* S */ w\ l*r rm ■ i ^ *B rtbnun of tlie ïttuseum COMPARATIVE ZOÔLOGY, AI HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. iFoituirt (in pi-tbatc sutisrrfptîoii, fn 18G1. Deposited by ALEX. AGASSIZ. jj r No. dû & I îf £ - JUaj il. /fié SiiTl dep 1802 SECOND SEMESTRE 1 ik> COMPTES RENDIS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. JLES SECRÉTAIRES PERPETUEES . TOME CXV. N° 19 (7 Novembre 1892) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, $5- 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. Adopte dans les séances des 2 3 juin 1862 et 24 mai 1870. Les Comptes rendus hebâoma laires des séances de C Académie se composent des extraits des travaux de sos Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque rallier ou numéro des Comptes rendus a jS pages ou G feuilles en moyenne. ?. > numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. Ahticlk 1" - - Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parmi Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à /'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont I n Membre de l'Académie ne peut donner aux ^ tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Comptes rendus plus de 5o pages par année. | Membre qui fait la présentation est toujours nommé; Les communications verbales ne sont mentionnées mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. écrite par leur auteur a été remise séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis a la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Article 3. Le bon ii tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le Les Rapports et Instructions demandés par le Goût 1 jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remisa temps, vernemenl sont imprimes en entier Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pâl- ies correspondants tic l'Académie comprennent au plus | pages par numéro. I n Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de >2 pages par anm Dans les Comptes rendus, on no reproduit pas les discussions verbales qui s'élèveni dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris pari désirent qu'il en soil fait mention, ils dri- vent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à 1 Vcadémie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans le> séances suivantes, des Noies ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage a part dos articles est aux Irais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DCTHIERS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Les Membres de la Section de Médecine et de Chirurgie adressent à M. le Président la Lettre suivante : « Paris, 7 novembre 1892. » Monsieur le Président, » M. Pasteur aura 70 ans le -ly décembre prochain. » La Section de Médecine et de Chirurgie a pensé qu'elle devait prendre l'initiative de célébrer ce glorieux anniversaire. Si la Médecine et la Chi- rurgie doivent à M. Pasteur une admiration et une reconnaissance sans bornes, nous savons que l'Institut tout entier est uni dans le même senti- ment. » Nous venons donc provoquer, parmi nos Confrères de l'Institut et parmi ceux qui, dans le domaine de la recherche scientifique ou de la pra- C. K., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 19.) 9^ ( 69S ) tique de leur art. ont bénéficié des travaux et des découvertes de M. Pas- teur, une souscription pour offrir à noire illustre compatriote, à l'occasion de ce jubilé, un souvenir et un hommage. » La Section de Médecine et de Chirurgie se constitue, à cet effet, en Comité de souscription. M. Duclaux a bien voulu s'adjoindre à nous, et M. le professeur Grancher accepte les fonctions de Secrétaire du Comité. Nous venons prier nos Confrères d'adresser leur obole aux bureaux du Secrétariat de l'Institut. » Veuillez, Monsieur le Président, agréer nos sentiments de haute con- sidération. Les Membres du Comité : Le Secrétaire : Marey, Charcot, Brown-Séquard, Grancher. Bouchard, Yerneuil, Guton, Duclaux. Je crois être l'interprète des sentiments de nos Confrères, dit M. le Président après la lecture de cette lettre, en ajoutant que l'Académie sera heureuse de s'associer à la manifestation proposée en l'honneur de notre illustre Confrère M. L. Pasteur. CHIMIE AGRICOLE. — Influence de la repartition des engrais dans le sol sur leur utilisation; par M. Th. Schlœsing. « On sait que certains principes fertilisants, notamment la potasse el l'acide phosphorique, ne demeurent pas intégralement dissous dans le sol, lors même qu'ils sont engagés, au moment de leur emploi, dans des combi- naisons très solubles, comme les sels de potasse et les superphosphates. Une partie de ces principes, souvent même leur totalité, après avoir été tout d'abord dissoute, est ensuite fixée sur les éléments du sol par le pou- voir absorbant. La proportion de l'engrais ainsi immobilisée est extrême- ment variable, non seulement d'un sol à un autre, mais aussi dans un même sol, en raison de conditions très complexes, que je laisserai de côté clans celte Communication. » On sait encore qu'un engrais est mieux utilisé s'il est dissous que s'il demeure fixé en certains points du sol. En effet, à l'état de dissolution, il est porté en tous sens au-devant des racines, el son absorption peut èlre ( 699 ) de même ordre que celle de l'eau. Si, au contraire, il est immobilisé et privé de la faculté de voyager, son absorption est subordonnée à sa ren- contre avec les racines. Or celles-ci n'explorent qu'une portion très limitée du cube de terre où elles se développent, et laissent échapper tout principe insoluble qui n'entre pas en contact direct avec leurs organes d'absorption. Il résulte de là que l'utilisation d'un engrais phosphaté ou potassé est d'autant moindre que la portion devenue insoluble et immobilisée l'em- porte davantage sur celle qui demeure en dissolution. » Assez bien fixées sur les points que je viens de rappeler, les notions scientifiques font défaut, quand, poussant plus loin l'analyse de l'absorp- tion des engrais insolubilisés, on demande quel est leur mode de répar- tition dans le sol le plus favorable à leur utilisation. Je prends tout de suite un exemple, pour bien faire comprendre la question : deux parcelles d'une même terre ont reçu des quantités égales d'un même engrais soluble mais susceptible d'être en partie précipité sur les éléments du sol par le pouvoir absorbant. Dans l'une des parcelles l'engrais a été si bien distribué que chaque élément du sol en a reçu et fixé sa part; dans l'autre, l'engrais, très inégalement réparti, abonde en certains points de la couche arable, mais fait défaut partout ailleurs. Ne semble-t-il pas que deux modes de réparti- tion aussi différents ne doivent pas se prêter au même degré à l'utilisation de l'engrais? » Quand l'engrais demeure toujours soluble et partout diffusible, comme le nitrate de soude, on n'a guère à se préoccuper de sa distribution dans le sol; mais, s'il peut être immobilisé par le pouvoir absorbant ou par des réactions chimiques qui l'engagent dans des composés insolubles, son mode de répartition influe certainement sur l'alimentation et le développe- ment des plantes. Il y a là une question qui intéresse la pratique agricole, puisque la répartition de l'engrais dépend de son état de division, de son mode d'épandage, des labours et façons dont l'effet est de l'enterrer et de le disperser dans le sol, toutes conditions dont dispose l'agriculteur. » Cette question, cependant, n'a pas encore été traitée comme elle le mérite. Les auteurs qui ont écrit sur les engrais ne s'y arrêtent pas : ils re- commandent d'une manière générale de diviser les engrais autant qu'il est possible, de les épandre également, de les mêler intimement au sol, en sorte que les lecteurs de leurs ouvrages doivent croire tout naturellement que la meilleure utilisation répond à la dissémination la plus parfaite. Cette opinion est très répandue parmi les agriculteurs. » Dans l'espoir de recueillir quelques données sur ce sujet, j'ai fait cette ( 7°° ) année des essais de culture comparatifs, ne différant dans les dispositions prises que par l'état de répartition des engrais. Voici sur les préparatifs de mes expériences quelques détails indispensables. » La première condition pour que la répartition d'un engrais influe sur son utilisation, c'est que l'engrais lui-même produise un effet marqué sur la végétation. Jl me convenait donc d'employer un sol pauvre. Je l'ai com- posé de 84 pour 100 de sous-sol très sableux de Joinville-le-Pont et de iG pour 100 d'un sous-sol argileux pris dans un champ à Neauphle-le-Chà- teau. Le calcaire faisant défaut dans ces sous-sols, j'ai ajouté 2,5 millièmes de craie. Après l'élimination des cailloux et gros graviers, après les tamisages et pelletages destinés à produire un mélange parfait, mon sol, contenant 4,5 pour 100 d'eau, pesait io,35ts et, par conséquent, sec, i848kg. » L'analyse a montré alors qu'il contenait, pour 100 parties, 0,027 d'a- cide phosphorique et 0,020 d'azote. C'était donc un sol très pauvre, ayant besoin à la fois d'acide phosphorJque, de potasse et d'azote. J'en ai fait deux parts égales. » Chaque part devait occuper une case de im, 20 de largeur sur im,75 de long et om,35 de haut, présentant, par conséquent, une surface de 2mq, 1. Le rapport entre cette surface et un hectare m'a servi à calculer les quantités d'engrais à donner à une part. gr kg Sulfate de potasse 84,4 répondant à 4oo à l'hectare Nitrate de soude 127 » 600 » Superphosphate d'os 127 » 600 » Sulfate de magnésie 5o » 240 » » Me proposant d'obtenir une répartition parfaite de l'engrais dans la terre destinée à la case n° 1, j'ai commencé par dissoudre les trois sels et le superphosphate dans 56m d'eau; la terre a été divisée ensuite en i4 lots de même poids, et chaque lot, étalé à son tour sur une aire imperméable, a été rapidement mélangé avec 4lil de dissolution. Ces manipulations avaient peut-être modifié l'état physique de la terre; pour rendre toutes choses égales, j'ai répété exactement les mêmes opérations avec la terre de la case n° 2 , mais en me servant de 56m d'eau distillée. Les quantités d'eau avaient d'ailleurs été calculées de façon que la terre humectée demeurât meuble et très maniable. » Les terres ont alors été placées dans leurs deux cases. Celles-ci étaient juxtaposées, exposées en plein midi. Leurs côtés en planches et leurs fonds en maçonnerie recouverte de ciment étaient imperméables, ( 7°» ) afin que les racines ne pussent s'égarer dans le sol extérieur et y trouver un mode de répartition des aliments autre cpie celui que je voulais leur imposer. » A défaut d'humus, chaque terre a reçu 2kg, 5 de paille hachée, incor- porée par un labour et devant produire par sa combustion lente l'acide car- bonique qui se trouve toujours dans la terre végétale. » La case n° 1 était dès lors prête pour les semailles, mais il restait à introduire le mélange d'engrais dans sa voisine, de manière que sa répar- tition fût dans les deux terres aussi différente que possible. A cet effet, la terre aplanie a été coupée, dans le sens de la longueur, par huit sillons, profonds de i2cm, distants entre eux de i5cm. Au fond de chaque sillon, on a semé un huitième de l'engrais, puis les sillons ont été comblés. A ce moment, l'espace occupé par l'engrais pouvait se représenter par huit rubans étroits tendus à i2cm au-dessous de la surface. » Toutes ces opérations étaient terminées le %5 mars. » On remarquera que le nitrate de soude, le sulfate dépotasse et le super- phosphate d'os représentent trois types d'engrais différents. Le nitrate de soude est essentiellement soluble et voyageur. La potasse se fixe en partie, en partie reste dissoute, et les deux parts sont dans un rapport extrême- ment variable. En général, il s'en fixe beaucoup plus qu'il n'en reste en dissolution; mais, dans ma terre, la matière organique, agent principal de la fixation, était en quantité minime; l'acide sulfurique, au contraire, agent très efficace de solubilisation, abondait dans l'eau d'humectation. La po- tasse devait donc rester dissoute en assez forte proportion. Mais l'acide phosphorique ne pouvait échapper à une précipitation complète. Dans la terre n° 1, la précipitation était achevée après deux jours au plus, ainsi que je l'ai constaté par le lavage d'un échantillon. Il lui a fallu beaucoup plus de temps, dans la terre n° 2, puisque l'acide avait à se diffuser autour de son gisement initial, jusqu'à ce qu'il eût trouvé ses agents de fixation, le peroxyde de fer, l'alumine, la matière bumique. » L'acide phosphorique devait donc être celui des engrais employés qui présenterait les plus grandes différences dans les deux cases, sous le rap- port de la dissémination, et probablement aussi sous le rapport de l'utili- sation. » J'ai cultivé cinq espèces de plantes connues pour profiter des engrais phosphatés : le blé, la pomme de terre, la betterave, le haricot, le pois. » Supposant la surface d'une case divisée en cinq parcelles équivalentes, occupées chacune par l'une des cinq cultures, j'ai fait mes semis de ma- ( 702 ) nière à reproduire à peu près, quant au nombre de plantes couvrant une surface donnée, les errements de la pratique. Ainsi, le blé a été semé dans une première parcelle sur trois lignes distantes entre elles de om,i6; une deuxième parcelle a reçu deux pommes de terre, une troisième trois bette- raves; dans la quatrième, j'ai semé seize graines de baricot nain en quatre poquets, et dans la dernière, trente-six graines de pois en neuf poquets. Dans les deux cases les cultures ont été exactement symétriques. » Il était bien certain que les racines de mes plantes, sortant des par- celles qui leur étaient réservées, iraient s'étendre dans les parcelles voi- sines; mais cette expansion, également libre dans les deux cases, ne pou- vait affecter la comparabilité des résultats. » Les déprédations des oiseaux ont été empêchées par des grillages en fd de fer, tendus sur de légers châssis en bois, et formant une grande cage de 2m,5 de haut, sous laquelle mes cultures étaient enfermées. » L'humidité nécessaire a été maintenue dans mes sols par des arro- sages à l'eau distiLlée. Chaque case a reçu au cours des cultures un supplé- ment d'eau représentant une nappe de i8omm d'épaisseur. » Mes cultures de blé, 4 ) GÉOGRAPHIE ET MAGNÉTISME TERRESTRE. — Comparaison des obscri'ations magnétiques du général Pevzoff dans V Asie centrale avec les données des cartes magnétiques anglaises. Note de M. Alexis de Tillo. « Pendant son dernier voyage d'exploration dans l'Asie centrale (Tur- kestan oriental), en 1889 et 1890, le général Michel Pevzoff a déterminé avec soin la déclinaison et l'inclinaison de l'aiguille aimantée. Il vient de me faire part de ces résultats importants que j'ai l'honneur de communi- quer à l'Académie, en y ajoutant les nouvelles coordonnées géographiques. Déclinaison Stations. Date. Latitude. Longitude. or. Inclinaison. 1. Pchevalsk Mai 1889 42°.29,9 78°.25',3 — 5*. 5i 58°.3|i\. 2. Tohta hon Août 1889 3;. 6,0 37.3,0 — 4-3g 52.36 3. Chotan Oct. 18S9 3-. 8,0 79-57,7 — 4-io 5a. 14 h. Nia Mars 1890 37-4)6 82.47,2 —4.21 52.25 5. Dachi Koul . . . Juil. 1890 36.34,9 84. 33, 7 —3.58 5i .53 6. Tchertchen... . Août 1890 38. 8,9 85.3i,o —4. 8 54. 7 7. Iachil Koul... . Sept. 1890 36.5i,5 87.26,1 —3.55 02.32 8. Lob nor Oct. 1890 39.30,9 88. 5g, 4 — 4.12 56. 10 9. Kourla Nov. 1890 41.43,7 36.8,2 —5. 12 58.26 10. Ouroumtsi. . . . Dec. 1890 43. 44 > 8 87.35,0 — 5.25 61. o » Pour comparer ces données avec les éléments déterminés pour l'an 1880 d'après les récentes cartes magnétiques publiées par E.-W. Creack ('), il faut tenir compte de la variation séculaire, qui ne peut être évaluée qu'approximativement. En admettant pour la région explorée que la déclinaison orientale augmente de 2', 5 par an, et que l'inclinaison bo- réale augmente de 1' par an, j'ai obtenu le Tableau suivant des corrections à ajouter aux éléments des cartes anglaises. Corrections. Slations. Déclinaison or. Inclinaison N. 1. Pchevalsk -+- 1.7 — 0.9 2. Tohta lion -t- 1.0 ± 0.0 (') Report of the scientific results of the voyage of H. M. S. Challenger. Vol. II, Part VI {Report on the magnetical Results; 1889). ( ?o5 ) Corrections. Stations. Déclinaison or. Inclinaison N. 3. Gliotan -+- i.5 +o.i • k. Nia -t- i.5 -h o.3 5. Dachi Roui. . . . -+- 1.7 — 0.2 6. Tchertchen. . . . -t- 2.0 — o.3 7. Iachil Roui . . . . +1.8 — 0.1 8. Lob nor +2.1 -+- 0.6 9. Rourla 4-1.9 -t- o.5 10. Ouroumtsi h- 2.0 -t- o.5 » La correction moyenne de la déclinaison qui est de 4-i°, 7 est donc notable, tandis que la correction moyenne de l'inclinaison est insignifiante. » En aucun des points d'observation il n'y a à présumer une anomalie marquée. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre pour la Section de Géométrie, en remplacement de feu M. Ossian Bonnet. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Appell obtient Si suffrages M. Humbert » 1 » M. Appell, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui, réunie aux membres du Bureau, sera chargée de dé~ cerner le prix Lecomte. MM. Bouchard, Pasteur, Hermite, Milne-Edwards, Chauveau, Duclaux et Verneuil réunissent la majorité des suffrages. C. R., 1892, 2" Semestre. (T. CXV, N° 19.) 94 ( 7°6 ) MEMOIRES LUS. GÉODÉSIE. — Sur la nouvelle méridienne de France. Note de M. L. Bassot. (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation.) « On sait depuis longtemps que la méridienne de Delambre et Méchain, malgré la grande valeur qu'elle avait il y a un siècle, présente certains défauts qui la rendent impropre à concourir, avec les mesures récentes faites à l'étranger, à l'étude de la figure de la Terre. Les imperfections de cette chaîne ont été signalées et mises en évidence par les ingénieurs géo- graphes. Il était d'autant plus nécessaire de les faire disparaître que toute la triangulation française s'en trouve affectée. » Grâce à la haute et puissante intervention du Bureau des Longitudes, une nouvelle mesure de cet arc fondamental fut ordonnée en 1869, Par ^e maréchal Niel, alors Ministre de la Guerre. Dès 1870, les travaux.furent entrepris. Aujourd'hui, l'œuvre complète peut être considérée comme terminée. » C'est au général Perrier que revient le mérite d'avoir provoqué cette grande opération qui a donné un nouvel essor aux études de haute Géo- désie, trop longtemps abandonnées dans notre pays. C'est lui qui l'a diri- gée pendant douze ans et l'a conduite dans une voie véritablement scientifique. Dès le début, je fus son collaborateur; quelques années plus tard, il s'adjoignait aussi M. le commandant Defforges. En 1882, lorsqu'il devint chef du Service géographique, il me remit la direction des travaux sur le terrain et, depuis, avec le concours de M. Defforges, j'ai terminé l'enchaînement et mesuré les trois bases sur lesquelles il s'appuie. Seul des trois opérateurs qui ont participé à l'exécution de cette chaîne, j'ai eu l'heureuse fortune de suivre l'opération dans son ensemble. C'est à ce titre que je demande à l'Académie la permission de lui en résumer les grandes lignes et de soumettre à sa haute appréciation les résultats que l'on peut en déduire. » La série des travaux à effectuer comprenait : » i° L'établissement d'une chaîne continue entre la frontière d'Es- pagne et Dunkerque, en appuyant le réseau sur trois bases et en le rat- tachant, autant que possible, à chacune des chaînes parallèles de l'ancienne triangulation; ( 7°7 ) » 2° Une nouvelle détermination des coordonnées du Panthéon, point fondamental de la triangulation française et des observations directes de latitude, longitude et azimut en dix stations, convenablement réparties de manière à segmenter de degré en degré l'arc intercepté par les stations extrêmes ; » 3° La mesure des bases, en fonction de l'étalon métrique internatio- nal, rapporté au mètre des Archives; » 4° Le calcul du nouvel arc méridien, puis celui des différents paral- lèles en partant des éléments, pris sur la nouvelle méridienne, supposée parfaite, et la vérification avec les bases des ingénieurs géographes. » Déjà, par les Communications successives qui lui ont été adressées, l'Académie a pu suivre les diverses phases des opérations. L'enchaîne- ment a été terminé en 1888; les trois bases viennent d'être mesurées; les coordonnées du Panthéon ont été déterminées en 1884 ; enfin, sur les dix stations astronomiques projetées, huit sont terminées. » En outre, la liaison géodésique de la méridienne avec les triangula- tions anglaise et espagnole a été complétée par des opérations astronomi- ques, effectuées de concert avec l'Observatoire de Greenwich et l'Institut géographique de Madrid. « Les conclusions que l'on peut tirer de l'ensemble des observations sont les suivantes : » En partant de la base de Paris, le réseau vient se vérifiera Perpignan, après un parcours de 6°, à .Jia,00(l près avec la nouvelle mesure de la base. » Aux côtés communs avec les triangulations anglaise, belge et italienne, les valeurs françaises sont presque identiques aux valeurs étrangères dé- duites du nouvel étalonnage de la toise de Bessel; mais, du côté de l'Es- pagne, il existe une différence de g5'ouo, qui n'est pas encore expliquée. » En calculant à nouveau l'ensemble des chaînes parallèles et méri- diennes du réseau français, on a reconnu que la nouvelle méridienne ra- mène l'ordre et l'harmonie dans la plus grande partie des triangulations; mais elle n'a pu faire disparaître les discordances déjà signalées par les ingénieurs géographes dans la région du sud-ouest, sur les chaînes qui aboutissent aux bases de Bordeaux et Gourbera. Aussi le Service géogra- phique a-t-il décidé de soumettre au Ministre de la Guerre un projet relatif à la réfection immédiate du parallèle moyen, comme complément de la nouvelle méridienne. » La longueur de la ligne méridienne, entre les stations astronomiques extrêmes, dont l'amplitude est de 8°i 7' environ, est inférieure de 5m seu- (7o8 ) lement à l'arc intercepté sur l'ellipsoïde de Clarke, dont l'aplatissement est — - — . Il résulte de là que, pris dans son ensemble, l'arc français s'adapte presque exactement sur cet ellipsoïde. » Les deux stations que l'on a pu identifier avec celles de l'ancienne méridienne sont Dunkerque et Carcassonne; l'arc nouveau, compris entre ces deux points, surpasse l'arc de Delambre de 44m> 7» s°it de -^-^nr- » Les coordonnées géodésiques ont été calculées en partant des coor- données fondamentales du Panthéon, déterminées à nouveau par le Ser- vice géographique, et en appliquant la chaîne sur l'ellipsoïde de Clarke, d'après l'hypothèse qui vient d'être justifiée. » La comparaison de ces coordonnées avec les coordonnées directes a pu être faite en cinq des stations, où l'on a déterminé les trois éléments, longitude, latitude et azimut. Or, d'après un théorème de Laplace, il existe, entre les longitudes et les azimuts astronomiques et les mêmes élé- ments calculés géodésiquement, une relation qui doit être vérifiée, quelles que soient les attractions locales, si les observations sont bonnes; en cha- cune de nos cinq stations, cette équation de condition est satisfaite à moins de i". » Tl semble, d'après ce critérium, que les résultats fournis par la nou- velle méridienne peuvent être considérés comme offrant toutes les garan- ties d'une opération de haute précision. » CHIMIE. — Essai d'une méthode générale de synthèse chimique. Note de M. Raoul Pictet. « Le but de ce travail est de définir d'une façon précise une méthode générale pour obtenir par synthèse un corps quelconque de la nature. » Le chemin à suivre pour fixer le programme des réactions successives nécessaires découle d'une hypothèse première qui servira de postulat dans ces recherches. » Dans cette première Note, la place ne nous permet d'exposer que cette hypothèse, base de toute notre étude sur la synthèse chimique. » Nous donnerons ensuite une série de vérifications expérimentales de l'hypothèse fondamentale. » Enfin nous décrirons les premières applications de cette théorie à di- verses synthèses chimiques de la série aromatique. » Hypothèse fondamentale. — Nous admettons que tous les phénomènes physiques et chimiques résultent du conflit de deux attractions : l'at- ( 7°9 ) traction de la mature pour la matière et l'attraction de la matière pour l' et lier. » Suivant les distances des atomes entre eux, l'attraction de la matière pour la matière prend les noms de gravitation, cohésion, affinité. » Nous ne connaissons pas la valeur de la fonction newtonienne appli- quée à la cohésion ni à Y affinité. » Nous admettons cpie les atomes sont plongés dans l'éther et restent impénétrables à ce fluide. Ils subissent par ce fait les lois du principe d'Ar- chimède en déplaçant toujours leur volume d'étber. » L'attraction de la matière pour l'éther suit une loi spéciale, différente de la loi newtonienne étendue à toutes les distances. » Notre hypothèse fondamentale peut s'exprimer ainsi : En réduisant tout phénomène chimique à l'action de deux masses de matière tombant l'une sur l'autre suivant la droite qui passe par leur centre de gravité, nous admettons que les deux fonctions des distances, représentant les deux attractions, permettent, dans tous les cas et sans aucune exception, de trouver trois positions d'équilibre sur cette droite, c'est-à-dire trois positions où la résultante des deux attractions est nulle. » Déplus, Y équilibre est stable aux deux positions extrêmes et instable dans la position médiane. » Sur cette hypothèse, construisons le diagramme schématique de la chute totale de deux masses M, M' des espaces infinis à la distance minimum. » Fixons M' dans l'espace et prenons l'origine des axes rectangulaires au point O occupé par la masse M lorsqu'elle est déjà très voisine de M . » L'ordonnée OA représente l'attraction des deux masses. » Pendant que la masse M passe par les points B, C, D, les valeurs de l'attraction sont inscrites sur la courbe EFG. L'influence de l'éther ne s'est pas fait sentir, les termes de la fonction de la gravitation suffisent. » Lorsque la masse M est en G, le conflit des deux attractions commence, la matière déplace un volume d'éther de plus en plus fortement attiré, la résultante diminue comme valeur absolue. Quand la masse M passe deD en H, l'attraction résultante, inscrite par le dynamomètre, tombe suivant la courbe GRH. » En H nous avons la première position cl équilibre. » En effet, si l'on écarte la masse M, l'attraction résultante ramène M vers H. Si l'on rapproche M de M', l'action prépondérante de l'éther re- pousse M en H. » Si de la position H nous rapprochons par force la masse M de M' l'effort s'inscrit sur le diagramme au-dessous de l'axe des x. ( 7io ) » En continuant de rapprocher artificiellement et en dépensant du travail extérieur les deux masses l'une vers l'autre, nous exaltons l'attraction des deux niasses et nous tendons à diminuer l'effet de l'éther par suite de la pénétration de pins en plus grande des sphères d'éther qui enveloppent la matière. L'effet est comparable à la perte de poids d'un corps pénétrant au centre de la terre. La répulsion apparente passera ainsi par un maximum lorsque la masse M sera en L; sa valeur est LP. Lorsque la masse M sera en N, nous avons de nouveau une position d'équilibre, mais instable, car tout déplacement dans un sens ou dans l'autre tendra à se continuer de lui- même dans le même sens. » Enfin la masse M effectuera sa dernière chute sur M' et épuisera son potentiel attractif lorsque la distance MM' ne comportera plus de rapproche- ment possible. » En R nous aurons la dernière position d'équilibre stable. Le diagramme nous montre que, selon cette hypothèse, la chute totale de deux masses maté- rielles comporte toujours trois phases : » Première phase. — Travail produit mesuré par l'aire OAEFGRHO, représentant le travail de la gravitation et de la cohésion. » Deuxième phase. — Travail fourni pour vaincre la première période des phénomènes de l'affinité représenté par l'aire HPNLH. » Troisième phase. - Travail produit par Y affinité et mesuré par l'aire NSRQN. ( 7«i ) » Nous avons ombré ces trois aires; leur somme algébrique représente le potentiel total attractif des deux niasses M, M' avant leur chute. » Conséquences immédiates de l'hypothèse fondamentale. — En partant de ces considérations, nous allons dégager une série de déductions immé- diates de ce diagramme schématique : » i° Un corps quelconque dont toutes les particules élémentaires sont entre elles dans la position HM', première position d'équilibre, sont au zéro absolu des températures. w Les phénomènes thermiques (') sont produits par les mouvements oscillatoires des particules autour de cette position d'équilibre stable (orbites moléculaires). La Thermodynamique est ramenée aux équations de la Mécanique céleste, dans lesquelles on fait intervenir deux fonctions d'attraction au lieu d'une seule. » 2° Deux masses matérielles quelconques au zéro de température ou très refroidies, ne réagiront jamais l'une sur l'autre puisqu'elles ne possèdent pas l'énergie suffisante pour fournir le travail de la première phase de l'affinité, toujours négatif. » 3° En admettant que la température soit mesurée par l'amplitude des oscillations calorifiques, il faudra toujours une certaine température pour amener la combinaison chimique, amplitude correspondant à la distance HN du diagramme. » 4° En mettant en présence deux corps à une température trop basse pour qu'ils réagissent, on pourra provoquer la réaction en fournissant de l'énergie extérieure sous forme d'étincelles ou de courant électriques. » 5° Les combinaisons chimiques se partagent en deux grandes classes : » Les réactions exothermiques fournissant du travail ou de la cha- leur; les réactions endo thermiques absorbant de l'énergie, dénominations adoptées par M. Berthelot. » Pour toutes les réactions où l'aire HPNH sera plus petite que l'aire NSRQN, il y aura production de chaleur ou d'énergie : ce seront les réac- tions exothermiques. » Les réactions endothermiques représentent, dans leurs caractères gé- néraux, la grande classe des accumulateurs dans le sens le plus étendu et les explosifs. » 6° En chauffant lentement les corps en présence depuis le zéro absolu (') Voir Synthèse de la chaleur {Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, octobre 1879). ( 7'2 ) et en fournissant de X énergie extérieure par des étincelles électriques (tout en restant maître absolu des températures malgré la chaleur fournie par les réactions), la série des réactions s'effectuera suivant la ligne de plus grande pente chimique des éléments, c'est-à-dire selon les réactions dont l'aire HPNLH sera un maximum, ce qui ne correspondra souvent pas aux affinités effectives les plus énergiques. » CORRESPONDANCE . M. Sophis Lie, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remerciements à l'Académie. M. Edmond Perrier prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Anato- mie et Zoologie par suite du décès de M. de Quatre/âges. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. Bassot, M. A. Biexatjié prient l'Académie de vouloir bien les com- prendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section de Géographie et Navigation par suite du décès de M. Jurien de la Gra- viere. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. Le Roy de Keraxiou adresse à l'Académie la même demande et transmet plusieurs pièces relatives à ses travaux. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. de Saint-Saud ayant pour titre : « Contribution à la Carte des Pyrénées espagnoles ». (Présenté par M. Daubrée) ( 7'3 ) ASTRONOMIE. — Sur le cinquième satellite de Jupiter. Note de M. E. Roger, présentée par M. Jordan. « La formule empirique que j'ai donnée récemment (Comptes rendus, l. CXIV) log hvp a = 8 o,oi cos -=- ■+- t ° J r 2TT 5 permet de prévoir l'existence d'un certain nombre de satellites entre la planète Jupiter et les quatre satellites connus avant la découverte de M. Barnard. » En déterminant i au moyen du satellite le plus éloigné, et en dimi- nuant tous les indices de dix unités, la formule précédente peut s'écrire ainsi %m / 3 a = 24,7(1 — o,oj cos-. je ...le - = 0,62 = - (. » On en déduit les valeurs suivantes de a, que nous plaçons en regard des distances observées : Indices — -J- 1 2 3 5 — -*- a calculé 27,00 i4.<95 9)4' 5,g4 2,62 a observé 27,00 1 5 , 35 9,62 6,o5 2,00 » Rien n'indique que le facteur périodique o,o3 cos-^ soit absolument identique pour toutes les planètes. Si l'on prend a = 24,7 ( 1 — 0,02 cos"^ j 0,62'", les distances calculées deviendront 27,27 15,07 9,43 5,92 2,60 » La formule empirique comporte des valeurs entières de l'indice m et des valeurs fractionnaires qui s'écartent fort peu d'un entier ± \; mais, en fait, on n'a jamais constaté jusqu'à ce jour, pour une même planète, plus de deux satellites pour un même groupe (m, m ± i). Il suit de là que les satellites qu'on peut encore découvrir, dans la même région, corres- pondent : » i° A l'indice 5\, avec la distance 1,97. C. R., 189a, 2- Semestre. (T. CXV, N° 19.) ÎP ( 7?4 ) » i° Aux indices 6 ± \, avec les distances 1,61 et 1,27. Ces deux sa- tellites peuvent être remplacés par un satellite unique dont la distance serait \/i,6i X I>27 = i>4-5. » Au delà du satellite extrême, il existe peut-être d'autres groupes. Le nombre de ces groupes n'est pas illimité. En effet, la formation de la pla- nète Jupiter a nécessairement précédé celle de ses satellites. Or, l'équa- tion empirique des distances planétaires (Comptes rendus, t. CIV) loghypa = 0 — + o,o cos — ^ — - attribue à Jupiter l'indice 2. L'indice du satellite extrême est donc ^> 2, ou bien, si l'on diminue tous les indices de dix unités, ^> — 8. De là, en tout, sept groupes, avec les indices — 1, — 1, ..., — 7. Chaque groupe peut d'ailleurs comprendre, au lieu d'un satellite à indice entier, deux satel- lites à indices fractionnaires. » Exceptionnellement, un groupe peut se composer d'un système d'as- téroïdes analogues aux petites planètes qu'on observe entre Jupiter et Mars. En ce cas, la distribution des astéroïdes ainsi disséminés n'est pas absolument fortuite : l'influence des indices (/», m ± j) s'accuse par le nombre relativement considérable des astéroïdes qui s'accumulent dans les trois zones correspondant à ce triple indice. Les anneaux de Saturne sont sans doute le résultat d'une dispersion de ce genre. » MÉCANIQUE. — Sur la transformation des équations de la Dynamique. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Picard. « Je demande à l'Académie la permission de revenir une dernière fois sur le problème de la transformation des équations de J^agrange et sur la discussion qui s'est élevée à ce sujet entre M. Liouville et moi. Il est indis- pensable, pour dissiper tout malentendu, d'énoncer avant tout avec préci- sion les questions traitées. Le problème que je me suis proposé est le sui- Arant : Étant donné un système (S) d'équations de Lagrange à k variables qt où T est homogène par rapport aux vitesses et ne renferme pas le temps et où les forces ne dépendent ni des vitesses ni du temps, exisle-t-il un autre sys- tème ( S' ) analogue, tel que les relations entre les qt définies par (S) et par ( S' ) coïncident? J'ai démontré, à ce sujet (voir les Comptes rendus, 11 avriliSo^), un théorème dont une conséquence générale est que les géodésiques rela- (7i5) twes à T admettent une intégrale du seeond degré, s'il existe un système (S') correspondant à (S). Après la publication de ce théorème, M. Liouville a démontré une pro- position qui le complète dans le cas particulier où les forces sont nulles dans S et S' : « Quand les géodésiques relatives à T et à T' coïncident, leurs équations admettent non seulement une intégrale, mais, en général, un sys- tème complet d'intégrales du deuxième degré ». Au sujet de cette remar- quable proposition, je ferai observer que, s'il est incontestable que M. Liouville y soit parvenu de son côté, elle ne se trouve toutefois indi- quée dans aucune de ses Communications antérieures. » Si l'on considère alors un système (S) où les forces dérivent d'un potentiel U, les trajectoires, pour chaque valeur de la constante des forces vives h, coïncident avec les géodésiques relatives à la force vive T, = s/U -+- hT. On peut chercher si les équations de ces géodésiques admettent, quel que soit A, des correspondantes : M. Liouville arrive aussitôt à cette conclusion que, quand il en est ainsi, elles admettent un système d'intégrales du deuxième degré. C'est là, dit-il dans sa Note du 25 avril, le théorème de M. Painlevé (et même un théorème plus complet) dans tous les cas où les forces du système (S) dérivent d'un potentiel. En réalité, mon théorème ne coïncide pas avec le précédent; il est même en contradiction avec lui, et cela s'explique par la raison bien simple que la question traitée par M. Liou- ville est essentiellement distincte de celle que je me suis posée. » Cette différence éclate à première vue : la correspondance que j'étudie établit une corrélation entre deux systèmes matériels soumis à certaines forces et dont les trajectoires (pour des conditions initiales quelconques) coïncident analytiquement. Dans la correspondance de M. Liouville, à chaque valeur de h correspond une force vive T' qui varie avec h. Toutefois, on peut se demander si, dans certains cas, les deux problèmes ne sont pas susceptibles de se confondre. J'ai montré en toute rigueur que cela est impossible du moment que les forces ne sont pas nulles. L'affirmation de M. Liouville qu'il avait démontré et complété mon théorème dans tous les cas où les forces de (S) admettaient un potentiel était donc erronée : le seul cas où il avait traité la question était celui des géodésiques. » Dans une Note du 12 septembre, M. Liouville s'est occupé d'un pro- blème qui est absolument différent de celui qu'il avait traité précédemment et qui rentre comme cas très particulier dans celui que j'avais traité. Ce (7i6) problème consiste à étudier moyennant quelles conditions deux systèmes (S) et (S') à potentiels sont correspondants. J'insiste sur le caractère restreint de la question : quand un système (S) à potentiel admet un correspon- dant (S'), (S') n'est pas en général un système à potentiel. Mais, même dans le cas très exceptionnel dont nous parlons, M. Liouville n'est pas encore arrivé à retrouver par sa méthode le théorème que j'ai établi. La démonstration qu'il en a donnée dans sa Note du 12 septembre est inexacte parce qu'elle suppose que les trajectoires de S, pour une valeur quelconque donnée de la constante des forces vives A, coïncident avec les trajectoires de (S') pour une valeur correspondante, de la constante des forces vives h'. J'ai montré que ceci est impossible, sauf pour des valeurs particulières de h, lesquelles d'ailleurs n'existent pas en général. Pour bien faire voir que le raisonne- ment de M. Liouville est inadmissible, j'ai même cité un exemple très simple de deux systèmes à deux paramètres où ce raisonnement est en défaut. » M. Liouville, dans une Note du 3 1 octobre, reconnaît que cet exemple échappe, en effet, à sa méthode. Mais, dit-il, une circonstance analogue ne peut plus se présenter dès que lenombrek des paramètres dépasse 2. Autrement dit, pour £>> 2, à une valeur quelconque donnée de h correspond une valeur déterminée de h! . Cette affirmation est encore inexacte. » Tout d'abord, si elle était vraie, elle entraînerait, d'après ce qui pré- cède, une conséquence singulière : c'est que, pour k^>i, il ne saurait exister de systèmes (S) et (S') à potentiels correspondants. En réalité, il en existe une infinité, et c'est la proposition justement inverse de celle de M. Liouville qui est la vraie : jamais, comme je l'ai dit, à une valeur arbi- trairement donnée de h, ne correspond une valeur constante de h'. D'ail- leurs, il est bien facile de former une foule de systèmes qui démentent l'affirmation de M. Liouville; je me bornerai aux suivants qui ont leurs analogues pour k quelconque : les systèmes (S) et (S'), où l'on a T = x'2^-y2-hz'2, U=yz-hh et T' = i [•t'2(i +^-2 + 4#) +y2*2 + =-'2 - ^yvy-^f1] > sont correspondants (les trajectoires sont des paraboles d'axe parallèle à O^), et à chaque valeur de h (finie ou infinie) correspondent toutes les valeurs de h'. ( 7J7 ) » Je ne puis donc que répéter les conclusions de ma dernière Note : si deux systèmes (S) et (S') à potentiels sont correspondants, deux cas peu- vent se présenter : dans le premier cas (qui est un cas particulier), à une valeur particulière de h correspond une valeur constante de li ; ce cas se ramène aussitôt à celui où les géodésiques de T et de T coïncident; dans le cas général, il n'existe pas de telles valeurs de h; j'ai démontré que les équations (S) admettent alors une intégrale du second degré. Qu'il soit possible maintenant, par une autre méthode, de retrouver et même de compléter ce théorème, c'est ce que je me garderais bien de nier. Mais ce qui est certain, c'est que, môme dans le cas très particulier où les forces de S et de S' dérivent d'un potentiel, les considérations employées jusqu'ici par M. Liouville ne démontrent pas le théorème en question. » Dans une Note ultérieure, j'étudierai les systèmes dont les trajectoires admettent une transformation infinitésimale. » PHYSIQUE. — Les micro globules lenticulaires liquides. Conditions de l 'équilibre. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. A. Cornu ('). « Si par l'ouverture très petite d'un cône de papier nous faisons passer du mercure, la colonne sortante semble être unie près de l'ouverture, mais, à une distance qui est fonction de la pression exercée par le poids du mercure restant dans le cône, elle se sépare en deux ou plusieurs fils distincts. Chacun de ces fils est la partie bosselée et discontinue d'une veine liquide, dont la partie continue, se nouant avec les parties semblables des autres fils, constitue la veine unie. On sait de l'Hydrodynamique que ces parties bosselées se composent de gouttes liquides de deux grandeurs, dont les petites alternent avec les grosses. Beaucoup de ces gouttelettes, en choquant le fond du vase ou la surface du mercure, s'y réfléchissent et restent dans les inégalités latérales du vase. En versant de l'eau dans le vase, nous voyons plusieurs de ces petites gouttelettes flotter sur la surface de l'eau. Nous proposons d'appeler ces gouttelettes microglobules lenticulaires liquides, et nous justifierons pleinement par ce qui va suivre cette dénomi- nation. » Maintenant les microglobules flottants se rapprochent mutuellement ; s'il y en a plusieurs en contact, ils s'unissent après quelque temps et, le (') Le travail a été exécuté au laboratoire de M. Cornu, à l'École Polytechnique. ( 7»8 ) poids du nouveau globule l'emportant sur les forces antagonistes, le globule se précipite au fond de la couche aqueuse. Les microglobules mercuriels se comportent en tout comme des corps solides flottants qui ne se mouillent pas par l'eau. La forme des microglobules liquides se déduit aisément de celle que prend une goutte liquide posée sur la surface libre d'un autre liquide plus dense. Donc la surface du microglobule est lenticulaire, dont les deux faces ont une différence de courbure ; mais, tandis que la face supé- rieure est plus courbe que l'inférieure dans le cas de la goutte d'eau posée sur la surface du mercure (avant de s'étaler), ici, au contraire, c'est la face inférieure qui est la plus courbe. » Si maintenant on voulait mesurer séparément par la balance les masses de quelques-uns de ces microglobules, on ne parviendrait à aucun résultat. Mais on peut mesurer leurs masses et poids en faisant usage de la machine à diviser. En effet, les microglobules mercuriels pris sur la surface de l'eau par un bout de papier forment dans l'air des sphères, dont les rayons peuvent se mesurer par la machine à diviser. » Voici un Tableau qui donne les mesures des quelques microglobules mercuriels, où l'on a pris pour coefficient de dilatation cubique du mer- cure -4^-r. 5 o o 0 » La température moyenne de ces six mesures a été iç)0C. Rayon Masse à o" Poids à 0° de la -phère. —m- ~ , — — — Volume à 19" Volume à o° Micro- Micro- C.G.S. SI iicrons. C.G.S. C.G.S. C.G.S. grammes ( ' ) C.G.S. dyues ( ' ). cm V- cmc cmc sr H?r d u.d 0.00726 ,2,5 0,0000015960 O,00000l5910 o,oooo2i63i 2l,63i 0,000212200 212. 200 O,oo65 65 o,ooooon5oo 0,OOOOOIl4^0 o,ooooi5554 1 .5,554 o,oooi52585 i52,585 0,0040 4«> 0,0000002680 0,0000002670 o,ooooo363o 3,63o o,oooo356io 35,6io ofoo3o 3o o,ooooooii3i 0,0000001127 o,oooooi532 2,532 o,ooooi5o29 15,029 0,0028 28 0,0000000919 0.0000000916 0,000001245 1,245 0,000012210 1 2 , 2 1 3 0,0020 25 o,ooooooo654 O,000000o65l o,ooooooS85 o,885 0.000008682 8,682 » On voit d'après ce Tableau que la masse des microglobules mercuriels ne dépasse pas quelques dizaines de microgrammes. La dénomination de microglobule est donc pleinement justifiée. » On obtient encore des microglobules mercuriels en posant doucement des quantités convenables de mercure sur la surface libre de l'huile d'olive, du pétrole; mais les microglobules flottant sur ces surfaces sont très petits (') Comme on appelle micron le millionième du mètre, on peut, par abréviation, appeler aussi microgramme ([[*gr) le millionième du gramme et microdyne (u-d) le millionième de la dyne. ( 7*9 ) cl par conséquent rares surtout sur la surface du pétrole. En général, nous avons obtenu des microglobules par les liquides figurant dans le Tableau de M. Quincke (voir Everett, Unités et constantes physiques, p. 45) sur les tensions superficielles de dix liquides avec l'eau, l'air et le mercure en les combinant de toutes les façons possibles. » Dans ces quarante-cinq combinaisons on distingue : » i° Une de l'acide chlorhydrique avec la solution d'hyposulfitc de soude entre lesquels se manifeste une action chimique; » 2° Treize dont les liquides constituants sont miscibles entre eux. » 3° Neuf, où il n'y a pas de microglobules, quoique non miscibles. Ainsi, par exemple, une goutte de sulfure de carbone sur la surface libre de l'eau ne forme pas un microglobule, mais s'étale et forme une lentille biconvexe plate, dont les deux faces ont presque la même courbure; on remarque, ici, des lentilles ressemblant à celles de gouttes de l'huile d'olive posées sur de l'eau un peu salie. Nous verrons, dans notre pro- chaine Communication, plus de détails concernant ce cas et son inverse, c'est-à-dire des liquides les moins denses sur les plus denses. » 4° Enfin, les vingt-deux combinaisons restantes forment des micro- globules. » Remarques. — I. Quand le liquide formant microglobule est l'eau sur la surface de l'huile d'olive, on obtient des microglobules remarquables par leurs dimensions et leur netteté. En suspendant un miroir plan au- dessus du vase de l'expérience sous un angle de 45° avec l'horizon, on peut mesurer par le cathétomètre les plus grands diamètres des faces infé- rieures. Deux des plus grands microglobules nous ont donné pour diamètres 3,nm, 9 et 4mm. 7- La même chose a lieu en substituant la solution d'hyposul- fite de soude ou l'acide chlorhydrique à l'eau. II. Nous n'avons pas pu ob- tenir de microglobules mercuriels sur la surface du chloroforme, sulfure de carbone, acide chlorhydrique et térébenthine; car toutes les microsphères mercurielles que nous avons pu former étaient plus pesantes qu'il ne fallait. Ensuite la grande vaporisation de ces substances et surtout du sulfure de carbone nuit un peu à la formation de ces microglobules. III. Le pétrole et l'alcool ontpresque la même densité; et, si l'alcool n'est pas au degré 100, sa densité peut atteindre et dépasser celle du pétrole. Quand on fait tomber une goutte de pétrole sur l'alcool, elle pénètre dans le liquide et se meut vers le bas en prenant la forme d'un ellipsoïde de révolution allongé dont l'axe de révolution est horizontal; quand elle reste en équilibre dans des couches équidenses, elle prend la forme d'équilibre, c'est-à-dire elle ( 72° ) devient une sphère. On peut, avec le pétrole et l'alcool convenablement titré, répéter les célèbres expériences de Plateau sur l'équilibre des liquides sans pesanteur. IV. Enfin, on sait que l'eau dissout un peu de sulfure de carbone et de chloroforme (Troost, Chimie, p. 354 et 740); quand on a, par conséquent, une goutte de sulfure de carbone ou de chloroforme sur l'eau, on ne peut pas considérer le Tableau de M. Quincke comme applicable, car la tension superficielle de l'eau du vase avec l'air diminue constamment pendant que la dissolution continue ('). » PHYSIQUE. — Effets de la pesanteur sur les fluides au point critique. Note de M. Gouy. « Dans les travaux relatifs au point critique, on ne semble pas s'être préoccupé de la compression de la masse fluide sous son propre poids, sans doute parce que les différences de pression produites par la pesanteur paraissent minimes vis-à-vis de la pression considérable du fluide. Mais, s'il en est ainsi, par contre, la compressibilité devient infinie au point critique et très grande à son voisinage, et il en résulte que la pesanteur produit des effets très notables, comme je vais essayer de le montrer. » Considérons un vase renfermant du liquide et de la vapeur, et porté à la température critique. Les proportions sont supposées telles que la pression critique soit intermédiaire entre celles qui existent en haut et en bas du vase; cette pression critique existera donc à un certain niveau, que je nommerai niveau critique. En allant du haut en bas du vase, le volume spécifique v diminue à mesure que la pression p augmente, d'autant plus vite que -r- est plus grand en valeur absolue. Mais on sait que la courbe isotherme qui figure la relation entre/» et v possède, au point critique, un point d'inflexion où la tangente est parallèle à l'axe des t>; par suite -=- est infini au point critique et encore très grand pour les pressions très voi- sines, en sorte qu'il doit se produire, au niveau critique, une variation très rapide de la densité. » On peut étudier la question dans tous ses détails au moyen des for- mules bien connues qui expriment, avec une exactitude suffisante, les propriétés des fluides. J'ai fait quelques calculs relatifs à l'acide carbo- (') Les conditions de l'équilibre vont être l'objet d'une Communication prochaine. ( 721 ) nique à sa température critique, au moyen de la formule de M. Van der Waals et de celle de M. Sarrau ('). Les résultats étaient assez peu diffé- rents (2); je ne donnerai que ces derniers. Dans le Tableau ci-dessous, p et v désignent la pression et le volume spécifique au point considéré, pc et vc les mêmes quantités au point critique. La première colonne donne la variation relative du volume — ■ — -; la seconde, la variation de pression correspondante p — pcen millionièmes d'atmosphère; la troisième colonne donne la cote h en millimètres (3) (par rapportait niveau critique) du point du vase où existent la pression p et le volume v. 4-o,o3o I' 466,2 II. 4-37, 38 -f-0,020 — 490,3 4-I2,5o 4-0,010 — 68,45 4- 1,745 -t-o,oo5 — 9,006 4- 0,229 -t-o,oo3 — i,985 4- o,o5o6 -(-0,002 — 0,594 4- o,oi5i 4-0, OOI — 0,0706 4- 0,00193 0 0 0 (niveau critique) — 0,001 4- 0,0708 — 0,00193 — 0,002 4- 0,6173 — 0,0107 — o,oo3 4- 2 , io3 — o,o536 — o, oo5 4- 9>2I9 — o,235 — o,oio 4- 83, o5 — 2,117 — 0,020 4- 723,87 -18, 46 — o,o3o 4-: 2645,9 -67,47 » Ce Tableau nous montre que, dans un vase de quelques centimètres de hauteur, il peut y avoir entre le haut et le bas une différence de densité de 5 h 6 pour 100. La variation s'accélère à mesure qu'on approche du niveau critique, et l'on voit qu'une hauteur de omm, 5 peut produire une différence de 1 pour 100; une hauteur de omm, oo/j, une différence de 1 pour 5oo. Le niveau critique forme donc une sorte de séparation entre (') Comptes rendus, t. CI, p. n45. (s) La formule de M. Van der Waals donne pour/) — pc et /ides nombres plus grands d'environ un quart (voir le Tableau ci-dessus). » (3) Ces cotes ont été calculées eu admettant que la densité est partout égale à la densité critique o,4o5, ce qui donne o""",020o pour un millionième d'atmosphère. L'erreur relative qui en résulte pour h n'atteint pas 3 pour 100. C. R., i3.j2, ?.■ Semestre. (T. CXV, N 19.) 96 ( 722 ) la partie supérieure et la partie inférieure du fluide, de densités moyennes bien différentes, et qui doit, par les jeux de lumière qu'elle produit, simuler une surface liquide un peu indécise (*). » Ces particularités sont dues, comme on le voit, à ce que le fluide se comprime sous son propre poids, à un degré tout à fait extraordinaire, et qui n'est pas une des moindres singularités que présentent les fluides au point critique. « Si l'on fait les mêmes calculs pour des températures un peu supé- rieures à la température critique, on constate que la séparation nette au niveau critique est remplacée par une zone de transition graduelle; la va- riation de densité est d'autant plus lente et d'autant moins considérable que la température est plus différente de la température critique. » Ces effets de la pesanteur doivent entrer en ligne de compte dans la discussion de la plupart des faits d'expérience relatifs au point critique; ils paraissent présenter tout au moins beaucoup d'analogie avec les faits constatés par MM. L. Cailletet et E. Colardeau dans leurs très intéres- santes recherches Sur l'étal de la matière au voisinage du point critique (2) et l'apportés par ces savants à une cause différente. » PHYSIQUE. — Sur la dilatation du fer dans un champ magnétique (3). Note de M. Alphonse Berget, présentée par M. Lippmann. « Joule, le premier, a signalé le fait qu'un barreau de fer doux, placé dans un champ magnétique, s'allongeait par suite de l'aimantation. Wer- theim et M. G. Wiedemann ont, depuis lors, repris cette étude, soit en amplifiant mécaniquement la dilatation par des leviers, soit en la mesurant directement à l'aide d'un microscope. « J'ai repris cette expérience avec un dispositif susceptible de fournir des mesures précises et propre à servir à la démonstration dans un cours : j'utilise, à cet effet, les franges des lames minces que M. Fizeau a mises à profit pour mesurer les dilatations thermiques des cristaux. Voici .... . . . . , ,. .... , . . . . .do n sente les résultats qu'ont fournis six fils de omm,5 de diamètre, en cuivre (') II. Hertz, Àusbreitung der electrischen Kraft, p. 5o. (726) (Cu), en laiton (L), en nickel (Ni), en fer (Fe), en maillechorl (M) et en platine (Pt) : la résistance du fil est figurée par l'abscisse, et l'ordonnée donne la déviation obtenue à l'électromètre. » Le résultat que présente cette figure parait, à première vue, singu- lièrement contraire à celui qu'a trouvé M. Hertz. Je crois cependant que cette divergence n'est due qu'à la différence des méthodes. Les oscilla- lions du résonateur commencent à zéro et tendent rapidement vers un maximum pour décroître ensuite graduellement. Par l'étincelle, évidem- ment, on mesure la hauteur qu'atteint ce maximum; par l'électromètre on mesure la somme de toutes les oscillations. Par suite de l'amortissement, celle somme peut comporter des valeurs très différentes sans entraîner de variations sensibles de la hauteur qu'atteint le maximum. Par conséquent, les observations de M. Hertz montrent que le résonateur accueille toujours la même quantité d'énergie électrique; les mesures électromagnétiques prouvent que cette énergie se dissipe plus ou moins vite suivant la nature du métal. » Le point capital serait donc la dissipation. Les lois qui y président sont représentées indirectement par la figure, une petite ordonnée correspon- dant à une dissipation rapide. On y voit que les quatre métaux non magné- tiques se rangent sur une courbe à ordonnées uniformément décroissantes. Au contraire, les deux métaux magnétiques, c'est-à-dire le fer et le nickel, sont absolument au dehors de la courbe, et le plus magnétique de ces métaux est aussi celui qui se trouve le plus éloigné de la courbe. Nous arrivons donc à la conclusion que voici : » La rapidité avec laquelle s'effectue la dissipation de l'énergie électrique du résonateur est augmentée par l'accroissement de la résistance et du magné- tisme du fil conducteur. » Cette dissipation peut s'opérer de deux manières différentes : par radiation à travers le milieu diélectrique ou par transformation en chaleur dans le fil conducteur. L'influence considérable qu'ont ici les constantes physiques des métaux paraît indiquer la transformation en chaleur comme la cause principale. Cette transformation a lieu dans la mince couche su- perficielle où circulent les courants électriques. J'ai essayé de déterminer l'épaisseur de cette couche, dans le but d'approfondir la question. » Pour y arriver, je couvris le fil de fer de couches électrolytiques de cuivre de plus en plus épaisses et je constatai que les déviations de l'électro- mètre augmentaient en s'approchant asymptoliquement de la valeur que ces déviations avaient dans le cas du fil de cuivre solide : la différence ( 7=7 ) des fils s'effaçait à partir du moment où la couche eut dépassé l'épaisseur deou,"\oT. » Ensuite, je couvris le fil de cuivre de couches électrolytiques de fer : une couche de oIum,ooo2 d'épaisseur exerçait déjà une influence notable. Les déviations s'approchaient très rapidement delà valeur qu'elles avaient clans le cas du fil de fer solide, et la différence des fils s'effaçait déjà à partir du moment où la couche eut dépassé l'épaisseur de omm,oo3. m Nous en concluons que les courants pénètrent moins profondément dans les métaux magnétiques que dans les métaux non magnétiques. » Ce résultat explique le rôle que joue le magnétisme dans la dissipa- tion de l'énergie électrique. Les courants étant reserrés dans une couche plus mince, on aura une résistance plus forte et par suite un développe- ment de chaleur plus intense. Cette explication est conforme à la théorie établie déjà par Lord Rayleigh et par M. Stefan. » Remarquons enfin que la pénétration des courants alternants dans les métaux est un phénomène de même nature que la pénétration de la lumière dans les métaux. Les résultats que nous venons d'obtenir suffisent à prouver que les métaux sont plus transparents vis-à-vis des ondulations lumineuses, ce qui s'accorde parfaitement avec la théorie. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l 'égalité de potentiel au contact de deux dépôts électro- lytiques d'un même métal. Note de M. G. Gouré de Villemostée, présentée par M. Mascart. « Dans un Mémoire publié antérieurement (Thèse pour le doctorat, Faculté des Sciences de Paris, n° 635, année 1888), j'ai établi la possibi- lité d'obtenir par galvanisation deux plateaux métalliques ne présentant au contact aucune différence de potentiel. » Les intensités des courants produits par des éléments Daniell étaient alors inférieures à l'ampère et les densités de courant comprises entre 0,06 et 1 . » L'emploi d'accumulateurs chargés par une machine d\namo m'a permis de faire varier les densités des courants dans des limites beaucoup plus étendues et de généraliser mes premiers résultats. » J'ai préparé des dépôts de cuivre, i° sur des disques de laiton et des plaques de cuivre avec des courants d'intensité comprise entre o%23 et oa,g; 20 sur de la grenaille de plomb, la plus fine du commerce, avec des courants d'intensité comprise entre 3a, 5 et a4a. ( 7^8) » J'ai déterminé la différence de potentiel dans l'air, i° entre un dépôt de cuivre dû à un courant dont la densité était 0,19 et les dépôts de cuivre produits avec les densités de courant 0,19 0,02 o,o3 o,o5 0,06; 20 entre le cuivre déposé par un courant de densité 0,99 et des couches de cuivre obtenues sur cuivre avec des densités de courant °.99 °."7i 3° entre le cuivre électrolytique préparé avec une densité de courant 0,99 et les dépôts de cuivre obtenus sur la grenaille de plomb avec des densités de courant 0,99 1,99 3,98 4,82 6,81 9 , 65 1 3 , 63 » » Les dépôts électrolytiques n'ont subi aucun travail mécanique et au- cune altération chimique depuis la sortie des bains. » Les différences de potentiel ont été évaluées parla méthode suivante : J'ai formé avec les plaques à étudier ou la grenaille de plomb cuivrée, répandue uniformément sur un plateau, un condensateur dont j'ai réuni les armatures par un fil pouvant contenir une force électromotrice va- riable. J^a force électromotrice, prise sur le fil, nécessaire pour rendre nulle la charge des deux plateaux, était égale et de signe contraire à celle qui existait entre les plateaux. La charge des plateaux a été observée avec un électromètre de Hankel très sensible, employé comme électroscope. Dans un grand nombre d'expériences, l'erreur maxima a été inférieure à ov,ooi; dans toutes les expériences, l'erreur maxima a été inférieure à ov, oo5. » J^a différence de potentiel au contact de tous les dépôts étudiés a été trouvée nulle. I-.e rapport des densités des courants de galvanisation avait varié de 0,01 à 17,70. » On peut donc énoncer le résultat suivant : La différence de potentiel au contact de deux dépôts électrolytiques d'un même métal, lorsque les dépôts n'ont subi aucun travail mécanique et aucune altération chimique, est indépen- dante de la densité des courants de galvanisation ( ' ). » (') Ce travail a été fait au laboratoire de Physique de l'École Normale supé- rieure. ( 72(.) ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur le pouvoir rolaloire des sels de diamines. Note de M. Albert Colsos, présentée par M. Henri Moissan. « L'étude des sels de diamines dérivés d'un acide actif est intéressante au point de vue du pouvoir rotatoire. Clés sels sont stables quand un acide bien défini se combine à une base énergique telle que l'éthylène-diamine. » Diacêtvltart rates. — L'acide diacétyltar trique saturé par l'éthylène- diamine donne un sel neutre très soluble dans l'eau qui, par évaporation, l'abandonne sous forme incristallisable. 2S'\ 3o de ce sel, dissous dans 2UCC d'eau et observés sur une longueur de o"\ 20, dévient à gauche de — 2°56'. » Le sel acide est soluble dans l'eau, cristallise en longs prismes voisins du prisme droit et fortement lévogyres. Dans les mêmes conditions que précédemment et pour le même poids d'acide, la déviation s'élève à -3° 55'. » Tardâtes d 'clhylène-diaminc . — Le sel neutre cristallise en lamelles feuilletées, très solubles dans l'eau et dextrogyres. isr, 2 d'acide tartrique, neutralisé par la base et formant avec la solution de celle ci un volume de 20cc, donne une déviation de 4? 54' pour une longueur de o!",20. La même longueur, observée sur une dissolution quatre fois plus étendue, accuse une déviation quatre fois moindre, soit 1 ° 1 4' » la température étant 180 dans les deux cas. » Voilà donc an exemple qui paraît démontrer que la dissociation de ces sels par l'eau est extrêmement faible. » Tarlrate acide. — Ce composé est, comme le sel correspondant de potasse, très peu soluble dans l'eau : il se précipite quand on ajoute de l'acide tartrique à la solution du sel neutre. Vers 120, il est soluble dans trente fois son poids d'eau environ, plus soluble à chaud. La solution est nettement dextrogyre. » En résumé, tous ces sels dévient du môme côté que l'acide généra- teur. Ils font, pour la plupart, exception aux règles indiquées par M. Guye. Envisageons, en effet, l'acide diacétyltartrique qui est gauche et son anhy- dride qui est droit. H H (C1H10")-C-COaH (CMP02)-C-CGx (CîH'Oa)-ê-CO!!H (C2H302)-C-CO/°' 1 1 H acide — H anhydride -+- C. R., 1892, v Semestre. (T. CXV, N° 19.) 97 ( 7^ ) » Avec M. Guye, supposons dans le même plan les quatre atomes II, C, C, H et admettons que la droite H-C-C-H soit la trace de ce plan de symétrie sur le plan du tableau. Sur la gauche du plan de symétrie, dans l'acide, il y a une masse 2(C2H302) qui est plus lourde que la masse de droite 2(COaH); c'est pourquoi, d'après M. Guye, on peut admettre que l'acide est lévogyre. Ainsi que je l'ai fait remarquer, il devrait, a fortiori, en être ainsi de l'anhydride; MM. Guye et Le Bel supposent que cette ano- malie est due à l'existence du groupe fermé /O qui dérange, la posi- tion des atomes H, C, G, H. » Or, dans le tartrate neutre d'éthylène-diamine, il existe aussi une chaîne fermée, et cependant le pouvoir rotatoire de ce sel n'est pas de sens contraire au pouvoir de l'acide tartrique. » Dans le diacétvltartrate neutre, il existe non seulement une chaîne fermée, mais le poids de cette chaîne, située aussi à gauche, est plus con- sidérable cpie la masse placée à droite du plan de symétrie et le bras de levier de cette chaîne parait considérable aussi, d'après le schéma II (C;2U:102)-C-CO--A:/.fl:1-CFI- i l (C2Hs02)-C-COa-AzH3-CH2 i H Et, malgré toutes ces conditions concordantes, ce sel, au lieu d'être dex- trogyre comme l'anhydride, est lévogyre comme l'acide diacétvltartrique. » Quant au sel acide qui n'a pas de chaîne fermée, il est aisé de constate]' que la masse C2 H302 qui se trouve à gauche de l'un des carbones asymé- triques est moins lourde que la masse placée à droite de ce même car- bone, et pourtant ce sel n'est pas dextrogyre. » Donc le produit d'asymétrie que j'ai trouvé en défaut pour les com- posés moléculaires, pour certaines classes de sels, pour les anhydrides {Comptes rendus, t. CXIV, p. 4X8), ne s'applique pas davantage à cette nouvelle classe de corps. » Je ne pense pas, comme MM. Le Bel et Guye, que l'on doive laisser de côté les dissolutions salines, auxquelles d'ailleurs ce dernier emprunte 27 pour 100 des exemples cités à l'appui de sa règle. Il me semble, au contraire, que l'on pourrait éclairer ce point par l'extension d'une notion qui est l'expression même des faits et que j'appelle la notion de la conser- vation du type moléculaire : quand, sans altérer sa nature intime, un corps ( 73» ) actif donne directement naissance à une série de composés et inversement, il communique à ceux-ci ses propriétés actives. C'est ainsi que tous les tartrates sont actifs parce qu'ils procèdent d'un ascendant actif qu'ils peuvent régénérer, ou bien, si l'on préfère, parce que le type dissymé- trique de l'acide tartrique se conserve dans ses dérivés. » En vertu du même principe, un acide inactif ne peut avoir de sels actifs. Or ce point, qui paraît évident, est en contradiction avec la théorie du carbone asymétrique. Et cette conception qui, traduction absolue de la tétratomicité du carbone, est impuissante à expliquer la formation des racémiques, prévoit en revanche que certains citrates, tartronates, isosuc- cinates, glycérolates, etc., possèdent le pouvoir rotatoire, bien que la gly- cérine et les acides citrique, tartronique, etc., soient inactifs. Mettons ce point en évidence : » Les recherches de M. Grimaux ont établi que le carbone central dans l'acide citrique est lié à deux radicaux identiques CH2.C02H, ce qui explique l'inactivité de cet acide. Si alors l'un de ces deux groupements devient ClI2.C02Na, le carbone central devient asymétrique ('). » De même la substitution du potassium à l'hydrogène dans la glycérine donne les corps suivants susceptibles d'activité, quoique la molécule gly- cérine ou la molécule citrique n'ait pas subi d'altération intime : CH2.OK CH2.OR H-C-OH H-C-OK CH2.OH. CH2.OH. » Ces réserves faites au principe du carbone asymétrique, je reviens sur le sens du pouvoir rotatoire : si l'on étendait aux sels stables le prin- cipe de la conservation du type moléculaire, on comprendrait qu'un même dissolvant sans action immédiate sur l'acide ou sur les sels n'altérât pas le sens du pouvoir rotatoire; et l'on trouverait naturel que les tar- trates, par exemple, fussent droits en solution aqueuse comme l'acide gé- nérateur, tandis que les diacétyltartrates sont gauches dans les mêmes conditions et pour le même motif : cela avec ou sans chaîne fermée, en conformité ou non avec le produit d'asymétrie. (') A cette question : La présence d'un carbone asymétrique suffit-elle pour donner l'activité optique? M. Van t' Hoff, invoquant les expériences de M. Le Bel, répond af- firmativement (voir Dix ans dans l'histoire d'une théorie, ac édition, p. 48 et 49- Rotterdam, [887). Depuis 1887 aucun stéréochimiste ne s'est élevé contre l'affirma- tion de M. Van t' Hoff. ( 7?'2 ) » Je ne prétends pas qu'en un sujet aussi délicat une règle unique fasse disparaître toutes les difficultés, ni que la remarque précédente soit d'une application toujours facile, puisque M. Wislicenus prétend qu'il est impos- sible d'obtenir à l'état d'individu chimique dissous dans l'eau certains corps actifs à fonctions mixtes; tel l'acide lactique dont la solution ren- ferme toujours un anhydride. Mais cette remarque m'a paru d'un carac- tère assez simple et assez général pour être signalée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Dosage voîwnétrique des alcaloïdes. Note de M. E. Léger. « Sous ce titre, il a paru, dans les Comptes rendus du 10 octobre, une Note de M. L. Barthe qui a été l'objet d'une réclamation de priorité faite par M. Harsten, au nom de M. Plugge (Comptes rendus, i\ octobre). Qu'il me soit permis de faire remarquer que les faits essentiels relatés dans la Note ci-dessus, ainsi que dans celle qui fait le sujet de la réclamation de M. Harsten, ont été publiés par moi en 1 885 dans une Note insérée au Journalmde Physique et de Chimie, t. XI, p. 42 5, Note intitulée : Nouvelle application de la phénolphtaléine à l'analyse volumétrique. » Dans cette Note, j'établis l'indifférence des alcaloïdes vis-à-vis de la phénolphtaléine et je conclus ainsi : » i° Il est possible de doser volumétriquement un acide combiné à cer- tains alcaloïdes aussi facilement et aussi exactement que s'il s'agissait d'un acide libre. » 20 Cette détermination peut servir à reconnaître, dans une certaine mesure, la pureté d'un sel d'alcaloïde. » Mon travail étant antérieur de deux ans à celui qui est visé par M. Harsten dans sa réclamation, je crois que la question de priorité doit être jugée en ma faveur. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes. Note de MM. Tu. Sculossixg fils et Em. Laukkxt, présentée par M. Duclaux. « Au cours de recherches dont nous avons, l'an passé, entretenu l'Académie, nous avons vu qu'il y avait des plantes vertes inférieures ca- pables de fixer l'azote libre de l'atmosphère; après la fixation, nous avons retrouvé dans les plantes tout l'azote fixé, tandis que le sol sous-jacent ne s'était pas enrichi en azote. Lorsqu'on songe à l'universelle diffusion des ( 733 ) plantes inférieures à la surface dos sols, leur facilité d'absorber de l'azote libre apparaît comme devant tenir une gronde place dans les fails agri- coles; aussi avons-nous jugé utile de nous arrêter encore à l'étudier. » Il v a un an, les plantes inférieures venues dans nos expériences étaient un mélange de mousses et d'algues diverses, accompagnées, sans aucun doute, de bactéries. C'est à ce mélange que la fixation d'azote libre devait être attribuée. Le progrès que nous avons réalisé cette année con- siste principalement en ce que nos cultures ont été, en général, beaucoup moins complexes, quelques-unes même à peu près pures. » M. Bornet a bien voulu déterminer les algues que nous avons obte- nues. Nous lui sommes extrêmement reconnaissants de la bienveillance qu'il nous a témoignée en cette circonstance et le prions d'agréer nos vifs remerciements. Nous n'indiquerons ci-après que sommairement la com- position de nos cultures, nous réservant d'en donner, dans un Mémoire détaillé, une description plus complète. Cultures faites sur 600e* de sous-sot de Montretout, ensemence avec un peu de dèlayure d'un mélange de plusieurs terres. Durée : six mois. Méthode directe. Malic.ro Azote gazeux Mctliode indirecte. végétale luriLée. en i lus Azote En plus dons ïoujt au début, à la lin. au début. à la On. initial. final. nudéhut. âlafin. plantes. l'uids. d'azote. me ce ce ce mg me i S (M 78 3 i m& nlff m^ m% !■••■ 9S2>9 93'-2 5i,7 = 65,o » 73,5 ! v ' ; ! ' j i36,i » 62,6 69,3 1476 4,7 II... 847,i 817,6 29,5 = 37,. >. 73,5 j ^ g''M 114,8 .» 4i,3 47-7 «48 4.2 Cultures sur Goof de sable quart ;eux sensiblement exempt d'azote, ensemencé comme plus haut. Durée : cinq mois. III.. 10^7,0 1017,8 29,2 = 36,8 » r,o J ^ '* 36,3 ». 35,2 32,8 827 4,0 iv... » » » » 1,0 ! T .'. j 34,0 » 33,0 29,7 543 5,5 Cultures sur Goo»* de sous-sol de Montretout, ensemence comme il est dit plus bas, pour V et VI; durée, trois mois. Même sous-sol sans ensemencement pour VII et VIII ; durée, neuf mois. V.... 10(19,5 1069,4 0,1= 0,1 » C8,4 c" fi8,o 0,4 » 10,4 ig3 5,4 VI... 784,8 785, . >, o»,3 = o»ï,4 06,4 S f ,l'ï\ 66»5 » ",i i2,S 333 3, S ( 1 4°>° ) VII.. 74o,3 739, S o,5= o,C » 66,4 ''7,5 » 1,1 » • » VIII. 58o,i 578,7 i,4= ï,8 » » » » » '•> » » (') S, couche superficielle, de 2nun à 4"'m d'épaisseur. (-) I, sol intérieur, tout le sol situé au-dessous de la couche superficielle. ( 734) » I et II. Cultures essentiellement constituées par un mélange de Nos/oc puncti- forme Hariot et de A'osloc minutum Desmazières. » III. Culture à peu près pure de Nostoc punctiforme. » IV. Culture de Nostoc punctiforme moins pure que la précédente. » V. Culture de deux mousses {Brachythecium rutabulum et Barbula muralis) obtenues par repiquage de petites touffes isolées qui se sont reliées dans la suite. » VI. Culture à peu près pure d'une Oscillariée, Microcoleus vaginatus ; on l'a ob- tenue en semant sur le sol un peu d'algue délayée dans de l'eau distillée. » VII et VIII. Témoins sans culture, ou plus exactement ne comprenant que quel- ques ilôts d'algues peu importants. » On voit, par ce qui précède, que la fixation d'azote libre a été abon- damment réalisée dans les cultures I, II, IIIetIV(f); le fait est indubi- table. Dans ces cultures, dominaient de beaucoup certaines algues bien déterminées. Il est assez curieux qu'avec une culture d'algues voisines (VI), on n'ait pas eu de fixation sensible. Si la différence tient vraiment à la nature des algues, il ne faut pas trop s'en étonner. Entre des êtres en apparence peu dissemblables, ne rencontre-t-on pas, dans le monde îles bactéries, des différences aussi grandes? Les témoins VII et VIII, sols à peu près dénués de végétations, n'ont point fixé d'azote en quantité appré- ciable. » H était intéressant de connaître exactement l'azote que renfermaient en propre les plantes, indépendamment de la couche superficielle de sol dont on ne peut matériellement les séparer. On a cet azote (2) en retran- chant de l'azote total compris dans la couche superficielle celui qui corres- pond au poids de cette couche, supposée au même taux cpie le sol sous- jacent. Ainsi ont été obtenus les chiffres figurant au Tableau sous la rubrique azote des plantes. Ces chiffres ont permis d'établir, concurrem- ment avec les poids de matière végétale formée (résultant de dosages de carbone), le taux; d'azote des plantes sèches, lequel est à peu près de \ à 5 pour ioo. Ils ont, de plus, fait nettement ressortir ce fait fondamental, déjà constaté il y a un an : lorsqu'il y a eu fixation, l'azote absorbé s'est retrouvé dans les plantes inférieures développées; les plantes l'avaient fixé dans leurs tissus; l'entrée en combinaison de l'azote libre a pu trouver (') La fixation moyenne dans les expériences de I à IV, rapportée à l'année entière, a été de 93ms pour une surface de idmi|, soit de 53ms par décimètre carré ou de 53ks par hectare. Le développement des algues est sans doute moindre, en général, dans la nature, où la sécheresse l'entrave souvent, que dans nos expériences. Néanmoins il v doit jouer un rôle considérable au point de vue de la statique de l'azote. (!) Avec un peu d'azote supplémentaire provenant de l'assimilation d'azote nitrique quand le -"I contenait des nitrates. ( 735 ) ainsi dans l'action chlorophyllienne l'énergie qui lui est nécessaire; c'est là un point sur l'importance duquel il est inutile de s'appesantir. » Nous trouvons donc que la fixation de l'azote libre est réalisée par des plantes inférieures poussant à la surface des sols, au lieu de se faire, comme le dit M. Berthelot, dans les profondeurs sous l'action de mi- crobes. M. Berthelot, comme Ions ceux qui ont expérimenté sur la terre humide non stérilisée, a rencontré dans ses expériences ces plantes super- ficielles, qu'il est moins aisé d'éviter que de laisser venir. 11 les a considé- rées comme n'étant pas le siège de la fixation ou même comme y faisant obstacle ( '). Pour lui, c'est dans la masse totale du sol et non dans la couche superficielle que résident les agents fixateurs d'azote, quelle qu'en soit la na- lure (a). La divergence entre ses vues et nos résultats est bien marquée; elle ne concerne pas seulement le siège delà fixation; elle porte aussi sur une différence essentielle dans la nature des agents fixateurs. Dans ces con- ditions nous ne saurions admettre l'opinion émise par M. Berthelot dans sa dernière Note, d'après laquelle nous sommes des expérimentateurs venus à la dernière heure, qui se. sont bornés à vérifier sa découverte et à en préciser le mécanisme dans des cas particuliers. » Observations relatives à la Note précédente ; par M. Ditcxaux. « Je me crois obligé d'accompagner de quelques mots la Note pré- cédente. C'est moi qui ai poussé MM. Sehlœsing fils et Laurent dans la voie difficile qu'ils viennent de parcourir avec tant de succès. Ce ne sont donc pas des élèves de notre confrère M. Sehlœsing, comme le dit M. Ber- thelot dans sa Note de la séance dernière, mais les miens, si tant est qu'ils soient encore les élèves de quelqu'un. Je leur avais donné le conseil de reprendre les expériences d'IIellriegel et Wilfarth, sur la fixation de l'azote par les légumineuses, et de les répéter dans des conditions qui ne laissent plus aucune place au doute. C'est ce qu'ils ont fait par 'des pro- cédés qui leur appartiennent, avec une sûreté et une précision qui n'avaient pas encore été égalées dans cet ordre de recherches. Dans cette partie de leur œuvre, ils ne prétendent pas avoir fait une découverte; elle était (') Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XIV, p. /j8i et l\S\. (2) Annales de la Science agronomique française et étrangère, t. I, 31, fasc., p. /jog; 1890. ( 736 ) faite. Us peuvent réclamer le mérite d'avoir mis hors de toute discussion un fait des plus importants pour l'agriculture. » Dans ces recherches, ils étaient très loin rie la question étudiée par M. Berlhclot, qui est celle de la fixation de l'azote par les terres nues, en l'absence de plantes supérieures. La force des choses les a conduits à s'en rapprocher. Leurs expériences comportaient des vases témoins où l'on n'a- vait pas semé de légumineuses. Ces vases fixaient-ils ou non de l'azote? L'expérience leur montra qu'il n'y avait aucune fixation d'azote gazeux dans ceux qui renfermaient la terre nue, avec tous les microbes qui la peuplent, mais qu'il y avait fixation d'azote clans ceux qui présentaient à la surface des végétations superficielles, formées d'organismes micro- scopiques chlorophylliens. » Ils en ont conclu, et cette conclusion se trouve confirmée et précisée par la Note présente, que ce sont ces algues microscopiques qui président à la fixation de l'azote gazeux. » Ces algues, qui poussent si facilement sur les terres humides laissées à la lumière, ne pouvaient pas ne pas attirer l'attention de tous les savants qui se sont livrés à l'étude de ces problèmes. M. Berthelot, en particulier, les signale à plusieurs reprises dans ses Mémoires, leur attribue tantôt un rôle utile, tantôt-un rôle fâcheux dans la fixation de l'azote gazeux, et fina- lement se décide à attribuer cette fixation aux êtres microscopiques qui habitent la masse du sol. » La masse comprend évidemment la surface, mais ces deux régions se distinguent bien par les phénomènes physiologiques qui s'y produisent. Dans la profondeur vivent les microbes, en prenant ce mot dans le sens cpie lui a donné M. Pasteur pour les êtres dont il a montré le rôle dans l'éco- nomie générale du monde. A la surface vivent des végétaux chlorophylliens, empruntant leur force à une autre origine, et constructeurs de matières organiques, alors que les premiers sont au contraire destructeurs. » Les travaux de MM. Schlœsing fils et Laurent font passer quelques-uns de ces végétaux microscopiques au rang de constructeurs de matière azotée aux dépens de l'azote de l'air; ils changent complètement le point de vue auquel on pouvait se placer en partant des travaux et des conclusions de SI. Berthelot, et notre illustre confrère, tout en conservant le mérite d'avoir le premier vu que la fixation d'azote sur la terre est le résultat d'un phéno- mène vital, ne peut manquer de reconnaître à MM. Schlœsing fils et Lau- rent le mérite d'avoir substitué une démonstration précise à des notions jusque-là incertaines. » ( 737 ) Observations sur les Communications précédentes ; par M. Bertiielot. « Le fait fondamental de la fixation de l'azote sur la terre par suite d'un phénomène vital est reconnu désormais, et notre confrère, M. Duclaux, veut bien m'en attribuer la découverte. C'était l'objet essentiel de ma réclamation et je le remercie de m'avoir donné satisfaction à cet égard. J'en ai fourni une démonstration précise, par des expériences et des ana- lyses, trop nombreuses pour qu'il y ait lieu d'en rappeler le détail. J'ajou- terai que ces expériences ont constaté que la fixation de l'azote a lieu, à la fois, à la surface du sol et dans sa masse tout entière, analysées séparément, ainsi qu'on peut le lire aux pages 776 et 777 du tome CI des Comptes rendus (i885); on y trouvera les analyses de trois sols différents, examinés à ce double point de vue. Ce phénomène s'applique, ainsi que je l'ai con- stamment déclaré, à des sols privés de végétaux supérieurs, mais peuplés d'êtres vivants et d'organismes inférieurs ( '). Parmi ces êtres, « formés » de cellules isolées ou groupées, analogues à celles des végétaux supé- » rieurs », il en est qui fixent l'azote atmosphérique sur leurs tissus. Mais il restait à en déterminer la nature spécifique : c'est là une question nou- velle, née de la solution que j'avais donnée à la précédente, et sur laquelle je suis resté indécis. » J'ai continué à en poursuivre l'étude, comme en témoignent les re- cherches récentes que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie. Aussi me suis-je empressé d'applaudir, il y a un an (3o novembre 1 891 ; Comptes rendus, t. CXIII, p. 778), aux observations faites par MM. Schlœsing fils et Laurent pour l'approfondir. Ils ont établi le rôle spécifique de certaines algues et végétaux inférieurs, doués de chlorophylle, qui vivent dans les parties superficielles du sol, et je n'ai jamais refusé de reconnaître à cet égard le mérite de leurs travaux. » Ajoutons cependant que les algues vertes ne sont assurément pas les seuls micro-organismes possédant cette fonction; car la fixation de l'azote (') Les mots de terre nue et de microbes, susceptibles de prêter à équivoque, ne sont même pas prononcés dans ce premier Mémoire. Pour préciser, je rappellerai que j'ai constamment employé le mot de terre nue, comme synonyme de terre simplement privée de végétaux, supérieurs; et le mot microbes, comme comprenant en général tout petit organisme et plante inférieure; ainsi qu'il est facile de s'en assurer par la lecture de mes Mémoires. Je le rappelle, pour éviter sur ce point toute discussion de mots. C R., 189a, 2« Semestre. (T. CXV, N« 19.) 98 ( 738 ) peut avoir lieu aussi dans l'épaisseur du sol, pourvu que l'oxygène y circule, d'après mes observations. Elle a lieu également sous l'influence d'organismes inférieurs incolores et qui semblent privés de chlorophylle, comme je l'avais déjà remarqué antérieurement et comme je l'ai prouvé récemment, en opérant en présence de l'acide humique ; c'est-à-dire en isolant du sol quelques-uns de ses principes organiques, suscep- tibles de servir d'aliments et de supports à ces micro-organismes. Il est possible même que, pour trouver l'origine première du phénomène, il faille remonter à des organismes plus simples encore, communs aux êtres privés de chlorophylle, à ceux qui en renferment et à ceux qui se dévelop- pent dans les tubercules radicaux des Légumineuses : je poursuis depuis quelque temps la recherche de leur existence. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la y-ac/iroglobine, nouvelle globuline res piratoire. Note de M. A.-B. Griffiths. « J'ai déjà décrit deux globulines incolores, qui possèdent les mêmes propriétés d'oxygénation et de désoxygénation que l'hémoglobine, l'hé- mocyanine, la pinnaglobine et les autres substances respiratoires du sang des Invertébrés. Ces globulines incolores sont : » L'«-achroglobine du sang de la Patelin (' ) ; » La p-achroglobine du sang des Chitons (2). m J'ai extrait une troisième globuline du sang des Tuniciers, et elle a été nommée y-achroglobine. » Ces globulines respiratoires se dissolvent également dans les carbo- nates et phosphates alcalins. Leurs solutions dans les sels neutres se coa- gulent par la chaleur. Elles précipitent par un excès de sulfate de magné- sium ou de chlorure de sodium. » La méthode qui m'a permis d'extraire la globuline respiratoire du sang des Tuniciers (Ascidia, Molgula, Cynthia) a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXV, p. 25g. » La moyenne de quatre analyses m'a conduit à la formule C72lH9,5Az"J4SOl83. (') Comptes rendus, t. CXV, n° k. (2) lbid., t. CXV, n» li. ( 73g ) » La v-achroglobine existe à deux étals, c'est-à-dire à l'état de y-oxy- achroglobine et y-achroglobine réduite. Lorsque, par le vide, les réducteurs et l'action des bactéries, la y-oxyachroglobine a perdu tout l'oxygène apte à être enlevé par dissociation, elle s'est transformée en la y-achroglobine réduite ou y-achroglobine dénuée d'oxygène actif. La y-achroglobine se combine avec le méthane, l'oxyde de carbone et l'acétylène, et ces com- binaisons incolores sont dissociables dans le vide. » J'ai trouvé, en employant la pompe à mercure, que ioogr de cette globuline respiratoire absorbent 1 49°c d'oxygène, à o° et 760""" ('). » Quand elle est dissoute dans une solution diluée de sulfate de magné- sium, son pouvoir rotatoire spécifique pour la l'aie D est [a]0=-63<\ » Il est très probable que plusieurs substances incolores respiratoires existent dans le sang des Invertébrés. » MINÉRALOGIE. — Sur l'axinite des Pyrénées, ses formes et les conditions de son gisement. Note de M. A. Lacuoix, présentée par M. Daubrée. a L'axinite a été trouvée, en 1782, par Dolomieu et Picot de Lapeyrouse à la Piquette déras lids (pic d'Ereslids) près Barèges, et plus tard par Ra- mond au pic d'Arbizon (Hautes-Pyrénées). » Depuis lors, ces gisements ont été cités dans tous les ouvrages de Minéralogie sans autres commentaires. » J'ai pensé qu'il y aurait intérêt à aller explorer les hautes montagnes des environs de Barèges pour reconnaître les conditions de gisement de ce minéral, conditions sur lesquelles on n'avait aucune donnée précise. » En dehors des gisements cités plus haut, j'ai découvert l'axinite d'une façon constante sur toute la lisière nord du massif du Néouvielle. Ce miné- (') Touchant la valeur respiratoire de l'héniocyanine, M. L. Cuéiiot {Comptes rendus, t. CXV, p. 127) a obtenu de très faibles résultatsavec le sang de Y Hélix poma- tia; et il a contesté les résultats de mes recherches sur la haute valeur respiratoire de l'hémocjanine du sang des Céphalopodes et des Crustacés décapodes. Je maintiens l'exactitude de ces résultats, qui ont été vérifiés par Johnson, Dreyfus, Hay et d'autres. Voir aussi le Mémoire récent de A.-B. Griffiths, dans les Proccedings 0/ the Royal Society 0/ Edinburgh, vol. XIX, p. ii6-i3o; 1892. ( 74o ) rai s'y trouve toujours au contact immédiat du granité et des formations paléozoïques. » Ce phénomène peut être bien étudié au cirque d'Arec (pics de Bassia etd'Arbizon) : on y voit très nettement les calcaires dévoniens au contact immédiat avec le granité; ils sont transformés en bancs de grenat et d'ido- crase. Ces minéraux se présentent en beaux cristaux quand la roche, imparfaitement silicatée, renferme encore du calcaire. Tout à l'entour du granité, rayonnent de nombreux filonnets d'axinite, disparaissant à une cinquantaine de mètres du contact et formant un véritable réseau dans les calcaires modifiés. » Te même fait se reproduit dans toute la région et sur une longueur qui n'est pas inférieure à 3okm. » Il est donc incontestable que, dans ces gisements, le granité et l'axi- nite sont liés par une relation de cause à effet; en outre, ces faits démon- trent que l'axinitedoit son origine à de véritables fumerolles granitiques qui onï suivi l'intrusion de la roche éruptive; j'ai reconnu, en effet, que l'axi- nite est postérieure aux minéraux métamorphiques des calcaires. Plus rarement, ces fumerolles ont donné naissance à la même espèce minérale dans le granité lui-même. » L'axinite se présente sous deux variétés. » Les cristaux qui constituent la première variété sont d'un violet rosé très pâle et transparents. Us offrent le faciès des cristaux de l'Oisans avec p(ooi), m(ilo) et t(no); ils sont généralement pauvres en faces ;/' (i i 2) manque fréquemment. J'ai cependant exceptionnellement trouvé, en outre, les faces précédentes: A'(ioo), #'(010), VC^o), ('(on), /'(us), y(T32), j8(T2i), «(354). Ces cristaux sont ac- compagnés de calcite laminaire et ne forment que de minces filonnets. » La seconde variété est d'un violet très foncé; les cristaux sont à peine translu- cides, très aplatis et même laminaires suivant p (001) ; ils rappellent les cristaux de Bottalak, en Cornwall : tantôt ils présentent les combinaisons pinl^tg1 avec ou sans c2(Ti4); tantôt p, m, t sont très développées avec de microscopiques faces h1 et t1; tantôt enfin p et m sont seules très développées, alors que h*, g1, «,/', "f, s et x ne constituent que de petites faces souvent arrondies. » Cette dernière variété d'axinite est accompagnée de calcite, de quartz, de pyroxène et d'amphibole verte. Elle constitue parfois des filonnets ayant plusieurs décimètres de largeur et forme même, en certains points, une roche compacte très tenace, que l'on trouve en galets dans le lit de l'Adour et que M. Zirkel a décrite autrefois sous le nom de limurite. Cette roche, dont les relations géologiques n'étaient pas connues jusqu'à présent, ( 74i ) n'appartient pas à un type pétrographique défini : elle varie de structure et de composition minéralogique dans les diverses parties d'un même gisement. » En outre du pic d'Arbizon, on peut recueillir en très grande abon- dance l'axinite dans de nombreuses localités aux environs de Barèges, et notamment dans tous les ravins descendant du Néouvielle, dans la vallée du Rastan et particulièrement dans ceux que dominent le pic d'Espade, les monts Campana et Caubère, et la Piquette déras lids. » Au pied du pic d'Espade, j'ai rencontré des blocs de plusieurs mètres cubes, composés d'axinite et d'épidote en larges sphérolites; les cristaux sont généralement aplalis suivant/?. » A la Piquette déras lids, ce sont, au contraire, les cristaux du type de l'Oisans qui dominent; ils sont souvent pauvres en faces et présentent parfois un allongement très net suivant l'axe vertical; ils sont associés au quartz hyalin, à Yépidole, à Yasbeste et plus rarement à Istprehnite dans les fentes de roches amphiboliques qui, dans ce gisement, sont en contact avec le granité. » En résumé, la frontière nord du massif du Néouvielle est remarquable par l'abondance de l'axinite, présentant des formes très différentes les unes des autres et ayant pris naissance dans des conditions très dignes d'intérêt. Les cristaux de l'Oisans, analogues de forme à quelques cristaux des Pyrénées, se trouvent dans des filonnets qui traversent des schistes amphiboliques, modifiés par la granulile, et non par la granité, comme dans le cas qui nous occupe. Peut-être est-ce à un mode de gisement ana- logue qu'il y a lieu de rapporter l'axinite signalée par MM. Limur et Fros- sard dans le massif du Pic du Midi. » Il est intéressant de voir l'axinite se former sous l'influence de roches très diverses. M. Daubrée (' ) a montré autrefois que ce minéral a été dé- veloppé dans un calcaire paléozoïque des Vosges (Petit Donon deRothau) au contact d'une roche basique (porphyrite amphibolique ou micacée). » Il est probable que, dans tous ces gisements divers, le mécanisme de la formation de l'axinite a été le même et que le minéral a pris naissance sous l'influence à' émanations borées, ayant réagi sur les parois des roches sédimentaires traversées. » (') Comptes rendus, t. XVIII, p. 870; 1844. ( 742 ) HYDROLOGIE. — Sur la rivière souterraine du Tindoul de la Vayssière et les sources de Salles-la-Source (Aveyron). Note de MM. E.-A. Martel et G. Gaupillat, présentée par M. Daubrée. « Pour faire suite à nos recherches sur l'hydrologie souterraine des ter- rains calcaires ('), nous avons exploré à diverses reprises, en 1891-1892, le puits naturel appelé Tindoul de la Vayssière ou Veyssière et les eaux inté- rieures courantes auxquelles il donne accès. Cette étude avait été commen- cée en 1890 par M. Quintin, ingénieur des ponts et chaussées, sur la demande duquel nous l'avons continuée. » Le Tindoul, ouvert sur le Causse de Concoures, à iokm au nord de Rodez et 5km à l'est de Salles-la-Source, est un large gouffre d'effondre- ment de 6om de profondeur totale. Le fond est obstrué par un talus de blocs éboulés et de matériaux détritiques de aom d'épaisseur, ce qui ré- duit à 4om la descente verticale. A la place occupée par le talus passait ja- dis une rivière dont la partie d'amont est seule accessible actuellement. Nous l'avons remontée en bateau les i5, 16 et 17 juillet 1891, sur une lon- gueur totale de iooom, au bout de laquelle un siphon nous a arrêtés net. » Le cours de l'eau vient, en direction générale, du sud-est. » La galerie est à peu près horizontale, large de 5m à i5m, haute de 5m à i8m. Nous en avons sommairement relevé le plan et plusieurs coupes. » Lors de celte première exploration, à une époque de sécheresse, la totalité de l'eau se perdait dans une fissure impénétrable située à la moitié environ du parcours reconnu (5oom de l'orifice). Ultérieurement au con- traire, après de forts orages et surtout le 3o septembre 1892, à la suite des trombes abattues sur le causse dans la nuit du 28 au 29, nous avons con- staté que cette fissure ne suffisait pas au débit en temps de crues internes; alors, en effet, la rivière s'épanche dans toute la longueur de la galerie, pour venir se perdre sous le talus d'éboulement du Tindoul au pied du gouffre; elle s'y grossit même de plusieurs petits affluents sous forme de cascatelles temporaires tombant des voûtes et des parois. » Nous en concluons que la rivière souterraine du Tindoul est le grand (') Voir Comptes rendus des 3 décembre 1888, i4 octobre et 25 novembre li 21 mars, 23 mai et f\ juillet 1892. (743 ) collecteur qui draine les eaux pluviales de la partie du Causse de Concoures située entre les deux failles bien connues de Sébazac et de Cadeyrac. » Dans le but de compléter cette étude hydrologique, nous nous sommes rendus locataires du Tindoul et de ses canaux souterrains, pour une durée de quinze années. » Nous nous proposons : i° de rechercher la galerie d'aval en déblayant le talus d'éboulement au delà duquel elle se prolonge très probablement; 2° d'abaisser le seuil de plusieurs petites cascades à l'extrémité du canal d'amont afin de désamorcer et de dépasser s'il se peut le siphon qui nous a arrêtés; 3° d'entreprendre ou faciliter accessoirement toutes les recherches de Géologie, de Botanique, de Zoologie, de Météorologie, de Paléonto- logie susceptibles d'être effectuées dans cette curieuse caverne. » Enfin, en juillet 1892, nous avons exploré les diverses galeries et fontaines qui percent les falaises de Salles-la-Source et par où débouche évidemment la rivière souterraine du Tindoul. Elles forment un véritable delta de ramifications, de près; d'un kilomètre de développement, qui con- duisent toutes, plus ou moins directement, à une grosse artère ; nous avons remonté cette artère en bateau, non sans difficulté, dans la direction de l'est (celle du Tindoul) sur 5oom de longueur (il ne sera pas impossible d'aller plus loin) et nous y avons reconnu l'existence d'un vaste bassin de retenue où le niveau de l'eau à l'étiage est constant d'un bout à l'autre et la vitesse nulle, sauf à quelques mètres du déversoir normal ; ce déversoir, de section restreinte, impénétrable à l'homme, alimente la plus basse des fontaines de Salles, celle qui ne tarit et ne varie jamais ; quand les crues remplissent les réservoirs de retenue, les autres galeries et fontaines entrent en jeu, faisant l'office de trop-plein. » Les observations que nous venons de résumer expliquent déjà, non seulement l'origine, mais encore la pérennité et les variations de débit des fontaines de Salles-la-Source. » La continuation des études au Tindoul ne saurait manquer de con- duire encore à d'autres conclusions nouvelles et importantes. » ( 744 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Sur l'anatomie comparée du feuillet et de la caillette dans la série des Ruminants ('). Note de M. J.-A. Cordier, présentée par M. Milne-Edwards. « Les auteurs qui se sont occupés de notre sujet nous ont appris seulement que les Caméliens n'ont pas de feuillet ou qu'il faut considérer comme tel, dans ce groupe, une grande portion non différenciée de leur caillette intestiniforme et que les Tragules ont peut-être un rudiment de feuillet disparu en grande partie par régression; mais ils n'ont jamais cherché à relier ces formes simples du viscère aux formes plus compli- quées, c'est-à-dire à celles que nous observons chez les Cervidés d'abord, puis les Antilopidés et les Bovidés. Dans notre étude sur l'anatomie com- parée de l'estomac des Ruminants, nous avons établi que le caractère de la complication lamellaire du feuillet, que l'on avait considéré tout d'abord, était intimement lié à d'autres tirés de sa forme, de celle de la caillette, de la situation respective de ces deux parties stomacales et de la grandeur relative de leur ouverture de communication. Nous avons reconnu d'abord que le pont de Wilkens est formé par la juxtaposition des parois propres du feuillet et de la caillette, que la longueur de cet accolement varie beau- coup et qu'elle est en rapport intime avec la grande courbure du feuillet et les courbures de la caillette. » Après avoir examiné un certain nombre de formes intermédiaires, depuis les Caméliens jusqu'aux Bovidés, en passant par les Tragules, les Cervidés et les Antilopidés, nous avons pu voir comment, par une sorte de complication progressive, la partie intestiniforme de l'estomac des Camé- liens et des Tragules, qui représente, chez ces animaux, le feuillet rudi- mentaire et la caillette, avait pu se modifier successivement pour arriver à la forme la plus compliquée, telle que celle qu'on observe chez les Bovidés. Les figures schématiques suivantes montrent bien ces différents stades : A représente la disposition des Caméliens et des Tragules, B celle de certains Cervidés et Antilopidés (Tarandus, Muntjac, Cenncapra, etc.), C un degré de plus dans la complication qui a lieu chez d'autres animaux (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. le Professeur Milne- Edwards, au Muséum d'Histoire naturelle. ( 745 ) des mômes groupes (Axis, Capreolus, Ovis aries, etc.), et enfin D repré- sente ce qui s'observe chez les Bovidés vrais. On voit que cette disposi- tion sépare nettement les Bovidés des autres Ruminants typiques, et com- ment les caractères énoncés ci-dessus se relient dans leur ensemble; on comprend, en effet, que les lames en forme de croissant qui se dévelop- pent dans la grande courbure du feuillet doivent modifier celle-ci par leur nombre et leur hauteur et amener l'accolement du pont en rejetant en quelque sorte la caillette en sens inverse; c'est chez les Bovidés que le feuillet atteint son maximum de complication et de développement. Si nous considérons les données fournies par la Paléontologie, concernant nos animaux, dont le viscère est construit sur les types A et B, comme les formes se rattachant de préférence aux Pachydermes, et les Ruminants à cornes creuses, les Bovidés spécialement comme s'en éloignant de plus en plus, il semble qu'il y ait une relation nette entre la tendance de l'organe à devenir intestiniforme ou encore la différenciation de moins en moins grande du feuillet et de la caillette et l'ancienneté des types. » Nous avons cherché, pour justifier l'exactitude de nos vues, si l'em- bryologie des Ruminants confirmait nos observations; elle a montré seule- ment que l'ensemble feuillet-caillette esta l'origine intestiniforme et que le feuillet ne se différencie que très tard relativement de la caillette ; mais elle reste muette sur le mécanisme de cette différenciation, et on se l'ex- plique sans peine lorsque l'on considère que les embryologistes ont choisi le Mouton, dont le feuillet correspond au schéma C, pour étudier son dé- C R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 19.) 99 ( 746 ) veloppement chez les Ruminants. D'autre part, les observations faites sur les embryons de Bœuf ne nous ont pas non plus éclairé sur ce sujet. » ZOOLOGIE. — Remarques sur quelques moyens de défense des Éolidiens ('). Note de M. E. Heciit, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « On sait que les papilles qui couvrent les Éolidiens portent à leur extré- mité des sacs cnidophores, dans lesquels se forment des nématocystes. Il n'y a encore que peu de choses connues sur le contenu de ces organes en général. J'ai pu constater chez les Éolidiens, et en particulier chez Eolis glauca (Aid. et Hanc), que ce contenu se comporte comme la mucine, vis- à-vis de certains réactifs. » On sait que cette substance se colore d'une façon particulière par les réactifs colorants, dits basiques (2); or, si Ton colore par cette méthode des coupes de papilles, les nématocystes et les cellules muqueuses de l'épithé- lium prennent une même coloration intense : vert foncé avec le vert de méthyle, métachromatique orangé avec la safranine, enfin rouge violet avec la thionine. On remarque de plus qu'avec ces réactifs, et en particu- lier la thionine, le contenu coloré des nématocvstes, comme celui des cel- lules muqueuses de l'épithélium, parait constitué par de petites granula- tions sphériques, qui se prolongent dans les filaments urticants des nématocvstes. » Se basant sur cette similitude décoloration et d'aspect, il semble que l'on puisse en inférer que les nématocystes renferment une substance ana- logue au contenu des cellules muqueuses de l'épithélium, dont la mucine est probablement le principe fondamental. C'est peut-être à cette substance, déversée par l'intermédiaire de leurs filaments urticants, que les némato- cystes doivent leurs propriétés. » Il ne nous a pas paru superflu, même après les travaux de Ber°h (3) et de Trinchese ('), et ceux plus récents d'Herdmann (5), de rechercher (') Travail du laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancv. Pendant deux années consécutives, les matériaux de ce travail ont été réunis à la sta- tion maritime de Roscoff, grâce à la bienveillante et libérale hospitalité que M. de La- ■ caze-Duthiei's m'a accordée dans son laboratoire de Zoologie expérimentale. (-) Hoyer, Archiv. mikr. Anat., Bd. 36, p. 3io. C) Malacol, Untersuch., liv. 1. (4) Aeolididae e f ami g lie ajffini (Alli délia Accademia dei Lincei, PI. 35; 1882). (5) Fauna 0/ hiver pool bay, Report II, p. 106; 1889. ( 747 ) et de vérifier l'existence du canal de communication entre la base du sac cnidophore et le sommet du caecum hépatique. Au moyen de coupes sé- riées, on peut suivre sans interruption la lumière d'un canal bien con- stitué et revêtu d'un épithélium très net, qui fait communiquer le sac cni- dophore avec le caecum hépatique. Sur plusieurs préparations, nous avons trouvé des paquets de nématocystes à demi engagés clans la lumière du canal, près de la base du sac cnidophore. Il en résulte que, pour la grande majorité des Éolidiens, le tube digestif communique avec l'extérieur, non seulement par la bouche et par l'anus, mais encore par autant de pe- tits orifices virtuels que l'individu possède de papilles. » Il est généralement admis que les Éolidiens se débarrassent avec la plus grande facilité de leurs papilles, par un phénomène d'autotomie. Les observations que nous avons pu faire, dans d'excellentes conditions, au laboratoire de Roscoff, nous permettent d'affirmer que chez quelques espèces seulement, Eolis olwacea (Aid. et Hanc), E. exigua (Aid. et Hanc), E.despecla (Johnton), les appendices dorsaux se détachent assez facilement. )> La grande majorité, et notamment Eolis papillosa , conservent leurs papilles malgré des excitations variées et répétées. Il nous est même arrivé souvent de déchirer des papilles, plutôt que de les séparer de leur base d'implantation. » La présence de sacs à nématocystes paraît caractéristique des Éoli- diens; j'ai cependant trouvé une espèce appartenant au sous-genre Calma (Aid. et Hanc.) qui en est dépourvue; et ce qu'il y a de singulier, c'est qu'une autre espèce du même genre, Calma Cavolinii (Verany), en possède, paraît-il, de bien développés (Bergh, Vayssière) (1). » L'espèce Calma glaucoides (Aid. et Hanc.) semble, d'après les auteurs, assez rare sur les côtes de France et d'Angleterre, mais elle est fréquente à Roscoff et présente des particularités intéressantes. Le diverticule hépa- tique de la papille se termine bien réellement en caecum, et l'on ne trouve plus trace de sac cnidophore. La papille est du reste bien constituée, son extrémité au moins aussi acuminée que celle d'autres espèces, ses mouve- ments aussi amples et aussi variés. '(') Bergh, Beitràge zur Kenntniss der'AeolidiadenWl (Verhand. d. k. k. zool. bol. Gesells. Wien, vol. 35, p. 644; 187a). — Vayssière, Recherches zool. et anat. sur les Moll. opist. du golfe de Marseille (Ann. du mus. d^Hist. nat. de Marseille, t. III, p. 84). ( 748 ) » Le sac cnidophore est suppléé par une zone de grandes cellules épithé- liales modifiées, qui revêtent l'extrémité libre de la papille. Elles ressem- blent à des cellules muqueuses; leur contenu, doué sans doute de pro- priétés nocives, se colore d'une façon caractéristique par certains réactifs. Ce n'est pas le seul moyen de protection de C. glaucoides ; cette espèce présente un exemple remarquable d'bomochromie mimétique, qui consti- tue sans doute sa meilleure défense. » Contrairement à l'opinion d'HerdmannC ), qui ne voit dans les Cerata des Éolidiens que des appendices destinés à un rôle avertisseur (couleurs prémonitrices), il y a de nombreuses espèces, dont ils contribuent à assu- rer l'homochromie mimétique; cela est surtout évident pour C. glaucoides. En effet, cette espèce se dissimule très bien au milieu des pontes de pois- sons (Gobius) dont elle fait sa nourriture, à en juger par les nombreux dé- bris que contiennent ses papilles. Tout contribue à lui donner l'aspect d'un groupe d'embryons : la forme allongée et déprimée de son corps, di- visé par une série d'étranglements, la transparence des téguments qui laissent apercevoir les lobules blanchâtres de la glande hermaphrodite et les débris noirâtres de sa nourriture, enfin la disposition et la coloration gris argenté des papilles. Aussi, pour se procurer cette espèce, faut-il la rechercher avec soin, au milieu des pontes déposées sous des roches ou dans les renflements radicaux des Laminaires. » On peut considérer l'absence de sacs à nématocystes chez C. glau- coides comme un pur phénomène de dégénérescence, étant donné qu'ils existent chez une espèce voisine; quant à la cause, elle est difficile à péné- trer. On sait que les Eolidiens se nourrissent fréquemment de Cœlentérés (Hydraires, Actinies), et paraissent doués d'immunité vis-à-vis de leurs nématocystes; or il est curieux de remarquer que c'est précisément une espèce qui ne s'attaque pas à des Cœlentérés, qui est dépourvue de sac cnidophore. Il est possible aussi qu'il y ait un rapport entre cette absence et l'homochromie mimétique si développée de Calma glaucoides. » (' ) On the structure and fonctions of tke Cerata ( Quarterly Journal, vol. XXXI, 1891, p. 4i). ( 749 ) ZOOLOGIE. — Sur l'évolution" de l'appareil brachial de quelques Brachiopodes. Note de MM. P. Fischer et D.-P. OEhxert, présentée par M. Albert Gaudry. « Les renseignements que nous possédons sur le développement des Brachiopodes, depuis le moment où apparaissent les premières traces de l'appareil brachial, jusqu'à celui où il atteint son état définitif, sont peu nombreux et ne concernent guère que les Terebratulidœ. » On sait que dans cette famille les supports brachiaux tantôt se déve- loppent directement sans passer par aucune série de métamorphoses ( Tere- bratulina), tantôt ne montrent leur forme terminale qu'après avoir subi des transformations multiples (Magellania = Waldheimia). Ces deux modes de développement avaient suggéré à M. Friele l'idée de diviser les Tere- bratulidœ en deux groupes distincts, et la nécessité de cette séparation a été confirmée par les travaux de M. Douvillé. » Les observations de M. Friele ont été faites sur deux espèces des mers du nord de l'Europe : Magellania septigera et M. cranium, chez les- quelles il a pu distinguer des stades d'évolution comparables, d'après lui, à certaines formes génériques fixées : Plalidia, Magas, Megerlia et Terebra- tella. Nous avons également constaté les caractères de cette évolution sur des spécimens dragués durant les campagnes scientifiques du Travailleur et du Talisman, mais nous n'avons pas reconnu le parallélisme indiqué par M. Friele et nous pensons que c'est plutôt avec les genres Centronella et Ismenia que l'on peut établir une comparaison, tandis qu'une analogie avec le genre Terebratella reste assez lointaine. » L'étude récente que nous venons de faire des Brachiopodes dragués sur les rivages de la Terre-de-Feu, par la Romanche, nous a permis d'ob- server sur deux espèces : Terebratella dorsata et Magellania venosa, les mo- difications successives de l'appareil brachial, et nous a montré que cer- tains stades ont souvent une telle persistance que les auteurs ont pu consi- dérer comme des genres distincts ou des espèces légitimes ces états transitoires. » Les deux formes précitées nous ont montré, sur des spécimens de 3mm de longueur, un premier stade que nous avons nommé prèmagadi- forrne, dans lequel l'appareil ascendant annulaire est placé au sommet d'un (,5o) septum large et proéminent, tandis que les branches descendantes sont rudimentaires. Le stade suivant offre une analogie frappante avec le type Magas, sauf l'existence d'une bandelette transverse qui, du reste, a pu être brisée dans le genre fossile. De Magas on arrive ensuite à la disposition décrite par W.-H. Dali, comme caractéristique de son genre Magasella, et de là, l'appareil évolue graduellement vers le stade Terebratella qu'il dé- passe parfois pour aboutir à celui de Magellania, terme définitif. » Bien que les formes Magas, Magasella, Terebratella ne soient que des stades de transition, nous croyons qu'elles ont pu, par suite de leur stabi- lité en certains cas ou à certaines époques géologiques, constituer de véri- tables genres fixés. Cette stabilité pourrait même être favorisée par ce fait que le développement des glandes génitales se produit dès les premiers stades (stades magadiforme et magaselliforme) et que l'individu apte à la- reproduction, avant d'avoir atteint son évolution complète, peut ainsi don- ner naissance à une série de générations ayant une tendance à s'arrêter définitivement au stade de leurs ascendants. Ce fait permettrait d'expliquer ainsi l'irrégularité que l'on constate lorsqu'on cherche à établir un parai- , lélisme rigoureux entre le développement phylogénique et le développe- • ment ontogénique. » Des modifications analogues à celles que nous venons d'indiquer existent également dans d'autres espèces et permettent d'établir la filiation d'un certain nombre d'entre elles, en tenant pour de simples états transi- toires maintes formes qui ont reçu des noms spécifiques particuliers. On en trouvera l'indication dans les deux Tableaux suivants (* ) : Tableau A. Stade Stade Stade Stade Gentronella. Is me nia Terebratella. Magellania. * * * (M. SEPTIGERA) * « * (M. CRASH M) (') Les noms d'espèces inscrits en majuscules indiquent les stades définitifs sous lesquels les espèces sont connues. ( 75' ) Tableau B. Si aile Prœmagas. Stade Magas. Stade Magasella. Stade Terebratclla. Stade Magellania. (.)/. Evansi) (.)/. Evansi) (T. cruenta) {M. lœvis) ( T. pulvinata) * (M. venosa) (M. Valenciennei) * (M. inconspicua) * (T. rubicunda) * (M. * Patagonica) (M. flexuosa) * (T. dorsata) (7l/. Adamsi) (2". Grayi) (M.Grayi) * (y]/, lenticularis) (T. lenticularis) (M.LENTICULA » De la comparaison de ces deux Tableaux, il résulte : i° que les Tere- bratella peuvent être considérées comme des formes arrêtées avant leur complète évolution ; 2° que les Magellania constituent un type définitif vers lequel convergent deux groupes d'espèces : le premier formé d'espèces boréales [M. septigera et {M. Macandrewia) cranium]; le second d'espèces australes (M. venosa, M. Grayi). Ces deux modes de développement dis- tincts nécessiteront la subdivision du genre Magellania en deux sections qui, du reste, pourront être différenciées par des caractères tirés de la forme adulte. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le mécanisme de la dissolution de V amidon dans la plante. Note de M. A. Prunet, présentée par M. Duchartre. « On admet généralement que, dans la plante, la transformation de l'amidon en dextrine et en sucre s'effectue sous l'influence du ferment diastasique et l'on admet en outre, sans que toutefois une démonstration précise en ait été donnée, qu'il existe une relation entre la. production de la diastase et la dissolution de l'amidon. » Cette opinion a, cependant, rencontré des contradicteurs; c'est ainsi que M. Sachs (') a fait d'expresses réserves et que, dans ces derniers (') J. Sachs, Ein Beitrag zur Kenntniss der Ernahrungsthàtigkeit des Blattes (Arbeitendes botan. Instituts zu Wiirzburg, t. III, fasc. 1, p. 18; i884). ( 752 ) temps, M. J. Wortmann (') s'est attaché à montrer que la dissolution de l'amidon peut s'effectuer sans l'intervention delà diastase, par exemple sous l'action directe du protoplasma, et que, en tout cas, il n'existe aucun parallélisme entre la formation de la diastase et la dissolution de l'a- midon. » En présence de cette divergence d'avis, sur une question qui touche à l'un des problèmes les plus intéressants delà Physiologie générale, celui du mécanisme de la digestion des matières nutritives, quelques recherches précises m'ont paru nécessaires. » J'ai choisi comme objet d'étude les tubercules de la Pomme de terre. On sait que, -dans cette plante, les bourgeons voisins du sommet des tuber- cules se développent plus tôt et plus rapidement que les bourgeons voi- sins de la base. Le développement des uns et des autres s'effectuant aux dépens des réserves, ici presque exclusivement amylacées, on peut ad- mettre, a priori, qu'au début de la germination, la transformation de l'amidon en principes solubles (dextrines, sucres), susceptibles de se trans- porter vers les lieux de consommation, doit être plus précoce et plus active vers le sommet des tubercules qu'à leur base. Je me suis d'abord proposé de vérifier cette hypothèse, et ensuite de rechercher s'il y a une relation entre la formation de la dextrine et du sucre et la production de la diastase. » Pour cela, j'ai recherché comparativement, d'une part, les quantités de dextrine et de sucre et, d'autre part, les quantités de diastase conte- nues dans les moitiés antérieures et postérieures de tubercules à divers états de germination. » Les dextrines et les sucres ont été évalués en glucose. La saccharifi- calion des dextrines et l'interversion du maltose, etc. étaient obtenues par ébullition de l'extrait aqueux additionné d'acide chlorhydrique. I^e glu- cose était dosé par la méthode de Soxleht, après traitement de la liqueur par le sous-acétate de plomb et élimination de l'excès de sel plombique par l'hydrogène sulfuré. » L'évaluation des quantités de diastase contenues dans les tubercules a été faite par la méthode de M. Wortmann, qui diffère d'ailleurs très peu de celle de ses devanciers. Un volume déterminé de jus était additionné d'alcool forl ; le précipité obtenu, recueilli sur un filtre, était lavé à l'ai— (') J. Wortmaxn, Ueber den Nachweis, das Vorkommen und die Bedeutung des diaslatischen Enzyms in den P/lanzen {Botanische Zeitung. 1890, nos 37-41). ( 753) cool, puis repris par une quantité d'eau déterminée qui dissolvait la dia- slasc restée sur le filtre. L'extrait ainsi obtenu était mélangé avec une cer- taine quantité d'eau renfermant de l'amidon de pomme de terre à l'état d'empois. La proportion de diastase contenue dans l'extrait était déduite de la rapidité plus ou moins grande avec laquelle la liqueur cessait de se colorer par l'iode. Le jus décanté après repos, puis filtré, a été aussi em- ployé directement ('). » Voici , à titre d'exemple , les résultats de quelques-unes de mes recherches : » 1. 3 tubercules à bourgeons antérieurs seuls en voie de développement. 20'''' d'extrait provenant de 2occ de jus fourni par les moitiés antérieures sont mélan- gés à 3occ d'eau contenant osr,o25 d'amidon à l'état d'empois. Après quinze heures, le mélange ne donnait plus de réaction avec l'iode. Après trente heures, dans les mêmes conditions d'expérience, l'extrait fourni par les moitiés postérieures avait laissé l'ami- don presque intact. » Les moitiés antérieures ont fourni i ,25 pour 100 de glucose; les moitiés posté- rieures, seulement des traces (2). . » II. 4 tubercules à bourgeons antérieurs seuls en voie de développement. Mêmes conditions expérimentales que dans l'expérience précédente, mais en faisant agir directement le jus sur la liqueur amylacée. Moitiés antérieures : Après dix heures, l'iode n'a plus fourni de réaction. Moitiés postérieures : Après trente heures, le mélange accusait à peine un commencement de dissolution de l'amidon; il contenait de nom- breuses bactéries. » Les moitiés antérieures ont fourni 1,62 pour 100 de glucose; les moitiés posté- rieures, des traces. » III. 3 tubercules à bourgeons antérieurs déjà longs et à bourgeons postérieurs commençant à se développer. Mêmes conditions expérimentales que dans la recherche I, c'est-à-dire en employant l'extrait. Moitiés antérieures : plus de réaction avec l'iode après douze heures. Moitiés postérieures : plus de réaction après dix-huit heures. » Les moitiés antérieures ont fourni 2,42 pour 100 de glucose; les moitiés posté- rieures, 1,71 pour 100. » IV. 3 tubercules analogues à ceux de la recherche précédente, mais en employant directement le jus. Moitiés antérieures : plus de réaction après neuf heures. Moitiés postérieures : plus de réaction après treize heures. (*) Le jus est plus actif que l'extrait, mais il est aussi plus impur. En outre, avec l'extrait, on a moins de bactéries, dont la présence ne saurait sans doute fausser les résultats, l'acidité des liqueurs s'opposant à leur multiplication exagérée, mais qui constituent cependant une cause d'erreur non entièrement négligeable. (-) Dans cette expérience et dans les suivantes, une partie de la matière était em- ployée au dosage du glucose; l'autre, à la recherche de la diastase. C. R., 1892, 2« Semestre. (T. CXV, N° 19.) IO° ( 754 ) » Les moitiés antérieures ont donné 2,35 pour 100 de glucose, les moitiés posté- rieures, i, 4g pour ioo. )j La liqueur amylacée, traitée par des jus ou des extraits provenant de tubercules non germes, n'a jamais présenté qu'après un temps considérable, deux ou trois jours, des traces de saccharification, attribuables peut-être aux bactéries qui abondaient alors dans les mélanges. Ces tubercules n'ont pas fourni de glucose ou seulement des traces non appréciables. » Ces recherches montrent que dans les tubercules de la Pomme de terre il existe une relation entre la répartition de la diastase et celle des dextrines et des sucres, et par suite entre la répartition de la diastase et la dissolution de l'amidon. » Elles montrent en outre qu'il y a une relation d'abord entre l'appa- rition de la diastase et l'entrée en germination des tubercules, ensuite entre la répartition de la diastase et l'ordre et la vigueur du développe- ment des bourgeons, et elles donnent ainsi une nouvelle explication des diverses particularités que présente la germination des tubercules ('). » On voit que les résultats de ces recherches sont en contradiction avec les vues de M. Wortmann et qu'ils sont, au contraire, tout à fait favo- rables à l'opinion générale que, chez les êtres vivants, la digestion des ma- tières nutritives s'effectue non par l'action directe du protoplasma, mais par l'intermédiaire de diastases résultant de son activité. » PHYSIOLOGIE. — De l'action diurétique et uréopoiétique des alcaloïdes de l'huile de foie de morue chez l'homme. Note de M. J. Bouillot. « Le beau travail de MM. A. Gautier et L. Mourgues sur Les alca- loïdes de l'huile de foie de morue nous a définitivement fait connaître les principes auxquels cette huile doit en grande partie ses propriétés médi- camenteuses. Les expériences physiologiques faites par ces auteurs sur les animaux ont, en effet, établi que ces alcaloïdes agissent : i° comme stimu- lants de la nutrition et de la circulation ; i° comme diurétiques. » En présence de faits aussi remarquables, expliquant les résultats obtenus en thérapeutique par l'emploi de l'huile de foie de morue, j'ai (') A. Prunet, Sur la constitution physiologique des tubercules de Pomme de terre dans ses rapports avec le développement des bourgeons {Comptes rendus, g mai 1892). ( 755 ) pensé qu'il serait possible d'utiliser comme médicaments les alcaloïdes mêmes. » En outre, il m'a paru intéressant de rechercher si les effets signalés par MM. A. Gautier et L. Mourgues à la suite de l'expérimentation sur les animaux, en particulier l'excitation de l'appétit et la diurèse, pourraient être constatés chez l'homme. » C'est guidé par cette idée que j'ai préparé les mêmes alcaloïdes, en suivant pas à pas le procédé décrit dans le travail original. Dans le cas présent, je n'ai pas cherché aies isoler; c'est donc leur masse totale, prise en bloc, que j'ai adoptée comme unité médicamenteuse. » Les alcaloïdes obtenus étaient administrés par la bouche à la dose de osr,i5 à oer,25 dans les vingt-quatre heures. » Le Tableau suivant montre une première série des résultats obtenus en prenant comme critérium l'analyse des urines avant et après l'adminis- tration des alcaloïdes. » Les sujets soumis au traitement étaient normaux : Composition des urines avant et après l'administration des alcaloïdes. Urines des 24 heures. Après absorption de o gr, 25 d'alcaloïdes Caractères généraux. Avant . dans les ïi heures précédentes. Observation I. Volume iouo". • 2000". Coloration Jaune foncé. Jaune pâle. Dépôt Rouge cristallin. Blanc, plus cristallin. Réaction Très acide. A peine acide. Densité ',024. 1,018. Urée i5«r. a6sp. ( Sédiment abondant d'acide unque Sédiment constitué par des sphères avec Examen microscopique I cristallisé dans sa forme nor- pointements observables sous le mi- ' maie. croscope. Après absorption de o gr, i5 d'alcaloïdes Observation Avant. dans es 2t heures précédentes. Volume 800". 2000e0. Coloration Jaune orange. Jaune pale. Dépôt Rouge pulvérulent. Dépôt moins abondant cristallin. Réaction Acide. Acide. Densité 1 ,o32. 1,02.6. Urée 2'^', 210. 43e\ 160. E\anien microscopique Sédiment d'urate de soude coloré. Sédiment d'acide urique bien cristallisé. Observation III. Volume tioo". 1700". Densité 1 ,o32. 1 ,025. Urée 29*', 70. 35sr, 70. ( 750 ) Urines des 2V heures. Après absorption de 0 gr, 15 d'alealoïdes Caractères généraux. Avant. dans les 24 heures précédentes. Observation IV. Volume i3oo". tôoo". Densité 1,024. 1,022. Urée 23ï',t3o. 3^', 223. Observation V. Volume ' «00". 2000". Densité «,oto. 1,012. Urée 9gr- 24gr- Observation VI. Volume 1200". i4oo0,!. Densité 1,020. i>oi9- Urée »«>■ 2j»', 100. » De cette première série d'analyses, il résulte déjà que les alcaloïdes augmentent le volume de l'urine émise dans les vingt-quatre heures, et aussi la quantité pondérale d'urée. » Toutefois, sur les conseils bienveillants de M. A. Gautier, j'ai dû pour- suivre ces investigations. L'augmentation de la quantité pondérale d'urée était évidente; mais il restait à savoir si l'action de ces alcaloïdes se limi- tait à favoriser la production de l'urée, ou si, se généralisant, elle faisait diminuer les produits azotés extractifs en augmentant le poids de l'azote complètement oxydé. » Cette lacune se trouve comblée par les analyses suivantes qui donnent la quantité d'azote total, d'azote oxydé et d'azote non oxydé des urines des vingt-quatre heures, avant et après l'usage des alcaloïdes. Quantités d 'azote total, il azote oxydé, d'azote non oxydé des urines des 24 heures, avant et après l'administration des alcaloïdes de l'huile de foie de morue. Urines des 21 heures. Après absorption de 0 gr, 25 d'alcaloïdes Caractères généraux. Avant. dans les 2i heures précédentes. Observation VII. Volume 1400". 1900". Densité à -t- ij" ■ 1,017. i,oi5. Azote total i8«r,23t. 27e', i4o. Azote oxydé i5s',i$3. 26s', i65. Azote non oxydé 3»', 048. ub'':975- Observation VIU. Volume t.Coo". 1800". Densité i,oi25. 1,0116. Azote total i5«r,i37' 17s', 067. Azote oxydé i3sr,245. i6*r,oi3. Azote non oxydé iB',,St|>. tb","V'l- ( 757 ) » L'interprétation de ces derniers résultats ne laisse pas de doute quant au mode d'action des alcaloïdes : ce sont des excitants puissants des oxy- dations intra-organiques, comme l'avaient déjà formulé MM. A. Gautier et L. Mourgues dans les conclusions de leur travail original. » Mais, pour que les résultats que nous annonçons soient atteints, il est important de se placer dans des conditions identiques d'expérimentation; c'est-à-dire prendre comme base la totalité des urines recueillies dans les vingt-quatre heures qui suivent l'absorption des alcaloïdes. » Dans ce cas seulement, l'oxydation des leucomaïnes est presque com- plète, ainsi que la diminution de la toxicité urinaire. » Au point de vue clinique, voici quelques résultats obtenus en soumet- tant un certain nombre de malades à l'action de ces alcaloïdes. » i° Cinq jeunes femmes avec douleurs vagues, perte d'appétit, diminution pro- gressive des forces, neurasthénie. Les effets constatés, en premier lieu, sont le retour de l'appétit, la reprise des forces, la disparition des douleurs. » Chez trois d'entre elles les règles, depuis longtemps supprimées, ont reparu. n 2° Chez deux enfants à nutrition languissante l'appétit est revenu très vif en quelques jours. » 3° Trois malades qui avaient, au moment des époques, des poussées eczéma- teuses très marquées, ont vu ces poussées disparaître. » 4° Dans deux cas de catarrhe bronchique des vieillards, les alcaloïdes ontproduit les effets connus de l'huile de foie de morue administrée à bonDe dose, mais qui ne pouvait plus être supportée. » Ces observations montrent que les alcaloïdes de l'huile de foie de morue paraissent devoir devenir des médicaments précieux en thérapeu- tique humaine. » HYGIÈNE. — Résultats obtenus à la cristallerie de Baccarat par l'introduction de l'acide mélastannique dans la potée d'étain. Note de M. L. Guéroult, présentée par M. A. Gautier. « La potée d'étain est un stannate de plomb, obtenu en oxydant dans des fours spéciaux environ 3 parties de plomb et t d'étain. Jusqu'à ces dernières années, elle a été employée exclusivement au polissage du cristal, opération qui termine la taille et lui donne un brillant et un éclat parfaits. » Pour arriver à ces fins, le tailleur imprègne de cette substance humectée d'eau une roue de liège animée d'un mouvement de rotation rapide, et présente successivement à la roue chacune des faces à polir : ses mains ( 758 ) sont donc constamment en contact avec la potée, toute sa personne en reçoit aussi par projection; enfin, la chaleur développée par le frottement contre la roue est assez grande pour en dessécher une partie, qui se ré- pand dans l'air et pénètre dans la bouche et les voies respiratoires. » Voici une statistique résumée des accidents causés par le plomb chez les ouvriers tailleurs de la grande cristallerie de Baccarat : » En soixante-dix-neuf mois, de novembre 1884 à juillet 1891, il y a eu, sur 200 tailleurs de cristaux passant en potée, 3o, malades, quelques- uns à plusieurs reprises. Ce chiffre s'applique seulement aux accidents bien caractérisés, nécessitant l'arrêt du travail, et ne comprend pas les indispositions : dyspepsies, gastralgies, anémies, causées par le plomb. » Parmi les 3g malades, 4 ont vu leur travail arrêté respectivement sept mois, un an, deux ans et quatre ans, par suite de paralysies saturnines. » 1 a succombé à l'encéphalopathie. » Les 34 autres ont présenté ensemble i333 jours de maladie, soit 1 7 ï j°lirs Par mois. » 17 ont dû quitter le métier pour fuir une intoxication à laquelle ils étaient par trop sensibles. » C'est pour éviter ces accidents que j'ai cherché à remplacer la potée par une substance inoffensive : de toutes celles que j'ai essayées, c'est l'acide métastannique qui remplit le mieux les conditions voulues ; ce corps est obtenu par l'action au bain-marie de l'acide nitrique concentré sur la grenaille d'étain ('). Toutefois on ne peut l'employer seul, car il adhère trop fortement au cristal après polissage; je lui adjoins de la potée d'étain. Le mélange employé est le suivant : l Potée d'étain 1 Ls j Acide métastannique 2ks » L'ancienne potée contenait 61, 5 pour 100 de plomb, la nouvelle en contient seulement 20 pour 100 (2). (') L'acide stannique ordinaire ra3-e le cristal sans le polir. (2) On rappellera que, dans son Ouvrage si pratique Le cuivre et le plomb dans l'alimentation et l'industrie (p. 223), M. A. Gautier a montré qu'à la dose de osr,oi4 de plomb par jour pris sous diverses formes, en particulier par les eaux pota- bles, 34 personnes sur 100 seulement ont présenté des phénomènes notoires d'intoxi- cation saturnine. A une dose plus faible, le pour cent tombe nécessairement au- dessous. A la dose de oS'',ooo5 à oSr, 0002 par jour, il semble n'y avoir plus d'intoxication sensible {loc. cit., p. 199). ( 759) » Depuis dix-huit mois que ce mélange est employé, on n'a plus con- staté aucun cas d'empoisonnement par le plomb, et chez ceux mêmes qui avaient eu autrefois des accidents, il ne s'est pas produit une seule rechute, ainsi qu'il résulte du rapport que M. le Dr Schmitt, médecin de la cristal- lerie, a bien voulu m'adresser à ce sujet, et dont un extrait, joint à cette Note, pourra être mis sous les yeux de l'Académie. » Le seul inconvénient de ce nouveau mélange est d'être sensiblement plus cher que l'ancienne potée; toutefois, l'Administration de la cristal- lerie n'a pas hésité à en prescrire immédiatement l'emploi général. A celte heure, elle bénéficie de la santé de ses ouvriers. Les déclarations sui- vantes, extraites d'un rapport de M. le D1' Schmitt, médecin de la cristal- lerie, en fournit la preuve : » Depuis le icr juillet 1891, je n'ai pas constaté un seul cas d'intoxication saturnine chez les tailleurs sur cristaux. Je dirai même plus, c'est que chez presque tous les tailleurs atteints précédemment la santé générale s'est améliorée; l'anémie d'origine saturnine a disparu chez la plupart ; chez un seul, notoirement alcoolique, et chez quelques autres vivant dans des conditions peu hygiéniques, l'état général laisse à désirer. » Chez les anciens saturnins qui, avant l'emploi de la nouvelle potée, présentaient des lésions irrémédiables d'intoxication saturnine (néphrite interstitielle), je n'ai con- staté aucune aggravation. » Quelques-uns d'entre eux accusent des troubles dyspeptiques, mais qui, à mon avis, doivent être rapportés beaucoup plus à leurs habitudes peu hygiéniques (alcoo- lisme) qu'au réveil de leurs anciennes intoxications. » M. L. Hugo adresse une Note ayant pour titre : « Sur un hexagramme peint sur une amphore antique ». M. H. Moulix adresse une Note sur une relation entre les températures critiques et les températures d'ébullilion normale. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. ( 760 ) ERRATA. (Séance du 3i octobre 1892.) Note de M. Seunes, Dévonien et permocarbonifère de la haute vallée d'Aspe : Page 683, ligne 11, au lieu de Cifélien, lisez Eifelien. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS 1.1' FILS, Quai des Grands- Augusiins, n" 55. cpnis 1835 les COMPTES RENDUS hebdoi isent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in [*. Deux es, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier. l.c prix rie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : I Paris : 20 IV. — Départements : 30 IV. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en mis. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : n Michel et Mèdan. i Gavault St-Lager. kr < Jourdan. I Ru IV. •eus Hecquet-Decobert. j Germain et Grassin. * Lachèse el Dolbeau. onne Jérôme. inçon Jacquard. Avrard. deaux ' Duthll. Millier (G.). rges Renaud. Lefournier. F. Robert. .1. Robert. V Uzel CaroflF. , Baër. I Massif. '.ailier}- Perriû. i Henry. ( Marguerie. | Rousseau. j Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. Damidot. t Lauverjat ' Crépin. , Drevel. ' Gralicr. lochelle Foucher. i Bourdignou. avre ! _ , " i Dombre. . Ropiteau. Lefebvre. ' Quarré. /.mie/}/. chez Messieurs : i Baumal. i M"- I exier. Beaud. iGeorg. Lyon i Mégret. I Palnd. Vitte et Pérussel. Marseille Ruai I Calas. Montpellier ..... ' ' Coulet. Uoulins Martial Place. j Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ^ Loiseau. rbottrg -mont-Ferr... >a ai... ■ lobte I Nantes i\ice . . . i M"' Veloppé. I Ravina. ' \ isconti et C". Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. ( Druinaud. Rennes Plihon el Hervé. Rochefort Boucheron - Rossi - , Langlois. [ gnol. ' Lesl ringaot. Chevalier. j Rasliile. ' liumche. I Gimet. I Privai. Boisselier. Péricat. ' Suppligeon. , Giard. ' Lemailre. l'oitiers. liouen S'-Êtienne . . Toulon Toulouse Tours Valenciennes. \ On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Chez Messieurs : j Robbers. ' Feikema Caarelsen Athènes Beck. el <•' Barcelone Verdaguer. , \sher et C". 1 Calvary el C'". , Friedlander et fils. ' Mayer et Millier. Berne j Schmid, Francke el Bologne Zaoichelli el ' K. uni. il. Bruxelles Mayolezet Vu. Iîïi tlo. ! Lebègue et C"'*. t II. lima un. Bucharest ... i Kanisteanu. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelleiC" Christiania Cummermeyer. Constantinople. . Otto cl Keil. Copenhague Hust et fils. Florence Lœschcr et Seeber. Gahd Uoste. Gênes Bcuf. Genève. . I I Ihcrbul ie/.. i leorg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères ( Benda. Lausanne. Leipzig Liège. i Payot. Bailli. \ Brockhaus. Lorentz. Max Rttbe. Twielmeyer. , Desoer. 1 i Inusé. Londres Luxembourg chez Messieurs \ Dulau. Milan. I Nutl. V. Buck. I.ibr. Gutenberg. i uenlea 2.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. Pages. M. Th. Schlœsing. — Note sur la réponse de M. Berthelot à ma Note du •->.} octobre... M. Alexis de Tillo. — Comparaison des observations magnétiques du général Pevzoff dans l'Asie centrale avec le? don- nées des cartes magnétiques anglaises.... DES Lettre adressée à M. lePrésidenl par le Co- mité qui s'est constitué pour célébrer le -/■' ire de il. Pasteur M. II. Schlœsing. — Influence de la répar- tition des engrais dans le sol sur leur utilisation 698 'v: ,,:-; " NOMINATIONS. M. \i'i'i:i.i. est élu Membre pour la Section de Géométrie, en remplacement d M Ossian Bonnet Commission char§ cerner le prix Le- comte : MM. Bouchard Pasteur, f/ermite, MUne-Rdwards, Chauveau, Duclaux ei Verneu.il MEMOIRES LUS. M. L. Bassot. — Sur I. uvellc m M. Raoi i. Pictet. — Essai d'une méthode de France générale de synthèse chimique 70s SPONDANCE. MM. Tu. Schlœsing fils el Km. Laurent. — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes -/i< M. Duclaux. — Observations relatives à la Note précédente j35 M. Berthelot. — Observations sur les Com- munications précédentes 7^7 M. A. -15. Griffiths. —Sur la y-achroglobine, nouvelle globuline respiratoire 7JS M. \. Lacroix. — Sur l'axinite des Pyrénées, ses formes el les conditions de son gise- ment 739 MM. E.-A, Martel et G. Gaupillat. — Sur la rivière souterraine du Tindoul de la Vayssière el les sources de Salles-la-Source 1 Aveyron ) 742 M. J.-A. ConoiER. — Sur l'anatomie compa- rée du feuillet et de la caillette dans la série des Ruminants 741 M. E. Heciit. — Remarques sur quelques moyens de défense des Eolidiens 746 MM. I>. Fischer et D.-P. OEhlert. — Sur l'évolution de l'appareil brachial de quel- ques Brachiopodes 7 .'19 M. A. Prunet. — Sur le mécanisme de la dissolution de l'amidon dans la plante... j5i M. .1. BoutLLOT. — De l'action diurétique et uréopoiétique des alcaloïdes de l'huile de foie de morue chez. l'homme 7 5 ') M. L. GtlÉROULT. — - Résultais obtenus a la cristallerie de Baccarat par l'introduction de l'aride métastannique dans la potée di 1.1 in 707 M. L. HUQO adresse une .Note avant poin- tillé : « Sur un lie vagi. 1 in me peint sur une amphore antique » 7 »i M. II. Moulin adresse une Note sur une rela- tion entre les températures critiques et les températures d'ébullitioo normale 75g 760 CORRE M. Sor laul pour la Section de Géométrie, adresse ses remer- ciements à I1 académie M. Edmond Pbrrieh prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Ana- lomie et Zoologie par suite du décès de .M . de Quatrefages M. Bassot et M. A. Bienayme prient l'Acadé- mie île les comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section de Géographie el Navigation par suite du décès de M. Jurien de la Gravière... M. Le Roy de Keraniou adresse à l'Académie la même demande M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. de Saint-Saud M. E. Roger. — Sur le cinquième satellite de Jupiter M. PAUL PaINLKVÉ. — Sur la transformation des équations de la Dynamique M. C. Maltézos. — Les microglobules len- ticulaires liquides. Conditions de l'équi- libre M. Gouy. Effets de la pesanteur sur les Huiles au point critique M. BERGE!. Sur la dilatation du tel un champ magnétique M. V. Bjerknes. — lie la dissipation de l'énergie électrique du résonateur de M. Hertz M. G. GOURÉ DE VlLLEMONTÉE. — Sur l'éga- lité de potenl iel au 1 ontact de deux d ëlectrcdytiques d'un même métal M. \i.bert Colson. — Sur le pouvoir rota- toire des sels de diamincs M. E. Léger. — Dosage volumétrique des alcaloïdes Errata 7,3 72a 1-1 7-'9 ,32 PARIS. - IMPRIMERIE (JAtJTHIER-VILLARS HT t-ILS, Quai des Grands-Augusi.ins. 55. 1892 SECOND SEMESTRE. âôM COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXV. DEC 29 1892 N° 20(14 Novembre 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article Ier — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé et ranger del' Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Le^. Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 17 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exl Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cpie les .Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar<| jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompler actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais de; teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappot les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5 Tous les six mois, la Commission administrât^ un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés I déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance su COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 14 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Observations à l'occasion du procès-verbal de la dernière séance; par M. Pasteur. « Je n'assistais pas au début de la dernière séance, lorsque M. le Prési- dent a donné lecture de la Lettre de la Section de Médecine et de Chi- rurgie. » Une personne obligeante m'avait retenu hors de la salle. Elle a bien fait. J'aurais été trop ému pour remercier comme il convenait mes Con- frères de l'honneur excessif qu'ils me réservent. Aujourd'hui encore, je ne puis exprimer tout ce que je ressens d'émotion et de reconnaissance. » C. R , ,899, 2- Semestre. (T. CXV, N« 20.) IOF ( 762 ) M . le Ministre de l'I.vstructiox publique adresse ampliation du Dé- cret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. P. Appcll, pour remplir la place devenue vacante, dans la Section de Géométrie, par suite du décès de M. Ossian Bonnet. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Appell prend place parmi ses Confrères. THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de combustion du camphre; par M. Berthelot. « D'après les nombres déterminés par M. Louguinine, les chaleurs de combustion du camphre, sous ses divers états isomériques, offriraient un certain écart, faible d'ailleurs. On aurait, en effet, pour les poids molé- culaires : Cal Camphre droit i4o4,2 Camphre gauche i/ji6,o Camphre inactif i4'5,4 » M. Stohmann m'a fait l'honneur de m'écrire, en me priant de vérifier le premier nombre; ayant obtenu lui-même i4i4Cal>3 pour le camphre droit (Laurinées), c'est-à-dire la même valeur sensiblement que pour ses isomères. Cet écart est faible : 7 millièmes seulement; il avait déjà attiré l'attention de M. Louguinine. Il est de l'ordre de ceux que l'on pouvait observer dans des essais ordinaires, exécutés sans précautions spéciales, et qui remontent à plusieurs années; cependant il surpasse la limite des erreurs d'expérience possibles aujourd'hui. » J'ai fait exécuter trois séries de combustions, par trois expérimenta- teurs différents, qui ont obtenu les résultats suivants : » M. Matignon : chaleur de combustion moléculaire du camphre C^rT'O, à pression constante, - i4i4Cal,2. » M. Tassilly : ^i4i3c>',5. » M. Aladern : Cal 1 4 1 3 , 6 - '4i4,i H- 1 412,7 | Moyenne i4i3Cal,3 + i4i3,5 \- 1 4 1 2 , 2 ( 7^3 ) » La moyenne générale est 14 i3Cal, 7, qui ne s'écarte que de un demi- millième des données de M. Stohmann et de un à deux millièmes des va- leurs relatives aux camphres isomères. » A volume constant, on a, pour 1 gramme : 9288,2; au lieu de 9225,1. » Les nombres relatifs au camphre offrent de l'importance, ce corps avant été employé comme combustible auxiliaire dans un certain nombre de déterminations. L'écart entre 1404 et i4i3 est peu de chose, quand il s'agit de déterminations relatives aux corps dont la chaleur de combustion est notable ; mais il réagit davantage sur celle des corps à chaleur de com- bustion faible. Je donnerai, dans les Annales de Chimie et de Physique, la revision de tous ces nombres, recalculés au moyen des données actuelles. « En tout cas, pour en revenir au camphre, on remarquera combien est grande la concordance des résultats qui peuvent être obtenus aujourd'hui par divers observateurs au moyen de la bombe calorimétrique. » CHIMIE, — Observations relatives à la Note de M. A. Colson sur le pouvoir rotatoire des sels de diamine ( ' ) ; par M. C. Friedel. « MM. Le Bel et Guye pourront discuter quand il leur conviendra les faits que M. Colson a soumis à l'Académie et qu'il regarde comme con- traires à la théorie du carbone asymétrique et à l'hypothèse de M. Guye. C'est d'autant plus nécessaire que les cas choisis par M. Colson sont loin d'être simples et exigent un examen approfondi. » Mais je ne puis m'empêcher de relever une erreur qui a échappé à M. Colson. Bien involontairement, sans doute, il prête à M. Guye une affirmation qui est précisément le contraire de ce qu'enseigne la Stéréo- chimie. Il suppose, avec M. Guye, dit-il, que dans l'acide tartrique actit les quatre atomes H, C, C, H sont dans un même plan. On peut les con- cevoir tels dans l'acide inactif; mais dans l'acide actif, qui ne possède pas de plan de symétrie, suivant les prévisions de M. Pasteur et suivant la théorie du carbone asymétrique, ils ne sont pas dans un même plan, en- core moins dans un plan de symétrie. Les raisonnements fondés sur cette supposition ne peuvent donc pas être maintenus. » D'ailleurs le plan que M. Colson prend comme plan de symétrie n'est même pas un plan de symétrie dans l'acide tartrique inactif, mais perpen- (') Comptes rendus, t. CXV, p. 729. ( 764 ) diculaire au seul plan de symétrie existant dans la molécule construite avec les tétraèdres représentatifs. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la constitution chimique des peplones. Note de M. P. Schutzexberger. « Dans une première Communication, j'ai cherché à mieux préciser qu'on ne pouvait le faire jusqu'ici les relations qui existent entre la fibrine et le produit de sa digestion sous l'influence de la pepsine en liqueur acide et à déterminer la constitution chimique de la fibrinpeptone, en lui ap- pliquant la méthode d'hydratation par la baryte. Aujourd'hui, j'ai l'hon- neur de présenter à l'Académie les résultats auxquels je suis arrivé en sou- mettant la fibrinpeptone à l'analyse immédiate. « Les chimistes qui ont étudié les peptones ont tous observé que le produit de la digestion peptique d'un albuminoïde déterminé, la fibrin- peptone par exemple, ne représente pas un principe immédiat défini, mais plutôt un mélange. On s'est plus particulièrement arrêté à cette idée qu'à coté de la peplone proprement dite, produit principal et défini de la di- gestion peplique et résultant d'une hydratation limitée de l'albuminoïde, on trouvait des résidus d'une transformation incomplète, ce que l'on a appelé des propeptones ou des albuminoses. Certains auteurs cependant ont soutenu l'opinion d'une décomposition par hydratation donnant des termes plus simples, sans apporter cependant des preuves décisives à l'appui de cette manière de voir. » A la suite de longues recherches, qui m'ont occupé depuis ma der- nière Communication, recherches rendues très pénibles par la nécessité de contrôler toutes mes expériences par l'analyse élémentaire des produits séparés par diverses méthodes et par l'étude des termes de leur décompo- sition sous l'influence de la baryte, j'ai été amené à adopter avec certitude la théorie du dédoublement de la matière protéique sous l'influence de la pepsine, dédoublement qui s'opère par voie d'hydratation et à préciser le sens et le mécanisme chimique de ce dédoublement. » Je rappelle tout d'abord que les conclusions auxquelles je m'arrête ne s'appliquent qu'à la fibrine du cheval. Chaque matière albuminoïde parait se comporter d'une façon spéciale sous l'influence de la pepsine et il y aura lieu de les soumettre successivement à un examen particulier, ana- logue à celui que nous indiquons aujourd'hui à propos de la fibrine. ( 7^5 ) » La fibrinpeptone obtenue, comme il \ été dit dans ma première Note, par digestion prolongée pendant huit jours dans l'étuve à 4o°, débarrassée au moyen d'une quantité théorique d'oxyde d'argent de l'acide chlorhy- drique employé pendant la digestion, n'est évidemment pas homogène. » Si, après avoir concentré la solution au bain-marie, à consistance demi-sirupeuse, on ajoute des quantités croissantes d'alcool fort (à 94 pour 100), on obtient des précipités fractionnés de plus en plus solubles dans l'alcool aqueux et dont l'ensemble représente environ les \ de la pep- tone totale. Le dernier cinquième reste en solution lorsque l'on a ajouté assez d'alcool pour obtenir un mélange contenant 85 à 90 pour 100 d al- cool. » Ces divers précipités n'offrent pas exactement la même composition élémentaire, mais la comparaison de leur composition élémentaire conduis nettement à les faire envisager comme des termes ou des mélanges homo- logues. Ainsi, le précipité floconneux qui se forme au début, après addi- tion au liquide de deux fois son volume d'alcool, donne des nombres qui peuvent se traduire par la formule C20H51 Az8013, tandis que la totalité du précipité, ou la moyenne, conduit à la formule C3,H" Az8Ol3.La partie soluble dans l'alcool paraît renfermer un peu plus d'hydrogène ; la formule brûle qui traduit les analyses est C30H5cAz8O'3. » Ces formules, nous l'avons déjà dit, ne doivent pas être envisagées comme des formules moléculaires, mais seulement comme traduisant les analyses et facilitant la comparaison des résultats. » Ces divers termes, chauffés isolément à 1800 avec 3 parties d'hydrate de baryte, pendant quatre à cinq heures, se comportent d'une manière analogue et comme la fibrinpeptone elle-même, en fournissant de l'ammo- niaque, de l'acide carbonique, de l'acide acétique et un résidu fixe formé par un mélange d'acides amidés et dont la composition élémentaire varie très peu d'un produit à l'autre, lorsque ces résidus sont séchés dans le vide, à la température ordinaire. Ils donnent tous des nombres qui peu- vent se traduire par la formule générale m(C9H,8Az2G5;; séchés à l'étuve à ioo°, ils perdent de l'eau et fournissent alors des ré- sultats comprisentre la formule précédente et lasuivanle : /n(C9Hl8Az204 ). m Le résidu fixe de la partie non précipitée par l'alcool répond à la for- mule m (C H20 Az205!. ( 766 ) » Les résultats obtenus dans cette voie, quelque intéressants qu'ils soient, ne jettent pas encore assez de jour sur la question. » L'emploi de l'acide phospholungstique nous conduit à des données plus précises. » M. le professeur Kùhne avait déjà constaté que l'acide phosphotungs- tique, employé même en grand excès, ne précipite pas la totalité de la peptonc de fibrine. » D'après mes expériences la quantité précipitée ne dépasse guère la moitié du poids du produit mis en expérience. En employant de l'acide phosphotungstique pur et cristallisé, exempt d'alcalis,, j'ai pu isoler la partie précipitable de celle qui ne l'est pas. Le précipité floconneux ob- tenu à froid étant chauffé au bain-marie, au sein de son eau mère, se réunit en une masse emplastique, peu volumineuse, molle à chaud et friable à froid, facile à laver. Il est traité à tiède par un léger excès d'eau de baryte; il se sépare du phosphotungstate barytique insoluble et la matière orga- nique mise en liberté se dissout dans l'eau. Après filtration, on enlève l'ex- cès de baryte par l'acide carbonique et l'acide sulfurique; on filtre, on évapore au bain-marie à consistance sirupeuse, puis on sèche dans le vide sous une cloche au-dessus de l'acide sulfurique. On obtient ainsi un résidu presque incolore, friable, soluble dans l'eau et non hygrométrique. » Le liquide filtré, séparé du précipité phosphotungstique, est chauffé vers 5o° et additionné d'un léger excès de baryte hydratée jusqu'à réac- tion alcaline; on filtre pour séparer le phosphotungstate de baryte et l'on achève l'opération comme ci-dessus. » Voici quels sont les résultats obtenus en traitant ainsi la totalité du précipité alcoolique de la peptone, formant les f de la peptone. » Si nous traduisons par une formule les analyses de ce précipité alcoo- lique, nous arrivonsàune expression telle que celle-ci : C78'5HM1 Az2' 03\ Chauffé avec la baryte, ce précipité perd 5 molécules d'ammoniaque ; 2,5 molécules d'acide carbonique ; i molécule d'acide acétique et fixe 1 3 molécules d'eau, ce qui conduit à l'équation schématique C'8-5H,4iAz2,O"-C'"511i9Az5O7-m3H-O = C74H,S8Az,cOA0 [qui est de la forme 8(C"H2"Az205) avec n = g,i5]. » L'acide phosphotungstique dédouble ce précipité alcoolique en deux portions à peu près égales : l'une précipitée et l'autre pas. » La composition de la partie précipitée se laisse très approximativement ( 76? ) représenter par la formule C38,5H73Azn O' 4 ; celle delà partie non préci- pitée par la formule C40II08 Az'°02". La somme des formules de ces deux portions est égale à celle du précipité alcoolique. » Sous l'influence de l'hydrate de baryte, le produit précipité par l'acide phosphotungstique se décompose d'après l'équation C38>5H73Az"0M-(3Az[p | r,5C02; !-5H20=rC3TH7/'Az80'°; le produit non précipité par l'acide phosphotungstique se décompose d'a- près l'équation C-,0H08Az,0O20-(2AzH3 + CO2-t-C2H1O2)+8H!îO = C37H7''Az8O". » La somme de ces deux équations représente la décomposition du pré- cipité alcoolique non dédoublé par l'acide phosphotungstique C78>5rT"Az2i031- (5AzH3^ 2,5C02-hC2H"02) :- i3H20 = C7"H,''8Az,0O'"'. J'ajoute de suite que ces équations, toutes basées sur l'expérience et. sur de nombreuses déterminations quantitatives, ne les traduisent que d'une façon approchée, mais avec une approximation suffisante pour que les lois du phénomène puissent être considérées comme vraies. » i° Les produits précipitables par l'acide phosphotungstique offrent entre l'oxygène et l'azote un rapport voisin de 1,27 : 1, et entre le carbone et l'hydrogène un rapport voisin de 1 : 1,9. Sous l'influence de la baryte, ils perdent près du quart de leur azote sous forme d'ammoniaque ( ^-^ \ > une quantité correspondante d'acide carbonique (CO2 pour aAzHs); le ré- sidu fixeetamidéde ce traitement barytique est de la forme jo(C"Hï"A204) ou C'"H2mAzO\ n étant compris entre 9 et 10 et très voisin de 9. » 20 Les produits non précipitables par l'acide phosphotungstique offrent entre l'oxygène et l'azote un rapport voisin de 2 : r, et entre le carbone et l'hydrogène un rapport voisin de 1 : 1,7. Sous l'influence de la baryte, ils perdent { de l'azote total sous forme d'ammoniaque, et une quantité correspondante d'acide carbonique (CO2 pour 2AzH3), ainsi que de l'acide acétique (1 molécule environ pour 2 molécules d'ammoniaque); le résidu fixe et amidé de ce traitement barytique est de la forme /)(C"H2"Az206), ou C'"H2'"AzO;J, n étant compris entre 9 et 10 et très voi- sin de 9. ( 768 ) » La partie soltible dans l'alcool donne des- résultats analogues, avec celle différence qu'il y a excès d'hydrogène, le rapport C"H2" devenant voisin de C"H»"tS. » De tout cela, on peut conclure avec certitude que la fibrinpeptone doit être envisagée comme un mélange dédoublable par l'acide phos- photungstique en une partie précipitable moins oxygénée et en une partie non précipitable plus oxygénée, jouant, par rapport à la première, le rôle d'un alcool. Sans aucun doute, l'excès d'oxygène de la portion non précipitable se trouve dans la molécule a l'état d'oxhydryle. La fibrine elle- même serait une espèce d'éther composé, saponifiable par l'influence de la pepsine, et se scindant en fixant de l'eau en ces deux termes opposés, qui tous deux sont des uréides, c'est-à-dire contiennent les éléments de l'urée. » La transformation en peptone est donc le résultat d'une décompo- sition d'éther par saponification. » chimie AGRICOLE. Influence de la répartition des engrais dans le sol sur leur utilisation . Deuxième Note de M. H. Schlœsing. « J'ai indiqué dans une première Communication les dispositions que j'ai adoptées pour étudier, dans un cas particulier, l'influence de la répar- tition des engrais clans le sol sur leur utilisation. Il me reste à présenter les résultats de mes expériences. » J'ai réuni, dans le Tableau qui va suivre, les nombres fournis par les pesées et les analyses de mes récolles. Tableau I. Acide Pouls. Potasse. Azote. phosphorique. 1. h. 1. 11. 1. 11. ~" r~"~ ïït gr gr ri' gr gr gr gr gr /grains 90,". 99,1 0,569 0,699 a>38i 2,749 0,979 J<17° \ balle 29,?. 3o,9 0,498 o,4S5 0,178 0,247 o.o53 0,096 Blé (de Noé) . . < paille 143,9 149,9 4,363 4,280 1,017 i>°69 o,i63 o,233 \ total 263,3 79. ;i i,43o 5,364 3,076 4>o65 1,19a i>498 (graines 121, 3 i44,5 2,245 2,927 4,435 5,107 i>3aa i,639 cosses 35, o5 43, 9 i,265 i,645 0,214 o,35o o,o55 0,087 j fanes 61, o5 92,65 i,989 2,842 1,204 1,962 o,3o5 o,582 total 217,40 ui.u.j J.499 7>4'4 5,853 7,4!9 1,682 a,3oS ( 7^9 ) Potasse. I. II. _gr _ (•->' çr gr gr gr (graines 65,8 63,3 0,904 0,773 2,348 2,38o 0,754 0,678 Pois cosses et fanes. "•'.' 5g, 2 1,849 2,483 0,911 i,o3i 0,181 0,180 total Pommes de terre [' tubercules. . . (Richter- fenes 1 59: ,3 120 ,2 1 22 .5 226 ,4 26l .0 e;f t ■ ; ■? 2,753 3,256 3,259 3,4 11 0,935 o,858 7,120 8,64o 3,206 3,959 1 ,5o5 1,770 5,629 0,772 1,548 0, 118 o,a65 miperator). ( tota] 280;8 353,9 9,62813,269 3,978 5,5o7 i,623 2,o35 » L'examen de ce Tableau suggère les observations suivantes : » i° Les récoltes de blé, de haricots, de pommes de terre obtenues clans la case II l'emportent sur celles de la case I. » Les excédents de poids, respectivement de i6gr,6, 63gI',65, 73gr,i, représentent les 6,3, 29,3, 26,0 centièmes des récoltes de la case I. » Les quantités d'acide phosphorique, assimilées dans les deux cases par ces trois sortes de plantes, présentent des écarts encore plus grands en faveur de la case IL En effet, les différences, qui sont de oer,3o3 pour le blé, ogr,G26 pour les haricots, ogr,412 pour les pommes de terre, repré- sentent les 25,3, 37,2, 25,3 centièmes des quantités d'acide assimilées dans la case I. » 20 Au contraire, les deux récoltes de pois sont à peu près égales. Je dois dire que j'ai perdu cinq gousses de belle venue appartenant aux pois de la case II; de là un déficit de 4gr environ dans la récolte des graines. Néanmoins, même en tenant compte de ce déficit, on constate que la quantité d'acide phosphorique assimilée estun peu moindre dans la case II, ce qui tient probablement à la rapidité du développement des pois. Leur végétation s'est poursuivie avant que l'acide fût suffisamment diffusé. » 3° Si l'on confond en une seule toutes les récoltes d'une case, ou y séparant seulement les graines et tubercules des autres produits, pailles, balles, fanes, cosses, si l'on met ensuite en regard des poids de graines et tubercules, et de ceux des autres produits, les quantités afférentes de po- tasse, d'azote, d'acide phosphorique, on compose ainsi le Tableau ci- après : C. R., 1892, 2» Semestre. (T. CXV, N< 20., • 02 1 77° ; Tableau II. Acide Poids. Potasse. Azolc. phosphoriquc. ~"*n~ i. n. i. ii. 1. ii. cr itr gr gP gr Br gr sr Pailles, balles, etc. 378,0 469,5 12,470 i6,36o 4,3oo 6,210 0,880 i,44« Graines , tuber- cules 5o3,7 567,9 10,840 12, 940 12,370 14,200 4,56o 5,260 Les quatre récoltes entières 881,7 io37,4 23,3io 29,300 16,670 20,410 5,44o 6,700 » Ces nombres font connaître de combien tous les produits végétaux de la case II, rangés en deux catégories, l'emportent sur les produits si- milaires de la case I; de combien encore l'assimilation de la potasse, de l'azote et de l'acide phosphorique dans la case II a dépassé celle des mêmes éléments dans la case I. » Les excédents de diverses sortes, calculés en centièmes des quan- tités homologues appartenant à la case I, sont les suivants : Tableau 111. Excédent de poids. dépotasse. d'azote. d'acide phosph. Pailles, fanes, etc. _.. . 24,2% 3i,2»/0 44,4 7o' 64,8 °/0 Graines et tubercules 12,7 19, 4 '4>7 i5,3 Les quatre récoltes entières. 17,6 25,7 22,4 23,2 Les taux des excédents sont beaucoup plus considérables pour les pailles et fanes que pour les graines et tubercules, par la raison que les récoltes de pois, de haricots et de pommes de terre de la case II comprenaient des plantes encore vertes, possédant dans leurs fanes des principes amassés en vue de la fructification, mais demeurés sans emploi. » 4° Avec les nombres consignés dans le Tableau II, on peut calculer les percentages de la potasse, de l'azote et de l'acide phosphorique dans les fanes et pailles, clans les graines et tubercules, enfin dans les quatre récoltes entières de chaque case. Voici ces percentages : Tableau IV. Acide Potasse. Azote. phosphorique. I. II. I. II. I. II. "A, 7. 7. 7. 7. 7o Pailles, balles 3,3o 3,49 1 , 1 4 1 ,32 o,23 o,3i Graines et tubercules 2,i5 2,28 2,46 2,5o 0,91 0,93 Les quatre récoltes entières. .. . 2,64 2,82 ',89 '»97 0,62 o,65 ( 771 ) » Tous les taux pour 100 de la potasse, de l'azote et de l'acide phos- phorique dans les produits de la case II sont supérieurs à ceux de ces mêmes éléments dans les produits de la case I. Ainsi, non seulement l'en- semble des récoltes de la case II dépasse celui des récoltes de la case I. mais encore cet ensemble est plus riche en éléments assimilés. Cette supé- riorité peut avoir pour cause, en ce qui concerne les pailles et fanes, la récolte prématurée de plantes encore vertes; mais elle se montre aussi dans les graines et tubercules, ce qui prouve bien que, dans la case II, l'assimilation de la potasse, de l'azote et de l'acide phosphorique s'est opérée dans de meilleures conditions. » Je puis conclure de tout ce qui précède que, dans mon terrain et dans les conditions de mes expériences, l'engrais semé en lignes a été mieux utilisé que l'engrais intimement mêlé au sol. » Je ne sais comment se sont diffusés le nitrate et la potasse dans la case II; mais, quant à l'acide phosphorique, je dois croire que l'oxyde de fer, abondant dans ma terre, l'a insolubilisé et confiné dans un espace peu étendu autour de chaque ligne. Les rapports entre l'acide et les racines ont donc différé dans les deux cases : dans la première, toutes les racines ont rencontré l'acide phosphorique, mais en ont pris chacune une petite part; dans la seconde, un certain nombre d'entre elles seulement ont trouvé les gisements de phosphate, mais y ont prélevé de grosses parts. Il semble que les petites rations mises partout à portée de toutes les racines ne valent pas les fortes rations offertes à quelques-unes d'entre elles. Dans ce dernier cas, la multiplication plus grande des racines dans les régions d'un sol où les engrais abondent doit concourir à la meilleure utilisation des aliments. » L'influence de la répartition des engrais sur leur utilisation est cer- tainement variable selon leurs doses, selon les récoltes, selon la constitu- tion et la fertilité des sols. C'est aux praticiens qu'il appartient de la déter- miner dans les divers cas. Le but essentiel de la présente publication est d'appeler leur attention sur une question intéressante, et de provoquer de leur part des études qui promettent quelque progrès dans l'emploi des engrais. » PHYSIQUE . — Sur les lois de dilatation des gaz sous pression constante ; par M. E.-H. Amagat. « Voici d'abord un Tableau relatif à l'acide carbonique et calculé au moyen des résultats du réseau que j'ai publié en 1891 (12 octobre). Les ( 772 ) coefficients moyens y sont donnés sons les pressions inscrites à la première colonne verticale, entre les limites successives de température indiquées à la première colonne horizontale; je ferai remarquer, pour éviter toute confusion, qu'ils sont ramenés à l'unité de volume en divisant successive- ment par le volume relatif à la limite inférieure de chaque intervalle de température et non par le volume initial à zéro (une remarque analogue aurait dû être faite dans ma dernière Note relative aux coefficients de com- pressibilité). Acide carbonique ( t; -rr) (N° 1). Entre P. 0"ellO*. 10"— 20". 20"— 30*. 30"— 40*. t0'— Î0°. 50"— 60". atm 5o 0,00903 -j- o,oi3g4* 0,01097* 0,00823 o.oo6g5 60 0,00800 0,01209 -j- o",oi557* 0,01081 o,oo853 75 o,oo65/l o,oio43 o,o2i66[(0,18310)]o, 02048 o,oi25S 4oo 5oo 600 700 800 900 0,00600 o,oo5o8 o,oo52o 0,00705 o, 00604 o,oo56o 00"— 100". 100"— 137". -198*. 