représentant un élément quelconque de la ligne chargée, situé à une distance b de l'origine. » L'intégrale indéfinie s'obtient facilement en intégrant d'abord par parties, puis par la méthode ordinaire de décomposition en fractions simples. Elle est, avec une constante arbitraire, /log[= 4- ^x^ + z^-^{b—yy]db = {b -y) \oo[z. + ^x' + z' -h {h - y)-] -b + y + ^ log [6 - j + vV-+^^ + (6^7)^] -Y-i\x arc tang ~= =^-^ 4- const. v-i- 11 suffit d'en prendre la valeur entre — / et -)- / et de la multiplier par ■r:^^ pour avoir la fonction 9 et, par suite, les déplacements «, t^, w. ( '46: ) )) Le calcul se simplifie lorsqu'on se borne à chercher les valeurs de ces déplacements pour des points voisins de l'origine, les seuls qui feront partie du prisme rectangulaire, de dimensions limitées, que l'on sup- posera découpé dans le massif. En admettant que / devienne très grand, œ, y et :; restant assez petits pour qu'on puisse les négliger devant / ou / — Y, la fonction çp se réduit à ? =" :;77l r ~ ''(' ~ '°80 + = log , , + ^ arctang - h et, par suite, d'après les formules (i), P / x; -arctangjj, P / :- >>-l-2ix, 2/ (' = o. Les déplacements étant ainsi connus, on trouve par les formules géné- rales les composantes suivantes N, T des pressions sur l'axe des j', les N, T sont infinis. » Il résulte de ces expressions que tous les points situés dans un même plan parallèle aux zx restent dans ce plan, et c[ue tous les points placés sur une même droite parallèle à l'axe des y restent sur cette droite, qui se déplace parallèlement à elle-même. Il suffit donc d'étudier ce qui se passe dans le plan zx. Alors, r = \jx'^ + z- étant la distance d'un point quel- conque de ce plan à l'origine, les N, T deviennent 2P x'^z „ 2P =3 aP xz'' Nx = T' N-= r, T,.= r. et la dilatation cubique 0 = — (X-t-ix)-r-2 » Les composantes /?_,;, p^, parallèles aux deux axes, de la pression/? sur un élément plan quelconque, faisant avec la verticale l'angle p, seront p_,.= N^cos^ + Tj.sinp, /?^= N^sinîi + T^cosp. » Le rapport — est toujours égal à ^. c'est-à-dire que la pression p est toujours dirigée vers l'origine. Soit a l'angle formé avec la verticale par le ( 1468 ) rayon vecteur joignant l'origine à un point qnelconque (cosse = -1» et rw la projection, sur une perpendiculaire à ce rayon vecteur, d un élément plan mené par ce point et faisant l'angle ^ avec la verticale : la grandeur du 1 P'^^^ de cet élément sera -^-— — ^^ la pression totale qu'il supportera gj„(„^p)' ', I— ■îVzds ou, en mettant pour/; sa valeur y/?' H-/-!^, _ .. ■• » La pression totale sur l'élément plan considéré est donc indépendante de la direction de cet élément; elle ne dépend que de sa position et de la grandeur ch de sa projection sur une perpendiculaire au rayon vecteur. Si l'on appelle r/x l'angle sous-tendu par cet élément plan ou l'angle, d%= —, formé par les deux rayons vecteurs menés de l'origine à ses extrémités, 2P /a pression totale qu'il supporte est exprimée simplement par—cosa.dx, quelles que soient sa direction, sa grandeur et sa distance à l'origine, pourvu qu'il soit compris entre les deux mêmes rayons vecteurs faisant entre eux l'angle élémentaire dx; et celte pression est toujours dirigée vers l'origine. » Ce résultat peut être obtenu directement, sans avoir recours à l'ana- lyse qui précède, en partant des formules données par M. Boussinesq pour les valeurs des composantes de la pression sur un élément plan hori- zontal quelconque d'un massif indéfini. Il suffit d'intégrer ces valeurs pour des charges Pdy, placées tout le long de l'axe desj, depuis — co jusqu'à + 00. Ce même procédé peut fournir les valeurs trouvées plus haut pour les déplacements u, n\ en limitant l'intégration à y =± /et en faisant l très grand par rapport aux coordonnées x et :;. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la loi de résistance des cylindres utilisés dans les manomètres crushers. Note de M. P. Vieille, présentée par M. Sarrau. « L'étude directe, au moyen des appareils inscripteurs, du mode de fonc- tionnement du manomètre crusher sous l'action des pressions explosives, montre que, pour toutes les poudres susceptibles d'applications balisti- ques, le fonctionnement du manomètre est statique, c'est-à-dire qu'il v a très exactement équilibre à chaque instant de la combustion et, a fortiori, au moment du maximum de pression entre la pression motrice et la résis- tance opposée par le cylindre. Il suit de là que la mesure des pressions est ( '469 ) subordonnée à l'évaluation correcte de la loi de résistance des cylindres en fonction de l'écrasement. » La Table de tarage réglementaire, dans l'artillerie française, pour la mesure des pressions dans les bouches à feu, ne donne pas exactement cette loi de résistance, parce qu'elle a été établie par un mode de fonc- tionnement de l'appareil de tarage (balance de Jœssel) mettant enjeu des forces d'inertie qui faussent l'écrasement observé. )) La Table de tarage statique que nous avons établie, M. Sarrau et moi, en 1882, est obtenueà l'aide du même appareil (balance de Jœssel), mais dans des conditions qui éliminent les forces d'inertie. » Le degré d'exactitude des deux Tables peut être mis en évidence d'une façon directe en comparant les écrasements fournis par une même pression explosive, appliquée dans les conditions d'un fonctionnement sta- tique, soit à un cylindre unique, soit à des cylindres accouplés au nombre de deux, trois ou quatre. Il est évident qu'une Table correcte doit four- nir, dans les divers cas, des pressions totales identiques. » Une série de vingt et une expériences comparatives nous a montré que la Table statique fournit des indications concordantes pour les pres- sions déduites des écrasements d'un cylindre unique ou de cylindres ac- couplés, tandis que la Table réglementaire conduit à des pressions diffé- rentes. » Cette vérification prouve que la Table statique donne une véritable mesure de la résistance des cylindres et des pressions explosives, mais elle n'établit pas que l'unité de cette mesure est bien l'unité théorique admise dans la graduation de la balance de Jœssel supposée parfaite, c'est-à-dire sans frottements ni causes d'erreurs appréciables. )) Nous nous sommes proposé de reprendre cette mesure des résistances en établissant un appareil de tarage moins encombrant que la balance de Jœssel, dont le mode de construction fût à l'abri des causes d'erreurs sys- tématiques. » Cet appareil se compose d'un piston libre du système de M. Amagat, de o'",33 de diamètre, reposant par l'intermédiaire d'un liquide visqueux (huile de ricin) sur un bain de mercure communiquant avec un mano- mètre à air libre de 4™ de hauteur. » Le cylindre de cuivre est directement écrasé sur la tête du piston et le manomètre mesure des pressions comprises entre o''^ et 45oo''s qui per- mettent d'obtenir le tarage dans les limites extrêmes de la pratique. I>es frottements sont éliminés par une méthode de retournement qui consiste C i47" ) à provoquer récrasemcnt du cylindre, soit [n\r une pression supérieure déterminant rabaissement du piston, soit par une injection de liquide à la partie inforipure du piston pour en dctoT-mincr le relèvement. ). Ces nouvelles expériences nous ont montré que les frottements de la balance de Jœssel n'étaient pas négligeables. La même méthode de retour- nement peut, d'ailleurs, être appliquée à cet appareil et rétablit la con- cordance des indications fournies par les deux instruments de tarage. L'emploi de celle méthode de retournement s'appliquerait avec une éeale facilité à toutes les machines d'essai des métaux utilisés dans l'in- dustrie et nous pensons qu'elle supprimerait les divergences souvent con- sidérables que présentent les résultats fournis par des appareils de même tvpe, mais dans lesquels les frottements sont loin d'être négligeables ou constants. )) La connaissance de la loi exacte de résistance des cylindres dans les conditions du tarage ne peut donner une évaluation correcte des pressions fournies par les explosifs, qu'à la condition que cette loi de résistance ne dépende que des déformations et non du mode suivant lequel elles sont effectuées. » Nous avons consacré de nombreuses expériences à la vérification de cette donnée fondamentale. Dans les modes de déformations si différents réalisés, soit dans le tarage avec des vitesses d'écrasement de quelques dixièmes de millimètre par seconde, soit dans le fonctionnement normal des explosifs avec des vitesses de plusieurs mètres par seconde, il était à craindre que la loi de résistance ne fût pas la môme, en raison de phéno- mènes, récemment étudiés par M. Le Chatelier sous le nom de recuit spontané, qui tendent à modifier, d'une façon variable avec le temps, la limite élastique ou l'écrouissage acquis par le métal à l'instant de la dé- formation. » Nous avons établi, en effet, que l'écrouissage joue un rôle prépon- dérant dans l'accroissement de résistance présenté par les cvlindres, dans la première période de déformation correspondant aux écrasements usuels de S™"" à 4"""- Nous avons fait varier, dans des limites très étendues, la durée des déformations résultant de l'application d'une même pression, en agissant soit sur la masse du piston intermédiaire, soit sur la durée de com- bustion de l'explosif, et nous avons constaté l'identité des écrasements obtenus, dans des durées de fonctionnement variant dans le rapport de r à lo, par la modification des masses du piston, et dans le rapportde i à 27, par la modification des durées de combustion. ( i47i ) )) Dans d'autres expériences, nous avons cherché à mettre en évidence l'existence d'une surélévation temporaire de la résistance dans un écra- sement brusque, en comparant les écrasements obtenus par l'action d'une même pression explosive sur un cylindre normal et sur un cylindre préalablement écrasé, dans les conditions mêmes du tarage, à une hau- teur très voisine de celle qui devait résulter de l'application de la pression explosive. » L'identité des résultats obtenus conduit à regarder les résistances mises en jeu par les cylindres comme ne dépendant que de la déformation et non du mode suivant lequel elle est effectuée. » La Table des résistances mesurées dans le cas particulier du tarage, pour des déformations lentes, est donc d'une application générale. » OPTIQUE. — Sur la méthode Doppkr-Fizeau. Note de M. Moessard, présentée par M. Cornu. h La méthode Doppler-Fizeau repose sur ce principe, que lorsqu'un corps sonore et un observateur sont en mouvement, la hauteur du son perçu par l'observateur dépend du mouvement de ces deux points. » Mais, pour établir les formules qui découlent de ce principe, on n'a pas toujours le droit de ne considérer que le mouvement relatif des deux points l'un par rapport à l'autre. Il est facile de se convaincre, en effet, que le mouvement propre ou, pour mieux dire, que le mouvement relatif de chacun d'eux par rapport à l'air ambiant, entre en ligne de compte de façon bien différente dans la constitution du phénomène. » Prenons d'abord le cas le plus simple : l'air est immobile et les deux corps se déplacent sur la ligne droite qui les joint. » Soit S le corps sonore marchant dans la direction de la flèche; à l'époque de la vibration précédente, il était en S,, à celle d'avant, en So, et de même en S3, S,, etc., SS,, S, 83, S.S3 représentant le déplacement du corps pendant une vibration. Les ondes correspondantes sont, au moment considéré, sur les sphères O,, O2, O3, dont les rayons diffèrent du chemin parcouru par le son pendant une vibration. Ces ondes sont donc contrac- tées en avant, dilatées en arrière. Soit V la vitesse du son; via. vitesse du corps; l la durée d'une vibration. Nous conviendrons de prendre avec le signe + les vitesses dirigées de la gauche vers la droite. 1) La longueur de l'onde contractée SA = AB = BC = (V — v)t. ( 1472 ) » Cette onde se déplace avec la vitesse V. M D'autre part, l'observateur se meut avec une vitesse v'. Soit P sa po- sition quand il est atteint par le point C de l'onde O3, le point B de l'onde suivante est alors en ariière de la quantité BC = (V — ^')^ et il rejoint l'observateur en un point P', au bout d'un temps ^', tel que PP' = i''t', et que BP' = \t', donc BC ou (V — <')/ = (V — v')t', et enfin i — ^ — "' t' — \ ~v' » On remarquera que, dans le cas où les vitesses vaiv' sont petites par rapport à celle de l'onde, conformément à la théorie ordinaire, le quotient se réduit à 1 ^ — où ne figure plus que la vitesse relative de la source et de l'observateur. » Il en résulte immédiatement que, si l'on ne connaît que l'intervalle musical entre le son émis et le son entendu, le problème est indéterminé, puisqu'il reste deux inconnues, v et v', jiour une seule équation. » Si l'on suppose maintenant l'air en mouvement avec une vitesse a en S, au moment où le son se produit, et une vitesse a', en P, au moment où il est perçu, la formule devient t _ V + a' — y' t' — V + a - y ' à quatre inconnues. » Si l'on veut aborder le problème dans toute sa généralité, le corps so- nore et l'observateur se déplacent sur deux courbes avec des vitesses va- riables. Une onde sonore, émise en S, atteint l'observateur en P; soient V et v' les vitesses de l'un et de l'autre en S et en P, soient a et a' les com- posantes de la vitesse du vent suivant SP, l'une en S au moment de l'émission, l'autre en P au moment de la perception. » L'onde suivante, émise d'un point S' tel que SS' = vi, sera à ce mo- ment sur un élément sphérique de rayon S'O', tel que SP_S'0'=.(V4-a)z; elle atteindra l'observateur en P' tel que PP' = v' t' et O'P' = ( V 4- a')t'. » Alors SP-S'P'=SP-S'0'-0'P' ou SP-S'P'=(V + «),_(v + a')^ facile à calculer, si l'on connaît a, a', t et t' , ( ^^^'^ ) ') Mais ce n'est pas là la valeur exacte du rapprochement des deux points suivant la droite qui les joint, car, au bout du temps t' , le corps sonore sera en S" tel que SS"= vt', et la variation de distance à l'observa- teur est représentée par la quantité SP — S"P'. » La différence entre cette valeur vraie et la valeur approchée SP — S'P' est, dans tous les cas, inférieure à S'S", cpii est égal à f.\t — l'). » Les considérations qui précèdent s'appliquent aux mouvements des corps lumineux. Les formules ne changent pas : V représente la vitesse de propagation de la lumière, a et a' représentent les vitesses de l'éther a au point lumineux au moment du dé|>art du rayon considéré et a' près de l'observateur au moment de l'arrivée du même rayon. » Si l'on néglige a et a et si Ton remjjlace t et t' par les longueurs d'onde / et /' qui leur sont proportionnelles, les formules tleviennent : » 1° En supposant que les deux astres se meuvent suivant la droite qui les joint, ' _ V - '•' . » 2" En supposant les mouvements cpielconques, la valeur approchée de la variation de distance des deux astres est re[)résentée par l'expression V(/-/'). avec une erreur toujours inférieure à v{l — l'). » Le problème est indéterminé dans tous les cas, mais il est absolument certain qu'on n'a jamais le droit de ne considérer que le mouvement relatif des deux points, sous peine de commettre une erreur qui, sous certaines conditions, peut être infiniment grande. )) Ne prendre que le mouvement apparent revient, en effet, à substituer à la formule vraie i — ^— ''' /' ~ V — i> une autre formule / V /' ~ W-v + V et l'on voit de suite que, pour r = V piu- exemple, la différence entre ces deux valeurs de -p est égale à l'infini. » G. li., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, iN° 25. ) • "J*^ ( i474 ) ÉLECTRICITÉ. - Examen de la possibilité d'une action réciproque entre un corps électrisé et un aimant. Note de M. Vaschy, présentée par M. A. Cornu. ,. Les lois fondamentales des actions électriques et magnétiques se ré- sument dans les quatre formules suivantes : (i) /"= >t 2i. (^CovLo^Ji, Electrostatique), (2) /z=k'^ (CovLOMB, magnétisme), f— H-'Q^^^sina ^L^pj ^cE, Électromagnétisme), f= 1. "'^^/^' (0 cosE - 3cos6 cosO' ) (Ampère, Électrodynamique). fi f" » La nature du milieu qui transmet ces actions intervient dans les for- mules d'Électrostatique et de Magnétisme par les coefficients k et k' ; mais les lois de l'Électromagnélisme et de l'Électrodynamique n'introduisent aucun nouveau coefficient. On peut se demander s'il n'existe pas d'autres actions électriques ou magnétiques, inconnues jusqu'ici, qui ne fassent intervenir aucun nouveau coefficient distinct de X- et de k', c'est-a-dire aucune nouvelle qualité physique du milieu. Par exemple, un corps élec- trisé exerce-t-il une action sur un aimant? On reconnaît simplement, grâce à des considérations d'homogénéité, qu'une telle action n'existe pas. » Supposons en effet qu'une quantité d'électricité q et un pôle magné- tique (;., situés à une distancer, exercent l'un sur l'autre une force/. Cette force dépend des grandeurs de q, [/., r et des paramètres k et k". Par raison de symétrie, elle est dirigée suivant la droite qy.. D' autre part, elle est pro- portionnelle à ^ et à a; caTr l'action de ^ sur/? pôles égaux a^i. concentrés en un même point, c'est-à-dire sur un pôle égal à nii., est n fois plus grande. Autrement dit, la force /est proportionnelle à la grandeur du pôle; et, pour une raison semblable, elle est proportionnelle à la quantité d'élec- tricité. On peut donc poser f=q^¥(r,k,k') ou, ce qui revient au même, f=^^'M''^(r,kk',k). ( 1475 ) Le facteur \jkk' — mis en évidence a les dimensions d'une force, tandis que /•(longueur), kk' (carré d'une vitesse) et k (grandeur électrique) ont des dimensions indépendantes entre elles. En vertu d'un théorème déjà invoqué dans ma précédente Note, la fonction inconnue $ est en réalité indépen- dante de r, de k et de k' : c'est donc une constante numérique A (3) /--^AVM'^I. » Telle doit être la loi de l'action réciproque de la quantité d'électri- cité q et du pôle magnétique \j.. Si cette action n'a pas été constatée expé- rimentalement, cela tient-il à la petitesse du coefficient A? Non, car le rai- sonnement suivant montre que ce coefficient est égal à i . » De la comparaison des formules (i) et (3) il ressort : » 1° Que l'action exercée par la quantité d'électricité q est la même, à la même distance /, sur le pôle magnétique ;j., que sur une quantité d'élec- tricité q' égale à (/i) y' = Ay/fi., et, par suite, que dans un champ électrique le pôle ]j. se comporte, au point de vue de l'action qu'il subit, comme la quantité d'électricité q ; » 2." Que l'action exercée par le pôle p. sur une quantité d'électricité q à la distance rest la même que celle qu'exercerait, à la même distance, une quantité d'électricité q' égale à la valeur (4) ; en d'autres termes, (j. crée un champ électrique d'intensité H égale à (5) H = | = /tj;=AV>tPJ,. » Il résulte de là que, si deux pôles magnétiques a et [a' sont en pré- sence l'un de l'autre à la distance r, le premier crée un champ électrique d'intensité H et le second subit l'effet de ce champ comme une quantité d'électricité q' égale à _ ,' = Ay/|,'. » Le pôle |j. exerce donc sur y.' une force /dirigée suivant la droite [^.j/ et égale à (6) /=Hr/ = A^X-'f^. ( •47<"> ) » La conséquence de ce raisonnement est l'existence de 1 action réci- proque de deux aimants; la loi élémentaire de cette action est exprimée par la formule (6). Comme, d'autre part, l'expérience a montré que cette loi est exprimée par la formule (2), la comparaison de ces deux formules donne A- = I, d'où A = I. » I^a formule (3) devient ainsi » Elle représente la loi élémentaire des actions entre aimants et corps électrisés, en supposant que ces actions existent et ne dépendent de la nature du milieu que par les coefficients k et/', coefficients suffisants, dans l'état actuel de la Science, pour établir la théorie des phénomènes élec- triques et magnétiques. » La forcey"qui s'exercerait, dans cette hypothèse, entre une quantité d'électricité g et un pôle magnétique y. situés à une distance r l'un de l'autre, serait, comme on le voit, égale à la moyenne géométrique V/ 1/2 des forces qui s'exerceraient : 1° entre deux quantités d'électricité égales à cf, placées à la même distance rlf, r= /- -^ J; 2" entre deux pôles égaux à li-i/i ~-^' — )■ Cette force y serait donc tout aussi facilement mesurable que les forces /", ety^ entre corps électrisés et entre aimants. Comme elle n'a jamais été constatée, c'est évidemment ou bien qu'elle n'existe pas, ou bien qu'elle doit dépendre d'un nouveau paramètre servant à définir une nouvelle qualité physique du milieu. » CHIMIE MINÉBALE. — Action de l'oxyde azotique sur les oxydes métalliques. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Sexderexs. « Dans une précédente Communication ('), nous avons fait connaître l'action de l'oxyde azotique (bioxyde d'azote) sur les métaux et sur les oxydes inférieurs capables d'être suroxydés. Ces résultats, complètement distincts de ceux que fournissent l'oxygène ou l'air, établissent que l'oxyde (') Séance dti i3 juin 189:?. ( '477 ) azotique possède un pouvoir oxydant qui lui est propre, et ne résulte pas des produits de sa destruction antérieure. » Pouvoir réducteur de l'oxyde azotique. — L'étude de son action sur les peroxydes nous montre qu'il peut aussi se comporter comme réducteur. » On saitque l'oxvde azotique tend à se transformer en peroxyde d'azote (acide hypoazotique) par fixation directe d'un atome d'oxygène, et l'on peut prévoir que celui-ci pourra être enlevé à certains oxydes, qui se trou- veront ainsi réduits soit à l'état métallique, soit à l'état d'oxyde inférieur. » Cette réduction a lieu, en effet, quelquefois, conformément aux indi- cations thermiques. La réaction AzO-f-0 = AzO' dégage, à froid, ig^"'. Quand la température s'élève, cette valeur diminue à cause de la transformation progressive que subit le peroxyde d'azote, dont la densité va en décroissant jusqu'au voisinage de i5o°, température à partir de laquelle elle correspond au poids moléculaire AzO" ('). » Au-dessus de i5o°, la réaction dégage seulement i6C'",7, et c'est la valeur qu'il convient d'adopter pour toutes les réactions effec- tuées à des températures supérieures. » Comparons les chaleurs de formation de divers peroxydes : Hg^O -t- O rr 2HgO dégage 20 Cu^0+0.= 2Cu0 ). 38,2 2FeO-i-0=:Fe2 0' » 5i,2 SnO 40 = SnO'- n 66 Ces chaleurs, rapportées à la fixation d'un atome d'oxygène, sont bien su- périeures à i3^*', 7; aussi nous trouvons que l'oxyde azotique ne réduit aucun de ces oxydes au-dessous de 5oo°. Il ne réduit pas non plus les acides molybdique, tungstique, titanique, vanadique et l'oxyde uranique, tous oxydes pour lesquels les données thermiques font défaut. » Au contraire, nous trouvons que Cal Ag- 4- O = Ag2 O dégage 7 iCr2 0'-|-0 = |CrO^ dégage 2,1 (environ) PbO-hO = Pb02 dégage 7 12,2 )) Ces chaleurs, toujours rapportées à un atome d'oxygène, sont infé- (') Berthelot et Ogieu, Bull, de la Soc. chirn., t. XXXVII, p. 434- ( '47» ) rieures à iS^»'. 7 : on peut donc penser que la réduction par l'oxyde azo- tique pourra avoir lieu. C'est ce que l'expérience vérifie exactement. » La réduction de l'acide chromique commence à la température ordi- naire. » L'oxyde d'argent ne se détruit pas en ses éléments quand on le chauffe au-dessous de 200"; mais l'oxyde azotique le réduit facilement à partir de 170°. » L'oxyde puce de plomb, PbOS chauffé seul, est parfaitement stable au-dessous de 45o° : sa décomposition n'a guère lieu qu'au rouge et elle fournit alors du minium orangé, qu'une calcination prolongée transforme en litharge jaune. Au contraire, dans l'oxyde azotique, la réduction com- mence vers 3i5° et se poursuit régulièrement à cette température en don- nant immédiatemenl de la litharge blanche, parfaitement homogène. » Le bioxyde de manganèse, qui ne dégage de l'oxygène qu'au rouge, agit sur l'oxvde azotique dès 400° et se transforme en sesquioxyde brun. » Formation des azolius. — On sait que l'oxyde azotique, dirigé sur du bioxyde de baryum chauffé, s'unit à lui par addition en donnant de l'azo- tite de baryum. Une réaction analogue a été signalée pour d'autres oxydes par Schcenbein {Jahresberichte , 1847-1848, p. ^87) : en agitant, avec de l'oxyde azotique, de l'eau froide tenant en suspension de Toxyde puce de plomb, ou du bioxyde de manganèse, ou de l'oxyde d'argent, il a observé la formation d'azotites. w Mais l'air dissous dans l'eau ou fixé sur l'oxyde pulvérulent pouvait peut-être déterminer le phénomène, en produisant à la fois des azotites et des azotates. Nous avons répété cette expérience en évitant autant que possible l'intervention de l'air. L'oxyde à essayer est mis en suspension dans l'eau désaérée au milieu de laveurs parcourus d'abord par un courant prolongé d'hydrogène : on y dirige ensuite l'oxvde azotique, absolument débarrassé de toute vapeur nitreuse. » En opérant de la sorte, on trouve qu'il y a bien réellement formation exclusive d'azotites. C'est le bioxyde de plomb qui fournit les résultats les plus marqués : après une heure de passage du gaz, la teinte jaune du liquide est déjà nette. Cette teinte va en s'accentuant de plus en plus. Après trois heures, la liqueur contenait par litre à peu près 48'" d'azotite de plomb. Calculé. Trouvé. Az'O' 25,4 2.5,0 PbO 2^ 75>o 100,0 100,0 ( «479 ) » Eu continiianl à faire passer le courant de gaz, la liqueur s'enrichit et devient plus jaune; mais on y aperçoit des signes de décomposition. Celle-ci se continue d'ailleurs quand on essaye de concentrer le liquide dans le vide sec. Il se dépose des lamelles rliombiques peu colorées d'angle voisin de 75"3o', constituées par un azotite basique de plomb. » Le bioxyde de manganèse, même hydraté, donne une réaction beau- coup plus lente : après trois heures de passage de l'oxyde azotique, la liqueur renfermait par litre seulement o^'', 12 d'azotite manganeux. )) L'oxyde d'argent Ag-0 donne également des traces d'azotite d'ar- gent avec dépôt d'une quantité correspondante d'argent métallique : mais la dose est encore moindre que pour le bioxyde de manganèse. - » Dans une prochaine Communication nous aurons l'honneur de faire connaître à l'Académie l'action du peroxyde d'azote sur les métaux et les oxydes. » CHIMIE MINÉRALE. — Scir un hromazoture de phosphore. Note de M. A. îîesson, présentée par M. Troost. « J'ai signalé antérieurement (^Comptes rendus, séance du 22 décembre 1890) l'existence d'une combinaison du gaz ammoniac avec le pentabro- mure de phosphore à laquelle, eu égard aux dosages de brome et de phosphore, j'ai attribué la composition PBr'.gAzH'; les dosages d'am- moniaque par la chaux sodée faits depuis lors ont donné les nombres 24,91 et 25,88 (théorie 26, ig), qui confirment cette composition. » Lorsque l'on soumet le pentabromure de phosphore ammoniacal à l'action progressive de la chaleur sous pression réduite (de 2 à 3*^™ de mercure), on observe vers 200° la formation d'un sublimé de petits cris- taux qui ne sont pas du bromhydrate d'ammoniaque, car ils sont insolubles dans l'eau; mais ils se forment en quantité si faible, que je n'ai pu les isoler ainsi. D'autres essais, faits en saturant directement le pentabromure par du gaz ammoniac sec, soit à froid, soit en laissant la température s'éle- ver librement pendant la saturation , puis chauffant le produit obtenu comme je viens de l'indiquer, n'ont pas été beaucoup plus heureux ; ces divers essais, qui avaient porté sur plus de Soos"" de pentabromure, ne m'avaient pas permis d'isoler i décigramme de ces cristaux. » J'ai augmenté un peu le rendement en opérant de la façon suivante : Après avoir saturé le pentabromure de phosphore par du gaz ammoniac ( i4«'» ) sec (lirectemenl, en avant soui d'éviter nne élévation de température trop considérable, j'ai chauffé le produit blanc ainsi obtenu avec environ deux fois son poids de pentabromure en tubes scellés à ^oo^-^-jS", pendant une douzaine d'heures. Les tubes, ouverts, laissent dégager de l'acide brom- hvdrique et le magma semi-fluide qu'ils contiennent est introduit dans un niatras que l'on chauffe au bain d'huile sous pression réduite. » Le pentabromure non altéré commence à se sublimer, puis, vers 200°, apparaissent des cristaux blancs qui se fixent à peine au-dessus du niveau de riiuile. » On les isole, on les sublime une seconde fois dans le vide et l'on a ainsi le bromazoture PBr^\z; il a donné à l'analyse les nombres sui- vants : Analyse. Théorie. Az pour 100 7» '9 6,83 Br pour lOO 79' '5 78,05 » Le rendement est excessivement faible et ne m'a pas permis de pré- parer plus de i^'" de ce corps. » Le bromazoture PBr-Az se présente par sublimation sous forme de cristaux incolores très réfringents, qui semblent affecter la forme rhom- boédrique; il fond à 1 88°- 190° et commence à se sublimer à i5o° dans le vide. » Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'éther, moins soluble dans le sulfure de carbone et le chloroforme. » J'ai signalé le chlorazoture PCl^Az comme premier terme de la décom- position sous l'action de la chaleur du pentachlorure de phosphore ammo- niacal, mais il ne faudrait pas considérer ce mode de formation comme favorable à une préparation importante de ce corps; car, d'une part, le pentachlorure de phosphore ammoniacal est possible à préparer et, d'autre part, le rendement est faible. On augmente beaucoup celui-ci en opérant en présence d'un excès de pentachlorure; en suivant le mode opératoire que je vais décrire, on obtient de bons résultats. » Sur les parois d'un grand flacon, on détermine la production d'une couche de pentachlorure par réaction directe du chlore sur le trichlorure de phosphore; on chasse ensuite l'excès de chlore par un courant d'air sec, puis on fait arriver le gaz ammoniac desséché en ayant soin de main- tenir le vase refroidi à o"; la saturation du perchlorure ne se fait ainsi que superficiellement. Quand elle est terminée, on détache la croûte des parois et, après l'avoir broyée, on l'introduit dans un matras et l'on chauffe au ( i48i ) bain d'huile sous pression réduite. Le chlorazoture se sublime et on le débarrasse d'un peu de perchlorure qui l'accompagne par un lavage à l'eau. CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' acide permotyhcUque. Note deM. E. Péchard('), présentée par M. Troost. (c Les permolybdates, dont j'ai indiqué la préparation et les propriétés dans une récente Communication ("), contiennent un acide suroxvgéné du molybdène, l'acide permolybdique. On peut préparer facilement une dis- solution de cet acide en employant un des procédés suivants : 1) I" On décompose le permolybdate de baryum par la quantité équi- valente d'acide sulfurique. La liqueur jaune, séparée par filtration du sul- fate de baryum formé, contient l'acide permolybdique. » 2° L'hydrate molybdique MoO', 2H^0, insoluble dans l'eau, se dissout facilement dans l'eau oxygénée légèrement chauffée, et donne de l'acide permolybdique. » 3" L'oxyde bleu de molybdène et le molybdène métallique sont atta- qués à froid par l'eau oxygénée qui les transforme en acide permolybdique. Parla première de ces réactions déjà observée par Schone (^), l'oxyde bleu de molvbdèneest transformé instantanément en une dissolution jaune orangée. L'attaque du molybdène par l'eau oxygénée, très rapide, comme l'indique Thenard {"), quand l'eau oxygénée est concentrée, se fait lente- ment avec une eau oxygénée à lo volumes. En présence d'un excès de molvbdène, la liqueur jaune, d'abord formée, bleuit rapidement par suite de la réduction de l'acide permolybdique; mais, en ajoutant de l'eau oxv- génée au liquide, l'oxyde bleu se transforme en donnant une dissolution jaune. » En évaporant dans le vide sec, à la température ordinaire, la dissolu- tion jaune orangé obtenue par une des préparations précédentes, il se dépose une poudre cristalline, jaune, soluble dans l'eau. La dissolution d'acide permolybdique peut être portée à l'ébuUition sans être altérée. (I) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. (-) Comptes rendus, t. CXIV, p. i358. (3) ScHôNE, ZeUschr. fur analylische Chemie, t. IX; 1870. (') Thenard, Cours de Chimie, t. 1, p. 5o5. C. R. 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N» 25.) 19' ( lABs ) Les acides forts n'ont aucune action sur elle, sauf l'acide chlorhydrique, qui ramène cet acide à l'état d'acide molybdique avec dégagement de chlore. Les corps réducteurs, comme le chlorure stanneux et le sulfate de fer, décomposent la dissolution d'acide permolybdique en la transformant en oxyde bleu. . , « L'acide permolybdique cristallisé a une composition qui correspond à la formule Mo'^0' + 5fPO. Son analyse s'effectue en le soumettant a l'action de la chaleur. A loo", le corps perd quatre molécules d eau, et ce n'est qu'à plus haute température que l'acide perd en même temps la dernière molécule d'eau et l'oxygène. Si nous remarquons que les permo- lybdates, décrits récemment, ont une composition qui correspond à la for- mule générale MMoO% on doit considérer l'acide permolybdique comme monobasique et écrire sa formule MoO*H -i- 2IPO. » Les analyses de ce composé peuvent être résumées dans le Tableau suivant : » I" i5'-,o273 d'acide, cliaufle à 100°, ont abandonné oS'jiSyô d'eau; à 44o°, le corps perd encore os^o^; d'eau el 29- d'oxygène. Il reste o8--,7498 d'acide molybdique. » 2» is--, 1342 d'acide perdent, à 100", oS"-, 2o85 d'eau, et, à 44o°, 32'^'= d'O et o5--,o523 d'eau. 11 reste os'',8277 d'acide molybdique. » 3" 2S'-,o64 d'acide ont donné i«"-,5io8 d'acide molybdique et 07':': d'oxygène. Calculé. Trouvé. " I. 2. 3. Mo'^0* 288 73,09 73 72,98 78,2 0 16 4,07 4,1' 4,09 4 SIPO 90 22,84 22,88 23, CI » 394 100,00 99,99 100,08 » » La coloration jaune que donne l'eau oxygénée avec les molybdates alcalins, et qui est due à la couleur des permolybdates, s'accentue et passe à l'orangé par l'addition d'un acide. Cette réaction, qui met en liberté l'acide permolybtlique, a été employée par M. Denigès (') pour recon- naître des traces d'eau oxygénée. D'autre part, M. Crismer (^) recom- mande l'emploi de l'acide citrique pour aciduler le mélange d'eau oxygénée et de molybdate d'ammoniaque. Mais, l'acide citrique ayant le double effet de mettre en liberté l'acide permolybdique, puis de le réduire, il me (') Bull. Soc. cliim., 3" sér., t. VII, p. 5. (') Gazette médicale de Liège, n"" 2, 3, o, 7. ( 1483 ) semble plus logique d'employer un acide comme l'acide sulturique qui n'a pas d'action réductrice sur l'acide permolvbdique. 1) Je poursuis l'étude de ces composés du molybdène et j'indiquerai pro- chainement les résultats cjue j'ai obtenus par l'étude calorimétrique de l'acide permolvbdique et des permolvbdates. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' altération des eaux minérales /errugine uses conservées. Note de M. J. Riban, présentée par M. Troost. « Dans une récente CoravauniCAtion (Comptes rendus , t. ("XIV, p. i363), M. Parmentier insiste, avec raison, sur ce fait bien connu que les eaux minérales, hors de la source, s'altèrent dans les vases qui les contiennent; il propose en outre un procédé pour mieux assurer leur conservation. » Je ne sais s'il a été fait des expériences qui puissent donner une idée du degré d'altération, variable d'ailleurs, des eaux minérales transpor- tées; mais j'ai eu l'occasion d'examiner, il y a plusieurs années, quelques eaux minérales ferrugineuses au point de vue de leur teneur en fer; c'est le résultat de ces expériences exécutées par un procédé rapide que je me propose de faire connaître. » Pour me rapprocher le plus possible des conditions ordinaires de l'emploi théra- peutique de ces eaux loin de la source, je les ai prises en bouteilles dans une des phar- macies les mieux, achalandées de Paris. Le vase placé debout, pendant le temps, d'ail- leurs très court, que nécessite le dépôt ferrugineux ou autre des matières pouvant se trouver en suspension, est débouché avec précaution et l'on siphone aSo"^" de la partie limpide où l'on dose immédiatement, après acidification, le fer protoxyde au moyen d'une solution faible de caméléon, en se conformant aux prescriptions bien connues. Dans une deuxième prise d'essai, de même volume, on déterminait ensuite le fer total après réduction par le zinc et au moyen du même réactif. » Cette marche rapide, si commode et souvent usitée pour déterminer de petites quantités de fer, n'est peut-être pas ici à l'abri de tout reproche, à cause de la pré- sence possible de matières organiques ou sulfurées dans quelques eaux minérales.' Mais on sait qu'à froid la décoloration du permanganate par les sels de fer est instan- tanée, tandis qu'elle est lente, progressive, pour la plupart des matières organiques; cette deuxième phase de l'opération permet même d'en constater la présence. Remar- quons d'ailleurs que l'action des matières organiques tendrait à exagérer la teneur en fer, mais, en cette occurrence, _les chiffres obtenus montreraient, a/o/- H ) (0,0021 (Larnot). Soullzbacli (.Usace) 0,0000 0,0000 0,01 12 (Oppermann). Spa (source Pouhon) o,o255 0,0260 o,o/|48 (Monheim). Vais (source Rigolette) 0,0002 o,ooi5 ? » (source Dominique) 0,0002 o,ooi3 ? Vichy (source Lardy) 0,0004 0,0011 0,0078 (Villm). » On voit, par ces quelques exemples, que la plupart des eaux réputées ferrugineuses perdent, telles qu'elles sont conservées pour la consomma- tion, ou la totalité ou la majeure partie de leur fer qui se précipite, et la petite quantité qui reste en dissolution s'y trouve à l'état ferrique. Il en résulte que dans un grand nombre de cas et envisagées, à l'exclusion des autres principes, comme un reconstituant ferrugineux, elles peuvent de- ' venir un agent thérapeutique infidèle; à ce point de vue une réforme s'impose dans la manière de les conserver. Cette conservation préoccupe d'ailleurs depuis longtemps les spécialistes, comme le montrent les nom- breux articles consacrés à ce sujet dans les ouvrages d'Hydrologie. On a (') J'ai eu recours au Recueil des travaux du Comité d'hy'ièiie publique France, au Dictionnaire des eaux minérales de MM. Durand-Fardel Lebret Lefort, el au Traité de MM. Egasse et Guyenot. de el ( 1/185 ) jjroposé le remplissage des vases à l'aide d'un tube plongeur et l'expul- sion de l'air par des gaz inertes, notamment par l'acide carbonique (M. Porret); on surcharge même de ce gaz certaines eaux minérales; cette dernière pratique est peu recoramandable, car elle change la nature de l'eau prise à la source. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformation de f acide gallique en pyro- gallol. Point de fusion du pyrogallol. Note de M. P. Caze.veuve, présentée par M. Friedel. « La distillation de l'acide gallique à l'abri de l'air, ou sa chauffe entre 200° et 210° en vase clos avec de l'eau sont des modes classiques de trans- formation de cet acide en pyrogallol avec perte d'acide carbonique. » Nous venons de reconnaître un mode de transformation dans des conditions plus simples et assez remarquables. » Lorsqu'on ajoute à de l'acide gallique le double de son poids d'ani- line, le mélange d'abord liquide se prend brusquement en masse avec élé- vation de température. Il se fait sans doute un gallate d'aniline. Si l'on chauffe la masse, on remarque que, vers 120°, elle dégage régulièrement de l'acide carbonique sans élévation sensible de température. On peut, à cette température, décomposer la totalité de l'acide gallique. Si l'on chauffe sans ménagement, on remarque que, la température s'élevant peu à peu, la dissolution de l'acide gallique augmente, et le dégagement d'acide carbonique devient plus intense. On arrive ainsi progressivement au point d'ébuUition de l'aniline (180°). Après cessation de dégagement gazeux, on obtient par refroidissement du pyrogallate d'aniline en longues aiguilles, qui peuvent atteindre plusieurs centimètres, corps déjà signalé (Mylius), fondant de 55''-à 56". » Nous avons constaté que ce pyrogallate est très instable. A l'air, à la temjjérature ordinaire, plus rapidement dans le vide, il perd son aniline comme un sel hydraté qui s'effleurit. Le benzène et le toluène à froid dé- composent ces cristaux, qui changent rapidement d'aspect, leur enlèvent l'aniline et laissent du pyrogallol sensiblement pur. )) Ce pyrogallate d'aniline correspond à la formule C''H«0%2(C»H\AzH=). » Ce mode d'obtention du pyrogallol, qui ne peut être préféré dans ( '4«6 ) l'industrie au procédé plus économique de chauffe en vase clos en pré- sence de l'eau, est très pratique pour montrer, dans un cours, la transfor- mation de l'acide gallique en pyrogallol. >. Nous avons reconnu de plus que la plupart des aminés aromatiques liquides constituent un milieu également favorable à la transformation de l'acide gallique. « L'orlhotoluidine, les xylidines, la monométh) lamine mélangées dans la proportion de 2 parties de ces bases pour i d'acide gallique, laissent dégager l'acide carbonique à des températures variant de 120" à ii)0°. La quinoléine donne les mêmes résultats. Nous avons pu faire cristalliser des pvrogallates d'orthotoluidine et de quinoléine. » La pyridine qui bout à ii6'*,5 ne décompose pas Tacide gallique à l'ébuUition ; mais, en chauffant à i So" en tube scellé, on obtient une décom- position progressive. » Le mécanisme de cette décomposition réside, sans doute, dans la for- mation des gallates de ces aminés aromatiques. Toutes ces bases, sauf l'or- thotoluidine, donnent une élévation de température au contact de l'acide gallique et se prennent en masse ajoutées dans les proportions que nous avons dites. Les oxhydryles phénoliques jouent probablement un rôle dans ces combinaisons. Ces gallates sont plus instables que l'acide gallique. Ce dernier, en effet, chauffé au sein de la glycérine, ne se décompose qu'à 200°-2io''. Déplus, au sein de la diméthylaniline en ébuUition à 198°, il ne dégage pas trace d'acide carbonique. Or, précisément, la diméthylani- line, qui est une base très faible, ne se combine pas avec l'acide gallique. La formation des gallates de ces aminés et du gallate d'aniline, en particu- lier, semble liée au départ de CO- à une température relativement basse. » Cette étude nous a amené à reprendre le point de fusion du pyrogallol . Le corps obtenu au sein de l'aniline, purifié par cristallisation dans le toluène bouillant, fond à iSa" (température non corrigée). Tous les Ouvrages donnent 1 15° comme point de fusion du pyrogallol. Nous avons pensé un instant que nous avions obtenu un isomère, peut-être stéréo- chimique, les deux autres isomères de position prévus par la théorie étant connus, la phloroglucine et l'oxyhydroquinone. » Etudiant divers échantillons de pyrogallol qui nous ont été fournis par le commerce, nous avons constaté des points de fusion très variables. Certains, sûrement impurs, fondaient à i ij"; d'autres, d'une grande blan- cheur, purifiés par sublimation, se ramollissaient vers i i5°-i 1 6" et fondaient vers i29°-i3o". Après plusieurs cristallisations dans le toluène, nous avons ( i487 ) constaté que ces pyrogallols, de pureté et d'origine diverses, fondaient au delà de i3o°. » Nous estimons que le point de fusion du pyrogallol est i32" (non corrigé) et non pas ii5°, comme les livres classiques le répètent. » ZOOLOGIE. — Sur les calculs intestinaux du Cachalot (ambre gris). Note de M. Georges Pouchet. « Grâce à l'extrême obligeance de M. Klotz, propriétaire de la maison de parfumerie Finaud, j'ai pu examiner, faire dessiner pour la collection des vélins du Muséum et casser moi-même un certain nombre de morceaux d'ambre gris. L'apparence extérieure aussi bien que la cassure des mor- ceaux d'ambre qu'on trouve dans le commerce diffèrent considérablement. Ils semblent au premier abord n'avoir de commun que l'odeur, d'autant plus fine, moins mélangée de relent stercoral, que le morceau est plus ancien. » L'ambre frais se présente généralement en masses noires, irréguliè- rement sphériques, à surface tantôt unie, d'autres fois couverte de saillies semblant provenir de masses pâteuses surajoutées. Le contact est un peu poisseux et légèrement élastique. La cassure révèle l'existence de couches ordinairement partielles, épaisses, disposées autour d'un noyau plus ou moins volumineux, ces couches pouvant elles-mêmes différer beaucoup de couleur et d'aspect. Ces couches, présentant toujours vers l'extérieur la même couleur noire que la surface, indiquent des temps d'arrêt dans la formation du calcul. Tantôt l'apparence du noyau ou des couches est celle d'un sable agglutiné, d'autres fois d'une pâte de papier avec une sorte de schistosilé confuse. La coloration varie du jaune vif au gris et au brun presque noir. » Au niveau des lignes de séparation des couches, que la dessiccation transforme eu fissures, on trouve, de même que dans certaines anfractuo- sités, des taches passant du jaune au vert franc, quelquefois rousses, dues à des formations cryptogamiques que M. Beauregard étudie en ce mo- ment même. Telle est également, pour une part au moins, l'origine d'une effervescence blanche que Guibourt (1870) paraît avoir prise pour de l'ambréine. » Malgré des différences considérables d'aspect sur lesquelles nous ne pouvons insister ici, les calculs ambréiques offrent toujours une compo- ( 1488 ) silion identique; seul, l'agencement des parties constituantes diffère. Ils sont essentiellement formés par un conglomérat de cristaux aciculaires, tantôt disposés parallèlement en strates, tantôt en masses rayonnantes sphériques ('). » A côté de ces cristaux figure, dans la composition des calculs am- bréiques, une forte proportion de jMgment mélanique reconnaissable à ses réactions, soluble dans l'acide sulfurique concentré en donnant un nuage lie de vin qui disparaît presque aussitôt. Enfin, il convient de faire entrer en ligne de compte une certaine quantité de matières excrémentitielles cjue le microscope ne permet point de reconnaître, mais dont les becs de Céphalopodes suffisent à démontrer la présence. » Par l'action de la mer. du soleil, du temps, le pigment et les matières excrémentitielles tendent à disparaître et laissent aux morceaux d'ambre un aspect tout différent de celui qu'ils ont frais, gris, pulvérulent, rappe- lant parfois à s'y méprendre certaines ponces. » On peut déduire de leur composition même que les calculs am- brciques se forment aux dépens du contenu liquide, comme il l'est toujours chez les Cétacés de l'intestin par un mode de précipitation comparable à celui qui donne naissance aux calculs biliaires. » On ne possède jusqu'à ce jour aucune observation de calculs am- bréiques en place. La présence du pigment mélanique permet de leur assigner, comme lieu de formation, lavant-dernière portion dilatée du rec- tum (voir PoTJCHET et Beauregard, Mémoire sur le Cachalot^ tapissée par une muqueuse dermique très fortement pigmentée à sa surface, au point de rappeler l'apparence d'un cuir de chaussure ciré et offrant en plus une grande abondance des glandes simples dont l'épithélium est lui-même pigmenté jusqu'au fond du cul-de-sac (-). Il semble probable, d'après leur mode d'accroissement même, que les calculs ambréiques s'enkystent au moins partiellement dans certains cas. » Nous terminerons par une dernière observation. Pelletier et Caventou avaient déjà montré que l'odeur d'ambre n'appartient pas en propre à l'ambréine. Certaines remarques, que nous avons pu faire au cours de nos (') Le fait que nous indiquons ici semble offrir au commerce, par l'emploi du microscope polarisant, un moyen qu'on n'avait point encore de découvrir les falsifi- cations. (») Ces glandes présentent en outre de petites concrétions jaunâtres mais offrant des caractères qui ne permettent pas d'y reconnaître l'ambréine. ( i489 ) recherches tant sur l'ambre que sur l'anatomie même du Cachalot, ten- draient à confirmer cette opinion que l'odeur d'ambre, qu'on en fasse ou non remonter l'origine aux proies vivantes dont se nourrit l'animal, n'est pas particulière au conteiui de l'intestin du Cachalot, mais qu'elle est propre en quelque sorte à l'animal lui-même et répandue, bien que plus ou moins masquée, dans tous ses organes. Elle se trouverait simplement, au con- tact de l'ambréine, dans des conditions d'odorance et d'isolement particu- lièrement favorables. « ZOOLOGIE. — L' héliotropisme des Nauplius. Note de M. C. Viguier, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans un article sur la faune pélagique publié en juillet et août 1890, dans la Revue générale des Sciences, j'ai eu roccasion d'analyser brièvement un travail de MM. Groom et Loeb qui venait de paraître dans le Biologis- ches Centralblalt du i'"' mai. Ces auteurs avaient constaté chez les Nauplius de Balaniis perforatus un véritable héliotropisme, positif lorsque ces larves avaient séjourné dans l'obscurité, négatif après un certain temps d'éclaire- ment. Ces observations, confirmées par d'autres portant sur des Nauplius de Chthamahis stellatus et de Lepaspectinaia, les avaient amenés à attribuer aux variations de l'intensité lumineuse les excursions verticales, non seulement quotidiennes mais saisonnières, des animaux pélagiques. L'explication était fort séduisante : je l'avais trouvée très plausible et donnée comme telle ; mais j'avais toujours eu le désir d'observer par moi-même ces phénomènes si intéressants. » L'occasion s'en présenta le 5 avril dernier, le pêcheur de la Station zoologique d'Alger ayant recueilli des Balanus perforatus dont l'un pondit, au bout de quelques heures, un grand nombre de larves fort actives, que je mis aussitôt en observation. Ces Nauplius, de l'espèce même observée par G. et L. réalisaient ainsi les conditions que ces auteurs ont indiquées comme les plus favorables à l'étude des phénomènes d'héliotropisme, et cependant je ne tardai pas à constater d'importantes divergences entre leurs observations et ce que j'avais sous les yeux. 1) Mis dans le cabinet photographique de la station, à ce moment éclairé par un seul carreau ouvert au nord, les Nauplius, au lieu de se diriger tous vers la lumière, se divisèrent presque aussitôt en deux groupes : l'un c. R., ,R<,2. i" Semestre. (T. CXIV, N» 25.) '9^ ( «490 ) en haut sur le côté éclairé de la cuvette (^héliotropismr positif. G. et L.); l'autre, au fond, diamétralement opposé {Jièliolropisme ncgalif). » Un échange de sujets d'un groupe à l'autre avait lieu constamment; mais les animaux ne vovageaient point en ligne droite, et je n'ai nullement constaté cpic, dans chacun des groupes -}- et — , les sujets fussent orientés dans la direction des rayons lumineux. » Autre divergence importante : en laissant la cuvette dans l'obscurité pendant toute la nuit, on devait, d'après G. et L., trouver au matin tous\e& sujets, sans exception, +; il n'en est rien. » L'obscurité que l'on obtient dans notre cabinet photographique est telle que les plaques extrasensibles de Lumière peuvent, sans inconvénient, y rester à découvert aussi longtemps qu'on le désire. )) J'ai laissé dans cette obscurité les Nauplius pendant des périodes de temps variant de quinze à quarante et une heures. Invariablement, aussitôt que l'on donnait de la lumière, même par un jour terne et gris, les Nau- plius dispersés dans toute la cuvette commençaient à se répartir en deux groupes : l'un -I-, l'autre — ; et huit à dix minute^ après, un petit nombre seulement demeuraient épars dans la cuvette. L'importance relative des groupes est variable : le — est ordinairement plus fort; il est même arrivé qu'il fut, dés ce moment, deux ou trois fois plus nombreux que le +. » En enlevant tous les sujets -f-, on reconnaît que des Nauplius, — dès le début de l'éclairage, deviennent + au cours de la journée. En enlevant, toutes les trente minutes, les sujets devenus +, de manière qu'ils ne pussent, au bout d'un certain temps, revenir renforcer le groupe des —, j'ai constaté, et cela par un temps clair, que le groupe originairement — diminua toute la journée, perdant toujours des sujets; mais qu'au bout de neuf heures d'éclairage, un groupe au moins aussi important que celui qui s'était montré + dès le début était constamment demeuré — . Des 4- transportés dans une autre cuvette, une bonne moitié redevint — ; le reste demeura +. Je réunis alors tous les actuellement 4- dans une même cuvette, que je marquai A, et les — dans une autre, marquée B. Après quinze heures d'obscurité, la division en deux groupes se manifesta, dans chacune des deux cuvettes, dès le début de l'éclairage. J'isolai les + de A dans une cuvette marquée A -f-. D'heure en heure, je recueillis les sujets devenus — dans cette cuvette, et les mis dans une autre marquée k-\ . Les sujets redevenus + dans celle-ci furent à leur tour isolés, et ainsi de suite; et j'agis de même pour les — de A et les ■+- et les — de B. A la fin ( i49' ) de la journée j'inais les séries : i^A+.Ah ,Ah h, A H i , Ah \ h; 2° A— , A — + , A— + — , A— H h;3°B+, B + — , Bh H, Bh h— ; 4" B— ,B— +, B— + --, B— ^ h. Dans toutes les cuvettes, à S"" du soir, après neuf heures quinze minutes d'éclai- rage, se trouvaient quelques — ; mais ils n'étaient en majorité que dans Bh , B — etB 1 . Dans toutes les autres, les -+- étaient en majorité; et d'ensemble ils étaient en très grande majorité. » G. et L. ont bien signalé le fait que des sujets + quittent le côté éclairé sans être devenus absolument — ; car, au bout de quelques instants passés au côté obscur, ils retournent vers la lumière et ne deviennent quelquefois définitivement — qu'après plusieurs excursions de ce genre. Mais le temps qui s'écoulait entre le transfert d'une cuvette à l'autre dans la série ci-dessus d'observations me mettait, du moins pour l'immense majorité des sujets, à l'abri de cette cause d'erreur. » Les Nauplius de cette ponte turent six jours à l'étude, puis périrent par accident. Je repris mes observations, le 28 avril, sur une nouvelle ponte, obtenue dans les mêmes conditions que l'antre, mais plus nom- breuse encore; et les résultats se montrèrent tout à fait semblables. Si donc il est incontestable que la lumière exerce une action sur les Nau- plius de Balanus perforatus, il n'est du moins pas toujours exact que, ainsi que le soutiennent G. et L., tous les Nauplius soient 4- en sortant de l'obscu- rité, et qu'au bout d'un certain temps d'éclairement, variable suivant les sujets et l'intensité de la lumière, ils deviennent tous — jusque après une nouvelle période d'obscurité. La loi qui régit leurs mouvements, et que l'on arrivera peut-être à reconnaître, est certainement plus compliquée que ne l'indiquent les observateurs de Naples. Quant aux Nauplius de Le- pas pectiiiata, sur lesquels G. et L. disent avoir constaté les mêmes varia- tions d'iiéliotropibme, ils se sont montrés à peu près indifférents à l'action de la lumière sur la seule ponte que j'aie pu observer, ponte fort nom- breuse survenue à la Station, le 10 avril, dans les mêmes conditions que celle des Nauplius de Balanes. » En l'état actuel, les excursions verticales des Nauplius me paraissent difficilement attribuables à la seule influence de la lumière, vu les chan- gements si fréquents et si irréguliers du sens de l'héliotropisme que nous ont montrés les Nauplius de B. perforatus et l'indifférence de ceux de L. peclinata. Et si l'explication devient à bon droit suspecte pour les Nau- plius, il serait, je pense, téméraire de vouloir l'appliquer à l'ensemble des ( '492 ) pélagiques. Peut-être faut-il, comme le pensait le professeur Chun, attri- buer une influence prépondérante à l'action de la chaleur. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la composition immédiate des tissus végétaux. Note de M. G. Bertrand, présentée par M. P.-P. Dehéram. « Les recherches que j'ai entreprises sur la composition immédiate des tissus lignifiés chez les végétaux m'ont donné quelques résultats qui con- tribueront, je l'espère, à éclairer cette question encore mal connue, malgré les nombreux travaux dont elle a été l'objet. » Je me suis adressé d'abord au chaume des Graminées parvenues au terme de leur végétation, afm d'éviter la présence gênante d'un proto- plasme abondant. J'obtiens en même temps un sujet d'étude riche en ma- tières incrustantes variées, et chez qui la prédominance des tissus lignifiés sur les tissus dits cellulosiques est telle, qu'on peut négliger l'influence des derniers. » De la paille d'avoine finement divisée est épuisée successivement par l'eau tiède et l'alcool bouillant, puis mise à macérer pendant quarante- huit heures avec lo fois son poids de lessive de soude, à 2 pour ioo,NaOH. » On opère à l'abri de l'air et en agitant fréquemnrent. La liqueur alca- line, jaune intense, filtrée à travers une toile, est additionnée de son vo- lume d'alcool à 90°. Le précipité abondant, qui se forme aussitôt, est essoré, lavé à l'alcool contenant un peu d'acide acétique, puis à l'alcool pur. Il se présente sous forme de flocons presque blancs, et n'est autre chose que la gomme découverte par MM. Poumarède et Figuier (') et que M\L Allen et ToUens désignent sous le nom de xylane (^). Cette gomme a pour caractère de se transformer en un sucre particulier, le xylose, quand on la chauffe avec un acide étendu. » La solution alcaline d'oii la xylane a été séparée contient une autre substance qui lui donne sa coloration. Pour l'extraire, on sature la liqueur par l'acide sulfurique, puis on évapore presque à sec, dans le vide, à une (') Comptes rendus, t. XXIII, p. 918. (') Aiinalen cier Clieniie, l. GCLX, p. 289. Voir aussi le Uavail de M. Hébert Comptes rendus, t. CX, p. 969, et Annales agronomiques, t. XVI, p. 358, t. XVIII p. '.'.(H. ( '49^^ ) douce chaleur; le résidu, traité par l'eau pour enlever le sulfate de sodium, est repris par l'alcool à 80 centièmes. On filtre pour éliminer les matières insolubles, et la liqueur alcoolique est versée dans un excès d'eau. Il se dépose une poudre jaune, qu'on purifie par deux ou trois dissolutions et précipitations successives. Finalement, on la dessèche sur des plaques po- reuses à la température ordinaire. Je donnerai plus tard les propriétés de cette substance à laquelle je propose d'appliquer le nom de lignine. » Quand on a épuisé la paille par la lessive de soude froide, ce qui de- mande plusieurs macérations prolongées, on reconnaît que le résidu est formé par un mélange de cellulose et d'une substance qui correspond par tous ses caractères à la vasculose de MM. Fremy et Urbain (' ). » Les résultats obtenus par ce procédé de séparation, dont la mise en pratique est très simple, quoique un peu longue, peuvent être contrôlés par'une méthode basée sur l'emploi de la liqueur cupro-ammoniacale de Schweitzer. » La paille, mise en contact avec ce réactif, se désagrège assez facilement, pourvu qu'elle soit bien divisée. Après quelques jours de macération, on fdtre sur du coton de verre qui retient la vasculose insoluble. En satu- rant la liqueur par l'acide chlorbydrique pour précipiter la cellulose et la lignine, il reste une solution acide d'où la xylane se sépare par addition d'alcool. Quant au mélange de cellulose et de lignine, il est repris par l'eau ammoniacale : la lignine entre seule en dissolution, on la précipite par un acide. » Ces faits établissent de la façon la plus nette que les tissus de la paille d'avoine sont formés par quatre substances principales : la cellulose, la vasculose, la lignine et la xylane. » Mais cette conclusion est plus générale, elle s'applique encore aux tissus lignifiés d'un grand nombre de plantes, voisines ou éloignées de l'avoine. J'ai soumis aux traitements indiqués dans la première partie de cette Note les divers organes, tiges, feuilles ou fruits, de végétaux variés, et j'ai toujours obtenu les mêmes résultats. » IjCs quantités mises en expérience variaient de loo^"" à 1000^''. Dans tous les cas, la gomme a été identifiée par sa transformation en xylose, ce sucre étant reconnu à sa forme cristalline, la coloration violette qu'il communique à la solution tiède d'orcine dans l'acide chlorhydrique (^) (') Comptes rendus, t. XCIV, p. 108. (*) Bulletin Soc. chim., t. VI, p. 269. ( 1 194 ) et la formation du xylonobromure de cadmium ('). La lignine était suffi- sammenl caractérisée par son mode de préparation et la propriété d être précipitée de ses solutions alcalines par l'anhydride carbonique. » Voici la liste des échantillons analysés; elle comprend des types assez distincts ])our faire admettre la généralité des faits que j'ai établis, tout au moins pour les plantes angiospermes. Riz (Oriza sativa). Plante entière Graminées. Alfa {Stipa lenacissima) . Feuilles " Avoine {Aieiia satUa). Tige " Seigle {Secale céréale) . Tige " Froment ( TrUicum salivum). Tige " Orge {Hordeuni vuti^are ) . Tige » Souchet {Cyperus glomeratus). Tige Cypéracées. Charme {Carpinus betula). Bols de la tige Cupulifères. Chêne (Çucrcus sessili/lora). Bois de la tige » Noyer {Jiiglans regia). Coque du tVuit Juglandées. Vigne ( Vitis vinifera). Bois de la_ tige Ampélidées. Arbre de Judée {Cercis siliquastrum). Bois Légumineuses. Poirier (Pirus communis) . Bois de la tige Rosacées. Frêne {Fraxinus excelsior). Bois de la tige Oléacées . Tanghin ( Tanghinia venenifera). Bois de la tige Apocynées (-). PHYSIOLOGIE . — De l'action de quelques sels métalliques sur la fermentation lactique. Note de M. Cii. Richet, présentée par M. Duclaux. « J'ai étudié l'influence de divers sels métalliques sur la fermentation lactique; j'ai pu établir les faits suivants que je me contente d'énoncer (^). (') BalleLin Soc. c/iim., t. V, p. 554- ('-) Laboratoire de Chimie appliquée aux corps organiques, au Muséum. (•') La liqueur à fermenter était du lait dont la caséine avait été précipitée par l'a- cide acétique à chaud. Le liquide filtré était ensuite neutralisé par du bicarbonate de potasse, puis additionné de son volume, tantôt d'eau distillée pour les liquides témoins, tantôt d'eau ayant dissous des sels métalliques en proportion déterminée. Je mettais les divers liquides ainsi composés dans des ballons Pasteur à la dose de 5o'''=, parfois de 100'='' et même de 5oo'='=. Après stérilisation ils étaient ensemencés avec le même fer- ment lactique pur, puis mis à l'éluve à 4o°. Au bout d'un temps déterminé je faisais le dosage de l'acide lactique libre avec une solution alcaline titrée, et la pliénolphta- léine comme indicateur. 11 est évident que l'acide lactique formé exerce aussi une iniluence antiseptique, ( ï495 ) » I. Certains sels métalliques, même à très faible dose, ralentissent le développement du ferment; par exemple, le sulfate de cuivre et le bichlo- rure de mercure à la dose de i^b"" par litre. » II. Il y a une autre dose, empêchante, qui est tout à fait différente de la dose ralentissante. Ces deux doses, dose ralentissante et dose empê- chante, sont dans un rapport variable pour chaque substance métallique. Soit loo la dose empêchante; la dose ralentissante est de i pour le bi- chlorure de mercure, lo pour le sulfate de zinc et i5 pour le chlorure de magnésium. » III. A dose plus faible que la dose ralentissante, les métaux exercent tous (même les plus toxiques) une action accélératrice. Ainsi le sulfate de cuivre et le bichlorure de mercure sont accélérateurs à la dose de oS'',ooo5 par litre; le perchlorure d'or et le perchlorure de platine à la dose de o^'", oo5 ; le chlorure ferrique à la dose de os^ 5, et le chlorure de magné- sium à la dose de ao^^*'. » Il faut donc pour chaque poison distinguer : » 1° Une dose indifférente, beaucoup plus faible que celle qu'on admet en général, et qui, pour les sels de mercure et de cuivre, est inférieure à o^'', 0002.5 par litre ; « 2° Une dose accélératrice; » 3° \] ne ào?,e ralentissante; » 4° Une dose empêchante. » IV. L'effet toxique du poison porte moins sur l'activité chimique propre du ferment que sur sa pullulation. Si l'on ensemence les ballons stérilisés avec une grande quantité de germes, on trouve une dose ralen- tissante beaucoup plus forte que si l'ensemencement a eu lieu avec une trace de semence. Finalement, au bout de quinze jours environ, les di- verses liqueurs ont toutes acquis ta peu près la même acidité; l'action du poison porte donc sur la durée de l'action chimique, et non sur le terme final, au moins dans une limite assez étendue. » V. Par suite, soit de la formation d'ammoniaque ou de bases orga- niques, soit de la combustion de l'acide lactique formé, l'acidité du petit- lait fermenté va en diminuant légèrement à partir du troisième et du par son acidité même, et que dans ces conditions la fermentation tend à une limite qu'elle ne dépasse pas. Mais cela n'empêche pas la comparaison entre les liquides té- moins et les liquides additionnés de sels métalliques. ( '496 ) quatrième jour, sauf, bien entendu, dans les solutions toxiques où le dé- veloppement est parfois très retardé. .) YI. Il Y a une loi biologique qui semble se surajouter à la loi chimique de toxicité des métaux. Ainsi, certains métaux, qui sont chimiquement très semblables, sont de toxicité très différente, suivant qu'ils sont rares ou communs. Les métaux rares, auxquels le ferment n est pas accou- tumé, paraissent plus toxiques que les métaux communs. )) L'exemple le plus frappant qu'on puisse donner est celui du zinc et du cadmium, qui chimiquement sont si proches l'un de l'autre. » Le sulfate de zinc, à la dose de iS', n'empêche pas le développement que le sulfate de cadmium arrête définitivement à la dose de oS'',i5. Il faut 08', 5 de sulfate de zinc pour obtenir le même ralentissement que donne oB'',oo75 de sulfate de cadmium. La molécule d'un sel de zinc est donc cent fois moins toxique que la molécule d'un sel de cadmium. M De môme, la molécule d'un sel ferrique ou d'un sel manganique est cent fois moins toxique que la molécule d'un sel de cobalt ou de nickel. » VIL On peut classer d'une manière très élémentaire les poisons mé- talliques, qui agissent sur la fermentation lactique, en trois groupes, s-lon que leur toxicité est appréciable : » a. Par dixièmes de molécule (en dissolution dans un litre) : sodium, potassium, lithium, magnésium, calcium, strontium, baryum. » p. Par millièmes de molécule : fer, manganèse, plomb, zinc, ura- nium, aluminium. » y. Par cent-millièmes de molécule : cuivre, mercure, or, platine, cadmium, cobalt, nickel. » PHYSIQUE. — Sur réchange respiratoire. Note de MM. Cim. Bohr et V. Henkiquez. « Comme ou le sait, le sang veineux contient plus d'acide carbonique et moins d'oxygène que le sang artériel. On en a conclu que la combustion animale s'effectue entièrement dans les tissus du corps, et que le rôle des poumons se réduit à dégager et à absorber les produits gazeux. Toutefois, il est aisé de voir que cette conclusion n'est pas péremptoire, car les faits qu'on a en main rendent également possible que ce ne soit qu'une partie de l'oxygène qui soit employée dans les tissus du corps, et que seulement ( i497 ) une partie de l'acide carbonique s'y forme, le reste se produisant dans les poumons. C'est cette dernière possibilité que justifient les expériences ci- dessous décrites, en sorte que l'échange respiratoire, qui a lieu dans les poumons mêmes, constitue, dans nos expériences, jusqu'à 68 pour loo de l'échange entier. » Dans un chien, on coupe la moelle allongée et l'on établit la respira- tion artificielle de façon à pouvoir également mesurer la respiration. Puis, on fait l'obturation de l'aorle thoracique, en l'étreignant dans une pince à vis en dessus du point de départ des artères intercostales, et, à l'excep- tion de l'une des carotides, on lie toutes les artères qui partent de l'arc de l'aorte, opérations praticables sans ouvrir la cavité thoracique. Le sang, qui part du cœur gauche, ne peut donc couler que par la carotide, ce dont il faut s'assurer par autopsie chaque fois qu'un animal est mort. Quittant la carotide, le sang, pour que sa quantité soit mesurée, est conduit à tra- vers l'appareil de Ludwig, dans la partie centrale de l'artère fémorale coupée, et pénètre ainsi dans l'aorte en dessous de l'obturateur. Le sang traverse donc, comme d'ordinaire, tous les organes, mais plus lentement qu'à l'état normal. De cette manière, on mesure la quantité de sang qui, dans un certain temps, en général cinq minutes à peu près, circule dans les poumons. Simultanément, on puise des échantillons de sang à l'artère carotide, ainsi qu'au ventricule droit du cœur : on se sert, à cet effet, d'un tube élastique introduit par la veine jugulaire. Ces échantillons sont recueil- lis dans des récipients gradués; on les prend régulièrement, de proche en proche, durant toute l'expérience. On obtient ainsi des échantillons moyens du sang qui arrive au poumon et de celui qui en sort, et, aussitôt que l'expérience est terminée, on les évacue simultanément chacun avec une pompe séparée, et l'on analyse les produits gazeux. D'une part, la dif- férence de teneur en acide carbonique et en oxygène, entre le sang arté- riel et le sang veineux et, d'autre part, la quantité de sang qui a circulé dans le poumon, servent à calculer la proportion des produits respiratoires due au sang. A l'instant précis oij l'on prenait les échantillons de sang, on a également déterminé le total de l'échange respiratoire du poumon, et l'on constate alors que l'acide carbonique dégagé par le sang et l'oxygène ab- sorbé par le sang sont loin de suffire à représenter l'échange entier de la respiration : le reste doit résulter de l'activité du poumon même. » Exemple. — Chien, \&^. En huit minutes, les poumons ont été tra- versés par 38'^'=, 73 de sang. Différence entre 100'='' de sang artériel et de G. R., 1892, i" Semestre. (T. CXIV, N° 25.) • 19^ ( i'»98 ) sang veineux CO' = 7'^%47 et 0 = 8'=%5o. On a donc, pour la part du sang dans la respiration pulmonaire, CO- = 289, o = 329, le total de la respiration pulmonaire durant ce même temps ayant ete CO- = 538, 0 = 732. » La différence C0= = 249, O = 4o3 est la quotité de l'échange respiratoire qui a lieu dans le poumon même (55 pour 100 de l'oxygène). )) Nous avons, à plusieurs reprises, réitéré des expériences de ce genre, et elles nous ont fait trouver que la proportion de l'échange respiratoire qui peut être attribuée au poumon même varie entre 18 et G8 pour 100 de l'échange total ; qu'en outre la formation d'acide carbonique et l'ab- sorption d'oxygène, qui ont lieu dans le poumon, sont dues à des sub- stances provenant des tissus du corps et que le simple contact avec l'oxygène ne suffit pas à transformer ces substances, d'ailleurs incomiues; la circulation dans les poumons est nécessaire à cette transformation. » L'activité des éléments du tissu pulmonaire ne se limite donc pas à dégager et à absorber des gaz : ils sont également à même de former de l'acide carbonique à l'aide de substances provenant des autres tissus, et le poumon joue de la sorte le rôle de facteur fondamental dans la régulari- sation de l'échange respiratoire. » Nous ne citerons ici qu'un exemple de cette régularisation : » Si, dans un chien, on fait l'obturation de l'aorte thoracique de ma- nière que la circulation des organes abdominaux et de la partie posté- rieure s'effectue uniquement par les ramifications collatérales des vais- seaux du cou, on trouve que l'obturation n'entraîne point un affaiblissement de l'échange respiratoire aussi considérable que le faisait présumer la portée de cette restriction, et que même il peut y avoir surcroît. » Exemple. — Chien 6''^ Avant l'obturation de l'aorte, déeaeement de CO^ — 292 ; absorption d'O = 4o8<='= par kilogramme en une heure. Après l'obturation de l'aorte et la ligature des artères parlant de l'arc (de l'aorte) à l'exception de l'artère cervicale prof, et de l'artère vertébrale sin. : « Dégagement de CO^ = 36i ; absorption d'O =_ 489 par kilogramme en une heure. ( 1^99 ) » Une heure et demie plus tard : dégagement de CO^ = a/jg; absorp- tion d'O = 345'^'' par kilogramme en une heure. » L'extrême lenteur avec laquelle le sang traverse, en pareilles circon- stances, la masse principale des tissus du corps, n'empêche point ces der- niers de fournir un contingent suffisant pour que les poumons, redoublant d'activité, puissent maintenir et même dépasser le niveau primitif de l'é- change respiratoire. Cet échange respiratoire ne commence à subir une baisse notable que quand la circulation entière à travers les tissus est arrêtée par l'obturation de l'aorte thoracique, conjointement avec la ligature de toutes les artères émanant de l'arc de l'aorte, à l'exception de l'une des ca- rotides, qui, à l'aide d'un tube de verre recourbé, est mise en communica- tion avec la veine jugulaire, en même temps qu'on ajoute à cela l'obturation de la veine cave inférieure, ce qui empêche la contraction des organes abdominaux de faire pénétrer le sang de ces organes dans le cœur droit. » PHYSIOLOGIE. — Origines et centres trophiques des nerfs vaso-dilatateurs. Note de M. J.-P. Morat, présentée par M. Chauveau. « La question des origines des nerfs vaso-dilatateurs a été posée déjà plusieurs fois en Physiologie et résolue de façons différentes : il y a lieu d'examiner attentivement chaque cas particulier, la question étant peut- être susceptible de plusieurs solutions. )) On a trouvé des éléments vaso-dilatateurs (nerfs centrifuges inhibi- teurs des muscles vasculaires) dans les racines antérieures des deuxième, troisième, quatrième et cinquième paires dorsales (Dastre et Morat). Là sont les vaso-dilatateurs qui vont à la région bucco-faciale par la voie du sympathique; les racines postérieures correspondantes n'en contiennent pas. » J'ai montré depuis que les nervi erigentes, véritables nerfs dilatateurs, sortent de la moelle en suivant les première, deuxième et troisième racines antérieures de la région sacrée, également à l'exclusion des racines posté- rieures correspondantes. » Antérieurement à ces recherches, Stricker avait affirmé l'existence dans les racines postérieures du plexus sacré de dilatateurs pour le membre inférieur. Cette donnée fut contestée; son auteur la maintint et elle fut de nouveau affirmée par Gartner. » J'ai refait en grand détail toutes les expériences décrites par ces au- ( i5oo ) leurs en suivant d'abord exactement leur méthode. Ils évaluent les modi- fications de la circulation locale dans une région par les changements parallèles de la température de cette région estimés au moyen du thermo- mètre : c'est la méthode dite ihermométrique ; elle est très défectueuse et, tant que je l'ai employée, je n'ai pu faire ma conviction sur le pomt en li- tige. Pour affirmer avec certitude l'existence d'un changement de calibre dans les vaisseaux il faut avoir recours à des procédés plus directs, tels que l'inscription manométrique de la pression dans ces vaisseaux, ou mieux l'inspection de visu de l'artère, si elle est superficielle, ou enfin l'apprécia- tion des changements de coloration de cette région suivant la quantité de sang qui traverse son système capillaire (méthode coloriscopique) . Par ce dernier procédé on apprécie très bien les variations de la circulation lo- cale dans les régions glabres dépourvues de pigment; les pulpes des ré- gions palmaire et digitales du membre inférieur chez les animaux se prê- tent bien à cet examen à la condition de les avoir soigneusement détergées. » Dans ces conditions, j'ai toujours vu l'excitation centrifuge de la plus grosse des racines postérieures, lombaires, et généralement de celle qui la précède et de celle qui la suit (j'entends l'excitation du bout péri- phérique de la racine coupée), produire la vaso-dilatation des régions sus- indiquées, et cela sans être obligé d'avoir recours aux conditions particu- lières réclamées comme nécessaires, soit du côté du sujet (refroidissement préalable de l'animal), soit du côté de l'excitant (courant de pile, à l'ex- clusion du courant induit); autrement dit, cette excitation a produit la vaso- dilatation directe et primitive des vaisseaux de la pulpe dans les condi- tions ordinaires, banales, de préparation du sujet, de nature, de rythme et d'intensité de l'excitant, applicables à tout nerf vaso-moteur. Le fait a été vérifié chez le chien et chez le chat. » De tels nerfs rentrent évidemment dans la définition qui a été donnée des nerfs vaso-dilatateurs. Il y a donc dans les racines postérieures de la moelle épinière, à côté des éléments centripètes dont on pouvait les croire exclusivement formées, une petite proportion d'éléments centrifu^^es dont l'activité correspond à une dilatation des vaisseaux. D'autre part, les dilatateurs des vaisseaux sont, dans leur ensemble, partagés d'après une proportion qui reste à déterminer entre les racines antérieures et les ra- cines postérieures; ce qui modifie un peu la conception tout à fait simple qu'on se faisait de ces parties. » L'expérience suivante fournit encore une donnée nouvelle au sujet de ces nerfs particuliers. Sur un chien anesthésié, on découvre, par une ( i5oi ) opération aseptique, une petite étendue de la moelle lombo-sacrée : on coupe immédiatement, en dehors de la dure-mère, les trois racines posté- rieures indiquées plus haut comme vaso-dilatatrices, et l'on referme la plaie. » Après huit, dix ou quinze jours, c'est-à-dire après un délai suffisant pour assurer la dégénération des nerfs séparés de leurs centres, on dé- couvre à nouveau ces racines, on excite leur bout périphérique, et la vaso- dilatation des régions palmaire et digitales se produit comme avant. » Ainsi ces nerfs que nous avons coupés et séparés des centres médul- laires ont gardé leur excitabilité. En d'autres termes, nous pouvons dire : le centre trophique de ces nerfs dilatateurs est dans le ganglion de la racine postérieure. On sait déjà que ce ganglion joue le rôle de centre trophique à l'égard des éléments sensitifs de la racine postérieure (c'est une des lois de Waller); mais il était difficile de supposer, a priori, qu'une fonction du même ordre lui était dévolue à l'égai'd d'éléments centrifuges. Ce rappro- chement des vaso-dilatateurs et des nerfs sensitifs au point de vue parti- culier de ce que nous appellerons leur trophicitè est une donnée absolu- ment inattendue. » Ainsi les nerfs inhibiteurs des vaisseaux quittent la moelle, les uns par la voie des racines antérieures, les autres par la voie des racines pos- térieures : les exemples que l'on peut citer des uns et des autres sont encore assez peu nombreux pour qu'on puisse établir aucune systémati- sation sur leur partage et leur distribution possible. Ceux qui sont con- tenus dans la racine postérieure ont leur centre trophique dans le gan- glion de cette racine absolument comme les nerfs sensitifs eux-mêmes. Où sont les centres trophiques des autres, de ceux qui sont contenus dans la racine antérieure? Les expériences que j'ai faites à ce sujet me portent à croire qu'ils sont dans la moelle. Les expériences ont consisté en ceci : j'ai coupé tantôt le cordon cervical du sympathique, tantôt les deux bran- ches de l'anse de Vieusens, tantôt les rameaux communicants qui conver- gent vers le ganglion étoile et qui constituent les origines du sympathique cervical. Dans tous les cas, après le délai nécessaire, lorsque j'interrogeais l'excitabilité de ce cordon nerveux au point de vue spécial de sa fonction vaso-dilatatrice, cette excitabilité avait disparu. » ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur les exigences de la Vigne. Note de M. A. Muntz, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Les conditions de l'exploitation de la Vigne ont été considérablement modifiées par les nombreuses maladies auxquelles cette plante est exposée. ( i5o2 ) Avant l'apparition de ces maladies, sa cullure prospérait dans les terres pauvres et ingrates; les frais d'exploitation étaient peu élevés, et, même la où Ton n'obtenait que de faibles rendements, les résultats étaient encore rémunérateurs. Aujourd'hui, la Vigne ne résiste que dans des sols riches et profonds, elle exige des traitements répétés et, s'il s'agit de reconstitu- tions, une avance de capitaux considérable. Les frais divers qui sont im- posés au viticulteur sont donc beaucoup plus élevés qu'ds ne l'étaient autrefois et l'obligent à augmenter ses rendements pour couvrir ses sacri- fices. II a donc besoin de recourir aux méthodes de la culture intensive, ou tout au moins d'appliquer, suivant les règles de la restitution, les fu- mures nécessaires pour obtenir des récoltes plus abondantes. La qualité du vin pourra se ressentir quelque peu de ces nouvelles pratiques; mais le viticulteur, après les pertes qu'il a subies et avec les sacrifices qu'il fait chaque année, doit avoir en vue le résultat économique de son exploita- tion. Ce n'est que dans des circonstances exceptionnelles qu'il est de son intérêt de rechercher, avant tout, la supériorité de ses produits aux dépens de la quantité. .) La fumure de la Vigne étant donc devenue une nécessité, il convient de l'appliquer d'après les connaissances positives que nous possédons sur l'alimentation des plantes. Les exigences de la Vigne, dans les nouvelles conditions dans lesquelles elle doit vivre désormais, c'est-à-dire la quantité des éléments fertilisants qu'elle absorbe pour son développement normal et pour la production de la récolte, doivent servir de base à l'application raisonnée des engrais. Cette base fait aujourd'hui défaut (' ), et les formules d'engrais conseillées aux viticulteurs ne s'appuient pas sur une connais- sance précise des besoins de la plante. » J'ai cherché à combler cette lacune. » Mais les conditions de développement et de production variant sui- vant les régions, une généralisation des résultats n'est point possible. Les plaines de l'Aude et de l'Hérault, avec leurs rendements énormes en vins communs, doivent avoir d'autres exigences que le vignoble champenois, dont la production peu abondante est compensée par une qualité excep- tionnelle, que le Médoc, où d'autres conditions de climat et de culture produisent des quantités moindres de vins renommés. » Le travail actuel se rapporte à la région du sud-ouest, comprenant plusieurs départements oii la vigne occupe une place importante, surtout (') BousslngauU, M. H. Mares, M. Penaud et d'autres expérimentateurs ont, ce- pendant, fourni des indications utiles. ( i5o3 ) ceux de la Gironde, de la Dordogne, de Lot-et-Garonne, du Lot, du Gers, avec des sols peu différents, un même climat, de faibles variations dans le mode de culture et le rendement. » Le vignoble des Vergnes, sur lequel j'ai opéré, est situé dans la Gi- ronde aux confins des départements de la Dordogne et de Lot-et-Garonne; il comprend yo*"* de vignes françaises en pleine production; il est traité depuis plus de dix ans par le s ulfo carbonate de potassium, suivant les conseils de J.-B. Dumas, et reçoit d'ailleurs des soins culturaux qui ne laissent pas à désirer. L'année 1891 a été satisfaisante au point de vue de la végétation et du rendement et peut être regardée comme une année de bonne production normale. » J'ai opéré sur une surface homogène de Zj^^/iS complantée des cé- pages rouges les plus usités dans le pays : Cabernet, Merlot, Fer, Péri- gord, etc. » Les résultats de la vendange ont été les suivants : Vin d'écoulage et de presse i 658''''' Marcs de presse 27964''6 Marcs formant le chapeau 4 2o5''* Rafles enlevées par un égrappage partiel. . . . 2o55''6 » L'analyse nous a permis de calculer l'ensemble des éléments fertili- sants que la vigne a absorbés, dans le cours de sa végétation annuelle, pour la production de son bois, de ses feuilles et de ses fruits. Quantités de matières fertilisantes absorbées par hectare (1891). Acide Azole. phosphorique. Potasse. Chaux. Magnésie. Lg I^IP l^g Ltr Ltf Dans 44'"', 39 de vin 0,457 0,689 6. «99 0^679 o°o42 f> 243''s de marcs de pressoir, secs 4)374 1)677 2,649 i)944 0,292 » 24''s de marcs de chapeau, secs o,432 o,i5i o,3o5 0,218 o,o38 » 1 2''?, 67 de rafles de dégrappage, sèches. o,244 0,068 o,35i 0,122 0,029 » i566''s de feuilles sèches 32,268 7,206 i3,ooo 80,670 17,074 » i755''S de sarments, secs 10, 524 3,686 14,918 20,006 4)562 Totaux 48,299 13,427 37,322 io3,639 22,087 » La quantité d'azote contenue dans l'ensemble de la production végé- tale d'un hectare du vignoble envisagé correspond à 3oo''e de nitrate de soude; celle de l'acide phosphorique à ioo''s de superphosphate et celle de la potasse à 75''^ ou 80"^ de sulfate de potasse ou de chlorure de potassium. ( >5o4 ) Une fumure annuelle de 10000''^ de fumier de ferme fournirait également à toutes les exigences de cette culture. » Voilà quelle serait la restitution à opérer, si toute la matière végétale produite était exportée du domaine; mais il faut se rappeler : qu'une partie des feuilles restent sur le sol et lui rendent ce qu'elles en avaient tiré, que les marcs vont au fumier, ainsi qu'une partie des cendres de sarments; en réalité, le domaine ne s'appauvrit pas de toute la quantité des éléments utiles que la vigne avait absorbés pour sa végétation annuelle et la produc- tion de ses fruits. Quant au vin lui-même, qui représente le seul produit entièrement et définitivement enlevé du domaine, on voit qu'il n'emporte avec lui que de très faibles quantités d'azote, d'acide phosphorique et même de potasse. C'est dans les feuilles surtout que se concentrent les ma- tières fertilisantes : donner des fumures à la vigne, c'est, en réalité, ali- menter le système foliacé qui est chargé de l'élaboration des grandes quantités de sucre que contient le raisin, et de celle de tous les produits constituant les divers organes de la plante. » La proportion d'azote que la vigne a absorbé pour arriver à atteindre son développement et donner sa récolte est assez élevée; on aurait donc tort de négliger cet élément dans la fumure des vignobles. Par contre, la proportion de potasse, qu'on a une tendance à exagérer dans les formules d'engrais, s'est montrée moins élevée dans la plante que ne le faisaient penser les idées qui ont cours. » Ces conclusions s'appliquent exclusivement à la région du sud-ouest. Des études analogues, pour les autres grands centres viticoles, sont néces- saires pour rechercher avec quelles exigences s'accomplit la végétation de la vigne et la production du vin dans les diverses conditions de milieu et de culture. » TOPOGRAPHIE. — Sur la topographie de quelques lacs du Jura, du Bugey et de l'Isère. Note de M. A. Delebecque, présentée par M. Daubrée. « Pendant les mois de mars, avril et mai, j'ai continué l'étude topo^ra- phique des lacs français, avec le concours de MM. Etienne Ritter E. Gar- cin et J. Magnin. » J'ai sondé, avec l'excellent appareil de M. Belloc ('), les lacs de Laf- (') Comptes rendus, t. CXII, p. 204. ( i5o5 ■) f'rey et voisins (feuille Vizille de la Carie d'État-major ), ceux des environs de Belley (feuille Chambéry), enlin tous ceux représentés sur les feuilles Lons-le-Saulnier et Saint-Claude. » Voici les profondeurs des plus importants d'entre eux : III Grand lac de Laffrey ( Isère) Sg Lac de Narlay (feuille Lons-le-Saulnier) 3l) Lac de Chalain (feuille Lons-le-Saulnier) 34 Lac de la Motle (feuille Lons-le-Saulnier) 3o Lac du Grand Maclu (feuille Lons-le-Saulnier) :j6 Lac Dessus de Chamblj (feuille Lons-le-Saulnier) 24, 5o Lac Mort (feuille Vizille) il\,5o Lac de Bare (feuille Chambéry) 20, 5o » En dépit des légendes locales, aucun des autres lacs représentés sur ces feuilles n'a i!o" de profondeur, à l'exception peut-être de quelques lacs de haute montagne dans l'Isère, que je n'ai pas encore explorés. » Le plus grand de tous ces lacs, celui de Chalain, a 232 hectares; il a été formé, au moins en partie, par un barrage d'alluvions anciennes; une barre transversale très aplatie le coupe en deux. » Les lacs de Narlay, de la Motte et du Grand Maclu sont entièrement dans la roche en place et sur deux lignes de faille. Les émissaires des deux premiers s'écoulent souterraiiiement par des entonnoirs, après un faible parcours; le troisième lac s'écoule dans le second. Le lac de la Motte a un relief extraordinairement tourmenté; il est formé d'une succession de cu- vettes et de barres. » Voici comment on peut exjiliquer cette complication. Ainsi que M. Forel, le savant professeur de Lausanne, l'admet pour le lac de Joux ('), la vallée devait être autrefois sans lac, les eaux s'écoulaient par des entonnoirs situés au fond de la cuvette (hypothèse très vraisemblable dans le Jura) ; le relief du sol a été découpé à l'air libre par les eaux cou- rantes, et, les entonnoirs ayant été obstrués, il y a eu formation d'un lac. (^e lac, n'étant alimenté à présent cpie par des sources et par les eaux déjà décantées qui sortent du lac du Grand Maclu, ne reçoit que très peu d'al- luvion, de sorte que les inégalités primitives de son relief n'ont pu dispa- raître sous la vase. » Le lac de Laffrey présente, sur son plafond, un monticule de 5'" de (1) Archives de Genève, t. XXVII, p. 25i; 1892. U R., 1892, I" Semestre. {T. CXiV, N«25.) 194 On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET F[LS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissoiU régulièrement le Dimanclie. Ils forinenl, à la fia de l'aimée, deii.\ volumes m-i°. Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est a et part du ^"' janvier. Le prix (le Ctiboiiiiement est fixé iiinsi i/nUl suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fi'. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ^geii chez Messieurs : . Michel et Modan. 1 Gavault St-Lager. Loricnt Lyon Marseille Montpellier . . Moulins Nancy Nantes Nice chez Messieurs : ( Baumal. ( M"' 1 exier. Beaud. \ Georg. . . < Mégret. JPahid. Amiens ( Ruir. . HecquetrUecubert. ^ Germain elGrassin. Bayonne Ilesançon Btn'deaux Bourges Brest r Lachéseei Dolbeau. . Jérôme. Jacquard. . \vrard. . Dulhu. ' Huiler (G.). Renaud. [ Lefouriiicr. \ 1-'. Robei t. ■ j J. Robert. ' V Uzel Car..ir. \ l:îaer. ■ ( Massif. . Pcrrin. \ Henry. { Marguerie. J Rousseau. ■ ( Ribou-Collay. . Lauiarclie. . Hatel. ' Daniidut. i Lauverjal ■ ' Crépin. ( Orevet. / Gratier. . Foucher. \ Buurdignon. ( Dombre. , Ropiteau. . . Leiebvre. ' Quarré. ! Ville el Pérussel. .. Ruât. \ Calas. ■ ■ / Coulet. . . Martial Place. / Sordoillet. Grosjean-Maupin. ' Sidol frères. Charnier y ( Loiseau. t M"» Veloppé. j Barrna. " ' Visconti et C''. .. Thibaud. Luzeray. Cherbourg j Blanchier. Clermont-Ferr. } Druinaud. Plilion et Hervé. Dijon Rocheforl Doucheron - Rossi \ Langlois. [gnol Douai S'-Étienne . . ■ . Toulon Toulouse Tours l'a/eiiciennes.. . / Lestringant. .. Chevalier. Grenoble La liochelle.... Le Havre Lille J Bastide. ' Rumèbe. 1 Gimet. * Privât. . Boisselier. . . . Perical. ' Suppligeon. ^ Giard. ' Lernaitre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs \ Rubbers. Berlin. Bucharest. Feikenia Caarelsen Athènes Beck. [et C'". Barcelone Verdaguer. 1 Asher et C". Calvary et C''. Krieillander el fils. ' Mayer et Muller. Berne \ Schmid, Krancke et Bologne Zanichelli et C'". 1 Ramiol. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ( Lebègue et G'". ( Haimann. ' Ranisteann. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G" Christiania Cammeruieyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Lœscher cl Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapclmohr. La Baye Bclinfanle frëi'cs. i Hciula. ( Payot. Barth. \ Brockhaus. - Leipzig '^ Lorentz. Max RCibe. Twietmeyer. , Desoer. / Gnusé. Londres .... Luxembour: Milan . Lausanne.. chez Messieurs ( Dulau. / Nuit. V. Buck. j Libr. Gutenbq J FuGiites et Ca|)tlu>> Madrid { Gonzalès e hij ■ Yravedra. V. Fé. \ Dumolard li < i / Hœpli. Moscou Gautier. / Furclieitn. . Naples ' Marghieri di (r ( Pellerano. ! / Christern. Ne>v- i'ork j Slechert. ' Westerinanii- Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Clausen. Porto iNIagalhaès. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. J / Loescher et C''l Rotterdam Krainers et fill Stockholm Samson et W;' ^ Zinserling. Rome . Liège. Turin . Vienne. c^A ■^'''""^'■^^'""■-•(WollL Bocca frérc;^ Brero. Clausen. RosenbergetS- , Varsovie Gebetliiier et ' Vérone Drucker. i Frick. > Gerold el C". ZUrich Meyer et ZelleiJ TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes l»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; i8j3. Prix . . . .■ 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i'^' Janvier 18G6 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie 4es .algues, par MM. A. DERBEsel A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouve Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestioo des mai crasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches; iS56 i Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bbneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scil pour le concours de iS53, et pu le pour celui de iS56, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains \ .1 mentaires, suivant l'ordre de k ;rposilion. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la n " des rapports qui existent entre actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Brons. In-4", avec 27 planches; 1861. .. A la môme Librairie les Mémi 'e l'Acadétaie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. IN" 25; TABLE DES AimCï.ES. (Séance du 20 juin 1892.) niÉMOlUES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMIIIIRS ET DES CORRESPOiNnANTS DE L'ACADEMIE. Pages. \IM. Ahm. (iAiTiF.n el L. Landi. — Pliéno- mèncs de la vie résiduelle du muscle séparé de l'être vivant. Action physiologique des bases musculaires '-tlo M. Ahloing. — De l'influence des filtres mi- néraux sur les liquides contenant des sub- stances d'origine microbienne i4"''> M. Haton de la (JoriMi-LiiiKE fait hommage Pages à l'Académie d'un volume qu'il vient de iiublier sur les « Chaudières à vapeur .... li" .M. Dauiikee présente, de la part de .Sir Ar- cliibald Oeikic, un volume où il a réuni les deux adresses qu'il a présentées, en sa i]ua- lité de Président, à la Société géologique lie Londres en 1891 el 1892 1 Vif* NOMINATIOIVS. Niiiiiination d'une Commission de deux nieni- | hres qui sera chargée de vérifier les comp- j ti-. de l'année i^'Qi : MM. Mouc/iez el de /Utssy 1 iiX MEMOIRES LUS. M. P. BnoUAituEL. — Sur le système sani- taire adopté par la Tonférence de Venise pou: Kur • empêcher le choléra de pénétrer en q)e par l'isllime He Suez \\''X COUUESPONDAIVCE. M. II. vo\ llKLMiioi.rz, élu As.socié étranger, adresse ses remerciements à l'.-Vcadémie. . M. le Ministre de l'Interieuh transmet à l'Académie la copie d'un vceu émis par le Conseil général de la Charente-Inférieure, tendant à la réunion d'un Congrès d'as- tronomes de tous les Etals civilisés pour la fixation d'une ère unique et l'établisse- ment d'un calendrier universel M. le .Sechetaikk perpetiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, uiie brochure de M. E. hataillon .M. S. ALvNGEOT. = De la loi de correspon- dance des plans tangents dans la transfor- mation des surfaces par symétrie courbe. M. I'lament. - Sur la répartition des pres- sions dans un solide rectangulaire chargé transversalement M. P. Vieille. — Sur la loi de résistance des cylindres utilisés dans les manomètres crushers M. MoEssAKD. — Sur la méthode Doppler- Kizeau .M. Vasciiy. — Examen de la possibilité d'une action réiiproque entre un corps électrîsé et un aimant MM. pALL Sabatikk et J.-B. Sexdkrens. - .\clion de l'oxyde azotique sur les oxydes métalliques BULLKTIN niBr.lOGR\PiriQUK T'|f)3 i\m l 'If).*) i/,68 .'l-I Sur un brumazoture de Sur l'acide permolyb- M. A. Bkssox phosphore .VI. E. Pechahi). dique M. J. HiBAX. — Sur l'altération des eaux minérales ferrugineuses conservées M. P. Cazeneuve. — Sur la transformation de l'acide gallique en pyrogallol. Point de fusion Ju pyrogallol .M. Geohoes PoUc.het. — Sur les calculs in- testinaux du cachalot (ambre gris) M. C. ViGuiER. — L'héliotropisme des Nau- plius M. G. Hertraxd. — Recherches sur la cora- positinn immédiate des tissus végétaux... M. Cil. KiCHET. — De l'action de quelques sels métalliques sur la fermentation lac- tique M.M. Clin. BoHR et V. Henriql'ez. - Sur l'échange respiratoire •M. J.-P. MoRAT. — Origines et centres tro- phiques des nerfs vaso-dilatateurs >L A. Mu.NTZ. — Recherches sur les exi- gences de la Vigne M. .\. Delebecquk. — Sur la topographie de c|uelques lacs du Jura, du Rugey et de l'I- sère fA. Alfred Basin adresse une Note « Sur le transport des eaux minérales en baril. ... ■179 i'l8i I ',S.î ■^87 iiiS9 l4çi! •'196 '^99 i5o4 i5ofi I >o(i PARIS. - imprimerie: <>authier-villars et kils. Quai des Grands-Aususiios, 55 1892 6 189? PUEMiEll SEMËSTltE. Û^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRèfABRES FERPÉXITEI.S . TOME CXIV. N° 26(27 Juin 1892). GAUTHIEK-VILLARS ET riJLS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANUES DE [.'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Granis-Augusiiiis, SS. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. AOOPTÉ DANS LES SEANCES DES 23 JUIN I 862 ET 24 MAI 1875. 1 I^es Comptes rendus hehclomadaires des séances de r Académie âc composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires en Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a ^48 pagis ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent nn volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar nn Associé étraiigerdel'Académie comprennent ay plus 6 J)ages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une reuacuon écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o jxiges accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Biu-eau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra| ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants nn( 1 étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendit su vaut, et rais à la fm du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports i les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus a [in l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pn ;j sent Règlement. Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant \ JUL 16 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE I/ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU I.UNDI 27 JUIN 1892 PRESIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie les deux pertes douloureuses qu'elle a faites depuis la séance du 20 juin dans la personne de M. Ossian Bonnel, Membre de la Section de Géométrie, décédé le 22 juin, et dans la personne de M. Mouchez, Membre de la Section d'Astronomie, décédé le 25 juin. M. le Président s'exprime en ces termes : » Messieurs, » C'est une obligation douloureuse et rare d'avoir à vous annoncer la mort de deux Confrères décédés dans la même semaine. Vendredi dernier, nous assistions aux obsèques d'Ossian Bonnet, mathématicien, qui appar- tenait aussi au Bureau des Longitudes. Quelques heures plus tard s'étei- gnait le Directeur de notre Observatoire. G. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXIV, N" 26.) IQ'' ( '5ro ) .. Ernest-Amédée-Barthélemv Mouchez était l'un de ces braves marins qui promènent à travers les mers la douce influence et le drapeau de la France. Sa mort nous rappelle qu'il a fait pas à pas l'hydrographie de toute la côte brésilienne, et plus tard celle de la Tunisie. Appelé ensuite à conti- nuer les travaux de Le Verrier en gouvernant l'Observatoire de Pans, il a conçu le projet d'une Carte photograpl]i(]ue du ciel. Cette vaste entreprise a réuni les sulfrages de tous les astronomes : ils y travaillent, un demi- million d'étoiles est déjà enregistré, et nos successeurs du siècle prochain citeront bien des fois le nom de l'amiral iMouchez qui, modeste autant que savant, n'a jamais songé à tirer gloire de sa grande idée. » La séance est levée en signe de deuil. M. le MixisTHE DE l'Ixstrl'ctiox publique adresse l'ampliation du Décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. vun Helmhallz pour remplir la place d'Associé étranger laissée vacante par le décès de dorn Pedro d' Alcanlara. Il est donné lecture de ce Décret. ÉQUILIBRE d'Élasticité. — Des perturbations locales que produit au-dessous d'elle uncjorte charge, répartie uniformément le long d'une droite normale aux deux bords, à la sur/ace supérieure d'une poutre rectangulaire et de longueur indéfinie posée de champ soit sur un sol horizontal, soit sur deux appuis transversaux écpiidistants de la charge; par M. J. Boussi.vesq. « 1. M. Carus Wilson, professeur à l'Université de Montréal, a publié dans \c Philosophical Magazine de décembre 1891 de remarquables expé- riences opti(pies, à la lumière polarisée, sur les déformations intérieures que font nailrc, au-dessous de leur droite d'application, de fortes pres- sions verticales s'cxerçanl, tout le long d'un axe des j tiré suivant la lar- geur, à la surface supérieure horizontale, prise pour plan des xy, d'une pente poutre ou tige rectangulaire en verre de longueur indéfinie (suivant les X), supportée inférieurement tantôt par un cadre horizontal, tantôt par deux appuis transversaux, symétriquement placés à droite et à eau- che .lu plan des v.. Ces expériences étaient bien de nature à appeler attention des mécaniciens-géomètres et des physiciens sur les perturba- l.ons locales produites au vc.isinage des fortes actions extérieures dans les ( '5ir ) solides élastiques allongés, eL sur leur coustatatioii par l'ingénieux pro- cédé de Brewster, qui consiste à apprécier l'inégalité des deux dilatations élastiques principales, dans le plan de la flexion d'un fragment de verre, au moyen de la biréfringence corrélative de sa matière pour les rayons lumineux normaux au même plan. » M. Flamant vient, en effet, de résoudre théoriquement le problème de ces déformations (Comptes rendus, p. i4(j5, 20 juin 1892), mais dans le cas plus simple d'une poutre indéfinie aussi suivant les s positifs, c'est- à-dire en épaisseur ou hauteur (non moins qu'en longueur), et, de plus, astreinte, par l'application de pressions ou de tractions normales N^ con- venables, sur ses deux faces verticales, à n'éprouver dans toute son étendue que des déformations planes parallèles à ces faces, c'est-à-dire au plan des.r3. Il y est parvenu en découpant, par la pensée, son prisme, de largeur restreinte suivant les y, dans un solide indéfini en tous sens sous le plan horizontal des a-j' et soumis, le long de l'axe des j, sur une grande longueur donnée/ de chaque côté du plan des zx, à une pression normale uniforme P par unité de longueur; ce qui ramène la question à une autre, résolue depuis 1878 au moyen des potentiels logarithmiques. » Je me propose ici : 1° d'étendre la solution de M. Flamant au cas où la pression, exercée uniformément sur la longueur 2/, deviendrait oblique par l'adjonction, à sa composante normale 2P/, d'une composante tan- gentielle 2F/, parallèle aux x positifs ; 2" d'indiquer comment les formules plus générales ainsi obtenues permettraient de restituer aux prismes expé- rimentés par M. Wilson, au lieu d'une hauteiu- théorique infinie, leur vraie dimension verticale h, du moins quand ils portent sur deux appuis situés à une distance donnée k de part et d'autre du plan des js, et cela, par l'addition, aux pressions intérieures obtenues pour h infini, de parties correctives qui paraissent malheureusement devoir être bien compliquées; 3° enfin de montrer comment l'hypothèse simple de la variation linéaire de ces parties le long de l'axe des z, imaginée justement par sir Georges Stokes pour tenir quelque compte des vraies valeurs de h et de Je, rend aussi possible de ramener empiriquement le cas de prismes libres sur leurs deux faces antérieure et postérieure, seul expérimenté, au cas théorique, seul résolu jusqu'à présent, de déformations planes parallèles à ces faces, c'est-à-dire aux zx. » II. Dans le solide indéfini s'étendant, sous le plan des xy, depuis :; = o jusqu'à s = oo, l'on a, pour exprimer les déplacements élastiques II, V, w en tout point (.r, y, z), situé à la distance r du pohit (a, h, o) de ( ^'n2 ) la surface .- = o où se trouve appliqué soit un élément quelconque r/P de la pression exléiienre donnée, normale (ou suivant les:;), soit un élément dï de la traction extérieure également donnée, tangentielle (suivant les x), les formules respectives : ("' "^ = - .7(];t7) V t. -^ TTT.V' «-■==- = ^ + TTj 7ir avec © — 7 — / log('= + ^) ^''f'; {"'^'> — - ,/(^__y)( = ^7F^; "•" X -H |A r/x/ ^ ^/(7, — ■r)dy' " d.rdz^ a + rx ch d.r ' avec -b^-^^fl-r^z log(= 4- r)] ^f" ( ' )• » Or, ici où a = o, dV = P dh, d¥ — Fdbel où h croît de — / à /, il vient » Il va donc à obtenir deux intégrales, de la forme J log(A + y/B--|- oc-) doL, y^B^ 4- y.'- dx. Une intégration par parties, où l'on choisit a comme facteur intégré, les ramène aisément à d'autres comprises dans les types classi- ques; et l'on trouve, ainsi qu'il est facdede le vérifier par la diflerentiation. /log(A ,.-]dx = — 7. + 7.1og(Â+v'B'-+-o'.'; + Alog(x4- ^ B' A + a + y/ B- ■ (4) \ 4- 2vB'-A-arctang ,^, _ ^^ + const. B^ const.. ^v' B- -h y.- dx ='-^'lV'+x- -h ~ log (qc + V B- -h y.- ' formules dans la première desquelles les deux radicaux v'B- — A- doivent être pris en valeur absolue, ou, ce qui donnera ci-après le même résultat, tous deux avec signe pareil soit positif, soit négatif. En faisant enfin A = s, B= = :- -4- x-, \J\i- — A'^x, x = h — y, et appelant, pour abréger, /•', r" les deux distances sjz'^-^x^-^ (Izpyy du point (x, y, z) aux deux (•) Voir, par exemple, les pages 77 et i84 de mon volume de i885. Sur l'applica tioii des potentich à l'équilibre et au /nniirenien/ des solides élastiques. ( i3i3 ) extrémités y = /. .Y = — / de la droite d'application des actions données, il vient, pour les valeurs (3) de f et de 'h, ? = 4^ [~ 2/-f- (/-j)log(= + /') + (/ + j) log(z + /■") (5) j + .Iog(^-->-^'j/^>---'V..(arctg--^--^-'-arctg-^-;>-^-')] --B^[(^-^-)-'^(^-^^-K^(^--.:^-)iog^^---^;';^:^-"-'] F OU, vu qu'on se bornera aux valeurs de r, j, z finies, c'est-à-dire très petites par rapport à /, ce qui permet de réduire {l— y)r, {l -h y) r" h (/qr )-)'- + K = ' + a-°)- r', r" à /q=r, log(=4-/-') et log(= -t- r") à log/-f- — t^ . • -, enfin, les deux arcs tangentes figurant dans (5) à - et à arc tau" - < o = (/log- + 2 + -log-r- — ; +a;arctang- ^ M , F r „ //i /\ -■-— .r-, 4/^ ,-5 — .r' , , , ^1 I J/= 7 — — /=+ 2 /loc- ô H log-H^ ; H 1- s^ — y-+ a.rcarctg- • » Il en résulte pour les déplacements (i), (2) et, par suite, pour les composantes principales N,., T^, N. entrant dans les pressions que suppor- tent les éléments superficiels normaux au plan de symétrie des déforma- tions, c'est-à-dire au plan des xz. les formules respectives : // = —, ; — K-^— arc to- - . v = o, \r = — ^- — ; H- -r- — - log , ■- a = F / J'- a X + 2a. il \ ¥ f a-z \y x (8) 1 1 1 — :; .0°: , - W v==o, (y= — —5 5 + ^ arc te- ; ■i-'^A^X- -^ z- X+JJ. XM-;A »y;y2_,_;:!J 2 71,^. V^r^ + ^2 ^ + (A ^ r. I ' 2 F .r (j',.r:;, 3-) (N,,T^,N,) X-' + ;^ » m. Dans les deux cas, v= o et u, w sont indépendants de y; ce qui montre que les formules obtenues représentent des déformations planes où l'action mutuelle des feuillets parallèles aux zx se réduit évidemment à sa composante normale (9) N,= A6=.soit--^^-^,, soit-^J^:^. ( i5i4 .) » Un ensemble quelconque de ces feuillets constitue donc un prisme, de largeur finie suivant les y, soumis le long de l'axe des j, par unité de cette largeur, à la pression normale P ou à la traction tangentielle F, et susceptible enGn d'être isolé du reste du solide indéfini, pourvu qu'on exerce sur ses deux faces parallèles auxa?:; les actions normales (9) par unité d'aire. » Les formules (7) et (8) de N^, T,., \,. déterminent, comme on sait, la force élastique supportée par tout élément plan parallèle à l'axe des j. Or, dans les cas, tant de la pression normale P que de la traction tangentielle F et, par suite, de l'action simultanée de P et de F, ces formules donnent Nj.N. = T^., avec proportionnalité de ï,, N. à a; elà z. Cela implique l'ab- sence complète de pressions sur les plans menés suivant l'axe des j', ou sur les deux faces de tout coin matériel infiniment aigu ayant pour arête cet axe; de sorte que l'équilibre de la partie d'un tel coin, comprise entre deux plans sécants quelconques parallèles aux j, entraine l'égalité, avec paral- lélisme à ses faces, des deux forces élastiques totales exercées sur ses sec- tions par ces plans. On en déduit aisément que la pression sollicitant (par unité de largeur normale aux zx) un élément superficiel quelconque, parallèle à l'axe des y et vu de cet axe sous un angle r/z, est simplement le produit de —^ par la projection, sur la droite qui émane normalement de l'axe des j vers l'élément superficiel, de l'action extérieure donnée P, F, ou composée de P et de F. Il faut toutefois excepter les éléments plans très voisins de l'axe des 7, ou appartenant à la région dont les distances à cet axe sont comparables à la petite largeur, négligée ici, de la bande d'ap- plication des actions extérieures; car l'étude des détails qui s'y passent exigerait évidemment la mise en compte de cette largeur » Sous la droite O7 d'application de la pression normale P, c'est-à-dire pour X = 0, les formules (7) donnent, aux profondeurs z sensibles N = o 2l> > Z t T, = o, Nj= - — , et la biréfringence temporaire de la matière pour les rayons lumineux dirigés suivant les j. proportionnelle à la déformation élastique dans le plan des zx, ou à la différence des deux pressions prin- cipales correspondantes N^., N^, l'est au quotient ~, c'est-à-dire qu'elle se trouve en raison directe de la pression P exercée par unité de largeur et en raison inverse de la distance z à sa droite d'application. .. IV. Nous bornant encore à ce cas de la pression normale P iso- lons dans le solide une poutre ou un prisme de hauteur finie /i, en menant ( i5i5 ) le plan horizontal - = A. La matière sous-jacente devra, pour que l'équi- libre subsiste, continuer à exercer sur ce plan, d'après les deux dernières formules (7), des pressions dirigées partout vers l'axe des y et ayant (par unité d'aire) les composantes respectives, suivant les x et les s, 2Y>/r- iy\, h) . ,, ■ ,. , ^ ,, , . ^ '(T^^^W)^' SI 1 on convient d appeler ç 1 abscisse x pour les points de la base inférieure. Or on conçoit qu'un sol horizontal d'un degré con- venable de rugosité et de dureté, sur lequel reposerait la poutre, puisse exercer de telles pressions, et qu'il en soit à peu près de même d'un sol résistant quelconque, ou d'un cadre soutenant les poutres sur toute la longueur et une notable partie de la largeur de leurs bases inférieures, abstraction faite toutefois de perturbations inévitables dans les couches des prismes les plus basses, à raison du vide central du cadre, ou encore d'autres circonstances. On doit donc pouvoir appliquer les formules (7) de N^, T^, N; à la presque totalité d'un prisme de hauteur finie, posé sur un sol horizontal ou sur un cadre. » V. Mais il n'en est plus de mènie quand il n'y a sous la poutre que deux supports sans frottement, parallèles à l'axe des j' et distants de 2k, c'est- à-dire ayant pour abscisses E = ± /•. Alors, en effet, la pression qu'éprouve la base inférieure est verticale et égale à ;^P (par unité de largeur de la poutre) le long des supports, c'est-à-dire le long des deux droites ^ ^± k, tandis qu'elle est nulle ailleurs, an lieu de se trouver partout dirigée vers l'axe des y et pourvue des deux composantes finies par unité d'aire don- nées ci-dessus. Donc, pour passer de l'état physique représenté par les formules (7) à l'état réel, il faut superposer au mode d'équilibre (7) un second mode d'équilibre où la base supérieure du prisme serait libre, mais où la base inférieure, soumise à des actions sans résultante statique, éprouverait les deux pressions de bas en haut ^P (par unité de largeur du prisme), le long des deux droites l :^± A-, et, en même temps, sur toute sa surface, des tractions obliques égales et contraires à celles qu'y don- nent (7), c'est-à-dire ayant sur toute bande d'abscisse i et de largeur cfi, par unité de longueur dans le sens des y, les deux composantes respectives (10) 3 = ACO\, C«H' .CO. :;AzAzHC''H\ ce qui conduirait à considérer l'acide camphorique comme un acide dicar- boxylique. )) La production de ce même dérivé au moyen de l'anhydride campho- rique et de la phénylhydrazine, par MM. Friedel et A. Combes (commu- nication particulière), semble confirmer notre manière de voir. » En faisant agir de la phénylhydrazine sur du camphorate neutre de méthyle, à une température ne dépassant pas 100", il n'y a aucune réaction. (') Journ. f.pr. Chem., t. XXXV, p. 265. ( iJin ) .. M. Kriil.l (loc. rie.) ;i fait la môme observation et MM. Friedel et Combes, en opérant sur le camjjhorale neutre de méthyle sont, arrivés au môme résultat. » En portant la temj)érature du mélange à i5o"-i6o°, on obtient un pro- duit coloré en rouge (once, dégageant une odeur de mcthylamine et du- quel il a été impossible d'isoler un corps bien défini. » Parmi les réactions mises à profil pour caractériser la fonction alcool d'un composé, on emploie particulièrement celles des chlorures ou des anhydrides acides et celle du carbonyle; M. Anschutz a démontré que, en chaufïanl l'acide camphoriquc avec les chlorures d'acétyle et debenzoyle, on n'obtient que de l'acide camphorique anhydre. » Nos essais ont porté sur le camphorate acide de méthyle d'éthérifica- tion, c'est-à-dire sur l'éther dans lequel la fonction alcool supposée se trouve encore libre. » Le chlorure de benzoyie ne réagit pas à froid sur ce composé, mais, si l'on chauffe légèrement, la réaction s'effectue avec dégagement d'un gaz et formation d'anhydride camphorique et d'acide benzoïque. » Cet insuccès nous a conduit à essayer la méthode d'éthérification de MM. Schotten etliaumann ('). » Du camphorate acide de méthyle d'éthérification, dissous dans la soude caustique, fut agité avec un excès de chlorure de benzoyie. Quand on ne perçoit plus l'odeur de chlorure, on épuise le liquide avec de l'éther et l'on décante. La solution éthérée abandonne, par évaporation, une huile dont la quantité^varie avec l'opération et qui possède encore l'odeur de chlorure de benzoyie. Après purification, ce corps distUle entre 270° et 3 1 5° sous une pression de 80""". » Il est très réfringent, insoluble dans les alcaHs et donne, à l'analyse, des nombres se rapprochant de ceux d'un dérivé benzoyie du camphorate acide de méthyle. Trouvé. Tliéoiic- I. II. C"H»"0'. C pour 100 68, 5o 67,92 67,92 H » 6,37 6,16 6,91 » Nous nous proposons de revenir sur ce composé. » Dans une prochaine (lomnmnication nous étudierons d'autres dérivés de l'acide camphorique. » (') DciiUcU. c/ic/n. Gcs., t. Wll, p. 2545; l. \[\, p. 0218. ( I.J21 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. - Sur la présence el la nature de la substance phylacogène dans les cultures liquides ordinaires du Bacillus anthracis. Noie (le M. Arloixg. « Je me propose d'aborder, dans cette Note, deux points relatifs à l'im- munisation contre le charbon par les produits de culture du Bacillus an- thracis, savoir : i° la manière de montrer le pouvoir vaccinant de la partie liquide d'une culture achevée; 2" la détermination du groupe des sub- stances solubles où se trouve contenue la matière phylacogène. » J'entretiens l'Académie de mes travaux sur ces sujets, parce qu'ils m'ont fourni des résultats plus nets et plus décisifs que ceux publiés jus- qu'à ce jour. » I. On sait, en effet, que l'on a très imparfaitement réussi à conférer l'immunité avec les cultures filtrées du Bacillus anthracis. Plusieurs expé- rimentateurs, tels que M. Bouchard, MM. Roux et Chamberland, ont échoué dans leurs tentatives avec des cultures ordinaires. D'autres, tels que MM. Woolrige et W. Petermann, disent avoir réussi, mais avec des cultures faites dans des milieux spéciaux. Le premier avait cultivé le ba- cille dans des extraits de thymus et de testicule de veau ; le second, dans du sérum de bœuf. » Des expériences faites par M. Roger, en 1889, ont démontré la réalité d'une matière vaccinante dans les cultures de charbon ; mais, d'après l'auteur, cette'matière ne serait pas soluble ou bien serait fixée par la cha- leur dans l'intérieur des cadavres des bactéridies. » Mes recherches ont eu pour but de démontrer que les cultures du Bacillus ordinaire renferment aussi des matières solubles vaccinantes. » Je me suis laissé guider, dans mes recherches, par la connaissance des propriétés rétentives des filtres minéraux pour les substances solubles des cultures que l'on fait passer à travers leur épaisseur pour les séparer des microbes, propriétés dont j'ai entretenu l'Académie récemment (voir Comptes rendus du 20 juin 1892). » Partant de cette connaissance, j'ai supposé que la fdlration sur porce- laine, couramment usitée pour obtenir la partie liquide des cultures à l'état de pureté, diminuait la proportion des substances vaccinantes au point de nuire à la manifestation de leurs effets. Aussi ai-je résolu de séparer les bacilles du bouillon de culture sans me servir du fdtre Cham- berland. ( 1322 ) » Pour V |);irvenir, j';ii pris d'anciennes cultures faites dans un grand volume de bouillon, à l'inlérieur de malras considérables. Sous l'influence de repos prolongé, les bacilles s'étaient déposés, sous forme d'un feutrage, au fond des ballons; une couche épaisse de bouillon de culture limpide les surmontait. J'ai alors introduit dans le ballon, en évitant de lui imprimer des ébranlements, un siphon stérilisé, disposé d'une manière particulière. Les deux branches, garnies de coton tassé et stérilisé sur une grande lon- gueur, étaient réunies par un tube de caoutchouc. La branche extérieure, à peine plus longue que la branche intérieure, se terminait par une pointe effilée. Tout cela dans le triple but de décanter le liquide lentement, sous une aspiration minime, et de faire en sorte que les rares bacilles qui pourraient être entraînés fussent retenus dans les mailles étroites des tam- pons de coton. M Après ce premier siphonnement, le bouillon de culture est mis à dé- canter dans une longue éprouvette conservée au frais pendant vingt-quatre heures. On l'en retire par un second siphonnement semblable au pre- mier. )) Par ce procédé, j'ai obtenu, dans ce cas particulier, du bouillon de culture absolument débarrassé des bacilles charbonneux et non spolié d'une partie des substances microbiennes qu'il tient en dissolution comme il l'aurait été fatalement par le filtre Chamberland. » Or, avec ce bouillon de culture en possession de tous les produits microbiens qu'il avait reçus, j'ai parfaitement conféré l'immunité à de jeunes brebis, soit par une seule et abondante injection intra-veineuse, soit par une série d'injections sous-cutanées (cinq) de to<=<= chacune, résultat que je n'avais jamais obtenu dans plusieurs expériences antérieures où j'avais inoculé des cultures filtrées à travers la porcelaine dégourdie. » IL Ce fait une fois bien établi, je pouvais entreprendre de déterminer, sinon la substance phylacogène, au moins le groupe des substances so- lubles qui la renferme. » Des tentatives de détermination plus précise ont été faites par M. Haukin dans le laboratoire de M. Koch, 11 y a quelques années. M. Haukin aurait isolé des cultures du BaciUus anthracis une albumose qui, suivant la quantité inoculée, prédisposerait les souris à contracter le charbon ou bien leur permettrait de résister à cette maladie. Les expé- riences de l'auteur sont loin de posséder la simplicité désirable en pareil cas et, lorsqu'on en lit les détails, elles sont loin d'être convaincantes. Au surplus, elles ont été répétées aussi exactement que possible, l'année der- ( i523 ) nière, par M. Pétermann, à l'Institut Pasteur, et ont donné des résultats négatifs sur le lapin, le cobaye et la souris. Plusieurs fois, les animaux qui avaient reçu l'albumose sont morts plus vite que les témoins. » J'ai dissous séparément dans l'eau glycérinée à 4o pour loo deux groupes de matières contenues dans le bouillon de culture dont il a été question dans la première partie de la présente Note. Les unes précipi- tables par l'alcool; les autres solubles dans ce liquide. Les matières solublesdans l'alcool ont été ramenées à consistance d'extrait parévapora- tion à 5o° sur une dépression de o™, 5o de mercure. Les solutions glycé- rinées ont été faites de telle sorte qu'elles aient un quart seulement du volume primitif de la culture. » Avec ces solutions, j'ai fait d'abord un certain nombre d'essais isolés en employant les injections intra-veineuses ou les injections sous-cutanées. J'ai acquis la certitude que je donnais quelquefois une sérieuse immunité au mouton. Alors j'ai entrepris une expérience bien systématisée. » Je me suis procuré six agneaux, que j'ai divisés en trois lots égaux : ceux du premier lot ont reçu pendant six jours de suite et chaque jour i*^" de la solution des matières précipitables par l'alcool en injections sous- cutanées; ceux du deuxième ont reçu de la même manière les substances solubles dans l'alcool; ceux du troisième lot devaient servir de témoins à l'expérience d'épreuve. Je reviendrai plus tard sur les effets locaux et gé- néraux de ces injections. Huit jours après la dernière, on inocule les six agneaux avec une culture complète de bacilles très virulents. Quatre ani- maux sur six succombent à cette inoculation, savoir : les deux témoins et les deux agneaux imprégnés avec les substances précipitables par l'alcool. Les deux agneaux imprégnés avec les substances solubles dans l'alcool ont présenté une élévation notable de la température, mais se sont rétablis. » // nous semble, d'après ces résultats, que les bacilles charbonneux déver- sent une substance phylacogéne dans les bouillons de culture et que cette sub- stance fait partie du groupe des matières qui, dans les cultures, sont solubles dans l'alcool. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Baudoix adresse une Note « sur les orages et sur le moyen d'ob- tenir la pluie sur un endroit déterminé ». (Commissaires : MM. Fizeau, Mascart). ( '52/, ) M. FovEAiT DE CouRMELLES soiimct au jugement de l'Académie un Mé- moire avant pour titre: .(DKÏérence de conductibilité des corps métalliques avec le sens de leur interposition sur le trajet d'un courant continu ». (Commissaires : MM. Fizeau, Chauveau). CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la recherche de l'angle de. polarisation de Vénus. Note de M. J.-J. Landerer, présentée par M. Janssen. « En profitant des circonstances favorables dans lesquelles Vénus vient de se trouver pour mesurer son angle de polarisation, partant pour en dé- duire la nature pétrographique de son sol, je l'ai observée presque quo- tidiennement, à des heures convenables, depuis le 29 avril jusqu'au 8 juin. Pendant cet espace de temps, l'angle dont il est question, compté de la surface, a pu varier entre /p", 17 et ay^.Sr, limites entre lesquelles la valeur présumée est censée être comprise, en y faisant même une part suffisam- ment large aux dépressions et bosselures du sol. » Ces observations ont été faites à l'aide d'une lunette de iSS""" d'ou- verture, à laquelle un photo-polarimètre de M. Cornu a été adapté, y ajou- tant un oculaire qui s'emboîte entre le biprisme et une tourmaline verdàtre, qui a été substituée au nicol, dans le but de permettre à l'œil de se placer tout prés de l'anneau oculaire, en même temps que d'atténuer les effets d'irisation. » De ces recherches, il résulte que la lumière provenant du croissant de Vénus, observé depuis la plus grande élongation, n'est pas polarisée. Telle est la conclusion qui découle de l'effet d'ensemble étudié. » Quoique ce résultat soit négatif au point de vue du but poursuivi, il est en revanche très instructif à un autre égard, car il prouve d'une façon pé- remptoire que la presque totalité de la surface visible est constituée par une é|)aisse couche de nuages. C'est, ainsi qu'on le voit, une confirmation d'un genre nouveau des idées depuis longtemps émises au sujet de ce point important de Physique céleste, idées que M. Trouvelot a rendues très vraisemblables, en s'appuyant sur ses nombreuses et intéressantes ob- servations optiques ('). (') Bull. Soc. A.ilr. (le France. 6' année, 1890. ( 1.525 ) » En prouvant ainsi l'existence d'une telle atmosphère et de son régime permanent, on ne comprend que mieux l'insuccès de bien des essais pour déterminer la durée de rotation de l'astre. » D'après les faits exposés, on doit désespérer de parvenir à connaître la nature pétrographique du sol de la planète. Il est permis néanmoins d'avoir un certain espoir, en songeant à ce que peut-être des taches du genre de celles que le savant astronome ci-dessus nommé a observées en septembre 187G et février i8r)i appartiennent réellement au sol. » Visant à savoir si ces taches-là se sont montrées durant la visibilité qui s'achemine maintenant A'ers la conjonction inférieure, j'ai souvent tourné vers ce but l'observation optique, mais malgré mes efforts, et quoique la définition ait été d'ordinaire assez bonne, parfois même excel- lente, il m'a été impossible de rien saisir qui leur ressemblât. » Par contre, les taches blanches polaires se sont montrées avec une grande netteté. La position des endroits où elles siègent et leur allure tendent de plus en plus à prouver que ce sont là des accidents qui tiennent incontestablement au sol de Vénus, et dont la partie supérieure affleure ou même dépasse, en certains points, la couche la plus élevée de cette épaisse masse nuageuse que l'observation polariscopique vient de mettre en évidence. » PHYSIQUE. — Sur les varialions de température de l'eau comprimée subi- tement à 5oo^"" entre o" et io'\ Note de M. Paul Galopin, présentée par M. A. Cornu. « En utilisant les deux principes fondamentaux de la Thermodynamique pour déterminer théoriquement les variations de température que doivent subir les liquides brusquement comprimés (compression adiabatique j, Sir William Thomson est arrivé à la formule bien connue Ecd' dans laquelle 6 est la variation de la température en degrés, a. est le coeffi- cient de dilatation, t la température absolue, E l'équivalent mécanique de la chaleur, c et (/la chaleur spécifique et la densité du liquide comprimé. » Or, pour vérifier cette formule et combler une lacune réelle de la Physique expérimentale, il convient de revenir aux équations différen- tielles dont l'intégration a fourni l'expression finie de Q. C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXIV, N° 36.) '97 ( IT26 ) ., Rn snixnnt la marcl.c s calculs et dp en fonction de t. » Nous continuerons ces expériences en les étendant sur des écarts plus grands de température et dépression, et en les portant sur tous les liquides susceptibles d'être étudiés dans cet appareil. » ÉLECTRICITÉ. — Mesure de la constante diélectrique par les oscillations électromagnétiques. Xole de M. A. Perot, présentée par M. Potier. « Dans ses recherches sur la vitesse de propagation des déformations électriques, M. Blondlot (') a montré que la période des résonateurs qu'il a employés était proportionnelle à la racine carrée de leur capacité. Si donc on détermine expérimentalement la longueur d'onde \ d'un ré- (,' ) Blondlot, Comples rendus, l. CXllI, p. 628. ( i529 > sonateiir donné, le diélectrique étant l'air, puis sa longueur d'onde >.,, le diélectrique étant un corps de constante K, on aura ^ = v'iC. M Tel est le principe de la méthode que j'ai employée pour mesurer la constante diélectrique de l'essence de térébenthine, de la glace, de la résine et du verre. » L'appareil se compose d'un oscillateur Blondiot relié à une machine de Holtz, mue par une petite machine Gramme actionnée à l'aide d'accu- mulateurs. La ligne est en fd de cuivre et le pont mobile, constamment tiré vers l'extrémité de la ligne par un caoutchouc, est manœuvré par l'obser- vateur lui-même, à l'aide d'un ruban gradué; cet artifice rend les déter- minations très aisées. » Le résonateur, semblable à ceux de M. Blondiot, se compose de deux forts plateaux carrés, bien dressés, maintenus en regard et paral- lèles par des cales et des pinces en ébonite, ou des vis reliant les plateaux aux cales. Ces plateaux portent uu micromètre à étincelles et sont reliés à un circuit rectangulaire. Les plateaux sont ou placés verticalement, comme ceux de M. Blondiot, ou horizontalement comme l'indique la figure. » L'oscillateur fonctionnant, on détermine la ou les positions du pont pour lesquelles il n'y a pas d'étincelles au micromètre; le double de la dis- tance du pont, au centre du circuit du résonateur, augmentée de la lon- gueur de ce pont, est alors un nombre impair de demi-longueurs d'onde. )) Dans cette Note, j'indiquerai seulement les résultats obtenus avec l'essence de térébenthine et la glace. ( i53o ) 0 Pour l'essence de lérébenlliine, j'ai employé un condensateur vertical place dans une cuve. Après avoir déterminé sa longueur d'onde dans l'air, jai rempli la cuve d es- sence et j'ai mesuré à nouveau la longueur d'onde. » J'ai trouvé ainsi X = 832"- j À, ^ X. = ,248"M T=-'^'' = ^''' d'où K = 2,25. « La constante diéreclrique de la même essence, mesnrée à l'aide de mon électromètre difïerentiel ('), a été trouvée égale à 2,3i. ). Ces deux nombres, différents de 3 pour loo, peuvent être considérés comme identiques, eu égard au manque de précision dans la détermina- lion des grandeurs 1 et ).,. » Pour la glace, j'ai emjjloyé l'appareil représenté ci-dessus, et j'ai opéré de la manière suivante pour éviter toute conductibilité à la surface de la glace. » Après avoir déterminé la longueur d'onde dans l'air, on verse dans la cuve une couche d'essence de térébenthine de i™ environ de hauteur, puis on place entre les deux armatures une plaque de glace taillée à l'avance, et Ion verse de l'eau à o° jus- qu'au niveau supérieur de la glace. La cuve étant entourée d'un mélange réfrigérant, l'eau se congèle et l'air, entre les lames du condensateur, est remplacé partie par de la glace, partie par /le l'essence. La longueur d'onde est alors mesurée. On dévisse ensuite l'armature supérieure du condensateur, on vide l'essence et Ion fore des trous dans la glace jusqu'à la seconde armature. La profondeur de ces trous donne l'épais- seur de la glace. On peut encore verser simplement de l'eau dans le condensateur et la faire congeler, mais, dans ce cas, la face de la glace en regard de la seconde arma- ture n'est pas bien plane. » E étant la distance des armatures, e l'épaisseur de la glace, x sa con- stante diélectrique, on a E (h E — e e ~ 2,3i a; V' en négligeant, du moins en partie, et l'influence des bords, et celle des cales d'ébonite. » La valeur de e a varié de lo""" à iS""™, E étant toujours égal à (') Pérot, ./. de Physique, 2= série, t. X, p. 149. (-) J'ai vérifié, lors de la mesure de la constante diélectrique du verre que la for- ( i53i ) » Les nombres trouvés ainsi sont les suivants : ^,. K. CDl i36o ji 94o 67 680 60 1 Ces nombres, très élevés, sont voisins de la valeur trouvée par M. Bouty (78); R paraît décroître avec la longueur d'onde, mais il serait prématuré d'affirmer que cette décroissance est réelle, les expériences étant trop peu précises pour les X petits. (Une erreur de 4*^" sur la posi- tion du pont donnant rextinction faisant alors varier K du simple au double.) » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité d'un gaz compris entre un métal froid et un corps incandescent. Note de M. Edouard Branly. » Dans les expériences relatives aux faits de conductibilité de ma Com- munication du 4 avril dernier, la charge du métal froid était accusée par l'électroscope auquel le métal était fixé, tandis que le platine incandescent communiquait avec le sol. Une nouvelle disposition expérimentale m'a permis de rendre apparent, pour les deux métaux en même temps, le mé- canisme des passages électriques. » Le métal froid et le platine incandescent sont reliés chacun à un électroscope bien isolé. Le métal froid est un tube de laiton T fixé à l'électroscope A, la spirale de platine * suspendue au milieu du tube de laiton prolonge l'électroscope C. Un bec Bunsen b chaufle la spirale. » Je vais décrire trois séries d'exjîériences tlistinctes effectuées en por- tant la spirale : i" au rouge sombre sans flamme (le bec b est allumé, iniis éteint quand s est rouge, le courant de gaz est rétabli avant que le platine soit refroidi); 2" à un rouge plus vif sans flamme; 3° au rouge vif dans la flamme. I) i" Spirale de platine au rouge sombre (lampe sans flamme) ; une toile métallique m est posée sur le tube. » A esl chargé directerneiU, négalivement par une pile de 260 éléments constants. mule X =^ V X ■2t:\LC. s'a])plique encore quand la capacité du condensateur esl aussi petite que dans ces expériences. ( i532 ; C se charge en même temps à travers le gaz et négativement. On touche C avec le doigt, A se décharge comme C; on touche A, C reste chargé. » A est chargé positivement, C ne se charge pas. » C est chargé négativemeni, A ne se charge pas. ., C est chargé positivement, A se charge en même temps et positiveTnent. On louche C, A reste chargé; on louche A, C se décharge en même temps que A. S ^ /> » On voit que le gaz compris entre le tube et la spirale est conducteur |)Our l'électricité négative allant du tube froid à la spirale incandescente, et pour l'électricité positive allant de la spirale au (ubc. La conductibilité inverse n'a pas lieu. » Si les électroscopes sont munis du conducteur latéral de Gaugain et si l'on maintient le pôle négatif de la pile de charge appliqué en A (ou le positif en C), la feuille mobile de l'électroscope vient se décharger à inter- valles réguliers contre la houle du conducteur latéral, ce qui démontre le passage continu de l'électricité dans le sens énoncé. » 2° Spirale de platine à un rouge plus «'(/(lampe sans flamme). Une plaque de laiton remplace la toile m; cette plaque s'applique imparfaite- ment sur le tube et laisse passer un peu d'air, sans permettre au gaz de s'enflammer. » A est chargé, C se charge rapidement et négativement. On touche C, A se dé- charge rapidement; on touche A et on maintient le contact, C se décharge lente- ment. » A est chargé positivement, C se charge lentement et positivement. On touche C. .\ se décharge lentement; on touche A, C se décharge rapidement. » C est chargé négativement, A se charge lentement et négativement. On touche C. A se décharge rapidement; on touche A, C se décharge lentement. » C est chargé positivement, A se charge rapidement et positivement. On touche C. \ se décharge lentement; on touche A, C se décharge rapidement. ( i533 ) » Une conductibilité inverse s'est donc ajoutée ici à la première, mais elle est plus faible. Toutefois, on l'accroît en augmentant le degré de rouge de la spirale. » 3" Platine au rouge vif dans ta flamme. — Le bec b est allumé et sa flamme entoure le platine incandescent; la toile m remplace la plaque de laiton. » Dans ce cas, que l'on charge l'un des éleitroscopes positivement ou négativement, le second se charge immédiatement et prend la même élec- tricité que le premier. En diminuant la flamme, les électroscopes chargés, laissés à eux-mêmes, se déchargent lentement. Si l'on touche alors l'un des électroscopes avec le doigt, les feuilles d'or des deux instruments tombent immédiatement. » Mes expériences du 4 avril étaient faites avec des conducteurs froids quelconques, mais le corps incandescent était constamment du platine. Les résultats énoncés à ce moment sur le sens de la conductibilité ne se rapportent qu'à ce cas et doivent être complétés. » En premier lieu, le corps incandescent peut être un corps quelconque. C'est ainsi que l'on décharge vivement un corps électrisé négativement en lui présomtant un bâton de verre à la température du rouge (un fil métal- lique introduit dans l'axe du verre jusqu'à i*^'" ou 2'='" de l'extrémité rouge permet à l'électricité enlevée de s'écouler). )) En second lieu, le sens de la conductibilité varie avec la nature du corps incandescent. Voici quelques exemples : » Des verres de lampes à gaz ont été recouverts de métaux porphyrisés ou d'oxydes métalliques. Ces enduits, portés au rouge sombre, ont produit une vive déperdition sur un conducteur froid électrisé distant de quelques centimètres. C'était tantôt une déperdition négative comme avec le platine, tantôt une déperdition positive (aluminium, oxydes de bismuth, de plomb, etc.), tantôt une double déperdition. » Un tube de nickel remplaçant le verre d'une lampe à gaz peut déchar- ger rapidement un conducteur positif sans agir sur un conducteur négatif. Dans certains cas, avec le même tube, au même degré de rouge, la déper- dition négative peut l'emporter. « Des effets analogues se produisent avec des tubes de cuivre rouge; ils ne dépendent pas seulement de la nature et de l'épaisseur de l'oxyde formé, l'état physique du métal sous-jacent (écrouissage, recuit, etc.) joue un rôle prédominant. » Les expériences galvanométriques, en tout ce qui concerne les varia - C. R., 1892, ." Semestre. (T. CXIV, N" 26.) ^9° ( i534 ) lions (lu sens de la conductibilité, ont confirmé les expériences électrosta- tiques. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. - Sur les effcls physiologiques des couianls alter- natifs à variation sinusoïdale. Procédé pour les doser en Ekctrotherapie. Note (le M. A. dAbsoxvai., présentée par M. Potier. « Dans une Note précédente (23 mars 1891 ), j'ai indiqué à 1 Académie une méthode générale permettant d'obtenir, par synthèse, la forme de l'onde électri([n(! servant à exciter im tissu vivant. Cette courbe, que j'ai ap- pelée carac/emii^Me de l'excitation, détermine l'excitant électrique au point (1(- vue physique et permet de se placer toujours dans les mêmes condi- tions. Les nombreuses expériences effectuées à l'aide de cette méthode m'ont conduit à formuler la loi suivante dans le cas le plus simple, celui de l'excitation unipolaire de M. Chaiiveaii : » L'intensité de la réaction motrice ou sensitive est proportionnelle à la va- riation du potentiel au point excité, en se plaçant dans les conditions nor- males de l'excitation unipolaire, telle que la pratiquent les physiolo- gistes. » Au point de vue de la pratique médicale, j'ai été conduit à étudier tout spécialement les excitations électriques produites par les courants alterna- tifs à variation sinusoïdale. » Dans ce cas, l'onde électrique est définie par deux facteurs : i" la fré- quence, c'est-à-dire le nombre d'alternances par seconde; et 2° l'ordonnée maxima qui représentera pour nous la variation maxima du potentiel au point excité. » Dans la pratique médicale, il est nécessaire de pouvoir faire varier ces deux facteurs d'une manière indépendante et d'en avoir la mesure à chaque instant. Le dispositif ci-dessous est destiné à résoudre pratiquement ce problème. » Soit ce un anneau Gramme portant duii côté de l'axe le collecteur ordinaire avec ses balais B, B' et de l'autre côté deux bagues métalliques isolées, communiquant respectivement avec chaque moitié de l'anneau par deux prises de courant situées sur l'induit à 180°. L'anneau tourne dans un champ magnétique créé par un courant indépendant traversant l'in- ducteur I par les fils marqués -i- et — . Si l'on met l'anneau en mouve- ment par une force mécanique extérieure, on recueillera aux balais B, B' un ( i535 ) courant continu et aux flotteurs R, K' un courant alternatif à variations sinusoïdales. » En plaçant sur l'axe de la machine un indicateur de vitesse, on con- naît à chaque instant la fréquence du courant. Quant à la force électromo- trice maxima, elle est donnée tout aussi simplement et d'une manière continue par un voltmètre ordinaire à courant continu, relié aux deux balais R. B'. » On fait \arier la fréquence en changeant la vitesse de rotation et la force électromotrice en modifiant le champ magnétique créé par l'électro. Dans le modèle construit sur mes indications par M. Gaiffe, l'inducteur est constitué par un aimant permanent qu'on approche plus ou moins des épanouissements polaires pour modifier le champ. Le voltmètre donne aussitôt la valeur de l'ordonnée maxima et l'indicateur de vitesse, la fré- quence. Les deux éléments de la sinusoïde sont donc connus à chaque in- stant et l'opérateur leur donne la valeur qu'il désire. Je ferai remarquer qu'en amenant un courant continu, provenant d'une pile, par exenqjle, aux balais B, B', on recueillera en RK' un courant sinusoïdal. En met- tant BB' en communication avec un réseau à i lo volts continus, et en in- tercalant un rhéostat convenable, on recueillera en RR' des courants si- nusoïdaux dont le voltage pourra varier de no à 20 volts, par exemple, et avoir ainsi une installation très simple. » Les courants alternatifs, à variation sinusoïdale, ont sur l'organisme plusieurs actions intéressantes dont j'ai tait une étude spéciale (') que je (') Voir Société de Biologie el Société d'Electrothérapie, année? 1890 et 1891 ( i536 ) résume brièvement dans cette Note. i° En étalant la sinusoïde, on peut faire traverser l'organisme par des courants assez intenses, ne donnant m dou- leur ni contraction musculaire, ni action chimique. Cette absence d action physiologique n'est pourtant cju'apparente, car, si l'on analyse les gaz de la respiration, on constate que le passage de ce courant s'accompagne d une augmentalion dans l'absorption d'oxygène et dans l'élimination d acide carbonique. 