198"— »SI 80 0,00644 0,00951 0,01710 85 0,00637 0,00872 0,01425 80 o,oo632 0,00827 0,01265 g5 0,00626 0,00786 0,01162 100 o, oo544 0,00728 0,01159 110 o,oo544 O;°0709 0,00923 125 o,oo522 o,oo63o 0,00772 i5o 0,00474 o,oo55o o,oo6i3 175 o,oo423 o,oo4g3 o,oo55o 200 0,00416 o,oo449 o,oo5oi 230 0,00337 O, 00408 0,0046l 3oo o,oo322 o,oo364 0, 00401 0,00268 o,oo3i4 o,ooJii 0,01471 0,00916 0, oio83 0,01222 0,00762 o , oo854 0,00921 0,01006 0,01116 0,01229 0,0142s 0,01666 0,01791 [0,02911] (0.02608) 0,01804 0,00643 0,00464 0,00521 o , 0059.5 0,14270 0,02963 0,0907g 0,04965 o,oi8i3 o,o445o[(0,07566)]o, 02254 0,01376 0,02900 [0,07388] 0,02784 0,01547 0,02128 [0,05899] 0,03462 0,01755 0,01010 o,o3i4a[(0, 04100)]... i 1 o,oo6gg 0,00648 0,00703 0,00696 0,00811 0,00724 o,oo865 0,00765 0,00928 0,00802 0,01092 o,oogoS O,oi3o4 0,01037 o,oo4S5 0,00369 0,00260 0,00601 0,00420 0,0027g 0,00922 0,01114 0,01570 [0.01855] (0.01835) (0.01484) (0,01247) 0,00864 o,oo525 0,00728 0,00842 0,01061 0,00620 0,00695 o,oo85o 0, oo45g o,oo5n o,oo656 0,00418 o,oo432 0,00495 o,oo35s o,oo346 o,oo382 o,oo253 0,00274 0,00266 0,00280 o,oo3i3 o,oo323 0,00224 0,00247 o,oo255 0,00261 o,oo255 0,00274 0,00220 0,00219 o,oo238 0,00232 o,oo235 0,00241 0, 00214 0,00216 o,oo2i5 0,00218 0,00223 0,00219 0,00197 0,00195 O,0020O 0,00204 0,00199 0,00210 1000 o,ooi/5 0,00184 0,00180 o,ooi83 0,00191 0,00184 o,oi335 0,01370 [0,01374] 0,01228 (0,00945) o,oo565 0,00977 o, oio83 o, oio83 o,on34 o, oog34 0,oo7g8 0,00672 0,00697 0,00778 [0,00865] 0,00794 (0,00616) 0,00542 0,00554 0,00601 0,00627 [0,00662] 0,00570 0,00414 0,00419 0,00426 [0,00466] 0,00465 o,oo384 0,00322 0,00287 0,0024g 0,00224 0,002o6 0,00198 o,oo3i3 o,oo33o o,oo343 i.,,(ii.,:;;,s (0,00364) o,oo34i o,oo33o 0,00329 o,oo349 0,00287 0,00283 o,oo2g3 o,oo258 o,oo25i o,oo258 0,00228 0,00226 o,oo233 0,00210 0,00206 0, 0021.3 0,00197 o,ooig8 0,00204 o,oo364 o,oo386 o,oo3o2 o,oo3i7 0,00261 0,00278 0,00234 0,00243 0,002l6 0,00223 0,00234 " » Pour les températures inférieures à la température critique, les coef- ficients ne peuvent, évidemment, pas être pris sous des pressions inter- médiaires entre les tensions maxima correspondant aux limites de tempé- rature, car le changement de volume proviendrait non seulement de la dilatation sous les deux états, mais encore du changement d'état; le coef- ficient deviendrait infini à la limite. On a placé, sur le Tableau, des croix à la place des coefficients qui, pour cette raison, n'ont pas été calculés. (Entre io° et 200 sous la pression de 5oatm et entre 200 et 3o° sous la pres- sion de 6oa,m.) » Pour une pression égale à la tension maxima de l'une des limites, le coefficient se rapporte à l'état gazeux si c'est la limite inférieure et à l'état liquide dans le cas contraire; enfin, à une température donnée et sous la ( 773 ) tension maxima correspondante, il y a deux coefficients correspondant aux dcu\ étais, l'un parlant de la saturatioi iV'autre y aboutissant : il serait extrêmement intéressant de pouvoir comparer aux diverses températures les valeurs de ces deux coefficients : c'est une étude qui réclamerait des déterminations spéciales, et qui présenterait d'assez grandes difficultés; comme la variation du coefficient avec la température, dans ces condi- tions, est très rapide, il faudrait resserrer beaucoup les limites en arrivant à la saturation. » Variation du coefficient de dilatation avec la pression. — On voit à l'in- spection du Tableau n° 1 que le coefficient augmente d'abord avec la pres- sion ainsi queRegnault l'avait déjà trouvé pour des pressions de quelques atmosphères; il passe par un maximum cpii a lieu sous une pression crois- sant régulièrement avec la température, ainsi qu'on le voit de suite, les maxima de chaque colonne verticale ayant été mis entre parenthèses. Lors de mon premier travail sur ce sujet, ces maxima m'avaient paru avoir lieu sous les pressions correspondantes aux minima des produits p V, mais les données actuelles plus complètes montrent que cette loi n'est qu'appro- chée. On peut chercher à préciser : à la température critique, le maximum du coefficient a évidemment lieu sous la pression critique qui est forcé- ment plus petite que celle correspondant à l'ordonnée minima; le lieu des coefficients maxima part donc du point critique, et comme celui-ci est un point d'inflexion, on peut se demander si le lieu en question ne serait pas confondu avec celui des points d'inflexion des isothermes; il n'en est pas ainsi, la température croissant, le maximum continue d'abord à se produire un peu avant l'ordonnée minima ; il reste compris entre le lieu dft sommet de ces ordonnées et celui des points d'inflexion ; il se rapproche peu à peu du premier et finit par le couper dans la région de son abscisse minima. Le réseau de l'acétylène conduit à des résultats tout à fait semblables. Le Tableau (n° 2) montre cpie pour les gaz oxygène, hydrogène, azote et air, la décroissance du coefficient se continue régulièrement jusqu'à 3oooatm ; le même fait se voit sur le troisième Tableau pour des températures plus élevées, et pour les mêmes gaz. ('- -) \V M) (N°2) Oxygène. o° — ir v. Hydrogène. A/.ole 0° — 16*, 0. 0"— 46°, 6. Air. 0"— 15", 7. p. 0" — 15",'.. 0°— *7",3. 0"— iSM. alm 0,00236 0,00200 0,00206 0,00193 0,00191 0,00206 0,00197 1000... . 0 , 00 î 89 0,00178 0,00170 O,00l'|0 0,00 i5i 0 , 00 1 4 4 0,001 48 2000.. . . 0,00164 0,00132 0,00l52 o,ûoi 33 o,ooi3i 0,00116 0,00126 0,00147 o,ooi38 0,00137 0,001 I I 0,00108 0,00107 0 , 00 I 1 2 o,ooi34 0,00128 0,0012g 0,00098 0,00098 0,001 10 o,ooio5 ( 774 ) » Variation du coefficient de dilatation avec la température. — Le Tableau ci-dessus (n° 1) montre queiJt coefficient augmente d'abord avec la tempé- rature, passe par un maximum puis diminue. Sous des pressions constantes de plus en plus fortes, ce maximum a lieu à des températures de plus en plus élevées en même temps qu'il est de moins en moins accentué; bientôt il n'existe plus dans les limites du Tableau, il ne subsiste qu'un accroisse- ment qui devient de moins en moins sensible. Sous la pression de ioooa,m, ce maximum existe sans cloute encore à des températures suffisamment élevées; pour s'en assurer, il suffit de considérer des gaz beaucoup plus éloignés de leur point critique : on peut prévoir que pour ceux-ci le maxi- mum sera atteint ou même dépassé ; c'est en effet ce que montre le Tableau suivant (n° 3) : tous les coefficients y sont notablement plus faibles entre ioo° et 2oo° qu'entre o° et ioo°, le maximum est dépassé. 'k S) <»• 3). Oxyi gène. Hydro gène. '.23 — 20O"fa. Azote. 0'— 99',45. 99",*5 — 19 A 0"— 99",4. ir. 1». 0°— 99",5. 99",6— 199 ,5 0'— 99", 25. 99' 90", 4— 100", .'Itlïl 100 o,oo4S6 // II // II // o,oo44'. II 200 Oj oo534 o,oo3oo 0,00332 0,00^ 0,00433 0,00280 0,00455 0,00287 3oo . . . . o,oo5i2 0,00297 o,oo3i4 o,ooa3i O,0o4o2 0,00267 0,00422 0,00275 4oo . . . . 0,00459 0,00280 0,00295 0.00321 o,oo358 0,0025o 0,00371 0,00261 5oo . . . . o,no4o5 0,00264 0,00278 0, 00214 o,oo3i5 o,oo235 o,oo33i 0,00241 6oo . . . . 0,00357 0,00245 0,00261 0,00204 0,00282 0,00219 0,00294 0,00222 700 . . . . o,oo3ao 0,00226 0,00249 0 , 00 1 96 o,oo256 0,00204 0,00269 0,00207 800.... 0,00288 0,00212 0,00237 0,00189 o,oo236 0,00189 0000244 o.ooig4 900 .. . 0,00261 0,00198 0,00226 OjO0lS2 0.00218 0,00179 0,00226 0,00182 1000 . . . . 0,00241 a 0,00218 // // II 0, 00214 0 , 00 1 7 1 » Sur le Tableau n° 1 les maxima relatifs à la température ont été placés entre crochets; on voit qu'ils forment une suite assez rapprochée de celle des maxima relatifs à la pression et qui de même que cette dernière parai- trait plus régulière si les limites de pression et de température étaient plus resserrées, les maxima réels ne tombant qu'accidentellement sur les nombres inscrits au Tableau. Le lieu de ces maxima relatifs à la tempéra- ture part du point critique comme celui des maxima relatifs à la pression : il se rapproche plus rapidement que ce dernier du lieu des ordonnées mi- mma, qu'il coupe plus rapidement aussi, c'est-à-dire notablement avant son abscisse minima. » Il est bon d'observer qu'au-dessous de la température critique les premiers coefficients de chaque colonne horizontale [Tableau (n° 1)] se rapportent à l'état liquide tant que la pression est supérieure à lalension maxima; sous les pressions inférieures à la pression critique, les coefficients ( 775 ) relatifs à l'état gazeux proprement dit vont en décroissant de suite; j'avais déjà, dès 1870, montré {Comptes rendus, \ juillet 1870; Annales de Chimie et de Physique, 1892), que pour les gaz, acide sulfureux et acide carbo- nique, le coefficient décroît régulièrement depuis o° jusqu'au delà de 3oo°, sous la pression de l'atmosphère. » Pour les pressions supérieures à la pression critique, il n'y a plus lieu de considérer la distinction que je viens de faire entre les deux coefficients parce que la discontinuité n'existe plus sous pression constante; pour évi- ter toute confusion, j'ai marqué d'un astérisque trois coefficients qui, quoique correspondant à des températures inférieures à la température critique (à 5oatm et 6oa,mJ. se rapportent néanmoins à l'état gazeux. » Je reviens maintenant aux gaz dont le coefficient a déjà, à la tempé- rature ambiante, atteint ou dépassé sa valeur maxima; le Tableau suivant n° 4) des valeurs de — non ramenées à l'unité de volume montre que cette valeur, sauf pour l'oxygène, devient sensiblement indépendante de la température : AV g (N°4). Oxygène Hydrogène. Azole. Air. P. 0°— 99°,S. 99',5 — 199", 5. 0"— 99°, 2ô. 99", 25 — 200", 2. o"— 99", '.5. 99°, 4S— 199", 5. 0" — 99°,». 99°,4 — 200". alm O,0000 0,0000 O,0000 O,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 ioo 4^iS » » » » » 4^2° » 200 2442 2095 1890 i835 2q5i 2086 2296 209.5 300 l643 l44o 1265 1222 l522 l4l4 l544 '4a2 4oo 1207 1072 0947 °9'9 11 24 1066 11 25 1084 5oo 09^7 o856 0754 0741 0877 o85g 08S7 0859 600 0756 0703 0624 o6i.5 0718 0715 0720 0706 700 o634 0592 o535 0526 0609 0609 o6i5 0602 800 o54i o5i2 0468 0460 o53o o525 o533 o525 900 0470 o45o o4i5 0409 0469 o463 0469 o463 1000 o4i8 » 0376 » 'i » 0425 o4i3 » Les coefficients comptés depuis zéro sont donc sensiblement constants, comme cela a lieu, du reste, dans le Tableau (n° 2) jusqu'aux plus fortes pressions; par suite, les coefficients pris entre les limites successives sont sensiblement en raison inverse des volumes initiaux successifs. On retombe ainsi sur une loi qui rappelle celle des gaz parfaits, seulement ici les vo- lumes, au lieu d'être proportionnels aux températures absolues, sont pro- portionnels à celles-ci augmentées d'une constante dépendant de la pres- sion et qui croit avec elle. » ( 776 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Élurh sur le pouvoir pathogène des pulpes ensilées de betteraves. Note de M. Arloixg. « L'usage alimentaire des pulpes de betteraves conservées dans des silos détermine, chez les animaux ruminants, des accidents variés, parfois mortels, désignés sous les noms symptomatologique de maladie de la cail- lette (Guionnet), ou étiologique, de maladie de la pulpe (Rossignol, Butel). » Les pulpes proviennent des distilleries ou des sucreries. lies résidus des distilleries sont primitivement acides; ceux des sucreries sont neu- tres. Au bout de quelques semaines d'ensilage, les uns et les autres pren- nent une réaction acide, qui atteint assez rapidement son maximum. Il m'a fallu de igl,8 à 3sl',2 de potasse caustique pour neutraliser i'^de liquide extrait de pulpes fermentées (i6r, 8 pour des pulpes ensilées depuis deux mois; 3gl, 2 pour des pulpes ensilées depuis huit mois; 3gr pour des pulpes ensilées depuis deux ans). » J'ai reconnu dans ces liquides la présence des acides acétique, lac- liquc et butyrique. L'acidité complexe des pulpes les met à l'abri des moi- sissures et des agents de la putréfaction vulgaire, de ceux surtout qui dé- gagent de l'hydrogène sulfuré. » Outre les acides précités, il se forme, dans les pulpes de betteraves ensilées, diverses substances solubles, résultant aussi de l'attaque des ma- tières hydrocarbonées et azotées par des organismes ferments. » Il convient donc d'abord de dire un mot des agents animés de ces modifications. » La flore microbienne des pulpes fermentées n'est pas si riche en espèces qu'on pourrait le supposer, étant donnée la manière dont les cos- settes de betterave sont manipulées dans les usines, transportées et entas- sées dans les silos. Cela tient probablement à la température assez élevée à laquelle on épuise les cossettes, à l'acidité immédiate des pulpes des dis- tilleries, à l'acidification générale consécutive de toutes les pulpes, et à l'apparition de produits de fermentation jouant le rôle d'antiseptiques pour certains microbes. Mais elle est très riche en individus. » Dans les échantillons soumis à mon examen, je n'ai trouvé que des bacilles, paraissant appartenir à trois espèces dans les pulpes des sucreries, à quatre clans les pulpes des distilleries. Trois de ces espèces sont com- munes aux deux pulpes. J'ai rencontré la quatrième dans les pulpes des ( 777 ) distilleries; toutefois, je ne serais pas étonné qu'elle existât aussi dans quelques pulpes de sucreries. » Je ne décrirai pas ici ces quatre espèces de bacilles. Je me bornerai à dire que je les ai distinguées les unes des autres par des caractères tirés de leur morphologie, de l'aspect de leurs colonies dans la gélatine en plaque, et de l'influence de leur végéta- tion sur les caractères physiques des milieux nourriciers solides. » Tous ces microbes sont facultativement aérobies ou anaérobies. Néanmoins, les cultures faites au contact de l'air sont plus riches que les cultures conduites dans le vide. Une seule espèce, un bacille très petit, végète dans le bouillon acidifié par l'acide acétique et en présence de l'air. Je l'ai rencontrée dans le sang d'un bœuf ayant succombé à la maladie de la pulpe et porteur de lésions inflammatoires sur toute l'étendue de l'appareil digestif et dans le poumon. Deux, parmi les autres, déco- lorent la gélatine peptone teintée avec du bleu de tournesol, à la température de -+- 14° à -t- i8°. La troisième communique à la gélatine colorée en bleu une teinte vio- lette, mais n'en change pas la réaction neutre. » Le liquide ou le deliquium qui s'échappe des pulpes de betterave en- silées renferme donc, en suspension, trois ou quatre espèces de bacilles et, en solution, des acides et des substances organiques dont la présence se rattache à la vie microbienne. » Ces divers facteurs interviennent-ils dans l'étiologie de la maladie de la pulpe? » Pour m'éclairer sur ce sujet, j'ai commencé par injecter ce liquide complet, sim- plement filtré à travers le papier, dans le tissu conjonctif sous-cutané et dans les veines du cobaye, du lapin, du chien, de l'agneau. » Sous la peau, les effets de l'injection sont insignifiants. Mais, dans le sang, ce li- quide produit d'abord un trouble profond du système circulatoire cardio-pulmonaire et du système capillaire général, ainsi que la paralysie du centre cilio-spinal ; ensuite, une sorte d'ataxie des nerfs vaso-moteurs dont ils sortent avec peine. Aussi, quand la maladie provoquée artificiellement de cette manière dure quelque temps, constate-t-on sur l'agneau des hémorragies dans les voies respiratoires et urinaires. Si le liquide est poussé dans les veines avec plus de célérité, le sujet présente tout à coup des con- vulsions cloniques et toniques, de l'exorbitisme, puis il succombe rapidement. » Si l'on suspend les injections avant cet étal extrême, le sujet manifeste de la pa- résie du train postérieur; il se traîne sur le sol à l'aide des membres thoraciques; sa respiration est haletante. Parfois il guérit; souvent il meurt dans les vingt-quatre heures. » La dose toxique varie suivant la provenance du liquide; elle est, en général, de 3CC à 4CC par kilogramme de poids vif. » La nocivité est de même nature et se présente aux mêmes degrés dans les pulpes de sucreries ou de distilleries. Elle s'établit pendant l'ensilage, C. R., 1892, 2» Semestre. (T. CXV, N° 20.) io^ ( 778 ) met environ deux mois à acquérir toute son intensité, et se modifie peu ultérieurement. » A la suite de l'intoxication suraiguè', on n'observe pas de lésions vis- cérales dignes d'être mentionnées. Quand la survie a été de vingt-quatre heures, les reins, le foie sont congestionnés et violacés, les poumons en- goués et sous-tendus par de la sérosité sanguinolente; le duodénum est vive- ment injecté; les cellules hépatiques sont chargées de granulations grais- seuses; autour d'elles nagent, dans les préparations microscopiques, un grand nombre de bacilles. Enfin, lorsque la survie est encore plus longue et que la maladie devient chronique, on note des signes manifestes de dé- périssement; les sujets maigrissent, prennent un pelage terne et hérissé et finissent par périr, offrant à l'autopsie les lésions d'une anémie profonde. » Je me suis convaincu par des inoculations intra-veineuses abondantes des microbes isolés que ces derniers jouent dans la production des acci- dents mortels un rôle beaucoup moins important que le liquide où ils sont contenus. » Les troubles relevés dans mes expériences traduisent donc l'évolution et la terminaison d'un empoisonnement par les substances d'origine mi- crobienne dissoutes au sein du liquide qui baigne abondamment les pulpes de betteraves. » J'ai poursuivi l'ébauche du problème que je m'étais posé, en cher- chant la part qui revient aux principaux groupes de ces substances dans les phénomènes d'intoxication. )> Il faut distinguer le groupe des acides et, parmi les autres substances, celles que nous appellerons, pour plus de simplicité, diastaséiformes et ptomaïques. Celles-là sont précipitées par l'alcool, celles-ci restent dis- soutes dans ce liquide. Je les ai séparées les unes des autres, et reprises par l'eau glycérinée à 5o pour ioo. » Les acides jouent un rôle effacé dans l'intoxication. Je m'en suis assuré indirectement, faute d'avoir pu supprimer les acides sans altérer autrement les liquides toxiques; néanmoins, mes convictions sur ce point sont assez solidement établies. » Quant aux substances diastaséiformes et ptomaïques, elles sont très dangereuses. Elles contribuent toutes les deux à déterminer les troubles que j'ai décrits; cependant, leur participation à la genèse de ces phéno- mènes n'est pas identique. La différence la plus considérable qui les sépare réside dans leur action sur le système nervo-moteur. Les substances ptomaïques sont convulsivantes et paralysantes; les substances diastaséi- ( 779 ) formes exercent une influence plus persistante sur les phénomènes vaso- moteurs et hvperséerétoires. » La substance convulsivante, la plus redoutable, existe en quantité extrêmement minime dans le liquide des pulpes; elle est énergiquement retenue par les fdtres en porcelaine, et elle se détruit peu à peu avec le temps dans les solutions glycérinées. Le vieillissement permet de recon- naître qu'elle est distincte de la matière paralysante du système cilio- spinal. » Après avoir déterminé et analysé expérimentalement la toxicité des pulpes de betterave, reste à examiner l'effet qu'elle peut avoir sur la santé des animaux usant de ces résidus. » Il faut retenir que, dans certaines fermes, les sujets de l'espèce bovine consomment de o,oks à iookg de pulpes fermentées par jour, et les moutons une quantité proportionnellement plus grande. Ils ingèrent donc quoti- diennement une masse énorme de liquide toxique. Étant données ses pro- priétés vaso-paralytiques, hvperséerétoires et exosmotiques, on conçoit que ce liquide détermine à la longue de l'irritation intestinale et de la diarrhée. C'est là la forme la plus bénigne de l'intoxication par les pulpes; elle se concilie avec la santé et l'engraissement de l'animal. Mais, que les pulpes deviennent plus dangereuses ou qu'elles soient ingérées par des animaux moins résistants, aux symptômes précédents s'ajouteront la fai- blesse du cœur, la tristesse, une respiration tout à la fois lente et dys- pnéique, les épanchements dans les séreuses, et les signes d'une vive in- flammation de l'appareil gastro-intestinal, étendue parfois jusqu'à la bouche. On a véritablement affaire à la maladie de la pulpe, compliquée dans cer- tains cas de troubles nerveux, parésie ou convulsions. Si ces conditions, réciproquement adjuvantes, se présentent au maximum, et si l'on ne songe pas à diminuer la ration de pulpes ou à la supprimer, on peut assister à un empoisonnement aigu évoluant en douze ou vingt-quatre heures, comme on en a vu des exemples sur le mouton. « La congestion s'établit surtout sur la partie moyenne de l'appareil digestif, parce que les effets vaso-paralytiques s'exercent par voie réflexe sur les régions soumises à l'action irritante directe du toxique. » Il n'est pas absolument rare que la maladie de la pulpe s'accompagne de lésions microbiennes des muqueuses ou des parenchymes, qu'au mo- ment de la mort le sang soit peuplé de microbes, et que le cadavre se décompose rapidement. A mon avis, c'est à la faveur de l'état général et de l'état de la muqueuse digestive, créés par les liquides toxiques, que les ( 78o ) microbes des pulpes (une espèce notamment) pénètrent dans les vaisseaux, envahissent l'organisme, se fixent çà et là, et hâtent le dénouement fatal. Dans le cadavre, qui ressemble plus ou moins à celui d'un sujet surmené, les envahisseurs déterminent prématurément les phénomènes de la putré- faction. » Dans une prochaine Note, je ferai connaître les moyens d'affaiblir les propriétés pathogènes que je viens de décrire (' ). » M. le baron Larrey fait hommage à l'Académie, pour la bibliothèque de l'Institut, d'un Ouvrage en deux volumes qu'il vient de publier sous le titre « Madame Mère (Napoleonis mater); essai historique ». C'est de cet Ouvrage que M. Larrey a extrait le Chapitre intitulé Une visite à Madame Mère ('), pour en donner lecture, le 2.5 octobre dernier, par délégation de l'Académie des Sciences, à la séance annuelle des cinq Académies de l'Institut. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Lalanne. Cette Commission doit comprendre deux Membres pris dans les Sec- tions de Sciences mathématiques, deux Membres pris dans les Sections de Sciences physiques, deux Académiciens libres et le Président en exer- cice. Les Membres qui obtiennent la majorité sont : MM. Bertrand. . . 44 suffrages Fizeau 24 » Daubrée 27 » Schlcesing 24 » Larrey 32 ;> Damour 29 » La Commission sera présidée par M. d'Abbadie, Président actuel de l'Académie. (') Les matériaux, pour cette étude, m'ont été procurés obligeamment par M. H. Rossignol, vétérinaire à Melun. (') Dentu, éditeur. (78i ) MEMOIRES PRESENTES. M. F. Michel adresse une Note « Sur une transformation du conoïde de Plùcker ». (Commissaires : MM. Darboux, Poincaré.) M. L. Capazza adresse une Note relative à la possibilité d'ascensions à très grandes hauteurs, sans aéronautes, pour des déterminations scienti- fiques. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. de Pietra Santa adresse un complément à sa Note sur les perfec- tionnements apportés dans la fabrication de l'eau de Seltz artificielle. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) GORRE SPOND ANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i°Un nouveau fascicule (16 : i-3) des Acta mathematica, Journal rédigé par M. G. Mitlag-Lefjler (présenté par M. Hermite) ; 2° Un volume de M. A. Lacroix, intitulé « Minéralogie de la France et de ses Colonies » (présenté par M. Des Cloizeaux). M. Rrouardel prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, devenue vacante par le décès de M. Lalanne. (Renvoi à la Commission. ) (782) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Holmes (/ 1892), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bi- gourdan. Communiquées par M. Tisserand. Étoiles Comète - — Étoile Nombre Dates de - de 1892. 1 ;omparaison. M- Décl. comparaisons. Nov. 9 . . a i23BD+38 9>5 m s +o.23,63 — 1;35",8 4:4 9-- a Id. 9.5 +0.21,59 — 1.57,1 1\ 2 i3.. b Anonyme 10 +0. 8,i3 — 5.27,0 4:4 i3.. b kl. 10 +0. 7,54 —5.34,5 4:4 i3.. .. b Id. 10 +0. 7,38 —5.35,3 4:4 i3.. b Id. 10 +0. 7,09 — 5.42,6 4:4 i3.. b Id. 10 +0. 6,70 —5.44,6 4:4 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates ] moyenne au moyenne au 1892. 1892,0. j our. 1892,0. j our. Autorités. >▼■ 9 a 0 j m 5 45.28,88 + s ... 2,99 +38.20.35,9 +25,7 Rapportée à c i3 b 0. 43.52,68 +2,g5 +37.58. 6,8 +26,4 Rappoi tée à d c 0 44.27,11 » +38.1 6.43,5 » Lund Zones 91 et 98 d 0 44- 6, .7 » +38. 7. 0,0 » Weisse »( io83, o1') Positions apparentes de la comète. Ascension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. de Paris. h m s apparente, h ni s parall. apparente. parall. Nov. 9. 7.59.25 0.45.55,5l J.27U +38. 19.25 8 0,274 9.28. 6 0.45.53,46 o.44- 3,76 4,702 7,170 +38.19. 4 +37.53. 6 5 0,208 i3 10.20. 1 2 0,259 i3 10.46.32 0.44. 3.17 7,3o4 +37.52.58 7 0,293 i3 10.55.43 o.44- 3,oi 7,34i +37.52.57 9 o,3o6 i3 . 11. 10.49 0.44. 2,72 7,3g5 + 37 .52.5o 6 o,33o i3 1 1 .25. 6 o.44- 2,33 7,438 +37.52.48 6 o,353 » Remarques. — Les étoiles a et b ont été rapportées avec l'équatorial respectivement à c et d; on a obtenu ainsi : * a — * c. ■k b— *d. A;R = + im 1^77 -omi3%49 Al0=+3'52",5 — 8' 53", 2 Nombre de comparaisons. 3.5 2.2 ( 7»3 ) » 1892. Nov. 9. — La comète est une large et brillante nébulosité par- faitement ronde, de 5', 5 de diamètre, avec noyau bien central, assez diffus, de 10" de diamètre et ressortant assez bien. Une région, un peu plus bril- lante que les parties qui l'avoisinent, part du noyau dans la direction p = 1 270, 1 ; elle est de forme vaguement elliptique et ses axes ont 1 ', 5 — 2' et 3o", le grand axe partant du noyau. » Nov. i3. — Les observations de ce jour ont été faites dans des con- ditions assez médiocres à cause des nuages et de l'humidité qui se conden- sait sur l'objectif : celles pour lesquelles on apercevait le mieux le noyau sont d'abord la dernière, puis la première, tandis que lors de la seconde mesure on l'apercevait mal. La comète a aujourd'hui 8' de diamètre; elle est à peu près ronde, mais le noyau n'occupe plus le centre, la partie qui suit le noyau étant plus développée que celle qui précède. La région ellip- tique signalée le 9 novembre a maintenant 2' de long sur 3o" de large et est dirigée vers p = 1 160, 8. » A l'œil nu la comète s'aperçoit facilement; elle est aussi brillante que la nébuleuse d'Andromède dont elle est voisine; mais, étant beaucoup moins étendue, elle s'aperçoit un peu moins bien. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Transformation du grand télescope de l'Observa- toire de Paris, pour l'étude des vitesses radiales des astres. Résultats obtenus. Note de M. H. Deslandres, présentée par M. Tisserand. « La recherche de la vitesse radiale des astres, par la méthode du dépla- cement de M. Fizeau, est une des plus belles applications de la Physique; elle doit fournir à l'Astronomie des matériaux importants, que l'observa- tion ordinaire ne peut lui donner. J'ai accepté la tâche d'organiser, à l'Ob- servatoire, l'étude régulière de ces vitesses avec les seuls instruments dis- ponibles : le sidérostat de Foucault et le grand télescope de im,20. » Premiers essais. — Les premiers essais ont été faits en 1890, avec ces deux instruments, et ont fourni les premières épreuves spectrales d'astres juxtaposés à un spectre de comparaison qni aient été obtenues en France, les premières même qui aient été faites avec des instruments de ce genre. » Le sidérostat {Comptes rendus, 1891), qui évite toutes les flexions, offre des avantages particuliers; mais l'insuffisance du mécanisme et du miroir ont limité l'observation aux étoiles de première grandeur. Avec le télescope, d'autre part {Comptes rendus, 1890), le spectroscope ancien, ( 7»4) qui seul pouvait alors être fixé à l'instrument, avait une dispersion trop faible; de plus, la manœuvre de l'appareil était beaucoup trop pénible pour les longues poses photographiques. La difficulté de la manœuvre tient aux grandes dimensions de l'instrument, et aussi à ce qu'il est du type newtonien et exige la présence de l'observateur à la partie supérieure du tube. Si l'on joint à ces inconvénients la qualité médiocre du miroir au point de vue optique, et les flexions considérables de la monture métallique, on s'explique pourquoi ce grand appareil a peu servi jusqu'à présent et même n'a donné lieu, avant ces recherches, à aucun travail qui ait été publié. » Transofrmation définitive du télescope. — En résumé, le télescope, à cause de la grande surface de son miroir, convient seul pour ces recher- ches qui exigent beaucoup de lumière. J'ai été alors obligé de lui adjoindre un spectroscope puissant, et aussi de transformer le télescope lui-même pour rendre la conduite facile et appropriée aux longues poses; ce qui a pu être obtenu par un dispositif simple et nouveau. » Ces perfectionnements nécessaires et quelques autres en plus ont été réalisés dans le courant de l'année 1891 ; et, dès le commencement de cette année, c'est-à-dire depuis dix mois, l'appareil transformé a été sou- mis à un service régulier. Je présente à l'Académie la description suc- cincte du nouveau télescope et l'ensemble des résultats obtenus. » Disposition nouvelle de l'anneau. — Les grands télescopes sont nécessairement incommodes, à cause de la position de l'image des astres qui est formée au centre du faisceau de lumière incidente, hors de la portée de la main et de la vue de l'observa- teur. Le petit miroir fixe, dit de Newton, incliné à 45°, dont les dimensions ont été agrandies dans les modèles les plus récents, remédie à cet inconvénient. Or, j'ai sup- primé en principe ce miroir fixe, qui absorbe une portion notable de la lumière, sur- tout dans la partie actinique. Le plan focal du télescope est alors dégagé, et j'ai pu v placer soit un châssis photographique, soit la fente d'un spectroscope. » Le collimateur correspondant est alors sur l'axe même du télescope et mobile le long de cet axe. A la suite j'ai placé trois prismes de flint lourd, qui assurent une dispersion suffisante, et une position convenable de la chambre photographique à portée de l'observateur. Toutes les pièces du spectroscope sont réunies dans une boîte rigide en tôle d'acier qui assure dans toutes les positions l'invariabilité des distances, condition nécessaire à remplir dans l'étude des déplacements spectraux. Cette boite d'acier est fixée à l'anneau de la partie supérieure du télescope, par-dessus le véhicule oculaire, qui n'est pas déplacé, et sans arrêter une portion nouvelle de la lumière inci- dente. D'autre part, un prisme à réflexion totale fixé au véhicule remplace, pour la vision oculaire, le miroir enlevé, et même, par l'addition d'une échancrure dans le support, fournit un champ cinq fois plus étendu qu'auparavant. » Cette disposition nouvelle de l'anneau réunit donc sous la main de l'astronome ( 785 ) tous les organes nécessaires à l'observation oculaire et photographique des astres et de leurs spectres, sans exiger le déplacement d'aucune pièce el avec la perte minima de lumière. Elle répond à tous les besoins de l'Astronomie plivsique. » Conduite nouvelle du télescope. — Mais la situation de l'observateur à la partie supérieure est toujours aussi pénible. La difficulté a été tournée de la façon suivante : les joues de la fente du spectroscope sont deux pi,' ,ues d'acier poli, formant miroir et légèrement inclinées, de manière à réfléchir sur le côté le faisceau lumineux de l'étoile. Un objectif de 4p0, placé à l'intérieur du tube, reçoit ce faisceau, et l'oculaire correspondant, coudé et placé à la partie inférieure près du grand miroir, donne ainsi à la fois l'image de la fente et des étoiles sur cette fente. D'autre part, les mouvements lents de déclinaison et d'ascension droite ont été prolongés jusqu'à l'oculaire coudé. L'observateur peut ainsi, à 8m de distance, mais commodément, diriger el maintenir l'étoile sur la fente du spectroscope. » Ce dispositif simple, qui est appliqué pour la première fois aux télescopes avec miroir non percé d'un trou central, leur assure les avantages des télescopes de Casse- grain et de Gregory; il permet de les conduire aussi facilement qu'un équalorial ordi- naire, pour la photographie spectrale. Le même avantage peut d'ailleurs, avec des or- ganes similaires, être étendu aussi à l'observation photographique et même oculaire des astres. » Enfin la photographie du spectre des sources de comparaison, placées à la partie supérieure, se fait aussi de la partie inférieure. » Un Mémoire plus étendu fera d'ailleurs connaître les détails des différents organes, les procédés de réglage et les diverses phases de la manœuvre. » Résultats. — Les longues poses photographiques sont assurées par l'ensemble de ces dispositions; prolongées pendant deux heures, elles per- mettent d'obtenir les spectres des étoiles jusqu'à la 4e grandeur, malgré la gêne imposée par les flexions constamment variables du télescope. Le spectre photographique a une longueur utilisable de i 2cm; la dispersion est telle que, dans le bleu, un déplacement de ^5 de millimètre corres- pond à une vitesse de 3kra,6à la seconde, et dans le violet extrême à 2km. » Dans les dix premiers mois de cette année, on a obtenu ainsi plus de soixante-dix épreuves d'astres susceptibles de fournir la vitesse radiale. Ces épreuves ont, par rapport aux épreuves similaires faites en Allemagne, les avantages suivants : » i° Les faisceaux lumineux de l'étoile et de la source ont la même ou- verture et sont aussi identiques que possible, condition nécessaire à la me- sure absolue des déplacements, et non réalisée à Potsdam. » 20 Le déplacement des spectres est mesuré non avec la seule raie Ky de l'hydrogène, comme à Potsdam, mais avec toutes les raies de l'hvdro- C. R., 1893, 1' Semestre. (T. CXV, N- 20.) Io4 ( 7»6 ) gène, du calcium et du fer ('), qui sont la plupart fines et nettes dans l'étoile et dans la source, et qui offrent la même valeur pour la comparai- son, puisque le télescope les réunit toutes au même foyer. La précision de la mesure est ainsi augmentée dans de larges proportions. » 3° La grande surface duÉniroir, si elle rend la manœuvre plus diffi- cile, permet de mesurer les vitesses de 230 étoiles au moins de notre ciel, alors que l'appareil de Potsdam n'en donne que 60. Les étoiles qui entou- rent la constellation d'Hercule et la région opposée du ciel sont relative- ment nombreuses; elles donneront, avec le télescope, la vitesse de trans- lation du système solaire dans l'espace, vitesse non encore déterminée. » Je présente à l'Académie des agrandissements de quelques épreuves; une épreuve de Vénus du 12 avril, vitesse mesurée i5km, calculée i3km, 53; une épreuve de * Cocher, 5 février, avec 3o raies de comparaison, vitesse H-43kn\5; une épreuve de fi Cocher, 5 février, étoile double spectrosco- pique; les composantes ayant les vitesses — 8Zjkm, 5 et + Q7km (2). » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résumé des observations solaires faites à l'Obser- vatoire royal du Collège romain pendant le troisième semestre de 1892; par M. P. Tacchim. « La saison a été très favorable, comme l'indique le nombre des jours d'observations, surtout pour les taches et les facules. Voici les résultats : Nombre Fréquence relative Grandeur relative d'observa- des de jours des des des groupes 1892. tions. taches, sans taches. taches. facules. par jour. Juillet 3i 24,32 0,00 i53,ig 80, 3o 4 > 77 Août 3o 21,20 0,00 123,83 57,17 6,5o Septembre 27 19,22 0,00 72,82 86, 4o 5,37 » Le phénomène des taches solaires a donc continué à peu près avec la même intensité que dans le trimestre précédent, quoique une faible diminution progressive se manifeste dans le nombre des taches; le nombre (') J'ai été le premier à recommander et à employer le spectre du fer. L'étincelle du fer, dans ces expériences, donne aussi les raies du nickel et du manganèse. (2) Ces épreuves ont été obtenues avec le concours de mon assistant M. Millochau. ( 78? ) moyen des groupes est aussi un peu moindre. On remarquera l'extension considérable des taches pendant le mois de juillet, tandis que le nombre des groupes présente un minimum secondaire : cela est dû principalement au grand groupe, qui se trouvait au centre du disque le 10 juillet et qui occupait j du rayon du disque même, et à l'autre groupe qu'on observait au centre le 3i juillet, et qui embrassait | du rayon du disque solaire; les deux groupes étaient visibles à l'œil nu. » Pour les protubérances, nous avons obtenu les résultats suivants : Nombre Protubérances. des jours ^ -«■ ^ d'observa- Nombre Hauteur Extension 1892. tions. moyen. moyenne. moyenne. Juillet 3o 10,27 3g, 2 1,8 Août 29 9 ,76 4:>6 2,0 Septembre 26 11,08 4i>8 2,0 » Dans le phénomène des protubérances, nous trouvons, au contraire, une augmentation marquée, comparativement au trimestre précédent, pour le nombre comme pour la hauteur; on a observé quelquefois des protu- bérances à une grande distance du bord solaire, comme le nuage hydro- génique que j'ai vu le 1e1' août et qui s'élevait jusqu'à 364". " ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' inversion des intégrales abéliennes. Note de M. E. Gocrsat, présentée par M. Hermite. « Soit (0 /(x, r) = ° une équation algébrique entière de genre p. Suivant les notations habi- tuelles, désignons par 11 "(,r,y), u{-){x,y), uW(x,y), les p intégrales normales de première espèce. Soient, en outre, w{y)(x,y), wl2)(x,y), ..., w('1](x,y), q intégrales abéliennes quelconques relatives à la courbe considérée (1). Nous supposerons que les p-h q intégrales ul,), w(j) sont distinctes, c'est- ( 788 ) à-dire qu'il n'existe aucune relation linéaire telle que où les coefficients 1 et (/. sont des constantes, dont une au moins n'est pas nulle. Cela posé, considérons le système d'équations ( «<'"> (x , , y ,)+...+ u« (xB , y„) = u, (i=\,i,...,p) ( 2 ) . n = p + ri, \ w™ (x „ y <)-*-...+ wu)(xtt,yn) = Wj 0"=i.a.-»?) qui définissent les ra points analytiques (a?t, y,), ..., (a?B, _y„) en fonction des 7i variables indépendantes uh Wj. Le problême de l'inversion, ainsi géné- ralisé, se ramène au problème de l'inversion ordinaire des intégrales de pre- mière espèce, et à la résolution d'un certain nombre d'équations, en général transcendantes, d'une forme simple. » Choisissons sur la surface de Riemann T, qui correspond à l'équa- tion (i), n-hp points particuliers, (*,,/,), ..., (sn+p, t„+p)\ la fonction rationnelle la plus générale du point analytique (x,y), qui est partout ré- gulière sur la surface T, sauf en ces n -+- p points qu'elle admet comme pôles du premier ordre, dépend de n -\- i coefficients arbitraires, si les points (s, t) n'ont pas été pris d'une façon particulière, ce que nous sup- posons. Cette fonction sera donc de la forme , (x, j)'étant un polynôme parfaitement déterminé, et $ {x, y) un poly- nôme qui contient d'une façon linéaire et homogène (n -h i) coefficients indéterminés A0, A,, .., A„. Sur la surface T, il y aura n -+■ p zéros de F (x, y), les points de rencontre des deux courbes f= o, $ = o qui n'ap- partiennent pas à la courbe <ï>, = o. Désignons par 0,,v,). ••■» (nn,yn), O',,/,), ••■» Op.rp) ces n ■+- p zéros; nous allons chercher à déterminer les coefficients A0, ..., A„ de façon que n de ces zéros vérifient les équations (2). Le théorème d'Abel, appliqué aux intégrales de première espèce, nous donne d'abord fi p n+p 2«w(**,r*)+Z««w«.y*}=2«<<,('i.«i)=Mi (*=i»a p), 1 1 L ' le signe == indiquant une égalité à des multiples près des périodes et M, ( 7%) étant une constante. Les p premières équations (2) deviennent alors p (3) J«w(*;./a)s3M,-u, (i = i,a,...,j>). La détermination des p points (ae'A, y'h) en fonction de u{, ..., up constitue précisément le problème d'inversion de Tacobi. On sait que toute fonction rationnelle symétrique des p points (x'A, y'h) s'exprime au moyen de u, , . . ., up par des quotients de fonctions 0 à p arguments. En écrivant que la fonction F (x, y) admet ces p zéros, on a p équations *(aJ»rÂ) = ° (h = i,2, ..., p), que l'on peut remplacer par/) équations symétriques (4) xi[(y)(^ r*) +I>!y)(^> y'h) = ^i^(sl,tl)+Pj(k0>Ai,...,Aa), 1 1 ' Py(A0, A,, ..., A„) étant une fonction homogène des coefficients A0, A,, . . ., A„, qui est égale à une fonction rationnelle de ces coefficients, aug- mentée d'un certain nombre de logarithmes de fonctions rationnelles de ces mêmes coefficients. Or, dans les équations (5), on a n %»>j(vk, y*) — *>i- n + p P Yh^'O,, ti) est une constante, ^wU)(x'/lt y'h) s'exprime, comme il est ( 79° ) connu, en fonction de //, , . . . , up au moyen de quotients de fonctions 0 et de dérivées de fonctions 0. On ajoute ainsi aux équations (4) q équations nouvelles où les inconnues A0, A,, A„ n'entrent sous aucun signe transcendant que des logarithmes et où tous les coefficients sont des fonc- tions connues de m,, . . ., up, «',, . ■ ., wq. » Les n équations qui déterminent A0, A , , . . . , A„ sont en général trans- cendantes et, par suite, en général, l'inversion ne peut se faire d'une ma- nière uniforme. Si l'on cherche les conditions pour qu'il en soit ainsi, on retrouve aisément le cas traité par M. Appell {Journal de Mathématiques, i885, p. 245-279). Un autre cas intéressant est celui où les intégrales wU) n'admettent pas de points singuliers logarithmes; les équations qui déter- minent A0, A,, . . ., A„ ne renferment plus de logarithmes, et sont algé- briques par rapport à ces coefficients. Dans ce cas, à chaque système de valeurs de u,, ..., up, w,, ..., wp ne correspond qu'un nombre fini de groupes de points (a?,, y,), . . ., (xn, y„). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la sommation d'une certaine classe de séries. Note de M. 31. d'Ocagne, présentée par M. Poincaré. « Soit S une série U0 + U, -4- U2 + . . . + U„ . + . . • , définie par la valeur du premier terme U0 et l'échelle de récurrence va- riable U„=/(o)UB_<+/(i)UB_a+;..+/(n - 2)IL. -+-/(« - i)U„ oùf(x) représente un polynôme du degré/? en x. » Si l'on pose a,-=/(;-i)-c;+1,/(;-2)+... + (- i)'-2c;r,/(i) + (- !)'■-' c;+'(/(o) + (- i)<(- c;+1 ), et que l'on forme le polynôme F (a?) = xP+{ + ktxP + ...+ kpx + Ap+i, les résultats relatifs aux conditions de convergence et à la sommation de la série S peuvent s'énoncer comme suit : » i° La condition nécessaire et suffisante pour que la série S soit convergente ( 791 ) esl que lotîtes les racines de l'équation F(.r') =a o aient an module inférieur à i. » 2° Lorsque cette condition esl remplie, la somme de la série S est néces- sairement égale à zéro. » La démonstration de ce double théorème fait l'objet d'un petit Mé- moire qui paraîtra prochainement : je ne m'y arrêterai donc pas ici. Toute- fois je crois devoir signaler une proposition très générale dont un cas particulier est utilisé dans cette démonstration, cette proposition étant susceptible d'applications à d'autres genres de questions. )> Soit $(#) = x1' — a0xp~' — a{xl'~2 — . . . — ar_, le premier membre de l'équation génératrice d'une suite fondamentale (') définie par l'échelle de récurrence et les termes initiaux u0 = o, ut = o, . . , up_2 = o, up_, = i. » Représentons d'une manière générale par uln les termes de la suite fondamentale définie par l'échelle < = < '<'„-, + «X-, -+-• • + «;„-X-„' dont l'équation génératrice a pour premier membre ffi(œ ) = xP> — a\x"r-< - a\ xpr2 — ... — «£_,. $(x)=ml(x)yi(x).. .A,a et (b) Af2-A25 p, la goutte tombe au fond du vase et si p'<[p, et que l'on ait en même temps l'équa- tion (1) satisfaite, la goutte reste en équilibre. On voit donc que, dans le cas des trois tensions superficielles seules en équilibre, on a le système des équations (1) et S = 0, et les inégalités (a) et (è) sont nécessairement satisfaites; » 20 p' o, et que l'on ait en même temps l'inégalité (c) A)3 cos« >> A23 cos(a -+-y) — Al2 cos(x -f- i), la goutte s'étalera (pétrole — eau); » 3° p' «< p et S < o. On a alors les gouttes en équilibre ( ' ). (') Ces résultats sont en contradiction avec une conclusion que M. le professeur Quincke donne à la fin d'un de ses remarquables Mémoires (Poggendorjf's Anna- len, 139 Band), en ces termes : « Quand une goutte lenticulaire d'un liquide a est ( 799 ) » 4° ?' > ? et S > o. Si les conditions initiales de la goutte imposent l'inégalité (d) \|:, cosa < À28cos(a + j) — \,2cos(a -+- i), on obtient des microglobules; mais alors les angles a, i ouj varient pour la transformer en égalité, qui devient alors l'équation (i). C'est ce que l'on voit dans le cas d'une goutte aqueuse posée sur l'huile d'olive : la partie inférieure du microglobule se gonfle un peu au moment de la pose sur la surface de l'huile. Si, au lieu de l'inégalité (d), les conditions initiales donnent l'inégalité (C), le liquide s'étale en large goutte (sulfure de car- bone-eau). » Conclusions. — Nous croyons pouvoir résumer quelques-uns des résul- tats expérimentaux de notre travail par ces énoncés : i° Quand un liquide s'étale sur la sur/ace libre d'un autre plus dense, on a des micro globules dans la position inverse de deux liquides. 20 Quand un liquide reste en goutte sur un autre liquide plus dense, on obtient, dans la position inverse, l'étalement. » Ces conclusions, rigoureuses dans le cas où les forces en présence se réduisent aux tensions superficielles et à la pesanteur, pourraient être en défaut si des phénomènes secondaires, qu'il est difficile d'écarter complè- tement (vaporisation, refroidissement corrélatif, dissolution, impuretés de la surface), intervenaient d'une manière très active ('). » placée sur la surface libre d'un liquide 3 ( ajoutez plus dense) sans s'étendre, alors certainement dans plusieurs cas, et probablement dans tous les cas, la surface libre du quide 3 est salie par une couche mince d'un fluide étranger 4 ». Mais si l'on regarde dans son Tableau (Everett, Unit, et const. phys.), on voit que, dans le cas d'une goutte aqueuse sur du sulfure de carbone, on a A12= 8id.vl"!S, A23=: 4 idrn''s,']5, A13:= 32dy"es,i et l'inégalité (a) est satisfaite ; il faut donc que l'eau reste sur du sulfure de carbone en goutte lenticulaire, ce qui a lieu en effet. Les faces inférieures de ces gouttes sont plus courbes que les supérieures. Même remarque pour les inverses de neuf combinai- sons mentionnées au n° 3 dans ma précédente Communication. De telles gouttes pré- sentent une autre particularité remarquable. On les voit se rapprocher des parois du vase si la surface libre est concave et tendre à s'éloigner des parois quand la surface libre est convexe; c'est-à-dire, elles se comportent comme des corps solides mouillés par le liquide du vase. (') Le travail a été' exécuté au laboratoire de M. Cornu, à l'École Polytechnique. ( 800 ) ÉLECTRICITÉ. — Démonstration, au moyen du téléphone, de l'existence d'une interférence d'ondes électriques en circuit fermé. Note de M. R. Colson, présentée par M. A. Cornu. « Dans la méthode téléphonique que j'ai exposée à l'Académie (Note du i5 février 1892) pour l'étude de la propagation des ondes électriques dans les fds, le conducteur à étudier ne communiquait que par une de ses extrémités avec l'induit d'une bobine Ruhmkorff; autrement dit, j'opérais en circuit ouvert. Il est intéressant de chercher ce que révèle le téléphone, fonctionnant par variation de charge, lorsqu'on passe au circuit fermé. C'est le résultat de cette étude que j'ai l'honneur de communiquer à l'Aca- démie. » Expériences. — Une pile thermo- électrique alimente une bobine Ruhmkorff, vibrant à raison de i3o vibrations par seconde. A l'une des bornes de l'induit est fixé un fil de cuivre terminé par un crochet auquel on attache un conducteur médiocre, tel que ficelle ou fil imprégné d'une solution, assez stable de chlorure de calcium. Ce fil est d'abord isolé à son autre extrémité. » J'emploie le premier des deux procédés indiqués dans la Noie pré- citée; c'est-à-dire que je mets en contact avec le fil une des bornes du téléphone, l'autre borne restant isolée. » En promenant le contact le long du fil à partir du cuivre, on constate que le son s'éteint entièrement dans le téléphone lorsque le contact a par- couru une certaine longueur que j'appellerai, pour abréger, longueur d'ex- tinction. Toutes choses égales d'ailleurs, celle-ci augmente lorsqu'on fait communiquer respectivement la deuxième borne de l'induit et la deuxième borne du téléphone avec des capacités croissantes. On peut donc régler ces deux capacités de façon à donner à la longueur d'extinction, entre certaines limites, pour chaque conducteur, une valeur appropriée à telle ou telle recherche. Par exemple, en laissant isolées les deux bornes en question, et en opérant sur un fil de lin de omm,3 de diamètre, imprégné de la solu- tion de chlorure de calcium, la longueur d'extinction est de im, 20. w Relions maintenant, toujours par l'intermédiaire de deux fils de cui- vre, les deux bornes de l'induit, respectivement aux deux extrémités du fil de lin, lequel est long de 3m. On constate qu'une longueur d'extinction subsiste à partir de chacun des deux bouts du fil; on se trouve ainsi dans les conditions d'un circuit ouvert, quoique le fil soit continu. ( Soi ) » Réduisons progressivement la longueur du (il jusqu'à ce que les deux longueurs d'extinction empiètent l'une sur l'autre; il se forme, à leur ren- contre, une zone neutre le long de laquelle le téléphone ne rend aucun son. Si l'on continue à diminuer la longueur du fil, la zone neutre devient plus étroite, et se déplace vers l'extrémité fixe du fil au fur et à mesure qu'on raccourcit celui-ci par son autre extrémité; enfin, lorsque les deux fds de cuivre se louchent, la zone neutre se répand dans tout le circuit ; le long du circuit en cuivre, même aux bornes de l'induit, le téléphone reste muet. » On peut donner une autre forme au dispositif en tendant deux fils identiques, reliés chacun par une extrémité à une borne de l'induit, et iso- lés à l'autre extrémité; une tige de cuivre sert de pont mobile entre les deux fils, comme dans les remarquables expériences de M. Blondlot sur la propagation des ondes de haute fréquence le long de fils de cuivre. En pla- çant le point dans une position quelconque, on trouve une zone neutre sur un seul des deux fils; puis, si on laisse fixe le contact du pont avec l'un des fils, et qu'on déplace l'autre contact, on arrive à une position pour laquelle la zone neutre est sur le pont même. » Si l'on remplace l'induit de la bobine Ruhmkorff par l'induit d'un dia- pason électrique, on retrouve tous ces résultats. » Discussion. — Il faut remarquer tout d'abord que le téléphone fonc- tionne ici par variation de charge et que, par conséquent, l'intensité du son qu'il émet dépend des variations du potentiel au point de contact sur le conducteur. Le silence du téléphone dans la zone neutre indique donc qu'il existe là un minimum de variation du potentiel. » De plus, comme la zone neutre n'apparaît que lorsqu'on ferme le circuit, ce minimum ne peut provenir que d'une interférence entre deux ondes lancées en sens inverses par la bobine, se croisant en cette région, et ayant même période, ce qui a lieu évidemment d'après le fonctionnement de la bobine. » Or les ondes qui arrivent là d'une même borne de l'induit sont alter- nativement positives et négatives; les deux potentiels composants donne- ront donc une résultante minima s'ils sont égaux et de signes contraires. Cette considération est d'ailleurs vérifiée par ce fait que le téléphone est muet quand le contact a lieu sur le circuit fermé par un bon conducteur; dans ce cas limite, la longueur d'onde est extrêmement grande, de l'ordre des milliers de kilomètres, pour une fréquence aussi faible des alternances A = ^ = — 5 — km J > et ce sont les deux ondes lancées par la bobine en C. R., 1892, 2" Semestre. (T. CXV, N« 20. j I06 ( 802 ) sens inverses en même temps, c'est-à-dire deux ondes de potentiels égaux et de signes contraires, qui se rencontrent alors. » Donc, en résumé, la zone neutre doit se manifester à la rencontre de deux ondes de même période, lancées en sens inverses, et ayant là, à chaque instant, des potentiels égaux et de signes contraires. » Dans le cas du dispositif à pont, lorsque le pont est occupé par la zone neutre, les deux ondes qui se trouvent aux deux points de contact en même temps jouissent des propriétés ci-dessus. » Sur un même fil, l'allongement de la zone neutre, au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de l'origine, provient de ce que, par suite de l'absorp- tion, les boucles de la courbe qui représente à un moment donné la ré- partition du potentiel à partir de chaque extrémité du fil s'aplatissent en s'éloignant de l'origine; l'onde s'affaisse, et l'égalité des potentiels en va- leur absolue a lieu sur une plus grande longueur. » Si l'on prend des conducteurs de moins en moins absorbants, l'onde devient de plus en plus longue, et la zone neutre s'allonge. » Conclusion. — Le téléphone met donc ainsi en évidence une interfé- rence très nette, et montre l'influence de l'absorption et de la longueur d'onde sur ce phénomène. Cette méthode est simple, très sensible en rai- son de l'appareil employé, et présente une grande précision, puisque l'er- reur possible est de l'ordre de la petite surface de contact d'un fil métal- lique avec le conducteur expérimenté. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité électroly tique. Note de M. E. Cohn, présentée par M. Lippmann. « Dans une Note récente de M. Bouty ('), je vois, avec plaisir, que M. Bouty ne présente plus sa méthode comme la première qui permette de constater la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité (2). » Mais, tout en admettant, pour M. Arons et moi, la priorité du résultat, M. Bouty tient à soutenir l'originalité de sa méthode. Je n'y saurais consentir. » D'abord, notre méthode n'exige point un nombre plus grand de me- sures absolues que celle de M. Bouty. En effet, la mesure de la constante diélectrique se fait par simple comparaison de capacités; celle de la con- ( ' ) Comptes rendus, t. GXV, p. 554. (*) V oir innales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XXVII, p. 76. ( 8o3 ) ductibiiité exige la mesure absolue d'un Lemps, à savoir du temps corres- pondant à l'unité de l'échelle du pendule interrupteur. Ce temps, nous l'avons évalué en chargeant une capacité connue à travers une résistance connue. M. Bouty ne dit pas comment il a évalué la grandeur correspon- dante. » Du reste, il est fort naturel que, sous ce rapport, la méthode de i\I. Bouty ne diffère pas de la nôtre, eu égard à ce qu'elle n'est qu'un cas limite du dispositif représentédanslayîg-. 2 de notre Mémoire ('). En effet, la charge d'un condensateur par une force électromotrice constante se fait en fonction exponentielle du temps. M. Bouty, en intercalant la capacité très grande d'un microfarad, ne sait ce qui se passe, que pendant le temps où l'exponentielle se confond avec une fonction linéaire. » C'est là une différence réelle. Il y en a une autre, sur ^laquelle M. Bouty insiste : les quantités à mesurer, à savoir, la résistance et la capa- cité du liquide, se combinent dans nos formules avec des résistances mé- talliques et des capacités de condensateurs à air. Cette combinaison ne se trouve pas chez M. Bouty. » De ces deux modifications que M. Bouty a appliquées à notre mé- I hode, il résulte une simplification remarquable des formules finales donnant les valeurs des constantes cherchées. Ce serait sans doute un avantage réel, si l'on admettait d'avance comme prouvée la coexistence du pouvoir dié- lectrique et de la conductibilité, et si l'on n'exigeait de l'expérience que de donner les valeurs numériques des deux constantes. C'est au contraire un défaut, dans le cas où il s'agit précisément de la question préalable, à savoir si cette coexistence a lieu. Dans ces conditions, on ne doit guère se dispenser de montrer : i° que la charge se fait, comme l'indique la théorie, dans le cas général, et non seulement dans un cas limite; 20 que les quan- tités mesurées à titre de capacités et de résistances ont en effet cette signi- fication. C'est ce que nous avons prouvé en démontrant qu'elles s'ajoutent de la manière connue à d'autres capacités et à d'autres résistances : c'est ce que M. Bouty s'abstient de prouver. » Il reste une dernière différence, celle du pendule interrupteur : le pen- dule de Helmholtz permettant d'évaluer le millionième de la seconde, celui de M. Bouty le dix-millième, il en résulte que ce dernier restreint les ex- périences à des liquides d'une conductibilité cent fois plus faible que le premier. C'est à cause de cela que je réussis à mesurer la constante diélec- (') Voir Wied. Ann., t. XXVIII, p. 462, équation 11. ( M ) trique de l'eau par la même, méthode, qui, dans ce cas, se refusait à M. Bout) ( '). Observations sur la Communication précédente. Note de M. Bouty, présentée par M. Lippmann. « M. Colin affirmait naguère que ma méthode était identique à la sienne : il ne réussit pourtant à la présenter aujourd'hui que comme un cas limite, sur lequel il n'a d'ailleurs fait aucune expérience et auquel ses appareils, tout différents des miens, ne paraissent nullement appropriés. Sans vou- loir discuter ici cette façon, qui me semble nouvelle, d'entendre la pro- priété en Physique, je ferai seulement observer que la méthode reven- diquée par M. Cohn découle bien plus simplement de celles que j'ai employées dans mes recherches sur les propriétés diélectriques du mica, précédemment exposées à l'Académie, et qui sont comme l'introduction de mon dernier Mémoire. » M. Cohn m'accuse d'avoir admis plutôt que démontré la superposition de la conductibilité et du pouvoir diélectrique. On peut voir, au contraire, que tout le premier Chapitre de mon Mémoire complet (2) est consacré à établir expérimentalement, sur mes appareils mêmes, l'effet des deux propriétés séparées ou réunies (condensateur parfait, auge sans capacité, condensateur électrolyfique). La simplicité plus grande de ma méthode m'a permis de mettre dans cette démonstration une clarté telle que la proposition peut être considérée comme définitivement établie. » M. Cohn n'a opéré que sur des diélectriques liquides. J'ai prouvé que la conductibilité des corps de cette classe appartient, au moins en grande partie^ des substances étrangères et l'on peut douter si, dans les expériences de M. Cohn, la conductibilité et le pouvoir diélectrique appar- tiennent bien réellement aux mêmes molécules, s'il n'y a pas juxtaposition plutôt que superposition. J'ai cherché à lever cette incertitude par mes expériences sur les sels solides et je crois y avoir réussi. C'est un point essentiel et sur lequel M. Cohn ne me disputera pas la priorité. » Après ces explications, je ne crois pas devoir, en ce qui me concerne, continuer un débat qui me paraît épuisé. » (') Comparer Cohn, Wied. Ann., t. XXXVIII, p. !\i, et Bouty, Comptes rendus, t. CXIV, p. 533. ( ■) Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XXVII, p. 62; septembre 1892. ( 8o5 ) MAGNÉTISME. — Propriétés magnétiques des corps à diverses températures. Note de M. P. Curie ( '), présentée par M. Lippmann. « J'étudie les propriétés magnétiques des corps par une méthode qui rentre, en principe, dans celle qu'employaient Becquerel et Faraday. » EEEE {fig. i) représentant les bras horizontaux d'un électro-aimant. Fie. i. on place, en un point o du plan de symétrie ox, le corps que l'on veut étudier et l'on mesure la force / qui agit suivant ox lorsque l'électro- aimant est excité. » Désignons par Hr l'intensité du champ en o dans la direction oy, par I l'intensité d'aimantation spécifique (c'est-à-dire le moment magnétique ( ' ) Ce travail a été fait à l'École municipale de Physique et de Chimie industrielles. ( 806 ) divisé par la masse ), par M la masse du corps, on a Dans le cas très fréquent où I est proportionnel à H, on a, en désignant par k le coefficient d'aimantation spécifique, » Les courbes de la fig. i sont obtenues en portant en ordonnées, à partir de ox, les valeurs de Ry, ——■ et Hr —r-^- aux divers points de cette ligne. » On place le centre du corps à étudier au point o pour lequel la quan- tité Hr —7-Z- passe par un maximum. De cette façon, on peut prendre un corps assez volumineux et le déplacer très notablement dans le champ, sans que la force agissante soit sensiblement différente de ce qu'elle serait si tout le corps était concentré en o. » On mesure la force /"en utilisant la torsion d'un fil; on laisse se pro- duire les déviations, toujours très petites, qui sont mesurées à l'aide d'un micromètre placé à l'extrémité d'une aiguille et sur lequel est braqué un microscope fixe. » On fait toujours varier progressivement le courant dans les bobines de l'électro-aimant, de -+- 8 ampères à — 8 ampères, par une série de cycles identiques entre eux. « On détermine, dans une étude préalable, les valeurs de H et de v dx pour chaque intensité de courant, pendant la période croissante et pendant la période décroissante. Il suffit ensuite, dans les recherches magnétiques, de mesurer l'intensité du courant dans l'électro-aimant, pour connaître l'état du champ. » Dans l'étude préalable dont nous venons de parler, on détermine l'intensité du champ à l'aide du galvanomètre balistique et d'une bobine de quelques spires, que l'on fait tourner de x8o° dans le champ, à l'endroit choisi pour placer le corps. » La détermination de la dérivée est plus délicate; pour l'obtenir, on déplace brusquement de imm à 2mm, dans le champ une bobine portant un grand nombre de spires. Le déplacement se mesure par l'intermédiaire ( »o7 ) d'un micromètre et d'un microscope, et la variation de flux par la dévia- tion d'un galvanomètre balistique. On peut placer les spires de la bobine normales au champ oy et déplacer la bobine suivant ox, on mesure ainsi directement -xr ; mais il est préférable, en se basant sur l'identité ■j-2 = —j-^, de placer les spires normales à ooc et de produire le déplace- ment suivant oy. On trouve par ces deux méthodes la même valeur pour la dérivée; mais, dans la seconde, la détermination n'est pas troublée par les très petites variations qui peuvent se produire dans le champ sous l'influence des variations du courant ou des trépidations. Kig. 2. a, ampoule contenant le corps à étudier; tt, tige de porcelaine soutenant l'ampoule; TTT, tube métallique formant charpente et faisant partie de l'équipage mobile de l'appareil de torsion ; ppp, PPP, four à porcelaine; fffi fi' de platine pour le courant qui sert à chauffer: ccc, couple Le Chatelier; ABC, écran à circulation d'eau; FFF, vvv, caisse en bois et tube de verre pour protéger des courants d'air. » La surface des spires de la bobine qui sert à déterminer la dérivée ( 808 ) du champ étant impossible à mesurer géométriquement, à cause de la peti- tesse du diamètre de certaines spires, nous avons tourné la difficulté en mesurant cette surface par une méthode indirecte très exacte et que nous croyons nouvelle. Elle consiste à former, avec quelques spires d'un plus grand diamètre facilement mesurable, une bobine de même surface totale que la première. Pour vérifier l'égalité des surfaces totales des spires des deux bobines, on crée un champ magnétique uniforme normal aux spires des deux bobines, placées parallèlement l'une près de l'autre, et l'on con- state que les courants induits se compensent lorsque les bobines sont con- venablement reliées dans le circuit d'un galvanomètre balistique. » Pour déterminer les constantes magnétiques à diverses températures, on emploie un four électrique en porcelaine ( Jîg. 2). » Une étude faite sur l'oxygène à diverses températures permet de ra- mener les résultats à ce qu'ils seraient si l'on opérait dans le vide. » L'électro-aimant étant protégé par des écrans à circulation d'eau, on a pu étudier les propriétés magnétiques de certains corps depuis la tem- pérature ambiante jusqu'à i5oo degrés. » OPTIQUE. — Sur la propagation des vibrations dans les milieux absorbants isotropes. Note de M. Marcel Brillouix, présentée par M. Mascai l. « Toutes les théories de la propagation de la lumière dans les milieux absorbants isotropes présentent des caractères communs, qui n'ont peut- être pas encore suffisamment été mis en évidence; les différences appa- raissent quand on veut tenir compte de la dispersion. Ces caractères communs résultent de ce qu'on suppose, d'ailleurs à tort, que les équa- tions aux dérivées partielles fondamentales sont linéaires, quelle que soit leur complication, et de ce qu'on étudie seulement les milieux isotropes. » T. Équations linéaires. — A une onde incidente plane et uniforme dans un premier milieu transparent correspond une onde plane dans le milieu absorbant; cette onde n'est pas uniforme, l'amplitude dépend de la distance à un plan oblique au plan d'onde, le plan de la surface de sépa- ration. Les plans d'onde correspondants, incident et réfracté, s'obtiennent par une construction calquée sur celle d'Huygens, au moyen d'une sur- face d'onde caractéristique relative à un point source. » [I. Milieu absorbant isotrope. — Même dans un milieu absorbant iso- trope, la surface d'onde n'est pas sphériquc ; bien plus : il n'y a pas de sur- ( 8o9 ) face d'oncle déterminée; pour avoir une surface d'onde, il faut se donner, par des considérations étrangères, la relation entre l'orientation du plan d'onde et celle du plan d'absorption. Dans certaines théories, il est même nécessaire d'y ajouter l'orientation du plan de polarisation. » Dans le cas des phénomènes de réfraction entre un milieu transparent et un milieu absorbant, le plan d'absorption est fixe; la surface d'onde est donc une surface de révolution autour de la normale à la surface de séparation, pour chacune des vibrations polarisées dans le plan d'incidence et dans le plan normal. Il n'est d'ailleurs nullement certain que la vibration pa- rallèle à l'intersection du plan d'onde et du plan d'absorption ait la même vitesse de propagation que la vibration perpendiculaire ; la surface d'onde peut donc, par le seul fait de l'absorption, avoir deux nappes de révolu- tion, tangentes aux deux extrémités de l'axe, qui est normal à la surface de séparation. C'est peut-être la cause de la biréfringence des métaux dé- posés sous forme de lames minces. » Dans la réfraction à la surface de séparation de deux milieux absor- bants, le premier milieu étant, par exemple, prismatique, le plan d'absorp- tion, dans le second milieu, tourne en même temps que l'incidence change, la surface d'onde à employer n'est ni sphérique, ni de révolution; elle peut même n'avoir pas de plan de symétrie et devenir plus compliquée que la surface de Fresnel pour les cristaux biaxes. Ce changement de forme, quand le premier milieu est lui-même absorbant, permettra de décider dans quelle mesure intervient l'absorption dans la double réfraction observée des métaux. » A la sortie d'un milieu absorbant dans un milieu transparent, l'onde plane permanente dans le milieu transparent n'est pas uniforme ( ■ ), l'ampli- tude varie en progression géométrique en fonction de la distance comptée à partir d'une droite du plan d'onde; cette onde se propage avec la vitesse \ — V y/i — p2, p étant le coefficient de l'exponentielle. » Vibration rectiligne, perpendiculaire aux lignes d'égale absorption, sans condensation : air -tu u = Ae * cos -y (z - \ t), à = -y h. (') C'est là un cas très particulier d'un phénomène très général de propagation rigoureusement rectiligne d'une onde plane non uniforme que j'étudierai dans une prochaine Communication. C. R., 1892, a- Semestre. (T. CXV, N° 20.) io7 ( «io ) » Vibration elliptique, dans un plan parallèle aux lignes d'absorption et perpendiculaire au plan de l'onde, sans condensation : — xrpy 21C / ,„A T, — V W v=Be '■' cosÇ(z-V't), w = -rBpe '• sin ^ (s - Vl). » Cette onde émergente se propage avec une vitesse normale variable avec le coefficient p. Dans la construction d'Huygens pour le rayon émer- gent, la surface d'onde à employer dans le milieu transparent n'est pas une sphère; elle n'est pas déterminée par ce milieu seul : il faut, pour la déter- miner, connaître toutes les circonstances antérieures qui déterminent l'orientation des lignes d'égale amplitude et leur écart sur la face de sortie. » Les conditions d émergence d'un milieu absorbant diffèrent entièrement des conditions d'incidence; aucune des deux surfaces d'onde intérieure et extérieure au milieu absorbant n'est conservée. La loi géométrique du re- tour des rayons est inapplicable. » Pour se faire une idée de l'ordre de grandeur des différences de vitesse de propagation dues à l'absorption, il faut se rappeler que la non-unifor- mité de l'onde ne fait varier la vitesse de propagation dans un milieu transparent que de termes du deuxième ordre, mais que pour un milieu absorbant il y a des termes du premier ordre en fonction du facteur p de l'exposant -y- py. Une variation de o,oooo5 dans la vitesse extérieure d'émergence correspond à p = 0,0 1 : l'amplitude varie de 1 à o, 1 en par- courant dans le plan d'onde une largeur de 6,8 longueurs d'onde; c'est déjà une variation d'une prodigieuse rapidité. Rien ne doit être appré- ciable dans des milieux déjà fortement absorbants comme les verres et les dissolutions colorées. En effet, en pointant l'une sur l'autre deux lunettes à réticules, entre lesquelles se trouve un prisme de 3o° contenant une so- lution presque opaque de permanganate de potasse, de fuchsine, etc., j'ai constaté que, quelle que soit l'incidence, la coïncidence établie en éclairant l'une des lunettes par une flamme de soude intense subsiste rigoureusement quand on fait arriver la lumière par l'autre lunette; un écart de 10" à 20" aurait été perceptible. Je me suis assuré aussi que ces dissolutions ne sont pas biréfringentes par absorption, en mettant la solu- tion dans une cuve à faces parallèles, d'un centimètre environ d'épais- seur, posée sur la plate-forme d'un appareil à compensateur Jamin. Quelle que soit l'incidence, la frange reste immobile; il ne se produit pas de dit- ( 8n ) férence de marche de -^ de longueur d'onde sur une épaisseur qui en contient 17 000, entre le rayon qui vibre parallèlement au plan d'absorp- tion et celui qui vibre plus ou moins obliquement. » Pour mettre en évidence les résultats théoriques, il faut s'adresser aux métaux, aux couleurs d'aniline solides, qui absorbent énergiquement la lumière sous une épaisseur de quelques longueurs d'onde. Les méthodes d'étude des milieux transparents peuvent être appliquées en toute con- fiance aux milieux dont l'absorption n'est sensible que sous une épaisseur de quelques dixièmes de millimètre ou davantage. » OPTIQUE. — Sur une relation nouvelle entre les variations de l'intensité lumi- neuse et les numéros d'ordre de la sensation déterminée au moyen d'un lavis lumineux. Note de M. Chaules Heney, présentée par M. Mascart. « On peut obtenir très facilement un grand nombre d'étalons d'inten- sités lumineuses dans des rapports quelconques en saturant de lumière, à des temps convenables, des écrans enduits de sulfure de zinc phospho- rescent ('). Pour simplifier les calculs et les manipulations, je me suis attaché à faire varier non le facteur temps, mais le facteur épaisseur. Sur les écrans de mon photomètre-photoptomètre la couche de sulfure de zinc est un peu inférieure à imm : épaisseur qu'il n'y aurait pas d'intérêt pra- tique à accroître en vue d'obtenir plus d'éclat. Mais, exposées à des chocs fréquents, des couches de cette épaisseur risqueraient fatalement de s'écail- ler; aussi ai-je cherché à obtenir par les procédés ordinaires de la typo- graphie des couches d'épaisseurs très faibles et décroissantes, de plus inaltérables au frottement. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un rectangle dégradé phosphorescent, de 4ocm de long sur 8cm de haut, édité par la Société cen- trale des produits chimiques, imprimé avec du sulfure de zinc mélangé à l'huile de lin par une planche de cuivre gravée à l'aquateinte. » Ce rectangle présente immédiatement après l'illumination un dégradé très satisfaisant; il n'en est pas tout à fait de même au bout de quelques minutes ; les couches minces diminuant d'intensité plus vite que les épaisses. Ces différentes parties suivent-elles une loi de déperdition lumineuse diffé- rente? Je me suis assuré qu'il n'en est sensiblement rien, en découpant (') Comptes rendus, 10 et 2/4 octobre. (8I2 ) cinq demi-cercles dans le rectangle aux distances de 7mm, 95mm, 193™", 29imm, 389mm, comptées dans le sens des intensités lumineuses croissantes, en les substituant dans mon photomètre-photoptomètre à l'écran phospho- rescent ordinaire et en notant les temps au bout desquels ils égalaient pour deux observateurs l'intensité émise par une petite lampe électrique à des distances données de l'écran translucide. La formule qui convient le mieux pour les demi-cercles nos 1, 4, 5, c'est-à-dire pour les demi-cercles extrêmes, est, i représentant toujours l'intensité et fie temps, (1) i"-*(l-h 23') = const. » Pour les demi-cercles moyens 2 et 3, on trouve respectivement les deux formules très approchées de la précédente (2) iorj(t-h 3o) = const. et (3) i"-\l -h 20) = const. D'après ces nombres, on est en droit de conclure que, dans ces limites, la loi de déperdition lumineuse est sensiblement indépendante de l'épais- seur de la couche. La décroissance un peu plus rapide, sur le rectangle, des couches les plus minces tient sans doute à une influence de l'épaisseur, à laquelle s'ajoute une légère diffusion de rayons verts, plus grande des couches épaisses vers les couches minces, ayant conséquemment pour effet (bien connu) d'augmenter la vitesse lumineuse de celles-ci; d'où une légère différence d'éclat qui va s'exagérant pour l'œil, suivant la loi physiologique du contraste simultané. » Une première application tout indiquée de ce rectangle dégradé était de chercher la relation qui lie les degrés successifs de la sensation aux variations de l'excitation lumineuse pour ces intensités très faibles. » On compte vingt teintes successives sur ce dégradé ayant environ, à saturation lumineuse, la première, une intensité de ~ de bougie-mètre, la vingtième une intensité de ~ de bougie-mètre. Si, sur les courbes des ob- servations, on compare aux numéros d'ordre 4,75; 9,65; 14,55; 19,45 des teintes qui leur correspondent les intensités respectives, au bout du môme temps après saturation des demi-cercles 2, 3, 4, 5, on trouve, pour les quotients successifs des logarithmes des numéros d'ordre des sensations, diminués d'une constante, par les logarithmes des intensités correspon- ( 8«3 ) dantes les nombres suivants : 0,6766936 — 0,0,587096 r ~ 0,9845273—0,0587096 , - "i,o4i393 ~— 0,^93; i,5o5iô -— 0,t)lS, ],l62S63—0,0587096 ç , 1,2889196 0,0587096 r - '>79239'7 2 » En conséquence, E étant l'excitation, S la sensation exprimée par le numéro d'ordre des teintes, k désignant une constante, 1 un facteur de proportionnalité égal à 1 , 1 4 4 7 5 et qui, si l'extrapolation est permise, exprime la sensation correspondant à l'excitation 1, on a (4) S = XE*. Cette loi est bien différente de la loi deFechner (5) S = VlogE; en effet, si l'on cherche à déterminer V en posant, par exemple, d'après la courbe de mes observations S = 9,65, E = 32, on trouve V=6,4i et en résolvant l'équation (5) par rapport à E, on trouve respective- ment, pour les valeurs 4>7^; i4>55; 19, 45 de la sensation, au lieu des intensités : 11 (valeur calculée = 10,10), 62, 100, les intensités 5, Si; 186 et 1084. » La formule (4) conduit au contraire à des résultats assez rapprochés numériquement de ceux que M. A. Charpentier a résumés (avec quelques réserves d'ailleurs et sans publier, que je sache, ses observations), en écrivant que « la fraction différentielle varie en raison inverse de la racine » carrée de l'éclairage » ; ce qu'on doit écrire d'où, en intégrant, ou, en posant \' = -r> » Si l'on cherche à déterminer "a" d'après la courbe de mes observations dE dS E k 2E*kS S = :V'E2. ( M ) en posant, par exemple, S = 9,65, E = 32, on trouve V'= 1,70 et, en résolvant l'équation (6) par rapport à E, on trouve respectivement pour les valeurs 4,75 ; i4,55; 19,45 de la sensation, au lieu des intensités 10,10; 62; 100, les intensités 7,78; 73,27; 129,96. » Si l'Académie veut bien le permettre, je lui soumettrai prochainement d'autres applications de ce lavis lumineux à l'optique physiologique. » CHIMIE. — Essai d'une méthode générale de synthèse chimique. Expériences. Note de M. Raoul Pictet. « Le premier point que nous avons eu à contrôler expérimentalement, pour constater l'accord entre notre hypothèse fondamentale et les faits, consistait à démontrer que toute réaction chimique cesse aux très basses tem- pératures. Nous avons fait plus de deux cents expériences dirigées dans ce sens et dans lesquelles nous avons mis en présence les corps qui réagissent avec \eplus d'énergie, ceux dont les réactions sont le plus sensibles et enfin ceux qui conservent l'état liquide malgré les grands froids. » Nous ne relatons ici que quelques-unes de ces observations : » i° L'acide sulfurique concentré à 89 pour 100 et celui à 10 molécules d'eau ayant 35 pour 100 donnent deux liquides dont les points de cristal- lisation sont — 56° pour le premier et — 88° pour le second. » Nous mettons à — 125° l'acide sulfurique concentré congelé en pré- sence de la soude caustique finement pulvérisée, également refroidie à — i25° dans une capsule. En comprimant fortement l'acide dans la pous- sière de soude caustique, aucune réaction n'apparaît. » Nous conduisons alors dans le puits frigorifique deux fils isolés, entre lesquels nous faisons jaillir l'étincelle électrique d'une forte bobine Ruhm- korff. Nous constatons que l'acide sulfurique gelé conduit très bien l'étin- celle; après un quart d'heure d'opération, nous voyons que la réaction de l'acide sur la potasse s'est effectuée sur les trajets des étincelles, sans se com- muniquer aux parties avoisinantes. Le poids de sulfate de soude est ainsi re- lativement faible et ce produit tatoue la surface du bâton d'acide sulfurique congelé. La température indiquée par le thermomètre, au centre du lingot d'acide sulfurique, au bout d'un quart d'heure est de — 12 1°, l'enceinte du puits frigorifique est maintenu à — 145°. Ces faits constatés, nous avons ( «'5 ) retiré l'éprouvelte à réaction du puits, pour laisser la température s'élever progressivement. Vers — 8o° et subitement, la réaction en masse s'est pro- duite, cassant l'éprouvette par le brusque changement de température. » L'acide sulfurique étendu à 35 pour ioo a agi exactement de même. » 2° Acide sulfurique et potasse caustique. — L'opération s'effectue dans les mêmes conditions qu'avec la soude et donne les mêmes résultats ; seu- lement la réaction en masse s'opère déjà à — qo°. » 3° Acide sulfurique et ammoniaque concentrée. — Aucune réaction jus- qu'à — 8o°. Réaction limitée sous l'influence de l'étincelle électrique, puis à —65°, — 6o°, réaction en masse avec brusque élévation de température. » 4° Acide sulfurique et sel marin. — Aucune réaction au-dessous de — 5o° ; de — 5o° à —23° réaction limitée; puis, au-dessus, réaction en masse. » 5° Acide sulfurique et carbonate de chaux et carbonate de soude. — Prenant l'acide sulfurique à 35 pour ioo liquide à — 8o°, aucune réaction sur ces deux carbonates. Les premières bulles d'acide carbonique se dégagent seulement à —56° pour le carbonate de soude, à —52° pour le carbonate de chaux. A — 15°, la réaction est turbulente avec le marbre et à — 3o° avec le carbonate de soude. » Tous les autres carbonates se comportent sensiblement de même. » 6° Acide nitrique avec les mêmes corps que pour l'acide sulfurique. » L'acide est refroidi à — 125°, ainsi que tous les corps mis en présence. Avec la potasse et la soude caustiques, les réactions sont nulles au début, mais elles se développent quelques degrés plus bas qu'avec l'acide sulfu- rique, lorsqu'on laisse la température se relever hors du puits. » Avec le sel marin, la réaction commence déjà à —74°, avec le secours de l'étincelle. » 7U Podium métallique avec alcool à 84 pour 100. L'alcool est refroidi liquide à — 780 avec le sodium. On jette le sodium dans l'alcool, aucune réaction. Elle ne commence qu'à — 48° environ et se développe brusque- ment en masse. » 8° Sodium et acide sulfurique à 35 pour 100. — Refroidis tous deux à — 85° et réunis, aucune réaction. Vers — 5o°, la réaction avec flammes apparaît subitement. Au-dessous de — 5o°, le sodium conserve au contact de l'acide son éclat métallique comme dans l'alcool étendu. » 90 Le potassium agit comme le sodium; à une température de — 68° au lieu de — 5o°, il enflamme spontanément l'hydrogène dégagé par l'acide sulfurique 35 pour 100 (SO'H^-j- ioHaO). ( 8i6 ) » io° Nous avons fait quelques expériences sur les réactions donnant des précipités solides : » Acide sulfurique et chlorure de baryum. — On refroidit séparément de l'acide sulfurique à — 85° et une solution alcoolique de chlorure de baryum. On mélange les deux liquides, en ajoutant en outre quelques cristaux de chlorure de baryum. Aucune réaction ne se laisse constater, l'acide sulfurique reste transparent. Le précipité ne se laisse voir qu'à — 700. A — /|0°, la réaction est complète. » Acide chlorhydrique et nitrate d'argent. — Une solution alcoolique de nitrate d'argent est refroidie à — 125°, ainsi que de l'acide chlorhydrique à 33 pour 100. En mélangeant les liqueurs, on ne voit aucun dépôt ni préci- pité. A — 900 la réaclion apparaît faiblement; elle n'est complète qu'à — 8o°. » ii° Potasse caustique et phénolphtaléine. — La potasse est dissoute dans l'alcool, ainsi que la phénolphtaléine. On refroidit séparément à — i35° jusqu'à l'état pâteux. On mélange, aucune réaction. La température s'élève et à — roo° la teinte rouge apparaît; à — 8o°, la couleur est foncée. » Tournesol avec acide sulfurique et acide chlorhydrique. — Une solution alcoolique de tournesol est refroidie à — i/|0° et versée soit sur de l'acide sulfurique gelé, soit sur de l'acide chlorhydrique liquide à — 125°. La solution reste bleue indéfiniment à — 1200, malgré une agitation fréquente de la liqueur. A — 1 io°, subitement, la solution passe au rouge avec l'acide chlorhydrique et à — io5° avec l'acide sulfurique. » Résumé. — Nous pouvons résumer l'ensemble des recherches faites dans cette direction ainsi que suit : » i° Entre les températures comprises entre — i55° et — 125°, nous n'avons pu constater aucune réaction chimique, quelle que soit la nature des corps mis en présence. » 20 Les réactions sensibles, comme l'effet des acides sur la teinture de tournesol, etc., se produisent à plus basses températures que d'autres ré- actions très énergiques, sodium métallique sur l'acide sulfurique par exemple. » 3° Dans toutes les réactions chimiques, nous pouvons trouver deux phases suivant la température à laquelle on opère : » A. La réaction lente qui se produit au-dessous d'une température limite, spéciale pour les corps mis en présence; cette réaction se manifeste sous l'influence de l'étincelle électrique ou spontanément suivant, l'écart qui existe entre la température actuelle et cette température limite. ( 8i7 ) » B. La réaction en masse, dans laquelle l'élévation 3 12 température trouvée égale à 779'"'", 3. On a donc ^ x ^—~ = 1,04. De là on 779'° _4 jr tire x = 1 ,83. En prenant K = 1 , 1 18, on trouve x = 1 ,97 ; ces nombres sont voisins de 2. » Conclusions. — Les ammoniums que j'ai étudiés doivent être représen- tés par les formules Az2H6Na2 et Az2H°rv2, soit par NaH3Az — AzH3Na et KH'Az - AzH'K. ( 8 23 ) » (les conclusions sont d'accord avec 1rs formules que [l'atomicité im- paire de l'azote pouvait faire prévoir pour ces composés. » En outre, ces expériences, d'un ordre tout différent de celles que j'avais déjà entreprises et cpii étaient fondées les unes sur la dissociation, les autres sur la Thermochimie, sont complètement d'accord avec elles, mais conduisent à des résultats absolument contraires à ceux, d'ailleurs discordants, qui ont été obtenus séparément par Wevl et par Seeley. » chimie minérale. — Sur quelques titanates de soude cristallisés \ Note (le M. H. Cormihbœuf('), présentée par M. Troost. « Les titanates naturels des bases monoxydes appartiennent au type TiOaMO. Les recherches de M. Hautefeuille sur les titanates magnésiens ont établi l'existence d'un type nouveau TiOa2MO. M. Mallard, en chauf- fant un mélange d'acide titanique et de carbonate de soude à la tempéra- ture de fusion de ce dernier sel, a constaté une perle d'acide carbonique se produisant en deux temps et due à la production des titanates sodiques TiOs2NaO et Ti02NaO; il a confirmé ainsi l'existence de titanates répon- dant, par leur composition, au peridot et au pyroxène. Plus récemment, les recherches de M. Lévy (2) sur les combinaisons de l'acide titanique avec l'oxyde de zinc ont établi l'existence de trois nouveaux types 2Ti023MO, 5TiOa4MO et 3TiO*MO. L'objet de la présente Note est de faire connaître des titanates sodiques : 3Ti022NaO, 2rfi02NaO et 3Ti02NaO, dont les deux premiers représentent d-es types nouveaux, le dernier venant se placer auprès de l'un des titanates de la série zincique. » Ces titanates de soude ont été obtenus en utilisant et réglant l'action minéralisatrice du tungstate de soude sur les éléments du titanate sesqui- basique. Un équivalent de titanate 2Ti023NaO cède, vers 8oo°, \ d'équi- valent, 2 équivalents, \ d'équivalent de sa base à 3 équivalents de tung- state de soude neutre ou additionné de i équivalent, 2 équivalents d'acide lungstique. Les sesquititanate, bititanate, trititanate cristallisent : le pre- mier, au sein d'un tungstate très basique, le deuxième dans un tungstate moins basique, le troisième dans un milieu qui se rapproche encore de la neutralité; mais l'agent miuéralisateur du titanate est toujours un tung- ( ' ) Ce Travail a été fait au laboratoire de Minéralogie de la Sorbonne. (3) Comptes rendus, août 1887, août 1888. ( «24 ) state plus alcalin que le tungstate neutre, et lorsque la close d'acide tung- stique ajouté au tungstate neutre correspond équivalent pour équivalent à la soude cédée par le titanate, ce n'est plus un titanate acide qui cristal- lise, mais du rutile. » Sesquititanale de soude. - On chauffe à 8oo», pendant une dizaine d'heures, 5 parties de tungstate neutre de soude avec le mélange préalablement fondu de i partie d'acide titanique et de 2 parties de carbonate de soude. La masse refroidie est épuisée par l'eau qui dissout le tungstate alcalin et laisse le titanate sous forme de prismes courts, tantôt hyalins, tantôt d'un blanc laiteux. » Ces prismes agissent sur la lumière polarisée; ils paraissent posséder la symétrie clinorhombique et portent des màcles répétées à la façon des feldspaths. » Us sont insolubles dans l'eau, ils se dissolvent dans l'acide clilorhydrique lente- ment à froid, plus rapidement à l'ébullition. » L'analyse a donné pour leur composition : Trouvé. Calculé pour Acide titanique 65,2 3Ti02 66,5 Soude 34,7 aNaO 33,5 99,9 100,0 » Bititanate de soude. — On chauffe 20 parties de tungstate neutre et 5 parties d'acide tungstique, avec le mélange préalablement fondu et finement pulvérisé de 4 parties d'acide titanique et 8 parties de carbonate de soude. » Le tungstate alcalin éliminé par l'eau, il reste des cristaux qui rappellent par leur forme ceux du sesquititanate ; mais ils sont rarement entiers et toujours très fissurés, comme s'ils avaient subi un changement de forme pendant le refroidissement. « Ces cristaux sont insolubles dans l'eau; ils résistent longtemps à froid, peu de temps à chaud à l'action dissolvante de l'acide clilorhydrique. » L'analyse a donné pour leur composition : Trouve. Calculé pour Acide titanique 71,9 >Ti02 72,5 Soude 28 NaO 27,5 99,9 100,0 » Trititanate de soude. — On chaude 10 parties de tungstate neutre de soude, 5 parties d'acide tungstique et le mélange préalablement fondu de 2 parties d'acide titanique et de 4 parties de carbonate de soude. » L'eau dégage de la masse refroidie de longues aiguilles très biréfringentes. Ces aiguilles lorsqu'elles sont très minces, produisent l'extinction longitudinale qui toute- fois ne peut plus être observée, lorsque l'épaisseur du cristal devient notable. » Le trititanate est presque insoluble dans l'acide clilorhydrique bouillant; dans l'acide sulfurique chaud, il se dissout un peu plus facilement que l'acide titanique. ( 825 ) u L'analyse a donné pour sa composition : Trouve. Calculé pour Acide titanique 80,0 3TiO' 79,9 Soude 19,8 NaO 20,1 99. 100,0 » La méthode qui m'a permis d'éliminer successivement la soude d'un titanate basique ne permet pas de fixer de l'alcali sur les titanates acides; ces derniers paraissent stables dans des tungstates plus alcalins que ceux mêmes au sein desquels ils ont pris naissance. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un prupylamidophénol dérivé du camphre. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Nous sommes parvenu, par transformations successives, à produire un propylamidophénol non encore décrit, en partant du camphre, résultat qui confirme la présence du groupe propyle ou isopropyle dans ce corps, point que contestent quelques chimistes. » En traitant le camphre monochloré par l'acide sulfurique, nous avons obtenu une sulfone C9H< 2(S02)(OH)20 et son isomère C9H< 2(S03H)(OH) O, avec perte de mélhyle, se dégageant à l'état de chlorure de méthyle. En traitant cette sulfone et son isomère par l'acide azotique légèrement addi- tionné d'eau, on les transforme en une nilrocétone C9H"(Az02)0 déjà décrite ('). » Nous venons de reconnaître que cette nitrocétone, sous l'influence de l'étain et de l'acide chlorhydrique, donne un dérivé amidé en même temps que le CO se transforme en COH phénol ique par migration atomique dans /CH1 COH le groupe 1 , qui devient il (2). Le corps obtenu correspond à la \CO CH formule C°H3(C3Hr)(OH)(AzH2), sans que nous soyons absolument fixé sur la position relative des groupe- ments substitués. (') Comptes rendus, 4 avril 1892; 7 mai 1892. (2) Nous avons déjà signalé un fait analogue pour le camphre nitré. C. R., .802, ■!• Semestre. (T. CXV, N° 20 ) It>9 ( 826 ) » Pour l'obtenir, on fait bouillir au sein de l'eau, avec un excès d'étain et de IIC1, la nitrocélone, que nous avons nommée provisoirement améthyl-camphonitrocétone, pour rappeler ses origines. L'attaque est assez lente en raison de la faible solubilité du corps dans l'eau. Par simple refroidissement du liquide encore acide, chargé de chlorure stanneux, il se dépose de magnifiques aiguilles et lames nacrées qui peuvent atteindre plusieurs centimètres de longueur lorsqu'on opère sur une certaine quantité de matière. Ces cristaux essorés, mis en dissolution dans l'eau tiède, sont traités par 1'hvdrogène sulfuré, qui précipite un peu d'étain. La liqueur évaporée donne le chlorhydrate pur d'une nouvelle base répondant à la formule C9H'°( AzH'-) ( OH), H Cl. » Pour obtenir la base pure on dissout dans l'eau le chlorhydrate, qu'on précipite par l'ammoniaque. On obtient une masse blanche hémicristalline brunissant peu à peu à l'air par oxydation. On lave rapidement à la trompe, on fait sécher dans le vide et l'on fait cristalliser plusieurs fois dans le benzène. On obtient ainsi une cristal- lisation d'aspect lamellaire constituée au microscope par de fines aiguilles enche- vêtrées. » Cette base est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther et le benzène. Elle fond à 1220 en se décomposant légèrement. Elle bout vers 2600 et distille partiellement sans décomposition. Elle se dissout dans les acides et les alcalis; les solutions alcalines sont très oxydables et se colorent en jaune brun. » La solution alcoolique se colore en rouge vineux par le perchlorure de fer. La solution aqueuse du chlorhydrate donne une coloration rouge intense avec le perchlorure de fer et formation d'un précipité. » L'anhydride acétique donne rapidement un dérivé acétylé qui est insoluble dans les alcalis et ne rougit plus le perchlorure de fer. » Ce sont là les caractères d'un corps phénolique. Nous retrouvons ce caractère phénolique dans la réaction suivante : en traitant ce corps amidé par un mélange d'acide sulfurique concentré et d'alcool, puis ajoutant la quantité théorique d'une solution aqueuse de nitrite alcalin, on obtient un corps ayant tous les caractères d'un phénol, ce qui prouve la préexis- tence d'un COH phénolique. La réaction employée a dû substituer un H à AzH2. » L'acide sulfurique additionné d'acide azotique (1 goutte de AzO'H dans icc de S04H2) donne avec cette base une coloration rouge vif. ■» Une solution aqueuse d'acide picrique, ajoutée à la solution chlorhy- drique de la base, donne promptement un magnifique picrate qui se pré- cipite, peu soluble, cristallisé en belles aiguilles correspondant à la for- mule C^H'^AzH^OH, Cf'H2(Az02)3OH. ( «27 ) » Le ferrocyanure de potassium donne également un ferrocyanure cris- tallisé peu soluble dans l'eau, mais qui s'altère peu à peu. » Le chlorure de platine donne un chloroplatinate insoluble, de couleur marron, qui est très oxydable, comme les chloroplatinates des amido- phénols. » L'hydroxylamine, aussi bien que la phénylhydrazine, ne réagissent p;is, essayées dans des conditions variables. » Enfin nous avons chauffé dans un courant d'hydrogène avec un excès de poudre de zinc 4ogr à 5ogr de substance. Nous avons obtenu environ 4CC d'un liquide bouillant sensiblement de i5o° à i56°. L'analyse élémen- taire nous a donné des chiffres correspondant à la formule G' H12. » Le cumène bout à i5i°, le propylbenzène à iHy". Notre liquide, sans être pur, se confond avec ces hydrocarbures et non pas avec les isomères bouillant au delà de 1600. » Notre base est un propylamidophénol correspondant à la formule CH8(C3HT) (AzH2) (OH), corps encore inconnu, dont la constitution, déduite de l'enchaînement des réactions, correspond sans doute au schéma C.Azll2 » Nous, concluons de cette étude que le camphre a bien pour noyau fondamental le paracymène. Cet hydrocarbure est formé aux dépens du camphre, sous l'influence du sulfure de phosphore, de l'anhydride phos- phorique, etc. » Nous avons suivi une autre voie plus ménagée, progressive en quelque sorte. Le camphre monochloré abandonne d'abord son méthyle à l'état de chlorure de méthyle, sous l'influence de l'acide sulfurique avec formation de sulfoconjugués que la nitrification, puis l'amidification transforment en un propvlamido-phénol réduit lui-même par la poudre de zinc en propyl- benzène. » ( 828 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la matière colorante du pollen. Note de MM. G. Bertrand et G. Poikault, présentée par M. Friedel. » La carotine CÎ9H38 ( ' ), substance à laquelle les carottes doivent leur couleur, et qu'on retrouve à côté de la chlorophylle dans les organes verts de tous les végétaux (2 ), est aussi, comme nous l'avons reconnu, la matière colorante des pollens jaunes ou orangés. » C'est dans l'huile épaisse, souvent réunie en gouttelettes, qui recouvre la surface de ces grains que toute la carotine est rassemblée. Elle lui doit la propriété de se colorer en bleu indigo par l'acide sulfurique, tandis que la membrane du grain, plus ou moins cutinisée, jaunit seulement par ce réactif. » Après avoir constaté ce caractère sur des pollens jaunes ou orangés d'origines diverses, à l'exclusion toutefois des pollens secs (Urticées, Gra- minées, etc.) qui doivent leur couleur jaune pale à la cutinisation de leur membrane externe, nous avons établi l'identité de la matière colorante avec la carotine. » Nous nous sommes servis, pour ces recherches, du pollen de bouillon blanc {Verbascum thapsiforme L.); la plante est abondante et ses volumineuses anthères contiennent un pollen fortement coloré. Six mille de ces anthères, soigneusement séparées de boutons floraux un peu avant leur épanouissement, ont été desséchées dans le vide et traitées par du pétrole très volatil : l'huile colorante s'est dissoute aus- sitôt, laissant les grains presque incolores, comme ceux des pollens secs. » La solution pétrolique, rapidement évaporée à la température ordinaire, aban- donne un résidu graisseux, rouge orangé, devenant bleu indigo au contact de l'acide sulfurique. Ce résidu donne, avec le pétrole, l'éther, l'alcool ou le benzène, des disso- lutions jaunes; avec le sulfure de carbone, une liqueur rouge sang. Celle-ci, étant ramenée à une coloration correspondant à celle d'une solution de carotine à osr,oo3 par litre, ce qu'on apprécie au colorimètre, et examinée au spectroscope, sous une épaisseur de om,02, donne un spectre exactement superposable avec celui de la caro- tine pure (3), examinée dans les mêmes conditions. On observe une absorption des (') Arnaud, Recherches sur la composition de la carotine {Comptes rendus, t. Cil, p. ii 19). (2) Arnaud, Recherches sur les matières colorantes des feuilles {Comptes rendus, t. C, p. 756) et Recherches sur la carotine {Comptes rendus, t. C1X, p. 911). (3) Extraite de la carole et mise à notre disposition par M. le professeur Arnaud, que nous sommes heureux de remercier ici. ( 8a9 ) radiations les plus réfrangibles, à partir du vert moyen, avec deux maximums très nets, correspondant : le premier à la raie h, le second à la raie F. » La cristallisation de la Caroline du pollen étant rendue impossible par l'abondance des matières grasses, nous avons préparé son iodure C26H38I2('), en opérant dans des conditions qui rendent particulièrement sensible la production de ce composé. » Il suffît d'ajouter une solution récente d'iode dans le pétrole, à une solution éga- lement pétrolique de carotine, pour voir se déposer une poudre d'un vert intense, presque noire, même quand on emploie des liqueurs ne contenant qu'un décigramme de carotine par litre. Si l'on n'a pas mis un excès de réactif, le précipité est du bio- dure de carotine. >> Une petite quantité de cet iodure, provenant du pollen de Verbascum, a été cal- cinée avec de la chaux, pour y doser l'iode. Voici les résultats de cette analyse : Matière. Iode trouvé. Iode calculé. o6r,029 IIm?,3 I2m6,i » Cet iodure est facilement altérable. Inodore au moment de sa préparation, il dé- gage bientôt à l'air une odeur comparable à celle du rhizome d'iris desséché ou de la violette, odeur qui se retrouve aussi dans le produit d'oxydation spontanée de la ca- rotine. » Comme le démontre suffisamment la coloration bleue par l'acide sul- furique, étant données les expériences précédentes, c'est la carotine qui teint les gouttelettes huileuses, apparues de bonne heure dans l'assise nourricière du pollen. Peu abondante au début, elle augmente ensuite ra- pidement, et forme, à la maturité, une partie notable de l'enduit polli- nique. Nous pouvons citer, à l'appui de ce dernier fait, les dosages sui- vants : » Cent anthères de Verbascum thapsiforme, pesant os',466 à l'état frais, etosr,n8 après dessiccation, contiennent 8ra6r,22 de matières grasses et omsr,54 de carotine (évaluée par la méthode colorimétrique) (2). Le dosage des matières grasses étant probablement un peu fort, on peut dire qu'il y a au moins 6,6 pour 100 de carotine clans les gouttelettes qui sont à la surface du pollen de J'erbascum. C'est une quantité relativement considérable, comparée à celle des feuilles les plus riches (vigne, chanvre, pomme de terre, etc.), où M. Arnaud a trouvé environ 26r de carotine par kilogramme de feuilles sèches. » Si l'on monte dans la glycérine, pour l'examen microscopique, des (') Arnaud, loc. cit. (J) Arnaud, Dosage de la Caroline {Comptes rendus, t. C1V, p. 1296). ( 83o ) grains de pollens riches en huile à carotine, on voit, au bout de quel- ques jours, les gouttelettes se décolorer, tandis qu'il se dépose dans leur intérieur de petits cristaux rouge orangé intense ('). Ces cristaux ne sont pas de la carotine; ils sont formés par un corps gras spécial, ou peut- être de la cholestérine, dont l'huile était sursaturée. » Si le rôle physiologique de la carotine est encore inconnu, il ne paraît pas douteux que ce rôle soit différent dans les feuilles (2) et à la surface du pollen. L'enduit oléagineux qui recouvre les grains favorise, comme on sait, le transport du pollen par les insectes. Il nous paraît vraisem- blable, que par l'odeur de son produit d'oxydation spontanée, la carotine attire ces animaux, dont l'odorat est remarquablement développé, et qu'elle contribue ainsi, d'une manière indirecte, à la fécondation. Mais c'est une hypothèse que nous ne présentons qu'avec la plus grande ré- serve, jusqu'à ce que l'expérience ait déterminé la part de vérité qu'elle comporte (3). » MINÉRALOGIE. — Sur la reproduction du grenat rnélanite et du sphène. Note de M. L. Michel, présentée par M. Friedel. « Au cours de recherches relatives à l'action que certains réducteurs exercent au rouge sur les fers titanes (*), nous avons obtenu quelques substances bien cristallisées, et entre autres le grenat mélanite, le sphène et le sous-sulfure de fer Fe1 S3. » Nous allons indiquer sommairement les conditions dans lesquelles ces substances ont pris naissance, et montrer que les deux premières pos- sèdent les propriétés qui caractérisent leurs similaires naturels. » On mélange intimement : fer titane, ro parties; sulfure de calcium, 10 parties; silice, 8 parties; charbon, 2 parties. » On chauffe ce mélange, dans un creuset de graphite, à une tempéra- (') On observe aussi ce phénomène avec les spores de certaines Urédinées (Coleo sporium pulsatilla Strauss, Col. euphrasix Schuui., Melampsora œcidioides D. C.) qui contiennent probablement de la carotine, d'après les essais que nous poursuivons. (2) Arnaud, loc. cit. (3) Laboratoires de Chimie et de Botanique, au Muséum. (') Les l'ers titanes soumis à l'expérience contenaient de 35 à 4o pour 100 d'acide titanique. ( 83i ) tnre voisine de 1200°, pendant cinq heures environ, puis on abandonne le tout à un refroidissement aussi lent que possible. Après refroidissement, on trouve un culot d'un gris noirâtre, à texture poreuse, parsemé de géodes que tapissent des cristaux de grenat mélanile, de sphène et de sous-sulfure de fer et de quelques autres substances qui ne présentent au- cun intérêt. La partie inférieure du culot est composée de sous-sulfure de fer contenant quelques grenailles de fer carburé. » I. Les cristaux artificiels de grenat mélanite obtenus dans ces con- ditions paraissent identiques aux cristaux naturels. Ils sont, comme ces derniers, d'un brun foncé, à éclat vitreux, fusibles en un verre noir ma- gnétique, et affectent la forme de dodécaèdres rhomboïdaux. Leur dureté est de 7; leur densité de 3,8. Ces cristaux offrent une grande netteté; ils ont, en moyenne, omm, 5 de diamètre. » L'analvse a donné les résultats suivants : Silice 36 , 45 Oxyde ferrique 29,80 Chaux 32,65 98>9° » IL Le sphène artificiel se présente en prismes clinorhombiques allongés suivant l'arête h1 g' (ioo)(oio). Nous avons trouvé mm(i io)(iïo) = 1 13°26'; la valeur de cet angle est 1 i3°3i' dans les cristaux naturels. Les cristaux artificiels atteignent 4mm dans leur plus grande dimension; ils offrent une biréfringence énergique avec caractère positif ; le plan des axes optiques est dans g* (010). Ils sont d'un brun rougeàtre, translucides, à éclat ada- mantin, fusibles avec bouillonnement. La dureté est de 5, la densité de 3,4- » L'analvse a donné : Silice 32,io Acide tilanique 4o>°0 Chaux 27 , i4 Oxyde ferrique traces 99>24 » Nous devons rappeler que ces deux substances minérales ont déjà été ( 832 ) reproduites : le grenat mélanite par Klaprolh ('), von Kobell (2) et par MM. Fouqué et Michel Lévy (3); le sphène par Ebelmen et par M. Haute- feuille (*). » Nous demandons la permission d'ajouter que notre mode opératoire ne présente aucune analogie avec les procédés employés par ces savants, et que la reproduction simultanée du grenat mélanite et du sphène n'avait pas été réalisée jusqu'ici. » III. Le sous-sulfure de fer se montre en petits sphéroïdes à surface hérissée de pointes cristallines qui offrent les plus grandes analogies avec celles que l'on observe sur certains échantillons de marcasite. Les cristaux se prêtent difficilement à l'étude cristallographique, à cause des nom- breuses stries que portent les facettes; néanmoins nous sommes arrivé à faire quelques mesures goniométriques qui nous conduisent à supposer que ces cristaux appartiennent au système orthorhombique. » L'analyse a donné les résultats suivants : Calculé Trouve. pour Fe'S'. Soufre 3o,i2 3o Fer 69,85 70 » Quant aux autres propriétés, elles sont identiques à celles qu'ont dé- crites MM. A. Gautier et Hallopeau qui ont récemment découvert ce com- posé (5). » Nous ferons connaître, dans une prochaine Note, les résultats que nous avons obtenus en chauffant, à une température élevée, le fer titane en présence de la pyrite de fer (6). » CHIMIE. — Sur le pouvoir rolatoire des solutions. Note de M. G. Wyrouboff, présentée par M. Mallard. « Le pouvoir rotatoire des corps dont la symétrie cristalline a été dé- truite par la solution, est un des phénomènes les plus curieux et les moins (') Journal Pharm., t. Lit, p. 322; 1801. (!) Karstner, Arch. Nat., t. V, p. 3i3; 1825. (3) Bull. Soc. miner., t. Il, p. 108; 1880. (4) Annales de Chimie et de Physique, 4e série, t. V, p. 129. (5) Comptes rendus, t. CV1II, p. 806; 1889. (c) Ces recherches ont élé faites au laboratoire de Minéralogie de la Sorbonne. ( 833 ) connus de la Physique. Après un demi-siècle de patientes recherches, on en est an point où l'on en était après les mémorables recherches de Biot, qui ont montré que le pouvoir rolatoire des corps dissous était soumis aux mêmes lois que le pouvoir rotatoire des corps cristallisés, la déviation du plan de polarisation étant proportionnelle à l'épaisseur et à peu près inversement proportionnelle au carré de la longueur d'onde. « Malgré un nombre considérable de mesures faites sur les substances les plus diverses et dans les conditions les plus variées, on n'a pu décou- vrir aucune loi nouvelle, même grossièrement approximative, aucun rap- port numérique d'ordre quelconque, pouvant servir de point de départ à la recherche des conditions particulières propres au phénomène. On sait seulement, d'une façon générale, que le pouvoir rotatoire d'un corps actif varie parfois énormément, lorsque ce corps se combine avec un autre corps inactif par lui-même; qu'il varie aussi avec les liquides inactifs em- ployés, avec la concentration, enfin, avec la température. A toutes ces ano- malies si singulières, on n'a trouvé jusqu'ici aucune explication. » Cette insuffisance de nos connaissances tient à ce que cet ordre de phénomènes, aussi bien dans les corps cristallisés que dans les corps dis- sous, appartient à la Physique moléculaire, non à la Chimie. •» Pour le pouvoir rotatoire des substances cristallisées, cela n'est plus douteux, depuis que M. Mallard en a donné la théorie complète et depuis que j'ai réussi à confirmer expérimentalement cette théorie. Pour le pou- voir rotatoire des solutions, cela n'est que grandement probable, et j'ai essayé de le démontrer directement. » Nous ne savons, il est vrai, en aucune façon, à quel état les corps se trouvent en solution. Sont-ils a l'état de particules physiques complexes et déjà pourvues d'une certaine symétrie? Sont-ils à l'état de molécules chimiques ou même, comme on tend à le croire actuellement, dissociés en leurs éléments? » Mais ces questions sont intimement liées à la question du pouvoir rota- toire et peuvent, comme je vais le montrer, être examinées simultané- ment. » Prenons, par exemple, la strychnine qui est fortement lévogyre avec [*] ■ = — i32°. Lorsqu'elle se combine à l'acide sulfurique, elle forme un sel neutre dont le pouvoir rotatoire à l'éta t a nhydre n'est pi us que [x]y = — 3o°,5 . La stéréochimie, qui ne peut prévoir cette énorme diminution de l'activité optique, l'explique après coup d'une façon très ingénieuse. Elle suppose que dans la molécule de strychnine les poids des atomes ou groupes d'atomes C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 20.) I 10 ( 834 ) sont inégalement distribués par rapport à un certain plan de symétrie. La molécule d'acide sulfurique venant se placer du côté le moins chargé tend à rétablir l'équilibre, et, par conséquent, à diminuer l'activité optique. » Si cette explication était exacte, il faudrait que le pouvoir rotatoire diminue lorsque la molécule SO*H2 est remplacée par une molécule plus lourde, SeO'H2, par exemple. » Le sulfate et le séléniate de strychnine ont deux hydrates, et dans les deux, les sels sont isomorphes. Pour les deux hydrates l'observation donne (i) (C2), C2H°0: | x]j = -t- 235°,3. » L'influence chimiquement inexplicable des dissolvants s'explique donc aussi simplement que possible. » Tous ces faits particuliers se résument en une formule générale très simple : » Les corps géométriquement et. optiquement isomorphes ont en solution des pouvoirs rotatoires spécifiques très sensiblement identiques. » On tire tle là deux conclusions très importantes : » 1. Le pouvoir rotatoire des corps dissous, comme le pouvoir rotatoire des corps cristallisés, est un phénomène d'ordre réticulaire qui dépend de la symétrie propre au réseau cristallin. » 2. La particule qui se trouve en solution conserve cette symétrie, et comme cette symétrie "dépend non seulement de la molécule chimique, mais encore de l'eau de cristallisation ou de ce qui la remplace, il n'y a point dissociation dans la solution, encore moins séparation en éléments électrolytiques qu'on désigne sous le nom de ions. » Ces conclusions me paraissent établir le terrain solide qui manquait jusqu'ici à l'étude de cette question. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur le mode d'élimination de l'oxyde de carbone. Note de M. L. de Saixt-Martix ('). « Pour étudierquantitativement le mode d'élimination de l'oxyde de car- bone, il faut d'abord faire pénétrer dans le sang de l'animal soumis à l'ex- périence un volume rigoureusement déterminé du gaz toxique. Jusqu'à présent, on a eu recours à la transfusion du sang défibriné et oxycarboné, emprunté soit au sujet lui-même, soit à un animal de la même espèce (2). v. J'ai abandonné ce procédé, parce qu'il ne permet d'introduire dans le sang qu'une quantité minime d'oxyde de carbone. J'ai préféré faire res- pirer au moyen d'une canule fixée dans la trachée, aux lapins sur lesquels (') Voir Comptes rendus, aô mai 1891 et 2 mai 1892. (;) Grèhant, Comptes rendus. 1886. — C. Kiieiss, Pfliiger's Arc/i., 1881. ( 836 ) J'ai expérimenté, un mélange titré d'oxygène et d'oxyde de carbone (oxy- gène 21", oxyde de carbone 70"). » Ce mélange, préparé en proportions exactement connues dans un petit sac de caoutchouc, est respiré par l'animal pendant quinze à vingt minutes. Après l'inha- lation, l'oxyde de carbone restant dans le sac est dosé et l'on a par différence celui qui a été absorbé par le sang. » Le sujet respire ensuite et successivement (fig. 1) dans trois sacs de caoutchouc, renfermant chacun 6'" d'oxygène et maintenus, à tour de rôle, une heure en commu- nication avec ses poumons, par l'intermédiaire de deux laveurs garnis de potasse, formant soupapes de Muller, et absorbant l'acide carbonique exhalé. » Pour ne rien perdre des produits expirés, on fait respirer le lapin dans un cin- quième petit sac auxiliaire S', contenant iUt d'oxygène, pendant les quelques secondes nécessaires au remplacement d'un des sacs par le suivant. A la fin de l'expérience, le contenu de ce petit sac est réuni à celui du premier sac renfermant le mélange toxique. Après la dernière inhalation d'une heure dans le troisième sac, l'animal est sacrifié par l'ouverture d'une carotide. Son sang est recueilli et défibriné pour être soumis à l'ana- Ivse. On prend soin de faire repasser, dans chacun des trois sacs ayant reçu les produits expirés, le contenu gazeux des deux soupapes de Muller correspondantes. » Finalement, on dose l'oxyde de carbone dans les quatre sacs, en observant la marche suivante : chacun d'eux est mis en rapport avec un ballon B ( fig. 2) d'une capa- cité de I200cc environ, contenant oht,5 d'une solution récente et concentrée d'hydrosul- fite de soude, et vidé d'air à la trompe à eau. Le robinet R étant ouvert et la pince P desserrée, l'oxygène se précipite dans le ballon; on l'absorbe en imprimant à ce der- nier un mouvement d'agitation continue. Le sac se vide peu à peu; on cesse d'agiter quand ses parois sont strictement accolées et que le tube de caoutchouc qui le relie au robinet s'aplatit sous la pression atmosphérique. » Serrant à ce moment la pince, on sépare du sac le ballon B; on adapte, sur le ( *37 ) caoutchouc épais qui le surmonte, un tube à dégagement long de o"\8o et Ton monte l'appareil représenté {fig. 3) tlont l'usage se comprend aisément. Fie. ... » En portant à l'ébullition le liquide contenu dans le ballon B, chauffé par l'inter- médiaire d'un bain de solution saturée de chlorure de calcium, on chasse dans l'éprou- Fig. 3. vette E le résidu gazeux, du sac ayant échappé à l'absorption et on l'aspire, au fur et à mesure, par un simple jeu des robinets /•, r' dans le ballon B' préalablement vidé d'air à la trompe. ( 838 ) » L'éprouvette à robinet E, placée sur la cuve à mercure, reçoit iorc à i5ra de lessive des savonniers, destinée à absorber l'acide sulfureux qui se dégage fréquemment à la fin de l'opération (couclie G). » Tous les gaz ayant été aspirés dans le ballon B', il ne reste plus qu'à doser l'oxyde de carbone qu'il renferme, en suivant à la lettre b's indications que j'ai données précé- demment. Les résultats obtenus dans une série d'expériences d'essais ont encore été plus satisfaisants que ceux déjà publiés, ce qui tient à l'absence d'oxygène et à l'em- ploi d'une dose légèrement supérieure de réactif cuivreux. » Avant réparti entre trois sacs 6p/c, 11 d'oxyde de carbone pur, savoir : i° 56",87 dans 2lil d'oxygène; 2° 8", 07 dans 4'"; 3° 4". '7 également dans 41'', j'ai retrouvé : i° 56co,48; 20 8™,o5 et 3° 4", 19 deCO par l'analyse, en tout 68", 72 ou 99, 4 pour 100. » Mes expériences ont porté sur quatre lapins, mais je ne rapporterai ici que les deux suivantes qui sont absolument complètes. « L'oxyde de carbone était extrait, au moyen de la trompe de Sprengel, du sang additionné de son volume d'une solution saturée d'acide tartrique. Des essais directs m'ont démontré qu'on retrouve intégralement, par ce procédé, l'oxyde de carbone introduit dans le sang. On évaluait la masse totale du sang des lapins au dixième de leur poids, chiffre choisi à dessein notablement trop fort. Volumes d'oxyde de carbone. I. II. ce ce a. Introduit avec a11' d'oxygène dans le premier sac 69,51 67,66 b. Retrouvé dans ce même sac après i5m d'inhalation 44,34 44 3 49 c. Expiré en nature dans le premier sac renfermant6litO. . . 8,78 9>7' d. » deuxième » ... 3,4' 4, 16 e. ' » troisième » ... 2,25 o,45 /". Existant en nature dans le sang de l'animal sacrifié.. . . 2,90 3,82 Retrouvé en tout 61 ,68 62,63 Déficit 7,83 5,o3 » Dans l'expérience I, le lapin pesait 181081'; 60'''" de sang ont fourni ocr,70 d'oxyde de carbone. Le sang renfermait 1 4 ,gr d'hémoglobine par litre (dosage effectué au spectrophotomètre de Ilufner). L'animal avait absorbé 25cr, 17 d'oxyde de carbone, sur lesquels 2ro,90 ont été retrouvés, dans le sang, 1 4cr , 44 exhalés en nature, et 7e0, 83 éli- minés autrement. » Dans l'expérience II, le lapin pesait 1 895*'' ; 65cc do sang ont fourni icc,27 d'oxyde de carbone. Le sang renfermait par litre 137s1' d'hémoglobine. L'animal avait absorbé 23"", 17 d'oxyde de carbone, sur lesquels 3r',82 ont été retrouvés dans lesang, i4rc,32 exhalés en nature et 5re, o3 éliminés autrement. » Il est donc bien certain que tout l'oxyde de carbone n'est pas exhalé en nature, et qu'une assez notable proportion de ce gaz, qui est relative- ment plus forte au cas d'empoisonnement moins prononcé, disparaît parle ( 83ç) ) processus que j'ai indiqué dans mes expériences faites, in vitro, sur un mé- lange de sang oxygéné et de sang oxycarboné, très probablement en se transformant en acide carbonique ('). » On voit, de plus, que l'élimination en nature, d'abord très forte et prépondérante dans le cas d'une intoxication profonde, décroît très rapi- dement pour devenir très faible à partir de la troisième heure, malgré la respiration dans l'oxygène pur. A partir d'une certaine teneur du sang eu hémoglobine oxycarbonée, 5 à G pour 100 environ, l'élimination par destruction chimique du poison parait prendre le dessus. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Fermentations vitales et fermentations chi- miques. Note de MM. Maurice Arthus et Adolphe Huber, présentée par M. A. Chauveau (2). « On sait que les phénomènes connus sous le nom de fermentation se groupent en deux catégories: les uns sont la conséquence du dévelop- pement d'êtres vivants (fermentations vitales), les autres peuvent s'ac- complir dans des milieux absolument stériles (fermentations chimiques). Le fluorure de sodium, à la dose de i pour ioo, arrêtant instantanément et définitivement les fermentations vitales (et en général toutes les mani- festations vitales), sans suspendre les fermentations chimiques, permet de distinguer les phénomènes de l'un ou de l'autre groupe. » L'addition de i pour ioode fluorure de sodium préserve les matières organiques de toute putréfaction, même à une température de 4o°-45°. Différentes substances fluorées à i pour 100, lait, sang, transsudats, urine, bile, œufs battus, fruits, fragments de tissus animaux, salive, pancréas, gélatine, etc., n'ont, après plusieurs mois de séjour à !\o", présenté ni l'odeur, ni les altérations caractéristiques du développement des microbes. Le sucre, dont la disparition dans les milieux organiques est un des pre- miers phénomènes microbiens qui s'y accomplissent, se conserve en tota- lité dans les liqueurs fluorées. Ce n'est pas en précipitant les sels de cal- cium que le fluorure stérilise, car l'oxalate de sodium à i pour ioo ne jouit pas de la même propriété; il retarde seulement le début et ralentit la marche de la putréfaction. (') Voir Comptes rendus, a5 mai 1891. {-) Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne. ( 8/4o ) » Le ferment lactique est détruit par le fluorure de sodium à i pour ioo; il suffit même généralement d'ajouter au lait ou au lactosérum o,4 pour ioo de fluorure. Le sucre de lait se conserve en totalité dans les liqueurs fluorées. )> Les terments ammoniacaux de l'urine sont inactifs en présence du fluorure à i pour 100. Leur résistance à l'action de ce sel, comme aussi celle du ferment lactique, est moindre que celle des microorganismes de la putréfaction et que celle des moisissures. La teneur en urée de l'urine fluorée est invariable. » Le fluorure de sodium à la dose de o,3 pour 100 arrête instantané- ment la fermentation alcoolique du sucre. » Le fluorure de sodium à la dose de i pour ioo empêche donc le déve- loppement des éléments figurés dans les liqueurs et tissus organicpies. Des doses inférieures à i pour ioo sont même parfois suffisantes pour sté- riliser complètement et définitivement; mais toujours et, quelque petites que soient les doses employées, on observe un relard dans l'apparition et une diminution dans l'intensité des fermentations vitales. » Les ferments solubles, invertine, trvpsine, émulsine, etc., conservent en présence du fluorure de sodium leur activité. Les produits de fermen- tation sont les mêmes, que la fermentation s'accomplisse en l'absence du fluorure ou en présence de ce sel. Les sucs digeslifs naturels, salive, suc gastrique, suc pancréatique, ou les sucs digestifs de macération conservent en présence du fluorure leurs propriétés normales. Les ferments solubles ne sont pas détruits pur le fluorure à i pour 100 même à 4o° après plu- sieurs mois. » La fermentation alcoolique de la saccharose présente deux phases : une interversion du sucre, phénomène chimique, et un dédoublement du sucre interverti, phénomène vital; le fluorure de sodium n'empêche que cette seconde fermentation. » Le sang peut transformer le glycogène en sucre réducteur, grâce à la diastase qu'il renferme; le fluorure de sodium n'empêche pas cette fer- mentation. « Le foie séparé de l'organisme et débarrassé de sang par lavage intra- vasculaire transforme son glycogèneen sucre. Cette transformation se fait en présence du fluorure de sodium à i pour ioo, c'est-à-dire dans des con- ditions où la vie des éléments figurés est impossible; la glycogénie hépa- tique est donc un phénomène de fermentation chimique. D'ailleurs les macérations hépatiques maintenues stériles par le fluorure de sodium con- ( 84 1 ) servent le pouvoir de transformer le glycogène en sucre pendant des se- maines et des mois, c'est-à-dire pendant un temps infiniment plus long que la durée possible de survie des éléments figurés du foie. » Le sang défibriné ou oxalaté consomme son oxygène et produit du gaz carbonique. Le fluorure de sodium arrête complètement et définitivement ces phénomènes d'oxydation : la nature et la proportion des gaz du sang fluoré demeurent invariables. Les transformations qui s'accomplissent dans le sang non fluoré sont des phénomènes de respiration vitale. » Les parties vertes des végétaux perdent par Faction du fluorure de sodium la propriété de décomposer le gaz carbonique et de dégager de l'oxygène. La fonction chlorophyllienne est une fonction vitale. » En résumé, le fluorure de sodium à i pour ioo tue tous les êtres vi- vants, s'oppose au développement des fermentations vitales sans arrêter les fermentations chimiques. Il permet de déterminer la nature d'un phé- nomène ayant pour siège les milieux organiques et de le rapporter soit à une action vitale, soit à une action diastasique. » M. A. Gautier, à propos de cette Communication, présente les remar- ques suivantes : « Il est peut-être bon de remarquer que l'action nocive des fluorures sur la vie des ferments organisés est connue depuis longtemps, qu'elle est signalée dans des ouvrages classiques, qu'elle a été même utilisée en thé- rapeutique et que, dans ces dernières années, on a appliqué industrielle- ment l'action des fluorures très étendus à la culture en grand de la levure de bière pure, qu'on débarrasse ainsi des ferments étrangers : butyrique, lactique, etc. » Quant à la non-influence des fluorures sur les diastases et enzymes, c'est une loi à peu près générale que l'activité de ces ferments solubles n'est pas annihilée par les antiseptiques ou toxiques, quels qu'ils soient. On sait, en particulier, que la pepsine digère la viande en présence de l'alcool, de l'acide salicylique, et même, comme je l'ai montré il y a des années, dans un milieu qui peut contenir jusqu'à 5 pour ioo d'acide cy- anhydrique. Il en est de même de l'action de la myrosine, de l'invertine, de l'émulsine, etc., dans leurs fermentations respectives. » C. R., 1S92, T- Semestre. (T. CX.V, N°20.) II ' ( 842 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Influence sur l'infection tuberculeuse de la transfusion du sang des chiens vaccinés contre la tuberculose. Note de MM. J. Héricourt et Ch. Richet, présentée par M. Verneuil (' ). « Dans une Note présentée à l'Académie (5 novembre 1888), nous avons démontré que le sang des animaux réfractaires à une maladie infec- tieuse ou immunisés contre elle, étant transfusé ou injecté à des animaux sains, mais infectables par cette maladie, leur conférait l'immunité. De là une méthode nouvelle de vaccination ou d'immunisation, qui a été depuis pratiquée dans des conditions très diverses, par nous et par d'autres, chez les animaux et même chez l'homme (2). » Nous avons essayé alors d'appliquer cette méthode à la tuberculose ; mais, il y a quatre ans, on n'était pas encore fixé sur la manière dont les chiens se comportent vis-à-vis de l'infection tuberculeuse; car la distinc- tion entre la tuberculose aviaire et la tuberculose humaine n'était pas éta- blie. De nombreuses expériences nous ont fait voir que le chien, à peu près rebelle à l'infection par la tuberculose aviaire, est, au contraire, très sensible à l'infection par la tuberculose humaine. » Sur treize chiens ayant reçu la dose de occ,i de culture par kilogramme, la mor- talité a été de 100 pour 100, et la moyenne de la survie a été de 26 jours (maximum 5o; miminum 12 ). » Chez dix-huit autres chiens, traités'ou préparés par des méthodes diverses qui n'ont eu aucun résultat favorable ou funeste, mortalité semblable de 100 pour 100, survie moyenne 32 jours (maximum 69; minimum i4). » Voilà donc, nombre considérable, trente et un chiens; tous morts avec une survie moyenne de 3 1 jours. Nous pouvons maintenant, à l'aide de ce point de repère qui, jusqu'à nos expériences, faisait tout à fait défaut, bien apprécier l'influence de tel ou tel traitement sur la marche de la tubercu- lose humaine expérimentalement transférée au chien. (') Travail du Laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris. (2) Pour la bibliographie des travaux très nombreux consécutifs à notre Note, qui en a été le point de départ, voir Héricourt, Le sérum de chien dans le traitement de la tuberculose (Arch. gén. de Méd., avril 1892). On verra que V hématothérapie est entrée déjà dans la thérapeutique humaine, bien que les résultats, pour les raisons que nous donnons plus loin, n'en aient pas été aussi favorables qu'on pouvait l'es- pérer d'abord. ( 843 ) » Mors nous avons constaté que, si l'on transfuse à des chiens infectés du sang de chiens vaccinés, on ralentit et même on arrête la maladie. » Nous avons déjà montré que la tuberculose aviaire vaccine les chiens contre la tuberculose humaine (') {Comptes rendus, 14 avril 1892). » Or le sang de ces chiens vaccinés, étant employé comme procédé de traitement, s'est montré assez efficace, ainsi qu'on va le voir. « Dans une première expérience (3o juin 189a) nous inoculons la tuberculose hu- maine à quatre chiens; un chien A témoin meurt le. seizième jour; un chien B, vacciné une fois, meurt le cent quatrième jour; deux chiens G et D qui reçoivent, trois jours après l'infection, du sang de chien vacciné, meurent le quatre-vingt-huitième et le cinquante et unième jour. » L'expérience du 5 août est plus démonstrative. » Nous inoculons la tuberculose humaine à dix chiens, dont deux, antérieurement vaccinés, vivent encore et sont bien portants. » Quatre, témoins simples, sont tous morts avec une survie moyenne de trente-deux jours (maximum quarante-sept jours). » Les quatre derniers oui reçu, le dixième jour de l'infection, une transfusion de sang de chien vacciné. L'un meurt le vingt-deuxième jour; un autre le quarante-troi- sième jour. Les deux autres, fort malades quand nous leur fîmes la transfusion, sont encore vivants et bien portants, soit cent cinq jours de survie au moins. » Certes, ce procédé de traitement n'est pas encore irréprochable ; mais, espérant pouvoir en préciser les conditions les plus favorables, nous avons seulement voulu, dans cette Note, établir un fait qui nous paraît incontestable : c'est-à-dire l'action salutaire exercée par le sang d'un ani- mal vacciné sur la marche de la tuberculose (2). » BOTANIQUE. — Sur une espèce nouvelle de Bactérie chromogène, le Spirillum luteum. Note de M. Hexri Jumelle (3), présentée par M. Duchartre. « J'ai trouvé la Bactérie qui fait l'objet de cette Note, en analysant, au point de vue microbiologique, des débris de Sphagnum recueillis, avec (') Entre autres faits, un chien inoculé le 5 décembre 1891 est encore vivant et bien portant aujourd'hui. C'est donc bientôt un an de survie à l'infection par la tubercu- lose humaine, survie évidemment due à la vaccination préalable. (-) Il est prématuré de parler d'une application quelconque à la thérapeutique hu- maine. Nous avons cependant une observation, malheureusement unique : c'est celle d'un malade tuberculeux, traité depuis dix-huit mois par des injections de sérum de chien luberculisé : il est en voie de guérison , ou, tout au moins , d'amélioration. (3) Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 84i ) toutes les précautions voulues, dans un sol tourbeux, à om,o5 environ de profondeur; je l'ai obtenue à l'état isolé en soumettant, pendant dix minutes, à ioo°, du bouillon de veau peptonisé dans lequel avaient été jetés quelques-uns de ces fragments de mousses en voie de décomposi- tion. Laissé ensuite à la température du laboratoire (i 5° environ), lebouil- lon de veau, qui avait été ainsi exposé à la température d'ébullition de l'eau, a commencé à se troubler au bout de six jours. J'en ai, à ce moment, transporté quelques gouttes sur un certain nombre de plaques de Pétri; dans tous les cas, c'est uniquement l'espèce de Bactérie en question qui s'est développée. w Lorsqu'on l'ensemence sur gélose nutritive ou sur pomme de terre, cette Bactérie forme des colonies de couleur jaune citron, qui recouvrent peu à peu d'une couche épaisse toute la surface de culture. » Inoculée en strie sur gélatine, elle donne une étroite bande, également jaune, qui, au bout de sept à huit jours à i5°, commence à liquéfier la ge- lée. En piqûre, elle se développe très peu le long du canal; à la surface seulement, elle forme un disque jaunâtre ; à l'intérieur, la ligne d'ensemen- cement n'est visible que par une mince traînée blanchâtre. La matière co- lorante ne se produit, par suite, qu'en présence d'oxygène. Au reste, lorsqu'on délaye dans de la gélatine encore liquide, avant complet refroi- dissement, un peu de la semence, et qu'on recouvre ensuite la surface d'une couche d'huile stérilisée, on n'observe jamais le moindre développement dans la gélatine solidifiée : la Bactérie est donc essentiellement aérobie. >< Elle peut vivre sur un milieu complètement dépourvu d'azote. Quand, en effet, on la cultive sur de l'empois d'amidon, additionné de sulfate de magnésie, de sulfate de soude, de tartrate de potasse et de phosphate de chaux en proportions convenables, on obtient au bout de quelques jours, à i5°, une mince couche jaunâtre, et la liqueur de Fehling indique qu'il y a eu formation de glucose. » Les acides exercent une action assez rapidement défavorable; le mi- cro-organisme se développe encore, il est vrai, sur de la gélatine et sur de la gélose acidifiées au millième avec l'acide tartrique, mais le dévelop- pement est très retardé. Il est plus rapide sur gélatine légèrement alcaline que sur gélatine neutre. La Bactérie, d'autre part, acidifie peu à peu le milieu . » Si, à la gélatine ou à la gélose nutritives, on ajoute o,5 pour 100 de lysol ou 0,7 pour 100 d'acide borique, il n'y a plus aucune formation de colonies, quelle que soit la température. L'addition de o,oi5 pour 100 de bichromate de potasse ne produit, au contraire, qu'un ralentissement de l'activité de croissance. ( «45 ) » Quelle que soit, d'ailleurs, la substance ajoutée, il est à remarquer que, chaque fois que la Bactérie a pu, à un degré quelconque, se déve- lopper, elle a toujours présenté sa coloration jaune citron, aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière. » Cette coloration ne se retrouve plus dans le bouillon peptonisé, qu'il v ait, ou non, addition d'acides ou d'antiseptiques. Le liquide se trouble simplement; le dépôt du fond seul est d'un blanc très légèrement jaunâtre. » Ici, comme sur les milieux solides, la Bactérie ne se développe plus dès qu'on ajoute o,5 pour ioo de lysol ou 0,70 pour 100 d'acide borique; dans ces conditions, le bouillon est resté clair, même après quinze jours à 25°. Il se trouble assez rapidement, avec o,oi5 pour 100 de bichromate de potasse. » Le micro-organisme végète surtout très facilement dans le lait, qu'il coagule; il forme alors, à la surface, une épaisse couche jaune. » Je n'ai pu, jusqu'alors, observer aucun développement dans des solu- tions, au dixième, de sucre de canne, de sucre de lait et de glucose, addi- tionnées des substances minérales suivantes : azotate de chaux, sulfate de magnésie, phosphate de potasse et azotate de potasse. » Considérée isolément, la Bactérie se présente, le plus ordinairement, sous l'aspect de bâtonnets courbes, très fins, rappelant assez exactement les diverses formes des Bacilles virgules cultivés dans le bouillon : tantôt ce sont simplement des arcs plus ou moins incurvés, tantôt des formes en S, en e, etc. » Sur gélose, où la forme en virgule domine, l'élément est toujours très court : 2 à 3^, 5 de long sur o^, 4 à 0^,6 de large. L'acidité (1 pour 1000) ou la présence de bichromate de potasse à 0,01 5 pour 100 ne paraissent pas apporter de modifications très sensibles. » Sur gélatine légèrement alcaline, les différentes formes du Bacille (virgule, arc, S ou 1) ont environ de 41X> 5 à 1 1 ja de long sur o^, 7 de large. Mais elles se raccourcissent déjà notablement sur gélatine neutre (4(i, 5 à 0^,5 de long); et elles deviennent, sur gélatine acide à 0,1 pour 1000, à peu près aussi réduites que sur gélose. » Sur pomme de terre, les dimensions sont de 2^,5 à 6 [/. de long sur 0^,6 de large. » De toutes les cultures sur milieux liquides, c'est dans le lait que nous avons toujours trouvé les formes les plus contournées et les plus allon- gées : elles atteignent de 8 jx à 14 f- de long. » Dans le bouillon de veau peptonisé neutre, elles ne mesurent que de 1^,5 à 7 (u. de long sur oP, 5 à o1*, 7 de large. Les dimensions et l'aspect ( 846 ) sont sensiblement les mêmes dans le bouillon auquel on a ajouté 0,0 i:j pour 100 de bichromate de potasse. » Sur tous ces milieux que nous venons de citer, solides ou liquides, la Bactérie est mobile ; elle l'est aussi sur l'empois d'amidon additionné de substances minérales sans azote. » Mais, dans ce dernier cas, l'aspect de l'organisme change complète- ment; ce ne sont plus des formes incurvées ou contournées, mais de très courts bâtonnets droits, presque aussi larges que longs (1 \j. à 2 \j. au plus), se rapprochant beaucoup des Coccus. La modification la plus grande que nous ayons jusqu'alors obtenue dans nos cultures sur divers milieux est ainsi celle qui est due à l'absence d'azote combiné. » Nous nous proposons, au reste, de revenir ailleurs, avec plus de dé- tails, sur les variations morphologiques que l'on observe suivant les con- ditions différentes de culture, ainsi que sur les propriétés de la matière colorante; nous n'avons voulu ici, pour le moment, que donner les carac- tères principaux permettant de bien spécifier le microorganisme que nous étudions. » On voit suffisamment, par ce qui précède, qu'il rentre dans la caté- gorie des formes que quelques auteurs rapportent encore aujourd'hui au genre Vibrio. Par ses différents caractères (aspect, couleur, etc.), il me semble toutefois se distinguer nettement des Bactéries chromogènes à formes courbes, que l'on a jusqu'alors signalées (Spirillum flamm, flaves- cens, aureum Trev.). C'est pourquoi, pensant me trouver en présence d'une espèce nouvelle, je propose de lui donner le nom de Spirillum luteum. » C'est, en résumé, une Bactérie courbe, jaune, mobile, habitant le sol et essentiellement aérobie. Elle liquéfie lentement la gélatine et peut vivre sur un milieu dépourvu d'azote; dans ce dernier cas, elle passe de la forme de Bacille courbe (virgule, arc, S, z, etc.), à une forme presque sphérique, voisine des Coccus. » ZOOLOGIE. — Sur deux Myzostom.es parasites de /'Antedon phalangium (Midler) ('). Note de M. Henri Prouho, présentée par M. de Lacaze- Dulhiers. « L' Antedon phalangium héberge deux Myzostomes décrits par M. von Graff sous le nom de Myzostoma pulvinar et Myzostoma alalum, et qui, (*) Travail du laboratoire Arago. ( 847 ) Unis deux, ont été découverts au cours de l'expédition du Porcupine, dans le détroit du Minch. J'ai retrouvé ces deux parasites sur leur hôte habi- tuel, dans les dragages effectués pendant l'été dernier par l'embarcation du laboratoire Arago, ce qui me permet, laissant de côté les détails anato- miques et histologiques, qui trouveront place ailleurs, de faire connaître dès aujourd'hui quelques traits intéressants de l'histoire de ces Myzostomes à peine connus. » Myzostoma pulvinar. — M. von Graff, qui a décrit cette espèce sur un échantillon unique, en a bien caractérisé la forme extérieure; il a fait remarquer la position dorsale de la bouche et de l'orifice cloacal, mais il a dû être induit en erreur par le mauvais état de conservation du spécimen qu'il a étudié, car il signale chez cette espèce l'absence des organes connus, chez les autres Myzostomes, sous le nom de ventouses, alors que ces organes sont réellement présents, quoique moins bien développés que chez la plupart des autres espèces. » Le Myzostoma pulvinar ne vit pas sur le disque de Y Antedon phalan- gium, comme le pensait M. von Graff; il habite le tube digestif de son hôte, dans lequel il est enfoncé assez profondément pour être invisible de l'extérieur. Le Myzostome occupe la presque totalité de la première partie du tube digestif de la comatule (œsophage et sac stomacal) et est situé de telle sorte que son extrémité antérieure est tournée vers le pôle aboral. Il s'appuie par sa face ventrale, fortement convexe et portant les dix para- podes, sur l'épithélium digestif de la comatule, tandis que sa face dorsale concave, regardant l'orifice buccal de cette dernière, forme une gouttière qui donne passage aux courants alimentaires, courants qui nourrissent à la fois l'hôte et son parasite. La disposition en gouttière de la face dorsale du Myzostoma pulvinar explique comment celui-ci, malgré ses dimensions considérables, n'obstrue pas complètement le tube digestif de la comatule. » Le Myzostoma pulvinar, qui est le premier exemple de Myzostome endoparasite que nous connaissions, est une espèce dioïque à dimorphisme sexuel bien accentué. En cela, comme en d'autres points de son organi- sation, il se rapproche des Myzostomes cysticoles. » La. femelle est, en dimensions linéaires, quatre fois et demie plus grande que le mâle; elle mesure 4mm>5 de longueur sur une largeur égale. Elle ne présente pas trace de testicules, ni à l'état adulte, ni dans son jeune âge. Comme chez les espèces hermaphrodites, son utérus communique avec l'extérieur par trois conduits, un médian prolongeant directement l'utérus et deux latéraux débouchant dans la partie antérieure du cloaque (rectum). ( 848 ) » Le mâle ne mesure que imm de longueur sur omm,8 de largeur; il est accroché aux téguments de la femelle sur laquelle il peut se déplacer assez rapidement. Il est aplati, elliptique, rappelant par sa forme les Myzostomes libres. Son tube digestif n'est pas ramifié, mais montre, de chaque côté, les amorces des trois ramifications que présentent tous les autres Myzostomes; sa bouche, située tout près du bord marginal, est ventrale. Il possède deux testicules, un de chaque côté du tube digestif, munis chacun d'un canal déférent débouchant sur la face ventrale. » Les deux sexes doivent s'associer de très bonne heure, car j'ai observé une jeune femelle de imm,7 de longueur qui portait sur son dos un mâle de omm, 7. Cet individu femelle ne présentait encore aucune trace d'ovaires mais avait déjà la forme caractéristique de l'adulte. » Myzostoma alatum. — Celui-ci vit en parasite sur le disque de l'Antedon phalangium et affecte avec son hôte les mêmes rapports que le Myzostoma glabrum avec X Antedon rosacea; son anatomie ne diffère pas essentielle- ment de celle du Myzostoma glabrum. Il est comme lui hermaphrodite et, si j'appelle l'attention sur cette espèce, c'est parce que les observations que j'ai pu faire à son sujet permettent d'élever un doute sérieux relativement à l'existence des mâles dits complémentaires chez les espèces hermaphro- dites. On trouve, en effet, très fréquemment, sur le dos du Myzostoma. alatum, de soi-disant mâles complémentaires, au nombre de un ou deux, rappelant exactement ceux qui ont été décrits par M. Beard chez le Myzo- stoma glabrum et que M. von Graff avait eu probablement raison de consi- dérer comme des jeunes. Or une série d'observations m'a montré, sans aucun doute possible, que les individus fixés sur le dos du Myzostoma alatum hermaphrodite sont de petits Myzostomes de son espèce qui, mâles dans leur jeune âge, avec spermatozoïdes bien développés et conduits déférents pareils à ceux de l'adulte, grandissent et acquièrent, en grossissant, des ovaires identiques à ceux de l'hermaphrodite qui les supporte, et cela sans abandonner le dos de ce dernier. Ces soi-disant mâles complémentaires possèdent, d'ailleurs, dès leur jeune âge et alors qu'il n'ont pas trace d'ovaires, des conduits génitaux correspondant aux conduits génitaux femelles des hermaphrodites (fait déjà observé par M. Nansen chez le Myzostoma giganteum et le Myzostoma Carpenteri) . » Le mâle complémentaire n'existe donc pas, au sens propre du mot, chez le M. alatum. Cette espèce est une forme hermaphrodite protérandre chez laquelle les deux glandes génitales, mâle et femelle, coexistent chez l'adulte. Que le jeune mâle, au début de son existence, joue le rôle de mâle complémentaire, c'est possible, mais ce n'est pas prouvé et, dans ( 8/,9 ) tous les cas, son état de mâle n'est que transitoire, nous indiquant, peut- être, que l'hermapliroditisme est un état acquis, chez les Myzostomes, ot non un état primitif. » Je n'ai pas encore la preuve que les mâles complémentaires du M. gla- brum acquièrent, eux aussi, des ovaires, mais ce que j'ai observé chez le M. alatum me porte à le croire. » En terminant, je ferai remarquer que les quatre espèces de Myzo- stomes, actuellement connues dans la Méditerranée, nous offrent trois, peut-être même quatre types intéressants, au point de vue de l'organisation sexuelle du genre Myzostome, savoir : o Type hermaphrodite, Myzostoma cirriferum. Type hermaphrodite protérandre, Myzostoma alatum. Type hermaphrodite avec mâle complémentaire (?), Myzostoma glabrum. » Tvpe dioïque avec mâle pygmée, Myzostoma pulvinar. » M. Ch.-V. Zengeb. adresse une Note « Sur les perturbations magnétiques de 1892 et la période solaire ». A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 7 novembre 1892. Annales de Chimie et de Physique, parMM. Berthelot, Pasteur, Friedel, Iascart. Sixième série, novembre 1892, t. XXVII. Paris, Masson, 1892; i fasc. in-8°. Traité de Chirurgie, publié sous la direction de MM. Simon Duplay et Ijaul Reclus, t. VIII; par MM. Reclus, Michaux, Segond, Pierre Delhet, IviUMissoN. Paris, Masson, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Verneuil.) C. R., 1852 i' Semestre. (T. CXV, N° 20.) H2 ( 85o ) Ministère des Travaux publics. École nationale des Ponts et Chaussées. Cours de travaux maritimes. Atlas gr. in-4°. Théorie du mouvement de Vesta (suiteel fin), par M. G. Leveau, astro- nome titulaire à l'Observatoire de Paris, i vol. in-4°. (Présenté par M. Tisserand.) Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille, publiées avec subven- tions des Ministères de l'Instruction publique et de l'Agriculture aux frais de la Ville, sous la direction de M. le professeur A. -F. Marion, Corres- pondant de l'Institut. Zoologie. Travaux du laboratoire de Zoologie marine, t. IV, fascicule II, juillet 1892. Marseille, Cayer, 1892. La vie et les œuvres de Théophraste Renaudot, fondateur du journalisme et des consultations charitables, par Gilles de la Tourette. Paris, 1892. Miltheilungen der Deutschen mathematischen Gesellschaft in Prag. Wien, 1892; 1 vol. gr. in-8°. Life historiés of north American birds with spécial référence lo their bree- ding habits and eggs, by Charles Bendire, captain, U. S. Army (retired). Washington, 1892; 1 vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du i4 novembre 1892. Madame Mère (Napoleonis mater). Essai historique, par le baron Larrey, cle l'Institut de France. Paris, L. Dentu, 1892; 2 vol. gr. in-8°. Minéralogie de la France et de ses colonies. Description physique et chimique des minéraux, élude des conditions géologiques et leurs gisements, par M. A. Lacroix. Tome I (Ire Partie). Paris, Baudry et Cie, 1893; 1 vol. in-4°. y Présenté par M. Des Cloizeaux. ) Esquisses astronomiques. Autres mondes, par Amédée Gtjillemin. Paris, G. Carré, 1892; 1 vol. in-12. (Présenté par M. Faye.) La grippe. Influenza. Étiologie. Patho génie, formes cliniques. Traitement. Leçons professées à la Faculté de Médecine de Lyon, par J. Teissier, Pro- fesseur de Pathologie interne, Médecin de l'Hôtel-Dieu, Lauréat de l'Insti- tut, et recueillies par le Dr Henri Frenkel, préparateur du Cours. Paris, J.-B. Baillière et fils, i8g3; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. le Dr Bouchard.) Nouvelles recherches bactériologiques et expérimentales relatives à la patho- génie de la grippe (Influenza), par Teissier, G. Roux et Pittion. Paris, G. Masson, 1892; 1 broch. in-8°. (Présenté par M. le Dr Bouchard.) Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. Paris, Her- mann, 1892; 1 vol. gr. in-4°. (Présenté par M. Hermite.") ( 85. ) Géologie de la région de Cabrières {Hérault), par P. de Rouville et A. De- laze. Montpellier, G. Firmin etMontané, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Albert Gaudry. ) Recueil de Mémoires et observations sur l'hygiène et la médecine vétérinaires militaires, etc. publié par ordre du Ministre de la Guerre. 2e série, t. Xlll. Paris, Baudoin, 1892; 1 vol. in-8°. Les aérostats et V exploration du continent africain, par Léo Dex et Maurice Dibos. Paris, Baudoin, 1892; 1 vol. in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Charles Lauth, administrateur honoraire de la manufacture de Sèvres. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1892; 1 broch. in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M. L. Bassot. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1892; x broch. in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. E. Caspari, Ingénieur hydro- graphe de la Marine, répétiteur de Mécanique à l'École Polytechnique. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1892; 1 broch. in-4°. Observations made during the year 1888 al the United States naval Obser- vatory. Washington, 1892; 1 vol. in-4°. Meleorological observations and results at the United States naval Obser- vatory, 1888. Washington, 1892; broch. in-4°. Magnetic observations at the United States naval Observatory, 1 89 t . Was- hington, 1892; broch. in-4°. ERRATA. (Séance du 7 novembre 1892.) Note de M. E. Léger, Dosage volumétrique des alcaloïdes : Page 732, ligne 16, au lieu de Journal de Physique et de Chimie, lisez Journal de Pharmacie et de Chimie. [Y 20. TAHLK DES ARTICLES. (Séance d.. 14 novembre 1892.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS ItlîS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. rages. M. Pasteur. Observations à l'occasion du procès-verbal de la dernière séance... M. le Minim RE ni L'iNSTRt C riON h adresse ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. /'. Appell, en remplace- ment de M . Ossian Bonnet M. BERTHELOT. — Sur la chaleur de com- bustion du camphre 762 M. C. Friedel. - Observations relatives à une Note de M. I. Colson sur le pouvoir rotatoire îles sels de diamine 763 M. P. Schutzenberger. — Recherches sur 61 62 Pages. la constitution chimique des peptones.. 761J M. H. Schlœsing. Influence de la répar- tition desengrais dans le sol sur leur utili- sation 768 M. E.-H. Amagat. - Sur les lois de dilata- tion des gaz sous pression constante. M. Arloixg. — Étude sur le pouvoir patho- gène des pulpes ensilées de betteraves... 776 M. Larrey fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage en deux volumes intitulé « Madame Mère {Napoleonis mater); essai historique» 7S" NOMINATIONS. Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Lalanne : MM. Daubrée, Schlœsing Bertrand, Fizeau, Larrey, Damour. . 780 MEMOIRES PRESENTES. M. Michel adresse une Note « Sur une trans- formation du conoïde de Pliicker » 781 M. L. Capazza adresse une Note relative à la possibilité d'ascensions à très grandes hauteurs, sans aéronautes, pour des déter- minations scientifiques 781 M. de Pietra Santa adresse un complément à sa Note sur les perfectionnements ap- portés dans la fabrication de l'eau deSellz artificielle 781 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: 1° un nouveau fascicule (ifi; r -3 ) des Acta mathematica ; 1" un Ouvrage de M. Lacroix 7*1 M. Brouardel prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, devenue va- cante par le décès de M. Lalanne 781 M. G. Bigourdan. - Observations de la nou- velle comète Holmes (/1892 ), laites à l'Ob- servatoire de Paris 1 équatorial de la tour de l'Ouest ) 782 M. II. Deslandres. — Transformation du grand télescope de- l'Observatoire de l'aris, pour l'étude des vitesses radiales des astres. Résultats obtenus 783 Al. P. Tacchini. — Résumé des observations faites à l'Observatoire royal du Collège romain pendant le troisième semestre de 1892 786 M. E. Goubsat. — Sur l'inversion des inté- grales abéliennes ;s7 M. M. d'( te LQNE. — Sur la sommation d'une certaine classe de séries 79e M. R. Liouville. — Sur 1rs équations de la Dynamique M. Rabut. — Recherches expérimentales sur la déformation des punis métalliques M. 1. Maltézos. — Conditions d'équilibre Icformatio'n des microglobules liquides. M. R. Colson. — Démonstration, au moyen du téléphone, de l'existence d'une interfé- rence d'ondes électriques en circuit fermé. M. E. Cohn. — Sur la coexistence du pou- voir diélectrique et de la conductibilité électrolytique. • M. Bouty. — Observations sur la Commu- nication précédente M. P. Curie. —Propriétés magnétiques des corps à diverses températures M. Marcel BrillouiN. — Sur la propaga- tion des vibrations dans Ifs milieux ab- sorbants isotropes M. Charles Henry. Sur une relation nou- velle entre les variations de l'intensité lu- mineuse et les numéros d'ordre de la sen- sation, déterminée au moyen d'un lavis lumineux M. Raoul Pictet. Essai d'une méthode gé- 793 796 800 802 S04 8o5 s., s 811 N° 20. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. nérale de synthèse Chimique. Expériences. 8i4 M. H. Le Ch atelier. — Sur la fusion du carbonate de chaux 817 M. A. Joannis. - Sur les poids moléculaires du sodammonium el du potassammoniura. 820 M. H. CoRMiMBŒiir. — Sur quelques tita- nates de soude cristallisés 823 M. P. Cazeneuvk. — Sur un propylamido- phénol dérive «lu camphre 8a5 MM. G. Bertrand et 6. Poirault. Sur la matière colorante du pollen 82S M. L. Michel. - Sur la reproduction du grenat mélanite ci du sphène 83o M. Wtrouboff. — Sur le pouvoir rotatoirc des solutions . 832 M. L. de Saint-Martin. — Recherches sur le mode d'élimination de l'oxyde de car- bone 835 Bulletin bibliographique Errât \ Pages. MM. Matrice Arthcs et Adolphe Huber. — Fermentation* vitales et fermentations chimiques 83o, M. A. Gautier. — Remarques relatives à la Communication précédente n'm MM. J. HÉiucot -ht et Ch. Richet. In- fluence, sur l'infection tuberculeuse, de la transfusion du sang des chiens vaccinés contre la tuberculose s'r' M. Henri Iumelle. — Sur une espèce nou- velle de bactérie chromogène, le Spirillum luteum . 843 M. Henri Prolho. — Sur deux Myzostomes parasites de Y'Antedonphalangium ( Mill- ier) 846 M. Ch.-V. Zenokr adresse une Note « Sur les perturbations magnétiques de 1892 et la période solaire 84o, 849 85i PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguttios, 55. 18S2 SECOND SEMESTRE. Sô&? COMPTES RENDUS HEBDOMADURES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRETAIRES PERPETIELS. TOME CSV. N° 21 (21 Novembre 1892). >ARIS, GAUTHIER-VILLARS E1F1LS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des tands-Augusiins, 55- 1892 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des *3 juin 1862 et 24 mai 1875. »&*&* Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux; de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Note? présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus s 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. RTI CLE Y" —Impressions des travaux de l'Académit. Les extra ils des Mémoires présentés par un Membe ou par un Associé étrangerderAcadémie comprennes au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aix Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnés dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédactim écrite par leur auteur a été remise, séance tenanë, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la mène limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas con- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pir les correspondants de l'Académie comprennent lu plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titue seul du Mémoire est inséré dans \eCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant; et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Ls Comptes rendus n'ont pas de planches. L tirage à part des articles est aux frais des au- teur; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les hstructions demandés par le Gouvernement. Article 5. tus les six mois, la Commission administrative fail| un [apport sur la situation des Comptes rendus aprè l'iiwression de chaque volume. I:s Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré Règlement. : sen Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avan5\ Autrement la présentation sera remise à la séance su1' émoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés r" COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 21 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Darboux, en présentant à l'Académie le tome XIV" et dernier des « OEuvres de Lagrange », s'exprime en ces termes : « Ce Volume, dont les matériaux ont été réunis par les soins de M. Lu- dovic Lalanne, nous donne tout ce cpie l'on a pu retrouver de la très inté- ressante correspondance de Lagrange avec Euler, Laplace, Condorcet et quelques autres personnes. MM. Gauthier-Villars et fils ont bien voulu l'enrichir de deux fac-similé de l'écriture de l'illustre géomètre. Il tiendra dignement sa place à côté du tome XIII qui contient la correspondance de Lagrange et de d'Alembert et qui a été également publié par les soins de M. Ludovic Lalanne. » Au moment où se termine, sous ma direction, une importante publi- cation commencée en 1 865, c'est-à-dire depuis vingt-sept ans, qui a servi C. K., 1892, 2" Semestre. (T. CXV, N° 21.) ' ' J ( 854 ) de modèle à une foule d'autres, et qui honore grandement la maison Gau- thier-Villars, je tiens essentiellement à rappeler que c'est mon excellent maître, M. J.-A. Serret, qui, avec l'aide de ses dévoués et savants collabo- rateurs M. Bouquet et M. Houël, avait fait paraître la plus grande partie, les dix premiers volumes de cette belle collection. » ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l ' Obsen-atoire de Paris, du Ier octobre 1891 au 3o juin 1892. Communiquées par M. Tisserand. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1891. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. JUNON. Il ni s Oct. 2 8.29. 1 3 8.25. 8 5 8.17.29 7 8. 9-56 Oct. 2 8.58.28 3 8.54.18 5 8.46. 3 7 8.37.54 9 8.29.01 Oct. 29 10.26.S0 3o 10.22. 8 3i 10. 17.27 Oct. 29 II. 4-21 3o 10. 5g. 32 3i I0.54-41 Nov. 2 to.45. 7 3 10.40.21 5 io.3o.5i 6 10.26. q 21 . 14. 3..J(I — 0 ,i5 101 . 10.33,5 -+- 2,4 21 .l4. 6,69 — 0. ,33 101 .17.27,4 + 0,7 21 . l4.l8,79 — 0, 24 101 .30.49,8 + 3,3 2 I . (4. 38, 01 — 0. 16 101 .43.24,5 -r- 0,8 (*T) Cérès. 21 .43.35,04 +■ o,9i 117.07. 14,1 21 .43.21 , l3 -t- 0,88 i 17.55. 1,6 21.42.57,90 + 0,90 1 17.50. 1 1 ,4 21 .42.40,55 + 0,88 117.44.41,7 21.42.29,12 + o,85 117.38.41,9 (Sio) Bettine. 0.58.38, 19 » 84.55.5o,o 0.57.02,60 » 84.56. 5,5 0.57. 7,5i » S4. 56. 28,6 (m) Velléda. 4,3 4,3 2, I 4,1 i.36.i5, 99 » 79.14.28,8 » 1 .35.22,67 » 79.18. o,5 » 1.34.28 » 79.21.30,7 » ..32.44,45 » 79.28.20,9 » 1 .01 .55 » 79.31.37,8 » 1 .3o. 16,70 » 79.37.59,0 » 1.29.29,0) » 79-4» • 4,9 » ( 855 ) Correction Dates. Temps moyen Ascension de 1S91. de Paris. droite. l'éphémér. (m) !n<>. h m b li ui s Nov. 21 10.46.40 2.49-1 3, 06 » 27 10.19.24 2. 45. 3 1,58 » 28 io. 14. 56 2.44.58,90 » TV'o. 2 ' 9.57.16 2.43. 2,65 » f\n\ Amai.thée. Nov. 28 10. 6.5o 2.36.51,96 -+- 1,89 3o 9.57.30 2.35.23,65 -h 1,97 Dec. 2 9.48.16 2.34- 0,76 » '"lÔfTl Dionê. Dec. 5 11.43. 12 4-4'- 6,21 —24,20 19 10. 36. 5 4-28.59,67 — 23, i4 21 10.26.43 4-27.28,91 —22,99 22 10.22. 3 4-26-45, o4 — 23,io (vT) Melpomène. Dec. 22 11. 4i.48 5.46.42,98 4-i5,28 Janv. 4 1892. 10.38. iS 5.34. 18, i5 -M4-44 fjjà) Cybèle. Févr.20 10.53.27 8.54-47>68 — 5, 1 1 22 io.44-I9 8. 53. 3 1,1 4 » (82i) Palisa. Mars 23 9.57.12 10. 4-32,69 » 24 9.52.40 10. 3. 56, 60 » (TT) Parthénope. Avril 19 11.20.19 i3. 14.20, g3 — i,38 (2?) Bellone. Juin 23 n.4o. 2 17.50.23,29 — 3,oi (') Observation non corrigée de la parallaxe. Distance polaire. 98.40.18,8 98.3o.53,i 98.28. i3,o 98. 14.24, 1 Correct io 1 de l'éphémér. 82.34.57,1 —10,1 82.37.22,7 — 10,4 82.39.13,9 » 66.36. 1,7 -+-73,5 66.38.57,1 -r"79>2 66. 3g. 32,o -4-81,1 66.39.48,5 -t-8i,5 83.33.5o,7 — 23,5 82.16. 1,8 —23,6 74.24. 2,9 —20,6 74.17. 5,o » Si. 11. o,i(') 89.54.32,0 — 6,7 101.59.47,4 — 2,4 ( 856 ) » Les observations de j 891 , 2, 3 et g octobre, ont été faites par M. Viennet. » Celles des 5 et 7 octobre par M. Barré et toutes les autres par M. Cal- la ndr eau. » Les comparaisons se rapportent aux éphémérides suivantes : » Junon : Monthly Notices, vol. LU. » Cérès : Nautical Almanac. » Amalthée : Astronomische Nachrichten, n° 3062. » Dioné, Melpomène et Cybèle : Berliner Jahrbuch. » Parthénope et Bellone : Éphémérides communiquées par M. Lu- ther. » GÉOMÉTRIE. — Détermination du centre des moyennes distances des centres de courbure des développées successives d'une ligne plane quelconque ; par M. HATOX DE LA GoUPILLIÈRE. « 1. J'ai donné autrefois (') des formules pour la détermination directe du centre de courbure de rang quelconque, sans passer par les dévelop- pées d'ordre intermédiaire. Je représente, à cet effet, la ligne proposée par son équation intrinsèque entre le ravon de courbure p et l'angle de contin- gence (o. Pour un point quelconque M, j'appellerai C, le centre de courbure de la développée d'ordre i(2). Je représente ce point au moyen de deux coordonnées T,-, N,, respectivement parallèles à la tangente et à la normale en M. Si, d'autre part, nous choisissons arbitrairement sur la courbe un point fixe M', d'azimut 01', en rapportant à l'aide de T|., N^ ses divers centres de courbure C] à la tangente et à la normale de M', j'ai montré que les coordonnées courantes T,-, N,- ont pour expressions générales (Ô (T,-= T[ cos(w — co') — Nj-sin (01 — o/) -f- / pcos(o — w)rfç ! +X.£^sin(?~w^^)(/?' (') Journal de Mathématiques pures et appliquées, 2e série, t. IV, 1809, p. i83. (-) Lequel est le (/-f- 1 )'«"»» centre de courbure de la proposée, et se trouve sur la développée d'ordre i-+- 1. (2) ( *57 ) /ta psin (

çp désignant un symbole d'intégration qui varie de w' à m. » 2. Représentons maintenant par tk, nh les coordonnées qui déter- minent le centre des moyennes distances GA des k centres de courbure C, , C2, C3, . . ., CA ( ). » On aura, à cet égard, fcj=Tl-r-T1-T-T, + ... + T4. » Si nous effectuons cette somme à l'aide de l'équation (1), la première des deux intégrales qu'elle renferme se reproduira k fois. Les divers termes en cos(w — a/) et sin(c> — o/) se grouperont entre eux, et je représenterai provisoirement l'ensemble de cette partie par kk sinw -+- XB cosco. Enfin la somme des intégrales que fournit le quatrième terme pourra être remplacée par l'intégrale de la somme k (3) * = 2[^S««n(9-» + ''ï)]- » Nous aurons, d'après cela, pcos(cp — co) do -+- I xdo, et il ne reste plus qu'à évaluer x. » Or cette fonction a pour dérivée k et cette nouvelle suite a comme terme général dcp-/ sin " (azimut d'un nouveau point fixe M" arbitrai- rement choisi) et, d'autre part, la valeur correspondante 9 de x, provi- soirement inconnue ('). » Il est à remarquer (3) que 9. renferme w d'une manière linéaire par rapport à sinoj et cos <*>. La seconde intégration donnera iio, et, par suite, £2(co — w') quand on la prendra entre ses limites. On aura donc, outre des termes en sin w et cos w, que nous pouvons fondre par la pensée avec A et B, d'autres termes de la forme iC -t- Dcocosto -+- I ;cos(o — u)do "*" iJ d? P. d? [dW1 sin ( ? ~~ Jl ^/,'V~d7^in^~'o)]- » On trouve, par une marche toute semblable, l nk = D sin o> -+- E cosw + Fw sin w + G co cos o_> — / ; sin (o — m) do -f- \ j da f do [^ cos ( ç - «o -J-* l) - Jg cos(?— «)1. » Les huit constantes se détermineront à l'aide des valeurs spéciales que prennent les coordonnées pour quatre points fixes M', M", M", M". » Il serait facile d'en développer les expressions générales, mais je m'en (') On peut après coup reconstituer, à l'aide de la formule (4), le développement (3 ) en employant l'intégration par parties. ( 859 ) abstiendrai à cause de leur complication. On aura soin, dans chaque cas, d'adopter, comme points fixes, des points singuliers pour lesquels il soit aise de déterminer directement les centres de moyennes distances. » 3. Envisageons, par exemple, la spirale logarithmique ? = c'""\ » Plaçons en son pore les quatre points fixes. Tous les p, s'y annulent pour u> = — x; et comme aucun de leurs coefficients, qui sont des sinus ou des cosinus, ne peut devenir infini, l'on voit disparaître de même leurs diverses sommes qui constituent les constantes inconnues. Il reste dès lors simplement ** = nt = / e'"?cos(o — o>)do y / do i e'"? mh sin ( o — a> -H k- ) sia(

+ i - y » Si l'on effectue les intégrations qui figurent dans l'expression de //,, on voit apparaître, d'une part, divers ternies en sinw, cosw, m sino>, w cosw, que l'on peut supprimer en les confondant par la pensée dans ceux qui sont affectés des coefficients provisoires A, B, C, D; et, en second lieu, des multiples de cosmto et sinmeo. Ce dernier disparaît spontanément, se trou- vant multiplié par sinX:?:, et il ne reste que le terme en cosmu. Or celui-ci s'annule à tous les sommets de la courbe, que l'on traverse en nombre in- fini (') pour les diverses valeurs a> = " ~ " • En ces points, oit doit d'ailleurs avoir identiquement tk= o, car tous les centres de courbure suc- cessifs (et, par suite, aussi leurs centres de moyennes distances) sont ali- gnés le long de la normale. Il est donc nécessaire que les quatre constantes A, B, C, D soient individuellement nulles; et il ne reste plus définitive- (') Même dans les épicycloïdes composées d'un nombre limité de branches, que l'on parcourt indéfiniment quand w varie de — oo à -+- oo. ( 86 1 ) ment, de l'expression générale, que le terme en cosm97 0 52 . 1 . 1 5 . 52. 1 . i5. 1 1 — 26, l4 — 26,26 o.4o. 10, g3 +2,90 52.19. 7, 9 — 26,60 ( 862 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1892,0. Etoiles Catalogue. 1 . . . Yarnall,, n° 45o 2. . . YarnalU, n° 45o 3. . . Bonn t. VI -h 370, n° 127 » La comète est une nébulosité ronde d'environ 8' de diamètre; le contour est net vers le Soleil, diffus vers la région où devrait être la queue. Le noyau est diffus et se prolonge vers la queue par une sorte de fuseau lumineux. » La photographie de la comète faite le i3 novembre à nh6m, temps moyen de Bordeaux, par M. F. Courtv, reproduit bien ces apparences. La durée de pose, qui a été de une heure, n'a pas permis d'obtenir la repro- duction de la totalité de la nébulosité. La comète est difficile à suivre par suite du peu de netteté du noyau. » MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE DU GLOBE. — Exploration des hautes régions de l'atmosphère à l'aide de ballons non montés, pourvus d'enregistreurs automatiques. Note de M. Gustave Hermite. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des aérostats.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résultat d'expé- riences que j'ai entreprises depuis le Ier juillet dernier, à l'aide de ballons gonflés au gaz d'éclairage, dans le but de déterminer ce qui se passe dans l'atmosphère, à une altitude à laquelle les aéronautes ne peuvent par- venir » La première expérience du système auquel je songeais depuis long- temps, comme on peut le voir dans les Procès-verbaux de l'Ecole supérieure de navigation aérienne, dont je remets une copie certifiée au Secrétariat de l'Académie, a été exécutée, le 17 septembre 1892, à l'usine à gaz de Noisy- le-Sec. Un ballon de papier, de 4m de diamètre, enduit de pétrole exté- rieurement, a enlevé un baromètre-témoin à mercure, analogue à ceux ( W5 ) 1 N O _ ? i «afgaP^ .3. «« ■■t:c-~ z- - r:.3 a = 2 ? eu « e S. 2 "* a a, .2 3 r ^ ~ cj S ^ - u O _» —'S (A Où. 3 o i> OC-3 C 8 V O ' o 2 e S to 3 -a S =" U~3 X.~ s- o > a 3— 3"= O— -^ 0'3 fi ■— m (i c* <- 3 h S.- ? S." - C-3 3 3~ t^2 O &- O «o 3~ ~5 « H »> : — « ° 2 ■S -S - = 9 S S "M '-a i." 3 3-a id 3 -Q<5 13 -o o — •n sud emp vent sud ~J2 §;3 5*3 «3 H H H W5 tt) tfl JW .y a U .- a o ^ r^> o o ^r - 3 fc- C£3 - M T3 J_ o-= r-+ & 3 T o _™ T ^ ,/> ri su ^ t. «s 5-S.o ?o."0 S S S 3 S §3 g -s. -a g1 S u = -- _J -r cd a tro — = o ■- cd - O - où A représente le carré de la distance de deux planètes dont '(" et '(' sont les anomalies moyennes, s un nombre fini de la forme y, §, f, . . ., A(C") une fonction réelle et holomorphe de *(" de période w, p et m des entiers positifs très grands possédant un rapport fini. » On se place dans le cas où, l'inclinaison des orbites étant quelconque, les excentricités sont nulles. C. R., 1892, v Semestre. (T . CXV, N» 21.) IID ( 87o ) » La solution du problème ainsi posé peut être rattachée à la méthode de M. Darboux concernant la valeur approchée des fonctions de très grands nombres {Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1878). Celte méthode permet, comme on sait, de déterminer la valeur asymptotique des coefficients de la série de Laurent (Flamme, Thèse de doctorat, Paris, Gauthier-Villars, 1887) ('). On peut aussi l'appliquer à la recherche des coefficients du développement des fonctions de deux variables, en em- ployant un artifice imaginé par M. Poincaré (H. Poincaré, les Nouvelles méthodes de la Mécanique céleste'). » La présente Communication apporte quelques compléments aux recherches de M. Poincaré sur le développement approché de la fonction perturbatrice (loc. cit.). » La marche suivie est fondée sur une importante application que M. Darboux a faite de sa méthode, savoir l'évaluation approchée des inté- grales dont l'élément différentiel dépend d'un facteur élevé à une haute puissance. Le résultat auquel est arrivé M. Darboux, établi en toute ri- gueur, complète et confirme celui de Laplace (Calcul des probabilités). » Les opérations à exécuter pour déterminer les inconnues du problème sont indiquées clans le Tableau de formules qui suit (à et a" sont les rayons des orbites et I leur inclinaison) : a P — 1 f) = - , q r(e_I)cos^-h(9 + i)sinlI-l-+-4/(8'--i)2 + 4'729 (6 + i)2sin- - _(0-i)-cos» \ j J- — 1 — iq ~ iq I " * _!_ / U ' (0 zz= + V s~ï^ï+ « v ^_ *' 4- si 8 cos f. _m est le coefficient de cos (/>'("— mC); la partie imaginaire donne le coefficient de sin (p'C," — m't,'). Cela suppose, d'ailleurs, que la différence p — m est un nombre pair. Les coefficients dont il s'agit sont identiquement nuls quand p — m est impair. Si la fonction ^(Ç*)jest paire, kPt_m est réeletle coefficient de sin ( p'C" — m^') est nul. Ce fait peut être prévu. Application à la théorie de la Lune. » M. Tisserand a calculé (Comptes rendus, second semestre 1891) le coefficient de l'inégalité lunaire à longue période causée par Vénus et dé- pendant de l'argument 18/" — 16/' — /(/", /', / longitudes moyennes de Vénus, de la Terre et de la Lune), en supposant les excentricités nulles. Cette inégalité a été découverte par Hansen et confirmée par les calculs de Delaunav. Son coefficient, d'après l'article de M. Tisserand et un Mé- moiredeM. Hill( American Journal of Mal 'hématies, t. VI; 1884), dépend du coefficient de cos(i8'(" — iG'C) clans le développement trigonométrique de 1 3a"2 sin- 1 sin- Ç" <■ -p ■ . 1 1 1 t 0,000^7.. 1» — = , coefficient dont la valeur est ^ — cl après M. Tisserand. En négligeant le second terme de la formule (2), y faisant p -.- 18, m = 16 et, successivement, s = §, 6Ç(") = i, i = |, cK^) = -3«'2sin2Isin2r, d'où ^(-;) = frt"3sill2l(= - on trouve, en adoptant les données numériques delà Note de M. Tisse- ( «72 ) rand, °'00„^ '- pour [la valeur approchée du coefficient en question. Le coefficient de l'inégalité obtenue par M. Tisserand étant i4",o, sa valeur approchée est i 5",o; l'erreur relative est seulement de -^. » Les résultats cpii précèdent seront établis dans un Mémoire qui sera inséré clans le Bulletin astronomique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le partage en quatre groupes des permutations des n premiers nombres. Note de M. Désiré Axuré. « 1. Les permutations fies n premiers nombres sont, comme on le sait, de la première ou de la seconde classe, selon qu'elles présentent un nombre pair ou impair de dérangements ; de la première ou de la seconde espèce, selon qu'elles présentent un nombre pair ou impair de sé- quences.l\ suit évidemment de là, si l'on tient compte à la fois des séquences et des dérangements, que les permutations des n premiers nombres se partagent en quatre groupes, savoir : i° les permutations de la première espèce et de la première classe ; 2° celles de la première espèce et de la seconde classe, etc. » L'étude de ces quatre groupes m'a conduit à différents résultats, tou- chant la structure des permutations. Je vais exposer les principaux d'entre eux, sous forme de théorèmes, en donnant les explications et définitions nécessaires à l'intelligence de leurs énoncés. » '2. La première question qui se posait, c'était de trouver le nombre des permutations contenues dans chaque groupe. Elle est résolue parle théorème suivant : » Théorème I. — Lorsque la valeur de n est égale ou supérieure à 6, les quatre groupes contiennent tous le même nombre de permutations. » Mais il est à remarquer que ce théorème ne subsiste pour aucune va- leur de n inférieure à G. » 5. Deux permutations des n premiers nombres sont inverses l'une de l'autre, lorsqu'elles présentent les mêmes éléments en ordres exactement inverses. Elles sont symétriques l'une de l'autre, lorsque les éléments de ces deux permutations, qui y occupent la même place, ont constamment leur somme égale à n -+- i . » La considération des permutations, soit inverses, soit symétriques, conduit, suivant la forme de n, aux deux résultats suivants, relatifs, l'un à ( 873 ) la composition des quatre groupes, l'autre aux relations qui existent entre eux : m Théorème II. — Si le nombre n est de l'une des formes 4v ou [\v -+- i , les permuta lions qui composent un même groupe quelconque sont deux à deux inverses, deux à deux symétriques l'une de l'autre. » Théorème III. — Si le nombre n est de l'une des formes 4V + 2 ou 4v -l- 3, les permutations composant l'un quelconque des deux groupes d'une même espèce sont, chacune à chacune les inverses, chacune à chacune les symé- triques des permutations qui composent l'autre. » Contrairement à ce qui a lieu pour le théorème I, les théorèmes II et III sont vrais quelle que soit la valeur attribuée à n. » 4. Parmi les permutations des n premiers nombres, la plupart ont chacune, pour inverse et pour symétrique, deux permutations différentes : ce sont les permutations ordinaires. Mais il en est dont l'inverse et la symé- trique se confondent : ce sont les permutations singulières. Ces dernières sont fort rares, comme le montre le théorème que Aroici : « Théorème IV. — La probabilité x, pour qu'une permutation, prise au hasard parmi les permutations des n premiers nombres, soit telle que son inverse et sa symétrique coïncident, est donnée parla formule x = — ^ — p .> dans laquelle i désigne le plus grand entier impair, non supérieur à n. » Combien les différents groupes contiennent-ils de ces permutations singulières? Voici la réponse à cette nouvelle question : )> Théorème V. — Les deux groupes répondant à la première espèce ne contiennent, ni l'un ni l'autre, aucune permutation singulière . » Théorème VI. — Les deux groupes répondant à la seconde espèce con- tiennent tous les deux des permutations singulières, et ils en contiennent autant l'un que l'autre. » Ces deux derniers théorèmes ne dépendent, d'ailleurs, ni de la grandeur, ni de la forme du nombre n. » 5. Evidemment, si deux permutations sont inverses l'une de l'autre, leurs symétriques le sont aussi; si deux permutations sont symétriques l'une de l'autre, leurs inverses le sont aussi. m II s'ensuit que les permutations des n premiers nombres se réunissent, en général, quatre par quatre, pour former des assemblages dans chacun desquels les quatre permutations sont deux à deux inverses et deux à deux symétriques. Il existe toutefois un cas exceptionnel, où les quatre per- mutations de l'assemblasie se réduisent à deux, à la fois inverses et svmé- ( 874 ) triques l'une de l'autre : c'est celui où les permutations considérées sont des permutations singulières. » On a donc des assemblages de deux sortes : les assemblages ordinaires, composés chacun de quatre permutations ordinaires; les assemblages singu- liers, composés chacun de deux permutations singulières. De plus, comme les permutations constituant un assemblage quelconque sont toutes de la même espèce, on dit que cet assemblage est lui-même de cette espèce. » En étudiant les assemblages, soit ordinaires, soit singuliers, et cher- chant à quels groupes appartiennent les permutations qui les forment, on arrive aux trois théorèmes suivants : « Théorème VII. — Si le nombre u est de l'une des formes 4V -+- 2 ou 4v •+- 3, les permutations composant un assemblage quelconque, soit ordinaire, soit singulier, n'appartiennent jamais toutes au même groupe : elles se répar- tissent également entre les deux groupes de même espèce que l'assemblage. » Théorème VIII. — Si le nombie n est de l'une des formes 4v ou 4v + i, tout assemblage singulier appartient en entier à l'un des deux groupes de la seconde espèce, et les assemblages singuliers se répartissent également entre ces deux groupes. » Théorème IX. — Si le nombre n est de l'une des formes 4v ou 4v -f- i, tout assemblage ordinaire appartient en entier à l'un des quatre groupes, et les assemblages ordinaires de chaque espèce se répartissent également entre les deux groupes de cette espèce. » Les théorèmes VII et VIII sont vrais quelle que soit la grandeur de ». Mais le théorème IX suppose essentiellement que le nombre n soit supé- rieur à 5, et, par conséquent, en raison de sa forme, qu'il soit au moins égal à 8. » 6. Les résultats qui précèdent me semblent nouveaux ; je les ai obte- nus par des procédés directs, pour ainsi dire exempts de calcul; je les donne, ainsi que plusieurs autres, avec leurs démonstrations développées, dans un Mémoire qui paraîtra bientôt, sous le même titre que la présente Note. » MÉCANIQUE. — Rectification d'une faute d'impression dans une Communi- cation sur les équations de la Dynamique; par M. Paul Paixlevé. « Je dois rectifier une faute d'impression qui s'est glissée dans ma der- nière Communication {Comptes rendus. 7 novembre). J'ai cité, dans cette ( 875 ) Note, un exemple (le deux systèmes correspondants où l'on avait, pour le premier système, 7 = re"> +- y'n- + ::\ \J=yz+/>. et pour le second. En réalité, j'avais écrit U = sz + h et l ' = g 4, -+- h'. 5 as" Le premier système définit le mouvement, d'un point pesant, la pesanteur étant parallèle à Os; j'avais choisi cet exemple comme le plus simple de tous ceux que j'avais en vue. La faute d'impression était manifeste, puis- que, d'une part, j'indiquais que les trajectoires étaient des paraboles d'axe parallèle à O:-, que, de plus, cet exemple n'était que l'extension au cas de trois variables d'un exemple déjà donné pour deux variables, qu'enfin dans U' la lettre y' n'avait aucun sens. La correction me semblait si facile, que je n'aurais jamais songé à la signaler si elle n'avait donné lieu à un malentendu. En dehors de cette erreur typographique, je n'ai rien à changer à mes Communications précédentes, que la dernière Note de M. Liouville ne fait d'ailleurs que confirmer. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les oscillations électriques. Note de M. P. Janet, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé d'étudier les oscillations électriques qui, sous cer- taines conditions, se produisent dans un circuit doué de capacité et de self-induction, et de déterminer avec précision non seulement la fréquence, mais encore la forme exacte de ces oscillations. Cette étude donne lieu à des applications nombreuses, sur lesquelles je me propose de revenir. Je me borne pour l'instant à indiquer la méthode employée et les résultats obtenus. » Le circuit d'une pile P se ferme sur une résistance CD = R' très grande, et un court circuit ÀB. Aux bornes A et B du court circuit sont reliés: i° un condensateur EF de capacité C; 2° un circuit dérivé AGHKB, d'une résistance totale égale à R. Ce circuit lui-même comprend deux parties : i°une bobine GH, de résistance r, et de self-induction Jj ; 2° une résistance r2 prise sur une boîte et ne présentant pas de self-induction ( «76 ) sensible. Au temps o, on rompt brusquement le court-circuit AB; on se propose d'étudier, en fonction du temps, les différences de potentiel qui existent : i° entre G et H; 2° entre H et K. Le rapprochement de ces différences de potentiel simultanées permet, comme j'espère le montrer ultérieurement, d'aborder et de résoudre un certain nombre de questions intéressantes. » Le condensateur EF est absolument indispensable pour que ces re- cherches aient une signification précise. Supposons, en effet, qu'il n'existe pas : au temps o le courant a une valeur F dans la branche PB et une va- leur nulle dans la branche BR. La première loi de Rirchhoff exige que, pendant la période variable à partir du temps o, le courant arrivant F se partage entre la branche BR et le milieu diélectrique ambiant sous forme de courants de déplacement : or ces derniers dépendent essentiellement de la forme, c'est-à-dire de la capacité des conducteurs dans le voisinage du point de rupture, capacité qui est totalement inconnue. Introduire un condensateur EF revient à localiser, pendant la période variable, ces courants de déplacement dans le diélectrique de ce condensateur, dont la capacité est connue et très grande par rapport à celle de tous les conduc- teurs employés. » L'appareil dont je me suis servi est le disjoncteur que M. Mouton a utilisé autrefois dans ses recherches sur l'induction ('); j'ai fait subira cet appareil un certain nombre de modifications de détail, sur lesquelles je ne puis insister ici. Le court-circuit AB est formé par le couteau porté par la vis micrométrique, qui s'appuie sur la came excentrique de l'une des roues du disjoncteur. Supposons que l'on veuille étudier la différence de (') Cet appareil, qui appartient au laboratoire de Physique de l'École Normale supérieure, m'a été confié, avec la plus extrême obligeance par M. Violle; qu'il me soit permis de lui adresser ici tous mes remerciements. ( «77 ) potentiel aux bornes GH ; la borne G communique, d'une manière perma- nente, avec une des armatures d'un condensateur auxiliaire de i micro- farad; un contact instantané, obtenu avec une autre roue du disjoncteur permet d'établir, au temps/, la communication entre H et la seconde arma- ture; le même phénomène se reproduisant à chaque tour, on voit que le microfarad se charge sous une différence de potentiel égale à celle qui existe au temps t entre G et H. On mesure cette charge au galvanomètre balistique. On procède de même pour la différence de potentiel entre H et K. Le disjoncteur est mis en mouvement au moyen d'une petite turbine, et un régulateur de Foucault maintient sa vitesse constante. » Je citerai les résultats obtenus dans une série d'expériences pour la- quelle on avait H' = 2oooow, r\ = 228", ra = 272'", R = r, + r, = joo C o,af, 1 . » Le coefficient de self-induction de la bobine employée est égal en- viron à 0,6 quadrant. Il a été mesuré par une méthode sur laquelle je re- viendrai. Appelons y{ la différence de potentiel aux bornes de la bo- bine GH; Yî la différence de potentiel aux bornes de HK. Le Tableau suivant résume les observations que, pour abréger, nous prendrons de deux en deux seulement. Temps. (en secondes) 3 4 5 6 J 8 9 10 i 1 12 i3 14 i5 16 l: 18 '9 C. K., 1893 -t- -i- >',■ y,- 0 0 60 -t- 3 ' 19 i3 200 43 22o 82 2l5 r3a 182 iS5 I2-.I 221 7' 248 20 255 38 '.'.">:> 73 238 9' 2l5 9° 192 7° i63 48 1 '1 2 9 1 2 5 37 118 «7 116 83 ■ Semestre. (T. CXV, N* 21.) Temps. ( en secondes) y,- y* 20 + 87 + i3.', 21 + 87 •49 22 + 83 162 23 + 74 '!7i >' -t- 58 •87 >.5 + 27 191 26 -h 5 1 93 37 - 6 189 28 — 9 i83 29 — 1 2 .76 3o — 9 168 .ii — 3,5 1G2 32 -+- G 1 55 33 + '9 ioo,5 34 4- 3o 149 35 + 37 1 5 1 3G + 4i I J2 0 J7 -+- 43 1 55 38 + 42 1G1 -A \.\ -H 23,5 i65 T iG ( »78 ) » Les quantités y, et y2 sont mesurées en unités arbitraires; pour ob- tenir dans les deux cas au galvanomètre des impulsions du même ordre de grandeur, le courant est emprunté dans le premier cas à deux, dans le second à douze accumulateurs en tension. On voit que y2 atteint sa valeur limite par une série d'oscillations en restant toujours positif, tandis que y, a des valeurs tantôt négatives, pour devenir définitivement positif. Dans les régions négatives, on peut remarquer que le courant remonte dans le sens des potentiels croissants. » Tous ces résultats sont conformes, dans leurs lignes générales, aux lois connues de l'induction. Ces lois donnent, en effet, pour le courant I, dans la branche AGHR, la valeur dans laquelle — e~at l cosfi/+ ^sinp^j I _ CRR' -+- L u _ V4CLR" — (CRR'- L)- x— 2CLR' ' tJ— 2CLR' » Tl serait prématuré d'en conclure un accord complet entre la théorie et l'expérience; en particulier, il ne me semble nullement évident que, pendant la période variable, il existe un rapport constant entre la charge d'un condensateur et la différence de potentiel de ses armatures, surtout si les diélectriques présentent des phénomènes analogues à l'hystérésis et opposent au déplacement électrique, pendant la période variable, des forces antagonistes plus ou moins analogues au frottement intérieur des solides. La comparaison des courbes que je viens de donner et qu'il est possible de construire avec une grande précision, avec les courbes calculées, permettra sans doute d'élucider cette question ( ' ). » PHYSIQUE. — Sur quelques résultats fournis par la formation de bulles de savon, au moyen d'un savon résineux. Note de M. ïz aux. « L'emploi des savons résineux pour la confection des bulles de savon ne me semble pas avoir été indiqué; en tout cas, on n'a pas signalé les con- ditions particulières dans lesquelles on peut les employer pour cet usage et les résultats intéressants qu'on en peut obtenir. La façon de les préparer n'est pas indifférente : voici la formule qui m'a le mieux réussi, surtout (') Laboratoire de Physique de ia Faculté des Sciences de Grenoble. ( «79) lorsqu'on emploie le liquide à une température qui ne soit pas inférieure à i8° ou 20°. d Pulvériser ensemble iosr de colophane pure etiosrde carbonate de potasse; ajouter ioosr d'eau et faire bouillir jusqu'à dissolution complète; on obtient ainsi une solution épaisse, qui peut être gardée en provision, sauf à l'étendre de quatre à cinq fois son volume d'eau pour l'usage. (La potasse caustique ne m'a pas donné d'aussi bons résul- tats et encore bien moins la soude ou son carbonate.) » Le liquide, toujours un peu louche à la température ordinaire, a sur les liquides glycériques l'avantage de se conserver indéfiniment, même à l'air libre. » Si l'on essaye de souffler, avec ce liquide, une bulle à l'orifice d'un tube, et si, lorsque celle-ci est d'une grosseur convenable, on pousse un peu plus fort, on obtient à la suite un très grand nombre de petites bulles, très vivement colorées, par conséquent à parois très minces, et malgré cela remarquablement persistantes. L'observation attentive montre qu'il v a Là en réalité une véritable veine, se sectionnant comme la veine liquide ordinaire et donnant des bulles de grosseurs différentes et alternées; la première seule a sa goutte de lest; les autres, qui en sont dépourvues, ne tombent qu'avec une extrême lenteur. » Voici une autre façon de procéder, plus instructive et que je crois nouvelle : on plonge dans la liqueur un anneau métallique assez mince, de om,o4 à om,o5 de diamètre, tenu par un long manche; après y avoir établi une lamelle, on étend le bras de toute sa longueur, en déplaçant l'anneau perpendiculairement à son plan, d'un mouvement assez rapide mais régulier; la veine, plus large et plus longue, s'observe ainsi beaucoup mieux et donne de très belles bulles flottantes. » En augmentant le diamètre de l'anneau jusqu'à om,20 ou om,25, on voit une large poche, attachée à l'anneau par ses bords, se creuser de plus en plus, comme une membrane d'une très grande élasticité, se transformer en un long tuyau bosselé et brillamment coloré, puis s'étrangler jusqu'à séparation complète; tout cela, avec une lenteur qui rend l'observation aussi facile qu'elle est attachante. » En résumé, le liquide que je signale présente une élasticité, une sou- plesse et une résistance des plus remarquables, qui permettent de saisir sur le vif le mécanisme de la formation des bulles, et qui fourniront peut- être, à des expérimentateurs plus habiles ou plus heureux que moi, un nouveau moyen d'étude des déformations des surfaces élastiques. » ( 88o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la pipéridine sur les sels halogènes de mercure. Note de M. Raoul Varet. « J'ai poursuivi les recherches que j'ai entreprises sur les valences mo- léculaires, en examinant l'action de la pipéridine sur les sels halogènes de mercure. L'extrême facilité avec laquelle cette base réduit les sels étudiés, principalement le bromure et le chlorure, rend très difficile la préparation des combinaisons d'addition qu'elle forme en s'unissant avec eux. Néan- moins j'ai pu les préparer clans un grand état de pureté et les analyser. » I. Chloromercurate de pipéridine. — On projette, par petites quantités, du bi- chlorure de mercure bien sec dans de la pipéridine. Celle-ci s'échauffe et le sel de mercure est faiblement réduit. La liqueur, filtrée encore chaude et additionnée d'un peu de chlorure mercurique très finement pulvérisé, est abandonnée dans un endroit froid, à l'abri de la lumière. Il se dépose de fines aiguilles blanches, soyeuses, grou- pées en houppes. Essorées entre des doubles de papier, elles répondent à la formule HgCl!.aC6H11Az. C'est un corps altérable à l'air et à la lumière. La chaleur le décompose facilement, avec mise en liberté du mercure. » IL Bromomercurate de pipéridine. — Dans de la pipéridine refroidie, on dissout, par très petites quantités, du bromure mercurique pur et sec, très finement pulvérisé; il y a une très notable réduction du sel de mercure. Quand la saturation est obtenue, on laisse déposer le mercure résultant de la réduction de HgBr2 par CiH"Az, et l'on décante le liquide surnageant. On dissout alors une nouvelle proportion de HgBr2, en laissant cette fois la solution s'échauffer, et on l'abandonne à l'abri de la lumière avec un léger exxès de bromure de mercure non dissous. Il se dépose, sur les parois du vase, des houppes soyeuses qui se transforment en aiguilles transparentes. Séchées rapide- ment entre des doubles de papier, elles répondent à la formule IlgBr2. 2C5HllAz. C'est un corps très altérable, qu'une légère élévation de température détruit, avec mise en liberté de mercure. Il est décomposable par l'eau, avec formation de produits insolubles. » III. Cyanomercurate de pipéridine. — La pipéridine légèrement chauffée dissout très facilement le cyanure de mercure, sans que cette dissolution soit accompagnée d'une réduction notable. La solution, filtrée encore chaude, abandonne des cristaux transparents qui, sécliés entre des doubles de papier, répondent à la formule HgCy2.2C5ll"Az. Lorsque l'on chauffe ce composé avec précaution, il fond vers 85° en un liquide légère- ( 88. ) ment jaunâtre, sans qu'il y ail réduction du cyanure Je mercure, ni dégagement de pi- péridine; ce liquide se prend, par refroidissement, en une masse cristalline constituée par de fines aiguilles. Ce corps se dissout lentement dans l'eau froide, sans formation de produits insolubles. » IX. Iodomercurate de pipéridine. — Quand on verse de la pipéndine sur de l'io- dure mercurique finement pulvérisé, ce dernier jaunit légèrement, en même temps qu'une très notable élévation de température se produit. Puis la masse verdit et se prend en gelée. On chauffe au bain-marie pour la fluidifier, en ayant soin de la triturer avec un agitateur. En continuant de chauffer jusqu'à disparition de l'iodure mercu- rique, on obtient un liquide sirupeux. Par refroidissement, il abandonne des cristaux blancs répondant à la formule IlgP.aOIP'Az. La solution de ce corps dans la pipéridine, portée à l'ébullition, laisse déposer du mercure. Cette combinaison est beaucoup plus stable que le chloromercurate et le bromomercurate de mercure. » V. Action de la pipéridine sur les sels mercureux. — Les chlorure, bromure, iodure mercureux, traités par la pipéridine, sont décomposés en mercure métallique et en sels mercuriques qui entrent en combinaison avec la base » Si nous comparons ces résultats à ceux qui ont été obtenus précédemment avec le gaz ammoniac et la pyridine, nous constatons que, à la température ordinaire, les sels halogènes de mercure traités par un excès de ces composés donnent des combinai- sons contenant 2 molécules de base pour 1 molécule de sel de mercure. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et V atmosphère. Note de M. Th. SciiLŒSiirofils, présentée par M. Duclanx. « On a beaucoup étudié les échanges d'acide carbonique et d'oxygène ayant lien entre les plantes et l'atmosphère. D'éminents physiologistes ont produit sur ce sujet, il y a longtemps déjà et aussi il y a quelques années, des travaux considérables et bien connus, dans lesquels ils ont tantôt cherché à distinguer la respiration et l'assimilation du carbone, tantôt considéré l'ensemble de leurs effets. Leurs expériences ont toujours été, à ma connaissance, exécutées non sur des plantes entières, mais sur des parties de plantes, plus ou moins étendues, le plus souvent séparées des sujets auxquels elles appartenaient; très généralement elles n'ont eu et n'ont pu avoir qu'une durée limitée à quelques heures; de plus, il est arrivé qu'elles ont conduit à des résultats contradictoires, ce qui s'explique par la complexité des phénomènes examinés. Pour ces raisons, il serait malaisé, sinon impossible, d'en tirer la réponse à une question qu'elles ( 88a ) sembleraient pourtant devoir résoudre et qui intéresse à un haut degré la nutrition végétale : quelle est, pour une plante entière et pour toute son existence, la résultante des échanges d'acide carbonique et d'oxygène qu'elle effectue avec l'air ambiant? Combien d'oxygène dégage-t-elle pour un volume donné d'acide carbonique qu'elle fait disparaître? » Telle est la question à laquelle se rapportent les recherches qui vont être résumées. Je l'ai abordée par la méthode qui m'a paru la plus directe et qui consiste à faire vivre des plantes en vases clos et à étudier les va- riations de l'acide carbonique et de l'oxygène enfermés avec elles. » J'ai d'abord employé aux expériences l'appareil qui nous a servi, à M. Laurent et moi, dans nos études sur la fixation de l'azote libre par les plantes. a Les graines une fois semées, on fait le vide dans l'appareil; on y introduit, des volumes rigoureusement mesurés d'oxygène et d'azote, dans la proportion de 20 du premier gaz pour 80 du second. Au cours de la végétation, l'atmosphère interne est, de temps à autre, analysée (sur des échantillons de icc) et, suivant les besoins, addi- tionnée d'acide carbonique en quantités parfaitement déterminées ou débarrassée d'une portion de son oxjgène par circulation sur du cuivre chauffé au rouge. Finalement, on extrait les gaz, on les mesure et on détermine la proportion de chacun par une analyse eudiométrique très soignée. On sépare de l'appareil le tube renfermant le cuivre; on réduit l'oxyde par l'hydrogène pur, en recueillant exactement l'eau formée ('), d'où l'on déduit l'oxygène qui avait été fixé par le métal. » Pour absorber la vapeur de mercure qui a pu être apportée parles gaz, on a placé dans l'appareil un bâton de soufre. Le poids de ce bâton, d'environ 2o?r, n'a pas varié de 2msr au cours des expériences. On n'a donc pas à craindre que le soufre ait pu con- sommer une quantité appréciable d'oxygène. Les plantes n'ont, d'ailleurs, jamais paru souffrir de la présence de vapeur mercurielle. » D'après les résultats des différentes déterminations effectuées, il est facile de connaître à la fin d'une expérience la quantité totale de l'acide carbonique pris par les plantes et celle de l'oxygène qu'elles ont émis. Mais il y a à cela une condition, c'est que le sol ne soil pas intervenu pour modifier la composition de l'atmosphère gazeuse, en donnant, par com- bustion lente de sa matière organique, de l'acide carbonique et absorbant de l'oxygène. C'est pourquoi j'ai pris comme sol un sable quartzeux presque absolument exempt de matière organique. » Dans chacune des expériences I et II, on a mis en œuvre 25oosr de ce sable addi- (') Ainsi qu'un peu d'acide carbonique qui a été fixé parle cuivre et qu'on fait en- trer dans le compte de l'acide carbonique. ( 883 ) tienne de 2Sr,5oo de carbonate de chaux pur et de solution nutritive; on a calciné les ioosr formant la couclie superficielle pour éviter la production des algues. Une recherche ultérieure a montré que, pendant les six semaines qu'ont duré ces expé- riences, le sol a dû fournir à très peu près i 2rc d'acide carbonique et faire disparaître autant d'oxygène; j'ai tenu compte, dans les chiffres donnés ci-dessous, de cette petite correction. » L'addition au sol de carbonate de chaux a peut-être introduit une très légère erreur. Il est possible que les sucs acides des racines, agissant sur ce sel, aient dégagé de faibles quantités d'acide carbonique. Si une telle action s'est produite, elle a certainement été très limitée et n'a pas altéré le sens des résultats; car, dans la suite, en l'absence de carbonate de chaux, les mêmes résultats ont été retrouvés. » Les premières expériences faites ont porté sur le Cresson à larges feuilles et l'Houque laineuse. Voici les chiffres qu'elles ont fournis : i. n. Cresson à larges feuilles, Houque laineuse, semé le 28 avril, semée le 28 avTil, récolté le 14 juin. récoltée le 10 juin. Poids des graines 43msr, 7 5omsr Azote gazeux mis en œuvre 28i5cc 2725cc CO2 introduit i37i<*,8 | „c3e i546,o | „„„«,..,, i383,8 > 1008,0 CO2 dégage par le sol i2cc,o | 12,0 ) CO2 extrait finalement 2 12, 3 57,0 CO2 disparu par le fait des plantes. . 1171,5 i5oi,o O introduit 9^,7 911,2 O extrait à l'état gazeux 1 i42cc,o \ 971 ,4 j O fixé par le cuivre 1 325cc, 4 > 2479,4 1763,8)2747,2 O absorbé par le sol i2cc,o ) 12,0) O apparu par le fait des plantes .... i563,4 i836,o CO2 disparu e o -7=5 £-— 0,75 0,82 O apparu » Constatons seulement aujourd'hui la différence existant entre l'acide carbonique disparu et l'oxygène apparu par le fait des plantes expéri- mentées pendant les six premières semaines de leur végétation. J'espère présenter prochainement la suite de ces expériences et les conséquences qu'on en peut tirer. » ( 884 ) TÉRATOLOGIE. — Un nouveau cas de Xiphopage vivant : les sœurs Radica- Doodica d'Orissa. Noie de M. Marcel Baudouin, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Ces jours derniers, on pouvait voir à Bruxelles deux fillettes, âgées de trois ans et deux mois, réunies au niveau de la région sus-ombi- licale, depuis l'appendice xiphoïdë jusqu'à la cicatrice du nombril, et dési- gnées sous le nom de Radica-Doodica Khêtlro-naik ou de The Orissa twins. Ces enfants sont nées à Nowaparah, district d'Anghul, province d'Orissa, au sud de Calcutta, aux Indes anglaises. » Elles constituent un exemple typique du genre de monstres doubles désigné sous le nom de Xiphopage dans la classification d'I. Geoffroy Saint-Hilaire. Ce genre rentre dans la classe des monstres doubles, dits autositaires, tribu des « Pages », famille des Monomphaliens. • » Ce cas est absolument comparable à celui des frères siamois, Chang et Eng, dont l'histoire est universellement connue. C'est la huitième ob- servation de xiphopage ayant vécu, car, en dehors des cinq cas mention- nés dans l'histoire des anomalies, M. Dareste (') en a mentionné deux autres (Bôhm, Biaudet et Bugnion). » Le but de cette Note n'est pas seulement de signaler l'existence de ce monstre, dont la description sera ultérieurement publiée avec détails, mais d'insister sur l'une des constatations que nous avons pu faire au cours d'un examen approfondi. A l'aide des moyens journellement em- ployés en clinique (palpation, percussion, auscultation minutieuse des régions thoraciques), il a été facile de déterminer exactement la situation des cœurs et des foies : fait capital, aucun des sujets composants ne pré- sente d'inversion des viscères. » On a prétendu que, chez l'un des sujets (Radica), il y avait inversion du cœur (2). Ne croyant pas a priori, en raison des faits antérieurement publiés [frères siamois, cas de Biaudet et Bugnion (3)], à la réalité de (') Histoire générale et particulière des Anomalies, iS36, t. 111, p. 80. Recher- ches .sur la production artificielle des monstruosités, 2e édition, p. 552-554, 1891. (2) La Clinique, de Bruxelles, 10 novembre 1892, p. 707. (3) Revue médicale de la Suisse romande, u° 3, 18S2. ( 885 ) cetle transposition, du moins chez les Xiphopages vrais, nous avons fait cet examen avec un soin tout particulier et nous croyons pouvoir affirmer que l'inversion n'existe pas; il est d'ailleurs aisé de soupçonner com- ment certains observateurs ont été induits en erreur. » Cette constatation est des plus intéressantes, au double point de vue théorique et chirurgical. Elle prouve d'abord que la subdivision des Xipho- pages de I. Geoffroy Saint-Hilaire en Xiphopages proprement dits et en Tho- racopages, proposée par M. Dareste, est parfaitement légitime. Peut-on expliquer cette absence d'inversion, en contradiction flagrante avec la théorie de Serres? M. Dareste a émis une hypothèse très acceptable, que nous nous permettons de présenter, en la modifiant légèrement, de la façon suivante : Quand, dans un œuf à deux germes fécondés, se développant pa- rallèlement, il se produit un monstre double du genre Xiphopage, les deux lignes primitives ont dû se trouver, au début, assez éloignées l'une de l'autre et situées presque à chacun des pôles de la masse ovulaire; et, quand les embryons, d'ailleurs bien conformés, ont grandi, ils se sont fait face l'un à l'autre par les régions antérieures de leur corps. » De plus, l'intervention chirurgicale dans un cas de ce genre est parfai- tement possible. Elle est indiquée actuellement; car, si l'on attendait que l'une des sœurs tombât gravement malade pour effectuer la séparation, les chances de survie des deux sujets composants diminueraient très notable- ment. A supposer qu'il y eût union des lobes des foies, et même adhérence ou anastomose entre deux anses intestinales (ce qui n'est pas probable), l'in- tervention pourrait être suivie d'une double guérison. D'ailleurs elle a été tentée plusieurs fois et exécutée par Rœnig avec un succès total (' ), puis par Bohm (de Gunzenhausen) avec un succès partiel sur ses propres filles (2), dont l'une vivait encore cinq ans après. » ANATOMIE ANIMALE. — Remarques sur le pied des Batraciens et des Sauriens. Note de M. A. Perrin, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Après avoir étudié le pied d'un certain nombre d'Urodèles, d'Anoures et de Sauriens, je crois pouvoir, autant que le permet le nombre forcé- (') Miscellanea curiosa siçe ephemer. medico-phys., décurie II, année VIII, 1689, p. 3o5, observ. i^5. (2) Virchov's Archiv, 1886, t. XXXVI, p. i5a. C. R., 1892, 1' Semestre. (T. CXV, N" 21.) I ' 7 ( 886 ) ment restreint de mes dissections, formuler les conclusions suivantes rela- tives soit à la musculature, soit au squelette du pied. » Contrairement aux résultats trouvés par mes prédécesseurs, dans chacun de ces trois ordres, les muscles du pied présentent la plus grande uniformité. Les différences peu nombreuses portent sur l'absence de quel- ques muscles dans certaines espèces et non, sauf de très rares exceptions sans importance, sur des modifications dans leurs insertions. » Chez les Batraciens, les extenseurs des doigts naissent tous du tarse. Les fléchisseurs des métatarsiens et des doigts forment deux couches : la plus profonde est formée de muscles très courts reliant chaque segment au segment immédiatement voisin ; la couche superficielle est formée de muscles plus longs, présentant une large aponévrose plantaire, qui est superficielle ainsi que les tendons qui en partent pour aboutir aux -seg- ments terminaux des doigts. » Chez les Sauriens, les extenseurs des doigts naissent aussi du tarse. Les fléchisseurs des métatarsiens et des doigts présentent également deux couches. La couche profonde est l'homologue de la couche superficielle des Batraciens. La couche superficielle des Sauriens n'a pas d'homologue chez les Batraciens, pas plus que la couche profonde de ces derniers n'a d'homologue chez les Sauriens. Les fléchisseurs superficiels des Sauriens, pour se fixer aux segments des doigts, entourent de leurs tendons ceux de la couche profonde, et c'est la première apparition des muscles perforés et perforants des vertébrés supérieurs. » L'étude des muscles homologues m'a permis de constater que les segments extrêmes des doigts ou phalangettes sont homologues. Il en est de même des segments basilaires ou phalanges articulés avec les méta- tarsiens. Lorsqu'il y a plus de deux segments, les nouveaux venus se placent successivement entre la phalange et le segment suivant. Par exemple, chez les Anoures, où le quatrième doigt a quatre segments, le troisième correspond au deuxième segment des troisième ou cinquième doigts, qui n'ont que trois segments, tandis que le deuxième segment du quatrième doigt n'a pas d'homologue aux autres doigts. m La plupart des anatomistes admettent que le pied des vertébrés supé- rieurs dérive de la nageoire des Sélaciens; Gegenbaur, en particulier, a cherché à retrouver dans le pied des Urodèles les rayons osseux corres- pondant à ceux des nageoires des poissons. Il admet une série fondamen- tale passant par le fémur, le tibia, le tibial, les premiers tarsalien et méta- tarsien et le premier doigt. De cette série se détachent quatre rayons secondaires passant respectivement par les quatre autres doigts. ( 887 ) » J'ai voulu vérifier si la Myologie confirmait celte hypothèse. L'Em- bryologie et l'Anatomie comparée montrent une dépendance si étroite de l'os vis-à-vis du muscle, que Sabatier a pu écrire : « Les os sont faits poul- ies muscles plus encore que les muscles pour les os ». Il serait inadmis- sible qu'il n'y ait pas concordance entre les rayons osseux et les rayons musculaires. Or les fléchisseurs des quatre doigts externes et souvent même du premier doigt naissent du tarse du fibula ou du condyle externe du fémur; la série fondamentale ne peut donc pas être au bord tibial du membre postérieur. Les insertions tarsiennes des extenseurs des doigts, particulièrement chez les Urodèles, montrent que les relations des doigts avec les os du tarse ne peuvent être telles que les suppose Gegenbaur. » De l'étude des muscles j'ai conclu que : à partir du fémur, le rayon osseux se divise en deux. La branche interne comprend le tibia, le tibial et le premier doigt avec le tarsien et le métatarsien correspondants. La branche externe passe par le fibula et se divise en deux rameaux. L'interne comprend l'intermédiaire et le central et se divise lui-même en deux branches, passant chacune par le deuxième et le troisième doigt, ainsi que par les tarsiens et métatarsiens correspondants. La branche externe, issue du fibula, comprend le fibulaire et se divise à son tour en deux ra- meaux pour les quatrième et cinquième doigts, les tarsiens et les métatar- siens correspondants. » Le pied des Exaliosauriens montre très nettement ces dichotomies des axes osseux. Les études embryologiques de Gotte confirment aussi celte manière de voir; cet auteur admet en effet trois rangées dans le tarse : la proximale comprenant le tibial, l'intermédiaire et le fibulaire, la médiane comprenant le premier tarsalien, le central, le quatrième et le cinquième tarsalien, et la cinquième, les deuxième et troisième tarsa- liens. » ZOOLOGIE. — Sur la croissance asymétrique chez les Annélides polychètes. Note de M. de Saint- Joseph, présentée par M. A. Milne-Edwards. « On sait combien, chez les Sabellides, le nombre des segments thora- ^tques est souvent variable dans la même espèce {Sabella Pavonina Sav. , Bispira volutacornis Mont., Branchiomma vcsiculosum Mont., Potamilla reni- formis O.-F. Midi., Dasychone bombyx Dalyell, etc.). Mais pour ces seg- ments, il existe une autre sorte de variation tout aussi commune, que j'ai ( 888 ) observée à Dinard en 1890; par suite de phénomènes de croissance asy- métrique, très fréquemment le nombre des segments thoraciques n'est pas égal des deux côtés du corps chez un seul et même individu. » Ainsi, chez la Bispira volutacornis (l'animal étant vu du côté ventral), il y en a tantôt 7 à gauche et 8 à droite, tantôt 8 à gauche et 7 ou 9 adroite, ou 9 à gauche et 8 ou 10 à droite, ou 1 1 à gauche et 10 à droite, avec un seul segment d'écart; tantôt 7 à gauche et 9 à droite, ou 9 à gauche et 7 à droite avec deux segments d'écart. Dans le premier cas, ou bien le premier segment sétigère thoracique sans crochets du côté le plus pauvre répond à 2 segments de l'autre côté : le premier sétigère sans crochets, le deuxième sétigère avec crochets, ou bien le dernier segment thoracique est thoracique avec soies dorsales et crochets ventraux, du côté qui est le plus riche et alors de l'autre côté le segment est abdominal, c'est-à-dire avec soies ventrales et crochets dorsaux, ou bien enfin, du côté qui est le plus pauvre, plusieurs segments sont plus écartés que ceux de l'autre côté, de manière à compenser l'espace qui y est occupé par le segment surnumé- raire. Dans le deuxième cas, plus rare, quand il y a 7 segments à gauche et 9 à droite, le premier de gauche répond aux trois premiers de droite, et quand il y a 9 segments à gauche et 7 à droite, le premier de droite ré- pond aux deux premiers de gauche, et le troisième de droite aux quatrième et cinquième de gauche. » Cette asymétrie est très commune chez la Bispira volutacornis (par exemple, 6 cas relevés sur i3 animaux de om,o6 à om, 1 1 recueillis le même jour). Pour la Sabella Pavonina, sur 4^ exemplaires de om,i5 de long, examinés du côté ventral, je l'observe chez 22 : 6 ont 7 segments à gauche et 8 à droite; 4 en ont 8 à gauche et 7 à droite; 4 en ont 9 à gauche et 8 à droite ; 2 en ont 8 à gauche et 9 à droite; 2 en ont 9 à gauche et G à droite; 1 en a 6 à gauche et 8 adroite; 1 en a 7 à gauche et 9 a droite; 1 en a 10 à gauche et 9 à droite; 1 en a 1 1 à gauche et 10 à droite. Chez le Bran- chiomma vesiculosum et la Dasychone bombyx, je constate des cas sem- blables, quoique moins nombreux, » Je me contente de signaler ces faits sans chercher, pour le moment, la loi qui les régit. Ils sont tellement nombreux et dans une telle propor- tion qu'il est impossible de les considérer comme des anomalies. » L'embryogénie ne me paraît pas pouvoir en fournir d'explication suf- fisante. Tout ce qu'elle nous apprend, c'est que les segments thoraciques des Sabellides sont ceux qui apparaissent les premiers chez les embryons et que les segments abdominaux ne se développent qu'ensuite, comme l'a ( 88g ) constaté M. Roule ('), chez les larves de Dasychone lucitllana D. Ch. pour lesquelles il ne parle pas de croissance asymétrique. » Lorsqu'elle existe, la seule hypothèse que je me permettrais serait de supposer que l'avance prise par un des côtés du corps sera regagnée par l'autre côté, car chez une Sabella Pavonina qui a à gauche le Ier et le 2e segment thoracique répondant au premier de droite, je vois se pro- duire, sur la limite inférieure de ce dernier, un très petit mamelon séti- gère supplémentaire indiquant qu'il se prépare un deuxième segment de droite devant répondre au deuxième de gauche. Ces phénomènes ne se bornent pas à la région thoracique des Sabellides; ils s'étendent aussi à la région abdominale où ils sont toutefois beaucoup plus rares. Je citerai deux cas observés chez le Bispira volutacornis : pour l'un, les 34e et 35e segments abdominaux de gauche répondent au 34e de droite; pour l'autre, les 58e et 59e de gauche répondent au 58e de droite qui est déjà dédoublé sur la moitié de sa largeur, à partir de Pécusson ventral, mais le dédoublement ne va pas plus loin et il n'y a qu'un seul mamelon sétigère ventral et un seul tore uncinigère dorsal. » Enfin, il est très probable qu'on retrouvera ces croissances asymé- triques dans beaucoup d'autres familles d'Annélides polychètes. Ainsi, sur une même Maclovia gigantea Gr., de 44 l segments, examinée du côté dorsal, dont la tête et les quatre premiers segments sont régénérés, je remarque, du côté gauche du corps seulement, un petit segment appar- tenant encore à la partie régénérée qui, s'arrêtant au milieu du dos, pénètre comme un coin entre le 4e et le 6e segment et rejette légèrement sur la droite la tête et les quatre segments de droite. Plus loin, les 243e et 244e segments de gauche répondent au 2/j3e de droite et le 244e et 245e de droite au 240e de gauche. La compensation se fait donc immédiate- ment. Y aura-t-il plus tard un 5e segment de droite? Le 243e de droite et le 245e de gauche se dédoubleront-ils? » H y a là tout un ordre de recherches à faire, intéressantes au point de vue de la métaméridation. Dans un travail paru il y a peu de jours et dont j'ai eu connaissance au moment où je termine cette Note, M. Cori (2) a observé des anomalies de segmentation chez le Lumbricus terrestris (pour (') Esquisse du développement de la Dasychone lucullana D. Ch. {Revue des Sciences naturelles de Montpellier, 3e série, t. IV, liv. IV, p. 463; juin i885). (2) Ueber Anomalien der Segmentirung bel Anneliden, etc. (Zeils. fur Wiss., zool., t. LIV, 1892, 3° liv., p. 569 à 578, et pi. XXV). (89o ) 8 pour ioo des individus observés), chez la Diopatra neapolilana, YHalla parthenopea, YHarmodice carunculata et un Lumbriconereis. » BOTANIQUE. — Influence de l' humidité sur la végétation. Note de M. E. Gai.v ('), présentée par M. Ducharlre. « Pendant la saison d'été, qui cette année a été d'une sécheresse excep- tionnelle, j'ai entrepris des cultures expérimentales en vue de déterminer l'influence de l'humidité du sol et de l'humidité de l'air sur l'évolution des plantes. » A l'air libre, des arrosages répétés et convenablement distribués ont permis d'obtenir dans trois sols identiques trois degrés d'humidité. La te- neur en eau, qui est restée sensiblement constante pendant toute la végéta- tion, était, d'après des dosages nombreux: i5 pour iooen sol très humide; 10 à 12 pour ioo en sol humide; 3 à G pour ioo en sol sec. » Les cultures ont porté sur des plantes agricoles qui ne sont pas adap- tées spécialement à la sécheresse ni à l'humidité. » Voici les principales conclusions relatives à ces expériences : » i° L'action de l'humidité du sol sur une plante est très variable sui- vant l'habitat ordinaire de cette plante. Elle a un optimum pour chaque plante et chaque organe. » 2° Une humidité relative du sol produit, dès le commencement de la germination, une accélération considérable dans la croissance. 1 » 3° L'humidité favorise la croissance de la tige et cette action est d'au- tant plus forte que la plante est plus jeune. » 4° La forme de la plante est plus élancée en sol humide qu'en sol sec et le développement du nombre et de la surface totale des feuilles y est plus grand. » 5° Le développement foliaire, qui est exagéré en sol humide, ne retarde pas sensiblement la floraison et la floraison y est plus précoce. » (3° Dans un air sec la fructification est plus lente en sol sec qu'en sol humide. » Dans une autre série d'expériences, j'ai comparé l'influence de l'humi- dité dans quatre sols de composition chimique différente, où dominaient (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, di- rigé par M. Gaston Bonnier. (8gi ) respectivement chacun des quatre éléments principaux des terres arables (sable, humus, argile, calcaire). » La conclusion suivante résume la plupart des résultais : l'influence de l'humidité est très différente suivant les propriétés physiques des sols, surtout au début de la végétation; les différences s'atténuent par la suite. » Il restait à déterminer comment l'air humide ou l'air sec combinaient leur action à celle du sol. » Pour cela, des cloches de verre ont été disposées; d'un côté, l'air était saturé d'humidité; de l'autre, du chlorure de calcium et de l'acide sulfurique maintenaient le degré hygrométrique à un minimum très faible. » L'expérience a porté sur le Lupinus albus, et Jes échantillons ont été placés sons les cloches aussitôt l'apparition des bourgeons floraux. L'opération ayant lieu dans une serre tempérée, la température, vérifiée du reste, est restée sensiblement égale dans les deux cas, et l'influence de l'air humide sur l'éclairement peut être considérée comme négligeable. » Dans une expérience parallèle, à l'air libre, d'autres Lupins végétaient, comme les premiers, dans une terre riche en humus, où l'humidité du sol est restée pendant toute la végétation, les uns en sol sec, 7-8 pour 100 d'eau, les autres en sol humide, i8,5 — 25 pour 100. » Voici les dates de floraison pour les quatre lots : » Air sec, sol sec : 16 septembre. — Air libre, sol sec : 28 septembre. » Air humide, sol humide : 21 septembre. — Air libre, sol humide : 17 septembre. » Des cultures de Zea Maïs, Polygonum fagopyrum. Medicago sativa, Avena salira, etc., ont donné des différences d'ordre différent, mais variant dans le même sens. Ainsi : » Le Zea Maïs a fleuri le 20 septembre en sol très humide, le 22 septembre en sol humide, le 28 octobre en soL sec. » Il résulte de ces différentes observations : » Que la floraison se trouve retardée, soit par le sol sec, soit par ïair humide, et quelle se trouve, au contraire, hâtée, soit par l'air sec, soit par le sol humide. » Dans la pratique, ces différents facteurs se trouvent combinés deux à deux, et nous constatons la résultante de deux influences qui peuvent, soit s'additionner, soit se contrarier. » Les deux facteurs qui retardent la floraison sont sol sec et air hu- mide. Ces conditions défavorables ne sont guère réalisées que dans des pays brumeux, sur des sols peu hygroscopiques et très perméables. » On peut trouver, par contre, très souvent réunis l'air humide avec le sol humide (années pluvieuses et sols peu perméables), ou bien l'air ( »

8 ( «94) rentes parties du périanthe. Les cellules intermédiaires renferment une huile grasse. Le tannin est à peine saisissable. » Ici donc, par suite de l'abondance de la chlorophylle au début, de l'absence presque complète du tannin et aussi probablement de la présence de l'huile grasse qui l'a en- traînée vers la périphérie, l'huile essentielle s'est portée vers la face inférieure. » L'odeur intense de la tubéreuse ne commence à se révéler que lorsque l'essence est susceptible de se réunir en gouttelettes sous l'influence du réactif. » 5° Oranger. — Le réactif décèle la présence de plusieurs sortes d'essences. D'abord celle des poches sécrétrices qui viennent s'ouvrir sur la face inférieure des pétales ou des sépales et qui n'est pas l'essence de néroli, comme on le croit généralement, mais une essence analogue au petit grain. En détruisant adroitement ces poches dans un bouton non encore ouvert, on ne nuit en rien à l'odeur suave de la fleur lorsqu'elle s'épanouit. On trouve encore de l'essence dans l'épidémie des deux faces des pétales et même sur tout le pourtour des filets pétaliformes des étamines. » En empêchant, systématiquement, par des expériences variées, le dégagement du parfum dans ces différentes régions, j'ai pu m'assurer que, seule, l'odeur de la face supérieure des pétales correspondait au néroli le plus fin. L'odeur de la fleur est donc une résultante. » On peut conclure de ces recherches que : » i° L huile essentielle se trouve généralement localisée dans les cellules épi- dermiques de la face supérieure des pétales ou des sépales. Elle peut exister sur les deux faces, surtout si les pièces florales sont complètement cachées dans le bouton. La face inférieure renferme généralement du tannin ou des pigments qui en dérivent. » 2° La chlorophylle semble, dans tous les cas, donner naissance à l'huile es- sentielle. Cette transformation se comprend si Ton admet, comme on le fait généralement, que les pièces florales ne sont que des feuilles modifiées en vue d'une fonction nouvelle. La chlorophylle se trouve alors détournée de son but et elle se transforme soit en composés tannoïdes persistants, soit en huiles essentielles. » 3° Le dégagement du parfum de la fleur ne se fait sentir que lorsque l'huile essentielle s'est suffisamment dégagée des produits intermédiaires qui lui ont donné naissance et il se trouve en quelque sorte dans un rapport inverse avec la production du tannin et des pigments dans la fleur. » Cela expliquerait pourquoi les fleurs à pétales verts n'ont pas d'odeur, pourquoi les fleurs blanches ou roses sont le plus souvent odo- riférantes, pourquoi les Composées qui sont riches en tannin ('), ainsi (') L. Daxiel, Le tannin des Composées {Revue générale de Botanique, t. II, p. 39i). ( 895 ) qu'on le sait, ont l'odeur désagréable qu'on leur connaît, pourquoi enfin le Lilas blanc artificiel et les Roses forcées prennent un parfum plus fin. » BOTANIQUE. — Sur l'existence d'un appareil conidien chez les Urëdmèes. Note de M. Paul Vuillemin, présentée par M. Duchartre. « Les Urédinées sont des Champignons remarquables par leur poly- morphisme. Mais jusqu'ici leurs diverses fructifications ont été ramenées à quatre catégories : les œcidies, les secidioles, les urédos et les cor- beilles à téleutospores. Ce sont des types bien définis, à l'inverse des appareils sporifères indéterminés, réunis sous le nom de conidies. En dehors de ces quatre types principaux, on connaissait seulement des formes collectives, résultant du mélange de leurs caractères. Ainsi les Endophyllum ont des organes tenant à la fois des œcidies et des téleutospores. » Dans une espèce de ce genre, V Endophyllum Sempeivivi Alb. et Schw., j'ai rencontré en outre un appareil conidien. Le pied de Sempervwum mon- lanum L. qui lui servait de support, recueilli à l'Eggischhorn, vers 25oom d'altitude, le 8 août 1890, fut laissé pendant huit jours dans une boîte à herboriser : ce qui permit au parasite de végéter dans un milieu confiné, humide et obscur. » Outre quelques secidioles, les feuilles portent les fructifications caractéristiques du genre Endophyllum, c'est-à-dire des corbeilles sem- blables à des œcidies, renfermant des spores qui, à la façon des téleuto- spores, donnent en germant des protobasides. La corbeille est limitée par un pseudo-parenchyme résultant du feutrage de filaments semblables au mycélium. » La plupart des corbeilles renferment un appareil conidien. Des fila- ments de même calibre que les tubes végétatifs se dressent du fond de la cupule, s'insinuent entre les chapelets de téleutospores et, arrivés à la sur- face de ces derniers, se ramifient et forment une couche dense de tubes recouvrant les téleutospores. Chaque tube s'atténue au sommet en un court stérigmate sunnonté d'une conidie. La conidie non cloisonnée est d'un brun violacé, ovale, munie d'une membrane lisse, mince, mais ferme. Elle mesure 8*\5 de longueur sur 7^ de largeur. A ces tubes principaux sont entremêlés des filaments stériles, beaucoup plus grêles, analogues a des paraphyses. >■ Tous les hyméniums conidiens sont au même degré de développe- ( 896 ) ment, ce qui s'explique par leur apparition simultanée, provoquée par les circonstances extérieures. Au contraire, l'âge des corbeilles envahies est très variable, comme le prouvent la profondeur inégale des cupules et le nombre inconstant des téleutospores. Tantôt les téleutospores sont abon- dantes et forment des chapelets de dix à douze spores remplissant une corbeille profonde; tantôt les téleutospores se réduisent à une ou deux rangées ou même manquent vers le centre; tantôt l'hyménium conidien s'est organisé d'assez bonne heure pour supprimer toute production de téleutospores. Dans ce dernier cas la cupule est peu profonde. » Dans les corbeilles diversement pourvues de téleutospores, mais sur- tout dans celles où les conidies se sont montrées de bonne heure, le péridium multiplie ses filaments à la surface et forme aussi un hyménium conidien. Celui-ci peut même s'étendre sur une aire égalant ou dépassant le diamètre de la corbeille elle-même. On passe ainsi à des fructifications purement conidiennes, ayant toutefois leur point de départ dans les cor- beilles à téleutospores. » Les tubes conidiens ne se sont pas montrés dans les œcidioles. Ces organes, substitués aux téleutospores, représentent, à mon sens, des pro- tobasides ne produisant que la spore terminale connue chez les Coleospo- rium, naissant directement du fond de la corbeille, comme chez les Chrysomyxa, sans interposition de la phase d'enkystement à laquelle les téleutospores sont adaptées. » La découverte, chez une Urédinée, de conidies analogues à celles qui ont été mentionnées chez les Champignons les plus divers, permet, en comblant une dernière lacune, d'étendre à tous les ordres de Champi- gnons pourvus d'un mycélium cloisonné, l'existence d'appareils conidiens. Elle apporte une nouvelle confirmation aux idées de Tulasne sur l'affinité des Urédinées et des Protobasidiomycètes (Trémellinées). » Des recherches cytologiques m'ont révélé une autre analogie entre ces deux ordres. Le mycélium des Urédinées est formé de cellules typi- ques, l'espace compris entre deux cloisons consécutives renfermant un seul noyau bien différencié. Cette structure cellulaire est particulière- ment facile à observer chez X Mcidium Seseli Niessl. Je l'ai retrouvée dans le mycélium de Y Exidiopsis quercina, Protobasidiomycète que j'ai décou- vert en 1889. » («97) GÉOLOGIE. — Sur la présence de /'Actinocamax quadratus dans la craie pyré- néenne. Note tle MM. Roussel et A. de Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « La rareté des bélemnitelles est un des caractères qui distinguent la craie du midi de celle du nord de la France. Cependant, M. Toucas a depuis longtemps signalé, dans les couches crétacées de la Provence, quelques débris de bélemnitelles et, dans les Corbières, il en a trouvé un échantillon, récemment décrit par M. Janet sous le nom de Actinocamax Toucasi. Mais, jusqu'à ce jour, les deux espèces qui servent à caractériser les assises supérieures de la craie blanche n'ont pas encore été indiquées dans ces régions. En dehors du bassin de Paris, {'Aclinocamax quadratus a seulement été trouvé par M. Arnaud dans les environs d'Angoulème : c'est le point le plus méridional où cette espèce soit connue en France. » Nous venons d'en recueillir un échantillon bien typique dans les marnes bleues des environs de Saint-Louis (Aude), qui ont été longtemps regardées comme albiennes, mais que l'un de nous a, depuis plusieurs années, démontré être sénoniennes. Dans ce gisement, V Actinocamax qua- dratus était accompagné de V Aclinocamax Toucasi. Cette découverte prouve donc l'existence du campanien marin dans les Corbières. » GÉOLOGIE. — Conséquences straù graphiques delà Communication précédente ; par M. A. de Grossouvre. « Les marnes bleues que l'on rencontre aux environs de Saint-Louis forment partie d'un ensemble de couches présentant une forte plongée vers le sud, plongée qui se rapproche de plus en plus de la verticale à mesure que l'on monte dans la série. Elles sont comprises entre des cal- caires marneux avec Micraster brevis et des grès et conglomérats grossiers où l'on rencontre de gros galets quartzeux, des débris de diverses roches crétacées et des fossiles divers : Trigonies, Actéonelles et des Hippurites (Hippurites bioculatus, Hippurites dilatatus). » La coupe générale peut d'ailleurs être résumée delà manière suivante, en allant de haut en bas, c'est-à-dire du sud vers le nord : » i° Grès et marnes avec orbitolines et caprines; ( »98 ) » 2° Marnes sans fossiles; » 3° Marnes à Micraster brebis; » 4° Marnes à Actinocamax Toucasi; » 5° Grès et conglomérats à Hippurites bioculatus, Hippurites dilalatus; » 6° Marnes bleues à l' Actinocamax Toucasi et Actinocamax quadratus ; » 70 Calcaires marneux à Micraster brevis . » La présence de Actinocamax quadratus à une aussi faible distance du niveau à Micraster brevis , qui appartient à l'étage conacien, ne peut man- quer de surprendre. D'autre part, j'ai démontré antérieurement, par la comparaison des faunes d'ammonites des Corbières avec celles de l'Aqui- taine et de l'Allemagne du Nord, que les couches à Hippurites bioculatus caractérisées par le Placenticeras .syrtale sont inférieures à l'assise de V Acti- nocamax quadratus. La coupe précédente indique donc une succession anormale, qui ne peut s'expliquer qu'en supposant que, de i à 6, on a une série renversée, dans laquelle 6 représente le cam'panien, 5 et 4 le santo- nien, 3 (récurrence de 7) le conacien, 2 le turonien et 1 le cénomanien. » De là résulte la confirmation d'une des hypothèses que M. Roussel e: moi avons émises dans une INote précédente. Je crois devoir conclure des faits précédents qu'il y a, dans la région de Bugarach Saint-Louis, un ren- versement des couches et que, par suite, la masse calcaire de recouvre- ment du pic de Bugarach, déjà signalée en 1889 par M. Carer, doit être considérée comme le noyau d'un pli anticlinal, faisant suite au synclinal de Saint-Paul de Fenouillet et renversé vers le nord sur le synclinal de la vallée de Bugarach. » Si l'on se reporte, d'autre part, aux coupes des Corbières publiées en 1887 par M. Roussel, on en conclura que ce pli renversé peut se suivre vers l'est jusque au delà de Soulatge et de Cucugnan. » Les constatations précédentes permettent donc : » i°De préciser, dans la craie pyrénéenne, la limite inférieure des assises qui doivent être parallélisées avec la craie à bélemnitelles du bas- sin de Paris; » 20 D'affirmer l'existence d'un grand pli couché, qui commence dans les environs deGuillanet se poursuit du côté de l'est jusque vers Cucugnan. » ( %> ; GÉOLOGIE. — Sur la formation de la vallée de l'Arve, Note de M. Emile Haug, présentée par M. Fouqné. « On sait depuis longtemps que l'Arve coule, dans la partie supérieure (le son cours, d;ins une grande vallée synclinale, la vallée de Chamonix, comprise entre le massif des Aiguilles Rouges et celui du mont Blanc. C'est une véritable vallée longitudinale, parallèle à la direction générale de la chaîne des Alpes. Le synclinal jurassique de Chamonix s'étend vers le sud-ouest jusqu'aux Contamines ('), tandis que l'Arve le quitte aux Houches, pour couler à partir de ce village dans une vallée transversale. Je vais m'attacher à prouver que le cours de l'Arve, dans cette vallée trans- versale, est déterminé partout par d'importantes dislocations, dont le rôle a été de faciliter le travail de l'érosion. » Nous savons déjà, grâce à un remarquable travail de M. Michel Lévy Sur la prolongation vers le sud de la chaîne des Aiguilles Rouges, que la gorge profonde de l'Arve, située entre les Houches et Servoz, correspond à un décrochement, par suite duquel le Prarion, c'est-à-dire la partie méridio- nale du massif des Aiguilles Rouges, est rejeté vers l'ouest. La continua- tion de cet accident vers le nord-ouest est malheureusement masquée entièrement par l'éboulement de Servoz, mais, à partir de Passy, on re- trouve très nettement, sur la rive droite de l'Arve, une ligne de disloca- tions rigoureusement parallèle à la direction de la vallée. » L'étude du soubassement de l'aiguille de Varens et de la Croix de Fer, au nord-est de Sallanches, présente une succession très compliquée de parois verticales de calcaires du dogger et du jurassique supérieur, sé- parées par des pentes moins escarpées de marnes oxford iennes. A la cas- cade d'Arpenaz, le jurassique supérieur forme des contournements juste- ment célèbres, mais dif6ciles à déchiffrer au premier abord. Tous mes prédécesseurs, et, en dernier, le regretté Maillard, avaient cru y voir deux anticlinaux couchés et superposés. Il n'existe, en réalité, qu'un anticlinal unique, coupé perpendiculairement à sa charnière par une faille inverse, dirigée presque nord-sud, qui a élevé, sur la lèvre orientale, le flanc ren- versé du pli au niveau du flanc normal de la lèvre occidentale; d'où l'ap- (') Les localités citées dans cette Note se trouvent toutes sur la feuille d'Annecy de la Carte de TÉtat-major, au 8 llll 00* ( 9°° ) parence de trois parois superposées. Le flanc normal de la partie de l'an- ticlinal située à l'est de la faille peut être suivi sans interruption vers le sud-est, puis vers l'est, au pied de l'aiguille de Varens, jusqu'au Déro- choir. Quant au flanc normal de la partie de l'anticlinal située à l'ouest de la fadle, il s'arrête brusquement au Nant de Luzier, coupé par la faille. Le dogger décrit, au sud de la cascade d'Arpenaz, un anticlinal couché tout à fait semblable à celui du jurassique supérieur; on peut ensuivre le. flanc normal, qui constitue un abrupt, jusqu'au vallon dans lequel monte la route de Bay ; ici, il bute par faille contre les marnes oxfordiennes. Au- dessus de Reninge, après avoir gravi cette première. falaise de dogger, haute de 3oom, on traverse également les marnes oxfordiennes; puis on rencontre un second et un troisième abrupt de dogger, qui doivent con- stituer chacun un anticlinal et sont séparés par un synclinal de marnes oxfordiennes. L'axe de ce plissement est dirigé nord-ouest-sud-esl, il est, par conséquent, perpendiculaire à l'axe de l'anticlinal d'Arpenaz. Vers le sud-est, le plissement passe tout entier dans les marnes oxfordiennes, ce qui explique leur épaisseur énorme entre le dogger de Passy et la falaise du jurassique supérieur. » Je suis porté à croire que la poussée qui a donné lieu à ce plissement transversal est la même que celle qui a refoulé au Prarion le houiller sur le trias, ainsi que l'a établi M. Michel Lévy. Les deux accidents se font suite sur les deux rives de l'Arve, mais ici encore c'est l'éboulement de Servoz qui empêche de les raccorder. » Quoi qu'il en soit, la faille d'Arpenaz et sa continuation vers le sud-est sont rigoureusement parallèles au cours de l'Arve. La faille d'Arpenaz se continue, de la manière la plus nette vers le nord. A la Colonnaz, elle amène en contact l'urgonien et les marnes valanginiennes, le sénonien et l'hauterivien. Aux environs d'Aràches il n'est pas facile de suivre l'acci- dent au milieu du flysch et des calcaires nummulitiques; mais entre la Frasse et Saint-Sigismond, on voit de nouveau l'urgonien de la lèvre occidentale amené au niveau de l'hauterivien de la lèvre orientale. Comme à Arpenaz, c'est donc encore la lèvre orientale qui est relevée et la faille est toujours parallèle au cours de l'Arve, s'infléchissant peu à peu vers le nord-ouest. Entre Cluses et Châtillon elle vient rejoindre la grande ligne de dislocation dirigée est-ouest, le long de laquelle viennent s'écraser d'une part les plis du Chablais, de l'autre ceux du Genevois (montagnes de la Borne et du Fier). Ces plis se rencontrent à angle aigu dans la Aallée de l'Arve, mais sans se raccorder. Ici encore, le cours de la rivière corres- ( 9»! ) pond à une grande ligne tectonique, dont l'importance avait déjà été reconnue par Maillard et par M. Schardt. « On voit donc que, depuis l'endroit où elle quitte le synclinal de Cha- monix, jusqu'à celui où elle se jette dans la plaine molassique, l'Arve coule dans une véritable vallée tectonique, approfondie, d est vrai, ultérieure- ment par le travail de l'érosion et déviée vers l'ouest, probablement grâce à la force acquise dans la partie supérieure de son cours. » La vallée de l'Arve n'est, du reste, pas la seule vallée transversale des Alpes de Savoie qui doive son origine à des dislocations. Le lac d'An- necy a déjà été reconnu par Maillard comme une vallée de cette catégorie. Je puis citer encore la vallée du Giffre, entre Taninges et Sixt, et le cours inférieur du torrent des Fonds, qui constitue sa prolongation naturelle vers le sud-est. J'ai constaté que cette vallée correspondait également à une grande cassure perpendiculaire à la direction des chaînes et grossiè- rement parallèle à la faille de l'Arve. Les deux accidents coupent à angle droit la continuation vers le sud-ouest des plis de la Dent du Midi; ils for- ment deux côtés opposés d'un vaste rectangle surélevé, portant le désert de Plate et permettant d'expliquer l'avancée singulière de la bande créta- cée des Fiz vers le sud-est, qui est si frappante sur les Cartes géologiques. » GÉOLOGIE comparée. — Sur une expérience qui paraît procurer une imitation artificielle de la gémination des canaux de Mars. Note de M. Stanislas Meuxier. « Depuis la publication de ma Note du 3i octobre dernier (' ), j'ai varié les conditions dans lesquelles peut être obtenue la gémination d'une ligne noire tracée sur un miroir métallique, par sa juxtaposition avec son ombre réfléchie (-). J'ai donné, en particulier, à l'expérience la forme suivante : » Le miroir plan des premiers essais a été remplacé par une sphère mé- tallique polie, de o,omm de diamètre, sur laquelle ont été tracées des lignes noires représentant les canaux. La sphère a été recouverte d'une calotte de verre, de omm, 67 d'épaisseur, en contact immédiat, ou mieux séparée (') Comptes rendus, t. CXV, p. 678 de ce volume. (2) M. Gilland, préparateur de Géologie au Muséum, vient de me montrer que la gémination peut être également obtenue en substituant, à la mousseline de mes pre- miers essais, une feuille de verre cannelé. C. R., 189a, 2' Semestre. (T. CXV, N° 21.) H9 ( 902 ) par un intervalle de imm à 3mm et supportant une fine mousseline. La gémi- nation s'est produite à l'aide de cet appareil, comme avec le premier dis- positif, et de façon à ressembler bien davantage encore aux dessins qui ont été faits du phénomène naturel par M. Schiaparelli, par M. Perrotin et par d'autres observateurs. » En examinant le résultat dont il s'agit, on constate que l'écartement, dans chaque gémination, varie avec diverses conditions, dont les princi- pales sont l'angle d'incidence de la lumière solaire, la situation du canal géminé par rapport au centre du disque planétaire, la hauteur au-dessus du sol réfléchissant de la couche lumineuse qui arrête l'ombre. Avec certaines positions relatives de la sphère et du foyer lumineux, il est facile de recon- naître que l'écartement maximum, toutes choses égales d'ailleurs, se pro- duit vers le centre du disque, ce qui est conforme au fait observé directe- ment et plus d'une fois sur Mars. » L'intérêt principal de ces remarques paraît être de permettre un con- trôle de l'hvpothèse. Si la gémination résulte, comme je le pense, du phé- nomène de réflexion qui nous occupe ('), on peut prévoir, dans chaque cas, de quel côté d'un canal donné se produira son ombre; il va sans dire que, si l'épreuve est défavorable, je m'empresserai d"abandonner une manière de voir qui ne peut être définitivement admise qu'après démon- stration. » Il résulte de mes essais que la couche nébuleuse où l'ombre se dessine peut se trouver à des hauteurs très diverses au-dessus du miroir, sans ame- ner d'autres modifications dans le résultat que des variations d'intensité et d'écartement, variations qui peuvent être plus ou moins neutralisées d'ail- leurs par les changements dans la position du Soleil. » Enfin, si j'ai eu recours à des lames ou à des globes métalliques, c'est pour rendre le phénomène bien visible et surtout pour pouvoir en obtenir des photographies. Mais on peut faire usage, comme surface réfléchissante, d'une simple feuille de papier blanc : la gémination se produit dans une mousseline qu'on y superpose. D'où la conséquence qu'il ne faudrait pas conclure, de la production des ombres réfléchies dans l'atmosphère de Mars, que l'image du Soleil devrait se dessiner sur la planète comme dans un miroir. » (') La gémination par réflexion, si elle a réellement lieu, diffère essentiellement des phénomènes de réfraction simple ou double qu'on a invoqués quelquefois pour expliquer certaines apparences offertes par la planète Mars. ( 9o3 ) M. E. Mau.mené adresse une Note relative à la Communication faite le 7 novembre par M. Raoul Pictet, « Sur un essai de méthode générale de synthèse chimique ». M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur les lignes de moindre résis- tance de l'écorce terrestre ». M. A. Berthier adresse une Note relative aune nouvelle méthode inter- férentielle, pour la reproduction des couleurs par la Photographie. M. Kleinholf adresse une Note relative aux agrandissements obtenus par la Photographie. M. Leroy de Kéraniou adresse une Note relative au rôle de la navigation dans les progrès et la propagation des Sciences. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 21 novembre 1892. OEuvres de Lagrange, publiées par les soins de M. J.-A. Serret et de M. Gaston Darboux, sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique, t. XIV et dernier. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; 1 vol. in-4°. Histoire naturelle des araignées, par Eugène Lemire, 2 e édition, t. 1, Ier fascicule. Paris, 1892. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Anatomie et Physiologie animales, par Edouard Retterer, Professeur agrégé d' Anatomie à la Faculté de Médecine de Paris. Paris, Hachette et Cie, 1893; 1 vol. in-18. (Présenté par M. Chauveau.) ( 9°4 ) La pratique des essais commerciaux. Matières organiques. Matières miné- rale*, par G. Halphen. Paris, J.-B. Baillière et tils, 1893; 2 vol. in-18. (Présenté par M. Arm. Gautier.) Traité de Géologie, par A. de Lapparent ; 2e Partie : Géologie proprement dite, fascicule II. Paris, Savy, 1893; 1 fasc. in-8°. Manuel de Chimie photographique, par Maumené, Docteur es Sciences. Paris, 1893? 1 vol. in-;8. Second Glasgow catalogue of 2.1 56 stars for the epoch 1890, deduced from observations inade at the Glasgow University Observatory during the years 1886 to 1892, etc., bv Robert Grant. Glasgow, 1892 ; 1 vol. in-4°. Department of the Interior United States geological Survey, J.-W. Cowell director. Minerai ressources of the United States. Calendar years 1889 and 1890. David T. day. Washington, 1892; 1 vol. gr. in-8°. ERRATA (Séance du 7 novembre 1892.) Note de M. A. de Tillo, Comparaison des observations magnétiques du général Pevzoff. Page 704, ligne 2 du calcul, longitude de Tohta hon, au lieu de 37°3' ,5, lisez 77°3',5. Même page, ligne 3 du calcul et ire de la page 705, au lieu de Chotan, lisez Khotan. Même page, ligne 9 du calcul, longitude deKourla, au lieu de 36°8',2, lisez 86" S' ,2. Même page, calcul du bas de la page et du commencement de la page 706, Décli- naison orientale et Inclinaison N., supprimer la ' de la tête et remplacer, par consé- quent, partout le point par la virgule. (Séance du 14 novembre 1892.) Note de M. M. d'Ocagne, Sur la sommation d'une certaine classe de ries. Page 790, 7e ligne en remontant, mettre le signe — devant A,. K 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 21 novembre l««2.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMUHKS BT HIÏS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Darboux. Présentation du tome \i\ et derniei 'les « Œuvres de Lagrange ». s'' M. Tisserand. Observations îles petites tes, faites au grand instrument mé- : de l'Observatoire de Paris, du i» octobre 1891 au 3o juin 189a 85/| M. Haton de la Goupillière. — Détermina- Pages, tion du centre des moyennes distances des centres de courbure des développées suc- cessives d'une ligne plane quelc [ue. .. . 856 M. G. Kayet. — Observations de la comète Unîmes ( G novembre 189a ), faites au grand équatorial de l'Observatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayet et L. Picart 861 MÉMOIRES PRESENTES. M. Gustave Herhite. — Exploration des hautes régions de l'atmosphère à l'aide de ballons non montes, pourvus d'enregis- treurs automatiques 86a CORRESPONDANCE. M. Joannes Ciiatin prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section d'Analomie et Zoologie 865 M. E. Guyou prie l'Académie de le compren- dre parmi les candidats à la place va- cante dans la Section de Géographie et Navigation 865 M. S. de Glasenait annonce la création d'un observatoire astronomique, nommé Géorgiewskaja, à &bastouman (gouverne- ment de Tiilis) 8G5 M. Tisserand présente une photographie de la comète Holmes, obtenue le 1 '1 novembre dernier à l'Observatoire de l'aris par M M . Pa 11 1 et Prosper Henry 865 MM. Trépied. Bamdaud et Sy. — Observa- tions de la comète Holmes laites à l'Ob- servatoire d'Alger (éqrfalorial coudé).... 866 M. Le Cadet. — Observations de la comète Holmes (G novembre), faites à l'équalo- rial coudé (0™, 3j) de l'Observatoire de Lyon ... 8G7 M.SeuULHOF. — Eléments elliptiques de la comète Holmes du 6 novembre 189a 868 M. Maurice IIamy. — Sur le calcul des iné- galités d'ordre élevé. Application à l'iné- galité lunaire à longue période causée par Venus 869 M. Désire André. — Sur le partage en quatre groupes des permutations des // premiers nombres 87a M. Paul Painleve. — Rectification d'une faute d'impression dans une Communica- tion sur les équations de la Dynamique.. 874 M. P. Jaxet. — Sur les oscillations élec- triques 87Ô M. Izakn, — Sur quelques résultats fournis par la formation de bulles de savon, au moyen d'un savon résineux X7N M. Raoul Varet. —Action de la pipéridine sur les sels halogènes de mercure 880 M. Th. Schlœsing fils. — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'atmosphère 881 M. Marcel Baudouin. — Un nouve :as de Xiphopagë vivant : les sœurs Radica- Doodica d'Orissa 88/1 M. A. Perrin. — Remarques sur le pied des Batraciens et des Sauriens 885 M. de Saint-Joseph. — Sur la croissance asymétrique chez les \nm lidcs polychètes. 887 M. Ê. Gain. — Influence de l'humidité sur la végétation 890 M. E. Mesnard. — Recherches sur le mode de production du parfum dans les fleurs. 893 M. Paul Vuillemin. — Sur l'existence d'un appareil conidien chez les Urédinées 8g5 MM. Roussel et A. de Grossouvre. — Sur la présence de Aclmocamax quadratus dans la craie pyrénéenne 897 M. A. de Grossouvre. — Conséquences stra- tigraphiques de la Communication pi dente 897 M. Emile Hauc. — Sur la formation de la vallée de l'Arve 899 M. Stanislas Meunier. — Sur une expé- rience qui parait procurer une imitation artificielle de la gémination des canaux île Mars 9°' M. E. MaumENÉ adresse une Note relative à une Communication de M. Raoul Pic- tel « Sur un essai de méthode générale de synthèse chimique > 9<>3 N° 21. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. LÉoroLD Hugo adresse une Note « Sur les lignes de moindre résistance de l'é- coree terrestre »... go3 M. A. BERTHIER adresse une Note relative a une nouvelle méthode interférenlielle. pour la reproduction des couleurs par la Pho- tographie o,o3 Bulletin bibliogb vmiiiqi e çioj Err vta 004 Pages. M. Kt.einholf adresse une Note relative aux agrandissements obtenus par la Photogra- phie qo3 M. Leroy de Kéraniou adresse une Note relative au rôle de la navigation dans les progrés et la propagation < 1 <- ~ Sciences... o,o3 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET PILS, Quai de* G-ranHs-Aueusiins, 55. JôZQ 1892 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SI. (HÉTAÏRES l'EKPÉTl'ELS. TOME CXV. N° 22 (28 Novembre 1892 PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRLMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai de Grands-Augustins, 55- 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article Ier —Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger del'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. hepon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au -plus tard, le jeudin 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuu, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant/ et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. fss Comptes rendus n'ont pas de planches. L; tirage à part des articles est aux frais des au- teim; il n'y a d'exception que pour les Rapports et nstructions demandés par le Gouver' ement. Article 5. les tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'irjpression de chaque volume. ,es Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sejt Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leursMemoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avait 5W. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 28 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Note accompagnant la présentation d'un Ouvrage relatif aux méthodes nouvelles dr la Mécanique céleste; par M. Poix- CARE. « J'ai l'honneur de faire homimge à l'Académie du premier fascicule du second Volume de mon Ouvrage intitulé : « Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste ». » Ce fascicule est consacré à l'exposition et à l'extension des méthodes de MM. Newcomb et Lindstedt. il. Newcomb est parvenu à faire dispa- raître, dans les développements des coordonnées des astres, les termes dits séculaires, où le temps sort les signes trigonométriques. Les séries auxquelles il parvient sont, il est vrai, divergentes au sens que les géo- mètres donnent à ce mot, mais, à la façon de celle de Stirling, elles C. R., «892, 2- Semestre. (T. CX\\N° 23.) I 20 ( 906 ) peuvent conduire, pratiquement, à des résultats suffisamment appro- chés. » Voici quelle est la forme que prennent les développements de M. Newcomb, après les modifications que j'y ai introduites. Les coordon- nées des trois corps sont développées suivant les puissances des masses et de quatre constantes d'intégration, que j'appelle oc,, [oc2, as, a4, et qui jouent le rôle des excentricités et des inclinaisons. » Chacun des termes du développement est une fonction périodique de six arguments, que j'appelle co, , co2, w'( , w'„, w's, o>'A (ou plutôt des différences de ces six arguments). Les dérivées —^ et —y1 sont des constantes qui sont elles-mêmes développables suivant les puissances des masses et des con- stantes «,-; j'ajoute que -~ s'annule avec les masses; les dérivées —jj ne sont autre chose que les moyens mouvements. » En outre, les coordonnées des trois corps vont dépendre des con- stantes a,- et des arguments co,' , d'une manière toute particulière; elles seront, en effet, développables suivant les puissances des a^costo,' et des oc,- sin co,' . Si, dans nos expressions, on annule tous les oc,-, on retombe sur des séries convergentes qui représentent une solution particulière remar- quable, qui est celle que j'ai appelée solutipn périodique de la première sorle . 'analyste qui serait simplement it essayé d'y satisfaire, en y sub- » Ces résultats auraient pu échapper à parti des équations du mouvement et aurs sLituant des expressions de cette forme. Piur que cela soit possible, il faut en effet, qu'une infinité de conditions dp forme assez compliquée soient remplies à la fois. Elles le sont, en effet, mais celui qui aborderait le problème par cette voie pourrait bien îe pas le voir du premier coup d'oeil. » Au contraire, l'emploi de la méthode de Jacobi, exposée dans les Vorlesungen iïber Dynamik, rend presque évidente la possibilité du déve- loppement. J'ai donc dû diviser le problème en deux parties : démon- trer d'abord, par les procédés de Jacobi, la possibilité du développement et revenir ensuite aux équations du mouvement sous leur forme ordinaire, pour déterminer les coefficients. » Ce mode d'exposition n'est pas sais inconvénient; on risque, en effet, de rebuter le lecteur par d'innoml râbles changements de variables, qui sont nécessaires pour démontrer la possibilité du développement, mais que l'on n'aurait pas à effectuer dans le calcul des coefficients. » Ce détour peut être évité par l'ennloi d'une méthode un peu diffé- ( 9»7 ) rente, qui a aussi l'avantage d'abréger les calculs. Je commencerai le second fascicule par l'exposition de cette méthode, et je ne veux ici qu'en indiquer le principe. » Les équations de la Dynamique peuvent s'écrire , N dx> dF dyi dF , . s (*) -dt=dj: -à=-&i («=«.».•■■.»)■ » Proposons-nous alors d'exprimer les xt et les yt en fonctions pério- diques de n paramètres w,, w2, . . ., w„; posons d'ailleurs "* = HT' et supposons que les nk soient des constantes. Nos équations (i) devien- nent alors . ^ dxL dF et (3) 2ifhdir/c=~dJt' » Mais, au lieu d'envisager ces deux équations (2) et (3), il est plus avantageux d'opérer autrement. Soit (4) F=const. l'équation des forces vives; soient ensuite x"{, x0,, ..., x°u 11 constantes quelconques (comme, dans la plupart des cas, les variations des xt sont petites, nous choisirons oc\ peu différent de la valeur moyenne, autour de laquelle oscille a?/). Soit S une fonction auxiliaire des wA définie par l'équa- tion (5) d& =%(*,- x')drt, d'où » Alors, au lieu de nous servir, pour déterminer les xL et les yL, des équations (2) et (3), nous nous servirons des équations (3), (4) et (6). Les équations (2) en sont, en effet, une conséquence immédiate. » Le même principe est applicalle, mutatis mutandis, au problème des trois corps. » (9<>8 ) OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'existence de centres nerveux distincts pour la perception des couleurs fondamentales du spectre; par M. A. Ciiauveau. « Dans la théorie Yung-IIelmhollz, sur le mécanisme delà perception des sensations lumineuses colorées, la sélection des couleurs fondamen- tales peut être supposée accomplie ou par les éléments impressionnables de la rétine, ou par les conducteurs centripètes cpii transportent les exci- tations lumineuses au sensorium commune, ou par les cellules perceplrices auxquelles aboutissent les tubes nerveux conducteurs dans le centre céré- bral. Ou bien encore on juge nécessaire d'attribuer, à chacune de ces trois sortes d'éléments, l'indépendance et l'adaptation physiologique spé- ciale qui créent l'aptitude à la vision séparée des couleurs fondamentales. » Jusqu'à présent, on ne s'est guère occupé, du moins explicitement, que de la spécialisation possible des organes périphériques, tubes nerveux et rétine, particulièrement des éléments de la couche des cônes. N'esl-il pas possible de démontrer que les cellules des centres percepteurs partici- pent aussi à cette spécialisation? J'ai rencontré un nouveau fait qui est favorable à l'admission de cette participation. Il me parait utile de le faire connaître. Ce fait, je l'ai cherché inutilement pendant bien longtemps. Si le hasard, qui me l'a fait rencontrer après tant d'efforts infructueux, avait leurré l'idée instigatrice qui dirigeait ces efforts, si mon fait n'avait pas réellement la signification que je lui attribue, il n'en resterait pas moins intéressant et curieux. » Le raisonnement qui a servi de base logique à mes nouvelles recherches est bien simple. On sait quelle marche suit l'assoupissement des organes des sens au moment du sommeil normal ou du sommeil provoqué. Cet assoupissement est loin d'être simultané, et il en est de même du rappel de l'activité au moment du réveil. La simullanéité n'existe même pas pour les sensations diverses qui ont leur siège dans un seul et même organe. La peau , par exemple, ne perd ni ne récupère exactement au même moment l'ap- titude aux sensations de tact, de douleuii de chaleur. On sait, de plus, que le rôle essentiel est joué, dans ces phénomènes d'anéantissement et de résurrection, par le système nerveux cintrai, c'est-à-dire par les cellules spécialisées des centres psychiques et, dans une certaine mesure, parcelles des noyaux gris auxquels aboutissent phérique. En effet, les organes de ce sy es tubes nerveux du système péri itème périphérique ne perdeut pas ( 9°9 ) nécessairement leur activité propre pendant le sommeil. Ainsi, sur l'homme profondément endormi, incapable d'éprouver la moindre sensation visuelle quand on lui entr'ouvre les paupières, la rétine et les tubes du nerf optique conservent parfaitement la propriété de conduire à la moelle allongée les excitations lumineuses qui provoquent le resserrement réflexe de la pupille. » Il est donc bien établi que les cellules perceptrices des centres ner- veux préposés à l'exercice des diverses sensations perdent et recouvrent leur activité avec une inégale rapidité, au moment du sommeil et au mo- ment du réveil. Alors n'est-on pas autorisé à supposer que cette inégalité peut se retrouver dans les trois sortes de cellules centrales qu'on suppose présider à la perception de chacune des trois couleurs fondamentales admises par Yung? Si donc l'expérimentation et l'observation démon- traient qu'au début et à la fin de la phase du sommeil, la perception des couleurs fondamentales n'a plus lieu qu'avec éclipse fugitive de l'une ou l'autre d'entre elles, cette lacune ne démontrerait-elle pas, du même coup, que les cellules perceptrices du rouge, du vert et du violet existent en réalité et qu'elles ne sont pas influencées exactement de la même ma- nière par le sommeil? » Voilà mon raisonnement. Je dirai de suite que les recherches métho- diques qu'il m'a inspirées tout d'abord ont complètement avorté : non pas qu'elles ne fussent susceptibles de réussir à donner une solution ferme en plaidant pour ou contre mon idée préconçue; mais la constatation des résultats était soumise à tant d'aléas que j'ai fini par me rebuter et par abandonner mon entreprise. Il s'agissait, en effet, de s'assurer si les trois couleurs fondamentales étalées à l'aquarelle sur un tableau de papier blanc, convenablement placé dans ma chambre à coucher, seraient toutes vues ou non, avec leur teinte et lenr valeur réelles, au moment du réveil. Or, voici ce qui m'arrivait toujours : ou bien je me réveillais avant que le jour fût suffisamment vif; ou bien, j'étais placé, au moment du réveil, de manière à ne pas voir le tableau que j'avais à contempler; ou bien enfin, et ceci était le plus fréquent, j'avais complètement oublié, à l'instant où j'ouvrais les paupières, la petite opération psycho-physique que j'avais à exécuter. » Comme je suis doué à un asseï haut degré de la faculté de m'endor- mir à volonté, j'avais esquissé un programme pour l'exécution de ces expériences en plein jour, en me plaçant dans des conditions beaucoup moins aléatoires. Mais, sur ces entrefaites, le hasard me mit en possession ( 9IQ ) d'une autre méthode de recherches, à laquelle je crus devoir m'attacher exclusivement, parce que, d'une part, elle me donnait de fort beaux résul- tats et que, d'autre part, elle se rattachait à un ensemble d'autres études dont je m'occupais alors. » Voici le fait qui m'a mis sur la voie de ma nouvelle méthode. » Étant endormi dans un wagon, je fus réveillé brusquement par une oscillation un peu plus forte que les autres et j'ouvris immédiatement les yeux : ils me parurent aussitôt, et pendant un instant très court, vive- ment illuminés en vert; le drap gris clair du compartiment et les housses blanches qui le recouvraient me donnèrent, en effet, l'impression très fugitive d'être teints en beau vert clair. C'était aux premières lueurs du matin. Quoique frappé par cette sorte d'apparition extraordinaire et y pensant assez fortement, je ne tardai pas à me rendormir. Au second réveil, j'éprouvai encore la même sensation d'illumination de mes pupilles en vert. Mais, cette fois, un travail mental, s'opérant pour ainsi dire instan- tanément et machinalement, rapprocha ce fait des tentatives par lesquelles j'essayais alors de démontrer qu'il y a, pour chacune des couleurs fon- damentales, une catégorie spéciale de cellules perceptrices. « Mais, » m'écriai-je intérieurement, la démonstration cherchée, la voilà : les ob- » jets blancs ou gris clair m'ont paru verts, au premier moment du réveil, » parce qu'à ce moment les centres percepteurs du vert étaient seuls « éveillés ! » Je conçus de suite le projet de faire des recherches dans cette direction nouvelle. Quoique encore très aléatoires, ces recherches l'étaient beaucoup moins que celles dont j'avais eu l'idée en premier lieu. » Il est parfaitement inutile que j'expose en détail toutes mes tentatives, avec les incertitudes, les mécomptes du début, le succès constant réservé à l'expérimentateur lorsqu'il parvient à échapper aux pièges qui l'envi- ronnent, à son inattention principalement. Je suis aujourd'hui assez sûr des conditions nécessaires à la production du phénomène, ainsi que du phénomène lui-même, pour me sentir autorisé à résumer comme il suit, dans une très courte formule synthétiqut, tout ce que j'ai à dire sur ce sujet. » Si l'on s'endort sur un siège placé obliquement devant une fenêtre laissant arriver, un peu de côte', sur les deuxyeub à la fois, la lumière du ciel éclairé par des nuages blancs, les objets de couleur claire existant dans la chambre paraissent illuminés en vert pendant un très court moment, lorsque les paupières se soulèvent au moment même du réveil.lCette illumination, d'un vert très vif et très pur, lorsque les surfaces ou les objets placés dans le champ visuel sont à peu près blancs, occupe toujours tout ce \:hamp visuel. (9" ) » S'agit-il bien là, en effet, d'un phénomène particulier, inédit, indé- pendant de tous les phénomènes de coloration induite connus jusqu'à présent? Il m'a été facile de m'en convaincre en l'analysant minutieuse- ment et en le comparant aux autres phénomènes plus ou moins analogues. Tout examen fait, j'ai c!ù conclure cpie ce phénomène nouveau ne se ma- nifeste jamais que dans les conditions suivantes, absolument étrangères à la production de ceux qui pourraient en être rapprochés. » i° Le phénomène se produit seulement sur les sujets sortant d'un profond sommeil. » 'i° Il n'a lieu que si les paupières se soulèvent immédiatement au moment du réveil. » En ce qui concerne la première de ces deux conditions, je ne saurais dire combien d'essais variés j'ai faits pour reproduire les résultats de l'ex- périence sur l'homme à l'état de veille. Dominé, pendant longtemps, par l'idée que je pouvais bien n'avoir affaire qu'à une forme particulière des résultats obtenus dans l'expérience de l'éclairage latéral, j'ai supposé qu'il suffirait peut-être de se tenir longtemps exposé, les yeux fermés, à la lumière d'un ciel blanc, entrant largement de côté par une fenêtre, pour provoquer l'illumination fugitive en vert au moment du relèvement brusque des paupières. C'était une erreur. Dans ces conditions, j'ai tou- jours vu apparaître immédiatement, avec leurs couleurs vraies, les objets contenus dans la chambre. » Donc, le sommeil préalable est bien la condition sine qua non de la ma- nifestation du phénomène de l'illumination en vert, au premier moment de l'irruption de la lumière blanche au fond de l'œil. » La seconde condition est non moins indispensable. Il m'est arrivé souvent, ayant perdu le souvenir de l'expérience à laquelle je me livrais, de rester les yeux fermés pendant quelques instants après le réveil : alors l'illumination en vert ne se manifestait pas au moment où les paupières se relevaient. » D'où j'ai dû conclure que, pour éprouver la fugitive sensation de vive coloration verte des objets quand les jeux s'ouvrent après le sommeil, il faut que la vue de ces objets frappe les veux très peu de temps après le réveil. » Comment interpréter ce phénomène de perception chromatique? On ne le peut, à mon avis, autrement qu'avec l'aide de la théorie Yung-Helm- holtz et en y taisant jouer le principal rôle aux cellules perceptrices des centres nerveux. C'est bien là un de ces cas dans lesquels se révèle l'apti- tude de l'œil à analyser la lumière bhnche, à y voir seulement l'une de ses K 912 ) couleurs fondamentales ou la teinte complémentaire, par le fait d'une mo- dalité particulière très fugitive des cellules perceptrices des centres ner- veux. » On remarquera d'abord que l'isolement du vert de la lumière blanche, dans mon expérience, donne une sorte de réalité objective à l'une des couleurs fondamentales admises par Yung. Cet isolement con- court certainement à montrer l'appareil rétinien, ses conducteurs centri- pètes et les groupes de cellules réceptrices, auxquels ces conducteurs aboutissent dans les centres nerveux, comme étant disposés pour la per- ception indépendante des trois couleurs fondamentales qui composent la lumière blanche. Les vibrations lumineuses répondant à ces trois couleurs, séparées ou combinées, arrivent sur la rétine et l'excitent chacune à sa manière. Puis les trois excitations colorées, transportées par un conduc- teur commun ou par des conducteurs spéciaux (ce qui est indifférent), sont amenées chacune à une cellule spécialisée des centres percepteurs, qui en prennent connaissance soit à l'état d'isolement, soit à l'état de com- binaison ou de fusion, suivant la diversité des ondes lumineuses impres- sionnantes. » Il suffit, comme on voit, dans cette manière de présenter la théorie Yung-Helmholtz, d'admettre l'indépendance et la spécialisation fonction- nelle des cellules centrales préposées à la perception des trois couleurs. Peut-être même la supposition d'une seule espèce de cellules réceptrices suffirait-elle à l'explication cherchée, si l'on admettait que chacune d'elles est douée de trois propriétés distinctes, lui permettant de répondre isolé- ment ou simultanément aux vibrations du rouge, du vert et du violet. Mais, pour la commodité de l'exposition et en me conformant, du reste, à l'exemple déjà donné par Helmholtz, en ce qui regarde les tubes nerveux préposés à la conduction des excitations colorées, je continuerai à rai- sonner comme si la propriété de perception des couleurs fondamentales appartenait sûrement à trois sortes de cellules spéciales. » Les choses étant comme nous venons de le supposer, on s'explique très bien que, si un artifice expérimental quelconque vient à éteindre pas- sagèrement l'activité de deux de ces organes percepteurs, la lumière blanche qui frappera la rétine ne pourra être vue qu'avec la couleur à la perception de laquelle est destiné l'organule resté seul actif. Par exemple, si ce sont les cellules préposées à la perception du rouge et du violet qui sont paralysées, l'œil ne percevra qu^ le vert dans la lumière blanche. » On peut de même supposer que les trois centres, après avoir été pas- ( 9i3 ) sagèrement paralysés, ne recouvrent pas tous simultanément leur activité. Si ce sont les organes du rouge et du violet qui retardent, le vert, celte fois encore, sera perçu seul dans la lumière blanche, jusqu'au moment où la reviviscence sera complète dans les trois sortes de cellules réceptrices. » On devine maintenant le parti qui peut être tiré de ces prémisses pour expliquer les caractères du phénomène nouveau dont il est ici ques- tion. Notre conclusion, d'accord avec ces prémisses, est conforme aux pré- visions exposées au début de cette Note : c'est que l'illumination de l'œil en vert, au moment du réveil, s'explique très bien par un défaut de simul- tanéité dans la récupération de l'activité des trois centres percepteurs de la lumière colorée. Les cellules du vert sont en très légère avance sur celles du rouge et du violet. D'où la sensation très fugitive d'une belle colora- tion verte quand le regard, au moment même du réveil, tombe sur une surface blanche. » Voilà mon explication. Est-elle complète? Le mécanisme de cette très courte illumination en vert ne comporte-t-il pas d'autres facteurs? Il yen a certainement. Ainsi, dans notre dispositif expérimental, quoique les paupières soient fermées, les globes oculaires sont exposés, pendant le sommeil, à l'action de la lumière blanche. L'illumination en rouge pourpre, qui en résulte pour le fond de l'œil, en provoquant une certaine fatigue des organes du rouge pourpre, favorise sans doute du même coup les organes percepteurs du vert. Mais ce ne peut être là qu'une cause sim- plement adjuvante. Le principal mécanisme de l'illumination en vert, au moment du réveil, réside nécessairement dans une inégale rapidité de la reviviscence des centres préposés à la vision des couleurs. » Voici, résumées sous forme systématique, les propositions que l'on peut tirer de la présente étude : » i° Le vert, par démonstration directe, le rouge et le violet, par déduction, semblent bien avoir droit, physiologiquement parlant, à la qualification de couleurs fondamentales qui leur a été attribuée par Yung; » 20 II y a, en effet, dans les centres nerveux, pour la perception de ces couleurs, des cellules distinctes, ou tout au moins douées de trois sensi- bilités indépendantes : une qui est excitée par les vibrations du rouge, l'autre par celles du vert et la troisième par les vibrations du violet; » 3° Ces propriétés, assoupies pendant le sommeil, ne reviennent pas simultanément à l'activité. C'est l'aptitude à la perception du vert qui se réveille la première; C. R., 189:1, 2" Semestre. (T. CXV, N° 22.) 121 <9i4 ) » 4° Aussi l'homme endormi près d'une fenêtre, laissant arriver la lu- mière du ciel à peu près également sur les deux yeux, voit-il, dans la chambre, quand les paupières se relèvent au moment même du réveil, les objets blancs ou gris illuminés fugitivement en vert très vif et très pur; » 5° L'œil normal possède donc l'aptitude à analyser la lumière blan- che et à la décomposer en ses couleurs fondamentales, par un procédé psycho-physique résultant de l'intervention de modalités particulières, plus ou moins fugitives, imprimées aux cellules perceptrices des centres ner- veux. » La netteté tranchante donnée intentionnellement à ces propositions facilitera les objections et les critiques auxquelles donne prise le détermi- nisme du phénomène exploité dans cette étude, surtout celles que je me propose de présenter moi-même dans une prochaine Note. » Note sur l'observatoire du mont Blanc; par M. J. Jaxssen. « L'Académie a bien voulu s'intéresser aux travaux de Physique céleste que j'ai exécutés depuis 1888 au mont Blanc et à la création de l'observa- toire que j'ai proposé d'y ériger et auquel se sont si noblement associés de généreux amis des Sciences, dont les noms sont actuellement connus et parmi lesquels nous distinguons, pour la part si grande qu'ils ont voulu y prendre, un Confrère dont le nom restera associé aux plus belles créations astronomiques privées de ce siècle et le Prince qui porte un des grands noms de notre histoire et qui se crée tous les jours des titres de plus en plus nombreux à la reconnaissance de la Science française ('). » Je viens, dans cette Note, donner à l'Académie des nouvelles des tra- vaux qui ont été exécutés celte année. » L'Académie se rappelle que tout d'abord j'ai insisté sur la nécessité, pour toute une classe d'observations, de s'établir sur le sommet lui-même, (') Depuis, à ma demande, les généreux coopérateurs de l'observatoire du mont Blanc se sont constitués en une société dont M. le Président de la République a bien voulu être membre d'honneur et dont le bureau est formé ainsi : M. Léon Say, Prési- dent d'honneur; M. Janssen, Président; M. Bischofl'sheim, Secrétaire; M. Ed. Deles- sert, Trésorier; Prince Roland Bonaparte, baron Alphonse de Rothschild, comte Greffulhe, membres. ( 9'5 ) où les phénomènes sont le plus affranchis des actions perturbatrices des flancs et des surfaces latérales de la montagne. L'année dernière on a exécuté des sondages qui avaient pour but de nous renseigner sur l'épais- seur de la croûte glacée qui recouvre le sommet, en vue de fondations à établir sur le rocher. Ces sondages, commencés par le grand ingénieur M. Eiffel, et dont il a voulu faire les frais, ont été continués par nous. » Deux galeries, chacune de 23m de longueur, creusées horizontale- ment à i2m environ du sommet en distance verticale, l'une aboutissant à l'aplomb du côté Est de la crête du mont Blanc et l'autre inclinée à 45° envi- ron sur la direction de la première et se dirigeant vers le versant sud, n'ont pas rencontré de rocher. » Le sommet du mont Blanc est formé par une arête de rochers très étroite et de plus de ioom de longueur, orientée de l'ouest à l'est. Cette arête, terminée en aiguilles, a été empâtée par la neige qui s'est formée autour d'elle, et il en est résulté une calotte étroite mais très longue, et qui doit être bien plus épaisse du côté nord, c'est-à-dire vers Chamou- nix, que du côte sud, versant italien d'où viennent les vents moins froids, en sorte que le sommet du mont Blanc est très probablement rejeté d'une manière notable vers la France. » Les galeries dont nous venons de parler ont déjà fourni d'intéres- santes indications sur la température intérieure de cette croûte glacée et la constitution de la neige dans un état particulier qui la constitue. Nous aurons à revenir sur ce point, ainsi que sur la nature des poussières miné- rales qu'on trouve clans l'eau de fusion de ces neiges. » Pendant le cours de ces travaux et même, je dois le dire, avant qu'il fût question de les entreprendre, j'avais eu la pensée qu'il ne serait pas impossible d'asseoir l'observatoire sur la neige dure et compacte du sommet. Cette pensée m'était venue à la suite de la lecture des récits des ascensions du siècle dernier, notamment celui de Saussure, qui montraient que les petits rochers situés près du sommet émergent, à peu de chose près comme il y a un siècle et que, dès lors, l'épaisseur de la neige vers le sommet et la configuration de ce sommet lui-même ne subissent que des changements qui doivent osciller autour d'une position moyenne d'é- quilibre. Sans doute il pourra se produire des changements séculaires ana- logues à ceux que nous présentent les glaciers eux-mêmes, mais ces chan- gements seront par leur nature même extrêmement lents, et, par suite, peu à craindre. » Il pourra aussi se produire quelques fissures vers le sommet, mais il ( 9i6 ) ne paraît pas que ces phénomènes puissent avoir une grande importance. » Mon ascension au sommet, en 1890, et les conversations avec les guides les plus expérimentés de Chamounix m'avaient confirmé dans cette opinion. » Ainsi la calotte neigeuse du sommet ne peut subir que des mouve- ments très lents, ce qu'indique du reste sa position culminante. Il en ré- sulte que, si une construction est agencée de façon à former un tout rigide et que cette construction soit munie des engins propres à lui faire re- prendre sa position première, quand elle viendrait à en être écartée, cette construction, dis-je, pourra y être placée avec sécurité et elle n'aura pas à compter avec des mouvements trop rapides pour qu'on puisse aisément y porter remède. » Mais la question de la stabilité relative des neiges du sommet n'est pas la seule dont j'avais à me préoccuper : il restait encore celle de la ré- sistance que la neige du sommet pouvait offrir pour y asseoir notre édifice. A cet égard on possédait des données générales qui semblaient de nature à encourager cette tentative, mais des données précises manquaient. J'ai donc jugé indispensable de procéder à des expériences. Je rappor- terai ici une de celles de ce genre qui m'a paru donner le résultat le plus remarquable. » Pendant l'hiver, j'avais fait élever, dans une des cours de l'observa- toire de Meudon, un monticule de neige de la hauteur d'un premier étage. J^a neige de ce monticule avait été tassée à la pelle au fur et à mesure de la mise en place de manière à lui donner la même densité que celle qui couvre le sommet du mont Blanc à im ou 2m de profondeur, laquelle den- sité est égale, d'après les mesures prises par M. le lieutenant Dunod, à notre prière, à la moitié environ de celle de l'eau liquide. » Le sommet de ce monticule ayant été bien nivelé, on commença à y placer, les uns sur les autres, des disques de plomb de 35C1U de diamètre, pesant chacun 3ok§ environ. Les premiers disques firent à peine leur em- preinte sur la neige foulée, comme nous venons de le dire. On continua à élever la colonne et, quand elle comprit douze disques, formant un poids d'environ 36oks, on enleva les disques et l'on mesura l'empreinte. Celle-ci fut trouvée de 7mm à 8mm. » Les jardiniers qui faisaient le travail ne pouvaient en croire leurs yeux. Cette haute colonne de plomb, s'élevant peu à peu sans paraître peser sur la neige, semblait s'y tenir par quelque pouvoir magique. Moi- même, quoique préparé par des remarques et des expériences antérieures ( (.)'7 ) à ces effets, je trouvai que le résultat dépassait mon attente, et j'en fis la base de mes calculs. » La base de la colonne de plomb mesurait g62cq. Le poids de 360*8 donne donc 3-r[Zr par centimètre carré ou 374ok6 par mètre carré. Ainsi, une construction de iom sur 5,u à la base, qui représente la surface infé- rieure de celle que nous voulons placer au sommet du mont Blanc, pourrait peser 37^0 X 5o = 187000^, et y trouver un appui suffisant en ne s'en- fonçant pas même de quelques centimètres. » Ce résultat montrait que, non seulement la résistance de la neige durcie du sommet permettrait d'y placer notre construction, mais même qu'il suffirait de plans d'appui réalisant la surface de quelques mètres carrés, pour permettre le fonctionnement des vérins destinés à relever la construc- tion en cas d'abaissement. » Voilà donc deux points acquis : la fixité relative des matériaux qui doivent supporter la construction et leur résistance plus que suffisante à son poids. » Il restait à prendre les mesures propres à comparer les effets des tourmentes si violentes dont souvent le sommet du mont Blanc est le tbéâtre. Pour atteindre ce but j'ai eu, dès l'origine, la pensée de donner à notre construction la forme d'une pyramide tronquée, c'est-à-dire ayant une base bien plus large que le sommet, et d'enfouir dans la neige tout son étage inférieur. Par là on donnait à l'édifice une assise considérable et une résistance à l'arrachement intéressant toute la masse de neige environ- nante et, d'autre part, l'inclinaison même des parois doit favoriser le glisse- ment du vent et diminuer énormément ses efforts. » Telles étaient les lignes principales du projet. Il restait à réaliser ces idées et à faire un plan précis, permettant de passer à l'exécution. » Ici, je dois dire que j'ai eu la bonne fortune de rencontrer dans un de mes amis, M. Vaudremer, l'éminent architecte membre de l'Académie des Beaux-Arts, un conseiller précieux. M. "Vaudremer, qui approuvait mes idées sur la possibilité de placer une construction sur la neige durcie, voulut bien me donner, tout amicalement, son concours pour le détail des dispositions et des agencements qui devaient assurer à notre édifice- une grande rigidité et la faculté de pouvoir être remis en place au besoin. C'est d'après les plans gracieusement dressés sous sa direction par M. Bi- choff, son chef d'atelier, que la construction a été faite. » Cette construction est à deux étages, avec terrasse et balcon. L'en- semble forme une pyramide tronquée, dont la base rectangulaire, laquelle sera enfouie dans la neige durcie, a \um de long sur 5m de large. Les pièces (9*8 ) du sous-sol sont éclairées par des baies larges et basses, situées en dehors de la neige; l'étage supérieur servira aux observations. Un escalier en spi- rale règne dans toute la hauteur de l'édifice et dessert les deux étages et la terrasse, au-dessus de laquelle il s'élève même de plusieurs mètres pour supporter une petite plate-forme destinée aux observationsmétéorologiques. » Tout l'observatoire a des parois doubles pour protéger les observa- teurs contre le froid. Les fenêtres et ouvertures sont dans le même cas et sont, en outre, munies extérieurement de volets fermant hermétiquement. » La partie inférieure de l'observatoire est également à double plan- cher, et possède un système de trappes permettant d'accéder à la neige qui supporte l'observatoire, et d'exécuter les manœuvres des vérins dont on a déjà parlé. L'observatoire sera muni des appareils de chauffage et de tous les objets mobiliers nécessaires pour l'habitation à cette altitude ('). « L'observatoire a été démonté et transporté à Chamounix parles soins de la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée. Quant aux travaux exécutés au mont Blanc lui-môme, ils sont les suivants : » i° Édification, aux Grands-Mulets, d'un chalet destiné aux travailleurs et aussi à abriter les matériaux de l'observatoire du sommet. Ce chalet, terminé de bonne heure, a déjà beaucoup servi à nos travailleurs. » 2° Construction et mise en place d'un chalet au grand Rocher-Rouge, en un point qui est à 3oom seulement du sommet et très bien situé pour servir d'observatoire au besoin et d'habitation aux travailleurs qui, l'an- née prochaine, doivent entreprendre les travaux du sommet. » 3° Transport des trois quarts environ des matériaux de l'observatoire du sommet aux Grands-Mulets (3ooom) et du quart au Rocher-Rouge (45oom). » L'année prochaine, on devra achever ces transports et commencer l'érection de l'observatoire du sommet. On devra également s'occuper de la coupole astronomique qui doit compléter l'observatoire. » Il est impossible de dire dès aujourd'hui quel sera l'état précis des constructions achevées l'année prochaine, car cela dépendra surtout de l'état de l'atmosphère pendant la période si courte qui peut être utilisée pour ces travaux si difficiles. » On sait déjà que M. le Dr Capus, l'héroïque compagnon de M. Ron- (') Il est intéressant de rappeler ici que l'année dernière, au mois de septembre, j'ai fait placer au sommet du mont Blanc un édicule, réalisant, sur une plus petite échelle, la construction dont nous parlons ici, et que cet édicule, pendant quinze mois, s'est très bien comporté et n'a pas subi de déplacements sensibles. (9'9 ) valot dans le célèbre voyage au Pamir, a bien voulu nous promettre son concours pour certaines observations au sommet. » Je n'ai pas besoin d'ajouter que l'observatoire aura un caractère inter- national et sera ouvert à tous les observateurs qui désireront y travailler. » En terminant, je veux remercier nos travailleurs qui ont réalisé dans le transport des matériaux: au milieu de ces glaciers de véritables prodiges de force et de courage. Lcscbarges ordinaires des porteurs au mont Blanc sont de iaks à i5ks; or un grand nombre de nos travailleurs ont porté jusqu'à zS^et 3oke. » Nous n'avons eu à déplorer aucun accident, ce dont je suis bien heu- reux. » PHYSIQUE. — Sur les lois de dilatation des liquides, leur comparaison avec les lois relatives aux gaz et la forme des isothermes des liquides et des gaz ; par M. E.-H. A.magat. « i° L'eau faisant exception sera l'objet d'une Note à part. Les Tableaux qui suivent suffiront pour montrer l'ensemble des lois qui pouvaient du reste, jusqu'à un certain point, être prévues d'après celles relatives aux gaz que j'ai exposées dans ma dernière Note (i4 novembre). i AV Ether a = — --- = 0,00. . . . (N° 1 ). Enlre Pressions. 0" 01 20". 20" — 40°. 40" — 60". G0' — 80". 80' — 100". 100"— 138". 138" — 108". ôo""" i5n 1G87 1779 1947 21 12 » » 100 '44^ i523 1649 1782 1904 » » 200 i3ig i3go 1469 iÎ22 1614 1749 2i56 3oo 1235 1271 i333 i366 1418 i5o2 1694 4oo 11 53 1193 1225 i-25o i3o5 1327 i436 5oo 1094 1 1 17 u43 1157 1175 1216 1278 600 1045 1060 1074 1086 1098 1 1 1 5 n65 700 °999 I0°6 1027 io32 1026 1040 1078 800 0938 0961 0985 0981 0962 0983 1008 goo 0926 0931 0940 0922 og3i 0923 0946 1000 0900 0900 ogo5 o8g4 0888 0880 o8go Alcool a = 0,00. ... (N° 2). Tressions. 0° — 20". 20" — 40". 40" — 60". GO" — 80". 80' — 100". 100" — 198°. 5oatm io35 1077 1 166 1238 » » 100 1004 io3y mg ngg i3ig » 200 og52 0984 io38 iii3 1216 1860 3oo 0908 0932 0979 io43 n3r 1621 4oo 0873 0894 og33 og74 1066 i456 5oo 0848 oS54 0890 0929 i°°9 i33o 600 0822 0819 0862 0887 og56 I23i 700 °79° °79^ o832 o853 0902 1160 800 0757 °777 0796 0824 0871 1096 goo 0742 0756 0776 °799 o832 io3g 1000 0728 0733 0754 °773 0807 0987 ( 92° ) a = 0 00. . . . (N« 3). 0°— 20, 5. El lier 20o,2 — 50",0. Ak-ool 0"— 19", 8. 19",8 — 40" Clilururf d'rlliyle Sulfure île carbone Pressions. 0" — 8", S. 8,5 — 4V", 0. 0— 19", 4. 19",4 — S9", 5oo",m. 1093 m; o835 0873 IIIO 120 3 )> » IOOO. . . 0894 090 5 0719 072.5 0840 0983 0807 o835 i5oo. . . 0752 0788 o664 064'î 0744 08 4 8 0724 07 11 3000. . . 0680 0699 0609 o6o3 0666 0759 o65>. 0670 ■25oo. . . o633 0620 o562 055g o65i 0688 0616 0612 3ooo. . . 0579 0571 o535 05l2 » » o56G » )> Les autres liquides étudiés conduisent à des résultats analogues. » Variation du coefficient de dilatation avec la pression. — Le coefficient de tous les liquides étudiés, sauf l'eau, diminue régulièrement quand la pression augmente. » Il serait facile de voir au moyen du Tableau des valeurs de -3- que cette décroissance diminue très rapidement quand la pression croît. « Ces variations sont de l'ordre de grandeur de celles du coefficient de compressibilité; on voit que, pour l'éther, par exemple, le coefficient de dilatation à 3ooo atmosphères est réduit de presque les deux tiers de sa valeur aux pressions voisines d'une atmosphère; cette diminution pou- vait être prévue d'après l'ensemble des lois relatives aux gaz; les liquides, en effet, se conduisent ici, comme l'acide carbonique dans la région du réseau ou du Tableau (/oc. cit.), où le maximum relatif à la pression est dé- passé (c'est-à-dire au-dessous des coefficients placés entre parenthèses); il n'est pas douteux qu'à des températures plus élevées, l'éther, l'alcool et les autres liquides présenteraient ce maximum dans les mêmes conditions que l'acide carbonique et l'éthylène. » Variation du coefficient de dilatation avec la température . — Les Ta- bleaux ci-dessus montrent que le coefficient croît d'abord régulièrement avec la température; cet accroissement ( -7- j diminue quand la pression croit; pour l'éther, sous la pression de 1000 atmosphères, il est devenu sensiblement nul, aux erreurs possibles près; pour l'alcool, au contraire, sous la même pression, l'augmentation du coefficient avec la température est encore très notable; on se rendra facilement compte de cette diffé- rence si l'on se rapporte à ce qui a été dit relativement à l'acide carbonique (loc. cil.) pour la région du Tableau où ses propriétés peuvent être rap- prochées de celles des liquides proprement dits; on peut prévoir, en effet, qu'en élevant successivement la température, les coefficients de l'alcool et de l'éther tendraient, comme celui de l'acide carbonique, vers un maxi- mum se produisant à une température d'autant plus élevée que la pression ( 921 ) est plus forte; il est donc naturel que l'alcool, dont la température cri- tique est notablement plus élevée que celle de l'éther, soit, à température égale, plus loin que ce dernier d'avoir atteint le maximum en question; l'alcool, sous la pression de iooo atmosphères et dans les limites de tem- pérature du Tableau, est encore dans la période où son coefficient croît, tandis que celui de l'éther a déjà atteint le maximum, puisqu'il est devenu sensiblement constant. » Les résultats du Tableau (n° 3) sont compris dans des limites trop restreintes de température pour pouvoir examiner ces variations, qui pa- raissent, ainsi qu'on peut le prévoir d'après ce qui précède, être réduites sous les fortes pressions à l'ordre de grandeur des irrégularités expéri- mentales évidentes ; pour le chlorure d'éthyle cependant, un accroissement encore notable du coefficient avec la température paraît subsister; cette circonstance me fait craindre qu'une erreur de lecture ou de transcription se soit produite sur l'une des températures; il me serait d'autant plus diffi- cile de contrôler le fait, que je n'ai fait avec ce corps qu'un nombre très res- treint de séries, et que les autres n'ont point porté sur le même échantillon. » 2° Sur la forme des isothermes des liquides et des gaz. — J'ai déjà fait remarquer que les isothermes des gaz (en prenant pour coordonnées : p sur les abscisses et pY sur les ordonnées) se transformaient après l'or- donnée minima et d'autant plus rapidement que la température est moins élevée en parties presque rectilignes, tout au moins quand on en prend seulement une faible étendue. L'importance de ce point consistait en ce que le coelfieient angulaire de ces lignes, si elles eussent été rigoureuse- ment droites, eût donné de suite la valeur du volume limite, c'est-à-dire le terme a de la parenthèse (y — a) des divers types de formules y(plv). En réalité, ces lignes ne sont point droites, comme je l'avais d'abord pensé, elles présentent du côté des abscisses une légère concavité {voir le réseau de l'acide carbonique) qui ne laisse plus aucun doute dans les limites de pression de mes dernières recherches. On peut se demander si cette courbure ne disparaîtrait pas sous des pressions suffisantes ou à des températures suffisamment élevées; il est également intéressant d'exa- miner au même point de vue la forme des isothermes des liquides rap- portées aux mêmes coordonnées. » La concavité en question se traduisant par une diminution du coeffi- cient angulaire de la tangente, j'ai dressé pour plusieurs gaz et quelques liquides les Tableaux suivants des valeurs de ce coefficient entre les limites successives de pression indiquées à la première colonne verticale et à diverses températures. C. R., 1892, 2» Semestre. (T. CXV, N° 22.) '22 ( 922 ) » Il faut tenir compte, dans la comparaison de ces coefficients, de ce que les Tableaux qui ont servi à les calculer sont rapportés, tant pour les liquides que pour les gaz, à la masse de fluide qui occupe l'unité de volume à zéro et sous la pression de ialm. P'V-PY p._p = -r (»" *)■ Limites Eau. Élu.-r. Alcool. Sulfure de carbone, pressions. 0",00. 48", 85. 0*,00. 49°, 93. 0", 00. 40*, 35. 0', 00. 49°, 15. de iotm à 5ooatm 0,9764 0,9902 0,9473 » 0,9615 o,9g3o 0,9671 » 5oo 1000 o,g355 0,9541 0,8785 0,9097 0,9072 0,9286 0,9162 » 1000 i5oo 0,9047 0,924s o,83g5 o,86o3 0,8702 0,8880 0,8811 0,9049 i5oo 2000 0,8782 0,8990 o,So83 0,825g 0,8426 o.858o o,853g 0,8719 2000 25oo o,8562 0,877) 0,7874 0,7998 0,8214 o,8334 0,8001 0,846! 25oo 3ooo o,8388 o,8583 0,7616 0,7829 0,8044 0,8148 0,8123 » s (n°5). Limites Eau. Ëtlier. Alcool. pressions. 0".0. 100", 0. 199', 0. 0", 0. 100",0. 198", 0. 0,0. 100'. 0. 198", 0. de ia"" à 2oo,l"\... o,ggoo i,o33o » 0,9740 t,o337 u 0,9823 » » 200 4oo o,g7i4 i,oi45 1 , io58 0,9342 1,0286 1,1021 o,9J3o i,o34g i,i3g4 400 600 0,9545 o,gg78 1,0780 o,go5o 0,9744 i,o3i4 °,9296 0,9967 1,0701 600 800 o,g3gi o-j983o 1 ,o534 0,8822 0,9396 0,9862 o,giio o,g673 1,0297 800 1000 o,g25o 0,g692 1 ,o3i7 0,862g o,gi4o 0,9488 o,8g35 o,g45o 0,9928 s = o,oo (N° li). Hydrogène. Azote. Air. 0°,0. 47", 3. 0",u. 43", 6. 0,0. 45,1. 0", 0. de 5ooatm à 1000"""... 0732 » » » » » 11 58 1000 i5oo 0690 0693 i3oo i3i6 1264 1261 1106 i5oo 2000 o638 0643 i2i3 1233 1190 1206 io54 2000 2joo 0612 0618 1 1 86 1176 u3o 1 1 47 ioi5 25oo 3ooo 0579 o588 n54 1168 io63 1090 0971 £ = 0,00 (N° 7). Hydrogène. Elhylène. Acide carbonique. 0",0. 99". 25. 200", 5. 0,0. lu;j\0. 0\0. 100°,0. de 200""" à 4oo'"". ... 0725 0727 0730 2357 » 1 7 1 5 » 4oo 600 0742 0723 0732 2180 '2ig5 J607 i635 600 800 0730 0725 0719 2080 2157 i54i 1617 800 1000 0712 0720 » 2002 2090 i49° i55o » On voit que, pour les liquides comme pour les gaz, les isothermes présentent une légère courbure tournée vers l'axe des abscisses; entre les mêmes limites de pression le coefficient angulaire croît avec la tempé- rature; cet effet est surtout prononcé pour les liquides; il correspond à un évasement du réseau qu'on voit nettement sur celui de l'acide carbo- nique dans la partie correspondant aux températures inférieures; cet évasement disparaît graduellement quand la température s'élève; pour ( 9^3 ) les gaz, comme l'hydrogène, l'air et l'azote, la variation avec la tempéra- ture est très peu sensible. Si l'on compare la décroissance de ces coeffi- cients entre les mêmes limites de pression à différentes températures, on ne trouve aucune variation assez nettement indiquée pour en préciser le sens, d'autant que, précisément pour les groupes de séries comportant des limites de température assez étendues, les limites de pression sont restreintes à iooo atmosphères. » En face de ces résultats, il est difficile de prévoir si le coefficient an- gulaire, sous une pression suffisante ou à une température assez élevée, tend vers une valeur limite, dont l'importance résulterait de ce que j'ai dit plus haut. Dans tous les cas, les plus petites valeurs de ces coefficients an- gulaires doivent être des limites supérieures des plus petits volumes pos- sibles; il pourrait être intéressant de comparer leurs valeurs avec celles des volumes limites résultant des équations réduites; par exemple, pour prendre la forme la plus simple, avec le tiers du volume critique, limite évidente delà réduite de Van derWaals, en tenant compte, bien entendu, du choix de la masse de fluide à laquelle les Tableaux sont rapportés con- formément à la remarque qui a été faite plus haut. » M. Daubuée présente, au nom de M. Nordenskiôld, un Ouvrage en langue suédoise intitulé : « Carl-Wilhern Scheeles bref och anteckningar », Lettres et annotations au laboratoire de'C.-W. Scheele. C'est un très beau volume grand in-8°, de xxxix et 490 pages, imprimé avec luxe à l'Imprimerie royale de Stockholm. Il contient des lettres de l'illustre chimiste, au nombre de i35, adressées à Relzius, à Gahn, à Torbern Bergman et à Hjelm. Il en est une en français, à la date du 3o septembre 1774, écrite à Lavoisier pour le remer- cier de l'envoi d'un livre. On est, en outre, redevable à M. Nordenskiôld d'une Introduction, de nombreuses annotations et d'une Table détaillée des divers sujets et des noms d'auteurs dont il est question. Des figures, copiées sur l'original, montrent quelle était la simplicité des appareils qui, grâce à une étonnante perspicacité et malgré les conditions souvent bien difficiles, ont amené de si importantes découvertes. On y trouvera aussi un fac-similé de diverses notes de laboratoire. Une statue, dont la photogravure a été placée en tête du volume, sera ( 9^4 ) érigée, de la manière la plus solennelle, Ile 9 décembre prochain, à ce savant, qui a passé une partie de sa vie obscurément, au tond d'une modeste pharmacie. « Ce serait, écrit M. Nordenskiôld, si la saison n'était pas aussi avancée, une belle occasion pour quelques chimistes français, de venir visiter la patrie de Scheele et de Berzélius. » CORRESPONDANCE. M. le Ministre de u'Ixstructiox publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour chacune des deux places de Membres titulaires du Bureau des Longitudes, laissées vacantes par les décès de M. Ossian Bonnet et de l'amiral Mouchez. M. le Secrétaire perpétuul signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Le « treizième Album de Statistique graphique, pour 1892, publié par le Ministère des Travaux publics, sous la direction de M. Cheysson ». (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) 20 Le tome I des « Travaux du laboratoire de M. Charles Richet, à la Faculté de Médecine de Paris : Système nerveux, Chaleur animale ». ASTRONOMIE. — Obsci valions de la comète Holmes (f 1892), faites à l'Ob- servatoire de Paris (c'quatorial de la tour de l'Ouest); par M. O. Callax- dreau. Communiquées par M. Tisserand. Dates 1S9Î. Nov. i5 a 1 5 « 21 b 21 b 11 b Etoiles Comète - - Etoile Nombre de omparaison. de Gv. m. Décl. compar. i43BD + 37 7 -7 m s —0.19,72 4-5. 16, I 4:4 Id. » — 0.20, IO -rO. 1 1,0 4:4 I26BD-I-36 8,5 4-0. l8,46 4-1.54,3 4:4 Id. » 4-0. 18,08 4-1.43,2 4:4 Id. » +0.17,95 4-1 .3o, 4 4:4 Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact apparente. parall. apparente. parall. h m s 0 . 43 . 2 ! , 46 T,i54 +37.42.39,6 0,260 0.43.2I ,08 1,294 + 37.42.34,5 0,295 0.42. 8,96 7,091 +37. 4-49>6 0,275 0.42. 8,58 7,232 +37. 4-38,5 0,299 0.42. 8,45 7,420 +37. 4-25,7 0,367 ( 925 ) Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1892. 1892,0. jour. 1892,0. jour. Autorités. Nov. i5 a o.43!'38,S25 +2,93 +37'. 36. 56",9 +26",6 Paris (n° 1020) 21 b 0.41.47,64 +2,86 +37. 2.28,1 +27,2 Weissej (n°i029) Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen 1892. de Paris. h m b Nov. i5 10. 9. 1 id io.35.55 21 9-35.23 21 9-58-39 21 10.47- ^ ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur une protubérance solaire remarquable, observée à Rome le 16 novembre 1892. Note de M. P. Tacchini. « Dans ma Note précédente, j'ai dit quelques mots des grandes protu- bérances observées pendant le troisième trimestre 1892, en rapport avec l'augmentation de l'activité solaire. Entre autres phénomènes importants, observés en octobre, nous avons eu l'occasion de voir une protubérance énorme, le 16 novembre. » Le i/j> au nord du point est du bord, se trouvait une belle protubé- rance filamenteuse, assez étendue. Le i5, elle était plus élevée que le jour précédent; elle occupait encore 12 degrés du bord. Le 16, au lieu d'une protubérance étendue sur le bord, j'ai observé, à 10 degrés du point est, toujours vers le nord, une protubérance ayant encore la même hauteur que le jour précédent, mais à base très étroite; ses caractères singuliers me firent penser qu'elle pouvait présenter des variations, et, en effet, voici les hauteurs que j'ai déterminées : ( 9*6 ) 16 novembre 1S92. Toni[)- 'observation. Hauteur. h m ~ " ^ 9- ° i3i,8 g.3o i4>,7 10. 3 i58,a 10. |i 173,9 1 1 . 3o 198,2 n.55 2,2,3 15. \0 28l)7 1 2 . 53 3l9,2 Temps de l'observation. Hauteur. h ni , I . O 3lQ,2 >• 4 346,2 '•'9 43o,2 1.9,™ 464,9 1.32 ô 1 3 , 5 i.33 53.', , 3 1.34 534 . 3 i.35 534 , 3 A i2h35m, elle commença à se détacher du bord; à i'\ sa base, toujours étroite, était déjà à 62", 5 loin du boni; à ih4m, la partie la plus élevée s'étendait à 4' parallèlement au bord même; à ihic)m, la distance entre le bord du Soleil et la protubérance était de 208". L'augmentation la plus ra- pide en hauteur s'est produite entre ih32m et ih33m; elle serait de 248km par seconde. Au contraire, si l'on prend l'augmentation totale pendant la durée entière de l'observation, on arrive seulement à i7km,6par seconde. La partie plus basse de la protubérance s'est éloignée du bord avec une vitesse moyenne un peu moindre, savoir i3km,8; mais on a aussi une aug- mentation de i86km entre ib et ih4m. » Le spectre de la protubérance était le spectre ordinaire; la raie D* était visible aussi à une grande hauteur, mais faible. J'estime qu'on doit considérer le phénomène comme un grand incendie solaire, c'est-à-dire comme un changement d'état de la matière, et un véritable transport ('). » Après ih35m, des nuages m'ont empêché de continuer les observa- tions; plus tard, à 3h49m, j'ai observé de nouveau le Soleil : l'image était bonne, mais la protubérance n'était plus visible ici; elle avait probable- ment disparu. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les invariants universels. Note de M. Rabut, présentée par M. Poincaré. « Appelons invariant universel toute combinaison des éléments d'une figure, qu'une transformation reproduit. Ce sera une fonction des coor- (') Les dessins et d'autres particularités seront publiés dans les Memorie. ( 9^7 ) données et coefficients différentiels d'une multiplicité d'éléments infinité- simaux de lignes ou de surfaces, distribués arbitrairement dans l'espace. La transformation se réduit aussi à des relations entre les coordonnées et coefficients différentiels d'une multiplicité d'éléments analogues apparte- nant, les uns à la figure primitive, les autres à la figure transformée. Dans l'espace à deux dimensions, si un élément unique de la première figure est lié à un élément de la seconde, ces relations sont de la forme f(x,y,y',y", . ...y", X, Y, Y', Y", .. ., YN)= o; l'invariant est fonction des a;,, yh y\ , y], . .. d'une multiplicité d'éléments courbes. Tout groupe fini admet des invariants universels distincts des invariants différentiels ordinaires; en outre, des groupes infinis dépourvus d'invariants ordinaires ou des invariants universels. » Groupe ponctuel. — Tout invariant intéressant plusieurs points est fonction d'invariants intéressant chacun d'eux. Un faisceau d'éléments concourants doit avoir au moins deux branches pour admettre un inva- riant relatif, trois pour un invariant absolu. Tout invariant ponctuel est homogène en degré et en poids. Les coordonnées y manquent; les déri- vées de même ordre n'y figurent que par leurs différences deux à deux. Pour que y™ — y™ figure, il faut que les branches «, b aient un contact d'ordre m — i. » Tout invariant relatif se ramène au type y™ — y™ qui se reproduit mul- m 4- 1 / dx dx \ - tiplié par G ( -=- -=~- J ; G, déterminant de la transformation, est, en coordonnées cartésiennes, le grossissement superficiel. Pour qu'un invariant soit absolu, il faut et il suffit : i° que son degré et son poids soient nuls; 2° que la somme du degré et du poids soit nulle pour chaque souche (en- semble de branches ayant même tangente). Si la seconde règle est satis- faite, l'invariant se reproduit par Gp, indépendant du faisceau (invariant semi-absolu). Pour qu'un invariant ne soit pas identiquement nul ou in- fini, il faut et il suffit qu'en groupant ses facteurs par séries où deux termes consécutifs ont un indice commun, on ne puisse former aucune chaîne fermée ayant une seule maille d'ordre inférieur à celui de toutes les autres. » Les faisceaux ci-après ont un invariant semi-absolu et un seul : » i° Une souche triple invariant : ,.= (y'"-y"')"+l. (y'\-yl)"^-' (9»«) » 20 Une souche double, deux simples _ ( y"' — j"' )'"-'-' (y;— r'J. (fi— y3)(/i— /♦) » 3° Deux souches doubles : i i _ ( y '," — y"' )'" + ! ( v?— v'>)"+1 . / — — — - — ; ; } » Les faisceaux ci-après ont un invariant absolu et un seul » i° Une souche triple à trois contacts de môme ordre : v"1 v"" y 2 y s » 2" Une souche quadruple : w = (Y7-y?y-p(y: - yiy-m(r:-y")m~" ; » 3° Quatre souches simples : U,= (y\-y',)(y',-y[). » 4° Deux soucbes doubles, une simple : /y'" v'")n-ifr\ r'X'""-1/ - '- » 5° Une souche triple, une double ( ym_ ,.mVl/,-. r(l » 6° Une souche triple, deux simples : t (y'" -y'")"-1 ■\ — r'. )P+»"J'»-« /» -y. J" U, est le rapport anharmonique des directions de quatre branches. V2 est le rapport des différences de courbure — — de trois branches en contact du premier ordre; V3 le rapport anharmonique déterminé par la tangente commune et les axes d'aberration de trois branches en contact du second ordre; V4 le rapport anharmonique déterminé par le point de contact et les centres des coniques osculatrices à trois branches en contact du troi- sième ordre; V^ celui des quatre tangentes distinctes aux cubiques uni- ( 029 ) cursales osculatrices, avec point double au point de contact, à trois branches en contact du quatrième ordre, etc. » Tout invariant semi-absolu ayant au moins un facteur d'ordre i et un d'ordre arbitraire m ^> i (par exemple, /• ou /) peut servir de type unique pour exprimer tous les invariants absolus et semi-absolus. Tout invariant absolu remplissant ces conditions (par exemple, R, S ou T) peut servir de type unique pour exprimer tous les invariants absolus. » Groupe de contact. — Tout invariant de contact est invariant ponctuel d'une souche et ne contient ni coordonnées ni dérivées premières. La série des invariants de contact se déduit de celle des invariants ponctuels en majorant d'une unité tous les ordres de dérivation. Dans le faisceau, l'ordre de tous les contacts s'élève simultanément d'une unité. Ainsi l'in- variant ponctuel U, engendre l'invariant de contact u = (A-.rl)', = vu - p, p, C, = - (-r- -+-2pP), «te 'dp fi et [3, étant deux des symboles de Ivï. Christoffel construits avec l'élément linéaire de la représentation sphérique des développables de la congruence. Les équations du problème sont (0 l'inconnue p étant définie par l'équation suivante qui exprime que le svs. tème (i), considéré comme déterminant x, y, z, admet une solution % -H -r- -+- q~-m _ ry = o, 71 n du -t- rie — psm — o, ^ ' du -+-/>y — CJX — o. ^1 -h y, *M - r*y = o, *'l de -t- r,x -p,-m = o, '1 -r-Pty — qtx = o, de t/« = /"7'1 —P\* — ac=, + ?!?> c'est-à-dire, par l'équation de M. Guichard, / \ à'-p „ d? rj dp fd$ d?, ,\ x ^ df/dc r du ' ' de \0« Jf J ) ' » On remarquera que celle équation n'est pas la plus générale des tions linéaires de la même forme. » L'équation (2) est caractérisée par cette propriété de son adjointe v ' du de 'du àv •' T d'à /mettre trois solutions distinctes dont la somme des carrés est égale à 1 . » Le système (1) permet d'aborder les différents problèmes relatifs aux congruences de droites. » Si l'on suppose que le sommet M du trièdre (T) est fixe, on obtient des résultats équivalents à ceux de M. Guichard. 11 Considérons maintenant la détermination de toutes les surfaces (P) sur lesquelles les développables d'une congruence donnée interceptent un réseau conjugué. (. 91, 4+3. 58,2-3. 22] =[+220,4], 2As+30+6HCl = 2AsCl3 + 3H20 + [2.69,4 + 3.58,2-3.22] =1+ 181,4], la seconde est moins exothermique que la première. » Les choses vont même plus loin, et il n'est pas nécessaire que l'acide chlorhydrique intervienne; l'antimoine divisé s'oxyde, même à froid, au contact de l'air, et se recouvre de petites aiguilles blanches d'oxyde anti- (939 ) monieux; l'oxydation a lieu aussi dans de l'eau aérée, froide ou chaude, et, si l'on Aient à laver de l'antimoine pur avec de l'eau distillée, on trouve toujours de l'oxyde dans la liqueur. En faisant bouillir de l'anti- moine divisé avec de l'eau, celle-ci, après filtration et refroidissement, dépose des aiguilles d'oxyde, et l'on peut arriver à dissoudre totalement ainsi le métal employé; la chaleur d'oxydation de l'antimoine (+ 55,8cal par atome d'oxygène) rend compte de la facilité avec laquelle cette réac- tion a lieu. » Il résulte en définitive de nos expériences, que l'acide chlorhydrique est sans action sur l'antimoine, qu'il ne se dégage jamais d'hydrogène quand on met les deux substances en contact, et que l'antimoine qui se dissout ne le fait que grâce à l'intervention de l'oxygène, et en quantité proportionnelle au poids de ce gaz que renferment les liqueurs consi- dérées. » CHIMIE. — Sur les zincates alcalino-terreux . Note de M. G. Bertrand, présentée par M. Schùtzenfyerger (' ). \ « Bien que Berzélius ait indiqué depuis longtemps déjà (2) « qu'une » solution d'oxyde de zinc dans l'ammoniaque est précipitée par les solu- » dons des terres alcalines, qui se partagent l'oxyde zincique avec l'am- » moniaque » , on n'a encore publié aucune recherche sur les combinaisons qui pouvaient se produire dans ces circonstances, entre l'oxyde de zinc et les bases alcalino-terreuses. Ayant réussi à lès obtenir cristallisées, j'en donnerai le mode de préparation, la formule et les principaux caractères. » La combinaison calcique se prépare aisément de la manière suivante : on ajoute une solution ammoniacale saturée d'oxyde de zinc (') à un grand volume d'eau de chaux, contenue dans un cristallisoir. Il se fait un précipité floconneux de zincate de calcium, qu'on redissout aussitôt par addition d'ammoniaque, et l'on abandonne le mélange sous une cloche, en présence d'acide sulfurique. L'ammoniaque est absorbée peu à peu par l'acide, et le zincate se dépose en cristaux. Quand ces derniers cessent d'augmenter, on décante l'eau mère, on les lave rapidement avec de l'eau distillée bouillie, et on les dessèche dans le vide. (') Laboratoire de Chimie, au Muséum. (-) Traité de Chimie, t. II, p. 612; 1846. (3) Obtenue en mélangeant de l'ammoniaque exempte de carbonate avec du chlo- rure de zinc, jusqu'à redissolution du précipité. ( 94o ) » Le zincate de calcium se présente en cristaux généralement isolés, ayant la forme de lamelles losangiques, tronquées sur leurs angles aigus, qui mesurent 35° en- viron ('). Ils s'éteignent suivant leurs diagonales, sont très réfringents et possèdent l'éclat adamantin ; mais, comme ils absorbent l'anhydride carbonique avec avidité, surtout quand ils sont humides, ils deviennent très vite opaques. Ils sont solubles dans l'ammoniaque, résistent, sans déshydratation, à la température de -+- 125°, et se transforment, au rouge sombre, en un mélange d'oxyde de zrhc et de chaux vive. » Leur composition répond à la formule Zn2CaH203, 4M20 : Trouvé. Calculé. Oxyde de zinc (ZnO).. . . 53,28 52,5g Chaux(CaO) i8,36 18,18 Eau 27>9' 29,22 Anhydride carbonique . . o,48 » La méthode qui vient d'être décrite pour la préparation du zincate de calcium ne réussit pas avec la baryte ou la strontiane (2), ce qui peut s'expliquer de la manière suivante : Quand on traite le zincate de calcium par l'eau, il se dédouble en ses éléments, et l'on obtient une solution de chaux, fortement alcaline, dans laquelle nagent des flocons d'oxyde de zinc hydraté. Si l'on compare, dès lors, la faible solubilité de la chaux à la solubilité relativement très grande de la baryte et de la strontiane, on devra s'attendre à la dissociation complète des zincates de ces deux der- nières bases dans des liqueurs qu'elles ne satureraient pas. Le mode de préparation du zincate de strontium confirme cette manière de voir. » On dissout i5osr d'hydrate ie strontiane dans i!it,5 d'eau chaude, et l'on y ajoute une solution de ioosr de sulfate de zinc dans 5oocc d'ammoniaque à 10 pour 100 AzH3. Après vingt-quatre heures de repos, on sépare le sulfate de strontiane par filtration; la liqueur limpide, saturée de strontiane, est placée sous une cloche, en présence d'acide sulfurique. L'abaissement de température, produit par les premiers froids de l'hiver, diminue la solubilité de la strontiane, qui cristallise en même temps que l'oxyde de zinc hydraté et le zincate de strontium. Dans une expérience réussie, ces trois sortes de cristaux sont parfaitement distincts les uns des autres, et l'on peut les séparer à la pince. Les premiers sont efflorescents et très gros (icm à 2cm); les seconds se distinguent du zincate par leur plus grand diamètre et leur forte réfringence. Les rendements sont malheureusement très faibles (oôl',4 environ). » Le zincate de barvum s'obtient par un procédé analogue, en rempla- (') Cette mesure a été faite au microscope, à l'aide d'une platine tournante. ('-) Une solution contenant 2 molécules de chlorure de zinc, i de baryte, ou de strontiane, et un excès d'ammoniaque, laisse déposer, dans les conditions indiquées plus haut, une combinaison de la forme suivante : 2 (AzH4 Cl) 5Zn (OH)2. ( 94ï ) çant la strontiane par 25oR1 de baryte cristallisée. Il forme des aiguilles aplaties et brillantes, groupées en sphéro-crislaux rappelant la mésotype. Quand on le chauffe brusquement, il subit la fusion aqueuse et perd son eau en bouillonnant. Sa formule Zn2BaH203,7H20 diffère de celle du zincate de calcium par 3 molécules d'eau en plus. » Le sel de strontium cristallise en losanges aplatis et se rapproche de celui de baryum par ses propriétés et sa composition. L'analyse conduit à la formule Zn2StH203,7H20, en tenant compte de la présence de quel- ques cristaux d'oxyde de zinc, difficiles à séparer entièrement. » D'après la formule de l'hydrate de zinc Zn: OH OH on doit admettre la suivante pour les zincates alcalino-terreux, 'OH 0/ OH Zn: Zn; :M" n(H20) qui montre que les deux atomes d'hydrogène de l'hydrate de zinc ne sont pas également remplaçables par des métaux ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les fluorures de fer anhydres et cristallisés. Note de M. C. Poulenc, présentée par M. Henri Moissan. « Les fluorures de fer hydratés ont été successivement étudiés par Scheele (2), Gay-Lussac et Thenard (3), Berzélius (') et, enfin, par (') Cette conclusion semblait déjà résulter des recherches entreprises sur les zin- cates alcalins, qui paraissent se rattacher aux deux formes Zn /OU' \0H et Zn /OM' \0M' (A.-B. Prescatt, Amer. Chem. Soc, II, 27.— Laur, Ann. der Chem. und Pharm,, IX, i83. — Fremy, Comptes rendus. XV, 1106. — Malagutti, Comptes rendus, LXII, 4i3). (2) Scheele, Mémoires de Chimie, t. I, p. 34- (3) Gay-Lussac et Thenard, Recherches physico-chimiques, t. Il, p. 3o. ("') Berzélius, Annales de Chimie et de Physique, 2" série, t. XXIV, p. 61. ( 942 ) M. Scheurer-Kestner (' ), qui a déterminé la composition de deux d'entre eux : les fluorures FeF2,8H20 et Fe2F6, o,H20. Nous donnons aujour- d'hui la formule d'un autre hydrate que nos analyses nous ont montré correspondre à FeF2, 4H20 (2) : ce composé qui a été signalé par Gay- Lussac et Thenard se présente sous la forme de petits cristaux blancs rhomboédriques et peu solubles dans l'eau. » Henri Sainte-Claire Deville est le seul savant qui nous ait donné quelques indications sur un fluorure de fer anhydre. Il l'a obtenu en chauf- fant au rouge blanc dans un grand creuset de platine le fluorure ferrique préparé par voie humide et desséché au préalable. « On voit souvent, » dit-il, à la surface de la masse fondue de petits cristaux cubiques de ses- » quifluorure de fer presque incolores (3). » » Fluorure ferreux FeF2. — Ce composé, qui n'a jamais été obtenu anhydre, peut être préparé par l'action du gaz acide fluorhydrique : i° sur le fer métallique; 2° sur le chlorure ferreux anhydre. » i° Préparation. — Lorsqu'on fait passer des vapeurs d'acide fluorhydrique sur le fer porté au rouge vif, on obtient du fluorure ferreux qui se volatilise sous forme de petits cristaux ramifiés, doués d'un éclat nacré. » Ce composé est très difficile à obtenir parfaitement blanc; il est le plus souvent légèrement coloré en jaune par un peu d'oxyde ou d'oxyfluorure de fer. » II faut donc éviter dans cette opération les moindres causes d'oxydation telles que la présence d'une petite quantité d'air ou de vapeur d'eau et prendre les précautions suivantes : » On laisse perdre les premières portions d'acide fluorhydrique qui contiennent toujours un peu d'humidité et l'on réunit les différentes parties de l'appareil par des joints en platine. » Le tube de platine dans lequel s'effectue la réaction est purgé d'air au moyen du courant d'acide fluorhydrique que l'on maintient pendant un quart d'heure environ avant de chauffer. » 2° Le chlorure ferreux anhydre est décomposé à froid par l'acide fluorhydrique gazeux. Le fluorure ferreux ainsi formé est amorphe mais il se transforme en fluo- rure cristallisé lorsqu'on élève la température vers 12000. » Propriétés. — Le fluorure ferreux se présente sous la forme de prismes ramifiés, transparents et très brillants. Ils appartiennent au système clinorhombique. » Sa densité, prise dans la benzine, est de 4>°9- (') Scheurer-Kesiwer, Annales de Chimie et de Physique, t. LXVIII, p. 4°o7 4^> ^7 (3) Sainte-Claire Deville, Des sesquijluor ures métalliques {Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XLIX. p. 79). ( 9*3 ) » L'eau le dissout lentement et en petite quantité. Cette solution s'oxyde à l'air en donnant de l'hydrate de sesquioxyde de fer. » Il est insoluble dans l'alcool et l'éther anhydres, ainsi que dans la benzine. » L'acide chlorhydrique bouillant ne le dissout que partiellement. L'acide azotique l'attaque à froid et le dissout complètement à l'ébullition. L'acide sulfurique le trans- forme sous l'action de la chaleur en sulfate de fer et acide fluorhydrique. » Calciné à l'air, il se transforme en sesquioxyde de fer. » Il est réduit au rouge sombre par l'hydrogène. Chauffé dans la vapeur d'eau, il se décompose en sesquioxyde de fer et acide fluorhydrique. » L'acide chlorhydrique gazeux, passant sur du fluorure ferreux porté au rouge, donne du chlorure ferreux et de l'acide fluorhydrique. Cette réaction est inverse de celle qui nous a donné le fluorure ferreux en partant du chlorure. Ces sortes d'équi- libre ont été parfaitement étudiées par MM. Berthelot etGiintz et reposent sur la for- mation d'un fluorhydrate de fluorure dissociable par la chaleur ('). » L'acide sulfhydrique donne, dans les mêmes conditions, du sulfure de fer et de l'acide fluorhydrique. » Les carbonates alcalins fondus décomposent le fluorure ferreux en sesquioxyde de fer et fluorure alcalin (-). » Sesquifluorure de fer Fe2Fr'. — On peut employer, pour préparer ce fluorure anhydre, l'action du gaz fluorhydrique : i° sur le fluorure ferrique anhydre et amorphe; 2° sur le sesquioxyde de fer et le fluorure ferrique hydraté; 3° sur le sesquichlorure de fer. » in Préparation. Action de l'acide fluorhydrique sur le fluorure amorphe. — Ce fluorure peut être obtenu soit comme nous l'avons indiqué dans une Note précé- dente (3), soit en projetant le fluorure ferrique hydraté dans le fluorure d'ammo- nium fondu. Il se produit une vive effervescence due au départ de l'eau et il se forme le fluorure double ammonique signalé par R. Wagner (i). Ce fluorure, décomposé par la chaleur dans un courant de gaz inerte, donne le fluorure ferrique anhydre et amorphe. » Chauffé vers iooo° dans des vapeurs d'acide fluorhydrique, il se transforme en fluorure cristallisé et se volatilise partiellement. Mais on ne remarque aucune trace de fusion. » Il est parfois accompagné de prismes jaunes qui nous ont paru correspondre à un oxytluorure. Ce dernier composé est fusible et volatil. Il peut être éliminé facilement (') Berthelot et Guntz, Sur les déplacements réciproques des acides [Annales de Chimie et de Physique, série (6), t. III, p. 355]. ('-) Analyse. Trouvé. Fer 09,56 59,79 60,02 pour 100 59,57 pour 100 (3) C. Poulenc, Sur les fluorures de nickel et de cobalt anhydres et cristallisés {Comptes rendus, t. CXIV, p. i4'26). ( '• ) R. Wagner, Berichte, t. XIX, 896. ( 944 ) par lavages à l'acide chlorhydrique, dans lequel il est beaucoup plus soluble que le fluorure ferrique. » 2° Action de l'acide fluor hydrique sur le sesquioxyde defer\et le fluorure ferrique hydraté. — Chacun de ces deux composés, chauffé dans un courant d'acide fluorhydrique donne également du sesquifluorure de fer anhydre et cristallisé. » 3° Action de l'acide fluorhydrique sur le chlorure ferrique. — Le perchlorure de fer anhydre et cristallisé est décomposé à froid par les vapeurs d'acide fluorhy- drique qui le transforment en fluorure amorphe et, vers iooo°, en sesquifluorure de fer cristallisé. » Propriétés. — Le fluorure ferrique se présente sous forme de petits cristaux ver- dàtres, transparents et très réfringents. » Sa densité prise dans l'alcool est de 3,87. » Il est légèrement soluble dans l'eau, mais insoluble dans l'alcool et l'éther. » Les acides azotique, chlorhydrique et sulfurique ne l'attaquent que partiellement, même à chaud. » Calciné à l'air, il se transforme en sesquioxyde de fer qui conserve la même forme que le fluorure. » L'hydrogène le réduit au rouge sombre. Nous avons dosé le fer par ce procédé. » Chauffé dans la vapeur d'eau, il se décompose en sesquioxyde de fer de même forme cristalline et acide fluorhydrique. » L'acide chlorhydrique gazeux le transforme au-dessus du rouge sombre, en ses- quichlorure de fer qui se volatilise en écailles violettes et acide fluorhydrique. C'est un fait du même ordre que celui que nous avons signalé pour le fluorure ferreux. » L'acide sulfhydrique donne, dans les mêmes conditions, du sulfure de fer et de l'acide fluorhydrique. » Les carbonates alcalins fondus le décomposent en oxyde de fer et fluorure al- calin (' ). » Conclusions. — Nous avons fait connaître, pour la préparation des fluorures de fer anhydres et cristallisés, trois méthodes : » i° Action de l'acide fluorhydrique sur les métaux à température élevée; » 20 Action de l'acide fluorhydrique sur les chlorures et les oxydes ; » 3° Transformation des fluorures hydratés en fluorures anhydres, sous l'influence de l'acide fluorhydrique. » Nous poursuivons l'application de ces méthodes à la préparation de divers fluorures métalliques (2). » ( ) Trouve pour 100. Calculé pour Fes F' -^bi .— »- pour 100. Fer 49,44 49,53 49>55 (2) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Moissan, à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris. ( 945 ) CHIMIE. — Préparation du chrome métallique par éleclrolyse. Note de M. Eai. Placet, présentée par M. Henri Moissan. « Le chrome métallique n'a été jusqu'ici qu'une curiosité de laboratoire , et, dans la plupart des cas, on a donné ce nom à un carbure de chrome plus ou moins pur. Nous avons pu obtenir ce métal par des procédés nouveaux d'électrol) se que nous indiquons rapidement dans cette première Note. » Préparation. — On fait une solution aqueuse d'alun de chrome, que l'on additionne d'un sulfate alcalin et d'une petite quantité d'acide sulfu- rique ou d'autres acides. Cette solution est alors électrolysée : au pôle négatif, on recueille un dépôt qui, sur la face de l'électrode, présente un beau brillant et qui est constitué par du chrome pur. » Propriétés. — Ce métal est d'une grande dureté et présente une belle couleur d'un blanc bleuâtre; il résiste parfaitement aux agents atmosphé- riques et n'est pas attaqué par l'acide sulfurique concentré, par l'acide azo- tique et par une solution concentrée de potasse. )> Lorsque le dépôt électrolytique se fait dans certaines conditions, on peut même obtenir des groupements de cristaux de chrome rappelant la forme des branches de sapin. )> Ce métal, que l'on peut donc maintenant préparer d'une façon véri- tablement industrielle, fournit de nombreux alliages dont nous poursui- vons l'étude. » Nous ajouterons que cette nouvelle préparation nous a amené à en- treprendre l'étude du chromage (si l'on peut employer ce mot) ou dépôt électrolvtique du chrome à la surface des différents métaux ou alliages. Nos essais ont parfaitement réussi : dans des bains analogues à celui que nous avons décrit précédemment, nous avons obtenu sur le laiton, sur le bronze, sur le cuivre, sur le fer lui-même, un dépôt de chrome adhérent, d'une épaisseur variable à volonté, et d'un bel aspect métallique rappelant l'argent oxydé. » Nous sommes heureux de pouvoir mettre sous les yeux de l'Académie un échantillon de chrome métallique de plus de iks, des alliages de chrome et des ornements de laiton recouverts de chrome par électrolvse. » C. R., 1892, 2« Semestre. (T. CXV, N» 22.) l2-> ( 946 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation de l 'acide bromhydrique. Note de M. E. Léger, présentée par M. Henri Moissan. « La préparation de la solution aqueuse d'acide bromhydrique peut être envisagée à deux points de vue différents, suivant qu'il s'agit de pré- parer l'hydrate distillable à 1270 et contenant 4$ pour 100 de HBr, ou suivant que l'on veut obtenir la solution aqueuse saturée et contenant 82 pour 100 de HBr. » La préparation de l'hydrate distillable ne présente aucune difficulté ; mais il n'en est plus de même de l'obtention de la solution saturée, la- quelle exige la production de grandes quantités de HBr gazeux. » De nombreux procédés ont été donnés pour préparer le gaz bromhy- drique et l'on peut dire que tous conduisent facilement au but lorsqu'on ne cherche à obtenir que quelques centaines de grammes de produit; s'il s'agit de préparer plusieurs kilogrammes de solution aqueuse saturée, on ne tarde pas à reconnaître que toutes les méthodes connues présen- tent des inconvénients qui en rendent l'application très pénible ou même impossible. » D'autre part, un mode de préparation de HBr gazeux, calqué sur celui qui fournit H Cl (par KBr et S208H2), n'a pu être utilisé jusqu'à présent; car l'acide HBr, en agissant comme réducteur sur S208H2, donne, comme on sait, de l'acide sulfureux et du brome, qui viennent souiller le produit préparé. » L'étude de cette réaction m'a montré cependant que l'acide HBr en était de beaucoup le produit le plus abondant, et que, d'autre part, l'ac- tion réductrice de HBr sur S208H2 ne se produisait qu'après un certain temps. Si donc, au moyen d'un dispositif spécial, on arrivait à chasser HBr au fur et à mesure de sa production, ainsi qu'à débarrasser le gaz de la petite quantité de S20'' et de Br qu'il renferme encore, il deviendrait possible d'obtenir HBr par la réaction qui fournit si aisément H Cl. » Pour cela, on introduira le KBr dans une cornue tubulée, fermant à l'émeri et dont le col effilé sera relié aux appareils de purification. La cornue et son contenu seront chaudes au bain-marie et, quand le sel aura atteint la température de ioo°, on y fera tomber l'acide sulfurique goutte à goutte à l'aide d'un tube à brome. Dans ces conditions, le gaz bromhydrique, qui se dégage aussitôt produit, échappe en grande partie à l'action de l'acide sulfurique. Une très petite portion cependant donne nais- (947 ) sance à du brome et à de l'acide sulfureux. Le mélange gazeux sera dirigé au travers de deux séries d'appareils épurateurs dont la description ne saurait trouver place ici. Qu'il me suffise de dire que la première série de ces appareils renfermera une solu- tion aqueuse saturée de HBr contenant un grand excès de brome. Au contact de cette solution l'acide S204 sera oxydé pour donner HBr etS208H2, conformément à l'équa- tion S2Ol + aBr + 2H202= S208H2-t- 2HBr. La seconde série d'appareils épurateurs renfermera une solution aqueuse saturée de HBr additionnée de phosphore rouge en poudre. En la traversant, le gaz HBr, déjà débarrassé de S204, perdra tout son brome et arrivera parfaitement pur dans une solution aqueuse distillée de HBr où il se dissoudra. » Après saturation, la solution sera presque incolore et ne renfermera pas trace de S208H2. Quand tout l'acide sulfurique aura été introduit, on supprimera le tube à brome et le bain-marie, on fermera la cornue avec son bouchon de verre et on chauf- fera à feu nu jusqu'à ce que HBr cesse de se dégager. » L'action de S20* sur Br, en présence de la solution saturée de HBr constitue un autre mode de préparation de HBr gazeux. » Si l'on fait passer un courant, même assez rapide, de gaz S204 dans un mélange à volumes égaux de Br et de solution saturée de HBr, on obtient un dégagement abondant et régulier de HBr, que l'on débarrasse du Br et de la petite quantité de S204 entraînés, en le faisant passer au travers d'appareils épurateurs semblables à ceux déjà indiqués. Ce second procédé donne également l'acide HBr pur. » L'acide S208H2 formé en même temps que HBr s'accumule dans le vase où se fait la réaction et, quand sa quantité est devenue assez grande, on voit le liquide se séparer en deux couches : une inférieure formée de Br, et une supérieure peu colorée formée d'acide S2OsH2 souillé de Br et de HBr. » Si l'on voulait obtenir l'acide sulfurique, il suffirait de chauffer le liquide qui le renferme : il se dégagerait Br et HBr; ce dégagement ayant cessé, on distillerait. Il passerait des eaux acides contenant HBretS208H2, tandis que la plus grande partie de S208H2 resterait dans la cornue. Une distillation le donnerait incolore, parfaitement pur, et en particulier exempt de Br. Cet acide, qui ne renfermera pas de composés nitreux, si le Br employé n'en renferme pas [lui-même, pourra être utilisé dans cer- tains cas. » La réaction de S204 sur Br, en présence de la solution saturée de HBr, donne lieu à plusieurs phénomènes physiques et chimiques dont la résul- tante se traduit par un abaissement de température. Ce phénomène est nettement accusé parla production d'un dépôt de rosée sur les parois du vase où s'effectue la réaction. » En terminant, j'ajouterai, à titre de renseignement, que, par ces ( 948 ) deux méthodes, mais surtout par la première, qui est d'une exécution moins désagréable, j'ai pu préparer environ iokg d'acide saturé à 82 pour 100 de HBr((). » CHIMIE GÉNÉRALE. — Réponse aux observations de M. Friedel (2) sur le pou- voir rotatoire des sels de diamines. Note de M. Alb. Colso\, présen tée par M. Henri Moissan. « J'ai entrepris une série d'expériences pour démontrer que les faits sont souvent en désaccord avec les théories stéréochimiques qui ont pour objet de fixer les positions relatives des atomes dans l'espace et de déduire de ces positions le sens du pouvoir rotatoire. A propos d'une Note sur les tartrates de diamines, M. Friedel me reproche « de prêter à M. Guye une » affirmation qui est précisément le contraire de ce qu'enseigne la Stéréo- » chimie ». J'aurais affirmé à tort que « dans un acide tartrique actif, les » quatre atomes HCCH sont dans un même plan; par conséquent, les » raisonnements basés sur cette supposition ne peuvent être maintenus ». » J'ai puisé l'affirmation qui m'est reprochée dans le seul Traité de Stéréochimie qui existe en France : ce Traité est dû à M. van't Hoff, l'un des fondateurs de la nouvelle théorie. Les stéréochimistes admettent dans l'acide tartrique l'existence de deux atomes de carbone asymétrique G et C'a chacun desquels sont attachés les radicaux OH, C02H et H. Posons r( = r; = oh, r2 = r;=h, r3 = r; = co2h. » M. van't Hoff admet que les schémas qui représentent des corps ayant un pouvoir rotatoire égal et opposé sont (3) : Fis. ■• Fig. 1. R2 R3 R, R3 Ri Rs r; r; r; r; R» R, (') Travail fait au laboratoire de M. Jungfleisch au Conservatoire national des Arts et Métiers. (s) Comptes rendus, t. CXV, p. 763. (3) Van't Hoff, Dix ans dans l'histoire d'une thêoriet schémas bt et 62, p. 55; ( 949 ) » Cet auteur ajoute (loc. cit., p. 53, et Slérêochimic, édition de 1892, P- 47)- » Les groupes placés au-dessus l'un de l'autre dans cette notation, sont ceux que l'on suppose vis-à-vis en réalité. Pour éviter toute équivoque, il s'agit d'observer que la position réelle s'obtient en repliant le papier à angle droit par R[R3 et par R', R'3 ( fig. 1) de manière à relever R, et R'2 au-dessus du plan du dessin, les divers groupes occupant ainsi les sommets d'un prisme triangulaire èquilatéral. » Pour M. van't Hoff, les triangles équilatéraux R, R2R3 et R', R'2 R'3 sont les bases de deux tétraèdres réguliers enchevêtrés, dont les sommets respectifs sont les deux atonies de carbone asymétrique C et C qui existent dans l'acide tartrique. » Donc, géométriquement, CC' est l'axe du prisme décrit par M. van't HofF ( ■ ) et un plan passant par l'axe CC' peut contenir l'arête R2 R'„ (c'est- à-dire HH). » Pour M. Guye, la dissymétrie moléculaire dépend, non pas de cette condition géométrique qui serait en effet contraire au principe de M. Pas- teur, mais du poids des masses qui se trouvent de part et d'autre de ce plan. Plus la masse de droite serait lourde et aurait un long bras de levier par rapport à la masse de gauche, plus le corps serait dextrogyre; c'est le contraire que j'ai constaté pour les sels de diamine. » Il convient de dire que généralement M. Guye considère les trois masses R' , R!,, R3 comme concentrées autour du deuxième carbone asymé- trique C', mais cette supposition ne change rien à la position du plan de symétrie à considérer pour calculer l'asymétrie, puisque ce plan passe toujours par les trois points CC'R2, et mes raisonnements restent in- tacts. » 1887. Cet auteur (p. 27), comme forme modifiée de la conception basée sur le tétraèdre régulier, indique une probabilité plus grande pour la forme irrégulière; mais il laisse libre choix entre l'une et l'autre représentation (p. 28). (Voir aussi Stéréochimie, 1872, p. i3.) Lui-même choisit le tétraèdre régulier puisqu'il admet des triangles équilaté- raux ; et M. Guye, dans sa thèse, fait usage du même schéma régulier. (') M. van't Hoff le dit lui-même (édition Carré, p. 45 et 46; 1892) ce qui précise les expressions « au-dessus et vis-à-vis » soulignées ci-dessus : ce prisme est donc un prisme droit à base équilatérale. (95o) CHIMIE GÉNÉRALE. — Des points de fusion des dissolvants comme limite inférieure des solubilités . Note de M. A. Etard, présentée par M. Henri Moissan. « Depuis quelques années, bien des efforts ont été faits pour introduire, dans l'étude des questions relatives aux solutions, des formules permettant de calculer d'avance les quantités de dissolvant et de corps dissous exis- tant dans un milieu saturé. On pourrait ainsi établir a priori la quantité de matière dissoute, tracer les courbes de solubilité d'une substance en partant de coefficients physico-chimiques et connaître exactement leur forme. Ces tentatives, très intéressantes, n'ont pas abouti jusqu'à présent. Cela tient en grande partie à ce que les matériaux d'expérience, indispen- sables pour déterminer les constantes des formules théoriques, les vérifier ou les modifier, sont incomplets. » Les solutions salines aqueuses ont été à peu près uniquement étu- diées, et, malgré une diversité apparente, on ne dispose en réalité, pour éclairer les spéculations de théorie, que d'un seul ordre de phénomènes, celui des solutions d'électrolytes. » Dans mes précédentes recherches sur les solutions saturées de sels inorganiques, j'ai pu représenter graphiquement plusieurs cas de solu- bilité dans toute leur étendue accessible, c'est-à-dire entre le point de congélation et celui de fusion ignée du sel. De telles lignes dans le sys- tème de représentation que j'ai proposé sont expérimentalement des droites ou des successions de droites raccordées entre elles. Mais celles-ci ont à leur origine, au point de congélation, qui est la dernière limite per- mise à l'expérience, une constante de dissolution souvent fort élevée, et ainsi les solutions de sels dans l'eau, qui, déjà dans leur ensemble, n'ap- portent qu'un fait à la discussion, ne sont même pas connues dans toute leur étendue concevable. L'interprétation des solubilités de sels et d'eau comporte encore une incertitude spéciale due à la tendance qu'elles ont à former des hydrates qui atteignent leur point de fusion ou se dissocient au sein même du liquide. Pour ces diverses raisons, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'examiner des milieux d'où les sels et l'eau seraient à la fois exclus. » Des lignes de solubilité complètes de couples organiques n'ont jamais été déterminées; elles donneront, je l'espère, des matériaux nouveaux et d'autant plus utiles qu'on pourra aisément connaître pour les deux éléments de ces couples les tensions de vapeur, les coefficients de dilatation, les ( 95i ) chaleurs de fusion, de volatilisation et de dissolution constituant l'ensemble des documents nécessaires à l'édification et à la critique d'une théorie. » Après quelques séries de mesures sur des couples organiques, j'ai con- staté comme précédemment, pour de nombreux sels, que la limite naturelle de la solubilité était le point de fusion du corps dissous. Mais la distinc- tion entre élément solvant et dissous n'est qu'une convention de langage, le liquide résultant étant considéré comme un mélange homogène où ils jouent le même rôle. » En considérant, comme je crois avoir été le premier à le proposer ( ' ), une ligne de solubilité comme le lieu des points de fusion de mélanges du dissolvant avec le corps dissous, on doit admettre que le phénomène puisse présenter une complète symétrie et, si le point de fusion du corps regardé comme dissous est une de ces limites, le point de fusion du dissolvant doit être l'autre. m Au point de fusion de la matière dissoute, cette matière se trouve pure, et dans tout le parcours de la ligne représentative elle se trouve en con- tact et en équilibre avec le mélange fondu de plus en plus riche en dissol- vant; ce dernier, à son tour, se sépare à l'état de pureté en se solidifiant. » En vue d'obtenir des couples donnant à l'origine une solubilité nulle, les essais ont porté sur des liquides se congelant à des températures très basses, mais on trouve parfois, malgré ce choix, des coefficients de solubilité élevés. Le chloroforme, par exemple, à — 5o", près de son point de fusion — 68°, dissout des quantités considérables de naphtaline et de triphényl- méthane. Pour d'autres liquides, tels que le sulfure de carbone, dont le point de fusion est à — n5°, toutes ces courbes se confondent aux basses températures en une seule ligne tendant vers une ordonnée nulle au point de fusion précité, comme le montre le Tableau numérique et les deux graphiques ci-après : —70*. —60". —50". —40*. —30". —20". —10". 