2" En augmentant la fréquence graduellement, on arrive a provoquer des contractions musculaires énergiques, mais qui sont infini- ment moins douloureuses, à intensité égale, qu'en se servant d'une bobine d'induction. Cela tient à ce que les variations du courant se font d'une manière parfaitement régulière avec l'appareil que je viens de décrire. Dans ces conditions, les combustions respiratoires s'exagèrent considérable- ment et ces courants agissent puissamment pour modifier la nutrition. Un certain nombre d'électrothérapeutes, et notamment MM. Gautier et Larat, en appliquant à la clinique ces données physiologiques, ont obtenu des résultats très intéressants qu'ils ont signalés en partie à l'Académie. L'ex- périence ayant démontré le bénéfice que la thérapeutique peut tirer de l'élcctrisatioa sinusoïdale, le dispositif que j'indique aujourd'hui a pour but de produire et de doser facilement ce genre de courants. Dans une pro- chaine Note, j'exposerai à l'Académie quels sont les phénomènes physiolo- giques que l'on observe en augmentant de plus en plus soit la fréquence, soit le potentiel ou les deux à la fois. » CHIMIE MINÉRALE. - Sur l' aluminium. Note de M. Balland. « Vers la fin de l'année dernière, MM. Lubbert et Roscher ont annoncé que l'aluminium était attaqué par le vin, l'eau-de-vie, le café, le thé, et, par suite, impropre à la confection des bidons de campagne ou d'autres récipients de même nature. La nouvelle, propagée par les journaux, arri- vant au moment où de récents procédés de fabrication reposant sur l'em- ploi de l'électricité ont abaissé le prix de l'aluminium dans des proportions imprévues, a fait naître, pour l'avenir de ce métal, des craintes qui ont été partagées par l'administration centrale de la Guerre. » J'ai entrepris de nombreuses expériences dans le but de contrôler les assertions des chimistes allemands et d'apporter de nouveaux faits à l'étude de l'aluminium. Le métal employé est de la tôle d'aluminium fabriquée en ( i537 ) France, telle qu'on la trouve dans le commerce ; elle a une épaisseur de i"""" et pèse 27e^■75 par décimètre carré ('). » Pour les essais, on a pris des lames de 5e'' mesurant 18'''' et présen- tant, par suite, en tenant compte de leur épaisseur, une surface très rap- prochée de 3S'"i. Ces lames, avant d'être mises à l'épreuve, ont été net- toyées avec tous les soins désirables, de même que les récipients dans lesquels on a opéré. Dans les pesées qui ont suivi, elles ont été préalable- ment frottées avec une brosse à ongles, lavées à grande eau et parfaitement essuyées. » Il résulte de nos essais, poursuivis pendant plusieurs mois, que l'alu- minium peut être employé avec avantage à la confection des ustensiles servant aux usages domestiques. L'air, l'eau, le vin, la bière, le cidre, le café, le lait, l'huile, le beurre, la graisse, etc., l'urine, la salive, la terre, etc., ont moins d'action sur lui que sur les métaux ordinnires (fer, cuivre, plomb, zinc, étain). Le vinaigre et le sel marin l'attaquent, il est vrai, mais dans des proportions qui ne sauraient compromettre son emploi. Il ne perd, en effet, dans le premier, après quatre mois, que os%349 par dé- cimètre carré et oe'',o45 seulement dans des solutions de sel à 5 pour 100. » En mettant en regard de ces expériences les propriétés physiques de l'aluminium si bien observées par H. Sainte-Claire Deville, à qui revient sans contestation possible la gloire d'avoir inauguré la fabrication indus- trielle de ce métal, on reste convaincu avec l'illustre maître (^) que l'alu- minium est appelé dans notre industrie à jouer un rôle important. (') Au cours de ces expériences a paru un travail de MM. Lunge et Schmid atté- nuant la portée des conclusions de MM. Lubhert el Roscher. MM. Lunge et Schmid ont étudié l'action des acides acétique, borique, butyrique, citrique, phénique, sali- cylique, tarlrique ; de l'eau-de-vie, du café, de la bière, du thé el du vin. Leurs expéiiences n'ont duré que six jours {Moniteur scientifique de Quesneville, avril ■892). La tôle d'aluminium serxant à nos essais contenaU 3 pour 100 d'impuretés (fer et silicium). Ces impuretés, qu'il j aurait grand intérêt à faire disparaître, car elles favorisent ratta(iue du métal, ont eu pour ellet d'élever sensiblement le poids de la tôle : 27s'-, 75 par décimètre carré au lieu de •26s'-,67 que l'on devrait obtenir avec l'aluminium pur. (2) « Rien n'est plus difficile, a écrit H. Sainte-Claire Deville, que de faire admeUre dans les usages delà vie et de faire entrer dans les habitudes des hommes une matière nouvelle, quelle que puisse être son utilité; mais j'ai tout espoir qu'un jour la place de l'aluminium se fera dans nos habitudes et dans nos besoins. » (De r Aluminium, p. i4o. Paris, Mallet-Bachelier ; 1809.) ( i538 ) » C'est un métal, pour ainsi dire national, car la France est très riche on minerai d'aluminium (hawrites) et <'IIe dispose de forces motrices na- turelles capables de produire l'électricité dans les meilleures conditions possibles. Si l'on tient compte de sa légèreté extrême autant que de sa ré- sistance aux agents atmosphériques, on comprend tout le profit que le .Ministère de la Guerre, en particulier, peut en tirer pour le service des vivres (conservation des denrées en caisses étanches), des ambulances (ustensiles divers), de la télégraphie (fils conducteurs en aluminium), sans compter les objets multiples (galons, boutons, plaques de ceinturon, plaques d'identité, fourreaux de baïonnette, gamelles individuelles, etc.). qui, en allégeant la charge du soldat, permettraient à un moment donné d'augmenter sa réserve en cartouches. » CHIMIE ORGANIQUE. - Aclinn du chlore sur les alcools de la série grasse ( ' ). Note de M. A. Brochet, présentée par M. P. Schiitzenberger. « A la suite de recherches récentes de M. Étard ayant trait à l'action du brome sur les alcools, j'ai entrepris l'étude des dérivés chlorés du même ordre. » I. Alcool isobutylique. — Lorsque l'on fait passer un courant de chlore sec dans ce liquide, il s'échauffe rapidement et peut être porté en quelques minutes à une température voisine de l'ébullition. Au bout de quelque temps, l'attaque se ralentit, le liquide se refroidit, il faut alors chauffer légèrement pour que la chloruration se continue. Il se dégage de grandes quantités d'acide chlorhydrique que l'on absorbe dans un flacon laveur; l'augmentation de poids de l'ensemble des appareils donne ainsi le poids du chlore entre en réaction. Après avoir fait passer pour une molécule d'alcool trois atomes de gaz, on arrête l'opération pour fractionner les produits. Malgré la quantité d'acide qui se dégage, l'isobutol ne s'éthérifie pas; il ne se forme pas de chlorure d'isobutyle; dans l'action du brome et de l'iode sur ce même produit on obtient au contraire de grandes quantités d'élhers correspondants. » Dans ce travail, j'ai isolé au début une matière passant de 80° à 100°; au (hlà de celte température, de 170° à aoo" environ, il distille des produits (') Travail fait au laboratoire de M. Étard, École de Physique et Chimie indus- trielles. ( i539 ) fort abondants dont l'étude n'est pas encore achevée; il existe dans cette portion au moins trois corps liquides difficiles à séparer et donnant faci- lement des goudrons. » La portion 8o°-ioo° soumise à un fractionnement spécial donne une substance unique qui a été caractérisée par son analyse et ses réactions comme aldéhyde monochlorisobutylique a. C'est un liquide d'une saveur piquante, puis amère, laissant une impression désagréable pendant un certain temps; son odeur rappelle celle du chloral anhydre sans toutefois provoquer le larmoiement. Point d'ébullilion 90-gi" Densité DJ^ i ,086 >) Ce dérivé est bien une aldéhyde; il réduit la liqueur de Fehling, et le nitrate d'argent ammoniaco-potassique avec formation d'un miroir d'ar geut. Le bisulfite de sodium se combine aisément à froid en donnant un dérivé cristallisé duquel l'aldéhyde se régénère dilTicilemenl. » Déjà, a priori, on pouvait donner à ce composé, dérivé de l'isobutol, la constitution suivante : COH CH'-C-Cl CH' » Cette constitution est nettement établie par l'oxydation qui a été effec- tuée au moyen du permanganate de i)olassiumalcalin, ajouté eu solution très étendue et froide jusqu'à coloiation rose persistante; la réduction se fait immédiatement. Dans cette opération le chlore passe à l'état d'acide chlor- hydrique, une portion de la matière se transforme en acide carbonique et acétone CH'.CO.CH', que l'on recueille en distillant la solution filtrée; on peut ainsi la caractériser dans les premières eaux, par sa conversion en iodoforme, au moyen de l'iode et de l'ammoniaque, et la réduction du ni- trate d'argent ammoniaco-potassique; une autre portion donne de l'acide oxvisobutyrique (CH')=:C(OH).CO^H, que l'on sépare par l'éther après avoir acidulé par l'acide sulfurique : on obtient ainsi des cristaux hygroscopiques fondant à 78". M IL Les dérivés chlorés et bromes des aldéhydes de la série grasse sont en général fort mal connus au point de vue de leurs propriétés ; cer- ( i54o ) tains sont indiqués comme solides, d'autres comme liquides, enfin on a dé- crit dos produits de polvmcr isation sans poids moléculaire fixe. Je me suis edorcc, sur la matière précédemment décrite, de préciser les conditions dans lesquelles les corps solides peuvent prendre naissance, soit par suite de cristallisation de l'aldéhyde suffisamment purifiée, soit par hydratation ou polymérisation. » Le chlorisobutyral ne se congèle pas à — 20" et ne donne pas d'hy- drate par refroidissement à cette même température; mais, après divers essais, je suis arrivé à polymériser régulièrement cette substance en l'agi- tant quelques instants avec son volume d'acide sulfurique concentré : le tout se prend en fines aiguilles en s'échanffant considérablement; on lave à l'eau pour éliminer l'acide, on presse entre des doubles de papier et l'on purifie le corps ainsi obtenu en utilisant la propriété qu'il possède d'être entrainable par la vapeur d'eau; on le débarrasse d'une légère odeur qu'il possède encore par dissolution dans l'acide acétique glacial, précipitation par l'eau et nouvel entraînement. On obtient ainsi de fines aiguilles abso- lument blanches, inodores et insipides; insolubles dans l'eau et se volati- lisant facilement avec la vapeur de ce dernier liquide, déjà avant 100°, en tapissant les parois des appareils chauffés au bain-marie de longues ai- guilles transparentes. » Ce corps est le polymère triple de l'aldéhyde chlorisobutylique, il ré- pond à la formule [(CH'J-:CC1.C0H]', comme le montre sa constante cryoscopique déterminée au moyen de l'acide acétique : Acide employé ^ggr^ m Substance 0,986 Abaissement 0° 2.5 r> m - '00X38,6X0,986 » Théorie pour C'•■'IP'C1'0^ 319,5. » C'est donc bien la paraldéhyde chlorisobutylique x. » Cette matière fond à 107»: elle commence à se sublimer vers 1 10° en fines lamelles de plus de i-^-" de long; si le produit renferme des traces d'humidité, on en voit déjà apparaître quelques-unes avant 100°. Elle ( i54i ) distille sans point fixe et sans résidu, en donnant une huile d'une odeur piquante réduisant bien la liqueur cupro-potassique et recristallisant au bout de quelques temps. » Cette paraldéhyde chlorisobutylique est soluble dans 1 ether, l'alcool, l'acide acétique, le benzène, etc. Sa solution éthérée donne par évapora- tion de beaux prismes clinorhombiques excessivement tendres et friables. » Elle réduit le nitrate d'argent ammoniaco-potassique et la liqueur de Fehling nettement, mais beaucoup plus difficilement que le produit liquide; il faut opérer au bain-marie en tube à essai bouché, pour éviter la perte de la matière par volatilisation. 1) Je finis celte étude de l'action du chlore sur l'isobutol en même temps que je la poursuis sur divers autres alcools de la série crasse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'asboline {pyrocatéchine et homopyrocatéchine). Note de MM. Bëhal et Desvigxes, présentée par M. Friedel. « La suie a été employée de tout temps pour les usages médicaux et préconisée successivement pour un grand nombre de maladies. Braconnot a préparé avec la suie un extrait qu'il considérait comme un corps défini renfermant de l'azote, auquel il donna le nom à' asboline . On l'obtient en faisant par décoction un extrait aqueux de la suie de bois. On traite celui-ci par l'acide chlorhydrique, on l'épuisé par l'alcool; enfin on reprend le ré- sidu de l'évaporation alcoolique par l'éther et on disiille cet éther. Il reste un produit liquide ayant la consistance d'un sirop clair et possédant une teinte jaune plus ou moins foncée. » D'après ce procédé d'extraction, on voit que cet extrait peut ren- fermer des acides soit à fonction simple, soit à fonction complexe, des phé- nols, des corps neutres solubles dans l'eau, mais ne peut renfermer que des bases dont les sels seraient solubles dans l'éther. » Pour isoler les produits contenus dans le mélange, nous avons com- mencé par faire bouillir en solution alcoolique l'asboline avec le carbonate de plomb, de façon à éliminer les acides. Après refroidissement, nous avons décomposé le sel de plomb par l'acifle sulturicpie étendu, et nous avons pu caractériser l'acide acétique et l'acide butyrique : ces deux acides sont très peu abondants dans le mélange. » La solution alcoolique distillée dans le vide, après avoir chassé l'alcool au bain-marie, laisse un corps qui passe à la distillation, surtout vers 154" G. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV, N° 26.) J 99 ( i542 ) à i55°, sous 3o""" dépression; une seconde portion passeà iSS^-iôo, sous la même pression. ,, Ces deux corps distillent à l'air libre, sans décomposition; on les rec- tifie et l'on obtient un composé bouillant à 240", sous 761""", cristallisant dans le récipient et fondant vers 104°. » Ce corps donne, à l'analyse, les chiffres suivants : Calculé pour C'H'O". C 65,32 65,45 II.... 3,79 5,45 ). Il est soluble dans l'eau et, dissous dans l'alcool, il se colore en vert foncé par le perchlorurede fer; la solution verte, additionnée d'eau, passe au violet par addition d'ammoniaque. » Lorsqu'on dissout ce composé dans le chloroforme et qu'on met en présence de la solution une pastille de potasse caustique, on observe que celle-ci se colore en bleu, puis la coloration passe rapidement au brun. » I,a solution aqueuse réduit, à chaud, la liqueur de Fehling. » Tous ces caractères démontrent que l'on se trouve en présence de pyrocatéchine. » Le second corps qui accompagne la pyrocatéchine bout à ■25i''-252", sous 750""°. » Ce corps cristallise lentement par refroidissement. Il fond, ainsi pré- paré, à 46"- Il est très soluble dans l'eau et est même déliquescent ; l'alcool, l'acide acétique, le benzène le dissolvent facilement, mais il esta peu près insoluble dans l'éther de pétrole. Après l'avoir fait cristalliser dans un mé- lange d'éther de pétrole et de benzène, on obtient comme point de fu- sion Si" ('). » L'analyse de ce corps a donné les chiffres suivants : Calculé pour I. 11. C'H'O'. C pour loo 67,82 67,60 67,74 H .. 7,64 6,43 6,45 (' ) Dans la première de nos expériences, l'asboliiie Otail constituée essenliellenient par (le ritomopyrocalécliiiio. Dans la seconde, au contraire, c'était la pyrocatéchine ipii dominait. ( T 'i'^ ) » Il donne les mêmes ré-ictions colorées que la pyrocatéchine avec les sels (le fer, le chloroforme et la potasse. » Ces réactions conduisent donc à le considérer comme une honiopyro- catéchine. » Des deux homopyrocatécliines que prévoit la théorie, on n'en connaît qu'une. C'est celle que l'on prépare par déméthylation du créosol (Muller, Jahresb., 18G4, p. 525), ou par la distillation sèche de l'acide homoproto- catéchique (Tiemann et Nagai,/?^/-. d. deuts. chem. Gesellsch., t. X, p. 210), ou par le remplacement du groupe AzO- du métanitroparacréosol par un oxhydryle (Neville et Wintheu, Bei . d. deuts., t. XV, p. 298.3). » Or l'homopyrocatéchine obtenue au moyen de ces divers procédés a été décrite comme liquide. » Nous avons cru, néanmoins, que ce caractère n'était pas suffisant pour établir son isomérie avec le produit venant de la suie, et nous avons préparé, au moyen du créosol bouillant à 219° et pur, l'homopyrocaté- chine, par l'action de l'acide iodhydrique gazeux, en opérant à la tempéra- ture de 160°. )> Le produit obtenu par un traitement approprié renfermait de la pyro- catéchine et de l'homopyrocatéchine, qui, séparée du premier de ces corps, n'a pas tardé à cristalliser, pour donner des cristaux fusibles à 46°, comme dans le cas précédent. Ces cristaux, très hygroscopiques, offrent à l'œil la même apparence que ceux obtenus avec l'asboline. Ils donnent les mêmes réactions colorées. Ils distillent à 25i° sans décomposition. » Ils sont, en un mot, identiques à l'homopyrocatéchine de l'asboline. ,) C'est donc par erreur que l'on a considéré ce corps comme liquide. » L'homopyrocatéchine est un corps solide, fusible à Si" et bouillant à 25i°-252, sous 750"™. » Nous avons pensé que ces deux phénols, possédant deux oxhydryles en ortho, devaient pouvoir donner les réactions du pyrogallol vis-à-vis de l'albumine, de la gélatine et des alcaloïdes. » La pyrocatéchine et l'homopyrocatéchine en solution aqueuse con- centrée précipitent l'albumine de l'œuf. » L'homopyrocatéchine, dans les mêmes conditions, précipite la géla- tine. Le précipité est soluble à chaud et se reforme par refroidissement; la pyrocatéchine ne précipite pas la gélatine. La pyrocatéchine et l'homopy- rocatéchine donnent, avec le sulfate neutre de quinine, des précipités co- lorés en jaune, qui cristallisent très bien dans l'alcool et fondent respecti- vement à 157" et 167°. ( '.^4'. ) y> Il semble résulter de ces ilernières expériences que la propriélé des corps il l'onction phénolique de coaguler l'albumine et de précipiter les alcaloïdes est due en partie à la position des deux oxhydryles en ortho. w II est intéressant de remarquer que l'asboline, qui a été et est encore employée comme médicament contre la tuberculose, renferme les deux phénols qui, à l'état d'éther méthylique, constituent la créosote, la pyro- caléchine correspondant au gaiacol et l'homopyrocatéchine au créosol. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les choleslérines végétales. Note de M. Gérard. « J'ai extrait de la cholestérine d'un certain nombre de végétaux appar- tenant, les uns, aux Phanérogames, les autres, aux Cryptogames. J'ai pu me convaincre que les diverses substances ainsi isolées se rattachent aux deux groupes suivants : » 1" Les ciiolestérines retirées des plantes phanérogames ayant tous les caractères physiques et chimiques de la phytoslérine de M. Hesse. w 2° Les cholestérines extraites des plantes cryptogames donnant les mêmes réactions que V ergoslérine de M. Tanret, réactions que l'on ne retrouve pas dans les produits appartenant au premier groupe. » Je rajipellerai la réaction différentielle indiquée par JVL Tanret ('). Si l'on traite une petite quantité de phytostérinepar l'acide sulfurique con- centré, cette phytostérine se colore en rouge brun en se dissolvant incom- plètement. Si Ion ajoute ensuite du chloroforme au mélange, ce dernier prend une coloration jaune qui vire bientôt au rouge sang et au violet. La cholestérine animale donne la même réaction. Au contraire, l'ergosté- rine se dissout complètement en présence de l'acide sulfurique concentré et le chloroforme, ajouté au mélange, reste incolore. » J'ajouterai d'autres réactions qui limitent aussi nettement ces deux groupes : les cholestérines, traitées soit par l'anhydride acétique, soit par l'anhydride benzoïque, soit par l'anhydride phtalique et l'acide sulfurique concentre donnent des produits colorés qui, additionnés de chloroforme, sont bien différents suivant que l'on a affaire à une cholestérine des végé- taux supérieurs, ou à une cholestérine des végétaux inférieurs. Je ne puis ici entrer dans le détail de ces expériences. « De plus, les cholestérines des végétaux supérieurs ont les mêmes con- (') Journal de Pharmacie et de Chimie, 5"= série, l. XIX, p. 220. ( i545 ) slantes physiques que celles de la phytostérine, bien que les descriptions que certains auteurs en ont données les aient fait considérer par eux comme des corps isomériques ou même différents. Cette confusion pro- vient de ce qu'ils n'ont pu obtenir des produits purs et que les uns ont pris le point de fusion et le pouvoir rotatoire de la substance seulement des- séchée dans le vide, c'est-à-dire contenant une molécule d'eau, et que d'autres ont opéré sur la cholestérine desséchée à ioo°, c'est-à-dire anhydre. » Parmi les végétaux supérieurs, j'ai extrait de la cholestérine du Lupin, déjà décrite par plusieurs auteurs, du Fenugrec, des semences de Dalura et de Y huile d'olive. M Parmi les végétaux inférieurs, j'ai retiré de la cholestérine de V/Etha- lium septicuin (paracholestérine de Reinke) et du Pénicillium glaucum, cultivé en grande quantité sur le liquide de M. Rauiin. » Je crois utile d'indiquer en deux mots la marche générale que j'ai suivie pour obtenir un produit pur. Les substances sont épuisées par l'éther sec, le résidu éthéré est purifié des matières grasses par saponifica- tion à la potasse en solution alcoolique. Le savon obtenu est desséché, puis épuisé à l'éther; par évaporation, celui-ci donne des cristaux aiguillés, qui sont de nouveau purifiés par saponification en présence d'un grand excès de potasse. Le tout est dissous dans l'eau et la solution très alcaline est agitée avec clu chloroforme. L'extrait chloroformique est formé par des cristaux à peu près incolores, constitués par delà cholestérine, privée, il est vrai, de corps gras, mais mélangée de corps neutres (alcool d'une cire, carbures d'hydrogène solides, etc.). Pour les purifier, on transforme ces cristaux en éther benzoïque très peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble dans l'alcool bouillant. Des cristallisations successives dans l'alcool i)ermettent d'avoir un produit d'un point de fusion constant. Enfin cet éther saponifié donne une cholestérine d'une pureté absolue. » En opérant avec tous les soins que je viens d'indiquer, les cholesté- rines extraites des végétaux supérieurs (Lupin, Fenugrec, Datura, Olive) ont le même pouvoir rotatoire et le même point du fusion : Pouvoir rotatoire. Point de fusion. Substance desséchée à froid dans le vide. «„=:— 34°,4 i32''-i33'' Substance desséchée à 100° «„=— 36°,5 135" » Ces constantes physiques sont exactement celles que M. Hesse donne pour la phytostérine retirée des Fèves de Calabar et des Pois; toutes ces subsUmces présentcnl les ni.-inos réjulions .>l, par suite, sont toutes iden- tiques. » Quant aux cholestérines retirées des végétaux inférieurs, elles pré- sentent toutes, comme je l'ai dit plus haut, les réactions qui les différen- cient de la phvtostcrine et qui les rapprochent de l'ergostérine. Pour queUpies-uncs d'entre elles, le point de fusion et le pouvoir rotatoire sont variables. pouvoir rotatoire. Point de fusion. Cholestérines du l'enicilliuin glauciim. desséchée à 1 00° 'n^^ — M^i^ Cliolestérine de W'Elhalium septicuni , dessécliée à 100° ^i, = — aS" i34",5 » Les chiffres donnés par M. Tanret pour son ergoslérine sont, pour le point de fusion, de iS/j" et, pour le pouvoir rotatoire, a^ = — it4''- J ai déjà montré (') que le produit isolé d'un Champignon hyménomycèle était, en tous points, semblable à l'ergostérine, type des cholestérines des végétaux inférieurs. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la falsification de l'essence de santal. Note de M. E. Me.s.\ard. (Extrait.) « En résumé, il est facile, par l'emploi de l'acide sulfurique ordinaire pur, de reconnaître si une essence de santal est pure ou si elle est mé- langée avec une autre essence (cèdre, cubèbe, copahu, térébenthine). Dans le premier cas, le réactif donne un liquide visqueux qui devient pâteux et se transforme très rapidement en une masse solide adhérant for- tement au verre. Cette masse est facile à reconnaître à sa couleur gris- bleu clair ou grisâtre et à l'aspect poussiéreux qu'elle prend en vieillissant. Dans le second cas, la masse résineuse ne se solidifie pas entièrement et conserve toujours une teinte foncée avec un éclat brillant très distinct. En versant sur un verre dépoli 2 à 3*^' d'essence mélangés à une goutte d'acide sulfiiritpic et en y appliquant l'extrémité aplatie d'une petite tige de verre suspendue verticalement au-dessous du plateau d'une balance, on peut mesurer l'adhérence de l'essence au verre et, à l'aide des nom- bres obtenus, non seulement démontrer l'existence d'un mélange mais (') Gérard, Thèse. Paris, 1891. ( i547 ) encore déterminer, avec une approximation suffisante, la proportion de l'essence qui a été ajoutée au santal pur. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur deux échantillons d'eaux des mers arctiques. Note de M. J. Thoulet. « Les échantillons ont été recueillis en 1891, pendant une campague dans les mers arctiques, par M. Ch. Rabot, qui a bien voulu m'en confier l'étude. Ils me sont parvenus en parfait état de conservation, dans des flacons bouchés à l'émeri. La densité a été prise à l'aide d'un aréomètre océanographique de précision; la filtration a été faite sur des rondelles de biscuit de porcelaine avec un appareil dont j'ai donné ailleurs la des- cription. Le résidu desséché a été pesé, puis calciné et pesé de nouveau, enfin examiné et analysé au microscope. » I. Recueilli à la surface le 29 juillet 1891, à 4'' du soir, entre la côte septentrio- nale d'Islande el l'île Jan-Mayen, par 68° 33' latitude nord et 12" 55' longitude nord- ouest de Paris; couleur de la mer, bleue; température de l'air, 6°; température de l'eau à la surface, 6,2. Profondeur de la mer (Molin) 2o48" environ 84'^ ( in situ ) 1 , 0261 Sl^'^ (dans le laboratoire) i ,0245 S|?'|(calculée) 1,0253 Q\i:î 33,, » Filtration. — Moyenne de trois expériences ayant porté respectivement sur 3317, 233 1 et 3758, soit en tout 9406". Matières organiques en suspension (par litre) 0)97 Matières minérales » » 0,24 Total des matières en suspension » 1,21 » il. Recueillie à la surface le i5 août 1891, entre la côte orientale d'Islande et la Norvège par 62''7' latitude nord et i°43' longitude nord-ouest de Paris; température de la mer à la surface, 12. Profondeur de la mer (Molin) 400"" environ SI' {in situ ) 1 , 0269 Sl'"'^ (dans le laboratoire) i ,0264 S|;'| (calculée) 1,0269 Q[i:l 33'2 ( i548 ) y, Filtralion. - Moyenne de trois expériences ayant porté respectivement sur a583, 22o3 et 1469, soit en tout 6355". mgr Matières organiques en suspension (par litre) 2,14 Matières minérales » » "' Total des matières » » ^'"7 » La comparaison des résultats obtenus pour I et II se résume de la façon suivante. M L'eau de I esta peu près aussi légère in situ ({W l'eau de II, ce qui explique l'égalité de vitesse constatée des courants dans les deux localités, et notablement plus légère en valeur absolue par suite du voisinage des places. » L'eau de I est bien moins chargée de sédiments organiques et inorga- niques que l'eau de II, sans doute à cause de l'absence de cours d'eau ayant lavé des terres couvertes de végétation. Il serait intéressant de savoir si l'eau des bancs de Terre-Neuve présente les mêmes caractères par rapport à des eaux récoltées au nord de l'île, vers l'entrée de la mer de Baffin. Dans le cas oii il en serait ainsi, on aurait une nouvelle preuve de l'arrêt du courant de Cabot par le Gulf-Stream marchant dans une direction per- pendiculaire, de l'existence des remous laissant précipiter les sédiments minéraux qui, joints à ceux apportés par les glaces côtières flottantes, constituent les bancs, et de l'accumulation, au contact des eaux froides, des substances organiques servant directement ou indirectement à la nourri- ture des nombreuses morues et autres poissons dont la présence locale serait ainsi expliquée. » L'échantillon I contient du quartz en grains arrondis (0,1 3 X 0°"°, 09) plus petits que les grains arrondis de II (0,28 x 0,24), ce qui est attri- buable à ce que les premiers proviennent des fines boues glaciaires des terres arctiques, et qu'en outre la profondeur de la mer, près de la Norvège, étant moindre, le mauvais temps a pu faire remonter à la surface des sé- diments déposés sur le fond. La dimension moyenne des grains quartzeux anguleux, c'est-à-dire transportés par les courants, est de 0,02 dans I sur le trajet du courant arrivant du pôle, le long duquel ne se produit presque aucune érosion, et de 0,09 dans II. L'échantillon I avait en outre quelques rares parcelles de mica (o,o5 X 0,02) et de calcédoine; la fritte laissée par la calcination du filtre était attirable à l'aimant, et l'analyse microchi- mique y montrait la présence de la chaux, absente dans IL Ce dernier fait résulte de la constitution géologique des terres situées au-dessus du courant polaire descendant, le Spitzbergoù se trouvent des terrains siluriens, tandis que, près delà côte norvégienne, le Gulf-Stream, très affaibli par son long parcours, a perdu son calcaire en suspension, et la |)resqu'île Scandinave, de nature cristalline, n'en a point fourni. » La proportion des matières minérales en suspension dans les eaux est d'une importance considérable. J'ai démontré que, par suite de l'attrac- tion exercée, indépendamment de toute action chimique, par un solide im- mergé, sur un corps dissous, les particules en suspension dans les fleuves se précipitent aussitôt que ceux-ci parviennent au contact de l'eau salée, et, d'autre part, que l'air pouvait jouer le rôle d'un corps dissous. Cette pro- priété 'contribue à soutenir ces poussières prés de la surface de la mer. Ainsi que l'a prouvé M. J. Murrav, les particules minérales siliceuses sont assimilées par les diatomées, transformées par elles en silice, et, lors- qu'elles sont tombées sur le fond après la mort de l'être vivant, elles ap- portent leur contingent de silice aux roches sédimentaires en formation sur le lit de l'Océan. » Ces considérations, qu'un nombre trop restreint d'analyses ne permet d'énoncer qu'à l'état d'hypothèses et qui intéressent à un si haut degré la Géologie, montrent combien il importerait d'étudier les résidus de filtra- tion d'eaux marines récoltées en divers points des océans. » ZOOLOGIE. — Nouvelles remarques sur la pœcilogonie. Note de M. Alfred Giard. « Il V a quelques mois, dans une Communication à l'Académie (Comptes rendus da i février 1891), j'ai fait connaître et désigné sous le nom de pœcilogonie la particularité que présentent certains animaux appartenant à une même espèce de suivre un développement ontogénique différent en divers points de leur habitat ou même dans une localité unique, mais dans des conditions éthologiques variées. )) La pœcilogonie est un phénomène d'ordre général qui mérite toute l'attention des biologistes. Il importe d'en faire ressortir l'importance, et je profite, pour cela, de l'occasion que vient m'offrir la découverte récente de deux cas nouveaux par les professeurs W.-Iv. lirooks et F.-H.Herrick('). (') The embryology and metamorphosis of the Macroura {Johiis Hopkins Uni- versity circulars, vol. XI, n" 97. Baltimore, april 1892, pp. 67-68). C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV. N' 26.) ^0<' ( i55o ) » Un Criislacé macronrc, assez abondant sur la côte atlantique de l'Amérique du Nord. l'Afpheus helerochelis, présente trois modes de dévelop- pement difiérenis suivant les localités où on l'étudié. A Key-West (Floride), l'emljrvon sort de l'œuf comme la jeune écrevisse, avec tous les caractères de l'animal adulte; le développement est condensé (cœnogénétique), ainsi que l'avait constaté Packard. Aux îles Bahama, au contraire, VA. helero- chelis a une larve qui passe par cinq états différents avant de ressembler à l'adulte; le développement est dilaté (palingénétique). Enfin, à Beaufort (Caroline), la même espèce sort de l'œuf sous une forme assez semblable aux stades embryonnaires 2 et 3 des larves observées aux îles Bahama. » Le second cas est encore plus curieux. Dans une même localité (New- Providence, aux Bahama), Y Alpheus Saulcyi, commensal de deux sortes d'épongés, l'une verte, l'autre brune, présente deux modes d'embryogénie diflérents suivant les conditions éthologiques. Les individus qui vivent dans l'éponge verte ont un grand nombre d'œufs très petits dont le déve- loppement est dilaté; ceux qui vivent dans l'éponge brune portent un petit nombre d'œufs très gros, d'où sortiront, par développement con- densé, des larves plus rapprochées de l'état adulte. » Le cas de V Alpheus Saulcyi est donc tout à fait comparable à celui de Palœmonetes varians que nous avons fait connaître, Boas et moi (*), mais, comme les deux formes de V Alpheus ont été observées dans une même localité, on peut en déduire que le facteur température n'entre pas direc- tement en jeu sans la production des variétés macrogenitor et microgenilor de Palœmonetes (-). » Il est inutile de faire remarquer que la pœcilogonie nous montre delà (') A. GiARD, De l'influence de l'éthologie de l'adulte sur l'ontogénie de Palse- nioneles varians {Bulletin de la Société de Biologie, 4 mai 1889, p. 826-328, et Boas, Vidensk. Meddel. fra naturh. Foren. i KJobenhaçn, 1889). (') Il serait intéressant de savoir jusqu'à quel point les variétés pœcilogoniques sont Iransmissibles par hérédité. Brooks paraît croire que chez Alpheus Saulcyi les individus parasites de l'éponge verte (var. microgenilor) sont nés de la variété de l'éponge brune (var. macrogenitor); qu'arrivés à une certaine taille ils ont émi-^ré dans l'éponge verte el se sont adaptés à ce nouvel habitat. Cette opinion ne me paraît pas démontrée, bien que l'exemple de Leptoclinum Lacazi où les individus pœciloo-o- niques habitent le même connus et celui de Leptodora dont nous parlons plus loin semblent venir l'appuyer. Dans le cas de Palœmonetes, la question pourrait être tran- chée par l'expérience, et je regrette bien que l'installation insuffisante du laboratoire de Wimereux ne m'ait pas permis de la résoudre. ( i55i ) façon la plus nette, et avec la précision d'une expérience toute faite, par quels processus s'est opéré le passage de l'embryogénie dilatée à l'em- bryogénie condensée dans les genres très nombreux où ces deux formes de reproduction se rencontrent chez des espèces voisines. » Au point de vue taxonomique, l'importance de la pœcilogonie est très grande également. Qu'une des variétés pœcilogoniques d'une même espèce vienne à présenter une modification, si légère soit-elle, de l'état adulte, les classificateurs ne manqueront pas d'en faire une espèce nouvelle. En raisonnant d'après les idées généralement acceptées aujourd'hui, on justi- fierait ainsi cette création : sans doute les deux formes sont très voisines à l'état adulte, mais les différences embryogéniques suffisent pour nécessiter une distinction spécifique. Et, en fait, une foule d'espèces entomologiques sont établies sur des considérations de cette nature (par exemple dans les genres Deilephila, Cucullia, etc.). Il ne sera pas toujours facile de distin- guer si des espèces voisines sont issues de races pœcilogoniques ou si elles proviennent de formes convergentes à l'état adulte, mais ayant des larves originairement distinctes. Je crois cependant que, dans beaucoup de cas, l'expérience pourra résoudre la difficulté. Chez les espèces d'origine pœci- logonique, la différenciation des adultes portant sur des caractères quel- conques et généralement indépendants du système génital, la fécondité des croisements sera le plus souvent conservée à un certain degré. Chez les espèces convergentes, au contraire, la différenciation spécifique étant établie depuis longtemps et bien antérieurement à la convergence, les croi- sements seront stéinles et souvent même impossibles. J'ai constaté, par exemple, que les diverses espèces de Typhlocyba de la section de T. rosœ, si merveilleusement convergentes qu'on les distingue difficilement même à la loupe, sont dans un état d'amixie forcée, l'appareil copulateur pré- sentant des différences énormes chez des formes qui paraissent identiques et qui vivent souvent côte à côte sans jamais se croiser ( T. rosœ, T. hip- pocastani, T. Douglasi, etc.). La comparaison des formes pœcilogoniques et des formes convergentes nous explique ainsi dans une certaine mesure les différences qui existent au point de vue de la fécondité des croisements des diverses espèces à l'état sauvage, différences qui ont vivement et à juste titre préoccupé Darwin et Romanes. » J'ai montré ailleurs que le développement dimorphe de Leptodora hyalina et de certains Syncorynes, souvent désigné sous le nom vague et confus de génération alternaale, est, en réalité, un cas de pœcUogonie sai- sonnière, se rattachant facilement aux exemples de pœcilogonie géographique ( i552 ) et de pœcihgorue otlwloguiue que nous avons cités. Le dimorphisme sai- sonnier de quelques Lépidoptères, Diptères, etc., n'est qu'un cas limite de pœcilogonic saisonmcre. » Lorsque la condensation cmbryogénique est poussée plus loin, elle aboutit à des phénomènes de progénèse qui viennent encore compliquer la pœcilogonie, soit éthologique (cas de l'Axolotl), soit saisonnière (cas des Ctcnophores signalé paV Cliun). Enfin la parthénogenèse obligatoire, qui n'est, comme je l'ai fait voir ('), que le résultat de la condensation embryogénique étendue aux premiers phénomènes de 1 ovogénie, peut aussi s'ajouter à la pœcilogonie. Les phénomènes connus sous le nom (Vhétérogonie chez les Trématodes, les Aphidiens, les Cynipides, etc., le développement pœdogénétique dt-s Cécidomyes et des Chironomus ne sont que des cas de pœcilogonie éthogique ou saisonnière compliqués de par- thénogenèse. » ZOOLOGIE. — Sur un Sporozoaire parasite des muscles des Crustacés décapodes. Note de MM. F. He.vxeguy et P. Thélohax, présentée par M. A. Chau- veau. « Les Palémons (^l'alœmon rectirostris Zadd.), qui vivent dans les marais salants du Croisic, présentent chaque année, en été, un assez grand nombre d'individus infestés par un parasite appartenant au groupe des Sporo- zoaires, et que l'un de nous a fait connaître en 1888 (-). Ces inilividus se distinguent à première vue par leur opacité; ils sont d'un blanc crayeux caractéristique, tandis que les Palémons normaux sont, à l'état vivant, d'une transparence parfaite. Cette opacité est due à la présence dans les laisceaux musculaires d'un nombre considérable de petites masses granu- leuses. Chacune de ces masses représente une petite vésicule de 10 [j. de diamètre, entourée d'une membrane très mince et renfermant huit cor- puscules réfrinfients. » Ceux-ci, légèrement piriformes, mesurent 3 à 4 l-»- dans leur plus grand diamètre. Leur partie la plus renflée contient une vacuole claire qui oc- ( ' ) GiARi), Sur les globules polaires, etc. {Bull, scientifique, t. XXII, p. 220 ; 1890). (') Hen.neguy, Noie sur un parasite des muscles du Palsemon recliroslris {Mé- moires publiés par la Société Philonuithique à l'occasion du Centenaire de sa fon- dation, 1888). ( iS.W ) cupe plus de la moitié du corpuscule; la petite extrémité est constituée par une substance réfringente. » Ces corpuscules, par leur aspect, rappellent ceux de la Pébrine et les spores de certaines Myxosporidies, telles que celles des Gobies et de l'Epinoche. Leur siège exclusif dans les fibres musculaires des Palémons infestés nous avait conduit à ranger ces productions parasitaires parmi les Sarcosporidies, tout en les considérant comme une forme de passage entre celles-ci d'une part et, d'autre jjart, les Microsporidies et les Myxospo- ridies. )) Malheureusement, tous les Palémons que nous avions examinés pré- sentaient le parasite arrivé au terme de son évolution, à l'état sporifère, et nous n'avions aucune notion sur son mode de développement. » Garbini ('), en 1891, a trouvé dans les muscles de Palœmonetes va- rions Hell. récoltés dans les environs de Vérone, un Sporozoaire très voisin de celui de Palœmun rectiroslris; il se présentait sous forme de vési- cules allongées en fuseaux contenant huit spores piriformes. L'auteur n'a pu observer les premiers stades du développement de ce parasite qu'il regarde comme une Sarcosporidie. )) A la même époque, l'un de nous (-) signalait l'existence de parasites dans les muscles du CalUonymus lyra L. et du Coltus scorpius L. , et attirait l'attention sur les rapports que présentaient ces organismes avec le para- site du Palémon et celui découvert par Gluge chez l'Epinoche, pour lequel il proposait le nom de Glugea microspora. En continuant l'étude de ces Spo- rozoaires, il a pu constater dans les spores de la Glugea l'existence d'une capsule à filament spiral ('), élément qui caractérise, comme on le sait, les spores des Myxosporidies. » Depuis, il a pu faire la môme observation relativement aux spores du parasite des muscles du Cottus. » Il était dès lors à présumer que le parasite des muscles des Palémons présentait également ce caractère et devait également être classé parmi les Myxosporidies. Une observation toute récente est venue confirmer cette (') Garbim, Contributo alla conoscenza dei Sarcosporich {Rendiconti délia R. Accademia dei Liricei, vol. II, février 1891). ( - ) TuÉLOHAN, Sur deux Sporozoaircs nouveaux parasites des muscles des Poissons (Com/ites rendus, janvier 1891). (3) Thélohan, Note sur la Glugea microspora {Comptes rendus de la Société de Biologie, 3o janvier 1892). ( i554 ) hypotlièse et nous a permis d'étudier le développement des spores. Grâce à robli-eance de M. le professeur Giard, nous avons pu examiner un Crangon vulgaris Fabr., provenant de Boulogne, et qui présentait 1 aspect crayeux déjà signalé à propos des Palémons infestés. >,' A l'examen microscopique, nous avons trouvé tous les muscles en- vahis par un parasite d'aspect identique à celui du Palémon, dont il ne difiere que par ses dimensions un peu plus considérables, les spores me- surant 5 à 6 jj., au lieu de 3 à 4. , . , , « Ces spores sont également, ici, groupées par huit dans une vésicule a parois très minces. Elles sont piriformes, possèdent une enveloppe résis- tante à la potasse, et leur grosse extrémité est occupée par une vacuole claire, comme dans celles du parasite du Palémon, du Cotte, etc. ,. En les traitant par l'acide chlorhydrique ou par l'acide nitrique, nous avons pu constater la sortie d'un filament au niveau de la petite extrémité. Celte sortie est toutefois très difficile à provoquer, et nous ne l'avons observée qu'un très petit nombre de fois, malgré des efforts répétés. » Outre les vésicules contenant huit spores et qui représentent le terme ultime de l'évolution du parasite, nous avons rencontré toute une série d'étals plus jeunes, qui nous a permis de suivre le développement des spores et de combler ainsi la lacune qui existait dans l'histoire du parasite du Palémon. » Ici, en effet, à côté des spores mûres, nous avons observé de petites sphères plasmiques munies d'un noyau. Ces petits éléments s'entourent d'une mince enveloppe d'une substance hyaline, résistant à l'action de la potasse. Ils mesurent de 12 a i4 [j.. On voit bientôt le noyau perdre sa membrane et affecter la disposition connue sous le nom de peloton chro- matique. On assiste ensuite à la formation d'une plaque équatoriale, à son dédoublement, etc. Il s'agit donc bien là d'une division par karyokinèse. Nous n'avons pas réussi à voir nettement les filaments achromatiques, probablement à cause des petites dimensions des éléments. La division in- directe du noyau chez lesMyxosporidiesa, d'ailleurs, été déjà signalée par l'un de nous ('). » Après la division du noyau, le plasma ne tarde pas à se diviser à son tour et dans l'enveloppe on observe deux petites masses nucléées. Les mêmes phénomènes de division se répètent et, par bipartitions succes- (') Thélohan, Recherches sur le développement des spores chez les Myxospori- dies (Comptes rendus, novembre 1890). ( i555 ) sives, on arrive à avoir clans l'enveloppe huit petites masses munies d'un noyau, aux dépens de chacune desquelles va se former une spore. » La formation de celle-ci est impossible à suivre en détail à cause de ses petites dimensions. » En résumé, l'organisme que nous avons observé chez le Crangon doit être rangé parmi les Myxosporidies, puisque les spores renferment un fila- ment déroulable. » Il est intéressant par son habitat, car la présence de Myxosporidies n'avait encore été signalée parmi les Arthropodes que chez la Torlrix viri- flana L., par M. le professeur Balbiani. » Ce parasite est très voisin de la Glugea et des parasites du Cotte et du Callionyme : il en diffère par le nombre constant (8) des spores qui se développent dans chaque vésicule mère. » Il nous a permis de confirmer les observations de l'un de nous rela- tives à la karyokinèse chez les Myxosporidies. )) Enfin, ses rapports avec le parasite du Palémon sont tellement étroits que l'on peut, croyons-nous, étendre à ce dernier les résultats de nos ob- servations (') ». ZOOLOGIE. — Les premières phases du développement de certains vers Néma- todes. Note de M. Lëon Jammes, présentée par M. A. Milne-Edwards. « J'ai étudié le développement d'un Oxyure que je rapporte à VO. lon- gicollis Schn., et qui vit en parasite dans l'intestin (^cœcum) de la Testudo nemoralis Aldr. Les embryons de cet Oxyure sont nombreux dans les poches incubatrices des générateurs et atteignent, avant de quitter les voies sexuelles, un état très avancé d'organisation. Ces deux faits rendent assez accessible l'observation des divers aspects embryonnaires et m'ont permis d'établir, d'une façon à peu près complète, la série de leurs trans- formations. » L'œuf est enfermé dans une coque ovalaire que l'embryon ne quitte qu'à un état très voisin de l'âge adulte; la plupart des embryons que j'ai observés n'avaient pas encore abandonné cet appareil protecteur. » La segmentation est totale et égale. D'abord globuleux, l'œuf se di- vise en deux cellules semblables; la scission agit pareillement sur ces deux (') Travail du laboratoire de M. le professeur Balbiani, au Collège de France, ( i656 ) blastomères et détermine d'abor.l la formation d'une ,^om/. régulière, à peu près sphcrique, et composée de 3o à 4o éléments environ. La mo- n.lo continue à ^'accroître, mais, à partir de ce moment, elle montre une t.MKlance manifeste à perdre son aspect globuleux pour revêtu- u..e forme de plus en plus allongée. Lorsque ce changement commence a apparaître, on observe souvent. ;ur l'une des extrémités allongées de la monde, un petit «ronpe de cellules (deux et quelquefois quatre) qui se distinguent des autres par leur volume un peu plus grand et surtout par leur position exclusive à l'une des extrémités de l'embryon. Il existe toutefois, dans la morule. d'autres cellules aussi volumineuses que celles-là, et, en outre, dans les phases suivantes, ces cellules perdent tous leurs caractères dis- tinclifs et se confondent avec les autres dans la masse commune. On doit donc considérer ces éléments comme retardataires dans la segmentation et non pas comme chargés de remplir un rôle génétique spécial. ,, Cette prolifération aboutit à la formation d'un corps dont l'aspect est cylindro-conique. L'extrémité, qui correspond à la base, deviendra la région buccale; l'autre extrémité, amincie, correspond à la queue. Ce corps est une Planule, dans laquelle on distingue une assise superficielle de cellules cubiques et une masse cellulaire compacte sous-jacente. L'as- sise périphérique représente Yectoderme et la masse sous-jacente le mésen- dodenne. » Le fait le plus important de cette embryogénie est la division du mé- sendoderme en mésoderme et endoderme définitifs. Cette division est le résul- tat d'un clivage circulaire qui se produit au sein de ce mèseiidoderme. Le clivage divise sa masse en deux portions : l'une centrale, ayant la forme d'un cvlindre plein, dirigé d'avant en arrière, suivant le grand axe de l'animal; l'autre tubulaire, contenant à son intérieur le cylindre cellulaire central, et revêtue extérieurement par l'assise cellulaire ectodermique. D'ordinaire, ce clivage apparaît tout d'abord dans la région moyenne du corps, et gagne de proche en proche les extrémités. L'espace vide circu- laire, (lui apparaît au sein du mése ndoderme , a pour effet de le diviser en deux portions désormais distinctes l'une de l'autre : la première adhérente à la face interne de l'ectodernie, c'est le mésoderme définitif; la seconde, centrale, qui est V endoderme définitif. L'espace vide s'accroît lui-même et devient la cavité générale. » \J endoderme définitif csl, à son début, constitué par un cvlindre à sec- tion circulaire, à peu j)rès régulier dans toute sa longueur; toutefois, on ne tarde pas à voir apparaître, suivant son axe, une lumière capillaire qui ( i557 ) deviendra plus tard la cavité digesùve. \a\ paroi intestinale est alors formée par une seule assise cellulaire. Le tube digestif se renfle, en outre, dans la partie antérieure de l'embryon, en une sphère qui deviendra le bulbe sto- macal de l'adalle. A ce moment, la paroi de l'œsophage est représentée par trois ou quatre assises de cellules; cet organe n'a pas encore acquis toute sa longueur. Plus tard, le tube endodermique se met en relation par ses deux bouts avec Y eclodenne pour former, aux extrémités de l'animal, une bouche et un anus. » Le mèsoderme définitif e'àX. représenté par une seule couche cellulaire adhérant à Vectoderme. Toutefois, dans la région moyenne du corps, en ar- rière de la partie endodermique qui se renfle en bulbe stomacal, les assises mésodermiques sont au nombre àedeux. Elles constituent alors des groupes cellulaires relativement volumineux, précisément dans la région où vont se développer les glandes sexuelles. Il n'existe aucun revêtement mésoder- mique à la surface de l'intestin et cette absence concorde avec celle d'un feuillet viscéral du mésoderme embryonnaire. » Ce développement, qui ne comporte aucune phase gastrulaire réelle, est, par suite, bien différent de celui qui a été décrit jusqu'ici par la plu- part des auteurs comme existant chez les Nématodes. » ZOOLOGIE. — Contribution à F histoire de l'ambre gris. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Il y a une vingtaine d'années, j'eus l'occasion d'examiner des échan- tillons d'ambre gris, de provenance authentique, qui me furent remis par un négociant du Havre. » L'examen microscopique et chimique de ce produit m'amena à le considérer comme étant d'une nature analogue à celle des calculs intesti- naux. Mais, ce qui frappa surtout mon attention, ce fut la présence d'un grand nombre de mâchoires de Céphalopodes entières et fragmentées. Je pensai de suite qu'il pourrait y avoir une relation de cause à effet entre cette particularité et l'existence de la matière odorante qui fait rechercher l'ambre gris. » Je supposai donc que le parfum provenait, non du Cétacé, mais des Céphalopodes qu'il avale en grande quantité. On sait, en effet, que plusieurs de ces Mollusques exhalent une odeur très prononcée, qui se conserve après la mort et même la dessiccation de l'animal. Les anciens connaissaient C.K., 1S92, I" Semestre. (T. CMV, N" 26.) 201 ( i558 ) divers Céphalopodes odorants, que l'on utilisait dans la parfumerie, en leur attribuant les propriétés que nous reconnaissons à l'ambre gris. >. On peut admettre que, par son mélange avec les produits bdiaires, le parfum céphalopodique se modifie de manière à agir sur notre odorat comme le fait l'ambre gris. >. Le pigment mélanique, qui était assez abondant dans les échantillons examinés, me paraît provenir également des Céphalopodes ingérés, qui en renferment une très grande quantité. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la Brunisswe, maladie de la Vigne causée parle Plasmodiophora Vitis. Note de MM. P. Viala et C. Sauvageau, présentée par M. P. Duchartre. « Dès 1882, on a observé, dans les vignobles méridionaux, une maladie des feuilles de la Vigne que l'on a désignée plus tard sous le nom de Bru- nissure. Nous avons constaté cette affection dans l'Aude, la Haute-Garonne, la Loire-Inférieure, les Charcutes, le Maine-et-Loire, la Côte-d'Or, le Gard, l'Hérault, et aux environs de Paris. Nous avons reçu d'Ismad (Bes- sarabie-Russie) des feuilles attaquées par cette maladie, et l'un de nous l'a retrouvée aux États-Unis, dans le Maryland, les Carolines, la Virginie et le Texas. Depuis 1882, la Brunissure s'est développée en France d'une façon fort irrégulière; elle a pris le caractère de maladie grave seulement en 1889 et 1890, dans l'Aude et surtout aux environs de Montpellier et de Béziers. Certaines parcelles de vignes, des terrains bas et humides aussi bien que des coteaux secs, avaient perdu la plus grande partie de leurs feuilles par le seul effet de cette maladie et malgré les traitements aux sels de cuivre donnés contre le Mildiou; les raisins n'avaient pas mûri; ils étaient petits, vert-rougeâtres et, dans quelques cas, ridés et desséchés. La perte pouvait être estimée au tiers ou aux deux tiers de la récolte; le vin produit par ces fruits mal mûris fut sans valeur. M Chaque année, la Brunissure est disséminée soit d'une façon générale dans quelques parcelles de vignes, soit seulement sur quelques feuilles ou sur quelques souches d'un même vignoble. C'est au mois d'août, sep- tembre et octobre qu'elle se développe avec le plus d'intensité; générale- ment, on ne commence à l'observer qu'en juillet. » La Brunissure n'allaquo que les feuilles; les premières lésions se présentent, sur ( i^^59 ) leur face supérieure, comme des taches irrégulièrement carrées ou étoilées, de quel- ques millimètres, d'une couleur brun clair, et bien délimitées sur leurs bords; elles sont groupées entre les nervures. Ces taches s'agrandissent, forment peu à peu de larges plaques brunes qui s'étendent de plus en plus, et bientôt la couleur verte normale des feuilles saines n'existe plus qu'au pourtour du limbe et le long des nervures; la teinte brune pst surtout accusée dans la région du pétiole. A ce moment, l'altération de la face supérieure ne se manifeste par aucune lésion sur la face inférieure, qui pa- raît encore absolument saine. » Aux dernières périodes du développement de la maladie, la face supérieure prend une teinte foncée brun grisâtre et terne ; les nervures jaunes sont marquées de brun de loin en loin, signe de leur altération partielle. Le limbe présente alors, sur les deux faces et entre les nervures, des taches d'un brun acajou, comme celles qui résultent de la brûlure. Rien ne montre extérieurement quelle peut être la cause de la maladie. Larrèt dans le développement et la maturité des fruits, l'aspect souffreteux et languis- sant des souches sont le résultat indirect de l'altération des feuilles. » Nos recherches nous ont permis d'affirmer et de préciser la nature parasitah'e de la Brunissure. )) Nous n'avons pu suivre le développement complet du parasite, car, jusqu'à ce jour, nous avons dû nous limiter à étudier la maladie sur des feuilles séchées depuis deux et trois ans ; son étude, dans ces conditions, est très délicate, et nous donnerons dans un Mémoire ultérieur la tech- nique dont nous nous sommes servis. )) Le parasite de la Brunissure est un Champignon Myxomycète ; il se rapproche de celui que M. Woronine a reconnu être la cause de la grave midsidie delà Hernie du chou, et qu'il a décrit sous \e nom de Plasmodiophora Brassiccv. Mais le Champignon de la Brunissure ne détermine pas la défor- mation des parties attaquées ; il envahit les cellules des feuilles, se sub- stitue à leur contenu, sans les déformer; nous le classons provisoirement dans le genre Plasmodiophora, sous le nom de Pi. Vitis. » Pendant les premières phases de la maladie, le parasite se développe surtout dans les cellules en palissade; il envahit plus tard les éléments du tissu lacuneux, mais n'existe que très rarement dans l'épiderme ; son plasmode, dans les jeunes lésions, est difficile à distinguer du contenu cellulaire ; puis, en se nourrissant aux dépens de l'amidon et du protoplasme de la cellule, il finit par envahir la cellule tout entière. Tous les points de la feuille qui ont pris la couleur brune sont attaqués. » Le plasmode affecte dans les cellules des formes très diverses : tantôt il se sub- stitue entièrement au contenu, est assez dense, un peu sombre, granuleux, mais, à un fort grossissement, ces granulations se résolvent en vacuoles ; tantôt il tapisse seule- ment les parois cellulaires d'une couche qui, à un fort grossissement, se montre comme un réseau à mailles plus ou moins régulières. » Dans d'autres cellules, il présente seulement des plages plus larges, vacuolaires. ( i56o ) relit-es les unes aux aulies par de fins tractus proloplasmiques; ces plages et ces li-actus peuvent .l'ailleuis communiquer d'une cellule à l'autre. D'autres fois encore, Ja masse du pla>modo, dans chaque cellule, renferme un grand nombre de vacuoles très proches l'une de l'autre, assez régulièrement sphériques et réfringentes; on la dirait composée dune association de globules. Il n'est pas rare non plus que le plas- mode très finement vacuolaire se condense dans une région de la cellule, Je plus souvent vers le sommet ou vers la base, en une masse irrégulière dont le pourtour est hvalin et le centre grumeux. Quelle que soit la figure prise par le parasite, les mem- branes cellulaires de l'hùle ne sont pas déformées. » Dans bien des cas enfin, surtout dans les lésions les plus avancées, le plasmode se fragmente, dans chaque cellule, en masses assez régulièrement sphériques, de nombre et de dimensions variables, isolées et indépendantes les unes des autres. Parmi ces sphères, les unes sont complètement homogènes, denses, réfringentes, ont l'apparence d'une gouttelette d'huile, mais possèdent les réactions du protoplasme; d'autres sont pourvues au centre d'une large vacuole; d'autres enfin sont très finement vacuolaires, et constituées par une sorte de réseau protoplasmique. On trouve toutes les formes de passage entre ces différents états. Quoique les sphérules homogènes soient privées de membrane, on serait tenté de les comparer à des kystes, qui joueraient peut-être un rôle dans la dissémination du parasite. n Bien que nous ayons fait un nombre considérable de coupes dans les feuilles malades, nous n'avons pas réussi à observer des spores; d'après M. Woronine, elles se forment cependant facilement dans le cas de la Hernie du Chou. » Comme nous l'avons dit, nous avons observé la Bi iinissure sur des Vignes traitées aux sels de cuivre ; il ne faudrait cependant pas en conclure que les sels de cuivre ne seront d'aucune efficacité contre elle. Il est cer- tainement impossible de détruire le parasite quand il est dans les cellules dont il digère le contenu, mais l'étude du développement complet du Plas- modiophora Vitis que nous comptons suivre pourra amener à préciser le traitement préventif de la Brunissure. » PHYSIOLOGIE. — Sur la sécrétion de l'oxygène dans la vessie natatoire des Poissons. Note de M. Chh. Bohk. « I" Les expériences de M. Moreau nous ont fait connaître toute une série de conditions d'où dépend la sécrétion de l'oxv^ène dans la vessie natatoire, et nous ont donné des éclaircissements sur la portée de l'obser- valiou faite d'abord par Biot, savoir que la vessie natatoire des Poissons l)aLliyplules est souvent remplie d'un gaz dont la composition le rapproche do l'oxygène pur. En expérimentant d'après ces questions, durant 1 au- toiune de 1891, j'ai i)u constater pleinement, sur le Gadus callaris, les ( i56i ) résultats de M. Moreau, lant par rapport à l'influence que la profondeur, à laquelle ce Poisson vit dans la mer, exerce sur la richesse en oxvgène de l'air de la vessie natatoire, que relativement aux conséquences d'une ponction vésicale. J'ai pratiqué un total de trente-deux ponctions de ce genre sur vingt-trois spécimens différents du Gadus callaris et, dam tous les cas, observé qu'un fort accroissement se produisait, au bout de douze heures au plus, dans la teneur pour loo en oxygène contenu dans l'air de la vessie natatoire, cet air en arrivant de la sorte à contenir jusqu'à 80 pour 100 d'oxygène. Dans une série de cas, j'ai pu également prouver que, au bout de douze heures, la quantité absolue d'air contenue dans la vessie natatoire était réintégrée. C'est donc là une nouvelle confirmation de l'opinion de M. Moreau, que la formation de l'oxygène dans la vessie natatoire est due à une sécrétion spécifique. » 2° Mes expériences m'ont en outre montré que cette sécrétion d'oxy- gène s'arrête complètement, aussitôt qu'on résèque les rami intestinales nervi vagi, opération qui, sur le Poisson dont je me suis servi, se laisse efTectuer aisément, sans que les parties molles souffrent de lésion notable. Après la résection de ce nerf, la ponction de la vessie natatoire ne cause plus d'accroissement dans la quantité d'oxygène que contient l'organe en question, et si cette ponction a vidé la vessie, il cesse de s'y produire aucun gaz, en sorte qu'à l'autopsie on trouve la vessie entièrement vide et aplatie. C'est ce que j'ai constaté sans exception dans dix-sept ponctions entreprises sur douze Poissons chez qui le nerf sus-mentionné avait été coupé. Pour surcroît de sûreté, j'ai, en outre, essayé sur deux Poissons une opération préparatoire tout à fait identique à la résection des rami intestinales, à cela près que, laissant intacts ces nerfs-là, j'ai réséqué à leur place les rami cardiaci nervi vagi. Dans les deux cas, la ponction a été, comme d'ordi- naire, suivie de la production d'un gaz singulièrement riche en oxvgène dans la vessie natatoire. L,' intégrité des rami intestinales nervi vagips^ donc une condition nécessaire pour la sécrétion de l'oxygène dans la vessie na- tatoire. » 3" Partant du fait qu'un gaz très riche en oxygène reste longtemps dans une vessie natatoire, où une seule ponction en a suscité la sécrétion, j'ai cherché les conditions de la diffusion de l'oxygène à travers les parois de la vessie natatoire se trouvant hors de l'organisme. A cet effet, je me suis servi de la vessie natatoire d'un Esox liicius, je l'ai remplie d'air atmosphé- rique et alors je l'ai envu'onnée d'oxygène pur à la pression de 760°"" en- viron. Il s'est montré que, si l'on emploie la vessie aussitôt après son abla- ( i56a ) tion, et qu'on la manie avec précaution, trois heures peuvent s'écouler sans que l'on constate la pénétration d'aucun oxygène dans la vessie, bien que les tensions respectives de l'oxygène, sur la face externe et sur la face interne, présentent une différence d'environ 600°"". Si, au contraire, on désagrège l'épithclinm, par exemple, en le traitant, durant plusieurs heures, par l'eau distillée, cet état de choses fait qu'au bout de trois heures la proportion de l'oxygène contenu dans la vessie s'accroît de quelques unités pour 100 : si maintenant l'on sèche à l'air cette vessie natatoire et qu'après l'avoir humectée d'eau on la soumette à une expé- rience tout à fait analogue à la précédente, la teneur en oxygène s'accroît de 6 pour 100 en trois heures. » A l'état normal, les vessies natatoires semblent donc imperméables à l'oxygène en dedans des limites explorées; la diffusion ne commence que quand l'épithélium est endommagé. » Les expériences des paragraphes 1° et 3" ont été faites à la Station biologique danoise, dont le directeur, M. le D' J.-G. Petersen, voudra bien recevoir mes meilleurs remerciements pour sa complaisance : si je n'avais pu disposer des excellents tanks installés dans cette Station, je n'aurais pu entreprendre ces expériences, qui exigent que le Poisson dont on se sert vive dans des conditions tout à fait normales. » PHYSIOLOGIE. — Action physiologique des climats de montagne. Note de M. Viault, présentée par M. Arm. Gautier. « Je viens soumettre à l'x^cadémie les résultats des recherches que j'ai exécutées au mois d'octobre 1890, à l'Observatoire du Pic du Midi, et qui confirment en tout point les résultats obtenus par moi sur les hauts plateaux des Andes. » L'Observatoire du Pic du Midi est situé à l'altitude de 2877™ (à très peu près l'altitude de Quito). J'avais envoyé à son regretté directeur, M. l'ingénieur Vaussenat, quinze jours avant d'y monter moi-même avec mes appareils, un certain nombre de chiens, lapins, cobayes et poules, qui s'y sont parfaitement acclimatés. Avant leur départ de Bordeaux, j'avais analysé le sang de tous ces animaux, au point de vue du nombre des glo- bules, de la capacité respiratoire, c'est-à-dire delà quantité d'hémo"Iobine et, en ce qui concerne les chiens, de l'analvse des gaz du sang. ( i563 ) » Voici les résultats fournis par la numération des globules : A Bordeaux. Au Pic du Midi. Par mmc. Par mmc. Lapine adulte ... . 452oooo 6440000 Lapin jeune 5870000 7460000 Cobaye 4600000 6200000 Coq 2760000 366oooo j Poule 2800000 3760000 j ^®° '"'^^' Caille 3490000 3740000 Coq du Pic B 3800000 (libre depuis 6 mois au Pic) » Le sang de ces animaux contenait un nombre prodigieux de petits globules en voie de formation dont les uns (pour les coqs et la poule) sont déjà elliptiques avec un noyau bien formé et les autres plus petits encore arrondis et sans noyau. » Chez l'homme et chez le chien, l'augmentation des globules n'a pas été très a|)préciable, bien que j'aie pu constater, au moyen de l'hémochro- momètre, une augmentation de la capacité respiratoire du sang. Comme cette hyperglobulie existait à un degré élevé dans les observations faites par moi au Pérou, à l'altitude de 4392'", on peut en conclure qu'elle ne se pro- duit probablement, d'une manière très intense, qu'au-dessus de 3000™. » Quoi qu'il en soit, voici les chiffres que j'ai obtenus au Pic du Midi et que je donne, bien que les différences soient assez faibles, parce qu'ils sont aussi en série avec les résultats précédents, beaucoup plus nets : A Bordeaux. Au Pic du Midi. Moi 47^0000 5280000 (globuline) G. (cuisinier) » 5 looooo (depuis 4 ans au Pic) P. (domestique) » Soooooo id. Vieux chien 4590000 586oooo (globuline) Chienne adulte ) ,, , ,.„., r , . > Pas de diiierence Jeune chienne ( Petit chat » 7400000 (globuline) Petite chatte » 7860000 id. Vieux chat » , 6520ooo » On remarquera que, tandis que mon sang et celui des animaux nou- vellement importés au Pic contenait un nombre considérable de petits globules, celui des hommes et du vieux chat habitant l'Observatoire depuis plusieurs années n'en présente pas, leur sang étant arrivé en quelque ( i564 ) sorte à un élat d'équilibre eu rapport avec le degré de la dépression baro- métrique. » Parallèlement aux résultats fournis par la numération et qui accusent, dans la phii)art des cas, l'effort de l'organisme pour mettre le milieu inté- rieur en harmonie avec les conditions du milieu extérieur, les examens de la capacité respiratoire, pratiqués au moyen du calorimètre ou de 1 ana- lyse du sang par la pompe à mercure, m'ont amené é:;alement à cette con- viction que l'organisme, loin de subir passivement l'influence de la raré- faction de l'oxygène, cherche à lutter et lutte victorieusement contre cette condition défavorable. » Le mal des montagnes, le soroche des Andes, n'est qu'un épisode vio- lent, que la première phase d'une lutte où l'organisme, terrassé d'abord, ne tarde pas à reprendre le dessus. Cette lutte à laquelle nous assistons en mainte autre circonstance, par exemple à la suite des grandes hémor- ragies, des aspliyxies chroniques, lutte où le médecin peut seconder l'ef- fort de la nature, c'est ce qu'on pourrait appeler la lutte pour l'oxygène. » C'est donc en vertu de cette tendance naturelle de l'organisme à reconquérir l'oxygène dont il a été privé, qu'on voit le séjour dans l'atmo- sphère raréfiée des montagnes se traduire, en dehors de toute autre in- fluence, par une augmentation du nombre des globules et de la capacité respiratoire du sang. Ces deux phénomènes, le plus souvent corrélatifs l'un de l'autre, ne sont cependant pas indissolublement liés et peuvent se produire l'un sans l'autre, ainsi que je l'ai indiqué dans une Communica- tion antérieure. » Est-il possible maintenant d'appliquer au traitement de certaines ma- ladies, telles que les diverses anémies, la neurasthénie, les dyspepsies, celte remarquable action hématogène du séjour aux grandes altitudes? Je n'oserais l'affirmer dans tous les cas. Pour les altitudes moyennes, de 600" à iGoo"", il n'y a pas de doutes sur leurs bons effets, d'ailleurs dus à des causes très complexes, parmi lesquelles l'élément altitude joue peut- être le moindre rôle. Pour les grandes altitudes (au-dessus de 2000™) il faut distinguer : si la fonction hématopoiétique, quoique languissante, n'est pas trop gravement troublée, nul doute que sous l'influence momentané- ment perturbatrice de la raréfaction de l'oxygène, elle ne subisse un coup de fouet qui la fera sortir de sa torpeur en agissant en quelque sorte sur elle comme agissait la saignée qu'on appliquait anciennement, quelque- fois avec de bons résultats, au traitement de l'anémie. Ce sera en quelque ( isr.s ) sorte une saignée interne, une saignée sans effusion de sang. Mais l'obser- vation montre que raccoutumance de ces malades est pénible. L'emploi de la cure ^altitude, pour la distinguer de la simple cure de montagne, reste donc délicat. » Les dyspeptiques sans lésions graves, les neurasthéniques déprimés, les candidats à la tuberculose, et même les tuberculeux commençants, dont la fonction hématopoiétique, opprimée souvent par une hygiène vicieuse, est encore pleine de ressort, pourront en retirer le plus grand profit et souvent même la guérison. Mais leur séjour sur les hauts lieux devra être de longue durée, et leur organisme devra prendre en quelque sorte de nouvelles habitudes de nutrition. Car, ainsi que je l'ai constaté sur moi-même, le bénéfice de l'hyperglobulie et de l'augmentation de la capacité respiratoire du sang paraît se perdre, par le retour aux bas ni- veaux, aussi vite qu'il a été acquis, lorsque son acquisition n'a pas été rendue définitive par un long séjour dans les altitudes. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Abolition persistante de la fonction chro- mogène du Bacillus pvocyaneus. Note de MM. Charri.v et Phisalix, présentée par M. A. Chauveau. « De même que la virulence, la fonction chromogène est essentielle- ment variable suivant les conditions physiques et biologiques dans les- quelles végètent les microbes cpii la possèdent. Aussi plusieurs expéri- mentateurs, sur divers microbes, ont cherché à modifier ou à faire disparaître cette propriété de sécréter de la couleur. C'est ainsi que M. Bouchard sur le Bacille fluorescent àe l'intestin, MM. Charrin et Roger sur le B. pvocyaneus, M. Wasserzug sur le même Bacille, MM. Rodet et Courmont sur le Stapliylococcus nureus, M. Schpttelius sur le B. prodigiosus et récemment M. Gessard sur le B. pyocyaneus , ont réussi à suspendre d'une manière plus ou moins durable la fonction chromogène. Ils n'ont obtenu, en effet, qu'une suspension momentanée; dès que le microbe a été replacé dans des conditions favorables, il a recouvré ses propriétés primitives. La fonction chromogène n'a donc pas été détruite. Malgré l'insuccès relatif de ces tentatives, nous avons entrepris, dans le même but, de nouvelles expériences et nous sommes arrivés à des résultats tout à fait concluants. » Parmi les conditions physiques qui entravent la sécrétion de matière G. R.. i8c,2, ." Semestre. (T. CXIV, N» 36.) '-^«2 ( ijfir. ) colorante chez le Bacil/us pyucyaneus, il en est une, non encore étudiée, a notre connaissance, qui favorise éminemmentla disparition de la proprœte chromoçène : c'est la culture à une température élevée voisine de 43". A celte température, en effet, les cultures du Bacillus pyocjaneus prolifèrent abondamment, mais ne donnent plus ni couleur ni l'odeur caractéristique. >. Si on les rcensemence avant que la végétabilité du microbe soit trop fortement amoindrie et qu'on les replace à une température eugénésique, elles récupèrent leurs caractères normaux. Il n'en est plus de même quand on a cultivé le microbe à la température de 42°, 5 pendant plusieurs géné- rations successives. Dans ce cas, les modifications acquises se transmet- tent héréditairement et persistent dans les cultures filles placées dans les conditions les plus favorables de température et de milieu. Ces faits con- statés, nous avons cherché à obtenir, d'une façon méthodique, une race de liac. pyocyaneus sans couleur, dont la fixité fût réelle et durable. Voici comment l'expérience a été exécutée. » Avec une semence de Bac. pyocyaneus, douée de toutes ses propriétés virulentes et chromogènes, on fait, dans du bouillon de veau non peplo- nisé, une première culture à la température de \i°,B. Au bout de cinq jours, cette dernière est réensemencée dans deux matras, dont l'un est laissé à la température de 42°, 5 et l'autre placé dans l'étuve à 3o°. La cul- ture à 42°, 5 sert à deux nouveaux ensemencements, et ainsi de suite. Les premières cultures à So", ainsi obtenues après chauffage de la semence, ne sont pas sensiblement modifiées ni dans leurs caractères végétatifs, ni dans leur virulence. La couleur et l'odeur des cultures apparaissent sans changement et sans retards apparents. Mais à la quatrième génération, après chauffage à 42°, 5, les cultures filles replacées à la température eu- génésique ont subi des modifications importantes. La coloration et l'odeur ont disparu et la culture en milieux propices (sérum, bouillon peptonisé, agar peptonisé, glycérine, sucré) a été impuissante à faire réapparaître ces caractères. Toutefois, cette modification est loin d'être complète et défini- tive. Un seul passage à travers l'organisme du lapin a suffi pour rendre au microbe ses propriétés caractéristiques. » Expérience. — Le 3 juin 1892, on inocule dans la veine de l'oreille d'un lapin 4" d'une culture pjocjanique décolorée \{proi-enanl de la quatrième "énération après chauffage à 42°, 5). Lanimal meurt le i" juin. Piqueté hémorragique de deux, ganglions de l'intestin. On ensemence le rein et un ganglion. Le 3, les cultures pré- sentent une belle coloration, qui auj;menle encore le 5. Peut-être lé^er retard dans son apparition. ( i567 ) » S'il est vrai que, par hérédité, les modifications imprimées par la chaleur deviennent de plus en plus complètes et stables, à mesure que le nombre des générations successives augmente, on devait nécessairement obtenir des cultures décolorées à un degré tel, que le retour à la coloration îùt impossible même après des inoculations en série. C'est en effet ce qui a lieu, comme on va le voir. » -Expérience. — Le 3 juin 1892, on injecte, dans la veine de l'oreille d'un lapin n° 1, i"" d'une nouvelle culture pjocyanique décolorée {provenant de la sixième génération, après chauffage à 42°, 5). L'animal meurt le 4 juin avec de la diarrhée et de l'albuminurie. On ensemence le rein : la culture reste incolore. — Le 7 juin, on inocule 2", 5 de cette culture demeurée incolore à un lapin n" 2, qui meurt le 9 avec de la diarrhée et de l'albuminurie; hémorragie caractéristique dans les parois du cœcum. On ensemence le rein. Les cultures des lapins i et 1 restent incolores. » Le 1 4 juin, on inocule les cultures du lapin n" 2 à un cobaye, qui meurt le 18. On sème le rein sur agar peptonisé et dans le sérum de lapin. Le 21 juin, ces cultures sont actives, mais ne renferment pas de pigment. » Le i5 juin, une grenouille est inoculée avec les cultures du lapin u" 2; elle ré- siste, et le 18 juin on fait des cultures avec l'œdème sous-cutané : ces cultures restent incolores ('). Le 22 juin, on injecte à une grenouille la culture du rein du cobaye mort le iS juin (2", 5 de culture en sérum). Des cultures faites avec l'œdème de cette grenouille restent également incolores. » Pour démontrer que ces cultures décolorées sont bien dues au B.pyo- cyaneus, il suffit d'indiquer les symptômes et les lésions engendrés par l'inoculation aux animaux. En outre, nous avons fait six séries de cultures parallèles dans des conditions absolument identiques, et toujours nous avons obtenu la même marche et les mêmes résultats. La meilleure dé- monstration serait de revenir à la production du pigment, comme l'ont fait les auteurs qui nous ont précédés. Mais ce retour est en contradiction avec le fond même de la question. Il ne peut être utilisé que dans les modifica- tions passagères. » De toutes ces expériences, il ressort clairement que, sous l'influence de la chaleur et de l'air, la fonction chromogêne du B. pyocyaneus peut être détruite d'une manière durable, et que les circonstances reconnues jusqu'ici comme les plus favorables à la sécrétion de la matière colorante ont été impuissantes à faire renaître cette fonction. Faut-il en conclure que cette modification est perinanente, définitive? Assurément non. Peut- (') Nous savons que, chez la grenouille, le bacille pyocyanique paraît acquérir à un degré très élevé sa propriété chromogène. ( i568 ) arc. par des movens mieux appropriés, réussira-t-on à remonter en sens inverse réchclle des modifications et à restituer au microbe qui 1 a perdue sa fonction chromogène. En attendant, nous avons franchi une nouvel e limite dans l'étude de la variabilité des espèces en microbiologie. C est la un nouvel exemple du danger des déterminations basées sur un seul carac- tère, eùt-il l'apparence d'un caractère des plus importants. » M. Fraxz Lesskaxne adresse à l'Académie un Mémoire sur divers sujets de Mathématiques. A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. XOMIXATIOXS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Op- polzer. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 36, M. Auwers obtient 3i suffrages. M. Dunèr » 2 » M. Darwin » 2 » M. Chrislie » i » M. Auwers, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de Sir George Airv. Celte Commission doit comprendre trois JMembres choisis dans les Sec- tions de Sciences mathématiques et trois Membres choisis dans les Sections de Sciences physiques. Le Président en exercice en fait partie de droit. ( »569 ) Les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont : Pour les Sections de Sciences mathématiques : MM. Bertrand, Hermite, Tis- serand; Pour les Sections de Sciences physiques : MM. Berthelot, Milne-Edwards, Daubrée. En conséquence, la Commission se composera de M. d'Abbadie, Prési- dent en exercice, et de MM. Bertrand, IIermite, Tisserand, Berthelot, Mil\e-Edwards, Daubrée. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 27 juin 1892. Annales agronomiques , publiées sous les auspices du Ministère de l'x^griculture par M. P. -P. Dehérain. Tome XVIII, n° 6. Paris, G. Masson, 1892 ; I fasc. in-8°. Le rôle de l'eau dans les cylindres à vapeur, par L. Anspach. Bruxelles, 1892; br. in-8<'. Météorologie du département de la Somme, par H. Duchaussoy. Amiens, Piteux frères, 1892; br. in-8°. Contribution à l'étude physiologique et thérapeutique des Rhamnées. — Cascara sagrada. — Cascarine, par le D"' Laffont. Paris, Melzer, 1892. Caries de France au ~^, d'Afrique au ^nnrïïïïTTi; «^ ^e la Tunisie au j^i^, en couleurs, publiées par le Ministère de la Guerre. Comptes rendus des séances de la Commission permanente de V Association géodésique internationale, réunie à Florence du S au 17 octobre 1 89 1 , rédigés parle Secrétaire perpétuel A. Hirsch. Berlin, 1892; i vol. in-4''. FIN DU TOME CENT-QUATORZIÈME. On souscrit à Paris, chez GAUTHmH -VILI.ARS ET ITLS, Quai (les Grands-Augustins, n" 55. et part du ,- janvier. ' P'' "''''' ^^'P^^betique de aoms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement esî l Le prix de l'abonnement est fixé ainsi r/aUt suit ■ '"" ■ '° '•• ~ "^P--^-"'^"^- ■■ 30 fr. - Union postale : 3. fr. - Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : 'igen Michel et Médan. I Gavault Sl-Lager. Alger / Jourdan. ( Ruir. Amiens Hecquel-Decobert. Angers ) Germain et Grassin r Lachèseet Dolbeau Bayonne Jérôme. liesançon Jacquard. / Avrard. bordeaux Duthu. ' Muller (G.). Bourges Renaud. ILefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel CarofT. ( Baer. ' " \ Massif. Chambery Perrin. Cherl Brest. Caeit . L ( Henry. boure .' -^ \ Marguerie. ( Rousseau. ( Ribou-Collay. , Lamarche. Oij'o't j Ratel. ' Dainidot. l Lauverjat. f Crépin. \ Drevet. ' Gratier. La Bochetle Foucher. ( Bourdignon. ( Dombre. , Ropiteau. ^iHe Lefebvre. ' Quarré. Clernionl-Ferr. tHj'on.. Oouai, . . Grenoble. La Hochet Le Havre. chez Messieurs : Lorient t Baumal. ' M"" Texier. Beaud. Georg. l-yon (' Mégret. Palud. Ville et Pérussel. Marseille Ruât. Montpellier * '-■^'^^• / Goulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. \ Loi seau. ' M"' Veloppé. \ barma. ' V'isconti et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. / Druinaud. Rennes Plihon et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - ) Langlois. [gnol ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. / Rumcbe. \ Gjmet. ' Privât. j Boisselier. Tours Pérical. ' Suppligeon. \ Giard. ' Leinaitre. Nantes Nice Nlme Orléa foitiers. . . Bennes Bochej Rouen. S'-Ètie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes.. Bucharest. chez Messieurs : ( Robbers. / Feikenia Caarelsen Athènes Beck. [et G'-. Barcelone Verdaguer. Asher et G''. Berlin ' Calvary et C-. Friedlander et lils. Mayer et Muller. Berne ' Schmid, Francke et ) O'. Bologne Zanichelli et G'". Ramiot. Bru.velles | Mayolezel.\udiarte. ( Lebègue et G". ( Haimann. ' Ranisteanu. Budapest KilJan. Cambridge Deighton, BellelC" Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Olto et Keil. Copenhague HOsl et fils. Florence Lœscher et Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Gherbuliez. Genève Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. \ Benda. ' Payol. I Banh. \ Brockhaus. 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Volume in-i"; 1870. i'n\ Tomes 62 à 91.— {i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°; 1889. i'nx SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes et A.-J.-J. Sol.er. - Mémoire sur le GalcUl des Perturbations .a éprouvent Lometes, par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matié' grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-^", avec 32 planches; i856 ...j Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.nede.m. - Essai d'une réponse à la question de Prix'propo'sée en '.83o'par"l' Académie' des" Sciert pour le concours de i8d3, et pu.s remise pourcelui de iS56, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains se .. mentaires, suivant l'ordre de leur superposilion. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nat .. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Brons. In-4% avec 27 planches: 1861. 15 A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 2(i. TMM.K DKS AUTICLKS. (Séance ,.K».i.KNr «nnon.v à l \.-a.l.-mie les ,|,.„x porl<-s .|u-ollc a faitos .lans la ,.er- soiim- .le M. Ossùin llnnwt. Mdiil.ie .le la S.Tlioi. de Géninclric, ilécéilr le r^ J"i"- H .lai.s la personne de M. .I/o»r/,«. Me".- |,re de la Section dAslii.i.omie, lants ^_^^ ,1c la eliargc ,••••.•■■: ■|'-'-,',,'|V,'ip M V llAi.i.KK. - t;..utr,buliou a 1 < tu.l. «e la fonelion de l'aeide caniplio,-u|UC . . . . ■ -^ M Uu.o.NG.-Surlaprcscncoel la nature de la suhslaneepl.vlaeogùne dans les cultures liquides ordinaires du Hacilhis anthracis. , i6 M \ IIai:doin adresse uni ,„a:;es et sur le moyen d'obtenu la plu sur^un endroit déteruiiné ^1 |. ,,,■., ,,i CilIlUMEI.l.KS ÎMÉMOIUES PRESENTES Sur les Note Dillerenie de adresse un Mi' moire a\anl pour titre .•on.liHtibililé des corps métalliques avec le sens de leur interposition sur le trajet d'un courant continu " i-lie de M. .1. ,1. LANnEui:n. — -Sur la leclur laiisle de polarisation de Vénus . •.■■•■■• ' M. PMI. GA..of.N. - Sur les variations de température de l'eau comprimée subite- ^ ment à .^o " entre «' et m". ■ ■ • ■ ' M A l'iMioT - Mesure de la constante ' ;ii,-.|erlri,,ue par les oscillations électro- masuétiiiucs ; ' ' ■.'■.' M. I>,.».;a.u> lî«A>'t-V- - S<"' >» eouduelibi- hlé dun sa/, ,-ompris entre un métal Iro.rt et un corps incandescent ■■■'.■■ M A. i)-.\usoNVAl.. - Sur les cITets physio- logiques des courants alternatifs à varia- tion sinusoïdale. Procédé pour les doser en Élcclrolliérapie M liAi.LANl). - Sur l'aluminium ■• M. \. BnooUKT. - .\clion du rlilore sur les alcools de la série grasse ,'.•■;■',:" MM Ui:iiAi. el Dksvioxks. - Sur 1 asboline ( pvrocaléchine el l.onmpvrocatecbiue).. . M. Ur.iiAiU). - Sur les cliolestérines végé- tales M, K. Mesxaiih lication de l'essence de santal.. i-liantillons .r.i.S .«I ■ .Vil i'>3li i5.18 l'i'li C()nKESI»OM)AACE. M. J. Tiiofi.ET. — Sur deux d'eaux des mers arctiques ■ '-M / M. Am'Uf.ii C.iAiiii. - Nouvelles remarques _^ Mir la ptrcilogoiiie '"" '■' MM. !■'. lliîNNKi;uY et P. Tuei.oiian. — Sur un sporozoaire parasite des muscles des ^ Crustacés décapodes •• ■ ■•■ '^^■' M. I.EON JammEs. — Les premières phases du ^ _ développement de certains vers nématodes. ijd.t M. S. .lurn'uAiN. — Contribution à l'histoire de l'ambre gris à", ' ' ' MM. P. ViAi.A et C. Sauvaoeau. — Sur la Urunissure, maladie de la vigne causée |)ar le PlnxniDi/in/iltura Vilis i35« M. Ciiu. lioiiu. " Sur la sécrétion de l'oxy- génc dans la vessie natatoire des Poissons. M. ViAri.T. — .Action physiologique des cli- mats de montagne MM. <.;uAtuuN et PmsAi.ix. -- \liolilioii per- sistante de la foni'lion ehroniogéne du Uarillu.i iiyocyaneus. . . M. iMiAN/. I.KSSKAXNE adrcssc à l'Aeadémieun Mémoire sur divers sujets de Mathémati- ques - I$eclieichcs sur la falsi COMITÉ SECRET. rifio l5(iv! 1 5G.> ir,68 M. AUWEKS est élu f.orresp.indanl pour la Section d'Astronomie, en rcinplacemcnl de feu M. Oppolser •■ • Commission chargée de présenter une liste ,lc caiidolals pour la place d'Associé BlI.I.KTIN llIlll.lOOUM'IIlQlIli i.'itiS éli-aiiger. laissée vacante par le décès lie 6"i'/- George Airr : MM. d'Abbadie, liortrand. //ermite, Tisserand, /h'rtlielot, .VUiic-/:dwiirds, /kuilirée l 'idn l\i;i-.. IMPHIMKKIK ii\UTlUKR-VlLLAKS ET KILS, Quai de- Grands- Ausosmis. 5ô HFC 2^ 1892 TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES PREMIER SEMESTRE 1892. TOME CXIV. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER - JUIN 1892. TABLE DES MATIERES DU TOME CXIV. Pages. Académie. — État de l'Acaclémie des Scien- ces au i"' janvier 189-2 5 — M. (te Lacaze-Duthiers est élu Vice- Président pour l'année 1892 i3 — M. Dticliartre, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueilsqu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants pendant l'année 1891 14 — M. le Prc'sidcnt annonce que, en raison des fêtes de Pâques, la séance du lundi iS avril est remise au mardi 19 865 — M. le Président annonce que, en raison des fêtes delà Pentecôte, la séance du lundi 6 juin est remise au mardi 7. . . 1223 Acétones. — Sur les aldéhydes et les acé- tones bromées résultant de l'action du brome surlesalcoolsde lasérie grasse; par M. A. Elard 7^3 — Combinaisons organo-métalliques des C. K., i«ij3, i" Semeitre. (T. CXIV.) Fages. acétones aromatiques; par MM. E. LnuUe et Verrier i377 AÉnoLiTHES. — Observation d'un bolide; par M. L. Simon 1043 Alcools. — Sur la valeur de la fonction alcool primaire; par M. de Forcraud. 545 — Sur le triméthylcarbinol sodé; valeur de la fonction alcool ternaire; par M. de Fnrirand 1062 — M. J . Buffard adresse un appareil pour l'essai des alcools, le « Microalcoo- mètre « 1098 — Recherche des alcools supérieurs dans l'alcool vinique; par M. C. Bardy.. . 1201 — Action du chlore sur les alcools de la série grasse; par M. A, Brochet. ... i538 Aldéiivdes. — Sur les aldéhydes et acé- tones bromées résultant de l'action du brome sur les alcools de la série grasse ; par M. A. Ètard ^53 Aluminium. — MM. Manuel Le'vyfX Emile 20 3 ( '^72 Pages. 'l'iirui communiquent divers résul- tais de perfectionnements apportés aux procédés de travail de lalumi- niuni 9^6 — Sur l'aluminium; par M. Batlatid. . . . i530 Amiantk. — M. Ju'iids informe l'Aïadé- mie qu'il fait usage de vases poreux en porcelaine d'amiaote, pour la con- struction de ses piles 568 — M. /•'. G/irros adresse le résultat des expériences faites sur la conductibi- lité de la porcelaine d'amiante "o" AjirDON.— Fixation de l'iode par l'amidon ; par M. G. Bouvier 128, 749 et '366 — Sur un produit d'oxydation de l'ami- don; par M. P. P(-/iV 1375 AMINES. — Transformation des aminés aromatiques en hydrocarbures chlo- rés; par MM. Pnidlioiiiiiie ci Habnut. '362 • — Action de la soude et du cyanure de potassium sur la chlorodiamylamine; par \\. A. Berg 483 — Action de l'iodure de capryle sur la triinélhylamine en solution aqueuse, en proportion équimoléculaire ; par MM. H. et J. Molbm 552 — - Sur les propylamines et quelques-uns de leurs dérivés; par M. F. CImnccl. 726 — Sur les dérivés chlorés des isobutyla- mines; par M. A. Berg iSjg Am.mo.maql'e. — L'ammoniaque dans les eaux de pluie et dans l'atmosphère; par M. A. Miintz 184 — Sur les combinaisons du i;az ammoniac avec les bromure et iodure de bore; par .M . A . Besson 54^ -Analyse matiiématique. — Sur les séries à termes posilils; par M. f^. Jamel. 67 — Sur les intégrales des équations dill'é- rentiellcs du premier ordre, possé- dant un nombre limité de valeurs; par M. P. Paiiilei'é 107 — Sur les intégrales des équations du premier ordre qui n'admettent qu'un nombre fini de valeurs; par M. P. Paiiilei'C. 280 — Sur un théorème arithmétique de M. Poincaré; par M. Victor Sumie- vilcli 1 09 — Sur une extension du théorème de Sturm; par M, Ji. Phragincn 2o5 — Observations relatives à la Communi- cation de M. Phragmén; par M . /;'///i/f Piainl 208 ) Pages Sur une interprétation nouvelle du théorème d'Abel ; par M. Sophus Lie. 277 Sur une application de la théorie des groupes continus à la théorie des fonctions; par M. Soplius Lie 334 Sur les intégrales algébriques de l'équa- tion ditlérenlielle du premier ordre; par M. Léon Aulonne i"7 M. /. Mazzaretla adresse une Note n Sur la constitution des fonctions de variables réelles » h ^9 De l'existence des intégrales dans un sysième différentiel quelconque: par M. Hirjuier 7^' Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles; par M. Entile Pi- card • ■ • 8o5 Sur l'analyse corabinatoire circulaire; par M. È. JiM'fiski 9^4 Sur la distribution des nombres pre- miers; par M. Pliriignién 337 JI. C/uijjcl adtesse une Noie « Sur le nombre des nombres premiers com- pris entre deux nombres donnés ». . 93 J M. J.-£. Estienne adresse une Note relative au nombre des nombres pre- miers inférieurs à une limite donnée. 987 M. Arnaud Charles adresse une Noie sur la « Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité donnée » i302 Sur l'approximation des fonctions de très grands nombres; par M.Maurice Hamjr 9g3 Sur les fonctions entières de la forme ed»/; par M. Hadamard io53 Un théorème sur les fonctions harmo- niques; par M. G.-D. d'Arone io55 Sur la théorie des fondions fuchsiennes ; par M. L. Schtesinger 1 100 et 1409 Sur les développements canoniques en séries, dont les coefficients sont les invariants différentiels d'un groupe continu: par M. ^. Tresse 1266 ■ Sur une classe defonctions analytiques d'une variable dépendant de deux conslanles réelles arbitraires; par M- Ennlc Picard i3io - Sur les groupes discontinus de substi- tutions non linéaires à une variable; par M. Paul Painlevé 1845 - il. Franz Lesshanne adresse un Mé- moire sur divers sujets de .Mathéma- liques ,068 ( i573 ) Pa[;eB. i — M. Alessandro Lissencr, adresse plu- sieurs Mémoires relatifs à diverses j queslions de Mathématiques 991 \ Voir aussi Géométrie, Mécanirjiie, Mr- cnniquc i-f leste, Physique niaihéinci- Itqiie et ProbatiVités [Calcul des). Anatojiie ammvle. — Développement de l'organe vibratile chez les Ascidies composées; par M. A. Piznn aSy \ — Des branches vasculaires coniques el. des inductions auxquelles elles con- duisent au sujet de l'organisation de l'appareil vasculaire sanguin; par M. Rani'ier Oyo — Sur le mode d'union des anneaux de l'abdomen (articulation en zigzag) chez les Hyménoptères; par M. G. Cartet 76G — Sur l'histologie de la glande pituiiaire; par M. G. Snint-Remr 770 — Loi de l'apparition du premier point épiphysaire des os longs ; par M. Alexis Julien 926 — Sur la circulation du sang chez les jeunes Araignées ; par M. Marcel Cniisnrd io35 — Sur quelques anomalies musculaires chez l'homme; par M. Fernand Dc- lisle r 1 23 — Sur l'origine et la formation du revê- tement chitineux chez les larves de Libellules; par M. Joan/ies Chntiii.. 11 35 — Recherches sur la cavité générale et sur l'appareil excréteur des Cirrhi- pèdes; par M. Kœlder lïr.i -- M. Tlionion annonce avoir découvert la visibilité de la circulation capillaire du sang dans les vaisseaux su|)erri- ciels de la conjonctive Iminaine i3o2 Voir aussi Nerveux [Système }, End>ryo- Ingie. Anatomie végétale. — Sur l'appareil mu- cilère des Laminaires; par M. Léon Guignard 1 39 — Sur les vacuoles plasmogènes du nu- cléole dans l'endosperme du P/iaseo- Ins ; par M. Cit. Deciigny 245 — Sur la structure de l'ovule et le déve- loppement du sac embryonnaire du Dompte-venin (Firicetoxicuin); par M. Gustace Cliauveaud 3i3 — De l'ordre d'apparition des vaisseaux, dans les fleurs du Taraxacum dens leonis; par M. ^ . Trécul 44*5 Pa, — Bois de printemps et bois d'automne; par M. Emile Mer — Recherches sur le bois secondaire des Apétales ; par M. C. Hnulbert — Étude anatomique du bois secondaire des Apétales à ovaire infère; par M. C. Houlbert Antimoine. — Sur l'essai des minerais d'antimoine ; par M. Ad. Cnmot. . . . Antipyrine. — Sur un dérivé nitré de l'an- lipyrine; par M. Ed-n. Jandrier. . . . Antiseptiques. — M. Robin adresse une lettre relative à un liquide antisep- tique, obtenu en faisant agir l'ozone sur l'iode — Sur les propriétés antiseptiques de la foriTialdéhyde; par M. A. Trillat... Argent et ses composés. — Sur la dé- composition du permanganate d'ar- gent et sur une association particu- lière de l'oxygène avec l'oxyde d'ar- gent; par M. Alex. Gnrgru Arsenic. — Sur la préparation et les propriétés du cyanure d'arsenic; par M. Guenez Astronomie. — ,\I. Léopold Hugo atAvcsse une Note relative à l'extinction de l'étoile de Cassiopée (1572), étudiée par Tycho Brahé — Étude expérimentale de l'équation déci- ma le dans lesobservations de passages, faite à l'Observatoire de Lyon; par MM. Cit. André et Gonnessiat - Étude expérimentale de l'équation dé- cimale dans les observations du Soleil et des planètes, faite à l'Observatoire de Lyon; par MM. Cli. André eX, F. Gonnessiat - M. /. Derlriind signale, parmi les pie- ces imprimées de la Correspondance, des « Tables du point auxiliaire »,par M . Souiltngouet ■ M. l'amiral Mouchez fait hommage à l'Académie d'un Volume des « Annales del'Observatoire de Paris », contenant les Observations de 1884 - Note accompagnant ime photographie stellaire obtenue par M. le D' G/7/, directeur de l'Observatoire du ra|i de Bonne-Espérance; par M. Mouchez. . - Présentation de photographies célestes obtenues à Heidelberg, par le D'' Max WM; par M. Faye - Sur la flexion du cercle mural deGam- ge». 5oi 953 21 10/ 3(>3 1278 1186 143 893 199 199 8G7 940 ( '>7''« ) Pagps. bey ; par M. Péiigaiiil 1 164 — Sur la ncherche de l'anglp de polari- sation de Vénus; par M. J.-J. Lan- derer i '24 — M. C.-J). Caron adresse la description d'une horloge à laquelle il donne le nom d' " horloge géographique «... 935 — M. Aii^iisiin Corel adresse un « Mé- moire descriptif d'un instrument ap- pelé lielinrnscope, pouvant indiquer i'heuro vraie, l'heure moyenne et l'heure légale » 1 098 — Al. le Ministre tic tlnlcriiiir transmet à l'Académie la copie d'un vœu émis par le Conseil général de la Charente- Inférieure, tendant à la réunion d'un Congrès d'astronomes do tous les États civilisés pour la lixation d'une ère unique et l'établissement d'un calen- drier universel i463 Voir aussi Comètes, Éclipses, Etoiles, Lune, Planètes, Nchuleiises, Soleil, Mécanii/ue céleste, Géodésie, Latitu- des. Azotates. — Sur quelques azotates ba- siques; par MM. G. Rousseau et 6'. Tite 1184 — M. Berthelot fait connaître à l'Acadé- mie que M. fVerner a découvert de son eôté et étudié l'azotate de chaux basique signalé par MM. Rousseau et Tite — Sur les azotates basiques de zinc; par M. /. Ribnn • Azote ET ses composés. — Sur la combi- naison directe de l'azote avec les mé- taux alcalino-terreux; par M. Ma- quenne — InlUiences, dans les terres nues, des proportions d'argile et d'azote orga- nique sur la fixation d'azote atmosphé- rique, sur la conservation de l'azote et sur la nitrificalion; par M. P. Pi- chnrd — Sur un azolure de liUiium; par M. L. Ouvrard ~- Sur les azotures debaryum et de stron- tium ; par M. Miuiuenne — Sur un bromo-azoliire de phosphore; par M. A. Besson — Action de l'oxyde azotique sur les mé- taux et sur les oxydes métalliques; par MM. Paul Sabatier et J.-B. Seii- derem 1 429 et Voir aussi Nilrijtcation . Pages. 1254 ■ 357 25 120 220 1179 1476 B Baryum. — Sur un carbure défini du ba- ryum ; par M. Mat/uenne 36i Benzène. — Sur la réduction de l'hexa- chlorure de benzène. Régénération du benzène; par M. /. lileunicr. . . . 75 Benzo'i'ol'e (Acide) et ses débivés. — Sur quelques réactions des trois aci- des amido-benzoïques; par M. Occlis- ner de Conincii 1 27^ Bismuth et ses co.mposés. — Sur (pielques [iropriétés de l'acide bismuthique; par .M. G. André' 359 Bobe et ses composés. — Sur les borates métalliques ;par M. J. Ditte 71 — Action des métaux alcalins sur l'acide borique. Étude ciitupie des procédés de préparation du bore amorphe; par M. Henri Moisson 319 — Préparation du bore amorphe; par .M. Henri Moisson 3qa — Sur les combinaisons du i;az ammoniac avec les bromure et iodurc de bore; par M. J. Besson 542 — Étude des propriétés du bore amorphe ; par M. Henri Mnissan 617 — Sur la préparation de l'iodure de bore; par M . Henri Moissan 622 Botanique. — Sur la flore pélagique du Naaisoëfjord (iles Feroé) ;parM.Gco/-- ges Poucliet 86 — Sur l'insertion dorsale des ovules chez les Angiospermes; par M. Gustave Cliauveaud 141 — Sur deux espèces nouvelles de Strep- toilirix Cohn, et sur la place de ce genre dans la classification : par MM . C Saumgeau et M. Hadais SSg — Histoire des Gnrcinia du sous-genre Xarithochymus; par M. /. Fcsrpie. . . 562 — L'histoire des Garcinia du sous-genre Rheediopsis ; par M. /. Vesrpte 844 Voir aussi Anatomic végétale. Physio- logie végétale. Pathologie végétale. Botanique fossile. — Sur une Dicolylé- ( '^75 ) done trouvée dans l'albien supérieur, aux environs de Sainte-Meneliould ( Marne) ; par M. P. Fliche Brome et ses composés. — Sur les cliloro- bromures de carbone; par M. A. Pages I0«4 Pages. Bessoii 222 Bulletins bibliographiques, 33, 90, 194, 252, 3i5, 379, 439, 5ii, 795, 862, 9S7, io44, 1086, 1223, i3o3, i3g3, 144?! i5o6, 1569. Cadmium. — Sur un hydrosilicate de cad- mium; par MM. G. Rousseau et G. Tite 1262 Calculateurs. — M. G. D(irl/oux,en présen- tant à l'Académie le jeune /«««<•/(, ap- pelle l'attention sur les facultés excep- tionnelles pour le calcul mental dont il fait preuve 276 — M. le D'' Alliât rappelle les résultats obtenus par lui, dès le mois d'octobre 1878, sur les mensurations du crâne de Jacques Jnatidi 328 — M. Zco/jr;Wi/«g^o adresse une Note sur les procédés employés par divers cal- culateurs, pour effectuer des calculs plus ou moins compliqués 3-28 — M. le Secrétaire perpétuel signale un Mémoire de M. d'Jbbadie « Sur la vision de la série des nombres ». . . . 328 — M. Léopold Hugo adresse une note re- lative à une jeune calculatrice et aux questions qu'il lui a posées 578 — Rapports de la Commission chargée de l'examen du calculateur Jnaudi; par MM. Chavcot et Darboux 1329 Calendrier. — M. L. Mlrinny adresse une Note sur le « calendrier rationel », à propos de la question de l'heure universelle i55 Calorimétrie. — Sur l'emploi de l'oxy- gène comprimé dans la bombe calo- rimétrique ; par M. Bcrtheht 3 18 — Sur la chaleur spécifique des métaux; par M. Le Verrier 907 Camphres. — Sur un isomère du camphre ; par M. Pk. Barbier 1 26 — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide camphorique; \)?iT'\\.A.Hallcr. 1 ji6 Ca? i338 Voir aussi Sang. Chimie industrielle. — • De l'action du carbone sur le sulfate de sodium, en présence de la silice ; par M. Scheurer- Kextner 1 1 y — De la décomposition de l'acide sulfu- reux par le carbone, aux températures très élevées; par W.Sclieurer-Krstner.i^^ — Sur la recherche de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine; par M. Zune 4go — Sur les carbures pyro§énés formés dans l'industrie du gaz comprimé; par M. A . Brnrhet Goi — Recherches sur la falsification de l'es- sence de santal; par .M. G. iMesnard. i546 Voir aus.si //ouillr.t. Soies, rinx. 7G ) Chimie minérale. — Recherches sur lesa- marium: par M. Lecorj de Buisbau- arnn -^ / -^ -- Recherches sur l'acide persulfurique et ses sels ; par M. Berthelnt 87.Î — Contribution à l'histoire des composés carbosiliciques; par M. P. Schutzen- berger 1 08g — Étude des phénomènes physiques et chimiques sous l'induence de très basses températures; par M. Raoul Pictet I ■-'fii Voir aussi Aluminium , Argent, Arsénié, Azote, Bismuth, Bore, Brome, Cad- mium, Chrome, Cyanures, Eaux na- turelles. Fit, Fluor, lodures , Man- ganèse, Molybdène, Nickel, Phosphore, Ruthénium, Silicium, Sodium, Soufre et Minéralogie. Chimie organique. — Sur une nouvelle méthode d'analyse organique; par M. Berthetot 317 — Sur un nouvel acide gras non saturé de la série C"H-''-*0-; par M. Ar- naud 79 — .4ction du perchlorure de phosphore sur l'oxalate d'éthyle ; par M. Ad. Fau- connier \îi — Sur la stéréochimie de l'acide diacé- lyltartiique; par M. ^. Colson 17J — Sur le pouvoir rotatoire des dérivés diacétyllartriques; par M. J.-A. Le Bel..'. 3o4 — Sur la stéréochimie de l'acide acétyl- tartrique. Réponse à une Communica- tion de M. Le Bel; par M. Albert Colson 4 [ - — Transformation, dans l'économie, de l'acide suifanilique en acide sulfanilo- carbami(jue ; par M. J. Fille 29.8 — Recherches sur l'isopropylate de so- dium ; par M. de Forcrand 3oi — Étude thermique de l'isopropylate de sodium; par M. de Forcrand 420 — Sur la stéréochimie et les lois du pou- voir rotatoire; par M. Ph.-A. Giiye. 473 — Sur quelques réactions des acides amido-benzo'iques isomériques; par M. Oeschnerde Coninck 595 et 718 — Étude sur la vitesse de décomposition desdiazoïquesparreau';parM./'.-r/(. Muller et /. Hausser 54,, — Élude sur la vitesse de décomposition des diazoïques ; par MM. /. Hausser ( i5 Papes, et P.-Tli^. Mnller 669, 760 et i438 — Action des bases pyridiques sur cer- tains sulfites; (lar AI. G. Denigès. . . . 1018 — Sur la diamidosulfobenzide et quelques- uns de ses dérivés; par M. C/i. Lcnah. io-23 — Sur les composés azoïques et alkylés de la chrysaniline, ainsi que sur les matières colorantes qui en dérivent; par MM. A. Tnllat ç\, dv Riiczhowskl. 1024 — Sur les substitutions liées au carbone et à l'azote. Application aux composés explosifs; par M. C. Matignon 1 197 — Sur une benzidine tétraméthyl-méta- diamidée; par M. Charles Laulh 1-208 — Transformation de l'acide gallique en pyrogallol. Point de fusion du pyro- gallol ; par M. P. Cazewwc i485 Voir aussi Acétones, Alamls , Alilé- hyclts, Amidon, Aminés, Ammo- niaque, Aulipyrine, Benzène, Cam- plircs , Carbures , Hydrocinbures , Cinclwnines, Citri/jue ( Acide ), Dex- trlnes, Etiiers, Glycols, Imides, Ma- toni(jue (Acide), Mannite, ISaphtol, Perséite , PyroccUéchine , Pliénots , Quinine, Sucres, Tartri/jue (Acide), Toluène , Mécanique chimique et Tliermorhiniie. Chimie végétale. — Remarques sur le mécanisme de la fixation de l'azote par le sol et les végétaux, à propos d'une réponse de MM. Sclilœsing fils et Laurent; par MM. Arm. Gautier et R. Drouin 19 — Sur l'oxydation spontanée de l'acide luimique et de la terre végétale; par iMM. BertMiit et G. André 4 1 — Quelques observations nouvelles sur le dosage du soufre dans la terre végé- tale, et sur la nature des composés qu'il constitue; par M.M. Berthclot et André. 