0". +10". 20". 30°. 40'. 50". 00'. 70°. 80". 90". 0- / Naphtaline » » o,3 0,7 1,0 1,9 3, a 5,5 9,0 i4,i 21,0 3o,8 4^)7 60,6 78,8 » » g ! Triphénylméthane.. . » » » » 1,2 1,6 2,2 3,5 5,6 8,3 12, 5 20,0 25,8 4^,7 62,0 78,5 97,1 = (Diphénylamine » » » » o,5 0,8 1,4 2,6 3,8 6,7 i3,8 47i° 94|5 » » » » /Naphtaline » 1,2 2,3 3,7 6,6 10,0 14,1 19,9 27,5 36,3 46,0 ^7,2 67,6 79,2 go, 3 » » „• 1 Triphénylméthane .. » 3,4 5,i 7,5 10,0 13,7 18,8 25,8 38,7 4^,2 52, 9 63,7 72,4 78,6 85,6 92,2 » u j Diphénylamine » i,3 2,2 3,8 7,2 12, 5 21,6 33,7 46,8 60,9 76,0 » » » » » » \ Anhydride phtalique. » » » o,o3 0,04 0,06 0,1 0,2 o,3 0,7 0,8 1,2 i,3 1,7 2,3 3,i 3,7 2 ( Naphtaline » » » 6,6 8,8 11,7 i5,6 19, 5 25,5 3i,8 40!1 49 1^ 60, 3 73,1 87,2 » » 5 ( Triphénylméthane.. . » » 10, 5 12,6 i5,2 19,0 23,5 28,9 35, 0 4I>5 48,6 56, 1 63,8 71,7 79,8 88,7 » 100°. 110". 120". 130". 140". 150". 160". 170". 180 CS! Anhydride phtalique ( suite) , 5,o 6,0 8,0 10,2 i3,3 16,7 20,7 25,3 3o,2 (') Comptes rendus, t. GVIII, 1889; p. 176. (952) « L'hexane normal du pétrole d'Amérique fond au-dessous de — 8o° et probablement au-dessous de — ioo°. Ce dissolvant présente un intérêt spécial parce qu'il est un carbure saturé dépourvu d'affinité chimique, la 90 M 7C GC 50 A xe des points de Fus ion g ,*&^! *— =- iTJK -^ So ubilite dansC S2 rf M$ ^•' feé yj>V -5^ *5/7» J en o 1 C7 . G//7 /* ^ ' 30 20 10 0 -a C c^fsy/y /•»? ^ VV "3 ^f ~U c2 -100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125 250 275 A B C 100 90 80 70 60 60 40 30 20 10 0 Ue des poin s de fusion AiHfc'W 7~~^ TcJïïr / Solubilité î dans l'Hex ane / -75 -50 -25 0 25 50 75 100 A = Diphénylamine. B = Naphtaline. C = Triphénylméthane. naphtaline et le triphénylméthane sont à peu près dans les mêmes condi- tions. Les solubilités des corps que l'hexane dissout peuvent atteindre |££ mais, dès — 5o°, elles sont déjà moindres que o,3 pour ioo. Les solubi- lités de couples organiques ne suivent pas la même règle que les sels, elles sont représentées non par des droites, mais par des courbes. Cette particu- larité me paraît devoir être attribuée à l'extrême rapprochement des limites dans lesquelles tout le phénomène est compris. Ainsi la solubilité entière de la naphtaline dans le sulfure de carbone, depuis o pour ioo jusqu'à ioo pour ioo, se développe dans un intervalle de io,4°- Pour les sels ( ç>53 ) n'ayant pas les deux points limites, on observe à partir du point de congé- lation des segments droits qui s'étendent parfois dans un intervalle de 3oo° de température. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des chlorures d'acides bibasiques sur l'éther cyanacétique sodé. Èther succinodicranacétique.*Sole de M. Tu. Muller, présentée par M. Friedel. « Nous avons montré dans une Note précédente (') qu'en faisant réagir le chlorure de succinyle sur l'éther evanacétique sodé on obtient l'éther succinocvanacétinue C4H'02C poudre cristalline blanche, 1 xCO-C-H\ ' fondant à I25°-I26°, insoluble dans le carbonate de soude. Ce corps n'est pas le seul qui se forme dans la réaction. » Si l'on évapore l'éllier ayant servi à la purification de l'éther succinocyanacétique, il reste une substance plus ou moins jaunâtre, mélangée à de l'éther cyanacétique; on lave avec très peu d'éther et l'on traite le produit par du carbonate de sonde, il s'y dissout avec effervescence. On a donc affaire à un acide. Pour l'isoler et le séparer de l'acide succinique provenant de la décomposition du chlorure de succinyle non entré en réaction, on ajoute de l'acide acétique qui ne décompose pas les succinates; le nouvel acide se précipite aussitôt et il suffit de le laver deux ou trois fois avec de l'eau froide pour l'obtenir à l'état de pureté. L'analvse conduit à la formule de l'éther suc- cinodicyanacétique, formé d'après l'équation /CAz CAz 2CIINa.C02C2N5-4-Cir-.COCl^CH-.CO.ai.C02C2IP' i i CIP.COCI CII-.CO.CH.C02CûII3 \CAz 4-aNaCl. » L'éther succinodicyanacétique est une poudre blanche, cristalline, insoluble dans l'eau; l'éther chaud la dissout un peu et l'abandonne sous la forme de petites houppes constituées par de fines aiguilles. Ce corps est également soluble dans l'alcool bouillant et se reprécipite presque totalement pendant le refroidissement; ainsi purifié il fond à i35°-i36''. Traité par l'eau bouillante, il se décompose, comme l'éther succinocyana- cétique, en acide succinique et éther cyanacétique; on observe également un dégage- ment d'acide carbonique, dû à la décomposition de l'éther cyanacétique. » Le nouveau produit est un véritable acide, décomposant les carbonates alcalins; il doit ces propriétés à la présence des groupes CAz, CO et (') Comptes rendus, t. CXII, p. n3g. C. K., 1892, 1' Semestre. (T. CXV, N« 22 ) I '•■(> ( 954 . C02C2Hi qui exercent leur influence négative sur l'hydrogène du groupe méthine. En un mot, l'éther succinodicyanacétiquë est l'analogue de l'é- ther acétylcyanacétique de MM. Haller et Ileld ('), de l'éther cvanosucci- nique de MM. Haller et Barthe (5), de l'éther benzovlcyanacétique (3) et de l'éther cyanomalonique ('). Ces derniers acides sont monobasiques; l'éther succinodicyanacétiquë est bihasique, ainsi que le prouve le titrage suivant : on a dissous ogr, 5 d'éther succinodicyanacétiquë dans un excès de soude de titre connu; l'excès de soude a été titré avec de l'acide sul- furique, en présence de la phénolphtaléine; le virage est très net. » Pour mieux caractériser le nouvel acide, nous avons préparé quelques sels. » Sel de sodium. — On neutralise l'acide par la quantité équivalente de soude en solution aqueuse, puis on concentre au bain-marie, et l'on abandonne à la cristallisa- tion; le sel sodique se dépose sous la forme de mamelons cristallins blancs, qu'on soumet à une nouvelle cristallisation. L'analyse conduit à la formule d'un sel diso- dique renfermant 5mo1 d'eau de cristallisation, qu'il perd à 1 1 5° : CAz CH2.CO.CNa.C02C2H5 i +511*0. CH=.CO.CNa.C02C2H5 xCAz » Sel d'argent. — On le prépare en traitant le sel disodique par la quantité équi- valente de nitrate d'argent. On obtient un beau précipité blanc, qui a été lavé à l'eau froide, puis séché dans le vide. C'est le sel diargentique anhydre; ce corps résiste bien à la température de 1200; il ne commence à se décomposer que vers i4o°. » 5e/ de cuivre. — Lorsqu'on traite le sel de soude par du sulfate de cuivre, il se forme un précipité vert; on recueille ce précipité sur un filtre, on le lave à l'eau froide et on le sèche sous cloche, en présence d'acide sulfurique; on obtient ainsi une poudre bleu-verdàtre, qui constitue le sel cuivreux de l'éther succinodicyanacétiquë, ainsi que le démontre le dosage de cuivre. Sa formule est donc ,CAz CH2.CO.C.C02C2H* i Cu- CH2.C0.C.C02C21I5 CAz (') Comptes rendus, t. \CV, p. 235 et t. CV, p. n5. (2) Comptes rendus, t. G VI, p. i4i3. (3) Haller, Comptes rendus, t. CI, p. 1270. (*) Ibid., t. \CV, p. 142 et t. CV, p. 169 ( 955 ) » En résumé, dans l'action du chlorure de succinyle sur l'éther cyana- cétique sodé, il se forme deux produits que l'on peut séparer au moyen du carbonate de soude : l'élher succinocyanacétique insoluble dans ce réactif, et l'élher succinodicvanacétique qui s'y dissout avec dégagement d'acide carbonique. » Nous ne nous prononçons pas pour le moment sur la constitution de ces deux étliers succinocyanacétiques. Il est probable cependant, si l'on rai- sonne par analogie avec l'éther phtalocvanacétique, que l'éther succinocya- CAz , . . , nacétique C4H40- : CN „C2H' possède une constitution dissymétrique CO2 CÀz CO2 CH"C \ !C\ cc\i CH2CO/° » Le rendement étant très faible, il ne nous a pas encore été possible d'étudier complètement ce composé. » Quant à l'élher succinodicyanacétique qui se forme en plus grande quantité, si l'on envisage ses propriétés nettement acides, on ne peut guère lui attribuer d'autre formule que celle donnée plus haut et qui en fait un composé symétrique. Nous étudions en ce moment l'action de la phényl- hydrazine sur ce produit, dans le but de mettre en évidence l'existence des carbonyles cétoniques. » On sait, depuis les belles recherches de M. V. Anger (' ), que le chlo - rure de succinyle se comporte, dans plusieurs réactions, comme s'il était formé d'une partie symétrique et d'une partie dissymétrique. Nos propres expériences confirment celles de ce savant, au moins au point de vue qualitatif (2). » chimie organique. — Sur les fonctions de l'acide hyduriKque. Préparation des hydurilates de potasse. Note de M. C. Matignon. « L'acide hydurilique a été découvert par Schlieper et étudié surtout par M. Baever (3) dans ses remarquables recherches sur lesuréides. Ce dernier (') Thèse; Paris, 1890. (2) Travail fait à l'Institut chimique de la Faculté des Sciences de Nancy (labora- toire de M. Haller). (') Annalen der Chem. und Pharm., t. CXXVTI, p. 14. ( 956 ) savant donne l'acide hydurilique comme un acide puissant, capable de donner naissance à deux séries de sels, les sels acides et les sels neutres; toutefois, il n'a pu obtenir les sels de potasse : « Quand on ajoute de l'a- » cide acétique à la solution alcaline d'acide hydurilique, dit-il, on obtient » un composé contenant des quantités variables de potasse; de même, » l'addition d'alcool fournit une substance contenant plus de potasse qu'il » n'y en a dans le sel neutre. Il est frappant de voir cet acide, cpii se dis- » sont si facilement dans la potasse, posséder pour elle une si faible affi- » uilé. » » J'ai préparé les deux sels de potasse; la valeur des fonctions acides connues et la découverte d'une troisième fonction acide faible ont mis en évidence la cause de l'insuccès de M. Baeyer. » I. Chaleur de dissolution de l'acide hydurilique. — L'acide dissous dans deux équivalents de potasse, pour constituer le sel neutre en solution, m'a donné C806Az'H6sol.-l- 2KOHdiss.^C806AzlH4K2diss.-|- 2IPO : 4-2iCal,8. » La même quantité d'acide, dissoute successivement dans 3, \, iG molécules de potasse, a conduit aux résultats suivants : 3K011 -i- 24J*4, 4K0H -T-25,9, lôivOII -4- 26,0. » L'addition de 1 mol. de potasse à la solution du sel neutre au tournesol aug- mente la chaleur de dissolution de -+- 2Cal,6; 2 ou un nombre plus grand de molécules produisent une augmentation de -1- 4Cal,i; il en résulte qu'il existe dans l'acide hydu- rilique une troisième fonction acide, capable de donner naissance à des sels avec trois substitutions métalliques. Cette fonction, mesurée par l'équation thermique : C806Az4II1K2diss. H-KOHdiss. = C80"iAzlII,K3(diss. dansKOll) -+- H20 : + 4Cal,i, est très faible et donne un sel décomposable par l'eau, comme le montrent les expé- riences précédentes. En résumé : i C806Az4H°sol. + 4KOHdiss. ( =C806AzlH3K'diss. + KOIIdiss.-+-3H'20: -r- 26p»l,o. » 11. Hydurilate monopotassique CsOGAz'H5K. — Si l'on ajoute 3 molécule- d'acide chlorlndrique à la solution d'acide dans 4 molécules de potasse, et qu'on éva- pore le mélange à chaud, il se dépose peu à peu une croûte très dure, constituée par des amas de petits cristaux, qui sont transparents au microscope, mais présentent des veines obscures qui les rendent tout à fait comparables aux ailes de mouche. Chauffés à i4°"> i's lie changent pas de poids; leur analyse a donné : Trouvé. Calcule. k i3,o4 1 3 , 35 1 !>>7 ) » Ils sont d'une stabilité remarquable vis-à-vis de la chaleur, o Ce sol monopotassique, dissous dans 3 molécules de potasse, m'a donné : C»08Az*HsKsol. + 3KOHdiss.= C'O'Az'FPK'diss.-r-aH'O-r-KOHdiss.: -r-7°",8. » La comparaison avec (ï) permet de déduire la formation du sel à partir de l'acide et la base solides : CsOliAz1Il6sol. -h K OH sol. = C808AzvH3Ksol. + H2Osol.: -t-3a^',o. » La première fonction acide de l'acide hydurilique est donc bien supérieure à celle des acides monobasiques ordinaires, acétique, benzoïque (22Ca'-23Cal). M. Breyer a montré qu'il était impossible d'obtenir l'acide hydurilique par la décomposition de son sel ammoniacal avec l'acide chlorhydrique : il reste toujours un peu d'ammo- niaque liée à l'acide; la grandeur de la fonction explique celte particularité : il se pro- duit un état d'équilibre, en vertu duquel l'ammoniaque se partage entre les acides hydurilique et chlorhydrique. » III. Hydurilate bibasique C806 AzlH;K-, 3H'20. ■ — J'obtiens ce nouveau sel en évaporant une solution d'acide dans la quantité calculée de potasse, où il se dépose, à chaud, en petits cristaux groupés en hémisphères; à froid, en prismes transparents, isolés, bien nets, quelquefois colorés en rose. L'analyse donne : Trouvé. Calculé (3II»0). - i 20, o5 | , b 20,3l j 20,21 \ Az 1 4 , 69 1 4 , 58 » Dans une cristallisation où la solution chaude avait été abandonnée à un refroi- dissement lent, il s'est déposé, outre les cristaux précédents, un énorme cristal pris- matique brillant, à 5 molécules d'eau. » L'hydurilate bibasique à 3 molécules d'eau, dissous dans 2 molécules de potasse, absorbe 4cal> 2, C806Az*H*Kï3H»OsoL-f-2KOHdiss. = C806AzlK3diss. + KOHdiss. -+- 3H20 — V:»',2. » La comparaison avec (_a) donne l'équation caractéristique de la deuxième fonction acide C8O0Az4H5K.soL-r-2H2Osol. H-KOHsol. = CB08Az4H4R2,3H2OsoI.: +2iCal,7, fonction égale à celle des acides normaux carboxylés pour lesquels on a, par exemple, pour l'acide acétique, 2iCal,9. M. Bteyer avait cherché à isoler un sel de potasse en ajoutant de l'acide acétique à une solution alcaline d'acide hydurilique, mais il n'avait obtenu que des composés contenant des doses variables dépotasse; l'égalité de la deuxième fonction hydu ri- ( 9^ > tique et de la fonction acétique explique nettement ce résultat; il doit s'éta- blir, entre les deux acides, un équilibre variable avec leurs proportions, de sorte cpi'on n'obtient qu'un mélange d'hvdurilates monopotassique et dipotassique contenus dans un rapport quelconque. » L'existence de la troisième fonction acide montre aussi pourquoi M. Bœyer n'a pas obtenu le sel bibasique en précipitant, par l'alcool, la solution alcaline de l'acide; suivant les proportions d'eau et de potasse, le sel tribasique est dans un état de décomposition plus ou moins avancé; l'alcool ne peut précipiter que des mélanges variables des sels bi et triba- siques, où la quantité de potasse, comme l'a trouvé M. Bseyer, est supé- rieure à la teneur du sel bipotassique. » En résumé, l'acide hydurilique est tribasique; il possède trois fonc- tions acides différentes : la première, comparable à celle des acides les plus forts de la Chimie organique; la deuxième, du même ordre que celle des acides normaux carboxylés; enfin une troisième, inférieure à la fonction faible de l'acide phosphorique. La connaissance de ces trois fonctions m'a permis d'expliquer toutes les remarques signalées par M. Ba?yer. » CHIMIE ANIMALE. — Recherches sur les couleurs de quelques insectes. Note de M. A.-B. Griffiths, présentée par M. Bouchard. (Extrait. ) « Les ailes des Lépidoptères et d'autres insectes contiennent un certain nombre de matières colorantes. On n'a étudié jusqu'ici qu'un seul véri- table pigment, le pigment jaune des ailes de quelques Lépidoptères (') » J'ai déterminé la composition du pigment vert, dans les ailes des Lé- pidoptères suivants : » Rhopalocera. — Papilio (plusieurs espèces). Parthenos gambrisius. Hesperia. Limenitis pocris. » Noctu-e. — Halias prasinana. >> Géomètre. — Larentia (plusieurs espèces). Cidaiïa miata. " Sphixgid-E. — Ino statices. » C'est toujours le même pigment qui a été fourni par chacun de ces insectes. (') Voir J.-G. Hopki.ns, Proceedings of thc Chemical Society of London. p. 1 17 ; 1889. Nature, p. 197, vol. XLV; 1891. M. Hopkins est toujours à la recherche de la nature du pigment jaune dans les ailes des Rhopalocères. < 959 ) » On traitait d'abord les ailes par l'alcool chaud el l'éther : le pigment est insoluble dans ces réactifs. On faisait alors bouillir les ailes dans l'eau acidulée; on filtrait le liquide, que l'on concentrait ensuite par évaporation. Le pigment vert se séparait, comme une substance amorphe. Cette opération était répétée plusieurs fois. » La moyenne de si\ analyses de ce pigment vert a donné des résultats répondant à la formule C"H"Az»0,°. » Ce pigment est un acide bibasique. Il se dissout dans les alcalis. 11 est précipité par le nitrate argentique. » La moyenne de trois analyses du sel d'argent de cet acide conduit à la formule C»»H10Ag!Az8O10. » Ce sel d'argent se présente en aiguilles soveuses incolores, très solubles dans l'al- cool, insolubles dans l'éther. La solution alcoolique dévie à droite le plan de polarisa- tion; son pouvoir rotatoire spécifique pour la raie D est [«][, = + 29°. » Par une longue ébullition avec de l'eau, le pigment acide donne de l'urée, de l'alloxane et de l'acide carbonique : C"H12Az8O1°+02:=2CHiAz2O-i~2CiH2Az204 + CO2. » Par l'action prolongée de l'acide chlorhydrique bouillant, le pigment se con- vertit en l'acide urique : C"H12Az80"'=2C3IIvAz103-1-C02-f-2H20. » Il est très probable que ce pigment vert est dérivé de l'acide urique et qu'il est déposé dans les ailes par les cellules errantes, c'est-à-dire qu'il est de nature excrétoire. Je lui donne provisoirement le nom d'acide léoi- cloptérique. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action microbicide de l'acide carbonique dans le lait. Note de MM. Cl. Nourry et C. Michel. (Extrait. ) « ... Il nous a paru résulter de nos expériences que : « i° Le lait saturé d'acide carbonique sous pression, et maintenu à froid, ne se coagule qu'au bout de huit jours, tandis que le lait ordinaire se caille dans les quarante-huit heures, délai maximum, en général. » 20 Ce même lait, porté à des températures de 45°. 65° et 8o°, se caille dans les conditions ordinaires. » 3° Porté à la température de 1200, il se coagule aussitôt, au lieu de mettre le temps habituel. » ... Il semble que l'acide carbonique n'ait pas réellement une action ( 9(5o ) microbicide, au sens entier du mot, mais qu'il entrave l'évolution micro- bienne. » ZOOLOGIE. — Sur un ganglion nerveux des pattes du Phalangium opilio. Note de M. Gaubert, présentée par M. Milne-Edwards. « Ou sait que les Crabes, les Araignées, les Faucheurs, etc. peuvent rompre, dans certaines conditions, leurs membres avec la plus grande facilité, et que la rupture est un acte réflexe indépendant de la volonté de l'animal. » Mais, tandis que chez les Crabes, chez les Araignées, les parties des pattes détachées par aulotomie (c'est ainsi que M. Léon Frédéricq a dési- gné l'amputation spontanée des membres) restent immobiles et à l'état de contraction, chez le Faucheur (Phalangium opilio), les parties amputées présentent pendant quelques minutes des mouvements convulsifs. Il était intéressant de déterminer la cause qui produit ces mouvements. » La rupture des pattes du Phalangium opilio se fait entre le second et le troisième article, les articles étant comptés à partir de la base du membre. Cette rupture amène évidemment la section du nerf pédieux au même niveau. J'avais pensé que l'action de l'air sur le bout périphérique du nerf, ou l'action du sang qui, en sortant par la section de la patte, exci- tait mécaniquement le nerf, étaient la cause des mouvements convulsifs. Harless, Heidenhain, Faivre, M. Charbonnel-Salle ont, en effet, démontre que, si l'on sectionne un nerf, le bout périphérique présente une sensibi- lité plus grande que si l'on avait excité le nerf entier. Mais, si l'on sectionna de nouveau le nerf, on augmente de nouveau la sensibilité sur le bout périphérique. » J'ai alors sectionné le propodite : les mouvements ont continué sur la partie formée parle méropodite, le carpopodite et une partie du propodite, mais le reste de la patte, qui aurait dû présenter des mouvements, est reste immobile. La section du quatrième article (carpopodite) a donné les mêmes résultats; celle du troisième (méropodite) a détruit tous les mou- vements. Donc les mouvements convulsifs du membre ne pouvaient pas être dus à l'excitation du bout périphérique, puisque, dès que l'on pratiquait la section de la patte sur un point différent de celui où se produit l'auto- tomie, la partie périphérique de la patte restait à l'état de repos. En faisant des sections sur le troisième article, je me suis assuré qu'il suffisait de sup- ( 961 ) primer l'extrémité proximale de cet article, qui est légèrement renflée en cet endroit, pour faire cesser les mouvements; on obtient le même résultat en plongeant celte partie dans un acide énergique, comme l'acide sulfu- rique, ou bien en la détruisant avec un fer rouge. » Examinant alors le nerf, j'ai constaté qu'il se ramifiait en ce point et donnait naissance à un filet nerveux. Sur le nerf pédieux et à l'origine du filet nerveux se trouvait un ganglion allongé. C'est ce ganglion nerveux qui produit les mouvements désordonnés de la patte détachée du corps par autotomie, et ce ne sont pas, comme on aurait pu le supposer, les excitations directes sur le nerf. Quand la patte fait partie du corps de l'animal, ce ganglion est probablement sous l'influence des centres supé- rieurs correspondant aux ganglions thoraciques. L'amputation de la patte lui rend son indépendance, et ce sont les excitations dues à l'air ou à la perte de sang qui sont, en somme, la cause des mouvements convulsifs ('). » ANATOMlE ANIMALE. — Myxosporidies de la vésicule biliaire des Poissons. — Espèces nouvelles. Première Note de M. P. Thélohan, présentée par M. Ranvier (2). « Dans un travail récent (3), j'ai décrit, sous le nom de Ceratomyxa sphœrulosa, une intéressante espèce de Myxosporidie trouvée pour la pre- mière l'ois, par M. Balbiani, dans la vésicule biliaire du Galeus cams et du Muste/us vulgaris. » Je ne reviens pas ici sur la description de ce parasite, je rappellerai seulement quelques-uns de ses caractères principaux. Les spores, qui me- surent QO^-à iooj/. de long sur ioa à 1 2 f/. de diamètre à leur partie médiane, ont une forme très particulière : l'enveloppe est constituée par deux valves dont chacune représente un cône creux très allongé et qui sont soudées par leurs bases. Il y a deux capsules polaires, le plasma n'occupe que la cavité d'une des valves et est dépourvu de vacuole colorable par l'iode. Cette Myxosporidie est encore remarquable en ce que, à l'état adulte, son endoplasme est bourré de petites sphères claires de 3;j. ou 1\\j. de diamètre, renfermant quelques granules d'un jaune brunâtre. Les masses plasmi- (') Travail du laboratoire de M. A. Milne-Edwards. (2) Travail du laboratoire de M. Balbiani, au Collège de France. (3) Bulletin de la Société Philomathique; 1892. C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 22.) ' 27 ( 96a ) ques sont sphériques ou ovoïdes; l'ectoplasme émet des pseudopodes lobés à mouvements très lents. On ne rencontre jamais que deux spores dans le même individu. » Dans la vésicule biliaire d'autres Poissons marins, j'ai observé des Myxosporidies dont les spores ressemblentcomplôtementàcellesde l'espèce précédente : elles sont seulement un peu plus petites. Toutefois, dans ces nouveaux parasites, les masses plasmiques présentent des caractères tout à fait spéciaux, qui doivent, je crois, les faire considérer comme des es- pèces distinctes se rapportant au même genre Ceratomyxa, caractérisé par la forme et les autres particularités des spores. » Dans la vésicule biliaire du Trygon vulgaris (Concarneau, septembre 1892), j'ai rencontré un parasite à faciès tellement spécial, que j'ai hésité d'abord sur sa véritable nature, et que la présence des spores au sein du plasma m'a seule permis de reconnaître avec certitude qu'il s'agissait bien d'une Myxosporidie. Ces spores sont semblables à celles du Ceratomyxa sphœrutosa, mais plus petites (6oV- de longueur en movenne), et l'on n'en trouve jamais plus de deux dans le même individu. » Cet organisme peut revêtir des formes variables. Dans le cas le plus fréquent, c'est un corps allongé, pouvant atteindre 85^ de long sur 20^ de largeur maxima, à peu près cylindrique, un peu renflé à sa partie mé- diane, très atténué à l'une de ses extrémités qui se termine en pointe, ar- rondi à l'extrémité opposée, que l'on peut désigner sous le nom d'extré- mité antérieure, puisque, comme on le verra, elle est toujours en avant pendant la progression. Le protoplasma est finement granuleux; la limite entre l'endoplasme et l'ectoplasme est presque impossible à distinguer. » Au voisinage de l'extrémité antérieure se trouvent groupés un nombre variable de petits globules très réfringents de nature graisseuse. De cette extrémité, on voit partir de longs pseudopodes qui différent notablement des pseudopodes des autres Mvxosporidies. Ceux-ci, en effet, affectent d'ordinaire la forme d'expansions protoplasmiques lobées, à lobes plus ou moins aigus et toujours d'assez faible longueur. Ici, au contraire, ces pro- ductions, dont le nombre assez variable peut s'élever à six ou huit, sont complètement distinctes les unes des autres, et présentent l'aspect d'ap- pendices presque filiformes dont l'épaisseur diminue progressivement de- puis la base jusqu'à l'extrémité libre, qui se termine en pointe très effilée. De plus, ces pseudopodes acquièrent une longueur très considérable qui peut atteindre, et même dépasser, la moitié de la longueur du corps plas- mique. Ils sont formés d'un plasma à granulations excessivement fines, ( 9^3 ) rappelant tout à fait l'ectoplasme des antres espèces : ce sont donc proba- blement, comme cbez ces dernières, des productions ectoplasmiques. Clés appendices sont animés d'un mouvement assez rapide dans lequel ils dé- crivent un demi-cercle en se dirigeant toujours d'avant en arrière. Je n'ai pu voir si, arrivés au contact du corps, ils se fusionnent avec l'ectoplasme ou si, au contraire, parvenus au terme de leur course, ils se portent de nouveau en avant et continuent à exercer leurs fonctions motrices. En effet, grâce à ce mouvement des pseudopodes, la Myxosporidie se meul avec une rapidité relativement considérable : elle peut franchir en vingt- cinq secondes un espace égal à trois fois sa longueur. Le reste du corps demeure complètement immobile et ne joue aucun rôle dans la propul- sion. Cependant il semble jouir d'une certaine contractibilité, ce que j'ai pu constater dans des cas où, l'extrémité antérieure étant venue buter contre quelque obstacle, j'ai vu le corps se replier pour contourner celui-ci. » Quelques individus présentent une forme différente de celle que je viens de décrire : l'extrémité postérieure peut être renflée et arrondie; d'autres fois, elle est bifurquée, et cette division de l'extrémité postérieure peut être poussée très loin et le corps se termine alors par 7 ou 8 lobes effilés ou même davantage. » Les pseudopodes sont toujours localisés à l'extrémité antérieure, au voisinage de laquelle on retrouve d'une façon constante l'amas de globules graisseux dont j'ai parlé plus haut. Je propose pour ce parasite du Trygon le nom de Ceratomyxa agilis (nov. sp.). » Chez une autre Myxosporidie que j'ai rencontrée dans la vésicule bi- liaire du Lophius piscatorius (Roscoff, le Croisic, août, septembre 1892) les spores présentent les mêmes caractères que celles des espèces précédentes; mais ici elles mesurent en moyenne 65 [/. sur 5 à 8. Les masses plasmiques présentent des caractères spéciaux qui différencient nettement ce para- site. Ces masses, arrivées à leur complet développement, revêtent des formes très irrégulières et très variables. Elles sont surtout remarquables par l'existence de longs prolongements immobiles et qui sont constitués par un axe endoplasmique, muni d'un revêtement d'ectoplasme. Ces pro- longements partent d'une partie centrale de forme très variable; leur nombre varie de un à quatre ou cinq; leur longueur atteint le double du plus grand diamètre de la portion centrale, qui est le lieu de formation des spores; celles-ci, comme dans les espèces précédentes, ne se ren- contrent qu'au nombre de deux dans chaque individu. ( 964 ) » Les pseudopodes sont lobés : ils naissent de l'ectoplasme de la masse centrale en un point qui n'a rien de fixe et qui peut changer d'un instant à l'autre. » Je propose pour cette Myxosporidie la dénomination de Ceralomyxa appendi culata (nov. sp.). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les modifications de l 'absorption et de la transpiration qui surviennent dans les plantes atteintes par la gelée. Note de M. A. Prunet, présentée par M. Duchartre. « On sait que l'un des effets de la gelée sur les plantes est d'amener la dessiccation rapide des jeunes pousses. Ce phénomène paraît montrer que des modifications surviennent dans les parties gelées au moment du dégel, soit au point de vue de la transpiration, soit au point de vue de l'absorption, soit à la fois au point de vue de la transpiration et de l'absorption. Je me suis proposé de rechercher expérimentalement la nature et l'étendue de ces modifications et d'en déterminer les conditions et les diverses circon- stances. » Mes recherches ont porté sur la Vigne, la Fève, le Pêcher, le Poirier et le Chèvre- feuille {Lonicera balearica DC). Le refroidissement des portions de plantes en expé- rience était obtenu par l'évaporation rapide de l'éther à l'aide d'une trompe ou d'une soufflerie; en réglant convenablement la vitesse du courant d'air, on pouvait, d'une part, atteindre plus ou moins promptement la température désirée et, d'autre part, la maintenir constante aussi longtemps que cela était nécessaire. Le refroidissement était en général suffisamment intense et d'assez longue durée pour donner aux pousses et aux feuilles une certaine rigidité. » Il résulte tout d'abord de ces recherches que , toutes choses étant égales, les pousses gelées, après le dégel, vaporisent dans le même temps, des quantités d'eau beaucoup plus considérables que les pousses non gelées. Deux exemples fixeront les idées. » I. Une jeune pousse de Vigne portant quatre feuilles et dont l'extrémité inférieure était mastiquée dans un flacon plein d'eau, vaporisait dans une chambre noire, à im d'un bec de gaz, une moyenne de i ^msr d'eau par quart d'heure; après le refroidisse- ment : premier quart d'heure : io8m8r; deuxième : 87msr; troisième : 7Ômsr; quatrième : 54m5r; cinquième : 46mgr; sixième : 3o,m8r; septième : 34msr; huitième : 3im6r. » Au bout de deux heures, ce rameau complètement fané avait vaporisé 475msr d'eau et perdu 14,46 pour 100 de son poids. Dans le même temps, deux rameaux compa- ( 9^5 ) râbles non refroidis, l'un mastiqué dans un flacon plein d'eau, l'autre dans un flacon vide, placés aussi à imdu bec de gaz, avaient, le premier, vaporisé i32msr d'eau et gagné 0,a6 pour ioo de son poids, le second, vaporisé i i5msr d'eau et perdu 3,57 Pour Joo de son poids (température : i4°,4-i5°; état hygrométrique : 58,5-59,5; température du réfrigérant : ■ — 5°). » II. Une feuille de Cerisier à pétiole mastiqué dans un flacon plein d'eau vaporisait au soleil, avant le refroidissement, une moyenne de i amsr d'eau par quart d'heure ; après le refroidissement : premier quart d'heure : i23n,sr; deuxième : j6mzr ; troisième : 45"'»''; quatrième : 2-msr ; cinquième : iSmsr; sixième : i9msr; septième : i8msr; huitième : iô™^. Cette feuille, en partie desséchée, avait alors vaporisé en tout 342msr d'eau et perdu 43,73 pour 100 de son poids. Deux feuilles comparables non refroidies, placées dans les mêmes conditions, avaient, dans le même temps, la première, vaporisé o,S™Gr d'eau et perdu 0,62 pour 100 de son poids, la seconde, vaporisé 88mBr d'eau et perdu 12,6 pour 100 de son poids (température du thermomètre à boule noire : 2i°-22°,5; état hygrométrique : 60-61; température du réfrigérant : — 6°). » Il était intéressant de savoir si cette énorme production de vapeur relève de la transpiration ou de l'évaporation. Des pousses et des feuilles ayant été placées, à leur sortie du réfrigérant, sous une cloche de verre renfermant de l'air saturé d'humidité n'ont pas vaporisé d'eau à la lumière. Les pertes d'eau éprouvées par les plantes gelées après le dégel sont donc le résultat non d'une transpiration comme on l'observe dans les plantes normales, mais d'une simple évaporation. » Il résulte encore de mes recherches que l'absorption de l'eau par les pousses gelées est très réduite ou même nulle, au moins pendant les pre- mières heures qui suivent le dégel, c'est-à-dire au moment même où la vaporisation présente une intensité considérable. » J'ai constaté que, toutes choses étant égales et jusqu'à une certaine limite, d'ailleurs variable, l'absorption et surtout la vaporisation sont d'autant plus modifiées que le refroidissement a été plus intense et de plus de durée. » Dans les plantes non gelées, une élévation rapide de la température accroit l'intensité de la vaporisation et peut, d'autre part, ralentir ou même supprimer momentanément l'absorption; mais ce serait commettre une erreur que d'attribuer simplemenl à cette même cause les modifi- cations que je viens de signaler dans la vaporisation et l'absorption des plantes gelées. L'expérience suivante est, à cet égard, très instructive : » Deux jeunes pousses de Poirier comparables, que je désignerai l'une par A, l'autre par B, furent placées dans la chambre obscure : A à im du bec de gaz, B plus près et à une distance telle que le thermomètre à boule noire marquât, au contact de B, 2° de plus qu'au contact de A. Dans ces conditions, A vaporisait par quart d'heure nmsr ( 966 ) d'eau et B, i3msr. La température de A fut alors abaissée et maintenue égale à , — 4° pendant une demi-heure; la température de B fut maintenue pendant le même temps égale à — 2° ('). À leur sortie du réfrigérant, les deux rameaux, furent replacés dans leur position primitive. Or, bien que leur température eût été élevée de la même quan- tité et en même temps, les deux rameaux vaporisèrent des quantités d'eau fort iné- gales. » Rameau A. — Premier quart d'heure : i02™s''; deuxième : gi™^'; troisième : ^8msr; quatrième : 55msr; cinquième : 48msr; sixième : 37msr. s Rameau R. — Premier quart d'heure : i9msr; deuxième : ijmsr; troisième : i6mS' ; quatrième: i5msr; cinquième : i4msr; sixième : i4msr. » A ces inégalités correspondaient des différences profondes dans la manière d'être des deux rameaux. Tandis que A noircissait et se desséchait, B conservait sa couleur verte et sa turgescence. Le rameau A seul avait été gelé. » Les résultats de cette expérience et Je fait signalé plus haut, de la transformation dans les plantes gelées de la fonction transpiratoire en une simple évaporation, montrent que l'arrêt ou, du moins, le ralentissement de l'absorption et l'accroissement de la vaporisation qui se manifestent dans ces plantes au moment du dégel, ne peuvent pas être simplement attribués à une élévation plus ou moins rapide et plus ou moins considérable de la température, mais tirent leur origine de modifications profondes apportées dans les propriétés des éléments anatomiques par le refroidissement. » La coexistence, au moment du dégel, d'une évaporation intense et d'une absorption faible ou nulle, et les diverses circonstances susceptibles de modifier la valeur, soit de l'absorption, soit de l'évaporation, intensité et durée du refroidissement, température, état hygrométrique, expliquent la dessiccation plus ou moins rapide des bourgeons ou des jeunes pousses des plantes gelées. » BOTANIQUE. — zEcidiconium, genre nouveau d'Urédinëes. Note de M. Paul Vuillemijï, présentée par M. Duchartre. « Une Urédinée parasite des aiguilles du Pinus montana produit, dans les conditions normales de la végétation, un appareil conidien analogue à celui qui, chez YEndophyllum Sempeivivi, apparaît dans un milieu insolite (voir Comptes rendus, t. CXV, p. 893) (2). (') Dans toutes ces expériences, le flacon était maintenu en dehors du réfrigérant. (2) Ce champignon a été découvert par M. Bartet, inspecteur des forêts, dans un reboisement remontant à une dizaine d'années, situé à une altitude approximative de "/'7 i » Pour bien définir la situation du Champignon, rappelons la structure de la feuille du Pinus montana. L'écorce est formée rie grandes cellules dont les parois minces, lâchement unies en ire elles, présentent des replis saillants dans la cavité cellulaire. Seules les assises limitantes se composent d'éléments étroits, intimement soudés entr.' eus. Les cellules sécrétrices sont entourées d'éléments scléreux. Les cellules conti gués au cordon axile forment une gaîne endoderraique ininterrompue. Au contact de l'épiderme épaissi, lignifié et revêtu d'une cuticule, l'assise externe de l'écorce s'or- ganise en une couche différenciée à la façon de l'endoderme, assez nettement défini. pour mériter le nom iïexoderme. Les cellules exodermiques, aplaties, munies d'une paroi mince, faiblement lignifiées, contractent d'étroites relations avec l'épiderme qu'elles suppléent dans son rôle aquifère sacrifié à la sclérose. » Le mycélium du parasite envahit tous les méats intercellulaires de l'écorce foliaire, sans introduire dans les cellules vivantes autre chose que des suçoirs, sans franchir l'endoderme, ni l'exoderme, ni la gaîne des canaux à résine. 11 se compose de cellules à noyau unique, placées bout à bout, formant des filaments ramifiés, irré- gulièrement contournés, dont le diamètre assez uniforme est de 4^ à 5^. Il élargit les espaces ihtercellulaires en étreignant les cellules corticales, en s'insinuant entre les deux feuillets primitivement accolés des replis de la membrane. Le mycélium devient très puissant vers la périphérie, surtout aux points où il porte des fructifica- tions. Alors les cellules à chlorophylle sont dissociées et tuées. Les filaments du Champignon forment sous l'exoderme un pseudo-parenchyme, sorte de stroma qui sert de base aux fructifications. » Les fructifications soulèvent l'épiderme doublé par l'exoderme et forment des tumeurs brunes tranchant sur le fond vert de la feuille. Cette coloration est due aux cellules exodermiques qui, soustraites aux échanges nutritifs, perdent leur contenu clair, transparent et le remplacent par une masse granuleuse, opaque, brunâtre. » Ces tumeurs sont de deux sortes : les unes sont produites par des aecidioles, les autres par des corbeilles à téleutospores. » L'œcidiole est elliptique, bombée. Elle a près d'un millimètre de longueur. Une fissure longitudinale divise en deux le dôme formé au-dessus d'elle par l'épiderme doublé de l'exoderme. Du fond aplati de l'œcidiole, se détachent les filaments spori- fères inclinés vers la fente médiane et réduits à un diamètre de iV-, A leur extrémité, le noyau subit des bipartitions répétées. Trois ou quatre noyaux sont placés à la file sous le sommet. Puis, chacun d'eux s'isole par un étranglement basipèle dans une spore elliptique mesurant !\V- sur iV-, » La corbeille à téleutospores, d'abord arrondie, s'étire, atteint une longueur de 5 à 8mm, sur une largeur voisine de imm. Une ou deux fissures longitudinales, irrégulières dans leur situation comme dans leur étendue, mettent la fructification en communication avec l'extérieur. A travers ces fissures, on aperçoit, parfois, des débris de membranes blanchâtres, lacérées ou désagrégées en une poussière farineuse. i6oom, au Laou-d'Esbas, près de Bagnères-de-Luchon. Très compétent dans les ques- tions de Pathologie végétale, M. Bartet a pu me procurer les échantillons les plus convenables pour l'étude de ce parasite. ( 9^8 ) Du stroma homogène qui tapisse le fond des corbeilles à téleutospores se détachent deux sortes d'éléments. » Les plus abondants forment des excroissances plus ou moins saillantes, planes ou bombées, circulaires ou allongées en bourrelets sinueux. Leurs éléments ne diffèrent des filaments du stroma que par leur direction ascendante. Ces excroissances sont tapissées par un appareil conidien comprenant, comme celui des Endophyllum, des paraphyses et des tubes sporifères. Les paraphyses cloisonnées, rameuses, ne dépassent pas 1^,5 de diamètre. Les tubes ayant, comme les filaments végétatifs, un calibre de 4 à 5^, se terminent par une conidie portée par vin court stérigmate. La conidie, unicellulaire, présente une couleur brun-violacé clair, une membrane lisse et peu épaisse. D'abord ovoïde, elle devient presque sphérique, avec un diamètre de iol1 à i il*. Placée dans une solution nutritive, elle germe dès les premières heures. » Dans l'intervalle des bourrelets conidiens, le stroma typique se prolonge en fila- ments beaucoup plus larges, mesurant de §V- à 12^ de diamètre. En se soudant, ces filaments simulent un parenchyme palissadique, à surface irrégulière. L'extrémité libre des filaments prend la structure des téleutospores à* Endophyllum. La membrane stratifiée présente une couche moyenne différenciée en petits cylindres, comme dans beaucoup de spores œcidiennes. Ces éléments sporiformes, incolores, se disposent en files plus ou moins longues, ou bien il s'en forme un seul. Souvent même, le sommet seul s'épaissit sans que la cellule terminale se différencie. » Dans certaines régions, généralement allongées en bandes parallèles au bord de l'hyménium conidien, et intercalées aux îlots de cet hyménium, plusieurs rangs de filaments développent, en progression croissante, leurs éléments sporiformes, qui restent soudés entre eux. Le rang moyen se prolonge en un voile comprenant une seule épaisseur de cellules à parois sculptées, tandis que les rangs suivants supportent le voile comme une sorte de soubassement en forme de talus, composé d'éléments de même structure. » Dans les portions où les grosses cellules à membrane sculptée ne forment pas un voile, leur lamelle moyenne se dissout et met en liberté les cellules hérissées des cylindres de la couche intermédiaire, rendue superficielle. Ainsi se produit la pous- sière farineuse visible à l'œil nu. » Le voile blanc, formé de cellules stériles qui ne sont que des spores modifiées pour protéger la fructification, a la même origine etla même valeur que la pséudopé- ridie de beaucoup dVEcidies. » Les caractères du voile et des cellules dissociées, rapprochés de la structure, de la situation et du genre de vie du mycélium, permettent de ranger le parasite du Pinus monlana parmi les Urédinées, au voisinage des Endophyllum. » Ce qui est spécial à ce Champignon, c'est la prédominance de l'appa- reil conidien sur les spores appartenant aux types définis de la plupart des Urédinées. Les homologues des téleutospores et des éléments œcidiens, en tout ou en partie stériles, jouent essentiellement un rôle protecteur. La ( 9^9 ) multiplicatioa et la dissémination sont normalement assurées par les coni- dies qui, dans 1rs autres genres, n'ont été observées qu'une fois, encore clans des conditions exceptionnelles. » Cette déviation résulte de la situation spéciale du parasite. D'après les observations de M. Bartet, les fructifications se montrent principalement sur les aiguilles âgées de trois ou quatre ans. A cette période, l'épiderme doublé de l'exoderme forme une couche protectrice puissante et réalise naturellement un milieu confiné analogue à celui que j'ai obtenu artificiel- lement en enfermant les Sempervivum chargés d'Endophyllum dans u ne boîte d'herborisation. » L'avortement des téleutospores et le développement corrélatif de l'appareil co indien, anormaux chez les autres Urédinées connues, devien- nent le trait le plus caractéristique de l'organisation du parasite du Pinus montana. Cette propriété justifie la création d'un genre nouveau. Le nom d'/EciDicoxiuM rappellera son caractère distinctif. Eu appelant l'espèce JEcidiconimn Barteli, je veux reconnaître les services que mon collabora- teur a rendus à la Cryptogamie, » GÉOLOGIE. — Sur la classification et les parallélisme^ du système miocène. Note de M. Ch. Depéiîet, présentée par M. Albert Gaudry. « J'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie des principaux ré- sultats d'un voyage géologique que j'ai entrepris, sous ses auspices, eu Suisse, en Bavière, en Autriche-Hongrie et en Italie, clans le but de com- parer les formations néogènes de ces contrées avec celles de la France, et de faire servir ces comparaisons à un essai de coordination générale des étages dans le terrain miocène. » Mes recherches ont été dirigées dans deux voies principales : d'une part, j'ai essayé de paralléliser, dans le détail, les diverses assises mio- cènes d'origine marine de ces pays; d'autre part, je me suis efforcé de rat- tacher d'une manière précise à chacun des horizons marins les faciès ter- restres qui leur correspondent et qui sont caractérisés par les faunes de Mammifères successives de Yhonzon des sables de l'Orléanais, de celui de Sansan et enfin de celui de Pikermi. » I. Il faut distinguer, dans le miocène marin, un grand étage inférieur avec l'horizon si riche des faluns de Saucats et de Léognan à la base, et celui de la mollasse calcaire à Pecten prœscabriusculus au sommet. Le pre- G. R., iS92, 2- Semestre. (T. CXV, N°22.) I '±8 ( 97° ) mier de ces horizons répond à une première phase de transgression encore peu prononcée de la mer miocène qui, dans le bassin du Rhône, n'a pas dépassé au nord le département de la Drôme, tandis qu'avec l'horizon su- périeur, elle a pénétré en Dauphiné, en Savoie, en Suisse et de là, par la Bavière, jusque dans le bassin extra-alpin de Vienne (couches de Horn ou premier étage méditerranéen de M. Sness). Je désignerai ce premier groupe naturel de couches sous le nom d'étage Burdigalien, à cause de la belle faune marine des environs de Bordeaux. » La faune de Mammifères de ce niveau a encore un cachet archaïque parla présence de Y Anthracotherium, du Paleochœrus, de l'état peu avancé d'évolution des Cervidés, comme l'a fort bien montré M. le professeur Gaudry (l'aune des sables de V Orléanais en France et d'Eggenburg en Au- triche}. » II. Un deuxième étage a pour type l'horizon fossilifère le plus impor- tant de la mollasse suisse, Y horizon de Sainl-Gall et de Berne, où apparaît Cardita Jouanneti. Il peut être désigné sous le nom à'Helvétien et il corres- pond au maximum de transgression de la mer miocène qui envahit la Tou- raine, le plateau du Randen, les environs d'Ulm. En Autriche, il corres- pond aux sables de Grund (base du second étage méditerranéen), précédés par le schlier, horizon gypso-salifère, et il est représenté en Italie par les sables verts de la Superga à Turin, précédés aussi par un schlier, dit lan- ghien. Dans le bassin du Rhône, une masse de sables et de grès terminée par Y horizon de Visan, à Pecten vindascinus, est l'équivalent de ce second étage. » Les Mammifères de ce niveau, trouvés dans les lignites d'Eibiswald, en Styrie, contiennent la faune typique de Y horizon de Sansan, à caractères franchement miocènes. » III. La régression de la mer miocène commence avec le troisième étage ou torlonien, dans lequel la mer du bassin du Rhône (couches de Cucuron et Cabrières) est séparée de celle de Vienne (Leithakalk et mar- nes de Baden) par une large région exondée où s'est formée la mollasse d'eau douce supérieure de Suisse et de Bavière. La faune des Mammifères de cet horizon (la Grive Saint-Alban, Steinheim, etc.) ressemble beaucoup à celle de Sansan, avec seulement une nuance un peu plus jeune dans son ensemble. « IV. Cette même faune persiste dans l'étage sarmatique du bassin du Danube, dont on ne connaît pas d'équivalent exact dans l'Europe occi- dentale. ( 97' ) » V. Enfin, avec l'étage ponlique ou des couches à Concertes de Vienne, apparaît une faune de Mammifères tout à fait nouvelle, la faune à Hippa- rwn ou de Pikermi, qui acquiert son maximum d'expansion dans les gra- viers Jluvialiles du Belvédère par lesquels se termine le miocène de Vienne. » Les couches saumàtres a [ Hélix Chrisloli de Cucuron et les limons ter- restres à Hippaiion du Léberon représentent en France ce même étage, avec la même faune terrestre de l'horizon de Pikermi. » PÉTROGRAPHIE. — Sur l'existence de la micro granulite et de l'orthophyre dans les terrains primaires des Alpes françaises. Note de M. P. Termier, pré- sentée par M. Mallard. « Si l'on fait abstraction du granité et de la granulite, et si l'on met de côté les roches vertes (gabbros, diabases, diorites, euphotides, serpentines), très communément interstratifiées dans les schistes antérieurs au houil- ler, les seules roches franchement éruptives signalées jusqu'ici dans les terrains primaires des Alpes françaises sont des porphyrites et des mélaphyres. Les porphyrites, connues depuis fort longtemps dans le houiller du Briançonnais, forment quelques rares filons dans le permien de la Savoie, et d'autres filons, moins rares, mais toujours plus im- portants, dans les gneiss granulitiques du Pelvoux (Combeynot, col du Sellar). Les mélaphyres ont été étudiés parLory ; ils constituent, dans les Alpes du Dauphiné (vallée du Drac, Valbonnais, Valjouffrey, Valgaude- mar), des coulées puissantes à la partie supérieure du trias : les variétés amygdaloïdes se trouvent dans toutes les collections sous le nom de spililes du Drac. » Dans le courant de l'été de 1892, de nombreuses courses effectuées, pour le service de la Carte géologique détaillée de la France, dans les massifs du Pelvoux et des Grandes-Rousses, m'ont permis de reconnaître que la série porphyrique des Alpes françaises est, en réalité, beau- coup plus complète. La microgranuhte apparaît dans le massif de Com- beynot, au sud du col du Lautaret, sous la forme de gros dykes perçant les schistes azoïques granulitisés (Xy() ou la granulite schisteuse (y, X). » D'autre part, dans la grande bande houillère qui flanque du côté de l'est le haut massif des Grandes-Rousses, d'énormes coulées d'orthophyre alternent avec les grès et les poudingues. » Voici, en attendant une description complète, quelques indications sommaires sur ces roches intéressantes. ( 972 ) » Microgranulites. — A l'œil nu : Roche très blanche, dure, à cassure esquilleuse. Aspect euritique. Pâte très fine, dans laquelle nagent des cristaux d'orthose plus blancs que la pâte, et des grains parfois bipyramidés de quartz; quelques débris anguleux de schistes azoïques durs et noirs. » Au microscope : I. Apalite, zircon, fer oxydulè : tous trois peu abondants. Mica noir généralement altéré, parfois transformé en chlorite; il est d'ailleurs peu abondant, et les piles sont de faibles dimensions. Grands cristaux de feldspath attei- gnant -mm à 8mm de longueur; les plus volumineux appartiennent à Vorthose, le plus grand nombre semble appartenir à Yoligoclase. La plupart des cristaux d'orthose présentent la mâcle suivant la loi de Carlsbad; quelques-uns ne présentent aucune mâcle. Traces à'anorlhose, pas de microcline. L'oligoclase présente les mâcles croisées de l'albite et du péricline. Quartz abondant, bipyramidé, généralement rongé et corrodé par la pâte. » II. Pâte microgranulitique, en fine mosaïque, sans apparence fluidale. Cette pâte semble renfermer plus de quartz que d'orthose. Pas de micropegmatite, ni d'auréole à extinction totale autour des quartz. Quelques très rares lamelles de muscovites. » Dans le système de notations proposé par M. Michel-Lévy, la formule de la roche est la suivante : Iip — ù\tia.1alq. C'est une microgranulite typique rappelant cer- taines espèces de la Loire, intermédiaires entre les microgranulites communes et les eurites. » Les morceaux de schistes englobés dans la roche éruptive présentent sur leurs bords un mélange de leurs matériaux et de ceux de la microgranulite. » Gisement. — Filons nombreux, dirigés sensiblement est-ouest, ayant jusqu'à ioom et plus d'épaisseur, et pouvant se suivre sur une longueur de 5oom à iooom. Ces filons percent des gneiss granulitiques qui proviennent delà transformation par la granulite d'assises très anciennes. Quelques bancs de poudingues injectés de veinules granuli- tiques s'observent au milieu des gneiss : l'ensemble forme le massif de Combeynot, qui s'élève jusqu'à 3i63m d'altitude, immédiatement au sud du col du Lautaret (roule de Grenoble à Briançon). Les filons de microgranulite sont situés sur le versant nord du massif, dans les arêtes rocheuses qui dominent les sources de la Guisane. » Orthophyre. — A l'œil nu : Roche d'un vert clair ('), souvent bleuâtre, aspect très analogue à celui des phonolites, sauf la division tabulaire; la pâte a l'éclat cireux, la cassure esquilleuse et la semi-translucidité des pâtes de phonolites. Cette pâte en- globe des crislaux plus ou moins nombreux de feldspath. Dans certaines variétés, ces feldspaths sont très petits. Sur la plupart des lamelles feldspathiques on voit les stries fines caractéristiques des feldspaths tricliniques. Nombreux débris de schistes ver- dâtres, de grès houiller, plus rarement de gneiss. A la roche éruptive sont associés de véritables tufs. » Au microscope : I. Apatile extrêmement abondante, en cristaux volumineux, gé- néralement fusiforme, renfermant de nombreuses inclusions brunes irrégulièrement ( ' ) C'est la pierre bleue exploitée dans les alluvions de la vallée d'Arves pour pierres de taille, croix, etc. (973) concentrées. Quand ces inclusions sont très serrées, on voit qu'elles ont le polycliroïsme et la biréfringence du mica noir. Je ne doute pas qu'elles n'appartiennent à ce dernier mi- néral. Zircon très répandu, en prismes terminés. Très peu de fer o.rydulé. Mica noir en piles peu épaisses, fréquemment déchiquetées et presque toujours très altérées. Les produits de cette altération sont : le mica blanc, la chlorile, la magnétite, l'hématite, et peut-être un peu de quartz. Feldspalhs souvent très volumineux (jusqu'à o"\oi de longueur), presque toujours arrondis et rongés sur les bords: fréquemment cassés. Quelques individus appartiennent à Vorthose, mais le plus grand nombre sont tricli- niques. Uoligoclase prédomine; il est accompagné de labrador. Beaucoup de cristaux sont zones. Les feldspaths sont fréquemment kaolinisés. Le quartz de première conso- lidation est très rare. » II. Pâte fluidale formée de microlites feldspathiques généralement dépourvus de mâcles, rectangulaires et s'éteignant en long. A. ces microlites d'orthose se mélangent quelques microlites d'oligocla.se en petit nombre. Les microlites d'orthose ne présen- tent pas d'aplatissement spécial parallèlement à g1. Aux microlites s'associent des plages feldspathiques sans contour défini, analogues à celles de deuxième consolidation de la microgranulite. Pas de microlites magnésiens. Dans les interstices des microlites feldspathiques, on aperçoit, aux forts grossissements, quelques petites lamelles de mica, qui semblent provenir de l'éparpillement des piles anciennes. » La formule de la roche est donc II ja — FsF6Mi ^a,. Il importe de noter l'absence du pyroxène et de l'amphibole, et la rareté relative du mica noir. Au lieu que les or- thophyres du Plateau central sont riches en magnésie, ceux que je décris sont presque exclusivement feldspathiques. L'abondance de l'apatite et du zircon est un caractère commun à la plupart des orthophyres. » Les tufs sont semblables aux grès porphyriques de la Loire. Ce sont des mé- langes de fragments de grès ou de schistes avec les éléments de la roche éruptive. » Gisement. — Les orthophyres forment des nappes puissantes dans le houiller, tout le long du synclinal houiller qui va du Freney d'Oisans à Saint-Sorlin d'Arves, sur le versant oriental des Grandes-Rousses. Les couches houillères ('), comprises dans des schistes azoïques granulitisés, sont presque partout verticales. Au Freney même, sur la route de Grenoble à Briançon, on exploite la roche éruptive pour les empierrements. Au Château-Noir, sur l'Alpe de Sarennes, l'épaisseur de la bande orthophyrique atteint 5oo'u. Au voisinage du col de la Croix-de-Fer, la formation, faite de couches plongeant de 6o° à 8o° vers l'est, a plus de ikm de largeur. » Au Freney, et vers le point 2939 (Chàleau-Noir), l'oiïhophyre con- tient des galets d'une porphyrite labradorique. Bien que cette dernière roche soit fort altérée, on peut constater qu'elle diffère notablement des porphyrites du Pelvoux, lesquelles sont probablement permiennes. » Aucun fait ne permet de dire quelle est la plus ancienne des deux (') Des empreintes végétales, trouvées à C'iatagouta et à la Balme, semblent indi- quer que ces couches sont contemporaines de celles de Kive-de-Gier. ( 974 ) roches qui font l'objet de cette Note. Si les choses se sont passées comme dans le Plateau central, l'antériorité appartient à l'orthophyre. La série hercynienne des roches érnptives, dans les Alpes françaises, serait alors la suivante, jusqu'à nouvelle découverte : » Porphyrites, orthophyres et microgranulites (houiller); nouvelles porphyrites (permien) ; mélaphyres (trias). » MINÉRALOGIE. — Sur les modifications minéralogiques effectuées par la Iherzolite sur les calcaires du jurassique inférieur de l'Ariége. Conclusions à en tirer au point de vue de l'histoire de cette roche éruptive. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Des Cloizeaux. « L'origine éruptive de la Iherzolite des Pyrénées est aujourd'hui admise d'une façon générale. Cette opinion, vraie en elle-même, est cependant basée sur des considérations inexactes; je me propose d'en donner une démonstration rigoureuse. •» Tous ceux qui ont étudié en place la Iherzolite ont été frappés, d'une part, par sa situation constante au milieu des massifs de calcaires cristal- lins (secondaires) et, de l'autre, par la fréquence dans ces calcaires de minéraux dont le dipyre est le plus habituel. Ces deux faits ont conduit à attribuer à l'action de la Iherzolite éruptive la production de ces diverses substances cristallisées. Je ferai remarquer, en passant, que ce raison- nement est le même que celui qui a fait attribuer par quelques géologues ces mêmes minéraux à l'action du granité que l'on observe, au port de Sa- leix, dans des conditions stratigraphiques identiques. J'ai montré que ces granités (') étaient antérieurs aux calcaires qui en renferment des galets et que, par suite, ils n'avaient pu développer dans les roches sédimen- taires aucun phénomène de métamorphisme. Or, il en est de même pour la Iherzolite. » En effet, j'ai pu constater que, dans presque tous les gisements de Iherzolite que j'ai étudiés depuis quatre ans, sur toute l'étendue de la chaîne des Pyrénées, les calcaires cristallins supérieurs, à leur contact avec la Iherzolite, renferment des galets de cette roche. Quelquefois, comme à l'étang de Lherz, on trouve môme une véritable brèche dont les (') Comptes rendus, t. XC1I, p. i468; 1 891. Une partie de ces roches est constituée non par du granité, mais par du gneiss. ( 975 ) éléments sont en grande partie empruntes à la lherzolite. Plus on s'éloigne du contact et plus ces galets Iherzolitiques deviennent rares. A l'étang de Lhcrz, j'en ai encore rencontré des fragments, dans le calcaire, à 5om du contact; localement on trouve, dans les calcaires, de véritables graviers Iherzolitiques, constitués par les minéraux les moins altérables de la roche (spinelle, diopside, enstatite, hornblende}. Il est donc incontestable que la lherzolite est antérieure à ces calcaires cristallins supérieurs qui, d'après les travaux de M. de Lacvivier dans l'Ariège, doivent être attribués an ju- rassique supérieur. L'origine des minéraux que renferment ces calcaires doit par suite être recherchée en dehors d'une action de contact. » J'ai relevé au bois de Fajou, près Caussou ( Ariège), une coupe fort re- marquable montrant le contact de la lherzolite avec les calcaires argileux du lias moyen ( ' ), qui forment le soubassement des calcaires cristallins su- périeurs dont il vient d'être question. Cette coupe met hors de doute la nature éruptivede la lherzolite. Ce contact n'est visible que sur une ving- taine de mètres, en haut d'un ravin difficile d'accès. Le calcaire est pro- fondément modifié, sans avoir cependant perdu sa schistosité. Les inégalités de composition originelle des divers lits est rendue manifeste par la variété des minéraux nouvellement formés. On observe des alternances de bancs de calcaire très cristallin, pauvre en minéraux, et des lits ou nodules entiè- rement silicates, présentant les plus grandes variations dans la nature et dans les dimensions de leurs éléments constitutifs. » On peut cependant distinguer deux types principaux. Le premier forme des roches à aspect pétrosiliceux, très compactes, mais assez fragiles, bru- nâtres. L'examen microscopique montre que ces roches sont en grande partie formées par des plages globuleuses de dipyre, englobant un nombre considérable de paillettes de biotile ou de grains de pyroxène ; souvent ces roches sont rubannées, et alors chacun des éléments, qui viennent d'être énumérés, s'isole en veines distinctes, ou bien ils se mélangent en toutes proportions. Le sphène est parfois abondant; assez rarement, on voit appa- raître un feldspath triclinique basique et la roche prend alors l'apparence d'un gneiss à pyroxène. » Le second type est extrêmement micacé; des cristaux irréguliers de dipyre sont disséminés au milieu d'une masse, constituée par de petites (') Ces calcaires ne renferment pas de fossiles en ce point, mais leur position stra- tigrapliique permet de les assimiler aux assises fossilifères du lias moyen, connues dans la région. ( 97^ ) paillettes de biolite et de grains de pyroxène. Le rutile, le spinelle vert et surtout L'amphibole sont localement très abondants. Enfin quelques échan- tillons renferment en grande quantité de petits cristaux de tourmaline bleue, que l'on ne s'attendait guère à trouver dans ces conditions. » Ces deux types passent, du reste, l'un à l'autre, et l'on trouve toutes les transitions possibles entre eux et les calcaires, pauvres en silicates. La structure de ces agrégats minéraux rappelle d'une façon frappante celle de certains des blocs micacés, rejetés par la Somma et provenant comme eux de la transformation de calcaires. » Notons enfin que les géodes de ces roches métamorphisées sont fré- quemment tapissées de beaux cristaux de zéolitcs (chabasie, stilbite). » J'ai observé un contact du même genre près d'Escourjeat, dans la haute vallée de Suc. Enfin, c'est sans doute à des phénomènes du même genre qu'il v a lieu de rapporter des modifications analogues, mais peu intenses, que nous avons observées, M. de Lacvivier et moi, dans des cal- caires du même âge au voisinage de la Iherzolite de Prades (Ariège). » En résumé, l'étude du ravin de Fajou m'a permis de démontrer que la Iherzolite est bien éruptive et de décrire les intéressantes moJificalions qu'elle exerce sur les calcaires du jurassique inférieur. D'autre part, l'an- tériorité de la Iherzolite par rapport aux calcaires cristallins supérieurs de la haute Ariège a été établie. Si l'âge, attribué à ces divers calcaires par les stratigraphes qui ont étudié cette région, est exact, l'apparition de la Iherzolite aurait eu lieu entre le lias supérieur et le jurassique supé- rieur. L'absence de fossiles ne permet pas, pour l'instant, de serrer la question de plus près. » GÉOLOGIE. — Sur la distribution géographique, l'origine et l'âge des ophiles et des Iherzolites de i Ariège. Note de M. de Lacvivier, présentée par M. Fouqué. « Les ophites et les Iherzolites ne sont pas disséminées sans ordre dans l'Ariège, elles affectent au contraire certaines directions, formant comme des traînées plus ou moins régulières et continues, orientées sensiblement du sud-est au nord-ouest. On peut en distinguer quatre, dont nous ferons connaître l'allure et signalerons les principaux jalons, en allant du sud au nord du département. » La première ligne d'ophites passe par Caussou, Appi, Vicdessos et se termine à la vallée de Rouzé; ( 977 ) » La deuxième commence à ixnave, va à Massât, Aleu, Seix el peut se relier à celles qui existent dans le Castillonnais; » La troisième ligne part de Montségur, pas ïinl-Anloine, longe la route de Foix à Saint-Girons el aboutit à Lacourt; » La quatrième ligne, dirigée plus au nord, se montre entre Montgauch, Marsoulas, et Salies-du-Salat, dans la Haute-Garonne. » La plupart de ces lignes d'ophites sont situées dans le voisinage des roches anciennes et de quelques-unes dv* failles les plus importantes qui sillonnent les terrains de la haute Ariège. » Les Iherzolites, dont l'extension est moins considérable, se montrent toutes sur une même ligne allant de la région de Prades à celle de Vicdes- sos et aboutissant à l'étang de Llierz. » Ce rapide exposé, qui trouvera son complément dans un travail de plus longue haleine, montre que les ophites et les Iherzolites ont un grand développement dans l' Ariège; elles ont dû jouer un rôle important dans le relief actuel du sol, car elles sont en relations avec les différents termes des séries primaire,' secondaire et tertiaire, si bien que les travaux de la plupart des géologues qui ont étudié ces roches tendent à démontrer que leur apparition s'est prolongée depuis l'époque du trias jusqu'à celle du miocène. Nos propres observations établissent qu'il y a des ophites dans le silurien, le dévonien, le carbonifère, le trias, qu'elles sont en contact, sur quelques points, avec le jurassique, le crétacé inférieur, et que, dans certaines localités, on les trouve dans le voisinage du crétacé supérieur et même du tertiaire. » Les Iherzolites accompagnent un terrain que Charpentier avait dé- signé sous la dénomination de calcaires primitifs. » Il ne faut pas conclure de la présence des ophites dans de nombreux termes de la série sédimentaire qu'elles sont contemporaines des terrains dans lesquels elles sont enclavées. Leur nature éruptive peut faire suppo- ser qu'elles ont dû exercer des actions métamorphiques sur les formations à travers lesquelles elles se sont épanchées. Or, les faits de ce genre sont peu nombreux. Nous n'en avons observé qu'un seul dans les terrains pri- maires; le trias et le jurassique paraissent avoir été le siège de quelques- uns de ces phénomènes, et il n'y en a pas trace plus haut dans la série géo- logique. » A Saint-Antoine, sur la route de Foix à ïarascon, il v a une masse d'ophite qui a traversé le dévonien. Au contact de cette roche, le calcaire C. K.. i8ç2, 2' Semestre. (T. CXV. N° 22.) I 29 ( 978 ) est altéré et plus loin les couleurs vives des assises fout reconnaître les griottes. » Entre la Bastide-de-Sérou et Ségalas, près du hameau de Canol, on observe des mamelons ophitiques qui supportent tantôt des lambeaux de marnes irisées, tantôt, sur d'autres points, les bancs de l'infralias ou une brèche qui représente le lias inférieur dans l'Ariège. Au contact de l'ophite, la brèche est entièrement formée à ses dépens. Plus haut, les cal- caires de l'infralias et l'ophite entrent en parties à peu près égales dans la constitution des assises, et enfin le calcaire domine et la roche éruptive finit même par disparaître. Sur quelques points, on peut voir au-dessus de l'ophite la succession suivante : marnes irisées, infralias, lias inférieur, celui-ci supportant le lias moyen fossilifère. A Ségalas, où les mêmes faits s'observent, l'ophite massive empâte des roches diverses, des calcaires rougeâtres et des morceaux de porphyrite. » On peut conclure de ce qui précède que la roche éruptive est plus ancienne que l'infralias. La présence du gypse fait supposer qu'elle a tra- versé les calcaires du trias en les métamorphisant. Comment expliquer après cela la présence de l'ophite dans le voisinage de formations plus ré- centes, telles que le crétacé et même le tertiaire? Les mouvements du sol, les érosions et les failles ont pu établir les relations anormales de certains pointements ophitiques avec les différents termes des terrains plus récents que le trias. » Partout, sauf à Montgauch, les marnes irisées accompagnent les buttes d'ophite qui sont enclavées dans le crétacé ou avoisinent le ter- tiaire. Ces marnes, qui ne représentent pas le trias, d'après quelques géologues, et auraient été entraînées par l'ophite ou résulteraient de la transformation d'autres roches (hypothèses auxquelles l'observation des faits ne donne pas grande valeur), ressemblent absolument à celles dont l'âge n'est pas contesté. Leurs nuances sont variées, elles renferment les cristaux de quartz bipyramidés et enfin leur stratification est évidente. Si elles étaient venues avec les ophites, nous aurions des masses confuses dont une portion quelconque présenterait toutes les couleurs. Enfin, presque sur tous les points où l'on rencontre la roche éruptive, les marnes irisées l'isolent des terrains jurassiques, crétacés ou tertiaires. Là où il n'en est pas ainsi, l'existence de failles suffit pour expliquer le contact. » On peut conclure de ce qui précède que les ophites de l'Ariège sont contemporaines du trias, aucun fait précis n'établissant qu'elles soient plus anciennes. Il est à supposer que de nouvelles observations montreront ( 979 ) qu'il eu est de même dans toules les Pyrénées et en Espagne. Dans les Alpes, les roches de même nature occupent une place non contestée au sommet du trias et cet argument n'est pas sans valeur, ainsi que M. de Lapparent l'a fait justement remarquer ( ' ). » Les lherzolites sont plus récentes que les ophites. Elles se trouvent dans des calcaires dolomitiques, qui doivent être rapportés au jurassique et où il est facile d'observer trois niveaux de ce terrain : à la base, une brèche qui représente le lias inférieur, à la partie moyenne des assises schisteuses et calcaires fossilifères, et, au sommet, une brèche et des calcaires blancs. Les couches schisteuses du lias moyen sont dures, luisantes, avec veines cristallines et fdons de quartz, ainsi que nous l'avons observé, en compa- gnie de M. Lacroix, au col de Saleix, où nous aurions cru avoir affaire à des roches primaires, si nous n'avions pas découvert dans ces assises les fossiles caractéristiques du lias moyen. Les bancs inférieurs de la série qui les surmonte sont formés par une brèche dont les éléments ont été empruntés à la lherzolite. Au-dessus, il y a un mélange de fragments de cette roche et de calcaire blanc, et enfin celui-ci domine et finit même par constituer exclusivement la brèche; à la partie supérieure, on ne voit plus que des bancs de calcaire. Il se passe donc ici ce que nous avons déjà signalé pour l'ophite, et l'on peut supposer que la lherzolite, venue après le dépôt du lias moyen, a fourni ses premiers éléments au jurassique supé- rieur. » GÉOLOGIE. — Observations géologiques sur le Creux de Souci (Puy-de-Dôme). Note de M. Paul Gautier, présentée par M. Fouqué. « La Communication de MM. Martel, Delebecque et Gaupillat (2) a de nouveau appelé l'attention sur l'abîme naturel, appelé Creux de Souci, qui traverse la coulée de lave du volcan de Montchahne, au sud du lac Pavin. D'autre part, les travaux exécutés sous les ordres de M. Berthoule, maire de Besse, permettent un accès relativement facile dans le gouffre. » Le i5 novembre 1892, nous sommes descendus, avec MM. Berthoule et Bruyant, sur l'île qu'on aperçoit de l'orifice de la voûte de ce gouffre. (') De Lappare.nt, Traité de Géologie, p. 11 54; Savv. (2) E.-A. Martel, A. Delebecque et G. Gaupillat, Sur le goujjre du Creux de Souci {Puy-de-Dôme) {Comptes rendus, 4 juillet 1892). ( 98o ) Nous n'avons éprouvé aucun symptôme d'asphyxie et nos bougies ont conservé toute l'intensité de leur flamme, môme à la surface de l'eau. Il n'y avait donc plus aucune trace d'acide carbonique. » Ce qui a particulièrement fixé notre attention, c'est la structure inté- rieure du gouffre, » A l'aide d'un bateau improvisé, nous avons pu parcourir le lac souterrain et une exploration, en suivant le cordon d'éboulis laviques qui borde son rivage, nous a permis de relever, sur la paroi de la caverne la coupe suivante : Coupole de la voûte. . . Lave de la coulée de Montchalme. / Ligne de repos Lave scoriacée mélangée de blocs d'argile cuite. [ » Argiles sableuses cuites et remaniées. i Argiles sableuses non altérées, disposées en lits 8 à iom ( parallèles inclinés N.-S. Mélanges de scories basaltiques et d'argile. Conglomérat de blocs de basalte ancien (et d'an- désite?). Surface de i V tu. Eau Profondeur maxima : 9'", 55. » Ces argiles, très sableuses, sont rubéfiées à la partie supérieure sur une épaisseur de im environ, au contact de la lave. Elles contiennent de nombreux débris arénacés de granité et gneiss, ainsi que des fragments anguleux de plus forte dimension de ces mêmes roches, d'andésite et de basalte ancien. Celte dernière roche est surtout abon- dante vers la base de la falaise S.-O. Le conglomérat étant placé au niveau de l'eau, il nous a été impossible de nous rendre compte de la nature des dépôts qui le sup- portent; mais il annonce, par le volume de ses éléments, la proximité du basalte des plateaux sur lequel s'est épanchée la coulée de Montchalme. 11 serait donc le résultat du remaniement par les eaux d'une coulée ancienne (le basalte des plateaux), et con- stitue une zone formée d'éléments incohérents, très perméable. » La grotte n'est donc pas uniquement pratiquée dans la lave ; elle est constituée par un bassin profond (19™ à 2om) creusé dans des argiles stra- tifiées reposant sur le basalte ancien (p' de la feuille de Brioude) ou sur le gneiss cpii le supporte. La lave forme, il est vrai, la partie supérieure du gouffre, mais, d'après le volume et la nature des éboulis qui recouvrent les argiles du pourtour et encombrent le fond du lac, il est évide.it que la concavité de la coupole n'est due qu'à la chute des fragments de lave, après l'enlèvement des argiles sur lesquelles cette lave reposait primi- tivement. » Les sondages pratiqués dans le lac indiquent que, du côté du nord, (î)8i ) la profondeur est de i"\ 5o sur une largeur de 4m au maximum, tandis que, du côté diamétralement opposé, le talus de l'île s'enfonce graduellement à une profondeur maximum de 9"', 55, l'île étant à 25™ de la paroi. Il existe donc de ce côté une espèce d'entonnoir qui s'enfonce dans les couches ar- gileuses et les conglomérats basaltiques que nous avons décrits. » Pour nous, les argiles enfermées dans le Creux de Souci occupent le fond d'une vallée qui descend vers Compains, vallée creusée dans le basalte (P2), ainsi qu'en témoignent les conglomérats basaltiques infé- rieurs, et remplie par les débris triturés des andésites el gneiss du plateau voisin. » Ces argiles furent recouvertes par la coulée du Montchalme qui s'é- pancha dans cette vallée, et les eaux qui descendent sous cette coulée ont en ce point lavé les argiles pour se perdre ensuite, par quelque fissure, à travers les ébouiis des basaltes anciens sous-jacents. » Il s'est produit ainsi sous la lave un espace vide et, comme dans les nombreuses grottes creusées sous les laves du pays, la coulée qui surmon- tait cet espace s'est lentement éboulée par fragments volumineux qui ont couvert le fond du lac et son rivage. Enfin, une perforation s'est consti- tuée par amincissement graduel sur un point de la voûte et les matériaux meubles provenant de la Cheire ont glissé par ce trou et ont constitué l'île actuelle, correspondant exactement à cet orifice. L'examen de la face in- férieure de la lave qui forme le dôme, et surtout le contact des parties la- térales avec les argiles cuites, ne laissent aucun doute sur la formation du dôme par dislocation progressive de cette partie de la coulée. Quant au rapport du fond dû lac avec une couche perméable, il est rendu obligatoire par ce fait que nous n'avons pu trouver (et les observateurs qui nous ont précédé ont pu faire la même remarque) aucune trace de courant à la sur- face du lac et aucune indication d'un déversoir. En outre, les conditions particulières dans lesquelles on trouve ce lac ne permettent pas d'invo" quer l'influence de l'évaporation pour expliquer la déperdition de l'eau. » Comme il est facile de constater qu'à la limite des laves et des argiles s'échappent des filets d'eau, et que, par les lithoclases de la voûte, tombe constamment une pluie de gouttes ou de ruisselets suivant la saison, il faut admettre un apport très variable d'eau dans le lac. On ne peut expliquer le maintien du niveau dans des limites données qu'en supposant un point par lequel se fait lentement la sortie du liquide. L'observation montre que les niveaux successifs du lac indiqués sur la paroi varient, suivant la saison, d'environ 2m,5o; ce qui nous oblige à placer dans les conglomérats basai- (982 ) tiques du fond le lieu où se fait l'épuisement graduel des eaux apportées au lac. » Le Creux de Souci s'est donc formé par l'action lente et graduelle des eaux qui occupent la face inférieure de toutes nos coulées laviques, et le point de départ du creusement est sans doute une de ces fissures si fré- quemment observées dans les terrains recouverts par les laves. Peut-être aussi doit-on voir là un des moyens d'alimentation des sources de Com- pains et même du lac de Montcyneire, placé à près de ioora en contre-bas de la partie la plus profonde du Creux de Souci. Le relevé des cotes ci- dessous et la direction d'inclinaison des couches d'argile semblent appuyer cette manière de voir : Altitude du rebord de l'entonnoir extérieur (Martel) 127Ô » du niveau de l'eau du lac (Martel) 12^2 » du fond du lac 1242 — 9,55 = 1232,^5 » du niveau moyen du basalte des plateaux voisins i23i « du lac Pavin, placé au nord du Creux de Souci 1 197 » du lac Montcyneire, placé au sud 1 ' "4 Direction de l'inclinaison des couches d'argile à l'intérieur de Souci N.S. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Léon Lalanne, présente la liste suivante : En première ligne M. Laussedat. IM. Rrouakdel. M. Adolphe Carxot. ,,.,.- /M. Cu. Lautu. alphabétique I „„ „ 12 M. DE ROMILLY. \ M. Rouché. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. M. B. ( 9»3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 novembre 1892. Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, par H. Poincaré, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences. Tome II : Méthodes de MM. Newcomb, Gyldén, Lindstedt et Bohlin, ier fascicule. Paris, Gauthier- Vi Mars et fils, 1893; in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. 2e série. Tome XVI, octobre 1892. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 fasc. in-8°. Résumé des travaux de M. Manen, Ingénieur hydrographe en chef de la Marine. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 br. in-8°. Traité de navigation précise pratique mise à la hauteur des besoins de la navigation rapide, par M. àved de Magnac, capitaine de vaisseau. Ier vo- lume : Navigation estimée. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1891; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Flore de la Polynésie française, par E. Drake del Gastillo. Paris, G. Masson, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Duchartre. ) Illustra tiones florœ insularum maris Pacifici, auctore E. Drake del Cas- tillo; fasciculusseptimus et ultimus. Parisiis, venitapudG. Masson, 1892; atlas gr. in-4°. (Présenté par M. Duchartre.) Ministère des Travaux publics. Album de Statistique graphique de 1892. Paris, Imprimerie nationale, 1892; in-4°. (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) Carl Wiliiem Scheele. Efterlemnade bref och anteckningar, ut gifna af A. E. Nordenskiôld. Stockholm, 1892; 1 vol. in-4°. Physiologie. Travaux du laboratoire de Charles Richet, professeur à la Faculté de Médecine de Paris. Tome I : Système nerveux; Chaleur animale. Paris, F. Alcan, 1898; 1 vol. in-8°. Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène publique de France et des actes officiels de V Administration sanitaire. Tome XXI (année 1891). Melun, 1891 ; 1 vol. in-8°. Ministère du Commerce, de l' Industrie et des Colonies. Exposition universelle internationale, de 1889 à Paris. Rapport général, par Alfred Picard, Inspec- ( 9»4 ) teur général des Ponts el Chaussées, Président de section au Conseil d'Etat, Pièces annexes, Actes officiels, Tableaux statistiques et financiers. Paris, Impri- merie nationale, 1892; 1 vol. in-4°. Mémoires et Comptes rendus de la Société royale du Canada pour l'année 1891. Tome IX. Montréal, Dawson frères; 1 vol. in-4°. ERRATA, (Séance du 21 novembre 1892.) Note de M. Stanislas Meunier : Sur une expérience qui paraît procurer îe imitation artificielle de la gémination des canaux de Mars : Page 902, ligne 10, au lieu de lumineuse, lise: nébuleuse. N° 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 novembre l»92.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MEMBRES ET DES COKHKSPONPANTS Dlî L'ACADEMIE. Pages . M. Poincaré. — Note accompagnant la pré- sentation d'un Ouvrage relatif ;> n v mé- thodes nouvelles de la Mécanique céleste. 903 M. A. Chai \ eau. — Sur l'existence de centres nerveux distincts pour lu perception des couleurs fondamentales du spectre 908 M. J. Janssen. — Vote sur l'observatoire du mont Blanc 'i1 i M. K.-ll. Amaoat. - Sur les lois de dilata- Pages, tion des liquides, leur comparaison avec les luis relatives aux gaz ei la forme des isothermes îles liquides et des gaz 919 M. Daubrée présente, au nom de M. Nor- denskiold, un Ouvrage intitulé : « Cari Wilhem Scheeles bref och anteckningar, Lettres el annotations au laboratoire Je C.-W. Sc/icele ■■ 933 CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Be w \- v 11 is invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour chacune des ilenx plaies de Membres titulaires du Bu- reau des Longitudes, laissées vacantes par le décès de M. Ossian Bonnet et de l'a- miral Mouchez i|.i'i M. le Secrétatre perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: i° le ■( treizième Ubum de Statistique graphique pour 1892, publié par le Mi- nistre des Travaux publics, sous la direc- tion de M. Cheysson ■ ; î° le tome l des 0 Travaux du laboratoire de M. Ch. Iti- c/iet '• < 1 ■ i M. O. Cal'landreau. — Observations de la comète Holmes (/ix.p), faites à l'Obser- vatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest j 92*5 M. P. ïacchini. — Sur une protubérance solaire remarquable, observée à Rome le 16 novembre 1892 11 M. R.ABUT. Sur les invariants universels. 926 M. E. Cosserat. — Sur les congruences de droites 92g M. P. Joubin. — Sur le passage d'une oude par un foyer 1 i ' M. L.-C. BAUDIN. - Sur la dépression du zéro observé dans les thermomètres recuits . . . g33 M. A. JOANNIS. Sur la fusion lu carb te de chaux iji'l MM. A. DlTTE et P.. Metzner. — Action de l'antimoine sur l'acide chlorhydrique. ... 9 16 M. G. Bertrand. — Sur les zincates alca- lino-terreux 1LC. Poulenc — Sur les fluorures de fer anhydres el cristallisés y'ii M. Em. Pi.acet. — Préparation du chrome métallique par électrolyse g45 M. E. Léger. - Sur la préparation de l'a- cide bromhydrique g46 M. Alb. Colson. — Réponse aux observa- tions de M. Friedel sur le pouvoir rota- loi re des sels de 1 lia ni in es g48 M. A. Etard. — Des points de fusion des dissolvants, comme limite inférieure des solubilités 'i~"> M. Tu. MULLER. — Action des chlorures d'acides bibasiques sur l'éther cyanacé- tique sodé. Bther succinodicyanaçétique. . g53 \l. C. MATIGNON. - Sur les fonctions de l'a- cide hydraulique. Préparation des hvduri- lates de potasse rpâ M. A.-B. GRIFFITHS. - Recherches sur les couleurs de quelques insectes g58 MM. Cl. Nourrï et C. Michel. — Action microbicide de l'acide carbonique dans le lait g5g M. 1. AiBEitT. — Sur un ganglion nerveux des pattes du Phalangium ppilio 96e M. P. Tbélohan. — Myxosporidies de la vé- sicule biliaire des Poissons. Espèces nou- velles 961 M. A. Prunet. - Sur les modifications de l'absorption et de la transpiration qui surviennent dans les piaules atteintes par la gelée 964 M. Paul Vuille.min. — Mcidiconium, genre nouveau d'Urédinées 966 M. C11. Drpéret. - Sur la classification et les parallélismes du système miocène.... 96g M. P. Termier. — Sur l'existence de la mi- ranulite el de l'orthopbyre dans les terrains primaires des Alpes françaises.. . 971 M. A. Lacroix. — Sur les modifications mi- néralogiques effectuées par la Iherzolite sur les calcaires du jurassique inférieur de l'Ariêge. Conclusions à en tirer au point de vue de l'histoire de cette roche érup- tive i»; '1 M. DB Lacvivieu. — Sur la distribution géo- graphique, l'origine et l'âge des ophites et des Ihcrzolites de l'Ariêge 976 M. Paul Cautier. — Observations géolo- giques sur le Creux de Souci ( Puy-de- l'i'ine) 979 N° 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. COMITE SECRET Pages* Liste de candidats pour la place d'Aca- démicien lilire, vacante par le décès de M. Léon Lalanne : i" M. Laussedat: Pages. 3° MM. Brouardel, Adolphe Carnot. Ch. Lnulh, de Romdly, Bouché 982 Bulletin bibliographique 983 Errata 984 k PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1892 DEC 28 1892 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETUEES. TOME CXV. N° 23 (5 Décembre 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1er. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans \e Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante DEC 38 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES. SCIENCES ■ — •■&<&*** SÉAP Ainsi la pénombre se trouve à un niveau inférieur et enveloppe le cône du tourbillon tout en restant à distance. Klle ne participe donc pas, en général, à son mouvement de rotation. » T.cs trombes et les tornados présentent justement un phénomène ana- logue dans l'enveloppe nébuleuse qui les entoure d'ordinaire jusqu'au sol. L'air tourbillonnant, amené des hauteurs dans les couches basses, est extrêmement froid, malgré le petit réchauffement produit par sa descente. Il contient naturellement des vésicules d'eau à température très basse, provenant des nuages où il prend sa source. Celte trombe produit donc un abaissement de température tout autour d'elle, et cet abaissement peut aller le plus souvent bien au delà du point de rosée des couches d'air plus ou moins humides qu'elle traverse verticalement. Elle s'entoure d'une gaine nuageuse qui ne participe pas à la rotation furieuse de l'intérieur. De là l'opinion qui régnait U y a nue cinquantaine d'années (Espv et Bâche), que les tornados ne tournaient pas. Quand une trombe descend vers le sol ou vers la surface des eaux, rien au dehors n'indique cette ro- tation : elle ne se manifeste que là où la trombe atteint en descendant l'eau ou le sol. » Je reconnais qu'il n'est pas facile de rendre compte des aspects mul- tiples que présente une grande tache qui est en train de se décomposer. Cependant on y remarque toujours une tendance des diverses parties à re- former des mouvements giratoires complets, c'est-à-dire circulaires, ce qui est bien le propre des tourbillons. D'ailleurs, les mouvements de giration sur la Terre nous présentent encore des phénomènes analogues quand on assiste à la formation de dix, quinze ou vingt gi rations partielles dans le même entonnoir, qui paraissent un moment et disparaissent avec la même facilité, en sorte que, si le spectateur pouvait, s'élever au-dessus de la région où a lieu le phénomène, il assisterait sans doute à quelque chose d'aussi compliqué qu'une tache du Soleil qui se décompose, ou, au contraire, qui va se former aux dépens des girations partielles. Il ne faut pas oublier, en effet, que nous ne voyons les taches du Soleil qu'en plan, tandis que nous ne voyons leurs analogues sur la Terre, c'est-à-dire les tornados ou les cy- clones, qu'en élévation. C'est ce que j'ai tâché de reproduire dans la figure ci-jointe qui donne la projection d'une tache sur les deux plans à la fois. » Quant au second point qu'a touché M. Schuster, c'est-à-dire l'explica- tion qu'il hasarde des taches pour le cas où celle que j'ai proposée depuis longtemps serait en désaccord avec certains faits, je me bornerai à dire que ( r»HS ) j'ai considéré les taches comme un phénomène purement mécanique, où l'électricité peut jouer, sans doute, un rôle quelconque encore totalement ignoré, mais non un rôle déterminant, quant à la forme et à la fonction. Les taches durent parfois des mois entiers; il est donc difficile, rien que peur ce motif, de les attribuer à des décharges électriques qui se produiraient à la même place, pendant tout ce temps, dans un milieu essentiellement mobile et parcouru verticalement par des vapeurs qui vont se condenser sur toute la surface de l'astre. » Yoilà ce que j'avais à dire relativement à l'opinion hasardée par M. Schusler sur les taches. Quant aux premier et dernier points qu'il a touchés, on peut accorder que des mouvements violents de giration qui s'opèrent à une si grande échelle sur le Soleil doivent y provoquer des actions capables de se faire sentir très faiblement sur le magnétisme de notre globe, mais cela ne saurait modifier nos idées sur l'origine purement mécanique des taches ou des pores, et des protubérances qui en dérivent, ainsi que sur la périodicité qui s'y révèle. » CHIMIE. — Élude chimique de. la fumée d'opium; par M. Henri Moissax. « Les ravages exercés par la funeste habitude de fumer l'opium s'éten- dent à une grande partie de l'Orient, et, depuis quelques années, à un nombre important de villes des États-Unis. Bien des travaux ont été pu- bliés sur ce sujet. En i8j6. Réveil, dans ses Recherches sur l'opium ('), entreprit le premier l'étude chimique de la fumée d'opium. Seulement, ses expériences fort curieuses ont été faites à des températures non mesu- rées, et certainement beaucoup trop élevées. De plus, les essais de Réveil ont porté sur l'opium de France ou sur des opiums très riches, contenant i3,20 pour ioo de morphine, et non pas sur l'opium des fumeurs. On sait que les Chinois ne fument pas l'opium tel qu'il est récolté, mais qu'ils lui font subir une préparation très délicate (2) et très longue (s), parfaite- (') Réveil, Recherches sur /'opium. Thèse de doctorat en médecine, 1806. (-) Lalande, Opium des fumeurs {Archives de Médecine navale, t. LIV, p. 33; 1890). (3) A. Calmette, Le ferment de l'opium des fumeurs (Archives de Médecine na- vale, t. LYII, p. i32; 189"?). M. le Dr Calmette, à la suite d'études entreprises au la- boratoire de Microbiologie de Saigon, est arrivé à ne faire durer qu'un mois la fer- mentation de l'opium, qui, avant ses recherches, exigeait dix à douze mois. ( 9«9 ) ment décrite par M. Lalande. (let opium, connu sous le nom de chandôo. ue renferme plus qu'une quantité de morphine inférieure à celle qu'il contenait avant sa préparation. » Comme le faisait remarquer Réveil, « cet opium est très rare en Eu- » rope, et il est très dilficile de s'en procurer ». Possédant, grâce à l'obli- geance de MM. Gréhant et Martin, trois échantillons de ce chandôo, le premier venant de Saigon, le deuxième de Patna et le troisième de Shan- ghaï, j'ai cru devoir reprendre l'étude chimique de la fumée d'opium. Je tenais à déterminer, au moyen de ce véritable opium des fumeurs, si l'ac- tion particulière qu'il exerçait sur l'homme était due à la morphine ou aux produits de sa décomposition pvrogénée. » L'étude de la fumée du tabac a démontré que l'action particulière exercée par ce corps n'était pas due seulement à la nicotine, mais encore à l'acide cvanhvdrique, à l'oxvde de carbone et à une collidine qui se pro- duit pendant la combustion lente du tabac à fumer (' ). Les travaux de MM. Cahours et Elard ont démontré depuis longtemps cette formation de la collidine, de la pyridine et de la picoline par décomposition pvrogénée de la nicotine (2). » Il ne faut pas oublier que l'opium se fume d'une façon toute différente de celle du tabac. Les nombreux voyageurs qui ont fumé ou qui ont vu fumer l'opium en Orient ( ') nous donnent à ce sujet les renseignements suivants : » Le fumeur se couche sur une natte et place auprès de lui une petite lampe à huile dont la flamme est maintenue bien verticale par un globe de verre. Le fumeur prend alors à l'extrémité d'une longue épingle pointue une petite quantité d'extrait d'opium ou chandôo (environ o61, a5). Il sèche d'abord avec soin au-dessus de la flamme et à l'extrémité de son aiguille cette petite quantité d'opium, qui se boursoufle, se déshydrate tout en con- servant une belle couleur ambrée. Il fait adhérer cette masse encore molle et chaude au foyer de sa pipe, la traverse à l'aide de sa longue épingle puis la laisse refroidir. La pipe est alors prête à être fumée; en s'allongeant sur le côté, le fumeur place l'ouverture de la pipe à un ou deux centi- < ' ) Dr Gistave Le Box, La fumée du tabac, a1' édition, 1880. (2) Cahoubs et Etard, Note sur de nouveaux dérivés de la nicotine (Comptes rendus, t. XC, p. 27.J). (3) Dr Ernest Martin, Les abus de l'opium (Revue scientifique, t. L, p. j5 • 16 juillet 1892). ( 99° ] mètres au-dessus de la flamme et il fait ensuite pénétrer un assez grand volume d'air chaud au travers du foyer, par une aspiration longue et pro- fonde. En une fois ou deux fois au plus la pipe est fumée. » On dessèche à nouveau une nouvelle proportion de chandôo et celte opération est renouvelée trente, quarante fois ou plus, suivant les habi- tudes plus ou moins invétérées du fumeur. » La fumée produite dans ces conditions est légèrement bleutée, d'une saveur douce et d'une odeur très agréable. » Nous avons commencé par prendre la température de la combustion de l'opium. Lorsque l'on sèche le chandôo, la température prise avec un thermomètre à mercure ne dépasse pas 2/100. Au moyen d'une pince thermo-électrique, nous avons pu aussi déterminer la température dans le foyer de la pipe à opium, au moment où la fumée se produit. Cette tempé- rature est de a5o° quand on a soin de fumer dans de bonnes conditions et sans faire brider l'opium. Possédant ces mesures, nous avons pu alors installer un appareil dans lequel il a été possible de mettre une quantité de chandôo suffisante pour obtenir en une fois des résultats pouvant être soumis à l'analyse chimique. » Le chandôo était versé dans une petite cornue tabulée et maintenu dans un bain de nitrates alcalins à une température que l'on pouvait régler avec facilité. Un tube de verre coudé, passant dans la tubulure, permettait l'arrivée de l'air. A la suite de celte cornue, deux longues éprouvettes remplies de fragments de porcelaine, mouillés d'eau distillée, servaient à recueillir les liquides condensés par simple refroidissement. Deux flacons laveurs à acide chlorhydrique étaient placés ensuite. Enfin, une trompe et un flacon de quatre litres, muni d'un robinet de verre, permettaient de faire des aspirations successives. » Dans ces conditions, lorsque la température atteint 2.5o°, on voit cette fumée bleutée, dont nous avons parlé précédemment, se produire en abondance et remplir tout l'appareil, malgré les différentes couches de liquide qu'elle doit traverser. La température restant constante, la quan- tité de fumée produite dans ces conditions n'est pas très grande, et l'on remarque nettement que, lorsqu'elle ne se forme plus, il faut élever la température de 2,5° à 3o° pour en produire une nouvelle quantité. Dès la température de 3oo°, l'odeur de la fumée change; elle devient moins agréable, et la fumée prend en même temps une couleur i\n peu plus blanche et un aspect plus lourd. Lorsque cette nouvelle portion de fumée s'est dégagée, il faut continuer à élever la température pour en produire ( i)!)1 ) I une certaine quantité. On peut ainsi fractionner l'opération par 2 >° jus- qu'à la température de 4°°° a 4- "'"• » Ed avant soin de recueillir les liquides et de laver l'appareil à l'eau distillée, à chaque fractionnement, on n'a plus qu'à faire l'analyse chi- mique de ces différentes solutions pour se rendre compte des produits qui se forment entre 2jo° et '|2j". .. Lorsque la température n'est que de 35o'\ la quantité de matière entraînée par la fumée est excessivement faible; elle est formée d'une petite quantité de parfums volatils et d'un peu de morphine. Cette mor- phine, nous l'avons caractérisée d'une façon très nette et c'est bien à elle que sont dus, dans ce cas particulier, les phénomènes recherchés par les fumeurs d'opium. » Mais il ne faut pas oublier que, en Chine comme dans l'Inde, le nombre des personnes dont la fortune est suffisante pour fumer directe- ment le chandôo est assez restreint. Ces fumeurs ont soin le plus souvent de s'arrêter à la période d'excitation que peut fournir cette petite quantité de morphine mise directement au contact de la muqueuse des poumons; ils peuvent atteindre un âge très avancé, conservant leur habitude de fumer ce chandôo de première qualité et ne paraissant pas s'en trouver plus mal que la plupart des fumeurs de tabac lorsqu'ils n'abusent pas de la pipe ou du cigare. » Les résidus qui restent dans la pipe chinoise et tout ce qui s'est condensé à l'intérieur de cette dernière est recueilli avec soin et revendu sous le nom de dross. (D'après M. Lalande, ce dross se vendait, en 1890, environ i2ofl le kilogramme). » Cette deuxième portion ne distille qu'à une température beaucoup plus élevée, et si l'on étudie alors les corps qui se produisent, on remarque que les composés toxiques apparaissent avec rapidité. Le même fait se présente, si l'on examine les corps qui se forment entre 3oo° et 35o° dans la distillation d'un opium de qualité médiocre ou des nombreux opiums falsifiés que l'on rencontre en Chine. » En opérant sur 4ogL de chandôo, à une température comprise entre 2jo° et 323°, on a recueilli un liquide ambré, qui nous a donné des réac- tions caractéristiques. » Ce liquide a été additionné d'acide chlorhydrique, puis porté à l'ébul- lition, et il s'est formé un dépôt rouge de pyrrol (matières du groupe du pyrrol résinifiées par l'acide chlorhydrique). On distille ensuite la moitié du liquide et, dans la partie distillée, on constate la présence de ( 992 ) l'acétone par la réaction de l'iodoforme. Les eaux acides qui restent dans la cornue ne contiennent plus que les bases sous forme de chlorhy- drates; elles sont fdtrées, puis sursaturées par la potasse et enfin distillées. Le liquide condensé, très ammoniacal, renferme tous les alcaloïdes vola- tils. Il présente nettement l'odeur des bases pyridiques, mais ce sont sur- tout les bases hydropyridiques qui semblent dominer. Il est facile de les mettre en évidence en les traitant par une solution d'azotate d'argent en présence d'un mélange d'ammoniaque et de potasse. La réduction est abondante et le tube de verre dans lequel se fait la réaction est parfaite- ment argenté. Du reste, le liquide recueilli précipite l'eau de brome en jaune et fournit avec facilité les réactions générales des alcaloïdes. » Il se produit donc, dans cette distillation du pyrrol, de l'acétone, des bases pyridiques et hydropyridiques. » Dans la première^ distillation à 25o°, il passe des parfums et de la morphine, vraisemblablement entraînée par la vapeur d'eau; puis, la température nécessaire à une nouvelle décomposition s'élevant, il se produit, vers 3oo°, une fumée moins odoriférante, plus acre, entraînant toujours une petite quantité de morphine, mais chargée de bases hydro- pvridiques plus ou moins toxiques. » En résumé, il nous semble que l'on doit considérer chez le fumeur d'opium deux cas bien différents : » i° Celui où l'on ne fume que du chandùo de très bonne qualité et où la fumée n'apporte aux poumons qu'une très petite quantité de morphine et de parfums agréables; » 2° Celui où l'on fume du dross ou de l'opium falsifié dont la décom- position ne se fait qu'à une température de 3oo°, avec production de composés toxiques tels que : pyrrol, acétone et bases hydropyridiques. » Nous pouvons comparer cette double action à l'alcoolisme produit dans un cas par l'ingestion répétée d'une petite quantité d'alcool de bonne qualité, et, dans l'autre, à l'état misérable dans lequel succombe l'homme adonné à l'absinthe. » M. Arm. Gautier présente, à propos de la Communication de M. Mois- san, les remarques suivantes : « Il est intéressant de rapprocher l'étude de la fumée de tabac de celle de la fumée d'opium. Il y a quelques années j'ai été conduit à examiner, en collaboration avec M. le D' Le Bon, les produits du fumage du tabac : ( 993 ) si nous n'avons pas publié nos résultats, c'est qu'en présence de la di- versité des alcaloïdes obtenus, j'ai voulu examiner le tabac lui-même, et savoir si quelques-uns de ces alcaloïdes de la fumée ne préexisteraient pas dans la feuille; en un mot, quelle était leur origine. Je publierai bientôt les résultats de ces longues recherches. » Comme pour l'opium, le tabac, fumé à la pipe ou sous forme de ci- gares, laisse distiller dans la zone rapprochée de la partie brûlante ses pro- duits les plus Aolatils, en même temps que, dans cette zone, dont la tem- pérature varie graduellement de ioo° à 4oo° et au-dessus, suivant les points, se produisent des réactions pyrogénées qui donnent naissance à de nouveaux alcaloïdes. Il ne faudrait pas penser que ceux-ci sont détruits par la chaleur, car lorsque le feu atteint une partie du tabac, celui-ci a déjà laissé distiller tout ce qu'il contient de volatil, et les réactions qui ont donné lieu aux nouveaux alcaloïdes se sont produites. De fait, dans les jus de l'énorme pipe installée pour ces expériences, nous n'avons pres- que pas trouvé de goudrons. Les jus étaient, pour la majeure partie, formés de corps basiques. » Parmi ceux-ci, nous avons distingué, mélangées à beaucoup de nico- tine, une base C"H,5Az2, homologue supérieur de la nicotine, que je me suis assuré préexister dans le tabac en feuilles; une lutidine C'H'Az; une dihvdropicoline CGH9Az; une base C°H9AzO répondant à la formule d'un hydrate de picoline, et quelques autres bases moins volatiles. » Les plus odorantes sont les bases hydropyridiques, ce sont aussi les plus vénéneuses. Elles le sont à un degré plus grand que la nicotine elle- même. » Je pense que beaucoup de ces alcaloïdes résultent de la destruction, à une température relativement basse, d'acides carbopyridiqu.es et carbohy- dropyridiques, ou d'acides analogues, existant dans la feuille du tabac. C'est cette étude que je poursuis à cette heure, et c'est désireux de pré- senter un travail d'ensemble à l'Académie, que je n'ai pas encore publié des résultats qui, sur bien des points, sont aujourd'hui complets. » C. B., 1892, 2- Semestre. (T. CXV, N° 23.) l3l (094 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la notation slèréochimique ; réponse à la deuxième Note de 31. Colson ( ' ) ; par M. C. Friedel. « Je regrette que M. Colson m'oblige à revenir sur les observations que j'ai présentées au sujet de sa première Note. » Dans la dernière, il cite M. van t'Hoff et dit que, d'après lui, les schémas qui représentent des corps avant un pouvoir rotatoire égal et opposé sont : Figure i F gure 2. R, R3 R, r3 R. R r; r; r; r; R, R3 » Ces deux schémas ne sont pas ceux de M. van t'Hoff, qui donne, au lieu de ceux-ci, à la page citée (Dix ans dans l 'histoire d une théorie, p. 53), les deux schémas Figure 3. Figure (b2) d(RlR,R2)C(R1R8R2). introduite par M. van t'Hoff, que M. Colson a inexactement traduite par lesjïg. i et 2, alors qu'elle devrait l'être par les Jîg. :> et 6 : Fig. 5. Fig. 6. R2 R3 R. R3 R, R, R. R3 R2 R. R, R3 qui représentent les acides tartriques actifs droit et gauche. » Ces figures, d'ailleurs, sont elles-mêmes moins claires et prêtent plus facilement à la confusion que celles construites avec le tétraèdre symbo- lique. » En ce qui concerne les sels de diamine et tous les composés dans les- quels on peut admettre l'existence d'une chaîne fermée, je dois faire re- marquer que M. Guye a fait, dans son Mémoire (Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. XXV, p. 226), des réserves expresses sur l'application de ses idées « aux composés à plusieurs atomes de carbone asymétriques et aux dérivés en chaîne fermée. M. Colson n'a donc pas le droit de s'en servir pour combattre les idées de M. Guye. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre libre, en remplacement de feu M. Léon Chrétien-Lalanne . Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 62, M. Brouardel obtient 23 suffrages. M. Laussedat 22 » M. Ad. Carnot 10 » M. Lauth 5 » M. Rouché 2 » ( 996 ) Aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant 64, M. Brouardel obtient 28 suffrages. M. Laussedat 26 » M. Ad. Carnot 8 » M. Lauth i » Il y a un bulletin blanc. Aucun candidat n'ayant encore obtenu la majorité absolue, il est procédé à un scrutin de ballotage. Le nombre des votants étant encore 64, M. Brouardel obtient 33 suffrages. M. Laussedat 3t » M. Brouardel, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Calcul des poutres continues : méthode satisfaisant aux nouvelles pi escriptions du Règlement ministériel du 29 août 1891. Mé- moire de M. Bertrand de Fontviolaxt, présenté par M. Maurice Lévy. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi au concours de Mécanique, fondation Montyon, pour 1893.) « Tandis que la Circulaire du 29 juillet 1877 autorisait à prendre, pour base des calculs relatifs à la résistance des ponts métalliques, des sur- charges uniformément réparties dont elle fixait la valeur, le Règlement ministériel du 29 août 1891 impose l'obligation de considérer le passage sur le pont d'un train de surcharge déterminée, dit train-type. » Dans l'étude d'un pont métallique, l'ingénieur est donc maintenant astreint à traiter la question connue sous la dénomination classique de problème des charges mobiles y compris la recherche des flèches. » En ce qui concerne les ponts en poutres droites à travées indépen- dantes, ce problème a fait l'objet de nombreux travaux publiés en France ( 997 ) et à l'étranger; il en a été donné, principalement par M. Maurice Lévy ( ' ), plusieurs solutions, remarquables par leur élégante simplicité et s'appli- quant aussi bien à la détermination des moments fléchissants qu'à celle des efforts tranchants. » Mais il n'en est pas de même pour les ponts en poutres continues. Ce genre de constructions étant très fréquemment employé en France, il y a un intérêt évident à rechercher, en ce qui le concerne, une solution aussi simple et aussi complète que possible de la question des charges mobiles. Tel est l'objet du Mémoire dont voici l'analyse sommaire. » Nous y exposons une méthode graphique expéditive pour construire les lignes d'influence des diverses quantités nécessaires à connaître, soit dans l'étude d'un projet de pont, soit dans la vérification des conditions de résistance d'un pont existant, savoir : moments fléchissants, efforts tran- chants, réactions des appuis et flèches élastiques. Cette méthode est le déve- loppement de divers théorèmes que nous avons établis dans un précédent travail (2). L'un de ses caractères principaux est de ramener constamment la détermination des lignes d'influence à un problème unique, qu'il s'agisse des moments fléchissants, des efforts tranchants, des réactions des appuis ou bien même des flèches élastiques. Ce problème, d'ailleurs élé- mentaire, consiste, étant donnés dans un plan deux points A et B et un système de forces parallèles continues dont les intensités sont fonction li- néaire de l'abscisse de leurs points d'application, à tracer une courbe fu- niculaire de ces forces, passant par ces deux points et de distance polaire égale au tiers de la projection de AB sur une direction perpendiculaire à ces mêmes forces. La construction que nous donnons de cette courbe, par points et tangentes, est presque aussi simple que celle d'une parabole du second jdegré à laquelle elle se réduit, du reste, dans un cas particulier. » La considération des lignes d'influence nous a conduit à deux mé- thodes pour la détermination des valeurs maximums que peuvent prendre, au passage du train-type, le moment fléchissant, l'effort tranchant et la flèche élastique en un point quelconque du pont, ainsi que les réactions des appuis. » La première, tout à fait élémentaire et qui se présente d'ailleurs im- médiatement à l'esprit, exige que l'on trace la ligne d'influence afférente à la quantité dont on cherche le maximum. » La seconde, moins élémentaire, mais plus expéditive, met à profit les (') Statique graphique, Ière Partie. (2) Comptes rendus, séance du 7 janvier 1889. ( 99* ) propriétés analytiques spéciales aux lignes d'influence dans les poutres continues. Elle n'exige plus, comme la première, que l'on trace la ligne d'influence : un seul point de cette ligne et la tangente correspondante suffisent pour chacune des positions que l'on est conduit à attribuer au train. Cette seconde méthode fait connaître les conditions générales ana- lytiques caractérisant les positions du train correspondant aux maximums dont il s'agit. Elle repose sur de nouvelles formules établies dans notre Mémoire, exprimant le moment fléchissant, l'effort tranchant, la flèche élastique en un point quelconque et la réaction sur un appui, ainsi que les dérivées correspondantes par rapport à l'abscisse variable du centre de gravité du train mobile. Les quantités entrant dans ces expressions sont de deux espèces distinctes seulement : » Les unes, que nous avons appelées constantes du train-type, ne dépen- dent que du diagramme de ce train, c'est-à-dire des poids par roue et des écartements des essieux. Ce sont, entre autres, les moments d'inertie prin- cipaux et les moments du troisième ordre des divers groupes de charges que l'on peut former en composant le train d'un plus ou moins grand nom- bre de véhicules. Nous avons construit un Tableau et une Table numé- riques donnant les valeurs de ces constantes; on n'aura qu'à s'y reporter dans les applications. » Les autres ne dépendent que de la ligne d'influence. Ce sont l'ordon- née du point de cette ligne situé sur la verticale du centre de gravité du train, ainsi que les dérivées première, seconde et troisième de cette ordon- née par rapport à l'abscisse correspondante. Ces quantités sont immédia- tement connues dès que, par notre méthode, on a construit le point en question de la ligne d'influence. » Ces quelques indications suffisent à faire comprendre que le calcul numérique de ces nouvelles formules est des plus faciles. » Pour certaines sections remarquables de la poutre, les conditions analytiques caractérisant le maximum du moment fléchissant deviennent extrêmement simples et permettent alors de trouver la position du train correspondant à ce maximum, sans même construire aucun point de la ligne d'influence. Il en est de même des conditions similaires relatives aux efforts tranchants, aux flèches et aux réactions des appuis. » Nous avons traduit la plupart de ces conditions sous forme de théo- rèmes plus expressifs que les formules algébriques. Voici, à titre d'exemples, deux de ces théorèmes : » i° Le moment fléchissant maximum positif au Joyer de droite Fk d 'une travée quelconque lk se produit lorsque le train charge exclusivement cette ( 999 ) travée, la tête dudit train faisant face à droite, et à V instant où une certaine roue Vj franchit ce foyer. De plus, à cet instant, suivant que Py est immédiate- ment à gauche ou immédiatement à droite de Fk, le rapport de la somme des charges situées à droite de Fk au poids total du train est plus petit ou plus grand que le carré du rapport du rayon de giration du train autour de l'appui de gauche AA_, à la longueur constante ?) -+- 1/5-7-» vk désignant la distance de FA à l'appui de droite kk. » 20 Dans toutes les sections comprises entre les foyers d'une travée lk quel- conque, le moment fléchissant négatif, maximum en valeur absolue, a lieu lorsque le train charge exclusivement soit la travée lk_f, soit cellelk+l, latêtedu- dil train faisant face, dans l'un et l'autre cas, à la travée lk. Dans le premier cas, le carré du rayon de giration du train autour du foyer de gauche F'h_K de la travée lk_, est égal à l'excès du tiers du carré de la longueur de cette travée sur le produit des distances de ce foyer F^ , aux appuis de cette même travée. Dans le second cas, la même condition a lieu relativement au foyer de droite Fk+I de la travée lk+l. » Notre Mémoire contient enfin l'exposé d'une méthode abrégée pour la construction des lignes enveloppes des moments fléchissants; cette mé- thode n'est pas entièrement rigoureuse, mais, à notre avis, l'approximation qu'elle comporte est bien suffisante pour les besoins de la pratique. » M. E. Jaggv adresse une Note faisant suite à son Mémoire sur la théorie des fonctions. (Commissaires : MM. Picard, Appell.) CORRESPONDANCE . M. A. Germaix, M. P. Hatt prient l'Académie de les comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. Jurien de la Gravière. ( Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) ( IOOO ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète périodique de Woff, faites au grand télescope de l'observatoire de Toulouse; par MM. E. Cosserat et F. Rossard. Transmises par M. Tisserand. Étoiles Dates de 1892. comparaison. Janv. 2 a 885BD— 4° 2 a Id. 23 b SSoBD— ir 27 c 927BD — 10 Févr. 1 d 925BD — 9 1 d Id 24 e 1 102BD — 5 24 /io44BD— 6 26 ^n3oBD — 5 26 /iii32BD— 5 27 ii 125 BD — 5 Mars 18 j i25oBD — 2 18 Ai25iBD— 2 19 j i25oBD — 2 Comète — Étoile Nombre de compar. Gr. M- Décl. Obs 7.8 11) s — 2. 16,91 + 2.35,7 12 8 C 7,8 — 2 16, 57 +2.46,4 12 10 R 7,5 +0 4,24 +7-!9>9 10 6 C 9 + 1 16,92 1 _ D Z Q +7 .03,3 12 10 C 9 -t-I 14,76 -3. 4,7 12 8 G 9 -4- 1 16,66 -2.41,8 8 8 R 9 + 0 28, 3o + 2. II ,6 12 10 C 9 — 1 1 5 , 85 +3.53,9 12 10 G 7 — I 3i,42 +5.45,4 12 8 C 9 — I 5i,62 + i.55,4 1 2 8 G 9 +0 i5,55 — 1 . 46 , 1 10 10 C 7 +1 5,4g -4. .4,1 12 10 C 8 +0 52,85 +5.16,8 12 8 C 7 4-2 28,87 +3.i4,8 12 8 C Positions des étoiles de comparaison. Étoiles Ascension Réduction Réduction Dates de droite au Déclinaison au 1892. compar moyenne. jour. moyenne. jour. Autorités. Janv. 2 . . . a h m s 4 . i6.5o,g8 s +0,45 — 14° 8. i6",2 — 2", 4 2 observ. mérid. Toulouse 23... b 4.22.41 ,36 +0,28 — 1 1 .21 .59,0 -4,2 2 observ. mérid. Toulouse 27... c 4.24.i3,86 +0,24 — io.42.55,6 -4,4 47' W„ H.4 Fév. 1 . . . .. d 4-28. 9,97 +0,19 — 9.41.46,2 -4,4 56oW„ H.4 24... e 4.52.20,26 — o,o5 — 5.55. 0,2 —3,9 5697 Paris 24... ■■ f 4.54. 6,24 — o,o4 — 5.56.35,o — 3,9 ii44W„ H.4 26... •■ 8 4.56.42,40 — 0,06 - 5.39.28,4 —3,8 I226W,, H.4 26... .. h 4.57. 4,02 — 0,06 — 5.35.33,4 —3,8 1234 W„ H.4 27... i 4.56. 10, 16 — 0,08 — 5.22. 7,6 -3,8 1 6 1 4 Schjellerup Mars 18. . . ■■ .1 5.21 .33,23 — o,3o — 2.27 . 14, 2 —2,6 4(468 W„H.5 + 6278Paris) 18... k 5 . 2 1 . 46 , 96 — o,3o - 2.36.45,3 -a>7 475 W„ H. 5 19... • J 5. 21 .33,23 — o,32 — 2.27.14,2 — 2,6 J(468W,, H.5+6278Paris) ( IOOI ) Dates Temps moyen 1892. de Toulouse, h m s Janv. 2 9. i3.36 2 9.54. o 23 9.08.57 27 9.31 . 18 Fév. 1 9. 36. 52 1 10. 17 .20 24 9. 4-21 24 9. 36. 17 26 8.5o.32 26 9. 14. 58 27 9.34.51 Mars 18 9. io.33 18 g.3i. 6 19 8.59.53 apparentes de la comète. Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact apparente. paraît. apparente. para 11. h D) s 4. i4.34, 5a 2 , 3g3n — i4- 5.42,9 0,873 4.i4-34,86 5>7»9 — l4 • 5.32,2 0,871 4.22.46,38 1,293 — 11 .14.43,3 o,849 4-25.3l ,02 T,232 — 10.35.24,7 0,849 4.29.24,92 7,3i4 — 9-44-55,3 0,842 4.29.26,82 1,434 — 9.44.32,4 o,835 4.52.48,51 T,4i4 — 5.52.52,5 0,817 4.52.5o,35 1,484 — 5.52.45,o o,8i3 4-55. 10,92 7,392 — 5.33.46,8 0,816 4.55. 12,34 T>2:; — 5.33.4i,8 o,8i3 4-56.25,63 ',495 — 5.25.57,5 0,810 5.22.38,42 1,539 — 2.3i .3o,9 0,798 5.22.39,5i T,565 — 2.3i .3i ,2 0,793 5.24. 1,78 7,537 — 2.24. 2,0 o,795 ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Holmes faites à l'observa- toire d'Alger (équatorial coudé), par MM. Rambaud et Sy, présentées par M. Tisserand. Dates 1892. Nov. 16. 16. 18. 18. I0- 22. 22. Dates 1892. Nov. 16. •9- 22. Étoiles de comparaison. Grandeur. a Paris oh, n° 1020 8,0 a Paris oh, ri" 1020 8,0 b BB,t. VI,n°i3i 9,3 b BB, t. \I,n°i3i 9,3 a Paris oh, n° 1020 8,0 c W2, n° 1029 9,0 c W2, n° 1029 9,0 Comète — Étoile. M. m s —0.33.82 —0.34.98 -1-2. 5.35 4-2. 5.02 — 1 . 16.37 +0. i3. i3 4-o.i3.68 Déclinaison. — o. 2,8 — O. 6,5 — 7.22,3 — 7-3l>6 — ig.35,4 — 4-l",l — 4.21,1 Nombre de compar. Obser. i4:t6 19:12 i4: 10 i5;io i4: 8 20: 12 20: 12 S R S R S S R Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction moyenne 1892,0. h m s a 0.43.38,26 b 0.40.29,01 a o.43.38,26 c 0.41 -47,65 au jour. -2,92 -2,88 -2,89 -2,85 Déclinaison moyenne 1892,0. +37.36.57,5 +37.31.47,7 +37.36.57,5 + 37. 2.28,3 Réduction au jour. +26', 7 +26,9 +27,0 +27,3 C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N« 23.) Autorités. Paris oh, n° 1020 BB, t. VI.n»i3i Paris oh, n° 1020 W2, n° 1029 l32 ( 1002 ) Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. d'Alger. apparente. paraît. apparente. parait. Nov. 16.. h m s . 6.34.30 1] m s o.43. 7,36 T,545„ +37.37.21,4 1^824 16.. 7. 1 1 . i3 o.43. 6,20 T,429„ +37.37.17,7 7,483 1.8. . . 6. 5.34 0.42.37,24 ~,593n + 37.24.52,3 ï-971 18.. . 6. 41.19 0.42.36,91 7,5oi„ +37.24.43,0 1,728 19.. . 8.41.55 0.42.24,78 3,920„ +37.17.49,1 7,024„ 22. . . 8.41.49 0.42. 3,63 2 , 36o„ +36.58.44,5 2,727,, 22. . 9. 6.22 0.42. 4,18 2,936 +36.58.34,5 2,Ol8„ » Novembre 12. —La comète se présente sous la forme d'une nébulosité avec noyau central diffus et allongé dans l'angle de position iii°,o. Mais la partie N.-O. de la nébulosité est d'un éclat bien supérieur à celui de la partie S.-E. Il en résulte que la nébulosité, qui paraît assez ronde lorsqu'on l'examine avec un grossissement faible, change notablement de forme et semble s'échancrer dans la partie S.-E. lorsqu'on augmente le grossisse- ment. » Novembre 18 et 25. — On distingue nettement une queue dans la di- rection de l'allongement du noyau, et cette direction est alors par ii9°,o le 18, par io6°,o le 25. A cette dernière date, M. Rénaux a photographié la comète en ih3om de pose avec d'assez grandes difficultés résultant de la hauteur de l'astre et du faible éclat du noyau. La queue se voit très bien sur cette photographie, mais la nébulosité ne paraît s'étendre qu'à une très petite distance du noyau dans la partie N.-O. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Brooks (découverte le 20 novembre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (ëquatorial de om26 d'ouver- ture). Note de M. Esmiol, communiquée par M. Tisserand. Temps moyen Nombre de Dates. de Marseille. A«. A'ï. comp. 1892. Nov. 24. Nov. 24. h ni ri 17.45. l6 17. 6.53 m s — 3. 19,6 +4. 0,18 + 8. 7",3 3:3 — n.45,0 5:5 M app. log. f. p. 9 app. 1 3. 3.i 4, 6 — i,5o2 74. 5 i.33 13.4.39,39 — 7,562 74.33.i8,i log. f. p. —0,671 — o,685 Nombre de Log. fact. Log. fact. comp. M. app. parall. P. app. parall. 4 ( ioo3 ) Positions des étoiles de comparaison. Réduction Réduction * Jl moy. 1892,0. au jour. Pos. moy. 1892,0. au jour. Autorité. i i3.'6m33*o +iS,2 74°43.io',o -t-i5",5 2.552 Arg. Z. + i5° 2 13.0.37,93 +1,28 74.34.47,3 -r-i5,8 n56W,. H. XII ASTRONOMIE. — Observations de la comète Brooks (découverte le 21 no- vembre 1 892), faites à V ' obsen'atoire de Marseille (équatorial de om, 26 d'ou- verture); par M. Fabry, présentées par M. Lœwy. Tempsmoyen de Date. Marseille. Aai. AP. *892 b ni s dis .„ liais -01„ l\ov. 29. 16.43.46 — i.i5,6i +3. i,5 5:4 i3.ii. 1,76 T,58o„ 72.11.46,7 0,671,, 1 » 3o. i6.4i.4g — 2.i5,o6 — 5.2i,3 5:5 13.12.45,77 ï,582„ 71.34.491O o,666„ 2 Positions des étoiles de comparaison. Réduction au *- Gr. ai moy. 1892,0. jour. P. moy. 1892,0. h m s s a , „ 1 8 i3.i2.i6,o5 +i,32 72. 8.27,7 2 7 i3.i4-59,5o -M, 33 71.39.52,4 » La comète a l'aspect d'une nébulosité de 1 environ de diamètre, dif- fuse sur les bords, plus brillante au centre, mais sans noyau bien défini; son éclat est comparable à celui d'une étoile de 11e grandeur. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes infinis de transformations. Note de M. A. Tresse, présentée par M. Picard. « Dans la plupart de ses travaux sur la théorie des groupes, M. Lie considère seulement les groupes de transformations qui jouissent de la propriété suivante : si les équations définissent la transformation la plus générale du groupe, les x' , fonctions Réduction au jour. Autorités. + 17", 5 189 Weisse, h i3 + »7»9 248 Weisse, i3 ( 'oo4 ) des x, sont solutions d'un système d'équations aux dérivées partielles » La seule étude de ce système d'équations permet d'obtenir d'impor- tantes propriétés des groupes. » Supposons, par exemple, les équations (i) d'ordre s, toute équation du même ordre ou d'ordre inférieur que l'on peut en déduire par des dé- rivations étant une conséquence de ces équations (i). Si l'on effectue sur les x un changement de variables indépendantes, défini par une transfor- mation T du groupe, le système (i) se transforme en un système équiva- lent 0') V,(y,., x'j, *Sj, • = o. » Par suite, on pourra disposer de la solution générale de (i'), de façon que les x', exprimés en fonctions des x, donnent la transformation T, ce qui exige d'où la transformation identique. » Puis on pourra avoir Xj = Xi, d'où la transformation inverse de T. » Cette remarque m'a été communiquée par M. Engel, et la proposition avait déjà été obtenue par M. Lie (Leipziger Berichte, p. 3 19; 1891) par une méthode moins directe. » On peut aller plus loin. Considérons le système (1) comme définissant un certain nombre de x' et de leurs dérivées en fonction des autres qui sont alors les arbitraires de la transformation. Supposons cette dernière effectuée sur une multiplicité définie par ji fonctions zh, z2, ..., zp de r variables indépendantes y,, ...,yr; et soit la multiplicité transformée définie par p fonctions z\, . . ., z' de r variables y', , . . ., y,. ■ » Joignons aux équations (1) les relations qui définissent les dérivées des s' par rapport aux y', en fonction des dérivées des z par rapport aux y, et de celles des x' par rapport aux x (2) Ôz' l dz dx' àf dx ( ioo5 ) AntrA dx dx' » L'élimination des -?- entre les équations (i) et (2) donnera certaines relations de la forme (3) u(r, ., g,.. .,r\s\£\. ■.) = <> et donnera toutes les relations de cette forme. » Les équations (3) se présentent en outre sous une forme remarquable. Résolvons-les par rapport à un certain nombre de y, z, -^ , • • -, ce qui est possible, si la multiplicité y, z est la multiplicité la plus générale de sa nature, si, par conséquent, elle ne satisfait pas à une certaine relation invariante par rapport au groupe. Soit donc où les y,, zi>(j-)' ••• sont celles des quantités y, z, —, ••• qui figurent au second membre de ces équations. Si, alors, on considère simultané- ment deux multiplicités quelconques y, z et y', z', puis une multiplicité y", z" déduite de y', z' par une transformation du groupe, les deux sys- tèmes d'équations {y> t'Ty' ■■) = ^z- (ê)r'-' y' z'> d4> ■•*] (y,z,d-±,...) = ï[y{,z,,(^), ...,y",z",d^,...] et sont équivalents. Les <\i sont donc identiques dans ces deux systèmes, de sorte que si ty0 sont leurs valeurs quand on y remplace y, , z, , l ~ \ > par des constantes arbitraires, on a (3') +.(/, z'>^>---) = h{f> A {?> ■■•)■ » Les (j/0 sont donc des invariants différentiels relatifs au groupe de trans- formations proposé, et les équations (3) ont la forme (3') où l'on aurait supprimé les doubles indices. ( ioo6 ) » Ceci appliqué aux équations (i) montre qu'elles ont la forme (< ) V*(^'ë' ■••) = *<*'>• et l'on arrive à ce résultat important : » Supposons le groupe défini d'une manière quelconque, la connais- sance des invariants V permet, quelle que soit la nature de la multiplicité sur laquelle on effectue les transformations du groupe, d'obtenir, par de simples diffèrenliations et éliminations, les invariants de la multiplicité ainsi trans- formée. » L'étude d'un pareil système d'invariants différentiels se rattache à celle d'un système d'équations aux dérivées partielles. J'ai trouvé que, étant donné un tel système d'équations auxquelles satisfait une multiplicité dépendant de constantes ou fonctions arbitraires, il existe un ordre limite tel que toutes les équations d'ordre supérieur auxquelles satisfait la mul- tiplicité se déduisent des équations de cet ordre limite ou d'ordre infé- riem\par de simples différentiations. » Il en résulte que, pour un système d'invariants différentiels considéré plus haut, il existe un ordre limite tel que tous les invariants d'ordre supérieur se déduisent des invariants de cet ordre ou d'ordre inférieur en formant le quotient de deux déterminants fonctionnels. » Les invariants de cet ordre limite et d'ordre inférieur donnent les conditions nécessaires et suffisantes pour que deux multiplicités données puis- sent se ramener l'une à l'autre par une transformation du groupe : ceci ne souffrirait d'exception que clans le cas où l'une d'elles satisferait, seule, à une équation invariante particulière par rapport aux transformations du groupe. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème d'analyse indéterminée, qui se rattache à l'étude des fonctions hyper fuchsiennes provenant des séries hyper géométriques à deux variables. Note de M. Levavasseur, présentée par M. Picard. « Si l'on considère l'intégrale J ub-< (u - i)*.-< (u - xy~< (u - yf~* du, (') Sopiius Lie, Die Grundlagen fur die Théorie der unendlichen continuirli- clien Transformationsgruppen (Leipziger Bericlite, 91). ( IO°7 ) où g et h désignent deux des quantités o, i, oc, y, oo, on sait qu'elle satis- fait à un système (S) de trois équations linéaires aux dérivées partielles, ayant trois solutions communes linéairement indépendantes [voir le Mé- moire de M. Picard, Sur les séries hyper géométriques de deux variables (Annales de l'École Normale, 1 88 1)]. M. Picard s'est proposé de trouver à quelles conditions l'inversion des quotients de trois intégrales linéaire- ment indépendantes du système (S) conduit à des fonctions uniformes de deux variables indépendantes. Il est arrivé à la conclusion suivante : si l'on prend deux quelconques des quatre nombres \, \j., bt,b2, par exemple >. et b{, la somme 1 -\- b, — i est l'inverse d'un nombre entier; de même, en prenant trois quelconques des mêmes quantités, pour fixer les idées, 1, b, et b2, la différence 2 — 1 — b, — b2 est encore égale à l'inverse d'un nombre entier [Mémoire sur les fonctions hyperfuchsiennes provenant des séries hyper géométriques à deux variables (Annales de l'École Normale, i885)]. » Je me suis proposé de résoudre le problème suivant : Trouver tous les systèmes de quatre nombres, a, b, c, d, tels que les dix nombres a -+- b — r, a -+- c — i , a -\- d — i , b -+- c — i , b a- d — i , c-hd—i, i — b — c—d, i — c — d—a, i — d — a — b, 2 — a — b—c soient les inverses des nombres entiers. J'ai ramené ce problème à la réso- lution en nombres entiers du système d'équations simultanées qui suit : 2 2 -H-- x y i i 3 = l, 2 2 --H- X Z i ~ 7 ~ i 3 - -(-- : y <' = i, 2 2 x+I ~ y ~ i 3 - -t- - z w = r, 2 2 -H- - y * i i 3 --H - x p = i, 2 2 Z t i ~ y ~ i 3 -4- - x q = i, 2 2 i i 3 - -4- - x r = i. » Il serait trop long d'indiquer ici comment j'ai pu trouver toutes les solutions de ce système d'équations. Je me borne à donner les valeurs ( ioo8 ) de a, b, c, d qui y correspondent. a = b : a = b ■ a = b a = b a = b a = b ■ a = b a = b a - c = c = c = ■■ c = c = c = c = : C = b = C = d. T I g I 5 7 3 2 ' 2' 4 ' 3' 9' 12» 5' 3' 3» j> 9' 3 4» j> 8» 12' 3» d d d d d d d d - a - - i - 2' "» 4» 3' *' I!' 2» !. i. = o 7 17 7 18» (8' 9' 1 I 4 ' 12' 10' :) ' t 5 17 17 4» (2' 2» 8' 24' 3_ j_ _9_ _n 10» 15' 10» 15» I 12 11 3 3» 2' 3» 12» 4 ' i J. '* ■) 1 7 6' 3» 12' U» 2' Tï' a = è = c = i , d = - (n étant un nombre entier arbitraire), a a a b b b 3 4' 3» c = d o, rf= 7 12» 6 = = 6= * a « 6 = = 6 a o 1 3 1 1 G = I t c ■■ d: C = d = C = d= c = c = d=±, - (n étant un entier arbitraire), i — 3 3 5 2 6 o O ï 12 1 9 20 3 5 12 1 1 1 1 2 1 1 5 7 12 5 12' 1 6 10 3 4 3 12 12 2» 1 1 1 1 2 2 1 2 3 3 3 4» ( 1009 ) «=6=i 7 2*' £ =7 Tli' ' d = t;, a = 6=§ \ 0 ' , c = Tô' r 5 a = b = £i C=ê' 1 2 d = f, / „ ii a = 6= | c = rï» 8 1 rf = 7Ï> a = = i, * = î, a = »=î. c = " — ci d=±. » Ce Tableau renferme toutes les solutions du problème proposé. Plu- sieurs d'entre elles avaient déjà été indiquées par MM. Picard et Goursat. » CHIMIE. — Sur la fusion du carbonate de chaux. Note de M. H. Le Chatelier. « La Communication de M. Joannis sur la fusion du carbonate de chaux m'engage à publier dès maintenant quelques résultats des recherches que je continue sur le même sujet et dont je ne pensais entretenir l'Académie qu'après leur complet achèvement. » Dans ma première Communication, j'ai montré que, en chauffant à latem- pérature de io5o°, sous des pressions dépassant un millier de kilogrammes par centimètre carré, du carbonate de chaux précipité chimiquement, on obtient un calcaire compact cristallisé, présentant tous les caractères de certains marbres blancs naturels. La démarcation absolument nette et tranchée des régions les plus chaudes de la masse, qui ont été transformées, et des parties les moins chaudes qui ne l'ont pas été, indique nettement l'intervention d'un phénomène brusque comme l'est la fusion. » L'emploi de pressions considérables était, avec le dispositif expéri- mental adopté, indispensable pour éviter la formation de bulles d'acide carbonique autour de la spirale incandescente, qui chauffait le carbonate de chaux en contact immédiat avec elle à une température bien supé- rieure à la température moyenne de la masse. La formation de semblables C. R., 1892, 2" Semestre. (T. CXV, N» 23.) l33 ( lOIO ) bulles, isolant la spirale et diminuant ainsi l'activité des échanges de cha- leur, en amenait la fusion immédiate. » Il était intéressant de répéter la même expérience sous des pressions moindres, dans les conditions mêmes où s'était placé J. Hall('). On pouvait craindre que la cristallisation observée ne fût due en partie à l'emploi de pressions élevées. M. W. Spring a annoncé, en effet, avoir obtenu, par une simple compression à froid, la cristallisation de certains corps. Il est bien vrai qu'aucune observation précise n'est jamais venue confirmer cette affirmation, qui est en contradiction formelle avec les expériences bien antérieures de M. Fizeau, sur l'agglomération par pression de l'iodure d'argent. Quoi qu'il en soit, j'ai répété l'expérience de J. Hall, en employant un tube d'acier nickelé intérieurement, ce qui permet d'éviter à peu près complètement la réduction de l'acide carbonique par le métal. » Du carbonate de chaux précipité chimiquement fut introduit dans le tube et tassé légèrement avec une baguette de verre; la densité apparente de la matière était de 0,8. Après chauffage du tube pendant une heure, à la température de 10200, on a retiré une baguette agglomérée de carbonate de chaux, de dureté analogue à celle de la craie, mais qui était complètement cristallisée. L'agglomération avait été accom- pagnée d'un retrait considérable, qui avait élevé la densité apparente à 1,8, soit à plus du double de sa valeur initiale. Cette agglomération et cette contraction, rappro- chées de la cristallisation, paraissent bien démontrer qu'il y a eu fusion, mais la fu- sion a été seulement pâteuse, puisque la matière a gardé la forme d'une baguette cy- lindrique et ne s'est pas moulée sur les parois du tube. Dans les expériences sous pres- sion, la fusion était également restée pâteuse, car des fragments d'or noyés dans la masse n'étaient pas tombés à la partie inférieure de la partie fondue (2(). » Cette expérience montre donc que la fusion et la cristallisation du car- bonate de chaux précipité peuvent être produites par l'action de la tempé- rature seule, sans l'intervention d'une pression élevée; cette dernière n'intervient que pour augmenter la compacité et l'agglomération de la matière. C'est exactement la conclusion opposée à celle que M. Joannis a tiré de ses recherches : « ... il ne suffit pas de chauffer du carbonate de (') La plupart des expériences de J. Hall ont été faites, comme on peut s'en rendre compte en se reportant au Mémoire original, sans l'intervention d'aucune pression exté- rieure. Les chiffres cités de 3ooks à 4ook° par centimètre carré doivent provenir d'une erreur du traducteur du Journal de la Mélhcrie auquel M. Joannis s'est reporté. (2) C'est bien là le résultat auquel était arrivé J. Hall qui s'exprime ainsi : « La substance paraissait avoir été réduite à l'étal d'une pâte de la même consistance que celle de la cire à cacheter ». ( IOÏI ) » chaux à la température indiquée par Hall, pour obtenir la fusion de ce » corps sous sa seule tension de dissociation ». » Il n'y a peut-être pas cependant de désaccord réel entre des expé- riences qui conduisent pourtant à des conclusions aussi contradictoires. Il m'a semblé, en effet, reconnaître que la fusion et la cristallisation étaient intimement liées à la rapidité de réchauffement, et j'ai toujours procédé, ce que n'a sans doute pas fait M. Joannis, en introduisant brusquement mes tubes dans un fourneau préalablement chauffé à la température voulue. » L'explication de ce fait, qui se présente la première à l'esprit et dont je poursuis la vérification, serait la suivante : » On sait que, lorsqu'un corps peut exister sous plusieurs états allotro- piques, chacun de ces états possède un point de fusion différent. Le soufre octaédrique fond à n3° et le soufre prismatique à 1170. Si l'on échauffe progressivement et lentement du soufre octaédrique, il se transforme à 95° en soufre prismatique et ne fond plus alors qu'à 1 170. Si, au contraire, on échauffe brusquement le soufre octaédrique, il fondra à 1 13°, mais pourra, aussitôt fondu, se transformer en soufre prismatique solide. Si la fusion et la solidification se suivent d'assez près, ou aura dans l'ensemble de la masse une fusion pâteuse. Un fait analogue s'observe avec la silice; quand on chauffe trop brusquement les briques quartzeuses employées dans les fours à acier, on peut en provoquer la fusion, ce qui n'arrive plus avec un chauf- fage progressif. J'ai montré que, dans ces briques, le quartz se transformait à la longue en tridymite, variété de la silice moins fusible que le quartz. De même, un mélange de silice et d'alumine, chauffé brusquement, fond, puis se solidifie bientôt de nouveau par suite de la cristallisation de sili- manite. » Il ne serait pas impossible qu'il en fût de même pour le carbonate de chaux, dont il existerait un certain nombre de variétés allotropiques ayant des points de fusion différents. » Je tiens à déclarer que mon attention avait spécialement été appelée sur ce point par M. Munier-Chalmas, qui m'avait signalé un certain nombre de faits d'ordre géologique, établissant une démarcation tranchée entre la nature chimique du carbonate de chaux de la craie et celle de la calcite. Je me propose, en suivant cet ordre d'idées, de passer en revue les diffé- rentes variétés de carbonate de chaux. J'ai déjà reconnu que la cristallisa- tion de la craie s'effectue dans les mêmes conditions de température que celle du carbonate précipité chimiquement; la calcite, au contraire, n'é- prouverait aucune transformation jusqu'à 1 1000. » ( IOI2 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Remarque sur une Note récente de M. Barthe, relative au dosage volume t-ique des alcaloïdes; par M. P.-C. Plugge. « Dans une Note récente ( Comptes rendus, séance du 10 octobre 1892), faisant application de la propriété connue, que les alcaloïdes d'origine végétale sont sans aciion sur la phtaléine du phénol et qu'ils bleuissent le tournesol rouge, M. Barthe a institué un procédé général d'analyse volumétrique des alcaloïdes. » Sans oser aller aussi loin que M. Barthe, qui croit pouvoir affirmer que ce procédé peut être appliqué au dosage de tous les alcaloïdes cités par lui (voyez- mes remarques sur la codéine, brucine et morphine) je ne puis que souscrire, d'une manière générale, à ce qu'il a communiqué sur cette méthode d'analyse volumétrique. » Seulement, lorsque M. Barthe écrit : « en combinant cette observation » qui est faite, je crois, pour la première fois, etc. », je me permets de rappeler non seulement que ladite propriété des alcaloïdes, de ne pas réagir sur la phtaléine, est connue depuis quelques années déjà, mais encore qu'un procédé de dosage volumétrique s'appuyant sur l'usage combiné de la phtaléine et du tournesol a été institué par moi-même en 1 886 ( ' ). » Je ne puis que constater, avec une vive satisfaction que les résultats obtenus par M. Barthe confirment la précision et l'utilité de mon pro- cédé; mais on me permettra de réclamer la priorité en cette matière. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches physiologiques sur la fumée d'opium. Note de MM. N. Gréiiant et Erx. Marti\ (2), présentée par M. Henri Moissan. « Dans un premier travail, communiqué à la Société de Biologie, nous avons résumé les expériences faites avec l'extrait d'opium officinal et en- (') Ce procédé a été décrit, non seulement dans un Journal hollandais, mais aussi dans YArchiv der Pharmacie, vol. CCXXV (1887), P- 45-39; des extraits de cette dernière Notice ont paru dans plusieurs autres journaux, notamment dans les Ber. cl. client. Ges., j887,p. il\o; Fresenius Zeitschrifl fiir analyt. Chem., i8gi,p. io4; Jotirn. de Pharin. cl de Chiin.. 1887; t. XV, p. 071; Journ. of the Chemic. soc, 1887, p. |i 1 , etc. (2) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Rouget, au Muséum. ( i c> 1 3 ) suite avec le chandôo; c'est-à-dire cet extrait ayant subi une préparation spéciale en vue de l'usage de la pipe à opium et que nous avions reçu de la manufacture de Saison. » Nous avons imité le procédé des fumeurs, en nous servant de la pipe composée d'un fourneau percé d'un orifice et s'adaptant à un tube de bambou. » Nous avons chargé de chandôo l'extrémité d'une aiguille; nous l'avons passée sur la flamme d'une petite lampe, afin de déshydrater l'opium; celui-ci s'est boursouflé, a acquis plus de consistance et a pu être fixé à l'orifice de la base du fourneau. A ce moment, nous avons appliqué sur la tête d'un chien une muselière à laquelle faisait suite un instrument à deux, soupapes métalliques; l'une, servant à l'inspiration, com- muniquait avec le tuyau de la pipe, de sorte que l'animal, était forcé d'inhaler la fu- mée dégagée de la masse pilulaire de chandôo soumise à la flamme de la lampe et, en même temps, de l'air. » Vingt-cinq doses ou vingt-cinq pipes, correspondant à environ 5sr de chandôo, ont été consommées en une heure et quart; l'animal, une fois détaché, n'a rien manifesté d'anormal, au moins pour ce qui concerne les phénomènes objectifs. » Ce résultat négatif nous a conduits à opérer sur de plus grandes quan- tités de chandôo : » Nous nous sommes servis d'un creuset fermé par un couvercle métallique, muni de tubes à angles droits, et scellé au plâtre; nous y avons introduit tantôt ios1' d'ex- trait d'opium officinal, tantôt même dose de chandôo. Une soupape hydraulique con- duisait l'air inspiré à travers le creuset chauffé par un bec de Bunsen; cet air passait ensuite par un tube réfrigérant pour arriver dans les poumons de l'animal qui l'expi- rait à l'aide d'une autre soupape. » Au bout d'une heure, la température de cet animal s'était abaissée de -fj de de- gré; un échantillon d'air expiré en deux minutes avant l'expérience contenait otr,2j de CO2; un échantillon d'air expiré en deux minutes après l'expérience en contenait osr,37. » Cette différence tient à la destruction de l'opium par la chaleur : il se produit de l'acide carbonique qui est fixé par le sang et les tissus. » La mesure de la pression sanguine, prise dans la carotide, avant et après l'expérience, au moyen du manomètre métallique de Gréhant, a fourni les mêmes courbes, d'où cette conclusion, que la fumée d'opium ne modifie pas l'énergie des contractions du cœur; la seule différence que nous ayons constatée, c'est que si l'on produit l'ancsthésie avec un mélange d'alcool et de chloroforme (mélange au j de M. Quinquaud), la période d'agitation du début est plus courte chez l'animal qui a été soumis à l'action de la fumée d'opium que chez celui qui reste à l'état normal. ( ioi/4 ) » Cependant nous nous sommes demandés si le chandôo du creuset n'avait pas été porté à une température telle que les alcaloïdes qu'il ren- ferme aient pu être détruits. Nous nous sommes alors adressés à M. Mois- san, qui a bien voulu mesurer avec l'appareil thermo-électrique la tempé- rature du chandôo au moment où le fumeur aspire la fumée; il a trouvé qu'elle est comprise entre 245° et 255° C. Nous avons donc substitué, au creuset, une cornue de verre, dans laquelle nous avons introduit 32gr de chandôo; nous l'avons immergée dans un bain de nitrate de soude fondu et nous l'avons soumise à une température allant de 2920 à 3o7°C. Pour connaître la température intérieure, nous avons, vers la fin de l'expé- rience, plongé un thermomètre au milieu du résidu charbonneux du chandôo; il a accusé 2100. Nous étions donc sûrs d'avoir opéré dans des conditions semblables à celle du fumeur. » Un chien de 5ks a respiré toute la fumée produite pendant une heure jusqu'à épuisement des 32Sr de chandôo : sa température rectale ne s'est abaissée que de o°, 5. Une fois détaché, il a couru et regagné son chenil sans paraître avoir été influencé par l'expérience. m De ces observations nous croyons pouvoir conclure qu'un mammifère carnassier qui, durant une heure, respire une quantité de fumée d'opium égale à celle qu'un fumeur consomme généralement en trois jours, ne pré- sente aucun phénomène appréciable et nous démontrons ainsi, à l'aide de la fumée de chandôo employée comme réactif physiologique, qu'il existe une différence sensible entre le système nerveux central de l'homme et celui du chien. » Dans le but de mieux mettre cet écart en évidence, l'un de nous, le DrE. Martin, s'est soumis à l'action de l'opium en fumant successivement vingt pipes correspon- dant à 46r fie chandôo. » L'expérience a duré une heure et a présenté les phénomènes suivants : après la quatrième pipe, céphalée frontale, laquelle se généralise après la sixième; à la dixième, les vertiges surviennent et s'accusent surtout dans la marche; ils ne prennent pas de caractère plus sérieux jusqu'à la vingtième pipe qui clôt l'expérience; une demi- heure après sa cessation, cette céphalée et ces vertiges commencent à décroître et après une heure ont disparu complètement. Avant et après l'expérience, on a pris les tracés de la respiration et du pouls radial : le tracé respiratoire de la fin donne une amplitude moindre; les battements du cœur sont un peu moins fréquents, leurs pla- teaux sont plus larges au sommet de chaque pulsation. » ( IOIJ ) ÉCONOMIE RURALE. —Sur la mesure de la perméabilité des sols et la détermina- tion du nombre et de la surface des particules contenues dans icc du sol. Note de MM. F. Houdaille et L. Semicho.v, présentée par M. Mascart. « La perméabilité d'un sol peut se définir par le nombre de centimètres cubes d'air écoulés par seconde au travers de icc d'un sol sec tassé sous pression constante, lorsque l'air est maintenu, de part et d'autre de celte épaisseur, à une différence de pression constante de is'' par centimètre carré. » L'appareil qui nous a servi pour cette détermination consiste essen- tiellement en un cylindre de bronze de iC(| de section, dans lequel on dé- pose a6* du sol sec passé au tamis de imm. Un piston plein, commandé par un levier, exerce sur le sol une pression de iookg par centimètre carré et des joints ctanches permettent de faire circuler au travers du sol un cou- rant d'air chassé sous pression constante, dont le débit est mesuré sous une cloche graduée où aboutit le tube de dégagement. » L'examen de la constitution des sols montre qu'il existe deux équa- tions distinctes qui lient entre eux les quatre termes suivants qui définis- sent leur structure, savoir : i° la perméabilité; 2° la surface s occupée par la section des canaux capillaires sur iCf| du sol; 3° le nombre n des orifices capillaires; 4° leur diamètre moyen d. Si l'on désigne par q le volume en millimètres cubes de gaz écoulé par seconde au travers d'une épaisseur l en millimètres du sol, lorsque ce gaz est chassé sous une pression de h millimètres de mercure, on obtient les deux équations suivantes , x knh d* (i) q=~ — ; q est le débit, d'après la loi de Poiseuille, exprimé en millimètres cubes. , v d'- il) s = n%^; s est la somme des sections des canaux capillaires exprimée en millimètres carrés. » On déduit de ces deux équations Â7n6i2 , i IqIk ( ioi(3 ) » Le coefficient k, introduit dans l'expression de n et de d, représente un coefficient de dépense que nous avons déterminé de trois manières différentes en mesurant le débit q : i° dans un tube capillaire de longueur et de diamètre connus; 2° au travers d'une colonne de grains de plomb de diamètre déterminé; 3° au travers d'une épaisseur de sable à grains réguliers dont on avait évalué le diamètre moyen. On trouve, par ces trois méthodes, des valeurs différentes de &, mais celles déterminées pour le plomb et le sable sont assez voisines. Nous avons adopté pour k la valeur déduite des canaux capillaires du sable qui présentent le plus d'analogie avec ceux des divers sols que nous avons étudiés. » De la connaissance de n et de don déduit la valeur de la surface S des parois des canaux capillaires supposés cylindriques; on a S = n-zdh et pour icc S'=n-dio. Cette surface intérieure des canaux capillaires représente également, en supposant les particules sphériques et ne se touchant que par des points, la surface extérieure des particules du sol. » Enfin, pour déterminer le nombre N des particules pour icc, on a, en désignant par v la fraction du volume de ico occupée par les canaux capil- laires ou interstices du sol, les deux équations i-t> = N|-r3 et S = N4~r2. » On déduit de ces deux équations N = 36tt(i— e)2 » Nous avons obtenu, par l'application de cette méthode, les résultats consignés dans le Tableau suivant : Terre Sable de marne Terre de Palavas. sableuse. argileuse. Perméabilité par minute. . 37cc,5 2CC,35 occ,i8 11 9 700 1 36 477 3798721 1 d omm,o69 omm,oi78 omm,ooi3 S pour iK 2i3c'i 771e! i3590ci S pour is' i36ci 46i«i 755oci N pour iM 21^74? 9337612 68917635000 N pour 1s1' 186 781 5623067 33667200000 ( ioi7 ) » M. Whitney('), professeur à l'Université de Maryland, dans un ré- cent travail sur la constitution des sols des États-Unis, obtient, par une méthode essentiellement distincte, basée sur le triage par lévigation et la mensuration directe des particules, des résultats analogues. Nous rele- vons, pour un sol argileux, dans le Mémoire de M. Whitney', les va- leurs suivantes de S, par gramme : S = 5574cq et de N, par gramme : IN = 24653oooooo. » La détermination des éléments qui servent à l'évaluation de la per- méabilité et des valeurs de n, cl, S,N n'exige qu'une opération très simple, dont la durée n'excède pas une dizaine de minutes. Nous croyons que la méthode que nous venons de proposer pourra rendre des services pour la caractérisation rapide des principaux éléments qui interviennent dans la constitution physique des terres arables. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et V atmosphère . Note de M. Th. Sciilœsixg fils, présentée par M. Duclaux. « A la suite des expériences rapportées dans ma dernière Note, j'en ai fait une nouvelle sur l'Houque laineuse, avec l'idée d'en tirer des résul- tats plus complets. » Je l'ai disposée de manière à pouvoir déterminer, non plus seule- ment à la fin, mais à un moment quelconque, le volume de l'acide carbo- nique disparu et celui de l'oxygène apparu par le fait de la végétation. J'ai dû, pour cela, renoncer à absorber de temps en temps de l'oxygène au moyen du cuivre chauffé, parce que ces absorptions se mesurent, en cours d'expérience, sans grande précision. » L'appareil employé a consisté seulement en un récipient de verre portant un tube qui plonge dans du mercure; on jDouvait, par ce tube, faire, grâce à des dispositions très simples, les prises de gaz nécessaires aux analyses et introduire l'acide carbo- nique. La proportion de l'oxygène s'est progressivement élevée jusqu'à 42,5 pour 100, et la pression totale des gaz, laissée à dessein faible au début, de 55cm à 70e111 de mer- cure environ. L'azote gazeux mis en œuvre étant bien connu et ne variant pas, les taux pour 100 d'acide carbonique, d'oxygène et d'azote déterminés par les analyses (') M. Whitney, Some physical properties of soils in their relation to moisture and crop distribution; 1892. C. R., 1892, 2« Semestre. (T. CXV, N» 23.) l34 ( ioi8 ) permettaient de calculer les quantités des deux premiers gaz existant dans l'appareil à un moment donné, et, par suite, les quantités disparues ou apparues depuis le début. » Comme sol, j'ai employé 2ks du même sable quartzeux que précédemment; je n'y ai point, cette fois, ajouté de carbonate de chaux. » Pour mesurer exactement l'influence du sol sur les variations de la composition de l'atmosphère interne, j'ai institué une expérience témoin, disposée comme la précé- dente, mais sans culture. L'examen des gaz de ce témoin, fait au début et à la fin, a appris que, pendant les deux mois que l'expérience a duré, le sol seul avait absorbé i icc d'oxygène et dégagé sensiblement autant d'acide carbonique. J'ai tenu compte de cette donnée ci-après. » Les plantes obtenues ont été analysées avec soin. Elles étaient, avant la récolte, bien vertes et de bel aspect; elles ont atteint de 22cm à 35cm de hauteur au-dessus du sol. III. Houque laineuse {semée le 7 juillet, récoltée le 6 septembre). Poids des graines : 2omsr. — Azote gazeux mis en œuvre : 3o,25cc. i55i ,0 CO2 introduit i54occ,o GO2 dégagé par le sol 1 icc,o CO2 extrait 23,6 CO2 disparu parle fait des plantes. 1627,4 O introduit 1174, O extrait 2898e0, 1 O absorbé par le sol n^o O apparu par le fait des plantes . 1734,9 i3 août. 18 août. 26 août. 1™ sept. 6 sept. vol. CO2 disparu 00 00 0 r-n ^ 0,87 0,88 0,88 0,91 0,89 vol. O apparu ' Composition des plantes entières. Carbone ( * ) 0,827 3g, 1 Hydrogène 0,106 5,o Azote o , 060 2 , 8 Cendres (2) 0,421 19,9 Oxygène (par différence) . . . 0,704 33,2 Plantes entières sèches 2,118 100,0 » Il n'y avait pas de gaz combustibles en quantité mesurable dans l'atmosphère ex- traite de l'appareil. » J'ai vérifié les résultats obtenus relativement au carbone et à l'azote, (') Compris 2™sr de carbone correspondant à l'acide carbonique des cendres. (2) Sans leur acide carbonique. 2909,1 ( IOI9 ) en établissant ce qu'on peut appeler le bilan de chacun de ces deux élé- ments. „ . . / Sol au début.. 58 . i ) Carbone nus en . , _ ' I _ »f Graines 8,0 > 892, 1 ( CO2 introduit. 826,0 mg „ , , / Sol a la fin. . . 88,7 ) Carbone retrouvé l _.. nn ' / on mR < Plantes 788,5 > 889,9 ( CO2 extrait . . 12,7 ) finalement. . , ,, ( Sol 67,2 ) . . , Sol 9,9 „ Azote au début.. { _ . c I 67,7 Azote a la fin .. . _,, .. „y'x 69,2 ( Graines o,5 J { Plantes ent,eres 59,3 j ' » On retrouve à la fin, dans les limites d'erreur permises, le carbone et l'azote mis en œuvre. Les vérifications sont tout à fait satisfaisantes. » Conclusions. — i° Le rapport R du volume de l'acide carbonique dis- paru à celui de l'oxygène apparu par le fait des plantes examinées pendant les six ou huit premières semaines de leur végétation a été trouvé nota- blement inférieur à l'unité. » On pourrait reprocher à l'expérience III d'avoir comporté des ten- sions anormales d'oxvgène (jusqu'à 42>5 pour 100). Mais elle a donné un résultat du même ordre que l'expérience II où la proportion d'oxvgène a été entretenue au voisinage de 20 pour 100. Et, de plus, les expériences de Boussingault, de MM. Dehérain et Maquenne, de MM. Bonnier et Man- . c ., . , CO2 disparu „ . ., , gin, ont lait voir que les rapports r = -^ — — pour I assimilation de car- bone et r' = ... , . p pour la respiration étaient, dans des limites très (J disparu r J, étendues, indépendants de la pression des gaz carbonique et oxygène. Il est donc à penser qu'ici notre rapport R, sorte de résultante de r et f , n'a pas été sensiblement altéré par la présence d'un excès d'oxygène. » 20 Dans l'expérience III, le rapport R n'a pas sensiblement varié au cours de la végétation. » 3° Il entre dans la composition de la matière organique d'une plante entière (et en particulier de notre Houque), un poids d'hydrogène supé- rieur à celui qui, avec l'oxygène de cette matière, formerait de l'eau. Pour rendre compte de ce fait important, on a été conduit, comme on sait, à admettre que la plante élimine de l'oxygène sous une forme ou sous une autre, et MM. Dehérain et Maquenne, ayant trouvé que, dans la respira- tion, le rapport r' était fréquemment plus grand que l'unité, ont bien fait remarquer qu'il v avait là une cause de déperdition d'oxygène par départ d'une certaine quantité d'acide carbonique dont les deux éléments seraient fournis par la plante même ; mes expériences s'accordent avec cette manière de voir. En dehors de toute hypothèse sur le mode d'élimination de l'oxy- ( 1020 ) gène, elles permettent de constater le fait de cette élimination par des mesures directes. » 4° I/Houque de l'expérience III a puisé de l'oxvgène pour constituer sa substance organique, non pas seulement dans l'eau et dans les gaz acide carbonique et oxygène de l'atmosphère, suivant ce qu'on indique d'ordi- naire, mais aussi, et en proportion importante, dans les sels minéraux oxygénés qui ont pénétré par les racines ('). En effet, dans ses rapports avec l'eau, elle a pris l'oxygène correspondant à io6mgr d'hydrogène, soit 848n>gr; dans ses rapports avec l'atmosphère, elle a perdu 1734e0, 9 — 1 527e0, 4 ou 207e0, 5, soit 297ms1' d'oxygène; elle n'a pu ainsi retenir que 848,nsr — 2.r)~mgt, ou 55iœgr de cet élément. Or elle en conte- nait 7o4mgr. Il [faut donc qu'elle en ait emprunté 7o4ra^_ 55imgr ou i53mgr à une autre source que l'eau et l'atmosphère. Cette source réside dans les sels oxygénés venant du sol, sulfates, phosphates, mais avant tout azotates (a). On a dit souvent que la plante verte était un appareil réducteur. Elle apparaît nettement ici sous cet aspect. » 5° Des expériences telles que notre expérience III, fondées à la fois sur la mesure et l'analyse des gaz et sur la détermination de la composi- tion des plantes, semblent devoir fournir de très précieux renseignements pour l'étude de la svnthèse végétale. » MINÉRALOGIE. — Sur la reproduction du rutile. Note de M. L. Michel, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Note (3), nous avons montré que, en soumettant, à une température élevée, un mélange en proportions convenables de fer titane, de sulfure de calcium, de silice et de charbon, on pouvait simulta- nément obtenir le grenat mélanite et le sphène en cristaux présentant les principaux caractères de leurs similaires naturels. » Nous nous proposons aujourd'hui de faire connaître l'action que la pyrite de fer exerce au rouge sur le fer titane. » Quand on chauffe, pendant quelques heures, dans un creuset de graphite, à une (') Les éléments fournis par les graines sont négligés ici pour plus de simplicité. (2) L'acide azotique correspondant aux 6omsr d'azote assimilés contenait 171 mer d'oxygène. (3) Comptes rendus, t. CXV, p. 83o, 1892. ( 1021 ) température voisine de 12000, un mélange intime de 1 partie de fer titane et de 2 parties et demie de pyrite, on trouve, après refroidissement, une masse cristalline, se laissant casser facilement et réunissant tous les caractères pli\siques et chimiques de la pyrrho- tine; cette masse est criblée de vacuoles sur les parois desquelles sont implantés des cristaux qui possèdent la composition ainsi que les propriétés cristallographiques et optiques du rutile naturel. Un traitement par l'acide chlorhydrique étendu suffit pour isoler complètement les cristaux de rutile. » T. Les cristaux de rutile, obtenus clans les conditions que nous venons d'indiquer, se présentent sous la forme de prismes quadratiques allongés suivant la zone mm( 1 io)(iTo), et portent les faces m(i 1 o) et A1 (100). Nous avons trouvé : mh{ ( 1 io)( 1 00) = i34°57', h' h' (100) (Too) = 900. » Ces cristaux sont uniaxes et positifs. Ils offrent les plus grandes analogies avec les cristaux de rutile aciculaire de Madagascar. Ils sont d'un bleu très foncé, doués d'un vif éclat adamantin, infusibles au chalumeau et inattaquables par les acides. Leur dureté est de 6; leur densité de If, 28. » L'analyse a donné : acide titanique 99, i!\ ; sulfure de fer, traces. » Lorsqu'on chauffe ces cristaux dans une atmosphère oxydante, ils perdent leur couleur bleue et prennent alors la teinte rougeâtre qui caractérise la plupart des cris- taux naturels de rutile. » Le rutile a déjà été reproduit par des procédés variés, qu'il serait trop long d'énumérer ici; aucun d'eux ne présente d'analogie avec celui que nous venons de décrire. » IL La pyrrhotine artificielle est en masses cristallines à texture lamel- laire. Sa couleur est le jaune de bronze. Elle agit faiblement sur l'aiguille aimantée. Sa dureté est de 4; sa densité de 4.5. La composition répond à la formule Fe8S". Tous ces caractères sont ceux de la pyrrbotine natu- relle ( ' ) ». MINÉRALOGIE. — Sur un nouvel ellipsomètre. Note de M. Jannettaz, présentée par M. Des Cloizeaux. « J'ai présenté à l'Académie en 1874 (2)> sous le nom à' ellipsomètre, un appareil permettant de déterminer à la fois l'orientation et les dimensions (') Ce travail a été fait au laboratoire de Minéralogie de la Sorbonne. (2) Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 4 1 3. ( 1022 ) des ellipses isothermes, obtenues sur les plaques cristallines par réchauffe- ment d'un de leurs points. » La partie caractéristique de l'appareil était une lunette portant au foyer de son oculaire un réticule et un spath, ce dernier ayant pour but de produire deux images de la courbe observée dans un plan perpendicu- laire à l'axe optique de la lunette. Cette lunette convient bien pour l'ob- servation de courbes contrastant par leur éclat ou par leur couleur avec le fond sur lequel elles sont produites; ce n'est pas souvent le cas des courbes isothermes que dessine, après sa solidification par refroidisse- ment, le bourrelet saillant d'une matière grasse fondue; aussi les voit-on vaguement quand on les regarde en face. Il en est autrement quand on les regarde obliquement; les courbes, éclairées avec une lampe à gaz, appa- raissent avec des contours très réguliers, très visibles et très franchement délimités. » C'est donc sous des incidences obliques que je les regarde mainte- nant. Cette obliquité déforme les courbes, mais les lignes perpendiculaires à la section principale du spath gardent leurs vraies longueurs; c'est pour- quoi, dans mon nouvel instrument, au lieu de faire tourner la section principale du spath, je la laisse verticale et c'est la plaque que je fais tourner sur elle-même. » Outre ces modifications, il en est une autre relative à la mesure des longueurs; cette mesure s'exécute en déplaçant la courbe, perpendiculai- rement à la section principale du spath, le long d'nne vis micrométrique qui permet d'atteindre le millième de millimètre. » Avec ces dispositions nouvelles, l'appareil, que j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie, permet de voir très distinctement toutes les courbes, d'orienter leurs axes et de les mesurer avec une grande précision. » La courbe à déterminer est placée sur un cercle horizontal ; ce cercle est divisé et muni d'un vernier; il repose sur un chariot mobile le long de la vis micrométrique destinée à mesurer les longueurs. » L'observation se fait au moyen d'une lunette à laquelle on peut don- ner à la fois un mouvement de translation le long d'une crémaillère verti- cale et un mouvement de rotation autour d'un axe horizontal; cette dis- position permet, entre autres résultats, de choisir l'inclinaison qui donne l'image la plus nette. » La lunette est à court foyer; elle est munie : i° d'un prisme biréfrin- gent dont la section principale est dans le plan vertical passant par l'axe optique ; 2° d'un réticule composé de deux fils rectangulaires dont l'un ( 1023 ) est dans le plan de la section principale et dont l'autre est horizontal. » Quand on regarde la courbe à étudier à travers la lunette, on en voit, grâce à la biréfringence du spath, deux images; le prisme étant à dédou- blement variable, il est facile d'amener les images à se couper. On fait alors tourner le cercle divisé horizontal; il arrive un moment où la droite d intersection des deux images devient parallèle au fil horizontal du réti- cule et où, par suite, l'un des axes de la courbe est également parallèle à cette direction. De sorte qu'en déplaçant la courbe parallèlement à cette direction, il suffit de mesurer le déplacement nécessaire pour que le fil vertical du réticule soit successivement dans les plans verticaux tangents aux deux images pour avoir la longueur d'un des axes de l'ellipse; en tournant la plaque de 900, on mesure de même le second axe. » D'ailleurs, il est facile de s'assurer que la droite d'intersection des deux images est exactement parallèle au fil horizontal du réticule, car on peut amener ces deux lignes en coïncidence, en faisant tourner la lunette autour de son axe horizontal. » Les axes ainsi déterminés et mesurés, il faut encore fixer leur posi- tion sur la plaque, c'est-à-dire connaître l'angle qu'ils font avec des lignes remarquables de la plaque prises comme point de repère (le plus souvent des arêtes). Il suffit d'amener à coïncider avec le fil horizontal du réticule successivement l'axe de la courbe et la ligne de repère, et de mesurer l'angle dont il a fallu faire tourner le cercle divisé. » Il est, d'ailleurs, inutile de chercher à placer le centre de la courbe isotherme sur le centre du cercle divisé, ce qui non seulement demande- rait du temps, mais ne pourrait s'obtenir qu'imparfaitement et serait une cause d'erreur, et cela est inutile puiscpie l'angle au centre mesuré sur le cercle divisé a ses côtés parallèles à ceux de l'angle considéré. » Si la courbe, au lieu d'être elliptique, est circulaire, la ligne d'inter- section des deux images conserve constamment la même direction quand on fait tourner la plaque. C'est là ce qui permet de reconnaître l'ellipticité, même dans le cas où elle est très faible. » A l'aide du nouvel ellipsomètre, on peut donc : i° déterminer la posi- tion des axes des ellipses isothermes avec une exactitude égale à celle que donnent les microscopes polarisants pour les lignes d'élasticité optique ou les lignes d'extinction dans les systèmes obliques ; 20 on peut savoir si la courbe isotherme est un cercle ou une ellipse, ce qui est d'une grande importance pour les cas-limites. » Je dois remercier M. Pellin, constructeur, de l'habileté avec laquelle il a exécuté cet instrument. » ( 1024 ) GÉOLOGIE. — Sur l'existence de phénomènes de recouvrement aux environs de Gréoulx (Basses- Alpes) et sur l'âge de ces dislocations. Note de M. W. Kiliax, présentée par M. Fouqué. « La Durance traverse, entre Manosque et Pertuis ('), en aval de la station de Mirabeau, un pli anticlinal légèrement déversé vers le nord et formé par les diverses assises du jurassique supérieur. La transgression et la discordance des dépôts helvétiens et tortoniens, qui recouvrent cet accident à droite de la rivière et qui ont été étudiés par M. Ch. Depéret, mettent nettement en évidence 1 âge préhelvélicn de ce plissement. En suivant vers l'est l'anticlinal de Mirabeau, on peut constater qu'il se relie à la série des plis couchés de la Provence, illustrés par les travaux de MM. Marcel Bertrand et Ph. Zûrcher. C'est aux environs de Gréoulx et de Saint-Julien de Montagney que s'observent, en effet, avec le plus de netteté, les plus septentrionaux des recouvrements provençaux dont l'existence n'avait, jusqu'à ce jour, point été signalée et qui s'avancent jusque sur les bords du Verdon, au nord-est de Mirabeau. » Voici l'analyse de ces dislocations (en allant du sud au nord) : » I. A l'anticlinal du pont de Mirabeau, dirigé NO-SE et s'étendant des environs de Beaumont vers la plaine de Vorlaves (feuille d'Aix), suc- cède, au nord-est, une série d'assises inclinées vers le sud-sud-ouest et dans lesquelles on reconnaît sans peine, malgré de fréquents recouvre- ments de cailloutis tortoniens, les restes d'un pli refoulé vers le nord. Le flanc normal est régulier (néocomien de Trastour, bcrriatien des pentes au nord de Ginasservis, jurassique supérieur (coie43o est de Saint-Julien), oxfordien de Benon-Plan-Rouvier). Dans le ravin de Mallavallasse, près de Saint-Julien, les calcaires du jurassique supérieur, repliés sur eux-mêmes, dessinent, avec une remarquable netteté, un anticlinal couché sur les dépôts hauteriviens à Echinospanagus cordiformis. Ici, le plan isoclinal est donc complet et à peu près étiré. Vers le nord-ouest, au contraire, on constate la disparition progressive (Malaûrie) du flanc renversé; en même temps, le noyau anticlinal se montre formé de couches 'de plus en plus anciennes et la série offre de nombreuses disparitions. M. Collot a signalé l'existence (') Les faits consignés dans cette Note sont le résultat d'explorations eflectuées pour le levé de la feuille Forcalquier de la Carte géologique de France, sur laquelle on pourra suivre les accidents techniques dont nous parlons ici. ( 1025 ) (lu trias, près de l'entrée nord du souterrain de Ginasservis, et la crête qui domine au sud le mas du Bœuf (prés de Bouzet) est constituée, en partie, par les dolomies de l'infralias. Enfin, près de Vinon, le flanc ren- versé du pli se montre fortement laminé et l'on voit, en plusieurs points, l'infralias reposer sur le néocomien à Ain. Astieri (nord des Angles). » II. En avant du précédent, apparaît, entre Vinon ("Var) et Gréoulx (Basses-Alpes), un deuxième pli couché, parallèle à celui de Boisset (axe ESE-O-NO), et coupé par la route qui relie Saint-Julien-de-Montagney à Gréoulx. » Ici encore, le flanc normal présente la série complète des couches comprises entre le néocomien à Ostrea Couloni (phéline) et l'infralias (pigette); le flanc renversé a disparu par étirement et les dolomies rhé- tiennes recouvrent presque horizontalement au sud de Gréoulx les gros hancs du barrémien exploités pour chaux hydraulique. » Au nord de ce dernier accident, le néocomien disparaît sous les puis- santes alluvions tortoniennes du plateau de Valensole, qui séparent la ré- gion considérée des chaînes subalpines. » La discordance de la mollasse helvétienne sur les tranches du calcaire lithonique, près de la gare de Mirabeau, et la présence de nombreux lambeaux de cailloutis tortoniens (niveau de Cucuron), reposant en trans- gression évidente sur les diverses parties des plis que nous venons de décrire et recouvrant même les dolomies infraliasiques du noyau étiré, permettent d'affirmer que toutes ces dislocations sont antérieures au miocène et plus anciennes (') que les plissements voisins des chaînes subalpines, qui ont intéressé les diverses couches néogènes et possèdent une direction toute différente. » Il est remarquable de constater (pie ces dernières manifestations des (') Des recherches poursuivies avec nos deux confrères MM. Depéret et Leenhardt, nous ont montré qu'il était possible (comme nous l'avons déjà constaté dès 1888 dans la montagne de Lure) de retrouver dans le pli du Luberon, la trace très nette de deux phases principales de plissement. La transgression de la mollasse sur l'hauterivien dans l'intérieur même de la chaîne (Pardaillan), la discordance de cette même mollasse sur l'urgonien (Roure près Cucuron) prouvent un effort antémiocène synchronique de ceux qui ont produit les plis couchés de Gréoulx. Des mouvements posttorloniens, contemporains de ceux des chaînes subalpines les plus extérieures, ont donné ensuite à la région sa constitution actuelle, en ployant les assises miocènes. Il semble, du reste, que, dans le Luberon, les deux sédiments successifs, séparés par une phase d'im- mersion et d'érosion, se soient effectués à la même place et le long d'un même axe. C. R., 1IJ92, 2« Semestre. (T. CW, N' 23.) l35 ( IG2G ) plissements «Je la Provence coïncident aussi pour diverses assises avec la limite septentrionale du faciès provençal. C'est ainsi que l'infralias dolomi- tique des bords du Verdon diffère essentiellement des couches de même âge des environs de Castellane et de Barrême, tandis qu'il rappelle d'une façon frappante celles de la région de Brignoles; il en est de même pour les calcaires siliceux du lias et du bajocien. Seuls les calcaires du jurassique supérieur et le faciès à Spatangues et à Ostracées du néocomien dépassent vers le nord les environs de Gréoulx et se montrent jusqu'à peu de distance au sud-ouest de Barrême. Le néocomien à Spatangues se continue dans le Luberon, mais ne se retrouve pas au nord, dans la mon- tagne de Lure. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section d'Anatomie et Zoologie, par l'organe de son doyen M. Em. Blanchard, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. de Quatrefages : En première ligne M. Léon Vaillant. !M. C. Dareste. M. Filiiol. M P Fischer M. Edmond Fermer. M. Georges Pouchet. En troisième ligne M. Joannes Chatin. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 7 heures. J- B. ( Ioa7 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance nr 5 décembre 1892. Annales de Chimie cl de Physique, par MM. Berthelot, Pasteur, Friedei., M\s<;\rt; 6e série, décembre 1892, I. XYVII. Paris, G. ÎWasson, 1892: 1 lasc. in-o°. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du Jury international, publiés sous la direction de M. Alfred Picard, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Président de section au Conseil d'Etat, Rapporteur général. Groupe de i Economie sociale, deuxième Partie; second fascicule. Groupe V[ : Outillage et procédés des industries mécaniques, 6e Partie, Classe 64. Paris, Imprimerie nationale, 189?.; 2 vol. in-4°. Notes de Géographie littorale, par M. Jules Girard, Secrétaire adjoint de la Société de Géographie. Paris, 1892; 1 broch. in-8°. L'eruzione dell' Etna, da Annibale Ricco. Roma, 1892; 1 broch. in-8°. (Présentée par M. Faye. ) The anatomy and development 0/ the latéral Une system in Asnia calva, bv Edward Phelps Allis. Ir. Boston, Ginn and C°, 1889; 1 vol. in-A°. ERRATA, (Séance du 7 novembre 1892.) Note de M. Bjerknes : Sur la dissipation de l'énergie électrique du réso- nateur de M. Hertz. Page 725, ligne 11, au lieu de 14.10-8, lisez 1,4.10""*. Page 727, ligne 18, au lieu cfe que les métaux, sont plus transparents vis-à-vis des ondulations lumineuses, lisez que les métaux sont plus transparents vis-à-vis des on- dulations hertziennes que vis-à-vis des ondulations lumineuses. ( ioa8 (Séance du 28 novembre 1892.) Note de M. Rabut, sur les invariants universels : Page 927, ligne 12, au lieu de ou, lisez ont. (■ y'" ymV!+l Même page, au bas, au lieu de une souche triple invariant : p= HJ ±JJ. — , 1 (jï-73!)'"+i ( y'" y"> )*-M lisez une souche triple; invariant : v=z — — — • F (/î-r?)"^1 ( v'" 1-'" \« — l / v' v' \ '"«-> Page 928, ligne . 3, au lieu de R = ^ ■> ' }„,_, £— £ (/, -/,), /«« ( v'" v'" \n~l / v v \ mn-\ R — iZj Z±l / Zl Il \ !Y' —y' V»-" (Ja-J?)"'-1 X/,-/»/ ^ *' J Même page, ligne 17, au lieu de T = (j[ ~~ y'P"i-\ \^~ }' ^y\~ y^\ lisez T-Crf-yf)"-1 f (y, -ri )(/.-/. )!"■-"■ (j'i-j^r-'L y -7; J Note de M. G. Bertrand, Sur les zincates alcalino-terreux : Page 940, ligne 8, a« frea de Zn2Ca H203, 4 H20, lisez Zn2CaH204, 4HsO. Page g4i, lignes 4 et 8, même correction pour les formules des zincates de strontium et de baryum. Même page, note ('), au lieu de Prescatt, lisez Prescott. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-A'ugusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. [Is forment, à la fin do l'année, deux volumes in-J". Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique do noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est an et part du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi r/u'ii suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Antres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Gavault St-Lager. Alger | Jourdan. ( Ru ir. Amiens Hecquel-Dccoberl. ( Germain etGrassin. ( LachèseelDolbeau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. , Avrard. Bordeaux ] Du l lui. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Lefournier. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroiï. Baër. Massif. Chambëry Perrin. Brest. Caen. „. . t Henry. Cherbourg ! „ ( Marguerie. „. _ ( Rousseau. Clermont-Ferr... ( Ribou-Collay. ûi/on. Lamarche. Ralel. ( Damidot. Douai jLauverjat. ( Crepin. Grenoble | ( Gratier. La Rochelle Foucher. | Bourdignon. ! Dombre. / Ropiteau. ■ le J Lefebvre. ' Quarré. Havre. Lorient. chez Messieurs ^ Baiimal. Montpellier ■ M™ Texier. / Beaud. I Georg. Lyon < Mégret. iPalud. [ Vitte et Pérussel. Marseille Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. [ Sordoillet. Nancy ' Grosjean-Maupin. I Sidot frères. j Loiseau. i M™ Veloppé. | Barma. ( Visconti et C". Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ( Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi - i Langlois. [gnol. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. j Bastide. ( Rumèbe. ( Gimet. \ Privât. / Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. j Giard. ( Lemaitre. Nantes Nice . Poitiers. Rouen. Toulon. Toulouse. Valenciennes. , Amsterdam . Athènes Barcelone.. . . Berlin. Berne . ■ . Bologne. Bruxelles. Bucharest. Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague — Florence Gand Gènes Genève.. La Haye. Lausanne- Leipzig.. ■ Liège. chez Messieurs : j Robbers. I Feikema Caarelsen Beek. [et O. Verdaguer. i Asher et C1*. \ Calvary et C". i Friedlander et fils. f Mayer et Muller. \ Schmid, Francke et | C». Zanichelli et C1". | Ramlot. MayolezetAudiarte. ( LebègOe et C". \ Haimann. | Ranisteanu. Kiliau. Deighton, Bell et C° Cammernieyer. Otto et Keil. Hust et lils. Lœscher et Seeber. Hoste. Beuf. i Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. / Payot. j Barth. \ Brockhaus. ' Lorentz. j Max Rube. { Twietmeyer. \ Desoer. ! Gnusé. Londres Luxembourg . . . Milan . chez Messieurs Dulau. Nuit. V. Biick. Libr. Gutenber fueiilcs el CapdeTl Madrid { Gonzalès e hijo Yravedra. F. Fé. Duuiolard frèn Hœpli. Moscou Gaulier. I Furcheim. Nap/es ' Marghieri di G ( Pellerano. !Christern. Slechert. Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker et O'. Palerme Clausen. Porto Magalhaès. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C'*. Rotterdam Kramers et fds. Stockholm Samson et Wal j Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergetSel Varsovie Gebethner et W Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Zurich Meyer el Zeller. Rome . S'-Pétersbourg. . Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix. Tomes l" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (ier Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; i8;o. Pn\ 15 fr. Tomes 62 à 91.— (ter Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4"; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeaBÉset A.-J.-J. Souier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Paucréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les pliéuo mènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matii passes, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 3a planches; t856 , U Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciei pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Éludier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains s > mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la na » des rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs ». par M. le Professeur Bhonn. In-40, avec 27 planches; 1861. .. 1! A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du S décembre 1892.) MEMOIRES ET C03I3IUNICATIONS DBS M KM li II liS ET DES CORKKSPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. I Pages. M. II. Faye. — Sur une opinion qui s'est M, A.RM. Gautier. — Observations relatives fait jour au sein de l'Association britan- à la Communication de M. Moissan 992 nique, au sujet des laelies du Soleil \ts> M. C. FRIEDEL. — Sur la notation stéréo- M. Henri Moissan. — Etude chimique de la chimique; réponse a la deuxième Note de fumée d'opium 988 ! M. Colson 99/1 NOMINATIONS. M. Broi'ardel est élu Membre libre, en remplacement de feu M. Léon Chrélien-Lalanne 99Î MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Bertrand de Fontviolant. — Calcul des ministériel du 29 août iSgr 998 poutres continues : méthode satisfaisant M. E. Jagga adresse une Note faisant suite aux nouvelles prescriptions du Règlement I à son Mémoire sur la théorie des fonctions. 999 CORRESPONDANCE. M. A. Germain et M. I'. Hatt prient l'Aca- démie de les comprendre parmi les candi- dats a la place laissée vacante dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. Juricn tir la Gravière. . . . 999 MM. E. Cosserat et F. Rossard. — Obser- vations de la comète périodique de Wojf, faites au grand télescope de l'observatoire de Toulouse 1000 MM. Rambaud et Sy. — Observations de la nouvelle comète Holmes, faites à l'observa- toire d'Alger (éqiialorial coudé) 1001 M. Esjiiol. — Observations de la comète Brooks (découverte le 21 novembre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équa- torial de o™, 2(! d'ouverture ) 1002 M. Fabry. — Observations de la comète Brooks (découverte le 21 novembre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équa- torial de o™, 26 d'ouverture ) ioo3 M. A. Tresse. — Sur les groupes infinis de transformations. . . ioo3 M. Levavasseur. — Sur un problème d'a- nalyse indéterminée, qui se rattache à l'élude des fonctions hyperfuchsiennes pro- venant des séries hypergéométriques à deux variables M. II. Le Chatelier. — Sur la fusion du carbonate de chaux M. P.-C. Plugge. Remarque sur une Note de M. Barthe, relative au dosage volumé- t rique des alcaloïdes MM. N. Grehant et Ern. Martin. — Re- cherches physiologiques sur la fumée d'o- pium MM. F. Houdaille et L. Semichon. — Sur la mesure de la perméabilité des sols et la détermination du nombre et de la sur- face des particules contenues dans 1" du sol M. Th. Sciilœsino fils. — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'atmosphère M. L. Michel. — Sur la reproduction du rutile M. Jannettaz. — Sur un nouvel ellipso- mètre M. W. Kilian. — Sur l'existence de phéno- mènes de recouvrement aux environs de Gréoulx (Basses-Alpes) et sur l'âge de ces dislocations ioo(> 100g 101 ■> 1024 COMITÉ SECRET. Fil/iol, P. Fischer, Edmond Perrier, G. Pouc/iet ; 3° M. Joannes Chatin loîti Liste de candidats à la place laissée va- cante par le décès de M. de Quatre/à^ i° M. Léon Saillant: 2° MM. C. Dareste, Bulletin bibliographique 1027 Eriuta '028 PARIS. - IMPRIMERIE G\UTMER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands- Augusiioa, 55. 1892 SECOND SEMESTRE. , 6ô — DEC 31 X892 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. liES SECRÉTAIRES PERPETITEI.S. TOME CXV N° 2 4(12 Décembre 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS UT FUS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉA.NCÎS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grams-Augusiins, 55. *" U92 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 2.3 juin 18G2 et 24 mai i8"7 5. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des traraux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; nais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction alitant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, | pour les articles ordinaires de la correspondance 0IÏ1- aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ahticle Ier — Impressions des travaux de l'Académie. 1 a's extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de So pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales cpii s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à ljimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jfeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu jetuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- fant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- eurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait I un Rapport sur la situation des Comptes rendus après I l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. iurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 DÉCEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES COIRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Ixstructio: publique adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. lirouardellx la place d'Académicen libre, devenue vacante par suite du décès de M. Lalanne. Il est donné lecture de ce Décret Sur l'invitation de M. le Présidmt, M. Brouardel prend place parmi ses Confrères. C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, !>■ 24.) [36 ( io3o ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines solutions asymptotiques des équations différentielles. Note de M. Emile Picard. « En étudiant les beaux travaux de M. Poincaré sur les solutions asymptotiques aux solutions périodiques de certaines équations différen- tielles ordinaires (Les nouvelles méthodes de la Mécanique céleste, Chap. VII), j'ai été conduit à l'aire une remarque générale qui présente peut-être quelque intérêt. » Soit un système d'équations du premier ordre (S) dxt ~~dî = Xi(xl, x,, ..., xn, t) (1 = 1, 2, ..., n), où les X sont des séries ordonnées suijant les puissances de cet, x.,, . . ., xn; ces séries ne renferment pas de tertnes indépendants des x, et chacun de leurs coefficients est une fonction de t dont la valeur absolue ne dé- passe pas une limite fixe quand t varie entre o et + se. Elles sont d'ailleurs convergentes quand les modules des x Restent, quel que soit t dans l'inter- valle précédent, inférieurs à un certain nombre. « Si nous prenons seulement dans les X les termes du premier degré, nous aurons un système d'équations linéaires (S) -^=ai{xi + ai,x,+...-+-anxn (1 = 1, a, ..., »). » Nous nous plaçons maintenant dais l'hypothèse où l'intégrale géné- rale du système (S) serait de la forme a-,= C4 «-. 6o 1 ,60 o,45 traces 99>35 » Bien que la chaux employée fût 1res riche en alumine et colorée en jaune par du fer, les cristaux obtenusetaient tout à fait incolores ; ils sont analogues à ceux que MM. St. Meunier et Levallois ont trouvés dans un four à chaux ('). Hissant, donnant 5o volts et 100 am- » Si l'on opère avec un arc plus p ;res, la cristallisation devient beaucoi m n'arrive à la fusion complète ave< fondue qu'avec un arc fournissant 35 pères, la cristallisation devient beaucoi p plus abondante et plus rapide, mais l'on n'arrive à la fusion complète avec recristallisation confuse de la masse ( ampères et 70 volts. Dans ces con- (') Stanislas Meunier et Levallois, Comités rendus du 28 juin 1880. ( io35 ) ditions, la cavité intérieure se creuse de plus en plus, les deux briques de chaux vive se soudent et l'expérience se limite parla fusion de la matière qui constitue le four. La chaux pure, bien exempte de silice, d'alumine ou de magnésie, fond tout aussi bien et tout aussi rapidement. Après quinze mi- nutes, lorsque l'on emploie un four de grandeur ordinaire, les parois exté- rieures sont portées au rouge vif et l'on doit mettre fin à l'expérience. » Strontiane. — La strontiane cristallise d'abord, comme la chaux, sous l'action d'une température voisine de 25oo°; vers 3ooo°, c'est-à-dire aux hautes tensions indiquées précédemment, elle fond aussi en un liquide transparent qui se prend, par refroidissement, en une masse confuse de cristaux. » Baryte. — La baryte, comme on le sait, fond avec facilité; elle est absolument liquide dès 20000 et ne paraît pas se décomposer à une tempé- rature de 25oo°; en se refroidissant, elle laisse un amas de cristaux enche- vêtrés, à cassure cristalline très belle. » Magnésie. — La magnésie cristallise plus difficilement que la chaux. Vers 25oo°, elle fournit des cristaux transparents d'oxyde anhydre, et, quand on opère aux hautes tensions (36o ampères et 70 volts), elle donne une masse fondue et transparente. » Alumine. — Pour étudier l'action de l'arc sur l'alumine pure, on place cette dernière dans un creuset en charbon, au milieu du four en chaux. Vers 225o°, l'alumine fond et cristallise avec facilité. Si on l'additionne d'une petite quantité de sesquioxyde de chrome, on voit se détacher de la masse de petits cristaux rouges de r ibis. Ces rubis sont beaucoup moins beaux que ceux préparés par MM. Fremy et Verneuil. Mais la rapidité de l'expérience, qui ne demande que dix à quinze minutes, permettra peut- être de préparer aussi avec facilité le rubis cristallisé. » Lorsque l'arc est plus puissant et qu'il atteint 7 83>r 94,7 106,2 n7,5 128,8 140,2 i5i,3 191,0 0,00428 34,4 44,4 56,4 7«>7 87>8 l04,8 I2',9 l38>9 l56,3 iy3,5 191,1 252,5 0,oo3i6 34,4 44 ,4 56,4 71,5 98,0 i25,3 i53,8 180,2 211,5 240, 5 271,0 376,0 0>00250 » » 64,4 '09,0 i55,o 201,0 25o,5 298,5 346,0 394,5 443,5 619,0 0,00200 122,5 209,0 3oo,o 384,o 47°, 5 56o,o 65i,o 745,0 832,5 918,0 998,0 » » » 0J00187 307,5 4°4,° 520,o 627,5 75o,5 856,5 g53,5 » » » » » „ „ ÉthyUne ( n» 2 ). Volumes constants. 0°. 10°. 20". 30°. 40°. 50°. 60°. 70°. 80°. 90*. 100". 137/5. 198°.B. atm atm atm atm atm atm atm atm atm atm atm atm atm 0,016666 37,0 40,0 43,2 46,2 4g, 2 52,2 55,2 58,3 61, 3 64,3 67,3 78,0 g5,4 o,oii25o 4o,6 47,2 5a,5 5y,7 62,6 67,6 72,5 7t,3 82,0 86,9 91,9 109,0 137,0 0, oo8333 4o,6 5o,o 57,9 60, 4 72,6 80,0 87,0 94,2 101,2 108,2 u5,6 141,7 183,7 0,006428 4o,6 5o,8 6i,3 71,8 81,9 92,5 102,6 n3,i i23,5 i33,7 i44,3 181, 5 244,5 o ooSooo 4o,6 5i,2 65,4 8°>° 95>° 1I0,° I25>° '4<>>8 i55,5 170,7 186,0 243,3 334,7 o, 004166 4o,6 54,6 74,4 94,8 116,0 i36,4 i5g,4 180,6 202,0 223,3 246,4 325,3 454,5 o,oo35oo 4g, o 77,2 108, 5 140,0 171,3 203,0 234,5 266,0 298,0 329,5 364,2 478, 5 663, o o,oo3ooo 124,5 169,2 2ig,5 260,0 3ir ,7 358, o 4°6,o 45«.o 499,,» 546, 0 5g5,o 760,0 » 0,002857 i85,5 325,5 288,4 34i,o 3gg,o 449,» 499,° 55l>° 60b, 5 660, 5 716,0 » » atm atm 68,0 78,5 97,° 112,0 120,0 •4°,° i53,5 181 ,0 195,0 234,5 257,0 356, 0 3 1 6 , 0 449.5 554,5 )> 909,0 » . ( 1042 ) (N° 3.) lydrogèn 9. Oxygène Volumes Azote. Air. Volumes Volumes Volumes constants. o°,o. 99°,25. 200°,25. constants. 0°,0. 99», 5. 19J',5. constants. o°,o. 998,V5. 199', 6. constants. 0*,0. 99>. 200% alun atiu atm atm atm atm atm atui uto a 1 ni a m atm 0,010690.. 100 276 174 0,009265.. 100 '4g 196 0,009910.. 100 i46 192 0,009730.. 100 146 193 0,006690.. 200 35 1 O,oo4570.. 200 322 437 698 o,oo5iq5.. 200 307 474 4.4 O,oo5o5o. . 200 3io 420 o,oo4o3o.. 3oo 4>4 528 o,oo32o8.. 3 00 5o8 0,003786.. 3oo 644 o,oo3658.. 3oo 6$ 655 0,003207.. 0,002713.. 0,002386.. 4oo 55 1 700 0,002629.. 4oo 691 948 O,oo3i42.. 4oo 637 869 o,oo3o36.. 4oo 881 5oo 688 874 0}0023l2. . 5oo 86S ■•) 0,002780.. 5oo 797 » 0,002680.. 5oo 807 » 600 824 » 0,002204.- 55o 953 » o,oo2543.. 600 957 » 0,002450.. 600 97° » 0,002149.. 700 960 )> » » » )> » » » « » " » » 0".0. lô",4. Vf ,3. 0°,0. 1«°,6. 0°,0. 16",0. ts°,6. 0',0. 15°,7. *5°,1. atm atm atn atm atm atn atm atm atm atm atm atm 0,0017250. 0,0015575. 1000 io55 Il64 0,0021170. 600 669 » 0,0020700. 1000 108S 1239 0,0021710. 800 876 1089 1007 1200 1264 i3po 0,0018800. 800 88§ » 0,0019460. 1200 1298 i4?4 0,0019990. o,ooi8S3o. 1000 1250 o,ooi38oo. l5oo l5/9 1889 17^7 0,0017360. 1000 1106 » o,ooi8i35. i5oo i6i3 1812 1200 1295 i474 0, 0012580. 1800 2071 o,ooib'35o. 1200 i3a5 » 0,0017145. 0, 0016635. 1800 •9?7 2168 0,0017540. 0,0016620. i5oo 1610 1828 0,0011945. 2000 2°99 23oo 0,0014975. o,ooi4ooo. 1600 i765 )> 2000 2i5o 2401 1800 1924 2166 0,0010976. 0,0010245. 2400 25i8 2746 2000 2188 » o,ooi5835. 2400 2572 2858 o,ooi6i3o. 2000 2l3l 23g4 2846 2800 2925 » 0,0013435. 2400 2618 )> 0,001 5200. 2800 2990 » o,ooi5335. 2400 2552 » » » » o,ooi3o4o. 27OO 2925 )> » » » » » » » " » Voici quelques Tableaux de coefficients - — = 0 et— = B; pour 11 p \t M ' éviter toute confusion je réserverai pour ces derniers le nom de coefficients de pression. » Ces coefficients moyens sont relatifs aux limites de températures inscrites en tête des colonnes verticales, et sous les volumes constants des Tableaux ci-dessus, qui, sauf pour l'acide carbonique n'ont pas été répétés; on a seulement réinscrit les pressions initiales pour faciliter le repérage des lignes correspondant à ces volumes ; pour l'acide carbonique, les pressions initiales correspondent non à zéro, mais à la limite inférieure de température du premier coefficient moyen de la même ligne horizon- tale, le Tableau présentant un vide qui correspond à la région comprise dans la courbe de liquéfaction. La réduction à l'unité de pression des coefficients S a été faite, bien entendu, en divisant par la pression relative à la température inférieure de chaque intervalle, contrairement à la con- vention, assez peu rationnelle du reste, souvent adoptée; j'ai déjà fait une remarque analogue pour la réduction à l'unité de volume des coefficients de compressibilité et de dilatation sous pression constante. B = ( I043 ) Acide carbonique ( n" 4). K*> Km. M Volumes Pressions 0" et 20'. 20' — ',«'. 40" — 60". 60°- ■ 80'. 80" — 100". 100" — 137". 137" — 198". 198" — S58". constants ini liâtes. n. P- 0,0 B. 0,0 li. 0,0 B. 0,0 B. 0,0 B. 0,0 n. 0 ,0 B. 0,0 0,93385 3i ,0 0,200 0645 0,200 0543 0,190 0^7 0,190 0444 0,195 0419 0,176 o3o2 0,180 o3i6 0,175 0257 0258 o,oi636 î ' . 1 » » 0.315 0608 0,310 o6o3 0,295 05l2 0,300 0472 0.284 04 08 0,279 o34g 0,250 0 , 0 1 3oo ;,,,, » » 0,430 08 ; 1 0,405 0678 0,395 o583 0,395 0522 0,376 o.'|5o 0,369 o3j8 04Î2 0,333 0277 0 . 0 1 000 » )> 0,610 io83 0,580 ,.,s'lr> 0,550 oliS6 0,550 0602 0,519 0.507 0,525 0,458 0299 , ,, oi.-tïS 76,6 .. » » » 0,810 1057 0,770 o83o 0,780 0721 0.735 o5gi 0,721 "477 0,658 o338 o,oo5"8 83 , 1 )> » » » 1,155 1390 1,130 1224 1,125 0S7J 1,073 0709 1,082 o5oo 0,983 o38o 0,00428 87,8 08,0 » » » » 1,705 iqlo 1,720 i4i i 1,740 1 1 1 3 1,659 0868 1,697 0672 1,558 0437 o,oo3i6 » » » » 2,790 2847 2,885 1S76 2,975 1407 2,838 1047 2,926 0778 » » O,(IO2Ô0 §4,4 « » 4,530 7o3o 4,775 3oSi 4,775 iqo6 4,875 1409 4,743 1069 4,833 0781 » » 0,00200 122,5 8,875 8,525 2S41 9,025 '959 9,075 ''394 8,275 099 i » » » » » » 0,00187 307,5 10,625 11,525 2208 10,150 i352 )> n » » » » n » » (N°5.) zéro. atm IOO. . . 200 . . . 3oo. . . 4oo. . . 5oo. . . 600. . . 700. .. Hydrogène. 0.373 0.766 1,149 1.521 1,895 2,256 3,710 373 0,366 267 as:i 0,742 269 3S3 1,129 272 38o 1,475 268 379 1,842 267 37b » » 3,i » » Oxygène. B. P- B. p- 0,00 0,00 0,492 492 0,470 3i5 1.226 6i3 1,115 357 2,090 606 1,900 374 2,924 jAi 2,570 3-J2 3,698 74o a » o",o— S9",4. 99",4 — B. 199°,6. 0°,0 — 99°,4. 99",4 — 200",*. B. T B. P- B. P- 0,00 0,00 c 1,00 0,00 0,462 462 0,460 3i5 0,462 462 0,465 3ig 1,075 537 1,070 349 1,105 552 1,090 35 1 1,748 582 1,700 339 1,800 600 1,742 364 2,382 595 2,320 364 2,470 617 2,327 36o 2,982 596 » » 3,085 617 » » 3,582 597 » » 3,718 620 » » (N°6.) Pres- sion à zéro, atm. » 600. 800. IOOO. 1200. i5oo. 1800. 2000. 2400. 2800. Hydrogène. 0".«— 15', 4. 0", 0 — 47°, 3. 3,571 4,155 5,129 5,779 6.428 7,662 8,117 357 346 342 321 321 319 3a5 B. 0,00 3.467 4,017 5,010 5,729 6,342 7,315 347 335 334 3iS 3.7 3o5 (1600"") ( 2700» Azolc. 0°, 0 — 16", 0. 0",0 — 43", 6. B. 0,00 5,500 55o 5,481 548 6,125 5io 6,284 524 7,060 471 7,155 477 8,562 475 8,440 46q 9,375 468 9,197 460 10,750 448 10,505 437 11,875 42', » » 0°,0 — 15°, 7. 4,841 5,668 6,051 7,006 7,900 8,344 9,681 6o5 567 5o4 467 439 417 4o3 4,591 1,543 6,075 7,273 8,115 8,736 9,888 P- 0,00 574 554 5o6 485 45i 437 412 » Variation des coefficients B et $ avec le volume. — On voit que le coef- ficient de pression B augmente très rapidement quand le volume décroît, c'est-à-dire quand la pression initiale à zéro croît. » Le coefficient (3 augmente d'abord quand le volume décroît, il passe par un maximum d'autant moins prononcé que la température est plus élevée, puis décroît. ( 'o44 ) » Pour l'azote, ce maximum n'est pas encore atteint entre zéro et 2000 dans les limites de pression du Tableau (n° 5); pour l'hydrogène, au con- traire, il est atteint dans ces mêmes limites, puisque (3 y est sensiblement constant; aux plus fortes pressions, le maximum est dépassé pour les quatre gaz compris au Tableau (n° 6). » Variation des coefficients Be/p avec la température. — D'une façon générale, le coefficient de pression B varie très peu avec la température; on voit que, pour l'acide carbonique, la variation entre zéro et ioo° est tout à fait insignifiante; c'est le résultat auquel j'étais arrivé pour ce corps dans mon travail de r 881 (Annales de Chimie et Physique); entre 1000 et 2600, il subit une légère diminution; l'éthylène conduit à des résultats analogues. « Pour l'hydrogène, l'air et l'azote, la variation de B entre zéro et 2000 (Tableau n° 4) est peu sensible surtout dès que les pressions deviennent un peu fortes ; la même chose a lieu pour les trois premiers gaz (Tableau n° 6) jusqu'aux plus fortes pressions; il est vrai qu'ici les limites de tempéra- tures sont beaucoup plus restreintes. » Il paraît résulter de l'ensemble de ces résultats que les variations du coefficient de pression avec la température, toujours très petites, s'annulent aux températures suffisamment élevées sous toutes les pressions, et pro- bablement à toutes les températures sous des pressions suffisantes; c'est bien ce que paraissent montrer les résultats relatifs aux gaz qui, dans les limites de températures de ce travail, sont déjà de beaucoup au-dessus de leur température critique. Dans ces conditions, les pressions à volume constant sont proportionnelles non aux températures absolues, mais à celles-ci diminuées d'une constante fonction du volume seul; cette con- stante (qui est numériquement un nombre de degrés) croît d'abord rapi- dement quand le volume diminue, elle passe par un maximum, diminue, s'annule, change de signe et continue à décroître en valeur absolue; au moment où la constante est nulle, le gaz repasse par une loi analogue à celle qui caractérise les gaz parfaits, c'est ce qui arrive pour l'hydrogène vers 8ooatm; il est très remarquable que précisément, dans ces conditions, son coefficient ait une valeur sensiblement égale à celle qu'il a sous la pression normale, c'est-à-dire à celle qu'on attribue aux gaz dans le plus grand état de perfection connu; il serait extrêmement intéressant de sa- voir si cette remarque est générale ; malheureusement les autres gaz étu- diés n'ont pas encore atteint, même aux plus fortes pressions, les conditions dans lesquelles la constante s'annule. ( io45 ) » Les variations de (3 se déduisent de suite de ce qui vient d'être dit; ce coefficient, dans tous les cas, diffère peu d'être, pour un volume donné, en raison inverse de la pression. » Dans la région du réseau comprise dans la courbe de liquéfaction et correspondant au vide du Tableau (n° 4) de l'acide carbonique, il n'y a point de coefficients de pression proprement dits; les valeurs de -j-, qui se rap- portaient alors aux tensions maxima, ne varient plus avec le volume, et il y a forcément discontinuité de ces valeurs en franchissant la courbe de liquéfaction, sauf probablement pour la ligne d'égal volume qui passe par le point critique, et avec renversement dans le sens de la disconti- nuité de part et d'autre de cette ligne; c'est un pointa examiner. Dans tous les cas, ce qui a été dit ci-dessus des coefficients de pression paraît s'appliquer immédiatement dès que la courbe de liquéfaction a été franchie. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Des moyens de diminuer le pouvoir patho- gêne des pulpes de betteraves ensilées; par M. Arloing. « Dans une Note précédente (Comptes rendus, \[\ novembre 1892), j'ai démontré que le pouvoir pathogène des pulpes de betteraves ensilées se développe par fermentation durant l'ensilage. On rendrait donc cet ali- ment inoffensif si on l'empêchait de fermenter sous l'influence de plusieurs microbes zymogènes, entre le moment où il sort des sucreries ou des dis- tilleries et le jour où il est distribué au bétail. » La dessiccation des cossettes épuisées suffirait à réaliser ce desidera- tum. Elle est préconisée depuis quelques années, non dans un but hygié- nique, mais avec l'intention de diminuer les qualités encombrantes des pulpes. On l'opère à l'aide de la chaleur dans les appareils de Garner ou de Vernuleth et Ellenberger, ou de Buttncr et Meyer. On pourrait se ser- vir du vide. » En principe, je n'ai pas d'objections à opposer à la dessiccation, si ce n'est qu'elle diminue peut-être la digestibilité des pulpes. En fait, il s'agit de savoir si les frais de cette opération ne sont pas trop élevés, eu égard à la valeur réelle de l'aliment. » Dans le cas où la question se résoudrait par l'affirmative, ou bien en attendant que l'usage de la dessiccation se soit généralisé, il est intéres- C R., 1892, 1' Semestre. (T. CXV, N° 24. '38 ( «p46 ) sant, je crois, de faire connaître d'autres movens de diminuer les dangers offerts par les pulpes ensilées. )> Je ne parlerai pas de l'égouttage, car cette opération est incapable d'atténuer la toxicité des pulpes d'une manière suffisante. Au surplus, les pulpes abandonnent une plus ou moins grande quantité de parties liquides pendant leur transport et leur manipulation, et cela ne les empêche pas de causer des accidents. » Je désire appeler l'attention sur trois autres moyens, qui m'ont été révélés par l'expérimentation : la neutralisation, le chauffage, l'adjonction du chlorure de sodium. » i° Lorsqu'on verse une solution de soude dans le liquide acide aban- donné par les pulpes ensilées, on constate, à l'instant même où la neutra- lisation est parfaite, un changement de coloration. Celle-ci était jaunâtre, elle devient tout à coup brunâtre. En même temps, le liquide est troublé par un léger précipité et son odeur vive et caractéristique est notablement affaiblie. » On a donc opéré simultanément la neutralisation et, dans une cer- taine mesure, la dénaturation du liquide. » Si, après avoir filtré ce dernier, on l'injecte dans les veines du lapin, on s'aperçoit qu'à des doses deux et trois fois plus considérables que la dose toxique du produit naturel, il détermine simplement des troubles fonctionnels éphémères. J'ai presque désespéré de provoquer avec lui l'intoxication aiguë. Mais, moyennant une quantité considérable (six fois plus forte que la dose toxique du liquide intact), j'ai causé une intoxica- tion lente, accompagnée de troubles nervo-moteurs et hypersécrétoires graves et entraînant la mort en quatre ou cinq jours. » Avant de décider sur la valeur hygiénique de la neutralisation des pulpes, il convient d'examiner les qualités du précipité, car ce dépôt serait fatalement introduit dans l'appareil digestif des animaux. » Dans ce but, j'ai essayé de reprendre par l'eau simple et par l'eau lé- gèrement alcalinisée le dépôt formé par la neutralisation d'une dose de liquide capable d'empoisonner 6 à 7 lapins pesant 2k% et j'ai injecté la so- lution entière à un seul animal de cette espèce. Le sujet a présenté une légère accélération de la respiration et s'est parfaitement rétabli. » On peut donc affirmer que la neutralisation diminuerait considéra- blement la toxicité des pulpes, dans le rapport j. » 20 Le chauffage à la température de l'ébullition, maintenue pendant quelques minutes, tue beaucoup de microbes et diminue la toxicité des «ubstaflces dissoutes. ( io47 ) » Dans une première expérience, un liquide, qui empoisonnait le lapin à la dose de 3CC et par kilogramme de poids vif, ne déterminait plus la mort à la même dose après avoir subi l'ébullition. Au cours de l'injection dans les veines, on n'observait plus les secousses convulsives qui carac- térisent les effets meurtriers de ce liquide à l'état naturel. » Dans une seconde expérience, un liquide qui tuait le lapin à raison de 2CC par kilogramme de poids vif était bien supporté à la dose de 5CC après avoir été chauffé. » Le chauffage à la température de l'ébullition, pendant dix à douze mi- nutes, altère donc les substances toxiques et particulièrement les sub- stances convulsivantes, et diminue de plus de la moitié le pouvoir pathogène des pulpes ensilées. » 3° Étant donnée l'influence que les chlorures métalliques exercent sur les alcaloïdes des fermentations, je me suis demandé vaguement si le chlorure de sodium ne modifierait pas heureusement la toxicité des pulpes. Le résultat a dépassé mon attente, en ce sens que des quantités très mi- nimes de sel marin annihilent une grande partie des propriétés toxiques. » L'adjonction du sel marin au liquide exprimé des pulpes ne détermine ni précipité, ni changement dans la coloration ou dans l'odeur. J'ignore encore théoriquement la nature de son influence; mais le chlorure de so- dium neutralise manifestement une partie de la toxicité des pulpes. » Je résume dans le Tableau suivant le résultat de trois expériences faites sur le lapin avec des liquides différents. La dose toxique est calculée par kilogramme de poids vif et exprimée en centimètres cubes. Dose Degrés E: riei des lapins, toxique du liquide non salé. Dose toxique du ] liquide sa lé à : relatifs de toxicité, tpé- ices. 5 7o- . %• tv.- i »/ i 0/ 1 /»• 1 0/ 10 /°* ce ce ce ce ce ce ce i 1 3 ,90 » » » » >l » 1 1 2 n 10,47 » » » » )) 1 3,28 1 3,82 » )) )> » )) 0 1 1 2 1 2 » » 12 » )) » » 1 3 , < * 1 3 » » » 21 ,46 » )) » 1 S, Gl , 4 » » )> » 34,70 » » 1 9,0S 1 7,8 » » » » » n 1 1 1 2 » )) 33,21 » » » n VT2~5 3 3 » » » 38,49 » )> » 1 4,9 3 i 1 4 » » » « » 36,48 )) 1 4 , GS ! 5 » )) » » » » 28, o5 1 3, 59 ( io48 ) » L'examen de ce Tableau démontre que l'adjonction du sel marin affaiblit la toxicité de la partie fluide des pulpes à des degrés variables et que ces degrés ne sont pas exactement en rapport avec la dose de la ma- tière modificatrice. C'est autour de la proportion de -de sel marin pour 100 de liquide que l'action neutralisante se montreà son maximum d'intensité; au-dessus et au-dessous, l'effet antitoxique est moins considérable; il est sensiblement égal aux doses de 5 pour ioo et de ^ pour 100. Dans un cas, l'adjonction de agr, 5 de sel marin par kilogramme de pulpe aurait rendu la toxicité neuf fois plus petite. » L'action du sel marin sur la matière toxique des pulpes de betteraves ensilées peut même s'exercer à l'intérieur des vaisseaux sanguins. J'ai pu faire tolérer à un lapin une dose toxique de liquide de pulpes en l'injectant dans les veines alternativement avec 25cc d'eau contenant igr de chlorure de sodium. A aucun moment de l'expérience, l'animal n'a présenté de con- vulsions ni de dyspnée sérieuse. Au bout de vingt-quatre heures, il parais- sait en bonne santé. Enfin, par le même procédé, j'ai pu injecter sur un lapin malingre, deux fois la dose toxique; au lieu de périr au milieu de. convulsions caractéristiques, il est mort lentement trois heures après la dernière injection. » On croira peut-être, en cette occurence, que le sel marin a protégé l'organisme en provoquant la sécrétion des reins; mais le lapin qui est mort a uriné presque constamment à partir du milieu de l'expérience, tandis que l'autre n'a uriné qu'une seule fois. Le chlorure de sodium parait bien avoir neutralisé une partie du pouvoir toxique dans l'intimité de l'or- ganisme. » Je dirai donc que le sel marin est actuellement le moyen le plus simple et le moins coûteux pour diminuer le pouvoir pathogène des pulpes de betteraves utilisées comme aliment. J'ajouterai même qu'il constitue un moyen avantageux, puisqu'il développe ses effets à une dose sous laquelle il est souvent conseillé à titre de condiment. » Si on le mélange à raison de y pour ioo à { pour ioo aux pulpes, ramenées elles-mêmes à la dose journalière de 5o à 60 kilogrammes pour le bœuf, on échappera vraisemblablement aux accidents causés par l'usage de ces résidus industriels. » Dans le cas où l'on serait en présence de la maladie de la pulpe, on peut employer logiquement le sel marin comme agent thérapeutique. » ( IQ49 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, en remplacement de feu M. de Quatre/ages. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Perrier obtient 18 suffrages M. Vaillant » 12 » M. Dareste » to » M. Fischer » 9 » M. Joannes Chatin 5 » M. Filhol. 4 » Aucun candidat n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Au second tour de scrutin, le nombre des votants étant 5g, M. Perrier obtient 38 suffrages M. Vaillant » 12 » M. Dareste » 5 » M. Fischer » 4 " M. Perrier, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'emploi des ballons non montes à l'exécution d'ob- servations météorologiques à très grande hauteur. Note de M. Cu. Renard, présentée par M. Cornu. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, Sarrau). « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire sur l'emploi des ballons non montés à l'exécution d'observations météorologiques à très grande hauteur. Cette Note en est le résumé sommaire. ( io5o ) » La préoccupation des dangers que court l'aéronaute dans les hautes régions étant ici écartée, il semble facile de s'élever très haut. Cette facilité n'est qu'apparente. En réalité, l'atmosphère se présente à nous comme une montagne dont les pentes, d'abord très douces, se- transforment rapide- ment en une muraille à pic. » En supposant, pour simplifier, que la température de l'air est uni- forme et égale à o°, et en négligeant les faibles variations de g avec l'alti- tude, on a sensiblement y = i84oologn. y altitude en mètres au-dessus du plan où la pression est de iks par centimètre carré ; . i . n réduction de la pression initiale, ou dénominateur de la fraction — exprimant la pression finale en kilogrammes, par centimètre carré; » D'autre part, on établit facilement la relation suivante : pour un ballon n'ayant à porter que lui-même, et en équilibre à la pression -> 36 71 /M3 /i3 V A3 V volume du ballon en mètres cubes; m densité superficielle de l'enveloppe (poids de l'enveloppe en kilogrammes par mètre carré) ; n défini plus haut; À force ascensionnelle, en kilogrammes, du mètre cube de gaz à la pression deik6par centimètre carré prise pour unité. « Cette équation des trois cubes montre avec quelle rapidité le volume du ballon augmente cjuand l'enveloppe s'alourdit, que la pression finale diminue et que la densité du gaz se rapproche de celle de l'air. » Le gaz d'éclairage a une force ascensionnelle égale aux f de celle de l'hydrogène commun ; la substitution du premier gaz au second aurait pour effet d'augmenter le volume du ballon dans le rapport de 23 à 33 ou de 3,38. Il faut donc employer l'hydrogène. » L'étoffe ordinaire des ballons montés pèse 3oogl' par mètre carré; j'ai réussi à en préparer une six fois plus légère. Cette substitution réduit le volume des ballons dans le rapport de 216 à l'unité. » Prenons donc cette enveloppe légère et l'hydrogène commun qui donne A = 1,122, l'équation des trois cubes devient V = 0,01 n** VOLUMES ET DIAMETRES EN FONCTION DE LA HAUTEUR FIS.1. FCLK UN &ALL0ÎI SANS CHARGE ADDITIONNELLE CONSTRUIT AVEC UNE ETKTE DE SO GRAMMES PAU METRE CARRE. IÏJI 1200 1150 . ..1100 1050 . ... JBJ» ] 350 Z . I -300 Ê 050 Z 4- JOO t 750 = , 700 " 11 7 " | -, -650 g 12. _/_600 | u -L j, _550 = .......I-—I— ! /' ™ a. J id.lIuJ ijiur e-4- c M^TKStduàsU,'---450 slS t""" rZ .400 l _i_ Z/J.-J50 6 ' ' 500 S i .... Jj/| 250 4. .^_ ^3. JOO 44-- - « • * - J- i 150 lt.....i.....,g| !'l _L /__ _,. .100 ij.........Z: ......^....1 50 .« = ::1_... ._M3 10 15 2,0 25 ALTITUDES EN KILOMETRES w2.. f?.ui BALLONS SANS SURCHARGE fib.2 LIGUES DE NIVEAU SUCCESSIVES DE BALLONS DONT LES VOLUUES CROISSENT EN PROGRESSION ARITHMETIQUE . IIJS DE L'ENVELOPPE PAR METRE CARRE 0*050 * ) LES VALEURS INSCRITES SUR LES LIGNES DE NIVEAU SONT LES DENOMINATEURS OE LA ERACTION JfJ EXPRIMANT LA PRESSION EN KILOGRAMMES PAR CENTIMETRE CARRE PLAN DE DEPART A LA PRESSION OE 1 KG PAR CM' J.KU BALLONS SANS SURCHARGE. LOI DES VOLUMES F|6A ABAQUE DONNANT LE VOLUME OU BALLON EN FONCTION DE LA HAUTEUR OIOUILIBRE ET DE LA DENSITE SUPERFICIELLE OE' L'ENVELOPPE LES LIGNES OE VOLUME CONSTANT SONT DES LOGARITHMIQUES SUPERP8S.A6LES. 6002m;-- — BALLON PORTANT UNE CHARGE OE 5 KGS. LOI DES VOLUMES . ABAQUE DONNANT LE VOLUME DU GALLON EN FONCTION DE LA HAUTEUR D'EQUILIBRE ET DE LA DENSITE SOQnnOn SUPERFICIELLE DE L'ENVELOPPE S01DD 200 500 400 500 600 700 800 300 1KG POIDS DE LETOFFE PAR METRE CARRE EM GRAMMES 50 100 200 3D0 400 500 EOO 70D 800 300 1 KG POIDS DE LETOFFE PAR METRE CARRE EN GRAMMES ( IO02 ) » Elle fournit encore la progression effrayante que voici : n 5 10 4o 200 5oo y 12900'" 18400"' 29000'" 423oom 49700'" V imc,25 iomc 64omc 8oooomc i25oooo me » Les chiffres de ce Tableau parlent d'eux-mêmes. 11 semble que l'at- mosphère, d'abord si facile à gravir, soit bientôt limitée par un plafond d'airain. Les hauteurs de I2km à i5kni peuvent être atteintes avec de petites sphères de quelques mètres cubes; une hauteur double exige des centaines de mètres; une hauteur triple, des dizaines de mille; une hauteur qua- druple, des millions. » En tirant n de l'équation des trois cubes, on trouve que l'altitude y peut se mettre sous la forme j = M + 6i33 1ogV, M est une constante qui n'est fonction que de m et de A et qui, si l'on fait A = 1,122 (hydrogène commun), devient M = 11675 — 18400 logm. La première équation montre qu'en décuplant le volume on augmente y d'une quantité constante égale à 6i33m seulement. » Ces deux équations m'ont permis de construire des abaques maté- rialisant pour ainsi dire l'obstacle opposé aux excursions de nos sondes aériennes. » Les lignes de niveau de ces abaques correspondent à V = const. En donnant à V des valeurs espacées de imc (Jïg. 2) on voit les lignes de ni- veau se resserrer et se confondre en une teinte continue. C'est un premier plafond que l'on ne peut franchir qu'en décuplant l'ordre de grandeur des volumes. » 6i33m plus haut, c'est un nouveau plafond obligeant à un nouveau décuplement des volumes et ainsi de suite. » Les fig. 3 et 4 tiennent compte du poids m de l'enveloppe et de la charge probable du ballon. Elles s'expliquent d'elles-mêmes. » J'arrive à la construction du ballon-sonde que je compte essayer pro- chainement. J'ai pu limiter son diamètre à 6IU et son volume à n3mc en employant une enveloppe très légère en papier japonais imperméabilisé par un vernis spécial. Cette enveloppe ne pèse que 5ogl'par mètre carré. » En ce qui concerne les instruments, je me suis d'abord occupé du ( IO/Ï3 ) barographe et du thermographe ('). M. Richard m'a fourni des instru- ments pesant chacun 2kg8oo; par l'emploi de l'aluminium et d'évidements convenables, j'ai ramenéjleur poids à i2oogr chacun. » Ma grande préoccupation était de les préserver des chocs à l'atterris- sage, le parachoc que je présente à l'Académie résout convenablement ce problème. C'est une cage qu'on peut projeter de 2m de hauteur sur un sol dur sans que le mouvement d'horlogerie de l'instrument qui y est placé soit interrompu par le choc. » L'ensemble des appareils est à peu près terminé. Voici d'abord le filet en fil de lin ne pesant que okE,632 et ne se rompant que sous un effort total de o5oke. J'ai l'honneur de présenter aussi le barographe, le thermo- graphe et leurs parachocs, enfin plusieurs échantillons de l'enveloppe du ballon. Le poids total, instruments compris, ne dépassera pas o,kg, 5oo. » L'altitude approchée sera de 20 700™ et la pression au moment de l'arrêt sera réduite à 55mm de mercure. » L'objet de cette Communication n'est nullement de revendiquer la priorité de l'idée de ces sondes aériennes; j'ai voulu seulement définir les limites que nous impose la nature même des choses et, en second lieu, faire connaître le résultat de mes recherches sur les enveloppes légères et sur les instruments et parachocs légers, sans l'emploi desquels l'exécution d'une série continue et régulière de sondages aériens est pratiquement im- possible. » M. Raoul Pictet adresse un Mémoire ayant pour titre : « Essai d'une méthode générale de Synthèse chimique ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. L. Benoit soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Esquisse sur les causes naturelles ». (Commissaires : MM. Faye, Tisserand.) M. Foveau de Courmelles adresse un Mémoire intitulé : « La biélectro- (') M. Violle fait construire en ce moment un aclinographe léger pour ces expé- riences. M. Ch. -Ed. Guillaume s'occupe d'un bathomètre. C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 24.) I ty ( io54 ) lyse, actions réciproques de deux corps complexes sous l'action des cou- rants électriques continus ». (Renvoi à la Section de Médecine.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations photographiques de la comète Holmes. Note de M. H. Deslandres, présentée par M. Tisserand. « J'ai photographié plusieurs fois la comète Holmes à l'Observatoire de Paris avec un petit objectif de om, 09 d'ouverture qui m'a été obligeamment prêté par un amateur et que j'ai fixé à un équatorial de six pouces du pas- sage de Vénus. Cet objectif (anastigmat de Zeiss) a une ouverture de { et doit donner les objets ayant un diamètre apparent sensible, comme les comètes, avec une pose deux fois moindre que les objectifs de ~ em- ployés pour la Carte du Ciel et construits en vue des mesures précises; il a de plus l'avantage de donner un très grand champ (de io° sur les épreuves). » Aussi les photographies montrent-elles, outre la comète Holmes, la nébuleuse d'Andromède qui en est distante de 4° environ. » Or la dernière épreuve obtenue en novembre, le 21, en une pose de ioh4om à 1 ih2om, temps moyen de Paris, montre dans la comète un com- mencement de dédoublement. m Ce dédoublement coïncide avec l'affaiblissement notable de l'intensité que les observateurs d'autres pays ont constaté les jours suivants et que la nature de l'orbite n'annonçait pas. » La région de la comète n'a pu ensuite être photographiée avec le même objectif, à cause du mauvais temps, que le 10 décembre; mais l'épreuve, obtenue en une heure de pose par beau temps, ne montre pas la comète; ce qui confirme que l'éclat a beaucoup diminué. » Ces photographies ont été faites avec le concours de mon assistant, M. Mittau. » ( io55 ) GÉOMÉTRIE. — Sur le heu du centre des moyennes distances d'un point d'une épicycloïde ordinaire et des centres de courbure successifs qui lui corres- pondent. Note de M. G. Fouret, présentée par M. Haton de la Gou- pillière. « M. Haton de la Goupillière, dans une Communication récente ('), a fait connaître des formules générales qui, pour une courbe plane quel- conque définie par son équation intrinsèque, déterminent, par rapport à la tangente et à la normale en chacun des points de cette courbe, les coordonnées du centre des moyennes distances des centres de courbure correspondants de ses développées successives. Il en a conclu, comme exemple particulier, que, dans le cas d'une épicycloïde ordinaire, les coordonnées normale et tançentielle de ce centre des movennes distances sont respectivement proportionnelles aux rayons de courbure de la courbe et de sa première développée. » On peut déduire du résultat obtenu par M. Haton que le lieu d'un pa- reil centre des moyennes distances est une épicycloïde, en général allongée ou raccourcie. On y parvient aisément en s'appuyant sur un théorème, d'une certaine importance dans l'étude des propriétés géomé- triques des épicycloïdes, que j'ai fait connaître il y a quelques années (2). Ce théorème peut s'énoncer ainsi : » Lorsque des points affectés de masses quelconques, positives ou négatives, décrivent, dans un plan, des épicycloïdes ordinaires du même genre (ordinaires, allongées ou raccourcies}, de façon que les angles d'anomalie qui leur corres- pondent croissent simultanément de quantités égales, leur centre de gravité dé- crit dans le plan une épicycloïde du même genre et suivant la même loi. » Le centre du cercle fixe de celte épicycloïde est le centre de gravité des itiasses des points décrivants transportées respectivement aux centres des cercles fixes des épicycloïdes correspondantes . La même relation de position a lieu entre les centres des cercles mobiles et entre les points de contact des cercles générateurs de ces épicycloïdes . » On entend ici par épicycloïdes (extérieures ou intérieures) du même genre celles dans lesquelles les rayons des cercles générateurs sont dans un même rapport, et, par angle d'anomalie d'une épicycloïde, l'angle, compté (') Séance du 21 novembre dernier; p. 856 à 861 du présent volume. (2) Bulletin de la Société Philo mathique, année 1868; p. 80 à 94. Théorème XI. ( ro56 ) dans un sens de rotation déterminé, que fait avec une direction fixe, d'ail- leurs arbitraire, la droite joignant les centres des deux cercles géné- rateurs. » Lorsque l'on applique le théorème qui vient d'être énoncé à des épi- cycloïdes ordinaires, on remplace la condition imposée aux angles d'ano- malie par une condition équivalente, en assujettissant les tangentes à ces courbes, aux points qui les décrivent respectivement, à s'infléchir simul- tanément de quantités égales, dans un même sens de rotation. » Ces notions étant rappelées, revenons à la question étudiée par M. Haton et considérons, en même temps qu'une épicycloïde ordinaire, que j'appellerai principale, ses deux premières développées qui sont, comme on le sait, deux épicycloïdes ordinaires du même genre qu'elle. Un point mobile sur l'épicycloïde principale et les centres de courbure qui lui correspondent, sur les deux développées, décrivent respectivement ces trois courbes, suivant la loi spécifiée dans l'énoncé du théorème donné plus haut. D'autre part, le procédé, suivant lequel M. Haton détermine le centre des moyennes distances des centres de courbure correspondants des développées successives de l'épicycloïde, équivaut manifestement à prendre le centre de gravité de trois points affectés de masses convenable- ment choisies, et coïncidant respectivement avec le point mobile sur l'épi- cycloïde principale et ses centres de courbure sur les deux premières développées. Donc ce centre des moyennes distances engendre une épi- cycloïde du même genre que l'épicycloïde principale. » On peut d'ailleurs arriver à cette conclusion par une voie plus directe, sans s'appuyer sur les résultats obtenus par M. Haton pour les épicycloïdes, et même en élargissant un peu la question. Considérons, à cet effet, un point sur une épicycloïde ordinaire et les centres de courbure qui s'en dé- duisent sur un certain nombre de ses développées successives. Ces points décrivent des épicycloïdes ordinaires du même genre, de manière que les tangentes correspondantes s'infléchissent simultanément d'angles égaux et dans le même sens. En supposant ces points affectés de masses égales, leur centre de gravité coïncide avec leur centre des moyennes distances. Le théorème rappelé tout à l'heure s'applique alors immédiatement et l'on en conclut que : » Lorsqu'un point décrit une épicycloïde ordinaire, le centre des moyennes distances de ce point et des centres de courbure successifs, en nombre quelcon- que, qui lui correspondent, engendre une épicycloïde ordinaire, allongée ou raccourcie, du même genre que la première. » ( io57 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires ordi- naires. Note de M. Jules Cels, présentée par M. Darboux. « Etant donnée une équation différentielle ordinaire, je me propose de définir d'une façon nouvelle l'adjointe de la première ligne ('). J'indi- querai ensuite une propriété caractéristique des équations équivalentes à leur adjointe de la première ligne. » J'ai été guidé par la belle méthode employée par M. Darboux pour étudier les équations de degré impair équivalentes à leur adjointe de LagrangeC). » Soit une équation différentielle linéaire ordinaire, que je mets sous la forme (r) f(z) = ^ + a,^'+a2^"+.. . -+- anzw — o, a,, a2, ..., an, désignant des fonctions quelconques de x et les indices supérieurs étant des indices de dérivation. » L'adjointe de la première ligne a pour équation (3) O) - On trouve facilement (3) /[//(*) + ;'?(/)] d* = it(z,y), i/ (z,y) étant une fonction où figurent z et y ainsi que leurs n — i pre- mières dérivées \ (*>y) = *r + *' [«*/ - ^ («i/) + ••• + (- O""2 -^ (an /)] -hz^aW. (') Cels, Comptes rendus, i5 juillet 1890. (2) Darboux, Leçons sur la théorie générale des sur/aces, t. II, p. 99 et suivantes. (3) Ci:ls, Annales de l'Ecole Normale supérieure, année 1891. ( io58 ) » La propriété exprimée par l'identité (3) est caractéristique; elle peut servir de définition à l'adjointe de la première ligne. Si l'on introduit l'adjointe de cette façon, on peut immédiatement tirer de l'identité (3) la propriété fondamentale de réciprocité entre une équation et son adjointe. » D'autre part, si yt est une solution de l'adjointe de la première ligne pour l'équation /0) = o, K-'7i) = const- est une intégrale première de l'équation f(z) = o. Enfin l'équation a n — i solutions communes avec l'équation f(z) = o. « Les équations qui sont équivalentes à leur adjointe de la première ligne sont nécessairement de degré pair, et siy(^) = o désigne une pa- reille équation, on a z'f{z)dx = \ii{z,z), f' et cette propriété est caractéristique, autrement dit : » Si le premier membre d'une équation mise sous la forme (i) devient une dérivée exacte quand on le multiplie par la dérivée de la fonction inconnue, l'équation est nécessairement de degré pair et équivalente à son adjointe de la première ligne. w Cette propriété permet d'abaisser l'ordre de l'équation; c'est ainsi que, dans le cas de l'équation du deuxième ordre équivalente à son ad- jointe de la première ligne oùj(z~) est une fonction arbitraire et g une constante arbitraire, on a l'in- tégrale générale par la formule a = const. e^J^ -h const. e~'^J /*=». ( Io59 ) » Revenant au cas général d'une équation d'ordre 2n équivalente à son adjointe de la première ligne, on trouve qu'il existe une relation qua- dratique entre an intégrales, formant un système fondamental, ou les dérivées de ces intégrales. Ces relations sont : c'est-à-dire que la réfraction (n — 1) est proportionnelle à la racine carrée du quotient du poids de la molécule par le nombre des atomes constituants (poids moyen de l'atome). )> i° Pour les corps simples la réfraction nous donnera directement le nombre d'atomes constituant la molécule. (n — 1)10' / /imE\ Corps. Densité. obs. °'^\/ \W /'°'' N. H i 1 .89 i,38 i 0 16 2,72 2,74 4 Az i4 2,98 2,96 3 S 32x3 16,29 '6,49 f Pli 62 i3,64 i3,22 | Cl 35,5 7)7° 8,17 1 Br 80 11 ,27 H)93 1 G 12 n 4)75 1 » Pour le chlore et le brome, nous admettons que le nombre d'atomes est égal à 1, bien que le résultat ne soit pas absolument exact, parce que la densité de vapeur n'est pas bien déterminée. C. R., tS9î, a- Semestre. (T. OXV, N" 24.) l/|0 ( 1062 ) » 2° Ayant le nombre d'atomes constituant la molécule des corps simples, on peut passer aux corps composés. Corps. E. H20 = i8 9 H2S = 34 17 CO = 28 14 AzO = 3o i5 HC1 = 36,5 18, 25 C02=44 22 CH4=i6 8 AzH'=i7 8,5 Az20 = 4^ 22 C2Hl = 28 i4 CS2=76 19 CAz = 26 26 C2HC0=46 n,5 (G2H5)20 = 74 io,5 ( n — 1 ) 1 o' Ep. observé. Calculé. m. 4+2 2,57 2,60 l+i 6,20 6, 20 1 + 2 3,35 3,24 1+2 2.97 2,84 l+i 4,45 4,78 2~ 1 + 4 4,54 4,29 2 f + i 4,42 4,48 2 !+! 3>77 3,78 2 3 + 2 5,i6 4,98 3 1 + 1 7,20 7,25 4 x + 1 4^3 i4,78 16 4 i + 3 8,22 8,06 5 2 + 3 + 4 4 8,81 9,1 8 4 + 5 + 4 15,07 i5,o 20 » J'ai fait les vérifications pour un grand nombre d'autres corps. » Corps liquides. — On peut déduire l'indice des liquides de celui de leurs vapeurs. Exemple : l'eau. Sa densité par rapport à l'hydrogène est environ 11200, ce qui fait i25o fois le poids de la molécule gazeuse, qui vaut 9. Ce nombre représente donc le nombre m de molécules qui se sont réunies pour former l'eau liquide. Appliquons la formule, nous aurons n — 1 , / i25o x 9 t ro_4i/ 2 r-2 x i25o = o, V 2 + 2 33. » C'est précisément la réfraction de l'eau liquide. » Corps solides. — Même calcul pour le diamant. Sa densité par rapport à l'hydrogène est environ 39200 ou 3266 fois l'équivalent 12. Ce nombre représente le nombre m de molécules qui se sont réunies. On aura donc : n — 1 10-y 0.260' xia o rr r 2 X 3266 =1,5. » C'est, avec toute l'exactitude que comporte ce calcul rapide, l'indice du diamant. >» La loi énoncée peut donc être regardée comme vérifiée, aussi parfai- tement qu'il est possible, jusque dans ses conséquences les plus lointaines. ( io63 ) Je me propose de revenir sur les conclusions qu'on peut tirer de cette proposition : la réfraction ne dépend que de la masse moyenne de la mo- lécule. » OPTIQUE . — Sur la propagation anomale des ondes lumineuses des anneaux de Newton. Note de M. Cil. Fabry, présentée par M. Mascart. « Dans la séance du 28 novembre, M. Joubin a présenté à l'Académie une Note sur ce sujet, dans laquelle il étudie seulement le cas de l'incidence normale. Lorsque l'incidence est oblique, chacune des ondes réfléchies a deux focales distinctes, et l'étude des franges permet de montrer l'avance d'un quart d'onde qui se produit lors du passage d'une onde par une de ces lignes. » Les expériences que je vais décrire, ainsi que celles qu'a décrites M. Joubin, ont été communiquées par moi à la Société des Sciences phy- siques et naturelles de Bordeaux le 16 juin 1892 (t. III, 4e série des Mé- moires de cette Société). Elles ont fait le sujet d'une Note que j'ai envoyée au Journal de Physique en juillet dernier et qui sera publiée très prochai- nement. » Soit une lentille dont une face convexe S est en contact par son milieu O avec un plan de verre S'. Le système est éclairé par un point lumineux et le rayon qui se réfléchit au point O tombe sous une incidence oblique; nous placerons le plan d'incidence horizontal. L'onde Ï2 réflé- chie sur la surface S a deux lignes focales distinctes : A verticale et B hori- zontale. L'autre onde 12' a aussi deux focales A' etB', disposées de même. Si le point lumineux est assez éloigné de l'appareil et si l'incidence n'est pas trop oblique, ces quatre focales sont réelles et se succèdent dans l'ordre A, B, A', B'; c'est alors que le phénomène est le plus complet. » Un écran (ou mieux le plan focal d'un appareil d'observation) se déplace en restant normal au rayon réfléchi en O. » Entre le point O et le point A, on a des franges elliptiques à centre noir. » Au delà de A, l'onde £2 prend la forme d'une surface à courbures opposées (ses centres de courbure sont en A et B); l'onde il' ne change pas de nature. Les franges sont, par suite, hyperboliques. De plus, l'onde Î2 ayant subi une avance d'un quart d'onde, le centre de ces hyperboles est gris. Le centre est bordé, en haut et en bas, par une frange brillante, ( 1064 ) et par une frange sombre à droite et à gauche. Il est facile d'en conclure que c'est bien une avance qu'a subie l'onde &. Continuant à déplacer l'écran, on trouvera : » Entre B et A' des franges elliptiques à centre blanc. » Entre A' et B' des franges hyperboliques à centre gris, les premières franges, brillante et obscure, ayant une disposition inverse delà précédente. » Au delà de B' des franges elliptiques à centre noir. » On a ainsi une démonstration complète des beaux théorèmes démon- trés par M. Gouy. L'expérience est très facile, non seulement à cause de la facilité du réglage, mais encore parce que la position de la frange cen- trale est indiquée par la forme même du phénomène. On n'a à étudier que l'éclairement au centre comparé à celui des points voisins, et non la disposition des couleurs, parfois si difficile à observer. L'expérience réus- sirait même en lumière homogène. » OPTIQUE. — Sur les globes diffuseurs transparents. Note de M. Fréduueau, présentée par M. A. Potier. « La lumière de l'arc électrique éblouit les yeux et donne des opposi- tions violentes d'ombre et de lumière. Les points de l'espace placés au-des- sous du foyer, c'est-à-dire précisément là où il y a besoin de lumière, sont obscurcis par les ombres des supports, des cendriers et des charbons eux- mêmes. » Deux moyens sont employés jusqu'ici pour remédier à ces inconvé- nients : » Tantôt on distribue les arcs de manière à croiser leurs directions d'in- tensité lumineuse maximum, ce qui oblige, dans les espaces restreints, à en employer un nombre plus grand que le strict nécessaire ; tantôt on fait usage de globes dépolis qui diffusent la lumière, mais en absorbent une quantité considérable. (Les expériences de M. Wedding, sur les globes dépolis des arcs des rues à Berlin, indiquent une absorption variant de 4i «l 53 pour ioo). Les globes opalins absorbent d'ailleurs d'autant plus, qu'ils agissent plus efficacement au point de vue de la diffusion. » Les globes que j'emploie remédient aux doux graves inconvénients indiqués ci-dessus. » Ils se composent, en principe, d'enveloppes en verre ou eu cristal transparent, munies sur leur surface extérieure d'anneaux prismatiques ( io65 ) parallèles et perpendiculaires à l'axe du globe. Leur forme générale rap- pelle donc celles des anneaux catadioptriqu.es des phares, mais la réparti- tion de lumière qu'ils produisent est toute différente. Les faces de ces an- neaux sont de révolution autour d'un axe vertical, et calculées de manière à produire : « i° La concentration de la lumière vers la zone de l'espace située au- dessous du foyer, par la réflexion des rayons du foyer intérieur sur la face supérieure transparente des anneaux; » 2° La diffusion, par les réflexions et réfractions diverses produites par l'action réciproque des anneaux les uns sur les autres. » Ces anneaux sont établis notamment suivant les deux systèmes éta- blis ci-après : » i» Faces supérieures en paraboloïdes de révolution, les paraboloïdes successifs ayant un même foyer, qui est le centre du globe. » Faces inférieures planes, perpendiculaires à l'axe. Les rayons sont réfléchis par la face supérieure sur la face inférieure et sortent sans dispersion. » 20 Faces supérieures coniques, formant, avec les rayons issus du foyer, un angle au moins égal à l'angle limite. » Faces inférieures. — Ces faces devraient, pour éviter toute dispersion, être tail- lées suivant des portions de tore; mais il est suffisant, en pratique, de les tailler sui- vant des surfaces coniques ayant le foyer lumineux comme sommet. » Il résulte de cette disposition d'anneaux prismatiques en série paral- lèle : » i° Que le point lumineux est transformé, pour l'œil placé extérieu- rement, en un large faisceau supportable à la vue, dont la longueur est égale à celle du globe. » 2° Que les rayons lumineux sont, d'une manière générale, réfléchis dans la zone inférieure de l'espace, sans dispersion, et qu'il y a ainsi un cône inférieur de lumière au lieu d'un cône d'ombre; » 3° Que le reste de la lumière est diffusé dans l'espace, suivant une loi continue, et qu'on évite ainsi l'opposition excessive des ombres. » Ces enveloppes, au lieu d'être taillées, peuvent être moulées sous pression, de manière que les arêtes des anneaux prismatiques soient suf- fisamment vives. Le prix de fabrication est sensiblement supérieur à celui des globes dépolis, surtout pour les grandes dimensions, mais on obtient, par contre, un résultat que les globes dépolis sont impuissants à donner et l'on économise les pertes considérables occasionnées par l'absorption de ceux-ci. ( io66 ) » Ces globes ont, en outre, l'avantage de modifier la tonalité de la lumière et de la rendre beaucoup moins fatigante pour les yeux; l'arc voltaïque devient non seulement supportable, mais agréable, même dans les appartements. » Les explications ci-dessus s'appliquent également aux lampes à incan- descence d'un usage si répandu actuellement. Pour celles-ci, on peut varier les formes; on peut donner aux enveloppes les formes sphérique, conique, ovoïde, cylindro-sphérique, hémisphérique. C'est une simple question de calculs d'anele et de moule. » Le résullat obtenu est toujours le même, c'est-à-dire : » Transformation du filament lumineux en un large faisceau de la hau- teur de l'enveloppe. » Distribution de la lumière dans la zone inférieure de l'espace et, en même temps, diffusion importante qui modifie l'impression produite sur l'œil et permet, sans fatigue pour la vue, l'emploi de foyers plus intenses et, par suite, plus économiques. » ÉLECTRICITÉ. — Sur une relation entre la chateur moléculaire et la constante diélectrique. Note de M. Ruxolfssox, présentée par M. Lippmann. « Depuis longtemps on a fait remarquer une certaine analogie entre les quantités calorifiques et les quantités électriques correspondantes, telles que la température et le potentiel, la conductibilité calorifique et la con- ductibilité électrique, la capacité calorifique et la capacité électrique. A ce que je crois, il y a, entre ces quantités, non seulement une relation appa- rente, mais un rapport bien déterminé, fonction de la température seule- ment, par conséquent constant à une température donnée. » Concernant la relation entre les capacités calorifiques et électriques, le produit du pouls moléculaire et de la chaleur spécifique, divisé par la constante diélectrique, est constant (du moins à une température donnée) et le même pour tous les corps, soit à l'état solide, liquide ou gazeux. A la température ordinaire, cette constante est approximativement égale à 6,8, quand on pose l'équivalent de l'hydrogène égal à i, et la chaleur spécifique est évaluée en petites calories. » Quant aux gaz, le produit du poids moléculaire et de la chaleur spéci- fique sous pression constante est à peu près égal à 6,8, et leur constante diélectrique égale à i. ( Io67 ) » Relativement aux corps solides et liquides, quelques exemples mon- treront que l'on peut calculer la constante diélectrique k, ou l'indice de réfraction \J\ quand on a donné le poids moléculaire M et la chaleur spécifique C. M. c. MC. /. = ^- i/*. Benzine C6 H3 = 3g o,3932 i5,3348 2,255 i,5oa Sulfure de carbone C2S* = 76 o,2352 17,8752 2,6287 1,621 Essence de térébenthine . . C5HV=: 34 0,4106 i3,g6o4 2,o53o i,433 Alcool , C2H30 = 23 o,5475 12,5925 i,85i8 i,36i !S12 = 192 0,1776 34,0992 5, 01 46 2,23g S10 = 160 0,1776 28,4160 4,1788 2,044 S9 = 1 44 0,1776 20,5744 3,7610 1,940 » Suivant qu'on admet, pour la molécule de soufre, S12, S10 ou S9, on a ainsi successivement les trois constantes diélectriques et les trois indices de réfraction principaux. La même règle s'applique aux autres corps biréfrin- gents ; différents multiples des équivalents correspondent aux différents in- dices principaux, et quant aux corps qui donnent une constante diélectrique plus grande que le carré de l'indice de réfraction, un certain poids molé- culaire « correspond à la constante diélectrique », un autre à l'indice de ré- fraction. Ainsi M. Bouty a trouvé la constante diélectrique de l'alcool égale à 7,93, qui, à peu près, correspond à un poids moléculaire 4C2I130 = 92, tandis que M. Rosa a trouvé la constante égale à 20,7, correspondant à un poids moléculaire i2C2H30 = 276. Pour le spath d'Islande, on a t/S MC , /MC 6,8" Ca2C206=ioo 0,186 18,6 2,7353 i,653 |Ca-C206= 80 0,186 14,88 2,1882 1,479 tandis qu'on a trouvé la constante diélectrique égale à 7 à 8, correspon- dant à un poids moléculaire trois fois plus grand. » Cette loi s'applique non seulement aux corps isolants ou mauvais conducteurs, mais aussi aux métaux. La racine carrée de -^ donne l'indice t> , o de réfraction des métaux, tel qu'il est pour des grands angles d'incidence, voisins de l'angle de polarisation, et à la lumière rouge. V 6,8 -gr v 6,8 Or Au2= 196,6 o,o324 6,3698 0,9367 0,968 Argent A g; = 108 0,0570 6,1060 o,go53 9,95i Cuivre Cu2= 63,6 o,og52 6,o542 o,8go4 o,g44 ( io68 ) » Cependant, le nombre des équivalents dans la molécule des métaux très réfractifs (mauvais conducteurs) doit être considérable et, comme leur indice de réfraction n'est guère exactement déterminé, c'est bien la forme cristalline qui devait aider à trouver le poids moléculaire. )> D'ailleurs, la chaleur spécifique et surtout sa variation avec la tempé- rature sont trop mal déterminées pour qu'on puisse attendre un accord par- fait entre la théorie et les valeurs numériques actuelles qui se rapportent à différents échantillons et différentes températures. Pour ces raisons, les valeurs du rapport -p- ne peuvent pas actuellement être connues plus exactement. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'emploi des condensateurs à anneau de garde et des électromètres absolus. Note de M. P. Curie, présentée par M. Lippmann. « Nous nous sommes servis, mon frère et moi, dans diverses recherches, d'un condensateur à anneau de garde, dans lequel on employait comme plateaux deux plaques de verre argentées. » Les plateaux PP, P'P' (fîg. i) étaient séparés par trois cales de quartz q. L'argenture de la face intérieure de l'un des plateaux était divisée en une portion centrale (2) et un anneau de garde (3), à l'aide d'un trait circulaire de quelques dixièmes de millimètre de large ss tracé dans l'ar- genture. Ce trait constituait le sillon de l'anneau de garde. L'avantage de cet appareil est de réaliser d'une façon à peu près parfaite et sans qu'il soit nécessaire de faire aucune correction le condensateur théorique ('). » Nous avons d'abord employé cet instrument dans des recherches d'électricité statique, en portant le plateau P (Jïg. 1) à un certain poten- (') Nous employons cet instrument depuis i883. Voir J. Curie, Comptes rendus, 1886 et journal L'a lumière électrique, 1888. M. Abraham s'est servi récemment de cet instrument et a donné une méthode très précise pour mesurer la distance des plateaux. (Comptes rendus, 1S93. Thèse à la Faculté des Science?.) ( I0fy) ) tiel Vavec une pile, l'anneau de garde étant à lerre, et en mesurant la quan- tité d'électricité nécessaire pour maintenir la portion centrale de P' au potentiel zéro. Mais, dans ces conditions, l'appareil est mal isolé. Le sillon.?, qui sépare l'anneau de garde de la portion centrale du plateau P', devient conducteur sous l'influence de l'humidité de l'air et cette conduc- tibilité est généralement accompagnée d'une petite force électromotrice; enfin, la conductibilité du verre lui-même n'est pas négligeable ('). » Pour éviter ces inconvénients, nous avons employé le condensateur (fig. 2) en chargeant au potentiel v la portion centrale du plateau P', l'an- neau de garde étant toujours à terre, et en mesurant l'électricité qu'il fal- lait fournir au plateau P pour qu'il reste au potentiel zéro. » En vertu d'un théorème connu d'électricité statique, les quantités d'électricité mesurées sont les mêmes dans les deux modes opératoires, bien que dans le second la distribution des lignes de force soit très com- pliquée (nous avons représenté d'une manière schématique sur les fig. 1 et 2 la disposition des lignes de force). » En opérant par la seconde méthode, c'est le plateau P très bien isolé par les cales de quartz parallèle qui est en relation avec les appareils de mesure et l'instrument fonctionne parfaitement. m Je me suis demandé si le même artifice pouvait être employé avec Fig. 1. Y èlectromèlre absolu, à anneau de garde, c'est-à-dire si l'on pouvait indiffé- remment l'employer par la méthode ordinaire ou bien charger la portion centrale du plateau P' {fig. 2), laisser l'anneau de garde et le plateau P en relation avec la terre et mesurer l'attraction qui s'exerce sur le plateau P. » La pression électrostatique étant proportionnelle au carré de la den- (') Ces causes de trouble, qui peuvent avoir une influence appréciable clans des expériences d'électricité statique, ne peuvent évidemment produire aucun effet dans des expériences avec un galvanomètre. M. Abraham a, du reste, vérifié par expérience qu'il en était bien ainsi. C. R., 1892, 1' Semestre. (T. CXV, N» 24.) 141 ( io7° ) site électrique, il semble, au premier abord, que les forces d'attraction doivent être fort différentes dans les deux cas. On parvient, au contraire, à se rendre compte qu'elles sont presque exactement les mêmes, parce qu'il se fait une sorte de compensation dans la distribution des densités. Cette quasi-identité rend légitime l'emploi du nouveau mode opératoire. Le terme de correction très petit qui pourrait être nécessaire peut, en effet, être évalué par expérience dans une étude préalable. Il suffit, pour cela, de faire trois mesures : la première, avec la portion centrale seule du pla- teau P' au potentiel v, l'anneau de garde et le plateau P étant à la terre; la deuxième, avec tout le plateau P' au potentiel v; la troisième, avec l'an- neau de garde au potentiel v, la portion centrale étant à terre. » Désignons par F(, F2,/ les forces obtenues respectivement dans ces trois cas, on a exactement F, -I- F; / = 2(0, © étant la force que donnerait l'attraction de la portion centrale du pla- teau P' mesurée par la méthode ordinaire pour le même champ électrique. Le terme de correction à appliquer à la première mesure sera o — F,. » On pourrait, dans ces conditions, suspendre le plateau continu PP à l'extrémité d'une balance et mesurer avec cet instrument la force d'attrac- tion. La sensibilité étant fortement augmentée par la présence du champ électrique, il conviendrait de baisser le centre de gravité du fléau; une balance munie d'un microscope et d'un micromètre s'adapterait parfaite- ment à ce genre de mesure et permettrait de faire varier la distance des plateaux en inclinant le fléau et en lisant le déplacement au micromètre. On supprimerait ainsi l'emploi de la vis micrométrique. » Je pense qu'employé sous cette forme l'électromètre absolu devien- drait un instrument plus précis et plus commode. » On voit que, dans cette méthode, on rend solidaires au point de vue matériel la portion centrale et l'anneau de garde du plateau P', tandis qu'au contraire on les sépare au point de vue électrique en les portant à des potentiels différents. » Le même principe peut servir à transformer le fonctionnement de tous les instruments employés en électricité statique. Considérons par exemple le cas de l'électromètre sphèrique de M. Lippmann. Oh séparerait (Jîg. 3) électriquement les deux hémisphères de la sphère extérieure par exemple, en portant l'hémisphère inférieur au potentiel v, l'hémisphère supérieur étant maintenu en relation avec la terre. Les deux hémisphères ( Ï071 ) sont toutefois matériellement solidaires, une matière isolante bb les unit suivant un grand cercle. La sphère intérieure, suspendue par le fil métal- lique ad à l'extrémité du fléau d'une balance, est maintenue tout entière au potentiel zéro. La distribution des lignes de force doit être fort com- Fig. 3. '/'At pliquée, cependant l'action verticale sur la sphère intérieure est donnée rigoureusement par la formule relativement simple F = R — /• R3 — r' R et /représentant les rayons des deux sphères. » Si l'on séparait électriquement la sphère intérieure en laissant toute la sphère extérieure au potentiel zéro, on trouverait 3 ., R — /■ R3 » Ces formules sont fort différentes de celles qui conviennent à l'élec- tromètre sphérique avec la disposition normale. Les deux méthodes don- nent cependant la même force dans le cas où R — r est très petit par rap port à R. » Pour établir ces formules, il est nécessaire de calculer la dérivée -r où de c représente la capacité réciproque de l'une des sphères avec la moitié de l'autre sphère et e un déplacement vertical de la sphère intérieure. Ce ( io72 ) calcul se fait facilement à l'aide des images électriques et en suivant la méthode de Murphy. » CHLMiE. — Sur la densité de l'oxyde de carbone et le poids atomique du carbone. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann ('). « J'ai repris la détermination de la densité de l'oxyde de carbone par rapport à l'air, par la méthode et au moyen des appareils déjà dé- crits (*). » J'ajouterai seulement que j'ai dû, depuis mes premières expériences, reconstruire mon baromètre, changer de cathétomètre, de balance et de poids, ce qui m'a obligé à déterminer de nouveau le poids de l'air normal qui remplit mon ballon à densités. » L'oxyde de carbone est préparé au moyen de l'acide oxalique et de l'acide sulfurique. Un ballon de ilk, muni d'un bouchon rodé portant le tube abducteur, est presque complètement rempli par le mélange. Il ne se produit aucun boursouflement si l'on chauffe avec précaution; l'expérience peut se renouveler plusieurs fois sans recharger l'appareil. » Un tube barométrique, soudé au tube abducteur, laisse échapper le gaz en excès. Je crois inutile d'insister sur les avantages que présente cette disposition. » Le gaz traverse successivement deux colonnes de pierre ponce imbi- bée d'une solution saturée de potasse, un barbotteur et une colonne de potasse concassée (fondue spécialement), puis achève de se dessécher sur l'acide phosphorique anhydre. » Je me suis assuré de l'absorption complète de l'acide carbonique : le gaz ne trouble pas de l'eau de chaux. L'air est d'ailleurs complètement éli- miné par le vide plusieurs fois répété. » Trois expériences m'ont donné successivement, pour le poids d'oxyde de carbone remplissant mon ballon à o° et à la pression de 76omm de mer- cure : a,847o ) 2,S468 ', Moyenne 2,8469 2,8469 ) (') Travail exécuté au laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne. (:) Comptes renias du 27 j.iiliel 1891. ( i°73 ) » Cette concordance, aussi parfaite que je pouvais l'espérer, montre que le gaz étudié est bien pur. » Le poids d'air remplissant ce même ballon dans les mêmes conditions est 2^,9440. » La densité de l'oxyde de carbone est donc 0,96702, ou simplement, eu égard aux erreurs que comporte l'expérience, 0,9670. » Bien que je retrouve ici le nombre 0,967 admis par tous les auteurs, ces expériences me paraissent avoir un grand intérêt, parce qu'elles four- nissent un contrôle précieux de mes précédentes déterminations. » Nous pouvons, en effet, calculer la composition de l'oxyde de carbone, et par suite le pouls atomique du carbone, en admettant que ce gaz ait à o° le même volume moléculaire que l'oxygène. A la vérité, l'oxyde de car- bone est un peu plus difficile à liquéfier que l'oxygène,et, par conséquent, son volume moléculaire doit être un peu plus grand que celui de ce dernier gaz; mais l.es différences qui en résultent sont vraisemblablement bien petites, et peut-être de l'ordre des erreurs d'expérience. » En admettant pour le poids atomique de l'oxygène le nombre 1 5, 88, qui résulte de mes précédentes mesures, on a donc, pour le poids molécu- laire de l'oxyde de carbone, 2Xl5'88x7tl!!5=27'793, IOOC d'où, le poids atomique du carbone : 11,913. » D'après ce qui précède, ce nombre est nécessairement approché par défaut, mais il doit être très approché. » Il coïncMe, en effet, aussi parfaitement que possible avec ceux de M. Van der Plaat et de M. Friedel, déduits de la synthèse de l'acide car- bonique : ces deux savants donnent, en prenant pour base le poids ato- mique 16 pour l'oxygène, les nombres i 2,003 et 12,007 clm' rapportés à i5,88, deviennent 11,910 et 11,917. ( 1074 ) » Première remarque. — Il n'est pas impossible (quoique peu probable) que, clans ces dernières expériences, des traces d'acide carbonique aient échappé aux absorbants, ce qui aurait pour effet d'élever le poids atomique du carbone; je n'ai d'ailleurs moi-même qu'une confiance limitée dans ma dernière décimale. Mais, si nous admettons ces résultats tels que les fournit l'expérience, le rapport des volumes moléculaires de l'oxyde de carbone et de l'oxygène est 27,7C)6 ' , = I.OOOI. 27>793 » Rappelons cjue, d'après mes expériences antérieures, le rapport des volumes moléculaires de l'hydrogène et de l'oxvgène est voisin de 1,002. » Deuxième remarque. — Je ne crois pas qu'il puisse subsister aucun doute sur la densité de l'oxygène (i,io5o). Ce doute serait levé en tous cas par les expériences actuelles. » En effet, si l'on admettait le nombre de Regnault (i,io563), on ob- tiendrait pour le poids atomique du carbone 1 1,897. Ce nombre est trop éloigné de ceux qui ont été obtenus par tous les chimistes, et en particu- lier par MM. Friedelet Van der Plaat, pour être pris en considération. m Troisième remarque. — Je m'étais proposé de déterminer la densité des six gaz les plus difficiles à liquéfier. Je crois inutile aujourd'hui d'opérer sur le formène. Il suffira de calculer sa densité d'après son poids molécu- laire. On obtient ainsi i5,qi6 x 1 , io5o3 ^.^0 ., - — ! ^-^3 = 0,30070, 2 x io,88 ' et, si l'on tient compte de ce que le formène est plus facile à liquéfier que l'oxygène, on est porté à admettre le nombre 6,554, qui est notablement inférieur à ceux que l'on admet généralement (o, 558-0, 559). » Il est probable que les mesures n'ont jamais porté sur le gaz pur : l'exagération de la densité s'explique par la présence d'autres carbures, tous plus denses que le formène. » CHIMIE. — Réduction critique des déterminations fondamentales de Stas sur le chlorate de potasse. Note de M. G. Hixrichs. « Stas a combiné ses déterminations par la méthode usuelle, celle des moyennes. De plus, pour relier les métaux à l'oxygène, il a fait un usage ( 1075 ) exclusif de la dissociation des chlorates. C'est surtout la réduction du chlorate de potasse qui sert de base à ses calculs; il l'a effectuée huit fois, par voie sèche et par voie humide. » Nous trouvons les résultats de ces déterminations individuelles dans les travaux de Sebelien (') et de Ostwald ; le dernier (2) en déduit (pour O = 16) KaCl = 74,5902 avec une erreur probable de o,oo45. » Comme Meyer et Seubert (3), M. Ostwald prend la somme totale du chlorate de potasse, soit 487Br,66o5, et la somme correspondante de l'oxy- gène (perte), 3i3gr,8i75; de ces deux nombres, on déduit la valeur citée : 74,5902. Mais, après avoir combiné les déterminations individuelles par sommation pure et simple, elles sont remplacées par la seule détermina- tion des sommes totales. On ne peut donc déterminer aucune erreur pro- bable, et le résultat d'un tel calcul serait purement fictif. » En tout cas, on doit faire la critique des faits observés avant d'effectuer aucun calcul afin de voir s'il n'y a pas d'erreurs systématiques. Or il ré- sulte de cet examen que les résultats directs obtenus par Stas sont fonction du poids de chlorate employé; donc même la méthode des moyennes n'est pas applicable dans ce cas. » L'analyse des faits ne demande d'autre calcul que celui du poids ato- mique usuel et la représentation graphique des valeurs obtenues. » Les données immédiates de l'expérience sont le poids p de chlorate de potasse employé et le poids r du résidu obtenu de chloride de potasse. L'inconnue vraie est le poids atomique de l'oxygène, O, c'est-à-dire _ Ka + Cl p — r 3 r » Dans l'examen critique des observations, il suffit de prendre pour ces calculs les valeurs usuelles de Ka,3g et Cl, 35,5. Même d'après les réduc- tions prétendues exactes, ces valeurs communes s'approchent jusqu'à -^ du total. Si ces petites déviations étaient réelles, notre courbe serait tout simplement déplacée d'une très petite quantité dans le sens des ordonnées représentant le poids atomique de l'oxygène, sans modification aucune dans la forme. Voici les résultats : (1 1 JoiiN Sebelien, Beitrâge sur Geschichte der Atomgewichte. Braunsckweig, 1884 ; p. 84. Cet Ouvrage a été couronné par l'Université de Copenhague, 1882. (-) Lehrbuch, Allg. Chemie, I Bd., p. 3i; 1891. (3) Die Atomgewichte der Elemente, p. 3-4; Leipzig, i883. ( !°76 ) Expériences de Stas sur le chloraje de potasse. Valeur de O calculée pour Ka + Cl = 74, 5. Valeur Voie. N"* Chlorate pris. Chloride trouvé. de O calculée. Sèclie 1 68,8730 42j5og4 1 5 , 98 5 4 » 2 82,1260 4919648 i5,o,S46 » 3 86,5oio 52,63o5 15,9816 n k 132,9280 80,8800 15,9792 » 5 127,2125 77,4023 i5,gSo8 Humide 1 59,7270 36,344o 15,9773 » 2 95>7975 58, 2955 '5,97^7 » 3 1 47)3i 80 8g,634o • 1 5, 981 5 » Dans la figure ci-jointe, les valeurs de O sont prises comme ordon- nées, celles du poids de chlorate employé étant les abscisses. On voit que les valeurs du poids atomique de l'oxygène sont fonction du poids total em- ployé pour le trouver. Cela veut dire que Stas ne l'a pas trouvé par le pro- cédé au chlorate. Plus on prend de chlorate, plus le poids atomique trouvé, par voie sèche, diminue; par voie humide, le résultat est opposé. Voir les courbes tracées combinant les expériences voisines 2 et 3, 4 et 5 par voie sèche et aussi 1 et 2 par voie humide. Comme nous avons affaire à des dé- terminations extrêmement soignées, l'échelle des poids atomiques est assez considérable; l'unité 11 = 1 aurait 435omm et le poids commun de l'oxy- gène 16 aurait Go,6oomm, soit environ 70™. » Il ne faut pas perdre de vue que notre discussion porte sur les quel- ques millimètres de notre figure, terminant les 70"* qui représentent le poids atomique de l'oxygène sur l'échelle adoptée. C'est assez montrer et la haute précision de la Chimie pure et la nécessité d'insister sur l'imper- fection d'une méthode. » Les déterminations de Marignac sont représentées sur la figure d'après les données rapportées par Sebelien. On voit que la courbe pointillée, marquant la continuation de la partie représentant les observations de Stas, s'accorde très bien avec la courbe de Marignac. Opérant comme il a fait, Stas aurait donc trouvé O = 16 s'il avait pris 3o£r à 35gr de chlorate, par voie sèche. » Vu ces courbes, la moyenne générale O == 1.3,9806 des détermina- tions de Stas, correspondant à la moyenne de ioos'* de chlorate employé, ne possède aucune valeur scientifique. Comme Stas posa O = 16, l'écart ( io77 ) — o,oif)4 ou — 0,02 a été porté par lui sur la valeur de KaCl qui par là a été élevée de 7-4.5 (valeur commune de nos calculs) à 7/1,59. Par l'analyse du chlorure d'argent, l'erreur de la moyenne fictive du procédé au chlorate est portée au poids atomique de l'argent ; par l'enchaînement continue tant 200 vanté, mais tout contraire à l'esprit de l'induction, tous les poids atomiques de Stas sont devenus inexacts. » Disparaissent donc toutes les conclusions scientifiques basées sur la précision fictive de ces données. » Le seul fait positif établi par les déterminations de Stas et celles aussi C. R., 1S92, 2- Semestre. (T. CXV, N° 24. ) l4'2 ( i°78 ) dignes de considération de Marignac, c'est que le procédé au chlorate ne peut pas légitimement être appliqué à la détermination du poids de l'oxy- CHIMIE MINÉRALE. — Sur un chloroiodure de carbone. Note de M. A. Besso.v, présentée par M. Troost. « Je rappelle que j'ai obtenu les chloroiodures de silicium du type SiX* par trois réactions principales : » i° Action simultanée du chlore et de l'iode on de chlorure d'iode en vapeur sur le silicium cristallisé au rouge; » 2° Action de l'iode sur le silicichloroforme à 25o° en tubes scellés; » 3° Action de l'acide iodhydrique gazeux sec sur le chlorure SiCl4 à une température voisine du rouge. » J'ai tenté d'obtenir les chloroiodures de carbone du type CX' par des méthodes analogues aux deux dernières, la première ne pouvant pas con- venir puisque le chlore et l'iode n'ont séparément pas d'action sur le car- bone. » L'action de l'iode sur le chloroforme, action sur laquelle j'aurai l'occa- sion de revenir prochainement, ne m'a pas permis d'isoler de produit de sub- stitution iodé; celle de l'acide iodhydrique sec sur le chlorure de carbone CCI', soit en tubes scellés, soit en dirigeant le mélange des vapeurs sur de la pierre ponce chauffée sur une grille à analyse, m'a fourni, avec mise en liberté d'une grande quantité d'iode, un peu d'iodoforme, comme l'avait déjà constaté M. Walfish, par l'action de l'acide iodhydrique aqueux sur le chlorure en tube scellé, et une petite quantité d'un liquide qui rappelle par ses propriétés physiques le chloroiodure CCl3I que je vais décrire. J'ai dû abandonner sa préparation par cette méthode à cause de la faiblesse et de l'incertitude du rendement qui a toujours été très faible. » J'ai repris alors l'action de l'iodure d'aluminium sur le chlorure CCI4 qui avait permis à Gustavson de préparer l'iodure de carbone CI1, mais j'ai pris soin d'opérer en présence d'un grand excès de chlorure; celui-ci additionné de son poids de sulfure de carbone sec, afin de modérer la réac- tion, est maintenu à o° et on y projette, par petites portions, l'iodure d'alu- minium en évitant J'accès de l'air. On laisse ainsi la réaction s'accomplir lentement, condition nécessaire au succès de l'opération. Après un ou deux jours, on sépare à la trompe le liquide fortement coloré par de l'iode, on le traite par unedissolution alcaline étendue, on le sèche et on le fractionne. ( io79 ) » Quand le sulfure de carbone et le chlorure inaltéré ont distillé, la température d'ébullition s'élève rapidement à il\i0 et l'on recueille un liquide qui se colore fortement par de l'iode; on le décolore à nouveau par une dissolution alcaline et le purifie par des distillations clans le vide. » On obtient ainsi un liquide jaune clair qui répond à la composition GCl'I, comme le montre l'analyse suivante, dans laquelle la teneur en chlore et iode a été déterminée par analyse indirecte : , Poids de substance. Théorie pour CCPI. . „ l Cl pour ioo 4'^ > 55 43 ,38 OS'',42§ T - <- ■• | I pour ioo 02, j2 oi,7' is',i85 C pour ioo 4,97 i,ss » Il se solidifie sous l'action du froid et le solide obtenu fond vers — 190; sa densité à 170 est égale à 2,36. » Il distille dans l'air ou dans un gaz inerte vers 142°, en même temps qu'il est partiellement décomposé avec mise en liberté d'iode et formation de sesquichlorure de carbone 2(CC13I) = C2Cl° + I2; la distillation dans le vide se fait sans décomposition sensible. Son odeur est aromatique mais sa vapeur agit énergiquement sur les muqueuses et provoque le lar- moiement; à l'air, il y a rapidement mise en liberté d'iode en même temps que le produit prend une forte odeur d'oxychlorure de carbone. On ne peut même pas conserver ce corps dans un gaz inerte, il y a mise en liberté d'iode et formation de sesquichlorure; la lumière favorise cette décomposition qui semble s'arrêter au bout d'un certain temps. En pré- sence du mercure, même à froid, celui-ci s'emparant de l'iode, il y a for- mation de sesquichlorure et la décomposition est totale au bout de quel- ques heures. » En résumé, ce qui caractérise ce chloroiodure CCPI au point de vue chimique, c'est la facilité avec laquelle il perd de l'iode pour donner du sesquichlorure. » Dans l'action de l'iodure d'aluminium sur le chlorure de carbone C Cl', il se forme encore d'autres produits de substitution iodés que je n'ai pas isolés à l'état de pureté à cause de la faiblesse du rendement et de leur instabilité à la distillation. Ces produits de substitution CC12I2 et CClI3 seraient, le premier liquide, le second solide à la température ordinaire. « ( 1080 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide fluorhydrique anhydre sur les alcools. Note de M. Maurice Meslans, présentée par M. H. Moissan. « Les premières tentatives d'éthériflcation de l'acide fluorhydrique, par l'alcool sont dues à Scheele et remontent à la fin du siècle dernier. Plu- sieurs fois reprises par Gelilen, par Reinsch et par M. Young, avec divers alcools, soit à froid, soit à l'ébullition, ces recherches demeurèrent sans résultat. « Les importants travaux de M. Berthelot sur l'éthérification, et, en particulier, ceux de M. Villiers, sur l'éthérification des hydracides, per- mettent d'expliquer ces insuccès, si l'on considère les propriétés des éthers fluorhydriques, et la place que les recherches de M. Moissan ont assignée au fluor dans le groupe des halogènes. Toutefois, par plusieurs de ses propriétés, l'acide fluorhydrique semble s'écarter des trois acides halo- gènes, et il m'a paru intéressant d'entreprendre l'éthérification directe de cet acide. » J'ai repris d'abord les expériences de Scheele et de Reinsch avec l'alcool éthylique à l'ébullition, mais en ayant soin d'employer de l'alcool absolu et de l'acide fluorhydrique anhydre; l'éther fluorhydrique étant gazeux jusqu'à — 35°, j'ai pris les dispositions nécessaires pour recueillir le gaz s'il venait à se produire. Dans ces conditions, j'ai constaté que l'acide fluorhydrique était sans action sensible sur l'alcool bouillant, et qu'en chauffant pendant six heures i molécule de chacun de ces corps, on n'obtenait aucune quantité d'éther fluorhydrique. » Il devenait donc nécessaire d'opérer à une température plus élevée, et vraisemblablement sous de fortes pressions. » Après de nombreux essais, rendus difficiles par l'action de l'acide fluorhydrique sur le verre et sur la plupart des métaux usuels, surtout à température élevée, je me suis arrêté à l'appareil suivant, qui permet d'o- pérer sous de très fortes pressions et de recueillir aisément les produits gazeux de la réaction. » Un tube de cuivre, fermé d'un bout et doublé intérieurement de platine, est ter- miné, à sa partie ouverte, par une bague épaisse et large. La partie supérieure de celle-ci, soigneusement dressée, est, de même, garnie de platine. » Ce tube s'emboîte exactement dans un tube d'acier foré, muni à son orifice d'un ( io8i ) filetage extérieur sur lequel vient se visser une tète également en acier. La fermeture du tube intérieur est obtenue au moyen d'une masse de cuivre rouge tournée avec soin et dorée; on l'introduit par une fenêtre pratiquée dans la tète de l'appareil. » Un disque d'acier reçoit l'effort d'une vis de pression à laquelle la tète d'acier sert d'écrou et permet d'écraser la masse de cuivre sur la bague du tube. » Afin de pouvoir recueillir les gaz, on a pratiqué dans cette sorte de bouchon un canal étroit qui vient sortir latéralement et se continue par un tube de cuivre ; un robinet à pointeau, muni d'un presse-étoupe, termine ce tube. » L'appareil est chauffé dans un bain d'huile vertical de M. Berthelot. » Nous avons exécuté, à l'aide de cet appareil, un certain nombre d'ex- périences, sur plusieurs alcools et à des températures différentes : nous en indiquerons seulement ici les résultats au point de vue de la prépara- tion des éthers fluorhydriques, nous réservant de donner, dans une pro- chaine Communication, une étude plus complète des vitesses d'éthéri- fication de l'acide fluorhydrique, dans diverses conditions et par différents alcools. » Formation des éthers fluorhydriques. — Avant i3o°, l'acide fluor- hydrique anhydre est sans action sensible sur l'alcool absolu. Nous avons ( 1082 ) pu chauffer, pendant six heures, à no°, un mélange formé de i molécule d'alcool et de 2 molécules d'acide, sans obtenir aucun dégagement gazeux. » A i4o°, l'éthérification commence à se produire, mais elle est extrê- mement faible, et, après six heures, elle n'a porté que sur un à deux cen- tièmes de l'alcool employé. » A 1700, le poids de l'alcool éthérifié atteint un cinquième du poids initial. « Il est préférable d'opérer à la température de 2io°-220°. » La présence d'un excès d'acide fluorhydrique favorise l'éthérification, et, en chauffant à cette température un mélange composé de 1 molécule d'alcool et de 4 molécules d'acide, nous avons pu éthérifier en trois heures le tiers environ de l'alcool, et recueillir aisément plusieurs litres de gaz. » Par l'analyse, par l'étude des différentes propriétés, nous avons pu identifier ce gaz avec l'éther éthylfluorhydrique. » En substituant à l'alcool éthylique les alcools propylique, isopropy- lique, etc., nous avons pu obtenir, dans les mêmes conditions et en grande quantité, les différents éthers fluorhydriques gazeux : fluorure de propyle, fluorure d'isopropvle, etc. » Pour débarrasser ces gaz de la petite quantité d'air primitivement contenue dans l'appareil, et aussi des vapeurs d'acide fluorhydrique, on réunit le robinet de l'appareil à un tube rempli de fragments de fluorure de sodium fondu et suivi d'une ampoule refroidie dans laquelle on liquéfie l'éther fluorhydrique. Il suffit de sortir l'ampoule du bain pour obtenir un dégagement de gaz pur. » En résumé, l'acide fluorhydrique, comme les autres hydracides, peut être éthérifié par les alcools. » Cette éthérification est plus lente que celle de l'acide chlorhydrique; elle exige aussi une température beaucoup plus élevée et ne commence guère à se produire que vers i4o°. » A 2200, elle s'effectue rapidement et fournit alors une nouvelle mé- thode de préparation des éthers fluorhydriques. » Elle nécessite, il est vrai, l'emploi d'un appareil spécial, mais elle permet d'obtenir rapidement de grandes quantités de ces composés. » ( n>83 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide suif urique sur le citrène. Note de MM. G. Bouch.vkdat et J. Lafont. « Le mode d'action de l'acide sulfurique sur le citrène, les produits ainsi formés sont très différents de ceux que l'on observe avec le térében- thène. Nous avons ajouté progressivement i46gr d'acide d-e composition voisine de S032HO à i33ogr de citrène C20H,C, bouillant de 175° à 1780; a„ = -|- 72°4o'. Dès l'addition des premières gouttes d'acide et à chaque agitation on constate une notable élévation de température que l'on est obligé de modérer. L'addition de la seconde moitié de l'acide ne produit plus d'élévation de la température du mélange. L'action paraît terminée par l'addition des premières parties de l'acide. Le mélange, abandonné vingt-quatre heures, ne fournit que de très petites quantités d'acide sulfu- reux. Il n'y a donc pas de ce fait oxydation sensible du carbure. Cepen- dant tout le citrène a disparu, tous les produits formés sont sans action sur le plan de polarisation de la lumière. » Ce produit, lavé à plusieurs reprises avec de l'eau distillée, a été dis- tillé ensuite avec la vapeur d'eau. On a dosé l'acide sulfurique renfermé dans ces eaux de lavage et l'on a retrouvé I26g1' d'acide S03HO correspon- dant à environ i4ogr de l'acide ajouté au citrène. Il n'y aurait donc eu que 6gr d'acide fixé ou ayant disparu. Les eaux de lavage ne renferment pas d'acide sulfoconjugué. » Le produit huileux donne à la distillation avec la vapeur d'eau 248gr de carbures passant totalement de 1 73° à 1 780 et sur lesquels l'acide sulfu- rique ordinaire n'a pas d'action à froid. Ce liquide se dissout presque to- talement dans l'acide de Nordhausen. » La partie inattaquée bout de i65° à 1680, résiste à l'action du brome. C'est un carbure saturé C20H20 ou C20H22. Les acides sulfoconjugués sa- turés par la baryte donnent : i° du sulfocyménate de baryte C20H,aBaS2O°+3HO, produit le plus abondant, que l'on purifie facilement en raison de sa faible solubilité; 20 un sel de baryte beaucoup plus soluble que le sulfocyménate, qui cristallise des eaux mères de ce dernier. Il est 6 à 10 fois moins abon- dant. L'analyse complète de ce sel desséché a donné C = 4.o°, 21 à 4o°, 78 ; H = 4°>t>9 à 4°>84; Ba = 24°, 5 à a3°, 92; eau de cristallisation i3°,44» et ( io84 ) conduit à la formule CI8HH BaS20° -+- 2H202, qui s'accorde avec celle du dérivé correspondant du pseudo cumèrie bouillant à i66°. La quantité d'eau de cristallisation diffère seulement dans le sel analysé par nous. Dans les eaux mères de ce sel il en existe un troisième peu abondant mais qui n'a pu être purifié pour l'analyse. » Ce cymène et ce carbure C18 H12 (pseudo cumène?) qui ont fourni les dérivés précédents, nous semblent préexister dans le citrène, l'oxyda- tion par l'acide sulfurique n'ayant pu fournir à peine que quelques grammes de cymène. » Une partie du produit, ne distillant pas avec la vapeur d'eau, a été dis- tillée dans un vase métallique. A aucun moment, il ne s'est produit la réac- tion tumultueuse que l'on observe dans la préparation du térébène. On obtient la formation de très petites quantités d'acide sulfureux due à ce que le citrène contient toujours un peu de térébenthène qui, par l'action de l'acide sulfurique, a été transformé en sulfones. » En dehors de cette formation peu importante, le produit précédent se sépare en donnant des traces de produit passant de 1720 à 1800, inactif. La majeure partie passe de 3io° à 32o°, c'est du diterpilèneou colophène C40H32. Enfin, il reste un résidu solide à froid, formé par des polymères plus élevés et également inaclifs du citrène. » L'acide sulfurique, agissant, sur le citrène, fournit donc uniquement des polymères de ce carbure, mais inactifs; le plus abondant est le diter- pilène C40!!32. On s'explique ainsi la formation abondante de ce même dérivé dans la préparation du térébène ou camphène inactif. Nous avons montré que l'acide sulfurique, agissant en faible masse sur le térében- thène, se fixait totalement sur ce carbure en donnant des sulfones et qu'en outre une très notable proportion de ce térébenthène, bouillant vers 1570, se transformait en un terpilène lévogyre isomère physique du citrène, bouillant comme lui vers 1780. C'est vraisemblablement ce terpilène qui, par l'action d'acide sulfurique ajouté successivement et non encore com- biné au térébenthène, se polymérise en donnant un colophène ou diter- piléne C'°H32 inactif, identique au produit dérivé du citrène. Le cymène C2oHM et le pseudo cumène CI8H12?, trouvés dans notre essai, préexis- taient, au moins en majeure partie, dans les portions de l'essence de citron que nous avons mises en réaction. Au contraire, le cymène que l'on obtient dans la préparation du colophène est produit en même temps que de l'acide sulfureux par la décomposition ignée et tumultueuse des sul- fones du lérébenthène, dont nous avons précédemment établi l'existence ( io85 ) et le mode de décomposition. La caoutchine, terpilène inactif, agit comme le cilrène sur l'acide sulfurique. L'action de l'acide sùlfurique sur lescam- phèncs, dont nous terminons l'étude, paraît donner des résultats enfièrc- mcnt différents de ceux que nous avons obtenus soit avec le citrène biva- lent, soit avec le térébenthène monovalent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Essai du sulfate de quinine et dosage de la quinine en présence des autres alcaloïdes du quinquina. Note de M. L. Barthe, présentée par M. Friedel. « En reprenant, après un grand nombre d'auteurs, l'étude des moyens propres à contrôler la pureté du sulfate de quinine du commerce, et à essaver les quinquinas, j'avais été amené à constater un fait que je croyais inobservé jusque-là : l'indifférence de la phtaléine du phénol vis-à-vis des bases du quinquina et des alcaloïdes en général ('). Quelques jours après ma Communication, M. Harsten, au nom de M. Plugge, et un peu plus tard M. Léger (2) firent observer qu'ils avaient été les premiers à se servir de la phtaléine comme indicateur pour le dosage des acides des sels d'al- caloïdes. Le droit de priorité appartient bien, en effet, à M. Léger qui, déjà en i885 (3), avait institué ce procédé volumétrique, aussi exact que rapide. Cette légitime réclamation me fournit l'occasion de faire connaître la partie principale de l'étude qui avait donné naissance à mon observa- tion. » I. Essai du sulfate de quinine. — En agitant à la température de i5° à 20° des poids différents du sulfate de quinine du commerce avec un même volume d'eau, j'ai pu constater que les solutions saturées exigent pour le dosage de l'acide total combiné à la quinine, et, par suite, pour le dosage de la quinine elle-même, d'autant plus de potasse déci-normale qu'on a employé une plus grande quantité de sulfate de quinine. De plus, la proportion de potasse consommée suit une progression constante par rapport aux poids de sulfate de quinine en expérience. En effet, on a com- posé séparément cinq mélanges de igr, 2gr, 3gr, 4gr, 5gr de sulfate de qui- nine dans ioocc d'eau à 200. Après agitation fréquente pendant une heure (') Comptes rendus, t. CXV, p. 5i2-5i4. (2) Ibid., t. CXV, p. 732. (3) Journ. Pharm. et Chimie, 1880; p. 4^5. G. R., 1892, 2« Semestre. (T. CXV, N° 24.) l/|3 ( 1086 ) et filtration à 170 de tous ces mélanges, on a vu que les cinq solutions consommaient : 4CC)6; 5CC, 3; 6CC; 6CC,7; 7e0, 4 de potasse déci-normale. Le chiffre 0,7 qui représente la différence constante entre ces différents do- sages exprime, par gramme du sulfate essayé, les sulfates d'alcaloïdes autres que la quinine. C'est le facteur qui mesure l'impureté; en l'évaluant en sulfate de cinchonidine cristallisé (équiv. = 397), on a 0,7 x 100 x o,o3g7 = 2^,779 pour ioogr du sulfate de quinine essayé. » Partant de là, l'essai du sulfate de quinine se fait très simplement en laissant en contact, dans un bain d'eau à 200 pendant une heure et en agi- tant fréquemment deux mélanges constitués, l'un par igr de sulfate de quinine et xoocc d'eau, et l'autre par 5gr de même sel et roocc d'eau, le sul- fate ayant été finement pulvérisé, et largement broyé avec l'eau. La diffé- rence entre les chiffres de potasse déci-normale consommée par chacune des solutions, multipliée par l'expression j1 — —, fait connaître l'impu- reté pour iooSr du sulfate de quinine essayé, impureté traduite en sulfate de cinchonidine. » II. Solubilité du sulfate de quinine pur. — Un fait général domine mes observations : c'est que la solubilité du sulfate de quinine pur est très sensiblement différente pour une même température comprise entre 120 et 200, et même 23", suivant les conditions dans lesquelles on se place pour déterminer cette solubilité. » En effet, ogr, 5 de sulfate de quinine pur et déshydraté, broyés dans un mortier avec 2docc d'eau distillée et portés dans un milieu à 120, ont été agités très fréquemment pendant une heure : ioocc de la solution filtrée N à 12° ont exigé 3C0,4 de potasse — , correspondant à une solubilité de igr,482de sulfate de quinine cristallisé dans 1000" d'eau. » En opérant à nouveau comme ci-dessus, mais à 200, ioocc du liquide N filtré ont exigé 4" de potasse — correspondant à une solubilité de igr, 744 par litre. La portion non filtrée (i5occ)a été laissée en contact avec l'excès de sulfate de quinine, et refroidie à l'air libre jusqu'à 120, en prenant la précaution d'agiter très fréquemment le mélange : ioocc de la solution filtrée à T2° ont exigé l\c. )> Ainsi, à la condition d'agiter fréquemment, on peut abaisser la tempé- rature d'un mélange de sulfate de quinine et d'eau de 200 à 120 sans rien changer à la solubilité à 20". Il n'en est plus de môme si l'on abandonne ( io87 ) complètement le mélange au repos pendant deux heures seulement au contact d'un excès de sulfate de quinine, après l'avoir porté d'abord à 200, et refroidi à 120 et à i5°. La solubilité varie alors entre Ier, 482 et i^^Sy, et elle n'est pas toujours la même pour une même température finale. Ces différences sont encore plus accentuées si le mélange est abandonné au repos pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures : j'ai obtenu dans ces cas des liquides qui n'accusaient plus qu'une solubilité de igr, 1 33 et igr,og. Ces solutions ainsi obtenues avec du sulfate de quinine pur restent stables après filtration à des températures inférieures, même de plusieurs degrés, à la température de saturation. Elles ne peuvent plus dissoudre de sulfate de quinine à une température égale ou inférieure à celle qui leur a donné naissance : mais elles sont capables de dissoudre des quantités impor- tantes de sulfate de cinchonine cristallisé (i2s',42 pour 1000), de sulfate de cinchonidine cristallisé (o,gr,o,2 pour 1000), etc., déterminées par la méthode volumétrique à 200. » III. Dosage de la quinine dans un quinquina. — A la solution chloro- formique des alcaloïdes obtenue par l'un des procédés quelconque d'épui- sement des quinquinas, on ajoute un excès mesuré d'acide sulfurique décinormal. On agite vivement à plusieurs reprises. On évapore jusqu'à disparition du chloroforme; on dose dans la solution alcaloïdique, à l'aide de la teinture de tournesol et de la potasse — > l'excès d'acide non combiné. L'acide combiné aux alcaloïdes est ainsi connu par simple différence (soit ncc). On ajoute au mélange de l'acide sulfurique en quantité suffisante pour redissoudre les alcaloïdes ; on les précipite de nouveau par de la po- tasse et on les dissout dans du chloroforme. La solution, additionnée de N ncc d'acide sulfurique — > est évaporée au bain-marie jusqu'à siccité; on obtient ainsi des sulfates mixtes et basiques d'alcaloïdes. On les broie lon- guement dans la capsule avec 2oocc d'une solution saturée à 200 de sulfate de quinine pur (dont ioocc exigent 4CC de potasse — )• On laisse digérer pendant deux heures à 200, et l'on jette sur fdtre. La solution filtrée ren- ferme en solution saturée de sulfate de quinine tous les sulfates d'alcaloïdes voisins. ioocc sont titrés à la phtaléine, et à l'aide de la solution de po- N tasse — ■ Du résultat doublé, on soustrait 8CC (représentant le sulfate de quinine), et le chiffre obtenu exprime les impuretés qu'on traduit en sulfate de cinchonidine cristallisé. On peut d'ailleurs contrôler les résultats en ( io88 ). dosant à part le sulfate de quinine resté sur fdtre. On le dissoudra dans N de l'acide sulfurique — > et, à l'aide de la teinture de tournesol et de la po- * io * tasse — > on connaîtra facilement l'acide sulfurique non combiné à la qui- IO "Il nine, et partant la quinine elle-même. » En appliquant la méthode ci-dessus à l'analyse des mélanges syn- thétiques de sulfate de quinine avec les autres alcaloïdes de quinquina, j'ai toujours trouvé des résultats très concordants. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur l'assimilation du feuillet à la caillette des Rumi- nants au point de vue de la formation de leur membrane muqueuse. Note de M. J.-A. Cordier, présentée par M. Milne-Edwards. « Dans une précédente Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie, je crois avoir mis en lumière le mécanisme de la transformation progressive du feuillet et de la caillette des Ruminants. Je pense avoir établi que cette transformation, liée à un certain nombre de caractères, avait pour cause déterminante la disposition lamellaire plus ou moins compli- quée du feuillet. Il reste à montrer que la formation analogue qu'on ob- serve dans la grande courbure de la caillette lui est en tout point compa- rable et à établir ainsi un nouveau point d'assimilation entre ces deux organes paraissant si différents. L'embryologie nous les montre d'abord dérivés d'une portion intestiniforme telle que celle qui persiste chez les Caméliens adultes; Boas, de Copenhague, dans ses récentes recherches sur l'absence prétendue du feuillet des Caméliens, n'hésite pas à regarder comme feuillet la grande portion antérieure de la caillette; celle-ci ne dif- fère de la portion moyenne que par une réduction en longueur de ses glandes. Comme on voit, Boas ne se laisse pas arrêter dans son assimila- tion par la présence d'un épithélium stratifié, pavimenteux dans le feuillet et glandulaire dans la caillette, caractère qui peut paraître de prime abord une objection essentielle, mais que les considérations de l'auteur amoin- drissent beaucoup d'importance et que l'on peut accepter si l'on se rap- pelle la communauté d'origine de ces deux formations épithéliales. » Dans la caillette intestiniforme, les plis, toujours très peu élevés, sont disposés régulièrement sur tout le pourtour intérieur; au fur et à mesure que l'organe s'incurve, comme je l'ai montré, ceux de la grande courbure prennent de plus en plus d'importance, et des plis de second et même de ( ">89 ) troisième ordre se montrent entre eux. Une figure schématique est néces- saire pour la clarté et la brièveté de la démonstration, et j'ai choisi les Bovidés, chez lesquels l'appareil lamellaire du feuillet et de la caillette est développé à son maximum. Une coupe totale du feuillet et une autre de la caillette, placées à côté et supposées faites dans la région indiquée par les flèches, ont été représentées; on voit que les grandes lames de la caillette, quoique leur hauteur soit moindre que la hauteur de celles du feuillet et leur ensemble plus régulier (leur rôle physiologique étant tout différent), sont disposées de la même façon et séparées aussi par des lames moins élevées. Enfin, on doit regarder comme analogues aux lèvres du « pont » celles qui y sont opposées sur la petite courbure de la caillette. Nous avons remarqué que, dans le cas où le nombre des grandes lames de la caillette n'est pas égal à celui des lames primaires du feuillet, il existe toujours entre ces deux quantités une relation très simple, etti'est surtout chez les très jeunes animaux que ces caractères sont le plus nets. » La hauteur et l'étendue des lames de la caillette sont liées étroite- ment au degré plus ou moins prononcé de la grande courbure du viscère, comme pour le feuillet, et il est remarquable que cette sorte de raccour- cissement progressif de l'organe, et correspondant à une diminution dans la capacité interne, soit compensé en quelque sorte par l'augmentation de la surface glandulaire qui résulte du développement des lames. Chez cer- taines espèces de Cervidés, où le feuillet est relativement peu différencié de la caillette, on voit nettement, surtout à l'état jeune, les deux forma- tions lamellaires se confondre en une seule, et l'on conçoit, en résumé, que ces deux systèmes opposés et identiques, agissant en sens inverse, puissent déterminer dans un organe primitivement cylindrique une in- flexion, en forme de S, suffisante pour amener en contact dans le dévelop- pement les parois des deux organes et former le pont (' ). » (') Ce travail a été fait au laboratoire de l'Ecole pratique des hautes éludes de M. le professeur Milne-Edwards, au Muséum d'Histoire naturelle. ( Jo9o ) ANATOMIE COMPARÉE. — Sur les .caractères ostëologiques différentiels des lapins et des lièvres. Comparaison avec le lèporide. Note de M. F.-X. Lesbre, présentée par M. A. Ghauveau. « Les différences entre les os de lapin et les os de lièvre étaient jusqu'à ce jour mal connues. Nous n'en voulons pour preuve que la mention « lapin ou lièvre » que l'on trouve si souvent dans les travaux de déter- mination des faunes fossiles. » Cependant, il résulte d'une étude à laquelle nous venons de nous livrer, que ces différences sont nombreuses et considérables. Elles portent principalement sur : » i° L'ouverture gutturale des fosses nasales. » 2° Les indices des os du nez et du frontal. « 3° La partie pré-gutturale de l'os palatin. » 4° L'os malaire. » 5° Le volume des dents. u 6° L'axis. « 70 Les vertèbres lombaires. s 8° Le scapulum. » 90 Les os de l'avant-bras. » io° Le bassin. » ii° Le calcanéum. » 12° La longueur des os longs des membres. » i3° La capacité thoracique, etc., etc. » Il n'y a guère de partie du squelette qui n'ait son cachet spécifique, toutes variations individuelles ou ethniques mises à part. » Ces différences sont beaucoup plus grandes que celles signalées entre le cheval et l'àne (Arloing) ou entre le mouton et la chèvre (Cornevin et Lesbre). » Le lapin de garenne n'est qu'un lapin sauvage, ainsi que l'avait reconnu Darwin ; ce n'est pas une espèce particulière. » Le lèporide n'a rien du lièvre dans son squelette; ce n'est qu'un lapin. Son origine prétendue d'un croisement entre le lièvre et le lapin est non seulement hypothétique, mais encore tout à fait improbable. » M. Milne-Edwards fait remarquer, à propos de la Communication précédente, qu'il ne croit pas à l'existence d'hybrides de lièvre et de ( io9' ) lapin; il ne connaît pas un seul cas authentique de reproduction entre ces animaux. Les Léporides ne sont que des lapins domestiques et consti- tuent une race bien caractérisée. M. Rémy Saint-Loup a entrepris au laboratoire d'Analomie comparée du Muséum un travail sur les Léporides, et il arrive aux mêmes conclusions. D'après cet auteur, le squelette de ces animaux est celui des lapins; il est très différent de celui des lièvres, qui se reconnaît facilement, à raison des proportions relatives des os, de la forme du crâne et surtout du développement des fosses nasales, large- ment ouvertes en arrière, de manière à donner un facile accès à l'air. ZOOLOGIE. — Myxosporidies de la vésicule biliaire des poissons. Espèces nou- velles. Note de AI. P. Thélohajî ('), présentée par M. Ranvier. « Outre les trois parasites dont j'ai parlé dans ma dernière Note(2), il faut rapporter encore au genre Ceratomyxa une quatrième espèce qui vit dans la vésicule biliaire de la Motella tricirrata (Roscoff, août 1892). Je la désignerai sous le nom de Ceratomyxa arcuata (nov. spéc). Elle diffère surtout des formes précédentes par sa taille beaucoup plus petite. Ses masses plasmiques, de formes variables, ne paraissent pas dépasser 35^ à 40^ de diamètre. Elles présentent des pseudopodes ectoplasmiques lobés à mouvements lents. L'endoplasme, finement granuleux et homogène, ren- ferme quelques globules graisseux épars dans sa masse; il n'y a ni pseudo- podes filiformes, ni prolongement du corps plasmique, ni sphérules dans l'entoplasme. Les spores, du type Ceratomyxa, sont relativement très petites : 4o^de long sur S^ de petit diamètre. Ce n'est pas d'ailleurs la seule Myxosporidie qui habite la vésicule biliaire de la Motelle et je puis signaler ici deux autres espèces également nouvelles que j'ai rencontrées dans le même organe. » L'une d'elles me semble surtout intéressante : elle est d'ailleurs très commune, surtout à Roscoff, chez la M. tricirrata et la M. maculata. En général, on reconnaît facilement à l'œil nu sa présence dans la vésicule biliaire examinée par transparence : on aperçoit alors un petit corps opaque, de forme plus ou moins régulière, ordinairement à peu près sphé- rique et qui occupe une partie variable de la cavité de la vésicule. Si, au moyen d'un scalpel ou d'une aiguille, on provoque une déchirure de la (') Travail du laboratoire de M. le professeur Balbiani au Collège de France. (2) Comptes rendus de l' Académie des Sciences, séance du 28 novembre 1892. ( i°92 ) paroi de cette dernière, la bile s'écoule et l'on met facilement en liberté le corpuscule opaque. Il présente la forme indiquée plus haut et une co- loration jaunâtre ou d'un jaune verdâtre; sa consistance est relativement ferme et l'on peut le manier assez facilement. Quand on cherche, avec les aiguilles, à en isoler un fragment, on s'aperçoit qu'il est constitué par le pelotonnement d'une substance disposée en forme de mince membrane; en examinant au microscope une portion de celle-ci, on reconnaît tout de suite qu'il s'agit d'une Myxosporidie, dont le corps plasmique affecte cette disposition absolument exceptionnelle. « On constate l'existence d'une zone ectoplasmique claire et d'aspect homogène et un endoplasme plus granuleux renfermant de nombreuses spores. Celles-ci, au premier abord, ressemblent à celles du Myxidium Lieberkùhnii (Bùtschli) de la vessie urinaire du Brochet. Elles sont allon- gées, un peu renflées à leur partie moyenne; elles mesurent i3P à 16^ de long sur 51* de large. Leur enveloppe, bivalve, est finement striée suivant sa longueur; ses extrémités, au lieu d'aller en s'atténuant et de se terminer en pointe, sont brusquement tronquées et, pour ainsi dire, coupées carré- ment, de manière à présenter latéralement des angles très nets. La cavité de l'enveloppe renferme deux capsules polaires et une petite masse de plasma: celle-ci est dépourvue de vacuole à contenu colorable par l'iode; elle renferme deux noyaux, comme cela a lieu dans toutes les spores des Myxosporidies que j'ai étudiées, sauf les Glugea, où la petite taille des spores ne m'a pas permis de faire cette observation. L'existence de ces éléments est très facile à constater ici sur des coupes du parasite convena- blement fixées et colorées : dans ces conditions, on observe souvent au voisinage des capsules polaires ou en contact avec elles deux autres noyaux; ce sont les noyaux des cellules capsulogènes, dont j'ai décrit ailleurs l'origine et le rôle ('). » Les capsules polaires sont ^disposées l'une à chaque extrémité de la spore comme dans le Myxidium. Leur filament présente des caractères très particuliers : au lieu d'affecter la forme d'un véritable fil, très mince et d'une très grande longueur, comme c'est le cas dans toutes les Myxo- sporidies signalées jusqu'ici, où il n'est pas rare de voir cet élément at- teindre quinze ou vingt fois la longueur de la spore, c'est ici un véritable cône, relativement très court (iS11 en moyenne) et dont la base, par (') Théloiiaiv, Recherches sur le développement d^s spores chez les Myxospori- dies (Comptes rendus, novembre 1890). ( IQ93 ) laquelle il se continue avec la capsule, offre un diamètre presque égal à la largeur de l'extrémité de la spore. J'ai obtenu la sortie de ce filament par l'action de l'eau iodée, de la potasse, de l'acide sullurique, etc. Son mode d'enroulement dans la capsule est également spécial; dans les autres espèces, en effet, le fdament est enroulé en spirale autour d'un axe qui se confond avec le grand axe de la capsule; ici, au contraire, l'axe d'en- roulement est perpendiculaire au grand axe. » L'étude de coupes de cette Myxosporidie m'a permis de constater encore quelques particularités intéressantes, dont la description m'entraî- nerait au delà des limites de cette Note ■ je signalerai seulement ici l'as- pect strié très net que présente l'ectoplasme dans ces conditions. » Par la forme de ses spores, l'absence de vacuole dans leur plasma, ce parasite se rapproche beaucoup du Myxidium Lieberkuhnii et doit certaine- ment être considéré comme appartenant à la même famille; mais il offre par ailleurs des caractères tellement spéciaux, qu'il y a lieu, je crois, de le considérer comme le type d'un nouveau genre, que je désignerai sous le nom de Sphœromyxa (nov. gen.). » Ce genre, caractérisé par ses spores et surtout par la forme des filaments et leur disposition à l'intérieur des capsules, ne comprend jusqu'ici que l'espèce que je viens de décrire. Je la dédie à mon savant maître et je propose de la nommer Sphœromyxa Balbiant i (nov. sp.). » Je crois, au contraire, qu'il faut rapporter au genre Myxidium l'espèce suivante, que je désignerai sous le nom de Myxidium incurvation (nov. sp.) à cause de la forme de ses spores. Je l'ai également observée dans la vési- cule biliaire de la Motella Iricirrata où elle coexiste fréquemment avec la précédente (Roscoff). Mais je l'ai trouvée aussi dans la vésicule biliaire de YEntelurus œquoreus (Roscoff) du Syngnalhus aeus, du Callionymus lyra, du Blennius pholis (Roscoff, Concarneau). Les niasses plasmiques sont petites, peu mobiles, à pseudopodes lobés, quelquefois hérissées d'une sorte de chevelu pseudopodique comme le Myxidium du Brochet. Les spo- res mesurent 8^ à 9^ de long, sur [^ à 5^ de large. Elles ont une forme assez remarquable en ce qu'elles ne présentent qu'un plan de symétrie, qui est le plan de la suture des valves de la coque; les spores de Myxo- sporidies ont ordinairement un autre plan de symétrie perpendiculaire au plan de la suture. On peut les comparer à une gousse dont les extrémités acuminées sont dirigées en sens inverse; les capsules polaires occupent les extrémités, leur grand axe est oblique par rapport à celui de la spore et elles sont dirigées en sens contraire. Le filament est assez difficile à faire C. R., 1892, 2- Semestre. (T. CXV, N° 24.) I 4 \ ( io94 ) sortir; j'y suis arrivé en employant l'acide nitrique; il mesure environ i21J de long. Le plasma est dépourvu de vacuole. » BOTANIQUE. — Méthode pour assurer la conservation de la vitalité des graines provenant des régions tropicales lointaines. Note de M. Maxime Corn*;, présentée par M. Duchartre. « L'une des méthodes qui conservent le plus sûrement la vitalité des graines transportées à de longues distances consiste à les placer dans un substratum qui en empêche l'altération et le dessèchement (charbon, sable, terreau, etc.). Certaines espèces exigent un substratum humide, où elles peuvent parfois germer pendant le voyage; d'autres enfin ne peuvent se conserver vivantes qu'à la condition expresse d'entrer en germination et de se développer. » Les graines qui appartiennent à cette dernière catégorie ne peuvent être utilisées à l'arrivée que si leur état germinatif est peu avancé, et si elles ont de grandes réserves nutritives (cotylédons ou albumens volu- mineux); mais les graines de dimensions moyennes ou faibles, surtout si la germination est avancée, si les cotylédons sont tombés et l'albumen absorbé et s'il s'y montre de petites feuilles étiolées, sont considérées comme absolument inutilisables et rejetées. » Ces graines germées à l'obscurité, au cours du voyage, si on les confie au sol par les procédés ordinaires, périssent invariablement, qu'on les traite par l'humidité ou la sécheresse, on les voit pourrir ou se dessécher; parfois les deux altérations se montrent simultanément. » Les envois de graines se font le plus généralement dans des sachets de papier; plus rarement dans un substratum qui est toujours aussi sec que le permet la nature de la graine ; .telle est la méthode ordinaire. » On peut dans certains cas semer les graines très délicates sur le sol d'une serre portative où l'on expédie des plantes vivantes; on n'a plus alors qu'à relever les jeunes plantes développées normalement. Mais ces conditions, difficiles à remplir, sont très rarement employées; et il arrive que les jeunes germinations sont souvent grêles, étiolées et inutilisables comme dans le cas précédent. » Cette mort des jeunes plantes provient de ce que des racines trans- portées d'un milieu dans un autre souffrent le plus généralement de cette modification du milieu ('). (') La preuve de cette souffrance de la racine réside dans des déformations spéciales ( J°95 ) » Frappé des échecs réitérés qui nous faisaient perdre tant d'introduc- tions précieuses, j'ai cherché une méthode qui permît d'utiliser et de faire développer ces jeunes plantes germées en vases clos et étiolées depuis un long intervalle de temps. J'ai été assez heureux pour trouver cette mé- thode que j'ai fait appliquer avec succès dans les serres, au Muséum, où elle donne couramment d'excellents résultats depuis trois ans. » Les jeunes plantes, souvent filiformes, sont séparées les unes des autres (elles sont souvent curieusement emmêlées); on rejette, en géné- ral, celles dont les tiges ou les racines sont blessées ou rompues; on les place isolément sous cloche, à une température de 25° à 3o°, dans un substratum spécial, parfaitement poreux et sain, extrêmement rebelle à l'envahisse- ment des moisissures, et qui a la propriété particulière de condenser l'hu- midité de l'air. C'est ce qu'on appelle terre à Polypode, produit formé par les détritus des racines du Polypodium vulgare dans les bois siliceux, et jusqu'ici employé uniquement à la culture des plantes épiphytes, princi- palement des Orchidées. Le Sphagnum est loin de produire les mêmes résultats. » Dans ce milieu particulier, la vie se soutient; à une ombre modérée, les organes étiolés redeviennent verts; les racines se développent de nou- veau, et, après une période plus ou moins longue, on peut confier les jeunes plantes à la terre ordinaire. » J'ai réussi à conserver par ce moyen, non seulement des plantes étio- lées et parfaitement saines, mais encore d'autres germinations très com- promises, où, soit la tige, soit le pivot, étaient blessés, rompus, et même desséchés en partie. » On peut citer, parmi les graines si difficiles à faire parvenir en Europe, celles des lianes à caoutchouc {Landolphia) de la famille des Apocynées, dont nous avons dé- sormais une belle série; d'un Cannellier dont j'ai pu sauver plus de i5o; des espèces diverses de Capparidées, d'Euphorbiacées, de Sapotacées, une curieuse Aurantiacée (Feronia gabonensis. Sp. nova). Parmi ces plantes, il y en avait qui étaient absolu- ment herbacées, blanches et filiformes. » Cette méthode nous donne des résultats très sûrs; dans certains cas même, la germination, avant l'arrivée, nous paraît désirable pour la cer- titude du succès définitif. qu'elle peut subir. Voir {Bull. Soc. Bol. de France, 18 avril 1881) l'explication de faits signalés déjà {Congrès international de Botanique à Paris, 1S78) dans un Mé- moire publié en commun avec M. Mer sur l'absorption pour les racines. ( 1096 ) )> En vue de confirmer cette méthode, plusieurs expériences furent faites. Un de nos correspondants, le P. Klaine, missionnaire à Libreville, m'envoya à plusieurs reprises des graines, dont il conservait en vase clos, dans du terreau, un lot témoin. Et plusieurs fois, il nous renvoya le lot témoin, plusieurs mois après, pour voir ce qu'il adviendrait des germina- tions conservées ainsi. » Je signalerai d'abord une curieuse graine aromatique, le Monodora Myristica, var. grandi/lord, Anonacée connue sous le nom de Muscade de Calabash ; les semences s'altèrent très rapidement; aussi la plante est-elle rare, quoique les graines soient un produit commercial. Un premier lot nous parvint au mois de janvier 1892 en excellent état, et germa parfaitement et très rapidement; un second lot, constitué par les mêmes graines conservées dans un substratum humide au Gabon, nous arriva au mois de mai; toutes les graines étaient germées depuis longtemps; elles étaient de- meurées dans le sol cinq mois au moins; un grand nombre fut utilisé et a constitué une belle série de plantes parfaitement vivantes aujourd'hui, » On peut citer d'autres exemples non moins caractéristiques : » Les graines des espèces du genre Myristica sont des plus altérables; à l'air, elles ne demeurent vivantes qu'un très petit nombre de jours; envoyées dans un substratum humide, elles peuvent, dans certains cas, bien germer et doivent être considérées à cet état comme d'une conservation presque impossible. » Un envoi de graines de Myristica nous fut fait d'Assinie par M. le Dr Crozat, at- taché à la mission de délimitation dirigée par M. le Capitaine Binger; elles mirent trois mois à nous parvenir et arrivèrent dans un état très avancé de germination. Nous avons pu, par notre méthode, en tirer un certain nombre déplantes aujourd'hui saines et vigoureuses (' ). » Une autre espèce de Myristica nous fut envoyée du Gabon par le P. Klaine; ces graines, mises en boîte métallique au mois de septembre, ne nous parvinrent qu'au mois de juin de l'année suivante; elles nous furent adressées, malgré leur état de ger- mination très avancé, reconnu avant le départdeLibreville. Les jeunes plantes avaient toutes plus de iocm de long; elles portaient déjeunes feuilles étiolées et étaient pour- vues de racines plus ou moins nombreuses. Il n'y avait plus trace d'albumen ni de co- tylédons. » Tout le monde les aurait considérées comme absolument perdues. Par notre mé- thode, elles ont fourni des plantes qui sont hautes aujourd'hui de 5ocm et plus : c'est le M. Kombo H.Bn. » Les graines fraîches envoyées plusieurs mois auparavant ne nous par- vinrent pas en bon état; les embryons étaient morts. (') La plante appartient peut-être au !/. angolensis. Les journaux, nous ont appris ces jours-ci la mort de ce regretté naturaliste. ( io97 ) » Cette méthode est sûrement appelée à rendre de très grands services pour l'introduction en Europe des plantes des régions tropicales loin- taines, où l'humidité et la chaleur semblaient jusqu'ici constituer un ob- stacle infranchissable au transport de certaines graines. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la différence de Iransmissibilitè des pres- sions à travers les plantes ligneuses, les plantes herbacées et les plantes grasses. Note de M. Gaston Bonnier, présentée par M. Duchartre. « Je me suis proposé de chercher expérimentalement comment la pres- sion peut se transmettre à travers les tissus des plantes vivantes, et j'ai étudié à ce sujet, par différentes méthodes, des plantes ligneuses, des plantes herbacées et des plantes grasses. )> Lorsqu'on veut mesurer la pression intérieure d'un végétal, il est tou- jours nécessaire d'attendre un temps assez long avant d'opérer avec une telle plante, munie de manomètres. Le manomètre étant en communica- tion avec les tissus intérieurs du végétal et scellé en dehors avec de la glu marine, il y a toujours, au début, une période de trouble, et il faut un temps, variable suivant les plantes, pour que les indications régulières de pression soient marquées par l'appareil. L'examen microscopique de la région dans laquelle le manomètre a été inséré, après les expériences ter- minées, fait voir que, d'une manière générale, c'est seulement lorsque la plante a entouré elle-même la pointe de l'instrument par des tissus de cicatrisation que le manomètre peut commencer à fonctionner d'une ma- nière régulière. » Première méthode. — Dans une première série d'expériences, j'ai opéré avec des plantes dont les manomètres variaient normalement depuis trois à six mois, en cherchant à obtenir une différence brusque de pression par le sectionnement sous l'eau vers la base de la tige. » J'ai opéré d'abord avec des arbres entiers plantés depuis plus de deux ans dans des pots (Peuplier, Bouleau, Érable, Hêtre, Marronnier). Pour taire une expérience, on immergeait complètement dans l'eau le pot et la base de la plante; lorsque la température de l'eau et celles indiquées par les thermomètres placés dans l'arbre demeuraient sensiblement constantes, on coupait la tige au-dessous du niveau de l'eau avec précaution, après avoir noté la pression indiquée par les manomètres enfoncés depuis long- ( 'o98 ) temps dans l'arbre à des profondeurs déterminées. Immédiatement après que la section a été faite, et quelle que soit la valeur de la pression ini- tiale des tissus, on observait toujours une dépression dans le manomètre situé au-dessus de la partie coupée. C'est ainsi , par exemple , qu'un peuplier de im, 90 de hauteur, planté dans un très grand pot, a été im- mergé, comme je viens de l'indiquer, dans un tonneau plein d'eau. Le manomètre, inséré un peu au-dessus de la section, a indiqué brusque- ment une dépression qui a bientôt atteint iqmm. L'arbre a été ensuite maintenu de manière que la partie coupée restât dans de l'eau souvent renouvelée, et l'on a observé au catéthomètre, à intervalles réguliers, la pression indiquée par le même manomètre; on voyait alors la dépression augmenter encore peu à peu, puis se maintenir assez constante tant que les feuilles de l'arbre restaient fraîches, c'est-à-dire pendant deux jours environ. Ensuite, les feuilles commençant à se faner, la pression s'est rapprochée peu à peu de la pression atmosphérique, et le manomètre a finalement indiqué zéro. Toutes les expériences analogues exécutées avec les autres arbres ont donné de semblables résultats. » J'ai opéré exactement de même avec des plantes herbacées, ayant depuis longtemps aussi des manomètres à marche régulière (Pelai-gonium, Dahlia, Bégonia). Dans ce cas, l'on n'observe aucun changement immé- diat de dépression au moment où l'on coupe la plante sous l'eau, et ce n'est qu'au bout d'un certain temps, mais avant toutefois que la plante soit flétrie, que l'on peut observer une dépression appréciable. » Enfin, si l'on opère avec des plantes grasses (Echeveria, Opuntia, Cereus), on n'observe après le sectionnement aucun changement de pres- sion, et, la section de la plante étant maintenue dans l'eau, on n'observe ultérieurement aucune dépression sensible, même en prolongeant l'expé- rience jusqu'au moment où la plante commence à s'altérer. » Il résulte déjà de cette première série de recherches que, lorsqu'on supprime brusquement la communication de la tige avec la racine, le chan- gement de pression qui en résulte produit un effet immédiat sur les plantes ligneuses, lent chez les plantes herbacées, insensible chez les plantes grasses. » Toutes ces expériences ont été faites au mois de septembre. » Deuxième méthode . — J'ai opéré avec des plantes analogues par une méthode différente, qui consiste à diminuer artificiellement la pression sur la section fraîche de la tige du végétal. Dans ce but, la tige de la plante ( io99 ) venant d'être coupée, est fixée avec de la cire molle et un vernis conve- nable au-dessus d'une éprouvetle de grandeur déterminée, qui commu- nique, d'une part, avec un manomètre et, d'autre part, avec une trompe de Schlœsing ou avec une machine pneumatique. » Si l'on opère ainsi avec un arbre ou avec une plante ligneuse, on ob- serve toujours que la dépression, provoquée sur la section, se transmet im- médiatement à la région dans laquelle est placé le manomètre. Cette pres- sion se transmet immédiatement, mais non intégralement; l'intensité de la dépression dans les tissus de la tige dépend, toute autre condition égale d'ailleurs : i° de la distance qui sépare le manomètre de la section; i° du temps pendant lequel on prolonge l'expérience. Ainsi, en opérant avec un érable, on a les résultats suivants : la dépression sur la section étant de 690""", le manomètre de l'arbre étant à 3ocm de la section, on constate que la dépression se transmet immédiatement, mais n'est que de 6mm par quart d'heure. Si l'on sectionne plus haut le même érable et qu'on refasse une expérience semblable, la distance à la section étant de i8caj, on constate une dépression de l\imm par quart d'heure; si l'on recommence en sec- tionnant à 4cra du manomètre, la dépression est de i83mm par quart d'heure. » En opérant de même avec les plantes herbacées, le manomètre étant mis en contact avec les tissus conducteurs de la plante, on trouve toujours que la dépression ne se transmet pas immédiatement et que, lorsqu'elle commence à se faire sentir, c'est avec une lenteur beaucoup plus grande qu'elle s'accroît. » Enfin, la même méthode, appliquée aux plantes grasses, a fait voir qu'on ne pouvait pas prolonger l'expérience assez longtemps pour obtenir une transmission sensible de la pression. » Cette seconde méthode concorde donc avec la première. » Ces résultats sur la vitesse absolue de la transmission des pressions à travers les tissus des plantes vivantes ont des conséquences nombreuses en Physiologie végétale. Je n'en citerai qu'une comme exemple. Lorsqu'on veut étudier la transpiration ou l'absorption avec l'appareil de Sachs, en plongeant dans l'eau la section d'une tige, lutée au-dessus, les expériences précédentes montrent qu'on fera toujours une erreur lorsqu'on opère avec des plantes ligneuses, qu'on fera encore une erreur si l'on n'expéri- mente pas assez vite avec les plantes herbacées et que cette méthode ne peut convenir, sans correction, qu'à l'étude des plantes grasses. » En résumé, on peut conclure des recherches précédentes que : » i° La pression se transmet très rapidement à travers les tissus conducteurs ( I IOO ) (les plantes vivantes ligneuses, mais non pas intégralement. La pression trans- mise pendant un temps donné est d' autant plus forte que la distance est moins grande entre le tissu, considéré et la région où la pression vient de changer brusquement. » 2° La pression ne se transmet pas immédiatement à travers les tissus des plantes vivantes herbacées et la pression transmise en un temps donné est beau- coup plus faible que pour les plantes ligneuses. » 3° La pression ne se transmet qu'avec une extrême lenteur à travers les tissus des plantes grasses. » BOTANIQUE. — Sur la structure des G/eichéniacées. Note de M. Georges Poiuauet (') présentée par RI. Duchartre. « Ces plantes ne nous sont guère connues, au pointde vue anatomique, que par la courte Note de M. Russow (2); mais je dois me borner ici à si- gnaler les points les plus remarquables de leur organisation, savoir : i° le mode de départ du svstème conducteur se rendant au pétiole et sa con- stitution nettement différente dans les sections du genre Gleichenia qu'elle peut caractériser; 2° la présence dans le péridesme, ou même dans le pé- ricycle de vaisseaux réticulés ou ponctués (trachéides des auteurs alle- mands); 3° la présence dans le pétiole des Eugleichenia d'un séquestre scléreux, entouré d'une assise de cellules à cadres lignifiés (endoderme des auteurs); 4° la lignification de certains tubes criblés dans la tige et le pétiole de plusieurs de ces plantes. Le genre Plalyzoma est anatomique- ment fort distinct du genre Gleichenia; la différence de structure est moins grande entre les Gleichenia et les Stromalopteris. » i° Le système conducteur de la feuille se sépare de la tige essentielle- ment de la même manière dans les deux sections de Gleichenia; le cylindre central s'étranglant vers la partie supérieure (la tige étant supposée dans sa position naturelle, c'est-à-dire horizontale), l'écorce vient couper cette partie étranglée, qui, après avoir cheminé d'abord presque parallèlement à l'axe de la tige, à l'intérieur du tissu cortical, se redresse brusquement pour entrer dans le pétiole. Tel est, rapidement indiqué, le mode de sépa- (') Travail du laboratoire de M. le Professeur Van Tieghem, au Muséum. (2) Vergleichen.de Untersuchungen belreffend die Leitbùndel-Kryptogainen (Mémoires de l' Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, 7esérie,t. XIX; 1873). Les indications de M. de Bary (Vergleichende Analomié) sont puisées à cette source. ( iioi ) ration du système conducteur du pétiole, mode qui n'est pas sans analogie avec la division dichotome observable dans la même tige. Il est vrai que les deux tiges issues de la dichotomie sont le plus souvent égales; mais cette règle n'a rien d'absolu et l'inégalité est parfois très grande entre elles; toutefois, même dans ce cas, les deux liges ont une symétrie- axile, tandis que la portion de cylindre central se rendant au pétiole accuse nette- ment, par la disposition en arc de ses vaisseaux et la présence fies trois groupes de protoxylème, un médian et deux latéraux, la symétrie bilaté- rale. Mais, ce qui caractérise ce départ, c'est l'introduction d'éléments nouveaux ne figurant pas dans la tige et qui apparaissent déjà bien au- dessous du nœud, à la concavité de l'arc vasculaire qui passera dans la feuille, éléments dont la structure est fort différente dans les deux sec- tions du genre Gleichenia. » Ce sont, dans les Eugleiclienia. des cellules ponctuées ou réticulées à parois peu épaisses et lignifiées, tandis que dans les Mertensia ce sont des cellules à membrane très épaisse, non lignifiées, analogues aux cellules corticales. A deux ou trois assises autour de cet îlot apparaît bientôt un anneau plus ou moins complet d'éléments libé- riens. Les deux moitiés de cet anneau sont fort inégalement développées; la partie supérieure, très peu développée dans les Mertensia, voit dans les Eugleiclienia ses éléments se lignifier de très bonne heure; seul le demi-anneau inférieur atteint une épaisseur notable, surtout dans les Mertensia. Chez ces plantes, immédiatement contre l'ilot de cellules brunes et en même temps que lui, apparaît une assise à cadres ligni- fiés, présentant exactement les caractères de l'endoderme externe et qui est, nous allons le voir, un véritable endoderme. C'est là l'origine de toute la différence de forme de la méristèle pétiolaire dans les deux sections du genre. Bientôt cet îlot envoie une apophyse vers chacun des groupes de protoxylème (G. polypodioides); de plus, dans les autres Eugleiclienia et les Mertensia, il se fait dans le plan de symétrie une autre apophvse qui, passant par l'ouverture de l'arc vasculaire (qui s'est alors replié de ma- nière à prendre la forme d'un C), s'avancera jusqu'à l'endoderme. Seulement dans les Eugleichenia elle s'arrête à cette couche, tandis que dans les Mertensia elle vient s'unir à l'écorce, repoussant devant elle l'endoderme qui la limite, et coupant en deux le demi-anneau libérien inférieur et rabattant ses deux moitiés sur les bords du C vas- culaire où elles vont s'unir au liber externe, tandis que l'endoderme vient s'unir à l'endoderme externe. Il résulte de là que la forme de la méristèle est bien différente dans les deux groupes ; que, circulaire ou subcordiforme dans les Eugleichenia, elle a dans les Mertensia la forme d'un C à ouverture tournée vers le sommet de la tige. Dans le G. (Mertensia) pubescens, la méristèle s'amincit et les vaisseaux manquent nu point où les deux branches du C se replient vers l'intérieur; dans le G. (Mertensia) Jlagellaris, la partie amincie s'est rompue et le liber externe, pénétrant par la brèche ainsi faite, et par laquelle passe l'écorce, vient se réunir au liber interne. La section transversale montre donc : i" les deux branches rompues du C entourées d'une bande C. R., 1892, 2" Semestre. (T. CW, N°24.) I k » ( I 102 ) libérienne continue; 2° Je corps du C qui n'a d'éléments libériens qu'à l'extérieur et un peu à l'intérieur vers les extrémités ('). » 2° Tous les Eugleîchenia, à l'exception du G. Baryi Kze, possèdent, dans le péricycle de leur pétiole, des cellules ponctuées ou réticulées, à membranes fortement lignifiées. Ces cellules viennent se mettre en rela- tion avec le massif scléreux central, dont elles ne sont, pour ainsi dire, que l'expansion périphérique. Ces formations me paraissent comparables aux vaisseaux péridesmiques de la feuille des Conifères [TransJ 'usions gewebe de H. Mohl (*)], que M. VanTicghem (Cours du Muséum, 1892) considère comme homologues du « deuxième bois » des Cycadées. Ces vaisseaux péridesmiques manquent à la tige, sauf dans le G. polypodioides . Ils ne se montrent qu'à l'état d'éléments isolés dans les pétioles des Mertensia, ou même, dans la plupart des espèces, ils font absolument défaut. » 3° Dans les Eugleichenia (à l'exception du G. Baryi?), on observe, dans le sclérenchyme central lignifié du pétiole, un séquestre fusiforme de cellules scléreuses brunes, non lignifiées, mais très dures. Ce séquestre est entouré d'une assise à cadres lignifiés (endoderme des auteurs), qui apparaît et disparaît en même temps que lui. Si cette formation s'étend dans le G. hecistophyl/a llook, et surtout le G. speluncœ, sur toute la lon- gueur du pétiole, presque au-dessous de la première ramification, elle est localisée dans le G. polypodioides, à la région où la méristèle commence à se détacher du cylindre central, et sa longueur ne dépasse pas omm,5; elle a donc depuis longtemps disparu quand la méristèle entre dans le pé- tiole. » 4° Dans la tige du G. polypodioides et dans le pétiole des G. hecisto- phylla, riipestris, circinata, certains tubes criblés se revêtent intérieure- ment d'un dépôt lignifié, reproduisant exactement les accidents de leur membrane. A première vue, on pourrait confondre ces éléments avec des vaisseaux, si leur position dans la zone libérienne ne venait appeler l'at- tention. Cette transformation, sur laquelle j'aurai occasion de revenir, est habituelle dans le pétiole des Anémia ( ;i), et fréquente dans certains Adianlum; mais, dans ces piaules, elle n'atteint que les tubes de proto- (') Dans un prochain Mémoire, j'indiquerai avec détails les modifications secon- daires que subit ce schéma général de départ de la fouille dans certains Eugleî- chenia. (-) Botanische Zeitung, 1871. (3) Voir Prantl, Schiseaceen; 1SS1. ( uo3 ) phloème, tandis que, clans ces GÏeichéniacées, elle se manifeste exclusive- ment, sur la deuxième assise de tubes criblés, au clos des groupes de protoxy- lème. Ces tubes criblés, lignifiés, paraissent manquer aux Mertensia. A propos des tubes criblés, j'ajouterai que leur structure correspond à celle déjà connue dans les autres Fougères, et que, môme sur des échantillons d'herbier ('), les seuls dont j'ai pu disposer, on voit 1res nettement les pores bouchés par des cals (2). » PHYSIOLOGIE. — Sécrétion sedwaire et excitation électrique. Note de M. N. Wedessky, présentée par M. A. Chauveau. « Dans mes recherches antérieures, j'ai démontré que ic nerf moteur étant toujours excité par des courants induits maximn, on n'obtient le té- tanos musculaire le plus intense que lorsque les courants irritants pré- sentent une certaine fréquence déterminée, optimum de fréquence. En augmentant la fréquence au delà de l'optimum, le tétanos diminue (juste comme dans le cas de la diminution de la fréquence) et l'on peut arriver à une telle fréquence qui ferait le muscle se relâcher complètement, le pes- simum de fréquence. Cela ne provient pas de la fatigue du muscle; cela ne dépend pas non plus de ce que les courants aussi fréquents ne peuvent pas d'eux-mêmes être suffisamment intenses. Au contraire, en les affaiblis- sant, on peut obtenir de nouveau des tétanos très forts. » Il est justement caractéristique, pour toutes les irritations à fré- quence plus grande que celle de l'optimum, que leur optimum d'intensité correspond non pas à leur maximum, mais à des courants d'une intensité moindre, tandis que les courants forts produisent un certain relâchement (pessimum d'intensité) du muscle. Lorsque le muscle passe à cet état de relâchement, les impulsions fortes et fréquentes traversent toujours le nerf; mais au lieu d'être transmises aux fibres musculaires, elles exercent des actions inhibitrices dans les terminaisons nerveuses. » Vu que les mêmes phénomènes ont été constatés aussi avec des irrita- tions non électriques, il m'a paru très important d'examiner à quel point les lois d'irritation tétanique établies par moi pour le nerf moteur peuvent (') Provenant de l'herbier du Muséum, et obligeamment fournis par M. le Profes- seur Bureau, que je suis heureux de remercier ici. {■) G. Poirault, Tubes criblés des Filicinées (Comptes rendus, 1891). ( no4 ) èlre appliquées à d'autres nerfs. Des considérations théoriques m'ont fait penser qu'il en doit être ainsi. Pour commencer, j'ai choisi l'étude du rapport qui existe entre la corde du tympan et la glande sous-maxillaire, ce nerf étant le mieux étudié de tous les autres nerfs salivaires. » Pour le but que je poursuivais, il fallait déterminer non seulement la quantité de la salive sécrétée dans une unité de temps, mais aussi il fallait suivre de près toutes les variations d'intensité que cette sécrétion peut subir pendant la durée d'une irrita- tion. J'ai atteint ce but par le procédé suivant, très simple du reste. Le conduit sali- vaire est réuni avec une burette au moyen d'un tube en caoutchouc rempli d'une solu- tion pbvsiologique de chlorure de sodium et aboutissant à une branche latérale dont la burette est munie à cet effet. Dans la burette se trouve un flotteur, un morceau de liège portant une aiguille en verre très fine et ajustée à tracer sur le cylindre. On peut adapter le poids du flotteur de manière que la surface supérieure du morceau de liège coïncide avec le niveau du liquide dans la burette. Dans ces conditions, le flotteur suit complètement tous les mouvements du liquide. Avant chaque nouvelle irritation, le liquide de la burette était ramené à zéro, ce dernier se trouvant toujours au même niveau que la glande du chien en expérience. Comme chaque irritation n'apportait que quelques centimètres de la salive, il n'en pouvait pas se produire une infiltration dans la glande, une fois la sécrétion terminée ou bien affaiblie. » La première série de mes expériences avait pour but d'explorer les modifications que subit la sécrétion sous l'influence de la fréquence ou de l'intensité de l'irritant, pendant que la glande était placée dans des conditions de la moindre fatigue. Le nerf a été irrité chaque fois pendant une demi-minute, l'irritation suivante ne fut reprise qu'après un intervalle de 4m3os. Dans une pareille série d'irritations, je modifiais tantôt la fréquence, tantôt l'intensité, de nouveau, l'irritation initiale était appliquée et ainsi de suite. » La deuxième série des expériences avait pour but de déterminer des eiïels pro- duits par les changements de la fréquence ou de l'intensité de courants induits du- rant une irritation prolongée. Celte dernière durait 2m3os, après quoi la glande se reposait pendant i5m3os. Pendant que l'on modifiait l'intensité tout simplement en déplaçant la bobine secondaire de l'appareil à chariot, les variations de la fréquence s'obtenaient par une disposition spéciale dont je me servais dans mes recherches pré- cédentes. Cette disposition permet d'envoyer à une seule paire d'électrodes des irrita- tions partant alternativement de deux appareils d'induction différents et dont chacun présente une certaine fréquence et une certaine intensité déterminées d'avance. » Ces recherches ont démontré que, dans l'appareil sécréloire, se pro- duisent des phénomènes tout à fait analogues à ceux que j'ai observés sur l'appareil neuro-musculaire. Il n'y a qu'une différence quantitative. Nous avons ici affaire à un appareil physiologique plus tardif; c'est pourquoi les réactions correspondantes s'exercent moins rapidement, et, avec une fréquence de courants moindres, on obtient ce que l'on atteint dans l'ap- pareil neuro-musculaire avec des courants plus fréquents. ( 'H>5 ) » La première série des expériences a démontré que l'optimum de fré- quence est, pour la glande sous-maxillaire, environ quarante irritations par seconde, et, à mesure que cet appareil se fatigue, l'optimum se dé- place vers îles irritations de plus en plus rares. C'est avec ces irritations que l'on provoque la sécrétion la plus abondante. Avec des irritations bien au-dessous de l'optimum de fréquence, la courbe monte, pendant toute la durée de l'irritation, en ligne droite, mais très lentement. Avec des irritations se trouvant bien au-dessus de l'optimum (par exemple ioo-25o), la courbe monte d'abord assez rapidement, mais se ralentit bientôt et accuse une tendance à passer en une ligne droite parallèle à l'abscisse. » En variant la fréquence pendant la durée d'une tétanisation prolon- gée (la deuxième série des expériences), j'ai vu que lorsque la glande a cessé de sécréter, sous l'action des irritations fréquentes, elle commençait de nouveau à sécréter abondamment sous l'influence des irritations plus rares. Si ces dernières ont été bien au-dessous de l'optimum, un nouveau retour aux irritations fréquentes démontrait que la glande, en sécrétant sous l'action des irritations rares, a regagné en même temps le pouvoir de réagir, pendant un certain temps, sous l'influence des irritations fré- quentes, ce qui s'exprimait par une accélération de la sécrétion de peu de durée. » En modifiant, non pas la fréquence, mais l'intensité des courants ap- pliqués, j'ai constaté que la glande, avant cessé de fonctionner avec des irritations fréquentes et fortes, a recouvert la faculté de réagir par une sécrétion lorsque ces irritations ont été diminuées d'intensité. Certes, tous ces changements ne suivaient pas immédiatement les variations de l'irritant, mais seulement après une certaine période latente plus ou moins longue. » Il est évident que la suppression de la sécrétion salivaire à la suite des irritations fréquentes et fortes n'est pas l'effet de l'épuisement de la préparation. Pour démontrer que c'est l'effet de l'inhibition, j'ai préparc sur des grands chiens un morceau aussi long cjue possible de la corde du tympan avec le nerf lingual et j'y ai placé deux paires d'électrodes à une distance aussi grande que possible l'une de l'autre et avec les meilleures conditions d'isolement. En appliquant au moyen de la paire intérieure des irritations optimum ou suboptimum, j'ai vu que la sécrétion produite par cette irritation se ralentissait ou cessait tout à fait lorsque, à travers la ( i r oG ) paire supérieure, le pessimum commençait à agir. Il a suffi d'interrompre cette dernière irritation pour que la sécrétion se renouvelât. » Comme les propriétés des troncs nerveux sont partout les mêmes, il faut également admettre, pour le nerf sécréteur, que ce n'est pas lui, mais bien son appareil terminal qui passe à l'état d'inhibition sous l'in- fluence des courants pessimum. » physiologie pathologique. — Action de l 'extrait de sang de bœuf sur les animaux atteints de morve. Note de M. A. Babeb, présentée par M. A. Chauveau. « La préparation des substances thermogènes et vaccinales portant sur de grandes quantités de cultures du bacille de la morve, procédé employé pour la première fois dans l'Institut de Bactériologie deBucharest (voir Babes, Deutsche med. Wochenshr., 1891, 1 4), constitue une opération dangereuse pour le personnel de notre laboratoire. Comme nous savions qu'on peut extraire du sang des animaux réfractaires à certaines maladies des substances propres à servir de remède, vaccin ou réactif de ces mala- dies, nous avons donc commencé une série de recherches avec des sub- stances inoffensives, d'une part avec la lymphe de grenouilles réfractaires à la rage, et, d'autre part, avec le sang du bœuf, animal doué d'immunité contre la morve. » On sait, en effet, que le sang des chiens vaccinés contre la rage con- fère l'immunité aux chiens qui reçoivent une certaine quantité de ce sang en injections (voir Babes, Annales de l'Institut Pasteur; 1889). La môme propriété du sang a été constatée par Behring et Ritasato pour le tétanos et la diphtérie (Zeitschr. f. Hyg.; 189?,). » De même, Tizzoni et Cattani ont réussi à extraire du sang des ani- maux réfractaires au tétanos et à la rage une substance qu'ils ont employée pour guérir ces maladies. D'abord nous avons cherché si le sang du bceuf, réfractairc à la morve, ne renferme pas des substances ayant une certaine action vaccinatoire ou autre sur cette maladie. » Afin d'en extraire de telles substances nous nous sommes servis de la poudre de zinc qui possède la propriété, très avantageuse, dans les prépa- rations de cette nature, de faire précipiter tous les éléments figurés du ( llo7 ) sang, \ compris les bactéries, en même temps que la plus grande partie de la séro-albumine. » La partie fillréc du sang traité de cette manière ne contient donc que les albumoses, enzymes et ptomaïnes qui existaient dans ce sang, et c'est justement à ces corps qu'on attribue les propriétés toxiques, thermiques, vaccinales, etc., du sang. » Le procédé employé pour extraire la substance active du sang de liront est as>cz simple. » Le sang obtenu par saignée est recueilli dans un ballon stérilisé, laissé en repos quelques heures, à une basse température. On y ajoute une cer- taine quantité d'eau et ensuite, petit à petit, la poudre de zinc en agitant ic ballon très énergiquement. On fdtre le mélange. » La liqueur filtrée, qui est claire, faiblement colorée, brune-verditre, est traitée par le sulfure de potassium, afin d'éliminer les traces de zinc dissous;" on fdtre de nouveau et l'on concentre le tout dans le vide, à la température de 35° C. dans un appareil spécial. » Le résidu est ensuite dissous dans un mélange à parties égales d'eau el de glycérine stérilisées. C'est cette solution que nous avons employée dans nos expériences. » Cette substance possède la propriété de provoquer une fièvre intense chez les animaux morveux. » Les premières expériences ont été faites avec les cobayes. L'observa- lion clinique des animaux en expérience a été recueillie sous la direction de MM. Locusteanu et" A. Motoc, à l'Ecole vétérinaire de Bucharest. » Première expérience. — On injecte occ, 2j extrait de sang de bœuf à un cobaye morveux (orchite morveuse assez prononcée.) Température avant Température après l'injection. Midi. 1". 2". ::''. i1'. 5\ Gh. 7'' 38°,; 3g0, 9 4»° 4.o°,i '."",'■'< 4o° 3g0, ~ 36 39"4 39"5 39°5 38°5 38°6 39°6 38°6 38°g 38°5 3S°3 38°a » Le cobave femelle, morveux, de même qu'un cobaye de contrôle, ayant reçu chacun occ,5 extrait de sang, ont présenté les températures suivantes : Température avant Température après l'injection. l'injection. 10h. 11». lïh. lh. 2h. 3\ 4h. 5\ Gh. 7\ 8h. Cobaye morveux 38°6 39°3 39°i 39°5 39°4 39°2 39°9 39°5 39°2 39° i 39°o Cobaye sain 38°2 38°6 38°7 38°5 38°6 38"6 38°7 38°; 38°5 3S°6 38°9 » Toutes nos expériences sur les cobayes ont donné constamment le même résultat : absence de réaction chez les animaux sains, réaction fé- brile intense chez les animaux atteints de morve, après l'injection de l'ex- trait de sang de bœuf. » Nous avons entrepris de même une série d'expériences sur des che- vaux sains et morveux. » Treize sujets ont été consacrés à cette étude comparative. Sur les su- jets sains, il n'y eut aucune variation de température. Parmi les suspects, les uns se comportèrent comme les sujets sains, les autres présentèrent de l'hyperthermie après l'injection : l'autopsie démontra que ces derniers seuls étaient atteints de morve. Enfin, sur tous les morveux, on constata l'élévation de la température dans les six à dix premières heures qui sui- virent l'injection. » Pour expliquer cette élévation de température chez les animaux mor- veux, il faut nous rappeler le fait constaté par le regretté Bouley, que diffé- rentes substances irritantes et en putréfaction produisent chez les chevaux morveux une recrudescence de la maladie, de même que la réaction fé- brile déterminée pour la première fois par nous, avec un extrait de cul- ture des bacilles de la morve. » On peut donc supposer que les animaux morveux sont plus suscep- tibles aux substances thermogènes que les animaux sains et que le sérum ( I I Of> ) du sang de boeuf renferme de telles substances en dose faible, de sorte que ce sont seulement les animaux malades, qui sont susceptibles à leur action. Cependant nos recherebes récentes laissent prévoir que le sérum de bœuf possède aussi une action spécifique, thérapeutique et vaccinale dans cette maladie. » MÉTÉOROLOGIE. — Le blizzard du 6 au 7 décembre 1892. Note de M. Ch.