4^ — Sur la silice dans les végétaux; par MM. Berthelut et G. André 257 — Action de l'acide borique sur la ger- mination ; par M. /. Morel i3i — Sur l'assimilation des hydrates de car- bone ; par M. Hanriot 371 — Observations de M. Arm. Gautier rda- tives à la Communication de M. Han- riot 374 — Sur la présence de la mannite et de la sorbite dans les fruits du laurier- cerise; par MM. Camille Fincent et 1 ) Pages. Delachaïud 486 - Sur l'origine des matières colorantes de la vigne; sur les acides ampélo- chroïques et la coloration automnale des végétaux; par M. Ami. Gcuilicr. 623 — Sur l'essence de Licari kanali; par M. Ph. Barbier 674 — Sur la synthèse naturelle des hydro- carbures végétaux ; par M. Ma- quenne 677 — Présence de la fumarine dans une Pa- pavérarée; par M. /.-^. Batlamlier. \v/:i — M. E. Gérard adresse, pour le con- cours du prix Jecker, un travail sur « l'acide daturique « i253 — Sur les rapports génétiques des ma- tières lésineuses et tanniques d'ori- gine végétale (observations faites dans les genres Gardénia el Sperniolepis); par ^X'bX. Edouard Hechetf^i Fr. Schlag- denhauffen 1291 — Recherches sur la composition immé- diate des tissus végétaux; par M. G. Bertrand l4y2 — Sur les cholestérines végétales; par M. Gérard 1 544 — Recherches sur la falsification de l'es- sence de santal; par M. E. Mesnard. i546 Voir aussi Chlorophylle, Chimie agri- cole et Vitrification. Chirurgie. — M. L. Ollier fait hommage à l'Académie du Tome III et dernier de son « Traité des résections et des opérations conservatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux » . . . 324 — M. Piiquelin prie l'Acjdémie de com- prendre dans le concours de Méde- cine et de Chirurgie la disposition nouvelle de son thermocautère 1164 — Mj Ferret adresse un Mémoire sur - l'étiologie, la prophylaxie et le traite- ment médical de la cataracte corticale commune 1339 CuLOROiMiYLLE. — Étude chimique des corps chlorophylliens du péricarpe de raisin ; par M. ^. Étard 23 1 — Des principes qui accompagnent la chlorophylle dans les feuilles; par ^i. A. Etard 364 — Méthode d'analyse immédiate des ex- traits chloropliyliiens; nature de la chlorophyllane, par M. A. Étard. .. 1116 Chlorures. — Sur les chlorobroraures de carbone; par M. .^. Bessou 222 ( i578 ) Pages. — Action du cyanure de potassium sur le clilorure de cuivre ammoniacal; par M. E. Fleurent ïo6o CuoLÉBV. — Sur le système sanitaire adopté par la Conférence do Venise, pour empêclier le choléra de pénétrer en Europe par l'isthme de Suez; par M. P. liroiianlel l458 CiinoMi; ICT sus composés. — Sur une série do composés nouveaux : l'acide chro- mosulfurique et les chromosulfates métallitiues; par M. A. Recouru 4/7 — Analyse d'une argile chromifère du Bré.sil ; par M. --/. Terrcil gSS CiNCiiONiNES. — Sur l'apocinchonine et la diapocinchonine; par MM. E.Juiig- fleiscli et Léi;er i '9'^ CiTniori-: (Acide). — Sur l'acide citrique ou oxycarballytique; par M. G. Mas- sol SgS Comètes. — Observations de la comète périodique de H'olf, faites en 1891 au grand équatorial de l'Observatoire de Bordeaux, par MM. G. Hriyet, L. Pi- cnrt et Courty; Note de M. G. Rayet. 104 — Observations de la Comète a 1892 (Swift), faites à l'Observatoire de Pa- ris (équatorial de la tour de l'Ouest) ; par M. G. Bi«nurdcin 649 — Observations de la comètec 1892, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bl- goiirdan 65 1 — Observations de la comète Swift (1S92, mars 6), faites au grand équatorial de Bordeaux ; par M. G. Rayet 652 — Observations de la comète Swift (Ro- chester, 6 mars 1892)01 de la planète Wolf (Vienne, 18 mars 1892), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial- de la tour do l'Est); par M"" D. litumphe 725 — Observations de la comète Swift, faites à l'Observatoire de Toulouse; parM.Z*. Bailtaud 726 — Observations de la comète périodique do Wolf, faites au grand télescope de rObservatoiredeToulouse;parMM.£. Cosser/it et if^. Rossnrt 727 — Observations de la comète «1892 (Swift, mars 6), faites à l'Observatoire de Pa- ris (équatorial do la tour do l'Ouest); par M . G. Bigoiirdan 824 — Observations de la comète Swift (1892, mars 6), faites à l'Observatoire de Lyon ; par M. G% Le Cadet — Observations de la comète Swift (1892, mars 6 ) et de la comète Uenning ( i S92, mars 18), faites au grand équatorial de l'Observatoire de Bordeaux ; par M. G. Rayet — Observations de la comète Swift(i892, mars 6), faites à l'équatorial Brunner (o'",i6) de l'Observatoire de Lyon; par AL G. Le Cadet — ObservalionsdescomètesSwift(mars6), Demiing (mars i8)et\Vinnecke, faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équato- rial coudé; par MM. Ramhaud ei. Sy. Commissions spéciales. — MM. Fre/ny et Fizeau soni élus Membres de la Com- mission centrale administrative pour l'année 1 892 — Commission chargée de juger le con- cours du grand prix des Sciences ma- thématiques : MM. /ordtui, Poincaré, Hernute, Darhoux, Picard — Commission chargée de juger le con- cours du prix Bordin (Étudier les sur- faces dont l'élément peut être ramené à la forme, etc.) : MM. Poincaré', Dar- boax, Picard, Herinite, Jordan — Commission chargée de juger le con- cours du prix Bordin (Application de la théorie générale des fonctions abé- liennes à la Géométrie) : iMM. Her- mite, Poincaré, Darboax, Jordan, Picard — Commission chargée de juger le con- cours du prix Francœur : MM. Ber- trand, Hermite, Darboux, Jordan, Boussinesq — Commission chargée de juger le con- cours du prix Poncelet : UM.Darboiix, Bertrand, Poincaré', Léi'y, Picard . . — Commission chargée de juger le con- cours du prix extraordinaire de six mille francs : MM. de Bitssy, Paris, Bouquet de la Grye, Le'iy, Sarrau. . — Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Mécanique): M^L Sarrau , Boussinesq , Le'iy, Resal, Léaute' — Commission chargée de juger le con- cours du prix Plumey :MM. de Bussy, Bouquet de la Grye, Sarrau, Deprez, Resal — Commission chargée de juger le con- 827 946 99' 14 52 1 521 521 521 521 577 577 577 ( i579 ) Pages, cours du prix Lalande (Astronomie i : MM. l.œwY, TissrrancI, Faye, Jkiis- sc/i, If'ulj 577 ■ Commission cliargée de juger le con- cours du pri.^; Damoiseau : MM. Tis- seranil, Fayc, Lœwy, Wolf, Jansscn. 577 ■ Commission cliargée de juger le con- cours du prix Walz (Astronomie) : MM. Fayc, TissiTiiiid, Lœwy, Jans- sen, IVu(f 577 Commission cliargée de juger le con- cours du prix Janssen (Astronomie plij sique ) : M.M . /«/«.se/;, /'are,Z.œM'/j Tisseriind, IIDlf 644 Commission chargée de jnger le con- cours du prix Montyon (Statistique) : M.M. Hiilari (le la Goupillièrc, Lancy, Bcrtriiiul, Frii'é, de Jonr/idèrex 64 1 Commission cliiirgée de juger le con- cours du prix Jecker (Cliiraie orga- nique) : !V1^^. Freiity, Filedel, Trnost, Schutze/ibcrger, Gimlier, Moissfiii. . . 644 Commission chargée de juger le con- cours du prix Vaillant : MM. Des Cloizeaux, Fowiuê, Mallard, Dati- bie'r, Fizcaii 645 Commission cliargée de juger le con- cours du prix Barbier (Botanique) : MM. Clialin,F)inTieghem. Ditchartre, Bnrnet^ Buiiclidid 645 • Commission chargée de juger le con- cours du prix Desmazières : MM. Fan Tieghem, Biirnet, Tre'cid, Cliatiii, Durliarlre 645 Commission chargée de juger le con- cours du prix Montagne ; MM. Da- cliarlrt', ISaudin, Tréciil, Cliatin, J'an Tieghtm , Bnniet 719 Commission chargée de juger le con- cours du prix Thore : MM. l'an Tie- o/ieiii, Ducliartre, Blanchard, Mitnc- Fdnrirdx, Bnrnct 719 Commission chargée de juger le con- cours du prix de la Fons Mélicocq : WSl.C/iatin, Ditc/iartre.P^an Tieglieni, Bornet, Trécid 719 Commission chargée de juger le con- cours du prix Savigny : M.M. Milne- Edwnrds, Blanchard, de Larazc- Dulhiers, liamùcr, Grandidier 719 Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) : .MM. f'erneud, Bouchard, Marey, Broan-Serjuard, Charco:, C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV. ) Pages. Liirrcy, Chaiweaii, Sapyey, Hanvier. 71g Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'As- socié étranger, laissée vacante par le décès de iloin Pedro d'Alciintara : MM. d'Abbadle, Hermite, Maurice Lévy, Mascart, Pasteur, Friedel, Ber- thelot 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bréant : la Section de Médecine et de Chirurgie : MM . Marcy, Churent, Brown-Séijuard, Bouchard, Verncud 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Godard : MM. Bou- chard, Verneuil, Cliarcot, Brown- Séquard, Marey 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Barbier : MM. Bouchard, Chatij) , Verncud ,Charcot , Ducliartre . 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Lallemand : MM. Char- cot, Bouchard, Broivn-Se'ijuard, Raii- l'ier, Cliaui'eau 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Bellion : MM. Bouchard, Charcot, Vcrneidl, Larrey, Brown- Séquard 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Mège : MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Brown-Séquard, Marey 819 Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Physiologie) : MM. Marey, Bro^vn-Sériuard, Cliau- veau, Bouchard, Ranvier 892 Commission chargée de juger le con- cours du prix Pourat : MM. Brown- Séquard, Chaui'eau, Ram'ier, Char- cot, Marey 892 Commission chargée de juger le con- cours du prix Gay : MM. Mascart, Corini, Lippmann, Potier, Fizeau . . 892 Commission chargée de juger le con- cours pour la médaille Arago: MM. .fie/- traiid, Faye, Berthehit, Fizeau, Her- mite 892 Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Arts insa- lubres) : MM. Gautier, Schiitze/tber- ger, Troost, Schlœsing, Bouchard. . . 892 Commission chargée de juger le con- cours du prix Trémont : MM. Ber- trand, Sarrau, Fizeau, Berthelot, 204 ( i58o ) Pap.e». Daubrée ^QÎ ■ Commission chargée de juger le con- cours du prix Gegner : MM. Bertrand, Hcrmitc, Bcrthi-lot, tizrnii, d'Ahhn- die 9^^ - Commission chargée de juger le cin- cours du prix Dclalande-Guérineau : MM. Griindidicr,Boiiiitwt de la G'fe, d'Ahbadœ,Bertrand,Mitiu-EiUvurds. 944 ■ Commission rhar^t'e de juger le con- cours du pri.\ Jijrôme Ponti : MM. Ber- trand. Berthcht, Fizcau, Hermite. Fay •• !li4 Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques pour 1894 : M.M. Her- mite, Dnrbntcx, Pnincaré, Jordan, Picard 944 • M. Broivn-Séf/iiard signale une faute d'impression dans le titre de la ques- tion du prix Pourat 944 Commission chargée de présenter une question pour le prix Bordin (Sciences mathématiques ), à décerner en 1894 : MM. Hermite, Bertrand, Darboux. Poincaré, Fizeait 970 Commission chargée de présenter une question pour le prix Damoiseau, à décerner en 1894 : MM. Faye, Tis- serand, Lœur, fVolf, Janssen 970 Commission chargée de présenter une question pour le prix Vaillant, à dé- cerner en 1894 : MM. Daubrée, Ber- trand, Fizeau, Berthehtt, Darbnux. . 970 Commission chargée de présenter une Papes. question pour le prix Gay. à décer- ner en 1894 : MM. Grandidier, Di'- chiirtrr, Milfie-Edwards, Borne t. Fan Ties^heni 9"° — Commission chargée de présenter une question pour le prix Pourat, à décer- ner en 1894 : ^}\. Broa'n-Séqnard. Marer, Cliaiiveaii, Bouchard, Cluir- eot..'. 97' — Commission chargée de vérifier les comptes pour l'année 1891 ; MM. Mou- chez et de Biissy ' i^'"* - Commi.^ision chargée de présenter nr.c- liste de candidats pour la place d As- socié étranger, vacante par le décès de Sir George Jiry : MM. d'Abba./ir, Bertrand, ïf ermite. Tisserand, Ber- tliclot, Milne-Edwards, Daubrée ... 1 ")()« CoMPUESsiBiLiTÉ. — Sur la compressibi- lité des solutions salines; parM.//ç«'« Gilbault -109 Conductibilité thebsiique. — Sur la con- ductibilité thermique dans les corps cristallisés; par M. Charles Soret . . . •'■^'> — Méthode optique pour déterminer la conductibilité thermique des barres métalliques; '^iv'Si. Alphon.se Ber^^ct. iS'io — Sur la propagation de la chaleur dans les corps cristallisés; par M. Ed. Jannellaz xVyx CvAMRES. — Action du cyanure de potas- sium sur le chlorure de cuivre ammo- niac.il; par M. E. Fleurent i Oo — Sur la préparation et les propriétés du cyanure d'arsenic; parM. £". Giienez. iisii D DÉCÈS DE MBMnnES ET DE CORRESPONDANTS DE l'Académie. — M. le Président annonce à r.\cadémie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. A.Ri- chet, Membre di^ la Section de Méde- cine et de Chirurgie 16 — M. le .Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte ((u'elle a faite dans la personne de .M. L. Kriineeker,Ç.w- respondanl pour la Section de Géomé- trie 19 — Note sur M. Kninecker; par .M. Her- mite Ici — M. le Pre'sident annonce à r.\cadémie la perte qu'elle afaitedans la personne de M. de Quatre fages, Membre de la Section d'Anatomieet Zoologie Notice sur sir Georges Biddel Airv. Associé étranger de l'Académie; |)ar M. Faye -M. le .Secrétaire perpe'tuel \n(oTme l'A- cadémie de la perle qu'elle a faite dans la personne de M. Lnuis-Philippc Gilbert, Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique ■)- M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Juriin de la Gravière .li M. le Secrétaire prrpeltiel annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans 1)1 91 ( i58 Pages. I la personne de M. Léon Lulanne 569 — M. le Secréudre per/iélucl informe l'A- I cadémie de la perte qu'elle a faite dans i la personne de M. Anatole de Cali<;nr. Correspondant pour la Section de Mé- canique y 1 8 — Notice sur les travaux de M. de Cad- : ^ny; par M. /. Boussinesq -qy ' — M. le A'(r/-f7«/re /j(?r/)cV«('/ informe l'A- cadémie de la perte qu'elle a faite dans I la personne de M. AbrUi, Correspon- dant pour la Section de Physique . . . 943 M. le Président annonce à l'Académie les peites qu'elle a faites dans la per- sonne de M. 0.ssian Bonnet, Membre ' do la Section de Géométrie, et dans la 1 personne de M. Mouchez, Membre do la Section d'Astronomie 1 5oy DÉCRETS. — M. le Ministre de Vlnslruc- tion i>ubli(jue adresse l'amplialion du Décret par lequel M. le Président de la j République approuve l'élection de M. Félix Guyon, dans la Section de Médecine et de Chirurgie r^aS — M. \e Atinistredi' l'Instruction /nildir/iie adresse l'amplialion du Décret par le- quel M. le Président de la République approuve l'élection de M. von Helni- //o//3. comme Associé étranger ijio ; Dextbinks. — Sur la formation des dex- | trines; par M. P. Petit 76 Dilatations. — Sur l'appareil de Lavoi- I ' ) Pages. sier et de Laplace pour la mesure de la dilatation linéaire des solides; par M. E. Grimaiix jioS DissoLUTiOM. — Sur les composés orga- niques comme dissolvants des sels; par M. Etard 112 — Sur la compressibilité des solutions sa- lines; par M. Henri Gibault 209 - Action des métaux sur les sels dissous dans les liquides organiques; par .M. Jttioul Varet 224 — Détermination du point de congélalion des solutions aqueuses très diluées; application au sucre de canne; par M. Raotdt ... 26S — Sur la détermination de l'état des sels dissous, d'après l'élude de la contrac- tion; par M. Georges Chnrpy 355 — Sur les densités des solutions aqueuses; par M. Georges Cliarpy 53ij - Sur la détermination des équilibres chimiques dans les systèmes dissous; par M. Georges Chnrpy 665 ~ M. Aignan adresse une Note « Sur la densité des solutions » 79 5 — Sur les indices de réfraction des solu- tions salines; par M. Paul Bary. . . . S27 — Sur un nouveau cas de dissolution anor- male; par M. F. Parnieiitier loou DuNiJs. — La stabilité des dunes du golfe de Gascogne et les dangers dont elles sont menacées; par M. Chanibrelent. o83 E Eaux naturelles. — Sur une cause de contamination des eaux de sources, dansles terrains calcaires; parM.^.--^. Martel ("jS — Contributions à l'étude des eaux miné- rales. Conservation de ces eaux ; par M. P. Parmcntier i303 — Sur l'altération des eaux minérales fer- rugineuses conservées; par M. /. Ri- ban 1 183 — M. Alfred Busin adresse une Note (1 Sur le transport des eaux minérales en baril » iJ"6 — Sur deux échantillons d'eaux des mers arctiques: par M. /. Thoulet i547 Voir aussi Hydrologie. Éclairage. — M. C. Ventre adresse un Mémoire sur un nouveau système d'éclairage par la bougie-pétrole. . . . 'ivq — Sur la lampe sans Qamme, obtenue avec le gaz d'éclairage ; par M. F. Parmen- . '"■'" 74 i Eclipses. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 11-12 mai 1892; par MM. Codde, Gue'rin, Nègre, Zielke, Valette et Léotnrd 1 099 Économie rurale. — Recherches sur l'ad- hérence aux feuilles des plantes, et notamment aux feuilles de la pomme de terre, des composés cuivriques destinés à combattre leurs maladies; par M. Aimé Girard 23^ — Amélioration de la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère en ( i582 ) Pages. France; résultats de la campagne 1891 ; par M. Aimé Girard 367 Voir aussi Cliimie agricole et l'iticut- liire. ÉLECTniriTK. — Sur les phénomènes élec- trorapillaires et les dilîérences de po- tentiel au contact; par M. Goiir 22 — Remarques au sujet des expériences de M . Gouy ; par xM . H. Pcllat 164 — Déperdition des deux électrirités par les rayons très réfrangibles; par M. Edouard Rranly 68 — Sur les phénomènes électrocapillaires; par M. Gouy 211 — M. Pcllcrin adresse une Note relative à une modification à apporter aux dispositions usitées pour les électro- aimants 231 — Sur les oscillations de Hertz; par M. A. Pcrnt i65 — Sur un nouveau procédé pour trans- meitie di'S ondnlaiion^ électriques le Ijng de fils iiiéiallic|ues, et sur une nouvelle disposition du récepteur; par M. li. Blondlot 283 — Remarques sur la tension superficielle des métaux liquides, à l'occasion d'une Note de M. Pellat; par M. Gouy 343 — Remarques au sujet de la Communi- cation de M. Gouy ; par M. H. Pcllut. 464 — Variation de la constante diélectrique des liquides avec la température; par M. D. Negrcano 345 — Sur l'influence exercée sur les phéno- mènes de résonance électromagné- tique, par la dissymétrie du circuit le long duquel se propagent les ondes; par MM. R. Bhndlot et M. Dufuur.. 34- — Méthode téléphonique pour l'étude de la propagation des ondes électriques; par M. h. Colsnn. 34g — Observations sur l'électricité atmo- sphérique en ballon captif; par M. E. Scinmola 354 — Apparition de l'électricité négative, par beau temps: par M. Cit. Jndré. . . . CSg — Rapport sur un Mémoire de M. Blond- lot, relatif à la pro[>agalion des oscil- lations lierl'/.icniies; par M. Poincaré. 645 — Sur les phénomènes électrocapillaires; par M. Alphonse Jicrget 53i — Sur la coexislcnco du pouvoir diélec- trique et de la conductibilité électro- lylique; par M. E. Bouiy 5J3 Pages. — Sur un condensateur étalon; par M. Abraham ••• ^'^^ — Sur les phénomènes électrocapillaires; par M. Go„y •••• "^'7 — Sur les phénomènes électrocapillaires; par M. ^ . Berget 7 -•'^ — Chronographe électrobalistique; par M. //'. Schmidt 733 — Application de la théorie des lignes de force à la démonstration d'un théo- rème d'électrostatique; par M. de la Pwe "4" — Nouvelle conductibilité unipolaire des gaz; par M. Edouard Branly S3i — Sur l'attraction de deux plateaux sé- parés par un diélectrique ; par M. Ju- lien Lefèt're o34 — Sur les phénomènes thermo-électriques au contact de deux électrolytes; par M. Henri Bagnrd 980 — Sur la propagation des oscillations hertziennes; par M. H. Poincnré... 1046 — Sur la propagation des oscillations électriques; par M. H. Poincaré.. . . 1229 — Sur une nouvelle détermination du rapport c entre les unités C.G.S élec- tromagnétiques et électrostatiques; par M. H. Abraham i355 — Sur la coexistence du pouvoir diélec- trique et de la conductibilité électro- lytique; par M. E. Bouty 1421 — Examen de la possibilité d'une action réciproque entre un corps électriséet un aimant; par M. Vaschy i474 — Mesure de la constante diélectrique par les oscillations électromagnétiques; par M. A. Perot 1628 — Sur la conductibilité d'un gaz compris entre un métal froid et un corps incan- descent; par M. Edouard Branly... i53i — M. E. Delaurier adresse un Mémoire ayant pour titre ; « Remarques sur les applications scientifiques et indus- trielles de la thermo-électricité »... . gSS — }A.Fovcau de Courmelles adresse un Mémoire ayant pour titre : « Diffé- rence de conductibilité des corps mé- talliques avec le sens de leur interpo- sition sur le trajet d'un courant con- tinu » ,5,(4 ÉLECTRociiiMiE. — Sur les lois de l'élec- trolyse ; par M. A. Chassy 998 Ér.F.CTROTHÉRAPiE. — Utilisation médicale des courants alternatifs à haut poten- ( -' Pnges. lie! ; par MM. G. Gautier et J. Larixit. 493 — Sur les effets physiologiques des cou- nints alternatifs à variation sinu- soïdale. Procédé pour les doser en Électrolhérapie; par M. ^■t. d'Ar- so/ii'til 1 534 — M. y. Mo/in adresse une Note sur un procédé de mesure de l'intensité des courants d'induction en Thérapeu- tique 1892 E.MBRYOLOGiE. — SuT l'embryogénie des Sngitta; par M. S. Jourdain 28 — Contribution à l'embryogénie des Chal- cidiens; par M. L.-F. Heiinrgur. . ■ i33 — Sur quelques points de l'embryogénie de yO/ii.fciis mnrariu.i Cuv. et du Pnrctllio scaber Leach ; par M. .V. Jourdain 4'i8 — Sur l'ovaire et l'œuf du Gtéius mi- nulus; par M. Frédéric Gui/cl G12 — Sur le développement embryonnaire des Galathéidés du genre Dipfj e/un \ par M. E.-L. Bouvier 767 — Une loi embryogénique des Rhabdocœ- lides et des Triclades; par M. Paul Hallez io33 — Sur la théorie des feuillets et le para- blasle ; par M. F. Houssay 1 128 — Sur l'embryogénie d'une Proneomenia, par M. G. Pnwot 1 2 1 1 — Les premières phases du développe- ment de certains vers nématodes; par 83 ) Page». M. Léon Jammes 1 555 Épidémies. — M. le D' Pigeon adresse une Note relative aux causes provoca- trices des épidémies 1 46 Voir aussi Choléra et Infectieuses ( Ma- ladies). Errata. — 146, 194, 254, 3i6, 38o,44o, 5i2, 700, 796, 864, 936, 1448. Éthers. — Nouvelles recherches sur les éthers acéto-acétiques monochlorés, monobromés et monocyanés; par MM. J. Hidler et A. Hcld 398 — Nouvelles recherches sur les éthers acéto-acétiques monohalogénés et mo- nocyanés; par MM. A. Hnller et A. Hcld 452 — Action des éthers d'acides non saturés sur l'éther cyanacétique sodé; par M. P.-Th. Muller ^ 1204 Étoiles. — L'étoile temporaire du Cocher; [lar M. G. Raret 33o — Photographies de l'étoile Nom Aurigœ, faites à l'Observatoire du Vatican; par le P. F. Denza 4o6 — AI. L. Hugo adresse une Note « Sur un anneau elliptique de quarante points stellaires, discernable à côté de la nébuleuse de la Lyre dans la photographie du V. Denza i3o2 — Note de M. Mouchez, accompagnant une photographie stellaire, obtenue par M. leb' GUI 867 Fer. — Action de l'oxyde de carbone sur le fer et le manganèse ; par M. Guniz. 1 1 5 — Sur la structure microscopique du minerai de fer oolithique de Lorraine; par .M . Bleicher 5yo — Sur le fer natif de Canon-Diable; par ^l. Mallard 81 >. — Sur de nouveaux sels de fer; par MM. Lnchaud et C. Lepierre gi5 Fermentations.— Sur la fermentation du sang ; par MM. Berthelot et G. André. 5i4 — De la présence, dans la paille, d'un ferment aérobie, réducteur des ni- trates; par M. Bréhal CSi — De l'action de quelques sels métalliques sur la fermentation lactique; par M. Ch. Richet 1 494 F'luor et ses composés. — Action du fluo- rure de potassium sur les chlorures anhydres. — Préparation des fluo- rures anhydres de nickel et de po- tassium, de cobalt et de potassium; par I\L C. Poulenc 746 Sur le dosage du fluor; par M. Ad. Carnot 75o Sur deux fluorhydrines de la glycérine ; par M. Maurice Meslans 763 Recherche du fluor dans différentes variétés de phosphates naturels; par M. Ad. Carnot ioo3 Sur la préparation et les propriétés physiques du fluorure d'acétyle; par M. Maurice Meslans , 1020 Sur les propriétés chimiques et sur l'a- nalyse du fluorure d'acétyle; par M . Maurice Meslans 1069 — Recherche du lluor dans les os modernes el les os fossiles; par M. .4d. Cnniot. — Sur les fluorures de nickel et de cobalt ( i584 ) fages. j '89 \ anhydres et cristallisés; par M. C. Poulenc ' ""^ G GALLlglE( ACIDE) ET SES DÉRIVÉS. — Sur la transformation de l'acide g.iUique en pyro.naliol. Point de fusion du pyrogallol; par M. P. Cazcneme.. . ijSS Gamme. — liègle pour trouver le nombre et la naluredes accidents de. la gamme dans un ton et un mode donnés; par M. Pierre Lcfebvre 338 Gaz.— Réfraction des gaz liquéfiés; par M. Janu's Cluippuis ■'•86 — Sur la déterminalion de la densité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs sa- turées. Éléments du point critique de l'acide carbonique ; par M. E.-H. Amtigat '093 — Sur la densité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs saturées et sur les con- stantes du point critique de l'acide carbonique: par M. E.-H. Aniagal.. i322 Voir aussi Vapeurs. GÉODÉSIE. — Nouvelle mesure de la base de Perpignan ; par M. le général Dcr- recngaix ■ ^"'^ — M. le Secrétaire perpétuel s\s,na\& une u Carte des Travau.>L astronomiques, géodésiques et lopographiques, exé- cutés, avant 1890, en Russie d'Eu- rope ; par M. Venuhojf a 649 — Des coordonnées rectangulaires eu Géo- désie; par M. Hatt 1-248 Voir aussi Métriipie {Système). GÉOGRAi'HiE. — ^\.\eMifiistretlel(i Guerre adresse diverses feuilles de la Carte de France, de la Carte de la Tunisie et de la Carte d'Afrique, publiées par le Service géographique de l'armée. . 773 — M. le ^ecreVa/re- /«•/•/.'<'/«("/ signale qua- torze nouvelles feuilles des Cartes d'Afrique, d'Algérie et de Tunisie ... 971 GÉOLOGIE. — Sur le crétacé supérieurde la vallée d'Aspe. Son âge et ses rela- tions : par M. /. Seuues 87 — Superficies absolues et répartition re- lative des terrains occupés par les principaux groupes géologiques; par SI. Jlcxis lie Tillo 24'J — Répartition des terrains occupés par les groupes géologiques, d'après les latitudes et les longitudes terrestres; par M. Alexis de Tillo 9^1 - Sur la déformation de l'ccorce terrestre ; par M. Marcel Bertrnml \oi - Sur les poinlemonts de roches cristal- lines du Chablais; par M. Michel- Lévy 7"^'^ - Le marbre de Saint-Béat : son âge, ses relations stratigraphiciues; par M. Ca- ralp T*'^ — Sur le rôle, la distribution et la direc- tion des courants marins en France, pendant le crétacé supérieur; par M. Manier-Cludmas 85 1 - Sur les relations existant entre la forme et la nature des gisements de l'anda- lousile de l'Ariège; par M. A. La- croix 9J5 - Sur le lœss du ïurkestan ; par M. Guil- laume Capus 9J8 — Sur les relations du trias du sud-est du bassin de Paris; par M. .4. de Gros- snui're 1218 — Sur les relations du terrain dévonien et du terrain carbonifère à Visé; par M. J. Gosselct i-24'2 — M. P. Campanakïs adresse une « Étude sur la communication entre l'ancien et le nouveau continent par la voie de l'ile Atlantis » 793 Les plissements des terrains secon- daires dans les environs de Poitiers; par IL Jules H'elsch 1 4 i ' — M. Daubrée présente, de la part de Sir Arckihald Geikie, nn volume où il a réuni les deux adresses qu'il a pré- sentées, en sa qualité de Président, à la Société géologique de Londres en 1891 el 1S92 i458 Voir aussi Paléontologie, Botanique fos- sile, Pétrngraphie et .Minéralogie. GÉOMÉTRIE. — Sur la série hvpergéomé- trique; par M. André Marl.ntf. 54 — Sur les réseaux plans à invariants égaux et les lignes asymptotiques; par M. G. Kœnigs 5 j ( i585 ) P; Sur «ne eoiirho algébrique léelleà tor- sion constante; par M. E. Fabry. . . Sur les fondements de la Géoméliie; par M. So/i/iits Lie Sur les réseaux plans lan; par, M. C. Gni- cliard Sur les invananis différenliels d'une surface par rapport aux transforma- lions conformes de l'e-ijace: parM.yl/-- ihitr Tresse Sur les relations qui existent entre les éléments infinitésimaux de deux sur- faces polaires rériproques; par W.At- pltiinse Dciiioulin Sur une propriété commune à trois groupes de deux polygones : inscrits, circonscrits, ou conjugués à une même conique; par iM. Paul Sit- ret Sur une propriété commune à trois groupes de deux polygones ; inscrits, circonscrits ou conjugués à une co- nique; par M. Paul Scrrct ■ Sur le problème général de la défor- mation des surfaces; par M. L.Raffy. ■ Sur la détermination du point le plus 46 1 7^9 9iS i343 1407 probable donné par une série de droites convergentes; parMwl/. r/'O- fognr ~ De la loi de correspondance des plans tangents dans la transformation des surfaces par symétrie courbe: par M . 5. Mangeot — M. V. Z)w/« adresse une Note relative à une méthode de délerminalion du nombre tt — M. L. Hugo adresse une Note « Sur la philosopliie des solides réguliers ». . — M. Papy adresse une Note « Sur la théoiie des parallèles Voir aussi Analyse malhénialique. Gi.vciKRS. — Mesures des variations de longueur des glaciers du Dauphiné (massif du Peboux ); par M. le Prince Roland Bonaparte — Sur les glaciers anciens de la Cordil- lère andine de Cliillan (Chili); par M. A.-E. Nogiiès Gi.YCOLS. — Sur la valeur des deux fonc- tions du glycol; par M. île For- criind Grisou. — M. Delonl adresse la descrip- tion d'un « système de lampe de sû- reté à appliquer aux mines ■> P:(f;os. 14 15 1 46i 1 163 860 1081 123 795 H Histoire des Sciences. — M. le Secré- taire perpéltiel s.\s,n»\e les fascicules 3 et 4 du tome XV des 0 .4cta mathe- matica » publiés par M. G. Mitiag- LeJ/ler . ^75 — M. le Secrétaire perpétuel signale une correspondance entre M. Ll . Le Ver- rier cXW. Emile Gautier, publiée dans les 0 Astronomische Mittheilungen ». 578 — M. le Secrétaire perpétuel signale le tome V des Œuvres de Lavoisier, et la « 35' Année scientifique et indus- trielle >), par i\I. Louis Figuier 724 — M. Bertrand présente, au nom de M""' Z)///ortu-, vingt-cinq Lettres écrites par Berzélius de 1817 à 1837 802 HouiLLiîs. — Le pouvoir calorifique de la houille et les formules à l'aide des- quelles on cherche à le déterminer: par M. Scheurer-Kestner 1269 Hydhaulique. — M. C. Canofettt adresse un Mémoire intitulé « Évaluation du débit d'un déversoir sans contraction latérale, au moyen de la surface su- périeure et inférieure de la nappe » . 21 — Sur une amélioration de l'appareil au- tomatique à élever de l'eau à de grandes hauteurs, employé aux irri- gations; par M. Anatole de Calignj. 397 — MM. Bcrrus et Berthot adressent une Note « Sur une nouvelle roue hvdrau- lique horizontale " 104'H Hydrocarbures. — Nitration des hydro- carbures de la série du méthane; par M. Konovaloff. 26 — Transformation des aminés aromati- ques en hydrocarbures chlorés; par MM. Prud'liomnie et Rabaut 362 — Sur la synthèse naturelle des hydro- carbures végétaux: \)AT'S\.Mariuenne. 677 - Artion de l'acide sulfurique sur quel- ques hydrocarbures cycliques; par ( i586 ) Pages. M . Mni/ueniie 918 llvDiiODV.NAJiioi E. — Sur le calcul lliéo- riquo approclR- du déhil d'un orifice en milice paroi: par JI. /. Banssi- HCsq 7°4 — Débit des orifices circulaires el sa ré- purlilion entre lesdi.'ers éléments su- perficiels; par .M. y. lioii.ssiritsii. . . . 807 — Écoulement par les iirilices rectangu- laires. Siins Contraction latérale : cal- cul théorique de leur débit et de sa répartition; par M. J. Bmissincsti . , . 8G8 — Calcul de la diminution qu'éprouve la pression moyenne, sur un pian hori- zontal fixe, à l'intérieur du liquide pe- sant remplissant un bassin et que viennent agiter des mouvements quel- conques de houle ou de clapotis; par M. /. Boussincsc] 937 Hydrologie. — Sur les sondages du lac du Bourget et de quelques autres lacs des Alpes et du Jura; par M. A. Dc- lcbcc,() — Recherches sur la réalisation de l'état sphéroïdal dans les chaudières à va- peur; par M. y:/. Witz 411 — Sur la non-réalisation rie l'état sphé- roïdal dans les chaudières à vapeur. Réclamation de priorité; par M. de Swnrte 1(19 — M. Halon de la Goupillière fait hom- mage à l'Académie de son volume sur les « Chaudières à vapeur » 1457 — M. P.-A. Merlateou adresse une Note « Sur la théorie de l'injecteur Gif- fard » 1044 Magnétisme terrestre. — Influence des décharges électriques pendant les orages, sur les appareils enregistreurs du magnétisme terrestre ; par M. Eni. Marchand 29 — Sur la valeur absolue des éléments ma- gnétiques au i" janvier 189a; par M. Th. Mourenux 3i — Perturbation magnétique des i3 et 14 février 1892; par M. Mourenux . 35-2 — Sur la perturbation magnétique du i3- i4 février; par M. Mnscart 388 — Relation de la perturbation magnétique du i3 au 14 février 1892 avec les phé- nomènes solaires; par M. E. Mar- chand 4 ' o — Sur la perturbation magnétique et l'au- rore boréale du 0 mars 1892; par M. Th. Mniircaiix 564 — Sur la perturbation magnétique du i3- i4 février 1892; par iM. H. Wild... 565 — Sur les perturbations atmosphériques, magnétiques et sismiques de février 1892; par M. Ch.-y. Zenger 566 — Sur les perturbations magnétiques du C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV. ) 1 1 au 1 3 mars 1 892 ; par M . Th. Mou- renux 616 — J[. Paul Ribard adresse un « Essai d'explication d'une des causes du ma- gnétisme terrestre » 6 [S — Perturbations magnétiques et phéno- mènes sismiques; par M. Emile Ri- vière -93 — M. Ribard adresse une Note sur « un essai d'e.xnlicalion du magnétisme ter- restre » 971 Malonique (Acide). — Sur l'acide bibro- mo-malonique; par M. G. Massol. . . 1200 Manoanése et ses composés. ^ Sur les manganites rie potasse hydratés; par M. G. Rousseau 72 — Action de l'oxyde de carbone sur le fer et le manganèse; par M. Guntz. . 1 15 — Sur les décompositions du permanga- nate d'argent; par M. Alex. Gorgeu. 912 Mannites. — Sur la mannite monosodée; par M. de Forcrand 226 MÉCANIQUE. — Extension des équations de Lagrangeau cas du frottement de glis- sement ; par M. Paul Apjietl 33 1 — Sur la théorie de l'élasticité; par iM. H. Poinearé 385 — Sur l'impossibilité de certains mouve- ments; par MM. A. de Saint-Germain et L. Lecornu 526 — Sur le mouvement du pendule conique à tige; par M. de Sparre 528 — Sur les transformations en Mécanique; par M. P. Painlevc. . . . 901, iio4 et 1412 — Sur un problème d'Analyse qui se rat- tache aux équalionsde la Dynamique; par M. R. Llom'ille 974 — Du tautochronisme dans un système matériel ; par M. Paul Appell 996 — Sur la détermination du moment du couple de torsion d'une suspension unililaire; par M. C. Linib 1057 — Sur les intégrales de la Dynamique; par M. P. Painlicé 1 168 — Sur les équations de la Dynamique; par M. R. Liouinlle 1 171 20.') ( i588 ) Pages. — Équation approchée de la Irajocloire d'un projectile dans l'air, lors(]u'on suppose la résistance proportionnelle à la quatrième puissance de la vitesse; par M. di: Sp/irrr 1 172 — Sur le calcul du coefficient de résis- tance de l'air, lorsqu'on suppose la résistance proportionnelle à la qua- trième puissance de la vitesse; par .M . ilf Sparrc I «Sg — Sur l'application de la méthode de M. Lindstedt au problème des trois corps; par M. //. Ptiimaré 1 3o5 — Sur la stabilité du mouvement dans un cas particulier d\i problème des trois corps; par M. Cnnilesnt iSSg — Sur la répartition des pressions dans un solide rectangulaire, chargé transver- salement ; par M. Fliimcnt i.'i05 Voir aussi Hjilrtiidi. Gernez... 480 — Sur les permolybdates; par M. E. Pé- chant 1 358 — Sur l'acide permolybdique; par M. E. Péchard 1481 Muséum d'Histoire naturelle. — M. le ( >59o ) Pages. Ministre de Vlnslructinn publique et des Benux-Arts invile l'Académie à lui présenter des candidiits pour la ctiaire de Physique appliquée à l'His- toire naturelle et pour la chaire de Géologie, vacantes au Muséum d'His- toire naturelle 3^' Liste de candidats présentés à M. le Mi- nistre, pour la chaire de Physique ap- pliquée à l'Histoire naturelle: i°M. H. PaRea Becquerel; 2° M. Foussereau • ^43 Liste de candidats présentés a M. le Ministre pour la chaire de Geolo- i^ie : i- M. Valseur; o." M. Stanislas '■m r ' ... 7 I " Meunier ; • Liste de candidats présentés a AL le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire d'.^nthropologie, va- cante au Muséum d'Histoire natu- relle: 1° .^^ Hamr; i" M. rer/tenii.. 99" N" Napiitol' et ses DÉniviis. — Sur une combinaison naphtolée soluble; par M. Stnckler ' 027 Navigation. — Présentation par M. Bou- quet de la Grye de son Ouvrage inti- tulé " Paris port de mer » 35 — M. V Inspecteur général de la Navign- tion adresse les états des crues et diminutions de la Seine, observées chaque jour au pont Royal et au pont delà Tournelle, pendant l'année 1891. 33o — M. Jiigustin Normand adresse un Mé- moire intitulé « Des vibrations des navires et des moyens capables de les atténuer » 46 ' — Recherches expérimentales sur le ma- tériel de la batellerie; par M. F.-B. de Mas 1 1 JÔ Navigation- aérienne. — M. Dclaurier adresse un Mémoire sur un moteur à feu, inexplosible, applicable à la navi- gation aérienne sans ballons i5j — M. J .-A. Parcltaridtis adresse un Mé- moire relatif à un « Aérostat avec des roues à voile » i56 — M. V. Servais adresse une Note relative à la Navigation aérienne 621 NÉBi'LEiSES. — M. Lœivy présente à r.\- cadémie une épreuve de la nébuleuse d'Orion, obtenue à l'Observatoire de Toulouse par M. Muntangcrand, les 24, 25, 26 février 1S92 649 — Photographie de la nébuleuse de la Lyre; par le P. Denza , 972 Nerveux (Sïstèjie). — Structure du sys- tème nerveux larvaire de la Straiiu- mys strignsa\ par M. M. /•". Henneguy el A. Binct 430 — Nouveaux anneaux ou anneaux interca- laires des tubes nerveux, produits par rimprégnationd'argent; par M. B.Se- gal 5^8 — Sur une anomalie du nerf grand-hypo- glosse ; par M. Bnffet-Delmas 610 — Anatomie de l'appareil nerveux hypo- gastrique des Maaimifères; par M. Lannegrace "88 — Le système nerveux streptoneuie des Hétéropodes;par M. P.Pctenef 7/5 — Addition à la loi de position des centres nerveux; par M. A. Julien 926 — Les racines du nerf alaire chez les Co- léoptères; par M. Alfred Binct i i3o — Sur le système nerveux de la ISerita polita; par M. Louis Boiitan 11 33 — .M. Brnwn-Séqiiard présente, de la part de M. Debierre, une série de photographies de coupes du cerveau. i253 — Le système nerveuxdes Néritidés; par M. 'E.-L. Bouvier 1281 — Origineset centres trophiques des nerfs vaso-dilatateurs; par M. J.-P. Mo- ratz 1499 — Inhibition du hoquet, par une pression sur le nerf phrénique; par M. Leloir. i38 — Recherches sur le système nerveux accélérateur el modérateur des Crus- tacés; par MM. F.Julyet et H. flal- lanes 1 89 — Y a-t-il des nerfs inhibiteurs? Note de M. J.-P. Morat G08 — Expériencessurlesréflexes vasculaires; par M. L. Ranvier 629 — Différences dans les fonctions exercées sur la vessie par les nerfs afférents du plexus hypogastrique; par M. Lnnne- S'-"'^'^ 789 Nickel. — Sur quelques faits touchant l'histoire chimiquedu nickel; par M. P. Schûtzenberger 1 149 ( iSgi Pages. NiTRiFicATioN. — Sur l'existence de phé- nomènes de nilrification, dans les mi- lieux riches en substances organiques et à réaction acide; par ^X.E.Chitrird. i8i ^ Nitrification comparée de l'humus et de la matière organique non altérée, et in- fluence des proportions d'azote de l'humus sur la nitrification; par M. P. Picliard 4go — Sur la présence, dans la paijje, d'un ferment aérobie, réducteur des ni- trates ; par M. Bréhal 68 1 Nominations de Membres et Corres- pondants DE l'Académie. — M. Con- sidère est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplace- ment de feu M. Boileau 198 — M. Manen est élu Correspondant pour la Section de Géographie el Naviga- tion, en remplacement de feu M. Le- dieit 172 — M. de Tillo est élu Correspondant pour ) Pages. la Section de Géographie et Naviga- tion, en remplacement de feu M. le général Ibniiez de Ibcro 324 M. Hcllrieget est élu Correspondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. d'Andrade Corvo 64s M. Giiynn est élu Membre de la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de feu M. Richrt 1098 M. Amsler est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplace- ment de feu M. Gilbert 1244 M. Sophus Lie est nommé Correspon- dant pour la Section de Géométrie en remplacement de M. Knmecker 1829 M. von Helmlmliz est nommé Associé étranger, en remplacement de feu dont Pedro d'Alcnntara 1 4o5 M. Auivers es,\, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplace- ment de feu M . Oppoher i5(J8 o Observatoires. — Note sur l'édicule placé au sommet du mont Blanc; pariW. /. Jarisscn igS — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance le quatrième Volume des « Annales de l'Observatoire de Bor- deaux » 329 — M. Faye présente à l'Académie, au nom de M. Ch. Gmnier, une Monographie de l'Observatoire de Nice 455 Olfaction. — Sur les minimums percep- tibles de quelques odeurs; par M. Jaapies Pas.sy 3o6 — Remarques sur la Communication de M. J. Passy; par M. Charles Henry. 437 — Sur quelques minimums perceptibles d'odeurs; par M. Jacques Passy. . . . 786 — Les propriétés odorantes des alcools de la série grasse ; par M.Jacques Passy. i i4o Optique. — Sur l'aplanétisme; par M. J. Broca 1 68 — Ouverture d'un pli cacheté contenant une « Méthode pour construire des objectifs aplanétiques, d'ouverture aussi grande que l'on veut, en em- ployant exclusivement des surfaces sphériques » ; par M. le D'' C.-J.-A. Lerny i g8 — Sur l'achromatisme; par M. A. Broca. 216 — Réfraction des gaz liquéfiés; par M. James Chappuis 286 — Pouvoir rotatoire des rayons infra- rouges du quartz ; par M. E. Can'allo. 288 — Sur la diffraction éloignée ; par M. Hur- muzescu 465 — Sur la polarisation de l'atmosphère par la lumière de la Lune; par M. N. Piltscliikoff. 468 «— Absorption cristalline et choix entre les diverses théories de la lumière; par U. E. Cnrvallo 661 — Observations relatives à la Communi- cation de I\f. Carvallo; par M. Henri Becquerel 664 — Sur l'absorption de la tourmaline; par M. A. Potier 874 — Sur la polarisation de la lumière dif- fusée par les milieux troubles; par M. A. Hiirion 910 — Sur la méthode Doppler-Fizeau ; par M. Mocssard 1 47 1 Voir aussi Phntograpliic, Vision, Phy- sique mathématique, Spectmscnpie. ( i3y2 ) Pages. Paléoethnologie. — La faucille de la fin do l'âge de la pierre; par M. Êiiide Carltiitlitu GO'^ Paléontologie. — M. Comuihcs de Al- iiteida annonce qu'un gisement d'os- sements fossiles vient d'être découvert au Brésil, dans la province de Rio Grande do Sul '^l'^ — M. ÉiiUle liinérc annonce la décou- verte, en Italie, de trois squelettes humains quaternaires ■ • • 3" — Sur trois squelettes humains fossiles, découverts dans les grottes des Baoussé-Roussé, en Italie; par M . .ff/««/e Rivière ^^7 — Sur la faune d'Oiseaux pliocènes du Roussillon; par M. Cfi. Dcpcrct (J90 — Sur un genre nouveau d'Échinide cré- tacé, Dipitcusici atiiiiciis Arnaud ; par M. G. Cottccm 89' — Sur la découverte des Bactrylliura dans le trias de Meurthe-et-Moselle; par MM. Bleichcr et P. Fliche lo'JS — Sur le Bramus^ nouveau type de Ron- geur fossile, des phosphorites quater- naires de la Bcrbérie; par M. A. Pu- mel Il 59 — Sur le Singe de Montsaunès, découvert par M. Harlé;]>a.r M. Albert Gaiidry li'îG — Ueclierohe du lliior danslesos modernes et les os fossiles; par M. Ad. Carnut.. 1 189 Pathologie animale. — Note pour servir à l'histoire des associations morbides. Coexistence de la rétention storcorale avec les maladies générales et les lé- , sions des grands viscères, les reins en particulier; par M. Verneuil 63i — Action de diverses substances toxiques sur le Bombyx Mori; par M./. Rnit- liii 1 289 Voir aussi Physiologie pcU/iohgitjuc, In- fectieuses {Mnladies), etc. Pathologie végétale. — La Molle, ma- ladie des Champignons de couche ; par MM. Costantiii et Dufoiir 498 — Observations sur l'anlhracnose ma- culée ; par M . Louis Mangiri 777 — Sur quelques maladies du blanc de Champignon; par M. Julien Costan- tin 8 J9 Fages. — Sur la Brunissure, maladie de la vigne causée par le Plasmodiophorn Vitis; par MM. P. Vicdn et C. Sauvageau.. i558 Paraffines. — Détermination de la sur- face d'ébullition des paraffines nor- males; par .■\I. G. Hinrichs loiô Pendule. — Sur le mouvement du pen- dule conique à tige; par M. de Spiirre. 528 Perséite et .ses dérivés. — Sur la con- stitution du carbure dérivé de la per- séite ; par 1\[. L. Mmjuenne 1066 Pétrographie. — Sur la présence de nom- breuses Diatomées dans les gaizes cré- tacées du bassin de Paris; par M. L. Cayeux SyS — Sur l'existence de zéoliles dans les cal- caires jurassiques rie l'Ariège et sur la dissémination de ces minéraux dans les Pyrénées; par M. -■/. Lacroix. . . . 0^7 — Analyse d'une argile chromifère du Brésil ; par M. A. Tencil 983 — Sur la structure microscopique des oolithrs du bathonien et du bajocien de Lorraine; par M. Bleieher 1 138 — Sur l'application despropriétésoptiques des minéraux à l'étude des enclaves des roches volcaniques; par M. A. La- croix i25o — Sur la genèse des roches ophiolitiques; par M. L. Mnzzuoli i443 Phénols. — Sur une cétone nitrée, déri- vée des camphosulfophénols; par M. P. Cazcneuvc 838 — Sur une éthylnitrocétoneet une acétyl- nitrocétone, dérivées des camphosul- fuphénols; par M. P. Cazeneuve. . . . 1012 — Étude thermique de la fonction du phé- nol ; par M. de Forcrand io\o — Recherches sur les dérivés disodiques des trois diphénols isomères; par M. de Forcrand i434 Phosphore et ses composés. — Sur la so- lubilité du phosphate tricalcique et bicalcique, dans les solutions d'acide phosphorique; par M. H. Causse 4l4 — Sur la décomposition, sousl'action de la chaleur, du penlachlorure de phos- phore ammoniacal : chlorazoture de ' phosphore et phospham ; par M. A. Bcsson 1264 ( '5 Pages. — Sur les phosphates de stronliane; par M. L. Barlhe ijG; PiioToonAPiiiE. — Sur l'emploi des plaques orlhochromnliques en Photographie astronomique; par MM. C. J'\ibre et Andoyer 60 — Sur la photographie des couleurs; par M. G. Li/ipriiann (j6 1 Physiologie animale. — Sur le langage sifflé des Canaries; par M. /. Lnjnrd. 84 — Inhibition du hoquet, par une pression sur le nerf phrénique; par JI. Leioir. 1 38 — Loi de l'absorption de l'oxyde de car- bone par le sang d'un mammifère vi- vant; par -M. N. Gréhant 3o9 — InQuence de la tension intra-rénale sur les fonctions du rein; par M. Félix Giiyon 4 '7 — Sur la sécrétion pylorique rhoz le chien ; par M. Cli. CoiUejciin 'ib- — Appareil permettant de répéter facile- ment les expériences de Paul Bertsur l'air et sur l'oxygène comprimés; par M. G. Plùlippon 9-29 — L'héliotropisme des Nauplius; par M. C. VioiiiKr 1489 — Surl'échaiige respiratoire; par MM. Chr. Bolir et y. Henriquez i49(J — Sur la sécrétion de l'oxygène dans la vessie natatoire des Poissons; par M. Chr. Bohr ijGo — Action physiologique des climats de montagne ; par M. Fiault i562 Voir aussi Nerveux {Srstt'tnp), Lnro- molinn, Olfaction. Physiologie pathologique. — Sur l'ino- culabilité de la dourine; par M. Ed. Nocard iSS — De la nutrition dans le diabète; par M. Uanriot 43?. — Applications à la Physiologie normale et pathologique de la perte temporaire d'activité des tissus par la cocaïnisa- . tion locale; par M. Ch.-A. Francnis- Franck 10 Jo — Effets physiologiques d'un liquide ex- trait des glandes sexuelles, et surtout des testicules; par M. Brmvn-Së- qiinrd 1237 — lîtîets produits sur de nombreux états morbides par des injections sous-cu- tanées d'un extrait liquide retiré des testicules; par M. Brown-Sèqunrd . . i3i8 — Des injections sous-cutanées ou intra- 9-^ ) Pages. veineuses d'extraits liquides de nom' bre d'organes, comme méthode théra- peutique; par MM. Brnwn-Siéqudrd ^\. (C Arsnnval 1 399 — Trois cas d'augmentation de la vitesse de transmission des impressions sen- silivcs, sous l'influence d'injections du liquide testiculaire; par M. Griao- ri'scn i44*' Voir aussi Elcctrotliérapie. Physiologie végétale. — Le chlorure de sodium dans les plantes ; par M. Pierre Lrsrige 143 — Réveil et extinction de l'activité cam- biale dans les arbres; par M. limile Mer 9.42 — Recherches sur l'effeuillage de la vigne et la maturation des raisins; par M. ^. Mimtz 434 — Sur la fécondation dans les cas de po- Ivembryonie; par M. Giist. Chnii- veau 5o4 — De l'action du nucléole sur la turges- cence de la cellule; par M. Cli. Deca- g"X- 5o6 — Essai d'une théorie sur la production des diverses galles végétales; par M. A. Laboulbèric -in — Recherches sur les variations de la fleur pendant son développement; par M. G. Curlel 847 — Sur la constitution physiologique des tubercules de pomme de terre, dans ses rapports avec le développement des bourgeons; par M. A. Priinct... 1079 — Recherches sur la greffe des Crucifères ; par M . Lucien Daniel 1294 Voir aussi Pathologie végétale et Chi- nue végétale. Physique. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la deuxième Partie • du tome II du « Cours de Physique » de M. J. VioUc 199 — Étude des phénomènes physiques et chimiques sous rinflucnce de très basses températures; par M. Ranul Piclet 1245 — Sur un moyen d'amener en contact in- time, et en proportions déterminées, deux liquides non miscibles; par M. Paid Marix 1261 — Sur les considérations d'homogénéité en Physique; par M. A. J'aschr Mifî ( «594 ) Papes. PhvsIOIE Dl- GLOBE. — M. Dupoiiclwl adresse une nouvelle Lotlrc relalive à hi circulation des vents à la surface du globe ^-J — Sur la masse de l'atmosplicre; par M. Mascait 9^ — Régions tempérées; conditions locales de persistance îdes courants atmos- phériques: courants dérivés; origine et translation de certains mouvements cycloniques ; [lar M. Marcel Brillmiin. 2o3 — Sur une nouvelle Carte des courants de l'Atlantique Nord; par M. le Prince Albert V île Monnco '.464 — Observations sur l'élertricilé atmosphé- rique en ballon captif; par M. E. Semmola 354 — Sur la trombe du 8 juin dernier dans le département de Lot-et-Garonne; par M. Fiiye 41! — }A.CIi.-y. Zew^eradresse une Note sur <( les perturbations atmosphériques, ma'-'néliques et sismiques du mois de février 1 8()2 » 5 1 1 — Sur l'apparition de l'électricité néga- tive, par beau temps; par M, Ch. André. Gîg — Lois mécaniques de la circulation de l'atmosphère. Surfaces isodeuses. Grains. Circulations secondaires et générales ; par M. Le Goaiant de Tromclin 72 3 — Sur le cyclone de la Martinique, en date du 18 août dernier; par M. G. Landes 791 — M. A. Cantalnure adresse un Mémoire intitulé : « Influence du Soleil et de la Lune sur les dépressions et les som- mets atmosphériques de l'Atlantiiiue nord » 823 — M . le Directeur des servicex de la Com- paf;nie ries Messagerie 1 maritime f adresse un Rapport de M. Tmcme, commandant du paquebot /t Pci/io. sur un cyclone essuyé parce navire, les 12 et i3 février dernier, dans les parages de l'île Maurice 823 — M. Zeiiger ailresse une réclamalion de priorité, à l'occasion de diverses Com- munications sur des correspondances entre les variations solairesct les per- turbations atmosphériqiies ou magné- tiques 862 — M. Zenger adresse un relevé compara- Pages. tif des perturbations atmosphériques et solaires de la fin de mars et du commencement d'avril 1892 935 — M. Daubrée communique un télé- gramme de M. Nordens/iiold, relatif à une pluie de poussière avec grêle io53 — Sur l'immobilité des eaux mécaniques profondes; par iM. /. Tlinulet 1 143 — M. Z>«/jo«c/ic/adresse un Mémoire ayant pour titre : « Théorie rationnelle des cyclones et des orages » 1 163 — Sur la glacière naturelle du Creux-Percé (Côle-d'Or); par M. E.-A. Martel. . 1222 — Nouvel échec de la théorie ascendante des cyclones; par M. Paye i233 — M. A. de Tdlo fait savoir à l'Académie que la pluie de poussière abondante observée à Stockholm le 3 mai s'est produite sur une grande étendue de la Russie d'Europe i244 — AI. A. Baudoin adresse une Note « Sur les orages et sur le moyen d'obtenir la pluie sur un endroit déterminé ». . i523 Voir aussi Méte'omhgie, Dunes, Eaux naturelles, Glaciers, Tremblements de terre, Hydrologie, Magnétisme ter- restre. Physique mathématique. —Sur un mode anormal de propagation des ondes; par M. H. Poincaré 16 — Sur lesconsidérationsd'homogénéitéen Physique; par M. A. Vaschy 1416 Voir aussi Opticjue. Planètes. — Observations des nouvelles planètes (Wolf, 28 mars 1892), (Char- lois, i'' avril 1892), faites à l'Obser- vatoire de Paris ; par M"" D. Klumphe. 826 — Observations de deux nouvelles pla- nètes, découvertes à l'Observatoire de Nice, les 22 mars et i" avril 1892; par Vi. Charlnis 97 1 — Sur les apparences actuelles de l'an- neau de Saturne; par M. G. Bignur- dan I 1-67 — Observations des petites planèles, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, pendant les deuxième et troisième trimestres de l'année 1891 ; par M. Mouchez 1226 Probabilités (calcul des). — Note sur un théorème du Calcul des probabili- tés; par M. /. Bertrand 701 — .\I. J.-E. Estienne adresse une Note relative à cette question : « La proba- bilité de plutiieurs causes étant con- nue, à quelle cnuse est-il plausible d'attribuer l'arrivée de l'événement?» I2a3 l'iROCATÉCHiNE. — Sur l'antimonite acide de pyrocatéchine; par M. H. Gausse. 1072 ( 1595 ) faoes. Pages. — Sur la pyrocatéchine monosodie; par M. (le Forcrand 1 iqS — Sur l'asboline (pyrocatéchine et muno- pyrocatéchine); par MM. Béhal et Drs\'isncs 1 54 1 o Quinine. — Sur la transformation de la cupréineen di-iodo-méthylate de qui- nine; par MM. E. Grinumx et A. Arnaud 54 S Sur quelques bases homologues de la quinine; par MM. E. Grimmix et A . Arnaud 672 Regel. — Sur la théorie du regel ; par M. H. Le Cliatelier Ruthénium. — Action du chlore sur le R G2 ruthénium : sesquichlorure, oxychlo- rure; par M. A. Jnly jsji S4MARIUM. — Recherches sur le samarium ; par M. Lecnq de Boisbaudran 'J75 Sang. — Loi de l'absorption de l'oxyde de carbone par le sang d'un Mammifère vivant; par M. N. Gréluint , . 309 — Sur la fermentation du sang; par MM. Berllielot et G. André 5i4 — Glycolyse dans le sang; par M. Mau- rice Arllius 6o5 — Sur l'azote du sang ; par MM. F. Juljcl etc. Signlas G86 — Sur la matière colorante bleue du sang des Crustacés; par M. F. Heim 771 — Sur la formation de i'oxyhémoglobine au moyen de l'hématine et d'une ma- tière albuminoïde; par 1N(M. H. Ber- tin-Sans et /. Moitessier 9,j3 Santal. — Recherches sur la falsification de l'essence de santal; par M. E. Mesnard 1 546 Sections de l'Académie. — La Sectinfi de Médecine et Chirurgie présente la liste suivante de candidats à la place vacante par suite du décès de M. A. Richet : 1" M. Guyon; 2° M. Lanne- longue ; 3° M. Duplay 1086 Silicium et ses composés. — Sur un azo- to-silicate d'argent et sur l'existence d'un acide azoto-silicique; par MM. G. Rnnsseau et G. Tile 29 i C. R., 1893, 1" Semestre. (T. CXIV.) — Contribution à l'hisloire des composés carbosiliciques; par M. P. Srliâlzen- herger io8i) Sodium. — Sur quelques alliages bien dé- finis de sodium; par M. Joamiis. . . . 5ij5 Soies. — Le pouvoir rotatoire des soies de diverses origines; par M. Léo Vi- gnon 1 29 — Le poids spécifique des fibres textiles; par M. Léo Vignon 4'ï4 — Sur la densité des Itxtiles ; par M. de Chnrdonnet [89 — Le poids spécifique de la suie; par M . Léo Vignon fio3 Soleil. — Sur la statistique solaiie de l'année 1891 ; par M. Rod. Wolf. ... 102 — Résumé des observations solaires faites à l'Observatoire royal du Col- lège romain, pendant le quatrième tri- mestre de 1891 ; par M. P. Tacchini. i56 — Observations des taches et des facules solaires, faites à l'équatorial Brunner (0'°, 16) de l'Observatoire de Lyon, pendant le deuxième semestre de 1891; par M. Ein. Marcliand 200 — Recherches nouvelles sur l'atmosphère solaire; par M. H. Deslandres 276 — Sur une tache solaire observée à l'Ob- servatoire deMeudon, du 5 au 17 fé- vrier 1S92 ; par M. /. Janssen 889 201) ( ' l'oges. — Distribuliun en l.ililudc des [ilicno- niènes solaires observés à l'Observa- toiro royal du Collège romain, pen- dant le second semestre 1891; par M. /'. Tncchini S-"-'- — Phénomènes observés à Kalocsa sur le grand groupede lâches en février i S92 ; par Jl . /. h'cnyi Sa i — Sur une prolubérance remarquable; par .M. //. Dfitnndrrs ^78 — Sur la périodicité coniuiunc aux taches solaires et aux aurores boréales; par M. Terby 05?, — Sur la température du Soleil: par M. H. Le Clmtdicr 73; — M. Zcnger adresse le résumé de ses observations photographiques solaires du 5 au 1 5 mars 795 — Observations solaires du premier tri- mestre de l'année 1892; par M. P. Tacchin'i 973 — Photographies dos protubérances so- laires à l'Observatoire de Paris, par M. Deslandres. Note de M. Mouchez. lo.jS — Observations solaires du premier tri- mestre de l'année 1892; par M. Tac- cliini 1342 — Recherches sur l'atmosphère solaire; par M. George- E. Haie t io6 SoLFRE ET SES COMPOSÉS. — De la décom- position de l'acide sulfureux par le carbone, aux températures très éle- 396 ) Pa vées: par M. Scheiirer-Kalner — Recherches sur i'acide persulfurique et SCS sels; par M. Berthelot. — Sur le soufre mou trempé à l'état de vapeur ; par M. Jules Gai ^•oir aussi Sulfates et Sulfures. Spectroscopie. — Des maxime calorifiques périodiques observes dans les spectres du flint, du crown et du sel gemme; par M. Jrmoimet — Sur les spectres électriques du gallium ; par M. Lecnq de Boisbaudran Statistique. — Superficie et population : les États d'Europe; par M. Emile Le- vasseur — Division de la Terre en cinq parties du monde; par M. Emile Lcmsseur. — M. P. Dupont adresse, pour le concours du prix de Statistique, un Mémoire intitulé : « Statistique médicale de Rochefort en 1887 (34" année) »:. . . — De l'accélération de la mortalité en France ; par M. Dclauney SixuES. — Recherches sur quelques prin- cipes sucrés ; par i'\I . /. Fogk Sulfates. — Sur la production, par voie sèche, de quelques sulfates anhydres cristallisés; par M. P. Klobb Sulfures. — Chlorosulfure et bromosul- fure de plomb; par M. F. Parmen- tier ges. 296 875 63; 893 i348 920 836 298 Tabtbique (Acide). — Nouvelle synthèse de l'acide tartriquc; par M. /'. Gcn- vresse 555 — Sur l'acide pyrolartriipio normal ou glutarique; par M. G. Mnssnl 1 43; Tartromquk (.^clnE). — Sur l'acide tar- tronique et les tartronates de potasse et de soude; par M. G. Massai 422 Télégraphie. — AI. ^. Hermanu adresse une Note relative à une nouvelle mé- thode cryptographique, pour les dépê- ches chilfrées i g3 — M. /oir'adiesse un résumé de ses obser- vations sur les courants telluriques au Poste central des télégraphes G48 TÉLÉPI10.NE. — M. f^. Candotti adresse une Note sur la théorie du téléphone. 193 TÉnÉBENTiiiNK. — Sur la recherche de l'huile de résine dans l'essence de té- rébenthine ; par M. Zune 49° Thermociiimie. — Sur les chaleurs de for- mation des carballylates de potasse; par M. G. Massnl '. . . 487 — Sur les chaleurs de combustion et de formation de l'alcool et des acides formique et acétique; par MIM. Ber- thelot et Matignon 1 1 4 j — Préparation et chaleur de formation de la résorcine et de l'hydroquinone mo- nosodées; par M. de Forcrand 1370 — Étude thermique des acides bibasiques organiques, .\cides méthyl-malonique et méthyl-succinique. Influence de l'isomérie; par M. G. Massol 1873 — Klude Ihermochimique de la guanidine, de ses sels et de la nitro-guanidine; ( i'97 ) Pa|;es. par M. C. Maiio/ion i p.^ Thermodynamique. — Sur les variations de température de l'eau comprimée subitement à Soo""" entre o° et lo"; par M. Paul Galopin 1 525 Thermométrie. — Sur un nouveau modèle de thermomètre à renversement, pour mesurer les températures de la mer à diverses profondeurs: par M. V. CImbaud Gj — Sur la mesure optique des températures élevées; par M. H. Le Cliatelier. ... 'ii i — Observations sur la Noie de M. II. Le Cliatelier: par M. Henri Becquerel.. i5J — Sur la mesure des hautes températures. Réponse à M. H. Becquerel; par M. H. Le Cliatelier 34o — Réponse aux observations de M. H. Le Chatelier; par M. Henri Becquerel. . 3i)o — Sur les températures développées dans les foyers industriels; par IM. H. Le Chatelier '(jo — Sur le rayonnement des corps incan- descents et la mesure optique des hautes températures; par M. /. riolle 73 i — Sur la température du Soleil ; par M. H. Le Chatelier 717 — Sur la mesure optique des hautes tem- pératures; par M. A. Crova 94' Toluène et ses dérivés. — Sur la méta- yages. phényltoluène; par M. G. Perriei Tremblements de terre. — Sur la re- cherche des conditions géographiques et géologiques caractérisant les régions à tremblements de terre , par M. de Monte ssus de Balloire g33 Voir aussi Magnétisme terrestre. Truffes. — Contribution nouvelle à l'his- toire chimique de la TrulTe. Parallèle entre les Terfàs ou Kamés d'Afrique et d'Asie et les Truffes d'Europe, sous le rapport de la composition chimique des terres et des tubercules; par AL A. Chalin 46 — Nouvelle contribution à l'histoire de la Truflè : Tirmania Canibunii; Terfcis du Sud algérien; par M. A. Chalin.. 1397 TuHERCULOSE. — M. Arloi/>g{a\l hommage à l'Académie d'un volume contenant ses Leçons sur la tuberculose et cer- taines septicémies 104 — Les Vers de terre et les Bacilles de la tuberculose; par MM. Jjirtet et Des- peignes 1 86 — La vaccination tuberculeuse sur le chien; par MM. J. Hericourl et Ch. Rlcjiet 854 — La vaccination tuberculeuse chez le chien; par MM. /. Hérimurt et Ch. Richet 1389 Vapeurs. — Sur l'équation caractéristique de la vapeur d'eau; par M. Cli. An- toine l 'i ' — Sur les tensions des vapeurs saturées des différents liquides, à la môme pression; par M. Edmond Calot.... 053 — Sur l'équation caractéristique de di- verses vapeurs; par M. Ch. Antoine. 1 177 Voir aussi Caz. Vijis. — Rapport sur le déplâtrage des vins ; par M. Duclaux 1 52 — M. Ii'ison y O'Necile adresse une Note relative à la conservation et au plâ- trage des vins 199 — Contribution à l'étude des vins déplâ- trés; par M. H. Ouantin 3G9 — Observations de M. Berthc/ot relatives à la Communication de M. 11. Quantin. 37 1 — M. Lvison Y O'Neale adresse une Note relative à un « procédé pour la con- servation des vins et pour remplacer le plâtrage « 5 1 1 Vision. — Échelle physiologiquede l'acuité visuelle. Applicationsà la photo-esthé- siométrie; par M. ff^. Nicali 1 107 — Les deux phases de la persistance des impressions lumineuses: par M. Aug. Charpentier 1 1 80 — Sur le relard dans la perception des divers rayons spectraux; par M. Aug. Charpentier 1 423 Viticulture. — Recherches sur l'effeuil- lage de la vigne et la maturalion des raisins; par M. A. MCinlz 434 - M. F. Coudraf Siôresse une Note rela- tive à un insecte qui attaque la vigne. 578 — Sur la végétation de la vigne: par MM. L. Roos et E. Tlmmas SgS ( i598 ) M. /■". '/'■ •'/'(>■ signale à l'Académie un passage de Slrabon relatif à un in- secte qui attaque lu vii,'nn, et décrit les expériences qu'il a entreprises ponr l'application de ce traitement 946 Sur un passage de Strabon relatif à un traitement de la vigne; piir M. Ani. Aublez '3o" M. Amtritis Mil'woicntch adresse une Note relative à un moyen de combattre Pages II 64 le Phylloxéra — Recherches sur les exigences de la vigne ; par M. A. Muntz 1 5o i Voix. — Sur le langage sifflé des Canaries; par M. J. Lajard 84 — M. le D' Sandras adresse une Note « Sur les altérations de la voix pro- duites par les inhalations d'eau de laurier-cerise, le cyanure de potas- sium, etc. »....■ '9^ Zoologie. —Sur l'Écureuil de Barbarie; par M. A. Pnmel 5Î — Sur quelques Coccidies nouvelles, pa- rasites des Poissons: par M. /■'. The- luliiin 1 3G — Sur la faune pélagique du Dyrefjord (Islande); par M. G. Pouclirt 191 — Le Criquet pèlerin (Scliistocerca perc- ^liiiii, Oliv.) et ses changements- de coloration. — Rôle des pigments dans les phénomènes d'histolyse et d'histo- genèse qui accompagnent la métamor- phose; par M. Kanckel (t Hvrculais.. 240 — Sur la faune des eaux douces de l'Is- lande; par MM. Jides de Giierne et Jules Hicliard 3 1 o — Sur un nouveau Rhizopode marin (Pon- Inmyxd Jlia'a, g. etsp. n.); par M. F. Topseiil 774 — De la culture artificielle des Diatomées; par M. P. JMiijucl 780 — M. de Lacaze-Duthicrs présente une brochure de M. Nicolas Apostolidés- « Sur les Poissons d'eau douce de la Thessalie » 794 — Sur l'existence des séries parallèles dans le cycle biologique des l'emiilii- giens; par M. Hnrvnili 842 — Caractères différentitls des espèces ovine et caprine. Applications à l'é- tude des Chabins et des Moulions; par MM. Comevin et Le.sbre ij3 1 — Remarques sur quelques Poissons rUi haut Tonkin; par .\1. Lénn VtiUlaiit . \<.y>.% — Sur le Ceratnspis /"tv//; (juérin, et sur la position systématique du genre Ce- ratnspis Gray (Criptapiis Latreillei; par M.M. A. Giard el J. Jionnier.. .. 1029 - Sur un échouement de Cétacé de la ii3' olympiade; par M. G. Pnuchet . 1077 - Sur le genre Megnpleiiron ; par M. Lénn raillant io83 - Sur l'origine vraisemblablement téra- tologiqiie de deux espèces de Tri- clades; par 51. P. Hallez liai - Sur les caractères ostéologiques d'un /T/e- soplodo/i Soi\'crbi c/isis mâle, échoué récemment sur le littoral delà France; par M . P. Fischer 1 iSS - Sur une espèce nouvelle de Gainmarns du lac d'Annecy, et sur les Aniphi- podes d'eau douce de la France; par MM. E. Chei'reiix et/, de Guerne.. laSG - Recherches sur la filtration de l'eau par les Mollusques, et applications à l'Ostréiculture et à l'Océanographie; par M. H. Fiallanes i38G - Sur un parasite des sSnierelles: | ar M. L. Trabtit i38(j - Sur les calculs intestinaux du cachalot (ambre gris); par M. Georges Poii- chet 1487 - Contribution à l'histoire de l'ambre gris ; par il. S. Jourdain 1-337 - Nouvelles remarques sur la pa'cilo- gnnie; par U. Alfred Giard i54ij - Sur un sporozoaire parasite des mus- cles des Crustacés décapodes; par MM. F. HcnnegiiY et P. Thelohaii . . i552 - M. Lamcae adresse une Note ayant pour titre : « Considérations sur l'o- rigine des espèces » io8!i Voir aussi Aiuaonne atiinude, kinhryo- logie, Paléontologie, Physiologie ani- ma le. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABB.4DIE (A. d') fait hommage à l'iVcadé- mie d'une brochure intitulée : « La fluctuation des latitudes terrestres; lettre à SI. Rndnu » 643 — Est élu Membre de la Comniission char- gée de présenter une liste de candi- dats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante p;ir le iloeés rie doni Pedro d'Alcanlara 819 — El de la Commi.s?ion du prix Gegner.. o43 — Et delà Cninniission (lu prix Delalandi'- Guérineau 044 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir Gcori^e Jirj.. i 368 M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Jiirien de la Gnifièrc. 5 1 3 — Annonce que, en raison des fêtes do Pâques, la séance du lundi 18 avril est remise au mardi 19 86j — Annonce que, en raison des fêles de la Pentecôte, la séance du lundi 6 juin est remise au mardi 7 i?-2j — Annonce qu'il vient de recevoir un exemplaire de la médaille frappée à Berlin en l'honneur du 70° anniver- saire de Virchow i4oâ — Annonce à l'Académie les deux pertes qu'elle a faites dans la personne de M. Ossian Bonnet et dans la pL'rsonne de M. Mouchez iSog ABRAHAM (II.)- — Sur un condensateur étalon 6 j i — Sur une nouvelle détermiiialion du rap- port I' entre les unités C. G. S électro- maiïnéliqiies rt électrostaliques i35') ACADÉMIE DES SC^IENCES. — Élat de l'Académie au i"' janvier iSy'i 5 AMSLER est élu Correspondant |)our la 9' MM. PajfiS. Section de Mécanique, en remplace- ment de feu M . Gilbert 1 v. i { AIGNAN adresse une Note « Sur la den- sité des dissolutions » 795 AIRY (Sir George Biddel). — Notice sur Sir George Biddel Airy, Associe étranger de l'Académie ; par M. Paye. ALMEIDA (GoNZALVES de) annonce qu'un gisement d'ossements fossiles vient d'être découvert au Brésil, dans la province de Rio Grande do Sul iyS AMAGAT (E.-H.). — Sur la détermination de la densité des gaz liquéfiés et de leurs vapeurs saturées. Éléments du point critique do l'acide carbonique.. 1093 et i32-2 AMAT (le D') rappelle les résultats obte- nus parlui, dès le mois d'octobre 1878, sur les mensurations du crâne de Jacrfiies Inaudi 328 ANDOYER. — Sur l'emploi des plaques or- thochromatiques en Photographie as- tronomique. ( En commun avec M. Fa- bre.) 60 ANDRÉ (Ch.). — Étude expérimentale de l'équation décimale dans les observa- tions de passages, faites à l'Observa- toire de Lyon. (En commun avec M. F. Gonnessi/it.) 1 37 — Sur l'apparition de l'électricité néga- tive, par beau tenqjs 65t) — Étude expérimentale de l'équation dé- cimale dans les observations du So- leil et des planètes, faite à l'Obser- vatoire de Lyon. (En commun avec M. F. Gonnessiat.) 893 ANDRÉ (G.). — Sur l'oxydation sponla- née de l'acide humique et de la terre végétale. (En commun avec M. Ber- theiot.). (I — Quelques observations nouvelles sur le ( i6 MM. P»e«''- dosage du soufre dans la lerre végé- tale, et sur la nature des composés qu'il constitue. (En commun avec M. Ih'rtlu-tnl.) 43 — Sur la silice" dans les végétaux. (En commun avec XI. Bcrthchl.) aây — Sur quelques propriétés de l'acide bis- mulhique ^'jg — Sur la fermentaliondu sang. (En com- mun avec M. Jh-rlhelnt.) 5 14 ANTOINE (Cil.). — Sur l'équation carac- téristique de la vapeur d'eau 162 — Sur l'équation caractéristique de di- verses vapeurs '177 APPELL (P.mjl). — Extension des équa- tions de Lagrange au cas du frottement de glissement 33i — Du tautochronisme dans un système matériel 99^ ARLOING fait hommage à l'Académie d'un volume contenant ses Leçons sur la tuberculose et certaines septicémies. 10 { — Do l'influence des filtres minéraux sur les liquides contenant des substances d'origine microbienne 14 55 — Sur la présence et la nature de la sub- stance phylacogène dans les cultures liquides ordinaires du Bacillus an- ihnicis 1 52 1 ARNAUD (A.). — Sur un nouvel acide gras non saturé de la série C" H -''-*0-. 7g — Sur la transformation de la cupréine en di-iodométhylate de quinine. (En 00 ) MM. . ^^^-^l' commun avec M. E. Grimai/x.) 5^8 — Sur quelques bases homologues de la quinine. (En commun avec .AI. E. Grimnux.) "~* ARNAUD ( Charles) adresse une Note sur la « Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité donnée » ' 3o2 ARONE (G.-D. d'). — Un théorème sur les fonctions harmoniques io55 ARSONVAL (A. u' 1. — Des injections sous-cutanées ou intra-veineusesd'ex- traits liquides de nombre d'organes, comme méthode thérapeutique. (En commun avec M. Bmivii-Séqunrd.).. iSgg — Sur les effets physiologiques des cou- rants alternatifs à variation sinusoï- dale. Procédé pour les doser en Élec- trothérapin i534 ARTHUS (MAiinicE). — Glycolyse dans le sang Go5 AUBLEZ (Ant.). — Sur un passage de Straboii relatif à un traitement de la vigne i3oi AUTONNE (Léon). — Sur les intégrales algébriques de l'équation différentielle du premier ordre 407 AUWERS est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplace- ment de feu M. Oppolzer 1 568 AYMONNET. — Des maxima calorifiques périodiques, observés dans les spectres du flint, du crown et du sel semrae. 682 B B.XDY (Pail). — Sur les indices de ré- fraction des solutions salines 827 BAGARD (Henri). — Sur les phénomènes thermo-électriques au contact de deux éleclrolytes ySo BAILLAUD (B.). — Observations de la co- mète Swift, faites à l'Observatoire de Toulouse 726 BM.LANf). — Sur l'aluminium i J36 BAUBIER (Pu.). — Sur un isomère du camphre 126 — Sur l'essence de Licari kanali 674 B.\RDY (C). — Recherche des alcools su- périeurs dans l'alcool vinique 1201 BARTIIE (L.). — Sur les phosphates do slrontianu 1 2G7 BASIN (A.) adresse une Note relative à « La traversée du détroit du Pas-de- Calais en tunnel dans la mer » et deux autres Noies concernant diverses questions de Mécanique appliquée.. . 43g — .\dresse une Note « Sur le transport des eaux minérales en baril » i5ofj BATTANDIER (J.-A.). — Présence de la fumarine dans une Papavéracée 1 122 BAUDOIN adresse une Note « Sur les ora- ges et sur le moyen d'obtenir la pluie sur un endroit déterminé « 1 52'. BEAUREGARD adresse ses remerciements à l'Académie, pour le prix Bordin qui lui a été décerné 200 BECH adresse un Mémoire "« sur la théorie du microphone » i2J3 BECQUEREL (Henri). - Observations MM. Pages. sur une Note de M. H. Le CluitcUcr, intitulée : « Sur la mesure optique des températures élevées » a55 — Sur la mesure des hautes températures. — Réponse à des observations de M. H. Le Chalclier 3t)0 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique et des Beaux-Arts, pour la chaire de Physique appliquée à l'Histoire naturelle, vacante au Mu- séum d'Histoire naturelle 0,3 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Camillo , sur l'absorp- tion cristalline 064 BEHAL (A.). — Adresse ses remerciements à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux 11 — Combinaison des acides gras avec les carbures éthyléniques. (En commun avec M. Desgrez.) (Î7G — Action des acides organiques sur les carliures acétyléniques. (En commun avec M. A. Desgrez.) 1074 — Sur rasboline(pyrocatéchine et homo- pyrocatéchine). (En commun avec M. Desvignes.) \'>\\ BliNET (L.) adresse la description et le dessin d'un appareil destiné à pré- venir les collisions sur les voies ferrées. (En commun avec M. L. Brune.) 54 BERG (A.). — Action de la soude et du cyanure de potassium sur la chloro- diamylamine 4*>-5 — Sur les dérivés chlorés des isobutyla- mines 1379 BERGET (AlphoiNse). — Sur les phéno- mènes électrocapillaires. .. . 53i et 742 — Méthode optique pour déterminer la conductibilité thermique des barres métalliques iS^o BERRUS adresse une Note « Sur une nou- velle roue hydraulique horizontale ». (En commun avec M. Berthnt.) io4j BERTHELOT (Marceli.n). — Sur l'oxyda- tion spontanée de l'acide humique et de la terre végétale. (En commun avec M. G. André.) l\\ — Quelques observations nouvelles sur le dosage du soufre dans la terre végé- tale, et sur la nature des composés qu'il constitue. (En commun avec M. G. André.) qJ — Sur la silice dans les végétaux. (En ( 1601 ) MM. Hages. commun avec M. G. André.) 257 — Sur une nouvelle méthode d'analyse organique 3 17 — Sur l'emploi de rox.ygène comprimé, dans la bombe calorimétrique 3 1 8 — Observations relatives à une Communi- cation de M. H. Quantin, sur l'étude des vins déplâtrés 371 — Sur la fermentation du sang. (En com- mun avec M. G.André.) 514 — Recherches sur l'acide persulfurique et ses sels 875 — Sur les chaleurs de combustion et de formation de l'alcool et des acides for- mique et acétique. (En commun avec M. Malignnn.) 1 145 — Appelle l'attention de l'Académie sur une brochure de M. B.-H. TInvaitc, mentionnant un emploi de la bombe calorimétrique, modifiée et rendue plus économique, par M. Mnhlcr.. . . 1164 — Fait connaître à l'Académie que M. Werner a découvert de son côté et étudié l'azotate de chaux basique signalé par MM. Rmisseau et Tite. . . 1254 — Est élu membre de la Commission char- gée de présenter une liste de candi- dats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de dom Pedro d'Alcnnlnrn 819 — Et de la Commission des prix généraux ( médaille Arago ) 892 — Et delà Commission du prix Trémont. 893 — Et de la Commission du prix Gegner. . g43 — Et de la Commission du prix Jérôme Pon ti 944 — Et de la Commission du prix Vaillant. 970 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir George Airy i5G8 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, la deuxième partie du tome U du « Cours de Physique » de M. /. riolle;\p. Rapport triennal sur le mu- sée Merciologique dirigé par M. G.-G. Arnaudon, 199. — Un Mémoire de M. d'Abbadie 0 Sur la vision de la série des nombres », SaS. — Le qua- trième Volume des « Annales de l'Ob- servatoire de Bordeaux », 329. — Un Ouvrage de M. JP'cinberg, J22. — MM. •099 1043 (,i> Une « Carie dos Travaux astronomi- ques, géodi^siques et topographiquos, exécutés, on 1890, en Russie d'Eu- rope; par M. f'ffiii/ioffn, ()49. — Er- rnla se rapportant à celte Communi- calion, 796. — Divers Ouvrages de M. J. Mouchnt, de M. C.-f^. Bnys, 8a3. — Divers Ouvrages de M. Emile Viard, do M. Jiiélnwski M. \e Secré/aire perpétuel annonce a l'A- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. L. Krnnrcker, Correspondant pour la Section de Géo- métrie BERTHOT adresse une Note « Sur une nouvelle roue hydraulique horizon- tale ». (En commun avec M. Serrii.i.). BERTIN-SANS (H.). — Sur la formation de roxyhcmoglobine au moyen de l'hé- maline et d'une matière albuniinoïde. (En commun avec M./. Hloitcssier.). BERTRAND (G.). — Reclierclies sur la composition immédiate des tissus vé- gétaux 149^ BERTRAND (Joskph). — Note .■^ur un Ihéo- rcme du Calcul des probabilités 701 — Présente, au nom de M"'" Dulong, vingt- cinq Lettres écrites par Berzélius de 1817 à 1837 — Est élu Membre de la Commission du prix Francœur ô-n — Et de la Commission du prix l'oncelet. 621 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) C44 — Et de la Commission des prix généraux (médaille Arago) S92 — El de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegncr.. — Et do la Commission du prix Delalande- Guérineau — Et de la Commission du prix Jérôme Ponli — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences Mathématiques) 970 — El de la Commission du prix Vaillant. 970 — El de la Commission chargée do pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir George Airy 1568 M. le Srcréinire perpétuel signale, parmi les pièces im|)rimées de la Correspon- dance, un Volume de M. Ad. Minet, i5G. — Des 0 Tables du point auxi- S02 893 943 944 944 ( 1602 ) Pages. MM. P-g^'- liaire », par M. Souilltigoiiet . 199. — ...s fascicules 3 et 4 du ^°"}f ^^' nes« Acta mathemalica » publiés par M. G. Mitlng-Leffler, 2-5. — Cor- respondance entre M. U. Le Verrier et M. Emile Gautier publiée dans les « AslronomischeMitlheilungen », 578. — Le tome V des GEm-res de Lavni- sicr, et la « 35" Année scientifique et industrielle », par M. Louis Figuier, 724. — Un Ouvrage de M. Ch. André, 8g3. _ 1° Quatorze feuilles des Cartes d'Afrique, d'Algérie et de Tunisie; 2° un Mémoire de M. André Markoff, 971. — La septième édition du pre- mier volume d'un Ouvrage de M. Geor- ges Ville, io53. — Un Ouvrage de M. Richard Ewald, i339. — Une bro- chure de M. E. Bataillon i463 M. le Secrétaire perpétuel informe l'Aca- démie de la perte qu'elle a faite dans la personne de AL Louis-Pliilippe Gil- bert, Correspondant pour la Section de Mécanique 271 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M . Léon Lalanne Sôg — Annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de IM. Ana- tole de Calignr. Correspondant pour la Section de Mécanique 718 — Annonce à l'Académie la perte qu'elle a faite dans la personne de M. Abria, Correspondant pour la Section de Phy- sique 943 BERTR.AND (MAnccL). — Sur la défor- mation de l'écorce terrestre 402 BERTRAND DE I-ON'TVIOLAND. - Sur les déformations élastiques maximums des arcs métalliques 410 BESSON (A.). — Sur les chlurobromures de carbone 222 — Sur les combinaisons du gaz ammoniac avec les bromure el iodure de bore. . 542 — Sur la décomposition, sous l'action de la chaleur, du pentachlorure de phos- phore ammoniacal : chlorazolure de phosphore el phospham 1264 — Sur un bromazoture de phosphore BIGOURD.AN (G.). - Observations de la comète a 1892 (Swift), faites à l'Ob- servatoire de Paris (équalorial de la tour de l'Ouest) — Observations de la comète c 1892, fai- ■479 0-19 MM. ( i()o:i Pages 719 719 tes à l'Observatoire de Paris ( équato liai de la tour de l'Ouest) 65i — Observations de la comète « 1892 (Swift, mars 6), faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 824 — Sur les apparences actuelles de l'anneau de Saturne 1 167 BINET (A.)- — Structure du système ner- veux larvaire de la Stratinmys stri- gosa. (En commun avec M. F. Hen- ncgny.) 43o — Les racines du nerf alaire chez les Co- léoptères 1 1 3o BLANCHARD (Emile). — Est élu membre de la Commission du prix ïliore. . . . — Et de la Commission du prix Siivigny BLEICHER. — Sur la structure microsco pique du minerai de fer oolithique de Lorraine 590 — Sur la découverte des Bactryllium dans le trias de Meurthe-et-Moselle. (En commun avec M. P. Ftiche.) io38 — Sur la structure microscopique des ooli- thes du bathonien et du bajocien de Lorraine 1 1 38 BLONDLOr (U.). — Sur un nouveau pro- cédé pour transmettre des ondulations électriques le long do fils métalliques, et sur une nouvelle disposition du ré- cepteur 283 — Sur l'inQuence exercée sur les phéno- mènes de résonance électromagné- tique, par la dissymétrie du circuit le long duquel se propagent les ondes. (En commun avec M. Dufnur.) BOHR (Chu.). — Sur l'échange respiia- loiie. (En commun avec M. /'. Hcn- rii/iiez.) — Sur la sécrétion de l'oxygène dans la vessie natatoire des Poissons 1 56o BONAPARTE (lePRiNcii IIoland). — Me- sures des variations de longueur des glaciers du Dauphiné (massif du Pel- voux ) 8(Jo BONNET i OssiAN). — Sa mort est annon- cée a l'.Académie i Sog BUNNIER (J.). — Sur le Certilas/ns Petiti Guérin et sur la position systémati- que du genre Cerataspis Gray ( Cryp- topus LatreiUe). (En commun avec M. A. Gtard.) 1029 BOQUET (P.). — Sur une série de déter- minations de la latitude, faites au grand C. K., 1892, 1" Semestre. [T. CXIV.) 347 (496 MM. Pai;es. cercle méridien de l'Observatoire de Paris 896 BOUNET. — Est élu membre de la Com- mission du prix Barbier (Botanique). 645 — Et de la Commission du prix Desma- zières 645 — Et delà Commission du prix Montagne. 719 — Et de la Comnàssion du prix Thore. . . 719 — Et de la Commission du prix de la Fons Mélicocq 719 — Et de la Commission du prix Gay .... 970 BOSSCH.\. — Sur la précision des compa- raisons d'un mètre à bouts avec un mètre à traits gJo BOUCHARD. — Est élu membre de la Com- mission du prix Barbier (Botanique). 645 — Et de la Commission du prix Montyun (Médecine et Chirurgie) 719 — Et de la Commission du prix Bréant. . 819 — Et de la Commission du prix Godard . 819 — Et de la Commission du prix Barbier. 819 — Et de la Commission du prix Lalle- mand 819 — Et de la Commission du prix Bellion. . 819 — Et de la Commission du prix Mège. . . 819 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie) 892 — El de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 892 — Et de la Commission du prix Pourat. . 971 BOUQUET DE LA GRYE. — Présentation de son Ouvrage intitulé « Paris port de mer » 35 — Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs. 577 — Et de la Commission du prix Plumey. 577 — Et (le la Commission du prix Delalande- Guérineau 944 BOUSSINESQ(J.). — Est élu membre de la Commission du prix Francœur 52 1 — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 677 — Sur le calcul théorique approché du débit d'un orifice en mince paroi. . . . 704 — Notice sur les travaux de M. de Cti- li-S'iy 797 — Débit des orifices circulaires et sa ré- partition entre leurs divers éléments superficiels 807 — Écoulement par les orifices rectangu- laires, sans contraction latérale : cal- cul théorique de leur débit et de sa répai tition 868 — Calcul de la diminution qu'éprouve 207 ( I ai;es. MM. ^ la pression moyenne, sur un plan ho- rizontal fixe, ;i' l'intérieur du liquide pesant remplissant un bassin et que viennent agiter des mouvements quel- conques de houle ou de clapotis . . . . 9Î7 — Des perturbations locales que produit au-dessous d'elle une forte charge, répartie uniformément le long d'une droite normale aux deux bords, à la surface supérieure d'une poutre rec- tangulaire et de longueur indéfinie posée do champ soit sur un sol liori- zontal, soit sur doux appuis transver- saux équidistants de la charge BOUT AN (Louis). — Sur le système ner- veux de la Ncritn politn BOUTY (E.). — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conduc- tibilité éleclrolylique 533 et BOUVIEU (K.-L.). — Sur le développe- ment embryonnaire des Galathéidés du genre Diptychim — Le système nerveux des Nérilidés BR.ANLY (Edouard). — Déperdition des deux électricités par les rayons très réfrangibles — Nouvelle conductibilité unipolaire des gaz — Sur la conductibilité d'un gaz compris entre un métal froid et un corps in- candescent BRÉILXL. — De la présence, dans la paille, d'un ferment aérobie, réducteur des nitrates BRILLOUIN (iMaucelV — Régions tempé- rées; conditions locales de persis- tance des courants atmosphériques; courants dérivés ; origine et transla- tion de certains mouvements cycloni- ques 203 BROCA (A.). — Sur l'aplanétisme 168 — Sur l'achromatisme 9.16 BROCHET (A.). — Action du chlore sur les alcools de la série grasse i538 — Sur les carbures pyrogéncs formés dans l'industrie du gaz comprimé. . . 601 BROUARDEL (Paui,). — Sur le système sanitaire adopté par la Conférence de Venise, pour empêcher le choléra de pénétrer en Europe par l'isthme de Suez 145s BROVVN-SÉQUAUD signale une faute d'im- 604 ) MM. [5io I i3j 1421 767 1281 68 83 1 i53i 681 pression dans le titre de la question du prix Poural V "'a — Effets physiologiques d'un liquide extrait des glandes sexuelles et sur- tout des testicules •••• — Effets produits sur de nombreux états morbides, par des injections sous-cu- tanées d'un extrait liquide retire des testicules .• — Injections sous-cutanées ou intra-vei- neuses d'extraits liquides de nombre d'organes, comme méthode thérapeu- tique. (En commun avec M. d'Ji- sonval.) — Sur les effets physiologiques des cou- rants alternatifs à variation sinuso'i- dale. Procédé pour les doser en élec- trothérapie — Est élu membre de la Commission du prix Montyon(MédeGine elChirurgie). — Et de la Commission du prix Bréant. . — Et de la Commission du prix Godard. — Et de la Commission du prix Lallemand. — Et de la Commission du prix Bellion.. — Et de la Commission du prix Mège . . . — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie) — Et de la Commission du prix Pourat. . — Et de la Commission du prix Pourat 1894 — Met sous les yeux de l'Académie, de la part de M. Debierre, une série de photographies de coupes du cerveau. BRUN (E.). — Combinaisons de l'iodure cuivreux avec l'hyposulBte d'ammo- nium BRUNE (L.) adresse la description et le dessin d'un appareil destiné à préve- nir les collisions sur les voies ferrées. (En commun avec M. L. Benêt.) . . . BUFFARD (J.) adresse un nouvel appareil pour l'essai des alcools, auquel il donne le nom de « Microalcoomètre » BUFFET-DELMAS. - Sur une anomalie du nerf grand-hypoglosse BUSSY (DE). - Est élu membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs — Et de la Commission du prix Plumey. — Est élu membre de la Commission chargée de vériQer les comptes de l'année 1891 944 1237 i3i8 1^99 1534 7'9 819 819 819 819 819 892 892 97' 1253 667 54 098 610 577 577 i58 ( i6o5 ) MM. Pages. CALIGNY (Anatole de). — Sur une amé- lioration de l'appureil automatique à élever de l'eau à de grandes hauteurs, employé aux irrigations 897 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 5 1 9. — Sa mort est annoncée à l'Académie.. . 718 CALLANDREAU (Oct.) adresse ses remer- ciements à l'Académie pour la distinc- tion accordée à ses travaux '.!■-'. CAMPANAKIS (P.) adresse une Note rela- tive à « une étude sur la communica- tion entre l'ancien et le nouveau con- tinent par la voie de l'ile Allanlis i> . . 79J CANDOTTI (V.) adresse une Note sur la théorie du téléphone uj'i CANOVETTI (C.) adresse un Mémoire in- titulé « Évaluation du débit d'un dé- versoir sans contraction latérale, au moyen de la surface supérieure et inférieure de la nappe » 21 CANTALOUBE (A.) adresse un Mémoire intitulé: » Influence du Soleil et de la Lune sur les dépressions et les som- mets atmosphériques de l'Atlanlique nord » 8^3 CAPUS (Guillaume). — Sur le loess du Turkestan 968 CARALP. — Le marbre de Saint-Béat : son âge, ses relations stratigraphi- ques 7^-1 CAULET (G.). — Sur le mode d'union des anneaux de l'abdomen (articula- tion en zigzag) chez les Hyménop- tères 766 CAllNOT (Adolphe). — Sur l'essai des minerais d'antimoine 5S7 — Errata se rapportant à cette Conmiu- nication 79*) — Sur le dosage du fluor 75o — Recherche du fluor dans dittérentes variétés de phosphates naturels looH — Recherche du fluor dans les os mo- dernes et les os fossiles 1 i8g CARON (C.-D.) adresse la description d'une horloge à laquelle il donne le nom d' « horloge géographique »... 935 CARTAILHAC (Éjule). — La faucille de la fin de l'âge de la pierre O92 CAR'VALLO (E.). — Pouvoir rotatoire des MM, Pages rayons infra-rouges du quartz 288 — Absorption cristalline et choix entre les diverses théories de la lumière.. . 661 CAUSARD (Mauckl). — Sur la circula- tion du sang chez les jeunes Arai- gnées io35 CAUSSE (IL). — Sur la solubilité du phosphate tricalcique et bicalcique, dans les solutions d'acide phospho- rique 4i4 — Sur l'antimoine acide de pyrocatéchine. 1072 CAYEUX (L.). — Sur la présence de nombreuses Diatomées dans les gaizes crétacées du bassin de Paris SyS CAZENEUVE (P.). — Sur une cctone ni- trée, dérivée des camphosulfophénols. 838 — Sur une éthylnitrocétone et une acétyl- nitrocétone, dérivées des camphosul- fophénols 1013 — Sur la transformation de l'acide gal- lique en pyrogallol. Point de fusion du pyrogallol 1 485 CERTES ( A.). — Sur la vitalité des germes des oiganismes microscopiques des eaux douces et salées 4^5 CHABAUD CV.). — Sur un nouveau mo- dèle de thermomètre à renversement, pour mesurer les températures de la mer à diverses profondeurs 65 CHAMBIŒLENT. — La stabilité des dunes du golfe de Gascogne et les dangers dont elles sont menacées 883 CHANGEE (F.). — Sur les propylamines et quelques-uns de leurs dérivés. . . . 706 CHAPEL. — Observation d'une couronne lunaire, le 14 janvier 189-2 i45 — Adresse une Note « Sur le nombre des nombres premiers compris entre deux nombres donnés » 935 CHAPPUIS (James). — Réfraction des gaz liquéfiés 286 CHARCOT. — Est élu membre de la Com- mission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 719 — Et de la Commission du prix Bréant. . 819 — Et de la Commission du prix Godard. 819 — Et de la Commission du prix Barbier. 819 — Et de la Cummission du prixLallemand. 819 — Et de la Commission du prix Bellion.. 819 — Et de la Commission du prix Mège. . . 819 ( i6o6 ; MM. Pages. . 892 MM. 97' 1180 — Et de la Commission du prix l'ourat. . — Et de la Commission du prix Pourat (■894) 07' — Kapporis de la Commission chargée de l'examen du calculateur Inauili. (En commun avec M. Darb'mr.) i329 CHARDONNET (de). — Sur la densité des textiles 489 CHARLOIS. — Observations de deux nou- velles pianotes découvertes à l'Ob- servatoire de Nice, les 21 mars et I'"' avril i8g-2 CHARPENTIER (Aug.). — Les deux phases de la persistance des impressions lu- mineuses — Sur le retard dans la perception des divers rayons spectraux i423 CHARPY (Gkokges). — Sur la détermi- nation de l'état des sels dissous, d'a- |)rès l'étude de la contraction 335 — Sur les densitésdessolutions aqueuses. SSg — Sur la détermination des équilibres chimiques dans les systèmes dissous. CHARRIN. — Abolition persistante de la fonction chromogène du Bacil/us pyn- cyaneus. (En commun avec M. Phi- salix.) CllASSY (A.). — Sur les lois de l'électro- lyse CHAIIN (Adolphe). — Contribution nou- velle à l'histoire chimique de la Truffe. Parallèle entre les Terfàs ou Kamés d'Afrique et d'Asie et les Truffes d'Eu- rope, sous le rapportde la composition chimique des terres et des tubercules. — Nouvelle contribution à l'histoire de la TrutTe : Tirmoiiia Cambonii ; Terfàs du Sud algérien 1 397 — Est élu membre de la Commission du prix Barbier (Botanique) 64 '> — El de la Commission du prix Desma- zières 645 — Et de la Commission (lu prix Montagne. 719 — Et de la Commission du prix de la Fons MéliCOCq yig — Et de la Commission du prix Barbier. 819 CHATIN (JoANNÈs). — Sur l'origine et la formation du revêtement chitineux chez les larves de Libellules 1 13 î CHAUVE.AU (Gustave). — Sur l'inser- tion dorsale des ovules chez les An- giospermes — Sur la structure de l'ovule et le déve- loppement du sac embryonnaire du Pa(;es. . 3i3 665 i565 998 46 5o4 7'9 S19 892 892 971 11 Dompte-venin {Fincetoxicum) — Sur la fécondation dans les cas de po- Ivembryonie CHAUVEAU (A.). —Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) — Et de la Commission du prixLallemand. — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie) — El de la Commission du prix Pourat... — Et de la Commission du prix Pourat. . CHEVREUX (E.). — Sur une espèce nou- velle de GdDimnrus, du lac d'Annecy, et sur les Amphipodes d'eau douce de la France. (En commun avec M. J. de Giierne.) 1286 CHUARD (E.). — Sur l'existence de phé- nomènes de nitrification, dans des milieux riches en substances organi- ques et à réaction acide 181 — Errata se rapportant à cette Note. . . . 254 CLERCY (A.) adresse un Mémoire relatif à son procédé pour vérifier la pureté des boissons alcooliques i55 COCULESCO. — Sur la stabilité du mou- vement, dans un cas particulier du problème des trois corps loSg CODDE. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du n-i2 mai 1892... COLOT (EnMoxo). — Sur les tensions des vapeurs saturées des différents liquides à la même pression COLSON (A.) — Sur la stéréochimie de l'acide acétyltarlrique. Réponse à une Communication de M. Le Bel — Sur la stéréochimie de l'acide diacé- tyltartrique 176 — Méthode téléphonique pour l'élude de la propagation des ondes électriques. COMPAGNIE (LA)CONTINENTALE D EX- PLOITATION DES LOCOMOTIVES SANS FOYER adresse divers docu- ments relatifs à un nouveau type de machine à foyer io4 CONSIDÈRE est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en rempla- cement de feu M. BoiU-au — Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie CONTE.IEAN (Ch). —Sur la sécrétion pylorique chez le chien 557 COUET(AuGusTiN-)adresseun travail ayant pour titre: «Mémoire descriptif d'un in- strument appelé hcliorascope. pouvan t '099 653 417 349 198 275 ( I MM. Pages, indiquerl'heurevraie, l'heure moyenne et l'heure lé.Ljale 1098 CORNEVIN. — "Caractères différentiels des espèces ovine et caprine. Appli- cation à l'étude des Chabins et des Mouflons, (En commun avec M. Les- bre.) 931 CORNU (Alfred).— Observations relatives à la Communication de M.Bariir « Sur un halo elliptique circonscrit, ob- servé autour de la Lune » ig3 — Est élu membre de la Commission du prix Gav 892 COSSERAT (E.). — Observations de la co- mète périodique de Wolf, faites au grand télescope de l'Observatoire de Toulouse 73- COSTANTIN (Julien). — La Molle, mala- die des Champignons de couche. (En commun avec M. Dufnur.) 498 607 ) MM. p — Sur quelques maladies du blanc de Champignon COTTEAU (G.). — Sur un genre nouveau d'Échinide crétacé, Dip/ieiis/cs atiiri- riis Arnaud COUDRAY (F.) adresse une Note relative à im insecte qui attaque la vigne . , . COURTY. — Observation de la comète périodique de JFolf, faite en 1891 au grand équatorial de l'Observatoire de Bordeaux. (En commun avec JLM. G. Rayct et L. Picart.) CRAFTS (J.-M.). - Sur une méthode de séparation des xylènes ClîOVA (A.). — Sur la mesure optique des hautes températures CURTEL (G,). — Recherches sur les va- riations de la transpiration de la fleur pendant son développement ,i(;e8. 840 578 10', [ 1 10 941 847 D DANIEL (Lir.iEN). — Recherches sur la greffe des Crucifères 1294 DARBOUX (Gaston), en présentant à l'Aca- démie le jeune Inamli, appelle l'atten- tion sur les facultés exceptionnelles, pour le calcul mental, dont il fait preuve 275 — Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathémati- ques 321 — Et de la Commission du prix Bonlin. (Étude des surface.-;.) J21 — Et de la Commission du prix Bordin. (Application de la théorie générale des fonctions abéliennes ii la Géomé- trie.) 521 — El de la Commission du prix Francœur. 621 — Et de la Commission du prix Ponrelet. 321 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 944 — Et de la Commission du prix Bordin. (Sciences mathématiques.) 970 — Et de la Commission du prix Vaillant. 970 — Rapports de la Commission chargée de l'examen du calculateur Iiiaudi. (En commun avec M. Cluircnt.) 1829 DAUBRÉE.— Observations relatives à une Communication de M. Mallnid « Sur le fer natif de Canon-Diablo » 81 4 — Communique un télégramme de M. iV>v- clenskiôld, relatif à une pluie de poussière avec grêle io53 — Présente, de la part de Sir Archibald Geikie, \m volume où il a réuni les deux adresses qu'il a présentées, en sa qualité de Président, à la Société géolo- gique de Londres en i8gi et 1892.. . i458 — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant 645 — Et de la Commission du prix Trémont. 8g3 — Et de la Commission du prix Vaillant. 970 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir Geori^e Airr. 1 568 DECAGKY (Ch.). — Sur les vacuoles plasmogènes du nucléole dans l'endos- perme du Phascolus 245 — De l'action du nucléole sur la lurges- cence de la cellule 5o6 DEHÉRAIN. — Note accompagnant la pré- sentation de son « Traité de Chimie agricole » 889 DELACHÂNAL. — Sur la présence de la mannite et de la sorbite dans les fruits du laurier-cerise. (En commun avec M. Camille rincent.) 486 DE LA RIVE. - Application de la théorie des lignes de force à la démonstration d'i)n théorème d'électrostatique 740 ( • MM. ''"li^»- DELAL'.NKV. - Do l'acc<''lération de hi morlalilé en France ' ^-^^ UKLAUltlEll adresse un Mémoire sur un moleurà feu, inexplosible, applicable à lu navigation aérienne sans ballons. i55 - Adresse un Mémoire ayant pour titre : » Remarques sur les applications scientifiques et industrielles (. i6o9 ) MM. DDFOUR. — La molle maladie des cham pignons de couche. (En commun avec M. Coslantin.) DUFOUR (M.). — Sur l'influence exercée sur les phénomènes de résonance électromagnétique, par la dissymétrie du circuit le long duquel se propagent les ondes. (En commun avec M. Blon- dlot.) DUPARC ( Ij.). — Recherches sur la nature des eaux et des vases du lac d'Annecy. — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Sur les eaux et les vases des lacs d'Ai- guebelette, de Paladru, de Nantua et de Rylans. (En commun avec M. A. Delebecque.) DUPLAY (Simon). —Recherches expéri- 498 34 47 3i6 MM. Pages. mentales sur la transmissibilité du cancer 3^5 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Médecme et de Chirurgie, par le décès de M. lUcket 89,3 — Est présenté sur la liste des candidats à cette place 1086 DUPONCHIÎL adresse une nouvelle Lettre relative à la circulation des vents à la surface du globe 54 — Adresse un Mémoire ayant pour litre : « Théorie rationnelle des cyclones et des orages » 1 163 DUPONT (P.) adresse, pour le concours du prix de Statistique, un Mémoire ayant pour titre : « Statistique médicale de Roohefort en 1887 (3j° année) ». . . . 