-V. Zenger. « J'ai eu l'honneur, à plusieurs reprises, de communiquer à l'Académie des Sciences les résultats obtenus par l'application des lois électrodyna- miques en Météorologie pratique, au point de vue d'une prévision du temps qu'on peut appeler cosmique. T'ai émis l'hypothèse, que l'activité solaire se manifeste, par de puissantes décharges électriques, à travers l'atmo- sphère et la couronne solaire dans l'espace interplanétaire, et que tous les phénomènes solaires peuvent être imités par des décharges électriques, dans un espace rempli de poussières; le maximum de décharges ayant lieu quand les régions troublées de la surface solaire se trouvent en face de la Terre et près du méridien central du disque du Soleil. J'ai admis une autre cause de décharges électriques due au passage des essaims périodiques d'étoiles filantes et de bolides, dont le potentiel électrique doit être très différent de celui de l'atmosphère et du globe terrestre. » Un exemple de cette influence cosmique, produisant des perturba- tions atmosphériques, magnétiques et sismiques, très puissantes et très étendues, atteignant parfois le globe entier, s'est produit en décembre 1892 comme en avril et novembre 1882, et en décembre 1886 (') : l'atmosphère a été bouleversée pendant le passage de taches énormes sur le disque du Soleil du pôle nord au pôle sud, en même temps que se produisaient de puissantes perturbations magnétiques sur toute la Terre, et que des aurores boréales paraissaient même à l'équateur. » Depuis le 5 décembre 1892, des perturbations atmosphériques consi- dérables se sont produites sur l'Europe entière, elles ont commencé dans l'Europe septentrionale; pendant la nuit du 5 au 6 décembre 1892, un (') La Météorologie du Soleil et la prévision du temps, en 1886; l'épouvantable orage de neige du 5 au 9 décembre 1886 s'est produit aux mêmes jours qu'en 1882 et 1892. C. R., 1892, 2 Semestre. (T. CXV, N° 34.) *46 ( 1 1 1 ° ) blizzard effroyable a traversé le Danemark et la Suède, a tourné ensuite vers le sud et a continué sa marche sur l'Allemagne orientale et l'Autriche détruisant les chemins de fer et interceptant toute communication en Bohême, en Galicie, en Silésie autrichienne et prussienne, en Moravie et à Vienne. Le 7 décembre, Vienne était tout à fait isolée, il en était de même de Budapest. » Aujourd'hui 9 décembre, les lignes de Galicie et la ligne méridionale de chemin de fer hongrois, sont encombrées de telles masses de neige, qu'on ne peut fixer encore la date de la reprise du trafic. En Autriche et en Bohême, pendant quarante-huit heures, les communications postales n'ont été possibles que par messagers; en Prusse, en Posen et en Silésie, la plupart des chemins de fer ont suspendu toute circulation. Le maximum du vent et de la neige était observé à Hambourg le 7 ; à Berlin, Magde- bourg et Rùgenwaldermiïnde, Kcenigsberg le 7; à Breslau le 6 décembre; à Dresde, la neige tombait pendant douze heures; aux montagnes de la Bohême, la neige atteint im,5, de même aux montagnes de Lausitz. En Angleterre, le blizzard du 6 décembre (') a aussi suspendu les communi- cations par les voies ferrées, la neige atteint en Ecosse une hauteur de om, 3; en Suède, des côtes de Haparanda à Gothenbourg, de nombreux naufrages; à Messine, en Sicile, dans la nuit du 6 au 7, violente tempête et beaucoup de naufrages. » Depuis ie 2 décembre 1892, la photographie du Soleil a montré des zones très blanches de trois diamètres solaires; les 3 et 4. le ciel est cou- vert, il y a chute de neige; le 5 décembre, on observe deux grauds groupes de taches près du méridien central; le 6 décembre, zones solaires très blanches et elliptiques, baisse barométrique énorme à Prague (7i8mm,3), orage à neige dans la nuit du 6 au 7 en Bohême; le 8 décembre, neige, pendant une éclaircie, nombreuses taches observées près du méridien cen- tral et sur le disque entier, entourées de facules très étendues et très vives; la photographie montre des zones très blanches, très nettes et de trois dia- mètres solaires. Le 6 décembre 1892, cyclone effroyable au Texas, Ata- lanla; à Paris, le 9 décembre neige abondante. » M. Coclon adresse une Note sur un curieux phénomène d'Ornithologie. (') Le 7 décembre période solaire; du 6 au i3 décembre, passage de l'essaim pério- dique d'étoiles filantes principal (Taurides). ( lin ) L'auteur décrit les désordres produits chez un Sansonnet par l'ingestion d'un Lézard. Le reptile a perforé le gosier, et son corps est resté, en partie, engagé dans les parois stomacales. M. P. Apéry adresse un Mémoire « Sur la vitesse des combinaisons chimiques de différents corps en dissolution ». A \ heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 décembre 1892. Les Reptiles fossiles des bassins du Rhône, par le D1 L. Lortet, Directeur du Muséum, Doyen de la Faculté de Médecine de Lyon. Lyon, Georg, 189a; 1 vol. in-4°- (Présenté par M. Milne-Edwards). Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble, 1890-1 891. Grenoble, Breynat et Cie, 1892; 1 vol.in-8°. G. A . Hirn, sa vie, sa famille et ses travaux, par le Dr Fandel et E. Schyvœ- rer. Paris, Gauthier- Villars et fils, i8g3; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Faye.) Étude sur la cathédrale de Béarnais; par M. Léon Benouville, Architecte du Gouvernement. Paris, 1892; 1 br. in-8°. (Présenté par M. Maurice Lévy.) Studii sullafillossera délia vile. Relazione a S. E. Il Ministrodi Agricoltura, Jndustria e Commercio di Felice Franceschini, Professore délia R. Scuola superiore di Agricoltura in Milano. Roma, Bertero, 1.892; 1 br. in-8°. ( I I 12 ERRATA, (Séance du 21 novembre 1892 ) Note fie M. G. Le Cadet, Observations de la comète Holmes : Page 867, ligne 9, Nov. i5. io''37'"2i8, comète 0 app., au lieu de + 37°4a'5i',o lisez -h 37°42'36",i. (Séance du 5 décembre 1892.) Note de M. W. Kilian, Sur l'existence de phénomènes de recouvrement aux environs de Gréoulx : Page 1024, ligne 19, au lieu de Vorlaves, lisez Valaves. Même page, ligne 23, au lieu de berriatien, lisez berriasien. Même page, ligne 28, au lieu de Echinospanagus, lisez Echinospatangus. Même page, ligne 28, au lieu de plan, lisez flanc. Même page, ligne 29, au lieu de à peu près, lisez très peu. Page io25, note, ligne 3, au lieu de techniques, lisez tectoniques. Même page, ligne 11, au lieu de phéline, lisez philine. Même page, note, ligne 5, au lieu de Pardaillan, lisez Sardaillan, et ligue 10, même note, au lieu de sédiments, lisez ridements. Page 1026, ligne 1, au lieu de coïncident aussi pour diverses assises avec. . . , lises coïncident aussi, pour diverses assises, avec. . . N° 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 décembre 1892.) DES MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS MEMBRES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages . M. Ii' MiNisTUK 01 l'Instruction publique ,i,1i-. a liation 'lu Décrcl par lequel le Président de la République approuve l'électi le M. Brouardel à la place d'A- cadémicien libre, devenue vacante par suite 'lu décès 'If M. Lalanne M. Emile Picard. ■ Sur certaines solutions asymptoliques des équations différentielles. M. Henri Moissan. - Description d'un nou- veau four électrique Pages. M. Henri Moissan. — Acti I haute température sur les oxydes métalliques.. ro3/j M. C. Priiïdel. — Sur l'existence 'lu diamant dans le fer météorique tic Canon Diable. 1037 M. E.-H. AmaGAT. Sur les lois tic dilata- h'iu .1 volume constant des Munies. Coef- ficients de pression "M1 \l. Vrloing. — l»es moyens de diminuer le pouvoir pathogêne des pulpes de bette- raves ensilées io'|5 NOaiINATIONS. M. liii.M. Perrier est élu Membre pour la Secti l'Analomie et de Zoologie, en rem- placement de feu M. de Quatre/âges. ... io^o MEMOIRES PRESENTES. .M. Cn. Renard. - Sur l'emploi des ballons non montés à l'exécution d'observations météorologiques à très grande liauteur. . . M. I'. vu 1 PlCTET adresse un Mémoire avant pour titre : » Essai d'une méthode %èùé- 1 aie de s> m hèse chimique ■> M. !.. I)i vu - eiau jugelnenl de l'Aca- démie un Mémoire ayant pour litre .. Esquisse mu- les causes naturelles » .M. I'ovkai de Coukmelles adresse un Mé- moire intitulé : n La biéleclrol yse , actions réciproques de deux corps complexes sous l'action des courants électriques continus». CORRESPONDANCE. M. II. Deslandres. Observations photo- graphiques de- la roue le Holmes M. 1.. Fouret. Sur le lieu du centre des moyennes distances d'un point d'une épi- cycloïde ordinaire el des centres de cour- bure successifs qui lui correspondent M. Ji'Liss Cels Sur les équations différen- tielles linéaires ordinaires M. G. \ an uni MENSBRUGGHE. — Sur la cause commune de l'évaporation et de la tension superficielle des liquides M. I". JoUBIN. — Sur le rapport entre la vi- tesse de la lumière et l.. grandeur des molé- cules dans les milieux réfringents M. Cil. FaBRY. Sur la propagation ano- male de- ondes lumineuses des anneaux de \'« Ion M. Fi ieau. — Sur les globes diffuseurs transparents M. Runolfsson. — Sur une relation entre la chaleur moléculaire cl la constante diélec- trique M. P. Curie. - Sur l'emploi des condensateurs à anneau de garde el des condensateurs absohis M. \. Leduc — Sur la densité de l'oxyde de carbone el le poids atomique do carbone. M. G. Hinrichs. Réduction critique des io'i'i ' déterminations fondamentales de Stas sur le chlorate de potasse \»-/\ M. A. IIisson. Sur un chlor dure de carbone '078 i.i'ij 1 M. Maurice Meslans. — Action de l'acide flaorhydrique anhydre sur les alcools.... 1080 né; ; MM. G. Bouchardat et J. Lafont. \clion de l'acide sulfurique sur le eitréne io83 M. L. Barthe. — Essai du sulfate de qui- io5g nine et dosage de la quinine en présence des autres alcaloïdes du quinquina 108.Ï M. J.-A. Cordier. — Sur l'assimilation du 1 ' a ; 1 feuillet à la caillette des Ruminants au point de vue de la formation de leur mem- brane muqueuse ",ss io63 M. F.-X. Lesbre. Sur les caractères os- téblogiques différentiels des lapins el des ind'l lièvre-. Comparaison avec le léporide.... 1090 M. Milne-Edwards. — Remarques à propos delà Communication précédente de M. Le&- oiiii 1 ii 18 bre. tooo M. P. TiiKLuHAN. — Myxôsporidies de la vési- cule biliaire des poissons. Espèces nou- velles M. Maxime Corni . - Méthode pour assurer la conservation de la vitalité des piaules N 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. I' provenant des régions tropicale? lointaines M. Gaston Bonnikr. — Sur la différence do Lransmissibilité des pressions à travers les plantes ligneuses, les plantes herbacées el les plante 1095 M. Georges Poir.uu. Sur la structure des Gleichéniacées 1100 M. V Wedenskt. Sécrétion salivaire 1 excitation électrique no3 Bulletin bibliogr u>hiqi e Pages. M. A.. Babes. Vction de l'extrait de sang de bœuf sur les animaux atteints de morve. 1 106 M. Gb.-V. Zexgeb. — Le blizzard du G au 7 décembi 1 109* M. Coui.on adresse une Note sur un curieux phénomène d'Ornithologie 1 110 M. \pery adresse un Mémoire - Sur la vi- tesse des combinaisons chimiques de dif- férents enrps en dissolution » 1 1 1 1 1 1 1 1 Errata 1 1 1 • PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguttins. 55. 1 APR 1B 1093 SECOXD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. MES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXV. N° 25 (19 Décembre 1892) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ■i 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i'Acadêrnie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article Ier — -Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus pins de :">o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées Les Programmes des prix proposés par l'Académu sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan, que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance m blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à /'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lf Membre qui fait la présentation est toujours nomma mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fonl écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. pour les articles ordinaires de la correspondance offl cielle de l'Académie. Article 3. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps] le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative l'ail un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante APR J COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCTENCES SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 19 DÉCEMBRE 1892, PRÉSIDÉE PAR M. D'ABBADIE. M. d'Abbadie prononce l'allocution suivante « Messieurs, » Avant de décerner nos prix, parlons un peu des chers défunts perdus pour nous dans cette année. Leurs noms et une mention, même sommaire de leurs principaux travaux inciteront nos jeunes savants à tâcher de les égaler et parfois même à mieux faire, car les bornes actuelles de la Science touchent à une région encore inconnue où il reste bien des questions dou- teuses à élucider et plus d'une découverte à faire. » Au 3o décembre dernier, notre Section de Médecine et de Chirurgie perdait le dernier de ses élus. Didier-Dominique-Alfred Richet s'est fait connaître par des études et des opérations trop nombreuses et spéciales pour que je m'arrête à les décrire. A ce savant chirurgien on doit la décou- verte de l'anesthésie locale, qui, dans certains cas, pare aux dangers du chloroforme. Richet a inventé aussi son ignipuncture ou méthode pour porter un cautère dans l'intérieur des tissus profonds. Il avait résumé sa science dans plusieurs publications. Depuis plus de trente ans, tous ceux qui se sont adonnés à l'art de guérir ont fait une partie de leurs études C. H., 1892, a' Semestre. (T. CXV, N° 25.) 1 47 ( ii i4 ) dans le Traité pratique cl' Anatomie médico-chirurgicale, la Physiologie et la Clinique chirurgicale deRichet. Grand praticien, toujours actif et précis, il a fait en outre au moins trois mille leçons comme professeur. » La mort de Jean-Louis-Armand de Quatrefages de Bréau a été, le 12 janvier, notre première douleur dans l'année actuelle. Né dans les Cé- vennes, il pratiqua d'abord la Médecine; puis, se laissant entraîner par son goût pour l'Histoire naturelle, il alla sur nos côtes de l'Océan afin d'v étudier les mollusques et les zoophytes. On remarqua ses premiers tra- vaux, et il fut appelé à une chaire du Muséum. Serres venait de créer l'en- seignement de l'Anthropologie, et notre Confrère consacra quarante an- nées de sa vie à cette science toute moderne. » Quatrefages était un adversaire convaincu du transformisme et il a réfuté cette doctrine en prenant ses arguments dans les faits cités par les partisans qu'il combattait; mais sa polémique a toujours été courtoise. Il n'oubliait jamais que la charité envers des professeurs dissidents est à la fois le plus digne et le plus haut apanage d'un académicien. Il a puisé ses arguments dans toutes les branches de l'Histoire naturelle, y compris la Paléontologie, et en conclut à la fixité des espèces. Il applique enfin cette dernière loi à l'espèce humaine et montre la très grande probabilité que les hommes descendent d'un ancêtre commun. C'est l'opinion vulgaire en Europe, mais il était utile dé la démontrer scientifiquement. Dans nos voyages, nous avons rencontré la même croyance parmi les sauvages de l'Afrique intérieure. » Aux champions du progrès par le transformisme M. de Quatrefages dit avec raison que, au lieu de chercher dans des rêveries ce qui peut être. il vaut mieux se borner à bien constater ce qui est. Cependant l'illustre naturaliste Darwin disait qu'il aimait mieux être critiqué par M. de Qua- trefages que loué par tout autre. Jamais flatteur n'a rendu un plus grand hommage à un lovai adversaire. » C'est le 5 mars que Jean-Pierre-Edmond Jurien de la Gravière nous a quittés pour toujours. Il était un de ces marins qui promènent de mer en mer le drapeau, la langue et la douce influence de notre patrie, et qui ne sont bien à leur aise que dans l'immensité de l'Océan. » Fils d'un Vice-Amiral, il appartenait à une de ces vieilles familles bre- tonnes où le courage, la lovauté et la foi sont un trésor héréditaire. A seize ans il entra dans la marine, devint capitaine de vaisseau vingt-deux ans plus ( "'S ) lard, et fut nommé Vice-Amiral à l'âge de cinquante ans. Son caractère était un heureux mélange de douceur, de prudence et de hardiesse. Il com- battit en Chine et en Crimée; plus tard il fut commandant en chef. On sait assez que les flatteurs abondent à la cour des rois et combien il est difficile d'y faire entendre la vérité : Jurien, devenu chef de la triste expédition du Mexique, eut néanmoins le courage d'en prédire l'insuccès. Sa fran- chise lui coula son commandement : son maître reconnut trop tard son erreur et tâcha de la réparer en nommant Jurien son aide de camp. » Les grands caractères se font connaître dans l'adversité. Quand l'Em- pire fut tombé en France, Jurien offrit à l'Impératrice de la conduire d'abord à un port d'embarquement, et ensuite jusqu'à l'asile qu'elle choi- sirait en pays étranger. Cette noble femme refusa pour ne pas le compro- mettre, lui dit qu'il se devait uniquement à la France, et s'en alla en Angle- terre sans une escorte digne de sa grandeur passée. » Rendu à la paix, Jurien fit comme César jadis, comme Vauban chez nous : il se mit à écrire, et publia successivement un Voyage dans les mers de Chine, les Souvenirs d'un Amiral et la Marine d'autrefois. L'Académie française le récompensa en le choisissant pour son élu. Il a publié ensuite la Marine d'aujourd'hui, deux volumes surles stations du Levant et neuf autres Ouvrages sur la Marine. » Quand il est mort, à l'âge de quatre-vingts ans, le doyen d'âge de notre Académie s'écria, en vieux marin qui s'y connaît : « Jurien était l'honneur » de la Marine française ». Un Suffren ou un Surcouf n'aurait pas désiré une épitaphe plus glorieuse. » Pierre-Ossian Bonnet naquit dans le beau midi de la France, se distingua au collège de Montpellier, entra ensuite à l'École Polytechnique, cette pépinière de savants, et renonça aux carrières qu'elle lui offrait, car il préféra se livrer sans réserve à l'étude de la Géométrie et à l'enseigne- ment. Il a inventé la Géométrie des surfaces et plusieurs autres solutions de problèmes que nous ne mentionnons pas, parce qu'il est au moins dif- ficile de les taire entendre à une grande assemblée. » Si la science des Mathématiques pures a l'inconvénient de n'être com- prise, clans ses découvertes, que par ses adeptes, elle a du moins le grand avantage de prouver l'exacte vérité de toutes ses innovations. Dans notre siècle utilitaire, quelques personnes demandent à quoi bon ces ingénieuses déductions, ces combinaisons savantes. On répond que leurs résultats sont vrais et que personne ne peut dire qu'ils ne deviendront pas un jour utiles. ( iii6) A ces critiques trop hâtives on cite entre autres l'ellipse, ou cercle un peu aplati, dont les antiques géomètres grecs avaient légué les propriétés aux géomètres de l'avenir : elles sont restées sans usage pendant plus de mille ans, jusqu'au jour où Répler découvrit que toutes les planètes décrivent des ellipses autour du Soleil. On a pu dès lors calculer les marches et si- tuations de ces astres errants. » Ossian Bonnet a siégé pendant trente années dans notre Section de Géométrie; il est mort le 22 juin, à l'âge de soixante-treize ans, après avoir eu la consolation de voir devenues classiques les méthodes toujours élé- gantes et précises qu'il avait inventées. » Trois jours après la mort d'Ossian Bonnet, nous perdîmes aussi le directeur de l'Observatoire de Paris : Ernest-Amédée-Barthélemy Mouchez. Né à Madrid de parents français, mais élevé à Versailles, il entra dans la marine à l'âge de seize ans, s'embarqua en sortant de l'École Navale, et étudia les chronomètres, en constatant dans ces instruments si délicats des caprices dont les causes restent encore à expliquer. Dans les mers de l'Inde et de la Chine, dans les parages de Terre-Neuve comme en Océanie, il le- vait les plans de tous les mouillages et s'initiait à la pratique de l'Astrono- mie en observant et discutant les erreurs résiduelles des longitudes. » Plus tard, nous apprenions qu'il commandait un petit navire dans la République Argentine et qu'il remontait le Paraguay sur une longueur de 32oklu, levant toujours avec soin les sinuosités de cette belle rivière. Mouchez prenait goût à ce travail, car il alla ensuite faire l'hydrographie des 4oookm de côtes qui bornent le Brésil. » Il semble qu'un travail de ce genre, fait sous l'empire du feu sacré qui animait Mouchez, ait les caractères d'une œuvre qui reste à jamais. Il n'en est rien, car les côtes de l'Océan, comme les rives des fleuves, sont modi- fiées nuit et jour par les variations des courants. L'Hydrographie sera tou- jours à refaire : Mouchez eut donc raison de revoir les rivages de l'Algérie et de la Tunisie, si bien relevés par ses devanciers. » Ces énormes travaux en Hydrographie furent appréciés au Bureau des Longitudes, où il fut élu avant de partir pour l'île isolée et désolée de Saint-Paul, afin d'observer le passage de Vénus, en 1874- H courut là des dangers réels, tant du côté du ciel que sur terre et sur mer; mais un vrai marin est toujours prêt à affronter les périls. A son heureux retour en France, Mouchez fut nommé contre-amiral et élu dans notre Académie. » Parvenu, à ce qu'il semblait, jusqu'au sommet de sa carrière, il aurait ( 'ï'7 ) pu alors se livrer au repos, mais sa nature ardente le portail toujours à de nouveaux efforts. On lui donna la direction de l'Observatoire de Paris, res- tée vacante à la mort si regrettée de l'illustre Le Verrier. Mouchez, dès son entrée en fonctions, établit à Montsouris une école d'instruction pratique pour enseigner aux officiers de notre flotte à déterminer avec la dernière précision la latitude et la longitude. » Son amour de l'exactitude le porta à demander le transport de l'Ob- servatoire hors de Paris, et il est revenu à plusieurs reprises sur cette grande question, qui n'est pas encore résolue. » Mais son beau projet de photographier les millions d'étoiles est le cou- ronnement de sa carrière. Pour la première fois dans l'histoire du monde, un simple savant a réussi, sans intervention diplomatique, à enrôler dans celte œuvre magique jusqu'à 18 observatoires de nationalités diverses. C'est à l'Astronomie qu'on doit ainsi le premier pas vers l'union de tous les peuples civilisés, et dans les siècles à venir ses historiens diront toujours que ce projet est dû à Mouchez, amiral français. « L'un de nos huit Associés étrangers, Sir George Biddell Airy, mourut le i janvier, à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Il était l'astronome royal d'Angleterre, dirigea l'observatoire de Greenwich pendant quarante-six années et fonda l'usage de réduire et publier promptement toutes les ob- servations astronomiques. Si cette pratique avait régné ailleurs, la décou- verte de la planète Neptune, faite à Paris par Lalande, n'aurait pas été méconnue pendant plus de soixante ans, jusqu'aux recherches de Laugier. Au début de sa gestion, Airy calcula environ 8000 observations de la Lune, accumulées par ses prédécesseurs, et, pour abréger cet énorme labeur, il réduisit en mesures décimales leurs notations sexagésimales, en repro- duisant celles-ci à la fin de ses calculs. Il est curieux de constater qu'on n'ait pas songé à supprimer ces deux conversions en faisant graduer déci- malement tous les instruments employés. Ce sera le souci de l'avenir. » Dans sa dévorante activité, et sans diminuer en rien le nombre des observations usuelles établies avant lui, Airy adjoignit un système régulier de mesures magnétiques, d'abord toutes les deux heures et ensuite d'une manière continue au moyen de la Photographie. Après avoir étudié, par des expériences, l'influence des navires en fer sur leurs boussoles, il in- venta des formules de correction pour en obtenir les vrais azimuts ma- gnétiques. » En Géodésie, ce savant eut à résoudre un problème rare dans lapra- ( i«8 ) tique. Pour établir la frontière eatre les États-Unis et le Canada, il fallait tracer une droite, longue de ii2km, à travers un terrain en forêts, semé de nombreux obstacles. Ayant calculé les azimuts à suivre et voulant abréger ce grand travail, Airy décida de partager en deux troupes les offi- ciers qui en étaient chargés et de les faire marcher l'une vers l'autre : quand ils se rencontrèrent vers le milieu de cette longue ligne, ils n'étaient séparés que par une distance de io3m. Airy avait passé plusieurs semaines à former ces officiers pour leurs opérations. » Nous le trouvons ensuite occupé avec Struwe à mesurer un arc du parallèle, à déterminer le meilleur écartement des rails dans les voies fer- rées et à mesurer les vibrations causées dans son observatoire par les passages des trains. Il parvint ainsi à empêcher la construction d'un che- min de fer à travers le parc de Greenwich. » Sans parler des trois éclipses totales du Soleil qu'il est allé observer en Suède, en Italie et en Espagne, on doit noter le grand instrument qu'il imagina pour observer la Lune hors du méridien et la curieuse lunette qu'il établit pour mesurer une étoile zénitale à son passage au méridien. On peut s'en servir pour étudier les fluctuations reconnues de nos jours dans les latitudes. » La théorie enseigne que l'intensité de la gravité est moins forte au fond d'une mine qu'à la surface de la terre : Airy entreprit de mesurer cette différence en 1826 et 1828, où des accidents firent échouer les expé- riences. Il n'était pas homme à se laisser rebuter, et plus d'un quart de siècle après il constata une différence de 2S- 2j sur la durée totale d'un nombre égal d'oscillations du pendule observées à la surface en vingt- quatre heures. Ce beau travail mérite d'être répété en France. » Nous craignons de fatiguer l'attention en nommant tous les autres travaux de cet éminent astronome. A l'âge de quatre-vingts ans, il quitta son observatoire pour se consacrer à former des Tables de la Lune, qu'il laissa inachevées après sept années de calculs. Sa biographie complète mérite d'être écrite par un savant; car, avec Bessel, Struwe, Hansen, Le Verrier et Delaunay, Airy est, en Europe, l'un des six plus grands astro- nomes de notre siècle. » Un de nos dix Académiciens libres, Léon-Louis Chrétien-Lalanne est décédé le 12 mars. Élève aussi de l'Ecole Polytechnique, et devenu plus tard inspecteur général des ponts et chaussées, il a rendu des services émi- nents au corps dont il faisait partie, et cela tant par l'enseignement que ( ,M9 ) par dos modèles et des méthodes de calcul qui sout appréciés et utilisés par toul ce corps savant. » Lalanne a inventé l'arithmoplanimètre qui, pour les transports de terres, économise les neuf dixièmes du temps consacré avant lui. Ses Tables graphiques ont été approuvées par Lamé et Cauchy; ses abaques peuvent souvent remplacer la règle à calcul et montrera première vue des solutions approchées, dont la dernière exactitude exige des calculs longs et pénibles, pour faciliter la rédaction des projets de routes; enfin son abaque spécial permet de résoudre les équations du troisième degré. Habile aussi dans la pratique des travaux, Lalanne a exécuté 5ookIU de voies ferrées en France, en Suisse et en Espagne. » Nous nous gardons d'énumérer tous les travaux de Lalanne, parce que notre confrère, M. Chambrelent, prépare une Notice spéciale pour rendre un hommage aux mérites de ce défunt confrère. » Parmi nos Correspondants, la mort nous a enlevé le marquis de Ca- ligny, bien connu par ses inventions hydrauliques; Gilbert, le savant ma- thématicien à l'Université deLouvain; Abria, physicien à Bordeaux, et Adams, le célèbre directeur d'observatoire, à Cambridge, en Angleterre. « Nos Correspondants, MM. de Helmholtz, de Berlin, et Van Beneden, de Louvain, ont été élevés dans cette année au rang de nos Associés étran- gers. » ( I 120 ) PRIX DÉCERNÉS ANNÉE 1892. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Hermite, Darboux; Picard, rapporteur.) La question mise au concours était la suivante : Détermination du nombre des nombres premiers inférieurs à une quantité donnée. Dans une Note additionnelle, l'attention des concurrents était appelée sur un Mémoire célèbre de Riemann où une voie nouvelle est ouverte pour traiter cette importante question. Dans ce travail, le grand géomètre in- troduit une transcendante '( (s) qui joue dans son analyse un rôle capital. Malheureusement plusieurs propriétés essentielles de cette fonction ne sont qu'énoncées et ce sont ces lacunes que l'Académie demandait de combler. Un des théorèmes énoncés par Riemann a été démontré il y a quelques années par M. Stieltjes; ce savant analyste a établi que les racines de la fonction '((Y), abstraction faite de racines réelles immédiatement obtenues, sont de la forme - -+- ai, a étant réel. Mais la proposition fondamentale pour les applications arithmétiques restait à démontrer. Dans un travail sur l'approximation des sommes de fonctions numériques, notre regretté confrère Halphen, ne voulant pas s'appuyer sur un théorème aussi incer- tain, s'était vu obligé d'interrompre ses recherches, et il écrivait en i885 : « Avant qu'on sache établir le théorème de Riemann (et il est vraisemblable , ( 1121 ) que Riemann ne l'a pas su faire), il faudra de nouveaux progrès sur une no- tion encore bien nouvelle, le genre des transcendantes entières. » L'auteur du Mémoire inscrit sous le n° 1 semble s'être souvenu des paroles d'Halphen, et c'est à l'étude du genre des fonctions entières qu'il a consacré tousses efforts. On sait qu'une fonction entière est dite de genre n si elle peut se mettre sous la forme d'un produit de facteurs pri- maires dans lesquels le polynôme qui figure en exposant dans l'exponen- tielle est de degré n. M. Poincaré a fait connaître, il y a quelques années, un théorème important sur les fonctions de genre n; il a établi que, si l'on développe une telle fonction suivant les puissances de la variable, le coeffi- cient de.r'n multiplié par la racine (n -f- iieme) du produit des m premiers nom- bres tend vers zéro quand m croit indéfiniment. Il paraissait bien vrai- semblable qu'un théorème, en quelque sorte réciproque, c'est-à-dire permettant de décider du genre d'une fonction entière d'après l'ordre de grandeur du terme général, ne pouvait exister. Il n'en est rien cependant et c'est là précisément l'intéressante découverte du Mémoire qui nous est soumis. L'auteur établit que, si le coefficient de xm est de l'ordre de r , ( I . 2 . . . 7/1 )"<■ la fonction sera de genre E, en désignant par E -+- i l'entier immédiatement supérieur à 1. Quand 1 est entier, un doute subsiste : le genre peut être égal à >. ou à >. — i. La démonstration du théorème précédent est très délicate et dénote un esprit profond et pénétrant. Sans l'analyser ici, disons seulement que l'auteur, rangeant les racines d'une fonction entière d'après l'ordre crois- sant de leurs modules, commence par établir une formule fondamentale qui fait connaître le produit des modules des/; premières racines sous la forme de la limite supérieure à' une certaine fonction des coefficients. Il peut alors montrer que, si le coefficient de xm dans une fonction entière est de l'ordre de — — — , la module de la oieme racine croît au moins aussi vite ( 1 . 2 . . .TW)** * qnepa; c'est là le point essentiel dans la démonstration. Nous ne pouvons nous dispenser de citer, parmi les applications générales de ces théorèmes, la réponse à une question posée depuis longtemps. Quelle dépendance y a-t-il entre le genre d'une fonction entière et celui de sa dé- rivée? Cette réponse est bien simple : La dérivée d'une fonction de genre E est en général de genre E et au plus de genre E + i . L'étude du genre de la fonction K(s) n'offre plus maintenant aucune difficulté. En introduisant au lieu de '((s) la fonction paire que Riemann C. R., 1892, a- Semestre. (T. CXV, N" 25.) l48 ( 1122 ) appelle £($), on peut démontrer sans peine que cette fonction, considérée comme dépendant de s2, est du genre zéro : c'est le théorème dont la dé- monstration avait jusqu'ici été cherchée en vain. On voit suffisamment l'importance du Mémoire qui vient d'être som- mairement analysé. Ce beau travail montre une fois de plus que, même dans l'étude d'une question spéciale, il arrive un moment où l'on ne peut avancer qu'en s'élevant au-dessus du cas particulier et en ne craignant pas de se poser des problèmes plus généraux. Il va au delà des espérances qu'avait pu concevoir l'Académie en mettant la question au concours. Aussi la Commission, ne pouvant d'ailleurs prendre en considération un Mémoire signé de son auteur et d'un caractère trop élémentaire inscrit sous le n° 2, est-elle unanime à accorder le grand prix des Sciences mathé- matiques au Mémoire n° 1, portant pour épigraphe cette phrase de Pascal : t< L'art de démontrer les vérités déjà trouvées et de les éclaircir de telle sorte que la preuve en soit invincible est le seul que je veux donner. » L'auteur de ce Mémoire est M. Hadamard. PRIX BORDLN (question posée en 1888). (Commissaires : MM. Poincaré, Darboux, Picard, Hermite, Jordan; Appell, rapporteur.) La forme d'élément linéaire dont l'étude a été proposée, d'abord en 1888, puis en 1890, comme sujet du prix Bordin, a été rencontrée par Liouville, dans ses recherches sur les surfaces auxquelles s'applique la méthode de Jacobi pour la détermination des géodésiques des quadriques. Cette même forme d'élément s'est présentée à Massieu et à Bour dans les travaux qu'ils ont publiés, à la suite de M. Bertrand, sur les intégrales des problèmes de Dynamique, puis à Dini dans la théorie de la représentation géodésique des surfaces les unes sur les autres; elle intervient encore, avec une autre forme, dans le Mémoire de M. Lie sur les surfaces dont les géodésiques admettent des transformations infinitésimales (Malh.Annalen, t. XX). A côlé du problème de M. Lie, M. Darboux en a posé un autre plus général, qui consiste à déterminer les éléments linéaires dont les géo- désiques possèdent plusieurs intégrales quadratiques : après avoir indiqué des catégories de surfaces admettant trois ou cinq intégrales quadratiques, il a signalé un élément linéaire d'une grande généralité qui en possède ( na3 ) deux et une équation différentielle aux fonctions mêlées, dont l'intégration fournirait tous les éléments partageant cette propriété. A un autre point de vue, M. Weingarten a donné, dans les Goltinger Nachrichtcn pour 1887, un élément linéaire de la forme de Liouville, avec la détermination de toutes les surfaces correspondantes. Tel était l'état de la question quand elle fut mise au concours par l'Aca- démie. Le problème proposé peut être envisagé sous deux points de vue différents, suivant que l'on cherche seulement les formes d'éléments li- néaires pour lesquelles l'équation des lignes géodésiques admet une ou plusieurs intégrales quadratiques distinctes, ou suivant que l'on essaye, après avoir découvert une de ces formes, de déterminer les surfaces cor- respondantes. Le Mémoire n° 3 fournit une solution élégante et complète de la ques- tion envisagée sous le premier point de vue. L'auteur trouve d'abord, par des calculs directs, les éléments linéaires qui admettent trois ou plus de trois intégrales quadratiques : il montre que les surfaces correspondantes sont applicables sur certaines surfaces de révolution ou sur des surfaces à courbure totale constante. Dans le cas où le nombre des intégrales qua- dratiques est exactement deux, au lieu de recourir à des calculs fastidieux, il emploie une méthode lumineuse fondée sur la considération des types essentiels d'éléments linéaires et sur l'emploi d'un principe de réciprocité qui permet de déduire, de solutions connues, de nouvelles solutions du pro- blème. Par l'application de ce principe aux diverses formes de Liouville que peut prendre l'élément linéaire du plan ou de la sphère, l'auteur est amené à construire des formes d'éléments pour chacune desquelles il existe deux intégrales quadratiques. Il démontre ensuite que les éléments linéaires ainsi construits sont les seuls qui possèdent cette propriété : sa méthode, fort ingénieuse, repose sur des considérations empruntées à la théorie des fonctions et présente un caractère de généralité qui permet d'en déduire une théorie de la résolution des équations aux fonctions mêlées. L'auteur complète sa solution en montrant que les surfaces qui admet- tent deux intégrales quadratiques pour leurs lignes géodésiques sont représentables sur un plan, de telle façon que les images des géodésiques forment un réseau tangentiel quelconque de coniques ; la surface est applicable sur une surface de révolution ou sur une surface à courbure constante, suivant que les coniques du réseau touchent deux ou trois droites fixes. ( "24 ) Avant ainsi résolu complètement, sous le premier point de vue, le pro- blème posé par l'Académie, l'auteur donne encore, comme une consé- quence immédiate de sa belle méthode, la solution du problème que M. Lie a posé sans le résoudre entièrement. Pour arriver à déterminer tous les éléments linéaires dont les géodésiques admettent des transformations in- finitésimales, il faut particulariser les solutions du problème précédem- ment traité, en déterminant certaines constantes arbitraires : une re- marque simple ramène de dix à deux le nombre des essais à faire et conduit aux types cherchés d'éléments linéaires. Les coniques du réseau tangentiel correspondant aux lignes géodésiques sont alors tangentes à une droite fixe et aux trois côtés d'un triangle variable inscrit dans une conique et circonscrit à une autre conique. Nous espérons avoir fait ressortir, dans cette courte analyse, le remar- quable talent d'un géomètre qui a su employer, avec un égal succès, les méthodes de la Géométrie moderne et celles de la théorie des fonctions. Le Mémoire n° 2, malheureusement incomplet, est également l'œuvre d'un géomètre de mérite. Dans une première Partie, il renferme, sous une forme concise, la démonstration des théorèmes donnés dans le Mémoire n° 3 sur les surfaces dont l'élément linéaire possède trois ou plus de trois intégrales quadratiques; puis il contient l'indication des intégrations à faire pour trouver les formes de Liouville d'un élément linéaire donné, suivant qu'il existe deux, trois ou plus de trois intégrales quadratiques. L'auteur ne se préoccupe pas de la détermination des éléments linéaires ad- mettant exactement deux intégrales quadratiques. Mais, dans une deuxième Partie, il se place au second point de vue, sous lequel on peut envisager le problème proposé, et traite une question dont aucun des autres concur- rents ne s'est occupé. Il cherche un élément linéaire de Liouville tel, qu'on puisse déterminer toutes les surfaces correspondantes. En appliquant une méthode d'intégration de M. Darboux, il trouve un élément qui remplit ces conditions et qui comprend, comme cas particulier, la forme donnée en 1887 par M. Weingarten. Une première rédaction du Mémoire n° 2 ayant été déposée à l'Académie en 1890, avec ce résultat, cette nouvelle forme d'élé- ment appartient bien à l'auteur, quoiqu'elle ait été donnée aussi en 1891, sous une forme plus élégante, par M. Weingart et par sa base d'appui, qui n'est que de 44m sur 36m,68 au lieu de 79"" sur 36m,68. Ce sont ces constructions, ne portant sur le sol que par un seul appui, qui justifient le nom de ponts équilibrés, Cantilever bridge, donné à ces ponts. Un pylône, avec ses deux consoles, conslitue, en effet, une gigantesque balance dont le fléau, formé par les deux consoles, aurait près de 5oom de longueur et serait porté par une colonne-support de ioom de hauteur. Les consoles ne sont pas plus massives que les pylônes; elles le sont C. R., 1892, 2« Semestre. (T. CXV, N« 25.) l49 ( n3o ) moins s'il est possible. A leur jonction avec leurs pylônes, elles ont la hau- teur de ceux-ci, soit ioom. Cette hauteur diminue progressivement, de sorte qu'elle n'est plus que de iom,3G à leurs extrémités libres. Chacune de leurs deux faces est formée d'une nervure supérieure par- tant du sommet du pylône, d'une nervure inférieure partant de la base du pylône, c'est-à-dire d'un point placé à ioo™ en contre-bas du précédent. Ces deux nervures ont chacune une longueur de 207™ et, sur cette lon- gueur, elles sout reliées, en tout, par six croisillons inclinés de la gauche vers la droite et six croisillons inclinés en sens inverse et faisant diago- nales avec les précédentes, de sorte que ce porte-à-faux de 207™ est consti- tué par deux poutres dont chacune est formée d'un long cadre croisillonnc par douze croisillons seulement, les deux poutres étant, bien entendu, solidarisées par des pièces transversales. Les mailles de ces cadres sont donc plus formidables encore que celles des pylônes. Les plus grandes, qui sont contiguës aux pylônes, ont 1 oom de hauteur sur 5om de largeur et sont formées uniquement de trois côtés d'un trapèze et ses deux diagonales. Le trapèze n'est même pas complet, c'est-à-dire qu'on n'a pas pris la peine de relier les nervures supérieure et inférieure par des pièces verti- cales, même là où leur écartement est de près de ioom. Les extrémités voisines de deux consoles ne se rejoignent pas. Elles sont séparées par un espace vide d'environ io-jm. Il est couvert par un pont à poutres droites ordinaires, de sorte que, non seulement les extré- mités des consoles des travées centrales ne sont pas portées, mais elles portent un pont, lui-même gigantesque, puisqu'il est formé de poutres de io7m de longueur, de iom de hauteur, hauteur égale à la moitié de celle d'une maison à six étages de Paris. Un tel pont constituerait déjà par lui-même un ouvrage fort estimable; mais il semblerait bien minime avec ses iom de hauteur, comparé aux grandes mailles de 5om des pylônes et des consoles, si ces mailles n'allaient très judicieusement, et à la grande satis- faction de l'œil, en diminuant progressivement à mesure qu'on s'éloigne des pylônes pour marcher vers le vide, où les pièces sont moins longues et plus serrées. Les consoles extrêmes sont supportées par les culées des viaducs d'ap- proche, de sorte que les travées extrêmes ne sont que des demi-arcs ou des demi-travées, comme cela a lieu à la passerelle de Grenelle, établie à l'occasion de l'Exposition de 1878, et qui était bien (il n'est pas sans intérêt de le constater, d'autant plus que l'honneur en revient à un ingé- ( »3i ) nieur mort dans la force de l'âge et du talent, M. Bartet) un cantilever avec un degré de rigidité de plus; comme le projette aussi M. Jean Rcsal au pont Mirabeau, qui est un cantilever dont les consoles voisines vien- nent se rejoindre, de sorte que la poutre centrale devient inutile et est remplacée par une simple articulation. C'est cette articulation qui n'existe pas à la passerelle de Grenelle. L'arc central y est rigide. L'ensemble du pont du Fortb est d'un bel aspect, quoique, vu de la mer, il ne puisse, faute d'un terme de comparaison, être apprécié à sa vé- ritable grandeur. De près, le regard ne peut pas l'embrasser d'ensemble ; à distance, l'œil rapetisse ses grandes mailles et les réduit aux proportions auxquelles il est accoutumé, et, comme elles sont en petit nombre, il rapetisse l'ou- vrage tout entier. C'est un effet qui se produit aussi dans les sites trop grandioses pour notre regard, que nous offre la nature. C'est ainsi que la Jungfrau, vue de la Wengernalp, apparaît avec les proportions d'un simple glacier qui serait placé à une portée de fusil. A la tour Eiffel, l'effet est différent. Déjà les édifices voisins suffiraient à en donner la mesure. Mais, en outre, les mailles sont à notre taille, si l'on peut employer cette expression; elles sont petites et nombreuses, ce qui permet à l'œil de décomposer l'ouvrage en ses éléments, et, par suite, d'en apprécier l'étendue. Mais, au pont du Forth, on n'a pas cherebé l'effet à produire. Ce qu'on a voulu, en exagérant les dimensions des vides, c'est de donner le moins de prise possible au vent. Il semble que, en composant leur œuvre, les auteurs aient eu constamment sous les yeux la catastrophe du pont du Tay emporté, par un coup de vent, en 1879. Ils ont parfaitement réussi. Lorsqu'on se tient sur le pont au moment du passage d'un train de chemin de fer, on ne peut s'empêcher d'admirer qu'ils aient pu concilier ces deux termes contradictoires du problème qu'ils avaient à résoudre : constituer un ouvrage présentant un grand poids et une grande rigidité pour une très faible surface exposée au vent. En le résolvant, ils ont, du même coup, atteint un autre but : la sur- face présentée au vent est aussi celle présentée en tout temps, a l'air calme, c'est-à-dire à l'oxydation : elle est donc faible; d'autre part, les pièces, étant peu nombreuses, sont massives et peuvent supporter l'oxyda- tion ; les assemblages eux-mêmes sont peu nombreux et plus faciles à exé- cuter robustes, sur de grandes pièces. Par toutes ces raisons, l'ouvrage est assuré de la plus longue durée possible. En 1872, l'un de nous préco- ( n3a ) rusait, au moins sur le papier, ces conditions si difficiles à réaliser, et si merveilleusement réalisées ici (' ). La description qui précède est bien sommaire et bien insuffisante ; mais l'œuvre parle assez par elle-même. Avec la tour de 3oom de l'Exposi- tion de 1889, elle aura singulièrement contribué à élargir le domaine de l'art des constructions métalliques. L'une montre qu'on peut franchir des vallées de toute profondeur, l'autre qu'on peut franchir des vallées ou des bras de mer de toute lar- geur; et, si jamais on construit le pont sur la Manche préconisé par quelques-uns, le pont du Forth lui aura servi de préface et d'exemple. L'Académie ne pouvait se désintéresser d'une œuvre où tant de sciences ont trouvé leur application. Elle sera unanime à envoyer, sous la forme modeste dont elle dispose, le témoignage de son admiration à ses deux illustres auteurs. La Commission se reprocherait de clore ce Rapport sans rappeler que, parmi les éminents collaborateurs de Sir Joh.v Fowler et de Sir Ben- jamin Baker, se trouvait un ingénieur français, M. Coiseau, Ingénieur en chef de la maison Couvreux-Hersent, qui a fait le fonçage des caissons des fondations. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. de Bussy, Lévy, Paris, Sarrau; M. Bouquet de la Grye, rapporteur.) Rapport, sur les travaux de M. Hédouin. Le Ministère de la Marine entretient sur le littoral de la Manche et de l'Océan un bâtiment-école destiné à fournir des pilotes à la flotte militaire. (') Maurice Lévy, Statique graphique, ira édition; 1874. Mémoire sur les sys- tèmes qui, à volume égal de matière, présentent le maximum de résistance. ( n33 ) Ces marins d'élite, recrutés au concours, sont astreints à une étude inces- sante des chenaux et des dangers; ils s'attachent à connaître les aligne- ments que les navires peuvent suivre à l'abri de tout risque, procédé d'une exactitude mathématique, le seul d'ailleurs qui puisse être pratiqué avec sécurité dans des parages où il faut compter avec les courants. Le navire tics pilotes, sur lequel se succèdent des commandants et des officiers de choix, a, depuis pi us de vingt-cinq ans, d'abord comme assistant, puis comme professeur, M. Hédouin qui est arrivé aujourd'hui au grade le plus élevé de ce service, celui de pilote major de la flotte. L'un des anciens commandants de l'École de pilotage, M. de Courthille (aujourd'hui contre-amiral), chargé de rédiger en 1880 une partie des instructions nautiques de la côte nord de France, tenait à faire figurer le nom de M. Hédouin à côté du sien, dans le titre de son Ouvrage, et s'ex- primait en ces termes dans l'Introduction : « Tous les travaux faits par mes prédécesseurs depuis la création de l'école, dans le but de rendre plus facile la navigation sur la côte, ont été soigneusement résumés dans le cours de pilotage professé aux élèves-pilotes depuis plus de douze ans par le pilote de la flotte Hédouin. » Nous ne pourrons donc mieux faire que d'associer à notre œuvre le nom du pilote instructeur Hédouin, dont l'aptitude et l'expérience, haute- ment appréciées de ses chefs, s'accroissent chaque année par une étude nouvelle de toutes les parties du littoral. » M. Hédouin a donc contribué aux progrès de la navigation sur nos côtes, et il mérite d'attirer par là l'attention de l'Académie, mais en outre, il s'est signalé récemment par un travail très intéressant et utile sur les cou- rants de la Manche. Ces courants ont été l'objet de nombreuses études de la part des hydro- graphes français et anglais, et nous pouvons citer, parmi les premiers, les noms bien connus des ingénieurs Monnier, Givry, Keller, Gaussin, Esti- gnard. On peut dire toutefois, d'une façon générale, que les diagrammes fournis par eux étaient réellement trop compliqués pour être utilisés sans une étude parfois assez longue. La condensation des observations en avait altéré la clarté. M. Hédouin, en puisant dans les publications antérieures et en groupant les résultats connus, complétés par ses propres observations, permet de les utiliser immédiatement. A l'imitation des dépouillements du même genre faits à l'étranger et en ( n34 ) France, pour des régions restreintes de nos côtes, il a dressé des Cartes synoptiques, au nombre de douze, donnant d'heure en heure la représen- tation de la circulation des eaux dans la Manche, en comptant ces heures avant et après la pleine mer de Cherbourg. L'inspection de ces Cartes suffit pour montrer au navigateur la correction qu'il doit apporter à la di- rection de sa route pour neutraliser l'effet des courants. Ces Cartes rendent à la marine un incontestable service; aussi votre Commission a-t-elle cru devoir attribuer au pilote major Hédouix une récompense sur le prix extraordinaire de la Marine. M. Doyère, Ingénieur de la Marine, Sous-Directeur de l'Ecole d'ap- plication du Génie maritime, est l'auteur d'une méthode nouvelle qui permet de déterminer la stabilité d'un navire de formes quelconques, pour des flottaisons inclinées, à l'aide de calculs beaucoup plus courts que ceux que nécessite l'emploi des différentes méthodes connues antérieure- ment. Le problème, dont M. Doyère a trouvé une solution aussi simple qu'élégante, a été, en raison de son importance, l'objet des investiga- tions d'ingénieurs très distingués, en France et à l'étranger. Leurs re- cherches sur la question ont été d'une haute utilité, mais la méthode à laquelle est arrivé M. Doyère est supérieure à tout ce qui avait été trouvé par ses devanciers au point de vue très important de la rapidité et de la simplicité du calcul. En permettant d'obtenir en très peu de temps des données qui sont de la plus haute importance pour la sécurité de la navi- gation, M. Doyère a rendu un service considérable à la science de l'Ar- chitecture navale. Votre Commission lui a décerné un prix sur les fonds mis à la disposition de l'Académie par le Département de la Marine. PRIX MONTYON (MÉCANIQUE). (Commissaires : MM. Boussinesq, Léauté, Resal, Sarrau ; Maurice Lévy, rapporteur. ) La Commission décerne le prix de Mécanique de la fondation Montyon à M. 1Y.- J. Raffard, ingénieur civil, ancien élève de l'Ecole des Arts et Métiers d'Angers, pour l'ensemble de ses inventions, et particulièrement pour sa balance dynamométrique et son accouplement élastique, qui ren- dent de grands services à l'industrie. La balance dynamométrique de M. Raffard remplace, avec une grande ( n35 ) supériorité, comme exactitude et tomme facilité d'emploi, le célèbre frein de Pronv. Déjà, M. Carpentier avait imaginé un frein automatique qui constituait, sur celui de Prony, un grand perfectionnement. Mais le frot- tement du frein y était équilibré par la différence de deux poids, l'un et l'autre très grands, occasionnant, par suite, des résistances passives con- sidérables et de nature à fausser sensiblement les résultats fournis par l'appareil. M. Raffard a très heureusement complété l'invention de M. Carpen- tier, en supprimant à peu près complètement l'inconvénient dont nous venons de parler. Son appareil est d'ailleurs simple, élégant et d'un emploi très commode. L'attelage élastique qui lui appartient complètement résout ce pro- blème très difficile de relier deux arbres en prolongement géométrique l'un de l'autre, à l'aide de liens élastiques, de façon à supprimer ou atté- nuer considérablement la transmission d'un choc de l'un à l'autre. Cet attelage est notamment très utile pour la connexion des machines dynamo- électriques avec les organes qu'elles doivent actionner ou la machine motrice qui les actionne. En cas d'accident dans celle-ci, tel que la rup- ture d'une tige de tiroir, les liens élastiques se rompent et la dynamo continue son mouvement, tandis qu'elle serait perdue, étant obligée à un subit renversement de marche, si elle était attelée par lien rigide. M. Raffard a imaginé ou perfectionné bien d'autres appareils. L'un des premiers il a fait des expériences de traction électrique par accumu- lateurs. Depuis 1874, il est ingénieur-conseil de la maison Bréguet, où il rend, sans bruit, des services journaliers. On ne saurait mieux appliquer le prix Montyon qu'en le décernant à ce travailleur aussi modeste qu'ingénieux et doué de sens pratique. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. Rouquet de la Grye, Sarrau, Deprez, Resal; de Bussy, rapporteur.) M. Augustin Nokmand est l'auteur d'études très intéressantes sur la Géométrie du Navire et sur les lois qui régissent la variation de la résis- tance à la marche en raison des tormes de la carène et de la vitesse. Il est le créateur de plusieurs types de torpilleurs qui égalent et surpassent même à certains égards, notamment au point de vue de l'économie du ( u36 ) combustible, ceux qui ont fait la réputation des habiles constructeurs étrangers dont les chantiers sont spécialisés à la production des embarca- tions rapides. Votre Commission estime que les travaux de M. Augustin Normand ont notablement contribué au développement de la navigation à vapeur et lui décerne le prix Plumey pour l'année 1892. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Lcewv, Fa\e, Janssen, Wolf; Tisserand, rapporteur.) La Commission demande cette année à l'Académie de vouloir bien doubler le prix, et de le décerner à M. Rarnard, astronome de l'obser- vatoire de Lick en Californie, et à M. Max Wolf, de Heidelberg. M. Barnard a fait, il y a quelques mois, une découverte bien inattendue, celle d'un cinquième satellite de Jupiter. Les quatre satellites de Galilée ont été observes sans relâche, pendant près de trois siècles, à propos des phénomènes si variés qu'ils présentent, par leurs éclipses, leurs passages sur le disque de la planète et ceux de leurs ombres. Il peut paraître sur- prenant qu'on n'ait jamais aperçu la moindre trace du satellite de M. Bar- nard, et l'annonce de sa découverte a dû trouver plus d'un incrédule. Mais le doute n'est plus permis aujourd'hui, en présence de la publica- tion détaillée des observations. Ce qui avait empêché jusqu'ici d'apercevoir le nouveau corps, c'est son extrême faiblesse; il est en effet beaucoup plus difficile à observer que les satellites de Mars, et il a fallu, pour le décou- vrir, la puissante lunette de l'observatoire de Lick, les conditions favo- rables qui résultent de l'altitude de la station, et enfin l'habileté de l'obser- vateur. Bien que, en raison de sa petitesse, ce satellite ne doive exercer que des attractions très faibles sur les anciens, sa découverte n'en provoquera pas moins d'intéressantes recherches de Mécanique céleste. M. Barnard a d'ailleurs d'autres titres à la reconnaissance des astro- ( "37 ) nomes; il a découvert une quinzaine de comètes, et a pu en suivre quelques- unes jusqu'à des distances considérables de la Terre et du Soleil; dans un cas, chacune de ces distances était supérieure à six fois la distance de la Terre au Soleil. On peut espérer maintenant que l'on arrivera à observer quelques comètes à courtes périodes dans toutes les parties de leurs orbites, et par suite à déterminer les grands axes avec une précision beau- coup plus grande. M. Barnard a encore découvert quatre compagnons à la comète périodique de Brooks, et ses belles observations sur ce sujet sont le résultat de recherches systématiques et persévérantes, inspirées par la segmentation du noyau de la grande comète de 1882. On doit à M. Max Wolf, un progrès important dans la découverte de petites planètes par la Photographie. MM. Paul et Prosper Henry avaient déjà réussi à photographier quelques- uns de ces corps, et à mettre en évidence leur caractère planétaire par la traînée lumineuse formée par la série des positions de l'image sur la plaque pendant la durée de la pose. Pour des astres plus faibles, il pouvait arriver qu'en raison même de la longueur de la traînée, l'intensité intrinsèque en chacun de ses points fût trop petite pour être aperçue. M. Max Wolf a remédié à cet inconvénient par un procédé sur lequel il n'a pas encore donné beaucoup de détails; nous savons seulement qu'il emploie des objectifs doubles, analogues aux objectifs à portraits, et dont les distances focales sont très courtes, relativement aux ouvertures. Toujours est-il qu'en quelques mois cet astronome a pu reconnaître ainsi dix-sept nouvelles planètes, dont six seulement ont pu être observées dans la suite, à cause de l'état défavorable du ciel. La découverte des astéroïdes a reçu ainsi une vive impulsion : M. Char- lois, en appliquant un procédé semblable à l'observatoire de Nice, a dé- couvert tout récemment plusieurs planètes. L'emploi judicieux de la Photographie fait donc entrer dans une phase nouvelle la question des petites planètes; il permettra également de les retrouver dans les oppositions suivantes, lors même que l'on ne dispo- serait que d'éphémérides imparfaites. M. Max Wolf a en outre obtenu à plusieurs reprises des photogra- phies d'étoiles fdantes; on lui doit enfin la découverte d'une comète pé- riodique. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. C. R., 1892, J" Semestre. (T. CXV, N° 25.) I 30 ( n38 ) PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Faye, Lcewy, Wolf, Janssen ; Tisserand, rapporteur.) On avait demandé de perfectionner la théorie des inégalités à longues périodes causées par les planètes dans le mouvement de la Lune. Deux Mémoires ont été présentés : l'un, portant pour épigraphe Lutta, contient de longs développements mathématiques tout à fait analogues à d'autres présentés dans deux concours antérieurs, et qui ont déjà reçu un encouragement. Le second Mémoire est beaucoup plus court; il apporte néanmoins des simplifications importantes au calcul analytique des coefficients des inéga- lités à longues périodes, et il fait connaître plusieurs inégalités nouvelles dont l'ensemble, dans des conditions favorables, pourrait atteindre 3 se- condes d'arc. L'auteur de ce second travail est M. Iàadai. Voulant passer en revue un très grand nombre d'inégalités, afin de dé- couvrir celles qui pourraient être sensibles, il a dû se préoccuper d'abord de simplifier le plus possible le calcul des coefficients de ces inégalités. Deux Mémoires publiés par M. Hill, en 1884 et i885, avaient déjà con- tribué à faciliter ce calcul. M. Radau a étendu d'abord à toutes les parties de la fonction perturbatrice un mode de décomposition employé par M. Hill, d'après lequel chacun des termes est un produit de deux facteurs dépendant seulement, le premier des coordonnées de la Lune, le second des coordonnéesde la Terre et de la planète perturbatrice. M. Radau remarque ensuite que, dans plusieurs cas, le coefficient d'une inégalité à longue période se trouve exprimé par la somme algé- brique de nombres très grands qui se détruisent en grande partie, et ne laissent qu'un résidu très faible dont le calcul direct serait très peu précis. Il évite cet inconvénient en introduisant les combinaisons suivantes ( "39 ) où les fonctions 6J." sont les transcendantes bien connues de la Mécanique céleste, dépendant du rapport > ; elle accorde une mention à M. Repin pour un travail intitulé : « Origine parthénogénétique des kystes de l'ovaire ». ( "6g) PRIX BELLION. ( Commissaires: MM. lîouchard, Verneuil.Larrey, Charcot, Brown-Séquard; Larrey rapporteur.) ■ La Commission décerne le prix à l'auteur anonyme du travail qui porte pour épigraphe : « V homme doit apprendre à se servir des sens comme des autres facultés. » Ce travail a pour titre : Education des sens. Éducation de la rue chez le soldat. » C'est un Iravail absolument nouveau, très complet, très méthodique, où sont analysées les qualités physiques et les qualités intellectuelles de la vue et où sont exposés les exercices propres à déve- lopper ces qualités. L'auteur du Mémoire est M. le D'' Théodore Cotelle. PRIX MEGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Charcot, Verneuil, Brown-Séquard) Marey.) La Commission estime qu'aucun des travaux adressés pour le concours ne mérite le prix. Elle attribue la rente de la fondation, à titre de prix, à M. G. Colin, pour ses études expérimentales sur la tuberculose (i vol. manuscrit avec atlas). PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Charcot, Bouchard, Ranvier, Chauveau; Brown-Séquard, rapporteur). La Commission a examiné les travaux présentés au concours par quatre concurrents, dont trois, à des titres très différents, lui ont paru dignes du prix. Ne croyant pas cependant pouvoir demander que cette grande récompense soit partagée entre les trois, elle a renvoyé l'un d'eux, M. Tro- lard, au concours de l'année prochaine. Elle propose à l'Académie de partager le prix, cette année, entre MM. Alfred Binet et Durand (de Gros). C. R., 1892, 2- Semestre. (T. CXV, N» 25.) I 54 ( ï'7° ) Avant de parler de ce qui, dans les travaux importants de ces deux au- teurs, mérite d'être récompensé, nous croyons devoir rappeler que la Commission n'accepte en rien la responsabilité des notions théoriques qu'ils soutiennent et, en particulier, des vues sur l'hypnotisme et sur quelques doctrines psychologiques exposées dans leurs Ouvrages. I. M. Binet, directeur-adjoint du laboratoire de Psychologie physio- logique de la Sorboune, a présenté un livre, extrêmement intéressant, in- titulé : Les Altérations de la personnalité. Laissant ici de côté les théories de l'auteur, nous signalons, parmi les faits qu'il a découverts, le suivant, qui a en Physiologie une très grande valeur. Il a démontré que, malgré une anesthésie hystérique complète à l'égard de toutes les espèces de causes capables de mettre en jeu la sensibilité, les excitations de la région insensible peuvent provoquer : i° des mouve- ments complexes d'adaptation qui, par certains caractères, comme la du- rée, etc., se différencient nettement des mouvements volontaires; 2° des représentations mentales, en rapport avec la nature de l'excitant et qui sont les causes des actes moteurs du membre insensible, actes dont le su- jet n'a pas conscience. Quel que soit l'intérêt des conclusions que l'auteur tire des expériences remarquables qu'il a faites, nous croyons devoir dire que le prix ne lui est donné que pour les faits nouveaux si bien étudiés par lui et qu'il a si clai- rement exposés dans son très intéressant Ouvrage. II. M. Duraxd (de Gros) est un penseur et un écrivain de grand mérite qui, depuis plus de trente ans, travaille à perfectionner quelques-unes des théories générales relatives aux fonctions du système nerveux. Après Carus et d'autres auteurs, il a trouvé des arguments nouveaux à l'appui de la notion que le centre cérébro-spinal est un composé de centres distincts formant une chaîne dans la moelle épinière et le cerveau. Dans son livre sur les Origines animales de l'homme, l'auteur rapporte des exemples nou- veaux pour établir que le polyzoïsme des Articulés et des Vertébrés infé- rieurs se retrouve chez les animaux supérieurs et chez l'homme. Pour préciser le mode d'adaptation des différents centres et des organes qu'ils animent à leurs fonctions particulières, l'auteur a poursuivi, dans l'Anatomie comparative et même dans la Paléontologie, les modifications des membres et montré leurs transformations graduelles des animaux, liées au passage de la vie aquatique à la vie terrestre. ( II71 ) Dans son Ouvrage sur la Physiologie philosophique, l'auteur a rapporté, dès 1 855, des faits qui l'ont conduit longtemps avant Helmholtz (1869) à la théorie trichromie] ue du nerf optique. En raison du nombre, de la valeur et de l'originalité des publications de M. Dirax» (de Gros), la Commission, ainsi que je l'ai déjà dit, propose à l'Académie de partager le prix Lallemand entre lui et M. Alfred Bixet. PHYSIOLOGIE. PRTX MONTYON (PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE). (Commissaires : MM. Marey, Chauveau, Bouchard, Ranvier; Brown-Séquard, rapporteur.) Parmi les travaux des candidats de cette année, la Commission considère ceux de MM. Hédon, de Montpellier, et Corxevix, de Lyon, comme étant dignes du prix. Le premier de ces physiologistes, qui a déjà reçu une mention honorable l'an dernier, a présenté une série de faits nouveaux de la plus haute importance sur le sujet si intéressant dont il s'était déjà oc- cupé avec succès depuis quelques années. Le résumé que nous allons donner de ses très intéressantes recherches, ayant pour objet les relations entre le pancréas, la glycosurie et l'azoturie, a été en partie publié dans les Archives de Physiologie ou est exposé dans un Mémoire manuscrit d'une grande étendue. On savait, par les travaux de Von Mering etMinkowski, confirmés par plusieurs physiologistes français et surtout par M. Hédon, que l'extirpation totale du pancréas chez le chien est suivie d'une glycosurie intense et du- rable et que l'extirpation partielle ne cause pas de glycosurie. M. Hédon a trouvé : i° Que, lorsqu'on laisse dans l'abdomen un très petit fragment de la glande, un diabète atténué peut se montrer, mais seulement lorsque l'ani- mal ingère des féculents; 20 Qu'un diabète atténué peut aussi exister même après l'extirpation totale et qu'il peut y avoir, après celle-ci, ou une absence complète de ( TI72 ) glycosurie (lorsque l'animal est sous l'influence du régime azoté) ou l'exis- tence d'un diabète sucré, intermittent; 3° Que la sclérose du pancréas due à une injection de paraffine ne cause que quelquefois une glycosurie légère et transitoire; mais qu'elle peut occasionner les symptômes du diabète insipide (polyurie, azoturie, amai- grissement rapide) ; 4° Que, lorsque la glycosurie manque ou n'est qu'intermittente après l'extirpation du pancréas, les autres symptômes diabétiques peuvent per- sister et, en particulier, l'azoturie (diabète azoturique); 5° Que la faculté de consommer le sucre ingéré, et surtout le glucose, est pervertie, à divers degrés, chez les chiens rendus diabétiques; 6° Que, malgré une forte hyperglycémie, le tissu du foie des chiens dia- bétiques ne contient pas plus de sucre que celui du foie normal ; 7° Que les chiens atteints de diabète grave ont perdu la fonction de former la réserve de glycogène dans leur foie, et que cette fonction persiste, mais diminuée lorsque le diabète est léger; 8° Que la transfusion du sang d'un chien fortement diabétique à un chien faiblement diabétique n'augmente pas la glycosurie chez ce dernier ; 9° Que l'hyperglycémie doit être due au défaut de la consommation du sucre dans les tissus, et que le diabète pancréatique est une maladie par ralentissement de la nutrition; io° Que la glycolyse clans le sang diabétique, étudiée in vitro, peut être aussi intense que dans le sang normal et même lui être supérieure, si l'on juge de cette glycolyse par la perte absolue en sucre et non par la perte pour cent, qui est toujours très inférieure à celle du sang normal. Ce sont là des faits aussi intéressants que nouveaux et qui suffiraient pour que nous proposions de donner le prix à M. Hédon, mais, en juillet dernier, il a ajouté à ses titres précédents l'exposé de faits encore plus im- portants. Par un procédé particulier de greffe, qui lui a permis de faire d'une manière bien plus décisive que n'avaient pu le faire Von Mering et Minkowski, il a démontré qu'une moitié du pancréas, séparée du système nerveux, l'autre moitié ayant été enlevée, a pu suffire, étant bien greffée, pour remplir les fonctions spéciales de glande sanguine qui appartiennent à cet organe. Nous devons dire que, le même jour où les détails si intéres- sants de cette importante expérience étaient communiqués par M. Hédon à la Société de Biologie, MM. Gley et ïhiroloix communiquaient aussi, à la même Société, des résultats semblables obtenus à l'aide de la même expérience. Mais nous devons ajouter que c'est grâce au mode opératoire ( «'73 ) trouvé par M. Hédon pour la première partie de cette expérience que ces deux habiles physiologistes ont pu, comme M. Hédon, arriver à la démon- stration expérimentale complète qui manquait encore après les travaux de Von Mering et Minkowski. M. Corne vin, qui mérite de partager le prix avec M. Hédon, est l'auteur d'un très remarquable Traité de Zootechnie, dans lequel sont exposées des recherches extrêmement originales et qui ont été poursuivies par l'au- teur avec le plus grand zèle, pendant plus de dix-huit ans, sur de très nombreux animaux domestiques, dans une ferme expérimentale dont il a la direction, près de Lyon. Parmi les résultats qu'il a obtenus nous signa- lerons les suivants : i° L'intervalle qui sépare les chaleurs chez les vaches est de vingt-huit jours, presque le même, conséquemment, que l'intervalle entre les men- strues chez la femme. 2° Après avoir prouvé que dans les opérations de métissage des carac- tères nouveaux apparaissent sur les métis, l'auteur a constaté ce fait ex- trêmement important qu'il est possible de fixer ces nouveaux caractères, et, par conséquent de créer des races. 3° Les expériences de l'auteur ont établi que, chez les animaux domes- tiques, le croisement augmente la fécondité. 4° H a prouvé par des statistiques relatives à l'espèce chevaline, que le changement de climat a pour effet d'élever le percentage des femelles com- paré à celui des mâles. 5° Il a étudié la répartition des caractères propres au père et à la mère chez leurs produits et trouvé qu'il y a quelquefois fusion, mais plus souvent juxtaposition de ces caractères et que celle-ci peut se faire dans les trois principales directions, les caractères prepres à l'un des parents pouvant se trouver dans une des parties, en avant ou en arrière, à gauche ou à droite, en haut ou en bas dans le tronc, alors que les caractères spéciaux de l'autre parent sont dans l'une des autres parties homologues. 6° Il a constaté que l'entraînement augmente la longueur des os des membres et rétrécit le bassin, chez le cheval de course. 7° Parmi les faits qu'il a trouvés à l'égard de l'alimentation intensive, nous signalerons le suivant : la capacité crânienne diminue et le poids de l'encéphale est amoindri. D'autres résultats très nombreux et fort intéressants ont été constatés par l'auteur, à l'égard de la durée de la gestation, du développement du ( 'i74 ) fœtus, de la consanguinité, de l'hybridation, de l'hérédité, de l'accroisse- ment, delà sexualité, etc. La Commission propose d'accorder une mention très honorable à M. Aubert (Epiibem), qui, d'après le Rapport de l'un de nous (M. Du- chartre), a présenté un Mémoire fort remarquable sur la physiologie des plantes grasses, Mémoire composé de deux principales Parties, qui sont également intéressantes et riches en faits nouveaux. La première a pour objet l'influence des acides gras sur la turgescence et la transpiration des plantes grasses; la seconde traite de la respiration et de l'assimilation chlo- rophyllienne comparées chez les plantes grasses et les végétaux ordinaires. La Commission propose aussi de décerner une mention très honorable à M. J. -Richard Ewald, professeur à Strasbourg, pour un Ouvrage très important et fort original sur la physiologie de l'organe terminal du nerf auditif ('). Ce livre contient un grand nombre d'expériences très ingé- nieuses et fort intéressantes et nous aurions été tentés de donner le prix à l'auteur si, pour arriver à ses conclusions, qui ne sont du reste pas abso- lument nouvelles, il avait tenu suffisamment compte des effets d'irradia- tion des irritations dans les cas de destruction expérimentale de certaines parties de l'oreille. La Commission propose encore de donner une mention honorable à M. Molisc!! (Hans), professeur à Graz, pour un travail extrêmement inté- ressant (2), étudié par l'un de nous (M. Duchartre). L'auteur a montré que toutes les plantes contiennent du fer, dans presque toutes leurs par- ties, mais qu'il n'en existe pas dans la chlorophylle. Il a constaté que le fer, pénétrant par les racines, forme des combinaisons dont les unes per- mettent de le reconnaître aisément et dont les autres ne le laissent décou- vrir que par des procédés découverts par l'auteur. Enfin la Commission propose de donner une mention honorable à M. Eivtuovex, professeur à l'Université de Leyde, pour un travail sur l'action des muscles bronchiques étudiée suivant une nouvelle méthode et sur l'asthme nerveux. Ainsi que l'indique le titre de ce Mémoire, l'auteur a employé une métiiode nouvelle dans la recherche de l'action des muscles (') Physiologische Unsersuchungen ùber das Endorgan des jVervus octavus, Wiesbaden, 1892. (2) Die P/lanzc in ihren Beziehungen zum Eisen. ( "75 ) bronchiques, et il a obtenu un certain nombre de résultats intéressants qui le rendent cligne d'obtenir une mention honorable. La Commission propose donc : De partager le prix entre MM. E. HIédox etCii. Cor\evi\ ; De donner deux mentions très honorables, l'une à M. Epiirem Aubert, l'autre à M. J.-Hiciiard Ewald; Et de donner deux mentions honorables, l'une à M. Kajjs Moliscii et l'autre à M. W. Einthoven. PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Chauveau, Ranvier,Charcot,Marey; Rrown-Séquard, rapporteur.) Le sujet du prix pour cette année était le suivant : Recherches expéri- mentales et cliniques sur les phénomènes inhibitoires du choc nerveux. Un Mémoire (j)très étendu et extrêmement remarquable a été présenté pour ce prix par un physiologiste distingué, M. H. Roger, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, médecin des hôpitaux. Bien que le choc nerveux ait été l'objet de très nombreux travaux, en Angleterre surtout, le rôle proéminent joué par l'inhibition dans la pro- duction de cet état particulier a été à peine étudié, excepté à l'égard de la syncope cardiaque. Parmi les actes inhibitoires de cet état morbide, le plus important, peut-être, a été négligé par les praticiens et nous pouvons même dire que, malgré son importance théorique et pratique, il est resté presque complètement ignoré. Il consiste en une influence spéciale du système ner- veux, déterminant l'inhibition des échanges entre les tissus et le sang, à laquelle sont dus l'abaissement de la température, la couleur rouge du sang dans les veines et nombre d'autres phénomènes. Cet arrêt des échanges aurait pu être connu davantage, car il a été décrit pour la pre- mière fois par l'un des membres de la Commission en 1860, et depuis dans nombre d'autres travaux (2). (') Un extrait de ce travail a paru dans les Comptes rendus, n° 15, 10 oct. 1893, p. 49i. (2) \ oyez Journal de la Physiologie de l'homme, etc., t. III, p. i5i; Paris, 1860, et Archives de P/iysiol., etc., t. II, p. 767; Paris, 1869. Voyez aussi Comptes rendus,' t. \C1V, p. 49i; 1882. ( «tf ) Avant les belles recherches de M. Roger, un seul travail a été publié sur le choc nerveux, dans lequel les notions relatives à l'arrêt des échange ont été bien étudiées. Il s'agit d'une excellente Thèse de concours de M. "Vincent, de Lyon, rédigée avec l'assistance de celui des membres de la Commission qui a fait connaître celle espèce d'inhibition. Le mérite principal de l'œuvre si importante de M. Roger est dans la démonstration qu'il a donnée du rôle considérable de l'inhibition des échanges dans le choc nerveux. Son Mémoire, extrêmement riche en faits nouveaux et en conclusions, intéressants par eux-mêmes, a surtout pour but de bien établir que l'état de choc se caractérise par des modifications d'augmentation ou de diminution de puissance d'action, dans les diverses parties de l'organisme, mais que le fait capital se trouve dans l'arrêt des échanges avec ralentissement des mouvements respiratoires et parfois de la circulation. Les démonstrations de l'auteur consistent non seulement en faits cli- niques qu'il a empruntés aux meilleurs auteurs et en faits expérimentaux très nombreux et remarquables par leur nouveauté et leur adaptation par- faite à ce qu'il s'agit d'établir, mais aussi en vingt-cinq beaux tracés, dont la plupart représentent quelques-uns des phénomènes inhibitoiresdu choc nerveux. Parmi les faits expérimentaux rapportés par l'auteur, il en est un qui mérite d'être signalé particulièrement. M. Roger a constaté, chez des gre- nouilles en état de choc, que la slrychnine, injectée dans les veines, ne détermine pas ses effets toxiques si connus, bien que la circulation per- siste et cpie la moelle épinière soit plus excitable que normalement. Rien ne démontre mieux que cette expérience que, dans le choc nerveux, les échanges entre les tissus et le sang sont supprimés. L'œuvre de M. Roger est remarquable encore par d'autres qualités que celles que nous avons signalées. En effet, on ne peut lire son Mémoire sans être frappé du soin et de la clarté qui se montrent dans l'exposé des faits expérimentaux ou cliniques, et de la logique avec laquelle il fait sortir ses conclusions de ces divers faits. La Commission, en présence d'une œuvre si exceptionnellement belle, est unanime à proposer à l'Académie de décerner le prix Pourat à M. H. Roger. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( "77 ) GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, Potier, Fizeau; Cornu, rapporteur.) La Commission du prix Gay, pour 1891, a prorogé d'une année le con- cours relatif à la question suivante : Des lacs de nouvelle formation el de leur mode de peuplement . D'autre part, le sujet proposé par l'Académie pour le concours de 1892 était : « Étudier le magnétisme, terrestre et en particulier la distribution des élé- ments magnétiques en France. » La Commission actuelle avait donc à juger des travaux de caractères très différents. Un Mémoire a été présenté sur la première question. Après avoir pris l'avis de nos Confrères les plus compétents, la Commission estime que ce Iravail ne répond pas au programme d'une manière suffisante; elle pro- pose que la question soit remise au concours pour l'année 1894. Sur la seconde question, la Commission a reçu un travail important qu'elle a examiné avec le plus grand intérêt. L'auteur, M. Moureaux, météorologiste-adjoint chargé du service ma- gnétique à l'observatoire du Parc Saint-Maur, commence par un résumé sommaire, mais très substantiel, de l'état de nos connaissances relatives au magnétisme terrestre sur toute l'étendue du globe et des modifications subies sur les divers éléments magnétiques dans la suite des temps, depuis les premières observations. La partie principale du Mémoire est relative à l'étude détaillée du magnétisme de la France : c'est l'œuvre personnelle et originale de M. Moureaux. Chargé en 1884 et i885 par notre savant confrère, M. Mascart, Direc- teur du Bureau central météorologique, de construire les cartes relatives à la déclinaison, l'inclinaison et la composante horizontale, M. Mou- reaux, muni des appareils portatifs construits par M. Brunner, rapporta les observations complètes faites en 65 stations, réparties sur toute C. R., 1892, a- Semestre. (T. CXV, N- 25.) 1 55 ( "78 ) l'étendue du territoire. Les observations, faites avec un soin extrême, offraient des concordances remarquables avec celles de Lamont (i856- 1857) et du P. Perry (1868-1860,); elles permirent de construire les cartes qui parurent l'année suivante dans les Annales du Bureau central météo- rologique. Le haut degré d'exactitude obtenu couramment dans ces détermina- tions en campagne ne provient pas seulement de l'excellence des instru- ments et de l'habileté de l'observateur, mais encore du soin déployé par M. Moureaux à choisir les stations ainsi que les moments favorables à l'exactitude des mesures et à la sûreté des corrections : les mesures, en effet, pour être comparables, doivent être rapportées à une époque moyenne déterminée et se trouver affranchies des variations incessantes du ma- gnétisme terrestre; chacune d'elles nécessite donc une correction ou ré- duction à l'époque moyenne, qu'on obtient par comparaison avec les observations similaires des appareils enregistreurs installés à l'observatoire du Parc Saint-Maur. M. Moureaux, dans son Mémoire, a soin de justifier ce mode de correction en faisant ressortir le parallélisme remarquable des courbes enregistrées au Parc Saint-Maur et à Perpignan, et l'identité des corrections obtenues en parlant des résultats de l'un ou l'autre de ces observatoires. On est ainsi assuré que, dans toute l'étendue de la France, les variations normales (en dehors des orages magnétiques) des éléments observés sont sensiblement égales et peuvent être calculées, à chaque in- stant et à chaque station, d'après les données de l'observatoire du Parc Saint-Maur. Les Cartes précitées, construites d'après ces soixante-cinq points, avaient permis d'obtenir pour toute la France chacun des éléments magnétiques en adoptant l'hypothèse généralement admise d'une distribution régu- lière du magnétisme. La comparaison des valeurs calculées d'après ces Cartes avec les observations directes montre en certains points (particu- lièrement en Bretagne et à Chartres) des écarts supérieurs aux erreurs de mesure. M. Moureaux fit part de ces difficultés à M. Mascart, qui n'hésita pas, connaissant l'habileté et la conscience de l'observateur, à y voir l'in- dication de phénomènes intéressants, nécessitant une étude approfondie. Les observations faites à Chartres en i885 furent alors reprises en 1888 et 1889 : les trois séries obtenues en trois. points différents des environs de la ville étaient parfaitement concordantes et ne laissaient aucun doute sur l'existence d'une anomalie magnétique dans cette partie de la Beauce. Afin de rechercher l'étendue de cette anomalie, M. Moureaux opéra dans le voisinage de toutes les stations du chemin de fer situées entre Paris et ( "79 ) Nogent-le-Rotrou ; les résultats, ramenés à une même époque, établissaient nettement ce fait inattendu que la déclinaison, au lieu d'augmenter régu- lièrement vers l'ouest, comme la Carte d'ensemble le faisait supposer, passe par un maximum vers Trappes et Chevreuse, diminue ensuite d'environ o°, 5 jusqu'à Épernon et ne reprend sa variation normale avec la longitude qu'aux environs du Mans. Les autres éléments magnétiques présentent également, dans cette région, des troubles de même ordre. Dans ces conditions, le tracé des lignes isomagnétiques ne pouvait être entrepris qu'après une étude minutieuse de la région troublée : elle fut faite en 1890 et étendue successivement en 1891 et 1892 à toute la moitié septentrionale de la France. Ce grand travail, comprenant déjà 337 sta- tions, sera terminé dans deux ans pour toute la France, grâce à l'activité infatigable de M. Moureaux. Les résultats déjà obtenus sont aussi intéressants qu'inattendus : on constate déjà trois groupes principaux d'anomalies : l'un en Bretagne; le second, sur la frontière du nord et de l'est; le troisième et le plus singu- lier comprend le bassin de Paris : il a été suivi au sud jusqu'à Moulins: il paraît se prolongera travers la Manche jusqu'en Angleterre, où des obser- vations récentes viennent de le mettre hors de doute. Nous n'insisterons pas sur l'intérêt de ces résultats qui sont figurés sur les Cartes détaillées que publient en ce moment les Annales du Bureau cen- tral météorologique 'et dont on trouvera une réduction dans Y Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1893. Mais la Commission désire faire res- sortir, en terminant, les qualités éminentes déployées par M. Moureaux dans l'œuvre qu'il a entreprise et qu'il continue avec tant d'ardeur : on reconnaît, à la lecture de ce Mémoire, un observateur de premier ordre, ayant à la fois le respect scrupuleux de ses résultats numériques et la conscience de leur exactitude; aussi, dès le début, n'a-t-il pas cru devoir négliger ou passer sous silence des écarts qu'il croyait notablement su- périeurs aux erreurs de lecture. Il en a été récompensé par la découverte d'une perturbation permanente que personne n'avait soupçonnée avant lui et qui paraissait bien improbable dans un pays plat, n'offrant aucun indice géologique ou minéralogique d'action sur l'aiguille aimantée : l'étude qu'il en a faite peut être considérée comme un modèle. En conséquence, la Commission a décidé, à l'unanimité, de décerner à M. Moureaux le prix Gay pour l'année 1892. ( n8o ) PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. A. Gautier, Schlœsing, Bouchard, Troost; Schùtzenberger, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix, pour 1892, à M. L. Gué- noui/r, ingénieur de la cristallerie de Baccarat, pour l'amélioration qu'il a apportée à la taille du cristal. Elle propose, en outre, d'attribuer un encouragement à M. le Dr Pa- quelin pour les perfectionnements qu'il a apportés à son thermocautère, ainsi qu'à l'emploi des essences de pétrole dans les chalumeaux et les éolipyles. Rapport sur V amélioration apportée à la taille du cristal par M. L. Guéroult, ingénieur. Jusqu'au Ier juillet 1891, les ouvriers employés au polissage du cristal se servaient d'une potée d'étain contenant environ trois parties de plomb sur une partie d'étain. Le tailleur sur cristaux a non seulement les mains continuellement imprégnées de potée, mais ses voies respiratoires sont exposées à une véritable pulvérisation de la même substance, produite par le frottement des pièces à polir contre une roue animée d'un mouvement de rotation rapide. Dans ces conditions fâcheuses, il est à prévoir que les ouvriers tailleurs sont exposés d'une manière fatale, autant et plus que les ouvriers céru- siers, à l'intoxication saturnine. L'expérience n'a malheureusement que trop confirmé ces prévisions. D'après le rapport de M. le Dr Schmitt, attaché à la cristallerie de Bac- carat, il y » eu, depuis juillet 1884 jusqu'en juillet 1891, c'est-à-dire dans l'espace de six ans, sur environ deux cents tailleurs sur cristaux passant en potée, trente-neuf malades et une moyenne de dix-sept journées et de- mie de maladie par mois, résultant d'accidents causés par l'usage de la ( »8i ) potée. Ce fait a été contrôlé sur la prière de la Commission par M. le pro- fesseur Spillmann, de Nancy. Pour obvier à ces inconvénients graves, M. l'ingénieur Guéroult a en l'heureuse idée de remplacer la potée d'étain ordinaire par une autre potée qui, tout en étant encore plombifère, renferme cependant une proportion beaucoup moindre de métal toxique. Le produit employé est un mélange d'acide métastannique et de potée ordinaire. Jusqu'à présent l'interven- tion de cette dernière n'a pu êlre entièrement évitée, mais les résultats obtenus n'en sont pas moins très satisfaisants, comme l'Académie pourra en juger par l'extrait suivant du rapport adressé à la Commission par M. le Dv Spillmann. « Depuis l'emploi de la nouvelle potée, dit-il, et pendant une période de dix-huit mois, aucun cas de colique de plomb n'a été observé, alors que précédemment cet accident était fréquent et frappait à plusieurs reprises le même ouvrier: de plus le service médical de l'établissement n'a été appelé à constater aucun cas de maladie aiguë due au saturnisme. » En règle générale, les ouvriers ont bonne mine, ils ne sont pas ané- miés, et ne présentent pas de troubles du système nerveux. » Tous les ouvriers ont été unanimes pour déclarer qu'ils n'étaient plus sujets aux accidents dyspeptiques ni à la constipation depuis l'emploi de la nouvelle potée. » Chez les tailleurs sur cristaux atteints précédemment d'accidents sa- turnins, il n'a été constaté aucune rechute. » Chez les ouvriers qui présentaient des phénomènes d'intoxication chronique les symptômes se sont amendés et la dyscrasie saturnine semble décroître. » Malgré les apparences si favorables présentées par le nouveau procédé, dont le succès semble établi par l'enquête de M. le professeur Spillmann, confirmant en tout point ce qu'avait annoncé M. le Dr Schmitt, votre Commission croit cependant devoir faire quelques réserves en ce qui concerne l'innocuité complète de la nouvelle potée. Le fait seul de la présence d'une certaine proportion de plomb justifie ses doutes à cet égard. On sait, de plus, que l'organisme peut supporter, sans dommage apparent et considérable, l'introduction quotidienne de très petites quan- tités de plomb. Nous pensons aussi que la disparition des accidents peut être due, en partie, du moins, à la vigilance avec laquelle l'administration de Baccarat fait appliquer les prescriptions hygiéniques. Quoi qu'il en soit, il n'en est pas moins bien établi que M. Guéroult a ( Il82 ) réalisé un progrès très sérieux et très important au point de vue de l'hy- giène des cristalleries. En lui décernant le prix Montyon (Arts insalubres) pour 1892, la Com- mission entend à la fois récompenser, comme il le mérite, un résultat acquis et encourager de nouveaux efforts, en vue d'une solution complète et radicale du problème si heureusement abordé par M. Guéroult. - Rapport sur les appareils présentés par M. le Dr Paquelin. M. Paquelin a présenté un ensemble de travaux dont les uns ont un caractère d'originalité première, dont les autres sont des perfectionnements apportés à des appareils qui ont déjà été l'objet de récompenses de la part de l'Académie. Le premier groupe comprend : Un robinet doseur mélangeur; un chalumeau, un foyer de toile de platine restant incandescent dans l'eau; deux fers à souder, dont l'un, à flamme extérieure, est une application du chalumeau et dont l'autre, à foyer intérieur, sans apparence de flamme à l'extérieur, est une application du foyer de platine. Ce dernier est plus spécialement destiné aux vitrail- leurs. Le second groupe se compose d'un thermocautère et d'un éolipyle ana- logues à ceux déjà présentés antérieurement à l'Académie, mais avec de nouveaux perfectionnements, ayant pour effet d'éloigner les causes de danger qu'offraient encore les premiers appareils. Tous ces appareils et instruments sont alimentés par un mélange gazeux formé d'air atmosphé- rique et de vapeurs hydrocarbonées; la composition de ce mélange est réglée à volonté à l'aide d'un robinet doseur de structure toute spéciale et très ingénieuse. Le jeu de ce robinet est comparable à celui de deux tiroirs, dont l'un s'ouvrirait ou se fermerait au même moment de la quan- tité même dont l'autre se fermerait ou s'ouvrirait. On obtient ainsi avec les chalumeaux des flammes plus ou moins oxy- dantes, plus ou moins chaudes, d'une température limite d'environ 18000. Dans le nouveau thermocautère, les produits de la combustion s'échap- pent en haut du manche, au-dessus de la main de l'opérateur, ce qui per- met de porter le cautère dans les cavités sans en brûler les bords ni les parois. Le nouveau carburateur qui alimente les chalumeaux et le thermocau- tère est en métal, et le liquide combustible v est absorbé par un corps po- ( ll&i ) reux. On évite ainsi loule chance de rupture du réservoir et la projection du liquide à l'état de flamme. Les modifications apportées à l'éolipyle sont : la substitution de la ouate imbibée d'essence à l'essence liquide; l'emploi d'un régulateur ab- solument étanchè remplaçant les régulateurs à presse-étoupe qui ne tar- dent pas à fuir. Enfin l'extrémité inférieure de la cheminée plonge moins loin dans l'intérieur du canal central du corps de l'éolipyle, d'où résulte une diminution sensible de la pression de travail, qui ne dépasse pas i à 2 dixièmes d'atmosphère. En résumé, les nouveaux appareils et instruments présentés par M. le Dl Paquelin en vue de développer les applications de l'essence de pétrole sont très ingénieux et susceptibles de rendre de grands services aux ou- vriers spéciaux auxquels ils sont destinés. Ces avantages ne consistent pas seulement en une plus grande économie ou une plus grande facilité dans le travail, mais aussi en une sécurité bien supérieure à celle donnée par les systèmes antérieurs. C'est en raison de ces conditions que la Commission des Arts insalubres demande pour M. Paquelin un encouragement, prélevé sur les fonds du prix Montyon. Lampe de mineur, de M. de la Roulle. La lampe de M. de la Roulle a été examinée par la Commission per- manente instituée près le Ministre des Travaux publics; son usage a été autorisé par elle, mais il ne s'est pas encore répandu. Les perfectionne- ments dus à M. de la Roulle n'ont donc pas encore reçu la sanction de l'expérience, sanction absolument indispensable en pareille matière: l'usage seul peut, en effet, révéler les avantages ou les inconvénients d'une lampe de mineur. La Commission réserve donc son appréciation jusqu'au moment où l'expérience aura fourni des résultats probants. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Sarrau, Fizeau, Berthelot, Daubrée; Bertrand, rapporteur). La Commission décerne le prix Trémont à M. Emile Rivière. ( ii«4 ) PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Hermite, Berthelot, Fizeau, d'Abbadie; Bertrand, rapporteur). La Commission décerne le prix Gegner à M. Pal'l Serret. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, d'Abbadie, Bertrand, Milne-Edwards; Alfred Grandidier, rapporteur.) M. Georges Rolland, ingénieur des mines, dont le nom est bien connu de l'Académie à laquelle il a fait de nombreuses et intéressantes Commu- nications sur ses recherches dans le nord de l'Afrique, a soumis à l'examen de la Commission du prix Delalande-Guérineau deux volumes, où est ré- sumé l'ensemble de ses observations sur la géologie de la partie -du Sahara algérien qu'il a visitée comme membre de la mission chargée parle Gouvernement français d'étudier le tracé du chemin de fer transsaharien, et qui est comprise entre o°3o' et 4° de longitude est et 3o° et 36° de lati- tude nord; trente et une Planches accompagnent cet important travail, comprenant la Carte générale de la mission à , „ , ', u (l 0 ; cinq Cartes géolo- giques détaillées des régions parcourues, dix-sept Planches de coupes et plusieurs Planches de fossiles et d'animaux recueillis dans ce voyage. Dans cet Ouvrage, M. Rolland décrit les quatre types les plus caracté- ristiques de la région saharienne : les hamada rocheuses; les dépressions humides et salées; les dunes de sable et les pâtés montagneux. Puis il passe en revue les diverses formations de cette vaste zone : terrains cré- tacés du Sahara septentrional; terrains de transport et terrains lacustres du Sahara algérien, qui ne sont pas tous d'âge quaternaire, comme le pensaient la plupart des géologues, mais dont une grande partie remonte à l'époque pliocène; grandes dunes de sable pour la répartition et la constitution desquelles il a établi un certain nombre de règles. Une Carte d'ensemble montre l'état actuel de nos connaissances géolo- giques sur le nord de l'Afrique, carte instructive où il a condensé non seulement les documents qu'il a lui-même recueillis sur place, mais ceux ( n85 ) que lui ont fournis divers voyageurs et auteurs, MM. O. Lenz, Zittel, Sucss, etc. A cette Carte est joint un essai d'histoire géologique abrégée du Sahara depuis les temps primaires, que suivent des considérations phy- siques sur la grande période d'humidité par laquelle a passé cette partie de l'Afrique avant l'époque actuelle. En somme, c'est un Ouvrage important, auquel la Commission a été unanime à attribuer le prix Delalande-Guérineau pour l'année 1892. PRIX JEROME PONTI. (Commissaires : MM. Bertrand, Fizeau, Hermite; Berthelot, rapporteur.) Les travaux de M. Le Chatelier sur la dissociation et sur les équi- libres chimiques, poursuivis avec zèle et succès pendant plusieurs années, ont éclairé d'une lumière nouvelle ces questions, qui sont aujourd'hui à l'ordre du jour de la Science. La Commission a jugé leur auteur digne du prix Jérôme Ponti. PRIX LECONTE (DE CINQUANTE MILLE FRANCS). (Commissaires : MM. Bouchard, Pasteur, Hermite, Milne- Edwards, Chauveau, Duclaux, Verneuil; conformément au règlement, MM. de Lacaze-Duthiers, Président de l'Académie, J. Bertrand et Berthelot, Secrétaires perpétuels, prennent part à la délibération de la Commis- sion. M. Pasteur, rapporteur.) La partie de l'œuvre de Vili.emiiv, que votre Commission vous propose de récompenser parle prix Leconte, est la démonstration de la spécificité et de la transmissibilité de la tuberculose. Après avoir longtemps étudié comme clinicien la tuberculose, Villemin pressentait que cette affection devait être classée au nombre des maladies virulentes et contagieuses. La méthode expérimentale qu'il pratiqua en maître apporta à l'appui de ses idées préconçues les preuves les plus déci- sives. La contagion du tubercule de la vache au lapin, du lapin au lapin, de l'homme au cobaye, ainsi qu'à d'autres animaux, fut établie. Les dan- gers provoqués par les crachats des phtisiques et la pulpe caséeuse des C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N° 25.) l J" ( n86 ) ganglions scrofuleux furent démontrés. Ces faits si nouveaux, il y a vingt- cinq ans, Villemin les consigna dans un livre admirable. Non seulement tout ce qu'il annonçait était vrai, mais les hypothèses sur le rapproche- ment qui devait exister entre le virus et les ferments, hypothèses indiquées à un moment où tout était encore obscur, se sont vérifiées. « Nous n'avons pu, écrivait-il à la fin de son livre et en proclamant ce fait : la tuberculose est inoculable, nous n'avons pu réprimer un mouvement d'enthousiasme quand nous sommes venu annoncer à l'Académie de Mé- decine la prise de possession du fait que nous venions de découvrir. » Ainsi qu'il arrive presque toujours, Villemin eut à subir des discussions et des négations. Les oppositions vinrent de toutes parts. En Angleterre, le célèbre physiologiste Burdon-Sanderson; en Allemagne, le grand patho- logiste Cohnheim déclarèrent tout d'abord que la tuberculose n'était point due à un virus spécifique, mais pouvait être provoquée par l'intro- duction dans l'organisme de pus de diverses natures et môme des sub- stances les plus variées. Soutenu en France, malgré le grand nombre d'adversaires, par un homme comme M. Chauveau, et cet appui était déjà une victoire, Vil- lemin attendit avec confiance le jugement du temps qui prononce en der- nier ressort sur la valeur de toutes les découvertes. Il eut la joie de voir son redoutable adversaire de la première heure, Cohnheim, déclarer, après avoir fait lui-même de nombreuses expériences, la transmissibilité de la tuberculose. Cohnheim déclare que non seulement la découverte de Villemin constituait un progrès incomparable, mais qu'il y a peu de décou- vertes qui aient produit une impression aussi profonde sur l'esprit des médecins. Le jour où le Dr Koch parvint à isoler le bacille tuberculeux dont Villemin avait pressenti l'existence, il fut reconnu généralement, et par Koch lui-même, que l'idée de la transmissibilité de la tuberculose, proclamée par Villemin, avait été le point de départ de cette dernière découverte. Toutes les oppositions tombèrent alors les unes après les autres. L'œuvre de Villemin resta debout. En 1891, le Congrès pour l'étude de la tuberculose le nomma Président par acclamation. Ce fut son dernier triomphe. Le prix que votre Commission vous propose de décerner à ses travaux représente aujourd'hui le premier hommage de la postérité. Un prix sur les reliquats de la fondation Leconte est décerné à M. Des- LAxintKs attaché à l'Observatoire de Paris, pour ses travaux relatifs à ( n«7 ) l'Analyse spectrale appliquée à l'Astronomie. M. Deslandres a été autorisé à consacrer aux observations spectroscopiques le grand télescope à ré- flexion de i Observatoire. Il est parvenu à disposer les pièces nouvelles nécessaires à ce genre d'observation, de façon à constituer un instrument d'un maniement facile et d'une puissance exceptionnelle. M. Deslandres a déjà mis sous les yeux de l'Académie un certain nom- bre de photographies de spectres, d'étoiles et de protubérances solaires d'un grand intérêt et qui promettent les plus importants résultats pour l'avenir. Un prix est accordé à M. Maurice d'Ocagxe pour son Ouvrage intitulé : Homographie. Les calculs usuels, effectués au moyen des abaques. Essai d'une théorie générale. PRIX FONDÉ PAR Mwe la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Mmela Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Le Président remet les cinq volumes de la Mécanique céleste, V Exposition du système du monde et le Traité des Probabdités à M. Lerru\ (Alrert- Fra.vçois), né le 29 août 187 1, à Mercy-le-Haut (Meurthe-et-Moselle), et entré, en qualité d'Élève-Ingénieur, à l'École nationale des Mines. ( n88 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES ANNÉES 1893, 1891, 1895 ET 1896. GEOMETRIE GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1894-) Perfectionner en un point important la théorie de la déformation des sur- faces. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut avant le 1e1 octobre 1 894 ; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. L'Académie met au concours, pour l'année 1894, la question suivante : Étude des problèmes de Mécanique analytique adnieilant des intégrales algé- briques par rapport aux vitesses et particulièrement des intégrales quadratiques. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- ( >'«<) ) lariat de l'Institut avant le iei octobre 189.4 ; ils devront être accompa- gnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du 18 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par Mme Veuve F rancœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille francs, qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au ie' juin de chaque année. PRIX PONCELET. Far Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par Mme Veuve Poncelet, pour la fondation d'an prix annuel destiné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. Mme Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le prix est de deux mille francs . Une donation spéciale de Mn,e Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des Œuvres complètes du Général Poncelet. ( '!90 ) MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE L'EFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le iei juin de chaque année. PRIX MONTYOTN. M. de Montyon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'un prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le prix est de sept cents francs. PRIX PLUMEY. Par un testament en date du 10 juillet 1809, M. J.-B. Plumev a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, ( "9' ) dans sa séance publique, un prix de deux mille cinq cents francs au travail le plus important cpii lui sera soumis sur ces matières. PRIX DALMONT. Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous les trois ans, à l'Acadé- mie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mille francs légués à l'Académie, d'exciter MM. les Ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai i865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. L'Académie annonce qu'elle décernera pour la dernière fois le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique de l'année 1894. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année i8g3.) L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret du 6 novembre 1 867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'Etat français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie met au concours, pour sujet du prix Fourneyron à décerner en i8g3, la question suivante : Etude historique, théorique et pratique sur la rupture des volants. ( ii92 ) Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le i er juin i Hp,3. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. Le prix fondé par Jérôme de Lalande, pour être accordé annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus inté- ressante, le Mémoire ou le Travail le plus utile aux progrès de l'Astronomie, sera décerné dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix est de cinq cent quarante francs . PRIX DAMOISEAU. (Question proposée pour l'année 1896.) Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Mme la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingt mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal sur une question proposée. L'Académie met au concours, pour l'année 1894, la question suivante : Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes en se bornant à représenter leur position à quelques minutes d'arc prés, dans un intervalle de cinquante ans; construire ensuite des fables numériques per- mettant de déterminer rapidement les parties principales des perturbations. Le prix sera de quinze cents francs. ( 'i93 ) Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au ier juin de l'année 189 \. L'Académie met, en outre, au concours, pour l'année 1896, la question suivante : On demande de relier les. unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes apparitions de la comète de Balley, en remontant jusqu'à celle de Toscanetli en i/p6 et tenant compte de l'attraction de Neptune. On calculera ensuite exactement le prochain retour de la comète en 1910. Le prix sera de quinze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au Ier juin de l'année 1896. PRIX VALZ. Mme Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Par Décret, en date du 18 décembre 1886, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite par M. Janssen pour la fondation d'un prix consistant en une médaille d'or, destinée à récompenser la dé- couverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie phy- sique. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. C. P.., 1802, 2" Semestre. (T. CXV, N° 25.) ' $" ( "94 ) Le prix fondé par M. Janssen a été décerné pour la première fois dans la séance publique de l'année 1887. Ce prix sera annuel pendant les sept premières années, et deviendra biennal à partir de l'année 1894. PHYSIQUE. PRIX L. LA CAZE. Par son testament en date du 24 juillet 1 865 et ses codicilles des 25 août et 22 décembre 1866, M. Louis La Caze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à l' Académie des Sciences, en priant ce corps savant » de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (10000 fr.) à l'auteur de l'Ouvrage » qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à l'Aca- » demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, » libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux >i autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront « concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en » totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- ( "95 ) » être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en » même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- » penses par l' Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour » ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils i) seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » Un Décret en date du 27 décembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation; en conséquence, elle décernera, dans sa séance pu- blique de l'année i8g3, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages 1 196 et 1209.) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. ( "96 ) CHIMIE. PRIX JECKER. Par un testament, en date du i3 mars i85r, M. le Dr Jecker a fait à l'Académie un legs de dix mille francs de rente destiné à accélérer les progrés de la Chimie organique. A la suite d'une transaction intervenue entre elle et les héritiers Jecker, l'Académie avait dû fixer à cinq mille francs la valeur de ce prix jusqu'au moment où les reliquats tenus en réserve lui permettraient d'en rétablir la quotité, conformément aux intentions du testateur. Ce résultat étant obtenu depuis 1877, 1 Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker, porté à la somme de dix mille francs, aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LA GAZE. Voir page 1 194. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année i8g3.) L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet de grand prix des Sciences physiques à décerner en i8o,3 la question suivante : Etude approfondie d'une question relative à la géologie d'une partie de la France. ( "07 ) Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le ier juin 1893. PRIX BORDIN. L'Académie met au concours, pour l'année i8g3, la question suivante : Genèse des roches éclairée par l 'expérimentation synthétique. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le 1e1' juin 1893. PRIX VAILLANT. (Question proposée pour l'année i8g4-) M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix qui sera décerné soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je » n'indique aucun sujet pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant » toujours pensé laisser une grande Société comme l'Académie des Sciences » appréciatrice suprême de ce qu'il y avait de mieux à faire- avec les fonds » mis à sa disposition. » L'Académie, autorisée par Décret du 7 avril 1 8y3 à accepter ce legs, a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle rappelle qu'elle a mis au concours pour l'année 1894 la question suivante : Etude des causes physiques et chimiques qui déterminent l'existence du pou- voir rotatoire dans les corps transparents, surtout au point de vue expérimen- tal. Le prix est de quatre mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le Ier juin 1894. ( "98 ) PRIX DELESSE. jyjme Veuve Delesse a fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année i8o,3. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le iei juin 1893. PRIX FONTANNES. Par son testament, en date du 26 avril 1 883, M. Charles-François Fon- tannes a légué à l'Académie des Sciences la somme de vingt mille francs, pour la fondation d'un prix qui sera décerné, tous les trois ans, à V auteur de la meilleure publication paléontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes dans la séance publique de l'année 1893. Le prix est de deux mille francs. Les ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1e1 juin 1893. BOTANIQUE. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à ( "'99 ) la fondation d'un prix annuel, « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique avant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament, en date du i4 avril 1 855, M. Desmazières a légué à l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à l'auteur, français ou étranger, du meilleur ou du » plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur tout « ou partie de la Cryptogamie » . Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. Le prix est de seize cents francs. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du n octobre 1862, M. Jean-François-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. k Ces prix, dit le testateur, seront ou pourront être, l'un de mille francs , l'autre de cinq cents francs. » L'Académie décernera, s'il ) a lieu, dans sa prochaine séance publique, les prix Montagne aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le Ier juin; les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. ( 1200 ) PRIX DE LA FONS MELICOCQ. M. de La Fons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous » les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, » c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, » de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année i8g5, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin 1 863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- » rope (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ) ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. ( Voir page 1 20 1 . ) AGRICULTURE. PRIX MOROGUES. M. le baron B. de Morogues a légué, par son testament en date du 20 oc- tobre 1 834, "ne somme de dix mille francs, placée en rentes sur l'Etat, pour ( 12(11 ) faire l'objet d'un prix à décerner tous les cinq ans, alternativement, par l'Aca- démie des Sciences à V Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à l'Agriculture en France, et par l'Académie des Sciences morales et politi- ques au meilleur Ouvrage sur l'état du paupérisme en France et le moyen d'y remédier. Le prix Morogues, dont la valeur est de dix-sept cents francs, sera décerné en i8g3. Les Ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le ieijuin 1893. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à » l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. ( Voir page r 200. ) PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR Mlle LETELLIER. Un Décret, en date du 20 avril 1 864 » a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"e Letellier, au nom de Sa- vigny, d'une somme de vingt mille francs pour la fondation d'un prix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir » de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je C. R., 1892, 2« Semestre. (T. C.W, tS° 25.) '58 ( 1202 ) lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » Le prix est de neuf cent soixante-quinze francs. PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date du 1 2 mars 1 852, M. le commandeur J. da Gama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de vingt mille francs, réduite à dix mille francs, pour la fondation d'un prix qui doit por- ter son nom. Un Décret du j 9 juillet 1 878 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres ani- més. Le prix est de douze cents francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le Ier juin 1894. MEDECINE ET CHIRURGIE, PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1825 et 23 août 1829, il sera ( I 2o3 ) décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Y art de guérir. L'Académie juçe nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1 829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le icr juin de chaque année. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital du Val-de-Gràce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille francs, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui cpii fera une découverte pré- » cieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX BRÉANT. Par son testament en date du 28 août 1849, M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fonda- tion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- ( 1204 ) » rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible » fléau ( ' ) » . Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix put être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : i° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication oui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exempte, celle de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. (' ) Il paraît convenable de reproduire ici les propres ternies du fondateur: «Dans l'état » actuel de la Science, je pense qu'il y a encorebeaucoup dechoses à trouver dansla com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magné- » tiques ou autres ; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répan- i) dus en nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des « causes de cette cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, » à reconnaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aper- » çoit dans l'eau en se servant des instruments microscopiques que la Science met à la » disposition de ceux qui se livrent à cette étude. u Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai » expliqué plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit » gagné, que l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait o avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, o soit en donnant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, i) soit en trouvant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui i jusqu'à présent ont échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou ■ une des causes de la maladie. » ( ! 20.T ) Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou cpii aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Par un testament en date du 4 septembre 1862, M. le D' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs , trois pour cent, pour fonder un prix qui, chaque année, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, dont la va- leur est de mille francs, sera décerné, chaque année, dans sa séance pu- blique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. PRIX SERRES. M. Serres, membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à » la Médecine » . Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle décernera un prix de la valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance publique de l'année 1893, au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le Ier juin 1893. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs ( I ao6 ) par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pra- tique ». Un Décret, en date du ~ juillet 1869, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans sa séance publique de l'année r8g5, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le ierjuin 1891. PRIX PARKIN. M. le Dr John Parkin a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 3o décembre 1 885, la somme de i5oo livres sterling pour être placée en rentes françaises, et le revenu être emplové, tous les trois ans, à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « i° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans 0 le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 20 Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i° Que les recherches devront être écrites en français, en allemand a ou en italien : » 20 Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frai> et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix: » 3° Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie décernera pour la première fois le prix Parkin dans la séance publique de l'année 189,3. ( I2°7 ) Le prix est de trois mille quatre cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le Ier juin i8i)3. PRIX BELLION, FONDÉ PAR M"e FOEHR. Par son testament, en date du 23 novembre 1 88 1 , Mlle Anne-Marie Foehr a Légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de quatorze cent soixante et onze francs pour fonder un prix annuel, dit Prix Bellion, à décerner aux savants « qui auront écrit des Ouvrages ou » fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélio- » ration de l'espèce humaine. » Le prix est de quatorze cents francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le [er juin de chaque année. PRIX MÈGE. Par son testament, en date du 4 février 1869, le D1 Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie des Sciences « dix mille francs à donner en prix à » l'auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui ont retardé » ou favorisé les progrés de la Médecine, depuis la plus haute antiquité jusqu'à > nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique annuelle. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le Ie' juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier i 872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises trois pour cent sur ( I208 ) l'État, pour, avec les arrérages annuels, fonder un prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. Le prix Dusgate sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1890. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au iei juin 1890. PRIX LALLEMAND. Par an testament en date du 2 novembre i852, M. C.-F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cinquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huit cents francs. Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le ier juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement un prix de la ( ,so9 ) valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprime ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA CAZ1Ï. Voir page i Tf)'|. PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1893.) M. le Dr Marc-Aubin Pourat, par son testament en date du 20 juin 1876, a léçué à l'Académie des Sciences la nue propriété d'un titre de deux mille francs 5 pour 100 sur l'État français, dont les arrérages doivent être affectés, après extinction de l'usufruit, à la fondation d'un prix annuel à décerner sur une question de Physiologie. Un décret du 29 octobre 1877 a autorisé l'acceptation de ce legs. L'Académie est entrée en possession dudit legs le 27 mai 1887. Elle rappelle qu'elle a proposé, pour sujet du prix qu'elle doit décerner dans la séance publique de l'année i8g3, la question suivante : Rechercher les effets des injections sous-cutanées ou intra-vasculaires des liquides normaux de l'organisme ou d'extraits liquides des divers tissus ou organes. Le prix est de dix-huit cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1e1' juin t8o,3. PRIX POURAT. (Question proposée pour Tannée rSo,^.) L'Académie met au concours, pour l'année 1894, la question suivante : Des influences qu'exercent le pancréas et les capsules surrénales sur le sys- tème nerveux; et réciproquement des influences que le système nerveux exerce sur ces glandes, étudiées surtout au point de vue physiologique . Le prix est de dix-huit cents francs. C. R., i8a2, 2- Semestre. (T. CXV, N' 25. ) ' $9 ( r2io ) Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au iei juin 'Sur- prix MARTIN-DAMOURETTE. Par son testament olographe, en date du 3 février t883, M. le Dr Félix- Antoine Martin-Damourette a légué à l'Académie des Sciences quarante mille francs pour fonder un prix annuel ou biennal de Physiologie thérapeu- tique . Un décret en date du 29 juin 1887 a autorisé l'Académie à accepter la moitié seulement dudit le^s. L'Académie a décidé que le prix Martin-Damourette serait décerné tous les deux ans. Ce prix, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 189.3. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au Ier juin 1893. GEOGRAPHIE PHYSIQUE PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1893.) Par un testament, en date du 3 novembre i8';3, M. Claude Gay. Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1893, la question suivante : Etude sur les trajectoires des cyclones venant de l' Amérique du Nord ou des Antilles. ( 1211 > Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i° juin liSip. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 189/1.) Étude des eaux souterraines : oe leur origine, de leur direction, des ter- rains qu'elles traversent, de leur composition et des animaux et des végétaux Oui y rivent. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 189/4. PRIX GENERAUX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordonnances royales des 29 juillet 1821, 2 juin 1825 et a3 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. ( 1212 ) Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut a^ant le iei juin de chaque année. PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cuvier, et serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août i83g. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique de l'année 1894, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le 1e1 janvier 1891 jusqu'au 3i décembre i8g3. Le prix est de quinze cents francs. PRIX TREMONT. M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France ». Un Décret, en date du 8 septembre 1 856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique ( i2i3 ) annuelle, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'en- couragement, à tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien qui, se trou- vant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux; sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en laveur des progrès des Sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 1 oc- tobre 186g, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Par un testament en date du 17 août 1 872, Mme Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs , pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au voyageur » français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à » la France ou à la Science » . Un Décret en date du 25 octobre 1873 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans la séance publique de l'année i8o/|. Le prix est de mille francs. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le Ier juin 1894. PRIX JEAN REYNAUD. Mme Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », ( 12.4 ) a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun > ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » Un Décret en date du 20 mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1896. PRIX JEROME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 1 1 janvier 1879, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès ». Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au ier juin 1894. ( I2l5 ) PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 24 juin 1875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle d'employer les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applications de la Science à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous les deux ans, à partir de l'an- née i883, un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. L'Académie décernera le. prix Petit d'Ormoy, s'il v a lieu, dans sa séance publique de 1893. PRIX LECONTE. Conformément au testament de M. Victor-Eugène Leconte. en date du 10 septembre 1886, une somme de cinquante mille francs sera donnée, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : i° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 20 Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans la séance pu- blique de l'année 1890. ( I2lH ) PRIX TCHIHATCHEF. Par testament en date du ie,'mars 1873, M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement aux » naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l'ex- » ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des » régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des con- » trées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mi- » neure et Syrie, contrées déjà plus ou moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une ré- » compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement » le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront « ajoutés à ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque » où l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre » de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- » prise ou la continuation. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des » œuvres de simple érudition. » L'Académie décernera le prix Tchihatchef, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année i8p3. Le prix est de trois mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1 ei juin de l'année 1893. ( ,2,7 ) PRIX GASTON PLANTE. Par testament olographe en date du 6 mai 1889, M. Raymond-Louis- Gaston Planté a légué à l'Académie des Sciences une rente perpétuelle de quinze cents francs par an, destinée à la fondation d'un prix, lequel, décerné tous les deux ans, sera attribué, d'après le jugement de l'Académie, à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail im- portant dans le domaine de l'électricité. lin Décret, en date du L\ juillet 1892, a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En consécpjence, l'Académie décernera pour la première fois, s'il y a lieu, le prix Gaston Planté dans sa séance publique de l'année i8g3. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le ier juin 1893. PRIX FONDE PAR Mme la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Mme la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. C. R., 1892, v Semestre. (T CXV, N°25.) 160 ( I2l8 ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en 1 865, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juin. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J. Bertrand, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Michel Ghasles, Membre de l'Académie. M. J. Janssen, Membre de l'Académie, lit une Notice sur « Un obser- vatoire au mont Blanc ». J. B. et M. B. ( l2i9 ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 19 DÉCEMBRE 1892. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1892. GÉOMÉTRIE. Grand prix des Sciences mathématiques. — (Détermination du nombre des nom- bres premiers inférieurs à une quantité donnée). Le prix est décerné à M. Hada- mard ll2° Prix Bordin. — La Commission décerne le prix à M. Gabriel Kœnigs. Elle émet le vœu que le Mémoire couronné soit im- primé dans le Recueil des Savants étran- gers. Elle accorde, en outre, deux men- tions honorables : l'une à M. Otto Ohne- sorge; l'autre à M. Louis Baffy 1 122 Prix Bordin. — Le prix est décerné à M. Humbert II2° Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. Mouchot 1 I28 Prix Poncelet. — Le prix est décerné à Sir John Fowler et Sir Benjamin Baker. 1128 mécanique. Prix extraordinaire de six mille francs. — Un prix de trois mille francs est dé- cerné à M. Hédouin et un autre prix de trois mille francs à M. Doyère n32 Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. N.-J. Baffard n34 Prix Plumey. — Le prix est décerné à M. Augustin Normand 1 135 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est doublé. Il est décerné à M. Barnard et à M. Max Wolf "36 Prix Damoiseau. — (Perfectionner la théo- rie des inégalités à longues périodes cau- sées par les planètes dans le mouvement de la Lune). La Commission décerne un prix à M. Badau et un autre prix à M. G. Leveau "38 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. Pui- seux 1 ' 4 1 Prix Janssen. — Le prix est décerné à M. Tacchini 1 142 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est doublé et est partagé entre M. le D' M. Bastié et M. le Dr ./. Darclignac 1 '43 CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est décerné à M. G. Bouchardat "49 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Vaillant.— (Applications de l'examen des propriétés optiques à la détermination des espècts minérales et des roches). La Commission décerne le prix à M. Lacroix et est d'avis que le Mémoire couronné soit inséré dans le Recueil des Savants étrangers • «5i BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Le prix est décerné à M . Pierre Viala 1 >56 1220 ) Piîix Montagne. — Un prix de mille francs est accordé à M. l'abbé Hue et un prix de cinq cents francs à M. le Dr F. -Xavier Gillot 1 158 Prix de la Fons Mélicocq. — Le prix est décerné à M. Masclef. La Commission lui accorde, en outre, l'arriéré de 1891 pour l'aider dans sa publication n3o Prix Thore. — Le prix n'est pas décerné.. 1161 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savignv. — Le prix n'est pas décerné. 11G1 MEDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — .La Commission décerne un prix à MM. Farabeuf et Varnier ; un prix à M. Javal : un prix à M. Lucas Championnière. Elle accorde trois men- tions : une à MM. Kelsk et Antony, une à M. Pitres et une autre à M. Redard, et cite honorablement, dans le Rapport, MM. Brocq, Testât et Thiroloix 1162 Prix Barbier. — La Commission partage le prix entre M. Laborde et MM. Cadéac et Albin Meunier. Elle accorde ensuit • deux mentions, l'une à M. Paul Thierry. l'autre, avec une somme de cinq cents francs, à M. Marcel Baudoin 1167 Prix Bréanï. — Le prix n'est pas décerné. La Commission partage la rente de la fon- dation, à titre de prix, entre M. A. Proust et M. Henri Monorl 1 168 Prix Godard. — Le prix est décerné à M. Albarran. Il est accordé une mention à M. Repin n68 Prix Bellion. — Le prix est décerné à M. le Dr Théodore Cotel 1 169 Prix Mège. — Le prix n'est pas décerné. La Commission décerne la rente de la fonda- tion, à titre de prix, à M. G. Colin 1169 Prix L allemand. — Le prix est partagé enlre MM. Alfred Binet et Durand (de Gros ) 1 1 69 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — La Commission décerne le prix à MM. Hédon et Cornevin. Elle accorde deux mentions très honorables : luné à M. Ephrem Aubert, l'autre à M. /. Richard Eivald, et deux mentions hono- rables : l'une à M. Hans Molisch, l'autre à M. W. Einlhoven 1 171 Prix Pourat. — Le prix est décerné à M.H.Roger 117Î GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — (Étudier le magnétisme ter- restre; et, en particulier, la distribution des éléments magnétiques en France). Le prix est décerné à M. Moureaux 1177 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon (Arts insalubres). — La Commission décerne le prix à M. L. Gué- rouit. Elle accorde un encouragement à M. le Dr Paquelin Prix Trémont. — Le prix est décerné à M. Emile Rivière r [83 Prix Gegner. — Le prix est décerné à M. Paul Serret 1 1$\ Prix Delalande-Guerineau. — Le prix est décerné à M. Georges Rolland 1 1 S i Prix Jérôme Ponti. — Le prix est décerné à M. Le Chatelier 1 i85 Prix Leconte (de cinquante mille francs). — Le prix est décerné aux travaux du Dr Villemin. La Commission décerne, sur les reliquats de la fondation Leconte, un prix à M. Deslandres et un prix à M. Maurice d'Ocagne n85 Prix fondé par Mme la Marquise de La- place. Le prix est décerné à M. Lebrun (Albert- François) 1 187 ( 1 2 a i ) PRIX PROPOSES pour les années i8ç)3, 189/j, 189,^ et 1896. geometrie. 1894. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Perfectionner en un point im- portant la théorie de la déformation des surfaces 1 188 1894. Pek Bordin. — Élude des problèmes de Mécanique analytique des intégrales algébriques par rapport aux vitesses et particulièrement des intégrales quadrati- ques 1 188 1893. Prix Francœur 1189 1893. Prix Poncelet 1189 mécanique. 1893. Prix extraordinaire de six mille francs.— Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales 1 190 1S93. Prix Montyon — 1190 1893. Prix Plumey 1 19» 1894. Prix Dalmont «91 1893. Prix Fourneyron. — Étude histo- rique, théorique et pratique sur la rupture des volants 1191 ASTRONOMIE. 1893. Prix Lalande 119a 1894. Prix Damoiseau. — Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes en se bornant à repré- senter leur position, à quelques minutes d'arc près, dans un intervalle de cin- quante ans; construire ensuite des Tables numériques permettant de déterminer rapidement les parties principales des perturbations 1 193 1896. Prix Damoiseau. — On demande de relier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes appari- tions de la comète de Hallcy, en remon- tant jusqu'à celle de Toscanelli en 1 456 et tenant compte de l'attraction de Nep- tune. On calculera ensuite exactement le prochain retour de la comète en tgio.... 1193 1893. Prix Valz 1193 1893. Prix Janssen 1193 PHYSIQUE. 1893. Prix L. La Caze 119', STATISTIQUE. 1893. Prix Montyon 1 ig5 CHIMIE. 1893. Prix Jecker 1196 1893. Prix L. La Caze ng'i MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. 1S93. Grand prix des Sciences physiques. — Etude approfondie d'une question rela- tive à la géologie d'une partie de la France 1 n|ii 1893. Prix Bordin. — Genèse des roches, éclairée par l'expérimentation synthé - tique 1 197 1894. Prix Vaillant. — Étude des causes physiques et chimiques qui déterminent l'existence du pouvoir rotatoire dans les corps transparents, surtout au point de vue expérimental 1197 1893- Prix Delesse 1198 1893. Prix Fontannes 1 198 botanique. 1893. Prix Barrier 1 198 1893. Prix Desmazières 1199 1893. Prix Montagne 1199 1895. Prix de la Fons Mêlicocu 1200 1893. Prix Thore 1200 agriculture. 1893. Prix Morogues 1200 anatomie et zoologie. 1893. Prix Thore 1201 1893. Prix Savigny laoi 1894. Prix da Gama Machado 1202 médecine et chirurgie. 1893. Prix Montyon 120a 1893. Prix Barbier 1203 1893. Prix Bréant 1203 { 1222 ) 1893. 1893. 1895. 1893. 1893. 1893. 1S95. 1893. Prix Prix Prix Prix Prix Prix Prix Prix Godard . . . Serres .... Chaussier. Parkin .... Bellion. . . MÈGE DUSOATE.. . Lallemand. 1200 12 00 I2o5 1206 1207 1207 1207 1208 PHYSIOLOGIE. 1893. Prix Montyon 1893. Prix L. La Caze 1893. Prix Pourat. — Rechercher les effets des injections sous-cutanées ou intra-vas- culaires des liquides normaux de l'orga- nisme ou d'extiaits liquides des divers tissus ou organes 1894. Prix Pourat. — Des influences qu'exer- cent le pancréas et les capsules surrénales sur le système nerveux et réciproquement des influences que le système nerveux exerce sur ces glandes, étudiées surtout au point de vue physiologique 1893. Prix Martin-Damourette 1208 1209 209 r209 1210 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1893. Prix Gay. — Etude sur les trajectoires des cyclones venant de l'Amérique du Nord ou des Antilles 1210 1894. Prix Gay. — Étude des eaux souter- raines; de leur origine, de leur direction, des terrains qu'i-lles traversent, de leur composition et des animaux et des végé- taux qui y vivent 121 1 PRIX GÉNÉRAUX. Médaille Araûo 1 2 1 1 1893. Prix Montyon, Arts insalubres 1211 1894. Prix Cuvier 1212 1893. Prix Trémont 1212 1893. Prix Gegner i2i3 1894. Prix Delalande-Guérineau i2i3 1S96. Prix Jean Reynaud i2i3 1894. Prix Jérôme Ponti 121 \ 1893. Prix Petit d'Ormoy 12 iô 1895. Prix Leconte i2i5 1893. Prix Tchihatchef 1216 1893. Prix Gaston Plante 121 7 1893. Prix Laplace 12 17 Conditions communes à tous les concours 1218 Avis relatif au litre de Lauréat de V Académie 121S ( I .23 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1893, 1894, 1895 ET 1896. 1895 Prix Francceur. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. Prix Fourneyron. — Étude historique, théo- rique et pratique sur la rupture des volants. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Valz. — Astronomie. Prix Janssen. — Astronomie physique. Prix L. La Gaze. — Décernés aux auteurs du meilleur travail sur la Phjrsique, la Chimie et la Physiologie. Prix Montyon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Grand prix des Sciences physiques. — Elude approfondie d'une question relative à la géologie d'une partie de la France. Prix Bordin. — Genèse des roches éclairée par l'expérimentation synthétique. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur d'un tra- vail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, les Sciences minéralogiques. Prix Fontannes. — Décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontologique. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les' Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix Thore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- rope et aux recherches sur les moeurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Morogues. — Décerné à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès à l'Agricul- ture en France. Prix Savigny, fondé par M"» Letellier. - Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiolo- gie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Serres. — Embryologie générale appli- quée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Parkin. — Recherches sur les effets cura- tifs du carbone sous ses diverses formes et plus particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans le choléra, les diffé- rentes formes de fièvre et autres maladies. — Sur les effets de l'action volcanique dans la pro- duction de maladies épidémiques dans le monde animal ou végétal, et dans celle des ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. Prix Bellion, fondé par M"' Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce humaine. PrixMege. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du Dr Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Pourat. — Rechercher les effets des in- jectioné sous-cutanées ou intra-vasculaires des liquides normaux de l'organisme ou d'extraits liquidés des divers tissus ou organes. Prix Martin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique. ( 1224 ) Pmx Gaj. - Étude sur les trajectoires des cyclo- nes venant de l'Amérique du Nord ou des Antilles. Prix Montyon. — Arts insalubres. Prix Trémont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. PrixGeg-ner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathémati- ques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Tchtiiatchep. — Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou lies limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dr:ns le domaine de l'Elec- tricité. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. 1894 Grand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner en un point important la théorie de la déformation des surfaces. Prix Bordin. — Elude des problèmes de Mé- canique analytique admettant des intégrales algébriques par rapport aux vitesses et particu- lièrement des intégrales quadratiques. Prix Dalnont. — Décerné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui auront présenté à l'Aca- démie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Prix Damoiseau. — Perfectionner les méthodes de calcul des perturbations des petites planètes. Prix Vaillant. — Étude des causes physiques et chimiques qui déterminent l'existence du pou- voir rotatoire dans les corps transparents, sur- tout au point de vue expérimental. Prix da Gama Machado. — Sur les parties co- lorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des èlres animés. Prix Pourat. — Des influences qu'exercent le pancréas et les capsules surrénales sur le système nerveux et réciproquement des influences que le système nerveux exerce sur ces glandes, étudiées surtout au point de vue physiologique. Prix Gay. — Étude des eaux souterraines : de leur origine, de leur direction, des terrains qu'elles traversent, de leur composition et des animaux et des végétaux qui y vivent. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. Prix Delalande-Guérineau. — Décerné au voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix Jérôme Ponti. — Décerné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la j Science. 1895 Prix de la Fons Melicooq. — Décerné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France. Prix Chaussier. — Décerné à des travaux im- portants de Médecine légale ou de Médecine pra- tique. Prix Dusgate. — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhuma- tions précipitées. Prix Leconte. — Décerné : î" aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathé- matiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2" aux auteurs d'applications nouvelles de ces Sciences. 1896 Prix Damoiseau. — Relier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes apparitions de la comète de Halley, en remon- tant jusqu'à celle de Toscanelli en i'|5G et tenant compte de l'attraction de Neptune. Calculer en- suite exactement lé prochain retour de la comète en 1910. Prix Jean Reynaud. — Décerné au travail le plus méritant qui se sera produit pendant une période de cinq ans. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER- VILLA RS II FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 5"). lis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la nn de l'année, deux volumes in-4*. Doux l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume L'abonnement <;si annuel du i'r janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi Lachèse el Dolbeau. Jérôme. Jacquard. Avrard. «x Duthu. ' Muller (G.). . lîenaud. / Lcfouruicr. \ I'. Robert. , .1. Kobert. ' V 1 _/.i-\ CarofT. ( Baër. ! Massif. ■ l'errin. \ Henrj . ' Marguerie. y Rousseau, j Ribou-Collay. Lamarche. Ratei. Damidot. i Lauverjal ' Crépin. \ Drevet. I tira lier. échelle Fouchcr. j Bourdig ! Dombre. Ropiteau. ■°urg ont-Fer i Lorient. chez Messieurs : , Baumal. * M— Texier. Beaud. Georg. /.> on • Mégret. JPalud. Vitte el Pérussel. Marseille Ruai Montpellier . j Calas. ' Coulct. Moulins Martial Place. , Sordoillet. Nancy Grosjean-Maupiti. A a ii tes Nice. ■ ' Si dot frères. I Loi -eau. Me. ■vre. Lefebvre. Quarre. I M™ Veloppé. i Barma. ' ViscoDti et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. . . i Blancbier. Poitiers .. , ( Druinaud. Bennes Plilion et Hervé. Bochefort Boucheron - Rossi \ Langlois. [ gnol. ' Lestringa ni S' -Etienne Chevalier. j Bastide. / Rumèbe. j Gimet. I Privai. . Boisselier. Tours Périrai. ' Suppligeon. \ Giard. I Lemaitre. Bouen . S'-Élie Toulon . . Toulouse Tours. . . . Valenciennes. Messieurs Berlin , , i Robbers. Imstcrdam _ ., ' Feike Caarelsen Athènes ISeck. (et C;°. Barcelone Verdaguer. . Ashrr et C". \ Calvary et C'". , Friedlander cl lils. ' Mayer el Muller. A. \ Schmid, Francke el Del lit- i rt;# Bologne Zauîchelli el C". , Kamlot. Bruxelles Mayolezel ludiarte. ( Lebègue et C". , II. mu, mu Bue tiares t .. ' Ramsteanu. F adapest Kilian. Cambridge Deighton, liclletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto et Keil. Copenhague HSsI et lils. Florence Lœscber et Seebei Gand Ilosle. Gènes P.euf. Cberbuliez Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye Bel infante frères. i Ueuda. " i Payot lia rt h. I Brockbaus. Leipzig Le. nul/ ) Max Riibe. Lausanne. Liège. Twietmeyer. , I lesoer. i Gnusé. Londres Luxembourg. Madrid Milan . Moscou. Naples. Neiv- York. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Borne . Rotterdam . . . Stockholm S'-Pétersbourg Turin. Varsovie. Vérone. . . Vienne . Zurich. chez Messieurs : y Dulau. I Nutl V. Bilck. Libr. Gulenberg. FU0HL6I 01 CupilATlIlt! Gonzalês e hijos. Yravedra. F. Fé. t Dumolard frères. | Hoepli. Gaul ier. i Furcheiin. Marghieri di (jius, ' Pellerano. , Christern. herl. \\ estermann. Rousseau Parker el l . ■ Clauscn. Magalhaès. Rivnac. Canner. ( Boeca frères. t Loesclieret C. * Kiarneis et lils. Samson el Wallin. i Zînserling . ! vvoiir. Bocca frères. I Brero. j Clausen. Rosenbergel Sellier Gebetbner et Wolff. Drucker. \ Frick. i Gerold et C". Meyer et Zellci. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1er à 31. — ( 3 Août i835 â 3i Décembre i85o. ) Volume in-{°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — i t" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865. ) Volume in- i": 1870. Pri\ 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-i°; 1 880. Prix 15 fr. ÏPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : el: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des VI sues, par MM. A. Derbys el A.-.l.-l. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations 411'éprouven par M. Hanse-v — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières s, par M. Claude Ulknard. Volume in-4", avec 32 planches ; i856 15 fr le II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. l'.-J. Van Bexeuex. — Essai d'une réponse a la que-tiou de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences le concours de itij.3, et puis remise pourcelui de i^36, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- taires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Biionm. In-4", avec 27 planches; 1861. .. 15 fr 1 même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 25. TABLE DES ARTICLES. Séance publique annuelle du i<) décembre 1892.) Pages. M locution de M. b'Abuadie 1 1 j3 Prix décernés 1120 Prix proposés 1188 Tableau des prix décernés 121g Tableau des prix proposés 1 ■ » 1 Tableau par année des prix proposés 1 2?:i PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-\usu«iins, 55. APR 12 1893 18^ SECOND SEMESTRE. 3ô£j COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR Klltl. LES SECRÉTAIRES PEBPÉTtKI-S. TOME CXV. N° 26 (26 Décembre 1892). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES D li L'ACADÉMIE D1ÎS SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 5S. 1892 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU; Adopté dans les séances des h3 juin 1862 et 2A mai i8-j. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par dps savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. 1 1 v a deux volumes par année. Ahticle Ier — Impressions des travaux de /'Académie. Les Programmes des prix proposés par Y sont imprimés dans les Comptes rendus, mais ports relatifs aux prix décernés ne le sont qfl que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en sèai blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2 . — Impression des travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants dej demie peuvent être l'objet d'une analyse ou dï sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire: tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujours n mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parmi \ssocié étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Lu Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de ">o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, pour les articles ordinaires de la correspondance aux Secrétaires. cielle de l'Académie. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par actuel, et l'extrait est renvoyé au ('ample rendt les correspondants de l'Académie comprennent au vant, et mis à la fin du cahier. plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de / Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être n l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans \eComple 1 Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux Irais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Kappor l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont les Instructions demandés par le Gouvernement pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vènt rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux; droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra tiv< un Rapport sur la situation des Comptes rendus a| l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suiva APR 12189g COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 DÉCEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Ixstructiox publique, des Beaux-Arts et des Cultes adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Edmond Perrier, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, en remplacement de M. de Quatrefages. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Perrier prend place parmi ses confrères. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Elévations thermiques sous l'influence des injections des produits solubles microbiens ; par MM. Bouchard et ClIARRIX. a II est aujourd'hui définitivement établi que les microbes intervien- nent surtout à l'aide des substances chimiques qu'ils produisent. L'hyper- C. R., 1892, ?' Semestre. (T. CXV, N» 26.) ^l ( 1226 ) thermie est au nombre des phénomènes que provoquent ces agents patho- gènes, ou plutôt leurs sécrétions. » La découverte de Koch relative à la tuberculose a, pour sa part, appelé l'attention sur ce point. Sans entrer dans le détail des discussions nombreuses soulevées par cette découverte, nous ferons remarquer que, pour'beauconp d'auteurs, de tout ce qui a été annoncé, il reste ce principe, à savoir que le bacille de la tuberculose fabrique in vitro un corps ou des corps spécifiques capables, à eux seuls, d'élever la température chez les tuberculeux, et chez les tuberculeux seulement. On pourrait donc retenir de ces différents travaux un excellent moyen de diagnostic. » En faisant pour la morve ce qui venait d'être réalisé pour la phthisie bacillaire, Kalning parait avoir confirmé cette donnée. Le germe de la morve crée une matière, la malléine, qui détermine la fièvre, ou un accroissement d'hyperthermie, uniquement chez les sujets morveux. » Toutefois, cette notion, concernant les accroissements thermiques sous l'influence des ferments figurés ou de leurs produits solubles, n'est pas absolument nouvelle. » Dès 1822, Gaspard élève la température des animaux, en leur injec- tant une infusion de viandes putréfiées. Ne pouvant, à cette époque, songer aux microbes, il conclut à un accident d'intoxication. Plus tard même, à la suite d'une série d'expériences, il admit que l'ammoniaque était le principal poison contenu dans ces infusions de viandes putréfiées. » La question est demeurée longtemps stationnaire. Avec Boyer, Bonnet, Dumas, Panum, Bergmann et Schmiedberg, Schmidt et Petersen, Zùlzer etSonnenschcin, etc., on s'occupe des décompositions qui se font au niveau des plaies. Toutefois, on laisse dans l'ombre le problème de la fièvre. » Otto Weber, en 1864, analysant les phénomènes causés par les prin- cipes septiques, parmi eux l'hyperthermie, distingue les substances phlo- gogènes des éléments pyrétogènes. En faisant monter la température, grâce à des injections de cultures stérilisées, M. Chauveau démontre la réalité de ces éléments pyrétogènes. Mais ces cultures n'étaient pas pures, autrement dit, elles renfermaient des germes d'espèces variées, plus ou moins différentes les unes des autres. En outre, ces injections contenaient les bactéries elles-mêmes ou, du moins, leurs cadavres, aussi bien que leurs produits dissous dans le milieu liquide ambiant. « Ces remarques ne sauraient s'appliquer aux recherches de MM. Charrin etRùffer, qui, le. Ier février 1889, ont communique les résultats de diverses expériences établissant le pouvoir thermogène de la culture stérilisée du ( I227 ) bacille pyooyaniquc, même lorsque celte culture a été chauffée, filtrée sur porcelaine. Henrijean (') a confirmé ces résultais pour le cas particu- lier du microbe du pus bleu. » À cette époque, M. Bouchard a nus en évidence les actions sur la ca- lorification des sécrétions de sept agonis pathogènes, actions influencées par plusieurs facteurs, spécialement, par le choix de la porte d'entrée de ces sécrétions. (Voir Archiv. de Phys., p. G89 ; sept. 1889.) » Douze jours après, M. Roussy a annoncé, de son côté, qu'il détermi- nait des accès de fièvre à l'aide de substances dérivées d'un organisme re- connu comme appartenant au groupe des levures. » En novembre 1890, Roch a fait savoir ce qu'était sa tuberculine; à partir de ce moment, cette question s'est élargie; des horizons nouveaux se sont révélés. Nous-mêmes, nous avons abordé ce problème; nous allons y revenir. » Vers cette période, on a quelque peu généralisé la notion de l'hyper- thermie par les produits solubles. On a fait, pour différents agents patho- gènes, ce que Serafini avait réalisé pour le pneumocoque. Puis, Buchner, après lui, Klemperer, Rôhmer ont vu que le protoplasma des bactéries ou les éléments adhérents à ce protoplasma jouissaient particulièrement de cette propriété. Ces auteurs ont étudié sept microbes distincts, parmi eux le bacille pyocyanogène, un des plus riches, peut-être, en principes ther- mogenes. m A plusieurs intervalles, nous nous sommes occupés des qualités vaso- motrices des toxines, toxines plus spécialement dilatatrices pour le bacille de la tuberculose, constrictives d'abord, puis dilatatrices également pour le bacille pyoevanique. Ces pouvoirs, sur l'appareil circulatoire, nous ont conduits, après de longs essais sur l'animal, à des tentatives thérapeutiques sur l'homme. » Déjà, en 1891 (2), nous avons indiqué quelques-unes de ces considé- rations. Dans une Note à l'Académie des Sciences, les effets sur la tempé- rature, sur la dyspnée, sont mentionnés. » Ces recherches ont été poursuivies. Elles ont exigé une série d'études, dans le laboratoire comme à l'hôpital. Résumons très succinctement quel- ques-unes de nos observations. Les conclusions seront faciles à déduire. (') Henrijean, Rev. de MécL, 1890. (-) Comptes rendus, p. 024; 26 oct. 1891. — Bouchard, Actions vaso-motrices des produits bactériens, p. 559. — Charrin, Les produits solubles du bacille pyocya- nique produisent la fièvre. ( 1228 ) « Observation I. — A ioh et à midi, le 20 mai 1891, on injecte à un tuberculeux, clans un but thérapeutique, icc, chaque fois, d'une culture stérilisée du bacille pyocya- nique, culture âgée de quinze jours et faite dans du bouillon de bœuf. A ihi5m, le malade est pris de dyspnée; l'auscultation révèle une notable augmentation des râles humides précédemment entendus dans les deux poumons; la face est congestionnée; la température, qui, jusqu'à ce jour, ne dépassait pas 3o,°, atteint 4o°, 2 et, à 2h, 4o°, 7. » Les symptômes s'amendèrent dans la soirée. » Le lendemain, ce malade ne se plaignait plus que d'une sensation de fatigue, de brisement; le thermomètre était revenu au chiffre habituel, oscillant, dans ce cas par- ticulier, entre 37°,8 et 38°, 8. » Depuis cette époque, chez douze malades, les circonstances ont paru légitimer l'emploi de ces substances. Toujours la température a été influencée dans le sens de l'accroissement ; mais, instruits par l'observa- tion que nous venons de rappeler, nous n'avons jamais constaté des aug- mentations inquiétantes. » Observation I bis. — Le 3o novembre 1892, on injecte à un tuberculeux, qui présente, aux sommets des poumons, des lésions du second degré, un demi-centimètre cube d'une culture du bacille pyocyanique ; cette culture, faite dans du bouillon de bœuf et âgée de seize jours, a été stérilisée par un contact prolongé avec le naphtol, à la dose deo,5opour 1000, pendant quatre jours. » Voici l'indication sommaire des résultats : » Avant l'injection, pratiquée sous la peau de l'abdomen, la température rectale marquait 38°, 3, à ioh du matin. Le thermomètre s'élevait à 3g°, 5 à 1 iu, à 390, 3 à 2U, à 38°, 5 à 5h. Les jours précédents, jamais on n'avait dépassé 38°, 9. » Observation II. — Le icr décembre, le même malade reçoit deux tiers de centi - mètre cube du même liquide. La température, qui marquait 38°, 2 à ioh, avant l'opé- ration, atteint 38°, 7 à nh; 39°,6 à 2h et4o° à 5h. » Observation III. — On injecte, le 3 décembre 1892, à un autre tuberculeux, en même temps qu'au précédent, un demi-centimètre cube, à chacun, d'une culture ne différant de la précédente que par l'âge; elle n'a que trois jours au lieu de seize, c'est-à-dire qu'elle a été stérilisée la troisième journée qui a suivi l'ensemence- ment. » Chez l'un et l'autre les modifications thermiques sont insignifiantes; elles ne dé- passent pas o°,2. » Dans de nouvelles expériences, nous avons eu recours à un milieu de culture spécial, dont voici la composition : gr _ gr PO'KU5 0,100 P04Na2H-l-i2Aq 0,100 C03KH o,i34 CaCl2 o,o5o MgSO-h 7 Aq o,o5o Acide aspartique neutralisé par la soude 4>433 Eau, quantité suffisante pour faire 1 litre. ( ia»9 ) » Observation IV. — Le 6 décembre 1892, on a injecté, au même moment, à un tuberculeux el à un jeune homme com alescenl de fièvre i\ plioïde, un demi-centimètre cube de celle culture Igée de trois jours et stérilisée par le naphtol. » La température s'est élevée de o",3 chez le convalescent, oscillation normale; elle n'a subi aucune augmentation chez le premier. » Observation V. — La même dose de cette même culture, après seize jours d'é- volution, au lieu de trois, a été injectée à ces deux mêmes malades, le 8 décembre. » Le tuberculeux a eu une élévation de o°, 7 elle convalescent de o°,6, quatre heures après l'opération. » Observation VI. — Le 10 et le i3 décembre ces deux malades ont encore reçu, chacun et chaque lois, Icc de cette même culture. » La moyenne de l'accroissement thermique a atteint i° chez le phthisique et o°,7 chez le convalescent. » Observation VII. — Le 20 décembre 1892, on injecte à un ataxique un demi- centimètre cube de la culture du bacille pyocyanique, culture faite dans le milieu as- partique, âgée de seize jours et stérilisée par le naphtol ; on obtient o°, 1 d'élévation; chez le même malade, le 22 décembre 1892, on a, avec la même dose, o°, 6 d'augmenta- tion, quand, au lieu de prendre la culture en bloc, on se sert de la partie demi-solide restée sur la bougie et contenant les cadavres des microbes. » Observation VIII. — Le 17 décembre, on injecte icc de la culture pyocyanique à deux myxœdémateuses. Cette culture, âgée de seize jours, faite dans le milieu aspar- tique, a été stérilisée par filtration à la bougie. » On ne note aucun changement thermique appréciable. La température, comme les jours précédents, oscille entre 37 ° et 370, 4- » Il est à remarquer que de fortes doses de ce liquide filtré agissent chez l'animal. » Des injections d'eau stérilisée et de bouillon pur, pratiquées dans les mêmes con- ditions de doses, d'introduction (voie sous-cutanée), n'ont pas modifié la température d'une manière notable. » La première observation prouve que les toxines du bacille du pus bleu sont capables d'élever la température, même de provoquer un en- semble de phénomènes rappelant ce qui a été décrit par Koch sous le nom de réaction. » Ces élévations thermiques sont d'autant plus marquées que la dose est plus forte, la culture plus âgée (Observations I bis, II, III). » Elles sont également plus intenses, suivant les milieux de culture; les milieux riches en principes albuminoïdes sont plus favorables (Observa- tions V, VI). Arnaud et Charrin ont indiqué que les corps spécifiques étaient plus abondants dans ces milieux. » Elles sont encore influencées par d'autres conditions. » Les tuberculeux sont les personnes chez lesquelles ces accidents ac- ( I23o ) quièrent le maximum; ils se développent cependant chez d'antres ma- lados. » La culture filtrée à la bougie agit infiniment moins que si le liquide injecté contient les cadavres des bacilles. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Des vaisseaux et des clasmatocytes de l'hyaloïde de la Grenouille; par M. Ra.wier. « L'hyaloïde est une mince membrane qui sépare la rétine du corps vitré. Chez les Mammifères, elle ne contient pas de vaisseaux et la rétine est vasculaiïsée dans toute sa partie interne jusqu'au plexus basai, plexus qui a été désigné par les auteurs qui m'ont précédé sous le nom de couche granuleuse externe. Chez les Batraciens, la rétine n'a de vaisseaux dans aucune de ses couches et, tout au contraire, l'hyaloïde possède un très beau réseau vasculaire. » Eberth (') est, à ma connaissance, le dernier auteur qui se soit oc- cupé des vaisseaux sanguins de l'hyaloïde de la Grenouille. Il les a dé- crits d'après ses recherches et celles d Iwanoff. Sur nombre de points sa description est fort exacte, mais, sur d'autres, elle est insuffisante ou erronée. J'aurai soin, dans l'exposé qui va suivre, de faire ressortir, autant que possible, ce qui était connu avant mes recherches et ce qu'elles con- tiennent de nouveau. » Lorsque, après avoir détaché l'œil d'une Grenouille, en prenant les précautions d'usage, et l'avoir divisé suivant son équateur, on essaye de détacher l'hyaloïde de la rétine sous-jacente, on ne peut y parvenir. Je ne sais quel moyen Eberth a employé pour y réussir; il ne le dit pas. C'est pour cela, sans doute, que, depuis lors, la science est restée silencieuse sur cette intéressante question. » Il y a entre les deux membranes une union très intime qui ne peut être rompue que par les dissociateurs chimiques, l'alcool au tiers, par exemple. » C'est ce réactif que j'ai surtout employé dans les recherches que je vais exposer dans cette Note. Pour l'appliquer à l'étude de l'hyaloïde, il faut, après avoir divisé l'œil suivant son équateur avec des ciseaux aigus et (') Voir Stricker's Handbuch, p. 206, fig. 52 et 53. ( ,,3, ) bien tranchants, le placer dans quelques centimètres cubes d'alcool au tiers cl l'y laisser séjourner pendant plusieurs heures. La membrane se sépare ensuite avec la plus grande facilité sous l'influence d'une traction légère. Je la place alors sur une lame de verre porte-objet où je la soumets pendant deux minutes à l'action de l'acide osmique à t pour ;oo. Elle est alors défi- nitivement fixée. Après l'avoir lavée à l'eau distillée, je la colore par le j violet de méthvle 5B, et je la monte en préparation dans la glycérine. » La paroi des vaisseaux sanguins est colorée en violet clair et les noyaux qu'elle contient en violet foncé. Il en résulte que l'ensemble de L'appareil vasculaire se montre, clans cette préparation, d'une manière aussi nette que si les vaisseaux avaient été injectés. On peut, du reste, le démontrer en soumettant successivement à l'observation microscopique I ces préparations et d'autres, où le système vasculaire a été rempli d'une masse de gélatine colorée par le bleu de Prusse. Ces deux espèces de pré- parations sont parmi les plus belles cpie l'on puisse observer. » On v voit que même chez les Grenouilles adultes, par exemple R. esculenta de grande taille, le réseau vasculaire est encore en voie de croissance, puisque en nombre de points il y a des pointes d'accroisse- ment et des réseaux capillaires minuscules qui s'établissent clans les mailles du réseau primitif. Mais ce n'est !à qu'un phénomène accessoire, au moins au point de vue où je me place aujourd'hui. Je passe. » Dans les préparations obtenues par l'action successive de l'alcool au tiers, de l'acide osmique et du violet 5B, on constate que tous les vais- seaux de riivaloïde, quel que soit leur diamètre, sont entourés d'une membrane, membrane accessoire, dont la constitution est fort singulière; : d'une minceur extrême, et à peine teintée de violet, elle est doublée de cellules formées chacune d'un noyau et d'une masse de protoplasma ra- mifiée, arborisée et colorée en violet foncé. Leurs prolongements relative- ment épais s'anastomosent les uns avec les autres de manière à former un réseau continu. Ces prolongements, aussi bien que le corps cellulaire du- quel ils se dégagent, sont soudés à la membrane qui les recouvre. » Dans mes leçons, j'ai comparé la membrane à l'étoffe d'un parapluie, et les prolongements protoplasmiques des cellules sous-jacentes aux baleines cjui la soutiennent. Eberlh a vu et les cellules en question et la membrane accessoire; mais il a cru que les vaisseaux étaient entourés tantôt des celluies, tantôt de la membrane, sans reconnaître qu'elles exi - taient simultanément. Son observation a été sans cloute incomplète ou défectueuse, à cause de l'insunisance de sa technique. C'est là ce que je ( 1232 ) pense, mais je ne peux cependant pas en juger d'une manière absolue, puisqu'il n'a nullement indiqué ses moyens de recherches. » Il y a dans le travail d'Eherth une autre erreur qui a une plus grande importance, erreur cependant bien excusable, erreur que bien d'autres auraient commise, erreur que j'aurais faite sans doute à l'époque où remonte son travail. Il y a dans l'hyaloïde de la Grenouille, à côté des vaisseaux sanguins et généralement dans les mailles qu'ils circonscrivent, des cellules singulières. Je vais les décrire, d'abord telles qu'elles se mon- trent dans mes préparations, puis je donnerai mon interprétation et, à la fin, celle d'Eberth. » Ces cellules sont étoilées, elles ont le noyau bosselé des cellules lymphatiques, tel que je l'ai décrit le premier, un corps cellulaire petit et granuleux, et des prolongements grêles munis de renflements irrégu- liers. Elles se colorent vivement sous l'influence du violet 5B. Ce sont de ces cellules que j'ai désignées sous le nom de clasmatocytes . Les clas- matocvtes de la membrane hyaloïde n'ont pas tout à fait la même forme que ceux de la membrane périœsophagienne et ceux de la membr.ine rétropéritonéale; ils sont absolument semblables à ceux qui se produisent in vitro aux dépens des leucocytes ('). Je pense que tous ceux qui vou- dront bien reproduire mes observations cl mes expériences reconnaîtront sans peine la nature des cellules de l'hyaloïde. Je veux encore insister sur Un point important de la définition des clasmatocytes quels qu'ils soient, aussi bien ceux de l'hyaloïde que des autres organes, parce que je lui accorde une grande importance. Les prolongements des clasmatocytes ne s'anastomosent pas entre eux, ils ne s'anaslomosent pas davantage avec les prolongements émis par les clasmatocytes voisins. » Eberth a vu et figuré les cellules libres de l'hyaloïde; il les a consi- dérées comme des cellules conjonctives et a pensé qu'elles sont de même nature que celles qui forment une gaine aux vaisseaux sanguins. La critique de sa manière de voir ressort si naturellement de ce cpie je viens de dire qu'il est inutile de poursuivre cette discussion. » J'arrive à un autre point dont l'importance physiologique n'échappera à personne. La méthode qui consiste à traiter une mince membrane suc- cessivement par l'alcool au tiers, l'acide osmique à i pour ioo pendant deux ou trois minutes, et le violet 5B montre les nerfs qu'elle contient avec une grande évidence. J'ai pu suivre ainsi dans la membrane périceso- (' ) Voyez Comptes rendus, 1891; 1er semestre, p. 688. ( ia33 ) phagienne et la membrane rètropèritouéale, non seulement les fibres ner- veuses dans tout leur trajet, mais encore leurs terminaisons. Or, chose très remarquable et difficile à comprendre, il n'y a pas de nerfs dans la membrane hvaloïde, ou du moins il m'a été impossible d'en découvrir. Voilà donc une membrane possédant un riche appareil vasculaire dans laquelle il semble ne pas exister de nerfs. Cela ne veut pas dire que la circulation du sang y soit soustraite à l'influence du système nerveux; mais cela indique que l'action directe des nerfs sur les petits vaisseaux n'est pas indispensable à la fonction d'un organe, quelles que soient la délicatesse et l'activité de cette fonction. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Holmes (6 novembre 1 892), jaites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet et L. Picart. Note de M. G. Rayet. Comètk Holmes. Dates 189'2. Nov. 20. . 21 . . 27.. Dec. 10.. 16. . 17.. Temps moyen de Bordeaux. h ni a 6. 0.56,7 5.55.37,2 11.57.44,4 10. i5. 23,i 9.45. 12,5 9.48.43,3 Ascension droite apparente, h m « 0.42.17,42 0.42. 10,36 0.42. 1 4, 06 0.46.28,36 o.5o. 8,53 o.5o.5o,48 Log.fact. parallaxe. — 7,533 -ï,536 H-T,64i 4-7, 54i +T,5i9 -1- r, 534 Distance polaire apparente. 52.47.5i ,5 52.54.24,9 53.33.24,7 54.45.54, I 55. i3.44>9 55.i8. 0,4 Log.fact. parallaxe. — o,3n -o,3i8 —0,467 o,386 — 0,372 -o,386 Étoile. Observ. I 2 3 4 5 6 G. Rayet G. Rayet G. Rayet G. Rayet L. Picart G. Rayet Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1892,0. Étoile I . . 2. . 3.. 4.. 5.. 6.. Autorité. Weisse,. H. O., n° 979-80 Weisse,. H. O., n° 979-80 Weisse,. H. O., n° 999 {[Lalandei28i.— A.G.Z.(Leyde) zone 235.71; zone 324. 4i] Weisse2. H. O., n° 1279 Weisse,. H. O., n° 1279 Ascension droite moyenne. h m s 0.39.3o,2l 0.39.3o,2l 0.4o. 9,10 0.42. 16,70 0.5 i.56, 80 o.5i .56, 80 Réduction au jour. 9 4-2,85 + 2,84 +2,78 4-2,65 +2,67 4-2,66 Distance polaire moyenne. o ' » 02.49.23,3 52.49.23,3 53.42.28,4 54-5i . 5,0 —28,08 Réduction au jour. —27,11 — 27,22 — 27,62 55. i3. 12, 1 55. i3. 12, 1 — 28, 12 —28,14 » Les observations précédentes font suite à celles qui ont été publiées dans les Comptes rendus du 21 novembre. C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N» 26.) lh2 ( 1234 ) » Le 20 novembre, la comète a déjà beaucoup faibli, mais l'astre a cependant conservé son ancienne apparence : une nébulosité ronde avec un noyau diffus se prolongeant vers la queue par un trait lumineux assez facilement visible. Le 21 novembre, le noyau est de plus en plus diffus et cette^diffusion rend les observations parfois difficiles. Le 27 novembre, l'astre a encore faibli et devient de moins en moins net. » Le 1 6 et le 1 7 décembre, les observations sont très difficiles et ne peu- vent se faire que dans l'obscurité la plus complète. Le concours d'un assistant est indispensable pour inscrire les passages et les pointés. A partir du 18, la comète est devenue inobservable dans notre équatorial de 38cm d'ouverture. » Mes observations des 20 et 21 novembre coïncident avec l'époque de la photographie de M. Deslandres, mais je n'ai constaté dans la comète aucune tendance à la division. » Nota. — Dans l'observation du 12 novembre, la distance polaire de la comète est 5i°58'5o", 8 et non pas 5 1° 5c/ 40", 8. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Swift (1892, /), faites au grand équatorial de V observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet, L. Picart et F. Courty. Note de M. G. Rayet. Comète Swift (1892, I). Temps moyen Ascension Distance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1S92, Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Etoiles. Observ. h m s l54943,5 Il TU s 21 .21 . t4,20 -r,58i 88.10. 0,9 -7,79° 1 L. Picart 16 1 5 . 1 1 . 3 1 , 7 24.45.46,19 — 7,61 I Si . 23. 1 1 , 1 -°>772 2 L. Picart 19 i5. 4-5t ,8 21 .55.53,22 - 7,619 78.39.37,1 —0,763 3 L. Picart 20 .5.47-36,4 21 .59. 18,06 . -7,587 77.44.39,6 —0,741 4 G. Rayet 23 4.55.48,8 22. 8.59,52 — 1,629 70. I2.D2,0 —0,752 5 L. Picart 24 r5.i8.3i,8 22. 12 . i5,5i — 7,6i5 74.22. 10,8 — 0,735 6 G. Rayet 28 r 4 - 46. 4° j 5 22. 24.41 ,26 —7,639 71. 8. 9,6 — 0,736 7 L. Picart Mai 1 5. 29.4S, 9 22.34. 2,82 — 1 ,621 68.58. 18,7 — 0,690 8 G. Rayet 3 4.i3. 2,1 22.39.53,68 —7,656 67.35.16,8 —0,740 9 L. Picart 6 4.12. 3,8 22.48.4o,5i — r,666 65. 33.3o,6 —0,733 10 L. Picart [4.39. 9,1 22. 5 1 .37 , 14 — 7,656 64.54. 4,9 —0,699 1 1 G. Rayet 8 4.3i. 5,3 22.54. 27,64 —7,666 64. 16. 19,2 — 0,708 12 G. Rayet 9 4. 9.41,4 22.57.14,90 —7,671 63. 39.2i, 9 —0,724 i3 L. Picart 12 . . 3.42.21 ,3 23. 8.i4,73 -7,687 61.17 .54,2 — 0,735 .4 L. Picart ( ia35 ) Temps moyeu Dates de 1892. Bordeaux. h ni s Mai 17 12. 8. 8,5 18 i3.52.42,3 20 12.37.37,6 21 1 3 . 5 . 3,7 29 12.56. 0,7 Juin 1 12.16.28,5 6 u. 4- 3 1 ,5 7 io.39.49,5 8 10.55.45, 1 9 io.55.38,4 11 10. 3i .28,0 16 10.47.46, 2 17 10.45.37,7 22 10.10.17,9 26 1 1 .56. 1 5, 5 27 1 1 .37.54,8 29 12. 8.44,5 3o 11. 5.52,5 Juill. i 11 . 8. i4, 1 4 10.46.43,7 6 11.33.07,8 8 10. 19.32, 1 i5. . • . . io.35.5i ,7 18 1 1 ,3i .4o,4 21 10. o. 8,5 22 9.46.14,4 23 9.52 .3o, 4 26 1 1 .32. 9,7 Août 3 9-47- 6,6 5 io.43 .28, 2 6 9.59.46,4 10 f 10. 1 .36,4 n 9-47- 7,4 12 9-3-.5o,5 i5 9.47.40,4 21 10.49. i6,5 Sept. 1 10.32. 19,8 4 9.36.46,6 6 10. 8.23,2 7 9-29-i7,4 10 9.23.54,0 11. 9. 8.24,0 Ascension Dislance droite Log. fact. polaire Log. fact. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Etoiles Observ. h m s 23.l8.4l,78 — ' ",660 57. 7.33,5 -0,817 i5 L. Picart 23.22.29,83 — 1 ",693 58.34.47,1 — 0,703 16 G. Ray et 23.26.28,36 — ] -,687 57.35. 58, 0 —0,781 ■7 L. Picart 23.2g. 2,3l — ï ,700 07. 6.i6,3 —0,746 18 G. Rayet 23.48.. 7, 5 1 — " ,720 53.3o.44,2 — 0,715 •9 G. Rayet 23.54.45,44 — " ",716 02.19. 2>7 — 0,756 20 G. Rayet 0. 5. 14,27 — " ',688 5o.28. 3,6 — o,832 21 L. Picart 0. 7.13,48 — " r,654 5o. 7.10,5 — o.854 22 L. Picart 0. 9.i4,55 — ' ",679 49.46. 9,6 — o,832 23 F. Courly 0.1 3. ii, 61 —' ",682 4g. 25.4o, 8 —o,833 24 L. Picart 0 . 1 5 . 0 , 58 — [,663 48.46.3a,3 — o,852 25 L. Picart 0.24. 5,46 — " ",7°4 47- i3. i,8 —0,818 26 L. Picart 0.25.47,68 — " " , 7° J 46.55. 16,8 — o,8iS 27 L. Picart 0. 33.4g, '5 — ",690 45.31.29,0 —0,842 28 L. Picart 0.39.46,21 — " ■.778 44.28.24,2 — 0,680 29 G. Rayet 0.41.46,57 — "" "-773 44-'4- 9,7 — 0,706 3o G. Rayet o.53.46,i2 — " ",787 43.i4.5o,8 — o,654 3i G. Rayet 0.44-58,93 — ' r>77! 43. 3i .20,5 —0,741 3a G. Rayet 0.46.12,08 — i,774 43. 17 .35, 2 —0,737 33 L. Picart 0.49.37,63 — " r>775 42.S7.51 , 1 —0,749 34 L. Picart o.5i.46,4o — " ",798 42. 1 1 .55, 1 — o,654 35 G. Rayet 0.53.28,77 — " "-771 4i-47-49, 3 —0,771 36 L. Picart 0.59. 1 5, 11 — f,8o5 40.28.52,9 — 0,700 37 L. Picart 1 . 1 . 2 , 1 5 — " -,8:7 39.58. 1 1 ,0 — o,554 38 F. Courlv 1. 2.23,21 — 1 ",8o5 3g. 3o. 19,2 —0,721 39 L. Picart 1. 2.45,09 — " ",812 3g.2i.i3,9 —0,739 4o L. Picart 1. 3. 4,g5 — ~ ",809 3g. 12.36,7 —0,721 4i L. Picart 1. 3.49,25 — j ",819 38.46.56,8 —0,457 42 F. Courly 1. 3.44,75 - r,837 37.52.36,3 —0,649 43 L. Picart 1 . 3. 16,27 — ",832 37.41.13,2 —0,470 44 L. Picart 1. 2. 58, 80 — 1 ",84i 37.36. g, 7 —o,578 45 L. Picart 1. 1.20,74 — i ",84i 37.18.26,5 — o,523 46 L. Picart 1. o.5o,28 — "i -,846 37.14.45,0 — o,55i 47 L. Picart 1 . 0. 17,35 — " ",846 37.11.47,2 —o,579 48 L. Picart 0.58.21,57 — " f,843 37 . 3 . 56 , 0 — o,4g4 49 L. Picart 0.53.25,56 — 1 ",785 36.57. 7,3 —0,09g 5o L. Picart 0.41-22, 36 — " ",606 37.26.47,0 H-T,388 5i G. Rayet 0.37.43,66 — " ',782 37.36,57,5 — 0, l32 52 G. Rayet o.35. 7,4' — " ",722 37-49-1 5,i -T,786 53 G. Rayet o.33.49,o4 — " ">769 37.55.59,8 — 0, 100 54 G. Rayet 0.29.55,05 — i ,752 38. 18.49,7 — o,o43 55 G. Ravet o.28.36,32 — 1 »774 38.27.23,2 — O, 123 56 G. Rayet ( 1236 ) Temps moyen Dates de 1892. Bordeaux, h m s Sept. 12 8.5i .25,5 17 9. 16. 10,3 19 8.26.25,8 25 8.47.34,9 26 g . 3 1 .22,8 Oct. 19 9.26.56,7 20 8.28. i5, 5 21 6.27.41 , 1 22 6. i8.53,5 Nov. 12 . ... 11 .26.59,9 i4 1 1 .28.47,2 i5 io.3o.58,6 20 12.42.43,8 Ascension Distance droite Log.fact. polaire Log.fact. apparente. parallaxe. apparente parallaxe. Étoiles. Observ. h ni s 0-27.17,49 —1,772 38'. 35'. 44, 8 —0,187 57 G. Rayet 0.20.39,44 -1,698 3g.26.5i , 2 —7,866 58 L. Picart 0.18. 6,52 — i,757 3g.49. i5, 3 —0,169 59 L. Picart 0. 18.36,93 — ï,663 4i. 7.15,9 -7,879 60 G. Rayet 0. 9.26,54 —7,547 41.11.29,2 — T,438 61 G. Rayet 23.49- i3, 11 — 2,807 47.47. 6,0 --7,5g3 62 G. Rayet 23.48.42,48 — T,2g4 48. 3.36,7 — 7,83o 63 G. Rayet 23.48.i4,75 — 7,64i 48.20. 2,0 —0,299 64 G. Ra}-et 23.47.46,44 — 7,64i 48.37.55,0 — o,323 65 L. Picart 23 .44- 23,52 +T,5go 54.54. 8,9 — o,436 66 G. Rayet 23. 44. 3i, 81 +7,599 55. 9.12,8 — o,45i 67 G. Rayet 23.44.40,79 +7,534 55.23.56,8 — o,393 68 L. Picart 23.45.47,o6 -1-7,690 56.36.54,9 — o,633 69 G. Rayet Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1892,0. Étoile. I . . 3. 4- f5. 7- 8. 9- 10. 11 . 12. i3. i4- i5. 16. 17- Autorités. -i[Lalande, n° 4i833. — Annalen Munich, n° 2863o] i[Weissei.H. XXI, n°io59. — Glasgow, n° 5607 ] i[Weisse,. H. XXI, n° 1186. — Glasgow, n° 564o] Weisse.,. H. XXI, n° 1357. Glasgow, n° 5684] i[Weisse,.H. XXII, n° 172. [ — Glasgow, n°5758] Weisse,. H. XXII, n» 246 Weisse,. H. XXII. n" 464 Weisse,. H. XXII, n° 679 Weisse,. H. XXII, n» 849 Anonyme rapportée à Bonn. t. VI n" 4675 Weisse2. H. XXII, n° i2o4-o5-o6 Weisse5. H. XXII, n» 1147 R limiter, n° 10797 Weisse2. H. XXIII, n° g5 Bonn, t. VI -1- 3o, n° 4927 Lalande, n° 4^973 Weisse,. H. XXIII, n" 436 Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. b m s s 21 .25.3o,55 — 0,56 88' 4-i8,o -t-12,3l 21 .46.36,76 —0,57 81. 25. 32, 3 + 12,82 21 .52. 21 , I I —o,54 78.34. i,3 -t-i3,23 22. 0.33,97 — o,56 77.58.48,2 + •2,99 22. 10.34,81 — o,56 75/5.5i,5 + i3,i5 22. 14.26,28 — o,56 74.22.45,1 + 13, 11 22.22.58.34 -o,53 71 . 6. 16,2 + i3,3i 22 .3l .52,29 —o,53 68. 5i .22,8 + l3,2I 9 [i° 22.37.55, 21 — 0,52 67.31 .57,1 + 13,19 z-\ i 22.45.20, I I -o,48 65.33.54,3 + 9,84 22.54-32,56 —o,54 64.56. 4,9 + 14, 5o 22. 5l .44,80 —o,49 64. 1 1 .21 ,4 + i3,oi 22.55.58,33 —o,49 63.35. 0,7 + 12,90 23. 7.49,65 — o,47 61. i.38,o + 12,62 23. 15.47, i4 -o,43 5g. 6.54,9 + I2,4o 23. 23.30,62 -o,44 5S. 47-5i, 9 + I2,o3 23.22.32, 17 —0,39 57.38. 2,9 + 12,17 ( ,,.V ) Étoiles. Autorités. 18. . Weisse2. H. XXIII, n° 5a i 19. . Rumker, n° 11 707 20. . Weisse2. H. XXIII, n° i2o5 ai. . Weisses. II. XXIII, n° i34o-4i-42 22. . Weisse2. H. O., n° 82-83-84 23. . Weisse.. H. O., n° 279-280 24. . Groombridge, n° 24 25. . Weisse2. H. O., n° 3o7~3o8 26. . Weisse2. H. O., n° 627 27.. Groombridge, n° 90 ■ 28. . Weisse2. H. O., n" 875 29. . Argelander-OEltzen, n° 642 3o. . Argelander-OEltzen, n° 786 3i . . Argelander-OEltzen, n° 882 32. . Paris, n° 1097 33. . Argelanger-OEltzen, n° 878-79 34. • Argelander-OEltzen, n° 927 35.. Argelander-OEltzen, n° 980 36. . Bonn, t. VI + 470, n» 261-62 37.. Argelander-OEltzen, n° 1042 38. . Argelander-OEltzen, n° 11 38 39.. Argelander-OEltzen, n° 1166-67 4o. . Argelander-OEltzen, n° 1229 4i . . Argelander-OEltzen, n° 1074 42.. Argelander-OEltzen, n° 1221-22 43.. Argelander-OEltzen, n° 1214 44- ■ Argelander-OEltzen, n° 1079 45.. Argelander-OEltzen, n° 1079 46.. Bonn, t. VI -1- 52°, n° 241 47. . Bonn, t. VI + 52°, n° 241 48.. Bonn, t. VI. +52°, n" 266 49. . Groombridge, n° 239 5o. . Bonn, t. VI + 52°, n° 208 5i. . Argelander-OEltzen, n° 610 52.. Argelander-OEltzen, n°6io 53.. Argelander-OEltzen, n° 567 54. . Argelander-OEltzen, n° 6i5 55.. {[Argelander-OEltzen, n° 54g. — A.G.Z. (Cambridge), n°2Ô2] 56.. {[Argelander-OEltzen, n° 549. — A.G.Z. (Cambridge), n° 262] Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. Il m s s 0 / « „ 23.26. i4,oo —0,39 56.53.46,3 + 12,07 23.47.30,08 — o,3o 53.38.37,5 + 1 I ,32 23.57.42,77 —0,28 52.20. 16,9 + 10,68 0. 2. 4,36 — 0, 16 5o.27. 7,6 + io,38 0. 5.54,82 — 0, i5 5o.i2. 5,8 ; 10,18 0. 12 . 19,55 — 0, 16 49. 5i. 8,1 ■+■ 9,89 0. io.54,35 —0,12 49.34. 8,3 -+- 9>89 0. i3.45,25 — 0,08 48.36. 17 ,2 + 9,88 0.26.27,53 +0,01 47. 5.5g,2 + g,o4 0.27.58,40 -t-o,o3 46.55.4o, 1 + 8,8g 0.35.29,83 +0,17 45.46.5o,5 + 8,24 o.36.52,o3 -t-o,3i 44.39.45,2 + 7,87 0.43.28,08 + o,3o 44. 4-45,2 + 7-6S o.49-43,78 +o,33 43.42.33,4 + 7,3o o.46.5i ,36 +o,3g 43.29.17,9 + 7,28 0.49.36,72 -+-o,4i 43.11.19,0 -H 7>l3 o.5i .39,80 +o,5i 42.28.46,0 + 6>77 o.54.5o, 23 +o,58 42. 5.22,7 + 6,45 o.5i .42 ,26 +0,68 4 1 . 5o . 1 3 , 4 + 6,18 0.57.47 ,o3 +0,92 4o.3o. 3i ,4 + 5,17 1 . 2.54,8i + 1 ,01 39.51 .46, 5 H- 4,69 1 . 4- 1 J >5i + I,l3 3g. 33. 46, 1 + 4,i5 1. 6.4S, 25 + 1,16 3g. 28.40, g h 3>g4 o.5g.3o,25 + 1,24 3g. i5. 2,2 ■+- 3,79 1. 6.27,77 + i,33 3S.5S, 6,8 + 3,19 1. 1.34,29 + 1,68 37.56. 7, g + i,56 0.59.33,67 -+-',77 37.45. 5g, g + 1 ,06 0.59.33,67 + i,Si 37.45.59,9 + 0,82 0.56.48,33 + 1,98 37.26. i3, 1 + 0,20 0.56.48,33 + 2,01 37.26. i3, 1 — 0,47 1. 1.38,95 + 2,03 37 . 17 .26,6 — o,63 1. 0.43,97 + 2,1 5 38. 4.46,6 - i,43 0.50.27, 20 +2,38 37.i4- 3,8 - 3,45 o.35. 8.38 +2,70 37.34.48,9 - 7,38 o.35. 8,38 +2,77 37.34.48,9 — 8,3o o.32.49,o5 +2,80 37.57.33,8 — 9," o.35. 1 5 , 3 1 +2,82 37. 56. 4,5 + 9>37 o.3i .2g,3i +2,87 38.20.39,4 -10, 48 o.3i .2g,3i +2,89 38. 20. 3g, 4 -10,77 ( ia38 ) Étoiles. Autorités. 57. . \ [Argelander-OEltzen, n° 508-9. — A.G.Z. (Cambridge), n° 23g] 58. . A [Argelander-OEltzen n° 281. - A.G.Z. (Cambridge) n° i43] 5g.. Argelander-OEltzen, n° 234 60. . Lalande, n° 278 61 . . Lalande, n° 226 62. . Weisse2. H. XXIII, n° io32 63. . Weissej. II. XXIII, 11° I023 64. . Weisse2. H. XXIII, n" 1018 65. . Weisseo. II. XXIII, 11° 924 66. . Weisse*. H. XXIII, n° g35 67.. A.G.Z. (Leyde). Zone 244, n°2o; zone ) 137, n° 19 ( 68.. A.G.Z. (Leyde). Zone 244, n° 20; zone j '37, n° 19 j 69.. i[Weisse2. H. XXIII, n°94g.— A.G.Z. j (Leyde). Zone 221, n° 147] ) » Ces observations, qui font suite à celles qui ont été déjà publiées dans les Comptes rendus des 21 mars et 11 avril 1892, portent à 78 le nombre des positions de la comète Swift obtenues à Bordeaux entre le 17 mars et le 20 novembre. » La comète avait à l'origine un noyau de 7e ou 8e grandeur, enveloppé dans une nébulosité ronde de 7' à 8' de diamètre apparent. La comète est devenue visible à l'œil nu vers le id avril ; à la fin du mois, elle avait une queue de 20 de longueur; le noyau, d'un éclat égal à une étoile de 4e gran- deur, émettait quelques panaches. lia comète a ensuite faibli progressive- ment, mais elle a toujours conservé son noyau, qui était encore visible à la fin de novembre comme une étoile de i3e à i4e grandeur. » Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. h m s s 0.29.18,70 +2,87 38.45. 6,2 — I I ,23 0. 17.29,28 -1-2, g2 39.24. 16,0 -l3,35 0. 1/4-33, 12 -4-2, gi 39.55.26,5 — 14,01 0. 12.39,22 +2,g3 4l- 5.20,2 — 1 6 , o5 0. 1 I . 12,48 -+-2,g5 41. 8.18,9 — i6,53 23. 5i .35,o8 +2,74 47.56.34,5 — 23, 16 23. 5i . 2 ,47 -h-2,73 48. 4.57,8 -23,36 23.5o.32, ig + 2,72 48.26. 10,4 —23,54 23.45.27,9g +2,68 48.42.58,0 — 23,77 23.45.53,56 +2,45 54.52.17,8 —26,17 23.47. 7>" +2,44 55. i5.44,7 — 26,25 23.47. 7'11 +2,43 55. i5.44,7 —26,25 23.46.45,77 +2,38 56.34-32,6 —26,35 PHYSIQUE. — Sur les lois de dilatation à volume constant des fluides; coefficients de pression; par M. E.-H. Amagat. « Liquides. — Les Tableaux (n° 1) et (n°3) donnent, pour quelques-uns des liquides étudiés, les données nécéssairesaux calculs des coefficients (B) et ((3). Ces données ont été, comme pour les gaz, déterminées sur les ré- seaux, au moyen de lignes d'égal volume. ( i239 ) ce co «.- .-- .. O " R - 5 - R c R s v- r^- r- „ i- - r*« ** : .-. co -**■ in « ci co va- in C r** ci M (O «et* 00 « CC ffl *. O O l-t M eo m oo m CO <-> O w "-> P) CO r> va- in m fi m ci m «3-m to oo va- p. m o « : m rv oo r- r- po ce - oo ci cm oo lo y? oo r> o oo « ce pj o H H « PI C5 o m v— co o o o o o o o o o c . o -v— ~c£> o ■ ts m vr« t~v pi r* va- <-* ci Ci o co co va* v-- lt to te r- ci o s o e ' m eo ce Ci Ht va- CO PI CO ■t 'c3 t* va- va- vy-^iO m io co io o ce O va- oî va- va* o m ce va- oo co ce ci co eo va- m ce r- Cicova-r-coo o o ifî o m - oco g pi -t w ci ci co va- ce r^r-oo r-co o cio ci m ci - Htva-oo rv m ci co va- L-i ce co ceco r-ci o co oc oc -ciceva-va-ce o r- oo « o co va- ce r^ c. va- r- ce ce o r- va- ce co Cir^-ceoo -cood ■h ci co lo ce ce o c. oo oo oo va* 2 O OO Ci ci oo oo — •-< cj va- m r- va- ci oo « m OO Ci oo ci co *-a- ce o co r» o cO O Cl f> vn in m ce ce ce rv (-v. va- r^ o m c; va- o «e in m ce ce ce r- oo oo c. r- - in o va- 0 ce C) m œ co c^rvQQQQ ^ pi o wee o co va- ci ce *e [v i^x œ ci ° s co o ci ce r- r- = s co co va- o; |v p' ci co m Ci ce rv ci ci ce o r-» r*> oo oo q o rv va* mm m rv 00 go ci o Ci va- o rv ^^r va- r-v co ci ci o *- m ci ci « va- ce ♦-a* in o r^co vt m « va- ce ci va- o rv >n co oo Ci Ci o m ce o in o ci — oo in oc r-. o in m en ci *- o v-- ce Ci ci o co ce va- ci o o o o o s .* b „ „ „ > rt „ „ „ _ ~"ctîrr^^"r- Cl Cl O M pi Ci O M pj o oo rv ce ce Ô 'S O ?;R"ftR*vft*5Ra«a'-'-*,'".H. — O O h- pi po i S tï **vf ci o oo co va- ci o oo ce va- « o oo ce va- ci Ope nci«wMWH.HtooooodCiCîCl = U Ntt-tMtlHMH.Htl-IH.IHI-11-lOOOO ( I2',0 ) » Avec les résultats des Tableaux nos( 1) el (3 ) j'ai calculé les valeurs de (B) et (8), consignées dans les Tableaux nos (2), (4) et (5); ceux-ci sont disposés comme pour les gaz, sauf que pour le repérage des lignes horizon- tales on a conservé les volumes constants el non les pressions initiales. (N'- 3.) Éllicr. ai ÏOOl. V Sulfu re de carb one. Volume s Volumes olumes const. 0",0. !0",80. 20", 20. 30 .35. ur/,5. 49",93. const 0",0. 9",6. 19°,80. 30°,C3. 40",38. const. 0". 9",15. 19",33. 29°,95. 41",2S. 49",1S. atm atm atm atm atm atm atm al a alci alai atm atm atm atm atm atm atm atm 1,00 1 110 2o5 3o4 4o2 495 1,00 I 108 214 33o 44o » » » » » >, M 0,98 154 271 3,2 482 588 688 o,9sr 171 280 393 5i8 63o °>99 i3^ 264 4o8 563 722 832 0,96 345 472 5S3 704 816 927 °,97 373 484 608 740 858 °.97 45o 583 738 900 1072 1192 o,94 584 7'9 843 973 1098 12.4 o,g55 6ïo 73, 864 1004 n3o o,g5 824 960 n34 i3o6 i4go 1616 0,92 8S1 1032 n56 1288 ]427 i558 o,g4 789 9>7 io5/| 1202 1329 o,g3 1278 i432 1610 '794 ig8o 21 16 0,90 I2Ô0 1408 i5.'|3 1688 i835 >976 0,92 i3i6 1468 1624 1784 1900 » » » » » » » 0,88 1;02 1868 2016 2180 2328 2.'|70 0,91 i58o 1730 1890 2062 2210 o,9> i832 2000 2182 2372 2572 270S 0,86 2250 2440 2600 2765 2936 3og6 0,89 2176 2241 (N- 25l2 4.) 2694 2865 0,89 2486 2670 2866 » » » B _ *P s_i *£. àt 1 p M ther. , VIcool 1S",9. 18",9- Volum const. 0' — 0\8. 10",8 — «0,2. 20 ,2- 30",3. 30",3 — SO',4. iO ,4 — »93,9. 0" — Volume* — - 9",6. 9",6- -30°/. 30*,6— 40*,3. B. T B. ~T~ B. ~T~' B. T~ B. X const. B. ~p~ B. T~ B. ?■ T^T 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,00 10,1 (10. 1) 10,1 920 9.8 478 9,7 3ig 9,8 244 I ,000 11,1 (", 1) 10,4 963 10,7 5oo 11,3 343 o,9S 10,8 701 10,7 3g5 10,8 290 10,5 218 10,5 .78 0,g85 11,4 65 1 11,1 397 11,5 292 11,5 222 0,96 11,8 342 11,8 250 11,9 204 11,1 i58 11,7 143 0,97° 11,6 3n 12,2 23l 12,2 200 12,2 i65 o,94 12,5 219 13,2 i83 12,8 l52 12,4 127 12,2 Il I 0,955 12,6 207 13,0 '77 12,9 ■49 13,0 i3o 0,92 13,9 i58 13,2 128 13,0 n3 13,8 107 13,8 097 0,94° 13,3 168 13,4 t',6 13,6 129 13,1 109 0,90 14,6 117 14,4 102 14,5 094 14,6 086 14,8 086 0,920 15,8 120 15,3 104 14,8 091 15,0 086 0,88 15,4 091 15,7 0S4 16,2 080 14,7 067 14,9 0G4 0,910 15,6 098 15,7 ogi 15,8 084 15,3 074 0,86 17,6 07S 17,0 070 16,3 o63 16,9 061 16,8 (N 057 5.) 0,890 17,2 079 16,8 075 16,8 067 17,6 o65 S ulfurc de carI>o 19", 3. 19%3- ie. Alcool mé hylique. o°,o - -0",1. S", 1 - -29", 9. 29", 9 — 41°, 2. *r,î— 49", 1. y nlnm J*c 0",0— 9" 9", 2 — 23" 8. 23°,8 — 39", 1 const. B. "T' B. ^T~ B. x~ B. ~T~ B. "T cons 0 3. 0 0, 0 "bT~1T 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,00. H,2(i ,2) 10,9 (ioôo) 10,9 255 » 99---- 14,2 (0,106) 14,1 534 14,6 358 14,1 25o 13,9 192 0,98. 12,3 5 »= 12,2 3: 9 12,0 171 0 97 ... . 14,5 322 15,4 264 15,3 207 15,2 .6g 15,2 142 0,96. 13,3 a 33 13,0 2c 7 13,2 12g 0 95.... 15,7 190 16,3 170 16,2 .43 16,3 125 16,0 108 0,g4. 14,6 1 '* 14,1 i43 14,0 100 0 93.... 16,8 i3i 17,2 120 17,4 10S 16.5 og2 17,2 087 o,93- 15,0 1 tS 15,4 109 15,5 0S2 0 91.... 18,3 100 17,8 089 17,9 082 17,7 075 17,2 067 o,go. 16,9 0 )6 16,5 oS5 16,2 067 0 89. . . . 20,1 081 19,2 072 0,88. 17,6 o- /3 17,7 069 )> Variation deB et S avec la pression. — On voit que, pour les mêmes li- mites de température, le coelficient (B) croît rapidement avec la pression ( ia4i ) comme pour les gaz; cet accroissement ne varie pas sensiblement avec la température; comme il est beaucoup moins rapide que l'accroissement de pression, les valeurs du coefficient (15), qui n'ont été consignés ici que dans les Tableaux (4 etô) relatifs aux liantes pressions, diminuent rapide- ment quand la pression croît; cela pouvait être prévu : nous sommes, en effet, ici dans le cas des gaz à une température suffisamment basse et sous une pression suffisante pour que le maximum soit dépassé (Note du 12 dé- cembre). » Variation de B et p avec la température. — Les variations du coefficient de pression (B) avec la température sont, comme pour les gaz, très peu sensibles. M. Barus, qui a récemment déterminé quelques valeurs de ce coefficient pour plusieurs liquides jusque vers i5ooa,m, le considère comme constant, attribuant sans doute aux erreurs expérimentales les petites varia- tions que comportent ses résultats. Les Tableaux ci-dessus montrent pour l'éther une légère diminution de (B) quand la température croît; pour l'alcool, c'est le contraire qui a lieu; il y a d'autant moins lieu, ce me semble, d'attribuer ces variations à des erreurs expérimentales que le même renversement du sens de la variation résulte aussi des nombres de M. Barus, quoique la remarque n'en soit pas faite, du moins, dans le résumé des Beiblâtter (n° 4, 1891), par lequel ces résultats me sont connus. » (le renversement dans le sens de la variation me paraît pouvoir s'ex- pliquer comme il suit : si l'on considère le réseau de l'acide carbonique, on verra de suite qu'au-dessous de la courbe de liquéfaction, les isothermes inférieurs à zéro doivent forcément, étant donné l'espace qui reste, se resserrer très rapidement; par suite, les valeurs de (B) à partir d'une va- leur suffisamment petite du volume doivent diminuer rapidement avec la température; dans ces conditions, qui sont celles des liquides proprement dits, (B) doit donc commencer par croître avec la température; admettons qu'il passe par un maximum puis diminue, alors le renversement en question s'explique; l'éther, dont le point critique est plus élevé que celui de l'alcool, a déjà, dans les limites du Tableau (2), atteint et dépassé ce maximum; l'alcool, au contraire, est encore dans la période où (B) croît avec la température. » Dans tous les cas, ce maximum ne peut être que très peu prononcé, les variations de (B) étant toujours petites. Dans les Tableaux (4 et 5) relatifs aux fortes pressions, ces variations sont de l'ordre de grandeur des irrégu- larités, ce qui s'explique par le peu d'étendue des limites de température; il serait important de poursuivre dans ces limites de pression la détermi- C. R., 1X92. a' Semestre. (T. CXV, N° 26.) ' 63 ( 1*42 ) nation de (B) jusqu'à des températures beaucoup plus élevées ; le temps ne m'a pas permis de réaliser ces recherches; on peut prévoir que l'on arriverait, dans les conditions indiquées pour les gaz (loc. cil), à une loi analogue : de proportionnalité du volume à la température absolue diminuée d'une constante fonction du volume, et il est facile de voir que les résultats qui précèdent correspondent à la période où cette fonction décroît quand la pression croît. » Les variations de ((3) se déduisent de suite de ce qui précède ; les valeurs de ce coefficient diffèrent peu d'être en raison inverse de la pression, comme pour les gaz. » J'ai à peine besoin d'ajouter que l'eau suit des lois tout à fait différentes et que j'examinerai à part. » M. Albert Gaudry, en faisant hommage à l'Académie, au nom de M. Marcellin Boule et au sien, d'un nouveau fascicule des « Matériaux pour l'histoire des temps quaternaires », intitulé Les Oubliettes de Gargas, s'ex- prime comme il suit : « J'ai déjà eu occasion de dire à l'Académie qu'il y a, dans les Pyrénées, une grotte vaste et belle, au fond de laquelle se trouve un puits profond de 2om, objet d'effrayantes légendes : c'est ce qu'on appelle les Oubliettes de Gargas. M. Félix Regnault, qui a eu le courage de descendre dans cet abîme et de l'explorer, en a retiré un si grand nombre d'ossements qu'il a été possible de remonter trois squelettes. Ces squelettes sont placés dans la galerie de Paléontologie du Muséum. M. Boule et moi en donnons la représentation dans notre Mémoire. Il y a un squelette d'Ursus spelœus, var. minor, un squelette à'Hyœna crocuta (race spelœa) et un squelette de Canis lupus. Nous avons cru peu utile d'en présenter une description détaillée; car, à l'ép"oque quaternaire, un Ours est un Ours, une Hyène est une Hyène, un Canis est un Canis. Mais il nous a paru intéressant de rechercher comment un Ours est devenu Ours, comment une Hyène est devenue Hyène, comment un Canis est devenu Canis. Nous avons dit quel- ques mots de phylogénie; ces quelques mots rendent manifestes une fois de plus les enchaînements des êtres actuels avec ceux des temps passés. » ( 1343 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de M. Ossian Bonnet. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, M. Poincaré obtient 61 suffrages Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. Appell obtient 48 suffrages En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre, pour cette place, comprendra : En première ligne M. Poixcaré En seconde ligne M. Appela L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de M. l'amiral Mouchez. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, M. Fleuriais obtient 47 suffrages Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. Manen obtient 44 suffrages En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre, pour cette! place, comprendra : En première ligne M. Fleuriais En seconde ligne M. Mavex ( -244 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. F. -P. Le Roux adresse, commesuiteà sa Communication à l'Acadé- mie du 19 octobre 1891, une nouvelle Note intitulée : « De l'incubation et de la nutrition des productions glaireuses de l'intestin, cause de la dia- thèse rhumatismale. » (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. Ai.f. Basin adresse deux Notes relatives à diverses questions intéres- gation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) sant la navigation M. Ch. Sirili.ot adresse un Mémoire relatif à un système de montgol- fières dirigeables, en aluminium. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. L. Rousse soumet au jugement de l'Académie un instrument qu'il nomme « galacti-densimètre ». (Commissaires : MM. Bouchard, Arm. Gautier.) M. Verney adresse une Noie relative à la surdité. (Commissaires: MM. Charcot, Larrey.) La Compagnie des Messageries maritimes transmet à l'Académie un Rap- port de M. Fournie/-, relatif aux effets produits par le filage de l'huile, par gros temps. (Renvoi à la Section de Navigation.) ( i 245 ) CORRESPOND \tVCE . MM. RlXET, Rl.OXDEI., BoUCHARDAT, CoRXEVIX, DahDIGXAC, DeSLAXDRKS, Dotèrb, Eixtiiovex, Ewald, Farabeuf et Varxier, Gii.lot, Hédouin, Hue, Huhbert, Kcexigs, Larorde, Le Chatelier, Leveau, HaxsMolisch, MoiIREAUX, NoRMAXD, d'OcAGXE, P. PlUSEEX, RaDAU, RAFFAUD, StIEI/T.IES, Tacciiixi, Thierry, Viala, Max Wolf, M"e D. Klumpke, adressent leurs remerciements à l'Académie, pour les distinctions accordées à leurs travaux. Mme VTe Ville.mix adresse à l'Académie l'expression de sa reconnais- sance, pour la haute distinction accordée aux travaux de son mari, le Dr Villemin. M. Caspari prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. le vice-amiral Jurien de la Gravière. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Un Volume adressé par M. le vice-amiral Roussin et consacré à la biographie de son père, l'amiral baron Roussin; 2° Une « Etude sur les courants et sur la température des eaux de la mer dans l'océan Atlantique; par le général H. Mathiesen » (présenté par M. Des Cloizeaux); 3° Un volume de M. Capelliiii, en langue italienne, intitulé : « Gerolamo Guidoni di Vernazza e le sue scoperte geologiche in Liguriae in Toscana » (présenté par M. Daubrée). Après une notice biographique de M. Capellini sur L'auteur, né en 1794 et mort en 1 870, et une série de lettres qui lui ont été adressées par les prin- cipaux géologues d'Italie, Savi, Pareta et autres, il présente une histoire abrégée des études géologiques en Italie, dans la première moitié de ce siècle. ( !246 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Holmes, faites à l'équatoriai coudé (om, 32) de l'observatoire de Lyon; par M. G. Le Cadet. Comparaisons et positions de la comète. Temps moyen Comète — Étoile. Nombre Dates de — .. ■ de Log. fact. Log. fan. 1892. Lyon. Aa. 48. comp. a app. parall. S app. parall. *. ti m s m s „ fi ni s Nov. a5. 10. 7.41 +0.37,81 — 2.10,4 4:a 0.42. 4,02 9,364 -r-36.3o,.24,5 0,244 2 Dec. i3. 12.49.21 +0.22,29 —10.2,2 4:4 o.48.i5, 46 9,699 +34.59.11,5 0,677 3 » 14. 10. 0.29 —0.16, 83 — 9. 2,6 4:4 0.48.47,69 9,5o5 +34.55.io,3 o,386 4 Positions des étoiles de comparaison. Réduction Réduction au jour. Autorités. )-27,5 W2OhI02I 1-28,2 Leid. Z 235,78—324,49 1-28,2 Anonyme rapportée à {[2 Leid. Z327,54+W»i228] » Nov. a5 : la comète est faible; les nuages interrompent les compa- raisons. » Dec. i3 et 14 : le ciel est un peu brumeux; la comète, extrêmement faible, ne présente plus de condensation pointable que par vision oblique. » Ces observations sont faites au moyen d'un micromètre à gros fds sur fond sombre. » Errata à l'observation du i5 nov. : ioh37m2is TMParis: S*« + 3-j«^i'36",i au lieu de + 37°42'5i",o. » ASTRONOMIE. — Nouvelles recherches expérimenta/es sur l'équation person- nelle dans les observations de passage. Note de M. P. Stroobant, pré- sentée par M. Wolf. « Le but de ces recherches est de déterminer la valeur de l'équation personnelle lorsque l'on observe, par la méthode de l'œil et de l'oreille, Dates au 1892. * Gr. a moy. 1892,0. jour. S moy. 1892,0. Nov. 2Ô. . . 2 9 Il m s o.4i -23,3g s +2,82 + 36:4l'. 7U Dec. i3.. . . 3 9 0.47 .5o,5o +2,67 +35. 8.45,5 » 14... • 4 IO o.49- '>85 +2,67 +35. 3.44,7 ( *»47 ) les deux bords d'un astre présentant un diamètre sensible. Nos expé- riences ont été effectuées, comme précédemment, à l'aide de l'appareil de M. Wolf; elles ont porté sur deux disques correspondant à la gran- deur apparente de Saturne et à celle de Mars. Voici les résultats auxquels nous étions arrivés l'année dernière par la méthode électrique (mouve- ment direct) : Bord I. II. « s Saturne — o,i23 -t-o,o23 Mars — o,i 18 -t-0,022 » Cette année nous avons obtenu, par la même méthode : Bord I. II. s s Saturne — 0,091 -t-o,o4o > — o,ioi -t-0,078 » — o ,124 » Moyenne ■ — 0,1 33 +0,059 Bord I. II. s s Mars — o,2o5 +0,042 » — 0,086 +o,o55 Moyenne — o,i4ô +o,o48 » Notre équation personnelle, obtenue par la méthode électrique, ne s'est donc pas sensiblement modifiée en un an. » Voici maintenant les résultats que nous avons obtenus par la méthode de l'œil et de l'oreille : i° Saturne. Bord I. II. 1 — o , 1 60 +0 , o36 2 — o, l52 +0,020 3 — o, 139 +o,o5o k » +0 , 006 S » +0 , o38 Moyenne — -o, iôo +o,o3i ( '=48 ) 2° Mars. Bord I. II. 1 — o , o55 +o , o44 2 — o,i33 -t-o,on 3 — o, 160 +0,057 k — o,i38 -t-o,oi5 5 — o,ri7 -f-o,o4i 6 — 0,Il4 + 0,023 Moyenne — 0,119 -t-o,o32 » Nous avons, comme dans notre précédent travail, considéré l'équa- tion personnelle comme positive quand l'observateur note le passage de l'astre trop tard, négative dans le cas contraire. » De l'ensemble des résultats que nous venons de citer, on peut con- clure que notre équation personnelle reste la même, suivant que l'on observe par la méthode de l'œil et de l'oreille ou par la méthode élec- trique, les deux bords d'un astre présentant un diamètre sensible. » MM. Callandreau, Hamy et Viennet, astronomes de l'Observatoire de Paris, ont bien voulu faire, avec nous, quelques déterminations de leur équation personnelle absolue, par la méthode de l'œil et de l'oreille. » Voici les résultats obtenus pour un disque correspondant au diamètre apparent de Saurne. M. Callandreau. Bord I. II. s s 1 — o , o.j3 +o , 070 2 — 0,0 j3 -t-o,o58 Moyenne — 0,048 -f-o,o64 M. Hamy. Bord I. II. s s 1 —0,046 +0,037 2 .... r — 0,066 -t-o,oo5 Moyenne — o,o56 4-0,021 { ia49 ) M. I if une t. Bord I. II. s s 1 -o , 1 49 — o , 235 2 —0,187 — 0,252 3 — 0,112 — 0,224 k —0,216 — 0,186 Moyenne — 0,166 — 0,224 » Nous pensons que la recherche de l'équation personnelle absolue par des méthodes expérimentales devrait servir à corriger les déterminations directes et figurer au même titre dans la réduction des observations que les erreurs dues aux corrections instrumentales, par exemple. On peut trouver un argument puissant en faveur de cette opinion dans la concor- dance entre les observations et les expériences. Nous avons eu l'occasion de comparer les corrections à appliquer au diamètre d'un disque d'après les déterminations expérimentales et d'après les observations directes. » Les expériences donnent, pour la correction à appliquer à un disque de la grandeur de Saturne, les quantités suivantes MM. Callandreau — o8, 1 1 Hamy — os, 08 Viennet -H0S, 06 » Les résultats obtenus par MM. Callandreau et Viennet, lors de la der- nière opposition de Mars, par les observations méridiennes, sont ' Calcul-Observat. Callandreau -+-oa, 12 Viennet -t-os, 28 ce qui donne Callandreau-Viennet — 0% 16 Les expériences avaient fourni Callandreau-Viennet — os>i7 » L'écart n'est donc que de os, 01 . » Nous avons aussi comparé les observations méridiennes du Soleil ef- fectuées en septembre dernier par MM. Callandreau et Hamy; voici les résultats obtenus : Calcul-Observat. Callandreau -t-os, o3 Hamy -+-os, 1 2 C. K., 1891, a- Semestre. (T. CXV, N° 26.) 1 64 ( I25o » La différence Callandreau-Hamy est — os, 09 tandis que les expériences donnent seulement — os, o3; celte petite discordance peut s'expliquer par la différence considérable des conditions d'observation (diamètre et éclat du disque observé, etc.) et par le petit nombre de déterminations sur les- quelles nous nous sommes basé pour cette comparaison. » GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes conjugués et les couples de surfaces applicables . Note de M. A. Petot, présentée par M. Darboux. « Quand les points M et M, de deux surfaces S et S, se correspondent d'après une loi quelconque, il existe, en général, sur S un et un seul ré- seau de courbes A et B dont les tangentes sont perpendiculaires aux con- juguées des tangentes aux courbes correspondantes A, et B,, et de même il existe sur S, un réseau (C,, D,) jouant le même rôle par rapport à son correspondant (C, D). Les réseaux (A, B), (A,, B,), (C, D), (C,, D, ) sont les images principales sur S et S, des congruences H et H, engendrées par les perpendiculaires S et S, abaissées des points M et M, sur les plans tan- gents en M, et M. Il existe aussi sur S un réseau conjugué auquel corres- pond un réseau analogue sur S, ; en supposant que l'on ait rapporté S et S, à ces réseaux conjugués («, c) qui se correspondent, nous désignerons par F et F, les équations linéaires vérifiées par les éléments des plans tan- gents en M et M,, et par G et G, leurs adjointes. Quand (A, B) et (A,, B,) coïncident sur S et S, avec le réseau (u, c), il en est de même pour (C, D) et (C, , D, ), et l'on a les résultats suivants : » Quand la congruence H a ses images principales conjuguées sur S et S,, il en est de même pour la congruence H, ; les deux congruences ont alors pour image commune sur chaque surface le réseau, (a, v) ; de plus, la tangente à la ligne (c) sur chaque surface est perpendiculaire à la tangente à la ligne {u) de l'autre. » Béciproquement, si, sur chaque surface, la tangente à la ligne (v) est perpendiculaire à la tangente à la ligne (u) de l'autre, les congruences Hf/H, admettent comme image commune, sur chaque surface, le réseau conjugué (u,v). » Dans le cas où sur S et S, le réseau (u, v) se réduitauxasymptotiques d'une série, la première partie du théorème précédent a encore lieu; mais, pour la seconde, il ne suffit pas de supposer que les lignes asymptotiques d'une série se correspondent avec orthogonalité des tangentes, on doit ( .251 ) compléter l'hypothèse en supposant tpie sur S, par exemple, le réseau (A, B) se réduit aux lignes asymptotiques de la série considérée. » D'autre part, chaque solution 9 de l'équation F donne une surface S', pour laquelle le réseau conjugué (u, v) a la même représentation sphé- rique que pour S; si donc on mène par le point M' de S', qui correspond à M, une parallèle S' à S, cette droite engendre une congruence H' ad- mettant la représentation sphérique de H et pour laquelle la distance fo- cale X est une solution de l'équation G, . » On peut ainsi, dans les conditions indiquées, déduire, à l'aide de diffé- rentiations ou de quadratures, de chaque solution de l'une des équations F ou F,, une solution de. l'adjointe à l'autre; et inversement. » Chaque solution 0 de l'équation F permet, par exemple, de détermi- ner une surface sur laquelle les développables de la congruence engendrée par les tangentes aux lignes («) de S, découpent un réseau conjugué. Si pour la ligne S on prend la tangente à la ligne (c) de S, S' devient la tan- gente à la ligne (m) de S,, et l'on obtient des résultats équivalents à ceux donnés récemment par M. Cosserat. » Quand sur la surface S le réseau («, v) est celui des lignes de cour- bure, j'ai montré que l'on peut, de chaque solution 9 de F, déduire une so- lution [j. de son adjointe G, et inversement. Les considérations précédentes permettent d'obtenir le même résultat dans un grand nombre d'autres cas, parmi lesquels je citerai celui où les lignes (y) sont des géodésiques de S, celui où les tangentes aux lignes (v) forment une congruence de Ribaucour, et, enfin, celui où le réseau (u, v) admet la représentation sphérique d'une congruence cyclique. » 11 en résulte aussi une méthode pour former des équations de Laplace qui admettent des transformations infinitésimales. Effectivement, si le réseau (m, v) de S appartient à deux des catégories précédentes, on peut, de chaque solution 6 de F, déduire deux solutions de \l et y.' de son adjointe. Appliquant alors à y.' la règle qui permet de revenir de jj. à 9, on obtient bien une solution nouvelle 9' de G. M. Guichard a déjà rencontré des faits de ce genre dans ses recherches sur certaines surfaces qui se rattachent aux surfaces à courbure totale constante; j'indiquerai seulement ici ceux qui sont utiles dans la détermination des couples de surfaces applicables. » Supposons qu'il existe une surface 2 applicable sur S avec correspon- dance des réseaux conjugués (u, v), désignons par M', ce', y' , z', «, a', . . ., y", l, ...,rt,p',p\,^ les éléments de cette surface, par<ï> et r les équations < 12^2 "^ analogues à F et G. et par a l'élément qui intervient dans les formules . . cosa — i , .cost — 1 et leurs analogues données par M. Cosserat. » Les cosinus directeurs a, a', a", a, a', a" des courbes ( p ) d?s surfaces S et 2 sont des solutions particulières d'une même équation de la forme / \ d^w . dm r. du . , (') T-^T ■ A7T ^B^" + C<» = °> N 7 dudv du du et vérifiant en outre la relation » Si l'on désigne par p une solution quelconque de l'équation adjointe à l'équation (i), les formules du \du ' ] du \du r [T, z ■"?(> " Aa)' ( *r = pU+Aa et leurs analogues pour y,, s,, y',, z\ définissent deuK nouvelles surfaces applicables l'une sur l'autre, avec correspondance des réseaux conju- gués (u, v). » Les coordonnées x, y, z, x',y' , z' vérifient aussi une même équation linéaire, on peut alors déduire de x, y, z trois solutions de T et de.r', y', z' trois solutions de G ; en faisant les calculs on reconnaît que les équations F et 0 jouissent de la propriété suivante : chacune d'elles a les mêmes inva- riants que l'adjointe de l'autre, on passe d'une solution de l'une d'elles à une solution de l'adjointe de Vautre en la divisant par sin a. » GÉOMÉTRIE. — Sur la déformation infinitésimale et sur les surfaces associées de M. Bianchi. Note de M. E. Cosserat, présentée par M. Darboux. « Soit (A) la surface lieu du milieu A du segment MM, qui joint les points correspondants M et M, de deux surfaces applicables l'une sur l'autre; t désignant une constante infiniment petite, on sait que la surface (A'), lieu de l'extrémité du segment AA', équipollent à e. AMest applicable sur (A); la surface (a), lieu de l'extrémité du segment Oa, équipollent à VU, et dont l'origine est un point fixe (), correspond à (A) par ortho- gon alité «les éléments; la connaissance de (A) détermine, inversement, nue déformation infinitésimale de (a), définie par le couple de surfaces applicables (M) et (Mg), M2 étant, le symétrique de M par rapport à a ou de M, par rapport à O. » Associons, à un système de courbes (u,v) de (A), un trièdre trirec- langle mobile (T) ou Axyz dont l'axe des z est la normale de (A) et soient s.x, ey, iz les coordonnées du point V par rapport à ce trièdre; adoptons les notations des Leçons de M. Darboux et considérons un trièdre mobile (T') dont les axes sont, à chaque instant, parallèles à ceux de (T), ses translations étant définies par les formules ?'= -i*,, w==U<, (pqt-qpt)Z=(qZ,-p*i)j~-($~-pr>)j~> ?, = -*»«*i. i',=Çi*i. (pq*-qp< )^ <<7^. -/>.*)< )V„' -(tâ—pri-sï où z{ désigne la solution la plus générale de l'équation " * ~ dt=P^-P^ -q^+q£- •' Les inconnues x, y, z sont les coordonnées d'un point fixe de l'espace par rapport au trièilre (T'). » Ce résultat se déduit facilement des indications données par M. Ri- baucour (') qui a fait les remarques essentielles suivantes : » i° Les caractéristiques de l'équation (i) sont les asymptoliques de (A); à une solution z{ de cette équation (2), correspond une seule déformation in- finitésimale de (A). » 2° Désignons parx, y, z, s, un système de valeurs des inconnues consti tuant une solution du problème; construisons par rapport au trièdre (T), le point N dont les coordonnées sont —, — —,—; ce point et son symétrique N,, par rapport au plan des xy de {T), décrivent deux surfaces applicables l'une sur l'autre ; d y a réciprocité entre les deux couples (M), ( M, ) et (N), (N, ). (') Notice sur les travaux mathématiques de M. A. Ribaucour, p. ai. — Mémoire sur les élasso'ides, § 187. (2) L'équation (i) est celle qui intervient dans la solution, donnée par M. Weingar- ten, du problème de la déformation infinitésimale {Journal de Crelle, t. 100). ( 1^54 ) » L'équation (i) admet comme solutions les cosinus des angles de la normale à la surface (A) avec trois axes rectangulaires fixes; le théorème de M. Darboux sur les systèmes conjugués admet, par suite, comme cas particulier, le suivant dû à M. Bianchi. » Soit un couple de sur/aces associées (A) et (A,); la distance d'un point O au plan tangent d'une de ces surfaces est fonction caractéristique d'une dé- formation infinitésimale de l'autre. » Soit (A,) la surface, associée à (A), dont le plan tangent est mené, parallèlement à celui de (A), à une distance de O égale à z{ ; AA2 étant un segment équipollent à OA,, la droite AA2 engendre une congruence de Ribaucour dont (A) est la surface moyenne; les plans tangents à (A), (A(), (A,) aux points correspondants sont parallèles; les développables des congruences engendrées par AA, et par AA2 découpent donc (A) sui- vant le même réseau conjugué à invariants égaux et l'on a le théorème suivant qui peut être généralisé : » Pour que deux surfaces (A) et (A,), se correspondant point par point avec parallélisme des plans tangents, soient associées, il faut et il suffit que si l'on considère la congruence des droites AA,, ses développables découpent (A) et (A,) suivant des réseaux conjugués à invariants égaux ou encore que les points focaux de AA, soient conjugués harmoniques par rapport à A et A, . » En particulier, les surfaces isothermiques, qui se correspondent dans le problème de M. Christoffel, sont associées. » B étant le milieu de NN,, menons Ob équipollent à BN ; la surface (6), qui est polaire réciproque de (A,), par rapport à une sphère de centre O, est associée à (a) dans la déformation infinitésimale de (a), définie par le couple de surfaces applicables (M) et (M2); les plans tangents en a et b aux surfaces (a) et (b) étant parallèles, la parallèle à Ob, menée par a, engendre une congruence de Ribaucour dont les développables découpent sa surface moyenne (a), suivant le même réseau conjugué que les déve- loppables de la congruence des droites ab; d'où, en vertu de la récipro- cité entre (A) et (B), ce théorème de M. Ribaucour : » Les asymptotiques se correspondent sur les deux nappes (A) et (B) de la surface focale de la congruence des droites AB. » Considérons le réseau conjugué Je (A) qui reste conjugué dans la déformation infinitésimale qui transforme (A) en (A'); il lui correspond : i° le réseau conjugué commun à (M), (M,), (M„) et, par conséquent, le ré- seau conjugué de (a) qui reste conjugué dans la déformation infinitésimale ( 1255 ) correspondante de (a); 2° les asymptotiqu.es de (b) et de (A,), ce qui est con- forme à un théorème de M. Bianchi. » On peut remarquer que le problème de la déformation infinitésimale d'une surface (A) revient à la détermination des réseaux conjugués tracés sur celte surface et qui ont soit leurs invariants égaux, soit une représentation sphérique identique à celle, considérée par M. Dini, des asymptotiques d'une surface : dès que l'un de ces réseaux conjugués est donné, la déformation infinitésimale correspondante de (A) se détermine au moyen de quadratures. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions contiguès relatives à la série hyper géométrique de deux variables. Note de M. Levavasseur, présentée par M. Picard. « 1. Soit \J = if-t(i-uy-*-,(i - ux)-V(i-uy)-P et fU(/^0(a,?, $',y;x,y). On trouve aisément tout d'abord les relations (J)(a+i)= $(y — i)— $, $(p — i) = a;$(y -I- i) — (x — i)$, $((3' - 1 ) = j<î>(r + 1 ) - Cr - 0<ï\ qui. transformées en tenant compte de la relation $(a,p.p\T;.r,j)=:'^^)F1(a,p,^,ï;a;,r), donnent Ci) xF,(*+i) = (Y-0 F1(T-i) + (n-a-Y)F, (a) YF,(P-i) = (T-«)^F1(T+.)-y(^-i)F11 (3) tF,(P'-i) = (T-x)jF,(t + 0-T(j-i)F(. » De équation -=- = U 1 L H 1 — — > on de- 1 du \ ii i — " i — «as i — uy I duit, en intégrant entre o et i ses deux membres multipliés par du, une rela- tion entre la fonction $ et des fonctions contiguës qui, transformée, devient [(Y-a)F((a-i) + (a-i)F,-(Y-i)F4(r-i) U) | +(^F1((}-hi)+(3>F)(p'+-i)=o. ( 1256 ) d(Vu) rf(U«') » En opérant de même sur les expressions , — > — -^ — > on trouve successivement (5) pF,(p + *)-+- P'F,(p'+i)i±i(Y- ' >1V y -'') + (»- + P + P '-y)f< et f (y-atXY-P-PO^r^CT + O (6) =[(ay - p - p'- a - i).rv - pj - 3'tf]yFf f -yfr-i^jF.Cy-O-l-ySyF.^ + O + yS'tfF^S'+i). » On peut donc énoncer le théorème suivant : » Entre la fonction F, et trois quelconques des huit fonctions contiguès F, (a ± i), F, (S ± i), F,(p'± i), F, (y ± i) existe une relation linéaire et homogène dont les coefficients sont des polynômes entiers en x et en y. » D'ailleurs, de la formule (a, m-H/i)(P, iw)(P', n) „m.,„ m — - m F,(«,P,P,Y;^J)=2 2TY,m + «)(.,i«)0.«)* ■* m=0 n— 0 on déduit a sèment Fl(P + I) = F) + fS- F,(P'+i) = *« + #?£. F1(y-i) = F(4-T-i.^^+7^ » L'énoncé du théorème précédent peut donc être ainsi modifié. n Les huit fonctions contiguès sont des fonctions linéaires et homogènes de F., de ^r1 et de -*-*-, les coefficients étant des fonctions rationnelles de x et " ax oy JJ dey- » La méthode indiquée pour obtenir ces relations s'applique sans diffi- culté aux fonctions contiguès suivantes, et l'on peut dire que toute fonction contigué F, (a ± m, 3 ± n, p'± n', y ± p; x, y) est une fonction linéaire et homogène de F,, de -j1 et de ~, les coefficients étant des fonctions ration- nelles de x et de y. » A cause de la formule d«*»Fl<*,p,|>,,Tr;*,jO dxm dy" { a, m -+- «)(P> m)( et de -y-, et qui, en général, sera de nature trans- cendante. Ajoutons que les relations concernant F, et ses contiguës peu- vent chacune se vérifier directement. Il n'y a par suite aucune restriction à faire sur les valeurs de a, $, (i' et y. » 2. On sait que le système des trois équations aux dérivées partielles simultanées du second ordre auxquelles satisfait la série hypergéométrique F, (a, p, (3', y; x,y) admet dix intégrales delà forme / U du, où g et h dé- "• g signent deux des cinq quantités o, i, ce, -, - • x y » Si l'on veut chercher les relations linéaires entre trois ou quatre de ces intégrales supposées non. distinctes, on s'aperçoit aisément que ces re- lations ne subsistent, pas pour toutes les positions de x et y dans le plan. Il y a, dans le cas présent, quatorze tableaux distincts de relations entre les dix intégrales considérées. » En précisant, dans chaque intégrale, les arguments choisis pour u, i — u, i — ux, i — uy, ainsi que les chemins suivis, on arrive aux résultats suivants : » I. x et y sont tous deux dans la région inférieure du plan : Tableau 1. — Le segment de droite ( i — x, i — — J coupe X entre o et i ; Tableau 2. — » » » » à gauche de o; Tableau 3. — » » ( i — y, i — - ] » entre o et i; Tableau k. — » » » , » à gauche de o. C R., i8y2, 2- Semestre. (T. CXV, N° 26.) l65 ( 1258 ) » II. x et y sont tous deux dans la partie supérieure du plan; on ob- tiendra, comme dans le cas précédent, quatre autres tableaux, les ta- bleaux 5, 6, 7, 8. » III. x est dans la partie inférieure du plan, y dans la partie supérieure : Tableau 9. — Le segment ( — > — ) coupe X à gauche de o; Tableau 10. — » » » entre o et i; Tableau 11. - » » » à droite de i. » IV. x est dans la partie supérieure du plan, y dans la partie infé- rieure. » On aura trois autres tableaux, 12, 13 et 14, comme dans le cas pré- cédent. )> Certaines relations pourront être communes à deux ou plusieurs tableaux. Il pourra se faire que trois intégrales soient distinctes dans l'un des tableaux et non distinctes dans un autre. Enfin il ne sera pas toujours possible d'obtenir directement, par l'application du théorème de Cauchy à un contour convenablement choisi, la relation qui existe entre trois ou quatre intégrales non distinctes données à l'avance. Il pourra, en effet, arriver que deux des chemins décrits par la variable u se croisent. Il faudra alors procéder par élimination entre d'autres relations trouvées directe- ment. Les intégrales pour lesquelles ce fait se présente ne seront pas les mêmes dans les différents tableaux. » Chaque tableau contient 162 relations. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Caractère de convergence des séries. Note de M. A. de Saixt-Germaix, présentée par M. Darboux. « Dans une Note présentée à l'Académie des Sciences, le 1 1 janvier 1892, et publiée dans le compte rendu de la séance, M. Jamet montre qu'une série U à termes positifs u0, u,, ... est convergente ou divergente suivant que, pour n. infini, ]imu"~F est i. Cette règle peut être comprise dans une autre, de forme plus générale, et susceptible d'être complétée de manière à lever, dans certains cas, le doute que la première laisse subsis- ter sur la convergence. « Soit i; en second lieu, si l'on a. z„ étant nul pour n infini, //? " = I — £ U sera convergente ou divergente suivant que lim — — ^ sera > i 8 ° ^ (/i)log/t ^ ou < i. » Il suffit évidemment de démontrer la seconde proposition, qui en- traînera la première. Soit V la série dont le terme général vn est — : on a pfM _ e-«iognÇ(«) _ , _ ^ _,_ pji)alog««p(ra), (3„ tendant vers zéro; la quantité analogue à —. — vr~~ a pour limite a; or V est convergente ou divergente suivant que oc est ^ i ; un raisonnement de forme bien connue permet d'en déduire notre proposition. » La première partie peut être généralisée : si e_!A; on a, en effet, k et k' étant > i dans le premier cas, < i dans le second, m„ = e"*""1 = e-A'loB" = -IL; et la démonstration s'achève aisément. » THÉORIE DES NOMBRES. — Critérium de divisibilité par un nombre quelconque. Note de M. Fontes, présentée par M. Cornu. « M. Loir a donné ( ' ), pour reconnaître si un nombre entier N est divi- sible par un autre M, une méthode, cas particulier de celle, postérieure, qu'a proposée M. Perrin (2). Celle-ci nous paraîtrait être le dernier mot des recherches de ce genre, si elle fournissait directement le résidu mini- mum de N (mod.M), qui exige un calcul à part, indiqué d'ailleurs par M. Perrin. Mais parmi les nombres pouvant être aisément déduits de N, ayant même résidu minimum, suivant le module M, et, par suite, pouvant fournir des caractères de divisibilité par M, il en existe de remarquables (') Comptes rendus, iC1' semestre, j 888, p. 1070. (*) Association française, 9 août 1889; Paris. Mémoires, p. i(\. ( 12ÔO ) dont le calcul est d'une simplicité comparable à celle des calculs de MM. Loir et Perrin. L'emploi de ces nombres fait l'objet de la présente Note. » Soit N le nombre proposé, M un diviseur quelconque, premier ou non, mais non composé avec des facteurs de la base B de numération. Soit q le résidu minimum (compris entre et 4- — J de B'" (m entier positif) suivant le module M. Je puis décomposer N, en commençant par la droite, en tranches de m chiffres, lm, ■/.,„, . . . , ym, (3,„, «,„, de telle sorte que, si/(,r) désigne la fonction a.mxn -+- ^,nx"~' -+- yinx"~- ■+-... y-,nx -t- lm, on ait N =i/(Bm). Cela posé, j'observe que, d'après la définition de q, on a B'"= q -+- M£2 (Q. étant un certain entier positif). J'en déduis (N =/( où qh est la dérivée de qh par rapport à t et T la demi-force vive. » Les formules (2) s'appliquent encore lorsque le point est assujetti à se mouvoir sur une surface ou sur une courbe. Les termes correspondant à la réaction normale qui doivent alors compléter les équations (1) dispa- raissent, comme on sait, dans les combinaisons qui fournissent les équa- tions de Lagrange. L'entier h aura, dans ce cas, les valeurs 2 ou 1. » On ramène les équations (2) à la forme canonique en substituant aux qh les nouvelles variables ph = eAf-p-- Après cette substitution, les équa- tions (2) deviennent ^ ' dt dph dt ' dqh Il en résulte que si l'on considère l'équation aux dérivées partielles (4) ™+e*'(T-V) = o, où les q'à ont été remplacés en fonction des ph, et où les ph eux-mêmes sont remplacés par -y— -, la connaissance d'une intégrale complète de l'équa- tion (4) permettra de trouver les équations finies du mouvement par la méthode de Jacobi. ( ia63 ) » M. Vppell, à qui j'avais communiqué ce résultai, a bien voulu me faire observer qu'il pouvait être prévu et trouvé par suite de cette circonstance que les équations (i), après le changement de variables;, = e~kt, se trans- forment dans les suivantes : Si( = âïl* avec u, = F7fu- » Ces dernières équations sont sous une forme qui permet évidemment l'application de la méthode de Jacobi, après des transformations con- nues. » 2. Si, en particulier, on rapporte le mouvement à des coordonnées rectangulaires, l'équation (4) fournit l'équation aux dérivées partielles ,n dV i kcfdT1 dV- d\2\ klI1 que la substitution V = ekt W transforme en (6) -^ + w + -^ + ik W- 2U = o. Ces équations conviennent au mouvement dans un plan ou sur une ligne droite, quand on réduit le nombre des variables à 2 ou i. » Le mouvement sur une courbe se ramène au mouvement sur une droite. Il suffit de prendre l'arc de courbe comme variable et de projeter le mouvement sur la tangente. Dans ce cas, l'équation (6) estime équa- tion différentielle ordinaire (?) g! + a*W-a/(*) = o; mais, même dans ce cas simple, il arrive rarement que l'on puisse inté- grer . » L'intégration se ramène à des quadratures si la force f'(x) est en raison directe ou inverse de la distance. Elle se ramène à l'intégration d'une équation de Riccati, si la forme est en raison inverse du carré ou de la racine carrée de la distance. » Dans le cas d'un mouvement plan, l'équation (G) est à deux va- riables ce et y. Elle admet, lorsque U =/(-)> l'intégrale du premier degré àW adW w n ( 1264 ) où ■/., (3, y sont des fonctions de x et y, et C une constante arbitraire. La recherche d'une intégrale complète revient alors à l'intégration d'une équation aux différentielles totales; mais cette dernière se ramène elle- même à celle de l'équation ordinaire J+o2=2/(tangO) + 2H:. C'est ce genre d'équations que l'on rencontre dans la recherche des lignes géodésiques des surfaces spirales. On ne sait les intégrer que dans des cas extrêmement restreints. » Si la force est dirigée vers un centre fixe et fonction f'(r) de la distance du mobile à ce centre, l'équation (5) à trois variables l, x,y de- vient, en coordonnées polaires, , ktdV , dV» il[t „ ,. , dY'- «_ + r-^-2/!-"r-/(r)+^r ire » En posant V = O -+- V,, où C est une constante arbitraire, et faisant la substitution e~/"=ktl, il suffit de trouver une intégrale complète de l'équation dr- ~ dt, "*" r2 k*t* qui n'est plus qu'à deux variables r et t,. Quelle que soit la constante C, cette dernière équation admet une intégrale du premier degré pour une loi de force l -V — 3 m /'(r) = \m(m - a)*r+ i^Af—, où m et A sont des constantes quelconques. Pour m = 2, la force est en raison inverse de la distance. Dans ces différents cas, on saura trouver, par des quadratures, le mouvement du mobile. » ÉLASTICITÉ. — Sur la forme générale de la loi du mouvement vibratoire dans un milieu isotrope. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu. « I. Corps isotrope de dimensions et de forme géométrique déterminées. — Supposons qu'on ébranle ce corps en un point. Soient n le nombre de ses vibrations par seconde, q l'élasticité; S la masse spécifique, 9 une fonction ( ia65 ) des dimensions géométriques, et, par suite, de l'unité de longueur, de degré x indéterminé. Admettons que la loi du mouvement ne dépende pas d'autres quantités. » Soient L, M, T les unités fondamentales mécaniques de longueur, de masse et de temps. Formons le tableau des dimensions des quantités ci-dessus indiquées, en laissant indéterminé le degré de , étant du premier degré en L et v/1 v/f A une constante; la forme — — = A serait bonne également; mais elle revient à la précédente. » Ainsi la loi du mouvement vibratoire d'un corps élastique isotrope de forme géométrique quelconque, ébranlé en un de ses points, se trouve déterminée dans sa torme générale, si elle ne dépend que des seuls élé- ments indiqués ci-dessus. » En particulier, si l'on veut exprimer le nombre n de vibrations dans l'unité de temps, on a c'est-à-dire une somme de termes de même forme. » La fonction 6 ( 1266 ) nissent la forme géométrique du corps, se déterminera d'une façon ex- plicite dans chaque cas particulier, ainsi que la questiou de savoir si n est exprimé par un ou plusieurs termes. » Exemples : I. Sphères vibrantes. — La fonction 9 est caractérisée par un seul paramètre, le rayon R ; il suffit de poser 9, = R, d'où »=as/Ib- » L'expérience vérifie en effet que, dans ce cas, n est en raison inverse deR. » II. Disques circulaires d'épaisseur e et de diamètre d. — La forme géo- métrique de ces corps est déterminée par ces deux paramètres. La forme 1 i de 9, peut être d'" e '", ou d'"^' e~m, ou em+> d~m Mais l'expérience dé- montre que le nombre de vibrations de disques de même diamètre aug- mente proportionnellement à l'épaisseur e; cela suffit pour que 9, soit d1 fa e nécessairement de la forme — et n = Al/~ -=-;• C'est la loi connue des e yod' vibrations des disques circulaires. » III. Plaques carrées, d'épaisseur e et de côté l. — On trouve, comme ci-dessus, que 9, doit être de la forme y » IV. Verges rectangulaires d'éoaisseur c, de longueur /, de largeur t.. — La forme de la fonction 9, est déterminée par l'expérience qui démontre que n varie proportionnellement à e et en raison inverse de /; donc 9, est de la forme — et n = k\/% -p-' e y 0 li. » Dans le cas où 1 est petit par rapport à /, l'expérience montre que n est indépendant de \; alors 9, doit être de la forme — pour conserver l'ho- mogénéité, etl on doit avoir n=A\/-H' formule connue et vérifiée pdv l'expérience. » V. Cordes de longueur l vibrant longitu finalement. — Une expérience sommaire, et tout à fait qualitative, suffit pour montrer que le nombre des vibrations est indépendant de la section de la corde. Par suite, la fonc- tion 9, ne dépend que de la longueur /, et l'on a nécessairement n = A\/ir forme connue de la loi des vibrations longitudinales des cordes. ( 12t>7 ) » Elle doit s'appliquer (et s'applique en effet) aux tiges et aux tuyaux sonores. » Le cas des a ibrations transversales se ramène au précédent, en remar- quant qu'en ce cas l'élasticité q doit être remplacée par la tension P par unité de surface de la section s de la corde, c'est-à-dire par — > qui a, d'ail- leurs, les mêmes dimensions que q : ML-,T~2. On obtient ainsi la for- mule générale homogène y « / qui est bien la formule des cordes vibrant transversalement. » VI. Corps élastiques semblables. — Si nous considérons deux corps de même nature, semblables au point de vue géométrique seulement, si la fonction cp, pour l'un d'eux est b, c, . . .) Ce rapport est du degré zéro par rapport aux longueurs, puisque '9 6,35 5,4o 5,89 5,78 5,23 12,21 io,44 9,63 8,83 9,63 10,39 io,33 9,65 16,95 i5,38 i4,37 i3,6o 13,09 l3,22 i3,32 I2,40 20, 16 i8,33 •7>39 16,62 1 3 , 3o l4,02 l4,02 i3,i3 20,22 18,76 ï7>75 17,02 '2,97 !3,97 14,19 i3,4i 20,64 19. 24 18, 40 17,60 11,71 i3>79 14,29 l3>77 20, 1 1 18,98 18,17 17,25 8,07 9,6i 10,22 9,66 l4,20 13,28 12,55 n,55 4,25 4,68 4,66 4,24 7>7' 6,77 6,26 5,38 o,3o 0,27 0,27 — 0,02 2,96 2,19 i,83 i,o4 ( I272 ) » Variation de la température pendant la nuit. — Dans tous les mois sans exception, la température commence par augmenter à mesure que l'on s'éloigne du sol; elle passe par un maximum à une hauteur variable, mais qui est en moyenne de 170™. La différence entre la température maximum et celle qu'on observe à 2m du sol, est, en moyenne, de i°,i ; elle est le plus faible en hiver et au printemps (o°, 7) et atteint sa plus grande valeur en automne (20, 1 en octobre et 2°,6 en septembre). » Cette inversion de température, qui avait été signalée, à titre excep- tionnel, dans les stations de montagnes, apparaît ici comme le phénomène normal dans les observations faites à l'air libre. L'explication en est, du reste, bien connue : pendant la nuit, le sol se refroidit beaucoup par rayonnement; l'air, au contraire, dont le pouvoir émissif est très faible, se refroidit surtout, non par rayonnement, mais par le contact avec le sol. Les couches les plus basses doivent donc être les plus froides. A une distance suffisante, l'influence du sol cessant de se faire sentir, la tem- pérature diminue quand la hauteur augmente, comme le veut la loi de la détente des gaz. » La hauteur de 3oom n'est pas suffisante pour permettre de déterminer exactement la loi de décroissance de la température à partir du point où l'influence du sol cesse de se faire sentir. Si toutefois l'on construit, pour chaque mois, la courbe qui donne la variation de température avec la hau- teur, on constate que l'inclinaison de la courbe à 3oom correspond à une variation de o°,5 environ pour ioom en hiver, de o°,6 en automne, de o°,7 au printemps et de o°,8 en été. » Variation de la température pendant la journée. — Dans la journée, la température décroît régulièrement à mesure que l'on s'éloigne du sol; on peut donc prendre la moyenne des températures obtenues aux deux sta- tions intermédiaires, ce qui donne la température exactement à i6om du sol ; en comparant ces nombres à ceux des deux stations extrêmes, on aura la décroissance moyenne de la température, d'une part entre le sol et i6om, de l'autre entre i6om et 3o2m. On obtient ainsi le Tableau sui- vant : Décroissance moyenne de température pour ioora. Janv. Fév. Mars. Avril. Mai. Juin. Juill. Août. Sept. Oct. Nov. Dec. Entre le sol et i6om o,65 1,09 1,24 1,37 i,32 1 ,46 1,2a i,i5 0,97 0,82 0,7.5 0,60 Entre i6om et 3û2m 0,73 o,64 0,86 o,85 0,89 0,87 0,87 0,86 0,94 0,96 0,80 0,68 » La loi de la détente adiabatique des gaz indique que l'équilibre n'est ( '*73 ) stable dans l'atmosphère qu'autant que la décroissance de la température y est inférieure à i" pour ioom. Cette condition est toujours remplie en moyenne au-dessus de i6o°; mais elle cesse de l'être au-dessous depuis février jusqu'en septembre. Dans tous ces mois, les couches les plus basses de l'atmosphère doivent donc être, au milieu du jour, le siège de courants ascendants. On avait admis l'existence de ces courants pour expliquer différents phénomènes, comme la variation diurne de la tension de la va- peur d'eau et de la vitesse du vent, telles qu'on les observe près du sol. Les observations de température que nous venons de discuter justifient cette hypothèse pour ce qui concerne les couches inférieures de l'atmo- sphère, en montrant que les conditions thermiques y sont telles, dans les heures les plus chaudes de la journée, que des courants ascendants s'y produisent nécessairement. » Nous n'avons considéré, dans ce qui précède, que les lois de la dé- croissance moyenne de la température avec la hauteur; il y aura lieu ulté- rieurement de rechercher ce qui se produit dans des conditions particu- lières intéressantes, tempêtes, orages, etc. » PHYSIQUE. — Surla température de l'arc électrique. Note de M. J. "Violle, présentée par M. Mascart. « I. J'ai expérimenté sur l'arc électrique produit dans des conditions très variées, depuis 10 ampères et 5o volts jusqu'à 4oo ampères et 85 volts, consommant de 5oo à 34ooo watts, c'est-à-dire de 0,7 à 46 chevaux-vapeur. Les expériences ont été effectuées au moyen d'une excellente machine à courant continu que m'a gracieusement prêtée la compagnie Edison. m M. Tresca m'a aidé avec son habileté et son obligeance bien connues ; je lui suis d'autant plus reconnaissant qu'aux puissances que nous avons atteintes les expériences deviennent très pénibles : on ne sait plus comment préserver le visage et principalement les yeux. » Cependant, et c'est là le premier fait sur lequel je me permets d'appe- ler l'attention de l'Académie, surtout à cause de l'étendue des limites dans lesquelles j'ai opéré, l'intensité intrinsèque, l'éclat delà plage positive est identiquement le même pour ces arcs de puissances si différentes. Les mesures que j'ai prises avec mon spectrophotomètre en diverses régions du spectre ne laissent aucun doute sur ce point, non plus que les photo- graphies que j'ai obtenues. C. H., r892, 2' Semestre. (T. CXV, N» 26.) '67 ( 1274 ; » Il résulte de là que la température du charbon positif, ainsi que celle des particules de carbone contenues dans l'arc, est constante, quelle que soit la dépense d'énergie. C'est donc la température de vola- tilisation du carbone. » II. J'ai entrepris de la mesurer. A cet effet, j'ai produit l'arc à 4oo am- pères entre deux charbons de grosseur telle que, après cinq ou six minutes de chauffe, l'extrémité positive présentât sur une longueur de près de icm l'éclat qui caractérise la température limite. On avait d'ailleurs pratiqué d'avance sur le charbon positif un évidement à 2cmenviron de l'extrémité et, quand, par suite de l'usure du charbon, il ne restait plus à cette extrémité qu'un bouton d'éclat bien homogène, un choc détachait ce bouton et le fai- sait tomber dans un calorimètre disposé comme pour mes expériences sur les métaux réfractaires. Je rappellerai seulement que le corps chaud tombe dans un petit vase cylindrique en cuivre placé au milieu de l'eau du calo- rimètre. J'avais mis au fond de ce vase un disque de graphite; un autre disque était jeté vivement sur le bouton de charbon dès que celui-ci était tombé dans le vase, puis on appliquait sur le vase son couvercle ; la chaleur apportée était alors très aisément mesurée suivant le procédé habituel. Avec l'enceinte due à M. Berthelot et un système d'écrans en carton d'a- miante, on peut se préserver à peu près complètement du rayonnement de l'arc et, en tous cas, réduire assez la correction provenant de ce fait pour que deux expériences à blanc, exécutées avant et après la mesure, permet- tent de l'évaluer exactement. La perte de chaleur éprouvée par le bouton dans sa chute est d'ailleurs nécessairement très faible, l'ouverture du petit vase étant amenée à iocm environ des charbons, et le bouton, grâce au choc, franchissant rapidement ce court espace au milieu de la vapeur de l'arc. » J'ai trouvé ainsi que la quantité de chaleur abandonnée par iR'de charbon, ou, ce qui revient au même, la quantité de chaleur nécessaire pour porter is' de graphite de o° à la température de volatilisation du carbone est de 1600 calories (gramme, degré centigrade ). Or, d'après les expériences de Weber et de Dewar, il faut environ 3oo caloriespour chauffer iBl de graphite de o° à 10000. Il reste i3oo calories attribuables à réchauf- fement depuis 10000 jusqu'au point de volatilisation du carbone. Si nous admettons qu'au-dessus de iooo0 la chaleur spécifique du graphite ait sa valeur théorique o,Si, ces i3oo calories représentent 2000°, de sorte que la température cherchée est 35oo". » Telle est la température de la partie la plus chaude du charbon posi- tif ainsi que de l'arc, ou la température de volatilisation du carbone. ( »^7;> ) » Dans une prochaine Communication, j'indiquerai les conséquences de ces faits rapprochés des mesures photométriques que j'ai faites par la vision directe el la photographie. » J'ai voulu dès aujourd'hui établir l'existence d'un nouveau point fixe et déterminer, autant que possible, la position de ce point dans l'échelle des températures. » . Remarques sur les hautes températures et sur la vaporisation du carbone; par M. Berthelot. « Les expériences de M. Violle sur la température de l'arc électrique sont d'une grande importance pour les chimistes et pour les physiciens. Peut-être ne sera-t-il pas inutile d'en accroître encore l'intérêt, en en mon- trant l'accord avec certaines données, observées il y a quelques années par M. Vieille et par moi, dans nos études sur les mélanges gazeux explo- sifs. Nous y avons établi l'existence de températures effectives voisines de 4ooo° et même de 45oo'\ par la mesure des pressions développées à volume constant, clans la combustion des mélanges de cyanogène et d'oxv- gène par exemple ('); la méthode de calcul (2) qui permet d'en déduire les températures, ou plus exactement des limites qui les comprennent, est indépendante de toute hypothèse, ou mesure directe, fondée sur les cha- leurs spécifiques. On remarquera que les températures les plus élevées, qui aient été observées dans nos expériences, surpassent celle de l'arc électrique, laquelle est voisine de 35oo°, d'après M. Violle. Cette der- nière température est nécessairement définie, comme ce savant le fait observer avec raison, par la volatilisation du carbone. Or certains essais de M. Vieille rendaient probable, vers 32oo°, l'existence d'une notable ten- sion de la vapeur du carbone. La concordance entre les résultats obtenus par des voies si différentes doit être notée. » Elle mérite une attention d'autant plus grande que le phénomène de la vaporisation du carbone n'est point d'ordre purement physique. Ainsi que j'ai eu occasion de l'établir, le carbone, dans son état actuel, n'est pas comparable par sa constitution aux éléments tels que l'oxygène, l'hydrogène ou l'azote, auxquels il se trouve associé dans des combinaisons gazeuses. » Le carbone, dans son état actuel, représente un corps polymérisé, (') Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. IV, p. 59. (2) Même Recueil, 5e série, t. XII, p. 3og; 1877. ( "76 ) limite de condensation des carbures d'hydrogène, ou autres composés car- bonés. » Pour le réduire en gaz, dans son état monomoléculaire, il faut donc lui restituer à la fois l'énergie perdue dans cette polymérisation, — ce qui représente un phénomène chimique, — et l'énergie nécessaire à la réduc- tion physique en vapeur de l'élément monomoléculaire. » Ces considérations, que j'ai développées dans mes Cours du Collège de France depuis i865, et dans les Annales de Chimie et de Physique en 1869, tendent à déterminer la grandeur de l'énergie en vertu de laquelle le carbone gazeux intervient dans les réactions effectuées à haute tempé- rature, énergie plus grande que celle du carbone solide : sa valeur serait égale ou supérieure à 68Cal pour la formation de l'oxyde de carbone et à i36Cal pour celle de l'acide carbonique. Cette valeur rend compte d'une multitude de phénomènes; par exemple, de la synthèse de l'acétylène par l'union directe de l'hydrogène et du carbone gazeux dans l'arc électrique. Les expériences de M. Violle, tendant à fixer vers 35oo° le point d'ébul- lition (et de transformation) du carbone sous la pression atmosphérique, jointes à celles que nous avons faites, M. Vieille et moi, sur les mélanges gazeux explosifs, montrent qu'il s'agit de températures réalisables dans les réactions chimiques. » Disons même que la tension de vapeur du carbone est déjà sensible et, par conséquent, susceptible d'intervenir, à des températures beaucoup plus basses. On sait, en effet, que cette vapeur est manifestée par l'ana- lyse spectrale, non seulement dans l'étincelle ou dans l'arc électrique, mais dans la combustion opérée au sein de l'atmosphère, sous pression ordinaire : on l'observe notamment à la base des flammes hydrocarbo- nées ('); là où la température paraît voisine de 20000, toujours d'après des déterminations de pression, faites sur les mélanges explosifs et indé- pendantes de toute hypothèse sur les chaleurs spécifiques. » L'ensemble de ces résultats tend donc à faire rentrer dans les limites des observations ordinaires des physiciens et des chimistes un ensemble de phénomènes, qui avaient été jusqu'ici rendus obscurs par les évaluations exagérées des températures de l'arc électrique. Ces températures peuvent être atteintes, je le répète, et même dépassées, dans des réactions d'ordre purement chimique. » A la vérité, il ne serait pas facile de communiquer la température d'un (') À moins qu'il ne s'agisse alors d'un élat monomoléculaire gazeux el instable du carbone. ( I"-i77 ) mélange gazeux explosif à un corps placé dans le vase qui contient ce mé- lange; niais nu chalumeau alimenté par le cyanogène et l'oxygène, dans les proportions correspondantes à la formation de l'oxyde de carbone, fourni- rait, sous pression constante, une flamme possédant une température voisine de 35oo°, d'après nos déterminations de chaleurs spécifiques ('). On irait sans doute bien au delà par les températures développées dans la com- pression brusque des gaz, si l'on réussissait à opérer sur des volumes assez considérables pour se mettre à l'abri de l'influence refroidissante des parois. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'égalité des vitesses de propagation de l'ondulation électrique dans l'air et le long de /ils conducteurs, vérifiée par l'emploi d'une grande sur/ace métallique. Note de MM. Ed. Sarasix et L. de la Rive, présentée par M. Poincaré. « Dans une première série de recherches sur la propagation des ondes électriques hertziennes à travers l'air (2), nous étions arrivés à la conclu- sion que la vitesse de propagation de ces ondes dans l'air est sensiblement la même que celle avec laquelle elles se transmettent le long de fils con- ducteurs. La belle expérience de M. Hertz, que nous nous étions bornés à reproduire dans des conditions presque identiques à celles qu'il a décrites, consiste, on le sait, à faire arriver les ondulations électriques normale- ment sur une grande surface métallique plane, et à observer, à l'aide d'un résonateur circulaire, transporté le long de la normale au centre du mi- roir, les interférences de l'onde directe et de l'onde réfléchie. La paroi métallique faisant l'office de miroir, dans ces premières recherches, avait presque les mêmes dimensions que la paroi employée par M. Hertz lui- même, soit 2m, So sur 3"1, trop petites cependant pour permettre l'obser- vation de plus d'un nœud en avant du miroir, avec des résonateurs de 5ocm de diamètre et au-dessus. » Nous avons agrandi notre miroir autant que le permettaient les dimen- sions de notre laboratoire, en portant sa largeur à 5m. Nous avons ainsi (') Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. IV, p. 68 et 69. Il faut aug- menter de 2 unités les chaleurs spécifiques moléculaires à volume constant, pour passer aux nombres relatifs à la pression constante. (2) Comptes rendus, séance du 3i mars 1891. ( i*7« ) amélioré les conditions de l'expérience pour des petits cercles de 35cm et au-dessous ; mais nous n'avons pas gagné grand'chose pour les plus grands. » La démonstration expérimentale de l'égalité des deux vitesses dans l'air et le long des fils n'était donc pas tout à fait suffisante pour de grandes longueurs d'onde, et il était désirable, comme l'a dit M. Hertz lui-même ('), qu'elle fût faite d'une manière définitive, par des expériences à beaucoup plus grande échelle, avec un miroir de dimension assez considérable pour permettre, avec le cercle de 75cm, l'observation de plusieurs ventres et nœuds d'interférence. Ce sont ces conditions que nous avons réalisées de notre mieux, dans la nouvelle série de recherches que nous avons l'hon- neur de présenter aujourd'hui à l'Académie. » La difficulté était de trouver un local suffisamment grand : nous avons pu l'obtenir grâce à l'obligeance de l'Administration de la ville de Genève, qui a mis à notre disposition un espace, libre encore, dans la grande halle où sont installées les turbines Ae?, forces motrices de Genève. » Nous avons fait monter contre un des murs du bâtiment une grande paroi métallique, de 8m de haut sur i6m de large, formée de feuilles de zinc de 2m sur im clouées les unes aux autres à recouvrement sur un châssis en bois. Pour permettre l'observation des étincelles secondaires le long de la normale au centre de ce miroir, c'est-à-dire à 4m de hauteur, nous avons fait établir en avant de celui-ci un pont de iom de long et im,5o de large, supporté sur trois chevalets et surmonté d'une con- struction légère en lattes recouvertes de papier noir, formant un couloir complètement obscur. Dans cette chambre noire est placé le banc d'op- tique en bois, précédemment décrit, dont la longueur a été portée à 9™ et le long duquel se déplacent les résonateurs, ayant leur centre constam- ment sur la normale au milieu du miroir. Le conducteur primaire est dis- posé, à i5m de distance du miroir, sur un support élevé et en face du centre du miroir. Il est formé, comme précédemment, par deux tiges en laiton de r]mm d'épaisseur, reliant deux sphères de 3ocm de diamètre. » Le nouveau dispositif que nous avons précédemment adopté pour cet oscillateur, et qui consiste à produire l'étincelle primaire dans l'huile au lieu de l'air (2), a notablement facilité cette expérience en augmentant beaucoup, comme nous l'avons dit, l'intensité de l'étincelle secondaire, soit comme éclat, soit comme longueur, et en permettant par ce fait des (') Lumière électrique, t. XLI, p. 25a. (2) Comptes rendus, séance du 19 septembre 1892. ( '279 ) mesures micrométriques de la distance explosive. Les résonateurs avec lesquels nous avons successivement opéré étant munis chacun d'une vis micrométrique, dont le pas est de ' de millimètre et qui porte un cercle en bois divisé en 25 parties, nous pouvons lire directement le -^ de milli- mètre. Nous mesurons de la sorte, à intervalles égaux, à partir du miroir, la grandeur qu'il faut donner à l'interrupteur du micromètre pour que l'étincelle cesse complètement de se produire. Prenant ensuite comme abscisses les distances au miroir, comme ordonnées les lectures corres- pondantes de la vis, nous traçons des courbes comme celles que nous reproduisons ici et qui ont été obtenues, celle de lajig. 1 avec le cercle FÎ8 de om, 75, celle de la //g. 2 avec le cercle de om, 5o ; les abscisses sont don- nées en mètres; les ordonnées, en centièmes de millimètre. ISt Fig. 2. » Ces deux cercles, qui ne nous avaient présenté que des résultats in- suffisants avec les miroirs de 3,u et de 5m, et sur lesquels, à cause de cela, ( 1280 ) nous avons surtout fait porter nos nouvelles recherches, nous ont donné, avec le grand miroir de om,i6, des résultats tout à fait comparables aux résultats obtenus avec des cercles plus petits dans nos expériences anté- rieures. Nous avons déduit la longueur d'onde correspondant à chaque résonateur, soit de l'observation des ventres et des nœuds dans les deux positions principales du cercle parallèle au miroir (dans le plan de l'onde) ou horizontal (dans le plan de vibration), soit du tracé de la courbe des intensités croissante et décroissante des étincelles secondaires. » La question d'égalité de vitesse dans l'air et dans les fds nous paraît définitivement tranchée par l'emploi du miroir à grandes dimensions. Le cercle de om, 5o nous a, en effet, donné trois ventres et trois noeuds très nets; le cercle de om,75, trois ventres et deux nœuds également nets; les moyennes de nombreuses mesures donnent très approximativement, pour ces deux cercles : i" ventre. iernœud. 2" ventre. 2' nœud. 3° ventre. 3° nœud, cm m ni m m ui »' Cercle de 5o 1 2 3 4^6 Cercle de 75 i,5o 3 4,3° 6 7,5o » ce qui représente des internœuds identiques à ceux que nous avions obte- nus pour les mêmes cercles le long des fils. Ainsi se trouvent pleinement confirmées, pour les grandes longueurs d'onde aussi, les conclusions aux- quelles nous étions arrivés dans nos premières recherches : » Le résonateur circulaire a une longueur d'onde constante, quelles que soient les dimensions de l'oscillateur; l'intensité de l'oscillation seule varie. )> Le quart de la longueur d'onde d'un résonateur circulaire est très approxi- mativement égal au double de son diamètre. » Dans le cas de la réflexion normale, le premier nœud est exactement au miroir. » Enfin, comme résultat principal : » La vitesse de propagation de l'ondulation électrique est la même dans l'air et le long de fils conducteurs. » Électricité. — Sur les réseaux de conducteurs électriques. Propriété réci- proque de deux branches. Note de M. Vascuy, présentée par M. Cornu. « Etant donné un réseau de conducteurs électriques, si une force électro- motrice E, placée dans une branche A de ce réseau, produit dans une autre ( .281 ) branche B un courant d'intensité i, réciproquement, la même force électro- motrice E, placée dans la branche B, produit dans la branche \ un courant de même intensité i. » Ce théorème, dont on a fait une application bien connue au pont de Wheatstone, est démontré dans divers Ouvrages (voir Maxwell, § 281), mais seulement pour le cas particulier où le courant reste constant dans chaque branche du réseau (régime permanent). Il s'étend au cas où le régime du courant est variable, ainsi que je l'ai démontré dans mon Traite d'Électricité et de Magnétisme, § 20"2. Mais on peut énoncer un théorème plus général encore, qui s'applique à un nombre quelconque de réseaux n'ayant entre eux aucune communication métallique et s'influençant réci- proquement par induction électromagnétique. » Considérons un ou plusieurs réseaux de conducteurs, pouvant même con- tenir des condensateurs intercalés sur diverses branches. Si une force électro- motrice E =/(£) placée dans une branche A produit un courant d'intensité i = çp (l) dans une branche B (appartenant soit au même réseau que A, soit à l'un des autres réseaux) , réciproquement, la même force électromotrice E, placée en B et variant suivant la même loi f(t), produira dans la branche A un cou- rant i variant suivant la même toi o(t). » Voici la démonstration de ce théorème limitée au cas où les réseaux ne contiennent point de condensateurs : » Dans le cas d'un réseau unique et du régime permanent, pour cal- culer la distribution du courant dans les diverses branches, il suffit d'ap- pliquer un théorème connu de Rirchhoff (1E = IRi) à n circuits fermés convenablement choisis dans le réseau (par exemple, si le réseau est un pont de Wheatstone, on a trois circuits fermés à considérer : n = 3). On peut du reste regarder la distribution du courant dans les diverses bran- ches, comme résultant de la superposition de n courants d'intensités i{ , t„, . . ., i„, parcourant respectivement ces n circuits 1,2, . . ., n. L'applica- tion du théorème de Rirchhoff au circuit fermé, numéroté h, donne l'équation B-Al'i ~f- RAîl2 +• • .+ f>M'A + - • •+ R/ih'u = E/,, EA désignant la somme des forces électromotrices existantes dans ce cir- cuit h, R,,/t la résistance totale des branches de ce circuit, et R^ la résis- tance de la branche commune (s'il y a lieu) aux circuits h et k. » Lorsque le régime du courant est variable, la même équation est encore exacte, à la condition de comprendre dans le terme EA les forces C. K., 189a, 2" Semestre. (T. C\V, N° 26.) !°8 ( 1282 ) dik électromotrices d'induction, telles que — Mhk-r'' (force électromotrice in- duite dans les branches du circuit h par la variation du courant ik) et — Mhh — (due à l'induction du courant ih sur lui-même). En mettant ces forces électromotrices en évidence, on écrira R*iii + MAl ^ + . . .-1-ïWa+Maa-^ + . . m== ea, ou, plus simplement, p/. i ' i + PA2 ?2 + • • • + ?hh '« -+- ■ ■ • + PAb 'a = EA> en employant, pour abréger, la notation symbolique ?hk = R*ft + JM/iA d dï Pour calculer »",, isi . . . , ?'„, on appliquera cette équation successivement aux ji circuits fermés, ce qui donnera le système d'équations différen- tielles [ Ph'i + pia'aH--- •+ ?tJn= Ei> /j\ ) Pai'i + p22*2 -H-..-+ P-.nln= E2> \ P« l'l^[ ?« 2 ' 2 + • • • "+" ?nn ln — En > auquel on ajoutera la condition initiale, (2) ('^(^..^(^o, pour t = o, » Si, au lieu d'un seul réseau, on en a plusieurs distincts, on appliquera de même le théorème de Kircbhoff à n' circuits fermés pris dans le pre- mier réseau, à n" circuits pris dans le second, etc.; et, si l'on pose n = n' -h n" -+-. . . , l'ensemble des n équations ainsi obtenues aura encore la forme (1). On remarquera que pAA et pAA sont identiques, de telle sorte que le déterminant symbolique ?2, ?2 Pnl pn2 P2« est symétrique, et que ses mineurs A/,A et AAA, obtenus : l'un en supprimant ( 1283 ) la ligne de rang /( et la colonne de rang k, l'autre en supprimant la ligne de rang k et la colonne de rang h, sont identiques. » Ceci étant, on peut supposer que l'on a choisi les n circuits fermés de telle sorte que la branche A appartienne seulement au circuit i et la branche B seulement au circuit 2. Alors, si le réseau ne contient que la force électromotrice E =f(t), située dans la branche A, on devra poser E,=E=/(0 E, = E3 = ... =E, = o, et il est facile de vérifier que l'intégrale des équations (1), en tenant compte des conditions initiales (2), est donnée par les formules : (3) i\=A,,u, ia = Al2u, ..., i„ . = Alnu,1 u désignant une fonction définie par l'équation différentielle d'ordre n A;/ = E et par les conditions initiales du ff"-'u » De même, si le réseau ne contient que la force électromotrice E = /(/) placée dans la branche B, on devra poser E2 = E, E, = E.) = . . . = E„ = o et l'intégrale des équations (1) sera donnée par les formules (4) i, = A2lu, i2= A.2.,u, .... in = Aanu, u désignant la même fonction que précédemment. » L'une des formules (3) donne, pour l'intensité i2 du courant dans la branche B (sous l'action de la force électromotrice E placée dans la branche A), l'expression Ai2m, tandis que l'une des formules (4) donne, pour l'intensité i, du courant dans la branche A (sous l'action de la force électromotrice E placée dans la branche B) l'expression A2)w. Or ces deux expressions sont identiques et représentent une même fonction 9 (t), à cause de l'identité des facteurs A,2 et A21. Le théorème se trouve par là même démontré. » ( I2H/, ) ÉLECTRICITÉ. — Sur l'affaiblissement des oscillations électro-magnétiques avec leur propagation et leur amortissement. Note de M. A. Peuot, pré- sentée par M. Poincaré. « Dans les expériences qui font l'objet de cette Note, j'ai essayé de vérifier la théorie émise par M. Poincaré (') sur la variation de l'affai- blissement des oscillations hertziennes suivant le diamètre du fil qui sert à les conduire. Ce savant a montré [.que l'affaiblissement doit varier en sens inverse du diamètre du fil, et cela sans faire intervenir le fil lui-même, par la seule considération de l'énergie. » Il y a peut-être une cause d'affaiblissement autre que la perte d'énergie par l'extérieur de la déformation : c'est celle due à ce fait que la déformation pénètre à une certaine profondeur dans le fil ; l'énergie v est dissipée probablement sous forme de chaleur, et cette perte, pro- portionnelle au périmètre du conducteur, peut varier avec la nature de celui-ci. » Les expériences faites peuvent se diviser en deux groupes : » Étude de l'affaiblissement : i° pour des fils de même nature, de diamètres différents; 2° pour des fils de natures différentes, de même diamètre. » L'appareil servant aux mesures était constitué de la manière suivante : un oscil- lateur Blondlol, dont les boules sont plongées dans de l'huile de vaseline, excité par une machine de Hollz, est relié par une extrémité du secondaire à un fil de cuivre de 6m de longueur qui peut être rattaché à l'un des fils à essayer. Ceux-ci, de nm, sont tendus rectilignement et sont distants l'un de l'autre de 25cm environ, de manière à ne pas s'inlluencer. La seconde extrémité de l'un quelconque peut être mise en communication avec un fil de cuivre de 23ra de longueur, replié en boucle à son extrémité, qui communique à une ligne de îoo"1 environ de longueur, reliée à l'oscil- lateur. Deux points en regard de la boucle sont attachés aux deux bornes d'un mi- cromètre à étincelles, de capacité très faible, et la longueur de la boucle est telle que la distance explosive soit à peu près maxima. » I. Les fils de même nature essayés ont été trois fils de cuivre rouge, dont les diamèlres sont oCUJ,52; ocm, l 'i ; ocm,02. (/) Comptes rendus, t. CXIV, jp. 1229. ( ia85 ) » Voici les résultais obtenus : Distances explosives. o,5a 4,84 4,67 3,76 i,83 1,9a 1,72 0,24 5,76 5,34 » » » » 0,02 6,25 5,8i 5,i 5 2,14 2,33 2,11 » La distance explosive est donc d'autant plus petite rpic le diamètre est plus grand. » II. Deux fils de plomb et de cuivre de même 'diamètre ont été inter- calés dans la ligne, pour étudier l'influence du métal. Distance explosive Diamètres. moyenne. Cuivre 0,20 9>3o Plomb 0,20 9>27 » Le plomb paraît affaiblir plus que le cuivre, résultat conforme à celui que M. Bjerknes (') a récemment publié. » Deux fils, l'un de fer, l'autre de cuivre, ont été essayés aussi ; ils ont donné les résultats suivants : Dislances explosives. Diamètres. — — — __^~ — — ■ Cuivre 0,24 5, 76 5,43 3, 06 3,6g 3,37 Fer 0,24 5,20 4>93 2, 43 3,35 3,17 » La différence entre les fils de cuivre et de fer est, comme M. Bjerknes l'a également trouvé, beaucoup plus grande que ne le faisait prévoir celle qui existe entre les fils de cuivre et de plomb. » Cet effet est sans doute dû à l'hystérésis, car il est à remarquer que, dans les conditions où je me suis placé, je mesure la différence entre les ordonnées maxima positive et négative de la courbe sinusoïdale amortie, qui représente en fonction du temps la force éleclromotrice en un point. L'effet de l'hystérésis est sans doute de déformer cette courbe en l'apla- tissant. » Pour vérifier cette hypothèse, j'ai mis un des pôles île la machine de Holtz et une des extrémités du micromètre au sol, et refait les mesures. Dans ces conditions, la distance explosive mesure le carré de la force élec- tromotrice maxima. (') BjERKMiS, Wiedemann's Annulai, septembre 1892, el Lumière électrique, t. XLVI, n° i5. ( 1286 ) » Voici les nombres trouvés : Distances explosives. Cuivre S, 3a 8,3i Plomb 8,28 8,28 » L'écart entre les fils de cuivre et de plomb est le même : Cuivre 4>83 2,20 1 , 94 i>89 Fer 4,73 2,19 1,92 1,89 » Pour le fer, l'écart a énormément diminué quoique existant encore. Ce résultat est dû sans doute à ce que l'hystérésis entrait ici beaucoup moins en jeu. L'écart entre les fils de même nature et de diamètres diffé- rents est d'ailleurs le même avec cette disposition qu'avec l'autre : Diamètre. Cuivre o,52 5, 70 3,72 » 0,02 7 , 1 3 4 , 54 » Ainsi: d'une part, la loi de l'affaiblissement est analogue, à celle qu'a- vait indiquée M. Poincaré. D'autre part, les métaux non magnétiques ont une influence faible mais certaine, celle qu'avait trouvée M. Bjerknes; le fer (comme le montrent les recherches de ce savant) présente des phénomènes particuliers que j'espère pouvoir étudier en détail. » ÉLECTRICITÉ. — Détermination des coefficients de self -induction, au moyen des oscillations électriques. Note de M. P. Janet, présentée par M. Lipp- mann. « On a proposé ( ' ) d'utiliser les oscillations électriques à la mesure des coefficients de self-induction en employant la formule T = 27: V/CL~ et en mesurant la durée T d'une oscillation et la capacité C du condensa- teur employé. Cette méthode suppose essentiellement l'exactitude des principes sur lesquels on s'est appuyé pour établir l'équation en question. Or, parmi ces principes, se trouve celui-ci, que l'on admet eu général sans discussion : il existe, même pendant la période variable, un rapport con- (') Mascart et Joubert, t. II. p. 577. ( 1287 ) stant (capacité) entre la charge d'un condensateur et la différence de potentiel de ses armatures. Celte loi n'a rien d'évident, et il est même probable, comme j'espère le montrer prochainement, que, an moins dans le cas des diélectriques solides, elle se trouve en contradiction directe avec l'expérience ; ces diélectriques présentent des phénomènes tout à fait analogues à l'hystérésis magnétique, par suite desquels, à différence de potentiel égale, la charge est plus petite pour les différences de potentiel croissantes que pour les différences de potentiel décroissantes. On serait donc conduit à rejeter, pour l'application de la méthode, les condensateurs à diélectrique solide et à employer les condensateurs à air. Mais, outre que des objections analogues, tenant soit à l'hystérésis, soit à la viscosité diélectrique de l'air ('), peuvent encore être faites dans ce dernier cas, les condensateurs à air que l'on peut pratiquement employer ont toujours une capacité assez faible, ce qui diminuerait la période des oscillations et compliquerait inutilement les expériences. » Je me propose de montrer qu'il est possible d'obtenir une bonne dé- termination des coefficients de self-induction au moyen d'oscillations à période relativement lente (quelques dix-millièmes de seconde) produites par un condensateur à diélectrique solide (mica), et cela sans faire aucune hypothèse, en se fondant sur la définition même du coefficient à mesurer. » Soient AB la bobine dont on veut mesurer le coefficient de self-in- duction, BC une résistance sans self-induction placée en série avec elle. Supposons, pour simplifier, que AB et BC aient une résistance égale r. On produit dans ABC un courant oscillatoire quelconque, et l'on mesure, par la méthode que j'ai indiquée antérieurement (2), les différences de po- tentiel simultanées e, et e2 qui existent : i° entre A et B; 20 entre B et C. Ces différences de potentiel sont proportionnelles aux impulsions y, et y., du galvanomètre balistique employé. On a donc kyt = e„ kyi = ei. Mais on a, en appelant i l'intensité du courant au temps l, ,. di e, = ri -+- L j-> e„ = n, (') Trowbridge et Sabine, Pliil. mag., 5e série, l. \\X, p. 323. (2) Comptes rendus, t. CXY, p. 87 3. ( 1-88 ) ou kyt=m + hj, (,y2 = n. » Retranchons membre à membre, et remplaçons -=- par - -^> il vient r ■ dt ' /• dt dt C'est cette relation que nous allons utiliser pour la détermination de L. » Construisons les courbes y, et y2 en prenant pour abscisse la variable donnée directement par l'appareil, c'est-à-dire la division x correspon- dante du micromètre. Nous écrirons alors dyj dx a dy,_ dx dt dos dx -r- = a a une valeur constante qu'il est facile de mesurer : soient d la dis- tance de la came du disjoncteur au centre, obtenue à la machine à diviser; n le nombre de tours par seconde, on a, en observant qu'une division du micromètre équivaut à ocm,oo2, dx , a = .-rr = iooo- an. ' di a est donc connu. Il suffirait donc maintenant de mesurer sur les courbes les valeurs simultanées de r2 — r, et de ^— ■ Cette méthode comporterait assez peu de précision; nous emploierons de préférence l'artifice suivant : » Observons que, la fraction 2 , - ' devant rester constante, au maxi- "y* dx mu m de son numérateur correspond nécessairement le maximum de son dénominateur. Il nous suffira donc de chercher d'une part le maximum de y2 — y,, de l'autre le coefficient angulaire maximum de la tangente à la courbe y2, c'est-à-dire le coefficient angulaire de la tangente au point d'inflexion. La courbe y2, dans les environs de ce point, se confondant sensiblement avec une ligne droite, cette mesure pourra se faire graphi- quement avec une grande précision. Nous obtenons ainsi deux valeurs simultanées dey2 —y, et de ~> sans avoir à nous préoccuper de savoir si ( "89 ) ces valeurs correspondent bien à une même abscisse : nous sommes d'ail- leurs dans de bonnes conditions expérimentales, ayant à mesurer deux grandeurs dans le voisinage d'un maximum. L sera alors donné par la for- mule Jj — r ~z : 4P) » On voit que cette formule ne contient pas la capacité du condensa- teur employé et ne suppose même pas que le mot capacité ait un sens pendant la période variable; elle résulte uniquement de la définition du coefficient de self-induction. » Voici quelques nombres obtenus par cette méthode : Capacité du condensateur. L. mr 0,1 o,63 o, i o,65 0,1 o,64 0,2 0,67 0,2 0,64 o,3 o , 66 Moyenne o,65 » T'ai mesuré ce même coefficient par la méthode connue de Lord Ray- leigh : j'ai retrouvé, comme movenne de plusieurs déterminations concor- dantes, le même nombre o,65, ce qui justifie la méthode indiquée. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Méthode Doppler-Fizeau. Formule exacte. For- mule approchée. Evaluation de l'erreur commise. Note de M. M. de i,.\ Fresxaye, présentée par M. Cornu. « Un corps vibrant (sonore ou lumineux) et un observateur se meu- vent dans l'espace. Deux ondes émanées du corps vibrant, la première en A, la seconde en A,, parviennent à l'observateur en B et en B,. » On suppose rectilignes et uniformes, entre A et A,, le mouvement du corps vibrant, entre B et B, celui de l'observateur. Soient : v et » Si l'observateur et le corps vibrant se déplacent sur une même droite, la formule (1) devient V — <•' (8) t' ~ \ — v » Cette formule, qui suppose l'air (ou l'éther) immobile, sert de base à un travail présenté sous forme de Note à l'Académie des Sciences le 20 juin 1892 ('). (') J'avais démontré la formule (8) dans le journal La Nature (7 mai 1892) et communiqué mon article à l'auteur de la Note présentée le 20 juin suivant à l'Aca- démie des Sciences. On doit une démonstration toute différente de cette même formule à M. Poulain (de la Compagnie de Jésus), qui la publia dans le Cosmos en décembre 1887. ( i292 ) » Dans cette Note, on lit ensuite : « Si l'on suppose maintenant l'air en mouvement avec une vitesse a » en S au moment où le son se produit, et une vitesse a' en P au moment » où il est perçu, la formule (8) devient » Cette formule, qui peut s'écrire t(V -h a — p) = J'(V 4- a — /), serait démontrée si l'on prouvait : » i° Que V H- a — v représente la longueur d'onde au dépari ; » 20 Que V -t- a' — v' représente la longueur d'onde à l'arrivée ; » 3° Que ces deux longueurs sont égales. » [C'est ainsi qu'on démontre directement la formule (8).J Mais l'air étant animé de vitesses variables dans ses diverses parties [c'est le cas prévu par la formule (9)], on se rend compte aisément que la longueur de l'onde peut se modifier notablement dans son trajet du corps vibrant à l'observateur. » La formule (9) doit donc, semble-t-il, être accueillie avec circonspec- tion. Il en est de même des corollaires qui en sont déduits. » MAGNÉTISME. — Sur les propriétés magnétiques de l'oxygène à diverses températures. Note de M. i*. Curie, présentée par M. Lippmann. « J'ai étudié les propriétés magnétiques de l'oxygène en suivant la méthode que j'ai récemment décrite ('). Pour remplir sous pression l'ampoule de verre qui sert dans ces expériences, on place cette am- poule A (fig- 1) dans un tube de verre aux parois très épaisses Tï. On comprime le gaz dans ce tube. L'extrémité effilée de l'ampoule étant ou- verte en O, celle-ci se remplit d'oxygène; on ferme ensuite l'orifice en {') \o.r Comptes rendus, 4 novembre 1892. ( l29^ ) faisant rougir le fil de platine /"à l'aide d'un courant électrique. On peut alors retirer l'ampoule en démastiquant le tube tlt (■ ). » J'ai trouvé qu'à chaque température le coefficient d'aimantation de l'oxygène était constant, quelle que fût l'intensité du champ magnétique (pour des champs variant de 200 à x35o unités C.G. S.). » J'ai vérifié aussi qu'en faisant varier la pression de 5atl" à 2oatm, le coefficient d'aimantation spécifique (c'est-à-dire rapporté à l'unité de masse) ne variait pas d'une façon notable. » J'ai obtenu comme rapport des coefficients d'aimantation d'une même masse d'oxygène et d'eau (— 1 4 5 ) à la température de 200, soit id°-£20= 1 1 5, en adoptant la valeur (— 0,79 x io°) pour le coefficient d'aimantation de l'eau (2), k étant le coefficient d'aimantation spécifique de l'oxygène. » J'ai fait deux séries de déterminations à diverses températures. La pre- Fig. 1. IMO uo 100 90 60 20 CD 5.0 10 30 20 10 A —* — 1 \ v_ \ \ 4^ n 0 5 l) 1Û0 200 300 400 -6- 500 mière, avec une ampoule en verre ordinaire, remplie d'oxygène à la pres- (') M. Perrot a déjà employé un artifice de ce genre. Voir Annales de Chimie et de Physique; 1888. (2) La valeur que nous donnons est voisine de celles qu'avaient trouvées Becquerel et Faraday. Elle s'écarte de celle obtenue par Du Boys (Ann. Wiedm., t. XXXV; 1888). La valeur de l'aimantation de l'oxygène à la pression de iatm rapportée au même volume d'eau est, d'après Becquerel — 0,182, d'après Faraday — 0,180, d'après Du Boys — o,i4o, d'après mes expériences — 0,193 à la température de 20°. ( I294 ) sion de 5atm [points (x) fig. 2]. La deuxième, «vec une ampoule en verre dur, remplie d'oxygène à i8atm [points ( -)fig. 2]. » Cette dernière ampoule a été portée, sans accident, jusqu'à 45o° (la pression devait être alors de 45atm). On voit que le coefficient de varia- tions de k, avec la température, est d'autant plus grand que la température est plus basse. » J'ai représenté {fîg. 2) la courbe donnée par la formule 33700 _ 33700 10% 273 (l étant la température et T la température absolue). » Elle coïncide exactement avec les déterminations de la première série d'expériences. Les nombres de la deuxième série donnent des valeurs de k plus fortes de 1 à 2 pour 100 entre 2000 et 35o°. Ces différences rentrent dans les erreurs possibles des déterminations ('). » La loi de variation de k est donc extrêmement simple : Entre 200 et 45o° le coefficient d'aimantation spécifique de l'oxygène varie en raison in- verse de la température absolue. » Ce résultat est important pour la théorie des phénomènes magné- tiques. L'oxygène est, de tous les corps magnétiques, celui qui se présente à nous avec la constitution moléculaire la plus simple; il y a tout lieu de supposer que l'étude complète des propriétés de ce corps donnera les no- tions les plus claires sur la nature des phénomènes magnétiques. » On peut calculer le coefficient d'aimantation de l'air en ne tenant compte que de l'oxygène qu'il contient. On a alors, pour le coefficient (x) d'aimantation en volume de l'air à la pression de iatm. K 2 760 TO6*, = T étant la température absolue. » On peut se servir de cette formule pour faire, à toute température, la correction nécessaire dans les déterminations magnétiques qui sont faites dans l'air (en admettant que la composition de l'air ne varie pas avec la température). (') L'appareil de chauffage électrique que nous avons adopté présente de grands avantages; mais il a l'inconvénient de ne pas donner une température parfaitement uniforme. Ce défaut était la principale cause d'erreur dans nos expériences sur l'oxy- gène, dans lesquelles nous avons dû employer des ampoules assez volumineuses. ( '295 ) » Ce coefficient, relatif à i'1' d'air, décroît avec une rapidité extrême quand la température s'élève. A 200, il donne pour l'eau une correction de 4 pour 100. A /|Oo'\ la valeur du terme de correction est cinq fois plus faible pour un même volume. » OPTIQUE. — Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses températures. Note de MM. C11. Soret et C.-E. Guye, présentée par M. Cornu. « Les recherches de M. Jouberl, faites pour la lumière de la soude, entre — 20° et -t- i5oo°, ont montré que le pouvoir rotatoire du quartz varie avec la température suivant une loi assez compliquée. Si 3o4 ) » Il arrive cependant qu'on trouve du bismuth en dissolution dans la liqueur, et le fait tient, comme au cas de l'antimoine, à l'intervention de l'oxygène de l'air dont une certaine quantité existe toujours dans les li- queurs, si l'on n'a pas pris, pour l'en chasser, des précautions toutes spé- ciales. En effet, la réaction 2Bi+30+6HCl = 2BiCl3 + 3H20 + [2. 90,6+3. 58, 2-6.22] [+ 224,2], qui dégage -+- 37Cal,3 par molécule d'acide chlorhydrique, est tout à fait comparable à celle que donne l'antimoine placé dans les mêmes con- ditions et qui dégage + 37,6; elle se réalise très facilement à froid avec une solution concentrée d'acide chlorhydrique; elle rend très bien compte de ce fait, qu'en présence d'une liqueur contenant des traces d'oxygène le bismuth puisse se dissoudre en proportion plus ou moins considérable, sans que l'on observe pour cela la mise en liberté d'aucune trace d'hydro- gène. » La chaleur d'oxydation du bismuth, +• i37cal,8, suffit d'ailleurs à rendre compte de l'oxydation de ce métal au contact de l'atmosphère, et l'on sait, en effet, que l'irisation que ses cristaux présentent si souvent est due à la formation d'une mince couche d'oxyde à leur surface; abandonné dans de l'eau aérée, mais bien dépouillée d'acide carbonique, il se re- couvre à la longue de petits cristaux d'oxyde de bismuth hydraté; mais, contrairement à ce qui se produit avec l'antimoine, ces derniers ne se dis- solvent pas dans l'eau, et la liqueur ne se colore pas quand on la soumet à l'action d'un courant d'hydrogène sulfuré. Il en est tout autrement avec l'antimoine, et même il est à remarquer que le sulfure se présente alors sous un aspect particulier; un courant d'acide sulfhydrique, dirigé dans une solution froide d'oxyde antimonieux pur, la colore en jaune orangé plus ou moins foncé, mais ne donne lieu à aucun dépôt; le sulfure ainsi pro- duit dans une liqueur étendue et exempte de toute substance étrangère est entièrement soluble dans l'eau et la dissolution orangée peut être con- servée des semaines entières sans se troubler; il n'en est plus de même dès qu'on lui ajoute une goutte d'acide chlorhydrique, elle perd sa limpi- dité au bout de quelques instants et, après une douzaine d'heures, le sul- fure précipité est rassemblé au fond du vase, pendant que la liqueur qui le surnage est devenue tout à fait incolore. » On voit, en définitive, que le bismuth, comme l'antimoine, n'éprouve aucune action de la part de l'acide chlorhydrique, à la condition d'opérer à l'abri de toute trace d'oxygène; que la présence de celui-ci modifie la ( i3oj ) réaction et entraîne la dissolution d'une quantité de métal correspondant à celle de ce gaz, et que la facilité plus ou moins grande avec laquelle le bismuth, l'antimoine et l'arsenic se dissolvent dans ces conditions est en relation immédiate avec la chaleur d'oxydation de ces trois corps. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de la potasse el de la soude sur l'oxyde d'anti- moine. Note de M. H. Cormimbœuf ('), présentée par M. Troost. Action d'une liqueur concentrée de potasse sur t'oxyde d'antimoine. « Une solution concentrée de potasse peut, par son action sur l'oxyde d'antimoine, donner naissance à deux composés cristallisés, qui, renfer- mant l'acide et la base dans le même rapport pondéral 3 à i, diffèrent par leur forme cristalline et par leur état d'hydratation. » Triantimonite de potasse anhydre. — Une solution de 2 parties de potasse en plaques dans 2 parties d'eau, tenant en suspension 1 partie d'oxyde d'antimoine pré- cipité, donne naissance, après quelques instants d'ébullition, à des cristaux ayant la forme de prismes orthorhombiques , doués d'une vive action sur la lumière pola- risée. Séparés de l'eau mère encore bouillante et égouttés sur de la porcelaine dégour- die, ces cristaux ont présenté à l'analyse une composition qui correspond à la for- mule KO, 3 SbO3. » Ce composé est facilement décomposable par l'eau froide; exposé à l'air, il se convertit rapidement en carbonate de potasse et oxyde d'antimoine. » Triantimonite de potasse hydraté. — Si, dans une lessive de potasse de même concentration que la première, maintenue en ébullition, on ajoute de l'oxyde d'anti- moine par petites portions, jusqu'à ce que celui-ci refuse de s'y dissoudre, la liqueur retirée du feu abandonne, en se refroidissant, une cristallisation abondante. » Les cristaux ont la forme de lames rectangulaires. Ils agissent sur la lumière pola- risée en s'éteignant dans une direction longitudinale. » Égouttés sur de la porcelaine dégourdie, ils ont donné à l'analyse une composi- tion qui correspond à la formule KO, 3Sb03, 3HO. » L'eau froide, versée en petite quantité sur les triantimonites de po- tasse anhydre ou hydraté, les décompose d'abord avec production d'oxyde d'antimoine prismatique. Mais lorsque l'eau s'est chargée, aux dépens du sel, de 5 pour 100 de son poids d'alcali, la décomposition de l'antimonite donne naissance à des cristaux octaédriques du système régulier. L'eau (' ) Travail du laboratoire de Minéralogie de la Sorbonne. C R., 1892, 3- Semestre. (T. CXV, N°26.) '7" ( i3o6 ) ayant enlevé enfin 20,9 pour 100 de son poids de KO, toute décomposi- tion cesse. » L'oxyde octaédrique ou prismatique provenant rie la décomposition des antimonites retient obstinément 0,6 à 0,2 pour 100 de potasse, qu'on ne peut lui enlever par des lavages prolongés, précédés même d'une por- phyrisation. ACTION DE LA SOUDE SUR I.'OXYOE D'ANTIMOINE. Action d'une dissolution étendue de sot/de sur l'oxyde d'antimoine. » Monoantimonite de soude. — M. Terreil a obtenu ce composé sous forme de cris- taux octaédriques, dérivant du prisme à base carrée, en faisant bouillir de l'oxyde d'antimoine avec une dissolution de soude étendue. Nous l'avons préparé plus facile- ment par la méthode suivante : Une solution de 1 partie de soude en plaques dans 9 parties d'eau est saturée à l'ébullition par de l'oxyde d'antimoine; la liqueur saturée est versée dans une grande quantité d'eau bouillante et filtrée. Par refroidissement, le monoantimonite se dépose dans la liqueur alcaline sous forme de tables quadratiques très fortement adhérentes au vase. Redissous dans l'eau pure, il y cristallise en oc- taèdres à base carrée doués d'une vive action sur la lumière polarisée, sans que ce changement de forme dominante soit accompagné d'aucun changement dans la com- position (NaO,Sb03,6HO). » Les autres propriétés du monoantimonite ont été suffisamment décrites par M. Terreil. » Action d'une dissolution concentrée de soude sur l'oxyde d'antimoine. Sesgui- anlimonite de soude hydraté. — Si dans une dissolution de 1 partie de soude dans 2 parties d'eau, maintenue en ébullition, on fait dissoudre par petites portions et jusqu'à refus de l'oxyde d'antimoine, la liqueur abandonne en se refroidissant une cristallisation abondante. » Les cristaux ont la forme d'aiguilles clinorhombiques. Egouttés sur la porcelaine dégourdie, ils présentent une composition répondant à la formule 2NaO, 3Sb03, HO. » Biantimonite de soude. — Une lessive de soude de même concentration que la précédente, maintenue à l'ébullition et additionnée d'un excès d'oxyde d'antimoine, laisse déposer des tables rhombes qui, séparées de leur eau mère encore chaude, ont pour formule NaO, 2Sb03. » Triantimonite de soude. — Si l'on répète l'expérience précédente en opérant non plus à la température d'ébullition, mais à ioo°, la liqueur dépose à cette température des tables rectangulaires qui ont pour formule NaO, 3Sb03. » Les antimonites de soude, précédemment décrits, sont rapidement altérés par l'air humide qui sépare de l'oxyde antimonieux amorphe et du carbonate de soude. L'eau pure les décompose à froid et à chaud en met- tant en liberté de l'acide antimonieux prismatique qui retient obstinément o,55 à 0,64 pour 100 d'alcali. ( t3o7 ) » Les sesquiantimonite, bianlimonite et triantimonite ne subissent au- cune altération au contact de solutions sodiques renfermant respective- ment 94«r, 3, i88sr,6 et tl3«r,2 d'alcali par litre. » La soude agissant par voie humide sur l'oxyde d'antimoine amorphe peut donc donner naissance aux sesqui, bi et triantimonite, tandis que la potasse donne seulement un triantimonite anhydre ou hydraté. D'autre part, la décomposition par l'eau des sels sodiques fournit exclusivement l'oxyde métallique cristallisé sous la forme de la valentinite, tandis que la décomposition du sel potassique fournit, suivant la teneur en alcali, l'oxyde cristallisé sous la forme de la valentinite ou de la senarmon- tite. » thermochimie. — Relation entre les chaleurs de formation et les tempéra- tures du point de réaction. Note de M. Maurice Prud'homme, présentée par M. Sch'ùtzenberger. « D'après le principe du travail maximum, énoncé par M. Berthelot, les corps qui se produisent avec le plus grand dégagement de chaleur tendent à se former de préférence. On en déduit que, si des énergies extérieures agissent pour retarder la combinaison d'un corps avec d'autres corps de même fonction (acide et bases, par exemple), leur action sera d'autant moins marquée que la quantité de chaleur dégagée par la combinaison doit être plus grande. » M. Berthelot a montré, à diverses reprises, d'une manière générale, que, dans des réactions similaires, là température initiale des réactions est d'autant plus basse, toutes choses égales d'ailleurs, que la chaleur dégagée est plus considérable. D'autre part, M. Raoul Pictet {Comptes rendus, p. 8i4 ; i4 novembre 1892) a établi que toute réaction chimique cesse aux très basses températures, entre — i55° et — 125°, mais reprend à des températures plus élevées, et commence à un degré déterminé, ca- ractéristique du point de réaction. » En comptant les températures à partir du zéro absolu, l'acide sulfu- rique se combine à la potasse, à la soude et à l'ammoniaque, respective- ment à i83°, 193° et 21 3°. 11 agit sur le potassium et le sodium à 2o50et22'3°. Les réactions de l'acide azotique sur les alcalis commencent à quelques degrés plus bas qu'avec l'acide sullurique. ( i3o8 ) » Or, les chaleurs dégagées dans la formation des sels solides, en partan t de l'acide hydraté et de la base hydratée solide, sont : Cal Cal iSO'K2 4o,7 Az03K 42,6 iSONa2.... 34,7 Az03Na 36, 1 Az03AzH*... 34,o (base gazeuse) » La quantité de chaleur dégagée dans la formation des azotates est supérieure à celle que dégage la formation des sulfates. L'acide azotique doit donc se combiner et se combine, en effet, à la potasse et à la soude, à des températures inférieures à celles de l'acide sulfurique. » L'ammoniaque, la soude et la potasse commencent à se combiner aux acides à des températures de plus en plus basses. » Il semble exister une relation entre la température absolue du point de réaction et la chaleur de formation depuis les éléments. » Pour une même série de corps, le produit delà chaleur de formation Q, par la température absolue du point de réaction T, est. sensiblement constant. » Les chaleurs de formation des sulfates solides depuis les éléments sont : S + 0'+K2= 342cal, 2 S + O4 -+- Na2 = 326cal, 4 S + O1 + Az2 -+- H8 = 28aca\ 2. Produits Q X T, 342,2X183 = 626, 326,4x193 = 629, 282,2x213 = 601. » Pour les nitrates, avec les mêmes températures que pour les sulfates, on a 118,7x183=216, 110,6x193 = 213. » D'autre part, on sait que, pour une même série de sels, la chaleur spé- cifique moléculaire M X C est sensiblement constante. On pourra donc écrire Q X T = K x M X C ou |M T » Pour une même série de corps, la chaleur déformation de l'unité de masse est proportionnelle à la chaleur spécifique et en raison inverse de la température absolue du point de réaction . » ( l3o9 ) CHIMIE. — Sur l'étude des réactions chimiques dans une masse liquide, par l'indice de réfraction. Note de M. C. Féry, présentée par M. Schùt- zenberger. « I. Un changement chimique dans une masse liquide produit généra- lement une modification de toutes les propriétés physiques du milieu. Je me suis demandé si l'indice de réfraction serait affecté dans ces condi- tions, et si la variation de cette propriété physique ne pourrait pas servir à déceler de nouvelles combinaisons, ou à étudier plus complètement des réactions connues. Je me suis servi, pour cette étude, de l'appareil que j'ai décrit précédemment ( ' ). » II. La méthode opératoire à laquelle je me suis arrêté est la suivante : Soit à étudier l'action d'un liquide A sur un autre B; on prépare une série de mélanges renfermant sous l'unité de poids des quantités variables des solutions réagissantes. On prend l'indice de chacun des mélanges et l'on peut représenter la marche de la réaction, en portant en abscisses la teneur des liquides et en ordonnées les indices correspondants. » Si l'on avait affaire à deux corps se mélangeant sans combinaison, l'indice, dans chaque cas, serait donné par une simple moyenne, et l'on obtiendrait une droite Y = ( — p— J x -f- n', où n et n' sont les indices des liquides A et B, et P la teneur de B. » Si, au contraire, une ou plusieurs combinaisons se produisent, la règle des mélanges ne peut s'appliquer, et la marche de la réaction est re- présentée généralement par une série de lignes droites, chacun des points anguleux obtenus répondant à un état chimique défini du liquide. » Je ne donnerai ici que peu de résultats numériques, m'étant plutôt attaché à démontrer la généralité des effets obtenus sur des réactions bien connues, qu'à étudier par cette méthode de nouvelles combinaisons. » III. Réaction des acides sur les bases. — J'ai étudié d'abord, comme me paraissant l'une des plus simples, l'action de l'acide sur la base, pour former le sel, RH + M'OH = RM' + H20, (') Sur un nouveau réfractomètre {Comptes rendus, décembre 1891). ( i3io ) où R est l'ensemble d'un radical d'acide monobasique et de l'oxygène, et M' un métal monoatomique. » Voici les chiffres se rapportant à la saturation de la soude par l'acide azotique; il m'a paru intéressant de les rapprocher comme terme de comparaison des chiffres que donnerait un simple mélange. («-■) Numéros d'après la loi (lu AzO'H NaOH (n — i) des mélange. pour 100. pour ioo. observé. mélanges. Différences. 0 0,00 17,73 0,8780 0,0780 0,0000 1 2,20 16,22 0,3732 0,3764 o,oo32 2 4)35 i4i7o' 0,3696 ' 0,3749 o,oo54 3 6,43 i3,o6 o,3646 0,3732 0,0086 k 8,48 ii}4° o,36oo 0,3714 o,on4 5 10,48 9)67 o,355o 0,3697 0,0147 6 12,44 7)^7 o,35o5 0,3679 °>OI74 7 i4,35 6,02 o,3525 o,366o o,oi35 8.. 16,22 4,09 o,355o o,364o 0,0090 9 i8,o5 2,08 0,3570 o,362o o,oo46 10 i9,85 0,00 0,3599 0,3699 0,0000 » La figure ci-contre est une représentation de cette expérience. La différence maxima observée sur le graphique (0,0178) correspond à un mélange renfermant 8 pour 100 de NaOH et 12, 3i pour 100 de Az03H; le rapport entre les deux corps pour donner le j 2 3 1 sel serait, d'après cette expérience, -3— — =i,54. Rapport théorique, 1,57. » La concordance est donc très satisfaisante, et le léger écart entre ces deux nombres provient plutôt du titrage des solutions que des mesures optiques, étant donnée la concordance presque absolue des points expéri- mentaux avec les droites AS et SR du graphique. » L'erreur possible, dans ces déterminations, est inférieure à o,ooo5. Les droites MS, SN, AP et PR représenteraient, en négligeant quelques phénomènes secondaires dont je parlerai plus loin, les diverses valeurs de l'indice, si l'azotate formé, l'acide et la base en excès existaient seuls dans le liquide. » Acides poly basiques. — L'expérience, conduite ainsi qu'il a été dit précédem- ment, a donné lieu à de nouvelles brisures entre les points S et A du graphique, l'acide en excès se combinant au sel déjà formé pour donner des sels de la forme RM'H, RM'H2, etc. » L'acide sulfurique présente alors deux points anguleux répondant aux deux sels SO*M2 et SO*MH. L'acide phosphorique normal m'a donné trois brisures aux points où la compo- sition du liquide est dans les proportions moléculaires de PO* M3, PO* M* H, PO*MH2. ( «3r. ) » TV. Décomposition des sels. — Un sel RM peut être modifié de deux manières : soit qu'on remplace le métal M par un autre M', soit qu'on substitue au radical acide R un autre radical acide R'. m 7ÀfJ? t.(7 ff.ua '&>" ft •-. & 76 /fsi ri TV jtr«.eJJ- % ft,ts ts,ps ' fs,tt f#-,}S f*-M ">,*& <*><* £43 *.V *■■*" "■ AzOîlf?» » Le premier exemple m'a été fourni par la réaction de l'hydrate de potassium sur le chlorure d'ammonium. A/.H'C1-H KOH = KClAzH*OH. « Pour réaliser le second, j'ai décomposé l'acétate de sodium par l'acide chlorhvdrique C2H302Na -+- H Cl = C2H302H + NaCl. » Ici encore des points anguleux se produisent lorsque le mélange est ( l3l2 ) dans les proportions qui fournissent la réaction sans excès des corps réagis- sants. Enfin, dans le cas de non réaction, aucun point singulier ne se pro- duit, et l'on obtient une droite unique. » V. Remarque. — On observe quelquefois, entre les points de réaction prévus, des brisures légères, dont, à première vue, il est difficile d'ex- pliquer la provenance; c'est que, en réalité, le dissolvant des corps actifs ne reste pas toujours étranger à la réaction; il peut se combiner soit avec les composants, soit avec les corps formés eux-mêmes. » Il est donc indispensable de connaître la courbe d'hydratation des corps que l'on étudie. Ce fait de l'hydratation dans le cas des sels a déjà été signalé ('); il est absolument général; les acides minéraux et orga- niques, les alcalis et un grand nombre de composés organiques, tels que la glycérine, peuvent donner des brisures dont on ne peut expliquer l'exis- tence qu'en admettant la formation d'hydrates liquides. » Voici les nombres se rapportant aux brisures de l'acide sulfurique : Richesse en SO' H* (n — i) Composition moléculaire au point de brisure. observé (17°). du liquide. 56,5 o,4o4 S0i82 » perdu, pour 100 de l'azote initial » 23, 1 » » » consommé en fourrages.. » 20,9 Après Fumier de vaches. A la mise en tas. trois mois. kg kg Poids total -.. 5329 2778 Azote total 43, i65 32, 800 » perdu » io,365 » perdu, pour 100 de l'azote initial » 23,9 » » » consommé en fourrages.. » 10,8 Après Fumier de moutons. A la mise en tas. six mois. kg kg Poids total 7160 4210 Azote total 43,176 38,732 » perdu » 4 , 944 » perdu, pour 100 de l'azote initial » 1 1 ,3 » » » consommé en fourrages.. » 5,o » On voit que les perles d'azote à l'étable ont été très importantes, et bien supérieures à celles du tas de fumier qui, dans nos essais, ont varié de 5 à 21 pour 100 de l'azote consommé. La perte dans le tas a été d'au- tant plus faible que celle dans l'étable avait été plus forte. » D'après nos expériences, les pertes à l'étable sont attribuables à la fermentation ammoniacale des urines qui, sur un sol envahi par les fer- ments, dégagent, en un temps très court, jusqu'à 90 pour 100 de leur azote, à l'état de carbonate d'ammoniaque, tandis que les déjections so- lides conservent le leur sous forme organique. » Nous avons étudié spécialement dans les bergeries, les causes qui font varier les déperditions de l'azote, les animaux, étant toujours placés sur une litière de paille de céréales. » Influence de la saison. — Il y avait lieu de rechercher si une température plus élevée activait le dégagement de l'ammoniaque. » Période d'été (juin, juillet) : Azote perdu : 52,7 pour 100 de l'azote consommé. » Période d'hiver (janvier, février, mars) : Azote perdu : 44,7 pour 100 de l'azote consommé. » La perte est plus grande en été qu'en hiver; la différence .est cependant moins accentuée qu'on aurait pu le penser. ( i3ai ) » Influence de V alimentation. — Une différence pouvait exister suivant que les animaux, étaient au vert ou au foin. » Alimentation au foin de luzerne : Azote perdu : 55,3 pour ioo de l'azote con- sommé. » Alimentation à la luzerne verte : Azote perdu : 5o pour ioo de l'azote consommé. » L'alimentation au vert occasionne des pertes moindres, probablement parce qu'elle donne des fumiers plus humides (68,3 pour ioo d'eau) que l'alimentation au foin (57,9 d'eau dans le fumier); dans le premier cas, la tension de l'ammoniaque est plus faible. » Influence de la quantité de litière. — On pouvait espérer qu'en augmentant la quantité de litière, on retiendrait mieux l'ammoniaque : Pas de litière : Azote perdu. 5g, 00 p. 100 de l'azote consommé. Avec litière ordinaire : » 5o,ao » » Litière peu abondante : » 44;2o » » Litière plus abondante » 4°>8° » » I. Eté... IL Hiver. » L'augmentation de la litière atténue les pertes d'azote, mais dans une proportion peu importante. » Les observations que nous venons .de résumer montrent que c'est surtout à l'étable que se produisent les pertes d'azote; ce qui s'explique par la fermentation ammoniacale extrêmement rapide des urines et par la surface considérable sous laquelle la litière imprégnée de liquides ammo- niacaux se présente au contact de l'air. Elles montrent aussi que ce n'est pas dans l'abondance de la litière qu'il faut chercher le remède à ces déperditions si préjudiciables. » Nous nous proposons d'examiner ultérieurement les procédés qu'on peut mettre en œuvre, sans sortir des conditions de l'exploitation agricole, pour atténuer ces pertes d'azote qui obligent l'agriculteur à recourir à l'emploi du nitrate de soude et du sulfate d'ammoniaque, dont l'achat lui impose un lourd sacrifice. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les fermentations du J "umier. Note de M. Alex. Hébert, présentée par M. P. -P. Dehérain. « La préparation du fumier a donné lieu à des travaux aussi nombreux qu'intéressants dus aux plus éminents agronomes ; c'est cependant une des questions les plus discutées de la Chimie agricole. Sur les conseils de notre savant maître M. Dehérain, nous avons repris cette étude dans le but d'éclairer les points suivants : Quels sont les éléments de la paille qui dis- C. R., 1892, 1' Semestre. (T. CXV, N° 26.) 173 ( 1322 ) paraissent pendant la fermentation forménique? Quelles sont les transfor- mations subies par les matières azotées et à quel état se font les pertes d'azote que l'on constate toujours pendant la formation du fumier? » Toutes nos expériences ont été exécutées en partant d'un certain poids de paille de composition connue. Cette composition a été déter- minée par la méthode analytique que nous avons eu l'honneur de sou- mettre à l'Académie ('). La paille réduite en poudre a été mise dans des ballons et additionnée de dissolutions de carbonates de potasse et d'am- moniaque à 5 pour ioo, concentration qui, après divers essais, a paru être la plus favorable à la fermentation forménique. L'ensemencement a été effectué au moyen de quelques centimètres cubes de purin; les ballons ont été placés dans une étuve chauffée constamment à 55° environ, tem- pérature recommandée par M. Schlœsing pour entretenir l'activité des fermentations du fumier. » Les expériences ont duré trois mois pendant lesquels elles ont dégagé des gaz composés de formène et d'acide carbonique. La paille a perdu presque la moitié de son poids, cette perte portant surtout sur la cellulose, la gomme de paille et sur la vasculose dont une partie s'est dissoute dans le liquide alcalin en formant la matière noire du purin. Dans un précédent Mémoire sur le fumier (2), M. Dehérain a montré que cette matière noire, très riche en carbone, soluble dans les alcalis, précipitable de cette solution par les acides, était analogue à la vasculose du bois isolée par M. Fremy. » Nous donnons, à l'appui des conclusions que nous venons d'énoncer, le Tableau ci-dessous indiquant les chiffres relatifs à une de nos expé- riences (les autres donnant des résultats du même ordre) (3). Matières introduites. Matières obtenues. Paille. Liquide. Total. Paille. Liquide. Total. Différences, gr gr gr gr gr gr gr Azote ammoniacal » 2,64 2,64 » o,4o o,4o — 2,24 » organique 0,39 » 0,89 0,24 0,96 1,20 -t-o,8i » total » » 3 , o3 » » 1 , 60. — 1,43 Matières solubles dans l'éther. o,46 » o,46 o,3o » o,3o — 0,16 Sucres, Tannins, Acides, etc. 1 ,53 » i-,53 0,26 » 0,26 — ï,aj Cellulose i4>i2 » i4,i2 6,18 » 6,18 — 7,94 Vasculose ï4>oi » *4>oi 9,07 2,68 11,75 —2,26 Gomme de paille 10,00 » 10,00 4 167 » 4>°7 —5,33 Cendres 3,57 2'7^ 6'3a 2'4° ^>0° 6>4° +0,08 (') Comptes rendus, t. CX, p. 969. (s) Comptes rendus, t. CVI, p. 987. (3) Voir pour plus de détails, Annales agronomiques, t. XVIII, p. 536. ( i323 ) » Quant aux transformations d'azote, nous avons obtenu dans tous les cas une diminution de l'azote ammoniacal et une augmentation de l'azote organique ainsi que l'avait déjà constaté M. Dehérain. Les quantités d'azote total accusent une perte assez importante. Cette déperdition a- t-elle lieu à l'état d'ammoniaque? En pratique, nous ne le croyons pas, car nous avons effectué sur le fumier en place des prises de gaz nom- breuses, à diverses époques et à diverses hauteurs d'un tas de fumier bien tenu; nous n'avons jamais pu y déceler de traces sensibles d'ammoniaque. Mais nous avons constaté que la dessiccation trop prolongée d'un fumier mal soigné pouvait avoir l'inconvénient d'arrêter ou de retarder la fer- mentation forménique, comme le montrent les deux analyses ci-dessous, exécutées, l'une le g juillet dernier sur un échantillon de gaz du fumier pris pendant une période de sécheresse, ! l'autre le 3 août après une série d'orages accompagnés de pluies. 9 juillet. 3 août. Ammoniaque o,oo °/o o,oo °/o Acide carbonique 33, gZ 35,07 Oxygène o,oo o,oo Formène 2,18 3o., 75 Azote 63,8g 34, 18 » L'arrosage régulier du fumier a pour effet non seulement d'éviter les pertes d'ammoniaque, mais aussi d'entretenir convenablement la fermen- tation forménique. » Nos expériences montrent donc que, comme l'enseigne M. Dehérain, les déperditions en azote d'un fumier maintenu en bon état d'humidité ne peuvent avoir lieu à l'état d'ammoniaque; les divers procédés imaginés pour empêcher ces pertes ammoniacales (addition de sulfate de fer, de plâtre, d'acide sulfurique) ne sont donc pas d'une grande efficacité, puisque l'azote qui disparaît pendant la préparation du fumier se dégage à l'état libre ('). » ÉCONOMIE RURALE. — Du dessèchement des marais en Russie. Note de M. Venckoff, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Plusieurs cartes de Russie, publiées à l'étranger, représentent encore de vastes marais dans le pays arrosé par la Pripète , affluent du Dniepr. (') Travail exécuté au laboratoire de la Station agronomique de Grignon. ( iW, ) Cependant ces marais ont presque entièrement disparu. Depuis 1873, le gouvernement russe en a entrepris le dessèchement : le total des marais desséchés, au moyen de la canalisation des eaux, est de iooooooha, dont 320oooha sont transformés en prairies, io6oooha en champs et jardins, 6oooooha environ en forêts. » On a dépensé pour ces travaux immenses, de 1873 à 1891, plus de 3oooooo de roubles (plus exactement, 33ooooo = o,oooooofr). Les terres desséchées ont augmenté de prix dans une proportion presque incroyable, notamment de 1 rouble à 60 roubles l'hectare, quelquefois davantage. La fertilité de ces terres nouvelles, surtout des anciens dépôts de tourbe, re- couverts de sable, est devenue merveilleuse. Les plus pauvres paysans du Polessié se sont enrichis en quelques années; on pense maintenant à faire occuper ces terres desséchées par des émigrés venant de la grande Russie, où il y a un excédent de population. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE . — Sur les conditions chimiques de V action des diastases. Note de M. J. Effront, présentée par M. Duclaux. « Les conditions chimiques de l'action de la diastase du malt sont encore très peu étudiées. On connaît une foule de substances chimiques qui contrarient l'action de la diastase, mais jusqu'à présent on ignore les substances qui la favorisent. Dans cette dernière catégorie sont classés les acides minéraux à faible dose et le chlorure de sodium en proportions plus considérables. Seulement l'action de ces agents n'est pas toujours sûre et reste presque insignifiante : de plus l'effet qu'ils produisent peut être at- tribué plutôt à leur pouvoir antiseptique qu'à une action directe. » Nous avons entrepris une série de recherches sur l'action de diverses substances chimiques, et nos expériences nous ont démontré qu'il existe trois catégories de corps qui favorisent l'action de l'amylase, du glycase et du ferment soluble de Y Aspergillus oryzœ; par un mélange convenable des substances des trois groupes, on peut augmenter dans le rapport de 1 à 10 le pouvoir saccharifiant de ces ferments solubles. » Les corps qui possèdent la propriété de favoriser l'action de la diastase sont : les sels d'aluminium, les sels d'acide phosphorique, l'asparagine, ainsi que certaines albumines. » L'action de ces différentes substances sur la diastase a été déterminée de deux manières différentes. pour 100 d'am don. 8 63 5i 63 46 12 ( i3a5 ) » i° La diastase a été mise en contact direct avec différentes doses de réactif, avant d'agir sur l'amidon. » 2° La diastase, non traitée préalablement, a été ajoutée à de l'empois d'amidon qu'on additionnait de ces diverses substances. » Par ces deux méthodes, nous avons obtenu les mêmes chiffres pour l'asparagine, le phosphate d'ammonium et l'acétate d'aluminium. Les ré- sultats obtenus avec le phosphate de calcium et l'alun différaient suivant les deux méthodes et étaient en défaveur. » Voici quelques résultats d'analyse : Maltose ,cmc d'infusion de malt introduit dans 200cmc d'empois d'amidon a donné Avec 0,7 de phosphate d'ammonium PO' H2 AzH*. . . » o,5 de phosphate de calcium » o,2.5 d'alun ammoniacal 56, 3o » o,25 d'alun potassique 54,32 » o,25 d'acétate d'aluminium 62, 4o » 0,02 d'asparagine 37 » o,o5 d'asparagine 61,2 » L'infusion employée dans ces expériences était préparée avec du malt sec en pro- portion de i:4o. L'empois d'amidon a été obtenu en faisant macérer 2ks d'amidon à 3atm; on a saccharifié l'empois à la température de 75° à l'aide de 3oer de malt. Le liquide refroidi a été amené à la densité de ioiô. Au reste les mêmes expériences ont été faites avec la diastase pure préparée par la méthode de Linder, ainsi qu'avec l'a- midon soluble obtenu par le traitement à l'acide chlorhydrique. » Ces expériences et d'autres analogues nous ont prouvé que l'action des agents chimiques sur la diastase se manifeste à n'importe quelle tempé- rature de saccharification. » Nous avons pu constater en outre que l'action favorable des agents chimiques indiqués ci-dessus s'arrête régulièrement juste au moment où l'hydratation est devenue très avancée. Ainsi quand on a employé une quantité de diastase telle qu'elle produit plus de 60 pour 100 de sucre, l'action des agents chimiques disparaît complètement. Ce phénomène est dû évidemment à la nature des différentes dextrines formées pendant la transformation de l'amidon en sucre. « Il est très curieux de constater que les mêmes substances qui favo- risent le développement de ferments figurés favorisent également l'action des ferments solubles. Quoique la nature de ces deux classes de ferments ( i3a6 ) soit tout à fait différente, nous croyons toutefois qu'il se peut que le mé- canisme de l'action de ces substances soit le même dans les deux cas; les sels minéraux et peut-être aussi en partie certaines matières azotées en- treraient en jeu comme intermédiaires; ils formeraient des combinaisons avec les hydrocarbures et les albumines, combinaisons qui, sous l'influence des différents agents chimiques (diastases) ou physiologiques (ferments proprement dits) subiront une hydratation, un dédoublement ou une oxydation. La découverte de Friedel et Kraft concernant le rôle de cer- tains sels minéraux dans les synthèses organiques pourrait bien éclairer le rôle de ces sels dans la physiologie des cellules. L'utilité de ces sels mi- néraux consisterait dans leur action favorable sur la diastase, action qui s'expliquerait par les combinaisons intermédiaires qu'ils forment avec les matières organiques. » physiologie pathologique. — De la tricophytie chez l'homme. Note de M. R. Sabouraud, présentée par M. Duclaux. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de mes études sur la tricophytie humaine, études que je poursuis depuis le mois de mai dernier, dans le service de M. le Dr E. Besnier, à l'hôpital Saint-Louis. » Mes premières recherches, qui s'appuient en ce moment sur l'examen de plus de cent malades, ont porté sur l'examen microscopique des che- veux de teigneux. Elles m'ont prouvé : » i° Que la dimension des spores tricophytiques était identique en tous les points malades d'une même tête, mais différait souvent d'un cas à l'autre; » 2°. Que certains cas présentaient une petite spore (3(a), et d'autres, une grosse spore (7 ou 8[z); » 3° Que la petite spore n'était pas reliée à un mycélium visible, et que ses agglomérations, disposées sans ordre, remplissaient le cheveu (') et même débordaient son enveloppe pour lui former une sorte de gaine externe; » 4° Que les grosses spores avaient, au contraire, un mycélium visible, et étaient ordonnées en files distinctes dans autant de rameaux mycéliens; (') L'examen microscopique du cheveu se fait après ébullition dans une solution potassique à /jo pour 100. ( '3*7 ) enfin que ces rameaux étaient tous inclus dans le cheveu, sans lui consti- tuer de gaine enveloppante. Le cheveu ainsi atteint ressemble extrême- ment au cheveu de la teigne faveuse ; » 5° Que, dans les cas de contagion d'école ou de famille, la spore gardait sur chaque individu contaminé ses mêmes dimensions; petites si la contagion provenait d'une tricophytie à petites spores, grosses dans le cas contraire ; » 6° Que dix-neuf fois sur vingt cas de teigne cliniquement rebelle, ces tricophyties étaient causées par le tricophyton à petites spores, engainant le cheveu et sans mycélium visible. » La statistique des teignes tondantes montre une proportionnalité de 6o pour ioo de teignes à petites spores et [\o pour ioo de teignes à grosses spores. » Les recherches bactériologiques poursuivies simultanément ont con- firmé ces différences microscopiques, à ce point que l'on peut affirmer d'avance, par l'examen extemporané des cheveux, quelle culture ils don- neront. » a. Le tricophyton à grosses spores fournit sur la gélose au moût de bière une culture d'abord duveteuse et blanche, qui devient farineuse et jaune après quinze ou dix-huit jours; sur la pomme de terre une culture aride d'emblée et d'un jaune brun. Sur tous milieux, la culture adulte garde son aspect aride, poudreux, et sa couleur d'un jaune brun assez pale. » p. Le tricophyton à petites spores prend un peu plus tard que le précédent ses caractères de duvet, mais il les garde toujours sur tous mi- lieux, et ce duvet reste d'un blanc pur. Sur la pomme de terre, l'appari- tion du duvet est précédée pendant une douzaine de jours par la formation d'une tache rouge brun, ressemblant à du sang desséché. » Jamais, dans la série de ces cent malades, aucun cas n'a présenté de cultures d'aspect intermédiaire. Jamais une culture de l'un des types n'a pu être ramenée au type opposé. » Tous les cas de tricophytie de la barbe, au nombre de six (6), et tous les cas de tricophytie cutanée des régions glabres, au nombre de 23, se sont montrés sans exception dus au tricophyton à grosses spores. » De ces faits peuvent découler une foule de déductions cliniques, en dehors même de la plus frappante, la coexistence des teignes rebelles avec le parasite à petites spores. Dans la tricophytie humaine, il n'y a qu'un type, la teigne à grosses spores, qui puisse s'accompagner d'auto-inocula- ( i328 ) tions ou de contagions de tricophytie circinée, ou produire, par contagion à l'homme, la tricophytie de la barbe. Le seul fait de ces contaminations permet ainsi de porter à distance le diagnostic de tricophytie à grosses spores. La tricophytie à petites spores ne paraît contagieuse que pour les cheveux, et par conséquent pour les enfants, seuls sujets à la teigne ton- dante. » Et comme parmi les teignes tondantes, la majorité des cas est causée par le parasite à petites spores, on peut dire que, dans la majorité des cas, la tricophytie des cheveux de l'enfant n'est aucunement contagieuse pour l'adulte. » Ces deux formes parasitaires, à grosses spores et à petites spores, essentiellement distinctes l'une de l'autre, indiquent donc que l'entité morbide considérée jusqu'ici comme univoque sous le nom de tricophytie n'est qu'un syndrome que peuvent causer plusieurs parasites différents. De plus, ces deux formes semblent être non pas deux espèces, mais deux groupes d'espèces, car par la culture sur le moût de bière en dilution au i et au ^5 on rend évidentes, entre les cas, des dissemblances persistantes et héréditaires qui ne sont pas manifestes dans les cultures sur d'autres mi- lieux. Le nombre de ces espèces paraît considérable sans qu'on puisse encore le chiffrer. » Les tricophyties des régions glabres en particulier présentent une diversité de parasites très tranchée, bien que leurs cultures se rattachent toutes au type du tricophvton à grosses spores ou megalosporon. Plusieurs de ces variétés sont d'origine animale : ainsi j'ai pu retrouver sur l'homme le tricophyton du cheval, du veau, du chien et du coq, peut-être celui du chat. La tricophytie du cheval avait produit sur l'homme, le plus souvent, la lésion connue sous le nom de folliculite agminée tricophy tique. » Il est difficile de décider encore, dans le grand nombre de ces formes parasitaires, celles qui sont absolument fixées dans leurs caractères et qui méritent le nom d'espèces; et celles, au contraire, qui pourront être réversibles à un type originel et ne sont que des variétés. » Tous ces types, sauf peut-être le tricophyton microsporon des cheveux de l'homme, dont la nature botanique n'est pas hors de doute, sont des mucédinées, dont la forme de fructification (hyphe sporifère et spore externe) est presque identique à celle des Botrytis. » Les tricophytons doivent donc être rattachés à cette famille dont plu- sieurs types parasitaires sont déjà connus, tels que le Botrytis tenella, et le Botrytis bassiana. ( i3a9 ; » En ce qui concerne le tricophyton à petites spores, les inoculations à l'homme, sur la peau glabre, ne provoquent qu'un érythème léger suivi d' exfoliation épidermique par larges squames. L'évolution se termine par la guérison spontanée. » En ce qui concerne le tricophyton à grosses spores, les inoculations provoquent pour toutes les espèces qui ont été isolées, mais avec d'assez nombreuses inoculations négatives, la tricophytie circinée commune, sans que les espèces puissent se distinguer entre elles au seul aspect de la lésion , et sans que la variété du parasite, extraite des folliculites tricophytiques, ait reproduit celte forme de tricophytie dans les inoculations expérimen- tales. » PHYSIOLOGIE. — De l'évolution des fonctions de l'estomac. Note de M. J. Wixter('), présentée par M. Arm. Gautier. « Pour faciliter l'intelligence du sujet qui fait l'objet de cette Note, je rappelle brièvement les résultats, déjà connus, auxquels nous avons été conduits, M. Hayem et moi, dans l'étude du chimisme gastrique. » i° A l'état déjeune, l'estomac ne renferme ni HC1 libre, ni cellules spéciales où cet acide se trouverait constamment préformé; » 2° L'HCl que l'on rencontre dans les liquides de digestion, qu'il soit libre ou combiné aux matières organiques, est un produit réactionnel, né sur place au moment de l'excitation alimentaire ou de toute autre excita- tion artificielle. Il résulte de l'action des éléments glandulaires en dissolu- tion digestive sur certains chlorures métalliques déversés là par le sang. lia forme H Cl libre apparaît toujours ultérieurement à la forme H Cl com- binée organique. » 3° J'ajoute que, de recherches plus récentes, sur lesquelles j'aurai à revenir plus tard, il se dégage que la dissolution artificielle des cellules de certaines portions de la muqueuse gastrique fraîche, donne naissance à un liquide acide ne renfermant pas trace d'HCl libre. Mais cette acidité se trouve être dans un rapport remarquable avec la quantité de phosphore total du liquide. » Tous ces faits se confirment les uns les autres et prêtent à la ques- tion du chimisme gastrique physiologique une physionomie et un intérêt absolument nouveaux. (' ) Travail du laboratoire de M. le professeur Hayem. C. R., 1893, i" Semestre. (T. CXV, IN» 26.) I 74 ( i33o ) » 4° Dans l'étude d'une digestion quelconque il est indispensable d'examiner le liquide gastrique à divers moments de cette digestion, ou pour le moins d'établir les lois générales de son évolution dans des condi- tions bien déterminées. » L'expérience montre, en effet, que tous les éléments que l'on y peut doser varient constamment. Mais nous ignorons complètement la nature de ces variations liées au fonctionnement de l'organisme vivant. Nous ne savons rien sur les influences qui les déterminent. Encore moins savons- nous si elles sont irrégulières, désordonnées, ou continues et reliées entre elles par un enchaînement régulier des phénomènes. C'est sur ce point particulier que je désire attirer l'attention. Cette étude nous amènera, d'ailleurs, à des considérations d'un ordre spécial : je veux parler des phénomènes osmotiques. Nous verrons plus tard tous les problèmes im- portants que cette question soulève. » Pour aujourd'hui je me contenterai de l'analyse d'un seul exemple d'évolution, exemple fort simple, que je choisis parmi ceux qui ont été déjà publiés (voir Chimisme stomacal, p. 92). » L'animal expérimenté est un chien à fistule gastrique. Repas employé : viande et eau en quantités connues. » Je ne m'occuperai que des éléments chlorés. » Soient T le chlore total contenu dans ioocc de liquide gastrique; H -4- G l'acide chlorhydrique libre et le chlore en combinaison organique; F les chlorures minéraux : » D'après notre méthode d'analyse, on a T — F = H + C. » Dans l'exemple choisi, l'analyse chimique pratiquée à divers moments de la digestion, nous a donné : T. H + C. F. ni r Après 3o minutes 197 pour 100 84 1 1 3 Après 60 » (moyenne de trois analyses) . 279 » 147 126 Après 120 » 4'9 » 295 124 » Considérons les accroissements moyens par unité de temps (je prends la minute). Soient a', a", a'" pour T et c', c" , c'" pour H -t- C. On trouve Après 3o minutes «'=6,56 c'=2,8o Après 60 » a" =4)65 c"=2,45 Après 120 « «'" = 3 , 4 1 c'" = 2 , 45 » En comparant ces accroissements entre eux et désignant par x' , œ" , x" les temps correspondants, on trouve sensiblement, d'une part, c' r=c" = c'" ou, d'une façon gêné- ( i33i ) raie, H -4- C = ex et, d'autre part, n' J~^Ji — = — = ou a'\Jx'=z a" sfâf =z consl. a yx' » En remontant à l'origine et en faisant x = i , on aurait encore, si la fonction est continue, ... a'\[x[=a =const. On en tire et comme T = a' x =y, il vient n S/as y=a\[x ou j2=«2.r, équation d'une parabole rapportée à son sommet. » En somme, on voit que les valeurs successives de T et de H ■+■ C peuvent, dans certaines conditions connues, se déduire très régulièrement de l'une d'elles, déter- minée à un moment quelconque. » J'appelle accroissement initial ou puissance de la fonction T, la quantité a dont dépendent toutes ses valeurs successives. Elle est, dans le cas particulier, sensible- ment égale à 36 (35,88 et 35,99). En calculant T d'après cette donnée, on trouve suc- cessivement aux temps 3o, 60 et 120 secondes les nombres 196, 278, 3g4 au lieu de 197, 279, 419 donnés par l'expérience. » Le dernier nombre calculé diffère quelque peu de celui de l'expérience. Le calcul permettait de le prévoir d'une façon très simple. » En effet, dans l'équation primitive T — (H -+- C) = F, remplaçons T et H + C par leurs valeurs respectives en fonction de x. Il vient a\/x — cr=F. » Les vitesses d'accroissement-^- de T et de H-l-C étant respectivement — — et c, CIX 2 y\jj supposons que, par un fait d'équilibre, F devienne constant à partir d'un certain mo- ment. Cette condition entraîne l'égalité — = — c qui permet de calculera;, a et c i\jx étant connus. Dans le cas particulier, on trouverait x = 54, ce qui signifie que, les deux fonctions étant supposées continues jusqu'au temps 54, l'égalité — p=cne 2 sjx peut se produire avant. Nous n'avons pas d'analyse à cinquante-quatre minutes; mais on peut voir plus haut qu'à partir de la soixantième minute F ne varie plus, et qu'à trente minutes F n'a pas encore atteint sa valeur constante. » Cette constatation est remarquable. Non seulement elle démontre la continuité des deux fonctions dans des intervalles bien déterminés, mais elle fait voir que le mi- lieu en digestion marche vers un état d'équilibre chimique qui semble dépendre de la concentration. » D'après cela, pour toute valeur t du temps supérieure à 54, T doit être calculé d'après la formule T = a\/x-h -^= (t — x)- ~(x + t), 2 \/x 2 \Jx dans laquelle » Si l'on y fait t = 120 on trouve ( i33a ) T = 425, au lieu de 3g4 trouvé tout à l'heure et 4'9 donné par l'expérience. Cette nouvelle va- leur justifie pleinement la théorie. » Tout cela ne se rapporte, en réalité, qu'à un seul exemple et je me garderai bien de généraliser. Mais cet exemple, auquel il me serait facile d'en joindre d'autres, est remarquable parce qu'aucune des analyses ci- dessus n'a été faite le même jour. » Il démontre pour le moins que chez le même animal il existe des forces agissantes parfaitement constantes, et il laisse entrevoir la possibilité de déterminer et de mesurer ces forces. » Je me propose de continuer cette étude par l'examen de la digestion de l'eau distillée. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur i 'histologie des] organes annexes de l'appareil mâle chez la Periplaneta orientalis. Note de M. P. Blatter, présentée par M. Ranvier ('). « Depuis les remarquables travaux de L. Dufour(2)sur l'appareil mâle des Insectes, peu de recherches nouvelles ont été entreprises sur ce sujet. Bien des auteurs se sont occupés du développement et de l'origine des glandes génitales; il n'en est'pas de même de la structure histologique et de l'anatomie microscopique des organes annexes (vésicules séminales, canal éjaculateur, etc.). )> Dans cette Note je résumerai les principaux faits observés chez la Blatte (Periplaneta orientalis). Une bonne description et une figure de l'appareil mâle de cet Orthoptère se trouvent dans la belle monographie de Miall et Denny (3), aussi renverrai-je à cet ouvrage pour les détails concernant l'anatomie et aborderai-je immédiatement l'étude microsco- pique. (') Travail fait dans le laboratoire de M. Balbiani, au Collège de France. (2) L. DuFoun, Recherches sur les Coléoptères, 1824, 1826. — Recherches sur les Orthoptères, etc., 1 834- (3) Miall and Denny, The structure and lije history of the Cockroach, London, 1886. ( i333 ) » Les vésicules séminales de la Periplanela orientalis sont de nombreux tubes en caecums plus ou moins allongés et disposés en houppe autour de l'origine du canal éjaculateur. Suivant que l'on considère les vésicules médianes ou latérales, on voit que les premières sont plus courtes et appelées utriculi breviores (Miall etDenny), alors que les secondes beau- coup plus longues sont nommées utriculi i majores. Je ne crois pas qu'à cette différence de taille réponde une différence de structure. Sur les coupes observées jusqu'ici, j'ai toujours constaté que ces vésicules, tant latérales que médianes, sont composées en dehors d'une mince membrane et en dedans d'un épithélium épais. » La membrane externe, mince, se colore fortement par la plupart des matières tinctoriales et contient de petits noyaux fusiformes. L'examen à un fort grossissement des coupes longitudinales et n'intéressant que la paroi des vésicules, fait apparaître cette membrane avec une structure fibrillaire évidente. Ces fibres excessivement délicates sont groupées en faisceaux, lesquels s'entrecroisent un peu dans tous les sens. Parmi ces faisceaux, il y en a cependant de longitudinaux du côté interne et de trans- versaux à l'extérieur; quelques faisceaux obliques établissent la transition entre ces deux plans. On se trouve sûrement en présence de fibres muscu- laires striées, extrêmement minces et à striation peu apparente. » L'épithélium des vésicules est formé par de grosses cellules à plasma dense et contenant de volumineux noyaux riches en chromatine. La mem- brane cellulaire de ces éléments n'est guère visible que sur des pièces bien fixées. Le contenu des vésicules séminales n'est pas seulement constitué par des spermatozoïdes; les tubes renfermant la semence sont en minorité. Le sperme se loge de préférence dans les caecums situés à la face ventrale, peut-être parce qu'ils s'ouvrent dans le canal éjaculateur, presque vis-à-vis des orifices des canaux déférents. La majorité des vésicules sont remplies par un liquide visqueux, riche en globules graisseux. Les quelques réac- tions histochimiques auxquelles j'ai soumis cette substance ne me per- mettent pas de me prononcer d'une façon certaine sur sa nature. Sur les coupes, ce contenu prend l'aspect du vitellus de certains œufs examiné dans de mêmes conditions. C'est là, évidemment, un liquide qui doit servir à entretenir les spermatozoïdes et à diluer la semence au moment de l'accouplement. » La paroi du canal éjaculateur est composée, en dehors, d'une couche assez épaisse, en certains points surlout, de fibres musculaires striées. Parmi ces fibres, ce sont les circulaires qui prédominent; en dedans de ( «334 ) celles-ci on voit des fibres obliques et enfin quelques fibres longitudinales, souvent difficiles à voir parce qu'elles sont rarement orientées bien ver- ticalement. Celte disposition s'observe surtout dans les deux tiers posté- rieurs du canal. Dans le tiers antérieur la marche est moins régulière. » La couche musculaire est tapissée intérieurement par un revêtement épithélial, supporté par une membrane excessivement mince et qui, sur les sections, apparaît comme une ligne réfringente. Cette membrane est la tunique propre. » L'épithélium subit des différenciations morphologiques suivant les régions que l'on considère. » C'est ainsi qu'à la face dorsale du canal, sur les coupes transversales, on voit un épaississement énorme de l'épithélium à l'intérieur du tube, obstruant quelquefois une bonne partie de sa lumière. Cette crête, vers la partie antérieure du conduit, s'étale sur toute la surface dorsale; au contraire, vers la région postérieure, elle diminue en surface et augmente en hauteur, prenant la forme d'une véritable papille, qui se termine en pointe à une certaine distance du pénis. Les cellules épithéliales de cette crête sont allongées perpendiculairement à la paroi du canal, et renferment des noyaux ovoïdes à chromatine peu dense. « L'épithélium des autres régions du canal éjaculateur est excessive- ment plissé. Dans ces replis nombreux pénètrent des prolongements de la tunique propre. Aussi, en s'adressant à des coupes voisines de l'armure génitale, voit-on une structure à peu près identique à celle de l'intestin postérieur du Cryptops figuré par M. Balbiani (') dans son intéressant Mémoire. » L'épithélium de tout le canal éjaculateur est recouvert, au niveau de sa surface libre, par une membrane chitineuse, suivant les moindres mouvements du tissu sous-jacent. Ce revêtement chitineux porte de nom- breuses soies qui, au niveau de la crête dorsale, prennent la forme d'écaillés dentées. Immédiatement en arrière de la crête, le revêtement chitineux perd graduellement ses soies et devient presque lisse. » Je me propose de faire connaître ultérieurement la structure de ces organes chez l'Hydrophile. » _ (') E.-G. Balbuni, Études anatomiques et histologiques sur le tube digestif des Cryptops (Arch. de Zool. exp. et gén., 2° série, t. VIII; 1890). ( i335 ) BOTANIQUE FOSSILE. — Sur la présence d'une Araliacée et d'une Pontédë- riacée fossiles dans le calcaire grossier parisien. Note de M. Ed. Bureau, présentée par M. Bornet. « Les plantes fossiles trouvées en 1866, lors des travaux exécutés à la butte du Trocadéro, n'ont pas encore été l'objet d'une étude spéciale et détaillée. M. de Saporta, cependant, en a fait connaître et bien figuré sept es- pèces ; mais la détermination complète de cette florale ne peut guère se faire sans une revision totale de la flore du calcaire grossier. C'est un travail que je poursuis et dont j'ai déjà eu l'honneur de communiquer quelques résul- tats à l'Académie. » Beaucoup d'échantillons du Trocadéro sont à la Sorbonne. Un grand nombre aussijsont au Muséum, et proviennent de recherches exécutées par M. A. Milne-Edwards, par M. Vaillant et par moi-même. Parmi ces der- niers se trouve une empreinte assez remarquable. Au premier abord, on dirait une feuille, et ce qui frappe surtout, c'est la gracilité et la longueur du pétiole, qui dépasse ce que l'on a l'habitude de voir dans les feuilles simples des Dicotylédones. En effet, quelque singulier que cela puisse pa- raître, ce caractère, joint à la forme générale du limbe, autorise à diriger les recherches comparatives, non vers les plantes àTeuilles simples, mais vers les plantes à feuilles composées digitées. » Nous avons donc affaire, non à une feuille, mais à une foliole, et ce n'est que dans la famille des Araliacées que l'on trouve des pétiolules à la fois aussi longs et aussi grêles. La comparaison avec la collection considé- rable d'Araliacées de l'herbier du Muséum montre même que c'est seule- ment dans les genres Brassaiopsis et Macropanax qu'on trouve une identité complète avec le fossile pour la forme de cet organe. » Le limbe ressemble étonnamment à celui des folioles du Macropanax oreophilum Miq., de Java. Si nous suivons l'opinion des auteurs qui font des Macropanax une section des Aralia, nous appellerons la plante du cal- caire grossier : Aralia (Macropanax) eocenica. » On n'avait pas encore signalé ce genre ou cette section de genre à l'état fossile. » L'espèce dont je viens de parler est représentée par un spécimen unique. Il n'en est pas de même d'une plante fossile très anciennement connue : le Phyllites multinervis Ad. Brongn., dont la couche du Trocadéro ( i336 ) a fourni de nombreux échantillons, et que j'ai pu étudier sous toutes ses formes. A.d. Brongniart l'avait regardée comme un Potamogeion, M. de Saporta comme un Ollelia. Une comparaison très détaillée avec les collec- tions sèches du Muséum m'a conduit à l'attribuer à la famille des Ponté- dériacées, non signalée jusqu'ici à l'état fossile. » Il est facile de se faire maintenant une idée du port de cette espèce : c'était une herbe aquatique, vivant le pied dans l'eau et ayant deux sortes de feuilles : les unes aériennes, ovales-elliptiques, obtuses à la base, les autres, plus nombreuses, flottantes ou submergées, étroites et lancéolées. Entre ces deux extrêmes, il y avait des formes intermédiaires, elliptiques ou elliptiques-lancéolées. Toutes ces feuilles avaient un pétiole très long, épais et mou. Le limbe ne variait pas moins pour la taille que pour la forme. Quelle que fût celle-ci, les nervures étaient longitudinales, nom- breuses et convergentes au sommet, de grosseur plus ou moins inégale, les plus fortes ayant entre elles, dans chaque intervalle, trois nervures plus fines, dont les latérales souvent à peine visibles. Les nervules qui réunissaient ces nervures longitudinales leur étaient perpendiculaires et ne présentaient pas de ramifications, de sorte que les portions de la sur- face du limbe circonscrites par les nervures de différents ordres avaient toutes à peu près la forme d'un parallélogramme rectangle, et les mailles ainsi formées étaient placées en files longitudinales. » Cette nervation n'est point celle des Potamogeton, dont les nervures longitudinales sont bien moins nombreuses et les nervules ramifiées. » Ce n'est point celle des Ottelia, qui n'ont, outre la nervure médiane, que six à huit nervures longitudinales, avec une seule nervure plus fine dans chaque intervalle, et dont les nervules sont obliques, non parallèles, et dessinent des mailles principales assez larges, remplies par un réseau serré, peu régulier, à mailles très petites non disposées en files longitudi- nales. » Ce n'est point celle d'un Aponogeton ou d'un Ouvirandra ; car, dans ces deux genres, il n'y a sur chaque moitié du limbe que deux ou trois nervures longitudinales, et les] nervules sont longues, serrées et paral- lèles. » Ainsi, la plante fossile n'est ni une Potamée, ni une Hydrocharidée, ni une Aponogélée. Il restait à examiner une quatrième famille de Mono- cotylédones aquatiques : celle des Pontédériacées. » Ici les rapports étaient frappants, et, en passant en revue les genres peu nombreux de cette petite famille, je reconnus que la nervation des ( i337 ) feuilles du genre Monochoria était identique avec celle de la plante du cal- caire grossier. Je propose pour celle-ci le nom de Monoc/ioria parisiensis. L'espèce fossile est plus voisine de certaines espèces de Monochona vi- vantes que celles-ci ne le sont entre elles. Elle se rapproche surtout des M. paucijlora Bl., plantaginea Kunth et Korsakovii Regel, qui n'en diffèrent guère que par leurs feuilles aériennes cordées, au lieu d'être obtuses à la base. » Ces espèces voisines sont de l'Inde, de Ceylan, de la Malaisie, de la Chine et du Japon. Leur distribution sur le globe vient confirmer les affi- nités asiatiques de la flore du calcaire grossier. » GÉOLOGIE. — Sur une nouvelle Carte géologique des Pyrénées françaises et espagnoles. Note de MM. Emm. de Makgerie et Fr. Schkader, présentée par M. Daubrée. « La Carte que nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Aca- démie, et qui vient de paraître avec le dix-huitième volume de Y Annuaire du club alpin français, se rattache d'une part aux travaux topographiques poursuivis par l'un de nous, depuis plusieurs années, dans les hauts mas- sifs des Pyrénées espagnoles, et de l'autre à des études géologiques récem- ment commencées dans les Corbières. » Au moment où le Service de la Carte géologique détaillée de la France s'apprête à pousser activement l'examen du versant septentrional, nous avons pensé qu'il y aurait intérêt à résumer, sur une feuille de dimensions maniables, l'état actuel de nos connaissances sur la structure de la chaîne entière. Ce travail a été exécuté en prenant pour base la petite Carte au i : 800 000 du Guide des Pyrénées de la collection Joanne; la superposition des couleurs au figuré du relief met en évidence un certain nombre de traits, difficiles à discerner sur les nouvelles Cartes géologiques générales publiées par les services officiels de France (r.ioooooo) et d'Espagne (1 : 4oo 000), où le modelé du sol n'a pas été représenté, et même sur la belle Carte au 1 : oooooo de MM. Carez et Vasseur, qui offre la même lacune pour la partie correspondant au territoire espagnol. » Notre échelle stratigraphique comprend seize divisions, la gamme étant établie conformément aux règles posées par le Congrès de Bologne. Faute de renseignements suffisants, nous avons dû réunir toute la série primaire sous une teinte unique; pour la même raison, il n'a pas été pos- C. R., 1892, 2' Semestre. (T. CXV, N°26.) l?^ / ( i338 ) sible de séparer les schistes cristallins des roches granitiques massives ; enfin les pointements A'ophites, vu leur faible étendue, n'ont pas été dis- tingués par un signe spécial; on sait d'ailleurs que les roches éruptives très variées, longtemps confondues sous ce nom dans les Pyrénées, se montrent presque toujours au milieu des affleurements triasiques. Nous n'avons fait exception que pour le massif porphyrique isolé qui forme le Pic du Midi d'Ossau. D'autre part, nous avons cherché à diviser les allu- vions anciennes, si développées dans la Gascogne et dans le Roussillon, en trois termes, suivant qu'elles se montrent au sommet des plateaux (Lan- nemezan, Ger, Béarn), sur les terrasses (Garonne, Landes de Pont-Long) ou au fond des vallées ; cette division vise la situation topographique de ces dépôts plutôt que leur âge absolu, qui pourrait fort bien, pour une partie au moins des alàwions des plateaux, remonter au pliocène ou même au miocène supérieur ( ' ). » Quant aux contours géologiques, qu'il fallait ajuster, pour le versant espagnol, à une planimétrie nouvelle, nous avons dû les reconstruire point par point, en nous aidant surtout des renseignements fournis par le texte des descriptions provinciales insérées aux Memorias de la Comisiôn del Mapa geolôgico de Espana (2). Pour le versant français, où nous dispo- sions d'ailleurs de matériaux beaucoup plus abondants, notre tâche a été puissamment facilitée par le concours de nombreux géologues; M. Michel- Lévy, Directeur du Service de la Carte géologique de la France, a bien voulu autoriser MM. Caralp, Carez, Depéret, Lacroix, de Lacvivier, Liétard et Seunes, collaborateurs de ce Service, à nous communiquer leurs minutes inédites; MM. J. Vallot et Stuart-Menteath ont également misa notre dis- position des tracés manuscrits. Nous prions tous ces Messieurs, ainsi que M. Manuel Fernandez de Castro, Directeur de la Commission géologique d'Espagne, de recevoir l'expression de notre gratitude. » A la Carte est joint un Mémoire intitulé : Aperçu de la structure géolo- gique des Pyrénées; après avoir fait l'historique des idées qui ont été émises depuis l'époque de Palassou (i 784) sur le plan général de la chaîne, nous y passons en revue les principaux accidents qui impriment à ses di- verses parties leur physionomie spéciale. Cette étude nous a conduit à di- (') Lartet a depuis longtemps fait connaître la présence de la faune d'Eppelsheim à Orignac, non loin de Bagnères-de-Bigorre. (2) Toutes les provinces pyrénéennes sont représentées dans cette série, sauf la pro- vince de Lérida, dont M. l'Ingénieur Vidal achève en ce moment l'étude. ( t339 ) viser les Pyrénées, comme l'ont fait Lory et M. Diener pour les Alpes, en un certain nombre de zones longitudinales, caractérisées chacune par la présence de terrains qu'elles possèdent en propre, ou qui du moins y pré- sentent un développement particulier : c'est ainsi que, sur le versant fran- çais, il y a lieu de séparer de la zone centrale, correspondant à la haute chaîne (terrains primaires, grands massifs granitiques), et des deux zones latérales des Petites Pyrénées (crétacé supérieur et éocène) et des Corbières (éocène et terrains primaires), une zone intermédiaire formée par le ter- rain crétacé inférieur et le terrain jurassique et au milieu de laquelle sur- gissent les massifs cristallins de Foix, du pic Saint-Barthélémy, des Trois- Seigneurs, d'Aspet, de Saint-Béat, etc. Nous proposons de l'appeler zone de V Ariège, à cause du développement remarquable qu'elle acquiert dans le département de ce nom. » Sur le versant espagnol, nous avons distingué de même, à partir de la zone centrale : » i° La zone du Mont Perdu (crétacé supérieur et nummulitique), qui n'a point d'équivalent sur le versant français; » 2° La zone de V Aragon (éocène), dont le Rio Aragon longe la bor- dure en aval de Jaca; » 3° La zone des Sierras (Monsech, Guara, etc.), formée de trias, de crétacé et d'éocène : c'est l'homologue de nos Petites Pyrénées. » La Catalogne, avec sa chaîne côtière ancienne et ses effondrements récents, d'un côté; les massifs très enchevêtrés du Pays Basque, de l'autre, introduisent à l'est et à l'ouest une série de complications dont l'analyse ne saurait trouver place ici. A cet égard, nous renverrons à la carte sché- matique représentant la disposition générale de ces zones et le tracé des principales lignes de dislocation (p. 24 de notre Mémoire) : en même temps qu'on y retrouve, dans la partie centrale de la chaîne, les aligne- ments obliques à la ligne de faîte sur lesquels l'un de nous a déjà appelé l'attention de l'Académie, ce qui frappe le plus, dans l'ensemble, c'est l'al- lure flexueuse des directrices, s'accusant surtout : en France, autour du noyau gneissique du Labourd, le long des massifs de l'Ariège, dans les Corbières; en Espagne, dans plusieurs tronçons de la zone des Sierras. Les Pyrénées, pas plus que les autres chaînes de montagnes, ne possèdent donc ce privilège d'une rigueur toute mathématique dans l'orientation de leurs éléments, que l'on avait cru pouvoir leur attribuer bien à tort. » Un second trait fort important réside dans la disposition inverse des plis sur les deux versants. Parmi les trente exemples de renversement, éti- ( i34o ) rement ou recouvrement qui nous sont connus sur le versant français et que nous avons indiqués sur notre carte schématique par un figuré spécial, vingt-sept (c'est-à-dire les neuf dixièmes) regardent vers le nord; au con- traire, les treize cas signalés jusqu'à présent sur le versant espagnol se montrent tous dirigés vers le sud. Il y a donc tendance à la produc- tion de la structure en éventail composé, et les Pyrénées, comme la moitié des Alpes, représentent une chaîne essentiellement symétrique. Les cou- pes que l'on peut relever aux environs de Gavarnie, dans la zone du Mont Perdu ('), ne laissent d'ailleurs aucun doute sur l'importance des mouve- ments horizontaux qui ont imprimé au versant méridional de la chaîue sa structure actuelle. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Le mouvement différentiel dans V Océan et dans V atmosphère : marées d'eau, marées d'air. Note de M. Fernaxd de Sain- tigxon, présentée par M. Daubrée. « Lorsqu'on rapproche de la force si faible de l'attraction de la Lune (■t,.uu'ou„0 de la pesanteur) le mouvement considérable de la mer, il y a lieu de se demander si l'explication de ce phénomène ne doit pas être recher- chée dans la manifestation la plus favorable de cette force, c'est-à-dire dans l'action horizontale, incomparablement supérieure à l'action verticale. « En outre, à cause de la faiblesse même de cette force et des résistances de toutes sortes qui seraient opposées à un courant, l'action ne doit-elle pas se manifester par un mouvement particulier, moléculaire, local ? » Et d'ailleurs, si l'on remarque que la vitesse de translation d'un fluide, quelle qu'elle soit, ne provoque aucune différence de niveau à la surface, lorsque toutes les molécules appartenant à une même section verticale perpendiculaire à la direction du mouvement sont animées des mêmes vitesses que les molécules correspondantes des autres sections, on reconnaîtra que ce ne sont pas les vitesses qui importent, mais bien les différences de celles-ci. » Concevons deux molécules contiguës m, m', soumises à l'action des deux forces y, y agissant de gauche à droite. » Si les deux forces sont égales, la molécule m prendra constamment la place de m' et rien ne sera modifié à la surface. (') Voir la figure, p. 53 de notre Mémoire. ( i34i ) » Mais si l'on a /' =/+ ?. la molécule m' se détachera de m propor- tionnellement à la vitesse