893 ESCARY adresse une Note intitulée ; « Forme sous laquelle on peut écrire les équations différentielles du mou- vement du système planétaire » 578 — Adresse une Note faisant suite à cette Communication, et intitulée : « Inté- grales des aires et des forces vives ». 648 — Adresse deux Notes faisant suite à ses Communications précédentes. . 724 et 823 ESTIENNE (.I.-E.j adresse une Note rela- tive au nombre des nombres premiers inférieurs à une limite donnée 987 — Adresse une Note relative à cette ques- tion : « La probabilité de plusieurs causes étant connue, à quelle cause est-il plausible d'attribuer l'arrivée de l'événement? » 1223 ETARD (A.). — Sur les composés organi- ques, comme dissolvants des sels. ... 112 — Étude chimique des corps chlorophyl- liens du péricarpe de raisin 23 1 — Des principes qui accompagnent la chlorophylle dans les feuilles 3G4 — Sur les aldéhydes et acétones bromées résultant de l'action du brome sur les alcools de la série grasse 753 — Méthode d'analyse immédiate des extraits chlorophylliens. Nature de la chlorophyllane 1116 FABRE (C). — Sur l'emploi des plaques orthochromatiques en Photographie astronomique. (En commun avec M. Andiiyer.) 60 FABRY (E.). — Sur une courbe algébri- que réelle à torsion constante i5S FAUCONNIER (Ad.). — Action du per- chlorure de phosphore sur l'oxalate d'éthyle 1 22 FA'VÉ (L). — Est élu membre de la Com- mission du prixMontyon (Statistique). 644 FAYE(H.). — Notice sur Sir Georg,c Biddel Airy, Associé étranger de l'Académie. 91 Sur la trombe du 8 juin dernier, dans le département de Lot-et-Garonne . . 444 Présente à l'Académie, au nom de M. Ch. Garnii-r, une Monographie de l'Observatoire de Nice 455 Sur les variations périodiques de la latitude, d'après une Lettre de M. Hei- mi-rt aux membres de la Commission permanente de l'Association géodési- que internationale 703 Présente un Ouvrage de M. Crids « Sur le climat de Rio-de-Janeiro » . 793 Présentation de photographies célestes ( i6i MM. Pages. O ) MM. ..btonues à Heidelbrrp, par le D' Mnx Holf ••• — Sur li'S moypnsrie provoquer ;irlilicicl- leineiil lu formation des pluies - Nouvel écliec de la Ihéoiie ascendante des cyclones - Est élu membre de la Commission du pri.\ Lalande (Astronomie) ■ 577 — El do la Commission du prix Oamoi- 9io ■.>.33 seau 3-7 892 944 796 1339 — Et de la Commission du prix Walz (Astronomie) . — El de la Commission du prix Janssen (Astronomie physique) — El de la Commission des prix généraux (médaille Arago) — El do la Commission du prix Jérôme Ponti ■ — El de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau 970 FENYI (J.). — Phénomènes observes à Kalocsa sur le grand groupe de lâches en février 1 89?. ^24 — Errata se rapportant à celte Commu- nication FEKRET adresse un Mémoire sur l'étio- logie, la prophylaxie et le traitement médical delà cataracte corticale com- mune FISCHER ( P.). —Sur les caractères ostéo- logiques d'un Mesoplodon Sower- byi-iish mâle, échoué récemment sui' le littoral de la France i283 FIZEAU est élu membre de la Commission centrale administrative pour l'année 1892 14 — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant 645 — El de la Commission du prix Gay .... 892 — El do la Commission des prix généraux (médaille Arago) 892 — Et de la Commission du prix Trémont. 892 — El de la Commission du prix Gegner . — El de la Commission du prix JérOme Ponti — El de la Commission du prix Burdin (Sciences mathématiques) — Et de la Commission du prix Vaillant. FLAMENT. — Sur la réparlilion des pres- sions dans un solide rectangulaire chargé transversalement r465 FLEURENT (E.). — Action du cyanure de potassium sur le chlorure de cui- 943 941 970 970 Fages . . 1060 vro ammoniacal FLICHE (P.). — Sur la découverte des Bac- tryllium dans le trias de Meurthe-et- Moselle. (En commun avec M. Blci- cher.-) '"38 — Sur une Dicotylédone trouvée dans l'albien supérieur, aux environs de Sainte-Menehould (Marne) '084 FOGH (J.). — Recherches sur quelques principes sucrés 9^° FORCRAND (de). - Sur la valeur des deux fonctions du glycol 1^3 — Sur la mannite monosodée 226 — Recherches sur l'isopropylate de so- dium 3oi — Étude thermique de l'isopropylate de sodium 420 — Sur la valeur de la foitclion alcool pri- maire ^45 — f.tude thermique de la fonction du phénol loio — Sur le trimélhylcarbinol sodé; valeur de la fonction alcool tertiaire i"l)2 — Sur la pyrocatéchine monosodée r 19 J — Préparation et chaleur de formation de la résorcine et del'hydroquinone mo- nosodées .• ' 370 — Recherches sur les dérivés disodiques des trois diphénols isomères 1 4^4 FOUQUÈ (Ferdinand). — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant.. . 045 FOUSSUREAU. — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts pour la chaire de Phy- sique appliquée à l'Histoire naturelle, vacante au Muséum d'Histoire natu- relle 643 FOVEAU DE COURMELLES adresse uu Mémoire ayant pour titre : « Dillé- rence de conductibilité des corps mé- talliques avec le sens de leur interpo- sition sur le trajet d'un courant continu » i524 FRANÇOIS-FRANCK (Ch.-A.). - Appli- cations, à la Physiologie normale et pathologique, de la perte temporaire d'activité des tissus par la cocaïnisa- tion locale 1040 FRÈMY (Edmond) est élu membre de la Commission centrale administrative pour l'année 1 892 14 — Et de la Commission du prix Jecker (Chimie organique) 644 FRIEDEL (CnAui.ES). — Est élu membre ( '<^II ) MM. Pages . de la Commission du prix Jecker (Cliimie organique ) 64 j Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de dom Pedro MM. Pages. d'AUontdia 8ig FROMHOLT (F.) adresse une Note intitulée « De la perforation des roches, du sciage, du moulurage et du tournage des pierres dures, à l'aide du dia- mant » 22 G GAL (Jules). — Sur le soufre mou trempé à l'état de vapeur , - 1 183 GALOriN (Paul). — Sur les variations de température de l'eau comprimée subitement à âoo""", entrée" et 10°. lâaâ GARROS (F.) adresse le résultat des expé- riences faites sur la conductibilité de la porcelaine d'amiante 700 GAUBE (J.) adresse un Mémoire ayant pour titre : « Du sol animal » i338 GAUDKY (Alueut). — Sur le singe de Montsaunès, découvert par M.^c(/-/e. la'iC GAUTIIÎR (AR.MAND). — Remarques sur le mécanisme de la fixation de l'azote par le sol et les végétaux, à propos d'une réponse de MM. Sclilœsiiif; fils et Lait- rcnt. (En commun avec M. /{./)/■■4 791 1048 II 54 l3l2 MM. •'^'g"*' (En commun avec M. Armand Gnti- lier) '449 LANNEGRACE. — Anatomie de l'appareil nerveux hypogastrique des Mammi- fères 688 — Différence dans les fonctions exercées sur la vessie par les nerfs afférents du plexus hypogastrique 7^9 LANNELONGDE est présenté sur la liste des candidats à la place vacante dans la Section de Médecine et Chirurgie. LARAT (J.). — Utilisation médicale des courants alternatifs à haut potentiel. (En commun avec M. G. Gautier.). . LARRE'i' est élu membre de la Commis- sion chargée de juger le concours du prix Montyon (Statistique) 64 + — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) — Et de la Commission du prix Bellion.. LAUSSEDAT prie l'Académie do le com- prendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Léon Lalanne. . . LAUTH (Ch.). — Sur la diamidosulfoben- zide et quelques-uns de ses dérivés.. — Sur une benzidine tétraméthyl-méta- diamidée . 1208 LAVOCAT adresse une Note ayant pour titre : « Considérations sur l'origine des espèces n 1 086 LÉAUTÉ présente les douze premiers vo- lumes de r « Encyclopédie scienti- 6que des Aide-Mémoire » '. . . . icSS — Est élu membre de la Conimi.ssion du prix Montyon (Mécanique) 577 LE BEL (J.-A.). — Sur le pouvoir rota- toire des dérivés diacétyltartriques.. 3o4 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 3So LE CADET (G.). — Observations de la comète Swift (1892, mars 6), faites à l'Observatoire de Lyon 827 — Observations de la comète Swift (1892, mars 6), faites à l'équatorial Brun- ner (o'",i6)de l'Observatoire de Lvon. 946 LE CHATELIER (H.). — Sur la théorie du regel 62 — Sur la mesure optique des températures élevées 214 1086 493 719 819 1099 I023 ( 16 '™- Page.. — Sur la mesure des hautes tempéra- tures. Réponse à M. H. Becquenl.. . 340 — Sur les températures développées dans les foyers industriels 4^0 — Sur la température du Soleil ^3^ — Errata se rapportant à cette Commu- nication 864 LECOQ DE BOISBAUDRAN. - Recher- ches sur le samarium 5^5 — Sur les spectres électriques du gallium. 8i5 LECORNU (L.). — Sur l'impossibilité de certains mouvements. (En commun avec M. J. de Saint-Germain.) 5^6 LEFEBVRE (Pierre). - Règle pour trouver le nombre et la nature des accidents de la gamme, dans un ton et un mode donnés 538 LEFÈVRE (Julien). — Sur l'attraction de deux plateaux séparés par un dié- lectrique 834 LÉGER (E.). — Sur l'apocinchonine et la diapocinchonine. (En commun- avec M. E. Jiingflfisch.) lup. LE GOARANT'dE TR0.\IELIN. — Lois mécaniques de la circulation de l'at- mosphère. Surfaces isodenses. Grains. Circulations secondaires et générales. 723 LEL01R. — Inhibition du hoquet, par une pression sur le nerf phrénique.. liS LELOUTRE adresse ses remerciements à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 1 04 LÉOTARl). - Observation de l'éclipsé partielle de Lune du ii-ia mai 1892. 1099 LE1'IERRE(C.). — Surde nouveaux sels de fer. (En commun avecM. CLachautl.) 915 LEROY (C.-J.-A. D'). — Ouverture d'un pli cacheté contenant une « Méthode pour construire des objectifs aplané- tiques, d'ouverture aussi grande que l'on veut, en employant exclusivement des surfaces sphériques » iy8 LESAGE (_ Pierre). — Le chlorure de so- dium dans les plantes i43 LESBRE. — Caractères différentiels des espèces ovine et caprine. Applications à l'étude des Chabins et des Mouflons. (En commun avec M. Coniei'in.)... . 931 LESSKANNE (Franz) adresse à l'Académie un Mémoire sur divers sujets de Ma- thématiques i5G8 LEVASSEUR (Emile). — Superficie et population ; les États d'Europe 037 — Division de la Terre en cinq parties 7 ) mm. Pages. du monde 710 LE VERRIER. - Sur la chaleur spécifi- que des métaux 907 LÉVY (Manuel) communique à l'Académie divers résultats relatifs à des perfec- tionnements apportés aux procédés de travail de l'aluminium. (En com- mun avec M. Emile Tarin.) 946 LÉVY (Maurice) est élu membre de la Commission du prix Poncelel 521 — Et de la Commission du prix extraur- dinaire de six mille francs 577 — Et de la Commission du prix Montyon ( Mécanique ) 677 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de dom Pedru d' Alcanlara 819 LÉVY (Michel). — Sur les pointementsde roches cristallines du Chablais 789 LIMB (C). — Sur la détermination du moment du couple de torsion d'une suspension unifilaire 1037 LIOUVILLE (R.). — Sur un problème d'Analyse qui se rattache aux équa- tions delà Dynamique 974 — Sur les équations de la Dynamique... 1171 LIPPM.4NN (Gabriel). — Sur la photo- graphie des couleurs 961 — Est élu membre de la Commission du prix Gay S92 LISSENCO (Alessandro) adresse plusieurs Mémoires relatifs à diverses questions de Mathématiques 991 LCËWY présente à l'Académie une épreuve de la nébuleuse d'Orion, obtenue à l'Observatoire deToulouse par M. iI/o«- tangerand, les 24, 25, 26 février 1892. 649 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) 677 — Et de la Commission du prix Damoi- seau 577 — Et de la Commission du prix Walz (Astronomie) 677 — Et de la Commission du prix Janssen (Astronomie physique) 644 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau 970 LORTET. — Les Vers de terre et les Ba- cilles de la tuberculose. (En commun avec M. Despeignes.) 186 LOUISE (E.). — Combinaisons organo-mé- MM. ( i(ii8 ) P.i(;cs. tiilliques des acétones aromatiques. (En commun avec M. Perrier.) l'i;; MM. . , LUEDEKING (C). - Synthèse des mmé raux crocoïte et phornicochroïte . . . P.nges. 544 M M.\LBOT (A.). — Action de l'ioduie de capryle sur la trimétliylamine en so- lution aqueuse, en proportion équimo- li'ciilaire : formation de diin(5tliylca- prylamine, à chaud; production de capryléne, à froid. (En commun avec M. //. Miilhol.) "'5?- .\l.\I,BOT (11.). — Action de l'iodure do capryle sur la trymiitliylamine on so- lution iKpicuse, en proportion équimo- Icculairo : formation de diméthylca- prylamine, à chaud: production de caprvlène à froid. (En commun avec M. À. Malbot.) 55'2 MALLARD. — Sur le fer natif de Canon- Diablo 8n — Est élu membre de la Commission du prix Vaillant ''i-^ MALTÉZOS (C). — Mesure directe et in- directe de l'angle de raccordement d'un liquide qui ne mouille pas le verre 977 MANEN est élu Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. Lctllcii. . -i^'x — Adressesesremerciementsàl'Académie. Sag JLVNGEOT(S.). — De la loi de corres- pondance des plans tangents dans la transformation des surfaces par symé- trie courbe i463 MANGIN (Louis). — Observations sur l'anthracnose maculée 777 MAQUliNNE. — Sur la combinaison di- recte de l'azote avec les métau.erturbation magnétique du i3 au 14 février 1892 avec les [ihé- nomènes solaires 4 10 .MAREY. — Le mouvement des êtres mi- croscopiques, analysé par la Chrono- photogra(ihie 98g — Est élu membre de la Commission du prixMontyon(MédecineetChirurgie).. 719 — Et de la Commission du prix Bréant. . 819 — Et de la Commission du prix Godard. 819 — Et de la Commission du prix Mège. . . 819 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie) 892 - Et de la Commission du prix Pourat. . 892 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Pourat 1894 971 MARIX (P\ul). — Sur un moyen d'ame- ner en contact intime, et en propor- tions déterminées, deux liquides non miscibles 1 2G 1 MARKOFF (André). — Sur la série hy- pergéométrique 54 MARTEL (E.-A.). — Sur une cause parti- culière de contamination des eaux do sources, dans les terrains calcaires . . O98 — Sur la glacière naturelle du Creux- Percé ( Côte-d'Or ) 1 222 MAS (F.-B. de). — Recherches expéri- mentales sur le matériel de la batel- lerie 1 175 jMASCART (É.). - Sur la masse de l'at- mosphère g3 — Sur la (lerturbation magnétique du i3- 14 février 388 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'Associé étran- ger, laissée vacante par le décès de dom Pedro d' Alcantnra 819 — Et do la Commission du prix Gay 8g2 MASSOL (G.). — Sur l'acide tartronique et les tartronates de potasse et de soude ^22 ( i6i MM. Pnges. — Sur les chaleurs de formation des car- ballylates de potasse 487 — Sur l'acide citrique ou oxycarbally- lique 593 — Sur l'acide bibromo-malonique 1200 — Étude thermique des acides bibasiques organiques. Acides méthyl-malonique et raéthyl-succinique. Influence de l'i- somérie 1373 — Sur l'acide pyrotartrique normal ou glutarique 1437 MATIGNON (C). — Sur les chaleurs de combustion et de formation de l'alcool et des acides formique et acétique. (En commun avecM. Serthcht.) 1145 — Sur les substitutions liées au carbone et à l'azote. Application aux composés explosifs ' 197 — Étude thermochimique de la guanidine, de ses sels et de la nitroguanidine. . i432 MAZZÂRELLA (J.) adresse une Note « Sur la constitution des fonctions de va- riables réelles » 439 MAZZUOLl (L.). — Sur la genèse des roches ophiolitiques i443 MÉLY (F. de) signale à l'Académie un passage de Strabon relatif à un insecte qui attaque la vigne et décrit les expé- riences qu'il a entreprises pour l'ap- plication de ce traitement 9i6 MER (EMILE). — Réveil et extinction de l'activité cambiale dans les arbres. . . 242 — Bois de printemps et bois d'automne. . 5oi MERLATEAU (P.-A.) adresse une Note « Sur la théorie del'injecteur Giffard « , io44 MESL.4NS (Maurice). — Sur deux fluo- rhydrines de la glycérine 763 Sur la préparation et les propriétés physiques du fluorure d'acétyle 1020 î — Sur les propriétés chimiques et sur l'a- nalyse du fluorure d'acétyle 1069 MESNARD (E.). — Recherches sur la fal- sification de l'essence de santal 1 546 MEUNIER (J.). — Sur la réduction de l'hexachlorure de benzène. Régénéra- tion du benzène 7^ MEUNIER (Maurice) adresse un Mémoire .1 Sur un projet de moteur électrique et son application dans la construc- tion d'un chemin de fer hydro-élec- trique >; t*48 MEUNIER (Stanislas). — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique pour la chaire de Géologie, G. K., 1S92, 1" Semestre. (T. CXIV.) 9) MM. l'agos. vacante au Muséum d'Histoire natu- relle 718 MILIVOIEVITCH (Andréas) adresse une Note relative à un moyen de combattre le Phylloxéra 1 164 M1LNE-ED\VARDS(A.). — Estélu membre de la Commission du prix Thore 719 — Et de la Commission du prix Savigny. 71g — Et de la Commission du prix Delalande- Guérineau 94 { - Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Gay. 970 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir George Ai- ry i568 MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) adresse diverses feuilles de la Carte de France, de la Carte de la Tunisie et de la Carte d'Afrique, publiées par le Service géographique de l'armée 175 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (M. le) invite l'Académie à lui présenter des candi- dats pour la chaire de Physique appli- quée à l'Histoire naturelle et pour la chaire de Géologie, vacantes au Muséum d'Histoire naturelle 621 — Adresse l'ampliation du Décret ap- prouvant l'élection de M. Félix Guyon, dans la Section de Médecine et de Chirurgie la^S — Adresse l'ampliation du décret approu- vant l'élection de M. von Helniholtz comme Associé étranger i5io MINISTRE DE L'INTÉRIEUR (M. le) transmet la copie d'un vœu émis par le Conseil général de la Charente-In- férieure, tendant à la réunion d'un Congrès d'astronomes de tous les États civilisés pour la fixation d'une ère unique et l'établissement d'un calendrier universel 1 463 MIQUEL (P.). — De la culture artificielle des Diatomées 7S0 MIRINNY (L.) adresse une Note sur le « calendrier rationnel », à propos de la question de l'heure universelle 1 55 MOESSARD. — Sur la méthode Doppler- Fizeau ' 47 ' MOISSAN (Henri). — Action des métaux alcalins sur l'acide borique. Étude critique des procédés de préparation 209 ( l620 ) MM. P^Ces. du bore amorphe 3 1 9 — Pn-pariilion du liore amorplie 392 — Élude des propriétés du bore anior|ihe. 6r7 — Sur la prépaiaiion de l'iodure >le bore. 622 — Esl élu membre de la Commission du prix Jecker (Cliimie ors^anique) 644 MONACO (Prince Albert 1" de). — Sur une nouvelle Carie des courants de l'Atlantique Nord 264 MONTESSUS DE BALLORE (de). — Sur la recherche des conditions géogra- phiques et géologiques caractérisant les régions à tremblements de terre. gSS MOR.AT(J.-P.). — Y a-l-il des nerfs in- hibiteurs? 60S — Origineset centres trophiques des nerfs vaso-dilatateurs i499 MUKEL (J.). — Action de l'acide borique sur la germination 1 3 1 MOREL (Cu.j adresse une Note relative à un nouvel hygromètre 146 MORIN (J.) adresse une Note sur un pro- cédé de mesure de l'intensité des cou- rants d'induction en thérapeutique. . 1392 MOUCHEZ (l'amiral) fait hommage à l'A- cadémie d'un nouveau Volume des a Annales de l'Observatoire de Paris », contenant les Observations de 1884. 199 — Sur une nouvelle détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris.. . 865 — Note accompagnant la présentation d'une photographie stellaire obtenue par M. le D' GUI, directeur de l'Ob- servatoire duCap de Bonne-Espérance. 867 — Photographies des protubérances so- laires à l'Observatoire de Paris, par M. Destandres io45 MM. Pages. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Ob- servaioire de Pari.-, pendant les deiisièiiie el troisième trimestres de l'année 1891 1226 — Est élu membre de la Commission char- gée de vérifier les comptes de l'année 1891 i458 — Sa mort est annoncée à l'Académie. . . lâog MOUREAUX (Th.). — Sur la valeur ab- solue des éléments magnétiques au 1'=' janvier 1892 3i — Perturbation magnétique des i3 et 14 février 1 892 352 — Sur la perturbation magnétique et l'au- rore boréale du 6 mars 1S92 564 — Sur les perturbations magnétiques du II au 1 3 mars 1892 616 MDLLER (P.-Th.). — Étude sur la vitesse de décomposition des diazoïques par l'eau. (En commun avec M. /. Haus- ser.) 549 — Étude sur la vitesse de décomposition des diazo'ïques. (En commun avec M./. Hausser.) 669, 760 et i438 — Action des élhers d'acides non saturés sur l'éther cyanétique sodé 1204 MUNIER-CHALMAS. — Sur le rôle, la distribution et la direction des cou- rants marins en France, pendant le crétacé supérieur 85i MUNTZ (A.). — L'ammoniaque dans les eaux de pluie et dans l'atmosphère. . 184 — Recherches sur l'effeuillage de la vigne et la maturation des raisins 434 — Recherches sur les exigences de la vigne i5oi N NAUDIN. — Est élu membre de la Com- mission du prix Montagne 719 NEGRE. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 11-12 mai 1892... 1099 NEGKEANO (D.). - Variation de la con- stante diélectrique des liquides avec la température 3/5 NICATI (\V.). - Échelle physiologique de l'acuité visuelle. Applications à la photométrie et à la photo-esthésio- métrie 1 107 NOCARD (Ed.). — Sur l'inoculabilité de la dourine 188 NOGUÈS (A.-E.). - Sur les glaciers an- ciens de la Cordillère andine de Chil- lan (Chili) 1081 NORMAND(AuGusTiN)adresseunMémoire intitulé « Des vibrations des navires et des moyens capables de les atté- nuer » 461 ( l62I ) O MM. Pages. OCAGNE (d') adresse ses remerciements à l'Académie pour la distinction ac- cordée à ses travaux 22 — Sur la détermination du point le plus probable donné par une série de droites non convergentes 141 5 OESCHNER DE CONINCK. - Sur quelques réactions des acides amido-benzoïques isomériques SgS et 758 MM. — Sur quelques réactions des trois acides amido-benzoïques 1275 OLLIER (L.) fait hommage à l'Académie du tome III et dernier de son « Traité des résections et des opérations con- servatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux » 824 OUVRARD (L.). - Sur un azoture de li- thium 1 20 PAINLEYÉ (P.). — Sur les intégrales des équations différentielles du premier ordre, possédant un nombre limité de valeurs 107 — Sur les intégrales des équations du premier ordre qui n'admettent qu'un nombre fini de valeurs 280 — Sur les transformations en Mécanique. 901 — Sur les transformations en Mécanique. 11 04 — Sur les intégrales de la Dynamique. . . 1 1G8 — Sur les groupes discontinus de substi- tutions non linéaires à une variable.. i345 — Sur les transformations en Mécanique. 14 12 PAPY adresse une Note sur la théorie des parallèles 1 163 PAQUELIN prie l'Académie de comprendre dans le concours des Arts insalubres un chalumeau à essence minérale et un foyer de fil de platine demeurant incandescent au milieu de l'eau 1 163 — Prie l'Académie de comprendre dans le concours de Médecine et Chirurgie la disposition perfectionnée de son thermocautère 1 164 PARCHARIDÈS (J. -A.) adresse un Mémoire relatif à un « Aérostat avec des roues à voile » r36 PARIS. — Est élu membre de la Commis- sion du prix extraordinaire de six mille flancs 577 PARKS(D.)se porte candidat pour le prix Guzman 821) PARMENTIEK (F.). — Chlorosullure et bromosulfure de plomb 298 — Sur la lampe sans flamme, obtenue avec le gaz d'éclairage 744 — Sur un nouveau cas de dissolution anormale. Dissolutions saturées 1000 — Contributions à l'étude des eaux miné- rales. Conservation de ces eaux i363 — Errnta se rapportant à celte Commu- nication 1448 PASSY (Jacques). — Les propriétés odo- rantes des alcools de la série grasse. 1140 — Sur les minimums perceptibles de quelques odeurs 3o6 et 786 PASTEUR (Louis). -Est élu membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'As- socié étranger, laissée vacante par le décès de dom Pedro d' Alcatitiini. . . 819 PÉCHARD (E.), — Sur le dosage du mo- lybdène 173 — Sur les permolybdates i358 — Sur l'acide permolybdique 148 1 PELLAT (H.). — Remarques au sujet des expériences de M. Goiiy, sur les diffé- rences de potentiel au contact 164 — Remarques au sujet d'une Communi- cation de M. Gniif, sur la tension superficielle des métaux liquides... 464 PELLERIN adresse une Note relative à une modification à apporter aux disposi- tions usitées pour les électro-aimants. aSi PELSENEER (Paul). — Le système ner- veux streptoneure des Héléropodes. . 775 PÉRIGAUD. — Sur la latitude obtenue à l'aide du grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris SgS — Sur la flexion du cercle mural de Gam- bey i'64 PEROT (A.). — Sur les oscillations de Heriz i65 — Mesure de la constante diéleclriiiue MM. par les oscillations électromagnéti- ques PERRIER (G). - Sur le méiaphénylto- luéne — Combinaisons organo-métalliques des acétones aromatiques. (En commun avec M. E. Louise.) PETIT (P.). — Sur la formation des dexlrines • — Sur un produit d'oxydation de l'ami- don PlULIl'PON (G.). — Appareil permettant de répéter facilement les expériences de Paul Bert sur l'air et sur l'oxygène comprimés PllIS.VLlX (C). — De la transmission héréditaire de caractères acquis par le Btirilliis anthracis sous l'influence d'une température dysgénésique .... PHIS.\L1X. — Abolition persistante de la fonction chromogène du Bacillus pyo- ryaneus PHR.4GJIÉ.\. — Sur une extension du théorème de Sturm — Errata se rapportant à cette Commu- nication - Sur la distribution des nombres pre- miers PICARD (É.MILE). — Observations relatives à une Communication de M. Plirag- mén — Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles — Sur une classe de fonctions analytiques d'une variable dépendant de deux constantes réelles arbitraires — Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathémati- ques — Et de la Commission du prix Burdia (Élude des surfaces) - El de la Commission du pris Bordin. (Application de la théorie générale des fonctions abéliennes à la Géo- métrie) — Et de la Comiiiission du prix Poncelet. — El de la Commission chargée de pré- parer une question pour le grand prix des Sciences raathémathiques. . PICART (L.). - Observations de la co- mète périodique de If'olf, faites en 1891 au grand équalorial de l'Obser- vatoire de Bordeaux PlCllARD (P.). - Inlluences, dans les ( 1622 ) Pages. I MM Pages. terres nues, des proportions d'argile i5a8 et d'azote organique, sur la fixation d'azote atmosphérique, sur la conser- 494 vation de l'azote et sur la nitrification. 81 ' Nitrification comparée de l'humus et de j la matière organique non altérée, et 1377 ! influence des proportions d'azote de j l'humus sur la nitritication 49° 76 PICTET (RAOUL). — Étude des phéno- I mènes physiques et chimiques sous 1375 ' l'influence des très basses tempéra- ' i tures 1245 PIGEON (Le D"^; adresse une Note relative aux causes provocatrices des épidé- 929 mies "46 : PILTSCHIKOFF (N.). — Sur la polarisa- \ tion de l'atmosphère par la lumière de I la Lune 4'58 684 PITTION. — Sur une nouvelle diplobac- I térie pathogène, retirée du sang et des urines de malades affeclés de grippe. i565 I (En communavec MM. T(7Y«(?/et G. j Roux.) 837 2o5 PIZON (A.). — Développement de l'organe vibratile chez les Ascidies composées, t'i-j 440 POINCARÉ (H.i. — Sur un mode anor- mal de propagation des ondes 16 337 - Sur la théorie de l'élasticité 385 — Rapport sur un Mémoire présenté par i M. Blondlot, relatif à la propaga- 208 lion des oscillations hertziennes... 645 1 et io46 8o5 i — Sur la propagation des oscillations élec- j triques 1 9.2g ! — Sur l'application de la méthode de i3io ; M. Lindstedt au problème des trois I corps 1 3o5 — Est élu membre de la Commission du 521 grand prix des Sciences mathéma- tiques 521 521 — Et de la Commission du prix Bordin (Étude des surfaces') Sai - Et de la Commission du prix Bordin. \ (Application de la théorie générale des 521 ! fonctions abéliennes à la Géométrie). 52i 521 _ Et de la Commission du prix Poncelet. 521 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le grand 9l4 prix des Sciences mathématiques. .. . 944 '- Et de la Commission chargée de pré- I senter une question pour le prix Bor- I din (Sciences mathématiques) 970 104 \ POMEL (A.). - Sur l'Écureuil de Bar- i barie 53 ( 1023 i MM. Pages. - Sur le Bramtis, nouveau type de Ron- geur fossile, des phosphorites quater- naires de la Berbérie 11 59 POTIER (A.). - Sur l'absorption de la tourmaline 874 — Est élu membre de la Commission du prix Gay 892 POUCHET (Georges;. -- Sur la flore pé- lagique du Naalsoëfjord (îles Feroë). 86 — Sur la faune pélagique du Dyrefjord (Islande ) igt i - Sur un écliouement de Cétacé, de la 1 13" olympiade 1077 — Sur les calculs intestinaux du cachalot (ambre gris 1 1487 POULENC (C). - Action du fluorure de MM. Pages potassium sur les chlorures anhydres. — Préparation des fluorures anhydres de nickel et de potupsinm. de cobalt et de poiassium. 746 — Sur les fluorures de nickel et de cobalt anhydres et cristallisés i4îO PRUD'lIOMxMK. — Transformation des aminés aromatiques en hydrocarbures chlorés. ( En commun avec Sf. C. Ra- haut.) 362 PRUNET (A.). — Sur la constitution phy- siologique des tubercules de pomme de terre, dans ses rapports avec le développement des bourgeons 1079 PRUVOT (G.). - Sur l'embryogénie d'une Prnneomr7iia 121 1 Q QUANTIN (H.). — Contribution à l'étude des vins déplâtrés 869 QUATREFAGES (de). — Sa mort est an- noncée à l'Académie 9» R RAB.4UT (C). — Transformation des aminés aromatiques en hydrocarbures chlorés. (En commun avec M. Pm- d'Iiomnie.) 362 RACZKOWSKI (DE). -- Sur les composés .■izoïques et alkylés de la chrysaniline, ainsi que sur les matières colorantes qui en dérivent. (En commun avec M. A. Trillat.) io?4 RADAIS. — Sur deux espèces nouvelles de Streptotlirix Cohn, et sur la place de ce genre dans la classification. (En commun avec M. C. Saiwageau.) . . . 569 RADAU adresse un Mémoire sur les iné- galités planétaires de la Lune i253 RAFFY (L.;. — Sur le problème général de la déformation des surfaces 1407 RAMBAUD. — Observations des comètes Swift (mars 6), Denning (mars 18) et Winnecke, faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé 991 RANVIER. — Des branches vasculaires coniques et des inductions auxquelles elles conduisent au sujet de l'organi- sation de l'appareil vasculaire san- guin 570 — Expériencessur les réflexes vasculaires. 629 — Est élu membre de la Commission du I prix Sa vigny 719 ! — Et (le la Commission du prix Monlyon j (Médecine et Chirurgie) 719 1 — Et de la CommissionduprixLallemand. 819 — Et de la Commission du prix Montyon I (Physiologie ) 892 — Et de la Commission du prix Pourat.. 892 RAOULT. — Détermination du point de congélation des dissolutions aqueuses très diluées; application au sucre de canne 268 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 44° RATEAU (A.j. — Sur les engrenages sans frottement 58o RAULIN (J.). — Influence de la nature du terrain sur la végétation 11 19 - Action de diverses substances toxiques sur le Bombyx Mari 1 289 RAYET (G.). — Observations de la comèle ! périodique de //^n//', faites en i8l)i, au I grand équaloriid de l'Observatoire de i Bordeaux loi - L'étoile temporaire du Cocher 33o - Observations de la comète Swift (1892, mars 6), faites au grand équa- torial de l'Observatoire de Bordeaux. 652 - Observations de la comète Swift (1892, MM. ( 1624 Pages ) 477 37 .16 99 5l2 47 5iî. mars 6)elde la comète Denning(i892, mars 18), faitesau grand éqiiatorial de l'Observatoire de Bordeaux RECOURA (A.). — Sur une série de com- posés nouveaux : l'acide cliromosul- furique et les chromosulfales métal- liques RENOU (E.). — Variations de la tempé- rature moyenne de l'air dans la région de Paris '22° RESAL (H.;. — Sur la résistance et les faibles déformations des ressorts en hélice — Errata se. rapportant à cette Communi- cation — Nouvelle Note sur la résistance et les faibles déformations des ressorts en hélice — Errata se rapportant à cette Communi- cation 194 et — Sur les propriétés de la loxodromie d'un cône do révolution et leur appli- cation au ressort coniijue — Errata se rapportant à cette Commu- nication 254 et — Sur une interprétation géométrique de l'expression de l'anijle de deux nor- males infiniment voisines d'une sur- face, et sur son usage dans les théo- ries du roulement des surfaces et des engrenages sans frottement 38 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 700 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 577 — Et de la Commission du prix Plumey. 577 RIBAN (J.). — Sur les azotates basiques de zinc i357 — Sur l'altération des eaux minérales fer- rugineuses conservées i483 RIBAUD (Pal'l) adresse un « Essai d'expli- cation d'une des causes du magnétisme terrestre » 648 et RICHARD (JiLEs). — Sur la faune des eaux dduces de l'Islande. (En commun avec M. Jules Citerne :\ RICHET (A.). — Sa mort est annoncée à l'Académie RlCUET (Cil.'). — La vaccination tubercu- leuse sur le chien. (En commun avec M. J . Ilcricourt.) 854 et — De l'action de quelques sels métalliques sur la fermentation lactique RIQUIER. — Do l'exislenco des intégrales 971 1389 1494 MM. P^iKe'- dans un système différentiel quel- conque 731 RIVIÈRE (E.) adresse ses remerciements à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 22 — Annonce à l'Académie la découverte, en Italie, de trois squelettes humains quaternaires 5n — Sur trois squeletteshumains fossiles, dé- couverts dans les grottes des Baoussé- Roussé, en Italie ^67 — Perturbations magnétiques et phéno- mènes sismiques 79^ ROBIN adresse une lettre relative à un li- quide antiseptique, obtenu en faisant agir l'ozone sur l'iode 700 ROCQUIGNY-ADANSON(uE). — Halo du 6 avril 1892, au Parc de Baleine (Allier) 9^2 ROGER (E.). — Recherches sur la forma- tion des planètes et des satellites 944 ROLLAND ( Georges). — Sur le régime des eaux souterraines dans le haut Sahara de la province d'Alger, entre Laghouat et El Goléa 5o8 — Sur le régime des eai.x artésiennes de la région d'EI Goléa 694 — Contribution à la cor.naissance du cli- mat saharien 1298 ROMILLY(de) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place d'Aca !émicien libre , vacante par le décès de M. Le'on Lalnnne.. . . 1099 ROOS (L.). — Sur la végétation de la vigne. (En commun avec M. E. Tho- mas . ) SgS RO?SARD (F.). — Observations de la co- mète périodique de Wolf, faites au télescope de l'Observatoire de Tou- louse 727 ROUCHÉ (EuG.). — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place d'Académicien libre , vacante par le décès de M. Lalanne io53 ROUSSEAU (G.). — Sur les manganites de potasse hydratés 72 — Sur un azolo-silicate d'argeftt et sur l'existence d'un acide azoto-silicique. (En commun avec M. G. Tite.) 294 — Sur quelques azotates basiques. (En commun avec M. G. Tite.) 1184 — Sur un hydrosilicate de cadmium. (En commun avec M. G. Tite.) 1262 ROUVIER (Gaston). — De la fixation de MM. Pages. l'iode par l'amidon 128,74961 i366 ROUX (G.)- — Sur une nouvelle diplo- bactérie palhogène, retirée du sang et {^ 1625 ) MM. Pages. des urines de malades affectés de grippe. (En commun avec MM. Tei.t- sier et Pittion .) 85? S SABATIER (Paul). — Action de l'oxyde azotique sur les métaux et sur les oxydes métalliques. (En commun avec M. J.-B. Scndereiix.) 1429 — Action de l'oxyde azotique sur les oxydes métalliques. (En commun avec M. Sendereri'^.) M/fJ SAINT-GER.MAIN (A. de). — Sur l'im- possibilité de certains mouvements. (En commun avec M. L. Lecornu.).. 526 SAINT-MARTIN (L. de). — Sur le dosage de petites quantités d'oxyde de car- bone au moyen du protoclilorure do cuivre 1006 SAINT-RE.\1Y (G.). — Sur l'histologie de la glande pitiiitaire 770 S.\NDRAS (D') adresse une Note « Sur les altérations de la voix produites par les inhalations d'eau de laurier-cerise, le cyanure de potassium, etc.» 198 SAPPEY. — Est élu membre de la Commis- sion du prix Montyon (Médecine et Chirurgie.) 719 SARRAU. — Est élu membre de la Com- mission du prix extraordinaire de six mille francs 577 — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 577 — Et de la Commission du prix Plumey. 577 — Et de la Commission du prix Trémont. 893 SAUVAGEAD (C). Sur deux espèces nou- velles de Sirepiothrlx Cohn, et sur la place de ce genre dans la classifica- tion. (En commun avec M. Raclais.). Sjg — Sur la brunissure, maladie de la vigne causée par le PUisinndiphora vitis. . . 1 558 SCHEURER-KESTNER. — De l'action du carbone sur le sulfate de sodium, en présence de la silice 117 — De la décomposition de l'acide sulfu- reux par le carbone, aux tempéra- tures très élevées 296 — Le pouvoir calorifique de la houille et les formules à l'aide desquelles on cherche à le déterminer 1269 SCHLAGDENHAUFFEN (Fr.). — Sur les rapports génétiques des matières rési- neuses et tanniques d'origine végétale (observations faites dans les genres Gardcnia et Speriiiolcpès). (En com- mun avec M. Edouard Hecket.) .... 1291 SCIILESINGER (L.). - Sur la théorie des fondions fuchsiennes iioo et 1409 SCIltœsiNG. - Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres ) 892 SCHMIDT (W.). - Chronographeélectro- bali.-^tique 733 SCHUTZENBERGER (P.). — Est élu membre de la Conmiission du prix Jecker (Chimie organique) 644 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres ) 892 — Contribution à l'histoiie des composés carbosiliciques 1089 — Sur quelques faits touchant l'histoire chimique du nickel 1 149 SÉGALL( Benjamin ). — Nouveaux anneaux ou anneaux intercalaires des tubes nerveux, produits par l'imprégnation d'argent 558 SEMMOLA (E.). — Observatmns sur l'élec- tricité atmosphérique en ballon cap- tif 354 SENDERENS (J.-B.). — Action de l'oxyde azotique sur les métaux et sur les oxydes métalliques. (En commun avec M. Paul Sabatier) 14^9 - Action de l'oxyde azotique sur les oxydes métalliques. (En commun avec M. Paul Sabatier) 1476 SERRET (Paul). — Sur une propriété commune à trois groupes de deux po- lygones , inscrits, orconscrits, ou conjugués à une même conique. 1254 et i343 SERVAIS (V.) adresse une Note relative à la Navigation aérienne 52i SEONES (J.). — - Sur le crétacé supérieur de la vallée d'Aspe. Son âge et ses re- lations 87 SIGALAS (C). - Sur l'azote du sang. (En commun avec M. F. Jolyet.). . . 686 SIMON (L.). — Observation d'un bolide. . io43 SKROMNOFF adresse un Mémoire sur MM. , •'"S"- divers pcrfeclionnemenls des ma- cliinos à vapeur à liaute pression Sag SOPIIUS LIE. - Sur une interprétation nouvelle du tln-orème d'Abel . K. — Sur une application de la théorie des groupes continus à la théorie des fonctions ^\^ — Sur les fondements do la Géométrie. . 46' — Est nommé Correspondant pour la Sec- lion de Géométrie, en remplacement de M. Krnnecker '■'^S SORET (Charles). — Sur la conductibi- lité thermique dans les corps cristal- lisés 535 SPARKE (de). — Sur le mouvement du pundule conique à tige SîS — Équation approchée de la trajectoire d'un projectile dans l'air, lorsqu'on 626 ) MM. „ •'''8«^- suppose la résistance proportionnelle à la quatrième puissance de la vitesse. 1172 Sur le calcul du coefficient de résis- tance de l'air, lorsqu'on suppose la résistance proportionnelle à la qua- trième puissance rie la vitesse iiSg STACKLER. — Sur une combinaison naph- tolée soluble io^7 STANIEVITCH (Victor ). — Sur un théo- rème arithmétique de M. Poiticaré . . 109 SWARTE (DE). — Sur la non-réalisation de l'état sphéro'ulal ddns les chaudières à vapeur. Réclamation de priorité. . . i4i9 SY. - Observations des cdmètes Swift, (mars 6), Denning(mars 18; et Win- necke, faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé 99' TACCIlINl (P. !. — Résumé des observa- tions solaires faites à l'Observatoire royal du Collège romain, pendant le quatrième trimestre de 1891 i56 — Distribution en latitude des phéno- mènes solaires observés à l'Observa- toire royal du Collège romain, pen- dant le second semestre 1891 322 — Observations solaires du premier tri- mestre de l'année 1892 973 — Observations solaires du premier tri- mestre de l'année 1 892 1 34^ TARIN (Emile) communique à l'Académie divers résultats relatifs à des perfec- tionnements apportés aux procédés de travail de l'aluminium. (En commun avec M. Manuel Levy.) 946 TEISSIER. — Sur une nouvelle diplobac- lérie pathogène, retirée du sang et des urines de malades affectés de grippe. (En commun avec MM. G. Roux et rutinri.) 857 TElibV. — Sur la périodicité commune au.\ taches solaires et aux aurores boréales 652 TERREIL (A.). — Analyse d'une argile chromifère du Brésil g83 TllÉLOUAN (P.). —Sur quelques Cocci- dies nouvelles, parasites des Poissons. i36 — Sur un sporozoaire parasite des muscles des Crustacés décapodes. (En com- mun avec M. llenncguy.) i552 THOMAS (E.). — Sur la végétation de la vigne. (En commun avec M. L.Roos.). SgS THONION annonce avoir décou\ert la vi- sibilité de la circulation capillaire du sang dans les vaisseaux superficiels de la conjonctive humaine i3o2 THOULET (J.). — Sur l'immobilité des eaux océaniques profondes 1 143 — Sur deux échantillons d'eaux des mers arctiques i547 TILLO (Al. de). — Superficies absolues et répartition relative des terrains oc- cupés par les principaux groupes géo- logiques 246 - Est élu Correspondant pour la Section de Géographie et Na\igation, en rem- placement de feu M. le général Ibafiez (le Ibero 324 - Adresse ses remerciements à l'Acadé- mie 46 1 - Répartition des terrains occupés par les groupes géologiques, d'après les latitudes et les longitudes terrestres. 967 - Fait savoir à l'Académie que la pluie de poussière observée à Stockholm, le 3 mai, s'est produite sur une grande étendue de la Russie d'Europe 1244 TISSERAND (F.). — Sur une équation dif- férentielle relative au calcul des per- turbations 44' - Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie"» 577 ( i6 MM. Pages. — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau 1894 577 — Et de la Commission du prix Valz (As- tronomie ) 577 — Et de la Commission du prix Janssen (Astronomie physique) 644 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau, 1894 970 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par le décès de Sir George Airy 1 568 TITE (G.). — Sur un azoïo-silicate d'ar- gent et sur l'existence d'un acide azo- to-silicique. (En commun avec M. G. Houxsenii.) 294 — Sur quelques azotates basiques. (En commun avec M. G. Rousseau.) 1184 TITE (G.). — Sur un hydrosilicate de cad- mium. (En commun avec M. G. Rous- scnu.) 1262 TOPSENT (E.}. — Sur un nouveau Rhi- zopode marin (Pontomyxa Jlava, g. ei sp. n.) 774 TRABUT (L.). — Sur un parasite des sauterelles 1 889 7 ) MM. Pages. TRÉCUL (A.). — De l'ordre d'apparition des vaisseaux, dans les fleurs du Ta- raxacum deus leonis 44G — Est élu membre de la Commission du prix Desmazières 645 — Et de la Commission du prix Montagne. 719 — Et de la Commission du prix de la Fons Mélicocq 719 TRESSE (Arthur). — Sur les invariants différentiels d'une surface par rapport aux transformations conformes de l'es- pace 948 — Sur les développements canoniques en séries, dont les coefficients sont les invariants différentiels d'un groupe continu i256 TRILLAT (A.). — Sur les composés azoï- quesetalkylésdela clirysaniline, ainsi que sur les matières colorantes qui en dérivent. (En commun avec M. de Rnczkowski.) 1024 — Sur les propriétés antiseptiques de la formaldéhyde 1278 TROOST (L.). — Eslélu membre de la Com- mission du prix Jecker (Chimie orga- nique) 644 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 892 VAILLANT (LÉON). — Remarques sur quelques Poissons du haut Tonkin.. . 1028 — Sur le genre Megnpleuron io83 VALETTE. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 11-12 mai 1892... 1099 VAN TIEGHEM (Pu.).— Est élu membre de la Commission du prix Barbier (Bota- nique) 645 — Et de la Commission du prix Desma- zières 645 — Et de la Commission du prix Montagne. 719 — Et de la Commission du prix Thore. . 719 — Et de la Commission du prix de la Fons Mélicocq 7'9 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Gay. 970 VARET (Raoul). — Action des métaux sur les sels dissous dans les liquides organiques 224 VASCHY (A.). — Sur les considérations d'homogénéité en Physique i4i6 — Examen de la possibilité d'une action C. R., 1892, I" Semestre. (T. CXIV.) réciproque entre un corps électrisé el un aimant i474 VASSEUR. — Est présenté à M. le Mi- nistre de l'Inslruclion publique pour la chaire de Géologie, vacante au Mu- séum d'Histoire naturelle 718 VENTRE (C.) adresse un Mémoire sur un nouveau système d'éclairage, par la bougie- pétrole 829 VERNEAU. — Est présenté à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique pour la chaire d'Anthropologie, vacante au Muséum d'Histoire naturelle 990 VERNEUIL. — Note pour servir à l'his- toire des assoriationsmorbides. Coexis- tence de la rétention siercorale avec les maladies générales et les lésions des grands viscères, les reins en parti- culier 63i — Est élu membre de la Commission du prix Montyon ( Médecine el Chirurgie). 719 — Et de la Commission du prix Bréant. . 819 210 ( i6 MM. P^ees. — Et (le la Commifsion du prix Godard.. 819 — Et de la Commission du prix Barbier. 819 — Et do la Comriii.ssion du prix Bellion. . 819 — Et de la Coinmi<.sion du prix Mège. . . 819 VEi^QUE (J.^ — llisloiro des Garciiûa du sous-genre Xniuliockymus 562 — L'histoire des Garcinin du sous-genre IVwrdiopsix 844 VIALA (!'.). — Sur la Brunissure, mala- die de la viajne causée par le Plasmn- dioiihnva fuis. (En commun avec M. C. Sûiivnoeari.) i558 VIALLANES (11.). — Uerherches sur le système nerveux accélérateur et mo- dérateur des Crustacés. (En commun avec M. F. Jnlyet.) 189 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 254 — Recherches sur la Qltration de l'eau par les Mollusques et applications à l'Os- tréiculture el à l'Océanographie i386 VIAULT. — Action physiologique des cli- mats de montagne i562 VIEIIXE (P.). — Sur la loi de résistance des cylindres utilisés dans les mano- mètres crushers 1468 28 ) MM. Pages. VIGNON (LÉO). — Le pouvoir rotatoire des soies de diverses origines 129 — Le poids spécifique des fibres textiles. 4*4 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 5 1 2 — Le poids spécifique de la soie Go3 VIGUIER(G.). — L'héliotropisraedesNau- plius 1489 VILLE (J.). — Transformation, dans l'éco- nomie, de l'acide sulfanilique en acide sulfanilocarbaniiquc 228 VINCENT (Camille). — Sur la présence de la mannite et de la sorbite dans les fruits du laurier-cerise. (En com- mun avec M. Delachanal . ) 486 VIOLEE (J.). — Sur le rayonnement des corps incandescents et la mesure op- tique des hautes températures 734 VIRON (H.). — Sur quelques matières co- lorantes solubles, produites par des bactériacées dans les eaux distillées médicinales 179 VOGEL (H.-C.) adresse ses remerciements à l'Académie pour la distinction accor- dée à ses travaux 54 w WEINECK (L.) adresse une photographie du cratère Petavius de la Lune, obte- nue sur le mont Ilamilton (Californie). 199 WELSCH (Jules). — Les plissements des terrains secondaires dans les environs de Poitiers 1441 WILD(H.). — Sur la perturbation magné- tique du 1 3- 14 février 1892 565 WITZ (A.). — Recherches sur la réalisa- tion de l'étal sphéroïdal dans les chau- dières à vapeur 4 1 1 WOLF(CuARLi!s). — Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astro- nomie) 577 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau, 1894 577 — Et de la Commission du prix Valz (As- tronomie) 577 — Et de la Commission du prix Janssen (Astronomie physique) 644 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le prix Da- moiseau 1894 970 WOLF (RoD.). — Sur la statistique solaire de l'année 1891 102 ZENGEfl (Cii.-V.) adresse une Note sur n les perturbations atmosphériques, magnétiques et sismiques du mois de février 1892 » 5,, et — Adresse le résumé de ses observations 566 photographiques solaires, du 5 au i5 mars — Adresse une réclamation de priorité, à l'occasion de diverses Communica- tions présentées à l'Académie sur des 79^ MM. ( 1629 ) Pages correspondances entre les variations solaires et les perturbations atmo- sphériques ou magnétiques 8G2 - Adresse un relevé comparatif des per- turbations atmosphériques et solaires de la Gn de mars et du commence- ivr>l. Panes, ment d'avril 1892 gSï ZIELGE. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 1 1-12 mai 1892 .... 1099 ZUNE. - Sur la recherche de l'huile de résine dans l'essence de térébenthine. 49" •»AI.IUI£H-V1LLARS ET FaS, IMPaiMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE l'aCADÉIIIE DES 6CIEKCE8. 18097 Paris. — Quai des Grands -Augustins, 55. !!îlllffl!lli 3 20A^ O^n'^ 9R" ili! ^-. ^ fex ^•^' ^^' iT^ ■••vîV. /