f, la différence ç restant la même, la molécule m', opposant la force d'inertie, repoussera la molécule m vers la gauche, pour provo- quer une dépression à droite, également du côté de la force la plus faible. » Et l'on conçoit que ces différences de niveau seront proportionnelles aux différences des forces adjacentes, ainsi qu'au nombre de molécules situées sur une même verticale, c'est-à-dire à la profondeur du fluide, la largeur, égale ici à l'unité, n'ayant pas d'importance. » Nous prions que l'on veuille bien, sinon admettre comme vrai, au moins nous accorder, à titre de postulatwn, le théorème suivant, résultant de ce qui précède, nous réservant de le démontrer par tous ses corol- laires : » Lorsqu'un fluide est soumis à l'action de forces adjacentes horizontales et inégales, constamment croissantes ou décroissantes, il se produit à la sur- face des différences de niveau proportionnelles à la différence des forces adja- centes et à la profondeur du fluide, le niveau s' élevant des forces les plus faibles aux forces les plus grandes, et ce, quelle que soit la direction générale des forces croissantes ou décroissantes. » Soient H — a, H -+- a la hauteur de la Lune au-dessus des horizons de deux points voisins, situés sur le même méridien, f la force attractive de la Lune, h la profondeur du fluide; la différence des forces, que nous appellerons force différentielle, aura pour expression : /A[cos(H — a) — COs(H -+- a)] = 2/AsinH sina. Le mouvement moléculaire passera par deux maximums : à midi et à minuit (heure lunaire). Il sera maximum au zénith. Si la déclinaison est nulle, il sera maximum à l'équateur et nul aux pôles. » D'après notre théorème, le mouvement moléculaire ira de l'équateur vers les pôles, provoquant au zénith une forte pression, c'est-à-dire la marée basse, laquelle aura aussi lieu à midi à l'équateur, phénomène observé d'ailleurs. » Mais ce mouvement ira en diminuant de l'équateur aux pôles, et, tout en s' exerçant sur toute la surface des mers, il sera tellement supérieur dans la région équatoriale qu'il provoquera une marée haute principale, là où il rencontrera des parallèles plus réduits et des forces plus faibles, c'est-à-dire vers la latitude de 3o°, signalée par les observations. Les eaux ( i342 ) quittant cette surélévation qui domine l'équateur et les pôles parviennent à 6h à l'équateur, pour y créer la marée haute connue, et s'écoulent vers la région nord, pour y opérer progressivement les marées hautes prin- cipales. » Les fortes dépressions équatoriales et polaires, résultant de notre théorème, ne donnent-elles pas l'explication des courants équatoriaux et du gulf-stream ? » Notre théorie s'applique également aux marées d'air; dépression équatoriale accentuée lorsque le Soleil et laLune sontdansleplan del'équa- leur; dépression qui suit les astres lorsqu'ils s'élèvent dans les deux hé- misphères; vents alizés; vents généraux du sud-ouest, ou du nord-ouest qui vont vers les deux dépressions polaires. » Mais là où notre théorème trouvera son application la plus remar- quable, la plus concluante, oserions-nous dire, c'est dans la création des cyclones, des tornados, des tourbillons, principalement au zénith des as- tres : là, en effet, l'action différentielle est double et le mouvement molé- culaire s'opère vers les deux pôles, avec une violence d'autant plus grande qu'il y aura conjonction des astres, et qu'ils seront plus rapprochés de la terre. » Que dire des phénomènes si mystérieux qui se passent au-dessous de nous?Trouvera-t-on quelque lumière également dans l'action différentielle des forces? Nous le souhaitons et l'espérons. » Des marées existent dans le Soleil : elles sont dues aux planètes, principalement à Mercure. En faisant intervenir, dans l'étude des actions différentielles, le facteur si important delà profondeur du fluide, on re- connaîtra que ces marées doivent être considérables. Nous sommes amené à penser que les taches solaires sont de véritables cyclones, ces grands agitateurs des atmosphères, créés par les planètes. » GÉOLOGIE. — Sur la perforation des roches basaltiques du golfe d' Ad en par des galets. Formation d'une marmite des Géants. Note de M. Jousseaume, présentée par M. Daubrée. (Extrait.) « Pendant un voyage récent que j'ai fait à la mer Rouge, j'ai eu l'occa- sion d'étudier le mode de formation de cavités creusées dans les roches des environs de Périm et analogues à celles que l'on désigne d'ordinaire sous le nom de marmites des Géants. ( i343 ) » Il existe clans le golfe d'Aden de grands massifs volcaniques qui se prolongent sous la mer par une pente, tantôt très rapide, tantôt presque in- sensible. J'ai remarque sur des nappes horizontales de basaltes, découvrant à marée basse, des excavations profondes, produites par des galets ou des blocs mobiles que les flots font mouvoir sur place. » Les galets, trop petits pour résister aux efforts des vagues, trouvent un point d'appui dans l'entrecroisement des nombreuses brisures qui di- visent en tous sens ces nappes de basaltes. Maintenus à la même place par ces anfractuosités ces galets, travaillent chaque jour, agités par les flots de la marée montante, à l'agrandissement et à la régularité des contours de ces cavités. » A Little Aden, la partie submergée de cette roche qui découvre à marée basse est creusée, comme les gouttières d'un toit, de deux sillons paral- lèles, d'environ iom de longueur sur om,2o de largeur et om,i2 de profon- deur. Dans ce double sillon, se meuvent des galets que le flux et le reflux lancent, comme une navette, d'une extrémité à l'autre. » De toutes les cavités de ce genre, celle que j'ai rencontrée à l'extré- mité sud-ouest de Périm est, par la régularité de son contour et sa dimen- sion, la plus importante. Cette cavité, véritable marmite de Géants, est creusée dans une roche basaltique de i5m à 2om de large, qui s'étend en bordure le long de la côte. Sa forme est celle d'une vaste marmite légère- ment déprimée, dont l'intérieur est lisse et régulièrement arrondi; à son ouverture, le diamètre perpendiculaire au rivage est de om, 80; le diamètre adverse de om, 70. Sa profondeur n'est que de om,65; mais en tenant compte de l'ondulation légère que présente la roche à la surface, on arrive à om,70, longueur égale à celle du petit diamètre de l'ouverture. » M. E. Lemoixe adresse une Note portant pour titre : « Sur la Géométro- graphie ou Art des constructions géométriques ». Cette nouvelle Communication est destinée à montrer les résultats aux- quels peut conduire la méthode déjà indiquée par l'auteur, dans une Note adressée à l'Académie le 16 juillet 1888. M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur l'équidomoïde tétragonal ». M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur un fer météorique des États- Unis ». ( i344 ) M. E. Marhem adresse une Note relative à la production des orages. M. F. Delmas adresse une Note relative au mouvement de rotation de la Terre. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 décembre 1892. Œuvres complètes d'Augustin Cauchy, publiées sous la Direction scienti- fique de l'Académie des Sciences et sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique; ire série, t. VIL Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-4°. Matériaux pour l'Histoire des temps quaternaires, par Albert Gaudry, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, et Marcellin Boule, Agrégé de l'Université, Docteur es Sciences; 4e fascicule. Paris, Savy, 1892; 1 vol. in-4°. Formules et propositions pour l' emploi des fonctions elliptiques, d'après des leçons et des notes manuscrites de M. R. Weierstrass, Membre de l'Aca- demie des Sciences et Professeur à l'Université de Berlin, rédigées et pu- bliées par M. H. A. Schwartz, traduit de l'allemand par Henri Padé, Doc- teur es Sciences mathématiques; première Partie. Paris, Hermann, 1893 ; 1 broch. in-4°. Manuel pratique des cultures tropicales et des plantations des pays chauds, par P. Sagot, ancien Chirurgien de la Marine, ancien Professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole normale spéciale de Cluny, etc. Ouvrage publié après sa mort et mis à jour par E. Raoul, Professeur du cours de productions et cultures tropicales à l'École coloniale, etc. Paris, A. Challamel, 1898; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Duchartre.) Agglomération bruxelloise. Distribution d'eau. Dérivation des sources de Modave, Projet Paul Van Hœgaerder. Bruxelles, 1 broch. gr. in-8°. (Pré- senté par M. Daubrée.) ( i345 ) Étude sur les courants et sur la température des eaux de la mer dans F Océan Atlantique, par le général H. Mathiésen. Christiania, S. Larpent, 1892; 1 broch. gr. in-8°. (Présenté par M. Des Cloizeaux.) Cours d' Astronomie à l'usage des Facultés des Sciences, par B. Baillaud, Doyen de la Faculté des Sciences de Toulouse, Directeur de l'Observatoire. Première Partie : Quelques théories applicables à l'étude des Sciences expéri- mentales. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1898; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Tisserand.) Cours de Chimie organique, par M. OEchsner de Coninck, Professeur de Chimie organique; 2e fascicule. Paris, Masson, 1892; broch. in-8°. (Pré- senté par M. Schiitzenberger.) Précis d'hygiène de la première enfance, par le Dr Jules Rouvier, Pro- fesseur à la Faculté française de Médecine de Beyrouth, etc. Paris, Baillière et fils, 1893 ; 1 vol. in-18. (Présenté par M. le baron Larrey.) L'Embryologie générale, par le Dr Louis Roule, Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse. Paris, Reinwald, 1893; 1 vol. in-18. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Le Lait. Caractère dans l'étal de santé et de maladie; altérations et falsifi- cations, germes de maladie, microorganismes dulait, parle D1' Jules Rouvier, Professeur à la Faculté de Médecine de Beyrouth. Paris, Baillière et fils, i8g3; 1 vol. in-18. (Présenté par M. le baron Larrey.) Les Algues de P.-R.-A. Schousboe, récoltées au Maroc et dans la Méditerra- née de i8i5ài829ef déterminées par M. Edouard Bornet. Paris, G. Masson, 1892; 1 vol. gr. in-8°. Biographie de F amiral baron Roussin, 1 781-1834. Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1 vol. gr. in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Hatt, Ingénieur hydrographe de la Marine. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 broch. in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M. Germain, Ingénieur hydrographe de première classe de la Marine, 1892. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 broch. in-4°- Géométrie analytique à trois dimensions ( et Géométrie supérieure) à l'usage des classes de Mathématiques spéciales, par C.-A. Laisant, Docteur es Sciences, ancien élève de l'École Polytechnique. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8g3; 1 broch. in-8°. Essai sur le principe du mouvement et la marche des corps célestes, par Van Weddingen. Bruxelles, M. Hasselet, 1892; 1 broch. in-8°. The collected mathematical papers of Arthur Cayley, Se. D., F. B. S. C R., 1892, 2- Semestre. (T. CXV, N« 26.) I 76 ( i346 ) Sadlerian Professor of pure Mathematics in the University of Cambridge; vol. V. Cambridge, 1892; 1 vol. in-4°. Die Wasserversorgung von Zurich ihr Zusammenhang mit der Typhus épi- démie des Jahres 1884 und Vorschlàge zur Verbesserung derbeslehenden Ver- hdltnisse. Zurich, Orell Fùssli et Cie, i885; 1 vol. in~4°. (Présenté par M. Daubrée.) Res ligusticœ. Prof. Giovanni Capellini. Gerolamo Guidoni di Vernazzae le sue scoperte geologiche in Liguria e in Toscana. Note biografiche corredate di lettere inédite di Iiertolini, Colleono, Menechini, Nesti, Pareto, Pilla, Repetti, Savi, Viviani ed altri naturalisa. Genova, 1892; 1 vol. in-4°. Memorie délia Società degli Spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate percura del Prof. P. Tacchini. Roma, 189a; 1 broch. in-4°. ERRATA, (Séance du 3i octobre 1892.) M. L. de Coppet, Sur la température du maximum de densité des mé- langes d'alcool et d'eau. Page 653, première ligne du Tableau, supprimer les chiffres o°,oo et 0,000. (Séance du 12 décembre 1892.) Note de M. P. Joubin, Sur le rapport entre la vitesse delà lumière, etc Page 1061, dernière ligne du Tableau, troisième colonne, au lieu de 11, lisez ». Page 1062, première ligne du Tableau, au lieu de Ep, lisez Sp. FIN DU TOME CENT-QUINZ1È ME. iV 26. TAlil.I DES ARTICLES. (Séance du 26 décembre l»»2, MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MEMBKES et DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIB. H. le Ministre du l'Instruction pi bi iqi i . des Beaux-Arts et des Cultes adresse une ampliali lu Décret par lequel le Président de la République approuve l'é- lection de M. Edmqnd Perrier, dans la Section d'Anatomie el Zoologie MM. Bouchard et Chardin. Elévations thermiques suus l'influence des injec is des produits sol u blés microbiens M. Rawikk. Des vaisseaux et desclasnia- tocyles de l'hyaloïde de la Grenouille.... M. G. Rayet. Observations de la c ite Holmes (6 novembre 189/1), faites au g I équatorial de l'observatoire de Bordeaux Pages. Pa par MM. G. Hayet cl I. Picarl M. G. Rayet. Observations de la comète Swift (iSna, I), Faites .m grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux par MM. G. Rayet, !.. Picart et F. Courty i • ■'' M. E.-H. Amac.at. — Sur les lois de dilata- tion à volume constant îles fluides; coef- lii ienls de pression rrjo' M. \i.BEitr Gaudry fait liommage a l'Aca- démie, au nom de M. Afarcellin Boule el au sien, d'un fascicule des u Matériaux pour l'histoire des temps quaternaires ■■. intitulé u les Oubliettes de Gargas ■ ges. - •;;s NOMINATIONS. Liste ilr candidats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique, poui la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de M. Ossian Bonnet : i° M. Poincaré; ■ M. Appell 12', .s Liste de candidats présentés ix M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le deees de M. l'amiral Mouchez : i ' M. /■'/cariais; 2° M. Manen < <\.\ MEMOIRES PRESENTES. M.F.-P.Le Roux adresse ! nouvelle Note j M. L. Roussi soumet au jugement de l'Aca? intitulée : « De l'incubation et de l.i nu- demie nu instrument qu'il nomme ■< ga- t ri lion îles productions glaireuses de l'in- lacti-densimètre » i •', \ testin,causedeia diathèse rhumatismale, i'i'i M- Verneï adresse une Noir relative à la .M. Ai.r. Bazin adresse deux Notes mu- di- surdité i ■>./,(, verses questions intéressant la navigation . i'i'i La Compagnie des Messageries maritimes M. Cn. Sibillot adresse un Mémoire relatif transmet m\ Rapport de M. Fournier, re- à .un système de montgolfières dirigeables, latif aux effets produits par le filage de en aluminium i..j', | l'huile, par gros temps i ->ii CORRESPONDANCE. .MM. Binet, Blondel, Boui iiardat, Co vacante, dans la Secti le Géographie el vin, Dardignac, Deslakdres, Doyère, Navigation, par le dérès de M. le vice- Eixhidvln. EWALD, I' VRAB1 i i el V.uiMEi;, amiral Julien de la Graviére i • i '. Gillot, Hêdoi in. Hue, Humbert, K.emgs. \l. le Secrétaire perpétuel signale, parmi Laborde, Le Chatblier, Levkau, H\\s les pièces imprimées de la Correspondance, MoLiscu. Moureaux, Normand, d'Ocagne, divers Ouvrages de M. le vice-amiralTîOtu P. Puiseux, Radau, KutAïui, Stieltjes, sin, de AI. le généra.l //. Mathiesen el de Tacchini, Thierry, Viala, Max Wolf, M. Capellini , . ', .'» M11" L). Klumpke, adressent leurs remer- M. G. Le Cadet. Observations de la comète r.iements à l'Académii pour les distinc- Holmes, faites à l'équatorial coadé (om, 3a) lions accordées a leurs travaux i ', i de l'observatoire de Lyon i ■ jh M'" V" \ ii.i.i..mi\ adresse à l'Académie l'ex- M. V. Stroobant. — Nouvelles recherches pression di pour la haute expérimentales sur l'équation personnelle distinction accordée aux travaux de son dans les observations de passage > ■•'i'i mari, le H1 VUlemin i''i' M. A. Petot. ■ Sur les systèmes conjugués M. Caspari prie l'Acadé ■ de le compren- et les couples de surfaces applicables'.... i i5o dre parmi les candidats i la place laissée M E. Cosserat. — Sur la déformation iuli- K 26. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. nitésimale el sur les surlaces associées de M . Bianchi M. 1, EVAVAssi.ru. — Sur les fonctions conti- guës relativesà la série liypergéométrique de deux variables M. A. dm Saint-Germain. — Caractère de convergence des séries M. Fontes. — Critérium de divisibilité p.»' un nombre quelconque M. Ei.i.iot. Sur le mouvement d'un point matériel dans le cas d'une résistance pro- portionnelle à la vitesse M. E. Mercadikr. — Sur- la forme générale de la loi iln mouvement vibratoire dans un milieu isotrope M. Paul Vieille. Emploi îles ressorts dans la mesure des pressions explosives.. M. Alfred Anqot. — Sur la décroissance de la température dans l'air avec la hauteur. M. .1. Vioi.i.e. — Sur l.i température de l'arc électrique M. BKuTiiEi.nr. — Remarques sur les hautes températures et sur la vaporisation du carbone MM. Ed. Sarasin el L. DU la Rive. — Sur l'égalité des vitesses de propagation de l'ondulation électrique dans l'air et le long îles fils conducteurs, vérifiée par remploi d'une grande surface métallique.. ■ . M. Vascuv. — Sur les réseaux de conduc- teurs électriques. Propriété réciproque de Heux branches M. A. Pkrot. — Sur l'affaiblissement des oscillations électro-magnétiques avec leur propagation cl leur amortissement M. P. .Iani.t. — Détermination des coeffi- cients de self induction au moyen des oscil- lations électriques M. H. de la Fres'naye. — Méthode Doppler- Fizeau. Formule exacte. Formule appro- chée. Évaluation de l'erreur commise.... \l. P. Curie. — Sur les propriétés magné- tiques de l'oxygène àdi verses températures. MM. Cu. SORET el C.-E. Guye. — Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses températures M. A. Joannis. — Sur la fusion du carbonate de chaux M. A. Joly. — Composés ammoniacaux dé- rivés du sesquichlorure de ruthénium.. . . M. !.. OuVflARD. — Sur un iodosulfurc de phosphore MM A. DlTTB et lî. Metzher. — Action du bismuth sur l'acide chlnrhydrique Bulletin bibliographique Errata -'■'s. i y il i255 iî58 i *5g isfiî ■ -fi', ,68 ■ '77 i *8o i*8 I \ m . P. Cazenkuvi Sur un propvlamidu- phénol et ses d f> Sur l'équidomoïde tel ragonal » M Leopold Hugo adresse une Note « Sur un fer météorique des Elats-Unis > M. E. MARHEM adresse une Note relative à la production des orages M. F. Delmas adresse une Note relative au mouvement de rotation de la Terre ges. i3o5 1.10g i.1is ,3i5 , ;,s , ■;., I i-i-i 1 ;u, : ; .,, i33a i335 i337 i34o i34* , ;, .1 [343 i343 ,344 -il I ej , 1346 PUils - IMPRIMERIE GA.CJTHIER-VILLARS ET HTLS, Quai de- lirands-^ususiuis. 35 COMPTES RENDUS DES -SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. <# TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET — DÉCEMBRE 1892. TABLE DES MATIERES DU TOME CXV. Pages. Académie. — Allocution do M. d'Abba- die, dans la Séance publique annuelle du 1 9 décembre i S92 "'3 Acétique (acide) et ses dérivés. — Sur l'acide glyoxylique ou dioxyacé- tique; par MM. Bcrthelot et Mati- gnon 349 — M. Bourdelk-s adresse une Note rela- tive aux mères de vinaigre 091 Acétylène. — Sur une nouvelle prépara- lion de l'acétylène; par M. L. Ma- quenne 5^8 Aérostats. — M. L. Capazza adresse une Note relative à la possibilité dissen- sions à très grandes hauteurs, sans aéronautes, pour des déterminations scientifiques 781 — Exploration des hautes régions de l'at- mosphère à l'aide de ballons non mon- tés, pourvus d'enregistreurs automa- tiques ; par M. Gustave Hermite 86a — Sur l'emploi des ballons non montés à C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV. ) Pages. l'exécution d'observations météorolo- giques à très grandes hauteurs; par M. Ch. Renard 1049 Voir aussi Navigation aérienne. Alcaloïdes. — Dosage volumétrique des alcaloïdes; par M. L. Barthe 5 12 — M. L. Harsten, à propos de cette Com- munication, rappelle une Note publiée par M. P/iigge sur le même sujet. . . . 629 — Dosage volumétrique des alcaloïdes: par M. E. Léger 732 — Errata se rapportant à cette Commu- nication : 85 1 — Remarque sur une Note de M. Barthe, relative au dosage volumétrique des alcaloïdes; par M. P.-C. Plùgge .. . . 1012 Alcools. — Action de l'acide tluorhy- drique anhydre sur les alcools; par M. Maurice Mes/ans 1080 Aldéhydes. — Sur les propriétés des va- peursdu formol ou aldéhyde formique ; par MM. F. Berlioz et A. Trillat. . . . 290 177 S ( i348 Pages. Alimentation. — Expériences sur le pain et le biscuit; par M. Balland 665 Alliages. — Analyse micrographique des alliages; par M. Georges Guillemin.. 232 Aluns. — Sur la dissociation de l'alun de chrome; par MM. H. Baubigny et E. Pe'chard 6o4 Aminés. — Sur l'analyse des mélanges d'ammoniaque et de méthylamines; par M. H. Quantin 56 1 — Sur le pouvoir rotatoire des sels de diamines; par M. Albert Colson .... 729 — Observations relatives à la Note de M. A. Colson; par M. C. Friedel.... 763 — Réponse aux observations de M. Frie- del ; par M. Alb. Colson 94S Analyse mathématique. — Sur les for- mes primaires des équations différen- tielles linéaires du second ordre; par M. Ludtvig Schlesinger 3a — MM. A. et J . Garaycochea annoncent, de Lima, l'envoi d'un Ouvrage manu- scrit de leur père, sur le « Calcul bi- nomial » 400 — Sur un problème d'Analyse qui se rat- tache aux équations de la Dynamique ; par M. Â. Liowdle 4°3 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 468 — M. Emile Picard présente à l'Académie le second volume de son « Traité d'A- nalyse » 481 — Sur les transformations des équations de Lagrange; par 11. Paul Painlevé.. 495 — Sur l'application aux équations diffé- rentielles ordinaires de certaines mé- thodes d'approximations successives; par M. Emile Picard 543 — Sur les intégrales algébriques de l'é- quation différentielle du premier or- dre; par M. L. Autonne 5S; — Sur le problème de Pfaff ; par M. A.-J. Stodolkievitz 5g2 — Sur YAnalysis situs; par M. H. Poin- caré 633 — Sur l'inversion des intégrales abélien- nes; par M. E. Coursa/ 787 — Sur la sommation d'une certaine classe de séries ; par M. M. d'Ocagne 790 Errata se rapportant à cette Commu- nication 904 — Sur le partage en quatre groupes des permutations des n premiers nombres ; par M. Désiré André 872 Pa(;e3. — Sur les invariants universels; par M. Rabat 926 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1028 — M. E. Jaggy adresse une Note faisant suite à son Mémoire sur la théorie des fonctions 999 — Sur les groupes infinis de transforma- tions; par M. A. Tresse ioo3 — Sur un problème d'analyse indéter- minée, qui se rattache à l'étude des fonctions hyperfuchsiennes provenant des séries hypergéométriques à deux variables; par M. Levai>asseur 1006 — Sur certaines solutions asymptotiques des équations différentielles; par M. Enile Picard io3o — Sur les équations différentielles linéai- res ordinaires; par M. Jules Cels. . . 1057 — Sur les fonctions contiguë's relatives à la série hypergéométrique de deux variables; par M. Levavasseur 1255 — Caractère de convergence des séries; par M. A. de Saint-Germain 1258 — Critérium de divisibilité par un nombre quelconque; par M. Fontes i25g — Rapport de M. Picard, concluant à dé- cerner le grand prix des Sciences ma- thématiques à M. Hadamard 1 120 — Le prix Francœur pour l'année 1892 est décerné à M. Mouchot 1 128 — M. Léopold Hugo adresse une Note in- titulée « Remarques sur l'ancienne arithmétique chinoise » 466 Voir aussi Géométrie, Mécanique et Mc'caniijuc céleste. Anatomie animale. — La glande coxale du Scorpion et ses rapports morpholo- giques avec les organes excréteurs des Crustacés; par M. Paul Marchai. 191 — Sur la morphologie du squelette des Étoiles de mer ; par M . Edm. Pcrricr. 670 — Sur l'anatomie comparée du feuillet et de la caillette dans la série des Rumi- nants; par M. J.-A. Cordier 744 — Sur l'assimilation du feuillet à la cail- lette des Ruminants, au point de vue de la formation de leur membrane muqueuse; par M. J.-A. Cordier... 1088 — Remarques sur le pied des Batraciens et des Sauriens; par M. A. Prrrin. . 885 — Sur les caractères ostéologiques diffé- renciels des lapins et des lièvres. Com- paraison avec le léporide; par M. F. -A'. ( '349 ) Pages. Lesbre 1 090 — Remarques à propos de la Communi- cation de M. Lesbre; par M. A.Mitne- Edwards i"0° — Des vaisseaux et des clasmatocytes de l'hyaloïdedela Grenouille; ç&rM.Ran- vier i23o — Sur l'histologie des organes annexes de l'appareil mâle chez la Periplaneta orientalis; par M. P. Blatttr i332 Voir aussi Nerveux (Système). Anatomie végétale. — De l'ordre d'appa- rition des premiers vaisseaux dans les fleurs de quelques Lacluca; par M. A. Trécul 86 — Sur la constitution des cystolithes et des membranes incrustées de carbo- nate de chaux; par M. Louis Mangin. 260 — Sur là structure du tissu assimilateur des tiges chez les planles méditerra- néennes; par M. William Russe!/.. . 524 — Sur l'appareil sécréteur des Copai- fera; par M. Léon Guignard 6^3 — Sur l'exislence d'un appareil conidien chez les Urédi nées; parM. Paul Vtdl- lemin 8g5 — Sur la structure des Gieichéniacées; par M. Georges Poiraull 1 100 Antimoine et ses composés. — Action de l'antimoine sur l'acide chlorhydrique ; par MM. A. Ditte et R. Metzner ... 936 — Action de la potasse et de la soude sur l'oxyde d'antimoine; par M. //. Cor- mimbœuf. i3o5 Arts insalubres. — [(apport de M. Schiit- zenberger, sur le concours du prix Montyon (Arts insalubres), concluant à décerner ce prix à M. Guéroult, pour les améliorations apportées par lui à Pages. la taille du cristal 1 1 So Astronomie. — Sur l'influence de la place du thermomètre extérieur, dans les observations de distances zénithales; par M. Périgaud 3o — Transformation du grand télescope de l'Observatoire de Paris, pour l'étude des vitesses radiales des astres. Ré- sultatsobtenus ; parM. H. Deslandres. 783 — Nouvelles recherches expérimentales sur l'équation personnelle dans les ob- servationsde passage; parM. P. Stroo- bant 1 9.46 — M. Lêopold Hugo adresse une Note sur diverses questions relatives à l'Histoire de l'Astronomie 427 — M. Hue adresse un Mémoire relatif à la constitution des espaces interplané- taires : 5(38 — M. Delaurier adresse des recherches sur les combinaisons optiques et pho- tographiques qui peuvent servir pour observer notre satellite avec le plus fort grossissement possible 643 — Rapport de M. Tisserand, concluant à décerner un prix Lalande à M. Bar- nard, et un autre à M. Max Wolf . . 1 1 36 — Rapport de M. Lœwy, concluant à dé- cerner le prix Valz à M. Puiseux... . 1 1 4 1 — Rapport de M. Janssen, concluant à décerner le prix Janssen à M. Tac- chiui 1142 Voir aussi MécanUpie ce'/este, Comètes, Étoiles, Soleil, Lune, Planètes. Azotures. — Action des azotures et hydra- zotures inélailoïdiques sur les com- posés oxhydrocarbonés; par M. R. ridai 123 B Ralistique. — Sur la solution du pro- blème balistique; par M. E. Vallier. 648 Rarïum et ses composés. — Sur la disso- ciation du bioxyde de baryum ; par M. H. Le Chalelier 654 Relrres. — M. A.-J. Zune adresse deux Notes intitulées « Recherche des huiles grasses, animales ou végétales, dans les beurres », et a Analyse des beurres, etc. » 3og Rismuth et ses composés. — Action du bismuth sur l'acide chlorhydrique; par MM. A. Ditte et R. Metzner i3o3 Rore et ses composés. — Étude du tri- sulfure de bore; par M. Henri Mois- san 2o3 — Sur lepentasulfuredebore;par M.Henri. Moissan 27 1 Rotanique. — Essai de statique végé- tale; par M. Augustin Letellier G9 — Sur une algue perforante d'eau douce; par MM. J. Huber et F. Jadin 262 ( i35o ) Pages. 32D 675 966 — Sur l'état coccoïde d'un Nosloc; par M. C. Sauvageau — Sur une Algue qui vit dans les racines des Cycadées; par M. P. Hariot. . . . — Réapparition de la Chélidoine à feuille de Fumeterre; par M. D. Clos 38i — Végétation des lacs des monts Jura; par l\f. Ant. Magnin 535 — Du rétablissement de la forme dite spo- rangiale chez les Diatomacées; par M. P. Miguel : 61 5 — Nouvelles observations sur la sexualité et la castration parasitaire ; par M . Ant. Magnin — jEcidiconium, genre nouveau d'Urédi- nées; par M. Paul Vuillemin — Rapport de M. Bornet, concluant à dé- cerner deux prix Montagne, l'un à l'abbé Hue, pour ses travaux lichéno- logiques, l'autre à M. Xavier Gillot, pour son Catalogue des Champignons supérieurs des environs d'Autun. . . . — Rapport de M. Chatin, concluant à dé- cerner le prix de la Fons Méiicocq à M. Masclef, pour sa Géographie bo- tanique du nord de la France 1 Voir aussi Anatomic -végétale, Chimie végétale, Patliologie végétale, Physio- logie végétale. Botanique fossile. — Le boghead d'Au- tun; par MM. C.-Eg. Bertrand et B. Renault i38 — Sur la constitution des épis de fructi- fication du Sphennphyllum cuneifo- lium; par M. R. Zeil/er — Sur une Algue permienne à structure conservée, trouvée dans le boghead d'Autun, le Pila bibractensis ; par MM. C.-Eg. Bertrand et B. Renault. — Sur un nouveau genre de tige permo- 1 1 Go 60 141 ■298 carbonifère, le G. Retinodendron Ri- golloti; par M. B. Renault 33g — Sur un bois fossile contenant du fluor; par M. T.-L. Phipson 473 -- Sur les empreintes du sondage de Dou- vres ; par M. R. Zeiller 626 — Sur la présence d'une Araliacée et d'une Puntédériacée fossiles dans le calcaire grossier parisien; par M. Ed. Bu- reau i335 Brome et ses composés. — Action du brome en présence du bromure d'a- luminium sur les carbures à chaînes cycliques; par M. //". Markinmikoff. 440 — Sur la préparation de l'acide bromhy- drique ; par M. E. Léger 946 Bulletins bibliographiques. — 75, 146, '99, 269, 33o, 344, 373, 391, 428, 466, 478, 539, 63o, 691, 849, go3, 983, 1027, 1 1 1 1 , i344. Bureau des longitudes. — M. Faye pré- sente à l'Académie le Volume de la «Connaissance des Temps » pour l'an- née 1895 4°° — M. \e> Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour chacune des deux places de Membres titulaires du Bureau des Longitudes, laissées vacantes par le décès de M. Ossian Bonnet et de l'amiral Mou- chez 924 — Liste de candidats présentés à M. le Ministre pour la place laissée vacante par le décès de M. Ossian Bonnet : i° M. Poincaré; 20 M. Appell 1243 — Liste de candidats présentés à M. le Ministre pour la place laissée vacante par le décès de M. l'amiral Mouchez: i° M. Fleuriais; 2° M. Manen 1243 Caléfactiox. — Influence de la masse du liquide dans les phénomènes de calé- faction ; par M. A. Witz 38 Calorimétrie. — Sur la chaleur spécifique et la chaleur latente de fusion de l'a- luminium; par M. /. Pionchon 162 — ■ Errata se rapportant à cette Commu- nication 270 — Quelques observations nouvelles sur l'emploi de la bombe calorimétrique ; par M. Berthelot 201 — M. le Secrétaire perpétuel signale un numéro du « Bulletin de la Société d'Encouragement » contenant un Mé- moire de M. Malhcr sur l'emploi de la bombe calorimétrique pour les com- bustibles industriels 218 Camphre et ses dérivés. — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide cam- phorique; par M. A. Haller 19 ( i35i ) Pages. — Sur k's alcoylcyanocamphres et les éthers benzène- azoeamphocarboni- ques; p;ir M. --I . Huiler 97 - Sur les éthers camphocarboniques mé- thylés, le méihylcamphre et quelques dérivés azoïques du cyanocamphre; par M. /. Minguin \>a — Sur la chaleur de combustion du camphre; par M. Berthelot 762 Candidatures. — M. Adolphe Carnot prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place d'Aca- démicien libre, laissée vacante par le décès de M. Léon Lalanne 217 — M. H. Filkol prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Seclion d'Anatomie et Zoologie, par le décès de M. de Quatrefages j6g — M. P. Fischer adresse la même de- mande 643 — M. Edmond Pe/rier adresse la même demande 71s — M. Bassot et M. A. Bienaymé prient l'Académie de les comprendre parmi les candidats à la place laissée va- cante, dans la Section de Géographie et Navigation, parle décès de M Ju- lien de la Gravière „ 712 — M. Le Roy de Keraniou adresse la même demande 712 — M. Brouardel prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Lalanne. . . 781 — M.Joannes Chatin prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section d'A- natomie et Zoologie 865 — M. E. Guyou prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géo- graphie et Navigation 86â — M. A. Germain et M. P. //««adressent la même demande 999 — M. Caspari adresse la même demande, r.» i 5 Voir aussi Sections de l'Académie. Carbone, — Préparation et propriétés du proto-iodure de carbone ; par M. Henri Moisson i52 — Sur un chloro-iodure de carbone; par M. A. Besson 1078 — Sur la densité de l'oxyde de carbone et le poids atomique du carbone; par Pages. M. /. Leduc 1072 Carbures. — L'action du brome en pré- sence du bromure d'aluminium sur les carbures à chaînes cycliques; par M. Markomiftoff. 44" Cascarine. — Sur la cascarine; par M. Le prince 286 — Identité de la cascarine avec la rham- noxanthine; par M. T.-L. Phi/ison. . 474 Catéchines. — Sur l'homopyrocatéchine et sur deux dérivés nitrés de l'homo- pyrocaléchine; par M. H. Cousin... 234 Chaudières. — Le savon calcaire et les explosions de chaudières à vapeur ; par M. A. Vivien 3i8 — Vaporisation dans les chaudières; par M.deSvcarte 334 Chimie. — Sur la composition de l'eau et la loi des volumes de Gay-Lussac; par M. A . Leduc 41 — Sur le passage des substances dissoutes ta travers les filtres minéraux et les tubes capillaires; par M. C. Chabrié. 57 — Sur la détermination de la densité des gaz; par MM. Henri Moissan et Henri Gautier 82 — La chaleur spécifique des atomes et leur constitution mécanique; par M. G. Hinrichs 23g — Application de la mesure des densités à la détermination du poids atomique de l'oxygène; par M. A. Leduc 3i 1 — Sur le contraste mécanique entre le radical cyanogène et les éléments chlo- roïdes; par M. G. Hinrichs 177 — Sur la forme générale des courbes d'é- bullition des composés à substitution centrale ; par M. G. Hinrichs 3i4 — Sur une réaction limitée; par M. Al- bert Colson 657 — Essai d'une méthode générale de syn- thèse chimique; par M. Raoul Pic- tet 708 et 814 — M. E.Maumenê adresse une Note rela- tive à la Communication de M. Raoul Pictet 903 — Sur les poids moléculaires du sodam- monium et du potassammonium ; par M. A. Joannis 820 — Sur le pouvoir rolatoire des solutions; par M. IVyrouboff. 832 — M. Delaurier adresse une Note inti- tulée : « Nouveaux procédés pour la recherche de l'azote dans les compo- ( i35a ) Pages, ses organiques et inorganiques ». . . . 478 — M. G. Bouron adresse une Note rela- tive à un procédé pour rendre les ob- jets incombustibles 279 — Sur la notation stéréochimique; ré- ponse à la deuxième Note de M. Col- son ; par M. C. Friedel 994 — Réduction critique des déterminations fondamentales de Stas sur le chlorate dépotasse; par M. G. Hinrichs. ... 1074 — Sur l'étude des réactions chimiques dans une masse liquide, par l'indice de réfraction ; par M. C. Féry i3og — M. Raoul Pictct adresse un Mémoire ayant pour titre : « Essai d'une méthode générale de Synthèse chi- mique » io53 Voir aussi les articles spéciaux Aluns, Antimoine, Azotures, Baryum, Bis- muth, Bore, Brome, Carbone, Chlor- hydrique(Ac, té), Chlorures, Chrome, Cobalt, Diamn ■', Fer, Fluor, lodures, Molybdène, Nickel, Nitrates, Oxydes, Palladium, Phosphore, Platine, Ru- thénium, Sulfates, Sulfures, Titane, Zinc et Thermochimie. Chimie agricole. — Note sur l'existence, dans les terres, d'une matière miné- rale acide encore indéterminée ; par M. Paul de Mondesir 3 16 — M. A. Bernard adresse une Note re- lative aux « variations de la propor- tion de calcaire, avec la ténuité des terres » 343 — Les pertes d'azote dans les fumiers ; par MM. A. Miintz et A.-Ch. Girard. .. i3i8 — Sur les fermentations du fumier; par M. Alex. Hébert 1 32 1 Voir aussi Chimie végétale et Economie rurale. Chimie animale. — Sur l'hémocyanine; par M. Léon Fredericq 61 — La valeur respiratoire de l'hémocya- nine ; par M. L. Cuénot 127 — Sur une nouvelle leucomaïne; par M. Griffiths i85 — Sur une globuline incolore qui possède une fonction respiratoire; par M. A.- B. Griffiths 259 — La pupine, nouvelle substance animale; par M. A.-B. Griffiths 320 — Sur la matière colorante du Microcnc- cus prodigiosus ; pur M. A.-B. Grif- fiths ... 321 Pages. — Sur l'échinochrome : un pigment res- piratoire; par M. A.-B. Griffiths {19 — Sur une globuline respiratoire contenue dans le sangdesChitons;par M. A.-B. Griffiths 474 — Sur les tissus nerveux de quelques in- vertébrés; par M. A.-B. Griffiths.. . 562 — L'hermérythrine, pigment respiratoire contenu dans le sang de certains Vers; par M. A.-B. Griffiths 6G9 — Sur la -f-achroglobine, nouvelle globu- line respiratoire; par M. A.-B. Grif- fiths '. . 738 — Recherches sur les couleurs de quel- ques insectes; parM.^.-2J. Griffiths. g58 Voir aussi Peptones, Ptomaïncs, Sang. Chimie industrielle. — Utilisation de la pyrite grillée, pour la fabrication des sels de fer; par MM. A. et P. Bui- sine 5 1 — Le pouvoir rotatoire de la fibrome; par M. Léo Vignon 442 — Sur la préparation et les propriétés de la fibroïne; par M. Léo Vignon Gi3 — Note sur un nouveau mode de fabrica- tion des briques, usité dans certai- nes parties de l'Asie centrale; par M. Edouard Blanc 5i4 — Procédé pour reconnaître la pureté des huiles de coprah et des huiles de palmiste; par M. Ernest Milliau. ... 517 — Résultats obtenus à la cristallerie de Baccarat par l'introduction de l'acide métastannique dans la potée d'étain; par M. L. Guêroult 757 — M. de Pictra Sauta adresse un complé- ment à sa Note sur les perfectionne- ments apportés dans la fabrication do l'eau de Seltz artificielle 781 — Dosage des impuretés dans les méthy- lènes ; par M. Er. Barillol i3i5 Chimie organique.— Rapport de M. Arm. Gautier, concluant à décerner le prix Jecker à M. G. Bouchardat pour ses recherches de Chimie organique et de Physiologie végétale 1 149 Voir aussi les articles spéciaux, Acétique (Acide), Acétylène, Alcaloïdes, Al- coolt, Aldéhydes, Aminés, Camphres, Carbures, Cascarine, Catéchines, Ci- Irène, Diastases, F.thers, Hydrocar- bures, Opium, Phénols, Pipéridine, Pyrogallols, Quinine, Résorcine, To- luidiae, Urée et Thermochimie. ( i353 ) Chimie végétalb. — Distribution et état du fer dans l'orge; par M. P. Petit. -±.\(> — Nouvelles recherches sur la fixation de l'azote atmosphérique par les micro- bes; par M. Berthclot 569 — Errata se rapportant à cette Commu- cation 696 — Observations sur la Communication de M. Berthelot; par M. Th. Schlœ- sing 636 — Réponse de M. Berthclot à la Commu- nication précédente 637 — Note sur la réponse de M. Berthelot; par M. Th. Schlœsing 703 — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes: par MM. Th. Schlœsing fils et Èm. Laurent 65g et 73a — Observations de M. Duclaux relatives à la Note précédente 735 — Observations de M. Berthelot sur les Communications précédentes 737 — Sur le mécanisme de la dissolution de l'amidon dans la plante; par M. A. Pruiiet 751 — Sur la matière colorante du pollen ; par MM. G. Bertrand et G. Poirault 828 — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'atmo- sphère; par M. Th. Schlœsing fils,. . 1017 Voir aussi Chimie agricole. Économie rurale et Physiologie végétale. Chirurgie. — Nouvelle Note pour servir à l'histoire des associations morbides; anthrax et paludisme; par M. Ver- neuil 22 — De la réparation immédiate des pertes de substance intra-osseuse, à l'aide de corps aseptiques; par MM. 5. Du- play et M. Cazin 188 — Nouvel appareil à injections hypoder- miques ; par M. G. Bar 692 Chloriiydrique (acide). — Action de l'antimoine sur l'acide chlorhydrique ; par MM. A. Ditte et R. Metzner g36 — Action du bismuth sur l'acide chlorhy- drique ; par MM. A. Ditte et R. Metz- ner i3o3 Chlorures. — Chlorures doubles formés par le chlorure de lithium et les chlo- rures de la série magnésienne; par M. A. Chassevant 11 3 — Sur un chloroiodure de carbone; par M. A. Besson 1078 Choléra. — M. A. Allemand adresse un Pages, complément à ses précédentes Com- munications sur le choléra 217 — M. Pasteur présente un Ouvrage de M. Darcmberg, ayant pour titre : « Le choléra, ses causes, moyens de s'en préserver » 354 — Sur une nouvelle fonction chimique du bacille-virgule du choléra asiatique; par M. J . Ferran 36i — .M. Noujade adresse un complément à son Mémoire sur la prophylaxie du choléra 400 — M. A. Nettcr adresse une Note intitu- lée : « Quelques remarques sur la na- ture et le traitement du choléra ».. . 435 — Lieux d'origine ou d'émergence des grandes épidémies cholériques et par- ticulièrement de la pandémie de 1S46- 1849; par M. J.-D. Tholozan 455 — De l'immunité contre le choléra confé- rée par le lait; par M. N. Kelscher.. 690 — La rente de la fondation Bréant est partagée, à titre de prix, entre M. A. Proust et M. Henri Monod, pour leurs Ouvrages sur le choléra 1 168 Chrome et ses composés. — Préparation du chrome métallique par électrolyse; par M. Ém. Placet 945 Chute des corps. — Recherches expéri- mentales sur la chute des corps et sur la résistance de l'air à leur mouve- ment; expériences exécutées à la tour Eiffel ; par MM. L. Caillctet et E. Co- lanleau 1 3 Citrène. — Action de l'acide sulfurique sur le citrène; par MM. G. Bouchar- dat et /. Lafont io83 Cobalt. — Recherches sur le nickel et le cobalt; par MM. Ch. Lepierre et M. Lachaud 1 1 5 Comètes. — Observations de la comète Denning (1892, II), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux ; par M. G. Raret 377 — Observations de la nouvelle comète Brooks (C, 1892) et de la nouvelle planète Wolf, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan 384 — Observation de la comète Brooks (28 août 1892), faite à l'équatorial Brun- ner (o, 16) de l'observatoire de Lyon ; par M. G. Le Cadet 385 — Observations de la nouvelle comète C i354 ) Pages. 585 586 644 782 861 865 Barnard (d 1892), faites à l'Observa toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) , par M. G. Bigourdan. . . - Éléments de la comète Barnard du 12 octobre 1892; par M. L. Schulhof... Observation de la comète Barnard (octobre 12), faite à l'Observatoire d'Alger à l'équatorial coudé; par M. F. Sy 643 Éléments elliptiques de la comète Bar- nard du 12 oclobre 1892; par M. Schulhoj Observations de la nouvelle comète Holmes (/ 1892), faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan . . Observations de la comète Holmes (6 novembre 1892), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux; par MM. G, Rayet et L. Pi- cart M. Tisserand présente une photogra- phie de la comète Holmes, obtenue le 14 novembre dernier à l'Observatoire de Paris; par MM. Paul et Prosper Henry Observations de la comète Holmes faites à l'observatoire d'Alger (équa- torial coudé); par MM. Trépied, Ram- baud et Sy 866 Observations de la comète Holmes (6 novembre), faites à l'équatorial coudé (om,32) de l'observatoire de Lyon ; par M. Le Cadet 867 Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 1 12 Éléments elliptiques de la comète Hol- mes du 6 novembre 1892; par M. Srludhof 868 Observations de la comète Holmes (/ 1892), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. O. Callandreau 924 Observations de la comète périodique de Wolf, faites au grand télescope de l'observatoire de Toulouse; par MM. E. Cosserat et F. Rossard 1000 Observations de la nouvelle comète Holmes, faites à l'observatoire d'Al- ger (équatorial coudé); par MM. Ram- baud et Sy 1001 Observations de la comète Brooks (dé- couverte le 21 novembre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équa- torial de om,26 d'ouverture) par M. Esmiol — Observations de la comète Brooks (dé- couverte le 21 novembre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équa- torial de om,26 d'ouverture); par U.Fabry — Observations photographiques de la comète Holmes; par M. H. Deslan- dres — Observations de la comète Holmes (6 novembre 1892), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux; par MM. G. Rayet et L. Pi- cart — Observations de la comète Swift (1892, I), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet, L. Picart et F. Courly. — Observations do la comète Holmes, faites à l'équatorial coudé (om,32) de l'observatoire de Lyon; par M. G. Le Cadet Commissions spéciales. — Commission chargée de proposer l'emploi de sommes restées disponibles, sur les fonds provenant du legs Leconte : MM. Bertrand, Berthelot, Hermite, Milnc-Edivards , Tisserand — M. Chambrelent est élu Membre de la Commission chargée de la vérification des comptes, en remplacement de feu M. Mouchez — M- le Dr Guyon est adjoint aux Com- missions nommées pour juger les divers concours de l'année 1892, rela- tifs à des prix de Médecine et Chi- rurgie — - Commission chargée de décerner le prix Leconte : MM. Bouchard, Pas- teur, Hermite, Milne-Edtvards, Chau- veau, Duclaux, Vcrneud — Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Aca- démicien libre, laissée vacante par le décès de M. Lalannc : MM. Bertrand, Fizcau, Daubrée,ScIdœsing, Larrcy, Damour Compressibilité. — Sur les lois de com- pressibilité des liquides ; par M. E.-H. Amagat Cryptographie. — M. Deiastelle adresse une Note relative à un nouveau sys- tème de Cryptographie Pages. 1002 1003 io5j 1233 1234 1246 27 io3 493 705 638 144 I > > > D Pages. Décrets. — M. le Ministre de l'Instruc- tion publique et des Beaux- Arts adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. î'an Bene- den comme Associé étranger 3o3 — M. le Ministre de l'Instruction publi- que adresse ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. P. Appell. 762 — M. le Ministre de l'Instruction publi- que adresse ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Brouanlel à la place d'Académicien libre 1099 — M. le Ministre de l'Instruction publi- que adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la Républi- que approuve l'élection de M. Edmond Perrier 1225 Densités. — Sur la détermination précise de la densité critique; par M. E. Mat/iias 35 — Sur la détermination de la densité des gaz; par MM. H. Moisson et H. Gau- tier 82 — Sur la température du maximum de densité des solutions aqueuses; par M. L. de Coppet 606 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 34G — Sur la température du maximum de densité des mélanges d'alcool et d'eau ; Pages, par M. L. de Coppet 652 — M. L. Rousse soumet au jugement de l'Académie un instrument qu'il nomme « galacti-densimètre » 1244 Diamant. — Sur l'existence du diamant dans le fer météorique de Canon Diablo; par M. C. Friedel 1037 Diastases. — Sur les conditions chimiques de l'action des diastases; par M. J. Effrnnt 1 324 Dilatations. — Sur les lois de dilatation des gaz sous pression constante; par M. E.-H. Amagat 771 — Sur les lois de dilatation des liquides, leur comparaison avec les lois rela- tives aux gaz et la forme des isother- mes des liquides et des gaz; par M. E.-H. Amagat 919 — Sur les lois de dilatation à volume con- stant des fluides. Coefficients de pres- sion; par M. E.-H. Amagat. io4iet 1238 Dissolution. — Sur le passage des sub- stances dissoutes à travers les filtres minéraux et les tubes capillaires; par M. C. Chabrié 57 — Sur le pouvoir rotatoire des solutions; par I\l . IVyrouboff. 832 — Des points de fusion des dissolvants, comme limite inférieure des solubi- lités ; par M. A. Etard 9 5o — M. Apéry adresse un Mémoire « Sur la vitesse des combinaisons chimiques de différents corps en dissolution » . . 1 1 1 1 Eaux naturelles. — Sur les altérations des eaux ferrugineuses; par M. F. Parmentier 53 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 148 — Sur quelques médicaments ferrugineux; par M. Le Chatelier 124 — Contributions à l'étude des eaux miné- rales; sur l'alumine contenue dans ces eaux; par M. F. Parmentier . ... 125 — Sur les eaux minérales ferrugineuses conservées; par M. J. Riban i85 — Sur les eaux ferrugineuses; par M. F. C. K., 1892, ■!• Semestre. (T. C\V.) Parmentier 288 Éclipses. — M. Eugène Soulié adresse un petit appareil figurant les particula- rités d'une éclipse partielle de Lune. 280 École Polytechnique. — MM. Cornu et Sarrau sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'an- née 1892-1893 553 Économie rurale. — Fixation de l'azote ammoniacal sur la paille; par M. de Vogué 25 - Des effets de la gelée et de la sèche- i78 ( i356 ) Pages. resse sur les récoltes de cette année, et des moyens tentés pour combattre le mal ; par M. Chambrelent 92 — Contributions à l'amélioration des plan- tes cultivées; par M. Schribaujc 267 — Sur les cultures dérobées d'automne, utilisées comme engrais verts; parM, P.-P. Dehérain 273 — Les prairies dans l'été sec de 1892; par M. A. Chatin 397 — M. V. Razotts adresse un Mémoire re- latif à une machine agricole, la pay- sanne 553 — Les canaux d'irrigation du Rhône; par M. Chambrelent 57G — Influence de la répartition des engrais dans le sol sur leur utilisation; pur M. H. Sddœsing 698 et 768 — Sur la mesure de la perméabilité des sols et la détermination du nombre et de la surface des particules conte- nues dans iccdu sol; par MM. F. Hou- daille et L. Semiclion 101 5 — Du dessèchement des marais en Russie; par M. Venukoff 1 323 Voir aussi Chimie agricole et T'iticul- ture. Électricité. — Mesure de la constante diélectrique par les oscillations élec- tromagnétiques; par M. A. Perot. ... 38 — Sur la mesure de la constante diélectri- que ; par M. A. Perot 1 65 — Sur la vitesse de propagation des ondu- lations électromagnétiques dans les milieux isolants, et sur la relation de Maxwell; par M. R. Blnndlot 225 — Sur une propriété des conducteurs bi- métalliques lamellaires, soumis à l'in- duction électromagnétique; par MM. Ch. Rcignier et Gabriel Parrol 3 10 — Théorie d'un condensateur intercalé dans le circuit secondaire d'un trans- formateur; par M. Désiré Korda. 33i et 411 — Sur une nouvelle forme d'appareil d'in- duction; par M. /. ïï-'o/in 38g — Sur la variation thermique de la résis- tance électrique du mercure; par M. Ch.-Etl. Guillaume 4'4 — Sur la production de l'étincelle de l'os- cillateur de Hertz dans un diélec- trique liquide, au lieu de l'air; par MM. Sarasin et de la Rii'e 43i) — Sur les considérations d'homogénéité en Physique et sur une relation entre la vitesse de propagation d'un cou- rant, la capacité et le coefficient de self-induction de la ligne; par M. C. Clavenad 47° - Sur la coexistence du pouvoir diélec- trique eldela conductibilité électrique; par E. Colin 47'*- — Sur la coexistence du pouvoir diélec- trique et de la conductibilité électro- ly tique; par M. E. Bouty 504 — Nouvel appareil, ou sohiséophone, ser- vant à explorer la structure intime des masses métalliques à l'aide d'un procédé électromécanique (sonomètre d'induction joint à un microphone); par M. de Place 58a — Déplacements évolutifs d'un aimant sur le mercure sous l'action d'un courant électrique; par M. C. Decharme. ... 63 1 — De la dissipation de l'énergie électri- que du résonateur de M. Hertz: par M. V. Bjerlmes 725 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1027 — Sur l'égalité de potentiel au contact de deux dépôtsélectrolytiquesd'un même métal; par M. G. Gouré de J'illc- monte'e 727 — Démonstration, au moyen du téléphone, de l'existence d'une interférence d'on- des électriques en circuit fermé; par M. R. Colson Soo — Sur la coexistence du pouvoir diélec- trique et de la conductibilité électro- ly tique; par M. E. Colin 802 — Observations sur la Communication précédente ; par M. Bouty 8o4 — Sur les oscillations électriques; par il. P.Janet 8;5 - Description d'un nouveau four élec- trique ; par M. Henri Moissan 1 o3 1 - Sur une relation entre la chaleur molé- culaire et la constanle diélectrique; par M. Runolfsson 1066 — Sur l'emploi des condensateurs à an- neau de garde et des condensateurs absolus ; par M. P. Curie 10G8 — Sur la température de l'arc électrique; par M. J . T'iolle 1273 — Sur l'égalité des vitesses de propaga- tion de l'ondulation électrique dans l'air et le long des fils conducteurs, vérifiée par l'emploi d'une grande I i3 Pages. surface métallique; par MM. Ed. Sarasin et L. de la flfae 1 277 Erriitn se rapportant à cette Commu- nication i40l> Sur les réseaux de conducteurs élec- triques. Propriété réciproque de deux brandies; par M. Vaschy 1280 Sur l'affaiblissement des oscillations électromagnétiques avec leur propaga- tion et leur amortissement ; par M. ./. Pcrot . . 1 -i?.!\ Détermination des coefficients de self- induction au moyen des oscillations électriques; par M. P. Janet 1286 M. F. Nob/ot adresse une Note intitu- lée : « Théorie sur la décomposi- tion de l'eau dans le voltamètre »... 53;; M. Forçait de Courmelles adresse un Mémoire intitulé : « La diélectrolyse, actions réciproques de deux corps >7 ) Pages. complexes sous l'action des courants électriques continus 0 io53 Embryologie. — Sur la circulation em- bryonnaire clans la tète chez l'Axo- lotl ; par M. F. Haussay i32 EltBATA. — 76, 148, 270, 362, 468, 696, 760,851,904, 984, 1028, Il 12, I 34G. l400 Éthebs. — Sur les éthers tartriques; par M. P. Freundler 5og — ■ Arlion des chlorures d'acides biba- siques sur l'éther cyanacélique sodé. Et lier succinodicyanacétique; par M. Th. Millier 953 Étoiles. — Positions absolues et mouve- ments propres d'étoiles circompo- laires ; par M. F. Gonnessiat 4°° Explosifs. — Emploi des ressorts dans la mesure des pressions explosives; par M. Paul Vieille 12CS F Fer et ses composés. — Utilisation de la pyrite grillée, pour la fabrication des sels de fer; par M. A. et P. Saisine.. 5i — Sur les fluorures de fer anhydres et cris- tallisés; par M. C. Poulenc 941 — Sur l'existence du diamant dans le fer météorique de Canon Diablo; par M. C. Fricdel 1037 Fermentations. — Fermentations vitales et fermentations chimiques; par MM. Maurice Art/tus et Adolphe Huber. . 839 — Remarques de M. A. Gautier relatives à la Communication précédente S4' — Sur les fermentations du fumier; par M. Alex. Hébert i3a 1 Fibroïne. — Le pouvoir rotatoire, la pré- paration et les propriétés de la fibroïne; par M. Léo Pignon. 44^ et Gi3 Fluor et ses composés. — Sur la varia- tion de la teneur en fluor des osse- ments fossiles, dans les différentsétages géologiques ; par M. Ad. Carnot 24 i — Sur un bois fossile contenant du fluor; par M. T.-L. Phipson 4/3 — Sur les fluorures de fer anhydres et cristallisés; par M. C. Poulenc 941 — Action de l'acide Quorhydrique anhydre sur les alcools; par M. Maurice Mes- la us 1080 Fontaines lumineuses. — Sur la con- struction d'une fontaine lumineuse, à colorations variables automatique- ment; par M. G. Trouve'. 4'^4 G Géodésie. — Application d'un système conventionnel de coordonnées rectan- gulaires à la triangulation des côtes de Corse ; pa r M . Hall — Sur la nouvelle méridienne de France; par M. L. Bassot Géographie. — M. le Secrétaire perpé- tuel signale, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, sept nou- velles feuilles des Cartes de France et l 45y 706 de Tunisie, publiées par le Service géographique de l'armée 280 M. P. Campannkis adresse un Mémoire sur la « Communication des deux Mondes par l'Atlantis, aux époques préhistoriques » 383 Le Congrès international des Air.cri- canistes invite l'Académie à se faire représentera sa session qui doit avoir lieu à Huelva 383 ( i358 ) Pages. — M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, une série de Cartes de 1' « Atlas des lacs français » ; par M. Delebecque 553 — Résumé succinct des résultats du voyage du transport-aviso la Man- che en Islande, à Jan-Mayen et au Spitzberg pendant l'été de 1892; par M . Bienaimé 683 Géologie. — Aperçu sur la constitution géologique des régions situées entre Bembéet le picCamprel (Congo) d'a- près les échantillons recueillis par M. Jean Dybowski; par M. Stanislas Meunier '44 — La craie de Chartres; par M. --/. de Grossoiwrc ". Jt>1 — Contributions à la stratigraphie des Py- rénées; par MM. Roussel et de Gros- souvre J'27 — M. Daubrée fait hommage à l'Académie de la deuxième édition d'un volume intitulé : « Les régions invisibles du globe et des espaces célestes » 552 — Note sur les étages miocènes de l'Al- gérie occidentale; par M. Jules Wehch 5G6 — M. le Secrétaire perpétuel signale, par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance, la troisième édition du « Traité de Géologie » de M. A. de Lapparent 643 — Dévonien et permocarbonifère de la haute vallée d'Aspe; par M. J. Sen- nes 68° — Errata se rapportant à cette Commu- nication 760 — Sur la rivière souterraine du Tindoul de la Vayssière et les sources de Sal- les-la-Source ( Aveyron); par MM. E.- A. Martel et G. Gaupillat 742 — Sur la formation de la vallée de l'Arve; par M. Emile Haug 899 — Sur la classification et les parallélisme* du système miocène; par M. Ch. De- péret 969 — Observations géologiques sur le Creux- de-Souci (Puy-de-Dôme); par M. Paul Gautier 979 — Sur l'existence de phénomènes de re- couvrement aux environs de Gréoulx (Basses-Alpes) et sur l'âge de ces dis- Pages. locations; par M. JV. Kilian 1024 — Errata se rapportant à cette Commu- nication ma — Sur une nouvelle Carte géologique des Pyrénées françaises et espagnoles; par MM. Emm. de Margerie et Fr. Schra- der 1 337 — Errata se rapportant à cette Commu- nication i4°o — Sur la perforation des roches basalti- ques du golfe d'Aden par des galets. Formation d'une marmite des Géants; par M. Jousseaume i34'2 — Rapport de M. Alf. Grandidier, con- cluant à décerner le prix Delalande- Guérineau à M. Georges Rolland, pour ses recherches géologiques sur le Nord de l'Afrique n84 Voir aussi Minéralogie, Pétrographie et Paléontologie. Géométrie. — Sur les courbes tétraédra- les symétriques; par M. Alphonse Demoulin 280 — Sur une série récurrente de pentagones, inscriptibles à une même courbe gé- nérale du troisième ordre, et que l'on peut construire par le seul emploi de la règle; par M. Paul Serret 4o5 et 436 — Sur une classe de courbes et de sur- faces; par M. A. Pel/et 498 — Sur les centres de courbure géodésique; par M. Th. Caronnet 58y — M. Michel adresse une Noie 0 Sur une transformation du conoïde de Pliic- ker » 781 — Détermination du centre des moyennes distances des centres de courbure des développées successives d'une ligne plane quelconque; par M. Haton de la Goupillière 856 — Sur les congruences de droites; par M. E. Cosserat 929 — Sur le lieu du centre des moyennes dis- tances d'un point d'une épieycloïde ordinaire et des centres de courbure successifs qui lui correspondent; par M. G. Fouret io55 — Sur les systèmes conjugués et les couples de surfaces appréciables; par M. A. Petot 1 25o — Sur la déformation infinitésimale et sur les surfaces associées de M. Bianchi; par M. E. Cosserat 125 ( '359 ) Pages. M. Léopold Hugo adresse une Note sur « une conséquence du théorème rela- tif aux polyèdres réguliers étoiles ». 343 M. J. Camus adresse un Mémoire « Sur la périphérie de l'ellipse » 353 M. P. de Cor adresse une Note relative à l'emploi d'un angle auxiliaire, pour la solution de divers problèmes de Géométrie 3(Î2 M. --//. Lisseveo adresse un complément à sa Communication précédente sur le postulatum d'Euclide 383 M. E. Lemoine adresse une Note por- tant pour titre : « Sur la Géométro- graphie, ou Art des constructions géo- métriques u >3-p M. -Léopold Hugo adresse une Note Pages. i343 « Sur l'équidomoïde tétragonal ».... — Rapport de M. Appel/, concluant à dé- cerner le prix Bordin (question po- sée en 1888) à M. G. Kœ/iigs, et des mentions honorables à M. Ohne- sorge et à M. L. Raffy 1122 — Rapport de M. Poincaré, concluant à décerner le prix Bordin de l'année 1892 à M. Humbert 1 1 26 Voir aussi Analyse mathématique. Glycols et leurs dérivés. — Sur la cha- leur de combustion de l'acide glyco- lique ; par M. Berthelot 34 — Sur l'existence de la microgranulite et de l'orthophyre dans les terrains pri- maires des Alpes françaises; par M. P. Termier 971 — Sur les modifications minéralogiques effectuées par la lherzolite sur les cal- caires du jurassique inférieur de l'A- riège. Conclusions à en tirer au point de vue de l'histoire de cette roche éruptive; par M. A. Lacroix 974 — Sur la distribution géographique, l'ori- gine et l'âge des ophites et des Iherzo- lites de l'Ariège; par M. de Lacvivier. 976 Phénols. — Sur l'instabilité du carboxyle dans les acides-phénols; par M. P. Cazeneiwe 182 — Sur un propylamidophénol dérivé du camphre; par M. P. Cazeneiwe 825 — Sur un propylamidophénol et ses dé- rivés acétylés; par M. P. Cazeneiwe. i3i2 Phosphorescence. — Préparation nouvelle et photométriedu sulfure de zinc phos- phorescent; par M. C/iarles Henry.. 5o5 Phosphore et ses composés. — Sur le phosphore de mercure cristallisé; par M . Granger 229 — Sur la valeur thermique des trois fonc- ragos. lions de I'aoide orlhophosphorique et sur sa constitution; par M. de For- ci and ~~> — M. A. Beitltier adresse une Note rela- tive à une nouvelle méthode interfé- rentielle, pour la reproduction des couleurs par la Photographie go3 — M. Kleinholf adresse une Note relative aux agrandissements obtenus par la Photographie go3 Photométrie. — Photométrie du sulfure de zinc phosphorescent; par M. Ch. Henry 5o5 — Sur un photomètre-photoplomètre des- tiné à la mesure des faibles éclate- ments; par M. Ch. Henry C02 Physiologie animale. — Sur le détermi- nisme physiologique de la métamor- phose chez le ver à soie; par M. E. Bataillon 61 — Action physiologique de la spermine. Interprétation de ses effets sur l'orga- nisme; par M. Alexandre Poclil. . . . 129 — Sur une des réactions de la spermine; par M. Duclaiix 1 55 — Du rôle de la spermine dans les oxvdations intra-organiques; par M. Alexandre Poehl 5 1 8 — Sur une réaction donnée comme parti- culière à la spermine; par M. Dti- claux 5 19 — M. Alexandre Poehl transmet des mi- crophotogravures de cristaux de phos- phate de spermine 694 — M. A. Luton adresse une Note sur la composition de solutions salines ou sérums artificiels, permettant d'obte- nir les effets produits par les liquides organiques de M. Brown-Séquard. . . 400 — Effets de la décompression brusque sur les animaux placés dans l'air compri- mé; par M. G. Philippon 186 — M. E. Geoffroy adresse une Note sur les propriétés toxiques du Robinia Nicou, et sur le principe actif de cette plante 198 — Sur la toxicité comparée des métaux al- calins et alcalino-terreux ; par M. ( i366 ) Pages. Puni Binet a5 1 — L'excrétion chez les Gastéropodes pul- monés; par M. L. Citénot 2 56 — Remarques sur l'alimentation chez les Ophidiens; par M. Léon Vaillant... 277 — Examen physiologique de quatre vélo- cipédistes après une course de 3971""; par MM. Chibret et Huguet 288 — Greffe sous-cutanée du pancréas : son importance dans l'étude du diabète pancréatique ; par M. E. Hédon 992 — Le diabète pancréatique; par MM. Lan- cereaux et A. Tliiroloix 3 î 1 — De la thyroïdectomie chez le rat blanc ; par M. H. Christiani 3go — Physiologie du pancréas; la dissocia- tion expérimentale des sécrétions externe et interne de la glande; par M. /. Thirohix 4'° — Le mouvement du cœur, étudié par la Chronophotographie; par M. Marey. 485 — De l'influence des lumières colorées sur le développement des animaux ; par M. E. Yung 6jo — De l'action diurétique et uréopoiétique des alcaloïdes de l'huile de foie de morue chez l'homme ; par M. J . Bouillot "54 — Recherches physiologiques sur les fu- mées d'opium ; par MM. N. Gréhant et Ern. Martin 1012 — Sécrétion salivaire et excitation élec- trique ; par M. 2V. ff'edcnsky 1 io3 — ■ De l'évolution des fonctions de l'esto- mac; par M. /. fVinter 1329 — Rapport de M. Brown-Séquard, con- cluant à partager le prix, de Physio- logie expérimentale (fondation Mon- tyon) entre M. Hédon et M. Corne- vin, et des mentions à divers autres expérimentateurs 1171 Voir aussi Nerveux {Système), Olfac- tion, Vision, Tératologie. Physiologie pathologique. — Note sur quelques faits nouveaux relatifs à la physiologie de l'épilepsie; par M. Brown-Séquard 3 g '1 — Etude sur le pouvoir pathogène des pulpes ensilées de betteraves; par M. Arloing 77G — Des moyens dediminuer le pouvoir pa- thogène des pulpes de betteraves ensi- lées ; par M. Arloing 1045 — Recherches sur le mode d'élimination de l'oxyde de carbone; par M. L. de Saint-Mai tin - Elévations thermiques sous l'influence des injections des produits solubles microbiens; par MM. Bouchard et Cliarrin — De la tricophytie chez l'homme; par M. R. Sabouraud — M. F.-P. Le Roux adresse unenouvelle Note intitulée : « De l'incubation et de la nutrition des productions glai- reuses de l'intestin, cause de la dia- thèse rhumatismale » — M. Verney adresse une Note relative à la surdité Voir aussi Infectieuses {Maladies), Mi- crobes, Choléra, Morve, Rage, Tu- berculose, Thérapeutique. Physiologie végétale. — Sur l'assimila- tion comparée des plantes de même espèce, développées au soleil ou à l'ombre; par M. L. Géneau de La- marlière — Influence delà lumière électrique con- tinue et discontinue sur la structure des arbres; par M. Gaston Bonnier.. — Influence de la lumière électrique sur la structure desplantes herbacées;par M. Gaston Bonnier . . — Sur la respiration, la transpiration et le poids sec des feuilles développées au soleil et à l'ombre; par M. L. Gé- neau de Lamarlière — Etude expérimentale de l'action de l'humidité du sol sur la structure de la tige et des feuilles; par M. Au- guste Oger — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'atmo- sphère; par M. Th. Scldœsing fils. . . — Influence de l'humidité sur la végéta- tion ; par M. E . Gain — Recherches sur le mode de production du parfum dans les fleurs; par M. E. Mesnard — Sur les modifications de l'absorption et de la transpiration qui surviennent dans les plantes atteintes par la gelée ; par M. A. Prunet — Méthode pour assurer la conservation de la vitalité des plantes provenant des régions tropicales lointaines; par M. Maxime Cornu — Sur la ditférencede transmissibilité des 'âges. 835 1226 i3 -r, 12|, 1244 308 447 475 525 881 890 892 964 1094 ( i3< Pages. I pressions à travers les plantes li- gneuses, les plantes herbacées, el les plantes crasses; par M.Gaston Bon- nicr 1 097 Voir aussi Chimie végétale et Patholo- gie végétale. Physique générale. — Les mieroglobules lenticulaires liquides. Conditions de l'équilibre: par M. C. Maltézos 717 — Eiïets de la pesanteur sur les fluides au point critique; par M. Gouy 720 — Conditions d'équilibre et de formation des microglobules liquides; par M. C. Maltézos 796 — Sur quelques résultats fournis par la formation de bullesdesavon, au moyen d'un savon résineux; par M. Izarn.. 87S — Sur la cause commune de l'évaporation et de la tension superficielle des li- quides; par M. G. van (1er Mens- brugghe 1 059 j — M. H. Moulin adresse une Note sur une relation entre les températures critiques et les températures d'ébulli- tion normale 7 3o. Voir aussi Caléf action, Compressibilité, Dilatation, Densités, Dissolution. Physique du globe. — Sur le gouffre du Creux-de-Souci (Puy-de-Dôme); par MM. E.-A. Martel, A. Delebecque , et G. Gaupillat 7 > — Sur les lacs du plateau central de la France; par MM. A, Delebecque et E. Ritter 74 — L'avalanche du glacier des Têtes- Rousses. Catastrophe de Saint-Gervais- les-Bains (Haute-Savoie); par M. F.- A. Forci 193 — Sur certaines formes de comblement, observées dans quelques lacs des Py- rénées; par M. Emile Belloc 196 — Sur les causes de la catastrophe surve- nue à Saint-Gervais (Haute-Savoie), le 12 juillet 1892; par MM. /. Vallot et A. Delebecque 264 — Sur la lave du 12 juillet 1892, dans les torrents de Bionnassay et du Bon-Nant (catastrophe de Saint Gervais, Haute- Savoie); par M. P. Demontzey 3o5 — Sur la répartition calorifique de la cha- leur du Soleil à la surface des hémi- sphères nord et sud du globe terres- tre; par M. Le Goarant de Tromelin. 4°9 — M. J. Pémc/ie adresse une Note por- 7 ) Page». tant pour titre « Les glaces polaires ». 4G2 — Échec définitif de la théorie du mou- vement centripète et ascendant dans les cyclones ; par M. H. Fayc 482 — Observations océanographiques rela- tives au bassin d'Arcachon (Gironde); par M. J. Thoulet 533 — Exploration des hautes régions de l'at- mosphère à l'aide de ballons non mon- tés, pourvus d'enregistreurs automa- tiques; par M. Gustave Hermite 862 — Sur l'emploi des ballons non montés à l'exécution d'observations météorolo- giques à très grandes hauteurs; par M. C/i. Renard 1049 — Le blizzard du 6 au 7 décembre 1892; par M. Cit.- V. Zenger 1 109 — Sur la décroissance de la température ' dans l'air avec la hauteur ; par M. Al- fred Angol 1 270 — Le mouvement différentiel dans l'Océan et dans l'atmosphère : marées d'eau, marées d'air; par M. F. de Sainti- gnon i34o — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1400 — M. E. Marhem adresse une Note rela- tive à la production des orages 1 344 — M. Léopold Hugo adresse une Note « Sur les lignes de moindre résistance de l'écorce terrestre » go3 Voir aussi Magnétisme terrestre, Mé- téorologie, Pendule, Volcans, Trem- blements de Terre. Physique mathématique. — Sur les con- sidérations d'homogénéité en Phy- sique. Réponse à une Note de M. Cla- venad ; par M. Vaschy 597 — Méthode Doppler-Fizeau. Formule exacte. Formule approchée. Évalua- tion de l'erreur commise; par M. H. de la Fresnaye 1 289 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1400 Pipéridine. — Sur quelques nouvelles combinaisons de la pipéridine; par M. Raoul Varet 335 — Action de la pipéridine et de la pyri- dine sur les sels halogènes de cad- mium ; par M. Raoul Varet 464 — Action de la pipéridine sur les sels ha- logènes de mercure; par M. Raoul Varet 880 Planètes. — Observations de la nouvelle planète M. Wolf, faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan 364 — Mesures du diamètre de Mars; parM. C. Flammarion . . . 364 — M. Léopold Hugo adresse des remar- ques relatives aux planètes Mars et Jupiter 373 — M. Hermann Ohlsen adresse une Note intitulée « To solve the Problem of how to communicate with the inhabi- tants of Mars » 3;3 — Observations de la planète Mars; par M. Perrottn 379 — Observations de la nouvelle planète Wolf (1892 sept. (3), et de la planète Borrelly-W'olf (Érigone?). faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigour- dan 435 — Observations de la nouvelle planète Borrelly, faites à l'observatoire d'Al- ger (équatorial coudé); par MM. Ram- baud et Sy 469 — Sur la découverte du cinquième satel- lite de Jupiter, par M. Barnard. Note de M. F. Tisserand 541 — Observations de trois nouvelles petites planètes découvertes à l'Observatoire de Nice, au moyen de la Photogra- phie, par M. Chariots. Note de M. Per- rotin 55o — M. le Secrétaire perpétuel communique une dépèche de M. Flammarion, con- firmant la découverte du cinquième satellite de Jupiter 554 — Sur le cinquième satellite de Jupiler; ( i368 ) Pages. Pages. 7>3 34 par M. F. Roger — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, du 1" octobre 1897 au 3o juin 1892. Note de $&. Tis- serand — Cause possible de la gémination ries ca- naux de Mars; imitation expérimen- tale du phénomène; par M. Stanislas Meunier 678 — Sur une expérience qui paraît procurer une imitation artificielle de la gémina- tion des canaux de Mars; par M. Sta- nislas Meunier 901 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 984 Platine. — Sur les sels azotés du platine; par M. M. Fèzes 44 Prix décernés. — Table des prix décer- nés par l'Académie, dans la séance du 19 décembre 1892 Prix proposés. — Table des prix proposés par l'Académie, pour les années 1893, 1894, 1S95 et 1896 — Tableau, par année, des prix proposés. Ptomaïnes. — Sur une plomaïne obtenue par la culture du Micrococrus tetra- genus; par M. J.-B. Griffiths 4 '8 — Ptomaïnes extraites des urines dans l'érysipèle et dans la fièvre puerpé- rale; par M. A.-B. Griffiths 667 Pyrogallols. — Recherches sur les pyro- gallois sodés; par M. de Forcrand . . ^(i — Constitution du pyrogallol; par M. de Forcrand 284 — Sur les antimonites de pyrogallol; par MM. H. Causse et C. Bavard 507 1219 1221 1223 Q Quinine et ses dérivés. — Sur les iodo- méthylates de quinine; par M. E. Gri- maux 117 — Sur quelques sels doubles de quinine; par M. E. Grimaux 608 Essai du sulfate de quinine et dosage de la quinine en présence des autres alcaloïdes du quinquina; par M. L. Barthe io85 R Rage. — M. le Secrétaire perpétuel 00m- munique une lettre du Président de l'Association française pour l'avance- ment des Sciences, indiquant les con- ditions d'un concours relatif aux ques- tions se rapportant à la rage 584 Résoiu.ine et ses dérivés. — Sur l'acé- tono-résorcine; par M. H. Causse... Ruthénium. — Composés ammoniacaux ( '36g ) Pages. 49 dérivés du sesquichlorure de ruthé- nium; par M. J. Jolj Pages. |2'J9 Sam.. — Sur la production de sucre clans le sang aux dépens des peptones; par M. R. Lépine 3o4 Voir aussi Chimie animale. Sections de l'Académie. — La Section de Géométrie présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M, Ossian Bonnet; i° 51. M. Appell; a" MM. Goursat, Humbert, Kœnigs, Painleve', Stieltjcs. 6g5 — Liste de candidats présentés pour la place d'Académicien libre, vacante, par le décès de M. Léon Lalanne : 1° M. Lausscdat ; 2° MM. Brouardel, Adolphe Carnot, Ch. Lautli, de Ro- milh; Rouehé 982 — La Section d'Anatomie et Zoologie pré- sente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. de Quatrefages : i° M. Léon Vail- lant; 20 MM. C. Dareste, Fil/toi, P. Fischer, Edmond Perricr, G. Pou- chet; 3° M. Joannes Chatin 1026 Soleil. — Photographies de la chromo- sphère, des protubérances et des facules solaires à l'observatoire d'Astronomie [physique de Kenwood- Chicago; par M. E. Haie 10G — Résumé des observations solaires, faites à l'observatoire royal du Collège ro- main pendant le deuxième trimestre de 1892; par M. P. Tacchini 218 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon (équatorial Brun- ner) pendant le premier semestre de 1892 ; par M. Em. Marchand 219 — Résultats nouveaux sur l'hydrogène, obtenus par l'étude spectrale du Soleil . Rapprochements avec l'étoile nouvelle du Cocher; par M. Deslandres 222 — Sur les phénomènes solaires observés à l'observatoire royal du Collège ro- main, pendant le second trimestre de 1892 ; par M. P. Tacchini 365 — Résumé des observations faites à l'ob- servatoire royal du Collège romain pendantle troisième trimestrede 1892; par M. P. Tacchini 786 — Sur une protubérance solaire remar- quable, observée à Rome le 16 novem- bre. 1892; par M. P. Tacchini 925 — Sur une opinion qui s'est fait jour au sein de l'Association britannique, au sujet des taches du Soleil ; par M. H. Faye 985 Solennités scientifiques. — L' Univer- sité de Dublin adresse une invitation pour les fêtes du troisième centenaire de sa fondation 28 — \J Université de Padoue invite l'Acadé- mie à se faire représenter aux fêtes du 7 décembre, en l'honneur du trois- centième anniversaire du jour où Ga- lilée a pris possession de sa chaire dans cette Université 4g3 — Lettre adressée à M. le Président par le Comité qui s'est constitué pour cé- lébrer le 70e anniversaire de M. Pas- teur 697 — Observations à l'occasion du procès- verbal de la dernière séance; par M. Pasteur 761 Statistique. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le « treizième Album de Statistique graphique, pour 1892, publié sous la direction de M. Cheysson 924 — Rapport de M. de Jonquières, concluant à décerner un prix Montyon ( Statis- tique) à M. Bastié, pour son travail sur la population en France 1 1 44 — Rapport de M. Larrey, concluant à décerner un prix Montyon (Statis- tique) à M. Dardignac, pour son Ou- vrage sur la Statistique hygiénique de la ville de Beauvais 1 147 Sulfates. — Sur l'efflorescence du sul- fate de cuivre et de quelques autres sulfates métalliques; par MM. H. Bau- bigny et E. Péchant 171 Sulfures. — Sur un iodo-sulfure de phos- phore; par M. L. Ouvrant i3oi ( i37o ) Pages. Tabac. — Observations relatives à la com- position de la fumée de tabac, à propos d'une Communication de M. Moissan sur la fumée d'opium; par M. Arm. Gautier 992 Tératologie. — Note sur l'évolution de l'embryon de la poule soumis, pen- dant l'incubation, à un mouvement de rotation continu; par M. C. Da- restc 1 37 — Un nouveau cas de Xiphopage vivant : les sœurs Badiea-Doodica d'Orissa; par M. Marcel Baudouin 88 { Thérapeutique. — Contribution à l'asep- sie dans la thérapeutique hypodermi- que ; par M. Barthélémy 4a3" Thermochimie. — Sur le principe du tra- vail maximum ; par M. H. Le Chatelier. 1 67 — Chaleur de combustion de divers com- posés chlorés; par MM. Berthe/ot et Matignon 347 — Étude thermochimique de certains corps organiques à fonction mixte; par M. Léo Vignnn 354 — Sur la chaleur de combustion de l'acide glycolique; par M. Berthelot 3g3 — Sur la chaleur de combustion du cam- phre ; par M. Berthelnt 7G2 — Relation entre les chaleursde formation et les températures du point de réac- tion; par M. Maurice Prud'homme.. 1307 Thermodïnamique. — M. D.-A. Casa- longa adresse une Communication relative à la quantité de chaleur qui disparaît d'une chaudière alimentant une machine à vapeur 27 Thermométrie. — Sur la dépression du zéro observée dans les thermomètres recuits; par M. L.-C. Baudin g33 Pages. — Sur la température de l'arc électrique; par M. /. Violle 1273 — Remarques sur les hautes températures et sur la vaporisation du carbone; par M. Berthelnt 1275 Titane et ses composés. — Sur quelques titanates de soude cristallisés; par 51 . H. Cormimbœuf. 823 Toluidine. — Influence du groupe mé- thyle substitué à un hydrogène ben- zénique sur les propriétés de l'ortho- toluidine; par M. A. Rosenstichl . . . . 180 Tremblements de terre. — M. Durand- Fardel adresse une Note sur trois se- cousses de tremblement de terre res- senties à Vichy, dans la matinée du 26 août 373 — M. G. de Roc/juigny-Adanson adresse quelques indications sur le tremble- ment de terre ressenti à Parc-de-Ba- leine (Allier) , le 26 août 4'27 Truffes. — M. Ad. Châtia fait hommage à l'Académie d'un Volume dans lequel il a réuni les résultats de ses recher- ches récentes, sous le titre « la Truffe ». 26 Tuberculose. — Vers de terre et tuber- culose ; par MM. Lortet et Despeignes. 6G — Influence, sur l'infection tuberculeuse, de la transfusion du sang des chiens vaccinés contre la tuberculose; par MAI. J. Héricourt et Ch. Richet 842 — La rente de la fondation Mège est ac- cordée, à titre de. prix, à M. G. Co- lin, pour ses études expérimentales sur la tuberculose 1 169 — Rapport de M. Pasteur, concluant à dé- cerner le prix Leconte à M. f'illemin, pour ses travaux sur la spécificité et la transmissibilité de la tuberculose. u85 u Urée. — Sur la monopropylurée et la dipropylurée dissymétrique; par M. F. Chancel. . . . 242 Vaporisation. — Évaporation comparée des solutions de chlorure de sodium, de chlorure de potassium et de l'eau pure ; par M. Pierre Lesage 47 3 Voir aussi Cliaudières et Caléfaction. Verres. — Résultats obtenus à la cristal- ( '3; Pages. | lerie de Baccarat, par l'introduction de l'acide métastannique dans la potée d'étain ; par M. L. Guéroult 757 Vision. — Sur l'existence de centres ner- veux distincts pour la perception des couleurs fondamentales du spectre; par M. A. Chauveau 908 — Le prix Bellion est décerné à M. Théo- dore Cotele, pour son travail sur l'é- ducation de la vue chez le soldat 11 69 Viticulture. — M. Dubut adresse une Note relative à un liquide propre à détruire le Phylloxéra 279 — M. P. Murons adresse une Note « Sur une nouvelle méthode pour préserver la vigne contre l'action des Crypto- ■ ) Pages, games, du Peronospora, du Phyl- loxéra, etc. » 353 — Rapport de M. Bornct, coucluant à décerner le prix Desmazières à M. P. Viola, pour ses travaux sur les mala- dies de la vigne 1 156 Volcans. — La période solaire et les der- nières éruptions volcaniques; par M. Ch.-V. Zenger 268 — Sur l'éruption actuelle de l'Etna; par M . WaUerant 370 — Sur quelques bombes de l'Etna, prove- nant des éruptions de 1886 et 1892; par MM. L. Duparc et L. Mrazcc . . 529 — Éruption de l'Etna de 1892 ; par M. A. Ricco 687 Zinc et ses composés. — Sur les zincates alcalino-terreux; par M. G. Bertrand. 939 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1028 Zoologie. — M. Berlese adresse, pour le concours Jérôme Ponti, l'analyse d'un Ouvrage en voie d'impression, sous le titre : « les Acariens, Myriapodes et Scorpions trouvés en Italie jusqu'à ce jour » 27 — Sur un nouveau Temnocephala, para- site deY Astacoides madagascariensis ; par M. A. Vayssière 64 — Sur le Belisarius Figuirri, nouveau Copépode d'eau douce; par M. Mau- pas 1 35 — Sur les mœurs du Ctinus argcntatus Cuv. et Val.; par M. Frédéric Guitel. 293 — Remarques à l'occasion de la Commu- nication précédente; par M. Emile Blanchard 297 — Sur les Hématozoaires des Vertébrés à sang froid; par M. Alphonse Labbé. 617 — Sur le mode de Gxation des larves pa- rasites hexapodes des Acariens; par M. S. Jourdain 621 — Remarques sur quelques moyens de défense des Eolidiens; par M. E. Hecht 746 — Sur l'évolution de l'appareil brachial de quelques Brachiopodes ; par MM. P. Fischer et D.-P. OEhlert 749 — Sur deux Myzostomes parasites de 1' Antedon phalangium (Millier); par M. Henri Prouho 846 — Sur la croissance asymétrique chez les Annélides polychètes; par M. de Saint-Joseph 887 — Myxosporidies de la vésicule biliaire des Poissons. Espèces nouvelles ; par M. P. Thélohan 961 et 1091 — M. Coulon adresse une Note sur un curieux phénomène d'Ornithologie.. 11 10 Voir aussi Anatonde animale, Embryo- logie, Tératologie. C. R., 1893, »• Semestre. (T. CXV.) [80 TABLE DES AUTEURS MM. Pages. ÀBBADIE. — Allocution prononcée dans la séance publique annuelle du 21 dé- cembre 1 892 i 1 i3 ALBARRAN. — Le prix Godard lui est décerné n68 ALBERT I" ( Prince de Monaco ; — Pro- jet d'observatoires météorologiques sur l'océan Atlantique 160 ALLEMAND (A.) adresse un complément à ses précédentes Communications sur le choléra 217 AMAGAT (E.-H.). — Sur les lois de com- pressibililé des liquides 638 — Sur les lois de dilatation des gaz sous pression constante 771 — Sur les lois dn dilatation des liquides, leur comparaison avec les lois rela- tives aux gaz et la forme des iso- thermes des liquides et des gaz 919 — Sur les lois de dilatation à volume con- stant des fluides. Coefficients de pres- sion 1041 et 1238 ANDRÉ (Désiré). — Sur le partage en quatre groupes des permutations des n premiers nombres 872 ANGOT (Alfred). — Sur la décroissance de la température clans l'air avec la hauteur 1 270 ANTONY. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chiruigie) 1162 APÉRY adresse un Mémoire « Sur la vi- tesse des combinaisons chimiques de MM. Paces. différents corps en dissolution » . . . . 1 1 1 1 APPELL est porté sur la liste des candi- dats présentés par la Section de Géo- métrie pour remplacer M.O.hm/i Bon- net 6g5 — Est élu Membre pour la Section de Géo- métrie, en remplacement de feu M . Os- sian Bonnet 7o5 — Rapport sur le concours du prix Bor- din 1122 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique, pour laplace laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de M. Ossian Bonnet.. . xi^S ARLOING. — Étude sur le pouvoir patho- gène des pulpesensiléesde betteraves. 776 — Des moyens de diminuer le pouvoir pathogène des pulpes de betteraves ensilées loi'i AB.THUS (Maurice). — Fermentations vitales et fermentations chimiques. (En commun avec M. Jdolpfie Hu- ber.) 833 AUBERT (Éphrem). —La Commission du prix Montyon (Physiologie) lui accorde une mention très honorable 1171 AUTONNE (L.). - Sur les intégrales al- gébriques de l'équation différentielle du premier ordre 587 AUWERS(A.), élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses re- merciements à l'Académie 10 i B BABES (V.). — L'étiologie d'une enzootie des moutons dénommée Carceag en Roumanie 3 19 — Action de l'extrait de sang de bœuf sur les animaux atteints de morve 1 106 BAKER (Sir John Benjamin). — Le prix Poncelet lui est décerné. (En com- mun avec Sir John Fowler.) 1 128 BALLAND. — Expériences sur le pain et le biscuit 665 ( i374 ) i3i5 n36 MM. Pages. BARILLOT (En.). — Dosage des impuretés dans les méthylènes BARNARD. — Un prix Lalande lui est dé- cerné BARROIS (Charles). — Sur la présence de fossiles dans le terrain azoïque de Bretagne 3î6 BARTHE (L.). — Dosage volumétrique des alcaloïdes 012 — Essai du sulfate de quinine et dosage de la quinine en présence des autres alcaloïdes du quinquina io85 BARTHÉLÉMY. — Contribution à l'asepsie dans la thérapeutique hypodermique. 423 BASSOT (L.). — Sur la nouvelle méri- dienne de France 706 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue va- cante, dans la Section de Géographie et Navigation, par suite du décès de M. Jurien de la Grwière 712 BASTlÉ(Dr). - Le prix Montyon (Statis- tique) est doublé et partagé entre lui et M. le Dr /. Dardignac 1143 BATAILLON (E.). - Sur le déterminisme physiologique delà métamorphosechez le ver à soie 61 BAUBIGNY (H.). — Sur l'efflorescence du sulfate de cuivre et de quelques autres sulfates métalliques. (Encommunavec M. E. Péchard. ) 171 — Sur la dissociation de l'alun de chrome. (En commun avec M. E. Péc/tard.). 604 BAUDIN (L.-C). - Sur la dépression du zéro observée dans les thermomètres recuits 933 BAUDOIN (Marcel). — Un nouveau cas de Xyphopage vivant : les sœurs Ra- dica-Doodicu d'Urissa — Une mention honorable lui estaccordée, avec une somme de cinq cents fiancs, dans le concours du prix Barbier.... BAUER (M" VVD F.) demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par M. Fré- déric Bauer etconlenaiil un Mémoire sur un projet d'aviation 3G3 BAY (G.). — Nouvel appareil à injections hypodermiques 692 BAYARD (C). — Sur les antimoniles de pyrogallol. (En commun avec M. H. Causse.) BAZIN (Alf.) adresse deux Notes sur di- verses questions intéressant la navi- gation 1244 884 H67 507 MM. BELLOC (Emile). — Sur certaines formes de comblement, observées dans quel- ques lacs des Pyrénées 196 BENOIT (L.) soumet au jugement de l'A- cadémie un Mémoire ayant pour titre : « Esquisse sur les causes naturelles » . io53 BERGET. — Sur la dilatation du fer dans un champ magnétique 722 BERLESE adresse, pour le concours Jé- rôme Ponti, l'analyse d'un Ouvrage en voie d'impression, sous le titre : a Les Acariens, Myriapodes et Scor- pions trouvés en Italie jusqu'à ce jour » 27 BERLIOZ (F.). — Sur les propriétés des vapeurs du formol ou aldéhyde for- mique. (En commun avec M. A. Tril- lat.) 290 BERNARD (A.) adresse une Note relative aux « variations de la proportion de calcaire, avec la ténuité des terres ». 343 BERTHELOT (M.). — Est élu membre de la Commission chargée de proposer l'emploi de sommes restées disponi- bles, sur les fonds provenant du legs Leçon te. . . 27 — Quelques observations nouvelles sur l'emploi de la bombe calorimétrique. 201 — Chaleur de combustion de divers com- posés chlorés 347 — Sur l'acide glyoxylique ou dioxyacé- tique. (En commun avec M. Mati- gnon.) 349 — Sur la chaleur de combustion de l'acide glycolique 3g3 — ■ Errata se rapportant à cette Commu- nication 696 — Nouvelles recherches sur la fixation de l'azote atmosphérique par les mi- crobes 569 — Réponse à la Communication de M. Schlœsing , sur ses observations relatives à « la fixation de l'azote atmo- sphérique par les microbîs » 637 — Observations sur les Communications de MM. Th. Schlœsing fils, Elit. Lau- rent et Duclaux, relatives à « la fixation de l'azote libre par les plantes. ».. . . 737 — Sur la chaleur de combustion du cam- phre 762 — Rapport sur le concours du prix Jérôme Ponti n85 — Remarques sur les hautes températures et sur la vaporisation du carbone. . . 1275 MM. Pages. M. le Secrétaire perpétuel communique une dépêche de M. Flammarion, con- firmant la découverte du cinquième satellite de Jupiter 554 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un numéro du « Bulletin de la Société d'Encouragement » contenant un Mémoire de M. Mailler sur l'em- ploi de la bombe calorimétrique pour les combustibles industriels, 218. — Une série de Cartes de 1' « Atlas des lacs français »; par M. Deleberque, 553. — La troisième édition du «Traité de Géologie » de M. A. de Lappa- rent, 643. — Un nouveau fascicule (16 ; i-3) des Acta malhemalica ; et un Ouvrage de M. Lacroix, 781. — Le «. treizième Album de Statistique graphique pour 1892, publié par le Ministre des Travaux publics, sous la direction de M. Cheysson » ; le tome I des «Travaux du laboratoire de M. Ch. Richel », 924- — Divers Ouvrages de M. le vice-amiral Roussin, de M. le général H. Mâthiesen et de M. Capel- litii 1245 BERTHIER (A.) adresse une Note relative à une nouvelle méthode interféren- tielle, pour la reproduction des cou- leurs par la Photographie 903 BERTRAND (C.-Eg.). - Le boghead d'Au- tun. (En commun avec M. B. Re- nault.) 1 38 — Sur une Algue permienne à structure conservée, trouvée dans le boghead d'Autun, le Pila bibractensis. (En commun avec M. B. Renault.) 298 BERTRAND (G.). — Sur la matière colo- rante du pollen. (En commun avec M. G. Poirault.) 828 — Sur les zincates alcalino-terreux 939 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1028 BERTRAND DE FONVIOLANT. — Calcul des poutres continues : méthode satis- faisant aux nouvelles prescriptions du Règlementministérieldu 29 août 1891. 996 BERTRAND (Joseph). - Est élu membre de la Commission chargée de proposer l'emploi de sommes restées disponi- bles, sur les fonds provenant du legs Leconte 27 — Et de la Commission chargée de pré- ( i375 ) MM. Pages. parer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Lalanne. . . 780 — Rapport sur le concours du prix Fran- cœur 1 128 — Rapport sur le concours du prix Tré- mont n 83 — Rapport surleconcoursduprix Gegner. 1184 — Fait don à l'Académie pour être dé- posé à la Bibliothèque de l'Institut. d'un petit manuscrit portant pour titre « Agendade Malus, capitainedu Génie, employé à l'arTnée d'Orient (expédi- tion d'Egypte) » 363 M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le Bureau une Lettre autographe de Des- cartes, restituée à l'Académie par M. H. Jolly 494 M. le Secrétaire perpétuel communique une Lettre du Président de l'Associa- tion française pour l'avancement des Sciences, indiquant les conditions d'un concours relatif aux questions se rap- portant à la rage 584 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, sept nouvelles feuilles des Cartes de France et de Tunisie, pu- bliées par le Service géographique de l'armée, 280. — Le « Discours sur Condorcel, prononcé le 24 avril 1892, à Bourg-la-Reine» ; par M. Paul Fou- cart, 364. — Un Volume de M. Hugo Gyldén etladeuxièmeéditiond'un Vo- lume de M. Prospcr de Laffite, 4g4- — La suite et fin de la « Théorie du mouvement des planètes, par M. G. Leveau; une brochure intitulée « Ca- dran solaire, système Ch. Chamber- land », 584. — Un Ouvrage de M. de Sciint-Saud . . 712 BESSON (A.). — Sur un chloroiodure de carbone 1078 BJERKNES (V.). — De la dissipation de l'énergie électrique du résonateur de M. Hertz 725 BIENAIMÉ. — Résumé succinct des résul- tats du voyage du transport-aviso la Manche en Islande, à Jean-Mayen et au Spitzberg pendant l'été de 1892. . 683 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue va- cante, dans la Section de Géographie et Navigation, par suite du décès de ( i376 ) MM. Pi M. Jurien de la Gravière BIGOURDAN (G.)- - Observations de la nouvelle planète M. Wolf, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) — Observations de la nouvelle comète Brooks (C, 1892) et de la nouvelle planète Wolf, faites à l'Observatoire de Paris ( équatorial de la tour de l'Ouest) — Observations de la nouvelle planète Wolf (1892, sept._ i3), et de la planète Borrelly-Wolf (Érigone?), faites â l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) — Observations de la nouvelle comète Barnard (d 1892), faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) — Observations de la nouvelle comète Holmes (/1892), faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) BINET (Alfred). — Le prix Lallemand est partagé entre lui et M. Durand de Gros — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie BINET (Paul). — Sur la toxicité compa- rée des métaux alcalins et alcalino-ter- reux BISCHOFFSHE1M présente, de la part de M. Weineck, une photographie du cratère lunaire désigné par le nom de Vendelinus BJERKNES (V.). — De la dissipation de l'énergie électrique du résonateur de M. Hertz BLANC (Edouard). — Note sur un nou- veau morte de fabrication des briques, usité dans certaines parties de l'Asie centrale BLANCHARD (Emile). — Remarques à l'occasion d'une Communication de M. Guilel, sur les mœurs du Climts argent/tttis BLÂTTER (P.). —Sur l'histologie des or- ganes annexes de l'appareil mâle chez la Periplaneta orientalis BLOCQ (Paul). — Du nombre comparatif, pour les membres supérieurs et infé- rieurs de l'homme, des fibresnerveuses d'origine cérébrale destinées aux mou- vements. (En commun avec M. /. ges. 712 364 384 -i a 782 1169 1243 494 7?.5 5,4 297 l33-J MM. Pages. Onanoff) 248 BLONDEL. — Adresse ses remerciments à l'Académie, pour la distinction ac- cordée à ses travaux 1245 RLONDLOT (R.). — Sur la vitesse de pro- pagation des ondulations électroma- gnétiques dans les milieux isolants, et sur la relation de Maxwell 221 BOIIR (Chr.). — Note insérée au Tome précédent, surl'échange respiratoire. (En commun avec M. V. Henriqrez). — Errata se rapportant à cette Communication 76 BONNIER (Gaston). -- Influence de la lumière électrique continue et discon- tinue sur la structure des arbres.. . . 447 — Influence de la lumière électrique sur la structure des plantes herbacées.. . 47"> — Sur la différence de transmissibilité des pressions à travers les plantes li- gneuses, les plantes herbacées et les plantes grasses 1097 BORDEZ (F.) adresse une Note relative à un appareil sous-marin 553 BORNET. — Rapport sur le. concours du prix Desmazières 1 1 56 — Rapport sur le concours du prix Mon- tagne 1 1 58 BOUCHARD est élu membre de la Commis- sion chargée de décerner le prix Le- conte 70 î — Élévations thermiques sous l'influence des injections des produits solubles microbiens. (EncommunavecM. Char- ria.) 1226 BODCHARDAT (G.). — Action de l'acide sulfurique sur le citrène. (En com- mun avec M. G. Lafnnt.) io83 — Le prix Jecker lui est décerné 1149 — Adresse ses remerciments à l'Académie. . 1245 BOUILLOT (J.). — De l'action diurétique et uréopoiétique des alcaloïdes de l'huile de foie de morue chez l'homme. 754 BOULE (Marcellin). — Découverte d'un squelette à'Elcphas meridionalis dans les cendres basaltiques du volcan de Senèze (Haute-Loire) 624 BOUQUET DE LA GRYE appuie la propo- sition du prince de Monaco, d'un pro- jet d'observatoires météorologiques sur l'océan Atlantique 161 — Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire de six mille francs 11 32 BOURDELLES adresse une Note relative ( '377 ) MM. Pages. aux mères de vinaigre 3gi BOURON (G.) adresse une Note relative à un proeédé pour rendre les objets in- combustibles. 279 BOUSSINESQ (J.>. — Des perturbations locales c|ue produit au-dessous d'elle une forte charge répartie uniformé- ment le long d'une droite normale aux deux bords, à la surface supérieure d'une poutre rectangulaire; vérifica- tions expérimentales 5 — Sur une légère correction additive qu'il peut y avoir lieu de faire subir aux hauteurs d'eau indiquées par les ma ré- graphes, quand l'agitation houleuse ou clapoteusede la mer atteint une grande intensité : cas d'une mer houleuse.. 77 — Sur une légère correction, etc. : cas d'une mer clapoteuse 149 BOUTY (E.). — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conduc- tibilité électroly tique ïi-i Observations sur une Communication de M. E. Cohn sur le même sujet. . . 804 BRANLY (Ed.). — Sur la conductibilité du gaz, etc. — Errata se rapportant à cette Communication 76 BRILLOUIN (Marcel). — Sur la propa- gation des vibrations dans les milieux absorbants isotropes 808 BROCQ. — Est cité honorablement dans le Rapport du eoncours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 1162 BROUARDEL prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, devenue vacante par le décès de M. Lalanne 781 — Est porté sur la liste des candidats pre- MM. Papes- sentes pour cette place 982 — Est élu Membre libre, en remplace- ment do feu M. Léon Chrétien-La- larme 995 BROWN-SÉQUARD. — Note sur le trai- tement du cancer et du choléra par le liquide tesliculaire 375 — Note sur quelques faits nouveaux, re- latifs a la physiologie de l'épilepsie. . 394 - Rapport sur le concours du prix Lalle- mand 1 169 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Physiologie) 1 171 - Itapport sur le concours du prix Pourat. 1 175 BRUNHES (Bernard). — Sur la réflexion cristalline interne 5o2 — Sur la vérification du parallélisme à l'axe optique des lames cristallines uniaxes 600 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 696 BUISINE (A.). - Utilisation de la pyrite grillée, pour la fabrication des sels de fer. (En commun avec M. P. Buisine.). 5i — Épuration des eaux d'égouts par le sul- fate ferrique. (En commun avec M. P. Buisine.) 66 1 BUISINE (P.). — Utilisation de la pyrite grillée, pour la fabrication des sels de fer. (En commun avec M. A. Buisine.). 5i — Épuration des eaux d'égouts par le sulfate ferrique. (En commun avec M. A. Buisine.) 661 BUREAU (.Ed.). — Sur la présence d'une Araliacée et d'une Pontédénacée fos- siles dans le calcaire grossier parisien. 1 33 5 BUSSY (de). — Rapport sur le concours du prix Plumey 1 1 35 C4DÈAC. — Le prix Barbier est partagé entre lui, MM. Laborde et Albin Meunier 1 1 67 CAILLETET (L.). — Recherches expé- rimentales sur la chute des corps et sur la résistance de l'air à leur mou- vement; expériences exécutées à la tour Eiffel. (En commun avec M. E. Colan/eau 1 3 CALLANDREAU (0.). - Sur le calcul des inégalités d'ordre élevé 386 — Observations de la comète Holmes (/1.89a), faites à l'Observatoire de Pa- ris (équatorial de la tour de l'Ouest). 924 CAMPANAKIS (P.) adresse un Mémoire sur la « Communication des deux mondes par l'Atlantis, aux époques préhistoriques » 383 CAMUS (J.) adresse un Mémoire « Sur la périphérie de l'ellipse » 353 CAPAZZA (L.) adresse une Note relative à la possibilité d'ascensions à très gran- des hauteurs, sans aéronautes, pour des déterminations scientifiques 781 ( i378 ) MM. Fagea. CARNOT (Adolphe) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place d'Académicien libre, laissée va- cante par le décès de M. Léon La- larme 217 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés pour cette place 982 — Sur la composition des ossements fos- siles et la variation de leur teneur en fluor dans les différents étages géolo- giques 243 — Sur une application de l'analyse chi- mique pour fixer l'âge d'ossements humains préhistoriques 337 CARONNIiT (Th.)- — Sur les centres de courbure géodésique 58g CASALONGA (D. -A.) adresse une Commu- nication relative à la quantité de cha- leur qui disparaît d'une chaudière ali- mentant une machine à vapeur 27 CASPARI priel'Académie dele comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géogra- phie et Navigation, par le décès de M. le vice-amiral Jurien de la Gra- vière 1245 CAUSSE (H.). — Sur l'acétono-résorcine. 49 — Sur les antimonites de pyrogallol. (En commun avec M. C. Bayard.) 507 CAZENEUVE (P.). - Sur l'instabilité du carboxyle dans les acides-phénols. . . 182 — Sur un propylamido-phénol dérivé du camphre 825 — Sur un propylamido-phénol et ses dé- rivés acétylés l3l2 CAZIN. — De la réparation immédiate des pertes de substance intra-osseuse, à l'aide de corps aseptiques. ( En com- mun avec M. S. Duplay .) 188 CELS (Jules). — Sur les équations diffé- rentielles linéaires ordinaires 1057 CHABRIÉ (C.)- — Sur le passage des substances dissoutes à travers les filtres minéraux et les tubes capil- laires 57 CHAMBRELENT. — Des effets de la gelée et de la sécheresse sur les récoltes de cette année, et des moyens tentés pour combattre le mal 92 — Les canaux d'irrigation du Rhône.... 576 — Est élu Membre de la Commission chargée de la vérification descomptes, en remplacement de feuM. Mouchez. io3 CHAMPIONN1ÈRE (Lucas). - Un prix MM. Pages. Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 162 CHANCEL (F.). — Sur la monopropylurée et la dipropylurée dissymétrique 242 CHARR1N (A.). — Influence de quelques gaz délétères sur la marche de l'infec- tion charbonneuse. (En commun avec M. H. Roger.) 421 — Élévations thermiques sous l'influence des injections des produits solubles microbiens. (En commun avec M. Bou- chard.) 1 11C-1 CHASSEVANT (A.). - Chlorures doubles formés par le chlorure de lithium et les chlorures de la série magnésienne. 1 13 CHATIN (Ad.) fait hommage à l'Académie d'un Volume dans lequel il a réuni les résultats de ses recherches récentes, sous le titre « la Truffe » 26 — Les prairies dans l'été sec de 1892. . . 397 — Rapport sur le concours du prix de La Forts Me'licocq 1 1 60 CHATIN (Joannes) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section d'Ana- tomie et Zoologie 865 — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés pour cette place 1026 CHAUVEAU est élu membre de la Com- mission chargée de décerner le prix Leconte 705 — Sur l'existence de centres nerveux distincts pour la perception des cou- leurs fondamentales du spectre 908 CHIBRET. — Examen physiologique de quatre vélocipédistes après une course de 397""°. (En commun avec M. Hu- guet.) 288 CLAVENAD (C). — Sur les considérations d'homogénéité en Physique et sur une relation entre la vitesse de propaga- tion d'un courant, la capacité et le coefficientde self-induction de la ligne. 470 CLOS (D.). — Réapparition de la Chéli- doine à feuille de Fumeterre 38i COHN (E.). — Sur la coexistence du pou- voir diélectrique et de la conductibi- lité électrique 472 — Sur la coexistence du pouvoir diélec- trique et de la conductibilité électro- lytique 802 COLARDEAU (E.). — Recherches expéri- mentales sur la chute des corps et sur la résistance de l'air à leur mouve- ( ^79 ) i3 69 948 1244 MM. Pages ment; expériences exécutées à la tour Eiffel. (En commun avec M. L. Cuit- letet.) COLIX ( G.). — La rente de la fondation du prix Mège lui est décernée, à titre de prix , . ., COLSON (Albert). — Sur une réaction limitée 657 — Sur le pouvoir rotatoirc des sels de dia- niines 729 — Réponse aux observations de M. Frie- detsuv le pouvoir rotatoire des sels de diamines COLSON (R.). — Démonstration, au moyen du téléphone, de l'existence d'une interférence d'ondes électriques en circuit fermé 800 COMPAGNIE DES MESSAGERIES MARI- TIMES (la) transmet un Rapport de M. Fnur/iier, relatif aux effets produits par le filage de l'huile, par gros temps CONGRÈS INTERNATIONAL DES AMÉ- RICANISTES (le) invite l'Académie à se faire représenter à sa session qui doit avoir lieu à Huelva 383 COPPET(L. de). — Sur la température du maximum de densité des solutions aqueuses 606 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 346 — Sur la température du maximum de densité des mélanges d'alcool et d'eau 652 CORDIER (J.-A.). — Sur l'anatomie com- parée du feuillet et de la caillette dans la série des Ruminants 744 — Sur l'assimilation du feuillet à la cail- lette des Ruminants, au point de vue de la formation de leur membrane muqueuse 1088 CORMIMBOEUF (H.). — Sur quelques tita- nates de soude cristallisés 823 — Action de la potasse et de la soude sur l'oxyde d'antimoine i3oi CORNEVIN. — Le prix Montyon (Physio- MM. Pages, logie) lui est décerné en commun avec M. Héilon 1171 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie la î î CORNU (A.) est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'an- née 1 89-2-1 893 553 — Rapport sur le concours du prix Gay. 1177 CORNU (Maxime). — Méthode pour assu- rer la conservation de la vitalité des plantes provenant des régions tropi- cales lointaines 1094 COSSERAT (E.). — Sur les congruences de droites 929 — Observations de la comète périodique de Wolf, faites au grand télescope de l'observatoire de Toulouse. (En commun avec M. F. Rossard.) 1000 — Sur la déformation infinitésimale et sur les surfaces associées de M. Bianchi. 1252 COTEL (Dr Théodore). — Le prix Bellion lui est décerné 11 6g COULON adresse une Note sur un curieux phénomène d'Ornithologie 1 "o COURTY (F.). — Observations de la co- mète Swift (1892 I), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux 1234 COUSIN (H.). — Surl'homopyrocatéchine et sur deux dérivés nitrés de l'homo- pyrocatéchine 234 CRISTÏANI (H.). — De la thyroïdectomie chez le rat blanc 3go CUÉNOT (L.). — La valeur respiratoire de l'hémocyanine 1 27 — L'excrétion chez les Gastéropodes pul- monés 2 36 CURIE (P.). — Propriétés magnétiques des corps à diverses températures. . . 8o5 — Sur l'emploi des condensateurs à an- neau de garde et des condensateurs absolus 1068 — Surlespropriélésmagnétiquesde l'oxy- gène à diverses températures 1292 D DAMOUR est élu membre de la Commis- sion chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académi- cien libre laissée vacante par le décès C. R., 1892, V Semestre. (T. CM. ) de M. Lalanne 780 DARBOUX (Gaston). — Présentation du tome XIV et dernier des « OEuvres de Lagrange » 853 181 ( i38o ) MM. Paees. DAKDIGNAC (D1 J.). — Le prix Montyon (Slatislique) est doublé et partagé entre lui et M. le Dr M. Bastiê 1 143 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 DARESTE (Camille). — Note sur révolu- tion de l'embryon de la poule soumis, pendant l'incubation, à un mouvement de rotation continu i3y — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés pour la place laissée vacante par le décès de M. de Qiiairrfagcs. . 1026 DAUBRÉE fait hommage à l'Académie de la deuxième édition d'un volume in- titulé : « Les régions invisibles du globe et des espaces célestes » 552 — Est élu membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Acsdémicien libre, laissée vacante par le dicès de M. Lalanne 780 — Piésente, au nom de M. Nordenskiôld, un Ouvrage intitulé : « Cari Wilhem Scheelcs bref och anteckningar, Let- tres et annotations au laboratoire de C- \V. Scheele » 923 DECHARME (C). — Déplacements évolu- tifs d'un aimant sur le mercure, sous l'action d'un courant électrique 65 j DEFFORGES (G.). — De la nature de la rotation du couteau d'un pendule sur son plan de suspension 28 — Mesure de l'intensité absolue de la pe- santeur à Breteuil (Bureau interna- tional des Poids et Mesures) 104 DEHERAIN (P. -P.)- — Sur les cultures dérobées d'automne, utilisées comme engrais verts 273 DELASTELLE adresse une Note relative à un nouveau système de Cryptogia- phie 34-i DELAURIER adresse une Note intitulée : «Nouveaux procédés pour la rechercha de l'azote dans les composés orga- niques et inorganiques » 4?8 — Adresse une Note ayant pour titre : « Recherches sur les combinaisons optiques et photographiques qui, avec lesinstrumentsactuels, peuvent servir pour observer notre satellite avec le plus fort grossissement possible ».. (343 — Adresse une Note sur des procédés chimiques de giavure sur bois G94 DELEBECQUE (A.). — Sur le goutfre du | MM. Pages. Creux-de-Souci (Puy-de-Dôme). (En commun avec MM. E.-A. Martel et G. Gnupillat) 72 — Sur les lacs du plateau central de la France. (En commun avec M. E. Ra- ter.) 74 - Sur les causes de la catastrophe sur- venue à Saint-Gervais (Haute-Savoie) le 12 juillet 1892. (En commun avec M. /. ValLot.)'. 264 DELMAS (F.) adresse une Note relative au mouvement de rotation de la Terre 1 34 4 DEMONTZEY (P.). — Sur la lave du 12 juillet 1S92, dans les torren's de Bion- nassay et du Bon-Nant (calastrophe de Sainl-Gervais (Haute-Savoie) 3o3 DEMOULIN ( Alphonse). — Sur les courbes tétraédrales symétriques 280 — Erratase rapportant à cette Communi- cation 362 DENIAIT (G.) adresse une Note sur une nouvelle machine pneumatique 643 DEPÉRET (C11.). — Sur la découverte de silex taillés, d'origine humaine, dans les alluvions quaternaires à Rhino- céros Mercki de la vallée de la Saône à Villefranche . ■ 328 — Sur la classification et les parallélismes du système miocène 969 DESLANDRES (H.). — Résultats nouveaux sur l'hydrogène, obtenus par l'étude specirale du Soleil. Rapprochements avec l'étoile nouvelle du Cocher .... 222 — Transformation du grand télescope de l'Observatoire de Paris, pour l'é- tude des vitesses radiales des astres. Résultats obtenus 783 — Observations photographiques de la comète Holmes io54 — Un prix lui est décerné sur les reliquats de la fondation Leconte 1 185 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 DESPEIGNES. — Vers de terre et tuber- culose. ( En commun avec M. Lortet.). 66 DITTE (A.). — Action de l'antimoine sur l'acide chlorhydrique. (En commun avec M. R. Metzner. ) g36 — Action du bismuth sur l'acide chlorhy- drique. (En commun avec AI. R. Metzner.) i3o3 DOMINGOS FREIRE. — Sur l'origine bac- térienne de la fièvre bilieuse des pays MM. 1 chauds DOYF.RE. — Un prix de trois mille Francs lui esl décerné dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs i Uécanique) - Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie DR1LLON adresse une Note sur un projet de paquebot à grande vitesse DUBOIN ( André). — Reproduction de la néphéline purement potassique DUBUT adresse une Note relative à un li- quide propre à détruire le Phylloxéra. PUCHARTRE. — Rapport sur le concours du prix Barbier DUCLAUX. — Sur une des réactions de la spermine — Sur une réaction donnée comme parti- culière à la spermine — Est élu membre de la Commission char- ( i38i ) âges. MM l'aies . 366 i^ée do décerner le prix Leconte 700 — Observations relatives à une Note de MM. Th. Schlœsing fils et Em. /.mi- rent « Sur la fixation de l'azote libre ii3.>. par les plantes » j35 i DUPARC ( L.). — Sur quelques bombes de 1245 l'Etna, provenant des éruptions de 1886 et 189?. (En commun avec M. L. 217 Mrazcc.) 5-2'j DUPLAY (S.). — De la réparation immé- 5f> diate des pertes de substance inlra- osseuse, à l'aide de corps aseptiques. 279 (En commun avec M. M. Cazin.). . . 188 DURAND (deGros). — Le prix Lallemand 1167 est partagé entre lui et M. Alfred Binet 1 1G9 i55 I DURAND-FARDEL adresse une Note sur trois secousses de tremblement de 54g ' terre, ressenties à Vichy dans la ma- I tinée du 2C août 373 E EFFRONT (J.). — Sur les conditions chi- miques de l'action des diastases 1324 EINTHOVEN (W.). — La Commission du prix Moatyon (Physiologie) lui accorde une mention honorable 1 171 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1245 ELLIOT. — Sur le mouvement d'un point matériel dans le cas d'une résistance proportionnelle à la vitesse 1262 ESMIOL. — Observations de la comète Brooks (découverte le 21 novem- bre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équatorial de om,26 d'ou- verture) 1002 ETARD (A.). — Des poinls de fusion des dissolvants, comme limite inférieure des solubilités 930 EWALD (Rich.uid). — La Commission du prix Montyon( Physiologie) lui accorde une mention très honorable 1171 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1245 FABRY. — Observations de la comète Brooks (découverte le 21 novem- bre 1892), faites à l'observatoire de Marseille (équatorial de om,26 d'ou- verture) ioo3 — Sur la propagation des ondes lumineuses des anneaux de Newton io63 FARABEUF. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné. . . 1 162 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1245 FAYE présente à l'Académie le Volume de la « Connaissance des Temps » pour l'année 1895 , 4°° - Échec définitif de la théorie du mouve- ment centripète et ascendant dans les cyclones 482 — Sur une opinion qui s'est fait jour au sein de l'Association britannique, au sujet des taches du Soleil 985 FERRAN (J.). — Sur une nouvelle fonc- tion chimique du bacille-virgule du choléra asiatique 36i FÉRY (C). — Sur l'étude des réactions chimiques dans une masse liquide, par l'indice de réfraction i3og FILHOL (H.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place ( i382 ) M VI. 1> laissée vacante, dans la Section d'Ana- tomie et Zoologie, par le décès de M. de Quatrefages — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés pour cette place FINK (E.)- — Sur les combinaisons phos- phopalladiques FISCHER (P.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Zoo- logie par le décès de M. de Quatre- fages — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés pour cette place — Sur l'évolution de l'appareil brachial de quelques Brachiopodes. (En com- mun avec M. OEhlert ) FIZEAU est élu membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Lalanne FLAMMARION (C). — Mesures du dia- mètre de Mars FLEURIAIS. - Est présenté à M. le Minis- tre de l'Instruction publique, pour la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de l'amiral Mouchez FLOQUKT (G.). — Sur le mouvement d'un fil dans l'espace FONTES. — Critérium de divisibilité par un nombre quelconque FONVIELLE (W. de). — Sur la décou- verte de la ligne sans déclinaison . . . FORCRAND (de). — Recherches sur les âges. 469 1026 176 643 102G 749 780 3G i 1243 499 1259 45o MM. Pages, pyrogallols sodés 46 — Constitution du pyrogallol 284 — Sur la valeur thermique des trois fonc- tions de l'acide orthophosphorique et sur sa constitution 610 FOREL (F. -A.). — L'avalanche du glacier des Têtes-Rousses. Catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains ( Haute-Sa- voie) ig3 FOURET (G.). — Sur le lieu du centre des moyennes distances d'un point d'une épicycloïde ordinaire et des centres de courbure successifs qui lui correspondent io55 FOVEAU DE COURMELLES adresse un Mémoire intitulé « La diélectrolyse, actions réciproques de deux corps complexes sous l'action des courants électriques continus a io53 FOWLER (John). — Le prix Poncelet lui est décerné en commun avec Sir Ben- jamin Baker 1 1 28 FRÉDÉRICQ (Léon). — Sur l'hémocya- nine 61 FRÉDUREAU. — Sur les globes diffuseurs transparents 1064 FREUNDLER (P.). — Sur les éther? tar- triques 5ng FRIEDEL (C). — Observations relatives à une Note de M. A. Colson sur le pouvoir rotatoire des sels dediamine. 763 — Sur la notation stéréochimique ; réponse à la deuxième Note de M. Colson. . . . 994 — Sur l'existence du diamant dans le fer météorique de Canon Diablo 1037 G GAD (J.). — Recherches expérimentales sur le centre respiratoire bulbaire. (En commun avec M. G.Marinesco). \ \\ GAIN (E.). — Influence de l'humidité sur la végétation 890 GARAYCÔCHEA (A. et .1.) annoncent, de Lima, l'envoi d'un Ouvrage manuscrit de leur père, sur le « Calcul binomial». 4°° GAUBERT. — Sur un ganglion nerveux des pattes du Phalangium opilio .... 960 GAUDHY (Ali;ert). —Similitudes dans la marche de l'évolution sur l'ancien et le nouveau continent 11 — Les Pythonomorphes de France 3o3 — Fait hommage à l'Académie, au nom de M. Mareellin Boule et au sien, d'un fascicule des « Matériaux pour l'his- toire des temps quaternaires », inti- tulé « les Oubliettes de Gargas ».-... 1242 GAUPILLAT (G.). — Sur le gouffre de Creux-de-Souci (Puy-de-Dôme). (En commun avec MM. E.-A. Martel et A. Delebecque ) 72 — Sur la rivière souterraine du Tindoul de la Vayssière et les sources de Sal- les-la-Source (Aveyron).(En commun avec M. E.-A. Martel.) 742 GAUTIER (Armand). — Remarques re- ( i383 ) 541 MM. P»(!6! latives à une Communication de MM. Maurice Art luis et A. Hubcr sur « l'influence- des fluorures sur les fermentations à ferments solides ou figurés » — Observations relatives à la composition do la fumée de tabac, à propos d'une Communication de M. Moisson con- cernant l'étude chimique de la fumée d'opium 092 — Rapport sur le concours du prix Jecker. 1149 GAUTIER (Henri). — Sur la détermina- tion de la densité des gaz. (En com- mun avec M. Henri Moisson.) 82 GAUTIER (Paul). — Observations géolo- giques sur le Creux-de-Souci (Puy- de-Dôme) 979 GÉNEAU DE LAMARL1ÈRE (L.). - Sur l'assimilation comparée des plantes de même espèce, développées au soleil 011 à l'ombre 368 — Sur la respiration, la transpiration et le poids sec des feuilles développées au soleil et à l'ombre 5\>. 1 GEOFFROY (E.). — Adresse une Note sur les propriétés toxiques du Bobina Nicou, et sur le principe actif de cette plante GERMAIN (A.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place, laissée vacante dans la Section de Géo- graphie et Navigation, par le décès de M. J arien de la Gravière GILLOT (Dr F. -Xavier). — Un prix Mon- tagne de cinq cents francs lui est ac- cordé 11 58 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1245 GIRARD (A.-Cn.). — Les pertes d'azote dans les fumiers. (En commun avec M. A . Mûntz.) 1 3 1 8 GLASENAPP (S. de) annonce la création d'un observatoire astronomique, nom- mé Géorgiewskaja, à Abastouman (gouvernement de Tiflis) 865 GONNESS1AT (F.). — Positions absolues et mouvements propres d'étoiles cir- cumpolaires 400 GOURÉ DE VILLEMONTÉE (G.). - Sur l'égalité de potentiel au contact de deux dépôts électrolytiques d'un même métal 727 GOURSAT |(E.). — Est porté sur la liste des candidats présentés pour remplir 198 999 MM. l'aies. la place laissée vacante dans la Sec- tion de Géométrie par le décès de M. Ossian Bonnet 695 — Sur l'inversion des intégralesabéliennes. 787 GOUY. — Effets de la pesanteur sur les fluides au point critique 720 GOY (P. de) adresse une Note relative à l'emploi d'un angle auxiliaire, pour la solution de divers problèmes de Géo- métrie 362 GRANDIDIER (Alfred). — Rapport sur le concours du prix Delalande-Guéri- neau 1 184 GRANGER. — Sur le phosphure de mer- cure cristallisé 229 GRÉHANT (N.). — Recherches physiolo- giques sur la fumée d'opium. (En commun avec M. Ern. Martin.) 1012 GRIFFITHS (A.-B.). — Sur une nouvelle leucomaïne 1 85 — Sur une globuline incolore qui possède une fonction respiratoire 25g — La pupine, nouvelle substance animale. 320 — Sur la matière colorante du Micrococ- cus prodifçiosus 32 1 — Sur une ptomaïne obtenue par la cul- ture du Micrococcus tetragenus 4 '8 — Sur l'échinochrome : un pigment res- piratoire 4 '9 — Sur une globuline respiratoire contenue dans le sang des Chitons 474 — Sur les tissus nerveux de quelques in- vertébrés 562 — Ptomaïnes extraites des urines dans l'érysipèle et dans la fièvre puerpé- rale 667 — L'hermérythrine, pigment respiratoire contenu dans le sang de certains Vers. 669 — Sur la y-achroglobine, nouvelle globu- line respiratoire 738 — Recherches sur les couleurs de quelques insectes 958 GRIMAUX (E.). — Sur lesiodométhylates de quinine 117 — Sur quelques sels doubles de quiniiie. G08 GROSSOUVRE (A. de). La craie de Char- tres 3o 1 — Contributions à la stratigraphie des Py- rénées. ( En commun avec M. Roussel.) 527 — Sur la présence de l' Actinocamax qua- dratus dans la craie pyrénéenne. (En commun avec M. Roussel.) 897 — Conséquences stratigraphiques de la Communication précédente 897 ( i384 ) MM. Pages. GUÉROULT(L.). - Résultats obtenus à la cristallerie de Baccarat par l'intro- duction de l'acide métastannique dans la potée d'étain 757 — Le prix Monlyon (Arts insalubres) lui est décerné 1 180 GUIGNARD (Léon). — Sur l'appareil sé- créteur des Copaifera 678 GUILLAUME (Cii.-Ed.). — Sur la varia- tion thermique de la résistance élec- trique du mercure 4 '4 GUILLEMIN (Georges). — Analyse micro- graphique des alliages 23?. GUITEL (Frédéric). — Sur les mœurs du Clinus argentatus Cuv. et Val... 295 MM. Pages; GUYE (C.-E.). — Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses températures. (En commun avec M. C/i. Snret i2ij5 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1400 GUYON (le D') est adjoint aux Commis- sions nommées pour juger les divers concours de l'année 1892, relatifs à des prix de Médecine et Chirurgie.. . 4g3 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 1 162 GUYOU (E.) prie l'Académie "de le com- prendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géo- graphie et Navigation 8G5 11 HADAMARD. — Le grand prix des Sciences mathématiques lui est décerné 1 120 HALE (E.). — Photographies de la chro- mosphère, des protubérances et des facules solaires, à l'observatoire d'As- tronomie physique de Kenwood-Chi- cago 1 06 H ALLER (A.). — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide camphorique. 19 — Sur les alcoylcyano-camphres et les éthers benzène- azocamphocarboni- ques 97 HALLOPEAU (L.-A.). — Dosage de la pep- tone, par précipitation à l'état de pep- tonate de mercure 356 HAMY (Maurice). — Sur le calcul des inégalités d'ordre élevé. Application à l'inégalité lunaire à longue période causée par Vénus 869 HARIOT (P.). — Sur une Algue qui vit dans les racines des Cycadées 325 HARSTEN (L.), à propos d'une Commu- nication de M. L. Barthe, sur le do- sage volumétrique des alcaloïdes par les méthodes alcalimétriques, rappelle une Note publiée par M. Pliigge sur le môme sujet G29 HATON DE LA GOUPILLIÈRE. — Déter- mination du centre des moyennes dis- tances des centres de courbure des développées successives d'une ligne plane quelconque 856 HATT. — Application d'un système con- ventionnel de coordonnées rectangu- laires à la triangulation des côtes de Corse 459 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. Ju- rien de la Gravière 99g HAUG (Emile). — Sur la formation de la vallée de l'Arve 899 HÉBERT (Alex.). — Sur les fermentations du fumier i3ai HECHT (E.). — Remarques sur quelques moyens de défense des Eolidiens. . . . 746 HÉDON (E.). — Greffe sous-cutanée du pancréas : sou importance dans l'élude du diabète pancréatique 292 — Le prix Monlyon (Physiologie) lui est décerné. (En commun avec M. Cor- nevin, ) 1171 HÉDOUIN. — Un prix de trois mille francs lui est décerné dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) , 1 13?. — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 24 5 HENRIQUEZ ( V.).— Note insérée au Tome précédent sur l'échange respiratoire. (En commun avec M. Chr, Bohr). — Errata se rapportant à cette Com- munication 76 HENRY (Charles). — Préparation nou- velle et photomôtrie du sulfure de zinc phosphorescent 5o5 — Sur un photomètre-photoptomètre des- tiné à la mesure des faibles éclate- ments 602 ( i385 ) MM. Pages. — Sur une relation nouvelle entre les va- riations do l'intensité lumineuse et les numéros d'ordre de la sensation, dé- terminée au moyen d'un lavis lumi- neux 811 HÉRICOURT(J.). —Influence, sur l'infec- tion tuberculeuse, de la transfusion du sang des chiens vaccinés contre la tuberculose. (En commun avec M. C'A. Birlwt.) 842 H ERMITE (C11. ). - Est élu membre de la Commission chargée de proposer l'em- ploi de sommes restées disponibles sur les fonds provenant du legs Leconte.. 27 — Et de la Commission chargée de dé- cerner le prix Leconte 703 HERMITE (Gustave). — Exploration des hautes régions de l'atmosphère à l'aide de ballon.': non montés, pourvus d'enregistreurs automatiques 8G2 HINRICHS (G.). — Sur le contraste méca- nique entre le radical cyanogène et les éléments chloroïdes 177 — La chaleur spécifique des atomes et leur constitution mécanique 23;> — Sur la forme générale des courbes d'é- bullition des composés à substitution centrale 3 1 4 — Réduction critique des déterminations fondamentales de Stas sur le chlorate de potasse 1074 HOUDAILLE (F.). — Sur la mesure de la perméabilité des sols et la détermi- nation du nombre et de la surface des particules contenues dans 1™ du sol. (En commun avec M. L. Semiehon.). ioi5 HOUSSAY (F.). — Sur la circulation em- bryonnaire dans la tète chez l'Axolotl. i3ï HUBER (J.). — Sur une algue perforante d'eau douce. (En commun avec M. F. Jadin.) '-'.62 — Fermentations vitales et fermentations chimiques. (EncommunavecM. Mau- rice Arthus.) 839 MM. Pages. I1UC adresse un Mémoire relatif à la con- stitution des espaces interplanétaires. 5(18 HUE (l'abbé). — Un prix Montagne de mille francs lui est accordé 1 1 5 8 — Adresse ses remercîmentsà l'Académie. 1245 HUGO (Léopold) adresse une Note « Sur les spires étoilées latérales à la nébu- leuse de la Lyre » 146 — Adresse un Mémoire « Sur quelques particularités de la Carte de la voie lactée, dans la constellation du Co- cher » 217 — Adresse uneNote sur « une conséquence du théorème relatif aux polyèdres ré- guliers étoiles » — Adresse des remarques relatives aux planètes Mars et Jupiter — Adresse une Note sur diverses ques- tions relatives à l'Histoire de l'Astro- nomie — Adresse une Note intitulée « Remar- ques sur l'ancienne Arithmétique chi- noise » — Adresse une Note ayant pour litre : « Sur un hexagramme peint sur une amphore antique » — Adresse une Note « Sur les lignes de moindre résistance de l'écorce ter- restre » — Adresse une Note « Sur l'équidomoïde tétragonal » — Adresse une Note « Sur un fer météo- rique des États-Unis » HUGUET. — Examen physiologique de quatre vélocipédistes après une course de 3971"". (En commun avec M. Chi- bret.) I1UMBERT est porté sur la liste des can- didats présentés par la Section de Géo- métrie pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Ossian Bonnet 69a — Le prix Bordin lui est décerné 1126 — Adresse ses remercîmentsà l'Académie. 1245 343 373 427 4 GO 75,J go3 i343 i343 288 IZARN. — Sur quelques résultats fournis par la formation de bulles de savon, I au moyen d'un savon résineux 878 JADIN (F.). — Sur une algue perforante d'eau douce. (En commun avec M. J . Huber.) 262 JAGGY (E.) adresse une Note faisant suite ( MM. Pages, à son Mémoire sur la théorie des fonctions 999 JANET (P.). — Sur les oscillations élec- triques 873 — Détermination des coefficients de self- induction au moyen des oscillations électriques 1286 JANNETTAZ. — Sur un nouvel ellipso- mètre 1021 JANSSEN (J.). — Note sur l'observatoire du mont Blanc 914 — Rapport sur le concours du prix Jans- sen >i4a JAVAL. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1162 JOANNIS (A.). — Sur les poids molécu- laires du sodammunium et du potas- sammonium 823 — Sur la fusion du carbonate de chaux.. 934 — Sur la fusion du carbonate de chaux. . 1296 JOLY (A.). — Composés ammoniacaux dé- 386 ) MM. Pages, rivés du sesquichlorure de ruthénium. 1299 JONQUIÈRES (de). — Rapport sur le con- cours du prix Montyon (Statistique).. n43 JOUB1N (P.). — Sur le passage d'une onde par un foyer 93a — Sur le rapport entre la vitesse de la lu- mière et la grandeur des molécules dans les milieux réfringents 1061 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 1 346 JOURDAIN (S.). — Sur le. mode de fixa- tion des larves parasites hexapodes des Acariens 621 JOUSSEAUME. — Sur la perforation des roches basaltiques du golfe d'Aden par des galets. Formation d'une marmite des Géants i342 JUMELLE (Henri). — Sur une espèce nou- velle de bactérie chromogène, le Spi- riUuin liiteum 843 K KELSH. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1162 KETSCHER (N.). — De l'immunité contre le choléra conférée par le lait (J90 KILIAN (W.). — Sur l'existence de phé- nomènes de recouvrement aux envi- rons deGréoulx (Basses-Alpes) et sur l'âge de ces dislocations 1024 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1112 KLEINHOLF adresse une Note relative aux agrandissements obtenus par la Photo- graphie 9°3 KLOBB (T.). — De l'action minéralisatrice du sulfate d'ammoniaque 23 1 KLUMPKE (M,le D.). — Adresse ses re- merciments à l'Académie pour la dis- tinction accordée à ses travaux 1245 KOENIGS est porté sur la liste des candi- dats présentés par la Section de Géo- métrie pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Ossian Bonnet 6g5 — Le prix Bordin lui est décerné 1 122 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 KORDA (Désiré). —Théorie d'un conden- sateur intercalé dans le circuit secon- daire d'un transformateur. . . 33 1 et 411 KREMER (J.-B.) adresse une Note relative à un remède contre la diphtérie 4g3 LABBÉ (Alphonse). — Sur les Hémato- zoaires des Vertébrés à sang froid. .. 617 LABORDE. — Le prix Barbier est partagé entre lui et MM. Cadéac et Albin Meunier 1 1 67 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 LACHAUD. — Recherches sur le nickel et le cobalt. (En commun avec M. Ch. Lepierre.) 1 1 5 LACROIX (A.). — Sur l'axinite des Pyré- nées, ses formes et les conditions de son gisement 739 — Sur les modifications minéralogiques effectuées par la lherzolite sur les cal- caires du jurassique inférieur de l'A- ( <387 ) MM. Pa,;es. riège. Conclusions à en tirer au point de vue de l'histoire de cotte roche éruptive : 974 — Le prix Vaillant lui est décerné u5i LACVIVIER (de); — Sur la distribution géographique, l'origine et l'âge des ophites et des lherzolites de l'Ariège. 976 LAFONT (J.). — Action de l'acide sulfu- rique sur le citrène. (En commun avec M. G. Bouchardat.) io83 LA FRESNAYE (de). - Méthode Doppler- Fizeau. Formule exacte. Formule ap- prochée. Évaluation de l'erreur com- mise 1289 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 400 LANCERAUX. — Le diabète pancréatique. (En commun avec M. A. Thirohix.). 3 {1 LA RIVE (de). — Sur la production de l'étincelle de l'oscillateur de Hertz dans un diélectrique liquide, au lieu de l'air. (En commun avec M. Sara- «'«)■■ 43• 435 NOBLOT (F.) adresse une Note intitulée : « Théorie sur la décomposition de l'eau dans le voltamètre » 53g NORMAND(Avgustin).— Le prix Plumey lui est décerné 1 1 35 — Adresse ses remercimenls à l'Acadé- mie 1245 NOUJADE adresse un complément à son Mémoire sur la prophylaxie du cho- léra 4"° NOURRY (Claudius). — Nouveau traite- ment de la morve. (En commun avec M. C. Michel.) 343 — Action microbicide de l'acide carbo- nique dans le lait. (En commun avec M. C.Michel.) 959 O OCAGNE (M. d'). — Sur la sommation d'une certaine classe de séries 790 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 904 — Un prix lui est décerné sur les reli- quats de la fondation Leconte 1 1 85 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1245 CEHLERT (D.-P.). — Sur l'évolution de l'appareil brachial de quelques Bra- chiopodes. (En commun avec M. P. Fischer.) 74g OGER (Auguste). — Étude expérimentale de l'action de l'humidité du sol sur la structure de la tige et des feuilles. 525 OHLSEN (Hermann) adresse une Note in- titulée « To solve the Problem ofhow lo communicate with the inhabitants of Mars » 373 OHNESORGE (Otto). - Une mention ho- norable lui est accordée dans le con- cours du prix Bordin 1122 ONANOFF(J-). — Du nombre comparatif, pour les membres supérieurs et infé- rieurs de l'homme, des fibres ner- veuses d'origine cérébrale destinées aux mouvements. (En commun avec M. Paul Blncq.) 248 OUVRARD (L.). — Sur un iodosulfure de phosphore i3oi PAINLEVÉ (Paul.). — Sur les transfor- mations des équations de Lagrange. . 495 — Sur la transformation des équations de la Dynamique 714 — Rectification d'une faute d'impression dans une Communication sur les équa- tions de la Dynamique 874 — Est porté sur la liste des candidats présentés parla Section de Géométrie pour remplacer M. Ossian Bonnet. . . 6g5 PAQUELIN (Dr). — Unencouragementlui est accordé dans le concours du prix Montyon (Arts insalubres) 1 180 PARENTY(H.)- — Sur le calcul pratique de la dimension des orifices d'écoule- ment de la vapeur d'eau saturée dans l'atmosphère, en régime constant et en régime varié; application aux sou- papes de sûreté i°9 PARMENTIER (F.). — Sur les altérations des eaux ferrugineuses 53 — Errata se rapportant à cette Commu- nication i48 — Contributions à l'étude des eaux miné- rales; sur l'alumine contenue dans ces eaux 125 ( l392 ) MM. Pages. — Sur les eaux ferrugineuses 288 PARROT (Gvbriel). — Sur une propriété des conducteurs bimétalliques lamel- laires, soumis à l'induction électroma- gnétique. (En commun avec M. Ch. Reignier.) 3io PASSY (Jacques). — Sur l'analyse d'une odeur complexe 689 PASTEUR (Louis) présente un Ouvrage de M. Darembcrg, ayant pour titre : « Le choléra, ses causes, moyens de s'en préserver » 354 • Est élu membre de la Commission char- gée de décerner le prix Leconte 705 — Observations à l'occasion du procès- verbal de la dernière séance 761 — Rapport sur le concours du prix Le- conte de cinquante mille francs 1 185 PÉCHARD. — Sur l'efflorescence du sul- fate de cuivre et de quelques autres sulfates métalliques. (En commun avec M. H. Baubigny.) 171 — Sur la chaleur de formation de l'acide permolybdique et des permolybdates. 227 — Sur la dissociation de l'alun de chrome. (En commun avec M. H. Baubigny.). 604 PELLET (A.). — Sur une classe de courbes et de surfaces 498 PÉRIGAUD. — Snr l'influence de la place du thermomètre extérieur, dans les observations de distances zénithales. . 3o PÉROCHE (J.) adresse une Note portant pour titre « Les glaces polaires ».. . . 462 PEROT (A.). - Mesure de la constante diélectrique par les oscillations élec- tromagnétiques 38 — Sur la mesure de la constante diélec- trique 1 05 — Sur l'affaiblissement des oscillations électro-magnétiques avec leur propa- gation et leur amortissement 1284 PERR1ER (Edmond). — Sur la morphologie du squelette des Étoiles de mer 670 — Prie l'Académie de le comprendre par- mi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, par le décès de M. de Qua- tre fages 712 — Est porté sur la liste des candidats pré- sentés pour cette place 1026 — Est élu Membre de la Section d'Ana- tomie et de Zoologie, en remplace- ment de feu M. de Quatrefages 1049 PERRIN (A.). — Remarques sur le pied MM. Pages. des Batraciens et des Sauriens 885 PERROT1N est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplace- ment de feu M. Adams io3 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 162 — Observations de la planète Mars 379 — Observations de trois nouvelles petites planètes, découvertes à l'observatoire de Nice au moyen de la Photographie, par M. Charhis 55o PETIT (P.). — Distribution et état du fer dans l'orge 246 PETOT (A.). - Sur les systèmes conju- gués et les couples de surfaces appli- cables i25o PHILIPPON (G.). — Effets de la décom- pression brusque sur les animaux placés dans l'air comprimé 186 PHIPSON (T.-L.). — Sur un bois fossile contenant du fluor 473 — Identité de la cascarine avec la rham- noxanthine 474 PHISALIX (C). — Régénération expéri- mentale de la propriété sporogène chez le Bacillus anthracis qui en a été préalablement destitué par la chaleur. 253 PICARD (Emile) présente à l'Académie le second volume de son « Traité d'A- nalyse » 48i — Sur l'application aux équations diffé- rentielles ordinaires, de certaines mé- thodes d'approximations successives. 543 — Sur certaines solutions asymptotiques des équations différentielles io3o — Rapport sur le concours du Grand Prix des Sciences mathématiques 1 120 PICART (L.). — Observations de la co- mète Holmes (6 novembre 1892) faites au grand équatorial de l'ob- servatoire de Bordeaux. (En com- mun avec M. G. Rayet.) ... 861 et 1233 — Observations de la comète Swift (1892,1), faites au grand équatorial do l'observatoire de Bordeaux. (En com- mun avec M. G. Rayet et F. Court y. 1234 PICTET (Raoul). —Essai d'une méthode générale de synthèse chimique 708 — Essai d'une méthode générale de syn- thèse chimique. Expériences 814 — Adresse un Mémoire ayant pour titre : « Essai d'une méthode générale de synthèse chimique. » io53 PIETRA SANTA (de) adresse un complé- ment à sa Note sur les perfectionne- ( I MM. Pages. monts apportés dans la fabrication de l'eau de Soit?, artificielle 781 PIETTE (Edouard). — La caverne de Brassempouy C23 PILTSCHIKOFF (N.). — Sur la polarisation spectrale du ciel 555 PIONCHON (J.). — Sur la chaleur spéci- fique et la chaleur latente de fusion de l'aluminium 162 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 270 PITRES. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 162 PLACE (de). — Nouvel appareil, ou schi- séophone, servant à explorer la struc- ture intime des masses métalliques à l'aide d'un procédé électromécanique (sonomètre d'induction joint à un mi- crophone ) 582 PLACET (Eu.). — Préparation du chrome métallique par électrolyse 94 3 PLUGGE (P.-C). — Remarque sur une Note de M. Barthc, relative au dosage volumétrique des alcaloïdes 1012 POEHL (Alexandre). — Action physiolo- gique de la spermine. Interprétation de ses effets sur l'organisme 129 — Du rôle de la spermine dans les oxyda- tions intra-organiques 5i8 — Transmet des microphotogravures de cristaux de phosphate de spermine. . G94 POINCARÉ ( Henri ) fait hommage à l'Aca- démie d'un Volume intitulé : « Théo- rie mathématique de la lumière : dif- fraction; théorie de la dispersion ». . 58 1 — Sur VAnalysis situs 633 — Note accompagnant la présentation d'un Ouvrage relatif aux méthodes nou- velles de la Mécanique céleste 905 — Rapport sur le concours du prix Bor- 393 ) MM. din , Pages. . 1 126 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique pour la place laissée vacante, au Bureau des Longitudes, par le décès de M. Ossian Bonnet . . . 1243 POIRAULT (G.). — Sur la matière colo- rante du pollen. (En commun avec M. G. Bertrand.) 828 — Sur la structure dos Gleichéniacées. .. 1100 POMEL (A.). — Sur le Libythcrium rnau- riisium, grand Ruminant du terrain pliocène plaisancien d'Algérie 100 -- Sur un Macaque fossile des phosphorites quaternaires de l'Algérie, Macacus trarensis 157 — Sur deux Ruminants de l'époque néoli- thique de l'Algérie 2i3 POUCHET (G.) est porté sur la liste de candidats présentés pour la place lais- sée vacante par le décès de M. de Qualrefagcs 1026 POULENC (C). - Sur les fluorures de fer anhydres et cristallisés 941 PROUHO (Henri). — Sur deux Myzostomes parasites de XAntedon phalangium (Miiller) '.... 846 PROUST (A.). — La Commission partage la rente de la fondation du prixBréant, à titre de prix, entre lui et M. Henri Monod 1168 PRUD'HOMME (Maurice). — Relation entre les chaleurs de formation et les températures du point de réaction.. . 1307 PRUNET (A.). — Sur le mécanisme de la dissolution de l'amidon dans la plante. 7D1 — Sur les modifications de l'absorption et de la transpiration qui surviennent dans les plantes atteintes par la gelée. 964 PUISEUX (Pierre). — Le prix Valz lui est décerné 1 1 4» — Adresseses remercîmentsà.l'Académie. 1245 QUANTIN (H.). — Sur l'analyse des mélanges d'ammoniaque et de méthylamines 56i R RABUT. — Recherches expérimentales sur la déformation des ponts métalliques. 793 — Sur les invariants universels 926 RADAU. — Un prix Damoiseau lui est dé- cerné 1 1 38 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie 1 245 RAFFARD (N.-J.). — Le prix Montyon ( '394 ) MM. Pages. (Mécanique) lui est décerné n34 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1245 RAFFY (Louis). — Une mention honora- ble lui est accordée dans le concours du prix Bordin 1 122 RAMBAUD. — Observations de la nouvelle planète Borrelly, faites à l'observa- toire d'Alger (équatorial coudé) (En commun avec M. Sy) 469 — Observations de la comète Holmes, faites à l'observatoire d'Alger (équa- torial coudé). (En commun avec MM. Trépied et Sy.) 866 et 1001 RÂMBAULT (G.) adresse une Note inti- tulée : « Les signaux en temps de brume» 538 RANVIER (L.-A.). — Des vaisseaux et des clasmatocytes de l'hyaloïde de la Gre- nouille 1230 RAYET (Georges) est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en rem- placement de feu M. JFarren de la Rue 27 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 104 — Observations de la comète Denning (1892, II), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux 377 — Observations de la comète Holmes (6 novembre 1892), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux- (En commun avec M. L. Pi- cart.) 861 et 1233 — Observations de la comète Swift (1892, I), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. L. Picart et F. Court y 1 234 RAZOUS (V.) adresse un Mémoire relatif à une machine agricole, la paysanne. 553 REDARD. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 162 RE1GNTER (Ch.). — Sur une propriété des conducteurs bimétalliques lamel- laires, soumis à l'induction électro- magnétique. (En commun avec M. Gabriel Parrot.) 3io RENARD (Ch.). — Sur l'emploi des ballons non montés à l'exécution d'observa- tions météorologiques à très grande hauteur 1049 RENAULT (Bernard). — Sur une algue permienne à structure conservée, trouvée dans le boghead d'Autun, le MM. Pages. Pila librastendis. (En commun avec M. C.-Eg. Bertrand 298 — Sur un nouveau genre de tige permo- carbonifère, le G. Retinodendron Ri- golloti 339 REPIN. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Godard 1168 RIBAN (J.). — Sur les eaux minérales fer- rugineuses conservées 1 85 RICCO (A.). — Taches solaires et pertur- bations magnétiques en 1892 595 — Éruption de l'Etna de i8g2 687 RICHET (Charles). — Influence, sur l'in- fection tuberculeuse, de la transfu- sion du sang des chiens vaccinés contre la tuberculose. (En commun avec M. T. Héricourt ) 842 RITTER (E ). — Sur les lacs du plateau central de la France. (En commun avec M. A. Delebecquc) 74 RIVIÈRE (Emile) adresse une Note rela- tive à la « Détermination, par l'ana- lyse chimique, de la contemporanéité ou de la non-contemporanéité des os- sements humains et des ossements d'a- nimaux trouvés dans un même gise- ment » 426 — Le prix Trémont lui est décerné 1 183 ROCQUIGNY-ADANSON (G. de) adresse quelques indications sur le tremble- ment de terre, ressenti à Parc-de-Ba- leine (Allier), le 26 août 427 ROGER (E. ). — Sur le cinquième satellite de Jupiter 713 ROGER (H.). — Influence de quelques gaz délétères sur la marche de l'infec- tion charbonneuse. (En commun avec M. A. Charria) 421 — Les phénomènes inhibitoires du choc nerveux 491 — Le prix Pourrat lui est décerné 1 175 ROLLAND (Georges). — Le prix Dela- lande-Guérineau lui est décerné 1 184 ROMILLY (de) est porté sur la liste des candidats présentés pour la place d'A- cadémicien libre, vacante par le décès de M. Léon Lalanne .- 982 ROSENSTIEHL (A.). — Inûuence du groupe méthyle substitué à un hydro- gène benzénique, sur les propriétés de l'orthotoluidine 180 ROUCHÉ est porté sur la liste des candi- dats présentés pour la place d'Acadé- ( MM. Pogeii mieien libre, vacante par le décès de M . Léon Lalanne 982 ROUSSE (L.) soumet au jugement de l'A- cadémie un instrument qu'il nomme • galacti-densimèlre » 124 i ROUSSEAU (GO- — Sur la décomposition des azotates basiques par l'eau. (En commun a\ec M. G. Tilc.) 17 ; ROUSSEL. — Contributions à la stratigra- phie des Pyrénées. (En commun avec l3(,"") ) MM. P.w«. M. ./. de Grussnuvre .) ~r>- — Sur la présence de Actinocamax qua- dratus dans la craie pyrénéenne. (En commun avec M. A. de Grossouvre.) 897 RUNOLFSSON. — Sur une relation entre la chaleur moléculaire et la constante diélectrique 10G6 RUSSELL (William). — Sur la structure du tissu assimilateur des tiges chez les plantes méditerranéennes 5a4 SABATIER (Paul). — Sur une nouvelle classe de combinaisons, les métaux nitrés, et sur les propriétés du per- oxyde d'azole. (En commun avec M* J.-B. Senderens.) 236 SABOURAUD (R.). — De la tricophytie chez l'homme 1 326 SAINT-GERMAIN (A. de). — Caractère de convergence des séries 12Î8 SAINTIGNON (F. de). — Le mouvement différentiel dans l'Océan et dans l'at- mosphère : marées d'eau, marées d'air i34o — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1400 SAINT-JOSEPH (de). —Sur la croissance asymétrique chez les Annélides poly- chetes 887 SAINT-MARTIN (L. de). — Recherches s: r le mode d'élimination de l'oxyde de carbone 835 SALET (G.). — Sur la loi de Stokes. Sa vérification et son interprétation.. . . 283 SARASIN. — Sur la production de l'étin- celle de l'oscillateur de Hertz dans un diélectrique liquide, au lieu de l'air. ( En commun avec M. L. de La Rive.) 4^9 — Sur l'égalité des vitesses de propaga- tion de l'ondulation électrique dans l'air et le long des fils conducteurs, vérifiée par l'emploi d'une grande sur- face métallique. (En commun avec M. L. de La Rive.) 1277 — Erram se rapportant à cette Commu- nication i4°o SARRAU est désigné pour l'aire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année 1892- i893 553 SAUVAGEAU (Camille). - Sur la Ma- C. H., 1P92, 2' Semestre. , T. CXV.) ladie de Californie, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora califor- nica. (En commun avec M. Vinla.).. 67 — Sur l'état coccoïde d'un Nostoc 32'». SCHLESINGER (Ludwig). — Sur les for- mes primaires des équations différen- tielles du second ordre 32 SCHLOESING (Th.). — Observations re- latives à la Communication de M. Bcr- thefat « Sur la fixation de l'azote atmo- sphérique par les microbes » 636 — Influence de la répartition des engrais dans le sol sur leur utilisation. 698 et 768 — Note sur la réponse de M. Bertheht à la Note du 2{ octobre 703 — Est élu membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Lalanne yg0 SCHLOESING (Tu.) fils. — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes. (En commun avec M. Em. Laurent.).. . 65g et 73-2 — Sur les échanges d'acide carbonique et d'oxygène entre les plantes et l'at-' mosphère 881 et 1017 SCHRADER (Fr.). — Sur une nouvelle Carte géologique des Pyrénées fran- çaises et espagnoles. (En commun avec M. Emm. de Margerie) 133- — Errata se rapportant à "cette Commu- nication , iQ0 SCHRIBAUX. — Contributions à l'amélio- ration des plantes cultivées 26- SCHULHOF (L.). — Éléments de la comète Barnard du 1 2 octobre 1 892 586 — Éléments elliptiques de la comète Bar- nard du 12 octobre 1892 fi ;< — Éléments elliptiques de la comète i83 ( i396 ) MM. Pages. Holmes du 6 novembre 1892 688 SCHUTZE.NBERGER (P.). — Recherches sur la constitution chimique des pep- tones 208 et 76-i — Rapport sur lo concours du prix Mon- tyon (Arts insalubres) n8u SEMICHON (L.). — Sur la mesure de la perméabilité des sols et la détermina- tion du nombre et de la surface des particules contenues dans ilc du sol. (En commun avec M. F. Houdaille.). ioi5 SENDERENS(J.-B.). — Sur une nouvelle classe de combinaisons, les métaux ni 1res, et sur les propriétés du per- oxyde d'azote. (En commun avec M. Paul Sabotier.) 230 SERRET (Paul). — Sur une série récur- rente de pentagones, inscriptibles à une même courbe générale du troi- sième ordre, et que l'on peut con- struire par le seul emploi delà règle. 400' — Sur une série récurrente des pentagones inscrits à une même courbe générale du troisième ordre 436 — Le prix Gegner lui est décerné 1 1S4 SEUNES (J.). — Dévonien et permocar- bonifère de la haute vallée d'Aspe. . . 680 SIB1LLOT (Ch.) adresse un Mémoire relatif à un système de montgolfières diri- geables, en aluminium 1244 SORET (Ch.). — Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses températures. (En commun avec M. C.-E. Guyeh. 1295 MM. Pages. — Errata se rapportant à cette Commu- nication i4oo SOULIÉ (Eugène) adresse un petit appa- reil figurant les particularités d'une éclipse partielle de Lune 280 STABIKOFF adresse un Mémoire portant pour titre « Nouvelle étude de l'uni- vers » 269 ST1ELTJES est porté sur la liste des can- didats présentés par la Section de Géométrie pour remplacer M. Ossian Sonnet 69 j — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie pour la distinction accordée à ses travaux 1245 STODOLKIEVITZ (A.-J .). - Sur le pro- blème de Pfaff 5g2 STROOBANT (P.). — Nouvelles recherches expérimentales sur l'équation person- nelle dans les observations de passage. 1246 SWARTE(db). — Vaporisation dans les chaudières 334 SY (F.). — Observations de la nouvelle planète Borrelly,faitesà l'observatoire d'Alger (équatorial coudé). (En com- mun avec M. Rambauti 4G9 — Observation de la comète Barnard (oc- tobres), faite à l'observatoire d'Al- ger à l'équatorial coudé 6 j3 — Observations de la comète Holmes faites à l'observatoire d'Alger (équa- torial coudé). (En commun avec MM. Trépied et Rcimbaud. . 806 et 1001 TACCHINI (P.). — Résumé des observa- tions solaires, faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1892 218 — Sur les phénomènes solaires observés à l'observatoire royal du Collège ro- main, pendant le second trimestre de 1892 360 — Résumé des observations faites à l'Ob- servatoire royal du Collège romain pendant le troisième trimestre de 1892. 78O — Sur une protubérance solaire remar- quable, observée à Rome le 16 no- vembre 1892 92Î — Le prix Janssen lui est décerné 1 142 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 TERMIER (P.). — Sur l'existence de la microgranulite etde l'orthophyre dans les terrains primaires des Alpes fran- çaises 971 TESTUT. — Est cité honorablement dans le rapport du concours du prix Mon- tyon ( Médecine et Chirurgie ) 1 1 O2 THÈLOHAN (P.). — Myxosporidies de la vésicule biliaire des Poissons. Espèces nouvelles 961 et 1091 THIERRY (Paul). — Une mention hono- rable lui est accordée dans le concours du prix Barbier 1 167 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie 1245 THIROLOIX (A.). — Le diabète pancréa- tique. (En commun avec M. Lance- reaux.) 3 \ 1 — Physiologie du pancréas; la dissocia- ( '397 ) MM. ■ r lion expérimentale des sécrétions externe et interne de la glande — Est cité honorablement dans le rapport du concours du prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) THOLOZAN (J.-D.). — Lieux d'origine ou d'émergence des grandes épidémies cholériques et particulièrement de la pandémie de 1846-1849 THOULET (.1.). — Observations océano- graphiques relatives au bassin d'Ar- cachon (Gironde) TILLO (Alexis de), — Comparaison des observations magnétiques du général Pevzoff dans l'Asie centrale avec les données des Cartes magnétiques an- glaises — Errata se rapportant à cette Commu- nication TISSERAND (F.). — Est élu membre de la Commission chargée de proposer l'em- ploi des sommes restées disponibles, sur les fonds provenant du legs Le- conte — Est présenté par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique pour les fonctions de Directeur de l'Obser- vatoire de Paris — Présente à l'Académie le tome XX des « Annales de l'Observatoire de Paris ». — Sur la découverte du cinquième satel- iîO 1 162 455 533 704 9°4 216 364 MM. Pages. lite de Jupiter, par M. Barnard. . .. 541 — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Ob- servatoire de Paris, du ioroctobre 1891 au 3ojuin 1892 85 î — Présente une photographie de la co- mète Holmes, obtenue le 14 novembre dernier à l'Observatoire de Paris par MM. Paul et Prosper Henry 865 — Rapport sur le concours du prix La- lande n3G — Rapport sur le concours du prix Da- moiseau 1 1 38 TITE (G.). Sur la décomposition des azotates basiques par l'eau 1 74 TRÉCUL (A.). — De l'ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les fleurs de quelques Lartuca 86 TRÉPIED. — Observations de la comète Holmes faites à l'observatoire d'Alger (équatorial coudé). (En commun avec MM. Rambaud et Sj) 866 TRESSE (A.). — Sur les groupes infinis de transformation ioo3 TRILLAT (A.). — Sur les propriétés des vapeurs du formol ou aldéhyde for- mique. (En commun avec M. F. Ber- lioz.) 290 TROUVÉ ( G.). — Sur la construction d'une fontaine lumineuse à colorations varia- bles automatiquement 424 UNIVERSITÉ DE DUBLIN (L') adresse une invitation pour les fêtes du troisième centenaire de sa fondation UNIVERSITÉ DE PADOUE ( L' ) invite l'Aca- démie à se faire représenter aux fêtes u 28 du 7 décembre, en l'honneur du trois- centième anniversaire du jour où Ga- lilée a pris possession de sa chaire dans cette Université 49^ VAILLANT (Léon). — Remarques sur l'a- limentation chez les Ophidiens 277 — Est porté sur la liste des candidats à la place laissée vacante par le décès de M . tic Qt/atrcfages 1026 VALLIER (E.). — Sur la solution du pro- blème balistique 648 VALLOT (J.). — Sur les causes de la ca- tastrophe survenue à Saint-Gervais (Haute-Savoie), le 12 juillet 1892. (En commun avec M. Â.Delebecque.). VAN BENEDEN est élu Associé étranger, en remplacement de feu Sir George -liiy — Adresse ses remercîmenls à l'Académie. VAN DER MENSBRUGGHE. — Sur la cause commune de l'évaporation et de la tension superficielle des liquides.. VAN DORSTEN (R.-H.) adresse quelques remarques à propos d'une Communi- 264 162 217 io59 ( i398 ) MM. Pages, cation de M. Delauney 693 VARET (Raoul). — Sur quelques nou- velles combinaisons de la pipéridine. 335 — Action de la pipéridine et de la pyri- dinesurlesselshalogénésde cadmium. 464 — Action de la pipéridine sur les sels ha- logènes de mercure 880 VARNIER. — Un prix Montyon (Médeciuo et Chirurgie) lui est décerné 1 162 — Adresse ses remercîmenls à l'Aca- démie 1245 VASCHY. — Sur les considérations d'ho- mogénéité en Physique. Réponse à une Note de M. Clavenad 597 — Sur les réseaux de conducteurs élec- triques. Propriété réciproque de deux branches 1 280 VAYSS1ÈRE( A.). — Sur un nouveau Tem- nacephala, parasite de X Aslacoidcs madagascariensh 64 VENUKOFF. — Du dessèchement des ma- rais en Russie 1 323 VERNEUIL. — Nouvelle Note pour servir à l'histoire des associations morbides; anthrax et paludisme 22 — Est élu membre de la Commission char- gée de décerner le prix Leçon te 705 — Rapport sur le concours du prix Bréant 1168 — Rapport sur le concours du prix Go- dard 1 168 VERNEY adresse une Note relative à la surdité [244 VËZES (M.). — Sur les sels azotés du pla- tine 44 — Sur un sel chloroazoté du palladium. . mi VIALA (P.). — Sur la Maladie de Califor- MM. Pages. nie, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora californica. (En commun avec M. C. Sauvageau.) ... 67 — Le prix Desmazières lui est décerné. . n56 — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie 1245 VIDAL (R.). — Action des azotures et hy- drazotures métalloïdiques sur les com- posés oxhydrocarbonés 123 VIEILLE (Paul). — Emploi des ressorts dans la mesure des pressions explo- sives 1 2C8 VIGNON(LÉo). — Étude thermochimique de certains corps organiques à fonc- tion mixte 354 — Le pouvoir rotatoire de la fibroïne... . 44* — Sur la préparation et les propriétés de la fibroïne G 1 3 VILLEMIN (D1). — Le prix Leconte de cinquante mille francs est décerné à ses travaux 1 1 85 VILLEMIN (Mme Vve) adresse à l'Académie l'expression de sa reconnaissance pour la haute distinction accordée aux tra- vaux de son mari, le Dr Villemin. ... 1 24 J VIOLLE (J.). — Sur la température de l'arc électrique 1 273 VIVIEN (A.). — Le savon calcaire et les explosions de chaudières à vapeur. .. 3i8 VOGUÉ (de). — Fixation de l'azote ammo- niacal sur la paille 25 VUILLEMIN (Paul). — Sur l'existence d'un appareil conidien chez les Uré- dinées 895 — Mcidiconium, genre nouveau d'Urédi- nées 9G6 w WALLERANT. — Sur l'éruption actuelle de l'Etna 370 WEDENSKY (N.). — Sécrétion salivaire et excitation électrique 1 io3 WELSCH (Jules). — Note sur les étages miocènes de l'Algérie occidentale. . . . 566 WERNER (A.). — Sur un nitrate basique de calcium 1G9 VVILLOT adresse un Mémoire ayant pour titre « Maladie de la Betterave ; des- truction de l' Heterodera Schachiii » . 694 WINTER (J.). — De l'évolution des fonc- tions de l'estomac 1 3îg WITZ (A.). — Influence de la masse du liquide dans les phénomènes de calé- faction 38 WOLF (Max.). — Un prix Lalande lui est décerné 1 1 36 — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie 1245 WYROUBOFF. — Sur le pouvoir rota- toire des solutions 83a ( l399 ) MM. Pages. MM. YUNG (E.). — Do l'influence des lumières colorées sur lo développement des animaux. Pages. . 620 ZE1LLER (R.). — Sur la constitution des épis de fructification du Splwnnpliyl- Itim cu/ieijolium 1 4 1 — Sur les empreintes du sondage de Douvres. 626 ZENGER (Ch.-V.). — La période solaire et les dernières éruptions volca- niques 268 — Adresse une Note « Sur les perturba- tions magnétiques de 1892 et la pé- riode solaire » 849 — Le blizzard du 6 au 7 décembre 1892. 1109 ZUNE (A.-J.) adresse deux Notes intitulées 0 Recherche des huiles grasses, ani- males ou végétales, dans les beurres », et « Analyse des beurres, etc.» 309 ( i4oo ) E Pli ATA. (Séance du 26 décembre 1892.) Noie de MM. Ed. Sarasin et L. de la Rive, Sur l'égalité des vitesses de propagation de l'ondulation électrique dans l'air, etc. : Page 1280, ligne 2, au lieu de om,i6, lisez i6m. Page 12^5, ligne 3 en remontant, au lieu de Pareta, lisez Pareto. Note de M. H. de la Fresnaye, Méthode Doppler-Fizeau : Page 1292, ligne 4, formule (9), au lieu de Y, lisez V. Page 1292, ligne 8, au lieu de i° Que V -+- a — c représente...., lisez 1° Que t (V h- a — v) représente Même page, ligne 9, au lieu de 20 Que V + a'— v' représente...., lises 2° Que t' (W -+- a' — v') représente Note de MM. C. Sorel et C.-E. Guye, Sur le pouvoir rotatoire du quartz aux basses températures : Page 1296, ligne i4, au lieu de 0,001587, lisez 0,001987. Même page, ligne 19, au lieu deo, 002253, lises 0,002293. Note de MM, Emm. de Margerie et Fr. Schrader. Sur une nouvelle Carte géologique des Pyrénées françaises et espagnoles : Page i34o, ligne 6 et 7, au lieu de la moitié des Alpes, lisez la moitié orientale des Alpes. Note de M. F. de Sainlignon, Sur le mouvement différentiel dans l'Océan et dans l'atmosphère : Page i34i, ligne 8 en remontant, au lieu de pression, lisez dépression. GAUTIIIKH-YILLAHS BT t-'lLS, IMI'ItlU Kl ilv UIVIl \l i;i s DLS COHPTES KLNLIUS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES. 19679 Paris. — Quai des Giands-Augustins, 55. i-'ïi î£ i i ! ■^ \ *\A / ïv#-